Skip to main content

Full text of "Annales des sciences naturelles"

See other formats


Google 



This is a digital copy of a book thaï was preservcd for générations on library shclvcs before il was carcfully scanncd by Google as part of a projecl 

to makc the workl's books discovcrable online. 

Il lias survived long enough for the copyright lo expire and the book to enter the public domain. A publie domain book is one thaï was never subjeel 

lo copyright or whose légal copyright lerni lias expired. Whether a book is in the public domain may vary country locountry. Public domain books 

are our gateways lo the past. representing a wealth of history. culture and knowledge thafs oflen dillicull to discover. 

Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this lile - a reminder of this book's long journey from the 

publisher lo a library and linally to you. 

Usage guidelines 

Google is proud to partner with libraries lo digili/e public domain malerials and make ihem widely accessible. Public domain books belong to the 
public and wc are merely iheir cuslodians. Neverlheless. ihis work is ex pensive, so in order lo keep providing ihis resource, we hâve taken sleps to 
prevent abuse by commercial parties, iiicluciiiig placmg lechnical restrictions on aulomaied querying. 
We alsoasklhat you: 

+ Make non -commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals. and we reuuest lhat you use thesc files for 
pcrsonal, non -commercial purposes. 

+ Refrain from autoiiiatcil (/uerying Donot send aulomaied uneries of any sort lo Google's System: If you are conducting research on machine 
translation, optical characler récognition or other areas where access to a large amount of texl is helpful. please contact us. We encourage the 
use of public domain malerials for thèse purposes and may bc able to help. 

+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each lile is essential for informing people about this projecl and hclping them lind 
additional malerials ihrough Google Book Search. Please do not remove it. 

+ Keep it légal Whatever your use. remember thaï you are responsible for ensuring lhat whai you are doing is légal. Do not assume that just 
becausc we believe a book is in the public domain for users in the Uniied Staics. thaï the work is also in ihc public domain for users in other 

counlries. Whelher a book is slill in copyright varies from counlry lo counlry. and we can'l offer guidanec on whelher any spécifie use of 
any spécifie book is allowed. Please do not assume thaï a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner 
anywhere in the world. Copyright infringemenl liabilily can bc quite severe. 

About Google Book Search 

Google 's mission is lo organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers 
discover ihe world's books wlulc liclpmg aulliors and publishers reach new audiences. You eau search ihrough llic lïill lexl of this book un ilic web 
al |_-.:. :.-.-:: / / books . qooqle . com/| 



Google 



A propos de ce livre 

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec 

précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en 

ligne. 

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 

"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 

expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont 

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel cl de la connaissance humaine cl sont 

trop souvent difficilement accessibles au public. 

Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 

du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. 

Consignes d'utilisation 

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public cl de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres soni en effet la propriété de tous et de toutes cl nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 

dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 
Nous vous demandons également de: 

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des lins personnelles. Ils ne sauraient en ell'et être employés dans un 
quelconque but commercial. 

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d'importantes quantités de texte, n'hésite/ pas à nous contacter. Nous encourageons (tour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 

+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère. 

À propos du service Google Recherche de Livres 

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le franoais. Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les ailleurs cl les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp : //books .qooql^ . ■:.■-;. -y] 



f i .'■ i ■«•■• 



« w 



& 



ANNALES . ' "* 



DES 



SCIENCES NATURELLES 



COMPRElfAlfT 

LA ZOOLOGIE, LA. BOTANIQUE, 
l'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX REGNES, 
ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES; 

RÉDIGÉES 

POUR LA ZOOLOGIE 

PAR M. MILNE EDWARDS, 



• « V » # 



ET POUR LA BOTANIQUE 

PAR MM. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE...: 



4 • « 



*G* 






• •• •• 



Sfonmîte ôme. 






• • * •.* » •• ••••• 

> * • • » • 

• * > « » •• » 



* m <Ê w ■ 



TOME DIX-HUITIÈME. — BOTANTQÙ& 






*«•. ' 






w « »# 1* <# 



* W « 

• * • 



• <t * 



PARIS. 



* *«•• 



• c 



FORTIN, MASSON & C\ LIBRAIRES-EDITEURS/ 



PLACE DE LÉCOLE-DB-HEDECINE , K. t. 

1842. 



.* • • 



I • » 
» « 



• • • • • 



• • • • • 



• • 



• 4 < 



• » • w . 



• • ••• 
• • • 

• • * 

• « • 

• • fc * V 



1086 13 






^ 



ANNALES 



BB8 



SCIENCES NATURELLES 



PARTIE BOTANIQUE. 



Recherches sur la structure anatomique des tiges des 

Casuarina , 

Par H. R. Goeppert. (i) 

Bien que, rappelant les Conifères par leur port, les Casua- 
rina diffèrent cependant considérablement de cette famille par 
leur structure anatomique. dont les particularités n'ont été, 
autant que je sache, observées jusqu'ici dans aucune autre 
famille de plantes. Ces considérations m'engagent à les exposer. 
Les matériaux qui ont servi à mes recherches sont une branche 
de Casuarina equisetifolia Forst. , de trois pouces d'épaisseur ; 
une autre d'un pouce de diamètre du Casuarina striera Ait, ; 
un tronc du C. torulosa Ait. , âgé de trois ans ; enfin les échan- 
tillons d'herbier des C. glauca Sieb. , paludosa Sieb. , muricata 
Roxb. , distyla Vent, et quadrivalvis Labill. 

Les troncs et les branches sont évidemment, dans leur premier 
âge , formés d'articulations ( PL i , fig. i , a ) qui donnent nais- 
sance à des branches verticillées , qui , si elles tombent , laissent 
subsister sur le tronc de petites impressions circulaires (b)> 

(i) Linnaea, 1841, page 747» 



6 goeppebt. — Sur les tiges des Casuarina. 

•m 

qui, dans un âge plus avancé, se transforment successivement 
en protubérances tuberculiformes. Entre les articulations et à 
des distances régulières, on trouve des bandes longitudinales (c), 
d'un gris blanchâtre , parallèles et linéaires, qui cependant , par 
suite de l'âge, s'oblitèrent et disparaissent sous les gerçures de 
Técorcè, de manière qu'il est fort difficile de les reconnaître alors: 
elles alternent entre elles dans deux articulations successives , 
sont composées de cellules à parois assez épaisses et servaient, 
dans leur jeune âge , de point d'attache aux gaines, qui, dans 
ces plantes, tiennent lieu de feuilles, et qui enveloppent les 
articulations. Vépiderme est formé d'un petit nombre de cellules 
à parois épaisses, sous lesquelles on remarque la couche du 
liège f X enveloppe celluleuse et le liber. La couche du liège , 
formée de cellules disposées dans la direction du diamètre , et 
offrant des parois assez minces, est fort peu étendue dans les 
troncs âgés d'un an ; mais elle atteint plus tard une épaisseur 
assez considérable , comme ,• par exemple , dans les troncs 
âgés de trois ans du C. torulosa (fig. a, *) , et plus particu- 
lièrement à deux ou trois pouces au-dessus de la base (fig. a). 
L'enveloppe cellulaire, ou la substance parenchymateuse , se 
compose de cellules à pores écartés, disposées irrégulièrement , 
remplies de granules brunâtres et amylacés, entre lesquels, 
sur des troncs plus âgés , on reconnaît déjà à l'œil nu des 
grains blanchâtres. Ces derniers se retrouvent dans beaucoup 
de bois dicotylédones, et sont formés d'une agglomération de 
cellules blanches, raccourcies, à parois épaisses, et offrant un 
très petit calibre à l'intérieur. Les parois de ces cellules sont 
formées de couches concentriques au nombre de quinze à vingt, 
comme un grossissement de trois cents fois le fait déjà facile- 
ment reconnaître. La couche du liber qui, même dans le$ troncs 
plus âgés, n'atteint que fort peu de développement, offre des 
cellules allongées , a parois minces , et que traverse un grand 
nombre de rayons médullaires de différente grandeur, s'éten- 
dant de la moelle jusqu'aux limites de la couche parenchyma- 
teuse et de celle du liège. Les rayons médullaires de l'écorce 
offrent le même diamètre que ceux du bois , et sont, comme ces 
derniers, souvent composés dans les troncs âgés de vingt à 



y 



goeppert. — Sur les tiges des Camarina. *] 

trente rangées de cellules , offrant des parois moins épaisses 
que les premières , mais également ponctuées. 

La coupe transversale du bois (fig. a) permet de voir à l'œil nu 
les grands rayons médullaires (£),qui, particulièrement dans les 
troncs âgés , s'élargissent d'une manière très sensible. Entre ces 
rayons on remarque de distance en distance des bandes trans- 
versales concentriques, un peu contournées et très rapprochées 
qu'on serait porté à considérer comme des couches annuelles. 
Le cylindre de la moelle (fig. a , a), proportionnellement petit, 
dépasse rarement la largeur de dix a douze cellules parenchy- 
mateuses. L'étui médullaire présente des vaisseaux spiraux 
(fig. 4> A, ^)i q u i> jusque dans les troncs âgés, conservent 
la même organisation. Il part ordinairement de ce dernier 
vingt à vingt-cinq rayons médullaires, qui traversent toutes 
les couches ligneuses (c), et que, par cette raison, j'ap- 
pelle grands, en opposition à ceux qui naissent de chaque 
couche ligneuse (*/),- que j'appelle petits , et qui existent ici 
également en nombre considérable. Les rayons principaux, 
comme le fait voir le grossissement d'une partie de la coupe trans- 
versale (fig. 4 A. ) commencent ordinairement par une rangée 
de cellules, qui plus loin, vers l'écorce et à un demi-pouce de 
longueur, se multiplient déjà au point que , dans le grand mor- 
ceau de bois dont je viens de parler, il existe vingt à trente 
rangées de cellules placées les unes à côté des autres, qui pré- 
sentent le phénomène singulier d'être traversées par des cellules 
ligneuses, disposées en lignes courbes, et séparant en faisceaux 
les cellules des rayons médullaires. A l'œil nu , on distingue 
déjà ces cellules ligneuses qui se détachent, en se ramifiant, des 
faisceaux ligneux voisins , sous la forme de bandes transversales 
(voyez la représentation de la surface du troncdu C. equisetifolià, 
fig. 3 , a, a y et grossis à la figure 7, c , c ). Les cellules des rayons 
médullaires se montrent sur la coupe transversale { fig. 4>0 
un peu plus longues que larges , et légèrement hexagones. 
Sur la coupe longitudinale passant par le centre ( fig. 6, c) ellesr 
sont , comme d'ordinaire presque tétragones , à parois ponc- 
tuées aminceis dans ces points , et également remplies de grains 
amylacés sur les exemplaires coupés par moi en avril et eiv.de-- 



8 GOKPPftHff. — *, Sur les tiges des Casuarina. 

cembre. Ces bandes transversales ( fig. a , d , et grossies 
fig. 4 > a , e ) sont également formées de cellules entièrement 
semblables à celles des rayons médullaires , mais d'une forme 
hexagone plus nettement dessinée; elles se trouvent en contact 
immédiat avec ces dernières et contiennent aussi des grains 
amylacés qui manquent toujours, comme on le voit, dans les 
cellules ligneuses ; enfin , elles offrent dans la coupe longitudi- 
nale passant par le centre (fig. 6, d) des caractères semblables 
à ceux des rayons médullaires , composés de cellules super- 
posées. Je me crois fondé, d'après cela, à les considérer comme 
faisant partie du système de ces rayons, et , par opposition aux 
cellules que Ton a signalées jusqu'ici et qui s'étendent du 
centre vers la circonférence , je les appelle rayons médullaires 
concentriques , ou au si , en considération de leur liaison avec 
les premiers rayons médullaires, rayons médullaires connectifs 
( connectentes ) , tandis que je désigne sous le nom de rayons 
médullaires centrifuges ceux qu'on connaissait jusqu'ici. 

Dans les troncs plus jeunes (coupe transversale, fig. 4 » A,e, 
et coupe longitudinale, fig. 6, d) 9 ils sont formés par une 
ou deux rangées de cellules; dans les troncs plus âgés (fig. 5,6, 
sur le tronc du C.equisetifolia) , ils se composent de cinq à six 
rangées de cellules qui cependant ne forment point un anneau 
concentrique régulier dans les différens faisceaux ligneux, séparés 
par les grands rayons médullaires centrifuges, car, commeie fait 
voir la figure 4 ? A , ils ne correspondent pas toujours ensemble , 
en sorte que Tune des rangées se trouve souvent placée de une 
à trois couches ligneuses plus haut que les autres. On reconnaî- 
tra d'une manière très nette toute l'organisation que je viens de 
décrire , en humectant de teinture d'iode une coupe transversale 
embrassant tout le tronc. Par ce moyen , les grains amylacés 
existant dans tous les rayons médullaires se bleuissent, et tout 
le système des rayons médullaires se présente , même à l'œil nu, 
sous la forme d'un réseau fin et coutinu, dans les mailles duquel 
se trouvent comprises les autres parties constituant le bois, les 
cellules ligneuses prosenchymateuses et les vaisseaux ponctués. 
Les cellules ligneuses prosenchymateuses sont disposées par 
rangées longitudinales peu régulières, il est vrai, mais qu'on 



I 



goeppert. — Sur les tiges des Casuarina. 9 

distingue cependant très facilement ( fig. 4 * A , f) : elles 
offrent un calibre étroit , et des parois épaisses , formées 
de couches concentriques très faciles à reconnaître par un 
grossissement de trois cents fois (fig. 4>B*C)* Sur la coupe 
verticale (fig. 6, a, et 7, a), toutes les parois présentent des 
ponctuations ou pores disposées en séries simples longitudi- 
nales résultant de l'amincissement des parois elles-mêmes, 
comme on le remarque dans toutes les Conifères; mais elles 
ne sont nulle part véritablement perforées, car partout « entre 
les canaux de ponctuations de deux cellules adjacentes, il existe 
une paroi solide, non percée. (Voyez mon travail : De Coni- 
ferarum structura anatomicâ , où .j'ai traité -plus en détail de 
cette organisation. ) 

Les vaisseaux ponctués , épars , sans ordre régulier, entre les 
cellules ligneuses , se présentent arrondis sur la coupe trans* 
versale (.fig. 4 f H, g). Sur la coupe longitudinale (fig. 6 et 7, £), 
ils sont couverts de ponctuations sur toute la paroi. Ces ponc- 
tuations offrent une disposition spirale irrégulière et se trouvent 
évidemment encore entourée d'une aréole arrondie , ou plutôt 
ovale-oblique. Ni dans les cellules ligneuses , ni dans les vais* 
seaux, on ne remarque, quaut à leur organisation ou à leur 
disposition , rien qui puisse être comparé à un point d'arrêt ou 
à une limitation de l'accroissement annuel. On est donc involon- 
tairement porté à se rappeler les bandes transversales que j'ai 
désignées sous le nom de rayons médullaires concentriques > et 
qui, comme je l'ai déjà dit, offrent l'aspect de couches annuelles; 
cependant , sur le tronc de Casuarina le plus grand que j'aie 
à ma disposition , je ne compte pas moins de cent trente de ces 
anneaux , qui évidemment ne sauraient représenter des couches 
annuelles , puisque les Casuarina , découverts en 1775 seule* 
ment par For&ter, ne se trouvent dans nos jardins que depuis la 
fin du dernier siècle. Sur un Casuarina torulosa , élevé de 
graine au jardin botanique de Breslau, en i838, par conséquent 
âgé de trois ans, et dont j'ai représenté la coupe transversale 
(fig. 2), je ne trouvai pas moins de quarante-cinq de ces 
couches. Bien que Tune ou l'autre d'entre elles se présente d'une 
manière plus prononcée, il est impossible d'y distinguer des 



i o goeppert. — Sur les tiges des Casuarina. 

points d'arrêt, et il parait, en effet , que cette famille , remar- 
quable sous tant d'autres rapports , se distingue aussi par 
l'absence de zones annuelles, ce qui, autant que je sache, n'a 
pas encore été constaté d'une manière certaine sur un tronc 
dicotylédoné quelconque. Mais, avant d'admettre comme un 
fait acquis à la physiologie végétale un point aussi important, 
il me paraît nécessaire d'examiner des exemplaires spontanés, 
où la chose pourrait bien s'offrir tout autrement : je regrette de 
n'avoir pu encore m'en procurer jusqu'ici. 

M.Leduc à Galège trouva, comme je viens de l'apprendre 
par une notice insérée dans le numéro 65 de la Bibliothèque 
universelle de Genève y de \%l\\ , dans un tronc de huit ans, 
quarante-deux couches concentriques , et en conclut avec raison 
que ces couches dans les Casuarina ne correspondent point aux 
années; mais il s'abstient dé tout jugement sur cette particularité. 

M. Otto me montra, en 1840, une tranche transversale 
polie, fixée sur verre, d'un bois silice, qui, quoique d'une 
conservation imparfaite, offre beaucoup d'analogie avec les 
Casuarina , et que, par cette raison , j'ai représentée à la fi- 
gure 8. Au centre (a) , il n'est pas possible de reconnaître une 
organisation quelconque, puisque les rayons médullaires, par 
suite des couches ligneuses irrégulièrement remplies , s'y pré- 
sentent fortement comprimés, en sorte qu'on n'y saurait rien 
distinguer de l'organisation cylindrique médullaire. En b > les 
rayons médullaires se présentent régulièrement centrifuges et 
se trouvent çà et là réunis par des bandes transversales bb ; 
en c y ils se dédoublent, sans s'élargir toutefois comme sur les 
Casuarina $ ils s'amincissent, au contraire, mais se présentent 
alors généralement réunis par des bandes transversales (d) , qui 
sont fort semblables aux rayons médullaires concentriques des 
Casuarina. Malheureusement on ne saurait, ni dans les rayons 
médullaires , ni dans les espaces {e) qu'ils renferment , recon- 
naître une trace quelconque d'organisation , ce qui , malgré la 
grande analogie dont je viens de parler, m'empêche de donner 
à ce bois le nom de Casuarinites : il me suf6ra , en attendant de 
plus amples renseignemens , d'avoir appelé sur ce point l'atten- 
tion des naturalistes. 



goeppert. — Sur les tiges des Casuarina. 1 1 



EXPLICATION DE LA. PLANCHE I. 

Fig. i. Branche dn Casuarina equisetifolia destinée à faire voir l'articulation a , les cica- 
trices b formées par la chute des rameaux , les bandes longitudinales parallèles c existant sur 
récorce et alternant sur les diverses articulations; d. Les lenticelles. 

Fig. a. Coupe transversale d'un Casuarina torulosa haut de 5 pieds, âgé de trois ans, de 
grandeur naturelle, prise immédiatement au-dessus de la racine. — a. Cylindre médullaire ; 
b. Les grands rayons médullaires centrifuges ; c. Petits rayons médullaires centrifuges; d. Les 
rayons médullaires concentriques ; e. Espace occupé par des cellules ligneuses et des 
vaisseaux ponctués; f. Couche du liber; g. Les grands rayons médullaires dé récorce 
qui se terminent dans la substance parenchymateuse ; h /. La couche du liège recouverte par 
Vépiderme. 

Fig. 3. Tue extérieure du tronc ci -dessus du Casuarina equisetifolia , récorce ayant été 
enlevée. — a. Extrémité des grands rayons médullaires ; b. Extrémité des petits rayons 
médullaires. Dans les premiers on voit des bandes trausversales obliques a, a y qui se détachent 
de la niasse ligneuse placée latéralement et se ramifient. 

Fig. 4 A. Une partie de la coupe transversale, fig. a ( examiuée avec un grossissement de 
a5o). — a. Cellules du cylindre médullaire; b. Gaine médullaire; c. Rayons médullaires 
grossis, partant immédiatement de la moelle, et dont les cellules sont remplies de grains 
amylacés; d. Petits rayons médullaires centrifuges; e. Rayons médullaires couceutriques, 
dont les cellules, de même que celles d, d, et e , renferment des grains amylacés ; f. Cellules 
ligneuses prosenchy mal euses ponctuées ou poreuses, formées par des dépôts concentriques ; 
g. Vaisseaux ponctués ; h. Point où la coupe, fig. 6, a été prise. 

Fig. 4 B. Grossissement plus considérable (3ao fois) d'une partie de 4 A. — a. Les parois 
amincies des cellules ponctuées remplies d'amylum dans les rayons médullaires centrifuges , 
et b. dans les rayons médullaires concentriques ; c. Les couches ligneuses formées par des 
couches concentriques ; d. Les méats intercellulaires. 

Fig. 5. Coupe transversale du grand exemplaire du Casuarina equisetifolia, pour faire voir 
les rayons médullaires concentriques formés de 4-5 rangées de cellules. — c. Rayons mé- 
dullaires centrifuges ; b. Rayons médullaires concentriques ; c. Cellules ligneuses. 

Fig. 6. Coupe longitudinale des rayons médullaires de la partie h de la figure i À. — 
a. Cellules ligneuses prosenchymateuses avec une série simple de points ou de pores qui sont 
formés par une double aréole. On y voit aussi les points amincis des parois cellulaires for- 
mées par les cauaux de ponctuation ; b. Vaisseau ponctué avec de nombreuses ponctuations 
disposées en rangées spirales irrégulières de formation analogue à celles en a ; c. Cellules des 
grands rayons médullaires centrifuges, ponctuées , avec des parois fortement amincies , mais 
non percées et remplies de grains amylacés; d. Rayon médullaire concentrique formé de quel- 
ques cellules superposées verticalement et offrant le même aspect qu'un petit rayou médullaire 
de la coupe corticale longitudinale. 

Fig. 7. Coupe longitudinale parallèle à l'écorce, ou coupe corticale longitudinale prise au- 
près de récorce, sur la fig. 2. — a. Cellules ligneuses prosenchymateuses ponctuées; b. Vais- 
seau ponctué ; e. Extrémité d'un grand rayon médullaire centrifuge (fig. 3 a.). On voit (e, c.) 
les cellules ligneuses se détachant latéralement du bois, traversant en ligne courbe les rayons 
médullaires et se divisant elles-mêmes d'une manière irrégulière. 






i4 c. montagne. — Cryptogamœ Nilgherienses. 

82. Frullania Hutchimiœ p N. ab E. Hep. Eur. p. a4o. — Hab. in caule 

et ramis Madothecœ Perrottetianœ parasitans. 

83. Frullania obscura (Swartz, ) N. ab E. in Jitt. Montag. deuxième cen- 

turie , Annales des Sciences naturelles , décembre 1 84o , p. 333. 

— Hab. super truncos emortuos circa Kaiiie lecta. 

84. Frullania ramuligeraN. ab E. Hep.Jap. p. 5a (sub Jungermanniâ). 

— Hab. pauca specimina in ter muscos extricatos inveni. 

85. Frullania aelotis M. et N. in N. ab E. Hep. Eur. III , p. 210. — var. 

squarrosa M. et N. in Cuba Cryptog. cd. fr. p. 46 1. — Hab. in corti- 
cibus caespitosè crescit. 

87. Phragmicoma filiformis (Swarlz.) N. ab E. Hep, Eur. III, p. a48. — 
Hab. in caule Hypopterygii Struthiopteris parasitans. 

87. Lejeunia serpyllifolia Libert , in Spreng. Syst. veget. IV, p. a33. 

N. ab E. 1. c. p. 261. — Hab. ad filices et inter muscos vulgaris. 

88. Lejeunia cucullata N. ab E. 1. c. p. 285 in observ. — Hab. in inuscis 

aliisque Jungeunanuideis sed absque periantbiis lecta. 

89. Lejeunia minutissima Spreng. 1. c. p. 234. — Hab. in Frullania 

glomeratâ parasitans. 

90. Lejeunia injhxa? Hampe ( in Lehm. et Lindg. Pug. VII , p. 22) tenera , 

filiformis , caule repente innovationibus hypogynaeis vagè subfascicula - 
timque ramoso, foliis laxè subimbricatis seinivcrticalibus erectis siccitate 
involutis è basi subcordata ovatis acuminatis margine antico subrepan- 
dis posticobasi subplioatis, lobulo magno ovato inflato apice plerùmque 
unidentato semitecto, arophigaslriis c reniformi rotundo-ovatis convexis 
distantibus obliquis ad médium bifidis, laciniîs sirmrjue acutis, folio 

raontem Granfather mincupatum ) lectam mecumque à cl. Asa Gray humanisùmè com mu- 
ni catam in aniruo est hic insignire. 

Frullania Asagrayana Montag. mss. : caule repente simpliciter pinnato , pinnis brevibus, 
foliis snborbiculatis concavis decurvis subacuminatis saepiùs obtusis integerrimis lineâ monili- 
formi nervum simulante ultra médium percursis , auriculâ non tectà ai calcare marginato- 
tissa , involucralibus inœqualiter bifidis laeiniâ dorsali oblongâ acurainatâ veutrali subu- 
latâ; amplrigastriis subdistantibus parvis folio 3-plè micoribus oblongis emarginato-bifidis 
sinu plerùmque obtuso ; perianthio terminali obpyriformi triquetro apice mucronnlato 
subtùs obtuse carinalo ; capsula brevissimè pedunculatà semiquadrivalvi. 

Hab. Inter Muscos et alias Jungermannias crescit 

Obs. A F. moniliatd ramificatione formâque auricularum , à F. nervosà Mootag. {Histoire 
naturelle des Canaries, page 55 ) colore structurâque nervi recelit. Posteriori tamen quàm 
priori magis affinis. 



c. montagne. — Cryptogamœ Nilgherienses. i5 

(H midi 6 minoribus. Fructu axillari: foliis involucralibus amplis caulinis 
roajoribus bilobis, lobis acuminatis, amphigastrio obovàtorobloogo bre- 

viter emarginato-bifîdo , lobis sabobtusis , perianthio 

Hab. ad cortices in sylvis montosis circa Ootacamund lecla. 

gi. Lejeunia polycarpa N. ab E. in Mart. FL Bras. I, p. 35o ( sub Junger- 
mannia ). — Hab. in Mu sois et Lichenibus crescit absque periantbio. 

ga. Madotheca acutifolia L. et L. Pug. VII , p. 8. — FIab. è pulvinulis 
muscorum variorum inprimis Hypni serrati extricavi pauca cxem- 
pla ria. 

g5. Madotheca nilglieriensis Moutag. inss. : caule procnmbente subdiebo- 
lonio , foliis contiguis subborizontalibus insequaliter bilobis, lobo dorsali 
ovato obtuso repando-'subdentato patente , ventrali triangulari a ut 
lincari-oblongo angusto acuto obtusove piano , amphigastriis distantibas 
ovato-oblongis irregulariter subrepandis cauli appressis lobulo paulo 
lalionbus majoribusque , periantbio. . ... 
Hab. ad ligna prostrata et semipulrida lecta. 

g4. Madotlieca Perrottetiana Montag. mss. : dioica, maxima , caule primario 
nudo subdichotomè diviso, divisionibus pinnatis bipinnatisque , pinnis 
pinnulisque patentibus ( vetuslis falcato-incurvis recurvisve); foliis 
subimbneatis bilobis , lobo dorsali humecto , patenti siccitate deflexo 
oblougo-lanccolato piano à medio deutato-cibato , dente extremo lon- 
gissimo lobo ventrali lanceolato erecio ampbigastriisque conformibus 
distantibus dentato-ciliatis ; fructu in ramis laterali; involucri foliis 
bilobis , lobo dorsali longe filiformi-acuminato dentato vcnlraleraque 
obtusiusculum denticulato-spinulosum snperante, amphigastrio oblougo 
margine ciliato ; periantbiis crebris ovoideis compressis costatis deflexis 
orc truncato lacero-dentatis ; capsula globosâ breviter pediccllatâ fuscâ. 
Hab. in truncis huwidis arborum per oinnes sylvas Nilgherienses lecta. Ex 
arborum ramis etiam dependet. 

Obs. Speeies admodùm spectabilis, omnium mihî cognitarum 
Jungermanniearum facile maxima , spithamaea longiorque. Folia 
illis Plagiocbilarum quarurodam tàm similia sunt ut primo intui tu 
ad hocce genus eam referre vix dubites. Structura verô maxime 
di versa et suigeneris.Quod de capsula suae J ungermanniœ nodu- 
losœ monet Cel. Nées ab Esenbeck , q uae licet matura intrà perian- 
thiumlatebat, idem in Madotheca Perrottetiana adnoîavi. Indi- 
vidua mascula , ejusdem ac feminea magnitudinis , ramis seu 
pinnis supremis spiciformibus brevibus insignia sunt. Cl. inven- 
tons huicce novae speciei pulchri genéris nomen dedi. 



r* 



i8 c. mont/lgne. — Cryptogamœ Nilgherienses. 

107. Ramalina calicatis $fastigiata Fries , 1. c. p. 3o. — Hab. ad ramulos 

locis siccis circa Kaitie. 

108. Rocelêa Montagnei Belarag. Fyy. lad. Orient. Crypt. p. 117, t. i3> 

%• ^- — Hab. iu froncis ramîsquc Mangiferœ indicée prope Pouti- 
ccrium , ubi mira copia lcgitur, crescit. An satis à R.fuciformi divers* 
species? 

Obs. Specimina R. M ont q g ne i cl. professori Payen, in cbimiâ 
experientissimo, plurimatradidi, ut faciliùs mihi declarare posset 
quanta in hâc specie materies lateat colorans, et si quâ potestate 
congenerem R. tinctoriam œquiparet; ille vero,analysi peractâ, 
de quaesitis negando mihi responsum dédit. 

109. Peitigera polydaclyla Floerke. Fries. 1. c p. 46, p scutata. Lichen 

scutatus E. B. t. i834. — Hab. ad terram iu rupibus inter et suprà 
muscos circa Dodabett, 2900 metr. altitud. supra mare lecta. 

lOCj.SUcta étspera? Laur. in Linneâ, janv. I, p. 4i. Sprerig. Syst. veget. 
Cur. post. p. 33o. — Hab. sterilis , bine ambagibus vexata, ad imos 
arborum truncos circa Ootacamund lecta. 

Obs. Nùm reverà differt à S. argyraceâ Delise. Monogr. Si ici. 
p. 91 9 1. 7, fig. 3o ( mala ) inquirendum. 

110. Sticta retigera Acb. 1. c. p. a33; Delise. 1. c. p. 147, t. 18 , fig. 66. 

8, pulmonaria y. carbonaria Al. Braun, in Sched. — Hab. in Sait ce 
indefînitâ locis paludosis circa Kaitie sterilis lecta. 

Obs. Ex insulâ Mauritii specimina copiosè fructifera à Ce). 
Richard communicata in Lichenophylacio servo. 

1 \\. Sticta herbacea Delise. 1. c. p. i3a. Engl. Bot. t. 294. — Hab. in 
rupibus montium prope Otacamund eu m apotheciis perfectis lecta. 

1 12. Sticta au rata Acb. 1. c. p. 23a ; Hoffm. Plant, hich. t. 38, fig. 1,2,3; 

(sub Platismate). Escbw.i j Mart. FI. Bras. Icon. Select, t. i4, fig. 1. 
— Hab. cum priori. 

11 3. Sticta fuliginosa Acb. 1. c. p. 236. Engl. Bot. t. no3. — Hab. in 

rupibus cum apotheciis perfectis circa Kaitie lecta. 

1 14. Sticta damœcornis Acb. 1. c. p. a3i. — Hab. in cortice arborum. 

1 1 5. Stieta Groendaliana Ach. 1. c. p. a35. — Hab. ad ligna super muscis et 

Jungermannideis in montibus banc speciem, Acbario ferè soli notam* 



■^ 



c. montagne. — Cryptogames Nilgherienses/ ig 

denuo invenit cl. Perrottet, quâ, ut alia exempla è Muscinis excerpta 
taceom, convenientia vcgetationis NiLgheriensis , etiam in minimis, 
fnanifesta cum illâ insularum africanarum apertissimè pateat. 

Ofis. T bal lus tenuis in sicco cinereus, humectus vero cserules- 
cens, subtus lanuginosus albus. Cyphellae nullae ut jàm pronun- 
ciavit Acharius. Asci clavati hyalini sporidia octona unica série 
disposita subglobosa limbo cincta foventes paraphysibusque 
concomitati. 

ii6. Parme lia perlata Ach. 1. c. p. 197. — Hab. ad rupes iti montibus cîrca 
Ootacamund lecta. 

117. Parme lia titiacea Ach. 1. c. p. 99. — Hab. in cortice Photiniœ cœrulaiœ 

in sylvulâ prope Kaitie. 

118. Purmelia sinuosa Ach. 1. c. p. 207. P. sinuosa var. angtltùfolia Montag. 

2 e centur. in Annales des Sciences naturelles, august i84l , p. n5 , 
ubt synonyma omnia. P. relicina Fries , Syst. Orb. VegeU p. 233. 
Hab. iu truncis Rhododendri arboiei in consortio seqnenlis circa 
DodabeU lecta. 

1 19. Parmelia phy sodés Fries, Lich. Burop. p. 64; var, a nigro-vitlata 

P. lugubris Vers, in Gaudich. Vid. Uran. Bot. p. 196. — Hab. cum 
priori. 

îaO. Parmelia leucomela Ach. Me th. p. s56. — Hab. in sylvis Nilgherien- 
sibus frequens. 

131. Parmelia stellaris ▼. aipolia Ach. 1. c. p. 916. -— Hab. in cortice 
arborum P. puniceœ con finis lecta. 

122. Parmelia speciosa Ach. Lich. unïv. p. 48o. — Hab. sterilîs ad râpes 
circa Ootacamund lecta. 

ia3. Parmelia podocarpa Behng. 1. c. p. 132, t. i3, flg. 1.— Hab. ad corti- 
ces arborum et ligna in sylvis montiara. 

Obs. In specirainibus à cl. Perrottet collectis thallus in statu 
qormali glauco-pallens non autem ut in icône Belangerianâ 
croceus. Caetera vero congru unt. 

124. Parmelia confluens Fries, Syst. Orb. Veget p. 284. — Hab. in cortice 
ad truncos arborum non infrequens. 

Obs. Diagnosi 1. c. paucis verbis expositae nostra specimina 
satis respondent. Cum autem haecspecies Friesiana mihi prorsùs 
ignota est , res in dubio posita. 

a. 



so c. montagne. - — Cryptogamœ TSilgheriensçs. 

ia5. Parmelia mbigino&a Ach. 1. c. p. 202. — Hab. ad truncos Cotoneaslrï 
affînis circa Kaitie lecta. 

12G. Parmelia pallescens Ach. Fries, LiV/j. Eur. p. i3a. — Hab. in cortice 
Photinite cûsrulatœ sequentis con finis lecU. 

127. Parmelia svbfusca Ach. Mtth. Fries, 1. c. p. i36. — Hab. cum priori. 

128. Parmelia punicea Ach. Me th. p. 167. • — Hab. cum P. s le lia ri 

V. suprj. 

139. Coccocarpia molybdœa Pers. in Gaudich. V. Uran. Bot. p. aof>. 
Lecidea parmelloides Hook. — Hab. in cortictbus arborum frequcns. 

i3o. Lecidea lyc°podina Montag. mss.: crustâ leprosâ subnullâ pallidâ, apo- 
theciis minutissimis intiis et extùs atris opacis planis excipulo tenui 
marginatis; ascis obovato-clavatis sporidia oc ton a cymbiiformia biseptata 
primo hyalina tandem fuliginosa includentibus , paraphysibus filiformi - 
clavatis. 

Hab. ad caules semi-decompositos Lycopodii inter surculaquc Anœc- 

tangii secundi in montibus siccis circa Kaitie ( ad râpes ) lecta. 

Obs. A L. milliariœ Fries omnibus varietatibus et formis 
innumeris facile differt non solùm minutie et planifie disci, sed 
etiarn raargine apotheciorum semper présente , non autem 
evanido. Scutellae vix tertiam millimetri purtem adsquant. 

\y\. Leptogium Breblssonii Montag. in Webb. et Berth. Hist. nat. Canar* 
Phytogr. sect. ult. p. i3o. — Hab. ad cortices va ri 01 cum apotheciis 
lecta. 

i3a. Co lie ma^fa&cicu lare Ach. Lie h. univ. p. 689. — Hab. in corticibus 
arborum et iignis lectum. 

1 53. Colle ma saturninum Ach. Syn. Lie h. p. 3ao. — Hab. ad imos truncos in 
sylvis h u raidi s circa Ootacamund lectum. 

i34- Collema byrsinum Ach. 1. c. p. 319. — Hab. cum priori. 

4 35. Colle ma nigrescens Ach. 1. c. p. 3a 1 , var. biUosum Montag. mss. : thaHo 
merabranaceo bilioso(è luteo atro-virenti) à centro radiatim plicato, 
Caetera ut in typo. 
Hab. ad corticem Bhamni cujusdam non determinati juxtà rivulos prope 
Kaitie lectum . 

1 5 6. Colle ma proboscidale Montag. mss. : thallo foliacco membranaceo orbi- 
culari olivaceo centro plicato aînbitu stuuato-lobato, lobis erectis 
ondulatis, subtùs anguloso glabro concolori, apotheciis marginalihus 



\ 



c. montagni:. — Cryptogames Nilgherienses. 21 

primo subsessilibus planis, tandem pedicellatis concavis, disco rubricoso. 
Sporidia octona elliptico-attenuata ascis clavatis , paraphysibus conco- 
mitantibus . inclusa. 
Hab. ad rupes in sjlvis humidis prope Ootacamund in montibus lectum. 

Obs. Species quoad forraam apotheciorum L. bullato similis, 
thalli verô substantiâ et colore ab eo toto cœlo diversa. 

FUNGI. 

l3y~ Agaric us campestris Lin. Fries , Epier. I, p. 2i3. — Hab. in campis- et 
hortis circa Kailie lectus. 

v58. Lentinus sq,uarrosulu8 Mon ta g. mss.: caespitosus, unicolor ; pileo uien>- 
branaceo coriaceo tenui infundibuliformi albido squamis raris acutis 
recurvis adsperso marginc involuto , stipite solido lignoso fuifuroso- 
glabrescente , lamellis tenuissiwis confei tissimis dichotomis decurrentibus 
integcrriinis concoloribus. 
Hab. ad truncos emortuos caespitosè viveus. 

Obs. LL. IXunalii et descende nte m Fr. approximal, sed meâ 
sententiâ ab u troque diversus. A priori autem aculeis concolori- 
bus et lamellis integerrimis multôtenuioribusconfertioribusque, 
à posteriori verô, si ad verba descriptions attenderis, pileo 
membranaceo tenui margineque revoluto neenon loco natali et 
radice tuberosâ maxime recedit. Etiam à Lentino glabrato Nob. 
(Cuba } Grypt. ed.fr. p. 4^4 ) laj^iellîs integerrimis differt. 

1^9. Canlharellus? congregalus Mon ta g. mss.: resupinatus, mollis, cupuli- 
formis , centro umbonato affixus , orbicularis, ex tus glaber, fuscui , 
inargiue substria tus, intùs concolor, lamellis plicaefcrmibus radiantibas 
semel dichotomis , valleculis ob plicas transversales subporosis. 
Hab. ad truncos emortuos nondùm dejectos ut et ad ligna pulrida prope 
Ootacamund lectus. 

Obs. Âb Agarico applicato Batsch., simili invitus distinguo» 
Diffère tamen videtur non tantùm colore fusco, sed plicis etiam 
dichotomis potiùs merulinis , plicarum acie obtusâ non cinereo- 
pruinosâ , caeterisque notis genericis. 

\'\O.Schizophyllutn flabellure Fries, Epier. I,p. 4o3. — Hab. ad truncos 
Acacias arabicœ prope Ponticeriutn lectum. 



a a c. montagne. — Cryplogamœ Nilgherienses. 

i4i. Xerolus Berlerii Montag. FI. Juan Fem. Prod. n. 1 1 Fries 1. c. p. 4©2. 
— Hab. ad ramulos dejectos in sy iris circa Ootacamund lectus. 

«4a. Polyporus arcularius Fries, 1. c. p. 43a. — Hab. in truncis dejectis in 
montibus excel&is lectus. 

i43. Polyporus xantlwpus Fries, 1. c. p. 437.—- Hab. ad truncos emortuos 
circa Neddoubetta specimina iuiperfecta , agnoscibilia tamen , lecta. 

i44. Polyponis Flabellum Montag. Cuba Crypt. cd. fr. p. 388, t. i5, 
fig. 2 , var. — Hab. circa Ootacamund ad truncos emortuos nondùra 
dejectos lectus. 

Obs. Clar. Berkeley (L,ond. Journ. Bot. March 184 a, p. 149) 
hanece varietatem ut speciem legitîmam forsan non immerità 
habuit et sub noraine Polypori elongati evulgavit. Hic antem 
à typo cubensi praesertim villo appresso recedere videtur. 

1 45. Polyporus sanguineus Fries, 1. c. p. 444. —Hab. ubique in ter tropicos 
frequens. 

i46. Polyporus (Âpus, Perennis) Nilgheriensis Montag. inss. ; pileo conchi- 
formi suberoso-coriaceo tenui è triquetro-subreniformi convexo» zonis 
concentricis velutinis angusti* notato , spadiceo-nigricante opaco , anticè 
proie nova subimbricato , margine demisso subtùs sterili obtnsiuscule , 
* contextu porisque non stratosis minutissimis ore acutis intùs nudis 
tabacinis. 

Hab. in truncis vetustis inontium Nilgberiensium invenit cl. Perrottet. 

i46 bis. Polyporus (Apus, Pcrennis) inamœnus Montag. mss. : pileis sube- 
rosis scalari-imbricatis semiorbiculari-reflexis contextuque unicoloribus 
cinnamomeis supra convexis ob tomeutuin brevissimum çontextum ad 
Uctum mollibus colliculosis , margine tumtdiusculo , subtùs planiusculis 
inaequalibus, poris longis minutis rotundis obtusis. 
HAB.cum priori lectus. 

Obs. Loco hùc déficiente, ad descriptionem harum duarum 
specierum fusiorem in centuriâ meâ tertiâ inveniendam referre 
lectorem invitus cogor. 

147. Polyporus pinsilu* Fries, I. c. p. 479. — Hab. ad ratnos dejectos non 
raro. 

i48. Polyporus versicolor Fries, 1. c. p. 478. -— Hab. ubique frequens. 

149* Hexagonia polygramma Montag. Cuba, 1. c, p. 379, t. i4, fi g. 3. — 
Hab. ad truncos dejectos circa Ootacamund lecta. 



c. montagne. — Cryptogamœ Wilgherienses. 2 3 

i5o. Hydnum delicatulum Klotz. Frics, 1. c. p. 5i5; H.delicatum Klotz. 
in Berkcl. L c. p. 3g5. — Hab. in truncis cmortuis prope Kunda lectum. 

tôt. Stereum (Apus) Ostrea Fries, l. c. p. 547. — Hab. îq truncis arboruni 
frequens* 

v5a. Stereum (Apus) rheicolor Montag. mas. : dimidiato-ca^pitosum , sessile, 
pileolis imbricatis scmiorbicularibus tenuissime papyrinis planis suprà 
▼elutinis concentriez zonatis, zonis coucoloribus , primo rbabarbarinis 
tandem fuscescentibu& , hymenio infero substriatulo demùm concolori 
setuloso, setulis obscurioribos. 
Hab. ad trancos dejectos secùs rivulos in sytois circa Goodaloor ad imas 
montes Nilgherienses , lectum. 

Obs. Pileoli plures basi connati, horizontaliter expansi , sub- 
tils hymeniferi, semiorbicu lares, unciales biuncialesque , primo 
sordide lutei , tandem fusci. Zonae paginae superioris etiam sul- 
catae cum aetate evadunt. Substantia lenta perquam tenuissima, 
char ta scriptoriâ vix crassior. Ab omnibus hucusqne descriptis 
speciebus abundè diversa. 

i55. Exidia Auricula Judœ Fries, 1. e. p. 5go. — Hab. ad ramos non 

infreqqens. 
i54. Exidia glandulosa Fries , 1. c. p. 5g 1. — Hab. cum priori. 

i55. Hfêierium foliicolum Fries, Sjjrst. Myc. II, p. 592. — Hab. in folii* 
siccis arborum. 

i56. Bypoxyhn concentricum Grev. Scol. Crypt. FI. t. 3a4. — Hab. ad ligna 
et truncos emortaos juxtà Neddoubetta lectum. 

\5y. Phallus aurantiacus Montag. a* centur. in Annales des Sciences natu- 
relles , noTembre, i84i , p. 277, 1. 16 , fig. 1. — Hab. ad terrain in 
horto botanico Ponticeriensi, Majo, i835, lectus. 

i58. Calathiscus Sepia Montag.' 1. c. p. 378 , 1. 16, fig. 2. — Hab. ad radiées 
arborum in sylvis humidis non ongè ab Ootacamund, septemb. i838. 
lectus. 



a4 a. de sT.-HitA.iHE et ctr. NADDiN. — Flore du Brésil. 



Revue de la Flore du Brésil méridional , 
Par MM. Aug de Sajnt-Hilàire et Ch. Naudin. 

DEUXIÈME PARTIE, (i) 

La bienveillance avec laquelle les botanistes nationaux et 
étrangers ont bien voulu accueillir le commencement de cette 
revue nous a engagé à la continuer. Nous ne nous sommes 
point fait illusion sur les difficultés qui accompagnent les tra- 
vaux de ce genre, aujourd'hui qu'on substitue si souvent aux 
détails scientifiques l'empirisme des catalogues, et qu'au lieu de 
publier des écrits méthodiques on jette des descriptions de 
plantes presque au hasard dans une foule d ouvrages divers ; 
mais si nous craignons d'avoir tait moins bien qu'on eût pu 
l'exiger de nous à d'autres époques, du moins n avons-nous 
rien négligé pour ne pas rester trop au-dessous de notre tâche. 
Comme dans notre premier article, nous ne reviendrons pas sur 
les plantes parfaitement décrites par MM. de Martius, Chamisso, 
Schlechtendal, Klotsch et plusieurs autres; nous rectifierons 
nos propres erreurs, et nous tâcherons de répandre quelques 
lumières sur des points obscurs de synonymie , aidés par les 
nombreux échantillons authentiques qui existent dans les her- 
biers de Paris, et que MM. les professeurs du Muséum, MM. De- 
lessert, Richard et tant d'autres veulent bien mettre à notre 
disposition. M. Tulasne ayant été appelé à remplir des fonc- 
tions importantes, n'a pu contribuer à cette seconde partie de 
notre travail ; mais il l'a facilitée par l'ordre qu'il met dans 
l'herbier brésilien du Jardin du Roi. Malgré tant de secours , 
il est des fautes que probablement nous n'avons, pu éviter; 
nous réclamons l'indulgence des botanistes et nous adressons 

(i) Voir tome xvn , page i?$. 



iJ 



a. de st.-hilairk et eu. naudin. — Flore du Brésil. a5 

des remercîmens à tous ceux qui ont bien voulu nous aider et 
nos encourager. 

GERANIACE/E. 

GERANIUM. 

Géranium rotunihfoiium L. Sp. 957. 

G. caulibus diffusis; foliis radicalibns reniformibus, y-S-divî- 
sis, superioribus saepiùs basi truncatis; petalis subintegerrimis, 
calyce breviter aristato paulô longioribus ; capsulis piloso- 
pubescentibus ; seminibus favoso-reticulatis. 

Var. Americana. — G. albicans FBM. i, io3. — caulibus, pctiolis pe- 
dunculisque molliter albicanti-hirsutis; foliis profonde divisis. 

Propè ptaediuni Giribaluba, prov. Rio Grande do Sut el vicum S. Josephi, 
rep. dicta Eslado Oriental del Uruguay. 

Géranium rapulum. 

G. pubescens; radie? tuberosâ ; caulis ascendentis basique 
radicantis , petiolorum pedunculorumque pilis adpressè re- 
flexis; foliis 5-partitis , laciniis multifidis, lacinulis linearibus, 
acutis ; pedunculo 2-ûoro , pedicellis breviore ; petalis vix 
emarginatis , calyce apiculato ferè duplo longioribus ; capsula 
obovatâ , laevi , pilosâ. 

Prov. Rio Grande do Sut — Herb. imp. Bras, cl Gaudiçhaud. 

Ors. Geranio dissecto affine , sed sine dubio distinct 11 m. 

OXALIS. 

$ Caulescentes , su/fruticosœ > foliosœ ; foliis Z-foliolatis ,/oliolis 
sœpiïis ovatis vel lanceolaïis, intermedio longius petiolulato ; 
pedunculis <x-fidis vel abbreviatione nimiâ ramulorum z-fido- 
umbelliferis , ramulis lalere interiore floriferis ; ovarii loculis 
i-5 spermis ( Hedysaroideœ DC. ). 

Oxalis Neuwiedii Zuccar. Nachtr. Ox. in AbhandL Bayer. 
Jlcad. 1 83a , 267, N. 95. 



*8 A. DE ST.-HILAIRE Ct CH. NALJWN. Flûte dit Brésil. 

h bus, brevissimè bitidis. — Caulis nigrescens. Flores lutei. Sta- 
mina omnia pistillo longiora. Ovarii loculi monospermi. — Oct. 

Inter saxa ad ripas fluninis Parahyba propè Ubà, prov. Bio de Janeiro. 

Obs. O. Borjensi Kth. ! valdè affinis , certè autem distincta. 

Oxalis cor data AS H. PL us. xlv, FBM. f, 1 1 5. 

O. foliolis cordatis, marginibus ciliatis , lateralibus sessilibus; 
pedunculis angulato-complanatis, pubesceutibus, lnfido-uinbel- 
liferis. — Pistillum intermeditim. Ovarii loculi 5-spermi. — 
Junio. 

In monticulo Morro do Tisao , baud longe a pago Corumbà, prov. Go\ az. 

Var. P unifoliolata ; planta in campis nuperrimè crematis (queimadaa) 
crescens et extra tempora florens, indè imilto dcbilior et hirsutior ; foliolis soli- 
tariis, reniformibus, marginibus longe ciliatis; petiolis pedunculisque birsutis- 
simis. 

Prov. Minas Geraes. 

# 

OxALtS GRISE A. 

O. caule petiolis pedunculisque pubescentibus villoso-hirsutis; 
foliolis elliptico-obovatis , obtusissimis , saepè emarginatis , basi 
subcuneatis, utrinquè griseo-villosis, margine rufescentibus ; 
floribus capitato-umbellatis, itivolucro cinctis; ca ly ci nis foliolis 
ovatis , acutis. — Petala lulea, t \\% centiui. longa. Stamina 
omnia pistillo longiora. 

Nascitur in prov. Matogrosso (Gaudiebaud), Goyaz (Gardner). 

§ Caulescentes > suffruticosœ , foliasœ ; petiolis dilatatis , foliaceis , 
subaphyilis ; pedunculis i~fidis ( Phyllodineae ). 

Oxalis FRUTicosARad.il/^w. liai. xvm,4oi (1820). — FBM. 1, 1 16. 
— Lindl. Bot. Reg. 1 8/j 1 , t. l\ 1 . — O. rusciformis Mik. Delect. 
fasc. 3 (1822). 

O. ramis multifloris; petiolis lanceolato-linearibus , utrinquè 
acutis, subaphyilis ; pedunculis valdè abbreviatis, 2-fidis; pe- 
dicellis subfascicuiatis. — Flores parvi, lutei. Stamina omnia 
pistillo longiora. Ovarii loculi monospermi. 

In sylvis propè Rio de Janeiro baud inficquens. 



A. de st.-hiiaire et ch» WAUiHN. — Flore du Brésil, zt) 

§ Folia unifoliolata ( Simplicifoliae DC.} 

Oxalis mandiocana. Rad. Mem. ItaL xvm, 4oo. — FBM. ï, 
118. 

O. subacaulis vel caulescens ; foliis roselatis ; foliolis ovatis , 
-acuminatis, marginibus nervoqiie medio pubescentibus; pedun- 
culis cornplanatis, latiusculis, irmlîifloris. — Flores lutei. Sta- 
mina minora pistillo breviora, majora idem superantia. Ovarii 
locuii monospermi. — Octobre-Martio. 

In sylvis primœvis valdèqire umbrosis prov. Rio de Janeiro. 

Var. a Raddiana. — O. alata Zucc. Nachtr. Mon. N. 38; petiolis margi- 
nato-alatis, ciliatis. 

Yar. p ihombifolia ; petiolis haud alatis, pubescentibus. 

Obs. Var. a et ]3 forma petiolorum tantummodo differunt, et 
intermedia specimina saepè inveniuntur, rêvera vix varietates. 

•§ Caulescentes ; caulibus basi haud bidbosis , suffruticosis aut her- 
baceïsfoliosis digitaùm Z-foliolatis ; foliolis sessilibus , obcordi- 
formibus { Corniculatae DC. ). 

Oxalis corniculata. Lin. Sp. 6a/J. — Zucc. Nachtr. Ox. N. 5. 
— Vulg. Trevo, Azedinha. 

O. caulibus prostratis repentibusve , hirtellis vel glabrius- 
€ii lis; foliolis subpetiolulatis, plus minus pilcsis, ciliatis; pedun- 
ctilis i -multifloris ; pedicellis fructiferis refractis ; capsula co- 
lumnari , subpubescente , subao-spermâ. — Stamina glabra. 
Pistillum intermedium. 

Var. a corniculata Zucc. /. c. — O. corniculata auct. — Vell. Flutn. 177; 
pedunculis subquinquefloris. 

In prov. Rio de Janeiro et Minas Geraes haud infrcquens. 

Var. p repens Zucc. Le. — Thon. Ox. N. i4. — ASH. PL 11$. N. xliii. — 
FBM. 1, 120; pedunculis subbifloris. 

Ubiqnè frequens. 



r 



c 



3o a. de st.- h jl a ire et ch. naudi*. — Flore du Brésil. 

§ A caules; radiée tuberosâ vel buîbosâ ; foliis ?>-foliolatis ; foliolis 
sessiUbus subsessilibusue , obcordatis ; scapis multifloris , rarius 
i-floris ; ovarii loculis (\-\i-spennis ( Caprinae DC. ). 

OxALIS LASIOPHYLLA. 

t 

O. molliter subrufescenti-villosa; radice tuberosâ ; foliolis basi 
subcuneatis ; scapis umbelliferis , folio longioribus ; umbellâ 
multiflorâ, breviter involucratâ; foliolis calyciiiis breviusculis, 
apice maculatis; ovario lanato- villoso , canescente. — Petala 
purpurea, hinc pubescentia. Ovarii loculi 5-spermi. 

Propè Montevideo. — Herb. Gaudichaud et Mus. Par. 

OiALlS PLATENSIS. 

O. radice tuberosâ; pefiolis pilosiusculis scapisque foliis lon- 
gioribus; umbellâ pauciflorâ, breviter involucratâ; foliolis caly- 
cinis breviusculis , acutis , immaculatis , villosinsculis ; ovario 
puberulo. — Petala purpurea, hinc pubescentia. Ovarii loculi 
5-spermi. 

Propè Montevideo. — Herb. Deless. 

Obs. Affiois O. lasiophyllœ. Zucc. 

LINUM. 

LïNTJM BREVJFOLIOM. 

L. foliis altérais, subulaiis, eglafftdulosis , inferioribtis brevis- 
simis , distantibus ; floribus in ramis paniculae simplicis sub- 
erectae spicatim dispositis , subsessilibus , confertè bracteatis. 

Prov. Rio Grande do Sut. — Herb. Mus. Par. 



a. de st.-HiLMRE et c&. natjdin. — Blore du Brésil. 3i 



MALVACEM. 

Tribus I. BUTTNERIEjE. 

GUAZUMA. 

<îuazuma ulmifolia. Lam. Dict. m, 52. — ÀSH. FBM. i, ilfi. 
— PL us. t. xlvii et xLViii. — G. ulmifolia , tomentosa et 
poljbotria. DC. Pr. i , i45. — Vnlg* Mutamba; Matombo. 

G. fructu tuberculato. — Fructus saepius a pi ce loculicidè 
5- val vis , m oeil agi ne saccharato sapore grato farctus. 

Id sylvis partis boreali-occidentalis prov. Minas Geraes australisque prov. 
-Goyaz. 

Obs. Planta polymorpha , quam in specîes digerere rectè ne- 
gave ris; aliter enim, aut ipse tibi non constabis, aut sexcentis 
sexcentas superaddere cogeris species, quarum multœ m eam- 
dem récurrent. 

BUTTNERIÀ, 

fiÙTTWERiA catalpjefolia. Jacq. Schœn. î , 46. — Mart., Herb. 
94. — B. sidœfolia. FBM. I, 146. 

B. caule scan dente, inermi, pubescente; foliis cordiformibus, 
acuminatis, acutissimis, integerrimis ; corymbis sublateralibus. 
— Venae horizontales. Tubus stamineus 5-fidus ; divisuris 5 stè- 
rilibus latiusculis, antheriferis 5 brevissirais , angustis. — Fe- 
bruario. 

In sylvis primaevis ad ripas flumiois Parahyba, propè praediuin Ubà; ait. 
600 p. 

BÛTTOEMA ABUTILOIDES- 

B. aculeata, scandens? caule pubescente; foliis cordiformibus, 
acuminatis, remotè mucronulato-denticulatis , sul^tùs praecipuè 
velutinotomentosis;pedunculisumbelliferishirtello-tomentosis. 

In monlibus Serra dos Orgâos legit Gardner. — Hcrb. Delcss. 



3a a. de st.-hilaire et ch. NAiiDiN. — Flore du Brésil. 

BÙTTNEFUÀ gayana. FBM. i, i45- — B. lœi>igata.\Schott. — 
Pohl. Bras. t. i45. — Mart.! Herb. 1 19. 

B. caule scandente, inermi ; foliis ovato-oblongis oblongove- 
lanceolatis, longé acuminatis, saepé basi cordatis, integerrimis , 
glabriusculis, coriaceis ; pedunculis umbelliferis capillaceis. — 
Tubus stamineus5-fidus,paulô infrà divisurarum sinus antheri- 
ferus. — Martio. 

In sylvis primaevis propè paguin Porto da Cachoeira haud longe ab urbiculâ 
Lorena, prov. S. Pauli. 

Obs. B. lœvigata , Schott., ne hujus plantas quidem varietas, 
utritè arbitrabatur Sprengelius. In eoclem specimine rami as- 
péri et laeves. 

Bûttneria australis. FBM. 1 , \l\*>. — B. tereticaulis. Lam. 
Dict. i r 5a3? 

B. caule fruticoso , aculeato, scandente? foliis oblongis, lon- 
gé acuminatis, basi obtusis, integerrimis, in angulis nervi me- 
dii lateraliumque inferiorum barbatis ; pedunculis sublatera- 
libus, umbelliferis. 

In sylvis prov. S. Cathaiinse. 

Obs. Descriptura a Lamarckio dictumque B. tereticaulis spé- 
cimen , quod in Jussiaeano videri potest herbario f nostris 
quidem est simillimum, nisi quod exilius est quoad omnes 
omninô partes ; quum autem, his nostris nihil aliud praeter flores 
ferentibus, illud et fructus producat, undè fit ut adaequatè in- 
stitui comparatio non possit, eamdem illam, in opère nostro 
quod inscribitur Flora Brasiliœ meridionalis , a nobis jam an- 
teà usurpatam , donec res altiùs perspecta fuerit, retinemus 
nuncupationem. Descripto à Lamarckio specimini, non secùs ac 
nostris , caulis est apice angulosa. 

BÛTTNERIA LANCIFOLIA. 

B. caule scandente?; ramis aculeatis , molliter tomentosis; 
foliis ovatis, longé acuminatis ,serratis, basi integcrrimâ acutis, 



~* 



a. dr st.-hilaire et en. naddin. — Flore du Brésil. 33 

subtiis tomentoso-pubescentibus; pcduncuiis uuibelliteris late- 
ralibus. 

Prov. Minas Geraes. — Herb. Ricb. 

BUTTNERIA MELASTOBOEFOLIA FBM. I, l44»*« a #« 

B. caule suffruticoso , subsimplici, erecto , inermi ; foliis 
ovatis, integerrimis , 3-nerviis, glabris, superioribuslanceolatis; 
paniculâ terminali, elongatâ, subsimplici. — Tubus stamineus 
5-lobus; lobis obtusissimis , 3-crenulatis , sterilibus ; antheris 
paulô infra loborum sinus affîxis. — Junto , Julio. 

Id campis intersitis arboribus retortis propè urbem Goyaz. 

Var. p a/finis. — B. a/finis Pohl. Bras. II, 75, t. i47;floribus rncemosis. — 
ïu prov. Goyaz et Matogrosso. 

Buttneria scabra Lin. SysL 197?? — Aubl. ! Guyan il\\ > t. 96. 
( ex cl. syn. Jacq. ) — Cav. ! Diss. 291 , t. 148 , fig. 1 (excl. 
syn. Jacq. ). — B. scabra et virgata Pohl. Bras. t. i54 , i53. 

B. caulibus angulosis petiolisque aculeatis ; foliis caulinis 
linearibus oblongove-linearibus; pedunculis axillaribus, pluri- 
bus, umbelliferis, spicatim dispositis. — Folia interdùm hastata. 
Tubus statpineus 10-crenatus. — Hujus plantœ valdè variabilis 
sequentes praecipuè dantur varietates : 

Var. p dentala ; foliis à basi ad apicem inaequaliter remoteque serra tis, sae- 
piiis oblongo-liuearibus. 

Var. 1 pilo8Ïu8cula , omni parte pilosa; caule valdè ramoso; foliis oblongo- 
lanceolatove-Knearibus. 

In campis berbosis prov. Rio Grande et Mission uni altisque prov. Minas 
Geraes prope S. Joâo del Rei; sed nullibi frequentissima. — Décembre -Martio. 
floret. 

Bottneria ramosissima Pohl. Bras. 11, 75. 

B. inermis, glabra; foliis linearibus, acutis, mucronulatis , 
3-nerviis, reticulatim venosis; petiolo brevi, lato; umbellis 
paucifloris. 

Var. a paniculâ ramosissima. — Pohl. /. c. t. i4g. 

Var. P paniculâ subsimplici. — In prov. Goyaz legit Gardnor (N. 35p9). 

XVIII. Bot a w. — Juillet. 3 



34 a. dk st.-liilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. 

AYENIA. 

Calyx membranaceus. Petala longé unguiculata , lamina sub- 
fornicato-dilatatâ, dorso appendice breviusculoinstructâ.Tubus 
-stamineus cupulaeformis , varié dentatus , apice 5-antheriferus, 
ovario circumpositus et cum ipso stipifatus. Stylus i. Stigma 
capitatum. Ovula in Ioculis solitaria, ascendentia(certissimè in 
A. hirtâ). Capsula muricata, 5-cocca, demùm solubilis; coccis 
dorso a-valvibus. 

Obs. Cupula staminea apici<et non^ ut quidam censuerunt , 
basi stipitis inserta. 

Ayenia hirta. 

A caule suffrûticoso, ramis tenuibus, petiolisque et pedun- 
culis hirto-tomentosis ;" foliis cordato-orbicularibus saepiùsve 
cordato-ovatis, dentatis^ subtùs hirto-tomentosis , marginibus 
hirtis; pedicellis 1*3, axillaribus, folio brevioribus. Folia i/a- i 
cent, longa. Petalorum ungues capillaoei 9 longissimi , lamina 
sunamo tubo adglutinatâ. Tubus stamineus apice io-dentatus, 
dentibus cum filis 5 antheriferis brevibus per paria alternante 
bus. Semina 3gono-ovata, dorso carinata, transversè rugosis- 
^ima. 

Bras, an australiori ? Hb. Mas. Par. 

Obs. A. ^cordifoliœ DC. forsan affinis «on satis notae et -ex 
icône imperfectâ descriptae. 

Ayenia angustifolia. 

A caule suffrutiicoso, subsimplici , scabro foliisque angustis, 
sublinearibus , acutis, infernè attenuatis, remotè serrulatis; flo- 
ribus axillaribus , glomeratis , breviter pedicellatis. — Flores 
tninutissimi. Petalorum ungues capillacei , longissimi. 

In prov. Goyaz legit Gardner (36oo). — Herb. Deless. 



x 



a. de st.-iiilaihe et en. NAiiuiN. — Flore du Brésil. 3: 

HERMAISNIEJE. 

MELOCHIA. 

Obs. Retinendum genus /î/W/eza censnerunt quidam , quippè 
cui inesse aiant , ut stamina ferè usque ad apicem coalita , sic 
capsulas globosas ; Melochiae vero propriè dictae stamina haberent 
basi tantùm coalita , necnon et capsulas pyramidatas , quinquiès 
stellatim alatas.* Cùm autem species capsulis globosis insignes 
saepenumerô habeant tubum stamineum tàm profundè divisum 
quàm illae species quibus sunt capsulas pyramidatae 9 hoc unum 
reverà superest discrimen , quod è fructûs forma petitur. lllius 
vero discriminis ratio haberi non potest , quin à se invicem 
disirahantur species quaedam , tantâ inter se cognalione con- 
junctae, ut illas primo aspectu meras tantùm esse ejusdem speciei 
varietates facile credideris ; sic et rétro abiret Melochia gravi- 
lis j quae unicam habet capsulam , utriusque generis capsulas 
referentem. Cavere igitur si voluerimus , ne excogitata à nobis 
plantarum gênera eas constituant divisiones quae in systemate 
recidant , tollemus genus Riedleiarn. 

Melochia cinerea. 

M. foliis ovatis , basi cordatis, serratis, utrinquè subvelutino- 
tomentosis, cinerescentibus; capitulis axillaribus, solitariis-ter- 
nis , peduneulatis , calycibus cupulaeformibus , dentibus angus- 
tissimis distantibus; capsula globosâ, puberulà. 

Prov. Minas Geraea. — Herb. A. Ricb. Dcless. 

Melochia nitidola. 

M. caule hirsuto-tomentoso ; petiolis calycibusque hirsutïssi* 
mis; foliis subcordalis, inaequaliter dentatis, utrinquè sericeis, 
inferioribus ovatis , obtusis, superioribus ovato»oblongis, acu- 
tiusculis; paniculâ terminali, subcoarctatâ ; capsula globosâ. 

In prov. Rio Grand* do Sul. -- Hcrb. Delcss. 

Melochia gracilis. 

M. caule apice nudo petiolisque hirsuto-pilosis; foliis sub- 

3. 



36 a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. 

ellipticis, inaequaliter dentatis, adpressè pilosis; paniculâ termi* 
nali , coarctatâ ; capsula subglobosâ , lobisapice subulato-acutis. 
— Flores majusculi. 

Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Deless. 

Melochia serrata. — Riedleia scrrata Vent. Choix , t. 37. 

M. caule hirsuto ; foliîs ovato-oblongis, basi cordatis> irtaequa- 
Hier dentatis, subtùs tomentosis;glomerulisinferioribns pedun- 
ctilatis , superioribus sessilibus; calycibus villosissimis , coro'Hâ 
a-plo brevioribus. — Folia circiter 4-6 cent, longa. Filamenta 
ferè usque ad apicem coalita. 

Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Deless. 

MELOCHfA. Gunopodium. — JValiheria ■> Mart.! Herb. 1020. 

M. molliter hirsuta ; foliis sub3-angulari-ovatis , basi saepè 
cordatis, inaequaliter dentatis; glomerulis axillaribus termina- 
libusque ; capsula globosâ. — Folia 3-4 cent, longa. 

lu prov. Matogros&o. -*-Herb. Mus. Par. (Gaudichaud). 

Melochia splendens. 

M. caule subsimpl ici , hirsutissimo ; foliis lanceolatis, plicâtis, 
dentato-serratis , sericeo- villosissimis , splendenti-canescentibus, 
deiitibus apice nigro-glandulosis ; glomerulis axillaribus. 

In prov. Goyaz. — Herb. Deless. (Gardn. 36oi). 

Melochia ulmifolia. 

M. ramis lignosis , gracilibus ; foliis ovato-lanceolatis , acumi- 
natis, inaequaliter serra tis ? subtùs subtoraentosis ; petiolis lon- 
giusculis , tomentosis; floribus terminalibus , confertis. — Folia 
circiter 1 decim. longa , nervis parallelis subtùs manifeste pro- 
minentibus. Ovarium oblongum et verisimiliter capsula pyra- 
midata. 

In prov. Goyaz legit Gardner (3 608). — Herb. Deless. 

WALTHERIA. 
Waltheria Douradinha A S H. PL us. xxxvi. — FBM. 1, i53. 

V, P foliis omnibus utrinquè pilosis, nullis cinereo-glaucescentibus. 



■\ 



a. de st.-hilaire et ch. îfAUDis. — Flore du Brésil. 37 
Waltheria bracteosa. 

• 

W. caule adscendente , gracili ; foliis ovato-eHipticis , obtu- 
sis, inaequaliter dentatis, subtùs in nervis hirsutis ; capitulis 
terminalibus pedunculatis; bracteis quadruplé ordine dispositis, 
ciliatis, exterioribus ovatis, apice dentatis , intermediis lanceo- 
latis, acutis. 

Iq prov. Goyaz legit Gardner (3607). — Herb. Deless. 

Waltheria gracilis. FBM. i , 54- 

Obs. Species distincta, nec, ut suspicatur Steudelius, eadem 
ac fP* americaaa. 

Waltheria lanata FBM. 1, i54- 

Obs. TV. commuai a f fini s , nullo modo autem contra Steu- 
delii suspicionem , W. Americaaœ. 

Waltheria co m munis. — /£^.. glabriuscula et commuais FBM. 
1, i55. 

W. canle basi suffruticoso , subsimplici ; foliis obtusis, basi 
interdùm subcordatis, inaequaliter snbduplicato-serratis , cilia- 
tis , saepiùs ovato-oblôngis; capitulis terminalibus , pedunculatis, 
hirsutovillosis; bracteis longiusculis , setaceo-subulatis. 

Iq campis herbids prov. Minas Geraes haud infreijuens. 

Obs. Haec species in campis nuperrimè crematis ferè semper 
invenitur, et tune caules saepè vix digitales et birsutissimi , folia 
ovato-oblonga, oblonga aut elliptica , saepè vix a i/a- 3 cent. 
Ion g a et u trinque hirsutissima , capitulum terminale densum , 
rotundum hirsutoque villosissimum. Is est status plantas quae in 
Flora Bras. Mer. nuncupatur TV. commuais. Haec autem multos 
intermedios induit characteres , qui et alteri plantae , de quâ in 
supradicto opère , congruunt , nempè W. glabriusculee , cujus 
caules saepè spithamaei et roulto minus birsuti , folia ferè glabra 
et interdùm 6-7 cent, longa, capitula lateralia ter m in abaque 
suboblonga , haud infrequenter 2-4-terna, et quae , cùm à cam- 
pis nuperrimè crematis , abfuerit , habenda est ut protospecies. 



38 a. de st.hilaire et ch. jvaudik. — Flore du Brésil. 

Waï/LHERIA CARPINIFOL1 A. 

W. suffruticosa ; fpliis ovatis , basi subcordatis , inaequaliter 
serratis, suprà scabriusculis, subtùs incano-tomentosis; capitulo 
terminali , ramoso, breviter pedunculato ; calycibus puberulo- 
tomentosis. 

lu campis prope Paulopolim. 

WALTHEKIA LANTAOSFOLIA. 

W. caule lignoso; foliis approximatis, ovato-rotundis, obtii- 
sissimis , serrulatis , basi integerrimâ 3-5-nerviis , utrinquè inca- 
no-tomentosis; capitulo terminali, ramoso, subsessili ; bracteis 
longis , setaceo-subulatis. 

In Brasilia australiort. 

Obs. An W. carpinifoliœ varietas ? 

Waltheria ferruginea FBM. i , i5o. 

Ors. Contra suspicionem utilîssimi libri scriptorrs, hœc speeies 
à W \ americana toto cœlo differt. 



Tribus III. MALVEiE. 



HIBISCUS. 



Hibiscus rtuMixrEKSis Vell. Flum. vu, t. 34- 

H. caule petiolisque aculeolatis; foliis profundè 3-5-lobis f 
saepè subpedatis , lobis acuminatis r serratis ; pedunculis medio 
articulâtes , fructifère gradatim incrassatis; calyculi foliolis io r 
cylindraceis, bifurcatis, bispidis; calycibus 5-glandulosis; cap- 
sula sericeâ. 

Legerunt propè Rio de Janeiro Gandiebaud r et propc Bahia Biatichet. 
— Herb. Mus. Par. 

Obs» Cum nostris speciminibus convenit Vellozii figura; in 
iisdem verô tantummodo extant fructus quos vestiunt calyces 
calyculo multô breviores , dùm icon Velloziana in flore calycu- 
lum sistit calycc paulô longiorem. 



a. de st.-hilaire et ce. naudin. — Flore du Brésil. 39. 

Hibiscus furcellatus Desr. Dict. m, 358. — DC. ! Pr. 1, 449- 
— //. trilobatus Vell. Flum. vu , t. 29 ( imperfecta). 

H. ramis petiolisque tomentosis ; foliis cordatis 3-lobis stib- 
angulatisve aut ovatis , subtùs tomentosis basique i-porosis; 
pedunculis brevibus , basi articulatis , bispidis ; calyculi foliolis 
10-14 9 cylindraceis , apice 2-furcellatis , bispidis, calyce his- 
pidissimo 5-glanduloso brevioribus. 

Brasilia australiori. — Herb. Mus. Par. 

Hibiscus trjliiveatu*. 

1 

H. cauie aspero; foliis distantibus, cordiformibus , obsolète 
dentatis,asperis,superioribus subrhorabeis; floribus reinotè spi- 
eatis ; calyculi foliolis 12, calyce 5-glanduloso triplo brevio- 
ribus ; calycinis divisuris lineis 3 prominulis rubris notatis. 

Prov. Goyaz. — Herb. Deless. (Gardn. 3585). 

Hibiscus digitatus Cav. ! Diss. t. 70. — H. Sabdarijfa var. |3 Desr. 
Dict. m , 36i. — H. SabdariffaYeW. Flum. vu, t. 3o. 

H. caùle glabro; foliis 5-3-partito-digitatis , basi cuneatis 
subtùs basi i-porosis; divisuris lineari-lanceolatis , acuminatis; 
floribus axillaribus , solitariis , subsessilibus ; calyculi basi his- 
pidi foliolis calyce 5-glanduloso brevioribus. — Folia interdùm 
siraplicia , lineari -lanceolata. In nostris speciminibus caulis 
inermis. 

Êirca Rio de Janeiro Commerson et Gaudichaud legerunt 

Obs. H. Sabdari/fœ L. verisimillimè mera varietas, ut Desrous 
seaux arbitrabatur. 

Hibiscus urtigœfolius. 

H. foliis ovatis, acuminatis , subinciso-dentatis , inferioribus 
subhispidis, superioribus subhispido-tomentosis ; calyculi folio- 
lis 10, lineari-subulatis , hirsutis , calyce 5-glanduloso subbre- 
vioribus. 

Prov. Mo Grande do Sul. — Hcrb. Mus. Par. 



Zjo a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. 

Hibiscus linearis. 

H. caule frutescente petiolisque aculeatis ; foliis oblongo 
linearibus , basi subcuneatis, serratis ; calyculi foliolis 10-12 , 
linearibus , calyçe hispidissimo eglanduloso breviorihus. — -• 
Capsula pilis descendentibus hispidissima. 

Minas Geraes. — Herb. Dcless. et Rich., 

Hibiscus glabrifolivs. 

H. glaber; foliis subsessilibus , lanceolatis , integerrimis ; ca- 
lyculi foliolis g\ linearibus , distinctissîmis , calyce eglanduloso 
brevioribus j petalis. externe farinosis ; capsula apice villosâ . — 
Folia 6 cent. longa. 

In prov. Matogrosso. — Herb. Mus. Par. 

FUGOSIA. 

Fugosia PHLOMiDiFOLiA. — F. phlomidijolia et F. a/finis FBM^ 
1, a53, t. 5o. 

F. caule fruticoso, subsimplici; foliis lanceolatis, integerrimis, 
subtùs praecipuè subfarinosottomentosis ,. inferioribus ovatis , 
superioribus oblongis ; pedunculis à basi ad apicem gradatiixt 
incrassatis , tomentosis ; petalis extùs farinosis. — Corolla lutea , 
basi atro-purpurea. Stigmata 3-4 , distincta. Ovarii loculi 5-8- 
ovulati. Capsula villosa. — Maio. 

In campis propè vicum Chapada; Minas No vas. 

. Obs. Hibiscus affinis Kunth ! à nostrâ planta verisimiliter non 
distinctus. 

PAVONIA. 

§ I. Petala erecta connwentia. Genitalia exserta 
( Malvaviscoïdeae ) . 

Pavonia calyculosa. 

P. frutescens; foliis lanceolato-oblongis, breviter petiolatis, 
dentatis, glabris, confertis ; stipulis longis; pedunculis sub- 



\ 



A. DK ST.-HILAIRE et CH. NAUDIN. — Flore du Brésil. l\\ 

tertninalibus , longis, unifloris; calyculi foliolis 9, linearibus, 
calyce triplo longioribus ; coccis sublaevibus. 

lu Brasilia; an australiori? 

* 

Pavonia vïscosa FBM , 1 , a36. 

Var. ?> velutina foliis subtùs incano-velutiuis. — lu suxosis luontiutn Se/n* 
da Car a ça y prov. Minas Geraes .... 

Var. 7 montana. — Malvaviscus mon tan us Mart. ! Herb. 101 3. 

Tota molliter hirsuta, non viscosa ; floribus majoribus. — Eadem prov. — 
Hb. Ricb. et Mus. Par. 

§ IL Petala patentia. Cocca inermia , interdum mucronata. 
( Pavoniœ genuinae ). 

Pavonia cancellata. Cav. Diss. ni, i35. — FBM. 1, a34« — 
P. modesta Mart.! Hb. 4<>3. 

P. adscendens ; foliis inaequaliter dentatis, scabris, inferiori- 
bus sub5-lobis, basi cordatis , superioribus hastato-3-lobi& , 
in&quilateris ; pedunculis axillaribus , solitariis , petiolo longio- 
ribus ; calyculi foliolis i3-i5, «etaceis, calyce longioribus. — 
Flores sulphurei. — Maio. 

Ad ripas fluminis Jiquitinhonha baud longe a praesidiolo Quartel de Texeiia; 
Minas No vas. 

Var. $ deltoidea. — P. deltoideaM&rtl Herb. 1014. birsutissima ; foliis 
basi cordatis , deltoideis. 

Obs. Specimina intermedia hanc plantam, primo obtuitu dis- 
tinctara , P. cancellatœ meram esse varietatem demonstrare vi- 
dentur. 

Pavonia. grisea. 

P. caule , pedunculis petiolisque tomentosis ; foliis oordato- 
oblongis, dentatis, suprà scabriusculis , subtùs griseo-tomento- 
sis ; floribus axillaribus, solitariis; calyculi foliolis 8-9* lineari- 
oblongis ; calyce subbrevioribus. — Folia 1 - 1 1/2 decim. longa. 

Prov. Goyaz. — Herb. Deless. (Gardn. 3o2o). 

Ods. P. speciosœ Kth! et P.polrmorphœ FBM. Valdèaffinis. 



j 



\ 



t\ e i a. de st.-hilaire et ch. naudin. — F lare du Brésil. 

Pavonia subrotunda. 

P. caule axillaribnsque pedunculis molliter hirsutis ; foliis- 
3-5-angulari-orbiculatis , basi cordatis, lobis conniventibus * r 
calyculi foliolis 8-10, calyce sublongiôribus. — Folia diametra 
circiter 5 cent Corolla sulfurea. 

Prov. Rio Grande do Sut, — lierb. Delcss. 

Pavonia distinguer da. 

P. hirsuto-tomentosa f fulvescens; foliis sagittato subhasta- 
tôve-triangularibus , dentatis; floribus terminalibus solitariis- 
umbellatis , axillaribus solitariis, . peduncuio petioliim -sub- 
œquante; calyculi foliolis 5, ovato-ellipticis , approximatis ;. 
coccis 5 , rugosis, 

Prov. Rio Grande do SuL — (Hcrb. Gaud. cl Mu/. Imp. Bras.) 

Obs. P. sagittatœ valdè aftinis , sed distincta. 

Pavonia viscidula. 

P. caule, petiolis pedunculisque pubescenti-viscosis ; foliis 
lii.eari-oblongis , gradarim attenuatis, dentato-serratis, sca- 
briuscnlis , inferioribus hasi cordatis, superioribus hastato- 
sagiitatis, calyculi foliolis 5, latè ovatis, petiolatis; coccis ru- 
gosis , puberulis. — Flores pallidè roseo-viotacei. — Maio. 

Ad imrgines sylvai uni humidiorum propè Lagoa Santa , prov. Minas 
Gerats. Hcrb. Bicli. 

Obs. An P. hastatœ aut P. ajjinis varietas? 

Pavonia cymbalaria. 

P. frutescens; foliis parvis, numerosis, cordatis, grosse den- 
tatis, subreniformibus, ovatove triangularibus, subtùs cineres- 
centi-tomentosis; pedunculis axillaribus, folio longioribus ; ca- 
Jyculi pentaphylli foliolis lanceolatis , calyci subaequalibus , ap- 
proximatis ; coccis 5, rugosis. — Folia 1/2-2 centim. longa. 

Propc Montevideo Icgit Gay. 



\ 



a. de st -iiilairk et ch. waudin. — Flore du Brésil. 43 

Pavojnia paniculata Cav. Diss. ni, 1 35, t. 4& — P> laxifolia 
FBiM. i, 226. 

P. ramis pedunculisque remotè hirtis vel pnbescentibus, bine 
linealim viliosioribus; foliis cordiformibus, acuminatts, dentato- 
serratis , utrinquè pnbescentibus , iuterdùm subtrilobis; pani- 
culis terminalibus, Iaxis, foliosis; calyculi foliolis 5-9, lineari- 
bus , hirtis, ciliatis , calyce hirto longioribus ; coccis 5, rngosis. 

— Folia interdùm subdistantia. Flores aurei. Semina pubescen- 
tia. — Martio. 

Io syfois caduis propè urbem *9. Maria de Haependi, prov.* M inas Geraes. 

Obs. Planta variabilis; forma sequens praecipuè distinguenda. 

Var. p vitifolia; ramis, petiolis pedunculisque dense 1 irlif ; foliis caulinis 3- 
5-lobis. — Prope Abaitê y eâdcm provinciâ. 

§ III. Pet al a patentiez. Cocca apice Z-aristata; aristis retrorsum 
hirtellis (Urenoideae ). 

■ 

Pavowia nemoralis. — P. Tjphalœa FBM. 1, 223. — Non Cav. 

P. caule ramisque apice nu dis; foliis obovato-lanceolatis, sub- 
cuneatis, breviter acuminatis, basiobtusis, dentaUs; glomeru- 
lis terminalibus ; calyculi foliolis 8, linearibus , calyce brevius- 
cnlo duplo longioribus ; capsula aristis breviore. — Flores roseu 

— Januario. 

In memoribus valdè umbrosis prope (>agura Bt'tito Nodrigite* baud longe al> 
urbe Marianna , prov. Minas Geraes; propè Rio de Janeiro legit Gaudi- 
ckaud. 

Pavokia Typhaljea Cav. Diss. 1 , 1 34 et 11 , 35o, t. 197. -»- Non 
FBM. -*- Vrena Typhalœu Lin. M tint, 258. 

P. caule ramisque apice nudis ; foliis lanceolatis, acuminatis , 
basi acutis, serratis; glomerulis terminalibus; calyculi niono- 
phylli divisuris 5 , semilarjceoîatis calyce capsulam subaeqnantc 
paulo longioribus. 

In Brasilia ausualiori. — Hcrb. Mus. Par. 



44 A - i>e st.-iulaibe et ch. naudin. — Flore du Brésil: 

PaVONIA CASTANjEFOLIA. 

P. caule ramisque apice midis; foliis cuneato obovatis , cus- 
pidatis, basi obtusis, apice subincisodentatis ; petiolis bracteis- 
que hispidis; calyculi monophylli divisons 9-10, calyce brêvis- 
simo raultô longioribus ; aristis capsulam oblongam subae^uau- 
tibus* — Folia 1 6-20 cent, longa. 

In Brasilia australiori. — Herb. Mus. Par. 

Pavonia brachysepala. 

P. caule frutescente, hinc lineatim tomentoso; foliis oblon- 
gis , inaequilateris , acuminatis , basi obtusis , subobsoletè serra- 
tis, glabriusculis ; corymbis terminalibus ; calyculi foliosis 9-10 
lineâribus , calyce brevissimo sub3-plô longioribus; coccis taevi- 
bus, longissimè aristatis. 

In montibus Serra dos Orgaos , prope Rio de 'Janeiro. — Herb. Deless, 
(Gardn. 3*4.) 

Obs. P. nemoralis > Typhalœa ^castancefolia et brachysepala* 
nexu valdè naturah connectuntur. 

Pavonia sepium FBM. 1,225. — Sida malvacea Vell. Flunu 
vn , t. i3 (tnala). 

P. foliis ovato-oblongis , acuminatis, basi subcuneatis , inaequa- 
liter dentatis , subtùs pilosis ; floribus praecipuè in abbreviatis 
gracilibusque ramulis axillat-ibus ; calyculi foliolis 5-8, calyci 
subsequalibus. Petala circiter i6mill. longa, aurea. 

Prope Rio de Janeiro praesertirn ad scpes haud iufrequeus. Nascitur quo- 
que in prov. Jiio Grande do Sut et prope flumen Rio de la Plaïa. 

Var. P foliis minoribus. — P.flava Spring. ex Mart. ! Herb. $5, 291. 

Obs. In hâc specie mimeras foliolorum calyculi in eodem- 
ramulo variabilis; cum foliolis majoribus 7 s&pè inveniuntur, et 
cum minoribus saepissimè 5 ; indè varietas p vix distinguenda. , 

Pavonia spinifex. Willd. Sp. m, 854- — P.communis FfrM. 
I, 224. 

P. foliis ovatis, acuminatis, basi subcordatis, dentatis , subtùs 



\ 



fc. de st.-hilaIrk et ch. aaudin. — Floredu Brésil, fà 

subtomentosis ; floribus axillaribus , solitariis , terminalibus , 
subracemosis ; calyculi foliolis 6-7, calyce paulô longioribus» 
— Petala aureo-lutea. — Maio. 

In regione sylvarum, prov. Mina* Geraes et S. Pauli fréquens. 

Obs. A P. spinifice Cav. ! Diss. m, t. 45, pedunculis fructiferis 
brevioribus,haud horizon talibus nostra specimina tantummodo 
differunt. 

MALVA. 

M ALVA PIÏWATIPARTlTA. 

M. caule herbaceo , glabriusculo ; foliis ângustè pinnatipar- 
titis ; superioribus 3-partitis , omnibus pedunculum î-florum 
iisdem multô iongiorem ramulumquesimul in axillisfoventibus; 
calycibus hispidis. 

Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Mus. Par. (Gaud.) et Imp. Bras. 

Malva lasiocarpa. 

M. caule repente ; ramis erectis, hirsutis , foliis inferioribus 
palmato-5-fidis, superioribus digitato-5-partitis , di visu ris in ter- 
mediis inciso-dentatis; pedunculis solitariis, i-floris, folio saepiùs 
longioribus; calyculi foliolis ovatis, calyce hîrsuto , acuto bre- 
vioribus; coccis i5-ao , muticis , hispidis. — Cocca i-sperma. 

Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Imp. Bras, et Mus. Par. (Gaud.) 

Malva prostrata Cav. Diss. 11, 59, t. 16, fig. 3. — Modiola 
prostrata FBM. 1, an. 

M. prostrata; foliis palmato-5-7-lobis, inciso-dentatis; pedun- 
culis axillaribus , solitariis, i-floris, gracilibus; ovario glaber- 
rirno. — Pedunculi longitudine varii. Flores rubri. In loculis 
ovarii ovula duo appendice minuta horizontali è dorso carpelli 
enatâ subdisjunctà. Cocca a-cornia, cornibus patulis. ^state. 

Propè Montevideo praecipuè ad sepes vulgatissima ; nascitur quoquc in in- 
5ulâ S. Gatharinae. 

Var. p reptans. Modiola reptans FBM. 1, 212, t. 43. — Foliis 5-7-par- 
titis; corollâ obscuriore; ovario hirsutissimo. — In petrosis mon tic ul 01 u m vnlgô 



/ 



46 A. de st.-hilaire et ch. NAUDiN, — Flore du Brésil. 

Cerro de S. Miguel ad limites reip. Estado Oriental del Uruguay et Bra- 
silia;. 

Obs. Utriusque varietatis cha^acteres cur aliquantulùm à se 
invicem différant, facile poterit intelligi , mod6 qui , et loca ubi 
crescit ut raque, à se invicem differre attendent. Intermedia 
extant specimina. 

Malva leprosa Ort. Decad 8,95. 

MaLVA PTARMICjEFOLIA. 

M. glabra; foliis subsessihbus , oblongo-linearibns , argutè 
serratis ; pedunculis axillaribus , solilariis , gracillimis f folio 
multôbrevioribus. Folia 4-9 cent.,petala a cent, longa. 

Prov. Rio Grande do SuL — Herb. Mus. Par. et Mus. Imp. Bras. 

xMALACHRA. 

Malachra heptaphylla. 

M. rarnis apice hispidissimis; foliis palmato-5-7-lobalis, lobis 
inferioribus multô minoribus ; capittilis terminalibus a ut ex 
axillis foliorum superiornm enatis, breviter pedunculatis, i 2-20- 
floris. — Flores rubentes. 

Var. a heptaphylla, — M. heptaphylla Fisch. in Horn. SuppL ex DC. 
Prod. 1 ,. 44 1 • — F B M. 1 , 219 (in not.). — Hibiscus bracteatus Vell. 
Flum. VIT, t. 33 (boua). — Planta robustior; foliis basi cordatis, saepiùs 6-7- 
lobatis, crispis. 

Var. P Gaudichaudiana. — M. Gaudichaudiana F B M. 1, 218. — Foliis 
basi integerriniâ non cordatis, paulo minoribus. 

Obs. In eodem specimine folia alfa basi cordata , alia non 
cordata inveniuntur. Lobus intermedms in eodem ramo vix aut 
multo productior,obtusus aut acutus, apice latior aut angustior. 

ABUT1LON. 

Obs. I. Admitti nequit gentis Wissadttla, quod his dignoscas 
characteribus , nimirùm ovarii loculis septo horizoniali bilocel- 



a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. 47 

latis, loculo superiore 2-spermo, inferiore monospermo. Illse 
<juidem note tibi occurrunt, Abutilon spicatum intuenti ; in 
caeteris vero speciebus, quas nominamus Wissaduloideas , desi- 
derata r septum. His tamen speciebus non modo habitus idem 
sitaque pariter ovula verùm et omnes omninosunt characteres, 
quos unâ cum septo in A. spicato reperias, scilicet capsula parva, 
basi attenuata , 5-locularis , atque etiam nervus in carpello 
transversus, periphaericus. 

Obs. II. Hi generi Anodœ adscribuntur characteres : ovaria 
loculis uni-ovulatis insignia , et capsulae quarum coeca stellat'im 
sunt patula, eademque indehiscentia. Quod si ad coccorum dis- 
positionem solùm attendatur, nostra hœc, quam dicimus Sidam 
anodoidem , rectiùs dicatur Anoda. Eadem vero non nisi Abu- 
tilon quidquam aliud est, si potior ducatur, ciim ovulorum 
numeri , tùm dehiscentiae ratio. Supervactium igitur est genus 
Anoda. 

$ I. Capsulœ rotundatœ , 10-20, rarissime 6-% loculares (Gemïma). 

* Ovarii loculi 4-9-ovulati. Capsulae magnae. 

Abutilon macrophylluai . 

A. ramis, petiolis pedunculisque hirtello-tomentosis ; foliis 
«cordiformibus , acuminatis, acutissimis, dentatis, suprà pube- 
rulo-velutinis , subtùs tomentosis, infimis maximis subtrilobis; 
iloribus subcorymbosis. 

In monte Corcovado propc Rio de Janeiro Maio lcgit Guillemin. — Herb. 
Mns. Par. 

Abutilon macrocarpum. 

A. foliis cordiformibus, acuminatis , dentato-crenatis,utrinquè 
velutinis , pedunculis axillaribus , solitariis-ternis , petiolo Ion*- 
gioribus-, floribusmagnis; capsulissubmuticis, puberulis, i?-i5- 
locularibus. — Arbuscula i2-i5-pedalis ( ex Ildef. Gomes). — 
Folia interdùm subtriloba ; vénulae subtùs manifesté prominen- 
tes. Capsulae nigrae, diametro circiter 2-3 cent. 

In moûtibus prope Rio de Janeiro legit Ild. Goracs. — Hcib. Rich. 



48 a. de st.-hilairk et çh. naudin. — Floredu Brésil. 

âbutilon virens. — Sida rosea Link. et Otto, le. sélect, t. 3a? 
— Hook. Bot. Mag. 3 1 5o ? 

A. caule glabro; foliis cordiformibùs, acuminatis, denticula- 
tis , subtùs molliter pubescentibus ; pedunculis umbelliferis 
solitariisve ; pedicellis calycibusque rufo-tomentosis ; capsula 
obtusissimâ, hirtello-tomentosâ.— Rami virides. Folia 1-2 decim. 
longa. 

Prov. Minas Geraes. — Hcrb. Deless. et Mus. Par. 

Abutilow meianocarpum. 

A. ramis,petiolis pedunculisque puberulotomentosis simulque 
hirsutis ; foliis cordiformibùs, acuminatis, subdentatis, mollis- 
simè velutinis, subtùs in ca ni s ; pedunculis axillaribus termina- 
libusque; capsulis 10 , apiculatis, molliter hirsutis. — Folia 
5-8 cent, longa. Flores diametro 3 cent. Alabastra pyramidata. 

Prov. Rio Grande do Su!. — Herb. Deless. et Mus. Par. 

Obs. A '. populifolio affine, sed distinctum. 

Var. $parvifolia; raniis vix hirsuth; foliis trîplo minoribus, subintegerri- 
mis, lobis haud converger! lib us. Forte species distincta. 

Abutilon falcatum. 

A. glabriusculum ; foliis ovato-oblongis , falcato-acuminatis, 
serra to-den ta tis , superioribus basi truncatis ; pedunculis axilla- 
ribus, sol itariis,fructiferis folium subœquantibus; calycibus rufo- 
tomentosis; capsulis pubescentibus, 9-1 o-locularibus. — Folia 
intermedia praeter petiolum circiter 12 cent, longa. Capsula 
diametro 2 cent. 

Prope Rio de Janeiro legit Gaudichaud. — Herb. Mus. Par. 

Abutilon bedfordiantjm. — Sida Bedjordiana Hook. Bot. Mag. 
t. 3892. 

In montibus Serra dos Orgâos propè Rio de Janeiro legit Gardner ( 3ao, 
3a 1). — Herb. Deless. 

Abutilon striatum Lindl. MiçcelL i83o, not. p. 39. — Sida 
picta Hook. Bot mag. t. 384o. 



k 



a. de st.-hilaire et en . naudin. — Flore du Brésil. 49 

lu montibus Serra dos Otgâos prope Rio de Janeiro legit Gardtier (3 20). — 
Herb. Deless. — Colitur in hortis Parisiensibus. 

Abutilon Megapotamicum. — Sida Megapotamica Spreng. 
F. Tent. 19. 

À. frutescens; foliis 3-sub- >-lobis, acuminatis , grosse serratis, 
gl abri uscu lis, petiolo apice dense hirsuto ;pedunculis gracilibus, 
i-floris; cal v ce vesiculoso, basi truncato; genitalibus supra 
petala conniventia ex serti s. 

Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Mus. Par. (Gaud.) et Mus. ïrap. Bras. 

ABUTILON RUFINERVB FBM. I, 2o5, t. 4^- 

Var. 7 latifolia foliis latioribus, subtùs vix rufinervibus. — In montibus 
Serra dos Orgâos prope Rio de Janeiro legit Gardner (3 19 ). 

** Ovarii loculi 3-ovulati. Capsula; médiocres. 

Abutilon aisodoides. 

A. ramis gracilibus ; foliis ovato-oblongis , longé acuminatis , 
basi cordatis 9 obsolète dentatis , glabnusculis ; stipulis capilla- 
ceis ; capsulis 6 7-locularibus f hirsutissimis , loculis distinctis, 
acuminatis, Stella tim patentibus, 3-spermis. 

Propè Rio de Janeiro legit Gaudicbaud. 

Abutilon malachroides. 

A caule infernè hirsuto, supernè nudo, tomentoso; foliis 
cordiformibus , acutiusculis , grosse dentatis , supra hirsuto- 
sericeis , rufescentibus , subtùs flavicanti-velutinis ; capitulo 
terrninali , paucifloro , involucrato ; involucri foliolis setaceis 
calycibusque hirsutissimis; capsulas loculis 10. 

Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Mus. Par. (Gaud.) et Mus. Imp. 

Obs. Ob capsulae loculos 10, 3-spermos, apice loculicidè 
déhiscentes totidemque stylos, haec species, quamvis capitula 
sint involucrata, àd Malachram non referri débet. 



XTUÏ. Botah . — Juillet. 



/ 



5o a. pk st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. 

§ IL Ovarii loculi Z-ovulati; ovulis % superioribus collateralibus , 
i inferiore. Capsula parva , infernè plus minus attenuata , 5-ra- 
rissimè 3 seu 6-locularis. Folia sœpiîts integerrima ( Wissa- 
duloidea ). 

Abutilon spicatum HBKth! Nov. Gen. v, 271. 

Bras. Merid. — Werb. Mus. Par. 

Obs. Planta brasiliensis speciminibus HumboUUianis robus* 
tior ; spicâ basi ramosâ, floribus paulô majoribus, taciniis caly- 
cinis paulô minus altis, 

SIDA. 

SlDA SUBDISTANS. 

S. cauie tereti; foliis dentato-serratis , subtùs adpressè canes- 
centi-tomentosis , sub basi tuberculatis , inferioribus ovato- 
oblongis, superioribus oblongo-linearibus; pedunculis splitariis, 
petiolo sublongioribus. — Folia plus minus distantia. 

Pfov. Minas Geraes ; legrtur quoque in insula Hispaiaiolà. 

Obs Differt à S. emarginatâ L'Herit. foliis multô minoribus, 
apice nullo modo retusis nec basi corda tis; forsan ut arbitra* 
batur Fontanesius , una et eadem species. 

Sida dubia. 

S. cauie suffruticoso , remotè hirsuto, inermi ; foliis oblongo* 
linearibus, acutiusculis, basi stibcordatis, serratis, subtùs pubes- 
centibus ; petalis calyce paulô longioribtis ; coccîs 10, a-arista- 
tis , rugosis. — Folîa cifeiter 2 cent, longa. 

Prov. Rio Grande do SiïL — <Herb. Mus. Par. 

Obs. An S. angustifoliœ varietas?*?. aurantiacœ facie similis. 

Sida lowchitis. 

S. foliis rhombeis, acutis, subinciso dentatis , infernè inte* 
gerrimis , glabriusculis ; pedunculis pxiUaritms folio multotiès 
brevioribus , umbelliferis , terminalibus corymbosis. — Folia 
io-i5 cent, longa. 

Prope Rio de Janeiro legit Gaudichaud. — Herb. Mus. Par. 



a. de st.-hilaire et eu. naudin. — Flore du Brésil. 5i 

Sida rhombifolia Lin. Spec. 961. — FBM. 1, 181. — S. rhom- 
bifolia et caria riens is DC. ! Prod. 1 , /fi*. 

Var. p glomerata foliis acutioribus; floribus gloineratis, axillaribus terini- 
ualibusquc; coccis 10-12, longiusculè a-aristatis. An mera varieras? 

Sida semidbntata. 

S. foliis lanceolatis , basi obtusis, suprà médium deutatis, 
snbtùs iucano-tomentosis; peduncuiis multifloris, folio brevio- 
ribus; ovario 5-7-loculari. 

In Brasilia australiori. — Herb. Rich. 

Sida Hondensis HBKth. ! v, 261 . 

S. caule suffruticoso , ramoso, glabriusculo ; foliis lineari- 
ellipticis , basi obtusis, apice acutiusculis , denticulatis , infrà 
médium integerrimis, subtùs breviter griseo tomentosis; pe- 
duncuiis axiilaribus i-fJoris, folio sublongioribus, supremis ap- 
proximatione corymbosis; coccis 8-10, vix apiculatis. — Folia 
a-4 cent, longa. 

Piov. Rio Grande do SuL 

Obs. Yeiisimilliiqè S. rhombifbliœ varietas debilior. 

Sida incfrta. 

S. suffruticosa, valdè ramosa ; foliis ovatorhombeis , argutè 
dentatis ; corymbis terminalibus ; capstdis apice planiuscnlis ; 
coccis 10-ii, apiculatis. 

Prov. Minas Geraes. % 

Ob>. An S. Hondensis Kth. varietas? An potiùs 5. rhombi- 
folia, Hondensis et incerta ejusdem speciei formas variœ? 

SïDA GLOMERATA CaV. ! DtSS. 1 , l8, t. 2, fig. 6. 

In provinciâ Minas Geraes nascitur. — Herb. Deless. et Mus. Par. 

Obs. .S. carpinifoliçe a f finis , sed certè distincta. In nostiïs 
speciminibus folia glabriuscuia seu plus minus pilosa; in descrip- 
tione Cavanilesianâ fomentosa dicuntur. 

Sida pecumbens. 

S. caule gracili, decumbente, radicaux , glabriusculo; foliis 

4. 



54 a. de st.-uilaire et OH. «à uiMN. — Flore du Brésil. 
Sida, bihajuata. 

S. ramis(anpotiùs caulesimplicî?) gracilibus, supernè dénu- 
da tis, glabriusculis ; foliis cordiformibus, acu mina tis , dentato- 
crenatis , subtùs cauescenti-tomentoàis , suprà scabriusculis ; 
paniculis terminalibus, Iaxis; floribus parvulis; capsulis infemè 
truncatis , 9-io-coccis; coçcis infrà apiçem mticronulatis, prope 
basita 2-hamatis. 

Prov. fifinas Qeraes in Sylvis. 

Obs. Planta Abutilonibus tFissaduloideis facie similis. 

Sida deciïuens. 

S. caule frerbaçeo , a pi ce incano-Ianato ; foliis palmato-5 
partitis; divisuris pinnatifidis, incisis ; stipulis ovatis , scariosis; 
floribus terminalibus , racemosis ; coccis muticis. — Species 
Geraniis habitu simillima. Ovarium 5 6-lobufli* 10-12-lo.ctilare; 
loculis pluribus abortientibus. 

lu prov. Rio Grande do SuL — Herb. Mus. Par. 

Sida compacta. 

S. caulibus ascendentibus; foliis palmatim 5- 7 -partitis, subtùs 
petiolisque villosis; divisuris bis trifidis; floribus terminalibus % 
densissimè racemoso-corymbosis. — Caules 2-3 decitn. longi. 
Ovarium depressum , 5-loculare. {labitu mcdvœ laciniatœ. 

Eut ado oriental del Uruguay. — Herb. Dclcss. 



Dans le préambule de la première partie de cette Revue se trouve une phrase qu'une faute 
de copiste a rendue inintelligible, et que nous croyons devoir corriger ici. 
Au lieu de:. 
ftous prdfiierbns dé cette éetàéion pour rectifier les* érteurs commises par celui de nous 
qui s'est occupé des plantes du Brésil, et, en nous aidant des précieux écrits de MM. Mar- 
ti us , Schlechtendal , Pohl , etc., pour combler les lacunes qu'il avait été obligé de laisser, e I 
tâcher de répandre quelque lumière sur des points de synonymie encore obscurs, 
Lisez : 

m 

Nous profiterons de cette occasion pour rectifier tes erreurs commises par celui de nous 
qui s'est ocupé dès plantés du Brésil, pôUi 4 combler* tes lacunes qu'il avait été obligé de 
laisser, et tâcher, eu nous aidant des précieux écrits de MM. Martius , Schlechtemkl , 
Pohl, etc. , de répandre quelque lumière sur des points de synonymie eucore obscurs. 



•l. 



Y 



c 1 * de tristan. — Tissus végétaux. 55 



_ 9 

Etudes phttologiques , 
Par M. le comte de Tristan. 



Troisième Mémoire. 
DIS VAISSEAUX TUBULÉS. (l) 

1 55. Le mode de publication cjue j'ai adopté pour exposer 
mes idées sur l'organisation végétale, laissant un intervalle de 
temps assez long entre la rédaction des différentes parties de 
mon travail , on doit comprendre qu'après en avoir conçu l'en- 
semble, je prends partiellement les objets de détail. On doit 
comprendre aussi que la continuation de ces études appelant 
successivement de nouvelles observations, la méthode que j'em- 
ploie pour les noter est précisément celle que je cherche à 
exposer. Il suit de là que la marche de cette méthode et l'usage 
des termes qui en font partie, sont continuellement soumis à 
l'épreuve de l'expérience. Elle m'a fait apercevoir que le sens 
que j'ai donné à l'un de ces mots n'est pas convenable; une 
correction est nécessaire à cet égard. Il s'agit du mot Endos 1ère. 
La définition , art. 38 (premier Mémoire) , peut rester parce 
qu'elle est relative au cas où l'endophyte u'est composé que de 
l'aphrostase interne (moelle) et d'une couche fibreuse; mais 
dans le cas de plusieurs couches fibreuses (39), je donnais le nom 
d'endostère à chacune d'elles; ainsi un chêne de six ans aurait 
eu six endostères. 

(1) Dans le premier mémoire (note du paragraphe 1 1), j'ai prévenu que les nombres entre 
parenthèses qur se trouvent sur les planchés, à côté do daiséro des figures, indiquaient le 
grossissement , et qu'en divisant les dimensions d'une figure par le numéro qui est ainsi près 
d'elle , on avait les dimensions réelles de l'objet. J'ai répété cet avis dans le paragraphe 75 
(deuxième mémoire); mais le graveur a oublié d'inscrire ces nombres aux figures 19 à 38 
(déoxiène mémoire) : je tâcherai qu'ils ne soient pas négligés cette fois. On peut remarquer 
que quelques figures portent les nombres »aoô et même 1800. Je n'ai point observé avec un 
pareil grossissement : je ne crois pas avoir dépassé 900, mais il y a des objets que j'ai dessinés 
plus en grand que je ne les voyais, dans la crainte que mon crayon ne laissât confondre des 
traits que ma xuc distinguait. 



t 



58 c te ne TRisFAW. — Tissus végétaux. 

les vaisseaux spiraux et les vaisseaux séveux ou gros tubes. 

1 5g< Dès les premiers temps où M. de Mirbel est intervenu f 
avec sa claire vue, dans l'étude de l'anatomie végétale, il a 
partagé les vaisseaux tubulés en deux groupes , les grands et les 
petits tubes. J'ai parlé des petits tubes dans mes deux premiers 
Mémoires; car le proxyle pur, le proxy le secondaire, et , dans 
certains cas, l'hegétnon lui-même et les adéloraes, sont les or- 
ganes qui avaient été désignés sous ce nom de petits tubes. On 
peut me demander aujourd'hui pourquoi j'ai compris ces objets 
sous le titre de tissus plutôt que sous celui de tubes. Je répon- 
drai, à f égard des hegémons, qu'ils paraissent tubes quand les 
diaphragmes des séries sont rares, et que je ne pouvais séparer 
ce cas. particulier des cas où les diaphragmes sont rapprochés. 
À l'égard des proxyîes , je dirai que , du moins quand il s'agit 
de proxyle secondaire, ce n'est qu'un hegémon modifié; ets ? il 
s'agit de proxyle pur , ii faut bien en parler sous le même titre 
que de l'autre proxyle dont on ne peut quelquefois le distin* 
guer. Enfin , relativement aux begémons et aux proxyles const* 
dérés ensemble, je ferai remarquer, que les séries et les filets ou 
petits tubes sont toujours groupés, et que ce sont ces réuwrons 
plutôt que les filets partiels qui attirent l'attention ; de sorte qu* 
leur individualité partielle est pour ainsi dire absorbée dans 
une individualité collective qui se présente ordinairement 
comme une masse de tissus , tandis que les gros tubes , dont j'ai 
maintenant à parler, sont très souvent isolés; ou s'ils sont réu- 
nis , il semble que ce n'est que fortuitement , et , au moins -dans 
leurs développemens , ils paraissent indépendans les uns des 
autres. 

160. Parmi les gros vaisseaux des plantes , ceux qui ont peut- 
être le plus fréquemment attiré l'attention , ce sont les trachées 
ou vaisseaux spiraux. C'est aussi ceux qui , du moins dans beau- 
coup de cas , >e inoutrent les premiers; quelquefois même- ils 
sont visibles avant les membranes du tissu qui les contient 
(Cucurbita maxima). Les opinions ont beaucoup varié à l'égard 
de la conformation des trachées ; les microscopes modernes sont 
venus donner raison presque à tout le monde ,en montrant que 
chacun avait observé des cas particuliers. 



C tc DE TBISTAR. TlSSUS Végétaux. 5g 

161 . Mais si h conformation des trachées , dans leur état de 
perfection , est un peu mieux connue , letfr mode de formation, 
résultant de leur nature intime, oa la constituant, est resté un 
problème fort obscur. À ma connaissance, la première explica- 
tion satisfaisante k cet égard, est celle que M. de Mirbel a don- 
née dans son* anatomie du Marchdntia. On sait que, Voyartt les" 
élatères situés dans les ovaires de cette plante se découper au 
moyen d'une double fertte tournée en hélice, d'où résultait que 
ces tubes , k parois d'abord simples et continues, se trouvaient 
formés de deux petites lames tournées aussi en hélice, il a pensé 
que cette observation pouvait indiquer généralement te mode 
de formation de trachées, qui ainsi seraient originairement des 
tubes simples. 

162. La vraisemblance de cette opinion a encore augmenté, 
quand on a eu reconnu le mouvement des sucs dans L'intérieur 
de certaines utricules; et, en 1839, le docteur Schleiden s'ex- 
primait ainsi, du moins dans là traduction de M. Buchinger 
( Arm» des Se. naL tom. *m, p. 365 et 366 ) : a Les cellules vé* 
<* gétales, y compris ce que Ton appelle les vaisseaux . à l'excep- 

« tîon de ceux dits laticilères offrent deux périodes-dans le 

» courant de leur vie. Dans la première période la mem- 

% brane dont elles sont formées s'accroît dans toute sa substance 
« par une véritable intus-susception. Mais dès que les cellules 

« se sont réunies en tissu cellulaire cette manière de se dé- 

« velopper , ou cesse entièrement , ou s'efface. ... ^ Il se présente 
« alors un fait nouveau il se dépose alors une couche noti- 
ce velle sur la surface intérieure de la paroi cellulaire; sans ex- 
« ception aucune, cette couche se présente bous la forme d'un. 
« ou de plusieurs rubans contournés en une spirarle bien dehse. 

* . C'est de cette structure que se développent tous les orga* 

« nistnes si variés des cellules et des parois vasculaires , » etc* 
Pour ne pas rendre ma citation trop longue , j'ai été obligé de 
la morceler; mais en n'en prenant que ce qui m était essentiel 
pour le inoment, je pense que je n'en ai nullement altéré le sens. 

i63. Je crois qu'on est àf-peu~près d'accord sur cela, ou , du 
moins, la discussion semble ne pouvoir régner que sur le plus 
ou moins de rapprochement des concrétions spirales, et sur la 



\ 

4 



6a c te de TftisTAW. — Tissus végétaux. 

origine, ces filets sont libres; 2 qu'au moins dans quelques cas 
les filets qui constituent une même trachée ne sont pas con- 
temporains. 1> même groupe m'a montré un filet terminé par 
un globule qui sous mes yeux a beaucoup diminué. J'ai pensé 
que ce filet était creux, qu'il avait été rompu, qu'il en était sorti 
une goutte de fluide. Mais ceci est un point secondaire de la thèse 
que je soutiens. 

170. Beaucoup d'autres observations analogues et faites sur 
la même plante, .911t. confirmé pour moi que ces vaisseaux n'é- 
taient pas originairement des tub.es membraneux. Parmi d'autres 
faits un peu différens, j'en choisirai encore quelques-uns dont la 
concordance avec ce qui précède lèvera, je crois, tous les dou- 
tes. Mais en vue de cet ensemble de faits, et quoiqu'ils ne soient 
que partiellement exposés, je puis dès à préseut énoncer les con- 
clusions que j'en ai tirées. 

171 . Je reconnais dans ce qu'où appelle trachées deux sortes 
d'organes qui souvent par leur aspect, et peut-être par leurs 
fonctions, se ressemblent beaucoup, mais qui sont très distincts 
quant à leur mode de formation , puisque les uns sont dans 
leur origine un tube simple qui se découpe en héljce, et que 
les autres n'ojit jamais été une membrane, et sont formés d'un 
ou plusieurs filets qui s'allongent en s'en roulant en hélice, et 
dont les circonvolutions embrassent un espace cylindrique, et 
quelquefois s'unissent ensuite par uns membrane. Il me paraît 
nécessaire de donner des ppms différens à des organes de for- 
mation si dissemblables. Aiosi, cçs derniers, formés d'un ou 
plusieurs filets tournans, seront pour moi des Gyronêmes (yufVc, 
un rond, un tour en rond; wf*a 1% /î/), et ceux qui ont été un tube 
qui s'est coupé suivant une ligne en hélice, seront des Gyro* 
copes (ywpoç çt xoiriî, coupure). Quant au mot trachée, j'en repar- 
lerai, j'en proposerai 1# conservation dans certains cas, mais en 
le modifiant; en attendant, je l'emploierai encore quand il s'a- 
gira de rapporter ou de discuter une opinion ou un fait relatif à 
ces organes sans distinction. 

172. Au mois d'août i835, j'ai présenté à l'Académie royale 
des Sciences un ouvrage qui portait pour titré : Harmonie des 
organes végétaux. Cet ouvrage n'a pas été publié, 6t ne verra 



c" de TiusTAN. — Tissus végétaux. 63 

le jour; cependant . il se trouvera trace de lui dans la 
science, parce qu'il a été le sujet d'un savant rapport de M. de 
Mirbel , daté du 39 janvier i838. Or, dans ce rapport il est 
question d'un organe que j'avais observé dans le Cucurbita 
maxima , et que j'avais nommé héUcostyie. Je suis bien aise 
que mon sujet, qui m'amène à décrire la chose, me donne oc- 
casion d'expliquer le mot, dont pourtant je ne compte plus 
me servir. 

173. Dans le Cumrbda spécialement, mais aussi dans beau- 
coup d'autres plantes, il arrive souvent que le filet ou les filet» 
qui, comme je viens de le dire, constituent les gyronëmes, au 
lieu de s'enrouler autour d'un vide ou d'un axe imaginaire, en- 
tourent de leur replis un corps cylindrique, qui ordinairement 
est un groupe de séries hegémiennes (109). Cet ensemble imite 
alors une petite plante grimpante qui enroule ses hélices aulour 
ti'inie tige plus forte, ou si l'on veut d'une coloune; de là le nom 
hèlicostyle , qui n'a pas besoin d'autre explication. Je répète 

Re je ne me servirai pas de ce mot, du moins dans ce me- 
ure. Si, par la suite, l'irtililé s'en faisait sent ir, il se trouverait tout 
fait ; mais je crois qu'on peut, considérer cette forme des organes 
spiraux comme une simple variété tles gyronëmes, variété qu'où 
rencontre surtout dans leur jeune âge; car j'ai remarqué sou- 
vent que dans de très jeunes faisceaux vascul aires ydans\equer- 
rui racema.ia , par exemple"), les coupes transversales ne lais- 
saient pas voir le vide interne des gyronëmes, tandis que sur 
les coupes verticales on retrouvait leurs filets héliçuïdes. Cela 
provenait de ce que le vide de ces organes était rempli de tissu 
hegémien, qui ensuite avait sans doute été résorbé ; aussi dans 
les faisceaux plus développés, la cavité des gyronëmes est facile 
à reconnaître sur les coupes transversales. Ces deux manières 
d'être s'exprimeront facilement en disant gyranéme plein ou à 
axe plein, et dans l'autre cas gymnême vide. On va voir des 
modifications qui achèveront de montrer qu'il convient de lais* 
ser paraître les rapports intimes de ces états divers. 

174- J 6 représente (fig. ki) un tronçon de gyronème plein 
u-uié de deux filets tournant autour d'un groupe de séries Ueçé- 
niennes, L'instrument tranchant a infléchi le sommet de celle-ci. 



64 C te DE TRISTAN. — TiS8U.% VëgétOUX. 

Ce fragment provient du Cucurbita maxima , et je crois du 
même mérithalle qui m'a fourni la figure 39. 

175. Les filets de ces gyronêmes pleins sont sujets, dans leur 
jeunesse, à être mouillés d'une matière muqueuse, tout autant 
que les filets des gyronêmes vides. Alors leurs différens tours 
peuvent s'unir par une membrane formée par le mucus des* 
séché. La figure 43 est un gyronéme on cet état; il est à trois 
filets. Une traction sur la longueur a fait rompre en a Taxe he- 
gémien, et a fait écarter les tours de trois filets sans changer la 
distance de ces filets entre eux. Il est à remarquer que la mem- 
brane a des stries longitudinales qu elle a prises en se moulant 
sur le groupe hegémien qu'elle enveloppait. Ce bel organe m'a 
encore été fourni par un très jeune mérithalle du Cucurbita ma- 
xima. 

176. Les pétales ou, si l'on veut, la corolle de la même plante, 
contient aussi des organes spiraux qui sont évidemment de sim- 
ples filets tournant sur eux-mêmes, ainsi ce sont des gyronêmes. 
On les voit très bien en prenant des lobes bien étendus et des- 
séchés dans l'herbier. Il faut les mouiller d'une goutte d'eau et 
les mettre entre deux verres. On suivra facilement les principaux 
groupes de vaisseaux, on reconnaîtra que ce sont des gyronêmes 
à plusieurs filets ; en avançant vers les plus fines ramifications 
des faisceaux, on en trouvera qui n'auront qu'un seul gyronéme 
à un seul filet. La figure 44 en montre à axe vide, celui de la 
figure 44 bis s'est enroulé autour d'une simple série hegémien ne. 
Quelques irrégularités rares achèvent de montrer que ces filets 
se sont développés librement, et qu'ils ne proviennent pas d'une 
membrane découpée. 

177. Je n'ai encore cité que des exemples tirés du Cucurbita, 
d'autres plantes m'en ont offert. Dans le premier Mémoire, j'ai 
représenté (fig. 3) la coupe d'un pétiole de VHeracleum pyre- 
naicum. Les taches presque réniformes qui sont près du péri- 
mètre de cette figure, indiquent les groupes d'un derme fascicule; 
mais les tâches qui sont dans le disque représentent des faisceaux 
vasculaires. Ceux-ci sont didynames ( 1 aa) et composés d'un géné- 
rateur et de deux subordonnés, l'un externe et l'autre interne. 
Ce.dernier, plus petit que l'externe, disparait même quelque- 



c l< de tristab. — Tissus végétaux. 65 

fois. Sans chercher à analyser tout ce qui peut se trouver dans 
le générateur, il est facile d'y remarquer deux ou trois gros tubes. 
Sur une coupe longitudinale, l'un d'eux s est montré comme le 
représente la figure 45 : c'était un tube spiral. Il paraissait formé 
de deux, filets tournant ensemble et laissant un intervalle entre 
les tours de leur hélice commune. Je crois que Taxe était plein, 
car sans cela j'aurais vu l'autre partie des tours de spire. Quoi 
qu'il en soit, on peut remarquer qu'il y a un endroit où le tour 
supérieur passe par-dessus l'inférieur. Or cela n'aurait pas pu 
être, si ces filets étaient le résultat d'une membrane découpée, 
il faut admettre qu'ils se sont dirigés librement et sans doute in- 
dépendamment l'un de l'autre, et probablement l'un est plus 
jeune que l'autre, comme dans la figure i\ i . Dans la figure 45 ce 
gyronême paraît accompagné à droite et à gauche de quelques 
séries lierémiennes. 

178. Quoique j'aie encore à citer plusieurs faits relatifs aux 
gyronêmes, il devient nécessaire de parler de leur situation. Puis- 
qu'ils font partie de ce qui a été désigné sous le nom de trachée, 
il est évident que ce qui a été remarqué pour les trachées en 
général doit leur appartenir. Or depuis long-temps on a dit que 
les trachées étaient toujours placées dans l'étui médullaire ; mais 
comme ce qu'on nomme ordinairement l'étui médullaire est en 
dedans de ce qu'on nomme ordinairement le corps ligneux, on 
doit donc conclure que les trachées sont en dedans du corps 
ligneux. Pour exprimer cela avec les termes que j'ai proposés, je 
devrais dire que les gyronêmes ayant été compris parmi les tra- 
chées, doivent se trouver dans l'étui médullaire, c'est-à-dire entre 
l'endostère et l'aphrostase interne, réduit ou non à l'état médul- 
laire. 

179. Je ne puis accepter une proposition aussi générale. Je 
conviens qu'il en est à-peu -près ainsi dans les plantes qui ont des 
faisceaux monody names ( 1 a 1) et dans les plantes zomatées ( 1 37); 
encore je montrerai qu'on trouve les élémens des gyronêmes 
ailleurs que dans l'étui médullaire; mais l'énoncé ci-dessus ne 
peut convenir aux plantes qui ont des faisceaux diclyna- 
mcs(iaa). 

180. Je remplacerai la proposition q-dessua par celle-ci; les 

XVIII. Botan. — Août, 5 



e 
r ' 



t>6 c te dr ïttrsTABr. — Tissus végétaux. 

principaux gyronêmes sont toujours et presque exclusivement 
^placés dans le groupe générateur des/aisceaux ou dans la couche 
génératrice des zo mas. Au reste* je ne donne cette rédaction que 
comme provisoire ; quelques détails de plus me permettront 
de présenter cet aphorisme sous une forme plus générale (19a). 

181. Pour bien faire sentir la différence qui existe entre cette 
proposition et celle que j'ai d'abord énoncée, je donne (fig. 46) 
une portion de la coupe de la tige du Senecio viseosus, dont 

. Us faisceaux sont didynames : a «s* le groupe générateur, b le 
subordonné externe, c le subordonné interne, et d est l'aphros* 
tase interne plus cm moins réduit à l'état de moelle, e est un 
derme fascicule ; les gyrorçêmes sont dans le générateur a ; les 
deux subordonnés b et c sont de même nature^ donc» si dans 
cette plante, assez ferme, on veut voir un corps ligneux, il doit 
être formé des subordonnés externes et internes b et c ; donc 
dans cette plante les gyronêmes ne sont pas en dedans du corps 
ligneux, mais dans son épaisseur (1). la même démonstration 
aurait pu se faire au moyen des pavots (fig. 1 et 2) ou de l'ar- 
tichaut (6g. 3o), ou de toute autre planta à faisceaux didynames. 
Or la forme que je donne à mou aphorisme satisfait à ce cas. 

182. Tout ce que j'ai dit dans les précédens mémoires et 
jusqu'ici &e rapporte presque sans exception aux cas de végé* 
tation simple, c'est-à-dire quand il n'y a pas plusieurs bour- 
geons végétant les uns sur les autres. Je me suis proposé 
d'examiner la. végétation simple avant de passer à l'étude d'une 
nature plus compliquée. Mais voici une circonstance où , pont* 

-mieux connaître les objets dont je parle, il convient de sortir 
un moment, des bornes que je m'étais prescrites. 

i83. Le groupe générateur est ordinairement le premier <jui 
se montre dans les bourgeons naissans; mais si la plante a plu- 
sieurs végétations successives^ jamais le générateur ne se repro- 
duit dans Le premier jet. Si la plante a des faisceaux monody- 
. fiâmes, son endostère est formé par les groupes intermédiaires, 



(i j Il est à remarquer que cette coupe est faite au liant <fe la lige; si elle était faite au bas, 
les faisceaux seraient bien plus voisins les uns des autres, mais leurs diverses régions ne seraient 

pas si distinctes. 



c' # de trisïan. — Tissus végétaux 67 

uniques dans chaque faisceau , et si cet endostère s'augmente 
en diamètre par suite de végétations successives (1 55), c'est que 
ses groupes intermédiaires s'augmentent en épaisseur ( f 1 4 ) ; 
sr avec ces mêmes circonstances les diverses végéta lions se suc- 
cèdent sans interruptions, et en marchant avec uniformité, les 
divers accroisseraens d'un même groupe intermédiaire ne se 
distingueront pas les uns des autres. Si, au contraire, les di- 
verses végétations se font par périodes bien distinctes les unes 
des autres, alors les accroissemens successifs d'un même groupe 
intermédiaire seront aussi distincts les uns des autres. C'est ce 
qui arrive aux arbres de nos climats et à bien d'autres. Mais 
comme ordinairement dans le bourgeon même qui n'a encore 
végété qu'une fois, ou pour lui-même, les groupes intermédiaires 
se sont assez augmentés en largeur (ii4) pour former une 
couche, il en résulte que les accroissemens successifs et distincts 
qui se trouvent contemporains forment aussi une couche, et le 
nombre de ces couches est relatif au nombre des périodes de vé- 
gétation. C'est là ce qu'on nomme les couches ligneuses et que 
j'appelle couches périodiques (i55). Tout ce que je viens de 
dire n'a besoin que de très légères modifications pour être 'ap- 
pliqué aux plantes zomatées qui sont tout aussi sujettes à mon- 
trer des couches périodiques. 

184 Sans entrer ici dans la discussion relative à la forma- 
tion de ces couches secondaires de l'endostère, formation qui 
peut être différente de celle de la première couche, il faut 
néanmoins convenir qu'elles paraissent n'en être, pour ainsi 
dire, qu*une répétition; pourvu toutefois que, dans la première, 
couche on ne comprenne pas les générateurs ou leurs débris qui 
sont le long de sa face interne. Je dis que les couches secon- 
daires paraissent une répétition de la première couche plutôt 
qu'une prolongation; il y a bien aussi quelque chose de pro- 
longé (les isthmes et les irradiations), mais c'est surtout répéti- 
tion; car la partie interne de chaque couche est analogue à la 
partie interne dé la première (les générateurs exceptés), et la 
partie externe de chaque couche est analogue à la partie externe 
de la première. Au lieu que si c'était seulement un prolonge- 
ment, la partie interne de chaque couche serait analogue à la 

5. 



08 r." dm tristan. — Tissus végétaux. 

partie externe de la couche d'avant. La différence entre les 
parties externes et les parties internes des couches, consiste 
ordinairement en ce que, dans celle-ci, il y a plus de gros tu- 
bes et moins de proxyle. Mais comme très ordinairement au 
temps de la formation de la première couche la limite entre le 
groupe intermédiaire el le générateur n'est pas nettement tran- 
chée, comme on peut conclure de là qu'il y a quelque analogie 
^ntre la partie interne de la première couche et les généra- 
teurs, on peut conclure aussi qu'il y a quelque analogie entre 
les parties internes de toutes les couches et les générateurs. 

\ëo. Or les gyronêmes sont essentiellement constitués par le 
filet ou les filets tournans; puisque souvent il n'y a que cela. Le 
nombre de ces filets, leur plus ou moins d'écartement, la mem- 
brane qui quelquefois les unit, tout cela ne forme que des -carac- 
tères accessoires. Qu'à la place du vide ordinaire de leur axe, il 
se trouve une ou plusieurs séries d'utricules (hegémiejines), je 
ne puis voir en cela que l'union du gyronêroe avec un autre ob- 
jet organique. Mais il eét connu que bien des tubes ne sont que 
des séries d'utricules dont les cloisons trans verses on diaphrag- 
mes se sont détruits. Si donc on trouvait un tube simple au- 
tour duquel serait enroulé un ou plusieurs filets tournant en 
hélice, on ne ferait pas difficulté de prendre le tube pour ce 
qu'il serait s'il était isolé, et de regarder le filet ou les filets 
tournans comme un gyronême associé au tube. C'est même 
ainsi que dans l'origine j'avais compris ce que j ! avais nommé 
thélïcostyle (173). 

186. C'est précisément ce que je représente (fig. 47)- Cet 
organe est tiré d'une branche de 1 4 ou 1 5 ans d'un jeune Quer* 
eus racemosa vigoureux ; mais la branche poussait alors faible- 
ment, parce qu'elle dépendait du bas de la tige, et quelle était 
étouffée par le feuillage de cet arbre et des voisins. Aussi elle 
n'avait pas plus de 24 millimètres de diamètre, quoiqu'elle fût 
composée de j 4 ou 1 5 couches périodiques. Ce tube appartenait 
à la partie interne d'une des couches extérieures; ainsi entre 
lui et l'étui médullaire, il y avait les productions de 9 ou 10 ans 
ari moins ; et lui-même était formé depuis 3 ou 4 ans au moins; 
a usai il était sec, cassant, et quelques parties étaient détruites. 



c* be toist-mi • — Tissus végétai IX. , 69 

fce tube lui-même paraissait formé de deux membranes : l'une, 
qui se montrait entière vers le bas de la figuré, était chargée 
d'une substance qui- s'y était déposée par petits points distincts 
et' sans ordre. Plus haut, la même membrane était lacérée par 
lambeaux transversaux. L'autre membrane se montrait limpide 
et sans dépôt apparent, mais elle portait des traces longitudi- 
nales irrégulières et comme réticulées; ce pouvait être de sim- 
ples rides, ou les traces d'un tissu que le tube aurait ancienne- 
ment renfermé. Dans d'antres tubes voisins et analogues, 
quoique dépourvus de filets spiraux, cette seconde membrane 
était détruite; la membrane ponctuée restait seule, et ses lam- 
beaux se soutenaient en forme d'arceaux. Les filets étaient au 
nombre de deux qui tournaient ensemble. Il y avait à-peu-près 
quatre tours indiqués; celui d'en bas manquait, et n'était rap- 
pelé que par une très légère trace cf, le quatrième, en g h, 
manquait aussi ; mais H avait laissé une sorte d'enduit gom- 
meux, confine de la colle restée sèche après qu'on aurait arra- 
ché l'objet qu'elle retenait. Cet enduit montrait deux traces, une 
pour chaque filet, et ce qui est remarquable, c'est qu'en un cer- 
tain endroit ces deux traces d'enduit se réunissaient par de pe- 
tites lignes presque également espacées. La petite figure 48 
montre cette particularité sous un très fort grossissement. En i 
(fig. 47) était une portion de tour de deux filets, se montrant 
avec une obliquité contraire ; ce pouvait être le tour gh, déplacé 
par le frottement, ou la continuation des mêmes filets après un 
changement de direction. Le gros tube avait ~ ou tj de milli- 
mètre de diamètre. L'évaluation de la grosseur des filets a été 
faite vaguement, mais ils ne doivent pas dépasser beaucoup 
777 de millimètre. 

187. Il est nécessaire de remarquer* avant toute autre ré- 
flexion sur cela, que, dans le chêne, les gyronêmes de l'étui 
médullaire sont petits , peu abondans> et très souvent pleins. 

188. L'association d'organes que je viens de décrire est assez 
fréquente ; mais ces filets prolongent peu leurs circonvolutions ; 
il est rare d'en trouver quatre de suite comme ici. Souvent j'ai 
douté qu'il y eût un tour complet sur le même tube ;car ces filets 
peuvent passer <fùn tube à l'autre, et , à cause de cela , je les 



7* c ki de tristan, — Tissus végêktUX . 

pages 9 et 29), et il conclut par induction (page3o) que cer- 
tains organes creux et cylindriques de F intérieur du végétal peu* 
vent avoir la même origine. C'est probablement ce qui a lieu 
dans la ronce. J'ai montré (premier Mémoire, pages 53, 54, 55, 
et fig. i4i i5 et 16) des lacunes dans la région des faisceaux que 
depuis j ai nommés groupe intermédiaire, et j'ai dit (57) que les 
lacunes se tapissaient d'une membrane et devenaient de gros 
vaisseaux. Le mot tapisser que j'ai employé exprime mal ma 
pensée; car il peut s'entendre d'une membrane formée par 
concrétion. Je crois, au contraire, que l'idée de M. de Mirbel est 
applicable ici, et il en est probablement de même dans beau- 
coup d'autres cas, 

197. Le second mode de formation est généralement connu et 
admis. On sait que c'est à lui que sont dus les vaisseaux articu- 
lés et ceux qui portent des traces plus ou moins évidentes de 
diaphragmes. Mais 011 sait aussi que ces témoins de l'origine du 
tube disparaissent quelquefois tout -à-fait, et qu'alors on ne peut 
les distinguer <^e celui qui a été formé par le mode précédent* 

198. Le troisième mode se rencontre plus particulièrement 
dans les vaisseaux qui contiennent le latex ou des sucs propres. 
Aussi je différerai de parler des vaisseaux ainsi constitués , il 
n'en sera question que dans le mémoire suivant. 

j 99. Je me propose donc d'examiner des tubes membraneux 
produits de deux manières différentes. Les uns sont dus au dé-, 
veloppement d'une seule utricule, les autres au développement 
d'une série d'utricules. Mais , d'après ce que j'ai dit tout-à- 
l'heure (197)* puisque les traces de l'origine peuvent dispa- 
raître, il arrivera souvent dans les observations qu'on ne pourra 
porter à cet égard qu'un jugement douteux et incertain. Ainsi, 
quoiqu'il fût assez naturel de baser la classification sur cette 
différence d'origine , la nomenclature qui en serait l'expression 
ne pourrait être appliquée qu'avec incertitude, et serait sujette 
à beaucoup d'erreurs. Il faut donc chercher les principes de 
cette classification dans des caractères plus permanens. Peut- 
être seront-ils fournis par la paroi membraneuse elle-même, 
dans les accidens ou modifications qu'elle peut éprouver; mais 
ici deux ordres de faits se présentent encore : i° la nature de 



c u de TmsrAif. — Tissas végétaux. j3. 

ces accidens ; ?° leur apparence. J'examinerai successivement 
ce que pourront donner ces deux catégories* pour servir le 
projet que je poursuis. Mais je sens la nécessité d exposer ce 
projet avec plus de précision que je ne l'ai fait jusqu'ici. 

200. Saus doute les premiers regards jetés sur les plantes après. 
qu'une expérience tout empirique et presque d'instinct eut fait 
reconnaître les principaux phénomènes de leur vie et de leur re- 
production; ces premiers regards, disrje, ont représenté l'idée 
d'espèces ou de groupes d'individus, semblables par leur nature 
intime, par leurs propriétés, ayant une origine commune et 
reproduisant leurs semblables. Ces groupes spécifiques ont été 
signalés par des caractères qui, pour ainsi dire, sautaient aux 
yeux. On a été piqué par une plante qu'on a appelée Ortie , et 
on a donné ce même nom à tout ce qui frappait la vue de la 
même manière ; mais bientôt on a cru voir des orties qui ne pi- 
quaient pas, une autre avait des fleurs blanches, une autre des 
fleurs rouges; on a nommé l'ortie morte, l'ortie blanche, etc.; 
puis on a reconnu que c'étaient des choses très différentes, et 
qu'il ne fallait pas s'en tenir à un premier coup-doeil. On ne 
s'en est plus rapporté à l'aspect des feuilles, de la tige, au faciès 
en général ; on a été perfectionnant les caractères, jusqu'à ce 
que Linné eût concentré l'étude des botanistes dans l'examen 
des parties de la fleur. Après lui, on a consulté le fruit parfait, 
avec ses graines; puis le fruit rudimentaire, les ovules dans l'o- 
vaire ; puis la manière dont l'embryon est replié; ou bien la 
disposition dans la graine de quelques nervures fibreuses , de 
quelques réservoirs de sucs propres. Tout cela qui , aux yeux 
de Linné même, aurait paru des recherches d'anatomie végétale, 
est tombé dans le domaine de la botanique pure. Le mouvement 1 
se continue: depuis long temps l'organisation intime de la plante 
a fixé l'attention. Desfontaines, qui pourtant n'était pas très 
entreprenant , a fait un grand pas ; et puis stagnation. Mainte- 
nant on marche, et c'est dans cette route que je cherche à che- 
miner. Je veux trouver une méthode correcte, simple et concise, 
pour indiquer l'organisation essentielle des tiges , de leurs sub- 
divisions , et peut-être des racines , afin qu'on puisse employer 
les traits principaux de cette organisation dans le signalement 



t 

74 C u DE TBISTAN. — TUsUS véçétdUX. 

des plantes, et s'en aider dans leur détermination et dans i étude 
de leurs rapports. Déjà la distinction que , dans le second Mé- 
moire, j'ai établie entre les faisceaux monodynames et les fais*» 
ceaux didymanes suffit pour montrer qu'il y a probablement 
plin de différence entre la tige (le corps de la plante ) d'un 
artichaut et la tige de la ronce, par exemple » qu'entre cette tige- 
d'artichaut et certaines tiges de monocotylédonet. 

aoi Or, on ne peut employer comme moyens de signale- 
ment que des traits ou des circonstances qu'on regarde comme 
assurés. On ne peut faire usage de conjectures» de choses en 
litige , sur lesquelles on nest pas absolument fixé soi*même. Et 
c'est ce qu'il m'était essentiel de dire, avant de me livrer à* 
l'examen des accidens de la paroi des vaisseaux tubulés ; car il 
me fallait expliquer pourquoi à # des caractères probablement 
naturels et tenant à l'organisation intime, je préférerai des carac- 
tères empiriques qui résultent de l'aspect et d'un examen rapide* 
C'est, en un mot, que nous ne sommes pas encore asse» avancés. 
Cependant mon intention n'est pas de négliger les détails d'orga- 
nisation intime, Je vais rapporter ce que j'en ai pu reconnaître^ 
Et si je joins quelques faits à ceux qui déjà ont été observés , 
j'aurai avancé le moment où ces caractères plus naturels, dont 
je parle , pourront remplacer ceux auxquels je serai forcé de 
m'arrèter, 

aoa. Les accidens de la paroi membraneuse me semblent 
pouvoir être réunis sous trois titres : i ° productions ou objets, 
produits par la membrane elle-même en vertu de sa vitalité : e» 
cela, elle est active; a° concrétions ou dépôts formés sur la 
membrane : en cela , elle est passive; 3° détritions ou altération*, 
de la membrane qui peut être amincie , perforée , fendue, etc»: 
en cela, elle est encore passive. Mais quelque nette que paraisse 
cette division , on verra que ces différera effets se combinent 
souvent entre eux. Quoi qu'il en soit * il faut d'abord le» consi*. 
dérer isolément. 

ao3« Comme premier exemple des producftionsde la paroi mem- 
braneuse, je puis d'abord citer ces pointes semblables à des poils 
très courts qui garnissent t intérieur des racines du Marchanda 
(Mirbel , I. c. , page 9 ) , ces racines , comité je l'ai dit (1 96) sont 



C lt DE TRISTAIf. — TiSSUS végéUlUX. 7 5 

des tubes simples , provenant de l'extension dune seule 
utrictile. - 

a o4- I* Gleditschia triacanthos montre, dans les couches 
de son endostère des vaisseaux ( dont plusieurs sont articulés, 
et peut-être tous dans l'origine ) qui sont hérissés de petites 
papilles coniques ou en cône tronqué et saillantes en dehors ; 
elles paraissent creuses et ouvertes en dedans. 

9o5* H est assez connu que , dans l'épaisseur des parois de 
certains tubes, il se développe des cellules ou utricules; mais 
celles qui se voient dans quelques vaisseaux du chêne ( Quercus 
racemosa) méritent une mention particulière. Les tubes qui sont 
placéssurtout vers la partie interne des couches ligneuses parais- 
sent presque tous plus ou moins ponctués, tant qu'on ne fait que 
les observer avec un faible grossissement. Mais si, après en avoir 
choisi un bien garni de |H>ints et bien disposé pour être vu par 
transparence , on prend les forts grossissemens , on reconnaît 
que ces points ont une organisation fort remarquable. La 
figure 5i est un lambeau de la paroi d'un de ces tubes, vu du 
côté interne et représenté sous un grossissement de plus de 
600 diamètres. Les points sont assez généralement disposés en 
quinconce ; ils sont de deux sortes. Les uns (a} sont de petites 
ouvertures un peu ovoïdes, percées à jour dans la paroi et ne 
montrant aucune autre particularité; les autres (/>) paraissent 
être de petites glandules vésiculeuses. Ces petits objets sont 
d'une teinte légèrement sombre : je ne crois pas qu'ils aient 
plus d'177 de millimètre. En d y j'en représente un sous un 
énorme grossissement imaginaire. Il paraît que c'est une vé- 
sicule un peu comprimée, dans laquelle est un enfoncement 
annulaire , et le disque de cet enfoncement est relevé en ma- 
melon ou plutôt en calotte* Quoique les ouvertures (a) soient 
un peu plus petites, je crois qu'elles sont dues k la chute de ces 
glandules ; la membrane a pu se resserrer un peu. Il me parait 
donc que ces petits objets sont sujets à se détacher. Que de- 
viennent ils ? Je l'ignore. J'ai pensé un moment que ce pouvait 
être de jeunes utricules avec un cytoblaste ; mais je ne les ai 
reconnues sous aucune autre forme ou développement, et 
fespècQ dWule qu'elles portent n'est pas plus opaque que le 



76 C u DK TRlSTAlf. TU SUS végétaux. 

reste. Sans doute d'autres chênes présentent les méînes particu- 
larités. Je les ai retrouvées dans le châtaignier avec ces dif- 
férences; les vésicules f peut-être un peu plus petites, sont 
parfaitement limpides,, beaucoup plus convexes , et presque 
sphériques. L'oscule est limpide aussi et d'une forme elliptique. 

?o6. Ce peu d'exemples suffit pour montrer la combinaison, 
de deux des genres dé modifications que j'ai cités. En effet v 
on trouve dans ces tubes une production remarquable de leur 
paroi, et en même temps leur perforation. 

307. Je passe à l'examen des modifications des vaisseaux ré- 
sultant de dépôts ou concrétions, qui peuvent s'organiser plus 
ou moins. 

ao8. Pour ne pas répéter ce qui- a été dit par d'autres ob- 
servateurs, je renvoie d'abord à deux important mémoires insé- 
rés dans les Annales des Sciences naturelles; le premier dans 
le tome i3, par M. Schleiden (Observations sur les Formations 
spirales dans les cellules végétales); le deuxième dans le tome t % 
par M. Mohl (Recherches sur les Vaisseaux annulaires). 
M. Schleiden semble prendre pour point de départ (tome 1 3J 
page 365) une espèce d'aphorisme qu'il attribue à un auteur 
(Valentin) dont les ouvrages n'ont pas pénétré dans ma soli- 
tude. Cet aphorisme me paraît exprimer très nettement ce 
qui a presque toujours lieu; mais je crains qu'il ne généralise 
un peu trop. Voici son début : « Les couches qui se déposent 
« sur la membrane cellulaire primaire homogène, offrent par- 
te tout, comme forme primitive, lors de leur première appari- 
« tion, une disposition en un ruban spiral ou fibre, etc. » Oest 
vrai, très ordinairement vrai; mais je ne puis reconnaître dé 
direction spirale ou héliçoïde, quand le dépôt consiste en petits, 
amas ponctiformes placés sans aucun ordre. J'en ai déjà repré- 
senté de semblables dans un tube tiré du chêne (fig. 47); oft« 
pourrait néanmoins supposer que ce tube ayant trois ou qtiatfe 
ans ( 1 86), ces ponctures, sous la forme de petites masses inor- 
ganisées, ne sont que les débris des glandules singulières que 
j'ai indiquées dans certains vaisseaux du chêne. Mais je citerai 
de simples ponctures dispersées de même sur la paroi de tubes 
assez petit s, que j'ai vus autour d'un gros vaisseau, annulaire cht 



C*« DR TfilSTAN. — TisSUS végétOUX. 77 

Phfagniites arundinacea > et je crois qu'il me serait facile de 
rapporter d'autres exemples. 

209. Ainsi, voilà l'indication d'un dépôt diffus et indéterminé, 
-qui pourrait bien n'être qu'une modification de celui qui pro- 
duit une membrane secondaire .parfaitement homogène et uni- 
forme. Ces deux cas échappent à l'aphorisme de Valentin. 

21p. Passant plus loin^ je trouve que M. Scjiletden (l.c. , 
p. 366, etc.) rend compte d'une manière très précise de la plu- 
part des cas que présente le filet spiral, qne M. Link appelle îe 
-spiroïde. J'ai néanmoins deux remarques à ferre à cet égard ; mais 
d'abord je veux prévenir une objection que toutes ces modifi- 
cations du spiroïde pourraient produire -contre ce que j'ai dit des 
gyronêmes ou organes originairement constitués par des filets 
tournons en hélice. On pourrait se servir de ma figure l\\. On 
dirait qu'elle représente deux spiroïdes tournant dans un tube 
dont la membrane primaire (très fugace) m'a échappé, et que 
la membrane muqueuse qui se forme entre les tours est secon- 
daire. Je répondrai d'abord que ces filets tournant, tantôt autour 
d'un axe vide ou imaginaire, tantôt autour d'un tube , ou d'une, 
ou de plusieurs séries cellulaires, ont tous les caractères d'un 
organisme indépendant; et que si, à la rigueur, on m'en mon- 
trait dans un tube , et qu'ils fussent aussi bien constitués que 
ceux de la figure 4 1 * je ne vois pas pourquoi on ne reconnaî- 
trait pas en cela nn cas particulier des gyronêmes; mais ma 
figure do a terminé, ce me semble, toute discussion à cet égard. 

ai f. Je reviens aux deux remarques que j'ai à faire sur l'es- 
pèce de tableau présenté par M. Schleiden , pour le classement 
des .principales modifications du spiroïde. D'abord il y a un cas 
fort; commun, qu'on peut regarder comme implicitement com- 
pris dans ce tableau, mais qui doit ressortir davantage, et qui 
mérite une mention particulière. Il arrive souvent que le spi- 
roïde , lorsqu'il a la forme d'un ruban ou membrane mince, 
s'applique à la membrane primaire, et y adhère seulement par 
ses ; bords, tandis que sa ligne médiane n'y adhère pas. Il ré- 
sulte de là une espèce de conduit, quelquefois très remarquable; 
qui, circule autour du tube. Je reviendrai tout-à-1'heure sur 
cela. 



78 C te DR TEISTAN. — TÎSSUS Végétaux. 

ara. Ma seconde remarque touche aux vaisseaux annulaires; 
et, à cet égard, l'aphorisme qui sert de point de départ à 
M, Schleiden, ainsi que les développemens qu'il y ajoute, me 
paraissent insuffisans. Il faut en venir à l'opinion de M. M oh! 
(4nn. Se. naL, tom.xiv, page 241); elle est très rationnelle et 
on serait tenté de croire qu'elle aurait pu se présenter à priori 
comme conjecture. En effet, dans les titricules du Chant, on 
voit les courans circuler suivant une ligne qu'on a appelée spi- 
rale, mais qui, au fait, n'est que légèrement oblique par rapport 
à Taxe. Au moyen d'autres plantes, il ne serait peut-être pas dif- 
ficile de former une suite dans laquelle on verrait la direction 
des courans devenir de plus en plus transversale, et former 
ainsi des hélices dont les tours se rapprocheraient de plus en 
plus. Ou arriverait donc théoriquement à l'extrême, c'est-à-dire 
à l'hypothèse de courans circulant dans des plans perpendicu» 
laires à l'axe. Cette hypothèse paraît réalisée dans les vaisseaux 
annulaires , et c'est ce qu'a reconnu M. Mohl. 

ai 3. Avant d'aller plus loin, je dois encore parler du troi- 
sième genre de modifications que la paroi membraneuse des 
tubes est susceptible d'éprouver (10a), c'est-à-dire des acci- 
dens de détrition de cette membrane; accidens qui se combi- 
nent presque toujours avec ceux de dépôts ou concrétions. 

ai 4* Mais je ne sais pas si ces deux mots, dépôt et concré- 
tion, sont bien correctement l'expression de ce qui se passe. 
Je suis porté à croire que dans bien des cas les molécules appor- 
tées sur la membrane par ces courans qui circulent de diverses 
manières; y sont plus que déposées; elles y sont identifiées, elles 
la nourrissent, elles soutiennent sa vie et y prennent part : cela 
ne peut s'appliquer au cas où le spiroïde n'adhère point à la 
membrane ; mais dans beaucoup d'autres cas il est facile de re- 
connaître que là où le courant paraît avoir laissé des traces de 
son action, la membrane est plus forte et en même temps plus 
limpide, probablement parce que ses pores sont* remplis; c'est 
ainsi que du papier devient transparent quand il est enduit 
d'huile ou de graisse. Au contraire, les parties membraneuses 
sur lesquelles le courant n agit pas, se ternissent, se troublent et 
finissent par être résorbées. 



C* DC TRISTAN. .— TÏSSUS VégètOUX. 79 

ai 5. Il semble donc qu'il y a une action générale qui tend à 
^détruire et à résorber les membranes pariétales des tubes , et 
qu'elle devient efficiente toutes les fois qu'elle n'est pas combat- 
tue avec avantage par l'action nutritive des courans circti- 
tans. 

*i6. Maintenant, je représente (fig. 5a) un tronçon de tube 
tiré du Ligusticum levisticum. Il provient du groupe h de la 
figure 39 (deux ièmeMémoire). Il est garni de mouchetures allon- 
gées en travers; elles sont circonscrites par un trait net, et elles. 
sont un peu plus sombres que le reste; leurs extrémités sont 
•aiguës ? ainsi elles sont fusifbrraes et non elliptiques. A leur 
aspect, on est tenté de supposer que ce sont de petites ampoules 
«creusées dans l'épaisseur de la paroi; ainsi là la membrane serait 
-dédoublée, ou plutôt, en considérant qu'il y a eu d'abord une 
membrane simple ou primaire, on peut comprendre qu'il s'est 
déposé intérieurement, une couche secondaire, et ensuite les 
courans circula ns ont laissé entre eux de petits îlots moins nour- 
ris de matière déposée, et dans lesquels ces deux parois se sont 
-séparées. 

a 17. Un autre tube (fig. 53) tiré du Nicandra, est assez d'ac- 
cord avec cette hypothèse, mais ici les mouchetures sont percées 
à jour; comme le prouve une déchirure qui traverse plusieurs 
mouchetures et qui, dans leur étendue, ne laisse point voir le 
bord d'une membrane, qui aurait été déchirée si elle avait 
existé. le ne sais s'il y a eu ici des mouchetures constituées comme 
celles de l'exemple précédent, et qui auraient été résorbées, ou 
si ces petites ouvertures n'étaient originairement que de sim- 
ples fentes qui se seraient entrouvertes à cause d'une traction 
en long exercé sur le tube, par suite de l'allongement de la tige. 

918. Quoiqu'il en soit, dans ces deux exemples, la direction 
des courans est douteuse : car, en admettant qu'elle soit indiquée 
par les bandelettes qui circonscrivent les mouchetures, cet es- 
pèce de treillis pourrait, à la rigueur, provenir de courans en 
hélice tournant k droite, et croisant d'autres courans tournant 
à gauche; mais o» ne peut guère admettre que des courans 
fluides se croisent sans altérer ou sans combiner leurs directions. 
U est donc plus naturel de penser que chaque courant circule 



8o C u DE TRISTAN. TlSSUS vêgéldUX 

dans un plan perpendiculaire à l'axe, mais qu'il est un peu si- 
nueux, de sorte qu'il se rapproche alternativement du courant 
qui est au-dessus, et de celui qui est au-dessous de lui. 

a 19. Le pavot (P. somniférum) me fournit un tube (fig. 54) 
dans lequel la direction transversale de ces courans est plus 
évidente (le contact des courans entre eux présenté quelques 
irrégularités). Ce beau tube est tiré de la racine d'une plante 
en jeune fruit que j'avais fait sécher rapidement et sans la com- 
primer. Il est à-la-fois articulé et rameux, car l'orifice qu'on voit 
dans l'articulation inférieure était le lieu de l'embranchement 
d'un rameau. La figure 55 est un lambeau du même tube des- 
siné plus en grand que je ne le voyais, dans la crainte que mon 
crayon ne rendit pas nettement les détails. Cette figure montre 
que les mouchetures ne sont formées d'aucune membrane; 
mais ce qui est plus important a remarquer, c'est que les ban- 
delettes sont des conduits creux. 

2120. S'il est vrai qu'un tel vaisseau 6oil ainsi modifié par des 
courans qui circulent dans des plans perpendiculaires à l'axe; 
s'il est vrai que ces courans puissent être un peu sinueux, et 
puissent former ainsi des bandelettes sinueuses qui se ratta- 
chent les unes aux autres en certains points , il sera encore 
plus aisé de comprendre et de se représenter les courans mar- 
chant sans faire de sinuosités dans des plans réguliers perpen- 
diculaires à Taxe, et alors il arrivera de deux choses l'une; ou 
les courans se toucheront, se confondront, et il en naîtra un 
dépôt ou couche à -peu-près uniforme; ou les courans ne se tou- 
cheront pas et seront distincts les uns des autres, ce qui produira 
des dépôts annulaires ; et si ensuite les parties non renforcées 
sont résorbées, on aura les vaisseaux annulaires à anneaux sé- 
parés et formés conformément à l'opinion de M. Mohl, que je 
crois judicieuse. 

.221. Cependant, il y a une autre manière d'arriver à l'état 
annulaire des vaisseaux. Pour la bien comprendre il faut se re- 
porter à la figure 5a, et considérer que ces mouchetures, quoi- 
que transversales, sont disposées par séries longitudinale. Or, 
ces séries peuvent être moins nombreuses , elles peuvent être 
réduites a deux., et en même temps les mouchetures peuvent 



c tc diï TRISTAN. — Tissus végétaux. 81 

s'allonger jusqu'à occuper chacune presque la moitié du péri- 
mètre du tube. Alors on aura le vaisseau (6g. 56) tiré d'un pé- 
tiole du Papaver bracteatum. Ce vaisseau était rempli de tissu 
qui m'empêchait de voir l'autre côté ; mais j'ai plusieurs motifs 
de croire qu'il s'y trouvait une autre ligne de réunion. Dans ces 
mouchetures très allongées, il n'y avait pas de membrane ; soit 
qu'elle eût été détruite , soit qu'il n'y eût eu là que de simples 
fentes qu'une traction longitudinale aurait élargies. 

a??. Pour pouvoir m'expliquer sans confusion , je trace d'à* 
près ce vaisseau une figure imaginaire (fig. 67) dans laquelle 
les proportions des bandelettes ouvertes sont très exagérées, 
pour mieux laisser voir le système des courans qui ont alimenté 
ou même surchargé les bandelettes qui restent de l'ancienne 
paroi (1). Si l'on se représente que ces larges ouvertures ont 
pu être originairement, comme je viens de le dire*, de simples 
fentes élargies par une traction longitudinale du tube, on corn* 
prendra que cet appareil peut être dû à des courans annulaires, 
chacun desquels adhère, clans la moitié de son circuit, avec le 
courant d'au-dessous, et dans l'autre moitié de son circuit avec 
le courant d'au-dessus. Ainsi, en admettant que chaque demi- 
anneau est formé de la superposition de deux demi-courans, on 
leconnaîtra, par exemple, que le courant annulaire de adhère 
par son demi-anneau d avec la partie c du courant inférieur 
cb 9 et par son demi-anneau e avec la partie /"du courant supé- 
rieur/g*. Ainsi donc une pareille figure peut être attribuée aux 
courans annulaires de M. Mohl , mais aussi il faudra y recon- 
naître des jonctions et réunions de courans analogues à celles 
que M. Schleiden a indiquées. 

223. Maintenant si, faisant encore usage des idées de 
M. Schleiden , on suppose que les deux jonctions descendantes 
qui partent de chacun des demi-anneaux de droite sont rompue? 
ou résorbées, tandis que les deux jonctions ascendantes de ces 



(1) Dans cette fig. 67 el dans les deux suivantes, la teinte sombre n'est pas posée comme 
une ombre. Il faut la considérer comme une couleur quelconque qui sert à indiquer la face 
interne des filets, tandis que leur face externe est laissée en blanc. Il m'a semblé qu'ainsi trai- 
tée, la figure était plus aisément comprise. 

XVIII.BoTAW. — Août. 6' 



82 c te dk TRisTâN. — Tissus végétaux* 

mêmes demi-anneaux sont conservées: alors on aura une suite 
d'anneaux distincts (fi g. 58) que le temps régularisera, eft ce sera 
un vrai tube annulaire. 

??4* Mais si, au lieu déconsidérer les demi-anneaux, on 
porte son attention sur les séries formées par les jonctions obli» 
ques, séries dont une est antérieure dans cette figure S7 et l'au- 
tre postérieure; et si l'on suppose que, dans la série antérieure, 
toutes les obliques qui montent de gauche à droite sont détrui- 
tes, et que celles qui montent de droite à gauche sont conser- 
vées; tandis qu'au contraire, dans la série postérieure, les obli- 
ques qui montent de gauche à droite sont conservées, et celles 
qui montent de droite à gauche sont détruites ; alors on aura 
l'espèce d'hélice (fig. 59) qui se régularisera par la suite, et qui 
devra prendre rang parmi les organes que j'ai appelés Gjrro* 
copes* 

aa5. J'ai fart toutes ces suppositions pour montrer que les 
diverses opinions des plus habiles observateurs peuvent se -com- 
biner entre elles; que, par des moyens différens, on peut arriver 
à-peu-près aux mêmes résultats, et qu'il est peut-être difficile 
de prendre un parti définitif, surtout si on voulait établir sur 
ces conjectures une nomenclature méthodique. Mais, je l'ai déjà 
dit, je crois que cela serait prématuré; d'ailleurs, c'est au-delà 
'de ce que je me suis proposé. Je cherche à décrire avec préci- 
sion les faisceaux , groupes et couches qui composent les tiges 
et autres supports des plantes , et je crois que j'y parviendrai 
sans avoir besoin de remonter aux organes les plus élémen- 
taires. Je ne pourrais le faire à présent qu'en m'enfonçant dans 
un dédale d'incertitudes; et j'aurais encore le désavantage de 
rendre l'observation plus difficile. 

aa6. Mais enfin, il faut que je puisse au moins indiquer lés 
apparences, et ce que l'observation , même rapide et momen- 
tanée, peut faire reconnaître dans les faisceaux et couches des 
tiges. Or, pour ce qui concerne les vaisseaux, il me semble que 
les termes employés sont insuffisans dans bien des cas. Ainsi, 
après avoir placé quelques jalons pour une nomenclature mé- 
thodique qu'on pourra peut-être tracer plus tard, je vais essayer 
une nomenclature empirique des tubes, et tâcher de la rendre 



c te du tristan. — Tissus végétaux. 83 

propre à exprimer les formes et les apparences. CVst là ce qui 
me fournira les groupes de premier rang; ensuite, je repren- 
drai les caractères de constitution, caractères vraiment plus 
essentiels, mais qui, étant plus difficiles à observer, ne servi- 
ront qu'à former les groupes de second rang; de sorte que, 
si on ne peut pas les saisir , le vice de la description sera 
moindre. 

227. D'après ces principes je formerai une première classe 
contenant tous les vaisseaux spiraux qui étaient compris autre- 
fois sous le nom de trachées ; mais j'en rejette ceux en qui on 
pourra reconnaître, en outre, un tube antérieur à la formation 
de la spirale et extérieur à elle. Je comprends , au contraire, 
dans cette classe certains vaisseaux qui , par l'apparence et le 
grand nombre de leurs stries transverses , ressemblent à des 
vaisseaux spiraux à spires serrées ; mais les stries, au lieu d'être 
continues et en spirales, ne sout qu'annulaires, et si elles de- 
viennent des coupures , le tube se trouve coupé par petits an- 
neaux- Ces derniers tubes font partie de ceux qui ont été dési- 
gnés par le nom abandonné de vaisseaux scalaires, et plus 
anciennement, ceux qui ont pu être observés ont sans doute 
été confondus sous le nom de tradiêes avec les vaisseaux spi- 
raux. Enfin, ils font passage avec la seconde classe, et souvent 
s'y confondent. A tous les vaisseaux de cette classe, les uns vrai- 
ment spiraux, les autres pouvant être confondus avec eux $ je 
donne le nom de Trachéloïdes , de Tpo^oXoç, mot qui, comme 
Tpaguo, signifie trachée-artère, mais qui se combine d'une ma- 
nière plus euphonique avec ET&ç, apparence; et je tire de là ce 
mot trachéloïde qui rappelle trachée, bien qu'il en diffère assez 
pour faire sentir qu'il n'est pas synonyme. 

228. La seconde classe est formée des vaisseaux annulaires, k 
anneau* plus ou moins rapprochés. Us ne diffèrent des derniers 
trachéloïdes que je viens d'indiquer, que parce qu'il y a un in- 
tervalle sensible entre les anneaux. Cet intervalle peut être un 
vide ou une membrane plus resserrée. 

229. La troisième classe contient des vaisseaux qui ont été 
dans l'origine des tubes membraneux, et dont l'état originaire 
ne peut être méconnu , quoique souvent il soit plus ou moins 

6. 



86 c tc de tristaw. — Tissus végétaux. 

I 

plus régulièrement réticulés, et dont les mailles sont en hexa- 
gones ordinairement allongés. Le tube de la figure 56 (voir 221) 
est un pbléboïde réticulé dont les mouchetures sont sur deux 
rangs opposés, et leur longueur est presque d'une demi-cir- 
conférence. On conçoit que des tubes peu différens de ceux-là 
peuvent former passage avec les annulaires. Je puis citer en- 
core des phléboïdes qui ont seulement des plis; mais pour que 
cela ait lieu , il faut qu'il y ait deux membranes Tune sur l'au- 
tre, et. inégalement tendues. Ces plis sont quelquefois tournés 
m hélice, et alors ces phléboïdes prennent un peu l'aspect de 
certains trachéloïdes , surtout des gyrocopes. Le tilleul m'a 
fourni des tubes de ce genre; mais ce qu'ils présentaient de 
remarquable, c'est qu'ils étaient souvent plissés ainsi dans 
certaines parties de leur longueur et ponctués dans d'autres. 

?36. On trouve dans divers auteurs la citation de tubes po- 
reux. On a, en effet, cru long-temps que la paroi de beaucoup 
de /aisseaux était percée de beaucoup de trous si petits que 
le microscope laissait du doute à leur égard. On a reconnu que 
dans bien des cas c'était une illusion. Cependant, cela peut ar- 
river. Ce qui est plus commun, c'est de voir les parois percées 
d'ouvertures trop grandes pour qu'à la rigueur le nom de pores 
leur convienne. Mais déjà plusieurs de ces vaisseaux sont clas- 
sés parmi les phléboïdes mouchetés ou réticulés. Il eu reste 
cependant quelques-uns auxquels on pourra laisser, si l'on 
veut , le nom de poreux ( phléboïdes poreux). Tels sont de 
gros tubes que j'ai rencontrés quelquefois dans le tilleul, et 
qui sont percés d'ouvertures de toutes sortes de dimensions 
et de formes. 11 y en a de rondes, d'anguleuses, de très-irré* 
gulières. 

237. Il ne faut pas confondre avec ces vaisseaux des tubes 
poreux qu'on indique dans le bois des Conifères. Je les ai cités 
dans le Pin maritime (162), mais ce ne sont que des filets 
de proxyle secondaire. D'autres de ces mêmes filets dont j'ai 
parlé au même endroit du second mémoire, et que j'ai représen- 
tés (fig-38) (i) portent des plis en hélice produits par une mem- 

* 

(1) Le numéro de cri le figure n'a pa» été grave; mais elle e*l à côlé de la fig. 3;, 



c** de rniSTAW. — Tissus végétaux*. 87 

branè- extérieure. Tout cela est différent des gros vaisseaux qui 
font le sujet du présent mémoire; quoique, sans doute, il y ait 
analogie et peut-être passage. 

a38. Après avoir indiqué les principaux accidens de la surface 
des phléboïdes , je rappellerai rapidement les différentes pro- 
ductions qui se forment en eux. 

* « > 

239. D'abord c'est souvent une ou plusieurs membranes con- 
tinues et non divisées: elles restent ordinairement distinctes de 
là membrane primaire. Les fentes, mouchetures ou autres 
accidens qui perforent la membrane primaire . laissant fré- 
quemment intacte la membrane secondaire, qui, dans bien des 
cas, est d'une grande finesse. Vis-à-vis les ouvertures de la 
membrane primaire, il arrive souvent que la secondaire se bour- 
soufle^ soit en dehors, soit peut-être en dedans (tube du Pteris 
cité tout-à-l'heure(a35j. Trèssouvent la membrane interne n'es, 
pas partout également appliquée. Or, que cette membrane soit 
continue et uniforme comme celles dont je viens déparier, ou 
qu'elle forme un ou plusieurs rubans en spirale , il peut résulter 
de son imparfaite application une particularité fort remarquable 
que j'ai déjà incomplètement indiquée (2 1 i-ai6).Pour se rendre 
théoriquement raison de cet effet , il sera bon de distinguer le 
cas de membrane, formant un ou plusieurs rubans de celui où 
la membrane est continue; quoique peut-être elle soit encore 
déposée par des courans spiraux. 

240. Dans le premier cas (dont j'ai parlé , § 211), il se peut 
que les bords seulement du ruban adhèrent à la membrane 
primaire; alors il se forme entre cette membrane et le ruban 
une espèce de conduit qui apparemment nourrit ses propres 
parois , qui s'épaississent et se fortifient , tandis que la ligne çu 
les lignes de séparation, continues ou interrompues, sont plus 
ou moins résorbées ou au moins atténuées. 

24 '• Dans le second cas, le mêiue-effet peut être produit; car, 
ai , après la formation de cette membrane uniforme , il s'établit 
entre elle et la primaire d'étroits courans qui y ménagent leurs 
voies, et qui alimentent les parties qu'ils touchent, il doit arriver 
que les deux membranes s'unissent là où ne seront pas les cou- 



88 c le de Tristan. — Tissus végétaux. 

rans , et , en ces endroits, leur union ne les empêchera pas d'être 
résorbées plus ou moins complètement. 

a3su Il est peu important de distinguer ces deux cas, si, en 
effet , ils sont distincts. Je ne les ai présentés séparément que 
parce que M. Schleiden me paraît rejeter trop complètement 
l'idée d'une membrane secondaire continue et uniforme. J'ai 
voulu faire voir qu'elle ne s opposait point aux autres modifica- 
tions dont les vaisseaux sont susceptibles , et plusieurs faits 
rendent son existence au moins probable, savoir: i° les ponc- 
tures irrégulièrcmen t, mais également disséminées (209) ; a° ce 
que j'ai dit (186) du gros tube du chêne (fig. 47) > qui porte 
de semblables ponctures et qui est formé de deux membranes, 
dont l'une s'enlève par lambeaux irréguliers, et l'autre persiste, 
toutes deux ne présentant aucune formation spirale; enfin, 
3 9 une membrane excessivement fugace , qui m'a paru fermer 
les très larges et très irrégulières ouvertures des phléboïdes 
poreux du tilleul (i$6). 

a43. Un tube annulaire, tiré du Ligusticum Levistieum m*a 
fourni plusieurs des détails relatifs aux vaisseaux qui ont des 
conduits circula ns dans l'épaisseur de leurs parois. La figure (60) 
en représente un tronçon. Son intérieur est plein d'une suh- 
stanceque j'ai mal distinguée. L'instrument tranchant avait rompu 
par son frottement plusieurs anneaux. J'ai mis une goutte d'eau 
sur cet objet. Alors j'ai vu une bulle de gaz se former à l'extré- 
mité de chaque portion rompue. Une autre fois, j'ai vu nette- 
ment la cavité. J'ai aussi reconnu que les anneaux étaient 
réunis par une membrane très fugace. 

a44« A des vaisseaux qui contiennent ainsi des conduits dans 
leurs parois, je donne le nom de tubes ou vaisseaux périples'; 
en effet , parcourir ces étroits conduits circulaires , ce serait 
pour un animalcule un voyage comparable au fameux périple 
d'Hammon. 

a45. Il est assez évident que la disposition que je viens de décrire 
est susceptible de se produire dans presque toutes les sortes de 
gros tubes. C'est un vaisseau annulaire qui m'a servi d'exemple; 
mais déjà j'ai cité (219) le phléboïde réticulé du pavot (fig. 54 
et 55) comme étant dans le même cas, et il est facile de com- 



C* DE TRISTAN. — TÎSSUS VégétûUX. 89 

prendre que cela peut aussi se trouver dans des trachéloïdes 
kilozones ou gyrocopes. Enfin, sans qu'il soit peut-être néces- 
saire d'appliquer* à des gyronêmes ce même titre de périples , 
on conviendra qu'il peut à la rigueur leur convenir, quand leur 
filet est creux. 

a 46. Dans ces derniers paragraphes j'ai supposé que le dépôt 
intérieur a assez peu d'épaisseur pour n'être désigné que comme 
couche ou membrane. Mais , si elle s'épaissit , et surtout si elle 
prend la forme de ces filets tournans que M. Liuk a appelés 
spiroïdes (i\o) , alors je donnerai à ces tubes le nom devais- 
seaux spirophores. Si , avec cela , la membrane primaire est 
fendue en spirale , ce sera un gyrocope spirophore ; autrement 
ce serait un phléboïde spirophore. Dans quelques cas on pour- 
rait même dire annulaire spirophore , dénomination peu cor- 
recte, à la vérité, mais que l'analogie pourrait excuser. 

2147. Je ne donnerai pas d'autres détails sur ces vaisseaux 
spirofores. Je me contenterai de renvoyer aux mémoires de 
MM. Schleiden et Mohl , et à ce que j'en ai dit. 

?48. Tous les vaisseaux dont j'ai parlé jusqu'ici sont étendus 
à-peu-près parallèlement à l'axe de la tige, et, quand ils ne sont 
pas strictement droits, ils ne présentent que de légères sinuosités; 
mais on rencontre quelques vaisseaux qui sont dirigés horizon- 
talement, et comme de l'axe, ou plutôt de l'aphrostase interne 
( 106), vers la surface de la tige; ainsi dans un sens rayonnant. 
A cet égard, il faut éviter de confondre avec eux des vaisseaux 
longitudinaux qui se détournent pour rentrer dans une branche 
ou dans une feuille. Ceux dont je parle sont rayonnans dans 
toute leur étendue et n'aboutissent en général à aucun organe 
extérieur; quoique probablement ils puissent favoriser ou cau- 
ser la production des bourgeons adventifs. Ces vaisseaux sont 
formés, peut-être dans tous les cas, par des séries d'utricules qui 
ont perdu leurs diaphragmes ; mais on est forcé de leur recon- 
naître deux origines différentes. Les uns provenant des isthmes 
(43), et étant par conséquent de nature aphrostasienne, lés 
autres appartenant aux irradiations (64) et étant ainsi de nature 
begémienne. Je suis obligé d'avouer que j'ai très incomplète- 
ment observé ces conduits. J'en vois qui sont excessivement corn- 



c)f> c lc de tristài*. — Tissus végétaux.. 

primés latéralement, et qui ne présentent qu'une voie lamellaire; 
d'autres sont plus cylindriques. Le chêne contient des uns et des 
autres; mais j'ignore lesquels sont isthmes et lesquels sont irra- 
diations. Dans d'autres cas ces vaisseaux transversaux. ont l'aspect 
de petits phléboïdes. Sous cette forme ils paraissent rares. Je 
n'en ai encore vu que dans le tilleul et dans le Robinia, et sur- 
tout dans ce dernier arbre, je les ai très peu étudiés. Ils sont 
places dans les isthmes; ils sont donc de nature aphrostasienne. 
11 rie faut pas conclure de là qu'il existe entre eux et les phlé- 
boïdes une différence radicale, car la nature de ces derniers est 
douteuse dans bien de cas. En effet, on a vu, par l'exemple de la 
ronce (67), que dans certaines plantes il se forme d abord des 
lacunes dans le groupe intermédiaire externe, et que les vais- 
seaux s'établissent ensuite dans ces lacunes,, dans lesquelles on 
peut supposer qu'il pénètre un peu de Cambiwn aphrostasien, 
qui serait l'origine de ces phléboïdes longitudinaux. Cependant, 
je reste persuadé que dans le plus grand nombre de'ca^ les phlé- 
boïdes sont originairement des séries hegémiennes qui perdent 
leurs diaphragmes et qui se modifient de diverses manières. Les 
vaisseaux transversaux dont il est ici question, dans le tilleul, 
sont des tubes très simples, portant souvent de rares mouche* 
tures, qui ne paraissent être que des concrétions, et qui sont 
irrégulièrement placées. Ils sont très légèrement sinueux, et 
sont ordinairement deux ou trois ensemble. Ils occupent ainsi 
toute la largeur de l'isthme dans lequel ils se trouvent. Dans le 
sens de la hauteur ces petits groupes de deux ou trois sont assez- 
écart es; d'où il suit que les coupes transversales de la ti^e en 
montrent peu, et quelquefois point. XI partent de l'apbrostase 
interne ou médullaire, et arrivent à la cunice qu'ils ne dépas- 
sent pas. On sait que l'écorce du tilleul présente sur sa coupe 
une multitude de triangles, dont les uns ont la base sur la cu- 
nice et le sommet en dehors, et contiennent les différentes cou- 
ches de liber, tandis que les autres, alternes avec les premiers; ont 
leur base en dehors, leur sommet sur la cunice , et sont pure- 
ment aphrostasiens. Or, les vaisseaux transversaux aboutissent 
tôujow/'s devant les sommets de ces derniers triangles. Ces vais- 
seaux sont très fins; je les évalue à -tï de millimètre environ : 



C* DK TRISTAN. TlSSUS Végétaux. f)| 

tandis que les moindres phléboïdes du tilleul ont bien deux fois 
et demie ou trois fois ce diamètre, et il y en a qui ^atteignent 
jusqu'à tz de millimètre. 

a4ç). Dans le Robima j'ai vu des tubes analogues dans un ra- 
meau de deux ans. Je ne sais s'ils étaient solitaires ou deux acco- 
lés; ils s'avançaient dans Pécorce après avoir traversé la cunice; 
Us passaient entre des faisceaux de proxyle, formant deux cou- 
ches de liber secondaire (i?o); au-delà cet appareil se bifur- 
quait, soit que réellement il n'y eut qu'un vaisseau bifurqué, 
soit qu'il y en eût deux qui divergeaient. Les branches se per- 
daient dans Faphrostase épicaule (107) avant d'atteindre le 
derme. On voit que ces vaisseaux ont encore besoin d'être atten- 
tivement étudiés. Je crois qu'il peut s'en retrouver particuliè- 
rement dans des plantes qui ont une écorce analogue à relie du 
tilleul, comme l'orme et certaines malvacées. 

à5o. Je crois avoir proposé, à l'égard des vaisseaux propre- 
ment dit, une classification suffisamment étendue, et une nomen- 
clature qui doit répondre à la plupart des cas. Je suis pourtant 
convaincu que quelques formes échapperont à cette méthode 
artificielle et empirique; mais alors on aura recours à une 
description spéciale. Cela vaudra mieux que de trop surcharger 
la nomenclature. Je résume tout ce que je viens de dire au 
moyen du tableau suivant. 



: tiustam. — Tissus végétaux. 



Vaisseaux longitudinaux. 



I Accident qui 
(peuvent m pré- 
I . Formé» de 6leU ou lama roulée* en hélice* ou g«rnii de mi» I ? Mw •*»'» P 1 "' 
traniveroes ai rapprochée* qu'elles ont le mime upect que de* ] j""™ ™*»ea ou 
hélice* «errée*. JoâDi Imites. 



Trachcloïdes (»37). 






Gyroniône* (171). 






Proprement dit* ou libre* et vide* (173}. 

Plein* (17Ï). 

Soudé* pur une membrane (171). 




Fil» ernws(i88j, 


1 




Gyrocopes (171). 
Kiloiocea(ii7, i3a). 




B 
O 


2. Formant de) anneaux toul-à-Iait «épurés ou ri 


uni* par une 


membrane diltinele , ou avant entre eux de Ire» r 




. O 


cation*. 




S* 


Annulaire* (338). 




*fl 


1. Dérivant évidemment d'un tube membraneux 


on fendu, uu 


fi 


> rente* fréquemment interrompue». ■ ' 




1 


Phléboïdes (329). 




a. 

i 


delà 


.Ut. 




firme générait. 


dt la paroi, , 


'M*** 


M 

a 

S 


PhUb. simple* ou 


Phléboïdes uni*(i33). ■ 


Phléb.itMn,- 


nmeui («36). 


— ponctué* fï.35). 




J? 


— articulés ou non 


à poncture». 
concrétionnés. 


ple f>3«> 


> 


— cylindriques ou 

prismaliques. 


papille irea. 

— Mnéoléa(a3S]. 

— mouchetés (1 SS). 
— porenl (a 36,. 


— pourvus 

d'uneou plu- 
sieur* me 1 1 1 ■ 

condaires 






— réticulés (i3S). - 


("39)l 


1 



II. Vaisseaux transversaux (a/|8). 
( A étudier). 

a5i. On doit se souvenir que j'ai écarté de ce mémoire tout 
ce qui est relatif aux vaisseaux laticifères, et par conséquent ils 
ne sont pas compris daus ce tableau. 

a52. Déjà dans les articles 178 — 181, j'ai indiqué ta position 
des gyronêmes; ce que j'ai dit ensuite des filets en-ans m'a 



c** de tristan. — T issus végétaux. q3 

forcé ( 19a) de modifier un peu la règle qui se déduit de l'ob- 
servation des vrais gyronêmes. Je reviens encore sur ce sujet, 
parce que j'ai quelques mots à dire sur la position des autres 
vaisseaux. 

?53. On vient de voir (*48) que les vaisseaux transversaux 
sont souvent dans l'aphrostase. Tous les autres vaisseaux dont 
j'ai parlé jusqu'ici , ne se montrent guère que dans les parties 
endophy'tiques du système hegémien principal ; ainsi dans les 
plantes à faisceaux vasculaires monodynames ou didynames, 
les vaisseaux longitudinaux ne se trouvent en général que dans 
les groupes générateurs et dans les intermédiaires internes ou 
externes. Dans les plantes zomatées (127) ils occupent la couche 
* génératrice et la couche endophytique. Mais outre que j'indi- 
querai tout-à-Fheure une exception au moins apparente, je ré- 
pète que je parle seulement des plantes que j'ai examinées. 
D'ailleurs il n'est question que de ce qu'on appelle ordinaire- 
ment les vaisseaux séveux et les trachées, et non du proxyle ni 
des vaisseaux laticifères. 

s54* Maintenant, je rappelle l'aphorisme par lequel j'ai indi- 
qué le lieu spécial où se trouvent les gyranéraes ( 192), savoir, 
les groupes générateurs ou la couche génératrice qui les repré- 
sente, le n'ai rien à changer à cet aphorisme. 

:*55. Mais si les gyronêmes ne se trouvent que dans les géné- 
rateurs, il ne s'ensuit pas que dans ces parties, il ne puisse pas 
y avoir d'autres vaisseaux que des gyronêmes. Ceux-ci sont assez 
souvent -remplacés par des gyrocopes, et peut-être quelquefois 
par des kilozones, peut-être même par certains phléboïdes. Ce- 
pendant, les deux dernières sortes de trac héloïdes que je viens 
de nommer ( Gyrocopes et Kilozones) n'ont pas une habitation 
aussi limitée que les gyronêmes, car on les retrouve souvent 
avec le plus grand nombre des phléboïdes hors des généra- 
teurs dans les autres parties de l'endostère; et alors se présente 
l'apparence d'une autre loi; c'est que dans une même plante les 
vaisseaux d'origine membraneuse sont d'autant plus près des 
parties génératrices que leurs parois sont plus compliquées ou 
plus travaillées; et comme l'ordre de formation hegémienne 
commence aux parties génératrices, on a été en droit de con- 



94 c ** *>e tristan. — Tissus végétaux. 

dure que la plus grande complication des vaisseaux qui avoi- 
sinent ces parties n'était due qu'à un âge plus avancé, Cette loi 
qu'on a voulu probablement étendre aux gyronêmes, parce 
qu'on né les distinguait pas des gyrocopes, a dû confirmer l'o- 
pinion qui considérait les gyronêmes comme de simples tubes 
membraneux découpés. Je crois avoir suffisamment démontré 
leur véritable nature. 

a 56. Quelques botanistes ont parlé de vaisseaux situés dans 
la moelle, et cela ne se peut rapporter ni à des conduits lacu- 
neux, chose trop fréquente dans la moelle pour étire citée comme 
un fait particulier, ni k des vaisseaux laticifères; car on indique 
le fait dont je parle comme existant particulièrement dans les 
Chénopodées et dans les Çactéep. J'ai peu d'observations sur ces 
plantes; voici néanmoins ce que j'ai remarqué sur le sujet doat 
il s'agit. Dans un tronçon de Phytolacca dioïca, qui avait six 
couches périodiques , les faisceaux qui ont formé ces couches 
paraissent avoir leur générateur et leur intermédiaire^ mais le 
groupe subordonné manque (ainsi il n'y a pas de liber); la 
moelle ou plutôt l'aphrostase interne est très volumineux ; dans 
sa masse , un peu plus en dedans que la première couche pério- 
dique, on voit six ou sept apparences de faisceaux à-peu-près 
cylindriques et formés d'un tissu obscur qui m'a paru ana- 
logue à celui que je voyais dans les générateurs. Dans ces fais- 
ceaux surnuméraires j'ai vu des phléboïdes les uns ponctués, 
les autres réticulés. J'en ai remarqué de pareils dans les généra- 
teurs; je ne sais s'il y avait des* trachéloïdes. Quoi qu'il en soit, je 
ne vois en cela qu'une particularité relative à la disposition des 
faisceaux; mais rien de spécial pour les vaisseaux. Au reste, 
il est facile d'imaginer que dans certains cas ces groupes sur- 
numéraires peuvent être réduits à de très petites dimensions, et 
être totalement occupés par des vaisseaux, comme cela se voit 
dans certains générateurs; alors il se trouverait des phléboïdes 
ou même des gyronêmes logés immédiatement dans l'aphros- 
tase interne, et cependant, cela ne pnésenterait qu'une modifi- 
cation très peu importante de la constitution que je viens d'in- 
diquer. 

267. En considérant ce petit fait d'une manière plus générale, 



c* de TuiSTAPf. — Tissus végétaux. o5 

on comprendra facilement que quelques séries hegéraiennes 
peuvent se trouver isolées du faisceau, soit en naissant ainsi, soit 
parce que l'aphrostase les aurait séparées en s'accroissant et s'in- 
siniiant entre elles. Dans le Mespilus punctata (Jacq.) j'ai vu de 
semblables séries, et elles avaient complètement conservé l'or- 
ganisation de l'hegèmon du faisceau. Or, les séries du faisceau 
sont susceptibles de se changer en tubes phléboïdes. Il est donc 
naturel de croire que ce changement peut aussi avoir lieu dans 
des séries isolées. Remarquons que ce changement peut se 
composer de trois modifications différentes : i° augmentation 
du diamètre, ?° perte des diaphragmes, 3 a modifications de la 
paroi. D'après cela, on ne sera pas étonné si, comme on l'annonce, 
<m trouve des tubes dans la moelle des Cactées, et on ne verra 
en cela qu'une particularité remarquable , si elle est constante, 
mais qui ne force à établir aucun principe nouveau. Or, j'ai 
recherché ces vaisseaux de la moelle dans quatre espèces de 
Cactées, savoir : Cactus flagellij brmis , Opuntia Salmiana, 
Rhipsalis funalis et Rhipsalis alternata. Les deux premières 
<le ces plantes ne m'ont montré aucuns vestiges de ces vais- 
seaux. La troisième contenait dans son aphrostase interne, près 
des générateurs, quelques séries solitaires de grosses utricules 
•qui ne différaient de certains phléboïdes réticulés qui sont dans 
les faisceaux, que parce que les diaphragmes n'étaient pas encore 
détruits. La quatrième plante m'a laissé voir quelques traces 
douteuses de la même organisation : c'en est assez pour me faire 
admettre que très probablement il doit se trouver quelques 
Cactées dont la moelle contienne de vrais phléboïdes; mais on 
voit que ce fait n'est pas général, et qu'il ne paraît entraîner 
.aucune conséquence importante» 

?58. Les recherches que j'ai été ainsi conduit à faire sur 
quelques Cactées m'ont fait rencontrer une particularité que je 
n'avais pas eu lieu d'observer jusqu'alors. Dans le § 1 19 (deu- 
xième Mémoire) j'ai dit que «le Cambium proxylaire ne péné- 
c trait jamais à ma connaissance dans le groupe générateur du 
« premier type; » cette assertion est devenue inexacte; dans le 
Rhipsalis alternata l'hegétnon du générateur se change en pro- 
xyle secondaire tout pareil à celui du subordonné. 



96 c ,e de tristan. — Tissus végétaux. 

a 59. Je profite aussi de cette occasion qui me ramène k par- 
ler encore des faisceaux, pour corriger dans ce même deuxième 
Mémoire quelques expressions qui tendent à trop généraliser 
un cas particulier. Au § 1 1 7 j'ai dit « presqu'en même temps 
« que Thegémon générateur se forme, ou peu après, on voit 
« paraître un autre groupe» (le subordonné); et au 5 1 18 j'ai 
dit a entre le groupe générateur et son subordonné externe, il 
ce s'établit ordinairement et très proniptement un autre groupe 1 
(l'intermédiaire). Ces expressions donnent l'idée de groupes qui 
naîtraient successivement et presque indépendamment les uns 
des autres. Cela peut être jusqu'à un certain point dans quelques 
plantes, par exemple dans le chêne. Mais plus ordinairement les 
groupes existent en rudiment dans le très jeune faisceau, qui est 
d'apparence presque homogène; ensuite ces groupes se carac- 
térisent dans l'ordre que j'ai dit, et se limitent plus ou moius 
nettement. C'est ce qu'on peut voir dans l'exposition des déve- 
loppemens des faisceaux de la ronce (5i à 57). 

260. Le tableau que j'ai placé au § ?5o peut être considéré 
comme un résumé du présent mémoire, les notes qui le suivent 
sont trop peu importantes pour en mériter un autre. 



Mémoire sur les Corallines ou Polypiers calcifères, 

Par M. J. Dec aisne. 

Il existe dans la mer, dit M. G. Cuvier (Règne anim.), des 
corps assez semblables aux polypiers par leur substance et leur 
forme générale, où Ton n'a pu encore apercevoir de Polypes. 
Leur nature est donc douteuse, et de grands naturalistes tels 
que Pal las les ont regardés comme des plantes; cependant il 
en est plusieurs, et entre autres Lamarck, qui les considè- 
rent comme des Polypes à polypiers et à cellules extrêmement 
petites. 

Ces êtres se trouvaient classés par Tournefort à-côté des 
Coraux, des Escharrs et des Flustres, lorsqu'on 1727 les bril- 



j. becaïsne. — Sur les Corattines. 97 

iantes découvertes de Peyssonnel eurent pour résultat de faire 
passer une grande partie de ces productions du règne végétal 
dans le règne animal. 

Malgré les doutes de Peyssonnel à l'égard des Corallines, dont 
l'organisation paraissait s'accorder assez peu avec celle des Po- 
lypiers ; malgré les sages réserves de Bernard de Jussieu qui 
n'avait pu y découvrir d'animaux , la majorité des naturalistes 
entraînée par l'exactitude des faits observés par ces deux illus- 
tres sa vans, crut pouvoir classer les Corallines avec les genres 
auxquels elles se trouvaient primitivement associées. 

L'incertitude qui régnait au sujet de la place qu'elles de- 
vaient occuper, se serait dissipée depuis long- temps , si l'étude 
des Algues eût suivi le mouvement progressif des autres 
branches de la Cryptogamie, et si, au lieu de se borner unique- 
ment aux formes extérieures, on se fût plus préoccupé de baser 
la classification de ces végétaux d'après les organes reproduc- 
teurs. 

Il est curieux , en effet, de voir Bernard de Jussieu déplorer 
l'abandon dans lequel se trouvaient les Algues et tracer, il y a 
précisément un siècle (174a), des lignes dont on reconnaît 
encore aujourd'hui la parfaite opportunité. « Quel que soit, dit 
cet illustre savant, le progrès que l'on a fait jusqu'ici dans la 
connaissance des plantes , il semble que l'on ait lieu de repro- 
cher aux botanistes que pour s'être trop appliqués à la connais- 
sance des terrestres, ils aient négligé les marines. C'est même 
un reproche que l'on peut faire avec justice à ceux qui, faisant 
leur séjour ordinaire sur les côtes de la mer, ne mettent point 
à profit la facilité qu'ils ont d'y faire des découvertes dans ce 
genre; en sorte que l'on pourrait assurer que l'on ne connaît 
que depuis quelque temps le caractère générique des Fucus. 
Connaissance dont nous sommes redevables à M. de Beau- 
mur..... j> 

11 n'est pas en effet, dans la Cryptogamie, de groupe qui 
prouve mieux que ne le ferait celui des Corallinées la nécessité 
de connaître la structure intime et surtout la fructification , et 
de ne pas se borner à la forme extérieure, pour ranger conve- 
nablement ces êtres dans une méthode naturelle. Les caractères 

XVIII, Botav, — AoAt. 7 . 



98 J. dbg atsne. — Sur les CoralUnes. 

apparens et si variés de ces prétendus Polypes, tels qu'on 
avait l'habitude de les circonscrire, ne pouvaient en effet laisser 
soupçonner les grandes différences qui séparent leurs genres; 
et tant qu'on s'est borné à ces formes superficielles pour les clas- 
ser, on les a arbitrairement ballottés d'un groupe et même d'un 
règne à l'autre. 

Recouvertes d'une couche plus ou moins épaisse de calcaire, 
sur laquelle on distinguait de petits trous, on ne pouvait devi- 
ner, en les voyant dans cet état, que les Corallines apparte- 
naient au règne végétal, et Linné n'avait pas hésité à les classer 
parmi les animaux précisément à cause de la présence de cet 
enduit crétacé. Aussi, lorsque des Algues, évidemment identi- 
ques par leur organisation avec certaines espèces de Corallinées, 
n'offraient qu'une mince couche de substance calcaire, au tra+ 
vers de laquelle on distinguait leur tissu, leur admission parmi 
les Thalassiophytes ne souffrait aucune difficulté : on peut fr'en 
convaincre par le Flabellaria Des fon tainii , YJljrsium, le Zvna* 
ria roseci) dont l'organisation est identique à celle des Udotea , 
des Galaxaura , des Melobesia, classés parmi les animaux par 
cela seul que la nature les recouvre ordinairement d'un en* 
duit crétacé un peu plus épais que les premiers. 

On voit donc de quelle importance il était d'étudier à fond 
wx\ grand nombre d'Algues appartenant à des familles distinctes 
et d'avoir une idée bien précise de leur fructification, en général 
si mal comprise jusqu'à ce jour, pour arriver à classer conve- 
nablement les êtres qui nous occupent. 

Si les auteurs systématiques ont été si long-temps dans Ter- 
reur au sujet des Corallinées, il faut donc l'attribuer à leur con- 
naissance imparfaite de la structure des corps reproducteurs des 
Algues en général. En effet, quoique Ellis ait depuis long-temps 
décrit et figuré avec une grande exactitude ces organes dans 
les Corallina (tab. 24, A 1 , A 2 ), aucun algologue, à ma connais- 
sance, ne s'est aperçu de leur identité avec les spores des Algues 
et n'a relevé l'erreur de ce célèbre naturaliste qui regardait les 
tétraspores des Corallina , Jania, etc., comme de petits ani- 
maux. 

A partir des travaux d'Ellis, elles ne cessèrent donc de faire 



j. dbcaisne. — Sur les Corallines. 99 

systématiquement partie des animaux; et si d'éminens natura- 
listes tentèrent à différentes reprises de les rapporter aux végé- 
taux, ni leur raisonnement, ni l'influence de leurs écrits ne fu- 
rent assez puissans pour déterminer franchement la réunion 
de ces prétendus Polypiers aux Algues. 

S'il est remarquable, en effet, de voir des naturalistes comme 
Gmelin, Turner, etc. , dont les ouvrages sont classiques , rejeter 
les Corallines loin des autres Hydropbytes qu'ils illustraient par 
leurs travaux , on n'est pas moins surpris de voir Lamouroux, 
auquel l'histoire des Algues et des Polypiers doit d'utiles et de 
beaux mémoires, ne pas hésiter à établir sa classe des Polypiers 
calcifères par un groupe qui se trouve , comme nous le verrons 
plus loin, uniquement composé de végétaux. Lamarck lui-même 
suivit une marche semblable en fondant sa division des Poly- 
piers empâtés dans laquelle il comprend les Corallines, les 
bis, etc. 

De nos jours, MM. Agardh, Bory, Greville , Harvey, dont les 
travaux ont le plus avancé la connaissance des Algues, n'ont point 
encore mentionné les Corallinées dans leurs écrits. Et, si un des 
plus habiles algologues,M. Agardh fils, se trouve porté mainte* 
nant à admettre ces êtres dans la vaste classe dés Algues, c'est 
pour en former un groupe à part sans connexion avec les autres 
familles. 

Avant que l'organisation intime des Hydropbytes ne fut bien 
connue, on crut, comme je l'ai démontré ailleurs, pouvoir établir 
leur classification d'après les formes extérieures. Cette méthode 
eut pour résultat de diviser ces végétaux à-peu-près en deux 
groupes: l'un comprenant les plantes à frondes continues ; l'autre 
renfermant celles dont les tiges offraient des sortes d'articula- 
tions, Schweigger (1) et plus tard M. Link (2) , adoptèrent cette 
division, et comparèrent ainsi, d'après les formes extérieures, les 
Udotea aux Dictyotées, certaines Corallines fistuleuses à YUlva 
intestinalis], et les JJlva Lactuca etc., à frondes continues , aux 



(1) Schweigger, Beobachtungtn auf Naturhistorische Réism, 
(«) Link, Jlbb. Se. ut rS34 % tom. n , pag. 3a i. 



ioo j drcaïsne. — Sur les Corattines. 

Melobesia, mais sans rechercher si anatomiquementces plantes 
offraient une structure analogue ou un mode identique de 
reproduction. 

M. Meneghini (i) compara les Corallina aux Céramiées d'a- 
près leur structure et l'analogie de leurs corps reproducteurs* 
Mais en comprenant les premières en une seule famille , et en 
rapprochant les Corallina y Galaxaura] et les Halimeda, ce 
savant s'éloigna de la vérité. 

M. de Blain ville, dans son Manuel d'actiriologie, ayant à pu- 
blier un résumé de tous les genres établis, se trouva conduit 
par leur étude à proposer de nouvelles divisions pour les Co- 
rallinées. Il donna à l'ensemble de ces êtres le nom de Pseu- 
dozoaires et établit dans ce groupe la classe des Calciphytes , en 
faisant porter leurs sous-divisions sur la nature du tissu plus 
ou moins flexible , ou recouvert de substance calcaire. 

M. Philippi (2) a proposé deux genres nouveaux: l'un* le 
Lithothamnium, qui me paraît rentrer dans Xjimphiroa; l'autre, 
le Lithophyllum , qui me semble différer à peine des Melobe- 
si a. Enfin, M. Kutzing (3) fonde , de son côté, dans son important 
mémoire sur les Polypiers calcifères , quelques genres et fait 
connaître plus exactement plusieurs de ceux qui étaient établis 
antérieurement. Cependant , tout en décrivant avec bonheur 
et exactitude plusieurs d'entre eux, M. Kutzing ne fait point 
ressortir de son travail une nouvelle disposition des Corallinées 
pour l'exposition desquelles il suit Tordre établi par, Lamou- 
roux. Ce naturaliste commet , en outre , à mon sens', deux 
graves erreurs en comparant l'organisation de X Akyonidium 
diaphanum , Polypier de l'ordre des Gliobrachiées ou Bryo- 
zoaires à celles des Fucus, ainsi qu'en fondant son genre HeU 
minthonema(AL defractum) sur une autre production animale; 
mais je m'abstiendrai de discuter plus longuement le mérite de 
ce travail , puisqu'il paraît devoir être suivi de considérations 
que l'auteur n'a pas encore publiées* 



(1) Meneghini, Cenni suUa organogrùf. e fisiolog* dette AÏgUt , pag. *3-i4< 
(a) Wiegmann's Ârchiv, 1837. — Reweis dass die Nulliporén Pflangèn sind, 
(3) Uber die Polypiers calcifères, Leipsik, 1841, 



j. degaisne. — Sur les Corallines. 101 

Dans une note adressée à l'Académie de Bruxelles en 1841 , 
et insérée dans ses Bulletins, j'ai cherché à faire sentir la néces- 
sité de répartir les Corallinées dans trois de mes grandes divi- 
sions , en me fondant sur la diversité d'organisation , sur la 
structure des corps reproducteurs et sur le mode différent d'in- 
crustation de ces êtres. 

Plus récemment encore , MM. Postels et Ruprecht(i) ont 
eu occasion de faire connaître quelques espèces nouvelles 
de Corallina auxquelles ils attribuent les caractères des Cho- 
ristosporées , tout en les plaçant entre les Zonariées et les Si- 
phonées. 

Telles sont les connaissances et les principales opinions anté- 
rieures qui m'ont servi de point de départ. Un examen attentif, 
étendu non-seulement à toutes les Corallinées de la collection 
de Lamarck que possède le Muséum , de celle de Lamouroux , 
et de M. Aie. d'Orbignyqui m'ont été généreusement communi- 
quées, a pu me fournir, d'une part, des notions plus complètes 
des caractères de chacun des genres en particulier ; de l'autre , 
une idée générale plus précise de ceux par lesquels ils se lient 
et se groupent. Cette étude comparative des genres, fondée sur 
leurs caractères de fructification , m'a conduit à regarder seule- 
ment comme section les Arthrocardia et les Mastophora , éle- 
vés par moi-même au rang de genre dans mon précédent travail. 

Je n'ai pas cru devoir en citer ici plusieurs au sujet des- 
quels M. Rutzing n'a rien laissé à désirer pour l'exactitude des 
descriptions qu'il en a données, je veux parler de X Acetabularia, 
Anadyomene , et du Poljrphisa > dont M. Gaudichaud avait 
déjà décrit avec soin le mode de reproduction dans la partie 
botanique du voyage de VUranie. Quant à la Corallina ramo* 
spongia , Lmk. , je la considère comme un fragment décoloré 
de Sphœrococcus : elle m'a , du moins , offert toute l'organisation 
des Choristosporées. 

Aujourd'hui , si la nature végétale des Corallinées se trouve 
non-seulement bien démontrée, et si l'identité de leurs corps 
reproducteurs avec celle des Algues semble ne laisser également 

(1) lUasttationes Aîgarum. Saint-Pétersb. , gr. in-fol. 



îoa j. decaisne. — Sur les Corallines. 

aucun doute pour la grande majorité des genres, il reste néan- 
moins à déterminer le mode de reproduction des Halimédées , 
et peut-être celui des Actinocladées , qui, sous plusieurs rap- 
ports, peuvent se comparer aux Siphonées ou aux Caulerpées, 
dont on ignore encore la fructification. Ainsi chaque époque 
marque un progrès ; progrès lent, il est vrai, mais certain, puis* 
que tout Tamène , la connaissance plus précise des Algues par 
la découverte de leur mode de reproduction et de leur structure 
anatomique, comme celle des animaux inférieurs; les idées 
nouvelles sur l'organisation des végétaux les plus simples, 
comme les idées plus précises sur la structure des Polypiers. 

ZOOSPORE^l. 
Halimeda, Lamx. 

(Flabellariaj Lmk. — Corallinœ sp. EU. ) 

Fructification. Frons acaulis v. stipitata, flabellata v. dichotomè- 
ramosa, intùs fibris ramosissimis inarticulatis implexis dicho- 
tomis farcta; rami proliferi, articulati, articulis reniformibus 
transversis integris v. sublobulatis. — Algae marin» primé vi- 
rides, laeves, dein substantiâ cal caria indutae, radicibus stu- 
posis. 

i. Halimeda triloba. -j~ H. diffusa ramosa -, articulis sessilibus , subcordatis, 
v. substipitatis medio incrassatis, apice ssepiùs trilobis. 
Hab. in Oceano indico, Manillâ ( Herb. Mus. Par.). 

a. Halimeda Opuntia, Lamx. — H. diffusa ramosa, articulis compkmatis ssepiùs 

reniformibus obscure lobatis y. repando-dentatis. 
H, Opuntia , Lamx. Exp. meth. polyp., p. 27, t. ao, fig. b. — B label- 

laria Opuntia, Lamk. Ann. Mus,, 20, p. 3o3.—Corallina Opuntia, Sol. 

et EU. — H. multicaulis, n. g3z. Schimp. uni. itin. mar. rubr. 
Hab. in Oceano allantico (Antillis), in Mari Rubro. (Herb. Mus. Par.) 

3. Halimeda platydisca. -J- — H. diffusa ramosa , articulis planis latis subcar- 
thaceis reniformibus integris yix incrassatis. 
Hab. in Oceano atlant. Ganariis. (Coll. d'Orbigny.) 

4. Halimeda discoidea. -J- — H. diffusa, ramosa, articulis planis carihaceis 
soborbicularibus v. oboyatis integris. 
Corallina discoidea , Esp. zoop. t. 1 ? 
Hab. Kamtschatka. (Herb. Mus. Par.) 



j. decaisue. — Sur les Corallines. io3 

5. Halimêda macroloba , Dne. — H. stipite brevi, crasso basi bulboso staposo, 

articulis infinis cuneatis latis, superioribus reniformibus sspiùs incrassatis 
incrus tatis. 

Halimêda macroloba , Dne. PL Arab. in Arch. Mus. a, p. 1 18. 

Hab. in Mari Rubro; Madagascar. (Nos-Beh.) Herb. Mas. Par. 

6. Halimêda muldcaulis , Larox. — H. stipite tereti basi stoposo, articulis 

inferioribus snbteretibns , superioribus reniformibns planis inciso-loba- 
tis inçrustatis albis. 

Halimêda multicaulis, Lmx., Hist polyp., p. 3qj. — FlabêUaria multi- 
caulis, Lamk. Ann. Mus. 20, p, 3oa. — (Vid. in Herb. Mus. Par.) 

7. Halimêda Tuna, Lmx. — H. s. tipile subnullo, articulis subdiscoideis y. sub- 

reniformibus compressis planis viridibus. 

Halimêda Tuna , Lmx. Exp. metb. Poljp. p. ^7. — Flabellatia Tuna, 
Lamk. Ann. Mus. 20, p. 3oa. — Corallina, Sol et EIL, t. ao. fig, e. 

Hab. in Mari Mediterraneo. Bone (Steinbeil), Toulon (Lé veillé). Herb. 
Mus. Par. 

S. Halimêda incrassata, Lmx. — H. articulis infimis teretibus, mediis cunea- 
tis, superioribus compressis reniformibus repando-crenatis. 
Halimêda incrassata , Lmx. Exp. métb. p. 26, tab. ao , fig. d. d. i-D. 

1-6. 
FlabêUaria incrassata, Lamk. — L. c. 
Hab. in Antillis. (Herb. Mus. Par.) 

9. Halimêda tridens , Lmx. — - H. articulis compressis , inferioribus cuneatis 
superioribus trilobatis v. cuneato-palmatis. 
Halimêda tridens, Lmx. Exp. méth. p. 27, tab* ao, fig. a. — Corallina, 

Sol. et EU. p. 109, n. 1. 
Hab. in Antillis (îles des* Saintes , propè la Guadeloupe ) cl. d'Avrainvillc. 
( Herb. Mus. Par. ) 

10. Halimêda cylindracea. \ — H. articulis teretibus , inferioribus subcom- 
pressis, interdùm cuneatis, superioribus cylindraceis compressis. 
Hab. Madagascar. (Nos-Beb.) Penrillé. ( Herb. Mus. Par. ) 

il. Halimêda monile, Lmx. — H.' articulis inferioribus compressis convexis, 
cuneiformibus oblongis, superioribus subcylindricis. 
Halimêda monile, Lmx. Exp. méth. p. a 6, tab. 20, fig. c. 
Corallina monile, Sol. et EU. p. 1 10. 
Hab. in Antillis. 

Les Halimêda sont des plantes , munies ou dépourvues de 
stipes , plus ou moins régulières et ramifiées ; les rameaux 
soutiennent des expansions en général comprimées , réni- 



io4 '• vEcikissE. -— Sur les Corallines. 

formes, planes, entières ou lobées, superposées, procédant les 
unes des autres. Les fibres qui séparent chacune de ces articu- 
lations étant droites et résistantes, il en résulte que les Ualimeda 
peuvent se plier sans se rompre, en faisant jouer les rameaux les 
uns sur les autres. La disposition de ces rameaux, jointe à la 
forme de ces articles aplatis et superposés , en imprimant aux 
Halimeda un caractère particulier , les a fait comparer avec jus- 
tesse aux Cactus Opuntia, Tuna , etc. 

La plupart finissent par se recouvrir d'une couche épaisse de 
sels calcaires, qui manquent au contraire sur les jeunes rameaux 
dont la surface lisse et parfois vernissée montre une infinité de 
petites ponctuations arrondies , régulières , visibles à la simple 
loupe, et considérées par Ellis, Lamouroux, etc., comme la 
demeure des Polypes. 

Les tiges ou les rameaux des Halimeda sont occupés à l'inté- 
rieur par un tissu fibreux formant un lacis feutré, ou mieux une 
sorte de bourre d'abord verte , mais qui acquiert, en vieillissant, 
une teinte brune semblable à celles de la plupart des tissus végé- 
taux. Ces fibres, dépourvues de diaphragmes, remplies de matière 
verte, formées d'une seule membrane assez résistante, sedilatentde 
distance en distance pour produire des ramifications turbinées ou 
fusiformes très resserrées à la base et continues avec le tube d'où 
elles naissent. Ces ramifications, en général disposées par trois, 
s'allongent à leur tour pour engendrer d'autres ramifications 
d'égale longueur, beaucoup plus régulières, et qui viennent 
former la superficie des articles. 

Tous les naturalistes qui ont eu à s'occuper des Halimeda les 
ont décrits comme étant revêtus d'un véritable épiderme. En 
effet , si on examine la surface des rameaux à un faible gros- 
sissement , on y remarque des ponctuations fines et serrées , 
qui rappellent assez exactement Pépiderme de certains végétaux 
phanérogames; et si, après avoir dissous la substance calcaire 
d'un rameau A' Halimeda par l'acide chlorhydrique, on cherche 
à reconnaître la nature de ces ponctuations, en enlevant un 
lambeau de la partie externe d'un article, on aperçoit en effet 
une sorte de membrane transparente , composée de cellules 
hexagonales limitées par d'épais contours. 



j. décaisse. — Sur les CoralUnes. io5 

Or, pour se rendre compte de la composition de cette mem- 
brane épidermique qui manque , on le sait , dans les végétaux 
cellulaires, il est nécessaire de l'examiner par la face interne ; on 
voit alors que chacune des mailles correspond à la surface d'un 
rameau et présente une sorte d'ombilic résultant de la rupture 
de ce rameau par sa partie rétrécie. On parvient souvent même , 
à l'aide d'un acide énergique, à séparer chacun des rameaux 
superficiels et à isoler ainsi les élémens de cette prétendue pel- 
licule. 

Ce genre rentre donc dans la loi générale par son absence 
d'épiderme. 

Les Halimeda ont été réunis aux Corallines proprement 
dites par la plupart des auteurs , à cause de leurs articulations, 
et malgré les nombreux caractères qui les en éloignent. Pour 
Lamarck , ils appartenaient à la section des Polypiers empâtés f 
par leur tissu plus ou moins encroûté et composé d'une multi- 
tude de fibres très petites , enlacées , presque feutrées. 

Udotba. , Lmx. 

(Flabetlaria, Lmk. — Rhipozonium j Ktz. ) 

Fructificatio Frons flabellata, plana v. infernè involuta, 

intégra v. sinuato-lobata , inarticulata , fibris parallelis im- 
plexis ramosis denticulatis constans , zonis concentricis obscu- 
ris notata. — Algae stipitatae , virides et citissimè substantiâ 
calcariâ induta?. 

1. TJdotea flabellata, Lamx. — U. stipite simplici , fronde cbartaceâ flabelH- 
forme intégra v. lobalatâ undulatâ v. plicata , haudraro proliféra, leuco- 
, phaeâ inçrustatâ. 
Udoteaflahellata, Lmx. Exp. méth. p. 27, t. a4. a, b, c. 
Flabellaria conglutinata, Lmk. Ànn. Mua. 20, p. 3oi, 
CoralUna — Sol. et EU. p. 12 5, t. 24. 
Hab. in Antillis (Martinique). (V. in herb. Mus. Par.) 

3, Udotea palmetta. -f — U. stipite simplici, fronde rotundl basi subcordatâ 
plana obscure zonatâ filamentoso-cbartaceâ,margine superiorc crosojlae- 
t4 virens. 
Hab... (V. in berb.Petit-Thouars, nunc Mus. Par.) 



io6 j. D&cAisifE. — Sur les Coraliines. 

3. Jjdotea cyathiformis. f — U. stipite simpKei, fronde cyatbifornie obseurè 

zonatâ, marine superior* eroso filimentoso. — Àlga l«tè viridis. 

Hab. in Antillis (îles des Saintes propè la Guadeloupe). GL D'Àyrainvilk, 
(Herb. Mus. Par.) 

4. XJdoiea Desfontainii. f U. stipite simplici , fronde plana flabellatà v. 

ovatâ, obscure zonatâ, submembranaceâ, margine superiore eroso.— Alga 
intense viridis. 

Rhipozonium lacinulatum , Ktz. 1. c. 

Flabellaria Desfontainii j Lamx. Ann. Mus. 20, p. 274, tab. 13, fig. i. 

Duby, Bot. Gall. a, p. g56. 
Codium flabelldre et membranaceum , Ag. Syst. 177. 
Conferva flabelliformis, Desf. FI. atl. a, p. 43o. 
TJlva ? — DCF1. fr., vol. 6, p. 4. 
• Hab. Bone ; Steinheil. (Herb. Mus. Par.) 

J'ai conservé le nom de Lamouroux à cause de sa priorité; 
celui de Flabellaria plus significatif a dû être abandonné puis* 
qu'il a servi à désigner des débris fossiles appartenant à des 
bases de feuilles de palmiers , imitant parfaitement un éventail 
déployé {Flabellaria). 

Le genre U do te a se compose aujourd'hui de quatre espèces 
offrant toutes pour caractère : un stipe cylindrique, filamen- 
teux,plus ou moins allongé, et terminé par une sorte d'éventail 
simple, presque entier ou légèrement découpé, ouvert ou en- 
roulé à sa base de manière à former une sorte de cornet. 

A. la première vue, XTJ.flabellata peut se confondre avec 
la fronde d'un large individu du Padina Pavonia, recouvert 
d'un enduit calcaire , et cette méprise a effectivement été faite 
par plusieurs savans. La confusion est ici d'autant plus facile , 
que les Udotea présentent des zones analogues à celles que dé* 
terminent les lignes de spores sur les véritables Padina. Cepen- 
dant, si, après avoir dépouillé un fragment de Y Udotea de là 
chaux qui le recouvre, on examine sa structure interne, on 
s'aperçoit immédiatement que ces deux plantes n'ont aucune 
analogie de structure, et que leur ressemblance porte unique- 
ment sur la forme extérieure. Dans XUdotea Desfontainii , les 
fibres sont très minces et si légèrement encroûtées qu'on n'a 
jamais hésité à ranger cette plante parmi les végétaux; et cha- 



j. BBC4ISNE. — Sur les Corallines. 107 

cun sait en effet qu'elle avait été placée dans le genre Codium, 
par M. Ag$rdh. UU.flabellcUa est au contraire recouverte d'une 
couche de sel calcaire tellement épaisse qu'on ne distingue 
d'abord aucune trace de la nature végétale de cette plante , et 
pour la bien reconnaître, il est nécessaire de la laisser pendant 
quelques heures en contact avec l'acide chlorhydrique étendu. 

La principale différence entre les Udotea et les Halimeda 
consiste dans les articulations qui sont toujours très apparentes 
dans les derniers et qui manquent complètement dans les pre- 
miers; car on ne peut regarder comme des rudimens d'articu- 
lations les zones concentriques et transversales sur les lames 
des Udoteaj ces lignes semblent être le résultat des phases de 
végétation. 

Dans le jeune âge les Udotea se composent de filets d'un 
calibre assez régulier, rangés parallèlement , lâchement unis 
entre eux et formant une sorte de tige cylindrique dont le dia- 
mètre varie suivant les espèces ; de la grosseur d'une plume de 
pigeon dans XU.Desfontainii, elle atteint dans le Pavoniale 
volume d'une grosse plume ordinaire. Plus tard , les filets se 
ramifient sur un seul plan de manière à former une sorte d'é- 
ventail dont la base se contracte à mesure que la plante se dé- 
veloppe. L'accroissement a lieu par le bord supérieur de l'éven- 
tail dont les élémens, libres dans le principe, finissent par se 
souder de manière à concourir à la formation de la lame sur 
laquelle se dessinent, avec plus ou moins de netteté, des zones 
transversales correspondant à leurs différentes phases de déve- 
loppement. 

Cependant les filets , après s*être allongés indépendamment 
les uns des autres pendant quelque temps, et tout en conservant 
leur forme cylindrique, finissent par perdre de leur régularité 
et se souder assez étroitement; dès ce moment on leur voit 
produire par leurs bords contigus une ou deux séries de petits 
mamelons ou des sortes de dents qui s'engrènent de manière à 
donner à la lame une grande ténacité lorsqu'on cherche à la 
fendre longitudinalement. 

Dans VU. Pavonia, les fibres, au lieu de rester isolées dans une 
grande étendue , se ramifient au contraire assez promptement et 



io8 j. décaisse. — «ft/r les CoraUines. 

donnent naissance à des sortes de petits bouquets semblables à 
ceux qui se forment à la base des tiges des Penicillus; elles sont 
remplies de matière verte et jaunissent fortement par l'action de 
la teinture d'iode , tandis que celles qui forment les radicelles 
contiennentàu contraire une multitude de granules amylacés qui 
bleuissent sous l'influence du même réactif. 

Avràinvjlleà •{-. 

Fructification Frons flabellata, plana, subintegra, rugosa, co- 
riacea , fibris ramosis subcompressis moniliformibus , intùs 
materiâ viridi-nigrâ farctis, composita. [ — A lga marina ni- 
grescens. 

AerainviUea nigricans \. 

Hab. in Antillb (îles des Saintes prope la Guadeloupe). — CL d'ArraiuviUe* 
(t. in Herb. Mus. Par.) 

Ce nouveau genre, fondé sur la structure anatoraique, à le port 
d'un Udotea g son stipe cylindrique s'épanouit en une sorte d'é- 
ventail coriace, de couleur noire, découpé, ou mieux déchiré, 
au sommet en lobes irréguliers , et sur lequel on ne découvre 
aucun indice deszones que Ton remarque sur les espèces du genre 
précédent. Sa structure interne consiste en filamens comprimés, 
rameux , sans articulations et assez semblables, par leur forme 
générale, à ceux des Halimeda, mais marqués d'étranglemens si 
rapprochés que les tubes ont exactement la forme de petits cha- 
pelets; la membrane de ces fibres paraît simple et devient trans- 
parente après avoir été dépouillée de la matière noirâtre qui les 
remplissait. J'ai dédié cette plante à M. d'Avrainville, auquel le 
Muséum doit plusieurs plantes marines fort intéressantes, 
recueillies dans les Antilles. 

Priricuxus, Lamk. 

(Nesea, Lmx. — Coralliodendron , Ktz.) 

Fructifîcatio . . . . Stipes erectus filamentis simplicibus coalitis 
compositus, ad apicem penicillatus , ramosus, ramis dichoto- 



j. DECAIS5K. — - Sur les Corallines. 109 

mis articuiatis, articulis teretibus liberis v. flabellato-conjunc- 
tis, materiâ viridi farctis. — Algae marinae plus minusve sub- 
stantiâ calcariâ indutœ. 

1 . Penicillus dumetosus. -f P. stipite brevi, crasso ramis fasciculato-eapitatis, 
dîchotomis articuiatis, articulis cylindraceis t. oblongo-linearibus flaccidis. 
Nesea dumetosa, Lmx. Hist. Polyp. p. oSg, tab. 8, fig. 3, a, B. 
Hab. in Antillis. (Y. in herb. Mus. Par. Lmx. et Lamk.) 

a. Penicillus capitatus } Lamk. — P. stipite tereti, ramis densis fasciculato- 
eapitatis dîchotomis articuiatis, articulis filiformibus obtusis. 
Penicillus capitatus, Lamk. Ann. Mus. 90, p. 399. 
Nesea capitaux, Lmx. Exp. méth. polyp. p. a3, t. a5, fig. 4. 
CoraUina Penicillus , L., Sol. et Eli. U a5, p. 126. 
Hab. in Antillis. (V. in herb. Mus. Par. Lmx. et Lamk.) 

3. Penicillus élongatus. *J* — P. stipite tereti elongato, ramis densis fascicu- 

lato-eapitatis dichotomis articuiatis , articulis filiformibus cylindricis y. 
apice oblongis. — Differt à précédente stipite elongato 1 deciroetr. et ultra 
longo ramulisque crassioribus. 
Hab. in Antillis (Babama). Coll. Lmx. (îles des Saintes, prope la Guadeloupe). . 
D'Avrainville. (Herb. Mus. Par.) 

4. Penicillus Lamourouxii. + — P. stipite tereti elongato, ramis Iaxis fasci- 

culato-eapitatis dichotomis articuiatis, articulis filiformibus y. cylindra- 
ceis, haud raro ad dichotomias globoso-contractis. 

Nesea dumetosa, var. Lmx., Herb. 

Hab. in Antillis (Bahama). (Herb. Lamouroux.) 

5. Penicillus granulosus. -J- — P. stipite brevi , ramis fasciculatis rigidius- 

culis dichotomis articuiatis, articulis constrictis submoniliformibus incrus- 

tatis. 
Nesea granulosa^ Lmx. tJranie. iter. Freycinet. p. 63a, tab. 9 1 ^ fig. 8-9. 
Hab. in Moluccis. 

$ Articuli flabellaKHCoaliti. 

6. Penicillus pyramidalis* f — P. stipite brevi, ramis dichotomis fascicula- 

to-eapitatis Iaxis , articulis inferioribus superioribusque oblongis, mediis , 
lineari-oblongis vix incrustatis. 
Nesea pyramidalis, Lmx. Exp. méth. Polyp. p. a3, t. a5, fig, 5-6. 

7. Penicillus oblongus.\ —P. stipite tereti elongato simplici, fronde oblongâ, 

ramis fasciculatis sparsis , articulis dichotomis subliberis. — Differt à se- 
quente articulis crassioribus nec in bmellis arcti connatis. 
Hâb. in Antillis (Bahama). (Her . Mus. Par.) 



no J. decaisne. — Sur les Corallines. 

8. Penicillus Phœnix, Lamk. — P. stipite tereti simplici, fronde obloiiçâ, 
ramis fasciculatis jsparsis, articalis dichotomie gracilibiu in Umellisca- 
neatis dense et irregulariter connatis. 

Peniçillu8 Phœnix, Lamk. Ann. Mus. 20, p. 299. 

Nesea. — Lamx. Exp.méth Polyp. p. 32, tab. 25» fig. 2-3. 

Hab. in Antillis (Herb. Mus. Par.) 

J'adopte pour ce genre le poro très significatif de Penicillus 
établi par Lamarck. Celui de Nesea proposé par Lamouroux, 
quoique antérieur, aurait l'inconvénient d'opérer une double 
mutation de noms, puisqu'il existe déjà aujourd'hui, parmi les 
phanérogames, deux genres qui le portent. Quant à celui de 
Coralliodendron , proposé par M. Kutzing, il doit le céder par 
droit d'antériorité à celui de La mark , outre qu'il a l'inconvé- 
nient de pouvoir se confondre trop facilement avec le Corolle- 
dendron, Tourn. (Erythrina). 

Les tiges des Penicillus que je viens de citer présentent 
une structure particulière et fort différente de celle des Ha-, 
limeda à laquelle les compare M. Kutzing. Elles sont formées 
de fibres tubuleuses, dressées, juxta-posées, disposées à-peu- 
près circulairement daiis lé principe de manière à laisser une ca- 
vité centrale plus ou moins considérable.. D'abord libres, ces 
fibres adhèrent bientôt entre elles, et finissent plus tard par 
émettre sur les côtés des sortes d'empâtemens ou de crampons 
qui , en l'entrelaçant , finissent par donner au stipe une consis- 
tance coriace en même temps qu'une résistance considérable. 
Ces crampons se trouvent Représentés sur les figures d'Ellis et 
Solander, où elles simulent des sortes de radicelles. 

Les tubes qui forment l'ensemble des capitules se bifurquent 
au sommet de manière à former des dichotomies plus ou moins 
nombreuses, dont les branches restent isolées les unes des an- 
tres (P. àumetosus , capitatus). Ces espèces constituent nia 
première section. Dans les P. Phœnix^ au contraire, les tubes 
se collent latéralement les uns aux autres de façon à constituer 
des petits éventails, placés sans ordre vers le sommet du stipe. 

Les ramilles ou les articles sont munis d'une double mem- 
brane : l'extérieure, . sur laquelle se déposent les sels calcaires, 
se détache facilement du tube intérieur, rempli de matière 



j. bbcaisot. •— Sur tes Coraltines* m 

verte et présente, lorsqu'on l'examine au microscope, des sor- 
tes d'aréoles éparses, séparées les unes des autres par la mem- 
brane elle-même, sur laquelle je n'ai reconnu aucune organisa- 
tion: 

Le tube interne, au contraire, est parfaitement lisse et rap- 
pelle celui des Conferves. La matière verte paraît y avoir 
existé à l'état sirupeux, du moins je n'y ai point rencontré de 
granules bleuissant par l'iode. 

Il n'en est pas de même pour les fibres qui constituent la base 
des stipes; celles-ci renferment une quantité considérable de 
petits grains dont l'iode démontre facilement la nature amylacée. 

Les Penicillus peuvent être considérés comme une réunion 
plus ou moins considérable d'individus offrant une tige simple 
et tubuleuse dans sa partie moyenne et terminée supérieurement 
par des rameaux dichotomes de même nature. La réunion de 
tous ces élémens , qu'une macération de quelques heures dans 
l'acide chlorhydrique permet facilement d'isoler, constitue un 
individu complet. 

Espéra -j- (non Willd). 

Fructification. . Stipes brevis, crassus, stuposus in globum pu- 
gUlarem desinens, filamentis filiformibus tubulosis dichotomis 
articulatis materiâ viridi repletis compositum. — Alga marina 
viridis infernè stuposa. 

Espéra Medlterranea. \ 

Hab. in mari Mediterraneo(Villefrancke), Risso. (Inherb. Mus. Par. comm. 
à Cl. Agardh. fil.) 

Je dois la communication de cette plante remarquable à l'amitié 
de M. Agardh fils qui l'avait reçue de M. Risso, lequel, en avait 
rencontré l'unique échantillon dans une petite crique près de 
Villefranche. Oh peut comparer cette plante à un Penicillus dont 
la tête aurait le volume du poing et chez lequel le stipe, au lieu 
d'être lisse, serait filamenteux et enfoncé dans le sable. La struc- 
ture essentielle des filamens rappelle, au rçste, celle des Peni- 
cillus. 



na j. deciisnh. — Sur les C oral Unes. 

Neomeris, Lmx. 

Fructificatio? Sporœ globosae utriculis ternis quaternisve obo 
vatis circumdatae. Frons clavata , tubulosa, ramulis copiosis 
verticillatis dichotomis abbreviatis articulatis, articulis glo- 
bosis materiâ viridi repletis. — Alga marina granuloso-calca- 
ria, albida. 

Neomeris dumetosa, Lmx. Hiat. Polyp. p. a4i, tab. y, fig. S, a ê % 
Hab. ia Àntillis. (V. in herb. Lamx, ) 

Le genre Neomeris représente pour ainsi dire dans son inté- 
grité, un article du Çymopolia. Il se compose, comme ce der- 
nier, d'un tube simple d'où naissent de nombreux rameaux ver- 
titillés très rapprochés et terminés par de petites vésicules. Cette 
plante est un exemple de plus de la nécessité d'étudier à fond la 
nature des Algues pour les disposer convenablement. On voit 
en effet Lamouroux hésiter entre quatre groupes: les Tabulaires, 
les Polypiers coralligènes, les Radiaires et même les Mollusques! • 
pour classer son genre Neomeris qu'un examen consciencieux 
lui eût facilement fait reconnaître comme voisin de son Cymo* 
polia. 

Ainsi le corps brunâtre placé au sommet de cette plante, et 
dans lequel ce naturaliste croit reconnaître un polypier dessé- 
ché, se reconnaît facilement à la première analyse pour le 
jeune bourgeon dépourvu de l'enduit crétacé dont il sera plus 
tard recouvert. 

Cymopoua, Lmx. 

Fructificatio? Sporœ turbinatae, utriculis ternis quaternisve 
obovatis circumdatae. Frons tubulosa, dichot orna, articula ta, 
articulo apice pilis tenuibus caducis barbato ramulisque co- 
piosis verticillatis dichotomis abbreviatis apice celluloso-pro- 
liferis instructo. — Algae marinae calcarue, radicibus stuposis. 

Çymopolia barbota, Lmx. Hist. Polyp. p« 293. 
Oorallina barbota. Sol. et Eli. p. 112. 

Corallina Rosarium, EU. Cor. p. 68, t. ab> fig* c C.non. Sol et EU. p. uï, 
t. 21, fig. H. (V. in coll. d'Orbig. 



j. decaisne. — Sur lot Corallines. n3 

Il y a confusion à l'égard des deux espèces rapportées à ce 
genre. Les collections de Lamouroux et de Lamarck renferment, 
sous le nom de Corallina (Cymopolia) Rosurium, une plante à 
articles arrondis, blancs, parfaitement lisses, et à-peu-près con- 
formes à la figure h Sol. et EH. tab. ai. La planche (a5 f. c, C) 
d'Ellis est la seule qui soit exacte et représente bien la plante 
que j'ai sous les yeux, et dont je dois la communication à l'obli- 
geance de M. Aie. d'Orbigny, qui l'a recueillie aux Canaries. 

La plante signalée par les deux naturalistes que je viens de 
nommer est un Amphiroa , comme on n'en peut douter à 
l'examen des conceptacles , dans lesquels on rencontre des 
spores quaternées. Le Cymopolia barbota n'existe ni dans la 
collection de Lamouroux, ni dans celle de Lamarck; il est 
même à remarquer qu'elle cesse d'être citée par Lamouroux 
dans son Exposition méthodique des Polypiers ; la seule espèce 
mentionnée dans cet ouvrage se trouve être le C. Rosarium qui, 
d'après les échantillons que j'ai pu étudier, n'offre aucune ana- 
logie avec le C. barbata ( C. Rosarium EH. ). 

Je pense donc qu'il faudra réduire les espèces de ce genre 
aux Cymopolia barbata Lmx. et bibarbata de M. Kutzing. 

Du reste, clans le premier, les utricules vésiculeuses des ramil- 
les s'affaissent par la dessiccation de manière à laisser sur la cou- 
che calcaire, plus résistante des impressions arrondies, réguliè- 
rement disposées en cercle, que Lamouroux avait prises pour 
la demeure des polypes. Rien de semblable ne s'observe sur le 
Corallina Rosarium , conservé dans son herbier. 

Cham^doris, Mntg. 

* 

(Ne se a et Penicillus auct.) 

fructifteatio... jFVew/tubulosa, obtusa, coriacea, annulatim con* 
stricta, 1 primo simplex, tandem summo apice è ramis assur- 
gentibus penicillato-capitata. — Alga marina , viridis, radici- 
bus tubulosis flexuosis instructa. 

Penicillus annula lus, Lamk. Ado, Mus. 20. 

Nesea annulata, Lmx. Exp, roéth. p. a3 , tab, 7, fig, 5, 6, 7, 8, et tab. a5 # 

6g. 1. 
XVUI. BoTAif. ~ Aoûu * 



i f 4 *• dec aisne. — Sur les Corallines. 

Coraliina Peniculum, Sol. et £11. p. 127, n. 36 , tab. 7. 
Hab.in Antillis (La Martinique). Dupcrrcy, Coll. Ad. Brongniart, in herb. 
Mus. Par, 

■ 

Cette plante diffère essentiellement des autres espèces dePe- 
nicillus-pav la structure de ses tiges qui, au lieu dç se composer 
de fibres tubuleuses juxta-posées, et plus ou moins intimement 
entregreffées, se présentent dans le jeune âge sous la forme 
d'un tube simple, obtus, rempli de matière verte et marqué, 
de distance en distance, d'étranglemens analogues à ceux de 
certaines espèces de Caulerpa. 

Ce stipe, qui atteint ainsi 3-5 centimètres en hauteur, offre 
au soujmet une sorte d'anneau d'abord entier, puiscrénelé et enfin 
mamelonné. Plus tard encore , chacun de ces mamelons s'allonge 
en un tube cylindrique qui produit à son tour , à la base , 
d'autres rameaux, de manière à constituer au sommât de la 
plante une tête composée de tubes à-peu-près semblables à 
ceux des Penicillus. Mais l'axe principal , au lieu d'être formé 
de fibres très ténues, réunies les uns aux autres, offre comme 
dans les Caulerpa f AcetabUlaria , etc., une double membrane 
entre lesquelles se dépose successivement une substance cor- 
née dont on reconnaît le nombre de couches en observant: des 
tranches minces au microscope. Cette structure est parfaite* 
ment semblable à celle que j'ai observée sur un grand nombre 
de Caulerpa et sur le Dasycladus , etc. 

APLOSPOREM. 

G AL AX AURA, LmX. 
( Tubularia , auct. partlm. — D ic/iolo maria , Lrok. — Afysium, Ag.) 

Sporœ minimae , glomeratae , glomeruli per totaui ramorum 
superficiem sparsi immersi. Frons ramosa , ramis diebotomis 
regulariter constrictis obtusis, articulos ovato-oblongos men- 
tientibus, intùs filamentis parallelis dein arcuatis dichotoqjo- 
ramosis composita, punctis minimis sporarum glomerulîs 
respondentibus inspersis. — Algae marinae, virides v. purpura 
plus minusve incrustatae fragiles v. coriaceae. 



j. decàjsne. — Sur les Corallines. u5 

> 

Sectio I. DlCHOTOMARIA. 

Rami dichotomi fastigiato-flabellati, articulis ovatis v. ob Ion gis apice obtusis 
t. vix perfossis. 

i. Gaîaxaura major, -J- — G. dichotoma laxa, articulis ob Ion gis t. lineari. 

oblongis, desiccatione compressa tenuissimis , Ieetè viridibus {articul. cen- 

1-1 \\% longi), 
Gaîaxaura umbellata. — Var. major. Lmx. herb. 
Hab. Nov. Hollandia. lier Freycinet. 

2. Gaîaxaura obtusata, Lmx. — G. dichotoma, articulis ovato-oblongis, su- 

prcmis saepè oboyatis. 
Gaîaxaura obtuaata, Lmx. Ex p. méth. p. ai, t. aa, fig. a. 
Dichotomaria obtusata, Lamk. Anim. sans vert. 
Alysium Hottingii, Ag. Syst. ; Mart. Flor. bras. p. 18. 
TJlva Hottingii, Mert. 
Hab. in Antillis (Cuba, Martinique). (Vid. in herb. Mus. Par.,Lmx.,d'Orb.) 

3. Gaîaxaura oblongata, Lmx. — G. dichotoma laxa, articulis ovatis supre- 

mis longioribus lineari- oblongis. 
Gaîaxaura oblongata, Lmx. Exp. méth. Polyp. p. ao, t. aa, fig. i (reducta). 
Dichotomaria oblongata, Lamk. Anim. sans vert. 
Corallina umbellata, Esp. zoop. tab. 17, fig. i-a. 
Hab. in Antillis (Herb. Mus. Par. Lamx. ) 

Cette plante porte dans l'herbier de Lamouroux le nom de 
G. umbellata j quoique la description n'y convienne point; elle 
s'applique; au G. oblongata. 

4. Gaîaxaura umbellata, Lmx. — G. irregulariter dichotoma, articulis inae- 

quilongis baud rare longissimjs vilbsis, dein glabratis. 
Gaîaxaura umbellata, Lmx. Exp. méth. 
Dichotomaria umbellata } Lamk. Anim. sans vert. 
Hab. Canaria (Coll. d'Orbigny). 

Sectio II. Eugalaxatjsa. 

Rami dichotomi , articulis apice perfossis laevibus. 

5. Gaîaxaura cylindricaj Lmx. — G. ramosissima dichotoma, articulis cylin- 

dricis elongatis gracilibus laevibus. — decim. 1 \\% longa. 
Gaîaxaura cylindrica , Lmx. Exp. méth. Polyp. p. aa, t. aa, fig. 4. (pars 

super.) 
Dichotomaria cylindrica , Lamk. An. sans vert. 

Hab, in Antillis (Martinique, Guadeloupe). Y. in herb. Mus., Lmx., Orbig. 

8 



irô j. decaïsne. — Sur les Corallïnes. 

6. Galaxaura frugilisy Luix. — G. ramosissima dichotoraa, articulis cylindra- 

ceis subrugosis.— DifFcrt à praeccdcnle articulis brcvioribus crassioribus- 

que. 
Dû ho to m aria fragilis , Lamk. An. sans vert. p. 1 45. 
Hab. in Antillis (Hcrb. Mus. Par.) 

Sous le nom de G. fragilis, l'herbier de Lamouroux renferme 
des échantillons des G. cylindrica, fragilis et rugosa. 

7. Galaxaura dichotoma, Lamx. — G. ramosissima dichotoma, articulis ova- 

tis y. oblongis subrugosis. 
« Galaxaura dichotoma, Lmx. hcrb. 
Hab. in Antillis (Guadeloupe, Cuba). V. in herb. Mus., Lamx., d'Orb. 

8. Galaxaura Schimperi. \ G. dichotoma , articulis oblongis y. cylindraccis 

laevibus y. subrugosis. 
Galaxaura [zoophyton). Schimp. Exsiccat. n. 478. 
Hab. in Mari Rubro. 

9. Galaxaura fastigiata.-^ —G. fastigiato-ramosa dichotoma , articulis oblon- 

gis subrugosis. 
Hab. in Moluccis (Manilla). Cumm. Exsiccat. n. 224i (Timor). Iter Frey- 
cinet. (V. in hcrb. Mus.) 

SecUo III. Microthoe. 

Rami irrcgulariter dichotomi , ramis primo obtusis villosis continuis , de in 
glabratis obscure articulatis , articulis perfossis compressis transversè rugoso- 
zonatis. 

10. Galaxaura lapidescens , Lmx. — G» ramosa ramis brevibus'rigidis , primo 
induratis oblusis tomcnloso-hispidis , pilis fuico-viridibus y. sanguineis. 
Galaxaura lapidescens, Lmx., Exp. meth. p. 91 , t. 21 , fig. g, 
t. 22 , fig. 9. 

Dichotomaria — , Lmk. A ni m, sans vert. 
Corallina — , Linn. Sp. 384 1. 

Hab. in Canariis , Mari Rubro, Madagascar. (Yid. in Herb. Mus. Par., 
Lamx., d'Orbig.) 

1 1 Galaxaura annuIafa,\Làmx. — G. ramosa ramis curtis subcontinuis brevibus 
rigidis transversè annulatis apice saepiùs compressis laevibus (2-3 cen- 
timetri). 
Galaxaura annulata, Lmx. Hist. Polyp. p* s63. 

Hab. in In diâ , insulâ Mauri lia, ftawak,, Sandwich. (V. in herb. Mus., 
Lmx. , d'Orbig.) 



j. décaisse. — Sur les Corallines. 117 

la. Galaxaura rugosa , Lmx. — G. irrégularité!' ramosa raniis elongatis sub- 
conlinuis, cylindraceis in fer ne laevibus supernè aunulatim constrictis 
sœpè compressis. 

Galaxaura rugosa j Lmx. Exp. Mcth. Polyp. p. ai , t. 22, fig. 3. 

Dichotomaria, Lmk. — A ni m ^ sans vert. 

Hab. in Antillis, Cuba. (V. in hcrb. Mus. Par., Lmx. , d'Orb.) 

i3. Galaxaura marginaux, Lmx. — G. ramosa, dichotoraa, ramis continuis 
complanatis margine involatis plus minusve trans verse zonatis apice fur- 
calis obtusiusculis. ( 1 decimetr. et ult.) 

Galaxaura marginata, Lmx. £xp. mcth. Polyp. 91 , tab. 22, fig. 6. 

Dicfiotomaria — , Lamk. Àaim. sans vert. 

Hab. in Antillis ( Herb. Lamx.). Madagascar. (Herb. Mus. Par.) 

Les Galaxaura diffèrent à peine des Thorea par leur struc- 
ture interne; mais tandis que ces derniers présentent une tige 
allongée , irrégulièrement ramifiée, et des spores disposées le 
plus ordinairement par trois, les Galaxaura offrent au contraire 
des rameaux presque constamment dichotomes et des spores 
réunies en glomérules plus ou moins denses, semblables à ceux 
des Batrachospermum. % 

Les tiges sont formées de filets tubuleux, très grêles, à peine 
colorés, se courbant obliquement de distance en distance pour 
donner naissance à la partie externe , soit à de grosses utricules 
renflées qui elles-mêmes en produisent de plus petites à leur som- 
met, soit simplement à des utricules pyriformes qui se termi- 
nent par des tubes ou des poils semblables à ceux qui recou- 
vrent les tiges du Thorea. Ce sont ces petites vésicules ou la 
base des poils, dont la cbute s'opère très facilement, qui for- 
ment , par leur réunion et leur intime juxta-position, l'espèce 
de membrane à mailles penta-ou hexagonales que Ton a accordée 
aux Galaxaura j Dichotomaria, etc. Cette 'membrane n'existe 
pas, et c'est par erreur qu'on a cru en constater la présence sur 
les plantes qui nous occupent. 

Quant à la fructification , elle est facile à apercevoir sur les 
individus recouverts de substance calcaire; elle correspond tou- 
jours aux petits trous ronds et réguliers qu'on remarque dis- 
persés ça et là sur les rameaux. Il suffira donc d'enlever la 
substance crétacée pour mettre à nu les glomérules de spores. 



1 1 8 j. deo^isne. — Sur les Corallines. 

La comparaison établie par M. Kutzing etitre la structure 
interne des Galaxaura et celle des Lemanea ne me semble pas 
exacte. Les tiges de ce dernier présentent à-peu-près vers l'in- 
térieur de larges cellules soudées les unes aux autres de manière 
à former une sorte d'écorce coriace et cartilagineuse , de la- 
quelle naissent, pour se diriger vers le centre, des utricules 
oblongues ou ovoïdes, placées bout à bout, remplies de matière 
verte, et formant en quelque sorte des chapelets dont les grains 
ont été considérés comme les organes reproducteurs. Ainsi des 
tiges creuses , articulées , offrant une enveloppe résistante , 
coriace, lisse et réellement composée d'utricules soudées les unes 
aux autres , et d'autant plus grandes qu'elles se rapprochent du 
centre, de nombreux ramules moniliformes occupant la cavité 
dès tubes et surtout les nodosités , sont autant de caractères qui 
éloignent les Lemanea tes Galaxaura. 

A CTINOTRTCHI A , «J\ 

Fructification Frons cespitosa, ramosa, dichotoma ; rami teretes, 
intricali, rigidi, eleganter pilis brevibus horizontalibus annu- 
latij dein lœvigati, incrustati, obscure zonati, apice com- 
pressa — Aiga marina rigida, i-3 cent. 

Aciinatrichia rigida -j\ 

Galaxaura rigida ^Lamx. Iter. Freycinet. p. i63, t. 91 , fig. 10-11. Decaisn. 
Pi. Arab. in Arch. Mus. a , p. 128. 

Hab. in MariRubro, in Indiâ, Mauritiâ, Madagascar (Nos-Beb.) Sandwich. 
(Y. in herb. Mus. Par. et Lmx.) 

Liagora , Lmx. 

Sporœ minimae, glomeratae, glomeruli tubercuiati, per totam 
ramorum superficiem sparsi. Frons fiiiformis, dichotoma, ra* 
mis divaricatis acutiusculis , primo viscidis dein substantiâ 
calcariâ obductis , poris parvulis inspersis sporarum glome- 
rulis respondentibus. ^- Algae marina? contextu Thoreœ, sœ- 
piùs lubricœ, lividae v. vinosae, dein incrustatœ, fragiles, 
albae. 

1. Liagora brackyclada \ L. cespitosa , ramis brevibus teretibus articula tis 



j. decaisne. — Sur les Corallines. 119 

intricatis dichotomis apice plus minùsve divaricatis obtusiuscuîis ( 2 cen- 
timetr. ). 
Hab. in Chili. ( Herb. d'Orbigny . ) 

2. Liagora Cœnomyce -j-. L. cespitosa, ramis subcompressis continuis sub- 
rugosis intricatis dichotomis apice divaricatis acutiusculis ( a centime tr. ). 
Hab. Manillâ. (Gumming. Exsicc. n. 3222, in herb. Mus. Par.) 

J'ai hésité si , à l'exemple de Lamarck , je réunirais en un seul 
genre les Liagora, Galaxaura , Dichoto maria} car on ne peut 
nier que leur mode de végétation ne soit à-peu-près semblable. 
La substance calcaire de certains Liagora se coupe en effet aux 
ramifications, de manière à simuler les articles des Dichotoma- 
ria, quoique le tissu sous«jacent reste parfaitement continu et 
ne présente aucun étranglement. La fructification de ces diffé- 
rens genres offre de même une grandej analogie. Elle forme 
des glomérules plus ou moins denses situés au sommet des 
ramilles, et se compose de spores très petites, disposées en une 
sorte de cyme et portées chacune sur un court filament. Leur 
organisation, ainsi que Fa très judicieusement fait remarquer 
M. Kutzing, est exactement semblable à celle des Fucacés ou à 
toutes celles du groupe des Aplosporées. 

CHORISTOSPORJiï . 

Corallina, Tourn. 

Conceptacula (Keramidia) turbinata v. obovata saepiùs termi- 
nais, lœvia, poro minimo apice pertusa. Sporœ è concepta- 
culi fundo erectae, pyriformes v. clavatae primo simplices, 
dein transversè quaternatimque sectae. Frons articulata , ir- 
regulariter ramosa, ramulis infernè teretibus, supernè plus 
minusve compressis. — Algae marinae cespitosœ, rigidae, radi- 
ciferae. 

Species hujus generis sunt : 

Corallina offwinalis, Tourn. Linn.Sol. et EU. , p. 118, t. 23*, fîg. i4, i5. 

— lo rie a ta , Sol. cl EU, p. 1 17, Linx. Ilisl. Polyp. p. 284. 

— capensis , Lcacb. (In herb. Lmx ) 

— cupressina, Et p. Suppl. a, t. 7, Liuk. Ann, Mus. 2u, p. 234. 



îao j. decaisne. — Sur les Corallines. 

CoralUnà polycholoma , Lmx. Hist. Polyp. p. a85. 

— pectinata y Lamk. f , 1. c. p. a33. v 

— squamatcij Sol. et EH., p. 117, Lamk. 1. c. 

— pilait fer a, Post. et Rupht. Icon. Alg. t. 4o, fig. 101. 

— laxa, Lmk. 1. c. p. a3i. 

— elongata , Sol. et EU. p. 119, Lmx. Hist. Polyp. p. a85, EU. 

Coral. p. 63, tab. a4, fig. 3. 

— longicaulis , Liok. Aon. Mus. 20 , p. a3a. 

J'ai pris la forme et la position des conceptacles fructifères, 
au lieu d'employer celle des frondes comme caractère générique. 
Cette méthode m'a permis de réduire de beaucoup le nombre 
des espèces comprises par les auteurs dans l'ancien genre Co- 
rail ina } et de limiter plus nettement aussi les autres genres de la 
même famille. 

Ainsi, j'ai réuni sous le nom éCJmphiroa toutes les espèces 
qui portent sur les articles des conceptacles en forme de ver- 
rues ou de petits cônes percés au sommet. Ce genre se partage 
en trois groupes, en prenant pour base de ces divisions la forme 
des articles qui, employée isolément, ne peut l'être comme 
caractère génériq 11, puisqu'on observe des transitions entre les 
rameaux cylindriques des vrais Amphiroa et les rameaux com- 
primés de la section des Arthrocardiui de même que l'on voit les 
conceptacles venir se placer graduellement sur lejborddes articles 
et constituer ainsi le groupe auquel j'ai donné le nom de Cheilo- 
sporum. Dans les Corallina , proprement dites, les conceptacles 
obovés ou turbin « terminent les rameaux ou naissent à leurs 
aisselles. 

À l'exception des Coral linées à frondes foliacées et composées 
d'utricules comparables à celles des Dictyotées, les genres Co- 
rallina , Amphiroa , Jania 3 offrent une structure intérieure 
parfaitement identique. 

Si nous les examinons, après les avoir complètement privées 
des sels calcaires dont elles sont incrustées, nous les voyons 
présenter des zones transversales plus ou moins opaques; et si 
nous cherchons à reconnaître leur organisation interne , nous 
reconnaissons qu'elles sont formées d'un tissu allongé , disposé 
parallèlement au centre, et envoyant, obliquement vers la circon- 



j. dkc aisne. — Sur les Corallines. iai 

férence, des rameaux qui s'épanouissent en petits bouquets dont 
les utricules arrondies , pressées les unes contre les autres , for- 
ment pour ainsi dire la surface épidermoïde , qui se trouve 
en outre recouverte d'une couche assez épaisse de mucilage. 
Quant aux zones, elles résultent de la production de la sub- 
stance calcaire qui refoule l'endochrome aux deux extrémités 
des tubes , en rendant ainsi cette partie plus opaque. 

Il ne m'est point arrivé de rencontrer au milieu des Coral- 
lines et, alternant avec les tubes, les petites utricules ovales et 
opaques représentées par M. Philippi et décrites par M. Rutzing. 

D'après mes remarques ^ les zones des Corallinées sont pro- 
duites, comme je viens de le dire , par l'endochrome qui se 
trouve refoulé en plus grande abondance aux deux extrémités 
des tubes , à mesure que la substance calcaire se dépose ou se 
forme dans le tissu; et comme ceux-ci se superposent exacte- 
ment , il s'ensuit que chacune des lignes obscures se trouve for- 
mée parla matière colorante- appartenant à deux tubes distincts. 

Cette disposition est générale pour les Corallina et les Am- 
phîroa, principalement celles de la section des Arthrocardiaj et 
si, dans les Jania, elle est moins apparente , il faut l'attribuer à 
la ténuité des tubes et à la faible quantité d'endochrome qu'ils 
renferment. 

Les Corallinées sont , de toutes les Algues , les seules où la 
substance calcaire pénètre tout le tissu et y reste fixée , au point 
de les rendre dures, cassantes, et de leur communiquer, dans 
certains cas, l'apparence de véritables concrétions pierreuses. 

Cependant , dans les Corallina » A mphiroa , les fibres verti- 
cales, au moyen desquelles les articles sont unis,' restent dé- 
pourvues de sels calcaires , malgré leur continuité avec le tissu 
incrusté qui occupe le centre des tiges. 

Sur les Corallina ojfficinalh et les autres espèces de nos cotes, 
la distance entre les articles est presque nulle ; et pour recon- 
naître la présence de ces sortes de charnières fibreuses, il est 
nécessaire de dépouiller complètement la plante de son enduit 
calcaire. On voit alors que ces fibres verticales, fermes et résis- 
tantes, constituent une sorte de cylindre coriace, jaunâtre, dont 
les extrémités se trouvent engagées dans la partie moyenne 



im j. décaisse. — Sut les Corallines. 

des deux articles superposés. Malgré leur continuité parfaite avec 
celles qui occupent le milieu des tiges, elles se distinguent à la 
première vue par leur coloration jaunâtre, leur épaisseur assez 
notable , et l'absence complète de toute incrustation, laquelle 
donne à la surface de certaines espèces un poli tellement fin, 
qu'on ne peut découvrir, même avec le secours de la loupe, le 
plus léger interstice entre les molécules calcaires. 

J'ignore si l'épaisseur de la- couche crétacée, pour une même 
espèce, augmente suivant l'élévation de la température du lieu 
où elle croît. Pour la Cotallina officinalis, recueillie sur les côtes 
granitiques de la Manche et sur celles de la Corse par M- Lé- 
Veillé, cette différence est nulle. En général, il m'a paru en être 
de même à l'égard d'autres espèces. Je manque également de 
données sur l'influence qiie pourrait avoir la nature du terrain 
sur la production de l'enduit crétacé. Je ferai seulement remar- 
quer que le plus grand nombre des plantes appartenant à l'an- 
cienne famille des Corallinées provient des Antilles, et en par- 
ticulier des îles Bahama. 

MM. Po&tels et Ruprecht fi), dans leur magnifique ouvrage, 
ont décrit cinq plantes recueillies aux îles Aléoutiennes , et qu'ils 
rapportent aux Corallina. Ce sont : 

Corallina tuberculose*, qui appartient à la section des^r- 
throcardia, de mon genre Amphiroa; le C.cretacea, qui me 
semble devoir rentrer danâ \A. Rosarium ; puis les C. frondes- 
cens, pilulifera 9 arbuscula, qui sont de véritables Corallines. 

Jania, Lmx. 

Conceptacula (Keramidia) turbinata v. pyriformia, axillaria v. 
terminalia, porô minimo apice pertusa, cornibus binis v. 
quaternis instructa. Sporœ è fundo conceptaculi erectae , cla- 
vatae v. pyriformes, primo simplices dein tranversè quaterna- 
timque sectae. Frons dichotoma, articulata, teres, fastigiata 
v. bipinnata rachide articulisque compressis cuneatis. — Algae, 
marinae, incrustatae, calcariae. 

(i) Postels et Rupr; Le, p. ao , tab; lx , fig. 100 , etcj 



j. dec àisne. — Sur les Cofallines. ia3 

Les/a/iia> Caractérisés parleurs réceptacles, surmontés de deux 
ou de quatre petites cornes ou ramilles , peuvent se partager 
en deux groupes parfaitement distincts; le premier, comprenant 
les espèces à rameaux cylindriques, dichotomes, telles que Jania 
rubenSy cristata, corniculata, micrurthodià^ crassa, de Lamou- 
roux; le second auquel je donne le nom de Haliptylon, renfer- 
mant les espèces à frondes pennées et originaires des mers tro- 
picales qui sont : 

Jania ( Haliptylon ) eîegans -J-. — Corallina elegans Herb. Mus. Par. 

Jania (Haliptylon) Cuvieri -j-. — Corallina tuvieri, Lmx. Exp. Meth. 
p. a4, t. 69 , fig. i3 et i4. 

Jania (Haliptylon) paniculata\. — C. paniculaia, Lmx. Uranie iter. 
Freycinet , p. 6a6. 

Jania ( Haliptylon ) crispata -J-. — C. crispa ta, Lmx., Hist. Polyp. p. 289. 

Jania (Haliptylon ) rosea -J-. — C. rosea , Lmk. Mem. Mus. I , p. a35. 

Jania (Haliptylon) granifera\. — C. granifera, Lmx., Hist. Polyp. 287; 
Exp. meth* p. a4, t. fig* si, g. c, G ; Lamk. Me m. Mus. I,page a33, n. 8. 

Amphiroa, Lmx. 

Conceptacula conica apice poro pertusa in articulum médium 
sita. Sporœ clavatae v. pyriformes primé simplices , dein trans- 
versè quaternatimque sectae. Frons articulata, articulis corn- 
pressis teretibus v. lineari-compressis ancipitibus v. obeor- 
dato-aiatis. — Àlgae incrustât» , laevqs , saepiùs albidae. — 
Amphiroa à Corallina satis discrepat conceptaculis conicis 
in articulum médium sitis nec axillaribus nec terminalibus. 



Secllo I. Eu amphiroa. 
Articuli cylindracci conceptaculis verrucosis plus minusve inspersi. 

1 . Amphiroa nodularia -J-. — Corallina nodularia, Lmx. — C. (Cymopolia) 
Rosarium, Lmx. herb. ! — Ç. Rosarium, Lmk. Mcm. Mus. I, p. 2 34, 
n° 10. 



i*4 J- decaisn*:, — Sur les Corallines. 

a. Amphiroa fragillima, Lmx.(i) Exp. Meth. p. 26, t. 21 , fig. d. 

3. Amphiroa cuspidata, Lmx. 1. c. tab. 21 , fig./*. 

4. Amphiroa stelllgera f . — CoraUina stelllgera, Lmk. 1. c. p.a3g. 
5. 'Amphiroa Jubata, Lmx. Hist. Polyp. p. 3oi , t. xi, fig. 6. 

6. Amphiroa interrupta, Lmx. Hist. Polyp. p. 3oo,t. xi,ûg. 5, À. 

7. Amphiroa ver rucosa j Lmx. Hist. Polyp. p. 3oo. 

8. Amphiroa Ephedrœa f. — CoraUina Ephedrœa ,Lmk. l.c.-— C C^or* 

var. 7, Lmk. — A. fusoides, Lmx. — A. ventricosa, Lmx. . ' 

g. Amphiroa choroïdes , Lmx. Hiat. Polyp. p. Soi. — CoraUina gai- 
lioides, Lmk. 1. c. 

10. Amphiroa cyatifera , Lmx. Uran. itcr.Freycin., pars Zool. p. 627. 

11. Amphiroa crassa j Lmx. 1. c. supra. 

Sec do H. Art h roc a rdi a, 

Aiticuli compressi plcrùmque obcordati subalati , conceptaculis conicis 

instructi. 

i3. Amphiroa (Arthrocardia } corymbo&u -J-. — CoraUina corymbosa , Lmk. 
— C palmata, Sol. et EU. Lmx. Exp. Meth. 

HaL. Cap. B. Sp. (Vid. in herb. Mus. Par. et Lamx.). 

i4. Amphiroa (Arthrocardia) Orbigniana -J-. A. elongata, articulis obcordatis 
v. cuneato-obcordatis plus minùsvc dihtatis mcrlio quasi costatis pie- 
rumque ad apicem conceptaculis sublateralibus instructis. — Spec. elegans 
4-5 cent, longa, aff. C. proliferae, Lmx. 

Hab. Patagoniae S. Carlos Chilœnsisque littora. ( V. iti herb. Mus. et 
d'Orbigny, et cl. Gay.) 

1 5. Amphiroa ( 4rthrocar4ia ) vertebralis -J-. A. robusta, articulis dépressif 

irregularibus transversalibus cuneatis interdùm subquadratis iotegris 
y. lobulatis, articulis secundariis terctibus. 

Hab. Califoruia ( Monterey ) V. in herb. Mus. Par. 

16. Amphiroa ( Arthrocardia ) californica -J-. A dichotoma , articulis compres- 

sis saepiùs cuneatis plerumque conceptaculis quatuor in utràque facie 
instructis. ( 3 cenlim. long.) 

Hab. California (Monterey), V. in herb. Mus. Par. 

! 

(1) Les Amph. rigida, corfrinua , Uioides , de l'herbier de Lamouroux, me paraissent 
appartenir à celte espèce. 



j. decatsne. — St/r les Coraîlines* ia5 

17. A mphiroa ( Àrlhrocardia ) Chilœnsis -j\ A. dichotoina, articulis irregula- 

ribus obcordatis y. obcordatocuncaîis dilatatis conccptaculis binis conicis 
iustructis, lobis plus minùwc prorcintilis. 

Hab. ad littora insulae Chilœnsis (Cucaco) cl. Gay. (Y. in herb. Mus.) 

18. A mphiroa proliféra -j- ( À rtbrocardia \— Corailina proUJera , Lmx. Hist. 

Polyp. p. 291, 1. 10, fig. 5. 

Seclio III. Eurytion. 
Àrticuli rigidi plus minùsve conipressi v. ancipiti, couceptaculis conicis inslructi. 

19.' À mphiroa anceps -J-. — Corailina anceps, Lmk. Mem. Mus. 1, p. 238. 

20. A mphiroa dilata ta -j- — Cor. dilata ta et Gailloniij Lmx. herb. 

ai. A mphiroa Brasiliana\. A. pusilla, articulis inferioribus cuneatis v. qua- 
dratis superioribus linearibus obtusis, couceptaculis pluribus inspersis 
(ait. 1 centim.}. 
Hab. Rio de Janeiro, coll. Orbig. 

aa. A mphiroa Tribulus, Lmx. — Cor. Tri bu lus, Lmk 1. c. p. ?3g. 

?3. A mphiroa foliosa, Lmx. in Uran. iter Freycin.., p. 6289 t. g3, fig. a, 3. 

Seclio IV. Cheilosporvm, 

Articuli obeordati , lobis acutis margine superiore conccptaculis instructo poro 

perfossis. 

24. A mphiroa (Cheilosporum )sag?ftala -j-. ~- Corail, sagiltata, Lmx. Uran ' 
iter Freycin. p. 6ï5, t. g5, fig. 11-12. 

a5. A mphiroa { Cbeilosporum ) acutiloba \. A. cespitosa articulis obcordatis , 
lobis acutis attenuatis divaricatis v. patulis. — Diffcrt à piaecedente lobis 
divaricatis longioribus acutioribusque. 
Hab. Ins. Mauritiâ? (herb. Mus. Par.) 

26. A mphiroa ( Cheilosporam ) Làmourouxiana -j-. A. elongata apicc cmvata, 

articulis obcordatis lobis acutis adpressis , superioribus teretibus. 

Corailina Làmourouxiana > Leach. in herb. Lmx. 
Hab. Gap. B. Sp. ( Cap. Carmichacl). Herb. Lamouroux. 

27. Amphiroa ( Cheilosporum ) fastigiata \. A; articulis in fini is depressis 

subquadratis minimis, mediis obcordato.cuncalis ; lobis acutiusculis ascen- 
dentibus , supremis obtusis rotundatis. 
Hab (V. in Herb. d'Orbigny.) 



ta6 j. pecaisïïe. — Sur les Carallines. 



Melobesi a , Lamx. 

( Jgardhia , Mcneg. — Lithophyllum , Phil. — Cellepora * Linn. — 
NuUipora , Lamk. — Spongites , Ktz. — • Mastophora , Dne. ) 

Conceptacula conica, poro minimo apice pertusa, pcr totam 
frondem sparsa. Sporœ è receptaculi fundo erectae, pyrifor> 
mis , primo simplices dein transversè quaternatimque sectae. 
Frons plana, adnata v. libéra, orbicularis, sinuata v. irregula- 
riter lobata, applauata, submembranacea , cellulosa v. plu* 
minusve incrustata cal caria. — Algae marins saepiùs fuciçolœ 
arhizœ. 

En adoptant ici la marche que j'ai suivie pour fonder les 
genres précédens, je crois devoir n'en admettre qu'un seul, et 
compter au nombre des Melobesia les espèces suivantes : 

Sectio I. Melobesia verm. 
Frondes adnate orbiculares. 

Melobesia membranacea, Lmx. Hist. Polyp. p. 3i5. 

Melobesia verrucato, Lmx. 1. c. p. 3 16, — Millepora fucorum, Lamk. 

Sectio IL Spongites , Ktz. > 

r Frondes plus minùsve adoatœ, irregulares , indurat», lapidescentes. 

M. racemosa. — M. nodosa, — j|f , Hlalaotitita. •*- M* fruiiculoaa. — 
M, dentata. 

Sectio III. Mastophora , Nob. 

* 

Frondes sublibera lobatae, coriace». 

M. Ucheniformis , Dne. — Zona ri a rosea^ Ag. JUranie iter. Frejcin. 
p. i64 (non Lmx.) 

M- Lamourouxii. *j* — Padina rosea, Lmx. berln •— Dictyoia rosea, Lmx* 
Peyssonnelia ? Dne. PI. arab. 




j. dec aisne. — Sur les CoralUnes. 137 

M. tennis -\. — M. fronde icnui exposa repaudâ , marginc involuto. — 

Habilu Peyssonneliœ squamariœ, Noh. 
Hab. iu iusulis Sandwich. {Herb. Mo*. Par,) 



Le genre Melobesia, auquel se rapportent le Lapis spongia 
des pharmaciens, les ïiullipores, etc., a été le sujet d'opinions 
les plus contradictoires. Plusieurs naturalistes ont classé avec 
raison quelques-uns de ces derniers dans le régne inorganique, 
en les assimilant à des incrustations calcaires : opinion qui se 
justifie d'ailleurs, soit par la bizarrerie de leurs formes, soit 
principalement par l'absence totale de tissu organique au cen- 
tre de ces masses crétacées. 

Les Melobesia varient considérablement de consistance; il en 
est de très dures, tandis que d'autres au contraire constituent, 
à la surface d'une foule d'algues marines, des plaques ou des 
disques plus ou moins grands, ronds, réguliers, entiers ou 
lobés. 

Je considère les Millepom decussata , Sol. et EU. tab. a3 , 
fig. 29, et le M. lichenoides, fig. 10, comme les espèces les plus 
grandes; de même que le Melobesia membranacea elverrucata, 
me semblent les plus petites du genre. Les différens mo- 
des de divisions des frondes, combinés avec l'adhérence plus 
ou moins complète de ces plantes à leurs supports, m'avait fait 
croire à la possibilité de conserver les genres établis aux dépens 
des diverses espèces de Melobesia. Un examen plus approfondi 
de toutes les espèces que j'ai eues en ina possession m'a fait com- 
plètement changer d'idée à cet égard. Il est évident maintenant, 
à mes yeux, qu'un fragment de la fronde du Miltepora liche- 
noides est exactement semblable à un individu complet du Me- 
lobesia verrucata, et qu'en suivant cette comparaison dans toutes 
les espèces, on arrive à réunir en un seul genre toutes les plantes 
qu'un examen trop superficiel avait fait séparer. 

Toutes ont en outre un caractère commun, c'est d'avoir la 
fronde uniquement composée de cellules placées bout à boulet 
sans indice de nervure ou d'axe principal ; les divisions entières, 
tronquées, plus ou inoins relevées ou enroulées en leurs bords, 
et de présenter enfin, sur toute leur surface, des petits marne- 



ia8 J; decaisnf. — Sur les Corallines. 

Ions percés aa sommet et an fond desquels naissent verticalement 
les tétraspores. 

Ainsi, la structure anatomique, la forme extérieure des fron- 
des, la disposition des conceptacles tendent à démontrer l'i- 
dentité des nombreux genres que l'on avait créés aux dépens 
des Cellepores, sans tenir compte de leur organisation intime. 

Toutes ces plantes constituent en effet , soit de très petites 
pi aqb es sinueuses en leurs bords, soit des expansions plus ou 
moins profondément lobées et encroûtées, composées, sans ex- 
ception, de cellules simples, oblongues, ou ordinairement plus 
arrondies dans la partie saillante qui constitue les conceptacles. 
Ces utricules contiennent un endochrome rose ou vineux, rare- 
ment verdâtre, si ce c'est par suite d'altération, et conservent 
leur couleur long-temps après la dessiccation. 

Dans le M. verrucata ces frondes sont formées , dans leur 
épaisseur, de deux rangées d'utricules superposées et presque 
complètement dépourvues de mucilage, aussi l'action des acides 
les désagrège facilement et réduit, pour ainsi dire ces petites 
plantes en utricules libres et ovales. Dans d'autres espèces, au 
contraire, la fronde acquiert une plus grande épaisseur, et les 
utricules paraissent rangées parallèlement comme dans \ePeys* 
sonnelia. 

J'ignore par quel moyen les Melobesiu se fixent aux Fucus» 
Je n'y ai jamais remarqué de radicelles ni de cellules cylindri- 
ques avec empâtemens , que l'on retrouve sur les petites Cho- 
ristosporées , telles que Ceramium , Polysiphorria , Lèveil- 
lea, etc. 



l. et c. tulasne. — Sur les genres Polysaccum et Geaster. 1 29 



Sur les genres Poltsaccum et Geaster, 
Par MM. L. R. et C. Tulasne. , 

L 

Entre tous les Champignons du groupe des Lycoperdinées, 
les Polysaccum sont remarquables par leur organisation et 
leurs propriétés tinctoriales. L'espèce la plus célèbre est celle 
dont Micheli a donné une très belle figure dans la planche 90 
de ses Nova gênera, et qu'il a décrite par cette phrase : Lyco- 
perdoides album, tinctorium, radice amplissima (1). C'est la 
même qui fut plus tard appelée Lycoperdon capitatum par 
Batsch (2) et Gmelin (3). Observée en France au commence- 
ment de ce siècle par M. Desportes, elle reçut de ce botaniste 
le nom de Polysaccum que lui a conservé M. De Candolle dans 
son rapport sur un voyage botanique dans l'ouest de la France (4); 
l'expression crassipes fut employée par ce dernier comme dé- 
nomination spécifique. 

Ce Polysaccum crassipes ne paraît pas avoir fixé l'attention 
de beaucoup d'autres botanistes français; nous ne connaissons 
que la flore de l'Anjou de M. Desvaux et celle de PAgenais 
par M. St. Amans qui en fassent mention. M. De Candolle dans 
sa Flore française (tom. vi, page io3) et le Botanicon gallicum 
de M. Duby (pars sec. p. 85a) ne font que redire l'observation 
de M. Desportes qui l'a consignée lui-même dans sa Flore du 
Maine en i838. Il est probable cependant que ce champignon 
n'est pas aussi rare en France que semble l'indiquer le silence 
des Aoristes. M. Ad. Brongniart l'a rencontré, il y a long-temps 



(1) Micheli N. G., pag. 219, tab. gt, fig. 1. 
(2; Elench. fung., pag. i/f7. 

(3) Syst. nat. Linn. vol. a, pag. 1463. 

(4) Mémoires de la Société d'Agriculture du département de la Seine, tome x. 

X\III. Cotait — Septembre, 9 



i3o l. it c. tulashe. — Sur les genres Polysaccum rfGeaster. 

déjà, dans les allées sablonneuses des bois de Chaville près Pa- 
ris, et nous l'avons nous-mêmes recueilli, dans les environs de 
Civray (Vienne). Suivant le témoignage de Wallroth(i) il croît en 
Allemagne dans les champs sablonneux qu'arrose l'Elbe, sur les 
bords du Rhih et ailleurs. C'est le Polyperà Cfassïpës de la Flore 
de Dresde de Ficinus et le Pisocarpium clavatum de M. Nées 
d'Esenbeck (2). Cette dernière dénomination générique [avait 
été proposée par M. Link dans ses Observationes in ordines plan- 
tarum (3). Nous n'avons pu savoir s'il croissait aussi en Angle- 
terre; la Flore du Dr. Hooker ne renferme que le P. olivaceum 
Fl\, eé^éëë figurée jadis pat* Sowerby soûs le nom de Lycoper- 
dôn càpbuliferûm (Efcgl. Fungi , t- 4*4)- 

M. le docteur Montagne à décrit dàtis l'histoire naturelle 
des Côtiaries de MM. Wêbb et Berthelot (4) un Polysaccum 
tiftùtoHurit qui est très Voisiri du P. cïassipes, et que l'auteur 
croit reconnaître dans le champignon figuré par Bûxbaum, 
cent, i, t. 58. Cette nouvelle espèce croît parasite sur les racl- 
fles d'utl Ciste et possède , comme ses Congénères, des propriétés 
tinctoriales que les habitâns dés lies Gôtnêre et Pal ma savent 
rttettfe à profit. 

M. Vittâdinî pense qu'il faut mettre au hômbre de ses Ocia- 
vianiù. (Môftdg. Tub. pp. ï6 et t8) les deux autres espèces de 
Lycoperdoides décrites par Micheli ; M. PVies les avait conser- 
vées dans le genre Polpacùùm (Syst. myc. vol. 3, p. 55). 

Mais il est une espèce plus généralement connue que les pré- 
cédentes et dont les auteurs du Cônspectus fungorum agri Nis* 
kiensis Oht les premiers donné une excellente description. Le Pi- 
so Utus arenaHus de MM. Albertitri et Schweinitz est en effet la 
même plante que plus tard M. DeCandolle a nommée Polysaccum 
acaule. Il a été observé pour la première fois en France par ce 
botaniste illustre dans les sables du département des Landes (5), 

(l) Flora ôiypt. Germaniœ pars post. , pag. 872. 

(*) Syst. der Pilze undSchw., pag. i37, tab. i3, fig. i3i. 

(3) Dus. i* in der Gesellschaft naturf. Freunde zu Berlin Mag.. 1809. 

(4) Vol. 3, pag. 86. — Bot. pi. 5, fig. 1. 

(5) Rapport sur un Voyage botanique dans les départemens du Sud-Ouest. Mémoires de la 
Société d'Agriculture du département de la Seine, tom. xi. 



l* et c. tula,sne. — Sur les genres Pol y sacci im et Geaster. 1 3 1 

et retrouvé depuis dans les bois de pins des environs de Bor- 
deaux par Mi La ter rade ( i). C'est lui aussi, nous le croyons, qui 
croît abondamment sur les décombres autour des carrières d ar- 
doises des eh virons d'Angers, et que l'un de nous a recueilli au 
mois de juillet dans Un état complet de développement. La plu- 
part des flores françaises n'en font d ailleurs aucune mention. 

Peut-être le Lycoperdon arrhizum deScopoli n'est-il aussi que 
ce même Polysaùcum acaule; leà figures qui accompagnent la 
description du botanise milanais portent à le croire K cepen* 
dant l'identité des deux plantes n'est pas évidente (v. Scop«e d* 
lie, Insubi I. pi 4o 9 t-xvm). Il ne faut pas d'ailleurs confondre 
ce Lyc. arrhiztim aveo celui de Batsch (a) que Persoon estimait 
être son Bovuta nigtescens (syn. fung. p. i36)« 

Le Polyeacôum acaule a été vu en Suède par Fries (Symb. 
Gast. pé 4), en Italie et en Allemagne par divers botanistes, dans 
111e de Capraria par MM. Moris et de Nota ris (3). M* Corda le dit 
commun dans toute l'Europe; il 4n a donné une figure et une 
analyse (4> Le Dr. Rrombholz a aussi, suivant le même auteur, 
figuré cette espèce et ses congénères dans la planche 6o de son 
traité dgs Champignons comestibles et vénéneux. 

Ce que l'œil peut découvrir dans l'organisation des Polysac» 
cum sans le secours de* instrumens grossissans a été décrit et 
figuré par plusieurs des auteurs que nous avons dites plus haut; 
l'histoire du P* acaule a surtout été faite avec) autant d'élégance 
que de fidélité pat* MM. Albértini et Schweinitfc; le P. crassipes 
qui a été rencontré moins souvent est aussi très reconnaissable 
dans les descriptions abrégées mais significatives de Micheli , de 
M. De Candolle, etc. 

Quant aux détails de la structure intime de ces champignons, 
à l'analyse de leurs tissus et particulièrement h leur mode de 
fructification, M. Corda est le seul que nous sachions qui ait en- 
trepris de les faire connaître. On peut lire dans le tome h, page a4 



(i) Flore Bordelaise, 3* édition, pag. 544.— 1829. 

(a) Êlench. Jung, contin. 1* , pag. a 5g, n. ctxvi , lab. 19, 

(3) Ftonda eépfuriœ, pag. aaô, iri Ut m. dèlt Jeudi delk 3c. dl torina, Sér. », U>m. 2. 

(4) Ie*n*jm*g. , tons* n, t. a 5* lab. xu* fi^ 911 



1 3a l. et c. tulasne. — Sur les genres Polysaccum e/Geaster. 

(i 838), .de son bel ouvrage quia pour titre Icônes fungorum ,1e 
résultat de ses observations sur le P. acaule. Ce n'est point le 
même champignon que nous avons eu l'occasion d'étudier, 
aussi ne sommes-nous pas arrivés aux mêmes conclusions que 
le savant botaniste de Prague. Néanmoins il est difficile de sup- 
poser que deux espèces aussi voisines par les caractères de la vé- 
gétation que les Polys. acaule et crassipes puissent différer beau- 
coup par leur mode de fructification, et que les dissemblances 
qui paraissent exister sous ce rapport entre ces deux plantes ne 
devront pas un jour s'évanouir devant un examen comparatif. 

Nos recherches ne se sont essayées que sur le P. crassipes. Ce 
champignon croît assez abondamment près de Civray dans les 
champs sablonneux laissés en jachères depuis plusieurs années, 
sur les revers des fossés qui bordent les routes, etc. On le reconnaît 
de loin à sa taille gigantesque , si l'on peut ainsi dire, aux légers 
nuages de poussière que l'air agite au-dessus de sa tête, et qui 
en retombant brunissent le sol autour de lui. Son tronc robuste, , 
de couleur jaune fauve , simule une vieille racine que les pluies 
auraient mise à nu; il s'enfonce profondément dans la terre, s'y 
divise quelquefois en plusieurs branches radiciformes, et demeure 
debout long-temps après que la tête du champignon a disparu 
sous les attaques des insectes et les influences destructives de 
l'atmosphère. Les dimensions de ce tronc qui forment le princi- 
pal caractère de l'espèce peuvent cependant être tellement 
amoindries que le peridium paraît quelquefois sessile sur la 
terre; les individus qui sont dans ce cas forment sans doute la 
variété brevipes de M. Desportes (Flore du Maine , p. t\5*). 

Ce même stipe ou tronc est formé d'une substance subéreuse 
et très résistante, composée de filamens ténus, rameux, cloison* 
nés et identiques parleur nature avec le mycélium; sa partie su* 
périeure se renfle pour produire la tête ou le peridium globu- 
leux de la plante, et, si l'on en pratique une coupe verticale, on 
reconnaît que là sa substance modifiée s'est divisée en cloisons 
de couleur sulfarine, laissant entre elles des cavités petites d'a- 
bord, maisqui s'accroissent progressivement et en rayonnant, pour 
ainsi dire, de la base du peridium à sa périphérie. Puis ces cavi- 
tés diminuent de grandeur peu-à-peu, leurs parois se rappro* 



l. et c. tulasne. — Sur les genres Polysaccura et Geaster . 1 33 

chent, se touchent et finissent par constituer une sorte de 
membrane, par fournir un cortex au champignon. Le sommet 
de celui-ci n'est donc qu'un assemblage de logettes dont les plus 
grandes sont situées un peu au-dessous du cortex; les plus pe- 
tites, placées dans cette enveloppe ou très près d'elle, demeurent 
vides et stériles: c'est dans le sein des plus intérieures seulement 
que se passent les mystères de la fructification. 

La substance qui les remplit, d'abord pulpeuse, mucilagi- 
neu£e et d'une couleur grisâtre, est composée de filamens ra~ 
meux et diaphanes; vers les parois de la logette, desquelles ils 
procèdent, ces -filamens sont plus feutrés, moins aqueux, et 
forment un tissu enveloppant qui finit par se détacher de ce 
qui l'entoure ; de sorte que l'on peut aisément faire sortir des 
logettes les noyaux de matière pulpeuse , généralement ovoïdes 
et très inégaux qui les occupent. Ces corps ont reçu successive- 
ment les noms de glebulœ (Micheli), grani et granellini (Casti- 
glioni in Scopoli), fungilli (Alb. et Schw.), sporangiola (Link), 
corps amygdaloïdes , etc. 

Si l'on soumet à l'examen microscopique une tranche mince 
de leur substance, on reconnaît avec un peu d'attention que les 
filamens qu'elle renferme se terminent ordinairement par une 
cellule dilatée globuleuse ou ovoïde. Le nucule auquel le frag- 
ment a été emprunté était-il encore loin de sa maturité, alors 
ces cellules sont parfaitement lisses et nues; mais lorsqu'on 
analyse des nucules plus âgés, ces mêmes cellules présentent 
vers leur sommet de petites sphères presque sessiles, dont le 
nombre varie entre deux et six. Ces corpuscules grossissent peu- 
à-peu, et deviennent bientôt des spores, faciles à reconnaître par 
la couleur qui les obscurcit et par les inégalités de leur surface. 
Arrivés à cet état de développement, ils ont environ ?§7 de mil- 
mètre en diamètre, leur surface est couverte de petites verrues 
arrondies , et ils se séparent de la vésicule qui les portait. On 
constate alors qu'ils ont laissé sur ces vésicules génératrices les 
petites éminences auxquelles ils étaient attachés, mais nous 
n'avons pu reconnaître bien manifestement à leur périphérie la 
présence d'un hile ou d'une cicatricule quelconque. 

Enfin lorsque arrive l'instant de la dissémination de ces orga 



1 34 L.BTPC. tolasne. — Sur les genre s Polysaccum et Geaster. 

nés, ils se dessèchent ainsi que tout ce qui les entoure; l'enve- 
loppe fugace des quoules et les parois des logettes se rompent 
pour leur livrer passage , et si le peridium commun présente 
aussi quelque issue, on les voit s'échapper à l'extérieur mêlés à 
des filamens ténus et détruits, sous la forme de fumées légères 
que le vent disperse aussitôt. 

Ainsi que l'ont fait remarquer MM. Âlbertini et Schweinite, 
on peut, en quelque sorte, observer la succession de ces phé- 
nomènes sur un seul individu, car la maturité des nucules n'a 
pas lieu simultanément dans tout le peridium. La macération 
dans l'eau pure nous a paru rendre ces corps, lorsqu'ils sont 
jeunes, plus faciles ^ analyse* : leur substance après une im- 
mersion prolongée devenait moins muqueuse et se divisait plus 
commodément dans ses fitamens constitutifs, sans que la forme 
de ces filamens fût sensiblement altérée. 

La fructification du P. acaule, telle qu'elle a été décrite par 
M. Corda, diffère notablement de celle que nous venons d'ana- 
lyser. Dans l'opinion de ce savant, les cellules renflées qui termi- 
nent les filamens intérieurs des corps amygdaloïdes sa trans- 
forment elles-mêmes en spores , et ces derniers organes se 
montrent solitaires et portés sur un court funicule dft à II 
partie inférieure peu altérée de la cellule génératrice. 

Si nos observations étaient reconnues exactes , elles fourni* 
raient de nouveaux motifs pour rapprooher les Potytacoim 
et les <&cleroderma. Dans ces deux genres, en effet, les çarps 
reproducteurs naissent, selon nous, presque sessiles sur des 
cellules semblablement dilatées, seulement les filamens aux- 
quels ces cellules appartiennent constituent dans chacun d'qux 
une matière distincte par son aspect et sa consistance; d'ailleurs . 
les septa ou cloisons des Scleroderma, loin d'acquérir la solidité 
de celles des Polysaccum, ne sont jamais que floconneuses; k 
substance fructifère qu'ils entourent n'a jamais une vie indé- 
pendante et ne se sépare point avec une enveloppe propre des 
logettes fugaces où elle est placée. Telles sont évidemment les 
différences principales qui existent entre les deux genres, diffé- 
rences qui n'ont échappé à aucun botaniste, mais qui n'ont pas 
eu aux yeux de tous la même importance. Ainsi Micheli avait 



l. et c. TTJLAS5E.— Sur les genres Polysaccum et Geaster. 1 35 

fondé sur elles la distinction de ses genres Lycoperdoides et 
Lycoperdastrum (1); Persoon les réunit depuis sous le même 
nom de Scleroderma (syn. fung. pp. i5o et seqq.) ; mais la plu- 
part des auteurs postérieurs sont retournés aux distinctions du 
botaniste florentin^ et les ont consacrées en adoptant concur- 
remment les genres Polysaccum et Scleroderma. 

n. 

La première période de la vie des Geaster, celle qui se passe 
sous terre , a été peu étudiée ; la plupart des observateurs ne 
lep ont vus que dans leur état de maturité , lorsque leur /?<?- 
ridiwn externe est découpé en étoile, et qu'une poussière 
brune mêlée de filamens remplit l'enveloppe interne. Ils sont en 
effet très communs en cet état dans tous les bois sablonneux; pri- 
vée d'adhérence avec le sol sur lequel ils reposent, et devenus le 
jouet des vents, leur nature coriace et subéreuse les conserve 
aétaWPQips pendant plusieurs saisons malgré toutes les intempé- 
rie*» de sorte que les jeunes individus en quittant leur retraite 
£6 mêlent à une nombreuse famille qui n'a plus que les apparen- 
ti&'dç la vie et fait croire leur race plus abondante qu'elle ne 
fttt réellement. 

Lf$ Geaster prennent leur entier accroissement sous le sol, 
fsagbés a une petite profondeur où les influences de l'atmosphère 
peuvent facilement les atteindre. Leur forme est ordinairement 
spUériqufl et légèrement déprimée, leur mycélium, quelquefois 
pei* maaifeste, est souvent aussi fort abondant et peut même 
te* revêtir d'une couche sensible; c'est ce qui a lieu pour le 
Q, fimbriatus Fries (s) , espèce commune à la fin de l'automne 
foqs les pins du bois de Boulogne près Paris. 

Lorsque la vie souterraine de ces plantes doit prendre fin, 
leur émersion à la surface du sol paraît spécialement aidée par 
la rupture du peridium externe dont les nombreux rayons, en 
faisant effort pour se développer en étoile, produisent au dehors 

(i) Hujusmodi substantia per cellulas non nitidas et tenaces ut in] Lycoperdoide sed mollet 
tt lanuginosas subdivisa est ac distrjbuta (Nov. pi. gen. , pag. 919). 
(a) Desmaz. Crypt. de la France, deuxième édit, , fasc. yi, n. a 56 



i36 L.ETC. tulasjviî. — *Stor/<?sge/zre$Polysaccum et Geaster. 

la petite vessie qu'ils enveloppaient, et suivent eux-mème* le 
mouvement qu'ils lui impriment. Les diverses tuniques qui se 
recouvraient mutuellement dans la jeune plante se distinguent, 
alors facilement. 

L'enveloppe de mycélium du G.fimbriatus n'adhère que fai- 
blement au peridium de cette plante , elle se rompt en rayon* 
comme ce dernier organe, mais moins profondément et avec 
moins de symétrie; le champignon n'en entraîne souvent hors 
de terre que des fragmens que l'on peut, jusqu'à sa dessiccation» 
lui enlever sans les déchirer; leur tissu mince et papyracé ren- 
ferme ordinairement beaucoup de corps étrangers , tels, par 
exemple, que des débris de feuilles sèches. Le peridium de ee 
même Geaster est doué d'une grande épaisseur, mais la dessic- 
cation la lui enlève; aussi diffère-t-il beaucoup en cela du /?*ri- 
diurn. du G. hygrometricus : rechercher dans leurs organisa- 
tions respectives les causes de cette différence n'est peut-être 
pas sans intérêt. 

Un léger examen suffit pour reconnaître dans le peridium 
du G. fimbriatus deux couches ou membranes, Tune ex- 
térieure très mince, tenace, composée de filamens étroits, 
longs et pressés; l'autre de huit à dix fois plus épaisse, d'un 
blanc jaunâtre, molle, spongieuse, juxtaposée à la première, 
ruptile , facile à détacher et composée uniquement de cellules 
arrondies, grandes et transparentes. Après quelques jours 
d'exposition à la lumière , cette membrane interne se ra- 
mollit, se désorganise et subit une altération identique à celle 
que nous avons signalée ailleurs dans l'enveloppe externe des 
Lycoperdon. L'eau quelle renfermait s'étant complètement éva- 
porée, les parties solides demeurent desséchées sur la mem- 
brane externe, la colorent en roussâtre, n'en sauraient plus 
être séparées et augmentent si peu son épaisseur propre qu'il 
faut avoir suivi la série de ces phénomènes pour ne pas attri- 
buer à d'autres causes la ténuité qu'acquiert en définitive le 
peridium de notre plante. (1) 



(i) Dans le G. triplex de M. Junghim (Tijdscli. voor Naturl. Geschied. en Physioî. — 
1840. pag. 387, pi. 8, fig. i-3), la cQucbe de tissu cellulaire dont il est ici question, se dé- 



t\ 



l. et c. tulasn h.— - Sur les genres Polysaccum et Geaster. 1 37 

.. Jl n'en est point ainsi du G. hygrométrie us Fr. (1) ; les cou- 
dies de tissus différens qui composent son peridium externe 
Me peuvent à aucun âge de la plante être disjointes , et la des- 
siccation, si elle diminue leur épaisseur, ne les désorganise au- 
cunement. La couche extérieure, formée de filamens ténus, al- 
longés et feutrés , peut être considérée comme l'analogue de la 
Aeinbrane externe et papyriforme du peridium de l'espèce pré- 
'oédente; su r f elle s'appliquent deux autres couches très dissem- 
blables ; la première de nature subéreuse, composée de filamens 
fameux et contournés; la seconde, dure et cornée, due à de 
longs filamens droits d'un assez grand diamètre, à parois très 
épaisse», et implantés perpendiculairement à la couche sous-ja- 
cente. Les dimensions en épaisseur de ces deux couches , soit 
absolues, soit relatives, varient avec les individus; cependant 
nous avons cru observer qu'elles ne sont point partout unifor- 
mes dans une même plante, qu'ainsi l'épaisseur de la couche 
cornée s'accroît de la base du champignon à son sommet et que 
c'est l'inverse qui a lieu pour la couche subéreuse. Cette cir- 
constance doit favoriser les mouvemens hygroscopiques des 
rayons du peridium qui sont principalement dus, sans doute, 
à ce que la couche d'apparence cornée est plus avide d'humi- 
dité, que celle que lui est sousposée. Les gerçures que présente 
quelquefois cette couche cornée, surtout dans les vieux in- 
dividus, s'expliquent très bien par la disjonction des filamens 
dressas qui la composent. Le mycélium de cette espèce ne lui 
fournit point de tunique très manifeste, mais on peut le recon- 
naître encore dans la partie la plus extérieure du peridium et 
dans les fibrilles noires qui s'en détachent. 

Celui du G. rufescens Pers. (a) est au contraire très abondant et 
ne saurait échapper à une observation attentive ; nous avons pu 
même constater qu'il offre l'aspect du mycélium du champi- 

tache naturellement de celle à laquelle elle est appliquée, et forme une sorte de cupule autour 
dn peridium interne. Les petites écailles qui sont à la superficie du champignon sont peut- 
être des débris de myceliwn. 

(1) Desmaz. Crypt. de la France, * e édition, fasc. vr, n. a55. 

(a) La plante que nous nommons ainsi croit depuis deux ans environ dans Tune des serres 
du Jardin du Roi ; nous ne saurions dire positivement de quel lieu elle y a été apportée. 



1 38 l. et o. ?u làsïce.~- Sur les genres Poiysaccum et Geaster. 

gnon des couches {Agaricus- campestris Linn.). Ses filamens 
byssoïdes d'une couleur blapche, quelquefois comme légère- 
ment teintée de bleuâtre, se ramifient dans le sol, en agglomè- 
rent les particules, puis, se condensant en certains points, for- 
ment des cordons rameuit au sommet desquels, comme de véri- 
tables racines, naissent et se développent peu-à-peu les jeunes 
plantes. Celles-ci, le plus souvent réunies par groupes, sont 
pourvues d'une tunique informe de mycélium qui persiste fré- 
quemment jusqu'à leur maturité j elles y adhèrent assez forte- 
ment par le même point où sont attachés les cordons de mycé- 
lium sur lesquels elles ont pris naissance. Lorsqu'on enlève cette 
enveloppe extérieure au champignon parvenu à sa maturité, 
il paraît blanc et comme soyeux , et demeure tel en se dessé- 
chant ; mais si on le plonge dans l'alcool , il prend instantané- 
ment une teinte brune qui est celle de la substance du peridium. 
Ce phénomène n'a point lieu pour les champignons très jeunes 
encore; l'immersion dans l'esprit devin, loin de détruire leur 
blanche coloration, la leur conserve presque sans l'altérer. 

Quant à l'organisation de son peridium externe, le G. rufescens 
a de grandes analogies avec le G. hygrometricus . Cette enve- 
loppe se compose encore de deux couches très distinctes; l'ex- 
térieure qui paraît s'organiser la première est composée de 
filamens allongés et parallèles, et constitue une membrane très 
résistante; la couche interne qui peut en être séparée par 
fragmens dans les jeunes individus est formée par un tissu cel- 
lulaire assez régulier, à mailles le plus souvent hexagonales. Ce 
tissu prend en se desséchant une très grande consistance et 
possède aussi, comme le tissu analogue du G. hygrometricus, la 
faculté de se distendre plus que la couche externe sous l'in- 
fluence de l'humidité. 

Les phénomènes hygrométriques que présentent ces denx 
espèces, on les chercherait vainement dans le G.fimbriatus } 
dont l'organisation rend compte de cette différence. 

Dans tous ces champignons, d'ailleurs, le peridium interne et 
le tissu qu'il protège paraissent tirer leur origine des parties in- 
férieures et les plus extérieures du peridium externe; on peut 
surtout supposer que la substance placée au-dessous de la pe* 



l. 8T e. ïulasnb.— 5i/r/^ genres Polysaccum <?/ Geaster. i3g 

lit* vessie sporigène du G. fimbriatus, et distinguée des parties 
voisines par sa coloration , a cjû servir à l'introduction des li- 
quides nourriciers de la plante. À l'égard de l'organisation des 
parois de ce peridium , l'analyse n'y découvre que des filament 
ténus,- allongées, rameux* constituant une membrane très 
mince et élastique; c'est de cette membrane que s'échappent 
tous les autres filamens qui plongent dans le sein de la petite 
vessie, et y forment en s'entrecroisant , et se compliquant de 
mille façons , des cloisons plus ou moins épaisses, mais fugaces, 
qui limitent les espaces destinés au développement des spores. 

Ces espaces $ppt généralement asçeg étroits et sans forme ré- 
gulière; ils sont plus grands dans le G. fimbriatus que dans les 
deux autres espèces. Il faut, pour observer facilement cçux du 
G. rufescetflSy choisir des individus très jeunes dont la blancheur 
ne soit point modifiée par l'immersion dans l'alcool; les cellules 
qui doivent former la couche interne du peridium extérieur sont 
alors à peine formées. 

Les basjdes qui tapissent les parois des locules fructifères, 
terminent les filamens de la trame et sont d'un bien plus grpnd 
diamètre. Celles du G rufescem sont quelquefois partagées par 
des diaphragmes , ce qui ferait supposer qu'elles ne seraient 
pas toujours uniquement dues à la dilatation de la cellule ex- 
trente d'un filament, mais que plusieurs cellules terminales, 
dont les parois communes se détruiraient, concourraient dans 
certains cas à leur formation. 

Les spores naissent sur ces basides comme celles des Lyco- 
perdon au nombre de deux à quatre , portées sur un funicple 
plus ou moins développé ; elles nous ont paru sesçiles dans le 
G. hygromeiricus. Ces spores sont sphériques; celles du G.fim~ 
briatus sont lisses et n'ont guère que 473 de millimètre on dia- 
mètre; celles du G.rufescens ont un diamètre double et leur 
surface est finement tuberculeuse ; les spores du G. hygrome- 
iricus sont aussi un peu verruqueuses , et leur diamètre paraît 
varier entre 777 et rh de millimètre. 

Ces organes reproducteurs quittent de fort bonne heure les 
cellules mères; devenus libres, ils se 'colorent, les basides 
disparaissent et les filamens de la trame, unis peut-être à d'au- 



i4o l. et c. tulasnb. — Sur les genres Polysaccom et Geaster. 

très filaraens nés postérieurement, prennent cet accroissement 
considérable qu'ils ont dans la plante mûre dont ils composent 
le capillitium. C'est seulement après l'accomplissement de ces 
phénomènes qu'arrive la rupture du peridium externe et qufe 
le champignon se montre hors de terre. 



EXPLICATION DES FIGURES. 

PLANCHE 5. 

. - 

Les figures 1-7 sont consacrées k l'analyse du Polysaccum crassipes DC., 
et les autres à celle du Geaster fimbriatus Fr. 

Fig. 1. Fragment d'un Polysaccum crassipes parvenu à son entier développement ; a. En- 
veloppe corticale ou peridium; b % b. Nucules places dans leurs logettes; c. Logettes vides. 

Fig. a. Nucules isolés et plus grossis. 

Fig. 3. Filamens gélatineux dont leur substance est formée; les cellules qui les terminent 
donnent naissance aux spores. 

Fig. 4. Une de ces cellules fertiles isolée. 

Fig. 5. Autre montrant les petites éminences auxquelles les spores étaient attachées. 

Fig. 6 Spores jeunes encore lisses. • \ 

Fig. 7. Autres parvenues à leur maturité, et dont la surface est tuberculeuse. 

Fig. 8. Coupe verticale d'un jeune Geaster fimbriatus. 

Fig. 9. Frustuîe du même grossi; a. Couche filamenteuse du peridium externe portant 
au dehors des débris de mycélium , mêlés a des corps étrangers ; b. Couche formée de grandes 
cellules qui se désorganise après la rupture du peridium et que la dessiccation fait en quelque 
sorte disparaître; c. Peridium interne ;V. Substance intérieure présentant de nombreuses ci- 
vités fructifères. 

Fig. 10. Un fragment du peridium externe plus grossi; les lettres a, b indiquent les mê- 
mes parties que dans la figure précédente. 

Fig. ix. Filamens composant la trame de la substance intérieure; a, a. Cellules qui doi- 
vent porter les spores. 

Fig. xa. Spores. v 

Fig* x3. Autres plus grossies. 

PL ANC H K 6. 

Les figures 1-8 sont relatives au Geaster hygrometricus Pcrs. , et toutes les 
autres au Geaster rufescens Ejusd. 

Fig. 1. Section verticale d'un Geaster hygrometricus dont le peridium ne s'est pas encora 
rompu. 

Fig. 9. Coupe grossie ç|e ce peridium ; a et b. Couches extérieures ; c. Couche cornée. 



m martius. — Sur la gangrène des Pommes de terre, tfo 

Fig. 3. Coape horizontale d'an fragment de cette couche cornée du perUiium» 

Fig. 4- Sporopbores encore nus. 

Fig. 5. Autres portant de jeunes spores. 

Fig. 6. Baside dont les spores sont déjà finement tuberculeuses. 

Fig. 7. Spores isolées. 

Fig. 8. Autres plus grossies. 

Fig. 9. Coupe verticale d'un Geaster rufeseens, arrivé à sa maturité, dont le oeruBum non 
ouvert encore retient des débris de mycélium et un appendice radiciforme ; une partie de la 
mhatance intérieure reste stérile et conserve sa couleur blanche. 

Fig. 10. Champignon plus âgé aussi, coupé verticalement. 

Fig. ii. Fragment très grossi du periditm externe obtenu par une section perpendiculaire 
à ses parois. 

Fig. xs. Frustule aussi fort grossi de la substance intérieure d'une très jeune plante; les 
etites cavités qu'elle présente (a, a) sont tapissées de cellules dont quelques-unes portent déjà 
des spores. 

Fig. x3, 14, «5. Ces cellules isolées. 
Fig* 16. Spores mares. 



Sur la gangrène sèche des Pommes de terre, observée depuis 

quelques années en Allemagne. 

Par M. de Martios. (1) 

Xai l'honneur de présentera l'Académie un Mémoire sur une 
maladie des Pommes de terre, qui s'est manifestée depuis douze 
ans dans une grande partie de l'Allemagne. Cette maladie est 
si pernicieuse, qu'elle a dû attirer l'attention des gouverne* 
mens ; et les observations que j'ai faites sur sa nature forment 
la base d'un rapport présenté à l'Académie royale des Sciences 
de Munich. 

Cette .maladie peut être envisagée sous deux points de vue : 
d'abord comme fait physiologique et qui se rattache à une des 
questions les plus intéressantes de la science , celle de la géné- 
ration spontanée ; ensuite elle mérite de fixer l'attention par le 
trouble qu'elle peut apporter dans le bien-être des populations. 

Les Pommes de terre atteintes de cette affection deviennent 

(1) Extrait des Comptes rendus des séances de Y Académie des Sciences ( itt août). 



i4? p& MARTiuSi — 5/ir là gangrène dès Pommes de terre* 

dures comme des pierres , de sorte qu'on peut tes frappera 
coups de marteau sans pouvoir les briser; elles conservent cette 
dureté dans l'eau bouillante, et, suivant le rapport qui m'en a 
été fait, elles résistent même à l'action de la vapeur dans les 
fabriques d'eau-de-vie. 

Il eti résulte qu'on ne peut en tirer aucun parti. 

Lorsque l'affection a atteint ce dernier degré, les tubercules 
perdent tellement leur caractère naturel, qu'on a grand'peiue 
à les reconnaître. Ce qui rend cette maladie surtout à redouter 
pour l'agriculture, c'est qu'à son début elle ne laisse apparaître, 
pour ainsi dire, aucune trace d'altération, quoique les tuber- 
cules mis en terre ne soient plus susceptibles de pousser des 
tiges; et si quelques-uns en produisent, celles-ci se flétrissent 
bientôt, et le laboureur se voit totalement frustré dans des es- 
pérances. 

Dans la province bavaroise du Palatinat, cette maladie a 
causé de tels ravages en 1840, qu'en plusieurs cantons les ré- 
coltes ont été réduites au tiers. 

Cette affection paraît s'être manifestée pour la première fois 
en i83o dans plusieurs districts voisins du Rhin. Aujourd'hui 
on l'a observée surtout dans le Palatinat, entre Cologne et 
Neuwied, près d'Erfurth, dans le royaume de Saxe, dans le 
Mecklembourg, la Bohême et la Silésie» Elle apparaît comme 
une véritable épidémie, et, comme dans toute maladie de ctf 
genre, elle offre des caractères singuliers et difficiles à expli- 
quer. Dans le Palatinat, on a cru pouvoir en attribuer la cause 
principale à la sécheresse excessive qui y régnait depuis quel* 
ques années; dans les provinces rhénanes inférieures, au con- 
traire, on la cherchait dans une trop grande humidité et de* 
nuits froides ; d'autres personnes l'attribuent à un épuisement 
de la variété de Pommes de terre et à l'action d'une culture peU 
convenable- Elle s'est montrée indistinctement sur toutes lesta* 
riétés. En Allemagne* on désigne généralement cette maladif 
sous le nom de gangrène sèche (Trocken/aule^ StocAfaule)* 

J'ai examiné des tubercules gangrenés du Solarium tubefo- 
sum qui m'ont été envoyés des différens points de l'Allemagne, 
assez distans l'un de l'autre, et j'ai trouvé sur tous une petite 



de martius. • — Sur la gangrène des Pommes de terreé i(\i 

mucédinée plus ou moins développée, à laquelle je donne le 
nom de Fusisporium Solani. Mes observations m'ont convaincu 
que la présence de ce petit champignon est là cause et non 
l'effet de cette affection, ainsi que plusieurs agronomes et même 
des botanistes distingués ont cfu pouvoir l'avancer. 

L'épidémie de lu Pomme de terre me parait donc rentrer 
dans la classe de celles qu'on attribue à la naissance et au déve* 
loppement d'un parasite végétal; elle a de grandes analogies 
avec l'ergot t la nielle, la rouille, etc*, et il esta craindre qu'elle 
ne soit aussi difficile à détruire qite ces derniers, qui depuis si 
long-temps sont > dans certaines contrées, une véritable cala- 
mité. 

Quant aux symptômes, ils présentent des caractères diffé- 
rens 9 selon le degré du développement que nous offre la mala- 
die. Dans le principe, les Pommes de terre n'en offrent extérieur 
rement aucun indice, si ce n'est cependant à leur surface, qui 
se trouve parsemée de taches d'une couleur plus foncée et 
réticulée, par l'effet de la dessiccation partielle de l'épidémie* 
Plus tard la Pomtoe de terre devient plus sèche encore, et pré- 
sente a l'intérieur plusieurs parties d'une teinte livide et noi* 
râtre. Ou y découvre aussi des portions extrêmement minces; 
de couleur blâtichâtre, rlidimens du Fusisporium Solani, qui 
se présentent alors comme tout autre mycélium ou matière ap* 
pelée, par les jardiniers, blanc de champignon } sous la forme 
d'un tissu fibri lieux, ramifié, extrêmement délicat. On voit ces 
rudimens du champignon dispersés çà et là et en plus ou 
moins grande quantité dans l'intérieur de la Pomme de terre. 
Ce parasite, à cette époque, ne tarde pas à prendre un accrois* 
sèment très rapide) il pénètre l'épiderme* et se présente à la 
surface sous la forme de petits coussinets filamenteux blanchâ- 
tres | au sommet desquels se développe une quantité innombra- 
ble de graines ou spores * qui se dispersent très facilement. En 
même temps la Pomme de terre devient de plus en plus sèche, 
et acquiert une dureté telle * qu'on ne petit la diviser sans dm . 
ployer une force très considérable. L'intérieur du tubercule res- 
semble alors à une espèce de truffe extrêmement compacte, dont 
la surface serait hérissée de petites protubérances blanches, de la 



i44 m martius. — Sur la gangrène des Pommes de terre. 

consistance de la craie , qui ne sont autre chose que les filets du 
champignon unis en très grand nombre. 

Si l'on examine la structure intérieure de la Pomme de terre 
arrivée à cet état d'infection , on trouve le tissu cellulaire 
en partie desséché , flasque et déchiré , et les sucs contenus 
dans les interstices des cellules altérés. La fécule présente un 
grand nombre de granules légèrement engorgés, souvent ru- 
gueux et déchirés, et sur beaucoup d'entre eux des points 
extrêmement petits en forme de verrues irrégulières, plates, 
orbiculaires , convexes, lobées, etc. Ces petits corpuscules, 
étrangers à la Pomme de terre saine, sont les commencemens , 
les prima stamina du champignon. S'il y a encore assez d'humi- 
dité dans les tubercules, ils se développent très rapidement, se 
ramifient et forment le parasite dont j'ai parlé. On peut aisé- 
ment suivre et saisir l'ensemble de ces phénomènes en mettant 
une portion de Pomme de terre affectée dans l'eau. Le mycélium 
s'allonge alors et se présente sous la forme de filamens con- 
fervoïdes. 

Pendant le développement de ce petit parasite , la Pompe de 
terre perd une si grande partie de son humidité, qu'enfin elle 
n'en offre plus que 35 pour 100, tandis qu'à l'état sain elle en 
contient 73 pour 100, ou à-peu-près. La partie fibreuse devient 
d'une couleur bleuâtre et s'est en partie convertie en ulmine; la 
matière mucilagineuse est diminuée et l'albumine a disparu. 

S'il est facile d'observer et de suivre les divers changemens 
qui s'opèrent à l'extérieur de la Pomme de terre et de saisir les 
caractères botaniques les plus saillans du parasite, il est beau- 
coup plus difficile de savoir comment ce champignon se forme 
à l'intérieur du tubercule, et de quelle manière sa propagation 
peut s'effectuer par des granules ou des spores , qu'on ne voit 
pas pénétrer par les couches du tissu épidermique à l'intérieur 
des cellules , qui paraissent être néanmoins le siège des pre- 
miers développemens du champignon. 

On a proposé jusqu'à présent trois théories différentes sur la 
manière dont agissent les graines ou spores des champignons 
parasites, quand ils affectent une autre plante au seiti de la- 
quelle ils se propagent. 



de MARTius. — Sur la gangrène des Pommes de terre. i*5 

Quelques auteurs ont cru que les spores pénétraient dans la 
' plante parles stomates; un autre, M. Prévost, se fondant sur 
une observation faite sur les granules d'une Puccinia, a prétendu 
qu'elles s'allongaient et s'enfonçaient dans la plante. La première 
de ces explications considérait la propagation de ces champi- 
gnons comme due à une sorte de dissémination; la seconde, 
comme une sorte de greffe. 

La troisième théorie, soutenue surtout par MM. Knight et 
DeCandolle, établit que les spores du parasite tombent dans la 
terre, d'où elles sont introduites à l'intérieur de la plante par les 
sucs pompés par ses racines. Aucun de ces auteurs n'a appuyé 
son opinion sur des expériences directes tendant à démontrer 
la manière dont les graines pourraient pénétrer dans la plante. 
Ils ne disent pas si les spores sont dissoutes dans l'eau que les 
racines absorbent, ni si elles y entrent en conservant leur forme 
primitive. 

Voici quelques-unes de mes expériences entreprises en vue 
d'éclaircir cette importante question. 

Tai semé des graines du Fusisporium Solani sur la surface in* 
tacte humectée d'une Pomme de terre saine, et provenant d'un 
pays où la maladie ne s'était pas encore manifestée. Quelque» 
semaines après, l'épiderme montrait des taches sphacéleuses, la 
Pomme de terre ser flétrissait en perdant visiblement une partie 
de ses sucs, et quelques mois après on vit sortir de son intérieur 
le champignon sous la forme d'une éruption blanche. 

Or, comme les grains an Fusisporium ne peuvent perforer l'é- 
piderme pour pénétrer dans l'intérieur, cette propagation doit 
y opérer d'une autre manière , et ce n'est donc, à mes yeux , ni 
par dissémination, ni par greffe, que le champignon peut s'y 
multiplier. 11 est évident pour moi que c'est par un procédé or- 
ganique, que je nommerai infection, puisqu'il offre la plus 
grande analogie avec l'inoculation d'un virus contagieux. 

Je présume que la graine de ce petit champignon, funeste à 
l'organisation de la Pomme de terre, exerce une action toute 
particulière sur le tissu cellulaire avec lequel elle se trouve en 
contact; qu'elle altère le suc contenu dans la première cellule 
qu'elle rencontre, et qu'elle propage de là cette altération d'une 

XVIIF. Botaw. — Septembre. 10 



. 146 de martics. — Sur la gangrène des Pommes de terte. 

cellule à l'autre, de manière qu'en très peu de temps les sucs con- 
tenus dans tout le tissu de la Pomme de terre sont infeetés et 
altérés de manière à réagir sur le parenchyme, qui en éprouve 
des cbangemens morbides. 

Pour moi, ces sucs , répandus dans l'intérieur de la plante par 
voie d'absorption, y agissent comme un virus sui generis. 

L'apparition du champignon dans l'intérieur, et plus tard à 
la surface du tubercule, ne dépend pas ainsi du développement 
d'un certain nombre de ses spores qui pénètrent dans le tissu 
cellulaire, mais plutôt d'un changement total opéré dans les 
sucs de la plante, lesquels ont reçu la faculté de reproduire 
le champignon. On explique de cette manière la production 
simultanée du champignon à l'intérieur du tubercule, et son 
changement organique, de sorte que, sous l'influence d'un or- 
ganisme étranger qui lui est contraire, il cesse de produire ses 
tiges , ses feuilles et de nouveaux tubercules. 

Cette manière d'expliquer la propagation du champignon 
parasite, s'accorde également avec les observations microsco- 
piques. Dans les Pommes de terre affectées au premier degré , 
j'ai découvert de petites productions celluleuses extrêmement 
délicates, globuleuses ou allongées, simples ou articulées, et 
situées dans le voisinage des canaux intercellulaires voisins de 
l'épiderme , productions qui offrent la plus grande analogie 
avec les rudimens du champignon , qu'on trouve, à une période 
plus avancée, dispersés en nombre infini sur les grains de fé- 
cule. On ne peut pas s'empêcher d'admettre que cette forma- 
tion toute nouvelle ne soit, pour ainsi dirç, une sorte de dépôt 
organique qui s'opère dans les sucs infectés, et qui finit par 
changer tellement les caractères de la Pomme de terre, qu'elle 
offre plutôt l'aspect d'une matière fungiforme, de laquelle naît 
le fusisporium Solanij et d'où il sort comme une sorte d'efflo- 
rescence organique. 

Les Pommes de terre affectées de cette maladie pourraient 
être comparées à une sorte de pietra fungaja. Quand elles sont 
dans des circonstances défavorables au développement du Fusis- 
porium, dont les germes sont engendrés depuis long-temps 
ceux-ci s*en échappent comme le boletus tube ras ter de la pie ira, 



de bcartius. — Sur la gangrène des Pommes de terre. 147 

funga/ade Naples. On voit se former successivement, et à di- 
verses époques , de nouveaux coussinets de la petite mucédinée, 
à la surface de la même Pomme de terre. 

La gangrène sèche est d'autant plus redoutable pour la cul- 
ture, que la multitude des grains produits par le Fusisporiwn 
est innombrable > que ces petits germes peuvent se répandre 
partout, et qu'il est prouvé que les spores des champignons 
conservent leur vitalité pendant fort long-temps. Peut-être cette 
même longévité appartient- elle aussi au mycélium de la petite 
plante , qu'on doit considérer comme la souche stérile. Quant 
au blanc des autres espèces de champignons , il est reconnu 
qu'il est très vivace. J'ai vu du blanc du Bolet us destructor ram- 
pant en dessous des boiseries, où il avait atteint, selon mon 
calcul, un âge de plus de i3o ans sans avoir perdu sa force re- 
productrice. 

De tout ce qui précède, je conclus que la mucédinée qui infeste 
aujourd'hui nos plantations de Pommes de terre peut malheu- 
reusement être regardée comme un des plus grands fléaux de 
notre, agriculture, et qu'elle peut se comparer à la mort du 
safran et à l'ergot, etc. Il est donc du plus haut intérêt pour l'a- 
griculture de trouver un moyen efficace d'arrêter la propagation 
de cette plante parasite , et de détruire ses graines et son blanc. 
Tai proposé, à cet effet, de garantir les récoltes encore saines, 
en évitant tout contact avec les Pommes de terre affectées; de 
détruire complètement ces dernières si elles sont tellement avan- 
cées dans leur maladie qu'on ne puisse plus en tirer parti; de 
nettoyer les caves où les spores du végétal nuisible peuvent être 
dispersées en quantités innombrables, et de soumettre enfin 
au chaulage les tubercules destinés à la reproduction, avant de 
les confier au sol. 

Peut-être, combinant ces moyens, pourrait-on préserver la 
culture de la Pomme de terre d'un danger imminent, et dont 
les conséquences seraient d'autant plus funestes qu'elles tom- 
beraient sur la classe de la population la plus nombreuse. 

Je dois ajouter qu'on a surtout observé la maladie dans les 
cantons où depuis quelque temps on a suivi le système de ne 
mettre en terre que des portions de tubercules coupées en 



10. 



i48 jdk MARTins. — Sur la gangrène des Pommes de terre. 

tranches munies de quelques yeux , et dans d'autres lieux où 
Ion a la funeste habitude de remplir les caves entières de cette 
production précieuse avant qu'elle ne soit suffisamment séchée, 
et sans l'exposer à un courant d'air convenable pour éloigner la 
fermentation. Plusieurs personnes ont rangé ces deux pratiques 
parmi les causes accessoires qui agissent le plus puissamment sur 
le développement de la maladie. 

On connaît encore en Allemagne quelques autres altérations 
du Solanum tuberosum , comme la fr isole ( le curl des Anglais ) 
et la rouille ; mais je ne les ai pas encore observées. Il en est 
une quatrième, nommée la gale (Bâude ou Kârtze) % dont j'ai 
aussi traité dans le Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir à l'Aca- 
démie. Cette affection a été principalement observée dans les ter- 
rains calcaires de laThuringe, dans la Bavière supérieure et dans 
l'Autriche. Elle a des rapports avec le développement d'un petit 
champignon d'une structure très simple, du genre des Proto- 
myces. Elle affecte surtout les parties situées sous l'épidémie, 
et paraît moins redoutable que la gangrène sèche. 



Notice sur deux espèces de plantes y nouvelles pour la Flore 

de France 9 

Par M. Delastre. 

En publiant dernièrement, dans la Flore de la Vienne (i), 
quelques plantes qui m'ont paru présenter des caractères assez re- 
marquables pour être élevées au rang d'espèces, je cédais surtout 
au désir de signaler ces nouveautés à l'attention des botanistes , 
dans l'espoir qu'ils pourraient les rencontrer aussi dans leurs 
herborisations , et venir confirmer ou détruire mes assertions. 
Ces espèces n'ont, en effet, été recueillies par moi que deux ou 
trois fois, pendant vingt-cinq ans de recherches, dans la partie 
du haut Poitou, qui a été plus particulièrement le champ de 

(i) Chez Meilhac, libraire 9 Cloître Saim-Beooit , xo. Paris, 184s. 



del astre. — Plantes nouvelles. i/jg 

mes explorations, et la constance de leurs caractères dans d'au- 
tres provinces est un point qui, pour quelques-unes, manque 
encore à leur consécration. Je n ai donc rien à ajouter ici au 
sujet des Arenaria corymbulosa, Allium tenuiflorum et Lolium 
macilentum N. , espèces figurées ou décrites dans mon ouvrage ; 
les échantillons types sont déposés dans l'herbier de la Vienne, 
au Musée de Poitiers, et rien n'est venu modifier encore l'opi- 
nion que j'ai émise sur leur compte. 

Mais il n'en est pas de même du Cirsium uliginosum de ma 
Flore, que je n'avais trouvé que deux fois dans le Poitou, et que 
j'ai rencontré de nouveau aux environs de (-rien (Loiret), dans 
un état qui m'a forcé à apporter quelques changemens à ma 
première description. Les deux échantillons que je destine au 
Muséum d'histoire naturelle de Paris proviennent de pieds dif- 
férens de cette plante que j'ai déjà donnée, ainsi que Y Arenaria 
corymbulosa y I. c. pag. 120, à plusieurs botanistes de l'ouest. 

Cirsium spurium (Cirs. bulbosum, 8 spurium, Flore de la 
Vienne, pag. a56). Racine à souche oblique garnie de fibre* 
souvent renflées. Tiges (de 5o à 90 centimètres) droites, striées, 
sillonnées , munies dans toute leur longueur, ainsi que les ra- 
meaux y de feuilles plus ou moins décurrentes > ces derniers dis- 
posés en panicule pyramidale. Feuilles des souches stériles , 
lancéolées, oblongues, pinnatifides, à sinus larges et profonds, 
et à lobes bi-ou trifides, ciliés, épineux; les caulinaires sessiles, 
plus ou moins longuement décurrentes sur la tige en deux 
oreillettes épineuses; feuilles des rameaux moins profondément 
lobées, souvent tomenteuses-blanchâtres en dessous. Antfiodes 
du Cirs. bulbosum (dans le voisinage [duquel je ne l'ai jamais 
rencontré) ; pédoncules tomenteux, blanchâtres, dressés en pa- 
nicule pauci flore. Involucre à écailles lancéolées, apprimées, 
mucronées, un peu écartées de la pointe, entremêlées d'un duvet 
aranéeux assez abondant. %. Juin, août. Prés marécageux, écou- 
lemens. Aigrette > fontaine de Lutineau sur la Dive > arrondis- 
sement de Loudun (Vienne); Chantegruau près Gien (Loiret). 

p uliginosum (Cirs. uliginosum > Flore de la Vienne, p. a55, 
PU 3). Ànthodes à pédoncules courts et laineux, agglomérés 



i5o dflastre. — Plantes nouvelles. 

deux — trois ensemble au sommet dt*s rameaux qui sont grêles, 
étalés, un peu flexueux. Prés tourbeux, fondrières ferrugineuses, 
au-dessus du pont de Ressan près Valette , arrondissement de 
Châtellerault (Vienne). 

Sur les bords de la Dive , dont le sol calcaire est profond et 
fertile, la végétation de cette plante est vigoureuse; les rameaux 
de la panicule sont plus dressés, et la tige est comme ailée par 
la décurrence des feuilles, dont les lobes sont presque constam- 
ment trifides et bordés de cils plu» épineux; la surface infé- 
rieure en est aussi plus verte et à peine tomenteuse. Dans le 
Loiret, au contraire, parmi les écoulemens d'un terrain maigre 
et siliceux , la tige est plus grêle et les rameaux sont plus étalés. 
L'ensemble de la végétation se rapproche beaucoup de celle 
de la variété (3 uliginosum, mais les anthodes sont le plus sou- 
vent solitaires au sommet de pédoncules presque toujours très 
allongés. Cet état intermédiaire, que j'ai pu étudier cçtte année 
dans toutes les phases de son développement, m'a convaincu 
que les deux plantes que j'avais séparées dans ma première 
publication ne sont que deux former très tranchées d'une seule 
et même espèce qui se retrouvera sans doute encore dans 
d'autres parties de la France, puisque je l'ai rencontrée sur 
deux points aussi éloignés et dans des terrains appartenant à 
des formations si diverses. 

Les élémens de la Flore de la France sont, au surplus, bien 
loin d'être complétés encore, il faut l'avouer. Peu de provinces 
ont été soigneusement explorées, et beaucoup de Flores locales 
se ressentent un peu trop de ce travail de cabinet, qui leur 
donne un certain air de ressemblance avec les ouvrages du 
même genre qui les ont précédées. Le fond de tous est le 
même, en effet, et ce n'est que par ce qu'ils présentent d'ex- 
ceptionnel, soit en plus, soit même en moins, qu'ils peuvent 
se distinguer utilement ; c'est par là seulement qu'ils feront 
bien connaître la végétation propre à la circonscription qu'ils 
embrassent. 

Il reste encore, on n'en peut douter, bon nombre de décou- 
vertes à faire; mais pour cela, il faut chercher avec soin et per- 
sévérance, et ne pas se laisser décourager par l'insuccès : le 



del astre. — Plantes nouvelles. i5i 

hasard vietit parfois notis payer généreusement de bien des 
courses inutiles. 

J'ai recueilli, il y a quelques semaines, dans un terrain cal- 
caire d'assez bonne qualité, bordant au nord-ouest les marais 
àiAdotty canton de Briare, arrondissement de Gien (Loiret), 
une charmante Linaire appartenant à la section Chàenorrhinum 
de Dé Candolle, mais à laquelle elle fait néanmoins exception 
par sa corolle à deux lèvres exactement fermées par un palais 
très proéminent. 

En voici la description : 

Linaria prjetermissa. Tige (de io à 20 centimètres) droite, ra* 
meuse, très glabre , ainsi que toute la plante. Feuilles inférieures 
opposées, ovales-lancéolées, atténuées en pétiole, entières, les 
supérieures et les raméales alternes, lancéolées- linéaires, par- 
fois un peu elliptiques. Pédoncules dressés, solitaires, axillaires, 
disposés en grappes lâches et plus longs que les feuilles qui les 
accompagnent. Calice à cinq divisions lancéolées-linéaires, les 
deuM inférieures un peu écartées Tune de l'autre et plus courtes. 
Corolle à deux lèvres très exactement fermées par le palais sail- 
lant; la supérieure plane , bifide, à lobes droits, d'un rose vio- 
lacé, se colorant à la dessiccation; l'inférieure à trois lobes à- 
peu-près égaux, blanchâtres. Tube jaunâtre passant au violet 
pâle , ainsi que l'éperon, qui est droit, un peu conique, obtus , 
et qui atteint à peine les deux tiers de la longueur du tube. 
Bord du palais d'un jaune peu foncé, marqué intérieurement 
d'une petite ligne violacée en forme de fer- à-cheval, qui se 
prolonge en deux taches violettes très prononcées sur la partie 
inférieure du tube; anthères violettes. Capsule bosselée s'ou- 
vrant au sommet; graines oblongues , sillonnées. 0. Juin , août. 
Champs d'avoine auprès du marais A'jâdon (Loiret), où elle 
est très abondante. 

p decipiens. Plante toute couverte de poils glanduleux : même 
localité. 

Cette variété dont je n'ai pu , malgré les recherches les plus 
attentives, trouver qu'un seul individu que je conserve en her- 



i5a delastre. — Plantes nouvelles* 

bier, présente exactement le port et l'aspect du Linaria minor L., 
dont elle se distingue suffisamment par sa corolle à lèvres fer- 
mées, dont la supérieure à deux lobes droits. 

Il ne me paraît pas douteux que cette curieuse espèce, dont 
j'ai déposé plusieurs échantillons dans l'herbier du Muséum 
d'histoire naturelle de Paris, ne soit absolument nouvelle pour 
la science, et cependant je l'ai trouvée dans un rayon de moins 
de quarante lieues de la capitale. 



Examen organographique des Nectaires, 
Par M. L. Bravais , D. M. 

Linné donna le nom poétique de nectar à la liqueur miel- 
leuse que renferment la plupart des fleurs, et appela dans le 
principe, nectaire, l'organe producteur de cette sécrétion ; mais 
il étendit ensuite la signification de ce mot à une foule de par- 
ties qui ne produisent aucun liquide apparent, ce qui occa- 
sionna une grande confusion dans le langage. Tout organe flo- 
ral qu'on ne pouvait appeler calice, corolle , étamine, pistil ou 
péricarpe, devint un nectaire aux yeux du botaniste suédois. 
Pour éviter cet abus, l'illustre auteur du Gênera Plantarum 
ne s'est jamais servi de ce terme dans ses descriptions (i). De 
Lamarck, dans l'Encyclopédie méthodique (art. Nectaire) , le 
repousse aussi de la science, et pense qu'on doit décrire tous 
les nectaires de Linné, comme des dépendances des autres 
organes fondamentaux de la fleur. Cette décision trop sévère n'a 
pas été adoptée par M. De Candolle , qui a conservé le mot 
Nectaire dans sa Physiologie végétale , en le réservant toutefois 
aux parties qui sécrètent du nectar. 

(i) Le même éloiguement pour l'emploi du mot Nectaire se manifeste dans l'ouvrage pos- 
iRume d'Ant. L. de Jussieu. (Rejiciendum è scientià botanicâ nomen vagum nimis descriptto* 
nibus et characteribus implicandis idoneum nisi addatur tantum glandulis succum nec- 
tareuir. fundentibus, et revocandae potiùs ad singula organa partes pro nectario habite, nunc 
proprio tantum nomme appellandœ.) Introd. in Hist. plant. Ann. des Se* nat. , a 6 série, 
tom. vin y pag. i3a. 



l. bravais. — Sur les Nectaires. i53 

La science manque d'un terme aussi commode que celui de 
corolle ou pétale , pour désigner, sans préjuger leurs fonctions, 
une pièce de l'androcée ou un verticille de pièces qui sécrètent 
du nectar ou n'en produisent point, et affectent tantôt une 
forme, tantôt une position différente dans la fleur. La plupart 
de ceux qui ont été inventés ne remplissent pas ce but : ils in- 
diquent une fonction ou une ressemblance avec un organe 
connu de la fleur, et par conséquent ne peuvent pas convenir 
à l'ensemble des organes confondus sous le nom de Nectaires. 
Si Linné a eu le tort de donner ce même nom à ceux qui n'ont 
pas de nectar, les modernes sont obligés de se servir de plu- 
sieurs termes différens pour décrire des parties analogues. Pour 
éviter ce dernier inconvénient, je serai contraint d'employer 
les mots Nectaire et Disque, à défaut de meilleurs; le premier 
dans le sens linnéen, le second toutes les fois que les Nectaires 
formeront un verticille. 

La science organôgraphique n'a pas attendu la création d'un 
mot heureux pour faire des progrès dans la détermination 
exacte des pièces florales. Beaucoup de savans modernes ont 
compris l'importance des disques, des glandes, des écailles, et 
les regardent non plus comme accessoires , mais comme parties 
intégrantes des verlicilles. Je citerai surtout les ouvrages de 
MM. Adrien de Jussieu(i), Adolphe Brongniart (2), Auguste de 
Saint-Hilaire (3), Spach(4), Alphonse DeCandolle(5),etc. etc. 

Essayons de puiser dans ces monographies précieuses et dans 
l'étude de la nature les faits capables d'agrandir le domaine de 

(1) Extrait du Mémoire sur les Euphorbiacées : Annales des Sciences naturelles, première 
série, premier volume. 

(a) Mémoire sur la famille des Bruniacées. ld. tom. vin , pag. 357. Mémoire sur la famille 
des Rbamnées. Id. tom. x, pag. 3ao. 

(3) Second Mémoire sur le Placenta central. Annale3 du Muséum, tom. iv. Premier Mé- 
moire sur les Résédacées , tom. xiii des Annales de la Société royale des Sciences d'Orléans. 
Voir encore le deuxième Mémoire sur les Résédacées; les deux Mémoires sur les Polygalées 
et la Morphologie végétale. 

(4) Suites à Buffon. Phanérogames, tom. î à x. Les disques sont décrits avec soin par 
M. Spach. 

(5) Mémoire sur les Lobéliacées dans les Annales des Sciences naturelles. Deuxième sfrie, 
tom. xn, pag. îap. 



i54 l. bravais. — Sur les Nectaire». 

la science; essayons d'appliquer aux organes nommés tour*à- 
tour Nectaires, Disques, Parapétales ( Link ) , Phycostèmes 
(Turpin), Lépales (Dunal), etc., la pensée de la métamor- 
phose, heureusement imaginée par Gœthe pour les feuilles. 
Nous montrerons les analogies et les différences de ces organes, 
leurs transitions graduées, et surtout les places respectives 
qu'occupent dans chaque fleur les pièces qui la composent. 
Nous parviendrons peut-être à fixer d'une manière précise la 
position de l'organe qui fournit le nectar, et à justifier Linné 
de quelques-uns des reproches qu'on lui a adressés. 

§ L Distinction des Nectaires. 

Le botaniste suédois était tellement convaincu que les Nec- 
taires sont surajoutés aux parties ordinaires de la fleur* qu'il 
les a divisés d'après cette subordination en nectaires corollins, 
calicinaux,staminaux, pistillaires, et nectaires du réceptacle (i). 
Cette classification mérite d'être adoptée , mais elle est incom- 
plète. Nous y ajouterons quatre autres variétés de nectaires, 
fondées sur la différence de siège de ces organes, et dont plu- 
sieurs ont échappé à l'observation des botanistes. Leur énumé- 
ration commencera par les verticilles les plus extérieurs de la 
fleur. 

i° Nectaires calicinaux. Exemples : les glandes du calice de 
beaucoup de Malpighiacées, de quelques Euphorbiacées ( Con- 
ceveiburrij Rich. Omalanthus, Ad. Juss.). Le cornet nectarifère 
de l'un des quatre sépales des Impatiens Balsamina , parvi- 
flora y Noli-tangere ; dans la première espèce on trouve quel- 
quefois deux ou trois sépales munis d'un cornet. Je citerai aussi 
le Nectaire, qui siège à la base et en dedans de chaque sépale de 
Malvacées, plusieurs espèces de Malva /Lai>atera trimestris y etc.: 
il forme quelquefois un bourrelet blanchâtre et villeux, au lieu 
d'offrir cinq empreintes isolées. 

Je ne connais pas d'exemple de Nectaire qui soit substitué à 

(i) Dans ses Amœnitates Academicœ y il les nomme Nectaria corollina, calicina, stamina- 
Uûj pistUlacea, nceptaatlacia. Lises la dissertation intitulée: Nectaria plant arum, tom, ti, 
n. n5. 



l. bravais. — Sur les Nectaires* i55 

un sépale ou à un pétale ; mais probablement ce mode d'inter- 
calation se rencontrera dans la nature. 

a° Nectaire hypopétale , ou situé entre le calice et la corolle. 
Un seul exemple m'est connu : en dehors et à la base de la 
corolle de Chironia decussata, existe un anneau jaunâtre , nec- 
tarifère, divisé en nombreuses crénelures. Les cinq sépales al- 
ternent avec les cinq divisions de la corolle ; à moins de regar- 
der ce disque comme une expansion du réceptacle, nous sommes 
obligés de le considérer comme formé d'un double verticille de 
cinq pièces. 

3° Nectaires corollins. Ceux-ci existent dans la plupart des 
fleurs et occupent toujours une partie un peu inférieure des 
pétales. Tantôt ils sont réduits à une fossette , à une gouttière , 
à une cavité à peine apparente ; tantôt ils se creusent en cornets 
droits ou courbes, simples dans le plus grand nombre des cas, 
doubles dans les Satjrrion. Ex. : Liliacées , Orchidées , Renon- 
culacées, Valérianées, Personées, etc. Je les étudierai dans un 
travail spécial. 

4° Nectaires hypostémones , ou placés entre la corolle et les 
étamînes. 

Treize familles naturelles m'ont présenté des faits de ce 
genre. 

Capparidées. Dans le Cleome grandiflora y quatre nectaires al- 
ternent avec les pétales et avec les quatre premières étamines. 
Dans le Capparis spinosa , un seul nectaire -existe dans le haut 
de la fleur. 

Résédacées. Le verticille nectarien entoure les étamines d'une 
manière toujours incomplète et dans la partie supérieure des 
fleurs. 

Hippocastanées. lœs JEsculus, Pavia, ont un anneau glandu- 
laire à cinq pièces, ordinairement disjointes vers la partie in- 
férieure et latérale de la fleur, et alternes avec les cinq étamines 
extérieures (î). 

Ampélidées. Les VitiSj Cissus ont leurs étamines antépositives 



(i) M. Spach (Phanérog., tom. m, pag. 17) commet une erreur en leur accordant un dis- 
que hypogyne. 



i56 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

aux pétales; mais d'après notre manière de voir, cinq petits 
corps glanduleux, alternes aux étamines, précèdent le verticille 
de ces dernières. 

Géraniacées. Dans les Géranium , Erodium , cinq glandes 
précèdent le verticille des étamines extérieures; dans les Pelar- 
gonium, un seul nectaire se développe et s'enfonce dans le 
sépale supérieur. 

Oxalidées. Les cinq étamines courtes, placées devant les pé- 
tales, versent leur pollen avant les cinq longues; mais à la base 
de ces dernières existent cinq crochets dans le même lieu où 
sont situées les cinq glandes des Géraniacées. 

Sapindacées. Tous les botanistes les décrivent comme ayant 
des glandes situées entre* les pétales et les étamines. 

Térébinthacées. M. Seringe a décrit et figuré dans ses Élé- 
mens de Botanique, pi. 17, fig. 5, le Garugue de Madagascar 
avec un disque extérieur aux étamines. En général, dans cette 
famille, le disque est hypogyne. 

Passiflorées. Qui ne connaît pas les nombreux filamens et les 
cavités nectarifères qui, dans cette famille , forment plusieurs 
rangées avant celle des étamines? 

Loasées. M. Link (1) décrit, en dedans de la corolle de Loasa 
ut en s, dix organes qu'il nomme Parastémones, et regarde comme 
des étamines métamorphosées. 

Cucurbitacées. Quelques espèces (Sicyos angulata, baderoà) 
ont, en dehors de leurs étamines, dans les fleurs mâles, un 
disque blanchâtre nectarifère. 

Asclépiadées. Les genres Asclepias^ Cynanchum, Periploca^ 
etc., ont une couronne dont les parties, soudées entre elles, alter- 
nent avec les pétales. La plupart des observateurs regardent les 
étamines comme antépositives aux segmens de cette couronne. 
Ne vaut-il pas mieux considérer les étamines comme placées 
dans un verticille superposé aux pétales et les deux anthères 
comme portées par le pédicule brunâtre , au lieu de supposer 
que les anthères des étamines contiguès s'accolent de deux en 



( 1 ) Elemenia philos, bqtan. ÇevQl , 1 8 3 7 , pag . a 1 o, 



l. bravais. — Sur les Nectaires. iSy 

deux ? Les Stapelia n'ont-ils pas trois verticilles de parapétales 
avant celui des étamines? 

Euphorbiacées. Plusieurs botanistes ont décrit des genres 
dans lesquels le verticille staminal est précédé d'un verticille de 
glandes. Ainsi : Anisonema, Ad. Juss. Codiœum y Rumph. (i); 
Monotaxis, Ad. Brong. (2); Croton, JtndaÇS), etc. 

5° Nectaires staminaux. 

Lorsque l'Ancolie vulgaire prend des fleurs doubles à cornets 
emboîtés, on voit souvent des demi- métamorphoses dans les- 
quelles les deux loges de l'anthère sont situées à droite et à gau- 
che de l'ouverture intérieure de l'éperon ; un pédicule plus ou 
moins long soutient cette étarnine, dont la transformation pé- 
taloïde est encore imparfaite. (4) 

Dans les Violettes, les deux étamines inférieures de la fleur 
ont chacune un prolongement qui naît au-dessous de l'insertion 
des loges polliniques et au-dessus du court support de ces éta- 
mines. Ces prolongemens me semblent les organes principaux 
qui forment le nectar. Au dehors d'eux le pétale inférieur se 
creuse en éperon pour les recevoir, et porte lui-même un 
nectaire corollin, correspondant par sa position avec les deux 
nectaires staminaux. 

Les Fumaria, Corydalis ont une glande et les Diclytra deux, 
placées près de la base du filament ; le pétale correspondant est 
aussi éperonné. 

Dans les Balisiers, C. Indicaj coccinea, etc., on trouve un 
nectaire à la base du filament anthérifère ; il en existe aussi 
vers la partie inférieure des deux staminodes pétaloïdes, qui 
complètent le verticille terne. 

Les Dianelles ont sous leurs anthères un corps jaunâtre, 
glanduleux. 

Les Laurinées ont souvent deux glandes le long du filament 
des étamines intérieures stériles. Les Pervenches, dessous leurs 



(1, Voir Aon. des Se nat. , prem. série, ton. 1, ptg. 149 et i54. 
(*) Voir Loc. cit., tom. 39, pag. 387. » 

(3) Voir l'ouvrage de M. Spach. Phanérog., tom. * , pag. Soi et Si 5. 

(4) Seringe et Guillard. Formules botaniques, pag. 19. 



i58 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

anthères , présentent une surface lisse, humide, qui paraît nec- 
tarienne. L'étamine libre des Phaseolus^les étamines interposi- 
tives aux pétales de XAlsine média ont aussi une glande à leur 
base et en dehors. 

6° Nectaires intercalés aux étamines. 

Dans les cas de ce genre, une glande nectarifère s'interpose 
dans un verticille d'étamines, et remplace Tune d'entre elles. 
Ainsi se présente la glande énorme des Melianthus major et mi- 
nor, attribuée par Linné à une production du réceptacle. Dans 
la jeune fleur du petit Mélianthe, on reconnaît aisément que le 
calice est formé de cinq sépales, placés à l'ordinaire deux en 
bas et trois en haut vers l'axe de f épi floral. Quatre pétales fai- 
blement unis sont situés plus intérieurement , deux de chaque, 
côté de l'axe vertical de la fleur; un cinquième pétale, abortif 
dans cette espèce , se développe au bas de la fleur du grand 
Mélianthe. Dans sa partie supérieure, et en dedans des pétales/ 
existe le nectaire; à droite et à gauche sont deux étamines. Enfin 
les quatre loges de la capsule alternent avec les quatre étami- 
nes. D'après cette description n'est-il pas évident que la fleur 
est organisée dans un système quinaire , que la corolle alterne 
exactement au calice , que les quatre étamines forment avec la 
glande un troisième verticille régulier? Ainsi le nectaire, quoi- 
que placé un peu plus en dehors que les étamines, à cause de 
son énorme développement , remplace en réalité une cinquième 
étamine. 

La Capuciue est dans le même cas; trois sépales sont placés 
vers l'axe de la tige et deux au-dessus de la feuille*mère. Des 
huit étamines , quatre sont placées devant les quatre sépales in- 
férieurs, quatre autres devant les pétales supérieurs; celles-ci 
versent leur pollen après les premières, et par conséquent ap- 
partiennent au deuxième verticille d étamines. Pour compléter 
les verticilles quinaires, nous devons supposer que deux éta- 
mines manquent, l'une dans le haut, l'autre dans le bas de la 
fleur. Or, un gros nectaire s'est développé dans l'éperon du se 
pale supérieur; cette glande, analogue par sa position à celle 
d'un Pelargonium, occupe ici le lieu d'une étamine convertie 
en nectaire. 



l. bravais. — Sur les Nectaires. 159 

Plusieurs Crucifères ont deux glandes situées dan9 le plan 
vertical du pédoncule de la fleur, elles forment un verticille avec 
les deux courtes étamines; les glandes intérieures en forment 
un autre avec les feuilles des placentaires. 

Dans une fleur de Sibbaldia procumbens , qui était organisée 
selon le système quinaire, j'ai observé une étamine remplacée 
par une expansion extérieure du disque périgyne; et dans la 
partie opposée de cette même fleur, j'ai trouvé une étamine 
parfaitement organisée, qui remplaçait l'un des pétales. 

Dans les Personées, la cinquième étamine est quelquefois 
remplacée par une glande nectarifère; deux houppes de poils et 
un nectaire dans la fleur du Musa coccinea tiennent lieu de la 
sixième étamine , adossée à Taxe de l'épi. 

7 Disques situés entre les étamines et l'ovaire; Perigynium 
de M. Link. Ces disques existent dans la moitié environ des 
fleurs Dicotylédones; ils sont fort rares parmi les Monocotylé- 
dones; ils sont hypogynes (Erables), ou périgynes (Jujubier), 
ou épigynes (Ombellifères). Le plus souvent ils sont charnus et 
nectarifères , d'une couleur verte, jaune ou rougeâtre; quelque* 
fois ils ressemblent à des filamens tronqués d'étamines ( Gloxi- 
nià)j ou à des filamens dilatés (Ancolies, Tilleuls d'Amérique). 
Beaucoup de fleurs munies de nectaires corollins ont encore un 
disque qui précède l'ovaire (Antirrhinum). Nous avons rencon- 
tré cette espèce de nectaires sur soixante-et-onze familles natu- 
relles, auxquelles nous ajoutons vingt autres familles d'après les 
plus exactes descriptions des auteurs. Ce nombre serait encore 
plus grand, si l'observation des disques n'avait pas été souvent 
négligée (i). 

8° Nectaires pistillaires. Linné regardait comme des Nectaires 

(i) Voici l'épumération 4e ces familles , classées «f a jurés les ouvrages de MM. De Caadolle : 

i° TBâiAMVLOBES : Renonculacées , Cappar idées, Droséracées, Polygalées, Piltosporées, 
Caryophyllées, Eléocarpées {Valha Prod. tom. i, pag. 5aoj, Temstrômiacées, Aurantiacées, 
Hypéricioées, Marcgraviacées (id. pag. 565), Malpighiacées, Zygophyllées, Ru lacées, Simarou- 
bées, Ochnacées, TiLiacées, Acérinées. 

»° Calicifloris : Celas tri nées, Ithamnées, Bruniaeées (Thamnea Ann. Se. nat., première 
série, tomevin.), Homalinées et Chailletiacées. (Prod. tom. n, pages 55 et 6r), Téré- 
bUnbacéea, Légumineuses , Rosacées, Granalées, Combrelacéea, Onagrariacéas , Lythrariées, 
Tamariscinées , Melastomacées , Philadelphées , Myrlacaes , Cucurbitacâes , Pottulacéat, 



160 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

appartenant au pistil les trois glandes du sommet de l'ovaire 
des Jacinthes, les raies qui sillonnent la surface stigmatique des 
Iris, etc., etc. Les vrais Nectaires insérés sur le pistil sont très 
rares; quelques Euphorbiacées en présentent, (i) 

Beaucoup de plantes monoïques (Salix , Buxus , Pachysan- 
dra } Cucurbita y Bryonia...) ont au centre des fleurs mâles un 
organe verdâtre, qui ressemble à un nectaire, et remplace un 
ovaire abortif. - 

9° Nectaires du réceptacle. Il est douteux que les Nectaires 
cités par Linné comme tels soient une dépendance du récep- 
tacle; déjà nous avons admis une autre opinion pour ceux du 
Mélianthe et des Crucifères. Il reste à examiner les écailles sous- 
ovariennes des Crassulacées. 

M. De Candolle croit qu'elles naissent du torus et qu'elles 
n'augmentent pas le nombre des verticilles de la fleur ; il pense 
que les étamines épipétales sont aussi surnuméraires et sans in- 
fluence sur la symétrie générale. Nous objecterons à cette ma- 
nière de voir que les étamines placées devant les sépales des 
Sedurriy versent leur pollen avant les étamines épipétales; que 
les glandes ressemblent quelquefois à des filamens d'étamines 
tronquées. Au lieu de supposer que deux verticilles existant 
sont privés de toute influence sur la symétrie des Crassulacées, 
ne serait-il pas moins arbitraire d'admettre le déplacement du 
ve'rticille sous-ovarien par une cause qui nous échappe , ou bien 
l'avorteraient de deux verticilles, l'un avant, l'autre après celui 
des organes glanduleux? 

Paronychiées, Ficoidées, Cactées, Grossulariées, Saxifragacées, Ombellifères, Araliacées, Cor- 
nées, Loranthacées, Caprifoliacées, Rubiacée9, Stylidiées, Lobéliacées, Campanulacées, Cy- 
phiacées, Goodenoviées, Gessneriacées, Columelliacées , Vacciniées, Ericacées, Epacridées, 
pyrolacées, Monotropées. 

3° Coeollifloeks: Sapotées, Ebénacées, Slrychnées, Apocy nées, Asclepiadées, Gentianées, 
Bignoniacées, Cobœacées. Polémoniacées, Convolvulacées, Hydrophy liées, Borraginées, Hy- 
droléacées, Labiées, Verbeoacées, Acanthacées, Solanées, Personnées. 

4° Mohochlamydées : Plumbaginéet , Nyctaginées, Polygonées, Laurinées, Protéacéet, 
Thymélées, Santalacées, Eléagnées, Osiridées, Helwingiacées, Euphorbiacées, Salicinées. 

MoirocoTTLÉDoifES :I But ornées, Cypéracées [Becquerelia cymosa y glomerulata, dans Ànn. 
Se. nat., première série, tom. xxvhi, pag. 4 ai). 

(i) Voir le genre Omaianihus, décrit par M. Ad. de Jussieu. Ann. Se. nat., premier ▼<>• 
lume, pag. t6i. 



l. bravais. — Sur les Nectaires. 161 

§ IL Des fleurs privées de disques et de nectaires. 

L'étude des plantes pourvues de nectaires conduit naturelle- 
ment à l'examen de cette question : Beaucoup de fleurs en sont- 
elles privées ? 

Il est d'abord évident que la sécrétion du nectar disparaît 
dans certaines familles d'une organisation plus simple et plus 
imparfaite, telles que les Graminées, Cypéracées, Amentacées, 
Conifères, la plupart des Chénopodées et des Araarantha- 
cées, etc., etc. Mais où s'arrête cette série? La privation du 
nectar est-elle réelle ou apparente? 

Beaucoup d'obstacles nous empêcheront d'arriver à la con- 
naissance de la vérité. Je place en première ligne le manque 
d'observations précises et multipliées ; car peu de botanistes se 
sont occupés de la recherche du nectar sur toutes les fleurs. En 
second lieu , une quantité minime de liquide sucré est facile- 
ment évaporable , et disparaît aux yeux de l'observateur. Enfin , 
lorsqu'on trouve du nectar, il est quelquefois impossible de sa- 
voir d'où il provient. 

Les nectaires corollins, par exemple, sont très communs dan* 
le plus grand nombre des familles Monocotylédones et Dicotylé- 
dones; mais quelques plantes dépourvues de disques présentent 
anssi du nectar dans leurs corolles. Ainsi, le Napœa lœvis, parmi 
les Malvacées, a des gouttelettes de nectar qui s'écoulent des 
parties latérales et garnies de poils nombreux autour de l'onglet 
des pétales. Parmi les Papavéracées , les fleurs dEscholtzia cro- 
cea, Californica, sont très fréquentées par les insectes : ceux- 
ci en parcourent les pétales dans tous les sens, étant sans doute 
attirés par une sécrétion particulière, invisible à l'œil nu. 

Plusieurs Primulacées (Primulafarinosa, Sinensis) ont une 
petite quantité de nectar dans leur tube, tandis que certaines 
espèces en sont dépourvues (Primula veris , Cyclamen Euro- 
pœum , Lysimachia vulgaris). Les Jasmins et les Lilas ont beau- 
coup de nectar dans leur tube; la symétrie de la fleur du Lilas 
exclut l'idée d'un disque nectarifère; l'observation directe la re- 
pousse des Jasmins; le nectar est donc fourni par la corolle. 

XVIII. Bot&h. — Septembre. 1 1 



162 l. brAvaîs. -^- Sur les Nectaires. 

Souvent , dans le même genre, les grandes fleurs (Gentiana 
acaulis, asclepiadea, purpurea) sont abondamment pourvues 
de nectar, tandis que les petites espèces [G. glacialis, campes- 
iris) n'en offrent aucune? trace. Quelquefois aussi le liquide 
fourni par ua disque hjpogyne se mélange avec eelùi qui est 
fourni par le tube de la corolle ou du calice (Mirabilis tohgi- 
fiora). 

Des observations précédentes et dé beaucdUp d'autres qu'il 
serait superflu d'énuttiérer, je cfôfte devoir Cônclui-e que pêtt de 
fleut-s sont absolument privées de disques où de néctat 1 ; ce 
nombre diminuera de joui 4 en jôtfr dé&que les botanistes ob- 
serveront les plantes sous ce point de tué, au coftfrtiëncehnent 
de leur floraison. 

§ III. Structure dëê disque* et dëS Hectares. 

Les nectaires offrent presque toujours des couleurs plus ion* 
cées que celles des autres parties de la fleur; ils sont remplis 
de chromule verte $ jaune, rouge, brune, ce qui rend leur ob- 
servation au microscope plus difficile; voici, au reste, ce que 
j'ai appris à l'aide de cet instrument. 

Tous les nectars sont tranàparens à l'exception de celui des 
Mélianthes. Examiné à l'œil nu, il paraît rempli de globules qui 
le rendent un peu opaque ; celui de Melianthus major est en- 
fermé dans une cavité en forme d'éperon. 

Les disques sont généralement dépourvus de trachées dans 
leur intérieur; cependant, la Campanule raiponce en présente 
qui se rendent de la circonférence au centre de la fleur. Mais 
en ôtant le disque avec un instrument tranchant* il est impos* 
sible de savoir si on n'enlève pas en même temps quelques vais- 
seaux spiraux de la capsule, intiraeitfent soudée au nectaire épi- 

Dans les Viola tricolore Fumària lutea b Houstonia coccinea , 
l'extérieur des nectaires est parsemé de papilles arrondies, poin- 
tues ou fusifbrmes, ou en massue. Je trouve à la surface interne 
des nectaires de Fuchsia eonica, Œnothera grandiflora i d'abord 
une couche mince de vésicules transparentes r ensuite deux 



l, bravais. — Sur les Nectaires. î63 

couches de vésicules arrondies ou hexagonales, fort régulières, 
les unes transparentes , les autres pleines de chromule , verte 
dans la première espèce, rouge dans la seconde. Le Colutea 
arborescens ne m'a pas présenté de couches distinctes; les vési- 
cules sont toutes plus petites, arrondies, les unes incolores, les 
autres pleines de chromule verdâtre. 

En général l'examen du disque avant l'épanouissement de la 
fleur, montre qu'il est gorgé de liquide ; ses vésicules sont moins 
parfaites, et leur écrasement donne issue à beaucoup de granu- 
les très petits^ Lorsque la fleur est épanouie, les vésicules sont 
plus distinctes, mais la chromule devient plus opaque. 

Les pétales, comme nous le développerons au § 5, présentent 
quatre parties, le support, le nectaire au-dessus du support , les 
rebords de l'onglet qui correspondent aux loges polliniques , et 
enfin le limbe. Or, en examinant au microscope chacune de ces 
divisions, il est aisé de voir que la structure diffère de l'une à 
l'autre, et que la partie nectârienne est surtout plus compliquée 
dans son organisation. Citons quelques exemples. 

En ouvrant une corolle de Lomcera Caprifoliwn, la face in- 
terne du segment médian inférieur parait couverte de goutte- 
lettes de nectar qui, peu-à-peu, tombent au fond du tube. Cette 
partie examinée à l'œil nu, est comme chagrinée ; au microscope, 
elle est parsemée de deux sortes de poils corollins, les uns rares, 
très gros et en massue , les autres petits et coniques ; je n'ai 
pu découvrir aucune excrétion cireuse entre ces poils. 

La corolle de la Douce-amère porte deux taches blanches au 
lieu correspondant aux anthères; dans ce lieu se montrent des 
vésicules transparentes, hexagonales; plus bas on en trouve qui 
sont rouges, violettes, sans poils apparens, ni papilles. 

Les pétales de l'œillet de la Chine ont sur leur limbe des papil- 
les pointues, coniques ; au lieu correspondant aux anthères , de 
grosses papillesen massue sont entremêlées aux papilles coniques. 
Au-dessous enfin on trouve des cellules allongées, très régulières, 
recouvertes de papilles coniques, disposées en ligues parallèles. 
Dans le Lychnis Chalcedonica , le limbe est couvert de petites 
papilles) elles sont grosses sur l'onglet et affectent la forme d'une 
moitié de lentille bi-convexe. 



ii. 



164 l. brava 15, — Sur les Nectaires. 

Les pétales $ Escholtzia , ceux du Pavot somnifère, sont par- 
faitement lisses et dépourvus de poils corollins ; mais ils offrent 
des utricules allongées, hexagonales, rangées en ligne droite. La 
tache jaune ou brune, qui correspond aux anthères, celle qui 
persiste dans les étamines à moitié transformées en pétales , se 
distinguent des vésicules du limbe par la chromule colorée dont 
elles sont remplies. 

Il serait inutile de citer un plus grand nombre d'exemples; à 
l'œil nu on reconnaît déjà une variété de coloration entre les 
nectaires et les autres parties de la fleur; mais le microscope fait 
découvrir des différences de structure bien plus grandes et va- 
riables suivant les espèces observées. 

§ IV. Symétrie des disques. 

Nous avons déjà parlé de la position régulière de plusieurs 
espèces de nectaires ; nous avons dit que ceux qui sont péristé- 
mones forment un verticille alternant en dehors avec les pétales, 
en dedans avec les étamines , dans les Résédacées , Hippocasta- 
nées, Âmpélidées, Géraniacées, Oxalidées, etc. Il nous reste à 
étudier les disques qui précèdent l'ovaire. Or, dans un grand 
nombre de cas on peut constater leur symétrie, ce qui sert à 
démontrer leur importance et en même temps leur analogie 
avec les autres feuilles de l'androcée. 

Parmi les plantes qui offrent un seul anneau de nectaires, on 
trouve d'abord la Parnassie des marais. Les cinq nectaires épi- 
pétales alternent avec les étamines, et sont suivis d'une capsule 
à quatre valves; dans quelques cas plus rares, j'ai trouvé cinq 
feuilles pistillaires qui alternaient régulièrement avec les nec- 
taires. 

Les genres Ruta, Die ta mnusj Tribulus, \eZygophyllumfabago 
ont un double verticille d étamines et des capsules antépositi- 
ves aux pétales. Leur disque hypogyne doit donc constituer un 
anneau de cinq pièces , d'après les lois ordinaires de la symé- 
trie. • » : ■ 

Les Caryophyllées ont un disque en dedans du support com- 
mun de leurs dix étamines ; il est aisé de comprendre qu'il re- 



l. bravais. — Sur lès Nectaires. i6j 

présente seulement un anneau de cinq parties, puisque dans les 
genres à capsules quinquevsiiwaires (Lychnis^Cerastium) j'ai sou- 
vent vérifié que les valves correspondent aux pétales. Dans le Sa- 
%ina procwnbens , les quatre étamines sont alternes aux pétales , 
les quatre valves du fruit sont devant les étamines et les sépales; 
il est probable qu'un disque de quatre pièces a avorté sur cette 
espèce. 

Le Fusain est tétrandre et porte un disque épigyne composé 
de quatre pièces seulement, parce que les quatre valves du fruit 
s'ouvrant par le milieu des loges, sont alors placées devant les 
restes des sépales. Les étamines des Rhamnées sont épipétales; 
il manque une rangée d'étamines ou de glandes: peut-être ces 
organes sont confondus avec les prolongemens du disque péri- 
gyne. M. Ad. Brongniart, dans son beau mémoire sur cette fa- 
mille, a judicieusement remarqué que, si on venait à décou- 
vrir des Rhamnées décandres, leur présence, loin de déranger 
la symétrie de cette famille servirait plutôt à la confirmer. 
■ Les OEnothera, Fuchsia, portent au fond du tube floral quatre 
nectaires ordinairement bien distincts; les quatre valves du fruit 
restant ouvertes par le milieu des loges, sont alors placées de- 
vant le deuxième verticille d'étamines; l'anneau nectarien com- 
plète l'alternance des parties. 

Les Rhododendrons et les Azalées ont leurs cinq feuilles car- 
pellaires antépositives aux pétales; tantôt les dix étamines exis- 
tent, tantôt cinq avortent. Les disques cèdent à la pression des 
filamens et montrent souvent dix cannelures , quoique le verti • 
cille soit formé seulement de cinq pièces symétriques. 

Dans lés Gloxinia macula ta , Sinningia Halleri(\), cinq 
filamens tronqués alternent avec les étamines. Dans les grandes 
fleurs de Gentiana asclepiadea , acaulis ,-purpurea, on trouve à la 
base du follicule, cinq saillies d'un anneau verdâtre,qui alternent 
avec les étamines. 

Une fleur d'Héliotrope d'Europe m'a montré cinq graines cou- 
vertes par autant de sépales ; toutes les Borraginées ont un nec- 

(i| M. Nées d'Esenbeck a décrit cette espèce dans les Ano. des Se. uat. , première série, 
tom. n , pag. 390. 



166 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

taire de cinq parties seulement; leurs quatre graines, Je% valve* 
du Nicotiana quadrivalyis sont toujours recouvertes par le* 
quatre sépales inférieurs. Il ai rive aux fruits ce qui s'observe sur 
les étamines des Labiées, Personnées, la pièce supérieure vient 9 
manquer par avortement. 

Les lois de l'alternance réclament pour un grand nombre de 
Corolliflores l'admission d'un disque de cinq pièces, quelque- 
fois incomplet dans le haut de la fleur ( Rhinanthus crista galli , 
Linaria alpina), ou formé de deux pièces transversales (Fa* 
biana imbricatd). Les raisons alléguées par Steinheil pour faire 
admettre un double verticille nectarien ne sont pps concluan- 
tes ( 1 ). Le nombre des crénelures du disque , produites par la 
pression des organes , 11e prouve pas le nombre réel des pièges 
nectarifères. 

Dans les Légumineuses et certaines Rosacées, au contraire» 
on doit reconnaître un double anneau : d'abord , l'inspection 
directe montre ces dix pièces dans le Haricot. M. De Gandolle 
les compare à dix filamens d'étamines abortives (a). Dans la plu- 
part des Légumineuses, le disque est visible autour et à la bas^ 
du légume, surtout dans le haut de la fleur. Dans les espèce» 
diadelphes, le nectar s'échappe par suite de l'éoartement du filet 
solitaire; il remplit le tube des étamines du Mimosa JuHbrissin $ 
il est sécrété par la face interne des filamens; les étamines, plus 
nombreuses qu'à l'ordinaire, ont peut-être remplacé les parties 
du disque. 

Quelques Rosacées nous montrent des verticilles formés éga- 
lement de dix nectaires. Ain^i, les Spirœa crenata, lc8mgata,QQt 
vingt étamines sur deux rangs; un anneau cupuliforrne montre 
dix crénelures interposées aux dix étamines intérieures. Dans U 
première espèce, les cinq capsules sont devant les cinq pétales; 



(1) Voyez Ann. des Se. nat., deuxième série, toœ. xn, pag. a85. 

(») Voici comment s'exprime l'illustre botaniste dans son premier Mémoire sur les. Légu- 
mineuses , pag. 5o. On observe dans le Haricot « Une gaine formée par dix nettes lanières 
soudées ensemble, comme si elle se composait d'un rang intérieur de dix petites étamines 
avortées et soudées en tube. » Pour concilier avec les lois connues de l'alternance, la position 
inférieure du légume solitaire , il faut admettre que le nectaire est formé de dix pièces, ou bien 
nier sa valeur organographique. - ' 



l. BiAVAis. w Sur les Nectaires, 167 

l'arrangement de ces fleurs est donc parfaitement symétrique» 
Userait superflu de citer un plus grand nombre d'exemples 
pour prouver que les disques sont régulièrement placés , comme 
les autres feuilles de la fleur. 

% V. Comparaison des nectaires entre eux et auec les autres 

organes de la fleur. 

Celui qui veut comparer directement le disque d'un Erable, 
AU nectaire de la Fritillaire , trouve une grande différence entre 
ces deux partie?; mais en choisissant des exemples iutermédiai* 
res , l'apalogie croît de plus en plus. Afin de jeter quelque lu- 
mière sur ce point d'organographie végétale, analysons avec 
$oin les diverses pièces de l'androcée. 

ta pétale complet se divise en deux parties , l'onglet et lft 
limbe; nous croyons devoir distinguer dans l'onglet trois par» 
ties : d'abord , le point d'insertion ou support; plus haut, la 
partie nectarifèret au-dessus, un rebord membraneux qui cor- 
respond aux deux loges de l'anthère; le limbe est Ja terminai* 
$on de* trois pièces précédentes. Les corolles ont rarement une 
couleur uniforme; ordinairement deux, trois, quatre nuances dif- 
férentes servent k faire connaître, à la première vue, les diverses 
parties dont elle est composée. Dans le$ corolles monopétales 9 
on distingue très bien le point insertionnel moins coloré que les 
autres, le tube ou partie nectarienne, la gorge munie de poil* 
ou de replis membraneux , et enfin le limbe. 
. JU'étamine , dans son état complet, est constituée exactement 
de la même manière; en bas est le support ; ensuite le filament 
se couvre de poils, de glandes, ou porte une cavité nectarienne; 
plus haut est l'anthère, dont les deux loges sont tantôt sesçiles, 
tantôt portées par un connectif transversal (Sauges); enfin on 
rencontre quelquefois un limbe pétaloïde dans la Bourrache, la 
Violette, la Pervenche, ou autour des loges polliniques dans les 
étamines pétalqïdes des Ancolies, des Pavots, Roses, Camel- 
lias, etc„ etc, , à fleurs doubles. 

Mais à quoi comparer le nectaire d'une corolle? aux mem- 
branes d une anthère , et le nectar au pollen* Le nectaire n'est 



i68 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

point un organe entier comme un pétale, une étamine; c'est 
seulement une partie qui, tantôt appartient, tantôt manque 
aux pétales, aux étamines, et qui reste quelquefois isolée, lors- 
que les autres pièces de la feuille manquent par avortement. Le 
support d'un nectaire isolé mériterait un nom particulier dans 
la science; mais on ne peut pas l'appeler staminode, parasté» 
mone , ni phycostème , parce que ces mots donnent l'idée d'un 
organe qui porte du pollen. 

Quoique nous ayons comparé le nectaire à l'anthère, ce sont 
deux parties distinctes, qui occupent des places différentes dans 
la même feuille, l'anthère étant toujours supérieure à l'organe 
nectarien. Dans certaines fleurs doubles (Roses, Pavots), toutes 
ces parties, au lieu d'être bout à bout, sont plutôt disposées par 
zones, et on distingue^ alors la zone nectarienne plus intérieure, 
la zone anthérifère plus étroite, enfin la zone pétaloïde qui en- 
toure non-seulement les anthères, mais encore la partie nectari- 
fèré jusque près du support commun. 

Avec ces données préliminaires , il est aisé de résoudre toutes* 
les difficultés de la question organographique, et, par la syn- 
thèse, nous reviendrons à établir les principes généraux déjà 
fournis par l'analyse. 

Les quatre parties d'une feuille de l'androcée , parties que j^ 
nomme support , nectaire ^ anthère , limbe, se rencontrent rare- 
ment réunies ensemble; souvent une ou deux manquent, et si 
on admet la possibilité de l'avortementdu support, la feuille peut 
se réduire à une seule pièce. Je n'insiste pas sur l'examen de 
l'absence du support, parce que cette question est peu impor- 
tante, et qu'ellerme détournerait de mon but principal. 

Le support est évident sur les étamines de l'Ancolie qui com- 
mencent à se transformer; à mesure que le cornet s'allonge, 
l'anthère disparaît, et son pied se réduit à une lamelle blanchâ- 
tre. Le support est aussi très court dans les pétales des Renon- 
cules, de la Ficaire; il est plus long dans les cornets des Hellé- 
bores , Trollius; il s'allonge de plus en plus chez les Delphinium; 
l'exemple extrême est le pédicule qui porte les nectaires des 
Aconits. 

Dans les Roses, les Géraniées, les Malvacées, Papavéracées, 



l. bravais. — Sur les Nectaires. 169 

Car iophy liées, le support est marqué par une partie blanche ou 
du moins peu colorée, située au-dessous de la tâche plus foncée 
qui représente l'organe nectarifère. Les fleurs monopétales ont 
aussi une partie plus blanche au-dessous du nectaire qui tapisse 
le tube corollin. Les Monocotylédones ont un court support 
dessous la fossette nectarifère des Fritillaires, des Anthericum, 
mais plus allongé dans l'Iris. 

. Pour trouver le nectaire sur un pétale, il faut toujours le 
chercher immédiatement au-dessus du support; les seules dif- 
férences de couleur et d'aspect, et la connaissance de la super- 
position des parties, apprendront à le distinguer dans tous les 
cas. Dans les fleurs polypétales,le nectaire a toujours un velouté 
remarquable à l'œil nu. Dans les Lys, vous trouvez une gouttière 
verdâtre, ou jaunâtre, ou tachetée; dans les Violettes, la cou- 
leur est moins foncée. C'est le tube des fleurs monopétales qu'il 
faut ouvrir pour découvrir le nectaire ; vous le trouverez au- 
dessous des poils nombreux qui ferment la gorge des Borragi- 
nées, des Labiées, Personées. Le nectaire a une certaine éten- 
due sur les pétales, comme le prouve la gouttière des Lis, mais 
c'est le plus souvent à sa partie inférieure que l'organe sécréteur 
acquiert un certain développement. 

Nous avons déjà indiqué la position de plusieurs nectaires 
staminaux; c'est toujours le long du filament, et à diverses hau- 
teurs sur celui-ci, qu'on les rencontre dans les genres Laurus } 
Viola , Fumaria , etc. Pourquoi a-t-on reproché à Linné d'a- 
voir appelé nectaires les tubes staminaux des Melia, Celosia, 
Pancratium> les franges des Zygophyllum > les glandes du Die- 
tamnas? Le tube qui réunit la base des filamens du Pancratium 
est un grand nectaire qui sécrète une énorme quantité de fluide 
sucré; les franges du Zygophyllum, les glandes du Dictamnus, 
les tubes staminaux existent précisément dans la partie nectari- 
fère des étamines, dans le lieu où devrait se faire une sécrétion , 
si elle avait à se faire sur ces espèces. 

Le pollen manque aux pétales, mais il existe des preuves 
nombreuses d'un type unique pour les étamines et les corolles. 
Une foule de plantes, les Bor ragi nées, Primulacées, Personées, 
Caryophyllées, Solanées , etc. , portent sur leurs pétales des em- 



irje u m avais, «r- Sur tes Nectaires. 

p teintes d'anthères (1). Un peu en dehors du tube des fleurs 
monopétales , vous trouvez, sur chaque segment, deux taches 
colorées, ovales, presque de la grandeur d'une loge pollinique. 
Voilà la place qu'occuperait l'anthère , si le pétale se transfor* 
mait en étamine; vous en avez l'image et la forme; il suffit d'ou- 
vrir les yeux pour être convaincu de la vérité de cette analogie. 

Dans les Caryophy liées, le rebord de l'onglet se détache en 
entier; il suffirait de le plier en deux et de le remplir de pollen 
pour avoir un pétale anthérifère, ou une étamine pétaliforme. 
Et ce qui prouve encore que ce rebord représente quelque 
chose qui n'est pas un feuillet du limbe , c'est qu'il a une struc- 
ture, un aspect différent du sien, c'est que ses utricules sont 
remplies d'une chromule différente par sa coloration. 

L'examen des fleurs simples et doubles du Narcissus pieudo- 
Naroissus L. m'a prouvé que le support de la corolle est soudé 
avec celui des étamines jusqu'au point où celles-ci deviennent 
libres ;que le nectaire corollin part du même point ; que l'anthère 
se développe seulement dans la partie du limbe qui est voisine 
du tube nect arien, et que le vrai limbe, placé plus en dehors, se 
termine par un mucro garni d'une hoqppe de poils. 

Lorsqu'une étamine se métamorphose en pétale , le support se? 
raccourcit; le filament s'élargit, se colore, se creuse en gout- 
tière ; tantôt une moitié d'étamine persiste , tantôt les deux moi- 
tiés se transforment. Les loges polliniques s'allongent et se vi- 
dent de leur pollen; leurs membranes et les bords de la partie 
n eût a rien ne se garnissent d'un limbe brillant, pétaloïde,et vous 
avez la transformation des Roses , des Pivoines , des Lychnis à 
fleurs doubles. 

Enfin on trouve au-dessous des anthères de la Bourrache un 
limbe bleu, pétaliforme; au-dessus des loges des anthères des Per- 
venches est un limbe villeux; celui des Violettes est jaunâtre, écail* 
leux ; au-dessus des anthères de Nerium Oleander, de Crowea sali- 
gna, desLobéliacées(2), est un filament plumeux. Les Composées 
ont souvent leurs anthères terminées par des limbes colorés. Voilà 



(t) Ncctaristigma de M. Sprengel. 
{») Voir les Ann. des Se. Bat , ton*, xix , pag. i38 # 



l. bravais. -it Sur les Nectaires. 171 

curies famines des traces incontestables dçl'existenc^u limbp. 
Mgintçnant il nous sera très aisé d'expliquer |#s qectairtis 
isolé» k l'aide d'avorteraens successif, hp nectaire n'occupe pas 
toute l'épaisseur d'une feuille, mais seulement sa lame supé T 
rieuFf. ke nectaire, si l'on veut faire un emprunt à U zoologie, 
est une glande, ou une réunion de follicules sécréteurs çuperr 
posés à la feuille ou développés dans son épaisseur* Souvent au- 
dessous de lui rampent des vaisseaux spiraux propres au tissu 
du pétale. 

Supposes que dans la Fritillaire, l'Ananas , le limbe dispa- 
raisse, que le support se raccourcisse, que le follicule se reu- 
yevsâ en dehors au lieu de rester preux ep avant, vous aurez 
une des glandes des Capparidées , des Crucifères. Avçp un pétalfl 
transformé , nous produisons ici un organe glanduleux. 

Il n'est pas plus difficile de faire provenir le nectaire du Me- 
lianthe d'une étamine transformée; faites disparaître l'anthère, 
supposez le support très court et le filament très épais ; partagez 
l'organe eu deux moitiés et vpqs aye$ la glande énorme du Me- 
Uanthus fninor. Les nectaires des Géraniums gpnt aussi des état 
mines tronquées ; celui des Pelqrgonium a survécu à la disp&r 
rition des quatre autres; par un développement exagéré, il s ? est 
formé eu cornet, pt, soujevapt les membranes et le tissu vascu- 
laire 4m sépale suppriepr, il s'est creusé flans ce lieu une vérir 
table caverne. 

Les anneaux nectariens, les disques hypogynes s'expliquent 
de la naèipe manière; c'est toujours la partie pectarifère d'une 
feuille de l'anclrpcée qui subsiste après la disparition de toutes 
les autres* La mollesse de son tissu l'oblige de prendre les fojv 
mes lps plus variées. Les disques sont forcés de se mouler sur 
les prganes environnans, plus raides qu'eux, de se rapetisser, 
pour ainsi dire, eu se cachant dans lps anfractuosités de la fleur. 
jC'e§t pour cette raison que plusieurs ont échappé à l'observat- 
ion; de là aussi l'opinion trop répandue encore que les disques 
sont une partie accessoire des verticilles floraux. J'ai fourni déjà 
beaucoup de preuves qu'ils en sont une partie importante. Cer 
pendant, au lieu de soutenir que les éfarçunes se transforment 
pour produira un pec taire, il est plus exact de dire que le nec- 



17a l. bravais. — Sur les Nectaires. 

taire est une partie de feuille pétaloïde, slaminale, calicinale, 
pistillaire, ou en général d'une feuille quelconque, et que cette 
partie se développe quelquefois à l'exclusion de toutes les 
autres. 

Le support et le limbe ne jouissent pas de sécrétions particu- 
lières , comme les deux autres parties , mais seulement des fonc- 
tions générales des tissus végétaux. Toutes les fois que dans les 
familles d'une organisation plus simple, nous trouvons des co- 
rolles sans nectar, sans empreintes de nectaires, sans membranes 
anthérifères, nous devons penser que les organes de la fleur sont 
dus à des dilatations du limbe ou du support; ainsi s'expliquent, 
à nos yeux, les écailles des Graminées, les calices des Potamots, 
les pétales abortifs du Cherleria sedoides. 

§ VI. Comparaison des feuilles pistillaires avec celles de la 

fleur et de la tige. 

J'aborde avec quelque hésitation un problème dont la solu- 
tion est plus difficile que celle des paragraphes précédens. La. 
feuille pistillaire s'éloigne au plus haut degré des feuilles de l'an— 
drocée , soit durant la fécondation des fleurs, soit, et encore plus, 
durant la maturation des fruits. Cependant il existe entre tous ces- 
organes des ressemblances et des analogies que je ne puis passer 
sous silence. 

La feuille pistillaire, considérée dans son état complet, se 
compose d'une partie inférieure qui protège les ovules, d'une 
partie intermédiaire qui est le style , du stigmate , et quelquefois 
de membranes ou appendices placés au-dessus de ce dernier. 

La partie inférieure, presque toujours de couleur verte, offre 
toutes les variétés possibles d'organisation depuis l'état foliacé, 
charnu, jusqu'à l'état chartacé , fibreux et même ligneux. Sou- 
vent ces états divers n'appartiennent pas à la feuille entière , 
mais se partagent entre l'endocarpe ou membrane intérieure, 
le sarcocarpe ou parenchyme intermédiaire , l'épicarpe ou en- 
veloppe externe. 

Regard era-t-on les capsules comme formées par le limbe et le 
pistil comme une terminaison de nervure analogue aux glandes 



l. bravais. — Sur les Nectaires. 1 73 

qui terminent, par exemple, les feuilles des Ricins? Cette opi- 
nion très répandue serait suffisante pour expliquer les cas les 
plus simples de l'organisation des carpelles; avec son aide on 
pourrait se rendre compte des péricarpes ouverts de beaucoup 
de Conifères, de ceux des Amentacées, Rosacées, Renoncu lacées, 
et en général de beaucoup d'akènes et capsules monospermes. 
Toutes les fois que le stigmate est nul (Gymnospermes) ou mi- 
nime et sessile , on dirait que la capsule peut-être formée par un 
limbe de feuille avec autant de vraisemblance que par le déve- 
loppement de la base ou support d'une feuille. Mais peut-on 
tenir le même langage lorsqu'on étudie une feuille pistil la ire dans 
sou plus haut degré d'organisation? Prenons pour exemple une 
fleur d'Iris : sera-t-il permis d'attribuer aux modifications seules 
du limbe toutes celles que présente le carpelle de cette plante? 
Je ne le pense pas , si l'on veut respecter les lois de l'analogie. 

En effet, dans l'Iris vous trouvez d'abord en dehors de la cap- 
sule le tube formé par la soudure des pétales et étamines; la 
capsule elle-même lui adhère intimement. C'est la partie infé- 
rieure ou le support de la feuille pistil la ire. Au-dessus est l'or- 
gaue formé par la soudure des trois styles; vous voyez ensuite 
une surface membraneuse destinée à l'absorption du pollen; 
enfin cette partie est surmontée par deux feuillets distincts, éga- 
lement pétaloïdes. Or, si nous voulons comparer ce pistil à 
une feuille de l'androcée , en procédant de bas en haut , ne 
sommes-nous pas forcés d'admettre que la partie inférieure est 
l'analogue du support, que le tube correspond à l'organe nec- 
tarifère , que la surface stigmatique existe dans le lieu corres- 
pondant aux anthères ; enfin que la terminaison du pistil est le 
véritable limbe de la feuille ? Si dans l'Iris le stigmate occupe 
la place de l'anthère, le style celle du nectaire, la capsule celle 
du support, la même correspondance doit exister dans une 
foule de plantes. 

Examinons les Pervenches ( V. major , minor) : au-dessus 
des deux follicules est un style unique, surmonté par un bour- 
relet circulaire, enduit d'un liquide visqueux. Ce bourrelet est 
engagé dans une dépression des filamens qui , dans ce point , 
présentent une surface lisse, d'apparence nectarienne. Les cinq 



174 L « bravais. — Sur tes Nectaires. 

anthères viennent s'appuyer sur le bord supérieur de te b<ttirHô± 
let ; au-dessous dé lui sont des papilles nombreuses, qui marquent 
l'origine du tissu conducteur (Ad. Brongniart). Là Se trouYfc lé 
Vrai stigmate de la fleur. Plus haut est un pédicule qui se ter- 
mine par une houppe de poils nombreux, dans le lieu corrë^ 
pondant au limbe d'une et aminé, d'un pétale. 

Le NeHttfn Oléander a dessus son stigmate uùe pointe qui est 
dépourvue de poils ; on observe aussi fcette pointe dur tes Ctstbetà 
Mtitighasj f^iriea capensii. 

Les Asclepias ont leur partie stigmatique située dessous une 
tête arrondie ou pentagonale qui porte leâ étamines. C'est 1$ 
que M. Ad; Brongniart a découvert le tissu conducteur dans le- 
quel s'insinuent les boyaux poliiniques. La tubérosité qui dô». 
ïaitie le stigmate occupe lé lieu du limbe de l'iris^ 

Dans les Balisiers ( Canna Inclica , cùccinea ) , l'étamine urii* 
que verse son pollen avant l'épanouissement de la fleur; celui- 
ci reste agglutiné contre une des faces du pistil; une partie de* 
grains vient adhérer au stigmate qui est latéral , d'après l'avft 
de tous les botanistes. L'extrémité tronquée du pistil est \t 
siège d'une glande transversale, distincte du stigmate , et qui 
verse un liquide avant et pendant l'épanouissement de la fleut; 
J'y ai vainement cherché des grains de pollen; il paraît que 
c'est seulement par accident qu'ils adhèrent à cette glande. Cette 
glande est-elle un nectaire particulier ? Sa position est supé- 
rieure au stigmate, et par conséquent exceptionnelle à tous le* 
cas où les Nectaires sont placés dessous la partie analogue aux 
membranes de l'anthère. Dira-t-on que les fibres vasculaîre* 
infléchies en arc qui s'y rendent auraient dû primitivement 
rester au-dessous du stigmate et laisser cette glande dans sa 
place ordinaire? Il est fort difficile d'expliquer cette métamor- 
phose de la feuille pistitlaire ; toutefois on ne peut s'empêchef 
de reconnaître entre le stigmate et la capsule du Balisier on 
organe intermédiaire trè$ développé, quelle qu'en soit la na- 
ture. 

Le style est, dans la plupart des plantes , rond y resserré et 
lisse à sa surface externe, M. Ad. Brongniart l'a trouvé composé 
en dehors de vésicules denses, et «^dedans de cellule* tâches 



l, «rayais. — Sur les Nectaires. 17$ 

et allongées qui continuent le tissu conducteur commençant à 
la surface stigmatique. Mais dans beaucoup d'espèces il n'a pas 
une organisation aussi simple. Ainsi quelques Euphorbiacées* 
l'Oranger, le Citronnier, ont sur leurs styles des glandes, des 
vésicules transparentes; on y découvre des utricules rouges dans 
le Balisier, violacées dans plusieurs Passiflores; 

Les styles sont couverts de poils variés sur plusieurs Rosiers, 
Poiriers, Haricots 4 sur le Kerria japonica, sur les Clématites , les 
Anémones. Les Composées y les Lobéliacées, les Campant! lacées, 
ont leurs styles garnis de poils collecteurs. M. Ad. Brongnîart a 
observé que dans les Campanules les grains de pollen s'insinuent 
par la surface stigmatique, et non par les poils collecteurs, con- 
trairement à l'opinion de MM. Link et Treviranus (1). 

Ces faits me paraissent assez nombreux pour donner une va- 
leur organographique au style; d ailleurs l'examen du stigmate 
nous confirmera encore dans l'opinion que le style est la partie 
analogue à celle des nectaires. 

Le stigmate, avons-nous dit, correspond à l'anthère; leurs 
fonctions sont simultanées et concourent au même but ; j'ajou- 
terai que ces deux organes sont en regard l'un de l'autre et 
souvent à même hauteur, au moins au moment de la féconda- 
tion, sinon après l'accomplissement de cet acte important. 

Lorsque nous comparons Tétamine au pétale /nous trouvons 
en général dans les fleurs monopétales les deux supports accolés 
ensemble, les filamens situés vis-à-vis des surfaces nectarien nés des 
pétales. Lorsque ces filameris sont soudés au tube de la corolle , 
les anthères se détachent précisément vis-à-vis l'endroit du pé- 
tale qui porte les empreintes des loges polliniques. C'est après 
la fécondation opérée que les grandes inégalités de longueur 
des pistils se font remarquer dans les Valérianéesy les Dipsacées, 
les Onagraires,etc, etc. 

Ainsi n'est-il pas raisonnable d'admettre que le règne végétal 
présente la concordance des fonctions dans des parties de même 
rang, sur des organes é qui val en s ou également situés, comme 
cela s'observe pour les parties de la génération sur les animaux? 



(j) Voir Aon. Se. n«fc # deuxième série* tan. xv , paj, «46, 



176 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

En se bornant à une comparaison éloignée des deux règnes , 
n'est-il pas permis de soutenir que l'anthère et le stigmate sont 
les deux parties les plus analogues qu'on puisse imaginer sur 
les deux feuilles qui les portent? 

Si l'on voulait d'ailleurs calculer la valeur des fonctions d'a- 
près la similitude des organes, on trouverait une grande res- 
semblance pour les dimensions entre un stigmate et une anthère. 
Le style ne ressemble -t-il pas en tous points aux filamens des 
étamines ? Même aspect , mêmes formes , même poli de la 
surface dans la plupart dès cas; tous deux sont rarement envahis 
par des glandes nectarifères; tous deux sont le plus souvent 
parsemés de poils variés. 

Le support est donc l'organe consacré à la formation des cap* 
suies dans toutes les feuilles pistillaires complètes ; le limbe est 
étranger à cette fonction. Une conséquence inévitable de cette 
observation, c'est que les graines des Graminées, des Renoncula- 
cées, etc., rentrent dans la règle générale et sont enveloppées 
par un support et non par un limbe de feuille. Dans ces plantes, 
on ne devrait pas attribuer au limbe la fonction qui appartient 
évidemment au support sur les fleurs d'une organisation plus 
complète. 

Remarquons d'ailleurs qu'il serait absurde d'exiger une res- 
semblance parfaite entre toutes les feuilles de la fleur; si elles 
étaient égales entre elles , les verticilles floraux ressembleraient 
à ceux des feuilles caulinaires; au lieu de les désirer égales , il 
suffit de les trouver équivalentes. Nous ajouterons encore que 
dans une fleur ce ne sont pas les mêmes parties qui prédomi- 
nent dans chaque feuille. La feuille pistillaire a son support 
plus développé, et les autres parties ont des usages d'une courte 
durée; le disque montre la prédominance de l'organe nectar ien; 
dans l'étamine, c'est l'anthère qui envahit les autres fonctions ; 
enfin, dans la corolle, c'est le limbe qui apparaît avec plus 
d'éclat. 

Nous dirons donc de la feuille pistillaire ce que nous avons 
reconnu sur toutes celles de l'androcée , qu'elle est formée de 
quatre parties, le support, le nectaire, le stigmate ou anthère, 
et le limbe. Ces parties sont réduites à deux , lorsque le stigmate 



l. bravais. — Sur les Nectaires. 177 

est sessile; à trois, lorsqu'il est porté par un style; à quatre en- 
fin, lorsqu'il est terminé par un limbe, un corps globuleux, ou 
par une touffe de poils. % 

Si l'analogie que j'expose ici est vraie , elle doit trouver son 
application dans l'étude des feuilles de la tige. Or, il n'est pas 
difficile de faire entrevoir certaines ressemblances. 

La feuille caulinaire se compose d'un pétiole et d'un limbe; 
le pétiole présente lui-même deux parties distinctes; le support, 
muni souvent de stipules et le pétiole proprement dit, qui est 
quelquefois garni de glandes et correspond à la partie necta- 
rienne des fleurs. 

Le support est très marqué dans les Mimosas, où il offre un 
renflement considérable, bien distinct du reste de la feuille et 
garni souvent de stipules foliacées ou épineuses; on le remarque 
aussi sur une foule de légumineuses , sur les Sureau , Viorne , 
Noyer, Peuplier, Platane, Renonculacées, etc. Un bourrelet, 
avec ou sans les appendices stipulaires, en désigne la place. Sa 
fonction paraît être d'abriter les gemmes naissans , mais moins 
parfaitement que les supports des feuilles pistil (aires qui for- 
ment les capsules. Je n'ai point observé d'organes glanduleux à 
la surface des supports des feuilles. 

Au contraire, le pétiole, proprement dit, se recouvre souvent 
de glandes qui sont tantôt placées à son extrémité inférieure, 
près du support ( Passiflora holosericea ), tantôt au milieu (Mi- 
mosa Julibrissin) , tantôt à sa partie supérieure (Viburnum 
OpuluSj Passiflora suberosa, Amygdalus incana). On ren- 
contre souvent ces glandes le long des pétioles des Cerisiers , 
Abricotiers. Dans le Ricin commun, elles sont parsemées sur tout 
le pétiole depuis sa base jusqu'au limbe. Les glandes des Mal- 
pighiacées sont situées dessous le limbe des sépales , entre ce 
dernier et le support de la feuille. Mais on doit remarquer que 
beaucoup de glandes viennent aussi se placer à l'extrémité des 
nervures des feuilles dans le Ricin; ces dernières diminuent par 
lès progrès de l'accroissement de la feuille. 

Lorsque les pétioles ne sont pas glanduleux , ils sont souvent 
couverts de poils, d'aiguillons, d'une couleur plus intense que 
les deux autres parties de la feuille , d'un tissu plus serré et plus 

XVIH. Botaw. — Septembre, ia 



178 l. bravais. — Sur les Nectaires. 

consistant. Us sont souvent creusés en gouttière, quelquefois 
aplatis pomme une vraie feuille , soit dans le même 'sens qu'elle, 
comme dans le Citronnier, soit transversalement comme les 
Peupliers , les Mimoses pourvues de phyllodes, 

Les feuilles ont-elles une partie analogue à l'anthère? Je n'en 
ai pu découvrir de traces. Nous verrons plus bas que les ap- 
pelles des Légumineuses sont de véritables stipules. Pour dé- 
couvrir un organe correspondant à l'anthère , il faut le chercher 
H la hase du limbe. A la vérité quelques pétioles se renflent dans 
ce lieu, ou se couvrent de poils plus gros et plus serrés (Bégo- 
nia heracleifolia) ; mais je n'ai pu trouver aucune empreinte 
d'anthère ressemblant à celles qui sont si nombreuses sur les 
corolles. 

Lorsque les feuilles sont pétiolées, il est aisé de distinguer 
les trois parties qui les composent ; mais lorsqu'elles sont ses- 
siles , la distinction est souvent embarrassante , je dirais même 
arbitraire. Le support et le pétiole existent-ils simultanément , 
ou bien l'un d'eux vient-il à disparaître dans les Graminées , Li- 
liacées, Cypéracées? Si le support est la partie protectrice né- 
cessaire aux bourgeons axillaires, il doit en exister un rudiment 
dans les feuilles bulbeuses des Tulipes, Jacinthes, Narcisses. 
Mais si on ignore la véritable nature de ces feuilles, on sait 
que le limbe manque souvent dans les bractées florales, dam 
les glumes; que sur les Graminées l'arête dorsale est analogue 
au limbe (Avena). Dans l'épi floral de Musa, coccinea , les brac- 
tées sont d'un rouge éclatant} quelquefois elles se terminent par 
un limbe verdâtre, plus ou moins rudimentaire. 

Lés feuilles composées présentent un phénomène singulier ; 
elles sont formées par le redoublement des trois termes de la 
série qui les forment. Prenons, par exemple, une feuille de dan- 
dina domestica ; avant d'arriver à un limbe quelconque, nous 
trouvons huit ou neuf fois de suite la répétition du support et 
du pétiole, réunis en un seul segment ; mais chaque segment, 
formé de deux pièces, est articulé avec celui qui précède tt 
avec le suivant. Tous les huitièmes et neuvièmes segmens se ter- 
minent par un limbe, les segmens inférieurs sont toujours réu- 
nis trois k trois. 



i.. bravais. — Sur les Nectaires. 17^ 

La feuille de Glycine prostrata est ternée et organisée d'une 
autre manière; le support est muni, à sa base , de deux stipules; 
c'est un corps arrondi et couvert de poils roux; le pétiole en 
gouttière se prolonge jusqu'à la foliole impaire. Toutes trois ont 
un support de même couleur que le précédent, et deux petites 
stipules à leur base. Ainsi, avant chaque limbe, on a la répéti- 
tion d'un support avec ses stipules (De Candolle). 

Dans la feuille d'Erithrina cris ta galli, vous trouvez un sup- 
port verdâtre , suivi d'un long pétiole terminé en avant par deux 
glandes. Dans la même direction paraît un second pétiole ter- 
miné par deux glandes; aux deux extrémités de ce second pé- 
tiole sont trois limbes, précédés chacun d'un support verdâtre. 

Dans le Mimosa sensitiva, je trouve un support et ses stipules, 
un long pétiole terminé par un crochet , qui remplace uni limbe; 
de chaque côté nouveau support, avec ses petites stipules, et 
terminaison par un crochet; à droite et à gauche deux folioles 
portées par des supports. 

Le Mimosa lophanta a d'abord cinq pétioles consécutifs 
avec une glande k leur extrémité supérieure, et un petit cro- 
chet terminal ; dix pétioles latéraux terminés par un crochet, et 
précédés par un gros support, sont munis eux-mêmes de nom- 
breuses folioles latérales. Beaucoup d'autres variétés existent 
dans les Légumineuses ; j'ai cité spécialement les Glycine pro- 
strata et les Erythrina pour prouver qu'un support peut pré- 
céder Immédiatement un limbe sans l'existence d'un pétiole. 
Mais souvent chaque foliole est précédée de son pétiole et de 
son support particulier, outre le support et le pétiole communs, 
comme il arrive aux feuilles à cinq digitations iïÂralia umbra- 
culifera. ' 

On me pardonnera, j'espère, ces descriptions minutieuses, parce 
que je pense que le support des feuilles joue un rôle qui n'a 
pas été suffisamment apprécié. On peut en botanique générali- 
ser les faits de beaucoup de manières ; mais qui se flattera d'a- 
voir produit le système capable de résoudre le plus grand nom- 
bre de difficultés? Quelle que soit l'explication qu'adoptent les 
savans vit le sujet de notre dissertation, ils doivent remprun- 
ter à la pensée de la métamorphose des plantes. Cette loi est 



180 t. bravms. — Sur les Nectaires. 

riche d'avenir pour la science; elle compte les plus zélés défen- 
seurs parmi les botanistes modernes, et surtout parmi les pro- 
fesseurs distingués de nos académies. 

§ VII. Usages des Nectaires. 

Nous parlerons avec plus de doute de l'utilité des nectai- 
res et du rôle qu'ils jouent pendant la floraison et la féconda* 
tion des plantes. Ce n'est plus un organe immobile que nous 
avons à étudier, c'est une machine en mouvement, c'est une 
fleur vivante dont il faut découvrir le mécanisme. La Physiologie 
végétale de M. De Candollqrésumant nos connaissances sur ce 
point , j'indiquerai en peu de mots ce que nous savons sur les 
fonctions des disques et des nectaires. 

L'utilité du nectar doit être grande, sans doute, puisque la 
plupart des plantes en sécrètent; dans les familles où ce liquide 
n'a pas été aperçu, il se confond peut-être avec la transpiration 
insensible des végétaux. L'étude physiologique des nectaires est 
étroitement liée à celle des pétales, puisque le nectar provient 
souvent des corolles. Ces dernières ne servent donc pas seule- 
ment à 1 embellissement de la fleur, elles remplissent des fonc- 
tions secrétaires utiles à la nutrition de l'individu , ou plutôt en- 
core à la conservation de l'espèce. 

L'évaporation rapide des fluides à la surface des fleurs très 
ouvertes pendant leur épanouissement fait souvent disparaître le 
nectar dont elles sont réellement douées. Ainsi, les Saxifraga ces- 
pitosa 9 Aizoïdes, Ribes petrœum , en offrent à peine des traces, 
tandis que les espèces des mêmes genres à corolles tabulées en 
sont abondamment pourvues. Les graminées qui en manquent 
dans leurs fleurs ont avant la floraison leur chaume rempli d'une 
grande quantité de fluides sucrés. 

La sécrétion du nectar paraît ordinairement à la même épo- 
que où les étamines commencent à verser leur pollen. Ce liquide 
est quelquefois très abondant et persiste après la chute de la co- 
rolle et des étamines dans les fleurs de Pêchers et d'Amandiers, 
dans celles du Paner atium caribœum , etc. , etc. . 



l. bravais. — Sur les Nectaires. 181 

J'ai été curieux de vérifier si cette sécrétion s'exerce de la 
même manière sur les plantes des plus hautes montagnes. Voici 
le résultat de quelques expériences entreprises à la fin de juil- 
let 1841 sur le sommet du Faulhorn (Suisse) à la hauteur de 
2620 à 2683 mètres au-dessus du niveau de la mer, et sous 
une pression barométrique moyenne de 55a millimètres. 

À la surface de cette montagne la formation du nectar des 
fleurs s'opère avec la même intensité qu'à la hauteur de 36a 
mètres. Elle est surtout fort abondante dans les Gentiana acaulis, 
ba varie a. J'ai examiné ces deux Gentianes sous le rapport de l'é- 
poque de cette sécrétion , ainsi que les Gentiana nivalis , Pedi- 
cularis versicolor. Sur ces quatre espèces, j'ai constaté le même 
fait, que l'émission du nectar a lieu deux jours entiers avant 
l'ouverture de la corolle, et 60 ou 72 heures avant que les an- 
thères versent leur pollen. La corolle étant fanée, et les anthè- 
res presque détachées, le liquide subsiste encore plusieurs jours. 
Mais il est difficile de dire s'il disparaît par suite d'évaporation 
spontanée, on par résorption. Je suis arrivé à un autre résultat 
sur le Pedicularis verticillata. Le nectar n'est pas encore visible 
au moment où les anthères versent leur pollen ; on commence 
à l'apercevoir 12 ou 24 heures après, enfin il disparaît avant 
la dessiccation de la fleur. Je présume que le nectar de cette 
fleur est absorbé; car le resserrement de la gorge de la corolle 
et la torsion de son tube sont des obstacles fort grands à l'éva- 
poratîon de ce liquide par l'air ambiant. 

Voici d'autres faits qui paraissent prouver la résorption du 
fluide nectarien ; beaucoup de corolles monopétales se refer- 
ment exactement pendant qu'elles contiennent encore leur nec- 
tar. Telles sont les Belles-de-nuit : dans le Mirabilis jalappa, la 
quantité de liquide est trop peu considérable pour servir à l'ob- 
servation, mais dans le M. longîflora, au moment où la fleur va 
s'ouvrir on trouve toute la cavité nectarienne remplie de nectar, 
ainsi que le bas du tube au-dessus de son étranglement jusqu'à 
la hauteur de six millimètres. Le pollen est déjà répandu avant 
l'ouverture du calice; le stigmate est couvert de granules* et 
même ceux-ci tombent jusqu'au fond du tube. Deux ou trois 
jours après que le calice est refermé on trouve encore du nectar, 



182 l. bravais. — • Sur les Nectaire». 

mais en quantité moindre; le tube de l'enveloppe de la graine se 
ferme alors complètement. J'ai observé du nectar au«desaous 
de cette cloison dans la cupule nect.arifère. Que devient ce 
nectar? Certainement il doit disparaître par résorption, et il 
concourt probablement à la nutrition du jeune ovule qui bien- 
tôt remplira toute la capacité de la coque très dure, dont il n'oc- 
cupait dans le principe que la moindre partie. 



§ VIII. Conclusion. 

En résumant d'une manière générale les faits exposés dans 
ce mémoire, nous dirons avec Linné que les nectaires sont les 
parties qui sécrètent une matière sucrée dans la cavité des fleurs 
durant l'époque de la fécondation des graines. 

Les parties nectarifères existent dans un lieu déterminé des 
pièces florales, rarement sur le calice ou le pistil, ordinairement 
sur quelqu'une des parties de l'androcée. L'examen d'un grand 
nombre de fleurs nous a fait découvrir des nectaires isolés ou des 
disques sur la plupart d'entre elles , et dans des lieux qui varient 
suivant la famille ou le genre des plantes observées. 

Dans toute feuille de l'androcée, on doit distinguer quatre 
parties qui, en procédant de bas en haut, ou du centre à la cir- 
conférence , sont : le support , le nectaire , l'anthère , le limbe. 
Rarement ces quatre pièces sont réunies, le plus souvent il en 
existe trois, ou deux, ou même une seulement. Enfin, elles avor- 
tent complètement sur certaines plantes du même genre ou de 
la même famille, quoique les autres espèces en soient pour- 
vues. 

Considérées dans un pétale, ces pièces offrent en bas un point 
d'insertion d'une couleur plus pâle que le reste de la corolle; en- 
suite une cavité ou surface nectarifère, terminée par deux la- 
melles ou deux empreintes correspondantes aux loges d'une an- 
thère; enfin à l'extérieur une zone membraneuse, ou limbe 
plus ou moins brillans. 

Une étamine nous présente d'abord le support, ensuite un 
filament qui porte des poils sécréteurs, ou des glandes, ou un 



L* bb^vais. — Sur les Nectaires* i83 

cornet nectarifère; au-dessus sont les deux logea polliniques; 
plus haut enfin est un limbe pétaloïde comme dans la Bour- 
rache, la Violette» la Pervenche, les Centaurées, ou un limbe su* 
bulé (Asarum europœum, Paris qrmdnfolia). 

Si on considère la feuille de l'androcée à l'état rudimentaire 
ou abortif, on trouve le support réduit presque à rien; ailleurs 
le filament est minime ou tronqué à une certaine hauteur, ou 
bien la partie anthérifère et le limbe disparaissent , le nectaire 
seul subsistant. On a alors les glandes des Crucifères , les dis- 
ques des Erables, des Légumineuses, des Corolliflores. C'est 
comme si les pétales de la Fritillaire se réduisaient à la seule 
fossette nectarienne par Favortement des autres parties. 

La feuille pistillaire a quatre pièces qui correspondent aux 
précédentes : le support entoure les ovules, le style est quel- 
quefois glanduleux et nectarifère, le stigmate est analogue à 
l'anthère, et quelquefois uu limbe termine tout l'appareil. 

En comparant les feuilles de la tige à celles de la fleur, sous le 
même point de vue on trouve que chez les dicotylédones elles sont 
souvent formées de trois parties, du support et des stipules qui 
protègent les bourgeons axillaires, d'un pétiole villelix ou cana- 
liculé ou glanduleux équivalent au nectaire des fleurs, et enfin 
du limbe foliacé» Dans les feuilles composées les termes de cette 
série se répètent plusieurs fois et de diverses manières ; souvent 
le support et le pétiole manquent. Les feuilles des Monocotylé- 
dones ont ces trois parties, ou bien l'une des deux premières 
vient à manquer, ou enfin c'est le limbe qui disparaît. 

La symétrie des diverses pièces de la fleur est la même que 
celle des feuilles sur les tiges; elles sont disposées en Verticilles 
ou en lignes spiralées. Tautôt elles sont distinctes, tantôt elles 
se soudent de diverses manières; ce dernier cas arrive surtout 
aux disques. 

Le nectar est quelquefois sécrété avant l'émission du pollen ; 
il l'accompagne toujours; il est souvent visible après la dispari- 
tion du pollen et des anthères ; dans quelques cas il est résorbé. 
Probablement il concourt à la nutrition des jeunes ovules, mais 
les preuves directes sont encore à désirer. 

Je le répète en terminant, afin d'être bien compris, en étudiant 



1 84 L. bravais. — Sur les Nectaires. 

les disques <et nectaires sur l'ensemble des plantes phanéroga- 
mes, je crois avoir prouvé qu'ils existent dans la plupartdes fleurs 
et que, à l'exemple de l'anthère et du limbe, ils occupent une 
place déterminée sur la feuille qui les porte. Heureux si j'ai at* 
teint mon but en jetant quelques lumières sur une des ques- 
tions les plus intéressantes de l'organographie végétale. 



Descriptions de diverses Plantes nouvelles de Madagascar, des 

îles Comores et de Vile Maurice , 

Par M. W. Bojer. (i) 
Erythroxtlum. 

i. E. Josslnioides , Boj. — Gaule suffruticoso couferto, foliis approxioiatis or- 
biculatis obovatisvc, retasis, margine revolutis coriaceis, subtus pallescen- 
tibus reticulatis ; stipulis petiolo brevioribus caducis ; pedicellis florem 
aequantibus ebractcatis. Ovarium 3-loculare ; fructus î-spermus (abortu). 
Patria : Iusula Madagascar, crescit in planiticbus ad maris littora , loca 
a r en osa et arida in siau Bombatoc orae occidentalis. 

Obs. Cette espèce d'Erythroxylum est très remarquable par 
sa stature peu élevée et par la multitude dé ses branches min- 
ces et raid es, entrelacées les unes aux autres, et formant un 
buisson très touffu; les feuilles qui sont souvent très petites, 
orbiculaires et très luisantes, donnent à cette plante une res- 
semblance frappante avec quelques-uns de nos Jossinia à petites 
feuilles. Les pédicelles sont constamment solitaires. 

2. E. dlscoîor , Boj. — Caule fruticoso erecto, foliis lineari-lanceolatis ova- 
tisvc , obtusis, suprà intense viridibus, subtus albis glaberrimis , stipularum 
squamis adprcssis, petiolum aequantibus, dorso bicarinatis denticulatis mar- 
gine albidis, pedicellis gracilibus florem aequantibus, urceolo staminifero 
laeviler denticulato. 

Patria: In collis et rupibus apricis montis Anloungoun, in provincia 
Emirna interiore insulae Madagascar. 

(i) Extrait du onzième rapport sur les travaux de la Société d'Histoire naturelle de file 
Maurice pour l'année x 84.1. 



bojer. — Plantes de Madagascar > etc. i85 

Obs. Quoique tous mes. échantillons portent les' pédicelles 
solitaires et constamment axillaires, je place néanmoins avec 
doute cette plante dans la section qui comprend les nom- 
breuses espèces à pédicelles solitaires, parce que j'ai remarqué 
que chaque fleur est accompagnée de plusieurs écailles bractéi* 
formes situées latéralement ; fait qui me porte à penser que ces 
écailles pourraient bien appartenir à des fleurs non encore dé- 
veloppées ou avortées. Cette espèce, d'ailleurs, sera toujours 
facile à reconnaître par ses écailles sttpulaires à dos bi-caréné et 
par la couleur blanche en dessous de ses feuilles. 

3. E. myrtoides, Boj. — Caule erecto sufifruticoso , foliis confertis elliptico- 
ovatis vel obovatis emarginatis nitidis glaberrimis , subtus pailescentibus, 
stipulis parvis acutis petiolo brevioribus persistentibus , pedicellis binis 
quaternisve fasciculatis, flore quintuplo longioribus, patentibus colora lis, 
petalis extrorsùm rubris. 

Patria : In rupibus montis Antoungoun, in provincia Emirna intcriore 
iosulae Madagascar. 

Obs. Cette espèce àt Eiythroxylum , d'après la forme de ses 
feuilles, aurait quelques rapports avec YErythroxylum ferrugi- 
neum Cav. Mais Cavanilles dit dans sa description que les pédi- 
celles sont solitaires, à peine aussi longs que les fleurs, tandis 
que YE. myrtoides a les pédicelles fascicules et cinq ibis plus 
longs que la fleur. 

« 

4* E. lameum, Boj. — Gaule fruticoso erecto, foliis divaricatis, lancéblatis , 
laeviter obtusis emarginatis lucidis , subtus pailescentibus reticulato-veno- 
sis , stipulis minutis acutis persistentibus ; floribus terminalibus spicatis ; 
pedicellis quaternis fasciculatis- , bracteis persistentibus. 

Patria : Archipelagus Gomorensis. Crescit in montibus vallibusque siccis 
circa urbem Musamodo metropolem iosulae Jobannae (seu Anjouan). 

Il est fâcheux que les échantillons que j'ai recueillis aux 
îles Comores, n'aient pas été plus avancés dans leur florai- 
son; les fleurs sont si peu développées qu'il m'a été impos- 
sible d'en donner les caractères. On voit seulement qu'elles sont 
réunies à l'extrémité des branches formant un épi garni d'écail- 
lés florales dont chacune soutient un fascicule composé de trois 
ou quatre boutons. Il est évident qu'aussitôt après que les fleurs 
N ont accompli leurs fonctions , elles tombent, et que la branche 



i86 bojer. *— Plantée de Madagascar, eta 

qui les a soutenues continue son accroissement. Les nombreux 
rudimens de bractées qu'on voit sur les anciens rameaux justi* 

fient cette assertion. 

* 

5. E. platyclados , Boj. — Caule fruticoso, ramis valdè ancipite-compressis 
annulatis punctatis , foliis obovatis apicc rotundatis emarginatis mucronatisj 
coriaceis lucldis, subtùs lantùm areolatis, adpressè glauco-squamulosis, 
stipularnm squamis integfls acutis dorsb carinatis petiolo iongiortbus deci- 
duisj pedtaslHs binis quaternisve axillaribus reflexis, flore duplo longiori- 
bus» floribus parvis rubris» 

Patria : Grescit in plagis areDOêiê et locis dumetosi* tin us Bomba tôt, ad 
oram occidentalem insulae Madagascar. 

ObS. Cette espèce iXErythroxylum est peut-être la seule qui 
représente dans cet hémisphère ses nombreuses congénères à 
feuilles aréolées ; car toutes celles décrites jusqu'à présent par les 
auteurs sont propres au nouveau continent. Je nesache aucun ou- 
vrage indiquant une seule espèce présentant ce caractère qui ait 
été trouvée, soit dans la vaste presqu'île de llnde, soit sur le 
continent africain, à la Nouvelle-Hollande ou dans les nombreux 
archipels de l'Océanie. L'aspect singulier de son port et le ca- 
ractère particulier de ses branches fortement aplaties , avaient 
attiré toute mon attention ; cependant, ce n'est qu'après la des* 
siccation que j'ai pu reconnaître les aréoles des feuilles qui 
étaient tout-à-fait invisibles lorsque la plante était vivante. Les 
feuilles fraîches étaient coriaces et très épaisses, et les veines 
latérales qui forment le disque étant très minces, il est facile de 
concevoir qu'elles doivent se perdre dans la substance charnue 
de la feuille; et même dans l'état de dessiccation, l'aréole n'est 
visible que par sa couleur plus foncée et seulement au-dessous 
de la feuille. Les rameaux conservent fort long-temps leur forme 
aplatie, et on voit les branches de la troisième et quatrième 
année, commençant à peine à s'arrondir. Les fleurs sont très pe* 
tites comparativement aux autres parties de la plante. 

Le genre Calpidia m'a fourni trois espèces nouvelles; je l'ai 
d'ailleurs soumis à une révision complète, en y comprenant 
l'espèce depuis long-temps décrite par Poiret. Voici les caractères 
du genre Calpidia , et la description de ses quatre espèces. 



bojer. — Plantes de Madagascar, eic. 187 



Calpidia, Pet. Th. 

Charact. gen. Calpidia. — Flores polygamo-dioici. M a se. Péri- 
gonium campanulatum , limbo 5-fido revoluto; laciniis per aes- 
tivationem stellatim conniventibus. Stamina 10; filamenta basi 
perigonii inserta et eo multo longiora ; antherae globosae bilobae 
2-loculares, rirais latere dehiscentibu s; rudimentum ovarii stylo 
brevi a-fido terminatum. FaBM.Ovariurn basilare uniloculare uni- 
ovulatum , staminibus sterilibus brevibus circumdatum ; stylus 
crassus exsertus. Stigma fimbriatum , papillosum. Fructus indu- 
viatus elongatus, perigonio basi formatas, indehiscens i-locularis 
i-spermus, angulis 5 longitudinalibus glutinosis vel glabris. Se- 
mina libéra erecta cylindrica perigonio tubuloso aucta. Embryo 
inferus ; cotyledones foliaceae tenues cordiformes, albumen car- 
nosum convolutum involventes ; radicula extra cotyled. crassa. 

Arbores Mauritianse (una in insula Galega crescit) truncus 
crassus ligno spongioso albicante. Folia alterna petiolata , ovalia, 
lanceolata intégra glabra; pedunculis axillaribus, terminalibus, 
corymboso-umbellatis vel paniculatis ; flores fragrantes virides 
raritis rubri. 

1. Calpidia lanceolata j Poire t. Spreng, Syst. ;Hort. Ma u rit. p< a65. — Poly- 
gamo-dioïca , foliis longé lanceolatis carnosis petiolo quadruplo longio- 
ribus, basi valdè inaequilaler decurrentibus sparsè venosis ; pedunculis 
masculis paniculatis, fœmioeis corymboso-umbellatis, Lractcatis ; floribus 
rubentibus, in urabrosis vero ochroleucis. Semen tubo perigonii semivacuo. 

Hab. in montibus et in plauitiebus, locis apricis, insulae Mauritii. Caeter. 
vid. Du Petit-Thouais, Plantes des îles d'Afrique australe, etc. Livrai- 
son i r *, pi. 10. 

a. C. ovalifolia, Boj., Hort. Maurit. , p. a65. — Dioïca, foliis ovalibus, ro- 
tundalis, obovatis vel acutis, tenuibus, lucidis, petiolo quintuplo longio- 
ribus , pedunculis crassis brachiatis, masculis altérais, fœmineis verticillatis 
apicc umbellatim coarctatis, bracteis latis , floribus dilutè viridibus fragran- 
tibus. Fructus viscosus semivacuus. 

Hab. in sylvis umbrosis montium excelsorum insulae Mauritii. 

'6. C. costala j Boj. Hort. Maurit» ibid. — Dioïca foliis oblongis, ovalibus, ob- 
ovatis vel acutis, basi inœqualibufr, costatis, nervis crassis, utrioque ferru- 



ï88 bojer. — Plantes de Madagascar , etc. 

gineo-puberulis, pedunculis terminalibus corymbosis, bracteolatis, pube ru- 
lis; perigonium basi bracteolatum ; flores coarctati virides ; fruclibus gla- 
bris semine repletis. 
Hab. in planifie secus flumen Rivière de Moka dictura, insulâ Mauritii. 

C. macrophy lia j Bo). Hort. Maurit. ibid. — Dioïca, foliis infernè alternis 
supernè oppositis maguis, ovato-oblongis acutis basi inaequalibus , integris 
vel laciniatis, subtus inter venas pubescentibus, venis crassis, albidis; flo- 
res ochroleuci corymbosi fragrantes ; fructus clavatus niger, 5-angularis ; 
angulis glandulosis viscosis ; tubus perigonii semine repletus. 

Hab. in arenosis locis aridis insulae Galegae. Lat. austr. 10028 1 ubi flo- 
ret Maio, Junio. 

Boerhaavia, Linn. 

• 

B. stellataj Boj. — Fruticosa scandais, ramis dichotomis stria tis pulveru- 
lentis, foliis dislantibus oblongis acuminatis basi truncatis vel cordiformibus, 
margine subrepando undulato, peduuculis elongatis, filiformibus rubellis, 
umbellis 8-floris, involucris foliolis linearibus perigonium vix excedentibus 
deciduis. Perigonium campanulatum v. hypocrateriforme , limbo 5-fido 
revoluto, pallidè roseo, basi glandulis nascentibus post antbesim pedicellatis 
in squamulas stellaeformes evadentibus. Stamina 3 exserta, antherae globosae 
luleae; stylus fi li for rais deflexus adscendens falcif orrais; fructus tcres gla- 
ber apice truncatus, squamulis 6 triangularibus coriaccis stellaeformibus 
notatus. 

Hab. in fruticetis plagae arenosas sinus Saint- Augustin, ad oram occi- 
dentalem insulae Madagascar. 

2. B. plicata, Boj. — Herba prostrata, ramis brevibus carnosisin pcduuculum 

rubrum ramosum scapiforme dcsinentibus; foliis brève petiolatis, crassius- 
culis, orbiculatis, basi rotundatis v.jtruncatis, plicatis, valdè flabclliformibus, 
denticulatis, marginibus pilis albis rubro-articulatis , subtus albicantibus 
rubro-nervosis ; pedunculis sesquipedalibus carnosis rubris , ramosissimis ; 
pediccllis filiformibus alternis plerumque Irifloris, involucris squamosis 
linearibus deciduis, floribus diandris parvulis intense purpureis; fructus 
clavatus 5-gonus parùui viscosus puberulus. 

Hab. in plagis arenosis , locis apricis , sinus Bomba toc juxtà pagum Ma- 
jungay, insulae Madagascar. 

3, B. insularis, Boj. Hort. Maurit. p. a64. — Herba bulbosa , ramis erectius- 

culis sesquipedalibus puberulis; foliis infcrioribus ovato-rotundis obtusis 
basi retusis aut emarginatis petiolatis, subtus albidis, supra scabriusculis, 
subrepandis, supcrioribus iineari-lanccolatis muçronulatis subsessilibus, 



bojer. — Plantes de Madagascar, etc. 189 

peduoculis axillaribus fîliformibus , umbellis 6-ïo-floris, inyolucris linea- 
ribos squamacformibus décidais; floribus albis diandris ; fructibus ellipticis 
vel clavatis , 5-angularibus glutinoso-asperatis. 

Hab. in locis arenosis insulae Galegae /Diego Garcia Gomorensibus et 
Sechellensibus ( rarior in Maaritio ). 

HlLSENBERGIA , Boj. 
( Buttoeriaceje ; tribus Dombeyaceœ DG. ) 

Charact. gen. : Calyx campanulatus 5-partitus persistens, 

extrorsùm pilîs stellatis rigidis dense obsitus, intùs glaber, invo- 

lucello 3-phyllo tardé deciduo unilaterali cinctus, foliolis involu- 

cel. lineari-lanceolatis acutis utrinque hispidis, calycem longitu- 

dine œquantibus , tnedio majore. Corolla petalis 5, convolutis 

se n si m obcuneatis calyce paulô longioribus reticulatis persis- 

tentibus. Tubus staminiferus petala quadruple» superans, basi 

incrassatus persistens. Stamina fertilia 12-14, ad apicem tubi 

disposita, appendicibus 5 lamelliformibus intermixta. Antherœ 

filamentis bre\ibus, biloculares, rimis membranaceis lateraliter 

dehiscentibus. Stylus filiformis basi pilosus, longitudine tubi. 

Stigmata 5, exserta, lobis patentibus, intus planis puberulis. 

Ovarium 1 , globosum stellato-setosum 5-loculare, ovulis 4 in 

quoque luculo. Capsula obtuse 5-gona debiscens , carpellis 5, 

arctè coalitis 4*spermis (abortu i-spermis). Semina conica in 

fu n do loculi affixa. Embryo et cotylédon es ut in Dombeya. 

Arbor madagascariensis sylvicola, ramis alternis patentibus 
glabris, foliîs latè cordatis, acuminatis serratis, subtùs pubes- 
centibus basi 7-9 nerviis, pedunculiç axillaribus bi- vel 3-fidis 
petiolo longioribus. Flores penduli in corymbum globosum dense 
aggregati, bracteis lanceolatis glabris intermixti. 

HlLSENBERGIA CANNABINA Boj. 

Dombeya cannabina Hils. et Boj. mss. (i8a3). 

Arbor spectabilis a5-pedalis et ultra], trunco erecto , cymâ èlatâ , cortice ci- 
nereo, levi , fibris tenacissimis copiosè iustructo. Rami altérai, teretes glabri, 
infernè patentes, supernè erectiusculi , arcuati. Folia ampla, alterna, plus 



190 bqjer. — Plantée de Madagascar, etc. 

miqusve approximata, oblongo-ovata, cordala, longé acumiuàta, acumine 
iongo mucronato, inœqualiter crenato-serrata , dentibus interdirai glandulosis , 
subtus tomento stellato brevi incana , suprà viridia glabra ; 7-9 ne rvia , 
nervis subtus promineutibus ; vende concentriez, venulis tenuibus reliculatis , 
peùoli teretes glabri, limbo longiores , «tiputis longé lanceolatis acuminatis 
deciduis. Pedunculi axillares solitarii vel gemini glabri, petiolo ferè duplô 
longiores , apice bi -vel trifidi compressiusculi , pedicellis brevibus, calyce 
et involucello Stella to-hispidis. Flores penduli in corymbo globoso dense 
congesti , albidi , odorem exsiccati piscis spirantes, bracteis lanceolatis gla- 
bris ad basin coryrabi deciduis ; lobis calycis post antbesim reflexis ; pe- 
talis tubo staminifero 4-5-tuplo brevioribas ovatis, cunealis, margine denti 
eufatis vel bifidis ; antberis è basi bifîdis longitadine Clamentorum , utrinque 
rima la ter al i dehiscentibus. Caeter. ut in caractère generico. 

Frequens in sylvis vastis montium Àngovensium , in interiore insuîae Mada- 
gascar, pracipuè in provinciâ Emiinensi cul ta. 

On sait que ce genre a été consacré par M. Bojer à la mé- 
moire de son ami et infortuné compagnon de voyage, Charles 
Théodore Hilsenberg, d'Erfurth, qui termina, à peine âgé de 
vingNet-un ans , une carrière qui promettait d'être utile aux 
sciences. Il succomba aux fièvres de Madagascar le n sep* 
tembre 1824, et fut enterré à l'île Sainte-Marie. 

Dombeya Gav. DC. Prodr. 1 , 498. 

5 1. Involucelli foliolis latis ovatis cordatisve. 
* Foliti subtrilobis. ' 

1 . Dombeya platrmifolia * Boj. — Gaule aiboreo, foliis fange petiolatis, rôtira- 

datis, cordatis , obtuse trilobis , 7-9 nerviis, margine subiutegro, pc^unculis 
trichotomis, floribus umbellatis, involucellis latis oblongis , calyce pedun- 
culo foliisque subtùs stellato bispidis. 

Patria: Insula Madagascar; crescit in sylvis opacis montium ahissiraô- 
rum provinciae Emirnse ( Nom. Madag, Tsontsouna ). Florel April. Mayo. 

2. D. hirsuta, Boj. — Gaule fruticoso, foliis latis, cordatis, orbiculatis, plerum- 

que obtuse trilobis , crenatis, utrinque glabris, 7-9 nerviis, transversè ve- 
nosis, petiolis pedunculisque dense hirsutis; floribus umbellatis albis; ca- 
lycibus , involucellis et pedicellis pubescentibus. 

Patria : Verosimiliter ex insula Madagascar; culta in horti&insute M*ty- 
ritii, ubi floret Ma^fo, Jun, 



bqjer. — Plantes de Madagascar, etc. 191 

§ 9, Invplucelli foliolis angustis lanceolatii knearibusve. 

* Foliis iniegris dentatisps. 

3. D. slliptica* Boj. — Gaule fruticoso, foliis brève petiolatis ellipticis , acutis, 

basi retusis, emarginatis, integris vel leviter denticulatis, 5-nerviis, subtùs 
stellatu-pubescentibus, albicantibus, suprà hispidulis, viridibus, peduncu- 
lis bifidis, floribus cymoso-corymbosis albidis , corollâ sty loque persisten- 
tibus. 

Patria : Insula Madagascar, crescit in rudcratis circa urbem Tanaparivon 
metropol. insulae. Floret Mayo. 

4. D. •pectabili* * Boj. Gaule arboreo, foliis latjs, orbiculatis, cordatis , mar- 

ginibus inaequaliter undulatis nec dentatis, 5-7 nerviis, subtùs ferrugi- 
neis stellato-pubescentibus , pedunculis pluribus axillaribus ramosis, flo- 
ribus numerosis corymboso-paniculatis albis, calycibus involucellisque 
pubescentibus. 

Patrîa : Insula Madagascar, frequens in nemorosis montium Augoven- 
sium praecipuè in sylvis vastis Befourna dictis proyinciae Bè-tanimenœ. 
Floret. Jun. August, 

* Foliis trilobis. 

5. D. erythroclada^ Boj. — Gaule fruticoso , ramis coloratis, glabris, foliis longé 

petiolatis, trilobis vel integris, glanduloso-serratis, subtùs sparsè stellato 
pubescentibus, suprà glabris , 3-nçrviis, peduuculis pubescentibus indivisis, 
apice pedicellis circiter 3o umbellalim dispositis ferrugineo -pubescenti- 
bus; flores majusculi albidi. 

Patria : Insula Madagascar, in région e sylvatica montium totius provin- 
ciae Emirnae. ( Floret. mayo. ) 

6. D. triumfettafoiia * Boj. — Gaule suffruticoso glabro , foliis petiolatis ovato- 

oblongis, 5-7 lobis, crenatis, 5-j nerviis « utrinque stellato-hispidis, lobis 
acuminatis, pedunculis axillaribus bifîdis, floribus corymbosis albis. 

Patria : Insula Madagascar, Legi in "montibus cakareis- loeis aridis in 
sinu «S. Augustin dict. ( Fructum profert Nov. ) 

7. D, viburniflora y Boj. — Gaule arboreo , foliis lajis fubfotundis molli- 

bus, latè cordatis, plerumque trilobis, serrulaûs , subtùs canescentibus 
subvelutinis, suprà glabriusculis viridibus, pedunculis longis diebotomis, 
floribus uwhellatis, globosis, albis, calyce involuce)lis pediçellisque lanatis. 
Stylus profonde 5-fidus; stjgmata revoluta. 

Patria : Insnlae Coraorenses -, inveni in sylvis depressis valbbusqae um- 
brosis insulae Anjouan ubi floret octobre. 



iga bojer. — Plantes de Madagascar, etc. 

Melhama, Forsk. DC. Prodr. v. i, p. 499* 
Dombeyœ spec. auctor. 

M. laurifolia , Boj. — Cauie lignoso, ramis supernè angulatis lepidotis, 
foliis ovato-lanceolatis acutis integerrimis penninerviis utrinque puncta- 
tis, pedunculis foliis brevioribus bifidis, calycibus involucellisque squa- 
mosis. 

Patria : Insula Madagascar, crescit iu sylvis montosis provinciœ Emirnae. 
( F. April, Mayo.) 

Jdngermanniografia etrusca del Sig. Giuseppe Raddi , Fioren* 
tinOy con vu tavole. Bonna, presso Henry et Cohen i84f . 

Le savant auteur auquel nous devons l'histoire des Hépatiques d'Europe (Eu- 
ropaïsche Lebermoose), désirant rendre hommage au botaniste qu'il nomme à 
juste titre le père de l'Hépaticologie , et voulant en même temps procurer aux 
personnes qui aiment à s'instruire à fond les moyens de remonter aux sources, 
a eu l'heureuse idée de donner une nouvelle édition de ce traité de Raddi, fort 
peu connu ailleurs qu'en Italie , et qu'il est très difficile de se procurer à part. 
M. Nées d'Escnbeck voulait d'abord en faire une traduction latine; puis il a pensé 
que la langue italienne devait offrir peu de difficulté à ceux qui ont fait de bonnes 
études. Il a donc laissé parler l'auteur florentin dans sa langue naturelle. Pour 
faciliter encore davantage les recherches, M. Nées a mis en marge de son édi- 
tion la paginatiou de l'édition originale. Sept planches gravées sur pierre repré- 
sentent fidèlement les objets contenus dans celles de Raddi, et ceux-ci y portent 
les mêmes numéros. 

Species hepaticarum , etc., auct. J. B. G. Lindenberg. Fasc. iv, 
Plagiochila continuatur y cum tab. xix-xxiv. Bonnœ, apud 
Henry et Cohen 184 a, pretio 7 fr. 5o cent, venalis. 

Ce nouveau fascicule, où ne se trouve point encore la fin de l'immense genre 
Plagiochila,' en contient 16 espèces, dont 8 sont nouvelles. Ce sont les P. ne- 
palensis Lindg, P. Miqueliana L. et L. , P. Terebrans N. et M., P. scio- 
phi] a. N. ab E., P. lœte-virens Lindg.., P.abrupla L. et L., P. Belangeriana 
Lindg (Jungermanniu adianthoides var. ramosissima Belang. Voy. Ind. Or, 
Crypt. p. 108), P. Irapezoidea Lindg. 

Comme il est probable que la prochaine livraison ou celle qui doit la suivre 
nous apportera le complément de tout ce qui est relatif à ce genre intéressant, 
nous l'attendrons pour dire quelques mots sur son ensemble. 



c. aiartins. — Distribution des végétaux en Suisse. 193 



De la distribution des grands végétaux le long des côtes de la 
Scandinavie et sur le versant septentrional de la Grimsel , 
en Suisse , 

Par M. Ch. Martins. 



Depuis Wahlenberg'et de Buch« tous les voyageurs qui visi- 
tèrent tour-à-tour la Suisse et la Scandinavie, ont été frappés de 
la différence que présentent ces deux pays, quand on compare 
la distribution latitudinale des grands végétaux sur les côtes de 
la Suède et de la Norvège 3 aux zones végétales qu'on traverse 
en montant sur les hautes montagnes de la Suisse. Dans les 
Alpes , à mesure qu'on s'élève au-dessus de la plaine, l'ordre de 
leur succession est en général le suivant : le Chêne ( Quercus 
roburh.), le Pin (PinussylvestrisL.), les arbres fruitiers, le 
Hêtre ( Fagus sylvatica L.), le Sapin {Abies excelsa Poir.) , et 
l'Aune (Alnus viridis DC.) mêlé au Genévrier (Juniperus com 
munis L. var. p alpina Wahl. ). Le Bouleau blanc ( Betula 
alba L. ) , si commun dans le Nord , ne forme pas en Suisse une 
région végétale distincte , il n'existe que sur quelques pointa 
isolés et à des hauteurs très variables. 

Le long des côtes et dans la plaine de la presqu'île Scandi- 
nave, l'ordre de succession est toût-à-fait différent : le voyageur 
qui va du sud au nord voit disparaître d'abord le Hêtre, puis le 
Chêne, ensuite les arbres fruitiers, le Sapin , le Pin, et enfir 
le Bouleau et le Genévrier. Examinons avec quelque détail le* 
limites de ces différens végétaux sur les côtes orientales et occi- 
dentales de la Scandinavie. 

En Norvège, le Hêtre se trouve encore aux environs d'Alve- 
sund ( lat. 6o° 3T N.) dans la province de Bergen (1). En Suède, 
il ne dépasse pas les lacs Wenern et Wettern , et s'arrête en 



(1) Lindbolm in geographicam plantarum intra Sueciam distributionem , adnotata, i835 
p. 89. 

XVITI. Bot an. — Octobre. i3 



ig4 c - martins. — Distribution des végétaux en Suisse. 

moyenne par57° i3 de latitude. Cette limite est celle du Hêtre 
à l'état sauvage , car il existe un arbre de cette espèce ayant 
cinq mètres de haut dans le Jardin botanique d'Upsal (lat. 59° 
x 5a' \, et j'en ai vu un autre de sept mètres de haut, portant des 
fruits , à Elfkarleby , fort helle cascade située à 4 3 minutée plus 
au nord. Mais d'une manière générale, et en prenant la moyenne 
des neuf limites données pour la Suède et la Norvège par 
M. Lindbolm, cet arbre s'arrête au 60 e parallèle dans la pres- 
qu'île Scandinave. 

Les derniers Chênes que j'aie observés en Suède se trouvaient 
aux environs du village de Laeby, à 1 4 minutes au nordd'UpsaL 
Ils étaient d'une grande beauté ; deux d'entre eux avaient i",a5 
de diamètre à 6 décimètres du sol, et a5 à 3o mètres de haut. 
Cet arbre acquiert encore des dimensions considérables dans les 
localités favorisées des environs de Geffle, par 6o° l\o' de lati- 
tude. Enfin j'en ai vu un de 6 mètres de haut et de 8 centimètres 
de diamètre dans un jardin à Hudikswall, par 6i° 44'. E* 
Norvège, j'ai mesuré quelques beaux Chênes plantés clans les 
rues de la ville de Drontheim (lat. 63° %&). Quelques-uns 
avaient de 7 à 9 décimètres de diamètre au niveau du sol. Mais 
en réunissant les cinq limites données par M. Lindbolm (i), 
je trouve que la limite moyenne du Chêne à l'état sauvage se 
trouve par 6o° 57'. Nous considérerons donc le6i e degré comme 
le parallèle que cet arbre ne dépasse pas en Scandinavie. 

Sur les bords du golfe de Bothnie, c'est à Sundswall (lat. 
6a° a3' ) que j'ai remarqué les derniers arbres fruitiers dans les 
jardins : c'étaient des Pommiers d'Astracan, de Calville , des Poi- 
riers et des Bigarreautiers. Un Pommier dans le jardin du major 
Soederjelm , amateur d'horticulture, s'était élevé de deux mètres 
en vingt-trois ans. Schouw (a) admet la même limite pour la 
Suède. En Norvège, les Cerises, les Pommes et les Prunes mû- 
rissent bien à Drontheim. Les Poires s'arrêtent au 6a° paral- 
lèle (3). Nous pouvons donc regarder le 63 e degré de latitude 



(1) Loc. cit., p. 87. 

/a) Europe physèsck geographische Schilderung. p. 10. 

(3) Schouw, Loc, cit., p. 10. 



c. MARims. — Distribution des végétaux en Suisse. iq5 

comme la limite moyenne à laquelle les arbres fruitiers mûris- 
sent en général leurs fruits, quoique sur la côte Norvégienne le 
Cerisier soit encore cultivé dans l'île appelée Thioetoe, par 65° 
46' de latitude, (i) 

Suivant Schouw (a), le Noisetier {Cor/ lus auellana L.) cesse 
vers le 63 e sur la côte orientale par 65° 3o' seulement sur la 
côte occidentale de la presqu'île. Le 64 e est donc sa limite 
moyenne très approchée. (3) 

Sur les bords du Muonioelv, nous avons trouvé les derniers 
Sapins (dhies eacelsa Poir. ) à une faible distance au sud de 
Rarasuando, par 68° j5' environ. Cette limite concorde parfai- 
tement avec celle que M. de Buch (4) lui assigne dans le même 
pays. Sur la côte occidentale, il s'avance jusqu'au cap Kunneri, 
lat. 67°, suivant Schouw (5). Lessing ne l'a point retrouvé aux 
environs de cette montagne (6) , mais il l'a observé à-peu-près 
sous le même parallèle dans les Alpes Scandinaves. Sa limite 
moyenne est donc par 67 4o'. 

Le Pin et le Sorbier des oiseleurs s'arrêtent sous le 70 e , à 
quelques minutes au nord de Bosekop. Le Bouleau (Betu/a 
alba) et le Genévrier vont jusqu'à Hammerfest (lat. 7o°4o'); 
mais au cap Nord (lat. 71 ), on ne trouve plus que le Bouleau 
nain ( Betula nana L.) et cinq espèces de Saules (Salix Lappo- 
num L. , S. lanata L., S. myrsinites L. , S. polaris Whlb. et S. /e- 
ticulaia L. ) 

(1) Voy. Lessing Reise nach tien Loffoden, p. 41. 
(a) Loc. cit., p. 8. 

(3) L'Orge (Bordeum bulgare L.\ cellt de toute* les céréales qui s'avance le plus vers le 
Nord, s'arrête dans la partie orientale de la presqu'île, sur les bords du fleuve Muonio, a 
Kaetkesuando, villaçe finlandais situé par 68° 8'. Quand nous y passâmes, M. Auguste 
Bravais, et moi, le 19 septembre 1839, la moisson était faite depuis quinze jours seulement, 
quoique l'année eût été des plus favorables. Sur la côte occidentale du Fin mark on cultive en- 
core l'orge autour du village d'Elvbakken , situé à l'embouchure de l'Altenelv, par 69057' de 
latitude. La moisson se fait vers le i5 septembre, mais cette localité étant privilégiée, à cause 
de ta situation exceptionnelle , nous considérerons le 69 e eomme marquant la limite extrême 
de l'orge, limite que cette céréale atteint réellement, puisqu'on la trouve sans interruption 
tout le long de la côte norvégienne jusqu'aux îles Loffoden. (Lessing. Loc. cit. p. 48.) 

(4) Reise durch Norwegen und Lappland. T. 1, t. 3. 

(5) Loc. cit., p. 8. 

(6) Loc. cit., p. 44. 

i3. 



ipfi c. marti ns. — Distribution des végétaux en Suisse. 

Si nous résumons ces données , nous aurons pour limites lati> 
tuclinales moyennes de ces végétaux dans la presqu'île Scandi- 
nave les nombres suivans : 



w , , Limites 

Végétaux. , . .... 

latitudinales. 



Fagus sylvatica 6o° N. 

Quercus robur .... 6i° 

Arbores frucùferœ 63° 

Corylus avellana 64° 

Abies excelsa 67 4o' 

Sorbus aucuparia. ) 

Pi nu s sylvestris. !'••••••• 

Betulaalba , 70" 4o 

Betula nana 71 



La succession -des végétaux est, comme nous l'avons déjà dit^ 
complètement différente lorsqu'on s'élève des "plaines de la Suisse 
au sommet des Alpes. Toutefois il est une vallée, celle de Hasli 
dans le canton de Berne, dont les zones altitudinales de végé- 
tation sont fort analogues a celles que nous présente la Scandi- 
navie à divers degrés de latitude. 

Transportons-nous à Meyringen, à 61 5 mètres au-dessus du ni- 
veau de la mer (1 ). Le village est entouré de Pruniers, de Cerisiers, 
-de Poiriers et de Noyers. En montant sur un monticule appelé 
le Kirchet, que franchit la route de la Grimsei, le voyageur se 
trouve au milieu d'une forêt de Chênes magnifiques, située 
à i85 mètres au-xlessus du village. Il descend ensuite dans la 
fertile vallée d'Im Grand (63o m ) et traverse bientôt une gorge 
étroite où le gneiss succède au calcaire. Le Hêtre, le Bouleau 
blanc, le Sureau à grappes (Sambucus racemosa L. ) et le Sy- 
comore (Jlcer pseudo-platanus L. ), ont remplacé le Chêne. 
Le Hêtre ne s'arrête qu'au-dessus du village d'Im Boden (873 m ), 
à 985 mètres au-dessus de la mer (a). Les arbres du dernier 



ft) Cette altitude et les suivantes ont été déterminées à l'aide du baromètre. 

(a) Wihlenberg , dans son ouvrage de Pegetatione et Climate in H cive lia septentrional* 
p. xi.i, fixe aussi cette limite à 985 mètres. 



c. martins. — - Distribution &es végétaux en Suisse. 197 

bouquet ont encore 10a 12 mètres de hauteur, et il est facile 
de voir que ce n'est pas la rigueur du climat qui les. empêche de 
s'élever plus haut sur les flancs de la montagne. A Guttanen 
(io6o m ), se trouve aussi la limite du Sycomore, du Noisetier, 
du Cerisier, du Lin ( Linum usitatissimurn L. ) , du Seigle et de 
l'Orge, qui donnent encore de fort belles moissons. Dans les 
jardins de ce village, on voit des Choux (Brassica oleracea L. ) , 
des Capucines ( Tropœolum majus L. ) et des Fois ( Pisum sa* 
tivum L. ) 

Immédiatement au-dessus du village, la vallée se rétrécit de 
nouveau. Le Sapin forme d'épaisses forêts, mais le Pin de mori- 
tague ( Pinus sylvestris var. (3 montarta Wahlb. , P. montana 
Snter, Krummholz des montagnards suisses) commence à se 
mêler aux Sapins, et à 1208 mètres, des Rhododendrons ma- 
gnifiques (R. ferrugineum L. et /?. hirsutumh.), ainsi que le 
Vaccinium mjrtil/us, croissent en abondance au milieu d'eux. 
Le voyageur continuant à s'élever, dépasse le chalet de la 
Handeck ( i5ii"), la Hellenplatte, et trouve la limite des 
Sapins à une hauteur de i545 mètres au-dessus de la mer; 
quelques individus isolés montent encore à i5gô mètres. A. 
partir de ce point, le Pin de montagne devient l'essence do- 
minante ; ses troncs contournés se tordent sur le sol et ac- 
quièrent souvent deux décimètres de diamètre. Il est entremêlé 
de quelques Bouleaux blancs et des Aunes {Alnus viridis DC.) 
croissent dans les rochers sur les bords de FAar. Ils s'ar- 
rêtent ainsi que le Pin de montagne, à 18 10 mètres au-dessus 
de la mer. 

Autour de l'hospice de la Grimsel ( 1900") , toute végétation 
arborescente a cessé, et le botaniste se voit entouré des plantes 
herbacées particulières aux hautes Alpes. Toutefois, si conti- 
nuant à suivre les bords de l'Aar, il se dirige vers le glacier qui 
lui donne naissance, il trouvera sur la pente exposée au midi 
qui domine son extrémité inférieure du côté du nord , l'Aune , 
le Mélèze ( Larix Europœa ) et le Bouleau blanc , à une hau- 
teur moyenne de 197$ mètres. Le Pinus cembra monte encore 
à 1 5o mètres environ au-dessus des Bouleaux* L'existence de ces 
derniers à une si grande hauteur avait déjà frappé le professeur 



1.98 c. martins. — Distribution des végétaux en Suisse. 

Mohl (i). Mais ce qu'ils ont de plus remarquable encore, c'est 
qu'au lieu de laisser retomber vers la terre leurs branches 
longues et flexibles, ces Bouleaux portent des rameaux dressés, 
et rappellent complètement le port des Bouleaux qui croissent 
aux environs de Bodoe (lat. 67 16' ) ou d'Hammerfest ( lat. 70° 
4o ; ). C'est qu'au nord de la Scandinavie comme au pied du gla- 
cier, les extrémités déliées des rameaux gèlent tous les hivers, et 
ne s'allongent pas assez pour retomber vers le sol. Au-dessous 
de ces arbres et au pied du glacier (1867"), on trouve un 
grand nombre de végétaux qu'ils abritent aussi sous le 70 e 
de latitude. Tels sont Euphrasia minima Pers. , Empetrum ni* 
grum L. , Vaccinium myrtillus L. , Juniper us commuais L. , 
Calluna erica DC. , etc. 

Le tableau suivant présente la limite des différentes végéta- 
tions arborescentes de la Grimsel , exprimées en mètres. 



, , Limites 

^ * aititudinales, 

Quercus robur 8oo m - 

Fagus sylvativa . 98 5 

Cera^us vulgaris. ) _ 

Corylus avellana. j 

Ailes 1 xcelsa. .......... i545 

Sorbus aucuparpa. . . 1620 

Pinus sylvestris P montana 1810 

Betula alba J 97^ 

Pinus cembra . . a 100 

Comparons maintenant les zones de végétation de la Grimsel 
avec celles de la Scandinavie. Sans doute, l'analogie n'est point 
parfaite ; toutefois elle est plus grande que sur aucune des mon- 
tagnes de la Suisse que j'ai visitées. La limite du Chêne est in- 
férieure à celle du Hêtre, tandis que dans le Nord le Hêtre s'ar- 
rête avant le Chêne ; mais sur la Grimsel , ces deux limites sont 
beaucoup moins distantes qu'on ne le voit généralement en 
Suisse, puisque leur différence de niveau n'est que de i85 mè- 
tres. Elles se rapprochent donc comme en Scandinavie, où leurs 

(t) Ueber dtn Einjluss des Bodens au/ die Vertheilung der Gewaechsc, von D. F. Unger, 
p. a 00. 



c. maktins. . — Distribution des végétaux en Suisse. 1*99 

limites extrêmes ne diffèrent que d'un degré en latitude. Sur la 
Grimsel , les Cerisiers et les Noisetiers cessent après le Hêtre f 
comme dans le Nord, (i) 

Au-dessus des Cerisiers, le sol est occupé uniquement par les 
arbres verts, et l'aspect de la forêt des Alpes rappelle singuliè- 
rement celui de la forêt suédoise ; seulement le Pin de mon- 
tagne au tronc rampant remplace le Pin élancé des plaines de 
la Scandinavie. Les Rhododendron se sont substitués à leurs 
congénères, VAndrùmeda polifolia et le Ledum palustre. Les 
différentes espèces de Faccinium , A'Arbutus et d'Erica r se 
retrouvent dans les deux pays. Mais bientôt, sur la Grimsel 
comme dans le Nord, le Sapin s'arrête, tandis que le Sorbier 
des Oiseleurs 9 le Pin et le Bouleau continuent à braver la ri- 
gueur du froid. Ainsi, au pied du glacier de l'Unter-Aar comme 
aux environs d'Hammerfest, vous retrouvez le Bouleau blanc 
et le Genévrier avec leur physionomie boréale, mêlés aux Pinus 
cernbra et au Mélèze. Ces deux arbres inconnus à l'extrémité 
septentrionale de la Norvège, s'avancent, avec le Bouleau et le 
Pin sylvestre, sur les bords de l'Ob en Sibérie, jusqu'à 65° i5' 
de latitude (aj. Près du même glacier, l'Aune vert est le repré- 
sentant alpin du Bouleau nain de la Laponie. 

Une dernière analogie existe entre le Nord et la Grimsel, c'est 
que la plupart des arbres ne se rabougrissent pas à mesure 
qu'ils s'approchent de leur limite extrême. Ainsi le Chêne , le 
Hêtre, le Noisetier, le Sapin, conservent leur taille ordinaire. 
Celle du Pin de montagne et du Bouleau diminue, sans toutefois 
se réduire à celle d'arbustes couchés sur le sol , comme on le 
voit si souvent sur les hautes montagnes. 

(i) La culture de l'Orge présente dans, les deux régions comparée* une grande différence 
qui ne tient pas au, climat , mais au sol. Ainsi , tandis que l'Orge s'avance à quatre degrés plus 
au Nord que le Cerisier sur la côte de Norvège, cette céréale s'arrête sur la Grim&el , au même 
niveau que lui, nun parce que le climat devient trop rigoureux , mais parce que la vallée se 
rétrécit et se hérisse de rochers au milieu desquels toute culture devient impossible. En effet,. 
sur les versans septentrionaux du St.-Bernard , du col Macugnaga et du Mont-Cervin, l'Orge 
s'élève à 1686, 1750 et 1984 mètres, par conséquent quelquefois au-dessus de la végétation 
du sapin , dont Wahlenberg fixe la limite moyenne à 1800 mètres. (Vby. mon mémoire inti- 
tulé : Dé la délimitation des régions végétales sur les montagnes du. continent européen , p. 8.) 

(-2) Kriliau , Rc'tse um die Erde. T. 1 , p. 636.. 



îioo c. martins. — Distribution des végétaux en Suisse. 

En résum?, si nous faisons abstraction du Hêtre et du Chêne» 
la succession des grands végétaux est la même sur la Grirase 
et dans le Nord. Toutefois, nous ne chercherons à établir aucun 
parallèle entre leurs différences hypsométriques et leurs distances 
latitudinales, parce que de semblables comparaisons doivent re- 
poser sur des résultats généraux, dégagés autant que possible des 
influences locales. Nous dirons seulement que la température 
moyenne de Meyringen , déduite de celles de Berne , Lucerne , 
Zurich, Milan et Genève, dont cette petite ville occupe à-peu- 
près le centre géométrique, doit être de 8,6, et celle du pied 
dû glacier de TUnter-Aar, de a° au-dessus de zéro. On aurait 
tort de penser que le climat doit subir des modifications très 
différentes quand on s'avance vers le nord de la Scandinavie, ou 
quand on s'élève sur les Alpes ; car l'ensemble des observations 
météorologiques faites jusqu'à ce jour par divers observateurs > 
IX récemment encore par mon ami M. A. Bravais et rnoi , dans 
le nord et sur le Faulhorn, à 2683 mètres au-dessus de la mer, 
prouvent que le climat des hautes Alpes a la plus grande analo- 
gie avec celui des côtes du Spitzberg et de la Norvège septen- 
trionale. 



■ddMiâ 



Du ^enre Xiphophora, et } a son occasion, Recherches sur cette 
question : Trouve-t-on dans les Fucacées les deux modes de 
propagation qu'on observe chez les Floridées? 

Par Camille Montagne, D. M. 



Xiphophora , Montag. Nov. gen. 

Fions sterilis, ex quâ surgit fertilis (seu receptaculum), di- 
chotoma eâque brevior, compressa, flexuosa (en zigzag), apice 
truncata. Pars maxima frondis in receptaculum planum, elon- 
gatum, dichotomum, papulosum, olivaceo-nigrum, apicibus in- 
curvis ensiformibus insigne, abiens. Conceptacula immersa, 



c. MorcTAGKE. — Sur le genre Xyphophora. 201 

per totam frondem fertile m sparsa, globosa, poro pertusa, in tus 
nucleum dimorphum foveutia; in altero autem observantur 
sporae obovatœ, luteo-brunneœ, limbo byalino cinctae, è cellu- 
lis parietalibus obortœ, paraphysibus gracilibus articulatis sini- 
plicibus coucomitatae ; in altero vero fila adsunt ramosa, articu- 
lata, articulo extremo gemmam oblongam , granulosâ reple- 
tam mat^rie, tandem liberam et perisporio, ut sporae genuinae, 
vestitam includente. Habitus Fuci , at receptaculum Himantha- 
lice. Nomen è Étyoç ensis et *ep» fero compositum. Prodr. nov* 
Phycear. in itin. ad polum antarct. p. 12, t. 7, f. i. 

Xiphophora Billardierii Montag. I. c. 

Fucus gladiatus Labill. PL Nov. Holl. t. a56. 

Obs. C'est M. Hoinbron, chirurgien-major de l'Astrolabe qui 
a trouvé le premier cette Algue avec sa fructification. Avant 
que celle-ci fût connue, le port de cette Fucacce l'avait fait ran- 
ger parmi les espèces du genre Fucus , où je l'aurais laissée, si 
déjà le F. Loreus n'en eût pas élé distrait sur des considéra- 
tions qui doivent avoir la même valeur pour le F. gladiatus 
Labill. Dans tous les Fucus connus , en effet , le réceptacle , 
ellipsoïde ou lanciforme, termine la fronde ou les rameaux dont 
il est tout-à-fait distinct. Ici nous avons, comme dans YHiman- 
thalia, une fronde presque tout entière convertie en réceptacle, 
et pour achever de compléter, sinon la ressemblance, du 
moins l'analogie , au lieu de l'espèce de cupule fongiforme d'où 
s'élève ce réceptacle, nous trouvons une fronde très courte, 
dichotome et remarquablement distincte du réceptacle par ses 
divisions flexueuses et tronquées net à leur sommet. Mais ce ne 
sont pas là les seules différences auxquelles on ne pourrait man- 
quer de distinguer, soit des Fucus, soit de V Himanlhalia , le 
nouveau genre que je propose; il en est encore d'autres plus 
profondes et d'un ordre plus élevé, puisque nous les remar- 
quons dans la fructification. Ainsi, outre que la fronde est con- 
vertie en réceptacle, c'est-à-dire chargée de conceptacles dans 
la plus grande partie de son étendue, ceux-ci présentent deux 
modifications dans les organes qu'ils contiennent. Dans les uns, 
en effet, les spores normales naissent régulièrement de la paroi 



ao2 '.* mojtaghk. — Sur le genre Xyphophora. 

du conceptacle et sont accompagnées de filamens simples, très- 
déliés, articulés , sans renflement du dernier article, en un mot 
de véritables paraphyses; dans les autres, nous trouvons, au 
lieu de cela, des filamens articulés aussi, mais très rameux, quoi- 
que limités à la cavité du conceptacle, et dans le dernier arti- 
cle desquels la matière granuleuse et olivacée qui y est conte-, 
nue s'organise en un corps oblong qui prend du développe- 
ment, finit par se séparer du filament et tombe dans le centre 
de la loge à la manière des vraies spores. On le trouve alors 
enveloppé comme celles-ci d'un périspore qui lui est fourni par 
le tube du filament, et sa dimension arrive à égaler le tiers de la' 
spore normale. 

La forme et la disposition de ces organes rappelait à ma mé- 
moire une foule d'observations que j'avais déjà faites en analy- 
sant des Algues de cette tribu. Il me semblait qu'il serait inté- 
ressant de rechercher en quoi ces deux sortes d'organes diffé- 
raient, et s'ils diffèrent^ d'assigner à chacun les fonctions qui lui 
sont dévolues par la nature. Je déterminai donc de soumettre à 
un nouvel et scrupuleux examen toutes les espèces du genre 
Fucus et des genres les plus voisins. Ce n'est pas sans une grande 
défiance dans mes propres forces que j'ai osé aborder une ques- 
tion hérissée de tant de difficultés et à peine énoncée par quel- 
ques botanistes. Aussi, loin de moi la prétention de l'avoir réso- 
lue. Je me trouverai heureux si le résultat de mes recherches, 
pour lequel je réclame leur indulgence, peut parvenir à éveiller 
et à fixer sur cette question l'attention des physiologistes mieux 
placés que moi pour constater les faits, s'il est possible, par Pob- 
servationfet des expériences directes, et obtenir ainsi la solution, 
df s graves difficultés qu'elle présente encore. 

Tous les botanistes savent que les plantes, même celles qu'on* 
nomme cellulaires, ont deux moyens de se propager, l'un par des 
semences ou des spores, l'autre par des bourgeons, des gemmes 
ou propagines. Ces deux sortes d'organes, si évidens chez les 
Hépatiques, se rencontrent encore dans les Floridées, famille 
plus rapprochée de celle à laquelle appartient le Xiphophora. 
Il a été effectivement constaté par des expériences contre les- 
quelles aucun cloute ne peut s'élever, que les sphérospores (an- 



c. montagne. — Sur le genre Xyphophora. ao3 

thospermes Lamx.) ou ce qu'on nomme la seconde fructifica- 
tion des Floridées, pouvaient tout aussi bien que les séminules 
de la fructification conceptaculaire , reproduire un individu 
semblable à la plante-mère. Les choses étant ainsi, quelle diffi- 
culté éprouverait-on donc à regarder comme représentant l'un 
de ces deux modes de propagation, les espèces de gongyles 
remplis de malière granuleuse qui terminent les rameaux de 
ces filamens articulés qu'on rencontre dans les conceptacles de 
toutes les Fucacées et que M. de la Pylaie a nommés microphy- 
tes, nom que je leur laisserai jusqu'à ce qu'on soit enfin fixé sur 
la nature des fonctions qu'ils remplissent. 

Je sais bien qu'aucun fait, aucune expérience directe, ne peut 
être apportée en preuve de cette opinion peut-être hasardée , 
mais qui pourtant me semble mériter examen. Long-temps avant 
d'avoir reconnu et vérifié chez elles la faculté de reproduire la 
plante, on avait regardé les anthospermes de Lamouroux comme 
un des moyens de reproduction des Floridées , anthospermes , 
qui, sous le nom de sphérospores ou de tétraspores, sont 
regardées aujourd'hui comme la fructification normale, tandis 
que la conceptaculaire est tombée au second rang et n'est plus 
considérée par quelques phycologistes que comme un mode 
anormal et succédané de propagation. Quoi qu'il en soit, ou je 
me trompe étrangement, ou il me semble que l'on peut voir ces 
deux modes de reproduction chez les Fucacées, i° dans les vraies 
spores , fixées soit à la base des paraphyses , soit à la paroi elle- 
même du conceptacle; i° dans les microphytes de M. de la Pylaie, 
figurées par Lyngbye (Hydroph. Dan. t. i B, fig. 3 et 4)- Ces 
microphytes sont très certainement semblables ou tout au moins 
analogues à beaucoup de fructifications conceptaculaires qui 
naissent aussi, chez les Floridées , dans le dernier article d'un fila- 
ment articulé rameux , lequel n'est ordinairement , comme ici , 
qu'une continuation de ceux qui constituent la fronde (i). Ce 
rapprochement entre des organes analogues dans deux séries 
voisines et parallèles ne semble-t-elle pas donner quelque poids 
à l'opinion émise par M. Decaisne relativement à l'importance 

(i) Voyez Crypt. Voy % pote auslr., t. 10, lig. 3, inédit. 



ao4 c. montagnk. — Sur le genre Xyphophora. 

secondaire de la fructification conceptaculaire ? J'avoue qu'il m'est 
arrivé, avant d'avoir ces nouvelles idées sur leur nature, de 
prendre pour de jeunes spores les gongyles que portent les micro- 
phytes. L'erreur était d'autant plus difficile à éviter, que plusieurs 
espèces paraissent dépourvues de vraies spores. Dans ses géné- 
ralités sur les Fucacées ,. M, Meneghini (Alghe liai, e D al mat. ) 
parait lui-même avoir considéré comme des spores normales les. 
gemmes que portent les filamens rameux des microphy tes. Voici, 
en effet, comme il s'exprime : Essi as ci sono ramosi-articulati , 
alcuni sono fertiU , portant) cioè le spore ,. ciaseuna délie quali 
è solitaria in uno degli articoli terminali , gli altii, etc. 

Venons aux observations qui autorisent jusqu'à certain point 
ma manière de considérer les organes en question. 

Dans le genre Marginaria, une espèce, le, M. Urvilliana , m'* 
présenté de véritables spores , accompagnées de parapbyses 
presque simples, articulées, non renflées au: sommet; l'autre, 
le M* Boryana ne m'a jamais offert , sur plus de vingt récep- 
tacles examinés dans toute leur étendue , que des microphytes 
très rameux , articulés , à dernier article des rameaux renflés en 
une spore ou gemme , si l'on préfère ce dernier nom , laquelle r 
détacbée du filament, tombe dans le milieu du couceptacle, 
enveloppée par la membrane du tube en guise de périsporer 

Dans le Scytothalia Jacquinotii :'> j'ai vu des spores normales, 
accompagnées de parapbyses presque simples , moniliformes et 
transparentes. 

Il paraîtrait, d'après mes recberches , qui malheureusement 
n'ont pu s'étendre sur un assez grand nombre d'individus, que, 
dans VHimanthalia , les deux sortes de filamens , au lieu d'être 
réunis sur le même réceptacle et dans des conceptacles différens, 
comme dans le genre Xiphophora, se rencontrent sur des indi- 
vidus différens. Sur quatre échantillons, analysés par moi, deux 
avaient la fructification normale , qu'on pourrait appeler basi~ 
spermée 9 les autres n'offraient que des microphytes, auxquels 
on pourrait aussi appliquer le nom de fructification acrosper- 
mée y pour la distinguer de la première, quoique je reconnaisse 
tout le premier qu'il existe des formes intermédiaires, qui 
viennent rendre ces dénominations un peu vagues. Je dis ce 



c. montagne. — Sur le genre Xyphophora. ao5 

-que j'ai vu dans les Himanlhalia qui sont en ma possession ; 
mais je me garde bien d'affirmer qu'il en soft toujours ainsi. 
C'est un point à vérifier que je ne saurais trop recommander 
aux botanistes convenablement placés pour le faire. 

Le Fucus vesiculoàus .> dont je n'ai examiné que trois indi- 
vidus, m'a toujours montré la fructification basispermée. 

Dans le Fucus ceranoides > il n'y a , ou du moins je n'ai vu 
qu'une sorte de filamens , ce sont des microphv tes. 

Lyngbye figure les deux ordres de filamens et de frnctifica- 
tions dans le Fucus se ira tus; or, sur plus de dix iudividus , que 
j'ai examinés à la vérité dans l'état de dessiccation, je n'ai 
rencontré *que les microphy tes du précédent , différant un peu 
-seulement quant à la forme. 

De même que certaines Floridées offrent réunis, mais non 
confondus, sur le même pied les deux modes de propagation, 
de même aussi on trouve, chez le Fucus canaliculatus , réunis 
dans le même conceptacle, les filamens des deux sortes, c'est- 
à-dire les fructifications basi-et acrospermées. 

Il en est à-peu-près de même du Fucus distichus; on y voit 
toutes les transitions entre les vraies spores et ce que l'on 
pourrait considérer comme des gemmes ou propagines. 

Enfin, dans un grand nombre d'exemplaires de Fucus nodo- 
sus L. (Halidrys nodosa Lyngb.), je n'ai pu observer que des 
microphytes, et ce qu'il y a de bien remarquable, c'est que 
M. de la Pylaie qui a analysé sur les lieux mêmes, à Terre- 
Neuve, une grande quantité d'individus de cette même espèce, 
n'y a jamais rencontré non plus d'autre forme de fructification. 
Cependant, Lyngbye a représenté la fructification basisper- 
mée de ce Fucus, et Turner (Hist. Fuc. t. 98) dit même posi- 
tivement qu'il y a vu les deux sortes de filamens dans le même 
conceptacle et, qui plus est, il les figure de manière à ce qu'on 
ne puisse les méconnaître. 

Tels sont les faits sur lesquels j'appuie mon opinion touchant 
les deux* modes de propagation chez les Fucacées. Je ne me 
dissimulerai pas toute leur insuffisance, car je suis le premier à 
confesser qu'il leur manque la sanction de l'expérience. Toute- 
fois le sujet m'a paru mériter l'attention dés naturalistes dans 



ao6 c. jnoxTAGNE. — Sur le genre Xyphophora. 

un moment où les Algues sont devenues l'objet de tant de tra- 
vaux importans. 

Déjà MM. Crouan ( Ann. Se nat. XII t p. ?5o) avaient parlé de 
la double fructification de l'Himanthalia, et, tout récemment 
M. 7. Àgardh (4lg. médit, et adriat., p. 45) a agité cette même 
question dont je me préoccupais depuis long-temps , en l'énon- 
çant sous la forme du doute. Voici ses expressions : Alter fructi- 
ficationis forma in filis receptaculorum forsan adest, licet hoc 
experimentis directis nondùm probatum fuerit. L'opinion du 
célèbre phycologiste suédois, quoique exprimée avec cette ré- 
serve, me semble donner quelque valeur à celle que j'ai tenté de 
soutenir dans cette courte notice. Quelque jugement qu'on en 
porte, je persisterai à croire qu'il y a là autre chose que ce qu'on 
y a vu jusqu'ici , et que c'est un sujet de recherches , qui inté- 
resse au plus haut degré la science des Algues. 



$ur deux genres nouveaux confondus avec des plantes de la 

Jamille des Myrsinèacées , 

Par M. Alph. de Càndolle. 

La revue détaillée que je viens de faire de la famille des Myr- 
sinées, pour le prochain volume du Prodromus , m'a fait con- 
naître deux genres qui paraissent nouveaux et qui certainement 
doivent être classés hors de la famille à laquelle on les a rappor- 
tés. L'un paraît appartenir aux Olacinées ; l'autre à la famille 
très différente des Oléinées. Ils n'ont donc entre eux aucun 
rapport , et les caractères dont je vais parler montreront' qu'ils 
s'éloignent beaucoup des Myrsinèacées, malgré qu'ils aient eu 
apparence une certaine analogie avec elles. 

Le premier de ces genres est fondé sur XEmbelia urophjlla 
Wall. , plante qui n'est connue que par des échantillons incom- 
plets distribués par la compagnie anglaise des Indes Orientales 
sous le numéro 2*309. J'en avais donné une description superfi- 



alph. de canjjolle. — Sur deux genres nouveaux. 207 

ciel le dans mon premier mémoire sur les Myrsinées (1), mais à 
cette époque je n'avais pas osé scruter les fleurs extrêmement 
petites et non ouvertes. J'ignorais alors qu'une dissection soignée 
d'un bouton apprend plus que l'examen d'une fleur épanouie , 
surtout dans les familles où le pollen mûrit avant la floraison. 
Le port très analogue aux Embelia, et l'autorité de M. Wallich, 
qui pouvait avoir vu de meilleurs échantillons dans le pays, 
m'engagèrent à laisser cette plante dans les Myrsinéacées. Au- 
jourd'hui j'ai acquis plus d'habitude des analyses, et j'espère 
avoir tiré de mes échantillons de X Embelia urophylla de Wal- 
lich tout le parti qu'on peut en tirer. Us sont uniquement à 
fleurs mâles et non épanouies. Si d'autres botanistes peuvent 
observer des fleurs femelles , des fleurs mâles ouvertes et des 
fruits, ils compléteront les données qu'on doit désirer dans 
toute description. 

Le second genre est établi sur le Myr&ine Kellau, de Hoch- 
stetter , dans les plantes cTAbyssinie de Schimper. Mes échantil- 
lons et ceux de M. Boissier ne sont pas bien complets, car ils 
n'ont que des boutons et des fruits, mais ils suffisent pour mon* 
trer que l'espèce n'appartient pas aux Myrsinéacées et se classe 
parmi les Oléinées. Il ne reste donc de Myrsinée , dans la col- 
lection des plantes d'Adoa de Schimper, que le Myrsine africana^ 
qui croît également au Cap et aux Açores (M. retusa) , et le 
Mœsa lanceolata Forsk., qu'on ne connaissait encore que comme 
une plante d'Arabie, que M. Hochstetter a cru nouveau, et qu'il 
a communiqué sous le nom de Myrsine picta. Le continent afri- 
cain, de ce côté-ci de l'équateur, n'est plus absolument dé- 
pourvu de Myrsinéacées, comme un illustre botaniste le remar- 
quait il y a quelques années, d'après les documens que Ton pos- 
sédait alors, mais il en offre toujours une bien faible propor- 
tion relativement à l'Asie et à l'Amérique, sous des degrés cor- 
respondais de latitude. 

Je passe à la description des deux genres. 

(1) Transactions of thê Linn. Soc. 17. 



uo8 alph. de candolle. — Sur deux genres nouveaux. 



PARASTEMON. 

Embelia urophylla Wall.! list., n. a3og. Àlph. DC.Trans.Linn. 

Soc. Lond. 17 , p. i3i. 

Dioica , floribus femineis fructibusque ignotis. Calyx gamo- 
sepalus, in alabastro claviformis , externe stibgibbosus, pro- 
funde 5-fidus ; lobis ovatis, obtusis, œstivatione quincunciali , 
a exterioribus. Petala 5 (rarius 6) , apice tubi calycis inserta , 
ovato-rotundata , libéra, caduca, œstivatione dubiâ, non val va ri, 
lobis calycinis alterna et breviora. Stamina 5 , cum petalis alter- 
nantia, libéra , apice tubi calycis inserta, quorum a antherifera 
latere floris externo lobis duobus calycis opposita, 3 sterilia 
latere floris altero lobis aliis calycis opposita. Filamenta in om- 
nibus pilis albidis basi obsita, supernè glabra filiformia , peta- 
lis breviora. Antherae incurvae, rotundatœ, biloculares, loculis 
oppositis longitudinaliter dehiscentibus. Pollen (in aquâ non 
immersum) ellipsoideum. Ovarium jiullum. Tubus calycis va- 
cuus , interne pilosus. 

Planta lignosa, glaberrima, in Singapore détecta. Folia al- 
terna , ovato-lanceolata , basi acuta, in petiolum brevem sensim 
arigustata, apice abrupte in acumen obtusiusculum attenuata, 
intégra, a-3 poil, longa ( incluso petiolo 2 lin.), iô-i5 lin. 
latâ, nitida , non punctata, nec pellucida, nervis parum dis- 
tinctis. Racemi axillares , spiciformes , graciles, folia longitu- 
dine subaequantes, simplices vel a basi ramosi. Flores altérai, 
approximati, 3/4 lin. longi. Bracteae concavae, ovato-acuminatae, 
subciliatae, non lineam longae. Pedicelli bracteâ breviores, a 
tubo calycis vix distincti. — Flores in speciminibus nostris om- 
nes clausi , antheris tamen dehiscentibus. An unquam patentes? 

Nomen a rapâ juxtà et arv^wv stamen, propter stamina fertilia 
juxtaposita, lobis nempe duobis calycis contiguis opposita. 

An olacinea? inflorescentia et habitus , nec non characteres 
floris, suadent, sed fructus ignotus. &stivatio petalorum non 
valvaris ab Olacineis differt. 

Species unica : Parastemon urophyllus Nob. 



alph. de candolle. — Sur deux genres nouveaux. ±09 



KELLAUA. 
Myrsine Kellau Hochst.! Plant. Schimp. Abyss. Sect. 1 , n. 1 59. 

Dioica. Fœm. Calyx 4-fidus; tubo cam pan ulato, lato, basi obtu- 
sissimo; lobis inaequalibus, acutis, erectis. Corolla (in praeflo- 
ratione) 4-fida, obtusa; lobis cum dentibus calycinis alternanti- 
bus, aequalibus, obovatis, sinistrorsum in alabastro convolutis. 
Stamina nul la. Ovarium liberura, ovoideum. Stylus nullus. 
Stigmata duo , erecta , interne plana , dorso convexa , ovarium 
longitudine subœquantia. Pistillum totura corolla dimidio bre- 
vius. Loculi 2. Ovula in loculo 1-2, pendentia, saepe abortiva, 
ovoidea. Drupa globosa, raagnitudine pisi, subcarnosa , puta- 
mine crustaceo non duro. Semen unum, pendens, cavitatem 
pericarpii abortû i-locularis implens, testa nitidâ, endoplevr^ 
penetratum? Embryo ign. 

Species : Kellaua Schimperi Nob. 



Ht vue de la Flore du Brésil méridional, 

m 

Par MM. Aug. de Saint-Hilaire et Ch. Naudin. 

TROISIÈME PARTIE. 



MALVACEjE. 
Tribus IV. BOMBACEjE. 

PACHYRA. 

* 

Pachtra" decaphylla. 

P. foliis longé petioiatis, digitatim 9-1 a-foliolatis, glabris, 
subtùs glaucescentibus ; foliolis çuneato-oblongis, apice rotun« 
dato-cuspidatis , subintegerrimis. — Rauii aculeati. Folia circi- 

XVIII. Bot%ï. — Octobre. 14 



aïo a. de st.-hilaire et GB. naljhw. — Flore du Brésil. 

ter i decim. longa, 2 cent. lata. Petala 11-12 cent, longa. Tu- 
bus stamineus, antheris trochlearibus, calyce sesquicentime- 
trali duplô longior. 

Propè R.J. legitGaudichaud. x 

Pachyra maciiantha FBM. I, 261. 

P. foliis 7-9-foIiolatis, g] ah er ri mis ; foliolis longé petiolulatis, 
ôvato-obovatove-ellipticis , basi saepiùs stibôordatis, albô raar- 
ginatis; tubo stamineo glâbrô; antheris tfochleari-circinàtis.î — 
Folia 12- 16 cent, longa, 8-10 làta. Florès a-décimetrales et ul- 
tra. Tubus stara. 172 decim. longus. Fructus 18-20 cent, longus, 
5-costa'tus, nitidus. 

la carnpis intersitis arboribus retortis, parte occidentali-boreali prov. Minas 
G e rues, ♦ 

Obs. Ex Martii abbreviatâ descriptione valdè affinis Caroli- 
nece longiflorœ ejusdein auctoris e$se videtur. 

Pachyra rufescfns. — Bombax Carolinum Vell. Flum. vu, 
t. 572. 

P. foliis digitatis; foliolis 7-8, subsessilibus, obovato-oblon- 
gis, obtusiusculis, rufescentibus, suprà glabris, subtùs hirtello- 
pubescentibus; calyce basi rhultiglanduloso; antheris trochlea- 
ribus. — Folia circiter io-i3cent. longa. Calyx coriaceus, i2-i3 
millim. longus. 

Minas Geraes, — Herb. Rich. 
3PACHYRA ARtNARIA FBM. I, 26 ï .. 

P. foliis floribus decimetralibus ; tubo stamineo brevi, 

glaberrimo; antheris trochleari-circinatis. — Arbuscula circiter 
2-2 i/2 metr. alta, retorta; ramis pat u lis, parce foliosis. Folia 
deciduntquotannis et rami floribus sese induunt antequàm no- 
vam frondem proférant. Calyx parùm coriaceus. — Maio. 

la areoâ albâ quartzosâ propè pagum. Nossa Senhora da Penha, Minas 
Novasj neenon propè Milho Verde^ Dis tri to dos diamantes. 

Obs. Tubus stamineus vix 6 lineas longus, non autem sesqui- 
pollicaris, ut errore typographico in FL Bras. Merid. fuit no- 
tatum. 



a. de ST.-niLAïKE H CH. auiUMiv. — Flore du Brésil. i\r 



ERIOTHECA. 
Eriothkca tomentosa. — Botnbax tomentosum F BM., I, a63. 

E. foliis digitatis, j-foliolatis ; foliolis obovato ellipticis, inte- 
gerrirnis, subtùs tomen tosis ; pedunçalis rufescenti-tomentosis; 
floribus glomeratis; ovario apice villoso. — Arbor subtortuosa; 
ramis capitatim approximatis, cr assis, rugosis. Glomeruli ante- 
riore lapsu foliorum in ramulis nudis sparsi. — Junio. 

Id campis intersitis arboribus retortis propc urbcm Goyaz. 

Eriotheca pubescens. — Bombax pubescens Mari, i, 91 , t. 58 
(descriptio optima). — Non FBM. — Bombax pentaphyllum 
Vell. Flurn. vu, t. 55. — Vulgô Culher de Faqueiro. 

E. foliis inferioribus 5-foliolatis , superioribiis 3-2-foliolatis ; 
foliolis obovato-ellipticis , emarginatis , pubescentibus; pedun- 
culis teretibus calycibusque rufescenti-tomentosis ;~ ovariis gla- 
bris. 

Minas Geraes. — llerb. Rich. 

Eriotheca glabrescens. — Bombax glabrescens. — B . pubescens 
FBM.I, *63. — Non Mart. 

E. foliis 3-foliolatis, glabris; foliolis elliptico-obovatis, inte- 
gerrimis subemarginatisve ; pedunculis longiusculis, subgracili- 
bus 9 anguloso-complanatis, glabriusculis ; calyce fulvofurfura- 
ceo, piloso. — Arbor alta. Stigma 5-lobum. Ovaritim villosis- 
simum ? 

In campis petrosis intersitis arboribus retortis propè vicum Chapada ; Mi- 
nas Novas. 

ERIODENDRON. 

Eriodendron letantherum Mart. Nov. gen. 1, t. 96, 97. — Bom- 
bax erianihos Cav. Dis s. v, 294 ? t. i5a. 

E. foliis digitatim 5-7-foliolatis ; foliolis lanceolatis, tenuiter 

mucronatis, integerrimis ; petalU spathulatis, apice truncatis, 

14. 



ait* a. de st.-hilaire et ch. naudin* — F lo re du Brésil. 

externe albo-lanatis. — Arbor maxima, trunco aculeato, basi 
incrassato. 

Propè R. J. léger un t Commerson et Gaudùchaud. 

CHORISIA. 

■ 

Chorisia crispiflor a H B K t h . JSov. Gen.v> 297, t. 85, fig. 1. 

MYRODIA. 

Myrodia angustifolia Mart. Hb. 294. 
Myrodia floribunda. 

M. foliis ellipticis, cuspiriatis ; floribus axillaribus, pluribus, 
subglomeratis, breviter pedunculatis; calyce furfuraceo, inter- 
dùm circumscisso. — Fol. 8-1 5 cent. , flor. circiter 1 1/2 cent, 
longa. 

în sylvis propè Abaitè , prov. M. G* 

Myrodia Martii. — M. turbina ta FBM. I, 270. — Mart. ! Herb. 
293. — Non Sw. 

M. foliis breviter petiolatis, elliptico-oboyatis, obtuse cuspi- 
datis; pedunculis petiolo subaequalibus , rigidiusculis ; calyce 
haud circumscisso. — Calyx 1 cent, longus. — Novembre. 

In sylvis circà aquaeductum, non procul a Rio de Janeiro. 

Obs. In M. turbinata Swartz , calyx circumscissus. 

Tribus V. HELICTEREjE. 

HELICTERES. 

Helicteres Gardneriana. 

H. foliis ovatis orbicularive-ovatis, breviter acuminatis, sub- 
inaequaliter dentato-serratis, supra pubescentibus, subtùs canes- 
centi-tomentosis, racemulis axillaribus, superioribus abbreviatis 



a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. ai3 

racemum terminalem efformantibus; calyce subclavato; petalo 
rum limbis brevibus ; gynophoro calyce vix a-plo longiore. 

In prov. M. G. legit Gardn. (4445). — Herb. Deless. 

Obs. An affinis H. lentœ Mart. An etiam eadem species? 

Helicteres aspera. 

H. caule hispido; foliis subsessilibus, cordato-oblongis, acu- 
tis, inaequaliter dentatis, suprà asperis, suhtùs canescenti-tomen- 
tosis; calyce .longo, 10-costato, scabriusculo; fructu vix spi- 
rali. — Caulis verisimiliter simplex, suffructicosus. Gynophorum 
calyce duplô longius. 

Jn prov. Goyaz legit Gardn. (35g6). — Herb. Deless. 

Tribus VI. STERCULIACEiE. 

STERCULIA. 
Sterculia striata. 

S. foliis profonde 3-5-lobis, cordatis, suprà puberulis, subtùs 
tomentosis ; paniculis axillaribus supra-axillaribusve, ferrugineo- 
tomentosis. — Ramuli striati, spurco-flavicantes. Panicula mol- 
lis, saepè elongata. Flores numerosissimi. Calyx circiter 6-7 mil- 
lion, longus. 

In prov. Minas Geraes. 



Corrigenda. — Pars prima\ 

VoL xvu, p. 14.1. Fontenelea, îege Quillaja. 

p. i4 r i. Fontenelea B ras i liens is ^ Iege Quillaja Bra* 
siliensis. 



2 1 4 j. cay. — Fumariœ ofjicinalis adumbratio. 



FumarijE OFFiNAXis adumbratio, quâ sua m de Fumariacearum 
structura florali opinionem , in apparatu stamineo interpre- 
tando novam , aperit J. Gay. 

lnflorescentia indefinita, racemosa. Flores irreguîares, pedi- 
cellati. Pedicelli basi bracteati, récentes t ère tes, exsiccati tegra- 
gono-angulati, angulis a cutis. Bractea , longitudine pedicelli, 
persistens, membranacea, uni nervis, lineari lanceolala, ihteger- 
rima, abrupte acuminata, nervo veridi. Floris partes omnes, 
eu m fructu ipso, deciduœ. 

Insertionis pseudo-perigynae rudimentum pedicellus plant» 
suramus indigitare videtur, qui, quamvis sub an thés in planis- 
simus atque obtusatus, posteà tamen in marginem orbicularem 
acutum, cartilagineum et sinuatum, distinctissimè promînet, 
cui forte, à parte interiore, non vero receptaculo floris proprio, 
stamina et petala cum ipsis phyllis calycinis adhaerebant. Plané 
negligendum, ut potè obscurum, hujusmodi indicium foret, 
nisi Eschscholzice atque Hunnemanniœ pedunculus, apice mirum 
in modum excavatus, staminaque et petala cum ipsis sepalis 
tubo pedunculi adnata , non verô è receptaculo ovarium liberum 
ambiente orta, hujusmodi spuriam, sed amplificatione valdè sin- 
gularem, perigyniam ostenderent. 

Sepala a, aestivatione aperta, sibique nusquàm, nisi apice 
ultimo, incumbentia, membranacea, uninervia, ovato acumi- 
nata, plana, basi in appendicem brevem et obtusissimam ferèque 
truncatam (plénum et solidum quasi calcar) producta, margine 
inciso-3-6 dentata, apice acuminato integerrimo, nervo viridi, 
supernè purpurascënte; anticum alterum; alterum posticum, 
acumine suo acumen antici ultimum in aestivatione tegens; 
ntrumque tortione pedicelli, Fumariaceis omnibus unicalcaratis 
lamiliari et praecocissimâ (quae scilicet longé an te explicationem 
alabastri perficitur), latérale. 

Petala 4, cruciatim disposita, longitudine paria, sepalis triplo 
ongiora, colorata, caeterùm disparia; neutrorum indoles sta- 



j. g a y. — Fumariœ officinalis adumbratio. ai 5 

minea distincta, quae tamen apud Corydalides saltem nonnullas 
valdè manifesta invenitur : 

Duo exteriora sepalis alterna, ideoque lateralia, mox vero 
pedicelli tortione in partem posticam anticamque conversa , 
apicibus ultimis, iisdemque acutiusculis, sibimet primo adglu- 
tinata, margine toto quanto reliquo libéra non solùm sed etiani 
intervallo haud modico distincta (• etiam in alabastris novellis, 
quœlentis ope solùm dignoscuntur) , et igitur in aestivatione non 
imbricata neque val va tira congredientia, apicc quoque demùm 
evolutionis progressu libéra, tùmque in contrarias partes, vexilli 
et carinae florum papilionacearum ad instar, divergentia , exun- 
guiculata, latè linearia, canaliculata, merabranacea, purpura 
scentia, apice paru m dilatato, cuculliforrai, apicera petalorum 
interiorura tegente, roseo-angustè marginato (fortèque antherae 
petaloideae loculamentum intra marginem singulum coloraturr? 
abscondente), dorso in carinam latam obtusamque totamque 
viridem protubérante, nervis petalorum 3, infrà cucullum li- 
beris^ in medio tandem cucullo coeuntibus; sinistri petali basis 
obscure gibbosa, calcaris tamen rudimentum exile exerens; 
dextrum petalum (in flore vix explicato posticum) magis latum, 
magisque convexum, basi solutâ calcaralum, ca Icare des ce n- 
dente, saccato, uncinato, purpurascente, unam totius peta4i 
partem tertiam vel quartam longo. 

Duo interiora petala eu m exterioribus alternantia, sepalis 
opposita ( tortione pedicelli mox lateralia), aestivatione similiter 
aperta, apice autem, interjecto mucrone, firmiùs cohaerentia 
i moque spontè nunquàm dissol venda , basi inaequaha, hinc sci- 
licet ferè recta, illinc quasi in auriculam obtusam dilatata, atque 
ità breviter unguiculata, neutrum calcaratum neque basi gib- 
bosum; limbus ex unguiculo promissus petalis totis quantis ex- 
terioribus, calcare excluso, forma generali simillimus, sed uni- 
non trinervis, apice cuculliformi , apparatum antheroideum 
undique tegente, toto atropurpureo, carinis dorsalibus tribus, 
acutis, intermediâ subalatâ, deorsùm longiùs quàm latérales 
productâ. 

FilamentaG, lamellata, membranacea, pellucida, uninervia, 
ex basi dilatatâ longissimè acuminata, in phalanges duas libéras. 



2i6 j. gay. — Fumariœ ofjicinalis adumbratio. 

cum petalis interioribus alternantes, ferè usque ad apicem con- 
nata, nervis phalangis cujuslibet lateralibus margini approxi- 
matis; dextra pbalanx basi cum petalo exteriore dextro firmiter 
connexa, nunquàm solvenda, solaque calcarata, calcare in petali 
dextri saccum basilarein, longiorem multo et ampliorem, des- 
cendente, solido, clavato, apice revoluto, toto viridi, foris 
convexo et papilhs acntis dense quasi rnuricato, latere inferio're 
autera canaliculato laevissimoque. 

Phalangis cujuslibet antherae 3, fïlamentorum singulis apice 
liberis singulae basi affixae, et igitur libéra ipsae, quamvis in 
fasciculum uuicum collectée, virgineae oblongse, pallidè flavae, 
puncticulatae, intermedia bilocularis, simulque erga vicinas ex- 
terior! latérales uniloculares, hae rima unicâ laterali, illa rimis 
duabus à dorso, déhiscentes. Quarum quidem, utrinque terna- 
rum, perspectâ relatione mutuâ, statim et filaraentorum in flore 
senorum distributio patet, meridianâ lu ce clariùs.Senorum enim 
duo exteriora (locum quae in phalange singulâ médium tenent), 
antheris perfectis, verticillum exteriorem diroidiatum, reliqua 
autem, antheris unilocularibus instructa, verticillum interiorem, 
numéro quaternario completum, efficere, non est quod dubîtes, 
imdè eadem plané Fumariae quàrn Cru ci fera rum hexandrarum , 
staminum norma elucet, contrariis doctorum virorum opinio- 
nibus quantuinvis ad praesentem usque diem obscurata. Ingenii 
quidem plena eorum opinio videbatur, qui filamenta ambarum 
phalangum lateralia propter antheras dimidiatas ipsa dimidiata 
existimabant, ex l\ igitur imperfectis 2 perfecta sibi fingebant, 
atque ità stamina tantùm 4 î n A° re Fumariae computabant, in 
eo auteni opinio peccat gravissimè, quod floris Cruciferarum 
notioni falsœ innititur, et staminum verticillos geminos praeter- 
mittit , analogiae igitur verae rationem nullam habet , undè clauda 
prorsus evadit, quod quidem spero fore ut brevi, alio loco, 
fusiùs demonstrabo. 

Discus ' hypogynus in receptaculo floris nullus, glandula* 
nullae. 

Ovarium uniluculare , bicapellare, ovoideum, phalangibus 
parallèle compressiusculum, mamillâ acuminatum : pjacentœ 2, 
parielales, antica altéra, altéra postica, utraque medio biovo- 



j. G4Y. — Fumante offîcinalis adumbratio. 017 

lala (1); ovula reniformia, ex 4 unicum persistens, placentas 
alteri mediae, nullo mediante funicnlo, affixum. Stylus in ovario 
suromo articulât us, deciduus, angustè linearis, ovarium qua- 
druplum vel quintuplum longus, ovario et phalangibus con- 
trarié compressus! Stigma eodem modo compressum , dilata* 
tum, viride, inaequaliter quadricorne, cornibus duobus late- 
ralibus ovatis, acutiuscuiis , hyalinis , laevigatis (sub lente non 
papillosis), in contrarias floris partes, sinistram scili cet lae va ro- 
que, divergentibus, foliorumqne carpellarium axem terminanti- 
bus, singulis antheraruin fasciculo comprehensis, reliquis duo- 
bus , locum intermediura tenëntibus , paulo vel etiam multo 
brevioribus, sibimet parallelis ( minime collateralibus ) , ovarii 
placentas nervumque styli médium, ut videtur, continuantibus, 
utrisque cum stigmatico Eschscholziœ apparatu similiter qua- 
drilobo comparandis. 

Fructus carnoso-drupacus, stylo deciduo muticus apiceque 
. retusns, ellipsoideo-subrotundus, compressiusculus, latior quàm 
longior, indehiscens, nequidem bipartibilis, nervis placentariis 
foris plané inconpiscuis, angulis placentariis obtusis (et propter 
tortionem pedicelli dextrum sinistrumque axis latus tenëntibus), 
recens secundùm longitudinem subtiliter striatus, siccus minuté 
tuberculatus, umbilico fquo adnectitur receptaculo) orbiculari, 
membranaceo-marginato , interdùm cruciatim distincte quadri- 
punctato (punctis ad placentas et folia carpellaria média spec- 
tantibus), pericarpio crassiusculo, fragili, endocarpio chartaceo, 
laevigato, adhœrente, sub stylo solùm resoluto, paries ubi fruc- 
tus in lacunam satis amplara fatiscit. 

Semen (nullis comitantibus, saltem distinctis, ovulis abortivis) 
unicum, liberum, amplitudine ferè locnlamentt, mediae alteri 
placentas affixum, sessile, anatropum, transversum (minime ad- 
scendens neque suspensum), oblongum (non reniforme), apice 
basique obtusum, humectatum laevissimum, opacum tamen, 



(1) Ovula in Fumaria officinali Schkuhrius tria et quatuor vidit (Handb. ix , 1796» P* 
3»a ), Hilarius in F. officinali et Vaillantii similiter 4 (Leçons de Bot., 1841, J>- 5*7 et 
p. 89o, lab. a 3 , fig. 410) , à quibus meque ipso desci&cens Berudardius uniovulatum ova- 
rium Fumariarum omnium, et nominatîm F. caprcolatœ, eiistimat (Linnaea vin, i833 f p. 4*3). 



218 j. g a y. — Fumariœ officinalis adumbratio. 

non lucidum, endocarpii resoluti gibbo latere superiore depres- 
sum imôque excavatum , latere inferiore, imum loculamentum 
spectante, convexum, ibidemque costâ propriâ obtusâ oblongâ 
sulcis duobus à basi seminis ultra ejus médium procurrentibus 
disterminatâ notatum, quasi radicula crassa obconica subesset, 
raphe chalazâque nullis distinctis, hilo basem seminis totam, 
non latam neque utlo modo excisa m sed planam vel convexius- 
culam, occupante, nudo (non strophiolato), oblongo, sicco albo, 
humectato nigro, quarum. seminis Fumariacei proprietatum 
apud auctores vix ullam ritèdescriptam invenio; perispermum 
carnosum, semini conforme; embryonis loculus, intrà perisper- 
mum, juxtà hilum, in eo seminis latere deorsùm quod in costam 
prominet , exiguus, oblongus, vacuus mihi, ut exploratorum 
plerisque, embryone scilicet plané nullo fœtus occurrebat. 





„. . -, . ,. Floris Cruciferarum diagramma, 

Fions rumariœ ciwgramma. J \° 

demlo ovarii dissepimento. 



Note sur une monstruosité du Delphinium ajacis , 

Par M. C. Dareste.* 

L'étude des monstruosités a pris, de nos jours, une grande 
place dans la science. Les anciens naturalistes dédaignaient ces 
productions insolites, comme des écarts et des aberrations de 
la nature : un illustre savant de notre époque a dissipé ces pré- 
ventions. Ses admirables travaux nous ont fait voir dans les 
monstruosités de véritables expériences préparées par la nature 



c. dareste. — Monstruosité du Delphinium ajacis. 219 

elle-même pour nous faire mieux comprendre, par un désordre 
apparent , l'unité et la fixité des lois de l'organisation. 

La monstruosité que j'ai l'honneur de faire connaître m'a 
présenté à un haut degré ce genre d'intérêt. En effet, je ne con- 
nais point de preuve plus concluante de la théorie des méta- 
morphoses créée par le célèbre poète Goethe. Ici les organes 
floraux sont revenus à leur type primitif, c'est-à-dire se sont 
changés en de véritables feuilles , présentant ainsi le phénomène 
que Goethe appelle métamorphose rétrograde. C'est ce genre de 
monstruosité que M. Moquin nomme Chloranthie dans ses Élé- 
mens de Tératologie végétale. 

On sait que la fleur du Delphinium ajacis présente les carac- 
tères suivans : un calice à cinq folioles colorées, dont quatre 
sont régulières et la cinquième prolongée en un long éperon ; 
deux pétales également colorés , soudés ensemble , et se termi- 
nant par un éperon qui s'emboîte dans l'éperon du calice; 
quinze étamines disposées en trois verticilles entourant et re- 
couvrant un carpelle unique et fort petit. 

L'étude des fleurs de la plante que je décris ma présenté des 
parties en même nombre et disposées de même, mais dont le 
volume et surtout la forme] sont changés. Du reste, ces modi- 
fications ne se sont point effectuées d'une manière identique > 
et la même plante m'a offert deux types de fleurs fort différent 
d'aspect et de structure, quoique monstrueux au même degré; 
de plus , ces deux types de fleurs anomales ne sont point mé- 
langés confusément sur les mêmes rameaux , mais toutes les 
fleurs d'tro même rameau appartiennent à l'un ou à l'autre. 

L'un de ces types a les caractères suivans : la fleur entière 
est plus grande que la fleur de la plante normale ; le calice 
est resté vert, comme l'est, dans tous les cas, celui du bouton; 
seulement, sur les bords des lolioles calicinales, on commence 
à voir paraître quelques légères teintes violettes ; l'éperon existe, 
mais très petit, souvent même rudimentaire ; les pétales sont 
plus grands que ceux de la fleur normale , mais de même forme ; 
ils sont colorés en vert ; leur éperon est rudimentaire , souvent 
même il ne se révèle que par l'existence d'une simple bosse. La 
forme des étamines est peu modifiée ; elles commencent pourtant 



22o c. dakkste. — Monstruosité du Delphinium ajacis. 

à se colorer en vert, et d'ailleurs elles sont évidemment stériles. 

Mais l'anomalie la plus remarquable est sans contredit celle 
qui affecte l'ovaire. Le grand nombre de fleurs qui se trouvent 
sur cette plante, et leurs divers degrés d'épanouissement, ine 
permettent de suivre toutes les phases du développement de 
cet organe. Dans le bouton, il est assez petit, moins toutefois 
que dans le type normal, car il dépasse les étamines et se 
courbe au-dessus d'elles en formant une espèce de voûte pour 
aller rejoindre les deux pétales ; mais ensuite il s'accroît en lon- 
gueur dans une proportion telle, qu'il dépasse au moins de 
moitié le reste de la fleur. Alors les deux bords repliés de l'o- 
vaire s'ouvrent de bas en haut , s'étalent , et cet organe devient 
tout-à-fait semblable à une feuille. Ce qui occasionne cette rup- 
ture des deux bords de la feuille carpellaire , c'est le dévelop- 
pement des ovules 9 qui d'abord de forme ronde comme dans 
les autres plantes , ne tardent pas à s'accroître et à se changer 
en de petites feuilles attachées le long des cordons pistillaires. 
Celles même .de ces feuilles qui sont placées le plus bas, sont 
découpées, et représentent ainsi, quoiqu'en des proportions 
très minimes, les feuilles si larges et si profondément décou- 
pées de la tige. 

Dans l'autre type, l'ovaire, quoique complètement changé* 
en feuille, n'a pas pris un accroissement considérable; mais les 
étamines se sont métamorphosées et sont devenues de vraies 
feuilles : seulement cette métamorphose ne s'est point opérée 
également sur toutes , et il m'a été facile de voir, sur une même 
fleur , toutes les nuances , tous les passages possibles depuis l'é» 
tamine composée d'un filet et d'une anthère rudimentaire , jus- 
qu'à la véritable feuille, contenant toutefois par devant sa ner- 
vure moyenne une petite masse jaune qui représente le pollen* 
de l'anthère normale. 

Tels sont les faits que m'a présentés cette plante y je regrette 
que la saison trop avancée ne m'ait point permis de les com- 
pléter par quelques observations sur le développement des or- 
ganes floraux dans les Delphinium, observations qui m'auraient 
mis à même de mieux comprendre et de mieux décrire cette 
singulière anomale. 



al. bdwge. — De génère Braya. aai 



De génère Braya, 

Auctore Al. Bunge. 

Brayœ genus , tùm Sisyrobrio perquam affine, et characteribus 
firmis ad illo vix separandum , tamen habitu peculiari , disse- 
pimenti structura , seminibus subbiserialibus , nervo valvarum 
solitario à plurimis Sisymbrii*speciebus facile distinguer) du m , 
tùm Subulariae cotyledonibus bicruribus diversae, et Orobio 
Rchb. (Oreadi Cham. , Aphragmo Andrz.) habitu et funiculis 
seminalibus filiformibus elongatis distinctissimo , proximum. 
Specierum inter se proximè affinium, difficillimè diriinendarum, 
quarum plurimae nuper in alpibus altaicis détectas , fusiores hic 
proponere liceat diagnoses. 

i. Braya alpina Hoppe. — Br. caulibus strictis foliatis pu- 

bescentibus, foliis oblongo-linearibus in petiolum attenuatis 

integerrimis subdentatisve, floribus corymbosis, pedicellis pe- 

talorumque unguibus calycem sequantibus, stylo crasso brevi , 

stigmate obtuso emarginato, siliculâ hispidulâ lineari latitu- 

dine sua quadrupla longiore compressiusculâ ; loculis 5-spermis. 
Perenn. 

la alpinis Carinthûe, propè Heiligenblut; in Styriâ (ex specim. a cl. Lucae 
tomm.) 

a* Braya œnea M. — Br. caulibus strictis subnudis canescenti- 
puberulis , foliis linearibus lamina à petiolo haud distincte inte- 
gerrimis, floribus corymbosis, pedicellis calycem aequantibus, 
petalorum unguibus calyce brevioribus, ovario ovato in stylum 
gracilem attenuato glabro, stigmate subcapitato, siliculâ turgidâ 
ovali acutatâ glabrâ , loculis sub-5-spermis. 

In alpinis ad ripas torrentis Boro-Burgasin jugi altaîci orientalioris, inter 
Tschujam et Argot fluvios. Differt è précédente, cui proximè affiois, praesertim 
siliculâ? multo brevioris forma. Bienn.? Flores albi, scapi et foliorum ltasis aeneo- 
purpurascentes. 



aaa al. bukge. — De génère Braya. 

3. Braya rosea M. — Br. caule subaphyllo villoso canescenti 
folia sub anthesi excedente, lamina foliorum à petiolo distinctâ 
oblongâ utrinqueacutiusculâ integerrimâ pilis simplicibus furca- 
tisque ciliatâ demùm calvescente, floribus capitatis, pedicellis 
demùm calyce brevioribus , ovario ovato sub stylo crasso brevi 
constricto, stigmate punctiformi , siliculis turgidulis Iatitudine 
sua triplô longioribus hispidulis, loculis sub-5-spermis. Perenn. 

Floribus laetc purpurasccntibus dense capitatis , sub anthesi fere sessflibus , 
stylo basi constricto fere globoso, siliculisque brevi lui s turgidis a praccedcutibns 
distinguenda/ Plalypelalum dubium R. Br. Draba rosea T lirez. P la type ta- 
lum capilatum Turez. in litt. : an Braya pilosa Hook ? 

Hab. in insulâ Mehille, in rupibus iusulae Nowaja Seinlia , in sumroâ alpe 
Jiktu nec non in alpis cacumine contra ostium torrentis Tschagen sitae jugi 
altaici orientaloris ad d ex tram ripam Tschujae, denique in alpe Nucbudaban 
Sibiriae transbaicalensis. 

4. Braya limosella M. — Br. glabra; caulibus Iaxis bas! foliatis 
sub anthesi foliis brevioribus, foliis lingulatis longe petiolatis 
integerrirnis, racemo abbreviato, pedicellis calyce duplo lon- 
gioribus, petalorum unguibus tenuissimis calycem excedentibus, 
ovario glabro lanceolatoin stylum attenuato, stigmate capitato, 
siliquis pedicellum aequantibus glabris. 

Uabeo è jugo orientali altaico adTschujamsito, ubi rarissima videtur. Perenn. 

Glabritie omnium paFtium, exceptis sepalis foliorumque caulinorum petiolis 
pilis paucis simplicibus demum evanidis interdum ciliatis, laxitate, et petalis 
a caeteris omnibus distinctissima. Flores albi. 

5. Braya glabella Richards. — Br. caule erecto sub nudo su- 
perne pubescente, foliis omnibus fere radicalibus lineari-oblongis 
integerrirnis in petiolum attenuatis, floribus demum racemosis, 
pedicellis calyce longioribus, unguibus petalorum sepala vix 
aequantibus, ovario oblongo, stylo longinsculo, stigmate late 
bilobo, siliculâ hispidulâ calycem triplo excedente, valvis con- 
ve*is torulosis. 

Hab. in insulâ Melville, Nowajâ Semliâ , in litlore maris glacialis propè Point 
Lakc Ameiicae arcticae, et in Sibiriâ arctico -occidentale 

Ab omnibus facillime racemo demum elongato , et stigmate lato , profunde 
bilobo, distinctâ , à Bcr. siliquosâ foliis integerrirnis et siliculis multo brevio- 
ribus. 



al. bunge. — De génère Braya. 29.3 

6. Braya siliquosa M. vide Del. Sem. Hort. Dorp. a. 1839. 

Septima species, Braya 7iawa(Platyp.)Turcz. in litt.mihi adhuc 
dubia, neque e speciminibus florentibus sine fructu maturo 
diagnosin suffîcientem eruere possum. Sisymbrium nanum DC. 
Var. a Del. Sem. H. Dorp. 1839, proximè affine, nisi idem; 
forsan Brayis adnumerandum Sisymbrium supinum vero lon- 
giùs habitu dis ta t, et, vel ob dissepimenti valvularumque struc- 
turara alienam, a Brayis veris removendiim. Platypeta/um invo- 
lucratum meum (FI. ait. Suppl. t. a3a), est altéra Orobii Rchb. 



5 



pecies. 



Monographie generis Cicer , 
Àuctoribus Comité Jaubert et Ed. Spach. 

CICER Tourn. 

Calyx profil ndè 5-fidus , persistens , campanulatus, herba- 
ceus , venosus , reticulatus , basi suprà gibbus , sub anthesi 
porrectus; laciniae % superiores paulo breviores, adscendentes , 
subconniventes , cum a lateratibus subdivergentibus à laciniâ 
infimâ porrectâ carinae incumbente remotis, vexillo incum- 
bentes , omnes post anthesin divaricatae. Discus carnosus , cu- 
pularis , obliquus , calycis fundum vestiens, ovarii basin cin* 
gens , stamina et petala excipiens , ante vaginam staminalem in 
annulum incompletum ovarii basin semi-ambientem incrassa- 
tus, pone stamen liberum gibbosus. Corolla papilionacea , 
mox decidua. Vexilluht subadscendens , alis et carinae incum- 
bens illisque longiùs, brève ungniculatum , egibbosura, ovale 
v. subrotundum, emarginatum , aCuminulatum , dorso plicato- 
carinatum , sub anthesi expJanatum , tandem complicatum ; 
ungue lato , concavo , subcuneiforifii. àlje porrectae , ccnni- 
ventes, carinae accurabentes , in adhérentes, brève unguiculatae , 
inaequilaterae , oblique obovate , obtusae , ad basin marginis 
superioris in auriculam productse et plicis transversis carentec / 



a^4 jaubert et éd. sPACif . — Monographia generis Cicer. 

juxtà auriculam impresso-gibbae;unguibus sublinearibus, tortis. 
Carina adscendens , cymbaeformis , compressa , biuuguiculata, 
alis brevior v. subaequilonga , secùs margines stiperiores callosa; 
unguibus sublinearibus, rectis. Genitalia carinâ inclusa. Stamîna 
diadelpha; 9 filamentis ultra médium usquè in vaginam disci 
margini exteriori insertam suprà fissam connata; decimum 
(vexillo antepositum) liberum, disci fundo insertum ideôque 
àcaeteris remotum. Fila m en ta adscendentia , spath ula ta, apice 
incurva, cum vaginâ persistentia ; vaginae 5 sepalis anteposita 
alternis 4 paulo longiora , stamen liberum subœquantia ; va- 
ginâ subaequaliter fissa. Antherje deciduse , versatiles, basi 
et apice emarginatœ , aestivatione introrsœ ; 6 (staminum lon- 
giorum ) subrotundae , basi affixœ; 4 (staminum breviorum) 
ovales , medio dorso affixae , caeteris praefloratione paulo ma- 
jores ; tandem omnes sequales; connectivum ovatum v. ovale, 
facie thecis obtectum. Ovarium vix stipitatum , teres, oblon- 
gum , 2-9-ovulatum, glanduloso-pilosum , obliqué porrectum, 
basi et apice angustatum. Ovula appensa v. subhorizon talia , 
amphitropa, subbiseriala. Stylus capillaris v. filiformis, mar- 
cescens, sub anthesi apice incurvus, dein decurvns et ovario 
incumbens, persistens. Stigma minutum, terminale, capitella- 
tum , papilloso-velutinum. Légumes ovale , v. oblongum , 
v. subrhombeum , turgidum , subcompressum , vix stipitatum, 
obliqué acuminatum, venulosum,pergameum,v. cartilagineum, 
glanduloso-pilosum, i-3-spermum , a-valve, ad suturas incras- 
sato-carinulatum ; valvae tandem spiraliter tortœ , persistentes. 
Semina à funiculis decidua , subglobosa, v. ovoidea , solitaria , 
v. 1 -séria ta, appensa , estrophiolata, processu radiculam fovente 
recto v. decurvo obtuse rostellata , lœvia , v. rugosa , dorso con- 
vexa et in speciebns quibusdam carinulata, ventre modo cou- 
vexa, modo applanata, secùs basin nonnunquàm didymo-gib- 
bosa. Hilus ovalis v. subrotundus , ventralis, subterminalis , 
superus , brevis , excavatus , exostomate contiguus. Cbalaza 
paulo suprà médium ventris sita , subovata, elevata. Raphe 
modo plana , modo impressa , ultra cbalazam ad seminis al- 
• teram extremitatera ( respectu pericarpii basilarem ) usquè 
producta. Integumentum duplex, tenue : exteriùs chartaceum; 



jaubert et spach. — Monographia generis Cicer. aa5 

interiùs subcorneum. Fdniculus brevis, crassus. Perispermcm 
nullum. Embryo semini conformis. Cotyledones ovales v. ob- 
ovatae, crassissimae, basi obliqué bi-auriculatae(auriculissub- 
foliaceis, obtusissimis : altéra majore, subrotundâ; altéra minore, 
subovatâ ) , apice obtusissimae , dorso convexae et plus minùsve 
rugosœ, facie planae, germinatione hypogeae.GEarMULA 4-phylla; 
foliis complicatis: a exterioribus integerrimis ; a interioribus 
incisis. Radicula brevis , conica , actitiuscula, decurva , v. obli- 
qué porrecta , hila conversa , cotyledonibus accumbens. 

Herbue (annuae v. perennes) v. suffruticts; parfibus herba- 
ceis puberulis : pilis brevibus, mollibus, aliis glanduliferis , 
aliis eglandulosis. Caoles ramique acutanguli , striati. Folia 
alterna, disticha, stipulata, in speciebus omnibus modo pari* 
modo impari-pinnata (inferiora i-3-foliolata; intima ad stipulas 
squamaceas, modo libéras, modo connatas reducta); petiolo 
apice mutico, v. mucronato, v. aristato,v. cirrifero. Folîola 
incisa, v. dentata, v. serrata, brevissimè petiolulata , ner- 
vosa, in speciebus omnibus alia alterna, alia opposita; pe- 
tioiuli basi articulati. Stipula liberae , variiformes , foliaceae > 
persistentes , saepissimè incisae v. dentatœ. Pedunculi solitarii, 
ax il lares, apice i -5-flori et in bracteam herbaceam (nonnunquàm 
mucroniformem ) v. in aristam desinentes, sub anlhesi erecti, 
dein plerumque deflexi v. divaricati, semper autem recti et 
rigidi. Pedicelli filiformes, elongati, basi articulati et bracteolis 
i-3 denticuliformibus minimis stipati , caeterùm nudi, praeflora- 
tione erecti, sub anthesi oblique porrecti , v. s ubadscen dentés, 
basi geniculati , dein deflexi , ambeduis extremitatibus genicu- 
lati , apice incrassati et sœpè resupinati. Pet al a alba , v. cœ- 
rulea, v. violacea , v. livide rubra. 

Sectio I. ARIETARIA Nob. 

Caules herbacei , ramique mediocriter flexuosi. Petioli mutici 
v. obsolète mucronulati , ecirrhosi , subtrigoni, subtùs cari- 
nulati, suprà profundè canaliculati. Faliola haud coriacea , 
in quovis folio subaequalia, dentibus inaristatis. Pedunculi 
in bracteam herbaceam (subulatam, v. setaceam , v. non- 

XVIII. BoTâir. — Octobre. ij 



226 jaubkrt et spach. — Monographia generis Cicer. 

nunquàm denticuliformem) desinentes, -post anthesiu diva- 
ricati v. deflexi. 

A. Ovario i-v. S-ovulalo. Calyce mediocriter gibbo. Pedunculis 
uni/loris, pediçello subbrevioribus. 

Cicer arietinum Linn. 

A nnuum. Foliis 7-1 5-foliolatis. Foliolis cuneato-ovalibus oblon- 
gisve,denticulatis, v. serrulatis. Calyce vexillo paru m breviore: 
segmentis liueari-lanceolatis , apice subulatis. Alis brève auricu- 
latis, calyce subaequilongis. Legu minibus i-v. 2 -s permis; carinâ 
superiori planiusculâ. Seminibus ovali-subglobosis , reticulato- 
rugosis (v. variatione laevigatis); rostello porrecto v. subde- 
curvo. 

— a : vdlgare. — Cicer arietinum et Cicer phy&odes Reichb. , 

Flor. Germ. excurs. , p. 53a. — Legaminibus (8-9 lineas 
longis ) ovalibus v. rhombeis, i-v. a-spermis. Seminibus 
minoribus ( diametro circiter bi-lineari ) , laevigatis v. obso- 
lète reticulatis , ecarinatis , basi plerùmque egibbosis. 

— p: RTTiDOSPERMUM. — Legu minibus (ci rciter semi-pollicaribus) 

i-v. a-spermis, rhombeis. Seminibus minoribus (diametro 
sesquilineari ) , rugosissimis , dorso carinnlatis , basi vix 
gibbis. — In jEgypto, verosimiliter cultum > legit Coquebert 
de Monibretl 

— y : macrocarpum. — Cicer sativum Schkuhr, Haudb., p. 367, 

tab. 202. — Reichb., 1. c. p. 53a. — Leguminibus (ferè 
sesquipollicaribus) i-spermis, oblongis, supernè inflatis. 
Seminibus maximis (diametro subquadrilineari ) , plus mi- 
nus ve reticulatis , dorso carinatis , basi didymo-gibbosis. 

Planta «\2- i i[2 pedalis , pubescentiâ plus rainùsve copiosa indu ta. Corolla 
■k-5 lineas Innga > glahra , in varietate a nunc alba , nunc pallidc caerulea , nunc 
livide ru bel la , in varietate 7 constanter, ut videtur, alba. Legumina maluritate 
straminea, pergamea, fragilia , tarde debiscentia. Semina pallidè straminea (hilo 
il chalazâ fuscis ) v. rufesccntia, niagnitudiue sicut pisorum valdè variabili; 



jaubert et spach. — Monographia generis Cicer. 227 

raphe niinc impressa, nuoc caïmans, conspicuè ultra chalazom producîa. 
(Exam. v. c.) 

Patria incerta. Specimina in Persiâ quidem legit Aucher*Eloy 
(Cat. n. 1 124) ; num autem verè spontanea sint vix asserendum ; 
à speciminibus cultis varietatis nostrae a praeter pubescentiam 
copiosiorem nullo modo recedunt. In herbario Musaei Par isiensis 
specimina , forsàn spontanea, alia olim à Macé, in Coroman- 
deliâ f alia à Jacquemont in Indiâ boreali lecta, exstant. 

ClCKR PINNATIFIDUM Nob. 

Cicer pinnatifidum Nob. lllustr. Plant. Orient, lab. 4*i fig* A 
( mox edenda). 

Perenne? pumilum. Foliis 4-9-foliolatis. Foliolis oblongo- 
cuneiformibus, pinnatifidis : lacinulis sublinearibus v. lineari- 
lanceôlatis , integerrimis , v. margine exteriore 1 -dental is. Caly- 

cinis segmentis lineari-lanceolatis , acutis. Corollâ Ovario 

3-ovulato. Leguminibus subrhombeis, i-3-spermis, ad suturas 
ambeduas elevatocarinuiatis. Seminibus bullato-rugosis , ovoi- 
deis, basi didymo-gibbosis; rostello recto, crasso. 

Planta 3-4-pollicaris , sat copiosè puberula. Caules erecti v. ad*cendentes , 
graciles , parce ramosi ; internodia pleraque foliis breviora. Folia 6-12 lineas 
looga, petiolo gracili. Foliola circiter 3 lineas longa : lacinulis nervo excurrentc 
mucronato-acuminulatis. Stipulas foliorum inferiorum ovatae y. ovato-lancco- 
latae , acuminatae , integerrimae , y. pauci-dentatae, y. nonnisi margine exteriore 
i-dentatse ; caetera modo palmato-trifidae, modo semi-sagiltatae y. semi-bastatas 
et caeterùm integerrimae. Pedunculi pedicellis subtriplo breviores ; bracteâ 
i-a lineas longâ, subulatâ, plerùmque recuryâ. Pedicelli a-3 lineas longi. 
Flores nonnisi jàm corollâ antberisque orbatos vidimus. Caljx ultra médium 
fissus : fructifer circiter a lineas longus ; segmenta trincrvia , ferc aequilata, 
2 superiora inferioribus 3 vix longiora. Ovarium dense pilosellum. Stylus secùs 
basin hispidulus, caetera glaber. Legumen 5-6 lineas longum, pendulum, 
pergameum , fragile , villosulum , stramineum. Se mina circiter 2 lineas longa , 
rufa. {Exam. s. c. ex Horto Parisiensi.) 

Crescit in Asiâ minori , ubi semina olim legit Coquebert de 
Montbrct ( in cujus herbario attamen planta deest). 



ID. 



228 jàubert et spach. — Mo no j raphia generis Cicer. 

Cicer piaiPiNULLiEFOLiiiM Nob. 

Cicer pimpinellœfolium Nob. , Ulustr. Plant. Orient., vol. r T 
tab. 4^, fig- B. 

Rhizomate perenni , fruticulôso. Caulibus pumilis. Foliis 4-7- 
foliolatis; foliolis cuneiformibus , profundè 3-7-dentatis. Calyce 
vexillo subtrientè breviore ; segmentis lineari-lanceolatis , acutis. 
Alis calyce subaequilongis , brève auriculatis. Ovario biovulato. 
Leguminibus 

Planta pumila , subcaespitosa , dense puberula. Rhizoma raraocum , cortica- 
tum-, subverticale, super ne sparsè squainulosum , tandem sublignosum , lougi- 
tudinem circiter semi-pedalem et crassitietn pennae corvinœ attingens. Gaules 
3-6 pollices longi, erecti , v. adscendentes , débiles , giacillimi, plus miuùsve 
ftexuosi, herbacei, paniculati; partes subterra nés nudae v. remotè squamulosae, 
plus minùsve elongatas, glabre, slraminea?, perennes, anno postero in rbizomâ 
Iran seuntes caulesque novellos gignentes. Rami divergentes v. subpatentes, 
caulibus sirailes , modo simplices j modo paniculati. Iuternodia pleraquc foliis 
subbreviora. Folia pro génère brevia (majora solùm 4-6 lineas longa) : infima 
squamacea submembranacea ; sequentia i-3- foliolata ; caetera 4-7-foliolata. 
Fôliola 1 -a ira lineas longa , dentibus variiformibus ( obovatis , y. ovatis f 
y. ovaltbus, y. subrotundis , y. triangularibus), terminalibus, v. laterah'bus 
terinioalibusquc , subcontiguis , inaequalibus, obtusissimis , y. acuminulatis , 
y. acutis , pro foliolorum dimensione magnis. Stipula; foliorura inferiorum nunc 
palraat», nunc subovatae et utrinque v. nonnisi altero màrgine inaequaliter 
i-3-dentata?, foliolis aequilongae v. ma jores , petioli parte aphylla plcrùraque 
aquilon gue ; caeterae augustae , modo semi-hastatœ v. serai -sagiltaîae , modo 
lineari-lanccolatae et integerrima? v. basi i-aut pauci-dentatae. Pedunculi 3-6 
lineas longi , foliis plerùmque subaequilongi. Pedicellus pedunculo modo sub- 
aequilongns , raodi longior y. raro breyior. Bracteae et bracteolae saepissimè 
minimae , den ticûli formes ; raro bractea setacea, circiter lineam longa. Calyx 
2 ira -3 lineas longus, vix medio profundiùs fissus ; segmenta ferè aequilata : 
a summa inferiorrbus 3 isometris paulo iongiora. Corolla cœrulea y. yiolacea 
glabra. Vexillum circiter lineas longum : lamina 3-4 lineas latâ, subrotundâ, 
emarginatâ , in sinu apiculatâ; ungue lato, subeuneiformi , lamina triple* bre- 
viore. Alae vexillo subtrientè breviores, carinâ vix longiores, obliqué obovatas, 
apice rotundatae ; auricula ungue duplo brevior,subovata, obtusa ; unguis brevis , 
sublinearis, basi angustatus. Cariua 3 lineas circiter longa. Filamentum liberum 
liueari-spatbulatum. Androphori /ilainenta 5 ( sepalis anteposïta ) Iongiora l'an- 
ccolato-spathulata ; 4 alterna filiformi-spathulata. Ovarium dense pilosellum, 



jaubert et spach. — Monographia gêner is Cicer. 229 

ovulis subcollateralibus. Stylus capillaris , giaber, ovario ( sub aothesi ) triplo 
loDgior. Legumiua haud vidimus. ( Exam. s. sp. ) 

In Olympo Armeniae (incolarum Kichichdagh ) legerunt Co- 
quebert de Montbret ! ( Herbar. cl. Webb.), et Aueher-Eloyl 
(Cat. n. 1 125); in Tauroinvenit Kotschyl (Plant, exsicc.n 170.) 

B. Ovario 5-ovulalo. Calrce gibbosissimo. Pedunculis i-5-flori$ , 
pedicellis plus tripla longioribus. 

Cicer Montbretii Nob. 

Cicer Montbretii Nob. , III. Plant. Orient, tab. (\% y fig. A. 

Peremie? elatum. Fôliis plerisque i5- 1 7-foliolatis ; foliolis 
oblotigis y v. ovalibus , v. subovatis, serratis , basi rotundatis. 
Calyce vexillo plus dimidiô breviore; segraentis è basi dilatatâ 
lineari-lanceolatis. A lis longé auriculatis, calyce sublongioribus. 
Leguminibus ovali-rhombeis. 

Specimina exarniui noslro obvia constant eau hum partibus superioribus (v. for- 
sàu raniis) m>-i5 polliccs longi? , grac ; libus , virgatis , subflexuosis, siuiplicibus > 
y. subsimplicibus, dense pubescentibus ; iriicrnodiis foliis subtriplo. brevioribus. 
PetioK a-5 pollices longi , plus minùsvc divergentes y. subreclinati, graciles, 
dense pubescentes. Foliota 5-g liueas longa , parce pubcrula, remotiuscnla, laite 
viridia, multi-serrata , apice modo truucata , modo acuta-, modo acnminulata ; 
serraturae sitbovatae y. triangulares , acutae, y. acuminulalae , plus minusve 
inaequales, contiguae. Stipulas ovalae, v. ovato-Ianceolatae , v. semi-ovaiae , 
v. semi-sagittat» , acuminatae, modo utiinque , modo nouni.si altcro margine 
varié de n ta tî** y. incisas, foliolis triplo plusve miuoies.Pcdunculi foliis breviores 
( i-3 pollices longi ) , petiolis instar pubescentes , rigidi , in bracteam lincari- 
subulatam circiter serai-pollicarem plerùmque recurvam désirantes. Pedicelli 
3-5 lineas longi. Calyx bispidulus, ultra médium ûssus, obliquissimus , sub 
anthesi 5-6 lineas longus , ejein parùm accresceus ; segmenta dense ciiiata , 
subaequilata , 2 summa iuferioribus 3- parùm loDgiora ; infinaum latcralihu* 
paulo breviùs. Corolla magna , glabra, alba. Vexillum 9-10 lineas longum , 
tamiuâ circiter 8 lineas latâ, suboibiculari, brève bilobâ , in sinu obtuse acn- 
minulata; unguis latus, runeiformis, lamina triplo brevior. Alae vexillo sub- 
dimidio breviores, 6- 7 lineas loogae x oblique obovatae, apice rotundataejaurioulâ 
sublineari , obtusâ, curvâ, ungue parùm breviore ; upgues lamina triplo bre- 
viores. Garina alis paulo brevior (circiter 6 lineas looga ), secùs apicem utrinque 
macula violaceâ notata. Discus calycis basi conformis ideoque valdè gibbosus 



s3o jaubert et spaciï. — Monographia generis Cicer. 

Fila nj en ta lineari-spatbulata : androphori 5 sepalis anteposita ait e mis 4 longiora 
latioraque. Pistillum staminibus longiùs. Ovarium dcnsè villosum. Stylus ovario 
( sub antbcsi ) subtriplo longior, à basi ad médium villosus , caetera glaber. 
Legumen immaturum 8-9 lineas longum. (Exam. s. sp.) 

In Phrygiae monte Gargaro(incolarum Gassdagh) legerunt Co- 
quebert de Montbretl (Herb. cl. fVebb) et Aucher-Êloy ! (Cat. 
n° n46.) 

Sectio IL VICIOIDES Nob. 

Caules herbacei , ramique mediocriter flexuosi. Foliola sub- 
coriacea , gradatim ( in quovis folio ) minora : dentibus rigide 
mucronatis. Petioli. trigoni , suprâ profonde canaliculaîi , 
subtùs carinati, apice plerique in cirrhum herbaceum saepis- 
simè circinnatum desinentos. Pedunculi in ans ta m rigidulam 
subrectam desinentes. 

Çtger song^Ricum Stephan. 

Cicer songaricum Steph. in De Cand. Prodr., vol. 11, p. 354» — 
Jaubert et Spach, Illnstr. Pi. Orient, tab. 43,fig. B. 

Rhizomate perenni, fruticuloso. Foliis plerisque io-i4-folio* 
latis. Foliolis ovali-v. oblongo-v. obovato-cuneiformibus, v. ova- 
libus, serratis. Pedunculis i-3-(saepissimè a-) floris, folio brevio- 
ribus , pedicellis subduplo plùsvè longioribus, Calyce gibbosis- 
simo, vexillo subduplo breviore ; segmentis oblongo-v. lineari- 
lanceolatis, acutis, v. acuminatis. Alis longé auriculatis, calyce 
subdimidio longioribus. Ovario 6-9-ovulato. Leguminibus ovali- 
rhombeis, oligospermis. 

Planta pluri-caulis, pubescentiâ plus minùsve copiotâ induta , habitu Ciceris 
arielini. Rbizoma subrepens, squamosum , ramosum, crassitie pcnnae anseiiuae, 
v. tenuiùs. Caules semi-ad sesqui-pedales , creeti, y. adscendentes , paniculati, 
crassitiem pennas anserinae aequantes , plerùmque jam à basi ramosi. Rami plus 
minùsve divergentes, caule graciliores. Internodia plcraque foliis breviora. Folia 
(exceptis cauîinis infimis, generis more ad squamas reductis, et sequentibus ab- 
brcvialis, i-5-foliolatis) ip-3 pollices louga, plerùmque borizontalia v. reclinata ; 
inferiora modo foliolo, modo mucrone termi n a ta ; caetera petiolo in cirrhum 3- 12 
lineas longiim > gracilem , modo simplicem , modo a-v. 3-ftircatuin desinente. 



jàUBERT et spagh. — \Monogrophia generis Cicer. n3i 

Foliola 3-g lineas longa, vjriiformia, glaucescentia , rigidula , parce puberula, basi 
'nanc rotundata , nunc acuta, apice modo truncata , modo acutiuscuîâ , modo 
acuminata ; serraturis plus minùsve copiosis, contiguis , acutis , subaequalibus , 
v.inaeqaalibus, nervo excurrente subpungente mucronatis. Stipulas semi-orbicu- 
lares, v. semi-ovatae , v. ovatae , v. ovato-lanceolalae. pinnatiGdae , y. inciso- 
dentatae, y. serratae; infîmge foliolis majores, plus minùsve connatae. Pedunculi 
1-3 i|a-pollices longi, rigidi, pubescentes , aristâ 3-9 lineas longa, apice 
foliaceo-dilatatâ , mocronatâ, recta y. subrecnrva. Pedîcelli a-6 lineas longi. 
Calyx hispidulus , ultra médium fissus, obliquissimus , sub anthesi 4-5 lineas 
longns, dcin parùm accrescens; segmenta i-nervia, ferè aequilonga ; sinubus 
interjectis la te rotundatis; 2 summa lateralibus modo angostiora , modo asquilata; 
infîmum caeteris plerùmque angustiùs. Gorolla violacea. Vexillum 8*9 lineas 
longum, dorso sparsè puberulum: lamina subrotundâ y. subrotando-ovali, 
retasa, in si nu submuticâ; ungue lato, cuneiforroi, lamina duplo breviori. Alae 
6-7 lineas long» , vexillo trientè y. dimidio breviores , glabrae , obliqué oboyatas 
v. oblongo-obovatae , apice rotundatae ; auriculâ angustâ, sublineari, obtusâ, 
curyâ, ungue subaequilongâ; uugues brèves. Carina brevissime rostellata, obtusa, 
alis yix brevior, sec us apicem atropurpurea , caetera ( ut yidetur ) albida. Disc us 
calycis basi conformas , idcoque valdè obliquus et gibbosus. Fi lamenta vaginae 
filiformi-spathulata ; 5 sepalis anteposita 4 altérais subduplo latiora et paulo 
longiora. Filamentum vexillare lineari-subulatum , apice spathulalo-dilatatum. 
Pistillum staminibus longiùs. Ovarium deusè villosum, sub anthesi stylo subtriplo 
brevius. Stylus ab apice ultra médium glaber, infernè yillosus. Leguraina 
immatura 8-9 lineas longa, abor'u oligosperma. (Exam. s, sp.) 

Crescit in Persiâ (in monte Ehvind: Michaux /; Aucher-Eloy ! 
Cat. n. 1 127 ; in collibus ad Araxem : Aucher-Eloy ! ; inter Ker- 
manchah et Hamadan : Olivier et Bruguière ! ), et ( ex DC. Prodr.) 
in Songaria. 

Cicer Jacquemontii Nob. 

Rhizomate perenni,fruticuloso. Foliis plerisque 1 !i-24-fbliolatis« 
Foliolis flabelliformibus,v. cuneiformibus, v. cuneiformi-oblon- 
gis,apiceserratisv.inciso-dcntalis.Peduncijlis i-floris,*foliotriplô 
plùsve brevioribus, pedicello subduplo plùsve longioribus. Calyce 
gibbosissimo , vexillo subtriplo breviore;segmentis triangulari- 
ovatis lanceolatisve, acuminatis,v. acutis, mucronatis. Alis longé 
auriculatis,'calyce duplo longioribus. Ovario 6-8-ovulato. Legu- 
rninibus ovalibus v. ovato-oblongis, cartilagineis 1 , oligospermis. 
Seminibus rtigosis; rostello decurvo. 



2^2, jaubert et spagh. — Mo nog raphia generjs Cicer. 

Planta pluri-caulis, C songarico multo gracilior, pubè brevi conspersa. 
Rhizoma subrepeus, ramosum, gracile, supernè sparsè squamosum. Gaules 6-1 5 
pollices longij erecti, v. adscendentes , paniculati (y. rariùs subsimplices), yix 
crassitiè pennse corvinse, pleruinquè ab imâ ferè basi ramosi. Rami simplices y. 
subpaniculati, eau le tenuiores, suberecti, y. parùm divergentes, ad axillas su- 
periores pedunculiferi ; internodia pleraque foliis tripla plùsve breviora. Folia 
(exceptis infimis, generis more ad squamas reductis, et sequectibus abbreviatis 
pauci-foliolatis) 2-5 pollices longa, modo horizon talia y. recliuata, modo subver- 
ticalia y. parùm divergentia ; inferiora nunc foliolo nunc muer on e terminata, 
caetera cirrifera. Petiolus gracilis , supernè sensim attenuatus , cirrho filiformi , 
simplici (y. raro 2-aut 3-furcato), saepissimè circinnato. Foliola i/a-3 lineas 
longa, rigidula, parce puberula , suptà laete viridia , subtùs glaucescentia ; den- 
tibus inaequalibus y. subaequalibus > triangularibus y. triangulari-lanccolatts, acu 
tis, contiguis, pro folioli mole plerumquè magnis. Stipulas semi-orbiculares , y. 
semi-ovatae, y. ovatas, y. ovato-lauceolata? , y. semi-sagitîatae , y. semi-hastatae, 
varie dentatae aut incisae, nunc integerrimae aut 1 -dentatae * pleruinquè- mucro- 
nato-acu inulate. Pedunculi i/a-2 pollices Ipngi, rigidi, giaciles, simujac pe- 
dicelli etcalyces villosuli; aristâ setaceâ y. subulatâ, recta, y. subrecurvâ, mu- 
cronatâ, y. uncinulatâ, i-4 lineas longâ. Pedicelli 5-6 lineas lougi. Calyx 3-4 
lineas longus, ultra médium fissus, obliquissimus; segmenta i-nervia, ferè aequi- 
longa : infimum caeteris subaequilatis augustius, 2 lateralibus paulo productiùs, 
summis paulo brcviùs. Gorolla glfbra , magna , modo alba, modo violacea. Vexil- 
lum 10- 11 lineas lotigum : lamina subrotundâ v. ovato-subrotundâ, circiter 7 
lineas latâ, apice bilobâ, in sinu cuspidulatâ; ungue lato, cuneiformi, lamina 
subquadruplo breviore. Alae 7-8 lineas longae, yexillo triente breviorcs, oLli- 
que obovatae, apice rotundatae ; auriculâ e dilatatâ basi lineari-lanceolatâ , acu* 
tiusculâ, ungue paulo breviore ; ungues brèves Garina 5 6 lineas longa, eros- 
tris, acuminulata, alis brevior. Discus , stamina et pistillum generis. Ovarium 
dense pilosellum. Stylus sub anthesi ovario duplo longior, s lamina superans, basi 
excepta glaber. Lcgumina (immatura) pollicém circiter longa, declinata, y. ar- 
recta, nigrescentia , villosa. Semina (immatura) fusca, ovoidea, rugosa, 2 lineas 
longa, basi didy ino-gibba ; rostello decuryo. (Exam.s. s/?.) 

In pratis fertilibus editioribus Hymalayae (circa Yurpo ,m 
regione Kanaor dicta) legit Jacquenlont , Au^usto anni i83o. 

Sectio III SPIROCERAS Nob. 

Caules basi suffrutescentes, simulac rami rigidi , subdivaricato- 
flexuosi. Petioli rigidi , semi-teretes , in cirrhura simplicem 
rigidum apice subulatum circinnatum desinentes. Foliola 
coriacea, aristato-dentata, pungentia : cujusve folii superiora 



jàibert et spach. — Monographia ^eneris Cicer. a33 

gradatim minora > summa plerùmque minima. Pedunculi in 
aristam subulatam spinescentem desinentes : fructifei i erecti 
y. paru m divergentes. 

Cicer sfiroceras Nob. 

Cicer spiroceras Nob. , 111. Plant. Orient, tab. 44* 

Radice perenni , lignosa. Foliis 5-i6-folio1atis« Foliolis flabel- 
liformibus, v. cuneiforrnibus, v. subrhombeis, reticulatis, re- 
motis. Peduncnlis i-3- (plerùmque 2-) floris, folio brevioribus, 
pedicellis longioribus. Calyce naediocriter gibbo, vexillo sub- 
triente brevion». Alis longe auriculatis, ça I y ce vix longioribus. 
Ovario subquadri-ovulato. Leguminibus ovalibus v. rbombeo- 
ovatis, cartilagineis, i-3-spermis, ad suturas ambeduas elevato- 
carinulatis. Seminibus ovoideis , ecarinatis , dense reticulato- 
rugosis ; rostello decurvo. 

Suffrutex inulticaulis , dumosus , 8-i5-pollicaris , pube brevissimA plus 
roinùsve copiosâ indutus. Radix semîpcdalis v. ultra, descendens , subsimplex, 
collo crassitic pollicis , infernè sensim atténua ta ; cortice tenui, JEW.o, rugoso, 
secedente ; ligno albido, tenaci. Caules erecti y. adscendentes , plù.s ininùsve 
ramosi (plerùmque jàra basi), angulosi, striati , crassitiè jennae corvinae 
t. tenuiores , excepta basi perennante fruticante annui , virides. Rami si m pli ces 
v. subsimplices , di\aricati, y. divergentes, caule plerùmque vix tenuiores. 
Iuternodia pleraque foliis duplo plùsve breviora. Petioli i-5 pollices* longî , 
divaricali ( et saepè reclin a ti), virgati , viriJuli, striati , snprà canaliculati, ramis 
caulibusve haud multo tenuiores; cirrho 6-ia linens longo , nunc involuto, 
nunc revoluto. Foliola lineam dimidiam ad 4 lineaslonga , latitudine suâ saepis- 
simè breviora, laetè viridia, nunc totoferè ambitu , nunc nonniti apice dentata, 
)>asi plerùmque rotundata ; dentibus ovatis v. triangularibus, aequalibus, y. in- 
aequalibus, nervo excurrente aristulatis, pro folioli mole plerùmque magnis, 
sinubus interjcctis rotundatis. Stipula? coriacea? , liberae , nervosae , modo 
minutae , integerrimae et subulatae , v. dentiformes , y. semi haslaeformes , 
y. scmi- sagiltalae , modo majores, va rii -formes et irregulariter incisa; , v. 
aristulato-dentatae. Pedunculi 6- i5 lineas longi , striati, petiolo ferè «qui- 
craisi ; aristâ a -6 lineas longâ, tereti, striatâ, basi suk pedunculi crassitiè, 
supernè sensim atténua ta , pungentc , modo recta , modo recurvâ v. incurva. 
Pedicelli 2-5 lineas longi , dense puberuli, pedunculo tenuiores. Bracteolae 
minutissimae , raucroui formes , pungentes. Caljx circiter 5 lineas îongus , hispi- 
dulus , ultra médium fissus ; segmenta lineari-lanceolata y. lineari-subulata , 
mucronata, Mnubus in terjectis rotundatis; a summa inferioribus 3 subisomctris 



a34 jaubkrt et spach. — Monographia generis Cicer. 

paulo longiora. Corolla glabra, alba. Vexillum çirciter 7 lin eas longum; lamina 
5 lin eas latâ , subrotundâ, einarginatâ, in sinu acuminulata ; ungne brevi , 
lato , cuueiformi. Alae vexillo paulo breviores ( 6 liueas çirciter longae ) , obli- 
qué oblongo-obovatae , brève unguiculats , apice rot un datai ; auriculâ angustâ , 
lineari , obtusâ, ungue longiore, curvâ. Garina alis paulo brevior (5 lin eas 
longa ), brève unguiculata, suprà médium sensira angustata: marginibus eroso- 
denticulatis. Staminum sepalis antepesitorum filaraenta altérais latiora et parùm 
longiora. Ovaiïum dense villosum, sub antbesi stylo fetè quadruplo brevius. 
Stylus à basi ad médium villosus ,. cseterô glaber. Legumen 6-9 lineas longum , 
puberulum , mine declinatum , nunc arrectura. Seuiina uigrescentia , volumine 
pisi mediocris , basi egibba. ( Exam. s, s/?.) 

In collibus ad Ispahan legit Aucher-Eloy\ ( Cat. n. 1196); 
in ejusdemcollectione orientali exstat insuper sub numera4357, 
absque loci notitiâ. 

Sectio IF. TRAGACANTHOIDES Nob. 

Caules basi suf frutescentes , simulac rami divaricato-flexuosi, 
rigidi. Petioli pedunculique teretes, rigidi, in spinani rectam 
v. subrectam desinentes. Foliola coriacea , minuta , aristato- 
acuminulata , nunc integerriraa , ntinc dentibus paucis aris- 
tulatis instructa ; cujusve folii superiora gradatim minora, 
su m ma minima. Pedunculi-fructiferi erecti y. parùm diver- 
gentes. 

ClCER TRAGACANTHOIDES Nob. 

Cicer tragacanthoides Nob., lllustr. Plant. Orient, tab. 45. 

• 

Radice perenni, lignosa. Foliis 5-i6-foliolatis(infimis i-3-folio- 
latis ). Foliolis variiforraibus ( saepè ovatis , v. subrotundts, v. fla- 
belliformibus, v. subeuneiformibus) , plerùmque integerrimis 
v. apice 3-dentatis, saepè obliquis. Pedunculis i-floris, folio 
plus duplô brevioribus , pedicello lohgioribus. Calyce obliquis* 
simo, gibboso : segmentis ovato-v. oblongo-lanceolatis , acutis, 

mucronatis. Corollâ Leguminibus ovali-rhorabeis v. ovali- 

oblongis , cartilagineis , i-3-sperrais, ad suturas ambeduas 
elevato-carinulatis. Seminibus ovoideis , ecarinatis , impresso- 
punctatis , basi egibbis ; rostello decurvo. 

Suffrutex 5-8-pollicaris, multicaulis, dumôsus, rigidus, habitu Tragacantha- 
rum v. Erinaceœ, partibus herbaceis minute puberulis. Radix semi-pedalis v. 



jaubert et spach. — Monographia gène ris Cicer. 2 35 

longior, descendons, parce ramosa, digiti minoris crassitiè : corticc fusco, te- 
nui, rugoso , sec e dente; ligno albido, tenr.ce. Gaules erecti, crassitiè peunae cor- 
vinae , v. tenuiores, angulosi, striati, viriduli, in plantis vetulis e caudicibus 
lignosis ( prsef eritorum anuorum cauliam partibtis inferioribus supcrstitibus ) 
ramosis corticatis enati, basi squamis submenabranaceis striatis instructi; interne— 
diis pie risque foliis multo brevioribus. ■ Rami simplices v. panicalati, caulibus 
similes at plerumquè tenuiores, subdivaricati. Petioli i/3-a pollices longi, diva- 
ricati, v. divergentes, virgati, glaucescentes, striatuli, recti, v. subrecti, basi sua 
caulibus ramisvè ferè aequicrassi, apice subulati, pungentes. Fotiola 1/5-2 lineas 
longa, integerrima, v. paucidentata, modo aequilatera, modo inaquilatera v. ferè 
dimidiata, inter formas subrotundas y. ovatos et flabelli formes y. cunéiformes 
quàm maxime variantiâ, dorso carinata,sa?pè complicata;denfibos triangularibus 
v.subovatis,acutis y. acuminatis, sequalibus, y. inaeqaalibus, plerumquè minutis, 
modo sinubus rotundatis modo aogulis apertis y. subclausis sejunctis. Stipulas 
coriaceae, nervosae, minuta?, carinatae,aristulato-acuminatae, pungeutes, forma non 
minus quàm foliola variantes, plerumquè ovalae , v.triangulares, y. semi-sagit- 
tatae, modo integerriinae , modo u trinqué y. solùm margine altero pauci-denta- 
ixJ Pedunculi-fructiferi 4-1 o lineas longi, striatuli, petiolo aequicrassi y. cras- 
siores; aristâ su bu la ta pungente, pedicello subaequilongâ , modo erecta > modo 
snbdeflexâ. Pbdiceixi 3*6 lineas longi , dense puberuli , pedunculi crassitiè. 
Braçteolae subulatx, brevissimae, oculo nu do ferè inconspicuae. Flores haud no- 
vimus. Galyx (fructifcr) 3-4 lineas longus, rubellus, puberulus, vix ultra mé- 
dium tissus; segmenta î-nervia, subapquilonga, modo omnia subsequilata , 
modo infimum caeteris plus minusvc latiùs ; sinubus iplerjectis latis, rotundatis. 
Fi lamenta gencris. Legumina 6-8 lineas longa, extùs dense villosula et nigri- 
cantia, intùs straminea et lsevigata, parùm inflata (nunc medio, nunc suprà v. 
ibfrà médium), modo declinata, modo arrecta ; carinis crassûuculis ; yalvis cir- 
citer 3 lineas latis. Semina fusca , a-3 lineas longa. (Exam. *. sp. ) 

ïn Pfcrsiae alpibus Elamout legit AncherEloy ! (Cat. n. qo5. 
Plant, exsicc. n. 4337- ) 



Monographia generis Haltmodfndron r 
ductoribus Comité Jaubert et Ed. Spach. (i) 

HALIMODENDRON , Fischer. 

Calyx persistens, coloratus, submembranaceus, subobliquus, 
venulosus, campanulatus, brevis, aut 5-dentatus, aut brève bila- 

(1) Specierum novarum icônes dabimus in Illustration ibus Plantarum orientalium. 



a36 jaubfri et spach. Monographia generis Halimodendron. 

biatus (Jabio superiori a-dentato v. biparti to, inferiori tripar- 
tito), basi angustatus. Discus cupularis, carnosus, calycis fun- 
(la m vestiens, margine stamina et petala excipiens. Cqrolla 
papilionacea , glabra , mox decidua. Vkxillum adscendens , 
subreflexum , ab alis et carinâ distans, alis breviùs : lamina 
subrotundâ, flabelliveniâ, emarginatâ, in sinu acuminulatâ, me* 
dio dorso plicato-carinatâ, sub anthesi explanatâ, tandem repli- 
catâ; ungue lato, cuneiformi, semi-convoluto. kim vexillo et 
carinâ longiores, conniventes, carinae accumbentes, porrectae, 
inaequilaterae, semi-sagittatae (ad basin marginis superiori&nempè 
longé auriculatae), obtusissima* (i), extùs juxta auriculam trans- 
versè plicato-rugulosae; laminis oblongis,supernè parùm amplia- 
tis; ungues suhtorti, lamina breviores, supernè dilatati. Cariwa 
vexillo ferè aequilonga, alis paulo brevior, bi-unguiculata, por- 
recta, cymbaeformis, erostris, obtusa, emarginatâ: petalorum 
laminis a medio circiter infrà apicem usque margine infe- 
riori cohaerentibus, œterùm liberis , ad basin marginis superio- 
ris brève auriculatis: auriculâ ôbtusâ; ungues recti, subliqeares, . 
coucavi, lamina breviores. Gextitalka. carinâ inclusa. Stamina 
filamento summo fibero diadelpha , mox decidua. Fi lamenta 
adscendentia, filiformia ; filamentum vexillare vaginâ breviùs; 
vagina iitœqtialiter trifida : phalangis lateralibus 2,-andris , 
phalange terminali pentandra brevioribus; filamenta vagins 
5 sepalis anteposita altérais 4 longiora ; infimum omnibus 
longiùs. AnthiiRjE dithecae, versatiles, medio dorso afûxae, 
cordato-subrotundae , œquales ; connectivo minuto , glandu- 
lari, fusco, subrotundo, faciè thecis obtecto. Pistilldm sta- 
mina superans. Ovarium stipitatum , compressum , lanceo- 
lato-oblongum , rectum, multi-ovulatum. Ovula campylotropa, 
biserialia, appensa, funiculis brevibus subhorizontalibus affixa, 
mycropyle superâ. Stylus adscendens (è basi geniculata subrec- 
tus), compressus, filiformis. Stigma minutum, albidum, capitel- 
latum. Legumen ovale v. obovatum , turgidum , stipitatum, 
acuminatum , subcoriaceupi , rugulosum , i-loculare, abortu 
oligospermum , ad suturas incrassatum : sutura seminifera sub- 

(1) Ncc acutissinuK y ut legitur (verosimilitererrore typographico ) in DC. Prodr., alibiqie. 



lADBERTet spach. — Monogrcphia gêner is Halimodendron. 3^7 

depressâ; sutura inferiori carinatâ. Semjna appensa, subovalia, 
compressa, estrophiolata, laevigata, obtusa, ad hilum emarginata. 
Iktkgumentum duplex: exteriùs coriaceum, crassiusculum; inte- 
riùscorneum, tenue, exteriori arctè adhaerens. Hilus subrotun- 
<lus, fuscus, planiuscultis, minutus , in foveolâ circulari paulô 
suprà médium marginis anterioris sitns , exostomate contiguus et 
infrà-positus. Chalaza hilo contigua et infrà-posita, areolam mi- 
nu tam irregularem nigricantçm sistens. Perispermum nullum. 
Embrto semini conformis : cotyledonibus planoconvexis , car- 
nosis, obtusis; radiculâ superâ, brevi , subclavatâ , decurvâ, 
cotyledonibus accumbente. 

Frutices spinis petiolaribus aculeisque stipularibus persis- 
tentibus armati ; partibus herbaceis (saltem junioribus) sericeo- 
ptibescentibus. Rami virgati, angulosi. Gemmée perulatae : alise 
(ad axillas petiolorum praeteriti anni sitae) florigenae simulque 
foliigenae, sœpissimè ramulos nullos v. saltem brevissimos gi- 
gnente$; alise (saepissimè terminales) foliigenae, ramulos plus 
minusvè* elôngatos edentes. Folia abrupte pirmata, i-3-juga, 
stipulata : in ramulis recentibus alterna ; ad petiolorum praeteriti 
anni axillas saepissime rosulata; petiolo obsolète trigono , in ari- 
stam rigidam pungentem desinente, basi dilatato, ad dilaîatio- 
nem articulato, ex toto persistente, anno postero in spinam 
aphyllam mutato. Foliola coriacea v. subcoriacea, annua, op- 
posita/integerrima, penninervia, brève petiolulata, nervo medio 
excurrente aristata v. mucronata, in quovis folio subaequalia et 
conformia; petiolulo basi articulato. Stipula subulatse (non- 
nunquàm brevissimœ), rigidae, pungentes, liberae, persistentes, 
anno postero in aculeos spinarum petiolarium basin utrïnquè 
comi tantes m utatae. Peduncu» i solitarii v. gemini, 2 6-flori, ad 
basin ramulorum rfecentium v. foliorum rosulatorum siti, gra- 
ciles, elongatî, recti; fructiferi penduli. Pedicelli modo in um- 
bellulam terminaient , njodô in coryinbum dispositi, pedunculo 
breviores 7 filiformes, apice incrassati, basi articulati et brac- 
teolâ stipati , suprà basin modo nudi modo i-v. a-bracteolati. 
Bracteola: minute, deciduae, membranaceae. Flores foliis pa- 
rùm seriores. Calyx lutescens v. rufescens. Corolla rosea, v. ro- 
seo et albo variegàta. Antherae citrinae. 



s38 jaubert et spach. — Monographie generis Halimodendron. 



Subdivisio I. 
Calyce breviler 5-dentatoj petalorum unguibus breviore. 

Halimodendron abgentetjm, Fischer. 

Halimodendron argenteum , Fischer, in DC. , Prodr., vol. 2, 
p. 269. — Ledeb. Flor. Alt. 3, p. 267. 

Robinia Halodendron , Linn. — Pallas, Flor. Ross., p. 7a, tab. 46 
(mala). 

Caragana argentea , Larok., in Pallas, Itin. versio gall. App. 
n. 36o, tab. 83, fig. 1 (mala). 

Aculeih stipularibus plerumquè brevissimis. Foliolis cuneato- 
v. spathulato-oblongis, subretusis, mucronatis, subargenteo- 
sericeis, tandem subcoriaceis. Calycis dentibus obtusissimîs. 
Alis ad marginis inferioris basin edentulis. Leguminibus ova- 
libus v. obovatis. 

— p Glabrescens. — Foliis ramulisque tandem glabrescentibus. 

Frutex erectus, rigidus, ramosissimus, dumosus, 3-5-pedalis, ce extremis 
ramis tautùm fron descens» (Pallas). Rami subflexuosi : adulti cortice gri- 
seo. Spina* 6-9 lineas longs, recta?, subdivaricatœ , graciles , ramis côn co- 
lores, apice subulatae. Actjlei stipulares divaricati, tenues, 1-2 lineas loogi, 
y. nonnunquàm vix conspicai. Rahult récentes incano-tomentosi. Gemmjs 
minuta? , perulis scariosis , imbricatis , acuminatis , v. apiculatis , dorso in- 
cano-puberulis. Folia ramulorum recentium ' pleraque internodiis longiora , 
bijuga v. raro trijuga (paribus remotis ) : intima minuta, i-juga, v. imô ad 
petiolum brevem cum stipulis suis aculeam trifidura simulantem reducta?; 
folia rosularum caeteris minora , saepisstmè î-juga , petiolis deciduis. Foliola 
foliorum majorum 6-12 lineas longa, nervis lateralibus propter pubem ^ix 
conspicuis , in varie ta le glabrescente ta m en in utrâque pagina proininulis. 
Stipula adultae jam aculcos îeferentes. Pedunculi 4- 12 lineas longi, subtouien- 
tosi, 2-6-flori. Pedicelli 3-5 lineas longi , saepissimc nonnisi basi bracteolati. 
Calyx vix 3 lineas longus, extùs parce puberulus ; dentibns erectis, inaequalibus : 
2 summis subrotundis, latioribus, a 3 inferioribus triangulari-uvatis approxima- 



jaobert et spach. — Monographia generis Halimodendron. a39 

tis remous , iufimo production. Vexillum 6-7 lineas longum totidemque fere 
la tu 01 , in sinu acuininulatum v ungue lamina triplo breviore. Alje 7-8 limas 
longae, laminis obliqué oblongis, margine superiori rectiusculo, margine inferiori 
curvo, auriculâ liueari, obtusa, divergente, ungue fere aequilonga; ungues lami- 
nis ferè quadrupla breviores. Car in a 6-7 lineas longa , alis paulo brevior, ve- 
xillo ferè aequilonga, unguibus lamina vix duplo brevioribus. Styut> sub an- 
thesi ovarîo subtrientè brevior. Legumen badium, 6-1 2 lineas longum, stipite 
crassiusculo calycem tri ente superante insidens, styli basi brève acuminatum. 
Semina lutescentia, lucida, 1-2 lineas longa. (Exam. s. sp. et v, c.) 

Crescit a in campis aridis nudis salsugine squalentibus ad 
Irtin fluvium, a Jamyscheva fortalitio usque ad promontoria jugi 
altaici; per Tatariam magnam latè versus austrum excurrere 
verosimile videtur (Pallas). » In arenosis et subsaisis deserti 
Soongoro-Kirghisici (C A. Meyer, in Ledeb. Flor. Altï). 

HaLIMODKNDRON CUSPIDATDM, Nul). 

Aculeis stipularibus brevibus. Foliolis cnneiformi - v. spa- 
thutato-oblongis, subcoriaceis, glabrescentibus, viridibus, apice 
rotundatis, cuspidato-mucronatis. Calycis dentibus 4 superiori- 
busobtusis; dente infimo acutiusculo. Alis ad marginis infério- 
ns basin i-dentatis. Leguminibus 

Frutex babitu, foborum et florum mole Hallmodendro argenteo similis. 
Rami adulti cortice fusco. Spinu 6- 1 5 lineas longa?, graciles, rectae, divaricatae, 
ramis concolores, apice subulatae. Aculei stipulabes divaricati, tenues, recti v. 
subrecurvi, 1-2 lineas longi. Ramuli récentes incano-sericei. Folia ramulo- 
rum recentium pleraque internodiis longiora, saepissimè 2-juga ( paribus rerao- 
tis); folia rosularum caeteris minora, saepissimè î-juga, petiolis deciduis. Foltola 
conspicuè nervosa : majora 6-9 lineas longa, mucrone nonnunquam ferè lineam 
longo. Peduncuij 6-12 lineas longi, glabelli, a-5-flori. Peoicelli 2-3 lineas 
longi, plerumquè bracteolati. Caxtx vix ultra 3 lineas longus, exlus parce pnbe- 
rulus ; dentibus erectis, brevibus, subaeqoalibus, triangulari-ovatis. Vexilltjm ' 
6-7 lineas longum, totidemque ferè ktuin, in sinu apiculatum, ungue lamina 
triplo breviore. Al* 7-8 lineas longae : làminâ oblique oblongâ, margine superiori 
rectiusculo, margine inferiori curvo; auriculâ sublineari, obtusa, subdivergeote, 
ungue ferè aequilonga; dente marginis inférions brevissimo, obtuso; ungues 
laminis plus triplo breviores. Carina alis vix brevior, vexilk) subaequi longa, * 
nnguibus lamina subtriplo'brevioribus, calycem paulo superantibus. Stamina 



a4o jADBEBt et spach. — Monographia gène ris Halimodendron. 

et pistillum generis. Sttx.us sub anthesi ovario subaequilongus. Legumbn haud 
vidimus. (Exam. s. sp.) 

Propè Ispahan legit AucherÉloyl (Plant, exsicc. n. 4336). 

Subdi VISIO n. 

Calyce petalorum unguibus longiore, bilabialo v. subbilabiato : 
labio superiore bidentato v. bifido; inferiore paulà produc» 
dore, Z-partilo. 

Halimodendron emarginatum, Nob. 

Aculeis stipularibus validis. FoUolis cuneiformi-v. spathulato- 
oblongis, emarginatis, mucronatis, coriaceis, glabrescentibus, 
glaucis. Calycinis dentibus acutiusculis. Alis ad marginis in ferio- 
ns bas in edentulis. 

Rami adulli virgati, subflexuosi, cortice glabro, fusco. Ramuli récentes in- 
cano-tomentosi. Spin^e i-a pollices longée, valida?, rectae, divaricatae, ramis con- 
coures, apicc subulalae. Aculei stipulares 2-3 lineas longi , pugio ni formes, di- 
varicati, plerumque recti. Folia ramulorum recentium pleraque internodiis lon- 
giora, saepissimc 2-juga (paribus sàt appro'ximatis) ; rosularia î-v. a-juga, petio- 
lis batid persistentibus. Foliola conspicuè nervosa , pleraque 12*18 lineas 
longa. Pedunculi 4-12 lineas longi, 2-4-flori, si mu lac pedicelli incano-tomen- 
tosi. PediceliA 2-4 lineas longi, plerumquc bractcolati» Calyx circiter 3 lineas 
longus, extùs puberulus , plerumquè ad médium bilabiatns ; dentibus ovatis v. 
ovato-lanceolatis. Vexillum calyce vix duplo longiiis (circiter 5 lineas longum), 
rbombeo-subrotundum, in sinu emarginatum; ungue lamina quadrupla, calyce 
subduplo breviore. Alje vexillo paulo longiores (circiter 6 lineas longae) ; auri- 
culà divergente, sublineari, obtusiusculâ, ungue ferè aequilongâ ; unguè lamina 
quadruplé, calyce subduplo breviore. Carina alis vix brevior, unguibus laminis 
subquadruplo brevioribus. Stamina et pistiixum generis. Stylus ovario bre- 
vior. Legumen maturùm haud vidimus. (Exam. 8. sp.) 

Propè Ispahan legit Jucher Éloy ! (Plant, exsicc. n. 4335). 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. ^4i 



Troisième centurie de Plantes cellulaires exotiques nouvelles > 

Par Camille Montagne, D. M. 



Décades V, VI, VII et VIII. (i) 



FUNGI. 

4i. Agaricus (Marasmius) Splitgerberi Montag. mss. : Pileo 
membranaceo convexo-hemisphéerico umbonato margine pau- 
cistriato pallescente stipiteque corneo capillari basi bulboso 
fusco-violaceo apice albo glaberrimis ; lamellis simplicibus dis- 
tantibus posticè attenuatis liberis , anticè dilatato-ventricosis 
pileo concoloribus. 

Hab. ad folia decidua in sylvis Surinamo confinibus hanc speciem invenit cl. 
Splitgerber, cui dicatam volui, mecuraque sub n° 1280 communicavit. 

Desc. Pileus membranaceus, vix lincam latus, convexus, centro depresso um- 
bonatus, margine demisso subinvoluto striis decem notatus, albo-pallescens. 
Stipes capillaris , semuncialis, basi bulbo mediocri instructus, siccitate sinistror- 
sùm tortilis, fasco-violaceus, laevis, opacus, apice albus. Lamellae 10-12 simpli- 
ces, posticè attenuato-liberae, anticè dilata tae, subveutricosae. 

Ors. Assez semblable par la forme de son chapeau à mon 
Agaricus dispar ( Marasmius Fr.) , il en diffère non-seulement 
par la couleur, mais encore par la brièveté relative de son pédi- 
cule , et , ce qui est plus important encore , par la forme des 
lamelles. 

4*2. Polyporus (Apus, Perennis) ochreo-laccatus Montag. mss.: 
pilèo suberoso lignoso hemisphaerico-pulvinato subungulato 
crustaceo-laccatp luteolo concentricè zonato , margine obtusis- 
simo crasso, subtùs pianissimo, contextu spadiceo humecto 

# 

(1) Voir tesjDécades i-tv dans le numéro de Février 184s. 

XVIII. Rotaw. — Octobre, 16 



*4 a v» montagne. — Plantes cellulaires exotiques: 

nigricante , poris mediocribus Iongis intùs pallidis orc obtuso 
materie laccatâ ochreâ illitis, dissepimentis crassis. 

Hab. ad truucos arborum quibus horizon taliter adhaeret. Cuming , Ins. Philip- 
pins i84i sub. n° 1989. Yidi in Herb. B. Dclcssertii. 

Desc. Pileus dimidiatus, sessilis,pulvinatus, ferè ungulalus, ticmpè qaâ pov 
ticâ parte angustatâ cortici affixus pollicein crassus et latus , sesquipollicem 
longus , semiorbicularis, suprà gibbosus, obscure zonatus, vernice ochraceo- 
luteâ fragili obductus , subtùs planissimus concolor. Margo integer et ille 2 lin. 
crassus , obtusus , conccntriee lincatus. Contextus suberosus, durtis, spadiceo- 
cinna morne us, madore nigrescens. Pori ad basin s. posticè longissimi , semuncia- 
les, médiocres, non stratosi, intùs villosi albidi, oie obtuso eâdem materie laccatâ 
quâ totus fungus obductus est pro parte obturati, disjepimentis pro ratione 
crassis. 

Obs. Ce champignon est fort remarquable, et fort distinct de 
ceux qui l'a voisinent, par l'enduit résineux qui le recouvre en 
entier. M Berkeley ne l'ayant pas publié, parce qu'il n'était pas 
certain qu'il appartînt à la collection faite par M. Cuming , je 
répare avec son assentiment cette omission, née d'un doute 
que l'herbier de M. te baron B. Delessert m'a mis dans le cas de 
lever complètement. 

"j- Polyporus Nilgheriensis (1) Montag. Crypt. Nilgher. in 
Annales des Sciences naturelles, deuxième série, Bot. Juillet 184?, 

p. 32. 

Desc. Dimidiatus, unicolor, nigricans. Pileus conchoides, quoad formam paulu- 
lùmvarians, nu ne obeuneatus, tùm subtùs hymenio triangulariinsignis, nunc semi- 
orbicularis imô r en if ornais , longitudine 2 une. non a t tin gens f 3 une. et oltrà 
latus j a lincas in medio crassus , posticç pileis annosioribus emortuis speciem sti- 
pitis formantibus productus, suprà conyexus, tenuissimè velutinus, sulcis coo- 
centricis zonatus. Margo anticus in singulo specimine rectus , in caeteris semior- 
bicularis, demissus, non acutus, subtùs determinatè, intervallo ad summum lineari 
sterilis. Contextus tabacinus à strato velutino è fibris erectis forma to lineâ nigrâ 
discretus et vix lineam crassus. Pori pro ratione longiusculi, bilineares, intùs 
substantiae pilei concolores, minutissimi, ore spadicei, acuti, an gulati, dissepimen- 
tis tenuibus. 

Obs. Species ut videtur biennis. Pilei annosiores quorum 

(1) Nous donnons ici la description de cette espèce et celle de la suirante , que le défaut 
de place ne nous avait pas permis d'insérer en leur lieu. 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. %($ 

hymenium primo obliteratum deindè destructuro evasit, ex 
antico margine proferunt pileos novos ipsis conformes, ità ut 
fungus vetustus supernè visus totus imbricatus appareat , nota 
cœterùm jàm memorata in descriptione PP. senis et licnoidis 3 
quibuscum hic noster alias perplures communes habet. A 
P. licnoide autem zonis velutinis pilei , poris angulatis acutis , à 
P. sene vero forma et indole pilei valdè recedit. 

•j* Polyporus ( Apus , Perennis ) inamœnus Montag. 1. c. 

Desc. Pilei 6-9 liu.longi, unciam sescunciam lali, posticè crassissimi sensim 
ad marginem tamen obtusum attcnuati, plus viginti seriatim elongati , scalares, 
suprà tuberculato-colliculosi, subtils è planiusculo concayi. Pori posticè longi, 
anticè brevissimi , ore obtusi, intùs glauco-pruinosi, minuti, rotundi. Color cinna- 
momeus. 

Obs. Nescio vero quocum , nisi P. seriato , huncce compara- 
rem , à quo diversissimum quisque concedere facile potest , qui 
P. seriatum pileis tenuibus, contextu et poris albis gaudere 
sciverit. 

43. Polyporus ( Apus, Annuus) Sullwantii Montag. mss.: 
pileo coriaceo tenui dimidiato effuso-reflexo et integro centro 
affixo , villo contexto birto zonato candido , poris inaequalibus 
mediocribus albo-fuscescentibus , dissepimentis acutis dentatis. 

Hab. ad ramos dejectos sessilis, in America fœderatâ (Ohio) à cl. Sullivan t 
detectus et à cl. Asa-Gray missus. 

Desc. Pileus junior orbicularis, snbtùs concaviusculus, centro sub ramis af fi- 
xas , interdùm cffuso-reflexus , dimidiatus , sescunciam longus et lattis , mar- 
gine semiorbiculari orbicularive acuto , suprà villo erecto contexto albo concen- 
trée zonatus , zona propè marginem crassiore , vellerem vervecinum prorsùs rc- 
ferente. Pori insequales, subangulati , inediocri magnitudine, millimetrum longi, 
intùs et cxtùs pallidi, at progressu aetatis levitcr fuscescentes. Dissepimenta tenuia, 
acuta, dentata, nonnulla interrupta. A P. pinsito, cui proximus praesertim vcl- 
lirnine pilei recedere videtur. 

t Stereum ( Pleuropus ) fodinarum Montag. mss. : coriaceum , 
pileo subdimidiato reniformi vel posticè producto conchato, 
anticè semiorbiculari integro aut dactylino-lobato suprà con- 
vexo appressè villoso sordide pallido , subtùs glabro fulvo , stipite 
latéral i subexcentrico plus minus longo. 

t6. 



a 44 v> montagwe. — Plantes cellulaires exotiques 

Hab. la fodinis carbonariis pi ope pagura Sama, a4 kilom. ab Ovieto Asluria? 
distantem , legit mecumque comraunicavit cl. Buvigny. 

Obs. Ce champignon m'a semblé trop digne d'intéresser les 
mycologues pour le passer sous silence. J'avoue que sa légiti- 
mité , comme espèce , m'a laissé dans un doute qui dure encore. 
Il est, en effet, si étroitement allié au Stereum hirsutum, que 
j'aurais peut-être mieux fait de le présenter comme une de ses 
variétés ou variations les plus remarquables. La présence d'un 
stipe de plus de deux lignes de long m'a empêché de prendre 
cette détermination. Je n'ignore pas que la localité pourrait bien 
être pour beaucoup dans la production de ce stipe chez une 
espèce protée et cosmopolite. Mais à tout prendre et jusqu'à 
plus ample information , je pense qu'il n'y a nul inconvénient à 
le désigner sous un nom particulier, après avoir toutefois fait 
préalablement connaître ses affinités. 

« 

44- Clavaria albipes Montag. mss. : gregaria, simplicissima, 
stricta , clavula utrinquè attenuata apice acuta pallidè rufescens 
glaberrima , stipite basi dilatatâ candidâ ligno mucido adhérente. 

Hab. ad lignum semiputridum mucidumque in provinciâ vel statu Ohio Àme- 
ricae fœderatœ à cl. Sullivaut lecta mecumque à cl. Asa-Gray coinmunicata. 

45. Phallus (Hymenophallus) subuculatus Montag. mss. : 
capitulo ovato libero longitrorsùm reticulato ore amplo annu- 
lato pervio olivaceo, indusio brevi retiformi, interstitiis flexuoso- 

linearibus. 

« 

Hab. frequens circà Blida Algeriae ubi cl. Gonget detexit mecumque commu- 
nicavit. 

Desc. Volvaampla, ferè aune, alla, unciâ basi latior, pallida, fuscesceos, 
sursùm irregulariter fîssa, intùs alba. Stipes cylindricus, basi apieeque atténua- 
tus, 3-5 poil, longitudine, 6 Hneas ad summum diametro metiens, intùs cavus, 
cribroso-anfractuosus , pallescens. Gapitulus ovatus vel ovato-globosus ad api- 
cem usque latè pervium annulo crasso patente instructum liber , reticulatus , 
maculis elongatis acie aculis, subtils indusio contiguus, basi contracta undulatus, 
unciâ longior, decem lineas crassus, junior materiâ gelatiniformi olivaceâ minus 
quam P. impudid , Gougetio monente, fetidâ , demùm nigrâ obductus. Indu- 
sium brève, ungue vel paulô ampliùs capitulum excurrens, uuciâ vix latius 
subretiforme, textum denticulatum {dentelle) clegantissimum referens, intersti- 



c. montagne. — Plantes • cellulaires exotiques. zl\5 

tus parvis flexuosis linearibus. Sporae numerosissimae, oblongge, -~ ^ millim. lou- 
gitudine adaequantes. 

Obs. Cet Hymenophallus diffère de toutes les espèces connues 
par la forme des mailles du réseau de son indusium. La brièveté 
de cet organe lui donne quelque ressemblance avec Y H. dupli- 
catas; mais les dimensions et tous les autres caractères me 
paraissent si différens , que je n'hésite pas à l'en séparer. M. Gou- 
get m'écrit qu'on le rencontre très fréquemment aux environs 
de Blida. Malgré toutes les t précautions que j'ai prises pour 
analyser un individu sec , je n'ai pu reconnaître d'où naît Vin* 
dusium. Quoique M. Gouget dise qu'il provient du chapeau, 
sans préciser si c'est de sou bord ou du sommet, je pense que, 
sous ce rapport , il ne diffère pas de ses congénères de la même 
section. 

Les auteurs de la Botanique du Voyage du capitaine Beechey 
ont décrit ( page 78 ) et figuré à la planche xx un Phallus qu'ils 
rapportent au P. dœmonum , et qui donne une idée si parfaite 
du port et de la forme de celui de Blida, que je croirais 
les deux champignons identiques, si je ne trouvais d'ailleurs 
tant de différence dans la grandeur et la disposition des mailles 
de la collerette. Au reste, s'il faut s'en rapporter à la figure 
donnée par Rumphius, nous devons convenir que l'espèce de 
MM. Hooker et Arnott s'en éloigne suffisamment par la forme 
de son capitule , qui ressemble davantage à celui de Y H. dupli- 
catas Nées. 

46. Peziza (Lachnea) Godroniana Montag. mss. : subsessilis, 
primùm ore clauso breviter turbinata aut clavaeformis^ tandem 
cupulae apertae margine inflexo hemisphaerica , extùs villo amœ- 
nè violaceo vestita, carne nigrescente, disco ceraceo carneo. 

Hab. ad cortices in Iruncis quercuum vivis ver no tempore prôpè Nanceium à 
cl. Godron détecta. 

Besc. Sparsa. Cupula junior clausa et cum stipite crasso brevissinio turbi- 
nata , adulta aperta subhemisphaerica , tarîdem sculelliformis , margine attenaato 
inflexo integro, extùs villo amœnè violaceo in individuis annosis albescenti-fari- 
naceo dense vestita, madefacta intùs nigrescens. Disc us ceraceus, crassus, car- 
ncus (quantum è specimine sicco dijudicarc licet), ex ascis constaus intcr para.- 



?46 c- montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

physes filiformes hyalinas nidulantibus, cylindrico-clayatis nporidia octo oblouga 
pelhicida, sporidiolis 2-3 farcîa série unicâ includentibus. 

Obs. Espèce certainement fort semblable au Cenangium puU 
veraceum et très voisine du Peziza albo-violascens À. et S. ; mais 
elle diffère de la première par se* dimensions et surtout parce 
qu'elle est plutôt éparse que réunie par groupes composés d'in- 
dividus nombreux , de la seconde par la couleur violacée de son 
duvet, et de toutes les deux, enfin, par des tbèques et des 
sporidies autrement conformées et du double plus grandes. 

47. Peziza (Pbialea) erythrostigma Montag. mss. : sessilis, 
minutissima, punctiformis , rubra, cupula carnoso-tremellosa 
clausa è basi angustiore ovata extùs subvillosula. 

Hab. ad Frullaiùam dilatatam (Jungerm. L. ) m en se septembres exeunte, 
prope pagum Chennevitres- sur-Marne à Parisiis leucas quatuor distantem, 
Lancée pulcherrimam distinctissimamque speciem inveni plenâque manu col- 
lcgi. 

Desc. Gregaria , minutissima et ut puncta rubra quibus Frullaniœ surculi 
aspersi fuissent non vero nisi lentis ope in conspectum veniens. Cupula rubra, 
ovoidea, nunquàm non clausa, -f millim. altitudine, ^millim. crassitudine me tiens, 
sicca contracta ,madefacta aquosè tremellosa. Structura : filamenta hyalina tubu- 
losa, ramosa, intertexta, globulis croceis (quibus color erythrinus haud dubiè 
debctur) seriatis referta, ad superficiem in villum album vix nisi microscopio 
composito adhibito conspicuum, cupulam subtilissimè hirtellam reddentem so- 
hita. Âsci pro ratione amplissimi, vigesima parte millim. longioies , clavati, 
byalini, intcr parapbyses tenuissimas intùs, ut fibrae cupularuni, globulis byalinis 
re fer tas, nidulantes y sporidiaque continentes oblonga -~ millim. longitudine 
-~ millim. crassitudine superantia. 

Obs. Cette jolie Pezize, pour ainsi dire microscopique, a une 
organisation si remarquablement distincte , qu'il est difficile de 
la confondre avec aucune autre. Elle doit prendre place parmi 
les espèces de la section Mollisia, à côté des PP. xanthostigma, 
leucostigma , Arenula , etc. 

48. Stictis Psychotriœ Montag. mss. : hypophylla, gregaria, 
immersa, punctiformis , orbicularis, epidermide lacerato reflexo 
albo-marginata , disco piano nigro. 

Hab. ad folia Psychotriœ cujusdam in Surinamo legit cl. Splitgerber mecum- 
que sub n° i3i5 communicayit. 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. il^j 

Desc. Ad pronam folii paginam, iinpiimis marginera versus, macula? rufo- 
purpurascentcs dantur in quibus primo pustulae apice ûssx, lacioiis albo-margi- 
natis, tandem cupulx puucti formes , vix millimelrum la*ae, regulariter orbicu- 
lares, parùm profundae et marginera album ex epidermide lacera to revolutoque 
factura prabentes. Discus plan us , niger, opacus , ex ascis coustans tenuissimis 
braaneo-luleis immaturis, striofâ scilicet granulosâ in medio farclis. Sporidia. 

Obs. Bien que j'aie consacré beaucoup de temps à la recherche 
des sporidies, je n'ai pu parvenir à m'assurer positivement ni 
de leur nombre , ni de leur forme. Je n'ai observé qu'une ou 
deux thèques, où il m'a semblé voir des sporidies acicul aires; 
mais je n'oserais répondre que ce n'est pas une illusion d'op- 
tique , parce que je n'ai pu réussir à les isoler. Le genre et la 
légitimité de l'espèce ne m'en paraissent pas moins pour cela à 
l'abri de toute contestation. 

-f Diplodia mutila Fries. 

Obs. Mon ami M. Desmazières m'annonce qu'il à étudié de 
son côté et dans deux exemplaires différens des Scleromyc. Suec, 
le Sphœria mutila de Fries (n. 164 et 385) et qu'il a trouvé, 
daps les deux échantillons , des sporidies bilocutées identiques 
à celles du type qu'il a publié lui-même au n. 619 de ses Cryp- 
togames du Nord. En conséquence , les observations touchant 
cette espèce, qu'on a pu lire à la page 273 du tome xvi des 
Annales , tombent d'elles-mêmes , puisqu'elles ont évidemment 
été faites sur un échantillon erroné. 

49* Dothidea Gougetiana Montag. mss. : innata, suborbicu- 
laris planiuscula atra nitida , cellulis in stromate concolori { pal- 
lido ) immersis pallidis , ostiolis obsoletis. 

Hab. ad eau les herbarum prope Blida in Algeria inveuit et mihi misit sub 
n° 679 cl. Gouget. 

Obs. On croirait au premier coup-d'œil que c'est ou le Scle- 
rotium yarium, ou bien la Sphœria picea ; mais , quand on l'en- 
tame , on trouve un stroma blanc , dans lequel sont nichées sans 
ordre des cellules de même couleur, d'où s'échappent, si l'on en 
place une tranche mince entre les lames de verre d'un com- 
presseur, des myriades de spores globuleuses , infiniment petites 



a48 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

et nageant dans un mucilage peu miscible à l'eau. Les cellules, 
visibles à l'œil nu , ont une grosseur variable , mais qui ne 
dépasse pas celle d'un grain de millet. Les taches qu'elle forme 
sur les tiges mortes ont d'un à trois millimètres de diamètre. Je 
ne connais point, parmi ses congénères, d'espèce que je puisse 
lui comparer. 

5o. Stilbum clavulatum Montag. mss. : gregarium , capitulo 
oleaeformi carneo , stipite longiusculo nigrescente primo albo 
farinoso. , 

Hab. Ad cortices prope Surinam lectum. Sub n. 12 6 3 dédit cl. Splitgerber. 

Desc. Gregarium è cortice erurapens. Stipcs setiformis aut capillaris, lineim 
loDgus, siccitate flexuoso-eontortus, primo pruinâ albâ adspersus, demùm nu- 
dus, cinerco -nigrescens , subaequalis , stria tus. Capitulum oblongum, oleaeforme 
(hinc totus fungus typhulam referens, structura verô divers us) gelatioosum, in- 
carna tum, è filament is divergentibus constans sporisque innumcris strato gelati- 
noso immersis. Spore in aquà facile difflucntes, oblongae, minutissimae, -*- miUim. 
longae. 

Obs. Plusieurs Stilbum , publiés par M. Corda, présentent k 
la vérité la forme de celui-ci , mais ils n'en diffèrent pas moins 
essentiellement. Ainsi le 5. ostracogenum , outre le lieu natal, 
est à peine visible à cause de sa transparence et de sa petitesse ; 
le 5. filiforme a son stipe blanc et diaphane , et ses spores 
globuleuses, etc. 

Phtce*:. 

5i. Sargassum platycarpum Montag. mss.: caule fîliformi 
angulato levi ramoso , ramis simplicibus spiraliter alternis sen- 
sim brevioribus, foliis angustè lanceolatis petiolatis nervosis ob 
poros eievatos seriatos punctatis , sparsim dentato-spinosis , 
vesiculis nullis ; receptaculis compressis oblongis truncatisque 
margine cristato-dentatis racemosis. 

Hab. Ad oras Martinicae insulae invenit mecumque bénigne communicavit cl. 
DupeTrey, Hydrographi» raaritimae peritus et praepositus. 

Obs. C'est à peine si cette espèce a besoin d'être minutieuse- 
ment décrite. Il me suffira , pour achever de la bien faire con- 
naître, d'indiquer succinctement les analogies qu'elle présente 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. a/19 

avec ses congénères les plus voisines et les différences qui 
peuvent l'en faire distinguer. 

Elle a le port d'un Sargassum vulgare ; mais , outre qu'elle 
ne porte pas de vésicules , ce qui , du reste , pourrait se présenter 
dans un état anormal de l'espèce à laquelle je compare celle-ci, 
ses réceptacles ont une forme qui exclut tout rapprochement. 
Le défaut de vésicules est un caractère qui lui est commun avec 
le S. lendigerum, qui en diffère par ses feuilles elliptiques entières 
et ses réceptacles cylindracés. Ces mêmes réceptacles, dans l'Algue 
qui nous occupe , ont une grande ressemblance avec ceux d'un 
Sargasse de la Nouvelle-Hollande (5. vestitum) qu'a figuré 
Tumer (Hist. Fuc. t. 177) et sont, en outre, comme eux, 
mêlés avec les feuilles des rameaux ; mais ces feuilles sont très 
entières dans la plante de Turner et présentent des dents épi- 
neuses dans la mienne. Ce même caractère, enfin, la rapproche 
du S. ilicifolium y dont elle s'éloigne, d'un autre côté, par des 
feuilles étroitement lancéolées et par l'absence des vésicules. 

5a. Sargassum Gaudichaudii Montag. mss. : eau le filiformi 
striatulo muricato virgato-ramoso , foliis inferioribus lanceolatis 
obtusis supremis angùstissimis grosse irregutariterque dentatis 
vesiculisque petiolatis minimis sphaericis folii apice mucronatis 
poros glandulosos elevatos crateriformes sparsos gerentibus; 
receptaculis subterminalibus oblongis racemosis foliis vesicu- 
lisque imraixtis. Bot. f^oy. Bonite (ubi descriptio), tab. 1 . 

Hab. Spécimen ad oras Manillae legit cel. Gaudichaud. Exeniplaria perfecta 
fructifère ad Mauritiam lecta commtmicavit cl. Guerin-Meuneville. 

Obs. Notre espèce diffère du S. onustum par ses rameaux 
foliés et non aphylles, et du S. granuliferum par la nervure de 
ses feuilles, par ses vésicules mucronées et glanduleuses. Le 
S. spinifeXj dont la tige est aussi muriquée, sera distingué faci- 
lement du S. Gaudichaudii par ses réceptacles linéaires et ses 
vésicules mutiques. 

53. Sargassum cystophyllum Montag. mss.: caule filiformi 
compresso nudo , ramis alternis remotis , vesiculis mediocribus 
sphaericis reticulatis eglandulosis petiolo dilatato suffultis et 



a5o c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

vicem foliorum omninô deficientium gerentibus; receptaculis 
linearibus filiformibus spinulosis furcatis ad basin petiolprum 
sitis. Bot. Foy. Bonite. 

Hab. lu mari indico unicnm spécimen ad oras Manillae à cel. Gaudichaud 
lectum. Adest etiam in Herbario cel. A. Richard. 

54. Sargassum heterocystum Montag. mss. : caule filiformi 
compresso ramoso, ramis spiral iter altérais, foliis membrana- 
ceis ex obovato ellipticis seminervibus dentatis , vesiculis eglan- 
dnlosis magnitudine miré variis ; receptaculis quadrilatis, alis 
spinuloso-dentatis axillis foliorum aggregatis. Bot. Voy. Bonite. 

Hab. In mari chinensi Cochinchinam alluente invenit celeb. Gaudichaud. 

55. Sargassum polyporum Montag. mss. : caule anguloso in 
spiram contorto, foliis petiolisque vesicularum poris glandulosis 
innumeris onustis, ramis confertis spiraliter altérais, foliis basi 
hinc dentatis pinnatifido-laciniatis , laciniis linearibus altérais 
subintegerrimis ob poros confertos secùs nervum continuum 
utrinquè uniseriales regulariter punctatis ; vesiculis ( pisum 
aequantibus)sphaericis muticis petiolo (pro ratione) longo piano 
nervoso glanduloso infimâ folii parte transformatâ suppeditato 
fultis ; receptaculis immaturis racemosè dichotomis filiformibus 
subtorulosis. Bot. Voy. Bonite. 

Hab. In mari chinensi et in oris Macao à celeb. Gaudichaud lectum. 

56. Lessonia Berteroana Montag. Herb. : caule lignoso stipi- 
tatosubcylindricoin ramos secundos pianos pluries dichotomos 
diviso, laciniis membranaceis lanceolato-ensiformibus angustis 
subdentatis basi interdum rimam agentibus apice acutis vel 
obtusis. 

Hab. Ad Coquimbo in Ghile à Bertero et cel. Gaudichaud lecta. 
An hùc Cordaria spicata Suhr, Bot. Zeit. febr. 1839, p. 67, 
t. 67, fig. 41? 

Obs. Cette espèce, comme toutes celles recueillies par M. Gau- 
dichaud , sont décrites dans le Voyage de circumnavigation de 
la Bonite^ qui se publie en ce moment. 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. a5i 

57. Desmares tia pinnatinervia Montag. Herb. : fronde stipi- 
tatâ tenuissimè membranaceâ margine denticulis distantibus in- 
structâ,nervo pertenui loàgitudinalialiisquetransversisoppositis 
parallelis percursâ. 

Hab. Ad oras Hispaniae in portu S. Sebastiani spécimen unicum 1823 legi et 
diu pro Laminaria habui. 

Obs. Est-ce bien un Desmarestia ? C'est ce qu'il est difficile 
de prononcer en l'absence de toute fructification. M. J. Agardb 
penche à croire que c'est à ce genre qu'elle doit être rapportée. 
Cette algue a à peine besoin d'être décrite , car elle ressemble 
parfaitement à de grands individus du Laminaria debilis re- 
cueillis sur les côtes de la Corse par mon ami M. Soleirol , 
commandant du génie. Les seules différences que j'y trouve, 
différences essentielles, au reste, et qui éloignent notre plante 
de celle à laquelle je la compare, ce sont : i° la présence d'un 
stipe bien prononcé et d'environ quatre à cinq jnillimètres de 
longueur; 2 une nervure médiane qui parcourt toute la lon- 
gueur de la fronde et de laquelle partent à droite et à gauche, 
à des distances de cinq à dix millimètres Tune de l'autre , 
d'autres nervures secondaires transversales, formant avec la 
principale des angles d'environ quatre-vingts degrés. Toutes 
ces nervures , quoique fort apparentes, sont de la plus grande 
ténuité. La fronde , de forme obovale , a quatorze centimètres 
de long sur huit dans sa plus grande largeur, qui est au som- 
met. Elle a la même délicatesse de tissu que le Laminaria de- 
bilis. Si c'est un Desmarestia, comme tout le fait croire, on 
peut considérer la fronde entière comme formée par la soudure 
des pinnules opposées que représentent les nervures. 

Pl. VII, fig. a. Desmarestia pinnatinervia , de grandeur naturelle. 

f Aglaophyllum leiphœmum Montag. Herb. ; Haljrmenia 
leiphœmia Ejusd. in d'Orbig. FI. Boliv. p. 20. 

f Aglaophyllum peruvianum Montag. Herb. ; Delesseria 
peruviana Ejusd. 1. c. p. 32. 

f Aglaophyllum phylloloma Montag. Herb. ; Delesseria phyl- 
loloma Ejusd. 1. c. p. 32. 



1 5a c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

Obs. Ces trois espèces appartiennent au genre Nitophyllum 
Grev. , nom que j'ai changé en celui iïJglaophyllum pour les 
raisons que j'ai déduites ailleurs. 

58. Rhodymenia mammillaris Montag. mss. : fronde carnoso- 
membranaceâ deorsùm filiformi substipitatâ mox plana irregu- 
lariter dichotomâ, segmentis basi angustatis suboblongis linea* 
ribusque apice obtusis, axillis rotundatis; conceplaculis ad 
superficiem frondis utrinque sparsis hemispbœricis poro pertusis. 

Hab. In littore Martinicae insulae hanc speciem legit cl. Duper rey. 

Desc. Frons stipite tereti cartilagineo pennae passerinae crassitudinem vix 
attingente iu s truc ta, statim vel brève post spatium iu lamipam planam carnoso- 
membranaceam sat crassara dichotomam divisa. Laciniae a ut cuneatae, aut saltem 
è basi angustata oblongae obovatae iterato-dichotomae, segmentis ultimis lineari- 
bus obtusis. Circumscriptio frondis subflabellata. Conceptacula bemispbaerica , 
magna, maminaeformia, poro apicali demùm pertusa, utrînque ad superficiem 
laciniarum majorum sparsa. Sporaeminutis.simae pericarpio cximic celluloso reli- 
gâta?, binae quaternae in perisporiis hyalinis (an juniores) seriatim inclus» et 
inter filamenta crassa, flaccida, radiantia, nidulantes. Substantia carnosa , sub~ 
cartilaginea, crassa. Golor rubricosus, sporarum purpureus. Ghartae non adhaeret. 

Obs. Cette Rhodyménie est voisine du R. discigera J. Ag. 
(Halichrysis depressa Schousb.). Elle en diffère toutefois par la 
couleur, la consistance, la présence d'un stipe , la saillie remar- 
quable des conceptacles, et enfin la forme des spores. Une autre 
différence se trouve dans la nature gélatineuse de la plante de 
Tanger, qui la fait adhérer fortement au papier ou au verre, ce 
qui n'a pas lieu pour celle des Antilles. 

f Rhodymenia cervicornis Montag. Herb. ; Sphœrococcus Ag. 
8p. Alg. i , p.291 ; Gelidium Grev. Sfn. Alg. p. lviij. 

59. Bostrychia pilulifera Montag. : fronde continua repente 
filiformi tereti distichè tripinnatâ , pinnis pinnulis ramentisque 
setaceis subulato-decurvis inarticulatîs alternis, conceptaculis 
globoso-subovatis ramenta terminantibus. 

Svn. Rhodomelafioccosâ? Montag. n 9 Centurie , annales des 
Sciences naturelles > deuxième série , Botanique , tome xm , 
page 198. — Lepr. Coll. n. 349. 



g. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 2 53 

Hab. Ad oras Caycnnae sterilem legit cl. Leprieur. Specimina vero concep- 
laculifera cum Lomentariâ impudicâ commixta et in Surinamo lecta mecum sub 
n. i3i6 et \Zij communicant cl. Splitgerber. 

Desc. Radix discus explanatus. Caulis prostratus, repens, fihformis, teres, 
setâ porcinâ vix crassior, a-3uncialis, st&tim à basi in rainos distichos plu ries 
piooatos divisa. Pinnae pinnulaeque inflexion c ramentorum laleralium subtùs con- 
cavac, inlervallo lineari sejunctae, circumscriptiune oblongae et ob rameuta fas- 
tigiata obtusae. Ram en ta subulata, alterné disticha, pennam referentia, raro 
lineam superantia , subtùs decurva, inferiore en jusque pinnulae in radicem bre- 
vem apice scutatam mutato. Structura frondis prorsùs eadem ac R. (Bostrycbiae) 
calamislratœ Nob. (Cuba y Crypt. p. 36, t. 4, f. 1 e.). Conceptacula in ramen- 
tis terminalia, hinc longé pedicellaU, subovata, 3/4 millim. crassa, apice tandem 
poro pertusa. Sporae erectae, à centro conceptaculi radiantes, clavatae, tertiam 
partem longitudinis conceptaculi metientes, perisporio amplo hyalino inclusse. 

Obs. La nécessité de ce nouveau genre se fait tellement sentir, 
que M. Kùtzing (Linnœa, 1841, V, page 55o ) vient de le 
proposer sous le nom de Helicothamnion. Ce savant phycologue 
paraît ignorer que je l'ai établi depuis près de quatre ans (His- 
toire physique , politique et naturelle de Cuba , Cryptogamie , 
édition française, page 39, et Dictionnaire universel d histoire 
naturelle j tome 11 , page 661 ),el que je lui ai assigné les carac- 
tères suivans: 

Frons violacea , continua , filiformis , cylindracea , distichè 
pinnatimvel vagè ramosa, in tus filis elongatis coloratis farcta, 
ramellis ultimis articulis secundè versis convoi utis. Fructus : 
i° stichidia siliquaeformia seriem duplicem sphaerosporarum 
includentia; 2 conceptacula pedicellata sporis clavatis erectis 
referta. 

•J* Rhodomela episcopalis Montag. : fronde basi nudâ continua 
pennam anserinam aequante , elatâ , ramosissimâ , ramis rarau- 
lisque subulatis rectis spuriè articulatis , ra mentis secundis 
fasciculatis more helicis involutis; conceptaculis globosis sessi- 
libus mucronatis demùm submuticis in dorso ramenti involuti 
seriatis , intùs sporas angulatas fuliginoso-fuscas limbo perisporii 
cinctas foventibus. Rhodomela pinastroides var. episcopalis^oh. 
Hist. Canar. Crypt. p. 1 53 , t. 8 , fig. 3. 

Hab. ad litlora canariensia ubi detextit cl. Webb. 



•jf>4 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

60. Dasra lophoclados Montag. mss. : fronde subarticulatâ 
tereti basi nudâ dichotomo-ramosâ, ramis elongatis divaricatis 
ramulisqueerecto-patentibus artiçulatis trivenosis, filis spiraliter 
alternis elongatis virgato-dichotomis monosiphoniis , articulis 
cylindricis inferioribussuperioribusque brevibus, raediis longis- 
simis; fructu 

Hab. Ex insulâ Domingensi [Haïti) Autillarum specimina relata in herb. cl. 
Maille vidi. 

Desc. Radix seu fixura non adest. Fions bi-triuncialis , basi setam porcinam 
crassa., nuda , subcontinua, seu obscure articulata, repetitè dichotomo-ramosa. 
ttami divaricati, sensim attenuati, iterum ramosi. Ramuli ulttmi erecto-pa tentes 
ob fila quibus vestiti sunt peni cilla ti, articulati etvenis ternis aut qua ternis striati, 
articulis diametrum aequantibus aut eo sesquilpngioribus. Fila ramulos uodiquc 
vestientia ex geniculis oriuntur conferta, spiraliter alterna, pulchrè rosea, vir- 
gato-dicbotoma, hoc modo scilicet divisa ut ramulus inferior nunquam non sit 
brevior, monosiphonia , articulata , articulis basi ûli et apice minoribos diame- 
trum duplô triplove longioribus, mediis vero maximis sextuplo eumdem supe- 
rantibus. Haec fila ferè lineam longa, extremum ramulum more penicilli aut 
cristae-castrensis (undè nomen) dense vestiunt. Color frondis sordide purpureus, 
penicillorum awœnè roseus. Charta? tam arctè adhaeret ut non nisi divulsione 
filorum ab eâdem denuo avellenda sit. Fructus desideratur. 

Obs. Le seul D. trichoclados me semblait pouvoir être com- 
paré à cette espèce; mais M. J. Agardh m'a assuré qu'il en était 
fort différent. C'est une Algue fort élégante et fort remarquable, 
dont la fructification reste encore à connaître. 

6f . Polysiphoniapaniculala Montag. mss. : filo primario poly- 
siphonio articulato spiraliter virgatimque ramoso , ramis rama- 
lisque'paniculatis erectis , articulis inferioribus diametro sextuplo, 
rameis duplô longioribus, supremis eodem brevioribus, io-veno* 
nosis ( in periphseriâ ) , geniculis elevatis ; capsulis obturbinatis 
crebris. Bot.. Voj. Bonite y t. a , fig. 2. 

Hab. Ad frondes Ulvœ nematoideœ in littore peruviano à cel. Gaudicbaud 
lectae inveni. 

62. Polysiphonia monocarpa Montag. mss.: parvula, filis 
brevissimis ( 1 1/2 lin.) capillaribus subsimplicibus attenuato- 
subulatis miniatis , articulis diametro subaequalibus , striis quin- 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. a 55 

quenotatis; capsula ovatâacuminatâ in medio fili breviter pedi- 
cellatâ, spbaerosporis in individuis diversis. 1. c. t. a , fig. 3. 

Hab. AdFucos majores ia promoatorio Boas Spei legit cel. Gaadichaud. 

63. GigartinaGaudichaudii Montag. mss.: beteroclita, fronde 
gelatinoso-cartilagineâ elatâ filiformi gracili simplici aut furcatâ 
ramosâ, ramis elongatis vagis lineari-lanceolatis explanatis, fruc- 
tigeris mamillosis. 1. c. t. a , fig. 1 . 

Hab. la oris peruvianis Océan i pacifici ad Payta à cel. Gaudichaud détecta 
eique , ut aequum , dicata. 

64. Gelidium decipiens Montag. mss. : chondriformis, fronde 
cartilagineâ à basi compressa dein plana multoties dichotoma, 
segmentis linearibus transversim rugosis , supremis sinuque 
dichotomiarum acutis, hinc indè aculeis brevibus distichis hori- 
zontalibus pectinatâ. 1. c. 

Hab. Cum priori lectum. 

65. Grateloupia denticulata Montag. mss. .-fronde gelatinoso- 
cartilagineâ plana mox à basi dicbotomo-subpalmatâ, aculeis 
minutis subseriatis utrinquè exasperatâ , segmentis lanceolatis 
margine denticulato proliferis. 1. c. 

An bùc Grateloupia ornata var. dichotoma Suhr, Bot. Zeit. 
May. 1840? 

Hab. Cum priori lecta. 

•j- Grateloupia dichotoma J. A g. Alg. Médit p. io3. 

Sth. Chondrus crispas var. Montag. Hist. Canar. Crypt. p. 1 57, 
sterilis. 

66. Hypnea? secundiramea Montag. mss.: fronde carnoso- 
gelatinosâ filiformi cylindricâ, irregulariter subdichotomo -ra- 
mosâ, ramis raniulisque uno latere versis , axillis obtusis, ultimis 
brevissimis bi-trifidis obtusiusculis. Fructu 

Hab. In insulae Martinicae oris à cl. Doperrey lecta. 

Desc. Hujus algae quod superest, nam fixura seu panctum quo in rupem 
adhserebat prorsns deûcit, sescunciam raro altitudinem raajorem assequitnr. 



206 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

Frons gelatinosa, filiformis, teres, basi pennam passcrinam fcrè crassa, brève 
post spatiura in ramos dichotomos inaequaliter divisa et circurascriptionc sub- 
corymbos'a. Rami ramulique alterni, saepius uno latere versi, subfastigiati, su- 
premi bi-trifurci, segmentis brevissimis obtu*is. Structura frondis eximiè cellu- 
losa, celluli3 sphsericis, centro majoribus sensim ad periphaeriam minoribus, illis 
vacuis pellucidis , his vero materie colorata refertis a corlice frondis facile sepa- 
rabilibus. Substantia carnoso-gelatinosa etiam in aquâ fragilissinia. Color pur- 
pura scens. Chartae non adhaeret. 

Obs. Cette Algue très notable , n'étant pas fructifiée , ne peut 
être classée avec sûreté. C'est sur sa structure que je l'ai rap- 
portée au genre Hypnea , quoique son port soit plutôt celui 
d'un Gigartincij et sa consistance celle d'un Laurencia. Je ne 
connais aucune Floridée que je puisse lui comparer, si ce n'est 
le Laurencia Forsteri > qui pourtant est J)ien différent. 

67. Dumontia cystophora Montag. mss. : fronde gelatinosa 
infernè coriaceâ cylindraceâ dichotomâ, segmentis merobrana- 
ceis subinflato-ventricosis ultimis acutis non fastigiatis siccitate 
collapsis- 

Hap. In oris Méditerranée iectam dédit cel. Delile , prof essor monspeliensis. 

Desc. Frons basi callo minimo rupi affixa, cylindrica, gelatinoso-coriacea, 
semilineam crassa, initio simplex, post brevem vero intervallum repetitè (5 ea 6 e *) 
dichotomâ, cii eu inscription e flabella ta. Segmenta membranacea , subtubulosa , 
ventricosa, ita ut in collapsu ab exsiccatione ducto margines repaudi appareant, 
sub axillis rotundato-obtusis dilatata , patentia , lineam sesquilineam lata , sensim 
vero attenuala , ultimis acutissimis non fastigiatis. Golor roseus et habitus ferè 
Vumontice ventricosœ sed ramificatione Ginanniœ furcellatœ Mihi ( Haly- 
menia Ag.) magis affinis. Ab u traque ob structuram singularem recedit. Cellulae 
periphaericae oblongae. Fila autem strati interioris tubulosa , centro granuloso , 
triple* quàm ip Ginanniâ fur ce lia ta latiora , c cellolis magnis nucleo granuloso 
farctis stellatim irradiant et ad cellulas vicinas conformes speclant. Ex hac dis- 
position e formâque singulari filorum interiorum frondis nascitur rete sub mi- 
croscopio visu perquam mirabilis. Hinc nomen specificum duxi. Fructus generis: 
glomeruli sporarum sphaerici in strato periphaerico hinc indè sparsi. Sporae 
angulosœ , roseae, minimae. 

Obs. Lamouroux a établi son genre sur le Dumontia ventri- 
cosa. Si M. Greville, en adoptant ce genre, a préféré donner 
l'analyse du D. filiformis, c'est que, le premier se trouvant 
exclusivement dans la Méditerranée , l'auteur écossais a voulu 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. %Sn 

rendre ses figures profitables à ses compatriotes. Que si des 
caractères importans , soit de végétation , soit de fructification, 
forçaient à adopter un nouveau nom générique pour Tune des 
deux espèces, personne ne niera que le D.jiliformis ne fut celui 
qui devait subir le changement. Voilà d'après quels motifs je 
rejette le nom de Chrysymenia de M. J. Agardh , quelque signi- 
ficatif qu'il puisse être, pour conserver le nom antérieur de 
Lamouroux. Mais, tout en défendant le genre Durnontia , je ne 
suis pas éloigné de reconnaître que le genre Chrysymenia peut 
réunir avec avantage quelques espèces du démembrement des 
Ghondries de M. Agardh père, comme, par exemple, les 
C. ovales, avaria, etc. 

D'un autre côté, je maintiens le genre Ginannia, que j'ai 
fondé (HisL Canar. CrypL p. 16a) sur la fructification concepta- 
culaire de XHalymenia furcellata Ag. Cette fructification , qui 
se rapproche plutôt de celle des Sphérococcoïdées , n'a aucune 
ressemblance ni avec celle des Halyménies , ni avec celle des 
autres Cryptonémées de M. Agardh fils. Voici quels sont ses 
caractères : 

Fructus : glomeruli sporarum sphœrici frondibus immersi 
(sensu Agardhiano vera sunt coccidia). Nucleus è filis constat 
articulatis numerosissimis à placenta centrali quoquoversùnt 
irradiantibtis, in articulo quorum extremo spora oblonga gigar- 
toideave continetur. Membrana tenerrima (pericarpium) tenuis- 
simè punctulata diaphana ad maturitatem fructûs massam 
filorum investit. Frons filiformis , teres , plu ries dichotoma , 
fastigiata , membranaceo-gelatinosa , intùs filamentis intricatis 
hyalinis in cellulas periphaericas corticales abeuntibus. 

68, Ginannia undulata Mon ta g. mss. : fronde membranaceo- 
gelatinosa repetitè et subvirgato-dichotomà , sinubus rotun- 
datis, laciniis linearibus ( non constrictis) margine undulatis, 
supremis acuminatis. Bot.f'oy. Bonite , ubi descriptio invenitur. 

• Hap. Ad oras cbilenses primus omnium Bertero, deinde ad Cobija Peruviae cel. 
Gaudichaud, qui spécimen tnancum dédit , hanc speciem legerunt. Etiam à cel. 
Lehmanni humanitate exemplaris identici fragmentum nomine speciûco hic reli- 
giosi servato inscriptum babai cominunicatum. 

XTlIf. Rotait. — No%'tmbrt. 17 



2 58 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

f Halymenia cyclocolpa Montag. : fronde gelatinosâ carnoso- 
membranaceâ plano-expansâ , irregulariter subdichotoma , laci- 
niis mullifidis corniculatis obtusis, axillis rotundatis amplis. 
Hist. Canar. CrypL p. i63. 

Stn. Halymenia multifida J. Ag. Symb. p. 19, et silg. 
Médit, p. 97 • 

Obs. Ma plante a été publiée avant celle de M. J. Agardh , 
qui n'a connu qu'un an plus tard l'histoire de cette espèce. 

Haloplegma Montag. Nov. Gèn. 

Frons è filis composita tubulosis, articula tis seu septatis, rarao- 
sissimis, inter sese anastomosantibus , et dense intertextis in 
raembranam rubram , planam , initio flabelliformem , demùm 
elongatam , spathulatam , margine apiceque proliferam , ramentis 
frondi primariœ conformibus. Fila centralia crassiora, magis 
pellucida , endochromatibus roseis omnino ut in Callithamnio 
prsedita, in fer ne subparallela, versus apicem frondis flabella- 
tim divergentia, sensim decomposi to-ramosa , anastomosantia, 
apice libéra , nullo scilicet epidermide religata nec dense con- 
juncta, ad utramque su perfide m frondis tomentum spongiosum 
efformantia , ambitum junioris fimbriis brevibus elegantissimis 

ornantia. Fructus Nomen ex SXç , «Xoç , mare, et trXi'yp^ textum, 

compositum. 

69. Haloplegma Duperreyi Montag. mss. : fronde è bast 
incrustante plana rubrâ flabelliformi-expansâ , tandem spathu* 
latâ ex ambitu undulato fimbriatoque prolificationes sibi con- 
formes emîtten te. 

Hab. cauks investiebat Amansiœ multifidœ ad littora Martinicae insnte a 
cl. Duperrey lect» mecumque bénigne communicate easdem fimbriis non ine- 
legantibus cxornans. 

Desc. Frondes deorsùm stipites Floride» oui parasitât incrustantes, dein plano- 
expansae, primo flabellataB, tandem plus minus «longato-spathulata? , apice se- 
miorbiculares, undulatae, fibris eas constituenfibtis solutis (liberis) tenuissimè 
Orabriolatae, in utrâque pagina tomento denso spongiosoque vestitœ , ad speeiein, 
praesertim sub lente, granules», ex ambitu undulato frondiculas concolores sibi- 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 269 

que conformes quibus ramosiusculae aut tantùm divisae fiunt , promentes. Fron- 
des adulte sesqui-biunciales, très lineas latae. Golor rubro -sanguine us ad rubrico- 
sum vergens. Structuram jam exposui. Fructus inquirendus. Chartae non 
adhaeret. 

Obs. Tous les naturalistes savent que, dans plusieurs familles 
des êtres organisés , des séries parallèles ramènent des formes 
qui , sans être de tout point semblables , offrent néanmoins entre 
elles une très grande analogie, comme si la nature avait eu le 
dessein , par la production de ces organismes , qu'on pourrait 
peut-être nommer homologues, de nous révéler la pensée 
unique qui a présidé à son œuvre admirable. Partout on en voit 
des exemples frappans, et sous ce rapport le règne végétal n'a 
rien à envier au règne animal. C'est surtout dans les familles 
inférieures qu'il est plus facile de les observer, et le genre que 
je propose en montre un des plus remarquables. En effet, par 
sa structure , il est analogue dans les Floridées , au genre Fia- 
bellaria Lamx. de l'ordre des Siphonées, de la famille des 
Zoosperruées. Il en est toutefois essentiellement différent par 
ses filamens, qui, comparés à ceux du Flabellaria, sont ce 
qu'est la fronde d'un Callithamnion à celle d'une Vauchérie 
ou d'un Codium. Qu'on se figure donc plusieurs filamens d'un 
Callithamnion ou d'un Gri/Jithsia , placés parallèlement les uns 
à côté des autres , très ramifiés et formant par les fréquentes 
anastomoses de leurs rameaux un tissu feutré , qui représente 
une fronde membraneuse primitivement flabelliforme, puis s'al- 
longeant par l'acte de la végétation et poussant de son sommet 
quelquefois, mais plus rarement de son bord, d'autres frondes 
semblables qui finissent par constituer une algue membrani- 
forme plus ou moins longue et plus ou moins divisée. Les 
dernières divisions des filamens {ramuli extremi) ne s'arrêtent 
pas tous à la même hauteur; mais, libres de toute adhérence 
entre eux , ils s'épanouissent à la surface des frondes , où ils 
forment un tomentum spongieux, vivement coloré en rouge, 
qui leur donne un aspect étrange , et produisent, sur les bords, 
des franges élégantes qui font paraître ces bords comme ciliés* 
lorsqu'on les regarde sous le microscope. Chacun des derniers 
ramilles se termine par trois endochromes colorés en rose et 

17- 



a5o c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques: 

disposés à-peu-près comme les folioles d'un trèfle. Quand on 
examine la fronde, en la plaçant entre la lumière et l'œil, les 
filamens principaux de la trame paraissent et sont effectivement 
disposés en éventail , et les ramules qui en partent de tous les 
points et viennent s'épanouir sur l'une et l'autre face des 
frondes, offrent eux-mêmes une disposition concentrique parti- 
culière , marquée surtout par les granules colorés qui terminent 
ces ramules et entre lesquels la fronde est ou paraît, du moins, 
plus ou moins transparente. Ce sont là de véritables zones 
d'acéroissement. 

Je n'ai point trouve la fructification. Si l'on en peut juger 
d'après l'analogie , elle ne saurait être éloignée de celle des 
Céramiées. Toutefois, jusqu'à ce qu'on 4'ait rencontrée, les affi- 
nités de cette plante, quia bien aussi quelque rapport d'orga- 
nisation avec les réceptacles du genre Heteroclâdia Decaisne, 
seront douteuses , difficiles à assigner , et la place qu'elle doit 
occuper dans le système assez incertaine. Pour le moment , elle 
établit dans les Floridéesla transition des Céramiées aux Crypto- 
néraées de M. J. Agardh. Nul doute qu'elle ne doive un jour for- 
mer dans cette famille, qui s'étend tous les jours, une tribu 
nouvelle, analogue à celle des Siphonées, parmi lesZoospermées. 
En attendant, je crois qu'elle £eut prendre place dans les Crypto- 
némées , entre les Glœocladées et les Némostomées. Sa forme en 
éventail donne au genre Haloplegma quelque analogie avec 
le genre Peyssunellia Decaisne (Zonaria squamaria Ag.); mais 
la similitude se borne là. Cette même forme me faisait craindre 
que ce genre nouveau ne fût autre ebose que la fronde encore 
jeune et non encroûtée d'un Udotea, quoique M. Eudes Des- 
longchamps ( Dict. class* i6,p. 4^4) nous ait assuré que les 
filamens qui composent ce prétendu polypier sont du plus beau 
vert dans l'état de vie. Je me suis donc vu dans la nécessité 
d'analyser cette production et d'en comparer la structure à celle 
de l' Haloplegma. Après avoir enlevé, au moyen d'un acide 
affaibli, l'enduit calcaire des Udotea flabellata et conglutinata 
Lamx., que M. Michelin eut l'obligeance de mettre à ma disposi- 
tion, je reconnus que cette fronde, dans l'une et l'autre espèce, 
est composée de filamens d'un vert gai , semblables à ceux qui 



c. montagne.. — Plantes cellulaires exotiques. 26 r 

constituent le genre flabellaria Lamx., et que les seules diffé- 
rences importantes qui séparent ces deux genres , quant à leur 
système végétatif, consistent dans la forme des ramilles latéraux 
distiques, termines dans YUdotea d'une façon heaucoup plus 
régulière et diverse même pour chacune des espèces analysées, 
et surtout dans leur encroûtement par un sel de chaux. Les 
Udotea doivent donc , ainsi qu'on Fa déjà reconnu , rentrer, 
avec les Corail in es , les H alimèdes, TA ce tabulaire, etc. , dans la 
classe des Algues , et y figurer dans la tribu des Siphonées , à 
côté du genre Flabellaire. Ces observations achevèrent de dissi- 
per mes doutes sur la légitimité du genre Haloplegma. 

Pi» VII, fig. 1. a r Haloplegma Duperreyi, de grandeur^naturelle. b. Plusieurs des Glamens 
qui composent le bord de la fronde , grossis et un peu écartes, c. Un de ces filamens , mon- 
trant 1» manière dont la plupart se terminent, encore plus grossi. 

*f Callithamnion dasytrichum Montag. Herb. : Ceramium 
dasjtrichum Ejusd. , Annales des Sciences naturelles , deuxième 
série f Botanique , tome 11 y page 74* 

\ Callithamnion microptenun Montag. Herb. : caespitosum , 
roseum, microscopicum , filis primariis repentibus, secundariis 
surrectis simplicibus non nisi apice pinnatis , pinnis omnibus 
furcatis , capsulis ellipticis pinnulas terminantibus. 

Hab. Ad frondes GclidU coronopifolii in oris canariensibus ab amie. Webb 
lecti plura specimina inveni. 

Syw. Callithamnion Pluma var. micropterum Nob. in Hist. 
Canar. Crypt. p. 177. 
Obs. J'ai maintenant la conviction que c'est une bonne espèce. 

Chamjedoris Montag. Nov. Gen. 

Frons initio clavata , dein cylindrica , tnbulosa , erecta , pallida, 
opaca, deorsùm tandem cornea, annulato-constricta , radices 
promens continuas ramosas nodoso-contortas , rigido-corneas , 
quibus in arenam adhaerescit, sursùm Iaevigata , hyalina , materia 
viridi granulosâ ut in Brjropside, Codio , Valoniâ, etc. , referta , 
in aetate vero provectâ apice filis brevibus confervoideis ramosis 
articulatis non incrustatis fasciculatis coronata. (Comptes rendus 
de C Académie des Sciences , séance du a 5 juillet 1 842. ) 



a6a c. mohtagute. — Plantes cellulaires exotiques. 

Obs. Le genre Neseà\{\xt créé par Laraouroux ( BulL Philom. 
i 8 1 2 ) pour des polypiers calcifères , dont la tige simple , rare- 
ment bifurquée , porte à son sommet une certaine quantité de 
filamens rameux , articulés , qui leur donne la forme de pinceaux 
ou de petits arbrisseaux. C'est ce même genre auquel Lamarck 
donna plus tard (annales du Muséum , tome xx , page 297 ) le 
nom de Penicillus. Deux sections y ont été établies : l'une se 
compose des espèces dont la tige, encroûtée de sel calcaire, est 
constituée par des fibres longitudinalement accolées et feutrées 
ensemble d'une manière inextricable , et qui , devenues libres à 
une certaine hauteur, forment une sorte de houppe , composée 
de rameaux divisés eux-mêmes par dichotomies successives en 
nombreux ramuscules, tous articulés ; ce sont les Nesea dume- 
tosa y Penicillus , Phœnix , eriophora et nodulosa. L'autre 
section est formée d'une seule espèce propre aux Antilles, 
laquelle consiste en un long tube , corné vers le bas, où il pré- 
sente des étranglemens réguliers, qui le font 'paraître comme 
annelé, anhiste et transparent par le haut, muni à sa base de 
crampons radiciformes nombreux, le plus souvent simple, 
terminé enfin en cul-de sac très obtus au sommet, où Ton ren- 
contre , à un âge avancé de la plante , un faisceau en formé de 
toupet, de filamens confervoïdes dichotomes, tortueux, noueux, 
tubuleux et cloisonnés à chaque articulation. 

D'après les caractères que nous venons d'assigner à ces 
deux sections, il est facile de se convaincre que chacune 
d'elles doit constituer un genre distinct, et, comme le nom de 
Nesea ne peut être conservé malgré sa priorité , à cause d'un 
genre homonyme établi par M. Kunth, mais proposé long-temps 
auparavant par Commerson et Jussieu (Gen. Plant, p. i^a), 
j'ai désigné la première section sous celui de Penicillus, quoique 
le genre de Lamarck , presque homophonique avec le Pénicil- 
lium Link , comprît des espèces appartenant à trois autres 
genres différens , et nommé Chamœdoris l'espèce unique de la 
seconde. Mais, tandis que je m'occupais de ce travail, M. Kùt- 
zing, de son côté, faisait une révision des polypiers calcifères 
de Lamouroux , qui doivent rentrer dans la classe des Algues. 
Le phycologiste allemand a fort bien analysé et décrit le 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 263 

Penicillus capitatus > qu'il donne comme type de son genre 
CoraUiodendron , et mes observations concordent assez exacte- 
ment avec les siennes. Il est toutefois un seul point sur lequel 
nous sommes en désaccord. M. Kutzing affirme que le tube 
membraneux des filamens confervoïdes du toupet n'est in- 
terrompu par aucune cloison au niveau des étranglemens 
que présente le tube extérieur ou gélatino-calcaire , et qu'il 
a vu distinctement la teinture d'iode , dont il avait imbibé 
ï * objet passer dans l'étroit canal, continu selon lui, dont est 
creusé le tube intérieur. Je me suis assuré d'une manière plus 
directe et conséquemment péremptoire que les choses ne se 
passent pas ainsi , et que le tube en question est réellement 
cloisonné. J'ai pu, en effet, le diviser longitudinalement en trois 
portions parallèles , dont la moyenne , placée sous le microscope, 
ne m'a laissé aucun doute sur le présence d'une cloison. Cette 
section devient surtout plus facile sur mon P enicillus Arbuscula 
de 111e de Toud , dont les filamens ont un demi-millimètre de 
diamètre. 

Le genre Chamœdoris y que je maintiens, se distingue donc 
du CoraUiodendron de M. Kutzing, Peu ic Mus Lamk. , par sa tige 
simple, ses crampons bien différens des radicelles copilliformes 
innombrables des P. capitatus et Arbuscula , les deux seuls de 
ce groupe que je connaisse, et surtout par le défaut d'enduit 
calcaire , soit sur la tige, soit sur les filamens confervoïdes du 
toupet. Très voisin du genre Potyphysa Lamx., dont le Fucus 
Peniculus R. Br. est le type , il en diffère par la présence des 
crampons radiciformes, par les filamens du toupet non compo- 
sés d'une cellule unique, mais confervoïdes; enfin par le non- 
encroûtement de la fronde, qui n'est ni ne devient jamais fragile 
comme l'est celle du P. Peniculus. Quoiqu'il doive faire partie 
de la même tribu , il s'éloigne pourtant des Valonia par une 
foule de caractères. Il n'a enfin d'autre rapport avec les Cauler- 
pées que la substance cornée du bas de la fronde , laquelle est 
analogue à la souche rampante de ce genre , et soumise comme 
elle à ce mode d'accroissement par couches concentriques qu'a 
fort bien figuré M. Decaisne ( PL Jrab. t. vi , fig. 5J. J'ai formé 
le nom des mots grecs x«f*<«> à fleur de terre y bas , et AopW, femme 



a(>4 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

de Nérée, mère des Néréides, et conséquemment de Nésée. 

70. Chamœdoris annulata Montag. mss. Syjs. Neseaannulaia 
Lamx. Polyp. flex. p. a56,Soland. et EH. p. 127, t. 7, fig. 5-8. 

Hab. caespites erçctos in profundo maris ad littora Àntillarnm efficit. Specimina 
ex ins. Martinicâ à cl. Duperrey relata commonicata babui. 

Obs. Cette plante est différente d'elle-même aux diverses 
périodes de son existence , de telle sorte que si l'on en voyait 
des individus à ces âges divers , on serait porté à les consi- 
dérer comme spécifiquement distincts. Le Chamœdoris an- 
nulata se présente d'abord sous la forme d'une petite fronde 
en massue, creuse à l'intérieur, parfaitement transparente et 
absolument semblable à celle du Valonia utricularis > dont on 
la distinguerait difficilement sans la présence des racines ou 
crampons déjà valides , qu'elle pousse de sa base. On aperçoit 
très bien alors la matière verte qui, sèche, enduit çà et là les 
parois du tube d'une couche comme vernissée et luisante, carac- 
tère qui se retrouve dans toutes les Siphonées. A cet âge , où je 
Ja considère , la fronde peut avoir sept millimètres de haut et 
un millimètre de diamètre vers le sommet. On ne distingue 
encore aucun rétrécissement sur sa partie inférieure ; mais à 
peine a-t-elle acquis une longueur double, qu'on la voit se rider 
transversalement vers le bas. Les rides d'abord peu sensibles, 
la fronde n'ayant point encore acquis l'épaisseur qui lui donne 
une consistance cornée, se dessinent de plus en plus et finissent, 
dans celle qui offre quatre centimètres de hauteur, par con- 
stituer des sillons ou rétrécissemens assez rapprochés, séparant 
des renflemens annulaires , lesquels donnent à la plante l'aspect 
de certaines tubulaires , ou mieux encore de la trachée-artère 
d'un animal. Dans les frondes d'un âge moyen , ces annulations 
ne dépassent guère le milieu de leur hauteur; mais elles attei- 
gnent presque le sommet des plus âgées. Une section transversale 
montre que le tube est vide et ne contient sans doute dans l'état 
vivant que le liquide dans lequel est suspendue la matière verte ou 
chlorophylle. Au moyeu deYaccrétion successive des couches qui 
se déposent successivement à l'intérieur du tube, sa base acquiert 
enfin une consistance raide et cornée, qui fait que, même dans 



c. montagne. — Planies cellulaires exotiques. 26 5 

J'élat dedessiccation, ses parois jouissent de beaucoup d'élasticité. 
Enfin, lorsque la plante est parvenue à l'âge adulte, son sommet 
se couronne d'un faisceau de filamens courts , confervoïdes , 
irrégulièrement rameux , d'une consistance moins cornée que 
les crampons radiciformes , cloisonnés de distance en distance, 
et communiquant directement par leur premier article, au moins 
primitivement , avec l'intérieur de la fronde, d'où ils tirent leur 
origine. La fronde n'est pas encroûtée de calcaire comme dans le 
genre Penicillus Lamk. Elle est néanmoins couverte d'une 
couche mince d'une substance blanchâtre, peu friable et qui se 
ramollit dans l'eau. J'ai reconnu, à l'aide du microscope, que 
cette couche est formée par une production que j'ai plus d'une 
fois observée, principalement sur des Floridées du Cap, et qui 
consiste en cellules parallélogrammes, disposées en éventail. 
Cette production m'est inconnue. 

UAmphibolis /Ujformis Suhr. ( Flora , i835 , Alg. Eckl. 
n. 58, t. 2 ,fig. i3 ) que j'ai retrouvée dans l'herbier du Muséum 
d'Histoire naturelle sous le nom de Caulerpa lignluta Harv. a 
été aussi publiée par M. Héring ( Ann. ofNaL Hist. oct. 1841 ) 
sous celui de Caulerpa filiformis. Cette espèce présente , par les 
annulations de sa base , quelque ressemblance avec le Chamœ- 
doris ; mais j'ai pu m'assurer, sur un échantillon que j'en dois à 
M. Lehmann, que 5a structure est celle des Caulerpes. 

Les échantillons du C annulata recueillis par M. Duperrey, 
portaient encore le long des frondes le joli Polysiphonia dendri- 
tica et un Lomentaria, que je ne saurais distinguer du L. par- 
vula autrement que par le sommet du filament principal, 
contourné en crosse. 



Li chênes Gaudichaudiani, 

71. Sticta marginifera Montag. mss. : thado coriaceo-mem- 
branaceo suprà laevi cinereo-livido, madido verô in cœrulescen- 
tem ardosiae colorem citô migrante , subtùs tomento brevi fusco 
vestito, è basi stipitatâ sensim in frondem palmatam dichotomè 
laciniafam, laciniis oblongis obtusis margine lobulos stipitatos 



266 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

orbiculatos oblongosve ferentibus, cyphellis pallidis minutis 
limbatis; apothecia Voy. Bonite, CrjrpL t. 3, f. a. 

Hab. sterilem hancce legitimam , si qua? , spectem circa Manille legit cel. 
Gaudichaud. 

7a. Ramalina inanis Montag. mss. : thallo caespititio flaccido 
ruguloso ochroleuco intùs inani ( tubuloso ad modum Dufou- 
reae) ramoso, ramis fastigiatis acutis; apotheciis subpedicellatis , 
dîsco concavo pallido pruinoso. — Asci clavati sporidia octona 
fusiformiamedio septata pellucida foventes paraphysibusque fili- 
formibus nidulantes. Voy. Bonite , Crjrpt. y t. 3, f. 1. 

Hab. in i amulis dejectis prope Cobijam , in Boliviâ speciein hancce distinc- 
tissimam pulcherrimamque invenit cel. Gaudichaud. 

73. Parmelia (Vhyséa) papulosa Montag. mss. : thallo car- 
tilagineo crasso granulato albo, subtùs nudo molli carneo è 
centra radiato substellato , laciniis centra gyroso-plicatis im- 
bricatisque ambitum versus palmato-fissis rotundato-crenatis 
convexis , fibrillis marginalibus validis albis apice nigricantibus 
simplicibus ramosiscfue ; apotheciis raris subsessilibus , margine 
erecto crenato , disco fusco. 

Hab. in cortice arborum in insulis Sandwicensibus à cel. Gaudichaud lecta. 

■ 

74- Parmelia (Psora) chrysochroa Montag. mss. : thallo car- 
tilagineo squamuloso, squamis sparsis aut subimbricatis par vu- 
lis orbiculatis lobato-crenulatis aureis, fixuris centràlibus albis ^ 
apotheciis marginalibus sessilibus , margine intégra discum pla* 
num non superante, thallo concoloribus. 

Hab. ad terram humosam circa Cobijam Teruviœ eara legit cel. Gaudichaud. 

75. Biatora tricolor Montag. mss. : crustâ effusâ inœquabili 
subleprosâ albâ , apotheciis sessilibus hemisphœricis initio va- 
lide marginatis, margine croceo, disco pulverulento fulvo. An 
hue Parmelia chrysocarpa Mey . ? 

Hab. Parmeliœ sandwichianœ Pers. confmem ad cortices in insulis Sand- 
wich detexit cel. Gaudichaud. 

76. Collema luridwn Montag. mss. : thallo foliaceo membra- 
naceo ; humecto gelatinoso olivaceo, sicco rigido fragili lurido 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 267 

subruguloso, subtùs cinereo appressè villosulo, lobato, lobis li- 
nearibus imbricatis sinuatis ambitu crenulatis ; apotheciis spar- 
sis sessilibus tandem planis fuscis, margine crenulato. Voy. 
Bonite, Cryptog., t. 3, f. 3. 

Lichenutn Guianensium continuatio. 

Graphideœ Fries. 
* Graphes Pavoniana Fée, Essai , p. 4o. Ex specimine. 

Hab. ad corlices arborum in Cayennae insulâ lecta. Lepr. Coll. n. 197 
206, 619. 

Obs. La croûte est d'un blanc pâle cendré dans nos échantil- 
lons, mais c'est évidemment la même plante. 

* Graphis illinita Eschw. in Mart. FI. Bras, r . p. 82. G.clei- 
tops Fée, Supplém. p. 3a, t. 35 , fig. 7. 

Hab. in corticibus lecta. — Lepr. Coll. n. 24. 

Obs. Bien que Eschweiler ne mentionne point, pour le type 
de cette espèce, la forme des thèques ni des sporidies, et qu'il 
indique, pour sa variété vermiformis , des formes qui s'éloignent 
de celles que j'ai rencontrées, je ne doute pas néanmoins que 
mon Lichen ne soit le même que le sien , car sa description est 
parfaite et lui convient de tout point. Il me semble également 
probable que le G. cleitops Fée n'est que l'état jeune de cette 
espèce. Parmi mes échantillons, j'ai en effet des plaques entières 
où les apothécies paraissent avoir servi de modèle à la figure 
que ce savant donne de sa nouvelle espèce ; seulement les spo- 
ridies, analogues d'ailleurs à celles que j'ai rencontrées , ne sont 
pas encore parvenues à l'état parfait de leur développement. 
Dans notre Lichen , ces organes sont cylindriques , obtus à une 
extrémité, amincis vers l'autre; leur longueur est de 7— de mil- 
mètre, et leur largeur de rh de millimètre; ils contiennent, 
sur une rangée, de douze à vingt spores cymbiformes placées 
transversalement. 

* Graphis Âfzelii Ach. Syn. Lich. p. 85. Montag. Cuba, 
Crypt., éd. fr. p. 176, ubi synon. 

Hab, ad corticcs varios lecta. — Lepr. Coll. u. ig3, 194,492. 



i68 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

* Graphis oryzœformis Fée^ Essai, p. 45, t. 10, f. 2. 

Hab. ad corticem tenuissimum absque n° communicfetam habuk. 

Graphis virginea Montag. , Cuba, p. 175. Leiogramma 
virginea Eschw. 1. c. p. 98. 

Hab. ad coi tic es rara. — Lepr. Coll. n. 207. 

Obs. Nos échantillons, identiques à ceux de Cuba, m'ont 
montré ce que je n'avais pu voir dans ces derniers , à cause de 
Jeur état peu avancé, je veux dire les marges noires de I'exci- 
pulum, après l'usure de la croûte qui les revêt dans la jeunesse 
de la plante. C'est donc bien l'espèce du lichénographe alle- 
mand. Je n'ai d'ailleurs rien à ajouter aux descriptions qu'on en 
peut lire dans les ouvrages cités. 

* Graphis PoitœiVèe: thallocrustaceopallido subglaucescente 
levi ; apotheciis concoloribus ovali-oblongis linearibus subsim- 
plicibus trifidisque obtusis, disco rimaeformi, excipuli integri 
fusci nucleum niveum cordiformem involventis marginibus con- 
niventibus. Nob. 

Graphis Poitœi Fée, Essai, p. 46, 1. 1 1, f. 1. Supplém. p. 33 % 
t. 3g, n° 12 (Asci). 

Hab. ad cortices varios iecta. — Lepr. Coll. ao8 , 56 1 , 564 et 565. 

Dksc. Thallus ( crusla) tenuis , membranaceus, pulverulentus , strato roedul- 
lariniveo pro ration e crassiusculo insignis, è glauco pallidus, ioterdùm in stra- 
min eu m vergens , laevigatus aut in exemplaribus anlillanis guianensibusque r 
ob corticem subjacentem rugulosum , inaequabilis. Àpothecia inilio tota strato 
thalli medullari immersa , mox erumpentia ; tùm rimula cernitur breviuscula, 
recta , quandoque longior et flexuosa , plerùmque simplex inter cujus labella , 
die procedente magis magisque , semper leviter tamen, discreta ope lentis, appa- 
ret apothecium thallo concolor, bimarginatum , utroque apice saepiùs obtusum r 
marginibus crassis conniventibus , raro remotis, disco rimaeformi. Excipulum 
tenue , fuse u m , primo marginibus conniventi-involutis clausum, demùm secre- 
tis apertum , semper verô à crustâ velatum. Nucleus obeordatus, niveus, è 
paraphysibus tenuissimis ascisque clavatis sporidia sena ad octona foVentibus 
constans. Sporidiorum forma et evolutio eaedem quas sub Lecanactïde con- 
fiuenti nostrâ descriptas invenies. 

Ois. Mes échantillons sont identiques à celui que j'ai reçu de 
Balbis sur un fragment de Clusia alba recueilli à la Guadeloupe 



c. monta gîte. — Plantes cellulaires exotiques. 269 

par Bertero, et que M. Fée a reconnu appartenir à son espèce. 
Ce savant n'ayant pas jugé convenable de donner des descrip- 
tions de ses espèces, et ayant même négligé quelquefois de noter 
plusieurs caractères importans, j'ai tenté, pour cette espèce et 
quelques autres , de remédier de mon mieux à ce que ses diag- 
noses laissent malheureusement à désirer, et j'en ai tracé une 
description qui, j'espère, mettra à même de distinguer cette 
fort jolie espèce de ses congénères, avec quelques-unes des- 
quelles, malgré la figure de V Essai , on pourrait encore la con- 
fondre. Les sporidies, comme je l'ai dit, suivent dans lf ur mor- 
phose les mêmes phases que celles du Lecanactis confluens. 
Celles qu'a figurées M. Fée montrent l'âge moyen et non l'âge 
adulte de ces organes , où ils s'offrent sous la forme oblongue , 
divisées transversalement en une douzaine de couches de cellules 
entre lesquelles ne règne aucun intervalle. Elles ont , à l'état de 
liberté , une longueur de 777 de millim. sur une largeur d'un 
peu moins de tst de millim. 

77. Graphis chiysenteron Montag. mss. : thallo (crusta) hy- 
pophlœode membranaceo è luteo virescente leviusculo limitato; 
apotheciis erumpentibus subsimplicibus flexuosis confluenti- 
ramosis pallidè rubiginosis , disci depressi canaliculati margini- 
bus crassiusculis à margine thallode duplici cinctis, excipulo 
basi déficiente sursùm conniventi-inflexo stromati rubiginoso- 
aureo immerso, nucleo niveo. 

Hab. ad corticem lecta. — Lepr. Coll. n. a3. 

Desc. Thallus crustaceus è luteo viridi-cinerascente , madidus intensiùs 
viridis , lineâ nigrâ angustissimâ undulatâ limitât us. Apothecia snbconferta 
primo hypophlœodea , demùm emergentia simpliciuscula, vel oh confluentiam 
ramosa, serpcntina , parùm saprà crustam éleva la, 5 millim. longa, 1/2 millim. 
vix lata , denso strato thallode ( medullari ) obtecta , marginibus crassiusculis 
à margine thallode utriuquè duplîcato munitis instructa, hinc longitrorsùm 
striis quateruis senisve tenuissimis exarata , colore , vel humecta ta , quem nos 
gallicè chamois ctair yocaremus insignia. Ëxcipulum merè superum lateraleque., 
basi omnino déficiente , atrum, junius sursùm marginibus inflexo-conniventibus 
clausum , tandem hiascens, nunquàm ver 6 denudatum, stromati aurco insigni 
è strato thalli medullari mutato proveniente totum immcrsum. Nuclens obcorda- 
tus niveus, è paraphysibus tenuibus hyalinis ascisque clavatis compositus. 



ikjo c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

Sporidia navicularia apicibus obtusiusculis, 7— millim. longitudinc supcrantia 
37 diametro aequantia, duodecies annula ta , aoaulis tri-quadricellulosis. 



■ 00 



Obs. Cette espèce pourrait bien être le G. Balbisii Fée. La 
figure, sans être parfaite, donne assez le port de ma plante; 
mais , en l'absence de tout échantillon authentique et de toute 
description, comment être certain d'une détermination exacte? 
M. Fée ne parle ni de Pexcipulum, ni du stroma coloré inté- 
rieur; il ne mentionne pas davantage les nombreuses stries qui 
sillonnent les apothécies. Si ces deux Lichens sont identiques, je 
ne demande pas mieux que d'abandonner mon nom spécifique, 
mais on devra du moins convenir que mon analyse et ma des- 
cription devenaient indispensables pour faire connaître cette 
espèce. 

* Opegrapha (Hysterina) Comma Ach. Syn. Lich. p. .73. 
Mon ta g. Cuba, p. 182, ubi synonyma omnia. 

Hab. ad cortices varios lecta. — Lep. Coll. n. 36, 197, 202 , 548, 619. 

Obs. Cette espèce varie beaucoup; aussi a-t-elle reçu plusieurs 
noms. A l'exemple d'Eschweiler, nous lui avons conservé le plus 
ancien. Le n° 36 montre le type de YO. lineola ; les n°* 197 
et 619 la var. sigmoidea dTSschweiler, et les n 08 202 et 548 une 
variété conferta Nob. à lirelles tellement nombreuses et pres- 
sées , qu'on dirait le Graphis intricata Fée. 

* Opegraplia prosodea Ach. Syn. Lich. p. 74. O. Bonplandi 
Fée , Essai , p. a5 , t. 5 , f. 4- 

Hab. ad cortices lecta. — - Lepr. Coll. n. 35. 

* Opegrapha au ri ta Montag. Graphis aurita Escbw. 1. c. p. 90? 
Hab. ad cortices lecta. — - Lepr. Coll. n. 55o , Gtfi. 

Obs. Notre Lichen a la plupart des caractères attribués à son 
espèce par Eschweiler. Je noterai seulement les différences sui- 
vantes : le thalle crustacé est blanc, danj notre plante, et sans 
limites; les apothécies , toutes droites, varient de longueur, les 
unes étant punctiformes, les autres, en plus grand nombre, 
oblongues , assez semblables , sous le microscope , à une graine 
de café. On en trouve aussi de linéaires. Les figures des O. in- 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 1171 

œqualis et subimmersa Fée donnent l'idée de la forme des li- 
retles, mais 'celles-ci ont leur marge sillonnée comme dans PO. 
elegans Sm. Les sporidies, longues de -~ de millim., sont con- 
tenues au nombre de huit dans des thèques courtes, en massue; 
elles sont fusi formes, obtuses, et contiennent de huit à douze 
spores transversalement placées , et qui paraissent maintes fois 
tronquées à chaque extrémité. Le Graphis aurita d'Eschweiler 
serait-il le même Lichen que V Opegrapha subimmersa de M. Fée, 
dont il a les sporidies ? alors il n'aurait été tenu aucun compte 
du sillon profond qui laboure Tune et l'autre marge de l'exci- 
pulum. 

* Opegrapha ouata Fée , I. c. , p. a5 , t. 5 , f. 3. 

Hab. ad cortices lecta. Habitus Hysterii. — Lepr» Coll. n. 645. 

* Opegrapha Acharii Montage Herb. — Graphis Acharii Fée , 
1. a, p. 39, t. 10 , f. 4* Ex specim. 

Hab. in cortice arborum lecta. — Lcpr. ColL n. 567. 

* Opegrapha elegans Smith. , E. B. t. 1812 (corr. Ach. Fries, 
Duby ). 

Hab. ad cortices. — Lepr. ColL n. 1 14 , 1 19. 

78. Opegrapha rimulosa Montag. mss. : thallo crustaceo tenui 
membranaceo albo-cinerascente sublimitato ; apotheciis emer- 
gentibus atris subsimplicibus rectiusculis flexuosisque, excipuli 
integri marginibus mediocribus tenuissimè rimulosis thallode 
subnullo , nucleo cordato albo. 

Hab. ad cortices vetustos rugososque in Cayennâ lecta. — Lepr. Coll. 
n. 116, 200, ao4. 

Desc. Thallus (crusta) tenuis, cinereus, è strato duplici, exteriori corticali 
tenuissimo membranaceo gonimico et interiori seu medullari albissîmo celloloso 
subfarinaceo composites, tinea, in specimine unico , undulatâ fascâ limitants» 
interdùm omnino secedens. Apothecia subconferta, aterrima, ut plurimùm 
simplicia , flexuosa, bifurcata , imô ob conflaentiam specie ramosa , émergent», 
magnitadine autem illa O. scriptœ adaequantia , illis vero O. elegantis dimidio 
minora, apicibas obtusis vel etiam cuspidatis, margine thallode vix ullo circum- 
mnnita. Excipuli integri in sectionc transversali urceolaris margines crassius- 
culi conniventes binis temisque rimulis longitrorsùm sulcati. Discus rimaeformis. 
Nucleus cordatus , albus , è paraphysibus tenuissimis et ascis clavatis sporidia 



372 c. mckntagne. « — Plantes cellulaires exotiques. 

octoua oblique vel duplici série posita foventibus constans. Sporirîia, elongato- 
subcylindrica , utrinquè obtusa , pellacida , -&• niillim. longa , 7— millim. 
crassiora , sporas octonas ad denas transversim sitas iocludeotia. 

Obs. Cette espèce est peut-être YO. striatula d'Àcharius , qui 
n'a été ni décrite , ni figurée. Dans l'incertitude , j'ai dû la dé* 
crire comme nouvelle, au risque d'ajouter un nouveau syno- 
nyme. Quant au Graphis duplicata, Acharius dit qu'il diffère du 
G. elegans parce que Ton ne trouve la marge de l'excipuluni 
doublée que dans les vieilles lirelles. Or, dan» notre lichen, 
non-seulement on aperçoit cette duplicature à tous les, âges , 
mais encore , au lieu dune seule , on observe jusqu'à trois stries 
déliées qui sillonnent les bords de l'apothécie. Cette plante a le 
port de l'O. scripta var. serpentina avec les apothécies de l'O. 
elegans , mais, dans nos échantillons, celles-ci sont de moitié 
plus petites dans toutes les dimensions. Je ne puis penser que 
ce soit le Graphis serpentina de M. Fée, publié sans description, 
car notre habile confrère n'aurait pas manqué de parler , au 
moins dans sa diagnose , des sillons si remarquables que pré- 
sentent les lirelles. 

Je ne puis me dispenser de noter ici la tendance particulière 
que montre l'excipulum (périthèce de quelques auteurs) à se 
redoubler dans le genre Opégraphe , entre les tropiques. Cette 
disposition ne se retrouve chez nous que dans l'O. elegans ; et 
il faut bien remarquer encore que c'ept un Lichen de l'Ouest 
qui a été trouvé en Angleterre pour la première fois, tandis 
que les contrées équinoxiales nous fournissent les O. duplicata, 
striatula, angustata, rimulosa, rhabdotis y chrysocarpa , qui 
toutes offient de semblables stries. Les espèces que l'on fonde 
sur ce caractère, qui peut dépendre des circonstances atmo- 
sphériques, sont elles suffisamment légitimes, et celle que je 
propose ici, assez semblable du reste à l'O. scripta , serait-elle 
autre chose qu'une forme tropicale de celle-ci? À l'occasion de 
son Graphis aurita y Eschweiler a déjà parlé de ces périthèces 
qui s'ajoutent pour ainsi dire les uns aux autres , mais sans en 
tirer aucune conséquence physiologique ni taxonomique. C'est 
une observation à recommander aux botanistes qui vivent sur 
les lieux. 



c montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 2^3 

* Opegrapha myriocarpa Fée\ Essai, p. 29, t. 6, f. 4 : thallo 
hy pôphlœode tenuissimo cinereo ef fuso ; apotheciis emersis con- 
fertissimis atris simplicibus bifidis confluenti-ramosisque con- 
torto-flexuosis obtusis, excipuli integri marginibus angustis 
occhisis , disco hinc rimaeformi , nucleo ovato niveo. Nob. 

Hab. ad cortices vetustos lecta. — Lepr. ColL n. 546 , 64o , 64g. 

Obs. Nos échantillons conviennent assez bien avec la défini- 
tion et la figure des O. heterocarpa et myriocarpa, que M. Fée 
lui-même avoue être peu différentes Tune de l'autre. Seulement 
lessporidies, que nous avons rencontrées, sont elliptiques, tétra- 
spores, et plutôt semblables à celles de YO. nana du même au- 
teur ; mais comme 1M. Fée dit de ces organes, sporidies difficiles 
à découvrir et peu nombreuses f et qu'il ne les décrit point , il 
en résulte qu'il n'a pu les voir distinctement. La partie supé- 
rieure, très friable, de l'apothécie tombant par places d'assez 
bonne heure, laisse voir un nucléus d'un blanc de neige encadré 
par les bords très noirs de la base persistante de l'excipulum. 
Parmi les espèces européennes, YO. atra , stenocarpa^ est ana- 
logue à celle-ci, mais ses li relies sont toutes aiguës, moins 
flexueuses, et ses sporidies , courtes aussi et tétraspores , sont 
aciculaires au lieu d'être elliptiques. 

* Opegrapha scripta Ach. Meth. p. 3o. 
Hab. ad cortices. — Lepr. Coll. n. 642, 646. 

Var. pulverulenta. 

Hab. cum priori. — Lepr. ColL n. 3y, 38, aoi. 

* Opegrapha angustala Montag. mss. Graphis angustata 
Eschw. 1. c. p. 73. 

Hab. ad cortices lecta .J — Lepr. ColL n. 554* 

* Opegrapha varia Pers. in Ust. Ann. Bot. 7. p. 3o. 

Hab. ia coitice [Ustaliœ adspersœ Montag. confiais lecta. — Lepr. ColL 
n. 585. 

* Opegrapha anfractuosa Montag. mss. Graphis anfractuosa 
Eschw. 1. c. p.|86, et Syst. Lich. f. 6, a>b,c. 

Hab.' ad cortices lxvigatos arborum. — Lepr. CvlLn. 621. 

XVIII. Botaw. — Novembre, 18 



274 c - montagkk. — Plantes cellulaires exotiques» 

Obs. C'est sur la description fort exacte de Fauteur allemand 
que j'ai déterminé ce Lichen , dont il n'existe dans la collection 
qu'un échantillon imparfait. 

* Opegrapha Leprieurii Montag. Ann. Se. nat. a* sér. Bot* 
tom. 8. p. 357. 

Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. tg( n° îao forsan status abortiv. ) 

* Opegrapha (Leiogramma) scalpturata Montag. : thallo 
<xustaceo membranaceo-cartilagineo laevigato Iimitato (?) strami- 
neo fulvo ; apotheciis simplicibus, bifurcis ramosisque flexuosis 
apice obtusis aut acutis , ob verrucam linearem exaltatis , disco 
plano-concavo latiusculo atro-fusco , margine concolori aut pal- 
Jidiori. Nob. 

Syn. Graphie scalpturata Ach. Syn. Lich. p. 86. Leiogramma 
scalpturatum Eschw. L c. p. 97. 

Hab. ad cortices varios lecta. — Lepr. Coll. n. 118, ia6, 188 a, 196, ao3, 
319, 5i5 , 626. 

Desc. Licben admodum variabilis. Thallus ( crusta ) f uîvus , mecibrauaceus, 
strato medullari albo sub qtiovis apothecio, quod fulcit et élevât , iherassato. 
Apothecia brevia aut longissima , simplicia , bi-trifurca et secundè ramosa , 
flexuosa, verruculâ tballode lin cari suffulta et utriaquè marginata , marginibas 
veio thalli et excipuli saepiùs connatis, interdùm discretis, margine tballode 
albo, quandoquè decorticato. Excipulum latérale , subrùs tenuissimum fuscum, 
plano-concavum, latiusculum. Discus atro-fuscus nunquàm pruinosus, cum 
«ta te omnino secedens, thallumque nudum relinquens, c parapbysibus formai us 
quibus nidulantur sporidia fascesceutia oblonga maxima , j~ millim. longa, 
T~ millim. crassa, sedecies annulata, quoque aonulo multicellcloso. 

OBs.Cette espèce est voisine de XArthonia cœsio-pruinosa Fée, 
dont elle diffère, et par l'absence du vélum pulvérulent, et par 
ce rehaussement caractéristique du thalle, lequel est ici , pour 
chaque lirelle, ce que le stroma commun est pour la réunion 
des périthèces dans les genres Glyphis et Medusula. La lame 
proligère tombe dans la vieillesse de la plante, et laissé à nu le 
thalle, qui, dans cet endroit, parait comme spongieux par l'ac- 
cumulation des cellules de la couche médullaire. On peut com- 
parer les apothécies à des espèces de digues ou de chaussées 
élevées au-dessus du sol. 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 27 5 

* Opegrapha obtrita Montag. Arthonia obtrita Fée, Essai , 
p. 5i. A. obtusa Ejusd. Supplém. p. 37. cxcl. synon. 

Hab. ad côrticcm lecta. — Lepr. Coll. n. 1 17. 

Obs. Je possède deux échantillons authentiques de VA. ob- 
trita : l'un, auquel je rapporte le Lichen de Cayenne, parce 
que les fructifications sont semblables, porte des glomérules de 
sporidies tétraspores; l'autre montre des sporidies énormes, 
fusiformes dans leur jeunesse, puis en navette, divisées dans 
leur longueur en vingt-huit anneaux celluleux superposés, à 
cellules nombreuses et arrondies, telles que les figure Eschwei- 
ler pour son Leiogramma scalp turaturn. D'où il résulte qu'avant 
l'étude des thèques , dont Eschweiler et M. Fée ont les premiers 
bien fait sentir la nécessité, ces deux Lichens, dont le fades est 
semblable, avaient pu être confondus, quoique essentiellement 
distincts. A cette occasion , je dois dire deux mots de la manière 
dont M. Fée paraît considérer ces sporidies composées. Selon ce 
savant , elles consisteraient en une série de spores, souvent elles- 
mêmes composées, situées transversalement dans l'épispore , ce 
qui supposerait la sporidie comprimée et en forme de lame d'é- 
pée (anceps). Je ne puis croire qu'il en soit ainsi : la sporidie 
est plus ou moins cylindrique, mais n'est point aplatie, et quand, 
sous le microscope, elle paraît composée d'un certain nombre 
de rangées de cellules disposées transversalement, c'est-à-dire 
perpendiculaires à son grand axe, ce sont autant de couches 
celluleuses superposées l'une à l'autre. C'est au moins l'idée que 
donne de cette structure l'usage de la vis de rappel du compres- 
seur. Quant à cette désagrégation régulière des spores que figure 
M. Fée pour tontes les sporidies composées sans distinction , 
j'avoue que je n'ai pas été assez heureux , ou assez habile pour 
l'observer. 

* Lecanactis? confluens Montag. : thallo hypophlœode niem- 
branaceo fulvo aut olivaceo cinerascente; apotheciis élevât is 
primo subrotundis oblongisque confluenti-elongatis ramulosis- 
qye f perithecio lalerali, disco plano-concavo primitùs caesio- 
pruinoso à margine thallode crasso subdiscreto. Nob. 

Stv. Arthonia confluens Fée, Essai, p. 55, t. i4> fig. 5, a, b, 

18. 



2^6 c MQtfTAGNK. — Plantes cellulaires exotiques. 

et imprimts c. Color in hâc et in sequentë minime obstat. Leio- 
gramma laieiitiam Eschw. Lich. Bras» p. 97. ex descriptîone. 
Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Cuit. u. 195 et ao5. 

Desc. Thallus (crtista) hypophlœodes , luembranaccus , tenuis, in biais 
speciminibus cincreo-olivaceus , in altero veto 1 utco-fulv us Çvhamois) , ad 
speciem pruinosus , humeclus satura tior, effusus et merain altéra tionem corticis 
referons. Apotfaecia quemadmodùm illa Opegraphœ scalpturatœ suprà crustam 
elevatae , primo cupulari-subrotunda oblongave séria ta, tandem obplurium con- 
fluentiam elongata, imo et appositione ramosa, pulverc albo velala , bine caesio- 
pruinosa , in aetate vero provectiore nuda , atra. Perithecium latérale , subtùs 
omnino deficiens, tenue , fuscura. Diseur juniorum apotheciorum cupularis vel 
canaliculatus , utjàm monui albo-caerulescens , inarginatus, sensim deplanatus 
marginemque thallodem crassiusculum adaequans nec unquàm madorc admoto 
superans, à quo tamen rimulâ plus raioùsve conspicuâ discretus , vel, si ma vis, 
cum eodem inarginem duplicem constituens. Nucleus primo obtutu et lente 
si ra pi ici inspeclus fuscellus videtur, qui veio sub microscopio composito dilutè 
olivaceo-fuscus cernrtur. Hic autem constat c paraphysibus tenuibus ascisque 
ovatis sporidia oclona nuHo ordine foventibus. Morpbosis sporidiorum baec est : 
primo conspiciuntur sex spot» , 'quarum 4 média d a» oblongae et Iran s versa liter 
positse , duae vero exlreinae crassiores et subglobosae , omnes episporio destitutae, 
gelatinà hyaliuâ modo involutae. Mox sporae, qu* anteà simplices videbantur, 
in plures cellulas se multiplicantur transversim séria tas, ità ut eorum propa- 
gatione non interruptâ totum episporium tandem cellulis quadratis raultiplici 
série impleatur. Ideo sporidia , quae juniora oblonga erant et vix ac ne vix 
T 7 — miltiin. metiebantur, adulta cyrabiforroia évadant et usque adeo increscunt 
ut longitudinc ïV« millim. , latitudiue -^ mi 11. superent Quoad colorera, oli- 
vaceo-lutea apparent. Status coruoi aduitus cum disco aptate nudo nigrefacto 
couvenire videtur. 

Ojbs. La couleur de la croûte paraît seule séparer l'une de 
l'autre les trois ou quatre formes que je réunis ici sous un nom 
générique qu'il faudra peut-être encore changer, car l'espèce 
*st pour ainsi dire intermédiaire entre les genres Lecanactis et 
Opegrapha tels que les définit Fries, devant être rangée dans le 
premier, quand elle est encore jeune, et dans le second, lors- 
qu'elle est parvenue à la dernière période de son évolution. A 
cette époque, elle se rapproche même des 0. oblrita et scalp* 
turata.Nais on la distinguera facilement de ce dernier Lichen par 
le voile de poussière glauque qui recouvre presque toujours ses 
lirelles.L'^/YÀo/iia cœsio-pruinosa Fée pourrait bien encore être 
ia même plante, mais je n'ai. vu se« lirelles que dans l'état de 



c. mowtàgive. r— Plantes cellulaires exotiques. 277 

décrépitude, et conséquemment privées de cette couche pulvé- 
rulente dont elles sont saupoudrées dans la jeunesse. Tout ce 
que je puis certifier, c'est que les sporidies sont exactement les 
mêmes. Ce n'est pas sans dessein que j'ai décrit la morphose de 
ces organes dans l'espèce qui nous occupe; j'ai voulu montrer 
qu'il ne faut pas trop se fier à leur forme, quand , chez le même 
Lichen , on n'a pas pu les suivre dans toutes les phases de leur 
évolution normale, car cette forme, comme on Ta vu, varie d'une 
façon surprenante. 

* Lecanactis? confluens var. calcea Montag. — Arthonia con- 
fluens var. calcea Fée, mss. Ex specimine auctoris qui hujus 
varietatis nullatn in Supplem. operis mentionem fecit. 

Hab. ad cortices lecta. — » Lepr. Coll. n. 578. 

* Lecanactis serograpta Montag. Arthonia sinensigrapha Fée, 
Essai, p. 5o, t. 14, f. 3 (vox hybrida à Sprengelio répudia talL 
Platygramme serograpta Spreng. Syst. veget. tv. p. a 54. 

Hab. ad cortices. Lepr. Coll. n. 2 1 1 , 5 Si , 624. 

* Lecanactis lobala Eschw. 1. c. p. 100, et Syst. Lich. L 7. 
Quoad formam apotheciorum , nam sporidia mendosa, cum 
auctOF episporium sporidii adulti depingere omiserk. 

Hab. ad cortices arborum juniorum. — Lepr. Coll. n. 562 , 563. 

. Obs. Nos échantillons diffèrent par la couleur du thalle , qui 
est brune,, circonstance qui, comme nous l'avons plusieurs fois 
dit et constaté, n'a pas, au moins dans les Lichens crustacés, 
toute la valeur qu'on s'est plu à lut accorder. Tous les autres ca- 
ractères conviennent. Jîschweiler ne parle pas de la grandeur 
absolue des apothécies;- dans nos exemplaires , cette grandeur 
varie entre un demi et un et demi millimètre de diamètre. V Ar- 
thonia lecanoroides Fée est voisine aussi de cette espèce ; mais , 
comme les apothécies sont poncti formes , on doit plutôt la rap- 
procher du Lecanactis punctiformis du lichénographe allemand. 
JJ Arthonia Patellula diffère par la forme plus allongée des 
thèques et le nombre des spores. 

* Ustalia gracilis Eschw. 1. c. p. io5» excl. synon. 

Hab-. ad eorticemarfeeruin lecta — Lepr. Coll. b. $5,627. 



278 c. mojvtagnk. — Plantes cellulaires exotiques. 

Obs. La croûte, dans nos échantillons, est d'un blanc nacré 
et très lisse. Les sporidies , contenues au nombre de huit dans 
des ihèques en massue, sont fttsiformes, obtuses à Tune des 
extrémités, plus pointue* à l'autre. Selon 1 âge, elles renferment 
de quatre à huit spores oblongues, transversalement situées. 
Oe sont les quatre spores moyennes qui se forment les pre- 
mières. On en prendra une idée en jetant les yeux sur la figure 
20 des thèques des Graphis {Suppléai, t. 3g) représentées par 
M. Fée. 

* Ustalia adspeisa Montag. drlhonia fuseescens Fée, Essai y 
p. 56, t. i3j fig. 8. Ustalia gracilis, adspersa Eschw. 1. c, 
p. 106. 

Hab. ad cortices laevigatos lecta. — Lepr. absque o°. 

Obs. Nous admettons l'espèce, parce que les thèques et les 
sporidies, que nous avons très bien vues, sont différentes de 
celles de la précédente. Nous préférons toutefois le nom dTîsd*- 
weiler, parce qu'il ne fait rien préjuger de la couleur du thalle, 
si variable dans ce groupe, nos exemplaires présentant d'ail- 
leurs, comme les siens, une croûte blanche, comme argentée, 
entourée d'une bordure brune. M. Fée a fort bien comparé les 
organes de la fructification de sa plante à ceux qu'il a figurés 
comme propres au Graphis caribœa^ qui est aussi un Ustalia. 
Les thèques, obovoïdes, ont tout au plus 7— de millimètre dans 
leur plus grand diamètre. Les sporidies, en virgule ou en larme, 
comme les nomme le professeur de Strasbourg, ont à peine la 
moitié de cette longueur et offrent l'apparence de trois cloisons 
très rapprochées Tune de l'autre vers leur partie moyenne , ou , 
pour parler plus exactement , contiennent quatre spores dont 
les deux du milieu sont disciformes et excessivement plus 
courtes que celles des extrémités. Tout cela n'est pas facile à 
voir; cependant, avec un peu d'habitude , on peut arriver à se 
convaincre de leur présence. Mais ce Lichen diffère-t-il essen- 
tiellement de XV. caribœa? 

79. Ustalia anguina Montag. mis. : thallo crustaceo mem- 
branaceo tenuîssimè ( sub lente ) granuloso albido, apotheciis 
immersis minutis confettis linearibus flexuosis simplicibus bi- 



c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 279 

furcisque margine thaï] ode prominulo cinctis, disco fusco conca- 
viusculo, humectato prosiliente, sporidiis oblongo-cylindricis . 
gubduodecies annula tis, annulis transversis cellulosis. 

Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Colh 198 , 199 > 547. 

Obs. Cette plante diffère- t-elle spécifiquement de XU. gracilis? 
C'est une question à laquelle je ne saurais répondre autrement 
qu'en disant que j'ai trouvé des sporidies différentes , et que les 
lirelles , presque toujours simples , ne sont ni groupées , ni ra~ 
uieuses comme dans cette espèce. N'oublions cependant pas la 
morphose des sporidies du Lecanactis conftuens. 

* Ustalia speciosa Eschw* I. c. p. 107. Icon. Select Crypte 
t. 7. f. 5. — Graphie cinnabarina Fée , Essai , p. 44 » t. l3, f. 4- 

Hab. ad corticem lecta. — Lepr. absque u*. 

* Ustalia ftammula Eschw. 1. c. p. 107. — Graphes hcema- 
tites Fée , 1. c. , p. 45 » t. 1 a , f. 1 . 

Hab. ad cortices arborum lecta. — Lepr. Coll. 11. 1. 

Obs. La croûte varie du jaune sale au brun rougeâtre obscur. 

• * Fiss urina nwea Fée, var. congregata Montag. mss. : thallo 
hypophlœode tenui dilutè carneo lineâ fuscâ limitato , nuculis 
in plagulas difformes elevatas paliidiores aggregatis minutis 
coffeaeformibus rectis aut curvùlU, rarô conflue» ti-bifu rcis , 
marginibus.subremotts obtusiusculis. Habitus Graphidis y sed 
perithecium nullum. 

Hab. ad corticem Iecia. — Lepr. Coll. n. i3o. 

Obs. J'ai réuni comme simple variété ce joli Lichen à l'espèce 
<de M. Fée , que je connais seulement par la figure qu'il en a 
donnée. Je soupçonne pourtant qu'il en diffère spécifiquement, 
soit par la couleur du thalle, soit par l'agglomération par 
plaques des pseudo- lirelles , soit enfin, ce qui est plus impor- 
tant, par la forme et la couleur des sporidies. Celles-ci, dans 
notre plante, outre qu'elles ne sont point accompagnées de pa- 
raphyses , mais nichées dans une substance gélatino-celluleuse, 
sont parfaitement cylindriques et arrondies aux deux extré- 
mités. Elles ont «? de millimètre de longueur et ~ de millimètre 



atfo c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

de diamètre, et contiennent quatre spores égales. Leur couleur 
est d'un brun obscur qui tranche singulièrement sur celle du 
nucléus, lequel est d'un beau blanc. Cette variété ou espèce se 
rapproche beaucoup du F, incrustons* 

80. Fissurina radiât a Montag. mss. ; tballo crustaceo merci- 
branaceo-cartilagineo levigato dilutè hepatico, nucleisè centro 
radian tibus sitnplicibus , bi-trifurcis in plagulas aggregatis , car- 
neis, marginibus erecto-couniventibus. 

Hab. ad corticem ramorum Kerrucariœ thelenœ Porinœque endochrysœ 
confiais lecta. — Lcpr. Coll. n. sitj. 

Obs. Elle paraît s'éloigner des autres Fissurînes à moi con- 
nues, parce que ses nucléus, au lieu d'être épars, sont réunis 
pour former de petites rosettes semblables à celles du genre 
Medusula. On ne les voit qu'à la loupe. Elles ont une ligne à 
une ligne et demie de diamètre, et se confondent quelquefois. 
Les sporidies tétraspores sont ovoïdes ou oblongues, et ont tout 
au plus 7j de millimètre de longueur sur une largeur de moitié 
moindre. Ce Lichen est-il néanmoins spécifiquement distinct du 
F. incrustanSy qu'il faut consulter plus loin? 

* Fissurina insculpta Montag. — Diorjgma insculptumE&chvt. 
1. c. p. 66. excl. synon, Jcon. sélect. Cryptog. t. 6, f. 1. 

Hab. ad corticem tenuem lecta. — Lcpr. Coll. n. 129. 

Obs. La croûte, dans notre exemplaire, est olivacée, mince, 
et composée de deux couches dont l'inférieure, ou la médullaire, 
est, comme le nucléus, d'un blanc très pur. Il n*est même pas 
facile de distinguer celui-ci , et oh n'y parvient qu'en remar- 
quant la place qu'il occupe entre les lèvres béantes de la lirelle; 
car, dans ce genre, analogue aux Pertusaires, il n'y a pas de 
trace d'excipulum. 

Malgré la couleur de la croûte, malgré la longueur des li relies, 
qui, dans notre Lichen, sont rameuses en étoiles et à rameaux 
bifurques, disposition qu'on ne voit pas dans la figure d'Esch- 
weiler , je ne puis néanmoins y méconnaître l'espèce qu'il a si 
bien décrite. La forme des thèques, d'ailleurs peu différentes 
de celles qu'a représentées cet auteur, rend inexacte la synony- 
mie qu'il rapporte et qwe j'ai donnée d'après lui dans ma Crjrp* 



c. montjvgjve. — Plantes cellulaires exotiques. 281 

togamie de Cuba. A cette époque (i838), je ne connaissais pas 
ce que je regarde comme le type du Diorygma insculptum ; et 
comme je n'avais pas rencontré les sporidies du F. Dumastii , 
je pouvais croire les deux Lichens identiques. Il n'en est point 
ainsi. Cette espèce a tout-à-fait le faciès d'un Leiogramma. Les 
bords de la lirelle sont dressés, parallèles, et sufâsamment 
écartés pour laisser voir entre eux le nucléus. Celui-ci est cou- 
leur de chair et saupoudré d'une poussière blanche dont les 
marges de la lirelle sont également recouvertes. Humecté , il se 
gonfle, mais reste toujours au-dessous du niveau de celles-ci. 
Les apotbécies les plus grandes se développent en rayonnant sur 
une aire de deux à trois lignes de surface, mais leur largeur 
propre ne dépasse pas un tiers de millimètre. Les sporidies de 
mon échantillon sont réunies au nombre de quatre à six dans* 
des thèques en masque qui se rompent de bonne heure et laissent 
les glomérules nus entre les paraphyses. Parvenues à la matu- 
rité, elles sont revêtues d'un épispore, obrondes, divisées en 
huit rangées de cellules transversales. Leur longueur , qui dé- 
passe peu la largeur, est de rh de raillim. Elles sont pellucides. 

* Fissurina incrustons Fée, Essai, p. 60, t. i3, f. 2 , niendo 
typogr. Opegrapha rhizocola appellata. 

Hab. ad coiticem lecta. — Lepr. Coll. n. 210. 

* Fissurina grammitis Montag. — Graphis grammitis Fée , 
1. c. , p. 47 j t. 9, f. 3. — Diorygma grammitis Eschw. Lich. 
Bras. p. 67. — Emblemia venosa Pers. in Gaudich. Bot. Voy. 
Uran. , p. 1 83. 

Hab. adcortices levigatos lecta. — Lcpr. Coll. n. u5, iaa. 

Obs. Nos échantillons ont la même croûte verdâtre que ceux 
d'Eschweiler, dont la description leur convient à merveille. Ce 
n'est point un Graphis, puisqu'on ne rencontre pas de trace 
d'excipulum. Persoon , en faisant de cette espèce un nouveau 
genre, ne s'y était pas mépris ; mais il paraît qu'il ignorait que, 
deux ans auparavant , deux genres avaient été institués presque 
en même temps , dans lesquels le sien rentrait évidemment. Le 
nucléus ne m'a montré que des thèques fort jeunes. M. Fée les 
dit identiques à celles du Graphis Balbisii. Il en résulte que si 



382 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 

l'on veut accorder une grande valeur aux organes de la fructifi- 
cation, on peut subdiviser ce genre en deux autres , Diorygma 
Eschw. qui comprendrait les espèces h sporidies pluriannulées, 
comme D. insculplum Eschw. , D. grammitis Nob. , et F issu- 
rina Fée , où viendraient se placer celles à sporidies tétraspores, 
comme/'. Dumastii Fée, F. incrustons Fée, F.radiata Montag., 
F. irregularis Fée et F. lactea Fée. 

* Arthonia polymorpha Eschw. , l. c. , p. 1 1 1 . Icon. selecL 
Crypt. t. 9 , f. 3. An Ach.? 

Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 477, 48a. 

* Arthonia complanata Fée ( Essai, p. 54 et Supplém. p. 39 , 
t. 4o, n° 10) : thallo crustaceo subfarinaceo pallido lineis flexuo- 
sis fuscis percurso , apotheciis mimitis punctiformibus vel 
oblongis piano -convexis atris. Nob. 

Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 65o. 

Desc. Thallus pallidus ad modum Lecideœ parasemœ lineolis flexuosis fusco- 
lîmitatus. Apolbecia conferta, quoad magnitudiaétn et formam varia, puncti- 
formia, minuta et oblonga , difformia , oanquàm veio stellata, ad millimetrum 
lata , plano-convcxa , humecta la tumentia hemisphaeiica et punctala, Asci sub- 
globosoovati -—^ millim. longi , diametro dimidio minores , sporidia octona 
conglomerata includentes. Sporidia oblonga, asellifoimia, -^ millim. lotiga» 
7^- millim. crassa sporas senas ioaequalcs foventia* extremis maximis, me- 
dianas veio angustissimas, disciformes crassitudine adaequantibus» 



Monographie generis Chfsneya, 
Auctoribus comité Jaubert et Ed. Spach. (i) 

CHESNEYA , a Lindl. in It. Chesney. ined. c. ic. » ex Endl. , Gen* 

p. 1275. (1) 

Calyx porrectus , submembranaceus, marcescens, obliquus , 
tubulosus , bilabiatus, ad basin suprà gibbus; labium superiùs 
a-dentatum : dentibus adscendentibus, subconniventibus , cum 

(1) Specierura icouesjdabimns in iHustrationibus Plantàrum Oricntaliwn. 

(a) Genus maxime affiné Caiophacœ , qus dtffert nabitq; ratais gemfiiiaaris , frirtescenti- 



jauber et spach. — Monographia gcneris Chesneya. 2 83 

labit iuferioris patilô brevioris tripartiti segment is lateralibus 
vexillo incumbentibus;segmeutuminfimum breviïis, porrectum. 
Disons cuptilœformis, glandularis, calycis fundum vestiens, 
slamina petalaque excipiens , supra production Corolla papi- 
lionacea , discr margini inserta, mox decidua. Vexjllum adscen- 
dens, unguicujatum , ecallosum, emarginatura , dorso plicato- 
tricarinatuni et pubescens, sub autbesi explanatum lateribusque 
reflexum , dernùm complicatum; ungue latè lineari, subcon- 
volulo. Alje liber ae , porrectœ, conniventes , carinae acctimben- 
tes, vexillo ferè irquilongse, carinâ longiores, lougè unguiculatae, 
ii»a?quilaterae , margine supei iori auriculat» et ad basin trans- 
versè plicato-rngulosae (Genistearum more); ungue angusto, 
lineari. Carinâ porrecta, biunguiculata, cy mbaef ormis , erostris, 
obtusa , extùs utrinque plicô longitudinal! instructa;laminisalis 
conformibus (at minoribus ) , à basi ultra médium liberis , su- 
pernè per marginem inferioreui leviter cohœrentibus ; unguibus 
sublinearibus. Genitalja carinâ inclusa. Stàmina 10, diadelpha : 
9 filamentis ferè ad apicem usqnè in vaginam disci margini 
insertam stiprà fissam connata; decimum (vexillo antepositum) 
liberum, disci fu'ndo insertum ideoque à vaginâ dissitum. Fila- 
ment* capillaria , adscendentia : vaginae 5 sepalis anteposita al- 
térais 4 paulô longiora ; filamentum staminis liberi vaginâ Ion- 
giùs. Antherje oblongœ , œquales , conformes , versatiles , deci- 
duae, acstivatione introrsœ. Pistillum porrectum. Ovaricm com- 
pressum , oblongura , estipilaturo 9 toraentosum , subdecem * 
ovulatum , basi et apice angustatum. Ovula campylotropa , 
appensa , subbiseriatim superposita , compressa , medio affixa , 
rakropyle superâ; funioulo brevi, horizon t a li. Stylus filiformis, 
à basi ultra médium villosus et cectus, supernè glaber et incur- 
viis,*ub stigmate circumbarbellatus. Stigma terminale , capi- 
tellatum , papillulosum. Legubïfn arrectutn v. porrectum , car- 
bas ; petiolis snprà basin articulatis : articulo basilari dilalato , persistenle; stipulis omnibus 
membranacets, seariosis, inter se liberis, margine inleriori ferè ad médium usquè <petio!o 
adoaiis ; pedunculis racemoso-7-v. pluri-floris , etiam fructiferis ereclis; pedicellls basi 1- 
bracteatis , apice î-bracteolatis ; ovulis amphitropis ; stylo sub stigmate imberbi ; legumini- 
bus turgidis , dense glanduloso-bispidulis , intùs medullâ et septulis orbalis ; seminibus 
oblongb , subterelibus , rapbe brevi et chalazà basilari instructis , strato perispermico 
corneo carenlibus. 



284 Jaubert et spach. — Monographia generis Chesneya. 

tilagineum , subteres, rectum v. subfalcatum, oblongum , esli- 
pitatum,eglandulosum , tomentosum (saltem juvénile), obliqué 
acuminatum , stylo rostratum v. uncinatum,ad suturam tropho- 
spermicam 3-carinulatum , ad alteram suturam utrinquè nervo 
piano marginatum , i-loculare (loculo medullâ ftrogosâ inter 
semina septula membranacea subpellucida efformante farcto), 
i -valve, 7-io-spermum ; valvae persistentes, tandem spiraliter 
tortae. Semina lœvigata v. alveolato - rugosa , appensa, estro- 
phiolata , compressa , reniformia , à funiculis decidua , raphe 
orbata. Hilus brevis, linearis, ad médium marginis anterioris 
situs. Chalaza à hilo haud distincta. Exostoma hilo contiguum 
et superpositum. Testa coriacea,tenuis. Perispermium eorneum, 
subpellucidum , ad margines in membranam attenuatum, inter 
cotyledonum margines et radiculam isthmum efficiens. Embryo 
curvus, citrinus : cotyledonibus crassiusculis , carnosis, plano- 
convexis, obliqué oblongis , basi emarginatis, apice rotundatis; 
radiculâ subfusiformi , acutiusculâ, decurvâ , accumbente , coty- 
ledonibus duplô breviori. 

Suffrutices bumiles , partibus herbaceis omnibus ( saltem ju- 
nioribus)tomentosis v. velutinis. Radix perennis,crassa,descen- 
dens , tandem lignosa , collo caudicibus pluribus lignosis aphyl- 
lis instructa. Rami floriferi è caudicibus prodeuntes, flexuosi, 
simplices, herbacei , foliati, obsolète angulati. Folia alterna, 
bistipulata, impari-pinnata (2-9-juga): petiolo tereti , exarticu- 
lato, supra leviter canaliculato. Fouola brevissimè petiolulata ,. 
opposita, v. alterna, inaequilatera , subcarnulosa , variiformia, 
integerrima , v. emarginata , tenuiter pennivenia , glandulis 
sessilibus punctiformibus atropurpureis (sub pube latentibus) 
conspersa, stepè mucronulata. Stipclje libéras (exceptis non- 
nunquàm infimis, in vaginas apbyllas connatis), amplexicaules: 
inferiores membranaceae , scariosae , integerrimae; caeterae- folia- 
ceae , haud rarô dentatae. Pedunculi axillares , solitarii , teretes,, 
i-3-flor» , recti, nudi , per anthesin erecti , dein divaricâti v. de- 
flexi. Pedicelli suberecti , brèves , apice incrassati , basi articu- 
lati et bracteolis 3 minimis deciduis submembranaceis stipati. 
Flores citrini v. violacei y solitarii , v. geminati , v. terni ^iu 
plei isque conspicui. 



jAUBr.RT et spach. — Monographia gencris Chesnejra. 2 85 

Subdivisio I. 

Caules- v. rami-floriferi vaginis stipularibus orbati , jàm basi 
foltigeni. Foliola opposita. Pedunculi elongati (pedicel/is. 
mulio longiores , folio subduplo breviores ). Calycinis labii 
inférions segmentum infimum segmentis lateralibus paulo 
breviùs. Corolla flava (vcxillo ovali ; alis oblonço-obovatis). 

Che^neya rytidosperma Nob. (///. Plant. Orient, tab. 4^.) 

Foliis 2-v. 3-jugis. Foliolis subincano-puberulis , plerisquc 
cuneiformibus v. cuneato-subrotundis,emarginatis.Leguminibus 
brève rostratis uncinatisve. Seminibus alveolatis; alveolaruin 
margine rugoso. 

Radix subpedalis , vetula poil i ce m crassa ; cortice rugpsissimo , fusco , 
ciassiusculo; ligno fibroso , albido. Caudices 1-2 pollices longi, suberecti, 
tortuosi , plus niinùsve raraosi , crassitic varia, cortice rugoso, griseo. Rami 
flobiferi 3-6 pollices longi, crassitiè pennae anseriuae, v. teouiores, suberecti, 
y. diffusi 9 subgeniculato-flexuosi , tomentosi (simulac stipula? , petioli , pedun- 
culi , calyces , ovaria et lcguraina juniora ) ; internodia foliis breviora. Folia 
pleraque 3- juga. Petioli 1-2 pollices longi, plus minùsvc divergentes, ple- 
rùmque à basi ultra médium uudi. Foliola 2-7 lineas longa , apice modo 
întegerrima, modo emarginala ,nuuc obliqué truncata, nunc rotundata, saepiùs 
mucronulata , basi nunc rotundata v. subcorda ta , nunc atténua ta ; adulta 
subglabrcscentia. Stipuljb ovalae , v. ovato-lanceolatae, v. subrotunda?, acumi- 
nata?, pleraeque inciso-dentatae , plerùmque reflexae. Pedunculi 6-18 lineas 
longi , 1 -y. 2-flori , petiolo crassiores et plerùmque subduplo breviores. Pedi- 
cblli 1 -a lineas longi. Bracteols setacea*. Calyx 6-y lineas longus , ferè ad 
médium btâdus , tenuiter 9-nervis , ex tus tomentoso-villosus , lulescens , 
segmentis dentibusque omnibus acutis, lineari-lanceolatis. Vexillum 10-12 
lineas longum , calyce subduplo longi ùs , tenuiter venosam ; ungue calyce 
et lamina subduplo breriore. Al£ 9-11 lineas long», obtusissimae ; auriculâ 
brevi , obtusâ ; ungue calyce paulô breviore , lamina subaequilongo. Carina 
8-9 lineas longa , unguibus laminis subaequilongis , calyce circiter trientè 
brevioribns. Stylus sub antbesi ovario quadrupla longior. Legûmen 12-18 
lineas longum , 3 lineas la lu m , rectum , rostro eosiformi-subulato ( circiter 
9 lineas longo , nunc recto , nunc uncinato terminatum ) modo porrectum 
y. cernuum, modo arrectum , tandem subglabrescens , castaneum , luteo mar- 
ginatum. Semina circiter 2 lineas longa et sesquilineam lata , flavo-fusca. 
( Etant, s. sp.) 

In Armeniâ, ad Euphratem , inter Kemakh et Erzinghian, le- 



a86 jaubert et spach. — Monographia ^eneris Chcsneya. 

gerunt Coquebert de Montbretl (Herb. cl. Ti^ebb) et Auclior 
Eloyl (Cat. n. 1 1 17 ; Plant, exsicc, n. 2^08 ). 

Chesneya velutina Nob. 

Foliis 3-v. 4-jugis. Foliolis subargenteo- velu tinis, in tegerrimis, 
apiculatis , plerisque subrotundis. Leguminibus longé rostratis. 
Serainibus 

Radix crassitiè digiti minoris, y. tenuior, ligno fibroso. Caudi ces diffusî 
y. suberecti, ramosi , i~4 pollices longi , crassitiè digiti minoris, v. tenuiores; 
juuiores nodulosi. Rami-florjfbri erecti y. suberecti, 3-6 pollices longi, 
crassitiè ferè pennae anserinae, erecti, y. suberecti, subgeniculato-flexunsî , 
velutini ( simulac folia , stipulas , pedunculi , pedicelli et calyces); internodiis 
foliis iduUô brcvioribus. Folia subverticalia y. plus rninùsve divergentia, 
7-v. 9-foliolata ; jugis plus minùsve reraotis. Petioli 2-4 pollices longi , graci- 
les, à basi ad médium midi. Foliola 2-6 lineas longa , ovato-v. ovali-Y. ob- 
ovato-Y. reniformi-subrotunda , y. ovata , v. subovalia , basi plerùmque sub- 
cordata, apice truncata, y. rotundata, y. acuminulata , brève mucrgnata: 
mucrone saepè glandulâ minuta atropurpurea coronato ; adulta subgUbresceotia 
et Yerosimiliter glauco-viridia. Stipula subrotundae , y. ovatae, v. orales, 
acuminata; , foliolis plerùmque minores , ssepissimè refléta? , pleraeque ( saltem 
foliorum superiorumHnciso-dentatae: dentibus acuminalis , baud raro glatidulâ 
minuta atropurpurea coronatis. Pejdunculi 1/2-1 \\i pollieem longi, petiolo 
crassiores et plerùmque subtriplo breviores, i-v. saepiùs s-flori. Psdicsli^i 
1-2 lineas longi, Bracteole setaceae. Flores quidquàm majores il lis Chesneym 
rytidospermœ. Calyx 7-8 lineas longus , flavescens , ferè ad médium bifidus , 
tenuiter 9-nei vis : segmentas dentibusque acutis , lineari-lanceolatis. Vbxillum 
i3-i4 lineas longum, calyce subduplo longiùs, tenuiter venulosum; ungue lamina 
et calycc subduplo breviorc. Ame 11-12 lineas longa», obtusissimae ; auriculâ bre- 
vi, obtusà ; ungue lamiuâ paulo breviore, calyce ferè aequilongâ. Carika 9 lineas 
longa; unguibus kminis subdimidio brevioribus. Ovarutm (simulac legumen 
juvénile) dense viUoso- lomentosum , sub antbesi stylo subtriplo breviùs. 
Leguj^en (immaturum solùm vidimus) 2-31/2 pollices Ion g uni et ferè 4 lineas 
latum , subYelutinum , rectum , rostro ensiformi 3-4 lineas longo superatum. 
Semiha baud vidimus. (Exam. «. sp. ) 

Prape Mossul, in colhbus ad Tigrim et ad Euphratem,invenit 
Aucher Eloyl ( Cat. n. 1 1 18 ). 

Chesneya Oliverii Nob. 

Gùldenètœdtia Olweriana Fischer! mss. in Herb. Mus. Par. 
Foliis 5-7-jugis. Foliolis snbargenteo-sericeis , plerisque ob- 



jaubert et spach. — Monographia generis Chesneya. 287 

cordato-subrotundis. Leguminibus brève rostratis. Seminibus 
lœvigatis , exalveolatis. 

Radix crassitiè digiti niajorit. Caudices ( ex speciminibus paucis nobis obviis) 
brèves , suberccti , ramulosi , crassiiiè pennae anseriuae. Rami-florcferi 2-3 
pollices longi, suberccti, valdc flexuosi , albido-tomentosi (simulac petioli et 
pednnculi), caudicibus vix tenniores; internodiis folii brevioribus. Folia ver- 
ticalia y. subdtvergentia , 1 1-1 5-foliolata , jugis approximatif Petioli 2-3 
pollices longi, graciles. Foliolà a-5'lineas longa, retusa, y. profonde ercar- 
gioata, y. subbiloba, submutica , y. obsolète apiculata , basi plerùmqoe sub- 
«ordata ; terminalia saspissimè obcordato-cuneifonnia ; vetula subglabrescen- 
tia, glaaca. Stipulée foliolis instar velutinae, pleneque subrotundae, acumi - 
natae : infcriores integerrimae ; caetera? haud raro apice 2-v. 3-fidae. Flores 
haud vidimus. Pedunculi fructiferi ib-»i8 lineas longi, i-y. a-carpi , pctiolis 
crassiores et duplô triplove brevjores. Pedicelli cras&i , brevissimi. Legumex 
circitfr 2 pollices longum et 3- 3 1/2 lineas latum, rectum, s'jbtomentosum, 
sub tomento castaneum , flavo-marginatum ; rostrum ensiformi-subulatum , 
rectum, circiter a Uneas longum. Semina circiter a 1/2 lineas longa et 2 lineas 
la ta , flava, sublucida. (Exam. s. sp.) 

Crescit inter Bagdad et Halep ( Olivier!). 

Chesnkya microphylla Nob. 

Foliis 3-5-jugis. Foliolis subargenteo-sericeis , apiculatis , pie- 
risque cuneiformibus t retusis. Pedunculis i-floris. Legumi- 
nibus 

- Caudicbs brèves, tortuosi , suberecti , r a mosi, crassitiè pennae anserinae, 
y. tenuiores. Rami-floriferi i 1/2- 3 pollices longi , graciles , suberecti, valdè 
flexuosi , incano-tomentosi (simulac petioli, stipula; et pedunculi ). Folia 7-1 1 
foliolata, paribus plus miuùsve remotis. Petioli graciles, 1-2 pollices longi. 
Foliola i-3 lineas longa , cuneiformia, y. subrotunda , y. subovalia, y. ob- 
cordata , basi nunc rotundata , nunc subcordata, apice truncata, y. ssepiùs 
retusa , rariùs biloba. Stipula plerùmque ovales y. subrotundae , pleraeque apice 
dentatae. Pedunculi 1-2 pollices longi , petiolo (modo longiores, modo bre- 
yiores ï crassiores. Pedicelli vix ultra lineam longi. Bracteola setaceae. Galyx 
circiter 7 lineas Ion g us, subvelutinus, lutescens; segmentis dentibusque lineari- 
lanceolatis, acutis. Vexillum i4-i5 lineas longum, venulosum; ungue calyce et 
lamina subaequilongo. Alje i3-i 4 lineas longa? ; auriculâ brevi, rotundatf; ungue 
lamina sublongiore ; calyce aequilongâ, Carina circiter pollicem longa ; unguibus 
laminis aequilongis , calyce paulo brevioribus. Pistillum sub anlhesi pollicem 
longum. Otarium stylo subquadruplo breviùs. Leoumen imperfectum solùm 
vidimus. Semina desiderantur. ( Exam. s. sp.) 

Ad Euphratem legit Chesner! ( Plant, exsicc. 11. 177). 



a 88 jadbert et spach. — Monographia generis Chesneya. 

Subdwisio IL 

Caules v. ramUfloriferi infernè foliorum loco vaginis stipularïbus 
membranaceis cjrathi/ormibus insiructi. Foliota oppositq. Pe- 
dunculi elongati{pedicellis multo longiores, Jolio paulo brevio- 
res v. longiores). Caljcinis labii inferioris segmentum infini um 
segmentis lateralibus subduplo breviîis. Corolla violacea(yexil* 
lo rhombeo^subrotundo ; alis obovatis ). 

Chesneya vagin alis Nob, 

Foliis 3-(5-jugis. Foliolis subincanopuberulis, apictilatis, ple- 
tisque cuneiformibus v. flabelliformibus , saepissimè emargina- 
tis v. retusis. Leguminibus 

Radix subpedalis et supernè circitcr pollicis crassitiè, conica; cortice fusco, 
rugoso; ligno molli, fibroso, albido. Caudices 1-2 pollices longi, crassitiè pennae 
anserinae, v. tenuiores , suberecti, uodulosi, ramosi, ex parte subterraoei ; 
cortice fusco, tenui, rugoso. Rami-floriferi 3-6 pollices longi, graciles, 
débiles , subdiffusi , y. adscendentes , subflexuosi, pubescentes (excepta parte 
iufiraâ verosimiliter subterraneâ ) , saepissimè ad omncs axillas pedunculiferi, 
infernè apbylli , vaginati. Vaginje stifutares 1/2 -2 lincas long» et totidem 
cii citer latae , glabrae , scariosae > fuscae , modo truncatae et integerrimae , modo 
spathaceae v. bilobae : infimae approximata? v. imbricatae ; caetera? plus minùsve 
remotae; summas nonnunquàm petioli rudimento instructae. Folia pleraque 
9-v. 1 1 -foliolata ; jugis approximatis. Petioli graciles, 1 1 /a- 2 1/2 pollices 
longi , sicut foliola , stipulas et pcdunculi puberuli. Foliola 2-3 lineas longa , 
cuneiformia , v. flabelliformia , v. subovalia , v. subrotunda , basi subcordata , 
apicc nunc obliqué truncata, nunc emarginata, nunc retusa, nunc subbiloba ; 
vetula subglabi escentia , glauco-viridia. Stifuljb ( petiolares) ovatae , y. ovales, 
y. subrotunda? , foliolis paru m minores, apice emarginatae y. tridentatae. Pedun- 
ctjli 6-20 lineas longi ( petiolo modo longiores , modo breviores), 2-flori, 
petiolo crassiorcs. Pedicelli 1-9 lineas longi. Uracteola setaceae. Caltx 
7-8 lincas longus, brève 2-labiatus (i/3), dilutè purpurascens , puberulus, 
tenuiter 9 nervis, glandulis sessilibus minutissimis punctulatus; dentibus seg- 
mentisque triangularibus, acutis. Vexillum pollicem longom; lamina 7-8 lineas 
latâ ; ungue lamina subtriplo , calyce duplo breviore. Aljb 1 1 lineas longa?, 
obtusissimae ; auriculâ rotundatâ ; ungue calyce breviori , lamina, sublongiori. 
Carina 9 lineas longa ; unguibus lamina paulo longioribus, calyce brcvioribus. 
Ovarium villoso-tomentosum. Legumina haud yidimus. ( Exam. s. sp. ) 

Ad fluraen Kerhet legit Aucher Eloy ! (Plant, exsicc. n. 4436). 



jaubert et spagh. — Monographia generis Chesneya. 289 

Subdivisio III . 

Caules-v.~rami flotiferi vaginis stipularibus orbati , jam basi 
foliigeni. Foliota alterna. Pedunculi abbreviati {folio multo 
breviores , pedicellis vix vel paulo longiores ). Calycinis labii 
in/erioris segmentum infimum segmentis lateralibus subdupL) 
breviiis. Corolla violacea ( vexillo ovali v. subrotundo ; alis 
obovatis). 

Chesneya astragalina Nob. 

Foliis 3-7-jngis. Foliolis incano-tomenîosis , plerisque snb- 
quadratis, retusis , apiculatîs. Pedunculis i-floris. Vexillo ovali. 
Leguminibus subfalcatis, brève rostratis v. uncinatis. Semi- 
nibus 

Radix in speciminibus yegetioribus crassitiè digiti minons, cortice fusco. 
Gaudice8 brevissimi. Rami floriferi 2-6 pollices longi , caespitosi , tortuosi , 
plus minusve tomentosi, robustiores crassitiè pennse anserinae , alii graciles. 
Folia pleraque internodiis multo longiora, 9-v. 11-foliolata. Petioli graciles, 
lacato-tomentosi , 1-4 pollices longi, à basi ad médium ultrave nudi. Foliola 
2-4 lineas longa , sat approxiinata , basi truncata , v. subcordata , v. rotundata , 
apice truncata y. rotundata; terminalia plerùmque obcordata. Stipula sub- 
rotundae , y. subovatae , v. triangulares , obtusae , y. acuminatae . plerùmquc 
integerrimae. Pedunculi tomentosi , sub antbcsi i-3 lineas longi; fructiferi 
3-6 lineas longi. Pedicelli 1-2 liueas longi. Bracteolje setaceae. Calyx 6-8 
lineas longus, flavescens , yelutinus ; labiis tubo duplo brevioribus ; dentibus 
segmentisque triangularibus , acutis. Vexillum 10-12 lineas longum ; lamina 
4-5 lineas latâ, basi subcordata, apice laevissimè retusa; ungue calyce dimidio, 
lamina subtriplo breviore. Al« 9-10 lineas longa? , obtusissimae , lamina obtu- 
sissimâ ; auriculâ rotundata ; ungue calycem subaequante , lamina sublongiore. 
Gabina 8-9 lineas longa ; unguibas calyce paulo brevioribus , laminis longiori- 
bus. Ovarium lanato-tomentosum , sub anthesi stylo paru m breviùs. Stylus à 
basi ultra médium yillosus , superiùs ad barb'eliam usque glaber. Legumina 
(immatura ) 2-2 1/2 pollices longa , circiler 5 lineas la ta , villosa. Semina exa- 
minare baud licuit. ( Exam. s. sp.) 

In Persiâ, prope lspahan , legit Jucher Elojr! ( Plant, exsicc. 
n. 4432). 

Chesneya parviflora Nob. 

Foliis 3-8-jugis. Foliolis incanô-tomentosis, plerisque cunei- 
formi-v.quadrato-oblongisy emarginatis. Pedunculis subtrifloris, 

XVIII. Botan. — Novembre. 19 



ago JA.CBERT et spaxh. — Monographia generis Chesueya. 

brevissimis. Vexillo suborbiculari. Leguminibus rectis,uncinatis. 
Serainibus laevigatis (sublentè insculpto-punctatis), exalveolatis. 

Radix plantarum juniorum gracilis, albida , seûii-pedalis ; ad al ta fusca, 
crassitiè digiti minoris. Caudices brèves, tortuosi. Rami-florifebi 2-4 
pollices longi, crassitiè pennae anserinae , v, teouiores , diffusi, albido-tomenlosi 
(siniulac peîioli, peduuculi et pedicelli). Iolia intcrnodiis longiora; pleraque 
n-l5-foliolata ; petiolo crassiusculo , 1-9 pollices iongo, plerùmquc jàm infrà 
médium foliolifero. Foliota i-3 lineas longa, approximata ; terminalia obcordata, 
majora; caetera cuneiforini-v. quadrato-oblonga , v. rariùs eu n eiforinia , apice 
$aepissimè profundc emarginata. Stipula ovatae, y. subrotundae, v. triangulares , 
acuminatae , y. obtusae , modo integerrimae , modo a-v. 3-fidae , v. iuciso-dentatae. 
Pedunculi a-v. saep is 3-flori, cra&si, sub anthesi î-a lineas longi; fructrferi 
2-4 lineas longi. Pedicelli 1-9 lineas longi. Bbacteola setaceae. Flores pro 
génère parvi. Calyx circiter 4 lineas longus, lansto-tomentosus,sub indumento 
ilavescens ; labii inferioris segmenta lateralia triangulari-lanceolata , acuta , seg- 
mento infimo angustiora ; segmentum infimum triangulare , brève ; labii supe- 
rioris dentés segmentis lateralibus labii inferioris conformes. Vexillum 6-7 
lineas longum ; lamina 4 lineas latâ, basi corda to-auiicula ta, apice retusâ , bre- 
vissimè apiculatà ; ungue calyce et lamina paulo breviore. Alje vexillo paulo 
breviores; lamina obtusissiroâ ; a u rie u là brevi,subovatâ, apice rota nda ta ; nngae 
calyce subaequilongo, lamina paulo longiori. Carina alia paulo brevior ( circiter 
5 lineas longa ), unguibus calyce brevioribus , laminis subsequilongis. Stamina 
et pistillum generis. Ovarium villoso-tomentosum , sub anthesi stylo paulo 
breviùs. Stylus basi et apice exceptis glaber. Leoumina 1-119 pollicem 
longa, circiter 5 lineas la ta; juniora albidolanata , tandem subglabresccntia, 
pallidè castanea , flavo-marginata. Semina vix ultra lineam longa totidemque 
ferè lata , badia. (Exam. s. sp.) 

Ad sinum Persicum legit Aucher Eloy ! (Plant, exsicc. 
n. 443^, A). 



Mémoire sur les caractères des Tulipacées , des A sp ho dé fées 

et d'autres familles voisines , 

Par le professeur Berna ardi , à Erfurt. (r) 

En écartant des familles des Monocotylédonées celles dont 
les graines manquent absolument d'albumen , et celles où Tem- 

(1) Flora, 1840 , page 385, 



bebïuurdi. — Sur les Tulipaiées et les Asphodelèes. agi 

bryon est placé au-dehors de cet organe , ou, du moins n'en est 
pas entièrement recouvert , les nombreuses familles restantes 
s'accordent en ce qu'elles sont munies d'un albumen farineux 
ou épais (charnu , corné ou cartilagineux) , entourant entière- 
ment l'embryon. On y admet assez généralement les groupes 
snivans : 

i. Les Spadicées , formées de plusieurs familles, offrant des 
fleurs généralement incomplètes , à ovaire libre, placées sur un 
spadice. 

a. Les Palmiers , qui se reconnaissent déjà par leur tronc et 
leurs feuilles. 

3. Les Scitaminèes j offrant quelques familles distinguées 
par des fleurs complètes, ordinairement irrégulières, soudées par 
leur base au calyce , par les feuilles à nervures pinnées et par 
d'autres caractères encore. 

4« Les Orchidées, avec quelques familles voisines, où la partie 
inférieure du calyce est adhérente à l'ovaire et où les étamines 
et les pistils sont soudés en une colonne. 

On trouve, quant aux autres familles, moins de concordance 
entre les botanistes; néanmoins les suivantes ont été assez gé- 
néralement adoptées. 

i. Les lridées ou Iridacèes. Leur ovaire est complètement 
soudé à la base du calyce ; rarement il est libre à sa partie supé- 
rieure, et ses trois loges, ainsi que ses trois étamines se trouvent 
opposées aux divisions extérieures du calyce. Leurs anthères 
sont fixées au côté extérieur du filet, et s'ouvrent vers le dehors 
par des fentes longitudinales. Les graines renferment un albu- 
men dense , charnu, cartilagineux ou corné. 

2. Les Hémodoracées , à ovaire, ou libre, ou soudé à la base 
du calyce: elles offrent trois ou six étamines; mais, dans le 
premier cas, ces organes, ainsi que les loges ds l'ovaire, se 
trouvent opposés aux divisions intérieures du calice. C'est par 
ce caractère qu'elles s'éloignent des lridées autant que des 
Asphodélées et des Amaryllidées : elles s'écartent, en outre, 
des premières par le mode d'insertion des anthères, tournées vers 
le dedans, mais s'ouvrent également par des fentes longitudi- 
nales. Ordinairement on considère aussi leurs feuilles en glaive 



ol^% bernhardi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées. 

comme un caractère distinctif ; mais ces feuilles., qui ne se ren- 
contrent pas dans toutes les Iridées, pourraient fort bien manquer 
aussi à certaines Hémodoracées. Leur albumen est dense (cartila- 
gineux ). Je ne déciderai pas s'il faut en séparer les Felloziées.* 

3. Les Burmanniacèes offrent un ovaire soudé à la base du 
calice , trois élamines opposées aux divisions intérieures du 
calice, quand celles-ci existent , et alternes aux divisions exté- 
rieures ; mais les trois carpelles s'y trouvent opposées aux 
divisions extérieures du calice. Elles s'éloignent du groupe pré* 
cèdent , surtout parce que les deux loges des anthères se 
trouvent placées sur les côtés d'un connectif très considérable, 
et s'ouvrent transversalement. 

4. Les Philydracées. Ge petit groupe se fait reconnaître par 
un ovaire libre, par un calice disépale et par trois anthères sou- 
dées par les filets. Leur albumen est charnu. 

5. Les Ponlédériées à ovaire libre ou semi-infère. Leurs éta- 
nunes sont au nombre de trois ou de six: dans le premier cas, 
elles sont opposées aux divisions calicinales internes: 1rs an- 
thères se trouvent constamment tournées vers l'intérieur. Ce 
groupe se distingue en outre, parce que les divisions de son 
calice sexfide sont roulées en spirale dans le bouton , et que 
les graines offrent un albumen farineux , dans Taxe duquel se 
trouve logé l'embryon. 

6. Les Broméliacées , dont l'ovaire est libre ou soudé, 
soit en entier, soit en partie,avec la base du calice. Les étamines 
sont au nombre de six ou davantage; les anthères, tournées 
vers le dedans, s'ouvrent par des fentes longitudinales. Il esta 
peine nécessaire de rappeler que le genre Agave appartient 
aux Amaryllidées, où il forme avec le Fourcroya une section 
distincte , les A gavées. 

Les auteurs varient considérablement sur la distribution des 
genres restant après la séparation de ces divers groupes : il sera 
donc à propos de donner quelques observations qui pourront 
aider à établir une classification sûre. C'est là le principal objet 
de ce mémoire, que je commencerai par les Tulipacées. 

J'ai déjà parlé dans ce recueil (voir Annales des Sciences 
naturelles, tome vi, page 90) des caractères de cette famille, 



bernhardi. — Sur les Tulipaeées et les Asphadêlèes. ay3 

ainsi que des genres qu'elle renferme; des études , continuées 
depuis r rae permettent de donner quelques observations ulté- 
rieures. Je me suis, dans le mémoire en question, occupé prin- 
cipalement des Gagea , et j'en parlerai d'abord ici, parce que, 
dans la suite de mon travail., je me rapporterai aux observations 
faites sur ce genre. 

J'ai fait voir que le genre Gagea devra probablement être 
démembré, et un démembrement a déjà été tenté par D. Don., 
qui fonde son genre Orytliia sur les Ornithogalum uniflorum L. 
et oxypetajum L. Ce genre forme évidemment le passage des 
Gagea aux Tulipa* Par son port , il rappelle davantage les 
Tulipes , dont il offre les sépales caducs. D'un autre côté , son 
pistil se termine comme dans les Gagea, par un style, qui 
cependant est proportionnellement plus court que dans ces 
plantes. Il s'écarte, de plus, des deux genres en question par les 
sépales et les graines. En effet, les sépales intérieurs sont ongui- 
culés , et les graines tiennent le milieu entre celles des Tulipes 
et des Gagea; leur forme est déterminée principalement par 
f'avortement d'un nombre d'ovules plus ou moins grand , et 
par le rapprochement plus ou moins considérable des ovules 
fécondés et développés ; la plupart des graines deviennent angu- 
leuses, mais elles ne sont pas aplaties , parce que les deux faces , 
où elles sont en contact avec les graines voisines, ne sont pas 
aussi fortement comprimées que le sont les graines des Tulipes. 
La capsule offre également un caractère générique en ce qu'à 
son sommet elle est très pointue, ce qui ne se voit ni. dans les 
Tulipes, ni chez les Gagea.. 

Mais ce dernier genre semble réclamer encore un démem*» 
brement;en effet, les ovules du Gagea reticulata R. Sch. 
{Ornithogalum circinnatum L.) (i)sont disposés sur deui rangs 
et rapprochés autant que dans les genres Tulipa , Lloydia et 
Frilillaria. Ils s'aplatissent par leur pression mutuelle autant 
que dans ces trois genres ; cependant notre plante se distingue 
du Lloydia et des Fritillaria par l'absence d'un nectaire , et des 
Tulipes par le calice persistant et par l'organisation du style : 
elle forme évidemment le lien du Lloydia et du Gagea > et se 
distingue du second de ces genres par les fruits plus grands. Ils 



9.94 bernhardi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèles. 

forment en conséquence un genre nouveau, que je dédie à 
M. Horntmg, pharmacien à Aschersleben,qui s'est occupé beau- 
coup de l'étude de la Flore d'Allemagne, et principalement du 
genre Gagea. Des recherches ultérieures feront voir si d'autres 
espèces encore de Gagea viendront se réunir au Hornungia 
circinnata , et ces recherches apprendront en même temps s'il 
n'existe point de formes intermédiaires qui détermineront de 
nouveau la réunion de ces deux genres. 

On ne peut point, du reste, caractériser les Gagea par 
les ovules placés sur un seul rang ; car, quand même les 
graines seraient fréquemment unisériées, les ovules forment 
toujours deux rangées, et les graines unisériées ne sont pro- 
duites que par l'avortement d'un grand nombre d'ovules. 
Il existe cependant une différence dans la position des ovules 
des vraies Gagea et des Frilillaiia , et autres genres à graines 
fortement comprimées. Dans ces derniers, en effet, les deux 
rangées d'ovules nombreux sont contiguës dans chaque loge 
de l'ovaire sur un plan uni, tandis que , dans les Gagea y 
les ovules de deux rangées adjacentes rentrent alternativement 
les uns dans les autres, et remplissent les interstices, en sorte . 
que la surface commissurale se présente en zigzag. Le même 
caractère se retrouve chez les Erythronium, où , en outre, l'appen- 
dice en forme de bec du sommet des ovules remplit les interstices 
du côté extérieur. Mais il semble exister encore une autre diffé- 
rence entre les ovules des Gagea et ceux des genres à graines en- 
tièrement aplaties. Dans ces derniers , en effet , les membranes des 
ovules continuent à s'accroître, même lorsqu'il ne s'y développe 
point d'embryon , en sorte que les graines vides ont l'apparence 
de celles qui sont douées de la faculté germinative: elles sont 
néanmoins plus minces et dépourvues d'albumen et d'embryon. 
Dans les Gagea , au contraire, les ovules non fécondés ne s'ac- 
croissent nullement. Dans les Orithra, les enveloppes des ovules 
non fécondés continuent également à s'accroître légèrement; 
mais les observations manquent pour décider si les ovules de ce 
genre offrent une position analogue à ceux des Gagea. J'ai 
avancé, quant à la forme des graines du Gagea > qu'on peut 
les appeler un peu comprimés, et je leur trouve maintenant 



bern hardi. — Sur les Tulipocées et les Asphodélèes. 295 

encore généralement ce caractère ; mais j'accorderai volontiers 
que cette forme est variable , et que là où un petit nombre 
seulement d'ovules se changent en graines, ils prennent une 
forme plus arrondie, comme, d'un autre côté, on peut admettre 
que , lôrs du développement de tous les ovules d'un carpelle , 
ils se rapprochent , du moins, dans certaines espèces, au point 
de devenir anguleux, et même un peu comprimés. 

D'après ces considérations , les caractères des genres Hornnn- 
gia j Gagea et Orithya, seraient les suivans: 

1. Hornungia. Calyx patens , cum staminibus persistens, 
sepalis subaequalihus, nectario destitutis. Ovarium triloculare, 
ovula numerosa , raro abortientia , in quolibet loculo bi séria ta, 
commissura serierum plana. Stylus elongatus. Capsula subglo* 
boso ovata , trigona , subretusa , trilocularis , loculicido- tri val- 
ais. Semina biseriata , compressione mutua plana. 

2. Ga^ea. Calyx patens , cum staminibus persistens , sepalis 
sessilibus sntreqtialibus , nectario destitutis. Ovarium trilocu- 
lare : ovula in quolibet loculo bi-seriata , in quovis serierum 
pari alternantia , invicera interstitia alterîus seriei replentia. 
Stylus elongatus. Capsula retusa trigona , loculicido-trivalvis. 
Semina ob abortura saepè pauca subcompressa. 

3. Orithya. Calyx subcampanulatus cum staminibus deciduus, 
sepalis exterioribus sessilibus, înterioribus in unguem atténua- 
tis. Ovarium triloculare , ovulorum situs ut in Gagea ? Stylus 
longitudine ovarii. Capsula acuminata, trigona, loculicido-tri- 
valvis. Semina ob abortum saepè pauca subcom pressa. 

J'ai reçu maintenant un échantillon desséché , ainsi que des 
graines de la seule espèce connue jusqu'ici du genre Rhinope- 
talum. Les graines sont aplaties et germent comme celles des 
Fritillaria. L'échantillon desséché offre deux fleurs , dont le* 
anthères sont fixés au filet, comme dans les Fritillaria ; mais elles 
sont très courtes , presque circulaires et non oblongues, comme 
dans la plupart des Fritillaria j en sorte qu'on ne peut les com- 
parer qu'à celles du Fritillaria persioa. Le stigmate est simple 
et tronqué , comme dans le Fr. Fleischeri, de sorte que ce genre 
se distingue à peine des Fritillaria par autre chose que par le 
sépale supérieur, muni d'une fossette plus profonde que les 



296 BEiwiiARDi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées. 

autres , et prolongé en corne vers le dehors : il offre , de plus, 
l'organisation du bulbe et du fruit de ces plantes, et ne devra 
peut-être former par la suite qu'une section des Fritillaria. 

Je passe maintenant aux caractères généraux des Tulipacées, 
sur lesquels j'aurais peu de chose seulement à dire, si quelques 
auteurs ne s'efforçaient continuellement à réduire les genres de 
cette famille aux plantes qui offrent des graines aplaties, placées 
en rangées superposées, et, s'ils ne continuaient à admettre que 
les anthères des Gagea sont fixées par leur base au sommet du 
filet, en sorte que ces plantes devraient continuer à être séparées 
des Tulipacées. 

Quant à l'insertion des Anthères , l'observation directe seule 
peut décider quelle est la véritable organisation que ces plantes 
offrent sous ce rapport. Il s'agit principalement de bien [savoir 
faire ces recherches. A. cet effet , on fera bien d'examiner les 
anthères des fleurs non encore épanouies d'un autre genre de 
Tulipacées, où le canal à la base de l'anthère soit également 
clos, mais où toutes les parties sont d'une grandeur plus consi- 
dérable que dans les Gagea. Dans ces anthères plus grandes , 
on reconnaîtra à l'œil nu qu'en arrachant en une direction 
droite l'anthère non épanouie , le filet offre une extrémité amin- 
cie qu'on ne voyait point auparavant: on verra à la base de 
l'anthère une petite excavation , placée à l'extrémité d'un canal 
plus ou moins profond. Tout cela se retrouve dans des propor- 
tions plus petites sur les anthères des Gagea. Les filets, qui 
d'abord paraissent d'une grosseur presque égale, présentent 
tout-à-coup une extrémité amincie. La grande facilité avec la- 
qqelle on parvient à arracher ^'anthère fait voir qu'il ne s'est 
point fait par cet enlèvement de déchirure au filet fixé seulement 
par son extrémité extrêmement mince; le microscope même ne 
fera connaître aucune lésion quelconque, même avec un grossis- 
sement très considérable. L'examen des anthères qu'on a laissé 
s'ouvrir, attachées encore au filet, ne tardera pas à confirmer les 
faits que je viens d'exposer. On verra, en opérant avec la pré- 
caution nécessaire, que c'est par son extrémité seulement que le 
filet se trouve attaché, quand on a ouvert le canal dans lequel 
se trouve placée toute la partie amincie. 



BÇRNHARDf. — Sur les Tulipacées et les Asphodélées. 297 

Passons maintenant à l'examen delà question, s'il faut cher- 
cher les caractères distinctifs des Tulipacées dans la formation 
et clans la disposition des graines plutôt que dans les caractères 
que j'ai indiqués. Le caractère tiré des graines aplaties est d'au- 
tant plus suspect qu'en l'établissant , on n'a indiqué aucune 
raison pour laquelle ce nouveau caractère serait préférable à 
celui qu'on admettait antérieurement, et on est cependant en 
droit d'exiger que tout auteur qui propose des modifications au 
système naturel en donne les motifs, alors surtout que les carac- 
tères indiqués jusqu'alors méritent quelque considération par 
leur ancienneté Or, on peut prouver que le caractère tiré de la 
feuillaison des Tulipacées ou des Liliacées proprement dites fut 
indiqué déjà par l'un des premiers fondateurs du systèaie natu- 
rel, par Adanson , et admis par Laurent de Jussieu. 

En effet, Adanson sépare les Lilia d'avec les Junci, parce 
que, à l'exception de XUvularia , ils n'offrent point de racine 
rampante; et que les sépales de leur calice campanule présentent 
à leur base et du côté intérieur une fossette ou un sillon, qui 
ne manque qu'aux Tulipes. Pour leurs feuilles , à l'exception des 
Uvularia et des Tulipa > il n'admet point de gaines parfaites, et 
tous les genres doivent offrir trois stigmates. Il admet les genres 
Uvularia, Mithridatium (Erythronium) , Mandoni^Methoni- 
ca) , Lilium , Imperialis , Frilillaria , Tulipa, en sorte que 
les Uvularia forment le passage des Lilia aux Junci , et les 
Tulipa celui des Lilia aux Se i lia. Ces derniers , comprenant les 
genres Yucca > Phalangium , Anthericum et Scilla , diffèrent, 
selon Adanson, des Lilia, par l'absence du sillon ou delà fos- 
sette sur les pétales , par le stigmate simple et par les écailles 
( gaines ) qui accompagnent chaque fleur. Il est évident par là 
que cet auteur reconnaît déjà que les Lilia sont caractérisés par 
l'absence des bractées membraneuses, quand même il ne l'énonce 
pas expressément. Quant aux graines , il rappelle qus les genres 
Uvularia et Mandoni les ont sphériques , les Erythronium 
ovoïdes et les autres genres aplatis, mais sans trouver en cela 
une raison pour opérer une séparation. 

Dans son Système naturel, Laurent de Jussieu conserva les 
Lilia d'Adanson ; il y comprit les mêmes genres, plus les Yucca > 



298 bernhardi. — Sur les Tulipocées et les Asphodélées. 

et cependant il fait remarquer avec raison que les TJvularia et 
les Yucca sont des membres douteux de cette famille, les pre- 
miers se trouvant placés, peut-être avec plus de raison, dans les 
Àsparaginées, et les seconds dans les Broméliacées. La caracté- 
ristique qu'il en tait est du reste également défectueuse ; mais 
lorsqu'on la compare avec celle des Asphodélées , on verra éga- 
lement, comme caractère distinctif, que les fleurs des Lilia 
sont, ou entièrement nues, ou accompagnées d'une feuille qui 
remplace la gaine, tandis que les Asphodélées offrent de véri- 
tables gaines. Quant aux graines, il fait remarquer qu'elles sont, 
dans chaque loge, disposées sur deux rangées , et qu'elles sont 
souvent aplaties. 

Une famille distinguée par son port offre très souvent, dans 
les organes de la fructification, certains caractères communs à 
tous les genres qu'elle comprend, et c'est dans la fixation de 
l'anthère au filet que je crois avoir trouvé un tel caractère. 
Dans tous les genres effectivement, l'anthère se trouve fixée au 
filet plus ou moins au-dessous de son milieu, en sorte que, dans 
le bouton , un petit canal clos de tous côtés, ou muni vers le 
dedans d'une fente, renferme la pointe amincie du filet ; dans 
les genres à canal clos , l'anthère persiste dans cette position, 
même pendant la floraison ; dans ceux à canal fendu, le sommet 
du filet fait assez souvent saillie vers l'extérieur ; l'anthère en 
devient vacillante et se dirige vers le dedans, ce qui provient 
de ce qu'elle se trouve fixée au-dessous de son milieu , et que 
sa partie supérieure, plus pesante, s'incline vers te dedans: 
l'anthère paraît alors fixée par son côté extérieur. 

Toutes les Tulipacées se trouvent donc intimement réunies 
en liiie famille extrêmement naturelle, par deux caractères dont 
l'un est tiré des organes de la fructification (les anthères), et 
l'autre des organes de la végétation ( la plante munie seulement 
de ses feuilles ) ; en tenant compte encore des autres caractères 
de cotte famille, on ne risquera jamais de la confondre avec 
quelque autre famille, tandis que les graines aplaties, dispo- 
sées en rangées, n'offrent qu'un seul caractère qui sépare évi- 
demment des genres identiques par tous les autres caractères , 
si bien que leHornungia circinnata,<\uon a pris antérieurement 



bernhardi. — Sur les Tulipacées et les Asphodélèes. a<)i) 

pour un Ornithogalinm > et plus tard pour un Gagea , serait, 
par suite du caractère tiré des graines, réuni aux Tulipacées, et 
éloigné de la sorte des véritables Gagea. De plus , nous ayons 
clans les Orythia un genre que l'organisation des graines peut 
faire placer avec doute dans le même groupe, ou avec le 
Gagea , ou avec le llornungia , ou avec le Tulipa. Cette consi- 
dération est d'autant plus importante, que, d'un côté, dans les 
Gagea y si tous les ovules venaient à se développer, les graines 
pourraient devenir un peu aplaties, et que, de l'autre côté, 
les graines constamment aplaties des Lilium > Fritillaria et 
Tulipa y changeraient probablement de forme , si on pouvait 
retirer quelques ovules de l'ovaire immédiatement après la fé- 
condation , car les ovules n'offrent pas encore cette face aplatie; 
et, en examinant de plus près les graines développées, on y 
trouvera des formes très variées : les unes sont partout égale- 
ment grosses; mais dans un grand nombre d'autres, le bord 
intérieur surtout est plus mince que l'autre, et souvent même 
elles sont comme tranchantes, en sorte que 9 outre la grande 
face supérieure et l'inférieure, on peut en distinguer encore 
une troisième, latérale, semblable au dos d'un couteau. De 
plus, les graines placées aux extrémités de la capsule (et sur- 
tout celles de l'extrémité supérieure), où de l'un des côtés elles 
ne se trouvent point comprimées par une graine voisine, offrent 
déjà une forme un peu différente. Enfin , il est douteux que 
ceux qui veulent se servir des graines aplaties pour fonder un 
caractère de famille , soient dans la bonne voie, parce que, non- 
seulement aucune autre famille n'a pour caractère distinctif des 
graines aplaties , mais encore parce que , dans des familles voi- 
sines des Tulipacées, par exemple, dans les Iridées, nous ren- 
controns des genres dont les différentes espèces offrent des 
graines soit aplaties, soit arrondies , soit anguleuses, comme le 
genre Iris lui-même. Si on admettait que les Gagea offrent , 
comme les Iris , des graines de forme différente , on pourrait y 
réunir le genre Hornungia , et le caractère des Tulipacées, tiré 
des graines aplaties , tomberait nécessairement dans le néant. 

Ces considérations peuvent suffire pour prouver combien est 
peu fondée l'opinion d'après laquelle il fatidrait séparer les Tuli- 



3oo BERNUARDi. — Sur les Tulipacées et les Asphodélées. 

pacées des Asphodélées par la forme de leurs graines; cette théo- 
rie, du reste, n'a pas joui jusqu'ici d'une grande faveur : aussi 
je crois n avoir point besoin d'admettre ce caractère , ni de 
prouver l'inconvénient qu'il y aurait de réunir aux Asphodélées 
les genres à graines non aplaties, séparées, d'après ce caractère, 
des Tulipacées. En revanche, il me semble d'autant plus impor- 
tant de rechercher si les Tulipacées forment une famille dis- 
tincte, ou bien s'il ne serait pas préférable d'en faire une tribu 
des Asphodélées, opinion qui compte de nombreux partisans, 
quand même on ne s'accorderait pas sur les dénominations. 

Quelque peu de chose que j'aie à redire de l'opinion qui con- 
sidère les Hémérocallidées ( à l'exception du Blandfordia), les 
Gilliésiacées, les Smilacées, etc., comme n'étant pas suffisamment 
distinctes des Asphodélées, et qui ne les admet que comme des 
sous-divisions de cette dernière famille r je ne puis montrer la 
même indifférence quand il s'agit d'y réunir aussi les Tulipacées» 

Si , à l'exception des groupes distingués en tête de ce Mé- 
moire, tous les autres genres à ovaire libre et à embryon en- 
tièrement renfermé dans l'albumen , ne doivent pas être réunis 
en un seul groupe, on ne peut, à mon avis, trouver de bons ca- 
ractères pour les grouper que dans la manière dont les anthères* 
sont fixées. C'est d'après ce caractère qu'ils se laissent diviser en 
trois groupes : i° ceux qui ont les anthères fixées en dedans du 
filet ou à la face intérieure des sépales , de manière ordinairement 
que l'insertion à la face extérieure de l'anthère se fait plus ou moins 
au-dessous de son milieu , quelquefois davantage vers la base ; 
a° ceux où les anthères se trouvent fixées par leur axe, plus ou 
moins au-dessous du milieu, étant munies à leur base d'un canal 
plus ou moins long , qui renferme le sommet du filet ; 3° ceux 
où les anthères se fixent au filet par leur face intérieure. On peut 
appeler les anthères du premier groupe antherœ introrsœ ; celles 
du second A. extinctoriœ ou axiles , et celles du troisième A. 
extrorsœ. Mais cette insertion des anthères doit être examinée 
dans le bouton , car non-seulement les anthères extrorses, lors- 
qu'elles sont attachées au-dessous de leur milieu , tendent , à 
l'époque de la floraison, à se diriger vers l'intérieur, par suite 
de la plus grande pesanteur de leur partie supérieure, ou de- 



bernhabdi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlèes. 3c i 

viennent au moins oscillantes ; mais ceci se voit souvent encore 
tlans lesfanthères axiles, lorsque le canal , entrant par la base, 
offre vers l'intérieur Une fente ouverte. Les anthères de toutes 
ces plantes sont formées de deux loges qui s'ouvrent par une 
fente longitudinale; cette fente est souvent tournée davantage 
vers te dedans, lors même que Panthère ne se trouve pas fixée 
du côté extérieur. Ces t ce qui se voit quelquefois, par exemple, 
dans les grandes anthères des Tulipes; et peut-être la réunion pro- 
posée par quelques auteurs, des Tu li parées avec les Asphodè- 
lèes, doit-elle s'expliquer surtout, par la circonstance que les an- 
thères des Tulipacées .s'ouvrent plus vers l'intérieur, ou plutôt 
que les fentes , avant l'épanouissement , sont davantage tour- 
nées vers le dedans. Mais, si on examine les anthères de ces 
fleurs encore dans les boutons, par exemple, celles des Tulipes, 
on trouve que ces fentes ne sont tournées davantage vers le 
dedans que parce que le contour extérieur du tube que forment 
les anthères rapprochées doit être plus grand que l'intérieur, 
et que ces fentes sont par là refoulées vers l'intérieur. C'est 
donc une circonstance très peu importante qui détermine cette 
direction, tandis que l'insertion des anthères, lorsqu'on les 
considère comme fournies par une feuille métamorphosée, offre 
un caractère très distinctif dont, en effet , on s'est servi depuis 
long-temps pour séparer les Mélanthacées. Or, comme les an- 
therœ extinctoriœ diffèrent des A. introrsœ aussi essentiellement 
que les A. extrorsœ, il n'y a pas de raison pour qu'elles ne servent 
point de caractère distinctif pour une famille. Mais il faut se 
garder de confondre les anthères extrorses et introrses avec les 
anthères « extrorsum et introrsura déhiscentes a. Si l'on doit re- 
connaître que beaucoup de Tulipacées, par la direction des 
fentes dans les loges des anthères, se rapprochent des As- 
phodèlèes, d'autres, au contraire, se rapprochent davantage, 
sous ce rapport, des Mélanthacées; car dans certains genres, 
comme dans les Lilium et le Melhonica > le filet, non-seulement, 
lors de l'épanouissement, sort de la fente du canal et fait prendre 
aux anthères une direction semblable à celle des Mélanthacées, 
mais encore, l'organisation du style et du fruit de certaines Tu- 
lipacées ressemble davantage à celle des Mélanthacées , ce qui a 



3oi bernhardi. — Sur les Tullpacées et les Asphodélées. 

même porté R. firown à réunir le genre Calochortus à cette 
dernière famille. Le mieux sera donc toujours de ne ranger les 
Tulipacées ni dans l'une, ni dans l'autre de ces deux familles, mais 
de conserver comme leur caractère particulier les anthères axir 
le$, de caractériser, au contraire, les Mélanthacées par des an- 
thères extrorses, et de n'admettre parmi les Asphodélées aucun 
genre qui ne présente point les anthères introrses dans le sens 
que je viens d'indiquer. 

Mais, dira-Non , où ranger le Blandfordia , qui, avec des an- 
thères axiles, n'offre pas le port des Tulipacées? On ne saurait 
méconnaître que, par son port , ce genre se rapproche de beau- 
coup d' Asphodélées ; mais l'organisation de son fruit ne saurait 
nous engager à l'y réunir, car ce fruit se rapproche davantage 
de celui des Calochortus et des Mélanthacées. En effet, le style 
se divise de très bonne heure en trois parties , et les trois ovaires 
s'ouvrent à l'angle intérieur. On fera donc bien de considérer 
le Blandfordia comme le type d'une nouvelle petite famille, et 
on peut même dire que R. Brown a déjà reconnu ceci en éta- 
blissant les Hémérocallidées , car les caractères qu'il attribue à 
cette famille ne s'appliquent qu'au genre Blandfordia parmi 
ceux qu'il y a réunis. 

Il ne reste plus qu'à examiner quelle place il faut assigner aux 
genres des Monocotylédonées qui à un ovaire infère réunissent 
des anthères axiles , tels que les Aistroemeria et Doryanthes. 
Je n'hésite nullement à rapprocher le premier genre, que Mirbel 
et Herbert sont tentés de séparer en plusieurs autres , des Lilia- 
cées, avec lesquelles, à l'exception de la racine, il s'accorde en- 
tièrement, et je vois avec plaisir que Link et Reichenbach ont 
déjà proposé ce rapprochement. Lorsqu'on accorde qu'il y a des . 
Héntodoracées et des Broméliacées à ovaire infère et supère, il 
n existe point de raison pour repousser des Tulipacées à ovaire 
infère, dès que les genres qu'on veut y réunir offrent, dans tous 
les points essentiels de la ressemblance avec les Tulipacées à 
ovaire libre. Il est moins facile d'émettre un jugement sur la vé- 
ritable place à assigner au Doryanthes > qui se trouve aussi isolé 
que le Blandfordia. Mais comme la plupart des auteurs ont 
réuni, jusqu'ici, ce genre aux Amaryllidées , en le plaçant à 



bernhardi. — Sur les TulipQcèes et les Asphodélêes. 3o3 

la suite des Alstroemeria 9 il ne semble pas hors de propos 
de le laisser à cette place, et de le considérer comme une petite 
tribu de cette famille. Il est tout aussi superflu d'établir pour 
le Blandfordia une famille particulière ; on peut également le 
constituer en une tribu qui se trouve très voisine de celle des 
Doryanthées. Ceci est d'autant plus facile à admettre, que, dans 
les Mélanthacées et les Àsphodélées aussi , on trouve réunis des 
genres d'un port très divers. Le plus convenable serait donc de 
réunir sous le nom de Liliacées tous les genres à anthères axiles 
et d'y distinguer les quatre groupes des Tulipées, des Àlstroé- 
mériées, des Doryanthées et des Blandfor diées. 

Après l'arrangement des Monocotylédonées à anthères canali- 
culées , il sera facile de disposer les autres plantes d'après les 
mêmes principes. Passant d abord aux Mélanthacées, dont le 
caractère est assez généralement établi sur les anthères extrorses, 
j'aurai peu de chose à dire sur leur compte. On ne s'est trompé 
jusqu'ici , qu'en ce qu'on n'a pas tenu assez fortement à ce ca- 
ractère, et qu'on a réuni quelquefois à cette famille des genres 
qui n'ont point d'anthères extrorses, et que, d'un autre côté , 
ou a refusé d'y admettre des genres qui offrent ces anthères. 
Lindley nous fournit un exemple du premier cas , en y réunis- 
sant d'une manière fort peu rationnelle les Paridées; on commit 
une faute contraire en continuant à* réunir auxSmilacées le genre 
RusctiSj car ce genre se rapproche , sans aucun doute, des Dra- 
piezia et Disporum , aussi bien que des Smitax , Callixine , 
Luzuriaga , etc. La famille des Mélanthacées se distingue très 
faiblement de celle des I ridées, par le nombre des étamines et 
par l'ovaire. Du reste , les anthères , comme dans les Iridées , 
sont fixées au filet de différentes manières : tantôt elles sont 
soudées sur toute leur longueur, tantôt elles sont fixées à-peu- 
près au milieu , ce qui les rend souvent vacillantes. Le fruit est 
ordinairement une capsule qui se divise en trois carpelles s'ou- 
vrant à leur angle intérieur; mais quelquefois il s'ouvre aussi, 
comme dans les Iridées ; d'autres fois il reste fermé et se change 
en baie. Selon la différence dans l'organisation des sépales, on 
divise les Mélanthacées en Colchicacées et en Vèratrées ; cepen- 
dant les genres appartenant à ce dernier groupe offrent des dif- 



3o4 bernhabdi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées. 

férences si importantes, qu'on trouvera peut-être, par la suite , 
convenable de le diviser en plusieurs autres. 

Les Monocotylédonées à anthères introrses sont très nom- 
breuses. R. Brown crut pouvoir y distinguer comme une famille 
particulière les Asphodèlées , par les graines revêtues d'un test 
noir crustacé, et par l'ovaire libre. Mais on a reconnu depuis 
suffisamment que ce caractère ne permet pas d'établir une sépa- 
ration naturelle , parce que des genres très voisins , tels que le 
Myogalum à graines noires, et le Puschkinia à graines brun- 
clair, se trouveraient dans des familles diverses, et que même, 
à ce qu'il paraît, les espèces d'un même genre devraient être 
séparées en deux genres différens. C'est ainsi que , non-seule- 
ment les espèces du genre Scilla offrent des graines soit noires , 
soit brunâtres ; mais on trouve aussi dans des Anthericum du 
Cap de Bonne-Espérance, surtout dans VA. revolutum L. , des 
graines gris- blanc , tandis que la plupart des autres espèces les 
ont noires. Il est vrai qu'on ne saurait admettre que les espèces 
des genres dont les graines offrent une coloration différente 
aient été assez exactement examinées pour qu'on ne puisse plus 
songer à y opérer des séparations : au contraire , les espèces du 
genre Anthericum qui offrent des feuilles charnues, trois fos- 
settes nectarifères sur leur ovaire et des nectarostigmates sur 
leurs sépales, formeraient peut-être avec raison un genre dis- 
tinct; mais on peut d'autant mieux admettre qu'un même genre 
puisse contenir des espèces à graines noires et à graines brunâtres, 
qu'il existe un passage entre ces deux couleurs, et que certaines 
graines réputées noires ne sont que brun-foncé. Du reste , la 
même chose s'observe dans les Àmaryllidées, si voisines des 
Asphodèlées, et distinctes seulement par l'ovaire infère. R. Brown 
crut, à la vérité, pouvoir distinguer cette famille par l'absence du 
test noir crustacé ; mais dans un grand nombre d' Amaryllidées 
les graines sont munies d'un test semblable, et cependant on 
ne saurait les ranger dans les Hypoxidées, car leurs graines, 
non-seulement n'offrent point de hile en bec ; mais il faudrait 
alors opérer les séparations les plus contraires à la nature : ceci 
ne conduirait à rien moins qu'à placer le Leucojum œstwum , 
qui offre les graines noires dans une autre famille que le L. ver- 



bernhàrdi. — Sur les Tuli pavées et les Asphodèlêes. 3o5 

nurriy qui les a brun clair. Le Galanthus nival is % qu'on dit 
également n'avoir point de graines noires , viendrait se placer 
à côté de cette dernière plante. 

Si j'admets que le caractère tiré de la couleur noire des graines 
doit être abandonné pour les Asphodélées, il mesemblecependant 
qu'aucun genre de Monocotylédonées à anthères introrses et à 
graines recouvertes d'un test noir crustacé ne doit être éloigné 
de la famille des Asphodélées, et qu'on ne peut en éloigner ni 
les Amaryllidées, ni les Hypoxidées comme des familles particu- 
lières. En effet , le caractère tiré du bile en bec est de trop peu 
d'importance pour séparer les Hypoxidées comme une famille 
distincte de celles des Amaryllidées, et ce caractère n'aurait pas 
été admis par R. Brown comme concluant, s'il n'avait cru que 
les Amaryllidées se distinguent en même temps des Hypoxidées 
par l'absence du test noir crustacé ; mais , lorsqu'on est forcé 
d'accorder que, dans les Broméliacées, les Hémodoracées, les 
Liliacées , l'ovaire , ou libre ou soudé à la base du calice , 
n'offre qu'un caractère de valeur secondaire , il est rationnel de 
ne point admettre les Amaryllidées et les Hypoxidées comme 
familles distinctes des Asphodélées, mais de les regarder comme 
de simples tribus de cette famille, d'autant plus que les genres 
des Conanthérées , qu'on a réunies aux Asphodélées, offrent 
généralement un ovaire plus ou moins soudé. 

Après avoir écarté les familles des Amaryllidées et des Hypoxi- 
dées , il s'agit de savoir s'il ne serait pas convenable* de ne con- 
sidérer également les autres familles à anthères introrses, telles 
que les Joncées, les Smilacées et les Dioscorées, que comme 
des sous-divisions des Asphodélées. En effet, les raisons pour 
opérer cette réunion ne sont pas difficiles à trouver. C'est ainsi 
que les divers auteurs ont donné aux Smilacées , aux Convalla- 
riacées et aux Asparaginées , une extension tellement diverse , 
que, par cette raison déjà, il est permis de douter qu'elles forment 
une famille naturelle bien nette. R. Brown a cru pouvoir séparer 
ses Smilacées des Asphodélées par le test membraneux, ni noir, 
ni crustacé ; mais nous avons vu déjà plus haut que ce carac- 
tère ne saurait être conservé. On peut tout aussi peu considérer 
le fruit en baie comme un .caractère distinctif pour l'établissc- 

XVIII. Botav. — Novembre. ao 



3o6 BERNiiA.RDr. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées. 

ment d'une famille, et cette opinion a été rejetée par R. Brown 
lui-même et par d'autres botanistes. Les caractères proposés par 
d'autres, pour séparer les Smilacées, peuvent d'autant plus être 
passés sous silence que ceux mêmes qui les ont établis ont émis 
des doutes sur leur valeur. 

Quoique les Dioscorées, depuis que R. Brown les a établies, 
aient été admises avec une faveur marquée , elles ne sauraient 
cependant être considérées comme une famille nettement établie. 
Par leur fruit déjà , elles se rapprochent tellement des Smilacées, 
que Jussieu les considère seulement comme un groupe très 
voisin , mais qu'il n'y reconnaît nullement une famille particu- 
lière : quelques auteurs récens aussi penchent à la réunion. De 
plus , les trois caractères indiqués par R. Brown, la soudure de 
l'ovaire, le fruit capsulaire, et l'embryon renfermé dans une 
grande cavité de l'albumen , ne sont nullement décisifs: les deux 
premiers n'offrent point de grande valeur, puisque le genre 
Tamtis , à fruit en baie et à ovaire soudé , à moins qu'on 
n'en fasse une famille distincte, force à renoncer à l'un ou à 
l'autre de ces deux caractères, selon qu'on réunira le Tamus aux 
Smilacées ou aux Dioscoridées*. II résulte d'ailleurs de ce que 
nous avons vu précédemment, que ni le fruit en baie, ni l'ovaire 
inférieur ne saurait servir en général pour la distinction des 
familles dans les Mo'nocotylédonées. Quant à l'embryon ren- 
fermé dans une grande cavité de l'albumen , on ne saurait mé- 
connaître , à la vérité , que cette cavité dans les Dio&corea et les 
Rajania offre quelque chose "de particulier ; mais il n'est pas 
encore prouvé qu'on ait raison de fonder sur ce caractère une 
famille particulière. Il paraît, au contraire, avoir d'autant moin* 
de valeur que le genre Tarnus, qu'on range dans les Diosco- 
rées , ne le présente pas. Les Roxburghiacées de Wallich pour- 
raient fort bien être réunies aux Smilacées. 

Quant aux Joncées , les auteurs modernes sont assez unanimes 
pour les éloigner des Asphodèlées , particulièrement à cause de 
leurs fleurs glumacées et de leur port; niais, en réunissant 
à cette famille le Narthecium , on fait disparaître ces deux carac- 
tères, et cependant on ne saurait disconvenir que ce genre se 
approche des Joncées sous plusieurs rapports; cependant il 



bkrnhardi. — Sur tes Tulipacées et les Aspkodèlèes. 307 

faut éloigner de cette famille les genres où l'embryon n'est pas 
parfaitement entouré par l'albumen, mais où il ne se trouve qu'à 
moitié enfermé dans une cavité de ce dernier. Ces genres 
peuvent convenablement être rapprochés des Commélinées , 
dont ils s'éloignent de même que des Xy ridées, des Eriocaulées, 
des Restiacées et des Centrolépidées , par la position de l'em- 
bryon. On peut les séparer en deux petits groupes, les Flagella- 
riacées, distinguées par un albumen farineux, et renfermant, 
outre le genre Flagellaria y le Prionium, et les Kiogiacées, à 
albumen charnu , fondées sur le genre Kingia. Les genres en- 
core à examiner sont les Rapatea , Dosypogon, etc. 

Je suis prêt à considérer, avec d'autres botanistes , les Gillié- 
siacées comme une sous-tribu des Asphodélées, et les Paridées 
comme une sous-tribu des Smilacées. 

D'après ce que je viens d'exposer, il semble le plus rationnel 
de considérer les Dioscoridées , les Smilacées , les Hypoxidées , 
les Amaryllidées , les Asphodélées et les J un ce es comme de 
simples tribus d'une seule grande famille, que l'on pourrait 
comprendre sous le nom d'Alliacées , à cause d'un de ses genres 
les mieux connus et les plus vastes. Cette famille s'éloignerait 
des Broméliacées et des Pontédérées par l'albumen non farineux, 
mais charnu, des Philydracées par le nombre des sépales et des 
anthères , des Burmanniacées par le mode de déhiscence des 
anthères, des Hémodoracées par la positiou des loges de l'o- 
vaire vis-à-vis des sépales et des autres familles dont il a été 
question ici par l'insertion des anthères. 

Le résultat de nos recherches serait donc qu'après la sépara- 
tion des familles nommées dès le commencement, toutes les 
autres plantes monocoty lédonées pourraient fort convenablement 
être divisées en trois familles , qui présentent les caractères et 
les sous-divisions , dont voici le tableau : 

I. Mklahtraceje. Antherae sçx, rare novem, extrorsùm filamentis 
affixae. Ovariuin Jiberum. Albumen carnosum et cartila- 
gineum, embryoïlem includens. 

a. Colchicaceœ. Sepala longe unguiculata in tu])um coalita. 

b. Veratreœ. Sepala vix ongaiculata tel in tuhum l'revissimum coalrta. 

20. 



3o8 BhRNHARDi. — Sur les Tulipacées et les Asphodélées. 

ILLiuace/e. Antherae sex extinctoriœ s. axiles, i. e filamento 
^ canalis ope infra médium axcmaffixœ. Ovarium liberum 1. 
calycis basi adhaerens. Albumen carnosum, cmbryouem 
includens. 

a. Tuîipeœ. Ovarium liberam. Flores midi vel foliis stipati. 

b. Alstrœmeriecc. Ovarium calycis basi adhaerens. Flores foliis stipati. 

c. Doryantheœ. Ovarium calycis basi adhaereus. Flores bracteati. 

d. Blandfordieœ. Ovarium liberum* Flores bracteati. 

IQ. àlliac&s. Antherae se*, rare très 1. plures, filamentis 1. sepalis 
introrsùm affixse, longitudinaliter déhiscentes. Ovarium 
liberum vel cum calycis basi undique infernève coalitum, 
carpidiis segmedtis calycis exterioribus oppositis. Albumen 
carnosum vel cartilagineum , embryouem includens. 

a. DioHCorldeœ. Ovarium calycis basi adhaerens. Gaulis foliis petiolatis 

reticulatis iustructus. 

b. StnilacecR, Ovarium liberum. «Fruct us baccatus. 

c. Hrpoxideœ. Ovarium calycis basi adhaerens. Fractus capsulai is. Semina 

umbilico laterali rostcUiformi iostructa. 

d. Amaryllideœ. Ovarium calycis basi adhaerens. Folia radicalia vaginan- 

tia. Semina rostcllo destituta. 
c. AsphodeleceOyârium liberum vel infernè calycî adbaererrs. Fructûs 

capsularis. Flores colorati , spatbà vel bracteis membranaceis tecti. 
f. Junceœ. Ovarium liberum. Flores glumacei. 



Sua une espèce nouvelle de Figuier, et sur quelques arbres 

à lait édule , 

Par M. Desvaux, 

Directeur en retraite du Jardin Botanique d'Angers. 

§ I. Sur quelques Figuiers. 

Une espèce de plus ou de moins dans un genre , et surtout 
dans un genre déjà nombreux en espèces connues , tel est celui 
du Figuier, n'est que d'une bien faible importance dans la 
science, si elle n'offre pas un intérêt plus direct que de grossir 
nos catalogues, et surtout si l'espèce ne repose que sur des mo- 



desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. C$09 

difications d'un, ordre insignifiant, ainsi qu'il n'en existe que 
trop. Mais si cette espèce présente une particularité notable > 
une utilité directe , elle a le droit d'intéresser plus spéciale- 
ment. Nous croyons que c'est le cas du Figuier du Yopo. (1) 

Nous devons la communication, de cet arbre à notre estimable 
ami le docteur Willams Hamilton , connu par quelques travaux, 
sur les plantes des Indes occidentales. Ce modeste savant, dési- 
reux surtout de faire connaître et de propager en lieux conve- 
nables les espèces végétales véritablement utiles, avait prié le 
résidant anglais près la république de Venezuela, de lui pro- 
curer XArbol de Vaca ou Polo de Vaca* M. Rer-Porter fit une 
excursion de quatre jours, et très éloignée, au moyen de la- 
quelle il put se procurer des échantillons, incomplets à la vérité, 
d'arbres à lait édule, et même une quantité notable (un litre) 
du suc laiteux de l'un d'eux. Nous avons eu communication de 
ces objets, avec lf s notes courtes envoyées de Bogota par 
M. Ker-Porter. 

L'espèce d'arbre que les habitans des bords du Yopo, et vers 
l'embouchure de ce petit fleuve, appellent Lechero , et aussi 
Malo-Palo , serait, d'après le docteur Hamilton, larbre désigné 
par quelques observateurs sous le nom de Galactodendrum te- 
nuifolium (a); mais ce Galactodendrum serait peut-être une es- 
pèce de B r osi m um y tandis qu'une étude complète de ce végétal 
nous a prouvé que c'était un véritable Figuier, non encore décrit. 
Il offre cette particularité , que son suc est jaune ou jaunâtre, 
et non blanc , et que les fruits ou Figues passent, dans les lieux 
où il existe, pour nuisibles ou même vénéneux. 

Dans l'ouvrage de MM. de Humboldt , Bonpland et Runth 
sur les plantes de l'Amérique équinoxiale ( Nova gênera et 
specieSj etc.), nous trouvons un Figuier portant le nom vul- 
gaire de Mala-Pula {Ficus dendrocida), mais cet arbre n'a au- 
cun rapport spécifique avec notre- arbre du Yopo: 

Nous ne pouvons donner une diagnose complète de cette es- 
pèce nouvelle, que par rapport à la quarantaine d'espèces de 

(1) Nous avons donné une phrase caractéristique de ce figuier, en* i834, dans un ouvrage 
peu répandu : Mémoires de la Société d'agriculture , sciences et arts d'Angers , t. n , p. 33;. 

(2) Ce nom ne se trouve pas dans ta deuxième édition du Nomcnclator botanicus de *'~' J '\ 



3io desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. 

Figuiers qui nous est parfaitement connue : elle ne pourra donc 
être que provisoire; mais fa description complète que nous y 
joignons y suppléera pour l'avenir. 

Ficus yoponensis : ramis, ramulisque teretibus, annulatis; fo- 
liis integerrimis glaberrimis, elongato-Iauceolatis , acumina- 
tis, parallèle proximèque venosis. — Grescit in locis humidis 
propè fluminulum Yopo ( Reip. Venezuelae ). 

Figuier du Yopo. Tab. 8,fig. i: 

jtrbre presque de haute futaie , à écorce très épaisse , rude , blanchâtre, 
fournissant) ainsi que toutes les autres parties de l'arbre, un suc jaunâtre et 
très épais. 

Rameaux cylindracés , entièrement glabres, bruu roùgeâtre, auncîcs au 
bas des entrenœuds, par l'effet de l'insertion des stipules caduques, et cepen- 
dant, par suite du développement de la base du pétiole , la feuille paraissant 
.sortir au-dessous de cet anneau. * 

Entrenœuds régulièrement d'un centimètre au plus ; plus courts que les 
pétioles. 

Stipule d'un vert jaunâtre', longuement linéaire lancéolée, aiguë, un peu 
coriace, étroite , non scarieuse, longue de 3 centimètres , et large à sa base de 
5 millimètres. 

Feuilles alternes, d'un vert gai ou vert jaunâtre, glabres, presque mem- 
braneuses , persistantes , satis dentelures , elliptiquement lancéolées , un peu 
rétréci es à la base et acuminées au sommet, pointe un peu mousse; nervures 
jaunâtres parallèles très rapprochées, saillantes des deux côtés, et alternativement 
une plus prononcée et l'autre moins , toutes réunies vers les bords sur une 
veine sinueuse presque marginale ; limbe de la feuille de 3 s 4 centimètres de 
large, et de ioà i5 de long. 

Pétiole blanc jaunâtre , canaliculé en dessus , long de 3 à 4 centimètres , et 
mince par rapport à la grandeur de la feuille. 

Réceptacle commun * de la grosseur d'une petite prune , strié longitudinale- 
ment (paraissant, étant frais, avoir une couleur gris violacé); à pédoncule 
axillaire , ordinairement unique â l'aisselle de chaque feuille , de forme globu- 
loïde, avec un prolongement au sommet, court, écrasé à son oritice, et fermé 
par cinq écailles sca rie uses. 

Pédoncule plus long que les pétioles , de 2 à 3 centimètres , ayant à son 
sommet deux à trois écailles scarieuses courtes obtuses , appliquées sur la base 
du réceptacle ou figue. 

Fleurs stériles ou staminifères seulement, en petit nombre au-dessous du 
bord de l'orifice du réceptacle commun. 



deswux. — Espèce nouvelle de Figuier. 3i i 

Fleurs fertiles ou pistittfères seulement, très nombreuses, à ovaire uni* 
latéral, à pointe oblique et à calice scarieux profondément quiuquepartite. 

Péricarpe , ovale, un peu comprimé, jaunâtre, comme lisse à sa surface, 
avec une pointe sur le côté interne. 

Cet arbre croît vers l'embouchure da Topo, petit fleuve de la république de 
Venezuela , où il reçoit les noms de Lechcro et de Mata-Palo. 

* 

Ficus yopone^sis. 

Arbor procera, cortice crassoalbescentc, lactescente :lac sublulcsceus glutino- 
sum. Rami glaberrimi, teretes, fusco-brunei, basi foliorum annulati. Internodi 
petiolo breviores cylindracei. Stipules luteo-virentes , elongalae, lineati-lan- 
ccolatae, acutissimae, subcoriaceae ( non scariosae ). Folia alterna , iotegerrima , 
persiste ntia petiolafa , sùbmembranacea , luteo-virescentia , glaberrima , elon- 
gato lanceolata , acuminata, basi subatlenuata, nervosa : nervis lutescentibus 
u trinqué prominentibus , dense parallelis alternatimque tenuioribus , prope 
margincm confluciitibus. Petiolum elongatum gracile, latescenc, supra cana- 
liculatum. Receptaculum axillarc peduncutatum solitare, globosum glabrum , 
longitudinaliter stria tu m i collo apice dilatato terminatum : aperturâ basi cou- 
s trie ta , squamis quinque clausâ. Pedunculus glaberriinus , elongatus , petiolo 
longior, subteres , apice incrassatas squamosus: squamis a-5 scariosis obtusis, 
receptaculo appressis. Flores neutre paululae , aperturâ receptaculi proximae. 
Flores fertiles nuincrosae inclusse. Pericarpium unilatérale ovatum sub- 
, lutescens lxvigatum , apice latcralitet acutum. 

Grescit in locis hu raidis fluminuli Yopo Amcricae, ubi dicitur vernaculè 
Mata-Palo et Lechero. 

Une seconde espèce de Palo de Vaca > transmise par le 
docteur Hamilton , sous les noms inédits de Galactodendron 
chrysophyllifolium , et en dernier lieu de Galactodendrum ova- 
lifolium , est un arbre des mêmes régions, de la hauteur de 9 
à i3 mètres, et croissant près de Cajegal, et aussi à San-Pedro 
dans le voisinage d'Aragua. Ce n'est encore qu'un véritable Fi- 
guier, d'après le grand échantillon, sans fruit à la vérité, que 
nous en possédons. La nature et la forme de ses stipules , celle 
de ses feuilles , et son suc blanc, prouvent que c'est un Figuier ; 
aussi sommes-nous presque certains que c'est l'espèce décrite 
par Wildenow (Spec Pi. 4- tora. p. 1 143) sous le nom de Ficus 
insipida , auquel Sprengel , dans son Syslema vegetaBilium , a 
eu tort de joindre le Ficus elliptka de Kunth , espèce qui en 
est totalement distincte. 



3 f 2 desv jstfx. - Espèce nouvelle de Figuier. 

A l'exception de la longueur des entre-nœuds, qui ne dépassent 
pas 3 centimètres , et de la présence des stipules lancéolées-li- 
néaires, aiguës, dont Willdenow n'a pas fait mention , nous ne 
trouvons rien à ajouter à la description qu'a donnée cet auteur 
de ce Figuier, indiqué comme venant des environs de Caracas. 
Le nom dinsipida n'a été tiré que de la qualité des fruits, et 
point de propriétés relatives au suc propre ; nous croyons , d'a- 
près cela, que cet arbre peut être signalé ainsi qu'il suit : 

Ficus insipida Willd. Galactodendrwn ovahfolium et G. vhry- 
sophyllifolium W. Ham. ined. Vernacule Palo de Faca." 

Hâtais tçretibus subaunulatis glabris. Foliis subdistatitibus coriaceis, cllip- 
tico-oblongis , glabcrrimis, intcgcrritnis, basi subauguslatis apice obtuse acuiui- 
natis /distante utriuque parailelo-venosis rclicuialisque (receptaculis subrotuo- 
dis pedunculatis cx^Willd. ). 

Ce Figuier paraîtrait avoir quelques rapports avec notre Ficus 
Guianensisj tant pour la forme de ses feuilles que pour les ner- 
vures ; aussi allons-nous en présenter une diagnuse plus rigou- 
reuse que celle donnée dans l'ouvrage de M. Hamilton , afin d'en 
fixer l'existence spécifique. 

Ficus Guianensis Desv. in Prod. Fl. Ind. occid. Hamilt. p. 62. 

Ramis teretibus glabris (albescentibus) substriatis. Foliis subconfertis , 
crassis, glabris, inlegerrirnis, elliptico-eloDgatis , obtusis, brevissimè obtusèque 
mucronatis , suprà nitidis, utiinquc parallelo-vcnosis, subtils reticulatis; petiolis 
subbrevîbus ( intense purpareo-fusco colora lis ), crassis; receptaculis sphaericis 
(albescentibus) puberulis ( diametr. gran. Piperi) , axillaribus, subquinatis , 
i>reviter pedunculatis : pedunculis pubescentibus apice braclcatis* bractçis 
obtusis scariosis geminati* , adpressis. 

§ IL Sur le véritable arbre de la Vache. 

La difficulté pour arriver à quelque certitude dans certains 
points de la botanique, se fera d'autant mieux sentir ici , que 
plus de deux siècles n'ont encore pu nous donner une parfaite 
connaissance de l'arbre qui en Amérique et entre les tropiques 
fournit une sorte de lait édule, presque comparable à celui de 
nos animaux domestiques. Signalé dès i633 par Laet , dans le 
xvni c livre , chap. iv de sa Description des Indes occidentales, et 



desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. 3i3 

malgré les efforts de plusieurs savons, et entre autres de notre 
honorable ami, nous ne possédons à cet égard que des notions 
approximatives, et devons supposer, surtout d'après ce qui va 
suivre, qu'il y a plusieurs arbres, et même des arbres de fa- 
milles différentes, qui fournissent un lait ou émulsion laiteuse, 
non-seulement édule, mais encore utilisée réellement comme lait. 

Ce qu'il y a de certain , c'est qu'aucun des trois arbres ou 
échantillons d'arbres expédiés dans le premier envoi de M. Ker- 
Porter, ne peut se rapporter au Palo de Vava dont a parlé le 
baron de Humboldt, arbre qui semblerait de la famille des Sa- 
potilliers : soit les deux figuiers dont nous avons traité ci-dessus, 
soit l'arbre dont nous allons parler, et qui a fourni le litre de 
lait que nous avo'ns eu à notre disposition. 

L'expression qui, dans M. de Humboldt, signale son Galao 
todendron utile (Brosimum Galactodendron Don) : foliis suprà 
viridia subtùs aureo-fusca , ne peut en aucune manière con- 
venir à notre présent Arbre de vache (Palo de Vaca). Celui 
dont nous traitons, et que nous regardons comme un Clusier 
jusqu'à nouveaux éclaircissemens {Clusia Galactodendrum (PI. 8, 
fig. 2 ) , croît dans les environs de Caryaca (Rép. de Vene- 
zuela), et fleurit en avril ou mai. L'arbre est si élevé, que l'on 
fut obligé de le brûler vers ses branches pour en avoir quelques 
feuilles , et ce sont de celles figurées à la planche citée ; ce qui 
prouve l'existence de plusieurs arbres confondus sous un même 
nom vulgaire, et ayant la même propriété économique. 

Notre Clusia Galactodendron a les rameaux opposés, un peu 
anguleux; les feuilles également opposées, coriaces, entières, 
comme marginées , obovales , obtuses , longues de près d'un 
décimètre, larges de quatre centimètres, et décurrentes sur leur 
pétiole; elles sont finement nervées, à nervures parallèles très 
rapprochées et se dirigeant vers le sommet, avec une nervure 
médiane peu prononcée, si ce n'est à son point de départ. Ces 
feuilles, comme striées à la surface supérieure, et d'un vert 
foncé, sont d'un vert très pâle en dessous. L'écorce de l'arbre 
est très épaisse , couverte de tubercules corticaux assez réguliè- 
rement rapprochés, et son tissu intérieur passe au rouge violacé 
par l'action de l'air. 



3i4 desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier* 

Pour extraire le lait de cet arbre, les habitans des campagnes 
pratiquent des incisions qui pénètrent jusqu'au tissu ligneux, 
en les dirigeant au couchant; mais ils ne font ces incisions que 
durant le croissant de la lune, s'imaginant qu'à cette époque 
l'écoulement est plus abondant. L'arbre peut fournir à-peu-près 
un litre dans une heure. Lorsque les habitans se trouvent éloi- 
gnés de chez eux, ils se nourrissent eux et leurs en fans du lait 
qu'ils extraient. L'usage de ce lait est de faire éprouver aux 
lèvres et au palais une sensation d'astringence qui parait distin- 
guer les espèces édules de lait des végétaux. 

Le lait de notre présent Palo de Paca n'éprouve pas la fer- 
mentation qui fait aigrir si promptement le lait des animaux ,. 
car, après trois jours d'exposition à l'air * à peine si l'on aper- 
çoit un léger degré d'acidité. Il est blanc r épais, cailleboteux, 
et prend enfin à l'air une couleur rosaire ou violacée, même 
lorsqu'il est mêlé d'eau , à laquelle il peut être mêlé en toutes 
proportions. 

Nous doutons beaucoup que le suc de ce végétal soit du 
même arbre que celui dont M. Boussingault a donné l'analyse 
{Ann. de chimie , i8a3 , t. a3, p 219) , car il n'est rien dit de 
l'altération de couleur , si notable dans le nôtre. 

Voici le précis de l'analyse de ce suc> qu'a faite M. Morren (rj 
dans un travail entrepris à notre sollicitation, et présenté à la 
Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. 

Des deux bouteilles, renfermant chacune à-peu-près un demi- 
litre de lait, l'une, débouchée à la douane, était privée de quel- 
ques parties de son contenu, et le reste ayant subi l'action de 
l'air, était d'une consistance semblable à la crème de lait, d'une 
odeur peu agréable, comme un peu résineuse, et d'une couleur 
blanc-rosé très prononcée. 

La bouteille intacte et remplie jusqu'au bouchon , qui était 
recouvert de cire et d'une triple enveloppe de parchemin , ren- 
fermait au contraire un liquide d'une odeur et d'une saveur 
agréables. Le lait était plus épais au fond et aux parois du 
vase qu'au milieu , mais une légère chaleur lui a communiqué 

» 

(1) Professeur des Sciences physiques el mathématiques au collège ro\al d'Angers. 



dksvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. 3 1 5 

une liquidité générale. La saveur en était très légèrement astrin- 
gente et comme un peu acidulée , l'odeur un peu aromatique. 

La pesanteur spécifique en était de 1,014. Il a P u bouillir sous 
la pression ordinaire, à la température dé ioo°. Par le refroidis- 
sement, il s'est formé une pellicule qui s'est teinte fortement en 
rose. Les acides, les alcalis, l'alcool et l'éther, n'ont point déter- 
miné de coagulation. Par une lente évaporation, la couleur aug- 
mente dans toute la masse, et va jusqu'au brun-rouge du cho- 
colat; alors il s'opère une séparation en substance limpide, 
grasse , avec apparence de cire fondue et en substance solide à 
l'état grumeleu*. Cette dernière, débarrassée de la première par 
la décantation , et plus complètement par l'addition d'une aro- 
mite (huile essentielle), offre tous les caractères azotés de la 
fibrine, et est alors de l'albumine dans son mélange primitif. 
Pour juger de cette substance avant que le feu l'ait altérée et lui 
ait communiqué l'odeur de viande rôtie, on la traite par Téther 
anhydre bouillant, dès qu'à l'évaporation le liquide prend une 
couleur rosée. Toute la cire étant enlevée par ce moyen, il reste 
une substance blanchâtre, mollasse, qui, traitée par l'acide sulfu- 
rique et du sucre, a donné une belle réaction purpurine signa- 
lant l'albumine. 

La cire obtenue par décantation est légèrement déliquescente, 
mais elle perd cette propriété par une ébullition prolongée dans 
l'eau distillée , devient ferme, d'un blanc jaunâtre , mais elle eàt 
plus facilement liquéfiable que la cire d'abeille. Sa densité est de 
1,012g, ce qui la rapproche de celle des espèces de Myrica 9 
tandis que la cire d'abeille surnage l'eau. 

L'eau dans laquelle on a fait bouillir la cire donne des indices 
de présence de magnésie, suspendue par un acide. 

Le lait étendu d'eau avant toute évaporation , indique, par les 
réactifs, la présence de l'acide gallique; traité par l'ammoniaque 
ou la potasse , on obtient promptement une liqueur rouge par 
l'effet du gai la te formé. On explique alors la couleur rose de cette 
liqueur naturelle exposée à l'air, par la décomposition de l'albu- 
mine fournissant l'ammoniaque réuni ensuite à l'acide gallique. 

La dissolution ammoniacale offre de l'acide benzoïque en 
quantité remarquable, cause directe de l'aromatisme de ce suc. 



3iG DBSvMfx. — Espèce nouvelle de Figuier. 

Les réactifs prouvent l'absence complète de fécule , de ca- 
séum et de caoutchouc. 

Cire.' 4g à 5o centièmes. 

Albumine 20 à i5. 

Acide gaLlique 5 à 8 ? 

Acide benzoïque. "..••• 1 à â? 

, Oxide de magnésium . . Indices. 

— de calcium. . . . Indices. 

— de silicium. * . • Indices. 

D'après un nouvel envoi Fait au docteur Hamilton par M. Ker- 
Porter,iI paraîtrait qu'il existe des arbres véritablement rappro- 
chés du genre Brosimum, qui constituent de nouveaux Palo de 
Vaca, et le docteur Hamilton , en même temps qu'il nous a fait cette 
communication, a publié un Galactodendrum longifolium dans le 
Botanical magazine, t. 372 5, et dans le Penny magazine-, n° 261,. 
t. 5, p. 160. Bien que les détails donnés soient encore incomplets, 
ne reposant que sur la connaissance des fruits et des feuilles, ce 
végétal nous semblerait se rattacher au Brosimum. Les feuilles, 
longues quelquefois de plus de 35 centimètres, offrent une ana- 
logie assez frappante, pour la grandeur et les nervures, avec 
une espèce qu'avec les horticulteurs nous avons cultivée sous le 
nom de Galactodendrum speciosum ; mais dans celle-ci, les 
feuilles sont plus manifestement rétrécies à la base que dans 
celles du docteur Hamilton. Le haut du pétiole est velu-paléacé ; 
les nervures beaucoup plus courbées vers la pointe , bien que 
se dirigeant aussi parallèlement entre elles, et l'acumen ou 
pointe en est beaucoup moins prononcé que dans le Galacto* 
dendrum longifolium. 

Cet exposé donnant, autant que- nous pouvons le croire, tout 
ce qui est connu sur les arbres curieux dont nous venons de 
parler, indique assez tout ce qui reste à faire, non -seulement 
pour connaître leurs caractères botaniques, mais encore pour 
se les procurer, afin de les naturaliser dans nos colonies. La 
quantité seule de cire que renferme leur suc propre, suffirait 
pour stimuler dans cette recherche, quand même leur lait 
n'aurait pas toute la supériorité de qualité qu'on lui attribue. 

Plaugbb 8. Fig. 1. Rameau au Ficus Yoponensis. — a. Feuille isolée. — £. Réceptacle. 
•— c. Fleur femelle, — Fig. a. Rameau du Clusia GalactocUndron. 

^9 1^ 



n. r. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacées. 317 

Recherches sur la structure anatomique de quelques Magnolia- 
cées, par H. R. Goeppert. (Linncea, 1842, p. i35. ) 

A la réunion des naturalistes de la Grande-Bretagne, tenue 
«n 1837 à Liverpool, M. Lindley fit la remarque que les cellules 
poreuses que Kieser a le premier vues dans le bois des Coni- 
fères, se retrouvent partout dans les fibres ligneuses des plantes 
à sécrétions résineuses, telles que le Tasmannia et le Sphœro- 
stemma. D'autres membres de la réunion allèrent plus loin , en 
soutenant que la plus entière similitude existait entre les Coni- 
fères et les Magnoliacées. S'il en était ainsi , la valeur des re- 
cherches d'anatomie comparée pour la botanique en général , et 
pour la détermination des bois fossiles en particulier, serait for- 
tement compromise, l'opinion ayant prévalu jusqu'ici, que l'or- 
ganisation généralement connue des Conifères était particulière 
à cette famille et lui servait de caractère distinctif. Depuis les 
excellentes recherches de Mohl , il ne reste plus de doute que 
les ponctuations ou pores des cellules et des vaisseaux dans 
les Conifères , ainsi que dans toutes les autres plantes connues 
jusqu'ici, offrent une organisation et une origine à-peu-près 
semblables; et, sous ce rapport, la théorie de Lindley serait 
conséquemment vraie ; elle devrait recevoir plus d'extension , 
et ne pas s'appliquer seulement aux arbres résineux , comme le 
Tasmannia. Mais il s'agit ici plutôt de la position des pores sur 
les cellules ligneuses (qui, comme on sait, n'existent dans les 
Conifères que sur les deux parois tournées vers les rayons médul- 
laires), ainsi que de l'absence des vaisseaux /plus grands, ronds 
et ponctués qui manquent dans lus Conifères , mais qui se re- 
trouvent chez les autres Dicotylédonées. 

Désirant depuis long-temps examiner par moi-même cette 
question si singulière, j'eus enfin une occasion favorable de le 
faire, M. Adolphe Rrongniart ayaut eu l'obligeance de me com- 
muniquer récemment un tronçon de Drimys JFinteri de trois 
pouces d'épaisseur, avec cinquante couches ligneuses. 

L'écorce présente à l'extérieur Yépidcrme blanchâtre, formé 
de 6-8 cellules un peu dilatées, à parois assez épaisses. Les cel- 
lules les plus extérieures, offrant 2-3 rangées, sont souvent in- 



3i8 h. r. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacées. 

colores; quelquefois cependant elles se trouvent remplies d'une 
substance brune. Sous l'épiderme se trouve une partie assez so- 
lide de l'écorce, épaisse d'une ligne, et offrant les parois des 
cellules parenchymateuses colorées en brun. C'est jusqu'à ce 
point que s étendent les rayons médullaires de l'écorce, qui 
forment maintenant, avec le tissu celluleux parenchymateux in- 
terposé, le reste de l'écorce qui offre une consistance molle. Entre 
ces rayons médullaires, de même que dans la partie de l'écorce 
placée sous l'épiderme et correspondant au liège y on voit, à 
l'œil nu déjà, des points blanchâtres produits par l'aggloméra- 
tion de cellules à parois fort épaisses, formées souvent de 
vingt couches concentriques, un peu raccourcies, à cavités ré- 
trécies , au nombre d'environ quinze à vingt. Ces groupes de 
cellules sont tellement compactes , que , quand on les coupe , 
ils crient, et qu'ils peuvent facilement se détacher du reste du 
tissu , sous la forme de grains blanchâtres. Les rayons médul- 
laires de l'écorce, très saillans, qui ne sont autre chose que la 
continuation des rayons médullaires du bois, traversant ici 
toutes les couches annuelles, et qu'on doit donc compter parmi 
les grands organes de cette espèce , font distinguer, au premier 
coup-d'oeil déjà , le tronc en question de celui des véritables 
Conifères (Abiétinées,Taxinéeset Cupressinées), dans lesquelles, 
comme nous l'avons dit précédemment, on ne rencontre que de 
petits rayons médullaires traversant des couches annuelles isolées. 
La coupe transversale du corps ligneux offre cependant, sous 
le microscope, une ressemblance extrême avec les Conifères, par- 
ticulièrement en ce que les cellules ligneuses n'alternent point , 
comme dans les autres Dicotylédonées , avec des vaisseaux ar- 
rondis, ponctués, mais qu'elles se montrent seulement comme 
des cellules tétragones, disposées en séries rayonnantes, et 
qui s'étendent depuis la moelle jusqu'à l'écorce. Les cellules des 
rayons médullaires diffèrent encore considérablement, en ce 
qu'elles sont toutes plus grandes que dans les Conifères, qu'elles 
offrent presque toujours le diamètre des cellules adjacentes, et 
qu'elles sont plus allongées. Sur deux ou trois rangées de cellules 
ligneuses on rencontre à-peu-près un petit rayon médullaire; 
sur quinze à vingt, on en trouve un grand , qui , vers l'écorce , 



h. r. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacèes. 3iq 

où ils sont les plus larges, se forment d'une à douze cellules jux- 
taposées, dont on reconnaît évidemment, avec un grossissement 
seulement de cent vingt, l'organisation ponctuée de distance en 
distance par l'amincissement des parois. Ils sont remplis d'une 
substance brune , oléagino-résineuse , offrant la saveur de l'é- 
corce. La limitation des couches ligneuses est déterminée par 
trois ou quatre cellules un peu plus épaisses. 

Dans la coupe longitudinale parallèle aux rayons médullaires, 
il est vrai, les cellules se présentent toutes, comme des cellules pro- 
sencbymateuses , poreuses ou ponctuées, avec des pores offrant 
une disposition quaternaire spirale ou quinconciale sur deux ou 
sur trois rangées, entourés d'une aréole intérieure elliptique- 
oblique , comme nous la voyons chez les araucaria ; cepen- 
dant les cellules des rayons médullaires font immédiatement 
reconnaître une autre famille de Dîcotylédonées , en ce que , 
comme je l'ai fait veut antérieurement déjà , elles ne sont point 
tétragones, régulièrement ponctuées et appliquées , par leurs 
parois, contre les cellules ligneuses, comme dans les véritables 
Conifères, mais en ce qu'elles sont deux ou trois fois plus longues 
que. larges, qu'elles offrent de nombreuses ponctuations, et 
qu'elles alternent avec W parois des cellules ligneuses, ou 
qu'elles ne se trouvent point placées sur le même plan que 
celles-ci, comme je l'ai fait voir dans mon mémoire sur là struc- 
ture anatomique des Conifères. Il n'est pas rare non plus de 
voir de grandes cellules alterner avec les petites, ce qui ne se 
rencontre pas non plus dans les Conifères* Les parois isolées 
des grandes cellules sont souvent amincies des deux côtés de 
douze à seize fois, mais elles ne sont jamais perforées; d'où on 
peut conclure la présence d'un grand nombre de pores. Comme 
il. s'en trouve souvent quatre-vingts ou cent superposées , il est 
a peine nécessaire dé faire rémafrqtier qu'elles se reconnaissent, 
même à l'œil nu, sur le corps ligneux, sous la forme de bandes 
larges d'une demi-ligne à une ligne. 

Le nombre des pores disposés sur un même rang dans chaque 

cellule ligneuse isolée, est de cinquante à soixante, c'est-à-dire 

quinze à vingt de plus que je n'en ai remarqué sur les araucaria. 

Sur la coupe longitudinale parallèle à Vècorce , on voit déjà , 



3ao, h. a. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacées. 

à l'œil nu, les nombreuses extrémités des grands rayons médul- 
laires : elles sont linéaires, amincies vers le bas et vers le haut, 
longues d'une à deux lignes, et on en rencontre, terme moyen , 
environ six ou sept dans la largeur d'une ligne. Lorsqu'on les 
observe grossies, on les trouve composées de huit à douze cel- 
lules, disposées assez irrégulièrement les unes à roté des autres; 
les plus petites sont formées d'une à deux cellules; dans une 
rangée longitudinale, j'en ai compté souvent quatre-vingts à 
cent sur les grandes, et de un à dix sur W petites. Les cellules 
ligneuses offrent également , dans ce sens , des pores , moins 
nombreux à la vérité , que sur les côtés tournés vers les rayons 
médullaires. Ordinairement ils se trouvent placés au milieu de 
la cellule, dans une série longitudinale, et c'est par ce caractère 
encore qu'ils s'éloignent de ceux des Conifères , ou ce n'e6t que 
par de rares exceptions qu'on en trouve sur ce côté. 

Un rameau annuel d'un Drimys inconnu, que j'obtins du 
professeur Henschel , et un autre du même âge du Tasmannia 
aromatica, reçu du professeur Kunth , offrent une organisation 
semblable. Les autres plantes de la famille des Magnoliacées, 
que j'ai exammèes(Magnolia^Liriodendron, lllicium), s'écartent 
de cette organisation , en ce que , dans leur corps ligneux , comme 
dans celui des autres Dicotylédonées,on rencontre de toutes parts 
des cellules ligneuses ponctuées, alternant avec des vaisseaux 
ronds et ponctués. 

II résulte donc des recherches que je viens de faire, que, par 
suite d'un examen attentif, l'analogie , soupçonnée seulement 
entre les Tasmannia et les Drimys, d'un côté, et les Conifères 
de l'autre , n'existe nullement, et qu'elle ne se borne qu'à une 
ressemblance, remarquable sans doute, dans la composition assez 
analogue du corps ligneux , formé seulement de cellules prosen- 
chymateuses poreuses, mais que, sans faire mention de l'organi- 
sation très diverse des rayons médullaires , les premières offrent 
encore tant de différences, qu'on ne saurait les confondre avec 
celles des Conifères, et que, par conséquent , les tentatives faites 
pour tirer parti de l'organisation des plantes vivantes pour dé- 
terminer les espèces fossiles, méritent juqu'ici la plus grande 
confiance. 



h. mohl. — Structure des vaisseaux. 3a i 



Observations sur la structure des vaisseaux ponctués j 

Par Hugo Mohl. (i) 

Quelque nombreuses que soient les recherches publiées sur 
la structure des vaisseaux ponctués, les écrits récens sur l'ana- 
tomie végétale font voir que les auteurs sont loin de se trouver 
d'accord à ce sujet. J'ai pensé qu'il serait donc à propos do 
publier quelques observations que j'ai eu occasion de faire en 
étudiant ces organes. 

Pour mieux faire connaître les divergences qui existent entre 
ma théorie et celle des autres anatomistes , je vais, en peu de 
mots, exposer les doctrines des naturalistes que ce sujet a oc- 
cupés. 

Connus déjà par divers auteurs anciens, tels que Leeuwen- 
hock,Hill,Van Marum,Hedwig,les vaisseaux ponctués ne furent 
nettement distingués des vaisseaux spiraux et scalariformes 
que par M. Mirbel. Cet auteur considéra les ponctuations 
comme des élévations se présentant à la face extérieure des vais- 
seaux et munis d'une véritable ouverture ; mais il ignorait la 
réticulation de ces organes , et il contestait le passage de l'une de 
leurs formes dans l'autre. M. Mirbel distinguait l'aréole d'avec 
les ponctuations: il reconnut la membrane étendue entre ces 
dernières, et , quoique ses observations fussent erronées sur 
quelques points , il avait cependant jeté les fondemens sur les- 
quels les autres anatomistes auraient dû continuer l'édifice, et qui, 
avec de légères modifications , auraient été conformes k la vérité ; 
mais ceci n'eut pas lieu , et quelques botanistes allemands éta- 
blirent une série d'opinions , qui furent autant de pas rétro- 
grades dans l'a connaissance de ces organes. 

Et d'abord Sprengel ( Anleitung zur Kenntnissder Gaviiclise^ 

1802, I, io3) détermina la production de diverses opinions 
erronées, en faisant naître les vaisseaux ponctués des vaisseaux 

(1) Linnœa , i84a, pige i. 

XVIII. Botaw. — Décembre. » * 



32 «i h. MOfiL. — Structure des vaisseaux. 

spiraux , par suite \l'une soudure des fibres spirales ; il confon- 
dait, en outre, ces vaisseaux avec les vaisseaux scalariformes. 
L'articulation des vaisseaux était connue de Sprengel, qui l'ex- 
plique par une vive contraction s'opérant sur eux dans quelques 
points. 

Une autre théorie, qui a également trouvé quelques adeptes 
dans ces derniers temps, est due à Bernbardi ( Vber Pflanzen- 
gefâsse, p. 35 ). C'est à cet auteur que revient le mérite d'avoir 
découvert la membrane extérieure des vaisseaux spiraux ; il rap- 
porta à ces derniers la formation des vaisseaux scalariformes et 
ponctués y mais d'une autre manière que Sprengel, en admettant 
que les ponctuations sont les poitions isolées d'une fibre spirale 
décomposée. 

Treviranus ( Vont inivendigen Bau der Geivàchse, p. 55) eut 
le mérite de contribuer à la connaissance intime des vaisseaux, 
en reconnaissant qu'ils se trouvent composés d'utricules. II con- 
sidéra ( Beitrag zur Pflanzenphysiologie 3 p. 17) les utriciiles 
vasculaires comme des cellules ligneuses métamorphosées, et 
soupçonna qu'à la place des bandes transversales, il y avait des 
cloisons qui disparaissent plus tard. Il reste incertain sur la 
structure des ponctuations. Il est le premier qui ait observé 
que , dans le bois du Sassafras , les parties des vaisseaux , adja- 
centes aux rayons médullaires , sont couvertes de ponctuations 
d'une forme différente. Il considéra en général les ponctuations 
comme des élévations , et la dernière forme de ces organes fut 
regardée' par lui comme des ouvertures. 

Moldenhawer ( Beitràge zur Anatomie der Pflanzen , p. 264) 
fit provenir, de la même manière que Sprengel , les vaisseaux 
poreux des vaisseaux spiraux et des vaisseaux annulaires , entre 
les fibres desquels se formerait des fibres transversales. Selon 
lui, les fibres se trouvent placées à la face extérieure de la paroi 
utriculaire primitive. C'est à tort que quelques anatomistes pos- 
térieurs doutent du fait nouveau, trouvé par cet auteur, que, 
dans les vaisseaux du Tilleul , les parties qui se trouvent conti- 
nués à un autre vaisseau , offrent l'organisation d'un vaisseau 
poreux, tandis que les faces en rapport avec les cellules affectent 
la structure d'un vaisseau spiral. 



h. mohl. — Structure des vaisseaux. 3a \ 

Mieux que tous ses prédécesseurs, G. R. Treviranus (Fer- 
mischte Schriften, I, 1 49 ) expliqua l'organisation des ponctua- 
tions , en les considérant comme des élévations de la paroi des 
vaisseaux , qui sont creuses d'un côté, et qui offrent au milieu 
un enfoncement muni d'un bord relevé. 

Meyen {Phytotomie , p. 227) suivit Bernhardi, en admettant 
que les ponctuations sont des parties d'une fibre spirale décora-- 
posée; mais il embrouilla encore la question , en considérant la 
fibre comme la formation primitive, et la membrane vasculaire 
comme la formation secondaire. 

Link {Annales des Sciences naturelles, tome xxm, page iSi*) 
fait naître également les ponctuations des vaisseaux de h décom- 
position d'une fibre spirale: il dit que cette dernière est creuse. 
Selon lui, il n'existe point de vaisseaux poreux: leurs ponctua- 
tions sont desfragmens delà fibre spirale, qui sont plus courts 
que dans les vaisseaux scalariformes ; dans d'autres cas , ce sont 
des renflemens de la fibre spirale creuse. 

Dans quelques Mémoires publiés en i83i, je cherchais à éta- 
blir que la structure des vaisseaux scalariformes et des tubes 
se trouve , quant aux points essentiels , analogue à celle des 
cellules ponctuées. Je fis naître les vaisseaux de cellules minces, 
closes, sur la face intérieure desquelles se déposent plus tard des 
membranes et des fibreâ, et dont les cloisons transversales se 
résorbent totalement ou sont perforées d'une manière rétiforme 
ou scalariforme. Quant aux vaisseaux ponctués , j'établis que 
leur organisation se réglait sur celle des orgaftes élémentaires 
adjacens , que les ponctuations sont des parties plus minces de 
la paroi vasculaire , et que l'aréole doit sa naissance à une cavité 
placée au dehors de la paroi vasculaire. 

Dans ces derniers temps , Link ( Elementa philos, bot. éd. se- 
cunda , I, 177, 181) distingua deux sortes de vaisseaux, et 
établit, sur des distinctions dont je ne puis entièrement me 
rendre compte, les vaisseaux poreux et les vaisseaux ponctués. Il 
fait dériver les premiers des vaisseaux spiraux , dont la fibre 
creuse se réunit à certains points , pour disparaître ensuite , en 
sorte que les parties fibreuses isolées perdent leur continuité. 
Les vaisseaux ponctués sont couverts de ponctuations , qui 



ai. 



3a4 H - mohl. — Structure des vaisseaux. 

sont des restes des vaisseaux spiraux , mais qui ne deviennent 
pas .visibles. 

Les deux travaux les plus récens sur les vaisseaux ponctués 
par Meyen (Neues System der Physiologie , I, 117) et par 
Schleiden (Flora, i83g, p. 327) s'accordent beaucoup ensemble 
dans leurs résultats. Les deux auteurs font naître les ponctua- 
tions de fentes que forment les fibres de la couche utriculaire 
secondaire , à certains points où elles ne se soudent pas. Ces 
deux auteurs admettent ma théorie sur l'aréole. [Schleiden dit la 
cavité formant l'aréole remplie d'air, et admet que la fente qui 
s'étend au-dessus de cette cavité s'arrondit plus tard par suite 
d'un dépôt de nouvelle matière organisatrice. Meyen conteste 
absolument toute dépendance entre la formation des parois vas- 
eu lai r es et la structure des organes élémentaires adjacens. 

Après ce résumé des principaux résultats obtenus par les 
anatomistes sur les vaisseaux ponctués , je vais passer aux re- 
cherches que j'ai entreprises moi-même dans ces derniers temps. 
Le premier point dont je m'occuperai concerne le fait que, dans 
les vaisseaux ponctués de la plupart des plantes, les différentes 
utricules vasculaires n'offrent point une structure identique, 
mais que, selon qu'elles se trouvent en contact avec divers or- 
ganes élémentaires, elles offrent des différences assez importantes 
dans leur structure. Cette relation entre les tubes ponctués et les 
organes élémentaires adjacens était indiquée déjà par les deux 
faits isolés, observés par Treviranus et Moldenhawer. Plus tard 
j'ai essayé «de prouver que cette organisation se trouvait géné- 
ralement répandue. En effet , j'ai démontré que la structure 
observée par Moldenhawer dans le Tilleul se représente entre 
autres sur XAcer campestre > et que les rayons médullaires de 
beaucoup de plantes exercent une grande influence sur la struc- 
ture des parois des tubes ponctués ; car, sur les parties des vais- 
seaux qui se trouvent en contact avec les rayons médullaires, 
les ponctuations offrent une forme régulière, ne sont point entou- 
rées d'une aréole, ne se rencontrent constamment qu'aux points 
avec lesquels une cellule voisine s'est soudée, en s'aplatissant, et 
jamais avec ceux auxquels la paroi latérale d'une cellule voisine 
se trouve perpendiculaire; que, de plus, les ponctuations de 



ri. mohl. — Structure des vaisseaux. 3*5 

deux vaisseaux immédiatement adjacens se correspondent exac- 
tement, quant à leur position. Ces faits , de même que le phé- 
nomène très fréquent et très facile à observer, que les ponctua- 
tions des cellules adjacentes s'accordent les unes avec les autres 
sous le rapport de leur position et de leur forme, prouvent 
d'une manière indubitable que l'organisation des couches se- 
condaires, dans les organes élémentaires des végétaux, se trouve 
en connexion intime avec celles des couches secondaires dans les 
organes élémentaires adjacens. 

La vérité de cette théorie fut fréquemment contestée, et c'est 
surtout Meyen qui (Physiologie, I, 157) refusa d'admettre 
que, de l'organisation des tubes ponctués, on pourrait dé- 
duire une preuve en faveur de iHa théorie : il admettait, à cet 
effet , que mes observations étaient analogues à celles signalées 
dans la plupart des Conifères, où les parois, placées latérale- 
ment, offrent seules des ponctuations dans leurs tubes, tandis 
que celles-ci ne se retrouvent pas sur les parois dirigées vers 
1 ecorce et vers la moelle. Cette objection était fort singulière ; 
car ce sont précisément les tubes ponctués des Conifères 
qui montrent jusqu'à la dernière évidence l'influence que le 
contact d'organes divers exerce sur la structure d'un troisième, 
en ce que, dans les tubes , les seuls points des parois latérales, 
qui soient contiguè's à d'autres tubes , sont garnies de grandes 
ponctuations , entourées d'aréoles , tandis que , sur les points 
contigus à des rayons médullaires dans la plupart des espèces de 
Pinus y Juniperus, etc., on rencontre un grand nombre de 
petites ponctuations , dépourvues d'aréoles et s'accordant en 
tout point avec celles qu'on trouve sur les rayons médullaires 
eux-mêmes. Nous voyons donc dans ces tubes non-seulement la 
dépendance de leur organisation par rapport aux organes adja- 
cens , mais surtout ce fait , que l'organisation particulière aux 
tubes ponctués ne se développe qu'aux points où elle n'offre 
aucifne prise à cette influence étrangère provenant des cellules 1 . 

Personne , je pense ; ne voudra faire valoir contre cette théorie 
la particularité que cette influence des cellules adjacentes ne 
saurait se démontrer dans les tubes ponctués de toutes les 
plantes, ou que, dans un certain nombre de végétaux , les tubes. 



326 h. mohl. — Structure des vaisseaux. 

ponctués offrent sur toutes leurs parties des ponctuations d'une 
organisation semblable, soit que ces tubes se trouvent en contact 
avec des cellules, soit qu'ils se trouvent juxtaposés à des vais* 
seaux. Evidemment , ceci prouve uniquement que l'influence de 
cellules adjacentes qui s'exerce sur la formation des vaisseaux 
n'est pas, dans tous les cas , doués d'une force telle qu'elle em- 
pêche le développement de la forme des ponctuations particu- 
lières aux cellules poreuses , mais que, dans un certain nombre 
de plantes , la force organisatrice particulière aux vaisseaux est 
telle que, malgré l'influence des cellules adjacentes, l'organisa- 
tion particulière du tube ponctué peut néanmoins atteindre un 
développement plus ou moins complet ; cependant de pareilles 
exceptions n'autorisent nullement à admettre que cette influence 
n'existe pas du tout. 

Les faits suivans serviront de preuve à ce que je viens 
d'avancer. 

Lorsque nous examinons la structure des vaisseaux ponctués, 
comparés aux organes qui les entourent , nous remarquons que 
ce n'est que dans un nombre relativement fort restreint de 
Dicotylédonées , que ces vaisseaux offrent une organisation 
identique et indépendante des parties qui les entourent. Ici 
nous ne pourrons naturellement tenir compte que des vaisseaux 
où un examen consciencieux a fait voir qu'ils se trouvent en 
contact avec des organes élémentaires divers, et nous devons 
exclure tous ceux qui ne sont entourés que de vaisseaux pro- 
senchymateux ou parenchymateux , lesquels présentent réguliè- 
rement, et sur toutes leurs parois, uqe structure identique. Si 
nous faisons abstraction des vaisseaux particuliers que nous 
- rencontrons habituellement, par exemple, chez les Rhamnus 
capensis, Viburnum Opulus, nous trouvons dans l'organisation 
des vaisseaux une série de modifications, dans lesquelles l'in- 
fluence des organes adjacens se fait généralement reconnaître 
avec une grande précision. 

A. La véritable structure des vaisseaux poreux se développe 
de la manière la plus complète dans les plantes où les parois vas- 
culaires n'offrent point de divergence , qu'elles se trouvent eu 
contact soit avec d'autres vaisseaux , soit avec des cellules , et où 



il. MOifL. — Structure des vaisseaux. ?%n 

ils sont par conséquent recouverts uniformément de ponctua- 
tions entourées d'une aréole, par exemple, dans les Elœagnus 
acuminata , Clematis viialba , Broussonetia papyri/era. 

B. A côté de ceux-là vient se placer une seconde forme d<* 
vaisseaux dans lesquels les cotés,, en contact avec des cellules 
prosencbymateuses , sont munis de ponctuations garnies d'a- 
réoles , de même que les parois contiguës à un autre vaisseau ; 
mais, dans cette seconde espèce, l'influence des cellules voisines 
se manifeste en ce que les ponctuations des parois adjacentes 
aux cellules sont plus lâchement disposées. Ces vaisseaux se 
montrent dans les Bixa orellana. Acacia lophantha , Sophora 
japonica. 

G. Lorsque les vaisseaux dépendent d'une manière plus pro- 
noncée des cellules, les parois contiguës à d'autres vaisseaux 
restent à la vérité couvertes de nombreuses ponctuations ; mais 
celles qui avoisinent des cellules prosenchymateuses portent des 
ponctuations fort éloignées, ou elles n'en portent même plus di/ 
tout, du moins sur d'assez grands espaces. Enfin les parties voi 
sinçs des rayons médullaires offrent des ponctuations sans aréoles. 
On rencontre ces vaisseaux dans les Sambucus nigrcij Betula 
alba 3 Aralia spinosa, Corylus Avellana, Populus alba^Alnus 
incana, Platanus occidentalisa Pyrtis Malus, Gymnoeladus 
canadensis. 

D. Lorsque les cellules adjacentes , qui offrent alors plutôt la 
forme parenchymateuse que prosenchymateuse, exercent une 
action encore plus prononcée, les parois adjacentes à d'autres 
vaisseaux offrent seules des ponctuations entourées d'une aréole, 
tandis que toutes les parois contiguës à des cellules présentent 
des ponctuations nombreuses et grandes, dépourvues de toute 
aréole et offrant donc absolument la forme des ponctuations ' 
qu'on trouve sur les cellules parencbymateuses , par exemple. 
Cassyta glabella , filiformis > Bombax pentandandrum ( PI. 9, 
fig. ia-i3 ) , Hernandia érigera. 

£. Une simple modification de cette organisation, mais qui pré- 
sente un aspect tout particulier, se trouve dans la forme où les 
parois adjacentes à un autre vaisseau offrent l'aspect des vais- 
seaux scalariformes (PI . 10, fig. ?, du Chilianthus arboreus), les 



3a 8 u. moul. — Structure des vuiaseaux. 

ponctuations s'étant dilatées en des fentes qui occupent toute 
la largeur des parois vasculaires , tandis que les parois coqtiguës 
à des cellules sont munies de grandes ponctuations sans aréoles 
(PL 10, fig. i). Cette forme est fort bien développée dans le 
Chilianthus arboreus et le Cynanchum obtusifolium. Les parois 
cont ignés à des vaisseaux dans le Vitis vini/era montrent moins 
bien ces fentes transversales. 

On rangera facilement la majorité des vaisseaux ponctués 
parmi les formes énumérées ci-dessus ; cependant il se présente , 
en outre ^ une série de vaisseaux qui s'accordent tous en ce que 
les interstices qui existent entre les ponctuations ne sont pas 
lisses, mais qu'à la paroi interne des vaisseaux, il se rencontre 
des fibres spirales. 

Ces vaisseaux se rapportent donc aux vaisseaux ponctués 
ordinaires ; comme les tubes ponctués du Ta a us à ceux des 
autres Conifères. Dans ces vaisseaux, comme dans ceux que 
nous avons déjà examinés, on rencontre des différences ana- 
logues , non-seulement quant à la distribution des ponctuations , 
mais on y trouve encore d'autres divergences, selon qu'une seule 
partie ou que tous les vaisseaux offrent de pareilles fibres, et 
selon que tous les vaisseaux montrent des ponctuations ou qu'on 
ne rencontre celles-ci que sur une seule partie. Dans un certain 
nombre de ces plantes 9 on distingue 9 mais d'une manière qui 
n'est pas très nette 9 des vaisseaux plus ou moins grands d'une 
organisation , qui n'est pas toujours identique; en effet, ils sont 
disposés par groupes, surtout à l'extérieur des couches annuelles, 
et , à côté de ces groupes , formés de vaisseaux plus grands , on 
en rencontre d'autres d'un diamètre bien moins considérable, 
dont les utricules se rapprochent davantage de la forme des cel- 
lules prosenchymateuses, et que, par la suite, je distinguerai 
sous le nom de petits vaisseaux. 

Ces vaisseaux peuvent se diviser de la manière suivante: 

F. Tous les vaisseaux sont couverts de ponctuations entourées 
d'une aréole; les plus grands offrent des parois lisses; dans les 
petits , les ponctuations sont traversées par des fibres spirales : 
M or us alba , Ulmus campestris y Clematis Vilalba. 

G. Tous les vaisseaux sont garnis de ponctuations très rappro- 



h. MOiiL. — Structure des vaisseaux. 329 

chées, entre les rangées desquelles se montrent des fibres étroites : 
llakea olei/olia. 

H. Les grands vaisseaux sont couverts de ponctuations, qui 
manquent sur les petits. Les parois de ces deux sortes de vais- 
seaux sont recouvertes de fibres spirales à leur face intérieure : 
Daphne Mezereum ( PI. 10 , p. 7, 8) , Passenna filiformis , Bu- 
pteurum arborescens > Genista canariensis. 

I. Les parois des vaisseaux qui se trouvent contiguës à d'autres 
vaisseaux sont ponctuées ; celles adjacentes à des cellules sont 
couvertes de ponctuations très éloignées ou n'en offrent pas du 
tout , et toutes les parois des vaisseaux sont garnies de fibres : 
Samara pentandra, Tilia parvifolia (Pi. io,fig. b\sEsculu$ Hip- 
pocastanum , Acer pseudo-platanus, Cornus alba , llex aquifo- 
liurn, Cratœgus Oxjracantha, Prunus Padus , P. virginiana. 

On peut conclure des faits cités ci-dessus que l'uniformité des 
vaisseaux , admise par les anatomistes, n'existe que dans des cas 
relativement assez rares; que le seul point sous lequel les vais- 
seaux ponctués s'accordent entre eux (et ici nous ne devons 
faire abstraction que des petits vaisseaux mentionnés en H) , et 
par lequel ils s'éloignent des autres formes de vaisseaux, réside 
dans la présence des ponctuations qui se trouvent entourées 
d'une aréole, et qui occupent les parois en contact avec d'autres 
vaisseaux. 

Ces considérations font naître les questions suivantes : Faut-il 
compter parmi les vaisseaux ponctués toutes les formes de 
vaisseaux éntfmérées ci-dessus , ou bien doit-on réserver seule- 
ment le nom de vaisseaux ponctués à ceux qui sont de toutes parts 
entourés d'aréoles , en rangeant les autres parmi les vaisseaux 
mixtes, ou bien doit-on fonder sur ces différences de nouvelles 
sous-divisions , auxquelles on donnerait d'autres noms ? 

Selon moi , on doit résoudre affirmativement la première de 
ces trois questions. En effet, tous ces vaisseaux offrent d'abord 
dans la structure de leurs ponctuations aréolées, un caractère 
commun qui permet de les distinguer facilement , et d'une ma- 
nière certaine, d'avec les autres vaisseaux ; en outre, là présence 
de tous ces vaisseaux s'accorde assez bien avec la structure di- 
cotylédonée de l'embryon. 



33o H. mohl. — Structure des vaisseaux. 

Si, au contraire, nous voulions compter parmi les vaisseaux 
mixtes tous ceux dont les diverses parois présentent une organi- 
sation différente, la définition, assez vague déjà, de cette sorte 
de vaisseaux deviendrait moins précise encore. Ordinairement 
on comprend sous le nom de vaisseaux mixtes ceux dont les 
différentes ut ri cul es, superposées dans une série longitudinale, 
offrent une diversité dans leur structure, et qui passent, par 
exemple, de la forme des vaisseaux scalariformes à celle des 
vaisseaux annulaires et des vaisseaux spiraux. On peut ad- 
mettre des vaisseaux mixtes parmi les monocotylédonées , sur- 
tout lorsqu'on remarque uue certaine régularité dans cette 
alternance de forme entre les vaisseaux ; mais si nous voulons 
également compter parmi les vaisseaux mixtes ceux où les diffé- 
rentes phases de la même utricule vasculaire offrent une organi- 
sation divergente , nous confondons par là deux organisations 
qui n'ont rien de commun entre elles, en ce que , dans le pre- 
mier cas , l'organisation des vaisseaux se rapporte à la direction 
des faisceaux vasculaires, et dans le second cas, à la structure 
des orgajies élémentaires environnans. 

Vouloir établir un nom particulier pour chacune des légères 
modifications des vaisseaux ponctués, ce serait, selon moi, le 
pire des expédiens. Malheureusement, quelques anatomistes 
modernes se sont engagés dans cette voie à l'égard de la struc- 
ture du tissu cellulaire ; si nous voulions persister dans cette 
voie, elle nous conduirait indubitablement dans un dédale de 
synonymie semblable à celui que nous regrettons dans la^ bo- 
tanique systématique. 

La plupart des anatomistes établirent la différence entre les 
vaisseaux ponctués et les vaisseaux scalariformes, sur la pré- 
sence, à l'égard des premiers, de nombreuses et petites ponc- 
tuations ; mais la grandeur et la quantité offrent des notions 
beaucoup trop relatives pour qu'on puisse baser sur elles une 
division bien précise; aussi devons-nous rechercher de meil- 
leurs caractères. Kieser admit qu'outre les ponctuations , les 
bandes transversales offraient un signe caractéristique pour les 
vaisseaux ponctués ; cependant les recherches de Moldenhawer 
ont suffisamment établi qu'il n'en était point ainsi, mais que ces 



h. mohl. — Structure des vaisseaux. 33 1 

bandes ne font que marquer la limite des utricules successives , 
et qu elles se retrouvent aussi sur d'autres formes de vaisseaux. 

Ces caractères n'offrant aucune valeur , nous devons recher- 
cher les véritables différences des vaisseaux ponctués dans l'or- 
ganisation des ponctuations elles-mêmes, et plus particulière- 
ment dans le fait qu'elles sont, ou toutes entourées d'une aréole, 
ou qu elles en présentent au moins lorsqu'elles se trouvent pla- 
cées sur des parois contiguè's à un autre vaisseau. 

D'après ce que j'ai dit dans mes précédens travaux sur la 
structure des ponctuations aréolées, je croirais superflu de re- 
venir sur cette question, si je ne pensais pas que l'exposition 
des modifications que nous rencontrons dans diverses plantes 
dût offrir quelque intérêt. 

De toutes les plantes que j'ai examinées, le Cassyta glabella 
offre le phis de facilités pour étudier la véritable organisation 
de ces ponctuations , la grandeur considérable de ces parties 
( PI. 9, fig. i ) facilitant extrêmement les recherches. Dans cette 
plante, en effet, on peut se convaincre avec la plus grande 
précision , sur des coupes transversales ou longitudinales faites 
avec soin (PL 9, fig. 2 ) , que l'aréole de ces ponctuations' est dé- 
terminée par une cavité (a) placée entre les parois vasculaires 
adjacentes, et que la ponctuation elle-même (6) .est un canal 
conduisant de l'intérieur du vaisseau vers cette cavité, et fermé 
à son extrémité par une membrane très fine. Il est un peu moins 
aisé de reconnaître cette structure dans d'autres plantes ; ce- 
pendant elle se voit encore assez facilement , au moyen d'un bon 
microscope, sur d'autres végétaux sur lesquels les ponctuations 
ne sont pas par trop exiguës, par exemple, Laurus nobilis (PL 9, 
fig. 9 ) f L. Sassafras , Aleurites triloha y Acacia lophantha. 

Lorsqu'on examine les parois vasculaires ponctuées dans la 
direction perpendiculaire à leur face , on trouve dans presque 
toutes les plantes , que le canal ponctué aiûsi que l'aréole sont 
étendus çn longueur dans une direction oblique. Cette confpr- 
mation de l'aréole provient de ce que la petite cavité, à laquelle 
correspond le canal de la ponctuation, présente un contour ellip- 
tique. Le canal de la ponctuation, au contraire , ne forme point 
un tube elliptique de largeur égale, mais il présente une forme 



33£ H - mohl. — Structure des vaisseaux. 

sont garnies d'une aréole, et présentent d'ordinaire une forme 
ovale oblique» En les examinant de plus près , on les voit 
entourées d'une ligne double, en sorte que, dans certains cas 
(surtout dans YJleurites triloba, PI. 9, fig. 7), on pourrait être 
porté à leur attribuer également une aréole étroite. Un examen 
attentif, surtout de la coupe transversale de ces parois vascu- 
laires , fait voir au contraire qu'entre ces ponctuations et les 
organes avoisinans il n'existe point de cavité , mais que ces 
ponctuations doivent leur origine à une simple lacune formée 
par les couches utriculaires secondaires , et qu'elles correspon- 
dent exactement aux ponctuations des cellules parenchvrna- 
teuses des vaisseaux réticulés et des vaisseaux scalariformes. 
La double ligne qui entoure ces ponctuations se trouve déter- 
minée, parce qu'elles se dilatent généralement un peu vers la 
cavité des vaisseaux, et que , par cette raison, lorsqu'on consi- 
dère le vaisseau dans une direction perpendiculaire à sa surface, 
on aperçoit l'embouchure intérieure du canal des vaisseaux 
dans la cavité vasculaire, ainsi que l'extrémité extérieure close 
par la merùbrane vasculaire primitive du canal vasculaire. Si, ce 
qui arrive quelquefois , le canal des ponctuations traverse là 
paroi vasculaire dans une direction un peu oblique, on voit, 
lorsqu'on porte ses regaf ds perpendiculairement à la paroi vas- 
culaire, ces deux lignes converger et se confondre, ou se croiser 
aussi d'un côté de la ponctuation ( PI. 10 , fig. 5 , a , a , Cactus 
, brasiliensis ). 

Il est évident que les vaisseaux munis dfe cette dernière 
espèce de ponctuation forment le passage aux vaisseaux scala- 
riformes et aux vaisseaux réticulés, tels qu'on les rencontre 
dans les Cryptogames vâscul aires et dans les Monocotylédônées. 
En effet , les parois recouvertes de ces ponctuations s'accordent 
parfaitemectt avec celles des vaisseaux scalariformes qui avoi- 
sinent des cellules parenchymateuses. L'affinité de ces deux es- 
pèces de vaisseaux se reconnaît encore dans le fait particulier 
que, dans certaines Dicotylédonées , par exemple , dans le Cac~ 
tus brasiliensis (PL 10 , fig. 5 ) , les vaisseaux ponctués sont en 
général remplacés par des vaisseaux réticulés. 

Quant aux parois transversales des vaisseaux ponctués, je me 



h. mohl. — Structure des vaisseaux. 335 

bornerai à un petit nombre d'observations , ayant déjà démon- 
tré antérieurement que les cloisons des utricules vasculaires ne 
se résorbent pas toujours , comme ceci est sans doute la règle 
générale, par suite du développement plus avancé des vaisseaux, 
mais qu'il n'est pas rare de les voir s'arrêter , et, dans ce dernier 
cas, on les trouve toujours percées par de véritables ouvertures. 
Dans les vaisseaux ponctués , ces cloisons existent principale* 
ment sous deux formes. En effet, ou la cloison primitive per- 
siste en majeure partie , et il se forme à son milieu une ouver- 
ture ronde dont le diamètre offre à-peu-près la moitié ou le tiers 
du diamètre de la cloison , par exemple dans les Cassjrta g/a- 
belia (PI. g, fig. 3 ) , Ficus Martinicensis , Cactus brasiliensis 
( PI. 10 , fig. 5) , ou bien les cloisons sont percées par un grand 
nombre de fentes transversales superposées d'uhe manière fort 
rapprochée , en sorte qu'elles ressemblent à la cloison d'un vais* 
seau scalariforme. 

Je n'ai rencontré cette dernière forme que dans les cloisons 
placées obliquement ; on la trouve, par exemple, dans les Betula 
alba y Fagus sylvatica, Corjrlus Avellana , Alnus incana , Pla- 
tanus occidentalis , Viburnum Opulus , Ilex aquifolium; tandis 
que la première forme se rencontre plus fréquemment dans les 
cloisons horizontales. Les cloisons de la même plante, du reste, 
n'offrent pas toujours la même conformation, car quelques-unes 
d'entre elles peuvent présenter la forme d'un vaisseau scalari- 
forme , tandis que d'autres sont complètement résorbées. Les 
cloisons placées obliquement affectent ordinairement une direc- 
tion telle, que leur face se présente sur une coupe longitudi- 
nale , parallèle aux rayons médullaires. 

Je n'ajouterai que peu de mots sur le développement des vais- 
seaux ponctués. Dans les premières périodes de leur dévelop- 
pement , ils se présentent , de même que les autres vaisseaux , 
sous forme d'utricules grandes, cellulifbrmes, absolument closes; 
leurs membranes sont minces et absolument homogènes, et 
chacune renferme un iiucléus; plus tard on voit s'épancher un 
tissu tendre et celluleuxsur les parois latérales, surtout sur celles 
qui sont adjacentes à d'autres vaisseaux. En poursuivant l'étude 
du développement de ce réseau , on voit que , contrairement à 



336 h. mohl. — Structure des vaisseaux. 

ce qu'on serait porté d'admettre de prime-abord, ce réseau 
n'est pas dû à des fibres secondaires disposées sur la paroi vas- 
culaire interne , mais que les mailles du réseau correspondent 
aux aréoles qui plus tard entourent les ponctuations ; qu'elles 
indiquent donc les cavités placées entre les vaisseaux , et que les 
prétendues fibres qui entourent les mailles se trouvent formées 
par les points de la paroi va scolaire qui restent en contact avec 
l'organe avoisinant. Il s'entend de soi-même qu'à cette époque , 
comme en général durant tout le temps de leur développement, 
les utricules vasculaires sont remplies de liquide , et non d'air ; 
de même , à cette époque , les cavités placées entre les vaisseaux 
contiennent du suc et non de l'air , comme l'a admis à tort 
M. Schleiden. Peu de temps après la naissance de ces cavités, 
on voit au-dessus de chacune d'elles les premiers indices de la 
ponctuation se dessiner sous la forme d'un cercle lumineux. 
A partir de ce moment , on voit la formation du vaisseau mar- 
cher rapidement , par l'épaississement successif des parois , en 
même temps que les cloisons transversales se résorbent. Dans 
ces vaisseaux , comme dans les membranes secondaires des cel- 
lules, je n'ai jamais pu reconnaître la formation des couches 
secondaires au moyen de fibres spirales qui se souderaient entre 
elles. 

Ce que j'ai déjà dit plus haut sur la forme du canal ponctué , 
fait voir que les diverses couches secondaires de la même utricule 
vasculaire ne s'accordent pas exactement dans leurs formes ; il 
s'ensuit clairement que les interstices des couches secondaires 
sont d'autant plus grands , et que surtout ils sont d'autant plus 
étendus en longueur sous la forme de fentes, qu'ils se trouvent 
placés davantage vers l'intérieur. Dans quelques plantes , par 
exemple, le Bombax pentandrum (PI. 9 , fig. 12, 14) > ce rapport 
ne se fait reconnaître que par une faible dilatation conique du 
canal de ponctuation vers l'intérieur. On le distingue déjà plus 
nettement dans les formes telles que je les ai représentées dans le 
Cassytaglabella(JP). 9, fig. 1,4). La différence entre les couches 
secondaires extérieures et intérieures atteint un degré bien plus 
considérable dans les La unis Sassafras ( Pi. 9, fig. 5 ) , Aleurites 
triloba (PI. 9, fig. 6,8), Elceagnus ac u mina ta ( PL 9, fig. 10, 1 1), 



h. mohl. — Structure des vaisseaux. 337 

Clematis vitalba ( 1. 10 , f. l\ ). Ici les interstices des couches se- 
condaires extérieures offrent une ponctuation plus courte que 
l'aréole ; dans les couches internes.au contraire (t. 10, f. 4, 6 ), 
les interstices se sont dilatés en fentes si longues, que ces 
dernières, non-seulement dépassent en longueur la largeur de 
l'aréole sous-jacente , mais qu'elles se confondent fréquemment, 
et qu'elles contiennent les canaux de plusieurs ponctuations. 
Ces couches internes représentent donc des membranes qui , 
par des fentes longues et étroites, sont divisées d'une manière 
incomplète en de larges fibres. Il faut remarquer ici que la di- 
rection des fentes, dans les couches internes, ne s'accorde pas 
toujours exactement avec celle de l'axe transversal plus long 
du canal ponctiforme , mais qu'elle se croise légèrement avec 
oelle-ci (t. 9, f. 6). Ceci cependant nous surprendra moins, 
si nous nous rappelons que dans le Taxus y les fibres qui for- 
ment la couche la plus interne des vaisseaux se dirigent quel- 
quefois dans un sens opposé à la ligne spirale où se trouve placé 
l'axe longitudinal des ponctuations, et que les cellules du liber, 
dans les Apocynées , sont composées de couches dont les stries 
spirales offrent également une direction diverse. 

Nous rencontrons le plus grand degré de divergence entre 
les couches vase ni air es externes et internes dans le Tilleul (t. io, 
f. 6) y le Daphné(t. io, f; 7), et dans les autres plantes. énu- 
mérées plus haut, et sur lesquelles il existe une séparation com- 
plète des membranes vasculaires internes en fibres spirales ; il 
est évident qup cette structure n'offre qu'un développement 
plus avancé des formes examinées jusqu'ici. 

r 

EXPLICATION DES FIGURES. 

Les chiffres placés à côté des numéros des figures indiquent les grossissemens 

sous lesquels celles-ci ont été faites. 

PLANCHE 9. 

Fig. 1. Cassyta glabclla. Paroi latérale d'un tube ponctué, adjacente à un autre vaisseau. 

Fig. a. Cassyta glabella. Coupe longitudinale à travers les parois adjacentes de deux vais- 
seaux ponctués. — b. Canal de ponctuation. 

XVIIF. Eotan. — Décembre. aa 



338 h. mohl. — Structure des vaisseaux. 

Fig. 3. Cassyta glabella. Cloison transversale d'un vaisseau ponctué , percée par une ou- 
verture arrondie. 

Fig. 4. Cassyta glabella. Ponctuation plus fortement grossie. 

Fig. 5. Laurus Sassafras. Partie d'un vaisseau pouctué. Les canaux ponctués sont dilatés 
du côté interne , en forme de fentes plus longues. 

Fig. 6. Aleurites triloba. Portion d'un vaisseau ponctué, adjacente à un autre vaisseau. 

Fig, 7. Aleurites triloba. Paroi d'un vaisseau ponctué , adjacente à des cellules. Les canatri 
mH M twfo sont trop fortement dilatés vers l'intérieur, en sorte que les ponctuations semblent 
entourées d'une aréole. 

Fig. •• Aleurites triloba. Ponctuation de la figure 6 , plus fortement grossie. 

Fig. 9. laurus nobi&s. Coupe transversale des parois contigues de deux vaisseaux ponc- 
tués. Ptlatan'on vers l'intérieur en forme d'entonnoir, du canal de ponctuation. 

Fig. 10. Elœagnus acuminata. Partie d'un vaisseau ponctué. Forme en fente du canal de 
ponctuation. 

Fig. ix. Ponctuation de la. figure le , plut fortement grossie. 

Fig. <3. Bombait pentandrum. Paroi d'un vaisseau ponctué f adjacente i des cellules» Les 
canaux de ponctuation sont dilatés vers l'intérieur. 



PLANCHE IO. 

Fig. i. ChiGanthus arboreus. Paroi d'un tube ponctué , adjacente à des cellules. 

Fig. a. Ckiliantkus arbçreus. Paroi d'un tube ponctué, adjacente à un autre vaisseau. Las 
ponctuations sont si fortement dilatées, que le vaisseau en reçoit l'apparence d'un vaisseau 
scalarifbrme. 

Fig. 3. Chilianthus arboreus. Coupe longitudinale à travers les parois adjacentes de deux 



Fig. 4. CUmatis Vitalba. Vaisseau ponctué. *» a. Partie non lésée, t-~ En £, la coupe 
transversale extérieure de la paroi vasculaire se trouve enlevée au moyen d'une coupe longi- 
tudinale traversant obliquement la paroi vasculaire ; par là , la forme en fente de Pembou- 
cbure intérieure du canal ponctué devient mieux visible, 

Fig. 5. Cactus brasiliensis. Vaisseau réticulé. — En a, les'eanaux ponctués affectant une 
direction oblique, ce qui fait que les lignes qui en marquent l'embouchure extérieure et l'in- 
térieure se croisent. 

Fig. 6. Tilia parvifolia. Paroi d'un tube ponctué , adjacente à un second vaisseau. 

Fig. 7. Daphne Mezereum, Grand tube ponctué. 

Fig. 8. Daphne Mezereum. Petit tube ponctué, qui n'est recouvert que défibres, et non 
de ponctuations. 



duchartrk. — Sur /'Œnothera. 339 



Observations sur la fleur et plus particulièrement sur Vovaire 

de tOEnothera suaveolens H. P. , 

Par P. Ducuartre , D r es- Sciences. 

L'étude du développement des organes floraux me semble des- 
tinée à jeter beaucoup de jour sur la plupart des questions re- 
latives à leur véritable nature. Avant d'arriver à cet état adulte 
sous lequel nous les observons le plus souvent , chacun d'eux a 
pu passer par une série d'altérations dont le résultat définitif a 
été , dans beaucoup de cas , de modifier notablement son orga- 
nisation primitive , et de fournir ainsi une ample matière aux 
discussions systématiques. Pour remédier à ce grave inconvé- 
nient , il n'est qu'un moyen assuré , c'est de remonter à l'origine 
première de l'organe , et de le suivre ensuite pas à pas dans toutes 
les phases de son évolution , afin de se rendre compte des mo- 
difications qui surviennent soit dans sa forme, soit dans ses 
rapports. 

Plus que toute autre partie de la fleur, l'ovaire peut subir 
dans le cours de son développement des modifications impor- 
tantes, tant à cause du nombre des pièces qui entrent dans sa 
composition , qu'à cause du rang qu'il occupe dans Tordre de 
formation des organes végétaux. Mais c'est surtout dans sa posi 
tion infère ou entièrement adhérente , qu'il semble avoir subi 
les altérations les plus essentielles» et qu'il peut donner lieu aux 
interprétations les plus diverses. L'un des plus habiles observa- 
teurs allemands, M. Schleiden f a expliqué la nature des vrais 
ovaires infères, d'après les résultats de ses recherches organo- 
géniques sur les parties de la fleur (Voy. Sur la signification 
morphologique du placentaire , Ann. Se. nat. 2° sér. vol. x,u. 
p. 377-379). D'après ce savant auteur, «le véritable ovaire in- 
« fère n'est pas formé par des feuilles carpellaires , mais pure> 
« ment et simplement par l'axe, qui se comporte à-peu-près 
« comme dans le Ficus. Dans ce cas , les feuilles carpellaires ne 



22. 



34o puchartre. — Sur /'OEnothera. 

a servent qu'à former le style et le stigmate ; le plus souvent 
« même la cavité ovarienne est déjà assez complètement formée 
« avant qu'on voie la moindre trace des feuilles carpellaires ». 
M. Schleiden cite pour exemples les familles des Àsarinées, 
des Ombellifères , des Onagrariées, des Composées , des Iridées, 
des Amaryllidées , des Hydrocharidées. 

Afin de m'éclairer moi-même sur la véritable nature de l'o- 
vaire infère, et pour ne pas admettre sans examen , même d'a- 
près une autorité imposante , une opinion qui consacrerait une 
exception remarquable à la loi générale de formation de l'organe 
femelle , j'ai entrepris une série d'observations sur une plante 
de l'une des familles citées par le célèbre botaniste allemand. 
9'ai pris pour sujet démon travail X OEnothera suaveolcns, dont 
j avais quelques individus sous la main , et je suis arrivé à des 
résultats que je crois assez importans pour vouloir les faire con- 
naître. Aujourd'hui, pour moi, et d'après mes observations, l'o- 
vaire infère des OEnothera , et par suite aussi sans doute celui 
des Onagrariées, est d'une nature tout autre que celle que lui 
assigne M. Schleiden : loin d'être formé d'une manière excep- 
tionnelle, il rentre à merveille dans le plan général de formation 
de cet organe important , et il peut même servir à confirmer les 
idées admises dans la science au sujet du verticille central de la 
fleur, (i) 

Je vais d'abord exposer les faits avant de les discuter. 

Si nous examinons le bouton de ï OEnothera suaveolens dans 
sa 'première jeunesse, fort peu de temps après son apparition , 
nous le voyons (fig. ï ) sous la forme d'un simple globule dé- 
primé, d'environ un huitième de millimètre dans sa plus grande 
largeur. Il est alors arrondi dans tout son pourtour, et il forme 
une masse solide. Cependant, sur sa plus grande circonférence, 
1 on voit déjà se dessiner quatre légères proéminences arrondies, 
première ébauche du calice. Fort peu de temps après ce premier 
état , le jeune bouton a gagné dans le sens de sa longueur, tan- 



(x) Mes observations ont été faites à l'aide d'un bon microscope catadioptrique ; mes des- 
sins ont été exécutés par le secours d'une chambre claire , composée du petit miroir d'acier 
de Sœmmeriug. Je n'ai conservé ici que ceux que j'ai crus nécessaires à l'intelligence dn texte. 



ducuahtae* — Sur /'Oiinoihera. 34 1 

dis que, dans celui de sa largeur, son accroissement a été moins 
rapide ( fig. a )• Ce changement dans le rapport de ses dimen- 
sions provient de ce que toute sa partie supérieure s'est élevée 
en formant ua tube ouvert à sa partie supérieure , et dont L'ou- 
verture est entourée par quatre lobes courts et arrondis. La 
partie qui forme le fond du tube est l'extrémité de l'axe floral , 
qui a été dépassée en longueur par 3a première production pé- 
riphérique. Cette production elle-même n'est, et ne peut être 
autre chose, que le calice. 

C'est encore ià le seul verticille que présente la fleur; car; si 
Pon fend longitudinalement ce jeune bouton(fig«3 J, on pourra 
aisément se convaincre qu'aucune autre production ne se ma- 
nifeste dans l'intérieur du tube, dont le fond est largement 
arrondi- 
Une question se présente maintenant. Ce tube floral est-il en- 
tièrement formé par le calice, ou est-il, en tout ou en partie , 
un prolongement de l'axe ? La réponse à cette question va ré- . 
sulter de l'observation des faits. Car si nous examinons le bou- 
tott de fleur dans un état un peu plus avancé que le précédent 
( fig. 4 ) » nous verrons que les quatre pièces calicinales se sont 
beaucoup allongées \ leurs sommets se sont fortement creusés 
en voûte, et r par leur rapprochement, ils ont à-peu-près fermé 
la cavité florale, qui , à partir de cet instant, n'est plus en com- 
munication avec l'atmosphère. Le tube floral, de son côté, s'est 
fort peu allongé, mais il s'est élargi ; vers son tiers inférieur, se 
sont développées quatre petites, productions arrondies, épaisses, 
un peu comprimées de dehors en dedans. La position de ces 
quatre productions, qui alternent régulièrement avec les parties 
ou les divisions apparentes du calice r ne permet pas de douîer 
que ce ne soient des pétales, ce que confirme, du reste, leur 
développement ultérieur. De plus, la hauteur à laquelle elles se 
forment au-dessus du fond du tube floral, nous indique que la 
paroi interne de ce tube est tapissée, dans sa partie inférieure , 
par un repli de l'axe lui-même, qui s'est élargi et s'est relevé cir- 
culairement autour de son extrémité organique , ainsi qu'il le 
fait dans le Ficus, quoique d'une manière beaucoup moins pro- 
noncée que chez cette dernière plante. 11 me semble difficile de 



'5l\i ducbabtai-:. — Sur /'Œnofhera. 

rejeter cette explication , car il faudrait alors admettre que c'est 
sur le calice même que se sont formés les pétales, on, en d'autres 
fermes , que des feuilles ont été produites par d'autres feuilles. 
Cette expansion périphérique de Taxe , cette sorte de bourrelet 
ou de repli qui tapisse maintenant la base du calice , qui donne 
naissance aux pétales , et qui un peu plus tard va entourer l'o- 
vaire et former la base commune de la corolle et de l'andro- 
cée, peut être désignée sous le nom de disque, en donnant à ce 
mot le sens étendu que M. Dunal assigne à celui de (or us [Con- 
sidérations sur la rature et les rapports de quelques-uns des 
organes de la fleur, etc., 1829). 

Mais la comparaison de ce qui se passe dans notre plante avec 
ce que l'on observe dans le Ficus, va me servir encore à montrer 
que le développement des verticilles floraux suit régulièrement 
la même marche que celui des autres organes appendiculaires t 
c'est-à-dire qu'il procède du bas vers le haut. En effet , comme 
le fait très bien remarquer M. de Saint-Hilaire dans sa Morpfio- 
ogie, l'extrémité de Taxe dans la Figue n'est autre chose que le 
fond de sa cavité ; de même dans Taxe de notre fleur , élargi et 
/relevé sur ses bords, l'extrémité par laquelle doit se continuer 
le développement est située au fond du tube floral ; elle com- 
mence , du reste, à se prononcer par une légère convexité. D'a- 
près cela, si les verticilles floraux suivent une marche ascendante 
dans l'ordre de leur développement , ou , en d'autres termes, s'ils 
se rapprochent progressivement de l'extrémité de l'axe, il faudra 
qu'ils se succèdent du dehors au dedans. 

C'est en effet ce qui a lieu. Nous avons déjà vu le calice formé 
le premier ; nous venons aussi de voir la corolle succéder au ca- 
lice. Si nous fendons longitudinatement un bouton un peu plus 
avancé que le précédent, nous verrons que les quatre pétales 
ayant déjà acquis des dimensions assez notables, et formant 
quatre corps légèrement comprimés et un peu plus que demi- 
circulaires , les quatre petits intervalles qui les séparent donnent 
naissance à autant de nouvelles productions. Celles-ci se mon- 
trent opposées au calice ; le niveau où elles se dégagent de l'a- 
platissement supérieur de l'axe est un peu inférieur à celui que 
détermine l'exsertion des pétales ( fig. 5 ) , et , par suite de ce 



DUCfiARTftB. — Sur /'Œnothera. 343 

que nous avons dit plus haut , elles se rapprochent un peu plus 
de l'extrémité de Taxe floral. 

lia position de ces quatre productions par rapport au calice, 
à la corolle et à Taxe , nous indique clairement en elles le troi- 
sième verticiHe floral , ou les quatre étainines normales qu'ap* 
pelle la symétrie de la fleur des Œnothera. Par suite de leur 
formation postérieure , ces quatre étamines sont d'abord bead* 
coup plus petites que les pétales; mais bientôt elles les dé- 
passent , pendant que l'accroissement de ces derniers organe» 
paraît subir un temps d'arrêt. 

Quelle peut être la cause de ce temps d'arrêt , ou du moins 
de ce retard momentané que l'on observe chez les pétales? Elle 
n'est autre que leur dédoublement en quatre nouvelles étamines 
postérieures aux premières, et qui complètent le nombre de huit 
que présente la fleur des Œnothera. 

Ce qu'indique la théorie , l'observation le démontre ici. En 
effet, quelque temps après l'apparition des quatre étamines 
normales , une légère proéminence arrondie se montre sur la 
face interne de chacun des pétales ( fig. 6 et 7 ) : d'abord elle 
se présente comme entièrement continue au tissu du pétale qui 
vient de lui donner naissance ; mate peu-à-peu elle devient plus 
saillante et semble s'isoler. Néanmoins , sa base adhère encore 
assez long-tetops à eeHe du pétale , et cette continuité suffirait 
pour démontrer ce dédoublement parallèle, si l'on ne l'avaif 
observé à son origine ( fîg. 8 ). 

Jusqu'ici il fi'a nullement été question de l'ovaire ; c'est que 
rien encore ne la indiqué. Mais fort peu de temps après l'appa- 
rition des étattiines, une légère saillie périphérique se montre 
au-dessous du point d'exsertion de ces derniers organes. Ce re- 
bord se dessine plus nettement, et bientôt il circonscrit très 
distinctement l'ouverture d'une cavité centrale qui n'est autre 
chofee que la Cavité ovarienne. Occupons-nous maintenant exclu- 
sivement de celle-ci. 

Lorsque le bouton a atteint environ un millimètre de lon- 
gueur, l'ovaire est parfaitement limité, et sa nature peutfoci* 
leiftent être reconnue. Si nous coupons alors ce bouton dans le 
sens longitudinal (fîg. 9) , nous verrons sa partie centrale oc* 



344 oucHARTRE. — Sur / (JE no l liera. 

cupée par une cavité ovarienne entièrement ouverte en dessus ; 
les bords de son ouverture sont formés par un rebord arrondi ;• 
séparé par un sillon périphérique de la partie inférieure des 
étamines. Ce rebord n'est pas uniformément continu ; mais sur 
quatre points qui alternent avec les étamines normales, il pré- 
sente un léger feston saillant et infléchi. Il résulte du rappro- 
chement de ces quatre festons , que la cavité ovarienne est plus: 
large que son ouverture, k l'intérieur de cette cavité elle-même, 
et sur ses parois, régnent quatre saillies longitudinales arron- 
dies , qui alternent avec les quatre festons du rebord. Ces saillies 
deviennent d'autant plus prononcées, qu'elles approchent da- 
vantage du fond de la cavité ovarienne, où elles se réunissent 
et se fondent en une sorte de mamelon central , qui n'est autre 
chose que l'extrémité de l'axe. 

En coupant horizontalement l'ovaire précédent vers le milieu 
ou vers le tiers de sa hauteur, et en examinant ensuite son in- 
térieur du bas vers le haut, l'on reconnaît plus clairement en- 
core la forme et la hauteur de ces saillies longitudinales internes, 
et dans l'espace qui séparé deux d'entre elles, on voit les festons 
du rebord infléchis et présentant une légère concavité du coté 
de l'ovaire (fig. 10 ). Ce n'est encore là qu'une ébauche de l'or- 
gane femelle ; mais dans cette ébauche se montrent déjà ( si I'od 
en excepte les ovules) les premiers germes de toutes les parties* 
que nous retrouverons plus tard à un plus haut degré de déve- 
loppement. 

Si nous suivons l'accroissement de l'ovaire à partir de ce point, 
nous n'y verrons à-peu-près qu'une extension de tout ce que 
nous venons d'y reconnaître. Les quatre festons du rebord ovar 
rien se dessineront bientôt comme autant de petites feuilles da- 
bord distinctes l'une de l'autre au-dessus de l'ouverture de l'o<- 
vaire, mais qui , se réunissant ensuite au-dessus de ce point , 
constitueront le style , tandis que leurs extrémités libres for- 
meront le stigmate. À l'intérieur, les quatre arêtes longitudi- 
nales opposées aux étamines normales suivant l'accroissement 
général, deviendront plus saillantes ; en même temps, le ma- 
melon central et basilaire continuant à s'allonger, viendra sue? 
cessiveraent , et en s'élevant du bas vers le haut , Remplir l'es- 



duchartre. — Sur /'Œnothera. 345 

pace intermédiaire, et, se souciant progressivement avec ces 
quatre lames, il divisera peu-à-peu la cavité ovarienne en autant 
déloges séparées l'une de l'autre, d'abord au fond de l'ovaire, 
et puis de proche en proche dans toute sa longueur. 

Par suite de ce mode de production et de la forme amincie 
du bas vers Le haut tant des cloisons que de la masse centrale, 
les loges de l'ovaire jeune devront aller en s'élargissant vers son 
extrémité supérieure. C'est ce que nous observons en effet, et 
ce dont il sera facile de se convaincre en comparant l'une à 
l'autre les figures 11 et îa, qui représentent deux coupes d'un 
même ovaire pris chez un bouton d'un millimètre et demi de 
longueur, et faites, la première vers sa base , la seconde vers le. 
milieu de sa longueur. 

De plus 9 ce même mode de formation des cloisons devra con- 
server dans leurs parties les plus récemment unies des indices, 
de la soudure de deux corps différens en un seul. C'est ce dont: 
on se convaincra sans peine en examinant la figure 1 3 , qui re- 
présente une coupe transversale faite vers le haut de l'ovaire, 
d'un bouton long de o m ,ooa5. L'étranglement que l'on remarque 
sur cette figure en a a indique de manière à ne laisser aucun 
doute qu'en ce point s'est faite depuis peu la soudure de deux 
corps d'abord arrondis dans leurs surfaces en contact, et dont 
l'un aa,bb forme une cloison, tandis que l'autre aa, ce est la* 
masse centrale et longitudinale, ou la columelle. . 

Le dernier phénomène dont l'ovaire doit être le siège est 
la production des ovules ; mais , avant que ceux-ci ne se 
montrent , les quatre loges subissent , dans leur forme générale 
et dans la disposition de leurs parois , une modification qu'il est 
nécessaire de constater. Après que la soudure des cloisons avec 
la columelle s'est entièrement opérée , les loges ont , dans leur, 
section transversale, la forme d'un triangle isocèle plus ou 
moins allongé, dont le sommet est plus ou moins vçisin de 
Taxe de l'ovaire , selon que l'on examine un point plus ou 
moins rapproché de la base de cet organe .(fig. ti et la). 
Il y a là , au sommet du triangle, contact immédiat des deux 
lames qui forment les cloisons. Bientôt la masse centrale où 
la columelle grossissant éloigne peu-à-peu l'une de l'autre ces 



346 ducii autre. — Sur /'QEnothera. 

deux lames ; les toges perdent en profondeur vers le centre , 
tandis qu'elles gagnent quelque peu en largeur, et, après quelque 
temps leurs plus fortes dimensions ne sont plus de dehors en 
dedans , mais dans le sens transversal. Il est facile alors de se 
convaincre que la nature des parois des loges n'est plus homo- 
gèrie , comme elle Ta été d'abord ; car, tandis que chacune 
d'elles était évidemment formée dans l'origine par une même 
lame , repliée vers le centre, l'on reconnaît maintenant sur une 
coupe horizontale de l'ovaire encore très jeune, par exemple, 
dans celui d'un bouton de a à 3 millimètres de longueur (fig. §4); 
Ton reconnaît , dis-je , qu'un nouveau corps s'est interposé entre 
les denx lames rentrantes et en a beaucoup éloigné les deux 
extrémités. C'est sur ce nouveau corps , partagé en deux saillies 
parallèles par un sillon longitudinal , que se montrent bientôt 
deux séries de nombreux mamelons , dont chacun devient plus 
tard un ovule. L'on peut voir par le que les lames qui forment 
les quatre cloisons sont entièrement étrangères à la production 
de ces ovules , et que ceux-ci ne sont absolument qu'une dépen- 
dance de la colonne centrale de l'ovaire. 

Après avoir exposé les faits que m'a présentés le développe- 
ment de la fleur, et en particulier de l'ovaire de XGEnothera, 
je vais les analyser et les discuter, afin de déterminer la nature 
de chacune des parties qui concourent à la formation de ce 
dernier organe. Pour arriver sûrement à cette détermination , je 
iii'appuierai en premier lieu sur la position et sur les rapports 
symétriques des parties; en second lieu, sur leur organisation 
anatomique. 

La symétrie de la fleur de XOEnothera suaveolens est des plus 
faciles à reconnaître : nous y voyons , en effet , tous les verti* 
cilles floraux régulièrement quaternaires , et aucun aVortement, 
aucune altération ne viennent déranger cette symétrie. Une 
corolle de quatre pétales distincts, alternes en dehors, avec un 
calice à quatre parties plus ou moins adhérentes entre elles aux 
diverses époques du développement floral, en dedans avec quatre 
étamines, que leur position dans la fleur et leur ordre d'appa- 
rition obligent à regarder comme composant l'androcée normal. 
Quant aux quatre autres étamines , leur situation , opposée aux 



DuràARTBE. — Sur /'Œnothéra. 347 

pétales , leur origine et leur mode de formation nous montrent 
clairement &\ elles le produit d'un dédoublement parallèle de la 
corolle* Elles sont surabondantes pour là symétrie florale , et , 
issue» de la corolle, elles doivent être rattachées à celle-ci, ou 
mieux encore , elles doivent être supprimées dans la projectiofï 
de la fleur. 

Quant à l'ovaire , la symétrie demande pour lui quatre 
feuilles carpellaires opposées aux pétales , alternes avec les 
quatre étamines normales ainsi qu'avec les divisions du calice. 
}j3L partie fondamentale d'une feuille étant sa nervure raé* 
diane , les quatre nervures médianes de ces feuilles carpel* 
laires devront être clan^ la position que je viens d'indiquer, et 
nous verrons, en effet, tout-à l'heure qu'il en est fort réguliè- 
rement ainsi. 

De plus, si les bords de ces feuilles Carpellaires se recourbent 
et s'enfoncent vers l'axe , en se soudant chacune avec sa voisine , 
il devra en résulter quatre lames , ouï, si Ton veut, quatre cloi- 
sons , qui alterneront avec les quatre nervures médianes f et par 
suite aussi avec les quatre stigmates ; par la même raison , ces 
quatre cloisons seront opposées aux quatre étamines normales 
et aux pièces calicinales , tandis qu'elles alterneront avec les 
quatre pétales. Or, c'est ce que nous trouvons reproduit avec 
une exactitude parfaite dans notre fleur* Les quatre cloison* 
qui divisent la cavité ovarienne en quatre loges distinctes alter- 
nent avec les pétales et se trouvent exactement opposées aux 
étamines normales ainsi qu'au calice. 

Ces considérations suffiraient , il me semble , pour faire ad- 
mettre que l'ovaire de V Œnothéra suaveolena est organisé d'à* 
près les règles que l'observation, aidée du raisonnement, a fait 
admettre dans la science , et qui ont été si bien présentées en 
dernier lieu par M. de Saint-Hilaire , dans sa Morphologie. 3e 
dirai donc que cet ovaire n'est pas formé par l'axe , qui se serait 
creusé comme dans le Ficus, ainsi que l'avance M. Schleiden; 
mais que , comme les ovaires libres , il est formé de feuilles 
carpellaires , qui sont ici au nombre de quatre. Par suite de leur 
position , ces quatre feuilles ne se sont pas seulement soudées 
entre elles par leurs bords; mais, se trouvant en contact immé- 



348 duch autre. — Sur /'GEnothera. 

diat avvc la base commune des autres verticilles floraux % elles 
n'ont fait qu'un corps avec elle , tout en conservant leur position 
symétrique et leur nervure médiane , représentée par un fais- 
ceau vasculaire et fibreux ( ee y fig. 1 1 et 12 ). Leurs bords ont 
échappé à cette adhérence extérieure : ils se sont recourbés vers 
le centre de la fleur, en se soudant chacun avec son voisin , et 
ils ont ainsi donné naissance aux quatre cloisons que nous avons 
remarquées dans l'ovaire de notre plante. 

Rappelons-nous encore ici que , dans un état très jeune , 
l'apparence seule que présentaient les parois de la cavité ova- 
rienne aurait pu porter à admettre leur nature foliacée. 

Arrivant maintenant à l'étude du placenta et de sa véri- 
table nature, j'exposerai la manière de voir à laquelle je me 
suis arrêté , après avoir cherché à envisager successivement 
toutes les faces de la question. Le mode d'explication que je 
propose ici me paraît rendre suffisamment raison des fails et 
concorder assez bien avec une théorie admise par d'habiles 
botanistes , et très bien exposée tout récemment par M. Auguste 
de Saiot-Hilaire dans sa Morphologie; cependant je ne la pré- 
senterai que comme exprimant l'opinion que j'ai adoptée pour 
le moment et à laquelle, je suis disposé à renoncer, s'il le faut, 
pour me ranger du coté de la première théorie , qui me paraîtra 
plus satisfaisante et mieux appuyé sur les faits. 

Si les parois ovariennes étaient formées r non par des feuilles 
carpellaires , comme le sont tous les ovaires libres , mais par l'axe 
lui-même , qui se serait fortement creusé , pourquoi ne donne- 
raient-elles pas naissance aux ovules? Mais , si elles-mêmes sont 
une production de Taxe; si, en d'autres termes, elles sont uni- 
quement formées par des feuilles carpellaires, il est clair que la 
formation des ovules ne pourra leur appartenir, une feuille ne 
pouvant émettre une autre feuille , ni, à plus forte raison ,. une 
partie cPun ordre plus élevé. 

Si donc les parois ovariennes ne sont pas Taxe lui-même, mais 
bien une simple production de cet axe , nous devrons chercher 
celui-ci dans la colonne centrale de l'ovaire, dans cette columelle 
qui rattache l'une à l'autre les vraies cloisons formées par les 
bords rentrans des quatre feuilles carpellaires. D'un autre côté , 



duch autre. — Sur /'OEnothera. 349 

la nature de ces cloisons elles-mêmes s'expliquera parfaitement, 
et la fleur des OEnothera se rangera dans les lois générales ; son 
ovaire n'offrira plus une anomalie ni une exception ; mais il sera 
une confirmation de toutes les idées admises dans la science. 
Nous verrons ici, comme partout ailleurs, un axe unique qui 
produit du bas vers le haut quatre verticilles successifs d'organes 
floraux , et qui , pour donner naissance à ces dernières produc- 
tions , va s'abriter sous l'enveloppe qu'il s'est formée. Ce sera un 
phénomène analogue à celui que présentent tous les bourgeons 
et toutes les fleurs , et non une déviation difficile et presque 
impossible à expliquer. 

Supposons , au contraire , que Ton admette la théorie de 
M. Schleiden : il s'ensuivra que l'axe se creusera profondément 
après avoir donné naissance aux différens verticilles floraux ; 
mais comment , en se creusant ainsi, formera-t-il les quatre 
loges de notre fleur? Que seront les quatre cloisons, et pourquoi 
les placentaires seront-ils uniquement, situés sur la masse cen- 
trale , sur la columelle ? La réponse à ces questions me parait 
assez difficile , et elle exigera tout au moins que l'on torture 
d'une manière bien étrange et bien inutile le développement de 
f axe floral. 

D'après les considérations que je viens d'exposer, il me semble 
naturel de chercher l'axe duquel émanent toutes les parties de 
notrefleur dans- la columelle, qui réunit les cloisons, et d'admettre 
que cet axe , après avoir donné naissance aux quatre verticilles 
floraux , termine sa végétation par la production des ovules , 
rangés sur lui en huit séries longitudinales. Par là nous au- 
rons ramené une structure , anormale en apparence , à n'être 
qu'une application normale du plan général de structure de 
la fleur. 

Mais , sans nous arrêter à ces considérations déjà bien puis- 
santes , cherchons si l'examen anatomique ne donnera pas une 
nouvelle force à ma manière d'envisager l'ovaire de l' OEnothera, 
et d'abord occupons-nous des parois ovariennes. 

Nous savons que /chez les Dicotylédones, toute feuille se 
compose essentiellement d'une nervure médiane ou d'un fais- 
ceau fibreux et vascnlaire , simple ou ramifié , plus ou moins 



35o «ucHARTRE. — Sur /'Œnothera. 

entouré et recouvert de tissu cellulaire. Suivant que le faisceau 
primitif sera plus ou moins subdivisé, la feuille présentera une 
charpente plus ou moins compliquée. Le plus souvent il résulte 
de là qu'un réseau à mailles nombreuses sert de base à la 
feuille. Si le faisceau reste simple , l'organe foliaire peut affecter 
lui-même des formes très simples ; mais il n'en existe pas 
moins ♦ quoique réduit en quelque sorte à sa plus simple 
expression. D'après cela, si nous trouvons dans les pièces du 
calice et de la corolle des fleurs une reproduction à-peu-près 
parfaite de ce que présentent les feuilles normales, nous ne de- 
vrons pas moins voir un organe foliaire dans les pièces des pa- 
rois ovariennes, [quoique souvent nous ne trouvions dans ces 
dernières parties , résultat d'une végétation épuisée, que le fais- 
ceau fondamental plus on moins entouré de tissu cellulaire; 

D'après ces idées, coupons transversalement l'ovaire d'un 
bouton A' Œnothera suaveolens, soit très jeune (fig. n , ia), 
soit plu3 avancé (fig. i5, 16), nous verrons daus l'épaisseur 
de ces parois quatre faisceaux vase u lai res et fibreux , dont cha- 
cun répond au milieu d'une loge et par suite k un stigmate , tan- 
dis qu'il alterne avec les quatre étamines normales. Ces faisceaux 
occupent exactement la place que devraient occuper les ner* 
vures médianes des quatre feuilles carpellaires ; ils ont absolu- 
ment l'organisation que devraient avoir celles-ci ç par consé- 
quent, Us ne «ont absolument que ces nervures elles-mêmes. 
Ces faisceaux sont entourés d'un tissu cellulaire à mailles assez 
larges , qui du côté interne forme, surtout dans le bouton jeune, 
plusieurs séries régulières. Ces séries de cellules marchent pa- 
rallèlement , et vont se rendre des deux côtés du faisceau à la 
cjoison adjacente. De là, la coupe transversale de chaque cloison 
présente plusieurs rangées curvilignes de cellules dont les unes 
.viennent d'un côté, les autres de l'autre. En considérant le fais- 
ceau dans sa situation parfaitement symétrique, et les séries de 
cellules qu'il envoie vers la droite et vers la gauche , peut-on se 
refuser à admettre comme formant les parois latérale et externe 
des loges quatre petites feuilles carpellaires qui ont les quatre 
faisceaux pour nervures médianes, et dont les bords, se re- 
ployant vers l'intérieur de l'ovaire, vont former les cloisons, 



Ducn^nTRE. — Sur /'GEnothera. 35 1 

dont chacune appartient, par suite, à deux feuilles carpellaires 
adjacentes? La seule difficulté qui pourrait se présenter dans 
cette explication consisterait dans l'adhérence de ces feuilles 
carpellaires par toute leur portion inférieure et par leur face 
externe. Mais d'abord ne trouvons-nous pas ailleurs tops les de- 
grés intermédiaires entre les ovaires entièrement libres et ceupc 
dont l'adhérence est complète? Souvent même un seul genre 
p'offre-t-il pas des ovaires entièrement libres, et d'autres soudés 
et adhérens plus qu'à moitié ? En second lieu , il est admis gé- 
néralement que les vraies cloisons ovariennes sont formées p^r 
les bords rentra as des feuilles carpellaires qui se soudent dans 
toute leur surface en contact. Lors même que cette soudure ne 
serait pas admise, il me semble que l'on ne pourrait la contes- 
ter en examinant la coupe transversale des cloisons de notre 
QEnothera. Or, si les feuilles carpellaires peuvent contracter des 
adhérences dans leurs portions latérales , il serait absurde de re- 
fuser cette même propriété à leur portion médiane, dont le tissu 
cellulaire est absolument identique k celui des côtés. Nous ad- 
mettrons donc que cette adhérence est complète dans notre 
plante, et, dès-lors, nous nous rendront parfaitement compte 
de la structure de son ovaire. 

Quant aux autres faisceaux que l'on pbserve sur les mêmes 
coupes, ils appartiennent aux trois vçrtycilles floraux plus exté- 
rieurs, et ne doivent pas m'occuper ici. 

Voyons maintenant si toutes le» considérations qui précèdent 
seront confirmées par l'organisation <te 1» tnawtf centrale on 4* 
la colmnelle. 

Comme je l'ai déji dit et montré, noue ne pouvons voir dans 
cette masse centrale que la continuation et la partie supérieure 
de l'axe ; mais , par cela même que c'est la terminaison de cet 
**e , nous devons nous attendre k ne trouver en cille qu'upe or- 
ganisation peu perfectionnée et pep avancée. Néanmoins, qpe 
observation un peu attentive ne permet pas d'y méconnaître tes 
caractères fondamentaux d'upe formatipn asile. 

Si, pour nous en faire une idée complète, npus étudions ppe 
coupe transversale de cette partie prise dans l'ovaire d'une fleur 
adulte, nous y trouverons l'organisation suivante. La plus grande 



35a DtrcHARTHE. — Sur /'Œnothera. 

partie de cette masse est formée par un parenchyme à grandes 
mailles et assez lâche; les cellules qui constituent ce paren- 
chyme sont peu étendues dans le sens longitudinal , et leur 
coupe est polygonale , quoique d'une manière vague en certains 
points. La largeur de ces cellules décroît un peu du centre vers 
l'extérieur, et quelques-unes d'entre elles, dont la position ne 
paraît avoir rien de déterminé, acquièrent de plus fortes dimen- 
sions et contiennent une quantité considérable de cristaux aci- 
culaires très longs et fortement pressés les uns contre les autres. 
Le pourtour de cette masse est sinueux , et dans chacune de ses 
parties qui forment les parois internes des loges, il présente 
deux avancemens séparés par un sillon. C'est au fond de ces sil- 
lons que se trouvent quatre faisceaux volumineux formés de 
cellules cylindriques (fig. 17 > 18) dont la longueur égale de 
quatre à cinq fois; la largeur ; ces cellules sont placées bout à 
bout en séries rectiligues. Leur diamètre est beaucoup moindre 
que celui des cellules du parenchyme voisin, avec lequel elles 
ne se fondent pas; leur» parois sont assez peu épaisses. 

La situation de ces faisceaux entre les deux séries d'ovules 
pourrait d'abord porter k voir en eux les cordons pistillaires qui 
auraient donné naissance à ces derniers ; mais si l'on observe 
qu'il n'entre aucun vaisseau dans leur structure, qu'ils n'ont au- 
cun autre rapport avec les ovules que celui du voisinage; que 
leur situation est tout extérieure relativement à la masse cen- 
trale ; si l'on fait de plus attention à la forme des cellules qui les 
composent, laquelle reproduit absolument la configuration du 
parenchyme cortical de diverses plantes ( voyez , par exemple , 
Meyen , Nettes System der Pflanzen-Plyysiologie, vol. 1 , tab. i, 
fig. 5 ) , l'on ne tardera pas à changer d opinion. Comment donc 
lés considérer? Je crois que l'on ne peut voir en eux que des 
faisceaux corticaux , et par là on s'explique à merveille pour- 
quoi ils n'ont aucun rapport avec les ovules qui sont si rappro- 
chés d'eux. Du reste , si l'on suit le développement de l'ovaire 
quelque temps après la floraison , on voit que le sillon longitu- 
dinal derrière lequel ils sont placés pénètre peu-à-peu jusque 
dans leur substance ; le faisceau se creuse lui-même et se par- 
tage, et ses séries linéaires de cellules ne forment plus que les 



duchartre. — Sur /'OEnothera. 353 

parois de la cavitéqui vient de s'étendre au milieu d'eux. Pent- 
on , dès-lors , trouver dans ces faisceaux un organe essentielle- 
ment nécessaire à la reproduction, puisqu'il se désorganise avant 
même que la reproduction soit définitivement assurée, avant 
que les graines aient atteint leur maturité? 

Dans l'espace qui sépare deux des faisceaux précédens , et 
vis-à-vis chacune des cloisons ( fig. 19)9 on observe deux fais- 
ceaux rapprochés l'un de l'autre , très peu volumineux et assez 
difficiles à distinguer (dd y ibid.). Ceux-ci sont beaucoup plus 
étroits que lès précédens, et cependant leur importance est in- 
comparablement plus grande. Ce sont les faisceaux fibreux et 
vasculaires qui représentent, dans l'axe floral , la partie prin* 
cipale du corps central de la tige. Examiné sur une coupe lon- 
gitudinale, chacun de ces faisceaux présente un certain nombre 
de trachées groupées, et, autour d'elles , des cellules allongées 
fort étroites. Chacun de ces faisceaux envoie des trachées ou dès 
ramifications de ces vaisseaux vers la série d'ovules la plus voi- 
sine de lui, et généralement ces ramifications du faisceau tra- 
chéen se séparant de lui sous un angle aigu , arrivent au marne* 
Ion qui porte l'ovule , en suivant une marche plus ou moins 
sinueuse. 

Chacun de ces faisceaux me semble donc être un cordon pis- 
tillaire, ou, en d'autres termes, une des divisions de la partie 
fondamentale de l'axe. Or, comme nous trouvons dans l'ovaire 
de T OEnothera huit séries d'ovules, nous y observons aussi huit 
cordons pistillaires ; seulement ils se montrent rapprochés par 
deux vis-à-vis chaque cloison. 

Nous venons de retrouver, par l'examen anatômique, dans 
la columelle de X OEnothera toutes les parties essentielles de la 
tige des Dicotylédones; mais ces parties, au lieu d'être groupées 
et réunies en un seul corps , sont divisées par faisceaux et dis- 
persées au milieu du parenchyme ordinaire. C'est une disposi- 
tion analogue à celle que l'on observe dans les tiges très jeunes 
de toutes les plantes ; et il est certain que cet axe floral ne peut 
être comparé qu'à des tiges de la plus grande jeunesse. Ajoutant 
ces nouvelles données à celles que j'avais déjà déduites plus 
haut de diverses considérations , je crois pouvoir conclure avec 

XVIII. BoTiir. — Décembre. a 3 



354 uuchartre. — Sur /'OEnothera. 

toute sûreté , que la columelle de l'ovaire de YGEnolhera sua- 
veolens est bien réellement la continuation et l'extrémité de Taxe. 
En résumé , H résulte, je crois, des observations qui pré- 
cèdent : i ° que la fleur de KOEnothera suaveolens ne présente 
aucune déviation aux lois générales qui ont été déduites de l'é- 
tude des fleurs à ovaire libre ; a° que, pour la former, Taxe 
floral s'aplatit ou se creuse légèrement autour de son extrémité 
supérieure, et qu'il produit ainsi successivement, et d'après la 
marche normale , d'abord un calice quaternaire , puis une co- 
rolle de quatre pétales et un verticille de quatre étamines , dis- 
posés tous trois régulièrement ; 3* que la symétrie de la fleur 
semblerait être altérée par un second verticille de quatre éta- 
mines^ mais l'observation et le raisonnement nous ont montré 
que ces dernières ne sont que le produit du dédoublement des 
pétales; 4° que le quatrième verticille est formé, d*aprè4 ce 
qu'exigeait la symétrie , de quatre feuilles carpelhires soudées 
en dehors à leur base , de manière à former un ovaire adhérent, 
libres de toute adhérence externe dans le reste de leur étendue 
qui constitue le style et ses divisions stigmatiques ; 5° que lès 
bords de ces quatre pièces ovariennes se recourbant en dedans, 
donnent naissance à quatre cloisons d'abord réunies au centre 
dans la jeunesse de l'organe , plus tard écartées l'une de l'autre 
par l'interposition d'un corps central ; 6° enfin , que celui-ci 
n'est pas autre chose que la continuation et l'extrémité de Taxe 
terminant sa végétation dans l'ovaire par la production de huit 
rangées d'ovules , et reconnaissable à divers caractères , en par» 
tic u lier à sa structure anatomique. 

Il est donc impossible d'adopter la théorie de M. Schleidën , 
au moins pour les QEnothera , et de supposer , avec ce savant 
auteur, que l'ovaire tout entier de ces plantes est fortaé, con- 
trairement à ce que l'on observe dans les ovaires libres, non 
par des feuilles carpellaires, mais par l'axe lui-même, qui se 
serait creusé comme dans le Ficus. J'ai montré qu'en adoptant 
cette explication , l'on ne pourrait se rendre compte de l'orga- 
nisation de cet ovaire , tandis que toute difficulté disparaît en 
substituant à la théorie de l'observateur allemand celle à la- 
quelle m'a conduit l'observation simple des faits. 



duchartre. — Sur /'OEnothera. 355 

Maintenant je me garderai d'étendre trop loin les conclusions 
que j'ai pu déduire de l'étude d'une seule plante , et , sans me 
laisser aller aux inductions que fournirait aisément l'analogie , 
j'attendrai , pour généraliser mon explication de la nature des 
ovaires infères , d'avoir pu étendre mes observations à plusieurs 
espèces de chacune des familles qui présentent cette particula- 
rité d'organisation. 



EXPLICATION DES FIGURES. 

N* B. Le grossissement étant indiqué à côté de chaque figure, je me dispenserai 

de donner la grandeur réelle des objets indiqués. 

PLANCHE >}. 11,11». 

Fig. i. Bouton extrêmement jeune , très peu de temps après son apparition. 

Fig. *. Bouton un peu plus âgé, vu à l'extérieur. C'est un globule ouvert en dessus, 
l'ouverture étant entourée et limitée par les quatre festons calicinaux. 

Fig. 3. Coupe longitudinale du bouton précédent, pour montrer que le tube floral ne 
contient encore aucune production intérieure. 

Fig. 4. Coupe longitudinale d'un bouton très jeune , mais déjà fermé. A partir de cette 
figure jusqu'à la figure 9 inclusivement, a désigne les pétales; b y les quatre étamines nor- 
males, alternes avec les pièces de la corolle; b\ les quatre étamines , produit du dédoublement 
parallèle des pétales. Dans la figure 4 , il n'existe encore chez le bouton que les quatre 
pétales. 

Fig. 5. Coupe longitudinale d'un bouton un peu plus av ancé , dans lequel les deux étamines 
normales b h viennent de se former entre les pétales et un peu plus bas qu'eux. 

Fig. 6. Fragment de la section longitudinale d'un bouton un peu plus avancé : on y voit 
deux étamines normales bb , doat une en profil et une étâmine dédoublée, b* se détachant 
comme un mamelon arrondi à la base du pétale a. 

Fig. 7. Le pétale de la figure précédente, vu en trois quarts avec son étamine dédoublée 
et l'élamine normale voisine. 

Fig. S. Coupe longitudinale d'un bouton plus âgé: on a supprimé l'extrémité du calice 
ainsi que dans la figure suivante, a, b, b 1 , comme précédemment ; ce f rebord de la cavité 
ovarienne ou extrémité libre des feuilles carpellaires adhérentes dans toute leur partie 
inférieure; dd, deux des quatre saillies longitudinales qui se montrent sur la face interne 
des parois ovariennes. Cette figure est surtout destinée a montrer, soit de face , soit sur la 
coupe, les rapports des pétales aaa avec leurs étamines dédoublées. 

. Fig. 9. Coupe analogue à la précédente , mais faite un peu en arrière de Taxe géométrique , 
et ne coupant ni les pétales ni leurs étamines. Le bouton est un peu plus avancé que le 
précédent Mêmes lettres , même signification. 

Fig. 10. Coupe transversale de l'ovaire du bouton précédent , vue du bas de l'ovaire vers 



356 wtchartre. — Sur /'Œnothera. 

le haut : c , sommet infléchi des feuilles carpelaires ; d , coupe des saillies longitudinales 
internes ou des cloisons naissantes. 

Fig. if et i». Coupes transversales de l'ovaire d'un bouton long de o œ -,oo : 5 , faites , la 
première près de la base, la deuxième vers le milieu de la longueur de l'organe : ce , faisceaux 
médians des feuilles carpellaires, désignés par les mêmes lettres sur les figures î * , 16 , iô. 

Fig. xS. Coupe transversale d'une cloison et d'une portion de l'axe d'un bouton de 
o».,ooa5; aa t ligne où Tient de se faire la soudure de l'axe ccc avec la cloison aabb. 
La section a été faite vers le haut de l'ovaire. 

Fig. 14. Coupe transversale du mamelon ovulaire chez un bouton de » à 3 millimètres: 
aaaa est l'un des quatre faisceaux corticaux ou libériens; bb , mamelon ovulaire; ec f séries 
de cellules qui forment la cloison et qui viennent se terminer en mamelon ovulaire. 

Fig. x5. Coupe transversale de l'ovaire auquel appartenait la section précédente. 

Fig. 16. Portion de la coupe transversale de l'ovaire d'un boulon long de 5 à 6 miltim. : 
«, faisceau médian d'une des quatre feuilles carpellaires; e' p e\ faisceau double, situé 
a chacun des quatre angles de l'ovaire; ff. une cloison ; ggg, portion de la masse centrale 
ou de l'axe. 

Fig. 17. Quelques-unes-des eejlules qui forment les quatre faisceaux corticaux. 

Fig, x8. L'une des cellules précédentes plus fortement grossie , pour montrer l'épaisseur de 
ses parois. 

Fig. 19. Coupe transversale d'une portion de l'axe chez une fleur épanouie. Les deux 
parties ab, ab, du contour extérieur appartiennent à deux loges différentes et contiguës. 
a a est le sillon qui sépare, dans chaque loge, les deux séries d'ovules; bb f terminaison 
d'une cloison; ce, faisceau cortical, dd , faisceaux fibreux et trachéens, dont chacun 
envoie ses ramifications vasculaires aux ovules de la série voisine ;eee, quelques-unes des 
cellules dilatées que remplissent des cristaux aciculaires fortement pressés. 



Note sur des composés à bases minérales dans l épaisseur des 

parois des cellules p 

Par M. Paye*. 

(Lue à l'Académie des Sciences! dans sa séance du 14 novembre i84a.) 

Lorsque j'eus l'honneur de soumettre à l'Académie mes der- 
nières recherches relatives aux concrétions dans les plantes , je 
démontrai qu'une sorte de squelette reproduisait , après l'inci- 
nération , tous les détails de l'organisme : la silice presque seule 
marquait les linéamens des membranes périphériques, tandis 
que le carbonate de chaux prédominait aux points où s'était 



paten. — : Sur des composés à bases minérales. SHy 

opérée la combustion des cellules situées au dessous de lepi- 
derme ou engagées plus profondément encore dans les tissus ; 
ainsi donc là silice, d'une part, et un composé calcaire, de 
l'autre, avaient été interposés dans l'épaisseur des membranes 
durant la vie de chaque plante. 

Mais quel était > parmi les différons sels contenant des acides 
organiques, celui ou ceux qui avaient laissé le carbonate calcaire 
résidu de leur décomposition ? Ne pouvant résoudre cette 
question , sans qu'il restât des doutes r je m'abstins de toute- 
hypothèse. 

Aujourd'hui que des tentatives, phis heureuses m'ont permis 
d'aborder ce problème dans toute sa généralité, je viens com- 
muniquer à l'Académie deux exemples des» nouveaux résultats 
que j'ai obtenus : ils sont assez remarquables r l'Hn par la netteté 
de l'expérience et des observations[orgariographiques qu'il rend 
accessibles au microscope, l'autre par la facile solution qu'il 
donne de questions décidées en sens contraires, à plusieurs- 
années d'intervalle r par les travaux, d'un savant analyste. 

Premier fait. On enlève avec quelques précautions répiderme 
d'un cactus ( Cereus peruvianus) ; il ne reste dans les cellules de 
cet épiderme aucune trace de cristaux ; toutes les cellules sous- 
jacentes contenant des substances colorées, complexes, sont 
éliminées sans peine. Boulant alors sur elle-même cette sorte de- 
peau résistante , on la découpe au rasoir en très minces lanières; 
celles-ci sont, lavées sur une toile et débarrassés de tout corps 
soluble ou pulvérulent. 

On les presse fortement; puis on les plonge dans à pen-près> 
leur volume d'acide- acétique à, cinq degrés. Au bout de quelques 
heures, on extrait par la pression Je liquide acide, qui contient 
de l'acétate de potasse et de chaux , et de la pectine. 

On épuise par des lavages à l'eau distillée; l'inspection au 
microscope montre qu'une légère couche a été enlevée dans 
l'épaisseur des membranes cellulaires sous la première rangée 
épidermique. 

On plonge alors toute la masse dans son volume d'acide sul- 
furique étendu de dix parties d'eau, et on laisse réagir pendant 
une journée. 



358 patbn. — Sur des composés à bases minérales. 

La solution acide, trouble, que l'on extrait ensuite par 
pression , contient beaucoup de sulfate de chaux , un peu de 
pectine et de sulfate de potasse ; on épuise par des lavages. 

Après ce deuxième traitement, l'observation microscopique 
ne révèle aucun changement appréciable. Cela tient à ce que la 
pectine , la chaux et la potasse extraites ne laissent pas de vide 
sensible , attendu qu'une substance, très volumineuse , qui les 
accompagnait , est restée : c'est l'acide pectique. On l'extrait 
facilement à. son tour, à l'aide de l'ammoniaque étendue. Sous 
le microscope la réaction est fort curieuse : elle évide les épaisses 
membranes , montre leurs couches superposées, fait apparaître 
les lignes de démarcation entre les cellules jusqu'alors confon- 
dues , et permet de les distinguer, tandis que la cutieule éptder- 
mique reste continue, montrant de nombreuses cavités et des 
saillies linéaires qui > formées pendant la végétation , corres- 
pondent aux intervalles entre les cellules de la première couche 
superficielle. 

On peut rendre plus évidente l'observation microscopique , 
en ajoutant peu-à-peu de l'eau , de l'iode , puis de l'acide sulfu* 
rique, qui caractérisent par une couleur orangée la cuticule et 
les autres parties de la cellulose injectées de substance azotée , 
tandis qu'ils colorent en un beau violet toutes les pellicules 
superposées de la cellulose pure. 

Quant au pectate d'ammoniaque extrait de toute la substance 
traitée , on l'épure par le rapprochement dans le vide , la préci- 
pitation par l'alcool , etc. 

On peut le transformer en pectate de chaux ou en extraire 
l'acide pectique: tous ces produits sont d'une blancheur et 
d'une pureté remarquables , ainsi qu'on en peut juger par les 
échantillons que je dépose sur le bureau. 

Le pectate de chaux constitue la plus grande partie du poids 
des substances interposées dans les membranes des couches 
épidermiques du Cactus ; réuni au pectinate de chaux et de 
potasse, il formait les o,65 du poids total de l'épidémie. Cette 
énorme proportion m'a paru variable suivant l'âge de la portion 
de tige employée et peut-être d'autres circonstances. 

Le deuxième fait que je me proposais de rapporter ici a été 



paye». — Sur des composés à bases minérales* 35p 

recueilli , en appliquant les procédés dont je viens de parler au 
tissu de la betterave blanche : je suis parvenu à extraire ainsi 
directement et à froid la pectine très abondante et l'acide pec- 
tique qui s'y trouvaient combinés avec la chaux , la potasse et la 
soude. 

La question de leur préexistence, qui semblait jusqu'ici fort 
douteuse , paraît donc maintenant résolue. 

On sait, en effet, que, dans son dernier Mémoire sur la bette- 
rave à sucre , notre confrère M. Bracoftnot supposait la pectine 
formée par l'ébullition , et n'admettait plus que d'une manière 
dubitative la présence de l'acide pectique. 

Ces- deux principes immédiats , tels que je les ai obtenus , 
doivent se rapprocher davantage de l'état normal où ils se 
trouvent dans les végétaux ; car la combinaison de la pectine 
avec la chaux avait paru indécomposable par tous les a-gens chimi- 
ques, sans altération profonde, tandis qu'en réalité l'acide acétique, 
on vient de le voir, peut la dégager des membranes végétales f et 
l'acide sulfurique affaibli en enlève les dernières traces à froid. 

L'étude comparative des produits de l'ancien et du nouveau 
mode d'extraction paraît devoir offrir de l'intérêt, surtout 
lorsque l'on considère les curieuses transformations homé- 
riques que M. Frémy a signalées dans son beau travail sur la 
pectine et l'acide pectique (i). 

Un autre composé calcaire m'a semblé contenu dans les parois 
des cellules des feuilles: la détermination précise de sa véritable 
nature, dans la position qu'it occupe , présente bien des diffi- 
cultés; Si je parviens à les vaincre , j'aurai l'honneur de com- 
muniquer ultérieurement les résultats de mes recherches k 
l'Académie. 

(i) On sait mie M. Thénard a le premier indiqué comme très probable la composition iso- 
mérique de l'acide pectique et de la pectine. A l'époque où j'observai tons l'écorce de V4f- 
ItoUhus glandulota (Ann. de Chim. , t. xxvx, p. 33i ) une substance organique capable de 
saturer l'ammoniaque, de s'y dissoudre et d'en être séparée en gelées volumineuses par Tes 
arides , substance qui fut depuis étudiée par M* Braconnot et nommée acide pectique, je l'avais 
extraite à froid ; les travaux postérieurs me persuadèrent que, généralement, la température 
de Tébullition était utile pour l'obtenir , et que mon analyse n'était qu'un cas particulier. 
J'ai maintenant la certitude que cette méthode doit être généralisée et s'étendre à l'extraction 
de la pectine pure. 



3ôo nàudin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. 



Résume de quelques observations sur le développement des 

organes appendiculaires des végétaux , 

Par M. Ch. Nàudin. 

Dans une thèse présentée à la Faculté des Sciences de Paris 
au mois d'août dernier, j'ai publié, sous le titre de Propositions 
de botanique j quelques-uns des résultats de mes observations 
sur le développement des organes appendiculaires. J'ai dû, à 
cette époque, me contenter du simple exposé d'une partie de 
ces faits, à cause du cadre étroit de l'opuscule que je livrais à 
l'impression. Je me propose de reprendre ce sujet, qui m'a déjà 
occupé pendant long-temps , et d'en faire l'objet d'un Mémoire 
spécial lorsque mes observations seront plus complètes ; en at- 
tendant, je donnerai ici un aperçu de ce travail. 

Un célèbre observateur que les sciences regrettent encore , 
M. Turpin , avait recommandé l'étude de l'organogénie comme 
devant fournir la solution d'une foule de problèmes. C'est ce 
conseil que j'ai tâché de suivre dans l'étude des organes appen- 
diculaires , et je me suis convaincu : 

i° Qu'au centre des bourgeons, la formation des axes pré- 
cède nécessairement celle des appendices. Ces axes s'allongent 
indéfiniment par un afflux continuel de matière organique à 
leur extrémité qui est toujours transparente, incolore, comme 
gélatineuse, arrondie ou conique, et, dans la plupart des cas, 
suivie de près du développement des feuilles. 

a Que celles-ci se forment, dans le principe, par une sorte 
de repli ou de pincement du tissu de l'axe rudimentaire , dont 
elles ne diffèrent alors ni par leur couleur, ni par leur con- 
sistance. 

3° Qu'une fois ce premier repli commencé, l'organe appen- 
diculaire émane de l'axe, comme s'il y existait tout formé d'a- 
vance et qu'une force intérieure le poussât au dehors, en sorte 
que son apparition se fait du sommet vers la base où a toujours 



haudin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. 36 1 

lieu le principal accroissement. Il y a donc cette différence capi- 
tale entre le développement des axes et celui des appendices, 
que , chez les premiers , ce développement se fait aussi bien à 
1 extrémité que dans les entre-nœuds, tandis que chez les se- 
conds , les parties déjà sorties de Taxe ne prennent qu'un ac- 
croissement proportionnellement faible, comparé à celui qui a 
lieu vers la base de l'organe , et que sou extrémité , surtout, de- 
meure station naire. 

Ce mode de croissance peut s'observer principalement , ainsi 
qu'on l'a fait plus anciennement , sur Ips plantes de la famille 
des Graminées , dont les feuilles linéaires offrent cette série de 
phénomènes dans toute leur simplicité. Lorsque les feuilles 
doivent être composées de folioles , lobées ou même simple- 
ment dentées avec des nervures latérales émanant d'un rachis 
commun, l'organe n'en commence pas moins par un prolonge* 
ment simple qui alors représente seulement le rachis ou la ner- 
vure médiane. Au fur et à mesure que cet appendice s'allonge , 
on voit poindre sur ses côtés , comme des appendices de second 
ordre , les folioles ou les lobes. Les dents simples n'ont pas une 
origine différente. S'il doit y avoir dans la feuille des divisions 
de troisième ordre , elles se forment de même sur les prolonge- 
mens de deuxième génération , et ainsi de suite ; mais quel que 
soit le degré de division d'une feuille adulte, celle d'un Ferula, 
par exemple, elle a commencé par un simple repli aussi bien 
que les feuillettes plus indivises. On est donc autorisé à consi- 
dérer les feuilles à nervures parallèles de la plupart des Mofio- 
cotylédones comme de simples pétioles sans limbe , et ce qui 
semblerait le prouver, c'est que quelques Monocotylédon es, 
telles que les u4rum y les Smilax y etc. , présentent des feuilles 
qui. rappellent, par leur forme. et leur nervation, celle des Di- 
cotylédones et ont par conséquent un véritable limbe , tandis 
que ces feuilles imparfaites, que chez un assez grand nombre de 
Dicotylédones on a appelées phyllodes , ne sont que des feuilles 
arrêtées au premier degré de développement, absolument comme 
celles des Graminées. 

Les organes foliacés n'arrivent pas toujours à leur entier dé- 
veloppement : souvent ils s'arrêtent à des époques plus ou moins 



362 h audih. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. 

rapprochées de leur origine , et donnent Heu alors anx bractées, 
aux écailles, etc. , et quelquefois à de simples glandes. 

Le» appendices qui entrent dans la constitution de la fleur se 
forment de la même manière que les feuilles ordinaires , mais 
en s'accroissant ils se modifient en raison de la fonction qu'ils ont 
k remplir. L'axe qui les produit subit aussi ses modifications : il 
s'arrondit en tête , et forme en s'élargissant ce que Ton a ap- 
pelé un réceptacle. A sa périphérie apparaissent bientôt, comme 
de petits mamelons, les pointes des folioles du calice, pois, sur 
un cercle plus intérieur, les pétales. Ici, comme pour les feuilles, 
le limbe est la partie qui se forme en premier Heu, et dans les 
étamines, l'anthère précède aussi le filet. Avant d'aller plus loin, 
je ferai observer que les calyces dits monophylles et les corolles 
monopétafes ne prennent pas ce caractère , ainsi que quelques 
auteurs l'ont avancé, par la soudure ultérieure des élémens qui 
entrent dans leur composition ; cette soudure est congéniale , 
c'est-à-dire que ces ver ti ci lies naissent tout d'une pièce du ré- 
ceptacle , comme si leur soudure s'y était opérée à l'avance , 
tandis que les pointes de leurs différentes parties , formées les 
premières et distinctes entre elles , se conservent toujours libres 
sans contracter la moindre adhérence les unes avec les autres. 
Je dirai la même chose des étamines monadelphes ou de celles 
dont les filets sont réunis en plus ou moins grand nombre ; la 
soudure, ici est tout aussi congéniale que chez les corolles mo- 
nopétales. 

Ce que j'ai dit de la formation des feuilles peut s'appliquer 
exactement aux carpelles , et surtout aux carpelles simples , du 
moins dans les premières périodes de leur développement. Ils 
sont, de même que les feuilles proprement dites, toujours plus ou 
moins ouverts, plus ou moins étalés dans leur jeunesse. Leur som- 
mité , qui, par une sorte d'exception à la règle, va s'allonger pour 
former le style et le stigmate , conservera presque toujours un 
sillon ou une dépression, dernier vestige de cette ouverture pri- 
mitive qu'on voit se fermer dans le corps du carpelle à mesure 
qu'il s'agrandit et qu'un double placenta s'élève du fond de la ca- 
vité ovarienne et se soude à ses deux bords. Dans le cas ou l'ovaire 
est à plusieurs carpelles, sa croissance rappelle parfaitement celle 



NAUDift. — Sur le» organes appendicu/aires des végétaux. 363 

des corolles monopétales; ce qui était libre dans le principe reste 
toujours libre et devient style ou stigmate ; le reste nait et s'accroît 
tout d'une pièce. Il arrive dans quelques cas, chez les Primula , 
par exemple, que l'ovaire commence, dès le principe, par un repli 
circulaire qui ne présente aucune inégalité : il est évident qu'ici 
les cinq carpelles qui forment cet ovaire sont soudés jusqu'à leurs 
extrémités ; aussi le stigmate est-il parfaitement indivis. On re- 
connaît sans peine, chez ces plantes, que le placenta n'est y ainsi 
que la dit le premier M. Auguste de Saint Hilaire, qu'une simple 
continuation de Taxe , car on le voit s'élever du centre de la ca- 
vité ovarienne et se prolonger en une pointe aiguë qui pénètre 
dqns la base du style, sans que néanmoins il contracte la plus 
légère adhérence avec les parois qui l'entourent. 

Mais ce sont les ovaires des Graminées qui ont surtout attiré 
mon attention., Si mes observations sont exactes, leur formation 
différerait un peu dexelle que je viens de décrire. On sait que, 
dans cette famille, les ovaires ont généralement deux stigmates, 
rarement trois ou un senl. U arrive encore que , lorsqu'il y a 
deu$ stigmates , ces organes peuvent être situés côte à côte d'un 
même côté de l'ovaire, ou opposés l'un à l'autre , ce qui est le 
cas le plus ordinaire. Voici ce que des recherches minutieuses 
m'ont fait découvrir dans le Poa fluitans , où les stigmates sont 
opposés. Au centre de ce qui doit devenir une fleur, et au mo- 
ment où les glumelles ne font qu'apparaître comme une ride 
sur le réceptacle., on voit s'élever , sous La forme de trois mame- 
lons, les rudimens des étamines, et au milieu d'eux un quatrième 
mamelon sur lequel se forme insensiblement une sorte de bour- 
relet circulaire qui en embrasse le sommet. Ce dernier présente 
alors l'aspect d'un globule enchâssé dans un cylindre , et con- 
stitue peut-être dès ce moment le nucelle. Quant au repli circu- 
laire, il tend de plus en plus à s'avancer sur lui pour le recou- 
vrir entièrement, et bientôt , sur des points opposés de son bord 
supérieur, on voit s'élever deux pointes qu'on reconnaît sans 
peine pour les stigmates rudimentaires. 

Dans le cas où les deux stigmates sont situés du même côté 
de l'ovaire, comme, par exemple, chez \e Bromus, le mamelon 
central n'est plus recouvert par le repli, ainsi que cela a lieu 



364 n audin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. 

dans le Poafluitans. Le repli n'en embrasse plus qu'une partie, 
celle qui est tournée vers Taxe de l'épillet : il est 9 par consé- 
quent, semi-circulaire, et, au lieu de s'accroître comme dans 
le cas précédent, il demeure stationnaire , et finit même par se 
confondre avec la base du mamelon, qui forme ici, du moins 
en apparence, le corps de l'ovaire. Il résulte de cette disposition 
que les stigmates sont à-peu-près basilaires et tous deux placés 
du même côté. 

Je n'ose encore me prononcer sur la véritable nature de 
ces ovaires ; mais j'aurais de la peine à les concevoir formés 
d'une seule feuille ovarienne profondément bifide , ce qui me 
paraîtrait peu conciliable avec la disposition des stigmates du 
Poa fluitans et. d'une multitude d'autres Graminées où ils sont 
parfaitement opposés. M. Schleiden a émis une ingénieuse hy- 
pothèse qui me semblerait encore moins admissible que celle 
d'un carpelle bifide. Cet habile observateur suppose l'ovaire des 
Bromus formé par une seule feuille dont les stipules deviennent 
les stigmates. Mais ce qu'il considère comme un carpelle ne me 
paraît ressembler en rien à aucun carpelle connu, et les stipules 
auxquelles il a recours n'existent déjà plus dans les glumes, les 
glumelles , les paléoles» 

M. de Mirbel, tout en se livrant aux recherches les plus im- 
portantes sur le développement de l'ovule dans le Zea , a décrit 
les phases par lesquelles passent les feuilles carpellaires de cette 
plante. Il a vu se former autour d'un nucelle central un repli 
circulaire sur lequel s'élevait une pointe, première ébauche du 
stigmate. En cet état , l'ovaire naissant ressemblait, suivant l'heu- 
reuse expression de l'illustre observateur, à une petite hotte 
remplie par un globule. Qu'on rapproche cette forme de celle 
que j'ai observée chez le Poafluitans, on sera porté à conclure 
que , dans ce dernier, il existe le double de ce qui se trouve dans 
le Zea y c'est-à-dire deux feuilles carpellaires étroitement unies 
et soudées congénialement comme celles des Primula. Si de 
nouvelles observations confirmaient ce que je donne ici comme 
une simple hypothèse, et si les Graminées avaient réellement 
autant de carpelles que de stigmates, il deviendrait aisé d'expli- 
quer r chez quelques-uues de ces plantes, la présence de trots 



naudin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. ,365 

stigmates. Ce nombre, qui serait ordinairement réduit , par ap- 
pauvrissement, à deux, plus rarement à un seul(Zéo, Nardus), 
les rattacherait plus intimement, sous ce point de vue, aux 
autres familles monocoty lédones , et en particulier aux Cypéra- 
cées , dont tous leurs caractères les rapprochent , et auxquelles 
on attribue tantôt deux , tantôt trois carpelles , suivant que lés 
stigmates y sont au nombre de deux ou de trois. 



'Recherches sur les genres de la famille des Sésamées, 

Par le professeur Bernhardi. (i) 

Longtemps le groupe des Sésamées n'était formé que du seul 
genre Sesamum ; M. Endlicher y ajouta le Ceratotheca, dont 
il donne une figure dans les Atacta , pi. v. Trois espèces de ce 
dernier genre sont connues jusqu'ici à l'auteur : ce sont les 
G triloba E. Meyer, rapporté du Cap par Drège ; C. Kraus- 
siana Bernfa., rapporté du même pays par le docteur Krauss ; et 
G melanosperma Hochst. , envoyé du Cordofan par Kotschy. 

L'auteur donne les descriptions de ces trois espèces, qui 
semblent être annuelles. Les deux dernières offrent , dans leur 
calice et dans leur capsule , des différences notables. L'auteur 
a cru devoir en former un genre nouveau , dédié à M. Sporleder, 
qui s'est occupé de la détermination des plantes rapportées de 
l'Amérique du Nord par M. Beyrich: il expose en détail les 
caractères distinctifs de ces deux genres. Un examen attentif des 
plantes que M. Endlicher comprend dans le genre Sesamum , a 
fourni k M. Bernhardi plusieurs faits remarquables, et il croit de 
voir séparer les espèces de ce genre qu'il lui a été possible d'exami- 
ner. Il considère les S. orientale et indicum comme espèces dis- 
tinctes. Le S. rosiratum Hochst. du Cordofan , sert de type au 
genre Simsimum 9 nom que les indigènes donnent à cette plante. 
Enfin le -S. pentaphyllum E. Mey. dans les plantes de Drège 

(0 Liwuea, 184* * page *9. (Extrait.) 



366 beinhardi. — Sur la famille des Sésamées. 

formerait le genre Gangila y nom sous lequel le Sesamum est 
connu dans l'Afrique méridionale» Le S. pterospermum R. Br. 
lui semble rentrer dans l'un des deux derniers genres ; mais la 
plante lui est inconnue , et elle coïncide peut-être avec Tune 
des espèces déjà mieux connues. L'auteur ne partage pas l'avis 
de M. Gay, qui réunit cette espèce au Ceratotheca Scsamoides 
Endl. , qui offre des graines qu'on ne. saurait dire ailées. Il 
faudra encore rechercher si les S. alatum et radiatum Schu- 
macher, que Meisner réunit avec De Candolleaux Sesamopteris, 
et dont le second serait identique avec le À. gracile Endl. , 
ne rentrent pas dans les Gangila ou les Simsimum. Quelques 
autres espèces de Retzius, Willdenow, etc., restent également 
encore douteuses , quant au genre auquel il faudra les rap- 
porter. 

Voici les caractères que M. Bernhardi attribue aux plantes 
de ce groupe qu'il a pu examiner: 

* Sesameœ fructu tempore groasificationis ad apicis angulos utrinque in cornu 
excrescente , embryi rostello conieo circamscripto. 

I. Ceratotheca. Endl. Calyx persistens. Capsula bivalvis, com- 
pressa , truncata , post dehiscentiam quadricornis , inflexione 
margintim valvarum cost&que primariae in loculos quatuor 
compressos divisa* Semina in quolibet loculo uniseriata , im- 
bricata , planiuscula i ovata , basi retusa , nitida , subdisco 
embrynra includentia , ambitu subcartilagineo utrinque ra- 
diatim elevateque sub-ao-striato. 

t. C. seèamtrides Endl. foKfa snfohadfatis ovatisve dentatis, superioribus 
bvatt-lanoeolatis intëgètriini*. 

i. C mèlahosperma Hôchst. foliîs plérisque* subintegerrimis 9 înferioribus 
tivato-lanceolatîs , ànnérioribiis dblongift. 

II. Sporledêka. Calyx demùm deciduus. Capsula bivalvis , ob- 
longa, apice exciso , interdùm cum acumine , post dehiscen- 
tiam quadricornis , inflexione marginum valvarum costeque 
primariae, ex tùs in lobos quatuor subçylindricos , intùs in 
totidem loculos divisa. Semina in quolibet loculo uniseriata, 
subhorizontalia , planiuscula , ovata , basi retusa , sub disco 



bernharbi. — Sur la famille des Sésamées. 367 

rugosa embryum includentia , ambitu plie» ope irï laminas 
duas parallelas parti ta. 

i. 5. Kraussiana. Capsula apïce excisa submucronata. 
s. S. triloba. Capsula inter cornua acuminata. 

** Sêsameœ fructu cornubus experte , rostello conico in cotyledoues seo- 
sîm tfanseunte. 

III. Gangila. Galyx deciduus. Capsula bivalvis , oblonga , acii- 
mina ta, inflexione marginum valvaram biloba, iobis longi- 
tudinaliter sulcatis , quadrilocularis. Semina ih quolibet lo» 
culo uniseriata, subhortzontalia , supra inff raqué faciebus 
par al le lis planis ovatis , facieque tertia angusta angulatim 
conjunctis circumdata et circumcirca alata, ala à baseos 
angulo inferiore ad angulum superioreofi apicemque adicen- 
dente. 

1. G. pentaphylla. 

IV. Simsimum. Calyx deciduus. Capsula bivalvis, lineari-oblonga, 
rostratim acuminata, inflexione marginum valvarum coslaeque 
primariae extùs in quatuor lobos columnseformes , intùs in 
totidem loculos divisa. Semina rugosa in quolibet loculo uni- 
seriata, subobliqua, suprà infràque faciebus planis ovato- 
oblongis parallelis , lateraliter facie angusta angulatim con- 
junctis circumdata , basi ad angulum inferiorem 9 apice ad 
angulum superiorem alata. 

1. S. rostratum. 

V. Sesamum L. Calyx persistens. Capsula bivalvis , acuminata , 
inflexione marginum valvarum costœque prifaariœ extùs in 
quatuor lobos aequales 9 intùs in totidem loculos divisa. Semi- 
na in quolibet loculo uniseriata , compressa y ovata * sub~ 
marginata , aptera. 

1. S. orientale L. 

2, S» indiàurn L 4 

La révision des Sésârtiëéà de notre herbier hous a fait voir 
que le Sesamum gracile , sur lequel M. Bernhardi conserve 
quelque doute, rentre dans le genre Simsïrrtum. Comme il 



368 BERwnARDi. — Sur la famille des Sésamées. 

n'existe point de description du S. rostratum Hochst. , et que 
nous n'avons pas eu l'occasion de comparer cette espèce à la 
plante du Sénégal , nous ne pouvons rien dire sur leurs carac- 
tères comparatifs : peut-être sont-elles identiques. M. Bernhardi 
ne donne que les caractères génériques de son Simsimum 9 par 
la raison sans doute qu'il ne renferme qu'une espèce , et cette 
même raison paraît déterminer habituellement la plupart des 
botanistes à ne pas faire mention des caractères spécifiques 
lorsqu'ils ne connaissent qu'une seule espèce du genre nou- 
veau qu'ils établissent. De graves inconvéniens résultent de 
cette négligence; en effet, un autre botaniste peut reconnaître 
dans une de ses plantes le genre nouveau , mais il lui est im- 
possible de décider si l'espèce qu'il a sous les yeux est la même 
que celle sur laquelle on a fondé primitivement le genre , ou 
bien si elle en est différente. 

Sous le rapport de la géographie botanique , nous ferons 
encore remarquer que le Ceratotheca melanosperma Hochst. se 
retrouve également dans la Sénégambie, ainsi qu'un nombre 
extrêmement grand des plantes envoyées de Nubie par Kotschy. 

BUCHINGER. 



Recherches snr les fraisiers d'Allemagne et de France 9 

Par le professeur Koch. (i) 

Dans Une livraison antérieure du Flora , le savant auteur de 
la Flore d'Allemagne avait communiqué l'observation d'un 
botaniste, de laquelle il résultait que le Fragaria elatior s'éloi- 
gnait du F. vesca par ses nucules implantées sur le réceptacle 
au fond d'alvéoles plus profondes dans la première espèce que 
dans la seconde. En revoyant les fraisiers dans le courant de 
l'été 1842, M. Koch a acquis la conviction que ce caractère ne 

[\) Flora f 1842, page 599. 



koch. — Fraisier* d'Allemagne et de France. 369 

saurait être admis pour la distinction des deux plantes en ques- 
tion, la différence de profondeur des alvéoles étant, sinon nulle, 
du moins trop peu sensible ; mais ces recherches lui valurent 
la découverte d'autres bons caractères distinctifs. En effet, tous 
les pédi celles du Fragaria elatior sont, sans exception aucune, 
couverts de poils étalés , même les plus extérieurs , c'est-à-dire 
ceux qui sont le plus éloignés des pédicelles centraux. Un très 
grand nombre d'échantillons examinés sur le frais dans les envi- 
rons d'Ërlangen , et, plus tard , dans l'herbier, sont venus con- 
firmer ce caractère. De plus, dans les exemplaires à fleurs mâles 
polygames, les étamines, à l'époque de la floraison, offrent une 
longueur double du capitule des ovaires; dans les pieds fertiles, 
c'est-à-dire dans les plantes femelles polygamçs, les étamines 
sont également plus longues que dans le F. vesca. 

L'examen d'un grand nombre d'individus de cette dernière 
espèce a fait voir que le premier pédicelle , celui qui est formé 
par la ramification la plus inférieure , est couvert de poils très 
étalés: c'est un caractère qui se retrouve quelquefois aussi sur 
le second pédicelle. La tige du F. vesca, au dessous du point où 
elle se divise, est couverte de poils horizontalement étalés, comme 
le premier et souvent le second pédicelle, tandis que, sur 
les autres , les poils se dirigent constamment vers le haut , ou 
s'appliquent contre le pédicelle. Il arrive que des échantillons 
qui ont crû dans un sol amaigri ne produisent qu'un ou deux 
pédicelles sur lesquels tous les poils se trouvent alors étalés ; 
mais ce n'est là qu'un cas exceptionnel , dont on ne saurait tenir 
compte en rédigeant les phrases diagnostiques. 

Le fruit du F. vesca tombe ou s'enlève facilement , ce qui est 
bien moins le cas dans le F. elatior, où il reste ordinairement 
un peu de chair attachée au réceptacle. Quant à la grandeur de 
la fleur, elle est très variable dans le F. elatior; s'il s'en trouve 
de. grandeur double , on en voit en revanche qui ne dépassent 
pas les dimensions de celles du F. vesca. Voici les phrases dia- 
gnostiques proposées par suite de ces observations : 

F. vesca. Calyce fructûs patentissimo reflexove/staminibus 
capitulum ovariorum vix aequantibus, pilis petiolorum eau*, 

XVIII. BoTAif. — Décembre. 24 



370 «loch. — Fraisiers d'Allemagne et de France. 

liumque patentissiniis , pedunculorum lateralium omniumve 
e redis vel adpressis. 

F.elaiior. Calycc frtictûs patente reflexove , staminibas plantse 
fertilis capitulum aequantibus , plantée sterilis capitulo duplo 
longioribus, pilis petiolorum, caulium pediinculorumque om- 
nium patentissimis. 

Ces deux espèces offrent des pétales d'un blanc pur, tandis 
que , dans le F. collina , on voit une teinte jaunâtre se mêler au 
blanc , et cette différence de coloration fait reconnaître de loin 
ce dernier. 

A ces trois espèces vient s'en joindre une quatrième , décou- 
verte près de Mùllheim (Brisgau),et nommée F. Hagenba* 
chiana par le pasteur Lang : elle se rencontre en grand nombre 
sur les collines pierreuses et n'est entremêlée à aucune autre 
espèce. On la reconnaît de prime abord à la foliole impaire 
longuement pétiolée. Ce caractère existe sur tous les échantil- 
lons , quelle que soit leur grandeur. Les folioles latérales sont 
également pétiolées ; mais le pédicelle en est moins long que 
celui de la foliole impaire , où il atteint souvent de trois à cinq 
lignes de longueur. De même que , dans le F* collina , le calice 
y recouvre le fruit, mais la plante présente un autre port, les 
poils ne sont pas aussi soyeux; enfin les étamines sont plus 
courtes et atteignent seulement le sommet des styles. Voici 
les phrases caractéristiques des deux dernières espèces. 

F. Hagenbachiana. Calyce fructui incumbente, staminibns 
capitulum ovariorum aequântibus pilis petiolorum cauliuinque 
patentissimis , pedunculorum lateralium omniumve erectis vel 
adpressis, foliolis longé petiolulatis, petiolulo intermedio qoa- 
drantem folioli subaequante. 

F. collina. Calyce fructui incumbente, staminibns plante 
sterilis capitulo ovariorum duplo longioribus , pilis petiolorum 
cauliumque patentissimis > pedunculorum lateralium omniumve 
erectis vel adpressis , foliolis breviter petiolulatis. 

Comme les auteurs français admettent un nombre plus consi- 
dérable de fraisiers que les Aoristes d'Allemagne, M. Koch a 
comparé à ce sujet les ouvrages de MM. Loiseleur, De Catidolle, 
Séringe et Duby : il a reconnu que tous n'ont fait que copier Du- 



kocq. — Fraisiers d'Allemagne et de France 37 1 

chesne , et, n'ayant pu se procurer le travail de ce dernier, il a con- 
sulté l'extrait détaillé qu'en donne Lamarck dans V Encyclopédie. 

Le nouveau F. Hagenbachiana paraît déjà se trouver compris 
parmi les espèces de Duchesne, comme nous le verrons plus bas. 
Tbuillier établit une espèce, le F. grandiflora , qui ne corres- 
pond à aucune de celles de la monographie de Duchesne, et qui 
reste inconnue à M. Koch; M.Loiseleur lui a donné le nom de 
F, calycina , et doit se reconnaître à ce que les pédoncules sont 
plus longs que la tige (pedunculis scapo longioribus). Dans cer- 
taines variétés k sépales fortement développés, on trouve le 
calice plus long que la corolle , surtout dans les formes à pétales 
petits; cependant le nom de F. grandiflora démontre que la 
fleur de cette espèce ne saurait appartenir à cette dernière caté* 
gorie. M. Loiseleur a établi les espèces suivantes: i° le F. vesca, 
auquel il réunit le F. collina , qu'il ne connaît pas, et qu'il 
admet sur l'autorité de De Candolle et de Mappus ; 2 le F. caty- 
cina, dont nous venons de parler, et 3° le F. abortiva, nom sous 
lequel il comprend le F» elatior Ehrh. 

M. Duby s'est borné 3 copier le travail de M. Séringe dans le 
Prodrome de De Candolle , où on trouve les espèces suivantes : 
i° F. vesat , avec neuf variétés, qui ne méritent probablement 
toutes aucun autre titre; a F. calycina Lois.;3°jF. collina 
Ehrh. 9 avec l'observation : « An potiùs varietasF. vescaç? » qui 
fait voir que M. Séringe ne se doutait pas de ce qu'Ekrhardt 
avait compris sous sou nom; 4° F. rnajaufea , terme barbare , 
formé d'un mot provençal , et qu'il est impossible de conserver 
comme adjectif latin; la cinquième espèce , 5° le F. Brçslingea, 
u'a p^s de meilleure origine pour son nom , formé du substantif 
allemand Brôsling: la plante ne diffère pas du F. collina Ehrh.; 
6° .F, elatior, uotre espèce, est probablement aussi le F magna 
ThuMU ,îComme le soupçonnait déjà M, Séringe. 

Duchesne ne donne point d'espèces nettement limitées; mais 

il n'en est pas moins fort précis dans ce qu'il dit. Il divise les 

Fraises en général en Fraises et Caperons. Les premières offrent 

un grand nombre d'ovaires petits et des étamines courtes ; les 

huit espèces et variétés énuwérées sont probablement autant 

de variétés du F. vesca. 

»4. 



372 koch. — Fraisiers (F Allemagne et de France. 

Les Caperons renferment les espèces et les variétés à étamines 
plus longues, à ovaires gros et rares. Selon M. Koch, le caractère 
tiré des dimensions plus considérables des nucules n'existe pas 
d'une manière bien nette. Ces organes semblent seulement plus 
grands par suite de l'avortement d'un grand nombre de nucules 
environnantes. 

Duchesne énumère dix-sept Caperons qu'il divise en trois 
groupes ou bandes, les Majaufes, les Breslinges et les Quoimios. 
En parlant des premières, il dit qu'elles semblent faire le passage 
des Fraisiers proprement dits aux Breslinges ( le F. coïlina)\ si, 
par certains caractères, elles se rapprochent des véritables 
Fraises, elles tiennent, d'un autre côté, aux Breslinges par le 
calice qui s'applique sur le fruit , au lieu d'être réfléchi. C'est à 
cause des étamines moins longues et des sépales recouvrant le 
fruit que M. Koch croit reconnaître dans les Majaufes le F. Ha* 
genbachania Lang. Duchesne cite deux variétés de Majaufes et 
les décrit en détail. La première paraît fort commune en 
Provence; la seconde, plus petite, est originaire de la Cham- 
pagne, et semble identique avec le F. Hagenbachianu. 

La description que Duchesne donne des Breslinges ne laisse 
point de doute sur l'identité de ces plantes avec le F. collina ; 
il rapporte, en effet , à ce groupe le F. vesca |5 pratensis de Lin- 
né , qui , selon Wahlenberg et Fries , correspond au F. collina. 
Le nom de Breslinge a été donné à une plante envoyée par 
Keller au jardin de Trianon , sous le nom de Brosling. 

Le troisième groupe est formé par les Caperons , le F. elaïtor 
Ehrh., et se trouve de même nettement caractérisé. Duchesne 
ignore l'indigénat de cette plante ; mais il refuse d'admettre 
l'Amérique pour sa patrie, ainsi que le veut Miller. On sait main- 
tenant qu'elle se trouve spontanée en Allemagne; car on l'y 
rencontre dans des localités où elle n'a certainement pas été 
introduite. 

Quoique M. Koch ait voulu borner son examen aux Fraisiers 
de la Flore d'Allemagne , il a, comme on le voit, étendu ses 
observations, et soumis à une révision sérieuse ceux qui se 
trouvent admis par les auteurs français. 



a. meyeh. — Espèces du genre Àgrimonia. 373 



Révision des espèces du genre Agrimonia. > 
Par M. C. À. Meter (ï). 

C lavis speeierum Jgrimonii generis. 

k Foliota utrinquè serraturis *4-*6 nota- 

ta i. 
» utrinquè serraturis 4-8 notata a. 
» sublinearia , longitudine 5-duplà 
6 - triplove longiora , stipulai 

par va* IX. parviflora. 

* elljptica oblongave latitudine du- 
; plo triplove longiora, stipulas 

maximae VIII. hirsuta* 

*, Calycis fructiferi setae exteriores paten- 
tes. 3. ' 
» fructiferi sétae omnes erectae. 5. 
3. Calycis fructiferi tubus sulcatus. 4* 

» fructiferi tubus lœvis (exsulcits). III. odorata. 
4- Racemi elongati laxi, calycis dentés mu- 

tici . . . '. . . . . . II. Eupatoria. 

» abbreviati densi, calycis dentés 

setulâ hamosâ apiculati ... I. repens. 

5. Foliola utrinquè dense pilosa . . . .Y. nepalensù. 

» supra glabra. 6. 

6. Foliola subtùs undiquè pubescentia. 7. 

» solùm in nervis venisque pilosius- 

cula VIL pilosa! 

7. Foliola lateralia sessilia, stipulae magnae. IV. sororia. 

» lateralia petiolulata, stipulae par- 

vee VI. viscidula. 

(1) L'article extrait du tome x , n* 99 , du Bulletin scientifique de P Académie impériale de 
Saint-Pétersbourg , te trouve précédé de quelques courtes remarques sur certaines espèces et 
d'un tableau de leur distribution géographique. 



3^4 a. meyeb» — Espèces du genre Agrimomia. 

I. Àgrimonia repens L, 
Sp. pli ei:a 9 \t. 643. 

A. foliolis 7-1 1 subtùs molli ter villosis grosse serra tis, serraturis 
utrinquè 6-8, basi cuneatis integerrimis , foliolo terminait 
sspissimè sessili ; raceino denso; calycis fructiferi tubo cam- 
panulato profundè sulcato basi exsulco , dentibus setulâ 
uncinatâ terminais, setis exterioribus patentissimis» 

Species grandis , habitu robusto atque coarctato insignis. Stipula? raagnae , 
oblique oyat» vel subrenifortoes , dentat» , batad incisée* Foliota magîs quàm 
in sequentibus sprciebus approximata » oblonga, acuminata, basi plus miniisve 
cuneata , supra glabra vel pilosiuscula , subtùs molUssimè villosa , UteraUa 
( praesertlm summa ) basi adnata et in rachin lcviter decurrentia , terminale 
scssile Vel radius brevitcr petiolulatum. Raceinus densus , vix semipedalis. 
Bracteae flore ferè longiores , trifidae , lobo médio lanceotato. Bracteolae brèves % 
plerùmque indivisas. Flôré* et calycfcs fructiferi in génère niaximi. Calycis tubus 
campahulatus , ad faucem dilatatus, foveolis prof un dis ferè usquè ad basin 
longitudinaliter sulcatus , sed imâ basi lavis , exsulcus ; dentés setulâ rigidâ , 
plerùmque hamatâ apiculati. Setas intimas erectiusculae , longitudine limbi 
calycis , médias patentes , intima? reflexae. 

Hab. in Asiâ minore ( L. ) , Natolia ! Ârmenia. In America non crescit. 

'IL- Agnmxmia Eupatoria L. 
Sp. pi. éd. 2 , p. 643. 

A. foliolis 7-9 subtùs molliter villosis basi rotundatis grosse 
serratis, serraturis utrinquè 6*8, foliolo terminali petiolu- 
lato ; racemis elongatis interruptis ; calycis fructiferi tubo 
obconico profundè sulcato, imâ basi exsulco, dentibus muti- 
cis , setis exterioribus patenttbus. 

uf.EupatoriaKoch.Synops. Fl. germ. ethelv. p. 22a (op t. exp.). A. gran- 
dis Ândrz. (specim. majora). 

Multùm variât baec species staturâ atque magnitudine. Stipulai majusculae, 
ovato-suboibiculatae , profundè dentatae vel incisas. Foliola remota , maguitudine 
et forma varia, plerùmque ovata (terminale obovatum), vel oblonga vel ctiam 
oblongo-lanceolata , rariùs subrotunda., obtusa, obtusiuscula vel acuta , basi 
rotundata ( terminale basi atténua tum) , lateralia subpetiolata ( non cùm la la basi 
adnata), terminale semper petiolatum , omnia suprà glabra vel pilis raris adpres- 



I 

a. mbyxr. — Espèces du genre Àgrhnonia. $7$ 

sis adspersa , subtùs molliter villosa. Racemi graciles , iaterfuptt. Braefoae iore 
breviores vel paulo longiores , trifidss , lobo medio setaceo. Bracteol» pleromqoe 
trifidse. Flores magnitadiais varias, in colidioribus plagis majores , in borealibus 
minores , interdiun illis A. pilosts vix majores. Calycis fructiferi tubus obco- 
nietis, rariùs subcampanulatus, profonde solcatus , imâ basi exsuleus ; dentés 
snotici vel mucrone ininuto recto apioalati. Set* înteriores erectœ , longitudine 
Emoi , exteriores breviores , patentes. 

Hab. per totam ferè Europam ; in Asiâ mediâ , oriente» versus usqoc ad 
limites occidentales imperii Cbinensis. Grescit in Iberiâ et in Armeniâ , ad pro- 
montiornm Bons Spei , in Africâ fioreali ? et in America septentrional! ? 

III. Agrimonia odoraia Mill. 
Gardeu. die t. 

A. foliolis 7-9 subtùs molliter villosis basi rotundatis grosse 
serratis,serraturis utrinquè 6-8 , foliolo terminali petiolu- 
lato; racemis elongatis interruptis; calycis fructiferi tubo 
campanulata laevi, dentibus muticis* setis exterioribus paten- 
tissimis. 

A* odoraia Kocb. 1. c (op., exp.). — A- suavêoleïfo Hort. (non Parsb.). 

Valdè similis A. Eupatorias 1 stipulée iqdumentum et folia non différant. 
Foliola saepiùs oblonga vel obloogo-lanccolata, acuta vel acumioata, interdùm 
( presertlm foliorum inferiorivm) ovata %obtusa ; lateralia brevissimè petiololata ; 
terminale petiolulo longiore fultum. Racemi elongati. Bracteae A. Eupaioriœ. 
Flores majores. Tubus calycis fructiferi quàm in A Eupatoriâ major, campa- 
nulatus , sub fauee dilatatus, initia obscure sulcatus, deiu (in calyce perfectè 
maturo ) lssvis , nulbs sulcis notatus. Setse interioies calycis limbo longiores , 
erectin6culse ; exteriores breviores , patentissimae. 

Hab. in Europâ anstrali, Tauriâ? Caucaso septentrional, Ibeiiâ? Gilan et 
Armeniâ. 

IV. Agrimonia sororia Fisch. , Mey. 

A. foliolis 11-1 3 subtùs molliter villosis basi rotundatis grosse 
serratis, serraturis utrinquè 6-8, foliolo terminali petiolu- 
lato; racemis elongatis interruptis; calycis fructiferi tubo 
obovato sulcis parùm profundis notato, imâ basi exsulco, 
dentibus muticis , setis omnibus arrectis. 

Affinis hinc A, Eupatoriœ et A* odoratœ , illinc A» nepaUnsi atque 
A. viscidulœ ; prioribus totâ facie similis, sed differt tubo calycis fructiferi 
sulcis parùm profundis exarato setisque omnibus erectis ; à posterioribus dUlin- 
guitur calycibus fructiferis majoribus sulcis minus profundis notatis et pr»tercà 



5*]6 a. M£yer. — Espèces du genre Agrimonia. 

»b >#. nepaUnêi foliolis supra glabris , ab A. nisciduld foliolis subtùs dense 
yillosis vix glandulosis , lateralibus haud petiolulatts , nec non stipulis majoribus. 

Pedalis vel bipedatis, erecta,ramosa. Cauli* pitis elongatis rnollibus patentibus 
villo&us. Stipula? A, Eupatoriœ , nia jusculae, obliqué semiorbiculataç , inciso- 
dentat». Foliola saepè nuuierosiora quàm in A. Eupatoria % plerùmque ob- 
longa , vel oblongo-lanceolata ; lateralia sessiiia , sed non cùui la ta basi adnata 
vcl decurrentia, terminale petiolulatum ; omn ; a supra glabra, subtùs molliter 
villosa, ad basin usque grosse profundèque serrala , serraturis foliorum supe- 
riorum minoribus et crebrioribus. Race mi cum bracteis A. Eupatoriœ. Flores 
minores. Calyces fructiferi magnitudine A. Eupatoriœ , tubo obovato-obeonico 
foveolislatis par uni profundis notato, dentibus muticis. Setae interiores calycis 
limbo longiores, omues arrectae et (in calyce fructifero perfectè maturo) 
conniventes. 

Hab. in regionibus trans caucasicis, in Ibcriâ et in provinciâ Guriel versus 
Pontum Eaxinuni. 

V. Agrimonia nepalensis D. Don, 

Prorir. FI. Népal, p. 220. 

A. foliolis 5-7 utrinquè (subtùs molliter ) villosis basi attenuatis 
serratis , serraturis utrinquè 8-jo, foliota terminali petiolu- 
lato ; racemis elongatis interruptis ; calycis fructiferi tubo 
obeonico usquè ad basin profonde sulcato, dentibus muticis, 
setis omnibus arrectis. 

A. nepalensis Voyage Jacquem. Bolan. p. 55, tab. 68 (opt.).— A. lanata 
Wallich. 

Habitu A* Eupatoriœ similis , erecta , densè piloso-villosa. Stipula; majus- 
cule. Foliola i!lis A. Eupatoriœ minora, i ~ poil, longa, 7 lin. lata, vix majora 
foliorum superiorum saepè minora et praeserîim augustiora , in pagina superiore 
pilis copiosis incumbentibus { vel interdùm vid. op. cit. , pube brevi scabrius- 
cula ) , in pagina infeiiore , pro more A. Eupatoriœ , pnbe patente pilisque 
elongatis incumbentibus molliter villosa nec non glaudulis sessilibus adspersa , 
plerùmque oblonga ( foliorum inferiorum ovata } , acuta, basi atténua ta et 
circumcircà argutè serra ta ; lateralia sessilia , sed non decurrentia ; terminale 
, saepissimè petiolulatum. Racerai A. pilosœ. Bracteae trifidae , flore breviores. 
Bracteola? calycis tubo breviores trilobae. Flores parvi. Calyces fructiferi 
magnitudine atque forma illis A .pilosœ similes , tubo obeonico, ad basin usquè 
profundè sulcato. Setae omnes arrectae , in conum conniventes , interiores calycis 
limbo longiores. 

Hab. in Ifepaliâ (Don), in montibus Himalayensibus et circà Caschemir 
(Jacquem. ). 



a. MEYEit. — Espèces du genre Agrimouja. 377 

» 

VI. Agrimonia viscidula Bge. 
Enum. PI. Chin. bor. n. i5a. 

À. foliolis 5-7 omnibus petiolulatis suprà glabris subtùs niolliter 
puberulis grosse serratis basi integerrimis ; serraturis u trinqué 
6-9; racemis elongatis interruptis; calycis fructiferi tubo 
obconico ad basin usquè profundè sulcato , dentibus muticis, 
setis omnibus arrectis conniventibus. 

A. nepalensi et A. pilosœ similis ; distinguittir i priore stipulis minori- 
bus , foliolis suprà glabris , subtùs tenuiter puberulis , lateralibus dis- 
tincte petiolulatis ; a posteriore foliolis subtùs in totâ superficie puberulis, 
lateralibus distincte petiolulatis , nec non calycibus fructiferis per totam 
longitudinem &ulcatis. 

Habittt A. pilosœ, Caulis erectus , pilis patentissimis vcstitus , ramosus. 
Stipula? seniiorbiculatœ , profundè serratae, 4-5 lin. in diametro vel minores: 
infimae in speciminibus inspectas desunt. Foliola remota , obovata vel oblonga , 
acuta , basi saepè cuneata et integerrima , caeterùm grosse serrata , foliorum 
superiorum saepè obtusa et circumcircà serrata ; omnia in totâ superficie pube 
brevi glandulisque numernsis rarioribusve adspersa et in nervis venisque pilis 
longioribus hirta; terminale et' lateralia pedicello gracili longiusculo fulla. 
Racemi et bracteae exacte ut in A, pilosâ. Calycis fructiferi tuBus obeonicus 
vel obovatus, sulcatus , sulcis ad basin usquè productis. Setae omnes conui- 
ventes. 

Uab. in China borcali (Bge.) et in Nepaliâ ( vid. specim. Wallichian. ). 

VII. Jgrimonia pilosa Ledeb. 
lnd. Sem. Uort. Dorpat. Suppl. i8a3. 

A. foliolis 7-1 1 subtùs ad nervos venasque pilosiusculis grosse 
serratis , serraturis utrinquè 4-6 > basi cuneata integerrimis , 
terminali plerùmque sessili ; racemis elongatis interruptis ; 
calycis fructiferi tubo obconico profundè sulcato , basi exsul- 
co , dentibus muticis , setis omnibus arrectis conniventibus. 

A. pilosa Ledeb. FI. ah. II , p. 3o5 ( opt. exp. ). — A. dahurica W. , 
DC. Prodr. II , p. 587. — A. glabrata Spr. — A. Goctectiana Andrz. 
— A. corwpsea Tschernaj. 

Caulis pilis palentibus hirtus. Stipulas in aliis speciminibus anguslae , oblongo- 
anceolatae , in aliis seiniorbiculatae illis A» Eupatoriœ similes, sed sctnpcr 



378 a. ( miter. — Espèces du genre Agrimonia. 

multo minores, 3-5 lin. in diara. Foliola supra glabra , subtùs ad nervos et 
venas pilosa , caeterùm glabra , saepè glandulis paucis vel numerosioribus 
adspersa, subrhorabeo-oblonga , acuta, serra la, basi cuneata et integerrima; 
foliola foliorum iuferiorum non rarô obovata apiceque rotundata; terminale 
sessile , rariùs petiolulatum ; lateralia sessilia et non rai 6 leviter decurrentia. 
Calyces fructiferi itlis A. Eupatoriœ minores , tubo obconico profonde 
snkato, sulcis tubi basin non attingentibus; dentibus limbi muticis. Set» 
•mnes conniven tes , intimas calycis iirabo paulo longiores. 

, Hab. per totnm ferè Imperium Ruthenicum , à Livooiâ usqne ad Dahoriam ; 
in Taariâ et in Caucaso nondùra observa ta. 

VIII. Agrimonia hirsuta Bong. 

« . 

A. hirsutissima ; foliolis i3-i5 oblongis circumcircà argutè ser- 
ra tis; serraturis utrinquè ia-i6, foliolo terminali sessili; 
racemis elongatis ; calycis dentibus muticis ; calycibus fructi- 
fères 

Species ab Europseo-Asiaticis , hucusque descriptis longe diversa, A. parvi- 
florœ proxima , sed multo major et hirsutior, stipula? maximal, foliola oblonga 
tel elliptica , latitudine duplo vel vix triplô longîora. 

Stolonifcrà (ex àdnot. Riedelian. ). Caulis bi-tripedalis , ereetus, ramosus^ 
totus cum foliorum rachide pilis rufescentibus longissimis patentissimis hirsu- 
tissimus. Stipulas latissimae, obliqué semiovatae, acuminatae, inaequaliter serra tae, 
Serraturis acuminatis haud profundis, majores 16 lin. longs, 1 1 lin. latae. Foliola 
in quovis folio furmâ et magnitndine subaequalia, minoribus interjecta, foliorum 
inferiorum subelliptica , i5 lin. longa ; 7 lin. la ta, superiorum saepè angustiora, 
oblonga , 18-19 lin. longa , 6 lin. lata; omnia acuta , basi non cuneata , crebrè 
argutèque aequaliter vel bine in de duplicato-serrata, utrinquè ( praesertim sub- 
tùs) pilis incumbentibus vestita. Racemi elongati, laxiflori. Bracteae trifida»,. 
flore breviores; bracteola> calycis tubum vix aequantes, plerùmque indivisae. 
Flores magnitndine florum A. pilosce. Petala flava , oblonga . Calyx fructifer 
ignotus. 

Hab in Brasilia, în lacis umbrosis graminosis propè Fa china. FI. Febr. m. 

IX. Agrimonia parçiflora Ait. 
Ait. Hort. Kew. éd. 1 , p. i3o. 

A. foliolis 1 1-19 sublinearibus subtùs mollit er pi losis circumcircà 
argutè serratis , serraturis utrinquè 12-16, foliolo terminali 
sessili; racemis elongatis Iaxis; calycis (fructiferi divaricato- 
hispidi , Pursh.) dentibus muticis. 



a. WfcYEft. — Espèces du genre Agrimonia. 379 

Canlis «rertus , pilis co|riosis patentissimis birtus. Stipula obliqué semiorbitu- 
âfae , caudâtô-dcuiûtnatae, incisd-serraue , 4 lin. circiter in diamet. Foliola nutne- 
rosa , angusta , subbnearia , vel lineari-lancedlat* * poli item longa vel tongiora ; 
a lin. lata , vix latiora, suprà glabriuscula, subtùs molliter pilosa, omnia scssilia 
vel brevissimè petiôtulata, àrgntè seYfata, «erratum nutaerosis , parvis. Flores 
parvi. 

Hab. in Ataêricâ Bôreâli. 

■ 

SPECIES MIHT NON SATIS NOTjE VEL DUBJJS. 

X. Agrimonia strtata Mich. 

A. spicis virgatis; fructibus reflexis turbinatis sulcato-striatis 
apice tantùmet quasi coronatim hispidis. — Flores albiili. 

Hab. in Canada. — Mich. FL Bor. Amer. I, 287. 

Torrey et Gray ad A. Eupaloriam dacunt ,sed specimina incomplet* , ex 
America septentrional! sub A» Utiatœ nomioe allata, ad speciem dislinctam 
pertioere wdentur. 

XI. Agrimonia suaveolens Purch. 

A. hirsutissima, foliis înterruptè pin natis, impari sessili; foiiolis 
plurimis lanceolatis argutè serratis subtùs hirsutis; spicis 
virgatis viscosis ; floribus brevi petioliatis ; petalis calyce 
duplô longioribus; fructibus obeonicis divaricato-hispidis. 

Altitudincm quinquepcdalcin attingit ; pilis elongatis ru fis tecta ; spicae pilis 
viscosis vestitae, odoreu «pargunt sua venu balsamicuin ; flores pallidè flavi. 

Hab. in pratis montanis elatis Virginia? et Garolinae. — Pursh. FI. Amci? 
Sept. II, 336. 

Torrey et Gray cum A. parvijlorâ conjungunt. 

XII. Agrimonia incisa Torrey et Gray. 

Gaules petioliqtle ptibe molli adpressa tecti pittsque patentirtitnis hirsuti. Folia 
interrtrptè pinnata , foliola 7-î 1 , ininoribus interjecta , obfa&ga , brevia in 
utrôque latere dentibus 5-6 in&qualibus patentibus profonde incisa, suprà ferè 
glabra , subtùs pHoso-canescenlia ; stipulée profonde incisa. Racemi virgati. 
Flores parvi et remoti, pediccîlo brevi fulti. 

Hab. Carolina, Georgia, Alabama, Tampa-Bay, Florida. 

Ut videtur vera, distincta species, in regionibus maritimis australibus cres- 
cens ; A. parviflora montes praefert, praesertim colles occidentales. Flores ma- 
jores quàm in A* parvijlorâ, calyces lobi brèves ; foliola vu dimidiam A. 



38a Comptoir d'échanges botanique*. . 

cjrcularibus vix prominulis nota ta, apice ia verticeui obliquum rotuudatuiu cal- 
vum dilata ta, et ad latus commissurale (suprà commissuram, sed longe infrà 
verticem) disco (stylopodio) dimidiato, in integro fructu omnino latente! no- 
lato* Commitsura sublintaris, non perfora ta. Nucleus liberus, subovafus, vittis 
numerosis semicircularibus tectus, structura interna Biforidis. Stylopodium 
explaoatum, licet hand magnum, crenulatum. Sty libre ves, stylopodio paulo 
longiores. 

Cryptodiscus cachroides Schrk. Enumerat. PI. nov. p. 64. — Hab. ad la- 
cum AtakuL 



Comptoir d'échanges botaniques à Strasbourg. 

Depuis trois années, MM. Buchioger ;ct Schimperoat orée a Strahoorg un 
Comptoir d'échanges botaniques , pour faciliter et simplifier en même temp* tes 
relations des botanistes de la France , de la Suisse, de l'Allemagne» «te. Une 
quarantaine de membres se sont léunis aux fondateurs , et les échantillons 
dont le Comptoir d'échanges peut disposer sont déjà fort nombreux. Différens 
envois récemment reçus par MM. Buchioger et Schimper, \iennent donner en- 
core plus d'intérêt à cette entreprise , dont l'unique but est de faciliter soit Les 
relations des botanistes français entre eux , soit de leur procurer les types d.c* 
Aoristes allemands. Sous ce double rapport, le Comptoir d'échanges botaniques 
fondé à Strasbourg ne saurait être trpp particulièrement recommandé aux bota- 
nistes qui n'auraient pas encore établi de relations avec l'Allemagne. La seule 
condition qu'on doive exiger, c'est que tous les frais de correspondance soient 
à la charge des personnes qui veulent entrer en relation d'échanges. On reçoit 
quatre-vingts échantillons pour cent qu'on envoie. Tontes les listes de plantes 
doivent être dressées d'après l'otdre des familles adopté par De Candolle et suivi 
par MM. Koch et Duby. 

Les correspondons sont fibres d'indiquer soit les contrées d'où ils désirent re- 
cevoir des plantes, soit encore les familles et les genres qu'ils affectionnent plus 
particulièrement; ils peuvept enfin choisir dans les catalogues des doubles im- 
primés, les espèces dont ils désirent enrichir leurs herbiets. 

Les personnes qui voudraient prendre part aux opérations du Comptoir d'é- 
changes voudront bien s'adresser à M. Buchinger ; et , comme il importe qu'on 
ait le plus grand nombre possible d'espèces de France , nous engageons nos 
compatriotes à s'associer à une entreprise établie dans le but de répandre le goût 
de la botanique , et de contribuer à mettre une concordance précise entre les 
synonymes des auteurs français et allemands. 

FIN DU DIX-HUITIÈME VOLUME. 



TABLE DES ARTICLES 



CONTENUS DANS CE VOLUME. 



ORGANOGRAPHIE , ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VEGETALES. 

Recherches sur la structure anatomique des tiges des Casuarina , par 
M. H. R. Gorppert I 

Etudes philologiques , par M. le comte de Tristan (troisième Mémoire) • 56 
Sur la gangrène sèche des Pommes de terre , observée depuis quelques 

années , eu Allemagne , par M. de Martius i4i 

Examen organographique des Nectaires , par M. Louis Bravais, D. M. . i5a 
Note sur une monstruosité du Delphinium Ajacti, par M. C. Dareste. ai8 
Recherches sur la structure anatomique de quelques Magnoliacées , par 

M. H. R. Goepprrt 317 

Sur la structure des vaisseaux ponctués par M. Huoo Mohl. . .... 3m 

Observations sur la fleur et plus particulièrement sur Fovairc de YOEno- 

thera suaveolens , par M. Duchartee , , . . 335 

Note sur des composés à bases minérales, trouvés dans l'épaisseur des 

parois des cellules , par M. Paten 356 

Résumé de quelques observations sur le développement des organes 

appendiculaires des végétaux, par M. Ch. Naudin 36o 

monographies et descriptions de plantes. 

Mémoire sur les Corallines ou Polypiers cale if ères, par M J. Decai&ne. g$ 
Sur les genres Polysaccum et Geaster, par MM. L. R. et G. Tulasne. . 129 
Notice sur deux espèces de plantes nouvelles pour la Flore de France, 

par M. Delasïre ...••«.... i48 

Du genre Xiphophora j et, à son occasion, recherches sur cette question: 
Trouve- t-OQ dans les Fucacées les deux modes de fructification qu'on 

trouve dans les Floridées ? par M. G. Monjfaghe Mo 

Sur deux genres nouveaux, confondus avec des plantes de la famille des 

Myrsinietj par M. Aura. DeGatooexs. • • 207 

Fumariœ officinalls adumbratio , quà suam de Famnrùuearum struc • 
taré ftwruk opmkmem , in apparat* s ia min eo ïnt*rpr»tnndo novam* 

aperitJ. Gat. •••»* • ai4 

De génère Broya j a uctore Al. Bouge •••• .. 221 

Monographia generis Cicer, auatoribas comité iàjomakr et En, Spach. . 223 
Monographla generis Halimodendron , auctoriLus comité Jaurert et 

Ed. Spach a35 

Plantes cellulaires exotiques nouvelles , troisième centurie , par M. C. Mon- 
tagne • . . 24 1 



384 TABLE DES ARTICLES. 

Monographia generis Chesney a jaucioribus comité Jaubert et Ed. Spacii. s 8 j 
Mémoire sur les caractères des TulipacèeSj des Jsphodèlées , et d'autres 

familles voisines , par M. le professeur Bernhardi 390 

Sur une espèce nouvelle de Figuier et sur quelques arbres à lait édule , 

par M. Des vaux 3o8 

Recherches sur les genres de la famille des Sèsamées , par le professeur 

Bernhardi • • 365 

Recherches sur les Fraisiers d'Allemagne et de France , par M. Koch. • 368 

Révision des espèces du genre Agrlmonia , par M. C. A. Meyer. . • . 3j3 
Schrenkia et Cryptodiscus , genres nouveaux de la famille des OmbcUi- 

fères, par MM. Fischer, Meyer et Scurenk 38 1 

FLORES ET GEOGRAPHIE BOTANIQUE. 

Cryptogamœ Nilgherienses séu plantarum cellularium in mont ib us 
peninsulœ indicée Neel-Gherries diclis à cl. Perrottet collsctarum, 
enumeratio , auct. C. Montagne • 12 

Revue de la Flore du Brésil méridional, par MM. Auo. de Saint- Hilaire 
et Ch. Naudin • • • 24,209 

Descriptions de diverses plantes nouvelles de Madagascar, des îles Comorcs 

de Tile Maurice , par M W. Bojer • i84 

De la distribution des grands végétaux le long des côtes de la Scandinavie 
et sur le versant septentrional de la Grimsel, en Suisse, par M. Ch. Martins. i g3 

MELANGES. 

Ju ngermanniographia etrusca , del sig. Giuseppe Raddi 192 

Species Hepaticarum , auct. Lindbnberg • Ibid. 

Comptoir d'échanges botaniques à Strasbourg 389 

TABLE DES PLANCHES 

RELATIVES AUX MEMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. 

Planche 1, Anatomie des tiges de Casuarina. 

a,5,4. Tissus végétaux. 
5. Analyses du Polysaccum crassipes DG. et du Geaster fim- 

briatus Fr. 
6 et 7. Analyses du Geaster hygrometricus et du G. rufescens Pers. 
8. Ficus Yoponensis Desv. — Clusia galactodendron Desy. 

9 et io« Structure des vaisseaux ponctués. 
11 et la. Développement de l'ovaire de XQEnothera. 

FIN DE LA TABLE DU DIX»HUITIÈME VOLUME. 



if Same.niÊ&.Srjinr. 



'"ÏËÉÉJÉÉ 




sliui/otrue/ dar (it?e& r/e- Gttuarùta/ . 






H 



V », 



A».ifc./™».«<s.^J»'i- 



At.rmt.it. M. i 




T&rj-iùr ■vé?éfaua> 







AnaJyst& tùnPofyjac. iurv craj-nper B.C.â?divGeast*\/bnôrùtfurJ'r, 




)y % o v ' mmmmm 




Jnaiyj&r d&e 6 tester ki/uromf/naw ftr.r & C. rtyfocenr Ejusd. 



4m 



8 
1 



* 



.# 



/y. a. 



i . IMopleçriHi Bttferreyi 



. .'Mr/iturt-r/ru pàut On 



*.... 



.. +• 



,ï 



^ -y* 

■■* . ■ % . 
■ s* * 




r. ficus ïïipontnsie B**- * 



flS w .B» i? »6aMWw 



4 







L. 



/~-v 



\i 






;^'_ 











"•*"*& "»-»' di IOH,ir, «S, rtZmfar* 



sic. 6 



«"Ai ■••' 






\^ ■ CSV' 



/ 



/ 






/