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DES
SCIENCES NATURELLES
COMPRElfAlfT
LA ZOOLOGIE, LA. BOTANIQUE,
l'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX REGNES,
ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES;
RÉDIGÉES
POUR LA ZOOLOGIE
PAR M. MILNE EDWARDS,
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ET POUR LA BOTANIQUE
PAR MM. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE...:
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ANNALES
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SCIENCES NATURELLES
PARTIE BOTANIQUE.
Recherches sur la structure anatomique des tiges des
Casuarina ,
Par H. R. Goeppert. (i)
Bien que, rappelant les Conifères par leur port, les Casua-
rina diffèrent cependant considérablement de cette famille par
leur structure anatomique. dont les particularités n'ont été,
autant que je sache, observées jusqu'ici dans aucune autre
famille de plantes. Ces considérations m'engagent à les exposer.
Les matériaux qui ont servi à mes recherches sont une branche
de Casuarina equisetifolia Forst. , de trois pouces d'épaisseur ;
une autre d'un pouce de diamètre du Casuarina striera Ait, ;
un tronc du C. torulosa Ait. , âgé de trois ans ; enfin les échan-
tillons d'herbier des C. glauca Sieb. , paludosa Sieb. , muricata
Roxb. , distyla Vent, et quadrivalvis Labill.
Les troncs et les branches sont évidemment, dans leur premier
âge , formés d'articulations ( PL i , fig. i , a ) qui donnent nais-
sance à des branches verticillées , qui , si elles tombent , laissent
subsister sur le tronc de petites impressions circulaires (b)>
(i) Linnaea, 1841, page 747»
6 goeppebt. — Sur les tiges des Casuarina.
•m
qui, dans un âge plus avancé, se transforment successivement
en protubérances tuberculiformes. Entre les articulations et à
des distances régulières, on trouve des bandes longitudinales (c),
d'un gris blanchâtre , parallèles et linéaires, qui cependant , par
suite de l'âge, s'oblitèrent et disparaissent sous les gerçures de
Técorcè, de manière qu'il est fort difficile de les reconnaître alors:
elles alternent entre elles dans deux articulations successives ,
sont composées de cellules à parois assez épaisses et servaient,
dans leur jeune âge , de point d'attache aux gaines, qui, dans
ces plantes, tiennent lieu de feuilles, et qui enveloppent les
articulations. Vépiderme est formé d'un petit nombre de cellules
à parois épaisses, sous lesquelles on remarque la couche du
liège f X enveloppe celluleuse et le liber. La couche du liège ,
formée de cellules disposées dans la direction du diamètre , et
offrant des parois assez minces, est fort peu étendue dans les
troncs âgés d'un an ; mais elle atteint plus tard une épaisseur
assez considérable , comme ,• par exemple , dans les troncs
âgés de trois ans du C. torulosa (fig. a, *) , et plus particu-
lièrement à deux ou trois pouces au-dessus de la base (fig. a).
L'enveloppe cellulaire, ou la substance parenchymateuse , se
compose de cellules à pores écartés, disposées irrégulièrement ,
remplies de granules brunâtres et amylacés, entre lesquels,
sur des troncs plus âgés , on reconnaît déjà à l'œil nu des
grains blanchâtres. Ces derniers se retrouvent dans beaucoup
de bois dicotylédones, et sont formés d'une agglomération de
cellules blanches, raccourcies, à parois épaisses, et offrant un
très petit calibre à l'intérieur. Les parois de ces cellules sont
formées de couches concentriques au nombre de quinze à vingt,
comme un grossissement de trois cents fois le fait déjà facile-
ment reconnaître. La couche du liber qui, même dans le$ troncs
plus âgés, n'atteint que fort peu de développement, offre des
cellules allongées , a parois minces , et que traverse un grand
nombre de rayons médullaires de différente grandeur, s'éten-
dant de la moelle jusqu'aux limites de la couche parenchyma-
teuse et de celle du liège. Les rayons médullaires de l'écorce
offrent le même diamètre que ceux du bois , et sont, comme ces
derniers, souvent composés dans les troncs âgés de vingt à
y
goeppert. — Sur les tiges des Camarina. *]
trente rangées de cellules , offrant des parois moins épaisses
que les premières , mais également ponctuées.
La coupe transversale du bois (fig. a) permet de voir à l'œil nu
les grands rayons médullaires (£),qui, particulièrement dans les
troncs âgés , s'élargissent d'une manière très sensible. Entre ces
rayons on remarque de distance en distance des bandes trans-
versales concentriques, un peu contournées et très rapprochées
qu'on serait porté à considérer comme des couches annuelles.
Le cylindre de la moelle (fig. a , a), proportionnellement petit,
dépasse rarement la largeur de dix a douze cellules parenchy-
mateuses. L'étui médullaire présente des vaisseaux spiraux
(fig. 4> A, ^)i q u i> jusque dans les troncs âgés, conservent
la même organisation. Il part ordinairement de ce dernier
vingt à vingt-cinq rayons médullaires, qui traversent toutes
les couches ligneuses (c), et que, par cette raison, j'ap-
pelle grands, en opposition à ceux qui naissent de chaque
couche ligneuse (*/),- que j'appelle petits , et qui existent ici
également en nombre considérable. Les rayons principaux,
comme le fait voir le grossissement d'une partie de la coupe trans-
versale (fig. 4 A. ) commencent ordinairement par une rangée
de cellules, qui plus loin, vers l'écorce et à un demi-pouce de
longueur, se multiplient déjà au point que , dans le grand mor-
ceau de bois dont je viens de parler, il existe vingt à trente
rangées de cellules placées les unes à côté des autres, qui pré-
sentent le phénomène singulier d'être traversées par des cellules
ligneuses, disposées en lignes courbes, et séparant en faisceaux
les cellules des rayons médullaires. A l'œil nu , on distingue
déjà ces cellules ligneuses qui se détachent, en se ramifiant, des
faisceaux ligneux voisins , sous la forme de bandes transversales
(voyez la représentation de la surface du troncdu C. equisetifolià,
fig. 3 , a, a y et grossis à la figure 7, c , c ). Les cellules des rayons
médullaires se montrent sur la coupe transversale { fig. 4>0
un peu plus longues que larges , et légèrement hexagones.
Sur la coupe longitudinale passant par le centre ( fig. 6, c) ellesr
sont , comme d'ordinaire presque tétragones , à parois ponc-
tuées aminceis dans ces points , et également remplies de grains
amylacés sur les exemplaires coupés par moi en avril et eiv.de--
8 GOKPPftHff. — *, Sur les tiges des Casuarina.
cembre. Ces bandes transversales ( fig. a , d , et grossies
fig. 4 > a , e ) sont également formées de cellules entièrement
semblables à celles des rayons médullaires , mais d'une forme
hexagone plus nettement dessinée; elles se trouvent en contact
immédiat avec ces dernières et contiennent aussi des grains
amylacés qui manquent toujours, comme on le voit, dans les
cellules ligneuses ; enfin , elles offrent dans la coupe longitudi-
nale passant par le centre (fig. 6, d) des caractères semblables
à ceux des rayons médullaires , composés de cellules super-
posées. Je me crois fondé, d'après cela, à les considérer comme
faisant partie du système de ces rayons, et , par opposition aux
cellules que Ton a signalées jusqu'ici et qui s'étendent du
centre vers la circonférence , je les appelle rayons médullaires
concentriques , ou au si , en considération de leur liaison avec
les premiers rayons médullaires, rayons médullaires connectifs
( connectentes ) , tandis que je désigne sous le nom de rayons
médullaires centrifuges ceux qu'on connaissait jusqu'ici.
Dans les troncs plus jeunes (coupe transversale, fig. 4 » A,e,
et coupe longitudinale, fig. 6, d) 9 ils sont formés par une
ou deux rangées de cellules; dans les troncs plus âgés (fig. 5,6,
sur le tronc du C.equisetifolia) , ils se composent de cinq à six
rangées de cellules qui cependant ne forment point un anneau
concentrique régulier dans les différens faisceaux ligneux, séparés
par les grands rayons médullaires centrifuges, car, commeie fait
voir la figure 4 ? A , ils ne correspondent pas toujours ensemble ,
en sorte que Tune des rangées se trouve souvent placée de une
à trois couches ligneuses plus haut que les autres. On reconnaî-
tra d'une manière très nette toute l'organisation que je viens de
décrire , en humectant de teinture d'iode une coupe transversale
embrassant tout le tronc. Par ce moyen , les grains amylacés
existant dans tous les rayons médullaires se bleuissent, et tout
le système des rayons médullaires se présente , même à l'œil nu,
sous la forme d'un réseau fin et coutinu, dans les mailles duquel
se trouvent comprises les autres parties constituant le bois, les
cellules ligneuses prosenchymateuses et les vaisseaux ponctués.
Les cellules ligneuses prosenchymateuses sont disposées par
rangées longitudinales peu régulières, il est vrai, mais qu'on
I
goeppert. — Sur les tiges des Casuarina. 9
distingue cependant très facilement ( fig. 4 * A , f) : elles
offrent un calibre étroit , et des parois épaisses , formées
de couches concentriques très faciles à reconnaître par un
grossissement de trois cents fois (fig. 4>B*C)* Sur la coupe
verticale (fig. 6, a, et 7, a), toutes les parois présentent des
ponctuations ou pores disposées en séries simples longitudi-
nales résultant de l'amincissement des parois elles-mêmes,
comme on le remarque dans toutes les Conifères; mais elles
ne sont nulle part véritablement perforées, car partout « entre
les canaux de ponctuations de deux cellules adjacentes, il existe
une paroi solide, non percée. (Voyez mon travail : De Coni-
ferarum structura anatomicâ , où .j'ai traité -plus en détail de
cette organisation. )
Les vaisseaux ponctués , épars , sans ordre régulier, entre les
cellules ligneuses , se présentent arrondis sur la coupe trans*
versale (.fig. 4 f H, g). Sur la coupe longitudinale (fig. 6 et 7, £),
ils sont couverts de ponctuations sur toute la paroi. Ces ponc-
tuations offrent une disposition spirale irrégulière et se trouvent
évidemment encore entourée d'une aréole arrondie , ou plutôt
ovale-oblique. Ni dans les cellules ligneuses , ni dans les vais*
seaux, on ne remarque, quaut à leur organisation ou à leur
disposition , rien qui puisse être comparé à un point d'arrêt ou
à une limitation de l'accroissement annuel. On est donc involon-
tairement porté à se rappeler les bandes transversales que j'ai
désignées sous le nom de rayons médullaires concentriques > et
qui, comme je l'ai déjà dit, offrent l'aspect de couches annuelles;
cependant , sur le tronc de Casuarina le plus grand que j'aie
à ma disposition , je ne compte pas moins de cent trente de ces
anneaux , qui évidemment ne sauraient représenter des couches
annuelles , puisque les Casuarina , découverts en 1775 seule*
ment par For&ter, ne se trouvent dans nos jardins que depuis la
fin du dernier siècle. Sur un Casuarina torulosa , élevé de
graine au jardin botanique de Breslau, en i838, par conséquent
âgé de trois ans, et dont j'ai représenté la coupe transversale
(fig. 2), je ne trouvai pas moins de quarante-cinq de ces
couches. Bien que Tune ou l'autre d'entre elles se présente d'une
manière plus prononcée, il est impossible d'y distinguer des
i o goeppert. — Sur les tiges des Casuarina.
points d'arrêt, et il parait, en effet , que cette famille , remar-
quable sous tant d'autres rapports , se distingue aussi par
l'absence de zones annuelles, ce qui, autant que je sache, n'a
pas encore été constaté d'une manière certaine sur un tronc
dicotylédoné quelconque. Mais, avant d'admettre comme un
fait acquis à la physiologie végétale un point aussi important,
il me paraît nécessaire d'examiner des exemplaires spontanés,
où la chose pourrait bien s'offrir tout autrement : je regrette de
n'avoir pu encore m'en procurer jusqu'ici.
M.Leduc à Galège trouva, comme je viens de l'apprendre
par une notice insérée dans le numéro 65 de la Bibliothèque
universelle de Genève y de \%l\\ , dans un tronc de huit ans,
quarante-deux couches concentriques , et en conclut avec raison
que ces couches dans les Casuarina ne correspondent point aux
années; mais il s'abstient dé tout jugement sur cette particularité.
M. Otto me montra, en 1840, une tranche transversale
polie, fixée sur verre, d'un bois silice, qui, quoique d'une
conservation imparfaite, offre beaucoup d'analogie avec les
Casuarina , et que, par cette raison , j'ai représentée à la fi-
gure 8. Au centre (a) , il n'est pas possible de reconnaître une
organisation quelconque, puisque les rayons médullaires, par
suite des couches ligneuses irrégulièrement remplies , s'y pré-
sentent fortement comprimés, en sorte qu'on n'y saurait rien
distinguer de l'organisation cylindrique médullaire. En b > les
rayons médullaires se présentent régulièrement centrifuges et
se trouvent çà et là réunis par des bandes transversales bb ;
en c y ils se dédoublent, sans s'élargir toutefois comme sur les
Casuarina $ ils s'amincissent, au contraire, mais se présentent
alors généralement réunis par des bandes transversales (d) , qui
sont fort semblables aux rayons médullaires concentriques des
Casuarina. Malheureusement on ne saurait, ni dans les rayons
médullaires , ni dans les espaces {e) qu'ils renferment , recon-
naître une trace quelconque d'organisation , ce qui , malgré la
grande analogie dont je viens de parler, m'empêche de donner
à ce bois le nom de Casuarinites : il me suf6ra , en attendant de
plus amples renseignemens , d'avoir appelé sur ce point l'atten-
tion des naturalistes.
goeppert. — Sur les tiges des Casuarina. 1 1
EXPLICATION DE LA. PLANCHE I.
Fig. i. Branche dn Casuarina equisetifolia destinée à faire voir l'articulation a , les cica-
trices b formées par la chute des rameaux , les bandes longitudinales parallèles c existant sur
récorce et alternant sur les diverses articulations; d. Les lenticelles.
Fig. a. Coupe transversale d'un Casuarina torulosa haut de 5 pieds, âgé de trois ans, de
grandeur naturelle, prise immédiatement au-dessus de la racine. — a. Cylindre médullaire ;
b. Les grands rayons médullaires centrifuges ; c. Petits rayons médullaires centrifuges; d. Les
rayons médullaires concentriques ; e. Espace occupé par des cellules ligneuses et des
vaisseaux ponctués; f. Couche du liber; g. Les grands rayons médullaires dé récorce
qui se terminent dans la substance parenchymateuse ; h /. La couche du liège recouverte par
Vépiderme.
Fig. 3. Tue extérieure du tronc ci -dessus du Casuarina equisetifolia , récorce ayant été
enlevée. — a. Extrémité des grands rayons médullaires ; b. Extrémité des petits rayons
médullaires. Dans les premiers on voit des bandes trausversales obliques a, a y qui se détachent
de la niasse ligneuse placée latéralement et se ramifient.
Fig. 4 A. Une partie de la coupe transversale, fig. a ( examiuée avec un grossissement de
a5o). — a. Cellules du cylindre médullaire; b. Gaine médullaire; c. Rayons médullaires
grossis, partant immédiatement de la moelle, et dont les cellules sont remplies de grains
amylacés; d. Petits rayons médullaires centrifuges; e. Rayons médullaires couceutriques,
dont les cellules, de même que celles d, d, et e , renferment des grains amylacés ; f. Cellules
ligneuses prosenchy mal euses ponctuées ou poreuses, formées par des dépôts concentriques ;
g. Vaisseaux ponctués ; h. Point où la coupe, fig. 6, a été prise.
Fig. 4 B. Grossissement plus considérable (3ao fois) d'une partie de 4 A. — a. Les parois
amincies des cellules ponctuées remplies d'amylum dans les rayons médullaires centrifuges ,
et b. dans les rayons médullaires concentriques ; c. Les couches ligneuses formées par des
couches concentriques ; d. Les méats intercellulaires.
Fig. 5. Coupe transversale du grand exemplaire du Casuarina equisetifolia, pour faire voir
les rayons médullaires concentriques formés de 4-5 rangées de cellules. — c. Rayons mé-
dullaires centrifuges ; b. Rayons médullaires concentriques ; c. Cellules ligneuses.
Fig. 6. Coupe longitudinale des rayons médullaires de la partie h de la figure i À. —
a. Cellules ligneuses prosenchymateuses avec une série simple de points ou de pores qui sont
formés par une double aréole. On y voit aussi les points amincis des parois cellulaires for-
mées par les cauaux de ponctuation ; b. Vaisseau ponctué avec de nombreuses ponctuations
disposées en rangées spirales irrégulières de formation analogue à celles en a ; c. Cellules des
grands rayons médullaires centrifuges, ponctuées , avec des parois fortement amincies , mais
non percées et remplies de grains amylacés; d. Rayon médullaire concentrique formé de quel-
ques cellules superposées verticalement et offrant le même aspect qu'un petit rayou médullaire
de la coupe corticale longitudinale.
Fig. 7. Coupe longitudinale parallèle à l'écorce, ou coupe corticale longitudinale prise au-
près de récorce, sur la fig. 2. — a. Cellules ligneuses prosenchymateuses ponctuées; b. Vais-
seau ponctué ; e. Extrémité d'un grand rayon médullaire centrifuge (fig. 3 a.). On voit (e, c.)
les cellules ligneuses se détachant latéralement du bois, traversant en ligne courbe les rayons
médullaires et se divisant elles-mêmes d'une manière irrégulière.
i4 c. montagne. — Cryptogamœ Nilgherienses.
82. Frullania Hutchimiœ p N. ab E. Hep. Eur. p. a4o. — Hab. in caule
et ramis Madothecœ Perrottetianœ parasitans.
83. Frullania obscura (Swartz, ) N. ab E. in Jitt. Montag. deuxième cen-
turie , Annales des Sciences naturelles , décembre 1 84o , p. 333.
— Hab. super truncos emortuos circa Kaiiie lecta.
84. Frullania ramuligeraN. ab E. Hep.Jap. p. 5a (sub Jungermanniâ).
— Hab. pauca specimina in ter muscos extricatos inveni.
85. Frullania aelotis M. et N. in N. ab E. Hep. Eur. III , p. 210. — var.
squarrosa M. et N. in Cuba Cryptog. cd. fr. p. 46 1. — Hab. in corti-
cibus caespitosè crescit.
87. Phragmicoma filiformis (Swarlz.) N. ab E. Hep, Eur. III, p. a48. —
Hab. in caule Hypopterygii Struthiopteris parasitans.
87. Lejeunia serpyllifolia Libert , in Spreng. Syst. veget. IV, p. a33.
N. ab E. 1. c. p. 261. — Hab. ad filices et inter muscos vulgaris.
88. Lejeunia cucullata N. ab E. 1. c. p. 285 in observ. — Hab. in inuscis
aliisque Jungeunanuideis sed absque periantbiis lecta.
89. Lejeunia minutissima Spreng. 1. c. p. 234. — Hab. in Frullania
glomeratâ parasitans.
90. Lejeunia injhxa? Hampe ( in Lehm. et Lindg. Pug. VII , p. 22) tenera ,
filiformis , caule repente innovationibus hypogynaeis vagè subfascicula -
timque ramoso, foliis laxè subimbricatis seinivcrticalibus erectis siccitate
involutis è basi subcordata ovatis acuminatis margine antico subrepan-
dis posticobasi subplioatis, lobulo magno ovato inflato apice plerùmque
unidentato semitecto, arophigaslriis c reniformi rotundo-ovatis convexis
distantibus obliquis ad médium bifidis, laciniîs sirmrjue acutis, folio
raontem Granfather mincupatum ) lectam mecumque à cl. Asa Gray humanisùmè com mu-
ni catam in aniruo est hic insignire.
Frullania Asagrayana Montag. mss. : caule repente simpliciter pinnato , pinnis brevibus,
foliis snborbiculatis concavis decurvis subacuminatis saepiùs obtusis integerrimis lineâ monili-
formi nervum simulante ultra médium percursis , auriculâ non tectà ai calcare marginato-
tissa , involucralibus inœqualiter bifidis laeiniâ dorsali oblongâ acurainatâ veutrali subu-
latâ; amplrigastriis subdistantibus parvis folio 3-plè micoribus oblongis emarginato-bifidis
sinu plerùmque obtuso ; perianthio terminali obpyriformi triquetro apice mucronnlato
subtùs obtuse carinalo ; capsula brevissimè pedunculatà semiquadrivalvi.
Hab. Inter Muscos et alias Jungermannias crescit
Obs. A F. moniliatd ramificatione formâque auricularum , à F. nervosà Mootag. {Histoire
naturelle des Canaries, page 55 ) colore structurâque nervi recelit. Posteriori tamen quàm
priori magis affinis.
c. montagne. — Cryptogamœ Nilgherienses. i5
(H midi 6 minoribus. Fructu axillari: foliis involucralibus amplis caulinis
roajoribus bilobis, lobis acuminatis, amphigastrio obovàtorobloogo bre-
viter emarginato-bifîdo , lobis sabobtusis , perianthio
Hab. ad cortices in sylvis montosis circa Ootacamund lecla.
gi. Lejeunia polycarpa N. ab E. in Mart. FL Bras. I, p. 35o ( sub Junger-
mannia ). — Hab. in Mu sois et Lichenibus crescit absque periantbio.
ga. Madotheca acutifolia L. et L. Pug. VII , p. 8. — FIab. è pulvinulis
muscorum variorum inprimis Hypni serrati extricavi pauca cxem-
pla ria.
g5. Madotheca nilglieriensis Moutag. inss. : caule procnmbente subdiebo-
lonio , foliis contiguis subborizontalibus insequaliter bilobis, lobo dorsali
ovato obtuso repando-'subdentato patente , ventrali triangulari a ut
lincari-oblongo angusto acuto obtusove piano , amphigastriis distantibas
ovato-oblongis irregulariter subrepandis cauli appressis lobulo paulo
lalionbus majoribusque , periantbio. . ...
Hab. ad ligna prostrata et semipulrida lecta.
g4. Madotlieca Perrottetiana Montag. mss. : dioica, maxima , caule primario
nudo subdichotomè diviso, divisionibus pinnatis bipinnatisque , pinnis
pinnulisque patentibus ( vetuslis falcato-incurvis recurvisve); foliis
subimbneatis bilobis , lobo dorsali humecto , patenti siccitate deflexo
oblougo-lanccolato piano à medio deutato-cibato , dente extremo lon-
gissimo lobo ventrali lanceolato erecio ampbigastriisque conformibus
distantibus dentato-ciliatis ; fructu in ramis laterali; involucri foliis
bilobis , lobo dorsali longe filiformi-acuminato dentato vcnlraleraque
obtusiusculum denticulato-spinulosum snperante, amphigastrio oblougo
margine ciliato ; periantbiis crebris ovoideis compressis costatis deflexis
orc truncato lacero-dentatis ; capsula globosâ breviter pediccllatâ fuscâ.
Hab. in truncis huwidis arborum per oinnes sylvas Nilgherienses lecta. Ex
arborum ramis etiam dependet.
Obs. Speeies admodùm spectabilis, omnium mihî cognitarum
Jungermanniearum facile maxima , spithamaea longiorque. Folia
illis Plagiocbilarum quarurodam tàm similia sunt ut primo intui tu
ad hocce genus eam referre vix dubites. Structura verô maxime
di versa et suigeneris.Quod de capsula suae J ungermanniœ nodu-
losœ monet Cel. Nées ab Esenbeck , q uae licet matura intrà perian-
thiumlatebat, idem in Madotheca Perrottetiana adnoîavi. Indi-
vidua mascula , ejusdem ac feminea magnitudinis , ramis seu
pinnis supremis spiciformibus brevibus insignia sunt. Cl. inven-
tons huicce novae speciei pulchri genéris nomen dedi.
r*
i8 c. mont/lgne. — Cryptogamœ Nilgherienses.
107. Ramalina calicatis $fastigiata Fries , 1. c. p. 3o. — Hab. ad ramulos
locis siccis circa Kaitie.
108. Rocelêa Montagnei Belarag. Fyy. lad. Orient. Crypt. p. 117, t. i3>
%• ^- — Hab. iu froncis ramîsquc Mangiferœ indicée prope Pouti-
ccrium , ubi mira copia lcgitur, crescit. An satis à R.fuciformi divers*
species?
Obs. Specimina R. M ont q g ne i cl. professori Payen, in cbimiâ
experientissimo, plurimatradidi, ut faciliùs mihi declarare posset
quanta in hâc specie materies lateat colorans, et si quâ potestate
congenerem R. tinctoriam œquiparet; ille vero,analysi peractâ,
de quaesitis negando mihi responsum dédit.
109. Peitigera polydaclyla Floerke. Fries. 1. c p. 46, p scutata. Lichen
scutatus E. B. t. i834. — Hab. ad terram iu rupibus inter et suprà
muscos circa Dodabett, 2900 metr. altitud. supra mare lecta.
lOCj.SUcta étspera? Laur. in Linneâ, janv. I, p. 4i. Sprerig. Syst. veget.
Cur. post. p. 33o. — Hab. sterilis , bine ambagibus vexata, ad imos
arborum truncos circa Ootacamund lecta.
Obs. Nùm reverà differt à S. argyraceâ Delise. Monogr. Si ici.
p. 91 9 1. 7, fig. 3o ( mala ) inquirendum.
110. Sticta retigera Acb. 1. c. p. a33; Delise. 1. c. p. 147, t. 18 , fig. 66.
8, pulmonaria y. carbonaria Al. Braun, in Sched. — Hab. in Sait ce
indefînitâ locis paludosis circa Kaitie sterilis lecta.
Obs. Ex insulâ Mauritii specimina copiosè fructifera à Ce).
Richard communicata in Lichenophylacio servo.
1 \\. Sticta herbacea Delise. 1. c. p. i3a. Engl. Bot. t. 294. — Hab. in
rupibus montium prope Otacamund eu m apotheciis perfectis lecta.
1 12. Sticta au rata Acb. 1. c. p. 23a ; Hoffm. Plant, hich. t. 38, fig. 1,2,3;
(sub Platismate). Escbw.i j Mart. FI. Bras. Icon. Select, t. i4, fig. 1.
— Hab. cum priori.
11 3. Sticta fuliginosa Acb. 1. c. p. 236. Engl. Bot. t. no3. — Hab. in
rupibus cum apotheciis perfectis circa Kaitie lecta.
1 14. Sticta damœcornis Acb. 1. c. p. a3i. — Hab. in cortice arborum.
1 1 5. Stieta Groendaliana Ach. 1. c. p. a35. — Hab. ad ligna super muscis et
Jungermannideis in montibus banc speciem, Acbario ferè soli notam*
■^
c. montagne. — Cryptogames Nilgherienses/ ig
denuo invenit cl. Perrottet, quâ, ut alia exempla è Muscinis excerpta
taceom, convenientia vcgetationis NiLgheriensis , etiam in minimis,
fnanifesta cum illâ insularum africanarum apertissimè pateat.
Ofis. T bal lus tenuis in sicco cinereus, humectus vero cserules-
cens, subtus lanuginosus albus. Cyphellae nullae ut jàm pronun-
ciavit Acharius. Asci clavati hyalini sporidia octona unica série
disposita subglobosa limbo cincta foventes paraphysibusque
concomitati.
ii6. Parme lia perlata Ach. 1. c. p. 197. — Hab. ad rupes iti montibus cîrca
Ootacamund lecta.
117. Parme lia titiacea Ach. 1. c. p. 99. — Hab. in cortice Photiniœ cœrulaiœ
in sylvulâ prope Kaitie.
118. Purmelia sinuosa Ach. 1. c. p. 207. P. sinuosa var. angtltùfolia Montag.
2 e centur. in Annales des Sciences naturelles, august i84l , p. n5 ,
ubt synonyma omnia. P. relicina Fries , Syst. Orb. VegeU p. 233.
Hab. iu truncis Rhododendri arboiei in consortio seqnenlis circa
DodabeU lecta.
1 19. Parmelia phy sodés Fries, Lich. Burop. p. 64; var, a nigro-vitlata
P. lugubris Vers, in Gaudich. Vid. Uran. Bot. p. 196. — Hab. cum
priori.
îaO. Parmelia leucomela Ach. Me th. p. s56. — Hab. in sylvis Nilgherien-
sibus frequens.
131. Parmelia stellaris ▼. aipolia Ach. 1. c. p. 916. -— Hab. in cortice
arborum P. puniceœ con finis lecta.
122. Parmelia speciosa Ach. Lich. unïv. p. 48o. — Hab. sterilîs ad râpes
circa Ootacamund lecta.
ia3. Parmelia podocarpa Behng. 1. c. p. 132, t. i3, flg. 1.— Hab. ad corti-
ces arborum et ligna in sylvis montiara.
Obs. In specirainibus à cl. Perrottet collectis thallus in statu
qormali glauco-pallens non autem ut in icône Belangerianâ
croceus. Caetera vero congru unt.
124. Parmelia confluens Fries, Syst. Orb. Veget p. 284. — Hab. in cortice
ad truncos arborum non infrequens.
Obs. Diagnosi 1. c. paucis verbis expositae nostra specimina
satis respondent. Cum autem haecspecies Friesiana mihi prorsùs
ignota est , res in dubio posita.
a.
so c. montagne. - — Cryptogamœ TSilgheriensçs.
ia5. Parmelia mbigino&a Ach. 1. c. p. 202. — Hab. ad truncos Cotoneaslrï
affînis circa Kaitie lecta.
12G. Parmelia pallescens Ach. Fries, LiV/j. Eur. p. i3a. — Hab. in cortice
Photinite cûsrulatœ sequentis con finis lecU.
127. Parmelia svbfusca Ach. Mtth. Fries, 1. c. p. i36. — Hab. cum priori.
128. Parmelia punicea Ach. Me th. p. 167. • — Hab. cum P. s le lia ri
V. suprj.
139. Coccocarpia molybdœa Pers. in Gaudich. V. Uran. Bot. p. aof>.
Lecidea parmelloides Hook. — Hab. in cortictbus arborum frequcns.
i3o. Lecidea lyc°podina Montag. mss.: crustâ leprosâ subnullâ pallidâ, apo-
theciis minutissimis intiis et extùs atris opacis planis excipulo tenui
marginatis; ascis obovato-clavatis sporidia oc ton a cymbiiformia biseptata
primo hyalina tandem fuliginosa includentibus , paraphysibus filiformi -
clavatis.
Hab. ad caules semi-decompositos Lycopodii inter surculaquc Anœc-
tangii secundi in montibus siccis circa Kaitie ( ad râpes ) lecta.
Obs. A L. milliariœ Fries omnibus varietatibus et formis
innumeris facile differt non solùm minutie et planifie disci, sed
etiarn raargine apotheciorum semper présente , non autem
evanido. Scutellae vix tertiam millimetri purtem adsquant.
\y\. Leptogium Breblssonii Montag. in Webb. et Berth. Hist. nat. Canar*
Phytogr. sect. ult. p. i3o. — Hab. ad cortices va ri 01 cum apotheciis
lecta.
i3a. Co lie ma^fa&cicu lare Ach. Lie h. univ. p. 689. — Hab. in corticibus
arborum et iignis lectum.
1 53. Colle ma saturninum Ach. Syn. Lie h. p. 3ao. — Hab. ad imos truncos in
sylvis h u raidi s circa Ootacamund lectum.
i34- Collema byrsinum Ach. 1. c. p. 319. — Hab. cum priori.
4 35. Colle ma nigrescens Ach. 1. c. p. 3a 1 , var. biUosum Montag. mss. : thaHo
merabranaceo bilioso(è luteo atro-virenti) à centro radiatim plicato,
Caetera ut in typo.
Hab. ad corticem Bhamni cujusdam non determinati juxtà rivulos prope
Kaitie lectum .
1 5 6. Colle ma proboscidale Montag. mss. : thallo foliacco membranaceo orbi-
culari olivaceo centro plicato aînbitu stuuato-lobato, lobis erectis
ondulatis, subtùs anguloso glabro concolori, apotheciis marginalihus
\
c. montagni:. — Cryptogames Nilgherienses. 21
primo subsessilibus planis, tandem pedicellatis concavis, disco rubricoso.
Sporidia octona elliptico-attenuata ascis clavatis , paraphysibus conco-
mitantibus . inclusa.
Hab. ad rupes in sjlvis humidis prope Ootacamund in montibus lectum.
Obs. Species quoad forraam apotheciorum L. bullato similis,
thalli verô substantiâ et colore ab eo toto cœlo diversa.
FUNGI.
l3y~ Agaric us campestris Lin. Fries , Epier. I, p. 2i3. — Hab. in campis- et
hortis circa Kailie lectus.
v58. Lentinus sq,uarrosulu8 Mon ta g. mss.: caespitosus, unicolor ; pileo uien>-
branaceo coriaceo tenui infundibuliformi albido squamis raris acutis
recurvis adsperso marginc involuto , stipite solido lignoso fuifuroso-
glabrescente , lamellis tenuissiwis confei tissimis dichotomis decurrentibus
integcrriinis concoloribus.
Hab. ad truncos emortuos caespitosè viveus.
Obs. LL. IXunalii et descende nte m Fr. approximal, sed meâ
sententiâ ab u troque diversus. A priori autem aculeis concolori-
bus et lamellis integerrimis multôtenuioribusconfertioribusque,
à posteriori verô, si ad verba descriptions attenderis, pileo
membranaceo tenui margineque revoluto neenon loco natali et
radice tuberosâ maxime recedit. Etiam à Lentino glabrato Nob.
(Cuba } Grypt. ed.fr. p. 4^4 ) laj^iellîs integerrimis differt.
1^9. Canlharellus? congregalus Mon ta g. mss.: resupinatus, mollis, cupuli-
formis , centro umbonato affixus , orbicularis, ex tus glaber, fuscui ,
inargiue substria tus, intùs concolor, lamellis plicaefcrmibus radiantibas
semel dichotomis , valleculis ob plicas transversales subporosis.
Hab. ad truncos emortuos nondùm dejectos ut et ad ligna pulrida prope
Ootacamund lectus.
Obs. Âb Agarico applicato Batsch., simili invitus distinguo»
Diffère tamen videtur non tantùm colore fusco, sed plicis etiam
dichotomis potiùs merulinis , plicarum acie obtusâ non cinereo-
pruinosâ , caeterisque notis genericis.
\'\O.Schizophyllutn flabellure Fries, Epier. I,p. 4o3. — Hab. ad truncos
Acacias arabicœ prope Ponticeriutn lectum.
a a c. montagne. — Cryplogamœ Nilgherienses.
i4i. Xerolus Berlerii Montag. FI. Juan Fem. Prod. n. 1 1 Fries 1. c. p. 4©2.
— Hab. ad ramulos dejectos in sy iris circa Ootacamund lectus.
«4a. Polyporus arcularius Fries, 1. c. p. 43a. — Hab. in truncis dejectis in
montibus excel&is lectus.
i43. Polyporus xantlwpus Fries, 1. c. p. 437.—- Hab. ad truncos emortuos
circa Neddoubetta specimina iuiperfecta , agnoscibilia tamen , lecta.
i44. Polyponis Flabellum Montag. Cuba Crypt. cd. fr. p. 388, t. i5,
fig. 2 , var. — Hab. circa Ootacamund ad truncos emortuos nondùra
dejectos lectus.
Obs. Clar. Berkeley (L,ond. Journ. Bot. March 184 a, p. 149)
hanece varietatem ut speciem legitîmam forsan non immerità
habuit et sub noraine Polypori elongati evulgavit. Hic antem
à typo cubensi praesertim villo appresso recedere videtur.
1 45. Polyporus sanguineus Fries, 1. c. p. 444. —Hab. ubique in ter tropicos
frequens.
i46. Polyporus (Âpus, Perennis) Nilgheriensis Montag. inss. ; pileo conchi-
formi suberoso-coriaceo tenui è triquetro-subreniformi convexo» zonis
concentricis velutinis angusti* notato , spadiceo-nigricante opaco , anticè
proie nova subimbricato , margine demisso subtùs sterili obtnsiuscule ,
* contextu porisque non stratosis minutissimis ore acutis intùs nudis
tabacinis.
Hab. in truncis vetustis inontium Nilgberiensium invenit cl. Perrottet.
i46 bis. Polyporus (Apus, Pcrennis) inamœnus Montag. mss. : pileis sube-
rosis scalari-imbricatis semiorbiculari-reflexis contextuque unicoloribus
cinnamomeis supra convexis ob tomeutuin brevissimum çontextum ad
Uctum mollibus colliculosis , margine tumtdiusculo , subtùs planiusculis
inaequalibus, poris longis minutis rotundis obtusis.
HAB.cum priori lectus.
Obs. Loco hùc déficiente, ad descriptionem harum duarum
specierum fusiorem in centuriâ meâ tertiâ inveniendam referre
lectorem invitus cogor.
147. Polyporus pinsilu* Fries, I. c. p. 479. — Hab. ad ratnos dejectos non
raro.
i48. Polyporus versicolor Fries, 1. c. p. 478. -— Hab. ubique frequens.
149* Hexagonia polygramma Montag. Cuba, 1. c, p. 379, t. i4, fi g. 3. —
Hab. ad truncos dejectos circa Ootacamund lecta.
c. montagne. — Cryptogamœ Wilgherienses. 2 3
i5o. Hydnum delicatulum Klotz. Frics, 1. c. p. 5i5; H.delicatum Klotz.
in Berkcl. L c. p. 3g5. — Hab. in truncis cmortuis prope Kunda lectum.
tôt. Stereum (Apus) Ostrea Fries, l. c. p. 547. — Hab. îq truncis arboruni
frequens*
v5a. Stereum (Apus) rheicolor Montag. mas. : dimidiato-ca^pitosum , sessile,
pileolis imbricatis scmiorbicularibus tenuissime papyrinis planis suprà
▼elutinis concentriez zonatis, zonis coucoloribus , primo rbabarbarinis
tandem fuscescentibu& , hymenio infero substriatulo demùm concolori
setuloso, setulis obscurioribos.
Hab. ad trancos dejectos secùs rivulos in sytois circa Goodaloor ad imas
montes Nilgherienses , lectum.
Obs. Pileoli plures basi connati, horizontaliter expansi , sub-
tils hymeniferi, semiorbicu lares, unciales biuncialesque , primo
sordide lutei , tandem fusci. Zonae paginae superioris etiam sul-
catae cum aetate evadunt. Substantia lenta perquam tenuissima,
char ta scriptoriâ vix crassior. Ab omnibus hucusqne descriptis
speciebus abundè diversa.
i55. Exidia Auricula Judœ Fries, 1. e. p. 5go. — Hab. ad ramos non
infreqqens.
i54. Exidia glandulosa Fries , 1. c. p. 5g 1. — Hab. cum priori.
i55. Hfêierium foliicolum Fries, Sjjrst. Myc. II, p. 592. — Hab. in folii*
siccis arborum.
i56. Bypoxyhn concentricum Grev. Scol. Crypt. FI. t. 3a4. — Hab. ad ligna
et truncos emortaos juxtà Neddoubetta lectum.
\5y. Phallus aurantiacus Montag. a* centur. in Annales des Sciences natu-
relles , noTembre, i84i , p. 277, 1. 16 , fig. 1. — Hab. ad terrain in
horto botanico Ponticeriensi, Majo, i835, lectus.
i58. Calathiscus Sepia Montag.' 1. c. p. 378 , 1. 16, fig. 2. — Hab. ad radiées
arborum in sylvis humidis non ongè ab Ootacamund, septemb. i838.
lectus.
a4 a. de sT.-HitA.iHE et ctr. NADDiN. — Flore du Brésil.
Revue de la Flore du Brésil méridional ,
Par MM. Aug de Sajnt-Hilàire et Ch. Naudin.
DEUXIÈME PARTIE, (i)
La bienveillance avec laquelle les botanistes nationaux et
étrangers ont bien voulu accueillir le commencement de cette
revue nous a engagé à la continuer. Nous ne nous sommes
point fait illusion sur les difficultés qui accompagnent les tra-
vaux de ce genre, aujourd'hui qu'on substitue si souvent aux
détails scientifiques l'empirisme des catalogues, et qu'au lieu de
publier des écrits méthodiques on jette des descriptions de
plantes presque au hasard dans une foule d ouvrages divers ;
mais si nous craignons d'avoir tait moins bien qu'on eût pu
l'exiger de nous à d'autres époques, du moins n avons-nous
rien négligé pour ne pas rester trop au-dessous de notre tâche.
Comme dans notre premier article, nous ne reviendrons pas sur
les plantes parfaitement décrites par MM. de Martius, Chamisso,
Schlechtendal, Klotsch et plusieurs autres; nous rectifierons
nos propres erreurs, et nous tâcherons de répandre quelques
lumières sur des points obscurs de synonymie , aidés par les
nombreux échantillons authentiques qui existent dans les her-
biers de Paris, et que MM. les professeurs du Muséum, MM. De-
lessert, Richard et tant d'autres veulent bien mettre à notre
disposition. M. Tulasne ayant été appelé à remplir des fonc-
tions importantes, n'a pu contribuer à cette seconde partie de
notre travail ; mais il l'a facilitée par l'ordre qu'il met dans
l'herbier brésilien du Jardin du Roi. Malgré tant de secours ,
il est des fautes que probablement nous n'avons, pu éviter;
nous réclamons l'indulgence des botanistes et nous adressons
(i) Voir tome xvn , page i?$.
iJ
a. de st.-hilairk et eu. naudin. — Flore du Brésil. a5
des remercîmens à tous ceux qui ont bien voulu nous aider et
nos encourager.
GERANIACE/E.
GERANIUM.
Géranium rotunihfoiium L. Sp. 957.
G. caulibus diffusis; foliis radicalibns reniformibus, y-S-divî-
sis, superioribus saepiùs basi truncatis; petalis subintegerrimis,
calyce breviter aristato paulô longioribus ; capsulis piloso-
pubescentibus ; seminibus favoso-reticulatis.
Var. Americana. — G. albicans FBM. i, io3. — caulibus, pctiolis pe-
dunculisque molliter albicanti-hirsutis; foliis profonde divisis.
Propè ptaediuni Giribaluba, prov. Rio Grande do Sut el vicum S. Josephi,
rep. dicta Eslado Oriental del Uruguay.
Géranium rapulum.
G. pubescens; radie? tuberosâ ; caulis ascendentis basique
radicantis , petiolorum pedunculorumque pilis adpressè re-
flexis; foliis 5-partitis , laciniis multifidis, lacinulis linearibus,
acutis ; pedunculo 2-ûoro , pedicellis breviore ; petalis vix
emarginatis , calyce apiculato ferè duplo longioribus ; capsula
obovatâ , laevi , pilosâ.
Prov. Rio Grande do Sut — Herb. imp. Bras, cl Gaudiçhaud.
Ors. Geranio dissecto affine , sed sine dubio distinct 11 m.
OXALIS.
$ Caulescentes , su/fruticosœ > foliosœ ; foliis Z-foliolatis ,/oliolis
sœpiïis ovatis vel lanceolaïis, intermedio longius petiolulato ;
pedunculis <x-fidis vel abbreviatione nimiâ ramulorum z-fido-
umbelliferis , ramulis lalere interiore floriferis ; ovarii loculis
i-5 spermis ( Hedysaroideœ DC. ).
Oxalis Neuwiedii Zuccar. Nachtr. Ox. in AbhandL Bayer.
Jlcad. 1 83a , 267, N. 95.
*8 A. DE ST.-HILAIRE Ct CH. NALJWN. Flûte dit Brésil.
h bus, brevissimè bitidis. — Caulis nigrescens. Flores lutei. Sta-
mina omnia pistillo longiora. Ovarii loculi monospermi. — Oct.
Inter saxa ad ripas fluninis Parahyba propè Ubà, prov. Bio de Janeiro.
Obs. O. Borjensi Kth. ! valdè affinis , certè autem distincta.
Oxalis cor data AS H. PL us. xlv, FBM. f, 1 1 5.
O. foliolis cordatis, marginibus ciliatis , lateralibus sessilibus;
pedunculis angulato-complanatis, pubesceutibus, lnfido-uinbel-
liferis. — Pistillum intermeditim. Ovarii loculi 5-spermi. —
Junio.
In monticulo Morro do Tisao , baud longe a pago Corumbà, prov. Go\ az.
Var. P unifoliolata ; planta in campis nuperrimè crematis (queimadaa)
crescens et extra tempora florens, indè imilto dcbilior et hirsutior ; foliolis soli-
tariis, reniformibus, marginibus longe ciliatis; petiolis pedunculisque birsutis-
simis.
Prov. Minas Geraes.
#
OxALtS GRISE A.
O. caule petiolis pedunculisque pubescentibus villoso-hirsutis;
foliolis elliptico-obovatis , obtusissimis , saepè emarginatis , basi
subcuneatis, utrinquè griseo-villosis, margine rufescentibus ;
floribus capitato-umbellatis, itivolucro cinctis; ca ly ci nis foliolis
ovatis , acutis. — Petala lulea, t \\% centiui. longa. Stamina
omnia pistillo longiora.
Nascitur in prov. Matogrosso (Gaudiebaud), Goyaz (Gardner).
§ Caulescentes > suffruticosœ , foliasœ ; petiolis dilatatis , foliaceis ,
subaphyilis ; pedunculis i~fidis ( Phyllodineae ).
Oxalis FRUTicosARad.il/^w. liai. xvm,4oi (1820). — FBM. 1, 1 16.
— Lindl. Bot. Reg. 1 8/j 1 , t. l\ 1 . — O. rusciformis Mik. Delect.
fasc. 3 (1822).
O. ramis multifloris; petiolis lanceolato-linearibus , utrinquè
acutis, subaphyilis ; pedunculis valdè abbreviatis, 2-fidis; pe-
dicellis subfascicuiatis. — Flores parvi, lutei. Stamina omnia
pistillo longiora. Ovarii loculi monospermi.
In sylvis propè Rio de Janeiro baud inficquens.
A. de st.-hiiaire et ch» WAUiHN. — Flore du Brésil, zt)
§ Folia unifoliolata ( Simplicifoliae DC.}
Oxalis mandiocana. Rad. Mem. ItaL xvm, 4oo. — FBM. ï,
118.
O. subacaulis vel caulescens ; foliis roselatis ; foliolis ovatis ,
-acuminatis, marginibus nervoqiie medio pubescentibus; pedun-
culis cornplanatis, latiusculis, irmlîifloris. — Flores lutei. Sta-
mina minora pistillo breviora, majora idem superantia. Ovarii
locuii monospermi. — Octobre-Martio.
In sylvis primœvis valdèqire umbrosis prov. Rio de Janeiro.
Var. a Raddiana. — O. alata Zucc. Nachtr. Mon. N. 38; petiolis margi-
nato-alatis, ciliatis.
Yar. p ihombifolia ; petiolis haud alatis, pubescentibus.
Obs. Var. a et ]3 forma petiolorum tantummodo differunt, et
intermedia specimina saepè inveniuntur, rêvera vix varietates.
•§ Caulescentes ; caulibus basi haud bidbosis , suffruticosis aut her-
baceïsfoliosis digitaùm Z-foliolatis ; foliolis sessilibus , obcordi-
formibus { Corniculatae DC. ).
Oxalis corniculata. Lin. Sp. 6a/J. — Zucc. Nachtr. Ox. N. 5.
— Vulg. Trevo, Azedinha.
O. caulibus prostratis repentibusve , hirtellis vel glabrius-
€ii lis; foliolis subpetiolulatis, plus minus pilcsis, ciliatis; pedun-
ctilis i -multifloris ; pedicellis fructiferis refractis ; capsula co-
lumnari , subpubescente , subao-spermâ. — Stamina glabra.
Pistillum intermedium.
Var. a corniculata Zucc. /. c. — O. corniculata auct. — Vell. Flutn. 177;
pedunculis subquinquefloris.
In prov. Rio de Janeiro et Minas Geraes haud infrcquens.
Var. p repens Zucc. Le. — Thon. Ox. N. i4. — ASH. PL 11$. N. xliii. —
FBM. 1, 120; pedunculis subbifloris.
Ubiqnè frequens.
r
c
3o a. de st.- h jl a ire et ch. naudi*. — Flore du Brésil.
§ A caules; radiée tuberosâ vel buîbosâ ; foliis ?>-foliolatis ; foliolis
sessiUbus subsessilibusue , obcordatis ; scapis multifloris , rarius
i-floris ; ovarii loculis (\-\i-spennis ( Caprinae DC. ).
OxALIS LASIOPHYLLA.
t
O. molliter subrufescenti-villosa; radice tuberosâ ; foliolis basi
subcuneatis ; scapis umbelliferis , folio longioribus ; umbellâ
multiflorâ, breviter involucratâ; foliolis calyciiiis breviusculis,
apice maculatis; ovario lanato- villoso , canescente. — Petala
purpurea, hinc pubescentia. Ovarii loculi 5-spermi.
Propè Montevideo. — Herb. Gaudichaud et Mus. Par.
OiALlS PLATENSIS.
O. radice tuberosâ; pefiolis pilosiusculis scapisque foliis lon-
gioribus; umbellâ pauciflorâ, breviter involucratâ; foliolis caly-
cinis breviusculis , acutis , immaculatis , villosinsculis ; ovario
puberulo. — Petala purpurea, hinc pubescentia. Ovarii loculi
5-spermi.
Propè Montevideo. — Herb. Deless.
Obs. Affiois O. lasiophyllœ. Zucc.
LINUM.
LïNTJM BREVJFOLIOM.
L. foliis altérais, subulaiis, eglafftdulosis , inferioribtis brevis-
simis , distantibus ; floribus in ramis paniculae simplicis sub-
erectae spicatim dispositis , subsessilibus , confertè bracteatis.
Prov. Rio Grande do Sut. — Herb. Mus. Par.
a. de st.-HiLMRE et c&. natjdin. — Blore du Brésil. 3i
MALVACEM.
Tribus I. BUTTNERIEjE.
GUAZUMA.
<îuazuma ulmifolia. Lam. Dict. m, 52. — ÀSH. FBM. i, ilfi.
— PL us. t. xlvii et xLViii. — G. ulmifolia , tomentosa et
poljbotria. DC. Pr. i , i45. — Vnlg* Mutamba; Matombo.
G. fructu tuberculato. — Fructus saepius a pi ce loculicidè
5- val vis , m oeil agi ne saccharato sapore grato farctus.
Id sylvis partis boreali-occidentalis prov. Minas Geraes australisque prov.
-Goyaz.
Obs. Planta polymorpha , quam in specîes digerere rectè ne-
gave ris; aliter enim, aut ipse tibi non constabis, aut sexcentis
sexcentas superaddere cogeris species, quarum multœ m eam-
dem récurrent.
BUTTNERIÀ,
fiÙTTWERiA catalpjefolia. Jacq. Schœn. î , 46. — Mart., Herb.
94. — B. sidœfolia. FBM. I, 146.
B. caule scan dente, inermi, pubescente; foliis cordiformibus,
acuminatis, acutissimis, integerrimis ; corymbis sublateralibus.
— Venae horizontales. Tubus stamineus 5-fidus ; divisuris 5 stè-
rilibus latiusculis, antheriferis 5 brevissirais , angustis. — Fe-
bruario.
In sylvis primaevis ad ripas flumiois Parahyba, propè praediuin Ubà; ait.
600 p.
BÛTTOEMA ABUTILOIDES-
B. aculeata, scandens? caule pubescente; foliis cordiformibus,
acuminatis, remotè mucronulato-denticulatis , sul^tùs praecipuè
velutinotomentosis;pedunculisumbelliferishirtello-tomentosis.
In monlibus Serra dos Orgâos legit Gardner. — Hcrb. Delcss.
3a a. de st.-hilaire et ch. NAiiDiN. — Flore du Brésil.
BÙTTNEFUÀ gayana. FBM. i, i45- — B. lœi>igata.\Schott. —
Pohl. Bras. t. i45. — Mart.! Herb. 1 19.
B. caule scandente, inermi ; foliis ovato-oblongis oblongove-
lanceolatis, longé acuminatis, saepé basi cordatis, integerrimis ,
glabriusculis, coriaceis ; pedunculis umbelliferis capillaceis. —
Tubus stamineus5-fidus,paulô infrà divisurarum sinus antheri-
ferus. — Martio.
In sylvis primaevis propè paguin Porto da Cachoeira haud longe ab urbiculâ
Lorena, prov. S. Pauli.
Obs. B. lœvigata , Schott., ne hujus plantas quidem varietas,
utritè arbitrabatur Sprengelius. In eoclem specimine rami as-
péri et laeves.
Bûttneria australis. FBM. 1 , \l\*>. — B. tereticaulis. Lam.
Dict. i r 5a3?
B. caule fruticoso , aculeato, scandente? foliis oblongis, lon-
gé acuminatis, basi obtusis, integerrimis, in angulis nervi me-
dii lateraliumque inferiorum barbatis ; pedunculis sublatera-
libus, umbelliferis.
In sylvis prov. S. Cathaiinse.
Obs. Descriptura a Lamarckio dictumque B. tereticaulis spé-
cimen , quod in Jussiaeano videri potest herbario f nostris
quidem est simillimum, nisi quod exilius est quoad omnes
omninô partes ; quum autem, his nostris nihil aliud praeter flores
ferentibus, illud et fructus producat, undè fit ut adaequatè in-
stitui comparatio non possit, eamdem illam, in opère nostro
quod inscribitur Flora Brasiliœ meridionalis , a nobis jam an-
teà usurpatam , donec res altiùs perspecta fuerit, retinemus
nuncupationem. Descripto à Lamarckio specimini, non secùs ac
nostris , caulis est apice angulosa.
BÛTTNERIA LANCIFOLIA.
B. caule scandente?; ramis aculeatis , molliter tomentosis;
foliis ovatis, longé acuminatis ,serratis, basi integcrrimâ acutis,
~*
a. dr st.-hilaire et en. naddin. — Flore du Brésil. 33
subtiis tomentoso-pubescentibus; pcduncuiis uuibelliteris late-
ralibus.
Prov. Minas Geraes. — Herb. Ricb.
BUTTNERIA MELASTOBOEFOLIA FBM. I, l44»*« a #«
B. caule suffruticoso , subsimplici, erecto , inermi ; foliis
ovatis, integerrimis , 3-nerviis, glabris, superioribuslanceolatis;
paniculâ terminali, elongatâ, subsimplici. — Tubus stamineus
5-lobus; lobis obtusissimis , 3-crenulatis , sterilibus ; antheris
paulô infra loborum sinus affîxis. — Junto , Julio.
Id campis intersitis arboribus retortis propè urbem Goyaz.
Var. p a/finis. — B. a/finis Pohl. Bras. II, 75, t. i47;floribus rncemosis. —
ïu prov. Goyaz et Matogrosso.
Buttneria scabra Lin. SysL 197?? — Aubl. ! Guyan il\\ > t. 96.
( ex cl. syn. Jacq. ) — Cav. ! Diss. 291 , t. 148 , fig. 1 (excl.
syn. Jacq. ). — B. scabra et virgata Pohl. Bras. t. i54 , i53.
B. caulibus angulosis petiolisque aculeatis ; foliis caulinis
linearibus oblongove-linearibus; pedunculis axillaribus, pluri-
bus, umbelliferis, spicatim dispositis. — Folia interdùm hastata.
Tubus statpineus 10-crenatus. — Hujus plantœ valdè variabilis
sequentes praecipuè dantur varietates :
Var. p dentala ; foliis à basi ad apicem inaequaliter remoteque serra tis, sae-
piiis oblongo-liuearibus.
Var. 1 pilo8Ïu8cula , omni parte pilosa; caule valdè ramoso; foliis oblongo-
lanceolatove-Knearibus.
In campis berbosis prov. Rio Grande et Mission uni altisque prov. Minas
Geraes prope S. Joâo del Rei; sed nullibi frequentissima. — Décembre -Martio.
floret.
Bottneria ramosissima Pohl. Bras. 11, 75.
B. inermis, glabra; foliis linearibus, acutis, mucronulatis ,
3-nerviis, reticulatim venosis; petiolo brevi, lato; umbellis
paucifloris.
Var. a paniculâ ramosissima. — Pohl. /. c. t. i4g.
Var. P paniculâ subsimplici. — In prov. Goyaz legit Gardnor (N. 35p9).
XVIII. Bot a w. — Juillet. 3
34 a. dk st.-liilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil.
AYENIA.
Calyx membranaceus. Petala longé unguiculata , lamina sub-
fornicato-dilatatâ, dorso appendice breviusculoinstructâ.Tubus
-stamineus cupulaeformis , varié dentatus , apice 5-antheriferus,
ovario circumpositus et cum ipso stipifatus. Stylus i. Stigma
capitatum. Ovula in Ioculis solitaria, ascendentia(certissimè in
A. hirtâ). Capsula muricata, 5-cocca, demùm solubilis; coccis
dorso a-valvibus.
Obs. Cupula staminea apici<et non^ ut quidam censuerunt ,
basi stipitis inserta.
Ayenia hirta.
A caule suffrûticoso, ramis tenuibus, petiolisque et pedun-
culis hirto-tomentosis ;" foliis cordato-orbicularibus saepiùsve
cordato-ovatis, dentatis^ subtùs hirto-tomentosis , marginibus
hirtis; pedicellis 1*3, axillaribus, folio brevioribus. Folia i/a- i
cent, longa. Petalorum ungues capillaoei 9 longissimi , lamina
sunamo tubo adglutinatâ. Tubus stamineus apice io-dentatus,
dentibus cum filis 5 antheriferis brevibus per paria alternante
bus. Semina 3gono-ovata, dorso carinata, transversè rugosis-
^ima.
Bras, an australiori ? Hb. Mas. Par.
Obs. A. ^cordifoliœ DC. forsan affinis «on satis notae et -ex
icône imperfectâ descriptae.
Ayenia angustifolia.
A caule suffrutiicoso, subsimplici , scabro foliisque angustis,
sublinearibus , acutis, infernè attenuatis, remotè serrulatis; flo-
ribus axillaribus , glomeratis , breviter pedicellatis. — Flores
tninutissimi. Petalorum ungues capillacei , longissimi.
In prov. Goyaz legit Gardner (36oo). — Herb. Deless.
x
a. de st.-iiilaihe et en. NAiiuiN. — Flore du Brésil. 3:
HERMAISNIEJE.
MELOCHIA.
Obs. Retinendum genus /î/W/eza censnerunt quidam , quippè
cui inesse aiant , ut stamina ferè usque ad apicem coalita , sic
capsulas globosas ; Melochiae vero propriè dictae stamina haberent
basi tantùm coalita , necnon et capsulas pyramidatas , quinquiès
stellatim alatas.* Cùm autem species capsulis globosis insignes
saepenumerô habeant tubum stamineum tàm profundè divisum
quàm illae species quibus sunt capsulas pyramidatae 9 hoc unum
reverà superest discrimen , quod è fructûs forma petitur. lllius
vero discriminis ratio haberi non potest , quin à se invicem
disirahantur species quaedam , tantâ inter se cognalione con-
junctae, ut illas primo aspectu meras tantùm esse ejusdem speciei
varietates facile credideris ; sic et rétro abiret Melochia gravi-
lis j quae unicam habet capsulam , utriusque generis capsulas
referentem. Cavere igitur si voluerimus , ne excogitata à nobis
plantarum gênera eas constituant divisiones quae in systemate
recidant , tollemus genus Riedleiarn.
Melochia cinerea.
M. foliis ovatis , basi cordatis, serratis, utrinquè subvelutino-
tomentosis, cinerescentibus; capitulis axillaribus, solitariis-ter-
nis , peduneulatis , calycibus cupulaeformibus , dentibus angus-
tissimis distantibus; capsula globosâ, puberulà.
Prov. Minas Geraea. — Herb. A. Ricb. Dcless.
Melochia nitidola.
M. caule hirsuto-tomentoso ; petiolis calycibusque hirsutïssi*
mis; foliis subcordalis, inaequaliter dentatis, utrinquè sericeis,
inferioribus ovatis , obtusis, superioribus ovato»oblongis, acu-
tiusculis; paniculâ terminali, subcoarctatâ ; capsula globosâ.
In prov. Rio Grand* do Sul. -- Hcrb. Delcss.
Melochia gracilis.
M. caule apice nudo petiolisque hirsuto-pilosis; foliis sub-
3.
36 a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil.
ellipticis, inaequaliter dentatis, adpressè pilosis; paniculâ termi*
nali , coarctatâ ; capsula subglobosâ , lobisapice subulato-acutis.
— Flores majusculi.
Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Deless.
Melochia serrata. — Riedleia scrrata Vent. Choix , t. 37.
M. caule hirsuto ; foliîs ovato-oblongis, basi cordatis> irtaequa-
Hier dentatis, subtùs tomentosis;glomerulisinferioribns pedun-
ctilatis , superioribus sessilibus; calycibus villosissimis , coro'Hâ
a-plo brevioribus. — Folia circiter 4-6 cent, longa. Filamenta
ferè usque ad apicem coalita.
Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Deless.
MELOCHfA. Gunopodium. — JValiheria ■> Mart.! Herb. 1020.
M. molliter hirsuta ; foliis sub3-angulari-ovatis , basi saepè
cordatis, inaequaliter dentatis; glomerulis axillaribus termina-
libusque ; capsula globosâ. — Folia 3-4 cent, longa.
lu prov. Matogros&o. -*-Herb. Mus. Par. (Gaudichaud).
Melochia splendens.
M. caule subsimpl ici , hirsutissimo ; foliis lanceolatis, plicâtis,
dentato-serratis , sericeo- villosissimis , splendenti-canescentibus,
deiitibus apice nigro-glandulosis ; glomerulis axillaribus.
In prov. Goyaz. — Herb. Deless. (Gardn. 36oi).
Melochia ulmifolia.
M. ramis lignosis , gracilibus ; foliis ovato-lanceolatis , acumi-
natis, inaequaliter serra tis ? subtùs subtoraentosis ; petiolis lon-
giusculis , tomentosis; floribus terminalibus , confertis. — Folia
circiter 1 decim. longa , nervis parallelis subtùs manifeste pro-
minentibus. Ovarium oblongum et verisimiliter capsula pyra-
midata.
In prov. Goyaz legit Gardner (3 608). — Herb. Deless.
WALTHERIA.
Waltheria Douradinha A S H. PL us. xxxvi. — FBM. 1, i53.
V, P foliis omnibus utrinquè pilosis, nullis cinereo-glaucescentibus.
■\
a. de st.-hilaire et ch. îfAUDis. — Flore du Brésil. 37
Waltheria bracteosa.
•
W. caule adscendente , gracili ; foliis ovato-eHipticis , obtu-
sis, inaequaliter dentatis, subtùs in nervis hirsutis ; capitulis
terminalibus pedunculatis; bracteis quadruplé ordine dispositis,
ciliatis, exterioribus ovatis, apice dentatis , intermediis lanceo-
latis, acutis.
Iq prov. Goyaz legit Gardner (3607). — Herb. Deless.
Waltheria gracilis. FBM. i , 54-
Obs. Species distincta, nec, ut suspicatur Steudelius, eadem
ac fP* americaaa.
Waltheria lanata FBM. 1, i54-
Obs. TV. commuai a f fini s , nullo modo autem contra Steu-
delii suspicionem , W. Americaaœ.
Waltheria co m munis. — /£^.. glabriuscula et commuais FBM.
1, i55.
W. canle basi suffruticoso , subsimplici ; foliis obtusis, basi
interdùm subcordatis, inaequaliter snbduplicato-serratis , cilia-
tis , saepiùs ovato-oblôngis; capitulis terminalibus , pedunculatis,
hirsutovillosis; bracteis longiusculis , setaceo-subulatis.
Iq campis herbids prov. Minas Geraes haud infreijuens.
Obs. Haec species in campis nuperrimè crematis ferè semper
invenitur, et tune caules saepè vix digitales et birsutissimi , folia
ovato-oblonga, oblonga aut elliptica , saepè vix a i/a- 3 cent.
Ion g a et u trinque hirsutissima , capitulum terminale densum ,
rotundum hirsutoque villosissimum. Is est status plantas quae in
Flora Bras. Mer. nuncupatur TV. commuais. Haec autem multos
intermedios induit characteres , qui et alteri plantae , de quâ in
supradicto opère , congruunt , nempè W. glabriusculee , cujus
caules saepè spithamaei et roulto minus birsuti , folia ferè glabra
et interdùm 6-7 cent, longa, capitula lateralia ter m in abaque
suboblonga , haud infrequenter 2-4-terna, et quae , cùm à cam-
pis nuperrimè crematis , abfuerit , habenda est ut protospecies.
38 a. de st.hilaire et ch. jvaudik. — Flore du Brésil.
Waï/LHERIA CARPINIFOL1 A.
W. suffruticosa ; fpliis ovatis , basi subcordatis , inaequaliter
serratis, suprà scabriusculis, subtùs incano-tomentosis; capitulo
terminali , ramoso, breviter pedunculato ; calycibus puberulo-
tomentosis.
lu campis prope Paulopolim.
WALTHEKIA LANTAOSFOLIA.
W. caule lignoso; foliis approximatis, ovato-rotundis, obtii-
sissimis , serrulatis , basi integerrimâ 3-5-nerviis , utrinquè inca-
no-tomentosis; capitulo terminali, ramoso, subsessili ; bracteis
longis , setaceo-subulatis.
In Brasilia australiort.
Obs. An W. carpinifoliœ varietas ?
Waltheria ferruginea FBM. i , i5o.
Ors. Contra suspicionem utilîssimi libri scriptorrs, hœc speeies
à W \ americana toto cœlo differt.
Tribus III. MALVEiE.
HIBISCUS.
Hibiscus rtuMixrEKSis Vell. Flum. vu, t. 34-
H. caule petiolisque aculeolatis; foliis profundè 3-5-lobis f
saepè subpedatis , lobis acuminatis r serratis ; pedunculis medio
articulâtes , fructifère gradatim incrassatis; calyculi foliolis io r
cylindraceis, bifurcatis, bispidis; calycibus 5-glandulosis; cap-
sula sericeâ.
Legerunt propè Rio de Janeiro Gandiebaud r et propc Bahia Biatichet.
— Herb. Mus. Par.
Obs» Cum nostris speciminibus convenit Vellozii figura; in
iisdem verô tantummodo extant fructus quos vestiunt calyces
calyculo multô breviores , dùm icon Velloziana in flore calycu-
lum sistit calycc paulô longiorem.
a. de st.-hilaire et ce. naudin. — Flore du Brésil. 39.
Hibiscus furcellatus Desr. Dict. m, 358. — DC. ! Pr. 1, 449-
— //. trilobatus Vell. Flum. vu , t. 29 ( imperfecta).
H. ramis petiolisque tomentosis ; foliis cordatis 3-lobis stib-
angulatisve aut ovatis , subtùs tomentosis basique i-porosis;
pedunculis brevibus , basi articulatis , bispidis ; calyculi foliolis
10-14 9 cylindraceis , apice 2-furcellatis , bispidis, calyce his-
pidissimo 5-glanduloso brevioribus.
Brasilia australiori. — Herb. Mus. Par.
Hibiscus trjliiveatu*.
1
H. cauie aspero; foliis distantibus, cordiformibus , obsolète
dentatis,asperis,superioribus subrhorabeis; floribus reinotè spi-
eatis ; calyculi foliolis 12, calyce 5-glanduloso triplo brevio-
ribus ; calycinis divisuris lineis 3 prominulis rubris notatis.
Prov. Goyaz. — Herb. Deless. (Gardn. 3585).
Hibiscus digitatus Cav. ! Diss. t. 70. — H. Sabdarijfa var. |3 Desr.
Dict. m , 36i. — H. SabdariffaYeW. Flum. vu, t. 3o.
H. caùle glabro; foliis 5-3-partito-digitatis , basi cuneatis
subtùs basi i-porosis; divisuris lineari-lanceolatis , acuminatis;
floribus axillaribus , solitariis , subsessilibus ; calyculi basi his-
pidi foliolis calyce 5-glanduloso brevioribus. — Folia interdùm
siraplicia , lineari -lanceolata. In nostris speciminibus caulis
inermis.
Êirca Rio de Janeiro Commerson et Gaudichaud legerunt
Obs. H. Sabdari/fœ L. verisimillimè mera varietas, ut Desrous
seaux arbitrabatur.
Hibiscus urtigœfolius.
H. foliis ovatis, acuminatis , subinciso-dentatis , inferioribus
subhispidis, superioribus subhispido-tomentosis ; calyculi folio-
lis 10, lineari-subulatis , hirsutis , calyce 5-glanduloso subbre-
vioribus.
Prov. Mo Grande do Sul. — Hcrb. Mus. Par.
Zjo a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil.
Hibiscus linearis.
H. caule frutescente petiolisque aculeatis ; foliis oblongo
linearibus , basi subcuneatis, serratis ; calyculi foliolis 10-12 ,
linearibus , calyçe hispidissimo eglanduloso breviorihus. — -•
Capsula pilis descendentibus hispidissima.
Minas Geraes. — Herb. Dcless. et Rich.,
Hibiscus glabrifolivs.
H. glaber; foliis subsessilibus , lanceolatis , integerrimis ; ca-
lyculi foliolis g\ linearibus , distinctissîmis , calyce eglanduloso
brevioribus j petalis. externe farinosis ; capsula apice villosâ . —
Folia 6 cent. longa.
In prov. Matogrosso. — Herb. Mus. Par.
FUGOSIA.
Fugosia PHLOMiDiFOLiA. — F. phlomidijolia et F. a/finis FBM^
1, a53, t. 5o.
F. caule fruticoso, subsimplici; foliis lanceolatis, integerrimis,
subtùs praecipuè subfarinosottomentosis ,. inferioribus ovatis ,
superioribus oblongis ; pedunculis à basi ad apicem gradatiixt
incrassatis , tomentosis ; petalis extùs farinosis. — Corolla lutea ,
basi atro-purpurea. Stigmata 3-4 , distincta. Ovarii loculi 5-8-
ovulati. Capsula villosa. — Maio.
In campis propè vicum Chapada; Minas No vas.
. Obs. Hibiscus affinis Kunth ! à nostrâ planta verisimiliter non
distinctus.
PAVONIA.
§ I. Petala erecta connwentia. Genitalia exserta
( Malvaviscoïdeae ) .
Pavonia calyculosa.
P. frutescens; foliis lanceolato-oblongis, breviter petiolatis,
dentatis, glabris, confertis ; stipulis longis; pedunculis sub-
\
A. DK ST.-HILAIRE et CH. NAUDIN. — Flore du Brésil. l\\
tertninalibus , longis, unifloris; calyculi foliolis 9, linearibus,
calyce triplo longioribus ; coccis sublaevibus.
lu Brasilia; an australiori?
*
Pavonia vïscosa FBM , 1 , a36.
Var. ?> velutina foliis subtùs incano-velutiuis. — lu suxosis luontiutn Se/n*
da Car a ça y prov. Minas Geraes ....
Var. 7 montana. — Malvaviscus mon tan us Mart. ! Herb. 101 3.
Tota molliter hirsuta, non viscosa ; floribus majoribus. — Eadem prov. —
Hb. Ricb. et Mus. Par.
§ IL Petala patentia. Cocca inermia , interdum mucronata.
( Pavoniœ genuinae ).
Pavonia cancellata. Cav. Diss. ni, i35. — FBM. 1, a34« —
P. modesta Mart.! Hb. 4<>3.
P. adscendens ; foliis inaequaliter dentatis, scabris, inferiori-
bus sub5-lobis, basi cordatis , superioribus hastato-3-lobi& ,
in&quilateris ; pedunculis axillaribus , solitariis , petiolo longio-
ribus ; calyculi foliolis i3-i5, «etaceis, calyce longioribus. —
Flores sulphurei. — Maio.
Ad ripas fluminis Jiquitinhonha baud longe a praesidiolo Quartel de Texeiia;
Minas No vas.
Var. $ deltoidea. — P. deltoideaM&rtl Herb. 1014. birsutissima ; foliis
basi cordatis , deltoideis.
Obs. Specimina intermedia hanc plantam, primo obtuitu dis-
tinctara , P. cancellatœ meram esse varietatem demonstrare vi-
dentur.
Pavonia. grisea.
P. caule , pedunculis petiolisque tomentosis ; foliis oordato-
oblongis, dentatis, suprà scabriusculis , subtùs griseo-tomento-
sis ; floribus axillaribus, solitariis; calyculi foliolis 8-9* lineari-
oblongis ; calyce subbrevioribus. — Folia 1 - 1 1/2 decim. longa.
Prov. Goyaz. — Herb. Deless. (Gardn. 3o2o).
Ods. P. speciosœ Kth! et P.polrmorphœ FBM. Valdèaffinis.
j
\
t\ e i a. de st.-hilaire et ch. naudin. — F lare du Brésil.
Pavonia subrotunda.
P. caule axillaribnsque pedunculis molliter hirsutis ; foliis-
3-5-angulari-orbiculatis , basi cordatis, lobis conniventibus * r
calyculi foliolis 8-10, calyce sublongiôribus. — Folia diametra
circiter 5 cent Corolla sulfurea.
Prov. Rio Grande do Sut, — lierb. Delcss.
Pavonia distinguer da.
P. hirsuto-tomentosa f fulvescens; foliis sagittato subhasta-
tôve-triangularibus , dentatis; floribus terminalibus solitariis-
umbellatis , axillaribus solitariis, . peduncuio petioliim -sub-
œquante; calyculi foliolis 5, ovato-ellipticis , approximatis ;.
coccis 5 , rugosis,
Prov. Rio Grande do SuL — (Hcrb. Gaud. cl Mu/. Imp. Bras.)
Obs. P. sagittatœ valdè aftinis , sed distincta.
Pavonia viscidula.
P. caule, petiolis pedunculisque pubescenti-viscosis ; foliis
lii.eari-oblongis , gradarim attenuatis, dentato-serratis, sca-
briuscnlis , inferioribus hasi cordatis, superioribus hastato-
sagiitatis, calyculi foliolis 5, latè ovatis, petiolatis; coccis ru-
gosis , puberulis. — Flores pallidè roseo-viotacei. — Maio.
Ad imrgines sylvai uni humidiorum propè Lagoa Santa , prov. Minas
Gerats. Hcrb. Bicli.
Obs. An P. hastatœ aut P. ajjinis varietas?
Pavonia cymbalaria.
P. frutescens; foliis parvis, numerosis, cordatis, grosse den-
tatis, subreniformibus, ovatove triangularibus, subtùs cineres-
centi-tomentosis; pedunculis axillaribus, folio longioribus ; ca-
Jyculi pentaphylli foliolis lanceolatis , calyci subaequalibus , ap-
proximatis ; coccis 5, rugosis. — Folia 1/2-2 centim. longa.
Propc Montevideo Icgit Gay.
\
a. de st -iiilairk et ch. waudin. — Flore du Brésil. 43
Pavojnia paniculata Cav. Diss. ni, 1 35, t. 4& — P> laxifolia
FBiM. i, 226.
P. ramis pedunculisque remotè hirtis vel pnbescentibus, bine
linealim viliosioribus; foliis cordiformibus, acuminatts, dentato-
serratis , utrinquè pnbescentibus , iuterdùm subtrilobis; pani-
culis terminalibus, Iaxis, foliosis; calyculi foliolis 5-9, lineari-
bus , hirtis, ciliatis , calyce hirto longioribus ; coccis 5, rngosis.
— Folia interdùm subdistantia. Flores aurei. Semina pubescen-
tia. — Martio.
Io syfois caduis propè urbem *9. Maria de Haependi, prov.* M inas Geraes.
Obs. Planta variabilis; forma sequens praecipuè distinguenda.
Var. p vitifolia; ramis, petiolis pedunculisque dense 1 irlif ; foliis caulinis 3-
5-lobis. — Prope Abaitê y eâdcm provinciâ.
§ III. Pet al a patentiez. Cocca apice Z-aristata; aristis retrorsum
hirtellis (Urenoideae ).
■
Pavowia nemoralis. — P. Tjphalœa FBM. 1, 223. — Non Cav.
P. caule ramisque apice nu dis; foliis obovato-lanceolatis, sub-
cuneatis, breviter acuminatis, basiobtusis, dentaUs; glomeru-
lis terminalibus ; calyculi foliolis 8, linearibus , calyce brevius-
cnlo duplo longioribus ; capsula aristis breviore. — Flores roseu
— Januario.
In memoribus valdè umbrosis prope (>agura Bt'tito Nodrigite* baud longe al>
urbe Marianna , prov. Minas Geraes; propè Rio de Janeiro legit Gaudi-
ckaud.
Pavokia Typhaljea Cav. Diss. 1 , 1 34 et 11 , 35o, t. 197. -»- Non
FBM. -*- Vrena Typhalœu Lin. M tint, 258.
P. caule ramisque apice nudis ; foliis lanceolatis, acuminatis ,
basi acutis, serratis; glomerulis terminalibus; calyculi niono-
phylli divisuris 5 , semilarjceoîatis calyce capsulam subaeqnantc
paulo longioribus.
In Brasilia ausualiori. — Hcrb. Mus. Par.
44 A - i>e st.-iulaibe et ch. naudin. — Flore du Brésil:
PaVONIA CASTANjEFOLIA.
P. caule ramisque apice midis; foliis cuneato obovatis , cus-
pidatis, basi obtusis, apice subincisodentatis ; petiolis bracteis-
que hispidis; calyculi monophylli divisons 9-10, calyce brêvis-
simo raultô longioribus ; aristis capsulam oblongam subae^uau-
tibus* — Folia 1 6-20 cent, longa.
In Brasilia australiori. — Herb. Mus. Par.
Pavonia brachysepala.
P. caule frutescente, hinc lineatim tomentoso; foliis oblon-
gis , inaequilateris , acuminatis , basi obtusis , subobsoletè serra-
tis, glabriusculis ; corymbis terminalibus ; calyculi foliosis 9-10
lineâribus , calyce brevissimo sub3-plô longioribus; coccis taevi-
bus, longissimè aristatis.
In montibus Serra dos Orgaos , prope Rio de 'Janeiro. — Herb. Deless,
(Gardn. 3*4.)
Obs. P. nemoralis > Typhalœa ^castancefolia et brachysepala*
nexu valdè naturah connectuntur.
Pavonia sepium FBM. 1,225. — Sida malvacea Vell. Flunu
vn , t. i3 (tnala).
P. foliis ovato-oblongis , acuminatis, basi subcuneatis , inaequa-
liter dentatis , subtùs pilosis ; floribus praecipuè in abbreviatis
gracilibusque ramulis axillat-ibus ; calyculi foliolis 5-8, calyci
subsequalibus. Petala circiter i6mill. longa, aurea.
Prope Rio de Janeiro praesertirn ad scpes haud iufrequeus. Nascitur quo-
que in prov. Jiio Grande do Sut et prope flumen Rio de la Plaïa.
Var. P foliis minoribus. — P.flava Spring. ex Mart. ! Herb. $5, 291.
Obs. In hâc specie mimeras foliolorum calyculi in eodem-
ramulo variabilis; cum foliolis majoribus 7 s&pè inveniuntur, et
cum minoribus saepissimè 5 ; indè varietas p vix distinguenda. ,
Pavonia spinifex. Willd. Sp. m, 854- — P.communis FfrM.
I, 224.
P. foliis ovatis, acuminatis, basi subcordatis, dentatis , subtùs
\
fc. de st.-hilaIrk et ch. aaudin. — Floredu Brésil, fà
subtomentosis ; floribus axillaribus , solitariis , terminalibus ,
subracemosis ; calyculi foliolis 6-7, calyce paulô longioribus»
— Petala aureo-lutea. — Maio.
In regione sylvarum, prov. Mina* Geraes et S. Pauli fréquens.
Obs. A P. spinifice Cav. ! Diss. m, t. 45, pedunculis fructiferis
brevioribus,haud horizon talibus nostra specimina tantummodo
differunt.
MALVA.
M ALVA PIÏWATIPARTlTA.
M. caule herbaceo , glabriusculo ; foliis ângustè pinnatipar-
titis ; superioribus 3-partitis , omnibus pedunculum î-florum
iisdem multô iongiorem ramulumquesimul in axillisfoventibus;
calycibus hispidis.
Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Mus. Par. (Gaud.) et Imp. Bras.
Malva lasiocarpa.
M. caule repente ; ramis erectis, hirsutis , foliis inferioribus
palmato-5-fidis, superioribus digitato-5-partitis , di visu ris in ter-
mediis inciso-dentatis; pedunculis solitariis, i-floris, folio saepiùs
longioribus; calyculi foliolis ovatis, calyce hîrsuto , acuto bre-
vioribus; coccis i5-ao , muticis , hispidis. — Cocca i-sperma.
Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Imp. Bras, et Mus. Par. (Gaud.)
Malva prostrata Cav. Diss. 11, 59, t. 16, fig. 3. — Modiola
prostrata FBM. 1, an.
M. prostrata; foliis palmato-5-7-lobis, inciso-dentatis; pedun-
culis axillaribus , solitariis, i-floris, gracilibus; ovario glaber-
rirno. — Pedunculi longitudine varii. Flores rubri. In loculis
ovarii ovula duo appendice minuta horizontali è dorso carpelli
enatâ subdisjunctà. Cocca a-cornia, cornibus patulis. ^state.
Propè Montevideo praecipuè ad sepes vulgatissima ; nascitur quoquc in in-
5ulâ S. Gatharinae.
Var. p reptans. Modiola reptans FBM. 1, 212, t. 43. — Foliis 5-7-par-
titis; corollâ obscuriore; ovario hirsutissimo. — In petrosis mon tic ul 01 u m vnlgô
/
46 A. de st.-hilaire et ch. NAUDiN, — Flore du Brésil.
Cerro de S. Miguel ad limites reip. Estado Oriental del Uruguay et Bra-
silia;.
Obs. Utriusque varietatis cha^acteres cur aliquantulùm à se
invicem différant, facile poterit intelligi , mod6 qui , et loca ubi
crescit ut raque, à se invicem differre attendent. Intermedia
extant specimina.
Malva leprosa Ort. Decad 8,95.
MaLVA PTARMICjEFOLIA.
M. glabra; foliis subsessihbus , oblongo-linearibns , argutè
serratis ; pedunculis axillaribus , solilariis , gracillimis f folio
multôbrevioribus. Folia 4-9 cent.,petala a cent, longa.
Prov. Rio Grande do SuL — Herb. Mus. Par. et Mus. Imp. Bras.
xMALACHRA.
Malachra heptaphylla.
M. rarnis apice hispidissimis; foliis palmato-5-7-lobalis, lobis
inferioribus multô minoribus ; capittilis terminalibus a ut ex
axillis foliorum superiornm enatis, breviter pedunculatis, i 2-20-
floris. — Flores rubentes.
Var. a heptaphylla, — M. heptaphylla Fisch. in Horn. SuppL ex DC.
Prod. 1 ,. 44 1 • — F B M. 1 , 219 (in not.). — Hibiscus bracteatus Vell.
Flum. VIT, t. 33 (boua). — Planta robustior; foliis basi cordatis, saepiùs 6-7-
lobatis, crispis.
Var. P Gaudichaudiana. — M. Gaudichaudiana F B M. 1, 218. — Foliis
basi integerriniâ non cordatis, paulo minoribus.
Obs. In eodem specimine folia alfa basi cordata , alia non
cordata inveniuntur. Lobus intermedms in eodem ramo vix aut
multo productior,obtusus aut acutus, apice latior aut angustior.
ABUT1LON.
Obs. I. Admitti nequit gentis Wissadttla, quod his dignoscas
characteribus , nimirùm ovarii loculis septo horizoniali bilocel-
a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. 47
latis, loculo superiore 2-spermo, inferiore monospermo. Illse
<juidem note tibi occurrunt, Abutilon spicatum intuenti ; in
caeteris vero speciebus, quas nominamus Wissaduloideas , desi-
derata r septum. His tamen speciebus non modo habitus idem
sitaque pariter ovula verùm et omnes omninosunt characteres,
quos unâ cum septo in A. spicato reperias, scilicet capsula parva,
basi attenuata , 5-locularis , atque etiam nervus in carpello
transversus, periphaericus.
Obs. II. Hi generi Anodœ adscribuntur characteres : ovaria
loculis uni-ovulatis insignia , et capsulae quarum coeca stellat'im
sunt patula, eademque indehiscentia. Quod si ad coccorum dis-
positionem solùm attendatur, nostra hœc, quam dicimus Sidam
anodoidem , rectiùs dicatur Anoda. Eadem vero non nisi Abu-
tilon quidquam aliud est, si potior ducatur, ciim ovulorum
numeri , tùm dehiscentiae ratio. Supervactium igitur est genus
Anoda.
$ I. Capsulœ rotundatœ , 10-20, rarissime 6-% loculares (Gemïma).
* Ovarii loculi 4-9-ovulati. Capsulae magnae.
Abutilon macrophylluai .
A. ramis, petiolis pedunculisque hirtello-tomentosis ; foliis
«cordiformibus , acuminatis, acutissimis, dentatis, suprà pube-
rulo-velutinis , subtùs tomentosis, infimis maximis subtrilobis;
iloribus subcorymbosis.
In monte Corcovado propc Rio de Janeiro Maio lcgit Guillemin. — Herb.
Mns. Par.
Abutilon macrocarpum.
A. foliis cordiformibus, acuminatis , dentato-crenatis,utrinquè
velutinis , pedunculis axillaribus , solitariis-ternis , petiolo Ion*-
gioribus-, floribusmagnis; capsulissubmuticis, puberulis, i?-i5-
locularibus. — Arbuscula i2-i5-pedalis ( ex Ildef. Gomes). —
Folia interdùm subtriloba ; vénulae subtùs manifesté prominen-
tes. Capsulae nigrae, diametro circiter 2-3 cent.
In moûtibus prope Rio de Janeiro legit Ild. Goracs. — Hcib. Rich.
48 a. de st.-hilairk et çh. naudin. — Floredu Brésil.
âbutilon virens. — Sida rosea Link. et Otto, le. sélect, t. 3a?
— Hook. Bot. Mag. 3 1 5o ?
A. caule glabro; foliis cordiformibùs, acuminatis, denticula-
tis , subtùs molliter pubescentibus ; pedunculis umbelliferis
solitariisve ; pedicellis calycibusque rufo-tomentosis ; capsula
obtusissimâ, hirtello-tomentosâ.— Rami virides. Folia 1-2 decim.
longa.
Prov. Minas Geraes. — Hcrb. Deless. et Mus. Par.
Abutilow meianocarpum.
A. ramis,petiolis pedunculisque puberulotomentosis simulque
hirsutis ; foliis cordiformibùs, acuminatis, subdentatis, mollis-
simè velutinis, subtùs in ca ni s ; pedunculis axillaribus termina-
libusque; capsulis 10 , apiculatis, molliter hirsutis. — Folia
5-8 cent, longa. Flores diametro 3 cent. Alabastra pyramidata.
Prov. Rio Grande do Su!. — Herb. Deless. et Mus. Par.
Obs. A '. populifolio affine, sed distinctum.
Var. $parvifolia; raniis vix hirsuth; foliis trîplo minoribus, subintegerri-
mis, lobis haud converger! lib us. Forte species distincta.
Abutilon falcatum.
A. glabriusculum ; foliis ovato-oblongis , falcato-acuminatis,
serra to-den ta tis , superioribus basi truncatis ; pedunculis axilla-
ribus, sol itariis,fructiferis folium subœquantibus; calycibus rufo-
tomentosis; capsulis pubescentibus, 9-1 o-locularibus. — Folia
intermedia praeter petiolum circiter 12 cent, longa. Capsula
diametro 2 cent.
Prope Rio de Janeiro legit Gaudichaud. — Herb. Mus. Par.
Abutilon bedfordiantjm. — Sida Bedjordiana Hook. Bot. Mag.
t. 3892.
In montibus Serra dos Orgâos propè Rio de Janeiro legit Gardner ( 3ao,
3a 1). — Herb. Deless.
Abutilon striatum Lindl. MiçcelL i83o, not. p. 39. — Sida
picta Hook. Bot mag. t. 384o.
k
a. de st.-hilaire et en . naudin. — Flore du Brésil. 49
lu montibus Serra dos Otgâos prope Rio de Janeiro legit Gardtier (3 20). —
Herb. Deless. — Colitur in hortis Parisiensibus.
Abutilon Megapotamicum. — Sida Megapotamica Spreng.
F. Tent. 19.
À. frutescens; foliis 3-sub- >-lobis, acuminatis , grosse serratis,
gl abri uscu lis, petiolo apice dense hirsuto ;pedunculis gracilibus,
i-floris; cal v ce vesiculoso, basi truncato; genitalibus supra
petala conniventia ex serti s.
Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Mus. Par. (Gaud.) et Mus. ïrap. Bras.
ABUTILON RUFINERVB FBM. I, 2o5, t. 4^-
Var. 7 latifolia foliis latioribus, subtùs vix rufinervibus. — In montibus
Serra dos Orgâos prope Rio de Janeiro legit Gardner (3 19 ).
** Ovarii loculi 3-ovulati. Capsula; médiocres.
Abutilon aisodoides.
A. ramis gracilibus ; foliis ovato-oblongis , longé acuminatis ,
basi cordatis 9 obsolète dentatis , glabnusculis ; stipulis capilla-
ceis ; capsulis 6 7-locularibus f hirsutissimis , loculis distinctis,
acuminatis, Stella tim patentibus, 3-spermis.
Propè Rio de Janeiro legit Gaudicbaud.
Abutilon malachroides.
A caule infernè hirsuto, supernè nudo, tomentoso; foliis
cordiformibus , acutiusculis , grosse dentatis , supra hirsuto-
sericeis , rufescentibus , subtùs flavicanti-velutinis ; capitulo
terrninali , paucifloro , involucrato ; involucri foliolis setaceis
calycibusque hirsutissimis; capsulas loculis 10.
Prov. Rio Grande do Sul. — Herb. Mus. Par. (Gaud.) et Mus. Imp.
Obs. Ob capsulae loculos 10, 3-spermos, apice loculicidè
déhiscentes totidemque stylos, haec species, quamvis capitula
sint involucrata, àd Malachram non referri débet.
XTUÏ. Botah . — Juillet.
/
5o a. pk st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil.
§ IL Ovarii loculi Z-ovulati; ovulis % superioribus collateralibus ,
i inferiore. Capsula parva , infernè plus minus attenuata , 5-ra-
rissimè 3 seu 6-locularis. Folia sœpiîts integerrima ( Wissa-
duloidea ).
Abutilon spicatum HBKth! Nov. Gen. v, 271.
Bras. Merid. — Werb. Mus. Par.
Obs. Planta brasiliensis speciminibus HumboUUianis robus*
tior ; spicâ basi ramosâ, floribus paulô majoribus, taciniis caly-
cinis paulô minus altis,
SIDA.
SlDA SUBDISTANS.
S. cauie tereti; foliis dentato-serratis , subtùs adpressè canes-
centi-tomentosis , sub basi tuberculatis , inferioribus ovato-
oblongis, superioribus oblongo-linearibus; pedunculis splitariis,
petiolo sublongioribus. — Folia plus minus distantia.
Pfov. Minas Geraes ; legrtur quoque in insula Hispaiaiolà.
Obs Differt à S. emarginatâ L'Herit. foliis multô minoribus,
apice nullo modo retusis nec basi corda tis; forsan ut arbitra*
batur Fontanesius , una et eadem species.
Sida dubia.
S. cauie suffruticoso , remotè hirsuto, inermi ; foliis oblongo*
linearibus, acutiusculis, basi stibcordatis, serratis, subtùs pubes-
centibus ; petalis calyce paulô longioribtis ; coccîs 10, a-arista-
tis , rugosis. — Folîa cifeiter 2 cent, longa.
Prov. Rio Grande do SiïL — <Herb. Mus. Par.
Obs. An S. angustifoliœ varietas?*?. aurantiacœ facie similis.
Sida lowchitis.
S. foliis rhombeis, acutis, subinciso dentatis , infernè inte*
gerrimis , glabriusculis ; pedunculis pxiUaritms folio multotiès
brevioribus , umbelliferis , terminalibus corymbosis. — Folia
io-i5 cent, longa.
Prope Rio de Janeiro legit Gaudichaud. — Herb. Mus. Par.
a. de st.-hilaire et eu. naudin. — Flore du Brésil. 5i
Sida rhombifolia Lin. Spec. 961. — FBM. 1, 181. — S. rhom-
bifolia et caria riens is DC. ! Prod. 1 , /fi*.
Var. p glomerata foliis acutioribus; floribus gloineratis, axillaribus terini-
ualibusquc; coccis 10-12, longiusculè a-aristatis. An mera varieras?
Sida semidbntata.
S. foliis lanceolatis , basi obtusis, suprà médium deutatis,
snbtùs iucano-tomentosis; peduncuiis multifloris, folio brevio-
ribus; ovario 5-7-loculari.
In Brasilia australiori. — Herb. Rich.
Sida Hondensis HBKth. ! v, 261 .
S. caule suffruticoso , ramoso, glabriusculo ; foliis lineari-
ellipticis , basi obtusis, apice acutiusculis , denticulatis , infrà
médium integerrimis, subtùs breviter griseo tomentosis; pe-
duncuiis axiilaribus i-fJoris, folio sublongioribus, supremis ap-
proximatione corymbosis; coccis 8-10, vix apiculatis. — Folia
a-4 cent, longa.
Piov. Rio Grande do SuL
Obs. Yeiisimilliiqè S. rhombifbliœ varietas debilior.
Sida incfrta.
S. suffruticosa, valdè ramosa ; foliis ovatorhombeis , argutè
dentatis ; corymbis terminalibus ; capstdis apice planiuscnlis ;
coccis 10-ii, apiculatis.
Prov. Minas Geraes. %
Ob>. An S. Hondensis Kth. varietas? An potiùs 5. rhombi-
folia, Hondensis et incerta ejusdem speciei formas variœ?
SïDA GLOMERATA CaV. ! DtSS. 1 , l8, t. 2, fig. 6.
In provinciâ Minas Geraes nascitur. — Herb. Deless. et Mus. Par.
Obs. .S. carpinifoliçe a f finis , sed certè distincta. In nostiïs
speciminibus folia glabriuscuia seu plus minus pilosa; in descrip-
tione Cavanilesianâ fomentosa dicuntur.
Sida pecumbens.
S. caule gracili, decumbente, radicaux , glabriusculo; foliis
4.
54 a. de st.-uilaire et OH. «à uiMN. — Flore du Brésil.
Sida, bihajuata.
S. ramis(anpotiùs caulesimplicî?) gracilibus, supernè dénu-
da tis, glabriusculis ; foliis cordiformibus, acu mina tis , dentato-
crenatis , subtùs cauescenti-tomentoàis , suprà scabriusculis ;
paniculis terminalibus, Iaxis; floribus parvulis; capsulis infemè
truncatis , 9-io-coccis; coçcis infrà apiçem mticronulatis, prope
basita 2-hamatis.
Prov. fifinas Qeraes in Sylvis.
Obs. Planta Abutilonibus tFissaduloideis facie similis.
Sida deciïuens.
S. caule frerbaçeo , a pi ce incano-Ianato ; foliis palmato-5
partitis; divisuris pinnatifidis, incisis ; stipulis ovatis , scariosis;
floribus terminalibus , racemosis ; coccis muticis. — Species
Geraniis habitu simillima. Ovarium 5 6-lobufli* 10-12-lo.ctilare;
loculis pluribus abortientibus.
lu prov. Rio Grande do SuL — Herb. Mus. Par.
Sida compacta.
S. caulibus ascendentibus; foliis palmatim 5- 7 -partitis, subtùs
petiolisque villosis; divisuris bis trifidis; floribus terminalibus %
densissimè racemoso-corymbosis. — Caules 2-3 decitn. longi.
Ovarium depressum , 5-loculare. {labitu mcdvœ laciniatœ.
Eut ado oriental del Uruguay. — Herb. Dclcss.
Dans le préambule de la première partie de cette Revue se trouve une phrase qu'une faute
de copiste a rendue inintelligible, et que nous croyons devoir corriger ici.
Au lieu de:.
ftous prdfiierbns dé cette éetàéion pour rectifier les* érteurs commises par celui de nous
qui s'est occupé des plantes du Brésil, et, en nous aidant des précieux écrits de MM. Mar-
ti us , Schlechtendal , Pohl , etc., pour combler les lacunes qu'il avait été obligé de laisser, e I
tâcher de répandre quelque lumière sur des points de synonymie encore obscurs,
Lisez :
m
Nous profiterons de cette occasion pour rectifier tes erreurs commises par celui de nous
qui s'est ocupé dès plantés du Brésil, pôUi 4 combler* tes lacunes qu'il avait été obligé de
laisser, et tâcher, eu nous aidant des précieux écrits de MM. Martius , Schlechtemkl ,
Pohl, etc. , de répandre quelque lumière sur des points de synonymie eucore obscurs.
•l.
Y
c 1 * de tristan. — Tissus végétaux. 55
_ 9
Etudes phttologiques ,
Par M. le comte de Tristan.
Troisième Mémoire.
DIS VAISSEAUX TUBULÉS. (l)
1 55. Le mode de publication cjue j'ai adopté pour exposer
mes idées sur l'organisation végétale, laissant un intervalle de
temps assez long entre la rédaction des différentes parties de
mon travail , on doit comprendre qu'après en avoir conçu l'en-
semble, je prends partiellement les objets de détail. On doit
comprendre aussi que la continuation de ces études appelant
successivement de nouvelles observations, la méthode que j'em-
ploie pour les noter est précisément celle que je cherche à
exposer. Il suit de là que la marche de cette méthode et l'usage
des termes qui en font partie, sont continuellement soumis à
l'épreuve de l'expérience. Elle m'a fait apercevoir que le sens
que j'ai donné à l'un de ces mots n'est pas convenable; une
correction est nécessaire à cet égard. Il s'agit du mot Endos 1ère.
La définition , art. 38 (premier Mémoire) , peut rester parce
qu'elle est relative au cas où l'endophyte u'est composé que de
l'aphrostase interne (moelle) et d'une couche fibreuse; mais
dans le cas de plusieurs couches fibreuses (39), je donnais le nom
d'endostère à chacune d'elles; ainsi un chêne de six ans aurait
eu six endostères.
(1) Dans le premier mémoire (note du paragraphe 1 1), j'ai prévenu que les nombres entre
parenthèses qur se trouvent sur les planchés, à côté do daiséro des figures, indiquaient le
grossissement , et qu'en divisant les dimensions d'une figure par le numéro qui est ainsi près
d'elle , on avait les dimensions réelles de l'objet. J'ai répété cet avis dans le paragraphe 75
(deuxième mémoire); mais le graveur a oublié d'inscrire ces nombres aux figures 19 à 38
(déoxiène mémoire) : je tâcherai qu'ils ne soient pas négligés cette fois. On peut remarquer
que quelques figures portent les nombres »aoô et même 1800. Je n'ai point observé avec un
pareil grossissement : je ne crois pas avoir dépassé 900, mais il y a des objets que j'ai dessinés
plus en grand que je ne les voyais, dans la crainte que mon crayon ne laissât confondre des
traits que ma xuc distinguait.
t
58 c te ne TRisFAW. — Tissus végétaux.
les vaisseaux spiraux et les vaisseaux séveux ou gros tubes.
1 5g< Dès les premiers temps où M. de Mirbel est intervenu f
avec sa claire vue, dans l'étude de l'anatomie végétale, il a
partagé les vaisseaux tubulés en deux groupes , les grands et les
petits tubes. J'ai parlé des petits tubes dans mes deux premiers
Mémoires; car le proxyle pur, le proxy le secondaire, et , dans
certains cas, l'hegétnon lui-même et les adéloraes, sont les or-
ganes qui avaient été désignés sous ce nom de petits tubes. On
peut me demander aujourd'hui pourquoi j'ai compris ces objets
sous le titre de tissus plutôt que sous celui de tubes. Je répon-
drai, à f égard des hegémons, qu'ils paraissent tubes quand les
diaphragmes des séries sont rares, et que je ne pouvais séparer
ce cas. particulier des cas où les diaphragmes sont rapprochés.
À l'égard des proxyîes , je dirai que , du moins quand il s'agit
de proxyle secondaire, ce n'est qu'un hegémon modifié; ets ? il
s'agit de proxyle pur , ii faut bien en parler sous le même titre
que de l'autre proxyle dont on ne peut quelquefois le distin*
guer. Enfin , relativement aux begémons et aux proxyles const*
dérés ensemble, je ferai remarquer, que les séries et les filets ou
petits tubes sont toujours groupés, et que ce sont ces réuwrons
plutôt que les filets partiels qui attirent l'attention ; de sorte qu*
leur individualité partielle est pour ainsi dire absorbée dans
une individualité collective qui se présente ordinairement
comme une masse de tissus , tandis que les gros tubes , dont j'ai
maintenant à parler, sont très souvent isolés; ou s'ils sont réu-
nis , il semble que ce n'est que fortuitement , et , au moins -dans
leurs développemens , ils paraissent indépendans les uns des
autres.
160. Parmi les gros vaisseaux des plantes , ceux qui ont peut-
être le plus fréquemment attiré l'attention , ce sont les trachées
ou vaisseaux spiraux. C'est aussi ceux qui , du moins dans beau-
coup de cas , >e inoutrent les premiers; quelquefois même- ils
sont visibles avant les membranes du tissu qui les contient
(Cucurbita maxima). Les opinions ont beaucoup varié à l'égard
de la conformation des trachées ; les microscopes modernes sont
venus donner raison presque à tout le monde ,en montrant que
chacun avait observé des cas particuliers.
C tc DE TBISTAR. TlSSUS Végétaux. 5g
161 . Mais si h conformation des trachées , dans leur état de
perfection , est un peu mieux connue , letfr mode de formation,
résultant de leur nature intime, oa la constituant, est resté un
problème fort obscur. À ma connaissance, la première explica-
tion satisfaisante k cet égard, est celle que M. de Mirbel a don-
née dans son* anatomie du Marchdntia. On sait que, Voyartt les"
élatères situés dans les ovaires de cette plante se découper au
moyen d'une double fertte tournée en hélice, d'où résultait que
ces tubes , k parois d'abord simples et continues, se trouvaient
formés de deux petites lames tournées aussi en hélice, il a pensé
que cette observation pouvait indiquer généralement te mode
de formation de trachées, qui ainsi seraient originairement des
tubes simples.
162. La vraisemblance de cette opinion a encore augmenté,
quand on a eu reconnu le mouvement des sucs dans L'intérieur
de certaines utricules; et, en 1839, le docteur Schleiden s'ex-
primait ainsi, du moins dans là traduction de M. Buchinger
( Arm» des Se. naL tom. *m, p. 365 et 366 ) : a Les cellules vé*
<* gétales, y compris ce que Ton appelle les vaisseaux . à l'excep-
« tîon de ceux dits laticilères offrent deux périodes-dans le
» courant de leur vie. Dans la première période la mem-
% brane dont elles sont formées s'accroît dans toute sa substance
« par une véritable intus-susception. Mais dès que les cellules
« se sont réunies en tissu cellulaire cette manière de se dé-
« velopper , ou cesse entièrement , ou s'efface. ... ^ Il se présente
« alors un fait nouveau il se dépose alors une couche noti-
ce velle sur la surface intérieure de la paroi cellulaire; sans ex-
« ception aucune, cette couche se présente bous la forme d'un.
« ou de plusieurs rubans contournés en une spirarle bien dehse.
* . C'est de cette structure que se développent tous les orga*
« nistnes si variés des cellules et des parois vasculaires , » etc*
Pour ne pas rendre ma citation trop longue , j'ai été obligé de
la morceler; mais en n'en prenant que ce qui m était essentiel
pour le inoment, je pense que je n'en ai nullement altéré le sens.
i63. Je crois qu'on est àf-peu~près d'accord sur cela, ou , du
moins, la discussion semble ne pouvoir régner que sur le plus
ou moins de rapprochement des concrétions spirales, et sur la
\
4
6a c te de TftisTAW. — Tissus végétaux.
origine, ces filets sont libres; 2 qu'au moins dans quelques cas
les filets qui constituent une même trachée ne sont pas con-
temporains. 1> même groupe m'a montré un filet terminé par
un globule qui sous mes yeux a beaucoup diminué. J'ai pensé
que ce filet était creux, qu'il avait été rompu, qu'il en était sorti
une goutte de fluide. Mais ceci est un point secondaire de la thèse
que je soutiens.
170. Beaucoup d'autres observations analogues et faites sur
la même plante, .911t. confirmé pour moi que ces vaisseaux n'é-
taient pas originairement des tub.es membraneux. Parmi d'autres
faits un peu différens, j'en choisirai encore quelques-uns dont la
concordance avec ce qui précède lèvera, je crois, tous les dou-
tes. Mais en vue de cet ensemble de faits, et quoiqu'ils ne soient
que partiellement exposés, je puis dès à préseut énoncer les con-
clusions que j'en ai tirées.
171 . Je reconnais dans ce qu'où appelle trachées deux sortes
d'organes qui souvent par leur aspect, et peut-être par leurs
fonctions, se ressemblent beaucoup, mais qui sont très distincts
quant à leur mode de formation , puisque les uns sont dans
leur origine un tube simple qui se découpe en héljce, et que
les autres n'ojit jamais été une membrane, et sont formés d'un
ou plusieurs filets qui s'allongent en s'en roulant en hélice, et
dont les circonvolutions embrassent un espace cylindrique, et
quelquefois s'unissent ensuite par uns membrane. Il me paraît
nécessaire de donner des ppms différens à des organes de for-
mation si dissemblables. Aiosi, cçs derniers, formés d'un ou
plusieurs filets tournans, seront pour moi des Gyronêmes (yufVc,
un rond, un tour en rond; wf*a 1% /î/), et ceux qui ont été un tube
qui s'est coupé suivant une ligne en hélice, seront des Gyro*
copes (ywpoç çt xoiriî, coupure). Quant au mot trachée, j'en repar-
lerai, j'en proposerai 1# conservation dans certains cas, mais en
le modifiant; en attendant, je l'emploierai encore quand il s'a-
gira de rapporter ou de discuter une opinion ou un fait relatif à
ces organes sans distinction.
172. Au mois d'août i835, j'ai présenté à l'Académie royale
des Sciences un ouvrage qui portait pour titré : Harmonie des
organes végétaux. Cet ouvrage n'a pas été publié, 6t ne verra
c" de TiusTAN. — Tissus végétaux. 63
le jour; cependant . il se trouvera trace de lui dans la
science, parce qu'il a été le sujet d'un savant rapport de M. de
Mirbel , daté du 39 janvier i838. Or, dans ce rapport il est
question d'un organe que j'avais observé dans le Cucurbita
maxima , et que j'avais nommé héUcostyie. Je suis bien aise
que mon sujet, qui m'amène à décrire la chose, me donne oc-
casion d'expliquer le mot, dont pourtant je ne compte plus
me servir.
173. Dans le Cumrbda spécialement, mais aussi dans beau-
coup d'autres plantes, il arrive souvent que le filet ou les filet»
qui, comme je viens de le dire, constituent les gyronëmes, au
lieu de s'enrouler autour d'un vide ou d'un axe imaginaire, en-
tourent de leur replis un corps cylindrique, qui ordinairement
est un groupe de séries hegémiennes (109). Cet ensemble imite
alors une petite plante grimpante qui enroule ses hélices aulour
ti'inie tige plus forte, ou si l'on veut d'une coloune; de là le nom
hèlicostyle , qui n'a pas besoin d'autre explication. Je répète
Re je ne me servirai pas de ce mot, du moins dans ce me-
ure. Si, par la suite, l'irtililé s'en faisait sent ir, il se trouverait tout
fait ; mais je crois qu'on peut, considérer cette forme des organes
spiraux comme une simple variété tles gyronëmes, variété qu'où
rencontre surtout dans leur jeune âge; car j'ai remarqué sou-
vent que dans de très jeunes faisceaux vascul aires ydans\equer-
rui racema.ia , par exemple"), les coupes transversales ne lais-
saient pas voir le vide interne des gyronëmes, tandis que sur
les coupes verticales on retrouvait leurs filets héliçuïdes. Cela
provenait de ce que le vide de ces organes était rempli de tissu
hegémien, qui ensuite avait sans doute été résorbé ; aussi dans
les faisceaux plus développés, la cavité des gyronëmes est facile
à reconnaître sur les coupes transversales. Ces deux manières
d'être s'exprimeront facilement en disant gyranéme plein ou à
axe plein, et dans l'autre cas gymnême vide. On va voir des
modifications qui achèveront de montrer qu'il convient de lais*
ser paraître les rapports intimes de ces états divers.
174- J 6 représente (fig. ki) un tronçon de gyronème plein
u-uié de deux filets tournant autour d'un groupe de séries Ueçé-
niennes, L'instrument tranchant a infléchi le sommet de celle-ci.
64 C te DE TRISTAN. — TiS8U.% VëgétOUX.
Ce fragment provient du Cucurbita maxima , et je crois du
même mérithalle qui m'a fourni la figure 39.
175. Les filets de ces gyronêmes pleins sont sujets, dans leur
jeunesse, à être mouillés d'une matière muqueuse, tout autant
que les filets des gyronêmes vides. Alors leurs différens tours
peuvent s'unir par une membrane formée par le mucus des*
séché. La figure 43 est un gyronéme on cet état; il est à trois
filets. Une traction sur la longueur a fait rompre en a Taxe he-
gémien, et a fait écarter les tours de trois filets sans changer la
distance de ces filets entre eux. Il est à remarquer que la mem-
brane a des stries longitudinales qu elle a prises en se moulant
sur le groupe hegémien qu'elle enveloppait. Ce bel organe m'a
encore été fourni par un très jeune mérithalle du Cucurbita ma-
xima.
176. Les pétales ou, si l'on veut, la corolle de la même plante,
contient aussi des organes spiraux qui sont évidemment de sim-
ples filets tournant sur eux-mêmes, ainsi ce sont des gyronêmes.
On les voit très bien en prenant des lobes bien étendus et des-
séchés dans l'herbier. Il faut les mouiller d'une goutte d'eau et
les mettre entre deux verres. On suivra facilement les principaux
groupes de vaisseaux, on reconnaîtra que ce sont des gyronêmes
à plusieurs filets ; en avançant vers les plus fines ramifications
des faisceaux, on en trouvera qui n'auront qu'un seul gyronéme
à un seul filet. La figure 44 en montre à axe vide, celui de la
figure 44 bis s'est enroulé autour d'une simple série hegémien ne.
Quelques irrégularités rares achèvent de montrer que ces filets
se sont développés librement, et qu'ils ne proviennent pas d'une
membrane découpée.
177. Je n'ai encore cité que des exemples tirés du Cucurbita,
d'autres plantes m'en ont offert. Dans le premier Mémoire, j'ai
représenté (fig. 3) la coupe d'un pétiole de VHeracleum pyre-
naicum. Les taches presque réniformes qui sont près du péri-
mètre de cette figure, indiquent les groupes d'un derme fascicule;
mais les tâches qui sont dans le disque représentent des faisceaux
vasculaires. Ceux-ci sont didynames ( 1 aa) et composés d'un géné-
rateur et de deux subordonnés, l'un externe et l'autre interne.
Ce.dernier, plus petit que l'externe, disparait même quelque-
c l< de tristab. — Tissus végétaux. 65
fois. Sans chercher à analyser tout ce qui peut se trouver dans
le générateur, il est facile d'y remarquer deux ou trois gros tubes.
Sur une coupe longitudinale, l'un d'eux s est montré comme le
représente la figure 45 : c'était un tube spiral. Il paraissait formé
de deux, filets tournant ensemble et laissant un intervalle entre
les tours de leur hélice commune. Je crois que Taxe était plein,
car sans cela j'aurais vu l'autre partie des tours de spire. Quoi
qu'il en soit, on peut remarquer qu'il y a un endroit où le tour
supérieur passe par-dessus l'inférieur. Or cela n'aurait pas pu
être, si ces filets étaient le résultat d'une membrane découpée,
il faut admettre qu'ils se sont dirigés librement et sans doute in-
dépendamment l'un de l'autre, et probablement l'un est plus
jeune que l'autre, comme dans la figure i\ i . Dans la figure 45 ce
gyronême paraît accompagné à droite et à gauche de quelques
séries lierémiennes.
178. Quoique j'aie encore à citer plusieurs faits relatifs aux
gyronêmes, il devient nécessaire de parler de leur situation. Puis-
qu'ils font partie de ce qui a été désigné sous le nom de trachée,
il est évident que ce qui a été remarqué pour les trachées en
général doit leur appartenir. Or depuis long-temps on a dit que
les trachées étaient toujours placées dans l'étui médullaire ; mais
comme ce qu'on nomme ordinairement l'étui médullaire est en
dedans de ce qu'on nomme ordinairement le corps ligneux, on
doit donc conclure que les trachées sont en dedans du corps
ligneux. Pour exprimer cela avec les termes que j'ai proposés, je
devrais dire que les gyronêmes ayant été compris parmi les tra-
chées, doivent se trouver dans l'étui médullaire, c'est-à-dire entre
l'endostère et l'aphrostase interne, réduit ou non à l'état médul-
laire.
179. Je ne puis accepter une proposition aussi générale. Je
conviens qu'il en est à-peu -près ainsi dans les plantes qui ont des
faisceaux monody names ( 1 a 1) et dans les plantes zomatées ( 1 37);
encore je montrerai qu'on trouve les élémens des gyronêmes
ailleurs que dans l'étui médullaire; mais l'énoncé ci-dessus ne
peut convenir aux plantes qui ont des faisceaux diclyna-
mcs(iaa).
180. Je remplacerai la proposition q-dessua par celle-ci; les
XVIII. Botan. — Août, 5
e
r '
t>6 c te dr ïttrsTABr. — Tissus végétaux.
principaux gyronêmes sont toujours et presque exclusivement
^placés dans le groupe générateur des/aisceaux ou dans la couche
génératrice des zo mas. Au reste* je ne donne cette rédaction que
comme provisoire ; quelques détails de plus me permettront
de présenter cet aphorisme sous une forme plus générale (19a).
181. Pour bien faire sentir la différence qui existe entre cette
proposition et celle que j'ai d'abord énoncée, je donne (fig. 46)
une portion de la coupe de la tige du Senecio viseosus, dont
. Us faisceaux sont didynames : a «s* le groupe générateur, b le
subordonné externe, c le subordonné interne, et d est l'aphros*
tase interne plus cm moins réduit à l'état de moelle, e est un
derme fascicule ; les gyrorçêmes sont dans le générateur a ; les
deux subordonnés b et c sont de même nature^ donc» si dans
cette plante, assez ferme, on veut voir un corps ligneux, il doit
être formé des subordonnés externes et internes b et c ; donc
dans cette plante les gyronêmes ne sont pas en dedans du corps
ligneux, mais dans son épaisseur (1). la même démonstration
aurait pu se faire au moyen des pavots (fig. 1 et 2) ou de l'ar-
tichaut (6g. 3o), ou de toute autre planta à faisceaux didynames.
Or la forme que je donne à mou aphorisme satisfait à ce cas.
182. Tout ce que j'ai dit dans les précédens mémoires et
jusqu'ici &e rapporte presque sans exception aux cas de végé*
tation simple, c'est-à-dire quand il n'y a pas plusieurs bour-
geons végétant les uns sur les autres. Je me suis proposé
d'examiner la. végétation simple avant de passer à l'étude d'une
nature plus compliquée. Mais voici une circonstance où , pont*
-mieux connaître les objets dont je parle, il convient de sortir
un moment, des bornes que je m'étais prescrites.
i83. Le groupe générateur est ordinairement le premier <jui
se montre dans les bourgeons naissans; mais si la plante a plu-
sieurs végétations successives^ jamais le générateur ne se repro-
duit dans Le premier jet. Si la plante a des faisceaux monody-
. fiâmes, son endostère est formé par les groupes intermédiaires,
(i j Il est à remarquer que cette coupe est faite au liant <fe la lige; si elle était faite au bas,
les faisceaux seraient bien plus voisins les uns des autres, mais leurs diverses régions ne seraient
pas si distinctes.
c' # de trisïan. — Tissus végétaux 67
uniques dans chaque faisceau , et si cet endostère s'augmente
en diamètre par suite de végétations successives (1 55), c'est que
ses groupes intermédiaires s'augmentent en épaisseur ( f 1 4 ) ;
sr avec ces mêmes circonstances les diverses végéta lions se suc-
cèdent sans interruptions, et en marchant avec uniformité, les
divers accroisseraens d'un même groupe intermédiaire ne se
distingueront pas les uns des autres. Si, au contraire, les di-
verses végétations se font par périodes bien distinctes les unes
des autres, alors les accroissemens successifs d'un même groupe
intermédiaire seront aussi distincts les uns des autres. C'est ce
qui arrive aux arbres de nos climats et à bien d'autres. Mais
comme ordinairement dans le bourgeon même qui n'a encore
végété qu'une fois, ou pour lui-même, les groupes intermédiaires
se sont assez augmentés en largeur (ii4) pour former une
couche, il en résulte que les accroissemens successifs et distincts
qui se trouvent contemporains forment aussi une couche, et le
nombre de ces couches est relatif au nombre des périodes de vé-
gétation. C'est là ce qu'on nomme les couches ligneuses et que
j'appelle couches périodiques (i55). Tout ce que je viens de
dire n'a besoin que de très légères modifications pour être 'ap-
pliqué aux plantes zomatées qui sont tout aussi sujettes à mon-
trer des couches périodiques.
184 Sans entrer ici dans la discussion relative à la forma-
tion de ces couches secondaires de l'endostère, formation qui
peut être différente de celle de la première couche, il faut
néanmoins convenir qu'elles paraissent n'en être, pour ainsi
dire, qu*une répétition; pourvu toutefois que, dans la première,
couche on ne comprenne pas les générateurs ou leurs débris qui
sont le long de sa face interne. Je dis que les couches secon-
daires paraissent une répétition de la première couche plutôt
qu'une prolongation; il y a bien aussi quelque chose de pro-
longé (les isthmes et les irradiations), mais c'est surtout répéti-
tion; car la partie interne de chaque couche est analogue à la
partie interne dé la première (les générateurs exceptés), et la
partie externe de chaque couche est analogue à la partie externe
de la première. Au lieu que si c'était seulement un prolonge-
ment, la partie interne de chaque couche serait analogue à la
5.
08 r." dm tristan. — Tissus végétaux.
partie externe de la couche d'avant. La différence entre les
parties externes et les parties internes des couches, consiste
ordinairement en ce que, dans celle-ci, il y a plus de gros tu-
bes et moins de proxyle. Mais comme très ordinairement au
temps de la formation de la première couche la limite entre le
groupe intermédiaire el le générateur n'est pas nettement tran-
chée, comme on peut conclure de là qu'il y a quelque analogie
^ntre la partie interne de la première couche et les généra-
teurs, on peut conclure aussi qu'il y a quelque analogie entre
les parties internes de toutes les couches et les générateurs.
\ëo. Or les gyronêmes sont essentiellement constitués par le
filet ou les filets tournans; puisque souvent il n'y a que cela. Le
nombre de ces filets, leur plus ou moins d'écartement, la mem-
brane qui quelquefois les unit, tout cela ne forme que des -carac-
tères accessoires. Qu'à la place du vide ordinaire de leur axe, il
se trouve une ou plusieurs séries d'utricules (hegémiejines), je
ne puis voir en cela que l'union du gyronêroe avec un autre ob-
jet organique. Mais il eét connu que bien des tubes ne sont que
des séries d'utricules dont les cloisons trans verses on diaphrag-
mes se sont détruits. Si donc on trouvait un tube simple au-
tour duquel serait enroulé un ou plusieurs filets tournant en
hélice, on ne ferait pas difficulté de prendre le tube pour ce
qu'il serait s'il était isolé, et de regarder le filet ou les filets
tournans comme un gyronême associé au tube. C'est même
ainsi que dans l'origine j'avais compris ce que j ! avais nommé
thélïcostyle (173).
186. C'est précisément ce que je représente (fig. 47)- Cet
organe est tiré d'une branche de 1 4 ou 1 5 ans d'un jeune Quer*
eus racemosa vigoureux ; mais la branche poussait alors faible-
ment, parce qu'elle dépendait du bas de la tige, et quelle était
étouffée par le feuillage de cet arbre et des voisins. Aussi elle
n'avait pas plus de 24 millimètres de diamètre, quoiqu'elle fût
composée de j 4 ou 1 5 couches périodiques. Ce tube appartenait
à la partie interne d'une des couches extérieures; ainsi entre
lui et l'étui médullaire, il y avait les productions de 9 ou 10 ans
ari moins ; et lui-même était formé depuis 3 ou 4 ans au moins;
a usai il était sec, cassant, et quelques parties étaient détruites.
c* be toist-mi • — Tissus végétai IX. , 69
fce tube lui-même paraissait formé de deux membranes : l'une,
qui se montrait entière vers le bas de la figuré, était chargée
d'une substance qui- s'y était déposée par petits points distincts
et' sans ordre. Plus haut, la même membrane était lacérée par
lambeaux transversaux. L'autre membrane se montrait limpide
et sans dépôt apparent, mais elle portait des traces longitudi-
nales irrégulières et comme réticulées; ce pouvait être de sim-
ples rides, ou les traces d'un tissu que le tube aurait ancienne-
ment renfermé. Dans d'antres tubes voisins et analogues,
quoique dépourvus de filets spiraux, cette seconde membrane
était détruite; la membrane ponctuée restait seule, et ses lam-
beaux se soutenaient en forme d'arceaux. Les filets étaient au
nombre de deux qui tournaient ensemble. Il y avait à-peu-près
quatre tours indiqués; celui d'en bas manquait, et n'était rap-
pelé que par une très légère trace cf, le quatrième, en g h,
manquait aussi ; mais H avait laissé une sorte d'enduit gom-
meux, confine de la colle restée sèche après qu'on aurait arra-
ché l'objet qu'elle retenait. Cet enduit montrait deux traces, une
pour chaque filet, et ce qui est remarquable, c'est qu'en un cer-
tain endroit ces deux traces d'enduit se réunissaient par de pe-
tites lignes presque également espacées. La petite figure 48
montre cette particularité sous un très fort grossissement. En i
(fig. 47) était une portion de tour de deux filets, se montrant
avec une obliquité contraire ; ce pouvait être le tour gh, déplacé
par le frottement, ou la continuation des mêmes filets après un
changement de direction. Le gros tube avait ~ ou tj de milli-
mètre de diamètre. L'évaluation de la grosseur des filets a été
faite vaguement, mais ils ne doivent pas dépasser beaucoup
777 de millimètre.
187. Il est nécessaire de remarquer* avant toute autre ré-
flexion sur cela, que, dans le chêne, les gyronêmes de l'étui
médullaire sont petits , peu abondans> et très souvent pleins.
188. L'association d'organes que je viens de décrire est assez
fréquente ; mais ces filets prolongent peu leurs circonvolutions ;
il est rare d'en trouver quatre de suite comme ici. Souvent j'ai
douté qu'il y eût un tour complet sur le même tube ;car ces filets
peuvent passer <fùn tube à l'autre, et , à cause de cela , je les
7* c ki de tristan, — Tissus végêktUX .
pages 9 et 29), et il conclut par induction (page3o) que cer-
tains organes creux et cylindriques de F intérieur du végétal peu*
vent avoir la même origine. C'est probablement ce qui a lieu
dans la ronce. J'ai montré (premier Mémoire, pages 53, 54, 55,
et fig. i4i i5 et 16) des lacunes dans la région des faisceaux que
depuis j ai nommés groupe intermédiaire, et j'ai dit (57) que les
lacunes se tapissaient d'une membrane et devenaient de gros
vaisseaux. Le mot tapisser que j'ai employé exprime mal ma
pensée; car il peut s'entendre d'une membrane formée par
concrétion. Je crois, au contraire, que l'idée de M. de Mirbel est
applicable ici, et il en est probablement de même dans beau-
coup d'autres cas,
197. Le second mode de formation est généralement connu et
admis. On sait que c'est à lui que sont dus les vaisseaux articu-
lés et ceux qui portent des traces plus ou moins évidentes de
diaphragmes. Mais 011 sait aussi que ces témoins de l'origine du
tube disparaissent quelquefois tout -à-fait, et qu'alors on ne peut
les distinguer <^e celui qui a été formé par le mode précédent*
198. Le troisième mode se rencontre plus particulièrement
dans les vaisseaux qui contiennent le latex ou des sucs propres.
Aussi je différerai de parler des vaisseaux ainsi constitués , il
n'en sera question que dans le mémoire suivant.
j 99. Je me propose donc d'examiner des tubes membraneux
produits de deux manières différentes. Les uns sont dus au dé-,
veloppement d'une seule utricule, les autres au développement
d'une série d'utricules. Mais , d'après ce que j'ai dit tout-à-
l'heure (197)* puisque les traces de l'origine peuvent dispa-
raître, il arrivera souvent dans les observations qu'on ne pourra
porter à cet égard qu'un jugement douteux et incertain. Ainsi,
quoiqu'il fût assez naturel de baser la classification sur cette
différence d'origine , la nomenclature qui en serait l'expression
ne pourrait être appliquée qu'avec incertitude, et serait sujette
à beaucoup d'erreurs. Il faut donc chercher les principes de
cette classification dans des caractères plus permanens. Peut-
être seront-ils fournis par la paroi membraneuse elle-même,
dans les accidens ou modifications qu'elle peut éprouver; mais
ici deux ordres de faits se présentent encore : i° la nature de
c u de TmsrAif. — Tissas végétaux. j3.
ces accidens ; ?° leur apparence. J'examinerai successivement
ce que pourront donner ces deux catégories* pour servir le
projet que je poursuis. Mais je sens la nécessité d exposer ce
projet avec plus de précision que je ne l'ai fait jusqu'ici.
200. Saus doute les premiers regards jetés sur les plantes après.
qu'une expérience tout empirique et presque d'instinct eut fait
reconnaître les principaux phénomènes de leur vie et de leur re-
production; ces premiers regards, disrje, ont représenté l'idée
d'espèces ou de groupes d'individus, semblables par leur nature
intime, par leurs propriétés, ayant une origine commune et
reproduisant leurs semblables. Ces groupes spécifiques ont été
signalés par des caractères qui, pour ainsi dire, sautaient aux
yeux. On a été piqué par une plante qu'on a appelée Ortie , et
on a donné ce même nom à tout ce qui frappait la vue de la
même manière ; mais bientôt on a cru voir des orties qui ne pi-
quaient pas, une autre avait des fleurs blanches, une autre des
fleurs rouges; on a nommé l'ortie morte, l'ortie blanche, etc.;
puis on a reconnu que c'étaient des choses très différentes, et
qu'il ne fallait pas s'en tenir à un premier coup-doeil. On ne
s'en est plus rapporté à l'aspect des feuilles, de la tige, au faciès
en général ; on a été perfectionnant les caractères, jusqu'à ce
que Linné eût concentré l'étude des botanistes dans l'examen
des parties de la fleur. Après lui, on a consulté le fruit parfait,
avec ses graines; puis le fruit rudimentaire, les ovules dans l'o-
vaire ; puis la manière dont l'embryon est replié; ou bien la
disposition dans la graine de quelques nervures fibreuses , de
quelques réservoirs de sucs propres. Tout cela qui , aux yeux
de Linné même, aurait paru des recherches d'anatomie végétale,
est tombé dans le domaine de la botanique pure. Le mouvement 1
se continue: depuis long temps l'organisation intime de la plante
a fixé l'attention. Desfontaines, qui pourtant n'était pas très
entreprenant , a fait un grand pas ; et puis stagnation. Mainte-
nant on marche, et c'est dans cette route que je cherche à che-
miner. Je veux trouver une méthode correcte, simple et concise,
pour indiquer l'organisation essentielle des tiges , de leurs sub-
divisions , et peut-être des racines , afin qu'on puisse employer
les traits principaux de cette organisation dans le signalement
t
74 C u DE TBISTAN. — TUsUS véçétdUX.
des plantes, et s'en aider dans leur détermination et dans i étude
de leurs rapports. Déjà la distinction que , dans le second Mé-
moire, j'ai établie entre les faisceaux monodynames et les fais*»
ceaux didymanes suffit pour montrer qu'il y a probablement
plin de différence entre la tige (le corps de la plante ) d'un
artichaut et la tige de la ronce, par exemple » qu'entre cette tige-
d'artichaut et certaines tiges de monocotylédonet.
aoi Or, on ne peut employer comme moyens de signale-
ment que des traits ou des circonstances qu'on regarde comme
assurés. On ne peut faire usage de conjectures» de choses en
litige , sur lesquelles on nest pas absolument fixé soi*même. Et
c'est ce qu'il m'était essentiel de dire, avant de me livrer à*
l'examen des accidens de la paroi des vaisseaux tubulés ; car il
me fallait expliquer pourquoi à # des caractères probablement
naturels et tenant à l'organisation intime, je préférerai des carac-
tères empiriques qui résultent de l'aspect et d'un examen rapide*
C'est, en un mot, que nous ne sommes pas encore asse» avancés.
Cependant mon intention n'est pas de négliger les détails d'orga-
nisation intime, Je vais rapporter ce que j'en ai pu reconnaître^
Et si je joins quelques faits à ceux qui déjà ont été observés ,
j'aurai avancé le moment où ces caractères plus naturels, dont
je parle , pourront remplacer ceux auxquels je serai forcé de
m'arrèter,
aoa. Les accidens de la paroi membraneuse me semblent
pouvoir être réunis sous trois titres : i ° productions ou objets,
produits par la membrane elle-même en vertu de sa vitalité : e»
cela, elle est active; a° concrétions ou dépôts formés sur la
membrane : en cela , elle est passive; 3° détritions ou altération*,
de la membrane qui peut être amincie , perforée , fendue, etc»:
en cela, elle est encore passive. Mais quelque nette que paraisse
cette division , on verra que ces différera effets se combinent
souvent entre eux. Quoi qu'il en soit * il faut d'abord le» consi*.
dérer isolément.
ao3« Comme premier exemple des producftionsde la paroi mem-
braneuse, je puis d'abord citer ces pointes semblables à des poils
très courts qui garnissent t intérieur des racines du Marchanda
(Mirbel , I. c. , page 9 ) , ces racines , comité je l'ai dit (1 96) sont
C lt DE TRISTAIf. — TiSSUS végéUlUX. 7 5
des tubes simples , provenant de l'extension dune seule
utrictile. -
a o4- I* Gleditschia triacanthos montre, dans les couches
de son endostère des vaisseaux ( dont plusieurs sont articulés,
et peut-être tous dans l'origine ) qui sont hérissés de petites
papilles coniques ou en cône tronqué et saillantes en dehors ;
elles paraissent creuses et ouvertes en dedans.
9o5* H est assez connu que , dans l'épaisseur des parois de
certains tubes, il se développe des cellules ou utricules; mais
celles qui se voient dans quelques vaisseaux du chêne ( Quercus
racemosa) méritent une mention particulière. Les tubes qui sont
placéssurtout vers la partie interne des couches ligneuses parais-
sent presque tous plus ou moins ponctués, tant qu'on ne fait que
les observer avec un faible grossissement. Mais si, après en avoir
choisi un bien garni de |H>ints et bien disposé pour être vu par
transparence , on prend les forts grossissemens , on reconnaît
que ces points ont une organisation fort remarquable. La
figure 5i est un lambeau de la paroi d'un de ces tubes, vu du
côté interne et représenté sous un grossissement de plus de
600 diamètres. Les points sont assez généralement disposés en
quinconce ; ils sont de deux sortes. Les uns (a} sont de petites
ouvertures un peu ovoïdes, percées à jour dans la paroi et ne
montrant aucune autre particularité; les autres (/>) paraissent
être de petites glandules vésiculeuses. Ces petits objets sont
d'une teinte légèrement sombre : je ne crois pas qu'ils aient
plus d'177 de millimètre. En d y j'en représente un sous un
énorme grossissement imaginaire. Il paraît que c'est une vé-
sicule un peu comprimée, dans laquelle est un enfoncement
annulaire , et le disque de cet enfoncement est relevé en ma-
melon ou plutôt en calotte* Quoique les ouvertures (a) soient
un peu plus petites, je crois qu'elles sont dues k la chute de ces
glandules ; la membrane a pu se resserrer un peu. Il me parait
donc que ces petits objets sont sujets à se détacher. Que de-
viennent ils ? Je l'ignore. J'ai pensé un moment que ce pouvait
être de jeunes utricules avec un cytoblaste ; mais je ne les ai
reconnues sous aucune autre forme ou développement, et
fespècQ dWule qu'elles portent n'est pas plus opaque que le
76 C u DK TRlSTAlf. TU SUS végétaux.
reste. Sans doute d'autres chênes présentent les méînes particu-
larités. Je les ai retrouvées dans le châtaignier avec ces dif-
férences; les vésicules f peut-être un peu plus petites, sont
parfaitement limpides,, beaucoup plus convexes , et presque
sphériques. L'oscule est limpide aussi et d'une forme elliptique.
?o6. Ce peu d'exemples suffit pour montrer la combinaison,
de deux des genres dé modifications que j'ai cités. En effet v
on trouve dans ces tubes une production remarquable de leur
paroi, et en même temps leur perforation.
307. Je passe à l'examen des modifications des vaisseaux ré-
sultant de dépôts ou concrétions, qui peuvent s'organiser plus
ou moins.
ao8. Pour ne pas répéter ce qui- a été dit par d'autres ob-
servateurs, je renvoie d'abord à deux important mémoires insé-
rés dans les Annales des Sciences naturelles; le premier dans
le tome i3, par M. Schleiden (Observations sur les Formations
spirales dans les cellules végétales); le deuxième dans le tome t %
par M. Mohl (Recherches sur les Vaisseaux annulaires).
M. Schleiden semble prendre pour point de départ (tome 1 3J
page 365) une espèce d'aphorisme qu'il attribue à un auteur
(Valentin) dont les ouvrages n'ont pas pénétré dans ma soli-
tude. Cet aphorisme me paraît exprimer très nettement ce
qui a presque toujours lieu; mais je crains qu'il ne généralise
un peu trop. Voici son début : « Les couches qui se déposent
« sur la membrane cellulaire primaire homogène, offrent par-
te tout, comme forme primitive, lors de leur première appari-
« tion, une disposition en un ruban spiral ou fibre, etc. » Oest
vrai, très ordinairement vrai; mais je ne puis reconnaître dé
direction spirale ou héliçoïde, quand le dépôt consiste en petits,
amas ponctiformes placés sans aucun ordre. J'en ai déjà repré-
senté de semblables dans un tube tiré du chêne (fig. 47); oft«
pourrait néanmoins supposer que ce tube ayant trois ou qtiatfe
ans ( 1 86), ces ponctures, sous la forme de petites masses inor-
ganisées, ne sont que les débris des glandules singulières que
j'ai indiquées dans certains vaisseaux du chêne. Mais je citerai
de simples ponctures dispersées de même sur la paroi de tubes
assez petit s, que j'ai vus autour d'un gros vaisseau, annulaire cht
C*« DR TfilSTAN. — TisSUS végétOUX. 77
Phfagniites arundinacea > et je crois qu'il me serait facile de
rapporter d'autres exemples.
209. Ainsi, voilà l'indication d'un dépôt diffus et indéterminé,
-qui pourrait bien n'être qu'une modification de celui qui pro-
duit une membrane secondaire .parfaitement homogène et uni-
forme. Ces deux cas échappent à l'aphorisme de Valentin.
21p. Passant plus loin^ je trouve que M. Scjiletden (l.c. ,
p. 366, etc.) rend compte d'une manière très précise de la plu-
part des cas que présente le filet spiral, qne M. Link appelle îe
-spiroïde. J'ai néanmoins deux remarques à ferre à cet égard ; mais
d'abord je veux prévenir une objection que toutes ces modifi-
cations du spiroïde pourraient produire -contre ce que j'ai dit des
gyronêmes ou organes originairement constitués par des filets
tournons en hélice. On pourrait se servir de ma figure l\\. On
dirait qu'elle représente deux spiroïdes tournant dans un tube
dont la membrane primaire (très fugace) m'a échappé, et que
la membrane muqueuse qui se forme entre les tours est secon-
daire. Je répondrai d'abord que ces filets tournant, tantôt autour
d'un axe vide ou imaginaire, tantôt autour d'un tube , ou d'une,
ou de plusieurs séries cellulaires, ont tous les caractères d'un
organisme indépendant; et que si, à la rigueur, on m'en mon-
trait dans un tube , et qu'ils fussent aussi bien constitués que
ceux de la figure 4 1 * je ne vois pas pourquoi on ne reconnaî-
trait pas en cela nn cas particulier des gyronêmes; mais ma
figure do a terminé, ce me semble, toute discussion à cet égard.
ai f. Je reviens aux deux remarques que j'ai à faire sur l'es-
pèce de tableau présenté par M. Schleiden , pour le classement
des .principales modifications du spiroïde. D'abord il y a un cas
fort; commun, qu'on peut regarder comme implicitement com-
pris dans ce tableau, mais qui doit ressortir davantage, et qui
mérite une mention particulière. Il arrive souvent que le spi-
roïde , lorsqu'il a la forme d'un ruban ou membrane mince,
s'applique à la membrane primaire, et y adhère seulement par
ses ; bords, tandis que sa ligne médiane n'y adhère pas. Il ré-
sulte de là une espèce de conduit, quelquefois très remarquable;
qui, circule autour du tube. Je reviendrai tout-à-1'heure sur
cela.
78 C te DR TEISTAN. — TÎSSUS Végétaux.
ara. Ma seconde remarque touche aux vaisseaux annulaires;
et, à cet égard, l'aphorisme qui sert de point de départ à
M, Schleiden, ainsi que les développemens qu'il y ajoute, me
paraissent insuffisans. Il faut en venir à l'opinion de M. M oh!
(4nn. Se. naL, tom.xiv, page 241); elle est très rationnelle et
on serait tenté de croire qu'elle aurait pu se présenter à priori
comme conjecture. En effet, dans les titricules du Chant, on
voit les courans circuler suivant une ligne qu'on a appelée spi-
rale, mais qui, au fait, n'est que légèrement oblique par rapport
à Taxe. Au moyen d'autres plantes, il ne serait peut-être pas dif-
ficile de former une suite dans laquelle on verrait la direction
des courans devenir de plus en plus transversale, et former
ainsi des hélices dont les tours se rapprocheraient de plus en
plus. Ou arriverait donc théoriquement à l'extrême, c'est-à-dire
à l'hypothèse de courans circulant dans des plans perpendicu»
laires à l'axe. Cette hypothèse paraît réalisée dans les vaisseaux
annulaires , et c'est ce qu'a reconnu M. Mohl.
ai 3. Avant d'aller plus loin, je dois encore parler du troi-
sième genre de modifications que la paroi membraneuse des
tubes est susceptible d'éprouver (10a), c'est-à-dire des acci-
dens de détrition de cette membrane; accidens qui se combi-
nent presque toujours avec ceux de dépôts ou concrétions.
ai 4* Mais je ne sais pas si ces deux mots, dépôt et concré-
tion, sont bien correctement l'expression de ce qui se passe.
Je suis porté à croire que dans bien des cas les molécules appor-
tées sur la membrane par ces courans qui circulent de diverses
manières; y sont plus que déposées; elles y sont identifiées, elles
la nourrissent, elles soutiennent sa vie et y prennent part : cela
ne peut s'appliquer au cas où le spiroïde n'adhère point à la
membrane ; mais dans beaucoup d'autres cas il est facile de re-
connaître que là où le courant paraît avoir laissé des traces de
son action, la membrane est plus forte et en même temps plus
limpide, probablement parce que ses pores sont* remplis; c'est
ainsi que du papier devient transparent quand il est enduit
d'huile ou de graisse. Au contraire, les parties membraneuses
sur lesquelles le courant n agit pas, se ternissent, se troublent et
finissent par être résorbées.
C* DC TRISTAN. .— TÏSSUS VégètOUX. 79
ai 5. Il semble donc qu'il y a une action générale qui tend à
^détruire et à résorber les membranes pariétales des tubes , et
qu'elle devient efficiente toutes les fois qu'elle n'est pas combat-
tue avec avantage par l'action nutritive des courans circti-
tans.
*i6. Maintenant, je représente (fig. 5a) un tronçon de tube
tiré du Ligusticum levisticum. Il provient du groupe h de la
figure 39 (deux ièmeMémoire). Il est garni de mouchetures allon-
gées en travers; elles sont circonscrites par un trait net, et elles.
sont un peu plus sombres que le reste; leurs extrémités sont
•aiguës ? ainsi elles sont fusifbrraes et non elliptiques. A leur
aspect, on est tenté de supposer que ce sont de petites ampoules
«creusées dans l'épaisseur de la paroi; ainsi là la membrane serait
-dédoublée, ou plutôt, en considérant qu'il y a eu d'abord une
membrane simple ou primaire, on peut comprendre qu'il s'est
déposé intérieurement, une couche secondaire, et ensuite les
courans circula ns ont laissé entre eux de petits îlots moins nour-
ris de matière déposée, et dans lesquels ces deux parois se sont
-séparées.
a 17. Un autre tube (fig. 53) tiré du Nicandra, est assez d'ac-
cord avec cette hypothèse, mais ici les mouchetures sont percées
à jour; comme le prouve une déchirure qui traverse plusieurs
mouchetures et qui, dans leur étendue, ne laisse point voir le
bord d'une membrane, qui aurait été déchirée si elle avait
existé. le ne sais s'il y a eu ici des mouchetures constituées comme
celles de l'exemple précédent, et qui auraient été résorbées, ou
si ces petites ouvertures n'étaient originairement que de sim-
ples fentes qui se seraient entrouvertes à cause d'une traction
en long exercé sur le tube, par suite de l'allongement de la tige.
918. Quoiqu'il en soit, dans ces deux exemples, la direction
des courans est douteuse : car, en admettant qu'elle soit indiquée
par les bandelettes qui circonscrivent les mouchetures, cet es-
pèce de treillis pourrait, à la rigueur, provenir de courans en
hélice tournant k droite, et croisant d'autres courans tournant
à gauche; mais o» ne peut guère admettre que des courans
fluides se croisent sans altérer ou sans combiner leurs directions.
U est donc plus naturel de penser que chaque courant circule
8o C u DE TRISTAN. TlSSUS vêgéldUX
dans un plan perpendiculaire à l'axe, mais qu'il est un peu si-
nueux, de sorte qu'il se rapproche alternativement du courant
qui est au-dessus, et de celui qui est au-dessous de lui.
a 19. Le pavot (P. somniférum) me fournit un tube (fig. 54)
dans lequel la direction transversale de ces courans est plus
évidente (le contact des courans entre eux présenté quelques
irrégularités). Ce beau tube est tiré de la racine d'une plante
en jeune fruit que j'avais fait sécher rapidement et sans la com-
primer. Il est à-la-fois articulé et rameux, car l'orifice qu'on voit
dans l'articulation inférieure était le lieu de l'embranchement
d'un rameau. La figure 55 est un lambeau du même tube des-
siné plus en grand que je ne le voyais, dans la crainte que mon
crayon ne rendit pas nettement les détails. Cette figure montre
que les mouchetures ne sont formées d'aucune membrane;
mais ce qui est plus important a remarquer, c'est que les ban-
delettes sont des conduits creux.
2120. S'il est vrai qu'un tel vaisseau 6oil ainsi modifié par des
courans qui circulent dans des plans perpendiculaires à l'axe;
s'il est vrai que ces courans puissent être un peu sinueux, et
puissent former ainsi des bandelettes sinueuses qui se ratta-
chent les unes aux autres en certains points , il sera encore
plus aisé de comprendre et de se représenter les courans mar-
chant sans faire de sinuosités dans des plans réguliers perpen-
diculaires à Taxe, et alors il arrivera de deux choses l'une; ou
les courans se toucheront, se confondront, et il en naîtra un
dépôt ou couche à -peu-près uniforme; ou les courans ne se tou-
cheront pas et seront distincts les uns des autres, ce qui produira
des dépôts annulaires ; et si ensuite les parties non renforcées
sont résorbées, on aura les vaisseaux annulaires à anneaux sé-
parés et formés conformément à l'opinion de M. Mohl, que je
crois judicieuse.
.221. Cependant, il y a une autre manière d'arriver à l'état
annulaire des vaisseaux. Pour la bien comprendre il faut se re-
porter à la figure 5a, et considérer que ces mouchetures, quoi-
que transversales, sont disposées par séries longitudinale. Or,
ces séries peuvent être moins nombreuses , elles peuvent être
réduites a deux., et en même temps les mouchetures peuvent
c tc diï TRISTAN. — Tissus végétaux. 81
s'allonger jusqu'à occuper chacune presque la moitié du péri-
mètre du tube. Alors on aura le vaisseau (6g. 56) tiré d'un pé-
tiole du Papaver bracteatum. Ce vaisseau était rempli de tissu
qui m'empêchait de voir l'autre côté ; mais j'ai plusieurs motifs
de croire qu'il s'y trouvait une autre ligne de réunion. Dans ces
mouchetures très allongées, il n'y avait pas de membrane ; soit
qu'elle eût été détruite , soit qu'il n'y eût eu là que de simples
fentes qu'une traction longitudinale aurait élargies.
a??. Pour pouvoir m'expliquer sans confusion , je trace d'à*
près ce vaisseau une figure imaginaire (fig. 67) dans laquelle
les proportions des bandelettes ouvertes sont très exagérées,
pour mieux laisser voir le système des courans qui ont alimenté
ou même surchargé les bandelettes qui restent de l'ancienne
paroi (1). Si l'on se représente que ces larges ouvertures ont
pu être originairement, comme je viens de le dire*, de simples
fentes élargies par une traction longitudinale du tube, on corn*
prendra que cet appareil peut être dû à des courans annulaires,
chacun desquels adhère, clans la moitié de son circuit, avec le
courant d'au-dessous, et dans l'autre moitié de son circuit avec
le courant d'au-dessus. Ainsi, en admettant que chaque demi-
anneau est formé de la superposition de deux demi-courans, on
leconnaîtra, par exemple, que le courant annulaire de adhère
par son demi-anneau d avec la partie c du courant inférieur
cb 9 et par son demi-anneau e avec la partie /"du courant supé-
rieur/g*. Ainsi donc une pareille figure peut être attribuée aux
courans annulaires de M. Mohl , mais aussi il faudra y recon-
naître des jonctions et réunions de courans analogues à celles
que M. Schleiden a indiquées.
223. Maintenant si, faisant encore usage des idées de
M. Schleiden , on suppose que les deux jonctions descendantes
qui partent de chacun des demi-anneaux de droite sont rompue?
ou résorbées, tandis que les deux jonctions ascendantes de ces
(1) Dans cette fig. 67 el dans les deux suivantes, la teinte sombre n'est pas posée comme
une ombre. Il faut la considérer comme une couleur quelconque qui sert à indiquer la face
interne des filets, tandis que leur face externe est laissée en blanc. Il m'a semblé qu'ainsi trai-
tée, la figure était plus aisément comprise.
XVIII.BoTAW. — Août. 6'
82 c te dk TRisTâN. — Tissus végétaux*
mêmes demi-anneaux sont conservées: alors on aura une suite
d'anneaux distincts (fi g. 58) que le temps régularisera, eft ce sera
un vrai tube annulaire.
??4* Mais si, au lieu déconsidérer les demi-anneaux, on
porte son attention sur les séries formées par les jonctions obli»
ques, séries dont une est antérieure dans cette figure S7 et l'au-
tre postérieure; et si l'on suppose que, dans la série antérieure,
toutes les obliques qui montent de gauche à droite sont détrui-
tes, et que celles qui montent de droite à gauche sont conser-
vées; tandis qu'au contraire, dans la série postérieure, les obli-
ques qui montent de gauche à droite sont conservées, et celles
qui montent de droite à gauche sont détruites ; alors on aura
l'espèce d'hélice (fig. 59) qui se régularisera par la suite, et qui
devra prendre rang parmi les organes que j'ai appelés Gjrro*
copes*
aa5. J'ai fart toutes ces suppositions pour montrer que les
diverses opinions des plus habiles observateurs peuvent se -com-
biner entre elles; que, par des moyens différens, on peut arriver
à-peu-près aux mêmes résultats, et qu'il est peut-être difficile
de prendre un parti définitif, surtout si on voulait établir sur
ces conjectures une nomenclature méthodique. Mais, je l'ai déjà
dit, je crois que cela serait prématuré; d'ailleurs, c'est au-delà
'de ce que je me suis proposé. Je cherche à décrire avec préci-
sion les faisceaux , groupes et couches qui composent les tiges
et autres supports des plantes , et je crois que j'y parviendrai
sans avoir besoin de remonter aux organes les plus élémen-
taires. Je ne pourrais le faire à présent qu'en m'enfonçant dans
un dédale d'incertitudes; et j'aurais encore le désavantage de
rendre l'observation plus difficile.
aa6. Mais enfin, il faut que je puisse au moins indiquer lés
apparences, et ce que l'observation , même rapide et momen-
tanée, peut faire reconnaître dans les faisceaux et couches des
tiges. Or, pour ce qui concerne les vaisseaux, il me semble que
les termes employés sont insuffisans dans bien des cas. Ainsi,
après avoir placé quelques jalons pour une nomenclature mé-
thodique qu'on pourra peut-être tracer plus tard, je vais essayer
une nomenclature empirique des tubes, et tâcher de la rendre
c te du tristan. — Tissus végétaux. 83
propre à exprimer les formes et les apparences. CVst là ce qui
me fournira les groupes de premier rang; ensuite, je repren-
drai les caractères de constitution, caractères vraiment plus
essentiels, mais qui, étant plus difficiles à observer, ne servi-
ront qu'à former les groupes de second rang; de sorte que,
si on ne peut pas les saisir , le vice de la description sera
moindre.
227. D'après ces principes je formerai une première classe
contenant tous les vaisseaux spiraux qui étaient compris autre-
fois sous le nom de trachées ; mais j'en rejette ceux en qui on
pourra reconnaître, en outre, un tube antérieur à la formation
de la spirale et extérieur à elle. Je comprends , au contraire,
dans cette classe certains vaisseaux qui , par l'apparence et le
grand nombre de leurs stries transverses , ressemblent à des
vaisseaux spiraux à spires serrées ; mais les stries, au lieu d'être
continues et en spirales, ne sout qu'annulaires, et si elles de-
viennent des coupures , le tube se trouve coupé par petits an-
neaux- Ces derniers tubes font partie de ceux qui ont été dési-
gnés par le nom abandonné de vaisseaux scalaires, et plus
anciennement, ceux qui ont pu être observés ont sans doute
été confondus sous le nom de tradiêes avec les vaisseaux spi-
raux. Enfin, ils font passage avec la seconde classe, et souvent
s'y confondent. A tous les vaisseaux de cette classe, les uns vrai-
ment spiraux, les autres pouvant être confondus avec eux $ je
donne le nom de Trachéloïdes , de Tpo^oXoç, mot qui, comme
Tpaguo, signifie trachée-artère, mais qui se combine d'une ma-
nière plus euphonique avec ET&ç, apparence; et je tire de là ce
mot trachéloïde qui rappelle trachée, bien qu'il en diffère assez
pour faire sentir qu'il n'est pas synonyme.
228. La seconde classe est formée des vaisseaux annulaires, k
anneau* plus ou moins rapprochés. Us ne diffèrent des derniers
trachéloïdes que je viens d'indiquer, que parce qu'il y a un in-
tervalle sensible entre les anneaux. Cet intervalle peut être un
vide ou une membrane plus resserrée.
229. La troisième classe contient des vaisseaux qui ont été
dans l'origine des tubes membraneux, et dont l'état originaire
ne peut être méconnu , quoique souvent il soit plus ou moins
6.
86 c tc de tristaw. — Tissus végétaux.
I
plus régulièrement réticulés, et dont les mailles sont en hexa-
gones ordinairement allongés. Le tube de la figure 56 (voir 221)
est un pbléboïde réticulé dont les mouchetures sont sur deux
rangs opposés, et leur longueur est presque d'une demi-cir-
conférence. On conçoit que des tubes peu différens de ceux-là
peuvent former passage avec les annulaires. Je puis citer en-
core des phléboïdes qui ont seulement des plis; mais pour que
cela ait lieu , il faut qu'il y ait deux membranes Tune sur l'au-
tre, et. inégalement tendues. Ces plis sont quelquefois tournés
m hélice, et alors ces phléboïdes prennent un peu l'aspect de
certains trachéloïdes , surtout des gyrocopes. Le tilleul m'a
fourni des tubes de ce genre; mais ce qu'ils présentaient de
remarquable, c'est qu'ils étaient souvent plissés ainsi dans
certaines parties de leur longueur et ponctués dans d'autres.
?36. On trouve dans divers auteurs la citation de tubes po-
reux. On a, en effet, cru long-temps que la paroi de beaucoup
de /aisseaux était percée de beaucoup de trous si petits que
le microscope laissait du doute à leur égard. On a reconnu que
dans bien des cas c'était une illusion. Cependant, cela peut ar-
river. Ce qui est plus commun, c'est de voir les parois percées
d'ouvertures trop grandes pour qu'à la rigueur le nom de pores
leur convienne. Mais déjà plusieurs de ces vaisseaux sont clas-
sés parmi les phléboïdes mouchetés ou réticulés. Il eu reste
cependant quelques-uns auxquels on pourra laisser, si l'on
veut , le nom de poreux ( phléboïdes poreux). Tels sont de
gros tubes que j'ai rencontrés quelquefois dans le tilleul, et
qui sont percés d'ouvertures de toutes sortes de dimensions
et de formes. 11 y en a de rondes, d'anguleuses, de très-irré*
gulières.
237. Il ne faut pas confondre avec ces vaisseaux des tubes
poreux qu'on indique dans le bois des Conifères. Je les ai cités
dans le Pin maritime (162), mais ce ne sont que des filets
de proxyle secondaire. D'autres de ces mêmes filets dont j'ai
parlé au même endroit du second mémoire, et que j'ai représen-
tés (fig-38) (i) portent des plis en hélice produits par une mem-
*
(1) Le numéro de cri le figure n'a pa» été grave; mais elle e*l à côlé de la fig. 3;,
c** de rniSTAW. — Tissus végétaux*. 87
branè- extérieure. Tout cela est différent des gros vaisseaux qui
font le sujet du présent mémoire; quoique, sans doute, il y ait
analogie et peut-être passage.
a38. Après avoir indiqué les principaux accidens de la surface
des phléboïdes , je rappellerai rapidement les différentes pro-
ductions qui se forment en eux.
* « >
239. D'abord c'est souvent une ou plusieurs membranes con-
tinues et non divisées: elles restent ordinairement distinctes de
là membrane primaire. Les fentes, mouchetures ou autres
accidens qui perforent la membrane primaire . laissant fré-
quemment intacte la membrane secondaire, qui, dans bien des
cas, est d'une grande finesse. Vis-à-vis les ouvertures de la
membrane primaire, il arrive souvent que la secondaire se bour-
soufle^ soit en dehors, soit peut-être en dedans (tube du Pteris
cité tout-à-l'heure(a35j. Trèssouvent la membrane interne n'es,
pas partout également appliquée. Or, que cette membrane soit
continue et uniforme comme celles dont je viens déparier, ou
qu'elle forme un ou plusieurs rubans en spirale , il peut résulter
de son imparfaite application une particularité fort remarquable
que j'ai déjà incomplètement indiquée (2 1 i-ai6).Pour se rendre
théoriquement raison de cet effet , il sera bon de distinguer le
cas de membrane, formant un ou plusieurs rubans de celui où
la membrane est continue; quoique peut-être elle soit encore
déposée par des courans spiraux.
240. Dans le premier cas (dont j'ai parlé , § 211), il se peut
que les bords seulement du ruban adhèrent à la membrane
primaire; alors il se forme entre cette membrane et le ruban
une espèce de conduit qui apparemment nourrit ses propres
parois , qui s'épaississent et se fortifient , tandis que la ligne çu
les lignes de séparation, continues ou interrompues, sont plus
ou moins résorbées ou au moins atténuées.
24 '• Dans le second cas, le mêiue-effet peut être produit; car,
ai , après la formation de cette membrane uniforme , il s'établit
entre elle et la primaire d'étroits courans qui y ménagent leurs
voies, et qui alimentent les parties qu'ils touchent, il doit arriver
que les deux membranes s'unissent là où ne seront pas les cou-
88 c le de Tristan. — Tissus végétaux.
rans , et , en ces endroits, leur union ne les empêchera pas d'être
résorbées plus ou moins complètement.
a3su Il est peu important de distinguer ces deux cas, si, en
effet , ils sont distincts. Je ne les ai présentés séparément que
parce que M. Schleiden me paraît rejeter trop complètement
l'idée d'une membrane secondaire continue et uniforme. J'ai
voulu faire voir qu'elle ne s opposait point aux autres modifica-
tions dont les vaisseaux sont susceptibles , et plusieurs faits
rendent son existence au moins probable, savoir: i° les ponc-
tures irrégulièrcmen t, mais également disséminées (209) ; a° ce
que j'ai dit (186) du gros tube du chêne (fig. 47) > qui porte
de semblables ponctures et qui est formé de deux membranes,
dont l'une s'enlève par lambeaux irréguliers, et l'autre persiste,
toutes deux ne présentant aucune formation spirale; enfin,
3 9 une membrane excessivement fugace , qui m'a paru fermer
les très larges et très irrégulières ouvertures des phléboïdes
poreux du tilleul (i$6).
a43. Un tube annulaire, tiré du Ligusticum Levistieum m*a
fourni plusieurs des détails relatifs aux vaisseaux qui ont des
conduits circula ns dans l'épaisseur de leurs parois. La figure (60)
en représente un tronçon. Son intérieur est plein d'une suh-
stanceque j'ai mal distinguée. L'instrument tranchant avait rompu
par son frottement plusieurs anneaux. J'ai mis une goutte d'eau
sur cet objet. Alors j'ai vu une bulle de gaz se former à l'extré-
mité de chaque portion rompue. Une autre fois, j'ai vu nette-
ment la cavité. J'ai aussi reconnu que les anneaux étaient
réunis par une membrane très fugace.
a44« A des vaisseaux qui contiennent ainsi des conduits dans
leurs parois, je donne le nom de tubes ou vaisseaux périples';
en effet , parcourir ces étroits conduits circulaires , ce serait
pour un animalcule un voyage comparable au fameux périple
d'Hammon.
a45. Il est assez évident que la disposition que je viens de décrire
est susceptible de se produire dans presque toutes les sortes de
gros tubes. C'est un vaisseau annulaire qui m'a servi d'exemple;
mais déjà j'ai cité (219) le phléboïde réticulé du pavot (fig. 54
et 55) comme étant dans le même cas, et il est facile de com-
C* DE TRISTAN. — TÎSSUS VégétûUX. 89
prendre que cela peut aussi se trouver dans des trachéloïdes
kilozones ou gyrocopes. Enfin, sans qu'il soit peut-être néces-
saire d'appliquer* à des gyronêmes ce même titre de périples ,
on conviendra qu'il peut à la rigueur leur convenir, quand leur
filet est creux.
a 46. Dans ces derniers paragraphes j'ai supposé que le dépôt
intérieur a assez peu d'épaisseur pour n'être désigné que comme
couche ou membrane. Mais , si elle s'épaissit , et surtout si elle
prend la forme de ces filets tournans que M. Liuk a appelés
spiroïdes (i\o) , alors je donnerai à ces tubes le nom devais-
seaux spirophores. Si , avec cela , la membrane primaire est
fendue en spirale , ce sera un gyrocope spirophore ; autrement
ce serait un phléboïde spirophore. Dans quelques cas on pour-
rait même dire annulaire spirophore , dénomination peu cor-
recte, à la vérité, mais que l'analogie pourrait excuser.
2147. Je ne donnerai pas d'autres détails sur ces vaisseaux
spirofores. Je me contenterai de renvoyer aux mémoires de
MM. Schleiden et Mohl , et à ce que j'en ai dit.
?48. Tous les vaisseaux dont j'ai parlé jusqu'ici sont étendus
à-peu-près parallèlement à l'axe de la tige, et, quand ils ne sont
pas strictement droits, ils ne présentent que de légères sinuosités;
mais on rencontre quelques vaisseaux qui sont dirigés horizon-
talement, et comme de l'axe, ou plutôt de l'aphrostase interne
( 106), vers la surface de la tige; ainsi dans un sens rayonnant.
A cet égard, il faut éviter de confondre avec eux des vaisseaux
longitudinaux qui se détournent pour rentrer dans une branche
ou dans une feuille. Ceux dont je parle sont rayonnans dans
toute leur étendue et n'aboutissent en général à aucun organe
extérieur; quoique probablement ils puissent favoriser ou cau-
ser la production des bourgeons adventifs. Ces vaisseaux sont
formés, peut-être dans tous les cas, par des séries d'utricules qui
ont perdu leurs diaphragmes ; mais on est forcé de leur recon-
naître deux origines différentes. Les uns provenant des isthmes
(43), et étant par conséquent de nature aphrostasienne, lés
autres appartenant aux irradiations (64) et étant ainsi de nature
begémienne. Je suis obligé d'avouer que j'ai très incomplète-
ment observé ces conduits. J'en vois qui sont excessivement corn-
c)f> c lc de tristài*. — Tissus végétaux..
primés latéralement, et qui ne présentent qu'une voie lamellaire;
d'autres sont plus cylindriques. Le chêne contient des uns et des
autres; mais j'ignore lesquels sont isthmes et lesquels sont irra-
diations. Dans d'autres cas ces vaisseaux transversaux. ont l'aspect
de petits phléboïdes. Sous cette forme ils paraissent rares. Je
n'en ai encore vu que dans le tilleul et dans le Robinia, et sur-
tout dans ce dernier arbre, je les ai très peu étudiés. Ils sont
places dans les isthmes; ils sont donc de nature aphrostasienne.
11 rie faut pas conclure de là qu'il existe entre eux et les phlé-
boïdes une différence radicale, car la nature de ces derniers est
douteuse dans bien de cas. En effet, on a vu, par l'exemple de la
ronce (67), que dans certaines plantes il se forme d abord des
lacunes dans le groupe intermédiaire externe, et que les vais-
seaux s'établissent ensuite dans ces lacunes,, dans lesquelles on
peut supposer qu'il pénètre un peu de Cambiwn aphrostasien,
qui serait l'origine de ces phléboïdes longitudinaux. Cependant,
je reste persuadé que dans le plus grand nombre de'ca^ les phlé-
boïdes sont originairement des séries hegémiennes qui perdent
leurs diaphragmes et qui se modifient de diverses manières. Les
vaisseaux transversaux dont il est ici question, dans le tilleul,
sont des tubes très simples, portant souvent de rares mouche*
tures, qui ne paraissent être que des concrétions, et qui sont
irrégulièrement placées. Ils sont très légèrement sinueux, et
sont ordinairement deux ou trois ensemble. Ils occupent ainsi
toute la largeur de l'isthme dans lequel ils se trouvent. Dans le
sens de la hauteur ces petits groupes de deux ou trois sont assez-
écart es; d'où il suit que les coupes transversales de la ti^e en
montrent peu, et quelquefois point. XI partent de l'apbrostase
interne ou médullaire, et arrivent à la cunice qu'ils ne dépas-
sent pas. On sait que l'écorce du tilleul présente sur sa coupe
une multitude de triangles, dont les uns ont la base sur la cu-
nice et le sommet en dehors, et contiennent les différentes cou-
ches de liber, tandis que les autres, alternes avec les premiers; ont
leur base en dehors, leur sommet sur la cunice , et sont pure-
ment aphrostasiens. Or, les vaisseaux transversaux aboutissent
tôujow/'s devant les sommets de ces derniers triangles. Ces vais-
seaux sont très fins; je les évalue à -tï de millimètre environ :
C* DK TRISTAN. TlSSUS Végétaux. f)|
tandis que les moindres phléboïdes du tilleul ont bien deux fois
et demie ou trois fois ce diamètre, et il y en a qui ^atteignent
jusqu'à tz de millimètre.
a4ç). Dans le Robima j'ai vu des tubes analogues dans un ra-
meau de deux ans. Je ne sais s'ils étaient solitaires ou deux acco-
lés; ils s'avançaient dans Pécorce après avoir traversé la cunice;
Us passaient entre des faisceaux de proxyle, formant deux cou-
ches de liber secondaire (i?o); au-delà cet appareil se bifur-
quait, soit que réellement il n'y eut qu'un vaisseau bifurqué,
soit qu'il y en eût deux qui divergeaient. Les branches se per-
daient dans Faphrostase épicaule (107) avant d'atteindre le
derme. On voit que ces vaisseaux ont encore besoin d'être atten-
tivement étudiés. Je crois qu'il peut s'en retrouver particuliè-
rement dans des plantes qui ont une écorce analogue à relie du
tilleul, comme l'orme et certaines malvacées.
à5o. Je crois avoir proposé, à l'égard des vaisseaux propre-
ment dit, une classification suffisamment étendue, et une nomen-
clature qui doit répondre à la plupart des cas. Je suis pourtant
convaincu que quelques formes échapperont à cette méthode
artificielle et empirique; mais alors on aura recours à une
description spéciale. Cela vaudra mieux que de trop surcharger
la nomenclature. Je résume tout ce que je viens de dire au
moyen du tableau suivant.
: tiustam. — Tissus végétaux.
Vaisseaux longitudinaux.
I Accident qui
(peuvent m pré-
I . Formé» de 6leU ou lama roulée* en hélice* ou g«rnii de mi» I ? Mw •*»'» P 1 "'
traniveroes ai rapprochée* qu'elles ont le mime upect que de* ] j""™ ™*»ea ou
hélice* «errée*. JoâDi Imites.
Trachcloïdes (»37).
Gyroniône* (171).
Proprement dit* ou libre* et vide* (173}.
Plein* (17Ï).
Soudé* pur une membrane (171).
Fil» ernws(i88j,
1
Gyrocopes (171).
Kiloiocea(ii7, i3a).
B
O
2. Formant de) anneaux toul-à-Iait «épurés ou ri
uni* par une
membrane diltinele , ou avant entre eux de Ire» r
. O
cation*.
S*
Annulaire* (338).
*fl
1. Dérivant évidemment d'un tube membraneux
on fendu, uu
fi
> rente* fréquemment interrompue». ■ '
1
Phléboïdes (329).
a.
i
delà
.Ut.
firme générait.
dt la paroi, ,
'M***
M
a
S
PhUb. simple* ou
Phléboïdes uni*(i33). ■
Phléb.itMn,-
nmeui («36).
— ponctué* fï.35).
J?
— articulés ou non
à poncture».
concrétionnés.
ple f>3«>
>
— cylindriques ou
prismaliques.
papille irea.
— Mnéoléa(a3S].
— mouchetés (1 SS).
— porenl (a 36,.
— pourvus
d'uneou plu-
sieur* me 1 1 1 ■
condaires
— réticulés (i3S). -
("39)l
1
II. Vaisseaux transversaux (a/|8).
( A étudier).
a5i. On doit se souvenir que j'ai écarté de ce mémoire tout
ce qui est relatif aux vaisseaux laticifères, et par conséquent ils
ne sont pas compris daus ce tableau.
a52. Déjà dans les articles 178 — 181, j'ai indiqué ta position
des gyronêmes; ce que j'ai dit ensuite des filets en-ans m'a
c** de tristan. — T issus végétaux. q3
forcé ( 19a) de modifier un peu la règle qui se déduit de l'ob-
servation des vrais gyronêmes. Je reviens encore sur ce sujet,
parce que j'ai quelques mots à dire sur la position des autres
vaisseaux.
?53. On vient de voir (*48) que les vaisseaux transversaux
sont souvent dans l'aphrostase. Tous les autres vaisseaux dont
j'ai parlé jusqu'ici , ne se montrent guère que dans les parties
endophy'tiques du système hegémien principal ; ainsi dans les
plantes à faisceaux vasculaires monodynames ou didynames,
les vaisseaux longitudinaux ne se trouvent en général que dans
les groupes générateurs et dans les intermédiaires internes ou
externes. Dans les plantes zomatées (127) ils occupent la couche
* génératrice et la couche endophytique. Mais outre que j'indi-
querai tout-à-Fheure une exception au moins apparente, je ré-
pète que je parle seulement des plantes que j'ai examinées.
D'ailleurs il n'est question que de ce qu'on appelle ordinaire-
ment les vaisseaux séveux et les trachées, et non du proxyle ni
des vaisseaux laticifères.
s54* Maintenant, je rappelle l'aphorisme par lequel j'ai indi-
qué le lieu spécial où se trouvent les gyranéraes ( 192), savoir,
les groupes générateurs ou la couche génératrice qui les repré-
sente, le n'ai rien à changer à cet aphorisme.
:*55. Mais si les gyronêmes ne se trouvent que dans les géné-
rateurs, il ne s'ensuit pas que dans ces parties, il ne puisse pas
y avoir d'autres vaisseaux que des gyronêmes. Ceux-ci sont assez
souvent -remplacés par des gyrocopes, et peut-être quelquefois
par des kilozones, peut-être même par certains phléboïdes. Ce-
pendant, les deux dernières sortes de trac héloïdes que je viens
de nommer ( Gyrocopes et Kilozones) n'ont pas une habitation
aussi limitée que les gyronêmes, car on les retrouve souvent
avec le plus grand nombre des phléboïdes hors des généra-
teurs dans les autres parties de l'endostère; et alors se présente
l'apparence d'une autre loi; c'est que dans une même plante les
vaisseaux d'origine membraneuse sont d'autant plus près des
parties génératrices que leurs parois sont plus compliquées ou
plus travaillées; et comme l'ordre de formation hegémienne
commence aux parties génératrices, on a été en droit de con-
94 c ** *>e tristan. — Tissus végétaux.
dure que la plus grande complication des vaisseaux qui avoi-
sinent ces parties n'était due qu'à un âge plus avancé, Cette loi
qu'on a voulu probablement étendre aux gyronêmes, parce
qu'on né les distinguait pas des gyrocopes, a dû confirmer l'o-
pinion qui considérait les gyronêmes comme de simples tubes
membraneux découpés. Je crois avoir suffisamment démontré
leur véritable nature.
a 56. Quelques botanistes ont parlé de vaisseaux situés dans
la moelle, et cela ne se peut rapporter ni à des conduits lacu-
neux, chose trop fréquente dans la moelle pour étire citée comme
un fait particulier, ni k des vaisseaux laticifères; car on indique
le fait dont je parle comme existant particulièrement dans les
Chénopodées et dans les Çactéep. J'ai peu d'observations sur ces
plantes; voici néanmoins ce que j'ai remarqué sur le sujet doat
il s'agit. Dans un tronçon de Phytolacca dioïca, qui avait six
couches périodiques , les faisceaux qui ont formé ces couches
paraissent avoir leur générateur et leur intermédiaire^ mais le
groupe subordonné manque (ainsi il n'y a pas de liber); la
moelle ou plutôt l'aphrostase interne est très volumineux ; dans
sa masse , un peu plus en dedans que la première couche pério-
dique, on voit six ou sept apparences de faisceaux à-peu-près
cylindriques et formés d'un tissu obscur qui m'a paru ana-
logue à celui que je voyais dans les générateurs. Dans ces fais-
ceaux surnuméraires j'ai vu des phléboïdes les uns ponctués,
les autres réticulés. J'en ai remarqué de pareils dans les généra-
teurs; je ne sais s'il y avait des* trachéloïdes. Quoi qu'il en soit, je
ne vois en cela qu'une particularité relative à la disposition des
faisceaux; mais rien de spécial pour les vaisseaux. Au reste,
il est facile d'imaginer que dans certains cas ces groupes sur-
numéraires peuvent être réduits à de très petites dimensions, et
être totalement occupés par des vaisseaux, comme cela se voit
dans certains générateurs; alors il se trouverait des phléboïdes
ou même des gyronêmes logés immédiatement dans l'aphros-
tase interne, et cependant, cela ne pnésenterait qu'une modifi-
cation très peu importante de la constitution que je viens d'in-
diquer.
267. En considérant ce petit fait d'une manière plus générale,
c* de TuiSTAPf. — Tissus végétaux. o5
on comprendra facilement que quelques séries hegéraiennes
peuvent se trouver isolées du faisceau, soit en naissant ainsi, soit
parce que l'aphrostase les aurait séparées en s'accroissant et s'in-
siniiant entre elles. Dans le Mespilus punctata (Jacq.) j'ai vu de
semblables séries, et elles avaient complètement conservé l'or-
ganisation de l'hegèmon du faisceau. Or, les séries du faisceau
sont susceptibles de se changer en tubes phléboïdes. Il est donc
naturel de croire que ce changement peut aussi avoir lieu dans
des séries isolées. Remarquons que ce changement peut se
composer de trois modifications différentes : i° augmentation
du diamètre, ?° perte des diaphragmes, 3 a modifications de la
paroi. D'après cela, on ne sera pas étonné si, comme on l'annonce,
<m trouve des tubes dans la moelle des Cactées, et on ne verra
en cela qu'une particularité remarquable , si elle est constante,
mais qui ne force à établir aucun principe nouveau. Or, j'ai
recherché ces vaisseaux de la moelle dans quatre espèces de
Cactées, savoir : Cactus flagellij brmis , Opuntia Salmiana,
Rhipsalis funalis et Rhipsalis alternata. Les deux premières
<le ces plantes ne m'ont montré aucuns vestiges de ces vais-
seaux. La troisième contenait dans son aphrostase interne, près
des générateurs, quelques séries solitaires de grosses utricules
•qui ne différaient de certains phléboïdes réticulés qui sont dans
les faisceaux, que parce que les diaphragmes n'étaient pas encore
détruits. La quatrième plante m'a laissé voir quelques traces
douteuses de la même organisation : c'en est assez pour me faire
admettre que très probablement il doit se trouver quelques
Cactées dont la moelle contienne de vrais phléboïdes; mais on
voit que ce fait n'est pas général, et qu'il ne paraît entraîner
.aucune conséquence importante»
?58. Les recherches que j'ai été ainsi conduit à faire sur
quelques Cactées m'ont fait rencontrer une particularité que je
n'avais pas eu lieu d'observer jusqu'alors. Dans le § 1 19 (deu-
xième Mémoire) j'ai dit que «le Cambium proxylaire ne péné-
c trait jamais à ma connaissance dans le groupe générateur du
« premier type; » cette assertion est devenue inexacte; dans le
Rhipsalis alternata l'hegétnon du générateur se change en pro-
xyle secondaire tout pareil à celui du subordonné.
96 c ,e de tristan. — Tissus végétaux.
a 59. Je profite aussi de cette occasion qui me ramène k par-
ler encore des faisceaux, pour corriger dans ce même deuxième
Mémoire quelques expressions qui tendent à trop généraliser
un cas particulier. Au § 1 1 7 j'ai dit « presqu'en même temps
« que Thegémon générateur se forme, ou peu après, on voit
« paraître un autre groupe» (le subordonné); et au 5 1 18 j'ai
dit a entre le groupe générateur et son subordonné externe, il
ce s'établit ordinairement et très proniptement un autre groupe 1
(l'intermédiaire). Ces expressions donnent l'idée de groupes qui
naîtraient successivement et presque indépendamment les uns
des autres. Cela peut être jusqu'à un certain point dans quelques
plantes, par exemple dans le chêne. Mais plus ordinairement les
groupes existent en rudiment dans le très jeune faisceau, qui est
d'apparence presque homogène; ensuite ces groupes se carac-
térisent dans l'ordre que j'ai dit, et se limitent plus ou moius
nettement. C'est ce qu'on peut voir dans l'exposition des déve-
loppemens des faisceaux de la ronce (5i à 57).
260. Le tableau que j'ai placé au § ?5o peut être considéré
comme un résumé du présent mémoire, les notes qui le suivent
sont trop peu importantes pour en mériter un autre.
Mémoire sur les Corallines ou Polypiers calcifères,
Par M. J. Dec aisne.
Il existe dans la mer, dit M. G. Cuvier (Règne anim.), des
corps assez semblables aux polypiers par leur substance et leur
forme générale, où Ton n'a pu encore apercevoir de Polypes.
Leur nature est donc douteuse, et de grands naturalistes tels
que Pal las les ont regardés comme des plantes; cependant il
en est plusieurs, et entre autres Lamarck, qui les considè-
rent comme des Polypes à polypiers et à cellules extrêmement
petites.
Ces êtres se trouvaient classés par Tournefort à-côté des
Coraux, des Escharrs et des Flustres, lorsqu'on 1727 les bril-
j. becaïsne. — Sur les Corattines. 97
iantes découvertes de Peyssonnel eurent pour résultat de faire
passer une grande partie de ces productions du règne végétal
dans le règne animal.
Malgré les doutes de Peyssonnel à l'égard des Corallines, dont
l'organisation paraissait s'accorder assez peu avec celle des Po-
lypiers ; malgré les sages réserves de Bernard de Jussieu qui
n'avait pu y découvrir d'animaux , la majorité des naturalistes
entraînée par l'exactitude des faits observés par ces deux illus-
tres sa vans, crut pouvoir classer les Corallines avec les genres
auxquels elles se trouvaient primitivement associées.
L'incertitude qui régnait au sujet de la place qu'elles de-
vaient occuper, se serait dissipée depuis long- temps , si l'étude
des Algues eût suivi le mouvement progressif des autres
branches de la Cryptogamie, et si, au lieu de se borner unique-
ment aux formes extérieures, on se fût plus préoccupé de baser
la classification de ces végétaux d'après les organes reproduc-
teurs.
Il est curieux , en effet, de voir Bernard de Jussieu déplorer
l'abandon dans lequel se trouvaient les Algues et tracer, il y a
précisément un siècle (174a), des lignes dont on reconnaît
encore aujourd'hui la parfaite opportunité. « Quel que soit, dit
cet illustre savant, le progrès que l'on a fait jusqu'ici dans la
connaissance des plantes , il semble que l'on ait lieu de repro-
cher aux botanistes que pour s'être trop appliqués à la connais-
sance des terrestres, ils aient négligé les marines. C'est même
un reproche que l'on peut faire avec justice à ceux qui, faisant
leur séjour ordinaire sur les côtes de la mer, ne mettent point
à profit la facilité qu'ils ont d'y faire des découvertes dans ce
genre; en sorte que l'on pourrait assurer que l'on ne connaît
que depuis quelque temps le caractère générique des Fucus.
Connaissance dont nous sommes redevables à M. de Beau-
mur..... j>
11 n'est pas en effet, dans la Cryptogamie, de groupe qui
prouve mieux que ne le ferait celui des Corallinées la nécessité
de connaître la structure intime et surtout la fructification , et
de ne pas se borner à la forme extérieure, pour ranger conve-
nablement ces êtres dans une méthode naturelle. Les caractères
XVIII, Botav, — AoAt. 7 .
98 J. dbg atsne. — Sur les CoralUnes.
apparens et si variés de ces prétendus Polypes, tels qu'on
avait l'habitude de les circonscrire, ne pouvaient en effet laisser
soupçonner les grandes différences qui séparent leurs genres;
et tant qu'on s'est borné à ces formes superficielles pour les clas-
ser, on les a arbitrairement ballottés d'un groupe et même d'un
règne à l'autre.
Recouvertes d'une couche plus ou moins épaisse de calcaire,
sur laquelle on distinguait de petits trous, on ne pouvait devi-
ner, en les voyant dans cet état, que les Corallines apparte-
naient au règne végétal, et Linné n'avait pas hésité à les classer
parmi les animaux précisément à cause de la présence de cet
enduit crétacé. Aussi, lorsque des Algues, évidemment identi-
ques par leur organisation avec certaines espèces de Corallinées,
n'offraient qu'une mince couche de substance calcaire, au tra+
vers de laquelle on distinguait leur tissu, leur admission parmi
les Thalassiophytes ne souffrait aucune difficulté : on peut fr'en
convaincre par le Flabellaria Des fon tainii , YJljrsium, le Zvna*
ria roseci) dont l'organisation est identique à celle des Udotea ,
des Galaxaura , des Melobesia, classés parmi les animaux par
cela seul que la nature les recouvre ordinairement d'un en*
duit crétacé un peu plus épais que les premiers.
On voit donc de quelle importance il était d'étudier à fond
wx\ grand nombre d'Algues appartenant à des familles distinctes
et d'avoir une idée bien précise de leur fructification, en général
si mal comprise jusqu'à ce jour, pour arriver à classer conve-
nablement les êtres qui nous occupent.
Si les auteurs systématiques ont été si long-temps dans Ter-
reur au sujet des Corallinées, il faut donc l'attribuer à leur con-
naissance imparfaite de la structure des corps reproducteurs des
Algues en général. En effet, quoique Ellis ait depuis long-temps
décrit et figuré avec une grande exactitude ces organes dans
les Corallina (tab. 24, A 1 , A 2 ), aucun algologue, à ma connais-
sance, ne s'est aperçu de leur identité avec les spores des Algues
et n'a relevé l'erreur de ce célèbre naturaliste qui regardait les
tétraspores des Corallina , Jania, etc., comme de petits ani-
maux.
A partir des travaux d'Ellis, elles ne cessèrent donc de faire
j. dbcaisne. — Sur les Corallines. 99
systématiquement partie des animaux; et si d'éminens natura-
listes tentèrent à différentes reprises de les rapporter aux végé-
taux, ni leur raisonnement, ni l'influence de leurs écrits ne fu-
rent assez puissans pour déterminer franchement la réunion
de ces prétendus Polypiers aux Algues.
S'il est remarquable, en effet, de voir des naturalistes comme
Gmelin, Turner, etc. , dont les ouvrages sont classiques , rejeter
les Corallines loin des autres Hydropbytes qu'ils illustraient par
leurs travaux , on n'est pas moins surpris de voir Lamouroux,
auquel l'histoire des Algues et des Polypiers doit d'utiles et de
beaux mémoires, ne pas hésiter à établir sa classe des Polypiers
calcifères par un groupe qui se trouve , comme nous le verrons
plus loin, uniquement composé de végétaux. Lamarck lui-même
suivit une marche semblable en fondant sa division des Poly-
piers empâtés dans laquelle il comprend les Corallines, les
bis, etc.
De nos jours, MM. Agardh, Bory, Greville , Harvey, dont les
travaux ont le plus avancé la connaissance des Algues, n'ont point
encore mentionné les Corallinées dans leurs écrits. Et, si un des
plus habiles algologues,M. Agardh fils, se trouve porté mainte*
nant à admettre ces êtres dans la vaste classe dés Algues, c'est
pour en former un groupe à part sans connexion avec les autres
familles.
Avant que l'organisation intime des Hydropbytes ne fut bien
connue, on crut, comme je l'ai démontré ailleurs, pouvoir établir
leur classification d'après les formes extérieures. Cette méthode
eut pour résultat de diviser ces végétaux à-peu-près en deux
groupes: l'un comprenant les plantes à frondes continues ; l'autre
renfermant celles dont les tiges offraient des sortes d'articula-
tions, Schweigger (1) et plus tard M. Link (2) , adoptèrent cette
division, et comparèrent ainsi, d'après les formes extérieures, les
Udotea aux Dictyotées, certaines Corallines fistuleuses à YUlva
intestinalis], et les JJlva Lactuca etc., à frondes continues , aux
(1) Schweigger, Beobachtungtn auf Naturhistorische Réism,
(«) Link, Jlbb. Se. ut rS34 % tom. n , pag. 3a i.
ioo j drcaïsne. — Sur les Corattines.
Melobesia, mais sans rechercher si anatomiquementces plantes
offraient une structure analogue ou un mode identique de
reproduction.
M. Meneghini (i) compara les Corallina aux Céramiées d'a-
près leur structure et l'analogie de leurs corps reproducteurs*
Mais en comprenant les premières en une seule famille , et en
rapprochant les Corallina y Galaxaura] et les Halimeda, ce
savant s'éloigna de la vérité.
M. de Blain ville, dans son Manuel d'actiriologie, ayant à pu-
blier un résumé de tous les genres établis, se trouva conduit
par leur étude à proposer de nouvelles divisions pour les Co-
rallinées. Il donna à l'ensemble de ces êtres le nom de Pseu-
dozoaires et établit dans ce groupe la classe des Calciphytes , en
faisant porter leurs sous-divisions sur la nature du tissu plus
ou moins flexible , ou recouvert de substance calcaire.
M. Philippi (2) a proposé deux genres nouveaux: l'un* le
Lithothamnium, qui me paraît rentrer dans Xjimphiroa; l'autre,
le Lithophyllum , qui me semble différer à peine des Melobe-
si a. Enfin, M. Kutzing (3) fonde , de son côté, dans son important
mémoire sur les Polypiers calcifères , quelques genres et fait
connaître plus exactement plusieurs de ceux qui étaient établis
antérieurement. Cependant , tout en décrivant avec bonheur
et exactitude plusieurs d'entre eux, M. Kutzing ne fait point
ressortir de son travail une nouvelle disposition des Corallinées
pour l'exposition desquelles il suit Tordre établi par, Lamou-
roux. Ce naturaliste commet , en outre , à mon sens', deux
graves erreurs en comparant l'organisation de X Akyonidium
diaphanum , Polypier de l'ordre des Gliobrachiées ou Bryo-
zoaires à celles des Fucus, ainsi qu'en fondant son genre HeU
minthonema(AL defractum) sur une autre production animale;
mais je m'abstiendrai de discuter plus longuement le mérite de
ce travail , puisqu'il paraît devoir être suivi de considérations
que l'auteur n'a pas encore publiées*
(1) Meneghini, Cenni suUa organogrùf. e fisiolog* dette AÏgUt , pag. *3-i4<
(a) Wiegmann's Ârchiv, 1837. — Reweis dass die Nulliporén Pflangèn sind,
(3) Uber die Polypiers calcifères, Leipsik, 1841,
j. degaisne. — Sur les Corallines. 101
Dans une note adressée à l'Académie de Bruxelles en 1841 ,
et insérée dans ses Bulletins, j'ai cherché à faire sentir la néces-
sité de répartir les Corallinées dans trois de mes grandes divi-
sions , en me fondant sur la diversité d'organisation , sur la
structure des corps reproducteurs et sur le mode différent d'in-
crustation de ces êtres.
Plus récemment encore , MM. Postels et Ruprecht(i) ont
eu occasion de faire connaître quelques espèces nouvelles
de Corallina auxquelles ils attribuent les caractères des Cho-
ristosporées , tout en les plaçant entre les Zonariées et les Si-
phonées.
Telles sont les connaissances et les principales opinions anté-
rieures qui m'ont servi de point de départ. Un examen attentif,
étendu non-seulement à toutes les Corallinées de la collection
de Lamarck que possède le Muséum , de celle de Lamouroux ,
et de M. Aie. d'Orbignyqui m'ont été généreusement communi-
quées, a pu me fournir, d'une part, des notions plus complètes
des caractères de chacun des genres en particulier ; de l'autre ,
une idée générale plus précise de ceux par lesquels ils se lient
et se groupent. Cette étude comparative des genres, fondée sur
leurs caractères de fructification , m'a conduit à regarder seule-
ment comme section les Arthrocardia et les Mastophora , éle-
vés par moi-même au rang de genre dans mon précédent travail.
Je n'ai pas cru devoir en citer ici plusieurs au sujet des-
quels M. Rutzing n'a rien laissé à désirer pour l'exactitude des
descriptions qu'il en a données, je veux parler de X Acetabularia,
Anadyomene , et du Poljrphisa > dont M. Gaudichaud avait
déjà décrit avec soin le mode de reproduction dans la partie
botanique du voyage de VUranie. Quant à la Corallina ramo*
spongia , Lmk. , je la considère comme un fragment décoloré
de Sphœrococcus : elle m'a , du moins , offert toute l'organisation
des Choristosporées.
Aujourd'hui , si la nature végétale des Corallinées se trouve
non-seulement bien démontrée, et si l'identité de leurs corps
reproducteurs avec celle des Algues semble ne laisser également
(1) lUasttationes Aîgarum. Saint-Pétersb. , gr. in-fol.
îoa j. decaisne. — Sur les Corallines.
aucun doute pour la grande majorité des genres, il reste néan-
moins à déterminer le mode de reproduction des Halimédées ,
et peut-être celui des Actinocladées , qui, sous plusieurs rap-
ports, peuvent se comparer aux Siphonées ou aux Caulerpées,
dont on ignore encore la fructification. Ainsi chaque époque
marque un progrès ; progrès lent, il est vrai, mais certain, puis*
que tout Tamène , la connaissance plus précise des Algues par
la découverte de leur mode de reproduction et de leur structure
anatomique, comme celle des animaux inférieurs; les idées
nouvelles sur l'organisation des végétaux les plus simples,
comme les idées plus précises sur la structure des Polypiers.
ZOOSPORE^l.
Halimeda, Lamx.
(Flabellariaj Lmk. — Corallinœ sp. EU. )
Fructification. Frons acaulis v. stipitata, flabellata v. dichotomè-
ramosa, intùs fibris ramosissimis inarticulatis implexis dicho-
tomis farcta; rami proliferi, articulati, articulis reniformibus
transversis integris v. sublobulatis. — Algae marin» primé vi-
rides, laeves, dein substantiâ cal caria indutae, radicibus stu-
posis.
i. Halimeda triloba. -j~ H. diffusa ramosa -, articulis sessilibus , subcordatis,
v. substipitatis medio incrassatis, apice ssepiùs trilobis.
Hab. in Oceano indico, Manillâ ( Herb. Mus. Par.).
a. Halimeda Opuntia, Lamx. — H. diffusa ramosa, articulis compkmatis ssepiùs
reniformibus obscure lobatis y. repando-dentatis.
H, Opuntia , Lamx. Exp. meth. polyp., p. 27, t. ao, fig. b. — B label-
laria Opuntia, Lamk. Ann. Mus,, 20, p. 3o3.—Corallina Opuntia, Sol.
et EU. — H. multicaulis, n. g3z. Schimp. uni. itin. mar. rubr.
Hab. in Oceano allantico (Antillis), in Mari Rubro. (Herb. Mus. Par.)
3. Halimeda platydisca. -J- — H. diffusa ramosa , articulis planis latis subcar-
thaceis reniformibus integris yix incrassatis.
Hab. in Oceano atlant. Ganariis. (Coll. d'Orbigny.)
4. Halimeda discoidea. -J- — H. diffusa, ramosa, articulis planis carihaceis
soborbicularibus v. oboyatis integris.
Corallina discoidea , Esp. zoop. t. 1 ?
Hab. Kamtschatka. (Herb. Mus. Par.)
j. decaisue. — Sur les Corallines. io3
5. Halimêda macroloba , Dne. — H. stipite brevi, crasso basi bulboso staposo,
articulis infinis cuneatis latis, superioribus reniformibus sspiùs incrassatis
incrus tatis.
Halimêda macroloba , Dne. PL Arab. in Arch. Mus. a, p. 1 18.
Hab. in Mari Rubro; Madagascar. (Nos-Beh.) Herb. Mas. Par.
6. Halimêda muldcaulis , Larox. — H. stipite tereti basi stoposo, articulis
inferioribus snbteretibns , superioribus reniformibns planis inciso-loba-
tis inçrustatis albis.
Halimêda multicaulis, Lmx., Hist polyp., p. 3qj. — FlabêUaria multi-
caulis, Lamk. Ann. Mus. 20, p, 3oa. — (Vid. in Herb. Mus. Par.)
7. Halimêda Tuna, Lmx. — H. s. tipile subnullo, articulis subdiscoideis y. sub-
reniformibus compressis planis viridibus.
Halimêda Tuna , Lmx. Exp. metb. Poljp. p. ^7. — Flabellatia Tuna,
Lamk. Ann. Mus. 20, p. 3oa. — Corallina, Sol et EIL, t. ao. fig, e.
Hab. in Mari Mediterraneo. Bone (Steinbeil), Toulon (Lé veillé). Herb.
Mus. Par.
S. Halimêda incrassata, Lmx. — H. articulis infimis teretibus, mediis cunea-
tis, superioribus compressis reniformibus repando-crenatis.
Halimêda incrassata , Lmx. Exp. métb. p. 26, tab. ao , fig. d. d. i-D.
1-6.
FlabêUaria incrassata, Lamk. — L. c.
Hab. in Antillis. (Herb. Mus. Par.)
9. Halimêda tridens , Lmx. — - H. articulis compressis , inferioribus cuneatis
superioribus trilobatis v. cuneato-palmatis.
Halimêda tridens, Lmx. Exp. méth. p. 27, tab* ao, fig. a. — Corallina,
Sol. et EU. p. 109, n. 1.
Hab. in Antillis (îles des* Saintes , propè la Guadeloupe ) cl. d'Avrainvillc.
( Herb. Mus. Par. )
10. Halimêda cylindracea. \ — H. articulis teretibus , inferioribus subcom-
pressis, interdùm cuneatis, superioribus cylindraceis compressis.
Hab. Madagascar. (Nos-Beb.) Penrillé. ( Herb. Mus. Par. )
il. Halimêda monile, Lmx. — H.' articulis inferioribus compressis convexis,
cuneiformibus oblongis, superioribus subcylindricis.
Halimêda monile, Lmx. Exp. méth. p. a 6, tab. 20, fig. c.
Corallina monile, Sol. et EU. p. 1 10.
Hab. in Antillis.
Les Halimêda sont des plantes , munies ou dépourvues de
stipes , plus ou moins régulières et ramifiées ; les rameaux
soutiennent des expansions en général comprimées , réni-
io4 '• vEcikissE. -— Sur les Corallines.
formes, planes, entières ou lobées, superposées, procédant les
unes des autres. Les fibres qui séparent chacune de ces articu-
lations étant droites et résistantes, il en résulte que les Ualimeda
peuvent se plier sans se rompre, en faisant jouer les rameaux les
uns sur les autres. La disposition de ces rameaux, jointe à la
forme de ces articles aplatis et superposés , en imprimant aux
Halimeda un caractère particulier , les a fait comparer avec jus-
tesse aux Cactus Opuntia, Tuna , etc.
La plupart finissent par se recouvrir d'une couche épaisse de
sels calcaires, qui manquent au contraire sur les jeunes rameaux
dont la surface lisse et parfois vernissée montre une infinité de
petites ponctuations arrondies , régulières , visibles à la simple
loupe, et considérées par Ellis, Lamouroux, etc., comme la
demeure des Polypes.
Les tiges ou les rameaux des Halimeda sont occupés à l'inté-
rieur par un tissu fibreux formant un lacis feutré, ou mieux une
sorte de bourre d'abord verte , mais qui acquiert, en vieillissant,
une teinte brune semblable à celles de la plupart des tissus végé-
taux. Ces fibres, dépourvues de diaphragmes, remplies de matière
verte, formées d'une seule membrane assez résistante, sedilatentde
distance en distance pour produire des ramifications turbinées ou
fusiformes très resserrées à la base et continues avec le tube d'où
elles naissent. Ces ramifications, en général disposées par trois,
s'allongent à leur tour pour engendrer d'autres ramifications
d'égale longueur, beaucoup plus régulières, et qui viennent
former la superficie des articles.
Tous les naturalistes qui ont eu à s'occuper des Halimeda les
ont décrits comme étant revêtus d'un véritable épiderme. En
effet , si on examine la surface des rameaux à un faible gros-
sissement , on y remarque des ponctuations fines et serrées ,
qui rappellent assez exactement Pépiderme de certains végétaux
phanérogames; et si, après avoir dissous la substance calcaire
d'un rameau A' Halimeda par l'acide chlorhydrique, on cherche
à reconnaître la nature de ces ponctuations, en enlevant un
lambeau de la partie externe d'un article, on aperçoit en effet
une sorte de membrane transparente , composée de cellules
hexagonales limitées par d'épais contours.
j. décaisse. — Sur les CoralUnes. io5
Or, pour se rendre compte de la composition de cette mem-
brane épidermique qui manque , on le sait , dans les végétaux
cellulaires, il est nécessaire de l'examiner par la face interne ; on
voit alors que chacune des mailles correspond à la surface d'un
rameau et présente une sorte d'ombilic résultant de la rupture
de ce rameau par sa partie rétrécie. On parvient souvent même ,
à l'aide d'un acide énergique, à séparer chacun des rameaux
superficiels et à isoler ainsi les élémens de cette prétendue pel-
licule.
Ce genre rentre donc dans la loi générale par son absence
d'épiderme.
Les Halimeda ont été réunis aux Corallines proprement
dites par la plupart des auteurs , à cause de leurs articulations,
et malgré les nombreux caractères qui les en éloignent. Pour
Lamarck , ils appartenaient à la section des Polypiers empâtés f
par leur tissu plus ou moins encroûté et composé d'une multi-
tude de fibres très petites , enlacées , presque feutrées.
Udotba. , Lmx.
(Flabetlaria, Lmk. — Rhipozonium j Ktz. )
Fructificatio Frons flabellata, plana v. infernè involuta,
intégra v. sinuato-lobata , inarticulata , fibris parallelis im-
plexis ramosis denticulatis constans , zonis concentricis obscu-
ris notata. — Algae stipitatae , virides et citissimè substantiâ
calcariâ induta?.
1. TJdotea flabellata, Lamx. — U. stipite simplici , fronde cbartaceâ flabelH-
forme intégra v. lobalatâ undulatâ v. plicata , haudraro proliféra, leuco-
, phaeâ inçrustatâ.
Udoteaflahellata, Lmx. Exp. méth. p. 27, t. a4. a, b, c.
Flabellaria conglutinata, Lmk. Ànn. Mua. 20, p. 3oi,
CoralUna — Sol. et EU. p. 12 5, t. 24.
Hab. in Antillis (Martinique). (V. in herb. Mus. Par.)
3, Udotea palmetta. -f — U. stipite simplici, fronde rotundl basi subcordatâ
plana obscure zonatâ filamentoso-cbartaceâ,margine superiorc crosojlae-
t4 virens.
Hab... (V. in berb.Petit-Thouars, nunc Mus. Par.)
io6 j. D&cAisifE. — Sur les Coraliines.
3. Jjdotea cyathiformis. f — U. stipite simpKei, fronde cyatbifornie obseurè
zonatâ, marine superior* eroso filimentoso. — Àlga l«tè viridis.
Hab. in Antillis (îles des Saintes propè la Guadeloupe). GL D'Àyrainvilk,
(Herb. Mus. Par.)
4. XJdoiea Desfontainii. f U. stipite simplici , fronde plana flabellatà v.
ovatâ, obscure zonatâ, submembranaceâ, margine superiore eroso.— Alga
intense viridis.
Rhipozonium lacinulatum , Ktz. 1. c.
Flabellaria Desfontainii j Lamx. Ann. Mus. 20, p. 274, tab. 13, fig. i.
Duby, Bot. Gall. a, p. g56.
Codium flabelldre et membranaceum , Ag. Syst. 177.
Conferva flabelliformis, Desf. FI. atl. a, p. 43o.
TJlva ? — DCF1. fr., vol. 6, p. 4.
• Hab. Bone ; Steinheil. (Herb. Mus. Par.)
J'ai conservé le nom de Lamouroux à cause de sa priorité;
celui de Flabellaria plus significatif a dû être abandonné puis*
qu'il a servi à désigner des débris fossiles appartenant à des
bases de feuilles de palmiers , imitant parfaitement un éventail
déployé {Flabellaria).
Le genre U do te a se compose aujourd'hui de quatre espèces
offrant toutes pour caractère : un stipe cylindrique, filamen-
teux,plus ou moins allongé, et terminé par une sorte d'éventail
simple, presque entier ou légèrement découpé, ouvert ou en-
roulé à sa base de manière à former une sorte de cornet.
A. la première vue, XTJ.flabellata peut se confondre avec
la fronde d'un large individu du Padina Pavonia, recouvert
d'un enduit calcaire , et cette méprise a effectivement été faite
par plusieurs savans. La confusion est ici d'autant plus facile ,
que les Udotea présentent des zones analogues à celles que dé*
terminent les lignes de spores sur les véritables Padina. Cepen-
dant, si, après avoir dépouillé un fragment de Y Udotea de là
chaux qui le recouvre, on examine sa structure interne, on
s'aperçoit immédiatement que ces deux plantes n'ont aucune
analogie de structure, et que leur ressemblance porte unique-
ment sur la forme extérieure. Dans XUdotea Desfontainii , les
fibres sont très minces et si légèrement encroûtées qu'on n'a
jamais hésité à ranger cette plante parmi les végétaux; et cha-
j. BBC4ISNE. — Sur les Corallines. 107
cun sait en effet qu'elle avait été placée dans le genre Codium,
par M. Ag$rdh. UU.flabellcUa est au contraire recouverte d'une
couche de sel calcaire tellement épaisse qu'on ne distingue
d'abord aucune trace de la nature végétale de cette plante , et
pour la bien reconnaître, il est nécessaire de la laisser pendant
quelques heures en contact avec l'acide chlorhydrique étendu.
La principale différence entre les Udotea et les Halimeda
consiste dans les articulations qui sont toujours très apparentes
dans les derniers et qui manquent complètement dans les pre-
miers; car on ne peut regarder comme des rudimens d'articu-
lations les zones concentriques et transversales sur les lames
des Udoteaj ces lignes semblent être le résultat des phases de
végétation.
Dans le jeune âge les Udotea se composent de filets d'un
calibre assez régulier, rangés parallèlement , lâchement unis
entre eux et formant une sorte de tige cylindrique dont le dia-
mètre varie suivant les espèces ; de la grosseur d'une plume de
pigeon dans XU.Desfontainii, elle atteint dans le Pavoniale
volume d'une grosse plume ordinaire. Plus tard , les filets se
ramifient sur un seul plan de manière à former une sorte d'é-
ventail dont la base se contracte à mesure que la plante se dé-
veloppe. L'accroissement a lieu par le bord supérieur de l'éven-
tail dont les élémens, libres dans le principe, finissent par se
souder de manière à concourir à la formation de la lame sur
laquelle se dessinent, avec plus ou moins de netteté, des zones
transversales correspondant à leurs différentes phases de déve-
loppement.
Cependant les filets , après s*être allongés indépendamment
les uns des autres pendant quelque temps, et tout en conservant
leur forme cylindrique, finissent par perdre de leur régularité
et se souder assez étroitement; dès ce moment on leur voit
produire par leurs bords contigus une ou deux séries de petits
mamelons ou des sortes de dents qui s'engrènent de manière à
donner à la lame une grande ténacité lorsqu'on cherche à la
fendre longitudinalement.
Dans VU. Pavonia, les fibres, au lieu de rester isolées dans une
grande étendue , se ramifient au contraire assez promptement et
io8 j. décaisse. — «ft/r les CoraUines.
donnent naissance à des sortes de petits bouquets semblables à
ceux qui se forment à la base des tiges des Penicillus; elles sont
remplies de matière verte et jaunissent fortement par l'action de
la teinture d'iode , tandis que celles qui forment les radicelles
contiennentàu contraire une multitude de granules amylacés qui
bleuissent sous l'influence du même réactif.
Avràinvjlleà •{-.
Fructification Frons flabellata, plana, subintegra, rugosa, co-
riacea , fibris ramosis subcompressis moniliformibus , intùs
materiâ viridi-nigrâ farctis, composita. [ — A lga marina ni-
grescens.
AerainviUea nigricans \.
Hab. in Antillb (îles des Saintes prope la Guadeloupe). — CL d'ArraiuviUe*
(t. in Herb. Mus. Par.)
Ce nouveau genre, fondé sur la structure anatoraique, à le port
d'un Udotea g son stipe cylindrique s'épanouit en une sorte d'é-
ventail coriace, de couleur noire, découpé, ou mieux déchiré,
au sommet en lobes irréguliers , et sur lequel on ne découvre
aucun indice deszones que Ton remarque sur les espèces du genre
précédent. Sa structure interne consiste en filamens comprimés,
rameux , sans articulations et assez semblables, par leur forme
générale, à ceux des Halimeda, mais marqués d'étranglemens si
rapprochés que les tubes ont exactement la forme de petits cha-
pelets; la membrane de ces fibres paraît simple et devient trans-
parente après avoir été dépouillée de la matière noirâtre qui les
remplissait. J'ai dédié cette plante à M. d'Avrainville, auquel le
Muséum doit plusieurs plantes marines fort intéressantes,
recueillies dans les Antilles.
Priricuxus, Lamk.
(Nesea, Lmx. — Coralliodendron , Ktz.)
Fructifîcatio . . . . Stipes erectus filamentis simplicibus coalitis
compositus, ad apicem penicillatus , ramosus, ramis dichoto-
j. DECAIS5K. — - Sur les Corallines. 109
mis articuiatis, articulis teretibus liberis v. flabellato-conjunc-
tis, materiâ viridi farctis. — Algae marinae plus minusve sub-
stantiâ calcariâ indutœ.
1 . Penicillus dumetosus. -f P. stipite brevi, crasso ramis fasciculato-eapitatis,
dîchotomis articuiatis, articulis cylindraceis t. oblongo-linearibus flaccidis.
Nesea dumetosa, Lmx. Hist. Polyp. p. oSg, tab. 8, fig. 3, a, B.
Hab. in Antillis. (Y. in herb. Mus. Par. Lmx. et Lamk.)
a. Penicillus capitatus } Lamk. — P. stipite tereti, ramis densis fasciculato-
eapitatis dîchotomis articuiatis, articulis filiformibus obtusis.
Penicillus capitatus, Lamk. Ann. Mus. 90, p. 399.
Nesea capitaux, Lmx. Exp. méth. polyp. p. a3, t. a5, fig. 4.
CoraUina Penicillus , L., Sol. et Eli. U a5, p. 126.
Hab. in Antillis. (V. in herb. Mus. Par. Lmx. et Lamk.)
3. Penicillus élongatus. *J* — P. stipite tereti elongato, ramis densis fascicu-
lato-eapitatis dichotomis articuiatis , articulis filiformibus cylindricis y.
apice oblongis. — Differt à précédente stipite elongato 1 deciroetr. et ultra
longo ramulisque crassioribus.
Hab. in Antillis (Babama). Coll. Lmx. (îles des Saintes, prope la Guadeloupe). .
D'Avrainville. (Herb. Mus. Par.)
4. Penicillus Lamourouxii. + — P. stipite tereti elongato, ramis Iaxis fasci-
culato-eapitatis dichotomis articuiatis, articulis filiformibus y. cylindra-
ceis, haud raro ad dichotomias globoso-contractis.
Nesea dumetosa, var. Lmx., Herb.
Hab. in Antillis (Bahama). (Herb. Lamouroux.)
5. Penicillus granulosus. -J- — P. stipite brevi , ramis fasciculatis rigidius-
culis dichotomis articuiatis, articulis constrictis submoniliformibus incrus-
tatis.
Nesea granulosa^ Lmx. tJranie. iter. Freycinet. p. 63a, tab. 9 1 ^ fig. 8-9.
Hab. in Moluccis.
$ Articuli flabellaKHCoaliti.
6. Penicillus pyramidalis* f — P. stipite brevi, ramis dichotomis fascicula-
to-eapitatis Iaxis , articulis inferioribus superioribusque oblongis, mediis ,
lineari-oblongis vix incrustatis.
Nesea pyramidalis, Lmx. Exp. méth. Polyp. p. a3, t. a5, fig, 5-6.
7. Penicillus oblongus.\ —P. stipite tereti elongato simplici, fronde oblongâ,
ramis fasciculatis sparsis , articulis dichotomis subliberis. — Differt à se-
quente articulis crassioribus nec in bmellis arcti connatis.
Hâb. in Antillis (Bahama). (Her . Mus. Par.)
no J. decaisne. — Sur les Corallines.
8. Penicillus Phœnix, Lamk. — P. stipite tereti simplici, fronde obloiiçâ,
ramis fasciculatis jsparsis, articalis dichotomie gracilibiu in Umellisca-
neatis dense et irregulariter connatis.
Peniçillu8 Phœnix, Lamk. Ann. Mus. 20, p. 299.
Nesea. — Lamx. Exp.méth Polyp. p. 32, tab. 25» fig. 2-3.
Hab. in Antillis (Herb. Mus. Par.)
J'adopte pour ce genre le poro très significatif de Penicillus
établi par Lamarck. Celui de Nesea proposé par Lamouroux,
quoique antérieur, aurait l'inconvénient d'opérer une double
mutation de noms, puisqu'il existe déjà aujourd'hui, parmi les
phanérogames, deux genres qui le portent. Quant à celui de
Coralliodendron , proposé par M. Kutzing, il doit le céder par
droit d'antériorité à celui de La mark , outre qu'il a l'inconvé-
nient de pouvoir se confondre trop facilement avec le Corolle-
dendron, Tourn. (Erythrina).
Les tiges des Penicillus que je viens de citer présentent
une structure particulière et fort différente de celle des Ha-,
limeda à laquelle les compare M. Kutzing. Elles sont formées
de fibres tubuleuses, dressées, juxta-posées, disposées à-peu-
près circulairement daiis lé principe de manière à laisser une ca-
vité centrale plus ou moins considérable.. D'abord libres, ces
fibres adhèrent bientôt entre elles, et finissent plus tard par
émettre sur les côtés des sortes d'empâtemens ou de crampons
qui , en l'entrelaçant , finissent par donner au stipe une consis-
tance coriace en même temps qu'une résistance considérable.
Ces crampons se trouvent Représentés sur les figures d'Ellis et
Solander, où elles simulent des sortes de radicelles.
Les tubes qui forment l'ensemble des capitules se bifurquent
au sommet de manière à former des dichotomies plus ou moins
nombreuses, dont les branches restent isolées les unes des an-
tres (P. àumetosus , capitatus). Ces espèces constituent nia
première section. Dans les P. Phœnix^ au contraire, les tubes
se collent latéralement les uns aux autres de façon à constituer
des petits éventails, placés sans ordre vers le sommet du stipe.
Les ramilles ou les articles sont munis d'une double mem-
brane : l'extérieure, . sur laquelle se déposent les sels calcaires,
se détache facilement du tube intérieur, rempli de matière
j. bbcaisot. •— Sur tes Coraltines* m
verte et présente, lorsqu'on l'examine au microscope, des sor-
tes d'aréoles éparses, séparées les unes des autres par la mem-
brane elle-même, sur laquelle je n'ai reconnu aucune organisa-
tion:
Le tube interne, au contraire, est parfaitement lisse et rap-
pelle celui des Conferves. La matière verte paraît y avoir
existé à l'état sirupeux, du moins je n'y ai point rencontré de
granules bleuissant par l'iode.
Il n'en est pas de même pour les fibres qui constituent la base
des stipes; celles-ci renferment une quantité considérable de
petits grains dont l'iode démontre facilement la nature amylacée.
Les Penicillus peuvent être considérés comme une réunion
plus ou moins considérable d'individus offrant une tige simple
et tubuleuse dans sa partie moyenne et terminée supérieurement
par des rameaux dichotomes de même nature. La réunion de
tous ces élémens , qu'une macération de quelques heures dans
l'acide chlorhydrique permet facilement d'isoler, constitue un
individu complet.
Espéra -j- (non Willd).
Fructification. . Stipes brevis, crassus, stuposus in globum pu-
gUlarem desinens, filamentis filiformibus tubulosis dichotomis
articulatis materiâ viridi repletis compositum. — Alga marina
viridis infernè stuposa.
Espéra Medlterranea. \
Hab. in mari Mediterraneo(Villefrancke), Risso. (Inherb. Mus. Par. comm.
à Cl. Agardh. fil.)
Je dois la communication de cette plante remarquable à l'amitié
de M. Agardh fils qui l'avait reçue de M. Risso, lequel, en avait
rencontré l'unique échantillon dans une petite crique près de
Villefranche. Oh peut comparer cette plante à un Penicillus dont
la tête aurait le volume du poing et chez lequel le stipe, au lieu
d'être lisse, serait filamenteux et enfoncé dans le sable. La struc-
ture essentielle des filamens rappelle, au rçste, celle des Peni-
cillus.
na j. deciisnh. — Sur les C oral Unes.
Neomeris, Lmx.
Fructificatio? Sporœ globosae utriculis ternis quaternisve obo
vatis circumdatae. Frons clavata , tubulosa, ramulis copiosis
verticillatis dichotomis abbreviatis articulatis, articulis glo-
bosis materiâ viridi repletis. — Alga marina granuloso-calca-
ria, albida.
Neomeris dumetosa, Lmx. Hiat. Polyp. p. a4i, tab. y, fig. S, a ê %
Hab. ia Àntillis. (V. in herb. Lamx, )
Le genre Neomeris représente pour ainsi dire dans son inté-
grité, un article du Çymopolia. Il se compose, comme ce der-
nier, d'un tube simple d'où naissent de nombreux rameaux ver-
titillés très rapprochés et terminés par de petites vésicules. Cette
plante est un exemple de plus de la nécessité d'étudier à fond la
nature des Algues pour les disposer convenablement. On voit
en effet Lamouroux hésiter entre quatre groupes: les Tabulaires,
les Polypiers coralligènes, les Radiaires et même les Mollusques! •
pour classer son genre Neomeris qu'un examen consciencieux
lui eût facilement fait reconnaître comme voisin de son Cymo*
polia.
Ainsi le corps brunâtre placé au sommet de cette plante, et
dans lequel ce naturaliste croit reconnaître un polypier dessé-
ché, se reconnaît facilement à la première analyse pour le
jeune bourgeon dépourvu de l'enduit crétacé dont il sera plus
tard recouvert.
Cymopoua, Lmx.
Fructificatio? Sporœ turbinatae, utriculis ternis quaternisve
obovatis circumdatae. Frons tubulosa, dichot orna, articula ta,
articulo apice pilis tenuibus caducis barbato ramulisque co-
piosis verticillatis dichotomis abbreviatis apice celluloso-pro-
liferis instructo. — Algae marinae calcarue, radicibus stuposis.
Çymopolia barbota, Lmx. Hist. Polyp. p« 293.
Oorallina barbota. Sol. et Eli. p. 112.
Corallina Rosarium, EU. Cor. p. 68, t. ab> fig* c C.non. Sol et EU. p. uï,
t. 21, fig. H. (V. in coll. d'Orbig.
j. decaisne. — Sur lot Corallines. n3
Il y a confusion à l'égard des deux espèces rapportées à ce
genre. Les collections de Lamouroux et de Lamarck renferment,
sous le nom de Corallina (Cymopolia) Rosurium, une plante à
articles arrondis, blancs, parfaitement lisses, et à-peu-près con-
formes à la figure h Sol. et EH. tab. ai. La planche (a5 f. c, C)
d'Ellis est la seule qui soit exacte et représente bien la plante
que j'ai sous les yeux, et dont je dois la communication à l'obli-
geance de M. Aie. d'Orbigny, qui l'a recueillie aux Canaries.
La plante signalée par les deux naturalistes que je viens de
nommer est un Amphiroa , comme on n'en peut douter à
l'examen des conceptacles , dans lesquels on rencontre des
spores quaternées. Le Cymopolia barbota n'existe ni dans la
collection de Lamouroux, ni dans celle de Lamarck; il est
même à remarquer qu'elle cesse d'être citée par Lamouroux
dans son Exposition méthodique des Polypiers ; la seule espèce
mentionnée dans cet ouvrage se trouve être le C. Rosarium qui,
d'après les échantillons que j'ai pu étudier, n'offre aucune ana-
logie avec le C. barbata ( C. Rosarium EH. ).
Je pense donc qu'il faudra réduire les espèces de ce genre
aux Cymopolia barbata Lmx. et bibarbata de M. Kutzing.
Du reste, clans le premier, les utricules vésiculeuses des ramil-
les s'affaissent par la dessiccation de manière à laisser sur la cou-
che calcaire, plus résistante des impressions arrondies, réguliè-
rement disposées en cercle, que Lamouroux avait prises pour
la demeure des polypes. Rien de semblable ne s'observe sur le
Corallina Rosarium , conservé dans son herbier.
Cham^doris, Mntg.
*
(Ne se a et Penicillus auct.)
fructifteatio... jFVew/tubulosa, obtusa, coriacea, annulatim con*
stricta, 1 primo simplex, tandem summo apice è ramis assur-
gentibus penicillato-capitata. — Alga marina , viridis, radici-
bus tubulosis flexuosis instructa.
Penicillus annula lus, Lamk. Ado, Mus. 20.
Nesea annulata, Lmx. Exp, roéth. p. a3 , tab, 7, fig, 5, 6, 7, 8, et tab. a5 #
6g. 1.
XVUI. BoTAif. ~ Aoûu *
i f 4 *• dec aisne. — Sur les Corallines.
Coraliina Peniculum, Sol. et £11. p. 127, n. 36 , tab. 7.
Hab.in Antillis (La Martinique). Dupcrrcy, Coll. Ad. Brongniart, in herb.
Mus. Par,
■
Cette plante diffère essentiellement des autres espèces dePe-
nicillus-pav la structure de ses tiges qui, au lieu dç se composer
de fibres tubuleuses juxta-posées, et plus ou moins intimement
entregreffées, se présentent dans le jeune âge sous la forme
d'un tube simple, obtus, rempli de matière verte et marqué,
de distance en distance, d'étranglemens analogues à ceux de
certaines espèces de Caulerpa.
Ce stipe, qui atteint ainsi 3-5 centimètres en hauteur, offre
au soujmet une sorte d'anneau d'abord entier, puiscrénelé et enfin
mamelonné. Plus tard encore , chacun de ces mamelons s'allonge
en un tube cylindrique qui produit à son tour , à la base ,
d'autres rameaux, de manière à constituer au sommât de la
plante une tête composée de tubes à-peu-près semblables à
ceux des Penicillus. Mais l'axe principal , au lieu d'être formé
de fibres très ténues, réunies les uns aux autres, offre comme
dans les Caulerpa f AcetabUlaria , etc., une double membrane
entre lesquelles se dépose successivement une substance cor-
née dont on reconnaît le nombre de couches en observant: des
tranches minces au microscope. Cette structure est parfaite*
ment semblable à celle que j'ai observée sur un grand nombre
de Caulerpa et sur le Dasycladus , etc.
APLOSPOREM.
G AL AX AURA, LmX.
( Tubularia , auct. partlm. — D ic/iolo maria , Lrok. — Afysium, Ag.)
Sporœ minimae , glomeratae , glomeruli per totaui ramorum
superficiem sparsi immersi. Frons ramosa , ramis diebotomis
regulariter constrictis obtusis, articulos ovato-oblongos men-
tientibus, intùs filamentis parallelis dein arcuatis dichotoqjo-
ramosis composita, punctis minimis sporarum glomerulîs
respondentibus inspersis. — Algae marinae, virides v. purpura
plus minusve incrustatae fragiles v. coriaceae.
j. decàjsne. — Sur les Corallines. u5
>
Sectio I. DlCHOTOMARIA.
Rami dichotomi fastigiato-flabellati, articulis ovatis v. ob Ion gis apice obtusis
t. vix perfossis.
i. Gaîaxaura major, -J- — G. dichotoma laxa, articulis ob Ion gis t. lineari.
oblongis, desiccatione compressa tenuissimis , Ieetè viridibus {articul. cen-
1-1 \\% longi),
Gaîaxaura umbellata. — Var. major. Lmx. herb.
Hab. Nov. Hollandia. lier Freycinet.
2. Gaîaxaura obtusata, Lmx. — G. dichotoma, articulis ovato-oblongis, su-
prcmis saepè oboyatis.
Gaîaxaura obtuaata, Lmx. Ex p. méth. p. ai, t. aa, fig. a.
Dichotomaria obtusata, Lamk. Anim. sans vert.
Alysium Hottingii, Ag. Syst. ; Mart. Flor. bras. p. 18.
TJlva Hottingii, Mert.
Hab. in Antillis (Cuba, Martinique). (Vid. in herb. Mus. Par.,Lmx.,d'Orb.)
3. Gaîaxaura oblongata, Lmx. — G. dichotoma laxa, articulis ovatis supre-
mis longioribus lineari- oblongis.
Gaîaxaura oblongata, Lmx. Exp. méth. Polyp. p. ao, t. aa, fig. i (reducta).
Dichotomaria oblongata, Lamk. Anim. sans vert.
Corallina umbellata, Esp. zoop. tab. 17, fig. i-a.
Hab. in Antillis (Herb. Mus. Par. Lamx. )
Cette plante porte dans l'herbier de Lamouroux le nom de
G. umbellata j quoique la description n'y convienne point; elle
s'applique; au G. oblongata.
4. Gaîaxaura umbellata, Lmx. — G. irregulariter dichotoma, articulis inae-
quilongis baud rare longissimjs vilbsis, dein glabratis.
Gaîaxaura umbellata, Lmx. Exp. méth.
Dichotomaria umbellata } Lamk. Anim. sans vert.
Hab. Canaria (Coll. d'Orbigny).
Sectio II. Eugalaxatjsa.
Rami dichotomi , articulis apice perfossis laevibus.
5. Gaîaxaura cylindricaj Lmx. — G. ramosissima dichotoma, articulis cylin-
dricis elongatis gracilibus laevibus. — decim. 1 \\% longa.
Gaîaxaura cylindrica , Lmx. Exp. méth. Polyp. p. aa, t. aa, fig. 4. (pars
super.)
Dichotomaria cylindrica , Lamk. An. sans vert.
Hab, in Antillis (Martinique, Guadeloupe). Y. in herb. Mus., Lmx., Orbig.
8
irô j. decaïsne. — Sur les Corallïnes.
6. Galaxaura frugilisy Luix. — G. ramosissima dichotoraa, articulis cylindra-
ceis subrugosis.— DifFcrt à praeccdcnle articulis brcvioribus crassioribus-
que.
Dû ho to m aria fragilis , Lamk. An. sans vert. p. 1 45.
Hab. in Antillis (Hcrb. Mus. Par.)
Sous le nom de G. fragilis, l'herbier de Lamouroux renferme
des échantillons des G. cylindrica, fragilis et rugosa.
7. Galaxaura dichotoma, Lamx. — G. ramosissima dichotoma, articulis ova-
tis y. oblongis subrugosis.
« Galaxaura dichotoma, Lmx. hcrb.
Hab. in Antillis (Guadeloupe, Cuba). V. in herb. Mus., Lamx., d'Orb.
8. Galaxaura Schimperi. \ G. dichotoma , articulis oblongis y. cylindraccis
laevibus y. subrugosis.
Galaxaura [zoophyton). Schimp. Exsiccat. n. 478.
Hab. in Mari Rubro.
9. Galaxaura fastigiata.-^ —G. fastigiato-ramosa dichotoma , articulis oblon-
gis subrugosis.
Hab. in Moluccis (Manilla). Cumm. Exsiccat. n. 224i (Timor). Iter Frey-
cinet. (V. in hcrb. Mus.)
SecUo III. Microthoe.
Rami irrcgulariter dichotomi , ramis primo obtusis villosis continuis , de in
glabratis obscure articulatis , articulis perfossis compressis transversè rugoso-
zonatis.
10. Galaxaura lapidescens , Lmx. — G» ramosa ramis brevibus'rigidis , primo
induratis oblusis tomcnloso-hispidis , pilis fuico-viridibus y. sanguineis.
Galaxaura lapidescens, Lmx., Exp. meth. p. 91 , t. 21 , fig. g,
t. 22 , fig. 9.
Dichotomaria — , Lmk. A ni m, sans vert.
Corallina — , Linn. Sp. 384 1.
Hab. in Canariis , Mari Rubro, Madagascar. (Yid. in Herb. Mus. Par.,
Lamx., d'Orbig.)
1 1 Galaxaura annuIafa,\Làmx. — G. ramosa ramis curtis subcontinuis brevibus
rigidis transversè annulatis apice saepiùs compressis laevibus (2-3 cen-
timetri).
Galaxaura annulata, Lmx. Hist. Polyp. p* s63.
Hab. in In diâ , insulâ Mauri lia, ftawak,, Sandwich. (V. in herb. Mus.,
Lmx. , d'Orbig.)
j. décaisse. — Sur les Corallines. 117
la. Galaxaura rugosa , Lmx. — G. irrégularité!' ramosa raniis elongatis sub-
conlinuis, cylindraceis in fer ne laevibus supernè aunulatim constrictis
sœpè compressis.
Galaxaura rugosa j Lmx. Exp. Mcth. Polyp. p. ai , t. 22, fig. 3.
Dichotomaria, Lmk. — A ni m ^ sans vert.
Hab. in Antillis, Cuba. (V. in hcrb. Mus. Par., Lmx. , d'Orb.)
i3. Galaxaura marginaux, Lmx. — G. ramosa, dichotoraa, ramis continuis
complanatis margine involatis plus minusve trans verse zonatis apice fur-
calis obtusiusculis. ( 1 decimetr. et ult.)
Galaxaura marginata, Lmx. £xp. mcth. Polyp. 91 , tab. 22, fig. 6.
Dicfiotomaria — , Lamk. Àaim. sans vert.
Hab. in Antillis ( Herb. Lamx.). Madagascar. (Herb. Mus. Par.)
Les Galaxaura diffèrent à peine des Thorea par leur struc-
ture interne; mais tandis que ces derniers présentent une tige
allongée , irrégulièrement ramifiée, et des spores disposées le
plus ordinairement par trois, les Galaxaura offrent au contraire
des rameaux presque constamment dichotomes et des spores
réunies en glomérules plus ou moins denses, semblables à ceux
des Batrachospermum. %
Les tiges sont formées de filets tubuleux, très grêles, à peine
colorés, se courbant obliquement de distance en distance pour
donner naissance à la partie externe , soit à de grosses utricules
renflées qui elles-mêmes en produisent de plus petites à leur som-
met, soit simplement à des utricules pyriformes qui se termi-
nent par des tubes ou des poils semblables à ceux qui recou-
vrent les tiges du Thorea. Ce sont ces petites vésicules ou la
base des poils, dont la cbute s'opère très facilement, qui for-
ment , par leur réunion et leur intime juxta-position, l'espèce
de membrane à mailles penta-ou hexagonales que Ton a accordée
aux Galaxaura j Dichotomaria, etc. Cette 'membrane n'existe
pas, et c'est par erreur qu'on a cru en constater la présence sur
les plantes qui nous occupent.
Quant à la fructification , elle est facile à apercevoir sur les
individus recouverts de substance calcaire; elle correspond tou-
jours aux petits trous ronds et réguliers qu'on remarque dis-
persés ça et là sur les rameaux. Il suffira donc d'enlever la
substance crétacée pour mettre à nu les glomérules de spores.
1 1 8 j. deo^isne. — Sur les Corallines.
La comparaison établie par M. Kutzing etitre la structure
interne des Galaxaura et celle des Lemanea ne me semble pas
exacte. Les tiges de ce dernier présentent à-peu-près vers l'in-
térieur de larges cellules soudées les unes aux autres de manière
à former une sorte d'écorce coriace et cartilagineuse , de la-
quelle naissent, pour se diriger vers le centre, des utricules
oblongues ou ovoïdes, placées bout à bout, remplies de matière
verte, et formant en quelque sorte des chapelets dont les grains
ont été considérés comme les organes reproducteurs. Ainsi des
tiges creuses , articulées , offrant une enveloppe résistante ,
coriace, lisse et réellement composée d'utricules soudées les unes
aux autres , et d'autant plus grandes qu'elles se rapprochent du
centre, de nombreux ramules moniliformes occupant la cavité
dès tubes et surtout les nodosités , sont autant de caractères qui
éloignent les Lemanea tes Galaxaura.
A CTINOTRTCHI A , «J\
Fructification Frons cespitosa, ramosa, dichotoma ; rami teretes,
intricali, rigidi, eleganter pilis brevibus horizontalibus annu-
latij dein lœvigati, incrustati, obscure zonati, apice com-
pressa — Aiga marina rigida, i-3 cent.
Aciinatrichia rigida -j\
Galaxaura rigida ^Lamx. Iter. Freycinet. p. i63, t. 91 , fig. 10-11. Decaisn.
Pi. Arab. in Arch. Mus. a , p. 128.
Hab. in MariRubro, in Indiâ, Mauritiâ, Madagascar (Nos-Beb.) Sandwich.
(Y. in herb. Mus. Par. et Lmx.)
Liagora , Lmx.
Sporœ minimae, glomeratae, glomeruli tubercuiati, per totam
ramorum superficiem sparsi. Frons fiiiformis, dichotoma, ra*
mis divaricatis acutiusculis , primo viscidis dein substantiâ
calcariâ obductis , poris parvulis inspersis sporarum glome-
rulis respondentibus. ^- Algae marina? contextu Thoreœ, sœ-
piùs lubricœ, lividae v. vinosae, dein incrustatœ, fragiles,
albae.
1. Liagora brackyclada \ L. cespitosa , ramis brevibus teretibus articula tis
j. decaisne. — Sur les Corallines. 119
intricatis dichotomis apice plus minùsve divaricatis obtusiuscuîis ( 2 cen-
timetr. ).
Hab. in Chili. ( Herb. d'Orbigny . )
2. Liagora Cœnomyce -j-. L. cespitosa, ramis subcompressis continuis sub-
rugosis intricatis dichotomis apice divaricatis acutiusculis ( a centime tr. ).
Hab. Manillâ. (Gumming. Exsicc. n. 3222, in herb. Mus. Par.)
J'ai hésité si , à l'exemple de Lamarck , je réunirais en un seul
genre les Liagora, Galaxaura , Dichoto maria} car on ne peut
nier que leur mode de végétation ne soit à-peu-près semblable.
La substance calcaire de certains Liagora se coupe en effet aux
ramifications, de manière à simuler les articles des Dichotoma-
ria, quoique le tissu sous«jacent reste parfaitement continu et
ne présente aucun étranglement. La fructification de ces diffé-
rens genres offre de même une grandej analogie. Elle forme
des glomérules plus ou moins denses situés au sommet des
ramilles, et se compose de spores très petites, disposées en une
sorte de cyme et portées chacune sur un court filament. Leur
organisation, ainsi que Fa très judicieusement fait remarquer
M. Kutzing, est exactement semblable à celle des Fucacés ou à
toutes celles du groupe des Aplosporées.
CHORISTOSPORJiï .
Corallina, Tourn.
Conceptacula (Keramidia) turbinata v. obovata saepiùs termi-
nais, lœvia, poro minimo apice pertusa. Sporœ è concepta-
culi fundo erectae, pyriformes v. clavatae primo simplices,
dein transversè quaternatimque sectae. Frons articulata , ir-
regulariter ramosa, ramulis infernè teretibus, supernè plus
minusve compressis. — Algae marinae cespitosœ, rigidae, radi-
ciferae.
Species hujus generis sunt :
Corallina offwinalis, Tourn. Linn.Sol. et EU. , p. 118, t. 23*, fîg. i4, i5.
— lo rie a ta , Sol. cl EU, p. 1 17, Linx. Ilisl. Polyp. p. 284.
— capensis , Lcacb. (In herb. Lmx )
— cupressina, Et p. Suppl. a, t. 7, Liuk. Ann, Mus. 2u, p. 234.
îao j. decaisne. — Sur les Corallines.
CoralUnà polycholoma , Lmx. Hist. Polyp. p. a85.
— pectinata y Lamk. f , 1. c. p. a33. v
— squamatcij Sol. et EH., p. 117, Lamk. 1. c.
— pilait fer a, Post. et Rupht. Icon. Alg. t. 4o, fig. 101.
— laxa, Lmk. 1. c. p. a3i.
— elongata , Sol. et EU. p. 119, Lmx. Hist. Polyp. p. a85, EU.
Coral. p. 63, tab. a4, fig. 3.
— longicaulis , Liok. Aon. Mus. 20 , p. a3a.
J'ai pris la forme et la position des conceptacles fructifères,
au lieu d'employer celle des frondes comme caractère générique.
Cette méthode m'a permis de réduire de beaucoup le nombre
des espèces comprises par les auteurs dans l'ancien genre Co-
rail ina } et de limiter plus nettement aussi les autres genres de la
même famille.
Ainsi, j'ai réuni sous le nom éCJmphiroa toutes les espèces
qui portent sur les articles des conceptacles en forme de ver-
rues ou de petits cônes percés au sommet. Ce genre se partage
en trois groupes, en prenant pour base de ces divisions la forme
des articles qui, employée isolément, ne peut l'être comme
caractère génériq 11, puisqu'on observe des transitions entre les
rameaux cylindriques des vrais Amphiroa et les rameaux com-
primés de la section des Arthrocardiui de même que l'on voit les
conceptacles venir se placer graduellement sur lejborddes articles
et constituer ainsi le groupe auquel j'ai donné le nom de Cheilo-
sporum. Dans les Corallina , proprement dites, les conceptacles
obovés ou turbin « terminent les rameaux ou naissent à leurs
aisselles.
À l'exception des Coral linées à frondes foliacées et composées
d'utricules comparables à celles des Dictyotées, les genres Co-
rallina , Amphiroa , Jania 3 offrent une structure intérieure
parfaitement identique.
Si nous les examinons, après les avoir complètement privées
des sels calcaires dont elles sont incrustées, nous les voyons
présenter des zones transversales plus ou moins opaques; et si
nous cherchons à reconnaître leur organisation interne , nous
reconnaissons qu'elles sont formées d'un tissu allongé , disposé
parallèlement au centre, et envoyant, obliquement vers la circon-
j. dkc aisne. — Sur les Corallines. iai
férence, des rameaux qui s'épanouissent en petits bouquets dont
les utricules arrondies , pressées les unes contre les autres , for-
ment pour ainsi dire la surface épidermoïde , qui se trouve
en outre recouverte d'une couche assez épaisse de mucilage.
Quant aux zones, elles résultent de la production de la sub-
stance calcaire qui refoule l'endochrome aux deux extrémités
des tubes , en rendant ainsi cette partie plus opaque.
Il ne m'est point arrivé de rencontrer au milieu des Coral-
lines et, alternant avec les tubes, les petites utricules ovales et
opaques représentées par M. Philippi et décrites par M. Rutzing.
D'après mes remarques ^ les zones des Corallinées sont pro-
duites, comme je viens de le dire , par l'endochrome qui se
trouve refoulé en plus grande abondance aux deux extrémités
des tubes , à mesure que la substance calcaire se dépose ou se
forme dans le tissu; et comme ceux-ci se superposent exacte-
ment , il s'ensuit que chacune des lignes obscures se trouve for-
mée parla matière colorante- appartenant à deux tubes distincts.
Cette disposition est générale pour les Corallina et les Am-
phîroa, principalement celles de la section des Arthrocardiaj et
si, dans les Jania, elle est moins apparente , il faut l'attribuer à
la ténuité des tubes et à la faible quantité d'endochrome qu'ils
renferment.
Les Corallinées sont , de toutes les Algues , les seules où la
substance calcaire pénètre tout le tissu et y reste fixée , au point
de les rendre dures, cassantes, et de leur communiquer, dans
certains cas, l'apparence de véritables concrétions pierreuses.
Cependant , dans les Corallina » A mphiroa , les fibres verti-
cales, au moyen desquelles les articles sont unis,' restent dé-
pourvues de sels calcaires , malgré leur continuité avec le tissu
incrusté qui occupe le centre des tiges.
Sur les Corallina ojfficinalh et les autres espèces de nos cotes,
la distance entre les articles est presque nulle ; et pour recon-
naître la présence de ces sortes de charnières fibreuses, il est
nécessaire de dépouiller complètement la plante de son enduit
calcaire. On voit alors que ces fibres verticales, fermes et résis-
tantes, constituent une sorte de cylindre coriace, jaunâtre, dont
les extrémités se trouvent engagées dans la partie moyenne
im j. décaisse. — Sut les Corallines.
des deux articles superposés. Malgré leur continuité parfaite avec
celles qui occupent le milieu des tiges, elles se distinguent à la
première vue par leur coloration jaunâtre, leur épaisseur assez
notable , et l'absence complète de toute incrustation, laquelle
donne à la surface de certaines espèces un poli tellement fin,
qu'on ne peut découvrir, même avec le secours de la loupe, le
plus léger interstice entre les molécules calcaires.
J'ignore si l'épaisseur de la- couche crétacée, pour une même
espèce, augmente suivant l'élévation de la température du lieu
où elle croît. Pour la Cotallina officinalis, recueillie sur les côtes
granitiques de la Manche et sur celles de la Corse par M- Lé-
Veillé, cette différence est nulle. En général, il m'a paru en être
de même à l'égard d'autres espèces. Je manque également de
données sur l'influence qiie pourrait avoir la nature du terrain
sur la production de l'enduit crétacé. Je ferai seulement remar-
quer que le plus grand nombre des plantes appartenant à l'an-
cienne famille des Corallinées provient des Antilles, et en par-
ticulier des îles Bahama.
MM. Po&tels et Ruprecht fi), dans leur magnifique ouvrage,
ont décrit cinq plantes recueillies aux îles Aléoutiennes , et qu'ils
rapportent aux Corallina. Ce sont :
Corallina tuberculose*, qui appartient à la section des^r-
throcardia, de mon genre Amphiroa; le C.cretacea, qui me
semble devoir rentrer danâ \A. Rosarium ; puis les C. frondes-
cens, pilulifera 9 arbuscula, qui sont de véritables Corallines.
Jania, Lmx.
Conceptacula (Keramidia) turbinata v. pyriformia, axillaria v.
terminalia, porô minimo apice pertusa, cornibus binis v.
quaternis instructa. Sporœ è fundo conceptaculi erectae , cla-
vatae v. pyriformes, primo simplices dein tranversè quaterna-
timque sectae. Frons dichotoma, articulata, teres, fastigiata
v. bipinnata rachide articulisque compressis cuneatis. — Algae,
marinae, incrustatae, calcariae.
(i) Postels et Rupr; Le, p. ao , tab; lx , fig. 100 , etcj
j. dec àisne. — Sur les Cofallines. ia3
Les/a/iia> Caractérisés parleurs réceptacles, surmontés de deux
ou de quatre petites cornes ou ramilles , peuvent se partager
en deux groupes parfaitement distincts; le premier, comprenant
les espèces à rameaux cylindriques, dichotomes, telles que Jania
rubenSy cristata, corniculata, micrurthodià^ crassa, de Lamou-
roux; le second auquel je donne le nom de Haliptylon, renfer-
mant les espèces à frondes pennées et originaires des mers tro-
picales qui sont :
Jania ( Haliptylon ) eîegans -J-. — Corallina elegans Herb. Mus. Par.
Jania (Haliptylon) Cuvieri -j-. — Corallina tuvieri, Lmx. Exp. Meth.
p. a4, t. 69 , fig. i3 et i4.
Jania (Haliptylon) paniculata\. — C. paniculaia, Lmx. Uranie iter.
Freycinet , p. 6a6.
Jania ( Haliptylon ) crispata -J-. — C. crispa ta, Lmx., Hist. Polyp. p. 289.
Jania (Haliptylon ) rosea -J-. — C. rosea , Lmk. Mem. Mus. I , p. a35.
Jania (Haliptylon) granifera\. — C. granifera, Lmx., Hist. Polyp. 287;
Exp. meth* p. a4, t. fig* si, g. c, G ; Lamk. Me m. Mus. I,page a33, n. 8.
Amphiroa, Lmx.
Conceptacula conica apice poro pertusa in articulum médium
sita. Sporœ clavatae v. pyriformes primé simplices , dein trans-
versè quaternatimque sectae. Frons articulata, articulis corn-
pressis teretibus v. lineari-compressis ancipitibus v. obeor-
dato-aiatis. — Àlgae incrustât» , laevqs , saepiùs albidae. —
Amphiroa à Corallina satis discrepat conceptaculis conicis
in articulum médium sitis nec axillaribus nec terminalibus.
Secllo I. Eu amphiroa.
Articuli cylindracci conceptaculis verrucosis plus minusve inspersi.
1 . Amphiroa nodularia -J-. — Corallina nodularia, Lmx. — C. (Cymopolia)
Rosarium, Lmx. herb. ! — Ç. Rosarium, Lmk. Mcm. Mus. I, p. 2 34,
n° 10.
i*4 J- decaisn*:, — Sur les Corallines.
a. Amphiroa fragillima, Lmx.(i) Exp. Meth. p. 26, t. 21 , fig. d.
3. Amphiroa cuspidata, Lmx. 1. c. tab. 21 , fig./*.
4. Amphiroa stelllgera f . — CoraUina stelllgera, Lmk. 1. c. p.a3g.
5. 'Amphiroa Jubata, Lmx. Hist. Polyp. p. 3oi , t. xi, fig. 6.
6. Amphiroa interrupta, Lmx. Hist. Polyp. p. 3oo,t. xi,ûg. 5, À.
7. Amphiroa ver rucosa j Lmx. Hist. Polyp. p. 3oo.
8. Amphiroa Ephedrœa f. — CoraUina Ephedrœa ,Lmk. l.c.-— C C^or*
var. 7, Lmk. — A. fusoides, Lmx. — A. ventricosa, Lmx. . '
g. Amphiroa choroïdes , Lmx. Hiat. Polyp. p. Soi. — CoraUina gai-
lioides, Lmk. 1. c.
10. Amphiroa cyatifera , Lmx. Uran. itcr.Freycin., pars Zool. p. 627.
11. Amphiroa crassa j Lmx. 1. c. supra.
Sec do H. Art h roc a rdi a,
Aiticuli compressi plcrùmque obcordati subalati , conceptaculis conicis
instructi.
i3. Amphiroa (Arthrocardia } corymbo&u -J-. — CoraUina corymbosa , Lmk.
— C palmata, Sol. et EU. Lmx. Exp. Meth.
HaL. Cap. B. Sp. (Vid. in herb. Mus. Par. et Lamx.).
i4. Amphiroa (Arthrocardia) Orbigniana -J-. A. elongata, articulis obcordatis
v. cuneato-obcordatis plus minùsvc dihtatis mcrlio quasi costatis pie-
rumque ad apicem conceptaculis sublateralibus instructis. — Spec. elegans
4-5 cent, longa, aff. C. proliferae, Lmx.
Hab. Patagoniae S. Carlos Chilœnsisque littora. ( V. iti herb. Mus. et
d'Orbigny, et cl. Gay.)
1 5. Amphiroa ( 4rthrocar4ia ) vertebralis -J-. A. robusta, articulis dépressif
irregularibus transversalibus cuneatis interdùm subquadratis iotegris
y. lobulatis, articulis secundariis terctibus.
Hab. Califoruia ( Monterey ) V. in herb. Mus. Par.
16. Amphiroa ( Arthrocardia ) californica -J-. A dichotoma , articulis compres-
sis saepiùs cuneatis plerumque conceptaculis quatuor in utràque facie
instructis. ( 3 cenlim. long.)
Hab. California (Monterey), V. in herb. Mus. Par.
!
(1) Les Amph. rigida, corfrinua , Uioides , de l'herbier de Lamouroux, me paraissent
appartenir à celte espèce.
j. decatsne. — St/r les Coraîlines* ia5
17. A mphiroa ( Àrlhrocardia ) Chilœnsis -j\ A. dichotoina, articulis irregula-
ribus obcordatis y. obcordatocuncaîis dilatatis conccptaculis binis conicis
iustructis, lobis plus minùwc prorcintilis.
Hab. ad littora insulae Chilœnsis (Cucaco) cl. Gay. (Y. in herb. Mus.)
18. A mphiroa proliféra -j- ( À rtbrocardia \— Corailina proUJera , Lmx. Hist.
Polyp. p. 291, 1. 10, fig. 5.
Seclio III. Eurytion.
Àrticuli rigidi plus minùsve conipressi v. ancipiti, couceptaculis conicis inslructi.
19.' À mphiroa anceps -J-. — Corailina anceps, Lmk. Mem. Mus. 1, p. 238.
20. A mphiroa dilata ta -j- — Cor. dilata ta et Gailloniij Lmx. herb.
ai. A mphiroa Brasiliana\. A. pusilla, articulis inferioribus cuneatis v. qua-
dratis superioribus linearibus obtusis, couceptaculis pluribus inspersis
(ait. 1 centim.}.
Hab. Rio de Janeiro, coll. Orbig.
aa. A mphiroa Tribulus, Lmx. — Cor. Tri bu lus, Lmk 1. c. p. ?3g.
?3. A mphiroa foliosa, Lmx. in Uran. iter Freycin.., p. 6289 t. g3, fig. a, 3.
Seclio IV. Cheilosporvm,
Articuli obeordati , lobis acutis margine superiore conccptaculis instructo poro
perfossis.
24. A mphiroa (Cheilosporum )sag?ftala -j-. ~- Corail, sagiltata, Lmx. Uran '
iter Freycin. p. 6ï5, t. g5, fig. 11-12.
a5. A mphiroa { Cbeilosporum ) acutiloba \. A. cespitosa articulis obcordatis ,
lobis acutis attenuatis divaricatis v. patulis. — Diffcrt à piaecedente lobis
divaricatis longioribus acutioribusque.
Hab. Ins. Mauritiâ? (herb. Mus. Par.)
26. A mphiroa ( Cheilosporam ) Làmourouxiana -j-. A. elongata apicc cmvata,
articulis obcordatis lobis acutis adpressis , superioribus teretibus.
Corailina Làmourouxiana > Leach. in herb. Lmx.
Hab. Gap. B. Sp. ( Cap. Carmichacl). Herb. Lamouroux.
27. Amphiroa ( Cheilosporum ) fastigiata \. A; articulis in fini is depressis
subquadratis minimis, mediis obcordato.cuncalis ; lobis acutiusculis ascen-
dentibus , supremis obtusis rotundatis.
Hab (V. in Herb. d'Orbigny.)
ta6 j. pecaisïïe. — Sur les Carallines.
Melobesi a , Lamx.
( Jgardhia , Mcneg. — Lithophyllum , Phil. — Cellepora * Linn. —
NuUipora , Lamk. — Spongites , Ktz. — • Mastophora , Dne. )
Conceptacula conica, poro minimo apice pertusa, pcr totam
frondem sparsa. Sporœ è receptaculi fundo erectae, pyrifor>
mis , primo simplices dein transversè quaternatimque sectae.
Frons plana, adnata v. libéra, orbicularis, sinuata v. irregula-
riter lobata, applauata, submembranacea , cellulosa v. plu*
minusve incrustata cal caria. — Algae marins saepiùs fuciçolœ
arhizœ.
En adoptant ici la marche que j'ai suivie pour fonder les
genres précédens, je crois devoir n'en admettre qu'un seul, et
compter au nombre des Melobesia les espèces suivantes :
Sectio I. Melobesia verm.
Frondes adnate orbiculares.
Melobesia membranacea, Lmx. Hist. Polyp. p. 3i5.
Melobesia verrucato, Lmx. 1. c. p. 3 16, — Millepora fucorum, Lamk.
Sectio IL Spongites , Ktz. >
r Frondes plus minùsve adoatœ, irregulares , indurat», lapidescentes.
M. racemosa. — M. nodosa, — j|f , Hlalaotitita. •*- M* fruiiculoaa. —
M, dentata.
Sectio III. Mastophora , Nob.
*
Frondes sublibera lobatae, coriace».
M. Ucheniformis , Dne. — Zona ri a rosea^ Ag. JUranie iter. Frejcin.
p. i64 (non Lmx.)
M- Lamourouxii. *j* — Padina rosea, Lmx. berln •— Dictyoia rosea, Lmx*
Peyssonnelia ? Dne. PI. arab.
j. dec aisne. — Sur les CoralUnes. 137
M. tennis -\. — M. fronde icnui exposa repaudâ , marginc involuto. —
Habilu Peyssonneliœ squamariœ, Noh.
Hab. iu iusulis Sandwich. {Herb. Mo*. Par,)
Le genre Melobesia, auquel se rapportent le Lapis spongia
des pharmaciens, les ïiullipores, etc., a été le sujet d'opinions
les plus contradictoires. Plusieurs naturalistes ont classé avec
raison quelques-uns de ces derniers dans le régne inorganique,
en les assimilant à des incrustations calcaires : opinion qui se
justifie d'ailleurs, soit par la bizarrerie de leurs formes, soit
principalement par l'absence totale de tissu organique au cen-
tre de ces masses crétacées.
Les Melobesia varient considérablement de consistance; il en
est de très dures, tandis que d'autres au contraire constituent,
à la surface d'une foule d'algues marines, des plaques ou des
disques plus ou moins grands, ronds, réguliers, entiers ou
lobés.
Je considère les Millepom decussata , Sol. et EU. tab. a3 ,
fig. 29, et le M. lichenoides, fig. 10, comme les espèces les plus
grandes; de même que le Melobesia membranacea elverrucata,
me semblent les plus petites du genre. Les différens mo-
des de divisions des frondes, combinés avec l'adhérence plus
ou moins complète de ces plantes à leurs supports, m'avait fait
croire à la possibilité de conserver les genres établis aux dépens
des diverses espèces de Melobesia. Un examen plus approfondi
de toutes les espèces que j'ai eues en ina possession m'a fait com-
plètement changer d'idée à cet égard. Il est évident maintenant,
à mes yeux, qu'un fragment de la fronde du Miltepora liche-
noides est exactement semblable à un individu complet du Me-
lobesia verrucata, et qu'en suivant cette comparaison dans toutes
les espèces, on arrive à réunir en un seul genre toutes les plantes
qu'un examen trop superficiel avait fait séparer.
Toutes ont en outre un caractère commun, c'est d'avoir la
fronde uniquement composée de cellules placées bout à boulet
sans indice de nervure ou d'axe principal ; les divisions entières,
tronquées, plus ou inoins relevées ou enroulées en leurs bords,
et de présenter enfin, sur toute leur surface, des petits marne-
ia8 J; decaisnf. — Sur les Corallines.
Ions percés aa sommet et an fond desquels naissent verticalement
les tétraspores.
Ainsi, la structure anatomique, la forme extérieure des fron-
des, la disposition des conceptacles tendent à démontrer l'i-
dentité des nombreux genres que l'on avait créés aux dépens
des Cellepores, sans tenir compte de leur organisation intime.
Toutes ces plantes constituent en effet , soit de très petites
pi aqb es sinueuses en leurs bords, soit des expansions plus ou
moins profondément lobées et encroûtées, composées, sans ex-
ception, de cellules simples, oblongues, ou ordinairement plus
arrondies dans la partie saillante qui constitue les conceptacles.
Ces utricules contiennent un endochrome rose ou vineux, rare-
ment verdâtre, si ce c'est par suite d'altération, et conservent
leur couleur long-temps après la dessiccation.
Dans le M. verrucata ces frondes sont formées , dans leur
épaisseur, de deux rangées d'utricules superposées et presque
complètement dépourvues de mucilage, aussi l'action des acides
les désagrège facilement et réduit, pour ainsi dire ces petites
plantes en utricules libres et ovales. Dans d'autres espèces, au
contraire, la fronde acquiert une plus grande épaisseur, et les
utricules paraissent rangées parallèlement comme dans \ePeys*
sonnelia.
J'ignore par quel moyen les Melobesiu se fixent aux Fucus»
Je n'y ai jamais remarqué de radicelles ni de cellules cylindri-
ques avec empâtemens , que l'on retrouve sur les petites Cho-
ristosporées , telles que Ceramium , Polysiphorria , Lèveil-
lea, etc.
l. et c. tulasne. — Sur les genres Polysaccum et Geaster. 1 29
Sur les genres Poltsaccum et Geaster,
Par MM. L. R. et C. Tulasne. ,
L
Entre tous les Champignons du groupe des Lycoperdinées,
les Polysaccum sont remarquables par leur organisation et
leurs propriétés tinctoriales. L'espèce la plus célèbre est celle
dont Micheli a donné une très belle figure dans la planche 90
de ses Nova gênera, et qu'il a décrite par cette phrase : Lyco-
perdoides album, tinctorium, radice amplissima (1). C'est la
même qui fut plus tard appelée Lycoperdon capitatum par
Batsch (2) et Gmelin (3). Observée en France au commence-
ment de ce siècle par M. Desportes, elle reçut de ce botaniste
le nom de Polysaccum que lui a conservé M. De Candolle dans
son rapport sur un voyage botanique dans l'ouest de la France (4);
l'expression crassipes fut employée par ce dernier comme dé-
nomination spécifique.
Ce Polysaccum crassipes ne paraît pas avoir fixé l'attention
de beaucoup d'autres botanistes français; nous ne connaissons
que la flore de l'Anjou de M. Desvaux et celle de PAgenais
par M. St. Amans qui en fassent mention. M. De Candolle dans
sa Flore française (tom. vi, page io3) et le Botanicon gallicum
de M. Duby (pars sec. p. 85a) ne font que redire l'observation
de M. Desportes qui l'a consignée lui-même dans sa Flore du
Maine en i838. Il est probable cependant que ce champignon
n'est pas aussi rare en France que semble l'indiquer le silence
des Aoristes. M. Ad. Brongniart l'a rencontré, il y a long-temps
(1) Micheli N. G., pag. 219, tab. gt, fig. 1.
(2; Elench. fung., pag. i/f7.
(3) Syst. nat. Linn. vol. a, pag. 1463.
(4) Mémoires de la Société d'Agriculture du département de la Seine, tome x.
X\III. Cotait — Septembre, 9
i3o l. it c. tulashe. — Sur les genres Polysaccum rfGeaster.
déjà, dans les allées sablonneuses des bois de Chaville près Pa-
ris, et nous l'avons nous-mêmes recueilli, dans les environs de
Civray (Vienne). Suivant le témoignage de Wallroth(i) il croît en
Allemagne dans les champs sablonneux qu'arrose l'Elbe, sur les
bords du Rhih et ailleurs. C'est le Polyperà Cfassïpës de la Flore
de Dresde de Ficinus et le Pisocarpium clavatum de M. Nées
d'Esenbeck (2). Cette dernière dénomination générique [avait
été proposée par M. Link dans ses Observationes in ordines plan-
tarum (3). Nous n'avons pu savoir s'il croissait aussi en Angle-
terre; la Flore du Dr. Hooker ne renferme que le P. olivaceum
Fl\, eé^éëë figurée jadis pat* Sowerby soûs le nom de Lycoper-
dôn càpbuliferûm (Efcgl. Fungi , t- 4*4)-
M. le docteur Montagne à décrit dàtis l'histoire naturelle
des Côtiaries de MM. Wêbb et Berthelot (4) un Polysaccum
tiftùtoHurit qui est très Voisiri du P. cïassipes, et que l'auteur
croit reconnaître dans le champignon figuré par Bûxbaum,
cent, i, t. 58. Cette nouvelle espèce croît parasite sur les racl-
fles d'utl Ciste et possède , comme ses Congénères, des propriétés
tinctoriales que les habitâns dés lies Gôtnêre et Pal ma savent
rttettfe à profit.
M. Vittâdinî pense qu'il faut mettre au hômbre de ses Ocia-
vianiù. (Môftdg. Tub. pp. ï6 et t8) les deux autres espèces de
Lycoperdoides décrites par Micheli ; M. PVies les avait conser-
vées dans le genre Polpacùùm (Syst. myc. vol. 3, p. 55).
Mais il est une espèce plus généralement connue que les pré-
cédentes et dont les auteurs du Cônspectus fungorum agri Nis*
kiensis Oht les premiers donné une excellente description. Le Pi-
so Utus arenaHus de MM. Albertitri et Schweinitz est en effet la
même plante que plus tard M. DeCandolle a nommée Polysaccum
acaule. Il a été observé pour la première fois en France par ce
botaniste illustre dans les sables du département des Landes (5),
(l) Flora ôiypt. Germaniœ pars post. , pag. 872.
(*) Syst. der Pilze undSchw., pag. i37, tab. i3, fig. i3i.
(3) Dus. i* in der Gesellschaft naturf. Freunde zu Berlin Mag.. 1809.
(4) Vol. 3, pag. 86. — Bot. pi. 5, fig. 1.
(5) Rapport sur un Voyage botanique dans les départemens du Sud-Ouest. Mémoires de la
Société d'Agriculture du département de la Seine, tom. xi.
l* et c. tula,sne. — Sur les genres Pol y sacci im et Geaster. 1 3 1
et retrouvé depuis dans les bois de pins des environs de Bor-
deaux par Mi La ter rade ( i). C'est lui aussi, nous le croyons, qui
croît abondamment sur les décombres autour des carrières d ar-
doises des eh virons d'Angers, et que l'un de nous a recueilli au
mois de juillet dans Un état complet de développement. La plu-
part des flores françaises n'en font d ailleurs aucune mention.
Peut-être le Lycoperdon arrhizum deScopoli n'est-il aussi que
ce même Polysaùcum acaule; leà figures qui accompagnent la
description du botanise milanais portent à le croire K cepen*
dant l'identité des deux plantes n'est pas évidente (v. Scop«e d*
lie, Insubi I. pi 4o 9 t-xvm). Il ne faut pas d'ailleurs confondre
ce Lyc. arrhiztim aveo celui de Batsch (a) que Persoon estimait
être son Bovuta nigtescens (syn. fung. p. i36)«
Le Polyeacôum acaule a été vu en Suède par Fries (Symb.
Gast. pé 4), en Italie et en Allemagne par divers botanistes, dans
111e de Capraria par MM. Moris et de Nota ris (3). M* Corda le dit
commun dans toute l'Europe; il 4n a donné une figure et une
analyse (4> Le Dr. Rrombholz a aussi, suivant le même auteur,
figuré cette espèce et ses congénères dans la planche 6o de son
traité dgs Champignons comestibles et vénéneux.
Ce que l'œil peut découvrir dans l'organisation des Polysac»
cum sans le secours de* instrumens grossissans a été décrit et
figuré par plusieurs des auteurs que nous avons dites plus haut;
l'histoire du P* acaule a surtout été faite avec) autant d'élégance
que de fidélité pat* MM. Albértini et Schweinitfc; le P. crassipes
qui a été rencontré moins souvent est aussi très reconnaissable
dans les descriptions abrégées mais significatives de Micheli , de
M. De Candolle, etc.
Quant aux détails de la structure intime de ces champignons,
à l'analyse de leurs tissus et particulièrement h leur mode de
fructification, M. Corda est le seul que nous sachions qui ait en-
trepris de les faire connaître. On peut lire dans le tome h, page a4
(i) Flore Bordelaise, 3* édition, pag. 544.— 1829.
(a) Êlench. Jung, contin. 1* , pag. a 5g, n. ctxvi , lab. 19,
(3) Ftonda eépfuriœ, pag. aaô, iri Ut m. dèlt Jeudi delk 3c. dl torina, Sér. », U>m. 2.
(4) Ie*n*jm*g. , tons* n, t. a 5* lab. xu* fi^ 911
1 3a l. et c. tulasne. — Sur les genres Polysaccum e/Geaster.
(i 838), .de son bel ouvrage quia pour titre Icônes fungorum ,1e
résultat de ses observations sur le P. acaule. Ce n'est point le
même champignon que nous avons eu l'occasion d'étudier,
aussi ne sommes-nous pas arrivés aux mêmes conclusions que
le savant botaniste de Prague. Néanmoins il est difficile de sup-
poser que deux espèces aussi voisines par les caractères de la vé-
gétation que les Polys. acaule et crassipes puissent différer beau-
coup par leur mode de fructification, et que les dissemblances
qui paraissent exister sous ce rapport entre ces deux plantes ne
devront pas un jour s'évanouir devant un examen comparatif.
Nos recherches ne se sont essayées que sur le P. crassipes. Ce
champignon croît assez abondamment près de Civray dans les
champs sablonneux laissés en jachères depuis plusieurs années,
sur les revers des fossés qui bordent les routes, etc. On le reconnaît
de loin à sa taille gigantesque , si l'on peut ainsi dire, aux légers
nuages de poussière que l'air agite au-dessus de sa tête, et qui
en retombant brunissent le sol autour de lui. Son tronc robuste, ,
de couleur jaune fauve , simule une vieille racine que les pluies
auraient mise à nu; il s'enfonce profondément dans la terre, s'y
divise quelquefois en plusieurs branches radiciformes, et demeure
debout long-temps après que la tête du champignon a disparu
sous les attaques des insectes et les influences destructives de
l'atmosphère. Les dimensions de ce tronc qui forment le princi-
pal caractère de l'espèce peuvent cependant être tellement
amoindries que le peridium paraît quelquefois sessile sur la
terre; les individus qui sont dans ce cas forment sans doute la
variété brevipes de M. Desportes (Flore du Maine , p. t\5*).
Ce même stipe ou tronc est formé d'une substance subéreuse
et très résistante, composée de filamens ténus, rameux, cloison*
nés et identiques parleur nature avec le mycélium; sa partie su*
périeure se renfle pour produire la tête ou le peridium globu-
leux de la plante, et, si l'on en pratique une coupe verticale, on
reconnaît que là sa substance modifiée s'est divisée en cloisons
de couleur sulfarine, laissant entre elles des cavités petites d'a-
bord, maisqui s'accroissent progressivement et en rayonnant, pour
ainsi dire, de la base du peridium à sa périphérie. Puis ces cavi-
tés diminuent de grandeur peu-à-peu, leurs parois se rappro*
l. et c. tulasne. — Sur les genres Polysaccura et Geaster . 1 33
chent, se touchent et finissent par constituer une sorte de
membrane, par fournir un cortex au champignon. Le sommet
de celui-ci n'est donc qu'un assemblage de logettes dont les plus
grandes sont situées un peu au-dessous du cortex; les plus pe-
tites, placées dans cette enveloppe ou très près d'elle, demeurent
vides et stériles: c'est dans le sein des plus intérieures seulement
que se passent les mystères de la fructification.
La substance qui les remplit, d'abord pulpeuse, mucilagi-
neu£e et d'une couleur grisâtre, est composée de filamens ra~
meux et diaphanes; vers les parois de la logette, desquelles ils
procèdent, ces -filamens sont plus feutrés, moins aqueux, et
forment un tissu enveloppant qui finit par se détacher de ce
qui l'entoure ; de sorte que l'on peut aisément faire sortir des
logettes les noyaux de matière pulpeuse , généralement ovoïdes
et très inégaux qui les occupent. Ces corps ont reçu successive-
ment les noms de glebulœ (Micheli), grani et granellini (Casti-
glioni in Scopoli), fungilli (Alb. et Schw.), sporangiola (Link),
corps amygdaloïdes , etc.
Si l'on soumet à l'examen microscopique une tranche mince
de leur substance, on reconnaît avec un peu d'attention que les
filamens qu'elle renferme se terminent ordinairement par une
cellule dilatée globuleuse ou ovoïde. Le nucule auquel le frag-
ment a été emprunté était-il encore loin de sa maturité, alors
ces cellules sont parfaitement lisses et nues; mais lorsqu'on
analyse des nucules plus âgés, ces mêmes cellules présentent
vers leur sommet de petites sphères presque sessiles, dont le
nombre varie entre deux et six. Ces corpuscules grossissent peu-
à-peu, et deviennent bientôt des spores, faciles à reconnaître par
la couleur qui les obscurcit et par les inégalités de leur surface.
Arrivés à cet état de développement, ils ont environ ?§7 de mil-
mètre en diamètre, leur surface est couverte de petites verrues
arrondies , et ils se séparent de la vésicule qui les portait. On
constate alors qu'ils ont laissé sur ces vésicules génératrices les
petites éminences auxquelles ils étaient attachés, mais nous
n'avons pu reconnaître bien manifestement à leur périphérie la
présence d'un hile ou d'une cicatricule quelconque.
Enfin lorsque arrive l'instant de la dissémination de ces orga
1 34 L.BTPC. tolasne. — Sur les genre s Polysaccum et Geaster.
nés, ils se dessèchent ainsi que tout ce qui les entoure; l'enve-
loppe fugace des quoules et les parois des logettes se rompent
pour leur livrer passage , et si le peridium commun présente
aussi quelque issue, on les voit s'échapper à l'extérieur mêlés à
des filamens ténus et détruits, sous la forme de fumées légères
que le vent disperse aussitôt.
Ainsi que l'ont fait remarquer MM. Âlbertini et Schweinite,
on peut, en quelque sorte, observer la succession de ces phé-
nomènes sur un seul individu, car la maturité des nucules n'a
pas lieu simultanément dans tout le peridium. La macération
dans l'eau pure nous a paru rendre ces corps, lorsqu'ils sont
jeunes, plus faciles ^ analyse* : leur substance après une im-
mersion prolongée devenait moins muqueuse et se divisait plus
commodément dans ses fitamens constitutifs, sans que la forme
de ces filamens fût sensiblement altérée.
La fructification du P. acaule, telle qu'elle a été décrite par
M. Corda, diffère notablement de celle que nous venons d'ana-
lyser. Dans l'opinion de ce savant, les cellules renflées qui termi-
nent les filamens intérieurs des corps amygdaloïdes sa trans-
forment elles-mêmes en spores , et ces derniers organes se
montrent solitaires et portés sur un court funicule dft à II
partie inférieure peu altérée de la cellule génératrice.
Si nos observations étaient reconnues exactes , elles fourni*
raient de nouveaux motifs pour rapprooher les Potytacoim
et les <&cleroderma. Dans ces deux genres, en effet, les çarps
reproducteurs naissent, selon nous, presque sessiles sur des
cellules semblablement dilatées, seulement les filamens aux-
quels ces cellules appartiennent constituent dans chacun d'qux
une matière distincte par son aspect et sa consistance; d'ailleurs .
les septa ou cloisons des Scleroderma, loin d'acquérir la solidité
de celles des Polysaccum, ne sont jamais que floconneuses; k
substance fructifère qu'ils entourent n'a jamais une vie indé-
pendante et ne se sépare point avec une enveloppe propre des
logettes fugaces où elle est placée. Telles sont évidemment les
différences principales qui existent entre les deux genres, diffé-
rences qui n'ont échappé à aucun botaniste, mais qui n'ont pas
eu aux yeux de tous la même importance. Ainsi Micheli avait
l. et c. TTJLAS5E.— Sur les genres Polysaccum et Geaster. 1 35
fondé sur elles la distinction de ses genres Lycoperdoides et
Lycoperdastrum (1); Persoon les réunit depuis sous le même
nom de Scleroderma (syn. fung. pp. i5o et seqq.) ; mais la plu-
part des auteurs postérieurs sont retournés aux distinctions du
botaniste florentin^ et les ont consacrées en adoptant concur-
remment les genres Polysaccum et Scleroderma.
n.
La première période de la vie des Geaster, celle qui se passe
sous terre , a été peu étudiée ; la plupart des observateurs ne
lep ont vus que dans leur état de maturité , lorsque leur /?<?-
ridiwn externe est découpé en étoile, et qu'une poussière
brune mêlée de filamens remplit l'enveloppe interne. Ils sont en
effet très communs en cet état dans tous les bois sablonneux; pri-
vée d'adhérence avec le sol sur lequel ils reposent, et devenus le
jouet des vents, leur nature coriace et subéreuse les conserve
aétaWPQips pendant plusieurs saisons malgré toutes les intempé-
rie*» de sorte que les jeunes individus en quittant leur retraite
£6 mêlent à une nombreuse famille qui n'a plus que les apparen-
ti&'dç la vie et fait croire leur race plus abondante qu'elle ne
fttt réellement.
Lf$ Geaster prennent leur entier accroissement sous le sol,
fsagbés a une petite profondeur où les influences de l'atmosphère
peuvent facilement les atteindre. Leur forme est ordinairement
spUériqufl et légèrement déprimée, leur mycélium, quelquefois
pei* maaifeste, est souvent aussi fort abondant et peut même
te* revêtir d'une couche sensible; c'est ce qui a lieu pour le
Q, fimbriatus Fries (s) , espèce commune à la fin de l'automne
foqs les pins du bois de Boulogne près Paris.
Lorsque la vie souterraine de ces plantes doit prendre fin,
leur émersion à la surface du sol paraît spécialement aidée par
la rupture du peridium externe dont les nombreux rayons, en
faisant effort pour se développer en étoile, produisent au dehors
(i) Hujusmodi substantia per cellulas non nitidas et tenaces ut in] Lycoperdoide sed mollet
tt lanuginosas subdivisa est ac distrjbuta (Nov. pi. gen. , pag. 919).
(a) Desmaz. Crypt. de la France, deuxième édit, , fasc. yi, n. a 56
i36 L.ETC. tulasjviî. — *Stor/<?sge/zre$Polysaccum et Geaster.
la petite vessie qu'ils enveloppaient, et suivent eux-mème* le
mouvement qu'ils lui impriment. Les diverses tuniques qui se
recouvraient mutuellement dans la jeune plante se distinguent,
alors facilement.
L'enveloppe de mycélium du G.fimbriatus n'adhère que fai-
blement au peridium de cette plante , elle se rompt en rayon*
comme ce dernier organe, mais moins profondément et avec
moins de symétrie; le champignon n'en entraîne souvent hors
de terre que des fragmens que l'on peut, jusqu'à sa dessiccation»
lui enlever sans les déchirer; leur tissu mince et papyracé ren-
ferme ordinairement beaucoup de corps étrangers , tels, par
exemple, que des débris de feuilles sèches. Le peridium de ee
même Geaster est doué d'une grande épaisseur, mais la dessic-
cation la lui enlève; aussi diffère-t-il beaucoup en cela du /?*ri-
diurn. du G. hygrometricus : rechercher dans leurs organisa-
tions respectives les causes de cette différence n'est peut-être
pas sans intérêt.
Un léger examen suffit pour reconnaître dans le peridium
du G. fimbriatus deux couches ou membranes, Tune ex-
térieure très mince, tenace, composée de filamens étroits,
longs et pressés; l'autre de huit à dix fois plus épaisse, d'un
blanc jaunâtre, molle, spongieuse, juxtaposée à la première,
ruptile , facile à détacher et composée uniquement de cellules
arrondies, grandes et transparentes. Après quelques jours
d'exposition à la lumière , cette membrane interne se ra-
mollit, se désorganise et subit une altération identique à celle
que nous avons signalée ailleurs dans l'enveloppe externe des
Lycoperdon. L'eau quelle renfermait s'étant complètement éva-
porée, les parties solides demeurent desséchées sur la mem-
brane externe, la colorent en roussâtre, n'en sauraient plus
être séparées et augmentent si peu son épaisseur propre qu'il
faut avoir suivi la série de ces phénomènes pour ne pas attri-
buer à d'autres causes la ténuité qu'acquiert en définitive le
peridium de notre plante. (1)
(i) Dans le G. triplex de M. Junghim (Tijdscli. voor Naturl. Geschied. en Physioî. —
1840. pag. 387, pi. 8, fig. i-3), la cQucbe de tissu cellulaire dont il est ici question, se dé-
t\
l. et c. tulasn h.— - Sur les genres Polysaccum et Geaster. 1 37
.. Jl n'en est point ainsi du G. hygrométrie us Fr. (1) ; les cou-
dies de tissus différens qui composent son peridium externe
Me peuvent à aucun âge de la plante être disjointes , et la des-
siccation, si elle diminue leur épaisseur, ne les désorganise au-
cunement. La couche extérieure, formée de filamens ténus, al-
longés et feutrés , peut être considérée comme l'analogue de la
Aeinbrane externe et papyriforme du peridium de l'espèce pré-
'oédente; su r f elle s'appliquent deux autres couches très dissem-
blables ; la première de nature subéreuse, composée de filamens
fameux et contournés; la seconde, dure et cornée, due à de
longs filamens droits d'un assez grand diamètre, à parois très
épaisse», et implantés perpendiculairement à la couche sous-ja-
cente. Les dimensions en épaisseur de ces deux couches , soit
absolues, soit relatives, varient avec les individus; cependant
nous avons cru observer qu'elles ne sont point partout unifor-
mes dans une même plante, qu'ainsi l'épaisseur de la couche
cornée s'accroît de la base du champignon à son sommet et que
c'est l'inverse qui a lieu pour la couche subéreuse. Cette cir-
constance doit favoriser les mouvemens hygroscopiques des
rayons du peridium qui sont principalement dus, sans doute,
à ce que la couche d'apparence cornée est plus avide d'humi-
dité, que celle que lui est sousposée. Les gerçures que présente
quelquefois cette couche cornée, surtout dans les vieux in-
dividus, s'expliquent très bien par la disjonction des filamens
dressas qui la composent. Le mycélium de cette espèce ne lui
fournit point de tunique très manifeste, mais on peut le recon-
naître encore dans la partie la plus extérieure du peridium et
dans les fibrilles noires qui s'en détachent.
Celui du G. rufescens Pers. (a) est au contraire très abondant et
ne saurait échapper à une observation attentive ; nous avons pu
même constater qu'il offre l'aspect du mycélium du champi-
tache naturellement de celle à laquelle elle est appliquée, et forme une sorte de cupule autour
dn peridium interne. Les petites écailles qui sont à la superficie du champignon sont peut-
être des débris de myceliwn.
(1) Desmaz. Crypt. de la France, * e édition, fasc. vr, n. a55.
(a) La plante que nous nommons ainsi croit depuis deux ans environ dans Tune des serres
du Jardin du Roi ; nous ne saurions dire positivement de quel lieu elle y a été apportée.
1 38 l. et o. ?u làsïce.~- Sur les genres Poiysaccum et Geaster.
gnon des couches {Agaricus- campestris Linn.). Ses filamens
byssoïdes d'une couleur blapche, quelquefois comme légère-
ment teintée de bleuâtre, se ramifient dans le sol, en agglomè-
rent les particules, puis, se condensant en certains points, for-
ment des cordons rameuit au sommet desquels, comme de véri-
tables racines, naissent et se développent peu-à-peu les jeunes
plantes. Celles-ci, le plus souvent réunies par groupes, sont
pourvues d'une tunique informe de mycélium qui persiste fré-
quemment jusqu'à leur maturité j elles y adhèrent assez forte-
ment par le même point où sont attachés les cordons de mycé-
lium sur lesquels elles ont pris naissance. Lorsqu'on enlève cette
enveloppe extérieure au champignon parvenu à sa maturité,
il paraît blanc et comme soyeux , et demeure tel en se dessé-
chant ; mais si on le plonge dans l'alcool , il prend instantané-
ment une teinte brune qui est celle de la substance du peridium.
Ce phénomène n'a point lieu pour les champignons très jeunes
encore; l'immersion dans l'esprit devin, loin de détruire leur
blanche coloration, la leur conserve presque sans l'altérer.
Quant à l'organisation de son peridium externe, le G. rufescens
a de grandes analogies avec le G. hygrometricus . Cette enve-
loppe se compose encore de deux couches très distinctes; l'ex-
térieure qui paraît s'organiser la première est composée de
filamens allongés et parallèles, et constitue une membrane très
résistante; la couche interne qui peut en être séparée par
fragmens dans les jeunes individus est formée par un tissu cel-
lulaire assez régulier, à mailles le plus souvent hexagonales. Ce
tissu prend en se desséchant une très grande consistance et
possède aussi, comme le tissu analogue du G. hygrometricus, la
faculté de se distendre plus que la couche externe sous l'in-
fluence de l'humidité.
Les phénomènes hygrométriques que présentent ces denx
espèces, on les chercherait vainement dans le G.fimbriatus }
dont l'organisation rend compte de cette différence.
Dans tous ces champignons, d'ailleurs, le peridium interne et
le tissu qu'il protège paraissent tirer leur origine des parties in-
férieures et les plus extérieures du peridium externe; on peut
surtout supposer que la substance placée au-dessous de la pe*
l. 8T e. ïulasnb.— 5i/r/^ genres Polysaccum <?/ Geaster. i3g
lit* vessie sporigène du G. fimbriatus, et distinguée des parties
voisines par sa coloration , a cjû servir à l'introduction des li-
quides nourriciers de la plante. À l'égard de l'organisation des
parois de ce peridium , l'analyse n'y découvre que des filament
ténus,- allongées, rameux* constituant une membrane très
mince et élastique; c'est de cette membrane que s'échappent
tous les autres filamens qui plongent dans le sein de la petite
vessie, et y forment en s'entrecroisant , et se compliquant de
mille façons , des cloisons plus ou moins épaisses, mais fugaces,
qui limitent les espaces destinés au développement des spores.
Ces espaces $ppt généralement asçeg étroits et sans forme ré-
gulière; ils sont plus grands dans le G. fimbriatus que dans les
deux autres espèces. Il faut, pour observer facilement cçux du
G. rufescetflSy choisir des individus très jeunes dont la blancheur
ne soit point modifiée par l'immersion dans l'alcool; les cellules
qui doivent former la couche interne du peridium extérieur sont
alors à peine formées.
Les basjdes qui tapissent les parois des locules fructifères,
terminent les filamens de la trame et sont d'un bien plus grpnd
diamètre. Celles du G rufescem sont quelquefois partagées par
des diaphragmes , ce qui ferait supposer qu'elles ne seraient
pas toujours uniquement dues à la dilatation de la cellule ex-
trente d'un filament, mais que plusieurs cellules terminales,
dont les parois communes se détruiraient, concourraient dans
certains cas à leur formation.
Les spores naissent sur ces basides comme celles des Lyco-
perdon au nombre de deux à quatre , portées sur un funicple
plus ou moins développé ; elles nous ont paru sesçiles dans le
G. hygromeiricus. Ces spores sont sphériques; celles du G.fim~
briatus sont lisses et n'ont guère que 473 de millimètre on dia-
mètre; celles du G.rufescens ont un diamètre double et leur
surface est finement tuberculeuse ; les spores du G. hygrome-
iricus sont aussi un peu verruqueuses , et leur diamètre paraît
varier entre 777 et rh de millimètre.
Ces organes reproducteurs quittent de fort bonne heure les
cellules mères; devenus libres, ils se 'colorent, les basides
disparaissent et les filamens de la trame, unis peut-être à d'au-
i4o l. et c. tulasnb. — Sur les genres Polysaccom et Geaster.
très filaraens nés postérieurement, prennent cet accroissement
considérable qu'ils ont dans la plante mûre dont ils composent
le capillitium. C'est seulement après l'accomplissement de ces
phénomènes qu'arrive la rupture du peridium externe et qufe
le champignon se montre hors de terre.
EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE 5.
. -
Les figures 1-7 sont consacrées k l'analyse du Polysaccum crassipes DC.,
et les autres à celle du Geaster fimbriatus Fr.
Fig. 1. Fragment d'un Polysaccum crassipes parvenu à son entier développement ; a. En-
veloppe corticale ou peridium; b % b. Nucules places dans leurs logettes; c. Logettes vides.
Fig. a. Nucules isolés et plus grossis.
Fig. 3. Filamens gélatineux dont leur substance est formée; les cellules qui les terminent
donnent naissance aux spores.
Fig. 4. Une de ces cellules fertiles isolée.
Fig. 5. Autre montrant les petites éminences auxquelles les spores étaient attachées.
Fig. 6 Spores jeunes encore lisses. • \
Fig. 7. Autres parvenues à leur maturité, et dont la surface est tuberculeuse.
Fig. 8. Coupe verticale d'un jeune Geaster fimbriatus.
Fig. 9. Frustuîe du même grossi; a. Couche filamenteuse du peridium externe portant
au dehors des débris de mycélium , mêlés a des corps étrangers ; b. Couche formée de grandes
cellules qui se désorganise après la rupture du peridium et que la dessiccation fait en quelque
sorte disparaître; c. Peridium interne ;V. Substance intérieure présentant de nombreuses ci-
vités fructifères.
Fig. 10. Un fragment du peridium externe plus grossi; les lettres a, b indiquent les mê-
mes parties que dans la figure précédente.
Fig. ix. Filamens composant la trame de la substance intérieure; a, a. Cellules qui doi-
vent porter les spores.
Fig. xa. Spores. v
Fig* x3. Autres plus grossies.
PL ANC H K 6.
Les figures 1-8 sont relatives au Geaster hygrometricus Pcrs. , et toutes les
autres au Geaster rufescens Ejusd.
Fig. 1. Section verticale d'un Geaster hygrometricus dont le peridium ne s'est pas encora
rompu.
Fig. 9. Coupe grossie ç|e ce peridium ; a et b. Couches extérieures ; c. Couche cornée.
m martius. — Sur la gangrène des Pommes de terre, tfo
Fig. 3. Coape horizontale d'an fragment de cette couche cornée du perUiium»
Fig. 4- Sporopbores encore nus.
Fig. 5. Autres portant de jeunes spores.
Fig. 6. Baside dont les spores sont déjà finement tuberculeuses.
Fig. 7. Spores isolées.
Fig. 8. Autres plus grossies.
Fig. 9. Coupe verticale d'un Geaster rufeseens, arrivé à sa maturité, dont le oeruBum non
ouvert encore retient des débris de mycélium et un appendice radiciforme ; une partie de la
mhatance intérieure reste stérile et conserve sa couleur blanche.
Fig. 10. Champignon plus âgé aussi, coupé verticalement.
Fig. ii. Fragment très grossi du periditm externe obtenu par une section perpendiculaire
à ses parois.
Fig. xs. Frustule aussi fort grossi de la substance intérieure d'une très jeune plante; les
etites cavités qu'elle présente (a, a) sont tapissées de cellules dont quelques-unes portent déjà
des spores.
Fig. x3, 14, «5. Ces cellules isolées.
Fig* 16. Spores mares.
Sur la gangrène sèche des Pommes de terre, observée depuis
quelques années en Allemagne.
Par M. de Martios. (1)
Xai l'honneur de présentera l'Académie un Mémoire sur une
maladie des Pommes de terre, qui s'est manifestée depuis douze
ans dans une grande partie de l'Allemagne. Cette maladie est
si pernicieuse, qu'elle a dû attirer l'attention des gouverne*
mens ; et les observations que j'ai faites sur sa nature forment
la base d'un rapport présenté à l'Académie royale des Sciences
de Munich.
Cette .maladie peut être envisagée sous deux points de vue :
d'abord comme fait physiologique et qui se rattache à une des
questions les plus intéressantes de la science , celle de la géné-
ration spontanée ; ensuite elle mérite de fixer l'attention par le
trouble qu'elle peut apporter dans le bien-être des populations.
Les Pommes de terre atteintes de cette affection deviennent
(1) Extrait des Comptes rendus des séances de Y Académie des Sciences ( itt août).
i4? p& MARTiuSi — 5/ir là gangrène dès Pommes de terre*
dures comme des pierres , de sorte qu'on peut tes frappera
coups de marteau sans pouvoir les briser; elles conservent cette
dureté dans l'eau bouillante, et, suivant le rapport qui m'en a
été fait, elles résistent même à l'action de la vapeur dans les
fabriques d'eau-de-vie.
Il eti résulte qu'on ne peut en tirer aucun parti.
Lorsque l'affection a atteint ce dernier degré, les tubercules
perdent tellement leur caractère naturel, qu'on a grand'peiue
à les reconnaître. Ce qui rend cette maladie surtout à redouter
pour l'agriculture, c'est qu'à son début elle ne laisse apparaître,
pour ainsi dire, aucune trace d'altération, quoique les tuber-
cules mis en terre ne soient plus susceptibles de pousser des
tiges; et si quelques-uns en produisent, celles-ci se flétrissent
bientôt, et le laboureur se voit totalement frustré dans des es-
pérances.
Dans la province bavaroise du Palatinat, cette maladie a
causé de tels ravages en 1840, qu'en plusieurs cantons les ré-
coltes ont été réduites au tiers.
Cette affection paraît s'être manifestée pour la première fois
en i83o dans plusieurs districts voisins du Rhin. Aujourd'hui
on l'a observée surtout dans le Palatinat, entre Cologne et
Neuwied, près d'Erfurth, dans le royaume de Saxe, dans le
Mecklembourg, la Bohême et la Silésie» Elle apparaît comme
une véritable épidémie, et, comme dans toute maladie de ctf
genre, elle offre des caractères singuliers et difficiles à expli-
quer. Dans le Palatinat, on a cru pouvoir en attribuer la cause
principale à la sécheresse excessive qui y régnait depuis quel*
ques années; dans les provinces rhénanes inférieures, au con-
traire, on la cherchait dans une trop grande humidité et de*
nuits froides ; d'autres personnes l'attribuent à un épuisement
de la variété de Pommes de terre et à l'action d'une culture peU
convenable- Elle s'est montrée indistinctement sur toutes lesta*
riétés. En Allemagne* on désigne généralement cette maladif
sous le nom de gangrène sèche (Trocken/aule^ StocAfaule)*
J'ai examiné des tubercules gangrenés du Solarium tubefo-
sum qui m'ont été envoyés des différens points de l'Allemagne,
assez distans l'un de l'autre, et j'ai trouvé sur tous une petite
de martius. • — Sur la gangrène des Pommes de terreé i(\i
mucédinée plus ou moins développée, à laquelle je donne le
nom de Fusisporium Solani. Mes observations m'ont convaincu
que la présence de ce petit champignon est là cause et non
l'effet de cette affection, ainsi que plusieurs agronomes et même
des botanistes distingués ont cfu pouvoir l'avancer.
L'épidémie de lu Pomme de terre me parait donc rentrer
dans la classe de celles qu'on attribue à la naissance et au déve*
loppement d'un parasite végétal; elle a de grandes analogies
avec l'ergot t la nielle, la rouille, etc*, et il esta craindre qu'elle
ne soit aussi difficile à détruire qite ces derniers, qui depuis si
long-temps sont > dans certaines contrées, une véritable cala-
mité.
Quant aux symptômes, ils présentent des caractères diffé-
rens 9 selon le degré du développement que nous offre la mala-
die. Dans le principe, les Pommes de terre n'en offrent extérieur
rement aucun indice, si ce n'est cependant à leur surface, qui
se trouve parsemée de taches d'une couleur plus foncée et
réticulée, par l'effet de la dessiccation partielle de l'épidémie*
Plus tard la Pomtoe de terre devient plus sèche encore, et pré-
sente a l'intérieur plusieurs parties d'une teinte livide et noi*
râtre. Ou y découvre aussi des portions extrêmement minces;
de couleur blâtichâtre, rlidimens du Fusisporium Solani, qui
se présentent alors comme tout autre mycélium ou matière ap*
pelée, par les jardiniers, blanc de champignon } sous la forme
d'un tissu fibri lieux, ramifié, extrêmement délicat. On voit ces
rudimens du champignon dispersés çà et là et en plus ou
moins grande quantité dans l'intérieur de la Pomme de terre.
Ce parasite, à cette époque, ne tarde pas à prendre un accrois*
sèment très rapide) il pénètre l'épiderme* et se présente à la
surface sous la forme de petits coussinets filamenteux blanchâ-
tres | au sommet desquels se développe une quantité innombra-
ble de graines ou spores * qui se dispersent très facilement. En
même temps la Pomme de terre devient de plus en plus sèche,
et acquiert une dureté telle * qu'on ne petit la diviser sans dm .
ployer une force très considérable. L'intérieur du tubercule res-
semble alors à une espèce de truffe extrêmement compacte, dont
la surface serait hérissée de petites protubérances blanches, de la
i44 m martius. — Sur la gangrène des Pommes de terre.
consistance de la craie , qui ne sont autre chose que les filets du
champignon unis en très grand nombre.
Si l'on examine la structure intérieure de la Pomme de terre
arrivée à cet état d'infection , on trouve le tissu cellulaire
en partie desséché , flasque et déchiré , et les sucs contenus
dans les interstices des cellules altérés. La fécule présente un
grand nombre de granules légèrement engorgés, souvent ru-
gueux et déchirés, et sur beaucoup d'entre eux des points
extrêmement petits en forme de verrues irrégulières, plates,
orbiculaires , convexes, lobées, etc. Ces petits corpuscules,
étrangers à la Pomme de terre saine, sont les commencemens ,
les prima stamina du champignon. S'il y a encore assez d'humi-
dité dans les tubercules, ils se développent très rapidement, se
ramifient et forment le parasite dont j'ai parlé. On peut aisé-
ment suivre et saisir l'ensemble de ces phénomènes en mettant
une portion de Pomme de terre affectée dans l'eau. Le mycélium
s'allonge alors et se présente sous la forme de filamens con-
fervoïdes.
Pendant le développement de ce petit parasite , la Pompe de
terre perd une si grande partie de son humidité, qu'enfin elle
n'en offre plus que 35 pour 100, tandis qu'à l'état sain elle en
contient 73 pour 100, ou à-peu-près. La partie fibreuse devient
d'une couleur bleuâtre et s'est en partie convertie en ulmine; la
matière mucilagineuse est diminuée et l'albumine a disparu.
S'il est facile d'observer et de suivre les divers changemens
qui s'opèrent à l'extérieur de la Pomme de terre et de saisir les
caractères botaniques les plus saillans du parasite, il est beau-
coup plus difficile de savoir comment ce champignon se forme
à l'intérieur du tubercule, et de quelle manière sa propagation
peut s'effectuer par des granules ou des spores , qu'on ne voit
pas pénétrer par les couches du tissu épidermique à l'intérieur
des cellules , qui paraissent être néanmoins le siège des pre-
miers développemens du champignon.
On a proposé jusqu'à présent trois théories différentes sur la
manière dont agissent les graines ou spores des champignons
parasites, quand ils affectent une autre plante au seiti de la-
quelle ils se propagent.
de MARTius. — Sur la gangrène des Pommes de terre. i*5
Quelques auteurs ont cru que les spores pénétraient dans la
' plante parles stomates; un autre, M. Prévost, se fondant sur
une observation faite sur les granules d'une Puccinia, a prétendu
qu'elles s'allongaient et s'enfonçaient dans la plante. La première
de ces explications considérait la propagation de ces champi-
gnons comme due à une sorte de dissémination; la seconde,
comme une sorte de greffe.
La troisième théorie, soutenue surtout par MM. Knight et
DeCandolle, établit que les spores du parasite tombent dans la
terre, d'où elles sont introduites à l'intérieur de la plante par les
sucs pompés par ses racines. Aucun de ces auteurs n'a appuyé
son opinion sur des expériences directes tendant à démontrer
la manière dont les graines pourraient pénétrer dans la plante.
Ils ne disent pas si les spores sont dissoutes dans l'eau que les
racines absorbent, ni si elles y entrent en conservant leur forme
primitive.
Voici quelques-unes de mes expériences entreprises en vue
d'éclaircir cette importante question.
Tai semé des graines du Fusisporium Solani sur la surface in*
tacte humectée d'une Pomme de terre saine, et provenant d'un
pays où la maladie ne s'était pas encore manifestée. Quelque»
semaines après, l'épiderme montrait des taches sphacéleuses, la
Pomme de terre ser flétrissait en perdant visiblement une partie
de ses sucs, et quelques mois après on vit sortir de son intérieur
le champignon sous la forme d'une éruption blanche.
Or, comme les grains an Fusisporium ne peuvent perforer l'é-
piderme pour pénétrer dans l'intérieur, cette propagation doit
y opérer d'une autre manière , et ce n'est donc, à mes yeux , ni
par dissémination, ni par greffe, que le champignon peut s'y
multiplier. 11 est évident pour moi que c'est par un procédé or-
ganique, que je nommerai infection, puisqu'il offre la plus
grande analogie avec l'inoculation d'un virus contagieux.
Je présume que la graine de ce petit champignon, funeste à
l'organisation de la Pomme de terre, exerce une action toute
particulière sur le tissu cellulaire avec lequel elle se trouve en
contact; qu'elle altère le suc contenu dans la première cellule
qu'elle rencontre, et qu'elle propage de là cette altération d'une
XVIIF. Botaw. — Septembre. 10
. 146 de martics. — Sur la gangrène des Pommes de terte.
cellule à l'autre, de manière qu'en très peu de temps les sucs con-
tenus dans tout le tissu de la Pomme de terre sont infeetés et
altérés de manière à réagir sur le parenchyme, qui en éprouve
des cbangemens morbides.
Pour moi, ces sucs , répandus dans l'intérieur de la plante par
voie d'absorption, y agissent comme un virus sui generis.
L'apparition du champignon dans l'intérieur, et plus tard à
la surface du tubercule, ne dépend pas ainsi du développement
d'un certain nombre de ses spores qui pénètrent dans le tissu
cellulaire, mais plutôt d'un changement total opéré dans les
sucs de la plante, lesquels ont reçu la faculté de reproduire
le champignon. On explique de cette manière la production
simultanée du champignon à l'intérieur du tubercule, et son
changement organique, de sorte que, sous l'influence d'un or-
ganisme étranger qui lui est contraire, il cesse de produire ses
tiges , ses feuilles et de nouveaux tubercules.
Cette manière d'expliquer la propagation du champignon
parasite, s'accorde également avec les observations microsco-
piques. Dans les Pommes de terre affectées au premier degré ,
j'ai découvert de petites productions celluleuses extrêmement
délicates, globuleuses ou allongées, simples ou articulées, et
situées dans le voisinage des canaux intercellulaires voisins de
l'épiderme , productions qui offrent la plus grande analogie
avec les rudimens du champignon , qu'on trouve, à une période
plus avancée, dispersés en nombre infini sur les grains de fé-
cule. On ne peut pas s'empêcher d'admettre que cette forma-
tion toute nouvelle ne soit, pour ainsi dirç, une sorte de dépôt
organique qui s'opère dans les sucs infectés, et qui finit par
changer tellement les caractères de la Pomme de terre, qu'elle
offre plutôt l'aspect d'une matière fungiforme, de laquelle naît
le fusisporium Solanij et d'où il sort comme une sorte d'efflo-
rescence organique.
Les Pommes de terre affectées de cette maladie pourraient
être comparées à une sorte de pietra fungaja. Quand elles sont
dans des circonstances défavorables au développement du Fusis-
porium, dont les germes sont engendrés depuis long-temps
ceux-ci s*en échappent comme le boletus tube ras ter de la pie ira,
de bcartius. — Sur la gangrène des Pommes de terre. 147
funga/ade Naples. On voit se former successivement, et à di-
verses époques , de nouveaux coussinets de la petite mucédinée,
à la surface de la même Pomme de terre.
La gangrène sèche est d'autant plus redoutable pour la cul-
ture, que la multitude des grains produits par le Fusisporiwn
est innombrable > que ces petits germes peuvent se répandre
partout, et qu'il est prouvé que les spores des champignons
conservent leur vitalité pendant fort long-temps. Peut-être cette
même longévité appartient- elle aussi au mycélium de la petite
plante , qu'on doit considérer comme la souche stérile. Quant
au blanc des autres espèces de champignons , il est reconnu
qu'il est très vivace. J'ai vu du blanc du Bolet us destructor ram-
pant en dessous des boiseries, où il avait atteint, selon mon
calcul, un âge de plus de i3o ans sans avoir perdu sa force re-
productrice.
De tout ce qui précède, je conclus que la mucédinée qui infeste
aujourd'hui nos plantations de Pommes de terre peut malheu-
reusement être regardée comme un des plus grands fléaux de
notre, agriculture, et qu'elle peut se comparer à la mort du
safran et à l'ergot, etc. Il est donc du plus haut intérêt pour l'a-
griculture de trouver un moyen efficace d'arrêter la propagation
de cette plante parasite , et de détruire ses graines et son blanc.
Tai proposé, à cet effet, de garantir les récoltes encore saines,
en évitant tout contact avec les Pommes de terre affectées; de
détruire complètement ces dernières si elles sont tellement avan-
cées dans leur maladie qu'on ne puisse plus en tirer parti; de
nettoyer les caves où les spores du végétal nuisible peuvent être
dispersées en quantités innombrables, et de soumettre enfin
au chaulage les tubercules destinés à la reproduction, avant de
les confier au sol.
Peut-être, combinant ces moyens, pourrait-on préserver la
culture de la Pomme de terre d'un danger imminent, et dont
les conséquences seraient d'autant plus funestes qu'elles tom-
beraient sur la classe de la population la plus nombreuse.
Je dois ajouter qu'on a surtout observé la maladie dans les
cantons où depuis quelque temps on a suivi le système de ne
mettre en terre que des portions de tubercules coupées en
10.
i48 jdk MARTins. — Sur la gangrène des Pommes de terre.
tranches munies de quelques yeux , et dans d'autres lieux où
Ion a la funeste habitude de remplir les caves entières de cette
production précieuse avant qu'elle ne soit suffisamment séchée,
et sans l'exposer à un courant d'air convenable pour éloigner la
fermentation. Plusieurs personnes ont rangé ces deux pratiques
parmi les causes accessoires qui agissent le plus puissamment sur
le développement de la maladie.
On connaît encore en Allemagne quelques autres altérations
du Solanum tuberosum , comme la fr isole ( le curl des Anglais )
et la rouille ; mais je ne les ai pas encore observées. Il en est
une quatrième, nommée la gale (Bâude ou Kârtze) % dont j'ai
aussi traité dans le Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir à l'Aca-
démie. Cette affection a été principalement observée dans les ter-
rains calcaires de laThuringe, dans la Bavière supérieure et dans
l'Autriche. Elle a des rapports avec le développement d'un petit
champignon d'une structure très simple, du genre des Proto-
myces. Elle affecte surtout les parties situées sous l'épidémie,
et paraît moins redoutable que la gangrène sèche.
Notice sur deux espèces de plantes y nouvelles pour la Flore
de France 9
Par M. Delastre.
En publiant dernièrement, dans la Flore de la Vienne (i),
quelques plantes qui m'ont paru présenter des caractères assez re-
marquables pour être élevées au rang d'espèces, je cédais surtout
au désir de signaler ces nouveautés à l'attention des botanistes ,
dans l'espoir qu'ils pourraient les rencontrer aussi dans leurs
herborisations , et venir confirmer ou détruire mes assertions.
Ces espèces n'ont, en effet, été recueillies par moi que deux ou
trois fois, pendant vingt-cinq ans de recherches, dans la partie
du haut Poitou, qui a été plus particulièrement le champ de
(i) Chez Meilhac, libraire 9 Cloître Saim-Beooit , xo. Paris, 184s.
del astre. — Plantes nouvelles. i/jg
mes explorations, et la constance de leurs caractères dans d'au-
tres provinces est un point qui, pour quelques-unes, manque
encore à leur consécration. Je n ai donc rien à ajouter ici au
sujet des Arenaria corymbulosa, Allium tenuiflorum et Lolium
macilentum N. , espèces figurées ou décrites dans mon ouvrage ;
les échantillons types sont déposés dans l'herbier de la Vienne,
au Musée de Poitiers, et rien n'est venu modifier encore l'opi-
nion que j'ai émise sur leur compte.
Mais il n'en est pas de même du Cirsium uliginosum de ma
Flore, que je n'avais trouvé que deux fois dans le Poitou, et que
j'ai rencontré de nouveau aux environs de (-rien (Loiret), dans
un état qui m'a forcé à apporter quelques changemens à ma
première description. Les deux échantillons que je destine au
Muséum d'histoire naturelle de Paris proviennent de pieds dif-
férens de cette plante que j'ai déjà donnée, ainsi que Y Arenaria
corymbulosa y I. c. pag. 120, à plusieurs botanistes de l'ouest.
Cirsium spurium (Cirs. bulbosum, 8 spurium, Flore de la
Vienne, pag. a56). Racine à souche oblique garnie de fibre*
souvent renflées. Tiges (de 5o à 90 centimètres) droites, striées,
sillonnées , munies dans toute leur longueur, ainsi que les ra-
meaux y de feuilles plus ou moins décurrentes > ces derniers dis-
posés en panicule pyramidale. Feuilles des souches stériles ,
lancéolées, oblongues, pinnatifides, à sinus larges et profonds,
et à lobes bi-ou trifides, ciliés, épineux; les caulinaires sessiles,
plus ou moins longuement décurrentes sur la tige en deux
oreillettes épineuses; feuilles des rameaux moins profondément
lobées, souvent tomenteuses-blanchâtres en dessous. Antfiodes
du Cirs. bulbosum (dans le voisinage [duquel je ne l'ai jamais
rencontré) ; pédoncules tomenteux, blanchâtres, dressés en pa-
nicule pauci flore. Involucre à écailles lancéolées, apprimées,
mucronées, un peu écartées de la pointe, entremêlées d'un duvet
aranéeux assez abondant. %. Juin, août. Prés marécageux, écou-
lemens. Aigrette > fontaine de Lutineau sur la Dive > arrondis-
sement de Loudun (Vienne); Chantegruau près Gien (Loiret).
p uliginosum (Cirs. uliginosum > Flore de la Vienne, p. a55,
PU 3). Ànthodes à pédoncules courts et laineux, agglomérés
i5o dflastre. — Plantes nouvelles.
deux — trois ensemble au sommet dt*s rameaux qui sont grêles,
étalés, un peu flexueux. Prés tourbeux, fondrières ferrugineuses,
au-dessus du pont de Ressan près Valette , arrondissement de
Châtellerault (Vienne).
Sur les bords de la Dive , dont le sol calcaire est profond et
fertile, la végétation de cette plante est vigoureuse; les rameaux
de la panicule sont plus dressés, et la tige est comme ailée par
la décurrence des feuilles, dont les lobes sont presque constam-
ment trifides et bordés de cils plu» épineux; la surface infé-
rieure en est aussi plus verte et à peine tomenteuse. Dans le
Loiret, au contraire, parmi les écoulemens d'un terrain maigre
et siliceux , la tige est plus grêle et les rameaux sont plus étalés.
L'ensemble de la végétation se rapproche beaucoup de celle
de la variété (3 uliginosum, mais les anthodes sont le plus sou-
vent solitaires au sommet de pédoncules presque toujours très
allongés. Cet état intermédiaire, que j'ai pu étudier cçtte année
dans toutes les phases de son développement, m'a convaincu
que les deux plantes que j'avais séparées dans ma première
publication ne sont que deux former très tranchées d'une seule
et même espèce qui se retrouvera sans doute encore dans
d'autres parties de la France, puisque je l'ai rencontrée sur
deux points aussi éloignés et dans des terrains appartenant à
des formations si diverses.
Les élémens de la Flore de la France sont, au surplus, bien
loin d'être complétés encore, il faut l'avouer. Peu de provinces
ont été soigneusement explorées, et beaucoup de Flores locales
se ressentent un peu trop de ce travail de cabinet, qui leur
donne un certain air de ressemblance avec les ouvrages du
même genre qui les ont précédées. Le fond de tous est le
même, en effet, et ce n'est que par ce qu'ils présentent d'ex-
ceptionnel, soit en plus, soit même en moins, qu'ils peuvent
se distinguer utilement ; c'est par là seulement qu'ils feront
bien connaître la végétation propre à la circonscription qu'ils
embrassent.
Il reste encore, on n'en peut douter, bon nombre de décou-
vertes à faire; mais pour cela, il faut chercher avec soin et per-
sévérance, et ne pas se laisser décourager par l'insuccès : le
del astre. — Plantes nouvelles. i5i
hasard vietit parfois notis payer généreusement de bien des
courses inutiles.
J'ai recueilli, il y a quelques semaines, dans un terrain cal-
caire d'assez bonne qualité, bordant au nord-ouest les marais
àiAdotty canton de Briare, arrondissement de Gien (Loiret),
une charmante Linaire appartenant à la section Chàenorrhinum
de Dé Candolle, mais à laquelle elle fait néanmoins exception
par sa corolle à deux lèvres exactement fermées par un palais
très proéminent.
En voici la description :
Linaria prjetermissa. Tige (de io à 20 centimètres) droite, ra*
meuse, très glabre , ainsi que toute la plante. Feuilles inférieures
opposées, ovales-lancéolées, atténuées en pétiole, entières, les
supérieures et les raméales alternes, lancéolées- linéaires, par-
fois un peu elliptiques. Pédoncules dressés, solitaires, axillaires,
disposés en grappes lâches et plus longs que les feuilles qui les
accompagnent. Calice à cinq divisions lancéolées-linéaires, les
deuM inférieures un peu écartées Tune de l'autre et plus courtes.
Corolle à deux lèvres très exactement fermées par le palais sail-
lant; la supérieure plane , bifide, à lobes droits, d'un rose vio-
lacé, se colorant à la dessiccation; l'inférieure à trois lobes à-
peu-près égaux, blanchâtres. Tube jaunâtre passant au violet
pâle , ainsi que l'éperon, qui est droit, un peu conique, obtus ,
et qui atteint à peine les deux tiers de la longueur du tube.
Bord du palais d'un jaune peu foncé, marqué intérieurement
d'une petite ligne violacée en forme de fer- à-cheval, qui se
prolonge en deux taches violettes très prononcées sur la partie
inférieure du tube; anthères violettes. Capsule bosselée s'ou-
vrant au sommet; graines oblongues , sillonnées. 0. Juin , août.
Champs d'avoine auprès du marais A'jâdon (Loiret), où elle
est très abondante.
p decipiens. Plante toute couverte de poils glanduleux : même
localité.
Cette variété dont je n'ai pu , malgré les recherches les plus
attentives, trouver qu'un seul individu que je conserve en her-
i5a delastre. — Plantes nouvelles*
bier, présente exactement le port et l'aspect du Linaria minor L.,
dont elle se distingue suffisamment par sa corolle à lèvres fer-
mées, dont la supérieure à deux lobes droits.
Il ne me paraît pas douteux que cette curieuse espèce, dont
j'ai déposé plusieurs échantillons dans l'herbier du Muséum
d'histoire naturelle de Paris, ne soit absolument nouvelle pour
la science, et cependant je l'ai trouvée dans un rayon de moins
de quarante lieues de la capitale.
Examen organographique des Nectaires,
Par M. L. Bravais , D. M.
Linné donna le nom poétique de nectar à la liqueur miel-
leuse que renferment la plupart des fleurs, et appela dans le
principe, nectaire, l'organe producteur de cette sécrétion ; mais
il étendit ensuite la signification de ce mot à une foule de par-
ties qui ne produisent aucun liquide apparent, ce qui occa-
sionna une grande confusion dans le langage. Tout organe flo-
ral qu'on ne pouvait appeler calice, corolle , étamine, pistil ou
péricarpe, devint un nectaire aux yeux du botaniste suédois.
Pour éviter cet abus, l'illustre auteur du Gênera Plantarum
ne s'est jamais servi de ce terme dans ses descriptions (i). De
Lamarck, dans l'Encyclopédie méthodique (art. Nectaire) , le
repousse aussi de la science, et pense qu'on doit décrire tous
les nectaires de Linné, comme des dépendances des autres
organes fondamentaux de la fleur. Cette décision trop sévère n'a
pas été adoptée par M. De Candolle , qui a conservé le mot
Nectaire dans sa Physiologie végétale , en le réservant toutefois
aux parties qui sécrètent du nectar.
(i) Le même éloiguement pour l'emploi du mot Nectaire se manifeste dans l'ouvrage pos-
iRume d'Ant. L. de Jussieu. (Rejiciendum è scientià botanicâ nomen vagum nimis descriptto*
nibus et characteribus implicandis idoneum nisi addatur tantum glandulis succum nec-
tareuir. fundentibus, et revocandae potiùs ad singula organa partes pro nectario habite, nunc
proprio tantum nomme appellandœ.) Introd. in Hist. plant. Ann. des Se* nat. , a 6 série,
tom. vin y pag. i3a.
l. bravais. — Sur les Nectaires. i53
La science manque d'un terme aussi commode que celui de
corolle ou pétale , pour désigner, sans préjuger leurs fonctions,
une pièce de l'androcée ou un verticille de pièces qui sécrètent
du nectar ou n'en produisent point, et affectent tantôt une
forme, tantôt une position différente dans la fleur. La plupart
de ceux qui ont été inventés ne remplissent pas ce but : ils in-
diquent une fonction ou une ressemblance avec un organe
connu de la fleur, et par conséquent ne peuvent pas convenir
à l'ensemble des organes confondus sous le nom de Nectaires.
Si Linné a eu le tort de donner ce même nom à ceux qui n'ont
pas de nectar, les modernes sont obligés de se servir de plu-
sieurs termes différens pour décrire des parties analogues. Pour
éviter ce dernier inconvénient, je serai contraint d'employer
les mots Nectaire et Disque, à défaut de meilleurs; le premier
dans le sens linnéen, le second toutes les fois que les Nectaires
formeront un verticille.
La science organôgraphique n'a pas attendu la création d'un
mot heureux pour faire des progrès dans la détermination
exacte des pièces florales. Beaucoup de savans modernes ont
compris l'importance des disques, des glandes, des écailles, et
les regardent non plus comme accessoires , mais comme parties
intégrantes des verlicilles. Je citerai surtout les ouvrages de
MM. Adrien de Jussieu(i), Adolphe Brongniart (2), Auguste de
Saint-Hilaire (3), Spach(4), Alphonse DeCandolle(5),etc. etc.
Essayons de puiser dans ces monographies précieuses et dans
l'étude de la nature les faits capables d'agrandir le domaine de
(1) Extrait du Mémoire sur les Euphorbiacées : Annales des Sciences naturelles, première
série, premier volume.
(a) Mémoire sur la famille des Bruniacées. ld. tom. vin , pag. 357. Mémoire sur la famille
des Rbamnées. Id. tom. x, pag. 3ao.
(3) Second Mémoire sur le Placenta central. Annale3 du Muséum, tom. iv. Premier Mé-
moire sur les Résédacées , tom. xiii des Annales de la Société royale des Sciences d'Orléans.
Voir encore le deuxième Mémoire sur les Résédacées; les deux Mémoires sur les Polygalées
et la Morphologie végétale.
(4) Suites à Buffon. Phanérogames, tom. î à x. Les disques sont décrits avec soin par
M. Spach.
(5) Mémoire sur les Lobéliacées dans les Annales des Sciences naturelles. Deuxième sfrie,
tom. xn, pag. îap.
i54 l. bravais. — Sur les Nectaire».
la science; essayons d'appliquer aux organes nommés tour*à-
tour Nectaires, Disques, Parapétales ( Link ) , Phycostèmes
(Turpin), Lépales (Dunal), etc., la pensée de la métamor-
phose, heureusement imaginée par Gœthe pour les feuilles.
Nous montrerons les analogies et les différences de ces organes,
leurs transitions graduées, et surtout les places respectives
qu'occupent dans chaque fleur les pièces qui la composent.
Nous parviendrons peut-être à fixer d'une manière précise la
position de l'organe qui fournit le nectar, et à justifier Linné
de quelques-uns des reproches qu'on lui a adressés.
§ L Distinction des Nectaires.
Le botaniste suédois était tellement convaincu que les Nec-
taires sont surajoutés aux parties ordinaires de la fleur* qu'il
les a divisés d'après cette subordination en nectaires corollins,
calicinaux,staminaux, pistillaires, et nectaires du réceptacle (i).
Cette classification mérite d'être adoptée , mais elle est incom-
plète. Nous y ajouterons quatre autres variétés de nectaires,
fondées sur la différence de siège de ces organes, et dont plu-
sieurs ont échappé à l'observation des botanistes. Leur énumé-
ration commencera par les verticilles les plus extérieurs de la
fleur.
i° Nectaires calicinaux. Exemples : les glandes du calice de
beaucoup de Malpighiacées, de quelques Euphorbiacées ( Con-
ceveiburrij Rich. Omalanthus, Ad. Juss.). Le cornet nectarifère
de l'un des quatre sépales des Impatiens Balsamina , parvi-
flora y Noli-tangere ; dans la première espèce on trouve quel-
quefois deux ou trois sépales munis d'un cornet. Je citerai aussi
le Nectaire, qui siège à la base et en dedans de chaque sépale de
Malvacées, plusieurs espèces de Malva /Lai>atera trimestris y etc.:
il forme quelquefois un bourrelet blanchâtre et villeux, au lieu
d'offrir cinq empreintes isolées.
Je ne connais pas d'exemple de Nectaire qui soit substitué à
(i) Dans ses Amœnitates Academicœ y il les nomme Nectaria corollina, calicina, stamina-
Uûj pistUlacea, nceptaatlacia. Lises la dissertation intitulée: Nectaria plant arum, tom, ti,
n. n5.
l. bravais. — Sur les Nectaires* i55
un sépale ou à un pétale ; mais probablement ce mode d'inter-
calation se rencontrera dans la nature.
a° Nectaire hypopétale , ou situé entre le calice et la corolle.
Un seul exemple m'est connu : en dehors et à la base de la
corolle de Chironia decussata, existe un anneau jaunâtre , nec-
tarifère, divisé en nombreuses crénelures. Les cinq sépales al-
ternent avec les cinq divisions de la corolle ; à moins de regar-
der ce disque comme une expansion du réceptacle, nous sommes
obligés de le considérer comme formé d'un double verticille de
cinq pièces.
3° Nectaires corollins. Ceux-ci existent dans la plupart des
fleurs et occupent toujours une partie un peu inférieure des
pétales. Tantôt ils sont réduits à une fossette , à une gouttière ,
à une cavité à peine apparente ; tantôt ils se creusent en cornets
droits ou courbes, simples dans le plus grand nombre des cas,
doubles dans les Satjrrion. Ex. : Liliacées , Orchidées , Renon-
culacées, Valérianées, Personées, etc. Je les étudierai dans un
travail spécial.
4° Nectaires hypostémones , ou placés entre la corolle et les
étamînes.
Treize familles naturelles m'ont présenté des faits de ce
genre.
Capparidées. Dans le Cleome grandiflora y quatre nectaires al-
ternent avec les pétales et avec les quatre premières étamines.
Dans le Capparis spinosa , un seul nectaire -existe dans le haut
de la fleur.
Résédacées. Le verticille nectarien entoure les étamines d'une
manière toujours incomplète et dans la partie supérieure des
fleurs.
Hippocastanées. lœs JEsculus, Pavia, ont un anneau glandu-
laire à cinq pièces, ordinairement disjointes vers la partie in-
férieure et latérale de la fleur, et alternes avec les cinq étamines
extérieures (î).
Ampélidées. Les VitiSj Cissus ont leurs étamines antépositives
(i) M. Spach (Phanérog., tom. m, pag. 17) commet une erreur en leur accordant un dis-
que hypogyne.
i56 l. bravais. — Sur les Nectaires.
aux pétales; mais d'après notre manière de voir, cinq petits
corps glanduleux, alternes aux étamines, précèdent le verticille
de ces dernières.
Géraniacées. Dans les Géranium , Erodium , cinq glandes
précèdent le verticille des étamines extérieures; dans les Pelar-
gonium, un seul nectaire se développe et s'enfonce dans le
sépale supérieur.
Oxalidées. Les cinq étamines courtes, placées devant les pé-
tales, versent leur pollen avant les cinq longues; mais à la base
de ces dernières existent cinq crochets dans le même lieu où
sont situées les cinq glandes des Géraniacées.
Sapindacées. Tous les botanistes les décrivent comme ayant
des glandes situées entre* les pétales et les étamines.
Térébinthacées. M. Seringe a décrit et figuré dans ses Élé-
mens de Botanique, pi. 17, fig. 5, le Garugue de Madagascar
avec un disque extérieur aux étamines. En général, dans cette
famille, le disque est hypogyne.
Passiflorées. Qui ne connaît pas les nombreux filamens et les
cavités nectarifères qui, dans cette famille , forment plusieurs
rangées avant celle des étamines?
Loasées. M. Link (1) décrit, en dedans de la corolle de Loasa
ut en s, dix organes qu'il nomme Parastémones, et regarde comme
des étamines métamorphosées.
Cucurbitacées. Quelques espèces (Sicyos angulata, baderoà)
ont, en dehors de leurs étamines, dans les fleurs mâles, un
disque blanchâtre nectarifère.
Asclépiadées. Les genres Asclepias^ Cynanchum, Periploca^
etc., ont une couronne dont les parties, soudées entre elles, alter-
nent avec les pétales. La plupart des observateurs regardent les
étamines comme antépositives aux segmens de cette couronne.
Ne vaut-il pas mieux considérer les étamines comme placées
dans un verticille superposé aux pétales et les deux anthères
comme portées par le pédicule brunâtre , au lieu de supposer
que les anthères des étamines contiguès s'accolent de deux en
( 1 ) Elemenia philos, bqtan. ÇevQl , 1 8 3 7 , pag . a 1 o,
l. bravais. — Sur les Nectaires. iSy
deux ? Les Stapelia n'ont-ils pas trois verticilles de parapétales
avant celui des étamines?
Euphorbiacées. Plusieurs botanistes ont décrit des genres
dans lesquels le verticille staminal est précédé d'un verticille de
glandes. Ainsi : Anisonema, Ad. Juss. Codiœum y Rumph. (i);
Monotaxis, Ad. Brong. (2); Croton, JtndaÇS), etc.
5° Nectaires staminaux.
Lorsque l'Ancolie vulgaire prend des fleurs doubles à cornets
emboîtés, on voit souvent des demi- métamorphoses dans les-
quelles les deux loges de l'anthère sont situées à droite et à gau-
che de l'ouverture intérieure de l'éperon ; un pédicule plus ou
moins long soutient cette étarnine, dont la transformation pé-
taloïde est encore imparfaite. (4)
Dans les Violettes, les deux étamines inférieures de la fleur
ont chacune un prolongement qui naît au-dessous de l'insertion
des loges polliniques et au-dessus du court support de ces éta-
mines. Ces prolongemens me semblent les organes principaux
qui forment le nectar. Au dehors d'eux le pétale inférieur se
creuse en éperon pour les recevoir, et porte lui-même un
nectaire corollin, correspondant par sa position avec les deux
nectaires staminaux.
Les Fumaria, Corydalis ont une glande et les Diclytra deux,
placées près de la base du filament ; le pétale correspondant est
aussi éperonné.
Dans les Balisiers, C. Indicaj coccinea, etc., on trouve un
nectaire à la base du filament anthérifère ; il en existe aussi
vers la partie inférieure des deux staminodes pétaloïdes, qui
complètent le verticille terne.
Les Dianelles ont sous leurs anthères un corps jaunâtre,
glanduleux.
Les Laurinées ont souvent deux glandes le long du filament
des étamines intérieures stériles. Les Pervenches, dessous leurs
(1, Voir Aon. des Se nat. , prem. série, ton. 1, ptg. 149 et i54.
(*) Voir Loc. cit., tom. 39, pag. 387. »
(3) Voir l'ouvrage de M. Spach. Phanérog., tom. * , pag. Soi et Si 5.
(4) Seringe et Guillard. Formules botaniques, pag. 19.
i58 l. bravais. — Sur les Nectaires.
anthères , présentent une surface lisse, humide, qui paraît nec-
tarienne. L'étamine libre des Phaseolus^les étamines interposi-
tives aux pétales de XAlsine média ont aussi une glande à leur
base et en dehors.
6° Nectaires intercalés aux étamines.
Dans les cas de ce genre, une glande nectarifère s'interpose
dans un verticille d'étamines, et remplace Tune d'entre elles.
Ainsi se présente la glande énorme des Melianthus major et mi-
nor, attribuée par Linné à une production du réceptacle. Dans
la jeune fleur du petit Mélianthe, on reconnaît aisément que le
calice est formé de cinq sépales, placés à l'ordinaire deux en
bas et trois en haut vers l'axe de f épi floral. Quatre pétales fai-
blement unis sont situés plus intérieurement , deux de chaque,
côté de l'axe vertical de la fleur; un cinquième pétale, abortif
dans cette espèce , se développe au bas de la fleur du grand
Mélianthe. Dans sa partie supérieure, et en dedans des pétales/
existe le nectaire; à droite et à gauche sont deux étamines. Enfin
les quatre loges de la capsule alternent avec les quatre étami-
nes. D'après cette description n'est-il pas évident que la fleur
est organisée dans un système quinaire , que la corolle alterne
exactement au calice , que les quatre étamines forment avec la
glande un troisième verticille régulier? Ainsi le nectaire, quoi-
que placé un peu plus en dehors que les étamines, à cause de
son énorme développement , remplace en réalité une cinquième
étamine.
La Capuciue est dans le même cas; trois sépales sont placés
vers l'axe de la tige et deux au-dessus de la feuille*mère. Des
huit étamines , quatre sont placées devant les quatre sépales in-
férieurs, quatre autres devant les pétales supérieurs; celles-ci
versent leur pollen après les premières, et par conséquent ap-
partiennent au deuxième verticille d étamines. Pour compléter
les verticilles quinaires, nous devons supposer que deux éta-
mines manquent, l'une dans le haut, l'autre dans le bas de la
fleur. Or, un gros nectaire s'est développé dans l'éperon du se
pale supérieur; cette glande, analogue par sa position à celle
d'un Pelargonium, occupe ici le lieu d'une étamine convertie
en nectaire.
l. bravais. — Sur les Nectaires. 159
Plusieurs Crucifères ont deux glandes situées dan9 le plan
vertical du pédoncule de la fleur, elles forment un verticille avec
les deux courtes étamines; les glandes intérieures en forment
un autre avec les feuilles des placentaires.
Dans une fleur de Sibbaldia procumbens , qui était organisée
selon le système quinaire, j'ai observé une étamine remplacée
par une expansion extérieure du disque périgyne; et dans la
partie opposée de cette même fleur, j'ai trouvé une étamine
parfaitement organisée, qui remplaçait l'un des pétales.
Dans les Personées, la cinquième étamine est quelquefois
remplacée par une glande nectarifère; deux houppes de poils et
un nectaire dans la fleur du Musa coccinea tiennent lieu de la
sixième étamine , adossée à Taxe de l'épi.
7 Disques situés entre les étamines et l'ovaire; Perigynium
de M. Link. Ces disques existent dans la moitié environ des
fleurs Dicotylédones; ils sont fort rares parmi les Monocotylé-
dones; ils sont hypogynes (Erables), ou périgynes (Jujubier),
ou épigynes (Ombellifères). Le plus souvent ils sont charnus et
nectarifères , d'une couleur verte, jaune ou rougeâtre; quelque*
fois ils ressemblent à des filamens tronqués d'étamines ( Gloxi-
nià)j ou à des filamens dilatés (Ancolies, Tilleuls d'Amérique).
Beaucoup de fleurs munies de nectaires corollins ont encore un
disque qui précède l'ovaire (Antirrhinum). Nous avons rencon-
tré cette espèce de nectaires sur soixante-et-onze familles natu-
relles, auxquelles nous ajoutons vingt autres familles d'après les
plus exactes descriptions des auteurs. Ce nombre serait encore
plus grand, si l'observation des disques n'avait pas été souvent
négligée (i).
8° Nectaires pistillaires. Linné regardait comme des Nectaires
(i) Voici l'épumération 4e ces familles , classées «f a jurés les ouvrages de MM. De Caadolle :
i° TBâiAMVLOBES : Renonculacées , Cappar idées, Droséracées, Polygalées, Piltosporées,
Caryophyllées, Eléocarpées {Valha Prod. tom. i, pag. 5aoj, Temstrômiacées, Aurantiacées,
Hypéricioées, Marcgraviacées (id. pag. 565), Malpighiacées, Zygophyllées, Ru lacées, Simarou-
bées, Ochnacées, TiLiacées, Acérinées.
»° Calicifloris : Celas tri nées, Ithamnées, Bruniaeées (Thamnea Ann. Se. nat., première
série, tomevin.), Homalinées et Chailletiacées. (Prod. tom. n, pages 55 et 6r), Téré-
bUnbacéea, Légumineuses , Rosacées, Granalées, Combrelacéea, Onagrariacéas , Lythrariées,
Tamariscinées , Melastomacées , Philadelphées , Myrlacaes , Cucurbitacâes , Pottulacéat,
160 l. bravais. — Sur les Nectaires.
appartenant au pistil les trois glandes du sommet de l'ovaire
des Jacinthes, les raies qui sillonnent la surface stigmatique des
Iris, etc., etc. Les vrais Nectaires insérés sur le pistil sont très
rares; quelques Euphorbiacées en présentent, (i)
Beaucoup de plantes monoïques (Salix , Buxus , Pachysan-
dra } Cucurbita y Bryonia...) ont au centre des fleurs mâles un
organe verdâtre, qui ressemble à un nectaire, et remplace un
ovaire abortif. -
9° Nectaires du réceptacle. Il est douteux que les Nectaires
cités par Linné comme tels soient une dépendance du récep-
tacle; déjà nous avons admis une autre opinion pour ceux du
Mélianthe et des Crucifères. Il reste à examiner les écailles sous-
ovariennes des Crassulacées.
M. De Candolle croit qu'elles naissent du torus et qu'elles
n'augmentent pas le nombre des verticilles de la fleur ; il pense
que les étamines épipétales sont aussi surnuméraires et sans in-
fluence sur la symétrie générale. Nous objecterons à cette ma-
nière de voir que les étamines placées devant les sépales des
Sedurriy versent leur pollen avant les étamines épipétales; que
les glandes ressemblent quelquefois à des filamens d'étamines
tronquées. Au lieu de supposer que deux verticilles existant
sont privés de toute influence sur la symétrie des Crassulacées,
ne serait-il pas moins arbitraire d'admettre le déplacement du
ve'rticille sous-ovarien par une cause qui nous échappe , ou bien
l'avorteraient de deux verticilles, l'un avant, l'autre après celui
des organes glanduleux?
Paronychiées, Ficoidées, Cactées, Grossulariées, Saxifragacées, Ombellifères, Araliacées, Cor-
nées, Loranthacées, Caprifoliacées, Rubiacée9, Stylidiées, Lobéliacées, Campanulacées, Cy-
phiacées, Goodenoviées, Gessneriacées, Columelliacées , Vacciniées, Ericacées, Epacridées,
pyrolacées, Monotropées.
3° Coeollifloeks: Sapotées, Ebénacées, Slrychnées, Apocy nées, Asclepiadées, Gentianées,
Bignoniacées, Cobœacées. Polémoniacées, Convolvulacées, Hydrophy liées, Borraginées, Hy-
droléacées, Labiées, Verbeoacées, Acanthacées, Solanées, Personnées.
4° Mohochlamydées : Plumbaginéet , Nyctaginées, Polygonées, Laurinées, Protéacéet,
Thymélées, Santalacées, Eléagnées, Osiridées, Helwingiacées, Euphorbiacées, Salicinées.
MoirocoTTLÉDoifES :I But ornées, Cypéracées [Becquerelia cymosa y glomerulata, dans Ànn.
Se. nat., première série, tom. xxvhi, pag. 4 ai).
(i) Voir le genre Omaianihus, décrit par M. Ad. de Jussieu. Ann. Se. nat., premier ▼<>•
lume, pag. t6i.
l. bravais. — Sur les Nectaires. 161
§ IL Des fleurs privées de disques et de nectaires.
L'étude des plantes pourvues de nectaires conduit naturelle-
ment à l'examen de cette question : Beaucoup de fleurs en sont-
elles privées ?
Il est d'abord évident que la sécrétion du nectar disparaît
dans certaines familles d'une organisation plus simple et plus
imparfaite, telles que les Graminées, Cypéracées, Amentacées,
Conifères, la plupart des Chénopodées et des Araarantha-
cées, etc., etc. Mais où s'arrête cette série? La privation du
nectar est-elle réelle ou apparente?
Beaucoup d'obstacles nous empêcheront d'arriver à la con-
naissance de la vérité. Je place en première ligne le manque
d'observations précises et multipliées ; car peu de botanistes se
sont occupés de la recherche du nectar sur toutes les fleurs. En
second lieu , une quantité minime de liquide sucré est facile-
ment évaporable , et disparaît aux yeux de l'observateur. Enfin ,
lorsqu'on trouve du nectar, il est quelquefois impossible de sa-
voir d'où il provient.
Les nectaires corollins, par exemple, sont très communs dan*
le plus grand nombre des familles Monocotylédones et Dicotylé-
dones; mais quelques plantes dépourvues de disques présentent
anssi du nectar dans leurs corolles. Ainsi, le Napœa lœvis, parmi
les Malvacées, a des gouttelettes de nectar qui s'écoulent des
parties latérales et garnies de poils nombreux autour de l'onglet
des pétales. Parmi les Papavéracées , les fleurs dEscholtzia cro-
cea, Californica, sont très fréquentées par les insectes : ceux-
ci en parcourent les pétales dans tous les sens, étant sans doute
attirés par une sécrétion particulière, invisible à l'œil nu.
Plusieurs Primulacées (Primulafarinosa, Sinensis) ont une
petite quantité de nectar dans leur tube, tandis que certaines
espèces en sont dépourvues (Primula veris , Cyclamen Euro-
pœum , Lysimachia vulgaris). Les Jasmins et les Lilas ont beau-
coup de nectar dans leur tube; la symétrie de la fleur du Lilas
exclut l'idée d'un disque nectarifère; l'observation directe la re-
pousse des Jasmins; le nectar est donc fourni par la corolle.
XVIII. Bot&h. — Septembre. 1 1
162 l. brAvaîs. -^- Sur les Nectaires.
Souvent , dans le même genre, les grandes fleurs (Gentiana
acaulis, asclepiadea, purpurea) sont abondamment pourvues
de nectar, tandis que les petites espèces [G. glacialis, campes-
iris) n'en offrent aucune? trace. Quelquefois aussi le liquide
fourni par ua disque hjpogyne se mélange avec eelùi qui est
fourni par le tube de la corolle ou du calice (Mirabilis tohgi-
fiora).
Des observations précédentes et dé beaucdUp d'autres qu'il
serait superflu d'énuttiérer, je cfôfte devoir Cônclui-e que pêtt de
fleut-s sont absolument privées de disques où de néctat 1 ; ce
nombre diminuera de joui 4 en jôtfr dé&que les botanistes ob-
serveront les plantes sous ce point de tué, au coftfrtiëncehnent
de leur floraison.
§ III. Structure dëê disque* et dëS Hectares.
Les nectaires offrent presque toujours des couleurs plus ion*
cées que celles des autres parties de la fleur; ils sont remplis
de chromule verte $ jaune, rouge, brune, ce qui rend leur ob-
servation au microscope plus difficile; voici, au reste, ce que
j'ai appris à l'aide de cet instrument.
Tous les nectars sont tranàparens à l'exception de celui des
Mélianthes. Examiné à l'œil nu, il paraît rempli de globules qui
le rendent un peu opaque ; celui de Melianthus major est en-
fermé dans une cavité en forme d'éperon.
Les disques sont généralement dépourvus de trachées dans
leur intérieur; cependant, la Campanule raiponce en présente
qui se rendent de la circonférence au centre de la fleur. Mais
en ôtant le disque avec un instrument tranchant* il est impos*
sible de savoir si on n'enlève pas en même temps quelques vais-
seaux spiraux de la capsule, intiraeitfent soudée au nectaire épi-
Dans les Viola tricolore Fumària lutea b Houstonia coccinea ,
l'extérieur des nectaires est parsemé de papilles arrondies, poin-
tues ou fusifbrmes, ou en massue. Je trouve à la surface interne
des nectaires de Fuchsia eonica, Œnothera grandiflora i d'abord
une couche mince de vésicules transparentes r ensuite deux
l, bravais. — Sur les Nectaires. î63
couches de vésicules arrondies ou hexagonales, fort régulières,
les unes transparentes , les autres pleines de chromule , verte
dans la première espèce, rouge dans la seconde. Le Colutea
arborescens ne m'a pas présenté de couches distinctes; les vési-
cules sont toutes plus petites, arrondies, les unes incolores, les
autres pleines de chromule verdâtre.
En général l'examen du disque avant l'épanouissement de la
fleur, montre qu'il est gorgé de liquide ; ses vésicules sont moins
parfaites, et leur écrasement donne issue à beaucoup de granu-
les très petits^ Lorsque la fleur est épanouie, les vésicules sont
plus distinctes, mais la chromule devient plus opaque.
Les pétales, comme nous le développerons au § 5, présentent
quatre parties, le support, le nectaire au-dessus du support , les
rebords de l'onglet qui correspondent aux loges polliniques , et
enfin le limbe. Or, en examinant au microscope chacune de ces
divisions, il est aisé de voir que la structure diffère de l'une à
l'autre, et que la partie nectârienne est surtout plus compliquée
dans son organisation. Citons quelques exemples.
En ouvrant une corolle de Lomcera Caprifoliwn, la face in-
terne du segment médian inférieur parait couverte de goutte-
lettes de nectar qui, peu-à-peu, tombent au fond du tube. Cette
partie examinée à l'œil nu, est comme chagrinée ; au microscope,
elle est parsemée de deux sortes de poils corollins, les uns rares,
très gros et en massue , les autres petits et coniques ; je n'ai
pu découvrir aucune excrétion cireuse entre ces poils.
La corolle de la Douce-amère porte deux taches blanches au
lieu correspondant aux anthères; dans ce lieu se montrent des
vésicules transparentes, hexagonales; plus bas on en trouve qui
sont rouges, violettes, sans poils apparens, ni papilles.
Les pétales de l'œillet de la Chine ont sur leur limbe des papil-
les pointues, coniques ; au lieu correspondant aux anthères , de
grosses papillesen massue sont entremêlées aux papilles coniques.
Au-dessous enfin on trouve des cellules allongées, très régulières,
recouvertes de papilles coniques, disposées en ligues parallèles.
Dans le Lychnis Chalcedonica , le limbe est couvert de petites
papilles) elles sont grosses sur l'onglet et affectent la forme d'une
moitié de lentille bi-convexe.
ii.
164 l. brava 15, — Sur les Nectaires.
Les pétales $ Escholtzia , ceux du Pavot somnifère, sont par-
faitement lisses et dépourvus de poils corollins ; mais ils offrent
des utricules allongées, hexagonales, rangées en ligne droite. La
tache jaune ou brune, qui correspond aux anthères, celle qui
persiste dans les étamines à moitié transformées en pétales , se
distinguent des vésicules du limbe par la chromule colorée dont
elles sont remplies.
Il serait inutile de citer un plus grand nombre d'exemples; à
l'œil nu on reconnaît déjà une variété de coloration entre les
nectaires et les autres parties de la fleur; mais le microscope fait
découvrir des différences de structure bien plus grandes et va-
riables suivant les espèces observées.
§ IV. Symétrie des disques.
Nous avons déjà parlé de la position régulière de plusieurs
espèces de nectaires ; nous avons dit que ceux qui sont péristé-
mones forment un verticille alternant en dehors avec les pétales,
en dedans avec les étamines , dans les Résédacées , Hippocasta-
nées, Âmpélidées, Géraniacées, Oxalidées, etc. Il nous reste à
étudier les disques qui précèdent l'ovaire. Or, dans un grand
nombre de cas on peut constater leur symétrie, ce qui sert à
démontrer leur importance et en même temps leur analogie
avec les autres feuilles de l'androcée.
Parmi les plantes qui offrent un seul anneau de nectaires, on
trouve d'abord la Parnassie des marais. Les cinq nectaires épi-
pétales alternent avec les étamines, et sont suivis d'une capsule
à quatre valves; dans quelques cas plus rares, j'ai trouvé cinq
feuilles pistillaires qui alternaient régulièrement avec les nec-
taires.
Les genres Ruta, Die ta mnusj Tribulus, \eZygophyllumfabago
ont un double verticille d étamines et des capsules antépositi-
ves aux pétales. Leur disque hypogyne doit donc constituer un
anneau de cinq pièces , d'après les lois ordinaires de la symé-
trie. • » : ■
Les Caryophyllées ont un disque en dedans du support com-
mun de leurs dix étamines ; il est aisé de comprendre qu'il re-
l. bravais. — Sur lès Nectaires. i6j
présente seulement un anneau de cinq parties, puisque dans les
genres à capsules quinquevsiiwaires (Lychnis^Cerastium) j'ai sou-
vent vérifié que les valves correspondent aux pétales. Dans le Sa-
%ina procwnbens , les quatre étamines sont alternes aux pétales ,
les quatre valves du fruit sont devant les étamines et les sépales;
il est probable qu'un disque de quatre pièces a avorté sur cette
espèce.
Le Fusain est tétrandre et porte un disque épigyne composé
de quatre pièces seulement, parce que les quatre valves du fruit
s'ouvrant par le milieu des loges, sont alors placées devant les
restes des sépales. Les étamines des Rhamnées sont épipétales;
il manque une rangée d'étamines ou de glandes: peut-être ces
organes sont confondus avec les prolongemens du disque péri-
gyne. M. Ad. Brongniart, dans son beau mémoire sur cette fa-
mille, a judicieusement remarqué que, si on venait à décou-
vrir des Rhamnées décandres, leur présence, loin de déranger
la symétrie de cette famille servirait plutôt à la confirmer.
■ Les OEnothera, Fuchsia, portent au fond du tube floral quatre
nectaires ordinairement bien distincts; les quatre valves du fruit
restant ouvertes par le milieu des loges, sont alors placées de-
vant le deuxième verticille d'étamines; l'anneau nectarien com-
plète l'alternance des parties.
Les Rhododendrons et les Azalées ont leurs cinq feuilles car-
pellaires antépositives aux pétales; tantôt les dix étamines exis-
tent, tantôt cinq avortent. Les disques cèdent à la pression des
filamens et montrent souvent dix cannelures , quoique le verti •
cille soit formé seulement de cinq pièces symétriques.
Dans lés Gloxinia macula ta , Sinningia Halleri(\), cinq
filamens tronqués alternent avec les étamines. Dans les grandes
fleurs de Gentiana asclepiadea , acaulis ,-purpurea, on trouve à la
base du follicule, cinq saillies d'un anneau verdâtre,qui alternent
avec les étamines.
Une fleur d'Héliotrope d'Europe m'a montré cinq graines cou-
vertes par autant de sépales ; toutes les Borraginées ont un nec-
(i| M. Nées d'Esenbeck a décrit cette espèce dans les Ano. des Se. uat. , première série,
tom. n , pag. 390.
166 l. bravais. — Sur les Nectaires.
taire de cinq parties seulement; leurs quatre graines, Je% valve*
du Nicotiana quadrivalyis sont toujours recouvertes par le*
quatre sépales inférieurs. Il ai rive aux fruits ce qui s'observe sur
les étamines des Labiées, Personnées, la pièce supérieure vient 9
manquer par avortement.
Les lois de l'alternance réclament pour un grand nombre de
Corolliflores l'admission d'un disque de cinq pièces, quelque-
fois incomplet dans le haut de la fleur ( Rhinanthus crista galli ,
Linaria alpina), ou formé de deux pièces transversales (Fa*
biana imbricatd). Les raisons alléguées par Steinheil pour faire
admettre un double verticille nectarien ne sont pps concluan-
tes ( 1 ). Le nombre des crénelures du disque , produites par la
pression des organes , 11e prouve pas le nombre réel des pièges
nectarifères.
Dans les Légumineuses et certaines Rosacées, au contraire»
on doit reconnaître un double anneau : d'abord , l'inspection
directe montre ces dix pièces dans le Haricot. M. De Gandolle
les compare à dix filamens d'étamines abortives (a). Dans la plu-
part des Légumineuses, le disque est visible autour et à la bas^
du légume, surtout dans le haut de la fleur. Dans les espèce»
diadelphes, le nectar s'échappe par suite de l'éoartement du filet
solitaire; il remplit le tube des étamines du Mimosa JuHbrissin $
il est sécrété par la face interne des filamens; les étamines, plus
nombreuses qu'à l'ordinaire, ont peut-être remplacé les parties
du disque.
Quelques Rosacées nous montrent des verticilles formés éga-
lement de dix nectaires. Ain^i, les Spirœa crenata, lc8mgata,QQt
vingt étamines sur deux rangs; un anneau cupuliforrne montre
dix crénelures interposées aux dix étamines intérieures. Dans U
première espèce, les cinq capsules sont devant les cinq pétales;
(1) Voyez Ann. des Se. nat., deuxième série, toœ. xn, pag. a85.
(») Voici comment s'exprime l'illustre botaniste dans son premier Mémoire sur les. Légu-
mineuses , pag. 5o. On observe dans le Haricot « Une gaine formée par dix nettes lanières
soudées ensemble, comme si elle se composait d'un rang intérieur de dix petites étamines
avortées et soudées en tube. » Pour concilier avec les lois connues de l'alternance, la position
inférieure du légume solitaire , il faut admettre que le nectaire est formé de dix pièces, ou bien
nier sa valeur organographique. - '
l. BiAVAis. w Sur les Nectaires, 167
l'arrangement de ces fleurs est donc parfaitement symétrique»
Userait superflu de citer un plus grand nombre d'exemples
pour prouver que les disques sont régulièrement placés , comme
les autres feuilles de la fleur.
% V. Comparaison des nectaires entre eux et auec les autres
organes de la fleur.
Celui qui veut comparer directement le disque d'un Erable,
AU nectaire de la Fritillaire , trouve une grande différence entre
ces deux partie?; mais en choisissant des exemples iutermédiai*
res , l'apalogie croît de plus en plus. Afin de jeter quelque lu-
mière sur ce point d'organographie végétale, analysons avec
$oin les diverses pièces de l'androcée.
ta pétale complet se divise en deux parties , l'onglet et lft
limbe; nous croyons devoir distinguer dans l'onglet trois par»
ties : d'abord , le point d'insertion ou support; plus haut, la
partie nectarifèret au-dessus, un rebord membraneux qui cor-
respond aux deux loges de l'anthère; le limbe est Ja terminai*
$on de* trois pièces précédentes. Les corolles ont rarement une
couleur uniforme; ordinairement deux, trois, quatre nuances dif-
férentes servent k faire connaître, à la première vue, les diverses
parties dont elle est composée. Dans le$ corolles monopétales 9
on distingue très bien le point insertionnel moins coloré que les
autres, le tube ou partie nectarienne, la gorge munie de poil*
ou de replis membraneux , et enfin le limbe.
. JU'étamine , dans son état complet, est constituée exactement
de la même manière; en bas est le support ; ensuite le filament
se couvre de poils, de glandes, ou porte une cavité nectarienne;
plus haut est l'anthère, dont les deux loges sont tantôt sesçiles,
tantôt portées par un connectif transversal (Sauges); enfin on
rencontre quelquefois un limbe pétaloïde dans la Bourrache, la
Violette, la Pervenche, ou autour des loges polliniques dans les
étamines pétalqïdes des Ancolies, des Pavots, Roses, Camel-
lias, etc„ etc, , à fleurs doubles.
Mais à quoi comparer le nectaire d'une corolle? aux mem-
branes d une anthère , et le nectar au pollen* Le nectaire n'est
i68 l. bravais. — Sur les Nectaires.
point un organe entier comme un pétale, une étamine; c'est
seulement une partie qui, tantôt appartient, tantôt manque
aux pétales, aux étamines, et qui reste quelquefois isolée, lors-
que les autres pièces de la feuille manquent par avortement. Le
support d'un nectaire isolé mériterait un nom particulier dans
la science; mais on ne peut pas l'appeler staminode, parasté»
mone , ni phycostème , parce que ces mots donnent l'idée d'un
organe qui porte du pollen.
Quoique nous ayons comparé le nectaire à l'anthère, ce sont
deux parties distinctes, qui occupent des places différentes dans
la même feuille, l'anthère étant toujours supérieure à l'organe
nectarien. Dans certaines fleurs doubles (Roses, Pavots), toutes
ces parties, au lieu d'être bout à bout, sont plutôt disposées par
zones, et on distingue^ alors la zone nectarienne plus intérieure,
la zone anthérifère plus étroite, enfin la zone pétaloïde qui en-
toure non-seulement les anthères, mais encore la partie nectari-
fèré jusque près du support commun.
Avec ces données préliminaires , il est aisé de résoudre toutes*
les difficultés de la question organographique, et, par la syn-
thèse, nous reviendrons à établir les principes généraux déjà
fournis par l'analyse.
Les quatre parties d'une feuille de l'androcée , parties que j^
nomme support , nectaire ^ anthère , limbe, se rencontrent rare-
ment réunies ensemble; souvent une ou deux manquent, et si
on admet la possibilité de l'avortementdu support, la feuille peut
se réduire à une seule pièce. Je n'insiste pas sur l'examen de
l'absence du support, parce que cette question est peu impor-
tante, et qu'ellerme détournerait de mon but principal.
Le support est évident sur les étamines de l'Ancolie qui com-
mencent à se transformer; à mesure que le cornet s'allonge,
l'anthère disparaît, et son pied se réduit à une lamelle blanchâ-
tre. Le support est aussi très court dans les pétales des Renon-
cules, de la Ficaire; il est plus long dans les cornets des Hellé-
bores , Trollius; il s'allonge de plus en plus chez les Delphinium;
l'exemple extrême est le pédicule qui porte les nectaires des
Aconits.
Dans les Roses, les Géraniées, les Malvacées, Papavéracées,
l. bravais. — Sur les Nectaires. 169
Car iophy liées, le support est marqué par une partie blanche ou
du moins peu colorée, située au-dessous de la tâche plus foncée
qui représente l'organe nectarifère. Les fleurs monopétales ont
aussi une partie plus blanche au-dessous du nectaire qui tapisse
le tube corollin. Les Monocotylédones ont un court support
dessous la fossette nectarifère des Fritillaires, des Anthericum,
mais plus allongé dans l'Iris.
. Pour trouver le nectaire sur un pétale, il faut toujours le
chercher immédiatement au-dessus du support; les seules dif-
férences de couleur et d'aspect, et la connaissance de la super-
position des parties, apprendront à le distinguer dans tous les
cas. Dans les fleurs polypétales,le nectaire a toujours un velouté
remarquable à l'œil nu. Dans les Lys, vous trouvez une gouttière
verdâtre, ou jaunâtre, ou tachetée; dans les Violettes, la cou-
leur est moins foncée. C'est le tube des fleurs monopétales qu'il
faut ouvrir pour découvrir le nectaire ; vous le trouverez au-
dessous des poils nombreux qui ferment la gorge des Borragi-
nées, des Labiées, Personées. Le nectaire a une certaine éten-
due sur les pétales, comme le prouve la gouttière des Lis, mais
c'est le plus souvent à sa partie inférieure que l'organe sécréteur
acquiert un certain développement.
Nous avons déjà indiqué la position de plusieurs nectaires
staminaux; c'est toujours le long du filament, et à diverses hau-
teurs sur celui-ci, qu'on les rencontre dans les genres Laurus }
Viola , Fumaria , etc. Pourquoi a-t-on reproché à Linné d'a-
voir appelé nectaires les tubes staminaux des Melia, Celosia,
Pancratium> les franges des Zygophyllum > les glandes du Die-
tamnas? Le tube qui réunit la base des filamens du Pancratium
est un grand nectaire qui sécrète une énorme quantité de fluide
sucré; les franges du Zygophyllum, les glandes du Dictamnus,
les tubes staminaux existent précisément dans la partie nectari-
fère des étamines, dans le lieu où devrait se faire une sécrétion ,
si elle avait à se faire sur ces espèces.
Le pollen manque aux pétales, mais il existe des preuves
nombreuses d'un type unique pour les étamines et les corolles.
Une foule de plantes, les Bor ragi nées, Primulacées, Personées,
Caryophyllées, Solanées , etc. , portent sur leurs pétales des em-
irje u m avais, «r- Sur tes Nectaires.
p teintes d'anthères (1). Un peu en dehors du tube des fleurs
monopétales , vous trouvez, sur chaque segment, deux taches
colorées, ovales, presque de la grandeur d'une loge pollinique.
Voilà la place qu'occuperait l'anthère , si le pétale se transfor*
mait en étamine; vous en avez l'image et la forme; il suffit d'ou-
vrir les yeux pour être convaincu de la vérité de cette analogie.
Dans les Caryophy liées, le rebord de l'onglet se détache en
entier; il suffirait de le plier en deux et de le remplir de pollen
pour avoir un pétale anthérifère, ou une étamine pétaliforme.
Et ce qui prouve encore que ce rebord représente quelque
chose qui n'est pas un feuillet du limbe , c'est qu'il a une struc-
ture, un aspect différent du sien, c'est que ses utricules sont
remplies d'une chromule différente par sa coloration.
L'examen des fleurs simples et doubles du Narcissus pieudo-
Naroissus L. m'a prouvé que le support de la corolle est soudé
avec celui des étamines jusqu'au point où celles-ci deviennent
libres ;que le nectaire corollin part du même point ; que l'anthère
se développe seulement dans la partie du limbe qui est voisine
du tube nect arien, et que le vrai limbe, placé plus en dehors, se
termine par un mucro garni d'une hoqppe de poils.
Lorsqu'une étamine se métamorphose en pétale , le support se?
raccourcit; le filament s'élargit, se colore, se creuse en gout-
tière ; tantôt une moitié d'étamine persiste , tantôt les deux moi-
tiés se transforment. Les loges polliniques s'allongent et se vi-
dent de leur pollen; leurs membranes et les bords de la partie
n eût a rien ne se garnissent d'un limbe brillant, pétaloïde,et vous
avez la transformation des Roses , des Pivoines , des Lychnis à
fleurs doubles.
Enfin on trouve au-dessous des anthères de la Bourrache un
limbe bleu, pétaliforme; au-dessus des loges des anthères des Per-
venches est un limbe villeux; celui des Violettes est jaunâtre, écail*
leux ; au-dessus des anthères de Nerium Oleander, de Crowea sali-
gna, desLobéliacées(2), est un filament plumeux. Les Composées
ont souvent leurs anthères terminées par des limbes colorés. Voilà
(t) Ncctaristigma de M. Sprengel.
{») Voir les Ann. des Se. Bat , ton*, xix , pag. i38 #
l. bravais. -it Sur les Nectaires. 171
curies famines des traces incontestables dçl'existenc^u limbp.
Mgintçnant il nous sera très aisé d'expliquer |#s qectairtis
isolé» k l'aide d'avorteraens successif, hp nectaire n'occupe pas
toute l'épaisseur d'une feuille, mais seulement sa lame supé T
rieuFf. ke nectaire, si l'on veut faire un emprunt à U zoologie,
est une glande, ou une réunion de follicules sécréteurs çuperr
posés à la feuille ou développés dans son épaisseur* Souvent au-
dessous de lui rampent des vaisseaux spiraux propres au tissu
du pétale.
Supposes que dans la Fritillaire, l'Ananas , le limbe dispa-
raisse, que le support se raccourcisse, que le follicule se reu-
yevsâ en dehors au lieu de rester preux ep avant, vous aurez
une des glandes des Capparidées , des Crucifères. Avçp un pétalfl
transformé , nous produisons ici un organe glanduleux.
Il n'est pas plus difficile de faire provenir le nectaire du Me-
lianthe d'une étamine transformée; faites disparaître l'anthère,
supposez le support très court et le filament très épais ; partagez
l'organe eu deux moitiés et vpqs aye$ la glande énorme du Me-
Uanthus fninor. Les nectaires des Géraniums gpnt aussi des état
mines tronquées ; celui des Pelqrgonium a survécu à la disp&r
rition des quatre autres; par un développement exagéré, il s ? est
formé eu cornet, pt, soujevapt les membranes et le tissu vascu-
laire 4m sépale suppriepr, il s'est creusé flans ce lieu une vérir
table caverne.
Les anneaux nectariens, les disques hypogynes s'expliquent
de la naèipe manière; c'est toujours la partie pectarifère d'une
feuille de l'anclrpcée qui subsiste après la disparition de toutes
les autres* La mollesse de son tissu l'oblige de prendre les fojv
mes lps plus variées. Les disques sont forcés de se mouler sur
les prganes environnans, plus raides qu'eux, de se rapetisser,
pour ainsi dire, eu se cachant dans lps anfractuosités de la fleur.
jC'e§t pour cette raison que plusieurs ont échappé à l'observat-
ion; de là aussi l'opinion trop répandue encore que les disques
sont une partie accessoire des verticilles floraux. J'ai fourni déjà
beaucoup de preuves qu'ils en sont une partie importante. Cer
pendant, au lieu de soutenir que les éfarçunes se transforment
pour produira un pec taire, il est plus exact de dire que le nec-
17a l. bravais. — Sur les Nectaires.
taire est une partie de feuille pétaloïde, slaminale, calicinale,
pistillaire, ou en général d'une feuille quelconque, et que cette
partie se développe quelquefois à l'exclusion de toutes les
autres.
Le support et le limbe ne jouissent pas de sécrétions particu-
lières , comme les deux autres parties , mais seulement des fonc-
tions générales des tissus végétaux. Toutes les fois que dans les
familles d'une organisation plus simple, nous trouvons des co-
rolles sans nectar, sans empreintes de nectaires, sans membranes
anthérifères, nous devons penser que les organes de la fleur sont
dus à des dilatations du limbe ou du support; ainsi s'expliquent,
à nos yeux, les écailles des Graminées, les calices des Potamots,
les pétales abortifs du Cherleria sedoides.
§ VI. Comparaison des feuilles pistillaires avec celles de la
fleur et de la tige.
J'aborde avec quelque hésitation un problème dont la solu-
tion est plus difficile que celle des paragraphes précédens. La.
feuille pistillaire s'éloigne au plus haut degré des feuilles de l'an—
drocée , soit durant la fécondation des fleurs, soit, et encore plus,
durant la maturation des fruits. Cependant il existe entre tous ces-
organes des ressemblances et des analogies que je ne puis passer
sous silence.
La feuille pistillaire, considérée dans son état complet, se
compose d'une partie inférieure qui protège les ovules, d'une
partie intermédiaire qui est le style , du stigmate , et quelquefois
de membranes ou appendices placés au-dessus de ce dernier.
La partie inférieure, presque toujours de couleur verte, offre
toutes les variétés possibles d'organisation depuis l'état foliacé,
charnu, jusqu'à l'état chartacé , fibreux et même ligneux. Sou-
vent ces états divers n'appartiennent pas à la feuille entière ,
mais se partagent entre l'endocarpe ou membrane intérieure,
le sarcocarpe ou parenchyme intermédiaire , l'épicarpe ou en-
veloppe externe.
Regard era-t-on les capsules comme formées par le limbe et le
pistil comme une terminaison de nervure analogue aux glandes
l. bravais. — Sur les Nectaires. 1 73
qui terminent, par exemple, les feuilles des Ricins? Cette opi-
nion très répandue serait suffisante pour expliquer les cas les
plus simples de l'organisation des carpelles; avec son aide on
pourrait se rendre compte des péricarpes ouverts de beaucoup
de Conifères, de ceux des Amentacées, Rosacées, Renoncu lacées,
et en général de beaucoup d'akènes et capsules monospermes.
Toutes les fois que le stigmate est nul (Gymnospermes) ou mi-
nime et sessile , on dirait que la capsule peut-être formée par un
limbe de feuille avec autant de vraisemblance que par le déve-
loppement de la base ou support d'une feuille. Mais peut-on
tenir le même langage lorsqu'on étudie une feuille pistil la ire dans
sou plus haut degré d'organisation? Prenons pour exemple une
fleur d'Iris : sera-t-il permis d'attribuer aux modifications seules
du limbe toutes celles que présente le carpelle de cette plante?
Je ne le pense pas , si l'on veut respecter les lois de l'analogie.
En effet, dans l'Iris vous trouvez d'abord en dehors de la cap-
sule le tube formé par la soudure des pétales et étamines; la
capsule elle-même lui adhère intimement. C'est la partie infé-
rieure ou le support de la feuille pistil la ire. Au-dessus est l'or-
gaue formé par la soudure des trois styles; vous voyez ensuite
une surface membraneuse destinée à l'absorption du pollen;
enfin cette partie est surmontée par deux feuillets distincts, éga-
lement pétaloïdes. Or, si nous voulons comparer ce pistil à
une feuille de l'androcée , en procédant de bas en haut , ne
sommes-nous pas forcés d'admettre que la partie inférieure est
l'analogue du support, que le tube correspond à l'organe nec-
tarifère , que la surface stigmatique existe dans le lieu corres-
pondant aux anthères ; enfin que la terminaison du pistil est le
véritable limbe de la feuille ? Si dans l'Iris le stigmate occupe
la place de l'anthère, le style celle du nectaire, la capsule celle
du support, la même correspondance doit exister dans une
foule de plantes.
Examinons les Pervenches ( V. major , minor) : au-dessus
des deux follicules est un style unique, surmonté par un bour-
relet circulaire, enduit d'un liquide visqueux. Ce bourrelet est
engagé dans une dépression des filamens qui , dans ce point ,
présentent une surface lisse, d'apparence nectarienne. Les cinq
174 L « bravais. — Sur tes Nectaires.
anthères viennent s'appuyer sur le bord supérieur de te b<ttirHô±
let ; au-dessous dé lui sont des papilles nombreuses, qui marquent
l'origine du tissu conducteur (Ad. Brongniart). Là Se trouYfc lé
Vrai stigmate de la fleur. Plus haut est un pédicule qui se ter-
mine par une houppe de poils nombreux, dans le lieu corrë^
pondant au limbe d'une et aminé, d'un pétale.
Le NeHttfn Oléander a dessus son stigmate uùe pointe qui est
dépourvue de poils ; on observe aussi fcette pointe dur tes Ctstbetà
Mtitighasj f^iriea capensii.
Les Asclepias ont leur partie stigmatique située dessous une
tête arrondie ou pentagonale qui porte leâ étamines. C'est 1$
que M. Ad; Brongniart a découvert le tissu conducteur dans le-
quel s'insinuent les boyaux poliiniques. La tubérosité qui dô».
ïaitie le stigmate occupe lé lieu du limbe de l'iris^
Dans les Balisiers ( Canna Inclica , cùccinea ) , l'étamine urii*
que verse son pollen avant l'épanouissement de la fleur; celui-
ci reste agglutiné contre une des faces du pistil; une partie de*
grains vient adhérer au stigmate qui est latéral , d'après l'avft
de tous les botanistes. L'extrémité tronquée du pistil est \t
siège d'une glande transversale, distincte du stigmate , et qui
verse un liquide avant et pendant l'épanouissement de la fleut;
J'y ai vainement cherché des grains de pollen; il paraît que
c'est seulement par accident qu'ils adhèrent à cette glande. Cette
glande est-elle un nectaire particulier ? Sa position est supé-
rieure au stigmate, et par conséquent exceptionnelle à tous le*
cas où les Nectaires sont placés dessous la partie analogue aux
membranes de l'anthère. Dira-t-on que les fibres vasculaîre*
infléchies en arc qui s'y rendent auraient dû primitivement
rester au-dessous du stigmate et laisser cette glande dans sa
place ordinaire? Il est fort difficile d'expliquer cette métamor-
phose de la feuille pistitlaire ; toutefois on ne peut s'empêchef
de reconnaître entre le stigmate et la capsule du Balisier on
organe intermédiaire trè$ développé, quelle qu'en soit la na-
ture.
Le style est, dans la plupart des plantes , rond y resserré et
lisse à sa surface externe, M. Ad. Brongniart l'a trouvé composé
en dehors de vésicules denses, et «^dedans de cellule* tâches
l, «rayais. — Sur les Nectaires. 17$
et allongées qui continuent le tissu conducteur commençant à
la surface stigmatique. Mais dans beaucoup d'espèces il n'a pas
une organisation aussi simple. Ainsi quelques Euphorbiacées*
l'Oranger, le Citronnier, ont sur leurs styles des glandes, des
vésicules transparentes; on y découvre des utricules rouges dans
le Balisier, violacées dans plusieurs Passiflores;
Les styles sont couverts de poils variés sur plusieurs Rosiers,
Poiriers, Haricots 4 sur le Kerria japonica, sur les Clématites , les
Anémones. Les Composées y les Lobéliacées, les Campant! lacées,
ont leurs styles garnis de poils collecteurs. M. Ad. Brongnîart a
observé que dans les Campanules les grains de pollen s'insinuent
par la surface stigmatique, et non par les poils collecteurs, con-
trairement à l'opinion de MM. Link et Treviranus (1).
Ces faits me paraissent assez nombreux pour donner une va-
leur organographique au style; d ailleurs l'examen du stigmate
nous confirmera encore dans l'opinion que le style est la partie
analogue à celle des nectaires.
Le stigmate, avons-nous dit, correspond à l'anthère; leurs
fonctions sont simultanées et concourent au même but ; j'ajou-
terai que ces deux organes sont en regard l'un de l'autre et
souvent à même hauteur, au moins au moment de la féconda-
tion, sinon après l'accomplissement de cet acte important.
Lorsque nous comparons Tétamine au pétale /nous trouvons
en général dans les fleurs monopétales les deux supports accolés
ensemble, les filamens situés vis-à-vis des surfaces nectarien nés des
pétales. Lorsque ces filameris sont soudés au tube de la corolle ,
les anthères se détachent précisément vis-à-vis l'endroit du pé-
tale qui porte les empreintes des loges polliniques. C'est après
la fécondation opérée que les grandes inégalités de longueur
des pistils se font remarquer dans les Valérianéesy les Dipsacées,
les Onagraires,etc, etc.
Ainsi n'est-il pas raisonnable d'admettre que le règne végétal
présente la concordance des fonctions dans des parties de même
rang, sur des organes é qui val en s ou également situés, comme
cela s'observe pour les parties de la génération sur les animaux?
(j) Voir Aon. Se. n«fc # deuxième série* tan. xv , paj, «46,
176 l. bravais. — Sur les Nectaires.
En se bornant à une comparaison éloignée des deux règnes ,
n'est-il pas permis de soutenir que l'anthère et le stigmate sont
les deux parties les plus analogues qu'on puisse imaginer sur
les deux feuilles qui les portent?
Si l'on voulait d'ailleurs calculer la valeur des fonctions d'a-
près la similitude des organes, on trouverait une grande res-
semblance pour les dimensions entre un stigmate et une anthère.
Le style ne ressemble -t-il pas en tous points aux filamens des
étamines ? Même aspect , mêmes formes , même poli de la
surface dans la plupart dès cas; tous deux sont rarement envahis
par des glandes nectarifères; tous deux sont le plus souvent
parsemés de poils variés.
Le support est donc l'organe consacré à la formation des cap*
suies dans toutes les feuilles pistillaires complètes ; le limbe est
étranger à cette fonction. Une conséquence inévitable de cette
observation, c'est que les graines des Graminées, des Renoncula-
cées, etc., rentrent dans la règle générale et sont enveloppées
par un support et non par un limbe de feuille. Dans ces plantes,
on ne devrait pas attribuer au limbe la fonction qui appartient
évidemment au support sur les fleurs d'une organisation plus
complète.
Remarquons d'ailleurs qu'il serait absurde d'exiger une res-
semblance parfaite entre toutes les feuilles de la fleur; si elles
étaient égales entre elles , les verticilles floraux ressembleraient
à ceux des feuilles caulinaires; au lieu de les désirer égales , il
suffit de les trouver équivalentes. Nous ajouterons encore que
dans une fleur ce ne sont pas les mêmes parties qui prédomi-
nent dans chaque feuille. La feuille pistillaire a son support
plus développé, et les autres parties ont des usages d'une courte
durée; le disque montre la prédominance de l'organe nectar ien;
dans l'étamine, c'est l'anthère qui envahit les autres fonctions ;
enfin, dans la corolle, c'est le limbe qui apparaît avec plus
d'éclat.
Nous dirons donc de la feuille pistillaire ce que nous avons
reconnu sur toutes celles de l'androcée , qu'elle est formée de
quatre parties, le support, le nectaire, le stigmate ou anthère,
et le limbe. Ces parties sont réduites à deux , lorsque le stigmate
l. bravais. — Sur les Nectaires. 177
est sessile; à trois, lorsqu'il est porté par un style; à quatre en-
fin, lorsqu'il est terminé par un limbe, un corps globuleux, ou
par une touffe de poils. %
Si l'analogie que j'expose ici est vraie , elle doit trouver son
application dans l'étude des feuilles de la tige. Or, il n'est pas
difficile de faire entrevoir certaines ressemblances.
La feuille caulinaire se compose d'un pétiole et d'un limbe;
le pétiole présente lui-même deux parties distinctes; le support,
muni souvent de stipules et le pétiole proprement dit, qui est
quelquefois garni de glandes et correspond à la partie necta-
rienne des fleurs.
Le support est très marqué dans les Mimosas, où il offre un
renflement considérable, bien distinct du reste de la feuille et
garni souvent de stipules foliacées ou épineuses; on le remarque
aussi sur une foule de légumineuses , sur les Sureau , Viorne ,
Noyer, Peuplier, Platane, Renonculacées, etc. Un bourrelet,
avec ou sans les appendices stipulaires, en désigne la place. Sa
fonction paraît être d'abriter les gemmes naissans , mais moins
parfaitement que les supports des feuilles pistil (aires qui for-
ment les capsules. Je n'ai point observé d'organes glanduleux à
la surface des supports des feuilles.
Au contraire, le pétiole, proprement dit, se recouvre souvent
de glandes qui sont tantôt placées à son extrémité inférieure,
près du support ( Passiflora holosericea ), tantôt au milieu (Mi-
mosa Julibrissin) , tantôt à sa partie supérieure (Viburnum
OpuluSj Passiflora suberosa, Amygdalus incana). On ren-
contre souvent ces glandes le long des pétioles des Cerisiers ,
Abricotiers. Dans le Ricin commun, elles sont parsemées sur tout
le pétiole depuis sa base jusqu'au limbe. Les glandes des Mal-
pighiacées sont situées dessous le limbe des sépales , entre ce
dernier et le support de la feuille. Mais on doit remarquer que
beaucoup de glandes viennent aussi se placer à l'extrémité des
nervures des feuilles dans le Ricin; ces dernières diminuent par
lès progrès de l'accroissement de la feuille.
Lorsque les pétioles ne sont pas glanduleux , ils sont souvent
couverts de poils, d'aiguillons, d'une couleur plus intense que
les deux autres parties de la feuille , d'un tissu plus serré et plus
XVIH. Botaw. — Septembre, ia
178 l. bravais. — Sur les Nectaires.
consistant. Us sont souvent creusés en gouttière, quelquefois
aplatis pomme une vraie feuille , soit dans le même 'sens qu'elle,
comme dans le Citronnier, soit transversalement comme les
Peupliers , les Mimoses pourvues de phyllodes,
Les feuilles ont-elles une partie analogue à l'anthère? Je n'en
ai pu découvrir de traces. Nous verrons plus bas que les ap-
pelles des Légumineuses sont de véritables stipules. Pour dé-
couvrir un organe correspondant à l'anthère , il faut le chercher
H la hase du limbe. A la vérité quelques pétioles se renflent dans
ce lieu, ou se couvrent de poils plus gros et plus serrés (Bégo-
nia heracleifolia) ; mais je n'ai pu trouver aucune empreinte
d'anthère ressemblant à celles qui sont si nombreuses sur les
corolles.
Lorsque les feuilles sont pétiolées, il est aisé de distinguer
les trois parties qui les composent ; mais lorsqu'elles sont ses-
siles , la distinction est souvent embarrassante , je dirais même
arbitraire. Le support et le pétiole existent-ils simultanément ,
ou bien l'un d'eux vient-il à disparaître dans les Graminées , Li-
liacées, Cypéracées? Si le support est la partie protectrice né-
cessaire aux bourgeons axillaires, il doit en exister un rudiment
dans les feuilles bulbeuses des Tulipes, Jacinthes, Narcisses.
Mais si on ignore la véritable nature de ces feuilles, on sait
que le limbe manque souvent dans les bractées florales, dam
les glumes; que sur les Graminées l'arête dorsale est analogue
au limbe (Avena). Dans l'épi floral de Musa, coccinea , les brac-
tées sont d'un rouge éclatant} quelquefois elles se terminent par
un limbe verdâtre, plus ou moins rudimentaire.
Lés feuilles composées présentent un phénomène singulier ;
elles sont formées par le redoublement des trois termes de la
série qui les forment. Prenons, par exemple, une feuille de dan-
dina domestica ; avant d'arriver à un limbe quelconque, nous
trouvons huit ou neuf fois de suite la répétition du support et
du pétiole, réunis en un seul segment ; mais chaque segment,
formé de deux pièces, est articulé avec celui qui précède tt
avec le suivant. Tous les huitièmes et neuvièmes segmens se ter-
minent par un limbe, les segmens inférieurs sont toujours réu-
nis trois k trois.
i.. bravais. — Sur les Nectaires. 17^
La feuille de Glycine prostrata est ternée et organisée d'une
autre manière; le support est muni, à sa base , de deux stipules;
c'est un corps arrondi et couvert de poils roux; le pétiole en
gouttière se prolonge jusqu'à la foliole impaire. Toutes trois ont
un support de même couleur que le précédent, et deux petites
stipules à leur base. Ainsi, avant chaque limbe, on a la répéti-
tion d'un support avec ses stipules (De Candolle).
Dans la feuille d'Erithrina cris ta galli, vous trouvez un sup-
port verdâtre , suivi d'un long pétiole terminé en avant par deux
glandes. Dans la même direction paraît un second pétiole ter-
miné par deux glandes; aux deux extrémités de ce second pé-
tiole sont trois limbes, précédés chacun d'un support verdâtre.
Dans le Mimosa sensitiva, je trouve un support et ses stipules,
un long pétiole terminé par un crochet , qui remplace uni limbe;
de chaque côté nouveau support, avec ses petites stipules, et
terminaison par un crochet; à droite et à gauche deux folioles
portées par des supports.
Le Mimosa lophanta a d'abord cinq pétioles consécutifs
avec une glande k leur extrémité supérieure, et un petit cro-
chet terminal ; dix pétioles latéraux terminés par un crochet, et
précédés par un gros support, sont munis eux-mêmes de nom-
breuses folioles latérales. Beaucoup d'autres variétés existent
dans les Légumineuses ; j'ai cité spécialement les Glycine pro-
strata et les Erythrina pour prouver qu'un support peut pré-
céder Immédiatement un limbe sans l'existence d'un pétiole.
Mais souvent chaque foliole est précédée de son pétiole et de
son support particulier, outre le support et le pétiole communs,
comme il arrive aux feuilles à cinq digitations iïÂralia umbra-
culifera. '
On me pardonnera, j'espère, ces descriptions minutieuses, parce
que je pense que le support des feuilles joue un rôle qui n'a
pas été suffisamment apprécié. On peut en botanique générali-
ser les faits de beaucoup de manières ; mais qui se flattera d'a-
voir produit le système capable de résoudre le plus grand nom-
bre de difficultés? Quelle que soit l'explication qu'adoptent les
savans vit le sujet de notre dissertation, ils doivent remprun-
ter à la pensée de la métamorphose des plantes. Cette loi est
180 t. bravms. — Sur les Nectaires.
riche d'avenir pour la science; elle compte les plus zélés défen-
seurs parmi les botanistes modernes, et surtout parmi les pro-
fesseurs distingués de nos académies.
§ VII. Usages des Nectaires.
Nous parlerons avec plus de doute de l'utilité des nectai-
res et du rôle qu'ils jouent pendant la floraison et la féconda*
tion des plantes. Ce n'est plus un organe immobile que nous
avons à étudier, c'est une machine en mouvement, c'est une
fleur vivante dont il faut découvrir le mécanisme. La Physiologie
végétale de M. De Candollqrésumant nos connaissances sur ce
point , j'indiquerai en peu de mots ce que nous savons sur les
fonctions des disques et des nectaires.
L'utilité du nectar doit être grande, sans doute, puisque la
plupart des plantes en sécrètent; dans les familles où ce liquide
n'a pas été aperçu, il se confond peut-être avec la transpiration
insensible des végétaux. L'étude physiologique des nectaires est
étroitement liée à celle des pétales, puisque le nectar provient
souvent des corolles. Ces dernières ne servent donc pas seule-
ment à 1 embellissement de la fleur, elles remplissent des fonc-
tions secrétaires utiles à la nutrition de l'individu , ou plutôt en-
core à la conservation de l'espèce.
L'évaporation rapide des fluides à la surface des fleurs très
ouvertes pendant leur épanouissement fait souvent disparaître le
nectar dont elles sont réellement douées. Ainsi, les Saxifraga ces-
pitosa 9 Aizoïdes, Ribes petrœum , en offrent à peine des traces,
tandis que les espèces des mêmes genres à corolles tabulées en
sont abondamment pourvues. Les graminées qui en manquent
dans leurs fleurs ont avant la floraison leur chaume rempli d'une
grande quantité de fluides sucrés.
La sécrétion du nectar paraît ordinairement à la même épo-
que où les étamines commencent à verser leur pollen. Ce liquide
est quelquefois très abondant et persiste après la chute de la co-
rolle et des étamines dans les fleurs de Pêchers et d'Amandiers,
dans celles du Paner atium caribœum , etc. , etc. .
l. bravais. — Sur les Nectaires. 181
J'ai été curieux de vérifier si cette sécrétion s'exerce de la
même manière sur les plantes des plus hautes montagnes. Voici
le résultat de quelques expériences entreprises à la fin de juil-
let 1841 sur le sommet du Faulhorn (Suisse) à la hauteur de
2620 à 2683 mètres au-dessus du niveau de la mer, et sous
une pression barométrique moyenne de 55a millimètres.
À la surface de cette montagne la formation du nectar des
fleurs s'opère avec la même intensité qu'à la hauteur de 36a
mètres. Elle est surtout fort abondante dans les Gentiana acaulis,
ba varie a. J'ai examiné ces deux Gentianes sous le rapport de l'é-
poque de cette sécrétion , ainsi que les Gentiana nivalis , Pedi-
cularis versicolor. Sur ces quatre espèces, j'ai constaté le même
fait, que l'émission du nectar a lieu deux jours entiers avant
l'ouverture de la corolle, et 60 ou 72 heures avant que les an-
thères versent leur pollen. La corolle étant fanée, et les anthè-
res presque détachées, le liquide subsiste encore plusieurs jours.
Mais il est difficile de dire s'il disparaît par suite d'évaporation
spontanée, on par résorption. Je suis arrivé à un autre résultat
sur le Pedicularis verticillata. Le nectar n'est pas encore visible
au moment où les anthères versent leur pollen ; on commence
à l'apercevoir 12 ou 24 heures après, enfin il disparaît avant
la dessiccation de la fleur. Je présume que le nectar de cette
fleur est absorbé; car le resserrement de la gorge de la corolle
et la torsion de son tube sont des obstacles fort grands à l'éva-
poratîon de ce liquide par l'air ambiant.
Voici d'autres faits qui paraissent prouver la résorption du
fluide nectarien ; beaucoup de corolles monopétales se refer-
ment exactement pendant qu'elles contiennent encore leur nec-
tar. Telles sont les Belles-de-nuit : dans le Mirabilis jalappa, la
quantité de liquide est trop peu considérable pour servir à l'ob-
servation, mais dans le M. longîflora, au moment où la fleur va
s'ouvrir on trouve toute la cavité nectarienne remplie de nectar,
ainsi que le bas du tube au-dessus de son étranglement jusqu'à
la hauteur de six millimètres. Le pollen est déjà répandu avant
l'ouverture du calice; le stigmate est couvert de granules* et
même ceux-ci tombent jusqu'au fond du tube. Deux ou trois
jours après que le calice est refermé on trouve encore du nectar,
182 l. bravais. — • Sur les Nectaire».
mais en quantité moindre; le tube de l'enveloppe de la graine se
ferme alors complètement. J'ai observé du nectar au«desaous
de cette cloison dans la cupule nect.arifère. Que devient ce
nectar? Certainement il doit disparaître par résorption, et il
concourt probablement à la nutrition du jeune ovule qui bien-
tôt remplira toute la capacité de la coque très dure, dont il n'oc-
cupait dans le principe que la moindre partie.
§ VIII. Conclusion.
En résumant d'une manière générale les faits exposés dans
ce mémoire, nous dirons avec Linné que les nectaires sont les
parties qui sécrètent une matière sucrée dans la cavité des fleurs
durant l'époque de la fécondation des graines.
Les parties nectarifères existent dans un lieu déterminé des
pièces florales, rarement sur le calice ou le pistil, ordinairement
sur quelqu'une des parties de l'androcée. L'examen d'un grand
nombre de fleurs nous a fait découvrir des nectaires isolés ou des
disques sur la plupart d'entre elles , et dans des lieux qui varient
suivant la famille ou le genre des plantes observées.
Dans toute feuille de l'androcée, on doit distinguer quatre
parties qui, en procédant de bas en haut, ou du centre à la cir-
conférence , sont : le support , le nectaire , l'anthère , le limbe.
Rarement ces quatre pièces sont réunies, le plus souvent il en
existe trois, ou deux, ou même une seulement. Enfin, elles avor-
tent complètement sur certaines plantes du même genre ou de
la même famille, quoique les autres espèces en soient pour-
vues.
Considérées dans un pétale, ces pièces offrent en bas un point
d'insertion d'une couleur plus pâle que le reste de la corolle; en-
suite une cavité ou surface nectarifère, terminée par deux la-
melles ou deux empreintes correspondantes aux loges d'une an-
thère; enfin à l'extérieur une zone membraneuse, ou limbe
plus ou moins brillans.
Une étamine nous présente d'abord le support, ensuite un
filament qui porte des poils sécréteurs, ou des glandes, ou un
L* bb^vais. — Sur les Nectaires* i83
cornet nectarifère; au-dessus sont les deux logea polliniques;
plus haut enfin est un limbe pétaloïde comme dans la Bour-
rache, la Violette» la Pervenche, les Centaurées, ou un limbe su*
bulé (Asarum europœum, Paris qrmdnfolia).
Si on considère la feuille de l'androcée à l'état rudimentaire
ou abortif, on trouve le support réduit presque à rien; ailleurs
le filament est minime ou tronqué à une certaine hauteur, ou
bien la partie anthérifère et le limbe disparaissent , le nectaire
seul subsistant. On a alors les glandes des Crucifères , les dis-
ques des Erables, des Légumineuses, des Corolliflores. C'est
comme si les pétales de la Fritillaire se réduisaient à la seule
fossette nectarienne par Favortement des autres parties.
La feuille pistillaire a quatre pièces qui correspondent aux
précédentes : le support entoure les ovules, le style est quel-
quefois glanduleux et nectarifère, le stigmate est analogue à
l'anthère, et quelquefois uu limbe termine tout l'appareil.
En comparant les feuilles de la tige à celles de la fleur, sous le
même point de vue on trouve que chez les dicotylédones elles sont
souvent formées de trois parties, du support et des stipules qui
protègent les bourgeons axillaires, d'un pétiole villelix ou cana-
liculé ou glanduleux équivalent au nectaire des fleurs, et enfin
du limbe foliacé» Dans les feuilles composées les termes de cette
série se répètent plusieurs fois et de diverses manières ; souvent
le support et le pétiole manquent. Les feuilles des Monocotylé-
dones ont ces trois parties, ou bien l'une des deux premières
vient à manquer, ou enfin c'est le limbe qui disparaît.
La symétrie des diverses pièces de la fleur est la même que
celle des feuilles sur les tiges; elles sont disposées en Verticilles
ou en lignes spiralées. Tautôt elles sont distinctes, tantôt elles
se soudent de diverses manières; ce dernier cas arrive surtout
aux disques.
Le nectar est quelquefois sécrété avant l'émission du pollen ;
il l'accompagne toujours; il est souvent visible après la dispari-
tion du pollen et des anthères ; dans quelques cas il est résorbé.
Probablement il concourt à la nutrition des jeunes ovules, mais
les preuves directes sont encore à désirer.
Je le répète en terminant, afin d'être bien compris, en étudiant
1 84 L. bravais. — Sur les Nectaires.
les disques <et nectaires sur l'ensemble des plantes phanéroga-
mes, je crois avoir prouvé qu'ils existent dans la plupartdes fleurs
et que, à l'exemple de l'anthère et du limbe, ils occupent une
place déterminée sur la feuille qui les porte. Heureux si j'ai at*
teint mon but en jetant quelques lumières sur une des ques-
tions les plus intéressantes de l'organographie végétale.
Descriptions de diverses Plantes nouvelles de Madagascar, des
îles Comores et de Vile Maurice ,
Par M. W. Bojer. (i)
Erythroxtlum.
i. E. Josslnioides , Boj. — Gaule suffruticoso couferto, foliis approxioiatis or-
biculatis obovatisvc, retasis, margine revolutis coriaceis, subtus pallescen-
tibus reticulatis ; stipulis petiolo brevioribus caducis ; pedicellis florem
aequantibus ebractcatis. Ovarium 3-loculare ; fructus î-spermus (abortu).
Patria : Iusula Madagascar, crescit in planiticbus ad maris littora , loca
a r en osa et arida in siau Bombatoc orae occidentalis.
Obs. Cette espèce d'Erythroxylum est très remarquable par
sa stature peu élevée et par la multitude dé ses branches min-
ces et raid es, entrelacées les unes aux autres, et formant un
buisson très touffu; les feuilles qui sont souvent très petites,
orbiculaires et très luisantes, donnent à cette plante une res-
semblance frappante avec quelques-uns de nos Jossinia à petites
feuilles. Les pédicelles sont constamment solitaires.
2. E. dlscoîor , Boj. — Caule fruticoso erecto, foliis lineari-lanceolatis ova-
tisvc , obtusis, suprà intense viridibus, subtus albis glaberrimis , stipularum
squamis adprcssis, petiolum aequantibus, dorso bicarinatis denticulatis mar-
gine albidis, pedicellis gracilibus florem aequantibus, urceolo staminifero
laeviler denticulato.
Patria: In collis et rupibus apricis montis Anloungoun, in provincia
Emirna interiore insulae Madagascar.
(i) Extrait du onzième rapport sur les travaux de la Société d'Histoire naturelle de file
Maurice pour l'année x 84.1.
bojer. — Plantes de Madagascar > etc. i85
Obs. Quoique tous mes. échantillons portent les' pédicelles
solitaires et constamment axillaires, je place néanmoins avec
doute cette plante dans la section qui comprend les nom-
breuses espèces à pédicelles solitaires, parce que j'ai remarqué
que chaque fleur est accompagnée de plusieurs écailles bractéi*
formes situées latéralement ; fait qui me porte à penser que ces
écailles pourraient bien appartenir à des fleurs non encore dé-
veloppées ou avortées. Cette espèce, d'ailleurs, sera toujours
facile à reconnaître par ses écailles sttpulaires à dos bi-caréné et
par la couleur blanche en dessous de ses feuilles.
3. E. myrtoides, Boj. — Caule erecto sufifruticoso , foliis confertis elliptico-
ovatis vel obovatis emarginatis nitidis glaberrimis , subtus pailescentibus,
stipulis parvis acutis petiolo brevioribus persistentibus , pedicellis binis
quaternisve fasciculatis, flore quintuplo longioribus, patentibus colora lis,
petalis extrorsùm rubris.
Patria : In rupibus montis Antoungoun, in provincia Emirna intcriore
iosulae Madagascar.
Obs. Cette espèce àt Eiythroxylum , d'après la forme de ses
feuilles, aurait quelques rapports avec YErythroxylum ferrugi-
neum Cav. Mais Cavanilles dit dans sa description que les pédi-
celles sont solitaires, à peine aussi longs que les fleurs, tandis
que YE. myrtoides a les pédicelles fascicules et cinq ibis plus
longs que la fleur.
«
4* E. lameum, Boj. — Gaule fruticoso erecto, foliis divaricatis, lancéblatis ,
laeviter obtusis emarginatis lucidis , subtus pailescentibus reticulato-veno-
sis , stipulis minutis acutis persistentibus ; floribus terminalibus spicatis ;
pedicellis quaternis fasciculatis- , bracteis persistentibus.
Patria : Archipelagus Gomorensis. Crescit in montibus vallibusque siccis
circa urbem Musamodo metropolem iosulae Jobannae (seu Anjouan).
Il est fâcheux que les échantillons que j'ai recueillis aux
îles Comores, n'aient pas été plus avancés dans leur florai-
son; les fleurs sont si peu développées qu'il m'a été impos-
sible d'en donner les caractères. On voit seulement qu'elles sont
réunies à l'extrémité des branches formant un épi garni d'écail-
lés florales dont chacune soutient un fascicule composé de trois
ou quatre boutons. Il est évident qu'aussitôt après que les fleurs
N ont accompli leurs fonctions , elles tombent, et que la branche
i86 bojer. *— Plantée de Madagascar, eta
qui les a soutenues continue son accroissement. Les nombreux
rudimens de bractées qu'on voit sur les anciens rameaux justi*
fient cette assertion.
*
5. E. platyclados , Boj. — Caule fruticoso, ramis valdè ancipite-compressis
annulatis punctatis , foliis obovatis apicc rotundatis emarginatis mucronatisj
coriaceis lucldis, subtùs lantùm areolatis, adpressè glauco-squamulosis,
stipularnm squamis integfls acutis dorsb carinatis petiolo iongiortbus deci-
duisj pedtaslHs binis quaternisve axillaribus reflexis, flore duplo longiori-
bus» floribus parvis rubris»
Patria : Grescit in plagis areDOêiê et locis dumetosi* tin us Bomba tôt, ad
oram occidentalem insulae Madagascar.
ObS. Cette espèce iXErythroxylum est peut-être la seule qui
représente dans cet hémisphère ses nombreuses congénères à
feuilles aréolées ; car toutes celles décrites jusqu'à présent par les
auteurs sont propres au nouveau continent. Je nesache aucun ou-
vrage indiquant une seule espèce présentant ce caractère qui ait
été trouvée, soit dans la vaste presqu'île de llnde, soit sur le
continent africain, à la Nouvelle-Hollande ou dans les nombreux
archipels de l'Océanie. L'aspect singulier de son port et le ca-
ractère particulier de ses branches fortement aplaties , avaient
attiré toute mon attention ; cependant, ce n'est qu'après la des*
siccation que j'ai pu reconnaître les aréoles des feuilles qui
étaient tout-à-fait invisibles lorsque la plante était vivante. Les
feuilles fraîches étaient coriaces et très épaisses, et les veines
latérales qui forment le disque étant très minces, il est facile de
concevoir qu'elles doivent se perdre dans la substance charnue
de la feuille; et même dans l'état de dessiccation, l'aréole n'est
visible que par sa couleur plus foncée et seulement au-dessous
de la feuille. Les rameaux conservent fort long-temps leur forme
aplatie, et on voit les branches de la troisième et quatrième
année, commençant à peine à s'arrondir. Les fleurs sont très pe*
tites comparativement aux autres parties de la plante.
Le genre Calpidia m'a fourni trois espèces nouvelles; je l'ai
d'ailleurs soumis à une révision complète, en y comprenant
l'espèce depuis long-temps décrite par Poiret. Voici les caractères
du genre Calpidia , et la description de ses quatre espèces.
bojer. — Plantes de Madagascar, eic. 187
Calpidia, Pet. Th.
Charact. gen. Calpidia. — Flores polygamo-dioici. M a se. Péri-
gonium campanulatum , limbo 5-fido revoluto; laciniis per aes-
tivationem stellatim conniventibus. Stamina 10; filamenta basi
perigonii inserta et eo multo longiora ; antherae globosae bilobae
2-loculares, rirais latere dehiscentibu s; rudimentum ovarii stylo
brevi a-fido terminatum. FaBM.Ovariurn basilare uniloculare uni-
ovulatum , staminibus sterilibus brevibus circumdatum ; stylus
crassus exsertus. Stigma fimbriatum , papillosum. Fructus indu-
viatus elongatus, perigonio basi formatas, indehiscens i-locularis
i-spermus, angulis 5 longitudinalibus glutinosis vel glabris. Se-
mina libéra erecta cylindrica perigonio tubuloso aucta. Embryo
inferus ; cotyledones foliaceae tenues cordiformes, albumen car-
nosum convolutum involventes ; radicula extra cotyled. crassa.
Arbores Mauritianse (una in insula Galega crescit) truncus
crassus ligno spongioso albicante. Folia alterna petiolata , ovalia,
lanceolata intégra glabra; pedunculis axillaribus, terminalibus,
corymboso-umbellatis vel paniculatis ; flores fragrantes virides
raritis rubri.
1. Calpidia lanceolata j Poire t. Spreng, Syst. ;Hort. Ma u rit. p< a65. — Poly-
gamo-dioïca , foliis longé lanceolatis carnosis petiolo quadruplo longio-
ribus, basi valdè inaequilaler decurrentibus sparsè venosis ; pedunculis
masculis paniculatis, fœmioeis corymboso-umbellatis, Lractcatis ; floribus
rubentibus, in urabrosis vero ochroleucis. Semen tubo perigonii semivacuo.
Hab. in montibus et in plauitiebus, locis apricis, insulae Mauritii. Caeter.
vid. Du Petit-Thouais, Plantes des îles d'Afrique australe, etc. Livrai-
son i r *, pi. 10.
a. C. ovalifolia, Boj., Hort. Maurit. , p. a65. — Dioïca, foliis ovalibus, ro-
tundalis, obovatis vel acutis, tenuibus, lucidis, petiolo quintuplo longio-
ribus , pedunculis crassis brachiatis, masculis altérais, fœmineis verticillatis
apicc umbellatim coarctatis, bracteis latis , floribus dilutè viridibus fragran-
tibus. Fructus viscosus semivacuus.
Hab. in sylvis umbrosis montium excelsorum insulae Mauritii.
'6. C. costala j Boj. Hort. Maurit» ibid. — Dioïca foliis oblongis, ovalibus, ob-
ovatis vel acutis, basi inœqualibufr, costatis, nervis crassis, utrioque ferru-
ï88 bojer. — Plantes de Madagascar , etc.
gineo-puberulis, pedunculis terminalibus corymbosis, bracteolatis, pube ru-
lis; perigonium basi bracteolatum ; flores coarctati virides ; fruclibus gla-
bris semine repletis.
Hab. in planifie secus flumen Rivière de Moka dictura, insulâ Mauritii.
C. macrophy lia j Bo). Hort. Maurit. ibid. — Dioïca, foliis infernè alternis
supernè oppositis maguis, ovato-oblongis acutis basi inaequalibus , integris
vel laciniatis, subtus inter venas pubescentibus, venis crassis, albidis; flo-
res ochroleuci corymbosi fragrantes ; fructus clavatus niger, 5-angularis ;
angulis glandulosis viscosis ; tubus perigonii semine repletus.
Hab. in arenosis locis aridis insulae Galegae. Lat. austr. 10028 1 ubi flo-
ret Maio, Junio.
Boerhaavia, Linn.
•
B. stellataj Boj. — Fruticosa scandais, ramis dichotomis stria tis pulveru-
lentis, foliis dislantibus oblongis acuminatis basi truncatis vel cordiformibus,
margine subrepando undulato, peduuculis elongatis, filiformibus rubellis,
umbellis 8-floris, involucris foliolis linearibus perigonium vix excedentibus
deciduis. Perigonium campanulatum v. hypocrateriforme , limbo 5-fido
revoluto, pallidè roseo, basi glandulis nascentibus post antbesim pedicellatis
in squamulas stellaeformes evadentibus. Stamina 3 exserta, antherae globosae
luleae; stylus fi li for rais deflexus adscendens falcif orrais; fructus tcres gla-
ber apice truncatus, squamulis 6 triangularibus coriaccis stellaeformibus
notatus.
Hab. in fruticetis plagae arenosas sinus Saint- Augustin, ad oram occi-
dentalem insulae Madagascar.
2. B. plicata, Boj. — Herba prostrata, ramis brevibus carnosisin pcduuculum
rubrum ramosum scapiforme dcsinentibus; foliis brève petiolatis, crassius-
culis, orbiculatis, basi rotundatis v.jtruncatis, plicatis, valdè flabclliformibus,
denticulatis, marginibus pilis albis rubro-articulatis , subtus albicantibus
rubro-nervosis ; pedunculis sesquipedalibus carnosis rubris , ramosissimis ;
pediccllis filiformibus alternis plerumque Irifloris, involucris squamosis
linearibus deciduis, floribus diandris parvulis intense purpureis; fructus
clavatus 5-gonus parùui viscosus puberulus.
Hab. in plagis arenosis , locis apricis , sinus Bomba toc juxtà pagum Ma-
jungay, insulae Madagascar.
3, B. insularis, Boj. Hort. Maurit. p. a64. — Herba bulbosa , ramis erectius-
culis sesquipedalibus puberulis; foliis infcrioribus ovato-rotundis obtusis
basi retusis aut emarginatis petiolatis, subtus albidis, supra scabriusculis,
subrepandis, supcrioribus iineari-lanccolatis muçronulatis subsessilibus,
bojer. — Plantes de Madagascar, etc. 189
peduoculis axillaribus fîliformibus , umbellis 6-ïo-floris, inyolucris linea-
ribos squamacformibus décidais; floribus albis diandris ; fructibus ellipticis
vel clavatis , 5-angularibus glutinoso-asperatis.
Hab. in locis arenosis insulae Galegae /Diego Garcia Gomorensibus et
Sechellensibus ( rarior in Maaritio ).
HlLSENBERGIA , Boj.
( Buttoeriaceje ; tribus Dombeyaceœ DG. )
Charact. gen. : Calyx campanulatus 5-partitus persistens,
extrorsùm pilîs stellatis rigidis dense obsitus, intùs glaber, invo-
lucello 3-phyllo tardé deciduo unilaterali cinctus, foliolis involu-
cel. lineari-lanceolatis acutis utrinque hispidis, calycem longitu-
dine œquantibus , tnedio majore. Corolla petalis 5, convolutis
se n si m obcuneatis calyce paulô longioribus reticulatis persis-
tentibus. Tubus staminiferus petala quadruple» superans, basi
incrassatus persistens. Stamina fertilia 12-14, ad apicem tubi
disposita, appendicibus 5 lamelliformibus intermixta. Antherœ
filamentis bre\ibus, biloculares, rimis membranaceis lateraliter
dehiscentibus. Stylus filiformis basi pilosus, longitudine tubi.
Stigmata 5, exserta, lobis patentibus, intus planis puberulis.
Ovarium 1 , globosum stellato-setosum 5-loculare, ovulis 4 in
quoque luculo. Capsula obtuse 5-gona debiscens , carpellis 5,
arctè coalitis 4*spermis (abortu i-spermis). Semina conica in
fu n do loculi affixa. Embryo et cotylédon es ut in Dombeya.
Arbor madagascariensis sylvicola, ramis alternis patentibus
glabris, foliîs latè cordatis, acuminatis serratis, subtùs pubes-
centibus basi 7-9 nerviis, pedunculiç axillaribus bi- vel 3-fidis
petiolo longioribus. Flores penduli in corymbum globosum dense
aggregati, bracteis lanceolatis glabris intermixti.
HlLSENBERGIA CANNABINA Boj.
Dombeya cannabina Hils. et Boj. mss. (i8a3).
Arbor spectabilis a5-pedalis et ultra], trunco erecto , cymâ èlatâ , cortice ci-
nereo, levi , fibris tenacissimis copiosè iustructo. Rami altérai, teretes glabri,
infernè patentes, supernè erectiusculi , arcuati. Folia ampla, alterna, plus
190 bqjer. — Plantée de Madagascar, etc.
miqusve approximata, oblongo-ovata, cordala, longé acumiuàta, acumine
iongo mucronato, inœqualiter crenato-serrata , dentibus interdirai glandulosis ,
subtus tomento stellato brevi incana , suprà viridia glabra ; 7-9 ne rvia ,
nervis subtus promineutibus ; vende concentriez, venulis tenuibus reliculatis ,
peùoli teretes glabri, limbo longiores , «tiputis longé lanceolatis acuminatis
deciduis. Pedunculi axillares solitarii vel gemini glabri, petiolo ferè duplô
longiores , apice bi -vel trifidi compressiusculi , pedicellis brevibus, calyce
et involucello Stella to-hispidis. Flores penduli in corymbo globoso dense
congesti , albidi , odorem exsiccati piscis spirantes, bracteis lanceolatis gla-
bris ad basin coryrabi deciduis ; lobis calycis post antbesim reflexis ; pe-
talis tubo staminifero 4-5-tuplo brevioribas ovatis, cunealis, margine denti
eufatis vel bifidis ; antberis è basi bifîdis longitadine Clamentorum , utrinque
rima la ter al i dehiscentibus. Caeter. ut in caractère generico.
Frequens in sylvis vastis montium Àngovensium , in interiore insuîae Mada-
gascar, pracipuè in provinciâ Emiinensi cul ta.
On sait que ce genre a été consacré par M. Bojer à la mé-
moire de son ami et infortuné compagnon de voyage, Charles
Théodore Hilsenberg, d'Erfurth, qui termina, à peine âgé de
vingNet-un ans , une carrière qui promettait d'être utile aux
sciences. Il succomba aux fièvres de Madagascar le n sep*
tembre 1824, et fut enterré à l'île Sainte-Marie.
Dombeya Gav. DC. Prodr. 1 , 498.
5 1. Involucelli foliolis latis ovatis cordatisve.
* Foliti subtrilobis. '
1 . Dombeya platrmifolia * Boj. — Gaule aiboreo, foliis fange petiolatis, rôtira-
datis, cordatis , obtuse trilobis , 7-9 nerviis, margine subiutegro, pc^unculis
trichotomis, floribus umbellatis, involucellis latis oblongis , calyce pedun-
culo foliisque subtùs stellato bispidis.
Patria: Insula Madagascar; crescit in sylvis opacis montium ahissiraô-
rum provinciae Emirnse ( Nom. Madag, Tsontsouna ). Florel April. Mayo.
2. D. hirsuta, Boj. — Gaule fruticoso, foliis latis, cordatis, orbiculatis, plerum-
que obtuse trilobis , crenatis, utrinque glabris, 7-9 nerviis, transversè ve-
nosis, petiolis pedunculisque dense hirsutis; floribus umbellatis albis; ca-
lycibus , involucellis et pedicellis pubescentibus.
Patria : Verosimiliter ex insula Madagascar; culta in horti&insute M*ty-
ritii, ubi floret Ma^fo, Jun,
bqjer. — Plantes de Madagascar, etc. 191
§ 9, Invplucelli foliolis angustis lanceolatii knearibusve.
* Foliis iniegris dentatisps.
3. D. slliptica* Boj. — Gaule fruticoso, foliis brève petiolatis ellipticis , acutis,
basi retusis, emarginatis, integris vel leviter denticulatis, 5-nerviis, subtùs
stellatu-pubescentibus, albicantibus, suprà hispidulis, viridibus, peduncu-
lis bifidis, floribus cymoso-corymbosis albidis , corollâ sty loque persisten-
tibus.
Patria : Insula Madagascar, crescit in rudcratis circa urbem Tanaparivon
metropol. insulae. Floret Mayo.
4. D. •pectabili* * Boj. Gaule arboreo, foliis latjs, orbiculatis, cordatis , mar-
ginibus inaequaliter undulatis nec dentatis, 5-7 nerviis, subtùs ferrugi-
neis stellato-pubescentibus , pedunculis pluribus axillaribus ramosis, flo-
ribus numerosis corymboso-paniculatis albis, calycibus involucellisque
pubescentibus.
Patrîa : Insula Madagascar, frequens in nemorosis montium Augoven-
sium praecipuè in sylvis vastis Befourna dictis proyinciae Bè-tanimenœ.
Floret. Jun. August,
* Foliis trilobis.
5. D. erythroclada^ Boj. — Gaule fruticoso , ramis coloratis, glabris, foliis longé
petiolatis, trilobis vel integris, glanduloso-serratis, subtùs sparsè stellato
pubescentibus, suprà glabris , 3-nçrviis, peduuculis pubescentibus indivisis,
apice pedicellis circiter 3o umbellalim dispositis ferrugineo -pubescenti-
bus; flores majusculi albidi.
Patria : Insula Madagascar, in région e sylvatica montium totius provin-
ciae Emirnae. ( Floret. mayo. )
6. D. triumfettafoiia * Boj. — Gaule suffruticoso glabro , foliis petiolatis ovato-
oblongis, 5-7 lobis, crenatis, 5-j nerviis « utrinque stellato-hispidis, lobis
acuminatis, pedunculis axillaribus bifîdis, floribus corymbosis albis.
Patria : Insula Madagascar, Legi in "montibus cakareis- loeis aridis in
sinu «S. Augustin dict. ( Fructum profert Nov. )
7. D, viburniflora y Boj. — Gaule arboreo , foliis lajis fubfotundis molli-
bus, latè cordatis, plerumque trilobis, serrulaûs , subtùs canescentibus
subvelutinis, suprà glabriusculis viridibus, pedunculis longis diebotomis,
floribus uwhellatis, globosis, albis, calyce involuce)lis pediçellisque lanatis.
Stylus profonde 5-fidus; stjgmata revoluta.
Patria : Insnlae Coraorenses -, inveni in sylvis depressis valbbusqae um-
brosis insulae Anjouan ubi floret octobre.
iga bojer. — Plantes de Madagascar, etc.
Melhama, Forsk. DC. Prodr. v. i, p. 499*
Dombeyœ spec. auctor.
M. laurifolia , Boj. — Cauie lignoso, ramis supernè angulatis lepidotis,
foliis ovato-lanceolatis acutis integerrimis penninerviis utrinque puncta-
tis, pedunculis foliis brevioribus bifidis, calycibus involucellisque squa-
mosis.
Patria : Insula Madagascar, crescit iu sylvis montosis provinciœ Emirnae.
( F. April, Mayo.)
Jdngermanniografia etrusca del Sig. Giuseppe Raddi , Fioren*
tinOy con vu tavole. Bonna, presso Henry et Cohen i84f .
Le savant auteur auquel nous devons l'histoire des Hépatiques d'Europe (Eu-
ropaïsche Lebermoose), désirant rendre hommage au botaniste qu'il nomme à
juste titre le père de l'Hépaticologie , et voulant en même temps procurer aux
personnes qui aiment à s'instruire à fond les moyens de remonter aux sources,
a eu l'heureuse idée de donner une nouvelle édition de ce traité de Raddi, fort
peu connu ailleurs qu'en Italie , et qu'il est très difficile de se procurer à part.
M. Nées d'Escnbeck voulait d'abord en faire une traduction latine; puis il a pensé
que la langue italienne devait offrir peu de difficulté à ceux qui ont fait de bonnes
études. Il a donc laissé parler l'auteur florentin dans sa langue naturelle. Pour
faciliter encore davantage les recherches, M. Nées a mis en marge de son édi-
tion la paginatiou de l'édition originale. Sept planches gravées sur pierre repré-
sentent fidèlement les objets contenus dans celles de Raddi, et ceux-ci y portent
les mêmes numéros.
Species hepaticarum , etc., auct. J. B. G. Lindenberg. Fasc. iv,
Plagiochila continuatur y cum tab. xix-xxiv. Bonnœ, apud
Henry et Cohen 184 a, pretio 7 fr. 5o cent, venalis.
Ce nouveau fascicule, où ne se trouve point encore la fin de l'immense genre
Plagiochila,' en contient 16 espèces, dont 8 sont nouvelles. Ce sont les P. ne-
palensis Lindg, P. Miqueliana L. et L. , P. Terebrans N. et M., P. scio-
phi] a. N. ab E., P. lœte-virens Lindg.., P.abrupla L. et L., P. Belangeriana
Lindg (Jungermanniu adianthoides var. ramosissima Belang. Voy. Ind. Or,
Crypt. p. 108), P. Irapezoidea Lindg.
Comme il est probable que la prochaine livraison ou celle qui doit la suivre
nous apportera le complément de tout ce qui est relatif à ce genre intéressant,
nous l'attendrons pour dire quelques mots sur son ensemble.
c. aiartins. — Distribution des végétaux en Suisse. 193
De la distribution des grands végétaux le long des côtes de la
Scandinavie et sur le versant septentrional de la Grimsel ,
en Suisse ,
Par M. Ch. Martins.
Depuis Wahlenberg'et de Buch« tous les voyageurs qui visi-
tèrent tour-à-tour la Suisse et la Scandinavie, ont été frappés de
la différence que présentent ces deux pays, quand on compare
la distribution latitudinale des grands végétaux sur les côtes de
la Suède et de la Norvège 3 aux zones végétales qu'on traverse
en montant sur les hautes montagnes de la Suisse. Dans les
Alpes , à mesure qu'on s'élève au-dessus de la plaine, l'ordre de
leur succession est en général le suivant : le Chêne ( Quercus
roburh.), le Pin (PinussylvestrisL.), les arbres fruitiers, le
Hêtre ( Fagus sylvatica L.), le Sapin {Abies excelsa Poir.) , et
l'Aune (Alnus viridis DC.) mêlé au Genévrier (Juniperus com
munis L. var. p alpina Wahl. ). Le Bouleau blanc ( Betula
alba L. ) , si commun dans le Nord , ne forme pas en Suisse une
région végétale distincte , il n'existe que sur quelques pointa
isolés et à des hauteurs très variables.
Le long des côtes et dans la plaine de la presqu'île Scandi-
nave, l'ordre de succession est toût-à-fait différent : le voyageur
qui va du sud au nord voit disparaître d'abord le Hêtre, puis le
Chêne, ensuite les arbres fruitiers, le Sapin , le Pin, et enfir
le Bouleau et le Genévrier. Examinons avec quelque détail le*
limites de ces différens végétaux sur les côtes orientales et occi-
dentales de la Scandinavie.
En Norvège, le Hêtre se trouve encore aux environs d'Alve-
sund ( lat. 6o° 3T N.) dans la province de Bergen (1). En Suède,
il ne dépasse pas les lacs Wenern et Wettern , et s'arrête en
(1) Lindbolm in geographicam plantarum intra Sueciam distributionem , adnotata, i835
p. 89.
XVITI. Bot an. — Octobre. i3
ig4 c - martins. — Distribution des végétaux en Suisse.
moyenne par57° i3 de latitude. Cette limite est celle du Hêtre
à l'état sauvage , car il existe un arbre de cette espèce ayant
cinq mètres de haut dans le Jardin botanique d'Upsal (lat. 59°
x 5a' \, et j'en ai vu un autre de sept mètres de haut, portant des
fruits , à Elfkarleby , fort helle cascade située à 4 3 minutée plus
au nord. Mais d'une manière générale, et en prenant la moyenne
des neuf limites données pour la Suède et la Norvège par
M. Lindbolm, cet arbre s'arrête au 60 e parallèle dans la pres-
qu'île Scandinave.
Les derniers Chênes que j'aie observés en Suède se trouvaient
aux environs du village de Laeby, à 1 4 minutes au nordd'UpsaL
Ils étaient d'une grande beauté ; deux d'entre eux avaient i",a5
de diamètre à 6 décimètres du sol, et a5 à 3o mètres de haut.
Cet arbre acquiert encore des dimensions considérables dans les
localités favorisées des environs de Geffle, par 6o° l\o' de lati-
tude. Enfin j'en ai vu un de 6 mètres de haut et de 8 centimètres
de diamètre dans un jardin à Hudikswall, par 6i° 44'. E*
Norvège, j'ai mesuré quelques beaux Chênes plantés clans les
rues de la ville de Drontheim (lat. 63° %&). Quelques-uns
avaient de 7 à 9 décimètres de diamètre au niveau du sol. Mais
en réunissant les cinq limites données par M. Lindbolm (i),
je trouve que la limite moyenne du Chêne à l'état sauvage se
trouve par 6o° 57'. Nous considérerons donc le6i e degré comme
le parallèle que cet arbre ne dépasse pas en Scandinavie.
Sur les bords du golfe de Bothnie, c'est à Sundswall (lat.
6a° a3' ) que j'ai remarqué les derniers arbres fruitiers dans les
jardins : c'étaient des Pommiers d'Astracan, de Calville , des Poi-
riers et des Bigarreautiers. Un Pommier dans le jardin du major
Soederjelm , amateur d'horticulture, s'était élevé de deux mètres
en vingt-trois ans. Schouw (a) admet la même limite pour la
Suède. En Norvège, les Cerises, les Pommes et les Prunes mû-
rissent bien à Drontheim. Les Poires s'arrêtent au 6a° paral-
lèle (3). Nous pouvons donc regarder le 63 e degré de latitude
(1) Loc. cit., p. 87.
/a) Europe physèsck geographische Schilderung. p. 10.
(3) Schouw, Loc, cit., p. 10.
c. MARims. — Distribution des végétaux en Suisse. iq5
comme la limite moyenne à laquelle les arbres fruitiers mûris-
sent en général leurs fruits, quoique sur la côte Norvégienne le
Cerisier soit encore cultivé dans l'île appelée Thioetoe, par 65°
46' de latitude, (i)
Suivant Schouw (a), le Noisetier {Cor/ lus auellana L.) cesse
vers le 63 e sur la côte orientale par 65° 3o' seulement sur la
côte occidentale de la presqu'île. Le 64 e est donc sa limite
moyenne très approchée. (3)
Sur les bords du Muonioelv, nous avons trouvé les derniers
Sapins (dhies eacelsa Poir. ) à une faible distance au sud de
Rarasuando, par 68° j5' environ. Cette limite concorde parfai-
tement avec celle que M. de Buch (4) lui assigne dans le même
pays. Sur la côte occidentale, il s'avance jusqu'au cap Kunneri,
lat. 67°, suivant Schouw (5). Lessing ne l'a point retrouvé aux
environs de cette montagne (6) , mais il l'a observé à-peu-près
sous le même parallèle dans les Alpes Scandinaves. Sa limite
moyenne est donc par 67 4o'.
Le Pin et le Sorbier des oiseleurs s'arrêtent sous le 70 e , à
quelques minutes au nord de Bosekop. Le Bouleau (Betu/a
alba) et le Genévrier vont jusqu'à Hammerfest (lat. 7o°4o');
mais au cap Nord (lat. 71 ), on ne trouve plus que le Bouleau
nain ( Betula nana L.) et cinq espèces de Saules (Salix Lappo-
num L. , S. lanata L., S. myrsinites L. , S. polaris Whlb. et S. /e-
ticulaia L. )
(1) Voy. Lessing Reise nach tien Loffoden, p. 41.
(a) Loc. cit., p. 8.
(3) L'Orge (Bordeum bulgare L.\ cellt de toute* les céréales qui s'avance le plus vers le
Nord, s'arrête dans la partie orientale de la presqu'île, sur les bords du fleuve Muonio, a
Kaetkesuando, villaçe finlandais situé par 68° 8'. Quand nous y passâmes, M. Auguste
Bravais, et moi, le 19 septembre 1839, la moisson était faite depuis quinze jours seulement,
quoique l'année eût été des plus favorables. Sur la côte occidentale du Fin mark on cultive en-
core l'orge autour du village d'Elvbakken , situé à l'embouchure de l'Altenelv, par 69057' de
latitude. La moisson se fait vers le i5 septembre, mais cette localité étant privilégiée, à cause
de ta situation exceptionnelle , nous considérerons le 69 e eomme marquant la limite extrême
de l'orge, limite que cette céréale atteint réellement, puisqu'on la trouve sans interruption
tout le long de la côte norvégienne jusqu'aux îles Loffoden. (Lessing. Loc. cit. p. 48.)
(4) Reise durch Norwegen und Lappland. T. 1, t. 3.
(5) Loc. cit., p. 8.
(6) Loc. cit., p. 44.
i3.
ipfi c. marti ns. — Distribution des végétaux en Suisse.
Si nous résumons ces données , nous aurons pour limites lati>
tuclinales moyennes de ces végétaux dans la presqu'île Scandi-
nave les nombres suivans :
w , , Limites
Végétaux. , . ....
latitudinales.
Fagus sylvatica 6o° N.
Quercus robur .... 6i°
Arbores frucùferœ 63°
Corylus avellana 64°
Abies excelsa 67 4o'
Sorbus aucuparia. )
Pi nu s sylvestris. !'•••••••
Betulaalba , 70" 4o
Betula nana 71
La succession -des végétaux est, comme nous l'avons déjà dit^
complètement différente lorsqu'on s'élève des "plaines de la Suisse
au sommet des Alpes. Toutefois il est une vallée, celle de Hasli
dans le canton de Berne, dont les zones altitudinales de végé-
tation sont fort analogues a celles que nous présente la Scandi-
navie à divers degrés de latitude.
Transportons-nous à Meyringen, à 61 5 mètres au-dessus du ni-
veau de la mer (1 ). Le village est entouré de Pruniers, de Cerisiers,
-de Poiriers et de Noyers. En montant sur un monticule appelé
le Kirchet, que franchit la route de la Grimsei, le voyageur se
trouve au milieu d'une forêt de Chênes magnifiques, située
à i85 mètres au-xlessus du village. Il descend ensuite dans la
fertile vallée d'Im Grand (63o m ) et traverse bientôt une gorge
étroite où le gneiss succède au calcaire. Le Hêtre, le Bouleau
blanc, le Sureau à grappes (Sambucus racemosa L. ) et le Sy-
comore (Jlcer pseudo-platanus L. ), ont remplacé le Chêne.
Le Hêtre ne s'arrête qu'au-dessus du village d'Im Boden (873 m ),
à 985 mètres au-dessus de la mer (a). Les arbres du dernier
ft) Cette altitude et les suivantes ont été déterminées à l'aide du baromètre.
(a) Wihlenberg , dans son ouvrage de Pegetatione et Climate in H cive lia septentrional*
p. xi.i, fixe aussi cette limite à 985 mètres.
c. martins. — - Distribution &es végétaux en Suisse. 197
bouquet ont encore 10a 12 mètres de hauteur, et il est facile
de voir que ce n'est pas la rigueur du climat qui les. empêche de
s'élever plus haut sur les flancs de la montagne. A Guttanen
(io6o m ), se trouve aussi la limite du Sycomore, du Noisetier,
du Cerisier, du Lin ( Linum usitatissimurn L. ) , du Seigle et de
l'Orge, qui donnent encore de fort belles moissons. Dans les
jardins de ce village, on voit des Choux (Brassica oleracea L. ) ,
des Capucines ( Tropœolum majus L. ) et des Fois ( Pisum sa*
tivum L. )
Immédiatement au-dessus du village, la vallée se rétrécit de
nouveau. Le Sapin forme d'épaisses forêts, mais le Pin de mori-
tague ( Pinus sylvestris var. (3 montarta Wahlb. , P. montana
Snter, Krummholz des montagnards suisses) commence à se
mêler aux Sapins, et à 1208 mètres, des Rhododendrons ma-
gnifiques (R. ferrugineum L. et /?. hirsutumh.), ainsi que le
Vaccinium mjrtil/us, croissent en abondance au milieu d'eux.
Le voyageur continuant à s'élever, dépasse le chalet de la
Handeck ( i5ii"), la Hellenplatte, et trouve la limite des
Sapins à une hauteur de i545 mètres au-dessus de la mer;
quelques individus isolés montent encore à i5gô mètres. A.
partir de ce point, le Pin de montagne devient l'essence do-
minante ; ses troncs contournés se tordent sur le sol et ac-
quièrent souvent deux décimètres de diamètre. Il est entremêlé
de quelques Bouleaux blancs et des Aunes {Alnus viridis DC.)
croissent dans les rochers sur les bords de FAar. Ils s'ar-
rêtent ainsi que le Pin de montagne, à 18 10 mètres au-dessus
de la mer.
Autour de l'hospice de la Grimsel ( 1900") , toute végétation
arborescente a cessé, et le botaniste se voit entouré des plantes
herbacées particulières aux hautes Alpes. Toutefois, si conti-
nuant à suivre les bords de l'Aar, il se dirige vers le glacier qui
lui donne naissance, il trouvera sur la pente exposée au midi
qui domine son extrémité inférieure du côté du nord , l'Aune ,
le Mélèze ( Larix Europœa ) et le Bouleau blanc , à une hau-
teur moyenne de 197$ mètres. Le Pinus cembra monte encore
à 1 5o mètres environ au-dessus des Bouleaux* L'existence de ces
derniers à une si grande hauteur avait déjà frappé le professeur
1.98 c. martins. — Distribution des végétaux en Suisse.
Mohl (i). Mais ce qu'ils ont de plus remarquable encore, c'est
qu'au lieu de laisser retomber vers la terre leurs branches
longues et flexibles, ces Bouleaux portent des rameaux dressés,
et rappellent complètement le port des Bouleaux qui croissent
aux environs de Bodoe (lat. 67 16' ) ou d'Hammerfest ( lat. 70°
4o ; ). C'est qu'au nord de la Scandinavie comme au pied du gla-
cier, les extrémités déliées des rameaux gèlent tous les hivers, et
ne s'allongent pas assez pour retomber vers le sol. Au-dessous
de ces arbres et au pied du glacier (1867"), on trouve un
grand nombre de végétaux qu'ils abritent aussi sous le 70 e
de latitude. Tels sont Euphrasia minima Pers. , Empetrum ni*
grum L. , Vaccinium myrtillus L. , Juniper us commuais L. ,
Calluna erica DC. , etc.
Le tableau suivant présente la limite des différentes végéta-
tions arborescentes de la Grimsel , exprimées en mètres.
, , Limites
^ * aititudinales,
Quercus robur 8oo m -
Fagus sylvativa . 98 5
Cera^us vulgaris. ) _
Corylus avellana. j
Ailes 1 xcelsa. .......... i545
Sorbus aucuparpa. . . 1620
Pinus sylvestris P montana 1810
Betula alba J 97^
Pinus cembra . . a 100
Comparons maintenant les zones de végétation de la Grimsel
avec celles de la Scandinavie. Sans doute, l'analogie n'est point
parfaite ; toutefois elle est plus grande que sur aucune des mon-
tagnes de la Suisse que j'ai visitées. La limite du Chêne est in-
férieure à celle du Hêtre, tandis que dans le Nord le Hêtre s'ar-
rête avant le Chêne ; mais sur la Grimsel , ces deux limites sont
beaucoup moins distantes qu'on ne le voit généralement en
Suisse, puisque leur différence de niveau n'est que de i85 mè-
tres. Elles se rapprochent donc comme en Scandinavie, où leurs
(t) Ueber dtn Einjluss des Bodens au/ die Vertheilung der Gewaechsc, von D. F. Unger,
p. a 00.
c. maktins. . — Distribution des végétaux en Suisse. 1*99
limites extrêmes ne diffèrent que d'un degré en latitude. Sur la
Grimsel , les Cerisiers et les Noisetiers cessent après le Hêtre f
comme dans le Nord, (i)
Au-dessus des Cerisiers, le sol est occupé uniquement par les
arbres verts, et l'aspect de la forêt des Alpes rappelle singuliè-
rement celui de la forêt suédoise ; seulement le Pin de mon-
tagne au tronc rampant remplace le Pin élancé des plaines de
la Scandinavie. Les Rhododendron se sont substitués à leurs
congénères, VAndrùmeda polifolia et le Ledum palustre. Les
différentes espèces de Faccinium , A'Arbutus et d'Erica r se
retrouvent dans les deux pays. Mais bientôt, sur la Grimsel
comme dans le Nord, le Sapin s'arrête, tandis que le Sorbier
des Oiseleurs 9 le Pin et le Bouleau continuent à braver la ri-
gueur du froid. Ainsi, au pied du glacier de l'Unter-Aar comme
aux environs d'Hammerfest, vous retrouvez le Bouleau blanc
et le Genévrier avec leur physionomie boréale, mêlés aux Pinus
cernbra et au Mélèze. Ces deux arbres inconnus à l'extrémité
septentrionale de la Norvège, s'avancent, avec le Bouleau et le
Pin sylvestre, sur les bords de l'Ob en Sibérie, jusqu'à 65° i5'
de latitude (aj. Près du même glacier, l'Aune vert est le repré-
sentant alpin du Bouleau nain de la Laponie.
Une dernière analogie existe entre le Nord et la Grimsel, c'est
que la plupart des arbres ne se rabougrissent pas à mesure
qu'ils s'approchent de leur limite extrême. Ainsi le Chêne , le
Hêtre, le Noisetier, le Sapin, conservent leur taille ordinaire.
Celle du Pin de montagne et du Bouleau diminue, sans toutefois
se réduire à celle d'arbustes couchés sur le sol , comme on le
voit si souvent sur les hautes montagnes.
(i) La culture de l'Orge présente dans, les deux régions comparée* une grande différence
qui ne tient pas au, climat , mais au sol. Ainsi , tandis que l'Orge s'avance à quatre degrés plus
au Nord que le Cerisier sur la côte de Norvège, cette céréale s'arrête sur la Grim&el , au même
niveau que lui, nun parce que le climat devient trop rigoureux , mais parce que la vallée se
rétrécit et se hérisse de rochers au milieu desquels toute culture devient impossible. En effet,.
sur les versans septentrionaux du St.-Bernard , du col Macugnaga et du Mont-Cervin, l'Orge
s'élève à 1686, 1750 et 1984 mètres, par conséquent quelquefois au-dessus de la végétation
du sapin , dont Wahlenberg fixe la limite moyenne à 1800 mètres. (Vby. mon mémoire inti-
tulé : Dé la délimitation des régions végétales sur les montagnes du. continent européen , p. 8.)
(-2) Kriliau , Rc'tse um die Erde. T. 1 , p. 636..
îioo c. martins. — Distribution des végétaux en Suisse.
En résum?, si nous faisons abstraction du Hêtre et du Chêne»
la succession des grands végétaux est la même sur la Grirase
et dans le Nord. Toutefois, nous ne chercherons à établir aucun
parallèle entre leurs différences hypsométriques et leurs distances
latitudinales, parce que de semblables comparaisons doivent re-
poser sur des résultats généraux, dégagés autant que possible des
influences locales. Nous dirons seulement que la température
moyenne de Meyringen , déduite de celles de Berne , Lucerne ,
Zurich, Milan et Genève, dont cette petite ville occupe à-peu-
près le centre géométrique, doit être de 8,6, et celle du pied
dû glacier de TUnter-Aar, de a° au-dessus de zéro. On aurait
tort de penser que le climat doit subir des modifications très
différentes quand on s'avance vers le nord de la Scandinavie, ou
quand on s'élève sur les Alpes ; car l'ensemble des observations
météorologiques faites jusqu'à ce jour par divers observateurs >
IX récemment encore par mon ami M. A. Bravais et rnoi , dans
le nord et sur le Faulhorn, à 2683 mètres au-dessus de la mer,
prouvent que le climat des hautes Alpes a la plus grande analo-
gie avec celui des côtes du Spitzberg et de la Norvège septen-
trionale.
■ddMiâ
Du ^enre Xiphophora, et } a son occasion, Recherches sur cette
question : Trouve-t-on dans les Fucacées les deux modes de
propagation qu'on observe chez les Floridées?
Par Camille Montagne, D. M.
Xiphophora , Montag. Nov. gen.
Fions sterilis, ex quâ surgit fertilis (seu receptaculum), di-
chotoma eâque brevior, compressa, flexuosa (en zigzag), apice
truncata. Pars maxima frondis in receptaculum planum, elon-
gatum, dichotomum, papulosum, olivaceo-nigrum, apicibus in-
curvis ensiformibus insigne, abiens. Conceptacula immersa,
c. MorcTAGKE. — Sur le genre Xyphophora. 201
per totam frondem fertile m sparsa, globosa, poro pertusa, in tus
nucleum dimorphum foveutia; in altero autem observantur
sporae obovatœ, luteo-brunneœ, limbo byalino cinctae, è cellu-
lis parietalibus obortœ, paraphysibus gracilibus articulatis sini-
plicibus coucomitatae ; in altero vero fila adsunt ramosa, articu-
lata, articulo extremo gemmam oblongam , granulosâ reple-
tam mat^rie, tandem liberam et perisporio, ut sporae genuinae,
vestitam includente. Habitus Fuci , at receptaculum Himantha-
lice. Nomen è Étyoç ensis et *ep» fero compositum. Prodr. nov*
Phycear. in itin. ad polum antarct. p. 12, t. 7, f. i.
Xiphophora Billardierii Montag. I. c.
Fucus gladiatus Labill. PL Nov. Holl. t. a56.
Obs. C'est M. Hoinbron, chirurgien-major de l'Astrolabe qui
a trouvé le premier cette Algue avec sa fructification. Avant
que celle-ci fût connue, le port de cette Fucacce l'avait fait ran-
ger parmi les espèces du genre Fucus , où je l'aurais laissée, si
déjà le F. Loreus n'en eût pas élé distrait sur des considéra-
tions qui doivent avoir la même valeur pour le F. gladiatus
Labill. Dans tous les Fucus connus , en effet , le réceptacle ,
ellipsoïde ou lanciforme, termine la fronde ou les rameaux dont
il est tout-à-fait distinct. Ici nous avons, comme dans YHiman-
thalia, une fronde presque tout entière convertie en réceptacle,
et pour achever de compléter, sinon la ressemblance, du
moins l'analogie , au lieu de l'espèce de cupule fongiforme d'où
s'élève ce réceptacle, nous trouvons une fronde très courte,
dichotome et remarquablement distincte du réceptacle par ses
divisions flexueuses et tronquées net à leur sommet. Mais ce ne
sont pas là les seules différences auxquelles on ne pourrait man-
quer de distinguer, soit des Fucus, soit de V Himanlhalia , le
nouveau genre que je propose; il en est encore d'autres plus
profondes et d'un ordre plus élevé, puisque nous les remar-
quons dans la fructification. Ainsi, outre que la fronde est con-
vertie en réceptacle, c'est-à-dire chargée de conceptacles dans
la plus grande partie de son étendue, ceux-ci présentent deux
modifications dans les organes qu'ils contiennent. Dans les uns,
en effet, les spores normales naissent régulièrement de la paroi
ao2 '.* mojtaghk. — Sur le genre Xyphophora.
du conceptacle et sont accompagnées de filamens simples, très-
déliés, articulés , sans renflement du dernier article, en un mot
de véritables paraphyses; dans les autres, nous trouvons, au
lieu de cela, des filamens articulés aussi, mais très rameux, quoi-
que limités à la cavité du conceptacle, et dans le dernier arti-
cle desquels la matière granuleuse et olivacée qui y est conte-,
nue s'organise en un corps oblong qui prend du développe-
ment, finit par se séparer du filament et tombe dans le centre
de la loge à la manière des vraies spores. On le trouve alors
enveloppé comme celles-ci d'un périspore qui lui est fourni par
le tube du filament, et sa dimension arrive à égaler le tiers de la'
spore normale.
La forme et la disposition de ces organes rappelait à ma mé-
moire une foule d'observations que j'avais déjà faites en analy-
sant des Algues de cette tribu. Il me semblait qu'il serait inté-
ressant de rechercher en quoi ces deux sortes d'organes diffé-
raient, et s'ils diffèrent^ d'assigner à chacun les fonctions qui lui
sont dévolues par la nature. Je déterminai donc de soumettre à
un nouvel et scrupuleux examen toutes les espèces du genre
Fucus et des genres les plus voisins. Ce n'est pas sans une grande
défiance dans mes propres forces que j'ai osé aborder une ques-
tion hérissée de tant de difficultés et à peine énoncée par quel-
ques botanistes. Aussi, loin de moi la prétention de l'avoir réso-
lue. Je me trouverai heureux si le résultat de mes recherches,
pour lequel je réclame leur indulgence, peut parvenir à éveiller
et à fixer sur cette question l'attention des physiologistes mieux
placés que moi pour constater les faits, s'il est possible, par Pob-
servationfet des expériences directes, et obtenir ainsi la solution,
df s graves difficultés qu'elle présente encore.
Tous les botanistes savent que les plantes, même celles qu'on*
nomme cellulaires, ont deux moyens de se propager, l'un par des
semences ou des spores, l'autre par des bourgeons, des gemmes
ou propagines. Ces deux sortes d'organes, si évidens chez les
Hépatiques, se rencontrent encore dans les Floridées, famille
plus rapprochée de celle à laquelle appartient le Xiphophora.
Il a été effectivement constaté par des expériences contre les-
quelles aucun cloute ne peut s'élever, que les sphérospores (an-
c. montagne. — Sur le genre Xyphophora. ao3
thospermes Lamx.) ou ce qu'on nomme la seconde fructifica-
tion des Floridées, pouvaient tout aussi bien que les séminules
de la fructification conceptaculaire , reproduire un individu
semblable à la plante-mère. Les choses étant ainsi, quelle diffi-
culté éprouverait-on donc à regarder comme représentant l'un
de ces deux modes de propagation, les espèces de gongyles
remplis de malière granuleuse qui terminent les rameaux de
ces filamens articulés qu'on rencontre dans les conceptacles de
toutes les Fucacées et que M. de la Pylaie a nommés microphy-
tes, nom que je leur laisserai jusqu'à ce qu'on soit enfin fixé sur
la nature des fonctions qu'ils remplissent.
Je sais bien qu'aucun fait, aucune expérience directe, ne peut
être apportée en preuve de cette opinion peut-être hasardée ,
mais qui pourtant me semble mériter examen. Long-temps avant
d'avoir reconnu et vérifié chez elles la faculté de reproduire la
plante, on avait regardé les anthospermes de Lamouroux comme
un des moyens de reproduction des Floridées , anthospermes ,
qui, sous le nom de sphérospores ou de tétraspores, sont
regardées aujourd'hui comme la fructification normale, tandis
que la conceptaculaire est tombée au second rang et n'est plus
considérée par quelques phycologistes que comme un mode
anormal et succédané de propagation. Quoi qu'il en soit, ou je
me trompe étrangement, ou il me semble que l'on peut voir ces
deux modes de reproduction chez les Fucacées, i° dans les vraies
spores , fixées soit à la base des paraphyses , soit à la paroi elle-
même du conceptacle; i° dans les microphytes de M. de la Pylaie,
figurées par Lyngbye (Hydroph. Dan. t. i B, fig. 3 et 4)- Ces
microphytes sont très certainement semblables ou tout au moins
analogues à beaucoup de fructifications conceptaculaires qui
naissent aussi, chez les Floridées , dans le dernier article d'un fila-
ment articulé rameux , lequel n'est ordinairement , comme ici ,
qu'une continuation de ceux qui constituent la fronde (i). Ce
rapprochement entre des organes analogues dans deux séries
voisines et parallèles ne semble-t-elle pas donner quelque poids
à l'opinion émise par M. Decaisne relativement à l'importance
(i) Voyez Crypt. Voy % pote auslr., t. 10, lig. 3, inédit.
ao4 c. montagnk. — Sur le genre Xyphophora.
secondaire de la fructification conceptaculaire ? J'avoue qu'il m'est
arrivé, avant d'avoir ces nouvelles idées sur leur nature, de
prendre pour de jeunes spores les gongyles que portent les micro-
phytes. L'erreur était d'autant plus difficile à éviter, que plusieurs
espèces paraissent dépourvues de vraies spores. Dans ses géné-
ralités sur les Fucacées ,. M, Meneghini (Alghe liai, e D al mat. )
parait lui-même avoir considéré comme des spores normales les.
gemmes que portent les filamens rameux des microphy tes. Voici,
en effet, comme il s'exprime : Essi as ci sono ramosi-articulati ,
alcuni sono fertiU , portant) cioè le spore ,. ciaseuna délie quali
è solitaria in uno degli articoli terminali , gli altii, etc.
Venons aux observations qui autorisent jusqu'à certain point
ma manière de considérer les organes en question.
Dans le genre Marginaria, une espèce, le, M. Urvilliana , m'*
présenté de véritables spores , accompagnées de parapbyses
presque simples, articulées, non renflées au: sommet; l'autre,
le M* Boryana ne m'a jamais offert , sur plus de vingt récep-
tacles examinés dans toute leur étendue , que des microphytes
très rameux , articulés , à dernier article des rameaux renflés en
une spore ou gemme , si l'on préfère ce dernier nom , laquelle r
détacbée du filament, tombe dans le milieu du couceptacle,
enveloppée par la membrane du tube en guise de périsporer
Dans le Scytothalia Jacquinotii :'> j'ai vu des spores normales,
accompagnées de parapbyses presque simples , moniliformes et
transparentes.
Il paraîtrait, d'après mes recberches , qui malheureusement
n'ont pu s'étendre sur un assez grand nombre d'individus, que,
dans VHimanthalia , les deux sortes de filamens , au lieu d'être
réunis sur le même réceptacle et dans des conceptacles différens,
comme dans le genre Xiphophora, se rencontrent sur des indi-
vidus différens. Sur quatre échantillons, analysés par moi, deux
avaient la fructification normale , qu'on pourrait appeler basi~
spermée 9 les autres n'offraient que des microphytes, auxquels
on pourrait aussi appliquer le nom de fructification acrosper-
mée y pour la distinguer de la première, quoique je reconnaisse
tout le premier qu'il existe des formes intermédiaires, qui
viennent rendre ces dénominations un peu vagues. Je dis ce
c. montagne. — Sur le genre Xyphophora. ao5
-que j'ai vu dans les Himanlhalia qui sont en ma possession ;
mais je me garde bien d'affirmer qu'il en soft toujours ainsi.
C'est un point à vérifier que je ne saurais trop recommander
aux botanistes convenablement placés pour le faire.
Le Fucus vesiculoàus .> dont je n'ai examiné que trois indi-
vidus, m'a toujours montré la fructification basispermée.
Dans le Fucus ceranoides > il n'y a , ou du moins je n'ai vu
qu'une sorte de filamens , ce sont des microphv tes.
Lyngbye figure les deux ordres de filamens et de frnctifica-
tions dans le Fucus se ira tus; or, sur plus de dix iudividus , que
j'ai examinés à la vérité dans l'état de dessiccation, je n'ai
rencontré *que les microphy tes du précédent , différant un peu
-seulement quant à la forme.
De même que certaines Floridées offrent réunis, mais non
confondus, sur le même pied les deux modes de propagation,
de même aussi on trouve, chez le Fucus canaliculatus , réunis
dans le même conceptacle, les filamens des deux sortes, c'est-
à-dire les fructifications basi-et acrospermées.
Il en est à-peu-près de même du Fucus distichus; on y voit
toutes les transitions entre les vraies spores et ce que l'on
pourrait considérer comme des gemmes ou propagines.
Enfin, dans un grand nombre d'exemplaires de Fucus nodo-
sus L. (Halidrys nodosa Lyngb.), je n'ai pu observer que des
microphytes, et ce qu'il y a de bien remarquable, c'est que
M. de la Pylaie qui a analysé sur les lieux mêmes, à Terre-
Neuve, une grande quantité d'individus de cette même espèce,
n'y a jamais rencontré non plus d'autre forme de fructification.
Cependant, Lyngbye a représenté la fructification basisper-
mée de ce Fucus, et Turner (Hist. Fuc. t. 98) dit même posi-
tivement qu'il y a vu les deux sortes de filamens dans le même
conceptacle et, qui plus est, il les figure de manière à ce qu'on
ne puisse les méconnaître.
Tels sont les faits sur lesquels j'appuie mon opinion touchant
les deux* modes de propagation chez les Fucacées. Je ne me
dissimulerai pas toute leur insuffisance, car je suis le premier à
confesser qu'il leur manque la sanction de l'expérience. Toute-
fois le sujet m'a paru mériter l'attention dés naturalistes dans
ao6 c. jnoxTAGNE. — Sur le genre Xyphophora.
un moment où les Algues sont devenues l'objet de tant de tra-
vaux importans.
Déjà MM. Crouan ( Ann. Se nat. XII t p. ?5o) avaient parlé de
la double fructification de l'Himanthalia, et, tout récemment
M. 7. Àgardh (4lg. médit, et adriat., p. 45) a agité cette même
question dont je me préoccupais depuis long-temps , en l'énon-
çant sous la forme du doute. Voici ses expressions : Alter fructi-
ficationis forma in filis receptaculorum forsan adest, licet hoc
experimentis directis nondùm probatum fuerit. L'opinion du
célèbre phycologiste suédois, quoique exprimée avec cette ré-
serve, me semble donner quelque valeur à celle que j'ai tenté de
soutenir dans cette courte notice. Quelque jugement qu'on en
porte, je persisterai à croire qu'il y a là autre chose que ce qu'on
y a vu jusqu'ici , et que c'est un sujet de recherches , qui inté-
resse au plus haut degré la science des Algues.
$ur deux genres nouveaux confondus avec des plantes de la
Jamille des Myrsinèacées ,
Par M. Alph. de Càndolle.
La revue détaillée que je viens de faire de la famille des Myr-
sinées, pour le prochain volume du Prodromus , m'a fait con-
naître deux genres qui paraissent nouveaux et qui certainement
doivent être classés hors de la famille à laquelle on les a rappor-
tés. L'un paraît appartenir aux Olacinées ; l'autre à la famille
très différente des Oléinées. Ils n'ont donc entre eux aucun
rapport , et les caractères dont je vais parler montreront' qu'ils
s'éloignent beaucoup des Myrsinèacées, malgré qu'ils aient eu
apparence une certaine analogie avec elles.
Le premier de ces genres est fondé sur XEmbelia urophjlla
Wall. , plante qui n'est connue que par des échantillons incom-
plets distribués par la compagnie anglaise des Indes Orientales
sous le numéro 2*309. J'en avais donné une description superfi-
alph. de canjjolle. — Sur deux genres nouveaux. 207
ciel le dans mon premier mémoire sur les Myrsinées (1), mais à
cette époque je n'avais pas osé scruter les fleurs extrêmement
petites et non ouvertes. J'ignorais alors qu'une dissection soignée
d'un bouton apprend plus que l'examen d'une fleur épanouie ,
surtout dans les familles où le pollen mûrit avant la floraison.
Le port très analogue aux Embelia, et l'autorité de M. Wallich,
qui pouvait avoir vu de meilleurs échantillons dans le pays,
m'engagèrent à laisser cette plante dans les Myrsinéacées. Au-
jourd'hui j'ai acquis plus d'habitude des analyses, et j'espère
avoir tiré de mes échantillons de X Embelia urophylla de Wal-
lich tout le parti qu'on peut en tirer. Us sont uniquement à
fleurs mâles et non épanouies. Si d'autres botanistes peuvent
observer des fleurs femelles , des fleurs mâles ouvertes et des
fruits, ils compléteront les données qu'on doit désirer dans
toute description.
Le second genre est établi sur le Myr&ine Kellau, de Hoch-
stetter , dans les plantes cTAbyssinie de Schimper. Mes échantil-
lons et ceux de M. Boissier ne sont pas bien complets, car ils
n'ont que des boutons et des fruits, mais ils suffisent pour mon*
trer que l'espèce n'appartient pas aux Myrsinéacées et se classe
parmi les Oléinées. Il ne reste donc de Myrsinée , dans la col-
lection des plantes d'Adoa de Schimper, que le Myrsine africana^
qui croît également au Cap et aux Açores (M. retusa) , et le
Mœsa lanceolata Forsk., qu'on ne connaissait encore que comme
une plante d'Arabie, que M. Hochstetter a cru nouveau, et qu'il
a communiqué sous le nom de Myrsine picta. Le continent afri-
cain, de ce côté-ci de l'équateur, n'est plus absolument dé-
pourvu de Myrsinéacées, comme un illustre botaniste le remar-
quait il y a quelques années, d'après les documens que Ton pos-
sédait alors, mais il en offre toujours une bien faible propor-
tion relativement à l'Asie et à l'Amérique, sous des degrés cor-
respondais de latitude.
Je passe à la description des deux genres.
(1) Transactions of thê Linn. Soc. 17.
uo8 alph. de candolle. — Sur deux genres nouveaux.
PARASTEMON.
Embelia urophylla Wall.! list., n. a3og. Àlph. DC.Trans.Linn.
Soc. Lond. 17 , p. i3i.
Dioica , floribus femineis fructibusque ignotis. Calyx gamo-
sepalus, in alabastro claviformis , externe stibgibbosus, pro-
funde 5-fidus ; lobis ovatis, obtusis, œstivatione quincunciali ,
a exterioribus. Petala 5 (rarius 6) , apice tubi calycis inserta ,
ovato-rotundata , libéra, caduca, œstivatione dubiâ, non val va ri,
lobis calycinis alterna et breviora. Stamina 5 , cum petalis alter-
nantia, libéra , apice tubi calycis inserta, quorum a antherifera
latere floris externo lobis duobus calycis opposita, 3 sterilia
latere floris altero lobis aliis calycis opposita. Filamenta in om-
nibus pilis albidis basi obsita, supernè glabra filiformia , peta-
lis breviora. Antherae incurvae, rotundatœ, biloculares, loculis
oppositis longitudinaliter dehiscentibus. Pollen (in aquâ non
immersum) ellipsoideum. Ovarium jiullum. Tubus calycis va-
cuus , interne pilosus.
Planta lignosa, glaberrima, in Singapore détecta. Folia al-
terna , ovato-lanceolata , basi acuta, in petiolum brevem sensim
arigustata, apice abrupte in acumen obtusiusculum attenuata,
intégra, a-3 poil, longa ( incluso petiolo 2 lin.), iô-i5 lin.
latâ, nitida , non punctata, nec pellucida, nervis parum dis-
tinctis. Racemi axillares , spiciformes , graciles, folia longitu-
dine subaequantes, simplices vel a basi ramosi. Flores altérai,
approximati, 3/4 lin. longi. Bracteae concavae, ovato-acuminatae,
subciliatae, non lineam longae. Pedicelli bracteâ breviores, a
tubo calycis vix distincti. — Flores in speciminibus nostris om-
nes clausi , antheris tamen dehiscentibus. An unquam patentes?
Nomen a rapâ juxtà et arv^wv stamen, propter stamina fertilia
juxtaposita, lobis nempe duobis calycis contiguis opposita.
An olacinea? inflorescentia et habitus , nec non characteres
floris, suadent, sed fructus ignotus. &stivatio petalorum non
valvaris ab Olacineis differt.
Species unica : Parastemon urophyllus Nob.
alph. de candolle. — Sur deux genres nouveaux. ±09
KELLAUA.
Myrsine Kellau Hochst.! Plant. Schimp. Abyss. Sect. 1 , n. 1 59.
Dioica. Fœm. Calyx 4-fidus; tubo cam pan ulato, lato, basi obtu-
sissimo; lobis inaequalibus, acutis, erectis. Corolla (in praeflo-
ratione) 4-fida, obtusa; lobis cum dentibus calycinis alternanti-
bus, aequalibus, obovatis, sinistrorsum in alabastro convolutis.
Stamina nul la. Ovarium liberura, ovoideum. Stylus nullus.
Stigmata duo , erecta , interne plana , dorso convexa , ovarium
longitudine subœquantia. Pistillum totura corolla dimidio bre-
vius. Loculi 2. Ovula in loculo 1-2, pendentia, saepe abortiva,
ovoidea. Drupa globosa, raagnitudine pisi, subcarnosa , puta-
mine crustaceo non duro. Semen unum, pendens, cavitatem
pericarpii abortû i-locularis implens, testa nitidâ, endoplevr^
penetratum? Embryo ign.
Species : Kellaua Schimperi Nob.
Ht vue de la Flore du Brésil méridional,
m
Par MM. Aug. de Saint-Hilaire et Ch. Naudin.
TROISIÈME PARTIE.
MALVACEjE.
Tribus IV. BOMBACEjE.
PACHYRA.
*
Pachtra" decaphylla.
P. foliis longé petioiatis, digitatim 9-1 a-foliolatis, glabris,
subtùs glaucescentibus ; foliolis çuneato-oblongis, apice rotun«
dato-cuspidatis , subintegerrimis. — Rauii aculeati. Folia circi-
XVIII. Bot%ï. — Octobre. 14
aïo a. de st.-hilaire et GB. naljhw. — Flore du Brésil.
ter i decim. longa, 2 cent. lata. Petala 11-12 cent, longa. Tu-
bus stamineus, antheris trochlearibus, calyce sesquicentime-
trali duplô longior.
Propè R.J. legitGaudichaud. x
Pachyra maciiantha FBM. I, 261.
P. foliis 7-9-foIiolatis, g] ah er ri mis ; foliolis longé petiolulatis,
ôvato-obovatove-ellipticis , basi saepiùs stibôordatis, albô raar-
ginatis; tubo stamineo glâbrô; antheris tfochleari-circinàtis.î —
Folia 12- 16 cent, longa, 8-10 làta. Florès a-décimetrales et ul-
tra. Tubus stara. 172 decim. longus. Fructus 18-20 cent, longus,
5-costa'tus, nitidus.
la carnpis intersitis arboribus retortis, parte occidentali-boreali prov. Minas
G e rues, ♦
Obs. Ex Martii abbreviatâ descriptione valdè affinis Caroli-
nece longiflorœ ejusdein auctoris e$se videtur.
Pachyra rufescfns. — Bombax Carolinum Vell. Flum. vu,
t. 572.
P. foliis digitatis; foliolis 7-8, subsessilibus, obovato-oblon-
gis, obtusiusculis, rufescentibus, suprà glabris, subtùs hirtello-
pubescentibus; calyce basi rhultiglanduloso; antheris trochlea-
ribus. — Folia circiter io-i3cent. longa. Calyx coriaceus, i2-i3
millim. longus.
Minas Geraes, — Herb. Rich.
3PACHYRA ARtNARIA FBM. I, 26 ï ..
P. foliis floribus decimetralibus ; tubo stamineo brevi,
glaberrimo; antheris trochleari-circinatis. — Arbuscula circiter
2-2 i/2 metr. alta, retorta; ramis pat u lis, parce foliosis. Folia
deciduntquotannis et rami floribus sese induunt antequàm no-
vam frondem proférant. Calyx parùm coriaceus. — Maio.
la areoâ albâ quartzosâ propè pagum. Nossa Senhora da Penha, Minas
Novasj neenon propè Milho Verde^ Dis tri to dos diamantes.
Obs. Tubus stamineus vix 6 lineas longus, non autem sesqui-
pollicaris, ut errore typographico in FL Bras. Merid. fuit no-
tatum.
a. de ST.-niLAïKE H CH. auiUMiv. — Flore du Brésil. i\r
ERIOTHECA.
Eriothkca tomentosa. — Botnbax tomentosum F BM., I, a63.
E. foliis digitatis, j-foliolatis ; foliolis obovato ellipticis, inte-
gerrirnis, subtùs tomen tosis ; pedunçalis rufescenti-tomentosis;
floribus glomeratis; ovario apice villoso. — Arbor subtortuosa;
ramis capitatim approximatis, cr assis, rugosis. Glomeruli ante-
riore lapsu foliorum in ramulis nudis sparsi. — Junio.
Id campis intersitis arboribus retortis propc urbcm Goyaz.
Eriotheca pubescens. — Bombax pubescens Mari, i, 91 , t. 58
(descriptio optima). — Non FBM. — Bombax pentaphyllum
Vell. Flurn. vu, t. 55. — Vulgô Culher de Faqueiro.
E. foliis inferioribus 5-foliolatis , superioribiis 3-2-foliolatis ;
foliolis obovato-ellipticis , emarginatis , pubescentibus; pedun-
culis teretibus calycibusque rufescenti-tomentosis ;~ ovariis gla-
bris.
Minas Geraes. — llerb. Rich.
Eriotheca glabrescens. — Bombax glabrescens. — B . pubescens
FBM.I, *63. — Non Mart.
E. foliis 3-foliolatis, glabris; foliolis elliptico-obovatis, inte-
gerrimis subemarginatisve ; pedunculis longiusculis, subgracili-
bus 9 anguloso-complanatis, glabriusculis ; calyce fulvofurfura-
ceo, piloso. — Arbor alta. Stigma 5-lobum. Ovaritim villosis-
simum ?
In campis petrosis intersitis arboribus retortis propè vicum Chapada ; Mi-
nas Novas.
ERIODENDRON.
Eriodendron letantherum Mart. Nov. gen. 1, t. 96, 97. — Bom-
bax erianihos Cav. Dis s. v, 294 ? t. i5a.
E. foliis digitatim 5-7-foliolatis ; foliolis lanceolatis, tenuiter
mucronatis, integerrimis ; petalU spathulatis, apice truncatis,
14.
ait* a. de st.-hilaire et ch. naudin* — F lo re du Brésil.
externe albo-lanatis. — Arbor maxima, trunco aculeato, basi
incrassato.
Propè R. J. léger un t Commerson et Gaudùchaud.
CHORISIA.
■
Chorisia crispiflor a H B K t h . JSov. Gen.v> 297, t. 85, fig. 1.
MYRODIA.
Myrodia angustifolia Mart. Hb. 294.
Myrodia floribunda.
M. foliis ellipticis, cuspiriatis ; floribus axillaribus, pluribus,
subglomeratis, breviter pedunculatis; calyce furfuraceo, inter-
dùm circumscisso. — Fol. 8-1 5 cent. , flor. circiter 1 1/2 cent,
longa.
în sylvis propè Abaitè , prov. M. G*
Myrodia Martii. — M. turbina ta FBM. I, 270. — Mart. ! Herb.
293. — Non Sw.
M. foliis breviter petiolatis, elliptico-oboyatis, obtuse cuspi-
datis; pedunculis petiolo subaequalibus , rigidiusculis ; calyce
haud circumscisso. — Calyx 1 cent, longus. — Novembre.
In sylvis circà aquaeductum, non procul a Rio de Janeiro.
Obs. In M. turbinata Swartz , calyx circumscissus.
Tribus V. HELICTEREjE.
HELICTERES.
Helicteres Gardneriana.
H. foliis ovatis orbicularive-ovatis, breviter acuminatis, sub-
inaequaliter dentato-serratis, supra pubescentibus, subtùs canes-
centi-tomentosis, racemulis axillaribus, superioribus abbreviatis
a. de st.-hilaire et ch. naudin. — Flore du Brésil. ai3
racemum terminalem efformantibus; calyce subclavato; petalo
rum limbis brevibus ; gynophoro calyce vix a-plo longiore.
In prov. M. G. legit Gardn. (4445). — Herb. Deless.
Obs. An affinis H. lentœ Mart. An etiam eadem species?
Helicteres aspera.
H. caule hispido; foliis subsessilibus, cordato-oblongis, acu-
tis, inaequaliter dentatis, suprà asperis, suhtùs canescenti-tomen-
tosis; calyce .longo, 10-costato, scabriusculo; fructu vix spi-
rali. — Caulis verisimiliter simplex, suffructicosus. Gynophorum
calyce duplô longius.
Jn prov. Goyaz legit Gardn. (35g6). — Herb. Deless.
Tribus VI. STERCULIACEiE.
STERCULIA.
Sterculia striata.
S. foliis profonde 3-5-lobis, cordatis, suprà puberulis, subtùs
tomentosis ; paniculis axillaribus supra-axillaribusve, ferrugineo-
tomentosis. — Ramuli striati, spurco-flavicantes. Panicula mol-
lis, saepè elongata. Flores numerosissimi. Calyx circiter 6-7 mil-
lion, longus.
In prov. Minas Geraes.
Corrigenda. — Pars prima\
VoL xvu, p. 14.1. Fontenelea, îege Quillaja.
p. i4 r i. Fontenelea B ras i liens is ^ Iege Quillaja Bra*
siliensis.
2 1 4 j. cay. — Fumariœ ofjicinalis adumbratio.
FumarijE OFFiNAXis adumbratio, quâ sua m de Fumariacearum
structura florali opinionem , in apparatu stamineo interpre-
tando novam , aperit J. Gay.
lnflorescentia indefinita, racemosa. Flores irreguîares, pedi-
cellati. Pedicelli basi bracteati, récentes t ère tes, exsiccati tegra-
gono-angulati, angulis a cutis. Bractea , longitudine pedicelli,
persistens, membranacea, uni nervis, lineari lanceolala, ihteger-
rima, abrupte acuminata, nervo veridi. Floris partes omnes,
eu m fructu ipso, deciduœ.
Insertionis pseudo-perigynae rudimentum pedicellus plant»
suramus indigitare videtur, qui, quamvis sub an thés in planis-
simus atque obtusatus, posteà tamen in marginem orbicularem
acutum, cartilagineum et sinuatum, distinctissimè promînet,
cui forte, à parte interiore, non vero receptaculo floris proprio,
stamina et petala cum ipsis phyllis calycinis adhaerebant. Plané
negligendum, ut potè obscurum, hujusmodi indicium foret,
nisi Eschscholzice atque Hunnemanniœ pedunculus, apice mirum
in modum excavatus, staminaque et petala cum ipsis sepalis
tubo pedunculi adnata , non verô è receptaculo ovarium liberum
ambiente orta, hujusmodi spuriam, sed amplificatione valdè sin-
gularem, perigyniam ostenderent.
Sepala a, aestivatione aperta, sibique nusquàm, nisi apice
ultimo, incumbentia, membranacea, uninervia, ovato acumi-
nata, plana, basi in appendicem brevem et obtusissimam ferèque
truncatam (plénum et solidum quasi calcar) producta, margine
inciso-3-6 dentata, apice acuminato integerrimo, nervo viridi,
supernè purpurascënte; anticum alterum; alterum posticum,
acumine suo acumen antici ultimum in aestivatione tegens;
ntrumque tortione pedicelli, Fumariaceis omnibus unicalcaratis
lamiliari et praecocissimâ (quae scilicet longé an te explicationem
alabastri perficitur), latérale.
Petala 4, cruciatim disposita, longitudine paria, sepalis triplo
ongiora, colorata, caeterùm disparia; neutrorum indoles sta-
j. g a y. — Fumariœ officinalis adumbratio. ai 5
minea distincta, quae tamen apud Corydalides saltem nonnullas
valdè manifesta invenitur :
Duo exteriora sepalis alterna, ideoque lateralia, mox vero
pedicelli tortione in partem posticam anticamque conversa ,
apicibus ultimis, iisdemque acutiusculis, sibimet primo adglu-
tinata, margine toto quanto reliquo libéra non solùm sed etiani
intervallo haud modico distincta (• etiam in alabastris novellis,
quœlentis ope solùm dignoscuntur) , et igitur in aestivatione non
imbricata neque val va tira congredientia, apicc quoque demùm
evolutionis progressu libéra, tùmque in contrarias partes, vexilli
et carinae florum papilionacearum ad instar, divergentia , exun-
guiculata, latè linearia, canaliculata, merabranacea, purpura
scentia, apice paru m dilatato, cuculliforrai, apicera petalorum
interiorura tegente, roseo-angustè marginato (fortèque antherae
petaloideae loculamentum intra marginem singulum coloraturr?
abscondente), dorso in carinam latam obtusamque totamque
viridem protubérante, nervis petalorum 3, infrà cucullum li-
beris^ in medio tandem cucullo coeuntibus; sinistri petali basis
obscure gibbosa, calcaris tamen rudimentum exile exerens;
dextrum petalum (in flore vix explicato posticum) magis latum,
magisque convexum, basi solutâ calcaralum, ca Icare des ce n-
dente, saccato, uncinato, purpurascente, unam totius peta4i
partem tertiam vel quartam longo.
Duo interiora petala eu m exterioribus alternantia, sepalis
opposita ( tortione pedicelli mox lateralia), aestivatione similiter
aperta, apice autem, interjecto mucrone, firmiùs cohaerentia
i moque spontè nunquàm dissol venda , basi inaequaha, hinc sci-
licet ferè recta, illinc quasi in auriculam obtusam dilatata, atque
ità breviter unguiculata, neutrum calcaratum neque basi gib-
bosum; limbus ex unguiculo promissus petalis totis quantis ex-
terioribus, calcare excluso, forma generali simillimus, sed uni-
non trinervis, apice cuculliformi , apparatum antheroideum
undique tegente, toto atropurpureo, carinis dorsalibus tribus,
acutis, intermediâ subalatâ, deorsùm longiùs quàm latérales
productâ.
FilamentaG, lamellata, membranacea, pellucida, uninervia,
ex basi dilatatâ longissimè acuminata, in phalanges duas libéras.
2i6 j. gay. — Fumariœ ofjicinalis adumbratio.
cum petalis interioribus alternantes, ferè usque ad apicem con-
nata, nervis phalangis cujuslibet lateralibus margini approxi-
matis; dextra pbalanx basi cum petalo exteriore dextro firmiter
connexa, nunquàm solvenda, solaque calcarata, calcare in petali
dextri saccum basilarein, longiorem multo et ampliorem, des-
cendente, solido, clavato, apice revoluto, toto viridi, foris
convexo et papilhs acntis dense quasi rnuricato, latere inferio're
autera canaliculato laevissimoque.
Phalangis cujuslibet antherae 3, fïlamentorum singulis apice
liberis singulae basi affixae, et igitur libéra ipsae, quamvis in
fasciculum uuicum collectée, virgineae oblongse, pallidè flavae,
puncticulatae, intermedia bilocularis, simulque erga vicinas ex-
terior! latérales uniloculares, hae rima unicâ laterali, illa rimis
duabus à dorso, déhiscentes. Quarum quidem, utrinque terna-
rum, perspectâ relatione mutuâ, statim et filaraentorum in flore
senorum distributio patet, meridianâ lu ce clariùs.Senorum enim
duo exteriora (locum quae in phalange singulâ médium tenent),
antheris perfectis, verticillum exteriorem diroidiatum, reliqua
autem, antheris unilocularibus instructa, verticillum interiorem,
numéro quaternario completum, efficere, non est quod dubîtes,
imdè eadem plané Fumariae quàrn Cru ci fera rum hexandrarum ,
staminum norma elucet, contrariis doctorum virorum opinio-
nibus quantuinvis ad praesentem usque diem obscurata. Ingenii
quidem plena eorum opinio videbatur, qui filamenta ambarum
phalangum lateralia propter antheras dimidiatas ipsa dimidiata
existimabant, ex l\ igitur imperfectis 2 perfecta sibi fingebant,
atque ità stamina tantùm 4 î n A° re Fumariae computabant, in
eo auteni opinio peccat gravissimè, quod floris Cruciferarum
notioni falsœ innititur, et staminum verticillos geminos praeter-
mittit , analogiae igitur verae rationem nullam habet , undè clauda
prorsus evadit, quod quidem spero fore ut brevi, alio loco,
fusiùs demonstrabo.
Discus ' hypogynus in receptaculo floris nullus, glandula*
nullae.
Ovarium uniluculare , bicapellare, ovoideum, phalangibus
parallèle compressiusculum, mamillâ acuminatum : pjacentœ 2,
parielales, antica altéra, altéra postica, utraque medio biovo-
j. G4Y. — Fumante offîcinalis adumbratio. 017
lala (1); ovula reniformia, ex 4 unicum persistens, placentas
alteri mediae, nullo mediante funicnlo, affixum. Stylus in ovario
suromo articulât us, deciduus, angustè linearis, ovarium qua-
druplum vel quintuplum longus, ovario et phalangibus con-
trarié compressus! Stigma eodem modo compressum , dilata*
tum, viride, inaequaliter quadricorne, cornibus duobus late-
ralibus ovatis, acutiuscuiis , hyalinis , laevigatis (sub lente non
papillosis), in contrarias floris partes, sinistram scili cet lae va ro-
que, divergentibus, foliorumqne carpellarium axem terminanti-
bus, singulis antheraruin fasciculo comprehensis, reliquis duo-
bus , locum intermediura tenëntibus , paulo vel etiam multo
brevioribus, sibimet parallelis ( minime collateralibus ) , ovarii
placentas nervumque styli médium, ut videtur, continuantibus,
utrisque cum stigmatico Eschscholziœ apparatu similiter qua-
drilobo comparandis.
Fructus carnoso-drupacus, stylo deciduo muticus apiceque
. retusns, ellipsoideo-subrotundus, compressiusculus, latior quàm
longior, indehiscens, nequidem bipartibilis, nervis placentariis
foris plané inconpiscuis, angulis placentariis obtusis (et propter
tortionem pedicelli dextrum sinistrumque axis latus tenëntibus),
recens secundùm longitudinem subtiliter striatus, siccus minuté
tuberculatus, umbilico fquo adnectitur receptaculo) orbiculari,
membranaceo-marginato , interdùm cruciatim distincte quadri-
punctato (punctis ad placentas et folia carpellaria média spec-
tantibus), pericarpio crassiusculo, fragili, endocarpio chartaceo,
laevigato, adhœrente, sub stylo solùm resoluto, paries ubi fruc-
tus in lacunam satis amplara fatiscit.
Semen (nullis comitantibus, saltem distinctis, ovulis abortivis)
unicum, liberum, amplitudine ferè locnlamentt, mediae alteri
placentas affixum, sessile, anatropum, transversum (minime ad-
scendens neque suspensum), oblongum (non reniforme), apice
basique obtusum, humectatum laevissimum, opacum tamen,
(1) Ovula in Fumaria officinali Schkuhrius tria et quatuor vidit (Handb. ix , 1796» P*
3»a ), Hilarius in F. officinali et Vaillantii similiter 4 (Leçons de Bot., 1841, J>- 5*7 et
p. 89o, lab. a 3 , fig. 410) , à quibus meque ipso desci&cens Berudardius uniovulatum ova-
rium Fumariarum omnium, et nominatîm F. caprcolatœ, eiistimat (Linnaea vin, i833 f p. 4*3).
218 j. g a y. — Fumariœ officinalis adumbratio.
non lucidum, endocarpii resoluti gibbo latere superiore depres-
sum imôque excavatum , latere inferiore, imum loculamentum
spectante, convexum, ibidemque costâ propriâ obtusâ oblongâ
sulcis duobus à basi seminis ultra ejus médium procurrentibus
disterminatâ notatum, quasi radicula crassa obconica subesset,
raphe chalazâque nullis distinctis, hilo basem seminis totam,
non latam neque utlo modo excisa m sed planam vel convexius-
culam, occupante, nudo (non strophiolato), oblongo, sicco albo,
humectato nigro, quarum. seminis Fumariacei proprietatum
apud auctores vix ullam ritèdescriptam invenio; perispermum
carnosum, semini conforme; embryonis loculus, intrà perisper-
mum, juxtà hilum, in eo seminis latere deorsùm quod in costam
prominet , exiguus, oblongus, vacuus mihi, ut exploratorum
plerisque, embryone scilicet plané nullo fœtus occurrebat.
„. . -, . ,. Floris Cruciferarum diagramma,
Fions rumariœ ciwgramma. J \°
demlo ovarii dissepimento.
Note sur une monstruosité du Delphinium ajacis ,
Par M. C. Dareste.*
L'étude des monstruosités a pris, de nos jours, une grande
place dans la science. Les anciens naturalistes dédaignaient ces
productions insolites, comme des écarts et des aberrations de
la nature : un illustre savant de notre époque a dissipé ces pré-
ventions. Ses admirables travaux nous ont fait voir dans les
monstruosités de véritables expériences préparées par la nature
c. dareste. — Monstruosité du Delphinium ajacis. 219
elle-même pour nous faire mieux comprendre, par un désordre
apparent , l'unité et la fixité des lois de l'organisation.
La monstruosité que j'ai l'honneur de faire connaître m'a
présenté à un haut degré ce genre d'intérêt. En effet, je ne con-
nais point de preuve plus concluante de la théorie des méta-
morphoses créée par le célèbre poète Goethe. Ici les organes
floraux sont revenus à leur type primitif, c'est-à-dire se sont
changés en de véritables feuilles , présentant ainsi le phénomène
que Goethe appelle métamorphose rétrograde. C'est ce genre de
monstruosité que M. Moquin nomme Chloranthie dans ses Élé-
mens de Tératologie végétale.
On sait que la fleur du Delphinium ajacis présente les carac-
tères suivans : un calice à cinq folioles colorées, dont quatre
sont régulières et la cinquième prolongée en un long éperon ;
deux pétales également colorés , soudés ensemble , et se termi-
nant par un éperon qui s'emboîte dans l'éperon du calice;
quinze étamines disposées en trois verticilles entourant et re-
couvrant un carpelle unique et fort petit.
L'étude des fleurs de la plante que je décris ma présenté des
parties en même nombre et disposées de même, mais dont le
volume et surtout la forme] sont changés. Du reste, ces modi-
fications ne se sont point effectuées d'une manière identique >
et la même plante m'a offert deux types de fleurs fort différent
d'aspect et de structure, quoique monstrueux au même degré;
de plus , ces deux types de fleurs anomales ne sont point mé-
langés confusément sur les mêmes rameaux , mais toutes les
fleurs d'tro même rameau appartiennent à l'un ou à l'autre.
L'un de ces types a les caractères suivans : la fleur entière
est plus grande que la fleur de la plante normale ; le calice
est resté vert, comme l'est, dans tous les cas, celui du bouton;
seulement, sur les bords des lolioles calicinales, on commence
à voir paraître quelques légères teintes violettes ; l'éperon existe,
mais très petit, souvent même rudimentaire ; les pétales sont
plus grands que ceux de la fleur normale , mais de même forme ;
ils sont colorés en vert ; leur éperon est rudimentaire , souvent
même il ne se révèle que par l'existence d'une simple bosse. La
forme des étamines est peu modifiée ; elles commencent pourtant
22o c. dakkste. — Monstruosité du Delphinium ajacis.
à se colorer en vert, et d'ailleurs elles sont évidemment stériles.
Mais l'anomalie la plus remarquable est sans contredit celle
qui affecte l'ovaire. Le grand nombre de fleurs qui se trouvent
sur cette plante, et leurs divers degrés d'épanouissement, ine
permettent de suivre toutes les phases du développement de
cet organe. Dans le bouton, il est assez petit, moins toutefois
que dans le type normal, car il dépasse les étamines et se
courbe au-dessus d'elles en formant une espèce de voûte pour
aller rejoindre les deux pétales ; mais ensuite il s'accroît en lon-
gueur dans une proportion telle, qu'il dépasse au moins de
moitié le reste de la fleur. Alors les deux bords repliés de l'o-
vaire s'ouvrent de bas en haut , s'étalent , et cet organe devient
tout-à-fait semblable à une feuille. Ce qui occasionne cette rup-
ture des deux bords de la feuille carpellaire , c'est le dévelop-
pement des ovules 9 qui d'abord de forme ronde comme dans
les autres plantes , ne tardent pas à s'accroître et à se changer
en de petites feuilles attachées le long des cordons pistillaires.
Celles même .de ces feuilles qui sont placées le plus bas, sont
découpées, et représentent ainsi, quoiqu'en des proportions
très minimes, les feuilles si larges et si profondément décou-
pées de la tige.
Dans l'autre type, l'ovaire, quoique complètement changé*
en feuille, n'a pas pris un accroissement considérable; mais les
étamines se sont métamorphosées et sont devenues de vraies
feuilles : seulement cette métamorphose ne s'est point opérée
également sur toutes , et il m'a été facile de voir, sur une même
fleur , toutes les nuances , tous les passages possibles depuis l'é»
tamine composée d'un filet et d'une anthère rudimentaire , jus-
qu'à la véritable feuille, contenant toutefois par devant sa ner-
vure moyenne une petite masse jaune qui représente le pollen*
de l'anthère normale.
Tels sont les faits que m'a présentés cette plante y je regrette
que la saison trop avancée ne m'ait point permis de les com-
pléter par quelques observations sur le développement des or-
ganes floraux dans les Delphinium, observations qui m'auraient
mis à même de mieux comprendre et de mieux décrire cette
singulière anomale.
al. bdwge. — De génère Braya. aai
De génère Braya,
Auctore Al. Bunge.
Brayœ genus , tùm Sisyrobrio perquam affine, et characteribus
firmis ad illo vix separandum , tamen habitu peculiari , disse-
pimenti structura , seminibus subbiserialibus , nervo valvarum
solitario à plurimis Sisymbrii*speciebus facile distinguer) du m ,
tùm Subulariae cotyledonibus bicruribus diversae, et Orobio
Rchb. (Oreadi Cham. , Aphragmo Andrz.) habitu et funiculis
seminalibus filiformibus elongatis distinctissimo , proximum.
Specierum inter se proximè affinium, difficillimè diriinendarum,
quarum plurimae nuper in alpibus altaicis détectas , fusiores hic
proponere liceat diagnoses.
i. Braya alpina Hoppe. — Br. caulibus strictis foliatis pu-
bescentibus, foliis oblongo-linearibus in petiolum attenuatis
integerrimis subdentatisve, floribus corymbosis, pedicellis pe-
talorumque unguibus calycem sequantibus, stylo crasso brevi ,
stigmate obtuso emarginato, siliculâ hispidulâ lineari latitu-
dine sua quadrupla longiore compressiusculâ ; loculis 5-spermis.
Perenn.
la alpinis Carinthûe, propè Heiligenblut; in Styriâ (ex specim. a cl. Lucae
tomm.)
a* Braya œnea M. — Br. caulibus strictis subnudis canescenti-
puberulis , foliis linearibus lamina à petiolo haud distincte inte-
gerrimis, floribus corymbosis, pedicellis calycem aequantibus,
petalorum unguibus calyce brevioribus, ovario ovato in stylum
gracilem attenuato glabro, stigmate subcapitato, siliculâ turgidâ
ovali acutatâ glabrâ , loculis sub-5-spermis.
In alpinis ad ripas torrentis Boro-Burgasin jugi altaîci orientalioris, inter
Tschujam et Argot fluvios. Differt è précédente, cui proximè affiois, praesertim
siliculâ? multo brevioris forma. Bienn.? Flores albi, scapi et foliorum ltasis aeneo-
purpurascentes.
aaa al. bukge. — De génère Braya.
3. Braya rosea M. — Br. caule subaphyllo villoso canescenti
folia sub anthesi excedente, lamina foliorum à petiolo distinctâ
oblongâ utrinqueacutiusculâ integerrimâ pilis simplicibus furca-
tisque ciliatâ demùm calvescente, floribus capitatis, pedicellis
demùm calyce brevioribus , ovario ovato sub stylo crasso brevi
constricto, stigmate punctiformi , siliculis turgidulis Iatitudine
sua triplô longioribus hispidulis, loculis sub-5-spermis. Perenn.
Floribus laetc purpurasccntibus dense capitatis , sub anthesi fere sessflibus ,
stylo basi constricto fere globoso, siliculisque brevi lui s turgidis a praccedcutibns
distinguenda/ Plalypelalum dubium R. Br. Draba rosea T lirez. P la type ta-
lum capilatum Turez. in litt. : an Braya pilosa Hook ?
Hab. in insulâ Mehille, in rupibus iusulae Nowaja Seinlia , in sumroâ alpe
Jiktu nec non in alpis cacumine contra ostium torrentis Tschagen sitae jugi
altaici orientaloris ad d ex tram ripam Tschujae, denique in alpe Nucbudaban
Sibiriae transbaicalensis.
4. Braya limosella M. — Br. glabra; caulibus Iaxis bas! foliatis
sub anthesi foliis brevioribus, foliis lingulatis longe petiolatis
integerrirnis, racemo abbreviato, pedicellis calyce duplo lon-
gioribus, petalorum unguibus tenuissimis calycem excedentibus,
ovario glabro lanceolatoin stylum attenuato, stigmate capitato,
siliquis pedicellum aequantibus glabris.
Uabeo è jugo orientali altaico adTschujamsito, ubi rarissima videtur. Perenn.
Glabritie omnium paFtium, exceptis sepalis foliorumque caulinorum petiolis
pilis paucis simplicibus demum evanidis interdum ciliatis, laxitate, et petalis
a caeteris omnibus distinctissima. Flores albi.
5. Braya glabella Richards. — Br. caule erecto sub nudo su-
perne pubescente, foliis omnibus fere radicalibus lineari-oblongis
integerrirnis in petiolum attenuatis, floribus demum racemosis,
pedicellis calyce longioribus, unguibus petalorum sepala vix
aequantibus, ovario oblongo, stylo longinsculo, stigmate late
bilobo, siliculâ hispidulâ calycem triplo excedente, valvis con-
ve*is torulosis.
Hab. in insulâ Melville, Nowajâ Semliâ , in litlore maris glacialis propè Point
Lakc Ameiicae arcticae, et in Sibiriâ arctico -occidentale
Ab omnibus facillime racemo demum elongato , et stigmate lato , profunde
bilobo, distinctâ , à Bcr. siliquosâ foliis integerrirnis et siliculis multo brevio-
ribus.
al. bunge. — De génère Braya. 29.3
6. Braya siliquosa M. vide Del. Sem. Hort. Dorp. a. 1839.
Septima species, Braya 7iawa(Platyp.)Turcz. in litt.mihi adhuc
dubia, neque e speciminibus florentibus sine fructu maturo
diagnosin suffîcientem eruere possum. Sisymbrium nanum DC.
Var. a Del. Sem. H. Dorp. 1839, proximè affine, nisi idem;
forsan Brayis adnumerandum Sisymbrium supinum vero lon-
giùs habitu dis ta t, et, vel ob dissepimenti valvularumque struc-
turara alienam, a Brayis veris removendiim. Platypeta/um invo-
lucratum meum (FI. ait. Suppl. t. a3a), est altéra Orobii Rchb.
5
pecies.
Monographie generis Cicer ,
Àuctoribus Comité Jaubert et Ed. Spach.
CICER Tourn.
Calyx profil ndè 5-fidus , persistens , campanulatus, herba-
ceus , venosus , reticulatus , basi suprà gibbus , sub anthesi
porrectus; laciniae % superiores paulo breviores, adscendentes ,
subconniventes , cum a lateratibus subdivergentibus à laciniâ
infimâ porrectâ carinae incumbente remotis, vexillo incum-
bentes , omnes post anthesin divaricatae. Discus carnosus , cu-
pularis , obliquus , calycis fundum vestiens, ovarii basin cin*
gens , stamina et petala excipiens , ante vaginam staminalem in
annulum incompletum ovarii basin semi-ambientem incrassa-
tus, pone stamen liberum gibbosus. Corolla papilionacea ,
mox decidua. Vexilluht subadscendens , alis et carinae incum-
bens illisque longiùs, brève ungniculatum , egibbosura, ovale
v. subrotundum, emarginatum , aCuminulatum , dorso plicato-
carinatum , sub anthesi expJanatum , tandem complicatum ;
ungue lato , concavo , subcuneiforifii. àlje porrectae , ccnni-
ventes, carinae accurabentes , in adhérentes, brève unguiculatae ,
inaequilaterae , oblique obovate , obtusae , ad basin marginis
superioris in auriculam productse et plicis transversis carentec /
a^4 jaubert et éd. sPACif . — Monographia generis Cicer.
juxtà auriculam impresso-gibbae;unguibus sublinearibus, tortis.
Carina adscendens , cymbaeformis , compressa , biuuguiculata,
alis brevior v. subaequilonga , secùs margines stiperiores callosa;
unguibus sublinearibus, rectis. Genitalia carinâ inclusa. Stamîna
diadelpha; 9 filamentis ultra médium usquè in vaginam disci
margini exteriori insertam suprà fissam connata; decimum
(vexillo antepositum) liberum, disci fundo insertum ideôque
àcaeteris remotum. Fila m en ta adscendentia , spath ula ta, apice
incurva, cum vaginâ persistentia ; vaginae 5 sepalis anteposita
alternis 4 paulo longiora , stamen liberum subœquantia ; va-
ginâ subaequaliter fissa. Antherje deciduse , versatiles, basi
et apice emarginatœ , aestivatione introrsœ ; 6 (staminum lon-
giorum ) subrotundae , basi affixœ; 4 (staminum breviorum)
ovales , medio dorso affixae , caeteris praefloratione paulo ma-
jores ; tandem omnes sequales; connectivum ovatum v. ovale,
facie thecis obtectum. Ovarium vix stipitatum , teres, oblon-
gum , 2-9-ovulatum, glanduloso-pilosum , obliqué porrectum,
basi et apice angustatum. Ovula appensa v. subhorizon talia ,
amphitropa, subbiseriala. Stylus capillaris v. filiformis, mar-
cescens, sub anthesi apice incurvus, dein decurvns et ovario
incumbens, persistens. Stigma minutum, terminale, capitella-
tum , papilloso-velutinum. Légumes ovale , v. oblongum ,
v. subrhombeum , turgidum , subcompressum , vix stipitatum,
obliqué acuminatum, venulosum,pergameum,v. cartilagineum,
glanduloso-pilosum, i-3-spermum , a-valve, ad suturas incras-
sato-carinulatum ; valvae tandem spiraliter tortœ , persistentes.
Semina à funiculis decidua , subglobosa, v. ovoidea , solitaria ,
v. 1 -séria ta, appensa , estrophiolata, processu radiculam fovente
recto v. decurvo obtuse rostellata , lœvia , v. rugosa , dorso con-
vexa et in speciebns quibusdam carinulata, ventre modo cou-
vexa, modo applanata, secùs basin nonnunquàm didymo-gib-
bosa. Hilus ovalis v. subrotundus , ventralis, subterminalis ,
superus , brevis , excavatus , exostomate contiguus. Cbalaza
paulo suprà médium ventris sita , subovata, elevata. Raphe
modo plana , modo impressa , ultra cbalazam ad seminis al-
• teram extremitatera ( respectu pericarpii basilarem ) usquè
producta. Integumentum duplex, tenue : exteriùs chartaceum;
jaubert et spach. — Monographia generis Cicer. aa5
interiùs subcorneum. Fdniculus brevis, crassus. Perispermcm
nullum. Embryo semini conformis. Cotyledones ovales v. ob-
ovatae, crassissimae, basi obliqué bi-auriculatae(auriculissub-
foliaceis, obtusissimis : altéra majore, subrotundâ; altéra minore,
subovatâ ) , apice obtusissimae , dorso convexae et plus minùsve
rugosœ, facie planae, germinatione hypogeae.GEarMULA 4-phylla;
foliis complicatis: a exterioribus integerrimis ; a interioribus
incisis. Radicula brevis , conica , actitiuscula, decurva , v. obli-
qué porrecta , hila conversa , cotyledonibus accumbens.
Herbue (annuae v. perennes) v. suffruticts; parfibus herba-
ceis puberulis : pilis brevibus, mollibus, aliis glanduliferis ,
aliis eglandulosis. Caoles ramique acutanguli , striati. Folia
alterna, disticha, stipulata, in speciebus omnibus modo pari*
modo impari-pinnata (inferiora i-3-foliolata; intima ad stipulas
squamaceas, modo libéras, modo connatas reducta); petiolo
apice mutico, v. mucronato, v. aristato,v. cirrifero. Folîola
incisa, v. dentata, v. serrata, brevissimè petiolulata , ner-
vosa, in speciebus omnibus alia alterna, alia opposita; pe-
tioiuli basi articulati. Stipula liberae , variiformes , foliaceae >
persistentes , saepissimè incisae v. dentatœ. Pedunculi solitarii,
ax il lares, apice i -5-flori et in bracteam herbaceam (nonnunquàm
mucroniformem ) v. in aristam desinentes, sub anlhesi erecti,
dein plerumque deflexi v. divaricati, semper autem recti et
rigidi. Pedicelli filiformes, elongati, basi articulati et bracteolis
i-3 denticuliformibus minimis stipati , caeterùm nudi, praeflora-
tione erecti, sub anthesi oblique porrecti , v. s ubadscen dentés,
basi geniculati , dein deflexi , ambeduis extremitatibus genicu-
lati , apice incrassati et sœpè resupinati. Pet al a alba , v. cœ-
rulea, v. violacea , v. livide rubra.
Sectio I. ARIETARIA Nob.
Caules herbacei , ramique mediocriter flexuosi. Petioli mutici
v. obsolète mucronulati , ecirrhosi , subtrigoni, subtùs cari-
nulati, suprà profundè canaliculati. Faliola haud coriacea ,
in quovis folio subaequalia, dentibus inaristatis. Pedunculi
in bracteam herbaceam (subulatam, v. setaceam , v. non-
XVIII. BoTâir. — Octobre. ij
226 jaubkrt et spach. — Monographia generis Cicer.
nunquàm denticuliformem) desinentes, -post anthesiu diva-
ricati v. deflexi.
A. Ovario i-v. S-ovulalo. Calyce mediocriter gibbo. Pedunculis
uni/loris, pediçello subbrevioribus.
Cicer arietinum Linn.
A nnuum. Foliis 7-1 5-foliolatis. Foliolis cuneato-ovalibus oblon-
gisve,denticulatis, v. serrulatis. Calyce vexillo paru m breviore:
segmentis liueari-lanceolatis , apice subulatis. Alis brève auricu-
latis, calyce subaequilongis. Legu minibus i-v. 2 -s permis; carinâ
superiori planiusculâ. Seminibus ovali-subglobosis , reticulato-
rugosis (v. variatione laevigatis); rostello porrecto v. subde-
curvo.
— a : vdlgare. — Cicer arietinum et Cicer phy&odes Reichb. ,
Flor. Germ. excurs. , p. 53a. — Legaminibus (8-9 lineas
longis ) ovalibus v. rhombeis, i-v. a-spermis. Seminibus
minoribus ( diametro circiter bi-lineari ) , laevigatis v. obso-
lète reticulatis , ecarinatis , basi plerùmque egibbosis.
— p: RTTiDOSPERMUM. — Legu minibus (ci rciter semi-pollicaribus)
i-v. a-spermis, rhombeis. Seminibus minoribus (diametro
sesquilineari ) , rugosissimis , dorso carinnlatis , basi vix
gibbis. — In jEgypto, verosimiliter cultum > legit Coquebert
de Monibretl
— y : macrocarpum. — Cicer sativum Schkuhr, Haudb., p. 367,
tab. 202. — Reichb., 1. c. p. 53a. — Leguminibus (ferè
sesquipollicaribus) i-spermis, oblongis, supernè inflatis.
Seminibus maximis (diametro subquadrilineari ) , plus mi-
nus ve reticulatis , dorso carinatis , basi didymo-gibbosis.
Planta «\2- i i[2 pedalis , pubescentiâ plus rainùsve copiosa indu ta. Corolla
■k-5 lineas Innga > glahra , in varietate a nunc alba , nunc pallidc caerulea , nunc
livide ru bel la , in varietate 7 constanter, ut videtur, alba. Legumina maluritate
straminea, pergamea, fragilia , tarde debiscentia. Semina pallidè straminea (hilo
il chalazâ fuscis ) v. rufesccntia, niagnitudiue sicut pisorum valdè variabili;
jaubert et spach. — Monographia generis Cicer. 227
raphe niinc impressa, nuoc caïmans, conspicuè ultra chalazom producîa.
(Exam. v. c.)
Patria incerta. Specimina in Persiâ quidem legit Aucher*Eloy
(Cat. n. 1 124) ; num autem verè spontanea sint vix asserendum ;
à speciminibus cultis varietatis nostrae a praeter pubescentiam
copiosiorem nullo modo recedunt. In herbario Musaei Par isiensis
specimina , forsàn spontanea, alia olim à Macé, in Coroman-
deliâ f alia à Jacquemont in Indiâ boreali lecta, exstant.
ClCKR PINNATIFIDUM Nob.
Cicer pinnatifidum Nob. lllustr. Plant. Orient, lab. 4*i fig* A
( mox edenda).
Perenne? pumilum. Foliis 4-9-foliolatis. Foliolis oblongo-
cuneiformibus, pinnatifidis : lacinulis sublinearibus v. lineari-
lanceôlatis , integerrimis , v. margine exteriore 1 -dental is. Caly-
cinis segmentis lineari-lanceolatis , acutis. Corollâ Ovario
3-ovulato. Leguminibus subrhombeis, i-3-spermis, ad suturas
ambeduas elevatocarinuiatis. Seminibus bullato-rugosis , ovoi-
deis, basi didymo-gibbosis; rostello recto, crasso.
Planta 3-4-pollicaris , sat copiosè puberula. Caules erecti v. ad*cendentes ,
graciles , parce ramosi ; internodia pleraque foliis breviora. Folia 6-12 lineas
looga, petiolo gracili. Foliola circiter 3 lineas longa : lacinulis nervo excurrentc
mucronato-acuminulatis. Stipulas foliorum inferiorum ovatae y. ovato-lancco-
latae , acuminatae , integerrimae , y. pauci-dentatae, y. nonnisi margine exteriore
i-dentatse ; caetera modo palmato-trifidae, modo semi-sagiltatae y. semi-bastatas
et caeterùm integerrimae. Pedunculi pedicellis subtriplo breviores ; bracteâ
i-a lineas longâ, subulatâ, plerùmque recuryâ. Pedicelli a-3 lineas longi.
Flores nonnisi jàm corollâ antberisque orbatos vidimus. Caljx ultra médium
fissus : fructifer circiter a lineas longus ; segmenta trincrvia , ferc aequilata,
2 superiora inferioribus 3 vix longiora. Ovarium dense pilosellum. Stylus secùs
basin hispidulus, caetera glaber. Legumen 5-6 lineas longum, pendulum,
pergameum , fragile , villosulum , stramineum. Se mina circiter 2 lineas longa ,
rufa. {Exam. s. c. ex Horto Parisiensi.)
Crescit in Asiâ minori , ubi semina olim legit Coquebert de
Montbrct ( in cujus herbario attamen planta deest).
ID.
228 jàubert et spach. — Mo no j raphia generis Cicer.
Cicer piaiPiNULLiEFOLiiiM Nob.
Cicer pimpinellœfolium Nob. , Ulustr. Plant. Orient., vol. r T
tab. 4^, fig- B.
Rhizomate perenni , fruticulôso. Caulibus pumilis. Foliis 4-7-
foliolatis; foliolis cuneiformibus , profundè 3-7-dentatis. Calyce
vexillo subtrientè breviore ; segmentis lineari-lanceolatis , acutis.
Alis calyce subaequilongis , brève auriculatis. Ovario biovulato.
Leguminibus
Planta pumila , subcaespitosa , dense puberula. Rhizoma raraocum , cortica-
tum-, subverticale, super ne sparsè squainulosum , tandem sublignosum , lougi-
tudinem circiter semi-pedalem et crassitietn pennae corvinœ attingens. Gaules
3-6 pollices longi, erecti , v. adscendentes , débiles , giacillimi, plus miuùsve
ftexuosi, herbacei, paniculati; partes subterra nés nudae v. remotè squamulosae,
plus minùsve elongatas, glabre, slraminea?, perennes, anno postero in rbizomâ
Iran seuntes caulesque novellos gignentes. Rami divergentes v. subpatentes,
caulibus sirailes , modo simplices j modo paniculati. Iuternodia pleraquc foliis
subbreviora. Folia pro génère brevia (majora solùm 4-6 lineas longa) : infima
squamacea submembranacea ; sequentia i-3- foliolata ; caetera 4-7-foliolata.
Fôliola 1 -a ira lineas longa , dentibus variiformibus ( obovatis , y. ovatis f
y. ovaltbus, y. subrotundis , y. triangularibus), terminalibus, v. laterah'bus
terinioalibusquc , subcontiguis , inaequalibus, obtusissimis , y. acuminulatis ,
y. acutis , pro foliolorum dimensione magnis. Stipula; foliorura inferiorum nunc
palraat», nunc subovatae et utrinque v. nonnisi altero màrgine inaequaliter
i-3-dentata?, foliolis aequilongae v. ma jores , petioli parte aphylla plcrùraque
aquilon gue ; caeterae augustae , modo semi-hastatœ v. serai -sagiltaîae , modo
lineari-lanccolatae et integerrima? v. basi i-aut pauci-dentatae. Pedunculi 3-6
lineas longi , foliis plerùmque subaequilongi. Pedicellus pedunculo modo sub-
aequilongns , raodi longior y. raro breyior. Bracteae et bracteolae saepissimè
minimae , den ticûli formes ; raro bractea setacea, circiter lineam longa. Calyx
2 ira -3 lineas longus, vix medio profundiùs fissus ; segmenta ferè aequilata :
a summa inferiorrbus 3 isometris paulo iongiora. Corolla cœrulea y. yiolacea
glabra. Vexillum circiter lineas longum : lamina 3-4 lineas latâ, subrotundâ,
emarginatâ , in sinu apiculatâ; ungue lato, subeuneiformi , lamina triple* bre-
viore. Alae vexillo subtrientè breviores, carinâ vix longiores, obliqué obovatas,
apice rotundatae ; auricula ungue duplo brevior,subovata, obtusa ; unguis brevis ,
sublinearis, basi angustatus. Cariua 3 lineas circiter longa. Filamentum liberum
liueari-spatbulatum. Androphori /ilainenta 5 ( sepalis anteposïta ) Iongiora l'an-
ccolato-spathulata ; 4 alterna filiformi-spathulata. Ovarium dense pilosellum,
jaubert et spach. — Monographia gêner is Cicer. 229
ovulis subcollateralibus. Stylus capillaris , giaber, ovario ( sub aothesi ) triplo
loDgior. Legumiua haud vidimus. ( Exam. s. sp. )
In Olympo Armeniae (incolarum Kichichdagh ) legerunt Co-
quebert de Montbret ! ( Herbar. cl. Webb.), et Aueher-Eloyl
(Cat. n. 1 125); in Tauroinvenit Kotschyl (Plant, exsicc.n 170.)
B. Ovario 5-ovulalo. Calrce gibbosissimo. Pedunculis i-5-flori$ ,
pedicellis plus tripla longioribus.
Cicer Montbretii Nob.
Cicer Montbretii Nob. , III. Plant. Orient, tab. (\% y fig. A.
Peremie? elatum. Fôliis plerisque i5- 1 7-foliolatis ; foliolis
oblotigis y v. ovalibus , v. subovatis, serratis , basi rotundatis.
Calyce vexillo plus dimidiô breviore; segraentis è basi dilatatâ
lineari-lanceolatis. A lis longé auriculatis, calyce sublongioribus.
Leguminibus ovali-rhombeis.
Specimina exarniui noslro obvia constant eau hum partibus superioribus (v. for-
sàu raniis) m>-i5 polliccs longi? , grac ; libus , virgatis , subflexuosis, siuiplicibus >
y. subsimplicibus, dense pubescentibus ; iriicrnodiis foliis subtriplo. brevioribus.
PetioK a-5 pollices longi , plus minùsvc divergentes y. subreclinati, graciles,
dense pubescentes. Foliota 5-g liueas longa , parce pubcrula, remotiuscnla, laite
viridia, multi-serrata , apice modo truucata , modo acuta-, modo acnminulata ;
serraturae sitbovatae y. triangulares , acutae, y. acuminulalae , plus minusve
inaequales, contiguae. Stipulas ovalae, v. ovato-Ianceolatae , v. semi-ovaiae ,
v. semi-sagittat» , acuminatae, modo utiinque , modo nouni.si altcro margine
varié de n ta tî** y. incisas, foliolis triplo plusve miuoies.Pcdunculi foliis breviores
( i-3 pollices longi ) , petiolis instar pubescentes , rigidi , in bracteam lincari-
subulatam circiter serai-pollicarem plerùmque recurvam désirantes. Pedicelli
3-5 lineas longi. Calyx bispidulus, ultra médium ûssus, obliquissimus , sub
anthesi 5-6 lineas longus , ejein parùm accresceus ; segmenta dense ciiiata ,
subaequilata , 2 summa iuferioribus 3- parùm loDgiora ; infinaum latcralihu*
paulo breviùs. Corolla magna , glabra, alba. Vexillum 9-10 lineas longum ,
tamiuâ circiter 8 lineas latâ, suboibiculari, brève bilobâ , in sinu obtuse acn-
minulata; unguis latus, runeiformis, lamina triplo brevior. Alae vexillo sub-
dimidio breviores, 6- 7 lineas loogae x oblique obovatae, apice rotundataejaurioulâ
sublineari , obtusâ, curvâ, ungue parùm breviore ; upgues lamina triplo bre-
viores. Garina alis paulo brevior (circiter 6 lineas looga ), secùs apicem utrinque
macula violaceâ notata. Discus calycis basi conformis ideoque valdè gibbosus
s3o jaubert et spaciï. — Monographia generis Cicer.
Fila nj en ta lineari-spatbulata : androphori 5 sepalis anteposita ait e mis 4 longiora
latioraque. Pistillum staminibus longiùs. Ovarium dcnsè villosum. Stylus ovario
( sub antbcsi ) subtriplo longior, à basi ad médium villosus , caetera glaber.
Legumen immaturum 8-9 lineas longum. (Exam. s. sp.)
In Phrygiae monte Gargaro(incolarum Gassdagh) legerunt Co-
quebert de Montbretl (Herb. cl. fVebb) et Aucher-Êloy ! (Cat.
n° n46.)
Sectio IL VICIOIDES Nob.
Caules herbacei , ramique mediocriter flexuosi. Foliola sub-
coriacea , gradatim ( in quovis folio ) minora : dentibus rigide
mucronatis. Petioli. trigoni , suprâ profonde canaliculaîi ,
subtùs carinati, apice plerique in cirrhum herbaceum saepis-
simè circinnatum desinentos. Pedunculi in ans ta m rigidulam
subrectam desinentes.
Çtger song^Ricum Stephan.
Cicer songaricum Steph. in De Cand. Prodr., vol. 11, p. 354» —
Jaubert et Spach, Illnstr. Pi. Orient, tab. 43,fig. B.
Rhizomate perenni, fruticuloso. Foliis plerisque io-i4-folio*
latis. Foliolis ovali-v. oblongo-v. obovato-cuneiformibus, v. ova-
libus, serratis. Pedunculis i-3-(saepissimè a-) floris, folio brevio-
ribus , pedicellis subduplo plùsvè longioribus, Calyce gibbosis-
simo, vexillo subduplo breviore ; segmentis oblongo-v. lineari-
lanceolatis, acutis, v. acuminatis. Alis longé auriculatis, calyce
subdimidio longioribus. Ovario 6-9-ovulato. Leguminibus ovali-
rhombeis, oligospermis.
Planta pluri-caulis, pubescentiâ plus minùsve copiotâ induta , habitu Ciceris
arielini. Rbizoma subrepens, squamosum , ramosum, crassitie pcnnae anseiiuae,
v. tenuiùs. Caules semi-ad sesqui-pedales , creeti, y. adscendentes , paniculati,
crassitiem pennas anserinae aequantes , plerùmque jam à basi ramosi. Rami plus
minùsve divergentes, caule graciliores. Internodia plcraque foliis breviora. Folia
(exceptis cauîinis infimis, generis more ad squamas reductis, et sequentibus ab-
brcvialis, i-5-foliolatis) ip-3 pollices louga, plerùmque borizontalia v. reclinata ;
inferiora modo foliolo, modo mucrone termi n a ta ; caetera petiolo in cirrhum 3- 12
lineas longiim > gracilem , modo simplicem , modo a-v. 3-ftircatuin desinente.
jàUBERT et spagh. — \Monogrophia generis Cicer. n3i
Foliola 3-g lineas longa, vjriiformia, glaucescentia , rigidula , parce puberula, basi
'nanc rotundata , nunc acuta, apice modo truncata , modo acutiuscuîâ , modo
acuminata ; serraturis plus minùsve copiosis, contiguis , acutis , subaequalibus ,
v.inaeqaalibus, nervo excurrente subpungente mucronatis. Stipulas semi-orbicu-
lares, v. semi-ovatae , v. ovatae , v. ovato-lanceolalae. pinnatiGdae , y. inciso-
dentatae, y. serratae; infîmge foliolis majores, plus minùsve connatae. Pedunculi
1-3 i|a-pollices longi, rigidi, pubescentes , aristâ 3-9 lineas longa, apice
foliaceo-dilatatâ , mocronatâ, recta y. subrecnrva. Pedîcelli a-6 lineas longi.
Calyx hispidulus , ultra médium fissus, obliquissimus , sub anthesi 4-5 lineas
longns, dcin parùm accrescens; segmenta i-nervia, ferè aequilonga ; sinubus
interjectis la te rotundatis; 2 summa lateralibus modo angostiora , modo asquilata;
infîmum caeteris plerùmque angustiùs. Gorolla violacea. Vexillum 8*9 lineas
longum, dorso sparsè puberulum: lamina subrotundâ y. subrotando-ovali,
retasa, in si nu submuticâ; ungue lato, cuneiforroi, lamina duplo breviori. Alae
6-7 lineas long» , vexillo trientè y. dimidio breviores , glabrae , obliqué oboyatas
v. oblongo-obovatae , apice rotundatae ; auriculâ angustâ, sublineari, obtusâ,
curyâ, ungue subaequilongâ; uugues brèves. Carina brevissime rostellata, obtusa,
alis yix brevior, sec us apicem atropurpurea , caetera ( ut yidetur ) albida. Disc us
calycis basi conformas , idcoque valdè obliquus et gibbosus. Fi lamenta vaginae
filiformi-spathulata ; 5 sepalis anteposita 4 altérais subduplo latiora et paulo
longiora. Filamentum vexillare lineari-subulatum , apice spathulalo-dilatatum.
Pistillum staminibus longiùs. Ovarium deusè villosum, sub anthesi stylo subtriplo
brevius. Stylus ab apice ultra médium glaber, infernè yillosus. Leguraina
immatura 8-9 lineas longa, abor'u oligosperma. (Exam. s, sp.)
Crescit in Persiâ (in monte Ehvind: Michaux /; Aucher-Eloy !
Cat. n. 1 127 ; in collibus ad Araxem : Aucher-Eloy ! ; inter Ker-
manchah et Hamadan : Olivier et Bruguière ! ), et ( ex DC. Prodr.)
in Songaria.
Cicer Jacquemontii Nob.
Rhizomate perenni,fruticuloso. Foliis plerisque 1 !i-24-fbliolatis«
Foliolis flabelliformibus,v. cuneiformibus, v. cuneiformi-oblon-
gis,apiceserratisv.inciso-dcntalis.Peduncijlis i-floris,*foliotriplô
plùsve brevioribus, pedicello subduplo plùsve longioribus. Calyce
gibbosissimo , vexillo subtriplo breviore;segmentis triangulari-
ovatis lanceolatisve, acuminatis,v. acutis, mucronatis. Alis longé
auriculatis,'calyce duplo longioribus. Ovario 6-8-ovulato. Legu-
rninibus ovalibus v. ovato-oblongis, cartilagineis 1 , oligospermis.
Seminibus rtigosis; rostello decurvo.
2^2, jaubert et spagh. — Mo nog raphia generjs Cicer.
Planta pluri-caulis, C songarico multo gracilior, pubè brevi conspersa.
Rhizoma subrepeus, ramosum, gracile, supernè sparsè squamosum. Gaules 6-1 5
pollices longij erecti, v. adscendentes , paniculati (y. rariùs subsimplices), yix
crassitiè pennse corvinse, pleruinquè ab imâ ferè basi ramosi. Rami simplices y.
subpaniculati, eau le tenuiores, suberecti, y. parùm divergentes, ad axillas su-
periores pedunculiferi ; internodia pleraque foliis tripla plùsve breviora. Folia
(exceptis infimis, generis more ad squamas reductis, et sequectibus abbreviatis
pauci-foliolatis) 2-5 pollices longa, modo horizon talia y. recliuata, modo subver-
ticalia y. parùm divergentia ; inferiora nunc foliolo nunc muer on e terminata,
caetera cirrifera. Petiolus gracilis , supernè sensim attenuatus , cirrho filiformi ,
simplici (y. raro 2-aut 3-furcato), saepissimè circinnato. Foliola i/a-3 lineas
longa, rigidula, parce puberula , suptà laete viridia , subtùs glaucescentia ; den-
tibus inaequalibus y. subaequalibus > triangularibus y. triangulari-lanccolatts, acu
tis, contiguis, pro folioli mole plerumquè magnis. Stipulas semi-orbiculares , y.
semi-ovatae, y. ovatas, y. ovato-lauceolata? , y. semi-sagitîatae , y. semi-hastatae,
varie dentatae aut incisae, nunc integerrimae aut 1 -dentatae * pleruinquè- mucro-
nato-acu inulate. Pedunculi i/a-2 pollices Ipngi, rigidi, giaciles, simujac pe-
dicelli etcalyces villosuli; aristâ setaceâ y. subulatâ, recta, y. subrecurvâ, mu-
cronatâ, y. uncinulatâ, i-4 lineas longâ. Pedicelli 5-6 lineas lougi. Calyx 3-4
lineas longus, ultra médium fissus, obliquissimus; segmenta i-nervia, ferè aequi-
longa : infimum caeteris subaequilatis augustius, 2 lateralibus paulo productiùs,
summis paulo brcviùs. Gorolla glfbra , magna , modo alba, modo violacea. Vexil-
lum 10- 11 lineas lotigum : lamina subrotundâ v. ovato-subrotundâ, circiter 7
lineas latâ, apice bilobâ, in sinu cuspidulatâ; ungue lato, cuneiformi, lamina
subquadruplo breviore. Alae 7-8 lineas longae, yexillo triente breviorcs, oLli-
que obovatae, apice rotundatae ; auriculâ e dilatatâ basi lineari-lanceolatâ , acu*
tiusculâ, ungue paulo breviore ; ungues brèves Garina 5 6 lineas longa, eros-
tris, acuminulata, alis brevior. Discus , stamina et pistillum generis. Ovarium
dense pilosellum. Stylus sub anthesi ovario duplo longior, s lamina superans, basi
excepta glaber. Lcgumina (immatura) pollicém circiter longa, declinata, y. ar-
recta, nigrescentia , villosa. Semina (immatura) fusca, ovoidea, rugosa, 2 lineas
longa, basi didy ino-gibba ; rostello decuryo. (Exam.s. s/?.)
In pratis fertilibus editioribus Hymalayae (circa Yurpo ,m
regione Kanaor dicta) legit Jacquenlont , Au^usto anni i83o.
Sectio III SPIROCERAS Nob.
Caules basi suffrutescentes, simulac rami rigidi , subdivaricato-
flexuosi. Petioli rigidi , semi-teretes , in cirrhura simplicem
rigidum apice subulatum circinnatum desinentes. Foliola
coriacea, aristato-dentata, pungentia : cujusve folii superiora
jàibert et spach. — Monographia ^eneris Cicer. a33
gradatim minora > summa plerùmque minima. Pedunculi in
aristam subulatam spinescentem desinentes : fructifei i erecti
y. paru m divergentes.
Cicer sfiroceras Nob.
Cicer spiroceras Nob. , 111. Plant. Orient, tab. 44*
Radice perenni , lignosa. Foliis 5-i6-folio1atis« Foliolis flabel-
liformibus, v. cuneiforrnibus, v. subrhombeis, reticulatis, re-
motis. Peduncnlis i-3- (plerùmque 2-) floris, folio brevioribus,
pedicellis longioribus. Calyce naediocriter gibbo, vexillo sub-
triente brevion». Alis longe auriculatis, ça I y ce vix longioribus.
Ovario subquadri-ovulato. Leguminibus ovalibus v. rbombeo-
ovatis, cartilagineis, i-3-spermis, ad suturas ambeduas elevato-
carinulatis. Seminibus ovoideis , ecarinatis , dense reticulato-
rugosis ; rostello decurvo.
Suffrutex inulticaulis , dumosus , 8-i5-pollicaris , pube brevissimA plus
roinùsve copiosâ indutus. Radix semîpcdalis v. ultra, descendens , subsimplex,
collo crassitic pollicis , infernè sensim atténua ta ; cortice tenui, JEW.o, rugoso,
secedente ; ligno albido, tenaci. Caules erecti y. adscendentes , plù.s ininùsve
ramosi (plerùmque jàra basi), angulosi, striati , crassitiè jennae corvinae
t. tenuiores , excepta basi perennante fruticante annui , virides. Rami si m pli ces
v. subsimplices , di\aricati, y. divergentes, caule plerùmque vix tenuiores.
Iuternodia pleraque foliis duplo plùsve breviora. Petioli i-5 pollices* longî ,
divaricali ( et saepè reclin a ti), virgati , viriJuli, striati , snprà canaliculati, ramis
caulibusve haud multo tenuiores; cirrho 6-ia linens longo , nunc involuto,
nunc revoluto. Foliola lineam dimidiam ad 4 lineaslonga , latitudine suâ saepis-
simè breviora, laetè viridia, nunc totoferè ambitu , nunc nonniti apice dentata,
)>asi plerùmque rotundata ; dentibus ovatis v. triangularibus, aequalibus, y. in-
aequalibus, nervo excurrente aristulatis, pro folioli mole plerùmque magnis,
sinubus interjcctis rotundatis. Stipula? coriacea? , liberae , nervosae , modo
minutae , integerrimae et subulatae , v. dentiformes , y. semi haslaeformes ,
y. scmi- sagiltalae , modo majores, va rii -formes et irregulariter incisa; , v.
aristulato-dentatae. Pedunculi 6- i5 lineas longi , striati, petiolo ferè «qui-
craisi ; aristâ a -6 lineas longâ, tereti, striatâ, basi suk pedunculi crassitiè,
supernè sensim atténua ta , pungentc , modo recta , modo recurvâ v. incurva.
Pedicelli 2-5 lineas longi , dense puberuli, pedunculo tenuiores. Bracteolae
minutissimae , raucroui formes , pungentes. Caljx circiter 5 lineas îongus , hispi-
dulus , ultra médium fissus ; segmenta lineari-lanceolata y. lineari-subulata ,
mucronata, Mnubus in terjectis rotundatis; a summa inferioribus 3 subisomctris
a34 jaubkrt et spach. — Monographia generis Cicer.
paulo longiora. Corolla glabra, alba. Vexillum çirciter 7 lin eas longum; lamina
5 lin eas latâ , subrotundâ, einarginatâ, in sinu acuminulata ; ungne brevi ,
lato , cuueiformi. Alae vexillo paulo breviores ( 6 liueas çirciter longae ) , obli-
qué oblongo-obovatae , brève unguiculats , apice rot un datai ; auriculâ angustâ ,
lineari , obtusâ, ungue longiore, curvâ. Garina alis paulo brevior (5 lin eas
longa ), brève unguiculata, suprà médium sensira angustata: marginibus eroso-
denticulatis. Staminum sepalis antepesitorum filaraenta altérais latiora et parùm
longiora. Ovaiïum dense villosum, sub antbesi stylo fetè quadruplo brevius.
Stylus à basi ad médium villosus ,. cseterô glaber. Legumen 6-9 lineas longum ,
puberulum , mine declinatum , nunc arrectura. Seuiina uigrescentia , volumine
pisi mediocris , basi egibba. ( Exam. s, s/?.)
In collibus ad Ispahan legit Aucher-Eloy\ ( Cat. n. 1196);
in ejusdemcollectione orientali exstat insuper sub numera4357,
absque loci notitiâ.
Sectio IF. TRAGACANTHOIDES Nob.
Caules basi suf frutescentes , simulac rami divaricato-flexuosi,
rigidi. Petioli pedunculique teretes, rigidi, in spinani rectam
v. subrectam desinentes. Foliola coriacea , minuta , aristato-
acuminulata , nunc integerriraa , ntinc dentibus paucis aris-
tulatis instructa ; cujusve folii superiora gradatim minora,
su m ma minima. Pedunculi-fructiferi erecti y. parùm diver-
gentes.
ClCER TRAGACANTHOIDES Nob.
Cicer tragacanthoides Nob., lllustr. Plant. Orient, tab. 45.
•
Radice perenni, lignosa. Foliis 5-i6-foliolatis(infimis i-3-folio-
latis ). Foliolis variiforraibus ( saepè ovatis , v. subrotundts, v. fla-
belliformibus, v. subeuneiformibus) , plerùmque integerrimis
v. apice 3-dentatis, saepè obliquis. Pedunculis i-floris, folio
plus duplô brevioribus , pedicello lohgioribus. Calyce obliquis*
simo, gibboso : segmentis ovato-v. oblongo-lanceolatis , acutis,
mucronatis. Corollâ Leguminibus ovali-rhorabeis v. ovali-
oblongis , cartilagineis , i-3-sperrais, ad suturas ambeduas
elevato-carinulatis. Seminibus ovoideis , ecarinatis , impresso-
punctatis , basi egibbis ; rostello decurvo.
Suffrutex 5-8-pollicaris, multicaulis, dumôsus, rigidus, habitu Tragacantha-
rum v. Erinaceœ, partibus herbaceis minute puberulis. Radix semi-pedalis v.
jaubert et spach. — Monographia gène ris Cicer. 2 35
longior, descendons, parce ramosa, digiti minoris crassitiè : corticc fusco, te-
nui, rugoso , sec e dente; ligno albido, tenr.ce. Gaules erecti, crassitiè peunae cor-
vinae , v. tenuiores, angulosi, striati, viriduli, in plantis vetulis e caudicibus
lignosis ( prsef eritorum anuorum cauliam partibtis inferioribus supcrstitibus )
ramosis corticatis enati, basi squamis submenabranaceis striatis instructi; interne—
diis pie risque foliis multo brevioribus. ■ Rami simplices v. panicalati, caulibus
similes at plerumquè tenuiores, subdivaricati. Petioli i/3-a pollices longi, diva-
ricati, v. divergentes, virgati, glaucescentes, striatuli, recti, v. subrecti, basi sua
caulibus ramisvè ferè aequicrassi, apice subulati, pungentes. Fotiola 1/5-2 lineas
longa, integerrima, v. paucidentata, modo aequilatera, modo inaquilatera v. ferè
dimidiata, inter formas subrotundas y. ovatos et flabelli formes y. cunéiformes
quàm maxime variantiâ, dorso carinata,sa?pè complicata;denfibos triangularibus
v.subovatis,acutis y. acuminatis, sequalibus, y. inaeqaalibus, plerumquè minutis,
modo sinubus rotundatis modo aogulis apertis y. subclausis sejunctis. Stipulas
coriaceae, nervosae, minuta?, carinatae,aristulato-acuminatae, pungeutes, forma non
minus quàm foliola variantes, plerumquè ovalae , v.triangulares, y. semi-sagit-
tatae, modo integerriinae , modo u trinqué y. solùm margine altero pauci-denta-
ixJ Pedunculi-fructiferi 4-1 o lineas longi, striatuli, petiolo aequicrassi y. cras-
siores; aristâ su bu la ta pungente, pedicello subaequilongâ , modo erecta > modo
snbdeflexâ. Pbdiceixi 3*6 lineas longi , dense puberuli , pedunculi crassitiè.
Braçteolae subulatx, brevissimae, oculo nu do ferè inconspicuae. Flores haud no-
vimus. Galyx (fructifcr) 3-4 lineas longus, rubellus, puberulus, vix ultra mé-
dium tissus; segmenta î-nervia, subapquilonga, modo omnia subsequilata ,
modo infimum caeteris plus minusvc latiùs ; sinubus iplerjectis latis, rotundatis.
Fi lamenta gencris. Legumina 6-8 lineas longa, extùs dense villosula et nigri-
cantia, intùs straminea et lsevigata, parùm inflata (nunc medio, nunc suprà v.
ibfrà médium), modo declinata, modo arrecta ; carinis crassûuculis ; yalvis cir-
citer 3 lineas latis. Semina fusca , a-3 lineas longa. (Exam. *. sp. )
ïn Pfcrsiae alpibus Elamout legit AncherEloy ! (Cat. n. qo5.
Plant, exsicc. n. 4337- )
Monographia generis Haltmodfndron r
ductoribus Comité Jaubert et Ed. Spach. (i)
HALIMODENDRON , Fischer.
Calyx persistens, coloratus, submembranaceus, subobliquus,
venulosus, campanulatus, brevis, aut 5-dentatus, aut brève bila-
(1) Specierum novarum icônes dabimus in Illustration ibus Plantarum orientalium.
a36 jaubfri et spach. Monographia generis Halimodendron.
biatus (Jabio superiori a-dentato v. biparti to, inferiori tripar-
tito), basi angustatus. Discus cupularis, carnosus, calycis fun-
(la m vestiens, margine stamina et petala excipiens. Cqrolla
papilionacea , glabra , mox decidua. Vkxillum adscendens ,
subreflexum , ab alis et carinâ distans, alis breviùs : lamina
subrotundâ, flabelliveniâ, emarginatâ, in sinu acuminulatâ, me*
dio dorso plicato-carinatâ, sub anthesi explanatâ, tandem repli-
catâ; ungue lato, cuneiformi, semi-convoluto. kim vexillo et
carinâ longiores, conniventes, carinae accumbentes, porrectae,
inaequilaterae, semi-sagittatae (ad basin marginis superiori&nempè
longé auriculatae), obtusissima* (i), extùs juxta auriculam trans-
versè plicato-rugulosae; laminis oblongis,supernè parùm amplia-
tis; ungues suhtorti, lamina breviores, supernè dilatati. Cariwa
vexillo ferè aequilonga, alis paulo brevior, bi-unguiculata, por-
recta, cymbaeformis, erostris, obtusa, emarginatâ: petalorum
laminis a medio circiter infrà apicem usque margine infe-
riori cohaerentibus, œterùm liberis , ad basin marginis superio-
ris brève auriculatis: auriculâ ôbtusâ; ungues recti, subliqeares, .
coucavi, lamina breviores. Gextitalka. carinâ inclusa. Stamina
filamento summo fibero diadelpha , mox decidua. Fi lamenta
adscendentia, filiformia ; filamentum vexillare vaginâ breviùs;
vagina iitœqtialiter trifida : phalangis lateralibus 2,-andris ,
phalange terminali pentandra brevioribus; filamenta vagins
5 sepalis anteposita altérais 4 longiora ; infimum omnibus
longiùs. AnthiiRjE dithecae, versatiles, medio dorso afûxae,
cordato-subrotundae , œquales ; connectivo minuto , glandu-
lari, fusco, subrotundo, faciè thecis obtecto. Pistilldm sta-
mina superans. Ovarium stipitatum , compressum , lanceo-
lato-oblongum , rectum, multi-ovulatum. Ovula campylotropa,
biserialia, appensa, funiculis brevibus subhorizontalibus affixa,
mycropyle superâ. Stylus adscendens (è basi geniculata subrec-
tus), compressus, filiformis. Stigma minutum, albidum, capitel-
latum. Legumen ovale v. obovatum , turgidum , stipitatum,
acuminatum , subcoriaceupi , rugulosum , i-loculare, abortu
oligospermum , ad suturas incrassatum : sutura seminifera sub-
(1) Ncc acutissinuK y ut legitur (verosimilitererrore typographico ) in DC. Prodr., alibiqie.
lADBERTet spach. — Monogrcphia gêner is Halimodendron. 3^7
depressâ; sutura inferiori carinatâ. Semjna appensa, subovalia,
compressa, estrophiolata, laevigata, obtusa, ad hilum emarginata.
Iktkgumentum duplex: exteriùs coriaceum, crassiusculum; inte-
riùscorneum, tenue, exteriori arctè adhaerens. Hilus subrotun-
<lus, fuscus, planiuscultis, minutus , in foveolâ circulari paulô
suprà médium marginis anterioris sitns , exostomate contiguus et
infrà-positus. Chalaza hilo contigua et infrà-posita, areolam mi-
nu tam irregularem nigricantçm sistens. Perispermum nullum.
Embrto semini conformis : cotyledonibus planoconvexis , car-
nosis, obtusis; radiculâ superâ, brevi , subclavatâ , decurvâ,
cotyledonibus accumbente.
Frutices spinis petiolaribus aculeisque stipularibus persis-
tentibus armati ; partibus herbaceis (saltem junioribus) sericeo-
ptibescentibus. Rami virgati, angulosi. Gemmée perulatae : alise
(ad axillas petiolorum praeteriti anni sitae) florigenae simulque
foliigenae, sœpissimè ramulos nullos v. saltem brevissimos gi-
gnente$; alise (saepissimè terminales) foliigenae, ramulos plus
minusvè* elôngatos edentes. Folia abrupte pirmata, i-3-juga,
stipulata : in ramulis recentibus alterna ; ad petiolorum praeteriti
anni axillas saepissime rosulata; petiolo obsolète trigono , in ari-
stam rigidam pungentem desinente, basi dilatato, ad dilaîatio-
nem articulato, ex toto persistente, anno postero in spinam
aphyllam mutato. Foliola coriacea v. subcoriacea, annua, op-
posita/integerrima, penninervia, brève petiolulata, nervo medio
excurrente aristata v. mucronata, in quovis folio subaequalia et
conformia; petiolulo basi articulato. Stipula subulatse (non-
nunquàm brevissimœ), rigidae, pungentes, liberae, persistentes,
anno postero in aculeos spinarum petiolarium basin utrïnquè
comi tantes m utatae. Peduncu» i solitarii v. gemini, 2 6-flori, ad
basin ramulorum rfecentium v. foliorum rosulatorum siti, gra-
ciles, elongatî, recti; fructiferi penduli. Pedicelli modo in um-
bellulam terminaient , njodô in coryinbum dispositi, pedunculo
breviores 7 filiformes, apice incrassati, basi articulati et brac-
teolâ stipati , suprà basin modo nudi modo i-v. a-bracteolati.
Bracteola: minute, deciduae, membranaceae. Flores foliis pa-
rùm seriores. Calyx lutescens v. rufescens. Corolla rosea, v. ro-
seo et albo variegàta. Antherae citrinae.
s38 jaubert et spach. — Monographie generis Halimodendron.
Subdivisio I.
Calyce breviler 5-dentatoj petalorum unguibus breviore.
Halimodendron abgentetjm, Fischer.
Halimodendron argenteum , Fischer, in DC. , Prodr., vol. 2,
p. 269. — Ledeb. Flor. Alt. 3, p. 267.
Robinia Halodendron , Linn. — Pallas, Flor. Ross., p. 7a, tab. 46
(mala).
Caragana argentea , Larok., in Pallas, Itin. versio gall. App.
n. 36o, tab. 83, fig. 1 (mala).
Aculeih stipularibus plerumquè brevissimis. Foliolis cuneato-
v. spathulato-oblongis, subretusis, mucronatis, subargenteo-
sericeis, tandem subcoriaceis. Calycis dentibus obtusissimîs.
Alis ad marginis inferioris basin edentulis. Leguminibus ova-
libus v. obovatis.
— p Glabrescens. — Foliis ramulisque tandem glabrescentibus.
Frutex erectus, rigidus, ramosissimus, dumosus, 3-5-pedalis, ce extremis
ramis tautùm fron descens» (Pallas). Rami subflexuosi : adulti cortice gri-
seo. Spina* 6-9 lineas longs, recta?, subdivaricatœ , graciles , ramis côn co-
lores, apice subulatae. Actjlei stipulares divaricati, tenues, 1-2 lineas loogi,
y. nonnunquàm vix conspicai. Rahult récentes incano-tomentosi. Gemmjs
minuta? , perulis scariosis , imbricatis , acuminatis , v. apiculatis , dorso in-
cano-puberulis. Folia ramulorum recentium ' pleraque internodiis longiora ,
bijuga v. raro trijuga (paribus remotis ) : intima minuta, i-juga, v. imô ad
petiolum brevem cum stipulis suis aculeam trifidura simulantem reducta?;
folia rosularum caeteris minora , saepisstmè î-juga , petiolis deciduis. Foliola
foliorum majorum 6-12 lineas longa, nervis lateralibus propter pubem ^ix
conspicuis , in varie ta le glabrescente ta m en in utrâque pagina proininulis.
Stipula adultae jam aculcos îeferentes. Pedunculi 4- 12 lineas longi, subtouien-
tosi, 2-6-flori. Pedicelli 3-5 lineas longi , saepissimc nonnisi basi bracteolati.
Calyx vix 3 lineas longus, extùs parce puberulus ; dentibns erectis, inaequalibus :
2 summis subrotundis, latioribus, a 3 inferioribus triangulari-uvatis approxima-
jaobert et spach. — Monographia generis Halimodendron. a39
tis remous , iufimo production. Vexillum 6-7 lineas longum totidemque fere
la tu 01 , in sinu acuininulatum v ungue lamina triplo breviore. Alje 7-8 limas
longae, laminis obliqué oblongis, margine superiori rectiusculo, margine inferiori
curvo, auriculâ liueari, obtusa, divergente, ungue fere aequilonga; ungues lami-
nis ferè quadrupla breviores. Car in a 6-7 lineas longa , alis paulo brevior, ve-
xillo ferè aequilonga, unguibus lamina vix duplo brevioribus. Styut> sub an-
thesi ovarîo subtrientè brevior. Legumen badium, 6-1 2 lineas longum, stipite
crassiusculo calycem tri ente superante insidens, styli basi brève acuminatum.
Semina lutescentia, lucida, 1-2 lineas longa. (Exam. s. sp. et v, c.)
Crescit a in campis aridis nudis salsugine squalentibus ad
Irtin fluvium, a Jamyscheva fortalitio usque ad promontoria jugi
altaici; per Tatariam magnam latè versus austrum excurrere
verosimile videtur (Pallas). » In arenosis et subsaisis deserti
Soongoro-Kirghisici (C A. Meyer, in Ledeb. Flor. Altï).
HaLIMODKNDRON CUSPIDATDM, Nul).
Aculeis stipularibus brevibus. Foliolis cnneiformi - v. spa-
thutato-oblongis, subcoriaceis, glabrescentibus, viridibus, apice
rotundatis, cuspidato-mucronatis. Calycis dentibus 4 superiori-
busobtusis; dente infimo acutiusculo. Alis ad marginis infério-
ns basin i-dentatis. Leguminibus
Frutex babitu, foborum et florum mole Hallmodendro argenteo similis.
Rami adulti cortice fusco. Spinu 6- 1 5 lineas longa?, graciles, rectae, divaricatae,
ramis concolores, apice subulatae. Aculei stipulabes divaricati, tenues, recti v.
subrecurvi, 1-2 lineas longi. Ramuli récentes incano-sericei. Folia ramulo-
rum recentium pleraque internodiis longiora, saepissimè 2-juga ( paribus rerao-
tis); folia rosularum caeteris minora, saepissimè î-juga, petiolis deciduis. Foltola
conspicuè nervosa : majora 6-9 lineas longa, mucrone nonnunquam ferè lineam
longo. Peduncuij 6-12 lineas longi, glabelli, a-5-flori. Peoicelli 2-3 lineas
longi, plerumquè bracteolati. Caxtx vix ultra 3 lineas longus, exlus parce pnbe-
rulus ; dentibus erectis, brevibus, subaeqoalibus, triangulari-ovatis. Vexilltjm '
6-7 lineas longum, totidemque ferè ktuin, in sinu apiculatum, ungue lamina
triplo breviore. Al* 7-8 lineas longae : làminâ oblique oblongâ, margine superiori
rectiusculo, margine inferiori curvo; auriculâ sublineari, obtusa, subdivergeote,
ungue ferè aequilonga; dente marginis inférions brevissimo, obtuso; ungues
laminis plus triplo breviores. Carina alis vix brevior, vexilk) subaequi longa, *
nnguibus lamina subtriplo'brevioribus, calycem paulo superantibus. Stamina
a4o jADBEBt et spach. — Monographia gène ris Halimodendron.
et pistillum generis. Sttx.us sub anthesi ovario subaequilongus. Legumbn haud
vidimus. (Exam. s. sp.)
Propè Ispahan legit AucherÉloyl (Plant, exsicc. n. 4336).
Subdi VISIO n.
Calyce petalorum unguibus longiore, bilabialo v. subbilabiato :
labio superiore bidentato v. bifido; inferiore paulà produc»
dore, Z-partilo.
Halimodendron emarginatum, Nob.
Aculeis stipularibus validis. FoUolis cuneiformi-v. spathulato-
oblongis, emarginatis, mucronatis, coriaceis, glabrescentibus,
glaucis. Calycinis dentibus acutiusculis. Alis ad marginis in ferio-
ns bas in edentulis.
Rami adulli virgati, subflexuosi, cortice glabro, fusco. Ramuli récentes in-
cano-tomentosi. Spin^e i-a pollices longée, valida?, rectae, divaricatae, ramis con-
coures, apicc subulalae. Aculei stipulares 2-3 lineas longi , pugio ni formes, di-
varicati, plerumque recti. Folia ramulorum recentium pleraque internodiis lon-
giora, saepissimc 2-juga (paribus sàt appro'ximatis) ; rosularia î-v. a-juga, petio-
lis batid persistentibus. Foliola conspicuè nervosa , pleraque 12*18 lineas
longa. Pedunculi 4-12 lineas longi, 2-4-flori, si mu lac pedicelli incano-tomen-
tosi. PediceliA 2-4 lineas longi, plerumquc bractcolati» Calyx circiter 3 lineas
longus, extùs puberulus , plerumquè ad médium bilabiatns ; dentibus ovatis v.
ovato-lanceolatis. Vexillum calyce vix duplo longiiis (circiter 5 lineas longum),
rbombeo-subrotundum, in sinu emarginatum; ungue lamina quadrupla, calyce
subduplo breviore. Alje vexillo paulo longiores (circiter 6 lineas longae) ; auri-
culà divergente, sublineari, obtusiusculâ, ungue ferè aequilongâ ; unguè lamina
quadruplé, calyce subduplo breviore. Carina alis vix brevior, unguibus laminis
subquadruplo brevioribus. Stamina et pistiixum generis. Stylus ovario bre-
vior. Legumen maturùm haud vidimus. (Exam. 8. sp.)
Propè Ispahan legit Jucher Éloy ! (Plant, exsicc. n. 4335).
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. ^4i
Troisième centurie de Plantes cellulaires exotiques nouvelles >
Par Camille Montagne, D. M.
Décades V, VI, VII et VIII. (i)
FUNGI.
4i. Agaricus (Marasmius) Splitgerberi Montag. mss. : Pileo
membranaceo convexo-hemisphéerico umbonato margine pau-
cistriato pallescente stipiteque corneo capillari basi bulboso
fusco-violaceo apice albo glaberrimis ; lamellis simplicibus dis-
tantibus posticè attenuatis liberis , anticè dilatato-ventricosis
pileo concoloribus.
Hab. ad folia decidua in sylvis Surinamo confinibus hanc speciem invenit cl.
Splitgerber, cui dicatam volui, mecuraque sub n° 1280 communicavit.
Desc. Pileus membranaceus, vix lincam latus, convexus, centro depresso um-
bonatus, margine demisso subinvoluto striis decem notatus, albo-pallescens.
Stipes capillaris , semuncialis, basi bulbo mediocri instructus, siccitate sinistror-
sùm tortilis, fasco-violaceus, laevis, opacus, apice albus. Lamellae 10-12 simpli-
ces, posticè attenuato-liberae, anticè dilata tae, subveutricosae.
Ors. Assez semblable par la forme de son chapeau à mon
Agaricus dispar ( Marasmius Fr.) , il en diffère non-seulement
par la couleur, mais encore par la brièveté relative de son pédi-
cule , et , ce qui est plus important encore , par la forme des
lamelles.
4*2. Polyporus (Apus, Perennis) ochreo-laccatus Montag. mss.:
pilèo suberoso lignoso hemisphaerico-pulvinato subungulato
crustaceo-laccatp luteolo concentricè zonato , margine obtusis-
simo crasso, subtùs pianissimo, contextu spadiceo humecto
#
(1) Voir tesjDécades i-tv dans le numéro de Février 184s.
XVIII. Rotaw. — Octobre, 16
*4 a v» montagne. — Plantes cellulaires exotiques:
nigricante , poris mediocribus Iongis intùs pallidis orc obtuso
materie laccatâ ochreâ illitis, dissepimentis crassis.
Hab. ad truucos arborum quibus horizon taliter adhaeret. Cuming , Ins. Philip-
pins i84i sub. n° 1989. Yidi in Herb. B. Dclcssertii.
Desc. Pileus dimidiatus, sessilis,pulvinatus, ferè ungulalus, ticmpè qaâ pov
ticâ parte angustatâ cortici affixus pollicein crassus et latus , sesquipollicem
longus , semiorbicularis, suprà gibbosus, obscure zonatus, vernice ochraceo-
luteâ fragili obductus , subtùs planissimus concolor. Margo integer et ille 2 lin.
crassus , obtusus , conccntriee lincatus. Contextus suberosus, durtis, spadiceo-
cinna morne us, madore nigrescens. Pori ad basin s. posticè longissimi , semuncia-
les, médiocres, non stratosi, intùs villosi albidi, oie obtuso eâdem materie laccatâ
quâ totus fungus obductus est pro parte obturati, disjepimentis pro ratione
crassis.
Obs. Ce champignon est fort remarquable, et fort distinct de
ceux qui l'a voisinent, par l'enduit résineux qui le recouvre en
entier. M Berkeley ne l'ayant pas publié, parce qu'il n'était pas
certain qu'il appartînt à la collection faite par M. Cuming , je
répare avec son assentiment cette omission, née d'un doute
que l'herbier de M. te baron B. Delessert m'a mis dans le cas de
lever complètement.
"j- Polyporus Nilgheriensis (1) Montag. Crypt. Nilgher. in
Annales des Sciences naturelles, deuxième série, Bot. Juillet 184?,
p. 32.
Desc. Dimidiatus, unicolor, nigricans. Pileus conchoides, quoad formam paulu-
lùmvarians, nu ne obeuneatus, tùm subtùs hymenio triangulariinsignis, nunc semi-
orbicularis imô r en if ornais , longitudine 2 une. non a t tin gens f 3 une. et oltrà
latus j a lincas in medio crassus , posticç pileis annosioribus emortuis speciem sti-
pitis formantibus productus, suprà conyexus, tenuissimè velutinus, sulcis coo-
centricis zonatus. Margo anticus in singulo specimine rectus , in caeteris semior-
bicularis, demissus, non acutus, subtùs determinatè, intervallo ad summum lineari
sterilis. Contextus tabacinus à strato velutino è fibris erectis forma to lineâ nigrâ
discretus et vix lineam crassus. Pori pro ratione longiusculi, bilineares, intùs
substantiae pilei concolores, minutissimi, ore spadicei, acuti, an gulati, dissepimen-
tis tenuibus.
Obs. Species ut videtur biennis. Pilei annosiores quorum
(1) Nous donnons ici la description de cette espèce et celle de la suirante , que le défaut
de place ne nous avait pas permis d'insérer en leur lieu.
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. %($
hymenium primo obliteratum deindè destructuro evasit, ex
antico margine proferunt pileos novos ipsis conformes, ità ut
fungus vetustus supernè visus totus imbricatus appareat , nota
cœterùm jàm memorata in descriptione PP. senis et licnoidis 3
quibuscum hic noster alias perplures communes habet. A
P. licnoide autem zonis velutinis pilei , poris angulatis acutis , à
P. sene vero forma et indole pilei valdè recedit.
•j* Polyporus ( Apus , Perennis ) inamœnus Montag. 1. c.
Desc. Pilei 6-9 liu.longi, unciam sescunciam lali, posticè crassissimi sensim
ad marginem tamen obtusum attcnuati, plus viginti seriatim elongati , scalares,
suprà tuberculato-colliculosi, subtils è planiusculo concayi. Pori posticè longi,
anticè brevissimi , ore obtusi, intùs glauco-pruinosi, minuti, rotundi. Color cinna-
momeus.
Obs. Nescio vero quocum , nisi P. seriato , huncce compara-
rem , à quo diversissimum quisque concedere facile potest , qui
P. seriatum pileis tenuibus, contextu et poris albis gaudere
sciverit.
43. Polyporus ( Apus, Annuus) Sullwantii Montag. mss.:
pileo coriaceo tenui dimidiato effuso-reflexo et integro centro
affixo , villo contexto birto zonato candido , poris inaequalibus
mediocribus albo-fuscescentibus , dissepimentis acutis dentatis.
Hab. ad ramos dejectos sessilis, in America fœderatâ (Ohio) à cl. Sullivan t
detectus et à cl. Asa-Gray missus.
Desc. Pileus junior orbicularis, snbtùs concaviusculus, centro sub ramis af fi-
xas , interdùm cffuso-reflexus , dimidiatus , sescunciam longus et lattis , mar-
gine semiorbiculari orbicularive acuto , suprà villo erecto contexto albo concen-
trée zonatus , zona propè marginem crassiore , vellerem vervecinum prorsùs rc-
ferente. Pori insequales, subangulati , inediocri magnitudine, millimetrum longi,
intùs et cxtùs pallidi, at progressu aetatis levitcr fuscescentes. Dissepimenta tenuia,
acuta, dentata, nonnulla interrupta. A P. pinsito, cui proximus praesertim vcl-
lirnine pilei recedere videtur.
t Stereum ( Pleuropus ) fodinarum Montag. mss. : coriaceum ,
pileo subdimidiato reniformi vel posticè producto conchato,
anticè semiorbiculari integro aut dactylino-lobato suprà con-
vexo appressè villoso sordide pallido , subtùs glabro fulvo , stipite
latéral i subexcentrico plus minus longo.
t6.
a 44 v> montagwe. — Plantes cellulaires exotiques
Hab. la fodinis carbonariis pi ope pagura Sama, a4 kilom. ab Ovieto Asluria?
distantem , legit mecumque comraunicavit cl. Buvigny.
Obs. Ce champignon m'a semblé trop digne d'intéresser les
mycologues pour le passer sous silence. J'avoue que sa légiti-
mité , comme espèce , m'a laissé dans un doute qui dure encore.
Il est, en effet, si étroitement allié au Stereum hirsutum, que
j'aurais peut-être mieux fait de le présenter comme une de ses
variétés ou variations les plus remarquables. La présence d'un
stipe de plus de deux lignes de long m'a empêché de prendre
cette détermination. Je n'ignore pas que la localité pourrait bien
être pour beaucoup dans la production de ce stipe chez une
espèce protée et cosmopolite. Mais à tout prendre et jusqu'à
plus ample information , je pense qu'il n'y a nul inconvénient à
le désigner sous un nom particulier, après avoir toutefois fait
préalablement connaître ses affinités.
«
44- Clavaria albipes Montag. mss. : gregaria, simplicissima,
stricta , clavula utrinquè attenuata apice acuta pallidè rufescens
glaberrima , stipite basi dilatatâ candidâ ligno mucido adhérente.
Hab. ad lignum semiputridum mucidumque in provinciâ vel statu Ohio Àme-
ricae fœderatœ à cl. Sullivaut lecta mecumque à cl. Asa-Gray coinmunicata.
45. Phallus (Hymenophallus) subuculatus Montag. mss. :
capitulo ovato libero longitrorsùm reticulato ore amplo annu-
lato pervio olivaceo, indusio brevi retiformi, interstitiis flexuoso-
linearibus.
«
Hab. frequens circà Blida Algeriae ubi cl. Gonget detexit mecumque commu-
nicavit.
Desc. Volvaampla, ferè aune, alla, unciâ basi latior, pallida, fuscesceos,
sursùm irregulariter fîssa, intùs alba. Stipes cylindricus, basi apieeque atténua-
tus, 3-5 poil, longitudine, 6 Hneas ad summum diametro metiens, intùs cavus,
cribroso-anfractuosus , pallescens. Gapitulus ovatus vel ovato-globosus ad api-
cem usque latè pervium annulo crasso patente instructum liber , reticulatus ,
maculis elongatis acie aculis, subtils indusio contiguus, basi contracta undulatus,
unciâ longior, decem lineas crassus, junior materiâ gelatiniformi olivaceâ minus
quam P. impudid , Gougetio monente, fetidâ , demùm nigrâ obductus. Indu-
sium brève, ungue vel paulô ampliùs capitulum excurrens, uuciâ vix latius
subretiforme, textum denticulatum {dentelle) clegantissimum referens, intersti-
c. montagne. — Plantes • cellulaires exotiques. zl\5
tus parvis flexuosis linearibus. Sporae numerosissimae, oblongge, -~ ^ millim. lou-
gitudine adaequantes.
Obs. Cet Hymenophallus diffère de toutes les espèces connues
par la forme des mailles du réseau de son indusium. La brièveté
de cet organe lui donne quelque ressemblance avec Y H. dupli-
catas; mais les dimensions et tous les autres caractères me
paraissent si différens , que je n'hésite pas à l'en séparer. M. Gou-
get m'écrit qu'on le rencontre très fréquemment aux environs
de Blida. Malgré toutes les t précautions que j'ai prises pour
analyser un individu sec , je n'ai pu reconnaître d'où naît Vin*
dusium. Quoique M. Gouget dise qu'il provient du chapeau,
sans préciser si c'est de sou bord ou du sommet, je pense que,
sous ce rapport , il ne diffère pas de ses congénères de la même
section.
Les auteurs de la Botanique du Voyage du capitaine Beechey
ont décrit ( page 78 ) et figuré à la planche xx un Phallus qu'ils
rapportent au P. dœmonum , et qui donne une idée si parfaite
du port et de la forme de celui de Blida, que je croirais
les deux champignons identiques, si je ne trouvais d'ailleurs
tant de différence dans la grandeur et la disposition des mailles
de la collerette. Au reste, s'il faut s'en rapporter à la figure
donnée par Rumphius, nous devons convenir que l'espèce de
MM. Hooker et Arnott s'en éloigne suffisamment par la forme
de son capitule , qui ressemble davantage à celui de Y H. dupli-
catas Nées.
46. Peziza (Lachnea) Godroniana Montag. mss. : subsessilis,
primùm ore clauso breviter turbinata aut clavaeformis^ tandem
cupulae apertae margine inflexo hemisphaerica , extùs villo amœ-
nè violaceo vestita, carne nigrescente, disco ceraceo carneo.
Hab. ad cortices in Iruncis quercuum vivis ver no tempore prôpè Nanceium à
cl. Godron détecta.
Besc. Sparsa. Cupula junior clausa et cum stipite crasso brevissinio turbi-
nata , adulta aperta subhemisphaerica , tarîdem sculelliformis , margine attenaato
inflexo integro, extùs villo amœnè violaceo in individuis annosis albescenti-fari-
naceo dense vestita, madefacta intùs nigrescens. Disc us ceraceus, crassus, car-
ncus (quantum è specimine sicco dijudicarc licet), ex ascis constaus intcr para.-
?46 c- montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
physes filiformes hyalinas nidulantibus, cylindrico-clayatis nporidia octo oblouga
pelhicida, sporidiolis 2-3 farcîa série unicâ includentibus.
Obs. Espèce certainement fort semblable au Cenangium puU
veraceum et très voisine du Peziza albo-violascens À. et S. ; mais
elle diffère de la première par se* dimensions et surtout parce
qu'elle est plutôt éparse que réunie par groupes composés d'in-
dividus nombreux , de la seconde par la couleur violacée de son
duvet, et de toutes les deux, enfin, par des tbèques et des
sporidies autrement conformées et du double plus grandes.
47. Peziza (Pbialea) erythrostigma Montag. mss. : sessilis,
minutissima, punctiformis , rubra, cupula carnoso-tremellosa
clausa è basi angustiore ovata extùs subvillosula.
Hab. ad Frullaiùam dilatatam (Jungerm. L. ) m en se septembres exeunte,
prope pagum Chennevitres- sur-Marne à Parisiis leucas quatuor distantem,
Lancée pulcherrimam distinctissimamque speciem inveni plenâque manu col-
lcgi.
Desc. Gregaria , minutissima et ut puncta rubra quibus Frullaniœ surculi
aspersi fuissent non vero nisi lentis ope in conspectum veniens. Cupula rubra,
ovoidea, nunquàm non clausa, -f millim. altitudine, ^millim. crassitudine me tiens,
sicca contracta ,madefacta aquosè tremellosa. Structura : filamenta hyalina tubu-
losa, ramosa, intertexta, globulis croceis (quibus color erythrinus haud dubiè
debctur) seriatis referta, ad superficiem in villum album vix nisi microscopio
composito adhibito conspicuum, cupulam subtilissimè hirtellam reddentem so-
hita. Âsci pro ratione amplissimi, vigesima parte millim. longioies , clavati,
byalini, intcr parapbyses tenuissimas intùs, ut fibrae cupularuni, globulis byalinis
re fer tas, nidulantes y sporidiaque continentes oblonga -~ millim. longitudine
-~ millim. crassitudine superantia.
Obs. Cette jolie Pezize, pour ainsi dire microscopique, a une
organisation si remarquablement distincte , qu'il est difficile de
la confondre avec aucune autre. Elle doit prendre place parmi
les espèces de la section Mollisia, à côté des PP. xanthostigma,
leucostigma , Arenula , etc.
48. Stictis Psychotriœ Montag. mss. : hypophylla, gregaria,
immersa, punctiformis , orbicularis, epidermide lacerato reflexo
albo-marginata , disco piano nigro.
Hab. ad folia Psychotriœ cujusdam in Surinamo legit cl. Splitgerber mecum-
que sub n° i3i5 communicayit.
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. il^j
Desc. Ad pronam folii paginam, iinpiimis marginera versus, macula? rufo-
purpurascentcs dantur in quibus primo pustulae apice ûssx, lacioiis albo-margi-
natis, tandem cupulx puucti formes , vix millimelrum la*ae, regulariter orbicu-
lares, parùm profundae et marginera album ex epidermide lacera to revolutoque
factura prabentes. Discus plan us , niger, opacus , ex ascis coustans tenuissimis
braaneo-luleis immaturis, striofâ scilicet granulosâ in medio farclis. Sporidia.
Obs. Bien que j'aie consacré beaucoup de temps à la recherche
des sporidies, je n'ai pu parvenir à m'assurer positivement ni
de leur nombre , ni de leur forme. Je n'ai observé qu'une ou
deux thèques, où il m'a semblé voir des sporidies acicul aires;
mais je n'oserais répondre que ce n'est pas une illusion d'op-
tique , parce que je n'ai pu réussir à les isoler. Le genre et la
légitimité de l'espèce ne m'en paraissent pas moins pour cela à
l'abri de toute contestation.
-f Diplodia mutila Fries.
Obs. Mon ami M. Desmazières m'annonce qu'il à étudié de
son côté et dans deux exemplaires différens des Scleromyc. Suec,
le Sphœria mutila de Fries (n. 164 et 385) et qu'il a trouvé,
daps les deux échantillons , des sporidies bilocutées identiques
à celles du type qu'il a publié lui-même au n. 619 de ses Cryp-
togames du Nord. En conséquence , les observations touchant
cette espèce, qu'on a pu lire à la page 273 du tome xvi des
Annales , tombent d'elles-mêmes , puisqu'elles ont évidemment
été faites sur un échantillon erroné.
49* Dothidea Gougetiana Montag. mss. : innata, suborbicu-
laris planiuscula atra nitida , cellulis in stromate concolori { pal-
lido ) immersis pallidis , ostiolis obsoletis.
Hab. ad eau les herbarum prope Blida in Algeria inveuit et mihi misit sub
n° 679 cl. Gouget.
Obs. On croirait au premier coup-d'œil que c'est ou le Scle-
rotium yarium, ou bien la Sphœria picea ; mais , quand on l'en-
tame , on trouve un stroma blanc , dans lequel sont nichées sans
ordre des cellules de même couleur, d'où s'échappent, si l'on en
place une tranche mince entre les lames de verre d'un com-
presseur, des myriades de spores globuleuses , infiniment petites
a48 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
et nageant dans un mucilage peu miscible à l'eau. Les cellules,
visibles à l'œil nu , ont une grosseur variable , mais qui ne
dépasse pas celle d'un grain de millet. Les taches qu'elle forme
sur les tiges mortes ont d'un à trois millimètres de diamètre. Je
ne connais point, parmi ses congénères, d'espèce que je puisse
lui comparer.
5o. Stilbum clavulatum Montag. mss. : gregarium , capitulo
oleaeformi carneo , stipite longiusculo nigrescente primo albo
farinoso. ,
Hab. Ad cortices prope Surinam lectum. Sub n. 12 6 3 dédit cl. Splitgerber.
Desc. Gregarium è cortice erurapens. Stipcs setiformis aut capillaris, lineim
loDgus, siccitate flexuoso-eontortus, primo pruinâ albâ adspersus, demùm nu-
dus, cinerco -nigrescens , subaequalis , stria tus. Capitulum oblongum, oleaeforme
(hinc totus fungus typhulam referens, structura verô divers us) gelatioosum, in-
carna tum, è filament is divergentibus constans sporisque innumcris strato gelati-
noso immersis. Spore in aquà facile difflucntes, oblongae, minutissimae, -*- miUim.
longae.
Obs. Plusieurs Stilbum , publiés par M. Corda, présentent k
la vérité la forme de celui-ci , mais ils n'en diffèrent pas moins
essentiellement. Ainsi le 5. ostracogenum , outre le lieu natal,
est à peine visible à cause de sa transparence et de sa petitesse ;
le 5. filiforme a son stipe blanc et diaphane , et ses spores
globuleuses, etc.
Phtce*:.
5i. Sargassum platycarpum Montag. mss.: caule fîliformi
angulato levi ramoso , ramis simplicibus spiraliter alternis sen-
sim brevioribus, foliis angustè lanceolatis petiolatis nervosis ob
poros eievatos seriatos punctatis , sparsim dentato-spinosis ,
vesiculis nullis ; receptaculis compressis oblongis truncatisque
margine cristato-dentatis racemosis.
Hab. Ad oras Martinicae insulae invenit mecumque bénigne communicavit cl.
DupeTrey, Hydrographi» raaritimae peritus et praepositus.
Obs. C'est à peine si cette espèce a besoin d'être minutieuse-
ment décrite. Il me suffira , pour achever de la bien faire con-
naître, d'indiquer succinctement les analogies qu'elle présente
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. a/19
avec ses congénères les plus voisines et les différences qui
peuvent l'en faire distinguer.
Elle a le port d'un Sargassum vulgare ; mais , outre qu'elle
ne porte pas de vésicules , ce qui , du reste , pourrait se présenter
dans un état anormal de l'espèce à laquelle je compare celle-ci,
ses réceptacles ont une forme qui exclut tout rapprochement.
Le défaut de vésicules est un caractère qui lui est commun avec
le S. lendigerum, qui en diffère par ses feuilles elliptiques entières
et ses réceptacles cylindracés. Ces mêmes réceptacles, dans l'Algue
qui nous occupe , ont une grande ressemblance avec ceux d'un
Sargasse de la Nouvelle-Hollande (5. vestitum) qu'a figuré
Tumer (Hist. Fuc. t. 177) et sont, en outre, comme eux,
mêlés avec les feuilles des rameaux ; mais ces feuilles sont très
entières dans la plante de Turner et présentent des dents épi-
neuses dans la mienne. Ce même caractère, enfin, la rapproche
du S. ilicifolium y dont elle s'éloigne, d'un autre côté, par des
feuilles étroitement lancéolées et par l'absence des vésicules.
5a. Sargassum Gaudichaudii Montag. mss. : eau le filiformi
striatulo muricato virgato-ramoso , foliis inferioribus lanceolatis
obtusis supremis angùstissimis grosse irregutariterque dentatis
vesiculisque petiolatis minimis sphaericis folii apice mucronatis
poros glandulosos elevatos crateriformes sparsos gerentibus;
receptaculis subterminalibus oblongis racemosis foliis vesicu-
lisque imraixtis. Bot. f^oy. Bonite (ubi descriptio), tab. 1 .
Hab. Spécimen ad oras Manillae legit cel. Gaudichaud. Exeniplaria perfecta
fructifère ad Mauritiam lecta commtmicavit cl. Guerin-Meuneville.
Obs. Notre espèce diffère du S. onustum par ses rameaux
foliés et non aphylles, et du S. granuliferum par la nervure de
ses feuilles, par ses vésicules mucronées et glanduleuses. Le
S. spinifeXj dont la tige est aussi muriquée, sera distingué faci-
lement du S. Gaudichaudii par ses réceptacles linéaires et ses
vésicules mutiques.
53. Sargassum cystophyllum Montag. mss.: caule filiformi
compresso nudo , ramis alternis remotis , vesiculis mediocribus
sphaericis reticulatis eglandulosis petiolo dilatato suffultis et
a5o c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
vicem foliorum omninô deficientium gerentibus; receptaculis
linearibus filiformibus spinulosis furcatis ad basin petiolprum
sitis. Bot. Foy. Bonite.
Hab. lu mari indico unicnm spécimen ad oras Manillae à cel. Gaudichaud
lectum. Adest etiam in Herbario cel. A. Richard.
54. Sargassum heterocystum Montag. mss. : caule filiformi
compresso ramoso, ramis spiral iter altérais, foliis membrana-
ceis ex obovato ellipticis seminervibus dentatis , vesiculis eglan-
dnlosis magnitudine miré variis ; receptaculis quadrilatis, alis
spinuloso-dentatis axillis foliorum aggregatis. Bot. Voy. Bonite.
Hab. In mari chinensi Cochinchinam alluente invenit celeb. Gaudichaud.
55. Sargassum polyporum Montag. mss. : caule anguloso in
spiram contorto, foliis petiolisque vesicularum poris glandulosis
innumeris onustis, ramis confertis spiraliter altérais, foliis basi
hinc dentatis pinnatifido-laciniatis , laciniis linearibus altérais
subintegerrimis ob poros confertos secùs nervum continuum
utrinquè uniseriales regulariter punctatis ; vesiculis ( pisum
aequantibus)sphaericis muticis petiolo (pro ratione) longo piano
nervoso glanduloso infimâ folii parte transformatâ suppeditato
fultis ; receptaculis immaturis racemosè dichotomis filiformibus
subtorulosis. Bot. Voy. Bonite.
Hab. In mari chinensi et in oris Macao à celeb. Gaudichaud lectum.
56. Lessonia Berteroana Montag. Herb. : caule lignoso stipi-
tatosubcylindricoin ramos secundos pianos pluries dichotomos
diviso, laciniis membranaceis lanceolato-ensiformibus angustis
subdentatis basi interdum rimam agentibus apice acutis vel
obtusis.
Hab. Ad Coquimbo in Ghile à Bertero et cel. Gaudichaud lecta.
An hùc Cordaria spicata Suhr, Bot. Zeit. febr. 1839, p. 67,
t. 67, fig. 41?
Obs. Cette espèce, comme toutes celles recueillies par M. Gau-
dichaud , sont décrites dans le Voyage de circumnavigation de
la Bonite^ qui se publie en ce moment.
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. a5i
57. Desmares tia pinnatinervia Montag. Herb. : fronde stipi-
tatâ tenuissimè membranaceâ margine denticulis distantibus in-
structâ,nervo pertenui loàgitudinalialiisquetransversisoppositis
parallelis percursâ.
Hab. Ad oras Hispaniae in portu S. Sebastiani spécimen unicum 1823 legi et
diu pro Laminaria habui.
Obs. Est-ce bien un Desmarestia ? C'est ce qu'il est difficile
de prononcer en l'absence de toute fructification. M. J. Agardb
penche à croire que c'est à ce genre qu'elle doit être rapportée.
Cette algue a à peine besoin d'être décrite , car elle ressemble
parfaitement à de grands individus du Laminaria debilis re-
cueillis sur les côtes de la Corse par mon ami M. Soleirol ,
commandant du génie. Les seules différences que j'y trouve,
différences essentielles, au reste, et qui éloignent notre plante
de celle à laquelle je la compare, ce sont : i° la présence d'un
stipe bien prononcé et d'environ quatre à cinq jnillimètres de
longueur; 2 une nervure médiane qui parcourt toute la lon-
gueur de la fronde et de laquelle partent à droite et à gauche,
à des distances de cinq à dix millimètres Tune de l'autre ,
d'autres nervures secondaires transversales, formant avec la
principale des angles d'environ quatre-vingts degrés. Toutes
ces nervures , quoique fort apparentes, sont de la plus grande
ténuité. La fronde , de forme obovale , a quatorze centimètres
de long sur huit dans sa plus grande largeur, qui est au som-
met. Elle a la même délicatesse de tissu que le Laminaria de-
bilis. Si c'est un Desmarestia, comme tout le fait croire, on
peut considérer la fronde entière comme formée par la soudure
des pinnules opposées que représentent les nervures.
Pl. VII, fig. a. Desmarestia pinnatinervia , de grandeur naturelle.
f Aglaophyllum leiphœmum Montag. Herb. ; Haljrmenia
leiphœmia Ejusd. in d'Orbig. FI. Boliv. p. 20.
f Aglaophyllum peruvianum Montag. Herb. ; Delesseria
peruviana Ejusd. 1. c. p. 32.
f Aglaophyllum phylloloma Montag. Herb. ; Delesseria phyl-
loloma Ejusd. 1. c. p. 32.
1 5a c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
Obs. Ces trois espèces appartiennent au genre Nitophyllum
Grev. , nom que j'ai changé en celui iïJglaophyllum pour les
raisons que j'ai déduites ailleurs.
58. Rhodymenia mammillaris Montag. mss. : fronde carnoso-
membranaceâ deorsùm filiformi substipitatâ mox plana irregu-
lariter dichotomâ, segmentis basi angustatis suboblongis linea*
ribusque apice obtusis, axillis rotundatis; conceplaculis ad
superficiem frondis utrinque sparsis hemispbœricis poro pertusis.
Hab. In littore Martinicae insulae hanc speciem legit cl. Duper rey.
Desc. Frons stipite tereti cartilagineo pennae passerinae crassitudinem vix
attingente iu s truc ta, statim vel brève post spatium iu lamipam planam carnoso-
membranaceam sat crassara dichotomam divisa. Laciniae a ut cuneatae, aut saltem
è basi angustata oblongae obovatae iterato-dichotomae, segmentis ultimis lineari-
bus obtusis. Circumscriptio frondis subflabellata. Conceptacula bemispbaerica ,
magna, maminaeformia, poro apicali demùm pertusa, utrînque ad superficiem
laciniarum majorum sparsa. Sporaeminutis.simae pericarpio cximic celluloso reli-
gâta?, binae quaternae in perisporiis hyalinis (an juniores) seriatim inclus» et
inter filamenta crassa, flaccida, radiantia, nidulantes. Substantia carnosa , sub~
cartilaginea, crassa. Golor rubricosus, sporarum purpureus. Ghartae non adhaeret.
Obs. Cette Rhodyménie est voisine du R. discigera J. Ag.
(Halichrysis depressa Schousb.). Elle en diffère toutefois par la
couleur, la consistance, la présence d'un stipe , la saillie remar-
quable des conceptacles, et enfin la forme des spores. Une autre
différence se trouve dans la nature gélatineuse de la plante de
Tanger, qui la fait adhérer fortement au papier ou au verre, ce
qui n'a pas lieu pour celle des Antilles.
f Rhodymenia cervicornis Montag. Herb. ; Sphœrococcus Ag.
8p. Alg. i , p.291 ; Gelidium Grev. Sfn. Alg. p. lviij.
59. Bostrychia pilulifera Montag. : fronde continua repente
filiformi tereti distichè tripinnatâ , pinnis pinnulis ramentisque
setaceis subulato-decurvis inarticulatîs alternis, conceptaculis
globoso-subovatis ramenta terminantibus.
Svn. Rhodomelafioccosâ? Montag. n 9 Centurie , annales des
Sciences naturelles > deuxième série , Botanique , tome xm ,
page 198. — Lepr. Coll. n. 349.
g. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 2 53
Hab. Ad oras Caycnnae sterilem legit cl. Leprieur. Specimina vero concep-
laculifera cum Lomentariâ impudicâ commixta et in Surinamo lecta mecum sub
n. i3i6 et \Zij communicant cl. Splitgerber.
Desc. Radix discus explanatus. Caulis prostratus, repens, fihformis, teres,
setâ porcinâ vix crassior, a-3uncialis, st&tim à basi in rainos distichos plu ries
piooatos divisa. Pinnae pinnulaeque inflexion c ramentorum laleralium subtùs con-
cavac, inlervallo lineari sejunctae, circumscriptiune oblongae et ob rameuta fas-
tigiata obtusae. Ram en ta subulata, alterné disticha, pennam referentia, raro
lineam superantia , subtùs decurva, inferiore en jusque pinnulae in radicem bre-
vem apice scutatam mutato. Structura frondis prorsùs eadem ac R. (Bostrycbiae)
calamislratœ Nob. (Cuba y Crypt. p. 36, t. 4, f. 1 e.). Conceptacula in ramen-
tis terminalia, hinc longé pedicellaU, subovata, 3/4 millim. crassa, apice tandem
poro pertusa. Sporae erectae, à centro conceptaculi radiantes, clavatae, tertiam
partem longitudinis conceptaculi metientes, perisporio amplo hyalino inclusse.
Obs. La nécessité de ce nouveau genre se fait tellement sentir,
que M. Kùtzing (Linnœa, 1841, V, page 55o ) vient de le
proposer sous le nom de Helicothamnion. Ce savant phycologue
paraît ignorer que je l'ai établi depuis près de quatre ans (His-
toire physique , politique et naturelle de Cuba , Cryptogamie ,
édition française, page 39, et Dictionnaire universel d histoire
naturelle j tome 11 , page 661 ),el que je lui ai assigné les carac-
tères suivans:
Frons violacea , continua , filiformis , cylindracea , distichè
pinnatimvel vagè ramosa, in tus filis elongatis coloratis farcta,
ramellis ultimis articulis secundè versis convoi utis. Fructus :
i° stichidia siliquaeformia seriem duplicem sphaerosporarum
includentia; 2 conceptacula pedicellata sporis clavatis erectis
referta.
•J* Rhodomela episcopalis Montag. : fronde basi nudâ continua
pennam anserinam aequante , elatâ , ramosissimâ , ramis rarau-
lisque subulatis rectis spuriè articulatis , ra mentis secundis
fasciculatis more helicis involutis; conceptaculis globosis sessi-
libus mucronatis demùm submuticis in dorso ramenti involuti
seriatis , intùs sporas angulatas fuliginoso-fuscas limbo perisporii
cinctas foventibus. Rhodomela pinastroides var. episcopalis^oh.
Hist. Canar. Crypt. p. 1 53 , t. 8 , fig. 3.
Hab. ad litlora canariensia ubi detextit cl. Webb.
•jf>4 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
60. Dasra lophoclados Montag. mss. : fronde subarticulatâ
tereti basi nudâ dichotomo-ramosâ, ramis elongatis divaricatis
ramulisqueerecto-patentibus artiçulatis trivenosis, filis spiraliter
alternis elongatis virgato-dichotomis monosiphoniis , articulis
cylindricis inferioribussuperioribusque brevibus, raediis longis-
simis; fructu
Hab. Ex insulâ Domingensi [Haïti) Autillarum specimina relata in herb. cl.
Maille vidi.
Desc. Radix seu fixura non adest. Fions bi-triuncialis , basi setam porcinam
crassa., nuda , subcontinua, seu obscure articulata, repetitè dichotomo-ramosa.
ttami divaricati, sensim attenuati, iterum ramosi. Ramuli ulttmi erecto-pa tentes
ob fila quibus vestiti sunt peni cilla ti, articulati etvenis ternis aut qua ternis striati,
articulis diametrum aequantibus aut eo sesquilpngioribus. Fila ramulos uodiquc
vestientia ex geniculis oriuntur conferta, spiraliter alterna, pulchrè rosea, vir-
gato-dicbotoma, hoc modo scilicet divisa ut ramulus inferior nunquam non sit
brevior, monosiphonia , articulata , articulis basi ûli et apice minoribos diame-
trum duplô triplove longioribus, mediis vero maximis sextuplo eumdem supe-
rantibus. Haec fila ferè lineam longa, extremum ramulum more penicilli aut
cristae-castrensis (undè nomen) dense vestiunt. Color frondis sordide purpureus,
penicillorum awœnè roseus. Charta? tam arctè adhaeret ut non nisi divulsione
filorum ab eâdem denuo avellenda sit. Fructus desideratur.
Obs. Le seul D. trichoclados me semblait pouvoir être com-
paré à cette espèce; mais M. J. Agardh m'a assuré qu'il en était
fort différent. C'est une Algue fort élégante et fort remarquable,
dont la fructification reste encore à connaître.
6f . Polysiphoniapaniculala Montag. mss. : filo primario poly-
siphonio articulato spiraliter virgatimque ramoso , ramis rama-
lisque'paniculatis erectis , articulis inferioribus diametro sextuplo,
rameis duplô longioribus, supremis eodem brevioribus, io-veno*
nosis ( in periphseriâ ) , geniculis elevatis ; capsulis obturbinatis
crebris. Bot.. Voj. Bonite y t. a , fig. 2.
Hab. Ad frondes Ulvœ nematoideœ in littore peruviano à cel. Gaudicbaud
lectae inveni.
62. Polysiphonia monocarpa Montag. mss.: parvula, filis
brevissimis ( 1 1/2 lin.) capillaribus subsimplicibus attenuato-
subulatis miniatis , articulis diametro subaequalibus , striis quin-
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. a 55
quenotatis; capsula ovatâacuminatâ in medio fili breviter pedi-
cellatâ, spbaerosporis in individuis diversis. 1. c. t. a , fig. 3.
Hab. AdFucos majores ia promoatorio Boas Spei legit cel. Gaadichaud.
63. GigartinaGaudichaudii Montag. mss.: beteroclita, fronde
gelatinoso-cartilagineâ elatâ filiformi gracili simplici aut furcatâ
ramosâ, ramis elongatis vagis lineari-lanceolatis explanatis, fruc-
tigeris mamillosis. 1. c. t. a , fig. 1 .
Hab. la oris peruvianis Océan i pacifici ad Payta à cel. Gaudichaud détecta
eique , ut aequum , dicata.
64. Gelidium decipiens Montag. mss. : chondriformis, fronde
cartilagineâ à basi compressa dein plana multoties dichotoma,
segmentis linearibus transversim rugosis , supremis sinuque
dichotomiarum acutis, hinc indè aculeis brevibus distichis hori-
zontalibus pectinatâ. 1. c.
Hab. Cum priori lectum.
65. Grateloupia denticulata Montag. mss. .-fronde gelatinoso-
cartilagineâ plana mox à basi dicbotomo-subpalmatâ, aculeis
minutis subseriatis utrinquè exasperatâ , segmentis lanceolatis
margine denticulato proliferis. 1. c.
An bùc Grateloupia ornata var. dichotoma Suhr, Bot. Zeit.
May. 1840?
Hab. Cum priori lecta.
•j- Grateloupia dichotoma J. A g. Alg. Médit p. io3.
Sth. Chondrus crispas var. Montag. Hist. Canar. Crypt. p. 1 57,
sterilis.
66. Hypnea? secundiramea Montag. mss.: fronde carnoso-
gelatinosâ filiformi cylindricâ, irregulariter subdichotomo -ra-
mosâ, ramis raniulisque uno latere versis , axillis obtusis, ultimis
brevissimis bi-trifidis obtusiusculis. Fructu
Hab. In insulae Martinicae oris à cl. Doperrey lecta.
Desc. Hujus algae quod superest, nam fixura seu panctum quo in rupem
adhserebat prorsns deûcit, sescunciam raro altitudinem raajorem assequitnr.
206 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
Frons gelatinosa, filiformis, teres, basi pennam passcrinam fcrè crassa, brève
post spatiura in ramos dichotomos inaequaliter divisa et circurascriptionc sub-
corymbos'a. Rami ramulique alterni, saepius uno latere versi, subfastigiati, su-
premi bi-trifurci, segmentis brevissimis obtu*is. Structura frondis eximiè cellu-
losa, celluli3 sphsericis, centro majoribus sensim ad periphaeriam minoribus, illis
vacuis pellucidis , his vero materie colorata refertis a corlice frondis facile sepa-
rabilibus. Substantia carnoso-gelatinosa etiam in aquâ fragilissinia. Color pur-
pura scens. Chartae non adhaeret.
Obs. Cette Algue très notable , n'étant pas fructifiée , ne peut
être classée avec sûreté. C'est sur sa structure que je l'ai rap-
portée au genre Hypnea , quoique son port soit plutôt celui
d'un Gigartincij et sa consistance celle d'un Laurencia. Je ne
connais aucune Floridée que je puisse lui comparer, si ce n'est
le Laurencia Forsteri > qui pourtant est J)ien différent.
67. Dumontia cystophora Montag. mss. : fronde gelatinosa
infernè coriaceâ cylindraceâ dichotomâ, segmentis merobrana-
ceis subinflato-ventricosis ultimis acutis non fastigiatis siccitate
collapsis-
Hap. In oris Méditerranée iectam dédit cel. Delile , prof essor monspeliensis.
Desc. Frons basi callo minimo rupi affixa, cylindrica, gelatinoso-coriacea,
semilineam crassa, initio simplex, post brevem vero intervallum repetitè (5 ea 6 e *)
dichotomâ, cii eu inscription e flabella ta. Segmenta membranacea , subtubulosa ,
ventricosa, ita ut in collapsu ab exsiccatione ducto margines repaudi appareant,
sub axillis rotundato-obtusis dilatata , patentia , lineam sesquilineam lata , sensim
vero attenuala , ultimis acutissimis non fastigiatis. Golor roseus et habitus ferè
Vumontice ventricosœ sed ramificatione Ginanniœ furcellatœ Mihi ( Haly-
menia Ag.) magis affinis. Ab u traque ob structuram singularem recedit. Cellulae
periphaericae oblongae. Fila autem strati interioris tubulosa , centro granuloso ,
triple* quàm ip Ginanniâ fur ce lia ta latiora , c cellolis magnis nucleo granuloso
farctis stellatim irradiant et ad cellulas vicinas conformes speclant. Ex hac dis-
position e formâque singulari filorum interiorum frondis nascitur rete sub mi-
croscopio visu perquam mirabilis. Hinc nomen specificum duxi. Fructus generis:
glomeruli sporarum sphaerici in strato periphaerico hinc indè sparsi. Sporae
angulosœ , roseae, minimae.
Obs. Lamouroux a établi son genre sur le Dumontia ventri-
cosa. Si M. Greville, en adoptant ce genre, a préféré donner
l'analyse du D. filiformis, c'est que, le premier se trouvant
exclusivement dans la Méditerranée , l'auteur écossais a voulu
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. %Sn
rendre ses figures profitables à ses compatriotes. Que si des
caractères importans , soit de végétation , soit de fructification,
forçaient à adopter un nouveau nom générique pour Tune des
deux espèces, personne ne niera que le D.jiliformis ne fut celui
qui devait subir le changement. Voilà d'après quels motifs je
rejette le nom de Chrysymenia de M. J. Agardh , quelque signi-
ficatif qu'il puisse être, pour conserver le nom antérieur de
Lamouroux. Mais, tout en défendant le genre Durnontia , je ne
suis pas éloigné de reconnaître que le genre Chrysymenia peut
réunir avec avantage quelques espèces du démembrement des
Ghondries de M. Agardh père, comme, par exemple, les
C. ovales, avaria, etc.
D'un autre côté, je maintiens le genre Ginannia, que j'ai
fondé (HisL Canar. CrypL p. 16a) sur la fructification concepta-
culaire de XHalymenia furcellata Ag. Cette fructification , qui
se rapproche plutôt de celle des Sphérococcoïdées , n'a aucune
ressemblance ni avec celle des Halyménies , ni avec celle des
autres Cryptonémées de M. Agardh fils. Voici quels sont ses
caractères :
Fructus : glomeruli sporarum sphœrici frondibus immersi
(sensu Agardhiano vera sunt coccidia). Nucleus è filis constat
articulatis numerosissimis à placenta centrali quoquoversùnt
irradiantibtis, in articulo quorum extremo spora oblonga gigar-
toideave continetur. Membrana tenerrima (pericarpium) tenuis-
simè punctulata diaphana ad maturitatem fructûs massam
filorum investit. Frons filiformis , teres , plu ries dichotoma ,
fastigiata , membranaceo-gelatinosa , intùs filamentis intricatis
hyalinis in cellulas periphaericas corticales abeuntibus.
68, Ginannia undulata Mon ta g. mss. : fronde membranaceo-
gelatinosa repetitè et subvirgato-dichotomà , sinubus rotun-
datis, laciniis linearibus ( non constrictis) margine undulatis,
supremis acuminatis. Bot.f'oy. Bonite , ubi descriptio invenitur.
• Hap. Ad oras cbilenses primus omnium Bertero, deinde ad Cobija Peruviae cel.
Gaudichaud, qui spécimen tnancum dédit , hanc speciem legerunt. Etiam à cel.
Lehmanni humanitate exemplaris identici fragmentum nomine speciûco hic reli-
giosi servato inscriptum babai cominunicatum.
XTlIf. Rotait. — No%'tmbrt. 17
2 58 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
f Halymenia cyclocolpa Montag. : fronde gelatinosâ carnoso-
membranaceâ plano-expansâ , irregulariter subdichotoma , laci-
niis mullifidis corniculatis obtusis, axillis rotundatis amplis.
Hist. Canar. CrypL p. i63.
Stn. Halymenia multifida J. Ag. Symb. p. 19, et silg.
Médit, p. 97 •
Obs. Ma plante a été publiée avant celle de M. J. Agardh ,
qui n'a connu qu'un an plus tard l'histoire de cette espèce.
Haloplegma Montag. Nov. Gèn.
Frons è filis composita tubulosis, articula tis seu septatis, rarao-
sissimis, inter sese anastomosantibus , et dense intertextis in
raembranam rubram , planam , initio flabelliformem , demùm
elongatam , spathulatam , margine apiceque proliferam , ramentis
frondi primariœ conformibus. Fila centralia crassiora, magis
pellucida , endochromatibus roseis omnino ut in Callithamnio
prsedita, in fer ne subparallela, versus apicem frondis flabella-
tim divergentia, sensim decomposi to-ramosa , anastomosantia,
apice libéra , nullo scilicet epidermide religata nec dense con-
juncta, ad utramque su perfide m frondis tomentum spongiosum
efformantia , ambitum junioris fimbriis brevibus elegantissimis
ornantia. Fructus Nomen ex SXç , «Xoç , mare, et trXi'yp^ textum,
compositum.
69. Haloplegma Duperreyi Montag. mss. : fronde è bast
incrustante plana rubrâ flabelliformi-expansâ , tandem spathu*
latâ ex ambitu undulato fimbriatoque prolificationes sibi con-
formes emîtten te.
Hab. cauks investiebat Amansiœ multifidœ ad littora Martinicae insnte a
cl. Duperrey lect» mecumque bénigne communicate easdem fimbriis non ine-
legantibus cxornans.
Desc. Frondes deorsùm stipites Floride» oui parasitât incrustantes, dein plano-
expansae, primo flabellataB, tandem plus minus «longato-spathulata? , apice se-
miorbiculares, undulatae, fibris eas constituenfibtis solutis (liberis) tenuissimè
Orabriolatae, in utrâque pagina tomento denso spongiosoque vestitœ , ad speeiein,
praesertim sub lente, granules», ex ambitu undulato frondiculas concolores sibi-
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 269
que conformes quibus ramosiusculae aut tantùm divisae fiunt , promentes. Fron-
des adulte sesqui-biunciales, très lineas latae. Golor rubro -sanguine us ad rubrico-
sum vergens. Structuram jam exposui. Fructus inquirendus. Chartae non
adhaeret.
Obs. Tous les naturalistes savent que, dans plusieurs familles
des êtres organisés , des séries parallèles ramènent des formes
qui , sans être de tout point semblables , offrent néanmoins entre
elles une très grande analogie, comme si la nature avait eu le
dessein , par la production de ces organismes , qu'on pourrait
peut-être nommer homologues, de nous révéler la pensée
unique qui a présidé à son œuvre admirable. Partout on en voit
des exemples frappans, et sous ce rapport le règne végétal n'a
rien à envier au règne animal. C'est surtout dans les familles
inférieures qu'il est plus facile de les observer, et le genre que
je propose en montre un des plus remarquables. En effet, par
sa structure , il est analogue dans les Floridées , au genre Fia-
bellaria Lamx. de l'ordre des Siphonées, de la famille des
Zoosperruées. Il en est toutefois essentiellement différent par
ses filamens, qui, comparés à ceux du Flabellaria, sont ce
qu'est la fronde d'un Callithamnion à celle d'une Vauchérie
ou d'un Codium. Qu'on se figure donc plusieurs filamens d'un
Callithamnion ou d'un Gri/Jithsia , placés parallèlement les uns
à côté des autres , très ramifiés et formant par les fréquentes
anastomoses de leurs rameaux un tissu feutré , qui représente
une fronde membraneuse primitivement flabelliforme, puis s'al-
longeant par l'acte de la végétation et poussant de son sommet
quelquefois, mais plus rarement de son bord, d'autres frondes
semblables qui finissent par constituer une algue membrani-
forme plus ou moins longue et plus ou moins divisée. Les
dernières divisions des filamens {ramuli extremi) ne s'arrêtent
pas tous à la même hauteur; mais, libres de toute adhérence
entre eux , ils s'épanouissent à la surface des frondes , où ils
forment un tomentum spongieux, vivement coloré en rouge,
qui leur donne un aspect étrange , et produisent, sur les bords,
des franges élégantes qui font paraître ces bords comme ciliés*
lorsqu'on les regarde sous le microscope. Chacun des derniers
ramilles se termine par trois endochromes colorés en rose et
17-
a5o c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques:
disposés à-peu-près comme les folioles d'un trèfle. Quand on
examine la fronde, en la plaçant entre la lumière et l'œil, les
filamens principaux de la trame paraissent et sont effectivement
disposés en éventail , et les ramules qui en partent de tous les
points et viennent s'épanouir sur l'une et l'autre face des
frondes, offrent eux-mêmes une disposition concentrique parti-
culière , marquée surtout par les granules colorés qui terminent
ces ramules et entre lesquels la fronde est ou paraît, du moins,
plus ou moins transparente. Ce sont là de véritables zones
d'acéroissement.
Je n'ai point trouve la fructification. Si l'on en peut juger
d'après l'analogie , elle ne saurait être éloignée de celle des
Céramiées. Toutefois, jusqu'à ce qu'on 4'ait rencontrée, les affi-
nités de cette plante, quia bien aussi quelque rapport d'orga-
nisation avec les réceptacles du genre Heteroclâdia Decaisne,
seront douteuses , difficiles à assigner , et la place qu'elle doit
occuper dans le système assez incertaine. Pour le moment , elle
établit dans les Floridéesla transition des Céramiées aux Crypto-
néraées de M. J. Agardh. Nul doute qu'elle ne doive un jour for-
mer dans cette famille, qui s'étend tous les jours, une tribu
nouvelle, analogue à celle des Siphonées, parmi lesZoospermées.
En attendant, je crois qu'elle £eut prendre place dans les Crypto-
némées , entre les Glœocladées et les Némostomées. Sa forme en
éventail donne au genre Haloplegma quelque analogie avec
le genre Peyssunellia Decaisne (Zonaria squamaria Ag.); mais
la similitude se borne là. Cette même forme me faisait craindre
que ce genre nouveau ne fût autre ebose que la fronde encore
jeune et non encroûtée d'un Udotea, quoique M. Eudes Des-
longchamps ( Dict. class* i6,p. 4^4) nous ait assuré que les
filamens qui composent ce prétendu polypier sont du plus beau
vert dans l'état de vie. Je me suis donc vu dans la nécessité
d'analyser cette production et d'en comparer la structure à celle
de l' Haloplegma. Après avoir enlevé, au moyen d'un acide
affaibli, l'enduit calcaire des Udotea flabellata et conglutinata
Lamx., que M. Michelin eut l'obligeance de mettre à ma disposi-
tion, je reconnus que cette fronde, dans l'une et l'autre espèce,
est composée de filamens d'un vert gai , semblables à ceux qui
c. montagne.. — Plantes cellulaires exotiques. 26 r
constituent le genre flabellaria Lamx., et que les seules diffé-
rences importantes qui séparent ces deux genres , quant à leur
système végétatif, consistent dans la forme des ramilles latéraux
distiques, termines dans YUdotea d'une façon heaucoup plus
régulière et diverse même pour chacune des espèces analysées,
et surtout dans leur encroûtement par un sel de chaux. Les
Udotea doivent donc , ainsi qu'on Fa déjà reconnu , rentrer,
avec les Corail in es , les H alimèdes, TA ce tabulaire, etc. , dans la
classe des Algues , et y figurer dans la tribu des Siphonées , à
côté du genre Flabellaire. Ces observations achevèrent de dissi-
per mes doutes sur la légitimité du genre Haloplegma.
Pi» VII, fig. 1. a r Haloplegma Duperreyi, de grandeur^naturelle. b. Plusieurs des Glamens
qui composent le bord de la fronde , grossis et un peu écartes, c. Un de ces filamens , mon-
trant 1» manière dont la plupart se terminent, encore plus grossi.
*f Callithamnion dasytrichum Montag. Herb. : Ceramium
dasjtrichum Ejusd. , Annales des Sciences naturelles , deuxième
série f Botanique , tome 11 y page 74*
\ Callithamnion microptenun Montag. Herb. : caespitosum ,
roseum, microscopicum , filis primariis repentibus, secundariis
surrectis simplicibus non nisi apice pinnatis , pinnis omnibus
furcatis , capsulis ellipticis pinnulas terminantibus.
Hab. Ad frondes GclidU coronopifolii in oris canariensibus ab amie. Webb
lecti plura specimina inveni.
Syw. Callithamnion Pluma var. micropterum Nob. in Hist.
Canar. Crypt. p. 177.
Obs. J'ai maintenant la conviction que c'est une bonne espèce.
Chamjedoris Montag. Nov. Gen.
Frons initio clavata , dein cylindrica , tnbulosa , erecta , pallida,
opaca, deorsùm tandem cornea, annulato-constricta , radices
promens continuas ramosas nodoso-contortas , rigido-corneas ,
quibus in arenam adhaerescit, sursùm Iaevigata , hyalina , materia
viridi granulosâ ut in Brjropside, Codio , Valoniâ, etc. , referta ,
in aetate vero provectâ apice filis brevibus confervoideis ramosis
articulatis non incrustatis fasciculatis coronata. (Comptes rendus
de C Académie des Sciences , séance du a 5 juillet 1 842. )
a6a c. mohtagute. — Plantes cellulaires exotiques.
Obs. Le genre Neseà\{\xt créé par Laraouroux ( BulL Philom.
i 8 1 2 ) pour des polypiers calcifères , dont la tige simple , rare-
ment bifurquée , porte à son sommet une certaine quantité de
filamens rameux , articulés , qui leur donne la forme de pinceaux
ou de petits arbrisseaux. C'est ce même genre auquel Lamarck
donna plus tard (annales du Muséum , tome xx , page 297 ) le
nom de Penicillus. Deux sections y ont été établies : l'une se
compose des espèces dont la tige, encroûtée de sel calcaire, est
constituée par des fibres longitudinalement accolées et feutrées
ensemble d'une manière inextricable , et qui , devenues libres à
une certaine hauteur, forment une sorte de houppe , composée
de rameaux divisés eux-mêmes par dichotomies successives en
nombreux ramuscules, tous articulés ; ce sont les Nesea dume-
tosa y Penicillus , Phœnix , eriophora et nodulosa. L'autre
section est formée d'une seule espèce propre aux Antilles,
laquelle consiste en un long tube , corné vers le bas, où il pré-
sente des étranglemens réguliers, qui le font 'paraître comme
annelé, anhiste et transparent par le haut, muni à sa base de
crampons radiciformes nombreux, le plus souvent simple,
terminé enfin en cul-de sac très obtus au sommet, où Ton ren-
contre , à un âge avancé de la plante , un faisceau en formé de
toupet, de filamens confervoïdes dichotomes, tortueux, noueux,
tubuleux et cloisonnés à chaque articulation.
D'après les caractères que nous venons d'assigner à ces
deux sections, il est facile de se convaincre que chacune
d'elles doit constituer un genre distinct, et, comme le nom de
Nesea ne peut être conservé malgré sa priorité , à cause d'un
genre homonyme établi par M. Kunth, mais proposé long-temps
auparavant par Commerson et Jussieu (Gen. Plant, p. i^a),
j'ai désigné la première section sous celui de Penicillus, quoique
le genre de Lamarck , presque homophonique avec le Pénicil-
lium Link , comprît des espèces appartenant à trois autres
genres différens , et nommé Chamœdoris l'espèce unique de la
seconde. Mais, tandis que je m'occupais de ce travail, M. Kùt-
zing, de son côté, faisait une révision des polypiers calcifères
de Lamouroux , qui doivent rentrer dans la classe des Algues.
Le phycologiste allemand a fort bien analysé et décrit le
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 263
Penicillus capitatus > qu'il donne comme type de son genre
CoraUiodendron , et mes observations concordent assez exacte-
ment avec les siennes. Il est toutefois un seul point sur lequel
nous sommes en désaccord. M. Kutzing affirme que le tube
membraneux des filamens confervoïdes du toupet n'est in-
terrompu par aucune cloison au niveau des étranglemens
que présente le tube extérieur ou gélatino-calcaire , et qu'il
a vu distinctement la teinture d'iode , dont il avait imbibé
ï * objet passer dans l'étroit canal, continu selon lui, dont est
creusé le tube intérieur. Je me suis assuré d'une manière plus
directe et conséquemment péremptoire que les choses ne se
passent pas ainsi , et que le tube en question est réellement
cloisonné. J'ai pu, en effet, le diviser longitudinalement en trois
portions parallèles , dont la moyenne , placée sous le microscope,
ne m'a laissé aucun doute sur le présence d'une cloison. Cette
section devient surtout plus facile sur mon P enicillus Arbuscula
de 111e de Toud , dont les filamens ont un demi-millimètre de
diamètre.
Le genre Chamœdoris y que je maintiens, se distingue donc
du CoraUiodendron de M. Kutzing, Peu ic Mus Lamk. , par sa tige
simple, ses crampons bien différens des radicelles copilliformes
innombrables des P. capitatus et Arbuscula , les deux seuls de
ce groupe que je connaisse, et surtout par le défaut d'enduit
calcaire , soit sur la tige, soit sur les filamens confervoïdes du
toupet. Très voisin du genre Potyphysa Lamx., dont le Fucus
Peniculus R. Br. est le type , il en diffère par la présence des
crampons radiciformes, par les filamens du toupet non compo-
sés d'une cellule unique, mais confervoïdes; enfin par le non-
encroûtement de la fronde, qui n'est ni ne devient jamais fragile
comme l'est celle du P. Peniculus. Quoiqu'il doive faire partie
de la même tribu , il s'éloigne pourtant des Valonia par une
foule de caractères. Il n'a enfin d'autre rapport avec les Cauler-
pées que la substance cornée du bas de la fronde , laquelle est
analogue à la souche rampante de ce genre , et soumise comme
elle à ce mode d'accroissement par couches concentriques qu'a
fort bien figuré M. Decaisne ( PL Jrab. t. vi , fig. 5J. J'ai formé
le nom des mots grecs x«f*<«> à fleur de terre y bas , et AopW, femme
a(>4 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
de Nérée, mère des Néréides, et conséquemment de Nésée.
70. Chamœdoris annulata Montag. mss. Syjs. Neseaannulaia
Lamx. Polyp. flex. p. a56,Soland. et EH. p. 127, t. 7, fig. 5-8.
Hab. caespites erçctos in profundo maris ad littora Àntillarnm efficit. Specimina
ex ins. Martinicâ à cl. Duperrey relata commonicata babui.
Obs. Cette plante est différente d'elle-même aux diverses
périodes de son existence , de telle sorte que si l'on en voyait
des individus à ces âges divers , on serait porté à les consi-
dérer comme spécifiquement distincts. Le Chamœdoris an-
nulata se présente d'abord sous la forme d'une petite fronde
en massue, creuse à l'intérieur, parfaitement transparente et
absolument semblable à celle du Valonia utricularis > dont on
la distinguerait difficilement sans la présence des racines ou
crampons déjà valides , qu'elle pousse de sa base. On aperçoit
très bien alors la matière verte qui, sèche, enduit çà et là les
parois du tube d'une couche comme vernissée et luisante, carac-
tère qui se retrouve dans toutes les Siphonées. A cet âge , où je
Ja considère , la fronde peut avoir sept millimètres de haut et
un millimètre de diamètre vers le sommet. On ne distingue
encore aucun rétrécissement sur sa partie inférieure ; mais à
peine a-t-elle acquis une longueur double, qu'on la voit se rider
transversalement vers le bas. Les rides d'abord peu sensibles,
la fronde n'ayant point encore acquis l'épaisseur qui lui donne
une consistance cornée, se dessinent de plus en plus et finissent,
dans celle qui offre quatre centimètres de hauteur, par con-
stituer des sillons ou rétrécissemens assez rapprochés, séparant
des renflemens annulaires , lesquels donnent à la plante l'aspect
de certaines tubulaires , ou mieux encore de la trachée-artère
d'un animal. Dans les frondes d'un âge moyen , ces annulations
ne dépassent guère le milieu de leur hauteur; mais elles attei-
gnent presque le sommet des plus âgées. Une section transversale
montre que le tube est vide et ne contient sans doute dans l'état
vivant que le liquide dans lequel est suspendue la matière verte ou
chlorophylle. Au moyeu deYaccrétion successive des couches qui
se déposent successivement à l'intérieur du tube, sa base acquiert
enfin une consistance raide et cornée, qui fait que, même dans
c. montagne. — Planies cellulaires exotiques. 26 5
J'élat dedessiccation, ses parois jouissent de beaucoup d'élasticité.
Enfin, lorsque la plante est parvenue à l'âge adulte, son sommet
se couronne d'un faisceau de filamens courts , confervoïdes ,
irrégulièrement rameux , d'une consistance moins cornée que
les crampons radiciformes , cloisonnés de distance en distance,
et communiquant directement par leur premier article, au moins
primitivement , avec l'intérieur de la fronde, d'où ils tirent leur
origine. La fronde n'est pas encroûtée de calcaire comme dans le
genre Penicillus Lamk. Elle est néanmoins couverte d'une
couche mince d'une substance blanchâtre, peu friable et qui se
ramollit dans l'eau. J'ai reconnu, à l'aide du microscope, que
cette couche est formée par une production que j'ai plus d'une
fois observée, principalement sur des Floridées du Cap, et qui
consiste en cellules parallélogrammes, disposées en éventail.
Cette production m'est inconnue.
UAmphibolis /Ujformis Suhr. ( Flora , i835 , Alg. Eckl.
n. 58, t. 2 ,fig. i3 ) que j'ai retrouvée dans l'herbier du Muséum
d'Histoire naturelle sous le nom de Caulerpa lignluta Harv. a
été aussi publiée par M. Héring ( Ann. ofNaL Hist. oct. 1841 )
sous celui de Caulerpa filiformis. Cette espèce présente , par les
annulations de sa base , quelque ressemblance avec le Chamœ-
doris ; mais j'ai pu m'assurer, sur un échantillon que j'en dois à
M. Lehmann, que 5a structure est celle des Caulerpes.
Les échantillons du C annulata recueillis par M. Duperrey,
portaient encore le long des frondes le joli Polysiphonia dendri-
tica et un Lomentaria, que je ne saurais distinguer du L. par-
vula autrement que par le sommet du filament principal,
contourné en crosse.
Li chênes Gaudichaudiani,
71. Sticta marginifera Montag. mss. : thado coriaceo-mem-
branaceo suprà laevi cinereo-livido, madido verô in cœrulescen-
tem ardosiae colorem citô migrante , subtùs tomento brevi fusco
vestito, è basi stipitatâ sensim in frondem palmatam dichotomè
laciniafam, laciniis oblongis obtusis margine lobulos stipitatos
266 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
orbiculatos oblongosve ferentibus, cyphellis pallidis minutis
limbatis; apothecia Voy. Bonite, CrjrpL t. 3, f. a.
Hab. sterilem hancce legitimam , si qua? , spectem circa Manille legit cel.
Gaudichaud.
7a. Ramalina inanis Montag. mss. : thallo caespititio flaccido
ruguloso ochroleuco intùs inani ( tubuloso ad modum Dufou-
reae) ramoso, ramis fastigiatis acutis; apotheciis subpedicellatis ,
dîsco concavo pallido pruinoso. — Asci clavati sporidia octona
fusiformiamedio septata pellucida foventes paraphysibusque fili-
formibus nidulantes. Voy. Bonite , Crjrpt. y t. 3, f. 1.
Hab. in i amulis dejectis prope Cobijam , in Boliviâ speciein hancce distinc-
tissimam pulcherrimamque invenit cel. Gaudichaud.
73. Parmelia (Vhyséa) papulosa Montag. mss. : thallo car-
tilagineo crasso granulato albo, subtùs nudo molli carneo è
centra radiato substellato , laciniis centra gyroso-plicatis im-
bricatisque ambitum versus palmato-fissis rotundato-crenatis
convexis , fibrillis marginalibus validis albis apice nigricantibus
simplicibus ramosiscfue ; apotheciis raris subsessilibus , margine
erecto crenato , disco fusco.
Hab. in cortice arborum in insulis Sandwicensibus à cel. Gaudichaud lecta.
■
74- Parmelia (Psora) chrysochroa Montag. mss. : thallo car-
tilagineo squamuloso, squamis sparsis aut subimbricatis par vu-
lis orbiculatis lobato-crenulatis aureis, fixuris centràlibus albis ^
apotheciis marginalibus sessilibus , margine intégra discum pla*
num non superante, thallo concoloribus.
Hab. ad terram humosam circa Cobijam Teruviœ eara legit cel. Gaudichaud.
75. Biatora tricolor Montag. mss. : crustâ effusâ inœquabili
subleprosâ albâ , apotheciis sessilibus hemisphœricis initio va-
lide marginatis, margine croceo, disco pulverulento fulvo. An
hue Parmelia chrysocarpa Mey . ?
Hab. Parmeliœ sandwichianœ Pers. confmem ad cortices in insulis Sand-
wich detexit cel. Gaudichaud.
76. Collema luridwn Montag. mss. : thallo foliaceo membra-
naceo ; humecto gelatinoso olivaceo, sicco rigido fragili lurido
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 267
subruguloso, subtùs cinereo appressè villosulo, lobato, lobis li-
nearibus imbricatis sinuatis ambitu crenulatis ; apotheciis spar-
sis sessilibus tandem planis fuscis, margine crenulato. Voy.
Bonite, Cryptog., t. 3, f. 3.
Lichenutn Guianensium continuatio.
Graphideœ Fries.
* Graphes Pavoniana Fée, Essai , p. 4o. Ex specimine.
Hab. ad corlices arborum in Cayennae insulâ lecta. Lepr. Coll. n. 197
206, 619.
Obs. La croûte est d'un blanc pâle cendré dans nos échantil-
lons, mais c'est évidemment la même plante.
* Graphis illinita Eschw. in Mart. FI. Bras, r . p. 82. G.clei-
tops Fée, Supplém. p. 3a, t. 35 , fig. 7.
Hab. in corticibus lecta. — Lepr. Coll. n. 24.
Obs. Bien que Eschweiler ne mentionne point, pour le type
de cette espèce, la forme des thèques ni des sporidies, et qu'il
indique, pour sa variété vermiformis , des formes qui s'éloignent
de celles que j'ai rencontrées, je ne doute pas néanmoins que
mon Lichen ne soit le même que le sien , car sa description est
parfaite et lui convient de tout point. Il me semble également
probable que le G. cleitops Fée n'est que l'état jeune de cette
espèce. Parmi mes échantillons, j'ai en effet des plaques entières
où les apothécies paraissent avoir servi de modèle à la figure
que ce savant donne de sa nouvelle espèce ; seulement les spo-
ridies, analogues d'ailleurs à celles que j'ai rencontrées , ne sont
pas encore parvenues à l'état parfait de leur développement.
Dans notre Lichen , ces organes sont cylindriques , obtus à une
extrémité, amincis vers l'autre; leur longueur est de 7— de mil-
mètre, et leur largeur de rh de millimètre; ils contiennent,
sur une rangée, de douze à vingt spores cymbiformes placées
transversalement.
* Graphis Âfzelii Ach. Syn. Lich. p. 85. Montag. Cuba,
Crypt., éd. fr. p. 176, ubi synon.
Hab, ad corticcs varios lecta. — Lepr. Coll. u. ig3, 194,492.
i68 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
* Graphis oryzœformis Fée^ Essai, p. 45, t. 10, f. 2.
Hab. ad corticem tenuissimum absque n° communicfetam habuk.
Graphis virginea Montag. , Cuba, p. 175. Leiogramma
virginea Eschw. 1. c. p. 98.
Hab. ad coi tic es rara. — Lepr. Coll. n. 207.
Obs. Nos échantillons, identiques à ceux de Cuba, m'ont
montré ce que je n'avais pu voir dans ces derniers , à cause de
Jeur état peu avancé, je veux dire les marges noires de I'exci-
pulum, après l'usure de la croûte qui les revêt dans la jeunesse
de la plante. C'est donc bien l'espèce du lichénographe alle-
mand. Je n'ai d'ailleurs rien à ajouter aux descriptions qu'on en
peut lire dans les ouvrages cités.
* Graphis PoitœiVèe: thallocrustaceopallido subglaucescente
levi ; apotheciis concoloribus ovali-oblongis linearibus subsim-
plicibus trifidisque obtusis, disco rimaeformi, excipuli integri
fusci nucleum niveum cordiformem involventis marginibus con-
niventibus. Nob.
Graphis Poitœi Fée, Essai, p. 46, 1. 1 1, f. 1. Supplém. p. 33 %
t. 3g, n° 12 (Asci).
Hab. ad cortices varios iecta. — Lepr. Coll. ao8 , 56 1 , 564 et 565.
Dksc. Thallus ( crusla) tenuis , membranaceus, pulverulentus , strato roedul-
lariniveo pro ration e crassiusculo insignis, è glauco pallidus, ioterdùm in stra-
min eu m vergens , laevigatus aut in exemplaribus anlillanis guianensibusque r
ob corticem subjacentem rugulosum , inaequabilis. Àpothecia inilio tota strato
thalli medullari immersa , mox erumpentia ; tùm rimula cernitur breviuscula,
recta , quandoque longior et flexuosa , plerùmque simplex inter cujus labella ,
die procedente magis magisque , semper leviter tamen, discreta ope lentis, appa-
ret apothecium thallo concolor, bimarginatum , utroque apice saepiùs obtusum r
marginibus crassis conniventibus , raro remotis, disco rimaeformi. Excipulum
tenue , fuse u m , primo marginibus conniventi-involutis clausum, demùm secre-
tis apertum , semper verô à crustâ velatum. Nucleus obeordatus, niveus, è
paraphysibus tenuissimis ascisque clavatis sporidia sena ad octona foVentibus
constans. Sporidiorum forma et evolutio eaedem quas sub Lecanactïde con-
fiuenti nostrâ descriptas invenies.
Ois. Mes échantillons sont identiques à celui que j'ai reçu de
Balbis sur un fragment de Clusia alba recueilli à la Guadeloupe
c. monta gîte. — Plantes cellulaires exotiques. 269
par Bertero, et que M. Fée a reconnu appartenir à son espèce.
Ce savant n'ayant pas jugé convenable de donner des descrip-
tions de ses espèces, et ayant même négligé quelquefois de noter
plusieurs caractères importans, j'ai tenté, pour cette espèce et
quelques autres , de remédier de mon mieux à ce que ses diag-
noses laissent malheureusement à désirer, et j'en ai tracé une
description qui, j'espère, mettra à même de distinguer cette
fort jolie espèce de ses congénères, avec quelques-unes des-
quelles, malgré la figure de V Essai , on pourrait encore la con-
fondre. Les sporidies, comme je l'ai dit, suivent dans lf ur mor-
phose les mêmes phases que celles du Lecanactis confluens.
Celles qu'a figurées M. Fée montrent l'âge moyen et non l'âge
adulte de ces organes , où ils s'offrent sous la forme oblongue ,
divisées transversalement en une douzaine de couches de cellules
entre lesquelles ne règne aucun intervalle. Elles ont , à l'état de
liberté , une longueur de 777 de millim. sur une largeur d'un
peu moins de tst de millim.
77. Graphis chiysenteron Montag. mss. : thallo (crusta) hy-
pophlœode membranaceo è luteo virescente leviusculo limitato;
apotheciis erumpentibus subsimplicibus flexuosis confluenti-
ramosis pallidè rubiginosis , disci depressi canaliculati margini-
bus crassiusculis à margine thallode duplici cinctis, excipulo
basi déficiente sursùm conniventi-inflexo stromati rubiginoso-
aureo immerso, nucleo niveo.
Hab. ad corticem lecta. — Lepr. Coll. n. a3.
Desc. Thallus crustaceus è luteo viridi-cinerascente , madidus intensiùs
viridis , lineâ nigrâ angustissimâ undulatâ limitât us. Apothecia snbconferta
primo hypophlœodea , demùm emergentia simpliciuscula, vel oh confluentiam
ramosa, serpcntina , parùm saprà crustam éleva la, 5 millim. longa, 1/2 millim.
vix lata , denso strato thallode ( medullari ) obtecta , marginibus crassiusculis
à margine thallode utriuquè duplîcato munitis instructa, hinc longitrorsùm
striis quateruis senisve tenuissimis exarata , colore , vel humecta ta , quem nos
gallicè chamois ctair yocaremus insignia. Ëxcipulum merè superum lateraleque.,
basi omnino déficiente , atrum, junius sursùm marginibus inflexo-conniventibus
clausum , tandem hiascens, nunquàm ver 6 denudatum, stromati aurco insigni
è strato thalli medullari mutato proveniente totum immcrsum. Nuclens obcorda-
tus niveus, è paraphysibus tenuibus hyalinis ascisque clavatis compositus.
ikjo c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
Sporidia navicularia apicibus obtusiusculis, 7— millim. longitudinc supcrantia
37 diametro aequantia, duodecies annula ta , aoaulis tri-quadricellulosis.
■ 00
Obs. Cette espèce pourrait bien être le G. Balbisii Fée. La
figure, sans être parfaite, donne assez le port de ma plante;
mais , en l'absence de tout échantillon authentique et de toute
description, comment être certain d'une détermination exacte?
M. Fée ne parle ni de Pexcipulum, ni du stroma coloré inté-
rieur; il ne mentionne pas davantage les nombreuses stries qui
sillonnent les apothécies. Si ces deux Lichens sont identiques, je
ne demande pas mieux que d'abandonner mon nom spécifique,
mais on devra du moins convenir que mon analyse et ma des-
cription devenaient indispensables pour faire connaître cette
espèce.
* Opegrapha (Hysterina) Comma Ach. Syn. Lich. p. .73.
Mon ta g. Cuba, p. 182, ubi synonyma omnia.
Hab. ad cortices varios lecta. — Lep. Coll. n. 36, 197, 202 , 548, 619.
Obs. Cette espèce varie beaucoup; aussi a-t-elle reçu plusieurs
noms. A l'exemple d'Eschweiler, nous lui avons conservé le plus
ancien. Le n° 36 montre le type de YO. lineola ; les n°* 197
et 619 la var. sigmoidea dTSschweiler, et les n 08 202 et 548 une
variété conferta Nob. à lirelles tellement nombreuses et pres-
sées , qu'on dirait le Graphis intricata Fée.
* Opegraplia prosodea Ach. Syn. Lich. p. 74. O. Bonplandi
Fée , Essai , p. a5 , t. 5 , f. 4-
Hab. ad cortices lecta. — - Lepr. Coll. n. 35.
* Opegrapha au ri ta Montag. Graphis aurita Escbw. 1. c. p. 90?
Hab. ad cortices lecta. — - Lepr. Coll. n. 55o , Gtfi.
Obs. Notre Lichen a la plupart des caractères attribués à son
espèce par Eschweiler. Je noterai seulement les différences sui-
vantes : le thalle crustacé est blanc, danj notre plante, et sans
limites; les apothécies , toutes droites, varient de longueur, les
unes étant punctiformes, les autres, en plus grand nombre,
oblongues , assez semblables , sous le microscope , à une graine
de café. On en trouve aussi de linéaires. Les figures des O. in-
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 1171
œqualis et subimmersa Fée donnent l'idée de la forme des li-
retles, mais 'celles-ci ont leur marge sillonnée comme dans PO.
elegans Sm. Les sporidies, longues de -~ de millim., sont con-
tenues au nombre de huit dans des thèques courtes, en massue;
elles sont fusi formes, obtuses, et contiennent de huit à douze
spores transversalement placées , et qui paraissent maintes fois
tronquées à chaque extrémité. Le Graphis aurita d'Eschweiler
serait-il le même Lichen que V Opegrapha subimmersa de M. Fée,
dont il a les sporidies ? alors il n'aurait été tenu aucun compte
du sillon profond qui laboure Tune et l'autre marge de l'exci-
pulum.
* Opegrapha ouata Fée , I. c. , p. a5 , t. 5 , f. 3.
Hab. ad cortices lecta. Habitus Hysterii. — Lepr» Coll. n. 645.
* Opegrapha Acharii Montage Herb. — Graphis Acharii Fée ,
1. a, p. 39, t. 10 , f. 4* Ex specim.
Hab. in cortice arborum lecta. — Lcpr. ColL n. 567.
* Opegrapha elegans Smith. , E. B. t. 1812 (corr. Ach. Fries,
Duby ).
Hab. ad cortices. — Lepr. ColL n. 1 14 , 1 19.
78. Opegrapha rimulosa Montag. mss. : thallo crustaceo tenui
membranaceo albo-cinerascente sublimitato ; apotheciis emer-
gentibus atris subsimplicibus rectiusculis flexuosisque, excipuli
integri marginibus mediocribus tenuissimè rimulosis thallode
subnullo , nucleo cordato albo.
Hab. ad cortices vetustos rugososque in Cayennâ lecta. — Lepr. Coll.
n. 116, 200, ao4.
Desc. Thallus (crusta) tenuis, cinereus, è strato duplici, exteriori corticali
tenuissimo membranaceo gonimico et interiori seu medullari albissîmo celloloso
subfarinaceo composites, tinea, in specimine unico , undulatâ fascâ limitants»
interdùm omnino secedens. Apothecia subconferta, aterrima, ut plurimùm
simplicia , flexuosa, bifurcata , imô ob conflaentiam specie ramosa , émergent»,
magnitadine autem illa O. scriptœ adaequantia , illis vero O. elegantis dimidio
minora, apicibas obtusis vel etiam cuspidatis, margine thallode vix ullo circum-
mnnita. Excipuli integri in sectionc transversali urceolaris margines crassius-
culi conniventes binis temisque rimulis longitrorsùm sulcati. Discus rimaeformis.
Nucleus cordatus , albus , è paraphysibus tenuissimis et ascis clavatis sporidia
372 c. mckntagne. « — Plantes cellulaires exotiques.
octoua oblique vel duplici série posita foventibus constans. Sporirîia, elongato-
subcylindrica , utrinquè obtusa , pellacida , -&• niillim. longa , 7— millim.
crassiora , sporas octonas ad denas transversim sitas iocludeotia.
Obs. Cette espèce est peut-être YO. striatula d'Àcharius , qui
n'a été ni décrite , ni figurée. Dans l'incertitude , j'ai dû la dé*
crire comme nouvelle, au risque d'ajouter un nouveau syno-
nyme. Quant au Graphis duplicata, Acharius dit qu'il diffère du
G. elegans parce que Ton ne trouve la marge de l'excipuluni
doublée que dans les vieilles lirelles. Or, dan» notre lichen,
non-seulement on aperçoit cette duplicature à tous les, âges ,
mais encore , au lieu dune seule , on observe jusqu'à trois stries
déliées qui sillonnent les bords de l'apothécie. Cette plante a le
port de l'O. scripta var. serpentina avec les apothécies de l'O.
elegans , mais, dans nos échantillons, celles-ci sont de moitié
plus petites dans toutes les dimensions. Je ne puis penser que
ce soit le Graphis serpentina de M. Fée, publié sans description,
car notre habile confrère n'aurait pas manqué de parler , au
moins dans sa diagnose , des sillons si remarquables que pré-
sentent les lirelles.
Je ne puis me dispenser de noter ici la tendance particulière
que montre l'excipulum (périthèce de quelques auteurs) à se
redoubler dans le genre Opégraphe , entre les tropiques. Cette
disposition ne se retrouve chez nous que dans l'O. elegans ; et
il faut bien remarquer encore que c'ept un Lichen de l'Ouest
qui a été trouvé en Angleterre pour la première fois, tandis
que les contrées équinoxiales nous fournissent les O. duplicata,
striatula, angustata, rimulosa, rhabdotis y chrysocarpa , qui
toutes offient de semblables stries. Les espèces que l'on fonde
sur ce caractère, qui peut dépendre des circonstances atmo-
sphériques, sont elles suffisamment légitimes, et celle que je
propose ici, assez semblable du reste à l'O. scripta , serait-elle
autre chose qu'une forme tropicale de celle-ci? À l'occasion de
son Graphis aurita y Eschweiler a déjà parlé de ces périthèces
qui s'ajoutent pour ainsi dire les uns aux autres , mais sans en
tirer aucune conséquence physiologique ni taxonomique. C'est
une observation à recommander aux botanistes qui vivent sur
les lieux.
c montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 2^3
* Opegrapha myriocarpa Fée\ Essai, p. 29, t. 6, f. 4 : thallo
hy pôphlœode tenuissimo cinereo ef fuso ; apotheciis emersis con-
fertissimis atris simplicibus bifidis confluenti-ramosisque con-
torto-flexuosis obtusis, excipuli integri marginibus angustis
occhisis , disco hinc rimaeformi , nucleo ovato niveo. Nob.
Hab. ad cortices vetustos lecta. — Lepr. ColL n. 546 , 64o , 64g.
Obs. Nos échantillons conviennent assez bien avec la défini-
tion et la figure des O. heterocarpa et myriocarpa, que M. Fée
lui-même avoue être peu différentes Tune de l'autre. Seulement
lessporidies, que nous avons rencontrées, sont elliptiques, tétra-
spores, et plutôt semblables à celles de YO. nana du même au-
teur ; mais comme 1M. Fée dit de ces organes, sporidies difficiles
à découvrir et peu nombreuses f et qu'il ne les décrit point , il
en résulte qu'il n'a pu les voir distinctement. La partie supé-
rieure, très friable, de l'apothécie tombant par places d'assez
bonne heure, laisse voir un nucléus d'un blanc de neige encadré
par les bords très noirs de la base persistante de l'excipulum.
Parmi les espèces européennes, YO. atra , stenocarpa^ est ana-
logue à celle-ci, mais ses li relies sont toutes aiguës, moins
flexueuses, et ses sporidies , courtes aussi et tétraspores , sont
aciculaires au lieu d'être elliptiques.
* Opegrapha scripta Ach. Meth. p. 3o.
Hab. ad cortices. — Lepr. Coll. n. 642, 646.
Var. pulverulenta.
Hab. cum priori. — Lepr. ColL n. 3y, 38, aoi.
* Opegrapha angustala Montag. mss. Graphis angustata
Eschw. 1. c. p. 73.
Hab. ad cortices lecta .J — Lepr. ColL n. 554*
* Opegrapha varia Pers. in Ust. Ann. Bot. 7. p. 3o.
Hab. ia coitice [Ustaliœ adspersœ Montag. confiais lecta. — Lepr. ColL
n. 585.
* Opegrapha anfractuosa Montag. mss. Graphis anfractuosa
Eschw. 1. c. p.|86, et Syst. Lich. f. 6, a>b,c.
Hab.' ad cortices lxvigatos arborum. — Lepr. CvlLn. 621.
XVIII. Botaw. — Novembre, 18
274 c - montagkk. — Plantes cellulaires exotiques»
Obs. C'est sur la description fort exacte de Fauteur allemand
que j'ai déterminé ce Lichen , dont il n'existe dans la collection
qu'un échantillon imparfait.
* Opegrapha Leprieurii Montag. Ann. Se. nat. a* sér. Bot*
tom. 8. p. 357.
Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. tg( n° îao forsan status abortiv. )
* Opegrapha (Leiogramma) scalpturata Montag. : thallo
<xustaceo membranaceo-cartilagineo laevigato Iimitato (?) strami-
neo fulvo ; apotheciis simplicibus, bifurcis ramosisque flexuosis
apice obtusis aut acutis , ob verrucam linearem exaltatis , disco
plano-concavo latiusculo atro-fusco , margine concolori aut pal-
Jidiori. Nob.
Syn. Graphie scalpturata Ach. Syn. Lich. p. 86. Leiogramma
scalpturatum Eschw. L c. p. 97.
Hab. ad cortices varios lecta. — Lepr. Coll. n. 118, ia6, 188 a, 196, ao3,
319, 5i5 , 626.
Desc. Licben admodum variabilis. Thallus ( crusta ) f uîvus , mecibrauaceus,
strato medullari albo sub qtiovis apothecio, quod fulcit et élevât , iherassato.
Apothecia brevia aut longissima , simplicia , bi-trifurca et secundè ramosa ,
flexuosa, verruculâ tballode lin cari suffulta et utriaquè marginata , marginibas
veio thalli et excipuli saepiùs connatis, interdùm discretis, margine tballode
albo, quandoquè decorticato. Excipulum latérale , subrùs tenuissimum fuscum,
plano-concavum, latiusculum. Discus atro-fuscus nunquàm pruinosus, cum
«ta te omnino secedens, thallumque nudum relinquens, c parapbysibus formai us
quibus nidulantur sporidia fascesceutia oblonga maxima , j~ millim. longa,
T~ millim. crassa, sedecies annulata, quoque aonulo multicellcloso.
OBs.Cette espèce est voisine de XArthonia cœsio-pruinosa Fée,
dont elle diffère, et par l'absence du vélum pulvérulent, et par
ce rehaussement caractéristique du thalle, lequel est ici , pour
chaque lirelle, ce que le stroma commun est pour la réunion
des périthèces dans les genres Glyphis et Medusula. La lame
proligère tombe dans la vieillesse de la plante, et laissé à nu le
thalle, qui, dans cet endroit, parait comme spongieux par l'ac-
cumulation des cellules de la couche médullaire. On peut com-
parer les apothécies à des espèces de digues ou de chaussées
élevées au-dessus du sol.
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 27 5
* Opegrapha obtrita Montag. Arthonia obtrita Fée, Essai ,
p. 5i. A. obtusa Ejusd. Supplém. p. 37. cxcl. synon.
Hab. ad côrticcm lecta. — Lepr. Coll. n. 1 17.
Obs. Je possède deux échantillons authentiques de VA. ob-
trita : l'un, auquel je rapporte le Lichen de Cayenne, parce
que les fructifications sont semblables, porte des glomérules de
sporidies tétraspores; l'autre montre des sporidies énormes,
fusiformes dans leur jeunesse, puis en navette, divisées dans
leur longueur en vingt-huit anneaux celluleux superposés, à
cellules nombreuses et arrondies, telles que les figure Eschwei-
ler pour son Leiogramma scalp turaturn. D'où il résulte qu'avant
l'étude des thèques , dont Eschweiler et M. Fée ont les premiers
bien fait sentir la nécessité, ces deux Lichens, dont le fades est
semblable, avaient pu être confondus, quoique essentiellement
distincts. A cette occasion , je dois dire deux mots de la manière
dont M. Fée paraît considérer ces sporidies composées. Selon ce
savant , elles consisteraient en une série de spores, souvent elles-
mêmes composées, situées transversalement dans l'épispore , ce
qui supposerait la sporidie comprimée et en forme de lame d'é-
pée (anceps). Je ne puis croire qu'il en soit ainsi : la sporidie
est plus ou moins cylindrique, mais n'est point aplatie, et quand,
sous le microscope, elle paraît composée d'un certain nombre
de rangées de cellules disposées transversalement, c'est-à-dire
perpendiculaires à son grand axe, ce sont autant de couches
celluleuses superposées l'une à l'autre. C'est au moins l'idée que
donne de cette structure l'usage de la vis de rappel du compres-
seur. Quant à cette désagrégation régulière des spores que figure
M. Fée pour tontes les sporidies composées sans distinction ,
j'avoue que je n'ai pas été assez heureux , ou assez habile pour
l'observer.
* Lecanactis? confluens Montag. : thallo hypophlœode niem-
branaceo fulvo aut olivaceo cinerascente; apotheciis élevât is
primo subrotundis oblongisque confluenti-elongatis ramulosis-
qye f perithecio lalerali, disco plano-concavo primitùs caesio-
pruinoso à margine thallode crasso subdiscreto. Nob.
Stv. Arthonia confluens Fée, Essai, p. 55, t. i4> fig. 5, a, b,
18.
2^6 c MQtfTAGNK. — Plantes cellulaires exotiques.
et imprimts c. Color in hâc et in sequentë minime obstat. Leio-
gramma laieiitiam Eschw. Lich. Bras» p. 97. ex descriptîone.
Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Cuit. u. 195 et ao5.
Desc. Thallus (crtista) hypophlœodes , luembranaccus , tenuis, in biais
speciminibus cincreo-olivaceus , in altero veto 1 utco-fulv us Çvhamois) , ad
speciem pruinosus , humeclus satura tior, effusus et merain altéra tionem corticis
referons. Apotfaecia quemadmodùm illa Opegraphœ scalpturatœ suprà crustam
elevatae , primo cupulari-subrotunda oblongave séria ta, tandem obplurium con-
fluentiam elongata, imo et appositione ramosa, pulverc albo velala , bine caesio-
pruinosa , in aetate vero provectiore nuda , atra. Perithecium latérale , subtùs
omnino deficiens, tenue , fuscura. Diseur juniorum apotheciorum cupularis vel
canaliculatus , utjàm monui albo-caerulescens , inarginatus, sensim deplanatus
marginemque thallodem crassiusculum adaequans nec unquàm madorc admoto
superans, à quo tamen rimulâ plus raioùsve conspicuâ discretus , vel, si ma vis,
cum eodem inarginem duplicem constituens. Nucleus primo obtutu et lente
si ra pi ici inspeclus fuscellus videtur, qui veio sub microscopio composito dilutè
olivaceo-fuscus cernrtur. Hic autem constat c paraphysibus tenuibus ascisque
ovatis sporidia oclona nuHo ordine foventibus. Morpbosis sporidiorum baec est :
primo conspiciuntur sex spot» , 'quarum 4 média d a» oblongae et Iran s versa liter
positse , duae vero exlreinae crassiores et subglobosae , omnes episporio destitutae,
gelatinà hyaliuâ modo involutae. Mox sporae, qu* anteà simplices videbantur,
in plures cellulas se multiplicantur transversim séria tas, ità ut eorum propa-
gatione non interruptâ totum episporium tandem cellulis quadratis raultiplici
série impleatur. Ideo sporidia , quae juniora oblonga erant et vix ac ne vix
T 7 — miltiin. metiebantur, adulta cyrabiforroia évadant et usque adeo increscunt
ut longitudinc ïV« millim. , latitudiue -^ mi 11. superent Quoad colorera, oli-
vaceo-lutea apparent. Status coruoi aduitus cum disco aptate nudo nigrefacto
couvenire videtur.
Ojbs. La couleur de la croûte paraît seule séparer l'une de
l'autre les trois ou quatre formes que je réunis ici sous un nom
générique qu'il faudra peut-être encore changer, car l'espèce
*st pour ainsi dire intermédiaire entre les genres Lecanactis et
Opegrapha tels que les définit Fries, devant être rangée dans le
premier, quand elle est encore jeune, et dans le second, lors-
qu'elle est parvenue à la dernière période de son évolution. A
cette époque, elle se rapproche même des 0. oblrita et scalp*
turata.Nais on la distinguera facilement de ce dernier Lichen par
le voile de poussière glauque qui recouvre presque toujours ses
lirelles.L'^/YÀo/iia cœsio-pruinosa Fée pourrait bien encore être
ia même plante, mais je n'ai. vu se« lirelles que dans l'état de
c. mowtàgive. r— Plantes cellulaires exotiques. 277
décrépitude, et conséquemment privées de cette couche pulvé-
rulente dont elles sont saupoudrées dans la jeunesse. Tout ce
que je puis certifier, c'est que les sporidies sont exactement les
mêmes. Ce n'est pas sans dessein que j'ai décrit la morphose de
ces organes dans l'espèce qui nous occupe; j'ai voulu montrer
qu'il ne faut pas trop se fier à leur forme, quand , chez le même
Lichen , on n'a pas pu les suivre dans toutes les phases de leur
évolution normale, car cette forme, comme on Ta vu, varie d'une
façon surprenante.
* Lecanactis? confluens var. calcea Montag. — Arthonia con-
fluens var. calcea Fée, mss. Ex specimine auctoris qui hujus
varietatis nullatn in Supplem. operis mentionem fecit.
Hab. ad cortices lecta. — » Lepr. Coll. n. 578.
* Lecanactis serograpta Montag. Arthonia sinensigrapha Fée,
Essai, p. 5o, t. 14, f. 3 (vox hybrida à Sprengelio répudia talL
Platygramme serograpta Spreng. Syst. veget. tv. p. a 54.
Hab. ad cortices. Lepr. Coll. n. 2 1 1 , 5 Si , 624.
* Lecanactis lobala Eschw. 1. c. p. 100, et Syst. Lich. L 7.
Quoad formam apotheciorum , nam sporidia mendosa, cum
auctOF episporium sporidii adulti depingere omiserk.
Hab. ad cortices arborum juniorum. — Lepr. Coll. n. 562 , 563.
. Obs. Nos échantillons diffèrent par la couleur du thalle , qui
est brune,, circonstance qui, comme nous l'avons plusieurs fois
dit et constaté, n'a pas, au moins dans les Lichens crustacés,
toute la valeur qu'on s'est plu à lut accorder. Tous les autres ca-
ractères conviennent. Jîschweiler ne parle pas de la grandeur
absolue des apothécies;- dans nos exemplaires , cette grandeur
varie entre un demi et un et demi millimètre de diamètre. V Ar-
thonia lecanoroides Fée est voisine aussi de cette espèce ; mais ,
comme les apothécies sont poncti formes , on doit plutôt la rap-
procher du Lecanactis punctiformis du lichénographe allemand.
JJ Arthonia Patellula diffère par la forme plus allongée des
thèques et le nombre des spores.
* Ustalia gracilis Eschw. 1. c. p. io5» excl. synon.
Hab-. ad eorticemarfeeruin lecta — Lepr. Coll. b. $5,627.
278 c. mojvtagnk. — Plantes cellulaires exotiques.
Obs. La croûte, dans nos échantillons, est d'un blanc nacré
et très lisse. Les sporidies , contenues au nombre de huit dans
des ihèques en massue, sont fttsiformes, obtuses à Tune des
extrémités, plus pointue* à l'autre. Selon 1 âge, elles renferment
de quatre à huit spores oblongues, transversalement situées.
Oe sont les quatre spores moyennes qui se forment les pre-
mières. On en prendra une idée en jetant les yeux sur la figure
20 des thèques des Graphis {Suppléai, t. 3g) représentées par
M. Fée.
* Ustalia adspeisa Montag. drlhonia fuseescens Fée, Essai y
p. 56, t. i3j fig. 8. Ustalia gracilis, adspersa Eschw. 1. c,
p. 106.
Hab. ad cortices laevigatos lecta. — Lepr. absque o°.
Obs. Nous admettons l'espèce, parce que les thèques et les
sporidies, que nous avons très bien vues, sont différentes de
celles de la précédente. Nous préférons toutefois le nom dTîsd*-
weiler, parce qu'il ne fait rien préjuger de la couleur du thalle,
si variable dans ce groupe, nos exemplaires présentant d'ail-
leurs, comme les siens, une croûte blanche, comme argentée,
entourée d'une bordure brune. M. Fée a fort bien comparé les
organes de la fructification de sa plante à ceux qu'il a figurés
comme propres au Graphis caribœa^ qui est aussi un Ustalia.
Les thèques, obovoïdes, ont tout au plus 7— de millimètre dans
leur plus grand diamètre. Les sporidies, en virgule ou en larme,
comme les nomme le professeur de Strasbourg, ont à peine la
moitié de cette longueur et offrent l'apparence de trois cloisons
très rapprochées Tune de l'autre vers leur partie moyenne , ou ,
pour parler plus exactement , contiennent quatre spores dont
les deux du milieu sont disciformes et excessivement plus
courtes que celles des extrémités. Tout cela n'est pas facile à
voir; cependant, avec un peu d'habitude , on peut arriver à se
convaincre de leur présence. Mais ce Lichen diffère-t-il essen-
tiellement de XV. caribœa?
79. Ustalia anguina Montag. mis. : thallo crustaceo mem-
branaceo tenuîssimè ( sub lente ) granuloso albido, apotheciis
immersis minutis confettis linearibus flexuosis simplicibus bi-
c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques. 279
furcisque margine thaï] ode prominulo cinctis, disco fusco conca-
viusculo, humectato prosiliente, sporidiis oblongo-cylindricis .
gubduodecies annula tis, annulis transversis cellulosis.
Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Colh 198 , 199 > 547.
Obs. Cette plante diffère- t-elle spécifiquement de XU. gracilis?
C'est une question à laquelle je ne saurais répondre autrement
qu'en disant que j'ai trouvé des sporidies différentes , et que les
lirelles , presque toujours simples , ne sont ni groupées , ni ra~
uieuses comme dans cette espèce. N'oublions cependant pas la
morphose des sporidies du Lecanactis conftuens.
* Ustalia speciosa Eschw* I. c. p. 107. Icon. Select Crypte
t. 7. f. 5. — Graphie cinnabarina Fée , Essai , p. 44 » t. l3, f. 4-
Hab. ad corticem lecta. — Lepr. absque u*.
* Ustalia ftammula Eschw. 1. c. p. 107. — Graphes hcema-
tites Fée , 1. c. , p. 45 » t. 1 a , f. 1 .
Hab. ad cortices arborum lecta. — Lepr. Coll. 11. 1.
Obs. La croûte varie du jaune sale au brun rougeâtre obscur.
• * Fiss urina nwea Fée, var. congregata Montag. mss. : thallo
hypophlœode tenui dilutè carneo lineâ fuscâ limitato , nuculis
in plagulas difformes elevatas paliidiores aggregatis minutis
coffeaeformibus rectis aut curvùlU, rarô conflue» ti-bifu rcis ,
marginibus.subremotts obtusiusculis. Habitus Graphidis y sed
perithecium nullum.
Hab. ad corticem Iecia. — Lepr. Coll. n. i3o.
Obs. J'ai réuni comme simple variété ce joli Lichen à l'espèce
<de M. Fée , que je connais seulement par la figure qu'il en a
donnée. Je soupçonne pourtant qu'il en diffère spécifiquement,
soit par la couleur du thalle, soit par l'agglomération par
plaques des pseudo- lirelles , soit enfin, ce qui est plus impor-
tant, par la forme et la couleur des sporidies. Celles-ci, dans
notre plante, outre qu'elles ne sont point accompagnées de pa-
raphyses , mais nichées dans une substance gélatino-celluleuse,
sont parfaitement cylindriques et arrondies aux deux extré-
mités. Elles ont «? de millimètre de longueur et ~ de millimètre
atfo c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
de diamètre, et contiennent quatre spores égales. Leur couleur
est d'un brun obscur qui tranche singulièrement sur celle du
nucléus, lequel est d'un beau blanc. Cette variété ou espèce se
rapproche beaucoup du F, incrustons*
80. Fissurina radiât a Montag. mss. ; tballo crustaceo merci-
branaceo-cartilagineo levigato dilutè hepatico, nucleisè centro
radian tibus sitnplicibus , bi-trifurcis in plagulas aggregatis , car-
neis, marginibus erecto-couniventibus.
Hab. ad corticem ramorum Kerrucariœ thelenœ Porinœque endochrysœ
confiais lecta. — Lcpr. Coll. n. sitj.
Obs. Elle paraît s'éloigner des autres Fissurînes à moi con-
nues, parce que ses nucléus, au lieu d'être épars, sont réunis
pour former de petites rosettes semblables à celles du genre
Medusula. On ne les voit qu'à la loupe. Elles ont une ligne à
une ligne et demie de diamètre, et se confondent quelquefois.
Les sporidies tétraspores sont ovoïdes ou oblongues, et ont tout
au plus 7j de millimètre de longueur sur une largeur de moitié
moindre. Ce Lichen est-il néanmoins spécifiquement distinct du
F. incrustanSy qu'il faut consulter plus loin?
* Fissurina insculpta Montag. — Diorjgma insculptumE&chvt.
1. c. p. 66. excl. synon, Jcon. sélect. Cryptog. t. 6, f. 1.
Hab. ad corticem tenuem lecta. — Lcpr. Coll. n. 129.
Obs. La croûte, dans notre exemplaire, est olivacée, mince,
et composée de deux couches dont l'inférieure, ou la médullaire,
est, comme le nucléus, d'un blanc très pur. Il n*est même pas
facile de distinguer celui-ci , et oh n'y parvient qu'en remar-
quant la place qu'il occupe entre les lèvres béantes de la lirelle;
car, dans ce genre, analogue aux Pertusaires, il n'y a pas de
trace d'excipulum.
Malgré la couleur de la croûte, malgré la longueur des li relies,
qui, dans notre Lichen, sont rameuses en étoiles et à rameaux
bifurques, disposition qu'on ne voit pas dans la figure d'Esch-
weiler , je ne puis néanmoins y méconnaître l'espèce qu'il a si
bien décrite. La forme des thèques, d'ailleurs peu différentes
de celles qu'a représentées cet auteur, rend inexacte la synony-
mie qu'il rapporte et qwe j'ai donnée d'après lui dans ma Crjrp*
c. montjvgjve. — Plantes cellulaires exotiques. 281
togamie de Cuba. A cette époque (i838), je ne connaissais pas
ce que je regarde comme le type du Diorygma insculptum ; et
comme je n'avais pas rencontré les sporidies du F. Dumastii ,
je pouvais croire les deux Lichens identiques. Il n'en est point
ainsi. Cette espèce a tout-à-fait le faciès d'un Leiogramma. Les
bords de la lirelle sont dressés, parallèles, et sufâsamment
écartés pour laisser voir entre eux le nucléus. Celui-ci est cou-
leur de chair et saupoudré d'une poussière blanche dont les
marges de la lirelle sont également recouvertes. Humecté , il se
gonfle, mais reste toujours au-dessous du niveau de celles-ci.
Les apotbécies les plus grandes se développent en rayonnant sur
une aire de deux à trois lignes de surface, mais leur largeur
propre ne dépasse pas un tiers de millimètre. Les sporidies de
mon échantillon sont réunies au nombre de quatre à six dans*
des thèques en masque qui se rompent de bonne heure et laissent
les glomérules nus entre les paraphyses. Parvenues à la matu-
rité, elles sont revêtues d'un épispore, obrondes, divisées en
huit rangées de cellules transversales. Leur longueur , qui dé-
passe peu la largeur, est de rh de raillim. Elles sont pellucides.
* Fissurina incrustons Fée, Essai, p. 60, t. i3, f. 2 , niendo
typogr. Opegrapha rhizocola appellata.
Hab. ad coiticem lecta. — Lepr. Coll. n. 210.
* Fissurina grammitis Montag. — Graphis grammitis Fée ,
1. c. , p. 47 j t. 9, f. 3. — Diorygma grammitis Eschw. Lich.
Bras. p. 67. — Emblemia venosa Pers. in Gaudich. Bot. Voy.
Uran. , p. 1 83.
Hab. adcortices levigatos lecta. — Lcpr. Coll. n. u5, iaa.
Obs. Nos échantillons ont la même croûte verdâtre que ceux
d'Eschweiler, dont la description leur convient à merveille. Ce
n'est point un Graphis, puisqu'on ne rencontre pas de trace
d'excipulum. Persoon , en faisant de cette espèce un nouveau
genre, ne s'y était pas mépris ; mais il paraît qu'il ignorait que,
deux ans auparavant , deux genres avaient été institués presque
en même temps , dans lesquels le sien rentrait évidemment. Le
nucléus ne m'a montré que des thèques fort jeunes. M. Fée les
dit identiques à celles du Graphis Balbisii. Il en résulte que si
382 c. montagne. — Plantes cellulaires exotiques.
l'on veut accorder une grande valeur aux organes de la fructifi-
cation, on peut subdiviser ce genre en deux autres , Diorygma
Eschw. qui comprendrait les espèces h sporidies pluriannulées,
comme D. insculplum Eschw. , D. grammitis Nob. , et F issu-
rina Fée , où viendraient se placer celles à sporidies tétraspores,
comme/'. Dumastii Fée, F. incrustons Fée, F.radiata Montag.,
F. irregularis Fée et F. lactea Fée.
* Arthonia polymorpha Eschw. , l. c. , p. 1 1 1 . Icon. selecL
Crypt. t. 9 , f. 3. An Ach.?
Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 477, 48a.
* Arthonia complanata Fée ( Essai, p. 54 et Supplém. p. 39 ,
t. 4o, n° 10) : thallo crustaceo subfarinaceo pallido lineis flexuo-
sis fuscis percurso , apotheciis mimitis punctiformibus vel
oblongis piano -convexis atris. Nob.
Hab. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 65o.
Desc. Thallus pallidus ad modum Lecideœ parasemœ lineolis flexuosis fusco-
lîmitatus. Apolbecia conferta, quoad magnitudiaétn et formam varia, puncti-
formia, minuta et oblonga , difformia , oanquàm veio stellata, ad millimetrum
lata , plano-convcxa , humecta la tumentia hemisphaeiica et punctala, Asci sub-
globosoovati -—^ millim. longi , diametro dimidio minores , sporidia octona
conglomerata includentes. Sporidia oblonga, asellifoimia, -^ millim. lotiga»
7^- millim. crassa sporas senas ioaequalcs foventia* extremis maximis, me-
dianas veio angustissimas, disciformes crassitudine adaequantibus»
Monographie generis Chfsneya,
Auctoribus comité Jaubert et Ed. Spach. (i)
CHESNEYA , a Lindl. in It. Chesney. ined. c. ic. » ex Endl. , Gen*
p. 1275. (1)
Calyx porrectus , submembranaceus, marcescens, obliquus ,
tubulosus , bilabiatus, ad basin suprà gibbus; labium superiùs
a-dentatum : dentibus adscendentibus, subconniventibus , cum
(1) Specierura icouesjdabimns in iHustrationibus Plantàrum Oricntaliwn.
(a) Genus maxime affiné Caiophacœ , qus dtffert nabitq; ratais gemfiiiaaris , frirtescenti-
jauber et spach. — Monographia gcneris Chesneya. 2 83
labit iuferioris patilô brevioris tripartiti segment is lateralibus
vexillo incumbentibus;segmeutuminfimum breviïis, porrectum.
Disons cuptilœformis, glandularis, calycis fundum vestiens,
slamina petalaque excipiens , supra production Corolla papi-
lionacea , discr margini inserta, mox decidua. Vexjllum adscen-
dens, unguicujatum , ecallosum, emarginatura , dorso plicato-
tricarinatuni et pubescens, sub autbesi explanatum lateribusque
reflexum , dernùm complicatum; ungue latè lineari, subcon-
volulo. Alje liber ae , porrectœ, conniventes , carinae acctimben-
tes, vexillo ferè irquilongse, carinâ longiores, lougè unguiculatae,
ii»a?quilaterae , margine supei iori auriculat» et ad basin trans-
versè plicato-rngulosae (Genistearum more); ungue angusto,
lineari. Carinâ porrecta, biunguiculata, cy mbaef ormis , erostris,
obtusa , extùs utrinque plicô longitudinal! instructa;laminisalis
conformibus (at minoribus ) , à basi ultra médium liberis , su-
pernè per marginem inferioreui leviter cohœrentibus ; unguibus
sublinearibus. Genitalja carinâ inclusa. Stàmina 10, diadelpha :
9 filamentis ferè ad apicem usqnè in vaginam disci margini
insertam stiprà fissam connata; decimum (vexillo antepositum)
liberum, disci fu'ndo insertum ideoque à vaginâ dissitum. Fila-
ment* capillaria , adscendentia : vaginae 5 sepalis anteposita al-
térais 4 paulô longiora ; filamentum staminis liberi vaginâ Ion-
giùs. Antherje oblongœ , œquales , conformes , versatiles , deci-
duae, acstivatione introrsœ. Pistillum porrectum. Ovaricm com-
pressum , oblongura , estipilaturo 9 toraentosum , subdecem *
ovulatum , basi et apice angustatum. Ovula campylotropa ,
appensa , subbiseriatim superposita , compressa , medio affixa ,
rakropyle superâ; funioulo brevi, horizon t a li. Stylus filiformis,
à basi ultra médium villosus et cectus, supernè glaber et incur-
viis,*ub stigmate circumbarbellatus. Stigma terminale , capi-
tellatum , papillulosum. Legubïfn arrectutn v. porrectum , car-
bas ; petiolis snprà basin articulatis : articulo basilari dilalato , persistenle; stipulis omnibus
membranacets, seariosis, inter se liberis, margine inleriori ferè ad médium usquè <petio!o
adoaiis ; pedunculis racemoso-7-v. pluri-floris , etiam fructiferis ereclis; pedicellls basi 1-
bracteatis , apice î-bracteolatis ; ovulis amphitropis ; stylo sub stigmate imberbi ; legumini-
bus turgidis , dense glanduloso-bispidulis , intùs medullâ et septulis orbalis ; seminibus
oblongb , subterelibus , rapbe brevi et chalazà basilari instructis , strato perispermico
corneo carenlibus.
284 Jaubert et spach. — Monographia generis Chesneya.
tilagineum , subteres, rectum v. subfalcatum, oblongum , esli-
pitatum,eglandulosum , tomentosum (saltem juvénile), obliqué
acuminatum , stylo rostratum v. uncinatum,ad suturam tropho-
spermicam 3-carinulatum , ad alteram suturam utrinquè nervo
piano marginatum , i-loculare (loculo medullâ ftrogosâ inter
semina septula membranacea subpellucida efformante farcto),
i -valve, 7-io-spermum ; valvae persistentes, tandem spiraliter
tortae. Semina lœvigata v. alveolato - rugosa , appensa, estro-
phiolata , compressa , reniformia , à funiculis decidua , raphe
orbata. Hilus brevis, linearis, ad médium marginis anterioris
situs. Chalaza à hilo haud distincta. Exostoma hilo contiguum
et superpositum. Testa coriacea,tenuis. Perispermium eorneum,
subpellucidum , ad margines in membranam attenuatum, inter
cotyledonum margines et radiculam isthmum efficiens. Embryo
curvus, citrinus : cotyledonibus crassiusculis , carnosis, plano-
convexis, obliqué oblongis , basi emarginatis, apice rotundatis;
radiculâ subfusiformi , acutiusculâ, decurvâ , accumbente , coty-
ledonibus duplô breviori.
Suffrutices bumiles , partibus herbaceis omnibus ( saltem ju-
nioribus)tomentosis v. velutinis. Radix perennis,crassa,descen-
dens , tandem lignosa , collo caudicibus pluribus lignosis aphyl-
lis instructa. Rami floriferi è caudicibus prodeuntes, flexuosi,
simplices, herbacei , foliati, obsolète angulati. Folia alterna,
bistipulata, impari-pinnata (2-9-juga): petiolo tereti , exarticu-
lato, supra leviter canaliculato. Fouola brevissimè petiolulata ,.
opposita, v. alterna, inaequilatera , subcarnulosa , variiformia,
integerrima , v. emarginata , tenuiter pennivenia , glandulis
sessilibus punctiformibus atropurpureis (sub pube latentibus)
conspersa, stepè mucronulata. Stipclje libéras (exceptis non-
nunquàm infimis, in vaginas apbyllas connatis), amplexicaules:
inferiores membranaceae , scariosae , integerrimae; caeterae- folia-
ceae , haud rarô dentatae. Pedunculi axillares , solitarii , teretes,,
i-3-flor» , recti, nudi , per anthesin erecti , dein divaricâti v. de-
flexi. Pedicelli suberecti , brèves , apice incrassati , basi articu-
lati et bracteolis 3 minimis deciduis submembranaceis stipati.
Flores citrini v. violacei y solitarii , v. geminati , v. terni ^iu
plei isque conspicui.
jAUBr.RT et spach. — Monographia gencris Chesnejra. 2 85
Subdivisio I.
Caules- v. rami-floriferi vaginis stipularibus orbati , jàm basi
foltigeni. Foliola opposita. Pedunculi elongati (pedicel/is.
mulio longiores , folio subduplo breviores ). Calycinis labii
inférions segmentum infimum segmentis lateralibus paulo
breviùs. Corolla flava (vcxillo ovali ; alis oblonço-obovatis).
Che^neya rytidosperma Nob. (///. Plant. Orient, tab. 4^.)
Foliis 2-v. 3-jugis. Foliolis subincano-puberulis , plerisquc
cuneiformibus v. cuneato-subrotundis,emarginatis.Leguminibus
brève rostratis uncinatisve. Seminibus alveolatis; alveolaruin
margine rugoso.
Radix subpedalis , vetula poil i ce m crassa ; cortice rugpsissimo , fusco ,
ciassiusculo; ligno fibroso , albido. Caudices 1-2 pollices longi, suberecti,
tortuosi , plus niinùsve raraosi , crassitic varia, cortice rugoso, griseo. Rami
flobiferi 3-6 pollices longi, crassitiè pennae anseriuae, v. teouiores, suberecti,
y. diffusi 9 subgeniculato-flexuosi , tomentosi (simulac stipula? , petioli , pedun-
culi , calyces , ovaria et lcguraina juniora ) ; internodia foliis breviora. Folia
pleraque 3- juga. Petioli 1-2 pollices longi, plus minùsvc divergentes, ple-
rùmque à basi ultra médium uudi. Foliola 2-7 lineas longa , apice modo
întegerrima, modo emarginala ,nuuc obliqué truncata, nunc rotundata, saepiùs
mucronulata , basi nunc rotundata v. subcorda ta , nunc atténua ta ; adulta
subglabrcscentia. Stipuljb ovalae , v. ovato-lanceolatae, v. subrotunda?, acumi-
nata?, pleraeque inciso-dentatae , plerùmque reflexae. Pedunculi 6-18 lineas
longi , 1 -y. 2-flori , petiolo crassiores et plerùmque subduplo breviores. Pedi-
cblli 1 -a lineas longi. Bracteols setacea*. Calyx 6-y lineas longus , ferè ad
médium btâdus , tenuiter 9-nervis , ex tus tomentoso-villosus , lulescens ,
segmentis dentibusque omnibus acutis, lineari-lanceolatis. Vexillum 10-12
lineas longum , calyce subduplo longi ùs , tenuiter venosam ; ungue calyce
et lamina subduplo breriore. Al£ 9-11 lineas long», obtusissimae ; auriculâ
brevi , obtusâ ; ungue calyce paulô breviore , lamina subaequilongo. Carina
8-9 lineas longa , unguibus laminis subaequilongis , calyce circiter trientè
brevioribns. Stylus sub antbesi ovario quadrupla longior. Legûmen 12-18
lineas longum , 3 lineas la lu m , rectum , rostro eosiformi-subulato ( circiter
9 lineas longo , nunc recto , nunc uncinato terminatum ) modo porrectum
y. cernuum, modo arrectum , tandem subglabrescens , castaneum , luteo mar-
ginatum. Semina circiter 2 lineas longa et sesquilineam lata , flavo-fusca.
( Etant, s. sp.)
In Armeniâ, ad Euphratem , inter Kemakh et Erzinghian, le-
a86 jaubert et spach. — Monographia ^eneris Chcsneya.
gerunt Coquebert de Montbretl (Herb. cl. Ti^ebb) et Auclior
Eloyl (Cat. n. 1 1 17 ; Plant, exsicc, n. 2^08 ).
Chesneya velutina Nob.
Foliis 3-v. 4-jugis. Foliolis subargenteo- velu tinis, in tegerrimis,
apiculatis , plerisque subrotundis. Leguminibus longé rostratis.
Serainibus
Radix crassitiè digiti minoris, y. tenuior, ligno fibroso. Caudi ces diffusî
y. suberecti, ramosi , i~4 pollices longi , crassitiè digiti minoris, v. tenuiores;
juuiores nodulosi. Rami-florjfbri erecti y. suberecti, 3-6 pollices longi,
crassitiè ferè pennae anserinae, erecti, y. suberecti, subgeniculato-flexunsî ,
velutini ( simulac folia , stipulas , pedunculi , pedicelli et calyces); internodiis
foliis iduUô brcvioribus. Folia subverticalia y. plus rninùsve divergentia,
7-v. 9-foliolata ; jugis plus minùsve reraotis. Petioli 2-4 pollices longi , graci-
les, à basi ad médium midi. Foliola 2-6 lineas longa , ovato-v. ovali-Y. ob-
ovato-Y. reniformi-subrotunda , y. ovata , v. subovalia , basi plerùmque sub-
cordata, apice truncata, y. rotundata, y. acuminulata , brève mucrgnata:
mucrone saepè glandulâ minuta atropurpurea coronato ; adulta subgUbresceotia
et Yerosimiliter glauco-viridia. Stipula subrotundae , y. ovatae, v. orales,
acuminata; , foliolis plerùmque minores , ssepissimè refléta? , pleraeque ( saltem
foliorum superiorumHnciso-dentatae: dentibus acuminalis , baud raro glatidulâ
minuta atropurpurea coronatis. Pejdunculi 1/2-1 \\i pollieem longi, petiolo
crassiores et plerùmque subtriplo breviores, i-v. saepiùs s-flori. Psdicsli^i
1-2 lineas longi, Bracteole setaceae. Flores quidquàm majores il lis Chesneym
rytidospermœ. Calyx 7-8 lineas longus , flavescens , ferè ad médium bifidus ,
tenuiter 9-nei vis : segmentas dentibusque acutis , lineari-lanceolatis. Vbxillum
i3-i4 lineas longum, calyce subduplo longiùs, tenuiter venulosum; ungue lamina
et calycc subduplo breviorc. Ame 11-12 lineas longa», obtusissimae ; auriculâ bre-
vi, obtusà ; ungue lamiuâ paulo breviore, calyce ferè aequilongâ. Carika 9 lineas
longa; unguibus kminis subdimidio brevioribus. Ovarutm (simulac legumen
juvénile) dense viUoso- lomentosum , sub antbesi stylo subtriplo breviùs.
Leguj^en (immaturum solùm vidimus) 2-31/2 pollices Ion g uni et ferè 4 lineas
latum , subYelutinum , rectum , rostro ensiformi 3-4 lineas longo superatum.
Semiha baud vidimus. (Exam. «. sp. )
Prape Mossul, in colhbus ad Tigrim et ad Euphratem,invenit
Aucher Eloyl ( Cat. n. 1 1 18 ).
Chesneya Oliverii Nob.
Gùldenètœdtia Olweriana Fischer! mss. in Herb. Mus. Par.
Foliis 5-7-jugis. Foliolis snbargenteo-sericeis , plerisque ob-
jaubert et spach. — Monographia generis Chesneya. 287
cordato-subrotundis. Leguminibus brève rostratis. Seminibus
lœvigatis , exalveolatis.
Radix crassitiè digiti niajorit. Caudices ( ex speciminibus paucis nobis obviis)
brèves , suberccti , ramulosi , crassiiiè pennae anseriuae. Rami-florcferi 2-3
pollices longi, suberccti, valdc flexuosi , albido-tomentosi (simulac petioli et
pednnculi), caudicibus vix tenniores; internodiis folii brevioribus. Folia ver-
ticalia y. subdtvergentia , 1 1-1 5-foliolata , jugis approximatif Petioli 2-3
pollices longi, graciles. Foliolà a-5'lineas longa, retusa, y. profonde ercar-
gioata, y. subbiloba, submutica , y. obsolète apiculata , basi plerùmqoe sub-
«ordata ; terminalia saspissimè obcordato-cuneifonnia ; vetula subglabrescen-
tia, glaaca. Stipulée foliolis instar velutinae, pleneque subrotundae, acumi -
natae : infcriores integerrimae ; caetera? haud raro apice 2-v. 3-fidae. Flores
haud vidimus. Pedunculi fructiferi ib-»i8 lineas longi, i-y. a-carpi , pctiolis
crassiores et duplô triplove brevjores. Pedicelli cras&i , brevissimi. Legumex
circitfr 2 pollices longum et 3- 3 1/2 lineas latum, rectum, s'jbtomentosum,
sub tomento castaneum , flavo-marginatum ; rostrum ensiformi-subulatum ,
rectum, circiter a Uneas longum. Semina circiter a 1/2 lineas longa et 2 lineas
la ta , flava, sublucida. (Exam. s. sp.)
Crescit inter Bagdad et Halep ( Olivier!).
Chesnkya microphylla Nob.
Foliis 3-5-jugis. Foliolis subargenteo-sericeis , apiculatis , pie-
risque cuneiformibus t retusis. Pedunculis i-floris. Legumi-
nibus
- Caudicbs brèves, tortuosi , suberecti , r a mosi, crassitiè pennae anserinae,
y. tenuiores. Rami-floriferi i 1/2- 3 pollices longi , graciles , suberecti, valdè
flexuosi , incano-tomentosi (simulac petioli, stipula; et pedunculi ). Folia 7-1 1
foliolata, paribus plus miuùsve remotis. Petioli graciles, 1-2 pollices longi.
Foliola i-3 lineas longa , cuneiformia, y. subrotunda , y. subovalia, y. ob-
cordata , basi nunc rotundata , nunc subcordata, apice truncata, y. ssepiùs
retusa , rariùs biloba. Stipula plerùmque ovales y. subrotundae , pleraeque apice
dentatae. Pedunculi 1-2 pollices longi , petiolo (modo longiores, modo bre-
yiores ï crassiores. Pedicelli vix ultra lineam longi. Bracteola setaceae. Galyx
circiter 7 lineas Ion g us, subvelutinus, lutescens; segmentis dentibusque lineari-
lanceolatis, acutis. Vexillum i4-i5 lineas longum, venulosum; ungue calyce et
lamina subaequilongo. Alje i3-i 4 lineas longa? ; auriculâ brevi, rotundatf; ungue
lamina sublongiore ; calyce aequilongâ, Carina circiter pollicem longa ; unguibus
laminis aequilongis , calyce paulo brevioribus. Pistillum sub anlhesi pollicem
longum. Otarium stylo subquadruplo breviùs. Leoumen imperfectum solùm
vidimus. Semina desiderantur. ( Exam. s. sp.)
Ad Euphratem legit Chesner! ( Plant, exsicc. 11. 177).
a 88 jadbert et spach. — Monographia generis Chesneya.
Subdwisio IL
Caules v. ramUfloriferi infernè foliorum loco vaginis stipularïbus
membranaceis cjrathi/ormibus insiructi. Foliota oppositq. Pe-
dunculi elongati{pedicellis multo longiores, Jolio paulo brevio-
res v. longiores). Caljcinis labii inferioris segmentum infini um
segmentis lateralibus subduplo breviîis. Corolla violacea(yexil*
lo rhombeo^subrotundo ; alis obovatis ).
Chesneya vagin alis Nob,
Foliis 3-(5-jugis. Foliolis subincanopuberulis, apictilatis, ple-
tisque cuneiformibus v. flabelliformibus , saepissimè emargina-
tis v. retusis. Leguminibus
Radix subpedalis et supernè circitcr pollicis crassitiè, conica; cortice fusco,
rugoso; ligno molli, fibroso, albido. Caudices 1-2 pollices longi, crassitiè pennae
anserinae, v. tenuiores , suberecti, uodulosi, ramosi, ex parte subterraoei ;
cortice fusco, tenui, rugoso. Rami-floriferi 3-6 pollices longi, graciles,
débiles , subdiffusi , y. adscendentes , subflexuosi, pubescentes (excepta parte
iufiraâ verosimiliter subterraneâ ) , saepissimè ad omncs axillas pedunculiferi,
infernè apbylli , vaginati. Vaginje stifutares 1/2 -2 lincas long» et totidem
cii citer latae , glabrae , scariosae > fuscae , modo truncatae et integerrimae , modo
spathaceae v. bilobae : infimae approximata? v. imbricatae ; caetera? plus minùsve
remotae; summas nonnunquàm petioli rudimento instructae. Folia pleraque
9-v. 1 1 -foliolata ; jugis approximatis. Petioli graciles, 1 1 /a- 2 1/2 pollices
longi , sicut foliola , stipulas et pcdunculi puberuli. Foliola 2-3 lineas longa ,
cuneiformia , v. flabelliformia , v. subovalia , v. subrotunda , basi subcordata ,
apicc nunc obliqué truncata, nunc emarginata, nunc retusa, nunc subbiloba ;
vetula subglabi escentia , glauco-viridia. Stifuljb ( petiolares) ovatae , y. ovales,
y. subrotunda? , foliolis paru m minores, apice emarginatae y. tridentatae. Pedun-
ctjli 6-20 lineas longi ( petiolo modo longiores , modo breviores), 2-flori,
petiolo crassiorcs. Pedicelli 1-9 lineas longi. Uracteola setaceae. Caltx
7-8 lincas longus, brève 2-labiatus (i/3), dilutè purpurascens , puberulus,
tenuiter 9 nervis, glandulis sessilibus minutissimis punctulatus; dentibus seg-
mentisque triangularibus, acutis. Vexillum pollicem longom; lamina 7-8 lineas
latâ ; ungue lamina subtriplo , calyce duplo breviore. Aljb 1 1 lineas longa?,
obtusissimae ; auriculâ rotundatâ ; ungue calyce breviori , lamina, sublongiori.
Carina 9 lineas longa ; unguibus lamina paulo longioribus, calyce brcvioribus.
Ovarium villoso-tomentosum. Legumina haud yidimus. ( Exam. s. sp. )
Ad fluraen Kerhet legit Aucher Eloy ! (Plant, exsicc. n. 4436).
jaubert et spagh. — Monographia generis Chesneya. 289
Subdivisio III .
Caules-v.~rami flotiferi vaginis stipularibus orbati , jam basi
foliigeni. Foliota alterna. Pedunculi abbreviati {folio multo
breviores , pedicellis vix vel paulo longiores ). Calycinis labii
in/erioris segmentum infimum segmentis lateralibus subdupL)
breviiis. Corolla violacea ( vexillo ovali v. subrotundo ; alis
obovatis).
Chesneya astragalina Nob.
Foliis 3-7-jngis. Foliolis incano-tomenîosis , plerisque snb-
quadratis, retusis , apiculatîs. Pedunculis i-floris. Vexillo ovali.
Leguminibus subfalcatis, brève rostratis v. uncinatis. Semi-
nibus
Radix in speciminibus yegetioribus crassitiè digiti minons, cortice fusco.
Gaudice8 brevissimi. Rami floriferi 2-6 pollices longi , caespitosi , tortuosi ,
plus minusve tomentosi, robustiores crassitiè pennse anserinae , alii graciles.
Folia pleraque internodiis multo longiora, 9-v. 11-foliolata. Petioli graciles,
lacato-tomentosi , 1-4 pollices longi, à basi ad médium ultrave nudi. Foliola
2-4 lineas longa , sat approxiinata , basi truncata , v. subcordata , v. rotundata ,
apice truncata y. rotundata; terminalia plerùmque obcordata. Stipula sub-
rotundae , y. subovatae , v. triangulares , obtusae , y. acuminatae . plerùmquc
integerrimae. Pedunculi tomentosi , sub antbcsi i-3 lineas longi; fructiferi
3-6 lineas longi. Pedicelli 1-2 liueas longi. Bracteolje setaceae. Calyx 6-8
lineas longus, flavescens , yelutinus ; labiis tubo duplo brevioribus ; dentibus
segmentisque triangularibus , acutis. Vexillum 10-12 lineas longum ; lamina
4-5 lineas latâ, basi subcordata, apice laevissimè retusa; ungue calyce dimidio,
lamina subtriplo breviore. Al« 9-10 lineas longa? , obtusissimae , lamina obtu-
sissimâ ; auriculâ rotundata ; ungue calycem subaequante , lamina sublongiore.
Gabina 8-9 lineas longa ; unguibas calyce paulo brevioribus , laminis longiori-
bus. Ovarium lanato-tomentosum , sub anthesi stylo paru m breviùs. Stylus à
basi ultra médium yillosus , superiùs ad barb'eliam usque glaber. Legumina
(immatura ) 2-2 1/2 pollices longa , circiler 5 lineas la ta , villosa. Semina exa-
minare baud licuit. ( Exam. s. sp.)
In Persiâ, prope lspahan , legit Jucher Elojr! ( Plant, exsicc.
n. 4432).
Chesneya parviflora Nob.
Foliis 3-8-jugis. Foliolis incanô-tomentosis, plerisque cunei-
formi-v.quadrato-oblongisy emarginatis. Pedunculis subtrifloris,
XVIII. Botan. — Novembre. 19
ago JA.CBERT et spaxh. — Monographia generis Chesueya.
brevissimis. Vexillo suborbiculari. Leguminibus rectis,uncinatis.
Serainibus laevigatis (sublentè insculpto-punctatis), exalveolatis.
Radix plantarum juniorum gracilis, albida , seûii-pedalis ; ad al ta fusca,
crassitiè digiti minoris. Caudices brèves, tortuosi. Rami-florifebi 2-4
pollices longi, crassitiè pennae anserinae , v, teouiores , diffusi, albido-tomenlosi
(siniulac peîioli, peduuculi et pedicelli). Iolia intcrnodiis longiora; pleraque
n-l5-foliolata ; petiolo crassiusculo , 1-9 pollices iongo, plerùmquc jàm infrà
médium foliolifero. Foliota i-3 lineas longa, approximata ; terminalia obcordata,
majora; caetera cuneiforini-v. quadrato-oblonga , v. rariùs eu n eiforinia , apice
$aepissimè profundc emarginata. Stipula ovatae, y. subrotundae, v. triangulares ,
acuminatae , y. obtusae , modo integerrimae , modo a-v. 3-fidae , v. iuciso-dentatae.
Pedunculi a-v. saep is 3-flori, cra&si, sub anthesi î-a lineas longi; fructrferi
2-4 lineas longi. Pedicelli 1-9 lineas longi. Bbacteola setaceae. Flores pro
génère parvi. Calyx circiter 4 lineas longus, lansto-tomentosus,sub indumento
ilavescens ; labii inferioris segmenta lateralia triangulari-lanceolata , acuta , seg-
mento infimo angustiora ; segmentum infimum triangulare , brève ; labii supe-
rioris dentés segmentis lateralibus labii inferioris conformes. Vexillum 6-7
lineas longum ; lamina 4 lineas latâ, basi corda to-auiicula ta, apice retusâ , bre-
vissimè apiculatà ; ungue calyce et lamina paulo breviore. Alje vexillo paulo
breviores; lamina obtusissiroâ ; a u rie u là brevi,subovatâ, apice rota nda ta ; nngae
calyce subaequilongo, lamina paulo longiori. Carina alia paulo brevior ( circiter
5 lineas longa ), unguibus calyce brevioribus , laminis subsequilongis. Stamina
et pistillum generis. Ovarium villoso-tomentosum , sub anthesi stylo paulo
breviùs. Stylus basi et apice exceptis glaber. Leoumina 1-119 pollicem
longa, circiter 5 lineas la ta; juniora albidolanata , tandem subglabresccntia,
pallidè castanea , flavo-marginata. Semina vix ultra lineam longa totidemque
ferè lata , badia. (Exam. s. sp.)
Ad sinum Persicum legit Aucher Eloy ! (Plant, exsicc.
n. 443^, A).
Mémoire sur les caractères des Tulipacées , des A sp ho dé fées
et d'autres familles voisines ,
Par le professeur Berna ardi , à Erfurt. (r)
En écartant des familles des Monocotylédonées celles dont
les graines manquent absolument d'albumen , et celles où Tem-
(1) Flora, 1840 , page 385,
bebïuurdi. — Sur les Tulipaiées et les Asphodelèes. agi
bryon est placé au-dehors de cet organe , ou, du moins n'en est
pas entièrement recouvert , les nombreuses familles restantes
s'accordent en ce qu'elles sont munies d'un albumen farineux
ou épais (charnu , corné ou cartilagineux) , entourant entière-
ment l'embryon. On y admet assez généralement les groupes
snivans :
i. Les Spadicées , formées de plusieurs familles, offrant des
fleurs généralement incomplètes , à ovaire libre, placées sur un
spadice.
a. Les Palmiers , qui se reconnaissent déjà par leur tronc et
leurs feuilles.
3. Les Scitaminèes j offrant quelques familles distinguées
par des fleurs complètes, ordinairement irrégulières, soudées par
leur base au calyce , par les feuilles à nervures pinnées et par
d'autres caractères encore.
4« Les Orchidées, avec quelques familles voisines, où la partie
inférieure du calyce est adhérente à l'ovaire et où les étamines
et les pistils sont soudés en une colonne.
On trouve, quant aux autres familles, moins de concordance
entre les botanistes; néanmoins les suivantes ont été assez gé-
néralement adoptées.
i. Les lridées ou Iridacèes. Leur ovaire est complètement
soudé à la base du calyce ; rarement il est libre à sa partie supé-
rieure, et ses trois loges, ainsi que ses trois étamines se trouvent
opposées aux divisions extérieures du calyce. Leurs anthères
sont fixées au côté extérieur du filet, et s'ouvrent vers le dehors
par des fentes longitudinales. Les graines renferment un albu-
men dense , charnu, cartilagineux ou corné.
2. Les Hémodoracées , à ovaire, ou libre, ou soudé à la base
du calyce: elles offrent trois ou six étamines; mais, dans le
premier cas, ces organes, ainsi que les loges ds l'ovaire, se
trouvent opposés aux divisions intérieures du calice. C'est par
ce caractère qu'elles s'éloignent des lridées autant que des
Asphodélées et des Amaryllidées : elles s'écartent, en outre,
des premières par le mode d'insertion des anthères, tournées vers
le dedans, mais s'ouvrent également par des fentes longitudi-
nales. Ordinairement on considère aussi leurs feuilles en glaive
ol^% bernhardi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées.
comme un caractère distinctif ; mais ces feuilles., qui ne se ren-
contrent pas dans toutes les Iridées, pourraient fort bien manquer
aussi à certaines Hémodoracées. Leur albumen est dense (cartila-
gineux ). Je ne déciderai pas s'il faut en séparer les Felloziées.*
3. Les Burmanniacèes offrent un ovaire soudé à la base du
calice , trois élamines opposées aux divisions intérieures du
calice, quand celles-ci existent , et alternes aux divisions exté-
rieures ; mais les trois carpelles s'y trouvent opposées aux
divisions extérieures du calice. Elles s'éloignent du groupe pré*
cèdent , surtout parce que les deux loges des anthères se
trouvent placées sur les côtés d'un connectif très considérable,
et s'ouvrent transversalement.
4. Les Philydracées. Ge petit groupe se fait reconnaître par
un ovaire libre, par un calice disépale et par trois anthères sou-
dées par les filets. Leur albumen est charnu.
5. Les Ponlédériées à ovaire libre ou semi-infère. Leurs éta-
nunes sont au nombre de trois ou de six: dans le premier cas,
elles sont opposées aux divisions calicinales internes: 1rs an-
thères se trouvent constamment tournées vers l'intérieur. Ce
groupe se distingue en outre, parce que les divisions de son
calice sexfide sont roulées en spirale dans le bouton , et que
les graines offrent un albumen farineux , dans Taxe duquel se
trouve logé l'embryon.
6. Les Broméliacées , dont l'ovaire est libre ou soudé,
soit en entier, soit en partie,avec la base du calice. Les étamines
sont au nombre de six ou davantage; les anthères, tournées
vers le dedans, s'ouvrent par des fentes longitudinales. Il esta
peine nécessaire de rappeler que le genre Agave appartient
aux Amaryllidées, où il forme avec le Fourcroya une section
distincte , les A gavées.
Les auteurs varient considérablement sur la distribution des
genres restant après la séparation de ces divers groupes : il sera
donc à propos de donner quelques observations qui pourront
aider à établir une classification sûre. C'est là le principal objet
de ce mémoire, que je commencerai par les Tulipacées.
J'ai déjà parlé dans ce recueil (voir Annales des Sciences
naturelles, tome vi, page 90) des caractères de cette famille,
bernhardi. — Sur les Tulipaeées et les Asphadêlèes. ay3
ainsi que des genres qu'elle renferme; des études , continuées
depuis r rae permettent de donner quelques observations ulté-
rieures. Je me suis, dans le mémoire en question, occupé prin-
cipalement des Gagea , et j'en parlerai d'abord ici, parce que,
dans la suite de mon travail., je me rapporterai aux observations
faites sur ce genre.
J'ai fait voir que le genre Gagea devra probablement être
démembré, et un démembrement a déjà été tenté par D. Don.,
qui fonde son genre Orytliia sur les Ornithogalum uniflorum L.
et oxypetajum L. Ce genre forme évidemment le passage des
Gagea aux Tulipa* Par son port , il rappelle davantage les
Tulipes , dont il offre les sépales caducs. D'un autre côté , son
pistil se termine comme dans les Gagea, par un style, qui
cependant est proportionnellement plus court que dans ces
plantes. Il s'écarte, de plus, des deux genres en question par les
sépales et les graines. En effet, les sépales intérieurs sont ongui-
culés , et les graines tiennent le milieu entre celles des Tulipes
et des Gagea; leur forme est déterminée principalement par
f'avortement d'un nombre d'ovules plus ou moins grand , et
par le rapprochement plus ou moins considérable des ovules
fécondés et développés ; la plupart des graines deviennent angu-
leuses, mais elles ne sont pas aplaties , parce que les deux faces ,
où elles sont en contact avec les graines voisines, ne sont pas
aussi fortement comprimées que le sont les graines des Tulipes.
La capsule offre également un caractère générique en ce qu'à
son sommet elle est très pointue, ce qui ne se voit ni. dans les
Tulipes, ni chez les Gagea..
Mais ce dernier genre semble réclamer encore un démem*»
brement;en effet, les ovules du Gagea reticulata R. Sch.
{Ornithogalum circinnatum L.) (i)sont disposés sur deui rangs
et rapprochés autant que dans les genres Tulipa , Lloydia et
Frilillaria. Ils s'aplatissent par leur pression mutuelle autant
que dans ces trois genres ; cependant notre plante se distingue
du Lloydia et des Fritillaria par l'absence d'un nectaire , et des
Tulipes par le calice persistant et par l'organisation du style :
elle forme évidemment le lien du Lloydia et du Gagea > et se
distingue du second de ces genres par les fruits plus grands. Ils
9.94 bernhardi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèles.
forment en conséquence un genre nouveau, que je dédie à
M. Horntmg, pharmacien à Aschersleben,qui s'est occupé beau-
coup de l'étude de la Flore d'Allemagne, et principalement du
genre Gagea. Des recherches ultérieures feront voir si d'autres
espèces encore de Gagea viendront se réunir au Hornungia
circinnata , et ces recherches apprendront en même temps s'il
n'existe point de formes intermédiaires qui détermineront de
nouveau la réunion de ces deux genres.
On ne peut point, du reste, caractériser les Gagea par
les ovules placés sur un seul rang ; car, quand même les
graines seraient fréquemment unisériées, les ovules forment
toujours deux rangées, et les graines unisériées ne sont pro-
duites que par l'avortement d'un grand nombre d'ovules.
Il existe cependant une différence dans la position des ovules
des vraies Gagea et des Frilillaiia , et autres genres à graines
fortement comprimées. Dans ces derniers, en effet, les deux
rangées d'ovules nombreux sont contiguës dans chaque loge
de l'ovaire sur un plan uni, tandis que , dans les Gagea y
les ovules de deux rangées adjacentes rentrent alternativement
les uns dans les autres, et remplissent les interstices, en sorte .
que la surface commissurale se présente en zigzag. Le même
caractère se retrouve chez les Erythronium, où , en outre, l'appen-
dice en forme de bec du sommet des ovules remplit les interstices
du côté extérieur. Mais il semble exister encore une autre diffé-
rence entre les ovules des Gagea et ceux des genres à graines en-
tièrement aplaties. Dans ces derniers , en effet , les membranes des
ovules continuent à s'accroître, même lorsqu'il ne s'y développe
point d'embryon , en sorte que les graines vides ont l'apparence
de celles qui sont douées de la faculté germinative: elles sont
néanmoins plus minces et dépourvues d'albumen et d'embryon.
Dans les Gagea , au contraire, les ovules non fécondés ne s'ac-
croissent nullement. Dans les Orithra, les enveloppes des ovules
non fécondés continuent également à s'accroître légèrement;
mais les observations manquent pour décider si les ovules de ce
genre offrent une position analogue à ceux des Gagea. J'ai
avancé, quant à la forme des graines du Gagea > qu'on peut
les appeler un peu comprimés, et je leur trouve maintenant
bern hardi. — Sur les Tulipocées et les Asphodélèes. 295
encore généralement ce caractère ; mais j'accorderai volontiers
que cette forme est variable , et que là où un petit nombre
seulement d'ovules se changent en graines, ils prennent une
forme plus arrondie, comme, d'un autre côté, on peut admettre
que , lôrs du développement de tous les ovules d'un carpelle ,
ils se rapprochent , du moins, dans certaines espèces, au point
de devenir anguleux, et même un peu comprimés.
D'après ces considérations , les caractères des genres Hornnn-
gia j Gagea et Orithya, seraient les suivans:
1. Hornungia. Calyx patens , cum staminibus persistens,
sepalis subaequalihus, nectario destitutis. Ovarium triloculare,
ovula numerosa , raro abortientia , in quolibet loculo bi séria ta,
commissura serierum plana. Stylus elongatus. Capsula subglo*
boso ovata , trigona , subretusa , trilocularis , loculicido- tri val-
ais. Semina biseriata , compressione mutua plana.
2. Ga^ea. Calyx patens , cum staminibus persistens , sepalis
sessilibus sntreqtialibus , nectario destitutis. Ovarium trilocu-
lare : ovula in quolibet loculo bi-seriata , in quovis serierum
pari alternantia , invicera interstitia alterîus seriei replentia.
Stylus elongatus. Capsula retusa trigona , loculicido-trivalvis.
Semina ob abortura saepè pauca subcompressa.
3. Orithya. Calyx subcampanulatus cum staminibus deciduus,
sepalis exterioribus sessilibus, înterioribus in unguem atténua-
tis. Ovarium triloculare , ovulorum situs ut in Gagea ? Stylus
longitudine ovarii. Capsula acuminata, trigona, loculicido-tri-
valvis. Semina ob abortum saepè pauca subcom pressa.
J'ai reçu maintenant un échantillon desséché , ainsi que des
graines de la seule espèce connue jusqu'ici du genre Rhinope-
talum. Les graines sont aplaties et germent comme celles des
Fritillaria. L'échantillon desséché offre deux fleurs , dont le*
anthères sont fixés au filet, comme dans les Fritillaria ; mais elles
sont très courtes , presque circulaires et non oblongues, comme
dans la plupart des Fritillaria j en sorte qu'on ne peut les com-
parer qu'à celles du Fritillaria persioa. Le stigmate est simple
et tronqué , comme dans le Fr. Fleischeri, de sorte que ce genre
se distingue à peine des Fritillaria par autre chose que par le
sépale supérieur, muni d'une fossette plus profonde que les
296 BEiwiiARDi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées.
autres , et prolongé en corne vers le dehors : il offre , de plus,
l'organisation du bulbe et du fruit de ces plantes, et ne devra
peut-être former par la suite qu'une section des Fritillaria.
Je passe maintenant aux caractères généraux des Tulipacées,
sur lesquels j'aurais peu de chose seulement à dire, si quelques
auteurs ne s'efforçaient continuellement à réduire les genres de
cette famille aux plantes qui offrent des graines aplaties, placées
en rangées superposées, et, s'ils ne continuaient à admettre que
les anthères des Gagea sont fixées par leur base au sommet du
filet, en sorte que ces plantes devraient continuer à être séparées
des Tulipacées.
Quant à l'insertion des Anthères , l'observation directe seule
peut décider quelle est la véritable organisation que ces plantes
offrent sous ce rapport. Il s'agit principalement de bien [savoir
faire ces recherches. A. cet effet , on fera bien d'examiner les
anthères des fleurs non encore épanouies d'un autre genre de
Tulipacées, où le canal à la base de l'anthère soit également
clos, mais où toutes les parties sont d'une grandeur plus consi-
dérable que dans les Gagea. Dans ces anthères plus grandes ,
on reconnaîtra à l'œil nu qu'en arrachant en une direction
droite l'anthère non épanouie , le filet offre une extrémité amin-
cie qu'on ne voyait point auparavant: on verra à la base de
l'anthère une petite excavation , placée à l'extrémité d'un canal
plus ou moins profond. Tout cela se retrouve dans des propor-
tions plus petites sur les anthères des Gagea. Les filets, qui
d'abord paraissent d'une grosseur presque égale, présentent
tout-à-coup une extrémité amincie. La grande facilité avec la-
qqelle on parvient à arracher ^'anthère fait voir qu'il ne s'est
point fait par cet enlèvement de déchirure au filet fixé seulement
par son extrémité extrêmement mince; le microscope même ne
fera connaître aucune lésion quelconque, même avec un grossis-
sement très considérable. L'examen des anthères qu'on a laissé
s'ouvrir, attachées encore au filet, ne tardera pas à confirmer les
faits que je viens d'exposer. On verra, en opérant avec la pré-
caution nécessaire, que c'est par son extrémité seulement que le
filet se trouve attaché, quand on a ouvert le canal dans lequel
se trouve placée toute la partie amincie.
BÇRNHARDf. — Sur les Tulipacées et les Asphodélées. 297
Passons maintenant à l'examen delà question, s'il faut cher-
cher les caractères distinctifs des Tulipacées dans la formation
et clans la disposition des graines plutôt que dans les caractères
que j'ai indiqués. Le caractère tiré des graines aplaties est d'au-
tant plus suspect qu'en l'établissant , on n'a indiqué aucune
raison pour laquelle ce nouveau caractère serait préférable à
celui qu'on admettait antérieurement, et on est cependant en
droit d'exiger que tout auteur qui propose des modifications au
système naturel en donne les motifs, alors surtout que les carac-
tères indiqués jusqu'alors méritent quelque considération par
leur ancienneté Or, on peut prouver que le caractère tiré de la
feuillaison des Tulipacées ou des Liliacées proprement dites fut
indiqué déjà par l'un des premiers fondateurs du systèaie natu-
rel, par Adanson , et admis par Laurent de Jussieu.
En effet, Adanson sépare les Lilia d'avec les Junci, parce
que, à l'exception de XUvularia , ils n'offrent point de racine
rampante; et que les sépales de leur calice campanule présentent
à leur base et du côté intérieur une fossette ou un sillon, qui
ne manque qu'aux Tulipes. Pour leurs feuilles , à l'exception des
Uvularia et des Tulipa > il n'admet point de gaines parfaites, et
tous les genres doivent offrir trois stigmates. Il admet les genres
Uvularia, Mithridatium (Erythronium) , Mandoni^Methoni-
ca) , Lilium , Imperialis , Frilillaria , Tulipa, en sorte que
les Uvularia forment le passage des Lilia aux Junci , et les
Tulipa celui des Lilia aux Se i lia. Ces derniers , comprenant les
genres Yucca > Phalangium , Anthericum et Scilla , diffèrent,
selon Adanson, des Lilia, par l'absence du sillon ou delà fos-
sette sur les pétales , par le stigmate simple et par les écailles
( gaines ) qui accompagnent chaque fleur. Il est évident par là
que cet auteur reconnaît déjà que les Lilia sont caractérisés par
l'absence des bractées membraneuses, quand même il ne l'énonce
pas expressément. Quant aux graines , il rappelle qus les genres
Uvularia et Mandoni les ont sphériques , les Erythronium
ovoïdes et les autres genres aplatis, mais sans trouver en cela
une raison pour opérer une séparation.
Dans son Système naturel, Laurent de Jussieu conserva les
Lilia d'Adanson ; il y comprit les mêmes genres, plus les Yucca >
298 bernhardi. — Sur les Tulipocées et les Asphodélées.
et cependant il fait remarquer avec raison que les TJvularia et
les Yucca sont des membres douteux de cette famille, les pre-
miers se trouvant placés, peut-être avec plus de raison, dans les
Àsparaginées, et les seconds dans les Broméliacées. La caracté-
ristique qu'il en tait est du reste également défectueuse ; mais
lorsqu'on la compare avec celle des Asphodélées , on verra éga-
lement, comme caractère distinctif, que les fleurs des Lilia
sont, ou entièrement nues, ou accompagnées d'une feuille qui
remplace la gaine, tandis que les Asphodélées offrent de véri-
tables gaines. Quant aux graines, il fait remarquer qu'elles sont,
dans chaque loge, disposées sur deux rangées , et qu'elles sont
souvent aplaties.
Une famille distinguée par son port offre très souvent, dans
les organes de la fructification, certains caractères communs à
tous les genres qu'elle comprend, et c'est dans la fixation de
l'anthère au filet que je crois avoir trouvé un tel caractère.
Dans tous les genres effectivement, l'anthère se trouve fixée au
filet plus ou moins au-dessous de son milieu, en sorte que, dans
le bouton , un petit canal clos de tous côtés, ou muni vers le
dedans d'une fente, renferme la pointe amincie du filet ; dans
les genres à canal clos , l'anthère persiste dans cette position,
même pendant la floraison ; dans ceux à canal fendu, le sommet
du filet fait assez souvent saillie vers l'extérieur ; l'anthère en
devient vacillante et se dirige vers le dedans, ce qui provient
de ce qu'elle se trouve fixée au-dessous de son milieu , et que
sa partie supérieure, plus pesante, s'incline vers te dedans:
l'anthère paraît alors fixée par son côté extérieur.
Toutes les Tulipacées se trouvent donc intimement réunies
en liiie famille extrêmement naturelle, par deux caractères dont
l'un est tiré des organes de la fructification (les anthères), et
l'autre des organes de la végétation ( la plante munie seulement
de ses feuilles ) ; en tenant compte encore des autres caractères
de cotte famille, on ne risquera jamais de la confondre avec
quelque autre famille, tandis que les graines aplaties, dispo-
sées en rangées, n'offrent qu'un seul caractère qui sépare évi-
demment des genres identiques par tous les autres caractères ,
si bien que leHornungia circinnata,<\uon a pris antérieurement
bernhardi. — Sur les Tulipacées et les Asphodélèes. a<)i)
pour un Ornithogalinm > et plus tard pour un Gagea , serait,
par suite du caractère tiré des graines, réuni aux Tulipacées, et
éloigné de la sorte des véritables Gagea. De plus , nous ayons
clans les Orythia un genre que l'organisation des graines peut
faire placer avec doute dans le même groupe, ou avec le
Gagea , ou avec le llornungia , ou avec le Tulipa. Cette consi-
dération est d'autant plus importante, que, d'un côté, dans les
Gagea y si tous les ovules venaient à se développer, les graines
pourraient devenir un peu aplaties, et que, de l'autre côté,
les graines constamment aplaties des Lilium > Fritillaria et
Tulipa y changeraient probablement de forme , si on pouvait
retirer quelques ovules de l'ovaire immédiatement après la fé-
condation , car les ovules n'offrent pas encore cette face aplatie;
et, en examinant de plus près les graines développées, on y
trouvera des formes très variées : les unes sont partout égale-
ment grosses; mais dans un grand nombre d'autres, le bord
intérieur surtout est plus mince que l'autre, et souvent même
elles sont comme tranchantes, en sorte que 9 outre la grande
face supérieure et l'inférieure, on peut en distinguer encore
une troisième, latérale, semblable au dos d'un couteau. De
plus, les graines placées aux extrémités de la capsule (et sur-
tout celles de l'extrémité supérieure), où de l'un des côtés elles
ne se trouvent point comprimées par une graine voisine, offrent
déjà une forme un peu différente. Enfin , il est douteux que
ceux qui veulent se servir des graines aplaties pour fonder un
caractère de famille , soient dans la bonne voie, parce que, non-
seulement aucune autre famille n'a pour caractère distinctif des
graines aplaties , mais encore parce que , dans des familles voi-
sines des Tulipacées, par exemple, dans les Iridées, nous ren-
controns des genres dont les différentes espèces offrent des
graines soit aplaties, soit arrondies , soit anguleuses, comme le
genre Iris lui-même. Si on admettait que les Gagea offrent ,
comme les Iris , des graines de forme différente , on pourrait y
réunir le genre Hornungia , et le caractère des Tulipacées, tiré
des graines aplaties , tomberait nécessairement dans le néant.
Ces considérations peuvent suffire pour prouver combien est
peu fondée l'opinion d'après laquelle il fatidrait séparer les Tuli-
3oo BERNUARDi. — Sur les Tulipacées et les Asphodélées.
pacées des Asphodélées par la forme de leurs graines; cette théo-
rie, du reste, n'a pas joui jusqu'ici d'une grande faveur : aussi
je crois n avoir point besoin d'admettre ce caractère , ni de
prouver l'inconvénient qu'il y aurait de réunir aux Asphodélées
les genres à graines non aplaties, séparées, d'après ce caractère,
des Tulipacées. En revanche, il me semble d'autant plus impor-
tant de rechercher si les Tulipacées forment une famille dis-
tincte, ou bien s'il ne serait pas préférable d'en faire une tribu
des Asphodélées, opinion qui compte de nombreux partisans,
quand même on ne s'accorderait pas sur les dénominations.
Quelque peu de chose que j'aie à redire de l'opinion qui con-
sidère les Hémérocallidées ( à l'exception du Blandfordia), les
Gilliésiacées, les Smilacées, etc., comme n'étant pas suffisamment
distinctes des Asphodélées, et qui ne les admet que comme des
sous-divisions de cette dernière famille r je ne puis montrer la
même indifférence quand il s'agit d'y réunir aussi les Tulipacées»
Si , à l'exception des groupes distingués en tête de ce Mé-
moire, tous les autres genres à ovaire libre et à embryon en-
tièrement renfermé dans l'albumen , ne doivent pas être réunis
en un seul groupe, on ne peut, à mon avis, trouver de bons ca-
ractères pour les grouper que dans la manière dont les anthères*
sont fixées. C'est d'après ce caractère qu'ils se laissent diviser en
trois groupes : i° ceux qui ont les anthères fixées en dedans du
filet ou à la face intérieure des sépales , de manière ordinairement
que l'insertion à la face extérieure de l'anthère se fait plus ou moins
au-dessous de son milieu , quelquefois davantage vers la base ;
a° ceux où les anthères se trouvent fixées par leur axe, plus ou
moins au-dessous du milieu, étant munies à leur base d'un canal
plus ou moins long , qui renferme le sommet du filet ; 3° ceux
où les anthères se fixent au filet par leur face intérieure. On peut
appeler les anthères du premier groupe antherœ introrsœ ; celles
du second A. extinctoriœ ou axiles , et celles du troisième A.
extrorsœ. Mais cette insertion des anthères doit être examinée
dans le bouton , car non-seulement les anthères extrorses, lors-
qu'elles sont attachées au-dessous de leur milieu , tendent , à
l'époque de la floraison, à se diriger vers l'intérieur, par suite
de la plus grande pesanteur de leur partie supérieure, ou de-
bernhabdi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlèes. 3c i
viennent au moins oscillantes ; mais ceci se voit souvent encore
tlans lesfanthères axiles, lorsque le canal , entrant par la base,
offre vers l'intérieur Une fente ouverte. Les anthères de toutes
ces plantes sont formées de deux loges qui s'ouvrent par une
fente longitudinale; cette fente est souvent tournée davantage
vers te dedans, lors même que Panthère ne se trouve pas fixée
du côté extérieur. Ces t ce qui se voit quelquefois, par exemple,
dans les grandes anthères des Tulipes; et peut-être la réunion pro-
posée par quelques auteurs, des Tu li parées avec les Asphodè-
lèes, doit-elle s'expliquer surtout, par la circonstance que les an-
thères des Tulipacées .s'ouvrent plus vers l'intérieur, ou plutôt
que les fentes , avant l'épanouissement , sont davantage tour-
nées vers le dedans. Mais, si on examine les anthères de ces
fleurs encore dans les boutons, par exemple, celles des Tulipes,
on trouve que ces fentes ne sont tournées davantage vers le
dedans que parce que le contour extérieur du tube que forment
les anthères rapprochées doit être plus grand que l'intérieur,
et que ces fentes sont par là refoulées vers l'intérieur. C'est
donc une circonstance très peu importante qui détermine cette
direction, tandis que l'insertion des anthères, lorsqu'on les
considère comme fournies par une feuille métamorphosée, offre
un caractère très distinctif dont, en effet , on s'est servi depuis
long-temps pour séparer les Mélanthacées. Or, comme les an-
therœ extinctoriœ diffèrent des A. introrsœ aussi essentiellement
que les A. extrorsœ, il n'y a pas de raison pour qu'elles ne servent
point de caractère distinctif pour une famille. Mais il faut se
garder de confondre les anthères extrorses et introrses avec les
anthères « extrorsum et introrsura déhiscentes a. Si l'on doit re-
connaître que beaucoup de Tulipacées, par la direction des
fentes dans les loges des anthères, se rapprochent des As-
phodèlèes, d'autres, au contraire, se rapprochent davantage,
sous ce rapport, des Mélanthacées; car dans certains genres,
comme dans les Lilium et le Melhonica > le filet, non-seulement,
lors de l'épanouissement, sort de la fente du canal et fait prendre
aux anthères une direction semblable à celle des Mélanthacées,
mais encore, l'organisation du style et du fruit de certaines Tu-
lipacées ressemble davantage à celle des Mélanthacées , ce qui a
3oi bernhardi. — Sur les Tullpacées et les Asphodélées.
même porté R. firown à réunir le genre Calochortus à cette
dernière famille. Le mieux sera donc toujours de ne ranger les
Tulipacées ni dans l'une, ni dans l'autre de ces deux familles, mais
de conserver comme leur caractère particulier les anthères axir
le$, de caractériser, au contraire, les Mélanthacées par des an-
thères extrorses, et de n'admettre parmi les Asphodélées aucun
genre qui ne présente point les anthères introrses dans le sens
que je viens d'indiquer.
Mais, dira-Non , où ranger le Blandfordia , qui, avec des an-
thères axiles, n'offre pas le port des Tulipacées? On ne saurait
méconnaître que, par son port , ce genre se rapproche de beau-
coup d' Asphodélées ; mais l'organisation de son fruit ne saurait
nous engager à l'y réunir, car ce fruit se rapproche davantage
de celui des Calochortus et des Mélanthacées. En effet, le style
se divise de très bonne heure en trois parties , et les trois ovaires
s'ouvrent à l'angle intérieur. On fera donc bien de considérer
le Blandfordia comme le type d'une nouvelle petite famille, et
on peut même dire que R. Brown a déjà reconnu ceci en éta-
blissant les Hémérocallidées , car les caractères qu'il attribue à
cette famille ne s'appliquent qu'au genre Blandfordia parmi
ceux qu'il y a réunis.
Il ne reste plus qu'à examiner quelle place il faut assigner aux
genres des Monocotylédonées qui à un ovaire infère réunissent
des anthères axiles , tels que les Aistroemeria et Doryanthes.
Je n'hésite nullement à rapprocher le premier genre, que Mirbel
et Herbert sont tentés de séparer en plusieurs autres , des Lilia-
cées, avec lesquelles, à l'exception de la racine, il s'accorde en-
tièrement, et je vois avec plaisir que Link et Reichenbach ont
déjà proposé ce rapprochement. Lorsqu'on accorde qu'il y a des .
Héntodoracées et des Broméliacées à ovaire infère et supère, il
n existe point de raison pour repousser des Tulipacées à ovaire
infère, dès que les genres qu'on veut y réunir offrent, dans tous
les points essentiels de la ressemblance avec les Tulipacées à
ovaire libre. Il est moins facile d'émettre un jugement sur la vé-
ritable place à assigner au Doryanthes > qui se trouve aussi isolé
que le Blandfordia. Mais comme la plupart des auteurs ont
réuni, jusqu'ici, ce genre aux Amaryllidées , en le plaçant à
bernhardi. — Sur les TulipQcèes et les Asphodélêes. 3o3
la suite des Alstroemeria 9 il ne semble pas hors de propos
de le laisser à cette place, et de le considérer comme une petite
tribu de cette famille. Il est tout aussi superflu d'établir pour
le Blandfordia une famille particulière ; on peut également le
constituer en une tribu qui se trouve très voisine de celle des
Doryanthées. Ceci est d'autant plus facile à admettre, que, dans
les Mélanthacées et les Àsphodélées aussi , on trouve réunis des
genres d'un port très divers. Le plus convenable serait donc de
réunir sous le nom de Liliacées tous les genres à anthères axiles
et d'y distinguer les quatre groupes des Tulipées, des Àlstroé-
mériées, des Doryanthées et des Blandfor diées.
Après l'arrangement des Monocotylédonées à anthères canali-
culées , il sera facile de disposer les autres plantes d'après les
mêmes principes. Passant d abord aux Mélanthacées, dont le
caractère est assez généralement établi sur les anthères extrorses,
j'aurai peu de chose à dire sur leur compte. On ne s'est trompé
jusqu'ici , qu'en ce qu'on n'a pas tenu assez fortement à ce ca-
ractère, et qu'on a réuni quelquefois à cette famille des genres
qui n'ont point d'anthères extrorses, et que, d'un autre côté ,
ou a refusé d'y admettre des genres qui offrent ces anthères.
Lindley nous fournit un exemple du premier cas , en y réunis-
sant d'une manière fort peu rationnelle les Paridées; on commit
une faute contraire en continuant à* réunir auxSmilacées le genre
RusctiSj car ce genre se rapproche , sans aucun doute, des Dra-
piezia et Disporum , aussi bien que des Smitax , Callixine ,
Luzuriaga , etc. La famille des Mélanthacées se distingue très
faiblement de celle des I ridées, par le nombre des étamines et
par l'ovaire. Du reste , les anthères , comme dans les Iridées ,
sont fixées au filet de différentes manières : tantôt elles sont
soudées sur toute leur longueur, tantôt elles sont fixées à-peu-
près au milieu , ce qui les rend souvent vacillantes. Le fruit est
ordinairement une capsule qui se divise en trois carpelles s'ou-
vrant à leur angle intérieur; mais quelquefois il s'ouvre aussi,
comme dans les Iridées ; d'autres fois il reste fermé et se change
en baie. Selon la différence dans l'organisation des sépales, on
divise les Mélanthacées en Colchicacées et en Vèratrées ; cepen-
dant les genres appartenant à ce dernier groupe offrent des dif-
3o4 bernhabdi. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées.
férences si importantes, qu'on trouvera peut-être, par la suite ,
convenable de le diviser en plusieurs autres.
Les Monocotylédonées à anthères introrses sont très nom-
breuses. R. Brown crut pouvoir y distinguer comme une famille
particulière les Asphodèlées , par les graines revêtues d'un test
noir crustacé, et par l'ovaire libre. Mais on a reconnu depuis
suffisamment que ce caractère ne permet pas d'établir une sépa-
ration naturelle , parce que des genres très voisins , tels que le
Myogalum à graines noires, et le Puschkinia à graines brun-
clair, se trouveraient dans des familles diverses, et que même,
à ce qu'il paraît, les espèces d'un même genre devraient être
séparées en deux genres différens. C'est ainsi que , non-seule-
ment les espèces du genre Scilla offrent des graines soit noires ,
soit brunâtres ; mais on trouve aussi dans des Anthericum du
Cap de Bonne-Espérance, surtout dans VA. revolutum L. , des
graines gris- blanc , tandis que la plupart des autres espèces les
ont noires. Il est vrai qu'on ne saurait admettre que les espèces
des genres dont les graines offrent une coloration différente
aient été assez exactement examinées pour qu'on ne puisse plus
songer à y opérer des séparations : au contraire , les espèces du
genre Anthericum qui offrent des feuilles charnues, trois fos-
settes nectarifères sur leur ovaire et des nectarostigmates sur
leurs sépales, formeraient peut-être avec raison un genre dis-
tinct; mais on peut d'autant mieux admettre qu'un même genre
puisse contenir des espèces à graines noires et à graines brunâtres,
qu'il existe un passage entre ces deux couleurs, et que certaines
graines réputées noires ne sont que brun-foncé. Du reste , la
même chose s'observe dans les Àmaryllidées, si voisines des
Asphodèlées, et distinctes seulement par l'ovaire infère. R. Brown
crut, à la vérité, pouvoir distinguer cette famille par l'absence du
test noir crustacé ; mais dans un grand nombre d' Amaryllidées
les graines sont munies d'un test semblable, et cependant on
ne saurait les ranger dans les Hypoxidées, car leurs graines,
non-seulement n'offrent point de hile en bec ; mais il faudrait
alors opérer les séparations les plus contraires à la nature : ceci
ne conduirait à rien moins qu'à placer le Leucojum œstwum ,
qui offre les graines noires dans une autre famille que le L. ver-
bernhàrdi. — Sur les Tuli pavées et les Asphodèlêes. 3o5
nurriy qui les a brun clair. Le Galanthus nival is % qu'on dit
également n'avoir point de graines noires , viendrait se placer
à côté de cette dernière plante.
Si j'admets que le caractère tiré de la couleur noire des graines
doit être abandonné pour les Asphodélées, il mesemblecependant
qu'aucun genre de Monocotylédonées à anthères introrses et à
graines recouvertes d'un test noir crustacé ne doit être éloigné
de la famille des Asphodélées, et qu'on ne peut en éloigner ni
les Amaryllidées, ni les Hypoxidées comme des familles particu-
lières. En effet , le caractère tiré du bile en bec est de trop peu
d'importance pour séparer les Hypoxidées comme une famille
distincte de celles des Amaryllidées, et ce caractère n'aurait pas
été admis par R. Brown comme concluant, s'il n'avait cru que
les Amaryllidées se distinguent en même temps des Hypoxidées
par l'absence du test noir crustacé ; mais , lorsqu'on est forcé
d'accorder que, dans les Broméliacées, les Hémodoracées, les
Liliacées , l'ovaire , ou libre ou soudé à la base du calice ,
n'offre qu'un caractère de valeur secondaire , il est rationnel de
ne point admettre les Amaryllidées et les Hypoxidées comme
familles distinctes des Asphodélées, mais de les regarder comme
de simples tribus de cette famille, d'autant plus que les genres
des Conanthérées , qu'on a réunies aux Asphodélées, offrent
généralement un ovaire plus ou moins soudé.
Après avoir écarté les familles des Amaryllidées et des Hypoxi-
dées , il s'agit de savoir s'il ne serait pas convenable* de ne con-
sidérer également les autres familles à anthères introrses, telles
que les Joncées, les Smilacées et les Dioscorées, que comme
des sous-divisions des Asphodélées. En effet, les raisons pour
opérer cette réunion ne sont pas difficiles à trouver. C'est ainsi
que les divers auteurs ont donné aux Smilacées , aux Convalla-
riacées et aux Asparaginées , une extension tellement diverse ,
que, par cette raison déjà, il est permis de douter qu'elles forment
une famille naturelle bien nette. R. Brown a cru pouvoir séparer
ses Smilacées des Asphodélées par le test membraneux, ni noir,
ni crustacé ; mais nous avons vu déjà plus haut que ce carac-
tère ne saurait être conservé. On peut tout aussi peu considérer
le fruit en baie comme un .caractère distinctif pour l'établissc-
XVIII. Botav. — Novembre. ao
3o6 BERNiiA.RDr. — Sur les Tulipacées et les Asphodèlées.
ment d'une famille, et cette opinion a été rejetée par R. Brown
lui-même et par d'autres botanistes. Les caractères proposés par
d'autres, pour séparer les Smilacées, peuvent d'autant plus être
passés sous silence que ceux mêmes qui les ont établis ont émis
des doutes sur leur valeur.
Quoique les Dioscorées, depuis que R. Brown les a établies,
aient été admises avec une faveur marquée , elles ne sauraient
cependant être considérées comme une famille nettement établie.
Par leur fruit déjà , elles se rapprochent tellement des Smilacées,
que Jussieu les considère seulement comme un groupe très
voisin , mais qu'il n'y reconnaît nullement une famille particu-
lière : quelques auteurs récens aussi penchent à la réunion. De
plus , les trois caractères indiqués par R. Brown, la soudure de
l'ovaire, le fruit capsulaire, et l'embryon renfermé dans une
grande cavité de l'albumen , ne sont nullement décisifs: les deux
premiers n'offrent point de grande valeur, puisque le genre
Tamtis , à fruit en baie et à ovaire soudé , à moins qu'on
n'en fasse une famille distincte, force à renoncer à l'un ou à
l'autre de ces deux caractères, selon qu'on réunira le Tamus aux
Smilacées ou aux Dioscoridées*. II résulte d'ailleurs de ce que
nous avons vu précédemment, que ni le fruit en baie, ni l'ovaire
inférieur ne saurait servir en général pour la distinction des
familles dans les Mo'nocotylédonées. Quant à l'embryon ren-
fermé dans une grande cavité de l'albumen , on ne saurait mé-
connaître , à la vérité , que cette cavité dans les Dio&corea et les
Rajania offre quelque chose "de particulier ; mais il n'est pas
encore prouvé qu'on ait raison de fonder sur ce caractère une
famille particulière. Il paraît, au contraire, avoir d'autant moin*
de valeur que le genre Tarnus, qu'on range dans les Diosco-
rées , ne le présente pas. Les Roxburghiacées de Wallich pour-
raient fort bien être réunies aux Smilacées.
Quant aux Joncées , les auteurs modernes sont assez unanimes
pour les éloigner des Asphodèlées , particulièrement à cause de
leurs fleurs glumacées et de leur port; niais, en réunissant
à cette famille le Narthecium , on fait disparaître ces deux carac-
tères, et cependant on ne saurait disconvenir que ce genre se
approche des Joncées sous plusieurs rapports; cependant il
bkrnhardi. — Sur tes Tulipacées et les Aspkodèlèes. 307
faut éloigner de cette famille les genres où l'embryon n'est pas
parfaitement entouré par l'albumen, mais où il ne se trouve qu'à
moitié enfermé dans une cavité de ce dernier. Ces genres
peuvent convenablement être rapprochés des Commélinées ,
dont ils s'éloignent de même que des Xy ridées, des Eriocaulées,
des Restiacées et des Centrolépidées , par la position de l'em-
bryon. On peut les séparer en deux petits groupes, les Flagella-
riacées, distinguées par un albumen farineux, et renfermant,
outre le genre Flagellaria y le Prionium, et les Kiogiacées, à
albumen charnu , fondées sur le genre Kingia. Les genres en-
core à examiner sont les Rapatea , Dosypogon, etc.
Je suis prêt à considérer, avec d'autres botanistes , les Gillié-
siacées comme une sous-tribu des Asphodélées, et les Paridées
comme une sous-tribu des Smilacées.
D'après ce que je viens d'exposer, il semble le plus rationnel
de considérer les Dioscoridées , les Smilacées , les Hypoxidées ,
les Amaryllidées , les Asphodélées et les J un ce es comme de
simples tribus d'une seule grande famille, que l'on pourrait
comprendre sous le nom d'Alliacées , à cause d'un de ses genres
les mieux connus et les plus vastes. Cette famille s'éloignerait
des Broméliacées et des Pontédérées par l'albumen non farineux,
mais charnu, des Philydracées par le nombre des sépales et des
anthères , des Burmanniacées par le mode de déhiscence des
anthères, des Hémodoracées par la positiou des loges de l'o-
vaire vis-à-vis des sépales et des autres familles dont il a été
question ici par l'insertion des anthères.
Le résultat de nos recherches serait donc qu'après la sépara-
tion des familles nommées dès le commencement, toutes les
autres plantes monocoty lédonées pourraient fort convenablement
être divisées en trois familles , qui présentent les caractères et
les sous-divisions , dont voici le tableau :
I. Mklahtraceje. Antherae sçx, rare novem, extrorsùm filamentis
affixae. Ovariuin Jiberum. Albumen carnosum et cartila-
gineum, embryoïlem includens.
a. Colchicaceœ. Sepala longe unguiculata in tu])um coalita.
b. Veratreœ. Sepala vix ongaiculata tel in tuhum l'revissimum coalrta.
20.
3o8 BhRNHARDi. — Sur les Tulipacées et les Asphodélées.
ILLiuace/e. Antherae sex extinctoriœ s. axiles, i. e filamento
^ canalis ope infra médium axcmaffixœ. Ovarium liberum 1.
calycis basi adhaerens. Albumen carnosum, cmbryouem
includens.
a. Tuîipeœ. Ovarium liberam. Flores midi vel foliis stipati.
b. Alstrœmeriecc. Ovarium calycis basi adhaerens. Flores foliis stipati.
c. Doryantheœ. Ovarium calycis basi adhaereus. Flores bracteati.
d. Blandfordieœ. Ovarium liberum* Flores bracteati.
IQ. àlliac&s. Antherae se*, rare très 1. plures, filamentis 1. sepalis
introrsùm affixse, longitudinaliter déhiscentes. Ovarium
liberum vel cum calycis basi undique infernève coalitum,
carpidiis segmedtis calycis exterioribus oppositis. Albumen
carnosum vel cartilagineum , embryouem includens.
a. DioHCorldeœ. Ovarium calycis basi adhaerens. Gaulis foliis petiolatis
reticulatis iustructus.
b. StnilacecR, Ovarium liberum. «Fruct us baccatus.
c. Hrpoxideœ. Ovarium calycis basi adhaerens. Fractus capsulai is. Semina
umbilico laterali rostcUiformi iostructa.
d. Amaryllideœ. Ovarium calycis basi adhaerens. Folia radicalia vaginan-
tia. Semina rostcllo destituta.
c. AsphodeleceOyârium liberum vel infernè calycî adbaererrs. Fructûs
capsularis. Flores colorati , spatbà vel bracteis membranaceis tecti.
f. Junceœ. Ovarium liberum. Flores glumacei.
Sua une espèce nouvelle de Figuier, et sur quelques arbres
à lait édule ,
Par M. Desvaux,
Directeur en retraite du Jardin Botanique d'Angers.
§ I. Sur quelques Figuiers.
Une espèce de plus ou de moins dans un genre , et surtout
dans un genre déjà nombreux en espèces connues , tel est celui
du Figuier, n'est que d'une bien faible importance dans la
science, si elle n'offre pas un intérêt plus direct que de grossir
nos catalogues, et surtout si l'espèce ne repose que sur des mo-
desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. C$09
difications d'un, ordre insignifiant, ainsi qu'il n'en existe que
trop. Mais si cette espèce présente une particularité notable >
une utilité directe , elle a le droit d'intéresser plus spéciale-
ment. Nous croyons que c'est le cas du Figuier du Yopo. (1)
Nous devons la communication, de cet arbre à notre estimable
ami le docteur Willams Hamilton , connu par quelques travaux,
sur les plantes des Indes occidentales. Ce modeste savant, dési-
reux surtout de faire connaître et de propager en lieux conve-
nables les espèces végétales véritablement utiles, avait prié le
résidant anglais près la république de Venezuela, de lui pro-
curer XArbol de Vaca ou Polo de Vaca* M. Rer-Porter fit une
excursion de quatre jours, et très éloignée, au moyen de la-
quelle il put se procurer des échantillons, incomplets à la vérité,
d'arbres à lait édule, et même une quantité notable (un litre)
du suc laiteux de l'un d'eux. Nous avons eu communication de
ces objets, avec lf s notes courtes envoyées de Bogota par
M. Ker-Porter.
L'espèce d'arbre que les habitans des bords du Yopo, et vers
l'embouchure de ce petit fleuve, appellent Lechero , et aussi
Malo-Palo , serait, d'après le docteur Hamilton, larbre désigné
par quelques observateurs sous le nom de Galactodendrum te-
nuifolium (a); mais ce Galactodendrum serait peut-être une es-
pèce de B r osi m um y tandis qu'une étude complète de ce végétal
nous a prouvé que c'était un véritable Figuier, non encore décrit.
Il offre cette particularité , que son suc est jaune ou jaunâtre,
et non blanc , et que les fruits ou Figues passent, dans les lieux
où il existe, pour nuisibles ou même vénéneux.
Dans l'ouvrage de MM. de Humboldt , Bonpland et Runth
sur les plantes de l'Amérique équinoxiale ( Nova gênera et
specieSj etc.), nous trouvons un Figuier portant le nom vul-
gaire de Mala-Pula {Ficus dendrocida), mais cet arbre n'a au-
cun rapport spécifique avec notre- arbre du Yopo:
Nous ne pouvons donner une diagnose complète de cette es-
pèce nouvelle, que par rapport à la quarantaine d'espèces de
(1) Nous avons donné une phrase caractéristique de ce figuier, en* i834, dans un ouvrage
peu répandu : Mémoires de la Société d'agriculture , sciences et arts d'Angers , t. n , p. 33;.
(2) Ce nom ne se trouve pas dans ta deuxième édition du Nomcnclator botanicus de *'~' J '\
3io desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier.
Figuiers qui nous est parfaitement connue : elle ne pourra donc
être que provisoire; mais fa description complète que nous y
joignons y suppléera pour l'avenir.
Ficus yoponensis : ramis, ramulisque teretibus, annulatis; fo-
liis integerrimis glaberrimis, elongato-Iauceolatis , acumina-
tis, parallèle proximèque venosis. — Grescit in locis humidis
propè fluminulum Yopo ( Reip. Venezuelae ).
Figuier du Yopo. Tab. 8,fig. i:
jtrbre presque de haute futaie , à écorce très épaisse , rude , blanchâtre,
fournissant) ainsi que toutes les autres parties de l'arbre, un suc jaunâtre et
très épais.
Rameaux cylindracés , entièrement glabres, bruu roùgeâtre, auncîcs au
bas des entrenœuds, par l'effet de l'insertion des stipules caduques, et cepen-
dant, par suite du développement de la base du pétiole , la feuille paraissant
.sortir au-dessous de cet anneau. *
Entrenœuds régulièrement d'un centimètre au plus ; plus courts que les
pétioles.
Stipule d'un vert jaunâtre', longuement linéaire lancéolée, aiguë, un peu
coriace, étroite , non scarieuse, longue de 3 centimètres , et large à sa base de
5 millimètres.
Feuilles alternes, d'un vert gai ou vert jaunâtre, glabres, presque mem-
braneuses , persistantes , satis dentelures , elliptiquement lancéolées , un peu
rétréci es à la base et acuminées au sommet, pointe un peu mousse; nervures
jaunâtres parallèles très rapprochées, saillantes des deux côtés, et alternativement
une plus prononcée et l'autre moins , toutes réunies vers les bords sur une
veine sinueuse presque marginale ; limbe de la feuille de 3 s 4 centimètres de
large, et de ioà i5 de long.
Pétiole blanc jaunâtre , canaliculé en dessus , long de 3 à 4 centimètres , et
mince par rapport à la grandeur de la feuille.
Réceptacle commun * de la grosseur d'une petite prune , strié longitudinale-
ment (paraissant, étant frais, avoir une couleur gris violacé); à pédoncule
axillaire , ordinairement unique â l'aisselle de chaque feuille , de forme globu-
loïde, avec un prolongement au sommet, court, écrasé à son oritice, et fermé
par cinq écailles sca rie uses.
Pédoncule plus long que les pétioles , de 2 à 3 centimètres , ayant à son
sommet deux à trois écailles scarieuses courtes obtuses , appliquées sur la base
du réceptacle ou figue.
Fleurs stériles ou staminifères seulement, en petit nombre au-dessous du
bord de l'orifice du réceptacle commun.
deswux. — Espèce nouvelle de Figuier. 3i i
Fleurs fertiles ou pistittfères seulement, très nombreuses, à ovaire uni*
latéral, à pointe oblique et à calice scarieux profondément quiuquepartite.
Péricarpe , ovale, un peu comprimé, jaunâtre, comme lisse à sa surface,
avec une pointe sur le côté interne.
Cet arbre croît vers l'embouchure da Topo, petit fleuve de la république de
Venezuela , où il reçoit les noms de Lechcro et de Mata-Palo.
*
Ficus yopone^sis.
Arbor procera, cortice crassoalbescentc, lactescente :lac sublulcsceus glutino-
sum. Rami glaberrimi, teretes, fusco-brunei, basi foliorum annulati. Internodi
petiolo breviores cylindracei. Stipules luteo-virentes , elongalae, lineati-lan-
ccolatae, acutissimae, subcoriaceae ( non scariosae ). Folia alterna , iotegerrima ,
persiste ntia petiolafa , sùbmembranacea , luteo-virescentia , glaberrima , elon-
gato lanceolata , acuminata, basi subatlenuata, nervosa : nervis lutescentibus
u trinqué prominentibus , dense parallelis alternatimque tenuioribus , prope
margincm confluciitibus. Petiolum elongatum gracile, latescenc, supra cana-
liculatum. Receptaculum axillarc peduncutatum solitare, globosum glabrum ,
longitudinaliter stria tu m i collo apice dilatato terminatum : aperturâ basi cou-
s trie ta , squamis quinque clausâ. Pedunculus glaberriinus , elongatus , petiolo
longior, subteres , apice incrassatas squamosus: squamis a-5 scariosis obtusis,
receptaculo appressis. Flores neutre paululae , aperturâ receptaculi proximae.
Flores fertiles nuincrosae inclusse. Pericarpium unilatérale ovatum sub-
, lutescens lxvigatum , apice latcralitet acutum.
Grescit in locis hu raidis fluminuli Yopo Amcricae, ubi dicitur vernaculè
Mata-Palo et Lechero.
Une seconde espèce de Palo de Vaca > transmise par le
docteur Hamilton , sous les noms inédits de Galactodendron
chrysophyllifolium , et en dernier lieu de Galactodendrum ova-
lifolium , est un arbre des mêmes régions, de la hauteur de 9
à i3 mètres, et croissant près de Cajegal, et aussi à San-Pedro
dans le voisinage d'Aragua. Ce n'est encore qu'un véritable Fi-
guier, d'après le grand échantillon, sans fruit à la vérité, que
nous en possédons. La nature et la forme de ses stipules , celle
de ses feuilles , et son suc blanc, prouvent que c'est un Figuier ;
aussi sommes-nous presque certains que c'est l'espèce décrite
par Wildenow (Spec Pi. 4- tora. p. 1 143) sous le nom de Ficus
insipida , auquel Sprengel , dans son Syslema vegetaBilium , a
eu tort de joindre le Ficus elliptka de Kunth , espèce qui en
est totalement distincte.
3 f 2 desv jstfx. - Espèce nouvelle de Figuier.
A l'exception de la longueur des entre-nœuds, qui ne dépassent
pas 3 centimètres , et de la présence des stipules lancéolées-li-
néaires, aiguës, dont Willdenow n'a pas fait mention , nous ne
trouvons rien à ajouter à la description qu'a donnée cet auteur
de ce Figuier, indiqué comme venant des environs de Caracas.
Le nom dinsipida n'a été tiré que de la qualité des fruits, et
point de propriétés relatives au suc propre ; nous croyons , d'a-
près cela, que cet arbre peut être signalé ainsi qu'il suit :
Ficus insipida Willd. Galactodendrwn ovahfolium et G. vhry-
sophyllifolium W. Ham. ined. Vernacule Palo de Faca."
Hâtais tçretibus subaunulatis glabris. Foliis subdistatitibus coriaceis, cllip-
tico-oblongis , glabcrrimis, intcgcrritnis, basi subauguslatis apice obtuse acuiui-
natis /distante utriuque parailelo-venosis rclicuialisque (receptaculis subrotuo-
dis pedunculatis cx^Willd. ).
Ce Figuier paraîtrait avoir quelques rapports avec notre Ficus
Guianensisj tant pour la forme de ses feuilles que pour les ner-
vures ; aussi allons-nous en présenter une diagnuse plus rigou-
reuse que celle donnée dans l'ouvrage de M. Hamilton , afin d'en
fixer l'existence spécifique.
Ficus Guianensis Desv. in Prod. Fl. Ind. occid. Hamilt. p. 62.
Ramis teretibus glabris (albescentibus) substriatis. Foliis subconfertis ,
crassis, glabris, inlegerrirnis, elliptico-eloDgatis , obtusis, brevissimè obtusèque
mucronatis , suprà nitidis, utiinquc parallelo-vcnosis, subtils reticulatis; petiolis
subbrevîbus ( intense purpareo-fusco colora lis ), crassis; receptaculis sphaericis
(albescentibus) puberulis ( diametr. gran. Piperi) , axillaribus, subquinatis ,
i>reviter pedunculatis : pedunculis pubescentibus apice braclcatis* bractçis
obtusis scariosis geminati* , adpressis.
§ IL Sur le véritable arbre de la Vache.
La difficulté pour arriver à quelque certitude dans certains
points de la botanique, se fera d'autant mieux sentir ici , que
plus de deux siècles n'ont encore pu nous donner une parfaite
connaissance de l'arbre qui en Amérique et entre les tropiques
fournit une sorte de lait édule, presque comparable à celui de
nos animaux domestiques. Signalé dès i633 par Laet , dans le
xvni c livre , chap. iv de sa Description des Indes occidentales, et
desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. 3i3
malgré les efforts de plusieurs savons, et entre autres de notre
honorable ami, nous ne possédons à cet égard que des notions
approximatives, et devons supposer, surtout d'après ce qui va
suivre, qu'il y a plusieurs arbres, et même des arbres de fa-
milles différentes, qui fournissent un lait ou émulsion laiteuse,
non-seulement édule, mais encore utilisée réellement comme lait.
Ce qu'il y a de certain , c'est qu'aucun des trois arbres ou
échantillons d'arbres expédiés dans le premier envoi de M. Ker-
Porter, ne peut se rapporter au Palo de Vava dont a parlé le
baron de Humboldt, arbre qui semblerait de la famille des Sa-
potilliers : soit les deux figuiers dont nous avons traité ci-dessus,
soit l'arbre dont nous allons parler, et qui a fourni le litre de
lait que nous avo'ns eu à notre disposition.
L'expression qui, dans M. de Humboldt, signale son Galao
todendron utile (Brosimum Galactodendron Don) : foliis suprà
viridia subtùs aureo-fusca , ne peut en aucune manière con-
venir à notre présent Arbre de vache (Palo de Vaca). Celui
dont nous traitons, et que nous regardons comme un Clusier
jusqu'à nouveaux éclaircissemens {Clusia Galactodendrum (PI. 8,
fig. 2 ) , croît dans les environs de Caryaca (Rép. de Vene-
zuela), et fleurit en avril ou mai. L'arbre est si élevé, que l'on
fut obligé de le brûler vers ses branches pour en avoir quelques
feuilles , et ce sont de celles figurées à la planche citée ; ce qui
prouve l'existence de plusieurs arbres confondus sous un même
nom vulgaire, et ayant la même propriété économique.
Notre Clusia Galactodendron a les rameaux opposés, un peu
anguleux; les feuilles également opposées, coriaces, entières,
comme marginées , obovales , obtuses , longues de près d'un
décimètre, larges de quatre centimètres, et décurrentes sur leur
pétiole; elles sont finement nervées, à nervures parallèles très
rapprochées et se dirigeant vers le sommet, avec une nervure
médiane peu prononcée, si ce n'est à son point de départ. Ces
feuilles, comme striées à la surface supérieure, et d'un vert
foncé, sont d'un vert très pâle en dessous. L'écorce de l'arbre
est très épaisse , couverte de tubercules corticaux assez réguliè-
rement rapprochés, et son tissu intérieur passe au rouge violacé
par l'action de l'air.
3i4 desvaux. — Espèce nouvelle de Figuier*
Pour extraire le lait de cet arbre, les habitans des campagnes
pratiquent des incisions qui pénètrent jusqu'au tissu ligneux,
en les dirigeant au couchant; mais ils ne font ces incisions que
durant le croissant de la lune, s'imaginant qu'à cette époque
l'écoulement est plus abondant. L'arbre peut fournir à-peu-près
un litre dans une heure. Lorsque les habitans se trouvent éloi-
gnés de chez eux, ils se nourrissent eux et leurs en fans du lait
qu'ils extraient. L'usage de ce lait est de faire éprouver aux
lèvres et au palais une sensation d'astringence qui parait distin-
guer les espèces édules de lait des végétaux.
Le lait de notre présent Palo de Paca n'éprouve pas la fer-
mentation qui fait aigrir si promptement le lait des animaux ,.
car, après trois jours d'exposition à l'air * à peine si l'on aper-
çoit un léger degré d'acidité. Il est blanc r épais, cailleboteux,
et prend enfin à l'air une couleur rosaire ou violacée, même
lorsqu'il est mêlé d'eau , à laquelle il peut être mêlé en toutes
proportions.
Nous doutons beaucoup que le suc de ce végétal soit du
même arbre que celui dont M. Boussingault a donné l'analyse
{Ann. de chimie , i8a3 , t. a3, p 219) , car il n'est rien dit de
l'altération de couleur , si notable dans le nôtre.
Voici le précis de l'analyse de ce suc> qu'a faite M. Morren (rj
dans un travail entrepris à notre sollicitation, et présenté à la
Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers.
Des deux bouteilles, renfermant chacune à-peu-près un demi-
litre de lait, l'une, débouchée à la douane, était privée de quel-
ques parties de son contenu, et le reste ayant subi l'action de
l'air, était d'une consistance semblable à la crème de lait, d'une
odeur peu agréable, comme un peu résineuse, et d'une couleur
blanc-rosé très prononcée.
La bouteille intacte et remplie jusqu'au bouchon , qui était
recouvert de cire et d'une triple enveloppe de parchemin , ren-
fermait au contraire un liquide d'une odeur et d'une saveur
agréables. Le lait était plus épais au fond et aux parois du
vase qu'au milieu , mais une légère chaleur lui a communiqué
»
(1) Professeur des Sciences physiques el mathématiques au collège ro\al d'Angers.
dksvaux. — Espèce nouvelle de Figuier. 3 1 5
une liquidité générale. La saveur en était très légèrement astrin-
gente et comme un peu acidulée , l'odeur un peu aromatique.
La pesanteur spécifique en était de 1,014. Il a P u bouillir sous
la pression ordinaire, à la température dé ioo°. Par le refroidis-
sement, il s'est formé une pellicule qui s'est teinte fortement en
rose. Les acides, les alcalis, l'alcool et l'éther, n'ont point déter-
miné de coagulation. Par une lente évaporation, la couleur aug-
mente dans toute la masse, et va jusqu'au brun-rouge du cho-
colat; alors il s'opère une séparation en substance limpide,
grasse , avec apparence de cire fondue et en substance solide à
l'état grumeleu*. Cette dernière, débarrassée de la première par
la décantation , et plus complètement par l'addition d'une aro-
mite (huile essentielle), offre tous les caractères azotés de la
fibrine, et est alors de l'albumine dans son mélange primitif.
Pour juger de cette substance avant que le feu l'ait altérée et lui
ait communiqué l'odeur de viande rôtie, on la traite par Téther
anhydre bouillant, dès qu'à l'évaporation le liquide prend une
couleur rosée. Toute la cire étant enlevée par ce moyen, il reste
une substance blanchâtre, mollasse, qui, traitée par l'acide sulfu-
rique et du sucre, a donné une belle réaction purpurine signa-
lant l'albumine.
La cire obtenue par décantation est légèrement déliquescente,
mais elle perd cette propriété par une ébullition prolongée dans
l'eau distillée , devient ferme, d'un blanc jaunâtre , mais elle eàt
plus facilement liquéfiable que la cire d'abeille. Sa densité est de
1,012g, ce qui la rapproche de celle des espèces de Myrica 9
tandis que la cire d'abeille surnage l'eau.
L'eau dans laquelle on a fait bouillir la cire donne des indices
de présence de magnésie, suspendue par un acide.
Le lait étendu d'eau avant toute évaporation , indique, par les
réactifs, la présence de l'acide gallique; traité par l'ammoniaque
ou la potasse , on obtient promptement une liqueur rouge par
l'effet du gai la te formé. On explique alors la couleur rose de cette
liqueur naturelle exposée à l'air, par la décomposition de l'albu-
mine fournissant l'ammoniaque réuni ensuite à l'acide gallique.
La dissolution ammoniacale offre de l'acide benzoïque en
quantité remarquable, cause directe de l'aromatisme de ce suc.
3iG DBSvMfx. — Espèce nouvelle de Figuier.
Les réactifs prouvent l'absence complète de fécule , de ca-
séum et de caoutchouc.
Cire.' 4g à 5o centièmes.
Albumine 20 à i5.
Acide gaLlique 5 à 8 ?
Acide benzoïque. "..••• 1 à â?
, Oxide de magnésium . . Indices.
— de calcium. . . . Indices.
— de silicium. * . • Indices.
D'après un nouvel envoi Fait au docteur Hamilton par M. Ker-
Porter,iI paraîtrait qu'il existe des arbres véritablement rappro-
chés du genre Brosimum, qui constituent de nouveaux Palo de
Vaca, et le docteur Hamilton , en même temps qu'il nous a fait cette
communication, a publié un Galactodendrum longifolium dans le
Botanical magazine, t. 372 5, et dans le Penny magazine-, n° 261,.
t. 5, p. 160. Bien que les détails donnés soient encore incomplets,
ne reposant que sur la connaissance des fruits et des feuilles, ce
végétal nous semblerait se rattacher au Brosimum. Les feuilles,
longues quelquefois de plus de 35 centimètres, offrent une ana-
logie assez frappante, pour la grandeur et les nervures, avec
une espèce qu'avec les horticulteurs nous avons cultivée sous le
nom de Galactodendrum speciosum ; mais dans celle-ci, les
feuilles sont plus manifestement rétrécies à la base que dans
celles du docteur Hamilton. Le haut du pétiole est velu-paléacé ;
les nervures beaucoup plus courbées vers la pointe , bien que
se dirigeant aussi parallèlement entre elles, et l'acumen ou
pointe en est beaucoup moins prononcé que dans le Galacto*
dendrum longifolium.
Cet exposé donnant, autant que- nous pouvons le croire, tout
ce qui est connu sur les arbres curieux dont nous venons de
parler, indique assez tout ce qui reste à faire, non -seulement
pour connaître leurs caractères botaniques, mais encore pour
se les procurer, afin de les naturaliser dans nos colonies. La
quantité seule de cire que renferme leur suc propre, suffirait
pour stimuler dans cette recherche, quand même leur lait
n'aurait pas toute la supériorité de qualité qu'on lui attribue.
Plaugbb 8. Fig. 1. Rameau au Ficus Yoponensis. — a. Feuille isolée. — £. Réceptacle.
•— c. Fleur femelle, — Fig. a. Rameau du Clusia GalactocUndron.
^9 1^
n. r. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacées. 317
Recherches sur la structure anatomique de quelques Magnolia-
cées, par H. R. Goeppert. (Linncea, 1842, p. i35. )
A la réunion des naturalistes de la Grande-Bretagne, tenue
«n 1837 à Liverpool, M. Lindley fit la remarque que les cellules
poreuses que Kieser a le premier vues dans le bois des Coni-
fères, se retrouvent partout dans les fibres ligneuses des plantes
à sécrétions résineuses, telles que le Tasmannia et le Sphœro-
stemma. D'autres membres de la réunion allèrent plus loin , en
soutenant que la plus entière similitude existait entre les Coni-
fères et les Magnoliacées. S'il en était ainsi , la valeur des re-
cherches d'anatomie comparée pour la botanique en général , et
pour la détermination des bois fossiles en particulier, serait for-
tement compromise, l'opinion ayant prévalu jusqu'ici, que l'or-
ganisation généralement connue des Conifères était particulière
à cette famille et lui servait de caractère distinctif. Depuis les
excellentes recherches de Mohl , il ne reste plus de doute que
les ponctuations ou pores des cellules et des vaisseaux dans
les Conifères , ainsi que dans toutes les autres plantes connues
jusqu'ici, offrent une organisation et une origine à-peu-près
semblables; et, sous ce rapport, la théorie de Lindley serait
conséquemment vraie ; elle devrait recevoir plus d'extension ,
et ne pas s'appliquer seulement aux arbres résineux , comme le
Tasmannia. Mais il s'agit ici plutôt de la position des pores sur
les cellules ligneuses (qui, comme on sait, n'existent dans les
Conifères que sur les deux parois tournées vers les rayons médul-
laires), ainsi que de l'absence des vaisseaux /plus grands, ronds
et ponctués qui manquent dans lus Conifères , mais qui se re-
trouvent chez les autres Dicotylédonées.
Désirant depuis long-temps examiner par moi-même cette
question si singulière, j'eus enfin une occasion favorable de le
faire, M. Adolphe Rrongniart ayaut eu l'obligeance de me com-
muniquer récemment un tronçon de Drimys JFinteri de trois
pouces d'épaisseur, avec cinquante couches ligneuses.
L'écorce présente à l'extérieur Yépidcrme blanchâtre, formé
de 6-8 cellules un peu dilatées, à parois assez épaisses. Les cel-
lules les plus extérieures, offrant 2-3 rangées, sont souvent in-
3i8 h. r. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacées.
colores; quelquefois cependant elles se trouvent remplies d'une
substance brune. Sous l'épiderme se trouve une partie assez so-
lide de l'écorce, épaisse d'une ligne, et offrant les parois des
cellules parenchymateuses colorées en brun. C'est jusqu'à ce
point que s étendent les rayons médullaires de l'écorce, qui
forment maintenant, avec le tissu celluleux parenchymateux in-
terposé, le reste de l'écorce qui offre une consistance molle. Entre
ces rayons médullaires, de même que dans la partie de l'écorce
placée sous l'épiderme et correspondant au liège y on voit, à
l'œil nu déjà, des points blanchâtres produits par l'aggloméra-
tion de cellules à parois fort épaisses, formées souvent de
vingt couches concentriques, un peu raccourcies, à cavités ré-
trécies , au nombre d'environ quinze à vingt. Ces groupes de
cellules sont tellement compactes , que , quand on les coupe ,
ils crient, et qu'ils peuvent facilement se détacher du reste du
tissu , sous la forme de grains blanchâtres. Les rayons médul-
laires de l'écorce, très saillans, qui ne sont autre chose que la
continuation des rayons médullaires du bois, traversant ici
toutes les couches annuelles, et qu'on doit donc compter parmi
les grands organes de cette espèce , font distinguer, au premier
coup-d'oeil déjà , le tronc en question de celui des véritables
Conifères (Abiétinées,Taxinéeset Cupressinées), dans lesquelles,
comme nous l'avons dit précédemment, on ne rencontre que de
petits rayons médullaires traversant des couches annuelles isolées.
La coupe transversale du corps ligneux offre cependant, sous
le microscope, une ressemblance extrême avec les Conifères, par-
ticulièrement en ce que les cellules ligneuses n'alternent point ,
comme dans les autres Dicotylédonées , avec des vaisseaux ar-
rondis, ponctués, mais qu'elles se montrent seulement comme
des cellules tétragones, disposées en séries rayonnantes, et
qui s'étendent depuis la moelle jusqu'à l'écorce. Les cellules des
rayons médullaires diffèrent encore considérablement, en ce
qu'elles sont toutes plus grandes que dans les Conifères, qu'elles
offrent presque toujours le diamètre des cellules adjacentes, et
qu'elles sont plus allongées. Sur deux ou trois rangées de cellules
ligneuses on rencontre à-peu-près un petit rayon médullaire;
sur quinze à vingt, on en trouve un grand , qui , vers l'écorce ,
h. r. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacèes. 3iq
où ils sont les plus larges, se forment d'une à douze cellules jux-
taposées, dont on reconnaît évidemment, avec un grossissement
seulement de cent vingt, l'organisation ponctuée de distance en
distance par l'amincissement des parois. Ils sont remplis d'une
substance brune , oléagino-résineuse , offrant la saveur de l'é-
corce. La limitation des couches ligneuses est déterminée par
trois ou quatre cellules un peu plus épaisses.
Dans la coupe longitudinale parallèle aux rayons médullaires,
il est vrai, les cellules se présentent toutes, comme des cellules pro-
sencbymateuses , poreuses ou ponctuées, avec des pores offrant
une disposition quaternaire spirale ou quinconciale sur deux ou
sur trois rangées, entourés d'une aréole intérieure elliptique-
oblique , comme nous la voyons chez les araucaria ; cepen-
dant les cellules des rayons médullaires font immédiatement
reconnaître une autre famille de Dîcotylédonées , en ce que ,
comme je l'ai fait veut antérieurement déjà , elles ne sont point
tétragones, régulièrement ponctuées et appliquées , par leurs
parois, contre les cellules ligneuses, comme dans les véritables
Conifères, mais en ce qu'elles sont deux ou trois fois plus longues
que. larges, qu'elles offrent de nombreuses ponctuations, et
qu'elles alternent avec W parois des cellules ligneuses, ou
qu'elles ne se trouvent point placées sur le même plan que
celles-ci, comme je l'ai fait voir dans mon mémoire sur là struc-
ture anatomique des Conifères. Il n'est pas rare non plus de
voir de grandes cellules alterner avec les petites, ce qui ne se
rencontre pas non plus dans les Conifères* Les parois isolées
des grandes cellules sont souvent amincies des deux côtés de
douze à seize fois, mais elles ne sont jamais perforées; d'où on
peut conclure la présence d'un grand nombre de pores. Comme
il. s'en trouve souvent quatre-vingts ou cent superposées , il est
a peine nécessaire dé faire rémafrqtier qu'elles se reconnaissent,
même à l'œil nu, sur le corps ligneux, sous la forme de bandes
larges d'une demi-ligne à une ligne.
Le nombre des pores disposés sur un même rang dans chaque
cellule ligneuse isolée, est de cinquante à soixante, c'est-à-dire
quinze à vingt de plus que je n'en ai remarqué sur les araucaria.
Sur la coupe longitudinale parallèle à Vècorce , on voit déjà ,
3ao, h. a. goeppert. — Sur la structure des Magnoliacées.
à l'œil nu, les nombreuses extrémités des grands rayons médul-
laires : elles sont linéaires, amincies vers le bas et vers le haut,
longues d'une à deux lignes, et on en rencontre, terme moyen ,
environ six ou sept dans la largeur d'une ligne. Lorsqu'on les
observe grossies, on les trouve composées de huit à douze cel-
lules, disposées assez irrégulièrement les unes à roté des autres;
les plus petites sont formées d'une à deux cellules; dans une
rangée longitudinale, j'en ai compté souvent quatre-vingts à
cent sur les grandes, et de un à dix sur W petites. Les cellules
ligneuses offrent également , dans ce sens , des pores , moins
nombreux à la vérité , que sur les côtés tournés vers les rayons
médullaires. Ordinairement ils se trouvent placés au milieu de
la cellule, dans une série longitudinale, et c'est par ce caractère
encore qu'ils s'éloignent de ceux des Conifères , ou ce n'e6t que
par de rares exceptions qu'on en trouve sur ce côté.
Un rameau annuel d'un Drimys inconnu, que j'obtins du
professeur Henschel , et un autre du même âge du Tasmannia
aromatica, reçu du professeur Kunth , offrent une organisation
semblable. Les autres plantes de la famille des Magnoliacées,
que j'ai exammèes(Magnolia^Liriodendron, lllicium), s'écartent
de cette organisation , en ce que , dans leur corps ligneux , comme
dans celui des autres Dicotylédonées,on rencontre de toutes parts
des cellules ligneuses ponctuées, alternant avec des vaisseaux
ronds et ponctués.
II résulte donc des recherches que je viens de faire, que, par
suite d'un examen attentif, l'analogie , soupçonnée seulement
entre les Tasmannia et les Drimys, d'un côté, et les Conifères
de l'autre , n'existe nullement, et qu'elle ne se borne qu'à une
ressemblance, remarquable sans doute, dans la composition assez
analogue du corps ligneux , formé seulement de cellules prosen-
chymateuses poreuses, mais que, sans faire mention de l'organi-
sation très diverse des rayons médullaires , les premières offrent
encore tant de différences, qu'on ne saurait les confondre avec
celles des Conifères, et que, par conséquent , les tentatives faites
pour tirer parti de l'organisation des plantes vivantes pour dé-
terminer les espèces fossiles, méritent juqu'ici la plus grande
confiance.
h. mohl. — Structure des vaisseaux. 3a i
Observations sur la structure des vaisseaux ponctués j
Par Hugo Mohl. (i)
Quelque nombreuses que soient les recherches publiées sur
la structure des vaisseaux ponctués, les écrits récens sur l'ana-
tomie végétale font voir que les auteurs sont loin de se trouver
d'accord à ce sujet. J'ai pensé qu'il serait donc à propos do
publier quelques observations que j'ai eu occasion de faire en
étudiant ces organes.
Pour mieux faire connaître les divergences qui existent entre
ma théorie et celle des autres anatomistes , je vais, en peu de
mots, exposer les doctrines des naturalistes que ce sujet a oc-
cupés.
Connus déjà par divers auteurs anciens, tels que Leeuwen-
hock,Hill,Van Marum,Hedwig,les vaisseaux ponctués ne furent
nettement distingués des vaisseaux spiraux et scalariformes
que par M. Mirbel. Cet auteur considéra les ponctuations
comme des élévations se présentant à la face extérieure des vais-
seaux et munis d'une véritable ouverture ; mais il ignorait la
réticulation de ces organes , et il contestait le passage de l'une de
leurs formes dans l'autre. M. Mirbel distinguait l'aréole d'avec
les ponctuations: il reconnut la membrane étendue entre ces
dernières, et , quoique ses observations fussent erronées sur
quelques points , il avait cependant jeté les fondemens sur les-
quels les autres anatomistes auraient dû continuer l'édifice, et qui,
avec de légères modifications , auraient été conformes k la vérité ;
mais ceci n'eut pas lieu , et quelques botanistes allemands éta-
blirent une série d'opinions , qui furent autant de pas rétro-
grades dans l'a connaissance de ces organes.
Et d'abord Sprengel ( Anleitung zur Kenntnissder Gaviiclise^
1802, I, io3) détermina la production de diverses opinions
erronées, en faisant naître les vaisseaux ponctués des vaisseaux
(1) Linnœa , i84a, pige i.
XVIII. Botaw. — Décembre. » *
32 «i h. MOfiL. — Structure des vaisseaux.
spiraux , par suite \l'une soudure des fibres spirales ; il confon-
dait, en outre, ces vaisseaux avec les vaisseaux scalariformes.
L'articulation des vaisseaux était connue de Sprengel, qui l'ex-
plique par une vive contraction s'opérant sur eux dans quelques
points.
Une autre théorie, qui a également trouvé quelques adeptes
dans ces derniers temps, est due à Bernbardi ( Vber Pflanzen-
gefâsse, p. 35 ). C'est à cet auteur que revient le mérite d'avoir
découvert la membrane extérieure des vaisseaux spiraux ; il rap-
porta à ces derniers la formation des vaisseaux scalariformes et
ponctués y mais d'une autre manière que Sprengel, en admettant
que les ponctuations sont les poitions isolées d'une fibre spirale
décomposée.
Treviranus ( Vont inivendigen Bau der Geivàchse, p. 55) eut
le mérite de contribuer à la connaissance intime des vaisseaux,
en reconnaissant qu'ils se trouvent composés d'utricules. II con-
sidéra ( Beitrag zur Pflanzenphysiologie 3 p. 17) les utriciiles
vasculaires comme des cellules ligneuses métamorphosées, et
soupçonna qu'à la place des bandes transversales, il y avait des
cloisons qui disparaissent plus tard. Il reste incertain sur la
structure des ponctuations. Il est le premier qui ait observé
que , dans le bois du Sassafras , les parties des vaisseaux , adja-
centes aux rayons médullaires , sont couvertes de ponctuations
d'une forme différente. Il considéra en général les ponctuations
comme des élévations , et la dernière forme de ces organes fut
regardée' par lui comme des ouvertures.
Moldenhawer ( Beitràge zur Anatomie der Pflanzen , p. 264)
fit provenir, de la même manière que Sprengel , les vaisseaux
poreux des vaisseaux spiraux et des vaisseaux annulaires , entre
les fibres desquels se formerait des fibres transversales. Selon
lui, les fibres se trouvent placées à la face extérieure de la paroi
utriculaire primitive. C'est à tort que quelques anatomistes pos-
térieurs doutent du fait nouveau, trouvé par cet auteur, que,
dans les vaisseaux du Tilleul , les parties qui se trouvent conti-
nués à un autre vaisseau , offrent l'organisation d'un vaisseau
poreux, tandis que les faces en rapport avec les cellules affectent
la structure d'un vaisseau spiral.
h. mohl. — Structure des vaisseaux. 3a \
Mieux que tous ses prédécesseurs, G. R. Treviranus (Fer-
mischte Schriften, I, 1 49 ) expliqua l'organisation des ponctua-
tions , en les considérant comme des élévations de la paroi des
vaisseaux , qui sont creuses d'un côté, et qui offrent au milieu
un enfoncement muni d'un bord relevé.
Meyen {Phytotomie , p. 227) suivit Bernhardi, en admettant
que les ponctuations sont des parties d'une fibre spirale décora--
posée; mais il embrouilla encore la question , en considérant la
fibre comme la formation primitive, et la membrane vasculaire
comme la formation secondaire.
Link {Annales des Sciences naturelles, tome xxm, page iSi*)
fait naître également les ponctuations des vaisseaux de h décom-
position d'une fibre spirale: il dit que cette dernière est creuse.
Selon lui, il n'existe point de vaisseaux poreux: leurs ponctua-
tions sont desfragmens delà fibre spirale, qui sont plus courts
que dans les vaisseaux scalariformes ; dans d'autres cas , ce sont
des renflemens de la fibre spirale creuse.
Dans quelques Mémoires publiés en i83i, je cherchais à éta-
blir que la structure des vaisseaux scalariformes et des tubes
se trouve , quant aux points essentiels , analogue à celle des
cellules ponctuées. Je fis naître les vaisseaux de cellules minces,
closes, sur la face intérieure desquelles se déposent plus tard des
membranes et des fibreâ, et dont les cloisons transversales se
résorbent totalement ou sont perforées d'une manière rétiforme
ou scalariforme. Quant aux vaisseaux ponctués , j'établis que
leur organisation se réglait sur celle des orgaftes élémentaires
adjacens , que les ponctuations sont des parties plus minces de
la paroi vasculaire , et que l'aréole doit sa naissance à une cavité
placée au dehors de la paroi vasculaire.
Dans ces derniers temps , Link ( Elementa philos, bot. éd. se-
cunda , I, 177, 181) distingua deux sortes de vaisseaux, et
établit, sur des distinctions dont je ne puis entièrement me
rendre compte, les vaisseaux poreux et les vaisseaux ponctués. Il
fait dériver les premiers des vaisseaux spiraux , dont la fibre
creuse se réunit à certains points , pour disparaître ensuite , en
sorte que les parties fibreuses isolées perdent leur continuité.
Les vaisseaux ponctués sont couverts de ponctuations , qui
ai.
3a4 H - mohl. — Structure des vaisseaux.
sont des restes des vaisseaux spiraux , mais qui ne deviennent
pas .visibles.
Les deux travaux les plus récens sur les vaisseaux ponctués
par Meyen (Neues System der Physiologie , I, 117) et par
Schleiden (Flora, i83g, p. 327) s'accordent beaucoup ensemble
dans leurs résultats. Les deux auteurs font naître les ponctua-
tions de fentes que forment les fibres de la couche utriculaire
secondaire , à certains points où elles ne se soudent pas. Ces
deux auteurs admettent ma théorie sur l'aréole. [Schleiden dit la
cavité formant l'aréole remplie d'air, et admet que la fente qui
s'étend au-dessus de cette cavité s'arrondit plus tard par suite
d'un dépôt de nouvelle matière organisatrice. Meyen conteste
absolument toute dépendance entre la formation des parois vas-
eu lai r es et la structure des organes élémentaires adjacens.
Après ce résumé des principaux résultats obtenus par les
anatomistes sur les vaisseaux ponctués , je vais passer aux re-
cherches que j'ai entreprises moi-même dans ces derniers temps.
Le premier point dont je m'occuperai concerne le fait que, dans
les vaisseaux ponctués de la plupart des plantes, les différentes
utricules vasculaires n'offrent point une structure identique,
mais que, selon qu'elles se trouvent en contact avec divers or-
ganes élémentaires, elles offrent des différences assez importantes
dans leur structure. Cette relation entre les tubes ponctués et les
organes élémentaires adjacens était indiquée déjà par les deux
faits isolés, observés par Treviranus et Moldenhawer. Plus tard
j'ai essayé «de prouver que cette organisation se trouvait géné-
ralement répandue. En effet , j'ai démontré que la structure
observée par Moldenhawer dans le Tilleul se représente entre
autres sur XAcer campestre > et que les rayons médullaires de
beaucoup de plantes exercent une grande influence sur la struc-
ture des parois des tubes ponctués ; car, sur les parties des vais-
seaux qui se trouvent en contact avec les rayons médullaires,
les ponctuations offrent une forme régulière, ne sont point entou-
rées d'une aréole, ne se rencontrent constamment qu'aux points
avec lesquels une cellule voisine s'est soudée, en s'aplatissant, et
jamais avec ceux auxquels la paroi latérale d'une cellule voisine
se trouve perpendiculaire; que, de plus, les ponctuations de
ri. mohl. — Structure des vaisseaux. 3*5
deux vaisseaux immédiatement adjacens se correspondent exac-
tement, quant à leur position. Ces faits , de même que le phé-
nomène très fréquent et très facile à observer, que les ponctua-
tions des cellules adjacentes s'accordent les unes avec les autres
sous le rapport de leur position et de leur forme, prouvent
d'une manière indubitable que l'organisation des couches se-
condaires, dans les organes élémentaires des végétaux, se trouve
en connexion intime avec celles des couches secondaires dans les
organes élémentaires adjacens.
La vérité de cette théorie fut fréquemment contestée, et c'est
surtout Meyen qui (Physiologie, I, 157) refusa d'admettre
que, de l'organisation des tubes ponctués, on pourrait dé-
duire une preuve en faveur de iHa théorie : il admettait, à cet
effet , que mes observations étaient analogues à celles signalées
dans la plupart des Conifères, où les parois, placées latérale-
ment, offrent seules des ponctuations dans leurs tubes, tandis
que celles-ci ne se retrouvent pas sur les parois dirigées vers
1 ecorce et vers la moelle. Cette objection était fort singulière ;
car ce sont précisément les tubes ponctués des Conifères
qui montrent jusqu'à la dernière évidence l'influence que le
contact d'organes divers exerce sur la structure d'un troisième,
en ce que, dans les tubes , les seuls points des parois latérales,
qui soient contiguè's à d'autres tubes , sont garnies de grandes
ponctuations , entourées d'aréoles , tandis que , sur les points
contigus à des rayons médullaires dans la plupart des espèces de
Pinus y Juniperus, etc., on rencontre un grand nombre de
petites ponctuations , dépourvues d'aréoles et s'accordant en
tout point avec celles qu'on trouve sur les rayons médullaires
eux-mêmes. Nous voyons donc dans ces tubes non-seulement la
dépendance de leur organisation par rapport aux organes adja-
cens , mais surtout ce fait , que l'organisation particulière aux
tubes ponctués ne se développe qu'aux points où elle n'offre
aucifne prise à cette influence étrangère provenant des cellules 1 .
Personne , je pense ; ne voudra faire valoir contre cette théorie
la particularité que cette influence des cellules adjacentes ne
saurait se démontrer dans les tubes ponctués de toutes les
plantes, ou que, dans un certain nombre de végétaux , les tubes.
326 h. mohl. — Structure des vaisseaux.
ponctués offrent sur toutes leurs parties des ponctuations d'une
organisation semblable, soit que ces tubes se trouvent en contact
avec des cellules, soit qu'ils se trouvent juxtaposés à des vais*
seaux. Evidemment , ceci prouve uniquement que l'influence de
cellules adjacentes qui s'exerce sur la formation des vaisseaux
n'est pas, dans tous les cas , doués d'une force telle qu'elle em-
pêche le développement de la forme des ponctuations particu-
lières aux cellules poreuses , mais que, dans un certain nombre
de plantes , la force organisatrice particulière aux vaisseaux est
telle que, malgré l'influence des cellules adjacentes, l'organisa-
tion particulière du tube ponctué peut néanmoins atteindre un
développement plus ou moins complet ; cependant de pareilles
exceptions n'autorisent nullement à admettre que cette influence
n'existe pas du tout.
Les faits suivans serviront de preuve à ce que je viens
d'avancer.
Lorsque nous examinons la structure des vaisseaux ponctués,
comparés aux organes qui les entourent , nous remarquons que
ce n'est que dans un nombre relativement fort restreint de
Dicotylédonées , que ces vaisseaux offrent une organisation
identique et indépendante des parties qui les entourent. Ici
nous ne pourrons naturellement tenir compte que des vaisseaux
où un examen consciencieux a fait voir qu'ils se trouvent en
contact avec des organes élémentaires divers, et nous devons
exclure tous ceux qui ne sont entourés que de vaisseaux pro-
senchymateux ou parenchymateux , lesquels présentent réguliè-
rement, et sur toutes leurs parois, uqe structure identique. Si
nous faisons abstraction des vaisseaux particuliers que nous
- rencontrons habituellement, par exemple, chez les Rhamnus
capensis, Viburnum Opulus, nous trouvons dans l'organisation
des vaisseaux une série de modifications, dans lesquelles l'in-
fluence des organes adjacens se fait généralement reconnaître
avec une grande précision.
A. La véritable structure des vaisseaux poreux se développe
de la manière la plus complète dans les plantes où les parois vas-
culaires n'offrent point de divergence , qu'elles se trouvent eu
contact soit avec d'autres vaisseaux , soit avec des cellules , et où
il. MOifL. — Structure des vaisseaux. ?%n
ils sont par conséquent recouverts uniformément de ponctua-
tions entourées d'une aréole, par exemple, dans les Elœagnus
acuminata , Clematis viialba , Broussonetia papyri/era.
B. A côté de ceux-là vient se placer une seconde forme d<*
vaisseaux dans lesquels les cotés,, en contact avec des cellules
prosencbymateuses , sont munis de ponctuations garnies d'a-
réoles , de même que les parois contiguës à un autre vaisseau ;
mais, dans cette seconde espèce, l'influence des cellules voisines
se manifeste en ce que les ponctuations des parois adjacentes
aux cellules sont plus lâchement disposées. Ces vaisseaux se
montrent dans les Bixa orellana. Acacia lophantha , Sophora
japonica.
G. Lorsque les vaisseaux dépendent d'une manière plus pro-
noncée des cellules, les parois contiguës à d'autres vaisseaux
restent à la vérité couvertes de nombreuses ponctuations ; mais
celles qui avoisinent des cellules prosenchymateuses portent des
ponctuations fort éloignées, ou elles n'en portent même plus di/
tout, du moins sur d'assez grands espaces. Enfin les parties voi
sinçs des rayons médullaires offrent des ponctuations sans aréoles.
On rencontre ces vaisseaux dans les Sambucus nigrcij Betula
alba 3 Aralia spinosa, Corylus Avellana, Populus alba^Alnus
incana, Platanus occidentalisa Pyrtis Malus, Gymnoeladus
canadensis.
D. Lorsque les cellules adjacentes , qui offrent alors plutôt la
forme parenchymateuse que prosenchymateuse, exercent une
action encore plus prononcée, les parois adjacentes à d'autres
vaisseaux offrent seules des ponctuations entourées d'une aréole,
tandis que toutes les parois contiguës à des cellules présentent
des ponctuations nombreuses et grandes, dépourvues de toute
aréole et offrant donc absolument la forme des ponctuations '
qu'on trouve sur les cellules parencbymateuses , par exemple.
Cassyta glabella , filiformis > Bombax pentandandrum ( PI. 9,
fig. ia-i3 ) , Hernandia érigera.
£. Une simple modification de cette organisation, mais qui pré-
sente un aspect tout particulier, se trouve dans la forme où les
parois adjacentes à un autre vaisseau offrent l'aspect des vais-
seaux scalariformes (PI . 10, fig. ?, du Chilianthus arboreus), les
3a 8 u. moul. — Structure des vuiaseaux.
ponctuations s'étant dilatées en des fentes qui occupent toute
la largeur des parois vasculaires , tandis que les parois coqtiguës
à des cellules sont munies de grandes ponctuations sans aréoles
(PL 10, fig. i). Cette forme est fort bien développée dans le
Chilianthus arboreus et le Cynanchum obtusifolium. Les parois
cont ignés à des vaisseaux dans le Vitis vini/era montrent moins
bien ces fentes transversales.
On rangera facilement la majorité des vaisseaux ponctués
parmi les formes énumérées ci-dessus ; cependant il se présente ,
en outre ^ une série de vaisseaux qui s'accordent tous en ce que
les interstices qui existent entre les ponctuations ne sont pas
lisses, mais qu'à la paroi interne des vaisseaux, il se rencontre
des fibres spirales.
Ces vaisseaux se rapportent donc aux vaisseaux ponctués
ordinaires ; comme les tubes ponctués du Ta a us à ceux des
autres Conifères. Dans ces vaisseaux, comme dans ceux que
nous avons déjà examinés, on rencontre des différences ana-
logues , non-seulement quant à la distribution des ponctuations ,
mais on y trouve encore d'autres divergences, selon qu'une seule
partie ou que tous les vaisseaux offrent de pareilles fibres, et
selon que tous les vaisseaux montrent des ponctuations ou qu'on
ne rencontre celles-ci que sur une seule partie. Dans un certain
nombre de ces plantes 9 on distingue 9 mais d'une manière qui
n'est pas très nette 9 des vaisseaux plus ou moins grands d'une
organisation , qui n'est pas toujours identique; en effet, ils sont
disposés par groupes, surtout à l'extérieur des couches annuelles,
et , à côté de ces groupes , formés de vaisseaux plus grands , on
en rencontre d'autres d'un diamètre bien moins considérable,
dont les utricules se rapprochent davantage de la forme des cel-
lules prosenchymateuses, et que, par la suite, je distinguerai
sous le nom de petits vaisseaux.
Ces vaisseaux peuvent se diviser de la manière suivante:
F. Tous les vaisseaux sont couverts de ponctuations entourées
d'une aréole; les plus grands offrent des parois lisses; dans les
petits , les ponctuations sont traversées par des fibres spirales :
M or us alba , Ulmus campestris y Clematis Vilalba.
G. Tous les vaisseaux sont garnis de ponctuations très rappro-
h. MOiiL. — Structure des vaisseaux. 329
chées, entre les rangées desquelles se montrent des fibres étroites :
llakea olei/olia.
H. Les grands vaisseaux sont couverts de ponctuations, qui
manquent sur les petits. Les parois de ces deux sortes de vais-
seaux sont recouvertes de fibres spirales à leur face intérieure :
Daphne Mezereum ( PI. 10 , p. 7, 8) , Passenna filiformis , Bu-
pteurum arborescens > Genista canariensis.
I. Les parois des vaisseaux qui se trouvent contiguës à d'autres
vaisseaux sont ponctuées ; celles adjacentes à des cellules sont
couvertes de ponctuations très éloignées ou n'en offrent pas du
tout , et toutes les parois des vaisseaux sont garnies de fibres :
Samara pentandra, Tilia parvifolia (Pi. io,fig. b\sEsculu$ Hip-
pocastanum , Acer pseudo-platanus, Cornus alba , llex aquifo-
liurn, Cratœgus Oxjracantha, Prunus Padus , P. virginiana.
On peut conclure des faits cités ci-dessus que l'uniformité des
vaisseaux , admise par les anatomistes, n'existe que dans des cas
relativement assez rares; que le seul point sous lequel les vais-
seaux ponctués s'accordent entre eux (et ici nous ne devons
faire abstraction que des petits vaisseaux mentionnés en H) , et
par lequel ils s'éloignent des autres formes de vaisseaux, réside
dans la présence des ponctuations qui se trouvent entourées
d'une aréole, et qui occupent les parois en contact avec d'autres
vaisseaux.
Ces considérations font naître les questions suivantes : Faut-il
compter parmi les vaisseaux ponctués toutes les formes de
vaisseaux éntfmérées ci-dessus , ou bien doit-on réserver seule-
ment le nom de vaisseaux ponctués à ceux qui sont de toutes parts
entourés d'aréoles , en rangeant les autres parmi les vaisseaux
mixtes, ou bien doit-on fonder sur ces différences de nouvelles
sous-divisions , auxquelles on donnerait d'autres noms ?
Selon moi , on doit résoudre affirmativement la première de
ces trois questions. En effet, tous ces vaisseaux offrent d'abord
dans la structure de leurs ponctuations aréolées, un caractère
commun qui permet de les distinguer facilement , et d'une ma-
nière certaine, d'avec les autres vaisseaux ; en outre, là présence
de tous ces vaisseaux s'accorde assez bien avec la structure di-
cotylédonée de l'embryon.
33o H. mohl. — Structure des vaisseaux.
Si, au contraire, nous voulions compter parmi les vaisseaux
mixtes tous ceux dont les diverses parois présentent une organi-
sation différente, la définition, assez vague déjà, de cette sorte
de vaisseaux deviendrait moins précise encore. Ordinairement
on comprend sous le nom de vaisseaux mixtes ceux dont les
différentes ut ri cul es, superposées dans une série longitudinale,
offrent une diversité dans leur structure, et qui passent, par
exemple, de la forme des vaisseaux scalariformes à celle des
vaisseaux annulaires et des vaisseaux spiraux. On peut ad-
mettre des vaisseaux mixtes parmi les monocotylédonées , sur-
tout lorsqu'on remarque uue certaine régularité dans cette
alternance de forme entre les vaisseaux ; mais si nous voulons
également compter parmi les vaisseaux mixtes ceux où les diffé-
rentes phases de la même utricule vasculaire offrent une organi-
sation divergente , nous confondons par là deux organisations
qui n'ont rien de commun entre elles, en ce que , dans le pre-
mier cas , l'organisation des vaisseaux se rapporte à la direction
des faisceaux vasculaires, et dans le second cas, à la structure
des orgajies élémentaires environnans.
Vouloir établir un nom particulier pour chacune des légères
modifications des vaisseaux ponctués, ce serait, selon moi, le
pire des expédiens. Malheureusement, quelques anatomistes
modernes se sont engagés dans cette voie à l'égard de la struc-
ture du tissu cellulaire ; si nous voulions persister dans cette
voie, elle nous conduirait indubitablement dans un dédale de
synonymie semblable à celui que nous regrettons dans la^ bo-
tanique systématique.
La plupart des anatomistes établirent la différence entre les
vaisseaux ponctués et les vaisseaux scalariformes, sur la pré-
sence, à l'égard des premiers, de nombreuses et petites ponc-
tuations ; mais la grandeur et la quantité offrent des notions
beaucoup trop relatives pour qu'on puisse baser sur elles une
division bien précise; aussi devons-nous rechercher de meil-
leurs caractères. Kieser admit qu'outre les ponctuations , les
bandes transversales offraient un signe caractéristique pour les
vaisseaux ponctués ; cependant les recherches de Moldenhawer
ont suffisamment établi qu'il n'en était point ainsi, mais que ces
h. mohl. — Structure des vaisseaux. 33 1
bandes ne font que marquer la limite des utricules successives ,
et qu elles se retrouvent aussi sur d'autres formes de vaisseaux.
Ces caractères n'offrant aucune valeur , nous devons recher-
cher les véritables différences des vaisseaux ponctués dans l'or-
ganisation des ponctuations elles-mêmes, et plus particulière-
ment dans le fait qu'elles sont, ou toutes entourées d'une aréole,
ou qu elles en présentent au moins lorsqu'elles se trouvent pla-
cées sur des parois contiguè's à un autre vaisseau.
D'après ce que j'ai dit dans mes précédens travaux sur la
structure des ponctuations aréolées, je croirais superflu de re-
venir sur cette question, si je ne pensais pas que l'exposition
des modifications que nous rencontrons dans diverses plantes
dût offrir quelque intérêt.
De toutes les plantes que j'ai examinées, le Cassyta glabella
offre le phis de facilités pour étudier la véritable organisation
de ces ponctuations , la grandeur considérable de ces parties
( PI. 9, fig. i ) facilitant extrêmement les recherches. Dans cette
plante, en effet, on peut se convaincre avec la plus grande
précision , sur des coupes transversales ou longitudinales faites
avec soin (PL 9, fig. 2 ) , que l'aréole de ces ponctuations' est dé-
terminée par une cavité (a) placée entre les parois vasculaires
adjacentes, et que la ponctuation elle-même (6) .est un canal
conduisant de l'intérieur du vaisseau vers cette cavité, et fermé
à son extrémité par une membrane très fine. Il est un peu moins
aisé de reconnaître cette structure dans d'autres plantes ; ce-
pendant elle se voit encore assez facilement , au moyen d'un bon
microscope, sur d'autres végétaux sur lesquels les ponctuations
ne sont pas par trop exiguës, par exemple, Laurus nobilis (PL 9,
fig. 9 ) f L. Sassafras , Aleurites triloha y Acacia lophantha.
Lorsqu'on examine les parois vasculaires ponctuées dans la
direction perpendiculaire à leur face , on trouve dans presque
toutes les plantes , que le canal ponctué aiûsi que l'aréole sont
étendus çn longueur dans une direction oblique. Cette confpr-
mation de l'aréole provient de ce que la petite cavité, à laquelle
correspond le canal de la ponctuation, présente un contour ellip-
tique. Le canal de la ponctuation, au contraire , ne forme point
un tube elliptique de largeur égale, mais il présente une forme
33£ H - mohl. — Structure des vaisseaux.
sont garnies d'une aréole, et présentent d'ordinaire une forme
ovale oblique» En les examinant de plus près , on les voit
entourées d'une ligne double, en sorte que, dans certains cas
(surtout dans YJleurites triloba, PI. 9, fig. 7), on pourrait être
porté à leur attribuer également une aréole étroite. Un examen
attentif, surtout de la coupe transversale de ces parois vascu-
laires , fait voir au contraire qu'entre ces ponctuations et les
organes avoisinans il n'existe point de cavité , mais que ces
ponctuations doivent leur origine à une simple lacune formée
par les couches utriculaires secondaires , et qu'elles correspon-
dent exactement aux ponctuations des cellules parenchvrna-
teuses des vaisseaux réticulés et des vaisseaux scalariformes.
La double ligne qui entoure ces ponctuations se trouve déter-
minée, parce qu'elles se dilatent généralement un peu vers la
cavité des vaisseaux, et que , par cette raison, lorsqu'on consi-
dère le vaisseau dans une direction perpendiculaire à sa surface,
on aperçoit l'embouchure intérieure du canal des vaisseaux
dans la cavité vasculaire, ainsi que l'extrémité extérieure close
par la merùbrane vasculaire primitive du canal vasculaire. Si, ce
qui arrive quelquefois , le canal des ponctuations traverse là
paroi vasculaire dans une direction un peu oblique, on voit,
lorsqu'on porte ses regaf ds perpendiculairement à la paroi vas-
culaire, ces deux lignes converger et se confondre, ou se croiser
aussi d'un côté de la ponctuation ( PI. 10 , fig. 5 , a , a , Cactus
, brasiliensis ).
Il est évident que les vaisseaux munis dfe cette dernière
espèce de ponctuation forment le passage aux vaisseaux scala-
riformes et aux vaisseaux réticulés, tels qu'on les rencontre
dans les Cryptogames vâscul aires et dans les Monocotylédônées.
En effet , les parois recouvertes de ces ponctuations s'accordent
parfaitemectt avec celles des vaisseaux scalariformes qui avoi-
sinent des cellules parenchymateuses. L'affinité de ces deux es-
pèces de vaisseaux se reconnaît encore dans le fait particulier
que, dans certaines Dicotylédonées , par exemple , dans le Cac~
tus brasiliensis (PL 10 , fig. 5 ) , les vaisseaux ponctués sont en
général remplacés par des vaisseaux réticulés.
Quant aux parois transversales des vaisseaux ponctués, je me
h. mohl. — Structure des vaisseaux. 335
bornerai à un petit nombre d'observations , ayant déjà démon-
tré antérieurement que les cloisons des utricules vasculaires ne
se résorbent pas toujours , comme ceci est sans doute la règle
générale, par suite du développement plus avancé des vaisseaux,
mais qu'il n'est pas rare de les voir s'arrêter , et, dans ce dernier
cas, on les trouve toujours percées par de véritables ouvertures.
Dans les vaisseaux ponctués , ces cloisons existent principale*
ment sous deux formes. En effet, ou la cloison primitive per-
siste en majeure partie , et il se forme à son milieu une ouver-
ture ronde dont le diamètre offre à-peu-près la moitié ou le tiers
du diamètre de la cloison , par exemple dans les Cassjrta g/a-
belia (PI. g, fig. 3 ) , Ficus Martinicensis , Cactus brasiliensis
( PI. 10 , fig. 5) , ou bien les cloisons sont percées par un grand
nombre de fentes transversales superposées d'uhe manière fort
rapprochée , en sorte qu'elles ressemblent à la cloison d'un vais*
seau scalariforme.
Je n'ai rencontré cette dernière forme que dans les cloisons
placées obliquement ; on la trouve, par exemple, dans les Betula
alba y Fagus sylvatica, Corjrlus Avellana , Alnus incana , Pla-
tanus occidentalis , Viburnum Opulus , Ilex aquifolium; tandis
que la première forme se rencontre plus fréquemment dans les
cloisons horizontales. Les cloisons de la même plante, du reste,
n'offrent pas toujours la même conformation, car quelques-unes
d'entre elles peuvent présenter la forme d'un vaisseau scalari-
forme , tandis que d'autres sont complètement résorbées. Les
cloisons placées obliquement affectent ordinairement une direc-
tion telle, que leur face se présente sur une coupe longitudi-
nale , parallèle aux rayons médullaires.
Je n'ajouterai que peu de mots sur le développement des vais-
seaux ponctués. Dans les premières périodes de leur dévelop-
pement , ils se présentent , de même que les autres vaisseaux ,
sous forme d'utricules grandes, cellulifbrmes, absolument closes;
leurs membranes sont minces et absolument homogènes, et
chacune renferme un iiucléus; plus tard on voit s'épancher un
tissu tendre et celluleuxsur les parois latérales, surtout sur celles
qui sont adjacentes à d'autres vaisseaux. En poursuivant l'étude
du développement de ce réseau , on voit que , contrairement à
336 h. mohl. — Structure des vaisseaux.
ce qu'on serait porté d'admettre de prime-abord, ce réseau
n'est pas dû à des fibres secondaires disposées sur la paroi vas-
culaire interne , mais que les mailles du réseau correspondent
aux aréoles qui plus tard entourent les ponctuations ; qu'elles
indiquent donc les cavités placées entre les vaisseaux , et que les
prétendues fibres qui entourent les mailles se trouvent formées
par les points de la paroi va scolaire qui restent en contact avec
l'organe avoisinant. Il s'entend de soi-même qu'à cette époque ,
comme en général durant tout le temps de leur développement,
les utricules vasculaires sont remplies de liquide , et non d'air ;
de même , à cette époque , les cavités placées entre les vaisseaux
contiennent du suc et non de l'air , comme l'a admis à tort
M. Schleiden. Peu de temps après la naissance de ces cavités,
on voit au-dessus de chacune d'elles les premiers indices de la
ponctuation se dessiner sous la forme d'un cercle lumineux.
A partir de ce moment , on voit la formation du vaisseau mar-
cher rapidement , par l'épaississement successif des parois , en
même temps que les cloisons transversales se résorbent. Dans
ces vaisseaux , comme dans les membranes secondaires des cel-
lules, je n'ai jamais pu reconnaître la formation des couches
secondaires au moyen de fibres spirales qui se souderaient entre
elles.
Ce que j'ai déjà dit plus haut sur la forme du canal ponctué ,
fait voir que les diverses couches secondaires de la même utricule
vasculaire ne s'accordent pas exactement dans leurs formes ; il
s'ensuit clairement que les interstices des couches secondaires
sont d'autant plus grands , et que surtout ils sont d'autant plus
étendus en longueur sous la forme de fentes, qu'ils se trouvent
placés davantage vers l'intérieur. Dans quelques plantes , par
exemple, le Bombax pentandrum (PI. 9 , fig. 12, 14) > ce rapport
ne se fait reconnaître que par une faible dilatation conique du
canal de ponctuation vers l'intérieur. On le distingue déjà plus
nettement dans les formes telles que je les ai représentées dans le
Cassytaglabella(JP). 9, fig. 1,4). La différence entre les couches
secondaires extérieures et intérieures atteint un degré bien plus
considérable dans les La unis Sassafras ( Pi. 9, fig. 5 ) , Aleurites
triloba (PI. 9, fig. 6,8), Elceagnus ac u mina ta ( PL 9, fig. 10, 1 1),
h. mohl. — Structure des vaisseaux. 337
Clematis vitalba ( 1. 10 , f. l\ ). Ici les interstices des couches se-
condaires extérieures offrent une ponctuation plus courte que
l'aréole ; dans les couches internes.au contraire (t. 10, f. 4, 6 ),
les interstices se sont dilatés en fentes si longues, que ces
dernières, non-seulement dépassent en longueur la largeur de
l'aréole sous-jacente , mais qu'elles se confondent fréquemment,
et qu'elles contiennent les canaux de plusieurs ponctuations.
Ces couches internes représentent donc des membranes qui ,
par des fentes longues et étroites, sont divisées d'une manière
incomplète en de larges fibres. Il faut remarquer ici que la di-
rection des fentes, dans les couches internes, ne s'accorde pas
toujours exactement avec celle de l'axe transversal plus long
du canal ponctiforme , mais qu'elle se croise légèrement avec
oelle-ci (t. 9, f. 6). Ceci cependant nous surprendra moins,
si nous nous rappelons que dans le Taxus y les fibres qui for-
ment la couche la plus interne des vaisseaux se dirigent quel-
quefois dans un sens opposé à la ligne spirale où se trouve placé
l'axe longitudinal des ponctuations, et que les cellules du liber,
dans les Apocynées , sont composées de couches dont les stries
spirales offrent également une direction diverse.
Nous rencontrons le plus grand degré de divergence entre
les couches vase ni air es externes et internes dans le Tilleul (t. io,
f. 6) y le Daphné(t. io, f; 7), et dans les autres plantes. énu-
mérées plus haut, et sur lesquelles il existe une séparation com-
plète des membranes vasculaires internes en fibres spirales ; il
est évident qup cette structure n'offre qu'un développement
plus avancé des formes examinées jusqu'ici.
r
EXPLICATION DES FIGURES.
Les chiffres placés à côté des numéros des figures indiquent les grossissemens
sous lesquels celles-ci ont été faites.
PLANCHE 9.
Fig. 1. Cassyta glabclla. Paroi latérale d'un tube ponctué, adjacente à un autre vaisseau.
Fig. a. Cassyta glabella. Coupe longitudinale à travers les parois adjacentes de deux vais-
seaux ponctués. — b. Canal de ponctuation.
XVIIF. Eotan. — Décembre. aa
338 h. mohl. — Structure des vaisseaux.
Fig. 3. Cassyta glabella. Cloison transversale d'un vaisseau ponctué , percée par une ou-
verture arrondie.
Fig. 4. Cassyta glabella. Ponctuation plus fortement grossie.
Fig. 5. Laurus Sassafras. Partie d'un vaisseau pouctué. Les canaux ponctués sont dilatés
du côté interne , en forme de fentes plus longues.
Fig. 6. Aleurites triloba. Portion d'un vaisseau ponctué, adjacente à un autre vaisseau.
Fig, 7. Aleurites triloba. Paroi d'un vaisseau ponctué , adjacente à des cellules. Les canatri
mH M twfo sont trop fortement dilatés vers l'intérieur, en sorte que les ponctuations semblent
entourées d'une aréole.
Fig. •• Aleurites triloba. Ponctuation de la figure 6 , plus fortement grossie.
Fig. 9. laurus nobi&s. Coupe transversale des parois contigues de deux vaisseaux ponc-
tués. Ptlatan'on vers l'intérieur en forme d'entonnoir, du canal de ponctuation.
Fig. 10. Elœagnus acuminata. Partie d'un vaisseau ponctué. Forme en fente du canal de
ponctuation.
Fig. ix. Ponctuation de la. figure le , plut fortement grossie.
Fig. <3. Bombait pentandrum. Paroi d'un vaisseau ponctué f adjacente i des cellules» Les
canaux de ponctuation sont dilatés vers l'intérieur.
PLANCHE IO.
Fig. i. ChiGanthus arboreus. Paroi d'un tube ponctué , adjacente à des cellules.
Fig. a. Ckiliantkus arbçreus. Paroi d'un tube ponctué, adjacente à un autre vaisseau. Las
ponctuations sont si fortement dilatées, que le vaisseau en reçoit l'apparence d'un vaisseau
scalarifbrme.
Fig. 3. Chilianthus arboreus. Coupe longitudinale à travers les parois adjacentes de deux
Fig. 4. CUmatis Vitalba. Vaisseau ponctué. *» a. Partie non lésée, t-~ En £, la coupe
transversale extérieure de la paroi vasculaire se trouve enlevée au moyen d'une coupe longi-
tudinale traversant obliquement la paroi vasculaire ; par là , la forme en fente de Pembou-
cbure intérieure du canal ponctué devient mieux visible,
Fig. 5. Cactus brasiliensis. Vaisseau réticulé. — En a, les'eanaux ponctués affectant une
direction oblique, ce qui fait que les lignes qui en marquent l'embouchure extérieure et l'in-
térieure se croisent.
Fig. 6. Tilia parvifolia. Paroi d'un tube ponctué , adjacente à un second vaisseau.
Fig. 7. Daphne Mezereum, Grand tube ponctué.
Fig. 8. Daphne Mezereum. Petit tube ponctué, qui n'est recouvert que défibres, et non
de ponctuations.
duchartrk. — Sur /'Œnothera. 339
Observations sur la fleur et plus particulièrement sur Vovaire
de tOEnothera suaveolens H. P. ,
Par P. Ducuartre , D r es- Sciences.
L'étude du développement des organes floraux me semble des-
tinée à jeter beaucoup de jour sur la plupart des questions re-
latives à leur véritable nature. Avant d'arriver à cet état adulte
sous lequel nous les observons le plus souvent , chacun d'eux a
pu passer par une série d'altérations dont le résultat définitif a
été , dans beaucoup de cas , de modifier notablement son orga-
nisation primitive , et de fournir ainsi une ample matière aux
discussions systématiques. Pour remédier à ce grave inconvé-
nient , il n'est qu'un moyen assuré , c'est de remonter à l'origine
première de l'organe , et de le suivre ensuite pas à pas dans toutes
les phases de son évolution , afin de se rendre compte des mo-
difications qui surviennent soit dans sa forme, soit dans ses
rapports.
Plus que toute autre partie de la fleur, l'ovaire peut subir
dans le cours de son développement des modifications impor-
tantes, tant à cause du nombre des pièces qui entrent dans sa
composition , qu'à cause du rang qu'il occupe dans Tordre de
formation des organes végétaux. Mais c'est surtout dans sa posi
tion infère ou entièrement adhérente , qu'il semble avoir subi
les altérations les plus essentielles» et qu'il peut donner lieu aux
interprétations les plus diverses. L'un des plus habiles observa-
teurs allemands, M. Schleiden f a expliqué la nature des vrais
ovaires infères, d'après les résultats de ses recherches organo-
géniques sur les parties de la fleur (Voy. Sur la signification
morphologique du placentaire , Ann. Se. nat. 2° sér. vol. x,u.
p. 377-379). D'après ce savant auteur, «le véritable ovaire in-
« fère n'est pas formé par des feuilles carpellaires , mais pure>
« ment et simplement par l'axe, qui se comporte à-peu-près
« comme dans le Ficus. Dans ce cas , les feuilles carpellaires ne
22.
34o puchartre. — Sur /'OEnothera.
a servent qu'à former le style et le stigmate ; le plus souvent
« même la cavité ovarienne est déjà assez complètement formée
« avant qu'on voie la moindre trace des feuilles carpellaires ».
M. Schleiden cite pour exemples les familles des Àsarinées,
des Ombellifères , des Onagrariées, des Composées , des Iridées,
des Amaryllidées , des Hydrocharidées.
Afin de m'éclairer moi-même sur la véritable nature de l'o-
vaire infère, et pour ne pas admettre sans examen , même d'a-
près une autorité imposante , une opinion qui consacrerait une
exception remarquable à la loi générale de formation de l'organe
femelle , j'ai entrepris une série d'observations sur une plante
de l'une des familles citées par le célèbre botaniste allemand.
9'ai pris pour sujet démon travail X OEnothera suaveolcns, dont
j avais quelques individus sous la main , et je suis arrivé à des
résultats que je crois assez importans pour vouloir les faire con-
naître. Aujourd'hui, pour moi, et d'après mes observations, l'o-
vaire infère des OEnothera , et par suite aussi sans doute celui
des Onagrariées, est d'une nature tout autre que celle que lui
assigne M. Schleiden : loin d'être formé d'une manière excep-
tionnelle, il rentre à merveille dans le plan général de formation
de cet organe important , et il peut même servir à confirmer les
idées admises dans la science au sujet du verticille central de la
fleur, (i)
Je vais d'abord exposer les faits avant de les discuter.
Si nous examinons le bouton de ï OEnothera suaveolens dans
sa 'première jeunesse, fort peu de temps après son apparition ,
nous le voyons (fig. ï ) sous la forme d'un simple globule dé-
primé, d'environ un huitième de millimètre dans sa plus grande
largeur. Il est alors arrondi dans tout son pourtour, et il forme
une masse solide. Cependant, sur sa plus grande circonférence,
1 on voit déjà se dessiner quatre légères proéminences arrondies,
première ébauche du calice. Fort peu de temps après ce premier
état , le jeune bouton a gagné dans le sens de sa longueur, tan-
(x) Mes observations ont été faites à l'aide d'un bon microscope catadioptrique ; mes des-
sins ont été exécutés par le secours d'une chambre claire , composée du petit miroir d'acier
de Sœmmeriug. Je n'ai conservé ici que ceux que j'ai crus nécessaires à l'intelligence dn texte.
ducuahtae* — Sur /'Oiinoihera. 34 1
dis que, dans celui de sa largeur, son accroissement a été moins
rapide ( fig. a )• Ce changement dans le rapport de ses dimen-
sions provient de ce que toute sa partie supérieure s'est élevée
en formant ua tube ouvert à sa partie supérieure , et dont L'ou-
verture est entourée par quatre lobes courts et arrondis. La
partie qui forme le fond du tube est l'extrémité de l'axe floral ,
qui a été dépassée en longueur par 3a première production pé-
riphérique. Cette production elle-même n'est, et ne peut être
autre chose, que le calice.
C'est encore ià le seul verticille que présente la fleur; car; si
Pon fend longitudinalement ce jeune bouton(fig«3 J, on pourra
aisément se convaincre qu'aucune autre production ne se ma-
nifeste dans l'intérieur du tube, dont le fond est largement
arrondi-
Une question se présente maintenant. Ce tube floral est-il en-
tièrement formé par le calice, ou est-il, en tout ou en partie ,
un prolongement de l'axe ? La réponse à cette question va ré- .
sulter de l'observation des faits. Car si nous examinons le bou-
tott de fleur dans un état un peu plus avancé que le précédent
( fig. 4 ) » nous verrons que les quatre pièces calicinales se sont
beaucoup allongées \ leurs sommets se sont fortement creusés
en voûte, et r par leur rapprochement, ils ont à-peu-près fermé
la cavité florale, qui , à partir de cet instant, n'est plus en com-
munication avec l'atmosphère. Le tube floral, de son côté, s'est
fort peu allongé, mais il s'est élargi ; vers son tiers inférieur, se
sont développées quatre petites, productions arrondies, épaisses,
un peu comprimées de dehors en dedans. La position de ces
quatre productions, qui alternent régulièrement avec les parties
ou les divisions apparentes du calice r ne permet pas de douîer
que ce ne soient des pétales, ce que confirme, du reste, leur
développement ultérieur. De plus, la hauteur à laquelle elles se
forment au-dessus du fond du tube floral, nous indique que la
paroi interne de ce tube est tapissée, dans sa partie inférieure ,
par un repli de l'axe lui-même, qui s'est élargi et s'est relevé cir-
culairement autour de son extrémité organique , ainsi qu'il le
fait dans le Ficus, quoique d'une manière beaucoup moins pro-
noncée que chez cette dernière plante. 11 me semble difficile de
'5l\i ducbabtai-:. — Sur /'Œnofhera.
rejeter cette explication , car il faudrait alors admettre que c'est
sur le calice même que se sont formés les pétales, on, en d'autres
fermes , que des feuilles ont été produites par d'autres feuilles.
Cette expansion périphérique de Taxe , cette sorte de bourrelet
ou de repli qui tapisse maintenant la base du calice , qui donne
naissance aux pétales , et qui un peu plus tard va entourer l'o-
vaire et former la base commune de la corolle et de l'andro-
cée, peut être désignée sous le nom de disque, en donnant à ce
mot le sens étendu que M. Dunal assigne à celui de (or us [Con-
sidérations sur la rature et les rapports de quelques-uns des
organes de la fleur, etc., 1829).
Mais la comparaison de ce qui se passe dans notre plante avec
ce que l'on observe dans le Ficus, va me servir encore à montrer
que le développement des verticilles floraux suit régulièrement
la même marche que celui des autres organes appendiculaires t
c'est-à-dire qu'il procède du bas vers le haut. En effet , comme
le fait très bien remarquer M. de Saint-Hilaire dans sa Morpfio-
ogie, l'extrémité de Taxe dans la Figue n'est autre chose que le
fond de sa cavité ; de même dans Taxe de notre fleur , élargi et
/relevé sur ses bords, l'extrémité par laquelle doit se continuer
le développement est située au fond du tube floral ; elle com-
mence , du reste, à se prononcer par une légère convexité. D'a-
près cela, si les verticilles floraux suivent une marche ascendante
dans l'ordre de leur développement , ou , en d'autres termes, s'ils
se rapprochent progressivement de l'extrémité de l'axe, il faudra
qu'ils se succèdent du dehors au dedans.
C'est en effet ce qui a lieu. Nous avons déjà vu le calice formé
le premier ; nous venons aussi de voir la corolle succéder au ca-
lice. Si nous fendons longitudinatement un bouton un peu plus
avancé que le précédent, nous verrons que les quatre pétales
ayant déjà acquis des dimensions assez notables, et formant
quatre corps légèrement comprimés et un peu plus que demi-
circulaires , les quatre petits intervalles qui les séparent donnent
naissance à autant de nouvelles productions. Celles-ci se mon-
trent opposées au calice ; le niveau où elles se dégagent de l'a-
platissement supérieur de l'axe est un peu inférieur à celui que
détermine l'exsertion des pétales ( fig. 5 ) , et , par suite de ce
DUCfiARTftB. — Sur /'Œnothera. 343
que nous avons dit plus haut , elles se rapprochent un peu plus
de l'extrémité de Taxe floral.
lia position de ces quatre productions par rapport au calice,
à la corolle et à Taxe , nous indique clairement en elles le troi-
sième verticiHe floral , ou les quatre étainines normales qu'ap*
pelle la symétrie de la fleur des Œnothera. Par suite de leur
formation postérieure , ces quatre étamines sont d'abord bead*
coup plus petites que les pétales; mais bientôt elles les dé-
passent , pendant que l'accroissement de ces derniers organe»
paraît subir un temps d'arrêt.
Quelle peut être la cause de ce temps d'arrêt , ou du moins
de ce retard momentané que l'on observe chez les pétales? Elle
n'est autre que leur dédoublement en quatre nouvelles étamines
postérieures aux premières, et qui complètent le nombre de huit
que présente la fleur des Œnothera.
Ce qu'indique la théorie , l'observation le démontre ici. En
effet, quelque temps après l'apparition des quatre étamines
normales , une légère proéminence arrondie se montre sur la
face interne de chacun des pétales ( fig. 6 et 7 ) : d'abord elle
se présente comme entièrement continue au tissu du pétale qui
vient de lui donner naissance ; mate peu-à-peu elle devient plus
saillante et semble s'isoler. Néanmoins , sa base adhère encore
assez long-tetops à eeHe du pétale , et cette continuité suffirait
pour démontrer ce dédoublement parallèle, si l'on ne l'avaif
observé à son origine ( fîg. 8 ).
Jusqu'ici il fi'a nullement été question de l'ovaire ; c'est que
rien encore ne la indiqué. Mais fort peu de temps après l'appa-
rition des étattiines, une légère saillie périphérique se montre
au-dessous du point d'exsertion de ces derniers organes. Ce re-
bord se dessine plus nettement, et bientôt il circonscrit très
distinctement l'ouverture d'une cavité centrale qui n'est autre
chofee que la Cavité ovarienne. Occupons-nous maintenant exclu-
sivement de celle-ci.
Lorsque le bouton a atteint environ un millimètre de lon-
gueur, l'ovaire est parfaitement limité, et sa nature peutfoci*
leiftent être reconnue. Si nous coupons alors ce bouton dans le
sens longitudinal (fîg. 9) , nous verrons sa partie centrale oc*
344 oucHARTRE. — Sur / (JE no l liera.
cupée par une cavité ovarienne entièrement ouverte en dessus ;
les bords de son ouverture sont formés par un rebord arrondi ;•
séparé par un sillon périphérique de la partie inférieure des
étamines. Ce rebord n'est pas uniformément continu ; mais sur
quatre points qui alternent avec les étamines normales, il pré-
sente un léger feston saillant et infléchi. Il résulte du rappro-
chement de ces quatre festons , que la cavité ovarienne est plus:
large que son ouverture, k l'intérieur de cette cavité elle-même,
et sur ses parois, régnent quatre saillies longitudinales arron-
dies , qui alternent avec les quatre festons du rebord. Ces saillies
deviennent d'autant plus prononcées, qu'elles approchent da-
vantage du fond de la cavité ovarienne, où elles se réunissent
et se fondent en une sorte de mamelon central , qui n'est autre
chose que l'extrémité de l'axe.
En coupant horizontalement l'ovaire précédent vers le milieu
ou vers le tiers de sa hauteur, et en examinant ensuite son in-
térieur du bas vers le haut, l'on reconnaît plus clairement en-
core la forme et la hauteur de ces saillies longitudinales internes,
et dans l'espace qui séparé deux d'entre elles, on voit les festons
du rebord infléchis et présentant une légère concavité du coté
de l'ovaire (fig. 10 ). Ce n'est encore là qu'une ébauche de l'or-
gane femelle ; mais dans cette ébauche se montrent déjà ( si I'od
en excepte les ovules) les premiers germes de toutes les parties*
que nous retrouverons plus tard à un plus haut degré de déve-
loppement.
Si nous suivons l'accroissement de l'ovaire à partir de ce point,
nous n'y verrons à-peu-près qu'une extension de tout ce que
nous venons d'y reconnaître. Les quatre festons du rebord ovar
rien se dessineront bientôt comme autant de petites feuilles da-
bord distinctes l'une de l'autre au-dessus de l'ouverture de l'o<-
vaire, mais qui , se réunissant ensuite au-dessus de ce point ,
constitueront le style , tandis que leurs extrémités libres for-
meront le stigmate. À l'intérieur, les quatre arêtes longitudi-
nales opposées aux étamines normales suivant l'accroissement
général, deviendront plus saillantes ; en même temps, le ma-
melon central et basilaire continuant à s'allonger, viendra sue?
cessiveraent , et en s'élevant du bas vers le haut , Remplir l'es-
duchartre. — Sur /'Œnothera. 345
pace intermédiaire, et, se souciant progressivement avec ces
quatre lames, il divisera peu-à-peu la cavité ovarienne en autant
déloges séparées l'une de l'autre, d'abord au fond de l'ovaire,
et puis de proche en proche dans toute sa longueur.
Par suite de ce mode de production et de la forme amincie
du bas vers Le haut tant des cloisons que de la masse centrale,
les loges de l'ovaire jeune devront aller en s'élargissant vers son
extrémité supérieure. C'est ce que nous observons en effet, et
ce dont il sera facile de se convaincre en comparant l'une à
l'autre les figures 11 et îa, qui représentent deux coupes d'un
même ovaire pris chez un bouton d'un millimètre et demi de
longueur, et faites, la première vers sa base , la seconde vers le.
milieu de sa longueur.
De plus 9 ce même mode de formation des cloisons devra con-
server dans leurs parties les plus récemment unies des indices,
de la soudure de deux corps différens en un seul. C'est ce dont:
on se convaincra sans peine en examinant la figure 1 3 , qui re-
présente une coupe transversale faite vers le haut de l'ovaire,
d'un bouton long de o m ,ooa5. L'étranglement que l'on remarque
sur cette figure en a a indique de manière à ne laisser aucun
doute qu'en ce point s'est faite depuis peu la soudure de deux
corps d'abord arrondis dans leurs surfaces en contact, et dont
l'un aa,bb forme une cloison, tandis que l'autre aa, ce est la*
masse centrale et longitudinale, ou la columelle. .
Le dernier phénomène dont l'ovaire doit être le siège est
la production des ovules ; mais , avant que ceux-ci ne se
montrent , les quatre loges subissent , dans leur forme générale
et dans la disposition de leurs parois , une modification qu'il est
nécessaire de constater. Après que la soudure des cloisons avec
la columelle s'est entièrement opérée , les loges ont , dans leur,
section transversale, la forme d'un triangle isocèle plus ou
moins allongé, dont le sommet est plus ou moins vçisin de
Taxe de l'ovaire , selon que l'on examine un point plus ou
moins rapproché de la base de cet organe .(fig. ti et la).
Il y a là , au sommet du triangle, contact immédiat des deux
lames qui forment les cloisons. Bientôt la masse centrale où
la columelle grossissant éloigne peu-à-peu l'une de l'autre ces
346 ducii autre. — Sur /'QEnothera.
deux lames ; les toges perdent en profondeur vers le centre ,
tandis qu'elles gagnent quelque peu en largeur, et, après quelque
temps leurs plus fortes dimensions ne sont plus de dehors en
dedans , mais dans le sens transversal. Il est facile alors de se
convaincre que la nature des parois des loges n'est plus homo-
gèrie , comme elle Ta été d'abord ; car, tandis que chacune
d'elles était évidemment formée dans l'origine par une même
lame , repliée vers le centre, l'on reconnaît maintenant sur une
coupe horizontale de l'ovaire encore très jeune, par exemple,
dans celui d'un bouton de a à 3 millimètres de longueur (fig. §4);
Ton reconnaît , dis-je , qu'un nouveau corps s'est interposé entre
les denx lames rentrantes et en a beaucoup éloigné les deux
extrémités. C'est sur ce nouveau corps , partagé en deux saillies
parallèles par un sillon longitudinal , que se montrent bientôt
deux séries de nombreux mamelons , dont chacun devient plus
tard un ovule. L'on peut voir par le que les lames qui forment
les quatre cloisons sont entièrement étrangères à la production
de ces ovules , et que ceux-ci ne sont absolument qu'une dépen-
dance de la colonne centrale de l'ovaire.
Après avoir exposé les faits que m'a présentés le développe-
ment de la fleur, et en particulier de l'ovaire de XGEnothera,
je vais les analyser et les discuter, afin de déterminer la nature
de chacune des parties qui concourent à la formation de ce
dernier organe. Pour arriver sûrement à cette détermination , je
iii'appuierai en premier lieu sur la position et sur les rapports
symétriques des parties; en second lieu, sur leur organisation
anatomique.
La symétrie de la fleur de XOEnothera suaveolens est des plus
faciles à reconnaître : nous y voyons , en effet , tous les verti*
cilles floraux régulièrement quaternaires , et aucun aVortement,
aucune altération ne viennent déranger cette symétrie. Une
corolle de quatre pétales distincts, alternes en dehors, avec un
calice à quatre parties plus ou moins adhérentes entre elles aux
diverses époques du développement floral, en dedans avec quatre
étamines, que leur position dans la fleur et leur ordre d'appa-
rition obligent à regarder comme composant l'androcée normal.
Quant aux quatre autres étamines , leur situation , opposée aux
DuràARTBE. — Sur /'Œnothéra. 347
pétales , leur origine et leur mode de formation nous montrent
clairement &\ elles le produit d'un dédoublement parallèle de la
corolle* Elles sont surabondantes pour là symétrie florale , et ,
issue» de la corolle, elles doivent être rattachées à celle-ci, ou
mieux encore , elles doivent être supprimées dans la projectiofï
de la fleur.
Quant à l'ovaire , la symétrie demande pour lui quatre
feuilles carpellaires opposées aux pétales , alternes avec les
quatre étamines normales ainsi qu'avec les divisions du calice.
}j3L partie fondamentale d'une feuille étant sa nervure raé*
diane , les quatre nervures médianes de ces feuilles carpel*
laires devront être clan^ la position que je viens d'indiquer, et
nous verrons, en effet, tout-à l'heure qu'il en est fort réguliè-
rement ainsi.
De plus, si les bords de ces feuilles Carpellaires se recourbent
et s'enfoncent vers l'axe , en se soudant chacune avec sa voisine ,
il devra en résulter quatre lames , ouï, si Ton veut, quatre cloi-
sons , qui alterneront avec les quatre nervures médianes f et par
suite aussi avec les quatre stigmates ; par la même raison , ces
quatre cloisons seront opposées aux quatre étamines normales
et aux pièces calicinales , tandis qu'elles alterneront avec les
quatre pétales. Or, c'est ce que nous trouvons reproduit avec
une exactitude parfaite dans notre fleur* Les quatre cloison*
qui divisent la cavité ovarienne en quatre loges distinctes alter-
nent avec les pétales et se trouvent exactement opposées aux
étamines normales ainsi qu'au calice.
Ces considérations suffiraient , il me semble , pour faire ad-
mettre que l'ovaire de V Œnothéra suaveolena est organisé d'à*
près les règles que l'observation, aidée du raisonnement, a fait
admettre dans la science , et qui ont été si bien présentées en
dernier lieu par M. de Saint-Hilaire , dans sa Morphologie. 3e
dirai donc que cet ovaire n'est pas formé par l'axe , qui se serait
creusé comme dans le Ficus, ainsi que l'avance M. Schleiden;
mais que , comme les ovaires libres , il est formé de feuilles
carpellaires , qui sont ici au nombre de quatre. Par suite de leur
position , ces quatre feuilles ne se sont pas seulement soudées
entre elles par leurs bords; mais, se trouvant en contact immé-
348 duch autre. — Sur /'GEnothera.
diat avvc la base commune des autres verticilles floraux % elles
n'ont fait qu'un corps avec elle , tout en conservant leur position
symétrique et leur nervure médiane , représentée par un fais-
ceau vasculaire et fibreux ( ee y fig. 1 1 et 12 ). Leurs bords ont
échappé à cette adhérence extérieure : ils se sont recourbés vers
le centre de la fleur, en se soudant chacun avec son voisin , et
ils ont ainsi donné naissance aux quatre cloisons que nous avons
remarquées dans l'ovaire de notre plante.
Rappelons-nous encore ici que , dans un état très jeune ,
l'apparence seule que présentaient les parois de la cavité ova-
rienne aurait pu porter à admettre leur nature foliacée.
Arrivant maintenant à l'étude du placenta et de sa véri-
table nature, j'exposerai la manière de voir à laquelle je me
suis arrêté , après avoir cherché à envisager successivement
toutes les faces de la question. Le mode d'explication que je
propose ici me paraît rendre suffisamment raison des fails et
concorder assez bien avec une théorie admise par d'habiles
botanistes , et très bien exposée tout récemment par M. Auguste
de Saiot-Hilaire dans sa Morphologie; cependant je ne la pré-
senterai que comme exprimant l'opinion que j'ai adoptée pour
le moment et à laquelle, je suis disposé à renoncer, s'il le faut,
pour me ranger du coté de la première théorie , qui me paraîtra
plus satisfaisante et mieux appuyé sur les faits.
Si les parois ovariennes étaient formées r non par des feuilles
carpellaires , comme le sont tous les ovaires libres , mais par l'axe
lui-même , qui se serait fortement creusé , pourquoi ne donne-
raient-elles pas naissance aux ovules? Mais , si elles-mêmes sont
une production de Taxe; si, en d'autres termes, elles sont uni-
quement formées par des feuilles carpellaires, il est clair que la
formation des ovules ne pourra leur appartenir, une feuille ne
pouvant émettre une autre feuille , ni, à plus forte raison ,. une
partie cPun ordre plus élevé.
Si donc les parois ovariennes ne sont pas Taxe lui-même, mais
bien une simple production de cet axe , nous devrons chercher
celui-ci dans la colonne centrale de l'ovaire, dans cette columelle
qui rattache l'une à l'autre les vraies cloisons formées par les
bords rentrans des quatre feuilles carpellaires. D'un autre côté ,
duch autre. — Sur /'OEnothera. 349
la nature de ces cloisons elles-mêmes s'expliquera parfaitement,
et la fleur des OEnothera se rangera dans les lois générales ; son
ovaire n'offrira plus une anomalie ni une exception ; mais il sera
une confirmation de toutes les idées admises dans la science.
Nous verrons ici, comme partout ailleurs, un axe unique qui
produit du bas vers le haut quatre verticilles successifs d'organes
floraux , et qui , pour donner naissance à ces dernières produc-
tions , va s'abriter sous l'enveloppe qu'il s'est formée. Ce sera un
phénomène analogue à celui que présentent tous les bourgeons
et toutes les fleurs , et non une déviation difficile et presque
impossible à expliquer.
Supposons , au contraire , que Ton admette la théorie de
M. Schleiden : il s'ensuivra que l'axe se creusera profondément
après avoir donné naissance aux différens verticilles floraux ;
mais comment , en se creusant ainsi, formera-t-il les quatre
loges de notre fleur? Que seront les quatre cloisons, et pourquoi
les placentaires seront-ils uniquement, situés sur la masse cen-
trale , sur la columelle ? La réponse à ces questions me parait
assez difficile , et elle exigera tout au moins que l'on torture
d'une manière bien étrange et bien inutile le développement de
f axe floral.
D'après les considérations que je viens d'exposer, il me semble
naturel de chercher l'axe duquel émanent toutes les parties de
notrefleur dans- la columelle, qui réunit les cloisons, et d'admettre
que cet axe , après avoir donné naissance aux quatre verticilles
floraux , termine sa végétation par la production des ovules ,
rangés sur lui en huit séries longitudinales. Par là nous au-
rons ramené une structure , anormale en apparence , à n'être
qu'une application normale du plan général de structure de
la fleur.
Mais , sans nous arrêter à ces considérations déjà bien puis-
santes , cherchons si l'examen anatomique ne donnera pas une
nouvelle force à ma manière d'envisager l'ovaire de l' OEnothera,
et d'abord occupons-nous des parois ovariennes.
Nous savons que /chez les Dicotylédones, toute feuille se
compose essentiellement d'une nervure médiane ou d'un fais-
ceau fibreux et vascnlaire , simple ou ramifié , plus ou moins
35o «ucHARTRE. — Sur /'Œnothera.
entouré et recouvert de tissu cellulaire. Suivant que le faisceau
primitif sera plus ou moins subdivisé, la feuille présentera une
charpente plus ou moins compliquée. Le plus souvent il résulte
de là qu'un réseau à mailles nombreuses sert de base à la
feuille. Si le faisceau reste simple , l'organe foliaire peut affecter
lui-même des formes très simples ; mais il n'en existe pas
moins ♦ quoique réduit en quelque sorte à sa plus simple
expression. D'après cela, si nous trouvons dans les pièces du
calice et de la corolle des fleurs une reproduction à-peu-près
parfaite de ce que présentent les feuilles normales, nous ne de-
vrons pas moins voir un organe foliaire dans les pièces des pa-
rois ovariennes, [quoique souvent nous ne trouvions dans ces
dernières parties , résultat d'une végétation épuisée, que le fais-
ceau fondamental plus on moins entouré de tissu cellulaire;
D'après ces idées, coupons transversalement l'ovaire d'un
bouton A' Œnothera suaveolens, soit très jeune (fig. n , ia),
soit plu3 avancé (fig. i5, 16), nous verrons daus l'épaisseur
de ces parois quatre faisceaux vase u lai res et fibreux , dont cha-
cun répond au milieu d'une loge et par suite k un stigmate , tan-
dis qu'il alterne avec les quatre étamines normales. Ces faisceaux
occupent exactement la place que devraient occuper les ner*
vures médianes des quatre feuilles carpellaires ; ils ont absolu-
ment l'organisation que devraient avoir celles-ci ç par consé-
quent, Us ne «ont absolument que ces nervures elles-mêmes.
Ces faisceaux sont entourés d'un tissu cellulaire à mailles assez
larges , qui du côté interne forme, surtout dans le bouton jeune,
plusieurs séries régulières. Ces séries de cellules marchent pa-
rallèlement , et vont se rendre des deux côtés du faisceau à la
cjoison adjacente. De là, la coupe transversale de chaque cloison
présente plusieurs rangées curvilignes de cellules dont les unes
.viennent d'un côté, les autres de l'autre. En considérant le fais-
ceau dans sa situation parfaitement symétrique, et les séries de
cellules qu'il envoie vers la droite et vers la gauche , peut-on se
refuser à admettre comme formant les parois latérale et externe
des loges quatre petites feuilles carpellaires qui ont les quatre
faisceaux pour nervures médianes, et dont les bords, se re-
ployant vers l'intérieur de l'ovaire, vont former les cloisons,
Ducn^nTRE. — Sur /'GEnothera. 35 1
dont chacune appartient, par suite, à deux feuilles carpellaires
adjacentes? La seule difficulté qui pourrait se présenter dans
cette explication consisterait dans l'adhérence de ces feuilles
carpellaires par toute leur portion inférieure et par leur face
externe. Mais d'abord ne trouvons-nous pas ailleurs tops les de-
grés intermédiaires entre les ovaires entièrement libres et ceupc
dont l'adhérence est complète? Souvent même un seul genre
p'offre-t-il pas des ovaires entièrement libres, et d'autres soudés
et adhérens plus qu'à moitié ? En second lieu , il est admis gé-
néralement que les vraies cloisons ovariennes sont formées p^r
les bords rentra as des feuilles carpellaires qui se soudent dans
toute leur surface en contact. Lors même que cette soudure ne
serait pas admise, il me semble que l'on ne pourrait la contes-
ter en examinant la coupe transversale des cloisons de notre
QEnothera. Or, si les feuilles carpellaires peuvent contracter des
adhérences dans leurs portions latérales , il serait absurde de re-
fuser cette même propriété à leur portion médiane, dont le tissu
cellulaire est absolument identique k celui des côtés. Nous ad-
mettrons donc que cette adhérence est complète dans notre
plante, et, dès-lors, nous nous rendront parfaitement compte
de la structure de son ovaire.
Quant aux autres faisceaux que l'on pbserve sur les mêmes
coupes, ils appartiennent aux trois vçrtycilles floraux plus exté-
rieurs, et ne doivent pas m'occuper ici.
Voyons maintenant si toutes le» considérations qui précèdent
seront confirmées par l'organisation <te 1» tnawtf centrale on 4*
la colmnelle.
Comme je l'ai déji dit et montré, noue ne pouvons voir dans
cette masse centrale que la continuation et la partie supérieure
de l'axe ; mais , par cela même que c'est la terminaison de cet
**e , nous devons nous attendre k ne trouver en cille qu'upe or-
ganisation peu perfectionnée et pep avancée. Néanmoins, qpe
observation un peu attentive ne permet pas d'y méconnaître tes
caractères fondamentaux d'upe formatipn asile.
Si, pour nous en faire une idée complète, npus étudions ppe
coupe transversale de cette partie prise dans l'ovaire d'une fleur
adulte, nous y trouverons l'organisation suivante. La plus grande
35a DtrcHARTHE. — Sur /'Œnothera.
partie de cette masse est formée par un parenchyme à grandes
mailles et assez lâche; les cellules qui constituent ce paren-
chyme sont peu étendues dans le sens longitudinal , et leur
coupe est polygonale , quoique d'une manière vague en certains
points. La largeur de ces cellules décroît un peu du centre vers
l'extérieur, et quelques-unes d'entre elles, dont la position ne
paraît avoir rien de déterminé, acquièrent de plus fortes dimen-
sions et contiennent une quantité considérable de cristaux aci-
culaires très longs et fortement pressés les uns contre les autres.
Le pourtour de cette masse est sinueux , et dans chacune de ses
parties qui forment les parois internes des loges, il présente
deux avancemens séparés par un sillon. C'est au fond de ces sil-
lons que se trouvent quatre faisceaux volumineux formés de
cellules cylindriques (fig. 17 > 18) dont la longueur égale de
quatre à cinq fois; la largeur ; ces cellules sont placées bout à
bout en séries rectiligues. Leur diamètre est beaucoup moindre
que celui des cellules du parenchyme voisin, avec lequel elles
ne se fondent pas; leur» parois sont assez peu épaisses.
La situation de ces faisceaux entre les deux séries d'ovules
pourrait d'abord porter k voir en eux les cordons pistillaires qui
auraient donné naissance à ces derniers ; mais si l'on observe
qu'il n'entre aucun vaisseau dans leur structure, qu'ils n'ont au-
cun autre rapport avec les ovules que celui du voisinage; que
leur situation est tout extérieure relativement à la masse cen-
trale ; si l'on fait de plus attention à la forme des cellules qui les
composent, laquelle reproduit absolument la configuration du
parenchyme cortical de diverses plantes ( voyez , par exemple ,
Meyen , Nettes System der Pflanzen-Plyysiologie, vol. 1 , tab. i,
fig. 5 ) , l'on ne tardera pas à changer d opinion. Comment donc
lés considérer? Je crois que l'on ne peut voir en eux que des
faisceaux corticaux , et par là on s'explique à merveille pour-
quoi ils n'ont aucun rapport avec les ovules qui sont si rappro-
chés d'eux. Du reste , si l'on suit le développement de l'ovaire
quelque temps après la floraison , on voit que le sillon longitu-
dinal derrière lequel ils sont placés pénètre peu-à-peu jusque
dans leur substance ; le faisceau se creuse lui-même et se par-
tage, et ses séries linéaires de cellules ne forment plus que les
duchartre. — Sur /'OEnothera. 353
parois de la cavitéqui vient de s'étendre au milieu d'eux. Pent-
on , dès-lors , trouver dans ces faisceaux un organe essentielle-
ment nécessaire à la reproduction, puisqu'il se désorganise avant
même que la reproduction soit définitivement assurée, avant
que les graines aient atteint leur maturité?
Dans l'espace qui sépare deux des faisceaux précédens , et
vis-à-vis chacune des cloisons ( fig. 19)9 on observe deux fais-
ceaux rapprochés l'un de l'autre , très peu volumineux et assez
difficiles à distinguer (dd y ibid.). Ceux-ci sont beaucoup plus
étroits que lès précédens, et cependant leur importance est in-
comparablement plus grande. Ce sont les faisceaux fibreux et
vasculaires qui représentent, dans l'axe floral , la partie prin*
cipale du corps central de la tige. Examiné sur une coupe lon-
gitudinale, chacun de ces faisceaux présente un certain nombre
de trachées groupées, et, autour d'elles , des cellules allongées
fort étroites. Chacun de ces faisceaux envoie des trachées ou dès
ramifications de ces vaisseaux vers la série d'ovules la plus voi-
sine de lui, et généralement ces ramifications du faisceau tra-
chéen se séparant de lui sous un angle aigu , arrivent au marne*
Ion qui porte l'ovule , en suivant une marche plus ou moins
sinueuse.
Chacun de ces faisceaux me semble donc être un cordon pis-
tillaire, ou, en d'autres termes, une des divisions de la partie
fondamentale de l'axe. Or, comme nous trouvons dans l'ovaire
de T OEnothera huit séries d'ovules, nous y observons aussi huit
cordons pistillaires ; seulement ils se montrent rapprochés par
deux vis-à-vis chaque cloison.
Nous venons de retrouver, par l'examen anatômique, dans
la columelle de X OEnothera toutes les parties essentielles de la
tige des Dicotylédones; mais ces parties, au lieu d'être groupées
et réunies en un seul corps , sont divisées par faisceaux et dis-
persées au milieu du parenchyme ordinaire. C'est une disposi-
tion analogue à celle que l'on observe dans les tiges très jeunes
de toutes les plantes ; et il est certain que cet axe floral ne peut
être comparé qu'à des tiges de la plus grande jeunesse. Ajoutant
ces nouvelles données à celles que j'avais déjà déduites plus
haut de diverses considérations , je crois pouvoir conclure avec
XVIII. BoTiir. — Décembre. a 3
354 uuchartre. — Sur /'OEnothera.
toute sûreté , que la columelle de l'ovaire de YGEnolhera sua-
veolens est bien réellement la continuation et l'extrémité de Taxe.
En résumé , H résulte, je crois, des observations qui pré-
cèdent : i ° que la fleur de KOEnothera suaveolens ne présente
aucune déviation aux lois générales qui ont été déduites de l'é-
tude des fleurs à ovaire libre ; a° que, pour la former, Taxe
floral s'aplatit ou se creuse légèrement autour de son extrémité
supérieure, et qu'il produit ainsi successivement, et d'après la
marche normale , d'abord un calice quaternaire , puis une co-
rolle de quatre pétales et un verticille de quatre étamines , dis-
posés tous trois régulièrement ; 3* que la symétrie de la fleur
semblerait être altérée par un second verticille de quatre éta-
mines^ mais l'observation et le raisonnement nous ont montré
que ces dernières ne sont que le produit du dédoublement des
pétales; 4° que le quatrième verticille est formé, d*aprè4 ce
qu'exigeait la symétrie , de quatre feuilles carpelhires soudées
en dehors à leur base , de manière à former un ovaire adhérent,
libres de toute adhérence externe dans le reste de leur étendue
qui constitue le style et ses divisions stigmatiques ; 5° que lès
bords de ces quatre pièces ovariennes se recourbant en dedans,
donnent naissance à quatre cloisons d'abord réunies au centre
dans la jeunesse de l'organe , plus tard écartées l'une de l'autre
par l'interposition d'un corps central ; 6° enfin , que celui-ci
n'est pas autre chose que la continuation et l'extrémité de Taxe
terminant sa végétation dans l'ovaire par la production de huit
rangées d'ovules , et reconnaissable à divers caractères , en par»
tic u lier à sa structure anatomique.
Il est donc impossible d'adopter la théorie de M. Schleidën ,
au moins pour les QEnothera , et de supposer , avec ce savant
auteur, que l'ovaire tout entier de ces plantes est fortaé, con-
trairement à ce que l'on observe dans les ovaires libres, non
par des feuilles carpellaires, mais par l'axe lui-même, qui se
serait creusé comme dans le Ficus. J'ai montré qu'en adoptant
cette explication , l'on ne pourrait se rendre compte de l'orga-
nisation de cet ovaire , tandis que toute difficulté disparaît en
substituant à la théorie de l'observateur allemand celle à la-
quelle m'a conduit l'observation simple des faits.
duchartre. — Sur /'OEnothera. 355
Maintenant je me garderai d'étendre trop loin les conclusions
que j'ai pu déduire de l'étude d'une seule plante , et , sans me
laisser aller aux inductions que fournirait aisément l'analogie ,
j'attendrai , pour généraliser mon explication de la nature des
ovaires infères , d'avoir pu étendre mes observations à plusieurs
espèces de chacune des familles qui présentent cette particula-
rité d'organisation.
EXPLICATION DES FIGURES.
N* B. Le grossissement étant indiqué à côté de chaque figure, je me dispenserai
de donner la grandeur réelle des objets indiqués.
PLANCHE >}. 11,11».
Fig. i. Bouton extrêmement jeune , très peu de temps après son apparition.
Fig. *. Bouton un peu plus âgé, vu à l'extérieur. C'est un globule ouvert en dessus,
l'ouverture étant entourée et limitée par les quatre festons calicinaux.
Fig. 3. Coupe longitudinale du bouton précédent, pour montrer que le tube floral ne
contient encore aucune production intérieure.
Fig. 4. Coupe longitudinale d'un bouton très jeune , mais déjà fermé. A partir de cette
figure jusqu'à la figure 9 inclusivement, a désigne les pétales; b y les quatre étamines nor-
males, alternes avec les pièces de la corolle; b\ les quatre étamines , produit du dédoublement
parallèle des pétales. Dans la figure 4 , il n'existe encore chez le bouton que les quatre
pétales.
Fig. 5. Coupe longitudinale d'un bouton un peu plus av ancé , dans lequel les deux étamines
normales b h viennent de se former entre les pétales et un peu plus bas qu'eux.
Fig. 6. Fragment de la section longitudinale d'un bouton un peu plus avancé : on y voit
deux étamines normales bb , doat une en profil et une étâmine dédoublée, b* se détachant
comme un mamelon arrondi à la base du pétale a.
Fig. 7. Le pétale de la figure précédente, vu en trois quarts avec son étamine dédoublée
et l'élamine normale voisine.
Fig. S. Coupe longitudinale d'un bouton plus âgé: on a supprimé l'extrémité du calice
ainsi que dans la figure suivante, a, b, b 1 , comme précédemment ; ce f rebord de la cavité
ovarienne ou extrémité libre des feuilles carpellaires adhérentes dans toute leur partie
inférieure; dd, deux des quatre saillies longitudinales qui se montrent sur la face interne
des parois ovariennes. Cette figure est surtout destinée a montrer, soit de face , soit sur la
coupe, les rapports des pétales aaa avec leurs étamines dédoublées.
. Fig. 9. Coupe analogue à la précédente , mais faite un peu en arrière de Taxe géométrique ,
et ne coupant ni les pétales ni leurs étamines. Le bouton est un peu plus avancé que le
précédent Mêmes lettres , même signification.
Fig. 10. Coupe transversale de l'ovaire du bouton précédent , vue du bas de l'ovaire vers
356 wtchartre. — Sur /'Œnothera.
le haut : c , sommet infléchi des feuilles carpelaires ; d , coupe des saillies longitudinales
internes ou des cloisons naissantes.
Fig. if et i». Coupes transversales de l'ovaire d'un bouton long de o œ -,oo : 5 , faites , la
première près de la base, la deuxième vers le milieu de la longueur de l'organe : ce , faisceaux
médians des feuilles carpellaires, désignés par les mêmes lettres sur les figures î * , 16 , iô.
Fig. xS. Coupe transversale d'une cloison et d'une portion de l'axe d'un bouton de
o».,ooa5; aa t ligne où Tient de se faire la soudure de l'axe ccc avec la cloison aabb.
La section a été faite vers le haut de l'ovaire.
Fig. 14. Coupe transversale du mamelon ovulaire chez un bouton de » à 3 millimètres:
aaaa est l'un des quatre faisceaux corticaux ou libériens; bb , mamelon ovulaire; ec f séries
de cellules qui forment la cloison et qui viennent se terminer en mamelon ovulaire.
Fig. x5. Coupe transversale de l'ovaire auquel appartenait la section précédente.
Fig. 16. Portion de la coupe transversale de l'ovaire d'un boulon long de 5 à 6 miltim. :
«, faisceau médian d'une des quatre feuilles carpellaires; e' p e\ faisceau double, situé
a chacun des quatre angles de l'ovaire; ff. une cloison ; ggg, portion de la masse centrale
ou de l'axe.
Fig. 17. Quelques-unes-des eejlules qui forment les quatre faisceaux corticaux.
Fig, x8. L'une des cellules précédentes plus fortement grossie , pour montrer l'épaisseur de
ses parois.
Fig. 19. Coupe transversale d'une portion de l'axe chez une fleur épanouie. Les deux
parties ab, ab, du contour extérieur appartiennent à deux loges différentes et contiguës.
a a est le sillon qui sépare, dans chaque loge, les deux séries d'ovules; bb f terminaison
d'une cloison; ce, faisceau cortical, dd , faisceaux fibreux et trachéens, dont chacun
envoie ses ramifications vasculaires aux ovules de la série voisine ;eee, quelques-unes des
cellules dilatées que remplissent des cristaux aciculaires fortement pressés.
Note sur des composés à bases minérales dans l épaisseur des
parois des cellules p
Par M. Paye*.
(Lue à l'Académie des Sciences! dans sa séance du 14 novembre i84a.)
Lorsque j'eus l'honneur de soumettre à l'Académie mes der-
nières recherches relatives aux concrétions dans les plantes , je
démontrai qu'une sorte de squelette reproduisait , après l'inci-
nération , tous les détails de l'organisme : la silice presque seule
marquait les linéamens des membranes périphériques, tandis
que le carbonate de chaux prédominait aux points où s'était
paten. — : Sur des composés à bases minérales. SHy
opérée la combustion des cellules situées au dessous de lepi-
derme ou engagées plus profondément encore dans les tissus ;
ainsi donc là silice, d'une part, et un composé calcaire, de
l'autre, avaient été interposés dans l'épaisseur des membranes
durant la vie de chaque plante.
Mais quel était > parmi les différons sels contenant des acides
organiques, celui ou ceux qui avaient laissé le carbonate calcaire
résidu de leur décomposition ? Ne pouvant résoudre cette
question , sans qu'il restât des doutes r je m'abstins de toute-
hypothèse.
Aujourd'hui que des tentatives, phis heureuses m'ont permis
d'aborder ce problème dans toute sa généralité, je viens com-
muniquer à l'Académie deux exemples des» nouveaux résultats
que j'ai obtenus : ils sont assez remarquables r l'Hn par la netteté
de l'expérience et des observations[orgariographiques qu'il rend
accessibles au microscope, l'autre par la facile solution qu'il
donne de questions décidées en sens contraires, à plusieurs-
années d'intervalle r par les travaux, d'un savant analyste.
Premier fait. On enlève avec quelques précautions répiderme
d'un cactus ( Cereus peruvianus) ; il ne reste dans les cellules de
cet épiderme aucune trace de cristaux ; toutes les cellules sous-
jacentes contenant des substances colorées, complexes, sont
éliminées sans peine. Boulant alors sur elle-même cette sorte de-
peau résistante , on la découpe au rasoir en très minces lanières;
celles-ci sont, lavées sur une toile et débarrassés de tout corps
soluble ou pulvérulent.
On les presse fortement; puis on les plonge dans à pen-près>
leur volume d'acide- acétique à, cinq degrés. Au bout de quelques
heures, on extrait par la pression Je liquide acide, qui contient
de l'acétate de potasse et de chaux , et de la pectine.
On épuise par des lavages à l'eau distillée; l'inspection au
microscope montre qu'une légère couche a été enlevée dans
l'épaisseur des membranes cellulaires sous la première rangée
épidermique.
On plonge alors toute la masse dans son volume d'acide sul-
furique étendu de dix parties d'eau, et on laisse réagir pendant
une journée.
358 patbn. — Sur des composés à bases minérales.
La solution acide, trouble, que l'on extrait ensuite par
pression , contient beaucoup de sulfate de chaux , un peu de
pectine et de sulfate de potasse ; on épuise par des lavages.
Après ce deuxième traitement, l'observation microscopique
ne révèle aucun changement appréciable. Cela tient à ce que la
pectine , la chaux et la potasse extraites ne laissent pas de vide
sensible , attendu qu'une substance, très volumineuse , qui les
accompagnait , est restée : c'est l'acide pectique. On l'extrait
facilement à. son tour, à l'aide de l'ammoniaque étendue. Sous
le microscope la réaction est fort curieuse : elle évide les épaisses
membranes , montre leurs couches superposées, fait apparaître
les lignes de démarcation entre les cellules jusqu'alors confon-
dues , et permet de les distinguer, tandis que la cutieule éptder-
mique reste continue, montrant de nombreuses cavités et des
saillies linéaires qui > formées pendant la végétation , corres-
pondent aux intervalles entre les cellules de la première couche
superficielle.
On peut rendre plus évidente l'observation microscopique ,
en ajoutant peu-à-peu de l'eau , de l'iode , puis de l'acide sulfu*
rique, qui caractérisent par une couleur orangée la cuticule et
les autres parties de la cellulose injectées de substance azotée ,
tandis qu'ils colorent en un beau violet toutes les pellicules
superposées de la cellulose pure.
Quant au pectate d'ammoniaque extrait de toute la substance
traitée , on l'épure par le rapprochement dans le vide , la préci-
pitation par l'alcool , etc.
On peut le transformer en pectate de chaux ou en extraire
l'acide pectique: tous ces produits sont d'une blancheur et
d'une pureté remarquables , ainsi qu'on en peut juger par les
échantillons que je dépose sur le bureau.
Le pectate de chaux constitue la plus grande partie du poids
des substances interposées dans les membranes des couches
épidermiques du Cactus ; réuni au pectinate de chaux et de
potasse, il formait les o,65 du poids total de l'épidémie. Cette
énorme proportion m'a paru variable suivant l'âge de la portion
de tige employée et peut-être d'autres circonstances.
Le deuxième fait que je me proposais de rapporter ici a été
paye». — Sur des composés à bases minérales* 35p
recueilli , en appliquant les procédés dont je viens de parler au
tissu de la betterave blanche : je suis parvenu à extraire ainsi
directement et à froid la pectine très abondante et l'acide pec-
tique qui s'y trouvaient combinés avec la chaux , la potasse et la
soude.
La question de leur préexistence, qui semblait jusqu'ici fort
douteuse , paraît donc maintenant résolue.
On sait, en effet, que, dans son dernier Mémoire sur la bette-
rave à sucre , notre confrère M. Bracoftnot supposait la pectine
formée par l'ébullition , et n'admettait plus que d'une manière
dubitative la présence de l'acide pectique.
Ces- deux principes immédiats , tels que je les ai obtenus ,
doivent se rapprocher davantage de l'état normal où ils se
trouvent dans les végétaux ; car la combinaison de la pectine
avec la chaux avait paru indécomposable par tous les a-gens chimi-
ques, sans altération profonde, tandis qu'en réalité l'acide acétique,
on vient de le voir, peut la dégager des membranes végétales f et
l'acide sulfurique affaibli en enlève les dernières traces à froid.
L'étude comparative des produits de l'ancien et du nouveau
mode d'extraction paraît devoir offrir de l'intérêt, surtout
lorsque l'on considère les curieuses transformations homé-
riques que M. Frémy a signalées dans son beau travail sur la
pectine et l'acide pectique (i).
Un autre composé calcaire m'a semblé contenu dans les parois
des cellules des feuilles: la détermination précise de sa véritable
nature, dans la position qu'it occupe , présente bien des diffi-
cultés; Si je parviens à les vaincre , j'aurai l'honneur de com-
muniquer ultérieurement les résultats de mes recherches k
l'Académie.
(i) On sait mie M. Thénard a le premier indiqué comme très probable la composition iso-
mérique de l'acide pectique et de la pectine. A l'époque où j'observai tons l'écorce de V4f-
ItoUhus glandulota (Ann. de Chim. , t. xxvx, p. 33i ) une substance organique capable de
saturer l'ammoniaque, de s'y dissoudre et d'en être séparée en gelées volumineuses par Tes
arides , substance qui fut depuis étudiée par M* Braconnot et nommée acide pectique, je l'avais
extraite à froid ; les travaux postérieurs me persuadèrent que, généralement, la température
de Tébullition était utile pour l'obtenir , et que mon analyse n'était qu'un cas particulier.
J'ai maintenant la certitude que cette méthode doit être généralisée et s'étendre à l'extraction
de la pectine pure.
3ôo nàudin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux.
Résume de quelques observations sur le développement des
organes appendiculaires des végétaux ,
Par M. Ch. Nàudin.
Dans une thèse présentée à la Faculté des Sciences de Paris
au mois d'août dernier, j'ai publié, sous le titre de Propositions
de botanique j quelques-uns des résultats de mes observations
sur le développement des organes appendiculaires. J'ai dû, à
cette époque, me contenter du simple exposé d'une partie de
ces faits, à cause du cadre étroit de l'opuscule que je livrais à
l'impression. Je me propose de reprendre ce sujet, qui m'a déjà
occupé pendant long-temps , et d'en faire l'objet d'un Mémoire
spécial lorsque mes observations seront plus complètes ; en at-
tendant, je donnerai ici un aperçu de ce travail.
Un célèbre observateur que les sciences regrettent encore ,
M. Turpin , avait recommandé l'étude de l'organogénie comme
devant fournir la solution d'une foule de problèmes. C'est ce
conseil que j'ai tâché de suivre dans l'étude des organes appen-
diculaires , et je me suis convaincu :
i° Qu'au centre des bourgeons, la formation des axes pré-
cède nécessairement celle des appendices. Ces axes s'allongent
indéfiniment par un afflux continuel de matière organique à
leur extrémité qui est toujours transparente, incolore, comme
gélatineuse, arrondie ou conique, et, dans la plupart des cas,
suivie de près du développement des feuilles.
a Que celles-ci se forment, dans le principe, par une sorte
de repli ou de pincement du tissu de l'axe rudimentaire , dont
elles ne diffèrent alors ni par leur couleur, ni par leur con-
sistance.
3° Qu'une fois ce premier repli commencé, l'organe appen-
diculaire émane de l'axe, comme s'il y existait tout formé d'a-
vance et qu'une force intérieure le poussât au dehors, en sorte
que son apparition se fait du sommet vers la base où a toujours
haudin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. 36 1
lieu le principal accroissement. Il y a donc cette différence capi-
tale entre le développement des axes et celui des appendices,
que , chez les premiers , ce développement se fait aussi bien à
1 extrémité que dans les entre-nœuds, tandis que chez les se-
conds , les parties déjà sorties de Taxe ne prennent qu'un ac-
croissement proportionnellement faible, comparé à celui qui a
lieu vers la base de l'organe , et que sou extrémité , surtout, de-
meure station naire.
Ce mode de croissance peut s'observer principalement , ainsi
qu'on l'a fait plus anciennement , sur Ips plantes de la famille
des Graminées , dont les feuilles linéaires offrent cette série de
phénomènes dans toute leur simplicité. Lorsque les feuilles
doivent être composées de folioles , lobées ou même simple-
ment dentées avec des nervures latérales émanant d'un rachis
commun, l'organe n'en commence pas moins par un prolonge*
ment simple qui alors représente seulement le rachis ou la ner-
vure médiane. Au fur et à mesure que cet appendice s'allonge ,
on voit poindre sur ses côtés , comme des appendices de second
ordre , les folioles ou les lobes. Les dents simples n'ont pas une
origine différente. S'il doit y avoir dans la feuille des divisions
de troisième ordre , elles se forment de même sur les prolonge-
mens de deuxième génération , et ainsi de suite ; mais quel que
soit le degré de division d'une feuille adulte, celle d'un Ferula,
par exemple, elle a commencé par un simple repli aussi bien
que les feuillettes plus indivises. On est donc autorisé à consi-
dérer les feuilles à nervures parallèles de la plupart des Mofio-
cotylédones comme de simples pétioles sans limbe , et ce qui
semblerait le prouver, c'est que quelques Monocotylédon es,
telles que les u4rum y les Smilax y etc. , présentent des feuilles
qui. rappellent, par leur forme. et leur nervation, celle des Di-
cotylédones et ont par conséquent un véritable limbe , tandis
que ces feuilles imparfaites, que chez un assez grand nombre de
Dicotylédones on a appelées phyllodes , ne sont que des feuilles
arrêtées au premier degré de développement, absolument comme
celles des Graminées.
Les organes foliacés n'arrivent pas toujours à leur entier dé-
veloppement : souvent ils s'arrêtent à des époques plus ou moins
362 h audih. — Sur les organes appendiculaires des végétaux.
rapprochées de leur origine , et donnent Heu alors anx bractées,
aux écailles, etc. , et quelquefois à de simples glandes.
Le» appendices qui entrent dans la constitution de la fleur se
forment de la même manière que les feuilles ordinaires , mais
en s'accroissant ils se modifient en raison de la fonction qu'ils ont
k remplir. L'axe qui les produit subit aussi ses modifications : il
s'arrondit en tête , et forme en s'élargissant ce que Ton a ap-
pelé un réceptacle. A sa périphérie apparaissent bientôt, comme
de petits mamelons, les pointes des folioles du calice, pois, sur
un cercle plus intérieur, les pétales. Ici, comme pour les feuilles,
le limbe est la partie qui se forme en premier Heu, et dans les
étamines, l'anthère précède aussi le filet. Avant d'aller plus loin,
je ferai observer que les calyces dits monophylles et les corolles
monopétafes ne prennent pas ce caractère , ainsi que quelques
auteurs l'ont avancé, par la soudure ultérieure des élémens qui
entrent dans leur composition ; cette soudure est congéniale ,
c'est-à-dire que ces ver ti ci lies naissent tout d'une pièce du ré-
ceptacle , comme si leur soudure s'y était opérée à l'avance ,
tandis que les pointes de leurs différentes parties , formées les
premières et distinctes entre elles , se conservent toujours libres
sans contracter la moindre adhérence les unes avec les autres.
Je dirai la même chose des étamines monadelphes ou de celles
dont les filets sont réunis en plus ou moins grand nombre ; la
soudure, ici est tout aussi congéniale que chez les corolles mo-
nopétales.
Ce que j'ai dit de la formation des feuilles peut s'appliquer
exactement aux carpelles , et surtout aux carpelles simples , du
moins dans les premières périodes de leur développement. Ils
sont, de même que les feuilles proprement dites, toujours plus ou
moins ouverts, plus ou moins étalés dans leur jeunesse. Leur som-
mité , qui, par une sorte d'exception à la règle, va s'allonger pour
former le style et le stigmate , conservera presque toujours un
sillon ou une dépression, dernier vestige de cette ouverture pri-
mitive qu'on voit se fermer dans le corps du carpelle à mesure
qu'il s'agrandit et qu'un double placenta s'élève du fond de la ca-
vité ovarienne et se soude à ses deux bords. Dans le cas ou l'ovaire
est à plusieurs carpelles, sa croissance rappelle parfaitement celle
NAUDift. — Sur le» organes appendicu/aires des végétaux. 363
des corolles monopétales; ce qui était libre dans le principe reste
toujours libre et devient style ou stigmate ; le reste nait et s'accroît
tout d'une pièce. Il arrive dans quelques cas, chez les Primula ,
par exemple, que l'ovaire commence, dès le principe, par un repli
circulaire qui ne présente aucune inégalité : il est évident qu'ici
les cinq carpelles qui forment cet ovaire sont soudés jusqu'à leurs
extrémités ; aussi le stigmate est-il parfaitement indivis. On re-
connaît sans peine, chez ces plantes, que le placenta n'est y ainsi
que la dit le premier M. Auguste de Saint Hilaire, qu'une simple
continuation de Taxe , car on le voit s'élever du centre de la ca-
vité ovarienne et se prolonger en une pointe aiguë qui pénètre
dqns la base du style, sans que néanmoins il contracte la plus
légère adhérence avec les parois qui l'entourent.
Mais ce sont les ovaires des Graminées qui ont surtout attiré
mon attention., Si mes observations sont exactes, leur formation
différerait un peu dexelle que je viens de décrire. On sait que,
dans cette famille, les ovaires ont généralement deux stigmates,
rarement trois ou un senl. U arrive encore que , lorsqu'il y a
deu$ stigmates , ces organes peuvent être situés côte à côte d'un
même côté de l'ovaire, ou opposés l'un à l'autre , ce qui est le
cas le plus ordinaire. Voici ce que des recherches minutieuses
m'ont fait découvrir dans le Poa fluitans , où les stigmates sont
opposés. Au centre de ce qui doit devenir une fleur, et au mo-
ment où les glumelles ne font qu'apparaître comme une ride
sur le réceptacle., on voit s'élever , sous La forme de trois mame-
lons, les rudimens des étamines, et au milieu d'eux un quatrième
mamelon sur lequel se forme insensiblement une sorte de bour-
relet circulaire qui en embrasse le sommet. Ce dernier présente
alors l'aspect d'un globule enchâssé dans un cylindre , et con-
stitue peut-être dès ce moment le nucelle. Quant au repli circu-
laire, il tend de plus en plus à s'avancer sur lui pour le recou-
vrir entièrement, et bientôt , sur des points opposés de son bord
supérieur, on voit s'élever deux pointes qu'on reconnaît sans
peine pour les stigmates rudimentaires.
Dans le cas où les deux stigmates sont situés du même côté
de l'ovaire, comme, par exemple, chez \e Bromus, le mamelon
central n'est plus recouvert par le repli, ainsi que cela a lieu
364 n audin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux.
dans le Poafluitans. Le repli n'en embrasse plus qu'une partie,
celle qui est tournée vers Taxe de l'épillet : il est 9 par consé-
quent, semi-circulaire, et, au lieu de s'accroître comme dans
le cas précédent, il demeure stationnaire , et finit même par se
confondre avec la base du mamelon, qui forme ici, du moins
en apparence, le corps de l'ovaire. Il résulte de cette disposition
que les stigmates sont à-peu-près basilaires et tous deux placés
du même côté.
Je n'ose encore me prononcer sur la véritable nature de
ces ovaires ; mais j'aurais de la peine à les concevoir formés
d'une seule feuille ovarienne profondément bifide , ce qui me
paraîtrait peu conciliable avec la disposition des stigmates du
Poa fluitans et. d'une multitude d'autres Graminées où ils sont
parfaitement opposés. M. Schleiden a émis une ingénieuse hy-
pothèse qui me semblerait encore moins admissible que celle
d'un carpelle bifide. Cet habile observateur suppose l'ovaire des
Bromus formé par une seule feuille dont les stipules deviennent
les stigmates. Mais ce qu'il considère comme un carpelle ne me
paraît ressembler en rien à aucun carpelle connu, et les stipules
auxquelles il a recours n'existent déjà plus dans les glumes, les
glumelles , les paléoles»
M. de Mirbel, tout en se livrant aux recherches les plus im-
portantes sur le développement de l'ovule dans le Zea , a décrit
les phases par lesquelles passent les feuilles carpellaires de cette
plante. Il a vu se former autour d'un nucelle central un repli
circulaire sur lequel s'élevait une pointe, première ébauche du
stigmate. En cet état , l'ovaire naissant ressemblait, suivant l'heu-
reuse expression de l'illustre observateur, à une petite hotte
remplie par un globule. Qu'on rapproche cette forme de celle
que j'ai observée chez le Poafluitans, on sera porté à conclure
que , dans ce dernier, il existe le double de ce qui se trouve dans
le Zea y c'est-à-dire deux feuilles carpellaires étroitement unies
et soudées congénialement comme celles des Primula. Si de
nouvelles observations confirmaient ce que je donne ici comme
une simple hypothèse, et si les Graminées avaient réellement
autant de carpelles que de stigmates, il deviendrait aisé d'expli-
quer r chez quelques-uues de ces plantes, la présence de trots
naudin. — Sur les organes appendiculaires des végétaux. ,365
stigmates. Ce nombre, qui serait ordinairement réduit , par ap-
pauvrissement, à deux, plus rarement à un seul(Zéo, Nardus),
les rattacherait plus intimement, sous ce point de vue, aux
autres familles monocoty lédones , et en particulier aux Cypéra-
cées , dont tous leurs caractères les rapprochent , et auxquelles
on attribue tantôt deux , tantôt trois carpelles , suivant que lés
stigmates y sont au nombre de deux ou de trois.
'Recherches sur les genres de la famille des Sésamées,
Par le professeur Bernhardi. (i)
Longtemps le groupe des Sésamées n'était formé que du seul
genre Sesamum ; M. Endlicher y ajouta le Ceratotheca, dont
il donne une figure dans les Atacta , pi. v. Trois espèces de ce
dernier genre sont connues jusqu'ici à l'auteur : ce sont les
G triloba E. Meyer, rapporté du Cap par Drège ; C. Kraus-
siana Bernfa., rapporté du même pays par le docteur Krauss ; et
G melanosperma Hochst. , envoyé du Cordofan par Kotschy.
L'auteur donne les descriptions de ces trois espèces, qui
semblent être annuelles. Les deux dernières offrent , dans leur
calice et dans leur capsule , des différences notables. L'auteur
a cru devoir en former un genre nouveau , dédié à M. Sporleder,
qui s'est occupé de la détermination des plantes rapportées de
l'Amérique du Nord par M. Beyrich: il expose en détail les
caractères distinctifs de ces deux genres. Un examen attentif des
plantes que M. Endlicher comprend dans le genre Sesamum , a
fourni k M. Bernhardi plusieurs faits remarquables, et il croit de
voir séparer les espèces de ce genre qu'il lui a été possible d'exami-
ner. Il considère les S. orientale et indicum comme espèces dis-
tinctes. Le S. rosiratum Hochst. du Cordofan , sert de type au
genre Simsimum 9 nom que les indigènes donnent à cette plante.
Enfin le -S. pentaphyllum E. Mey. dans les plantes de Drège
(0 Liwuea, 184* * page *9. (Extrait.)
366 beinhardi. — Sur la famille des Sésamées.
formerait le genre Gangila y nom sous lequel le Sesamum est
connu dans l'Afrique méridionale» Le S. pterospermum R. Br.
lui semble rentrer dans l'un des deux derniers genres ; mais la
plante lui est inconnue , et elle coïncide peut-être avec Tune
des espèces déjà mieux connues. L'auteur ne partage pas l'avis
de M. Gay, qui réunit cette espèce au Ceratotheca Scsamoides
Endl. , qui offre des graines qu'on ne. saurait dire ailées. Il
faudra encore rechercher si les S. alatum et radiatum Schu-
macher, que Meisner réunit avec De Candolleaux Sesamopteris,
et dont le second serait identique avec le À. gracile Endl. ,
ne rentrent pas dans les Gangila ou les Simsimum. Quelques
autres espèces de Retzius, Willdenow, etc., restent également
encore douteuses , quant au genre auquel il faudra les rap-
porter.
Voici les caractères que M. Bernhardi attribue aux plantes
de ce groupe qu'il a pu examiner:
* Sesameœ fructu tempore groasificationis ad apicis angulos utrinque in cornu
excrescente , embryi rostello conieo circamscripto.
I. Ceratotheca. Endl. Calyx persistens. Capsula bivalvis, com-
pressa , truncata , post dehiscentiam quadricornis , inflexione
margintim valvarum cost&que primariae in loculos quatuor
compressos divisa* Semina in quolibet loculo uniseriata , im-
bricata , planiuscula i ovata , basi retusa , nitida , subdisco
embrynra includentia , ambitu subcartilagineo utrinque ra-
diatim elevateque sub-ao-striato.
t. C. seèamtrides Endl. foKfa snfohadfatis ovatisve dentatis, superioribus
bvatt-lanoeolatis intëgètriini*.
i. C mèlahosperma Hôchst. foliîs plérisque* subintegerrimis 9 înferioribus
tivato-lanceolatîs , ànnérioribiis dblongift.
II. Sporledêka. Calyx demùm deciduus. Capsula bivalvis , ob-
longa, apice exciso , interdùm cum acumine , post dehiscen-
tiam quadricornis , inflexione marginum valvarum costeque
primariae, ex tùs in lobos quatuor subçylindricos , intùs in
totidem loculos divisa. Semina in quolibet loculo uniseriata,
subhorizontalia , planiuscula , ovata , basi retusa , sub disco
bernharbi. — Sur la famille des Sésamées. 367
rugosa embryum includentia , ambitu plie» ope irï laminas
duas parallelas parti ta.
i. 5. Kraussiana. Capsula apïce excisa submucronata.
s. S. triloba. Capsula inter cornua acuminata.
** Sêsameœ fructu cornubus experte , rostello conico in cotyledoues seo-
sîm tfanseunte.
III. Gangila. Galyx deciduus. Capsula bivalvis , oblonga , acii-
mina ta, inflexione marginum valvaram biloba, iobis longi-
tudinaliter sulcatis , quadrilocularis. Semina ih quolibet lo»
culo uniseriata, subhortzontalia , supra inff raqué faciebus
par al le lis planis ovatis , facieque tertia angusta angulatim
conjunctis circumdata et circumcirca alata, ala à baseos
angulo inferiore ad angulum superioreofi apicemque adicen-
dente.
1. G. pentaphylla.
IV. Simsimum. Calyx deciduus. Capsula bivalvis, lineari-oblonga,
rostratim acuminata, inflexione marginum valvarum coslaeque
primariae extùs in quatuor lobos columnseformes , intùs in
totidem loculos divisa. Semina rugosa in quolibet loculo uni-
seriata, subobliqua, suprà infràque faciebus planis ovato-
oblongis parallelis , lateraliter facie angusta angulatim con-
junctis circumdata , basi ad angulum inferiorem 9 apice ad
angulum superiorem alata.
1. S. rostratum.
V. Sesamum L. Calyx persistens. Capsula bivalvis , acuminata ,
inflexione marginum valvarum costœque prifaariœ extùs in
quatuor lobos aequales 9 intùs in totidem loculos divisa. Semi-
na in quolibet loculo uniseriata , compressa y ovata * sub~
marginata , aptera.
1. S. orientale L.
2, S» indiàurn L 4
La révision des Sésârtiëéà de notre herbier hous a fait voir
que le Sesamum gracile , sur lequel M. Bernhardi conserve
quelque doute, rentre dans le genre Simsïrrtum. Comme il
368 BERwnARDi. — Sur la famille des Sésamées.
n'existe point de description du S. rostratum Hochst. , et que
nous n'avons pas eu l'occasion de comparer cette espèce à la
plante du Sénégal , nous ne pouvons rien dire sur leurs carac-
tères comparatifs : peut-être sont-elles identiques. M. Bernhardi
ne donne que les caractères génériques de son Simsimum 9 par
la raison sans doute qu'il ne renferme qu'une espèce , et cette
même raison paraît déterminer habituellement la plupart des
botanistes à ne pas faire mention des caractères spécifiques
lorsqu'ils ne connaissent qu'une seule espèce du genre nou-
veau qu'ils établissent. De graves inconvéniens résultent de
cette négligence; en effet, un autre botaniste peut reconnaître
dans une de ses plantes le genre nouveau , mais il lui est im-
possible de décider si l'espèce qu'il a sous les yeux est la même
que celle sur laquelle on a fondé primitivement le genre , ou
bien si elle en est différente.
Sous le rapport de la géographie botanique , nous ferons
encore remarquer que le Ceratotheca melanosperma Hochst. se
retrouve également dans la Sénégambie, ainsi qu'un nombre
extrêmement grand des plantes envoyées de Nubie par Kotschy.
BUCHINGER.
Recherches snr les fraisiers d'Allemagne et de France 9
Par le professeur Koch. (i)
Dans Une livraison antérieure du Flora , le savant auteur de
la Flore d'Allemagne avait communiqué l'observation d'un
botaniste, de laquelle il résultait que le Fragaria elatior s'éloi-
gnait du F. vesca par ses nucules implantées sur le réceptacle
au fond d'alvéoles plus profondes dans la première espèce que
dans la seconde. En revoyant les fraisiers dans le courant de
l'été 1842, M. Koch a acquis la conviction que ce caractère ne
[\) Flora f 1842, page 599.
koch. — Fraisier* d'Allemagne et de France. 369
saurait être admis pour la distinction des deux plantes en ques-
tion, la différence de profondeur des alvéoles étant, sinon nulle,
du moins trop peu sensible ; mais ces recherches lui valurent
la découverte d'autres bons caractères distinctifs. En effet, tous
les pédi celles du Fragaria elatior sont, sans exception aucune,
couverts de poils étalés , même les plus extérieurs , c'est-à-dire
ceux qui sont le plus éloignés des pédicelles centraux. Un très
grand nombre d'échantillons examinés sur le frais dans les envi-
rons d'Ërlangen , et, plus tard , dans l'herbier, sont venus con-
firmer ce caractère. De plus, dans les exemplaires à fleurs mâles
polygames, les étamines, à l'époque de la floraison, offrent une
longueur double du capitule des ovaires; dans les pieds fertiles,
c'est-à-dire dans les plantes femelles polygamçs, les étamines
sont également plus longues que dans le F. vesca.
L'examen d'un grand nombre d'individus de cette dernière
espèce a fait voir que le premier pédicelle , celui qui est formé
par la ramification la plus inférieure , est couvert de poils très
étalés: c'est un caractère qui se retrouve quelquefois aussi sur
le second pédicelle. La tige du F. vesca, au dessous du point où
elle se divise, est couverte de poils horizontalement étalés, comme
le premier et souvent le second pédicelle, tandis que, sur
les autres , les poils se dirigent constamment vers le haut , ou
s'appliquent contre le pédicelle. Il arrive que des échantillons
qui ont crû dans un sol amaigri ne produisent qu'un ou deux
pédicelles sur lesquels tous les poils se trouvent alors étalés ;
mais ce n'est là qu'un cas exceptionnel , dont on ne saurait tenir
compte en rédigeant les phrases diagnostiques.
Le fruit du F. vesca tombe ou s'enlève facilement , ce qui est
bien moins le cas dans le F. elatior, où il reste ordinairement
un peu de chair attachée au réceptacle. Quant à la grandeur de
la fleur, elle est très variable dans le F. elatior; s'il s'en trouve
de. grandeur double , on en voit en revanche qui ne dépassent
pas les dimensions de celles du F. vesca. Voici les phrases dia-
gnostiques proposées par suite de ces observations :
F. vesca. Calyce fructûs patentissimo reflexove/staminibus
capitulum ovariorum vix aequantibus, pilis petiolorum eau*,
XVIII. BoTAif. — Décembre. 24
370 «loch. — Fraisiers d'Allemagne et de France.
liumque patentissiniis , pedunculorum lateralium omniumve
e redis vel adpressis.
F.elaiior. Calycc frtictûs patente reflexove , staminibas plantse
fertilis capitulum aequantibus , plantée sterilis capitulo duplo
longioribus, pilis petiolorum, caulium pediinculorumque om-
nium patentissimis.
Ces deux espèces offrent des pétales d'un blanc pur, tandis
que , dans le F. collina , on voit une teinte jaunâtre se mêler au
blanc , et cette différence de coloration fait reconnaître de loin
ce dernier.
A ces trois espèces vient s'en joindre une quatrième , décou-
verte près de Mùllheim (Brisgau),et nommée F. Hagenba*
chiana par le pasteur Lang : elle se rencontre en grand nombre
sur les collines pierreuses et n'est entremêlée à aucune autre
espèce. On la reconnaît de prime abord à la foliole impaire
longuement pétiolée. Ce caractère existe sur tous les échantil-
lons , quelle que soit leur grandeur. Les folioles latérales sont
également pétiolées ; mais le pédicelle en est moins long que
celui de la foliole impaire , où il atteint souvent de trois à cinq
lignes de longueur. De même que , dans le F* collina , le calice
y recouvre le fruit, mais la plante présente un autre port, les
poils ne sont pas aussi soyeux; enfin les étamines sont plus
courtes et atteignent seulement le sommet des styles. Voici
les phrases caractéristiques des deux dernières espèces.
F. Hagenbachiana. Calyce fructui incumbente, staminibns
capitulum ovariorum aequântibus pilis petiolorum cauliuinque
patentissimis , pedunculorum lateralium omniumve erectis vel
adpressis, foliolis longé petiolulatis, petiolulo intermedio qoa-
drantem folioli subaequante.
F. collina. Calyce fructui incumbente, staminibns plante
sterilis capitulo ovariorum duplo longioribus , pilis petiolorum
cauliumque patentissimis > pedunculorum lateralium omniumve
erectis vel adpressis , foliolis breviter petiolulatis.
Comme les auteurs français admettent un nombre plus consi-
dérable de fraisiers que les Aoristes d'Allemagne, M. Koch a
comparé à ce sujet les ouvrages de MM. Loiseleur, De Catidolle,
Séringe et Duby : il a reconnu que tous n'ont fait que copier Du-
kocq. — Fraisiers d'Allemagne et de France 37 1
chesne , et, n'ayant pu se procurer le travail de ce dernier, il a con-
sulté l'extrait détaillé qu'en donne Lamarck dans V Encyclopédie.
Le nouveau F. Hagenbachiana paraît déjà se trouver compris
parmi les espèces de Duchesne, comme nous le verrons plus bas.
Tbuillier établit une espèce, le F. grandiflora , qui ne corres-
pond à aucune de celles de la monographie de Duchesne, et qui
reste inconnue à M. Koch; M.Loiseleur lui a donné le nom de
F, calycina , et doit se reconnaître à ce que les pédoncules sont
plus longs que la tige (pedunculis scapo longioribus). Dans cer-
taines variétés k sépales fortement développés, on trouve le
calice plus long que la corolle , surtout dans les formes à pétales
petits; cependant le nom de F. grandiflora démontre que la
fleur de cette espèce ne saurait appartenir à cette dernière caté*
gorie. M. Loiseleur a établi les espèces suivantes: i° le F. vesca,
auquel il réunit le F. collina , qu'il ne connaît pas, et qu'il
admet sur l'autorité de De Candolle et de Mappus ; 2 le F. caty-
cina, dont nous venons de parler, et 3° le F. abortiva, nom sous
lequel il comprend le F» elatior Ehrh.
M. Duby s'est borné 3 copier le travail de M. Séringe dans le
Prodrome de De Candolle , où on trouve les espèces suivantes :
i° F. vesat , avec neuf variétés, qui ne méritent probablement
toutes aucun autre titre; a F. calycina Lois.;3°jF. collina
Ehrh. 9 avec l'observation : « An potiùs varietasF. vescaç? » qui
fait voir que M. Séringe ne se doutait pas de ce qu'Ekrhardt
avait compris sous sou nom; 4° F. rnajaufea , terme barbare ,
formé d'un mot provençal , et qu'il est impossible de conserver
comme adjectif latin; la cinquième espèce , 5° le F. Brçslingea,
u'a p^s de meilleure origine pour son nom , formé du substantif
allemand Brôsling: la plante ne diffère pas du F. collina Ehrh.;
6° .F, elatior, uotre espèce, est probablement aussi le F magna
ThuMU ,îComme le soupçonnait déjà M, Séringe.
Duchesne ne donne point d'espèces nettement limitées; mais
il n'en est pas moins fort précis dans ce qu'il dit. Il divise les
Fraises en général en Fraises et Caperons. Les premières offrent
un grand nombre d'ovaires petits et des étamines courtes ; les
huit espèces et variétés énuwérées sont probablement autant
de variétés du F. vesca.
»4.
372 koch. — Fraisiers (F Allemagne et de France.
Les Caperons renferment les espèces et les variétés à étamines
plus longues, à ovaires gros et rares. Selon M. Koch, le caractère
tiré des dimensions plus considérables des nucules n'existe pas
d'une manière bien nette. Ces organes semblent seulement plus
grands par suite de l'avortement d'un grand nombre de nucules
environnantes.
Duchesne énumère dix-sept Caperons qu'il divise en trois
groupes ou bandes, les Majaufes, les Breslinges et les Quoimios.
En parlant des premières, il dit qu'elles semblent faire le passage
des Fraisiers proprement dits aux Breslinges ( le F. coïlina)\ si,
par certains caractères, elles se rapprochent des véritables
Fraises, elles tiennent, d'un autre côté, aux Breslinges par le
calice qui s'applique sur le fruit , au lieu d'être réfléchi. C'est à
cause des étamines moins longues et des sépales recouvrant le
fruit que M. Koch croit reconnaître dans les Majaufes le F. Ha*
genbachania Lang. Duchesne cite deux variétés de Majaufes et
les décrit en détail. La première paraît fort commune en
Provence; la seconde, plus petite, est originaire de la Cham-
pagne, et semble identique avec le F. Hagenbachianu.
La description que Duchesne donne des Breslinges ne laisse
point de doute sur l'identité de ces plantes avec le F. collina ;
il rapporte, en effet , à ce groupe le F. vesca |5 pratensis de Lin-
né , qui , selon Wahlenberg et Fries , correspond au F. collina.
Le nom de Breslinge a été donné à une plante envoyée par
Keller au jardin de Trianon , sous le nom de Brosling.
Le troisième groupe est formé par les Caperons , le F. elaïtor
Ehrh., et se trouve de même nettement caractérisé. Duchesne
ignore l'indigénat de cette plante ; mais il refuse d'admettre
l'Amérique pour sa patrie, ainsi que le veut Miller. On sait main-
tenant qu'elle se trouve spontanée en Allemagne; car on l'y
rencontre dans des localités où elle n'a certainement pas été
introduite.
Quoique M. Koch ait voulu borner son examen aux Fraisiers
de la Flore d'Allemagne , il a, comme on le voit, étendu ses
observations, et soumis à une révision sérieuse ceux qui se
trouvent admis par les auteurs français.
a. meyeh. — Espèces du genre Àgrimonia. 373
Révision des espèces du genre Agrimonia. >
Par M. C. À. Meter (ï).
C lavis speeierum Jgrimonii generis.
k Foliota utrinquè serraturis *4-*6 nota-
ta i.
» utrinquè serraturis 4-8 notata a.
» sublinearia , longitudine 5-duplà
6 - triplove longiora , stipulai
par va* IX. parviflora.
* elljptica oblongave latitudine du-
; plo triplove longiora, stipulas
maximae VIII. hirsuta*
*, Calycis fructiferi setae exteriores paten-
tes. 3. '
» fructiferi sétae omnes erectae. 5.
3. Calycis fructiferi tubus sulcatus. 4*
» fructiferi tubus lœvis (exsulcits). III. odorata.
4- Racemi elongati laxi, calycis dentés mu-
tici . . . '. . . . . . II. Eupatoria.
» abbreviati densi, calycis dentés
setulâ hamosâ apiculati ... I. repens.
5. Foliola utrinquè dense pilosa . . . .Y. nepalensù.
» supra glabra. 6.
6. Foliola subtùs undiquè pubescentia. 7.
» solùm in nervis venisque pilosius-
cula VIL pilosa!
7. Foliola lateralia sessilia, stipulae magnae. IV. sororia.
» lateralia petiolulata, stipulae par-
vee VI. viscidula.
(1) L'article extrait du tome x , n* 99 , du Bulletin scientifique de P Académie impériale de
Saint-Pétersbourg , te trouve précédé de quelques courtes remarques sur certaines espèces et
d'un tableau de leur distribution géographique.
3^4 a. meyeb» — Espèces du genre Agrimomia.
I. Àgrimonia repens L,
Sp. pli ei:a 9 \t. 643.
A. foliolis 7-1 1 subtùs molli ter villosis grosse serra tis, serraturis
utrinquè 6-8, basi cuneatis integerrimis , foliolo terminait
sspissimè sessili ; raceino denso; calycis fructiferi tubo cam-
panulato profundè sulcato basi exsulco , dentibus setulâ
uncinatâ terminais, setis exterioribus patentissimis»
Species grandis , habitu robusto atque coarctato insignis. Stipula? raagnae ,
oblique oyat» vel subrenifortoes , dentat» , batad incisée* Foliota magîs quàm
in sequentibus sprciebus approximata » oblonga, acuminata, basi plus miniisve
cuneata , supra glabra vel pilosiuscula , subtùs molUssimè villosa , UteraUa
( praesertlm summa ) basi adnata et in rachin lcviter decurrentia , terminale
scssile Vel radius brevitcr petiolulatum. Raceinus densus , vix semipedalis.
Bracteae flore ferè longiores , trifidae , lobo médio lanceotato. Bracteolae brèves %
plerùmque indivisas. Flôré* et calycfcs fructiferi in génère niaximi. Calycis tubus
campahulatus , ad faucem dilatatus, foveolis prof un dis ferè usquè ad basin
longitudinaliter sulcatus , sed imâ basi lavis , exsulcus ; dentés setulâ rigidâ ,
plerùmque hamatâ apiculati. Setas intimas erectiusculae , longitudine limbi
calycis , médias patentes , intima? reflexae.
Hab. in Asiâ minore ( L. ) , Natolia ! Ârmenia. In America non crescit.
'IL- Agnmxmia Eupatoria L.
Sp. pi. éd. 2 , p. 643.
A. foliolis 7-9 subtùs molliter villosis basi rotundatis grosse
serratis, serraturis utrinquè 6*8, foliolo terminali petiolu-
lato ; racemis elongatis interruptis ; calycis fructiferi tubo
obconico profundè sulcato, imâ basi exsulco, dentibus muti-
cis , setis exterioribus patenttbus.
uf.EupatoriaKoch.Synops. Fl. germ. ethelv. p. 22a (op t. exp.). A. gran-
dis Ândrz. (specim. majora).
Multùm variât baec species staturâ atque magnitudine. Stipulai majusculae,
ovato-suboibiculatae , profundè dentatae vel incisas. Foliola remota , maguitudine
et forma varia, plerùmque ovata (terminale obovatum), vel oblonga vel ctiam
oblongo-lanceolata , rariùs subrotunda., obtusa, obtusiuscula vel acuta , basi
rotundata ( terminale basi atténua tum) , lateralia subpetiolata ( non cùm la la basi
adnata), terminale semper petiolatum , omnia suprà glabra vel pilis raris adpres-
I
a. mbyxr. — Espèces du genre Àgrhnonia. $7$
sis adspersa , subtùs molliter villosa. Racemi graciles , iaterfuptt. Braefoae iore
breviores vel paulo longiores , trifidss , lobo medio setaceo. Bracteol» pleromqoe
trifidse. Flores magnitadiais varias, in colidioribus plagis majores , in borealibus
minores , interdiun illis A. pilosts vix majores. Calycis fructiferi tubus obco-
nietis, rariùs subcampanulatus, profonde solcatus , imâ basi exsuleus ; dentés
snotici vel mucrone ininuto recto apioalati. Set* înteriores erectœ , longitudine
Emoi , exteriores breviores , patentes.
Hab. per totam ferè Europam ; in Asiâ mediâ , oriente» versus usqoc ad
limites occidentales imperii Cbinensis. Grescit in Iberiâ et in Armeniâ , ad pro-
montiornm Bons Spei , in Africâ fioreali ? et in America septentrional! ?
III. Agrimonia odoraia Mill.
Gardeu. die t.
A. foliolis 7-9 subtùs molliter villosis basi rotundatis grosse
serratis,serraturis utrinquè 6-8 , foliolo terminali petiolu-
lato; racemis elongatis interruptis; calycis fructiferi tubo
campanulata laevi, dentibus muticis* setis exterioribus paten-
tissimis.
A* odoraia Kocb. 1. c (op., exp.). — A- suavêoleïfo Hort. (non Parsb.).
Valdè similis A. Eupatorias 1 stipulée iqdumentum et folia non différant.
Foliola saepiùs oblonga vel obloogo-lanccolata, acuta vel acumioata, interdùm
( presertlm foliorum inferiorivm) ovata %obtusa ; lateralia brevissimè petiololata ;
terminale petiolulo longiore fultum. Racemi elongati. Bracteae A. Eupaioriœ.
Flores majores. Tubus calycis fructiferi quàm in A Eupatoriâ major, campa-
nulatus , sub fauee dilatatus, initia obscure sulcatus, deiu (in calyce perfectè
maturo ) lssvis , nulbs sulcis notatus. Setse interioies calycis limbo longiores ,
erectin6culse ; exteriores breviores , patentissimae.
Hab. in Europâ anstrali, Tauriâ? Caucaso septentrional, Ibeiiâ? Gilan et
Armeniâ.
IV. Agrimonia sororia Fisch. , Mey.
A. foliolis 11-1 3 subtùs molliter villosis basi rotundatis grosse
serratis, serraturis utrinquè 6-8, foliolo terminali petiolu-
lato; racemis elongatis interruptis; calycis fructiferi tubo
obovato sulcis parùm profundis notato, imâ basi exsulco,
dentibus muticis , setis omnibus arrectis.
Affinis hinc A, Eupatoriœ et A* odoratœ , illinc A» nepaUnsi atque
A. viscidulœ ; prioribus totâ facie similis, sed differt tubo calycis fructiferi
sulcis parùm profundis exarato setisque omnibus erectis ; à posterioribus dUlin-
guitur calycibus fructiferis majoribus sulcis minus profundis notatis et pr»tercà
5*]6 a. M£yer. — Espèces du genre Agrimonia.
»b >#. nepaUnêi foliolis supra glabris , ab A. nisciduld foliolis subtùs dense
yillosis vix glandulosis , lateralibus haud petiolulatts , nec non stipulis majoribus.
Pedalis vel bipedatis, erecta,ramosa. Cauli* pitis elongatis rnollibus patentibus
villo&us. Stipula? A, Eupatoriœ , nia jusculae, obliqué semiorbiculataç , inciso-
dentat». Foliola saepè nuuierosiora quàm in A. Eupatoria % plerùmque ob-
longa , vel oblongo-lanceolata ; lateralia sessiiia , sed non cùui la ta basi adnata
vcl decurrentia, terminale petiolulatum ; omn ; a supra glabra, subtùs molliter
villosa, ad basin usque grosse profundèque serrala , serraturis foliorum supe-
riorum minoribus et crebrioribus. Race mi cum bracteis A. Eupatoriœ. Flores
minores. Calyces fructiferi magnitudine A. Eupatoriœ , tubo obovato-obeonico
foveolislatis par uni profundis notato, dentibus muticis. Setae interiores calycis
limbo longiores, omues arrectae et (in calyce fructifero perfectè maturo)
conniventes.
Hab. in regionibus trans caucasicis, in Ibcriâ et in provinciâ Guriel versus
Pontum Eaxinuni.
V. Agrimonia nepalensis D. Don,
Prorir. FI. Népal, p. 220.
A. foliolis 5-7 utrinquè (subtùs molliter ) villosis basi attenuatis
serratis , serraturis utrinquè 8-jo, foliota terminali petiolu-
lato ; racemis elongatis interruptis ; calycis fructiferi tubo
obeonico usquè ad basin profonde sulcato, dentibus muticis,
setis omnibus arrectis.
A. nepalensis Voyage Jacquem. Bolan. p. 55, tab. 68 (opt.).— A. lanata
Wallich.
Habitu A* Eupatoriœ similis , erecta , densè piloso-villosa. Stipula; majus-
cule. Foliola i!lis A. Eupatoriœ minora, i ~ poil, longa, 7 lin. lata, vix majora
foliorum superiorum saepè minora et praeserîim augustiora , in pagina superiore
pilis copiosis incumbentibus { vel interdùm vid. op. cit. , pube brevi scabrius-
cula ) , in pagina infeiiore , pro more A. Eupatoriœ , pnbe patente pilisque
elongatis incumbentibus molliter villosa nec non glaudulis sessilibus adspersa ,
plerùmque oblonga ( foliorum inferiorum ovata } , acuta, basi atténua ta et
circumcircà argutè serra ta ; lateralia sessilia , sed non decurrentia ; terminale
, saepissimè petiolulatum. Racerai A. pilosœ. Bracteae trifidae , flore breviores.
Bracteola? calycis tubo breviores trilobae. Flores parvi. Calyces fructiferi
magnitudine atque forma illis A .pilosœ similes , tubo obeonico, ad basin usquè
profundè sulcato. Setae omnes arrectae , in conum conniventes , interiores calycis
limbo longiores.
Hab. in Ifepaliâ (Don), in montibus Himalayensibus et circà Caschemir
(Jacquem. ).
a. MEYEit. — Espèces du genre Agrimouja. 377
»
VI. Agrimonia viscidula Bge.
Enum. PI. Chin. bor. n. i5a.
À. foliolis 5-7 omnibus petiolulatis suprà glabris subtùs niolliter
puberulis grosse serratis basi integerrimis ; serraturis u trinqué
6-9; racemis elongatis interruptis; calycis fructiferi tubo
obconico ad basin usquè profundè sulcato , dentibus muticis,
setis omnibus arrectis conniventibus.
A. nepalensi et A. pilosœ similis ; distinguittir i priore stipulis minori-
bus , foliolis suprà glabris , subtùs tenuiter puberulis , lateralibus dis-
tincte petiolulatis ; a posteriore foliolis subtùs in totâ superficie puberulis,
lateralibus distincte petiolulatis , nec non calycibus fructiferis per totam
longitudinem &ulcatis.
Habittt A. pilosœ, Caulis erectus , pilis patentissimis vcstitus , ramosus.
Stipula? seniiorbiculatœ , profundè serratae, 4-5 lin. in diametro vel minores:
infimae in speciminibus inspectas desunt. Foliola remota , obovata vel oblonga ,
acuta , basi saepè cuneata et integerrima , caeterùm grosse serrata , foliorum
superiorum saepè obtusa et circumcircà serrata ; omnia in totâ superficie pube
brevi glandulisque numernsis rarioribusve adspersa et in nervis venisque pilis
longioribus hirta; terminale et' lateralia pedicello gracili longiusculo fulla.
Racemi et bracteae exacte ut in A, pilosâ. Calycis fructiferi tuBus obeonicus
vel obovatus, sulcatus , sulcis ad basin usquè productis. Setae omnes conui-
ventes.
Uab. in China borcali (Bge.) et in Nepaliâ ( vid. specim. Wallichian. ).
VII. Jgrimonia pilosa Ledeb.
lnd. Sem. Uort. Dorpat. Suppl. i8a3.
A. foliolis 7-1 1 subtùs ad nervos venasque pilosiusculis grosse
serratis , serraturis utrinquè 4-6 > basi cuneata integerrimis ,
terminali plerùmque sessili ; racemis elongatis interruptis ;
calycis fructiferi tubo obconico profundè sulcato , basi exsul-
co , dentibus muticis , setis omnibus arrectis conniventibus.
A. pilosa Ledeb. FI. ah. II , p. 3o5 ( opt. exp. ). — A. dahurica W. ,
DC. Prodr. II , p. 587. — A. glabrata Spr. — A. Goctectiana Andrz.
— A. corwpsea Tschernaj.
Caulis pilis palentibus hirtus. Stipulas in aliis speciminibus anguslae , oblongo-
anceolatae , in aliis seiniorbiculatae illis A» Eupatoriœ similes, sed sctnpcr
378 a. ( miter. — Espèces du genre Agrimonia.
multo minores, 3-5 lin. in diara. Foliola supra glabra , subtùs ad nervos et
venas pilosa , caeterùm glabra , saepè glandulis paucis vel numerosioribus
adspersa, subrhorabeo-oblonga , acuta, serra la, basi cuneata et integerrima;
foliola foliorum iuferiorum non rarô obovata apiceque rotundata; terminale
sessile , rariùs petiolulatum ; lateralia sessilia et non rai 6 leviter decurrentia.
Calyces fructiferi itlis A. Eupatoriœ minores , tubo obconico profonde
snkato, sulcis tubi basin non attingentibus; dentibus limbi muticis. Set»
•mnes conniven tes , intimas calycis iirabo paulo longiores.
, Hab. per totnm ferè Imperium Ruthenicum , à Livooiâ usqne ad Dahoriam ;
in Taariâ et in Caucaso nondùra observa ta.
VIII. Agrimonia hirsuta Bong.
« .
A. hirsutissima ; foliolis i3-i5 oblongis circumcircà argutè ser-
ra tis; serraturis utrinquè ia-i6, foliolo terminali sessili;
racemis elongatis ; calycis dentibus muticis ; calycibus fructi-
fères
Species ab Europseo-Asiaticis , hucusque descriptis longe diversa, A. parvi-
florœ proxima , sed multo major et hirsutior, stipula? maximal, foliola oblonga
tel elliptica , latitudine duplo vel vix triplô longîora.
Stolonifcrà (ex àdnot. Riedelian. ). Caulis bi-tripedalis , ereetus, ramosus^
totus cum foliorum rachide pilis rufescentibus longissimis patentissimis hirsu-
tissimus. Stipulas latissimae, obliqué semiovatae, acuminatae, inaequaliter serra tae,
Serraturis acuminatis haud profundis, majores 16 lin. longs, 1 1 lin. latae. Foliola
in quovis folio furmâ et magnitndine subaequalia, minoribus interjecta, foliorum
inferiorum subelliptica , i5 lin. longa ; 7 lin. la ta, superiorum saepè angustiora,
oblonga , 18-19 lin. longa , 6 lin. lata; omnia acuta , basi non cuneata , crebrè
argutèque aequaliter vel bine in de duplicato-serrata, utrinquè ( praesertim sub-
tùs) pilis incumbentibus vestita. Racemi elongati, laxiflori. Bracteae trifida»,.
flore breviores; bracteola> calycis tubum vix aequantes, plerùmque indivisae.
Flores magnitndine florum A. pilosce. Petala flava , oblonga . Calyx fructifer
ignotus.
Hab in Brasilia, în lacis umbrosis graminosis propè Fa china. FI. Febr. m.
IX. Agrimonia parçiflora Ait.
Ait. Hort. Kew. éd. 1 , p. i3o.
A. foliolis 1 1-19 sublinearibus subtùs mollit er pi losis circumcircà
argutè serratis , serraturis utrinquè 12-16, foliolo terminali
sessili; racemis elongatis Iaxis; calycis (fructiferi divaricato-
hispidi , Pursh.) dentibus muticis.
a. WfcYEft. — Espèces du genre Agrimonia. 379
Canlis «rertus , pilis co|riosis patentissimis birtus. Stipula obliqué semiorbitu-
âfae , caudâtô-dcuiûtnatae, incisd-serraue , 4 lin. circiter in diamet. Foliola nutne-
rosa , angusta , subbnearia , vel lineari-lancedlat* * poli item longa vel tongiora ;
a lin. lata , vix latiora, suprà glabriuscula, subtùs molliter pilosa, omnia scssilia
vel brevissimè petiôtulata, àrgntè seYfata, «erratum nutaerosis , parvis. Flores
parvi.
Hab. in Ataêricâ Bôreâli.
■
SPECIES MIHT NON SATIS NOTjE VEL DUBJJS.
X. Agrimonia strtata Mich.
A. spicis virgatis; fructibus reflexis turbinatis sulcato-striatis
apice tantùmet quasi coronatim hispidis. — Flores albiili.
Hab. in Canada. — Mich. FL Bor. Amer. I, 287.
Torrey et Gray ad A. Eupaloriam dacunt ,sed specimina incomplet* , ex
America septentrional! sub A» Utiatœ nomioe allata, ad speciem dislinctam
pertioere wdentur.
XI. Agrimonia suaveolens Purch.
A. hirsutissima, foliis înterruptè pin natis, impari sessili; foiiolis
plurimis lanceolatis argutè serratis subtùs hirsutis; spicis
virgatis viscosis ; floribus brevi petioliatis ; petalis calyce
duplô longioribus; fructibus obeonicis divaricato-hispidis.
Altitudincm quinquepcdalcin attingit ; pilis elongatis ru fis tecta ; spicae pilis
viscosis vestitae, odoreu «pargunt sua venu balsamicuin ; flores pallidè flavi.
Hab. in pratis montanis elatis Virginia? et Garolinae. — Pursh. FI. Amci?
Sept. II, 336.
Torrey et Gray cum A. parvijlorâ conjungunt.
XII. Agrimonia incisa Torrey et Gray.
Gaules petioliqtle ptibe molli adpressa tecti pittsque patentirtitnis hirsuti. Folia
interrtrptè pinnata , foliola 7-î 1 , ininoribus interjecta , obfa&ga , brevia in
utrôque latere dentibus 5-6 in&qualibus patentibus profonde incisa, suprà ferè
glabra , subtùs pHoso-canescenlia ; stipulée profonde incisa. Racemi virgati.
Flores parvi et remoti, pediccîlo brevi fulti.
Hab. Carolina, Georgia, Alabama, Tampa-Bay, Florida.
Ut videtur vera, distincta species, in regionibus maritimis australibus cres-
cens ; A. parviflora montes praefert, praesertim colles occidentales. Flores ma-
jores quàm in A* parvijlorâ, calyces lobi brèves ; foliola vu dimidiam A.
38a Comptoir d'échanges botanique*. .
cjrcularibus vix prominulis nota ta, apice ia verticeui obliquum rotuudatuiu cal-
vum dilata ta, et ad latus commissurale (suprà commissuram, sed longe infrà
verticem) disco (stylopodio) dimidiato, in integro fructu omnino latente! no-
lato* Commitsura sublintaris, non perfora ta. Nucleus liberus, subovafus, vittis
numerosis semicircularibus tectus, structura interna Biforidis. Stylopodium
explaoatum, licet hand magnum, crenulatum. Sty libre ves, stylopodio paulo
longiores.
Cryptodiscus cachroides Schrk. Enumerat. PI. nov. p. 64. — Hab. ad la-
cum AtakuL
Comptoir d'échanges botaniques à Strasbourg.
Depuis trois années, MM. Buchioger ;ct Schimperoat orée a Strahoorg un
Comptoir d'échanges botaniques , pour faciliter et simplifier en même temp* tes
relations des botanistes de la France , de la Suisse, de l'Allemagne» «te. Une
quarantaine de membres se sont léunis aux fondateurs , et les échantillons
dont le Comptoir d'échanges peut disposer sont déjà fort nombreux. Différens
envois récemment reçus par MM. Buchioger et Schimper, \iennent donner en-
core plus d'intérêt à cette entreprise , dont l'unique but est de faciliter soit Les
relations des botanistes français entre eux , soit de leur procurer les types d.c*
Aoristes allemands. Sous ce double rapport, le Comptoir d'échanges botaniques
fondé à Strasbourg ne saurait être trpp particulièrement recommandé aux bota-
nistes qui n'auraient pas encore établi de relations avec l'Allemagne. La seule
condition qu'on doive exiger, c'est que tous les frais de correspondance soient
à la charge des personnes qui veulent entrer en relation d'échanges. On reçoit
quatre-vingts échantillons pour cent qu'on envoie. Tontes les listes de plantes
doivent être dressées d'après l'otdre des familles adopté par De Candolle et suivi
par MM. Koch et Duby.
Les correspondons sont fibres d'indiquer soit les contrées d'où ils désirent re-
cevoir des plantes, soit encore les familles et les genres qu'ils affectionnent plus
particulièrement; ils peuvept enfin choisir dans les catalogues des doubles im-
primés, les espèces dont ils désirent enrichir leurs herbiets.
Les personnes qui voudraient prendre part aux opérations du Comptoir d'é-
changes voudront bien s'adresser à M. Buchinger ; et , comme il importe qu'on
ait le plus grand nombre possible d'espèces de France , nous engageons nos
compatriotes à s'associer à une entreprise établie dans le but de répandre le goût
de la botanique , et de contribuer à mettre une concordance précise entre les
synonymes des auteurs français et allemands.
FIN DU DIX-HUITIÈME VOLUME.
TABLE DES ARTICLES
CONTENUS DANS CE VOLUME.
ORGANOGRAPHIE , ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VEGETALES.
Recherches sur la structure anatomique des tiges des Casuarina , par
M. H. R. Gorppert I
Etudes philologiques , par M. le comte de Tristan (troisième Mémoire) • 56
Sur la gangrène sèche des Pommes de terre , observée depuis quelques
années , eu Allemagne , par M. de Martius i4i
Examen organographique des Nectaires , par M. Louis Bravais, D. M. . i5a
Note sur une monstruosité du Delphinium Ajacti, par M. C. Dareste. ai8
Recherches sur la structure anatomique de quelques Magnoliacées , par
M. H. R. Goepprrt 317
Sur la structure des vaisseaux ponctués par M. Huoo Mohl. . .... 3m
Observations sur la fleur et plus particulièrement sur Fovairc de YOEno-
thera suaveolens , par M. Duchartee , , . . 335
Note sur des composés à bases minérales, trouvés dans l'épaisseur des
parois des cellules , par M. Paten 356
Résumé de quelques observations sur le développement des organes
appendiculaires des végétaux, par M. Ch. Naudin 36o
monographies et descriptions de plantes.
Mémoire sur les Corallines ou Polypiers cale if ères, par M J. Decai&ne. g$
Sur les genres Polysaccum et Geaster, par MM. L. R. et G. Tulasne. . 129
Notice sur deux espèces de plantes nouvelles pour la Flore de France,
par M. Delasïre ...••«.... i48
Du genre Xiphophora j et, à son occasion, recherches sur cette question:
Trouve- t-OQ dans les Fucacées les deux modes de fructification qu'on
trouve dans les Floridées ? par M. G. Monjfaghe Mo
Sur deux genres nouveaux, confondus avec des plantes de la famille des
Myrsinietj par M. Aura. DeGatooexs. • • 207
Fumariœ officinalls adumbratio , quà suam de Famnrùuearum struc •
taré ftwruk opmkmem , in apparat* s ia min eo ïnt*rpr»tnndo novam*
aperitJ. Gat. •••»* • ai4
De génère Broya j a uctore Al. Bouge •••• .. 221
Monographia generis Cicer, auatoribas comité iàjomakr et En, Spach. . 223
Monographla generis Halimodendron , auctoriLus comité Jaurert et
Ed. Spach a35
Plantes cellulaires exotiques nouvelles , troisième centurie , par M. C. Mon-
tagne • . . 24 1
384 TABLE DES ARTICLES.
Monographia generis Chesney a jaucioribus comité Jaubert et Ed. Spacii. s 8 j
Mémoire sur les caractères des TulipacèeSj des Jsphodèlées , et d'autres
familles voisines , par M. le professeur Bernhardi 390
Sur une espèce nouvelle de Figuier et sur quelques arbres à lait édule ,
par M. Des vaux 3o8
Recherches sur les genres de la famille des Sèsamées , par le professeur
Bernhardi • • 365
Recherches sur les Fraisiers d'Allemagne et de France , par M. Koch. • 368
Révision des espèces du genre Agrlmonia , par M. C. A. Meyer. . • . 3j3
Schrenkia et Cryptodiscus , genres nouveaux de la famille des OmbcUi-
fères, par MM. Fischer, Meyer et Scurenk 38 1
FLORES ET GEOGRAPHIE BOTANIQUE.
Cryptogamœ Nilgherienses séu plantarum cellularium in mont ib us
peninsulœ indicée Neel-Gherries diclis à cl. Perrottet collsctarum,
enumeratio , auct. C. Montagne • 12
Revue de la Flore du Brésil méridional, par MM. Auo. de Saint- Hilaire
et Ch. Naudin • • • 24,209
Descriptions de diverses plantes nouvelles de Madagascar, des îles Comorcs
de Tile Maurice , par M W. Bojer • i84
De la distribution des grands végétaux le long des côtes de la Scandinavie
et sur le versant septentrional de la Grimsel, en Suisse, par M. Ch. Martins. i g3
MELANGES.
Ju ngermanniographia etrusca , del sig. Giuseppe Raddi 192
Species Hepaticarum , auct. Lindbnberg • Ibid.
Comptoir d'échanges botaniques à Strasbourg 389
TABLE DES PLANCHES
RELATIVES AUX MEMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME.
Planche 1, Anatomie des tiges de Casuarina.
a,5,4. Tissus végétaux.
5. Analyses du Polysaccum crassipes DG. et du Geaster fim-
briatus Fr.
6 et 7. Analyses du Geaster hygrometricus et du G. rufescens Pers.
8. Ficus Yoponensis Desv. — Clusia galactodendron Desy.
9 et io« Structure des vaisseaux ponctués.
11 et la. Développement de l'ovaire de XQEnothera.
FIN DE LA TABLE DU DIX»HUITIÈME VOLUME.
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