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ANNALES
DES
SCIENCES NATURELLES.
TROISIÈME SÉRIE.
BOTANIOUE.
PARIS, —— IMOPIMERSE DE BOURGOGNE ET MARTINET,
rue Jacob 39,
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COMPRENANT
LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE,
L'ANATOMIE ET LA PIYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES ,
ET L'IISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ;
RÉDIGÉES
POUR LA ZOOLOGIE
PAR M. MELNE-EDWARDS,
ET POUR LA BOTANIQUE
PAR NIME. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE.
> ©
Éroisieme Série.
BOTANIQUE.
TOME DEUXIÈME.
PARIS.
FORTIN, MASSON ET C:, LIBRAIRES-ÉDITEURS.
PLAGE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 1.
1S4/
ANNALES
DES
SCIENCES NATURELLES.
PARTIE BOTANIQUE.
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RECHERCHES SCOR L'ACHLYA PROLIFERA N£ES D'EBCK. ;
Par M. le docteur UNGER.
( Extrait du Linnæa 41843, p. 129.)
En 1823 , M. Carus a fait connaître { Nov. Act. Acad, C. L.
C. F. Vol. XI, p. 1°, pag. 493) la végétation singulière d’une
Algue, que M. Nees d’Esenbeck appelle Æchlya prolifera ; cette
plante a été négligée jusque dans ces derniers temps, où elle fut
étudiée de nouveau par MM. Hannover ct Stilling ; il résulte de
ces recherches que ce végétal parasite se rencontre sur les ani-
maux morts qui se trouvent accidentellement dans l’eau, autant
que sur divers animaux aquatiques vivants ; qu'elle peut se re-
produire sur ces derniers avec une extrême rapidité, et qu’elle
peut y déterminer des maladies et même la mort. Jusqu'ici on ne
connaissait qu’un petit nombre de Champignons végétant sur des
animaux vivants. Je donne le résultat des recherches que j'ai eu
occasion de faire, en 1842, sur lÆchlya prolifera.
Dans un bassin du jardin botanique de Gratz , je trouvai quel-
ques Poissons appartenant tous au genre Cyprinus ; on les y avait
placés depuis peu, et ils attirèrent mon attention par leur air
maladif. Un examen attentif me fit reconnaitre sur diverses par-
ties de Jeur corps une plante semblable à une moisissure, que
6 UNGER. — SUR L'ACILYA PROLIFERA,
je déterminai être lÆchlya prolifera: I résulta des informations
que je pris que, dans cette année , les Poissons des environs de
Gratz se trouvaient fréquemment affectés par cette Algue para-
site, et que ces Poissons moisis , comme on les v appelle, se ren-
contraient fréquemment au marché aux poissons. J’appris, en
outre, que, dans un grand vivier aux environs de la ville, tous
les Poissons venaient de périr par ce parasite. On m'a assuré
que, dans les réservoirs trop remplis de Poissons, il n’était pas rare
de rencontrer cette maladie, et que même le Thymale et la Truite
en devenaient quelquefois la victime. En se frottant contre du
sable grossier , les Poissons , à ce qu’on m'a assuré, peuvent se
débarrasser de cette plante parasite. Les Poissons dorés, dans les
bassins ainsi que dans les bocaux, sont fréquemment atteints de
la même maladie.
Un petit nombre seulement des Poissons du jardin botanique ,
qui étaient au nombre de cent, se trouvaient affectés de la ma-
ladie. Évidemment, la basse température qui survint bientôt après
mit fin à sa propagation ultérieure , et m'empêcha de “RBRer à
mes recherches toute l’étendus désirable,
Cette plante se répandit très rapidement sur les dix ou douze
Poissons que je vis atteints de la maladie ; au bout de quarante-
huit heures, elle détermina généralement la mort, et un petit
nombre seulement de ceux qui en avaient été affectés guérirent
d'eux-mêmes. Ce fut sur le dos des individus malades, et sans
distinction d'âge, qu’on vit se former d’abord des places plus ou
moins nettement crconscrites, d’une teinte plus claire sur le corps
ainsi que sur les nageoires. Ges Poissons, en perdant de leur viva-
cité naturelle , recherchaient la surface de l’eau, et semblaient
fatigués, Plus tard, les places plus pâles laissaient déjà voir de loin.
une enveloppe veloutée, formée de fils très tendres, incolores et
denses. Les points attaqués devinrent confluents , et s’étendirent
en s’agrandissant jusqu'à l'ouverture de l’anus ou de la bouche,
de même que sur les branchies. Les écailles des points attaqués
se relàächèrent et tombèrent. Les parties malades se trouvaient
évidemment enflées ; elles étaient plus rouges que d'ordinaire, san-
guimolentes , et quelquefois même ulcérées, Les animaux ne pou-
UNGER. — SUR L'ACHLYA PROLIFERA. 7
vaient plus se mouvoir sans paraitre ressentir de vives douleurs ; ils
restaient à la surface de l’eau, couchés soit sur le côté, soit sur le
dos : c’étaient là les avant-coureurs de la mort, dont ils furent
atteints au bout de dix heures seulement.
C’est dans les diverses phases de leur maladie, et surtout dans
la dernière, que ces Poissons me fournirent sur ce végétal para-
site les observations suivantes.
La plante appartient, selon moi, aux Algues : elle ne se pré-
sente à l’œil nu qu’alors qu’elle est parfaitement développée, et
que ses fruits ont atteint toute leur maturité. Elle forme à
cette époque de petits gazons composés de fils très minces,
courts , diaphanes , recouvrant le corps étranger comme une
enveloppe de velours. La ténuité des fils, leur état incolore , de
même que les grandes toufles qu’ils forment , font ressembler la
plante à certaines espèces de moisissures. Je n’ai pas réussi à
déterminer si ces gazons sont produits par un seul individu,
ou bien si, comme il est plus vraisemblable , il y en a un plus
grand nombre qui s’entremêlent par leurs extrémités inférieures ;
toutefois il est certain que la partie supérieure de la plante est
formée d’une utricule imarticulée, peu ramifiée , s’enflant au
sommet en une massue, dont le contenu sert à propager la
plante. Sous ce rapport, il est hors de doute que la plante en
question , qui, dans le siècle passé, a déjà été décrite par Le-
dermüller, Wrisberg, Spallanzani et O. F. Müller, et que la
Flora damca (fig. 896) représente d’une manière très nette, est
le Faucheria aquatica Lyngb., lAchlya prolifera Nees d’'Esenb.
Le nom de Lyngbye indique déjà de quelles formes d’Algues
notre plante se rapproche le plus; et, en effet, comme nous le ver-
rons par la suite, son affinité avec le F’aucheria, et particulière-
ment avec le F”, clavata, me paraît si grand, que je ne puis que
considérer ces deux genres comme très voisins.
J'ai employé constamment, pour l’examen microscopique, des
parties de gazons enlevées au substratum, à l’aide de ciseaux
très fins. Par là j'obtenais , il est vrai, des utricules toujours cou-
pés ; mais cette lésion ne semblait exercer sur le développement
ultérieur de la plante aucune influence , tandis qu’elle en déter-
8 UNGER. — SUR L'ACIILYA PROLIFERA.
mine une très grande lorsqu'on coupe les fils du }’aucheria
clavata.
Examinant d’abord l’utricule et son contenu, nous trouvons
qu’elle se compose d’une membrane extrêmement tendre , hya-
line, uniforme, qui n’affecte guère plus de consistance que celle
des cellules dans les Champignons. Dans cette utricule, qui n’offre
qu'un diamètre de 1/100 de ligne et qui présente peu de ramifi-
cations , nous trouvons un mucilage grenu, accumulé en plus ou
moins grande quantité. Le mucilage est formé d’une matière plus
ou moins consistante , offrant tous les caractères du mucilage vé-
gétal, et de granules. Ce ne sont que les plus grands de ces der-
niers qui, à de forts grossissements, se laissent reconnaître quel-
que peu nettement ; les autres sont à peine perceptibles, et
finissent par disparaître entièrement dans la masse (fig. 6). Ces
grains ne sont point formés d'amylures, mais bien de gommes ;
ce que l’on reconnait par l’action de l’iode , qui les teint en Jaune
et non en bleu.
Le contenu de l’utricule de lÆchlya prolifera offre un mouve-
ment continuel, qui se remarque surtout aux points où la sub-
stance est moins accumulée. La fig. 6 représente une petite partie
de l’utricule, où la direction du mouvement se trouve indiqué par
des flèches. 11 faut remarquer ici que ce ne sont pas seulement
les granules, mais que c’est toute la masse mucilagineuse qui
participe à ce mouvement. Ce dernier offre, en général, une
grande analogie avec le mouvement des granules qu’on observe
dans les poils et dans d’autres cellules végétales superficielles. Il ne
paraît en différer sensiblement qu’en ce que les granules, en outre
du mouvement progressif que leur imprime le courant, présentent
encore un mouvement moléculaire particulier, qui leur donne l'air
d'osciller. En outre, je crois avoir remarqué que le courant
est plus prononcé dans les utricules qui offrent une intensité vitale
moins grande , et qu’il est presque insensible là où il se forme de
nouvelles parties.
L’accroissement de la plante se fait particulièrement aux extré-
mités libres des utricules. Lorsque ces dernières ont atteint une
longueur de # 1/2 à ? lignes, on ne tarde pas à remarquer que
UNGER. — SUR L'ACHLYA PROLIFERA, 9
leur contenu mucilagineux s’accumule à l’extrémité d’une manière
extraordinaire , et qu’il la dilate successivement, jusqu’à lui don-
ner Ja forme d’une massue. Simultanément, ou bientôt après,
on voit s’opérer la séparation de l’extrémité ainsi dilatée d’avec le
reste de l’utricule , par suite de la formation d’une cloison trans-
versale : c’est alors que le premier degré de la fructification s’est
opéré (L).
La paroi transversale se forme de la manière suivante : au
point où la masse mucilagineuse, plus fortement accumulée, se
trouve correspondre au contenu habituel de lutricule, on dis-
tingue tout-à-coup une membrane tendre qui divise transversale-
ment le tube , qui offre une convexilé formée soit vers le haut,
soit vers le bas. Gette formation se fait, à la vérité, très rapi-
dement ; cependant on peut acquérir facilement la conviction
qu'aucune intervention d’un nucléus cellulaire n’y a lieu, à
moins qu'on ne considère comme tel tout le contenu de l’extré-
mité en forme de massue. Cependant on ne saurait nullement
admettre que la paroi transversale se continue avec la paroi inté-
rieure de la massue ; en sorte qu’elle ne serait autre chose que la
partie libre d’une cellule nouvellement formée dans lutricule pri-
mitive. Il devait dans ce cas s’opérer un épaississement quel-
conque dans la membrane de la massue , ce qui précisément ne se
reconnaît pas au moyen du microscope. Je crois en conséquence
pouvoir tirer de cette observation une nouvelle preuve en faveur
de la formation des cellules, que j'ai appelée mérismatique.
Le développement ne s'arrête que peu de temps à ce point. A
mesure que le contenu de la massue se développe, il se fait en
même temps une séparation nette du contenu de lutricule. Le
mucilage se retire dans la partie convexe, et offre également une
surface coagulée sous la forme d’une membrane ; en sorte que les
deux convexités se touchent , pour ne laisser exister en quelque
sorte entre elles qu’un étroit canal.
À partir de là, commence la seconde période de la formation
du fruit; on la reconnaîtra aux changements suivants : le contenu
(1) G. Thuret, Recherches sur les organes locomoteurs des Alques. { Ann. Sc.
nal.. mat 1843.)
10 UNGER. — SUR L’ACHLYA PROLIFERA.
granuleux de la massue devient de plus en plus dense, et la
massue elle-même grossit et devient plus opaque. Un examen
attentif fait voir que la masse granuleuse se dirige davantage vers
la périphérie , laissant au milieu une aréole plus claire qui se pré-
sente fort nettement, bien qu’on ne la voie pas dans tous les cas,
lorsqu'on place le foyer du microscope sur la surface diagonale
de l’axe longitudinal de la massue (fig. 1, 6). Le mouvement des
granules mucilagineux ne s’observe plus maintenant. Bientôt
l’aréole commence à diminuer, et, en outre de ce point central
plus clair, il se forme quelques autres points semblables. Simul-
tanément avec ces changements, on voit surtout à ces points les
premières traces de la métamorphose ultérieure du contenu, sous
la forme d’un réseau assez régulier, dont les mailles présentent
des figures pentagones ou hexagones (fig. 1). Évidemment, ces
mailles ne sont autre chose que les limites plus denses des corpus-
cules adjacents, globuleux, dans lesquels tout le contenu granu-
leux s’est transformé ; on voit fort nettement que tout ce change-
ment se fait du sommet de la massue vers la base. L’aréole finit
par disparaître entièrement ; mais il se forme quelquefois à l’ex-
trémité un point clair , très passager , et le tout se termine par un
prolongement verruciforme de l’extrémité. Tous ces changements,
depuis le premier renflement visible de l'extrémité de l’utricule
jusqu’au point où nous sommes arrivés, se font très rapidement ;
sur les échantillons découpés, placés sous le microscope , ils
s’opèrent souvent dans l’espace d’une heure à une heure et demie ;
les métamorphoses suivantes, jusqu’à l’époque de l’émission des
germes propagateurs, ne se font pas moins rapidement , en sorte
qu’il ne faut pas attendre le même espace de temps jusqu’au com-
mencement de la troisième période.
Toute la force vitale de la plante, et particulièrement de la
massue fructifère , se porte maintenant à produire successivement
des germes propagateurs individualisés au moyen des masses glo-
buleuses que nous avons décrites, et dans lesquelles son contenu
s’est transformé; et, en effet, on remarque une progression con-
tinue vers ce but dans la formation et la séparation de ces parti-
cules de la masse. La question de savoir si les sporidies ou
UNGER. — SUR L'ACHLYA PROLIFERA, (R
germes, comme nous les nommerons préalablement , naissent ou
non dans des cellules-mères particulières , offre surtout de l’im-
portance. Les observations de Meven militent en faveur de cette
théorie ; et je croyais avoir vu d’abord la même chose , jusqu’à ce
que j’eusse porté particulièrement mon attention sur des concepta-
cles plus petits et plus étroits, dans lesquels on ne rencontrait pas
au-delà de deux ou trois de ces sporidies, placées soit au-dessus,
soit à côté les unes des autres. La transparence plus grande de
ces conceptacles m'a permis d'employer des grossissements les
plus forts, à l’aide desquels j’obtins les résultats que voici :
La première apparition des espaces cellulaires rétiformes n’est
due qu’à la séparation d’une substance absolument homogène et
gélatineuse d'avec le reste de la masse granuleuse. Tandis que celle-
ci se réunit en masses globuleuses, le mucilage se présente comme
leur moven de liaison, et, doué d’une autre force de réfraction ,
il produit les bandes opaques qui se présentent sous la forme d’un
réseau délié. Évidemment cette substance d'apparence rétiforme,
unissant réellement des espaces vésiculeux, n’est autre chose
que la matière gélatineuse (matrix) qui se présente dans les cel-
lules-mères des cellules polliniques qui précède et contribue d’une
manière essentielle à leur formation (4) (fig. 5, «).
D'abord elle existe en masses plus grandes, mais elle disparait
de plus en plus , à mesure que les spores acquièrent plus de déve-
loppement , et elle finit par disparaître entièrement, au point qu'il
n’en existe plus de trace dans l’utricule-mère, ou conceptacle vidé.
Bien que je n'aie pas vu, comme Meven laffirme, qu'après le
développement complet des spores il en reste quelques parties,
et qu’à la sortie des spores elle se déchire, je ne considère point
ceci comme impossible , surtout lorsque la formation des spores
ne se fait pas complétement.
Après la disparition de la matière gélatineuse environnante ,
l'extension des sporidies continue à se faire. Il n’est pas facile de
décider si cette gélatine fournit l'élément de la membrane des
jeunes spores, ou si cette enveloppe provient de leur masse même;
mais on aperçoit, par suite de la formation de la membrane envi-
(1) M. Schleiden soutient le contraire.
12 UNGER. — SUR L'ACHLYA PROLIFERA,
ronnante, que la sporidie, parfaitement individualisée de cette
manière, a évidemment atteint un développement plus considé-
rable., L'augmentation de la masse granuleuse paraît déterminer
particulièrement l'extension de la sporidie, sa teinte plus fon-
cée, etc. À peine, dans ces circonstances, voit-on encore les espaces
interposés, les sporidies sont en conséquence plus ou moins for-
tement rapprochées, et remplissent absolument l’utricule. Par
suite de la pression mutuelle et du contact intime, les sporidies,
primitivement globuleuses, doivent affecter une figure limitée par
des faces planes, et on aurait dans ce cas de la peine à les distin-
guer encore au moyen de la vue, si la netteté dans les contours
de chaque sporidie ne s’était pas accrue simultanément.
À ce degré du développement, il s’opère également quelques
modifications dans le contenu des diverses sporidies. Le mucilage
granuleux se réunit par groupes , et il naît d'ordinaire, immédia-
tement au-dessous de la surface , des espaces vésiculiformes plus
clairs.
L’utricule fructifère , qui jusqu'ici a augmenté en extension ,
continue à se dilater , ce qui fait que les sporidies , fortement rap-
prochées auparavant, gagnent maintenant un peu d'espace, et
affectent en même temps une forme ovoïde plus ou moins régu-
lière (fig. 2). Ce changement dans la forme correspond de nou-
veau à des modifications dans l’organisation ; et à mesure que les
sporidies s'étendent en longueur, le contenu finement granuleux
s’accumule dans la partie inférieure dilatée , tandis que l’extré-
mité antérieure rétrécie se trouve dégarnie par là de son contenu
et devient transparente. Alors on remarque le phénomène surpre-
nant que chaque sporidie commence à se mouvoir, ce qui, mal-
gré l’espace fortement rétréci, se fait d’une manière si vigou-
reuse, qu'il est impossible de n’y voir qu'un simple mouvement
moléculaire , mais qu’on est forcé d’y reconnaître un mouvement
spontané. En effet, le mouvement lentement oscillatoire qui porte
le contenu vers l’extrémité de l’utricule s'accroît d’une manière
sensible ; l’extrémité mamelonnée qui, depuis le moment de la
naissance , s’est constamment prolongée , se rompt enfin , ne pou-
vant plus résister à la masse qui s'y porte avec force, et la sporidie
UNGER, — SUR L'ACHLYA PROLIFERA, 13
supérieure en sort; elle est bientôt suivie par une seconde, une
troisième , etc., jusqu'à ce que toute l’utricule soit successive-
ment évacuée. Ge n’est qu’à égard des sporidies qui sortent les
premières qu'on pourrait se demander si elles ne seraient pas
plutôt repoussées au-dehors que sorties spontanément, car leur
succession est tellement rapide que la première vient à peine de
quitter l'ouverture , que la seconde s’y engage déjà; néanmoins
la sortie des autres fait voir suffisamment qu’elle se fait d’une ma-
nière spontanée. Souvent il arrive qu'une minute seulement après
l'ouverture de l’utricule , les dernières sporidies trouvent l’issue,
après s'être donné longtemps des mouvements de balancement
dans l’intérieur de lutricule. La figure 3 représente une de ces
dernières évacuée à trois sporidies près, et c’est dans cette même
utrieule qu'il à fallu presque deux minutes jusqu’à ce que la der-
nière sporidie l’eût quittée.
En sortant, les sporidies portent ordinairement en avant leur
extrémité claire ; quelquefois cependant c'est le cas contraire qui
qui se présente. J’ai remarqué ce dernier phénomène particu-
lièrement dans celles qui s'arrêtent un peu plus longtemps dans
l’utricule ; cependant je dois faire remarquer expressément que
ce ne sont nullement celles qui se trouvent au fond de lutricule
qui sont toujours les dernières à sortir. 1 est à peine croyable
quelle grande influence , non seulement sur la forme de la spo-
ridie , mais aussi sur la durée de sa vie, etc., exerce la grandeur
et la forme de l'ouverture de l’utricule par laquelle la sporidie
opère sa sortie. Ce n’est que lorsque la largeur de cette partie est
suffisante que la sporidie est entièrement capable de se déve-
lopper ultérieurement ; lorsqu’au contraire elle doit faire des efforts
pour sortir , il en résulte toujours une action nuisible sur la forme
qui reste contrefaite. À la suite d’une naissance anomale, pendant
laquelle de trop grandes atteintes paraissent être portées à l’or-
ganisation intérieure de cet organe , la mort survient soit immé-
diatement, soit peu de temps après ; j'ai même vu des cas où la
sporidie est restée engagée dans l'ouverture , et n’a pas réussi à
s’échapper complétement.
Dans les circonstances même les plus favorables, la sporidie
1h UNGER. -— SUR L'ACHLYA PROLIFERA.
s’engageant dans l'ouverture de l'extrémité utriculaire doit se
contracter quelque peu; cette opération se fait plus facilement,
lorsque l’extrémité antérieure plus mince se présente d’abord à la
sortie, Dès qu’elle à dépassé l'ouverture, elle prend de nouveau
la forme globuleuse , en sorte que, pendant tout le temps de la
sortie , la sporidie affecte la forme d’un double globe, dont la
partie libre grossit, à mesure que la partie renfermée encore dans
l’utricule diminue de volume ; enfin toute la sporidie s’est dégagée,
et nage à travers l'eau avec des mouvements rapides. Plus l’ou-
verture de l’utricule est grande, moins la sporidie à l’état libre
s’écarte dans ses contours de sa forme primitive ; il n’y a que la
seule différence que généralement le sommet se laisse distinguer
plus facilement de la partie postérieure , et que le tout prend ta
forme d’une fiole (fig. 3, a). Lorsqu’au contraire l’acte de la
naissance offre quelque difficulté , ou se fait avec une lenteur dé-
terminée par le peu de largeur de l'ouverture , la partie posté-
rieure , resserrée pendant un trop grand espace de temps, n’est
plus capable après sa délivrance de reprendre sa forme primitive,
et la sporidie reste allongée et renflée vers le devant.
Les sporidies sont fort petites ; leur diamètre en largeur n'offre
que la 158° partie d'une ligne (mesure de Vienne) , et il est par
là difficile de reconnaitre leur structure. Leur membrane exté-
rieure est très tendre et extensible , et même sous les grossisse-
ments les plus considérables , elle ne se présente que comme une
ligne mince. Lorsqu'on ajoute à l’eau dans laquelle nagent ces spo-
ridies des substances tinctoriales très ténues , on les voit poussées
en tournoyant d'avant en arrière, sans Jamais toucher à la surface
du corps; en même temps , on peut y reconnaître un bord très fin
et diaphane , comme j'ai essayé de le représenter à la fig, 7. Leur
analogie avec les spores du Faucheria clavata (1), sur laquelle
j'ai réussi à découvrir des cils très délicats, rend plus que vraisem-
blable qu'ici aussi il existe des organes vibratoires, et qu’en con-
séquence leur membrane offre de lanalogie avec la membrane
muqueuse animale.
(1) Voyez mon Mémoire : Die Pflanze in Momente der Thier werdung. 8°, € 1.
Vienne . 14842.
UNGER, — SUR L'ACHEYA PROLIFERA. 15
On peut savoir moins encore sur l’organisation intérieure de ces
corpuscules , qu'on peut tout aussi bien considérer comme des
germes propagateurs animaux , parce que, à l'exception d’une
masse mucilagineuse granuleuse qui remplit particulièrement la
partie postérieure du corps , on ne peut y reconnaître qu'un petit
nombre de points clairs. Une certaine transparence vitrée dans
toutes les parties semble indiquer que la masse granuleuse se ren-
contre principalement à la surface, et que l'extérieur au contraire
se trouve rempli d’une substance homogène. Les deux ou trois
points vésiculiformes plus clairs se trouvent placés immédiate-
ment sous l’épiderme, et sont les seules traces d’une organisation ;
je suis d’autant moins porté à y voir des estomacs que je n’ai
pas réussi à les remplir de matières colorantes.
Quant aux mouvements de ces germes propagateurs, ils sont ab-
solument semblables à ceux que J'ai décrits dans le F’aucheria cla-
vata. Dans les mouvements de translation, l’extrémité, plus claire et
en même temps moins large, se porte toujours en avant et devient,
par là, la partie antérieure. Ici aussi, les torsions se font exclusi-
vement vers la droite, et ce n’est qu'alors que ces germes cessent
de se mouvoir, et qu'ils ne quittent plus la place qu’ils occupent,
que leur direction change souvent de la droite à la gauche. Ordi-
nairement ces oscillations, dans la direction de leurs torsions, se
présentent immédiatement avant la mort. Mais ce que ces germes
offrent de particulier, c’est que la partie postérieure, rétrécie
lorsqu'elle se présente ainsi, peut arbitrairement se courber vers
un côté ou vers l’autre. |
La vie animale et mouvante de ces germes ne dure pas fréquem-
ment aussi longtemps que dans ceux du aucheria. Quelquefois
elle s'arrête déjà peu de secondes après leur sortie du conceptacle,
et ordinairement elle ne semble pas durer plus d’une demi-heure.
Les phénomènes de la mort animale consistent également et par-
ticulièrement dans le changement de la forme ovoïde ou globu-
leuse, et dans la disposition des points vésiculiformes à l’intérieur,
C'est alors aussi que tous les mouvements cessent à jamais.
Quelquelois, Jai vu à lagonie, qui se reconnaît aux mouve-
ments convulsifs, une vésicule s'élever au-dessus de la face du
16 UNGER. — SUR L'ACHLYA PROLIFERA,
corps un peu contractée (fig. 9, b.). Ges deux faits semblent indi-
quer l'existence d’une organisation inférieure.
Une attention toute particulière est réclamée par le phénomène
que, dans certaines circonstances dont la cause est ignorée encore
jusqu'ici, la vie animale des germes propagateurs se continue au-
delà des limites indiquées ci-dessus. J'ai vu, à diverses reprises,
plusieurs des germes devenus libres changer sensiblement de forme
tout en augmentant la vitesse de leurs mouvements. Ces corps,
sans autre changement apparent de leur organisation, formèrent à
leur surface des plis longitudinaux, et affectèrent en même temps
un contour anguleux particulier (fig. 8.). Les mouvements se firent
plus rapidement qu'auparavant, et ressemblèrent extrêmement à
ceux d'un grand nombre d’infusoires, en sorte qu’on croirait
avoir sous les yeux un Cyclidium glaucoma. Cependant je n’ai
pas réussi non plus à déterminer ceux-ci à recevoir des substances
tinctoriales, bien que les molécules colorantes, par suite des mou-
vements de l’eau, fussent lancées principalement vers les sillons,
et repoussées de nouveau de ce point. Il est naturel que l’idée
me vint qu'il pourrait ÿ avoir ici une confusion avec un infusoire
polygastre. J’ai placé, en conséquence, à diverses reprises, de
petites parties de l’Æchlya prolifera, dont les massues fructifères
étaient près de leur maturité, sur environ une demi-goutte d’eau,
prise dans un puits. Comme je n'avais sur l'objectif qu’un petit
nombre d’utricules, je pouvais, même à un grossissement de 300
fois, les examiner toutes en très peu de temps, et les infusoires
qui y auraient été portés n'eussent pu m'échapper. C’est après
une demi-heure que, généralement, les premières massues fructi-
fères s’ouvrirent, d’autres le firent plus tard. Régulièrement, plu-
sieurs germes périrent bientôt, d’autres continuèrent à vivre plus
longtemps ; par suite d’accouchements continuels, le fourmillon-
nement devint de plus en plus vif, Mais alors, quand, par l'addition
successive d’eau fraîche, j'empêchai l’évaporation sur l'objectif, je
remarquai parmi les autres germes mobiles, ainsi que parmi les
morts, un grand nombre d'autres dont le corps s'était déjà plissé,
et qui offraient dans leurs mouvements la vivacité décrite plus
haut. J’ai constaté ce fait à plusieurs reprises, de la même ma-
UNGER. —- SUR L'ACHLYA PROLIFERA, 17
nière, tandis que, dans d’autres circonstances, je n'ai jamais
réussi, et, malgré tous les efforts, à observer une telle métamor-
phose des germes libres; j'en conclus que cette vitalité plus grande
des germes mobiles, ainsi que leur vie plus longue, devait dé-
pendre de circonstances particulières, et surtout d’un développe-
ment vigoureux des sporidies encore incluses, d’un accouchement
absolument normal, de l’influence d’une température conve-
nable, etc. Je n’ai pas encore réussi à reconnaître la durée de la
vie de ces germes métamorphosés; mais, dans tous les cas, à en
juger par mes observations, continuées pendant des heures en--
tères, pendant lesquelles les mouvements conservaient toute leur
vivacité, elle devait être plus qu'éphémere.
On a déjà prouvé, à diverses reprises, que les germes, parvenus
à leur maturité, commencaient à germer en peu de temps. J'ai
fait la même remarque sur plusieurs individus, bien qu’une seule
fois seulement, dans l’espace de quinze jours. Toutes les expé-
riences faites à dessein restèrent sans résultat, et j'ai pu fré-
quemment remarquer des sporidies dépouillées de leur contenu
(fig. à, f.), mais je n’en ai vu germer aucune parmi les sporidies
germantes ; J'en ai vu une fois quelques unes qui, sans parvenir
à l'accouchement, germaient dans les massues fructifères éva-
cuées (fig. LA, b. b.). Ce que Meven considère comme des spori-
dies germantes dans l’utricule-mère, pourrait s'expliquer d’une
autre manière. Îl n’est pas rare de voir se former de tels processus
soit aux massues fructifères, soit dans la longueur de l’utricule
elle-même, dès qu’ils se changent en utricules-mères. Dans ce
cas, ces processus doivent se comparer avec les processus termi-
naux rétrécis des massues fructifères, à travers lesquels les spori-
dies incluses trouvent leur issue (fig. 10. b.). Dès que la massue
fructifère est évacuée, l’accroissement de l’utricule se continue
sans retard : cette dernière ou s’allonge, parce que la cloison
transversale devient fortement convexe pour se changer enfin en
un processus (fig. 12.), ou l’utricule se prolonge latéralement au-
dessous de la cloison transversale, laissant à ses côtés l'enveloppe
vide, les nouvelles pousses, qui constamment restent un peu plus
grêles, fructifient aussi bientôt; mais elles n’atteignent Jamais la
3° série. Bor. T. IT. (Juin 1844.) 2
4S UNGER. —— SUR L'ACIHLYA PROLIFERA.
grosseur des massues fructifères formées d’abord, bien que les
sporidies qu’elles renferment ne le cèdent pas aux autres en vo-
lume, Ces dernières se développent absolument de la même ma-
nière que les premières et offrent les mêmes propriétés; l’utricule,
en outre, se continue de même, fructifie, etc., jusqu’à quatre ou
cinq fois.
Si, selon la grosseur du conceptacle, on compte, à la pre-
mière formation des fruits, 40, 50, 85, 440 sporidies, le contenu
des fruits produits en dernier lieu se réduit quelquefois à 10, 12,
et même à un nombre moindre de sporidies.
Avec ce rétrécissement continu des utricules, où la force végé-
tative diminue de plus en plus, elles finissent par être d’une lon-
gueur d’une demie à trois quarts de ligne. Fréquemment, il sy
forme des ramifications, des renflements, des dilatations irrégu-
lières, et d’autres difformités, dont quelques unes ont été repré-
sentées par Hannover (4rchiv für Anat. u. Physiol., 1812,
liv. 2, 3, t. 4). Il parait en général qu’il n’a qu’à survenir un
empêchement quelconque, pour porter l’utricule formée, du reste,
d’une manière anormale, à la dilatation et à l’accumulation d’une
grande quantité d’un mucilage granuleux, et pour donner, par là
même, naissance à une formation de sporidies.
Lorsque, pendant quelque temps, cette Algue a végété dans un
vase où l’eau n’a pas été renouvelée, ilse présente bientôt d’autres
parasites encore, qui se trouvent fort à leur aise, soit sous sa pro-
tection, soit même sur ses utricules. C’est ici qu'il faut ranger le
parasite, vraisemblablement animal, qui recouvre extérieurement
les utricules sous forme d’un tégument poilu, dont Stilling parle
avec plus de détail (Arch. für Anat. u. Phys. 1841, t. 2.), et que
Hannover a représenté (1. c. t. 7, fig. 4, ee. g) (1). |
Pour terminer, je ferai remarquer encore que, pour me con-
vaincre de la possibilité de transplanter cette Algue d’un animal
sur l’autre, J'ai fait des essais d’inoculation. Une petite partie
de l’Algue, enlevée sur un poisson, fut implantée à cet effet, au
moyen d’une lancette, dans la blessure faite à une petite Perche
(1) Stilling pense que les grains mucilagineux , dans les utrieules de l'Achlya ,
sont les œufs des Infusoires {Vibrions) en forme de rubans,
UNGER. — SUR L'ACHLYA PROLIFERA. 19
de rivière. Après quarante-huit heures, tous les individus inoculés
étaient si abondamment recouverts de notre Algue, qu'ils en pé-
rirent. Dans une seconde expérience, j'avais réuni dans le même
vase des Perches inoculées et d’autres qui offraient quelques lé-
sions, et j'avais en outre ajouté à l’eau des fragments de lÆchlya.
La conséquence de cette expérience fut que, tandis que les pre-
mières furent bientôt tuées par l’Algue implantée, les autres res-
tèrent intactes et continuèrent à vivre. Malheureusement, je ne
pouvais plus continuer les expériences, pour déterminer le point
le plus important de linoculation naturelle de la plante parasite,
c'est-à-dire la forme de la contagion. En combinant, cependant,
les faits énumérés plus haut, on est porté à croire que les sporidies
de lÆchlya, transformées en véritables animaux dans les circon-
stances favorables, et capables de se mouvoir dans l’eau, comme
de véritables infusoires, rencontrent accidentellement l’un ou l’autre
organisme animal, à la surface duquel elles se fixent pour y ger-
mer. Ce n’est que la propagation ultérieure du parasite qui déter-
mine dans l’animal une maladie particulière, suivie de la mort,
lorsque la végétation peut s’y faire sans être arrêtée par quelque
circonstance extérieure.
EXPLICATION DES FIGURES (Praxcue 1 ).
Fig. 4. Extrémité d'une utricule de l'Achlya prolifera, renflée en conceptacle, au
commencement de la seconde période. — «, cloison transversale séparant le
conceptacle de l'utricule : b, aréole claire, avec les premières traces des spori-
dies naissantes.
Fig. 2. La même à la fin de la seconde période. Les sporidies incluses, au nombre
de trente-huit, se sont éloignées des parois de l'utricule, pour se réunir dans
son milieu, et montrent des mouvements.
Fig. 3. La même au commencement de la troisième période. Le conceptacle s'est
vidé, à trois sporidies près ; les germes dont il se trouve entouré ne sont pas
tous sortis de son intérieur, et ne sont destinés qu'à faire connaître les diverses
formes qu'affecte cet organe. |
a, germes ordinaires en forme de fiole, représentés en nageant.
.b, germes en forme de pantoufle ; en L* ils courbent leur partie postérieure
dans divers sens.
c, Sermes irréguliers.
20 AD. EBRONGNIART. -— SUR LA STRUCTURE DU PISTIL
d, germes rabougris.
e, germes restant immobiles.
f, enveloppe vide des germes où le contenu s’est évacué, le second jour après
l'accouchement.
Fig. 4. Sommet d'une massuüe fructifiée avec un germe périssant pendant l'acte
de la naissance.
Fig. 5. Partie d'un conceptacle long, étroit, représentée au milieu de la seconde
période.
a, mucilage gélatineux.
b, sporidies munies déjà de leur membrane. |
Fig. 6. Partie d’une utricule, pour faire voir les mouvements du mucilage grenu.
La position des flèches indique la direction des divers courants.
Fig. 7. Germes nageants, grossis plus de 1000 fois. On aperçoit au bord le tégu-
ment ciliaire recouvrant la surface.
Fig. 8. Germes dont là surface s'était plissée, vus dans diverses directions. Ils
changent de forme surtout lorsque, dans leurs mouvements fort rapides, ils se
heurtent contre des corps solides. Des flèches indiquent les tournants d'eau
déterminés par les organes vibratoires des sillons.
Fig. 9. Germes mourants,
a, où la vésicule est passée au dehors: -
b, où le contenu mucilagineux , très finement gradué, sort sous la forme
d'un fil.
Fig. 10. Portion de l'utricule qui, après le troisième jour, se met à former des
fruits au moyen de cloisons.
a, germes ;
b, processus sacciforme au moyen duquel ils sont évacués.
Fig. 41. Massue fructifère évacuée, avec des sporidies germantes.
a, sporidie qui n'est pas parvenue à la germination.
b, sporidies germantes.
Fig. 12. Massue fructifiée et vidée, avec une utricule végétant dans toute sa lon-
gueur.
EXAMEN DE QUELQUES CAS DE MONSTRUOSITÉS VÉGÉTALES
PROPRES À ÉCLAIRER LA STRUCTURE DU PISTIL ET L ORIGINE DES OVULES ;
Par M. AD. BRONGNIART.
Il n’est presque aucun botaniste qui ne reconnaisse mainte-
nant combien l'étude de ces aberrations de la structure habituelle
ET L'ORIGINE DES OVULES. 21
qu’on désigne par le nom de monstruosité, jette souvent de lu-
mière, soit sur l’organisation essentielle et fondamentale de cer-
taines parties des végétaux, soit sur la structure particulière de
quelques groupes de végétaux; c’est surtout dans l’étude de la
fleur que l'examen des monstruosités peut souvent nous éclairer
sur la nature réelle des divers organes , sur leurs rapports et sur
l’analogie des diverses parties qui les constituent.
11 y à quelques années encore, l'opinion anciennement émise
par Linné, puis par Goëthe, De Candolle, etc., qui consistait à
considérer les divers verticilles floraux comme formés d'organes
appendiculaires analogues à des feuilles diversement modifiées, et
la fleur tout entière comme comparable à un bourgeon, paraissait
admise par presque tous les botanistes qui s'étaient occupés de
cette question ; depuis lors, cependant, plusieurs physiologistes
distingués ont pensé que les parties dépendantes, soit de l'axe
floral lui-même, soit d’axes secondaires naissant de l’aisseile des
organes appendiculaires, entraient dans la composition de divers
organes de la fleur.
Cette opinion à été particulièrement mise en avant pour les
étamines et les placentas ou cordons pistillaires de l'ovaire.
Je ne m'occuperai pas ici de la première de ces manières de
voir, qui me paraît avoir été bien moins généralement admise,
qu’un grand nombre de faits déduits, soit de l’organisation florale
normale, soit de monstruosités bien connues, me semblent com-
battre victorieusement, et qu'on est même étonné de voir encore
admise par plusieurs savants, depuis le beau Mémoire sur ce sujet
de M. Mohl. |
L'opinion qui considère les placentas et les ovules qu’ils sup-
portent comme une partie distincte et indépendante de la feuille
carpellaire, et comme une dépendance de laxe floral continué
entre les carpelles, ou comme des prolongements latéraux de cet
axe soudés à ces feuilles carpellaires, a trouvé, au contraire,
beaucoup plus de partisans, tant parmi les botanistes étrangers
qu'en France même. Elle à été particulièrement soutenue récem-
ment par notre savant collègue, M. Auguste de Saint-Hilaire, qui,
22 AB. BRONGNIART. — SUR LA SLRUCTURE DU PISTIL
dans sa Morphologie, admet complétement cette théorie, et lui a
donné beaucoup de crédit en l’appuyant de son autorité (1).
Mais l’opinion contraire, qui considère les placentas , les fais-
ceaux vasculaires qui les parcourent, ou cordons pistillaires, et les
ovules qu’ils supportent, comme des dépendances de l’organe ap-
pendiculaire ou feuille modifiée qui forme le carpelle, conserve
cependant pour partisans plusieurs des botanistes les plus distin-
œués de notre époque, et particulièrement M. R. Brown, qui a
examiné cette question d’une manière spéciale dans plusieurs de
ses savantes dissertations ; M. De Candolle, qui s’est toujours ex-
primé de manière à prouver qu’il considérait le placenta comme
une dépendance de la feuille carpellaire ; enfin M. Mohl, qui, dans
le Mémoire cité ci-dessus, regarde toujours les ovules comme une
production de la feuille ovarienne,
Dans un tel partage d'opinions, il est utile de faire connaître
les faits qui peuvent jeter du jour sur cette question. En ne con-
sidérant que les pistils, libres de toute adhérence avec les organes
plus extérieurs de la fleur, on reconnaît généralement deux mo-
difications principales dans les relations des parties qui consti-
tuent le pistil : ou ces parties sont complétement indépendantes
les unes des autres, et chaque fleur renferme un ou plusieurs pistils
simples, indépendants les uns des autres; ou ces pistils simples,
plus ou moins intimement réunis et soudés entre eux, forment un
pistil composé constituant un seul corps central.
Il est bien peu de botanistes qui, ayant étudié l’organisation du
pistüil dans un grand nombre de végétaux, n’acceptent cette ana-
logie complète entre les pistils composés et les pistils simples sou-
dés entre eux à divers degrés ; et si l’on admet que dans les pistils
composés, multiloculaires à placentation axile, les cordons vascu-
laires des placentas et les ovules sont des dépendances de l'axe, on
est obligé de l’admettre dans les ovaires composés à placentation
(1) Déjà M. Auguste de Saint-Hilaire avait développé cette opinion dans son
second Mémoire sur les Résédacées, pages 11 et 21: et, plus anciennement,
M. Achille Richard parait avoir considéré le placenta de la même manière dans
son Mémoire inédit sur les placentas pariétaux.
ET L'ORIGINE DES OVULES. 23
pariélale, comme ceux des pavots, des violettes ou des résédas, et
enfin dans les pistils à carpelles complétement libres, comme ceux
des légumineuses, des rosacées et des renonculacées ; c’est une
conséquence, du reste, devant laquelle les partisans de cette doc-
trine n’ont pas reculé, et ils ont admis qu’un ou deux faisceaux
vasculaires, simples ou ramifiés , dépendants de l’axe, s’acco-
Jaient aux bords des feuilles carpellaires, et y formaient les pla-
centas.
Mais puisqu'ils ont été obligés, par la force de l’analogie, d’é-
tendre à toutes les organisations pistillaires la théorie qu’ils avaient
admise d’abord dans les cas auxquels elle s'applique le plus faci-
lement, et où elle paraît même avoir quelque chose de séduisant,
on reconnaîtra également que, si l’on démontre que dans les pis-
tils simples et libres, les ovules sont une dépendance complète de
la feuille carpellaire, la même conclusion devra s'appliquer à tous
les pistils construits sur le même plan général, et ne différant que
par le degré et le mode de soudure de ces feuilles carpellaires.
C’est pour cette démonstration que les déviations plus où moins
prononcées de la structure habituelle du pistil pourront nous four-
nir des faits concluants.
Depuis longtemps on a observé des exemples nombreux de
transformations des carpelles en feuilles, qui ne laissent aucun
doute sur l’analogie de ces organes entre eux, et permettent d’ad-
mettre le terme de fewlle carpellaire comme exprimant un fait
réel, et non pas une simple analogie. Dans beaucoup de cas, en
effet, ces carpelles, devenus libres, ouverts et plus ou moins fo-
liacés, sont en nombre égal, et conservent exactement la position
qu'ils présentent dans l’état normal; souvent même ils portent
encore des ovules à peine modifiés sur leurs bords. Dans d’autres
cas, ce sont des pistils simples et libres, développés à la place des
étamines et résultant d’une transformation complète ou incom-
plète de ces organes, qui portent sur les bords d’une feuille car-
pellaire ouverte des ovules plus où moins nombreux.
Des exemples de ces diverses sortes de monstruosités ont été
décrits et figurés depuis longtemps; mais il est probable que les
physiologistes qui cohsidèrent les placentas comme des divisions
2h AD. BRONGNIART. — SUR LA STRUCTURE DU PISTIL
de l’axe soudées au bord des carpelles ont aussi admis que, dans
. ces feuilles carpellaires réellement foliacées et ouvertes, les ner-
vures qui portent les ovules étaient étrangères à ces feuilles, quoi-
qu’elles ne paraissent différer en rien d’une feuille ordinaire; ils
pouvaient considérer, comme venant à l’appui de leur opinion ,
les cas fréquents où les pistils, devenus complétement foliacés,
ne présentent plus aucune trace d’ovules: c’est en effet ce que
fait remarquer M. Auguste de Saint-Hilaire à l'égard des pistils
foliacés des merisiers à fleurs doubles (4).
Mais l’exemple que je me propose de faire connaître ici d’une
manière plus spéciale n’est pas susceptible de ces interprétations ;
en effet, les carpelles offrant tous les degrés de transformations
foliacées, montrent sur leurs bords des ovules, tantôt à peine dif-
férents des ovules normaux, tantôt passant insensiblement à l’état
de lobes latéraux de la feuille carpellaire elle-même. C’est cette
origine des ovules qui me parait donner un intérêt particulier à
cette monstruosité observée dans l’été de 18/41, sur un pied de
Delphinium elatum cultivé au Muséum d'Histoire naturelle de
Paris, et dont la panicule entière offrait des fleurs fortement alté-
rées dans leurs diverses parties. Leurs caractères essentiels étaient
généralement les mêmes, et on peut les résumer ainsi : les cinq
sépales ont perdu presque entièrement leur irrégularité; ils sont
verts, quelquefois légèrement teintés de violet en dedans; ils of-
frent une disposition quinconciale bien évidente; les trois externes
sont semblables entre eux, et le supérieur ne présente aucune
trace d’éperon; les deux latéraux intérieurs sont plus grands, un-
guiculés, à limbe étalé; quelquefois tous les cinq sont presque
égaux entre eux : il n’y à ni pétales, ni organes pétaloïdes ; les
étamines, toutes semblables entre elles, sont bien conformées, pa-
reilles à celles des Delphinium ordinaires, et leurs anthères ren-
ferment du pollen; elles sont insérées sur la base de l’axe allongé
qui porte plus haut les carpelles. À
L’axe floral se prolonge au-dessus de l'insertion des étamines
en une portion de tige nue dans une étendue plus ou moins grande,
qui varie de quelques millimètres à 2 centimètres et au-delà ; à son
(1) Second Mémoire sur les Résédacées, p. 21.
ET L'ORIGINE DES OVULES. 25
sommet sont insérés les trois carpelles verticillés ou plutôt formant
un tour de spirale très court.
Ces trois carpelles sont tantôt peu modifiés, leurs bords étant
rapprochés et portant des ovules à peine altérés ; tantôt, au con-
traire, ils sont ouverts, étalés, surtout dans le bas, et d'apparence
tout-à-fait foliacée : c’est sur ceux-ci, qui se présentent ainsi sur
un grand nombre de fleurs, qu'on voit clairement l’origine et le
mode de formation des ovules. Mais avant d'étudier ce point es-
sentiel, je ferai remarquer que dans un grand nombre de ces
fleurs l’axe se prolonge au-delà des feuilles carpellaires, se ramifie
plus ou moins, et porte de nouvelles fleurs offrant la même orga-
nisation que les précédentes, quant au calice et aux étamines, mais
généralement dépourvues de pistils, et dont l’axe ne se prolonge
pas au-delà des étamines.
Ainsi l’axe floral, après avoir produit les organes qui consti-
tuent la fleur normale du Delphinium en même nombre et dans
la même position respective, mais profondément modifiés pour
plusieurs d’entre eux, dans leur forme et leur structure propre,
ne continue pas, en s’allongeant au-delà de ces organes, à pro-
duire des feuilles carpellaires, en donnant à la fleur d’un Delplu-
nium l’organisation pistillaire des Renonculacées multicarpellées.
La production des organes floraux, au contraire, cesse, et l’axe
redevient un axe d’inflorescence portant une grappe de fleurs plus
ou moins nombreuses.
Revenons maintenant à la structure des carpelles modifiés et à
l’origine des ovules qu’ils supportent.
Quelques unes de ces fleurs ont des carpelles peu différents
de l’état normal; les bords sont rapprochés, légèrement écartés
seulement vers le bas, et portent sur chaque côté de la suture des
ovules bien conformés. Ils ne diffèrent persque des carpelles or-
dinaires que par la réunion imparfaite des bords de la feuille
carpellaire. D’autres sont étalés dans toute leur étendue et re-
présentent une petite feuille trinervée, lobée sur ses côtés, à
lobes ordinaires tridentés, tantôt étalés, tantôt recourbés en des-
sus : de ces deux cas, le premier nous présente un ovaire à peine
modifié ; le second une feuille petite, mais n'ayant de commun
26 AD. BRONGNIART, — SUR LA STRUCTURE DU PISTIL
avec les carpelles que la position ; et rien dans ces dernières fleurs
ne nous montre comment les ovules naïssent de la feuille carpel-
laire; c’est ce qui a lieu le plus souvent dans les cas de pistils de-
venus foliacés, où les ovules ont en général complétement disparu.
Mais, dans la plante qui nous occupé, le plus grand nombre des
fleurs offrait des feuilles carpellaires intermédiaires entre ces deux
états, formant vers leur sommet un ovaire clos par la jonction des
feuilles carpellaires, portant des ovules à peine altérés, et pré-
sentant à leur partie inférieure une feuille dont les bords sont
lobés, repliés en dedans, séparés les uns des autres et dépourvus
d’ovules. |
En examinant avec attention ces feuilles carpellaires, incomplé-
tement modifiées, dont les deux bords sont rapprochés et soudés
vers le haut, libres et écartés vers la base, on observe sur ces
bords toutes les transitions entre ces lobes latéraux et tridentés
de la feuille, et les ovules eux-mêmes.
On voit que ces feuilles carpellaires sont parcourues par trois
nervures longitudinales principales, l’une médiane, et deux autres
latérales ; que celles-ci correspondent aux bords mêmes de la
feuille carpellaire, telle qu’elle existe dans les pistils non altérés,
bords qui, par leur rapprochement, constituent la suture interne
des carpelles; que la paroi de l’ovaire ne répond par conséquent,
dans ces plantes, qu’à la partie du limbe de la feuille comprise
entre la nervure médiane et les nervures latérales, et parcourue
par de petites nervures anastomosées ; que la partie de la feuille
placée en dehors de ces nervures latérales principales ne concourt
en rien à la formation des parois de l'ovaire , mais se transforme
en ovules. Je dis qu’elle se transforme en ovules , parce qu’en
effet, il est évident, quand on considère cette feuille et les chan-
gements successifs des lobes, que chacun de ces lobes se trans-
forme en un ovule. Ges lobes n’avortent pas, et des ovules ne
naissent pas à côté d’eux, où à leur place; mais on les voit di-
minuer, se courber, se replier sur eux-mêmes, de manière à con-
stituer le funicule et la primine, ou membrane externe de l’ovule.
On peut même facilement reconnaître que des trois dents que
présente chacun de ces lobes, les latérales S'atrophient, Ta base
En
ET L'ORIGINE DES OVULES. 27
du lobe se rétrécissant pour former le funicule très court des
ovules, tandis que la partie moyenne de chacun de ces lobes se
creuse ou se recourbe en dessus et en dedans en forme de ca-
puchon , pour constituer la primine. Quant au nucelle, il naît
d’une sorte d’excroissance ou de mamelon celluleux placé à la face
supérieure , sur là nervure médiane de chaque lobe , un peu au-
dessous de son sommet. Dans les lobes étalés, et ne participant
pas à la formation des téguments ovulaires, le mamelon corres-
pondant au nucelle est très petit et entièrement à découvert sur
la face supérieure légèrement recourbée du lobe foliacé. Sur
les lobes dont le sommet présente déjà une cavité en forme de
godet, le nucelle, ou très peu développé, ou déjà plus grand, oc-
cupe le fond de cette sorte de godet qui correspond à la primine.
Dans les lobes foliacés qui ont pris plus complétement la forme
des ovules, l'ouverture de la cavité en forme de godet qui repré-
sente la cavité du tégument de l’ovule se rétrécit, et prend tout-
à-fait l’aspect du micropyle; le nucelle est plus développé, et son
sommet libre correspond à cette ouverture du tégument ovu-
laire, comme dans l’état normal. Enfin, lovule prend de plus
en plus la forme et l’organisation de l’ovule ordinaire de cette
plante.
On ne saurait donc se refuser à admettre que, dans la plante
qui nous occupe, les faisceaux vasculaires de chaque placenta, ou
ce qu’on nomme souvent les cordons pistillaires, sont formés par
les nervures latérales de la feuille carpellaire ; que chaque ovule
correspond à un lobe ou à une grande dentelure de cette feuille,
et que son funicule, ainsi que le raphé jusqu’à la chalaze, est
formé par la nervure médiane de ce lobe latéral ; que le tégument
extérieur, souvent vasculaire, de l’ovule, n’est autre chose que
l'extrémité de ce lobe foliacé, replié sur lui-même, ou formant
une sorte de capuchon ; que le nucelle, au contraire, est une pro-
duction nouvelle, un mamelon celluleux, développé à la face su-
périeure de ce lobe de la feuille, et dans le fond de la cavité qu'il
a formée.
On voit qu'il est absolument impossible de considérer ict le
placenta et les ovules comme une production distincte de Ta feuille
98 AD. BRONGNIART. —— SUR LA STRUCTURE DU PISTIL
carpellaire, comme une portion quelconque de l’axe principal ou
d’un axe latéral qui se serait divisé en deux branches et soudé à
chacun des bords de la feuille carpellaire, ainsi que quelques au-
teurs ont voulu l’établir dans ces derniers temps.
Mais peut-on conclure de ce fait particulier la structure géné-
rale de l’ovaire? je le crois, au moins pour tous les cas où les pla-
centas sont placés sur les bords ou sur la face interne de la feuille
carpellaire ; car il est évident que la structure de chacun des car-
pelles du Delphinium est exactement celle de tous les carpelles
libres à placentation marginale, polyspermes ou monospermes,
constituant les fruits qu’on désigne par les noms de follicules et
de gousses, et la plupart des akènes provenant d’un carpelle
simple.
On ne se refusera pas à reconnaître la même structure dans les
pistils formés de plusieurs carpelles ayant chacun la même orga-
nisation, mais soudés entre eux et donnant naissance à un ovaire
multiloculaire à placentation axile; car, par l’anatomie, on s’as-
sure facilement de l’analogie complète qui existe, dans la plupart
des cas, entre la structure de ces deux sortes de pistils, et du dé-
faut très fréquent d’adhérence des placentas entre eux dans la partie
qui devrait répondre à la prolongation de l’axe; enfin les ovaires
composés, à cavité unique et à placentas pariétaux, rentrent encore
d’une manière bien claire dans la même, organisation.
Je puis même citer ici un autre exemple de monstruosité qui
montre la même origine des ovules dans une famille où l’ovaire
semble, au premier abord, s'éloigner notablement de la structure
la plus habituelle des ovaires composés , dans la famille des Cru-
cifères. Cette famille est une de celles dans lesquelles on a observé
le plus fréquemment des transformations remarquables dans les
organes de la fleur : et celle bien connue de la giroflée commune
(CheiranthusCheiri) à étamines transformées en carpelles simples,
ouverts ou fermés, montre, de la manière la plus claire, les ovules
naissant sur les bords des feuilles-carpelles.
Mais celle que je désire faire connaître, et que j’ai observée sur
la totalité des fleurs d’un pied de navet, offre les deux feuilles
carpellaires composant la silique, tantôt dans leur état normal ,
ET L'ORIGINE DES OVULES, 929
tantôt très développées, mais formant encore une silique presque
vésiculeuse dans laquelle les ovules sont remplacés par de petites
expansions foliacées , tantôt enfin remplacées par deux feuilles
libres dépourvues d’ovules.
Ce sont ces deux états et leurs intermédiaires qui m'ont paru
surtout intéressants à étudier, pour voir jusqu’à quel point on
pouvait, dans cette famille, attribuer les placentas à une formation
axile ou du moins étrangère aux deux carpelles représentés par
les valves, pour juger, en un mot, si l’on pouvait considérer la
cloison et les placentas comme constituant des organes distincts
des valves.
Les siliques monstrueuses, renflées et presque vésiculeuses, ont,
au premier abord, l’organisation habituelle du pistil des Cruci-
fères, quoique très différentes par leurs formes et leurs dimensions,
par leur long support et leur cloison étroite, de celles des Brassica.
Cependant, en les ouvrant, on voit qu'il n'existe plus de vraie
cloison membraneuse; que les bords épaissis des carpelles sont
rapprochés et en contact plus ou moins complet dans toute l’é-
tendue , ou soudés seulement en partie; les bords des deux car-
pelles différents sont, au contraire, soudés très intimement entre
eux dans toute leur étendue, du moins dans la plupart des cas,
On à donc un ovaire dont les sutures internes des carpelles se
désunissent très facilement, Les bords de ces carpelles donnent
naissance à des lobes foliacés occupant la position des ovules, ré-
fléchis dans l’intérieur des carpelles, se continuant entre eux par
la base, disposés dans un même plan, sauf les déviations résultant
de torsions plus ou moins prononcées, divisées en deux ou trois
dents aiguës et représentant fort bien un bord de feuille pinnati-
fide. Chacun de ces lobes est parcouru par une petite nervure, et
ses subdivisions par des nervures secondaires. La connexion de
ces petites folioles entre elles, à leur base, leur position dans un
même plan parallèle à l’axe de la silique, montrent évidemment
que ce ne sont pas autant de petites feuilles distinctes, mais des
portions d’une seule feuille lobée. La juxtaposition de ce bord lobé
avec le bord également lobé de l’autre feuille carpellaire, la réu-
nion même des faisceaux vasculaires longitudinaux de chacun
30 AD. BRONGNIART. — SLR LA STRUCTURE DU PISTIL
d’eux en un seul faisceau médian , produisent l’apparence d’une
seule feuille pinnatifide appliquée à l’intérieur en dedans de la
suture des feuilles carpellaires, et l’on pourrait croire que le pistil,
quoique formé seulement d’organes appendiculaires , serait com-
posé de quatre feuilles : deux formant les valves ou les parois de
l'ovaire, ét deux alternant avec celles-ci, et plus internes, formant
les placentas:; mais l’examen complet de cette monstruosité et de
ses diverses modifications me paraît rendre cette supposition peu
vraisemblable.
Outre les parties que nous avons indiquées, on trouve toujours
dans ces pistils deux petits rameaux cylindriques assez courts,
terminés par des tubercules ou mamelons représentant de jeunes
feuilles rudimentaires. Ces petits rameaux naissent de l’aisselle
de chacune des feuilles carpellaires, et ne sont autre chose que
leurs bourgeons axillaires, allongés sous forme d’un axe grêle.
En outre du centre de l'ovaire, entre les deux carpelles, et de la
base désunie de la cloison, s'élève souvent un axe cylindrique un
peu plus fort, portant à son sommet de petites feuilles rudimen-
taires réunies en capitules ; c'est évidemment la prolongation de
l'axe même de la fleur. Aïnsi, tous les organes axiles qui peuvent
se présenter dans un rameau portant deux feuilles opposées, se
trouvent dans l’intérieur de ce pistil, sans qu'aucun d’eux prenne
part à la formation du placenta. Enfin, lorsque les feuilles carpel-
laires, dans leur état de transition à celui de feuilles libres et éta-
lées, commencent à se désunir vers le haut, état qui ne se pré-
sente que sur un petit nombre de fleurs, on voit que les carpelles
soudés par le bas offrent encore leurs lobes foliacés ovuliformes :
ils paraissent même alors dépendre plus complétement de ces .
feuilles carpellaires, et ne tendent nullement à constituer une se-
conde paire de feuilles indépendantes de celles-ci, et disposées en
croix par rapport à elles. Il paraît donc très probable que ces
lobes sont une dépendance de chacune de ces feuilles carpellaires,
et non les bords de deux feuilles carpellaires supplémentaires et
plus intérieures. Îl est remarquable cependant qu’à mesure que les
feuilles carpellaires prennent plus complétement l’apparence fo-
liacée, et deviennent complétement libres, toute trace de ces lobes
ET L'ORIGINE DES OVULES. ol
latéraux qui remplacent les ovules disparaît, et les deux feuilles
qui, sur un très grand nombre de fleurs, représentent les feuilles
carpellaires, sont ovales, très entières, mais marquées de trois
nervures longitudinales très distinctes ; leurs bords ne conservent
donc rien de cette forme pinnatfide qu’ils ne paraissent présenter
que lorsqu'ils prennent le caractère du placenta.
On peut aussi remarquer que, dans ces pistils devenus ainsi
complétement foliacés, on retrouve les deux petits rameaux axil-
laires et la prolongation de l’axe principal portant à son sommet,
mais assez loin de l’insertion des feuilles carpellaires, soit un bour-
geon composé de petites feuilles dont les plus externes forment
une paire en croix avec celles des carpelles, soit plusieurs petits
boutons de fleurs avortées.
Ainsi, dans cette plante à carpelles intimement soudés, nous
trouvons que les ovules sont aussi une dépendance et le résultat
d’une modification des bords de la feuille analogue à celle que
nous avons vue s’opérer sur les carpelles du Delphinium. I est
impossible, au contraire, de considérer le placenta comme une
dépendance de l’axe principal ou des axes secondaires que nous
retrouvons développés sous forme de petits rameaux, et existant
en même temps que les placentas.
Il n’y à donc que les pistils à placenta central libre qui parais-
sent plus difficiles à ramener au même type, c’est-à-dire à des
feuilles carpellaires soudées à placentation marginale; mais à cet
égard on doit remarquer que ces pistils sont formés d’après deux
types bien distincts, celui des Caryophyllées et des familles voi-
sines, et celui des Primulacées et des familles analogues. Là en-
core les cas de monstruosités viennent confirmer les différences
qu'indique dans la composition de ces pistils leur structure nor-
male,
Ainsi, le pistil des Caryophyllées présente, dans beaucoup de
cas, des cloisons qui persistent ou disparaissent à une époque plus
ou moins avancée de son développement, et les placentas parais-
sent occuper, comme dans les pistils multiloculaires ordinaires,
les bords des feuilles carpellaires rapprochées et soudées autour
de l’axe idéal de la fleur, Un cas de monstruosité d’une SHénée
32 AD. BRONGNIART. — SUR LA STRUCTURE DU PISTIL.
(je crois de la Saponaire), qui m’a été communiqué par M. Bra-
vais, confirme cette supposition, car les carpelles sont devenus
en partie libres et ouverts, et portent les ovules sur leurs bords.
Au contraire, dans les Primulacées il n’y a jamais de traces de
cloisons ; les ovules sont fixés sur un placenta presque globuleux,
non divisible en faisceaux longitudinaux ; et dans les cas assez
fréquents de monstruosités observés sur des Primula, Anagallis,
Cortusa, Lysimachia, on n’a jamais vu le pistil se transformer en
feuilles carpellaires ovulifères ; mais, au contraire, l’axe placen-
taire central , s’allongeant sous forme d’une colonne simple, porte
des ovules plus ou moins modifiés qui passent à l’état d'autant
de petites feuilles distinctes qu'il y à d’ovules.
Aïnsi, dans ce cas, le placenta paraîtrait réellement distinct
des feuilles carpellaires et constitué par l’axe floral prolongé, por-
tant de petites feuilles disposées en verticilles ou en rosettes, et
susceptibles de donner naissance à autant d’ovules : j'ai déjà
montré cette transformation des ovules en petites feuilles plus ou
moins rudimentaires et repliées dans une monstruosité de la pri-
mevère de Chine; je puis en présenter un second exemple dans
lAnagallis phænicea, si ce n’est que tous les ovules sont remplacés
par trois ou quatre verticilles de cinq petites feuilles ovales ses-
siles, bordées de poils glanduleux, mais ne pr ésentant pas de pas-
sage à la forme des ovules.
Il y aurait donc deux origines différentes pour les ovules : l’une
appartenant à une immense majorité des végétaux phanérogames,
dans lesquels les ovules naïîtraient du bord même des feuilles car-
pellaires et représenteraient des lobes ou dentelures de ces feuilles ;
l’autre, propre à un petit nombre de familles, telles que les Pri-
mulacées, les Mvrsinées , les Théophrastées et probablement les
Santalacées , dans lesquelles les ovules correspondraient à autant
de feuilles distinctes portées sur la prolongation de l’axe floral,
GAUDICHAUB. —- SUR L'ANATOMIE DES MONQCOTYLÉES. 33
QUATRIÈMES NOTES
Relatives à la protestation faite dans la séance du 42 juin 1843, à la suite
de la lecture du Mémoire de M. DE MTIRBEL, ayant pour titre :
Recherches anatomiques el physiologiques sur quelques végétaux monocotuylés :
Par M. GAUDICHAUD,.
{ Lues à l'Académie des Sciences, dans la séance du 20 mai 18 L4.)
PREMIÈRE PARTIE.
Tout ce que nous avons avancé dans nos trois premières Notes
sur les développements mérithalliens des monocotylées, s'applique
surtout aux dicotylées.
Ce sont partout les mêmes causes et les mêmes effets, modi-
fiés seulement par les types organiques des classes, des familles,
des genres.
= Ne répétons donc pas ce que nous avons dit et ne satiété
en traitant des monocotylées , de l origine et du développement
des individus vasculaires ou phytons, de leur composition orga-
nique, de leurs mérithalles ou système ascendant, qui produit
l'accroissement en hauteur ; de leur système descendant , radicu-
laire ou ligneux, qui produit l’accroissement en largeur, etc.,
puisque nous ne pourrions que reproduire ce que renferment nos
précédentes Notes, et ce qui est peut-être assez convenablement
exprimé dans nos Recherches générales sur l'Organographie , ou-
vrage qui, maintenant, est dans les mains de tous les membres
de cette Académie.
Bornons-nous donc, pour ne pas abuser trop des moments
qu’on veut bien nous accorder , à constater que. dans les dico-
tylées, il y a constamment deux ou plusieurs cotylédons complets
ou incomplets, et qu’à part cela, les phénomènes d’accroisse-
ment en hauteur et en largeur sont, et d’une manière plus évi-
dente encore , de tout point semblables à ceux des monocotylées,
3° série Bor TI (Juillet 1844) 3
9! © GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
Ici, messieurs , les faits ne nous manqueront pas, puisque j'en
ai par milliers à vous montrer.
_ J'ai dû me borner , à cause de l’espace, à ceux qui sont sur ce
bureau.
Le but que je dois aujourd’hui chercher à atteindre est de vous
prouver que les tissus vasculaires ligneux se forment de haut en
bas , et que, généralement, ils descendent depuis les bourgeons
jusqu’à l’extrémité des racines.
Entrons donc de suite et rapidemeñt dans les démonstrations.
J’ai pris plusieurs troncons de racine de Maclura, et j'en ai
fait des boutures (1). Ces racines n’avaient ni feuilles, ni bour-
seons , ni radicelles.
Au bout d’un certain temps, j'ai vu une sorte de végétation
éellulaire se produire au sommet de ces boutures , entre l'écorce
et le bois, et, plus rarement, sur quelques parties cellulaires du
bois lui-même.
_ J’ai soigneusement étudié ces cellules, d’abord à l’époque de
leur apparition, et plus tard, lorsqu'elles avaient formé une sorte
de bourrelet cellulaire haut de À à 2 millimètres : c’est alors que
j'ai pu voir que plusieurs d’entre elles s’animaient et se convertis-
saient rapidement en bourgeons. :
Des expériences très difficiles, mais qui ont complétement
réussi, m'ont prouvé que, dès que ces cellules animées sont
arrivées à l’état de phytons ou de premiers individus des bour-
geons, elles envoient des prolongements radiculaires sur le corps
ligneux préexistant des tronçons de racines.
On sait maintenant que les racines n’ont pas de canal médul-
laire, et conséquemment pas de trachée.
Les trachées qui apparaissent dans les nouvelles productions
des bourgeons s’y créent donc naturellement.
C’est pour cela que j'ai choisi pour la démonstration de ce fait
‘des tronçons de racines. | |
Il est inutile de dire que, sur des racines entières, naturelle-
ment fixées au sol et également coupées transversalement , le
(1) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XHEL, fig. 6, 7, 8,
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 99
même phénomène a lieu, et qu’il se produit avec non moins de
facilité sur des troncs (1), des branches et des rameaux, comme
sur des fragments de ces parties. é
Si le bourgeon se développe au-dessous du sommet tronqué de
la bouture , de la racine entière, du tronc, de la branche ou du
rameau, tout ce qui sera situé au-dessus des bourgeons ne tar-
dera pas à mourir. J’en ai sommairement indiqué les causes dans
mes troisièmes Notes.
Il est aujourd’hui bien inutile de dire que, dès que le premier
individu ou phyton est arrivé à un certain degré d'organisation ,
il donne naissance à un deuxième, le deuxième à un troisième, etc. ,
qui tous envoient successivement leurs tissus radiculaires à la
surface du corps ligneux de la bouture, de manière que les vais-
seaux radiculaires du dernier individu formé enveloppent tous les
autres.
Sur une première bouture, les tissus radiculaires étaient à
peine visibles au-dessous du point d'attache des bourgeons ; sur
une deuxième, observée un peu plus tard, ils descendaient au tiers
supérieur de la longueur ; sur une troisième , qui était plus avan-
cée, 1ls descendaient un peu plus bas ; et enfin plus bas encore,
sur une quatrième ; sur une cinquième, ils atteignaient la base de
la bouture , mais sans former encore de racines.
Ce ne fut que vers la fin de l’année que j’obtins des racines à
la base de quelques unes de ces boutures.
Dans cette dernière expérience, on voit très distinctement les
vaisseaux radiculaires descendre le long des rameaux, passer sur
la tige, et de là dans les racines nouvelles.
Ces faits, des plus concluants, et qui me semblent ne rien
laisser à désirer, vont nous donner l'explication exacte de tous
ceux que je vais faire passer sous vos yeux.
Vous comprendrez, messieurs, que puisque nous prouvons que
des bourgeons qui se forment de toutes pièces à l’une des extré-
mités d’une bouture de racine, envoient des vaisseaux radiculaires
d'abord sur les tissus ligneux de cette bouture , puis dans les
(1) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XVIT, fig.’ 8.
96 GAUDICHAUD. — SUR L’ANATOMIE
racines qui se sont produites à sa base; à plus forte raison , nous
obtiendrons les mêmes résultats d’une greffe, c’est-à-dire de
bourgeons tout formés et entés naturellement sur les jeunes ra-
meaux d’un individu, et que nous enlèverons pour les transporter
et pour ainsi dire les planter sur un sujet différent, mais de na-
ture analogue , au lieu de les mettre en terre pour en former des
boutures. Une greffe n’est donc autre chose qu’un bourgeon qui,
au lieu de naître naturellement sur un sujet végétal, est porté tout
formé sur ce végétal, auquelil se lie au moyen de ses tissus cel-
lulaires et de toutes ses productions radiculaires.
Il n’y a donc, sous ce rapport, aucune espèce de différence
dans les phénomènes organographiques qui se produisent entre
les bourgeons qui naissent naturellement sur un végétal et les
bourgeons qui y sont greffés.
Seulement, si l’on grefle du bois rouge sur du bois blanc,
toutes les parties qui se trouveront dans les limites de la greffe
seront rouges et produiront des bourgeons à bois rouge, tandis
que les autres resteront blanches et ne produiront jamais que des
bourgeons à bois blanc.
Dans notre Physiologie, où ce curieux phénomène est traité
très au long , nous prouverons , mieux que nous ne l’avons peut-
être fait encore, que ce sont les mêmes vaisseaux qui couvrent les
deux sortes de bois , et que leurs colorations différentes ne sont
qu'apparentes , et dues seulement aux milieux divers qu’ils tra-
versent.
Voici des grelles desséchées de bois rouge sur bois blanc , mais
qui ont en partie perdu leurs couleurs par la dessiccation et le
temps ; mais je vous en apporte aussi de fraîches, sur lesquelles
le phénomène est fortement marqué.
Que l’Académie me permette de lui rappeler que, dans le
temps, j'ai fait des injections dans ces greffes , et que même j'ai
introduit des cheveux dans le bois rouge, et qu’ils sont allés sortir
par le bois blanc, et vice versd (1).
Maintenant que nous savons qu’une bouture quelconque , soit
(1) Voyez Gaudichaud, Recherches sur les vaisseaux tubuleux ( Annales des
Sciences naturelles, mars 1841).
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 97
de rameau, soit de tige, de racine, de feuille ou de n'importe
quelle autre partie végétale vivante (4), peut produire des bour-
geons ; maintenant que nous savons que ces bourgeons commen-
cent par une cellule, et que cette cellule animée produit un pre-
imier phyton double dans les dicotylées, que ce premier phyton
en produit un deuxième, le deuxième un troisième, etc. ; maintenant
enfin que nous connaissons ces phytons, leur système ascendant
qui produit l'accroissement en hauteur , leur système descendant
qui, avec le rayonnement des fluides cellulifères, produit l’accrois-
sement en largeur, nous pouvons aborder franchement tous les
phénomènes connus de l’or ne: et les expliquer d’une
manière normale.
Partout et toujours nous trouverons les mêmes causes et les
mêmes eflets,
Il serait donc superflu d'entrer ici dans de nouveaux déve-
loppements sur la théorie des mérithalles ; chacun la connaît au-
jourd’hui (2).
La question qui domine dans cette discussion si complexe est
celle du développement en diamètre des tiges , et de savoir st elles
s’accroissent de haut en bas où de bas en haut : celles-ci résou-
dront presque toutes les autres.
Prouvons donc par des faits incontestables que l’accroisse-
ment en diamètre des tiges s’opère de haut en bas , et que, comme
je l'ai dit dans mon Organographie (3), il ne monte dans les
tiges que des principes nourriciers et en voie d'élaboration, et
que tous les principes élaborés, organisateurs ou organisés,
descendent et se solidifient progressivement du sommet du végétal
à sa base.
(1) Voyez Gaudichaud, Organogénie (Comptes-rendus, t. XIV, p. 773 et sui-
vantes ). é
(2) Comme je l'ai dit dans mon Organogénie, cette théorie offrira sans doute
quelques exceptions, mais sans cesser d'être générale et vraie. Quelle science
d’ailleurs n'a pas les siennes ? Ces exceptions, dès qu'elles seront bien connues et
constatées, loin d’être un obstacle, nous ouvriront au contraire de nouvelles voies
pour les classifications botaniques et organographiques. Dès que nous connaîtrons
de nouveaux effets, nous en rechercherons les causes.
(3) Voyez Gaudichaud, Organographie, page #6.
90 GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
La première preuve qui s'offre à nous est celle de la décortica-
tion circulaire.
Si, au premier printemps, au moment où Eco commence à
se détacher du bois , on enlève une bande circulaire , régulière
ou irrégulière d’écorce, on ne tarde pas à voir un bourrelet se
former au bord supérieur de cette décortication (1).
On sait que, malgré cette opération, le végétal peut vivre
encore un grand nombre d’années, et que, chaque année, le
bourrelet recoit une nouvelle couche de tissus ligneux.
Il arrive souvent que le bourrelet, gagnant de proche en proche
du sommet à la base de la cicatrice (2), finit par la franchir et
par atteindre le bord inférieur. Dans ce cas, les tissus ligneux ,
dès qu’ils ont atteint le bord inférieur, reprennent leur cours
naturel vers la base du végétal, et la plaie finit souvent par se
combler, |
À plus forte raison, ce phénomène a lieu lorsque, au lieu
d'enlever un anneau complet d’écorce, on laisse une bande de
cette écorce pour réunir la partie supérieure à l’inférieure.
Dans ce cas, le bourrelet ne devient pas très gros ; les tissus
ligneux , trouvant un passage libre, s’y portent et vont au-dessous
reprendre leur cours naturel de descension (3).
Ainsi donc, non seulement la théorie , mais des faits matériels
prouvent que, dans tous les cas de décortication, les bourrelets
se forment au bord supérieur de la plaie, et jamais à la base ; que
ces bourrelets peuvent s’accroître progressivement jusqu’au point
de réunir le bord supérieur à l’inférieur , et que, lorsqu'on laisse
persister une bande d’écorce de la partie supérieure d’une décor-
tication partielle à la partie inférieure , tous les tissus ligneux se
dirigent vers cette sorte de pont pour aller reprendre au-dessous
la direction, et, à peu de chose près, le même ordre qu'ils
avaient au-dessus,
[n’y a jamais de bourrelet naturel au bord inférieur de la dé-
(1) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XVI, fig. 19, 21; pl. XVIF, fig. 4,
2,3, 4, 5, 6, 7, 9, 10.— Magasin pittoresque, t. XI, p. 53, fig. 3
(2) Ibid, id, pl. XVIL, fig. 1, 2,3, 6,18.
(3) Jbid , id., pl. XVI, fig. 20. |
> (
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 39
cortication , lorsque celle-ci est complète. J’ai expliqué, dans
mon Organographie, les causes qui en déterminent quelquefois la
formation dans les décortications partielles (1), dans les brous-
sins (2), etc. Dans ce cas, les vaisseaux tendent à remonter, sans
doute, mais pour redescendre après.
Mais, si la plante se trouve dans les conditions favorables d’ex-
position, d’humidité , de chaleur, etc., on voit souvent appa-
raître au bord inférieur d’une décortication circulaire complète ou
partielle , comme nous venons de le voir sur les boutures de ra-
cines de Maclura, sur des tiges coupées transversalement, etc. ,
non un bourrelet ligneux , puisque cela est impossible , mais quel-
que chose qui en à Papparence ; apparence qui, jusqu’à ce jour,
a trompé un grand nombre de très bons observateurs (3).
Quand les conditions que je viens d’énumérer existent, on
distingue une tuméfaction remarquable à ce bord inférieur : elle
est produite , exactement comme dans le premier fait que je vous
ai cité, par une végétation cellulaire, mais uniquement cellulaire,
dans laquelle des cellules nombreuses s’animent pour former des
bourgeons.
_ Dès que ces bourgeons sont, organisés, ils envoient leurs pro-
longements ligneux de haut en bas, comme ceux qui sont situés
au-dessus de la décortication envoient les leurs jusqu’au bord
supérieur de cette même décortication (4).
Voici de nombreux exemples de ce fait.
Mais il en est plusieurs sur lesquels Je désire fixer l'attention
de l’Académie. |
Le premier nous est fourni par la racine dénudée d’un jeune
peuplier, auquel j'ai enlevé, à la base et tout près du sol, un anneau
d’écorce. J'ai enveloppé de linge et de papier la partie inférieure
de cette décortication ; Je l'ai ensuite en grande partie recouverte
de terre, et j'ai soigneusement maintenu cette terre dans un état
constant d'humidité. Le bord inférieur de la plaie s’est fortement
(1) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XVI, fig. 9 à 15.
(2) Jbid., id., pl. XVIE, fig. 45.
(3)
(4)
0 GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
tuméfié, et, à la place de quelques bourgeons qui se seraient
produits, comme dans les cas ordinaires , j'en ai obtenu cent cin-
quante et plus de tous les âges.
L'expérience à été faite le 5 juin 18/42, et recueillie le 5 juillet
de la même année.
Ainsi donc, en un mois de temps, j'ai déterminé la formation
d’un millier peut-être de bourgeons, qui, pour la plupart, se sont
développés et ont formé d’assez gros rameaux.
Les prolongements radiculaires de ces bourgeons naissants et
de ces rameaux ont produit sur cette base un accroissement
ligneux plus considérable que celui de la partie supérieure qui
recevait les tissus ligneux de l'arbre entier.
Mais je dois dire, pour être toujours vrai, que l'arbre avait un
peu souffert de l’opération et peut-être aussi de la chaleur, et
qu’au moment où J'ai fait l'expérience, les feuilles, étant presque
toutes développées, avaient antérieurement envoyé sur le tronc
tous leurs tissus radiculaires,
Un second exemple à été obtenu de la même manière, et dans
des circonstances tout-à-fait semblables , sur un Jeune ormeau.
Les rameaux qui couronnent le bord inférieur de la décortica-
tion ayant acquis une assez grande vigueur, il me vint à la pensée
de couvrir de terre toute sa plaie, de manière à ne laisser au-
dessus du sol que l'extrémité des rameaux. Un mois environ après,
j'arrêtai l’expérience , et je trouvai au bord supérieur un grand
nombre de racines qui descendaient vers le sol en se croisant sur
la cicatrice avec les rameaux. Ces racines ont été coupées ou bri-
sées, mais on en voit distinctement les bases.
Cette expérience prouve deux faits déjà parfaitement établis
par Duhamel du Monceau et par moi, que les tissus ligneux radi-
culaires du bord supérieur produisent des racines, et les tissus
cellulaires du bord inférieur des bourgeons.
Mais il est des expériences fort simples qui démontrent la
descension des tissus radiculaires ligneux, de manière à lever
tous les doutes et à forcer toutes les convictions.
Voici des pièces qui , à elles seules, résument toute la question.
Au mois de septembre 18/41, j'ai fait, sur un rameau de frène,
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. HA
une décortication circulaire. À cette époque , les feuilles étiient
fanées par vétusté, et commencaient même à se détacher de
l'arbre ; la végétation annuelle de cet arbre était donc achevée.
Ce qui le prouvait bien encore, c’est que son écorce adhérait déjà
assez fortement au bois. Je parvins cependant, quoique avee
peine , à la détacher complétement ; puis j’abandonnai pendant
l'hiver cette expérience à l’action du temps.
Le 15 avril 1842, au moment où les feuilles commencaient à
se développer , et où quelques unes seulement étaient déjà formées
au sommet du rameau , je détachai ce rameau de l'arbre ; j’en-
levai son écorce , qui alors se séparait avec facilité du bois , et le
mis quelque temps à macérer dans l’eau fraîche.
Sur cette pièce , on voit distinctement, en outre d’un accrois-
sement ligneux considérable qui s’est opéré à la partie supé-
rieure , un grand nombre de vaisseaux radiculaires qui descendent
tout le long de ce bois jusqu’au bord supérieur de la cicatrice, et
qui s'arrêtent là, tandis que la partie inférieure , qui ne s’est
que très légèrement tuméfiée, n'offre pas un seul de ses vais-
seaux (1).
Vous concevez, messieurs, que si ces vaisseaux montaient, le
contraire aurait lieu ; la base en serait chargée, et il n’y en aurait
pas au sommet.
Ce fait isolé en dit plus que toutes les théories imaginables.
J'ai un grand nombre d'expériences analogues , actuellement
en action, qui viendront confirmer celle-ci, et qui nous appren-
dront beaucoup d’autres choses encore : car , quand nous aurons
vidé cette question du développement des tissus ligneux , question
qui, Je l’espère, touche à sa fin, nous aurons toutes les questions
physiologiques de la formation de l'écorce à aborder , et nous les
aborderons.
Il est, je pense, fort inutile de dire que la plupart des pièces
que J'ai l’honneur de montrer à l’Académie ont été tentées dans
le but de démontrer dans leurs généralités les principaux phéno-
mènes de la physiologie , phénomènes qu’il serait presque ridicule
(1) Cette pièce, que j'ai aussi prêtée au Magasin pittoresque, à été gravée,
t. XI, p. 53, fig. 4.
A2 GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
d'aborder avant de savoir exactement ce que c’est qu’un végétal ,
et comment il naît et se développe en tous sens. Ce que je puis
dire par anticipation, c’est que tous les principes de la physio-
logie , et par là j'entends une physiologie rationnelle , établie sur
des expériences et démontrée par des faits, viendront fortifier les
principes d’organographie que je soutiens, et leur donner une
nouvelle sanction.
Le rameau que j'ai l'honneur de vous montrer a été coupé au
ras du tronc. On voit à sa base deux ou trois vaisseaux radicu-
laires des rameaux supérieurs qui passent dessus, mais qui ne
remontent pas.
Si tous les bourgeons , en se développant, envoient de haut en
bas leurs faibles linéaments radiculaires ; si les feuilles qui se dé-
veloppent en août fournissent aussi les leurs, et si un rayonne-
ment de fluides cellulifères vient ensuite à la fin de l’année et
pendant l'hiver envelopper tous ces tissus radiculaires, on doit
nécessairement ne plus les apercevoir au moment qui précède la
végétation printanière.
C’est en effet ce qui a lieu, et ce que cette nouvelle pièce va
nous démontrer,
Le 15 du mois d'août 1843, j'ai fait une décortication cireu-
laire sur un jeune frêne. Les feuilles qui se développaient encore à
cette époque, et les bourgeons qui s’accomplissaient pour la vé-
gétation de 1844, ont naturellement envoyé leurs vaisseaux radi-
culaires sur la partie supérieure de cette tige ; mais lorsque ceux-
ci ont cessé de se produire, le rayonnement cellulaire, qui à
continué sa marche, est venu les recouvrir, Les choses sont res-
tées en cet état pendant l'hiver.
_Gette pièce a été cueillie, le 5 avril 1844 , avant l’épanouisse-
ment des bourgeons, et, conséquemment, avant l’arrivée, sur
cette partie supérieure, des vaisseaux radiculaires des nouveaux
individus qui s’engendraient ou qui achevaient de se constituer
dans ces bourgeons.
J’ai eu beaucoup de peine à détacher l’écorce du bois, surtout
dans la partie InIARQUrE : où elle aghée ait aussi fortement qu’en
hiver.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. h3
Si vous voulez bien examiner cette pièce , vous ne trouverez
pas un seul vaisseau radiculaire à la surface de la partie supé-
rieure , etencore moins à sa partie inférieure.
Voici maintenant une nouvelle pièce préparée à la même
époque (15 août 1843) et recueillie le 9 mai, au moment où
presque toutes les feuilles étaient en voie de développement.
Toute sa partie supérieure est couverte de vaisseaux ligneux ra-
diculaires, et, comme vous pouvez vous en convaincre, il n’y en
a pas de traces à la partie inférieure.
Le bord inférieur de la plaie était fortement tuméfié par la pré-
sence d’une masse considérable de tissu cellulaire qui, plus tard,
eût infailliblement produit de nombreux bourgeons,
Vous voyez, messieurs, que puisque nous connaissons aussi
bien les causes et les eflets de ces développements divers, nous
pouvons, en multipliant et en combinant bien nos expériences ,
obtenir tous les résultats que la nature peut produire, puisqu'elle
s’est pour ainsi dire mise à notre discrétion , et qu'elle marche au
gré de nos désirs ; puisque nous pouvons prédire d'avance quels
seront les résultats de toutes les expériences que nous pourrons
faire, Il ne nous faut donc plus que du temps pour arriver à la
démonstration complète du phénomène de l'accroissement des
couches.
Avant de quitter la série des décortications circulaires , rap-
pelons que de fortes ligatures produisent des effets analogues (1),
et citons encore quelques exemples remarquables.
En voici un qui mérite peut-être l'attention de l’Académie.
Tout le monde à vu ces arbres à rameaux pendants, dont les
extrémités atteignent souvent le sol : les saules, Sophora, et
frênes pleureurs, |
J'ai enlevé un anneau d’écorce sur les rameaux de ces arbres,
et le bourrelet s’est encore formé au bord supérieur réel de la
cicatrice , quoique, par la position des rameaux, ce bord supé-
rieur fût placé au-dessous de l’inférieur, Ge fait est assez impor-
tant, en ce qu'il prouve que la force qui produit les développe-
(1) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XVL, fig, 1, 2, 3, 4.
hi GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
ments ligneux réside dans les bourgeons, et que , quelle que soit
la position des végétaux ou de leurs parties, elle agit toujours
dans le même sens , c’est-à-dire du sommet à la base.
Voici des expériences qui ne sont pas moins dignes d'intérêt.
La première nous est fournie par un jeune saule sur lequel j'ai
fait trois décortications circulaires assez rapprochées. Au bord
supérieur de la première 1l s’est formé un très gros bourrelet.
Les deux lambeaux d’écorce séparés par les trois décortications
ont formé des bourgeons adventifs, dont les tissus radiculaires
ligneux enveloppent circulairement la tige (1).
D’assez gros rameaux , qui se sont développés au-dessous de
la troisième plaie, y ont produit un notable accroissement ligneux.
Sur cette autre tige de saule, j’ai isolé deux jeunes bourgeons
qui, en se développant, ont envoyé leurs vaisseaux radiculaires
jusqu’au bord supérieur de la seconde décortication , exactement
comme tous ceux de l'arbre ont envoyé les leurs au bord supé-
rieur de la première ; au-dessous , le même phénomène se repro-
duit encore (2).
Le frêne, comme l’on sait , a les feuilles et conséquemment les
bourgeons opposés. Les mérithalles tigellaires, dans les rameaux
de cet arbre, sont souvent très allongés ; ici il en est qui n’ont pas
moins de 25 centimètres.
J'ai, par des décortications circulaires, isolé alternativement
les parties de la tige qui portent des bourgeons et celles qui en
sont privées. Il n’y à pas eu d’accroissement ligneux dans ces
dernières parties, auxquelles il à été extrêmement difficile d’en-
. lever lPécorce, tandis que dans les autres , qui se sont écorcées
avec la plus grande facilité, on voit très distinctement les vais-
seaux radiculaires qui descendent des bourgeons, et vont jus-
qu'au bord supérieur des cicatrices qui les limitent inférieure-
ment.
Dans cette expérience, et dans toutes celles qui sont de la
même nature, on remarque que les vaisseaux radiculaires nais-
sants sont très petits comparativement aux anciens , qui pourtant
(1) J'ai obtenu des faits analogues sur des Monocotylées (Dracæna).
(2) M. Gaudichaud montre à l'Académie toutes ces anatomies.
ET LA PIYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 5
ne datent que du commencement de l’année ; ces vaisseaux gran-
dissent donc. Cette expérience à été faite du 15 juin au 45 juil-
let 18/43.
Ainsi donc, si nous isolons d’une manière quelconque des
bourgeons sur certaines parties des tiges, soit par des décortica-
tions circulaires , ovales et autres, nous obtiendrons à part tous
les produits ligneux de ces bourgeons.
Voici une expérience dans laquelle j'ai isolé, sur un saule, deux
bourgeons axillaires, dont les tissus ligneux descendent jusqu’au
bord inférieur de la bande d’écorce conservée. On voit que ces
tissus ligneux marchent régulièrement jusque près de la base , et
que là, se trouvant gênés dans leur mouvement , ils se mêlent en
formant une espèce de remous.
Si, maintenant, nous isolons une partie d’écorce privée de
bourgeons, nous aurons encore un léger accroissement ligneux,
mais uniquement cellulaire, tant qu'il ne s’animera pas de cellules
et qu'il ne se produira pas de bourgeons.
Dans l’exemple que je mets sous les yeux de l’Académie, un
erand nombre de cellules du bord supérieur de l’écorce se sont
animées ; et quoiqu'elles soient restées à l’état rudimentaire et en
quelque sorte cachées , il est facile de voir qu’elles ont envoyé
quelques prolongements radiculaires qui, tout réduits et imper-
ceptibles qu’ils sont à l’œil nu, peuvent facilement se démontrer
par le microscope.
Les tissus radiculaires des cellules animées et latentes ne sont
pas les seuls vaisseaux qu’on remarque dans le petit bourrelet
qui se forme à la base de ce lambeau isolé d’écorce. L'expérience
m'a aussi prouvé que les vaisseaux radiculaires anciens, abrités
du contact de l’air par cette écorce , conservent longtemps encore
leur vitalité, et que, dans certains cas, ils peuvent produire des
ramifications très déliées , qui descendent aussi jusqu’au bord in-
férieur. Mais je décrirai et figurerai , j’espère , un jour ce curieux
phénomène, si je parviens à publier mes principes d’organo-
graphie dans tout leur ensemble.
A6 ROISSIER. — PLANTÆ AUCHERTANÆ.
PLANTÆ AUCHERIANÆ
Adjunctis nonnullis € regionibus Mediterraneis et Orientalibus aliis cum
novarum specierum descriptione ;
Auctore E. BOISSIER,
Soc. Phys. Genev. Sod.
(Suite. — Voy. tom. [, 3° série, page 349.)
: 48 | Tr. SILERINEÆ.
188. Siler trilobum Scop. — Aucher, n° 3690 Asia Minor ,
“et 4576 Ghilani sylve.
189. Cuminum cyminum L. — Aucher , n° 3692 Ægyptus.
Tr. THAPSLE.
190. Thapsia Garganica L. — Aucher, n° 3656 Rhodus.
AOL. Laserpitium Carota Boïss.
L. caule basi prostrato dein erecto ad ramorum insertionem no-
doso breviter hispido scabro, foliis ambitu ovato-oblongis bi-
pinnatis segmentis oblongo-cuneatis pinnatisectis lobis trian-
gularibus acutis , involucri phyllis 6-7 apice acute tridentatis ,
floribus centralibus masculis vel abortivis sterilibus.
T'hapsia polygama Desf, At. tab. 75. — Daucus alatus Poir.
— Jn arenosis maritimis circa Done, la Calle Desf., Bové,
Steinheil.
Radix perenhis vel biennis. Rhizoma pennâ anserinà tenuius nudum
elongatum repens edens caules plures basi teretes supernè subangulatos
foliosos papillis albis deflexis strigosos ad petiolorum insertionem nodosos
flexuosos parce ramosos 1-2-pedales. Folia eis Dauci qummiferi similia
suffulta petiolo basi in vaginam brevem albo-lanatam dilatato cum eo 2-4
pollices longa ad costas parcè hispidula cæterum glabrescentia viridia car-
nosulasubquadrijuga jugis breviter petiolulatisiterum pinnatipartitistrijugis
segmenta sessilia ovata basi cuneata in dentes triangulares breves acutos
rigidos usque ad medium fere partita; folia suprema subsessilia minus
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ, 7
divisa segmentis fere integris oblongis. Umbellæ laterales paucæ vel
nullæ, terminalis ex axillà supremà orta omnes pedunculo glabro elongato
suffultæ 15-20 radiatæ. Involucri phylla 5-7 radiis tripld breviora plana
canaliculata usque ad partem tertiam vel dimidiam trifida lobis acutis
linearibus intermedio longiori. Involucelli phylla lanceolata plana an-
guste marginata acuta hirsuta pedicellis externis breviora. Flores albi
vel albo-virentes minimè radiantes eis Margotiæ pauld minores centrales
breviùs pedicellati masculi aut abortivi steriles. Petala ovata apice emar-
ginata nervo virescenti extus notata lacinulâ inflexà canaliculatâ basin
petali attingente instructa. Dentes calycini e basi triangulari subulati sty-
lopodio longiores. Styli divergentes elongati. Fructus eo Thapsiæ villosæ
quartà parte minor pedicello eo breviori suffultus. Alæ apice et basi emar-
ginatæ transverse plicato-undulatæ margine eroso-dentatæ albumini
æquilatæ aut latiores dorsales aliis sæpè pauld angustiores, eæ mericarpii
interioris aliquando abortivæ. Stylopodium dentibus calycinis conniven-
tibus cinctum alarum emarginaturà brevius. Vittæ cylindricæ magnæ
sub omnibus alis, commissurales nervo medio commissuræ tantum
sejunctæ.
Planta a T'hapsid petalorum colore et formâ, calycinis dentibus elon-
gatis, Stylopodio conico nec disciformi, mericarpiis tetra nec dipteris
aliena et cum Laserpitio optimè congruens. Fontanesius per errorem me-
ricarpia diptera dixerat quia forsan alæ dorsales hinc indè suboblite-
rantur. Habitus et folia Dauci, vittæ eis aliarum generis specierum
crassiores.
POLYLOPHIUM Boiss.
Calycis Margo quinquedentatus. Pelata alba obovata triner-
via nervo medio latiori superne canaliculata cum lacinulà invo-
lutà. Fructus ovatus à dorso subcompressus stylopodio magno
bipartito conico-depresso coronatus. Juga primaria quinque,
secundaria quatuor, omnia ædquilata in alas membranaceas a basi
valde undulato-crispatas expansa ; alæ jugorum primariorum
margine horizontaliter cristulà duplici denticulatà instructæ , ju-
gorum secundariorum rectæ margine simpliciter denticulatæ,
Vitta lata sub omnibus jugis secundariis. Commissura plana latè
bivittata. Albumen involutum interne concaviusculum. Carpo-
phorum a basi bipartitum. — Herba orientalis facie Lecockiæ aut
Prangotis, involucri phyllis apice pinnatisectis,
Genus distinctissimum ab eis quibus superne comparavi formà albu-
LS BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANE.
minis remotum et inter T'hapsieas collocandum prope Laserpilium cui
habitu convenit sed a quo petalis vix émarginatis jugis omnibus in alas
æquilongas undulatissimas formæ duplicis recedit.
192. Polylophium orrentale Boïss.
Perenne. Radicis collum fibris densè stipatum. Caulis glaber 2-3 pedalis
teres basi crassitie digiti tenuiter striatus. Folia glabra radicalia petiolo
in vaginam latam oblongam striatam dilatato suffulta cum eo semipedalia
pedaliave ternata divisionibus longe petiolulatis iterum tripinnatisectis,
segmenta sessilia ovato-cuneata ea Libanotidis vulgaris referentia in laci-
nias oblongo-lineares acutas profunde fissa. Folia caulina minora vaginâ
amplâ ovatà suffulta limbo brevi pinnatisecto. Involucri phylla numerosa
radiis dimidio breviora oblongo-cucullata membranacea apice limbum
brevem pinnatisectum aut bipinnatisectum ferentia. Umbella ampla
50-60-radiata. Involucelli phylla pedicellos scabridos æquantia deflexa
oblongo-lanceolata latè membranacea apice setacea. Flores albo-vires-
centes magnitudinis eorum Lecockiæ. Petala vbovata dorso summo cana-
liculata vix emarginata in lacinulam canaliculatam deflexam coarctata.
Fructus maturi ovati 3 1/2 lineas longi 1 1/2 aut pauld ampliüs lati sub-
teretes sed evidenter a dorso subcompressi stylopodiis conicis depressis
magnis stylisque deflexis stylopodio duplà longioribus coronati, pedicellis
eis longioribus suffulti. Mericarpia facie interiori planâ dorso convexa
alis cristæformibus membranaceis novem inter se æqualibus albuminis
diametro angustioribus flavidis inter se valde approximatis flexuoso-plicati-
simis plicis suis imbricatis omnino tecta. Margo alarum primariarum den-
ticulis horizontalibus alternatim dextrorsum sinistrorumque directis, se-
cundariarum denticulorum rectorum serie simplici instructus. Vittæ com-
missurales duo, dorsales sub cristisjugorumsecundariorumsolitariæ amplæ
citri odore, Canalisinanis ad commissuram mediam inter albumen et vittas
commissurales. Albumen convexiusculum à pericarpio facile separabile.
Aucher in Persid No 1623 et 4624.
TR. DAUCINEÆ,
193. Artedia squamata L. — Aucher, n° 3670 in Zrbam sege-
tibus. Legi quoque abunde in collibus Lydiæ et Cariæ circà
Smyrnam ; Tralles, Geyra, etc.
194. Orlaya maritima Koch. — Aucher , n° 3650 Chio.
195. Orlaya grandiflora Hoffm. — Aucher , n° 3678 Chio.
4196. Orlaya platycarpos Hoffm. -— Aucher, n° 3651, Rhodus
et Syria. |
qe ms res
HOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ, 9
197. Orlaya intermedia Boiss.
O. caule erecto ramoso humili glabro , fois hirsutis bipinnati-
sectis laciniis linearibus abbreviatis, pedunculis rigidis oppo-
sitifoliis, involueri phyllis lanceolatis involucelli ovatis omnibus
late membranaceis, petalis radiantibus ovario subæqualibus ,
mericarpiis ovatis, jugis primariis setulosis, secundariis bifa-
riam aculeatis aculeis omnibus æquilongis Jugorum exteriorum
basi dilatatis in alam angustam coalitis, jugorum interiorum
tenuibus subulatis basi liberis, stylis aculecs superiores non su-
perantibus.
In montibus circà Smyrnam, legi jam fructiferam maio 18492.
Inter ©. grandifloram et platycarpam media, a priori differt foliis non
glabris stylis aculeos superiores non æquantibus nec longè exsertis, se-
cundæ magis affinis sed ab eû distincta fructu breviori eum ©. maritime
vix superanti aculeis tenuioribus illis jugorum interiorum basi triangulari
non coalitis sed liberis subulatis.
198. Daucus pulcherrimus Koch. — Aucher, n° 5588. Syluæ
Ghilani.
199, Daucus persicus Boiss. (Sect. Platyspermum DC.)
D, perennis, caule elato crasso tereti striato ramoso glabro, foliis
ternato-supra decompositis petiolo membranaceo albo-margi-
nato brevi suffultis tomentellis lacinulis linearibus confertis ab-
breviatis obtusis, superioribus ad vaginam lanceolatam albo-
marginatam reductis, umbellis amplis exinvolucratis multira-
diatis, involucelli phyllis numerosis lanceolatis albo-marginatis
ciliatis, petalis radiantibus ovario vix longioribus subtus ad ba-
sin hirtutis, aculeis diametro fructûs subdupld longioribus an-
gustè lanceolatis scabridis glochidiatis patentibus rigidis albis.
Aucher, n° 3654, in Persid propè {spahan.
D. pulcherrimo affinis ab eo differt petalis foliisque tomentellis nez gla-
bris, foliorum lacinulis confertioribus, fructus aculeis longioribus 2 li-
neas et amplius longis lanceolatis nec e basi latiori subcanaliculatà
3e gérie. Bor. T. IT. (Juillet 1844.) n
/
90 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ,
triangulari setaceis. Planta 2-3- pedalis. Ovaria jam in plantà florente his-
pidissima.
200. Daucus heterocarpus Boiss. (sect. Platyspermum DC.).
D. biennis aut annuus? caule humili ramosissimo aculeolis bre-
vissimis sparsis deflexis scabrido, foliis scabris ambitu lanceo-
latis pinnatisectis 7-jugis, segmentis parvis carnosulis sessilibus
rotundato-cuneatis ad basin usque bifidis divisionibus obtuse
2-3-lobis, umbellis ionge pedunculatis, involueri phyllis trifidis
asperis radios vix æquantibus, petalis externis parum radian-
tibus, flore sterili centrali nullo, fructus breviter ovati jugis se-
cundariis in cristas amplas semine latiores profunde in aculeos
triangulares apice glochidiatos fissas dilatatis, fructuum margi-
nallum mericarpii interni aculeis minoribus, fructuum centra-
lium aculeis omnibus sæpius obsoletis cristisque inermibus an-
œustis.
In Peloponneso (si schedulæ herb. Fauché fides habendæ) et
etiam ex eodem herbario in Hispanid propè Gades ?
Caulis semipedalis ramosissimus probabiliter decumbens. Folia sesqui -
pollicaria 2-3 lineas tantum lata. Umbellæ parvæ fructiferæ 1/2-2/3 pol-
licis diametro latæ. Fructus formâ suâ ea D. muricati referentes sed
quintuplo minores sæpius heteromorphi , ab hâc specie præterea indu-
mento , foliorum formà et partium omnium parvitate distinctissima, ut ea
evittata et forsan hoc charactere a Daucis separanda. D. pubescens Koch
ex /Ægyplio specie meæ quoque affinis diversissimus tamen est form fo-
liorum involucri et aculeis tenuissimis.
201. Daucus setulosus Guss. — Aucher, n° 2709 ad J’olo T'hes-
sahæ et 4563 ad mare Caspium.
202, Daucus Carota L. Var. — Aucher, n° 3708 in Persià
boreali.
205. Daucus sp. indeterm. — Aucher, n° 3810 in Syrid,
204. Duriæa Grœca Boiss.
D, annua pusilla nana, caule subnullo, petiolo setis patulis hispido,
fois pinnatisectis 2-/ jugis brevibus segmentis sessilibus ovato-
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ, 51
rotundatis parvis multipartitis laciniis oblongo-lanceolatis mini-
mis adpresse hirsutis, umbellis longe pedunculatis parvis inæ-
quiradiis folia multo superantibus, involucri phyllis tribus flores
superantibus in 3-7 lacinias elongatas acutas pinnatisectis , in-
volucelli phyllis valde inæquahbus linearibus, petalis e sicco
flavescentibus ovario triplo brevioribus, fructu ovato, jugorum
secundariorum cristis in aculeos basi triangulares dein setaceos
diametro fructüs triplo longiores apice glochidiatos profunde
fissis.
In rupestribus insulæ Syriæ legi maio 1842, ibidem Aucher,
n° 8710.
Planta 3-4 pollicaris, folii limbus 6-8 lineas longus, mericarpia lineam
longa, aculei lineam 1 4/4 longi. Flores minimi eis Durieæ hispanicæ—£€ au-
calidis hispanicæ Lam. similes a quâ nostra species optime distinguitur foliis
minoribus non pinnatisectis, umbellis longe pedunculatis necsubsessilibus,
fructu minori multo longius aculeato.
205. Duriœa Abyssinica Boiss.
D. annua caule erecto parce et breviter setoso, foliis glabriusculis
bipinnatisectis laciniis lHinearibus acutis, umbellis sessilibus pau-
clradiatis, involueri phyllis inæqualibus pinnatisectis, umbel-
lulis sæpius unifloris, fructu ovato, aculeis a basi latiori setaceis
apice glochidiatis diametrum fructus superantibus.
Caucalis À byssinica Hochstetter in Schimper pl. exs.
In Abyssiniæ montosis Schimper, n° 358.
Planta albuminis formâ absque dubio à Caucalide diversa et Durireæ
adnumeranda, à D. hispanicé differt glabritie majori, foliorum laciniis
minus confertis latioribus, umbellis depauperatis, fructu triplo mi-
nori, etc.
Tr. CAUCALINEZÆ.
206. Caucalis tenella Del. — Aucher, n° 3655 ad Mossul accepi
quoque et Græcid ab amic. Sprunero.
207. Caucalis leptophylla L. — Aucher, n° 3652 Syria, 3648
Cilicia, h562 Mascate in cuitis. :
D2 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANX.
208. T'urgenia latifolia Hoffim. — Aucher, n° 3639 bis et 3640
Asia Minor, L563 et 4564 Persia australis ab hac specie F, mul-
tiflora DC. non differt.
209. T'urgenia tuberculata Boiss.
T. annua, tota breviter et adpresse hirta insuper secus caulem,
petiolos et nervum medium laciniarum folii setis scabridis stri-
gosa, caule erecto flexuoso angulato, foliis pinnatisectis seg-
mentis oblongo-lanceolatis basi decurrentibus plus minus pro-
funde pinnatifido-dentatis, involucris diphyllis aut nullis, invo-
lucelli phyllis ovatis cucullatis glabris latissime membranaceis,
petalis albis parum radiantibus, ovariis hispidissimis, fructu
apice attenuato calycinis dentibus membranaceis ciliatulis co-
ronato, stylis stylopodio longioribus, mericarpiorum superficie
totà tuberculosà jugis primariis commissuralibus ad tuberculo-
rum seriem reductüis , reliquis primariis tribus secundariisque
quatuor his unifariam illis bifariam aculeatis, aculeis omnibus
æqualibus basi dilatatis subtriangularibus hirto-scabridis meri-
carpii diametrum paulo superantibus.
.
In Syriä Aucher , n° 3639 (in quibusdam coll. sub hoc n° F.
latifolia occurrit.), propre Æleppum Kotschy pl. exs (sub F°. lati-
fohä Schlecht.).
T', latifoliæ quoad herbam et foliorum formam affinis ab eû statim di-
gnoscitur setis strigosis elongatis caulis ramorum et nervi medii foliorum,
styli insuper stytopodio longiores sunt nec hoc vix æquantes, fructûs
aculei longiores sæpè 2 lineas longi basi magis dilatati, valleculæ minus
profundæ tuberculis nec setulis obsitæ, juga commissuralia non ut in
eâ aculeolis sed tuberculis brevissimis in seriem simplicém dispositis
constantia. :
210. Turgenia brachyacantha Boiss.
F, annua caule pumilo dichotomè ramoso aculeis brevibus seta-
ceis sparsis sursum directis scabrida, foliis pinnatisectis seg-
mentis oblongo-lanceolatis basi decurrentibus obtuse crenatis,
involucelli phyllis oblongis latè membranaceis, fructu pedi-
cello angulato paulo longiori ovato basi turgido , jugis primariis
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ. 99
commissuralibus ad tuberculos reductis reliquis tribus viridibus
læviusculis simplicem seriem aculeorum gerentibus , secunda-
riis latioribus albis tuberculatis duplam aculeorum seriem
gerentibus aculeis omnibus mericarpii diametro brevioribus
nigris basi triangulari attenuatis hirto-scabridis. |
In Persid australi legit Aucher, herb. Mus. Par. absque , n°.
Caulis in meis speciminibus 4-5 pollicaris. Fructus 4-lineas circiter
longi, aculei vix lineam longi. T. tuberculatæ aflinis sed ab eû distincta
setis caulis rarioribus brevioribus et imprimis fructûs brevioris basi tur-
gidioris aculeis dimidio brevioribus. Z'urgenia latifolia jugis primariis
biseriatis secundariisque triseriatis abunde differt. Fructus formà et
magnitudine cum T'urgeniopsidis fæniculaceæ referens, :
TURGENIOPSIS Boiss.
Calycis margo breviter quinquedentatus. Petala..……. Fructus a
latere compressus ovatus stylopodiis conicis stigmatibus sessili-
busque coronatus. Juga primaria quinque filiformia papillis albis
sparsis obsita. Juga secundaria obtusissima primariorum inter-
valla omnino occupantia bi-trifariam aculeata, aculeis setosis basi
tuberculo insidentibus apice glochidiatis. Vittæ nullæ. Facies
commissuralis profunde concava cymbiformis. Albumen conca-
vum. Carpophorum apice fissum. -- Herba orientalis glaberrima,
foliorum laciniis tenuissimis capillaceis, umbellis umbellulisque
2-3 radiatis, involucris nullis, involucellis 2-3 phyllis setaceis.
Hoc novum genus à Turgeni& cui habitu affine est ut et a cæteris
Caucalineis vittarum absentiâ, jugorum secundariorum formà et latitu-
dine, albumine cymbiformiter excavato nec involuto , stigmatibus sessi-
libus egregiè differt. A. Lised quæ quoque evittata est habitu toto jugis
péimariis filiformibus nec cristato-aculeatis, secundariis latis 3-4 seria-
Le aculeatis nec obsoletis, etc., distinguitur.
\.® 211. Turgeniopsis fæniculacea Boiss.
1 %
N°
. annua glaberrima, foliis decompositis laciniis capillaribus,
radicaliis abbreviatis , caulinorum elongatis.
Turgenia fœniculacea Feuzl Pugill. pl. Syr. (e descriptione).
5! BOISSIER. -— PLANTÆ AUCHERIANÆ.
Leg in arenosis siccis ad pedem rupium verticalium in Sypilo
supra Magnesiain in consortio Wicrosciadi tenuifolii fructiferum.
Planta 3-4 pollicaris, caulis dichotomè ramoso tenuis ; umbellæ bira-
diatæ, umbellulæ 2-4-floræ, fructus pedicello incrassato eo breviori
suffultus 2 1/2 lineas longus 4 1/2 latus.
LISÆA Boiss.
Calycis dentes lanceolati membranacei. Petala emarginata cum
lacinulâ inflexà , exteriora valde radiantia subæqualiter bipartita.
Fructus a latere compressus jugis primariis commissuralibus vix
-prominulis, dorsalibus tribus in alas simplici serie. cristato-
aculeatas dilatatis secundariis quatuor sæpius obtusis ferè obso-
letis rarius in aculeorum breviorum seriem simplicem productis.
Vittæ nullæ, Commissura angusta. Albumen involutum. Carpo-
phorum cum pericarpio concretum. — Herbæ orientales annuæ
setosæ foliis T'urgeniæ floribus et habitu T'ordylii aut Orlayæ
involucellis scarioso-membranaceis, umbellis multiradiatis, radiis
scaberrimis, pedicellis sub fructu setularum coronulà obsitis.
Dicatum cl. Lisa de Muscologià italica bene merito, Floræque
Pedemontanæ Sardoæque illustratori,
Hoc genus à Turgenid et Caucalide optime distinguitur vittis nullis ,
_ugissecundariis ferè obsoletis aut in aculeos primariis breviores expansis.
Fructus maturus quem in unicà specie L. heterocarpé examinare potui
singulari dispositione insignis est, mericarpiorum juga primaria exteriora
inter se et cum carpophoro ita concreta sunt ut fructus nux indehiscens
crustacea dura fiat sed hunc characterem genericis addere non ausus sum
pam in L. papyraceä fructus subbipartibilis videtur. Cæterum tres species
infra enumeratæ inter se habitu, foliis, petalis fructuque hexaptero
bene congruunt. Alæ et aculei mericarpii interioris sæpè minus evolutæ
sunt,
212, aisæa grandflora Bois,
L, caule angulato petiolisque duplici pube alterà brevi alià e setis
tuberculo insidentibus glochidiatis constante scabris, foliis
breviter scabridis pinnatisectis segmentis oblongis inciso-den-
tatis, petalis marginalibus amplissimis ovario multoties lon-
BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANE, 9
gioribus, fructus indehiscentis crustacei tuberculati sub lente
hirtuli jugis primarus externis secundariisque omnibus obsolete
costatis muticis, primariis dorsalibus cristatis duris in 2-3
aculeos triangulares fissis , eis mericarpii interni angustioribus
muticis , stylis deflexis stylopodio multoties longioribus. |
Turgenia heterocarpa DC. — In Persiä DC., circà Kerman-
chah Aucher pl. exs., n° 3640.
Petala exteriora sæpe 5-6 lineas longa A-lata æqualiter infra medium
usque bipartita sunt. Rarius unum alterumve jugorum secundariorum
fert 3-4 aculeos triangulares illis jugorum primariorum multo breviores
minusque validos.
213. Lisæa syriaca Boiss.
L. caulibus ramosis teretibus petiolisque pube brevissimä et setis
glochidiatis rigidis scaberrimis , foliis breviter scabridis bipin-
natisectis segmentis abbreviatis ovatis breviter et obtuse den-
tatis, foliis superioribus pinnatisectis, petalis marginalibus
ovario vix duplo longioribus , fructus indehiscentis crustacei
tuberculati sub lente hirtuli jugis primartis externis obtusis
muticis dorsalibus secundarisque in cristas expansis, cristis in
aculeos triangulares fissis, aculeis jugorum secundariorum
minoribus, stylis erectiusculis valde elongatis.
Caucalis strigosa Russell. Alep. ?
In Syrid ad Aleppum Aucher pl. exs., n° 3706.
Præcedenti affinis ab eâ egrege distinguitur caule ramisque teretibus
nec subangulatis setis validioribus scabris , foliis bipinnatis nec pinnatis
obtuse nec acute dentatis, petalis externis vix 2-3 lineas longis, fructus
(quem solum immaturum vidi) charactere indicato.
214. Lisæa papyracea Boiss,
L. caule angulato pube brevissimà setisque paulo longioribus
glochidiatis scabro , foliis nervis et margine exceptis glabrius-
culis pinnatisectis segmentis lanceolatis profunde dentatis den-
tibus triangularibus acutis , pelalis marginalibus ovario duplo
96 BOISSIER, -— PLANTE AUCHERIANÆ,
longioribus , fructus tomentelli subbipartibilis jugis primariis
externis obsoletis dorsalibus in sex alas papyraceas breviter
denticulatas expansis , secundariis obsoletis serie simplici pilo-
rum glochidiatorum tantum indicatis, stylis divergentibus
nigrescentibus abbreviatis,
In cultis planitier Cariensis elatæ ad meridiem Cadmi in iti-
nere a Geyra ad Denisleh , legi floriferam Junio 18/42.
Pulchra planta. Caulis bipedalis superne paniculato-ramosus, umbellæ
longe pedunculatæ 6-8 radiatæ planæ diametro subsesquipollicares petala
exteriora 3-lineas longa lataque alba juniora subtus rubescentia. Fructus
{non omnino maturus) fere tres lineas longus, alæ circ. lineam latæ,
papyraceæ nec crustaceæ. Mericarpia partibilia videntur sed carpophorum
ut in præcedentibus concretum.
215. Torilis Helvetica Gmel. — Aucher , n° 3705 Byzantium:
216. T'orilis neglecta R. et Sch. — Aucher, n° 3707 Persia, et
598 Ghilan.
217. T'oriis nodosa Gærtn. — Aucher , n° 3648 Cilicia.
218. Torilis grandiflora Boiss. (Sect. Eutorilis DC.)
® T. annua, caule ramosissimo et ramis pilis tuberculo insidentibus
-_ retrorsis adpressis scabrido, foliis pallide virentibus adpresse
setosis bipinnatisectis segmentis ovatis pinnatis lobulis oblongis
basi attenuatis acutis, involucris 4 involucellis sub 10-phyllis,
phyllis lanceolato-subulatis adpresse strigosis anguste mem-
branaceis , umbellis subquinqueradiatis, petalis radiantibus
ovar1o triplo longioribus, fructu ovato-subgloboso , stylis diver-
gentibus stylopodio multo longioribus, aculeis flavescentibus
diametro fructus paulo brevioribus incurvis apice acutis non
glochidiatis.
Ad rupes calcareas. fontium thermalium Hierapohs Phrygie ,
et in montibus Smyrnæ legi Jun. 18/2.
Habitus Cancalidis tenellæ. Caulis 1 2 1 pedalis, folia ea Conti maculatr
referentia sed. minora ambitu triangularia 4 1/2 pollices longa, flores
BOISSIER, — PLANTE AUCHERIANE, 27
albi in genere magni, fructus magnitudinis hujus Z”. Æelvelicæ sed glo-
bosior. Ab omnibus speciebus hujus sectionis dignoscitur petalorum ma-
gnitudine et aculeis non glochidiatis. 1. Anthriscus quæ sola quoque hoc
gaudet charactere longe differt radice bienni, foliorum formû, involucri
phyllis linearibus. — 1°. tuberculata DC. — Caucalis tuberculata Poiret ex
specimine herb. Candolleani est ipsissima Pimpinella peregrina L. Spe-
cies igitur delenda.
TR. SCANDICINEZÆ,
919. Scandiæ pecten L. — Aucher, n° 3615 ad Smyrnam.
290. Scandix pecten var. scabricarpa GC. À. M. —- Aucher,
n° 3618 Persiæ cultis et 3618 bis {sia Minor.
A specie semine non lævi sed scabrido tantum diversa in totà Europà
australi cum formâ vulgari promiscue crescens et cum eà intermediis con-
juncta. |
221, Scandix pecten var. tomentella Boiss. Legi in arvis 4thicæ
prope Éleusin, mai 18/2.
A specie indumento brevi tomentoso griseo omnes partes fructusque
obducente distincta.
2922. Scandix Hispanica Boiss. Sect. (Pecten).
S, caule humili ramoso tomentello, foliorum laciniis parce hirtulis,
involueri phyllis oblongo-linearibus integris minimis deflexis,
_ petalis..., fructibus a latere compressis asperis rostro a dorso
_ compresso margine tantum aspero eis subtriplo longiori termi-
natis, stylis terminalibus brevissimis.
Se. pecten Boiss. Voy. Bot. Hisp. quoad plantam regionis mon-
tanæ et alpinæ. |
In regione alpinà inferiori montium regni Granatensis, Sierra
Tejeda , Sierra Nevada in cultis, in Galloprovincid circa Mon-
laud] ubi legit CI. Castagne et mihi sub nomine Sc. pectinis misit.
Hæc planta quam in opere citato pro Sc. pectinis varietate habueram
abeà certe notis sequentibus differt, involucri phyllis integris minimis,
fructu pollicem aut sesquipollicem tantum longo, rostro semine triplo
nec quadruplo breviori angustiori convexo nec complanato, stylis termi-
98 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANE,
nalibus brevissimis nec lineæ 3/4 longis. Sc. persica Mart. Linnæa 12.
Huic proportione rostri seminisque et brevitate styli affinis differt involu-
celli phyllis bifidis rostro complanato nec convexo ei Sc. pectinis æquilato.
Sc. pecten cui quoque styli brevissimi differt fructu cum rostro continuo
nec apice strangulato, rostro a latere compresso undique nec margine
tantum aspero, involucellis bidentatis. Sc. brachycarpa denique glabritie,
fructu lævi rostrum suum æquanti, etc. diversissima est.
228. Scandix Aucheri Boiss (Sect. Pecten).
J} ke ot tomento brevissimo grisea, caulibus decumbentibus te-
h LA Vnuibus , foliorum laciniis lineari-setaceis, involucelli phyllis li-
neari-setaceis integris, petalis æqualibus, fructibus sessilibus
a latere compressis scabris rostro a dorso compresso undique
aspero plus dimidio brevioribus duploque latioribus, stylis ter-
minalibus brevissimis.
In Persiä prope fspahan. — Aucher, n° 4618.
Caules 3-4 pollicares, flores parvi vix radiantes, fructus cum rostro vix
ultra pollicem dimidium longus. Ab omnibus fructu sessili distincta præ-
ter Sc. pinnatifidam cui foliis et habitu similis est sed quæ egregie a meû
differt indumento tomentello elongato, involucellis pinnatifidis. Sc. aus-
tralis quæ habet fructus brevissime pedicellatos stylosque breves a meû
statim dignoscitur semine in rostrum sensim attenuato eoque vix latiori,
rostroque a latere subcompresso.
22h. Scandix pinnatifida Vent. — Aucher, n° 3617 À lep.
295. Scandix grandiflora L. — Aucher, n° 3616 Asia Minor.
Sc. falcata Londes quantum e discriptione Hoffmanni et speciminibus
herb. Candolleani dijudicare possum a Sc. grandiflorä specifice non
differt.
226. Scandix grandiflora var. lasiocarpa Boïss.
In Græcia prope Corinthum (herb. meum), in 4sia Manori.
— Aucher, n° 3616, in herb. Mus. Par.
A formâ vulgari distincta fructu et rostro lanà densà patente eorum
rostrum superante vestitis.
997. Scandixæ Iberiea M. B. var. lasiocar pa Boiss. — Aucher,
Asia Minor, n° 8616 bis.
BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANE. D9
Sc. Iberica petalis magnis radiantibus Sc. grandifloræ affinis ab eâ
differt involucri phyllis acute et profunde nec obsolete et brevitér biden-
tatis, stylis fere sesquilineam longis divergentibus, laciniis foliorum latio-
ribus eis Sc. pectinis similibus. Sc. apiculata DC. nullo modo a S. ibericd
differt.
298, Anthriscus sylvestris Hoffin, — Aucher, n° 3672 Byzan-
hum.
999, Anthriscus Anatolica Boiss.
À. perennis, caule elato crasso ramoso sulcato glabro infra nodos
strangulato , foliis quaternatim pinnatisectis segmentis petio-
lulatis lanceolatis pinnatis lobis dentatis terminalibus elongatis,
limbo utrinque tomentello, petiolis glabris, involucelli phyllis
membranaceis oblongis margine lanatis, petalis albis vix ra-
diantibus, fructibus oblongo-linearibus rostro sulcato eis plus
sextuplo breviori terminatis tuberculatis tuberculis setulà ter-
minatis, stylis stylopodia conica divergentia æquantibus.
In glareosis regionis alpinæ, in declivibus summis Olympi
Bithyni ad septentrionem versis supra vallem ÆKirkbounar, in
monte Gargaro. Aucher, pl. exs., n° 3614.
Caules 4-6 pedales. Folia fere sesquipedalia illa Chærophylli aurei re-
ferentia. À. fumarioidi et nemorosæ affinis ab utrâque differt rostri brevitie,
a primà iterum caule glaberrimo nec tomentello, foliis magis tomentosis,
involucellis lanato-ciliatis nec glabris, foliis multo amplioribus 4-5 ne 2-3
Dinnatisectis, fructu magis elongato, stylopodiis divergentibus. À. nemo-
rosa differt caulibus et foliis ad nervos tantum setulosis cæterum glabris
bipinnatis segmentis ovatis, fructibus brevioribus ovato-oblongis. Planta
mea insuper multo major est,
230. Anthriseus lamprocarpa Boiss.
À. biennis caule debili parce ramoso striato glabro folioso, folio-
rum petiolis dilatatis membranaceis margine lanatis, limbi bi-
pinnatisecti segmentis oblongis pinnatis ad nervum parce setu-
losis cæterum glabris, involucelli phyllis oblongis acutis ciliatis,
petalis externis radiantibus, fructibus a latere compressis ovatis
Lo
60 BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANÆ,
nitidissimis ecostatis, rostro brevissimo stylopodia divergentia
vix æquante. |
Aucher, n° 3609 in Syrid.
Radix cylindrica. Planta debilis 1-sesquipedalis, foliorum caulinorum
vagina petiolaris brevis. Fructus 2 lineas longi sesquilineam lati. Habitus
varietatis leiocarpæ À. nemorosæ Spr. in quâ eadem fructus forma et ma-
gnitudo sed characteribus sequentibus hanc ut specifice distinctam habeo.
In À. nemorosé caules crassiores, vaginæ foliorum glabræ, petala ra-
diantia minora basi longiusque attenuata sunt dein fructus basi minus latus
non ut in meâ specie ecostatus sed jugis acutiusculis percursus, longius
rostratus.
" 231. Anthriscus tenerrima Boiss. et Sprun.
A. annua, caulibus numerosis teneris ramosis flexuosis glabris,
foliis paice sub lente puberulis subternatim bipinnatisectis, seg-
mentis petiolatis ovato-rotundatis minutis tripartitis trilobatis-
ve lobis rotundatis mucronulatis, foliorum superiorum multo
simpliciorum segmentis terminalibus lineari-spathulatis elon-
gatis integris, petiolis omnium in vaginam anguste membrana-
ceam barbatam dilatatis, involucro nullo, involucelli phyllis
quinque ovatis mucronats cillais pedicellos non æquantibus,
floribus omnibus fertiibus, petalis oblongo-spathulatis subin-
tegris ovario longioribus externis non radiantibus, pedicellis
incrassatis substellato-patentibus fructu parvo didymo oblongo
paulo longioribus, mericarpiis ecostatis apice in rostrum vix sul-
catum mericarpio quintuplo brevius valde attenuatis, stylis
revibus erectis |
Var. «. scabricarpa. Fructus tuberculis in setam abeuntibus
obsiti.
Var. 6. leiocarpa. Fructus glaberrimi nitidi.
In arenosis mobilibus lapidosis Hymetti Spruner, Boiss., T'ay-
geti supra Mistra Boiss., montium Smyrnæ in consortio Micros-
ciadii Boiss.
Caules tenerrimi 1/2-1 pedales decumbentes, folia fere Heterotæniæ
BOISSIER. -— PLANTÆ AUCHERITANÆ, 61
vel Scaligeriæ Tournefortii sed segmenta minora, fructus eis A. vulgaris
paulo longiores; ab hâc specie mea differt segmentis foliorum non mulli-
fidis, petalis triplo majoribus, fructu oblongo ecostato nec ovato costato
rostro semine quintuplo nec triplo breviore fere esulcato etc. À. fuma-
rioides Spr. toto cælo differt radice bienni aut perenni, foliis fructibusque
majoribus apice non attenuatis, petalis radiantibus, involucellis glabris,
pedicellis fructiferis non incrassatis. À. {enerrima gregarie crescit.
232. Butinia glaucescens Boiss.
B. radice napiformi fibrillosà, caule elato tereti glaucescente ra-
moso subnudo, foliis radicalibus, caulinis inferioribus ambitu
lanceolatis bipinnatisectis segmentis parvis sessilibus in lacinias
setaceas acutas pinnatisectis, foliis cæteris ad vaginas lanceo-
latas anguste marginatas reductis, umbellis umbellulisque 9-12
radiatis, involucri involucellique phyllis ovato-oblongis acutis
nervo medio excepto omnino scariosis albis glabris his pedi-
cellos subæquantibus, floribus omnibus fertilibus, petalis albis
vix radiantibus , fructus parvi oblongi glabri jugis primartiis
filiformibus fere obsoletis, stylis deflexis stylopodia obtusa bi-
partita depresso-subrotunda non superantibus.
Bunium glaucescens DC. Prod.
In Persiæ borealis montibus Seidkhodjri Szowits.
Caulis sesqui-tripedalis durus crassitie pennæ anserinæ. Rami rigidi
subpatuli. Umbellæ pollicem latæ. Fructus flavescens vix lineæ 3/4 longus
_subdidymus ei B. bunioidis similis sed apice non attenuatus. Species in
genereut duo sequentes caule elato paululum anomala sed ei characteribus
generis bene congruens, in mericarpiis maturissimis nunquam vittas sed
sæpe lineolas fuscas interruptas irregulares utin 8. bunioide vidi. Butinia
ab Anthrisco albumine concavo nec involuto rostroque nullo eximie
differt.
233. Butinia nodosa Boiss.
B. radice napiformi, caule elato tereti lævi glaucescenti ramoso
subnudo ad dichotomias præcipue inferiores inflato-nodoso
nodis ovatis, foliis radicalibus..... caulinis ad vaginas brévis-
simis reductis, umbellis inæqualiter 4-5 radiatis, involucri
involucellique phyllis paucis lanceolatis late albo-marginatis his
62 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANX,
pedicellis brevioribus, floribus omnibus fertilibus , petalis albis
vix radiantibus, fructu parvo ovato glabro, jugis fere obsoletis,
stylis deflexis stylopodio depressissimo bipartito duplo lon-
gloribus.
Aucher , n° 4631 in Persid ad 1 spahan.
Caulis elatus 2-3 pedalis ramosissimus ramis tenuibus virgatis. Præce-
denti valde affinis sed distincta umbellis umbellulisque pauciradiis, in-
volucelli phyllis angustioribus, floribus fere dimidio minoribus, fructu
breviori, stylis duplo longioribus, caule ad nodos inflato.
23h. Butiuna Libanotica Boiss.
B. caule nudo patulo ramosissimo , foliis radicalibus.....; caulinis
ad vaginas reductis, umbellis umbellulisque subæqualiter 5-4
radiatis, involueri involucellique phyllis lanceolatis brevissimis
fere omnino hyalinis , fructus oblongi jugis filiformibus fere
omnino obsoletis , stylis stylopodio depressissimo incumbenti-
bus hoc non superantibus,. |
Aucher, n° 3673 in Libano.
Species ob specimina pessima incomplete descripta præcedentibus valde
affinis sed a primâ umbellis pauciradiatis, ab alterà stylorum brevitate
ab aliâque stylopodio depressissimo diversa. Habitus Triniæ.
935. Butinia macrocarpa Boiss. et Sprun.
B. præter vaginas foliorum ciliatulas glabra, radice globosä,
caule pumilo ramoso flexuoso, folis ambitu triangularibus
bipinnatisectis segmentis petiolulatis in lacinias lineares acutas
abbreviatas multifidis , involuero nullo , umbellis 5-6 radiatis,
involucelli phyllis 5 lanceolato-linearibus apice setaceis pedicel-
lis brevioribus, pedicellis post anthesin fructum æquantibus
subincrassatis patentibus , fructu oblongo-lineari, stylis incur-
vis stylopodio depresso vix longioribus, mericarpiis lineari-
pentagonis sub lente punctulatis.
In regione montanà Grœæcæ , Hymettus Spruner , Boiss. PI.
merid. Legit quoque in Æthcäâ Aucher , n° 36983.
Caulis 4/2-1 pedalis. Petala subradiantia, Fructus 4 4,2-2 lineas lon-
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ, 63
gus. Habitus Conopodii sed vittæ nullæ stylopodiique forma diversa.
Propter fructum elongatum ab aliis Butiniis paululum recedens et ad
Anthriscum accedens sed ab hoc genere rostro nullo, albumine vix cana -
liculato nec involuto discedens.
236. Butinia stylosa Boiss.
B. glaberrima , radice globosà , caule erecto parce ramoso, foliis
biternatisectis segmentis in lacimias elongatas lineares multi-
fidis, involucro nullo , umbellis 5-7 radiatis, involucelli phyllis
quinque lineari-setaceis pedicellos non æquantibus , pedicellis
non incrassatis fructu oblongo-lineari paulo longioribus , stylis
divergentibus erectis stylopodio depresso duplo longioribus ,
mericarpiis lineari-pentagonis sub lente punctulatis.
Legi in regione sylvaticà Mesogis supra T'ralles et T'moli su-
pra Bozdagh. Klor. fructusque profert Jun.
Præcedenti habitu et fructus formâ valde affinis sed distincta vaginis
olabris, caule pedali erecto, foliorum laciniis magis elongatis, pedicellis
longioribus fructiferis non incrassatis, stylis erectioribus duplo longiori-
bus, lineam aut paulo amplius longis.
237. Chœrophyllum nodosum Lam. — Aucher , n° 8613 Mos-
soul ad rivulos.
238. Chæœrophyllum crinitum Boiss.
. C. radice bulbosà rotundà fibrillosà , caule fere a basi dichotome
ramoso foliisque setis deflexis molliusculis longis erinito , foliis
decompositis lacimiis lineari-setaceis .acutis abbreviatis, um-
bellis 10-12 radiatis, involucro nullo, involucelli phyllis ovatis
mucronatis longe ciliatis deflexis, floribus omnibus fertilibus ,
petalis aibis exterioribus magnis valde radiantibus rotundis
subæqualiter bipartitis, fructibus lineari-cylindricis pedicello
Previssimo incrassato eis æquilato suffultis, stylis erecto-divari-
cats stylopodio depresso duplo longioribus.
In Alpibus Savalan provinciæ Ghilan, Aucher, n° 4617, in
Cappadociâ ad Euphratem , n° 3610,
Radix avellanæ crassitie, caulis 1/2-1 1/2 pedalis, umbellulæ parvæ,
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" C, perenne, caule elato crasso valde élongato sulcatoque pilis
Gh BOISSIER. —- PLANTÆ AUCHERIANE.
fructus cire. sex lineas longus pedicello lineam longo suffultus. Planta
fructifera Grammosciadium refert. Ch. bulboso et præsertim C4. Prescottii
affine ab utroque caulis indumento longiori, fructu longiori, foliorum la-
ciniis setaccis, involucellis longe ciliatis nec glabris, petalis exterioribus
maximis rotundis nec obcordatis diversum, a priori iterum stylis elonga-
tisrectis nec abbreviatis deflexis ab altero pedicellis fructu brevioribus nec
eum æquantibus.
, 239. Chærophyllum macropodum Boiss”
albis deflexis demum deciduis strigoso, foliis amplis supra
decompositis divisionibus longe petiolatis, segmentis parvis
ovatis pinnatifidis, laciniis minimis ovato-rotundatis, foliis
summis subsessilibus multo minoribus pinnatisectis laciniis
linearibus elongatis omnibus tomento griseo brevi obsitis, pa-
niculæ ramosissimæ aphyllæ ramis teretibus tenuibus elongatis
subverticillatis glabrescentibus, involucro nullo aut mono-
phvilo lineari radis multo breviore, involucelli phyllis ovatis
acutis albo membranaceis hispidis , petalis albis glabris , um-
bellæ floribus pluribus fertilibus, pedicellis fructiferis elongatis
incrassatis stellatim patentibus fructu persimilibus et cum eo
continuis eo longioribus aut eum æquantibus , fructu lineari-
cylindrico longissimo tenuiter et obsolete costato, stylis deflexis
stylopodio depresso quadruplo longioribus.
Aucher , n° 3612 in monte ’alkou Assyriæ , et n° 4620, 4G21
et 1632, in Persid.
Planta valde singularis. Caulis ut videtur 3-4 pedes et forsan amplius
altus. Folia pedalia et ultra laciniarum form et indumento ea Athaman-
thæ Siculæ referentia. Panicula corymbosa ampla. Umbellæ inferiores
sæpe pedunculo semipedali suffultæ. Umbellulæ parvæ. Petala exteriora
radiantia magnitudinis eorum CA. hirsuti. Pedicelli fructiferi sæpe polli-
cares, fructus 3/4 pollicis longi primâ fronte pedicello adeo similes ut
ejusdem continuatio videantur. Vittæ quinque pericarpio tectæ.
240. Chærophyllum temuloides Boïss.
G. bienne, parce secus caules petiolos et nervos subtus pilis
sparsis rigidis asperulum , radice napiformi incrassatà , caule
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANE. 65
elato angulato ramoso, foliis inferioribus petiolatis ternatis
divisionibus breviter petiolatis pimnatim aut basin versus bi-
pinnatim partitis, segmentis sessihibus oblongis incisis derta-
tisque, foliis sammis sessilibus pinnatipartitis segmentis an-
œustatis, umbellis multiradiatis exinvolucratis,. involucelli
phyllis membranaceis lanceolatis deflexis ciliatulis pedicellorum
longitudine, petalis albis glabris vix radiantibus, umbellulæ
fructibus 1-3 fertilibus pedicello non incrassato eis breviori
suffultis lineari-cylindricis stylopodio depressissimo stylisque
tenuibus deflexis hoc vix superantibus coronatis,
Aucher, n° 4619 in Persià boreali.
Caulis sesqui-bipedalis crassitie pennæ anserinæ, folia ea CA. temuli
referentia sed segmenta numerosiora 9-10 lineas longa 5-6 lata superiora
majora, fructus nec basi nec apice attenuati profunde exarati flavescentes
5 lineas longi. CA. temulum a nostrà specie diversissimum est fructibus
abbreviatis longe pedicellatis stylopodio longo terminatis. Ch. angelica-
folium MB non DC meæ speciei magis affine e speciminibus mibi a cl. €. A.
Meyer missis differt radice subrotundà, caule tenui tereti, foliis tantum
bipinnatis, stylopodio in stylos longos erecto-divergentes attenuato.
9h1. Chœrophyllum Byzantinum Boiss.
C. perenne , caule elato tereti glabro striato, foliis glabris biter-
natisectis, segmentis novem amplis ovato-oblongis obtusis basi
inæqualibus cordatis crenatis crenis obtusis mucronatis, folio-
rum supremorum segmentis ellipticis acutis, involucri involu-
cellique phyllis numerosis lanceolatis deflexis membranaceo-
marginatis, fructu lineari-cylindrico pedicello longiori, stylis
divaricatis stylopodio conico duplo longioribus.
C. angelicæfolium DG. Prodr. et herb. non MB.
In sylvis Castaneæ vescæ Olympi supra Proussam, prope By-
zantium ad Bosphorum , prope Goksou.
Var. puberula. Petioli foliolaque subtus puberula. —- Aucher,
n° 3611 in sylvis Olympi.
Caulis 3-4 pedalis crassitie pennæ anserinæ, segmenta 2-4 pollices lon-
ga. Umbellæ amplæ, fructus Ch. aromaltici cui affine sed in hoc segmenta
3° série. Bor. T. IT. { Août 1844.) : 5
66 BOISSIER. -— PLANTÆ AUCHERIANÆ.
foliorum minora sunt acutata arguteque dentata, basi attenuata nec cor-
data, foliorum superiorum sublinearia, involucrum monophyllum aut
nullum, planta insuper minor. Ch. angelicæwfolium MB segmentis cordatis
quoque donatum est planta omnino diversa, radice bulbosâ, caule tenui
debili, foliis teneris, segmentis supremorum lanceolatis pinnatifidis, um-
bellis exinvolucratis, etc,
GRAMMOSCIADIUMDC.
v Character locupletatus.
Calycis dentes quinque rigidi persistentes. Petala obcordata
emarginata cum lacinulà inflexà exteriora subradiantia. Fructus
cylindraceus linearis erostratus calycinis dentibus stylopodiisque
conicis in stylos divergentes attenuatis coronatus. Mericarpia jugis
primariis quinque corticosis costatis rotundatis omnibus æqua- :
libus aut lateralibus marginantibus vel prominentioribus vel in
alas sæpe brevissimas expansis. Valleculæ angustæ late univittatæs
Commissura bivittata. Albumen latere interiori concaviusculum.
Carpophorum ultra medium bipartitum.— Herbæ orientales gla-
berrimeæ foliis ambitu lanceolatis 1-2 pinnatisectis segmentis oppo-
sitis sessilibus brevibus in lacinias setaceas multifidis. Involucri
involucellique phylla multifida setacea. Pedicelli fructiferi in-
crassati. |
Genus naturalissimum à Chœærophyllo albuminis formà et ca-
lycis dentibus induratis distinctissimum quod in duo ex formä ju-
gorum marginalilum æqualium aut in alas expansorum divellere
nolui quia intermediæ formæ numerosæ adsunt et propter miram
omnium specierum similitudinem.
9h2. Grammosciadium scabridum Boïiss.
G, caule erecto striato subangulato foliorum subbipinnatorum et
involucrorum laciniis capillaribus sub lente breviter scabridis,
foliis caulinis abbreviatissimis, fructu pedicello subquadruplo
longiori, calycis dentibus triangularibus brevibus stylopodium
vix æquantibus, stylis rectis subparallelis dentibus calycis sex-
-tuplo longioribus, jugis lateralibus subprominentioribus.
Aucher, n° 3606 in Æ{rmenid.
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERTANEÆ, 67
Caulis semipedalis aut longior parum flexuosus, fructus circiter 4-5
lineas longus. Ab omnibus aliis scabritie foliorum distinctum.
2h38. Grammosciadium Szorwitsir Boiss.
G. caule erecto elato tereti, ramis strictis, foliorum subbipinna-
torum lacinis setaceis lævissimis lævibus, fructus pedicello tri-
plo longioris jugis omnibus inter se æqualibus, dentibus caly-
cinis stylopodio paulo longioribus, stylis divaricatis dentes ca-
lycinos sextuplo superantibus.
In pratis altioribus montium provinciæ Karabagh Persiæ Szo-
wits in herb. DC.
Caulis sesquipedalis teres tenuissime striatus. Fructus circiter tres
lineas longi omnium specierum minimi. Præcedenti caule erecto, laciniis
foliorum tenuissimis fructusque brevitie afline sed distinctum caule
non angulato, foliorum glabritie, dentibus calycinis longioribus et stylis
divaricatis,
9h. Grammosciadium Aucheri Boiss.
G. caule flexuoso humili tereti, ramis divaricatis, foliorum basi
bipinnatorum laciniis setaceis lævissimis, fructus pedicello triplo
longioris jugis commissuralibus paulo prominentioribus angu-
latis, stylis divaricatis dentibus calycinis duplo longioribus,
In Ærmenid Aucher, pl. exs. , n° 3600.
Caulis vix semipedalis, fructus magnitudinis illius Gr. scabridi; a præ-
cedentibus diversum caule flexuoso, dentibus calycinis fere lineam longis,
Jaciniis foliorum minus tenuibus.
945. Grammosciadium macrodon Boiss.
G. caule flexuoso humili striato-angulato divaricatim ramosissimo,
loliorum bipinnatorum laciniis setaceis læviusculis, fructus sub-
sessilis pedicello plus sextuplo longioris jugis (e statu immaturo),
æqualibus, dentibus calycinis elongatis linearibus stylos divari-
catos æquantibus.
Aucher, n° 3601 in {rmeniä.
Caulis semipedalis aut longior dichotome divaricatissimus. Rami kori-
66 ROISSIER. — PLANTE AUCHERIANEÆ.
zontales verticalibus fere longiores, fructus 4-5 lineas longus, dentes ca-
lycini 11 2-2, Jineas longi. Ab omnibus dentibus calycinis elongatis
distinctum.
246. Grammosciadium plerocarpum Boiss.
&. caulibus cæspitosis humilibus angulatis erectis vix flexuosis ,
foliorum piñnatisectorum linearium segmentis valde approxi-
matis, laciniis setaceis abbreviatis albido-mucronulatis, fructus.
pedicello quintuplo longioris jugis marginalibus in alas basi
apiceque truncatas mericarpio paulo latiores expansis, stylis
divergentibus dentes calyeinos subæquantibus.
Aucher, n° 3666 in monte {kdagh Cappadocie,
Caulis 3-5 pollicaris basi petiolis vetustis vestitus. Folia sesquipollicaria
tres lineas lata ea Cari verticillati referentia ; fructus 4-5 lineas longus,
alæ 3/h4 lineæ latæ inferne paululum attenuatæ corticosæ albæ arcte cum
eis mericarpii alteri conniventes et sic fructus dipterus.
Gramm. daucoidis DC, ab omnibus præcedentibus differt, caule
pedali angulato, umbellis 15-16 nec 5-7 radiatis, laciniis foliorum
elongatis, fructus 8-9 lineas longi jugis lateralibus in alas angustas
expansis, dentes calveini in eo ut in G. scabrido abbreviati, styli
divaricati basi incrassati. — Grammosciadium meoides DC est
Chœrophyllum macrospermum Willd. et omnibus characteribus
vera ChϾrophylli species. |
RHABDOSCIADIUM Boiss.
Calycis dentes quinque lanceolati. Petala subemarginata in la-
cinulam inflexam canaliculatam abeuntia. Fructus cylindricus elon-
gatus a latere subcompressus stylopodiis conicis tenuibus brevibus
stylisque longissimis coronatus. Mericarpia lineari-cylindrica Ju-
gis primartis quinque filiformibus lateralibus marginantibus. Vittæ
nullæ sed gummi sub pericarpii jugis irregulariter vagum. Albu-
men latere interiori concaviusculum. Carpophorum complanatum
usque ad medium bipartitum. — Herba Persica perennis caulibus
junceis ramosissimis aphyllis, umbellis simplicibus axillaribus
BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANE, C9
etterminalibus breviter peduuculatis minimis paucifloris, Horibus
minimis albis.
Genus a Grammosciadio cui fructus forma affine habitu pecu-
liari, vittis nullis, petalis non radiantibus vix emarginatis dis-
tinctum.
# 2h7. Rhabdosciadium Luchert Boiss.
' Rhizoma fibrillis nigris dense vestitum. Gaules numerosi et ipsà basi
dichotome ramosissimi tenuiter striati glaucescentes subangulati pennâ
apserinà tenuiores erecti virgati bipedales. Rami valde elongati juncei.
Folia radicalia infimaque caulina (e fragmentis descriptà) petiolo plano
suffulta bipollicaria pinnatisecta trijuga jugis remotis segmentis ovato-
oblongis aut lanceolatis sessilibus cuneatis integris aut sublobatis carno-
sulis glaucis glabris 4-5 lineas longis 2 fatis. Petioli basi subdilatati.
Foliorum caulinorum et ramealium loco vaginulæ searioso-fuscæ lancco -
latæ supremæ minutissimæ. Umbellæ sæpius simplices rarius 4-5 umbellu-
latæ umbellulis 4-5 floris, vaginulis opposiiæ vel terminales. Involucelli
aut involucri phylla triangulari-lanceolata membranacea minima pedicellis
paulo breviora. Flores albidi minutissimi fere omnes fertiles. Pedicelli
+ fructiferi incrassati angulati fructu plus dimidio breviores. Fruectus lineari-
- cylindricus semipollicaris aut longior basi subattenuatus, calycinis denti-
bus brevibus membranaceis stylopodiis tenuibus conicis styiisque sæpe
ruptis divaricatis tenuissimis sæpe 2 lineas longis coronatus. Mericarpia
acutiuscule pentagona viridescentia. Valleculæ rugulis pluribus irre-
gularibus subobliquis percursæ evittatæ. Succus proprius guttulis exsu-
dans.
Aucher, n° 3726 in montibus Susiancæ a Kurdarum tribu Bach-
haris dictà habitatis.
Tr. SUYRNEEÆ.
247. Conium maculatum L. — Aucher, n° 3072 Byzantium.
SCALIGERIA DC.
Character reformatus.
Calycis margo obsoletus. Petala orbiculata breviter unguiculata
emarginato-biloba cum lacinulà inflexà obtusà dorso vittà latà
nerviformi percursa. Stylopodium bipartitum partibus conico-ex-
70 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ.
lindraceis inter se parallelis stylis refractis elongatis terminatum.
Fructus didymus a latere compressus. Mericarpia ovata ad com-
missuram contracta a basi ad apicem latere interiori subcurvata.
Juga quinque filiformia fere obsoleta. Valleculæ obsoletæ trivit-
tatæ vittis prominulis. Raphe linearis. Commissura planiuscula ra-
phidi æqualis bivittata. Albumen sub pericarpio intus profunde
concavum. — Herbæ orientales Pimpinellæ facie.
Fructus hujus generis formâ externà eis Reuteræ gracilis et Pimpinellæ
rotundifoliæ MB simillimus est sed ab eis albumine latere interiori non
plano sed profunde concavo discrepat. Stylopodium formam eo Pim, pere-
grinæ fere similem habet. Hæc genera cæterum inter se valde affinia sunt
et classificatione mire artificiali et diu non conservandà sejuncta. Scali-
geria fructu quoque Physospermo affinis ab eo inter alias notas semine non
libero differt.
249. Scaligeria Tournefortii Boiss.
s, perennis glaberrima, radice ovato-napiformi, foliis radicalibus
tripinnatisectis segmentis petiolulatis rotundato-ovatis trilobis
indivisisque dentatis, caulinis inferioribus bipinnatisectis laci-
mis lanceolato-linearibus elongatis integris aut basi trifidis su-
premis ad vaginam reductis, caule a basi ramosissimo flexuoso
tenuiter striato, involucro nullo, involucellis bi-triphylls phyllis
lanccolatis brevibus, umbellis umbellulisque 10-12-radiatis ,
pedicellis fructu glaberrimo nigro nitido a latere compresso
didymo duplo longioribus , imericarpiis gibbo-convexis reni-
formi-globosis, stylopodio bipartito conico-cylindrico stylis de-
flexis eo longioribus deciduis terminato, jugis obsoletis.
Bulbocastanum Creticum radice napiformi Tournef, — Bunium
Creticum d'Urville. — Bunium napiforme Willd. — Pimpinella
Cretica Hampe in Florà non Poiret.
In Græciæ Peloponneso et Atticà Spruner, Boissier, Æ#sid nu-
_nori circa Smyrnam Boissier, Cretdé Tournef, FI. Mao. fruct.
Junio.
Var. juncea. Caulis elatior fere simplex, foliorum caulinorum
/
/
/
1 |
BOISSIER. -— PLANTE AUCHERIANE. 71
inferiorum laciniæ angustiores, involucrum monophyllum vel
nullum.
Bunium junceum Marg. et Reut. FI. Zacynth. tab. 4.
In dumosis Bæœotiæ prope Oropo Boissier, insulà Zacyntho Mar-
sot, Carid Pinard. |
Caulis in specie 1-1 1/2 pedalis in 6 2-3 pedalis. Forsan hæc varietas
posterius in speciem distinctam erigenda erit. Scaligeria microcarpa
DC. e descriptione foliorum form a nostrâ plantâ longe recedit, varietati
junceæ tamen affinior. In descriptione generis cl. DG. vittas commissura-
les in icone datà (Mem. Umb. tabl. 4) om1issas numero 6-7 esse dicit sed
probabiliter per errorem.
250, Physospermum aquilegifolium Koch. —Aucher, n° 3763,
Olympus Bithynus.
251. Hladnikia cicutaria CRU
H. glabra, caüle tereti sulcato-striato, foliis inferioribus ambitu
rotundatis petiolo basi dilatato suffultis tripartitis partitionibus
pinnatis bipinnatisve segmentis incisis acuteque dentatis oblon-
gis acutis, foliis caulinis summis sessilibus trisectis segmentis
lanceolatis dentatis, involucri phyllis 3-5 lanceolatis inæqualibus
deflexis, involucelli linearibus pedicello brevioribus, fructu pe-
dicello eo æquali suffulto à latere valde compresso, stylopodio
conico brevi stylis brevissimis superato, mericarpiis ovatis sub-
_incurvo-gibbis quinque costatis, valleculis latis planis tenuissime
trivittatis, pericarpio inflato tenui membranaceo sub lente punce-
tulato.
Physospermum cicutarium Spr. — Smyrnium cicutarium MB.
In Caucaso MB. , Persid boreali ad Djulfekkou Aucher, n° 4571
et in provincia Æderbidjan ad Zarinkou, n° 1572.
Hæc planta propter juga costata nec obsoleta, valleculas tenuissime
trivitattas neclatissime univittatas fructum multo maiorem 2 lineas longum
latumque AÆladnikiæ Koch nec Rehh. omnino adnumeranda est, nec
Physospermo. Ab H. (rolacen:i Koch optime dilfert foliorum formà,
fructu ovato-rotundato nec oblongo, pericarpio inflato nec circa tamen
T2 BOISSIER. —- PLANTE AUCHERIANE.
subplicato. De Hladnikid Koch conservandä vide supra Malabailæ des-
criptionem.
252 Haldnikia Sp. nova, -— Aucher, n° 3762 in monte Æl-
wend.
Specimina pessima describere nequeo.
258. Smyrnium olusatrum L. — Aucher, n° 3687 Byzantium.
254. Smyrnium perfohiatum Mill. — Aucher, n° 3688 Smyrne
specimina florifera. Specimina fructifera mixta Sn. rotundifolium
Mill, sistunt.
SMYRNIOPSIS Bois.
Calycis margo obsoletus. Petala lutea oblonga integra apice
involuta. Fructus a latere subcompressus stylopodio patellari fructu
æquilato margine lobulato stylisque horizontalibus terminatus.
Mericarpia recta acute prismatico-pentagona. Juga quinque fili-
formia prominula arguta lateralia marginantia. Vaileculæ planæ.
Vittæ superficiales turgidæ in valleculis 1-2 sæpius in unicam
confluentes. Commissura concaviuseula bivittata. Raphe margi-
nalis. Albumen rectum involutum. Pericarpium tenuissimum ab
albumine non separabile. Carpophorum bipartitum. — Herba
orientalis facie Smyrnii, foliis Opopanacis.
Genus Smyrnio habitu, fructu a latere compresso, pericarpioque tenuis-
simo affine sed ab eo distinctum stypodio patellari fructu æquilato nec
apgusto conico, albumine non a basi ad apicem incurvo, jugis lateralibus
mericarpiorum non obsoletis sed omnibus æqualibus argutis, rapheque
non ut in eo lineari sed cum facic commissurali concaviusculà nec angu-
lato-convexà omnino contiguà, vittis non in valleculis tenuibus numerosis
sed subsolitariis irregulariter turgidis. Anosmia Bernh. ab co longius
differt petalis albis obcordatis et eâdem ac Smyrnii albuminis et commis-
suræ fabric.
255. Smyrniopsis Aucheri Boiss.
Caulis clatus teres aut subangulatus glaber opposite aut sub verticil-
Latin ramosu; corymboso-panieulatus. Folia radicalia 1 2 pedalia aut
majora illa Opopan cis refcrentia pionata bijuga jugis remotis partitioni-
= 6)
BOISSIER, —— PLANTE AUCHÉRIANE, 13
bus iterum pinnatis quinque sectis, segmentis flavescentibus 1-2 pollices
longis pollicem latis ovatis oblongisve secus rachidem late decurrentibus
obtusis obtuse crenatis margine anguste albidis, petiolo costisque pla-
niusculis nervoque medio parce pilosis, limbo glabro. Folia caulina sub-
sessilia aut breviter petiolata bi- aut tripartita segmentis oblongis basi at-
tenuatis integris vel apice parce dentatis. Umbellæ 9-12 radiatæ, centralis
brevius pedunculata. Flores magnitudinis et coloris eorum Smyrnii olu-
satri. Involucri involucellique phylla 1-2 minima lanceolata obtusa mem-
branacea. Pedicelli fructum subæquantes. Mericarpia fere tres lineas
longa lineam lata pentagona.
Aucher, n° 3689 in monte Kalkou Assyriæ, n° AS9L in monte
Perezend Persiæ australis.
.HIPPOMARATHRUM Link...
Character auctus.
Calycis margo quinquedentatus dentibus elongatis persisten-
tibus. Petala integra ovata apice inflexa. Fructus turgidus didy-
mus stylopodio carnoso cupuliformi superatus. Pericarpium cras-
sum lignosum durum. Juga quinque crassa lævia vel rugulosa vel
papillosa vel acie dentata. Albumen involutum liberum vittis co-
piosis tenuibus undique tectum.
Hoc genus quod ex Æippomarathro Link et Lophocachryde DC. constat
a Cachryde {Eucachryde DC.) et Prangote Lindl. longe differt pericarpio
. duro nec spongioso, dentibus calycinis elongatis nec obsoletis Omnes
species foliis duris pungentibus eis Echinophoreæ similibus et eis generum
supra citatorum dissimilibus donatæ sunt. Lophocachrys et Hippomara-
thrum nullo modo generice separari queunt et tantum dispositione paulo
varià tuberculorum aut dentium costarum differunt omnium specierum
diagnoses dabo. |
7
À :
4 256. Hippomarathrum crispum Koch.
H. mericarpiis subglobosis jugis crassis transverse rugoso-tuber-
culatis, valleculis angustis sæpe obliteratis, dentibus calycis
obtusis stylopodium non superantibus.
Cachrys crispa Sieb. — Rumia microcarpa Hoffm.
Var, 5 longiloba G. AM. — Laciniæ foliorum elongatæ.
71 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ,
Cachrys longiloba DC. .
Var. y crassiloba. — Laciniæ foliorum crassæ brevissimæ.
Hippomarathrum amplifolium Ledeb. — Echinophora cas-
pia DC.
Variatio rmaritima eis aliarum specierum verbi gratià Seseleos
tortuosi similis. |
. Varietas « in Syrid et Libano Sieber, Aucher, n° 3580, pro-
vinciis Caucasicis, Persid boreali Aucher, n° 4627. Varietas 6 in
Persid boreali Szowits, Aucher, n° 3583 et 3584. Varietas y ad-
oras maris Caspu.
257. Hippomarathrum pterochlænum Boiss.
H. mericarpiis obovatis, jugis crassis lateraliter et acie papilloso-
tuberculatis, valleculis angustis, dentibus calycinis lanceolatis
stylopodio longioribus, involucri phyllis pinnatis.
Cachrys pterochlæna DC. — Cachrys Sicula L. non Bocc.
In Æispand australi, 4fric4 boreali occidental.
Hæc species variat quoque foliis longi et brevilobis.
258. Iippomarathrum Bocconi Boiss.
H. mericarpiis obovatis, jugis attenuatis lævibus, valleculis latius-
culis Iævibus aut parcè tuberculosis, calycis dentibus obtusius-
culis stylopodium non superantibus , involucri phyllis indivisis
linearibus.
Cachrys Sicula FI. græca non L. — C. libanotis DC. Prodr.
non L. (quæ Prangos ferulacea). -— Lophocachrys Échinophora
Bertol.
Var. longiloba. — Lobi foliorum elongati.
Cachrys pungens Jan, DC. Prodr.
In Ztalid australi, Sicilid, Græcià ex Sibth.
Lu
NW. BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANE, 75
AY
9259. Hippomarathrum cristatum Boiss.
AY
| H. mericarpiis obovatis, Jugis angustis acie cristà edentibus trian-
gulari-subulatis constante obsitis, valleculis latis lævibus, ca-
lycis dentibus acutis stylopodio longioribus.
Cachrys cristata DC. — €. sicula d'Urville Cat. non L.
In insulis Archipelagr, in Asid manori, Lydià Boissier, et ad
Hellespontum Aucher, n° 3579.
{)
\ 260, Cachrys papillaris Boiss.
" C, caule elato crasso sulcato superne corymboso-ramoso undique
ut petioli et costæ foliorum tuberculis et pediculo complanato
À papillisque planis stellatim confertis constantibus obsito, foliis
amplissimis oblongis suprà decompositis foliolis anguste linea-
ribus teneris elongatis undique papillis elongatis albis crispis
obsitis, foliis caulinis subsessilibus minoribus, umbellæ prima-
riæ involucri phyllis multifidis lateralium linearibus, petalis lu-
teis apice convolutis dorso subpuberulis, mericarpiis junioribus
gœlaberrimis didymo-globosis, stylis divergentibus longissimis.
Aucher, n° 3582 in Mesopotamid.
Species indumento suo distinctissima quam propter fructum quem
| juniorem tantum vidi valde didymum et omnino apterum Cachrydi nec
Prangoti adnumeravi. Tuberculi pedicellati caulis fere lineæ tertiam par-
tem longi. Caulis 3-4 pedalis pennâ anserinà crassior. Folia sesquipeda-
lia, Umbellæ 9-12 radiatæ radiis umbellæ centralis tripollicaribus.
\L/ 261. Cachr: ys eriantha DC. e
tu ed ee Decaisne Mas. in Aucher pl, exs. —
Aucher, n° 4557 in Persiæ aridis, n° 3581 mons Kaplankou
prov. Æderbidjan.
Hæc planta meo sensu notis sequentibus a Pycnocycl& abhorret
Cachrydique conjungenda. Flores masculi pauci a‘lsunt eorum pedicelli
post anthesin in Pycnocyclæ peculiarem modum non incrassati, flores
fœminei nuinerosi pedicellati nec solitarit sessiles et imprimis fructus tur-
76 BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANÆ.
gidus pericarpio crasso spongioso ut in Cachryde nec tenuissimo ut in
l’ycnocyciä donatus est.
262. Cachrys sp. nova? — Aucher, n° 4549 Ispahan.
C. erianthæ affinis forsan generice distincta nam fructus non vidi. Tota
aculeolis minutis sparsis scabrida cæterum glabra , caulis angulatus, folia
quadipinnatipartita costis laciniisque linearibus carnosis angulatis sub-
canaliculatis abbreviatis rigidis, umbellæ pedunculatæ multiradiatæ,
umbellulæ globosæ, petala pallide lutea hirta.
263. Cachrys prangoides Boiss.
C. glaberrima, caule elato anguloso, foliis amplis supra dec om-
positis laciniis lineari-setaceis, involucri involucellique phvllis
linearibus, pedicellis fructiferis fructu brevioribus, fructu ovato,
stylopodio cupulari stylis duplo longioribus terminato, mericar-
pis oblongis jugis rotundatis obtusissimis St valleculis
sulco notatis.
Aucther, n° 4629 À. ad Dalmkou.
Habitu foliis fructus magnitudine ex formà Prangoti fæniculaceæ C. À.
Meyer simillima sed ab eo fructus jugis non in alam expansis sed rotun-
dato-obtusissimis diversa amborum generum affinitatemque demons-
trans. Valleculæ etsi parum profundæ tamen latæ sunt et canaliculatæ
quo charactere distinguitur à C. lœvigaté, cylindraced et alpiné quæ meri-
carpia hemisphærica aut semicylindrica esulcata habent.
264. Cachrys Sp. nova. — Aucher, n° 3578 in T'auro.
Præcedenti affinis sed distincta e specimine Mai is 6 : et tantum fructu
immaturo donato non describenda.
Præter species superne enumeratas genus Cachrydis solà sec-
tione Æucachryde constat; Cachrys humilis Schousb. probabi-
liter ad Hippomarathrum Bocconi referenda, Cachrys acaulis DC
est Prangos Szowitsi Boiss. et sectio prima et tertia generis Can-
dolleani genus Hippomarathrum sistunt.
265. Prangos fœniculacea GC. À. Meyer. — Aucher, n° 3590,
Armenia.
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ, 17
266. Prangos fœniculacea var. latiloba Boiss. — Aucher,
n° 4629 in monte Dalmkou.
À P. fœniculace& vulgari laciniis foliorum paulo latioribus planioribus
recedit sed fructus nullo modo diversus. Flores non vidi.
267. Prangos macrocarpa Boiss.
P. glabra caule elato superne subcorymboso ramoso tereti striato,
fois radicalibus..… , caulinis petiolo brevi dilatato suffultis etiam
supremis 1-5 pinnatisectis laciniis setaceis elongatis, umbellis
multiradiatis, involucri phyllis elongatis lineari-setaceis, invo-
lucelli phyllis lineari-setaceis pedunculis brevioribus, petalis
glabris, fructu pedicello longiore maximo ovato alato, stylo-
podio disciformi stylis divergentibus eo triplo longioribus supe-
rato, alis basi apiceque emarginatis basi incrassatis late mem-
branaceis integris rectis diametro mericarpii paulo angustio-
ribus, valleculis latis Iævibus. |
In Persié australi, Aucher, n° 3583 et 3760.
Ramos superiores plantæ elatæ tantum vidi. Laciniæ foliorum caulino-
rum tenuissimæ sæpe 1-2 pollicares. Fructus totius generis maximus sæpe
13-15 lineas longus 9 lineas latus formâ et alis eo P. fæniculacei similis
sed magis elongatus triploque major , alæ latiores 2 lineas et ultra latæ.
P. fœniculacea insuper foliis caulinis ad vaginam reductis differt. Pr. cy-
hindracea DC. ex Italià australi habet fructus ejusdem longitudinis sed
multo angustiores et differt foliis superioribus indivisis aliisque notis.
268. Prangos pumila Boiss.
P. caule humili tereti inferne brevissime sub lente tomentello
glaucescenti superne corymbose-ramoso , foliis glabris radica-
libus petiolo in vaginam longam planam sulcatam dilatato suf-
fultis ambitu-ovatis trisectis partitionibus longe petiolulatis pin-
natisectis, segmentis sessilibus in lacinias 3-7 lineares planas
elongatas pinnatis, foliorum caulinorum petiolo @bbreviato ,
foliis summis ad 2-3 lacinias lineares reductis, involucri invo-
lucellique phyllis lanceolatis brevissimis demum evanidis, fruc-
tus pedicello glabro duplo longioris globosi glaberrimi lævis alis
78 BOISSIER. —- PLANTÆ AUCHERIANÆ,
integris membranaceis basi attenuatis apice emarginatis dia-
metro mericarpii paulo angustioribus, stylis deflexis stylopodio
multo longioribus.
In Tauro Aucher, n° 3589 (sub hoc numero in quibusdam col-
lect. est P. odontoptera).
Caulis semipedalis. ‘'Umbella centralis brevius pedunculata 9-10 ra-
diata. Foliorum laciniæ 4-6 lineas longæ, lineas 1/2-1 latæ, Fructus exacte
globosus magnitudinis nucis avellanæ, alæ roseolæ laxe undulatæ tres li-
neas latæ. Ex affinitate Pr. fœniculaceæ a qua foliis minoribus laciniis la-
tioribus longioribus fructusque formis differt.
269. Prangos odontoptera Boiss.
P. humilis tota brevissime pilis crispis tomentella, caule superne
ramosissimo, foliis inferioribus petiolatis ambitu oblongis bi-
pinnatisectis segmentis brevibus pinnatis laciniis lineari-cuneatis
abbreviatis crassiusculis rigidulis obtusis, caulinorum petiolo
abbreviato plano limbi lacinïis elongatis, involucri involucelli-
que phyllis lanceolatis brevissimis demum evanidis, pedicellis
puberulis, floribus..… , fructu pedicello duplo longiore ovato alis
membranaceis mericarpii diametrum æquantibus valde à basi
undulatis basi apiceque emargimatis margine breviter et acute
denticulatis, stylis stylopodio longioribus.
Aucher, n° 3589 in T'auro (sub hoc numero in quibusdam col-
lect. Pr. pumila adest.)
Caulis 1/2-1 pedalis, folia infima 4 pollices longa laciniæ 1-2 lineas
longæ , foliorum superiorum laciniæ 3-4 lineas longæ, fructus 8-9 lineas
longi sex lati, alæ sæpe 3 lineas latæ membranaceæ roseæ denticulatæ
quo charactere hæc species facilè dignoscitur.
270. Prangos Szowitsui Boiss.
P. caule humili tomentoso basi fibrillis dense stipato, foliis omni-
bus radicalibus ambitu triangularibus tripinnatisectis divisio-
nibus inferioribus petiolatis elongatis, segmentis in lacinias
breves rigidas oblongas obtusas pinnatisectis tomentellis, pe-
tiolis costisque lanä detersili vestitis, involucri involucellique
phyllis membhranaceis lanceolatis brevibus demum evanidis ,
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ, 79
petalis hirtis luteis, fructu pedicello eo breviori suffulto breviter
ovato, alis basi incrassato-spongiosis in marginem membrana-
ceum integrum basi apiceque emarginatum diametro mericarpii
angustiorem dilatatis, stylis deflexis stylopodium multo supe-
rantibus.
In Persid boreali ad lacum Ourmiah et ad Hatchitschewan
Szowits in herb. DC. |
Caulis in specimine quod vidi tripollicaris. Limbus foliorum subæquila-
teraliter triangularis , laciniæ 4 1/2-2 lineas longæ. Fructus fere Pr. pu-
milæ sed alæ basi non attenuatæ laciniæque foliorum multo breviores.
271. Prangos cheilanthifolia Boïiss.
Pr. tota tomento brevissimo denso grisea, radicis collo vestigiis
foliorum vetustorum fibrisque dense stipato, caule humili tereti
tomentoso superne simplici aut parce ramoso, foliis radicalibus
petiolo brevi superne subcanaliculato suffultis ambitu oblongo-
lanceolatis pinnatisectis 8-10 jugis, divisionibus primartis oblon-
gis sessilibus iterum pinnatis, segmentis inter se approxima-
tissimis contiguis parvis in lacinulas breves obtusas canalicu-
latas confertissimas multipartitis, folio caulino ad vaginam lan-
ceolatam acutam brevem reduéto, involucro involucellisque ad
squamulas ovatas vix perspicuas demum evanidas reductis, pe-
talis flavis hispidis, radiis pedicellis ovariisque tomentosis ,
fructu breviter pedicellato breviter ovato glabrescenti turgido,
alis membranaceis integris basi et apice subemarginatis dia-
metro mericarpii paulo angustioribus, stylis stylopodio longio-
ribus.
Aucher, n° 4590 in prov. Aderbidjan.
Caulis semipedalis, folia 3-4 pollices longa pollicem aut paulo amplius
basi lata lacinulis minutissimis more eis Cheilanthi approximatissimis.
Fructus magnitudinis hujus Pr. pumilæ sed minus rotundatus. PRÈS
foliis dictinctissima.
272. Prangos ovahfolia Boiss.
P. tota pilis sparsis tomentella, caule humili superne ramoso ,
78 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ.
integris membranaceis basi attenuatis apice emarginatis dia-
metro mericarpii paulo angustioribus, stylis deflexis stylopodio
multo longioribus. |
In Tauro Aucher, n° 3589 (sub hoc numero in quibusdam col-
lect. est P. odontoptera).
Caulis semipedalis. ‘'Umbella centralis brevius pedunculata 9-10 ra-
diata. Foliorum laciniæ 4-6 lineas longæ, lineas 1/2-1 latæ. Fructus exacte
globosus magnitudinis nucis avellanæ, alæ roseolæ laxe undulatæ tres li-
neas latæ. Ex affinitate Pr. fæniculaceæ a qua foliis minoribus laciniis la-
tioribus longioribus fructusque formis differt.
269. Prangos odontoptera Boiss.
P. humilis tota brevissime pilis crispis tomentella, caule superne
ramosissimo, foliis inferioribus petiolatis ambitu oblongis bi-
pinnatisectis segmentis brevibus pinnatis laciniis lineari-cuneatis
abbreviatis crassiusculis rigidulis obtusis, caulinorum petiolo
abbreviato plano limbi lacinïis elongatis, involucri involucelli-
que phyllis lanceolatis brevissimis demum evanidis, pedicellis
puberulis, floribus..… , fructu pedicello duplo longiore ovato alis
membranaceis mericarpii diametrum æquantibus valde à basi
undulatis basi apiceque emargimatis margine breviter et acute
denticulatis, stylis stylopodio longioribus.
Aucher, n° 3589 in T'auro (sub hoc numero in quibusdam col-
lect. Pr. pumila adest.)
Caulis 1/2-1 pedalis, folia infima 4 pollices longa laciniæ 1-2 lineas
longæ , foliorum superiorum laciniæ 3-4 lineas longæ, fructus 8-9 lineas
longi sex lati, alæ sæpe 3 lineas latæ membranaceæ roseæ denticulatæ
quo charactere hæc species facilè dignoscitur.
270. Prangos Szowitsui Boiss.
P. caule humili tomentoso basi fibrillis dense stipato, foliis omni-
bus radicalibus ambitu triangularibus tripinnatisectis divisio-
nibus inferioribus petiolatis elongatis, segmentis in lacinias
breves rigidas oblongas obtusas pinnatisectis tomentellis, pe-
tiolis costisque lanä detersili vestitis, involucri involucellique
‘phyllis membranaceis lanceolatis brevibus demum evanidis ,
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANZÆ. 79
petalis hirtis luteis, fructu pedicello eo breviori suffulto breviter
ovato, alis basi incrassato-spongiosis in marginem membrana-
ceum integrum basi apiceque emarginatum diametro mericarpii
angustiorem dilatatis, stylis deflexis stylopodium multo supe-
rantibus.
In Persid boreali ad lacum Ourmiah et ad Hatchitschewan
Szowits in herb. DC. |
Caulis in specimine quod vidi tripollicaris. Limbus foliorum subæquila-
teraliter triangularis, laciniæ 4 1/2-2 lineas longæ. Fructus fere Pr. pu-
læ sed alæ basi non attenuatæ laciniæque foliorum multo breviores.
271. Prangos cheilanthfolia Boiss.
Pr. tota tomento brevissimo denso grisea, radicis collo vestigiis
foliorum vetustorum fibrisque dense stipato, caule humili tereti
tomentoso superne simplici aut parce ramoso, foliis radicalibus
petiolo brevi superne subcanaliculato suffultis ambitu oblongo-
lanceolatis pinnatisectis 8-10 jugis, divisionibus primartis oblon-
gis sessilibus iterum pinnatis, segmentis inter se approxima-
tissimis contiguis parvis in lacinulas breves obtusas canalicu-
latas confertissimas multipartitis, folio caulino ad vaginam lan-
ceolatam acutam brevem reducto, involucro involucellisque ad
squamulas ovatas vix perspicuas demum evanidas reductis, pe-
talis flavis hispidis, radiis pedicellis ovariisque tomentosis ,
fructu breviter pedicellato breviter ovato glabrescenti turgido,
alis membranaceis integris basi et apice subemarginatis dia-
metro mericarpii paulo angustioribus, stylis stylopodio longio-
ribus.
Aucher, n° 4590 in prov. Aderbidjan.
Caulis semipedalis, folia 3-4 pollices longa pollicem aut paulo amplius
basi lata lacinulis minutissimis more eis Cheilanthi approximatissimis.
Fructus magnitudinis hujus Pr. pumilæ sed minus rotundatus. di
foliis dictinctissima.
272. Prangos ovahfolia Boiss.
P. tota pilis sparsis tomentella, caule humili superne ramoso ,
82 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ.
Aucher, n° 3752 in Cappadocià ad Euphratem.
Caulis 4 2-1 pedalis tenuis parcè et dichotomè ramosus. Folia cum pe-
tiolo brevi 2-3 pollices longa , laciniæ lineam vix longæ inter se approxi-
matæ, umbellæ 5-6 radiatæ radiis pollicaribus. Fructus 6-7 lineas longus
supernè 4 latus nitidus albicans , alæ lineas 1 1/2-2 supernè latæ dein
usquè ad basin mericarpii decrescentes et hic evanidæ. Fructu basi atte-
nuato transitum ad WMeliocarpum præbens sed primo generi ab habitum
totum et semen usquè ad basin mericarpii productum adnumeranda.
276. Prangos uloptera DC. — Aucher, n° 3586 mons Keis ad
Ispahan, n° 1622 Serdkhodp et 4625 Dalmkou.
277. Prangos lophopterd Boiss.
P. glabra, caule elato subnudo ramoso acute striato subundulato,
foliis radicalibus petiolo crasso angulato scabriusculo suffultis
ambitu rotundatis amplis suprà decompositis, petiolis secundariis
costisque omnibus elongatis valde angulatis, laciniis linearibus
subfalcatis rigidis subteretibus scabriusculis intricatis, caulinis
superioribus multo minoribus multifidis laciniis tenuioribus lon-
gioribus, umbellis multiradiatis, involucris involucellisque lan-
ceolato-linearibus submembranaceis brevibus, fructu breviter
oblongo-cylindrico pedicello eo paulo breviori suffulto, stylis
stylopodio depresso patellari sublobulato longioribus, alis a
basi membranaceis et undulato-plicatissimis albuminis diametro
paulo angustioribus, valleculis papillis crispato-undulatis alis
dimidio brevioribus 2-8 striatis repletis.
Aucher, n° 3587 in T'auro.
Caulis elatus supernè paniculato-subcorymbosus. Folia radicalia 6-9 pol-
lices longa et sæpè latiora, laciniæ semipollicares lineæ 1/3 latæ. Fructus
ferè 5 lineas longus vix 2 latus basi apiceque truncatus alis albis a basi
sinuoso-plicatissimis lineam aut pauld amplius latis. Papillæ vallecularum
ægrè propter alas bullatas totam fructûs superficiem tegentes primà fronte
detegendæ. A Pr. uloptera egregiè differt laciniis brevioribus scabris ,
fructu dimidio angustiori, alis angustioribus plicatissimis basi non spon-
gioso-incrassatis , valleculis papillosis quo charactere sola P. pabularia
quoque gaudet quæ a med foliis ambitu lanceolatis fructus aliis incrassatis
cæterum longè recedit.
BOISSIER.
PLANTÆ AUCHERIANÆ. 83
278. Prangos Aucheri Boiss.
P, glabra, caule erecto ramoso subangulato, foliis radicalibus
suprà decompositis, lacinis linearibus elongatis planis, petiolo
costisque primariis basi nudis angulatis facie superiori sulcatis,
umbellis multiradiatis, involucriinvolucellique phyllis lanceolato-
linearibus submembranaceis , fructu pedicello incrassato tereti
paulo longiore oblongo-cylindrico, stylis arcuatis stylopodio
patellari longioribus, alis diametrum albuminis subæquantibus
a basi incrassato-spongiosis margine tantum membranaceis
rectiusculis vix undulatis.
Aucher, n° 8788 ad Zspahan.
Planta elata. Folia quorum circumscriptionem non vidi laciniis pollica-
ribus lineæ 3 4 latis ea Ferulæ glaucæ referentia. Fructus eis ?. ulopteræ
multo longiores 7-9 lineas longi, alæ eis hujus speciei basi magis incras-
satæ angustius membranaceæ apice et basi magis angustatæ rectæ nec
undulatæ. In P. cylindracea quoque affini fructus longior est crassiorque
alæ undulatæ et a basi membranaceæ.
279. Prangos macrocarpa Boiss.
P. caule tereti elato , foliis radicalibus..., caulinis brevissimis pin-
natisectis laciniis brevissime puberulis tenuibus linearibus, um-
bellis multiradiatis, involucrti involucellique phyllis fineari-se-
taceis brevissimis deflexis, petalis luteis glabris, pedunculi
fructu ovato brevioribus, stylis deflexis stylopodio cupulari
lobulato longioribus, mericarpiorum alis diametro fructus an-
gustioribus basi incrassatis sectione transversà triangularibus
vix Mmargine membranaceis, lateralibus paulo latioribus.
Aucher absque n° in Persid (Herb. Mus. Par.)
Hujus plantæ ramos fructiferos foliis orbatos tantum vidi sed propter
fructus peculiarem formam eam indescriptam relinquere nolui. Fructus
h-5 lineas longus tres latus co 2. Auch ri tripld minor, alæ ut in eo in-
crassatæ sed dorsales obsoletissimè membranaceæ. In speciminibus quæ
vidi semper in eodem fructu mericarpii alterius faciem commissuralem
concavam ajteriusque convexam observavi. Vittæ numerosæ et embryo
involutus generis.
F4
£
à. ”
+
S/I BOISSIER. —— PLANTÆ AUCHERIANÆ.
MELIOCARPUS Boiss.
Calycis margo quinquedentatus dentibus triangularibus brevis-
simis. Petala oblonga integerrima apice in mucronem incurvum
subconcavum subcontracta. Stylopodium cupulatum latum carno-
sum marginibus introfiexis in duas partes lineà elevatà divisum.
Fructus parte superiori teres inferiori valdè à dorso complanatus
latior. Pericarpium spongiosum quinque jugum infra albumen in
appendicem linguæformem planam elongatam productum. Juga
triangularicè crassa externa acuta marginantia productione su
appendicis margines formantia, interna angustiora dilatata in
costas tres vel albumine non longiores vel secus appendieis dor-
sum usque ad basin decurrentes, Albumen involutum pericarpio
brevius vittis numerosis undique tectum. Carpophorum biparti-
tum. — Herbæ Anatolicæ vel Syriacæ caule tereti elato ramoso,
foliis et habitu Opopanacis , floribus luteis magnis.
Hoc genus inter C«mpylospermas distinctissimum est fructu magno
elliptico-lineari cujus pars superior teres sola albumen continet Aum in-
ferior dilatata complanata e solo pericarpio spongioso producto constat.
Colladonia quæ huic, foliis et habitu, valde affinis est , differt fructus de-
capteri alis æqualibus, pericarpio albumine vix longiore in appendicem
a dorso complanatam non producto. Colladonia a Prangote potius habitu
quam characteribus solidis generice differt nam vittæ in eâ cl DC. ut in
valleculis solitariæ descriptæ non ita sese habent sed ut in omnibus
Cachrydeis albuminis superficiem copiose lineis longitudinalibus exarant.
— Nomen a similitudine cum Fraxini fructu depromptum.
SECT. À. Mericarpia fructus inter se simillima alarum numero
œyualit.
ê
A\° 280. Meliocarpus Anatolicus Boiss.
Vi M. foliis inferioribus ambitu ovatis bipinnatis 4-5 jugis divisio-
nibus inferioribus petiolatis, segmentis oblongo-lanceolatis ob-
tusis basi attenuata secus rachidem decurrentibus, terminali
t'ipartito omnibus obtuse crenatis albo-marginatis, involueri
involucellique phyllis oblongis acutis, fructu pedicellum æquante
BOISSIER. — PLANTE AUGHERIANE. 85
aut eo breviore jugis omnibus incrassatis superne subæqualibus
obtusis, lateralibus inferne acutatis in marginem latum dilatatis,
dorsalibus totà longitudine obtusis ultra albumen vix non pro-
ductis, albumine pericarpio dimidio breviore.
In collibus Lydiæ prope Smyrnam ad viam quæ ad Budja ducit,
legi flor. Maio, fructif. Julio.
Caulis 4 112-2 pedalis, petioli canaliculati et costæ margine serrulato-
scabræ, segmenta foliorum pollicaria et ultra 2-3 lineas lata, pedicelli
fructiferi 6-8 lineas longi. Mericarpium 6-7 lineas longum superne
2 latum , juga externa acuta dorsalibus duplo aut triplo elevatiora.
4 281. Meliocarpus alatus Boiss.
M. foliis inferioribus petiolo dilatato superne canaliculato margine
aspero suffultis pinnatis 1-2 jJugis cum impari, segmentis jugi
inferioris petiolulatis ad petioluli apicem solitartis vel binis, eis
jugi superioris sessilibus, terminali petiolulato omnibus ovatis
obtusis obtuse crenatis albo-marginatis basi sæpe subcordatis,
foliis superioribus breviter petiolatis tripartitis segmcntis sub-
sessilhibus elliptico-lanceolatis, involucri involucellique phyllis
oblongis in mucronem setaceum abeuntibus, fructus pedicello
brevioris jugis omnibus tenuibus alatis acutis dorsalibus paulo
angustioribus usque ad basin appendicis in alam vel carinam
acutam productis, albumine pericarpii dimidio breviore.
Aucher, n° 3667 in Syrid.
Præcedenti aïlinis sed folia minus dissecta segmentis uval: sæpe poli-
cem latis, involucri involucellique phylla longius acumméa. Fructus
ejusdem magnitudinis sed juga tenuiora alata nec triangularia obtusa ,
dorsalia usque ad mericarpii basin products.
SECT, 2. Mericarpia fructus inter se numero alarum dissimilia.
282. Meliocarpus anisopterus Boiss.
M. folus..., involucri involucellique phyllis ovatis acutis, fructus
pedicello paulo brevioris jugis tenuibus alatis, dorsalibus usque
ad basin mericarpii productis paulo angustioribus vel inter se
806 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ.
æqualibus vel nonnullis apteris, albumine pericarpio tertia parte
breviore. |
Prangos anisoptera DC. Prodr. (nec anisopetala lapsu calami!)
quoad fructus nec folia.
In Palæstinä prope Nazareth Labill.
In diagnosi hujus speciei cl. DC. describit foliorum fragmenta in her-
bario suo cum fructibus hujus plantæ mixta form illa Silai pratensis re-
ferentia et quæ in genere anomala ad hanc speciem non spectare viden-
tur. Mericarpia ïillis præcedentium paulo breviora 5 lineas longa
breviorique appendice donata. Juga dorsalia multum variant, nunc omnia
in alas expansa et fructus decapterus , nunc intermedium utriusque me-
ricarpii apterum filiformæ et tunc fructus 8-pterus, nunc dorsalia lateralia
aptera et tunc fructus hexapterus, nunc tandem in mericarpio jugum
dorsale medium apterum et lateralia alata sunt in altero mericarpio
autem laleralia aptera et medium alatum. Hâc novissimâ dispositione
optime intelligitur ea generis Heptapteræ Reut. et Marg. Hoc genus differt
a Meliocarpo alis fructus latissimis omnibus inter se æqualibus, fructu a
dorse non compresso et pericarpio ultra albuminis basin in appendicem
non producto sed forsan nimis Colladoniæ affine est cujus habitum cau-
iemque triquetrum habet et a quâ abortu alterno in mericarpiis ejusdem
fructus jugi dorsalis medii lateraliumque tantum differt. In hoc genere ut
in omnibus affinibus albumen vittis copiosis tenuibus undique exaratum
est et a pericarpio facile solvitur. Genus Anisopleura à cl Fenzl in
Florà 1843 descriptum et inter Seselineas recensitum mihi e descriptione
inter Cachrydeas potius militare videtur quibus vittis numerosis, peri-
carpio spongioso bene congruit , el. auctor probabiliter e speciminibus
immaturis albuminis formant involutam non observare potuit. Nescio an
hoc genus distinctum sit aut an cum Heptapterd , Colladonid, aut Mclio-
carpo Conjungendum. Si cum #feliocarpo identicum esset hujus nomen
genericum ad characterem in unicà specie et tantum exceptionaliter ob-
vium alludens non servari posset.
283. Colladonia triquetra DG. — Aucher, n° 3671 Byzantium.
264. Colladonia Syriaca Boiss. |
C. caule elato ramoso tereti valde striato glabro, foliis infirmis
oblongis indivisis, caulinis inferioribus pinnatis bijugis, seg-
mentis amplis sessilibus ovato-oblongis basi inæqualibus inter-
mediis margine externo decurrentibus omnibus regulariter et
BOISSIER. — PLANLE A\AUCHERIANX. 07
obtuse crenatis, foliis summis trifoliolatis segmentis basi atte-
nuatis, petiolis superne planis inferne convexis striatis ad strias
et margines serrulato-scabris, umbellis amplissimis, involucri
involucellique phyllis oblongis mucronatis, pedicellis longis-
SIMIS.
Aucher, n° 3665 inter segetes Syrie prope Ælep.
Caulis sesquipedalis, foliorum segmenta coriacea sæpe bipollicaria et
pollicem lata, radii umbellæ 3-4 pollices pedicellique sesquipollicem
longi. Ex ovario immaturo æqualiter 10-alato obconico inferne dorsaliter
non compresso nec basi longe attenuato inter Colladon'as potius quam
inter Meliocarpos collocavi.
TR. ECHINOPHOREZÆ.
{/ 285. Pycnocycla spinosa Decaisne FI, Sinaica.
P. breviter tomentella, caulibus teretibus a basi dichotome et
approximatim ramosissimis ad dichotomias infractis veluti ar-
ticulatis , foliis omnibus in spinas rigide patulo-arcuatas duras
basi amplexicaules superne subcanaliculatas subtus teretes in-
fimas pinnatas bijugas superiores trifidas supremas simplices
mutatis, spinarum dentibus teretibus subarcuatis pungentibus
terminali longiori. peduneulis axillaribus terminalibusque elon-
galis, umbellis subhemisphærico-capitatis, involucri phyllis
lanceolato-subulatis spinosis radios paulo superantibus flores
non æquantibus, radis brevibus villosis, involucelli phyllis bre-
vissimis spinulosis tandem decidius, umbellulæ floribus exterio-
ribus omnibus masculis pedicellatis pistillo ovarioque orbatis ,
petalis..…, pedicellis fructiferis elongatis strictis hispidis fruc-
tum centralem circumdantibus, flore hermaphrodito unico ses-
sil central, calycis dentibus omnium florum subulatis brevis-
simis villo occultatis, flore hermaphrodito unico sessili centrali,
fructu cylindrico latere subcompresso adpresse hispido stylis
erectis tenuibus eo dimidio brevioribus superato, mericarpiis
obtuse pentagonis, valleculis trivittatis, albumine arcte invo-
luto.
Aucher, n° 3744 in Persice aridis n° 4558 cireà T'ehcran.
90 BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANX.
Caules à basi tortuoso-ramosissimi basi crassitie pennæ anserinæ, spi-
narum partitiones abbreviatæ laterales 3-4 lineas longæ, pedunculi 2-5
pollices longi, umbellæ diametro fere pollicares , involucri phylla semi-
pollicaria, pedunculi forum sterilium post anthesin 3-4 lineas longi.
Hæc species ut duo sequentes cæteris characteribus neglectis foliis in
spinas teretes duras acerosas mutatis a P. tomentosd differunt. Petala jam
decidua non videre potui, cl. et amic. Decaisne loco citato ea lanceolata
dicit sed annon pro petalis filamenta antheris orbata longiusque in hâc
specie persistentia habuit ? nam in speciebus affinibus petala oblonga
biloba sunt.
286. Pycnocycla Aucheriana Decaisne in Herb. Mus. Par.
P. glabra caule basi suffruticoso depresso erinaceo-cæspitoso, foliis
in spinas teretes duras suprà subcanaliculatas rigidas tripartitas
mutatis, partitionibus simplicibus aut bifidis elongatis acerosis
terminali longiore, pedunculis lateralibus terminalibusque lon-
gissimis, umbellis corymbosis compactis planis multiradiatis,
radis brevibus hispidis, involueri phyllis 7-8 subinæqualibus
simplicibus acerosis umbellà duplo longioribus, involucelli,
phyllis subcanaliculatis subulatis acerosis flores subæquantibus
floribus exterioribus ommibus masculis pedicello villoso dein
elongato suflultis, petalis albis emarginato-bilobis cum lacimulà
inflexà externis subradiantibus, flore centrali unico hermaphro-
dito sessili stylis longis divergentibus superato calycinis den-
tibus omnium florum subulatis elongatis, fructu..…,
Aucher, n° 4559 in desertis Persiæ australis, et absque n° in
monte Chebek regni Mascalensis.
Planta glaucescens glabra, caules prostrati suffrutescentes 3-4 pollices
alti, cortice cinerascente tecti, pennâ anserinà dimidio tenuiores, folia
3-4 pollicaria ad medium in tres spinas sæpius simplices rarius bipartitas
divisa, terminalis 4 À 2-2 pollicaris omnes durissimæ apice flavescentes
acerosæ. Scapi 4 2-1 pedales, umbellæ ut in Dauco Caroté Aensæ planæ
diametro pollicis 3 4 latæ. Involucri phylla 1-1 1/2 pollices longa. Fruc-
tum non vid. À præcedente caulium brevitate, pedunculi et involucri
longitudine , calycinis dentibus longe subulatis nec brevissimis distincta.
287. Pycnocycla nodiflora Decaisne, in Herb. Mus. Par.
P. tota brevissime et adpresse pruinoso-tomentella, caulibus
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANX, 09
tenuibus teretibus virgatis erectis parce ramosis, foliis in spinas
abbreviatas tripartitas mutatis , infimis longius supremis bre-
vissime petiolatis petiolis basi amplexicaulibus , partitionibus
tenuibus teretibus acerosis rarius'simplicibus sæpius fere à
basi 2-3-fidis et sic folio subpalmati-7-9-partito, umbellis
axillaribus pedunculo folio breviori suffultis breviter 4-5 radia-
tis, involucri et involucelli phyllis a basi latiori subulatis radios
floresque subæquantibus , floribus exterioribus masculis pedi-
cello hirsuto post anthesin incrassato subincurvo suffultis, flore
centrali hermaphrodito unico sessili dentibus calycinis triangu-
lari-subulatis inæqualibus , petalis extus hirtis oblongis emar-
ginato-bilobis cum lacinulà inflexà , flore centrali hermaphrodito
unico sessili, fructu oblongo hirsuto stylis apice recurvis eum
subæquantibus superato.
Aucher , n° A56G1 in Persid.
Caules tenues pedem aut amplius longi, folia eis præcedentium te-
nuiora infima petiolo polilicari suffulta, partitiones eorum 1/2-1 pollicares.
Umbellæ minutæ pauciradiatæ vix 4-5 lineas latæ. Pedicelli florum ste-
rilium tantum 2 1/2 lineas longi subincurvi. — In specierum hujus generis
descriptione amiciss. Decaisne opinionem de organis cylindricis pilosis
quæ fructum centralem circumdant non secutus sum. In eis ille ovaria
rudimentaria elongata videt, ego autem ea pro pedunculis elongatis in-
crassatisque habeo. In multis Umbelliferis polygamis enim florum mas-
_culorum ovarium fere obscletum et nunquam eo florum fertilium longius
reperio , sectio transversa insuper hujus organi cylindrici solum substan-
tiam medullarem homogeneam ostendit nec cavitatem quæ ovarium
abortivum indicaret. Pycnocycla mihi cum cl. Endlicher inter Echinopho-
reas Stylorum forma , florum masculorum pedunculis incrassatis, pericar-
pio tenuissimo , albuminis formâ omnino militare videtur.
288. Pycnocycla tomentosa Decaisne FI. Sinaica.
Aucher, n° 3715, Sinai mons.
DICYCLOPHORA Boiss.
Flores polygami, interior umbellulæ fœæmineus sessilis unicus
stylopodio dentibusque calycinis nullis, stylis longissimis basi
incrassatis. Flores cæteri pedunculati biseriati seriei internæ
90 BOISSIER. — PLANTE AUCHERIANÆ.
masculi externæ steriles ovario nullo , stylopodio minuto conico ,
dentibus calycinis patulis minutis inæqualibus sæpe ad 1-2 reduc-
tis. Petala alba valde inæqualia floris fœminei et masculorum
minuta ciliata oblonga trunicata vel breviter biloba lobis inæquali-
bus altero sæpe evanido, semper lacinulà setaceà inflexà instructa.
Petala florum sterilium valde radiantia unum æqualiter cætera
inæqualiter fere ad basin usque bipartita lobis oblongo-spathu-
latis. Filamenta longissima. In umbellulà fructiferà involucellorum
et pedicellorum basis in cupulam subtus planiusculam interne
concavam coalitæ. Seriei externæ sterilis pedunculi incrassati basi
latiores conico-cylindrici introrsum inclinati apice contigui fruc-
tum centralem nudum foventes , seriei interioris masculæ pedun-
culi eis florum sterilium alterni tenuissimi triplo breviores , omnes
stylopodio breviter conico denticulisque calycinis inæqualibus
stellatim patentibus coronati. Fructus centralis pedunculis florum
sterilium brevior et eis occultatus in cupulà sessilis oblongus apice
attenuatus à latere subcompressus stylis elongatis circinnatis ter-
minatus. Pericarpium tenuissimum extus hirsutum, Juga filifor-
mia obtusa obsoleta. Valleculæ planæ trivittatæ. Commissura
plana bivittata, albumen arcte involutum latere interiori planum
exteriori convexum. Carpophorum nullum. — Herba Persica
facie Ænisosciadi, involucellis valde inæqualibus , umbellis valde
radiantibus Caucalidis grandifloræ , umbellulà centrali umbellæ
in vesiculam oblongo-clavatam longe stipitatam clausam viola-
ceam mutatà,
Genus ab Echinophorä et Anisosciadio fructu centrali usque ad basin
nudo nec receptaculo incluso, vittis in valleculâ pluribus, a primâ iterum
limbo calycino floris fertilis nullo, a secundà cui habitu accedit limbo
calycino florum sterilium in iobos foliaceos magnos non aucto pericarpio
que tenuissimo indistincto nec circà et inter mericarpia cartilagineo-indu-
rato distinctissimum. fPycnocycla huic novo generi propter fructum usque
ad basin nudum in cupulà nidulantem affinior est, sed ab eo notis se-
quentibus recedit; in eà flores exteriores uniseriales tantum sunt et omnes
masculi, eorum petala vix radiantia, eorum stylopodium cupulatum un-
dulatum nec conicum , flos fœmineus calycino limbo non orbatus , invo-
lucelli phyllis æqualia nec valde inæqualia , aspectus tandem omuine
diversus. BY
. ;
r l BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ. 91
#
N
ti
À, 289. Dicyclophora Persica Boiss.
J Planta annua tota indumento brevi sparso asperula. Caules fere bipe-
dales pennâ anserinâ tenuiores inferne parce et dichotome ramosi striati.
Folia breviter petiolata ambitu lanceolata bipollicaria bipinnatisecta
segmentis per paria remota dispositis in lacinulas abbreviatas trifidas di-
visis. Pedunculi axillares terminalesque longissimi semipedales pedales-
que. Umbellæ multiradiatæ compactæ planæ 1-sesquipollicares. Radii
exteriores longiores omnes post anthesin incrassati complanati, centralis
cum umbellulâ suâ in vesiculam tenuem oblongo-clavatam in pediculum
8-9 lineas longum attenuatam, 2 lineas latam inflatam clausam vacuam
violaceam mutatus. Involucri phylla subulata æqualia deflexa radiis triplo
breviora, involucelli late linearia plana acuta deflexa valde inæqualia
interiora sesquilineam longa 1/2 lineæ lata, exteriora lineam lata semi-
pollicem longa. Flos centralis fæœmineus sessilis limbo calycino orbatus
ovario hirto, stylopodio nullo, stylis elongatis basi parallelis. Flores
cæteri in circulos concentricos biseriati, interni masculi breviter externi
steriles longius pedicellati. Petala externa florum sterilium valde radian-
tia maxima laciniis sæpe sex lineas longis apice tres latis, interna minora
1-5 lineas tantum longa, petala florum masculorum et fœminei minima
irreguiaria vel truncata vel inæqualiter biloba semper lacinulàâ inflexà
setaceà instructa. Umbellulæ fructiferæ cum radio involucellisque deflexis
exarticulatæ deciduæ basi in diseum extus planum intus concavum dila-
{tatæ. Peduncul florum sterilium 6-8 cylindrico-conici 3-4 lineas longi
basi lineæ 3/4 lati calycinis dentibus brevissimis recurvis quorum in-
teriores sæpe abortiunt coronati inter se apicibus suis approximati.
-Pedunculi florum masculorum subulati vix lineam longi eis florum steri-
lium alterni et ab eis occultati dentibus calycinis et stylopodio sud lente
tantum perspicuis quoque terminati. Fructus ina cupulo sessilis nudus
breviter hirsutus conico-cylindricus 2 1/2 li cas longus latere subcom-
pressus absque stylopodio distincto sed stylis longis basi crassioribus
superatus. Juga difficiie perspicua filiformi-rotundata. Valleculæ planæ
tenuiter trivittatæ.
Aucher, n° 4556 À, in Persid australi.
290. Ænisosciadium orientale DC. — Aucher, n° 3598 Mossul,
et 4556 ad sinum Persicum.
291. Exoacantha heterophylla Labill. — Aucher , n° 3713 ad
Balbek , 'œlesyrice.
» :
à 2
(7
292, Echinophora spinosa L. — Aucher, n° 3809 ad Mare-
Nigrum.
295. Echinophora platyloba DC. — Aucher , n° 3594 Ispahan,
92 BOISSIER. — PLANTÆ AUCHÉRIANE.
et 4554 Chyraz.
294. Echinophora? flabellifohia Boiss.
E. caulibus basi suffrutescentibus erectis inferne foliosis tereti-
bus superne parce ramosis, foliis inferioribus petiolo longo basi
amplexicauli suffultis limbo coriaceo durissimo longitudinaliter
nervoso cuneato in petiolum attenuato ovato-rhomboideo inferne
margine integro superne in 9-15 dentes e basi triangulari lon-
gissime attenuatos pungentissimos alternatim longiores bre-
vioresque inciso, foliis superioribus subsessilibus in dentes
pauciores ad basin usque fissis..….…. :
Aucher, n° 3761 in Persid.
Hanc plantam nimis temerarie e foliis solis speciminis junioris nondum
evoluti descripsi sed eorum formam curiosissimam indescriptam sinere
nolui; radicalium limbus in petiolum 2-3 pollices longum attenuatus est
cum dentibus 2 1\2-3 pollices longus 2 latus, dentes aut potius lobi a
basi triangulari in aculeos validos teretes attenuati 1\2-1 pollicem longi.
An forsan Eryngü species ? |
tm tm.
295. Echinophora trichophylla DC. — Aucher, n° 3595
A derbidjan.
296. E chinophora radians Boiss.
VE. caule elato striato ramoso folioso, foliis petiolo basi dilato
plano puberulo suffultis triternatisectis, laciniis filiformibus
elongatis acutiusculis glabris inermibus subcanaliculatis fo-
liorum inferiorum abbreviatis paulo latioribus, foliis supremis
trifidis, umbellis compactis planis multiradiatis, involucri
phyllis lanceolato-setaceis radios subæquantibus breviter ciliatis
_fructiferis deflexis, involucelli similibus flores externos sub-
æquantibus , umbellæ flore centrali carnoso atropurpureo ,
petalis albis profunde et inæqualiter bilobis lobis obovatis,
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERIANÆ. 93
externis valde radiantibus sextuplo majoribus, umbellulis fruc-
tiferis ovato-turgidis involucellis calycibusque florum sterilium
induratis recurvis spinosis muricatis, fructu centrali unico
stylis tenuibus longissimis superato.
In collibus calidis regionis montanæ Cariæ et Lydiæ, circà
Geyra, ad radices Mesogis supra Derwend et Tmoli supra Phila-
delphiam. Legi flor. Jun. fructif. Julio ineunte.
Pulcherrima planta 1-3 pedalis caulibus pluribus ramosissimis erectis,
foliis numerosis sæpe semipedalibus , laciniis tenuibus filiformibus viridi-
bus sæpe pollicaribus. Umbellæ planæ albæ Dauci densissime floribundæ
sæpe diametro sequipollicares. Petala exteriora 3 lineas et amplius
longa, flos centralis pisi magnitudinis atropurpureus. ƣ. trichophylla
huic quoad herbam et fructum affinis optime distinguitur foliis ampliori-
bus inferioribus sæpe pedalibus laciniis rigidioribus 5 lancescentibus
magis elongatis, involucelli phyllis glaberrimis triangularibus abbreviatis,
umbellis 10-12 nec 20-24 radiatis radiis longioribus et ideo non compac-
tis, flore centrali sterili nullo, petalis vix radiantibus, involucellis um-
belluiæ fructiferæ latioribus patulis nec hamato-recurvis, etc.
/ 297. Échinophora sp. — Aucher, n° 4551 inter Darap et Pasa.
Specim. incompletissima.
298. Échinophora Sibthorpiana Guss. Aucher, n° 3592 By-
zantium et h603 Persia.
THECOCARPUS Boiss.
Flores polygami, exteriores masculi pedicellati stylopodio co-
nico elongato instructi ovarioque destituti, centrales hermaphro-
diti plures sessiles stylopodio elongato stylisque erectis superati.
Omnium calycis limbus quinque dentatus dentibus subulatis. Pe-
tala alba late obovata emarginata cum lacinulà inflexà non ra-
diantia. Umbellulæ fructiferæ in corpus unicum cum involucelli
phyllis induratis concretæ, fructus fertiles cylindracco-urnæfor-
mes basi concreti superne liberi truncati pentagoni. Pericarpium
| calyci adnatum circà et inter semina crassum fungoso subligno-
| sum. Mericarpia semi-cylindrica non separabilia substantià spon-
|giosà pericarpii ad faciem commissuralem coalita, Juga obsoleta,
|
|
|
|
/
9! BOISSIER. -— PLANTÆ AUCHERIANÆ.
albumen evittatum oblongum apice attenuatum extus convexum
intus concavum à basi ad apicem subincurvum. Carpophorum
planiuseulum indivisum. — Herba Persica facie Echinophore.
Genus Æchinophorearum ab ÆEchinophord distinctissimum floribus
pluribus hermaphroditis, fructibus pentagono-urnæformibus basi tantum
coalitis, pericarpio non tenuiter membranaceo sed duro lignoso semine
ejusdem fructus unum ab altero separanti, albumine concavo nec invo-
luto evittato nec in valleculis univittato.
1 299. T'hecocarpus merfolius Boiss. «Sc
Planta glaberrima. Caulis elatus teres crassitie pennæ anserinæ parce
foliosus albo-striatus opposite ramosus. Folia radicalia...… caulina petiolo
in vaginam oblongo-lanceolatam dilatato insidentia 2-3-pollicaria ambitu
lanceolata pinnatipartita 7-8 juga, partitionibus oblongis abbreviatis
5-6 lineas longis 2-3 latis in lacinias setaceas abbreviatissimas appro xi-
matas subverticillatim multipartitis, supremis limbo quoque sed brevis-
simo donatis. Umbellæ longe pedunculatæ centralis 12-15 laterales 5-7 et
inæqualiter radiatæ. Involucri phylla lanceolato-subulata brevissima sæpe
evanida. Umbellulæ paucifloræ compactæ , involucelli phylla lanceolata
albo -marginata pedicellis subæquilonga. Flores marginales masculi
pedicello eis æquali suffulti, centrales fertiles 4-6 sessiles basi concreti.
Flores albi parvi non radiantes. FI masc. Filamenta longissima. Stylopo-
dium conico-acutum. F1 hermaphr. Stylopodium conico-elongatum
stylis crassis brevibus terminatum. Umbellula fructifera pedunculo rupto
facile deciduo e fructibus fertilibus crassis cylindricis, pedicellis florum
masculorum brevibus et involucelli phyllis brevissimis basi concretis
constans. Pedicelli florum sterilium apice stylopodio conico-lineari denti-
busque calycinis coronati sæpe plus minusve obsoleti. Fructus fertiles
cylindrico-pentagoni angulis e quinque dentibus calycinis incrassatis
triangularibus horizontalibus decurrentibus basi tantum coaliti 2 112-3
lineas longi 2 lineas diametro crassi superne truneati stylopodio conico-
lineari indurato lineam longo stylisque brevissimis conniventibus superati.
Pericarpium calyci coalitum extus fungosum intus sublignosum 2 loculos
subseparabiles formans in quibus nidulat albumen formâ suû semen
Pyri mali referens sed extus convexum intus concavum 2 lineas longum
4 latum apice attenuatum viride membranà tenerrimâ (spermodermio)
vestitum. Facies commissurales planæ substantia spongiosa conjunctæ.
Carpophorum rudimentarium planiusculum.
Aucher, n° 4552 et 4559 spahan.
ÉRT T T
LS
BOISSIER. — PLANTÆ AUCHERTANÆ. 95
TR. CORITANDREZÆ.
300. Bifora testiculata Hoffm. — Aucher, n° 3668 Cho.
ORMOSCIADIUM Boiss.
Calycis margo dentibus quinque brevissimis. Petala obovata
emarginata cum lacinulà inflexà exteriora radiantia bifida. Fructus
ovatus oblongus a latere subcompressus. Stylopodium brevissi-
mum conieum bipartitum stylis deflexis eo brevioribus superatum.
Mericarpia cymbæformia extus convexa intus profunde concava.
Juga primaria quinque angulosa vix prominula lateralia margi-
nantia. Valleculæ exteriores jugaque lateralia margine accessorio
incrassato spongioso e tuberculis moniliformiter dispositis con-
stante occultata. Vittæ nullæ. Commissura concava ad medium
lineà elevatà carinata puberula. Albumen corneum cymbæforme.
Carpophorum bipartitum. — Herba Cappadocica annua facie Co-
riandri.
Genus curiosissimum affinitatem intimam inter T'ordylineas et Corian-
dreas mediante Æasselquistià et Condylocarpo demonstrans. Facies folia
et odor gravis Coriandri, margo mericarpiorum Tordylii et Condylocarpi
in quo cæterum albumen subconcavum jam est!... In duplici forma fruc-
tus ÆHasselquistiæ in qua mericarpium externum fructuum centralium
omnino Cæœlospermum est! affinitas hic indicata omnino elucet Ormos-
ciadium collocandum est prope Coriandrum et præcipue prope Cymbo-
carpum quod a meo genere tantum petalis non radiantibus et deficientia
marginis spongiosi incrassati differt.
À
,
301. Ormosciadium Aucheri Boiss.
Radix annua fibrosa. Caulis teres glaber a basi dichotome ramosus
flexuosus erectus ad dichotomias foliosus 14\12-1 1\2 pedalis. Folia omnia
vagina petiolari plana brevissima late albo-membranacea suffulta ambitu
orbiculata 6-7 palmatipartita laciniis setaceis iterum pinnatis elongatis
divergentibus acutiusculis. Involucri phylla numerosa usque ad medium
trifida setacea radiis inæqualibus dimidio breviora. Involucelli phylla
integra setacea terna umbellulam æquantia. Flores albi magnitudinis
eoram Piforæ radiantis sed brevius pedicellati. Petalorum radiantium
lobi inæquales attenuati cuneato-rotundati. Fructus lineam longus lineæ
3 A circiter latus ovatus apice subattenuatus a dorso subcompressus ni-
96 DUTROCHET. --- RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
grescens eleganter utrinque margine moniliformi fuscescenti inflato valle-
culas exteriores tegente instructus. Discus sub lente tuberculato-papillo-
sus, margo lævissimus. Raphe marginalis a jugis lateralibus formata.
Facies commissuralis concava carina angusta elevata carpophoro conti
oua instructa.
Aucher, n° 3641 in Cappadocià. |
RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. PAYER, INTITULÉ :
MÉMOIRE SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE
{Fait à l'Académie des Sciences, séance du 24 juin 1844):
Par M. DUTROCHET.
La tendance qu’affectent certaines parties des végétaux à fuir la
lumière est connue depuis longtemps, puisque c’est en 4812 que
M. Knight l’a annoncée au monde savant, dans un Mémoire inséré
aux T'ransachions philosophiques. 1 avait constaté cette tendance
à fuir la lumière dans les vrilles de plusieurs végétaux grimpants.
Malgré les assertions de cet habile observateur, cette tendance de
certaines parties des plantes à fuir la lumière demeura douteuse
dans l’opinion de tous les physiologistes, Jusqu'en janvier 1822,
époque à laquelle l’un de nous, dans un Mémoire adressé à l’Aca-
démie-des sciences , et publié pour la première fois, par extrait,
dans le numéro de février du Journal de Physique de cette même
année, fit connaître le fait de la tendance de la radicule du Gui à fuir
la lumière. Cette radicule , comme celle de toutes les graines en
germination, se compose de deux parties, savoir, du premier mé-
rithalle de la tige et de la racine naissante. Ce sont ces deux par-
ties qui forment, dans toutes les graines en germination, le caudex
descendant. L'auteur du Mémoire que nous rappelons ici constata
que la tendance à fuir la lumière existait dans la première de ces
deux parties constituantes de ce que l’on nomme radicule, c’est-
à-dire dans le premier mérithalle de la tige du Gui; l’état rudi- .
mentaire de la racine naissante ne lui permit pas de voir si elle
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE. 97
tendait aussi à fuir la lumière, direction dans laquelle elle semblait
portée d’une manière passive par la flexion du premier mérithalle
de la tige ou du mérithalle radiculaire, Plus tard, en février 1833,
le même auteur communiqua à l’Académie des Sciences et publia
dans les 4nnales des sciences naturelles (tome XXIX, page 413)
une observation touchant une racine aérienne de Pothos digitata
qui lui avait offert le phénomène de fuite de la lumière; mais il
regarda comme exceptionnel ce phénomène, alors unique dans la
physiologie végétale, d’une véritable racine qui fuit la lumière.
Tel était l’état de la question sur ce point de la physiologie végé-
tale, lorsque M. Payer en fit l’objet des recherches consignées
dans son Mémoire, qui est le sujet de ce Rapport, et qui a été lu
à l'Académie dans sa séance du 6 novembre 1843.
Get observateur annonca que les racines de plusieurs plantes,
et nominativement celles du chou et de la moutarde blanche, dé-
veloppées dans l’eau qui est contenue dans un vase de verre et à
la surface de laquelle elles sont soutenues, fuient la lumière. IT vit
que les racines du cresson alénois (Lepidium sativum) n’éprouvent
aucune influence sensible de la part de la lumière n1 pour la re-
chercher ni pour la fuir ; elles croissent constamment verticales,
Les deux Commissaires qui ont fait toutes les expériences que con-
tient ce Rapport (1) ont constaté l'exactitude de ces observations
de M: Payer; l’assertion suivante qu’il émet n’est pas aussi exacte,
Il prétend que l'angle d'inclinaison formé avec la verticale par la
racine qui fuit la lumière est toujours plus petit que l'angle d’in-
clinaison formé en sens inverse, avec la verticale, par la tige qui
s'infléchit vers la lumière. Celayne peut être considéré comme vrai
que sous le point de vue de la quantité de l’inflexion de ces deux
parties dans l’espace de quelques heures seulement. Les tiges sont
bien plus promptes à se fléchir vers la lumière que les racines ne
le sont à la fuir; en sorte que, dans un même temps de peu de
duréé, la flexion des tiges dans un sens est bien plus profonde
que la flexion dés racines en sens inverse ; mais avec un temps
plus long, on observe souvent le contraire. Chez la moutarde
(4) MM. Pouillet et Dutrochet.
4° série. Bor..T. II. (Août 1344.)
QU
98 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
blanche, qui est la plante que nous avons spécialement étudiée, la
= flexion des racines pour fuir la lumière paraît s’opérer exclusive-
ment dans leur pointe ou dans leur spongiole, qui est la seule partie
qui, chez elles, s'accroisse en longueur, en sorte que c’est en s’ac-
croissant qu’elles se courbent. Si l’on retourne vers la lumière la
pointe des racines qui se sont fléchies pour la fuir, la flexion ac-
quise persiste, ce qui n’a point lieu pour les tiges chez lesquelles
la flexion précédemment acquise se renverse; c’est par la partie
de leur pointe que l'accroissement a allongée que s'opère, dans
ce cas, la nouvelle inflexion des racines pour fuir la lumière. Nous
avons fait retourner ainsi jusqu’à quatre fois des racines de mou-
tarde blanche, lesquelles demeurèrent ainsi disposées en zigzag ,
tandis que les tiges qui avaient subi également ces renversements
alternatifs de direction n’offraient qu’une seule courbure, celle
qui était la dernière acquise, laquelle avait détruit la précédente.
De ce que la spongiole seule des racines se courbe pour fuir la
lumière, 1l résulte qu'à mesure qu’une spongiole de nouvelle for-
mation s'ajoute à la pointe de celle qu’elle remplace et qui s’est
fléchie pour fuir la lumière, cette spongiole nouvelle se fléchit
dans le même sens, en sorte que cette flexion ajoutée à la précé-
dente en forme une totale qui est plus profonde que chacune des
deux dont elle se compose. Les flexions successives des nouvelles
spongioles s’ajoutant ainsi les unes aux autres, il en résulte que le
corps de la racine qui provient de cet accroissement offre souvent,
dans le sens de la fuite de la lumière, une flexion beaucoup plus
considérable que ne l’est la courbure de la tige vers la lumière.
M. Payer recherche ensuite, au moyen du spectre solaire rendu
fixe par un héliostat, si toutes les parties de ce spectre concourent
à opérer cette flexion des racines, Ses recherches le conduisent à
affirmer qu'il n’y a que la partie du spectre comprise entre les
raies F et H de Fraunhoffer, c’est-à-dire sa partie qui comprend
le violet, l’indigo et presque tout le bleu, qui soit apte à opérer
cette inflexion des racines, de même que celle des tiges. Cette as-
sertion, relativement aux tiges, a été émise précédemment par
M Payer, dans un Mémoire qu'il a présenté à l'Académie le 26
mbre 18/42, Mémoire sur ane partie duquel un Rapport favo-
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE 99
rable à été fait par M. Becquerel, au nom d’une Commission , le
8 mai 1843. Dans ce Rapport, la partie du Mémoire qui est rela-
tive à l'influence qu’exerce sur la flexion des jeunes tiges du
cresson alénois (Lepidium sativum) la lumière transmise par des
verres colorés analysés par le prisme a été étudiée expérimenta-
lement; mais l'influence qu’exercent sur cette même flexion les
rayons colorés du spectre solaire y à été simplement relatée d’a-
près l’assertion de M. Payer, elle n’y à point été soumise à l’ex-
périence. Or, comme la reproduction de cette assertion, par
M. Payer, dans son Mémoire, qui est le sujet du présent Rapport,
la soumet à notre examen, nous en profiterons pour étudier simul-
tanément l’influence des rayons colorés du spectre solaire sur la
flexion des tiges et sur celle des racines. On sent d’ailleurs que
l'étude de ces deux phénomènes doit nécessairement être simul-
tanée.
Le premier qui ait étudié l’action de certains rayons du spectre
solaire sur la direction ou la flexion des tiges, est le docteur Pog-
gioli, dont le travail a été publié dans les Opuscules scuentifiques
de Bologne (tome 1, page 9). Ce physiciensoumit aux rayons rouges
et violets du spectre solaire des plantules de Raphanus et de
Brassica oleracea viridis, dans les premiers temps qui avaient
suivi la germination, Il vit ces jeunes plantes diriger la face supé-
rieure de leurs feuilles vers le prisme, c’est-à-dire vers la lumière
violette d'une part, et vers la lumière rouge d’une autre part, ce
qui attestait la flexion des tiges vers ces mêmes lumières. Il es-
tima que l'énergie de l’influence exercée sur ces plantes par les
rayons violets était à celle des rayons rouges comme trois est à un.
Il à restreint ses expériences à l'emploi des deux rayons extrêmes
du spectre solaire, parce que, dépourvu d’héliostat, il était réduit
à déplacer à la main les vases qui contenaient ses plantes pour
suivre le spectre dans son déplacement continuel.
Depuis le docteur Poggioli, dont le Mémoire à été publié en
1817, jusqu'au 26 décembre 1842, qu’a été présenté à l’Aca-
démie des Sciences le Mémoire de M. Payer, aucun travail n’a
paru ayant pour objet l’étude de l’influence des rayons colorés
du spectre solaire sur la flexion des tiges. Dans ce Mémoire ,
100 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
M. Payer pose en fait que les rayons bleus et violets du spectre
ont seuls le pouvoir de faire fléchir vers eux les tiges végétales ;
que les ravons bleus sont, à cet égard, plus puissants que les
rayons violets; que, soumises à tous les autres rayons du spectre
solaire, les plantes se conduisent comme dans l’obscurité complète,
c'est-à-dire qu’elles ne se courbent jamais.
Depuis ce temps, le docteur Gardner, de New-York, a fait
paraitre, dans le numéro de janvier 1844 du London, Edinburgh
and Dublin Philosophical Magazine, un Mémoire fort important
sur ce même sujet. Un extrait de ce Mémoire a été inséré au nu-
méro de février 184 de la Bibliothèque universelle de Geneve.
En soumettant un semis de turneps au spectre solaire fixé par
un héliostat, le docteur Gardner à vu que ces jeunes tiges tendent
à se courber dans deux sens différents : 1° elles tendent à se cour-
ber vers le prisme ou vers la lumière, et cela sous l'influence de
tous les rayons colorés du spectre solaire; 2° elles tendent à se
courber vers l’espace qui est éclairé par les rayons indigo, en sorte
que les plantes éclairées par les rayons rouges, orangés, jaunes,
verts et bleus, d’une part, s’inclinent vers l’espace éclairé par les
rayons indigo, tandis que, d’une autre part, les plantes éclairées
par les rayons violets s’inclinent vers ce même espace éclairé par
les rayons indigo. Dans cette expérience, le semis prend ainsi
l’apparence d’un champ de blé couché par deux vents opposés.
Les plantes éclairées par les rayons indigo n’offrent qu'une seule
de ces deux tendances à la flexion, celle qui les dirige vers le
prisme ou vers la lumière ; les plantes éclairées par tous les autres
rayons colorés du spectre solaire étant soumises à deux tendances
à la flexion dans deux sens dont la directien se croise à angle
droit, suivent la résultante ; leur inclinaison latérale, ou suivant le
sens de la longueur disposée horizontalement du spectre solaire,
diminue à mesure que les plantes sont plus rapprochées de l’indigo.
La raie indigo de Fraunhoffer fle docteur Gardner ne la désigne
pas autrement) serait le centre ou l’axe vers lequel tendent, de
part et d'autre, les tiges infléchies. Le docteur Gardner conclut
de ces expériences que. la force qui produit l’inflexion des tiges
selon la longueur du spectre solaire, réside dans le rayon indigo.
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE. 101
Pour ces expériences, les plantes étiolées sont préférables aux
plantes vertes, elles sont beaucoup plus faciles à fléchir ; il ne faut
qu’une à deux heures pour que ces phénomènes se manifestent ;
on les observe également en se servant de la lumière de la lune.
D’après ces expériences , la propriété d'opérer la flexion des
tiges végétales vers la lumière, propriété que M. Payer n'accorde
qu'aux rayons bleus et violets du spectre solaire, se trouverait ap-
partenir à tous les rayons colorés de ce spectre; mais le docteur
Gardner n’a pas tenu compte de l'influence qu’exerce sur la flexion
des tiges la lumière diffuse qui accompagne toujours le spectre
solaire; quant au fait de la flexion des tiges végétales dans le sens
de la longueur disposée horizontalement du spectre solaire, et en
sens inverse de chaque côté de l’espace éclairé par les rayons in-
digo, il a échappé complétement à M. Payer. |
Ces curieuses expériences méritaient d’être répétées, et nous
nous sommes empressé de le faire. Pour cet effet, nous avons
fait faire des vases de verre ou petites cuves de la forme d’un pa-
rallélipipède, longues de 50 millimètres, larges de 30 millimètres,
profondes de 50 millimètres, et formées avec des lames d’un verre
bien plan, assemblées avec de la glu marine. Ces vases étant rem-
plis d’eau, on mettait sur la surface de celle-ci des lames de liége
très minces, lesquelles étaient percées chacune de dix petits trous
dans chacun desquels on plaçait la radicule naissante d’une graine
de moutarde blanche. Nous avons choisi cette plante comme étant
celle dont les jeunes tiges, et surtout les racines, nous ont paru
posséder au degré le plus convenable, nous ne disons pas le plus
grand, la faculté d’obéir aux diverses tendances à la flexion sous
l'influence de la lumière. Les jeunes tiges de pavot, par exemple,
se fléchissent avec trop de facilité vers la lumière pour pouvoir
offrir convenablement le second phénomène de flexion qui a été
découvert par le docteur Gardner.
Suivant la recommandation du docteur Gardner, nous avons
constamment fait développer nos petites plantes à une très faible
lumière venant de haut en bas, afin, d’une part, de leur donner
un commencement d’étiolement qui les rend plus sensibles à l’ac-
tion fléchissante de la lumière , et. d’une autre part, afin de leur
102 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
conserver la position verticale. Voici comment nous avons pro-
cédé pour les soumettre à l’influence des rayons colorés du spectre
solaire.
Nous nous sommes servi de l’héliostat inventé par M. Silber-
mann aîné, et exécuté par M. Soleil. Nous devons dire ici que
nous avons eu extrêmement à nous louer de l’usage de cet hé-
liostat, dont l'inventeur a rendu un véritable service aux physi-
ciens, en leur procurant un instrument de cette nature, à la fois
simple etexact, en même temps qu'il est peu coûteux.
Le rayon solaire était transmis au prisme par une ouverture
ordinairement allongée dans le sens vertical, et d’une largeur
variable.
Le prisme employé était du plus pur flint-glass.
Le spectre était toujours produit par le minimum de déviation.
Le rayon solaire étant recu sur le prisme placé dans une situa-
tion verticale, le spectre se trouvait placé horizontalement dans le
sens de sa longueur. C’est dans ce spectre horizontal que nous
placions la série de nos vases dans lesquels étaient nos plantules,
et cela lorsque leurs tiges avaient acquis une longueur de 20 à
h0 millimètres. En-decà et au-delà de cette longueur, elles étaient
peu propres aux expériences.
Les plantes étaient placées à 6",5 du prisme. A cette distance,
le spectre solaire horizontal avait environ 25 centimètres de lon-
gueur.
Nous placions des vases munis de leurs plantes au-delà et de
chaque côté des deux extrémités du spectre solaire, mais surtout
du côté violet, parce que c’est de ce côté que nous avons observé
que se prolongeait spécialement au-delà du spectre solaire l'ac-
tion qui fléchissait vers le prisme les tiges végétales. Voici les ré-
sultats que nous avons obtenus dans nos nombreuses expériences ,
toutes faites par des températures de + 15 à 22 degrés centé-
SIMAUX :
Le premier mouvement que l’on observe dans les tiges végé-
tales est celui de leur flexion vers le prisme, c’est-à-dire vers la
lumière ; ce mouvement de flexion a toujours commencé à se ma-
nifester dans les tiges soumises aux rayons violets ; nous n'avons
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE. 103
jamais observé d'exception à cet égard. Le mouvement de flexion
_vers le prisme se montre ensuite dans les tiges soumises aux rayons
indigo et bleus, et ordinairement en même temps dans les rayons
lavande qui forment la continuation presque invisible du spectre
au-delà du violet. On voit ensuite les tiges situées dans les rayons
jaunes et verts se fléchir, puis vient la flexion dans les rayons
orangés. Les tiges situées dans les rayons rouges se fléchissent
les dernières, Pendant ce temps, la flexion des tiges situées au-
delà du violet se manifeste jusqu’à une distance qui, selon l’inten-
sité de la lumière, va jusqu'à 20 et même quelquefois jusqu’à
30 centimètres au-delà de la limite du violet. Ge n’est que dans
les cas où le faisceau lumineux tombant sur le prisme a une
erande intensité qu'on observe la flexion des tiges situées au-
delà des rayons rouges, et cela jusqu’à une distance qui, au maxi-
mum, s’est étendue jusqu’à 10 centimètres au-delà de ces rayons.
Ainsi la flexion des tiges vers le prisme, ou vers la lumière, s’é-
tend fort peu au-delà des rayons rouges, tandis quelle s’étend fort
loin au-delà des rayons violets.
Lorsque l'intensité lumineuse des rayons solaires qui tombent
sur le prisme est affaiblie, soit par la grande exiguïté de l'ouverture
du porte-lumière, soit parce que l’atmosphère à notablement perdu
de sa transparence, alors la flexion des tiges vers le prisme, flexion
qui commence toujours dans les rayons violets, ne s'étend plus
aussi loin de part et d’autre de ses rayons. Ainsi nous avons vu.
dans plusieurs de ces cas, cette flexion vers le prisme né pas at-
tendre les tiges éclairées par les rayons orangés et rouges, et ne
s'étendre que peu au-delà de l’extrémité violette du spectre. Nous
avons vu, dans les cas de grand affaiblissement de l'intensité lu-
mineuse du spectre, la flexion des tiges, commencant toujours
dans les rayons violets, ne s'étendre d’une part, dans le spectre,
que dans les rayons indigo et dans une partie des rayons bleus,
et, d’une autre part, dans les rayons lavande. C’est très probable-
ment pour n'avoir expérimenté qu'avec des spectres produits par
des faisceaux de rayons solaires extrêmement exigus, et, par con-
séquent, pourvus de très peu d'intensité lumineuse, que M. Payer
104 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN. MÉMOIRE
a vu la flexion des tiges ne s’opérer que dans les rayons violets,
indigo et bleus.
Nous avons jusqu'ici laissé de côté le phénomène de la flexion
latérale des tiges, découvert par le docteur Gardner, phénomène
qui ne commence à se manifester qu’une demi-heure ou même une
heure après la manifestation de la flexion des tiges vers le prisme
dans les rayons violets. Cette flexion latérale, ou selon la direction
de la longueur du spectre solaire, commence toujours par les
tiges situées dans les rayons jaunes, et elle y précède même sou-
vent la flexion vers le prisme ou vers la lumière. Alors on voit ces
tiges se fléchir exclusivement du côté de l’espace éclairé par les
rayons verts; un peu plus tard, lorsque la tendance à la flexion
vers le prisme se manifeste dans les tiges situées dans les rayons
jaunes, elles cessent d’être fléchies exclusivement selon la direction
de la longueur du spectre solaire; elles suivent obliquement la
résultante des deux tendances rectangulaires qui les sollicitent à
la flexion. Les tiges situées dans les rayons orangés et dans les
rayons verts voisins des jaunes ne tardent pas à prendre cette
même flexion latérale oblique; elle se manifeste ensuite sur les
tiges situées dans les rayons rouges, puis en dernier lieu dans le
reste des rayons verts, et dans les rayons bleus qui les avoisinent,
Dans les rayons indigo, les tiges demeurent exclusivement fléchies
vers le prisme. Ge n’est qu'environ une heure après que les tiges
situées dans les rayons jaunes ont commencé à se fléchir latérale-
ment que les tiges situées dans les rayons violets, depuislongtemps
fléchies vers le prisme, commencent à prendre une flexion latérale
qui est en sens inverse de celle que possèdent déjà toutes les tiges
situées dans les rayons rouges, orangés, jaunes, verts et bleus ;
elles se fléchissent alors obliquement vers les tiges situées dans
les rayons Indigo, tiges qui conservent invariablement leur flexion
vers le prisme. Nous n'avons jamais vu les tiges situées dans les
rayons lavande offrir cette flexion latérale, qui cependant y a été
observée par le docteur Gardner. Ainsi, ce sont les rayons indigo
qui sont le centre vers lequel tend de part et d'autre la flexion
latérale des tiges soumises au spectre solaire.
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR: LA LUMIÈRE. AO
Bien que ce soit l’espace éclairé par les rayons Indigo que l’on
doive considérer comme le centre naturel de la double flexion la-
térale des tiges végétales qui sont soumises au spectre solaire, il
arrive cependant quelquefois que ce centre se trouve placé ail-
leurs. Ainsi, il nous est arrivé une fois de voir ce centre placé au
milieu du violet; alors les tiges qui se trouvaient placées dans la
moitié des rayons violets voisine des rayons Indigo, les tiges pla-
cées dans ces rayons indigo eux-mêmes, et dans tous les autres
rayons colorés jusqu'à l'extrémité rouge du spectre solaire, ces
tiges, dis-je, étaient toutes fléchies latéralement du côté de l’ex-
trémité violette du spectre, tandis que les tiges qui étaient situées
dans les rayons violets extrêmes étaient latéralement fléchies en
sens contraire, Une autre fois, nous avons observé que la flexion
latérale des tiges se rapportait à deux centres : l’un faiblement
marqué, situé, comme précédemment, dans le milieu des rayons
violets; l’autre, très fortement marqué, situé dans le milieu des
rayons verts. Nous devons dire que, dans cette dernière expé-
rience, nous avions fait tomber sur le prisme un très gros faisceau
de rayons solaires : il était transmis par une ouverture circulaire
de 12 millimètres de diamètre. Dans tous les cas où nous avons
transmis la lumière au prisme par une ouverture allongée verti-
calement, et dont la largeur n’excédait pas 3 à 4 millimètres,
nous avons toujours observé le centre de la flexion latérale des
tiges dans l’espace éclairé par les rayons indigo, ainsi que l’a an-
noncé le docteur Gardner.
Il résulte de ces expériences que les tiges végétales soumises
aux rayons colorés du spectre solaire subissent l'influence de deux
causes différentes de flexion : l’une, qui tend à les fléchir vers le
prisme ou vers la lumière, et qui s'étend aux tiges placées sur la
prolongation du spectre, surtout du côté de son extrémité violette;
l’autre, qui tend à les fléchir dans le sens de la longueur du spec-
tre, et cela dans deux sens opposés, en sorte qu’il y a un centre
de convergence le plus souvent occupant tout l’espace qui est
éclaire par les rayons indigo. Ainsi ce centre n’est pas un point,
ni une raie du spectre, comme le dit le docteur Gardner. Jamais
nous n'avons vu cette flexion latérale dépasser les-rayons violets
106 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
d’une part, et les rayons rouges d’une autre part; elle ne se ma-
nifestait point du tout lorsque l'intensité lumineuse était faible.
Ce ne sont pas les seuls rayons colorés du spectre solaire qui
agissent sur les plantes dans ces expériences; ils sont accompa-
gnés par une quantité assez notable de lumière diffuse blanche.
Cette lumière, qui agit nécessairement sur la flexion des tiges vers
le prisme, mais qui paraît ne point devoir influencer la flexion
latérale de ces tiges, a deux origines : 1° elle dérive de la réflexion
de la lumière solaire par l'atmosphère, surtout autour du disque
du soleil ; 2° elle provient de la lumière réfléchie à l’état de diffu-
sion par la matière même du prisme dont la diaphanéité ne peut
être parfaite. Cest cette lumière qui rend le prisme visible de
tous côtés. [Il est impossible de supprimer cette dernière source
de lumière diffuse qui se mêle à celle du spectre solaire; mais la
première de ces sources peut facilement être éliminée; on peut
faire qu’il n’arrive sur le prisme que la lumière qui émane direc-
tement du soleil; pour cet effet, il ne s’agit que d'établir, entre le
prismeetl’ouverture du porte-lumière, un diaphragme dont l’ouver-
ture soit de grandeur telle qu’elle ne transmette que la seule image
solaire, et même pas cette image tout entière. De cette manière, le
prisme placé près du diaphragme ne recoit que la seule lumière du
soleil ; la lumière réfléchie par l'atmosphère est complétement éli-
minée. Mais, en opérant ainsi, on n’est jamais parfaitement certain
d'opérer complétement l'élimination de la lumière réfléchie par l'at-
mosphère : on n’a point de preuves à cet égard, ce qui fait qu’on est
forcé de rendre l'ouverture du diaphragme fort petite, afin qu’il de-
vienne extrêmement probable que deux lignes tirées de son milieu à
deux points opposés de la circonférence du soleil forment un angle
de moins de 39 minutes, auquel cas 1l sera certain que l'ouverture
du diaphragme ne recevra que la seule lumière solaire. Dans l’im-
possibilité d'établir ici une mesure exacte, on procède par approxi-
mation, et plutôt que de s’exposer à employer une ouverture du
diaphragme trop grande, on préfère l’employer avec excès de
petitesse. La pureté du spectre en est plus grande, mais il a très
peu d'intensité lumineuse ; 1l est par conséquent peu propre aux
expériences dônt il est ici question. Il faudrait donc pouvoir don-
|
|
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR EA LUMIÈRE. 107
ner au spectre la plus grande intensité lumineuse possible en lui
conservant la même pureté. Voici comment nous y sommes par-
venu : nous avons pris l’image solaire à 7 mètres de distance de
l'entrée du faisceau de rayons un peu divergents qui formaient
cette image, dont le diamètre était de 8 centimètres; nous avons
placé là un diaphragme dont l'ouverture circulaire était un peu
moins grande que ne l'était le diamètre de l’image solaire, en
sorte qu’il fût bien certain que cette ouverture ne laissait passer
que les seuls rayons solaires. À là suite de ce diaphragme, fut
placée une lentille convergente qui, recevant tous les rayons so-
laires que transmettait l'ouverture du diaphragme, les fît conver-
ger en un point déterminé. Un peu avant que ce point fût atteint
par les rayons solaires convergents, nous les rendimes à peu près
parallèles en leur faisant traverser une lentille divergente. Nous
eümes ainsi, d’une manière certaine, la majeure partie des rayons
solaires introduits par le porte-lumière rassemblés parallèlement
en un petit faisceau, sans aucun mélange de lumière réfléchie par
l’atmosphère. Ce faisceau de rayons, au sortir de la lentille diver-
gente, tombait sur le prisme, et il en résulta un spectre solaire
aussi pur qu'il est possible de l’obtenir, et possédant une grande
intensité lumineuse: On y voyait très bien les raies de Fraunhoffer.
La seule lumière diffuse qui fût mélangée à ses rayons colorés
était celle que le prise, vivement éclairé, réfléchissait de toutes
parts.
Les tiges végétales soumises à l'influence de ce spectre nous
montrèrent tous les phénomènes de flexion que nous avions ob-
servés précédemment en employant des spectres qui n’étarent
point purgés de la lumière diffuse réfléchie par l'atmosphère ; nous
vimes ces tiges opérer leur flexion dans ses deux modes, l’un di-
rect ou vers la lumière, l’autre latéral ou selon la longueur du
spectre.
De ce qu'il est impossible que le spectre solaire ne soit pas ac-
compagné par de la lumière blanche diffuse, il résulte qu’au-dehors
de ce spectre, cette lumière diffuse doit opérer la flexion des tiges
végétales, C’est effectivement ce que nous avons observé en pla-
cant des vases garnis de leurs plantules à des hauteurs diverses
108 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN: MÉMOIRE
au-dessus et au-dessous du spectre solaire horizontal. Nous avons
vu, dans ce cas, les tiges se fléchir vers le prisme, c’est-à-dire
vers la lumière, et cela même lorsque la lumière réfléchie par l’at-
mosphère était ‘éliminée. La lumière réfléchie par le prisme suffi-
sait pour produire cet effet. Mais, comme on le perse bien, nous
n’avons jamais observé dans ce cas de flexion latérale,
Quelle est la cause de la flexion latérale des tiges dans les ex-
périences dont il est ici question? Ce qu'il y a de plus simple à
supposer est ce qui est admis implicitement par le docteur Gard-
ner, qui, en disant que, lors de leur flexion latérale, les tiges
sont fléchies vers les rayons indigo, veut dire que leur flexion est
dirigée vers le lieu où ces rayons indigo sont réfléchis par les
corps qui sont éclairés par cette partie du spectre. C’est par suite
de la même idée qu'il regarde l’ascension verticale des tiges
comme produite par la tendance qu'elles auraient à se diriger vers
les rayons bleus qui sont réfléchis de toutes parts par l’atmo-
sphère. Cette explication paraît aussi naturelle qu’elle est simple,
et cependant elle est bien loin de rendre raison de tous les phé-
nomènes que présente cette flexion latérale.
La flexion des tiges vers le prisme ou vers la lumière dépend
à la fois de l’action spéciale des rayons colorés du spectre et de
l’action de la lumière diffuse qui accompagne nécessairement le
spectre. Il n’est pas douteux que les rayons violets, Indigo et bleus
n'aient ici une action spéciale à laquelle s'ajoute l’action de la lu-
mière diffuse; mais en est-il de même par rapport aux autres
rayons colorés du spectre? Par exemple, la flexion des tiges vers :
le prisme, lorsqu'elles sont éclairées par les rayons rouges, est-
elle en partie un résultat de l’action de ces rayons, ou doit-elle
être attribuée à la seule lumière diffuse dont il est impossible de
priver le spectre? Il n’y avait qu’un seul moyen de résoudre cette
question, et nous l’avons mis en usage.
Nous avons pris un verre rouge qui, recevant un rayon solaire,
ne transmettait que des ravons rouges. Nous l’avons analysé
avec le plus grand soin par le prisme, pour nous assurer de ce
fait. Des jeunes tiges de moutarde blanche, placées derrière ce
verre qui recevait la lumière solaire, se courbèrent vers la lumière
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE. 109
rouge pure qu'il transmettait. Pour avoir, s’il était possible, en-
core plus de certitude relativement à ce fait, nous fimes tomber
sur un prisme un faisceau de rayons rouges que transmettait ce
verre éclairé par la lumière solaire réfléchie sur lui par le miroir
de l’héliostat. Si ce faisceau lumineux eût contenu des rayons
autres que des rayons rouges, et qui eussent été capables d’opérer
la flexion des tiges tout en étant trop faibles pour être sensibles
à l'œil, ces rayons, plus réfrangibles que les rouges, en auraient
été séparés par le prisme, en sorte que ces derniers seraient de-
meurés parfaitement purs. Le fait est que, dans cette expérience,
il n’y eut pas la plus légère apparence de spectre solaire : on vit
seulement une aire circulaire rouge. De jeunes tiges de mou-
tarde blanche, placées dans cette aire de lumière rouge pure, se
courbèrent vers le prisme ou vers la lumière rouge, les premières
au bout d’une heure , et les dernières au bout de deux heures et
demie. Ce qu’il y eut de très remarquable, c’est qu’il y eut ici une
flexion générale latérale vers l’espace qui, dans l’état ordinaire,
aurait dû être occupé par les autres rayons colorés du spectre,
desquels pas un n’existait. Deux expériences semblables nous ont
offert les mêmes résultats. Ainsi, les rayons rouges purs ont le
pouvoir de produire la flexion des tiges végétales vers eux, et,
lorsqu'ils ont traversé un prisme, on voit, sous leur influence, les
tiges présenter en outre une flexion latérale qui, par sa combinai-
son avec la flexion directe vers la lumière rouge, donne lieu à une
flexion suivant la résultante de ces deux tendances. Nous ferons
remarquer que l’aire circulaire, formée par la lumière rouge
foncée et pure qui, transmise par notre verre rouge, avait tra-
versé le prisme, offrait peut-être une teinte un peu moins foncée au
côté de cette aire où devaient se trouver les rayons rouges les plus
réfrangibles qu’au côté opposé où devaient se trouver les rayons
rouges les moins réfrangibles. Nous devons ajouter qu’il y avait
auprès de l’aire circulaire rouge, et du côté où, dans l’état ordi-
naire, auraient dû se trouver les autres rayons colorés du spectre,
des tiges semblables à celles qui étaient dans cette aire circulaire
rouge, et qu’elles n’offrirent pas la plus légère inflexion.
Ï1 nous restait à examiner l’actiondu spectre solaire sur les ra-
110 DUTROCHET, — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
cines. Nous avons dit que nos jeunes plantes de moutarde blanche
étaient plantées dans des trous fort petits, faits à des lames minces
de liége qui flottaient sur l’eau qui remplissait des vases de verre
à côtés parallèles. Les racines de la moutarde blanche fuient la
lumière, ainsi que l’a fait voir M. Payer. Nous pouvions donc ex-
périmenter si ce phénomène aurait lieu sous l'influence des rayons
colorés du spectre solaire, ainsi que l’a annoncé le même obser-
vateur. Nous placämes donc dans ce spectre, et sur sa prolonga-
tion des deux côtés, des vases dans l’eau desquels se développaient
les racines de jeunes moutardes blanches, La longueur de ces ra-
cines était de 20 à 24 millimètres, elle n’atteignait pas tout-à-fait
la moitié de la profondeur des vases. Cette expérience fut établie
à 9 40" du matin, et par une température de + 17 degrés cen-
tésimaux ; à 12: 30” nous observâmes, dans les rayons violets
seulement, une flexion en arrière et en crochet de la pointe des
racines ; elles fuyaient la lumière violette, À 12° 45", cette même
flexion en arrière ou en fuite de la lumière s’observait, mais MOINS
forte, dans l’indigo et le bleu, et de plus de l’autre côté du violet,
dans les rayons lavande. Ainsi le maximum de fuite de la lumière
se trouvait dans les rayons violets : c'était là que se trouvait l’ini-
tiative de cette flexion, ainsi qu'avait lieu, pour les tiges, l’initia-
tive de la flexion vers la lumière. La fuite de la lumière, toujours
par la pointe des racines, se manifesta, pendant les heures sui-
vantes, dans tous les autres rayons colorés du spectre solaire. Ce
ne fut qu’à 4 heures, c’est-à-dire 6" 20" après le commencement de
l'expérience, que nous obseryàmes premièrement dans les rayons
jaunes, et ensuite dans les rayons orangés et dans ceux des rayons
verts qui étaient voisins des jaunes, une flexion latérale de la
pointe des racines, flexion dirigée vers l’espace éclairé par les
rayons rouges. Cette flexion se combinant avec celle de fuite de
la lumière qui la croisait à angle droit, il en résultait que les
pointes des racines étaient courbées en crochet suivant la résul-
tante de ces deux tendances.
À 5 heures, cette même flexion latérale s’observa dans les.
rayons verts voisins des rayons bleus, et dans ces rayons bleus
eux-mêmes; mais elle était très faible. Dans les rayons indigo et
SUR LA TENDANCE DES RACINES A FUIR LA LUMIÈRE, 111
violets, la flexion latérale ne se manifesta point; les pointes des
racines demeurèrent invariablement dans leur direction de fuite
de la lumière; il n’y eut point de flexion latérale des racines dans
les rayons rouges. Le corps des racines ne changea nulle part de
position ; leurs pointes seulement, dans l'étendue de 3 à 4 milli-
mètres, se courbèrent en crochet. Or, c'était la longueur dont elles
s'étaient accrues pendant le temps assez long de l’expérience, en
sorte qu’il nous fut démontré que cette double flexion s’était opérée
dans la partie récemment produite par l'allongement des racines,
allongement qui, comme on le sait, n’a lieu que dans les spon-
gioles.
Nous soumiîmes, le lendemain, à la même expérience les mêmes
racines qui avaient conservé leur courbure acquise la veille, Nous
dirigeàmes vers la lumière les pointes de leurs spongioles en re-
tournant les vases. Ces racines s'étaient allongées pendant la nuit.
Exposées à l’influence des rayons colorés du spectre, elles con-
servèrent leur courbure en crochet acquise la veille, et elles en
formèrent une autre en fuite de la lumière vers leur pointe, Cette
flexion commenca, comme la veille, dans les rayons violets, et
s’étendit dans les rayons indigo et lavande. L'absence du soleil
interrompit l’expérience.
Dans une troisième expérience, nous observàmes les mêmes
phénomènes,
… Ainsi, la fuite de la lumière par les racines commence dans les
rayons violets, et leur flexion latérale commence dans les rayons
Jaunes, comme cela a lieu pour la flexion des tiges vers la lumière
et pour leur flexion latérale : seulement tous les mouvements dans
les racines sont inverses de ceux des tiges : ainsi, chez les tiges,
il y à flexion vers la lumière et flexion vers l’espace éclairé par
les rayons indigo; tandis que chez les racines, il y a flexion pour
fuir la lumière et flexion pour fuir l’espace éclairé par les rayons
indigo. Toutefois, d’après les expériences ci-dessus exposées, on
voit que ce dernier mode de flexion ne s’est point présenté à nous
dans les racines soumises aux rayons rouges, ni dans celles qui
étaient dans les rayons violets, et cela fort probablement parce
que, dans ces deux rayons, la tendance à la flexion, dans le sens
112 DUTROCHET. — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE
latéral, est au plus faible degré : aussi avons-nous vu que, lorsque
la lumière n’était pas suffisamment intense, la flexion latérale ne
se manifestait pas non plus dans les tiges placées dans ces mêmes
rayons rouges et violets.
M. Payer, ne reconnaissant le pouvoir de fléchir les tiges que
dans les seuls rayons violets et bleus, assigne-le maximum de force
à cet égard aux rayons bleus (dénomination sous laquelle il dé-
signe, sans doute, à la fois les rayons indigo et les ravons bleus);
mais dans l’extrait de son Mémoire sur la tendance des racines à fuir
la lumière , il s'exprime autrement : il se contente de dire que les
tiges et les racines sont fléchies par une force qui, sans dépasser
les raies F et I du spectre solaire, a son maximum dans divers
points de cet espace, suivant l'espèce des plantes. Or, les raies F
et H de Fraunhoffer comprennent tout l’espace occupé par les
rayons violets, par les rayons indigo et par la presque totalité des
rayons bleus. Le point où se trouve 16 maximum de la force flé-
chissante de la lumière colorée comprise dans cet espace reste
donc ici dans le vague ou variable. Le docteur Gardner dit expli-
citement que la force qui dirige les mouvements des plantes vers
la lumière a son maximum dans les rayons indigo. Nous accor-
dons le maximum de cette force aux rayons violets fondés sur ce
fait, qui ne nous a point oflert d’exception, que c’est dans ces
rayons que commence toujours à se manifester la flexion des tiges
et des racines, et que, dans le principe , elle y est toujours plus
profonde que dans les rayons indigo. Mais la force qui produit la
flexion latérale venant, plus tard, à manifester son action dans
les rayons violets, et cette force n’agissant point dans les rayons
indigo, il en résulte que, dans ces derniers, la force qui fléchit les
tiges vers le prisme, ou vers la lumière agissant seule, peut finir
par courber les tiges vers la lumière plus profondément que cela
n’a lieu dans les rayons violets, où l’existence concomitante de la
tendance à la flexion latérale diminue nécessairement l'effet de la
tendance à la flexion directe ou à la tendance vers la lumière.
Voilà comment se trouve vraie, jusqu’à un certain point, l’asser-
tion du docteur Gardner, qui place dans les rayons indigo le maxi-
mum de l’action par laquelle les tiges végétales sont fléchies vers
RAOUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 115
la lumière, et celle de M. Payer, qui a placé plus vaguement dans
les rayons bleus le maximum de cette même action.
Toutes ces expériences ont été faites en employant un prisme
de flint-glass ; il était nécessaire de les répéter en employant des
prismes faits avec d’autres substances. Dans deux expériences faites
avec un prisme d’eau, nous avons observé des phénomènes exacte-
ment semblables à ceux qui s'étaient présentés à nous en employant
un prisme de flint-glass, c’est-à-dire, 1° flexion des tiges vers le
prisme ou vers la lumière, flexion commencant dans les rayons
violets et se montrant ensuite dans les autres rayons colorés du
spectre, et au-delà de ses limites bien plus du côté de son extré-
mité violette que du côté de son extrémité rouge; 2° flexion laté-
rale des tiges vers l’espace occupé par les rayons indigo, com-
mencant dans les rayons jaunes et se montrant ensuite dans les
rayons orangés, rouges, verts et bleus; et enfin flexion des tiges
soumises à l'influence des rayons violets vers l’espace éclairé par
les rayons indigo. Cet espace s’est donc encore ici trouvé le centre
de convergence des deux flexions latérales opposées des tiges.
Nous avons enfin employé un prisme d’alun aux mêmes expé-
riences. Le, spectre solaire produit par ce prisme était trop peu
étalé pour qu'il fût possible de faire sur lui des observations bien
exactes, et, de plus, ce prisme n’était pas d’une transparence par-
faite, ce à quoi nous attribuons de n'avoir point observé par son
emploi la flexion latérale des tiges; leur flexion vers le prisme s’est
seule offerte à nous, et ayant commencé, comme toujours, dans
les rayons violets, elle s’est étendue de là aux tiges éclairées par
tous les autres rayons colorés du spectre.
CHOIX DE PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE:
Recueillies et décrites par M. RAOUL,
Chirurgien de la Marine.
Un séjour de plus de deux ans à la presqu'île de Banks m'a
mis à même de recueillir la plupart des espèces qui composent
la Flore de cette partie de la Nouvelle-Zélande. À mon arrivée en
France, vers la fin de 1843, mes collections furent déposées au
3° série Bor, T. II. (Août 1 844.) S
L
114 RAOUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE:
Muséum d'histoire naturelle de Paris, où la comparaison de mes
plantes avec celles de Forster, ainsi qu'une partie de celles dé-
crites par M. À. Richard, conservées dans le même établissement,
m'a fait connaître un certain nombre d'espèces dont je donne au-
jourd’hui les phrases spécifiques, et qui m'ont paru ne se trouver
citées ni dans le Catalogue de A. Cunningham, ni dans les jour-
naux scientifiques anglais.
Qu'il me soit permis de témoigner toute ma gratitude à
MM. Ad. Brongniart et Decaisne, dont les conseils et les lumières’
m'ont rendu facile un travail auquel ne m’avaient pas suffisam-
ment préparé des études antérieures.
ILEODICTYON (1) Tul. gen. nov.
Volva universalis globosa polyrrhiza, e segmentis crassissimis
carnoso-gelatinosis rhomboideis 5-6-lateris , tribus membranis
compositis , et margine diminuto sibi invicem imbricatis, effecta ,
denuo vertice, squamis disjunctis, aperta, intus leviuscula abs-
que columella. Peridium s. receptaculum medium cancellatum
sessile , obovatum vel rotundatum , longe exsertum , ramis |. can-
cellis pluribus anastomosantibus cartilagineis , late fistulosis, ne-
quaquam porosis nec nisi raro 1-septatis, ila mentientibus ,
maculasque amplas 5-6-lateras oblongas efformantibus. Pulpa
seu moles fructifera membranula (receptaculo proprio) tenuis-
sima pellucida, retis parieti interno aliquandiu adhærenti , ob-
voluta, mox pultacea diffluens atra inquinans, e sporis innumeris
ovatis levibus minutis præsertim constans, volvæ demum ima
penetralia tenens, rete superno illius experti.
Tleodictyon cibarvum Tul. — Fungus terrestris, subinodorus ,
volva reteque simul ex toto candidis,
Hab. gregarius et frequens in pratis et sylvis peninsulæ Bank-
sianæ, — Volvam autochtones vorant, rete posthabito neglecto.
Differt 1 leodictyon à Clathro, cui proximum, inprimis volva seg-
mentis squamiformibus composita, nec non et indole structuraque
canceHorum.
(1) Nomen ab eilety el d'xruny.
RAQUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE, 115
Secotium eérythrocephalum Tul. sp. nov.
S, longiuscule stipitatum , stipite tereti glabro nudo candido,
anguste fistuloso; capitis globosi pulviniformis, medio obtuse
umbonati, inferne plicati repandi, intus multilocularis obscuri,
peridio innato simplici levi glabro coccineo; loculis inæqua-
libus majuseulis, septis tenuibus individuis distinctis, vacuis,
floccis plane destitutis, parietibus basidiis bi-tetrasporis eflectis ;
sporis ellipticis levibus brunneis, sterigmatibus longiusculis ful-
citis. | |
Hab. ad terram inter gramina et truncos annosos gregarius,
frequens. — Peninsula Banksiana.
Asplenium adiantoides nov. spec.
À. frondibus oblongis bipinnatis, pinnis alternis pinnulisque stipi-
tatis, pinnulis alternis flabellato-rotundatis crenatis v. irregula-
riter 2-3-lobatis v. 2-3 partitis. Filix 2-3-decimetr. habitu
Adianti teneris; stipes canaliculatus squamosus.
Hab. Akaroa in saxosis.
A Ssplenium triste nov. spec.
À. frondibus ovato-oblongis bipinnatis (superne simpliciter pin-
natis) pinnis ovato-lanceolatis dentatis inferioribus oppositis pin-
natis, pinnulis ovatis dentatis brevi stipitatis. Filix 3-4 de-
cimetr.; stipes canaliculatus squamis gracilibus lividis longis-
sime acuminatis inspersus.
Hab. Akaroa in nemoribus umbrosis.
Lomaria rotundifolia nov. spec.
L. frondibus lineari-oblongis tenuibus, lobis rotundatis denticu-
lats inferioribus remotis totà basi affixis v. supremis decurren-
bus, fertilibus linearibus sterilia superantibus, lobis brevi sti-
pitatis supremis sessilibus. Filix mollis gracilis 2-2 1/2 deci-
metr. longa.
Hab. Akaroa in saxosis.
Lomaria pumila nov. spec.
L. frondibus lineari-lanceolatis pinnatis lævibus, lobis infimis sub-
116 RAOUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE.
deltoideis confluentibus mediis majoribus subfalcatis integris v.
‘obscure crenulatis, fertilibus sterilia superanübus gracilibus
lobis infimis abortivis aliis ovatis v. ovato-oblongis obtusis totà
basi affixis v. remotis decurrentibus. Filix gracilis pulchella
1-1 1/2 decimetr. longa.
Hab. Akaroa in muscosis.
Danthonia rigida nov. spec.
D. cæspitosa, foliis Iævibus vaginis sericeis ligulà Ciliatà, paniculà
amplà laxà, spiculis interdum subsecundis 4-5 floris, glumis
paleisque superne lævibus. Gramen 2-3 pedale foliis filiformi-
bus convolutis.
Hab. Akaroa in montosis.
Danthonia Unarede nov. spec.
D. cæspitosa , foliis vaginisque lævibus ligulà barbatà , panicul
strictà folio suffultà, spiculis G-floris glumis Jævibus. Aff.
D. pallidæ R. Br. — Vulgo Unarede).
Hab. Akaroa.
Diplax avenacea nov. spec.
D. foliis scabris culmum æquantibus, paniculà amplà composità,
pedunculis pedicellisque scabriusculis, paleis glabris.
Hab. Akaroa in umbrosis.
Uncinia leptostachya nov. spec.
U. culmo gracili triangulari scabro, foliis culmum æquanti-
bus v. superantibus linearibus angustissimis margine asperis ,
spicà solitarià elongatà gracili laxiflorà basi nudà, squamis
oblongo-lanceolatis obtusiusculis, utriculis squamam parum
superantibus lneari-oblongis gracilibus superne compressis
pubescenti-scabris, aristà glabrà utriculum fere duplo supe-
rante.
Hab. Akaroa secus rivulos,
RAQUL. —- PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE, 117
Uncinia rupestris nov. spec.
U. culmo gracili triangulari glabro, folis culmum superantibus
v. æquantibus linearibus acutis superne et a latere scabris ,
spicà solitarià vix pollicar. densiflorà basi folio setaceo suflultà,
squamis ovatis acuminatis, utriculis irsngnias ibus ovatis atte-
nuatis lævibus.
Hab. Akaroa in montosis.
Arthropodium candidum nov. spec.
À. gracile bulbis parvis ovatis sessilibus, folis Hinearibus angustis
glabris , racemo simplice laxifloro , pedicellis inferioribus ge-
minis v. ternis supremis solitariis, perianthio staminumque fila-
mentis candidis , antheris luteis, capsulà atrà. AfF. 4, manori.
Hab. Akaroa ad sylvarum margines.
Potamogeton ochreatus nov. spec.
P. caulibus teretibus , foliis linearibus apice rotundatis truncatis
v. emarginatis viridibus internodio duplo longioribus, stipulis
-_ochreatis membranaceis apice fimbriato-laceratis, pedunculis
erectis, spicà oblongà. Habitu P. acutifolir.
Hab. Baie des îles.
G'unnera monoica nov. spec.
G. repens humifusa , foliis petiolatis rotundato-cordatis v. ob-
scure trilobatis irregulariter crenatis pubescenti-hirtis, spicis
laxis monoicis, floribus inferioribus fϾmineis superioribus
masculis, staminibus stipitatis. Herba pumila humifusa.
Hab. Akaroa in argillosis.
Epicarpurus microphyllus nov. spec.
E. arbor excelsa, ramis diffusis, foliis ovatis dentatis brevi pe-
tiolatis subtus dauries reticulato-venosis , stipulis ovatis
minimis, flor. masculis amentaceis perigonio pubescente, fœim.
spicatis abortu 1-2 persistentibus sessilibus perigonio cilialo ,
A18 RAOUL. PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE.
nuculis rubris perigonio parum aucto stipatis, embryone coty-
ledonibus conduplicatis æqualibus.
Hab. Akaroa.
Parsonsia capsularis.
P, ramulis subincanis, foliis oblongis v. lanceolato - oblongis
obtusis basi rotundatis v. in petiolum brevem attenuatis, flo-
ribus paniculatis , laciniis calycinis lanceolatis acutis corollæ
tubum superantibus , corollà subrotatà laciniis ovatis acutius-
culis , staminibus exsertis.
Periploca capsularis Forst ! herb. Mus. Par.
Hab. Akaroa ad sylvarum margines.
Parsonsia rosea nov. spec.
P. ramulis subincanis, foliis angustissime linearibus v. linearibus
obtusis v. mucronatis basi rotundatis v. angustatis utrinque
glabris marginibus reflexis , floribus paniculatis, lacmiis caly-
cinis ovato-lanceolatis corollæ tubum æquantibus, corollà sub-
rotatà rose , laciniis ovatis acutiusculis , staminibus exsertis.
Hab. Akaroa cum præcedente.
Parsonsia albiflora nov. spec.
P. ramis ramulisque pube brevi vestitis, follis lanceolatis v.
ovato-lanceolatis attenuatis acutis basi rotundatis , floribus
paniculatis, laciniis calveims corollæ tubo triplo brevioribus ,
corollà albà hypocrateriformi, laciniis ovatis acutis tubo dimidio
brevioribus , staminibus inclusis.
Parsonsia capsularis Alph. DC. Prodr. partim. et Deless. icon.
select. vol. 5. |
Hab. Akaroa cum præcedentibus.
Leucopogon Bellignianus nov. spec.
L. pumilus repens, ramulis incanis, foliis imbricatis obovatis
RAQOUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 119
rigidis mucronatis subtüs venosis convexiusculis margine sub-
scariosis Ciliolatis , pedunculis subnullis 1-floris, corollà luteà,
laciniis tuboque introrsum barbatis, stylo villoso, disco hy-
pogyno alte 5-lobato, lobulis ovatis carnosis. AfT L. neso-
philo DC.
Hab. Akaroa in saxosis.
Celmisia holosericea T.
C. foliis linearibus marginibus reflexis supra glabris subtus sca-
poque 1-cephalo arachnoideo-tomentosis , involucri squamis
lanceolato-linearibus , ligulis lineari-oblongis.
Aster holosericeus Forst. DC. Prodr.
Hab. Akaroa in uliginosis.
Celmisia coriacea +.
C. foliis oblongis v. oblongo-lanceolatis acutis coriaceis ad basin
arachnoideo-lanatis scapo longitrorsum squamato !-cephalo
glabrato, involucri squamis lanceolatis longissime acuminatis ,
ligulis lineari-oblongis.
Aster coriaceus Forst. DC. Prodr.
Hab. Akaroa in præruptis.
Senecio (Cissampelopsis) sciadophilus nov. spec.
S. scandens, ramis ramulisque pube brevissimà vestitis, foliis
petiolatis rotundatis grosse dentatis dentibus mucronulatis
utrinque glabriusculis (siccitate nigrescentib.) pedunculis axil-
laribus terminalibusque 3-5-cephalis, involucro calvculato,
ligulis luteis , achæniis glabris,
Hab. Akaroa in nemoribus et umbraculis.
Senecio Lagopus nov. spec.
pubescentibus subtus petiolisque dense albo-lanatis, lanà rhy-
|
|
|
|
|
| S. foliis radicalibus ovalibus v. elliptico-ovatis coriaceis supra
|
| zZoma Crassum legente, caule superne paniculato pilis glandu-
|
|
120 RAOUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE,
losis purpurascentibus dense insperso, involueri squamis apice
barbals , ligulis luteis. |
Hab. Akaroa in montosis.
Swammerdamia glomerata nov. spec.
S. diffusa, foliis obcordato-spathulatis haud raro emarginatis
mucronulatis subtus niveis , capitulis axillaribus sessilibus glo-
meratis.
Hab. Akaroa ad littora.
PÜKATERIA nov. gen.
Dioica. Masc. CaLzyx parvus 5-dentatus. COROLLA 5-petala ;
præfloratio imbricata. SrAMINA 5. ANTHERÆ rotundæ biloculares.
Discus 5-gonus carnosus. Ovarir rudimentum subnulium. Fo.
CALYx superus parvus obscure 5-dentatus. PErALA 5 oblonga
obtusa reflexa; præfloratio valvata. SraAmINA O. SryLus brevis
simplex. SriGmaTA 3. Ovariuu d-loculare, 1-ovulatum , ovulo ex
loculi apice pendulum anatropum. Frucrus baccatus, rudi-
mento styli coronatus, Î-spermus. SEMEN... — Arbor procera,
trunco robusto ramoso , foliis persistentibus coriaceis nitidis , sti-
pulis axillaribus , floribus dioicis racemoso-paniculatis , peduncu-
lis axillaribus, fructibus viridibus glabris. — Genus ovarii fabricà,
corollà epigyna Corneis Araliaceisque proximum. Valgo Poukater
ab indigenis.
P. ltloralis.
G. fois ovalibus petiolatis nitidis.
Hab. Akaroa in maritimis.
Corokia Cotoneaster nov. spec.
CG. foliis spathulatis subtus niveis , floribus solitariis, ovario 1-2-
ovulato, drupis 1-2-spermis, Petala persistentia ut in C.
A à — Genus Corneis nec Rhamneis affine.
Hab. Akaroa in maritimis.
RAQUEL. -— PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 121
Coprosma robusta nov. spec.
C. glaberrima , ramis teretibus, foliis ellipticis v. ovalibus bre-
viter acuminatis in petiolum attenuatis, ramulis floriferis mas-
culis fœmineisque petiolum superantibus bracteolatis , baccis
rubris.
Hab. Akaroa ad sylvarum margines.
Nertera gracilis nov. spec.
N. ramulis pubescentibus, foliis rotundatis v. obscure cordatis
acuminatis utrinque petiolisque pilis inspersis ; folia 1 4/2 cen-
timetr. circiter lata.
Hab. Akaroa in nemoribus umbrosis secus rivulos.
Drymus colorata nov. spec.
D. foliis oblongis v. obovato-oblongis obtusis subtus glaucis pe-
tiolatis, pedicellis 4-8 axillaribus petiolum vix æquantibus,
petalis oblongis obscure mucronulatis v. lanceolato-oblongis
obtusis glanduloso-punctulatis.
Hab. Akaroa in umbrosis montosis.
Pattosporum elegans nov. spec.
P. ramulis virgatis glabris , foliis petiolatis oblongis basi et apice
angustatis marginibus undulatis utrinque glaberrimis, pedun-
culis terminalibus subcorymbosis pedicellisque floriferis pube
_ fulvä adpressà vestitis dein glabratis, sepalis lanceolatis acutis,
petalis lineari-oblongis obtusis, staminibus petala subæquanti-
bus, ovario puberulo fulvo, stylo glabro stamina vix æquante,
fructibus obovatis glabris. Flores nivei suaveolentes. — Vulgo
T'arata.
Hab. Akaroa in nemoribus. te
Pallosporum obcordatum nov. spec.
P. ramulis diffusis glabris, foliis obcordatis v. suborbicularibus
brevi petiolatis utrinque glabris planis, floribus solitariis v.
€
122 -RAQUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE.
geminis pedicellis puberulis, sepalis lanceolatis acutis , petalis
lineari-lanceolatis obtusiusculis, staminibus petalis brevioribus,
ovario puberulo fulvo, stylo glabro staminibus breviore.—Vulgo
Cohou-Cohou.
Hab. Akaroa in locis umbrosis.
Hoheria angustifolia nov. spec.
H. ramis gracilibus, novellis incano-tomentosis, foliis lineari-
oblongis obtusis grosse serratis in petiolum brevem attenuats,
floribus solitariis axillaribus, petalis oblongis pubescentibus re-
flexis, carpellis glabratis cristatis, cristis horizontalibus. —Vulgo
Tohaï.
Hab. Akaroa in locis umbrosis,
TETRAPATHEA.
Dioica! Masc. Cazyx 4-lobus. PeraLA 4. STAMINA 4. Ovarn ru-
dimentum breve; styli 3 abortivi. Fœm. Calyx 4-lobus. Petala 4.
Stamina 4 abortiva. Ovarium stipitatum 1-loculare placentariis
parietalibus 3 sæpius 3-ovulatis. Frucrus subbaccatus inflatus
ovoideus lævis. SEMINA arillo rubro carnoso vestita. EMBRYO cotv-
ledonibus planis. — A Passiflorà differt floribus dioicis 4-meris.
T'etrapathea australis. +
Passiflora tetrandra Banks, DC. Prodr:.
Hab. Akaroa ad sylvarum margines,.
Lugenia Vitis-1dæa nov. spec.
E. diffusa, ramis ramulisque cortice griseo rimoso vestitis glabris,
foliis ovatis obtusis subaveniis glaberrimis brevi petiolatis, flo-
ribus axillaribus solitariis pedicellis gracilibus folia superanti-
bus, petalis 5 albis, fructibus rubris insipidis. Folia semipolli-
carla. |
Hab. Akaroa in nemoribus.
Eugenia obcordata nov. spec. |
E, diflusa, ramis cortice griseo rimoso vestitis, ramulis incano-pu-
RAQOUL. — PLANTES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 128
berulis, foliis obcordatis subaveniis glaberrimis in petiolum bre-
vem attenuatis, floribus axillaribus solitariis, pedicellis folia
æquantibus incanis, fructibus violaceis grate olentibus. Folia
semipollicaria.
Hab. Akaroa in locis umbrosis.
Potentilla anserinoides nov. spec.
P. caulibus filiformibus radicantibus, foliis interrupte pinnatis,
lobis rotundis argute serratis supra glabriusculis, subtus seri-
ceis, stipulis petiolo adnatis tenuibus bifidis caulinis multifidis,
floribus solitariis longe pedunculatis, laciniis calycinis ovatis
acutis, bracteolis reflexis argute dentatis, petalis rotundatis gla-
bris luteis.
Hab. Akaroa in uliginosis.
Discaria Toumatou nov. spec.
D. glabra, ramulis validis abortivis spinescentibus acerosis hori-
zontalibus, foliis obovato-v. lineari-ellipticis obtusis in petiolum
brevem attenuatis utrinque glaberrimis, floribus axillaribus pu-
berulis, calycinis lobis reflexis utrinque subincano-puberulis.
—- Vulgo Toumatou-kourou.
Hab. Akaroa in arenosis et consortio Pteridis esculentis.
Pennantia odorala nov. spec.
P. ramulis pubescentibus, foliis obovatis ovatisve superne grosse
inæqualiterque dentatis in petiolum pubescentem attenuatis ,
pedunculis terminalibus corymbosis pedicellisque puberulis ,
alabastris rotundatis , floribus hermaphroditis, petalis reflexis
lineari-oblongis, filamentis gracilibus , ovarie oblongo glabro.
— Vulgo Tore-Tore.
Hab. Akaroa in nemoribus.
19/4 GAUBICHAUD. — SUR L’ANATOMIE
QUATRIÈMES NOTES
Relatives à la protestation faite dans la séance du 12 juin 1843, à la suite
de la lecture du Mémoire de M. DE MIRBEL , ayant pour titre :
Recherches anatomiques et physiologiques sur quelques végétaux monocotyles ;
Par M. GAUDICHAUD.
{ Lues à l'Académie des Sciences, dans la séance du 20 mai 1844.)
SECONDE PARTIE.
Dans la première partie de ces quatrièmes Notes, je vous ai
montré que, dès qu’une cellule s’anime pour former un phyton,
soit sur un tronc d'arbre, sur une branche , sur un rameau , sur
une racine naturellement enfoncée dans le sol, soit sur des tron-
cons ou même sur de simples fragments de ces parties vivantes (1),
la vie distincte des individus (2) qui se forment se répand aussitôt
sur tout le reste du végétal, au moyen de vaisseaux radiculaires
qui descendent rapidement sur les parties ligneuses précédem-
ment formées, ou qui, dans quelques cas, se convertissent im-
médiatement en racines (3).
Je vous ai montré des expériences faites sur des racines de
Maclura , et vous avez pu voir que les vaisseaux radiculaires des
bourgeons qui s’engendrent au sommet tronqué de ces boutures ,
descendent successivement jusqu’à leur base et pénètrent enfin
dans les racines, dès que celles-ci se sont développées.
Ces faits, que je déclare positifs, prouvent maniiestement que
des tissus radiculaires partent des bourgeons et descendent pro-
gressivement jusqu’à la base des boutures, des troncs et des
racines.
(1) Ces parties ne vivent que d'une vie lente, insensible, dont les résultats sont
des élaborations spéciales que nous essaierons de faire connaître.
(2) Bien différente , selon nous, de la première.
(3) Les plus petits fragments, les parties herbacées, etc.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 125
J’ai fait l'application de ces principes aux grefles , et vous avez
tous reconnu qu’il n’y avait aucune différence entre le rameau
développé naturellement au sommet tronqué d’une tige quel-
conque et le rameau enté; et que les vaisseaux radiculaires des
uns et des autres se comportaient exactement de la même manière
relativement au sujet, c’est-à-dire qu’ils tendaient également à
l’envelopper de haut en bas de leurs réseaux vasculaires.
Je vous ai ensuite montré un grand nombre d'expériences qui
vous ont prouvé , du moins je l’espère , que tous les tissus vascu-
laires ligneux descendent, et que les forces organisatrices et
d’impulsion résident dans les bourgeons ou, autrement dit, dans
les parties qui les constituent.
A ce sujet, je vous ai fait remarquer que, si l’on greffe un
bourgeon ou un rameau d'arbre à bois rouge sur un arbre à bois
blanc, toutes les parties qui se trouvent dans la circonscription de
la greffe sont rouges et produisent des bourgeons à bois de même
couleur , tandis que tout le sujet qui recoit les fluides radiculaires
de la greffe reste blanc.
La greffe rouge n’envoie donc rien de coloré sur le sujet blanc.
Cela tient à ce que les fluides et les vaisseaux sont incolores,
et que la coloration n’est produite que par les tissus cellulaires
organisés.
Or, ces tissus organisés ou solidifiés ne se colorent , eux, que
Sous l’action physiologique de l’écorce.
Il ne peut donc y avoir de coloration que là où il y a de l'écorce
de bois rouge.
La démonstration de ce fait nous est donnée par l’expérience
suivante :
Si l’on enlève une bande circulaire d’écorce sur le trone d’un
arbre à bois rouge et qu’on la grefle sur un arbre à bois blanc, à
la place d’une semblable portion d’écorce de celui-ci, on trou-
vera , au bout d’une ou deux années, du bois rouge sous la greffe,
tandis qu’il restera blanc au-dessus et au-dessous.
Si maintenant on greffe plusieurs couronnes d’écorces provenant
d’un bois rouge sur une certaine étendue de tige d’un bois blane,
le corps ligneux de celui-ci sera naturellement divisé en zones
126 GAUDICHAUD. — SUR L’ANATOMIE
alternativement rouges et blanches. Les vaisseaux seront partout
de même nature, et leur différence de coloration ne sera due
qu'aux milleux divers qu'ils traverseront.
Comme ce sont les tissus cellulaires qui donnent naissance aux
bourgeons, il pourra naître des bourgeons à bois blanc sur les
zones blanches , des bourgeons à bois rouge sur les zones rouges.
Je donnerai le complément de ces principes dans ma Phy-
siologie. | |
Je ne suis revenu sur cet important sujet que parce qu’il m'a.
semblé que quelques personnes n'avaient pas complétement com-
pris ma pensée. |
Maintenant que nous connaissons bien l’origine des tissus radi-.
culaires et que nous en avons constaté la marche descendante,
dirigeons-les pour ainsi dire à notre gré, afin de leur faire pro-
duire tous les phénomènes organographiques possibles.
Nous n'avons fait jusqu’à ce moment que des décortications
circulaires, régulières et irrégulières, et ovales, dans le but
d'isoler les tissus radiculaires de certaines parties des tiges et de:
quelques bourgeons.
Enlevons maintenant, sur une certaine longueur de tige , un
grand nombre de lambeaux d’écorce, l’un à droite, l’autre à
gauche et successivement , et nous obtiendrons les pièces que je
soumets à l’Académie. |
Dans ces pièces, on voit les tissus ligneux pour ainsi dire se
promener autour de ces tiges sous les parties d’écorce conservées,
et produire toutes sortes de sinuosités. Un anneau d’écorce ,
enlevé à la base de l’une d’elles, a produit un bourrelet au bord
supérieur , tandis qu’il n’y à absolument rien au bord inférieur,
La nature, qui nous guide presque toujours dans nos recherches
d’organographie et de physiologie, nous à pour ainsi dire enser-
gné ici une des expériences les plus remarquables... Vous avez
tous observé, messieurs, dans nos forêts, l’action des lianes et
des plantes sarmenteuses sur les arbres qui leur servent de sup-
ports; vous connaissez tous les dégâts que cause le chèvre-feuille
sur les jeunes plantations et les halliers des environs de Paris, et
les singulières tiges en spirales qui en résultent.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 1927
Rien au monde ne démontre mieux la marche descendante des
tissus ligneux. Des cordes, des fils de fer ou des liens quelconques
produisent, vous le savez , le même phénomène.
J'ai fait, d’après cet enseignement. des décortications en spi-
rale , et j'ai obtenu des effets tout-à-fait semblables.
Une couronne d’écorce enlevée à la base de l’une de ces spirales
a limité la descension des nouveaux tissus ligneux dans le bour-
relet du bord supérieur.
Un grand nombre de cellules se sont formées au bord inférieur ,
mais au bord seulement, et y ont également produit un petit
bourrelet saillant.
Si ces cellules s'étaient développées en bourgeons, ceux-ci
auraient envoyé, vers la base, des tissus radiculaires qui auraient.
augmenté le diamètre du corps ligneux inférieur.
Mais en restant à l’état de cellules plus ou moins animées, elles
n’ont produit que l’épaississement du bord.
Ce fait, comme vous le voyez, n’a pas, comme quelques per-
sonnes le pensent, la valeur d’une objection ; puisqu’au contraire
nous y trouvons, nous , une preuve matérielle de plus à l’appui de
nos nouveaux principes.
Dans ces expériences de décortication en spirale, qui sont
remarquables sous plus d’un rapport, on dirige tous les tissus
ligneux nouveaux autour des tissus ligneux anciens , de manière
que les derniers formés croisent presqu'à angle droit les pre-
miers , c’est-à-dire ceux qui existaient au moment de l’opé-
ration.
Cétte expérience, comme d’ailleurs toutes les autres, a été
féconde en résultats nouveaux. 1 en est un surtout qui se lie trop
étroitement au premier pour ne pas trouver 1ci sa place. Je veux
parler de l’organisation du liber, organisation sur laquelle j'ai
déjà fait de nombreuses recherches, que j'étudie encore aujour-
d’hui et sur laquelle je viendrai un jour entretenir l’Académie.
Mais ne pouvant aborder, dans de simples Notes, toutes les
questions qui se rattachent à ce vaste sujet, et puisque , avant
tout , nous devons nous renfermer dans celles qui ont trait au dé-
veloppement du corps ligneux , bornons-nous à dire que les
1928 GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
couches internes ou nouvelles du liber se croisent, dans cette
expérience, avec les couches anciennes ou externes, exactement
comme le font les couches ligneuses elles-mêmes.
Ainsi donc nous avons obtenu, dans cette expérience, des
bandes ligneuses nouvelles et obliques à la circonférence du corps
ligneux ancien et vertical ; et des bandes également obliques de
liber nouveau à l’intérieur du liber ancien, et conséquemment à
fibres aussi verticales.
Si, à la place des décortications alternatives que nous avons
faites dans un certain nombre d'expériences, on donne des coups
de scie, l’un à droite , l’autre à gauche , et ainsi de suite, sur une
étendue plus ou moins grande de tiges ou de racines, on obtient
des résultats qui sont, sinon les mêmes, du moins très analogues,
Les tissus radiculaires descendent jusqu'au bord supérieur de
l’entaille : là, ne pouvant franchir l’obstacle , ils le contournent
et vont s'étendre sur toutes les parties qui leur livrent un libre
passage. Dès qu'ils rencontrent un nouvel obstacle , ils recom-
mencent leurs déviations, et marchent ainsi tout le long de ces
tiges ou de ces racines lacérées , en se portant alternativement de
droite à gauche et de gauche à droite.
Dans quelques unes de ces expériences , qui ont été faites pour
ma Physiologie, et spécialement pour la théorie de l'ascension
de la sève, j’ai fait pénétrer la scie jJusqu'au-delà du canal mé-
dullaire.
Dans d’autres , j'ai, à peu de chose près, coupé tout le bois,
et n’en ai laissé qu’une très légère couche sous le lambeau d’é-
corce persistant et non altéreé.
Malgré les précautions que j'ai constamment prises d’étayer
ces tiges profondément entaillées, plusieurs ont été en partie
brisées par le vent; ce qui n'a pas empêché le phénomène de
descension des tissus radiculaires de se produire.
Les mêmes expériences, faites sur des racines dénudées , ont
complétement réussi; soutenues par les deux extrémités, l’une
par la base du tronc, l’autre par le sol , elles se sont admirable-
ment prêtées à mes seen biaitensl
En voici plusieurs dont j'ai complétement coupé le bois jus-
‘ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 199
qu'à l'écorce du bord opposé. Sur l’une d’elles, les tissus ligneux,
encore liquides , ont franchi l'obstacle, et ont ainsi formé une
grefle partielle du bord supérieur à l’inférieur. Ge débordement
des tissus ligneux de la partie supérieure se remarque sur un
grand nombre des pièces que j'ai déposées sur ce bureau.
Au nombre de ces dernières, il en est une qui mérite peut-être
l'attention de l’Académie. La voici :
Au mois de février 1842, je fis, avec une scie, trois entailles
profondes sur une racine de peuplier qui avait été dénudée par
l’action des eaux. Ges entailles étaient ainsi disposées : une supé-
rieure vers le sol, une moyenne extérieure , et une inférieure
encore vers le sol et au-dessous de la première,
Vers la fin du même mois, il y eut, dans la localité, un très
fort coup de vent. [agitation de l'arbre s’étendit jusqu’à la
racine , et celle-ci se brisa de la seconde entaille à la troisième.
De cet accident il est résulté que la partie inférieure de la seconde
entaille s’est éloignée de la supérieure, et que la partie supérieure
de la troisième s’est rapprochée de linférieure. |
Les tissus ligneux se sont arrêtés au bord supérieur de la pre-
mière et de la seconde entaille ; mais arrivés à la troisième , dont
les bords étaient en contact, ils les ont greflés. Nous trouvons ici,
comme partout ailleurs, la preuve évidente de la descension des
tissus ligneux qui tendent sans cesse à franchir, de haut en bas,
tous les obstacles qu’ils rencontrent, et qu’on voit ici s'étendre
latéralement sur la base de la racine. S'ils remontaient, cette
partie inférieure de la seconde section en serait recouverte, car
elle était très vive et couronnée par un bourrelet cellulaire assez
considérable. |
Une expérience, que je connaissais déjà, et qui m'avait été
indiquée par notre savant confrère M. Delile, professeur de bota-
nique à l’École de Médecine de Montpellier, me restait à faire sur
_les racines , et je l’ai opérée avec le plus grand succès.
Elle consiste à couper transversalement et entièrement une
racine, à maintenir, au moyen d’attelles, les deux parties en
rapport, et à les couvrir de terre après les avoir convenablement
3e série. Bor. T. LU. {Septembre 1844.) 9
130 © GAUDICHAUR. — SUR L'ANATOMIE
enveloppées de plusieurs doubles de papier, afin de les préserver
de l’action des corps étrangers. |
J'ai l'honneur de montrer à l’Académie une de ces greffes
complète, une seconde qui ne l’est qu’en partie , et une troisième
qui, sans attelles , sans enveloppes et sans aucune précaution , a
été abandonnée à l’action de Pair.
La première provient d’une racine de frêne ; elle offre cela de
particulier, que les tissus ligneux arrivés au bord de la partie
supérieure ont pénétré dans la fente, l’ont comblée, et en sont
ensuite sortis pour passer sur la partie inférieure.
La seconde m'a été fournie par une racine de peuplier.
Dans celle-ci, la fente est restée vide. Les tissus ligneux , arri-
vés au bord supérieur, y ont formé un bourrelet qui , de proche
en proche , a gagné le bord inférieur.
Elle est incomplète.
La troisième vient également d’une racine de peuplier.
Elle montre que, malgré la déviation des parties et les circon-
stances défavorables dans lesquelles elle à été laissée , la grefle a
commencé à s'établir sur l’un des côtés. Un bourgeon s’est formé
sur le bord de la partie inférieure, et envoie naturellement son
torrent ligneux vers la base de la racine.
Examinez toutes ces pièces, qui sont plus où moins profondé-
ment entaillées, ou qui ont été complétement divisées, et vous
trouverez partout la preuve matérielle de la descension des tissus
ligneux.
Vous verrez que tous descendent verticalement jusqu’à la lèvre
supérieure des plaies , et que lorsqu'ils ne peuvent les franchir,
ils se dévient à droite et à gauche pour aller chercher un passage
libre dans les autres parties, qu’ils tendent à se rapprocher au-
dessous de la lèvre inférieure, où cependant ils laissent presque
toujours un vide plus où moins grand. S'ils montaient, l'effet
contraire aurait naturellement lieu.
Je me suis attaché , dans le cours de mes recherches , à répéter
. toutes les expériences des grands physiologistes des deux der-
niers siècles. En voici une qui n’a été indiquée par Duhamel du
Monceau , et qui paraîtra au moins fort curieuse.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 131
En 1839, je fis une expérience sur une racme de peuplier dé-
mudée de terre dans la partie moyenne de sa longueur. Gette
racine, exposée à l’action de l'air, tenait par sa partie supérieure
à la base du tronc, et par sa partie inférieure au sol. Elle était
nue dans une longueur de 1",60. Je fis avec la scie trois ou
quatre entailles profondes sur la partie aérienne de cette racine ,
ef laissai l’expérience marcher jusqu’au printemps de l’année
suivante.
En 1840, j'enlevai la partie de cette racine sur laquelle j'avais
opéré, et laissai le lambeau supérieur fixé au tronc, et l’inférieur
dans le sol.
Le supérieur, qui pendait le long de la berge, avait donné
naissance à plusieurs petits rameaux. Je les coupai tous, à l’ex-
ception d’un seul, le plus vigoureux.
Celui-ci, malgré la soustraction de la partie inférieure de la
racine, n'en continua pas moins sa végétation jusqu'au 5 juil-
let 1842, époque à laquelle j’enlevai la pièce pour ma collection.
Une expérience du même genre et de la même époque est
encore aujourd’hui en activité. Le petit arbre qui en est résulté à
maintenant 3 à { mètres de longueur.
Je ne puis entrer ici dans les détails théoriques de ces expé-
riences ; la description de ce fait, envisagé à ma manière, pren-
drait toute une séance de l’Académie , et je n’abuserai pas à ce
point de son temps. Je me bornerai donc à faire remarquer qu’un
gros rameau., un petit arbre a végété pendant quatre ans (et un
autre pendant cinq) , à extrémité flottante d’une racine tronquée ;
que le tronc de cet arbre est plus gros que la racine qui lui sert
de support et qui le nourrit, et que ses tissus radiculaires ont
trrplé le diamètre de cette partie inférieure de la racine.
Ne trouverez-vous pas, messieurs, dans ce fait isolé, une dé-
monstration complète de la doctrine phytologique que je soutiens ?
Ne verrez-vous pas que cet arbre tout entier , qui ne vivait que
des sucs apportés par la racine et des éléments humides qu’il pui-
sait dans l’atmosphère, a produit sur l'extrémité tronquée et
aérienne de cette racine un accroissement considérable qui ne
pouvait provenir ni de la partie supérieure de la racine qui , tout
132 GAUDICHAUD. — SUR L’ANATOMIE
en s’accroissant , est, comparativement du moins, restée grêle,
ni de l’inférieure, qui, suspendue dans l'air, n’avait plus de
rapport avec le sol ? |
Voici un fait très curieux produit par une tige de frêne de
& centimètres de largeur.
J’ai coupé cette tige au-dessus de deux jeunes branches , puis
j'ai retranché l’une de ces branches ; l’autre s’est développée avec
une grande vigueur. Je l’ai coupée à son tour au-dessus de deux
jeunes rameaux , et j'ai aussi retranché l’un de ces rameaux.
Il est donc resté de cet arbre la tige, une branche, et, sur
cette branche , un rameau. Celui-ci a poussé avec une étonnante
rapidité ; et, quinze ou vingt jours après , j'ai cueilli la pièce
entière.
Elle a été préparée par les moyens ordinaires , qui consistent à
enlever l'écorce , à faire macérer dans l’eau fraîche et à sécher. |
Les résultats que cette expérience m'a donnés sont, je lé
réitère, fort curieux.
Afin de les bien faire comprendre, je suis encore obligé d’em-
prunter quelques faits à ma Physiologie. Ces faits, les voici :
L'expérience m'a démontré que, pendant les mois de mars,
avril, Mai, juin et juillet, on voit très distinctement, à la surface
du corps ligneux des arbres de nos climats , les vaisseaux radi-
culaires qui descendent des feuilles, tant que celles-ci se déve-
loppent ; mais que, passé ce temps, ces vaisseaux disparaissent
de plus en plus sous une sorte d’exsudation cellulifère qui se pro-
duit de haut en bas, et du centre à la circonférence du corps li-
gneux par les rayons médullaires de toutes les parties. En sorte
que, vers la fin de septembre, ces vaisseaux radiculaires ou
descendants ont complétement disparu sous cette sorte de pâte
cellulaire ligneuse , et ne reparaissent plus qu’au printemps,
c’est-à-dire au moment de la pousse des bourgeons à feuilles.
Ce phénomène est général dans les végétaux ligneux que j'ai
observés. |
Il paraît pourtant offrir quelques rares exceptions dont je par-
lerai plus tard.
Ïl est parfois produit, dès le mois de juillet, dans plusieurs
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 139
végétaux de nos régions, spécialement dans ceux qui commen-
cent de bonne heure et accomplissent promptement leurs phases
végétatives,. |
Si, comme je l’assure, ce sont les feuilles qui produisent et
“envoient , de haut en bas, les tissus radiculaires , on doit naturel-
lement les retrouver à la surface des troncs, au moment de la
végétation connue des cultivateurs sous le nom de sève d'août.
C’est en effet ce qui a lieu ; et ces vaisseaux sont d'autant plus
distincts que ceux de la végétation printanière sont plus com-
plétement enfouis sous la cellulation ligneuse précitée.
Par des expériences nombreuses faites sur le tilleul, le peuplier,
le frêne et tous nos autres végétaux ligneux , expériences que je
décrirai dans ma Physiologie, j'ai constaté que, depuis les pre-
miers jours du printemps jusqu'à la fin d’octobre, on peut, à
l’aide de circonstances favorables êt par un procédé aussi simple
que facile , obtenir à part des vaisseaux radiculaires distincts ; en
un mot, que ce phénomène à lieu tant qu'il se développe des
bourgeons et des feuilles.
Dès que les vaisseaux radiculaires cessent de descendre , ils
sont enveloppés par les fluides cellulifères descendants et rayon-
nants précités, au sein desquels ils finissent même par disparaître
entièrement. En sorte que, de striées et rugueuses que sont ces
liges à la: circonférence du corps ligneux pendant le cours de la
. descension des tissus radiculaires, elles deviennent unies et par-
faitement lisses dès que les feuilles cessent de se développer.
Ces détails, dans lesquels j'aurais désiré ne pas entrer encore,
parce qu'ils seront reproduits en détail dans une autre partie (ma
Physiologie) , pourront, tout superficiels qu’ils sont ici, servir à
l'intelligence des phénomènes offerts par l'expérience qui m’en à,
occasionnellement fourni le sujet, et à laguelle je reviens.
En coupant la tige principale, puis une branche près du tronc,
puis enfin la seconde branche au-dessus de deux rameaux et
même l’un de ces rameaux, j'ai privé la tige principale de tous les
vaisseaux radiculaires qui en seraient descendus. Il y a donc eu
un moment d’arrèt, pendant lequel le rayonnement des fluides
134 _ GAUIMICHAUR. — SUR L’ANATOMIE
cellulifères à eu lieu. Ces fluides ont plus ou moins complétement
enveloppé tous les vaisseaux formés, avant l’opération, par la
tige , par la branche et même par le rameau conservés, |
De nouvelles feuilles se sont alors formées sur le rameau isolé ,
et leurs vaisseaux radiculaires sont descendus le long de ce ra-
meau, de sa branche et du tronc, à la circonférence de tout ce
qui s'était antérieurement produit. a#
Mais le rameau , relativement à la branche et surtout au trone,
est fort petit. Comment les vaisseaux radiculaires qu’il a produits
ont-ils pu recouvrir la branche et surtout le tronc principal? Cest,
comme on peut s’en assurer d’après cette pièce, en s’écartant de
plus en plus les uns des autres au fur et à mesure qu'ils descen-
dent. : | |
En effet, on voit très distinctement que ces vaisseaux , qui sont
fortement pressés les uns contre les autres dans le rameau , s’é-
cartent de plus en plus sur les branches, et qu'ils sont réellement
très espacés sur le tronc. |
Comme vous le voyez, messieurs , les vaisseaux radiculaires
forment, pour ainsi dire, la chaîne des tissus ligneux, et les fluides
cellulifères , dès qu’ils sont solidifiés, la trame.
On me contestera certainement l’origine de cette trame,
comme on me conteste avec plus ou moins de forme celle des
tissus tubuleux radiculaires ; mais, dans ce cas comme dans tous,
je répondrai par des faits.
Je n'aurai même pas besoin pour cela de tous ceux que j'ai
moi-même recueillis ; il nous suffira d'ouvrir les savants ouvrages
de Duhamel et des autres grands physiologistes pour y trouver de
quoi satisfaire même les plus sceptiques. Il est bien entendu que
ces faits, obtenus et décrits par ces savants , auront besoin d’être
soumis à de nouvelles interprétations ; et il en sera ainsi de ceux
de beaucoup d’autres anatomistes qui nous ont précédé dans la
carrière.
J'ai déjà plusieurs fois rappelé que le frêne a les feuilles oppo-
sées, et qu'il V à el un bourgeon situé dans laisselle de
chaque feuille.
155
ET LA PHYSIOLOGIE DES: MONOCOPYLÉES. Ur)
S1l'on coupe transversalement une jeune tige de cette plante ,
au-dessus de deux feuilles, les bourgeons de celles-ci se dévelop-
pent parallèlement , de manière à former une fourche au sommet
tronqué. Si, après cela, on enlève un de ces bourgeons , l’autre
forme rapidement un rameau vigoureux. En coupant ce rameau
conservé au-dessus d’une paire de feuilles, les bourgeons axillaires
de ces feuilles donnent de nouveau naissance à deux rameaux
- latéraux, En coupant encore l’un de ces rameaux, l’autre continue
la tige,
C'est en procédant ainsi, pendant deux années (1842-43), que
j'ai obtenu la pièce que voici, et qui nous offre un exemple re-
marquable des axes alternes, déviés ou brisés, comme on voudra
les nommer. |
On conçoit que j'aurais pu la prolonger indéfiniment.
Il suffit de jeter les yeux sur cette préparation pour voir, même
à l'œil nu, les tissus radiculaires du dernier rameau du sommet
descendre, en s’espaçant , sur tous les autres.
L'Académie reconnaitra peut-être maintenant que je n’exagérais
pas en disant que la théorie phytologique que je soutiens donnera
l'explication exacte de tous les faits connus et à connaître de l’or-
ganographie végétale, et pourtant Je ne lui ai encore montré que
des faits pour ainsi dire superficiels. Il faudra donc naturellement
que l’anatomie intérieure vienne justifier et complétement démon-
trer l’exactitude de ces faits. Eh bien , messieurs, c'est ce qu'elle
fera, et c’est ce qu’elle aurait déjà fait, si des circonstances indé-
pendantes de ma volonté ne s’y étaient opposées.
Mais si, pour appuyer ma doctrine phytologique, je ne puis
encore vous apporter des anatomies microscopiques exactes et
faites dans la direction que je suis, je puis au moins, en atten--
dant , vous montrer quelques nouveaux faits qui , tout superficiels
ausst qu'ils sont, n’en ont pas moins, selon moi , une très grande
valeur.
Si, par exemple, et comme je le soutiens , les vaisseaux radi-
culaires descendent dans les premiers temps de la végétation ,
c'est-à-dire pendant que les feuilles opèrent leur développement ;
etsi, lorsque ces vaisseaux sont complétement formés du sommet
136 GAUDICHAUD. — SUR L'ANATOMIE
à la base de l'arbre, le rayonnement de fluides cellulifères (4) qui
en facilite l’organisation, le développement et la marche descen-
dante , continue de se produire , ‘il est évident qu’il doit finir par
les envelopper entièrement d’une couche ligneuse compacte et
plus ou moins épaisse. |
C’est effectivement ce qui a lieu. La preuve, puisque je n’a-
vance jamais rien sans preuve , la voici :
Examinez les couches concentriques ou annuelles du corps li-
gneux sur les coupes transversales d’un chêne, d’un châtaignier ,
d’un frêne, et généralement des arbres de nos régions tempérées,
et vous verrez que toutes commencent par des vaisseaux tubuleux
radiculaires , et finissent par des tissus de plus en plus serrés et
compactes. | ;
Il est clair que si les feuilles, au lieu de se former toutes au
printemps , se développaient successivement pendant tout le cours
de l’année , comme par exemple dans la plupart des arbres des
régions tropicales , on trouverait ces vaisseaux tubuleux radicu-
laires également répartis dans toute l'épaisseur des couches , en
admettant, bien entendu, qu'il y ait dans ces végétaux des couches
sensibles. ;
Chaque couche annuelle du corps ligneux est ordinairement
partagée en plusieurs zones (2), dont la plus intérieure n’est
guère composée que de vaisseaux radiculaires.
En dehors de cette zone des vaisseaux tubuleux de chaque
couche, on trouve encore quelques rares vaisseaux de même na-
ture, quoique plus petits, disséminés dans tout le reste de leur
masse ligneuse (3). Je ne sais pas encore très bien, consciencieu-
sement parlant, si ces vaisseaux sont produits par les individus
(1) Je me sers ici du mot rayonnement, parce que j'ai un assez grand nombre
d'expériences qui démontrent ce phénomène.
On sait que ces fluides descendent, et qu'ils sont poussés de haut en bas par
une force incessante.
(2) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. 15, fig. 10, 11.— Cette coupe a été
faite sur une tige de tilleul et non de peuplier, comme cela a été dit par erreur
dans le texte.
(3) La dispositior de ces derniers tissus fournira d'excellents caractères pour
la détermination des Lois.
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l
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À
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 157
nouveaux qui s'organisent dans les bourgeons axillaires , ou s’ils
appartiennent à la végétation connue sous le nom de sève d'août ,
végétation que, dans ma Physiologie, j’expliquerai à ma manière.
Mais ce que je comprends très bien, et ce dont je suis parfaite-
ment convaincu, c’est qu'ils proviennent de l’une de ces sources,
sinon de toutes les deux. Il ne nous faut donc plus maintenant,
pour arriver à la complète démonstration de ce phénomène,
comme d’ailleurs de tous ceux qui se rattachent à cet important
sujet, que des expériences bien faites, bien dirigées et du
temps (4).
(4) J'ai dit que, dès qu’un individu vasculaire ou phyton est arrivé à un certain
degré d'organisation , il produit des tissus radiculaires ou même des racines.
Qu'est-ce donc qu'un bourgeon? un assemblage d'individus ! Dès que ces indi-
vidus , qui naissent les uns après les autres, les uns des autres, les uns’dans les
autres, arrivent isolément à ce degré convenable d'organisation, ils envoient leurs
vaisseaux radiculaires distincts sur la tige ou dans leurs racines propres.
Un bourgeon commence donc par un individu qui, au bout d’un certain temps,
émet ses tissus radiculaires.
Dans ce premier individu, il s’en développe un second qui, à son tour, fait des-
cendre ses tissus radiculaires à la circonférence de ceux du premier ; il en sera de
même du troisième individu, relativement au second, et toujours ainsi tant que le
végétal en produira. Les bourgeons, en se développant, envoient donc des vais-
seaux radiculaires sur le tronc. C’est ainsi qu'ils se greffent à lui.
Les tissus radiculaires des bourgeons axillaires, c’est-à-dire des individus im -
parfaits qu'ils renferment, et qui, pour ainsi dire, ne sont préparés que pour l'année
_ suivante , sont et restent très petits.
Ce sont eux que nous observons vers la partie extérieure de chaque couche
ligneuse de tous les végétaux dicotylés.
Je vous ai dit que ces vaisseaux radiculaires sont très ténus au moment de leur
apparition. et que plus tard ils grandissent en tous sens : mais ici ils ne peuvent
grandir, puisque les individus dont ils ne sont que les prolongements inférieurs
restent à l’état rudimentaire. ,
La végétation de la sève d'août est, à peu de chose près, dans le même cas; les
vaisseaux radiculaires de toutes les feuilles qui se développent atteignent sans nul
doute la base du végétal ; mais ils n’ont pas le temps de grossir, et restent à l'état
de première formation. Il suffit d'inspecter les couches ligneuses qui se dévelop-
pent naturellement, et surtout celles que nous modifions par nos expériences,
pour en acquérir la preuve. Le problème de la formation des couches, de leurs
zones et de l'accroissement en diamètre des troncs, est donc, à peu de chose près,
résolu.
156 SAUDICHAUD. — SUR L’ANATOMIE
Voici des pièces anatomiques commencées le 45 août 1843 et
arrêtées le 9 mai de cette année , époque où les vaisseaux radi-
culaires étaient en plein développement , et sur lesquelles on voit
que tout ce qu’il y à de formé de la couche annuelle n’est encore
composé que de vaisseaux tubuleux , et que ces vaisseaux sont
beaucoup plus nombreux dans la partie vers laquelle je les ai di-
rigés que dans toutes les autres. Il ne nous faut donc plus, je le
réitère, que des expériences et du temps pour arriver à une
complète démonstration expérimentale de ces phénomènes.
Voici maintenant, et pour en finir avec mes Notes, une bou-
ture faite avec un fragment de tige de Cissus. Gette tige (1) , re-
cueillie, en 1831, à Rio-de-Janeiro , avait été séchée au four. À
mon retour en France, à la fin de 1833, nous apercûmes ;
M. Adolphe Brongniart et moi, que les tissus cellulaires situés
sous l’épiderme étaient encore vivants et verts. Nous la placämes
dans les serres du Muséum, où elle donna promptement naissance
à un bourgeon qui, bientôt après, forma un très long rameau,
Ce rameau fut coupé pour faire des boutures. Un second ra-
meau se produisit aussitôt à la base du premier et s’éleva rapide-
ment jusqu’au sommet de la serre. Les boutures ayant réussi, je
pus, sans crainte de perdre la plante, sacrifier la souche primitive.
Cette souche, disséquée par macération, nous montre, 1° son
tronc principal (2); 2° son premier rameau (3) ; 3° le second (4),
et, très nettement, les tissus radiculaires produits par le second
rameau, qui passent sur la base du premier, sur le tronc primitif,
et, de ce dernier , dans les racines (5).
Ce fait, sans le secours de tous les autres, suffit pour la dé-
monstration de la doctrine que je soutiens.
Tels sont, messieurs, les éléments que je voulais montrer à
l’Académie,
(1) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XIIT, fig. 5. — Idem. Voyage de
la Bonite, pl. CXXXTI, fig. 43.
(2) Voyez Gaudichaud, Organographie, pl. XTIT, fig. 5, a,«”.
(3) fbid., id., Gg. 5, b.
(4) Ibid. 'id., 6g. 5, c
(5) Luid . id, fig. 5, d. Voyez aussi les fig. 6, 7, 8, de la même planché
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉES. 139
Je puis me tromper sans doute dans appréciation de ces faits :
de nombreux observateurs, plus habiles que moi, ont éprouvé ce
sort. Si tel était le mien, si ma doctrine phytologique était jugée
inadmissible , je m'en consolerais en pensant aux efforts que j'ai
faits pour atteindre la vérité, et que tous les matériaux qui ont pu
m’égarer resteront du moins et à jamais acquis à la science et à
de meilleurs interprètes (1).
Ces matériaux se composent d’énviron trois mille pièces de
toute nature, dont mille au moins méritent d’être soigneusement
conservées.
Toutes serviront également à la démonstration des phénomènes
de l’organographie et de la physiologie des monocotylées et des
dicotylées, qui, je le soutiens une fois encore , se développent en
tous sens de la même manière et par les mêmes causes.
Maintenant que nous connaissons les causes générales qui pro-
duisent les développements divers; maintenant que nous prou-
vons que les sources principales d’où partent les principes orga-
nisateurs sont dans les bourgeons ; maintenant enfin que nous
savons quelles sont les lois qui régissent les agencements des
tissus , et, en un mot, ce que c’est qu’un végétal, nous pourrons
aborder toutes les questions qui se rattachent à l’organogénie, à
la physiologie et à l'anatomie proprement dites, en donnant à ces
parties de la science des végétaux la rationalité que nous avons
la confiance d’avoir apportée à nos principes généraux d’organo-
oraphie. |
Pour l’organogénie , nous vous avons déjà (2) fait connaître ,
sinon notre travail, du moins le plan que nous nous proposons de
suivre et le cadre dans lequel nous devons le renfermer, cadre
dont nous n’avons pas changé la forme, mais que nous avons COn-
sidérablement agrandi. |
Pour la physiologie, nous avons, dans la sphère de nos moyens,
épuisé le champ des observations, et nous ne craignons pas de
(1) Je vais déposer toutes ces pièces anatomiques dans les collections phytolo-
giques du Muséum, où chacun pourra les étudier.
(2) Voyez Gaudichaud, Organogénie (Comptes-rendus de l'Académie des Sciences ;
Séance du 27 juin 1842).
410 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES.
dire que les matériaux que nous avons groupés sont aussi beaux ,
aussi nombreux et aussi concluants que ceux qui forment la base
de l’organographie.
Pour l’anatomie générale, directe et microscopique, vous
comprenez, messieurs , d’après les principes d’organographie
que je viens de vous montrer, qu'elle va devenir une science
toute nouvelle, et qui jettera de vives lumières sur toutes les
autres parties, puisque nous savons actuellement, et d’une manière
exacte, quels sont l’origine, l’âge et la nature des différents sys-
tèmes organiques et des tissus qui les composent.
Nous réserverons, pour le temps où nous vous l’apporterons,
les critiques que nous avons à faire sur les travaux anatomiques
d’un savant étranger , M. H. Mohl , dont les attaques peu mesu-
rées n’obtiendront pas d'autre réponse. Il nous sera facile de
prouver que ces travaux ont été faits, les uns dans une mauvaise
direction , les autres sans direction aucune, et que tous ont été
d’une stérilité désespérante pour l’organographie, pour la phy-
siologie et pour l’anatomie elle-même.
C’est avec regret que nous entrerons dans cette voie; mais,
puisqu'on nous en fait une obligation , nous saurons la remplir.
Nous dirons donc franchement , et sans nous préoccuper des per-
sonnes , toute notre pensée sur des ouvrages qui, sans compter
les erreurs d'observations, d'interprétation et de reproduction
des faits , ne sont, à nos veux , que de grandes et belles inutilités.
ADDITIONS À LA FLORE DU BRÉSIL MÉRIDIONAL.
Description de genres nouveaux, et rectification de quelques anciens
genres appartenant à la famille des Mélastomacées ;
Par M. C. NAUDIN,
Docteur ès-sciences.
La famille des Mélastomacées constitue un des ordres les plus
riches du règne végétal , en même temps que l’uniformité de son
type en fait un des plus naturels. En effet, à part un petit nombre
d'espèces, il est toujours facile de reconnaître presque au premier
sondes. à +. st 1 st
NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. Ali
coup d’æil celles qui lui appartiennent ; mais la question est tout
autre lorsqu'il s’agit de les classer en genres, et de fixer d’une
manière bien nette les caractères de ceux-ci. C’est à ces deux
causes, c’est-à-dire au grand nombre d'espèces et à l’uniformité
de l’organisation générale, comme aussi peut-être à la variabi-
lité de certains organes, dont les formes réputées fixes avaient été
prisées au-delà de leur valeur, à la pauvreté des herbiers et surtout
à des études trop partielles, qu’il faut, je crois, attribuer les im-
perfections qui se font remarquer dans les travaux des botanistes,
lorsqu'ils se sont occupés de cette famille.
Là, même, ne s'arrêtent pas les difficultés. S'il est des genres
où les espèces se distinguent par des caractères bien tranchés, il
en est d’autres où des formes, en apparence fort éloignées, se
nuancent par un si grand nombre d’intermédiaires, qu’on se
trouve à chaque instant dans l’impossibilité de préciser les carac-
tères des espèces et d’en tracer les limites.
Au nombre des botanistes dont les recherches ont contribué à
jeter du jour sur cette famille intéressante à plus d’un titre, je ci-
terai MM. de Humboldt, Bonpland, Martius, Don, R. Brown,
Blume, Seringe, Chamisso, Raddi, Gaudichaud, etc. ; mais c’est
au célèbre auteur du Prodrome que nous devons ce que nous pos-
sédons de plus complet sur les Mélastomacées. C’est lui qui, le
premier, aidé de M. Seringe, à tenté un travail d'ensemble, au-
quel on pourrait déjà donner le nom de monographie, et où, mal-
gré quelques imperfections de détail rendues inévitables par l’in-
suffisance des matériaux, on ne peut s'empêcher de remarquer la
sagacité avec laquelle De Candolle saisissait, souvent au simple
coup d'œil, les véritables rapports des espèces, et avec quelle
justesse il opérait ses rapprochements,
Quoique le nombre des genres, dans la famille qui nous occupe,
s'élève déjà à plus de cent, il sera nécessaire d’en créer encore
beaucoup d’autres. La plupart de ceux qui existent ont besoin, de
l'avis même de De Candolle, d’être remaniés; quelques uns même
devront diparaître entièrement. C’est ce dont m'ont convaincu
les nombreuses analyses que j'ai faites, tant sur les plantes rap-
portées du Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire , que sur celles
1h42 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES.
qui ont été récoltées par divers autres botanistes, notamment
MM. Claussen et Guillemin, et qui font partie des collections de
M. Delessert et du Muséum de Paris.
Les caractères qui doivent présider à la distribution générale
des Mélastomacées en tribus et à la formation des genres ont été
déjà indiqués, au moins en partie, par MM. Seringe, Don et De
Candolle. Ce sont, en suivant l’ordre de leur importance : 4° la
forme et le mode de déhiscence des étamines; 2° la forme des
graines, qui à à peu près la même valeur que le caractère précé-
dent et coïncide généralement avec lui; 3° les diverses combinai-
sons de nombre dans les parties de la fleur.
La nature sèche ou succulente du fruit, la présence et les di-
vers degrés de développement de la couronne nectarienne, la
forme des pétales, le plus ou le moins d'adhérence de l'ovaire
avec le calice, la forme des placentas, le port, l’inflorescence, etc. ,
bien que venant en seconde ligne, n’en sont pas moins des consi-
dérations importantes pour la caractéristique des genres,
Je reviendrai avec plus de détails sur ce sujet, lorsque le temps
et l’espace me le permettront; je me contenterai, en attendant,
d'indiquer les genres et les espèces qui suivent, et à la descrip-
tion desquels M. Auguste de Saint-Hilaire a souvent contribué,
soit par sa collaboration directe, soit par ses manuscrits.
TULASNEA.
Calyx profunde 4-dentatus ; tubo ceampanulato ; dentibus trian-
gularibus , acutis, simplicibus (id est : intus membranà non du-
plicatis). Petala 4, orbicularia, calycis fauci inserta, ejusdem
dentibus alterna. Stamina { fertilia, cum petalis alternantia ; an-
theris late ovatis , orbicularibusve, à facie ad dorsum compressis,
apice porosis ; connectivo infra loculos parumper producto; 4 abor-
tiva, petalis opposita, fertilibus paullo minora ; omnium filamentis
filiformibus, glabris. Corona nectarea baud producta. Ovarium
omnino liberum, glabrum, biloculare. Stylus filiformis, glaber,
apice clavatus vel nonnihil incrassatus. Stigma truncatum. Cap-
sula calvee persistente vestita, bilocularis, loculicide bivalvis, po-
NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. 1h35
lysperma. Semina plus minus irregulariter ovata sed non cochleata,
placentis centralibus productis transverse valde dilatatis affixa. —
Herbæ graciles caulibus simpliciusculis et verisimiliter annuæ, Ge-
nus amicissimo L, R. Tulasne botanices in musæo parisiensi ad-
jutori qui mire de fungorum anatomià disseruit dicavi.
T'. gracillima , caule 1-2-decimetrali, filiformi, recto, subsimplici,
olanduloso-piloso ; foliis paucissimis ; radicalibus petiolatis ; caulinis ses-
silibus; omnibus ovatis, pilosis ; vix conspicue serratis ; floribus termina-
libus axillaribusque , subsolitariis. — Antheræ purpureæ, late biporosæ ,
poris confluentibus ; connectivo in insertione filamenti antice bitubercu-
lato. Stigma clavatum. — In montibus dictis Pyreneos prope urbiculam
Meia Ponte in prov. Goyaz. Ex herb. cl. A. de Saint-Hilaire ab eoque in
mss. descripta.
T'. foliosa, caulibus 1-4-decimetralibus, adscentibus ; foliis sessilibus ;
inferioribus sæpe approximatis ; ovato-oblongis ; superioribus distantibus,
linearibus; omnibus integerrimis, glabratis, uninerviis ; paniculâ pauci-
florâ , terminali ; floribus in ejus ramis subsolitariis. — Petala purpurea,
caduca. Antheræ orbiculares, poris duocbus minutis apertæ., Stigma capi-
tellatum. — in palude propè Mandinga in prov. Goyaz. Ex herb. cl.
Saint-Hilaire et in illius mss. descripta,
BRACHYANDRA.
Calyx 4-fidus ; tubo campanulato ; divisuris ovatis, acutis, sim-
plicibus, ciliatis. Petala late obovata vel subrotunda, patula. Sta-
mina 8, inæqualia; 4 majorum cum petalis alternantium antheræ
fertiles, subellipticæ, apice truncato late biporosæ ; connectivo
infra loculos vix producto ; 4 minorum antheræ abortivæ, clavatæ,
Corona nectarea haud producta. Ovarium basi adhærens, ovatum,
apice villosum, {-loculare. Stylus subulatus glaber. Stigma punc-
tiforme. Capsula calyce persistente vestita, ovata, 4-locularis,
loculicide 4-valvis ; valvis medio septiferis. Semina numerosa,
cochleata, placentis productis, margine incrassatis affixa. —
Herba pusilla, vix semidecimetralis ; caule fiiformi, simplici ; fo-
lis subsessilibus, lanceolato-ellipticis, integerrimis, pilosiusculis;
3-nerviis ; floribus paucissimis, sessilibus, términalibus axillari-
busque, subsolitartis ; petalis 2 millim. longis late obovatis, albis,
— Nomen ab antheris, pro ordine brevibus, ductum.
Ahh NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES.
B. perpusilla. — In palude exsiccatà prope Salgado, in prov. Minas
Geraes. Ex herb. clar. A. Saint-Hilaire et ab illo in mss. descripta.
Observation. —- Ce genre est voisin des {rthrostemma, mais
ses quatre étamines stériles, et la brièveté des anthères des quatre
autres, ainsi que son port, suffisent pour l’en séparer.
ERIOCNEMA.
Calyx 5-fidus ; tubo campanulato ; divisuris angustis, simpli-
cibus vel duplicatis. Petala 5, oblongo-obovata , obtusa, glabra,
Stamina 10, æqualia subæqualiave conformia ; antheris lineari-
subulatis, apice uniporosis ; connectivo non producto. Corona nec-
tarea haud producta. Ovarium liberum vel basi adhærens, sub-
globosum ovatumve, pilis setosis coronatum, 3-loculare, poly-
spermum. Stylus fillformis, glaber. Stigma punctiforme. Ovula
placentis prominulis margine incrassatis affixa. Capsula calyce
persistente vestita, ab apice ad basin loculicide 3-valvis; valvis
medio septiferis. Semina ..... — Herbæ primo aspectu ferme
subacaules, hirsutæ vel villosissimæ ; caulibus crassis, brevibus ;
foliis longe petiolatis, ovatis; floribus umbellatis.
Observation. — Une des deux espèces de ce genre, rapportée
du Brésil par M. Aug. de Saint-Hilaire, avait été soupconnée par
M. De Candolle être un Bertolonia : aussi l’avait-il rangée parmi
ceux-ci dans notre herbier. C’est en effet avec les Bertolonia que
les deux espèces pour lesquelles j'ai créé ce genre paraissent avoir
le plus d’analogie. On ne saurait toutefois les confondre avec eux,
si l’on considère que le caractère essentiel des Bertolomia consis-
tant dans la forme tout-à-fait insolite du calice et de la capsule,
manque ici, où elle a la forme et le mode de déhiscence qu'elle
offre ordinairement dans le reste de la famille.
E. fulva ; caule sublignoso , brevi, crassiusculo, petiolis, pedunculis
calycibusque hirsuto-villosissimis, ferrugineis ; foliis majusculis, longe
petiolatis, ovatis, obtusis, basi cordatis, denticulatis, 9-nerviis, utrinque M
villosis, fulvis; pedunculis axillaribus, longis, subpaucifloris. — Caulis vix
decimetralis, sæpe ramosus. Folia circiter 1-1/2 decim. longa, 1-1/4 Tata.
Calyx late campanulatus, divisuris simplicibus. Petala 12-14 millim.
:
| NAUDIN. —- MÉLASTOMACKÉES. 145
longa, oblongo-obovata , basi in unguem producta. Ovarium basi adhæ-
rens, globosum. Capsula globosa, umbilicata. — Prope flumen vulgo Ri-
beiro Mauro in prov. Minas Gerues. Kloret decembre. Ex herb. Mus. par.
nec non cl. B. Delessert.
£. Hilariana ; subacaulis, hirsutissima ; foliis longe petiolatis, ovatis,
subobtusis, basi cordatis, dentatis, ciliatis, 5-7-nerviis ; scapo gracili; um-
bella pauciflora, basi crinito-involucrata. — Caulis vix 2-3-centimetralis,
crassus, nodosus. Folia %-7 cent. lunga, 4-5 lata. Calyx campanulatus ;
divisuris duplicatis ; exterioribus distantibus, angustis, subulatis, setosis;
interioripus chlongo-linearibus, obtusis, membranaceis, glabris, cum ex-
terioribus ultra medium connatis, iisdemque brevioribus. Petala 8 mill.
longa, oblongo-obovata, obtusa, glabra, alba. Ovarium liberum, ovato-
triconum , inferne glabrum, apice membrana triloba, glanduloso-pilosa,
styli basim cingente coronatum. Capsula subcylindrica, oblonga. — In
collibus abruptis haud procul à Villa Ricca. À clarissimo À. de Saint-Hi-
laire allata, in manuscriptisque descripta.
AUGUSTINEA À. S.-H. et Na.
. Calyx turbinato-campanulatus ; limbo brevissime 8-10 dentato,
inter dentes membranaceo. Petala 6-8, cuneato-linearia, emar-
ginata, calyce longiora. Stamina 20 et amplius; antheris basi
recurvà bifidis ; connectivo non producto. Ovarium semi-adhærens,
9-o-loculare ; polyspermum. Stylus filiformis. Stigma nonnihil di-
latatum, truncatum. Bacca sicca, calyce circumscisso coronata,
globosa. Semina pyramidato-clavata , parumper incurva. —
Frutex ramis, petiolis nervisque dense leonino-hirsutis ; foliis lan-
ceolatis, anguste breviterque acuminatis, acutissimis , basi obtu-
sis, subintegerrimis, præter nervulos marginales à-nerviis, supra
hittis, demum glabratis, subtus inter nervos breviter rufescenti-
_subtomentosis; glomerulis in racemos breviusculos dispositis. —
Cum calyce 10-dentato corolla 6-8-petala reperitur. Nomen a
divo Augustino qui in libro De civitate Dei de seminibus plantarum
mirabiliter dixit.
A. speciosa. Folia 2-2 1 2 decim. longa, 8-10 centim. lata. Pétala 8 mil-
lim. longa.—In sylvis prope San Gabriel ad radices montis Serra Negra,
prov. Minas Geraes, haua procul a finibus provinciæ Rio de Janeiro.
3° série. Bor. T. IL. ( Septembre 1844.) 10
1h16 NAUDEN. — MÉLASTOMACÉES.
STENODON.
Calyx 6-7-fidus ; tubo campanulato ; divisuris distantibus, sub-
filiformibus, simplicibus. Petala 6-7, ovato-elliptica, subacuta.
Stamina 12-44, æqualia subæqualiave, conformia ; antheris oblon-
ais, subulatis, uniporosis; connectivo infra loculos producto, ar-
cuato et in insertione filamenti antice bituberculato. Corona nec-
tarea non producta. Ovarium liberum, ovatum, glabrum, umbi-
licatum, 4-loculare, polyspermum. Stylus filiformis, glaber. Stigma
punctiforme. Placentæ triquetro-lamelliformes in insertione cum
columella valde angustatæ. Capsula globosa, 4-locularis, loculi-
cide A-valvis ; valvis medio septiferis. Placentæ incrassatæ, tri-
quetræ, Semina irregulariter ovata, incurva, —Arbuscula retorta,
sesquimetralis ; ramis crassis, teretibus, dense breviterque villosis,
albicantibus vel flavescentibus, ad apicem dense foliosis ; veter1o-
ribus nudis, glabratis, cortice suberoso, rugoso, vestitis; folus
oblongo-lanceolatis, acutissimis, basi attenuatà subpetiolatis, in-
tegerrimis, adpresse villoso-tomentosis, 3-5 nerviis, circiter 5 cent.
longis ; floribus axillaribus, subsolitariis, sessilibus ; calycibus to-
mentosis, albicantibus ; petalis ferme centimetralibus, rubris. —
Genus ex divisuris calycinis nominatum.
\
S. suberosus. In arenosis loci dicti vulgo Chapadaë, in Brasilia australi.
— Ex herb. cl. Aug. de Saint-Hilaire et in ejus mss. descriptus.
MIOCARPUS.
Calyx campanulatus, 5-fidus ; divisuris acutis, simplicibus, per-
sistentibus. Petala obovata. Stamina 10, valde inæqualia ; anthe-
ris oblongis, subellipticis, acutiusculis, uniporosis; majorum 5
cum petalis alternantium connectivo infra loculos longe producto, :
arcuato, in insertione filamenti antice bicalcarato; 5 minorum
parum producto. Corona nectarea non producta. Ovarium libe-
rum , glabrum, biloculare, polyspermum. Capsula loculicide bi-
valvis; valvis medio septiferis. Placentæ prominentes. — Herba
caulibus decumbentibus, rubentibus, 4-gonis, inferne glabris :
foliis sessilibus, ovatis, remote subdenticulatis, glabriusculis, sub-
NAUDIN. — MIÉLASTOMACÉES. 147
trinerviis; paniculà terminali, pauciflorà ; calycibus pedunculisque
glanduloso-hirsutiusculis ; floribus roseis vel purpureis.
M. paludosus. Caules 2-3-decimetrales, inferne sæpe incrassati, flac-
cidi. Folia 5-6 millim. longa, 3-4 lata. Petala fere centimetralia.—In pa-
ludosis lacus prope Guarda Mor., nec non circa As Formigas et Lagoa
dos Porcos. Ex herb. cl. A. de Saint-Hilaire et in mss. ab eo descripta.
Observation. — Cette espèce avait été étiquetée par M. De Can-
dolle dans notre herbier Maicroheia limnobros ; mais la description
qu'il donne de celui-ci convient peu à notre plante, qui semblerait
devoir être rapportée plutôt à son 2rundata. Elle m’a paru s’éloi-
oner assez du type des Wicrolicia pour constituer un genre distinct.
Elle en diffère par la forme de son anthère, qui n’est pas rostrée
comme celles des Microlicia, par les deux prolongements calcari-
formes du connectif, et surtout par son ovaire, qui n’a que deux
loges, celui des Microlicia étant toujours triloculaire. Elle s’éloigne
aussi par son port, ainsi que par les localités qu’elle habite, de la
plupart des espèces si nombreuses et presque toujours si difficiles
à distinguer qui composent ce genre. À part le prolongement bi-
fide de son connectif, on pourrait dire que c’est un Macrolicia dont
le fruit à été diminué; c’est ce qui m’a engagé à lui donner le nom
de Miocarpus (Meion-kar pos).
DAVYA DC. Prod. Il, 105.
D. Claussenuü, glabra; ramis lignosis ; supremis obtuse tetragonis ; fo-
liis petiolatis, lanccolatis, grosse arguteque serratis, 5-nerviis; panicula
terminali, corymbosa.—Frutex an arbor? Folia circiter 1 1/2 decim. longa,
5-6 cent. lata. Calyx late campanulatus subhemisphæricusve, limbo inte-
gro. Petala 1 4 2 centim. longa, oblongo-obovata, marginibus et apice
præsertim subcrispata (saltem in herbario). Stam. 10, inæqualia, con-
formia ; antheris linearibus, falcatis; connectivo postice in appendices
duas, unam brevem acutiusculam descendentem, alteram longiorem as-
cendentem apice clavatam produeto. Corona nectarea parum manifesta,
Ovarium liberum, breviter ovatum, glabrum, costatum, apice quasi trun
cato umbilicatum, 5-loculare ; loculis multiovulatis. Stylus apice recurvus.
Stigma punctiforme. Placentæ productæ, lamelliformes, margine incras :
satæ, ructus maturi haud vis. — In campis cirea urbem Movo Friburgo,
118 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES.
in prov. Rio de Janeiro. À cl. Claussenio missa. Ex herb. Mus. par. nec
non cl. B. Delessert.
LAVOISIERA DC. Prod., 102.
Les caractères de ce genre doivent être modifiés ainsi qu'il
suit :
Calyx 5-6, rarius 8-fidus vel dentatus ; Himbo simplici, non-
nunquam deciduo. Petala tot quot calycis divisuræ, plus minus
irregulariter obovata vel inæquilatera. Stamina petalorum numero
dupla, sæpissime alternatim inæqualia. Antheræ ovatæ vel ovato-
oblongæ rarius cylindricæ , rostro brevi oblique uniporoso in-
structæ. Connectivum infra loculos semper longe productuin , ili-
forme, arcuatum et ultra filamenti insertionem in appendicem
clavatam bilobamve desinens. Gorona nectarea nunquam producta.
Ovarium semper plus minus adhærens, summo apice liberum ,
h-5-6-8-loculare sed nunquam nisi abortu 3-loculare. Placentæ
productæ, sæpe lamelliformes, margine incrassatæ, Capsula ca-
lyce vestita, 4-5-6-8-locularis, in valvas totidem nunc a basi ad
apicem, nune ab apice ad basim loculcide vel rarius septicide
dehiscens. Columella persistens, placentis sibi adhærentibus quasi
alata. ;
L. macrocarpa, glaberrima, glaucescens ; foliis semi-amplexicaulibus,
ovato-ellipticis, integerrimis, uninerviis, planiusculis, supremis præcipue
purpurascentibus ; capsulis 8-locularibus, in valvas totidem ab apice ad
basim septicide solubilibus. Folia 4 1/2-2 centim. longa, 4 lata. —In ru-
pibus montium vulgo Serra do Frio prov. Minas Gceraes. Floret maio. Ex
herbariis clar. Rich. Deless. et Mus. par.
Observation. — Ce n’est vraisemblablement qu’une variété du
L. pulcherrima; mais l’état incomplet des échantillons que j'ai
eus sous les yeux ne m'a pas permis de décider cette question ;
je ne donne donc le Z. macrocarpa que comme une espèce pro-
visoire. |
L. grandiflora, viscosa , fere glaberrima; foliis semi-amplexicaulibus,
ovato-lanceolatis, obtusiusculis, 3-5, obscurius 7-9-nerviis, floribus
NAUDIN. —- MÉLASTOMACÉES, 149
magnis, breviter pedicellatis.—Frutex circiter sesquimetralis. Folia 5 cen-
tim. longa , 2 rarius 3 lata. Calyx 6-dentatus ; tubo urceolato-oblongo,
limbo dilatato ; dentibus brevibus, acuminatis, distantibus. Petala fere
h centim. longa subinæquilatere obovata, alba vel rosea basi flavicantia
vel omnino purpurea. Antheræ oblongæ, fere lineares. Ovarium oblon-
gum, 6-loculare. Capsula fere matura circiter 2 centim. longa, oblongo-
elliptica. — In paludosis prope prædium Taipa ad limites provinciarum
Minas Geraes et Goyaz. À clar. Aug. de Saint-Hilaire lecta ab eoque in
mss, descripta. |
Observation. — Cette espèce paraît assez voisine, mais bien
distincte cependant, du Z. gentianoides, BG. et Mart.
L. glandulifera, fruticosa ; ramis veterioribus denudatis, cortice rugoso
vestitis, supremis dense foliosis ; foliis undique pilis glanduliferis hirsutis ,
ciliatis, sessilibus, ovatis, acutiusculis, planis vel vix carinatis, præter ner-
vulos parum conspicuos manifeste 3-nerviis ; floribus terminalibus, magnis;
capsulis in dichotomià demum alaribus, solitariis. —-Folia 2-3 cent. longa,
1-1 1/2 lata. Calyx 5-rarius 6-fidus ; tubo oblongo, polygono; divisuris
linearibus , acutis, glanduloso-pilosis. Petala circiter 3 centim. longa,
irregulariter obovata, apiculo glandulifero terminata, pulchre rubra vel
purpurascentia. Stamina inæqualia, conformia. Ovarium oblongum, summo
apice liberum, 5-loculare. — In montibus vulgo Serru do Frio frequens
præsertim in locis humidioribus et sabulosis, ex clar. Vauthier, et loco
dicto Cachocira do Campo ex clar. Claussen, in prov: Minas Geraes. Heïb.
Mus. par. nec non cl. Rich. et Deless.
L. nervulosa, fruticosa ; ramis obtuse tetragonis, superne dense foliosis,
inferne nudatis, molliter glanduloso-hirsutis, rufescentibus ; foliis semi-
amplexicaulibus , oblongo-ovatis, obtusiusculis, integerrimis, utrinque
piloso-puberulis, multiveniis, subtus præsertim transverse ruguloso-ner-
vulosis ; floribus maguis terminalibus. — Folia 3-4 centim. jionga, 1 4 2
lata. Calyx profunde 6-dentatus, pubescens ; tubo campanulato, divisuris
acutis. Petala 3 centim. longa, obovata, subretusa, purpurea? Ovarium
oblongum , 6-locuiare. — In prov. Bakiensi legit c/. Planchet. Ex herb.
Deless.
L. conferliflora, suffruticosa fruticosave , caule inferne simpliciusculo
ramisque teretiusculis, glabris; foliis planis, sessilibus ; inferioribus sæ-
pius ovato-oblengis, mucronulatis ; supremis ovatis quandoque latissime
Ovatis, obtusiusculis; omnibus supra glabris, subtus sparse breviterque
glanduloso-pilosis ciliatisque , multinerviis; floribus ad apices ramulorum
fere capitatis foliisque dense involucratis. — Planta in herbario lutescens.
_Folia 1 1/2-5 centim. longa, 1/2-1 1/2 lata. Calyx profunde 5-fidus; tubo
turbinato ; divisuris oblongis, cuspidatis, apice glanduloso-ciliatis et fus-
1950 NAUBIN. — MÉLASTOMACÉES.
cescentibus. Petaia 2 4 2 cent. longa, lite obovata, in medio apiculata,
æquilatera, purpurea. Ovarium semiliberum, ovatum, 5-costatum, 5-locu-
lare.—In montibus Serra do Frio prov. Minas Geraes. Ex herb. Rich. et
ab eo nominata.
L. blanchetiana, fruticosa, viscosa, olaberrima ; foliis subparvis, planis,
sessilibus, elliptico-ovatis, obtusiusculis, integerrimis, uninerviis, glauces-
centibus ; floribus ad apices ramorum glomeratis. — Folia-circiter 1 cent.
longa, 5-8 millim. lata. Calyx profunde 5-dentatus vel subquiñquefidus ;
tubo oblongo-campanulato ; divisuris angustis, subulatis. Petala 2 centim.
longa , cuneata ; oblique apiculata ideoque inæquilatera, purpurea? An-
theræ longiuscule rostratæ ; connectivi appendieula in staminibus majo-
ribus 3-denticulata. Ovarium subglobosum 4-loculare. Capsula ab apice
ad basim loculicide 4-valvis,— In prov. Bahiensi legit Blanchet. Ex herb.
cL Deless.
L. caryophyllea, glaberrima, glaucescens; caulibus fruticosis, gracili-
bus, subsimplicibus; foliis $essilibus , inferioribus omnino linearibus, an-
gustis ; supremis oblongo-lanceolatis , acutissimis, integerrimis , uniner-
viis ; floribus terminalibus, subsolitariis. — Caules 2-5-decimetrales. Folia
1 1/2-2 cent. longa, 1-5 millim. lata. Calyx profunde 5-dentatus ; dentibus
triangularibus. Petala circiter 2 centim. longa , oblongo-obovata; apicu-
lata, purpurea. Ovarium 4-5-loculare. — In campis prope locum dictum
Rancho do Mico da Serra in montibus vulgo Serra da Lapa (Saint-Hil.),
et Serra do Frio (Vauthier), in prov. Minas Geraes. In herb. Deless. Rich,
et Mus. par. nec non clar. Saint-Hil. ab eoque in mss. descripta.
Observation. — J'avais pris d’abord l'espèce ci-dessus pour le
L. linifohia de De Candolle, bien que la description qu’il en donne
-ne convint qu'imparfaitement aux divers échantillons que j'avais
sous les veux, et je lui aurais probablement attribué ce nom, si Je
n'avais découvert que la plante à laquelle il le donne appartient
à un Microlicia, ainsi que le prouve l’étiquette laissée par De Can-
dolle lui-même dans notre herbier.
L. microphylla, viscosissima ; foliis exiguis, 4-fariam subimbricatis, el-
lipticis, integerrimis, enerviis, scrobiculato-rugosis (ad lentem) ; floribus
terminalibus, su! solitariis. — Fruticulus ex nostris speciminibus 1-2-de-
cimetralis. Folia 5 millim. longa, 2 lata. Calyx campanulatus , ruber, re-
sinosus, 5-dentatus; dentibus triangulari-acutis. Petala 15-18 millim.
longa, obovata, apiculata, rubra. Staminum filamenta rubra; 5 majorum
antheræ brunneæ, minorum luteæ. Ovarium subglobosum, h-5, aliquan-
|
|
doque abortu 3-loculare.—In campis prope Tijuco adamantium, in prov. ‘
Minas Gcraes. Ex herb. clar. Aug. Saint-Hil. ab eoque in mss. descripta.
NAUDAN. -— MÉLASTOMACÉES, 151
L. scaberula, fruticosa, tota glanduloso-hirtella; ramis teretiusculis :
foliis suborbicularibus vel late ovatis, semi-amplexicaulibus , planius-
culis, patulis, subuninerviis, tenuissime ciliato-serratis ; floribus ad apices
ramulorum solitariis, involucratis. — KFolia 5-8 millim. longa, fere
totidem lata. Calyx 6-fidus ; tubo campanulato ; divisuris lineari-acutis,
glanduloso-pilosis. Petala circiter 1 centim. longa, late obovata, subre-
tusa , pallidissime violacea. Stam. inæqualia. Ovarium 4-loculare. Cap-
Sula a basi ad apicem loculicide dehiscens. Semina ovato-incurva. — In
arenosis montium Serra do Frio. Ex herb. Deless. et Rich.
L. australis, caule vix lignoso, simplici ; foliis lanceolatis, integerrimis,
remote glanduloso-ciliatis, uninerviis , subtus pilosis. — Caulis 2-4-deci-
metralis. Folia 1 1/2 centim. longa 1/2 lata Calyx 5-6-fidus; tubo cam-
panulato ; divisuris triangulari-linearibus, acutis. Petala ferme 1 centim.
longa, obovata, subapiculata, rosea. Ovarium 4-5-loculare. — In palu-
dosis prope locum dictum ÆEgreja Velha, in parte australiore prov. Santi
Pauli vulgo Campos Geraes. Ex herb. cl. Saint-Hil. ab eoque in mss. des-
cripta.
Observation. — Cette plante est très voisine du £. mucorifera
et devra peut-être lui être réunie. M. De Candolle, qui l’a vue
dans notre herbier, a indiqué l’analogie des deux plantes , sans
oser, toutefois, les considérer comme identiques d'espèce. C’est
ce qui m'a engagé à décrire la nôtre séparément en attendant que
de nouveaux échantillons viennent aider à trancher la difficulté.
Elle a aussi une certaine analogie avec l’espèce polymorphe que
je décris plus loin sous le nom de L. centiformus.
E. bicolor; ramis remote glanduloso-hispidis ; foliis subplanis, ovatis,
acutis, 3-nerviis, marginibus subtusque glanduloso-pilosis; superioribus
imbricatis, inferioribus remotiusculis ; floribus terminalibus, solitariis. —
Frutex 1-1 1/2-metralis. Folia 8-10 millim. longa. Galyx campanulatus ,
6-dentatus; dentibus triangulari-ovatis, apiculatis. Petala circiter 1 cent.
longa, obovata, nonnihil inæquilatera, intus alba, extus hinc rubra, hinc
alba. Stamina ovata, brevia. Ovarium 6-loculare. — Secus rivulum in
valle prope prædium vulgo Fazenda de Caetano Jose de Melo in tractu
provinciæ Minas Geraes dicto Minas Novas. Ex clar. À. Ge Saint-Hil.
L. centiformis, fruticosa, di- trichotoma, sæpius glaberrima ; ramis ve-
teribus sæpissime denudatis, junioribus dense foliosis ; foliis sessilibus ,
OVatis, acutis, carinatis, coriaceis, rigidis, ciliatis, quadrifariam plus minus
dense imbricatis ideoque ramis sæpe loricato-tetragonis ; floribus termi-
nalibus solftariis ver abbreviatione ramulorum aggregatis, dense involu-
152 NAUDIN. -—— MÉLASTOMACÉES,.
cratis; capsulis maturis demum in dichotomia solitariis. — Gaules altitu-
dine variant, nunc subpedales, nunc sesquimetrales. Folia 1/2-1 centim.
longa , totidem lata vel angustiora. Calyx plus minus profunde 6-fidus ;
tubo campanulato ; divisuris obovatis , apice rotundatis, quandoque api-
culatis, ciliatis, sæpe quasi scarioso-sphacelatis aut fuscescentibus. Petala
1-3 centim. longa, obovata, retusa, varie purpureo-violacea vel rosea,
rarius alba. Ovarium summo apice liberum. Capsula breviter ovata,
6-10 millim. longa, 6-locularis, a basi loculicide 6-valvis; valvis inter se
cohærentibus et limbo calycino sæpe coronatis. — In permultis locis Bra-
siliæ potissimum australis.
Observation. — Ce n’est pas sans avoir hésité longtemps que je
me suis décidé à réunir sous le même nom de Z. centiformis
toutes les espèces qui forment dans le prodrome la section des
Cataphractæ. Si j'avais pu considérer ces diverses formes comme
les types d'autant d'espèces, il m'aurait été facile d’en quadrupler
le nombre au moyen des échantillons dont les herbiers sont au-
jourd’hui abondamment pourvus ; mais comme j'ai trouvé tous les
intermédiaires possibles, non seulement entre les types de De
Candolle, mais encore entre les nouvelles variétés souvent plus
caractérisées que les espèces que distingue le célèbre professeur
de Genève, j'ai cru devoir faire ce qu’il eût certainement fait à ma
place, c’est-à-dire considérer toutes ces formes comme les simples
variétés d'une plante extrêmement polymorphe et les réunir sous
une dénomination commune. Je me contenterai d'indiquer celles
qui m'ont paru les plus remarquables, laissant à d’autres le soin
d’en décrire un plus grand nombre, ou même d’y trouver matière
à faire des espèces distinctes, s’ils le jugent convenable,
« clavata, foliis suborbicularibus, coriaceis, mucronulatis, marginatis,
ciliatis, coriaceis, dense imbricatis ; ramis erectis, flore majusculo, invo-
lucrato terminatis ideoque clavatis; divisuris calycinis late obovatis ; ci-
liatis, rufescentibus; petaiis 3 centim. longis, purpureis. — In arenosis
montium prope pagum Vossa senhora da Penha et inter rupes ad aquæ
lapsum vulgo Cachoeira de Curmatahy, in parte australi prov. Minas Ge-
raes, À clar. À. de Saint-Hil. lecta et descripta.
G imbricata (verisimiliter émbricatæ, cataphractæ, comptæ et viminali |
DC., blepharocentræ et ciliatæ Mart. mss. referenda), ramis sæpe lori-
cato-tetragonis ; calycis divisuris obovatis, ciliatis, sæpe scarioso-sphace-
latis vel fuscescentibus ; petalis purpureis, roseis interdumque albis.— In
F4
NAUDEN. -- MIÉLASTOMACÉES, 153
multis iocis Brasiliæ australis. Ex herb. Mus. par. nec non clar. À. de S.-
Hil. Rich. et Deless.
y insignis DC, ! ramulis supremis subcorymbosis ; foliis lanceolato-
ovatis , acutissimis , longiuscule ciliatis, carinatis, vix subimbricatis vel
omnino patulis ; calycis divisuris linearibus, obtusiusculis, atropurpureis ;
floribus purpureo-violaceis. — In pascuis montium Serra da Caraça,
Serra Negra et Serra da Canastra, in prov. Minas Geraes, Ex herb. Mus,
par. et el. Saint-Hil.
à dendroides, ramosissima; ramis fastigiato-corymbosis ; foliis parvis,
lanceolatis, vix imbricatis; capsulis parvis vix magnitudine pisi minoris.
—In prov. Minas Geraes circa Capanema légit Claussenius. Ex herb. Mus.
par. et Deless.
e leucantha ; foliis parum coriaceis, suborbicularibus ; calycis divisuris
linearibus , subacutis , atropurpureis ; petalis albis interdum carneis vel
purpureis.— In montibus campisque editis prov. Minas Geraes præsertim
circa vicum Ztambè. Ex berb. clar. Saint-Hil. ejusque mss.
L. humilis, fruticulosa, nana, glaberrima ; foliis A-fariam imbricatis,
sessilibus , 1-nerviis, immarginatis, vix denticulatis, carnosiusculis ; in-
ferioribus lanceolato-linearibus ; superioribus ovatis, carinatis; floralibus
fere suborbicularibus, apiculatis ; floribus terminalibus, solitariis. —
Caules 1-2-decimetrales. Folia circiter 5-8 miliim. longa, 1-$ lata. Calvx
6-dentatus ; tubo turbinato ; dentibus rotundato-spathulatis, subciliatis.
Petala 12-14 millim. longa, irregularitér obcordata , inæquilatera, rubra.
Capsula 4-locularis, à basi ad apicem loculicide 4-valvis. — In campis
arenosis altisque montium Serra do frio in parte prov. Minas (eraes
dictà Distrilo dos Diamantes. Ex herb. cl. Saint-Hil. ejusque mss.
Observation. — Gette espèce a quelque analogie avec le L. cen-
hiformis. mais elle en est cependant tout-à-fait dictincte.
L. Chamæpitys, dichotoma, glaberrima; foliis subulato-acerosis ,
canaliculatis, quadrifariam pectinatis ; floralibüs latioribus, acuminatis ,
imbricatis; floribus terminalibus, solitariis. — FKruticulus circiter semi-
metralis. Folia‘1 cent. longa. Calyx profunde 6-fidus ; tubo brevi, cam-
panulato ; divisuris acuminatis, acutissimis. Petala fere 2 centim. longa ,
inæquilatere obovata, apiculata, subunguiculata, rubra vel purpurea.
Ovarium globosum basi solummodo adhærens, 4-6-loculare. Capsula à
basi loculicide 4-6-valvis. — In pascuis arenosis prope fodinas adaman-
tium vulgo servico do Rio Pardo, in tractu dicto Distrito dos Diamantes et
prope Corrego Novo in montibus Serra de Curmatahy in prov. Minas
Geraes a clar. Saint-Hil. Jecta et descripta.
154 NAUDIN, —— MÉLASTOMACÉES.
TREMBLEYA DC. Prod. III, 122.
T. tridentala, glaberrima, viscosa ; ramis e tetragono teretibus ; foliis
petiolatis , late ovatis, apice obtusis, basi acutiusculis, supra medium
remote breviterque serrulatis, sæpe vero integerrimis, 3-nerviis ; cymis
pedunculatis, axillaribus, plerumque 3-floris — Frutex submetralis.
Folia 2 1/2-3 centim. longa , 1 1/2-2 lata, sæpe in pagina superiore vis-
cosissima nitida. Petiolus 1/2-1 centimetralis. Petala 12-13 millim. longa,
obovata, alba vel purpurea, Staminum majorum connectivi appendix longe
producta , plana, subtriangularis, 3-dentata. — In montibus Serra de
San Jose proy. Minas Geraes. Ex herb. et mss. cl. Saint Hil.
T. pentagona, fruticosa , viscidula , glabra ; ramis superioribus 4-go-
ais ; foliis petiolatis, obovatis ovatisve interdumque late ellipticis, acu-
tiusculis, supra medium remote denticulatis, margiuibus reflexis, 3-ner-
viis; floribus ad apices ramorum axillaribus, plerumque solitariis,
bibracteatis, pedicellatis ; calycibus viscosissimis. — Folia 2-3 cent. longa,
1 1/2-2 lata. Calycis tubus 5-10-costatus, fere omnino pentagonus ;
limbi divisuræ subulatæ, apice angustato longe acuminatæ vel subfili-
formes. Petala 1 centim. longa, obovata, vix apiculata, parumper
inæquilatera , an purpurea? Staminum majorum appendix latiuscula,
biloba. Capsula globosa, — In montibus Serra d'Ouro-Branco prov.
Minas-Geraes legit Laruotte. Ex herb. cl. A. Saint-Hil, et Deless.
T. neopyrenaica ; caule ramisque subteretibus breviter glanduloso-
hirsutis ; foliis breviter petiolatis, chlongo-ovatis, subacuminatis , acutis,
tenuiter serrulato-crenulatis , pubescentibus, 5-nerviis ; paniculis pyra-
midatis, multifloris terminalibus bracteis foliisque floralibus oblongo-
ellipticis, quandoque acutis.—Frutex circiter metralis. Folia 6-7 centim.
longa, 3 et amplius lata. Petiolus 3-4 millim. longus. Calyx urceolatus ;
dentibus distantibus, angustis, subulatis, cum fructu crescentibus.
Petala circiter 8 millim. longa, obovata, apicuiata, rosea ? Ovarium sub-
globosum. Capsula matura calyce persistente vestita ; magnitudine pisi
Majoris. —In montibus Pyreneos prov. Goyaz. Ex herb. et mss, Saint-Hil.
, 1 stachyoides ; fruticosa ; ramis tetragonis, glanduloso-hirsutis; foliis,
subsessilibus, ovato-oblongis lanceolatisve , acutis, argute serratis, glan-
duloso-ciliatis, pilosiusculis, 5-nerviis: floribus ad apices ramulorum.
Superiorum solitariis-ternis, in paniculam foliosam paucifloram dispositis.
— Folia cireiter 3 cent. longa , 1 lata. Calyx glanduloso-hirsutus, 5-fidus ;
tubo urccolato, divisuris distantibus , angustis, linearibus. Petala 7 mill.
longa, obovata, acutiuscula. — In Brasilia australi, præcipue circa
Tocororse legit Laruotte. Ex herb. À. Saint-Hil -
: ‘Qaniculata; ramis 8 tetragono teretiusculis : foliis petiolatis, oblongo--
= ne 4 re
‘
NAUDIN. — MÉLASTOMACGÉES. 159
ovatis vel lanceolatis, interdum acuminatis, integerrimis, marginibus
parumper revolutis, supra glabris , subtus vix conspicue tomentoso-fur-
furaceis, lutescentibus, 3-nerviis ; cymis paniculatis, gracilibus, foliosis
bracteolatisve, multifloris, axillaribus. — Frutex circiter metralis et
ultra, nonnihil retortus. Folia 4-5 centim. longa , 4 112-2 lata. Petala
6-8 millim, longa , obovata, nonnihil inæquilatera, rosea. Staminum
connectiva rubra. Stylus a staminibus declinatüs, ruber, — In campis
circa J'uruoca in prov. Minas Geraes. EX herb. cl. Deless, et Saint-Hil.
ejusque mss.
Observation. — Cette espèce est voisine du 7”. triflora ; mais
elle s’en distingue aisément par ses feuilles plus larges et ses pa-
nicules plus grêles.
T. revoluta ; ramis supremis tetragonis, sparse furfuraceis, inferne
nudatis; foliis breviter petiolatis ; lanceolato-oblongis, obtusiusculis ,
margisibus omnino revolutis ideoque folia linearia mentientibus, supra
glabris, canaliculatis; subtus interdum furfuraceis, sæpius glabratis,
uninerviis ; capsulis maturis axillaribus , solitariis, pedunculatis, bibrac-
teatis. — Frutex aut arbuscula. Folia 4 1,2-2 centim. longa, 2-4 millim.
lata, — Circa Capanema in prov. Minas Geraes. Ex herb. Deless.
EXPLICATIO ICONUM.
TABULA 9.
Fig. Let 1. Tulusnea gracillima F. — Specimina magn. natural.
a, flos integer auctus.
b, alte dissectus.
ce, petalum seorsim visum.
d, Stamen ab antica facie Spectatuin.
d', idem a tergo.
e, Staminodium a facie delineatum.
e’, idem a latere.
f, granula pollinica 460 vices circiter aucta.
Fig. IF et 2. Tulasnea foliosa +. — Individua magn. naturali delineata.
g, Calyx auctus.
k, floris dimidia pars.
i, petalum ex alabastro desumptum.
j, stamen antice visum.
j, idem poslice.
k, staminodium.
156 DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES.
k’, alterum amplius auctum apice uniporosum.
l, granula pollinica 460 vices aucta.
m, Oovarii sectio transversalis.
n, ejusdem segmentum verticale.
o, valvæ dissepimentique introflexi illi continui dimidium.
p, fructus loculicide dehiscens, 2-valvis.
q, Semina aucta, testa reticulata.
TABULA 9.
Stenodon suberosus .-— Ramus florifer magn. nativa delineatus.
a, flos explicatus desuper spectatus.
b, antica calyeis parte adempta, ovarium liberum in centro. dens linearis,
petalum stamenque superstitia conspiciuntur.
c, stamen seorsim et a latere visum.
c’, Stamina à tergo.
d, ovarium quadriloculare transversim sectum.
e, pars placentæ verticalis et amplius auctæ, ovula quædam ascendentia et
anatropa gerens.
f, Semen junius integumento exteriore indurato et, granuloso denudatum ,
mi, denticulus mycropyles hilo contigueæ respondens , ch, punctum dre
lazinum.
g, fructus maturus loculicide dehiscens , valvis quatuor medio septa ab axi
centrali et placentis crassis exsiccalis apice libera gerentibus.
hk, semina matura seorsim delineata.
RECHERCHES SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES DE CERTAINS VÉGÉTAUX
ET SUR LA CAUSE DE CE PHÉNOMÈNE ;
Par M. DUTROCHET,
(Extrait des Comples-rendus de l'Institut, séance du 5 août 184%.)
Les tiges des végétaux volubiles enveloppent de leurs spires les
arbres ou les autres appuis qui leur servent de supports, en s'en-
roulant sur eux dans la progression ascendante de leur accroisse-
ment. Cet enroulement s’opère ou de droite à gauche ou de gauche
à droite, suivant les espèces végétales. Pour se faire une idée
précise de ces deux modes d’enroulement spiralé, l'observateur
doit se supposer au centre de la spirale formée par le végétal
1
= pu
DUTROCHET. —- SUR LA VOLUPRILITÉ DES TIGES, 157
volubile, Cette spirale sera dirigée de droite à gauche si Fobser-
vateur, censé servir de support, voit, en idée, la tige spiralée du
végétal volubile passer sur le devant de sa poitrme en montant de
sa droite vers sa gauche. Si, au contraire, la tige spiralée est
censée passer sur le devant de la poitrine de lobservateur en
montant de sa gauche vers sa droite, la spirale sera de gauche à
droite.
Lorsque j'eus découvert que les sommets des tiges du Pisum
sativum, que les sommets des filets préhenseurs de plusieurs
plantes grimpantes offraient un mouvement révolutif spontané,
dirigé tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à droite (1),
j'entrevis que la force intérieure et vitale à laquelle était dûü ce
mouvement révolutif, était aussi l’agent de l’enroulement spiralé
des tiges des végétaux volubiles : cependant il y a une différence
très remarquable entre ces deux phénomènes. Le mouvement
révolutif est très marqué dans la tige du Pisum sativum, et ce-
pendant cette tige n’est point volubile ; elle ne conserve aucune
des inflexions qu’elle subit tour à tour dans son mouvement révo-
lutif, qui dure pendant plusieurs jours en diminuant graduelle-
ment de vitesse. Lorsque ce mouvement a cessé dans un méri-
thalle vieilli, ce mérithalle demeure droit. Dans les filets préhen-
seurs de la bryone ou du concombre , le mouvement révolutif
n'existe que dans les premiers temps. Ces filets ne conservent
aucune courbure permanente qui soit la suite de ce mouvement
passager. Au contraire, l’enroulement spiralé de ces filets est
permanent du moment qu'il est opéré. Il n’est point susceptible
de s’effacer , de se changer , en une autre courbure, comme cela
a lieu relativement aux inflexions prises par ces mêmes filets dans
leur mouvement révolutif, De même, dans les tiges volubiles, la
force qui produit l’enroulement spiralé, agissant à mesure qu’elles
s’accroissent en longueur, leur donne, de prime abord, la cour-
bure spiralée qu’elles ne quitteront point. Ainsi, dans le mouve-
ment révolutif, on observe un état passager des courbures suc-
cessives qui opèrent la révolution, laquelle a lieu dans une
| (1) Voyez les Comptes-rendus des séances de l’Académie des Sciences, séance du
| 6 novembre 1843,
|
|
|
|
158 DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ ‘PES: TIGES.
courbe fermée , tandis que dans le mouvement d’enroulement
spiralé, on observe un état permanent des courbures qui opèrent
ce mouvement.
Les filets préhenseurs de certains végétaux offrent successive-
ment le premier et le second de ces phénomènes. Les tiges des
végétaux volubiles semblent n’offrir que le second ; mais le pre-
mier n’y existerait-il pas aussi, quoiqu'il n’ait pas encore été
apercu? S'il y existait et que sa direction de droite à gauche où de
gauche à droite fût constamment la même que celle de la volu-
bilité ou du mouvement d’enroulement spiralé , cela ne prouve-
rait-il pas que ces deux mouvements dépendent de l’action de la
même force intérieure et vitale dont l’action est révolutive ? Jai
entrepris de faire les expériences propres à résoudre ce problème
de physiologie végétale. Il s'agissait d'observer les sommets fort
jeunes, et non encore enroulés en spirale , des tiges des plantes
volubiles, afin de voir si le mouvement révolutif y existait; il
fallait voir si ce mouvement révolutif, supposé qu'il existàt ,
s’opérait constamment dans le même sens que celui de Fenroule-
ment spiralé ou de la volubilité.
Ces expériences seraient difficiles à faire en plein air, où l’in-
fluence d’une vive lumière est un obstacle à l'existence du mouve-
ment révolutif, ainsi que je l'ai fait voir dans mon Mémoire cité
plus haut, et où l’agitation de l'atmosphère troublerait souvent
les mouvements du végétal ; J'ai donc été dans la nécessité de les
faire dans mon cabinet. Pour cela, je prenais seulement le som-
met en pleine végétation des végétaux volubiles , et je mettais leur
partie inférieure coupée tremper dans l’eau contenue dans un
flacon en l’y assujettissant convenablement. Des indicateurs cor-
respondaient aux extrémités de ces tiges, pou pouvoir ee nves
leur déplacement.
. Avant d'exposer mes expériences, je dois rappeler ici quelques
uns des faits que j'ai fait connaître dans mes observations sur le
mouvement révolutif chez le Pisum sativum.
Le mouvement révolutif ne se montre que chez les deux méri-
thalles qui précèdent le dernier, c’est-à-dire chez ceux qui, sans
être trop jeunes, le sont encore assez pour posséder une flexibilité
DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES. 199
et une vitalité suffisantes pour l'existence de ce phénomène. On ne
l’observe pas encore chez les mérithalles trop jeunes ; on cesse
de l’observer chez les mérithalles trop vieux. Or, cet état de
vieillesse arrive d’autant plus vite que la température est plus
élevée. Plus un mérithalle vieillit, plus son mouvement révolutif
est lent; ce mouvement est accéléré par l'élévation de la tempé-
rature , il est ralenti par son abaissement.
Il résulte de ces faits que l'appréciation de la durée d’une ré-
volution n’a de valeur qu'autant que cette durée est comparée à
l’âge du mérithalle qui exécute ce mouvement, qu’autant que le
degré de la température intervient dans l'appréciation de cette
durée, qu’autant enfin que l’on peut déterminer quelle est l’in-
fluence qu’exerce sur cette durée la nature même du végétal, Or
toutes ces observations comparées ne pouvaient point être faites
dans les expériences que je vais exposer. Les végétaux coupés et
trempant dans l'eau par leur base tronquée n'étaient point là dans
leur état naturel; ils ne pouvaient donc point être les objets d’ex-
périences exactes. La seule chose importante à observer dans
cette circonstance était l'existence et la direction du mouvement
révolutif ; peu importait la durée de la révolution : cependant je
n’ai pas négligé de noter cette durée.
Voici le résumé de mes expériences , faites exclusivement sur
les végétaux volubiles indigènes.
Liserons (Convolvulus sepium, Convoloulus arvensis, L ),.
Les tiges de ces deux plantes sont volubiles de droite à gauche ;
leur sommet m'a offert un mouvement révolutif dans le même
sens. Chez le Convolvulus sepium, la durée de la révolution a
été, dans deux expériences, de 15 heures et de 18 heures
90 minutes. Chez le Convolvulus arvensis, cette durée de la ré-
volution à été de 9 heures et de 10 heures 15 minutes. Pendant
ces expériences , faites simultanément, la température , dans mon
cabinet , fut de 17 à 18 degréscentésimaux. Les tiges de ces deux
plantes sont tordues sur elles-mêmes de droite à gauche , c’est-à-
dire dans le même sens que celui de la volubilité et que-celui du
mouvement révolutif.
160 DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES.
. Haricot ( Phaseolus vulgaris, L.).
La tige de cette plante est volubile de droite à gauche; elle est
tordue sur elle-même dans le même sens. J’ai mis simultanément
en expérience deux de ces tiges, par une température de 17°,50
à 18 degrés centésimaux. Ges tiges étaient très faibles, et ne
pouvaient se soutenir droites ; leur partie supérieure était fléchie
vers la terre, et c’est dans le milieu de leur antépénultième mé-
rithalle qu'existait la flexion. Or, c’est ce lieu de flexion qui était
le siége principal des incurvations par lesquelles la partie supé-
rieure et inclinée des deux tiges fut dirigée successivement vers
tous les points de l'horizon. Ce mouvement révolutif s’opéra de
droite à gauche , même sens que celui de la volubilité et que celui
de la torsion de la tige sur elle-même. Dans l’une de ces tiges, la
première révolution s’accomplit en 5 heures 30 minutes, et la
seconde en 8 heures 30 minutes. Dans l’autre tige , la première
révolution s’opéra en 11 heures 45 minutes, et la seconde en
13 heures.
Cuscute (Cuscuta europæa, L.).
Les tiges filiformes de cette plante parasite sont volubiles de
droite à gauche ; mais comme cette volubilité n’est pas très pro-
noncée, on ne l’observe pas souvtnt. Pour voir si les sommets
des tiges de cette plante offraient un mouvement révolutif, j'ai.
coupé une tige de luzerne (Medicago sativa), sur laquelle elle
vivait en parasite, et je l’ai mise tremper par sa base dans un
flacon plein d’eau. La cuscute a continué de vivre et de se déve-
lopper. De cette manière, j'ai pu observer le mouvement révolutif
des sommets libres des tiges filiformes de cette plante, mouve-
ment que j'ai vu affecter la direction de droite à gauche. Dans
quatre expériences faites simultanément par une température
de + 17 degrés centésimaux,, J'ai vu les révolutions s’accomplir
en À heure 15 minutes, en 1 heure 35 minutes, en À heure
h0 minutes, et enfin en 2 heures. Ces tiges filiformes ne sont
point sensiblement tordues sur elles-mêmes.
DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES. 461
Houblon (Humulus lupulus, L.).
La tige du houblon est volubile de gauche à droite, et tordue
sur elle-même dans le même sens. J’ai mis en expérience deux
sommités de tige de cette plante en pleine végétation , et cela par
une température de + 18 degrés centésimaux. J'ai observé le
mouvement révolutif opéré par l’action du pénultième mérithalle ;
sa direction est de gauche à droite , direction semblable à celle
de la volubilité et à celle de la torsion de la tige. La durée des
révolutions à été très inégale dans ces diverses périodes. Aïnsi,
dans l’une des tiges, la première demi-révolution s'étant accom-
plie en-5 heures 30 minutes, la seconde demi-révolution ne s’ac-
complit qu’en 47 heures 30 minutes, ce qui fit 23 heures pour la
révolution entière. Dans l’autre tige, la première demi-révolution
s’opéra en 5 heures, tandis que la seconde demi-révolution ne
fut effectuée qu’en 45 heures, ce qui fit 20 heures pour la révolu-
tion entière. .Gette différence extraordinaire provient, à mon avis,
de ce que , au commencement de l’expérience , la plante possédait
encore son énergie vitale naturelle, tandis qu’au bout de quelques
heures , cette énergie se trouvait déjà altérée par le fair de la
position anormale de la plante, 11 n°v eut point de révolution sub-
séquente.
. ‘ Renouée des buissons {Polygonum dumetorum, L.).
La tige de cette plante est volubile de gauche à droite, et lé-
gèrement tordue sur elle-même dans le même sens. J’ai mis en
expérience simultanément et par une température de + 17 à
18 degrés centésimaux , trois sommets de tige de cette plante
ayant chacun quatre mérithalles. Jobservai le mouvement révo-
lutif de gauche à droite, c’est-à-dire dans le même sens que celui
de la volubilité et que celui de la torsion de la tige sur elle-même.
Les révolutions s’accomplirent en 3 heures 10 minutes. en
5 heures 20 minutes , et en 7 heures 45 minutes.
Chèvrefeuille des bois (Lonicera Peryclymenum, L.).
La tige du chèvrefeuille est volubile de gauche à droite, et elle
3° série. Bor. T. If. {Septembre 1844.) ||
162 DUTROCHEZ. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES,
est tordue sur elle-même dans le même sens, J’ai mis trois de ces
tiges en expérience ; elles avaient chacune trois mérithalles. Les
pénultièmes, longs de 5 à 6 centimètres , furent les siéges de l’ac-
tion qui opéra le mouvement révolutif, lequel fut de gauche à
droite , sens qui se trouva ainsi le même que celui de la volubilité
et que celui de la torsion de la tige. Les révolutions, dans ces
trois tiges, s’accomplirent en 3 heures 45 minutes, en { heures
920 minutes, et en 5 heures 30 minutes.
»
Tamme (Tamus communis, L.).
La tige du T'amus communs est volubile de gauche à droite ;
elle est tordue sur elle-même dans le même sens. Par une tempé-
rature de + 18 degrés centésimaux , J'ai mis en expérience une
sommité de tige contenant trois mérithalles ; elle nv’offrit le mou-
vement révolutif dirigé de gauche à droite, sens le même que
celui de la volubilité et que celui de la torsion de la tige sur elle-
même. La révolution s’accomplit en 9 heures 20 minutes. Cette
révolution fut exclusivement due à l’action du pénultième méri-
thalle, lequel était long de 4 centimètres. Le dernier mérithalle,
long seulement de 4 centimètre , n’offrait point encore ce mouve-
ment.
Morelle grimpante (Solanum Dulcamara, L.).
La tige de la morelle grimpante est faiblement volubile : aussi
ne la trouve-t-on pas toujours dans cet état. Sa volubilité se mani-
feste lorsque ses tiges naissantes et nombreuses se trouvent très
rapprochées : alors elles s’enroulent en spirale lès unes sur les
autres, On les voit de même s’enrouler en spirale sur les tiges
verticales d’autres plantes, telles, par exemple, que des orties,
avec lesquelles elles peuvent se trouver en contact, de manière à
ne point être gêhées dans leur mouvement d’enroulement. Lors-
qu’elles croissent parmi les rameaux diffus et serrés des arbustes,
leur volubilité ne se manifeste point.
Cette plante offre cela de tout particulier qu’elle est volubile
dans les deux sens opposés , c’est-à-dire de droite à gauche et de
gauche à droite, J’ai trouvé à peu près, en nombre égal, des tiges
DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES, 163
de cette plante qui étaient volubiles dans ces deux sens. L’obser-
vation attentive de ce phénomène m'a conduit à la connaissance
de sa cause. |
On sait que , chez un grand nombre de végétaux , les feuilles ,
dans leur insertion sur la tige , représentent une spirale ; et sou-
vent il arrive que, sur le même individu végétal , il y a des tiges
qui offrent cette spirale dirigée de droite à gauche, et d’autres
tiges chez lesquelles cette spirale est dirigée de gauche à droite.
C’est à Bonnet (1) que l’on doit cette observation. Gette double
direction de la spirale des feuilles est très remarquable chez la
morelle grimpante ; car il y a chez elle à peu près autant de tiges
ou de rameaux chez lesquels on observe la direction de droite à
gauche de la spirale des feuilles , qu’il y en à chez lesquels existe
la spirale inverse. Or, j'ai observé que ces deux directions in-
verses de la spirale des feuilles se trouvent en rapport avec les
deux directions inverses de la volubilité qu’offrent les tiges de
cette plante. Cela n’est pas toujours très facile à constater , parce
que les tiges volubiles sont toujours tordues sur elles-mêmes , ce
qui fait que la direction naturelle de la spirale des feuilles ne peut
plus se distinguer ; mais, lorsqu'il n’y a qu’une partie , le milieu
par exemple , d’une tige qui se soit trouvée à même de s’enrouler
en spirale sur un support, on peut voir le sens de la spirale des
feuilles au-dessus et au-dessous de cette partie enroulée. Lorsque
les tiges de cette plante sont éloignées de tout support, elles
n'oflrent pas le moindre signe de disposition à la volubilité ; elles
ne sont alors jamais tordues sur elles-mêmes, et l’on distingue
ainsi sans peine le sens de la spirale des feuilles.
Après avoir constaté que le sens de la spirale des feuilles était
le même que celui de la volubilité, chez la morelle grimpante, 1l
s'agissait de rechercher si le mouvement révolutif du sommet des
tiges existait chez cette plante , et si la direction de ce mouvement
était semblable à la direction de la spirale des feuilles et de la vo-
lubihité. Pour faire cette expérience, j'ai pris deux tiges jeunes en
plein développement, et qui, s'étant développées à l’ombre,
(1) Recherches sur l'usage des feuilles.
16h DUTROCHET. —- SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES.
avaient un faible degré d’étiolement. Je savais, par mes expé-
_riences précédentes, qu’un commencement d’étiolement favori-
sait l'existence du mouvement révolutif. De ces deux tiges, qui,
développées loin de tout support, n’offraient aucun indice de vo-
lubilité ni de torsion sur elles-mêmes, l’une montrait la spirale des
feuilles dirigée de droite à gauche, l’autre offrait cette spirale
dirigée de gauche à droite. Je les mis en expérience dans mon
cabinet, suivant ma méthode ordinaire. La température était,
dans ce cabinet, fixée à + 19 degrés centésimaux. J’observai
bientôt le mouvement révolutif ; il fut inverse dans les deux tiges.
Dans la tige dont les feuilles offraient la spirale de droite à gauche,
le mouvement révolutif du sommet s’opéra également de droite à
gauche, et la révolution s'’accomplit en 4 heures 20 minutes, Dans
la tige dont les feuilles offraient la spirale de gauche à droite, le
mouvement révolutif du sommet s’opéra de gauche à droite , et
la révolution s’accomplit en à heures 15 minutes. La courbe fer-
mée décrite par le sommet des tiges dans ces deux expériences
n'eut que 2 à à centimètres de diamètre.
J'ai répété deux autres fois ces expériences par des tempé-
ratures de 19 et 20 degrés ; j'ai obtenu les mêmes résultats. Les
ayant tentées de nouveau par une température de 16 à 17 degrés,
je n’ai plus observé de mouvement révolutif.
Je fais observer que , dans les cas où j'ai observé ce mouve-
ment révolutif, ce n’a été que dans les huit ou neuf premières
heures de l’expérience. Passé ce temps, les tiges demeurèrent
immobiles ; leur vitalité avait été altérée par la position anormale
où elles se trouvaient placées.
CONCLUSIONS.
Les résultats suivants se déduisent des expériences ci-dessus
exposées :
1° Le mouvement révolutif existe dans le sommet de toutes les
tiges volubiles.
% Le sens de ce mouvement révolutif est constamment le même
que celui de la volubilité de ces mêmes tiges.
DUTROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES. 465
3° Le sens de la torsion de ces tiges volubiles sur elles-mêmes
est le même que celui du mouvement révolutif de leurs sommets
et que celui de leur volubilité. Il existe , 1l est vrai, des excep-
tions relativement à ce dernier fait; mais ces exceptions, qui
m'ont trompé autrefois, proviennent de ce que, chez une tige
enroulée en spirale sur un support, les feuilles, en se portant
toutes du côté le plus éclairé, produisent par ce mouvement, dans
la tige qui les porte, une torsion qui est quelquefois en sens in-
verse de celui de sa torsion normale.
h° Le sens de la spirale décrite sur les tiges par l'insertion des
feuilles est le même que celui du mouvement révolutif du sommet
de ces mêmes tiges.
De tout cela on est en droit de conclure que les phénomènes
divers, 1° du mouvement révolutif du sommet des tiges ; 2° de la
volubilité ou de l’enroulement spiralé de ces tiges sur leurs sup-
ports ; 3° de la torsion de ces tiges sur elles-mêmes ; {4° de la
disposition en spirale des feuilles sur les tiges ; que tous ces phé-
nomènes, dis-je, dépendent de la même cause, c’est-à-dire
qu'ils sont produits par la même force intérieure et vitale dont
l’action est révolutive autour de l’axe central de la tige,
Mais par quel mécanisme cette force produit-elle ces divers
phénomènes”? Est-ce en imprimant directement du mouvement
aux solides organiques , ou bien est-ce seulement sur les liquides
organiques qu'elle exerce son action motrice, laquelle se commu-
niquerait ensuite aux solides? C’est à cette dernière hypothèse
que je suis conduit à m'arrêter par les considérations suivantes ,
puisées dans l’étude de l’organisation des végétaux volubiles. Ces
végétaux présentent, dans leur développement en grosseur, un
phénomène très remarquable qui consiste en ceci , que leurs tiges,
au côté extérieur de la spirale qu’elles décrivent en vertu de leur
volubilité, s’accroissent plus en grosseur et en longueur qu’elles
ne le font au côté intérieur de cette même spirale , ce qui atteste,
dans le côté extérieur , une nutrition. plus active que dans le côté
intérieur (L). Ces faits de nutrition plus active , et par conséquent
(1) Pour bien expliquer ici ma pensée, je dirai que si les spirales de la tige vo-
lubile étaient assez rapprochées les unes des autre: pour se toucher, elles repré-
466 DULROCHET. — SUR LA VOLUBILITÉ DES TIGES.
de plus grand développement au côté extérieur de la spirale for-
mée par la tige qu'à son côté intérieur , donnent évidemment la
cause immédiate de la flexion spiralée de cette tige ; mais quelle
est la cause de cette inégale nutrition? On peut admettre que le
côté intérieur de la spirale formée par la tige étant appliqué sur le
support cylindrique qu’elle embrasse, ce côté, soustrait aux in-
fluences atmosphériques et à l’action de la lumière , serait privé,
en partie , de l’action des causes extérieures qui favorisent la nu-
trition ; mais la disposition à l’enroulement spiralé existait , dans
la tige volubile , avant que cet enroulement existât. On voit même
Souvent cet enroulement spiralé s’opérer sans que la tige soit en
contact avec aucun support , en sorte que tous ses côtés recoivent
alors également les influences du dehors. Aïnsi j'ai vu souvent des
tiges très allongées de chèvrefeuille des jardins (Lonicera Capri-
folium L.). qui n'étaient en contact avec aucun support , affecter
cependant la forme spiralée , et cela par l'effet d’une plus forte
nutrition de la tige au côté extérieur de la spirale qu’à son inté-
rieur. On voit très bien le même phénomène d’inégale nutrition
dans les vrilles les plus grosses de la bryone (Bryonia alba L.),
vrilles dont les spirales, alternativement dirigées de droite à
gauche et de gauche à droite, n’ont point de supports dans leur
intérieur.
D'où provient cette différence dans la nutrition des deux côtés
extérieur et intérieur de la spirale qu’affectent les tiges des végé-
taux volubiles ? L’excès de nutrition du côté extérieur de la spirale
qu'affecte la tige, même lorsque le côté intérieur de cette spirale
est exempt de contact avec un support, ne prouve-t-il pas que
les liquides nutritifs sont dirigés en spirale et avec excès par une
force intérieure vers le côté qui prend le plus de développement ,
côté qui devient par cela même le côté extérieur de la spirale ?
Or, comme il vient d’être démontré que tous les phénomènes de
spiralisation et de révolution qu’offrent les tiges des végétaux dé-
pendent de la force intérieure et vitale dont l’action est révolutive
senteraient un tube. Or. la surface extérieure de ce tube.est ce que je nomme le
côté extérieur de la spirale, et la surface intérieure de ce même tube est ce que
je nomme le côté intérieur de la spirale,
LÉVEILLÉ, — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 107
autour de l’axe central de la tige , il en résulte que c’est cette force
qui donne aux liquides nutritifs la direction spiralée , en vertu de
laquelle s'opère l’excès de nutrition du côté extérieur de la spirale
qu'aflecte la tige de toute plante volubile.
Au reste, on ne peut nier que le contact des supports n’ait de
l'influence pour déterminer les tiges volubiles à s’enrouler sur eux
en spirale. C’est ainsi qu’on à vu plus haut que les tiges du Sola-
num Dulcamara, lorsqu'elles viennent à toucher des supports ,
s’enroulent en spirale sur eux, tandis que lorsqu'elles croissent
libres de tout contact, elles n’offrent pas le plus léger indice de
volubilité. Le contact des supports agit très probablemeat ici en
interceptant localement l'influence des agents du dehors, ainsi
que je l’ai dit plus haut, mais cela ne déterminera pas l’enroule-
ment d’une tige non volubile, quelque grêle, quelque flexible
qu'elle soit : il faut que la disposition à la volubilité existe.
CHAMPIGNONS EXOTIQUES:
Par M. J.-H. LÉVEILLÉ D.-M.
Dans un voyage que je viens d'exécuter en Hollande, dans le
but spécial d'étudier l'herbier de Persoon , conservé au musée de
_ Levde, j'ai été conduit d’une part à reconnaître comme nouvelles
un grand nombre d’éspèces que je possédais depuis longtemps en
herbier ; de l’autre, à étudier complétement la plus grande partie
de celles qui ont été décrites par MM. Blume, Nees et Junghuhn.
Cette étude m’ayant familiarisé avec la riche végétation crypto-
gamique des possessions hollandaises dans les Indes, j'ai pu par-
courir avec fruit les collections formées, non seulement dans la
Nouvelle-Guinée, les Moluques, à Java, Sumatra et Bornéo, par
Zippelius, mais encore celles recueillies par MM. Khuhl et Van-
Hasselt, Junghuhn et Korthals. Ce sont les Champignons ré-
coltés par ces savants qui font le sujet du travail que je publie
aujourd’hui, travail que m'a rendu facile l'examen des dessins ori-
ginaux d’un grand nombre d'espèces faits sur les Heux mêmes, et
168 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
dont je suis redevable de la communication à la bienveillance de
M. le professeur Blume. À l’énumération des espèces conservées
au musée de Leyde, j'ai ajouté celles de l’herbier de Paris, restées
inédites jusqu’à ce Jour, ou qui doivent être comprises dans une
partie de la cryptogamie du voyage de la Bonite, que m'a confié
mon ami M. Gaudichaud , ainsi que plusieurs espèces curieuses
que je dois, soit à l'amitié de M. le professeur Miquel, soit à celle
de quelques autres botanistes, |
Qu'il me soit permis d'exprimer en particulier à M. le profes-
seur Blume ma profonde reconnaissance pour la bienveillante gé-
nérosité avec laquelle il m’a ouvert la belle et riche collection con-
liée à ses soins.
AGARICINI.
AGARICUS.
1, Agaricus parvulus, nov. sp. Pileo membranaceo nudo lævi fus-
cescente, lamellis distantibus rotundato-adnatis stipiteque pleno
fibroso nudo concoloribus basi nigricante. — Hab. Java, ad
truncos.
Agaricus n° 2. Korthals (herb. Lugd. Batav. ).
Ce petit Agaric croît par groupes de deux ou trois individus ; le cha-
peau est large de 4 à 6 millimètres, presque membraneux , nu, lisse et
d'une couleur fauve ; les lames peu nombreuses , distantes , arrondies en
arrière et adnées ; le pédicule court, plein, nu, d’une consistance ferme
et élastique , de la même couleur que le chapeau et un peu noir à la base.
he A garicus Mauritianus , nov. sp. Glaber pallide flavus, pileo
coriaceo subcarnoso convexo depresso sulcato lamellis crassis
distantibus ramosis acute adnatis, stipite pleno fibroso sursum di-
lato, deorsum fuscescente, —Hab. ad truncos in insulà Mauritii.
Petite espèce de la hauteur de 2 ou 3 centimètres, d’un blanc jaune dans
toutes ses parties; le chapeau nu, convexe, déprimé au centre, strié à la
marge, est large de 4 à 8 millimètres: les lames sont épaisses, divisées,
aiguës aux deux extrémités , et adhérentes au sommet du pédicule qui se
dilate pour former le chapeau. |
3. Agaricus hemispilus, nov. sp. Gæspitosus, pileo carnoso in-
_
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 169
fundibuliformi lobato versus marginem tomentoso albo, lamellis
confertis acute decurrentibus lutescentibus, stipite coriaceo nudo
glabro albo deorsum attenuato fuscescente, — Hab. in Guade-
lupà, ad truncos.
Grande et belle espèce haute de 5 à 8 centimètres ; le pédicule est
d'une consistance ferme, coriace , nu, dilaté à sa partie supérieure pour
former le chapeau qui est en forme d’entonnoir, lobé , crépu , nu à sa
partie moyenne, et légèrement tomenteux vers la marge ; les lames sont
très nombreuses, aiguës aux deux extrémités, un peu décurrentes, et
fixées à la même hauteur sur le pédicule.
h. Ægaricus fuscatus, nov. sp. Fuscus, pileo carnosulo depresso
striato undulato , lamellis distantibus acute adnatis, stipite plena
pruinato deorsum attenuato. — Hab. ad truncos in insul. Java,
Agaricus fuscatus , Korthals (herb. Lugd. Batav.).
L'Agaricus Vaillantii rappelle cette espèce pour la forme et la taille ;
elle est d'une couleur fauve généralement; le chapeau, peu charnu,
glabre , strié, déprimé au centre, est large de 6 à 8 millimètres; les
lames sont éloignées, d’inégale longueur, et fixées au pédicule, qui est
pruineux dans toute son étendue.
5. Agaricus flexilis, nov. sp. Pileo coriaceo membranaceo infun-
dibuliformi nudo sulcato fusco, margine acuto recto, lamellis
tenuibus distantibus acute decurrentibus , stipiteque gracili
nudo cylindrico concoloribus. — Hab. Sumatra, ad truncos
(herb. Miquel).
‘ Haut de 2 à 4 centimètres, pédicule allongé, grêle, dilaté à sa partie
supérieure pour former un chapeau mince, élastique , parfaitement in-
fundibuliforme, nu et sillonné; les lames sont aiguës aux deux extrémités,
étroites, tranchantes à la marge, et décurrentes sur la partie supérieure
du pédicule. Tout le champignon est de couleur fauve, et prend par là
dessiccation une consistance cornée.
6. Agaricus hymenodes , nov. sp. Albus , pileo tremelloso mem-
branaceo infundibuliformi subpellucido nudo sulcato, lamellis
distantibus acute subdecurrentibus acie acutis, stipite sursum
attenuato nudo subcorneo. -- Hab. Sumatra, ad truncos (herb.
Lugd. Batav.).
170 LÉVEILLÉ. —- CHAMPIGNONS EXOTIQUES,
Chawpignon haut de 4 à 5 centimètres, très remarquable par un cha-
peau qui est mince, comme formé d’une seule membrane, et de l'aspect
du Tremella ; il est infundibuliforme, nu, sillonné, la marge repliée en
dessous ; les lames, de la même nature que le chapeau, sont étroites, .
aiguës aux deux extrémités, et un peu décurrentes sur l'extrémité supé-
rieure du pédicule , qui est très sensiblement atténuée. h
7. Agaricus tenuipes , nov. sp. Pileo membranaceo convexo
striato tomentoso ferrugineo, lamellis distantibus acute adnatis
pallide fuscis, stipite filiformi nudo fusco basi bulloso albo vil-
loso. — Hab. Sumatra, ad truncos.
Agaricus fuscus, Korthals (herb. Lugd. Batav. ),
Petite espèce voisine de l’Agaricus hematocephalus Mntg.; son pédicule
est filiforme, cylindrique, nu, corné, haut de 4 centimètres, porte un
chapeau d’abord convexe, puis plat, membraneux, strié et de couleur
ferrugineuse ; les lames, tranchantes à la marge , d'inégale longueur et
aiguës aux deux extrémités, adhèrent au pédicule. :
8. Agaricus sclerophorus, Kthls. mss. Pileo membranaceo elastico
infundibuliformi substriato fulvo, lamellis crassis bifidis ferru-
gineis acute adnatis, stipite filiformi nudo nigricante sclerotio
cinereo insidente, — Hab, in insul. Java.
Agaricus sclerophorus, Korthals mss. (herb. Lugd. Batav.).
Cet Agaric naît d’une Sclérote grisâtre, de la grosseur d’une graine de
chanvre ; le pédicule est grêle, filiforme, cylindrique, nojrâtre, corné,
et long de 3 centimètres, porte un chapeau membraneux infundibuli-
forme, large d’un centimètre, légèrement strié vers la marge qui regarde
en bas; les lames assez nombreuses, dichotomes, aiguës aux deux
extrémités, et de couleur ferrugineuse, fixées au pédicule. Gette jolie
petite espèce peut être rangée dans le Warasmius.
9. Agaricus Sumatrensis, nov. sp. CGæspitosus , pileo membra-
naceo coriaceo orbiculari nudo dichotome sulcato, lamellis-
que distantibus latis adnatis fusco nigricantibus, stipite gracili
pleno cylindrico æquali tomentoso ferrugineo. — Hab. Su-
matra.
Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Cet Agaric ne peut être comparé à aucune espèce connue jusqu'à ce
PRE PR PE PP EE
Le fs
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES, 171
jour : seulement la facilité avec laquelle il se dessèche permet de le placer
parmi les Marasmius de Fries ; son chapeau est exactement orbiculaire,
plat, membraneux, d’une consistance coriace; sa surface, nue, marquée
de sillons dichotomes, est d’un roux extrêmement foncé qui passe au
noir, ainsi que les lames, qui sont larges, également coriaces, et fixées à
un pédicule allongé, plein , égal, recouvert d’un duvet velouté ferrugi-
neux , analogue à celui de l’Agaricus velutipes, mais beaucoup plus épais.
10. Agaricus trichophorus, Zippel. mss. Albus, pileo membra-
naceo pellucido e convexo deplanato setis longis obsito, lamellis
tenuibus acute adnatis, stipite filiformi nudo. — Hab, in insul,
Javà , ad cortices.
Agaricus trichophorus, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Très petite espèce qui ressemble et vient à côté de l’Agaricus Hudsoni,
dont elle diffère par la couleur blanche générale, la nudité du pédicule
et la ténuité. Les individus que j'ai sous les yeux n’ont que 2 centimètres
de hauteur.
AL. Agaricus (pleuropus), noctilucens, nov. sp. Gæspitosus albus,
pileo sessili vel substipitato carnoso-membranaceo lobato vel
flabelliformi nudo glabro albo , lamellis distantibus basi reticu-
lato-connexis. — Hab. ad truncos circa Manillam (herb. Mus.
par. ).
Agaricus nochlucens, Lév. in voy. Bonile.
Cette espèce de forme très irrégulière, blanche, peu charnue, possède
comme quelques autres la singulière propriété d’être phosphorescente,
12, Agaricus Zippelu, nov. sp. Gregarius, pileo sessih horizontali
carnosulo pulvinato rimose verruculoso rufo demum lateritio ,
lamellis tenuibus acie obtusis pileo dilutioribus. — Hab. ad
truncos in insul, Javæ et Hispaniolæ.
Agaricus striatulus, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau sessile dimidié en forme de valve de coquille de 4 à 6 milli-
mètres d'étendue; sa surface est recouverte de petites écailles qui de-
viennent verruqueuses à la base; les lames sont à marge entière et aiguës
aux deux extrémités; par la dessiccation , il prend une belle couleur de
brique. L’'Agaricus cynotis peut en donner une idée assez exacte; mais il
en ffère par le volume et par la surface du chapeau.
472 LÉVEILLÉ. -— CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
13. Agaricus Bogoriensis, nov. sp. Pileo carnosulo suborbiculari
rufo basi gibboso, lamellis confertis pallide rufis margine albis
acute adnatis, stipite excentrico nudo cylindrico concolori. —
Hab. Java, ad truncos circa Bogor (Buitenzorg).
Pleuropus Bogoriensis, Korthals (herb. Lugd. Batav.)
Croît solitaire ; le chapeau est horizontal, peu charnu, presque orbicu-
laire, large de 6 à 8 millimètres ; les lames, aiguës aux deux extrémités,
sont fixées au pédicule, qui est excentrique, plein, cylindrique, un peu
atténué au sommet et long de 3 à 4 millimètres. Pour la forme et la
consistance, on peut le rapprocher de l’Agaricus stypticus, dont il diffère
ensuite sous tous les rapports,
14, Agaricus fissilis, nov. sp. Cæspitosus adscendens, pileo car-
n060 flabelliformi nudo lævi albo, margine undulato fisso , la-
mellis angustis acute adnatis flavescentibus, stipite brevi crasso
laterali nudo albo. — Hab. Java, ad truncos.
Agarieus lobatus, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.)
Chapeau charnu, dressé, flabelliforme, de 5 à 4 centimètres, de couleur
blanche , un peu coriace, ondulé sur les bords, et se fendant facilement.
Le pédicule, parfaitement distinct, a 3 millimètres de longueur; les lames
s’attachent à une hauteur égale à sa partie supérieure.
15. Agaricus dichotomus, nov. sp. Pileo carnoso-lento dimidiato
_horizontali nudo albo, margine undulato, lamellis dichotomis
subdecurrentibus pallidis, stipite brevi-crasso nudo albo deor-
sum attenuato nigricante. — Hab. in insul. Java, ad truncos
(herb. Lugd. Batav.).
Belle espèce d’Agaric à chapeau dimidié, horizontal, d’une consistance
ferme, qui tient le milieu entre les Pleurotus et les Lentinus ; la marge est
ondulée, relevée; son plus grand diamètre est de 7 à 8 centimètres ; mais
le caractère essentiel repose sur les lames, qui sont dichotomes.
16. Agaricus F'riesi , nov. sp. Cæspitosus, pileo dimidiato car-
noso lævi nudo rufescente, lamellis confertis albo-lutescentibus
adnatis, stipite brevi laterali albo tomentoso. — Hab. in insul.
Java, ad truncos. |
PPT VE UE 7
Se
LÉVEILLÉ. — CIAMPIGNONS EXOTIQUES. 173
A garicus n° 22 et 88. Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Voisin de l’Agaricus flabelliformis Bolt. Cet Agaric croit par petits
groupes composés de quelques individus; le chapeau est dimidié, charnu,
large de 3 à 6 centimètres; la marge est tranchante, repliée en dessous ;
les lames, nombreuses, aiguës aux deux extrémités, s’attachent au pédicule
à la même hauteur; celui-ci n’a pas plus de 3 millimètres, est horizontal et
pubescent.
17. Agaricus derminus, nov. sp. Albus, pileo coriaceo membra-
naceo glabro postice depresso, margine sulcato, lamellis crassis
distantibus ramosis sinuato-adnatis, stipite brevissimo laterali
nudo. — Hab. in insul. Java, ad truncos.
Merulius, Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau large de 4 ou 5 centimètres, presque orbiculaire, membra-
neux, déprimé à la base.
LENTINUS.
18. Lentinus gymnocephalus, nov. sp. Pileo carnoso-lento nudo
fuscescente , margine inflexo, lamellis inæqualibus confertis
postice smuato-adnatis acie integris ligneo-pallescentibus, sti-
pite sublignoso nudo albo. -— Hab. in insul. Java, ad truncos.
Lentinus, Junghubn (herb. Lugd. Batav.). 1
Chapeau large de 3 à 4 centimètres, coriace, d’abord convexe, puis
plane et glabre; lames nombreuses, arrondies et sinuées en arrière, atta-
chées à un pédicule presque ligneux, plein, blanc, nu et long de 3 cen-
timètres.
19. Lentinus inocephalus, Lév. Pileo membranaceo-lento infun-
dibuliformi nudo fibroso-radiato albo, margine inflexo, lamellis
decurrentibus confertis inæqualibus cervinis, acie acutis, stipite
gracili nudo pileo concolori. — Hab. in peninsul. ind. Singa-
pour ad truncos (herb. Mus. par. ).
Lentinus inocephalus, Lév. in voy. Bonite.
Champignon haut de 3 à 5 centimètres, blanc, entièrement nu, et re-
marquable par des fibres rayonnant du centre à la marge du chapeau.
20. Lentinus Miquel , nov. sp. Gæspitosus, pileo carnosulo-lento
A7 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
infundibuliformi pervio glaberrimo albo, lamellis inæqualibus
decurrentibus flavo-croceis, acie acutis, stipite elongato nudo
albo subæquali. —- Hab. Surinam, ad truncos (herb. Miquel. ).
L'absence de caractères saillants et la belle couleur des lames qui, de
jaunes, deviennent safranées, rendent cette espèce remarquable; elle
s'élève à la hauteur dé 5 à centimètres.
21. Lentinus leucochrous, Lév. Cæspitosus albus, pileo membra-
naceo-coriaceo infundibuliformi nudo, lamellis confertis decur-
rentibus acie integris, stipite nudo basi bulbilloso. — Hab.
peninsul. ind. Pulo-Pinang., ad truncos (Gaudichaud).
Lentinus leucochrous, Lév. in voy. Bonite, t. 1h40, f, 4.
Cette espèce a beaucoup de rapports avec le Lentinus denudatus, Mntg.
et L.'albidus Berk., mais elle présente la base de son pédicule bulbeuse
et arrondie, caractère qui n’a pas été mentionné par les deux célèbres
mycologues.
29, Lentinus cladopus, Lév. Albus, pileo membranaceo-lento
infundibuliformi, lamellis tenuibus confertis inæqualibus de-
currentibus acie acutis, stipite æquali nudo ramoso. — Hab.
in peninsul. ind. Singapour. Gaudichaud (herb. Mus Par. ).
Lentinus cladopus, Lév. in voy. Bonite.
Les caractères principaux de cette espèce reposent sur sa nudiié, sa
couleur blanche et sur le pédicule , qui est rameux.
93. Lentinus dactyliophorus, Lév. Pileo membranaceo-coria-
ceo infundibuliformi nudo lævi rufo, margine inflexo, lamellis
inæqualibus confertissimis pallide cinnamomeis acute decurren-
tibus, stipite brevi lignoso annulato albicante. —Hab. peninsul.
ind. Singapour, ad truncos (Gaudichaud) ; in insul. Sumatra ,
Java (Korthals).
Lentinus dactyliophorus, Lév. in voy. Bonite, tab. 456, f, 2.
Ce Lentinus se reconnaît facilement à la présence d’un anneau qui,
lorsqu'il est détaché, laisse une dépression circulaire autour du pédi-
cule.
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES, 175
M. le professeur Blame en nue dans sa collection un magnifique
dessin.
2h. Lentinus polychrous, nov. sp. Pileo carnoso coriaceo infun-
dibuliformi tenuissimé tomentoso fulvo , lamellis imæqualibus
decurrentibus acie integris ludentibus demum nigricantibus,
minoribus denticulatis ferrugineis, stipite lignoso subtomentoso
basi peltato- dilatato. — Hab, in insul. Java, Sumatra, ad
truncos,
Lentinus n° 24, 25 (herb. Lugd. Batav.).
Il est difficile de voir une plus belle espèce. Le changement de couleur
des lames suivant l'incidence de la lumière, qui frappe d’abord les yeux ;
les lames les plus longues dont la tranche aiguë est entière, tandis que les
intermédiaires sont finement serrées, et enfin la dilatation du pédicule
à sa base, en font une des espèces les mieux caractérisées.
25. Lentinus villosus, Fr. — Hab. Surinam, ad truncos (n° 16,
berb. Miquel. ).
26. Lentinus crinitus, Fr. — Hab. ad truncos Surinamæ (herb.
Miquel. ).
27. Lentinus melanophyllus, nov. sp. Pileo carnoso-lento obconico
infundibuliformi margine involuto sulcato stipiteque lignoso
brevi subexcentrico villoso-hirtis fulvis, lamellis inæqualibus
decurrentibus acie acutis et fusco-fuligineis. — Hab. Sumatra,
ad truncos.
Lentinus n° 5 (herb. Lugd. Batav.).
ls #+
Petite espèce qui a quelques rapports avec le Lentinus capronatus Fr.,
mais qui s’en distingue facilement à la couleur des lames fs aux sillons
que les poils dessinent à la marge du chapeau.
98, Lentinus ciliatus, nov. sp. Pileo coriaceo-lento infundibuli-
formi concentrice sulcato tomentoso hirto fusco margine acuto
dense ciliato, lamellis angustissimis confertissimis æqualibus
decurrentibus acie integris fusco-ludentibus postice stipiteque
. elongato cylindrico ligneo velutinis. — Hab, in Moluccis (herb.
Mus. Par.). |
à
176 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
Dans l'unique échantillon que possède le Muséum de Paris, le pédicule
est haut de 8 centimètres, de consistancetrès coriace, presque ligneuse,
cylindrique, un peu atténué vers sa partie supérieure, et recouvert d’un
duvet formé par des poils très courts et dans une direction horizontale ;
ce duvet épais se prolonge même sur l'extrémité inférieure des lames,
dont il masque le mode de terminaison dans l'étendue de 2 centimè-
tres; le chapeau est infundibuliforme, aussi haut que le pédicule,
très coriace, presque membraneux, de la même épaisseur dans presque
toute son étendue; la surface, marquée de sillons larges peu profonds,
concentriques, est veloutée dans son tiers inférieur ; puis on y remarque
des poils courts et dressés qui, devenant plus nombreux et plus longs
vers la marge, la dépassent et forment une bordure de cils. Les lames, -
très nombreuses et très étroites, sont égales, entières à la marge, ai-
guës aux deux extrémités et décurrentes; leur point d'attache, comme je
l'ai dit, est caché par le duvet; elles sont de couleur rousse et un peu
chatoyantes.
C’est une des plus belles espèces et des' mieux caractérisées de ce
genre. |
29. Lentinus setiger, Lév. Pileo sabmembranaceo carnoso-lento
infundibuliformi, margine involuto stipiteque gracili cylind-
rico basi incrassato cinnamomeis velutihis, setis longis im-
mixtis, lamellis mægualibus definite decurrentibus pallidioribus.
—Hab. in imsul. Lucon, ad truncos, eirca Manillam.
Lentinus setiger, Lév. voy. Bonite, t. 136, f. Hi. |
Ce Lentinus a les plus grands rapports avec le Lentinus velutinus Kr.,
mais on le distinguera toujours aux longues soies raides qui dépassent
le duvet dont le chapeau et le pédicule sont recouverts.
30. Lentinus velutinus, Fr. — Hab. Java, ad truncos. 4
* Les deux échantillons qui existent dans l’herbier de Leyde sont presque
entièrement mangés par les insectes. :
31. Lentinus zonatus, nov. sp. Pileo carnoso-lento infundibuli-
formi zonato fulvo, pilis fasciculatis versus marginem densio-
ribus hispido, lamellis inæqualibus acie integris croceis luden-
tibus definite decurrentibus, stipite brevi hirto pileo concolori.
1 Fab.0 "ad truncos. |
Pédicule long de 2 centimètres, chapeau large de 4, remarquable par
RC
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES, 477
les zones concentriques de sa surface ; les poils sont pénicillés au centre,
la marge tranchante, un peu ondulée. Les lames, dont les intervalles
sont blancs , la tranche safranée et entière , changent de couleur en les
regardant sous différents points de vue.
92, Lentinus chætophorus, nov. sp. Pileo carnoso-lento infundibu-
liformi rufo fasciculis pilorum sparsis obsito, margine incurvo
setoso, lamellis distantibus inæqualibus acie integris ligneis
decurrentibus, stipite brevi strigoso pileo concolori. — Hab,
Java, ad truncos.
Lentinus, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau large de 2 à 3 centimètres, infundibuliforme, recouvert de
faisceaux épars de poils, lames espacées, décurrentes jusqu’au point où
le pédicule se couvre de poils. Celui-ci est long de 2 centimètres et plus
épais à sa base.
HELIOMYCES, gen. nov.
Pileo membranaceo coriaceo-tremelloso radioso-sulcato, hymenio
infero lamelloso similari, stipite sublignoso ; fructificatio ignota.
Ce genre est un Agaric dont le chapeau et l’hymenium sont de la même
nature et de la consistance des Exidia.
33. Heliomyces elegans, Lév. Gæspitosus , pileo orbiculari mem-
branaceo cinerascente velutino demum denudato , lamellis dis-
tantibus imæqualibus acie acutis rufescentibus, stipite gracili
nudo striato pallescente basi crassiori. — Hab. ad vegetabilia
dejecta. In insulà Pulo-Pinang (cl. Gaudichaud) (herb. Mus.
+ par.).
Heliomyces elegans, Lév. in voy. Bonite, t. 136, f. 5.
Il croît par groupes composés de quatre ou cinq individus. Le pédicule,
qui a 12 centimètres de haut, est nu, brillant, sillonné suivant sa longueur,
et dilaté à sa base; il supporte un chapeau membraneux large de 2 à 3
centimètres, à marge entière et tranchante; les plis de sa face inférieure
sont éloignés les uns des autres.
oh. Heliomyces Berteroi. Pileo discoideo radiato nudo umbilicato
sulcato ferrugineo, lamellis tenuibus distantibus acute adnatis
3 série. Bor. T, IF. {Septembre 1844.) t2
/
178- LÉVEILLÉ. -- CIAMPIGNONS EXOTIQUES,
pallidioribus, stipite gracili nudo éylindrico ferrugineo-purpu-
rascente. — Hab. ad cortices arborum in Porto-Rico.
» À . F
* Agaricus fulvus, Bertero mss. herb. Pers. (herb. Lugd.
Batav.). |
Champignon haut de 4 centimètres. Le chapeau est plat, nu, ombiliqué,
marqué de larges sillons rayonnants ; le pédicule grêle, presque ligneux ;
les lames éloignées, afguës aux deux extrémités et adhérentes au pé-
dicule. (a
äs. Heliomyces pityropus, nov. sp. Pileo membranaceo nudo ru-
euloso sulcato pallido , lamellis inæqualibus reticuliculato-con-
nexis acute adnatis rufescentibus , stipite gracili fuseo furfure
albo demum deciduo obtecto. — Hab. ad vegetabilia dejecta
Javæ et Sumatræ. gi.
Heliomyces elegans, Lév. mss. herb. Lugd. Batav.
Espèce qui se distingue facilement des deux autres par son chapeau
réticulé en dessous, et par la poussière blanche qui recouvre le pédicule,
36. Heliomyces? Plumieri. Fungus crenatus tenuissimus niveus.
PU. HG L. #00, 118. C0, DER |
PTEROPHYLEUS, gen. nov. à
Pileus carnosus ; hymenium inferum lamellosum ; lamellæ ra-
diantes inæquales ad utrumque latus marginis appendiculato-la-
mellulatæ, lamellulæ uniseriatæ discretæ ; fructificatio ignota.
*
Genre extrêmement curieux que j'ai cru devoir établir en raison des
lamelles appendiculaires que l'on observe de chaque côté de la marge
des lames, et dont on n’a encore aucun exemple jusqu'à ce jour. Il
appartient évidemment aux Agaricinés ; le chapeau eharnu et garni de
lames en dessous ne laisse aucun doute à cet égard.
“a Pterophyllus Bovei, nov. sp. Pileo carnoso horizontali glabro
in stipitem brevem lateralem attenuato, lamellis decurrentibus,
acie integris obtusis, lamellulis subspatulatis uniserialibus. —
Hab. in Ægvypto ad truncos Fier Sycomori. Bové (herb. Mus.
Par. ). |
LÉVEILLÉ. —- CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 179
Chapeau charnu, convexe, horizontal, large de 18 centimètres, assez
épais à la base, aminci vers la marge, qui est repliée en dessous; il di-
minue de largeur au fur et à mesure, et se termine par un pédicule court,
épais, pointu à son extrémité. Les lames sont assez larges, aiguës aux
deux extrémités décurrentes; leur marge est entière, ondulée et garnie
des deux côtés d’un grand nombre de petites lames spatuliformes, ai-
guës, attachées en arrière et libres en avant. Elles sont larges de 1 milli-
mètre et longues de 2.
%
CANTHARELLUS.
88. Cantharellus pulcher, nov. sp. Pileo membranaceo coriaceo
infundibuliformi glaberrimo fuscescente subpellucido, plicis
linearibus inæqualibus distantibus decurrentibus dilutioribus ,
stipite nudo cylindrico tenaci. — Hab. in insulà Mauritii.
Cette belle espèce, qui s'éloigne un peu du genre par sa consistance co-
riace élastique, atteint 4 à 5 millimètres; son chapeau membraneux,
infundibuliforme, est entièrement glabre; ses plis sont décurrents,
extrêmement petits, linéaires et très éloignés les uns des autres; le pé-
dicule, long de 2 à 3 centimètres, est d’une consistance très coriace.
39. Cantharellus Junghuhnui, Mntg.
Cantharellus cucullatus, Jungh. (il, crypt., Jav. et herb. Lugd.
Batav. ).
M. Montagne a changé ce nom, parce que M. fe Brondeau l'avait déjà
donné à une espèce du même genre.
LENZITES.
RO. Lenzites platyphylla, nov. sp. Pileo carnoso suborbiculari
applanato obsoleto zonato tomentoso albo, stipite brevi laterali
verticali peltato-dilatato vel nullo, lamellis concoloribus adnatis
distantibus latissimis acie integris. —- Hab. ad truncos. Suri-
nam (herb. Miquel), Java (Zippelius).
Dœdalea platyphylla, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Grande et belle’ espèce entièrement blanche, comparable seulement au
Dædalea quercina, dont les lames ne sont pas anastomosées ni sinueuses,
180 ‘ LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
Le chapeau est large de 1 à 2 décimètres, peu charnu, tomenteux, avec
quelques zones peu exprimées. Les lames sont très larges, de différentes
longueurs, mais ni anastomosées ni divisées , et adhèrent au pédicule par
leur extrémité postérieure. Les insectes en sont extrêmement friands.
A. Lenzites murina, nov. sp. Pileo coriaceo reniformi postice
depresso dense tomentoso zonato cinereo, lamellis inæqualibus
tenuibus albo-lutescentibus stipiti tuberculiformi adnatis de-
currentibus. — Hab. Sumatra ad truncos, Korthals (herb.
Lugd. Batav.).
Jolie espèce remarquable par la couleur cendrée de son chapeau et le
grand nombre de zones de même couleur dont il est marqué. La largeur
varie de 6 à 8 centimètres; il est peu épais, la marge mince, ondulée,
repliée en dessous. Les lames comme dans le Lenzites betulina, avec le-
quel il a beaucoup de rapports. ;
h2. Lenzites Junghuhnir, nov. sp. Pileo coriaceo semi-orbiculari
convexo dense velutino zonato, margine patente, lamellis inæ-
qualibus cervinis acie integris subvelutinis. — Hab. Java, ad
iruncos.
DϾdalea betulina, Junghubn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau demi-circulaire, coriace, horizontal, large de 2 à 4 centi-
mètres, zoné et recouvert d’un duvet très épais de couleur fauve. Marge
droite, tranchante, lames de couleur un peu plus pâle, non anastomosées
et de différentes grandeurs. Cette espèce est voisine du Lenziles striata,
mais elle en diffère par la forme, l’écartement et la couleur des lames.
h3. Lenzites repanda, Fr. — Hab. Java, ad truncos (Zippelius),
Surinam (herb. Miquel).
Lenzites indica. —— Hab. ad truncos Java.
Dœdalea indica, Junghn. FI. crypt. Java. Dædalea àrgentea
Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
hh. Lenziles platypoda, nov. sp. Pileo reniformi vel suborbiculari
coriaceo applanato nudo lævi azono albo, lamellis pallidis, si-
nubus elongatis versus marginem porosis obtusis, stipite brevis-
simo crasso peltato-dilatato. — Hab. in insul. Lucon, cirea Ma-
nillam (Gaudichaud)(herb. Mus. Par.)
PRE NT UE
Lan it — mn lté tés dd << on
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 181
h5. Lenzites platypoda, Lév. in voy. Bonite.
Gette espèce a beaucoup d’affinités avec le Lenzites repanda; elle en
diffère par les lames et par le chapeau, qui est uni et sans zones.
h6. Lenzites ciliata, nov. sp. Pileo coriaceo semi-orbiculari zonato
postice glabrato margine strigoso hirto fuligineo , lamellis ri-
gidis confertis inæqualibus acie dentatis concoloribus stipite
tuberculiformi infero adnatis. —Hab. patria ignota, ad truncos.
Chapeau coriace, semi-orbiculaire, convexe , à surface nue en arrière,
hérissée en avant de grosses soies qui dépassent la marge ; fixé par un
tubercule court dirigé en bas, à la partie supérieure duquel s’attachent
les lames, qui sont inégales, sans anastomoses, raides, dentées et comme
pubescentes à la marge. |
ÿS POLYPOREI.
_ POLYPORUS.
h7. Polyporus callochrous, nov. sp. Pileo carnoso-lento convexo
subumbilicato obsoleto zonato stipiteque elongato cylindrico
dense velutinis fulvis, poris angulatis mediis lutescentibus, dis-
sepimentis obtusis. — Hab... ad truncos.
Petite et belle espèce très voisine du Polyporus brumalis, et qui rap-
pelle, pour la nature du duvet, le Boletus castaneus ; elle est haute de
8 centimètres, d’une consistance assez ferme; le chapeau, un peu dé-
primé au centre, a un peu plus d’un centimètre de largeur. Les insectes
en paraissent très friands.
RS. Polyporus agariceus, Berk. — Hab. Surinam, ad truncos
(nerb. Miquel). |
h9. Polyporus cyathiformis, nov. sp. Pileo carnoso-lento infundi-
buliformi glaberrimo pallido lurido, margine recto, poris inæ-
qualibus angulatis decurrentibus fuscescentibus , dissepimentis
tenuibus denticulatis, stipite brevi tomentoso concolori peltato-
dilatato. — Hab. Hispaniola, ad truncos.
Chapeau coriace infundibuliforme, entièrement glabre , large @e 3 à
182. LÉVEÉILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
h centimètres; pores courts, irréguliers, anguleux, dentés ; pédicule
long d’un centimètre , tomenteux et dilaté à la base.
50. Polyporus œanthopus, Fr.
Var. 4. leucopus, Jugh. — Hab. Surinam , ad truncos (herb.
Miquel). ,
Var. BP. rhodopus, nov. var. Pileo subinfundibuliformi, stipite
tenui longo purpureo.— Hab. Surinam, ad truncos (herb. Miquel).
51. Polyporus sideroides, nov. sp. Pileo suberoso subinfundibu-
liformi zonato stipiteque brevi crasso excentrico velutinis fer-
rugineis , poris minutis angulatis fuscis intus contextuque fer-
rugineis, dissepimentis tenuibus acutis. — Hab. Sumatra ad
truncos.
Polyporus n° 24 et 101. Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau irrégulier , subéreux, déprimé au centre , quelquefois dimi-
dié , large de 7 à 8 centimètres; la surface est zonée, veloutée , et de
couleur de rouille ; les pores sont assez longs, anguleux, et s'arrêtent à
la partie supérieure du pédicule, qui présente souvent un bourrelet demi-
circulaire ; le pédicule est court, beaucoup plus épais à sa base, et de la
même couleur que le chapeau.
Polyporus sanguineus, Fr. — Hab. Java, ad truncos (Blume),
Sumatra (Korthals), Surinam (herb. Miquel).
02, Polyporus mastoporus , Lév. Pileo reniformi suberoso z0-
nato ruguloso nudo basi gibbo , cute crustacea umbrina , poris
minutissimis rotundis papillatis fusco-pupurascentibus margine
obtuso circumdatis, stipite laterali subcylindrico pileo consi-
mili.— Hab. ad truncos, Singapour. Gaudichaud (herb. Mus.
Par. ).
Polyporus mastoporus, Lév. in voy. Bonite, tab. 137, f. 4.
Cette espèce a quelques rapports avec le Po/yporus gibbosus Nees, pour
la forme, la couleur et les dimensions du chapeau; mais on le distingue
facilement à ses pores, qui sont ronds, et qui s'ouvrent au centre d’une
petite papille formée par les tubes mêmes.
53. Polyporus amboinensis, Fr. — Hab. Java, ad truncos (herb.
Lugd. Batav.).
ET RO UT NS TS CU I TE EE VS PT IPN
LÉVEILLÉ, —- CIIAMPIGNONS ENOTIQUES: 185
Gette espèce est très différente du Polyporus auriscalpium Pers.
oh. Polyporus Pala , nov. sp. Pileo lento subreniformi lobato
nudo zonato postice depresso cinereo-fusco, margine obtusius-
culo inflexo, poris angulatis fuscis, stipite laterali verticali longo
subeylindrico nudo basi incrassato pileo concolori. — Hab.
Surinam, ad truncos (herb. Miquel).
Espèce à chapeau très irrégulier, réniforme, lobé, nu, zoné, large de
6 à 8 centimètres, supporté par un pédicule long de 6 à 8 centimètres,
comprimé à sa partie supérieure , puis cylindrique et tubéreux à sa base ;
les pores sont courts, anguleux , et de couleur fuligineuse.
90. Polyporus microloma, nov. sp. Pileo supmembranaceo co-
riaceo orbiculari nigro badio zonato postice depresso , poris
minutissimis rotundis margine nudo tandem filiformi nigro cir-
cumdatis, stipite cylindrico tomentoso fusco demum denudato
nigro basi peltato-dilatato, — Hab. ad truncos cirea Manillam
(herb. Mus. Par.)
Espèce voisine du Polyporus Schomburglii Berk., dont le chapeau est
presque orbiculaire, très coriace, d’une épaisseur égale dans tous ses
points , et déprimé à sa partie supérieure en forme de cuiller ; la surface
est noire , marquée de quelques zones rousses , légèrement tomenteuse
dans le jeune âge, puis parfaitement glabre. La marge du chapeau est
aiguë, stérile en dessous, et finit par entourer l'hymenium comme un
petit cordon noir ; les pores sont très courts, blancs et arrondis; le pédi-
cule, long de 2 à 5 centimètres, est grêle, arrondi, presque ligneux, dilaté
en forme de disque, et recouvert d’un duvet roux caduque.
56. Polyporus affinis, Nees.-- Hab. Java, ad truncos (Blume),
Sumatra (Korthals).
Polyporus n° 81 (herb. Lugd. Batav.).
57. Polyporus modestus, Fr.? — Hab. Java, ad truncos (herb.
Lugd. Batav.).
98. Polyporus varius, Fr. — Hab, Java, ad truncos, Junghuhn
(herb. Lugd. Batav.).
99, Polyporus crenatus, Berk, — Hab, Ceylan, ad truncos (Ko:
184 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
nig), Java (Blume), Sumatra (Korthals) (Herb. Lugd. Ba-
tav.).
Ce Polypore est surtout remarquable par sa marge obtuse et stérile en
dessous, ce qui empêche de le confondre avec le Polyporus affinis, carac-
tère qui a FH à la sagacité de M. Berkeley.
60. Polyporus cinerascens , nov. sp. Pileo coriaceo applanato sub-
reniformi velutino zonis fulvis et obscurioribus confertissimis
variegato, margine acuto, contextu albo, poris minutissimis
angulatis cinerascentibus, stipite subnullo lateral. — Hab.
Java, ad truncos.
Polyporus n° 82. (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau très coriace, presque réniforme, aplati, velouté et marqué de
zones fauves êt noires, large de 6 à 7 centimètres, d’une épaisseur égale
dans tous ses points, et qui ne dépasse pas 10 millimètres.
GL. Polyporus atypus , nov. sp. Pileo coriaceo subreniformi ap-
planato nudo zonato pallide luteo basi depresso in stipitem bre-
vem lateralem attenuato, poris angulatis æaualibus ochraceis,
dissepimentis obtusis, contextu albo.— Hab. Java, ad truncos.
Polyporus n° 50 (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau coriace , presque réniforme , large de 2 centimèlres , aplati,
déprimé à la base, épais: d’un peu plus d’un millimètre, et à marge tran-
chante ; il se prolonge en un très court tubercule. Les pores sont petits,
irréguliers, et de couleur d’ocre ; il est voisin du Polyporus venulosus
Jughn. .
62. Polyporus dilatatus , nov. sp. Pileo membranaceo lobato cu-
neiformi obsolete zonato nudo cinereo-fulvo in stipitem bre-
vissimum attenuato, poris angulatis inæqualibus denticulatis,
contextu pallido. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus sector? (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau horizontal, aplati, profondément lobé, membraneux, coriace,
élastique , large de 8 à 12 centimètres ; sa surface est nue, un peu dé-
primée à la base, d’un gris fauve ; à sa partie postérieure, il s'atténue et
forme un très court tubercule, Les PEres sont inégaux, courts, allongés,
et denticulés à la marge,
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 185
63. Polyporus plicatus, Blume. Mss. Pileo coriaceo-suberoso sub-
membranaceo flabellato lobato cinereo basi depresso, margine
fimbriato subtus sterili fuscescente in stipitem brevem crassum
attenuato , poris impressis angulatis obtusis subtomentosis
ochraceis , contextu albo. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus plicatus,. Blume (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau très coriace , presque membraneux, plus épais à la base qu’à
la marge, qui est lobée, laciniée, tranchante et stérile en dessous. Le pédi-
cule est très court, représenté par un tubercule; les pores sont superfi-
ciels, anguleux et obtus, et comme recouverts d’un léger duvet.
64. Polyporus elongatus, Berk. -— Fab. Java, ad truncos.
Polyporus foliaceus, Junghubn (herb. Lugd. Batav.).
Le pédicule est très court, horizontal , aplati.
Go. Polyporus murinus, nov. sp. Pileo rigido subtrigono pruinato
fusco zonis saturatioribus variegato in stipitem brevem horizon-
talem producto, contextu porisque æqualibus angulatis integris
dilute cinnamomeis, — Hab. Java, ad truncos. |
Polyporus versicolor, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce , en effet, à beaucoup {d’analogie avec Le Polyporus ver-
sicolor ; mais elle en diffère par la nudité du chapeau, la substance qui est
_ fauve, et par un très court pédicule. On rencontre quelquefois plusieurs
individus qui sont réunis par la marge.
66. Polyporus Blumer, nov. sp. Pileo coriaceo submembranaceo
nudo zonato lurido in stipitem brevem producto, margine te-
nuissimo, contextu albo, poris superficialibus inæqualibus angu-
latis ligneis. — Hab. Magamedon in Java ad truncos (Blume)
(berb. Lugd. Batav.).
Petite espèce comparable au Polyporus versicolor, cependant très
distincte par la ténuité et la nudité du chapeau; la forme des pores et le
court pédicule qui sert à le fixer , ne permettent pas de la confondre.
67. Polyporus Gaudichaudii. Gæspitosus cohærens, pileo co-
- 186 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
rlaceo membranaceo semi-orbiculari vel flabellato nudo lurido
zonis mMmurinaceis Variegato , poris brevibus angulatis sub-
radiantibus acutis erôsis, stipite laterali canaliculato, infra con-
vexo abrupte poros marginante. — Hab. penins. ind. Singa-
pour, ad truncos, Gaudichaud (herb. Mus. Par.)
Polyporus Gaudichaudii, Lév. in voy. Bonite, tab. 140, f. 2.
Champignon de la tribu des P, coriacei, et facile à distinguer à la
nudité et à la couleur livide du chapeau , presque effacée par un grand
nombre de zones concentriques grises , et à la forme de son court pédi-
cule, canaliculé en dessus , arrondi en dessous, à la naissance duquel
se trouve un petit bourrelet formé par la marge où les pores se ter- |
minent.
68. Boletus convolutus, Zipp. Mss. C&#spitosus erectus, pileis car-
noso-coriaceis elongatis lobatis convolutis azonis furfuraceis lu-
tescentibus, poris angulatis inæqualibus concoloribus secundum
longitudinem products. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus convolutus, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
|
|
Espèce très grande qui atteint jusqu'à 12 centimètres de hauteur ; les
chapeaux qui la composent sont charnus et peu coriaces, profondément
lobés, laciniés à la marge ; la surface n’a pas de zones et est pulvéru- |
lente ; la disposition remarquable des pores qui affectent une direction
longitudinale lui donne un aspect particulier.
|
.
|
j
69. Polyporus ochraceus, Pers, — Hab, Sumatra, ad truncos.
70. Polyporus velutinus, Fr. Var. lutescens Pers. — Hab. Java,
ad truncos (herb, Lugd, Batav.).
71, Polyporus detonsus, Fr. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus eximius, Blume (herb. Lugd. Batav.).
72. Polyporus versicolor, Fr. -- Hab. Java, ad truncos (Blume). |
73. Polyporus abnormis, nov. sp. Pileo effuso-reflexo, adpresse |
piloso concentrice sulcato albido, margine acuto, poris angu- :
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES, 187
latis inæqualibus dentatis cinereo-rubentibus.— Hab. Java, ad
truncos.
Sistotrema n° 33, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce est l’analogue du Polyporus abietinus, et n’en diffère que
par les sillons du chapeau et la couleur des pores ; elle paraît sujette aux
mêmes changements dans les formes.
7h. Polyporus splendens , nov. sp. Pileo effuso-reflexo submem-
branaceo cuneato adpresse fibroso albo-lutescente zonis linea-
Tibus fuscis variegato , poris angulatis albo-nitentibus, dissépi-
mentis tenuibus, contextu pallido. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus sericeus v. nitidus, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Jolie petite espèce remarquable par son chapeau fibreux par les
zones linéaires, et par ses pores blancs et luisants. Malgré sa grande
ressemblance avec le Polyporus coriaceus, il est impossible de les con-
fondre.
75. Polyporus H asseltii, nov. sp. Pileo effuso-reflexo coriaceo sub-
membranaceo cuneiformi lobato nudo lutescente cinereo-zonato,
poris angulatis inæqualibus denticulatis. — Hab. Java, ad
truncos.
Polyporus mollis, Van-Hasselt (herb. Lugd. Batav.).
Espèce voisine de la précédente, dont elle diffère par la couleur des
pores .et par l'absence de fibres sur le chapeau; les mêmes caractères
l'éloignent également du Polyporus versicolor, dont elle paraît au pre-
mier aspect une simple variété.
\
76. Polyporus confertus, nov. sp. Pileis effuso-reflexis imbricatis
coriaceis adpresse sericeo-pilosis zonatis fulvis, poris angulatis
inæqualibus cinnamomeis, dissepimentis acutis.=— Hab. Java,
ad truncos.
Polyporus fumosus, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeaux coriaces, larges de 2 ou 3 centimètres, imbriqués , naissant
plusieurs ensemble, et se réunissant par les côtés ; ils sont épais à la base,
iranchants à la marge ; leur surface brillante est rousse, marquée de
158 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
zones plus obscures, et couverte de poils appliqués ; les pores sont petits,
anguleux , de couleur cannelle , ainsi que la substance du chapeau.
77. Polyporus tenuissimus, nov. spec. Pileo papyraceo coriaceo
reniformi tomentosulo'obsolete zonato fulvo, poris curtis an-
gulatis concoloribus, dissepimentis integris obtusis, — Hab.
Java, ad truncos. |
Polyporus n° 4. Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau horizontal, réniforme, large de 7 centimètres, coriace,
flexible, d’une ténuité comparable à celle d’une feuille de papier ; sa sur-
face est d’une couleur uniforme , marquée de quelques zones, déprimée
et recouverte d’un léger duvet fauve; les pores sont superficiels, égaux,
très réguliers, anguleux. Toute sa substance est d’une couleur fauve.
78. Polyporus microcyclus, Zipp. Mss. Pileo reflexo membranaceo
coriaceo creberrime zonato tomentoso spadiceo, margine acuto
lobato, poris angulatis vix conspicuis curûüs e fulvo fuligineis.
—— Hab. Java, ad truncos..
Polyporus microcyclus, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce est également très mince, coriace , flexible, presque ré-
niforme, large de 4 à 8 centimètres. Elle a beaucoup d’analogie avec le
Polyporus spadiceus Junghn., mais est beaucoup moins épaisse, mar-
quée de zones petites très nombreuses, et la marge très mince au lieu
d’être obtuse.
79. Polyporus spadiceus, Junghn.— Hab. Java, ad truncos,
Polyporus n° 30 (herb. Lugd. Batav.).
80. Polyporus vulneratus, nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso hori-
zontali semi-orbiculari nudo zonato gilvo-cervino, postice de-
presso sanguinolento, poris minutissimis rotundis cervinis, dis-
sepimentis Crassis integris concoloribus. — Hab. Java, ad
truncos. |
Polyporus bicolor n° 60 (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce, en effet, a la plus grande analogie avec le Polyporus
bicolor ; on la distingue cependant facilement à ses chapeaux demi-circu-
LA
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 189
laires et aux zones déprimées bien marquées qui n'existent pas sur les
échantillons conservés dans l’herbier de Leyde.
81. Polyporus Hostmanni, Berk. — Hab. Surinam, ad truncos.
Polyporus n° 13 (herb. Miquel).
82. Polyporus monochrous, Mntg. Ann. sc. nat. tom. 15, p. 109.
— Hab. Surinam , ad truncos (Forke).
Polyporus (herb. Miquel).
83. Polyporus rigidus, nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso reflexo cu-
neato nudo adpresse fibroso radiato pallide lurido fusco zonato,
margine obtusiusculo subtus sterili, poris minutis angulatis lu-
ridis, dissepimentis tenuibus integris , contextu pallido. —
Hab. Java, ad truncos.
Polyporus n° 100 (herb. Lugd. Batav.).
Chapeaux coriaces, durs, larges de 2 à A centimètres, se réunissant
par les côtés ; la base est convexe et donne naissance à des fibres rayon-
nantes qui s’étendent à la marge; leur surface est marquée de zones con-
centriques rousses, violacées, la marge arrondie, un peu obtuse et stérile
en dessous. Les pores, de couleur un peu moins intense que le chapeau,
sont petits, anguleux et.formés par des cloisons minces et entières.
84. Polyporus rugulosus , nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso semi-
orbiculari nudo rugoso sulcato pallide lurido , margine obtuso
subtus sterili, poris minutis subrotundis contextuque pallidio-
ribus, dissepimentis acutis integris. — Hab. Java, ad truncos.
An P. monochrous Mntg.? Polyporus n° 57 (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau coriace, subéreux, semi-orbiculaire, large de 3 à 4 centi-
mètres; ne diffère du Polyporus venulosus que par les tubercules qui se
remarquent sur le chapeau, et par la couleur des différentes parties.
85. Polyporus cinnabarinus Fr. — Hab. Sumatra, ad truncos,
Korthals (herb. Lugd. Batav.).
86. Polyporus australis, Fr. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus dubius, Junghubhn (herb. Lugd. Batav.).
490 LÉVEILLÉ, -— CHAMPIGNONS EXNOMIQPES.
87. Polyporus rhodophœus, nov. sp. Pileo coriaceo suborbiculari
applanato postice gibboso nudo castaneo , zonis saturatioribus,
margine patente subtus sterili, poris minimis angulatis luridis
denticulatis, stipite brevissimo laterali verticali v. nullo. —
Hab. Java, ad truncos.
Polyporus Rosa mala, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau presque orbiculaire, gibbeux à la base, quelquefois prolongé
en un court tubercule vertical qui simule un pédicule; marge tranchante,
stérile en dessous. La surface est nue, un peu luisante, couleur marron
avec de larges zones plus obscures. Les pores sont très petits, anguleux,
de la même couleur que la substance du chapeau.
88. Polyporus fastuosus, nov. sp. Pileo suberoso sessili conchi-
formi tenuiter velutino ferrugineo zonato, poris minimis subro-.
tundis fuscis margine obtuso sterili pileo pallidiori cireum-
scriptis, contextu fulvo. — Hab, in penins. ind, Singapour, ad
truncos, Gaudichaud (herb. Mus. Par.).
Polyporus fastuosus, Lév. in voy. Bonite.
Chapeau large de 8 ou 10 centimètres, en forme d’une valve de coquille,
d'une couleur ferrugineuse très agréable. Sa surface est zonée, couverte
d’un léger duvet; la marge, obtuse et d’une couleur un peu plus pâle,
circonscrit les pores, qui sont d’une couleur rousse,
89. Polypoprus Haskarla, nov. sp. Pileo suberoso imbricato z0-
nato inæquabili velutino spadiceo, margine obtuso sterili, con-
textu porisque stratosis minimis rotundis ferrugineis. — Hab.
Java, ad truncos.
Polyporus ferrugineus, Junghubn (herb. Lugd, Batav.).
Chapeaux subéreux, convexes, irréguliers, larges de 4 à 5 centimètres ;
leur surface est tomenteuse, zonée et imbriquée par suite des dévelop-
pements successifs. La marge obtuse et les pores stratifiés, très petits,
de couleur ferrugineuse.
00. Polyporus Korthalsit, nov. sp. Pileo suberoso semi-orbiculari
reflexo : applanato velutino zonato ferrugineo basi depresson
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES,. 491
tuberculoso, margine obtuso sterili, poris minutissimis rotun-
dis obtusis intus contextuque ferrugineis. — Hab. Sumatra, ad
truncos. Korthals n° 30 (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau large de 4 à 8 centimètres, subéreux, demi-circulaire, aplati,
velouté, avec des zones de même couleur assez rapprochées ; la partie
postérieure un peu déprimée et tuberculeuse. Les pores sont très petits,
réguliers , arrondis , les cloisons obtuses, Tout le champignon est, même
à l’intérieur, de couleur ferrugineuse.
91. Polyporus Surinamensis, Miquel. Bull. Neerl. 1839, p. 454,
non Mntg. Ann. sc. nat. tom. 20, p. 363, ann. 1843, — Hab.
Surinam, ad truncos (herb, Lugd. Batav. et herb. Miquel).
‘92, Polyporus anisopilus, nov. sp. Imbricatus durissimus , pileis
sessilibus semi-orbicularibus tuberculosis grosse sulcatis to-
mentosulis cervinis, contextu ferrugineo, poris conspicuis an-
gulatis pallide cinnamomeis. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus pubescens, Fr. (herb. Lugd, Batav.).
Polypore composé de plusieurs individus imbriqués, semi-orbiculaires,
sessiles, à surface tuberculeuse, inégale, grossièrement sillonnée et re-
couverte d’un duvet qui disparaît dans un âge avancé. Les pores sont ir-
réguliers et de couleur cannelle tendre.
93. Polyporus perpusillus, Pers. Mss. Pileo durissimo, semi-or-
-, biculari basi gibboso nudo rugoso grosse sulcato nigro, mar-
gine patente obtusiusculo porisque cervinis angulatis obtusis
cervinis. — Hab. in Americà boreali, ad truncos.
Polyporus perpusillus, Pers. (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce, très dure, presque ligneuse, est curieuse par sa petitesse.
Les chapeaux, semi-circulaires, bossus à la base, tuberculeux, nus, sil-
lonnés et noirs, ont de 3 à 6 millimètres de largeur; ils représentent en
petit le sabot d'un cheval. Les pores sont assez grands, de couleur fauve,
pâles, obtus et presque tomenteux.
94. Polyporus albo-marginatus, Zipp. Mss. Pileo durissimo sessili
semi-orbiculari, tuberculoso grosse sulcato nudo ferrugineo
sordido, margine obtusiusculo inflexo albido poris angulatis
199 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
inæqualibus denticulatis pallide cinnamomeis , intus contextu-
que ferrugineis. — Hab. Java, ad truncos. |
Polyporus albo-marginatus, Zippelius (herb. Lugd. Bâtav.).
Le caractère le plus remarquable de ce Polypore repose sur Sa marge,
qui est légèrement blanche et dirigée en bas. Le chapeau, de consi-tance
ligneuse , irrégulier, tuberculeux, a 3 ou 4 centimètres de large; sa sub-
stance, ainsi que l’intérieur des pores, est d’une belle couleur ferrugi-
neuse, tandis que les cloisons paraissent’ blanches et pulrérulentes.
95. Polyporus sordidus, nov. sp. Pileo duro subcuneato appla-
nato nudo inæquabili basi protracto depresso umbrino, mar-
gine obtuso patente fertili, poris minutis angulatis obtusis fusco-
nigricantibus intus contextuque fulvis. — Hab. in Americ,
ad truncos. |
Chapeau subéreux, dur, aplati, presque cunéiforme , marge convexe,
obtuse, garnie de pores, surface irrégulière, noirâtre, un peu déprimée
à la base qui se prolonge en un court et large pédicule. Les CIsQUS sont
obtuses et les pores anguleux.
96. Polyporus trachodes, nov. sp. Pileo suberoso duro semi-or-
biculari convexo sericeo adpresso fulvo demum castaneo, basi
tuberculoso versus marginem zonato, margine inflexo acuto,
poris contextuque concoloribus minimis subrotundis , dissepi-
mentis acutis. — Hab. Java, ad truncos. |
Polyporus tuberculosus, Junghuhn (herb. Lugd. Batarv.).
Chapeau dur, sessile, épais, en forme de valve de coquille, tran
chant à la marge, base d’un centimètre et au-delà. La surface est de
couleur marron, tuberculeuse, rugueuse à sa partie postérieure, et zonée
vers la marge. Les pores sont très fins, anguleux, réguliers, d’une cou-
leur un peu plus foncée. Dans le jeune âge, le chapeau est zoné, soyeux,
ferme; plus tard, ces caractères s’effacent, le chapeau perd son aspect
soyeux et devient glabre.
97. Polyporus platypilus, nov. spec. Pileo lignoso-suberoso ap-
planato sessili dilatato velutino concentrice zonato sulcatoque
fusco , margine Iobato undulato obtuso , poris minutissimis ro-
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 193
tundis fusco-ferrugineis, contextu fulvo. — Hab. Java, ad
truncos.
Polyporus sanguineus, Junghuhn herb. Lugd. Batav. ( non
Præm. flor. crypt. Jav.).
Ce Polypore est un de ceux qui offrent les plus grandes dimensions ; il
présente quelquefois jusqu’à 5 décimètres et même plus de largeur ; sa
forme est assez irrégulière, mais le plus ordinairement demi-orbiculaire ;
sa plus grande épaisseur dépasse à peine 2 centimètres, à moins qu'on
ne la mesure à son point d'attache ; vers la marge, qui est lobée, ondulée,
obtuse, stérile, elle n’est que de 5 millimètres. La face supérieure, d’un
brun fauve, tomenteuse, zonée, est marquée de sillons concentriques
éloignés et plus ou moins profonds; la face inférieure, légèrement con-
cave, est formée par une couche de pores courts, arrondis, visibles seule-
ment à la loupe, d’abord ferrugineux, puis bruns.
98. Polyporus disciformis , nov. sp. Pileo resupinato submem-
branaceo orbiculari tomentoso zonato fusco centro affixo,
ambitu libero acuto, poris mediis angulatis fuscescentibus
acutis, contextu ferrugineo. — Hab. in insula Mauritii, ad
truncos.
Chapeau orbiculaire, large de 7 centimètres, ayant à peine 3 milli-
mètres dans sa plus grande épaisseur ; sa surface est tomenteuse, zonée, et
seulement fixée par le centre. Les pores, anguleux et réguliers, sont assez
grands; les cloisons minces et tranchantes. Cette espèce est assez cu-
rieuse , parce qu’elle ressemble à un disque.
99. Polyporus flavus, Jungh. — Hab. Sumatra, ad arborum trun-
cos (Korthals), in Cochinchina circa Tourane /Gaudichaud).
Polyporus citrinus, Korths. mss. (herb. Lugd. Bat.).
100. Polyporus crustaceus, pileo resupinato effuso tenuissimo,
poris hexagonis oblongis cervinis, dissepimentis membranaceis
serrulatis. — Hab. Merapi, in ins. Java, ad truncos.
Laschia crustacea, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.) et Præm.
flor. crypt. jav., p. 79, fig. A0.
Je rapporte cette espèce, qui a été très bien décrite par M. Jungbuhn,
au genre Polyporus, d'abord parce que les caractères qu'elle présente ne
3° série Bor. T. IL. (Octobre 1844.) 13
49h LÉVEILEÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
s'appliquent point à ceux di Laschia, tels que les a établis M. le professeur
Fries, et ensuite parce qu’à mon sens ils ne sont pas sufiisants pour motiver
l’'Achersonia et le Junghuhnia, créés par MM. Endlicher et Corda.
(Species desciscentes. )
401. Polyporus notopus, nov. sp. Pileo duro suborbiculari,
subvelutino obsolete zonato, poris inconspicuis rotundis fuscis,
stipite dorsali brevi obliquo sursum attenuato pileo concolori.
== Ha, dava” ad iruncos
Polyporus proboscideus, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
_ Chapeau petit, presque ligneux, large de 4 à 6 millimètres, très cu-
rieux, parce que le pédicule nait à peu près à la partie moyenne de la
face supérieure du chapeau, et se dirige obliquement en haut et en ar-
rière pour se fixer ; la couche de pores regarde, malgré cette disposition,
vers la terre.
102. Polyporus auriculæformis , Junghn. mss. Pileo suberoso,
resupinato concavo tomentoso-aureo demum denudato spadiceo
puncto centrali affixo, margine tenui erecto, poris minimis sub-
rotundis æqualibus fulvis. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus auriculæformis. Junghubn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau ovale, large de 3 à A centimètres , convexe, zoné, d’abord
recouvert d'un duvet doré ; le centre du chapeau se prolonge en un court
pédicule ; la face inférieure est concave, la marge tranchante, et les
pores d’une couleur fauve très foncée.
GLOEOPORUS,
103. Glæoporus leptopilus, nov. sp. Pileo coriaceo membranaceo
semi-orbiculari tomentoso zonato ex albo lutescente , margine
lobulato undulato acuto sterili, poris angulatis curtis inæquali-
bus fuscescentibus. — Hab. Surinam , ad truncos.
Polyporus , n° 3 (herb. Miquel).
Ce genre, établi par M. Montagne, repose sur la nature différente du
chapeau et de l’hyménium ; c’est seulement aussi sous ce rapport qu’il se
distingue des autres Polyporus. Le Glæoporus leptopilus est large de 6 à
8 centimètres, réfléchi, horizontal, coriace, ayant un peu plus d’un mil-
a
+
CL
*
l
k
«<
2
.
»
LÉVEILLÉ. — CIAMPIGNONS EXOTIQUES. 195
limètre d'épaisseur ; sa surface est plate, d’un jaune ciair, zonée, et légè-
rement tomenteuse ; les pores ont une apparence gélatineuse, et les cloi-
sons qui les forment sont très minces et entières.
104. Glæoporus pusillus , Pers. Mss. Pileo carnoso-lento dimi-
diato conchato nudo azono stipiteque brevi laterali horizontali
saturninis, poris subtetragonis flavo-carneis, dissepimentis
obtusis. — Hab. in Hispaniola, ad truncos.
Polyporus pusillus, Pers. (herb. Lugd. Batav.).
Très petite espèce , large au plus d’un centimètre ; le chapeau est en
forme de valve de coquille, convexe, glabre , et supporté par un très court
pédicule latéral et horizontal ; l’un et l’autre sont d’un beau rouge ver-
millon ; les pores assez grands paraissent tétragones, et les cloisons qui
les forment arrondies, très épaisses, et d’une substance qui rappelle celle
des Tremelles.
TRAMETES.
Trametes hydnoides Fr. — Hab. Surinam, ad truncos (herb.
Miquel), Java (Zippelius), Sumatra (Korthals).
105. Trametes Perrotteti , nov. sp. Pileo coriaceo flaccido semi-
orbiculari membranaceo pilis longis ramosis intertextis vestito,
margine patente , poris angulatis inæqualibus dentatis concolo-
ribus. — Hab. Java, ad truncos (Perrottet 1821) (herb. Mus.
Par.).
ispèce très remarquable par la ténuité et la souplesse de son chapeau,
qui atteint de 12 à 15 centimètres de largeur, sa substance est fibreuse,
très mince , et sa surface couverte d’une épaisse forêt de poils noirs ra-
meux, et feutrés ensemble ; les pores, huit ou dix fois plus longs que le
chapeau n’est épais, sont anguleux, inégaux, et de la même couleur.
Quoique voisin du T'rametes hydnoides par ses poils, il a cependant plus de
rapports avec le suivant par sa flexibilité, qui est encore plus grande.
106. Trametes versatilis, Berk. in Journ. Hook. —— Hab. Java,
ad truncos.
Polyporus fimbriatus (herb. Lugd. Batav.), Manille ( Gaudi-
chaud) (herb. Mus. Par.). |
Polyporus fimbriatus., Fr. Lév. in voy. Bonite, pl. 138, f. 1.
196 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
107. Trametes dermatodes, nov. sp. Pileis coriaceis semi-or-
bicularibus cohærentibus zonatis subtomentosis ferrugineis,
marginibus lobatis acutis, poris magnis hexagonis curtis
ochraceis intus pruinatis, dissepimentis tenuibus vel sub-
denticulatis. — Hab. ad truncos circa Manillam (Gaudichaud)
(herb. Mus. Par.).
Polyporus dermatodes , Lév. in voy. Bonite, pl. 136, f. 2,
Ce T'rametes ressemble pour la couleur et la flexibilité à un morceau
de cuir ; les chapeaux se réunissent ordinairement par la marge, et for-
ment de larges bandes horizontales sur les troncs.
108. T'rametes incana , nov. sp. Pileo sessili coriaceo-suberoso
zonato subtomentoso albo, margine acuto patente , poris sub-
hexagonis ligneo-pallidis intus concoloribus, dissepimentis ob-
tusis subtomentosis. -— Hab. ad truncos, circa Manillam (Gau-
dichaud) (herb. Mus. Par.).
Cette espèce ne diffère du Trametes suaveolens que par la présence des.
zones Sur le chapeau; pour ce qui regarde l'odeur, je ne puis rien dire,
parce que les individus étaient desséchés, et qu’elle n’est bien sensible
qu’à l’état frais.
109. Trametes viltata, nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso semi-
orbiculari nudo zonato pallide lurido postice depresso atro-
sanguineo , margine patente obtusiusceulo , poris angulatis lig-
nels , dissepimentis obtusis subtomentosis. — Hab. Sumatra,
ad truncos (Korthals) (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau large de 6 à 8 centimètres, aplati, de couleur de cuir pâle,
avec de nombreuses zones plus foncées, déprimé à la base et taché de
rouge noir ; les pores sont courts, anguleux, réguliers, couleur de bois ;
les cloisons obtuses et très légèrement tomenteuses.
110. Trametes acuta, nov. sp. Pileo suberoso semi-orbiculari
rugoso grosse sulcato tomentoso cinereo-fulvo , margine acu-
tissimo, contextu porisque fulvis angulatis, dissepimentis obtu-
sis subtomentosis. —— Hab. Sumatra , ad truncos.
Polyporus n°29 , Korthals (herb. Lugd. Batav.).
}
L
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 197
Espèce qui n’a pas d’analogue, du moins pour l'aspect général ; le cha-
peau est demi-circulaire, très dur, déprimé à la base, tranchant à la
marge ; la surface est recouverte d’un duvet gris fauve , inégale, et irré-
gulièrement sillonnée, les pores sont courts, un peu plus foncés que le
chapeau.
A11. Trametes crassa, nov. sp. Nigra, pileo suberoso-coriaceo
semi-orbiculari rigido convexo zonato squamoso-fibroso , poris
magnis hexagonis intus cinereis. — Fab. Madagascar, ad
truncos (Pervillé) (herb. Mus. Par. et Lugd. Batav.).
Espèce qui s'éloigne un peu de ses congénères par la largeur et la
rigidité, qui lui donnent l'apparence d’un Hexagona grossier à larges
pores; le chapeau est un peu convexe, noir, épais à la base, tranchant
et irrégulier à la marge; sa surface est zonée, et recouverte d’écailles
qui se détachent sous la forme de soies raides et courtes, plus longues
vers la base qu’à la marge. Les pores sont quelquefois irréguliers au
centre, et plus profonds que les autres, qui forment des polygones très
réguliers, puis ronds.
DÆDALEA.
112. Dœdalea splendens, nov. spec. Pileo coriaceo depresso ob-
solete zonato stipiteque elongato tuberculoso subcrustaceis
nudis albo-nitentibus, margine acuto patente, poris lamellatis
inæqualibus angulatis dentatis ligneis, — Hab. Surinam, ad
truncos (herb. Miquel).
Le pédicule , haut de 4 à 5 centimètres , tuberculeux, inégal, supporte
un chapeau subéreux , déprimé au centre, d’un blanc luisant : les pores
sont lamelleux et inégaux : cette espèce a le port du Dedalea biennis.
113. Dœdalea aulaxina, nov. sp. Pileo sessili coriaceo angulato
zonato nudo margine sulcato pallido, lamellis inæqualibus
sulcatis laceris pruinosis albis acie acutis. — Hab. Java, ad
truncos,
Polyporus lacerus (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce est facile à distinguer par son chapeau zoné strié à la
marge et en forme de sabot de cheval ; les lames sont irrégulières. sil-
_lonnées sur les côtés , très hautes, et divisées en larges dents.
198 LÉVEILLÉ. -— CHAMPIGNONS EXOÏIQUES.
114. Dœdalea lurida, nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso sub
orbiculari applanato nudo zonato lurido, stipite laterali bre-
vissimo horizontali, poris pileo saturatioribus magnis angulatis
versus marginem labyrinthiformibus, dissepimentis acutis, -—
Hab. Java, ad truncos.
Polyporus , n° 27, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau horizontal , presque membraneux, plat; sa surface est nue,
zonée, de la couleur du vieux cuir ; la marge tranchante, lobée ; les pores
courts, anguleux , d’une couleur plus intense que le chapeau.
115. Dœdalea flavida, nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso semi-
orbiculari sulcato nudo ochroleuco, margine subacuto sterili ,
poris angulatis magnis subhexagonis versus marginem laby-
rinthiformibus ochraceis , dissepimentis obtusis subtomentosis.
— Hab. Borneo, ad truncos (Korthals) (herb. Lugd. Batav.).
Chapeaux subéreux, tantôt épais, tantôt aplatis et presque membraneux,
relevés en bosse ou déprimés à la base, à marge régulière ou lobée, mais
toujours reconnaissables à leur nudité et à leurs zones; ils ont de 6 à 8 cen-
timètres de large ; les pores, de couleur ocracée, sont grands, réguliers :
seulement, à la marge, ils deviennent allongés et labyrinthiformes.
116. Dœdalea sanquinea , Klotzsch. — Hab. Java, ad truncos
(Junghuhn), Sumatra (Korthals).
Polyporus gonoporus, Junghuhn (herb, Lugd. Batarv.).
Polyporus, n° 28, Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Gette espèce et les deux précédentes sont très variables dans les formes
du chapeau et des pores; et d’après leur structure , elles peuvent être
placées indifféremment parmi les Trametes ou parmi les Dœdalea.
A17. Dœdalea pruinosa , nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso reni-
formi applanato concentrice zonato lurido tomentosulo-prui-
noso , lamellis inæqualibus sulcatis divisis subtomentosis ,
contextu ochraceo. —- Hab. ad truncos, in insul, Sandwich
(Gaudichaud) {herb. Mus. Par.).
LÉVEILLÉ, —- CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 199
Dœdaleu pruinosa, Lév, in voy. Bonite, pl, 136, F. 4.
Chapeau subéreux, large de 6 à 7 centimètres, aplati, zoné, de cou-
leur de cuir, recouvert d’un léger duvet qui ressemble à de la poussière ;
la marge est ondulée et tranchante; l'hyménium poreux à la base, et
labyrinthiforme vers la marge.
118. Dœdalea fuliginosa , nov. spec. Pileo suberoso semi-orbi-
culari nudo rugoso obsolete zonato fusco-fuligineo, margine
patente lobulato, lamellis inæqualibus anastomosantibus sulca-
tis acie dentatis subtomentosis concoloribus. — Hab. ad trun-
cos, in ins. Mauritii,
Dœdalea inconcinna ? (herb. Delessert).
. Chapeau subéreux , plat en dessus, très convexe en dessous, large de
6 à 8 centimètres ; les pores sont formés par des lames anastomosées ,
sillonnées sur les côtés, prolongées en forme de dents et labyrinthiformes
vers la marge. Cette espèce ne diffère de la précédente que par les zones
plus marquées et par la couleur générale.
CYCLOMYCES.
119. Cyclomyces fuscus Kunze.— Hab. ad truncos, in ins, Mauriti,
HEXAGONA.
120. Hexagona Wighti, Klotzsch. — Hab. ad truncos, Manille,
(Gaudichaud) (herb. Mus. Par. ).
191. Hexagona polygramma, Mntg. — Hab. in India (W. Grif-
fith herb. Decaisne) ad trancos, in Cochinchina circa Tourane.
(Gaudichaud) (herb. Mus Par.)
122. Hexagona cervino-plumbea, Lév. — Hab. Java, ad truncos
Tectoniæ grandis.
Polyporus cervino-plumbeus , Funghn. (Præm. fl. crypt. Jav..
p. 45, Î. 24 et herb. Lugd. Batav.).
123. Hexagona apiaria, Fr. — Hab. J.va ad truncos.
12h. Hexagona Blumeï, nov. sp. Pileo coriaceo tenui reniformi
200 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
basi depresso sulcato tenuissime zonato pallide lurido, subtus
margineque prolifero, alveolis curtis minutis subrotundo-hexa-
gonis cinereis, dissepimentis obtusis, — Hab. ad truncos, Java.
Polyporus viviparus, Blume (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce est fort curieuse par la ténuité de ses alvéoles, qui parais-
sent être le résultat d’une simple compression, et par le grand nombre
de petits individus, dont la marge et la partie inférieure sont couvertes ;
le chapeau a de 8 à 10 centimètres de large, et à peine 1 millimètre d’é-
paisseur. |
125. Hexagona tenus, Fr. — Hab. Paraguay, ad truncos (herb.
Mus. Par.).
196. Hexagona pulchella, nov. sp. Pileo coriaceo tenui reni-
formi flexili nudo lurido zonis castaneis creberrimis variegato ,
alveolis minutis e rotundo hexagonis fuligineis. — Hab, Java,
ad truncos.
Boletus apus, Kuhl et Van-Hasselt (herb. Lugd. Batav.).
Presque membraneuse, coriace , flexible et réniforme. Cette espèce
rappelle l’Jexagona variegata Berk; mais ses alvéoles petites, très régu-
lières, et presque superficielles, la rapprochent davantage de l’Æexa-
gona lenuis ; elle a de 8 à 42 centimètres de largeur et 1 millimètre
d'épaisseur.
127. Hexagona cingulata, nov. sp. Pileo coriaceo reniformi
membranaceo nudo zonato pallide cinereo nitente, alveolis
mediis fuscis e rotundo hexagonis intus cinereis. — Hab. His-
paniola, ad truncos.
Petite espèce réniforme, nue, zonée, de couleur pâle cendrée, et bril-
lante , large de 2 à A centimètres ; ses alvéoles sont parfaitement régu-
lières, de moyenne grandeur , fauves, obtuses à la marge, et cendrées
à l’intérieur.
198. Hexæagona sericea, Fr.—Hab. ad truncos, in Algeria (Bové)
(berb. Mus. Par.).
129, Heragona Molkenboerit, nov. sp. Pileo coriaceo-suberoso
LÉVEILLÉ, —- CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 201
subreniformi basi gibboso zonato velutino ochraceo, alveolis
magnis hexagonis concoloribus. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus (Favolus) macrotremus, Junghubn (herb. Lugd. Ba-
tav.).
Espèce large de 6 à 8 centimètres, qui ne diffère de l’Æexagona ves-
pacea que par les zones et le duvet que l’on remarque sur le chapeau.
FAVOLUS.
130. Favolus arcularius, Lév. — Hab. Java, ad truncos.
Polyporus ciliatus, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Polyporus arcularius, Fr.
131. Favolus agariceus, Lév.— Hab. Sumatra, ad truncos (Kor-
thals) (herb. Lugd. Batav.). Zeylona (Kæœnig).
Polyporus agariceus, Berk. Ann. of nat. hist., vol. X, p. 371.
132. Favolus fissus, nov. sp. Pileo carnoso-lento infundibuliformi
latere inciso nudo lævi alutaceo, alveolis magnis hexagonis
concoloribus, dissepimentis acutis, stipite cylindrico brevissimo
tomentoso excentrico. —Hab. Rio de Janeiro, ad truncos (Gau-
dichaud) (herb. Mus. Par.).
F'avolus fissus, Lév. in voy. Ponte, pl. 156, 1. 3.
On distingue facilement ce Favolus de toutes les espèces décrites jus-
qu'à ce jour, à son chapeau irrégulier infundibuliforme, et incisé jusqu’au
pédicule sur un des côtés.
133. F'avolus fibrillosus, nov. sp. Pileo carnoso-lento reniformi lo-
bato obsolete zonato rufo e basi squamuloso ad marginem in-
flexum fibroso-radiato, alveolis magnis oblongis hexagonis alu-
taceis, stipite laterali brevi verticali, — Hab. ad truncos circà
Manillam (herb. Mus. Par. ).
Le chapeau est coriace, peu épais, convexe, réniforme, lobé à la
marge , et remarquable par les fibres qui naissent à la base, et s'éten-
dent en rayonnant vers Ja marge: il a 8 ou 10 centimètres de largeur.
#
202 LÉVEILLÉ. —- CIAMPIGNONS EXOTIQUES,
134. Favolus Junghuhnu , nov. sp. Pileo carnoso-lento reniformi
obsolete zonato e basi depressa granulato-squamulosa fibroso
radiato , stipite brevi laterali horizontali subtus canaliculato ,
poris subhexagonis decurrentibus pileo concoloribus. — Hab,
ad truncos, in ins. Bantam (Junghuhn) (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau large de 8 à 9 centimètres , coriace, plat, déprimé à la base,
réniforme , fixé horizontalement à l’aide d’un pédicule court latéral, et
un peu canaliculé à sa face supérieure ; les pores sont grands, hexagones,
à marge tranchante, d’une couleur un peu plus intense que celle du
chapeau; il varie beaucoup pour la longueur du pédicule, qui est quel-
quefois presque nul, et pour les pores, qui sont entiers ou prolongés en
forme de dents.
139. Favolus peltatus, nov. sp. Pileo carnoso-lento nudo azono
pallide lurido, poris magnis subtetragonis acie acutis serrulatis
concoloribus, stipite brevi laterali horizontali tomentoso peltato-
dilatato. — Hab. Java, ad truncos.
Favolus n° 4 (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau presque orbiculaire , horizontal , supporté par un court pédi-
cule latéral , dilaté à la base ; la surface est nue et conserve l'impression
des pores ; il a de 2 à 3 centimètres de largeur.
136. Favolus tenuissimus , nov. sp. Pileo carnoso-flaccido mem-
branaceo reniformi nudo fusco, stipite brevi laterali horizontali,
poris decurrentibus oblongis subhexagonis, dissepimentis tenui-
bus integris concoloribus. — Hab. ad truncos, in ins. Mauritn.
Chapeau horizontal , aplati, très mince, réniforme , large de 6 centi-
mètres, à surface nue et de couleur rousse ; pédicule court, latéral et
horizontal; les pores sont entiers , allongés, le plus souvent hexagones ;
les cloisons qui les forment très minces et entières.
137. Favolus tener, nov. sp. Pileo carnosulo papyraceo nudo
lævi rufo in stipitem brevem attenuato, poris angulatis palli-
dioribus, dissepimentis tenuibus integris. — Hab. Sumatra,
ad truncos (Korthals) (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau petit, allongé, membraneux , nu, roux, et se terminant par
LÉVEILLÉ., — CIAMPIGNONS EXOTIQUES, 203
un court pédicule ; les pores sont assez grands, hexagones, et les cloisons
entières extrêmement minces.
138. Favolus spathulatus, Lév. :- Hab. ad truncos, Merapi in
Java.
Laschia spathulata, Junghubn (Præm. fl, crypt. Jav. p. 75 et
herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce et les deux précédentes ont le chapeau formé d’une simple
membrane presque transparente et les pores très grands, si on les com-
pare à ceux des Polypores : c’est pour cette raison que j'ai cru devoir les
placer parmi les Favolus.
139, Favolus laciniatus, Pileo carnoso-coriaceo lobato expanso
sessili postice attenuato nudo lævi porisque ochraceis magnis
subtetragonis inæqualibus concoloribus , dissepimentis obtusis.
Chapeau sessile , charnu, membraneux, lobé, irrégulier , nu, de cou-
leur jaune; pores oblongs, hexagones , irréguliers. Il a beaucoup de
rapport, si l’on ne consulte que la description, avec le Favolus flaccidus,
mais il en diffère manifestement par la couleur et la consistance.
140. Favolus multipleæ, nov. sp. Cæspitosus, pileo carnoso-coria-
ceo lobato undulato tenui nudo fibroso radioso e basi in pedicu-
lum brevem attenuato , poris magnis subhexagonis concolori-
bus, dissepimentis argute serratis. — Fab. Java, ad truncos.
-Polyporus cristatus, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau large de 2 à 5 centimètres, irrégulier, lobé à la marge, nu,
s’amincissant pour former un pédicule court et vertical; pores assez
grands , formés par des lames anastomosées, finement serrées.
Comparé avec l'Hexagona spathulata, W n’en diffère que pour la forme
et le volume.
HYDNUM.
Ah. Hydnum Japonicum, nov. sp. Pileo carnoso infundibuli-
formi undulato nudo fusco, aculeis integris decurrentibus lon-
gis dilutioribus, stipite valido hinc inde aculeato deorsum acu-
leato pileo concolori. — Hah. in Japonià ad terram (cl. von Sie-
bold) (herb. Lugd. Batav.).
20/4 LÉVEILLÉ. -— CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
Champignon haut de 10 à 12 centimètres ; chapeau charnu, glabre,
roux, Gndulé , irrégulier à la marge ; aiguillons entiers , aigus, longs de
5 millimètres ; pédicule plein, atténué à sa partie inférieure, et se dila-
tant en haut pour former le chapeau : on voit çà et là sur sa surface quel-
ques aiguillons.
142. Hydnum thelephorum , nov. sp. Pileo subcarnoso erecto
compresso undulato laciniato crispo tenuissime tomentoso de-
mum glabrato fusco in stipitem longum compressum canalicu-
latum porrecto, aculeis confertis minutis granulosis ferrugineis.
—Hab. Cayenne, ad terram. Chili (Gay) (herb. Mus. Par.).
Singulière espèce, qui s'éloigne de toutes celles que l’on connaît ; le
chapeau est charnu , dimidié , presque membraneux, vertical, lacinié et
ondulé à la marge ; il se prolonge à la partie inférieure en un pédicule
long de 2 à 3 centimètres, comprimé, canaliculé à sa partie postérieure;
comme le chapeau, il est brun et recouvert en partie d’un léger duvet.
Les aiguillons n'existent véritablement pas; ils sont représentés par de
petits tubercules très rapprochés et de couleur ferrugineuse : c’est une
Théléphore, si l’on ne consulte que l’étymologie du mot. On pourrait
même le rapporter au genre Grandinia, s’il était résupiné.
443. Hydnum helvolum, Zipp. mss. Cæspitosum, pileo carnoso
flabelliformi nudo undulato obsolete zonato helvolo in stipitem
brevem sensim attenuato, aculeis integris cylindricis croceo-
fuscis. — Hab. Java, ad truncos.
Hydnum helvolum, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Grande et belle espèce qui croît par groupes ; les chapeaux sont dres-
sés, larges de 10 à 12 centimètres, peu charnus, glabres, légèrement
zonés, ondulés à la marge et atténués à la base; les aiguillons sont
simples, nombreux, cylindriques, aigus, et d’un jaune safrané rembruni.
14h. Hydnum schizodon, nov. sp. Pileo coriaceo horizontal ad-
presse fibroso cinereo-fusco zonato in stipitem brevemstrigosum
porrecto , aculeis compressis palmato-divisis lutescentibus. —
Hab. Jalapa, ad truncos.
Hydnum Rawakense Galeotti exsic. n° 6866 (herb. Mus. Par. ).
Espèce très distincte qui rappelle , par sa consistance et les zones du
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 205
chapeau, le Polyporus versicolor ; le chapeau est coriace, peu épais,
élastique , à marge tranchante, inégale, large de 3 à 4 centimètres ; il
s’amincit insensiblement vers sa base, et se termine en un pédicule
aplati, villeux, long de 3 à 4 millimètres; les aiguillons sont nombreux,
comprimés, et se divisent à leur sommet en 3 ou 4 pointes aiguës.
145. Hydnum fuscum , Pers. ? — Hab. Java, ad truncos.
Hydnum. Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
146. Hydnum rufulum, nov. sp. Subiculo effuso pruinoso pallide
flavo, ambitu byssino sterili aculeis integris subulatis rufescen-
tibus. -— Hab. Java, ad truncos.
GRANDINITA.
147. Grandinia microthelia, nov. sp. Garnosa late effusa arcte
adnata, ambitu indeterminato sterili, granulis confertissimis
minimis acutis sordide lilacinis. — Hab. Java, ad truncos.
T'helephora papillosa, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
La substance de cette espèce est fortement adhérente au bois sur le-
quel elle s’est développée, et paraît faire corps avec lui; son pourtour
est irrégulier et stérile ; Les granulations qui recouvrent sa partie moyenne
sont très petites, nombreuses, aiguës, et d’un rouge légèrement violacé.
Clavaria (Calocera) hydnoides, Junghuhn (herb. Lugd. Ba-
tav.).
- Subiculum mince, membraneux , byssoïde à la marge; le centre est
couvert d’aiguillons roux , entiers, longs d’un centimètre. L’Æydnum
subcarneum ne paraît pas s'éloigner beaucoup de cette espèce.
SISTOTREMA.
148. Sistotrema citreolum, Jungh. mss. Pileo membranaceo
adnato demum ambitu libero zonato tomentoso pallide fulvo,
aculeis compressis dentatis acutis fuscis. — Hab. Java, ad
truncos.
Sistotrema citreolum , Junghubn (herb. Lugd. Batav.).
Le chapeau est résupiné, d’abord adhérent, puis il se détache dans
tout son pourtour ; alors il est tomenteux, zoné , fauve clair ; les aiguil-
206 LÉVEILLÉ. — CITAMPIGNONS EXOTIQUES.
lons sont d'abord en forme de pores , puis s’allongent, se divisent et se
terminent en pointes ; son étenduc est très variable : il recouvre quel-
quefois des branches entières.
| CYMATODERMA.
149. Cymatoderma elegans, Jungh. — Hab. Java, ad truncos
(Junghuhn), Sumatra (Korthals).
Hydnum n° 43. Thelephora n° 19 (herb. Lugd. Batav.).
Ce genre, extrêmement curieux , que M. Junghubhn a décrit et figuré
dans le T'idjschrift voor nat. Geschied., Leyde 1840, a la forme et le mode
de végétation du Z'helephora (Cladoderris) dendritica de Persoon ; mais
après avoir comparé ces deux genres, j'ai dû placer le Cymatoderma à
côté des Hydnes, parce que les ramifications dendroïdes de l’hyménium
sont couvertes de petites pointes, et qu’elles sont entièrement nues dans
le Cladoderris.
THELEPHOR EI.
THELEPHORA.
150. T'helephora spectabilis, nov. sp. Pileo coriaceo infundibuli-
formi vel dimidiato adpresse fibroso pallide alutaceo, margine
tenui fimbriato, hymenio striatulo concolori, stipite brevi crasso.
— Hab. ad terram, in Hispaniola.
Espèce haute de 3 à 4 centimètres, infundibuliforme ou presque en
éventail. La partie supérieure est formée de fibres très distinctes qui se
prolongent au-delà de la marge. Sauf la couleur, elle ressemble assez au
Thelephora earyophyllea.
151. Thelephora (Mesopus) paradoæa, nov. sp. Pileis coriaceis
. membranaceis depressis cohærentibus sericeo-fibrillosis ni-
veis, hymenio rugoso radiato pallido, stipitibus brevissimis
— Hab. cire Manillam, ad truncos (Gaudichaud) (herb.
Mus. Par.). Java (herb. Lugd. Batav.).
T'helephora paradoæa, Lév. in voy. Bonte, pl. 139, f. 4.
Singulière Théléphore qui est formée de plusieurs individus, tous
réunis complétement par la marge, de manière à former une membrane
LÉVEILLÉ, — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 207
avec des dépressions çà et là, d’où naissent des fibres qui s'étendent
en rayonnant jusqu'à ce qu'elles se réunissent à d’autres ; au-dessous de
chaque dépression on voit un très court pédicule; l’'hyménium, par sa
forme dendroïde, rappelle le genre Cladoderris.
152, Thelephora (Merisma) Cladonia, Schwein.—Hab. Amboine
ad arenam (herb. Lugd. Batav.).
153. Thelephora (Merisma) Amboinensis, Coriacea erecta, e basi
ramosa dense tomentosa ochraceo-pallida , ramis divaricatis
ultimis digitatis acutis nudis fuscescentibus. — Hab. Amboine
ad arenam (herb. Lugd. Batav.).
Croît par groupes, composés d’un grand nombre d'individus, quel-
quefois solitaires : alors cette espèce a un pédicule plus ou moins long,
Dans les deux cas, elle est droite , rameuse, coriace, recouverte d’un
duvet épais à sa base et même sur ses rameaux principaux; ceux-ci
donnent naissance à d’autres plus petits, qui se terminent par trois ou
quatre digitations subuliformes aiguës, nues, et qui se divisent encore
quelquefois.
154. Thelephora (Merisma) scoparia, nov. sp. Coriacea erecta,
stipite crasso, ramis parce ramosis fastigiatis tomentosis pal-
lide luteis, ultimis subulatis apice acutis nudis fuscescentibus.
— Fab. ad terram in monte Salak, Java (Blume) (herb. Lugd.
Batav.).
+ Le pédicule varie de longueur de 1 à 4 centimètres ; il est dur, coriace,
et se divise en un grand nombre de rameaux subuliformes couverts d’un
duvet jaunâtre ; les derniers rameaux sont nus, légèrement bruns, et
terminés en pointes. | |
155. Thelephora (Merisma) acicularis, Jungh. Coriacea erecta ,
stipite brevi ramoso, ramisque velutinis pallide fulvis, ramulis
nudis fastigiatis subulatis apice penicillato-pilosis fuscescenti-
bus. — Hab. Java, ad terram.
T'helephora acicularis, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce ressemble à la précédente pour la forme , la couleur du
duvet qui recouvre le pédicule et les rameaux inférieurs; elle en diffère
208 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
seulement par les derniers rameaux aigus, et dépourvus de pinceaux à
l'extrémité.
156. Thelephora (Merisma) funalis, nov. sp. Cæspitosa, erecta
coriacea e basi ramosissima, ramis tomentosis ochraceis tor-
tilibus , ramulis subcorymbosis nudis subulatis fuscescentibus.
— Hab. Java, ad terram.
Clavaria, nov. sp. (herb. Lugd. Batav.).
Le pédicule est ordinairement court, se divise en un grand nombre
de rameaux, qui sont en forme de cordes et recouverts d’un duvet jau-
nâtre ; les derniers sont subulés, nus, droits, aigus, un peu recourbés
au sommet et disposés en forme de corymbes.
157. Thelephora (Merisma) Commersont , nov. sp. Stipite fili-
formi simplici albido, ramis compressis subdichotomis subu-
latis concoloribus , hymenio rufescente.
Ex sylvis Palmæ medio maio in insula Galliæ (Gommerson).
Magnitudine sesquiunciali bi-uncialive, stipes statim a basi
simplex, mox ab inde dichotomus, ramulis apice præsertim ramo-
sissimis , apicibus subulatis. Color ad stipitem exalbicans, ad
ramos secundarios magis rufescens. (Commerson mss.).
Quant on ne considère que la ténuité de cette espèce, dont le tronc et
les rameaux sont presque capillaires , on croirait que c’est un Pterula ou
un Merisma dans le sens de Persoon; mais comme l’'hyménophore est par-
faitement distinct, et que l’hyménium en recouvre seulement la moitié,
j'ai dû le comprendre parmi les Théléphores. |
158. T'helephora (Merisma) capillaris, nov. sp. Pallida ochracea,
stipite simplici nudo, ramis patentibus tenuissime ramosis, ul-
timis compressis acutis penicillatis. — Hab. in insul. Java.
Clavaria , Zollinger exsic. n° 1028 (herb. Delessert). Peruvia
(Dombey) (herb. Mus. Par.).
Espèce capillaire, comme la précédente, ressemblant ég.lement plus
à un Pterula qu’à un Thelephora ; elle est haute de 3 à 4 centimètres, et
parfaitement distincte par la disposition de ses derniers rameaux.
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 209
159. Thelephora (Merisma) dendroides. — Clavaria dendroides ,
Junghn. Præm. fl. crypt. Jav., p. 33, tab. 6, fig. 20.
Clavaria villosa, Junghugn (herb. Lugd. Batav.)
160. Thelephora (Apus) dolosa, nov. sp. Pileis coriaceis effuso-
reflexis cohærentibus, fibris adpressis obsolete zonatis basi
tomentosis, marginibus acutis frimbriatis subtus sterilibus, hy-
menio albo lævi, — Hab. Java, ad truncos.
Thelephora lactea n° 9, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Chapeaux coriaces, presque membraneux, flexibles ; la face supérieure
est tomenteuse à la base, et dans le reste de son étendue couverte de
fibres , qui font corps avec la substance du chapeau, et qui dépassent la
marge. L’hyménium , dans l’état humide , est uni, blanc; mais à l’état
de dessiccation il paraît poreux et formé de fibres dendroïdes, ce qui
pourrait faire placer cette espèce dans le genre Cladoderris, et même
former un nouveau genre, si l'on ne consultait que l’apparence poreuse,
formes accidentelles, du reste, et qui disparaissent quand on soumet le
champignon à l'humidité.
161. T'helephora crassa, nov. sp. Pileo resupinato coriaceo tomen-
toso-velutino pallide rufo, ambitu crasso demum libero, hyme-
nio inæquabili velutino concolori. — Hab. Cochinchina, circa
Tourane, ad truncos (Gaudichaud) (herb. Mus. Par.).
T'helephora crassa, Lév. in voy. Bonite, pl. 139, f. L.
Les chapeaux ont de 4 à 6 centimètres d’étendue, et représentent par-
faitement des Polypores stériles ; son contour, détaché et épais, lui im-
prime un caractère particulier. Comparé avec d’autres espèces, il n’a
de rapports qu'avec le T'helephora cinnamomea Pers., dont l'hyménium
_ se couvre de poils dans un âge avancé.
STEREUM.
162. Stereum Surinamense, nov. sp. Pileo coriaceo infundibuli-
formi nudo fusco subtus dilutiori, stipite hirsuto sulcato fusco.
— Hab. Surinam.
Le Stereum elegans a la plus grande analogie avec cette espèce, et ne
3° série. Bor. T. IT. (Octobre 1844.) 14
910 LÉVEILLÉ. — CIHAMPIGNONS EXOTIQUES.
paraît en différer que par le duvet qui recouvre le pédicule et l'absence
de zones au chapeau; elle a de 2 à 4 décimètres de hauteur. On peut
mettre cette espèce à côté du Stereum nilidulum Berk., dont le chapeau
est zoné et le pédicule nu,
163. Stereum reniforme, Fr. — Hab. Rio de Janeiro (Gaudi-
chaud) (herb. Mus. Par.).
164. Stereum (Pleuropus) affine, nov. sp. Pileo reniformi vel fla-
bellato nudo castaneo, zonis obscurioribus, margine acutissimo ,
hymenio glabro rufo-carneo, stipite tenui velutino fulvo pel-
tato-dilatato. — Hab. Java, Sumatra, ad truncos (Korthals).
T'helephora n° 36, et Guepinia dimidiata (herb. Lugd. Batav.).
Belle espèce, haute de 2 à 4 centimètres ; le chapeau est membraneux,
très coriace , élastique, le plus ordinairement réniforme; sa surface est
nue, fibreuse et zonée , la marge très tranchante ; l’hyménium roux et le
pédicule assez grêle , latéral, couvert d’un duvet fauve et dilaté en disque
à sa base. Que l’on donne à cette Théléphore un hyménium poreux, et
elle représentera exactement le Polyporus affinis ; c’est pourquoi je lui ai
donné lemême nom spécifique.
165. Stereum (Pleuropus) crenatum , nov. sp. Pileo coriaceo fla-
belliformi nudo castaneo zonis obscurioribus variegato, margine
lobato acuto ; hymenio carneo-rufo; stipite brevi hirsuto basi pel-
tato-dilatato. — Hab. Java, ad truncos (herb. Lugd. Batay.).
_Gette espèce, en raison de sa marge crénelée et du peu de longueur du
pédicule, correspond au Polyporus crenatus Berk., comme le précédent ,
par la longueur de son pédicule et la ténuité de sa marge, au Polyporus
: affinis. Quoique membraneux , le chapeau est d’une consistance ferme ;
la marge est lobée et stérile en dessous. Ce champignon atteint 2 ou
3 centimètres de hauteur. Le Stereum pusillum Berk. paraît en différer
par le pédicule nu, non dilaté, et par l’absence de zones au chapeau.
166. Stereum (Apus) princeps , Lév.
Thelephora princeps, Jungh, Præm. fl, crypt. Jav. p. 38, tab.
fig. 22.
Thelephora gigantea, Junghubn (herb. Lugd. Batav.).
LS
LÉVEILLÉ. — CIAMPIGNONS EXOTIQUES. 911.
167. Stereum ferrugineum, Pers. — Hab. Sumatra , ad truncos
(Korthals).
T'helephora ferruginea, Pers. (herb. Lugd. Batav.).
168. Stereum Ostrea , Fr.
T'helephora Ostrea, Nees. — Hab. Java, ad truncos ( Blume,
Junghuhn) (herb. Lugd. Batav.).
169. Siereum lobatum, Fr. — Hab. Cochinchina, circa Tourane,
ad truncos (Gaudichaud) (herb. Mus. Par.), Java (Junghuhn)
Sumatra (Kortals) (herb. Lugd. Batav.).
Sans l'autorité de M. Berkeley, j'aurais inscrit cette espèce sous le
nom de Stereum versicolor, tant elle diffère par la couleur du chapeau du
S. lobatum originaire de Cayenne , et nommé dans l’herbier du Muséum
de Paris par mon confrère M. Montagne.
A70. Stereum hirsutum , Fr. — Hab. Java, ad truncos.
Thelephora rugosissima, Junghubn (herb. Lugd. Batav.).
171. Stereum purpureum, Fr. — Hab. Java, ad truncos.
Thelephora (resupinata) aurantia, Reinwardt (herb. Lugd.
Batav.).
172. Stereum rigidum, nov. sp. Pileo coriaceo reflexo hirsuto
sulcato tenuissimeque zonato pallide ochraceo, hymenio glabro
concolori tandem rimoso. — Hab. Java, ad truncos.
T'helephora scutelliformis, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Espèce voisine du T'helephora vchroleuca , et qui en diffère par la con-
sistance et les nombreuses zones du chapeau.
173. Stereun cinereum, nov. sp. Pileo effuso-reflexo obsolete z0-
nato tomentoso - spongioso cinereo, margine undulato obtuso
inflexo ; hymenio glabro et lurido nigricante. — Hab. Sumatra,
ad truncos (herb. Miquel. ).
Chapeaux coriaces, mous, irréguliers, à marge obtuse repliée en des-
sous comme dans quelques auriculaires ; les zones sont peu apparentes,
219 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
et le duvet qui les recouvre a l'apparence d’une éponge; l'hyménium
passe de l1 couleur brune au noir en vieillissant.
174. Stereum leucophœum, nov. sp. Sessile reflexum , pileo semi-
orbiculari plano. coriaceo flexili zonato subtomentoso, margine
sinuato acuto, hymenio glabro albo tandem rimoso. — Hab,
Hispaniola, ad truncos.
T'helephora leucophæa, Pers. (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce est voisine du S{ereum bicolor, et n’en diffère que par les
zones, et la couleur un peu plus foncée du chapeau, qui est recouvert
d'un très léger duvet ; elle est souple comme du cuir.
175. Stereum atlenuatum , nov. sp. Pileis imbricatis coriaceis re-
flexis strigoso-hirsutis spadiceis basi attenuato-cucullatis, zonis
confertis obscurioribus, hymenio tabacino setuloso. — Hab.
Java, ad truncos.
T'helephora, Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Cette espèce est très voisine du Thelephora tabacina Pers. var. chryso-
loma, et s’en distingue facilement à ses chapeaux, qui sont imbriqués,
isolés, et atténués à leur base; le tissu intermédiaire entre l’hyménium
et le chapeau est de couleur fauve.
176. Stereum nigricans, nov. sp. Reflexum membranaceum, pileo
reniformi plano zonato fuligineo setis ramosis hirto, hymenio
glabro concentrice sulcato castaneo, —Hab. Cochinchina, circa
Tourane, ad truncos (Gaudichaud) (herb. Mus. Par.).
T'elephora (Stereum) nigricans, Lév. in voy. Bonite, pl. 139, f. 5.
Chapeau presque réniforme, large de 5 à 6 centimètres, ondulé à la
marge, zoné et recouvert de poils noirs, rameux comme le Z'rametes
hydnoides, mais moins roides ; la couleur de l’hyménium , qui conserve
les traces des zones du chapeau, est un brun foncé.
177. Stereum villosum , nov. sp. Pileis submembranaceis cunei-
formibus zonatis fuscis in stipitem brevem lateralem discoideum
attenuatis, setis râmosis hirtis, hymenio glabro fusco cineras-
cente micaceo. — Hab. Java, ad truncos.
Thelephora (Apus) erinacea , Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Thelephora, nov. sp, Zippelius (ibidem).
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 213
Cette espèce, que j'ai confondue moi-même dans l’herbier de Leyde
avec la précédente, à cause de sa grande ressemblance, en diffère pour-
tant essentiellement par le chapeau, qui est cunéiforme , arrondi à la
marge, et prolongé en un court pédicule dilaté légèrement à sa base ; il
est d’une couleur rousse fuligineuse , zoné , et recouvert de poils assez
roides et rameux , qui disparaissent à une époque avancée. L’hyménium,
parfaitement glabre, couleur de tabac, paraît, examiné à la loupe,
couvert d'une immense quantité de petits points blancs.
178. Stereum adustum, nov. sp. Imbricatum, pileis reflexis coria-
cels membranaceis sessilibus zonatis velutinis fuligineis, hy-
menio glabro spadiceo. — Hab. ad ramos in insul. Lucon ad
Manillam (Gaudichaud) (herb. Lugd. Batav.).
T'helephora (Stereum) adusta, Lév. in voy. Bonite, pl. 139, f. 2.
Chapeaux sessiles, imbriqués , soudés les uns aux autres ; larges de 2
à » centimètres, ondulés à la marge, cassants quand ils sont secs, et
très remarquables, en ce que leur surface paraît avoir été brûlée ; l’hy-
ménium est glabre, plissé longitudinalement, et de couleur marron.
179. Stereum luteo-badium, Fr. — Hab. in Tasmannià, ad trun-
cos (herb. Mus. Par.)
CLADODERRIS. Pers.
Pileus coriaceus fibrosus. Hymenium heterogenum carnosum
rugosum dendroideum. Fructificatio ?
180. Cladoderris dendritica, Pers. Pileo reniformi vel subflabel-
lato horizontali applanato stipiteque laterali brevi tomentosis
albis. — Hab. ad truncos, in ins. Rawak (Gaudichaud) (herb.
Mus. Par.).
181. Cladoderris Blumei, nov. sp. Pileo sessili flabellato obsolete
zZonato sulcato tomentoso fulvo, margine tenui fimbriato nudo
rubescente ; hymenio carneo-purpurascente versus basin fusco
tomentoso.—- Hab. Java, ad truncos (herb. Blume), in Philip-
pinis (herb. Delessert),
21h LÉVEILLÉ. —— CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
Magnifique champignon, quise fait remarquer par ses grandes dimen-
sions ; le chapeau est sessile, en forme d’éventail, aplati, aigu, lacinié
à sa marge ; la surface est zonée, marquée de sillons longitudinaux
plus ou moins prononcés , couverte d’un duvet court et fauve que l’on
rencontre encore vers le tiers inférieur de l’hyménium, lequel est charnu
et d’une couleur de-chair foncée.
182. Cladodèrris formosa, nov. sp. Pileo infundibuliformi vel
latere fisso sulcato concentrice zonato velutino fusco , margine
acuto fimbriato purpurascente, hymenio nudo carneo-purpu-
rascente, stipite velutino centrali pileo concolori. — Hab.
Java (herb.Lugd. Batav.).
Cette espèce, qui, dans l’herbier de Leyde , est mangée presque en-
tièrement par les insectes, présente la plus grande analogie avec la pré-
cédente ; j’ai cru cependant devoir la décrire, parce que le chapeau est
infundibuliforme , le pédicule central, et l’hyménium glabre dans toute
son étendue ; elle a 8 centimètres de hauteur ét de largeur , tandis que
la précédente en a jusqu’à 12 d’étendue.
PHLEBIA.
183. Phlebia rugosissima , nov. sp. Pileo dimidiato undulato
tomentoso fasciato ferrugineo-fusco, hymenii fuliginosi rugis con-
fertissimis subradiantibus. — Hab, Java, ad truncos.
Thelephora resupinata, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Chapeau membraneux, coriace, ondulé, zoné, large de 5 à 6 centi-
mètres, hbyménium presque noir, à plis obtus, membraneux, allongés ,
presque parallèles, et qui semblent naître les uns des autres.
CLAVARIEI.
CLAVARIA.
184. Clavaria (Ramaria leucospora) Jacquemontii, nov. sp. Alba
cæspitosa, trunco brevissimo ramoso, ramis confertis dichoto-
mis fastigiatis compressis. — Hab. in regn. Cachemir ad
terram. | | |
Clavaria Jacquemontii, Lév, in Bot. Jacquemont, tab. 280,
fig. à, | |
LÉVEILLÉ. — CIJAMPIGNONS EXOTIQUES. 215
Haute de 6 ou 8 centimètres, cette espèce à la plus grande analogie
avec le Clavaria alba Pers., dont elle diffère principalement par ses ra-
meaux , qui sont aplatis au lieu d’être cylindriques.
185. Clavaria nigra, nov. sp. Cæspitoso-pulvinata tuberculosa
atra, pedicellis subfasciculatis dichotomis, ramulis ultimis bre-
vibus obtusis umbellatis. — Hab. Sumatra.
Clavaria nigra, Korthals (herb. Lugd. Batav.).
Espèce des plus remarquables, et qui forme des coussins hauts de
2 centimètres et larges de 2 ou 3; les pédicules, très nombreux, sont
réunis à la base ; ils sont dichotomes ét même recouverts de tubercules
granuleux, ainsi que les rameaux; les derniers, au nombre de quatre ou
cinq, sont un peu atténués en bas, dressés, renflés, obtus à leur extré-
mité supérieure , et disposés en ombelle. J'ai cherché en vain les organes
de la fructification tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : je n’en ai rencontré
aucun vestige. La substance de cette Clavaire est assez ferme , et com-
posée d’une partie corticale noire et d’une médullaire de couleur fauve.
Observée sur le vivant, elle formerait peut-être le type d’un nouveau
genre.
186. Clavaria Zippelu, nov. sp. Trunco crasso, ramis striatis
dichotomis lævibus e flavo-fuscescentibus, ultimis fastigiatis
acutis. — Hab. ad terram in monte Gédhé (Java), apud inco-
las esculenta et nomine Maijan dicta.
Clavaria abietina, Pers. Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Grande et belle espèce, haute de près de 2 décimètres; d’un pied
commun naissent des rameaux épais, charnus, ronds, dichotomes , d’une
couleur jaune qui tire sur le fauve; les derniers rameaux sont droits et
aigus à l'extrémité.
187. Clavaria coronata, Zipp. Mss. Cæspitosa flava, stipitibus
elongatis nudis ramis ramulisque sulcatis verticillatis in tubum
dilatatis , ultimis subdichotomis apice crenulato-spiculosis. —
Hab. Java, ad truncos.
Clavaria coronata, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Cette Clavaire présente le même aspect que la Clavaria pyxidataPers.;
pourtant elle est plus grêle dans toutes ses parties, de couleur jaune, et
les pédicules sont entièrement glabres , au lieu d’être tomenteux.
916 LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES.
188. Clavaria hlacina, Junghn. Pallide violacea , stipite brevi
nudo,ramis ramulisque compressis dichotomis sulcatis patulis,
axillis dilatatis, apicibus bifidis. — Hab. Java, ad truncos.
Clavaria lilacina, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Les échantillons ne présentent rien qui rappelle leur couleur lilas;
au contraire , ils sont roux : cette différence est probablement un effet de
la dessiccation ; mais cette espèce ne peut être confondue avec aucune
autre, à cause de ses rameaux dichotomes, comprimés et dilatés à leur
naissance ; elle est haute de 3 à 4 centimètres.
189. Clavaria trichotoma, nov. sp. CGæspitosa, carnoso-coriacea
nuda fuliginea , ramis trichotornis fastigiatis teretibus sursum
incrassatis, ultimis bifidis. — Hab. Bornéo (Korthals) (herb.
Lugd. Batav.).
Le mode deramification de cette Clavaire lui donne un singulier aspect ;
d'un tronc commun naissent des rameaux, qui se divisent en trois à des
distances égales ; chaque partie à 1 centimètre de longueur, est ronde,
atténuée à la base, et augmente insensiblement de volume jusqu’à ce
qu'elle se divise de nouveau ; les derniers rameaux sont également plus
larges à leur sommet, bifides, et se terminent presque tous à la même
hauteur.
190. Clavaria Dozii, Ramosissima , trunco elastico sulcato, ra-
misque furfuraceo-spadiceis patentibus compressis elongatis
acutis. — Hab. Java, ad terram.
Clavaria n° 8, Korthals (herb. Lugd. Batav.).
D'un pédicule unique, plus ou moins long, coriace, élastique, naissent
quelques branches qui donnent naissance , à leur extrémité, à un grand
nombre de rameaux comprimés, sillonnés, tortueux, étalés, aigus au
sommet, et qui sont, comme le pédicule, recouverts d'une poussière de
couleur marron ; ce champignon est haut de 4 à 6 centimètres.
A9L. Clavaria secundiramea, nov. sp. Ramosissima, luteo-rufes-
cens, stipite gracili simplici, ramis patentibus, ramulis subulatis
erectis secundis. — Hab. in regn. Novo-Granatensi, ad cortices
Cocoes butyraceæ (Just. Goudot) (herb. Mus. Par.).
Espèce remarquable par sa ténuité et surtout par ses derniers rameaux
subuliformes, et qui affectent tous la même direction.
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 9217
CALOCERA.
192. Calocera foveolaris', nov. sp. Simplex fusiformis vel bifida
nuda e flavo rubescens, basi foveola insidente. — Hab. ...….
ad ramos denudatos.
Longue de 4 à 7 millimètres , glabre , simple ou bifurquée au sommet ;
les individus sont tous isolés , et naissent dans une petite cavité pratiquée
dans le bois; elle a la plus grande analogie avec le Calocera cornea.
193. Calocera Hostmanni, nov. sp. Flava, stipite nudo ramisque
dichotomis elongatis compressis, axillis dilatatis, apicibus acu-
tis. — Hab. Surinam, Hostmann, n° 452 (herb. Guillemin).
Haute de 7 ou 8 centimètres, grêle , d’un jaune pâle; le pédicule nu
donne naissance à quelques rameaux comprimés, qui se divisent d’une
manière dichotomique très régulière.
194. Calocera ochroleuca , nov. sp. Stipitibus cæspitosis nudis, ra-
misque gyroso-sulcatis bi-trifidis obtusis ochroleucis. — Hab.
Java, ad truncos.
_Gyraria oryzæformis, Junghuhn (herb. Lugd. Batav.).
Les pédicules sont confondus et forment un petit buisson épais trémel-
loïde, quis’élève à la hauteur de 1 à 2 centimètres ; leur surface, ainsi que
celle des rameaux, présente quelques circonvolutions ; à l’état sec, ce
champignon est couleur de succin et fragile.
TREMELLINI.
LASCHIA.
195. Laschia velutina, nov. sp.? Pileo dimidiato membranaceo
tenuissime velutino fuscescente , alveolis inæqualibus. — Hab.
Rio de Janeiro, ad truncos (Gaudichaud), Java (Junghubn).
Laschia delicata, Fr. Mntg. (in herb. Mus. Par.).
Merulius affinis, Junghn. Præm. fl. crypt. Jav., p. 76 (herb.
Lugd. Batav.).
J'ai réuni l’espèce conservée dans l’herbier de Paris sous le nom de
Laschia delicata Fr., avec le Merulius affinis, parce qu’elle lui ressemble
218 LÉVEILLÉ. — CiIAMPIGNONS EXOTIQUES.
entièrement, sauf qu’elle est beauroup plus grande. J'ai également dû:
changer le nom spécifique, parce que M. Fries donne pour caractère au
Laschia delicata originaire de Guinée un chapeau nu (pileo glabro), et
que, dans celle que je décris, il est manifestement recouvert d’un duvet
très fin, comme celui que l’on observe généralement sur le chapeau des
Exidia. N'ayant pas eu l’occasion de consulter l’herbier de Willdenow,
j'ignore s’il y a parfaite idendité.
EXIDIA.
196. Exidia nobilis, nov. sp. Gæspitosa, pileo membranaceo co-
riaceo planiusculo suborbiculari tomentoso fusco , stipite brevi
ramoso concolori pannoso, hymenio lævi atro. —Hab. in India
ad ligna mortua, in montosis Mossuri supra Dhera-Doum.
Exidia nobilis, Lév. Bot. Jacquemont, p. 379, tab. 180,
fig. A.
La forme et la couleur ne l’éloignent pas de l’£xidia ampla Pers.; mais
elle en diffère par le pédicule rameux, qui supporte les chapeaux simples
ou prolifères. | |
197. Exadia purpurascens, Junghn.
Auricularia lævis Junghunhn. — Auricularia n° 27 (herb.
Lugd. Batav.).—Hab. Java (Junghuhn), Sumatra, Bornéo (Kor-
hals) (herb. Lugd. Batav.). |
198. Exidia protracta, nov. sp. Cæspitosa, pileo membranaceo,
expanso concavo velutino rufescente in stipitem brevem subla-
teralem attenuato, hymenio plicato pallide rufo. — Hab. in
Amer. boreal. Virginià (Lesueur) (herb. Mus. Par.).
Gette espèce est assez distincte, parce qu’elle croît par groupes, et que
ses chapeaux, larges, flexibles, ondulés et irréguliers , se prolongent en
un court pédicule; elle à de 6 à 8 centimètres de haut.
199. Exidia porphyra, nov. sp. Pileo sessili membranaceo con-
cavo-expanso rufo-tomentoso, hymenio glabro lævi porphyreo.
—Hab. Singapour, ad truncos (Gaudichaud) (herb. Mus. Par.).
Tremella (Exidia) porphyra, Lév. in voy. Bonite, pl. 139, f. 3.
Il existe une grande analogie entre cette espèce et l’Exidia cornea Fr.;
elles ne me paraissent différer que par la couleur.
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES. 219
200. Exidia ampla, Fr.—Hab, Japon, ad truncos (Von Siebold)
(herb. Lugd. Batav.).
201. Exidia tenuis , nov. sp. Papyracea sessilis, pileo orbiculari
tenuissime velutino demum glabro fusco, hymenio lævi purpu-
rascente.-— Hab. Bornéo, ad truncos (Korthals) (herb. Lugd.
Batav.). )
Semblable à l Exidia protracta, dont elle s'éloigne par l'absence d’un
pédicule , et par la couleur du duvet, qui disparaît dans un âge un peu
avancé,
202. Exidia vitellina, nov. sp. Sessilis cupulæformis vitellina, ex-
tus nuda venosa, intus rugulosa, margine obtuso. — Hab. in
in Chili aust. (Claud. Gay) (herb. Mus. Par.).
Espèce très distincte, remarquable par sa forme, sa couleur et sa nudité.
TRICHOGASTRES.
BOVISTA.
203. Bovista spumosa, nov. sp. Peridio globoso tenui cortice
spumoso denso albo demum evanescente vestito, floccis sporis-
que fuscis, — Hab. Sumatra, ad terram.
Je ne fais mention de cette singulière espèce que pour éveiller la cu-
riosité des botanistes qui voyageront à Sumatra, où M. Korthals l’a
trouvée. Ce savant naturaliste, qui l’a observée vivante, m'a dit qu’elle
était plus grosse qu’un œuf, que son péridium était recouvert d’une
matière molle semblable à celle du Spumaria, et qui disparaissait à la
maturité du champignon ; le péridium qui persiste alors est environ de la
grosseur d’une noix. Je ne l’ai placée dans le genre Bovista qu'a cause de
son péridium externe , fugace; mais pour y appartenir réellement , il fau-
drait en outre qu’elle eût lesspores pédicellées.
LYCOPERDON.
20h. Lycoperdon fucatum, nov. sp. Peridio sessili subgloboso
glabro albo, capillitio tenui sporisque echinatis vinosis. —- Hab.
in Awer. austral. Montevideo, ad terram (Gaudichaud) (herb.
DMus. Por.).
Lycoperdon fucatum, Lév. in voy. Bonite, pl. 146, f. 3.
220 LÉVEILLÉ. — CIAMPIGNONS EXOTIQUES.
Péridium sessile , presque globuleux , ayant 5 ou 6 centimètres de dia-
mètre. Le capillitium est très fin, d’une couleur de lie de vin, ainsi que
les spores, qui sont sphériques et hérissées.
205. Lycoperdon pyriforme , Pers. — Hab. Sumatra, ad terram.
— Lycoperdon n° 36, Korthals (herb. Lugd. Batav.).
206. Lycoperdon Kakavu , nov. sp. Peridio rotundato-depresso
basi plicato verrucis granulosis tecto, capillitio tenuissimo spo-
risque olivaceo-fuscis, stipite sursum dilatato obconico furfura-
ceo. — Hab. Java, in monte Gédhé, ad terram.
Bovista Kakavu, Zippelius (herb. Lugd. Batav.).
Champignon très curieux et d'une forme remarquable, haut d'environ
un décimètre ; le pédicule est assez ferme, dilaté à sa partie supérieure,
et terminé par un péridium globuleux, un peu déprimé en dessus, recou-
vert de verrues très petites; sa base est fortement plissée. Les filaments
du péridium sont peu nombreux, et sous ce rapport il se rapproche du
Lycogala ; les spores sont très petites, arrondies , glabres , transparentes.
Zippelius dit, dans une note, que le pédicule est muni d’une mem-
brane rouge , qui renferme une masse visqueuse de couleur de plomb.
Sur l'échantillon conservé dans l’herbier de Leyde, on ne trouve aucune
trace de cette membrane, et si elle existe on devra nécessairement en for-
mer un genre distinct; mais pour cela, il faut qu’il soit étudié de nouveau
sur le vivant. Zippelius ajoute que les habitants se servent de la poussière
pour se guérir des coliques flatulentes.
207. Lycoperdon pusillum , Batsch. — Hab. Java, ad terram.
Lycoperdon farinaceum, Reinwardt (herb. Lugd. Batav.).
M. de Siébold a rapporté du Japon un Lycoperdon qui, pour la forme,
le volume et la couleur, ressemble parfaitement au Lycoperdon gigan-
teum Batsch.; mais si l’on compare les spores, il est évident que ce sont
deux espèces différentes, car l’espèce du Japon a les spores hérissées,
tandis que la nôtre les a lisses. L’échantillon est dans un trop mauvais
état de conservation pour me permettre de le décrire ; j’ai cru cependant
devoir en faire mention pour montrer qu’il sera peut-être un jour pos-
sible de trouver quelques caractères dans les spores, pour distinguer les
espèces du genre Lycoperdon , qui, malgré les travaux de M. Vittadini,
offrent encore tant de difficultés.
LÉVEILLÉ. — CHAMPIGNONS EXOTIQUES,. 291
MYCENASTRUM.
208. Mycenastrum fragile, nov. sp. Peridio turbinato crasso
fibroso fragili scabro umbrino, capillitio sporisque glabris ful-
vis. — Hab. Montevideo, ad terram (Gaudichaud) (herb. Mus.
Par.).
Cette espèce a la forme d’une toupie, 10 centimètres de haut et 7 à
8 de diamètre. Le péridium, épais de 2 millimètres , est fragile, brun,
couvert de granulations entremêlées de points étoilés; il se fend en
plusieurs lambeaux à sa partie supérieure ; ses spores sont glabres et
rousses.
HIPPOPERDON.
209. Hippoperdon ‘Pila, nov. sp. Peridio globoso albo demum
fuscescente, capillitio spongioso sporisque globosis glabris fus-
cis.—Hab. Montevideo, ad terram (Gaudichaud) (herb. Mus.
Par.). |
Cette espèce diffère principalement de celles décrites par M. Montagne,
en ce que le péridium n’est pas déprimé à sa partie supérieure ; elle est
de la grosseur de la tête d’un enfant, fixée à la terre par un épais funicule
comme le Lycoperdon giganteum , et devient, lorsqu'elle en est déta-
chée, le jouet du vent. La substance intérieure ressemble à une éponge
composée de cellules ou de filaments allongés, anastomosés, et trés fins ;
les spores sont rondes et glabres.
TÜLOSTOMA.
210. Tulostoma Leveilleanum, Gaud. mss. Stipite sursum at-
- tenuato squamoso lacero fistuloso, peridio subgloboso verru-
coso vertice rumpente, capillitio sporisque echinatis ferrugi-
neis. — Hab. in insul. Sandwich, ad terram.
Tulosioma Leveilleanum, Gaudichaud mss. (herb. Mus. Par.
Cette espèce est la plus grande que l’on connaisse, puisqu'elle atteint
9 centimètres de haut; son pédicule est dur, fibreux , comme celui des
Podaxinés, et couvert d’écailles, dont le sommet est dirigé en haut.
Le péridium , déprimé à sa partie inférieure, est recouvert de petites
verrues ; il s'ouvre irrégulièrement, et laisse échapper des spores globu-
leuses hérissées et de couleur ferrugineuse.
NOTE SUR LE GENRE NAPOLEO NA;
Par M. ADR. DE JUSSIEU.
Le genre Vapoleona , établi par Palisot-Beauvois dans sa Flore
d'Oware et Benin (1), n’est jusqu'ici connu des botanistes que
par la description et la figure que cet ouvrage en présente. On
n'est pas bien d'accord sur la place qu’il doit occuper dans les fa-
milles naturelles, et les doutes auxquels il donnait ainsi lieu n’ont
pas été éclaircis par la connaissance d’un autre genre évidemment
voisin , l’Asteranthos , que Desfontaines décrivit quelques années
plus tard (2). On les réunit en une petite famille des Napoléonées
ou Belvisiées , ou Astéranthées , qui se trouve ainsi jusqu’à pré-
sent avoir plus de noms que de plantes. M. Robert Brown, qui,
le premier , en traca les caractères , ne se prononcait pas défini-
tivement sur ses affinités, regardant comme très douteuse celle
des Passiflorées, dont on l'avait d’abord rapprochée, mais ne
paraissant pas non plüs convaincu de celle des Symplocées , qui
avait été proposée ensuite. C’est néanmoins près de cette dernière
famille que la plupart des auteurs la classent ; car si elle s’en
éloigne un peu dans les séries proposées par MM. Lindley et De
Candolle , le premier ajoute un point de doute au numéro d’ordre
qu'il lui assigne , le second avoue que sa classification sur ce point
peut bien être artificielle ; et elle l’est incontestablement, présen-
tant en série les Gessnériacées , Sphénocléacées, Columelliacées,
Napoléonées et Vacciniées. Ce doute et ce désaccord étaient iné-
vitables , tant qu’on ignorait plusieurs caractères importants qu’a-
vaient omis les auteurs, qui seuls avaient vu les plantes en ques-
tion : ceux de la placentation des ovules, de la structure du fruit
et des graines. Or, les collections du Muséum d'histoire naturelle
possèdent des matériaux assez complets pour faire disparaître ces
lacunes, et nous avons cru devoir en communiquer la connais-
sance aux botanistes, qui auront ainsi les éléments propres à
discuter et résoudre ce petit point de classification.
(1) Flore d'Ow. et Benin, IL, p. 32, tab. 78.
(2) Mémoires du Mus. d'hist. nat., VI, p. 9, pl. à.
EL
DE JUSSIEU. — SUR LE GENRE NAPOLEONA. 293
Nous les devons au brave et malheureux Heudelot, l’un des mar-
tyrs de la science, qui, après plusieurs années de voyage dans
l'Afrique centrale, finit par succomber à l'influence de ce climat si
funeste aux Européens, surtout lorsqu'ils s’exposent aux fatigues
et aux dangers inséparables des explorations d’histoire naturelle.
Parmi les plantes des herbiers envoyés par lui au Muséum se trouve
une espèce de Vapoleona , recueillie dans le Fouta-Dhiallon, assez
loin par conséquent du lieu où Beauvois avait observé la sienne,
C'est, d’après la note jointe à ses échantillons , un arbre crois-
sant sur des roches ferrugineuses , au bord des eaux vives, élevé
de 8 à 10 mètres , à tronc droit, d’où partent des rameaux ver-
ticillés et horizontaux, Ses fleurs , qui s’épanouissent en février et
mars, se présentent sur ces échantillons à leurs différents degrés
de développement ; de sorte qu’il est possible d’en donner une des-
cription assez complète, qui rectifiera et complétera les notions
qu’on possédait à leur sujet.
Ces fleurs (fig. 1) naissent, à l’aisselle de feuilles dis-
tiques , solitaires sur de très courts pédoncules, que couvrent
des bractées écailleuses imbriquées sur un double rang , presque
orbiculaires, et remarquables chacune par deux glandes li-
néaires imprimées à leur surface , rapprochées de leur base et
parallèles à leur bord. Le calice fait corps avec l'ovaire, et s’évase
au-dessus de lui en une sorte de coupe , découpée supérieurement
en cinq segments demi-lancéolés, à préfloraison valvaire, et dont
chacun présente aussi vers son sommet deux petits points glandu-
leux, La corolle, du. double plus longue que le calice et de 3 cen-
timètres de diamètre à peu près, se partage sur son contour en
cinq lobes principaux , alternant avec les segments calicinaux ,
mais de plus en un grand nombre de lobules plus courts, répon-
dant chacun à la terminaison d’une nervure. Toutes ces nervures,
au nombre de trente-cinq à quarante, par conséquent de sept ou
huit pour chaque lobe, sont confluentes à leur partie inférieure,
et forment ainsi la base épaissie de la corolle ; elles divergent à
la partie supérieure comme les branches d’un éventail , s’amin-
cissent graduellement de bas en haut, laissant entre elles des
intervalles remplis par une membrane beaucoup plus mince. En
29/ DE JUSSIEU. — SUR LE GENRE NAPOLEONA.
dedans de cette corolle , on en observe deux autres plus courtes :
l’une, extérieure (fig. 2, 3, Cm), formée par un verticille de pe-
tites lanières , alternant avec les nervures, distinctes entre elles,
linéaires à leur base , rétrécies plus haut et terminées en pointes;
l’autre, intérieure (fig. 2, 3. Ci), dont les pièces, plus longues et
plus larges , sont réunies entre elles en une sorte de godet , et se
séparent seulement à leurs extrémités, d’où résulte un bord
frangé, dont les franges répondent à autant de nervures, alter-
nant à leur tour avec les lanières du verticille plus extérieur,
Enfin , plus intérieurement , se trouve une quatrième enveloppe à
peu près de même forme que la précédente , soudée avec elle à sa
base seulement (fig. 3. Ci. EÆ), mais distincte dans le reste de
son étendue, et découpée supérieurement en cinq parties, dont
chacune soutient seulement deux anthères ovoïdes-oblongues uni-
loculaires, quoiqu’elle soit parcourue par un plus grand nombre
de nervures longitudinales, par quatre en général. Dans le bouton,
ces diverses enveloppes concentriques sont roulées en dedans par
leur bord supérieur, et même les deux plus intérieures conservent
jusqu’à un certain point cet enroulement après l’épanouissement.
Pour le tube anthérifère , la plicature est assez complète pour que
les anthères (fig. 3. 4) restent longtemps complétement cachées.
L'ovaire tout-à-fait infère est couronné par un disque glandu-
leux , immédiatement en dehors duquel s’insèrent sur le calice les
quatre verticilles concentriques que nous venons de décrire
(fig. à), et du milieu duquel s’élève un style court , épais , élargi
de la base au sommet, que termine un large stigmate pelté pen-
tagonal (fig. 3, S). La surface du style est relevée de cinq angles
saillants répondant à ceux du stigmate, et les cinq faces qui en
résultent sont elles-mêmes marquées de deux légers enfoncements
séparés par un angle non moins prononcé. La totalité du style
présente donc dix cannelures, et celles-ci se prolongent sur le
disque, dont la concavité se trouve par là subdivisée en dix lo-
gettes (fig. 5), et le bord libre relevé de dix lobes. C’est dans ces
dix logettes, formées en dedans par les enfoncements superficiels
du style, en bas et en dehors par ceux du disque, que sont placées
les anthères du bouton, qu'il faut à cette époque aller chercher
DE JUSSIEU. — SÛR LE GENRE NAPOLEONA. 9295
au-dessous du stigmate qui les dérobe complétement à la vue.
La fente de déhiscence est alors tournée du côté du style (fig. 3,
A); il est donc clair que les étamines deviendraient extrorses par
le redressement complet du filet, qui au reste ne paraît pas avoir
lieu. Les grains de pollen sont extrêmement menus : sur quelques
uns (fig. 4), j'ai aperçu nettement une sorte de noyau trilobé dans
une enveloppe transparente et trièdre :1l semblerait donc qu’il y a
ici triple tégument, comme M. Fritsche l’a décrit dans plusieurs
Onagraires.
La paroi de l'ovaire doublée par le calice est charnue et très
épaisse; son intérieur creusé de cinq petites loges séparées par
des cloisons assez minces, aboutissant à un axe assez épais qui
porte les ovules à sa partie supérieure ; ces ovules sont au
nombre de quatre dans chaque loge (fig. 3, 5, O), suspendus
sur deux rangs, Une section passant par le centre du style fait
voir un faisceau de petites cordelettes blanchâtres , qui viennent
inférieurement s’aboucher aux ovules , et sont probablement for-
mées par le tissu conducteur (fig. 5, B). Sous le microscope , elles
présentent un amas de cellules tubuleuses extrêmement déliées.
Le fruit sec (fig. 6) est de la grosseur d’une pomme d’api ;
son péricarpe de à à 4 millimètres d’épaisseur ; sa surface toute
parsemée de petites taches blanchâtres ; la texture de sa chair
fibro-granuleuse. Heudelot le dit rempli d’une pulpe bonne à
manger; c’est sans doute cette substance blanchâtre et celluleuse
qui, desséchée, épaissit l’endocarpe , et détermine ses saillies dans
les intervalles des graines (fig. 6, pu). Celles-ci sont de la gros-
seur d’une nojsette , convexes sur leur face extérieure en rapport
avec la convexité du péricarpe , anguleuses sur les autres faces,
_ par lesquelles elles se pressent mutuellemgnt, et semblent presque
_ confondues , sans doute par la médiation de cette substance pul-
| peuse qui les colle en se desséchant. Immédiatement au-dessous
d’une enveloppe membraneuse assez mince , elles présentent un
embryon (fig. 6, e) qui, sur le sec, n’en remplit pas entièrement
la cavité. Ses cotylédons épais sont d’une chair peu dense et
comme subéreuse , plus dilatés en bas qu’en haut, où ils se bi-
lobent très superfciellement (fig. 7). C'est entre ces lobes qu'est
3e série. Bor. T. IE. (Octobre 184%.) 45
|.
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296 DE JUSSIEU. —- SUR LE GENRE NAPOLEONA,
rétractée la radicule courte (fig. 8, r), petite, conique, tournée
vers le point d'attache qui paraît fort large. Au-dessous de la
radicule, quand on a séparé les cotylédons , on observe un corps
beaucoup plus large et plus long qui les réunissait en se conti-
nuant avec eux; c’est la portion cotylédonifère de la tigelle
(fig. 6, t), dont la plumule (g) à peine distincte occupe l’autre
extrémité.
Si l’on compare la description qui précède à celle qu'a donnée
Beauvois, on trouvera entre elles des différences assez notables pour
qu'on ne dût pas hésiter à distinguer les deux plantes, au moins
spécifiquement, si ces différences existaient en eflet dans la nature.
J'ai cherché à m'en assurer par l'examen d’une jeune fleur du
Napoleona vmperialis prise dans l’herbier de Beauvois , que pos-
sède aujourd’hui M. Delessert, Or, j'ai trouvé que, de même que
dans la plante d’Heudelot, les bractées et lobes calicinaux y
portent des glandes ; qu’il y a entre les deux enveloppes corol-
laires , dont l’auteur à parlé , un rang intermédiaire de lanières,
dont il n’a pas fait mention, mais qui égalent presque celles du
rang intérieur et leur ressemblent beaucoup ; que les dix anthères
sont uniloculaires (L) ; qu'il y a dans l'ovaire cinq loges distinctes
et quadri-ovulées. Tous les caractères sont donc identiques, et
légitiment la réforme de ceux du genre. Mais, néanmoins,
autant que j'en puis juger par ‘cette seule fleur imparfaite que j'ai
analysée, et par les figures dessinées de la propre main de Beau-
vois dans les notes de son herbier, ainsi que par celles qu'il a
publiées , il existe, dans les détails des formes des parties compo-
sant la triple corolle et le tube staminal , assez de différences pour
que , jointes à celle de la couleur générale des fleurs , elles auto-
risent la distinction de deux espèces, que De Candolle séparait
déjà comme variétés. Je proposerai de consacrer la nouvelle au
voyageur qui l’a trouvée , et de modifier ainsi les caractères du
genre !:
(1) Beauvois se sera trompé, en prenant pour la ligne de démarcation de deux
loges celle qui indique la déhiscence d’une loge unique; mais il est singulier
qu'avec cette idée il n'ait admis que cinq étamines, chacune composée de deux
anthères biloculaires.
|
DE JUSSIEU. — SUR LE GENRE NAPOLEONA. 297
Calyæ adhærens, persistens, 5-fidus , laciniis apice 2-glandu-
losis. Corolla triplex : exterior (genuina) 5-loba lobis cum calyce
aliernantibus ; interiores (stamina sterilia) , media e laciniis cilii-
formibus distinctis , inlima crateræformis ambitu tantum lacera.
F'ilamenta lata, in tubum coalita perigynum , apice 5-lobum, lobis
biantheriferis , antheris 1-locularibus. Stylus brevis, 5-angulatus.
Shgma latum , peltatum, 5-gonum. Ovarium inferum , disco
coronatum 10-lobo , 5-loculare, loculis k-ovulatis , ovulis ex in-
lerno angulo penduhs. Fructus carnosus , polyspermus , dissepi-
ments in pulpâ viz mamifestis. Semina angulata, perispermo
destituta, integumento membranaceo , radiculä brevi inter colyle-
dones crassas carnosas retractà , hilum spectante. — Arbores foliis
dhstichis ; floribus axæillaribus, solitariis; bracteis squamiformibus ,
biglandulosis, in pedunculo brevissimo bifariam imbricatis.
SPECIES. x
1. Napoleona imperialis , flore cæruleo.
2. Napoleona Heudelotii , flore purpureo.
J'ai dû comparer l’Æsteranthos aux plantes précédentes, et
chercher à compléter ses caractères d’après les matériaux con-
servés dans l’herbier du Muséum. Il faut avouer en commençant
qu’ils sont beaucoup moins parfaits qu’on ne le croirait d’après la
figure donnée dans les Mémoires du Muséum, véritable restitution
due au crayon de Turpin. L’échantillon naturel est une branche
à rameaux distiques , et qui n’a conservé que deux petites feuilles
vers le sommet ; les fleurs en sont détachées. J’en ai sacrifié à
l'examen un jeune bouton , et ai constaté dans son ovaire l’exis-
tence de cinq loges, chacune avec trois ou quatre ovules. I n’y
avait naturellement que cinq lobes au stigmate. Les anthères
étaient bien réellement biloculaires.
M. Endlicher, dans son Ænchiridium , a exprimé quelque doute
au sujet de la patrie de cette plante , et demande si elle n’est pas
plutôt de l’Afrique que du Brésil, où l’on ne l’a jamais retrouvée
depuis. L'origine de notre échantillon justifie jusqu'à un certain
point ce doute : car il faisait partie d’un herbier rapporté du Por-
298 DE JUSSIEU. — SUR LE GENRE NAPOLEONA.
tugal vers le commencement de ce siècle, herbier qui contenait,
avec des plantes venant du Brésil , notamment de la partie’ septen-
trionale de Fernambouc et du Rio-Négro (dont l’Æsteranthos porte
l'étiquette) , d’autres plantes venant d’Angola. N’est-il pas pos-
sible qu’il se soit introduit quelque confusion dans le dépouille-
ment de ces herbiers, soit au Portugal, soit au Muséum de Paris,
et que quelques espèces aient été transportées ainsi de l'Afrique
à l'Amérique ? C’est aux voyageurs dans ces deux pays à retrou-
ver ce curieux végétal , et à constater définitivement sa patrie ;
mais il me semble que, dans cette incertitude , le nom spécifique
de Brasihensis ne serait pas conservé sans inconvénient, et je
proposerais d’y substituer celui de F'ontanesu.
Que la petite famille des Napoléonées soit exclusivement afri-
caine ou qu'elle appartienne aux deux continents , il résulte des
observations précédentes qu’elle ne peut‘prendre place auprès des
Passiflorées , avec lesquelles cette multiplicité de verticilles corol-
liformes du genre principal lui donnait quelque ressemblance ,
mais dont l’éloignent l'insertion des étamines, la placentation et
la structure des graines. Ces derniers caractères confirment au
contraire son affinité avec ce groupe de familles situé sur la limite
des monopétales , et dans lesquelles 1l y à tendance à la multipli-
cation des verticilles soit d’étamines, soit de pétales, groupe dans
lequel figurent les Symplocos et les Styracinées, dont on avait
rapproché les Napoléonées ; celles-ci en différeraient par la struc-
ture de leur graine, plus semblable à celle de la plupart des
Sapotées.
EXPLICATION DES FIGURES (Praxcue 4).
Fig. 1. Fragment d'une branche de grandeur naturelle.
Fig. 2. Diagramme de la fleur.
B, bractées, chacune marquée de deux raies glanduleuses. — Ca, calice. —
Co, corolle. — Cm, verticille d'appendices en forme de cils. — Ci, verticille
corolliforme le plus intérieur. — Æ, étamines. — O. ovaire.
Fig. 3. Coupe verticale d’un bouton, On a retranché la partie supérieure du ca-
lice et des verticilles corolliformes. — 4, anthère. — $S, stigmate surmontant
le style. — Les autres lettres ont la même signification que dans la figure pré-
cedetile.
GOUDOT. — SUR LE GENRE HERRANIA, 299
Fig. 4. Grain de pollen vu dans l’eau.
Fig. 5. Coupe verticale du pistil, grossi davantage.
Ca, calice. — D, disque glanduleux, partagé par des arêtes desquelles ré-
sultent dix logettes Z qui reçoivent l'extrémité des anthères dans le bouton.—
S, stigmates. — 0, ovaire et ovules. — B, bandelettes d’un tissu particulier,
occupant le centre du style, et aboutissant aux ovules.
Fig. 6. Coupe verticale du fruit de grandeur naturelle.
c, restes du calice. — pe, péricarpe. — pu, matière pulpeuse enveloppant
l'endocarpe et les graines. — g, graine revêtue de ses téguments. — e, une
graine dont les téguments enlevés en partie laissent voir l'embryon.
Fig. 7. Embryon séparé, de grandeur naturelle.
Fig. 8. Le même, dont on a enlevé un des cotylédons.
€, l’autre cotylédon. — r, radicule. — 4, gemmule. — t, partie de la tigelle
continu aux cotylédons.
DESCRIPTION
D'UN NOUVEAU GENRE DE PLANTES NOMMÉ HERRANIA;
Per M. SUSTIN GOUDOT.
Ce genre est consacré au Président de la république de la Nou-
velle-Grenade, le général Herran, qui, par son courage, sa fer-
meté et son noble désintéressement, a su, non seulement conso-
lider la paix, mais encore ramener la prospérité dans un pays que
des vœux unanimes l’appelaient à gouverner.
Les deux plantes que je vais décrire, ainsi qu'un beau dessin
que je dois à l’obligeance de M. le docteur Roulin, ontété adressées,
en 1827, à la Société linnéenre de Londres, qui les a mentionnés
sous le nom de T'heobroma dans les procès-verbaux de $a séance
du 15 janvier 1898, reproduits par extrait la même année dans
le Phulosophical Mag., vol. 3, p. 132. Depuis cette époque, j'ai
eu de fréquentes occasions d'étudier ces plantes et de m’assure
qu’elles devaient constituer un genre particulier.
Celui que j'établis aujourd’hui est intermédiaire entre le Gua-
zuma et le Theobroma. Il se rapproche du premier par la dispo-
sion de ses anthères, et s’en écarte entièrement par le fruit; il
s'éloigne du T'heobroma par le nombre des divisions calicinales et
230 GOUDOT. -—— SUR LE GENRE HERRANIA.
la disposition des étamines, tandis qu’il s’en rapproche, au con-
traire, beaucoup par la forme extérieure du fruit; mais les graines
présentent des cotylédons épais, presque entiers et non chiffonnés.
HERRANIA.
Cazyx à3-partitus, coloratus, deciduus, laciniis æqualibus con-
cavis ; æstivatio valvata. COROLLA 5-petala, hypogyna, cucullato-
concava, apice inflexo in ligulam linearem, ante anthesin convolu-
tam, producta. Androphorum 5-fidum, carnosum, glabrum; lacintis
sterilibus cum petalis alternantibus superne in appendicem erectam
vel reflexam dilatatis ; laciniis fertilibus longitrorsum adnatis, pe-
talis oppositis, brevioribus, singulis 3-andris, antheris ovatis di-
dymis. Srycus cylindraceus. STIGMATA 5, teretiuscula, obtusa.
Ovariuu 5-gonum, 5-loculare sessile, disco hypogyno destitutum.
OvuLaA anatropa in singulo loculo anguloque centrali 1-seriata,
horizontalia. FRucrus ovato-oblongus, costatus, basi et apice
subacuminatus, coriaceo-lignosus , indehiscens. SEMINA in pulpà
nidulantia, ovata, angulata, testà pergamaceà venosä. EmBryo
cotyledonibus crassis, hinc convexis, inde planis, radiculà bre-
vissimä.
HERRANIA ALBIFLORA Ÿ.
(Cacao montaras o Symarron des Espagnols.)
DEsCr. La racine de cet arbrisseau produit plusieurs tiges cylindriques,
droites, simples, ou très rarement bifurquées , qui atteignent environ
5 mètres de hauteur sur 11-14 centimètres de diamètre ; le bois en est
blanc , peu dur , et recouvert d’une écorce grise. Les feuilles, qui offrent
une disposition analogue à celles du Carica ou des Cecropia, naissent
toutes à l'extrémité des tiges ; elles sont grandes, peu nombreuses, al-
ternes , digitées, à 5 ou 6 folioles lancéolées ou obovales , acuminées au
sommet et atténuées à la base, munies de très courts pétiolules, entières,
membraneuses, glabres, à nervures pubescentes et à poils étoilés; elles
sont portées sur des pétioles cylindriques, renflés à la base , longs de 22
à 42 centimètres, couverts de poils ferrugineux , ainsi que la partie de la
tige qui les supporte ; elles sont accompagnées de stipules linéaires, en-
tières, caduques, ferrugineuses , d'environ 5 centimètres Ge longueur.
Les fleurs, giobuleuses, blanches, naissent en paquets épars sur la partie
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GOUDOT. — SUR LE GENRE HERRANIA, 231
inférieure et moyenne des tiges; elles sont portées sur des pédicelles
courts, cylindriques , tomenteux, accompagnés de très petites bractées
linéaires. Le calice est profondément partagé en trois divisions à peu près
égales, arrondies, concaves, tomenteuses extérieurement , glabres en de-
dans. Corolle blanche, formée de cinq pétales hypogynes, glabres, épais,
concaves , voûtés, terminés par une lanière très étroite, aiguë, réflé-
chie, longue de 2 centimètres etau-delà. Æfamines disposées en faisceaux,
opposées aux pétales et adnées à la partie moyenne et externe d’une cou-
ronne campanulée 5-fide , à divisions ovales, aiguës, réfléchies, avec
lesquelles les faisceaux sont soudés ; ceux-ci alternent avec les divisions
de la couronne et supportent 3 anthères, disposées de manière que deux
sont superposées et la troisième latérale ; celles-ci sont biloculaires, di-
vergenies, s'ouvrent longitudinalement et renferment un pollen lisse ;
avant l'épanouissement de la corolle, elles se trouvent cachées dans la
concavité des pétales. Le pistil se compose d’un style linéaire, droit,
glabre, terminé par 5 stigmates dressés, oblongs , et d’un ovaire velu,
sessile , ovale, à 5 angles, à 5 loges, contenant chacune une seule ran-
gée d’ovules anatropes, fixés à un placenta axile. Les fruits sont des
capsules indéhiscentes, oblongues, hispides, de même nature que celles
du Cacaotier cultivé, se trouvent parcourues par 10 côtes, et atteignent
à la maturité de 41 à 14 centimètres de longueur. À cette époque, ils
offrent une couleur jaune, sont uniloculaires par suite de l’avortement
des cloisons, et renferment généralement 3, plus rarement 5 séries,
composées chacune de 4 à 8 (en tout 30-40) graines irrégulières, compri-
mées, anguleusès, enveloppées d’une pulpe blanche, mucilagineuse,
légèrement acide , et revêtues d’un tégument interne membraneux, ainsi
que d’une pellicule interne , coriace, rugueuse en dehors. L’embryon, de
couleur brune , présente deux cotylédons épais, inégaux, très rarement
plissés , et une radicule très courte.
Observation. Cette espèce croît dans les grandes forêts humides
et chaudes qui environnent la ville de Muzo, célèbre par sa mine
d'émeraudes. Je lai rencontrée en juin, couverte d’une telle
abondance de fleurs et de fruits qu’à cette époque les tiges me
paraissaient, dans quelques cas, presque entièrement cachées.
On mélange les graines de cette plante avec celles du Cacaotier
cultivé; et quelques personnes m'ont assuré qu’elles en rendaient
le produit plus savoureux ; on en fabrique aussi, sans autre mé-
lange, un chocolat dont les habitants font usage comme antifé-
brifuge. Cette substance, m'a-t-on dit, est d’une amertume très
939 GOUDOT. —- SUR LE GENRE HERRANIA.
prononcée, et contient plus de matière butyreuse que le chocolat
préparé avec les graines du cacaotier ordinaire.
2. HERRANIA PULCHERRIMA +.
( Cacao quadrado des Espagnols ; Cacao Cahouai des Indiens. )
DEsCR. Arbrisseau de 5-8 mètres, à tige droite, grêle, simple, re-
couverte au sommet d’un duvet ferrugineux, souvent solitaire, mais
naissant cependant quelquefois trois ou quatre d’une même souche ; écorce
peu épaisse, jaunâtre, ordinairement recouverte de petits lichens. Les
feuilles, qui naissent réunies (40-15) au sommet des tiges, sont grandes,
alternes, digitées, à folioles (5-7) oblongues-aiguës, atténuées à la base,
à bords dentés vers le sommet, molles, glabres en dessus, excepté sur les
nervures, qui sont très poilues, recouvertes en dessous de poils étoilés,
ferrugineux ; la foliole moyenne atteint parfois plus de 60 centimètres en
longueur sur 35 centimètres en largeur ; le pétiole commun , long de 45
à 25 centimètres, est recouvert de poils ferrugineux, ainsi que les feuilles,
et accompagné de stipules caduques, linéaires, tomenteuses, longues de
3 centimètres. Fleurs grandes, d’un beau rouge cramoisi, disposées en
bouquets nombreux, composés de 20-30 fleurs, épars vers la partie
moyenne et supérieure de la tige , portées sur des pédoncules courts,
tomenteux. Calice à trois divisions ovales, arrondies, tomenteuses , d’un
brun rougeâtre en dehors, glabres et rouges à l’intérieur. Pétales d’un
rouge cramoisi foncé , marqués de veines noires; appendice linéaire de
8 à 11 centimètres de longueur sur 3 millimètres de largeur. Couronne
Staminale rouge , à 2 lobes, ovales-lancéolés, mucronés et échancrés,
Fruits oblongs, atténués aux deux extrémités, tomenteux, hispides,
marqués de 10 côtes, dont 5 plus grosses, et jaunâtres ? à la majorité.
Observation. Cette belle plante, qui a tout le port de l’H. albi-
flora, habite les grandes forêts situées entre le Rio-Arrari et Guaya-
bero, affluents du haut Orénoque, où les Indiens Gorequajes la dé-
signent sous le nom de Cacao cahouai. Je l'ai retrouvée dans les
vallées profondes et humides de la chaîne orientale des Andes, près
de Savana-Grande et Payme ; mais elle y paraissait rare et isolée,
ainsi que quelques pieds de PA. albiflora, au milieu d’une plan-
tation de cacaotier cultivé, Je crois donc devoir regarder comme
la patrie de cette espèce la région, encore fort peu connue et
comprise entre les deux grands aflluents de l’'Orénoque, le Méta
et le Guayabero, situés par le 2 4 lat. N.
DECAISNE. — ALGUES À FRONDES RÉTICULÉES. 239
Aux deux espèces que j'ai découvertes, on doit, suivant M. De-
caisne, en ajouter une troisième, déjà décrite par M. de Martius
sous le nom d’ÆAbroma Mariæ, et auxquelles j’assigne les carac-
tères distinctifs suivants :
1. HI. albiflora Godt. petalis albis, calycinis foliolis pube bre-
vissimà inspersis, coronæ stamineæ laciniis ovatis reflexis.
2, H. pulcherrima Godt. petalis coccineis nigro-lineolatis, ca-
lycinis foliolis toméntosis, coronæ stamineæ laciniis ovato-lan-
ceolatis acutis v. emarginatis cum mucrone brevi apice patulis.
3. H. Mariæ Dne., petalis citrinis purpureo-lincolatis, coronæ
stamineæ lacinis ovatis acutiusculis apice patulis.
Abroma Mariæ Mart. Denkschrift Regenbg, 18h41, p. 297.
EXPLICATION DES FIGURES (Prancue 5).
À, port de l'Herrania albiflora.
Fig. 1. Fleur légèrement grossie de la même.
Fig. 2. Pétale vu de trois quarts (grandeur naturelle).
Fig. 3. Androphore.
Fig. 4. Portion de l’androphore, pour montrer les faisceaux d'étamines.
Fig. 5. Pistil. |
Fig 6. Coupe transversale de l'ovaire.
Fig. 7. Un ovule.
Fig. 8. Fruit de grandeur naturelle, coupé transversalement pour montrer la dis-
position des graines.
Fig. 9. Graine recouverte de sa pulpe (grandeur naturelle).
Fig. 40.La même, coupée en travers pour montrer l'épaisseur des cotylédons.
Fig. 414. Fleur de l'Herrania pulcherrima ( grandeur naturelle).
Fig. 12. Un pétale du même (grandeur naturelle).
NOTE SUR QUELQUES ALGUES A FRONDES RÉTICULÉES ;
Par M. J. DECAISNE.
Je me propose de faire connaître quelques Algues , à frondes
réticulées, conservées dans l’herbier du Muséum. La première
23h DECAISNE. — ALGUES A FRONDES RÉTICULÉES,
ressemble assez exactement à une feuille de chêne dont la totalité
du parenchyme serait détruite, et provient de la côte occidentale
de la Nouvelle-Hollande, où elle a été recueillie par les natura-
listes du Voyage aux terres australes. Elle porte, dans l’herbier
du Muséum, de la main de Lamouroux, le nom de Claudea singu-
laris et celui de C. pulcherrima Mertens mss. Mais comme cette
plante s'éloigne, non seulement du Claudea par ses caractères
de végétation, mais encore par ceux de la fructification, il m’a
paru nécessaire d’en former un genre particulier, Il est vrai que
les frondes du C. elegans sont à claire voie et munies d’une ner-
vure, comme dans la plante qui nous occupe ; mais la nature et
la disposition de ces parties sont tellement différentes qu’on ne
conçoit pas les raisons sur lesquelles se sont appuyés Lamouroux
et, plus tard, Mertens, pour réunir génériquement deux végétaux
aussi dissemblables. Tci encore, il m'a paru démontré qu’on n’ar-
rivait à la classification rigoureuse des genres qu’en se basant sur
des caractères tirés de la fructification : aussi ai-je reconnu, en
suivant rigoureusement ces principes, que la plante dont il est
question , loin de rester réunie au Claudea, ne peut même en
être rapprochée. En effet, les conceptacles ne s'ouvrent point en
deux valves, et le tissu des frondes , au lieu de se diviser en la-
melles verticales dans son épaisseur, pour former un réseau, se
trouve, au contraire, et dès l’origine, constitué par un double filet
dont les mailles se composent de tubes placés bout à bout et com-
parables à ceux de l'Hydrodictyon.
Cette simplicité et cette indépendance des éléments qui consti-
tuent les frondes, jointes à une structure aussi élégante que com-
pliquée, me portent à rapprocher ce nouveau genre d’une plante
… récemment publiée par M. Harvey, sous le nom de D
ah ” Preissi , originaire des mêmes contrées, et de former, pour ces
deux plantes, un petit groupe particulier.
La seconde Algue qui m’a offert des frondes réticulées appartient
également à la classe des Choristosporées. C’est un Zridæa dont
la forme générale rappelle exactement lP_Ægarum Gmelini par la
grandeur et la disposition des ouvertures arreñdies qui se remar-
quent sur toute Son étendue. Le mode de formation de ces trous
DECAISNE. — ALGUES À FRONDES RÉTICULÉES. 235
x
ne permet pas de les attribuer à cet état particulier d’alté-
ration qu’on rencontre souvent sur plusieurs espèces du même
genre, Ici, la portion supérieure de la fronde, et par conséquent
la plus jeune, présente déjà, à l’intérieur et vers le contour, des
aréoles d’une texture plus lâche , auxquelles correspondront, plus
tard, ces mêmes ouvertures. Les corps reproducteurs, disséminés
sur toute l’étendue de la fronde de cette belle plante, consistent
en granules renfermés dans des sortes de petites callosités arron-
dies, dures, coriaces, sans traces d'ouvertures, et auxquelles
M. Agardh fils à donné le nom de coccidies.
Enfin, les frondes de la troisième plante, que je vais faire
connaître, sont également percées à jour et viennent ajouter un
exemple de plus au petit nombre d’Algues réticulées que l’on con-
naît. Ces réticulations, en se reproduisant avec une certaine uni-
formité dans les autres classes des végétaux cellulaires, offrent,
dans les Algues, deux caractères différents. Dans les unes, le ré-
seau se manifeste du moment où la plante commence à se déve-
lopper ; dans d’autres, au contraire, on le voit se former et s’é-
tendre avec l’âge au milieu d’une fronde parfaitement pleine dans
le principe. Ces deux dispositions se rencontrent dans chacune des
classes que j'ai établies. Aïnsi, dans les Zoosporées , l’Hydrodic-
tyon et le Maicrodictyon sont, dès l’origine, de véritables réseaux,
tandis qu'au contraire on assiste, sur les frondes de l'Ulva my-
riotrema Crouan et de l’AÆnadyomene Leclancheri, à la formation
des mailles dont la régularité et la grandeur dépendent presque
uniquement , dans cette dernière, de la disposition des cellules
voisines.
Dans les Choristosporées, le Rhodopleæia et le Thuretia sont pa-
rallèles aux deux premiers genres que je viens de citer, tandis que
l’Hemitrema , le Claudea , Y'[ridæa clathrata surtout, correspon-
dent au second. Les mailles se multiplient évidemment avec l’âge
des frondes, et, sous ce rapport, ces plantes sont les analogues
des Éncœlrum clathratum , des Agarum, des T'halassyophyllum ,
qui appartiennent toutes trois aux Aplosporées.
Je trace maintenant les caractères des trois plantes nouvelles
dont je viens de parler.
236 DECAISNE. — ALGUES À FRONDES RÉTICULÉES.
THURETIA , gen. nov.
CONCEPTACULA in nervis secundariis ad frondis loborum api-
cem sita, biseriata, alterna, quasi moniliformia, parva, cel-
lulosa, cellulis majoribus superficialibus sporiferis. SporÆ 4,
cuneatæ. —Alga elegans, rosea, marina, fronde stipitata, primo
simplici, oblonga, margine denticulata, dein lobata v. ramosa,
reticulata , reticulo nervis venisque pinnatis affixo. — Genus di-
catum cl. Gustavo Thuret qui in Algis de sporarum structurà et
motu egregie disseruit,
Thuretia quercifohia +.
Claudea singularis Lmx. mss. in herb. Mus. Par.
C. pulcherrima Mertens mss.
Hab. in occidentalibus Novæ Hollandiæ oris (Cel. navarch.
Baudin) et nuperrime ad meridionales (C{. Mallard). —- Vid.
specim. fructifer. Musæo Parisino liberaliter à C{. Harvey comm.
Tridæa clathrata nov. spec: - Gross Ram van ebotfndle( ue) A
L. brevissime stipitata , fronde simplici late obovata margine den-
ticulata, foraminibus inæqualibus angulatis rotundatisve per-
tusa , cartilaginea , rubro-violacea, tuberculis sphæricis sub-
immersis ubique per frondem sparsis.
Hab. in Africa australi ad lat. grad. 45.
“) nadyyomene Leclancherr, nov. spec. {sn ste een Prtaseluwr SEA
Lu X. PAL TL: Vega La Venant, #. At : 1B4, re à. ÿ 6 RAD
A. fronde tenui plana primo lineari simplici, dein margine Sa
divisa clathrata viridi.
Hab. in mari sinensi ad Sooloo, parasit, in foliis Sargassi la-
tifolii et telephifolii (C{. Leclancher).
Malgré les caractères différents de végétation de cette espèce
comparés à ceux de l’4. flabellata, je n’ai pu les séparer généri-
quement, attendu que la disposition générale du tissu des frondes
est exactement la même.
REVISIO GENERIS GENISTA;
Auctore EDUARDO SPACH (1).
£ *ENISTA, DC. (excl. spec.)
GENISTA, GENISTA-CYTISUS, GENISTA-SPARTIUM, GENISTELLA , et
SPARTII nec non CYTISI spec., Tourn. — GENISTA et SPARTIUM
(excel. sp.), Linn. — CHAMÆSPARTIUM et LISSERA, Adans. — SALZ-
WEDELIA, VOGLERA et GENISTA, Flor. Wetterav. — GENISTOIDES,
SCORPIUS, et GENISTELLA, Moœnch. — GENISTA et TELINE, Medic.
— GENISTA et SYSPONE, Griseb.
Caryx herbaceus v. subcoriaceus (nec scariosus }, campa-
nulatus, v. turbinato -campanulatus, érifidus (nec bilabiatus),
| fissurd summä haud raro fissures lateralibus profundiori, marces-
| cens, v. demum basi circumscissà deciduus ; segmenta dissimi-
ri |
(1) Genistæ generumque proximorum characteres differentiales meo sensû ana-
l
lysi sequenti elucidantur.
/ Legumen indehiscens v. suturà ventrali solum dehiscens. Semina amphi-
tropa (raphe brevi et chalazà notata). Flores (e gemmis omnino aphyllis
l orti) in racemos laterales {ad ramulos annotinos) dispositi. . . . 9
° } Legumen bivalve. Semina campylotropa (raphe nulla; chalaza superficie
inconspicua). Flores (e gemmis simul foliferis orti) fasciculati, V. Capi-
ati iterminali-raeemosr. + 4 1 401514 RON) € BTS VEUNS
Calyx cireumscisse deciduus. Legumen baccatum v. rat: de-
mum, dehiscens. Flores albi. . : . . . Srarnium{Tourn.) Nob.
Calyx persistens. Legumen coriaceum, indehiscens. Flores flavi.
Rerama (Boiss.) Nob.
Calyx subscariosus, spathaceus. . . . . . . Sparrianruus Link.
Calyx bilabiatus . . . . . CYTISUS ET GENERA AFFINIA.
LE trifidus ; segmentis 2 superioribus, lateralibus, conformibus ; tertio
| infimo, dissimili. Sara rh RACE
Calyx membranaceus, scariosus. Mafia he et apice PEN
| 4. Ë Gonocyrisus Nob.
Calyx herbaceus v. subherbaceus nec scariosus. Antheræ glabræ. . . 8
Calycis segmenta superiora integerrima ; segmentum infimum (plerumque
latius) 3-dentatum, v. 3- Éd Y. subtripartitum. Carina post anthesin
ire paucis exceptis) a genitalibus deflexa. Gexisra (Lam.) Nob.
Calycis segmenta superiora bifida ; segmentum infimum angustum, inte-
serrimum., Carisa :indeflexa. 4, 4 +... La Delile
238 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
lia : 2 superiora lateralia, conformia, integerrima, segmento
infimo tridentato v. trifido v. tripartito magis minusve breviora
(speciebus paucioribus æquilonga). CoRoLLA marcescens v. de-
cidua, flava; petalorum ungues calyce breviores , inadhæren-
tes, v. l inferiorum vaginæ staminali inferne adnati. VExIL-
LUM erectum, v. adscendens, v. reflexum, esaccatum, dorso
plicato-carinatum , sub anthesi explanatum v. concavum, dein
complicatum v. replicatum. ALx (sub anthesi carinæ accumben-
tes) rectæ v. subrectæ, inæquilateræ, elongatæ (carinà subæ-
quilongæ v. paulo breviores), lineari- v. oblongo- v. -ovato-
cultriformes , obtusæ, concavæ, juxta basin lateris superioris
extus transverse plicato-rugulosæ, 1bidem extus saccatulæ et intus
gibbæ, ad ejusdem lateris basin plerumque auriculatæ, latere al-
tero immediatim in unguem angustatæ. GARINA vexillo subæqui-
longa v. longior, recta, v. subincurva, obtusa (speciebus paucis
acuminulata), oblongo-v. lineari-cultriformis, compressa, bipes,
basi utrinque auriculata , ante ungues extus gibba et intus sae-
cata, sub anthesi porrecta et genitalia fovens, dein speciebus ple-
risque deflexa (simulac alæ) et genitalia nudans , speciebus paucis
demum cum alis arrecta et vexillo admota nec unquam a genita-
libus recedens. STAMINA 10, marcescentia, v. decidua, monadel-
pha : vaginà sub anthesi clausà , tandem fronte fissà. FILAMENTA
capillaria, incurva : 5 petalis anteposita præfloratione alternis
breviora, dein sublongiora. ANTHERÆ minutæ, citrinæ, dithecæ,
dorso aflixæ, versatiles (æstivatione introrsæ), dissimiles, basi
cordatæ v. emarginatæ, apice modo obtusæ modo apiculatæ :
5 (staminum petalis antepositorum) subrotundæ v. ovatæ, seriores,
alternis oblongis v. ovalibus minores. Ovarium estipitatum v. bre-
vissime stipitatum, compressum, 1-loculare, 2-12-ovulatum.
OvuLa À-v. 2-serialia, appensa, campylotropa, micropyle super.
STYLUS deciduus, elongatus, filiformis, ovario contrarie compres-
sus, apice incurvus. STiGMA terminale , papillulosum, imberbe,
speciebus aliis unilaterale (extrorsum v. introrsum), aliis utrinque
productum (hippocrepidoideum, v. lituiforme, v. subcapitatum),
LEGUMEN elongatum v. abbreviatum, rostratum, v. acutum,
torosum, v. etorosum, compressum (specie unicà subtereti-1nfla-
SPACH. — REYISIO GENERIS GENISTA, 239
tum), estipitatum, v. substipitatum, coriaceum, 1-loculare, 1-2-v.
pleio-spermum, bivalve, incrassato-marginulatum ; suluræ sub-
æquicrassæ , ecarinalæ. SEMINA OVata, v. ovalia, v. subrotunda,
v. subcordata, lenticularia, v. subplano-compressa (specie unica
subglobosa), strophiolata, v. estrophiolata, pendula, v. oblique
appensa, lævigata, lucida, campylotropa; hilus ovatus v. or-
bicularis, concavus, subterminalis , exostomate infra - positus
et contiguus ; chalaza superficie inconspicua ; raphe nulla; inte-
gumentum crassum, coriaceum. Emervo curvus , strato albumi-
noso crassiusculo corneo inclusus; cotyledones subrotundæ, v.
obovatæ, v. ovales, carnosæ, plano-convexæ, rectæ; radicula
subclavata, obtusa, adscendens, subarcuata, cotyledonibus æqui-
longa v. sublongior, accumbens, apice decurva et ad exostoma
versa. Funiculi breves, crassiusculi, subhorizontales.
Frutices v. fruticuli, spinosi, v. inermes, ramosissimi, habitu
vario (speciebus haud paucis ephedroideo). Rami et ramuli op-
positi v. alterni, striati v. angulati: novelli foliati (speciebus qui-
busdam citissime autem aphylli) ; seniores speciebus plerisque fo-
liorum jam delapsorum pulvinulis persistentibus nodulosi v. quasi
tuberculati, Ramuli floriferi haud raro annui v. biennes, Gemmæ
perulatæ : perulis scariosis, v. herbaceis, v. coriaceis. Folia op-
posita, v. alterna, sessilia, v. petiolata, stipulata, v. exstipulata,
1-v. 3-foliolata, floribus præcociora v. coætanea ; petiolus (v. eo
deficiente foliola) pulvinulo (pleramque axi adnato) squamaceo
v. tuberculiformi tricostato durescente persistente insertus ; sti-
pulæ dentiformes v. aculeoliformes, durescentes, persistentes ,
inferne cum pulvinuli margine concretæ ; foliola fugacia, v. in-
eunte hieme solum decidua, v. subpersistentia, integerrima, bre-
vissime petiolulata, speciebus plerisque crassiuscula. Flores ver-
nales, v. æstivales, brevius v. longius pedicellati, aut ad ramulos
novellos terminales v. axillares terminalesque (racemosi, v. fasci-
culati, v. subcapitati), aut ad ramulos annotinos solitarie v. fasci-
culatim laterales (e gemmis solitariis axillaribus simul foliigenis
orti) ; pedicelli ad basin folio v. bracteà stipati, v. supra basin
bracteä fulti, apice v. secus medium bibracteolati : bracteolis
sæpissime oppositis, specicbus quibusdam basi calyce adnatis,
240 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA,
SUBGENUS I. — SPARTOCARPUS, Nob.
Calyx persistens. Corolla marcescens. Ovarium 2-8-ovulatum (spe-
ciebus paucis 10-12-ovulatum) ; ovula plerisque biserialia. Le-
gumen breve (ovatum, v. ovale, v. subrotundum), oblique ros-
trato-acuminatum, compressum, etorosum, abortü 1-v. 2-sper-
mum (speciebus paucis 2-/4-spermum) ; suturæ subæquicrassæ.
Semina estrophiolata, sæpissime verticalia, radiculâ adscen-
dente, |
Secrio [. — ASTEROSPARTUM, Nob.
Frutices v. fruticuli ramosissimi, inermes, ephedroidei; rami
ramulique (nunc omnes, nunc saltem plerique) opposit (raro
terno-verticillati), mutici, stricti, sulcato-angulati. Folia opposita
(raro terno-verticillata), trifoliolata (saltem pleraque), sessilia :
pulvinulo conspicuo, squamiformi , 3-costato, demum crasso ; /0-
liolis haud fugacibus. Stipulæ nullæ v. breves. Flores subcapitati
v. interrupte racemosi (ad ramulos novellos), terminales ; pedicelli
oppositi v. terno-verticillati, brevissimi, nunc folio 2-v. 3-foliolato,
nunc bracteà membranaceà stipati, supernè bibracteolati ; brac-
teæ et bracteolæ non deciduæ.
a) Folia pleraque stipulis dentiformibus comitata. Flores subcapitati, terminales;
accedunt interdum flores pauci axillares a capitulo magis minusve remoti ; pedi-
celli plerique bracteä submembranaceà stipati. Stigma subcupitatum, retrorsum
declive.
| GENISTA RADIATA , SCOPOI.
Flor. Carniol., IT, p. 51.
SPARTIUM RADIATUM, Linn., Spec. — Guimp. et Hayn., Deutsch.
Holz. tab. 115!
CYTISUS (sectio ASTEROCYTISUS) RADIATUS, Koch, Deutschl. Flora
V, p. 111.
Ramulis novellis subsericeis, proliferis ; internodiis foliolis 2°-3°
longioribus. Foliolis linearibus v. lanceolato-linearibus, acutis,
calycibusque argenteo-sericeis. Capitulis 3-7-floris. Calycinis seg-
mentis triangularibus : superioribus cuspidato-acuminatis, tubo
SPACH. — PREVISIO GENERIS GENISTA, 2/1
subbrevioribus , segmento infimo tridentato æquilongis v. sublon-
gioribus. Petalis subtus sericeo-tomentosis. Vexillo cordato-sub-
rotundo , emarginato , carinà sublongiori. Alis carinà paulo bre-
vioribus. Leguminibus sericeo-v. sublanaio-tomentosis, 1-v.
2-spermis, subovatis, subfalcato-acuminatis. Seminibus castaneis
v. spadiceis. — Crescit in Europà australi.
— f, NANA, — (renista holopetala, Reichb. Flor. Germ. exsicc.!
—Fruticulus 2-4-pollicaris ; foliolis angustioribus , internodiis
sublongioribus. Vexillo apice subintegerrimo, (Prope Terges-
tum : Bentham! in herb. Mus. Par. — Reichb. Flor. Germ.
exsicc.)
—— ‘. LEIOPETALA. -- Vexillo alisque glabris. — Variatio hor-
tensis !
b) Folia exstipulata. Flores axillares et terminales , in racemum interruptum
dispositi. Pedicelli folio 1-v. sæpius 3-foliolato stipati. Stigma introrsum.
GENISTA AUCHERIT, Boissier !
Diagn. Plant. Orient., fase. 2, p. 7 (1).
Ramulis novellis subsericeis ; internodiis foliolis 3°-5° longiori-
bus. Foliolis lanceolato-v. spathulato-oblongis, acuminulatis ,
juventute argenteo-sericeis, demum subcalvescentibus. Calyce pe-
talisque superficie externa sericeis. Calycinis segmentis superio-
ribus triangularibus, acutis, tubo subduplo brevioribus, segmento
infimo lato-cuneiformi ad medium trifido (laciniis triangularibus,
acuts, subæquilongis) sublongioribus. Vexillo cordato-ovato, acu-
tiusculo , carinà obtusissimà sublongiori. Leguminibus incano-
sericeis, subovatis, subfalcato-acuminatis , 1-spermis, — In Cap-
padocia ad Euphratem legerunt Æucher-Éloy et Coquebert de
Montbret! (herb. Mus. Par et cl. Webb.)
Frutex erectus, subpedalis; cortice in ramis senioribus flavescente, in
caulibus vetulis rugoso, fuscescente. Ramuli oppositi v. verticillati, elon-
gati, sulcati, virgati, plerumque simplices. Foliola 3-7 lineas longa ;
(4) Omnino contra naturam ab auctore affinis dicitur Genistæ bifloræ.
3° série. Bor. T. IL. (Octobre 1844.) 16
2h9 SPACH. —+ REVISIO GENERIS GENISTA.
floralia superiora minuta. Pedicelli oppositi v. terno-verticillati, sericeo-
tomentosi. Bracteolæ ovatæ v. ovato-lanceolatæ, minimæ, sericeo-tomen-
tosæ, calyci adpressæ. Calyx 2? lineas longus, submembranaceus, argen-
teus, campanulatus ; segmentis æquilatis. Vexillum 6-7 lihieas longum,
Alæ cultriformi-oblongæ, obtusæ, carinâ angustiores. Carina cultriformi-
oblonga, recta, v. demum subfalcata, 1 1/2-2 lineas longa: Ovarium
sericeo-tomentosum, lanceolatum , A-ovulatum; ovulis biserialibus. Le-
gumen (imperfecte maturum vidi) 5-6 lineas longum (adjecto rostro), ad
suturas incrassato -marginulatum. Semina matura non vidi. (Exam. s. sp.)
GENISTA CAPPADOCICA, Nob.
Ramulis novellis foliolisque (lanceolato - oblongis) argenteo
sericeis ; internodis foliolis 2°-5° longioribus. Calycibus petalis-
que superficie externà sericeis. Galycinis segmentis superioribus
è dilatatà basi lineari-lanceolatis, tubo duplo longioribus, seg-
mento infimo profunde trifido (laciniis subulatis, subæqualibus)
subæquilongis. Vexillo ovali, obtuso, carinä obtusä paululo lon-
giori, AlS carinà sublongioribus. Leguminibus. ... — In Cappa-
docià legit Aucher-Eloy! (herb. Mus. Par.)
Fruticulus erectus, semipedalis ; caulibus vetulis crassitie digiti: cortice
rugoso, abscedente. Ramuli novelli oppositi v. verticillati, graciles, sim-
plices. Foliola 2-4 lineas longa; floralia superiora minima. Pedicelli op-
positi, sericei, paribus remotis. Bracteolæ minutæ, sericeæ, filiformi-subu-
latæ, calycis tubo subæquilongæ, adpressæ. Calyx 2 1/2-3 lineas longus,
submembranaceus, argenteus, campanulatus. Vexillum 4 lineas longum,
basi et apice rotundatum. Alæ vexillo subæquilongæ, cultriformi-oblongæ,
obtusæ , carina angustiores. Carina alis et vexillo paululo brevior, sub-
recta, cultriformi-oblonga , lineam lata. Ovarium sericeo-tomentosum ,
lanceolatuñ, 4-6-ovulatum ; ovulis biserialibus. Legumen non vidi.(£æxam.
S. Sp.)
GENISTA JAUBERTIT, Nob.
Foliolis linearibus v. lanceolato-linearibus, acutis, ramulisque
novellis argenteo-sericeis. Internodiis foliolis 3°-5° longioribus.
Calycibus petalisque superficie externa sericeo-tomentosis. Caly-
cinis segmentis superioribus triangularibus, acutis, tubo subduplo
brevioribus, segmento infimo lato-cuneiformi eroso-tridenticulato
(denticulis triangularibus, acutis, subæqualibus) sublongioribus.
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 213
Vexillo ovali, retuso, carinà obtusà subbreviori, alis paulo lon-
glori. Leguminibus... — In Phrygià, propé T'aouchanleu, nec
non in Olympo Bithynico legit cl. comes J'aubert !
Fruticulus 1/2-1-pedalis, erectus, cortice in caulibus vetulis griseo,
rugoso, abscedente, in ramis lævigato, flavescente. Rami oppositi, tenues.
Ramuli novelli graciles, virgati, plerumque simplices. Foliola 2-3 lineas
longa ; floralia superiora subulata v. filiformia, minima, Racemi 3-9-flori ;
floribus remotis, nonnunquam ex parte alternis. Pedicelli sericei. Brac-
teolæ minimæ, sericeæ, denticuliformes, adpressæ. Calyx circiter 2 lineas
longus, submembranaceus, lutescens, campanulatus : segmenti infimi
dentes minuti. Petala subtus subargentea, supra flava. Vexillum circiter
6 lineas longum, basi rotundatum. Alæ cultriformi-oblongæ, obtusæ, ca-
rinà duplo anpgustiores. Carina 6 1/2-7 lineas longa , lineam lata, cultri-
formis. Ovarium sericeo-tomentosum, lanceolatum, 5-6-ovulatum ; ovulis
biserialibus. Legumen non vidi. (Exam. s. sp.)
Secrio I. — EPHEDROSPARTUM, Nob.
Frutices ramosissimi, inermes, ephedroidei : ramis ramulisque
aliernis v. fasciculatis, muticis, v. obsolete mucronatis, strictis,
striatis. Folia alterna, exstipulata, trifoliolata (saltem pleraque),
sessilia; pulvinulo squamæformi, tricostato ; fohols fugacibus
v. cuo deciduis. Flores racemosi ; racemi ad ramulos novellos
terminales. Pedicelli sparsi, apice bracteolatr : inferiores axil-
lares, cæteri bracteà minutà stipati ; bracteæ bracteolæque fuga-
ces. Stigma subcapitatum, terminale,
a) Foliorum pulvinuli minimi. Legumen glaberrimum (simulac vexillum). Ramuli
subangulati.
GENISTA SPARTIOIDES, Nob.
Ramulis muticis : novellis sparse puberulis. Foliolis... Racemis
laxifloris. Galycibus subsericeis ; segmentis superioribus triangu-
laribus, acutis, tubo subduplo brevioribus, segmento infimo lato-
cuneiformi sinuolato-tridentato (dentibus subæquilongis) sublon-
gioribus. Vexillo subrhombeo-orbiculari, emarginato, carinà ob-
tusà extus sericeà paulo breviori. Alis glabris, carinà æquilongis.
Leguminibus subovatis, longe rostratis, monospermis. Seminibus
JA SPACH. -— REVISIO GENERIS GENISTA.
spadiceis. — In rupestribus littoris Mauritanici prope Oran legit
cl. Durieu!
Frutex erectus, ramorum adultiorum cortice flavescente. Ramuli anno-
tini et recentiores graciles, virides, elongati, virgati, nunc simplices, nunc
pañniculati, in speciminibus fructiferis aphylli. Foliorum pulvinula sub-
ovata, truncata. Foliola non vidi. Calyx fere 2 lineas longus , flavescens,
subcoriaceus, campanulatus ; segmenti infimi dentes dissimiles: laterales
triangulari-lanceolati, dente medio subulato subbreviores. Corolla emar-
cida suppetit, flava. Vexillum 3 1,2-4 lineas longum. Alæ cultriformi-
oblongæ, carin angustiores, exillo longiores. Carina 4 1/2-5 lineas longa,
cultriformis. Pedicelli-fructiferi crassi, vix lineam loigi. Legumen casta-
neum, adjecto rostro 3-4 lineas longum. Semen ovale v. subrotundum ,
maguitudine grani Sinapis. (Eæxam. s. sp.)
| b) Ramuli teretes. Foliorum pulvinuli conspicui, crassiusculi. Veæilli et carinæ
superficies externa sericea. Legqumen sericeo- v. lanato-tomentosum.
GENISTA NUMIDICA, Nob.
SPARTIUM SPHÆROCARPUM, Desfont. in Herb. Flor. Atlant. quoad flores
solum !
Ramis ramulisque muticis. Foliolis spathulatis, v. lanceolatis ,
v. lanceolato-linearibus , v. subfiliformibus, ramulisque novellis
calycibusque argenteo-sericeis, demum calvescentibus. Racemis
5-20-(raro pluri-)floris, sæpissime densis. Segmentis calycinis
triangularibus : superioribus acuminatis, tubo sublongioribus, seg-
inento infuno tridentato (dentibus triangularibus v. triangulari-
subulatis, inæquilongis) subdimidio brevioribus. Vexillo cordato-
subrotundo, emarginato, carinà 1 /4-1/3 breviori. Alis glabris, cul-
triformi-ovatis, vexillo subbrevioribus, carinà latioribus. Legumi-
mibus ovatis v. ovato-subrotundis,1-v. 2-spermis, lanato-tomentosis.
Seminibus flavis v. spadiceis. — Crescit in Numidiæ collibus et
montosis : Desfontaines ! Steinheil! (prope Stora) Bové! (ibidem
et prope Bona) et Durieu! (prope Bona).
Frutex erectus, 9-3-pedalis ; cortice ramorum vetulorum flavescente,
rimoso, demum abscedente. Rami recentiores virides. Ramuli novelli
shnplices v. paniculati, graciles, virgati, nonnunquam flaccidi, ple -
rumque 1/2-1-pedales; internodiis foliolis longioribus. Foliola 2-7 li-
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 245
- ne& longa, haud raro complicata. Racemi 1/2-2 pollices longi, nunc
laxiusculi, nunc magis minusve densi. Pedicelli 4/2-1 lineam longi, subfi-
liformes ; fructiféri nonnunquam cernui. Bracteæ et bracteolæ argenteo-
sericeæ, submembranaceæ, jam præfloratione deciduæ, lineares, v. fili-
formes. Bractea pedicello sublongior. Bracteolæ calycis tubo subæqui-
longæ. Calyx 2 lineas longus. Vexillum et carinæ petala subtus argentea
sericea, supra flava. Vexillum 3 1/2-4 lineas longum. Alæ obtusæ, flavæ :
auricula brevi, obtusa. Carina 5-5 1/2 lineas longa, cuitriformi-oblonga,
obtusa. Ovarium 4-6-ovulatum , lanceolatum, sericeo-tomentosum. Le-
gumen 2 1/2-4 lineas longum (adjecto rostro subfalcato 1 2-1 lineam
longo), sub tomento nigrum. Semina ovalia v. subrotunda, 1-1 1,2 lineam
longa. (Exam. 5. sp. et v. c.)
GENISTA GASPARRINI, Gusson.!
Index sem. horti Boccad., 1825 (sub Sparlio).
GENISTA EPHEDROIDES, Gusson. ! Flor. Sicul. IT, p. 365. (Exclus. sy-
non. DC. et Vivian.)
SPARTIUM TRIPHYLLON, etc., Cupan., Hort. Carth. p. 208 (ex Gusson.).
Ramais ramulisque muticis. Foliolis lineari-v. oblongo-v. subfi-
liformi-spathulatis , v. lanceolato-linearibus, ramulisqué novellis
calycibusque argenteo-sericeis, demum calvescentibus. Racemis
9-20-floris, demum laxiusculis. Segmentis calycinis dissimilibus,
superioribus triangularibus, acutis, tubo dimidio brevioribus, seg-
meénto infimo cuneiformi trifido (lacinulis subulatis, subæqualibus)
_ subtriente brevioribus. Vexillo cordato-subrotundo , emarginato ,
carinà 4/5-1/4 breviori , alis glabris carina sublatioribus vix lon-
glori. Leguminibus ovatis v. ovato-subrotundis , -v. 2-spermis,
sericeo-lomentosis. Seminibus... Crestit in Sicilià : Gussone !/ Gas-
parrini ! Schouw! (herb. Mus. Par. et cl. Webb.)
Frutex erectus v. subdiffusus ; cortice ramorum vetulorum flavescente,
rimoso, demum abscedente. Rami juniores virides. Ramuli novelli sim-
plices v. paniculati, subfiliformes, virgati, haud raro flaccidi; fructiferi
aphylli; annotini virides v. flavescentes, glabri; internodia foliolis 2°-/4°
longiora. Foliola 2-6 lineas longa, subcoriacea, plerumque complicata.
Racemi 1/2-2 pollices longi, magis minusve laxiflori, raro densiusculi. Pe-
dicelli vix lineam longi. Bracteæ et bracteolæ argenteo-sericeæ, filifor-
mes, v. subulatæ, submembranaceæ, jam præfloratione deciduæ. Bractea
pedicello sublongior. Bracteolæ calycis tubo subæquilongæ. Calyx sesqui-
246 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA,
lineam longus, lutescens, submembranaceus. Vexillum 3 1/2-4 lineas lon-
gum, dorso argentea sericeum, facie flavum. Alæ flavæ, cultriformi-ovales,
obtusissimæ : auricula brevi, obtusa. Carina 4 1/2-5 lineas longa, lineam-
lata, cultriformi-oblonga, obtusa, extus argenteo-sericea. Ovarium 4-6-
ovulatum, lanceolatum. Legumen (imperfecte maturum tantum vidi) 3-4
lineas longum (adjecto rostro subfalcato circiter lineam longo). (Exam.
8. sp.)
GENISTA EPHEDROIDES, DC.!
Legum. Mém., VI, tab. 36. — Prodr., II, p. 147. (Non Gusson.)
SPARTIUM GYMNOPTERUM, Viviani, Flor. Cors. Prodr., App. p. 6.
Ramis ramulisque obsolete mucronatrs. Foliolis lineari-v. oblongo-
spathulatis, v. lanceolato-linearibus , ramulisque novellis calyci-
busque argenteo-sericeis, demum subcalvescentibus. Racemis
laxe 5-15-floris. Segmentis calycinis triangularibus : superioribus
cuspidatis, tubo subæquilongis, segmento 1nfimo trifido (lacinulis
subulatis v. triangulari-subulahs, subæquilongis) 1/3-4/2 brevio-
ribus. Vexillo cordato-subrotundo, retuso, carinà 1/4-1/2 bre-
viori. Alis glabris, vexillo subbrevioribus, carinà sublatioribus. Le-
suminibus ovatis v. ovalibus, sericeo-tomentosis, 1-2-spermis. Semi-
nibus...— Crescit in maritimis Corsicæ et Sardiniæ : Moris ! Re-
quien ! Fahl et Soleyrol ex DC. Bonjean!
Frutex crectus v. subdiffusus , habitû Genistæ (rasparrini ; ramorum
vetulorum cortice flavescente, rimoso , tandem abscedente. Rami recen-
tiores virides. Ramuli simplices v. paniculati, graciles, v. subfiliformes,
virgati, elongati, nunc stricti, nunc subflaccidi ; novelli sericei; annotini
glabri, virides. Foliola 2-6 lineas longa, subcoriacea, plerumque coinpli-
cata. Racemi 1-3 pollices longi; floribus magis minusve remotis. Pe-
dicelli 4-1 1/2 lineam longi. Bracteæ et bracteolæ argenteo-sericeæ,
submembranaceæ , sæpissime jam præfloratione deciduæ. Bractea pedi-
cello brevior v. subæquilonga, subulata ; bracteolæ ovato- v. oblongo-lan-
ceolatæ, acutæ, ciliolatæ, minimæ, calycis tubo sublongiores. Galyx 1 1/2-
2 lineas longus, submembranaceus, lutescens. Vexillum 3-4 lineas lon-
gum, dorso subargenteo-sericeum , facie glabrum, flavum. Alæ cultri-
formi-oblongæ, obtusæ, flavæ. Carina 4-5 lineas longa, cultriformi-oblonga,
obtusa, extus argenteo-sericea. Ovarium 4-6-ovulatum , sericeo-tomen-
tosum. Legumen 4 lineas longum (adjecto rostro subfalcato circiter li-
neam longo). (Exam. s, sp.)
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA, 2117
Secri0 HE — ACANTHOSPARTUM, Nob.
Frutices ramosissimi : ramis ramulisque teretibus, striatis, rigidis,
aristalis, pungentibus : aliis oppositis, aliis (sæpissime paucis)
alternis v. fasciculatis. Folia opposita v. alterna, sessilia : pul-
vinulo squamæformi, 3-costato; fohohis subfugacibus. Flores
racemosi; racemi ad ramulos novellos terminales. (Ramuli ma-
criores 4-v. 2-flori : pedicellis oppositis v. collateralibus, sub-
terminalibus.) Pedicelli sparsi v. subopposir, apice bibracteo-
lati ; inferiores axillares ; cæteri bracteà minutà stipati; bracteæ
et bracteolæ fugaces.
SUBDIVISIO I. — Rami et ramul plerique oppositi, sæpissime recti. Folia
exstipulata, pleraque trifoliolata. Stigma subcapitatum, terminale.
_GENISTA ALPINI, Nob.
ECHINOPODA, Prosp. Alp. Exot. 14 (fide Herb. Fourn. et Vaillant).
ECHINOPODA DIE CANDIA, Pona, Ztal. 118 (fide Herb. Tourn. et
Vaill.).
GENISTA-SPARTIUM SPINOSUM ALTERUM APHYLLUM, TRIBUS ACULEIS
SEMPER JUNCTIS , FLORIBUS LUTEIS, G. Bauh., Pinax, p. 394 (fide
Herb. Vaillant).
ASPARAGO ACULEATO AFFINIS, TRIPLICI SEMPER SPINA, C. Bauh., Pinax,
p. 490 (fide Herb. Vaillani).
GENISTA LOBELII, D'Urville! Enum. p. 85. (Non DC.)
SPARTIUM HORRIDUM , Sibth. et Smith (non Vahl. ), Prodr. Flor.
Græc. I, p. 54 (verosimiliter etiam species affines amplectens).
— Sieber! Flora Cretica exsicc. (exclus. syn. Vahl.)
GENISTA ACANTHOCIADA (ex parte), DC., Pradr. II, p. 147.—Bory et
Chaubard ! in Herb. cl. Webb.
Ramulis glabellis. Foliolis lineari-v. subfiliformi-spathulatis,
v. lanceolato-linearibus, calycibusque subargenteo-sericeis. Ra-
cemis laxe v. interrupte 3-7-floris. Calycis seymentis triangulari-
bus : superioribus acutis, tubo et segmento infimo (tridentato) paulo
brevioribus. Fexillo cordato-ovato v. cordato-ovali, retuso, dorso
sericeo-tomentoso carind (extus sericeo-tomentosà, sæpissime sub-
falcatä) 1/5-1/4 breviori. Alis glabris, vexillo brevioribus. Legu-
218 SPACH. - REVISIO GENERIS GENISTA.
minibus ovatis v. ovalibus, sericeo-tomentosis. — Crescit in Cretà
(Tournefort! Sieber ! ), in Græcid (Bory de Saint-Vincent ! Coque-
bert de Montbret ! Aucher-Eloy ! Sibthorp), et in Archipelagi in-
suis (d'Urville! Sibthorp).
Frutex 1-2-pedalis, erectus, cortice vetulo rimoso, flavescente. Rami
divergentes v. subdivaricati, plerique oppositi. Ramuli virides v. flaves-
centes, divaricati, v. magis minusve divergentes, modo recti, modo deor-
sum arcuati, plerique oppositi, graciles, paniculati : arista brevi, recta,
nigra, v. fusca ; internodia foliolis plerumque longiora. Foliola 1-9 lineas
longa, crassiuscula, mox decidua, plerumque angustissima et complicata.
Racemi breves. Pedicelli vix ultra dimidiam lineam longi. Bracteæ et
kracteolæ subulatæ v. filiformes, minutæ, sericeo-tomentosæ , jam præ-
floratione deciduæ; bracteolæ calycis tubo vix æquilongæ; bractea pedi-
cello nunc longior, nunc brevior. Calyx 1 1/2-2 lineas longus ; segmenti
infimi dentes e basi dilatata subulati : laterales medio angustiores et paulo
breviores. Vexillum 3-4 lineas longum, dorso argenteo-tomentosum, facie
in sicco croceum. Alæ cultriformi-oblongæ, obtusæ, flavæ, carinà angus-
tiores. Carina 4-5 lineas longa, lineam lata, obtusissima, argenteo-tomen -
tosa, cultriformi-chlonga. Ovarium 6-8-ovulatum , sericeo-tomentosum.
Legumen (immaturum) circiter 3 lineas longum. (Exam. 5. sp.)
GENISTA BRUGUIERI, Nob.
GENISTA ACANTHOCLADA, DC. ! Prodr. I, p. 147 (ex parte).
Ramulis novellis glabriusculis. Foliolis lanceolato-v. spathulato-
oblongis v. lanceolatis, calycibusque subsericeis. Racemis laxe
v. interrupte 3-7-floris. Segmentis calycinis superioribus triangu-
laribus, acuminatis, tubo subæquilongis, segmento infimo cunei-
formi ad medium trifido paulo brevioribus. Fexillo cordato-ovato,
retuso, dorso sericeo-tomentoso, carind (recté, sericeo-tomen-
tosà) æquilongo v. subæquilongo. Alis giabris, vexillo brevioribus.
Leguminibus... — Prope Athenas legerunt Olivier et Bruguière !
(herb. Mus. Par.)
Frutex omnino habitu Genistæ Alpini, Nob. Foliola subviridia, cras-
siuscula, acuta, 4-6 lineas longa. Racemi 1/2-1 pollicem longi, v. ad ra-
mulos macriores brevissimi. Pedicelli 1/2-1 lineam longi, filiformes.
Bracteæ et bracteolæ minutæ, sericeæ, jam præfloratione deciduæ. Calyx
lutescens, submembranaceus, 2 lineas longus; segmenti infimi lacinulæ
2
SPACH., — REVISIO GENERIS GENISTA, 249
subulatæ , subæquilongæ. Vexillum 4-4 1/2 lineas longum , dorso argen-
teum, facie glabrum, in sicco croceum. Alæ cultriformi-oblongæ, obtusæ,
ad marginem juxta basin pubescentes, flavæ, carinâ angustiores. Carina
cultriformi-oblonga , obtusa, argentea, lineam lata. Ovarium 4-6-ovu-
latum, sericeo-tomentosum. Fructum non vidi. (Exam. s. sp.)
GENISTA ECHINUS, Nob.
Foliolis lineari-v. subfiliformi-spathulatis, v. lanceolato-linea-
ribus, ramulisque novellis calycibusque argenteo-sericeis. Racemis
3-7-floris, densiusculis: Calycis segmentis triangularibus : supe-
rioribus acutis, tubo subbrevioribus, segmento infimo breve triden-
tato æquilongis. Fexæillo ovali v. subrotundo, retuso, dorso seri-
ceo-tomentoso, carind (rectd, extus sericeo-tomentosà) œæquilongo
v. sublongiori. Alis glabris, carinà brevioribus. Leguminibus..…
— Ad Cariæ littora (prope Megri) legit Clarke! (herb. cl. Webb.)
Habitu et foliis duabus præcedentibus speciebus omnino similis. Racemi
subsemipollicares. Pedicelli filiformes, circiter lineam longi. Bracteæ et
bracteolæ minutæ, sericeæ, jam præfloratione deciduæ; bractea filifor-
mis, pedicello plerumque brevior ; bracteolæ filiformes v. subulatæ, ca-
lycis tubo subæquilongæ. Calyx 2-2 1/4 lineas longus ; segmenti infimi
dentes dissimiles : laterales sublineares, medio triangulari breviores et
angustiores. Vexillum 5-5 1/2 lineas longum, dorso argenteum, facie gla-
brum et in sicco croceum, basi rotundatum v. lævissime cordatum. Alæ
L lineas longæ, carinâ subdimidio angustiores, cultriformi-lineares , ob-
tusæ, flavæ, juxta basin ad marginem inferiorem puberulæ. Carina lineam
lata, argentea, cultriformi-oblonga , obtusa. Ovarium 4-6-ovulatum , se-
riceo-tomentosum. Fructum non vidi. (Exam. s. sp.)
GENISTA PELOPONESIACA, Nob.
Foliolis fiiformi- v. lineari-spathulatis, v. lanceolato-linearibus,
ramulis novellis calycibusque sericeis. Racemis laxe 3-7-floris.
Segmentis-calycinis triangularibus : superioribus acuminatis, tubo
subdimidio brevioribus, segmento infimo ad medium trifido paulo
brevioribus. Fexillo ovato v. ovali, obtuso, dorso sericeo-tomen-
toso, carinä (rectà, extus sericeo-tomentosà) æquilongo v. sublon-
grori. Alis glabris, carinà brevioribus. Leguminibus. ...—[n Pe-
250 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
loponneso (prope Vavarin et ad promontorium Colonna) legerunt
_Aucher et Coquebert de Montbret! (Herb. Mus Par. et cl, Webb.)
Habitu et foliis Genistæ Alpini (Nob.) et affinibus similis. Foliola 1-6
lineas longa, crassiuscula, sæpissime complicata. Racemi 1/2-1-pollicares.
Pedicelli vix ultra dimidiam lineam longi. Calyx 2 1/2 lineas longus ; seg-
menti infimi lacinulæ subulatæ , inæquilongæ. Vexillum 5 1/2-6 lineas
longum, basi rotundatum v. lævissime cordatum, dorso argenteum, facie
glabrum, in sicco croceum. Alæ 4 1/2-5 lineas iongæ, cultriformi-oblongæ,
obtusæ, flavæ, v. croceæ, carinâ angustiores. Carina cultriformi-oblonga,
obtusa, argentea, Ovarium 6-8-ovulatum, sericeo-tomentosum. Fructum
non vidi. (Exam. s. sp.) |
SUBDIVISIO II, — Rami et ramuli omnes v. plerique alterni, sæpe arcuati.
Folia alia (plerumque pauca) 1-foliolata , stipulis dentiformibus comi-
tata ; alia abortiva (scilicet in squamulas minutas cartilagineas persis-
tentes apice sphacelatas mutata), exstipulata. Stigma introrsum.
GENISTA SPHACELATA, Decaisne!
Plantes de la Palestine et de la Syrie, in Ann. des Sc. nat., 2° sér., vol. IV, p. 360.
Ramis ramulisque subdivaricatis : novellis glabellis v. pube-
rulis. Foliolis lineari-v. oblongo-spathulatis, v. obovatis, emar- |
ginatis, adpresso-puberulis, parcis. Racemis laxe 3-7-floris; pe-
dicellis calyce subæquilongis. Calyce glabriusculo : segmentis su-
perioribus triangularibus, acutis, segmento infimo lato-cuneiformi
tridentato tuboque brevioribus. Vexillo suborbiculari, obtuso,
dorso puberulo, carinà extus puberulà breviori. Alis glabris,
vexillo subæquilongis. Leguminibus subovatis v. ovalibus, L-sper-
mis, demum glabris. Seminibus cœrulescentibus. — Crescit in
Syrià (prope Tripoli : Labillardière ! in herb. cl. Webb; ad
montem Karmel : Bové!) et in Archipelagi insulis (Æucher ! Cat.
n° 1087, in herb. Mus. Par. et cl. Webb).
Frutex habitu G:nis{æ Scorpius, erectus, parce foliatus, v. fere omnino
aphyllus ; cortice ramorum vetulorum flavescente v. fusco, demum ri-
moOs0, recentiorum viridi. Ramuli rigidi, virides; floriferi graciles, aphylli,
plerumque simplices, 1/2-2-pollicares, alterni, approximati, raro gemini
v. subfasciculati; arista recta, glabra, brevi, nigra, v. nigro-fusca, pun-
gente. Folia sparsa (v. paucissima subopposita) : pleraque abortiva, squa-
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA, 251.
mulæformia, minima, ovata, v. ovato-lanceolata, acuta, nigra, v. atro-
fusca, adpressa. Foliola 1-6 lineas longa, subcoriacea, mox decidua, sæ-
pissime complicata. Stipulæ minutæ, atro-fuscæ. Pulvinuli parum pro-
minuli, minuti. Pedicelli erecti, v. adscendentes, v. cernui, v. patentes,
solitarii, v. gemimi, filiformes , squamula minima atro-fusca persistente
haud raro bifida stipati; fructiferi apice subincrassati. Bracteolæ denticu-
liformes v. subulatæ, obtusiusculæ, v. acutæ, minimæ, subpersistentes.
Calyx vixultra sesquilineam longus, rufescens, v. lutescens, minute pu-
berulus, submembranaceus, campanulatus; segmenti infimi dentes e basi
dilatata subulati, v. triangulari-lanceolati : laterales medio duplo bre-
viores. Corolla flava. Vexillum 2 1/2-3 1/2 lineas longum, basi subcor-
datum. Alæ subcultriformes, obtusæ, carina angustiores. Carina 3 4/2-4
lineas longa, cultriformi-oblonga, obtusa. Ovarium 6-ovulatum, sericeo-
tomentosum. Legumen 4 lineas longum (adjecto rostro subfalcato circiter
lineam longo), castaneum. Semen subrotundum, circiter lineam latum.
(Exam. s. sp.) |
Secrio IV. — ECHINOSPARTUM, Nob.
Frutices humiles, erecti, ramosissimi ; ramis ramulisque oppo-
sis, subdichotomis, teretibus, striatis , rigidis, spinis aæilla-
ribus sterilibus aphyllis simplicibus rectis teretibus striatis aris-
tatis persistentibus armatis. Ramuli novelli terminales, breves,
simplices, plerique floriferi (dum steriles apice spinescentes) ;
seniores folhiorum pulvinulis nodulosi. Folia sessilia v. petiolata,
opposita , à-foliolata, stipulis dentiformibus v. aculeoliformibus
comitata ; pulvinulo crassiusculo, 3-costato ; petiolo gracili, sub-
persistente ; foliolis subcoriaceis, non fugacibus. Flores solitarui,
v. gemint, v. capulalo-cymost, ad ramulos novellos {erminales ;
pedicelh breves v. brevissimi, apice 2-bracteolati : laterales
bractea stipati, centrales basi nudi : bracteæ et bracteolæ persis-
tentes, membranaceæ, subscariosæ, coloratæ, oppositæ, sub-
conformes, cuspidatæ, dorso sericeæ v. tomentosæ. Calyx co-
loratus, subscariosus, pro genere maximus. Carina indeflexa,
veæillo brevior. Stigma subcapitatum, retrorsum productius.
2592 SPACH, — REVISIO GENERIS GENISTA,
SUBDIVISIO I. — Ramuli apice biflori v. hebetatione 1-flori.
a) Folia petiolata ; stipulis subulatis, aculeoliformibus. Ramuli-floriferi mulici.
,»
GENISTA HORRIDA, DC. !
Flore franç., IV, p. 500.
SPARTIUM HORRIDUM, Vahl, Symb. I, p. 51 (exclus. syn. fide DC.).
GENISTA ERINACEA, Gilib., Bot. II, p. 259, cum icone.
GENISTA RADIATA, Villars (non Scop.), fide Steud. Nomencl.
Foliolis lanceolato-oblongis v. lanceolato-linearibus, v. oblon-
gis, mucronulatis, argenteo-sericeis. Bracteolis obovatis v. sub-
rotundis, longe cuspidatis, calycibusque sericeis. Segmentis caly-
cinis tubo duplo longioribus, subæquilongis : superioribus ovatis,
cuspidatis ; infimo subcuneiformi, trifido : lacinulis dissimilibus :
lateralibus e basi ovatà v. triangulari subulatis, medià subulato-
filiformi. Vexillo ovali v. subrotundo, bilobo, dorso subsericeo,
calyce subdimidio longiori. Carina extus sericea. Leguminibus
ovali-oblongis, sericeo-tomentosis, 1-3-spermis. —- Crescit in
agro Lugdunensi! inque Pyrencæis!
Frutex cæspitosus, 1/2-1-pedalis. Spinæ erectæ v. subdivaricatæ, subu-
latæ, 6-12 lineas longæ. Internodia spinis breviora. Folia approximata,
petiolo circiter lineam longo. Stipulæ petiolo modo æquilongæ modo bre-
viores, flavescentes. Foliola complicata, 2-4 lineas longa. Pedicelli crassi,
erecti, 1/2-1 lineam longi. Bracteæ pedicellis sublongiores , bracteolis
plerumque minores, concavæ, 1-nerviæ , ovatæ , cuspidato-acuminatæ.
Calyx flavescens, 4-5 lineas longus, subcampanulatus. Corolla flava. Vexil-
lum 6-7 lineas longum. Alæ cultriformi-oblongæ, obtusæ, glabræ, vexilio
paululo breviores, carina subangustiores. Carina 5 4 2 lineas longa, alis
conformis et paulo latior. Ovarium 2- v. 3-ovulatum, ovulis 1-serialibus.
Legumen calyce paulo longius, ad semina subtorosum. (Exam. s. sp.)
b) Folia sessilia ; stipulis minimis, denticuliformibus. Ramuli-floriferi inter flores
mucron«ati ;
GENISTA WEBBIT, Nob.
GENISTA HORRIDA, Webb! ter. Hisp. p. 51. (Non DC.)
Foliolis lanceolato-oblongis v. lanceolato-linearibus, mucronu-
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 253
latis, argenteo-sericeis. Bracteolis flabelliformibus , truncatis, se-
taceo-cuspidulatis, dorso (calyce, carinà vexilloque) lanato-to-
mentosis (pube ferrugineä). Segmentis calycinis tubo duplo lon-
gioribus : superioribus obovato-subrotundis , setaceo-cuspidatis ;
infimo subflabelliformi, trifido : lacinulis conformibus, è rotun-
data basi setaceo-subulatis. Vexillo obcordato-subrotundo, calyce
paulo longiori. — In Bæticæ montibus Ælpujarras, Sierra de
Gador, et Sierra-Nevada legit cl. #/ebb!
Habitu omnino similis Genistæ horridæ, DC. Bracteæ subrotundæ,
setaceo-cuspidatæ , bracteolis paulo minpres , dorso ferrugineo-lanatæ.
Calyx 4 lineas longus ; segmentis subæquilongis, margine undulatis. Vexil-
lum 5-5 4/2 lineas longum. Alæ vexillo paululo breviores, carina sublon-
giores, cultriformi-ovales, obtusissimæ. Carina subfalcata , obtusissima.
Legumen non vidi. (Exam. s. sp.)
GENISTA BOISSIERI, Nob.
GENISTA LUSITANICA, Boissier ! Voyage p. 140 (ex parte et exclusis
synonymis).
GENISTA HORRIDA, Boissier ! in Schedis. (Non DC.)
Foliolis lanceolato-oblongis v. lanceolato-linearibus, mucronu-
latis, argenteo-sericeis. Bracteolis ovatis v. subrotundis, CUSPI-
dato-acuminatis, dorso calycibusque hirsutis. Segmentis-calycinis
tubo subduplo longioribus : superioribus ovatis, cuspidato-acumi-
natis; segmento infimo subcuneiformi, trifido : lacinulis dissimi-
libus : lateralibus e basi triangulari subulatis, media lineari-subu-
latà. Vexillo calyce paulo longiori, obcordato-ovali, dorso
(Simulac carina) sericeo-tomentoso. Leguminibus oblique ovatis,
sericeo-tomentosis. — In regione alpina montium Bæticæ legit
cl. Boissier !
Habitu et foliis omnino Genistam Webb, Nob., referens. Calyx 5 li-
neas longus, flavescens, segmentis margine undulatis, subrevolutis et im-
bricatis. Vexillum circiter 6 lineas longum. Alæ vexillo paulo breviores,
carina paulo longiores, cultriformi-oblongæ, obtusæ. Carina cultriformi-
oblonga , obtusissima, recta, v. tandem subfalcata, alis latior. Legumen
calyce paulo longius. (E£xam. s. sp.)
251} SPACH. -— REVISIO GENERIS GENISTA.
SUBDIVISIO IT. — Ramuli apice 3-7-flori ; floribus capilato cymulosis.
GENISTA LUSITANICA, Linn.
Brotero, Flora Lusitan., IT, p. 88. — Non Genista lusitanica, Andr. Bot. Rep.,
tab. 41% (species omnino aliena quæ forsan Genista triacanthos male delineata).
GENISTA ALTERA LUSITANICA, Herb. Tourn. !
Foliis brevissime petiolatis. Stipulis subulatis, petiolo plerum-
que longioribus. Foliolis lanceolatis v. lanceolato-linearibus, ar-
genteo-sericeis. Bracteolis orbicularibus , cuspidato-acuminatis ,
dorso (calyce vexillo carinaque) lanato-tomentosis. Segmentis-ca-
lycinis tubo subtriplo longioribus : superioribus ovatis, cuspidato-
acuminatis; segmento infimo subcuneïformi, trifido : lacinulis e
basi triangulari subulatis. Vexillo obcordato, calyce paulo lon-
giori. Leguminibus... — Hab. Lusitanià : Tournefort! Brotero
«in montosis Gerez, Herminiü, et alibi in Lusitanià boreali. »
Frutex 1-2-pedalis, speciebus affinibus validior ; ramulis et spinis ple-
rumque remotioribus. Spinæ 1/2-2 pollices longæ, erectæ, v. divergentes,
rectæ. Foliola 2-4 lineas longa , complicata. Flores quasi capitati; pedi-
cellis brevissimis. Bracteæ ovatæ v. ovales, cuspidatæ, bracteolis minores,
dorso sericeo-tomentosæ. Calyx 5-6 lineas longus, pube in sicco ferrugi-
nea dense lanatus. Vexillum 6 1/2-7 1/2 lineas longum. Alæ vexillo paulo
breviores, carina paulo longiores, cultriformi-ovatæ, obtusæ, 1 1/2-2 li-
neas latæ. Carina obtusa, alis subconformis et subæquilata. Ovarium
sericeo-tomentosum, 3-4-ovulatum. (Exam. s. sp.)
Secrio V. — CEPHALOSPARTUM, Nob.
Frutex inermis, humilis, conferte ramillulosus. Rami ramulique
alterni, muticr, angulati, ramillulis axillaribus sterilibus annuis
(at emarcide persistentibus) rigidis sulcato-angulatis subdicho-
omis v. paniculatis tenuibus citissime aphyllis instructi. Foha
alterna , !-foliolata, sessilia, séipulis aculeohformibus subulatis
comitata ; pulvinulo minuto; foliolo fugaci. Flores capitati , aû
ramulos novellos terminales ; capitula bracters foliaceis subinvo-
lucrata; pedicelli brevissimi, apice bibracteolati ; bracteolæ per-
"sistentes, herbaceæ. Semina teretia v. subglobosa.
GENISTA CEPHALANTHA, Nob.
Ramulis ramillulisque novellis bracteis calycibusque hirsutie,
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA, 255
Foliolis argenteo-v. incano-sericeis, spathulatis, v. lanceolatis ,
v. lanceolato-oblongis. Capitulis multifloris ; bracteis inferioribus
calyces subæquantibus. Calycinis segmentis superioribus e dila-
tata basi subulatis, tubo paulo longioribus, segmento infimo fere
ad basin partito (laciniis filiformi-subulatis) subæquilongis. Ve-
xillo ovato v. ovato-lanceolato, acuto, glabro, carinà obtusissimà
extus ad marginem inferiorem sericeà paulo longiori. Alis sub-
glabris, vexillo æquilongis. Leguminibus ovalibus v. ovatis,
1-2-spermis, hirsutis, demum glabris. Seminibus globosis v. ova-
libus, variegatis. — Crescit Mauritanià : in rupestribus maritimis
collibusque prope Oran (Bové! Durieu! Delestre!) et Arzew
(Bravais !).
Frutex 1/2-1-pedalis, erectus, dumosus, subfastigiatus , confertissime
ramillulosus , habitu distinctissimo. Caules dichotomi v. subdichotomi,
subtortuosi, seniores crassitie digiti ; cortice flavescente v. stramineo, te-
nui, demum rimoso et abscedente. Ramuli novelli breves, mox glabres-
centes, haud raro terminales et terni. Ramilluli steriles 1-3 pollices longi,
obtusi (nonnunquam obsolete mucronati) , nunce stricti, nunc flexuosi ;
erecti, v. Subdivaricati, v. recurvi: annotini virides; veteriores straminei,
emarcidi. Foliola obtusa v. acuta, mutica, v. mucronata, 1-nervia, breve
petiolulata , subcoriacea, sæpissime complicata ; ramularia 4-8 lineas
longa, 1-2 lineas lata ; ramillularia 4-3 lineas longa, lanceolato-linearia.
Stipulæ 1/2-1 lineam longæ, fuscæ, rectæ. Pulvinuli subplani, 3-costati;
Costis lateralibus tenuioribus. Capitula subglobosa, v. ovalia, v. ovata,
solitaria , ad ramulos novellos terminalia. Flores foliis coætanei. Bracteæ
cuspidato-acuminatæ, mucronatæ, dorso sericeo-hirsutæ , facie glabræ ;
infimæ ovato-v. oblongo-v. rhombeo-lanceolatæ , v. ovatæ; superiores
lanceolatæ v. lanceolato-lineares; summæ bracteolis similes. Bracteolæ
lineari-lanceolatæ v. subulatæ , mucronatæ , basi tubi caiycini adnatæ
eoque breviores. Calyx circiter 4 lineas longus, herbaceus. Corolla flava,
calyce subdimidio longior. Vexillum circiter 61ineas longum ; ungue lato,
calyce breviori. Alæ 4-1 1 2 lineam latæ, cultriformi-oblongæ,'v. sublan-
ceolatæ, margine inferiori juxta basin ciliatæ, cætero glabræ; unguibus
linearibus, angustis, calyce brevioribus. Carina 5-5 1 ,2 lineas longa, alis
subdimidio latior, cultriformi-oblonga ; unguibus linearibus, calycis tubo
longioribus. Ovarium sericeo-tomentosum, 6-8-ovulatum ; ovulis biseria-
libus. Stylus glaber. Legumen calyce paulo longius (adjecto rostro sub-
falcato circiter lineam longo 3 1/2-4 1/2 lincas longum), fuscum, v. atro-
violaceum , lucidum , flavo-marginulatum. Semina magnitudine grani
256 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
Sinapis albi, v. paulo majores, luteo v. flavo et nigro v. atroviolaceo va-
riegata. (Eæam. s. sp.)
Secrio VI. — LEPTOSPARTUM, Nob.
Suffrutex inermis ; ramis ramulisque angulatis, alternis, muticis,
lenuibus, virgatis. Folia alterna, exstipulata, 1-foliolata, sessi-
lia ; foholo non fugaci; pulvinulo vix conspicuo. Flores ad ra-
mulorum novellorum apicem racemosi ; pedicellh sparsi, bractea
minuta herbacea stipati, apice bracteolah ; bracteæ et bracteolæ
persistentes. P’exillum carina brevius. Stigma introrsum.
GENISTA GRACILIS, Nob.
An GENISTA CARINALIS, Griseb. Spici!. Flor. Rumel. I, p. 3?
Caulibus ramisque vetulis diffusis v. decumbentibus. Ramulis
floriferis gracillimis, adscendentibus. Foliolis linearibus v. lineari-
oblongis, glabriusculis, acutis. Racemis laxifloris, elongatis :
rachi submucronata. Calyce glabriusculo : laciniis subulatis.
Vexillo glabro, carina subdimidio breviori , alis subsuperato. Le-
guminibus ovali-v. ovato-rhombeis, demum glabris. — Crescit
in montibus Græciæ (Aucher ! n° 1094, in herb. cl. Webb, et ex
parte in Herb. Mus. Par., nec non ibidem n° 1094 bis), et circa
Byzantium (Olivier et Bruguière! Aucher ! n° 1094 in herb. cl.
Jaubert et Maille).
Suffrutex cæspitosus, habitu et ramorum tenuitate simulac foliis Genislæ
depressæ (Biebeïst.) similis. Radix vetula nonnunquam pennæ anserinæ
crassitie. Caules vetuli 1/3-1-pedales, ramosissimi, raro pennæ corvinæ
crassitiem superantes; ramis 5-v. 6-angulis : annotinis viridibus v. fuscis;
senioribus stramineis. Ramuli floriferi 3-8 pollices longi, foliati, copiosi,
5-v. 6-anguli, virgati, simplices, nunc stricti, nunc subflexuosi. Foliola 5-6
lineas longa, 1/3-1 lineam lata, subcoriacea , saturate viridia, sublucida,
A-nervia, subavenia, plerumque mucronulata , nunc in utraque pagina
nunc subtus v. marginibus solum parce adpresso-puberula (pube plerum-
que ferruginea) ; infima haud raro ovalia v. obovata. Racemus in ramulis
macrioribus 7-12-florus et 10-15 lineas longus , in ramulis vegetioribus
pluri- v. multi-florus et 2-4 pollices longus , magis minusve laxus, raro
densiusculus. Pedicelli brevissimi. Bracteæ pedicello paulo longiores
(mfimæ nonnunquam majores, foliis similes), simulac bracteolæ et calyx
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 257
nunc glabræ, nunc parce adpresso-puberulæ. Bracteolæ adpressæ, calycis
tubo paulo longiores. Calyx 1 1/2-2 lineas longus, turbinato-campanulatus,
foliis concolor, subcoriaceus ; segmentum infimum ultra medium 3-fidum,
segmentis superioribus paulo longior : laciniis subæqualibus. Vexillum
2 1/3-3 lineas longum,, circiter 2 lineas latum , basi subcordatum. Alæ
margine inferiori ciliolatæ, cætero glabræ; auriculà brevi, obtusâ. Carina
cultriformi-oblonga , obtusissima, margine inferiori ciliolata, cætero gla-
bra. Ovarium 4-ovulatum, ferrugineo-sericeum, v. sparse puberulum. Le-
gumen circiter 3 lineas longum. Semina matura non vidi. (Exam. s. sp.)
Secrio VII. — VOGLERA , Flor. Wetterav. (Scorpius, Mœnch.)
Frutices v. suffrutices (plerumque humiles), spanis ( sæpissime
ramosis) frulescentibus v. marcescentibus axillaribus sterilibus
initio foluferis armati; ramnis ramulisque alternis, angulatis.
Folia alterna (Sspinarum nonnunquam opposita), sessilia, in
speciebus plerisque exstipulata ; pulvinulo vix conspicuo ; folio-
lis tarde deciduis v. subpersistentibus (nunquam fugacibus ).
Flores ad ramulorum novellorum apicem racemosi; pedicellis
sparsis, bracteä foliaceà stipatis, apice vw. infra apicem brac-
teolatis ; bracteæ et bracteolæ persistentes. }’exillum (specie
unicà exceptà) carind brevius. Stigma introrsum.
SUBDIVISIO I. — Caules ramique fruticulosi, inermes (sæpissime breves et
tenues), ramulos floriferos annuos (saltem basibus solum frutescentes)
spinosos cdentes. Folia 1-foliolata, eæstipulata.
a) Spinæfiliformes, molles, pleræque decomposiio-ramulosæ, elongatæ.
GENISTA SYLVESTRIS, SCOPOl.
Flor. Carniol.
GENISTA HISPANICA, Wulff., in Jacq. Collect., If, p. 165. (Non Linn.)
— Jacq., Ic. Rar., III, tab. 557!
Ramulis floriferis erectis v. adscendentibus , striatis, virgatis,
cæspitosis , foliolis calycibusque adpresso-pilosellis. Spinis erectis
v. érecto-patentibus, striatulis, flexuosis , foliolis subduplo lon-
gioribus. Foliolis linearibus v. lanceolato-linearibus (spinarum
filiformibus), mucronulatis, viridibus. Racemis 7-20-floris,
3° série. Bor. T. II. {Novembre 1844.) 17
258 SPACH. - REVISIO GENERIS GENISTA.
laxiusculis : rachi obtusruscula ; pedicellis brevissimis, apice brac-
teolatis. Calycis segmento infimo fere ad basin usque partito (la-
ciniis filiformi-subulatis), tubo subduplo, segmentis summis paulo
longiori. Vexillo ovato v. subrotundo, glabro , carinà obtusissimä
ad marginem inferiorem pubescente subtriente breviori, basi
subcordato. Leguminbus subreticulatis, margine hirsutis, cætero
glabris.
Caules (v. potius caudices) diffusi v. suberecti, breves. Ramuli floriferi
L-12 pollices longi. Spinæ 6-18 lineas longæ, virides , breve aristulaiæ.
Foliola læte viridia, tenuia, 3-8 lineas longa , 1/3-1 lineam lata. Ra-
cemi 4-3 pollices longi. Pedicelli crassiusculi. Bractea lineari-subulata ,
calycis tubum superans. Bracteolæ filiformi-subulatæ, calycino tubo sub-
breviores. Calyx 2-3 lineas longus, viridis, subcoriaceus ; segmenta supe-
riora e basi dilatata subulata. Carina 4-5 lineas longa, 1-1 1/2 lineam lata,
oblongo- v. ovali-cultriformis. Alæ carinà subconformes, at minores,
vexillo subæquilongæ. Ovarium 4-6-ovulatum, sparse pilosum, v. excepto
margine glabrum. Legumen adijecto rostro 5-3 1/2 lineas longum, flaves-
cens, v. pallide fuscum , ovato- v. ovali-rhombeum. Semina matura non
vidi. (Exam. s. sp.)
b) Spinæ validiores, magis minusve rigide, plerumque breves.
GENISTA ARCUATA, Koch.
Synops. Flor. Germ., p. 154 ; id., in Deutschl. Flora, V, p. 84.
Ramulis floriferis erectis v. adscendentibus, angulato-striatis ,
superne rachique sericeo-incanis. Spinis composifis, divaricatis ,
arcuatis, subflexilibus. Foliolis linearibus (spinarum angustissi-
mis). Calyce vexillo carinâque sericeis. Dentibus calycinis lon-
gitudine tubi. (Definitio secundum cl. auctorem, parum mutata.
Planta mihi non visa.)
« Planta habitu Genistæ dalmalicæ similior quam G. sylvestri; ab ista
» sequentibus notis differt : caules (nobis ramuli floriferi) humiliores, spi-
» næque profundius sulcati. Spinæ tetragonæ v. pentagonæ , compositæ
« Sicut in G. sylvestri, at divaricatæ et arcuatæ. Ramuli florifleri (saltem
» superne), pedicelli, bracteæ et præsertim calyces sericeo-incani. Flores
» dimidio breviores, in sicco rubro-flavi. Dentes calycini longitudine so-
» um tubi. Vexillum dorso sericeum. » Koch, Deutschl. Flora.
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA, 259
GENISTA DALMATICA, Bartling,.
Wendl. et Bartling, Beitr. I, p. 74. — Reichenb., Zc. IV, fig. 562 !
Ramulis floriferis erectis v. adscendentibus , angulatis, foliis
calycibusque subpatenti-pilosis. Spinis trifurcatis v. pinnato-ra-
mulosis, angulatis, rigidis, divaricatis, foliis sublongioribus.
Foliolis linearibus v. lanceolato -linearibus (spinarum filiformi-
subulatis), acutis. Racemis 5-12-floris, densiusculis, spiciformibus;
rachi muticà. Segmentis calycinis tubo subduplo longioribus.
Vexillo cordato-subrotundo, truncato, alis subæquilongo, carinà
obtusä extus pubescente 1/5-1/4 breviori, dorso pubescente, Le-
sœuminibus hirsutis.
Gaules vetuli subdiffusi, breves, tenues. Ramuli floriferi cæspitosi, 3-5
pollices longi, tenues, virgati. Spinæ 4-6 lineas longæ. Foliola 3-4 lineas
longa, 1/2-1 lineam lata, tenuia, viridia, parce venulosa, sub lente
subtriplinervia. Racemus 6-15 lineas longus. Pedicelli brevissimi, apice
bracteolati; bracteolis filiformibus, pilosiusculis, calycino tubo sub-
brevioribus. Bractea lineari - subulata, calyce brevior. Calyx viridis, 2
lineas longus ; segmenta 2 superiora segmento infimo paulo breviora , e
basi triangulari subulata ; segmentum infimum fere ad basin usque parti-
tum: laciniis subæquilongis , filiformi-subulatis. Carina vix ultra 3 lineas
longa , 1 lineam lata, oblongo-cultriformis. Alæ ovato- v. ovali-cultrifor-
mes, obtusæ, carinâ angustiores, margine posteriori pubescentes, cætero
glabræ. Ovarium 4-6-ovulatum , hirsuto-tomentosum. Legumen maturum
non vidi. (Eæam. s. sp. ex Herb. cl. Webb.)
GENISTA MICHELIT, Nob.
GENISTA-SPARTIUM GARGANICUM PUMILUM, LINI FOLIO ANGUSTISSIMO ,
Michel. Plant. Rom. et Neapol. n° 602 (ex herbario Valantiano).
GENISTA DALMATICA, Tenore! Syllog. p. 344. (Non Bartl.)
GENISTA HIRSUTA, Tenor., Flor. Nap. I, p. 130. (Non Vahl.)
Ramulis floriferis erectis v. adscendentibus, foliis bracteis ca-
lycibusque sparse hirsutis. Spinis trifurcatis v. pinnato-ramulo-
sis , subpatentibus , rigidis, angulatis, plerumque foliolis longio-
ribus. Foliolis linearibus v. lanceolato-linearibus (spinarum
260 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
filiformi-subulatis) , acutis. Racemis 5-12-floris, spiciformibus,
densiusculis ; rachi spinescente, aristulatä&. Segmentis calycinis
tubo subduplo longioribus. Vexillo ovato, truncato, alis sub-
æquilongo, carinà obtusà ad marginem inferiorem pubescente
cætero glabrà 1/4-1/5 breviore , dorso juxta apicem pubescente,
cætero glabro. Leguminibus... —- Crescit in monte Gargano.
Caules vetuli 3-6-pollicares, crassitie pennæ corvinæ, verosimiliter dif-
fusi y. decumbentes. Ramuli floriferi graciles , virgati, subcæspitosi, 3-6
pollices longi., Spinæ 4-8 lineas longæ, subrectæ. Foliola 3-6 lineas lon-
ga, tenuia, viridia. Racemus 1/2-1 pollicem longus. Pedicelli brevissimi,
apice bracteolati, bracteolis filiformi-subulatis, calycis tubo longioribus.
Bractea subulata, pedicello subtriplo longior, calyce brevior. Calyx 2
4/2-3 lineas longus, viridis; segmenta superiora e basi triangulari subu-
lata, segmento infimo paulo breviora; segmentum infimum profunde parti-
tum : laciniis filiformi-subulatis, subæqualibus. Carina 4 1/2-5 lineas longa,
4 1,4 lineam lata. Alæ vexillo modo paululo longiores modo subbreviores,
obtusæ, ovali- v. oblongo-cultriformes, carinâ angustiores, margine infe-
riori pubescentes, cætero glabræ. Ovarium hirsuto-tomentosum, 6-8-ovu-
latum. Legumen non vidi. (Exam. s. sp.)
GENISTA ARISTATA, Presl.
Del. Prag. vol. I, p. 34.
GENISTA HIRSUTA, Tineo ! in Herb. Mus. Par. (Non Vahl.)
Ramulis floriferis erectis v. adscendentibus , angulatis, foliis
bracteis calycibusque hirsutis. Spinis trifurcatis v. raro pinnato-
ramulosis , rigidulis , filiformibus , erectis, subrectis, subangula-
üs, glabris, fohiolis brevioribus. Foliolis lineari-v. oblongo-lan-
ceolatis, v. oblongis (spinarum filiformi-subulatis ) , acutis, mu-
cronatis. Racemis 4-12-floris, laxiusculis, spiciformibus ; rachi
mulicd. Galycis segmentis superioribus tubo subæquilongis , seg-
mento infimo plus duplo brevioribus. Vexillo ovato , obtuso, alis
sublongiore , carinà acutà v. acuminulatà margine inferiori vil-
losà cætero glabrà 1/5-1/4 breviori, ad margines puberulo,
cætero glabro. Leguminibus ovato-v. ovali-rhombeis, hirsutis. —
Crescit in-Siciliæ montibus Nebrodum.
SPACE — REVISIO GENERIS GENISTA, 261
Caules vetuii crassitie pennæ corvinæ, diffusi, v. adscendentes, non-
punquam subsemipedales. Ramuli floriferi 2-6 pollices longi, graciles,
virgati. Spinæ 2-5 lineas longæ , glabræ , virides, ramillulis laterali-
bus brevissimis. Foliola viridia, tenuia, 3-6 lineas longa , 1/2-1 11 li-
neam lata; infima ovata v. ovalia, obtusa. Racemi 4 lineas ad 2 pollices
longi; rachi hirsutâ. Pedicelli 1/2-1 lineam longi, apice bracteolati :
bracteolis filiformibus, calycis tubo longioribus. Bractea lanceolato-su-
bulata , calyce paulo brevior, medio v. supra medium pedicelli inserta.
Calyx 2 1/2-3 1/2 lineas longus, e viridi lutescens; segmenta 2 superiora
triangularia v. e triangulari basi linearia ; segmentum infimum fere ad ba-
sin usque partitum : laciniis filiformi-subulatis, magis minusve inæquilongis
(laterales medià 1/3-1/2 breviores). Corolla in sicco aurantiaca v. fulva.
Vexillum 3-4 4/2 lineas longum. Alæ oblongo- v. ovali-cultriformes, ob-
tusæ , carinà subduplo angustiores. Carina 4-5 4/2 lineas longa, 1-1 1/2
lineam lata. Ovarium hirsutissimum, 6-10-ovulatum. Legumen circiter 3
lineas longum (adjecto rostro ), nigrescens. Semina matura non vidi.
(Exam. s. sp., specimina missa a cl. Parlatore , in herb. cl. Webb.)
SUBDIVISIO IL. — Ramul floriferi simulac rami caulesque frulescentes ; no-
velli inermes , seniores spinosi. Folia exstipulata, 1-foliolata. Vexillum
carind brevius.
GENISTA GERMANICA, Linn.
Guimp. et Hayn., Deutsch. Holz. tab. 122!
. SCORPIUS SPINOSUS, Mœnch, Meth. p. 134.
VOGLERA SPINOSA, Flora der Wetterau, I, p. 500.
Caulibus erectis v. adscendentibus v. demum diffusis. Ramulis
novellis angulosis, foliis calycibusque hirsutis. Spinis rigidis ,
angulosis , plerisque pinnato-ramulosis , arcuatis. Foliolis ovato-
v. oblongo-lanceolatis, v. lanceolato-oblongis (infimis ovalibus
v. obovatis), mucronulatis. Racemis densiusculis, spiciformibus ;
rachi muticà. Segmentis calycinis parum inæquilongis, tubo sub-
quadruplo longioribus. Vexillo cordato-ovato , acutiusculo , gla-
bro , alis sublongiore, carinâ obtusà pubescente dimidio breviori.
Ovario 8-12-ovulato. Leguminibussubrhombeo-oblongis, hirsutis,
2-H-spermis. — Spinæ floribus magis minusve seriores, nonnun-
quam omnino deficientes.
262 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA,
GENISTA WELWITSCHIT, Nob.
GENISTA HIRSUTA VAR., Steud. et Hochst., Plantæ exsicc. Welwit-
schianæ lusitanicæ, n° 53 ! (Exclus. syn. Vahl)
Caulibus ramisve erectis, spinosissimis ; spinis rigidis, validis,
subangulatis, pinnato-ramulosis , subpatentibus. Ramulis florife-
ris angulosis, calycibusque villoso-tomentosis. Foliolis oblongis
y. oblongo-lanceolatis, acutis, mucronulatis, sparse villosis,
Racemis densissimis , multifloris , initio ovatis, demum spicifor-
mibus ; rachi muticà. Segmentis calycinis superioribus triangula-
ribus, tubo subdimidio longioribus, segmento infimo subtriplo
brevioribus. Vexillo subcordato-ovato, obtusissimo, glabro, als
sublongiori, carinà obtusissimà juxta marginem inferiorem to-
mentosà subtriente breviori. Ovario hirsuto-tomentoso, 5-6-ovu-
lato. Leguminibus. ...…..— Crescit « in collibus herbidis Extrama-
duræ cistaganæ ad basin montium in Serra de Cintra rarior. »
(Welwitsch!)
Frutex 2-pedalis v. forsan altior. Spinæ vetulæ 6-12 lineas longæ, cras-
siusculæ, breve ramulosæ, glabræ. Ramuli floriferi 2-5 pollices longi, vir-
gati, graciles, foliosi, erecti. Foliola 3-6 lineas longa, penninervia, tenuia,
viridia; infima ovalia v. ovata, obtusa. Racemi demum 1-2 pollices longi.
Pedicelli brevissimi, medio bracteolati: bracteolis minimis, subulatis.
Bractea hirsuta, subulata, ad pedicelli basin inserta, calycem subæquans.
Calyx 4 lineas longus; segmentum infimum ad 3/4 partitum : laciniis fi-
liformi-subulatis : lateralibus medià brevioribus. Carina 5 lineas longa,
sesquilineam lata, oblongo-cultriformis. Alæ ovato- v. oblongo-cultrifor-
mes, obtusæ, juxia basin marginis inferioris pubescentes, cætero glabræ.
Fructum non vidi. (E£xam. s. sp.)
Species a Genista hirsuta (Vahl.) cæterisque affinibus ramulis novellis
inermibus distinctissima.
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 264
SUBDIVISIO HIT. — Ramuli floriferi simulac rami caulesque frutescentes ,
spinosi, Folia exstipulata, 1-foliolata. Vexillum carind brevius.
a) Spinæ valide, elongatæ : aliæ simplices, aliæ trifurcatæ, nullæ v. paucissimæ
pinnato-ramulosæ. Pedicelli brevissimi, bracteam bracteolasque apice gerentes.
GENISTA HIRSUTA, Vahl.
Symb. E, p. 51. — Willd., Spec. (ex syn. Tourn. et loco natali).
GENISTA - SPARTIUM LUSITANICUM, LONGIORIBUS ACULEIS, SPICATO
FLORE, Tourn. !
GENISTA TRICUSPIDATA VAR. VILLOSA, Desfont. ! in Herb.Valant. (Non
Flor. Atlant.)
GENISTA HIRSUTA, DC,, Prodr. (ex parte, quoad stirpem lusitanicam).
Ramulis novellis angulatis, sparse hirsutis. Foliolis ovato-v.
oblongo-lanceolatis, mucronatis, spinis 2° v. 3° brevioribus, mar-
gine costâque longe hirsutis, cætero subglabris. Racemis densis-
simis , spiciformibus ; rachi muticà. Calycis tubo subglabro v.
sparse hirsuto; segmentis bracteis bracteolisque hirsutissimis :
superioribus e basi dilatatà subulatis, tubo subtriplo longio-
ribus, segmento infimo subdimidio brevioribus. Corollà extus .
subtomentoso-villosà. Vexillo subcordato-ovato, acutiusculo ,
carinà obtusissimä subtriente breviore. Leguminibus (« pubes-
centibus , monospermis » DC.). — Crescit in Lusitanià (T'ourne-
fort), nec non in Bæticà (circà Carmona: Broussonet ! in herb.
cl. Webb).
Frutex 2-3-pedalis, erectus, ramosissimus, spinosissimus. Ramuli no-
velli 3-6 pollices longi, virgati, villis albidis hirsuti. Spinæ 4-8 lineas longæ,
erecto-patentes, v. patentes, rectæ, v. subrectæ, subtetragonæ, strictæ,
aristà fuscâ v. lutescente cartilagineâ terminatæ ; annotinæ et seniores
glaberrimæ ; novellæ juxta basin sparse hirsutæ, cætero glabræ, nonnun-
quan glaberrimæ ; ramilluli laterales breves, divaricati, sæpissime paulo
supra basin siti. Foliola 3-4 lineas longa , viridia, tenuia , subtrinervia ;
spinarum subulata. Racemi 1-2 pollices longi, multiflori. Bractea oblongo-
v. lineari-lanceolata, subulato-acuminata. Bracteolæ spathulato- v. lan-
ceolato-subulatæ, minutæ, calycis tubo nunc paulo longiores, nunc sub-
breviores. Calyx fere 4 lineas longus ; segmentum infimum profunde tri-
fidum : laciniis e parum dilatatà basi filiformi-subulatis : lateralibus me-
26/1. SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA,
dià brevioribus. Carina 5-6 lineas longa, oblongo-cultriformis. Alæ ovato-
v. oblongo-cultriformes , obtusæ , margine pubescentes, cætero glabræ,
vexillo 1/3-1/4 breviores. Ovarium lanceolatum, hirsutissimum, 4-8-ovu-
latum. Fructum non vidi. (E£xam. s. sp.)
GENISTA LANUGINOSA, Nob.
GENISTA-SPARTIUM HISPANICUM LANUGINOSUM , LONGISSIMIS ET TE-
NUISSIMIS ACULEIS TRIDENTATIS MUNITUM, Tourn.!
SCORPIUM ERINACEÆ FACIE LUTEUM, AN GENISTA-SPARTIUM HISPANI-
CUM, Tourn. (Ex Herb. Valant.)
GENISTA HIRSUTA, DC., Prodr., ex parte quoad stirpem hispanicam.
(Non Genista hirsuta, Vahl.)
GENISTA HIRSUTA, Boissier, Voyage Bot. p. 143 (exclus. syn.).
GENISTA HIRSUTA (3 CUSPIDATA, DC., I. c.?
Ramulis novellis angulatis, foliis bracteis calycibusque dense
hirsutis. Foliolis ovato-v. oblongo-lanceolatis , mucronatis, spi-
nis 2°-/4° brevioribus. Racemis densissimis , brevibus, initio sub-
ovatis. Segmentis calycinis superioribus è dilatatà basi subulatis,
tubo subtriplo longioribus , segmento infimo subdimidio breviori-
bus. Corollà extus lanato-hirsutàä. Vexillo rhombeo-v. subcordato-
ovato, obtuso (nonnunquam apiculato), carinà obtusà v. acutius-
culà subdimidio breviori. Leguminibus. ...—Crescit in Hispanià :
Tournefort — Boissier ! (« In Bæticà, ad colles Marbella et Este-
pona. »)
Frutex habitu Genistæ hirsutæ (Vahl.), spinis tamen tenuioribus et con-
fertioribus armatus. Ramuli floriferi 1-4 pollices longi, virgati, villis co-
piosissimis albidis hirsuti. Spinæ 1,2-2 pollices longæ, erectæ, v. patentes,
striatæ, subtetragonæ, aristatæ, rectæ ; novellæ hirsutæ (saltem a basi ad
medium). Folia Genistæ hirsulæ , at muito hirsutiora. Racemi 1/2-1 pol-
licem longi. Bracteæ et flores, exceptà hirsutie copiosori, illis Genistæ hir-
sutæ similes. (Exam. s. sp.)
b) Spinæ valide, elongatæ : aliæ simplices, aliæ trifurcatæ , nullæ pinnato-ra-
mulosæ. Pedicelli brevissimi, bracteam ad basin, bracteolas apice gerentes.
GENISTA ERIOCLADA, Nob.
Erecta ; ramulis novellis angulatis, lanato-tomentosis. Foliolis
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 265
ovato-v. oblongo-lanceolatis, mucronatis, spinis brevioribus,
subtus et margine hirsutissimis, supra glabriusculis. Racemis
densissimis, spiciformibus, v. abbreviatis ; rachi muticâ v. demum
in ramulum excrescente. Calycis tubo subglabro ; segmentis
(bracteisque) hirsutissimis : superioribus triangulari- lanceolatis,
longitudine tubi, segmento infimo dimidio brevioribus. Bracteis
bracteolisque lanceolatis. Corollà extus lanato-tomentosà. Vexillo
cordato-ovato, acuminulato, carinà obtusissimà subtriente bre-
viore, Leguminibus ovalibus v. ovato-subrotundis , lanato-tomen-
tosis : rostro recto. —Crescit in Mauritaniä, prope Oran (Durieu!
Bové !) et Arzew (Bravais ! in herb. Mus. Par.).
Frutex 6-15-pollicaris, spinosissimus , dumosus , ramosissimus ; cortice
demum rugoso, abscedente ; ramis erectis v. subdivergentibus, plerumque
approximatis. Ramuli floriferi graciles, virgati, 1-5 pollices longi, simulac
cæteræ partes herbaceæ magis minusve lanatæ : villis albidis. Spinæ 5-12
lineas longæ, patentes, v. recurvæ, aristatæ, striatæ, 4- v. 5-gonæ; no-
. vellæ magis minusve hirsutæ. Foliola 3-6 lineas longa, tenuia, viridia,
subtrinervia ; infima ovalia v. ovata, obtusa ; spinarum minuta, subulata.
Racemi oblongi v. subovati, multiflori , 4/2-1 4/2 pollicem longi. Bractea
calyce nunc brevior, nunc sublongior. Bracteolæ minutæ, calycis tubum
subæquantes. Calyx 3 lineas longus ; tubus coriaceus, in sicco stramineus ;
segmenta herbacea; segmentum infimum profunde partitum : laciniis
lineari-subulatis : lateralibus mediâ brevioribus. Carina 6-6 1/2 lineas
longa, fere sesquilineam lata, cultriformi-oblonga. Alæ oblongo- v. ovato-
cultriformes, obtusæ, vexillo breviores. Ovarium 6-8-ovulatum, lanato-
tomentosum. Legumen 1- v. 2-spermum, adjecto rostro 3-3 1/2 lineas
longum. (Exam. s. sp.)
GENISTA ATLANTICA, Nob.
Erecta; ramulis novellis angulatis , foliisque sparse hirsutis v.
glabriusculis. Foliolis lineari-v. oblongo-lanceolatis , mucronatis,
spinis brevioribus. Racemis densis, spiciformibus ; rachi muticà.
Bracteolis bracteisque subulatis , segmentisque calycinis margine
pilosellis. Galycis tubo subglabro ; segmentis superioribus trian-
gularibus , acutis , tubo vix æquilongis, segmento infimo subtri-
plo brevioribus. Corollà extus sericeà. Vexillo ovato, obtuso,
9266 SPACH. -— REVISIO GENERIS GENISTA,
carinà obtusà v. acutiusculà subdimidio breviori, Leguminibus,
— In Atlante, prope Tlemcen, legit cl. Durieu !
Frutex ut videtur humilis, habitu Genistæ eriocladæ (Nob.). Ramuli flo-
riferi graciles, virgati, conferti, 1-3 pollices longi. Spinæ erectæ v. pa-
tentes, glabræ (v. juxta basin solum pilosæ) , aristatæ, striatæ, subtetra-
gonæ, rectæ, v. subarcuatæ, 3-8 lineas longæ. Foliola viridia, tenuia,
subtrinervia, 3-4 lineas longa ; infima ovata v. ovalia, obtusa. Racemi 1,2-
1 1/2 pollicem longi, multiflori. Bractea calyce subæquilonga. Bracteolæ
minutæ, calycis tubo vix longiores., Calyx 3 lineas longus ; tubus brevis,
coriaceus, in sicco stramineus ; segmenta viridia, herbacea ; segmentum
infimum ultra medium fissum : laciniis filiformi-subulatis : lateralibus
medià subduplo brevioribus. Vexillum cum alis in sicco croceum. Carina
pallide flava, cultriformi-oblonga, angusta, 5 lineas longa. Alæ cultri-
formi-ovales, vexillo subtriente breviores. Fructum non vidi. (Exam.
s, Sp.)
GENISTA OLIVERI, Nob.
GENISTA HIRSUTA ORIENTALIS, DC., Prodr. (saltem quoad locum na-
talem).
Erecta. Ramulis novellis angulatis, spinis (novellis) calyci-
busque lanato-tomentosis, canescentibus. Foliolis oblongo-v,
Jineari-lanceolatis, mucronatis , Spinis vix brevioribus, subtus et
margine hirsutis, supra glabris. Racemis densis, brevibus , spi-
ciformibus ; rachi spinescente. Bracteis lineari-subulatis. Brac-
teolis minimis, filformibus. Segmentis calycinis superioribus tubo
vix longioribus , triangulari-lanceolatis, segmento infimo paula
brevioribus. Vexillo rnombeo-ovato, truncato , v. retuso , dorso
juxta apicem tomentaso, carinä obtusà extus tomentosä subtriente
breviore. Leguminibus... — In Lydià, prope T'chechme, lege-
runt Olivier et Bruguière !
Frutex subpedalis, erectus, ramosissimus, spinosissimus ; caulibus ve-
tulis crassitie pennæ anserinæ. Ramuli floriferi graciles, virgati, conferti,
2-4 pollices longi. Spinæ rectæ v. arcuatæ, patentes, aristatæ, striatæ,
subtetragonæ, 3-5 lineas longæ. Foliola 3-4 lineas longa, tenuia , 1-ner-
via, v. subtriplinervia, acuta, v. acuminulata (infima ovalia v. oblonga,
obtusa), viridia; spinarum subulata, minima. Racemi 7-15-flori, 1/2-1
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 267
pollicem longi. Pedicelli crassi, rachique tomentosi. Bractea calyce modo
brevior modo subæquilonga, subhirsuta. Bracteolæ minutæ, hirsutæ, ca-
lycis tubo subbreviores. Calyx 2 1/2-3 lineas longus ; tubus coriaceus;
segmenta herbacea;.segmentum infimum fere usque ad basin partitum :
laciniis filiformi-subulatis, subæquilongis. Corolla in sicco crocea. Vexil-
lum 3 1/2-4 lineas longum. Alæ glabræ v. margine solum pubescentes,
vexillo paulo breviores, carinâ dimidio angustiores, cultriformi-oblongæ,
obtusæ. Carina 5 lineas longa, lineam lata, cultriformi-oblonga, obtusis-
sima. Oyarium tomentosum, 6-8-ovulatum. (Exam. s. sp.)
GENISTA ORIENTALIS, Nob.
Subprostrata v. diffusa, Ramulis novellis angulatis, spinis
(novellis) calycibusque lanato-tomentosis, canescentibus. Foliolis
ovato-v. oblongo-v. lineari-lanceolatis, mucronatis, margine
subtusque sparse hirsutis, supra glabris , spinis brevioribus. Ra-
cemis densis v. laxiusculis, spiciformibus, 5-20-floris; rachi
spinescente. Bracteis lineari-subulatis. Bracteolis filiformibus v.
setaceis ; segmentis calycinis superioribus tubo subtriplo longio-
ribus , segmento infimo paulo brevioribus , e basi dilatatà subu-
latis, Vexillo subcordato-v. rhombeo-ovato, emarginato, dorso
subsericeo (juxta apicem lanato), carinà obtusà sericeà subtriente
breviore, Leguminibus... — Crescit ir Lydià , prope Smyrnam
(Aucher ! Jaubert!).
Frutex ramosissimus , spinosissimus, subpedalis: caulibus ramisve ve-
tulis crassitie pennæ anserinæ. Ramuli floriferi graciles, virgati, conferti,
erecti, v. adscendentes , 2-4 pollices longi. Spinæ rectæ v. subarcuatæ,
3-9 lineas longæ, patentes, striatæ, subtetragonæ, aristatæ. Foliola 3-5
lineas longa, 1- v. subtri-nervia, tenuia, viridia ; infima oblonga v. ova-
lia, obtusa ; spinarum minuta, subulata, Racemi 6-15 lineas longi; pedi-
cellis crassis rachique incano-tomentosis, Bracteæ bracteolæque ciliatæ,
Bractea calyce paulo brevior. Bracteolæ calycis tubo nunc sublongiores,
nunc breviores. Calyx 3-4 lineas longus; tubus brevissimus, coriaceus ;
segmenta herbacea ; segmentum infimum profunde partitum : laciniis fi-
liformi-subulatis, subæquilongis. Corolla in sicco crocea. Alæ cultriformi-
ovatæ v. cultriformi-oblongæ, obtusæ, vexillo subæquilongæ, carinà bre-
viores et subduplo angustiores, margine pubescentes, cætero glabræ.
Carina 5-5 1/2 lineas longa, circiter sesquilineam lata, cultriformi-oblonga,
obtusissima. Ovarium hirsuto-tomentosum, 6-8-ovulatum. Stylus basi hir-
sutus, KFructum non vidi. (Eæam. s. sp.)
268 SPACH. —— REVISIO GENERIS GENISTA.
c) Spinæ tenuiores vw. subfliformes : aliæ pinnato-aliæ decomposito-ramillulosæ,
paucæ v. nullæ simplices v. trifurcateæ.
GENISTA ULICINA, Nob.
Erecta. Caulibus inferne subsimplicibus confertissime Spinosis,
Ramulis novellis angulatis, hirsutis. Foliolis ovato-v. oblongo-
lanceolatis, acutis, subciliatis, subtus adpresso-pilosis, supra
glabris. Racemis subovatis v. oblongis, densissimis , v. den-
siusculis, ramulo excrescente coronatis ; pedicellis brevibus,
bracteam et bracteolas apice gerentibus. Bracteis ovato-v. oblongo-
lanceolatis , calyces subæquantibus, ciliatis. Bracteolis lanceola-
ts, hirsutis, calyce brevioribus. Calycis tubo glabro v. glabrius-
culo; segmentis hirsutis : superioribus triangulari-lanceolatis,
longitudine tubi, segmento infimo plus dimidio brevioribus.
Vexillo ovali, obtusissimo, glabro, alis subæquilongo, carinâ
obtusissimà ad marginem inferiorem pubescente cætero glabrâ
1/6-1/5 breviore. Leguminibus subrhombeo-ovalibus, hirsutis.
—— Crescit in Numidià : prope Lacalle ( Bové! Durieu!), Stora
(Durieu ! ), et Bona ( Steinheil ! ).
Frutex magis minusve ramosus, pluricaulis, spinosissimus, 1--2-pedalis,
propter spinarum copiam et indolem Ulici minori sat similis. Radix ra-
mosa , descendens, nonnunquam crassitie digiti. Gaules erecti v. adscen-
dentes, virgati, plerumque pennâ anserinâ tenuiores. Ramuli floriferi 3-8
pollices longi, tenues, virgati, villis albidis brevibus magis minusve co-
piosis hirsuti. Spinæ 3-15 lineas longæ, erectæ, v. divergentes, v. divari-
catæ, rectæ, v. raro subarcuatæ, aristulatæ : pleræque v. omnes pinnato-
v. bipinnato-ramillulosæ : ramillulis nunc spina primaria subæquicrassis ,
nunc tenuioribus et magis minusve elongatis, infimis plerumque paulo
supra basin sitis; novellæ filiformi-subulatæ, modo glabræ modo subhir-
sutæ ; adultiores plus minusve crassiores, tetragonæ, nunc striatæ, nunc
sublævigatæ. Foliola 3-6 lineas longa, 1-nervia, v. obsolete trinervia, te-
nuia, viridia ; infima ovalia, obtusa, minuta; spinarum minima, subulata.
Racemi 1-2 pollices longi, multiflori (ad ramulos macriores 5-7-flori, ab-
breviati), nunc densissimi, nunc densiusculi, v. raro laxiusculi; pedicelli
crassiusculi, rachique hirsuti. Bracteæ et bracteolæ acutæ, herbaceæ. Ca-
1yx 4-5 lineas longus ; tubo coriaceo, turbinato-campanulato, in sicco fla-
vescente v. stramineo : segmenta viridia, herbacea ; segmentum infimum
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA, 269
fere usque ad basin partitum : laciniis filiformi-subulatis : lateralibus medià
brevioribus. Corolla in sicco crocea. Vexillum longe unguiculatum. Alæ
oblongo-cultriformes, obtusæ, vexillo sublongiores, carinâ angustiores et
breviores. Carina 6-7 lineas longa , oblongo-cultriformis. Ovarium 8-12-
ovulatum, hirsuto-tomentosum. Legumen 3 1/2-4 1/2 lineas longum (ad-
jecto rostro: circiter lineam longo , subrecto), nigro-fuscum, villis albis
hirsutum. Semina spadicea v. nigro-fusca, vix lineam longa. (Exam. s.
sp.)
GENISTA TOURNEFORTIL, Nob.
GENISTA-SPARTIUM MINUS LUSITANICUM SPICATUM, Tourn. !
GENISTA LUSITANICA SUPINA, Herb. Valant. ! |
Subdiffusa. Ramulis floriferis angulatis , spinis (novellis) brac-
teis calycibusque hirsutis. Spinis subfiliformi-subulatis, ramosis-
simis. Foliolis ovato-v. oblongo-lanceolatis, acutis, subtus et
margine hirsutis , supra glabris v. parce pilosis. Racemis densis-
simis , ecoronatis , initio ovatis , demum oblongis ; rachi muticà ;
pedicellis brevibus, bracteam basi, bracteolas infra apicem geren-
hibus. Bracteis filiformibus v. lanceolato -subulatis, calyces sub-
æquantibus. Bracteolis setaceis , minimis (v. obliteratis). Calycis
segmentis superioribus triangularibus v. triangulari-lanceolatis,
tubo paulo longioribus, segmento infimo subtriplo brevioribus.
Vexillo subcordato-ovato , acutiusculo , dorso juxta apicem pubes-
cente , v. glabro , carinà obtusà ad marginem inferiorem subto-
mentosà triente v. dimidio breviore. Leguminibus subrhombeo-
ovatis v. ovalibus , hirsutis. — Crescit in Lusitanià : T'ournefort !
— Webb! « circa Bellas in Extramadurà , nec non prope Cin-
tram. »
Frutex debilis, subpedalis, habitu Genistæ hispanicæ subsimilis. Rami
vetuli spinosissimi, crassitie pennæ corvinæ, teretes, v. obsolete angulati.
Ramuli floriferi erecti v. adscendentes, graciles, virgati, 2-8 pollices longi,
ultra racemum non producti. Spinæ pinnato- v. subpinnato-ramulosæ,
aristulatæ, tetragonæ, striatæ, v. inter angulos estriatæ, patentes, v. sub-
recurvæ ; annotinæ et seniores glabræ, tenues, rigidæ, 1/2-1 1/2 pollicem
longæ; novellæ tenerrimæ, foliolis tandem duplo plusve longiores. Fo-
liola tenuia , viridia, 3-5 lineas longa, nunc mutica, nunc mucronulata,
infima ovalia v. ovata, obtusa; spinarum lineari- v. filiformi-subulata ,
270 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA:
1-3 lineas longa. Racemi 1-2 pollices longi, multiflori; pedicelli 4/2=14 li-
neam longi, subfiliformes, cum rachi hirsuti. Bractea fere 3 lineas loniga.
Calyx 3-A lineas longus ; tubus subcoriaceus, in sicco stramineus ; segmenta
herbacea, villis in sicco ferrugineis hirsuta ; segmentum infimum profunde
partitum : laciniis filiformi-subulatis : lateralibus medià brevioribus. Co-
rolla in sicco crocea. Vexillum 3 1/2-4 lineas longum. Alæ vexillo sub-
æquilongæ, carinâ angustiores et breviores, ovato- v. oblongo-cultrifor-
mes, obtusæ, juxta basin marginibus pubescentes, cætero glabræ. Carina
5-6 lineas longa, lineam lata, cultriformi-oblonga. Ovarium lanceolatum,
hirsutum , 4-6-ovulatum. Legumen 3-4 lineas longum (adjecto rostro),
fuscum, 1-spermum, villis albidis hirsutum. Semen fuscum, circiter lineam
longum. (Exam. s. sp.)
GENISTA DECIPIENS, Nob.
GENISTA GERMANICA, Brot., Flor. Lusit.?
Diffusa. Ramulis floriferis angulatis, calycibusque hirsutis.
Spinis demum crassiusculis. Foliolis ovato-v. oblongo-lanceolatis,
acutis, ciliatis, cætero glabris v. parce pilosis. Racemis 5-19-
floris, brevibus, subcapituliformibus; rachi muticà ; pedicellis
brevibus, bracteam basi gerentibus ; bracteolis nullis. Bracteis
setaceis, minimis. Calycis segmentis superioribus triangularibus,
tubo subdimidio longioribus , segmento infimo subtriplo breviori-
bus. Vexillo ovato , obtusissimo , dorso lineä medià pubescente ,
carinä obtusä ad marginem inferiorem tomentoso-villosà sub-
triente breviori. Leguminibus subrhombeo-ovalibus v. ovatis,
hirsutis. — In Lusitaniæ monte Arabriga legit cl. Webb!
Fruticulus habitu omnino Genistam hispanicam referens, characteribus
autem inprimis Genistæ Tourneforti, Nob., affinis. Caules procumbentes
v. diffusi, plerumque pennâ corvinâ tenuiores, in speciminibus obviis 3-5
pollices longi, demum inermes v. subinermes. Ramuli erecti v. adscen-
dentes : novelli 2-6 pollices longi, graciles, virgati. Spinæ 3-12 lineas
longæ, patentes, tetragonæ, substriatæ, aristulatæ : ramillulis divaricatis,
plerumque foliola vix superantibus. Foliola 3-5 lineas longa, viridia, tenuia,
A-nervia, submucronata ; infima obovata v. ovalia, obtusa ; spinarum su-
bulata, 1-3 lineas longa. Racemi densissimi : pedicellis circiter dimidiam
lineam longis, cum rachi subtomentosis. Bracteæ vix pedicellis longiores.
Calyx 4 lineas longus, submembranaceus ; tubo in sicco e viridi lutescente;
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA; 9271
segmentis subferrugineo-tomentosis; segmentum infimum ultra medium
fissum : laciniis filiformi-subulatis : lateralibus medià angustioribus. Co-
rolla in sicco crocea. Carina 4 1/2-5 lineas longa, lineam lata, oblongo-
cultriformis. Alæ ovato- v. oblongo-cultriformes, obtusæ, margine infe-
riore pubescentes, vexillo subæquilongæ, carinâ angustiores et breviores.
Ovarium lanceolatum, tomentoso-hirsutum, 4-6-ovulatum. Legumen fus-
cum v. nigro-fuscum , villis albidis hirsutum, adjecto rostro 4 lineas lon-
gum. (Exam. s. sp.)
SUDIVISIO IV. — Ramuli floriferi simulac rami caulesque frutescentes ,
spinosi. Folia exstipulata, 1-foliolata. Yexillum carina œquilongum v.
sublongius.
GENISTA HISPANICA, Linn.
Erecta v. suberecta. Ramulis floriferis angülatis, spinis (no-
vellis), foliolis calycibusque hirsutis. Spinis gracilibus v. subfili-
formibus , pinnato-v. decomposito-ramillulosis, demum patenti-
bus.’ Foliolis ovato-v. oblongo - lanceolatis, acutis. Racemis
5-19-floris, densis, abbreviatis, subcapituliformibus ; rachi
muticàa; pedicellis bracteà et bracteolis orbatis, filiformibus,
calyce brevioribus. Segmentis calycinis superioribus triangulari-
bus, acutis, tubo subduplo longioribus , segmento infimo (vix ad
medium fisso , laciniis dentiformibus) subtriplo brevioribus.
Vexillo subcordato-ovato , obtusissimo, glabro, calyce dimidio
longiore , alis subbreviore v. æquilongo. Carinà obtusissimà,
extus ad marginem inferiorem subtomentosà. Ovario adpresso-
villoso, 4-6-ovulato. Leguminibus subrhombeo-ovalibus v. ovatis,
A-v. 2-spermis, rostro subfiliformi cuspidatis, demum glabris.
SUBDIVISIO V. — Ramuli floriferi simulac rami caulesque frutescentes,
spinosi. Folia 4-foliolata, stipulata (v. alia stipulata, alia exstipulata ).
Vexillum carina brevius.
a) Foliola nec coriacea, nec pungentia. Carina juxta marginem inferiorem pu-
bescens. Ovarium tomentosum, 6-1 2-ovulatum.
GENISTA DURIÆI, Nob.
Ramulis floriferis angulatis , spinis (novellis) , foliolis calyei-
972 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
busque adpresso-puberulis , subcanescentibus. Spinis simplicibus
v. cruciatis, validis, divaricatis, foliolis longioribus. Foliolis
qvato-v. oblongo-lanceolatis, v. oblongis, acutis. Racemis 5-15-
floris, brevibus , demum laxiusculis ; rachi gracili, muticà ; pedi-
cellis fiiformibus , calyce brevioribus, bracteam ad basin, brac-
teolas apice v. infra apicem gerentibus. Bracteis bracteolisque
filformi-subulatis. Segmentis calycinis superioribus triangulari-
lanceolatis, tubo subduplo longioribus, segmento infimo sub-
triente brevioribus. F’exallo subcordato -ovato , obtuso, glabro,
carind obtusä subtriente breviori. Leguminibus oblongis, subfalcato-
acuminatis , hirsutis. — Crescit in Mauritanià : in collibus aridis
circa Oran (Durieu! Bové!), Arzew (Bravais ! in herb. Mus.
Par.) et Mostaganem ( Delestre!).
Frutex 1-2-pedalis, erectus, ramosissimus, spinosissimus. Caules cras-
siores digitum minorem æquantes. Rami erecti v. subdivergentes, stricti,
demum teretes. Ramuli floriferi tenues, virgati, conferti, plerumque bre-
ves, rarius 5-4 pollices longi. Spinæ 5-18 lineas longæ, divaricatæ, v. re-
flexæ, rectæ, v. subarcuatæ, aristatæ, angulatæ, v. striatæ, demum rigi-.
dissimæ. Foliola 3-5 lineas longa, submucronata, crassiuscula , 1-nervia ;
infima obovata v. ovalia, obtusa ; spinarum lanceolata v. lanceolato-linea-
ria, minora. Racemi demum 6-15 lineas longi; pedicelli circiter lineam
longi. Bracteæ et bracteolæ subsericeæ. Bractea pedicellum subsuperans.
Bracteolæ minutæ, calycis tubo breviores. Calyx 2 17/2-3 lineas longus ;
tubus subcoriaceus, lutescens ; segmenta herbacea ; segmentum infimum
ultra medium partitum : laciniis filiformi-subulatis : lateralibus medià
paulo brevioribus. Vexillum cum alis (ex cl. Durieu) croceum. Carina flava,
5 4/2-6 1,2 lineas longa, cultriformi-oblonga. Alæ vexillo subæquilongæ,
carinâ breviores et angustiores , cultriformi-oblongæ, obtusæ. Legumen
h-4 42 lineas longum (adjecto rostro circiter lineam longo), nigro-fus-
cum, villis albidis subadpressis indutum , 1- v. 2-spermum. Semina ni-
gra, circiter lineam longa. (Exam. s. sp.)
GENISTA TRICUSPIDATA, Desfont. !
Flor. Atlant. II, p. 138 (exclusà var.) ; tab. 183 (mala).
SPARTIUM TRICUSPIDATUM, Cavan. (Ex DC., lrodr.)
Ramulis floriferis angulatis, spinisque (novellis) adpresso-pu-
bescentibus. Spinis simplicibus v. cruciatis (paucis v. nullis
SPACH. — REVISIO GENERIS -GENISTA. 273
pinnato -compositis), validis, plerumque divaricatis. Foliolis
ovato-v. oblongo-lanceolatis , acutis , supra glabris, subtus ad-
presso-pubescentibus v. incano-subsericeis. Racemis elongatis,
multifloris, virgatis, densiusculis, ecoronatis ; rachi muticà ;
pedicellis calyce duplo plusve brevioribus, filiformibus, bracteam
basi v. secus medium, bracteolas apice v. paulo demissius ge-
rentibus. Bracteis bracteolisque filformi-subulatis. Calvcis tubo
glabro v. adpresso-piloso; segmentis villosis: superioribus trian-
gularibus v. e basi dilatata subulatis , tubo æquilongis v. longio-
ribus , segmento infimo subduplo brevioribus. ’exillo subcor-
dato-ovato, aculo, v. acuminato, glabro , v. dorso juxta apicem
pubescente, carinä oblusä v. acuminulatâ A/3-1/2 breviori. Le-
guminibus Subrotundis v. ovalo-subrotundis, juventute adpresso-
villosis, demuin glabris; rostro recto. — Hab. Mauritanià : in colli-
bus prope Algiriam (Desfontaines! Steinheil ! Bové! Schimper !
Dufour! Durieu!), Belidam (Durieu!) et Mostaganem (De-
lestre !), nec in Atlantis planitiebus elatis (Durieu!). Floret mar-
tio , april, et majo.
Frutex 1-3-pedalis, erectus, ramosissimus, spinosissimus. Ramuli flori-
feri virides v. subcanescentes, graciles, virgati, foliosi, haud raro sub-
pedales , interdum breves, sæpissime simplices , nonnunquam subpani-
culati. Spinæ 4-18 lineas longæ, crassæ, angulatæ, virides, aristaiæ,
plerumque rectæ, rarius arcuatæ. Folia alia exstipulata, alia stipulis se-
taceis mox induratis comitata. Foliola 3-6 lineas longa , mutica, v. obso-
lete mucronulata, 1-nervia, tenuia, supra viridia, subtus nunc sparse vil-
losa et cencoloria, nunc subincano-sericea ; spinarum lanceolata v. lineari-
lanceolata , plerumque minima. Racemi 2-8 pollices longi (in ramulis
macris 1/2-1-pollicares, laxiores, 5-12-flori) ; pedicelli 1/2-1 1/2 lineam
longi, cum rachi adpresso-villosi v. tomentoso-hirsuti. Bracteæ nunc ca-
lycis tubum subæquantes, nunc pedicellis vix v. paulo longiores. Bracteolæ
minutæ, calycis tubo subæquilongæ v. paulo longiores, villosæ, v. seri-
ceæ, Calyx 1 1/2-2 lineas longus, herbaceus, e viridi lutescens ; seg-
mentum infimum ultra medium fissum : laciniis filiformi-subulatis : latera-
libus medià brevioribus. Corolla flava, in sicco haud raro magis minusve
cœrulescens. Vexillum 3-4 lineas longum. Alæ ovato- v. ovali- v. oblongo-
cultriformes, obtusæ, vexillo 1/4-1/3 breviores, carinâ angustiores, juxta
basin marginibus puberulæ, cætero glabræ. Carina 4-6 lineas longa, 3 441
lineam data, oblongo-cultriformis. Ovarium 8-12-ovulalum, lanceolatum.
3° série. Bor. T. IT. (Novembre 184%.) 13
97 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
tomentoso-villosum. Legumen 2-2 1/2 lineas longum, nigro-fuscum, 1- y.
2-spermum. Semina nigro-fusca, circiter 3/4 lin. lata. (£æxam. s. sp.)
b) Foliola coriacea, crassa, aristulata, pungentia. Corolla glaberrima. Ovarium
glabrum, 2-ovulatun.
GENISTA GIBRALTARICA, DC.
Prodr. vol. If, p. 448.
GENISTA TRICUSPIDATA, Salzm. ! Plant. tingit. exsicc. (Non Desfont.)
Glaberrima. Ramulis angulatis. Spinis foliis longioribus , vali-
dis, plerumque divaricatis : aliis simplicibus, aliis cruciatis.
Foliolis linearibus v. subulatis , plerisaue (v. omnibus) stipulatis.
Racemis laxiusculis, virgatis , plerumque elongatis ; rachi spi-
nescente; pedicellis filiformibus , bracteam ad basin , bracteolas
apice gerentibus, Segmentis calycinis superioribus triangulari-
bus, aristatis, pungentibus, tubo sublongioribus, segmento
infimo brevioribus. Vexillo subcordato-ovato, emarginato, carinà
subdimidio breviore. — Crescit in Bæticà, circa San-Roques
(Broussonet! in herb. cl. Webb; Borssier ! ), nec non in Mauri-
tanià prope Tingidem ( Salzmann ! ).
Frutex ramosissimus, erectus, 1/2-1-pedalis, spinosissimus ; ramis erec-
tis, v. adscendentibus, v. subdiffusis, demum teretibus. Ramuli floriferi
virgati, rigidi, graciles, nunc 3-6 pollices longi, nunc breviores. Spinæ
3-6 lineas longæ, angulatæ, rigidissimæ, aristà fuscà pungente cuspidatæ,
nunc crassæ , nunc tenuiores , rectæ, v. deorsum arcuatæ; paucæ (v.
nullæ) pinnato-ramulosæ ; novellarum racemo proximæ nonnunquam 1-
3-floræ. Folia stipulis setaceis brevibus persistentibus mox induratis pun-
gentibus comitata. Foliola 2-6 lineas longa, viridia ; spinarum angustis-
sima, Raäcemi 7-30-flori, 1-4 pollices longi. Pedicelli calyce breviores.
Bracteæ filiformi-subulatæ, pungentes, pedicellis paulo longiores. Brac-
teolæ bracteis conformes at minores, calycis tubo sublongiores. Calyx
vix 2 lineas longus, coriaceus, e viridi lutescens ; segmentum infimum ad
medium trifidum : laciniis filiformi-subulatis, rigidis, pungentibus : late-
ralibus lacinià medià paulo brevioribus. Corolla in sicco crocea. Carina
L lineas longa, lineam lata, oblongo-cultriformis, obtusissima. Alæ vexillo
subæquilongæ, cuitriformi-oblongæ, obtusæ. Legumen non vidi. (Exam.
$. s}.)
SPACII. — REVISIO GENERIS GENISTA, 275
SUBDIVISIO VI. — Ramuli floriferi simulac rami caulesque frutescentes,
Spinosi (nonnunquam variatione inermes v. subinermes). Folia omnia v.
pleraque trifoliolata. Vexillum carind brevius.
a) Folia stipulata ; foliolis rigidis, aristulatis, pungentibus. Ovarium glabrum ,
bi-ovulatum.
GENISTA JUNIPERINA, Nob.
Glaberrima. Caulibus prostratis v. erectis. Ramis ramulisque
spinosis, angulatis. Spinis simplicibus v. cruciatis , subdivarica-
tis, rigidissimis , foliolis longioribus. Foliolis subulatis v. lineari-
bus v. oblongis v. lanceolato-linearibus, acutis, subtus plerumque
carinatis. Racemis 5-20-floris, densiusculis, ecoronatis ; rachi
spinescente ; pedicellis filiformibus , calyce brevioribus, bracteam
ad basin , bracteolas apice gerentibus. Segmentis calycinis supe-
rioribus & basi dilatatà subulatis, tubo subduplo longioribus ,
segmentique infimi laciniis, bracteis et bracteolis aristulatis,
pungentibus. Vexillo truncato , retuso, subcordato-ovato , carinâ
obtusissimà subdimidio breviore. Stigmate subcapitato. — In Mau-
ritanià Tingitanà legit cl. #ebb! « In rupestribus montis
Dyibbel-Dersa , propè T'etuan. »
5 iNerMIS. — Înermis v. parcissime spinosa. Ramulis floriferis
confertissime foliosis, gracilioribus. Racemis densioribus. —
Cum formà typicà legit el. Webb.
Caules plerumque vix crassitie pennæ corvinæ , ramosissimi, 1/2-1-pe-
dales ; vetuli inermes. Rami prostrati, v. diffusi, v. adscendentes, v. erecti.
Ramuli floriferi 4-4 pollices longi, graciles, virgati, magis minusve con-
ferti, foliosi. Spinæ 3-6 lineas longæ, rectæ, v. deorsum arcuatæ, cras-
siusculæ, aristatæ, angulosæ, sulcatæ ; novellæ virides. Stipulæ setaceo-
subulatæ, minutæ. Foliola 4 1/2-3 lineas longa, saturate viridia , lucida ;
infima ovata v. oblonga ; spinarum minima, subfiliformia. Racemus initio
brevis et plerumque pyramidatus, demum 1/2-1 1/2 pollicem longus ;
pedicellis 4,2-1 lineam longis. Bracteæ filiformi-subulatæ, pedicellis lon-
giores , calycibus breviores. Bracteolæ bracteis conformes at minores,
calycis tubo sublongiores. Calyx vix 2 lineas longus, coriaceus, viridis ;
segmentum iofimum profunde 3-fidum : laciniis filiformi-subulatis : late-
ralibus medià paulo brevioribus. Corolla in sicco crocea, haud raro cœ-
ruleo-variegata. Vexillum 2-2 1/2 lineas longum, calyce paulo longius.
276 SPACH. —— REVISIO GENERIS GENISTA.
Alæ oblongo- v. ovali-cultriformes, obtusæ, vexillo paulo breviores, ca-
rina angustiores. Carina 3 1/2 lineas longa, lineam lata, cultriformi-
oblonga. Ovarium ovatum, glabrum, bi-ovulatum, ovulis 1-serialibus.
Legumen non vidi. (Exam. s. sp.)
b) Folia exstipulata ; foliolis muticis v. obsolete mucronulatis. Ovarium 4-8-
ovulatum, pubescens v. hirsutum.
GENISTA SCORPIOIDES, Nob.
GENISTA TRIACANTHOS, Boissier ! (ex parte).
Erecta. Ramis junioribus angulosis , spinosissimis ; spinis
crassis, divaricatis, plerisque elongatis , simplicibus , deorsum
arcuatis. Ramulis floriferis brevissimis , fihiformibus , subinermi-
bus , subiomentosis, demum ultra racemos excrescentibus, Foliolis
ovalibus , v. oblongis, v. linearibus, crassis, glabris, plerumque
concavis. Racemis 3-12-floris, brevibus, demum coronatis ; pe-
dicellis filiformibus , brevibus, bracteam (ovatam) supra basin ,
bracteolas (lineares) apice gerentibus. Calyce glabro v. glabrius-
“culo : segmentis superioribus triangulari-lanceolahs , tubo sublon-
gioribus, segmento infimo paulo brevioribus. F’exillo subrotundo,
obtusissimo , glabro, carinä obtusà ad marginem inferiorem pu-
berulà subtriente breviori. Ovario parce adpresso-piloso. Legu-
minibus... — Crescit in Bæticà : Æ#/ebb!-- Bossier ! (in montibus
Sierra d'Estepona).
Rami subdivergentes, glabri, crassitie pennæ corvinæ ; cortice demum
castaneo. Spinæ 4-8 lineas longæ, aristatæ, angulatæ , in speciminibus
obviis paucissimæ cruciatæ : ramillulis brevissimis. Ramuli floriferi infra
spinas annotinas siti iisque vix v. paulo longiores. Folia pleraque trifo-
Hiolata. Foliola 1-3 lineas longa, viridia, lucida, infima obtusissima, cætera
modo obtusa modo acuta, nunc mutica, nunc obsolete mucronata. Racemi
nunc laxiusculi et pauciflori, nunc densiores et pluriflori. Pedicelli 1/2-1
lineam longi. Bractea pedicellum vix superans. Bracteolæ minutæ, calycis
tubum subsuperantes. Calyx glaber v. solum segmentorum marginibus
pubescens, coriaceus, flavescens, 1 1/4-1 1/2 lineam longus ; segmentum
infimum ultra medium partitum : lacinulis subulatis, mucronulatis : late-
ralibus medià paulo brevioribus. Corolla in sicco crocea. Carina 4 lineas
longa, cultriformi-oblonga, Alæ vexillo paulo breviores, carina angustio-
res, cultriformi-oblongæ, obtusæ, acute auriculatæ, margine inferiori
puberulæ, cætero glabræ. Ovarium 4-ovulatum. (Exam. s. sp.)
19
1]
4 |
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
GENISTA TRIACANTIHOS, Brotero.
Flor. Lusit. II, p. 89 ; Ejusd. Phytogr. tab. 54.
GENISTA - SPARTIUM LUSITANICUM MINUS, SPICATO FLORE, Tourn. !
Inst.
GENISTA ROSTRATA, Poir., Enc. Suppl. (Ex DC., Prodr.)
SPARTIUM INTERRUPTUM, Cavan., Anal. 18014, vol. IV, p. 58. (Ex DC.
Prodr.)
Erecta. Ramulis floriferis simplicibus v. paniculatis, glabris ,
v. glabriusculs, angulosis, magis minusve spinosis, ultra race-
mos excrescentibus. Spinis tenuibus v. crassiusculis, plerisque
brevibus, cruciatis. Foliolis linearibus, v. oblongis, v. lanceo-
lato-linearibus , glabris, v. glabriusculis, planis , v. concavis,
crassrusculis. Racemis 5-15-floris, coronatis ; pedicellis filiformi-
bus, calyce brevioribus, bracteam (subulatam) ad basin, brac-
teolas (subulatas) apice gerentibus. Calyce glabro v. glabrius-
culo ; segmentis superioribus tubo subduplo longioribus , e dilatatä
basi subulats , segmento infimo paulo brevioribus. Fexillo ovato-
subrotundo , obtusissimo , glabro , carind obtusà ad marginem
inferiorem pubescente subdimidio breviori. Ovario parce adpresso-
piloso. Lequminibus subovatis, glabrescentibus , subfalcato-acu-
minalrs.
_% TOURNEFORTIANA, Nob. — Ramulis floriferis (foliolisque) parcè
adpresso-puberulis , spinisque tenuibus. Foliolis minutis (ple-
risque 1-2 lineas longis). Racemis laxiusculis. — Crescit in
Lusitanià (T'ournefort ! — Brotero! « In sylvis «et montosis
» Circa Coimbram et alibi in Beira. » — Webb! « In Transta-
ganà »), nec non in Bæticæ montibus Sierra d’Estepona (Bois-
ser !), et in Mauritanià (Broussonet ! in herb. cl. Webb).
B Garioipes, Nob, — Ramulis floriferis (foliolisque) glaberrinis ,
virgatis, foliosissimis , spinisque crassioribus. Foliis haud raro
o-foliolatis ; foliolis majoribus (3-4 lineas longis). Racemis
densioribus. — Crescit in Bæticà circa Carmona (Broussonet /
978 SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA.
in herb. cl. Webb) , et in Mauritanià tingitanà , propè Tetuan
(Webb! ). |
Frutex 1f2-1-pedalis. Caules vetuli crassitie pennæ anserinæ , demum
inermes. Rami erecti v. divergentes, magis minusve spinosi, Ramuli flo-
riferi 1-8 pollices longi, erecti, v. adscendentes, Spinæ 2-6 lineas longæ,
divaricatæ, v. deorsum arcuatæ, angulatæ , aristatæ , aliæ cruciatæ, aliæ
simplices ( plerumque parciores), paucæ (v. nullæ) pinnato-ramillulosæ,
Folia magis minusve conferta. Foliola lucida, viridia; infima ovalia v,
obovata, obtusa ; cætera plerumque acuta, nunc mutica , nunc mucronu-
lata. Racemi ad ramulos vegetiores demum 1-3 pollices longi, ad ramulos
macriores breves , pauciflori. Pedicelli 1/2-1 1/2 lineam longi. Bractea
pedicello sublongior. Bracteolæ minutæ, calycis tubo sublongiores. Galyx
4 1/2-2 lineas longus, glaberrimus, v. solum segmentorum marginibus
puberulus, viridis, v. rufescens , subcoriaceus ; segmentum infimum ultra
medium partitum : lacinulis filiformi-subulatis : lateralibus medià paulo
brevioribus. Corolla in sicco crocea. Carina 3-4 lineas longa, cultriformi-
oblonga. Alæ cultriformi-oblongæ, obtusæ, obtusiuscule auriculatæ, mar-
gine inferiori puberulæ, cætero glabræ, vexillo demum sublongiores ,
carinâ angustiores. Ovarium 4-6-ovulatum ; ovulis 4-serialibus. Legumen
3 lineas longum (adjecto rostro circiter lineam longo), sesquilineam la-
tum, ovatum v. ovale, immarginatum, 4- v. raro 2-spermum, demum gla-
berrimum. Semina nigra, lucida, subrotunda, vix lineam lata. (Exam. s.
sp.)
GENISTA CUPANI, Gusson.
Cat. 4821, p. 77.
GENISTA RIGENS, Presl, Del. Prag. vol. I, p. 34.
Prostrata v. suberecta. Ramulis floriferis angulosis, spinosis ,
ultra racemos excrescentibus , semplicibus , foliis calycibusque
hirsutis. Spinis cruciatis v. simplicibus, elongatis, crassiusculis.
Foliolis oblongis , v. lanceolato-oblongis, v. lanceolato-linearibus,
crassiusculis. Racemis laxe h-9-floris ; pedicellis filiformibus ,
calyce brevioribus, bracteam (lanceolato-subulatam) ad basin ,
bracteolas filiformi-subulatas ad apicem v. demissius gerentibus.
Segmentis calycinis superioribus triangularibus , tubo subbreviori-
bus. Vexillo obtuso v. acuminulato, subcordato -ovato , ‘glabro,
carinà obtusà margine inferiori pubescente vix triente breviori.
SPACH. — REVISIO GENERIS GENISTA. 279
Ovario hirsuto-tomentoso. Lequminibus magis minusve hirsutis ,
subovatis, subfalcato-acuminatis. — Crescit in Sicilià ( Gussone ;
Presl : « In pascuis aridis montis Cozzo del Predicatore ; »
Sehourw ! Parlatore !).
Frutex humilis, ramosissimus , plerumque spinosissimus; caulibus ve-
tulis crassitie pennæ anserinæ ; ramis erectis, v. diffusis, v. divaricatis :
junioribus angulosis. Ramuli-floriferi érecti v. adscendentes, v. diver-
gentes, 2-4 pollices longi, virgati, apice spinescentes. Spinæ 5:12 lineas
longæ, validæ, angulosæ, aristatæ, rectæ, v. deorsum subarcuatæ, sæpis-
sime horizontales : aliæ simplices, aliæ cruciatæ : ramillulis suberectis v.
‘divergentibus, plerumque elongatis ; novellæ nunc hirsutæ, nunc glabræ.
Folia magis miausve approximata, pleraque trifoliolata ; spinarum 1-fo-
liolata. Foliola 2-4 lineas longa, obtusa, v. acuta, mutica , V. mucronu-
lata, crassiuscula, viridia ; infima obovata v. ovalia; spinarum lanceolata
v. linearia, minima. Racemi breves ; pedicelli 4/2-1 lineam longi, simulac
rachis hirsuti. Bractea lanceolato-linearis, mucronata , minuta, pedicello
paulo longior. Bracteolæ minimæ, filiformes, v. filiformi-subulatæ, calycis
tubo subbreviores. Calyx 2 lineas longus, subcoriaceus ; tubus glabellus
v. Subhirsutus , flavescens ; segmenta viridia, hirsuta : superiora acuta ;
segmentum infimum ultra medium fissum, scgmentis superioribus subdi-
midio longius : lacinulis filiformi-subulatis : lateralibus medià paulo bre-
vioribus. Corolla in sicco e fulvo crocea. Vexillum 3-4 lineas longum. Alæ
vexillo subæquilongæ, carina angustiores, oblongo-cultriformes, obtusæ,
obsolete auriculatæ, margine inferiori pubescentes, cætero glabræ. Ga-
rina 4-5 lineas longa, lineam lata, cultriformi-oblonga. Ovarium lanceo-
latum, 6-8-ovulatum ; ovulis biserialibus. Legumen nigrum, adjecto rostro
circiter 3 lineas longum. Semina matura non vidi, (Exam. s. sp.)
OBSERVATIONS
SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR ET EN PARTICULIER DE L'OVAIRE
CHEZ LES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE,
Par M. P. DUCHARTRE, Docteur és-sciences.
Plusieurs botanistes éminents se sont occupés, depuis quelques
années, des plantes à placenta central libre, ou chez lesquelles la
partie qui porte les ovules occupe le centre de la cavité de l’ovaire
280 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
sans se rattacher à ses parois; néanmoins cette question impor-
tante n’est pas encore suffisamment fixée ; peut-être même, comme
j'espère le prouver, est-elle envisagée généralement d’une manière
peu exacte. J’ai cru reconnaître qu’il existait un moyen certain
pour la décider, et que ce moyen consistait, non pas à faire des
observations sur des fleurs parvenues à leur état adulte, ainsi
qu'on l’a fait le plus souvent, mais à remonter à l’origine première
des parties, à les suivre dans leur formation et leur développement,
en un mot, à étudier leur organogénie. En effet, l’avantage de
ce genre de recherches est facile à sentir, et l’on peut appliquer
à presque tous les organes des végétaux ce que dit M. Schleiden
au sujet du pistil : « L’histoire du développement doit être le seul
» guide, et elle conduira à une conclusion parfaitement sûre aus-
« sitôt qu'on la connaîtra bien dans sa généralité. » (Schleiden’s
Grundzüge der wissenschaftlichen Botanik, 2° part., $ 161.)
Pénétré de cette vérité, et décidé d’ailleurs à remplir peu à
peu le cadre de travaux organogéniques que je me suis tracé, je
me suis empressé de profiter de la saison la plus favorable pour
ce genre de recherches sur la plupart des plantes pourvues d’un
placenta central libre, et mes observations m'ont conduit à des
résultats qui me semblent assez importants pour que je croie de
voir les publier, en les réduisant toutefois à leur forme la plus
simple et la plus concise.
Avant d'exposer ces résultats, je vais jeter un coup d'œil rapide
sur l’état de la science relativement au sujet dont il s’agit ici.
L'un des travaux les plus importants qui aient été faits sur les
placentas centraux libres est certainement celui de M. A, de Saint-
Hilaire (Mémoire sur les plantes auxquelles on attribue un pla-
centa central libre, eic., Paris, 4816, in-{°). Dans ce Mémoire,
vraiment fondamental, se trouve le passage suivant : « Si l’on
» observe, avant la fécondation, les placentas que je viens de dé-
» crire, on les trouvera surmontés d’un filet assez ferme, un peu
» transparent, d’un vert jaunâtre, qui pénètre dans l’intérieur du
» style; mais, après l'émission du pollen, les ovules, prenant de
» l'accroissement, se pressent autour du filet ; il se brise, et c'est
» alors seulement que le placenta devient véritablement bre, »
DES PLANTES A PLAGENTA CENTRAL LIBRE. 281
Le célèbre botaniste que je viens de citer paraît avoir conservé
jusqu’à ce jour la même manière de voir ; car, dans sa Morpho-
logie (pag. 487), il s'exprime, sinon dans les mêmes termes, du
moins dans le même sens.
L'opinion de M. de Saint-Hilaire paraît avoir été adoptée par
la plupart des botanistes. Ainsi, M. Endlicher, dans l’énuméra-
tion des caractères de la famille des Primulacées, dit : « Placenta
basilari globosa, sessili vel substipitata, rarius columnari, primum
fiis arachnoideis cum vertice ovarui cohærente, mox libera. » Ainsi
encore, dans le volume du Prodrome qui vient de paraître, M. Duby
assigne un caractère semblable au placenta de la même famille :
« Placenta central globosa apice filo cum interna styli substantia
continua, mox hbera. »
L'on voit, par ces citations, que l’on regarde généralement le
placenta central des Primulacées, famille qui présente le type de
cette organisation, comme ayant été d’abord rattaché au sommet
de l’ovaire ou au style, et ne devenant réellement libre que plus
tard et par la seule rupture de ces filets de communication.
Nous trouvons dans M. Lindley une autre explication du pla-
centa central des Primulacées ; le botaniste anglais rapproche
l’organisation ovarienne de ces plantes de celle des Caryophyllées :
« Dans un état très jeune, dit-il, l'ovaire du Lychnis et de la Pri-
» mevère se compose de cinq loges chacune avec un placenta por-
» tant nombre d’ovules; par degrés, les cloisons se rompent et
» S’oblitèrent par suite du rapide accroissement des parois de l’o-
» vaire, et il en résulte enfin un fruit à une cavité et un grand
» placenta fongueux au centre. » ({ntrod. to Botany, pag. 186.)
Ce sont là les deux opinions principales, que je trouve énoncées
et développées par les auteurs. On peut les considérer, je crois,
comme représentant l’état actuel de la science relativement au
placenta central; or, parmi elles, la seconde, quoique ayant été
adoptée par un petit nombre de botanistes, doit nécessairement
être négligée ; car l’on ne peut guère regarder le rapprochement
de l’organisation des Caryophyllées et des Primulacées que comme
provenant d'une erreur de copiste, qui aura accolé le nom de la
Primevère à celui du Lychnis, tant ce rapprochement est opposé
289 DUCHARTRE, — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
à tout ce que nous montre l’observation directe. Il ne reste donc
plus, dès lors, que la première théorie, selon laquelle le placenta
central des Primulacées, des Myrsinées et des Santalacées ne de-
viendrait libre, au centre de l’ovaire, que par là rupture de son
extrémité supérieure. L’exposé que je vais faire de l’histoire du
développement floral chez ces plantes montrera, je l’espère, avec
la dernière évidence, que cette dernière manière de voir doit être
modifiée, et que l’on ne peut se refuser à admettre, chez les Pri-
mulacées et chez les familles organisées d’après le même type ova-
rien, l'existence d’un placenta totalement libre et distinct à toute
époque, soit des parois de l’ovaire, soit du style lui-même,
Les observations qui suivent ont porté principalement sur la
famille des Primulacées ; c’est en effet chez elles, comme on le
sait, que se trouve le type de l’organisation dont il est ici ques-
tion. Pour être plus sûr du résultat de mes recherches, je ne me
suis pas borné à une seule plante, ni à un seul genre de cette fa-
mille ; mais, grâce à l’obligeante complaisance de M. Ad, Bron-
gniart, j'ai pu en soumettre successivement plusieurs àmon examen,
Pour certaines de ces plantes, j’ai suivi avec attention tout le dé-
veloppement du pistil, depuis sa naissance jusqu’à l’époque de l’é-
panouissement de la fleur ; pour quelques autres, je me suis borné
à reconnaître les points les plus importants de cette histoire or-
ganogénique, soit parce que je me suis convaincu qu'il était inutile
de courir après un plus grand nornbre de détails, puisque tout ce
que je voyais rentrait dans ce que je connaissais déjà, soit parce
que je n’ai pu disposer qué d’un petit nombre de boutons. Enfin
il est quelques espèces pour lesquelles je n’ai pu examiner que des
fleurs sèches ramollies dans l’eau ; il est clair que j'ai dû ne pas
envisager celles-ci du point de vue organogénique. Au total, les
espèces de Primulacées sur lesquelles ont porté mes observations
sont au nombre de quinze; elles appartiennent aux genres sui-
vants : Æottonia, Lysimachia, Lubinia, Anagallis, Androsace,
Primula, Cortusa, Dodecatheon, Glaux et Samolus.
A sa première apparition, la fleur des Primulacées se montre,
comme celle de toutes les plantes que j'ai observées jusqu'ici ,
sous la forme d’un globule un peu déprimé, entièrement celluleux
DES PLANTES À PLACENTA CENTRAL LIBRE. 283
et homogène intérieurement, uni et lisse extérieurement. Dans
cet état (fig. 1), il est embrassé par la jeune bractée dont il oc-
éupe l’aisselle, et qui tantôt le dépasse déjà, comme chez le Dode-
catheon, tantôt est dépassée par lui, comme chez le Primula veris.
Bientôt, vers la base de ce bouton, on voit paraître un léger bour-
relet périphérique et continu, dont le bord libre ne tarde pas à se
bosseler en cinq petits festons ; le bourrelet est le calyce naissant,
et les cinq petits festons indiquent les sépales organiques déjà
soudés entre eux, comme on le voit, dès leur apparition. J’ai déjà
fait remarquer cette continuité du bourrelet calycinal naissant, et
en général celle des enveloppes florales gamophylles, dès leur
apparition, dans le résumé de mes observations sur la Clandes-
tine d'Europe, et dans ma note sur l’organogénie de la fleur des
Malvacées, insérés l’un et l’autre dans les Comptes-rendus de l’In-
stitut, en date du 18 décembre 18/43 et du 18 mars 18/44, et j'ai
essayé de montrer combien ce fait contredit formellement la ma-
nière de voir de M. Schleiden. J'insiste ici de nouveau sur la nou-
velle preuve que me fournissent les Primulacées, convaincu que
l'on ne peut S’étayer de trop de données pour combattre une théorie
séduisante, surtout quand elle est appuyée de l'autorité d’un nom
aussi célèbre que celui de l'observateur allemand que je viens de
citer.
Pendant l'apparition et la formation du bourrelet calycinal, le
jeune bouton s’est un peu élargi, et bientôt on voit se dessiner sur
sa parte supérieure, entourée maintenant par le calyce (fig. 16),
cinq petits mamelons arrondis, alternes aux cinq festons de ce
dernier. En peu de temps ces mamelons s'élèvent, se dégagent
de la base commune des organes floraux, et se font remarquer
comme cinq petits corps saillants, arrondis au sommet et sur leurs
côtés, légèrement comprimés de dehors en dedans. Dès cet in-
stant, l’on n’a aucune peine à y reconnaître les cinq étamines que
doit présenter la fleur, et qui, comme on le sait, doivent être al-
ternes aux divisions du calyce , et par suite, opposées à celles de
la corolle.
Le jeune bouton possède donc, sous cet état si jeune, deux de
ses verticilles, le calyce et l’androcée. Celui-ci est déjà assez nette-
281 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
ment dessiné lorsque rien encore n’indique l'apparition de la co-
rolle; mais dès que les jeunes étamines se sont dégagées sous la
forme de petits corps distincts et assez saillants, si l’on enlève le
calyce, on ne tarde pas à remarquer à leur partie inférieure, et
du côté extérieur, un léger bourrelet qui suit leur base commune
dans tout son contour, et qui forme au-dehors de chacune d'elles
un petit avancement assez marqué (fig. 17, 18, 20, 21). Le léger
bourrelet est la corolle naissante, et ses cinq petites saillies, oppo-
sées aux étamines, ne sont que les cinq pétales organiques qui la
constituent. |
L'époque de l’apparition de la corolle dans les jeunes fleurs est
certainement un point fort important de l’organogénie florale, et
néanmoins il me semble que ce point est bien loin d’être suffisam-
ment éclairci. Je ne me hasarderai pas à formuler en ce moment
une loi générale sur ce sujet; je ne possède pas encore assez d’ob-
servations pour pouvoir me flatter de le faire sans grande impru-
dence. Cependant je crois pouvoir énoncer comme simple pré-
somption, appuyée, il est vrai, sur un assez grand nombre de
faits, le résultat que m'ont fourni les recherches que J'ai faites
jusqu’à ce jour. Je crois avoir reconnu que, généralement, chez
les plantes à verticilles floraux isomères, ou pouvant être consi-
dérés comme tels, et symétriquement alternes l’un à l’autre, l’or-
dre d'apparition procède régulièrement de l’extérieur à l’intérieur;
que, par suite, après le calyce paraît la corolle, à laquelle succèdent
les étamines et enfin le pistil ; que, d’un autre côté, chez les plantes
dont les étamines sont opposées aux pétales (Primulacées, Mal-
vacées), ou dont les fleurs diplostémones possèdent un verticille
staminal intimement uni (au moins organogéniquement) aux pé-
tales, la corolle est postérieure aux étamines, ou tout au plus à
peu près contemporaine à leur première apparition. Ge fait et la
manière dont il se produit me semblent un argument puissant en
faveur de la théorie qui considère le verticille staminal opposé aux
pétales comme constituant avec ceux-ci un système unique.
Au point où je viens de la suivre, la jeune fleur des Primulacées
possède déjà ses trois verticilles extérieurs, mais à des degrés
divers de développement : le calyce est déjà bien formé, repré-
DES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE, 285
sentant (fig. 2, 22) une sorte de coupe qui embrasse tout le reste
de la fleur, et qui, largement ouverte en dessus, laisse sortir par
cette ouverture les cinq étamines. Son bord présente cinq lobes
saillants et lancéolés qui s'élèvent encore à peu près parallèlement
à l’axe de la fleur, mais qui déjà commencent à se courber autour
des organes plus intérieurs, qu’ils ne tarderont pas à recouvrir et
à protéger. La corolle est encore à l’état naissant et presque ca-
chée par le calyce (fig. 17), ou même entièrement abritée par le
tube calycinal (fig. 46); elle fait corps avec les étamines, desquelles
son bord commence à peine à se détacher (fig. 18, 20, 21, 46).
Enfin les étamines sont déjà remarquables par leur dévoppement,
et généralement elles atteignent l’extrémité des lobes calycinaux.
Le développement ultérieur de ces trois verticilles ne présentant
rien de bien particulier, je ne m'en occuperai plus. Quant au
pistil, c’est sur lui que je vais maintenant appeler l'attention.
Vers le moment où le bourrelet corollin se montre à la base des
jeunes anthères, l'organe femelle commence à manifester son ap-
parition. La partie supérieure et centrale de la fleur primitive,
celle qu’entoure l’androcée et qui possède une surface assez large,
commence à se relever, dans toute sa circonférence , d’un léger
bourrelet circulaire continu; ce bourrelet circonscrit un petit en-
foncement dont le fond ne reste pas uni ni creux, mais se bosselle
lui-même en un petit mamelon arrondi qui occupe le centre de
toute la fleur (fig. 19, 45). Le bourrelet annulaire n’est autre
chose que le premier indice des parois ovariennes ; le mamelon
central n’est que la première ébauche du placenta. L'apparition
de ces deux parties est à peu près simultanée ; mais le développe-
ment de la première est un peu plus rapide; de telle sorte qu'il
serait facile de la croire formée antérieurement à la seconde, si
l’on ne remontait tout-à-fait à l’origine.
Dès cet instant, le jeune pistil organise et développe ses deux
parties parallèlement ; le bourrelet périphérique, s’élevant de plus
en plus et toujours entier et continu à son bord, ne tarde pas à
constituer une sorte de petite utricule à parois épaisses, tronquée
et ouverte en dessus; tandis que, de son côté, le placenta s’al-
longeant et grossissant proportionnellement , forme une sorte de
286 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
globule ou de corps ovoïde qui remplit exactement la cavité de ce
jeune ovaire, mais sans présenter la moindre adhérence avec ses
parois (fig. 23, 24). Si je voulais donner une idée nette de cette
disposition en la comparant à un objet connu, je dirais que le
jeune placenta ressemble à un gros ovule solitaire, dressé, rem-
plissant la cavité de son pistil; et cette comparaison représenterait
exactement le fait tel qu’il se montre.
Bientôt une nouvelle modification commence à se montrer; la
petite utricule ovarienne se resserre en s’allongeant vers son ex-
trémité supérieure; par là, son orifice se trouve en peu de temps
au sommet d’une sorte de petit cône tronqué qui n’est que le
commencement du style; intérieurement, ce petit cône stylaire
forme un canal largement ouvert à son extrémité supérieure, et,
à l’inférieure, s’évasant pour se confondre avec la cavité de l’o-
vaire. En même temps, le jeune placenta s’est aussi généralement
un peu resserré vers son extrémité libre, de telle sorte que sa
forme est maintenant un peu turbinée ; par là, il présente une
portion inférieure renflée , logée dans la cavité même de l'ovaire,
et une portion supérieure plus ou moins distincte qui bouche l’ou-
verture inférieure du canal stylaire (fig. 5, 6, 25, 26, 47). Du
reste, sa surface est encore parfaitement lisse; mais elle ne tarde
pas à se bosseler de petits mamelons arrondis qui commencent les
ovules. Les mamelons se montrent uniquement sur sa partie infé-
rieure renflée (fig. 11, 27, 38); son extrémité supérieure, plus ou
moins resserrée, reste toujours entièrement nue. L'ordre dans
lequel se montrent et se développent les jeunes ovules ne peut
être bien reconnu que chez les plantes où ces organes sont nom-
breux (Primula, Dodecatheon, Cortusa, etc.). Là, on découvre,
par une observation attentive, que, parmi ces nombreux ovules, dis:
posés en spirales parallèles sur la surface externe du placenta, les
supérieures sont toujours les plus avancées ; d’où il suit que leur
développement se fait du haut vers le bas.
Arrivés à ce point, nous n’avons plus à constater qu'un petit
nombre de phénomènes remarquables jusqu’au moment de l’épa-
nouissement de la fleur, ou jusqu’à la fécondation. D'abord, quant
à la partie externe du pistil, nous l’avons vue déjà commencer à
DES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE. 287
former son style; elle n’a plus qu’à continuer l'allongement de
cette partie; par là, elle prolonge son tube stylaire, et celui-c]
maintient la cavité ovarienne constamment en communication avec
l’air extérieur (fig. 5). Lorsque le style a acquis une certaine
longueur, les bords de son orifice supérieur s’étalent et s’épais-
sissent (fig. 41); l’orifice lui-même se resserre notablement ; il
résulte enfin de ces changements une sorte d’épatement ou de
renflement terminal qui se recouvre peu à peu de petites papilles,
et qui dès lors continue le stigmate. Mais celui-ci est toujours
creusé à son centre et percé d’un trou plus ou moins visible, qui
n’est autre chose que l’orifice supérieur du canal stylaire. Quant
à ce canal lui-même, il se conserve, soit en tube très reconnaissable,
soit plus ou moins obstrué par le dégagement et la production des
tubes muqueux. ;
De son côté, la portion centrale du pistil ou le placenta, devient
le siége d’une végétation active; les ovules qu’il porte passent
par cette série de phénomènes bien connus aujourd’hui chez tous
ceux pourvus de deux téguments, et que, par conséquent, je ne
rappellerai pas. Leur support lui-même s'accroît dans tous les
sens; sa base se resserre assez souvent, de telle sorte qu’il finit
par paraître pédiculé. Sa portion nue, supérieure aux ovules, subit
aussi quelques modifications. Tantôt elle s'accroît fort peu, de telle
sorte qu’elle continue à ne former qu’une sorte de mamelon ar-
.rondi, ou plus ou moins obtus, qui répond à la base du canal
stylaire, et sur lequel même les ovules empiètent à mesure qu’ils
s’accroissent, sans cependant le masquer jamais entièrement,
comme chez les Lysimachia nemorum et ephemerum, l’Androsace
lactea et VA. filiformis. Dans ce premier cas, l’absence d’union
avec le style reste toujours évidente. Tantôt elle s’allonge en un
cône plus ou moins régulier, renflé et peu élevé, qui dépasse néan-
moins les ovules, et qui peut même pénétrer dans l’orifice inférieur
du canal stylaire, comme chez le Primula, le Cortusa, le Samolus
Valerand, ete. Dans ce-cas encore, il ne peut être question d’une
union du placenta avec le style; car l’extrémité du petit cône ne
se prolonge pas, et il suffit, soit de partager le pistil dans sa lon-
gueur (ce qui ne laisse pas de chances d'erreur), soit d'extraire
288 DUCHARTRE, — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
avec précaution le placenta tout entier, pour se convaincre de
l'absence de toute continuité, de toute adhérence, tant avec l’ovaire
qu'avec le style.
Enfin, le dernier cas qui seul, je pense, a pu donner naissance
à l'opinion qui semble admise aujourd’hui dans la science, est celui
où cette même portion nue et stérile du placenta s’allonge pro-
gressivement en un cône assez long pour pénétrer dans le canal
stylaire : c’est ce que l’on observe très bien chez le Dodecatheon
(fig. 11, 12, 18, 14, 15), et aussi chez l’Hottonia palustris. Chez
la première de ces plantes, par exemple , assez longtemps avant
la fécondation, l’on voit cette extrémité placentaire se prolonger
au-delà des ovules en une sorte de petit cône à sommet arrondi,
dont la longueur est égale à environ la moitié de la hauteur de la
portion couverte d’ovules. La moitié à peu près de ce petit cône
(fig. 13) pénètre dans la base élargie du canal stylaire. À mesure
qu'approche le moment de l'épanouissement de la fleur, ce petit
cône se renfle vers sa base en même temps qu’il continue de s’al-
longer notablement à son extrémité. Enfin, chez la fleur adulte,
le placenta tout entier se montre sur une coupe longitudinale
(fig. 15), comme un corps conique, couvert d'ovules dans sa moitié
inférieure, entièrement nu et lisse dans sa moitié supérieure.
D'après ce que j'ai vu chez les fleurs ramollies de l’Hottonia, je
crois que les choses s’y passent de la même manière.
Dans les divers cas auquels j'ai fait allusion jusqu’à ce moment,
les parois de l'ovaire ont un développement assez peu énergique ; de
tell: sorte que, même chez la fleur épanouie, la masse du placenta
et des ovules remplit à peu près la cavité ovarienne. Mais quel-
quefois, comme chez l’Androsace lactea, la largeur de l'ovaire va
toujours croissant. Il en résule que la cavité de cet organe se
dilate considérablement tout autour de la masse centrale,
Les faits que je viens d’exposer suffisent, je crois, pour mettre
à l'abri de toute objection l'isolement complet du placenta central
des Primulacées d'avec les parois de l'ovaire, et d’avec celles du
canal stylaire. Ils établissent l’absence de filets par lesquels il aurait
existé primitivement une communication directe entre la portion
centrale ou axile, et la portion enveloppante ou appendiculaire de
DES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE, 289
l'organe femelle chez ces mêmes plantes; ils prouvent que si des
filets existent au sommet de ce placenta, ce n’est jamais pendant
la jeunesse de la fleur, mais seulement à une époque tardive et
par l’eflet d’un développement progressif; que, par conséquent,
il faudra dorénavant supprimer, parmi les caractères de la famille
qui m'occupe en ce moment, les mots: placenta cum styli substantid
primüm continud, mox hberâ. Enfin, 1l me semble résulter néces-
sairement de ces mêmes observations que, si la végétation du pla-
centa le prolonge jamais en un long filet qui s'enfonce profondé-
ment dans le canal stylaire et qui contracte adhérence avec les
parois de celui-ci, ce phénomène ne peut être regardé que comme
une simple greffe tardive et accidentelle.
Je me crois donc autorisé maintenant à conclure des faits déjà
exposés que les Primulacées ont un placenta central constamment
libre et sans continuité organique avec les cinq feuilles carpellaires
qui l’enveloppent et qui se prolongent au-dessus de lui en style et
stigmate uniques.
Quant à la nature axile de ce placenta, elle paraît être trop
universellement admise pour que j'aie besoin de chercher à la
prouver. Je crois néanmoins utile de présenter quelques faits cu-
rieux qui pourraient servir à lever jusqu’à l'ombre du doute, s’il
pouvait en exister encore dans l'esprit de quelques botanistes.
Ce placenta central montre en effet dans la marche de sa vé-
gétation une indépendance complète des parois de l'ovaire. Si
presque toujours il s’abrite entièrement et se cache dans l’intérieur
de cet organe, il peut aussi, par suite d’un accroissement plus
énergique, sortir de cette cavité, et en dépasser l’orifice supérieur.
C'est ainsi que j'ai observé un jeune bouton de Dodecatheon chez
lequel le globule placentaire élevait son extrémité au-dessus des
bords de l’ouverture du jeune ovaire (fig. 7, 8); là, l'ovaire avait
évidemment subi un retard de développement. Chez un autre bou-
ton de la même espèce de plante, le phénomène était plus pro-
noncé encore; les parois ovariennes avaient presque entièrement
avorté. La fleur présentait à son centre un petit globüle déprimé
et plein qui n’était que le jeune placenta nu, dont la base était
3° série. Bor. T. IT {Novembre 1844) 19
290 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
seulement entourée d’une sorte de petit rebord annulaire, lisse et
luisant, seul reste des parois ovariennes avortées (fig.9).
L’exubérance de végétation de ce petit axe, qui constitue le
placenta des Primulacées, peut s'exprimer d’une manière plus re-
marquable et plus curieuse encore, ainsi que je l’ai reconnu chez
deux ovaires de Cortusa Matholh, arrivés déjà à une époque un
peu postérieure à la fécondation. Dans ces deux exemples, le
petit axe central renfermé dans l’intérieur de l'ovaire était devenu
prolifère, et son extrémité avait produit une petite fleur complète
dans ses parties et totalement enfermée. La monstruosité singu-
lière qui en était résultée me semble digne de fixer un instant
l’attention, et je crois dès lors devoir la décrire avec quelque soin.
A l'extérieur, l’ovaire ne se distinguait en rien de ceux que
présentent les fleurs normales ; mais une coupe longitudinale
(fig. 31) montrait à son intérieur une organisation évidemment
anormale. Le placenta, rétréci d’abord à sa base en un court pé-
dicule, portait, comme d'ordinaire, sur sa portion renflée, un
nombre assez grand d’ovules entièrement normaux de disposition,
de grosseur, de développement ; mais la portion supérieure , au
lieu de s’allonger simplement en un petit cône stérile, avait donné
naissance à une petite fleur qui paraissait ainsi insérée au centre
d’une troncature de la portion renflée. Dans chacune de ces deux
petites fleurs que J'ai observées, lon retrouvait les deux enve-
loppes florales, des étamines et un pistil (fig. 32, 35, 36, 87). Le
calyce était vert et présentait des lobes lancéolés et longs, les uns
droits, les autres plus étroits, plus allongés et se réfléchissant par
défaut d'espace pour se loger. La corolle était d’une teinte violacée
très prononcée, même assez Intense ; le défaut d’espace obligeait
certains pétales à se replier ou à se réfléchir. Parmi les étamines,
les unes étaient à peu près à l’état normal (fig. 36, 37) ; leurs an-
thères à deux loges et jaunes: seulement, leur sommet était co-
loré en violet. Les autres passaient déjà à l’état de pétales, et leur
transformation se présentait à divers degrés. Enfin le pistil se
composait d’un ovaire plus court et plus large que celui de la fleur
normale , et surmonté d’une sorte de corps irrégulier, un peu en
forme de cône oblique et obtus au sommet (fig. 32). L'intérieur
DES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE. 291
de ce petit ovaire présentait un placenta central libre bien con-
formé, assez semblable à celui des fleurs normales, portant des
ovules assez nombreux dans sa portion inférieure, formant un
petit cône dans sa partie supérieure et nue (fig. 393). En comparant
les ovules de ces deux générations abritées sous une même enve-
loppe générale, il était facile de reconnaître que ceux de la fleur
mère (fig. 3h) étaient beaucoup plus volumineux et plus dévelop-
pés que ceux de la petite fleur secondaire.
La structure du petit axe, constitué par le placenta central libre
des Primulacées, est parfaitement en rapport avec le rôle que
jouent ses deux parties dans sa portion inférieure, évidemment la
plus essentielle des deux, et dans laquelle son importance se ma-
nifeste par la production des ovules ; il possède l’organisation ha-
bituelle des axes. Ses vaisseaux s’isolent peu à peu les uns des
autres et marchent, après leur séparation, de l’intérieur vers l’ex-
térieur, ou du centre vers les ovules. Par là, le jeune axe se trouve
en quelque sorte épuisé de vaisseaux, et il en résulte que son ex-
trémité nue et stérile manque entièrement de ces organes, et se
montre uniquement cellulaire. Jamais, en effet, je n’ai pu recon-
naître la prolongation des faisceaux vasculaires dans cette partie.
La couche superficielle sur laquelle reposent les ovules ou le vrai
placenta est formée de cellules larges et lâches; les méats qui
règnent entre elles sont larges et ordinairement remplis d’air qui
se fait reconnaître sous le microscope à la teinte sombre qu'il
communique à ce tissu.
Cette absence de vaisseaux dans la partie supérieure et stérile
du placenta me semble confirmer encore les résultats auxquels m'a
conduit l’observation des phénomènes organogéniques.
Pour achever de résoudre la question relative à l’existence d’un
placenta central entièrement libre dans certaines familles, il me
restait, après avoir étudié cette organisation chez la famille qui
en présente le type, à la poursuivre chez les plantes qui se rangent
sous ce rapport à côté des Primulacées. Mais pour celles de ces
plantes que j'ai pu examiner, j'ai cru qu’il n’était pas nécessaire
de suivre, comme chez la famille type, toute la série des phéno-
mènes organogéniques, et qu'il suffisait de voir si, à un moment
299 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
quelconque du développement de la fleur, les choses se passent
comme je viens de le montrer avec détails chez les Primulacées!
Pour les Myrsinées, j'ai pu examiner deux Théophrastées (Cla-
vija lanceæfolia et Theophrasta latifolia) et une Ardisiée (Ardisia
solanacea), dont on a bien voulu me donner quelques boutons au
Jardin du Roi. Là encore, j'ai retrouvé un placenta entièrement
indépendant de l'ovaire et du style, portant les ovules dans sa
portion inférieure, se prolongeant faiblement au-dessus d’eux en
un mamelon nu qui en constitue la partie stérile. Aïnsi, je crois
pouvoir admettre encore que, chez les plantes des diverses tribus
de cette famille, on retrouve l’organisation placentaire des Primu-
lacées avec ses caractères essentiels.
Quant aux Santalacées, le manque de sujets ne m’a pas permis
de faire des observations directes; mais M. Decaisne ayant eu
l’obligeance de me communiquer ses beaux dessins inédits au sujet
des diverses plantes de cette famille, je n’ai pu m'empêcher de
reconnaître encore un placenta totalement libre dans cette petite
colonne longue et grêle, parfois sinueuse, qui s’élève du fond de
l'ovaire, et qui porte dans sa partie supérieure trois ovules, dont
deux avortent constamment. Ici la colonne ne se prolonge pas ou
presque pas au-dessus des ovules, de sorte que le cône ou le ma-
melon terminal et stérile se trouve en quelque sorte réduit à sa
plus simple expression. |
Là se borne ce que je me proposais de faire connaître au sujet
des plantes à placenta central libre. J'ai cru que mes observations,
résumées dans le travail précédent, pourraient servir à fixer un
point qui me semblait établi dans la science, d’une manière peu
conforme aux faits, et dès lors, j'ai pris le parti d’en faire le sujet
d’une communication à l’Académie. Pour achever l’étude du pla-
centa central, au moins dans ce qui présente matière à questions,
il reste à soumettre à l’étude l’organogénie des plantes chez les-
quelles on observe un placenta central distinct des parois de l’o-
vaire chez la fleur épanouie, mais chez lesquelles cette organisation,
au lieu d’être primitive, comme dans le type des Primulacées, etc. ,
provient uniquement de la rupture, ou plutôt de l’oblitération
graduelle des cloisons. Le type de cette seconde modification du
DES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE, 293
placenta central se trouve chez les Caryophyllées. J’ai déjà exa-
miné comment se passent les phénomènes chez quelques plantes
de cette famille. Lorsque mes observations se seront étendues à
un nombre suffisant d’espèces prises, soit parmi les Caryophyllées,
soit parmi les familles voisines, je m’empresserai d’en faire con-
naître les résultats.
Pour terminer, je résumerai en peu de mots les conséquences
les plus importantes qui découlent de ce qui précède.
1° L’organogénie de la fleur chez les Primulacées ne semble
différer de celle de la plupart des plantes que par l’époque de
l'apparition et le mode de formation de la corolle. Cette enveloppe
florale paraît seulement après les étamines et sous l’aspect d’une
sorte de dépendance, d’un simple dédoublement de ces organes;
elle ne constitue, en effet, dans l’origine, qu’un bourrelet ou un
petit repli qui entoure la base du verticille staminal.
2 Dans l'ovaire des plantes à placenta central vraiment libre,
l’on remarque deux développements marchant parallèlement et
simultanément : celui de la portion appendiculaire ou des parois
de l’ovaire, du style et du stigmate, et celui de la portion centrale
ou axile. Celle-ci, pendant toute la durée de son développement,
reste libre et indépendante de la partie externe du verticille fe-
melle ; elle joue absolument le rôle d’un petit rameau végétant
sous un abri protecteur, le seul rôle, du reste, qu’elle puisse jouer.
. D'abord entièrement homogène, elle se laisse diviser, plus tard,
en deux parties : l’une inférieure qui donne naissance aux ovules
et qui possède toute la structure de l’axe lui-même; l’autre, su-
périeure et stérile, uniquement celluleuse, dont le développement
est le plus souvent très borné, qui, parfois, s'accroît et s’allonge
assez notablement, mais qui paraît se borner toujours, même dans
ce cas extrême, à devenir un petit cône logé dans la partie infé-
rieure du canal stylaire.
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE 7.
N. B. Dans toutes les figures qui accompagnent ce travail, j'ai désigné les
29/4 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR
mêmes parties par. les mêmes lettres, afin d'éviter des explications longues et
inutiles. Voici ces signes communs ét leur signification :
cl. calice. —- c2. corolle. — et. étamine. — pt. pistil. — pi. placenta. —
st. Style. — sg. stigmate.— s.a. sommet de l'axe. — br. bractée. — ov. ovaire.
— ol. ovule. — b. bouton. — c.s. canal stylaire.
Fic. 1-15. Dodecatheon Meadia.
Fig. 4. Bouton naissant, embrassé par sa bractée.
Fig. 2. Bouton très jeune, dont le calyce est encore entièrement ouvert en dessus
et laisse sortir les étamines déjà grosses et à la base externe desquelles com-
mence à se prononcer le bourrelet sinueux qui deviendra la corolle.
Fig. 3. Pistil entier du même, plus grossi et isolé.
Fig. 4. Bouton un peu plus avancé, dont le calyce a été entièrement enlevé. La
corolle y est très bien formée.
Fig. 5. Coupe longitudinale plus grossie du pistil tout entier, retiré de ce bouton.
Fig. 6 Le placenta du même, retiré de la cavité de l'ovaire, vu par sa face ex-
terne qui est tout-à-fait lisse.
Fig. 7. Pistil anormal, dans lequel le placenta déborde l'orifice de l'ovaire.
Fig. 8. Coupe longitudinale du même.
Fig. 9. Pistil anormal, dans lequel le placenta était à nu, les parois ovariennes
“ayant presque entièrement avorté, ou du moins se trouvant réduites à une sorte
de petit bourrelet lisse. ,
Fig. 10. Pistil entier d’un bouton notablement plus avancé que les précédents.
Fig. 41. Son placenta tout entier, retiré de la cavité ovarienne. Les ovules le
couvrent en majeure partie, à l'exception du mamelon qui le termine , et qui
forme l'extrémité stérile de l'axe.
Fig. 12. Un placenta tout entier plus avancé ; le mamelon terminal s'est sensi-
blement allongé.
Fig. 13. Un placenta avancé. L’extrémité de l'axe s’est encore plus allongée; elle
forme un cône émoussé au sommet, et qui pénètre dans la base du canal sty-
laire. Les lignes (ov) indiquent la coupe des parois ovariennes, que j'ai tracées
ici pour montrer leurs rapports avec les ovules.
Fig. 14. Placenta d’une fleur épanouie. L'on voit que sa portion nue et stérile
s'est accrue jusqu à égaler en longueur la portion recouverte par les ovules.
Fig 15. Coupe longitudinale du même.
Fig. 16-30. Primula veris, variété cultivée à fleur simple.
Fig. 46. Bouton extrêmement jeune, vu presque directement par-dessus. Son ca-,
lyce n’est encore qu'un bourrelet périphérique, continu, à 5 festons ; les éta-
mines commencent à se montrer sur la masse centrale sous la forme de 5 ma-
melons arrondis, alternes au calyce.
Fig. 17, Bouton très jeune, dans lequel je n'ai conservé que trois lobes du calyce,
DES PLANTES A PLACENTA CENTRAL LIBRE. 295
pour mettre à découvert la corolle naissante en léger bourrelet qui entoure à
l'extérieur la base des étamines. Il est vu directement par-dessus.
Fig. 18. Deux étamines du bouton précédent, isolées et vues par leur côté ex-
terne, pour montrer la naissance du bourrelet corollin.
Fig. 19. Coupe longitudinale du pistil du même bouton , plus fortement grossie,
Cet organe ne forme encore qu’une sorte de coupe, au fond de laquelle se trouve
un mamelon arrondi qui constitue le placenta naissant.
Fig. 20. Deux étamines d’un bouton un peu plus jeune que celui de la figure 17,
vues par leur côté extérieur; à côté d'elles, j'ai conservé une des divisions ca-
lycinales, pour montrer les rapports de longueur des deux. L'on voit que le
bourrelet corollin naissant occupe ici une plus large surface, proportionnelle-
ment à la portion libre des jeunes étamines.
Fig. 21. Une des étamines précédentes, vue de côté.
Fig. 22. Bouton moins jeune tout entier.
Fig. 23. Son pistil entier plus grossi,
Fig. 24. Le même, coupé longitudinalement.
Fig. 25. Pistil entier un peu plus avancé, vu un peu par-dessus ; au fond de son
large orifice se montre le sommet du placenta.
Fig. 26. Le même, coupé longitudinalement. Le placenta est encore à l’état de la
figure 6, parfaitement lisse à sa surface. s
Fig. 27. Placenta tout entier plus avancé. Les ovules qui recouvrent sa portion
inférieure sont encore en mamelons arrondis.
Fig. 28. Id. plus avancé. L'extrémité supérieure et stérile s'est notablement al-
longée.
Fig. 29. Id. encore plus âgé. L'extrémité nue se renfle et devient inégale à sa
surface, vers sa base.
Fig. 30. Zd. pris chez une fleur épanouie. L'extrémité stérile de l'axe s'est con-
sidérablement élargie à sa base, tandis que son sommet forme une sorte de
pointe assez longue.
PLANCHE 6,
Fi. 31-37. Cortusa Mathioli.
Fig. 31. Coupe longitudinale de l'ovaire d'une fleur déjà passée. L'extrémité du
placentafa donné naissance à une petite fleur dont le calyce, la corolle, les éta--
mines, l'ovaire et les ovules sont désignés par cl’, c2”, el”. ov’, ol’.
Fig. 32. La coupe longitudinale de cette même fleur de seconde génération, plus
grossie.
Fig. 33. Le placenta de cette petite fleur isolé. Les ovules qu'il porte paraissent
bien conformés ; mais ils sont beaucoup plus petits que ceux de la fleur-mère,
dont un est représenté à part et sous le même grossissement, figure 34.
Fig. 35. Une petite fleur de seconde génération, produite de même dans l'inté-
296 BUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR, ETC.
rieur d'un ovaire, vue tout entière par dehors. La corolle est d’un violet très
prononcé.
Fig. 36. Deux étamines de cette même petite fleur, vues par- dehors.
Fig. 37. Une vue par-dedans ; le sommet est coloré en violet.
Fire. 38-39. Androsace filifornuis.
Fig. 38. Placenta entier encore jeune. L’extrémité stérile de l’axe est ici fort peu
développée.
Fig. 39. Id. d’une fleur épanouie. L’axe ne s’est pas prolongé à son extrémité
stérile. — Dans les figures 39 et 43, je n’ai ombré que la portion stérile du
placenta, pour la faire plus aisément distinguer des ovules.
Fic. 40-42. Androsace lactea.
Fig. 40. Coupe longitudinale d’un pistil entier fort jeune. Le placenta n’est pas en
contact avec les parois ovariennes.
Fig. #1. Id. d'un pistil plus avancé. La coupe passe un peu en avant de l'axe lon-
gitudinal du bouton, de manière à laisser le style entier.
Fig. 42. Placenta entier d’une fleur épanouie. — J'ai supprimé ici le contour de
l'ovaire, qui laisse un très large espace vide à droite et à gauche de ce pla-
centa.
Fic. 43-44. Lysimachia nemorum.
Fig. 43. Placenta entier d'une fleur épanouie. L’axe ne forme qu'un petit mamelon
obtus à son extrémité.
Fig. 44. Coupe longitudinale de l'ovaire et du placenta d'un bouton avancé et près
de s'épanouir. La coupe passe un peu en avant de l’axe de figure pour con-
server la base du style. | |
Fic. 45-47. Lysimachia nummularia.
Fig. 45. Bouton extrêmement jeune, vu par-dessus et dépouillé de son calyce. Le
pistil y est encore en simple bourrelet circulaire entourant un petit mamelon
central.
Fig. 46. Le même, vu par côté. J'ai conservé ici une des divisions calycinales ,
pour montrer ses rapports de longueur avec le bouton entier.
Fig. 47. Coupe longitudinale d'un pistil plus avancé , mais encore très jeune.
Fic. 48. Samolus valerandi.
Coupe longitudinale du placenta d’une fleur épanouie.
Fic. 49-52. Theophrasta latifolia.
Fig 49. Pistil entier d'un bouton jeune.
Fig. 50. Placenta extrait de ce pistil. Les deux figures étant également grossies,
on voit combien le placenta est petit, proportionnellement à l'ovaire; cela vient
de ce que les parois de celui-ci sont très épaisses et ne laissent ainsi qu'une pe-
tite cavité à la partie inférieure du pistil.
DOZY ET MOLKENBOER. —- MUSCI FRONDOSI. 297
Fig. 51, 52. Placentas entiers, extraits de deux boutons assez avancés et d'âge
différent.
Fic. 53. Clavija lanceæfolia.
Placenta entier extrait d'un bouton jeune.
Fic. 54-56. Ardisia solanacea.
Fig. 54. Pistil entier d'une fleur passée.
Fig. 55. Le placenta tout entier, extrait du pistil précédent.
Fig. 56. Coupe longitudinale du même, plus grossie.
Ces deux dernières figures montrent comment, par suite d'une végétation cel-
lulaire qui s’est développée en couche épaisse à la surface du placenta, les ovules
_se trouvent enfoncés dans de petites cavités dont l’orifice même les déborde. Un
phénomène du même genre se montre, parmi les Primulacées, chez le Glauca ma-
ritima ; mais je n'ai pu vérifier ce fait sur le frais, ni par conséquent suivre la
marche de ce développement cellulaire.
MUSCI FRONDOSI
EX ARCHIPBLAGO INDICO ET JAPONIA
Conjunctis studiis seripserunt
F. DOZY et J.-H. MOLKENBOER.
Dudum in votis fuit Bryologis, ut peregrinatores, qui tropicas
perquirerent regiones, non tantum mentem adverterent ad stirpes
forma admodum præstantes et floris pulchritudine insignes : ve-
rum etiam ad tenues illas et minutas plantas , quæ Musci frondosi
dicuntur, et ubivis locorum cortices arborum et saxa et terram
tegunt, et quarum eximia structura ac forma elegantissima non
nisi armato oculo rite conspici queunt. Nempe quanta sit vis et
efficacia caloris et lucis in regionibus istis ad evolvendas pulcher-
rimas Muscorum formas, jam aliquot annis ante docuerunt viri
celeberrimi Rerxwarpr et Hornscnucn, N£Es AB ESENBECK et
BLUME, quum in Actis novis naturæ curiosorum inter alias exqui-
sitas Muscorum species, Hypnum Reinwardti, Syrrhopodum can-
dhdum , Thysanomitrium exasperatum et comosum , Dicranum
Blumer, Trachypodium bicolorem et gigantem illum inter Muscos
295 DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI.
Spiridentem proferrent, tamquam exempla vegetationis illius
uberrimæ et magnificentissimæ quæ insulæ Javæ est propria. Nec
mirum igitur Bryophilos ex eadem regione plures ejusmodi plantas
avide exspectasse, minus quidem levi cupiditate novi ductos,quam
eo consilio, ut defectus in connexione formarum ejusdem familiæ
explerent, atque ideo facilius mente complecterentur et demon-
strarent mirabilem naturæ facultatem , qua hæc ad unum eum-
demque typum infinitum specierum numerum informat et exprimit;
in qua evolutionis lege investiganda, omne Botanices cultorum
studium versatur.
Nos igitur huic Bryologorum desiderio, quam eitissime possu-
mus, satisfacere conamur in hocce opusculo novas Muscorum
species breviter descriptas in lucem edentes ; qua in re multum nos
aliis debere grati agnoscimus. [psa specimina collecta sunt a viris
doctissimis, BLUME, Kuuz et van HasseLr, Zippezio, KorraLs et
ForsTEn in montibus Gédé, Salak, Papandayang et in regionibus
depressis Javæ, in Sumatræ montibus Singalang et Merapie, in
insulæ Borneo montibus Pamatton et Sakœmbang, in Amboina et
Celebes. Ah hisce collecta specimina debemus Clarissimo Viro
BLUME , qui hæc ex Herbario Academico nobis, ut accurate des-
criberentur, exploranda concessit. |
Etiam DE VRIESE, Vir Clarissimus, suam collectionem, eundem
in finem, liberaliter nobiscum communicavit. Vir nobilissimus et
eruditissimus VON SIEBOLD Muscos frondosos herbariïi sui Japonici
definiendos nobis dedit, ut pauca certe specimina exhiberentur ex
illius quoque regionis Muüscoruiñ copia.
Id autem nuhc iñprimis curæ fuit, ut, pro viribus, claram et
veram imaginem plantarum, brevibusque verbis descriptam, pro-
ferremus , atque ita defectui, de quo supra locuti sumus, prospi-
ceremus. Multa nova genera proponere noluimus ; sed præplacuit,
ut ad systema nunc vulgatum novas plantas, quoad fieri posset,
referremus ; quia sic nobis persuasum est, plures quam quas nos
jam tradimus Muscorum e regionibus tropicis formas cognitas
esse debere, ut postea omnes debito ordine apte disponantur.
Descriptionem ampliorem cum delineatione et analysi novarum.
specierum brevi post edituri sumus apud H, W. HAzeNBERG et
DOZY ET MOLKENBOER. —— MUSCI FRONDOSI. 299
Socros, Bibliopolas Leidenses, eamque inscribemus : Musci fron-
dosi inediti Archipelagr Indicr, sive descripho et adumbratio Mus-
corum frondosorum in insulis Java, Borneo, Sumatra, Celebes,
Aïboina, nec non in Japonia nuper detectorum minusve cognito-
rum. Fasciculatim opus edetur : singuli fasciculi decem tabulas
complectentur cum descriptione plantarum depictarum. Quotannis
tres fasciculi in publicum prodibunt, totumque opus septuaginta
aut paulo plures tabulas habebit.
Astrodontium indicum,; Caulis tenuis, repens, ramosus; rami ad-
scendentes, curvati, flexuosi, fragiles ; folia imbricata, erecto-
patentia, ovato-lanceolata, concava, acuminata, acumine plano
serrulato, margine reflexa , nitentia, ecostata; perichætialia
exteriora ovata acuta, interiora duplo longiora lanceolata acu-
minata vel cuspidata; capsula erecta oblonga, infra orificium
contracta , basi in pedicellum flexuosum attenuata, operculum
rostratum, curvatum. — Borne.
Barbula comosa. Caulis adscendens, simplex vel innovando ramu-
losus; folia superiora conferta subfastigiata, Stricta, siccitate
tortilia, erecto-patula, e basi concava caulem semiamplectente
lanceolato-linearia, obtusiuscula, integerrima, margine reflexa,
costa valida cum apice desinente carinata ; capsula in pedicello
flexuoso-tortili érecta, Cylindrica ; operculum conico-subulatum,
longitudine capsulam fere adæquans ; peristomii dentes mem-
brana basilari angustissima annulum haud superante juncti. —
Amboina.
Barbula emarginata. Gaulis erectus, brevis, simplex ; folia superne
in comam polyphyilam congesta , erecto-patentia, siccitate
contorta, oblongo-linearia, obtusa, in utraque ala emarginata,
integerrima, margine superiora versus revoluta, costa valida
in pilum longum excurrente carinata; capsula erecta, cylin-
drica, elongata ; operculum longe conicum, subobliquum, ob-
tusiusculum ; peristomii dentes membrana basilari angusta vix
annulum superante conjuncti. — J'aponia.
300 DOZY ET MOLKENBOER. —- MUSCI FRONDOSI,
Barbula javanica. Caulis erectus, innovando ramulosus ; folia im-
bricata, inferioribus laxius dispositis, erecta, e basi latiore cau-
lem amplectente lanceolata, obtusiuscula, integerrima, margine
involuta, siccitate tortilia, costa valida cum apice desinente cari-
nata; perichætialia pelucidiora apice angustiora, pedicellum va-
ginantia; operculum conico subulatum rectum; peristomii dentes
membrana brevi vix annulum superante conjuncti. — Java.
Barbula spathulata. Caulis erectus, innovando ramulosus; folia
inferiora magis dissita, superiora in comam congesta, re-
curvo-patentia, e basi caulem amplectente spathulata, cellulis
prominulis versus apicem denticulata, marginibus undulatis
siccitate involutis falcato-tortilia, costa crassa cum apice desi-
nente ; perichætialia mincra, pedicellum amplectentia, oblonga,
costa infra apicem et subinde infra medium evanescente ; cap-
sula erecta, cylindrica ; operculum obliquum, conico-acumina-
tum, curvulum. — Java.
Bartramia mollis. Caulis adscendens, simplex, radiculis rubro-
fuscis villosus, apice fasciculatim ramosus ; rami tenues, erecti ,
flexuosi ; folia subbifariam imbricata, erecto-patentia, e basi
latiore subulato acuminata, serrata, marginata, costa insummo
acumine evanescente, cellulis hexagonis limpidis ; capsula longe
pedicellata, horizontalis, inæqualis, subquadrata, infra orifi-
cium contracta, plicato-sulcata ; operculum convexum, —
Java.
Bryum conicum. Dioicum : Caulis e basi adscendente radiculosa
erectus, subnudus, simplex, e coma prolificans ; folia in comam
rosaceam patulam congesta, inferioribus adpressis majora ,
spathulato-acuminata, planiuscula, margine incrassato recurva,
versus apicem serrata, Costa excurrente cuspidata; capsula
nutans, cylindrica , curvula , annulata; operculum breve coni-
cum, obtusum. — Java.
Bryum eæile. Dioicum : Caulis brevissimus, erectus, tomentoso-
radiculosus , innovando ramulosus , rami erecti, simplices, te-
DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI. 301
retes , tenues, folia dense imbricata, erecto-adpressa, e basi
membranacea cauli adnato ovato-lanceolata, costa valida ex-
currente cuspidata , cuspide denticulato , submarginata, con-
cava ; capsula erecta, ovato-urceolata, annulata ; operculum
breve conicum. — Java. Sumatra.
Bryum leucophyllum. Dioicum : Gaulis brevis, erectus, simplex,
subnudus, apice fasciculatim ramulosus ; ramuli erecti, fasti-
giali, clavati ; folia imbricata, erecta, ovato-lanceolata, acumi-
nato-cuspidata, cuspide serrato, albida, basi colorata, limpida,
concava, costa in cuspidem producta ; capsula pendula, ovata,
annulata ; operculum convexum, mucronulatum. — Java.
PBryum plumosum. Dioicum : Caulis brevissimus, erectus, simplex,
dense radiculosus, superne fasciculatim ramosus; rami erecti ,
plumosi ; folia imbricata, stricta, erecto-patula, oblongo-lan-
ceolata, costa valida excurrente cuspidata, cuspide subdenticu-
lato elongato, concaviuscula ; capsula horizontalis vel pendula,
subpyriformis, longicollis, curvula, annulata ; operculum con-
vexum, breviter apiculatum. — Java.
Bryum Sandi. Monoicum : Caulis brevis, erectus, ramosus ; rami
erecti, superne incrassati; folla imbricata, erecto-patula, ovato-
lanceolata, integerrima, apice subdenticulata, costa crassa cum
apice desinente vel paullo excurrente , concava, hyalina; cap-
sula pendula, oblongo-cylindrica, annulata; operculum con-
vexum, apiculatum. —— Java.
Campylodontium striatum. Caulis repens, flexuosus, vage ramosus;
rami breves, adscendentes, simplices, curvati; folia secunda,
ovato-lanceolata, acuta, concava, integerrima, ecostata, plicata,
nitentia ; perichætialia lanceolata, subulato-acuminata ; capsula
erecta, oblongo-cylindrica ; operculum deest, — Java.
Codonoblepharum undulatum. Caulis repens, radicans, ramosus ;
rami approximati , unilaterales , erecti vel adscendentes , sub-
simplices ; folia undique imbricata, e basi semivaginante erecta
recurvo-patentia, lanceolato-acuminata, undulata, denticulata,
309 DOZY ET MOLKENBOER, — MUSCI FRONDOSI,
costa crassa cum apice desinente; capsula erecta, oblonga ;
operculum planum, rostratum, rostro subulato obliquo, —
Java. Borneo, Sumatra.
CRYPTOCARPON.
Calyptra mitræformis, pilosa. Capsula terminalis, basi æqualis,
immersa. Operculum conieum. Stoma nudum.
Muscus perennis in India orientali supra arborum corticem late
prorepens, ramulosus, a Macromitrio generibusque affinibus di-
versus peristomio et Papa are situ in ramis propriis elongatis
heterophyllis.
Cryptocarpon apiculatum. Gaulis repens, radicans, ramulosus ;
ramuli brevissimi, gemmæformes ; fructiferi elongati, summo
apice subfasciculatim divisi, polycarpi; folia in spiram sinis-
trorsum adscendentem digesta, erecto-patula, oblonga, obtusa,
costa crassa excurrente apiculata, integerrima, margine reflexa ;
ramorum fertilium superiora minora, ovato-subrotunda ; peri-
chætialia apice erosa; capsula ovato-cylindrica, plicata. —
Borne. |
Daltonia angustifolia. Caulis repens, ramulosus ; ramuli pauci,
breves, adscendentes ; folia undique laxe imbricata, erecto-pa-
tula, lineari-lanceolata, subulato-acuminata, integerrima, mar-
ginata, costa sub apicem evanida carinata ; perichætialia pauca,
ovata vel ovato-lanceolata, subdenticulata, costa basilari vel
ad folii medium evanida ; capsula pedicelli apice asperuli
flexura inclinata, oblonga, subapophysata, papillosa ; opercu-
lum convexum, rostratum, rostro subulato ; calyptra conico-
mitræformis, ad medium usque filamentoso-laciniata, apice
glanduloso-asperula, striata, — Borne.
Dicranum brevisetum. Caulis elongatus, flexuosus, adscendens,
innovando subramosus, aduncus; folia falcato-secunda, e basi
ovata sensim in acumen setaceum attenuata costa cum apice
desinente margineque argute serrata : perichætialia fructus ge-
DOZY ET MOLKENBOER. — MIUSCI FRONDOSI. 303
minos superantia ; Capsula erecta, oblongo-cylindrica ; opercu-
lum conico-subulatum, obliquum. —- Java.
Dicranum Reinwardti. Caulis adscendens, subramosus, flexuosus:
folia e basi latiore vaginante subito filiformi-acuminata, squar-
rosa, tortilla, serrulata, costa valida cum folii apice desinente,
nitentia ; capsula erecta, cblonga; operculum rostratum,, rostro
subulato obliquo. — Java. Borneo.
ENDOTRICHUM.
Calyptra mitræformis. Capsula lateralis, basi æqualis. Oper-
culum conicum. Peristomium duplex : exterius e dentibus sede-
cim æquidistantibus , demissius insertis, horizontalibus, stoma
recludentibus , siccitate erecto-recurvis, denique apice fissis ; 2n-
terius e ciliis totidem, hiberis, dentibus alternis.
Musei epidendri, e caule repente nudo ramos simplices elon-
gatos flexuosos polycarpos emittentes, foliis octofariam dispositis
dense vestiti ; a Carovaglia dentium externorum substantia, a Nec-
kera eorumdem insertione diversi. —
Endotrichum densum. Folia dense imbricata, lateralia patentia,
reliqua erecto-adpressa, semiamplexicaulia, ovato-oblonga, in
cuspidem piliformem subito contracta, plicata, subundulata,
versus apicem serrulata, ecostata ; perichætialia oblonga, cus-
pidata, pedicellum et capsulam amplectentia, apice recurva,
haud plicata ; capsula immersa, ovata ; operculum breve coni-
cum, intra sporangium immersum, apice curvulo vix exsertum.
— Java. Sumatra.
Endotrichum elegans. Volia imbricata, lateralia patentia, reliqua
erecto-adpressa, semiamplexicaulia, oblonga, in acumen varie
flexum et inæqualiter dentato-serratum longe attenuata, plicata,
ecostata ; perichætialia ovato-lanceolata, in acumen subulatum
subserrulatum attenuata, erecta, haud plicata ; capsula exserta
quidem e perichætio, vix tamen supra folia ramea emergens,
30/ DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI,
ovato-cylindrica ; operculum conico-rostellatum, intra capsulam
receptum, rostello incurvo. — Sumatra.
Fabronia curvirostra. Gaulis repens, vage ramulosus ; ramuli ad-
scendentes, simplices ; folia dense imbricata, erecto-patentia,
ovato-acuminata, denticulata , costa medio fere evanida ; cap-
sula erecta, ovata, subapophysata ; operculum convexum, ros-
tellatum, rostello incurvo. — Java.
F'issidens ceylonensis. Caulis adscendens, basi ramosus, flexuosus ;
folia alterna, disticha, in ramis fertilibus subdecemjuga, erecto-
patentia, ovato vel oblongo-lanceolata, acuta, undulata, inte-
gerrima, subfalcata, costa in cuspidulum subexcurrente ; cap-
sula terminalis, erecta, oblongo-cylindrica ; operculum conico-
rostellatum, curvulum. — Ceylan.
Fissidens filicinus. Caulis erectus, flexuosus, subsimplex ; folia
‘20-50 juga, erecto-patentia, lineari-lanceolata, margine in-
crassato grosse et inæqualiter serrata, apiculata, costa valida
vix infra apicem evanida. — Java.
Grimmia comosa. Caulis erectus, simplex, superne nonnunquam
ramulosus ; folia sparsa, stricta, superiora in comam.congesta,
lanceolata, longe acuminata , subintegerrima, costa valida in
subulam excurrente; capsulæ solitariæ vel aggregatæ, erectæ,
immersæ, ovato-cylindricæ, annulatæ ; operculum conico-acu-
minatum. — Sumatra.
Holomitrium enerve. Caulis adscendens, flexuosus , turgidus, in-
novando ramosus; folia dense imbricata, erecto-patentia, e
basi vaginante late ovato-lanceolata, integerrima, margine
involuta, ecostata ; perichætialia setam longe vaginantia, con-
voluta, lineari-lanceolata, in acumen capillare fructum matu-
rum superans attenuata; capsula erecta, cylindrica ; operculum
subulatum, rectum. — Java.
Holomitrium dicranoides. Caulis adscendens, innovando ramosus :
rami fastigiati, adunci folia falcato-secunda, e basi amplexi-
DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI, 305
cauli ovato-lanceolata, subulato-acuminata, integerrima , costa
cum apice desinente; perichætialia setam longe vaginantia ,
convoluta, lineari-lanceolata, in acumen capillare flexuosum
fructum maturum superans attenuata; capsula erecta, cylin-
drica ; operculum subulatum, rectum. — Java.
Hookeria cuspidata. Caulis adscendens, parce ramosus, dense fo-
liosus ; folia quadrifariam imbricata, erecta, lateralibus paten-
tibus, oblongo-spathulata, cuspidata, marginata, integerrima,
undulata, costa infra apicem abrupta; perichætialia minima,
ovata vel lanceolata, ecostata ; capsula pedicelli apice scabrius-
culi flexura horizontalis, obconica, post operculi lapsum cya-
thiformis, asperula ; operculum convexum, subulato-rostratum.
— Sumatra. Java.
Hookeria elongata. Caulis elongatus, repens, dense ramulosus ;
ramuli simplices, turgidi, curvuli; folia octofariam imbricata,
patentia, obovato-oblonga, cuspidulata, concava , apice undu-
lato-crispa, denticulata, costis binis basilaribus obsoletis, ni-
tentia; perichætialia oblongo-lanceolata, cuspidata, plicata ,
dentata ; capsula in pedicello scabro suberecta, oblongo-cylin-
drica; operculum convexo-conicum, subulato-rostratum. —
Borneo.
. Hookeria orthorrhyncha. Gaules elongati, repentes, subbipinnati,
intricati ; folia octofaria, patentia, ovato-lanceolata, cuspidulata,
apice undulato-crispula, argute serrata, ecostata, nitentia; pe-
richætialia cuspidata, cuspide flexuoso, ciliata ; capsula in pe-
dicello curvato glanduloso-hispido inclinata vel nutans, obco-
nica, dein urceolata ; operculum convexum, subulato-rostratum,
— Sumatra.
Hookeria spathulata. Caulis adscendens, subdichotome ramosus,
complanatus ; folia quadrifaria, erecta, lateralibus majoribus
patentibus, spathulata, marginata , integerrima, undulata,
costa infra apicem abrupta ; perichætialia lanceolata vel lineari-
lanceolata: capsula in pedicello setoso-hispido horizontalis,
3° série. Bor. T. IT. (Novembre 1844.) 20
306 DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI.
dein pendula, ovato-subglobosa, scabriuscula ; operculum con-
vexum, subulato-rostratum. -— Sumatra.
Hypnum Boschi. Caulis repens, intricato-ramosus ; rami breves,
adscendentes, simpliciusculi, subfasciculati, adunci; folia sub-
secunda, ovato-acuminata, subintegerrima, concava, acumine
planiusculo, muriculata, ecostata, nitentia ; capsula nutans,
oblonga, foveolata ; operculum convexum, subulato-rostratum.
— Borneo.
Hypnum Bruchü. Caulis procumbens, ramosus ; rami dense con-
gesti, erecti, subsimplices, curvati, compressi, rigidi ; folia
disticha , sexfariam imbricata, lateralibus patentibus, reliquis
erecto-adpressis, ovato-lanceolata, apice serrulata, concava
ecostata, nitentia; perichætialia erecta, oblonga, cuspidato-
acuminata, acumine longo serrato ; capsula horizontalis, oblon-
g0-cylindrica, foveolata; operculum conico-rostratum , rostro
curvato, — Sumatra.
Hypnum cymbifolium. Caulis procumbens, vage ramosus, rigi-
dus ; rami arcuati, bi- vel triplicato-pinnati; folia ramea in
spiram disposita , remota, erecto-patentia, e basi subcordata
lanceolata, subito piliformi-acuminata, margine denticulato
revoluta, bistriato-plicata, costa in acumen scabriusculum ex-
currente; folia ramulina minima, navicularia, subcordato-lan-
ceolata, acutiuscula , dorso scabra, costa infra apicem evanida ;
perichætialia numerosa, imbricata, ovato-lanceolata , piliformi-
acuminata, Costa in acumen excurrente ; capsula erecto-
incurva , cylindrica , infra orificium contracta ; operculum
deest, — Sumatra. Java.
Hypnum falciforme. Caulis prostratus, subpinnatim ramosus ;
rami divaricati , remoti , flexuoso-curvati, subsimplices , apice
attenuati; folia falcato-subsecunda, late ovato-lanceolata,
acuta, apice serrulata, concava, costis binis basilaribus
obsoletis, splendentia; perichætialia vaginantia, ovato-lan-
ceolata , in acumen longissimum piliforme flexuoso- tortile
serrulatum attenuata; capsula longe pedicellata, nutans, ovata,
DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI, 307
subapophysata ; operculum convexo-conicum ; calyptra sparse
pilosa. — Sumatra. Borneo. Java.
Hypnum hamatum. Caulis procumbens, flexuosus , vage ramu-
losus ; ramuli simplices, uncinati; folia secunda, lineari-
lanceolata, acuminata, falcata, apice tenuissime serrulata,
concava , ecostata, nitentia ; capsula pedicelli scabri flexura
nutans vel pendula, oblongo-cylindrica , dein obconica , basi
asperula ; operculum conicum , subulato-rostratum. — Borneo.
S'umatra.
Hypnum Hornschuchü. Caulis repens , subfasciculatim ramosus ;
rami procumbentes, subsimplices ; folia dense imbricata,
erecto-patula , oblonga, cuspidata, serrata , concava , ecostata,
nitentia ; capsula horizontalis vel nutans, oblongo-cylindrica ,
curvula ; operculum conicum , rostratum , rostro incurvo. —
Java.
Hypnum intorquatum. Caulis prostratus , subpinnatim ramosus;
rami flexuoso-curvati , breves, simplices ; folia falcato-tortilia,
ovato-lanceolata, subulato-acuminata, apice serrulata, concava,
ecostata , nitentia ; perichætialia vaginantia, ovato-lanceolata,
in acumen longissimum piliforme serrulatum recurvo-tortile
attenuata ; capsula longe pedicellata, horizontalis vel nutans ,
subcylindricum ; operculum convexum, rostratum, rostro brevi
incurvo ; calyptra sparse pilosa. — Java. Sumatra.
Hypnum Korthalsi. Caulis elongatus, arcuatim prorepens,
ramosus ; rami erecti, dendroidei, pinnatim divisi, complanati ;
folia bifariam imbricata , stricta , érecto-patentia , lanceolata ,
acuminata , marginala , spinuloso-serrata , ecostata ; capsula
in pedicello basilari elongato apice arcuato nutans ovato-
oblonga ; operculum convexum , rostratum , rostro curvato.
— Java. Sumatra. Borneo.
Hypnum luvurians. Caulis repens , subpinnatim ramosus ; rami
breves, adscendentes compressi; folia disticha, erecto-patentia,
oblonga , acuminato-cuspidata, cuspide flexuoso serrulato ,
aUG DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI.
concava, ecostata, nitentia; capsula horizontalis vel nutans ,
oblongo-cylindrica ; operculum convexo-conicum , subulatum.
— Java. Sumatra.
Hypnum maicrocladon. Caulis repens, subpinnatim ramosus ;
rami abbreviati, simplices, erectiusculi, approximati; folia
dense imbricata, erecto-patula, ovato -lanceolata, margine
reflexa , concava , apice serrulata, ecostata, nitentia; capsula
inclinata, oblonga vel cylindrica ; operculum conico-rostratum,
rostro subulato obliquo incurvo. — Borneo.
Hypnum oxyrhynchum. Caulis repens , intricato-ramosus ; rami
simplices, procumbentes ; folia laxe disposita , erecto-patula ,
subcordato - lanceolata, acuminata, subserrulata, costa ad
medium folii evanida, nitentia; perichætialia erecta, apice
recurva, oblonga, in cuspidem filiformem subserrulatum
contracta, ecostata ; capsula in pedicello apice asperulo in-
chnata, oblonga, incurva ; operculum conico-acuminatum ,
obliquum. — Java.
Hypnum pellucidum. Caulis repens , filiformis, vage ramosus ;
rami prostrati, subpinnati; folia bifaria, alterna, remota,
patentia, oblique ovato-lanceolata, acuta, serrata , costa ad
medium fol evanida ; perichætialia ovato-lanceolata, in
acumen piliforme recurvum attenuata ; capsula pendula, ovata ;
operculum convexum , rostratum , rostro subulato obliquo. —-
Java. Sumatra.
Hypnum plumulosum. Caulis arcuatim procumbens, rigidus,
duplicato -pinnatus ; rami plerumque alterni, breves, ramulis
dense confertis plumulose pinnati; folia minima, caulina
subcordato-lanceolata acuminata remotiuscula, reliqua ovata
acuta , tenuissime serrulata , concava , dorso papilloso-scabra,
costa crassa ad medium folii evanida ; perichætialia vaginantia,
lanceolato-acuminata, acumine lacero-fimbriato , striata ; cap-
sula in pedicello papilloso-scabro apice arcuato nutans, oblongo-
cylindrica, incurva, papilloso-scabra ; operculum deest. —-
Sumatra. Borneo.
DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI, 209
Hyprum prostratum. Caulis elongatus , filiformis , repens, vage
ramosus ; rami prostrati, flaccidi, subsimplices, graciles,
attenuati ; folia laxe disposita, erecta, ovata vel ovato-lanceo-
lata, denticulata , concava , ecostata : perichætialia dense im-
bricata, lanceolata, acuminata, subserrulata ; capsula horizon-
talis vel nutans, incurva, ovato-oblonga ; operculum convexum,
rostellatum, rostello curvato obtuso. — Java.
Hypnum reticulatum. Caulis repens, pinnatim ramosus ; rami
breves; folia imbricata, erecto-patula, ovato-lanceolata,
longe acuminata, integerrima , tenera, flaccida ; capsula
nutans vel pendula, ovato-urceolata; operculum convexo-
planum , mucronatum. — Java.
Hyprum turgidum. Gaulis adscendens, elongatus, turgidus,
flexuosus , fastigiatim divisus , aduncus ; folia dense imbricata,
* falcata, subsecunda, oblonga, acuminata, concava, integerrima,
ecostata, nitida; perichætialia erecta , oblonga , breviter cuspi-
data ; capsula nutans in pedicello arcuato, ovato-oblonga ;
operculum conico-rostratum, rostro subulato curvato. —
Borneo. Sumatra. Java. \
Hyprum verrucosum. Caulis repens, vage r'aMOsUS ; ami pros-
trati, subsimplices, remotiusculi, arcuati , compressi ; folia
dense imbricata, erecto-patula, apice incurva, ovata vel
oblonga, obtusa, concava, cochleariformia , integerrima,
costis binis basilaribus obsoletis, dorso et margine. papilloso-
aspera; perichætialia erecta, ovato-lanceolata, interiora in
acumen attenuata ; capsula nutans, ovato-oblonga, incurva ;
operculum conicum , obtusiusculum. — Java.
Hypnum V'riesu. Caulis repens, flexuosus , pinnatim ramosus ;
rami compressi, breves, distantes ; folia laxe subquadrifaria,
patentia, semi-amplexicaulia, lanceolata, acuminata, serrulata,
tenera, costa ad medium folii evanida ; perichætialia imbricata,
lanceolata, acuminata, acumine serrulato recurvo, costa
basilari obsoleta ; capsula in pedicello scabro horizontalis vel
210 DOZX ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI.
nutans, ovalis ; operculum convexum, rostratum, rostro
subulato varie flexo. -— Borne.
Hypnum Zippelu. Caulis repens, intricato-ramosus ; rami erecti,
simpliciusculi ; folla horizontaliter patentia, subsquarrosa, e
basi amplexicauli late cordato-lanceolata , obtusiuscula, denti-
culata, obesula, costa infra apicem evanida ; perichætialia
erecta, ovato-lanceolata, acuminata, integerrima, plicata,
costa obsoleta vel nulla ; capsula inclinata, oblonga , curvata ;
operculum convexo-conicum , obtusiusculum. — Æmboina.
Lepiohymenium Sieboldi. Caulis repens, filiformis, pinnatim
divisus ; rami breves, tenues, simpliciusculi ; folia sparsa ,
patentia , cordato -acuminata , integerrima, obesa , concava ,
costa infra apicem evanida ; perichætialia lanceolato-acuminata,
costa obsoleta ; capsula ovato-subglobosa, erecta ; operculum
conico-rostellatum ; calyptra cuculliformis, basi sparse pilosa.
— Japonia. |
Leskia falcata. Caulis longe prorepens, flexuosus, vage ra-
mosus ; rami adsurgentes, subsimplices, compressi ; fola
laxe falcato-subsecunda, tenera , ovato-lanceolata, acuminata,
acumine subulato serrulato; concava, ecostata , splendentia ;
capsula erecta vel parum inclinata, oblongo-cylindrica : oper-
culum conico-rostratum , rostro subulato obliquo incurvo. —
Java. Sumatra. Borneo. |
Leska fimbriata. Caulis repens, pinnatim ramosus ; rami ap-
proximati, intricati, breves, attenuati; folia sexfaria, erecto-
patentia , oblongo-lanceolata, acuminata , acumine undulato-
crispo, Concava , subintegerrima, ecostata, tenera ; perichæ-
tialia lanceolata, longe acuminata , plicata, ciliata ; capsula in
pedicello superne scabro erecto-incurva, oblongo-cylindrica :
operculum convexum, rostratum, rostro subulato obliquo ;
calyptra pilosa. — Æmboina. Nova Guinea.
é
Leskia floribunda. Caulis elongatus, filiformis, flexuosus,
repens, subpinnatim ramulosus ; folia subquadrifaria, patentia,
DOZY ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI. o11
e basi subcordata sensim in acumen longum attenuta, serrulata,
tenera, costa tenui infra medium evanida; capsula erecta,
ovata, infra orificium contracta, dein subcylindrica, breviter
pedicellata ; operculum convexum, rostratum , rostro subulato
curvato ; calyptra sparse pilosa. — Java. Sumatra.
Leskia mitrata. Gaulis repens, intricato-ramosus ; rami breves
erectiusculi, subsimplices ; folia dense imbricata, erecto-
patentia, ovato-vel oblongo-acuminata , integerrima, concava,
margine reflexa, ecostata ; capsula erecta vel pedicelli flexura
subinde inclinata, subcylindrica ; operculum conico-acumina-
tum, acumine subulato, mitræforme. — Sumatra.
Macromitrium angustifolium. Caulis repens, flexuosus , vage
ramosus ; rami adscendentes, subfastigiatim ramulosi ; folia
dense imbricata, horizontaliter patentia, apice incurva,
squarroso-tortilia, lineari-lanceolata, integerrima , carinata ,
margine planiuscula, costa valida cum apice desinente ;
capsula erecta, ovata, dein urceolata, basi plicato-costata ;
opereulum conico-subulatum, rectum; calyptra fimbriato-
lacera, plicata , pilosa. — Sumatra. Java. Borneo.
Macromitrium elongatum. Caulis repens , filiformis, ramosus ;
rami adscendentes, elongati, flexuosi, subsimplices, fastigiati ;
folia dense imbricata , recurvo-patentia, siccitate tortilia,
lanceolata , subulato-acuminata , costa valida excurrente cari-
nata, integerrima, margine reflexa ; capsula ovato-subglobosa ;
operculum e basi planiuscula subulatum ; calyptra lacimata ,
pilosa. — Borneo. Sumatra.
Macromitrium japonicum. Caulis repens, filiformis, dense
ramulosus ; ramuli brevissimi, erecti, simplices ; folia dense
imbricata, patula, apice involuta , spathulato-ligulata , inte-
gerrima , Costa valida infra apicem desinente carinata,, siccitate
contorta; capsula erecta, ovato-oblonga ; operculum convexo-
conicum , subulato-rostratum ; calyptra basi profunde incisa ,
pilosa. — Japonia.
Macromitrium semipellucidum. Caulis longe prorepens , flexuo-
912 DOZYX ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI.
sus, filiformis, vage ramosus ; rami erecti, subsimplices ;
folia in spiram sinistrorsum adscendentem dense congesta ,
patenti-deflexa , siccitate contorta, lanceolata, obtusiuscula ,
costa valida excurrente cuspidata, carinata, integerrima,
margine reflexa, ad medium usque limpida; perichætialia
prorsus limpida ; capsula erecta, ovato-oblonga, basi plicata ;
operculum convexum, subulatum ; calyptra laciniata , pilosa.
— Borneo. Java.
Mielichhoferia sericea, Caulis brevissimus, erectus , dense radicu-
losus , innovando ramosus ; rami basilares , elongati , graciles,
simplices , apice incrassati, compressi, fragiles ; folia imbri-
cata, erecto-patentia , ovato-lanceolata, subulato-acuminata ,
concava , obsolete denticulata, costa valida in acumen excur-
rente ; folia innovationum superiora laxius imbricata , inferiori-
bus triplo fere majora, elliptica, eroso-denticulata, costa
valida in cuspidem excurrente carinata, planiuscula ; capsula
erecta, oblonga, subapophysata , annulata ; operculum conico-
rostratum , rostro obliquo subulato. — Java. Borneo.
Mielichhoferia Schimperi. Caulis adscendens , innovando ramo-
sus; rami fragiles , flexuoso-erecti, fastigiati, triquetri ; folia
exacte trifaria, sibi invicem dense incumbentia, erecto-patentia,
subamplexicaulia , lineari-lanceolata, integerrima, canaliculata,
nitentia, Costa crassa in mucronulum producta ; perichætialia
erectas lanceolata vel linearia , subulato-acuminata , costa
crassa excurrente ; Capsula erecta, subcylindrica , annulata ,
subapophysata; operculum conico-subulatum , subobliquum.
— Borne.
Neckera convoluta. Caulis repens, filiformis, nudus ; rami den-
droidei, erecti, inferne subaphylli, distiche ramulosi ; folia
suboctofaria , erecta, lateralia erecto-patentia, ovato-lanceo-
lata, acuminata, integerrima , versus apicem convoluta, nitida,
stricta , costa tenui ad medium folii fere evanida ; perichætialia
latiora , duplo longiora, filiformi-acuminata , costa obsoleta ;
DOZYX ET MOLKENBOER. — MUSCI FRONDOSI. 213
capsula in pedicello brevissimo intra folia perichætialia im-
mersa , ovato-oblonga ; operculum deest. — Java,
Neckera Hookeri. Caulis repens, flexuosus, filiformis, nudus ;
rami erecti, dendroidei, pinnatim vel bipinnatim divisi, inferne
subnudi ; folia disticha, erecto-adpressa , lateralia erecto-
patentia, ovato-oblonga, breve cuspidata , subintegerrima ,
subundulata, costa sub apice evanida; perichætialia ovato-
lanceolata, acuminata, costa tenui infra medium evanida,
infima ovato--subrotunda ecostata ; capsula in pedicello brevi
erecto apice deflexo oblonga ; operculum conico-rostratum ,
rostro subulato incurvo ; calyptra basi pilosa. — Java. Su-
maira.
Neckera longissima. Caulis elongatus, flexuosus, pendulus,
subpinnatim ramosus ; rami breves, patentes ; folia quadrifaria,
decussata, patentia, subcordato-lanceolata , longe acuminata ,
undulata, denticulata, costa tenui ultra medium evanida ;
perichætialia erecta, apice recurva , oblonga, acuminata vel
cuspidata , infima ovata acuta, costa obsoleta ; capsula erecta
vel pedicelli scabri flexura inclinata, oblongo-cylindrica ;
operculum conico-acuminatum, curvatum; calyptra pilosa. —
Java. Borneo. Sumatra.
Neckera pygmæa. Caulis repens, filiformis, vage ramulosus ;
ramuli simpliciusculi, adscendentes, exiles ; folia laxe imbri-
cata , erecto-patentia, ovato-lanceolata , subulato-acuminata ,
serrulata, costa ad medium folii circiter evanida ; capsula
erecta, oblongo-cylindrica ; operculum convexum, oblique
rostratum. — Porneo.
Orthodontium infractum. Caulis erectus , simplex vel innovando
fastigiato-ramulosus ; folia undique imbricata, patenti-recurva,
versus apices ramulorum longiora et in comam congesta,
lineari-acuminata , subintegerrima , costa paullo excurrente
carinata ; Capsula erecta, subpyriformis, siccitate plicato-
sulcata ; operculum conico-rostratum, rostro infracto. —
Borneo. Java.
14 DOZYX ET MOLKENBOER. —- MUSCI FRONDOSI.
Schlotheimia ochracea. Caulis longe prorepens, vage ramosus ;
rami distantes, elongati, adscendentes, simplices vel fasti-
giatim divisi ; folia undique caulem cingentia, recurvo-patentia,
siccitate tortilia, e basi semiamplexicauli ovato-lanceolata ,
longe acuminata, subintegerrima , concava , utraque pagina
papilloso-scabra, costa valida infra apicem evanida ; capsula in
pedicello scaberrimo erecta, ovata , siccitate costato-plicata ;
operculum convexum, subulatum ; calyptra basi laciniata,
dense pilosa. — Java.
Schlotheimia teres. GCaulis repens, tenuis, vage ramosus ; rami
erecti, fastigiati, apice in ramulos brevissimos subfasciculatos
divisi; folia dense imbricata , erecto-patentia , apice recurva,
siccitate fanis ad instar contorta, oblonga, obtusa, costa valida
excurrente cuspidata , subintegerrima, basi carinata , altera
tantummodo fol ala plicata ; perichætialia minora, erecta,
ovato-lanceolata, costa in apiculum producta ; capsula erecta,
ovato-oblonga , siccitate plicata ; operculum conico-subulatum,
rectum ; calyptra plicato-sulcata , dein basi lacera, lævis. —
Java. Borneo. Sumatra.
SYMPHYSODON.
Calyptra mitræformis. Sporangium laterale, basi æquale.
Operculum conico-acuminatum, Peristomium duplex : eætervus e
dentibus 16, per paria connatis, lanceolatis, erecto-incurvis ;
interius e membrana dentes conjungente , dein dilacerata eos-
demque per paria connectente.
Muscus Indiæ orientalis dendroideus, transitum formans à
Neckera ad Leptohymenuim. Habitus prioris, peristomium
alterius; ab utroque genere diversus calyptra mitræformi et
dentibus per paria conjunctis.
Symphysodon neckeroides. Gaulis repens, filiformis, nudus,
stoloniferus , vage ramosus ; rami dendroiïdei , erecti, inferne
nudi, superne pinnatim vel bipinnatim divisi, compressiusculi ;
folia suboctofaria , erecta, lateralia, horizontaliter patentia, e
DOZY ET MOLKENROER. — MUSCI FRONDOSI. 315
basi semi-amplexicauli oblongo-lanceolata, acuminata, concava,
margine infra acumen planiusculum grosse serratum contracta,
costa tenui supra medium folii evanida ; perichætialia erecta,
capsula duplo fere longiora, oblongo-lanceolata , in acumen
filiforme serratum longe attenuata , plicata, costa tenui infra
folii medium evanida; capsula immersa, ovata ; operculum
convexum, rostratum ; calyptra basi incisula, sparse pilosa. —
PBorneo. Sumatra.
Syrrhopodon apiculatus. Caulis erectus, fastigiato-ramosus , fra-
gilis; folia dense imbricata , subsecunda, oblongo-lanceolata ,
apiculata, concava, integerrima , apice involuta, costa limpida
ad apicem usque producta ; perichætialia angustiora, costa
obsoleta vel nulla ; capsula erecta cylindrica , angusta, spira-
liter striata ; operculum conico-subulatum, rectum ; calyptra
capsulam maturam includens, fimbriato-lacera. -—— Java.
Sumatra.
Syrrhopodon revolutus. Caulis erectus, fasciculato-ramosus, teres,
_ fragilis ; rami breves , fastigiati ; folia dense imbricata, erecto-
patula , linearia, obtusa, costa excurrente apiculata , conca-
viuscula ; margine revoluto integerrimo marginata ; capsula
erecta, oblongo-cylindrica ; operculum planiusculum , subulato-
rostratum, rostro curvato ; calyptra basi pluries fissa. —
Java. Borneo. |
Syrrhopodon speciosus. Caulis adscendens , flaccidus , flexuosus ,
teres, dichotome ramosus; rami fastigiati . apice subfascicula-
tim innovantes ; folia in spiram dense congesta, erecta, oblonga,
subito in cuspidem piliformem contracta, concava , subinte-
gerrima , costa obsoleta ; capsula erecta cylindrica , angusta ;
operculum conico-subulatum, subobliquum; calyptra basi
fissa. — Java.
Trichostomum vaginatum. Caulis simplex , innovando ramulosus,
erectus, laxe foliosus ; folia alterna, remotiuscula, e basi
angustiore vaginante lanceolata , patentia , siccitate incurvato-
iorülia, obtusiuscula, concava, versus apicem denticulata,
916 LESPIAULT. —— SUR LE TUBER ALBUM,
costa crassa dorso asperula cum apice desinente ; perichætialia,
pauca, minora, costa obsoleta ; capsula erecta, ovata vel
ovato-oblonga ; operculum conico-subulatum, obliquum. —
Sumatra.
Trichostomum Blumü. Caulis erectus, subsimplex, gracilis,
teres, apice attenuatus vel in capitulum fructiferum prolife-
rumve incrassatus ; folia dense imbricata, erecto-patula,
stricta, lineari-lanceolata, subulato-acuminata, subinteger-
rima , apice involuta , costa lata excurrente dentata ; capsulæ
plures in capitulum foliis numerosis rosaceo-congestis latioribus
planioribusque cinctum congestæ , pedicelli brevis apice scabri
curvatura ad fructus maturitatem usque intra folia perichæ-
tialia reconditæ, ovales, basi asperulæ, siccitate plicatæ ;
operculum conico-acuminatum , subincurvum ; calyptra lacero-
fimbriata. -- Java. Borneo.
Zygodon anomalum. Caulis erectus , innovando ramulosus ; ra-
muli pauci, fastigiati; folia recurvo-patentia , oblongo-lan-
ceolata, costa crassa excurrente apiculata, integerrima , cari-
nata , undulata , siccitate crispata ; perichætialia ex ovata basi
filiformi-acuminata ; capsula erecta, oblongo-cytindrica, pli-
cato-costata ; operculum conico-rostratum, incurvum ; peristo-
mium simplex. — Java.
NOTE SUR LE TUBER ALBUM DE BULLIARD;
Par M. MAURICE LESPIAULT.
La figure du T'uber album, que Bulliard a donnée dans son
Herbier de la France, t. A0, À et B, est tout-à-fait insuffisante ;
elle n'offre ni section ni détails microscopiques , et elle a donné
lieu à tant de confusion et,de méprises, que l'existence de cette
espèce était encore problématique.
Ce Champignon, que M. de Saint-Amans envoya à Bulliard
des environs d’Agen, n'avait pas été retrouvé depuis par les bota-
LESPIAULT. —- SUR LE TUBRR ALBUM. 217
nistes, et c’est à tort que plusieurs auteurs, tels que Fries, ont
donné le T'uber album pour synonyme à des espèces dont ils ont
publié la description. Nous avons recueilli la Truffe blanche dans
les localités où furent trouvés les échantillons publiés par Bulliard,
et nous pouvons en donner des figures exactes avec les détails
de fructification. L'identité n’est pas douteuse, car aux environs
de Nérac, d’où nous avons rapporté notre Truffe, sur la lisière des
Landes et dans tout le département de Lot-et-Garonne, il n’y a
que cette espèce assez commune pour servir d’aliment (1),et M. de
Saint-Amans affirme que les paysans des environs d'Agen la man-
gent cuite dans du vin blanc.
Tuber album (Truffe blanche).
Sporanges globuleux transparents, contenant chacun une ou
deux sporidies ovales arrondies, moins allongées que dans la
Truffe comestible , d’abord incolores , ensuite rousses , couvertes
d’aiguillons qui, par leur forme et leur disposition, donnent à leurs
contours l'apparence de roues dentées. On aperçoit quelquefois
des traces d’une zone transparente qui entoure les pointes; les
sporidies sont gorgées de petits globules incolores et pellucides.
Peridium assez régulièrement arrondi, roussâtre, le plus souvent
lisse, paraissant quelquefois à la loupe légèrement tomenteux et
verruqueux, variant de la grosseur d’une noisette à celle d’un
gros marron. Chair d’abord blanche, prenant ensuite une teinte
d’un bistre violacé. et marbrée de veines blanchâtres. Consistance
à peu près la même que celle de la Truffe comestible.
L’odeur de cette Truffe est extrêmement forte et désagréable,
surtout à l’époque de sa maturité; on peut la comparer à celle du
gaz d'éclairage. Cette espèce végète à trois ou quatre pouces de
profondeur dans le sable des Landes, et se rencontre souvent avec
le T'uber cibarium : les cochons et les chiens savent la trouver et
la dévorent avec avidité. Elle est comestible d’après l’assertion de
(1) Il est clair qne nous ne parlons pas des espèces qu'il est impossible de
confondre avec la Truffe blanche, telles que la Truffe comestible et la Truffe
musquée.
918
LESPIAULT. — SUR LE TUBER ALBUM.
M. de Saint-Amans; nous n’en avons pas fait l’expérience, mais
son odeur repoussante nous permet de supposer qu'elle doit four-
nir un aliment très peu agréable.
Notre Truffe à de grands rapports avec le T'uber fœtidum, le
T'uber Borchui, le T'uber ferrugineum, le T'uber rufum et le Tuber
maculatum. Nous allons mettre en regard les principales diffé-
rences.
T'uber album.
Veines nombreuses, anastomo-
sées. Sporidies contenant des gra-
nules incolores. Chair ferme, ne
devenant jamais molle. Les granules
intérieurs ne forment pas saillie à la
surface des sporidies.
Sporidies hérissées. Veines bien
nettes, comme dans la Truffe co-
mestible. Odeur très forte de gaz bi-
carbure d'hydrogène. Chair ferme,
mais sans dureté, et se coupant ai-
sément.
Odeur très forte, très désagréa-
ble, Aucune tache,
Sporidies assez grosses. Il ne se
fait aucune fissure le long des veines
quand on coupe la chair. Odeur
très forte.
Peridium charnu. Sporidies pres-
que rondes et hérissées de pointes.
“=
Tuber fœtidum.
Veines peu nombreuses. Sporidies
remplies de granules bruns. Chair
d’abord un peu compacte, ensuite
molle. Les sporidies, distendues par
les granules intérieurs, ressemblent
à des framboises,
Tuber Borchü.
Sporidies presque nues. Veines
granuleuses, sans bords déterminés.
Odeur terreuse, un peu aromatique.
Chair compacte, cartilagineuse.
Tuber maculatum.
Odeur faible particulière. Saveur
amère. Taches livides à la surface.
T'uber ferrugineum.
Sporidies petites. Aussitôt que
. l’on coupe la chair, elle se fend le
long des veines. Odeur particulière.
Tuber rufum.
Peridium presque cartilagineux.
Sporidies allongées en ellipse, pres-
que lisses. |
LESPIAULT. — SUR LE TUBER ALBUM. 319
La Truffe que Bülliard à trouvée, plus tard, dans la forêt de
Rambouillet, et qu'il a figurée aussi dans la planche 404, sous le
nom de T'uber album, a beaucoup plus de ressemblance avec le
Balsamia vulgaris de Vittadini qu'avec notre espèce. Il ne serait
pas étonnant qu'il Peût confondue avec celles-ci, car on a beau-
coup de peine à les distinguer sans l’aide du microscope. Le Bal-
samia en diffère cependant par la couleur et la disposition des
veines, la mollesse de la chair et sa surface un peu bosselée. Sous
ces différents rapports, les fig. €, D, E, F, G de la table 404 de
Bulliard conviennent parfaitement au Balsamia , tandis que les
figures À et B ressemblent tout-à-fait au T'uber album.
Pour justifier, au besoin, de l'exactitude de nos analyses et de
nos dessins, nous conservons dans l'esprit de vin plusieurs échan-
tillons de la Trufle que nous venons de décrire. |
EXPLICATION DES FIGURES (Pzancue 6).
ABC, Truffes blanches de diverses grosseurs.
DEF, sections montrant la couleur de la chair, variant avec les degrés de matu-
rité, et passant du blanc au bistre violacé.
G, tranche très mince, prise entre les veines, et renfermant plusieurs sporanges.
H, quatre sporanges isolés et contenant de une à quatre sporidies à divers points
de maturité.
NOTE SUR LE MODE DE REPRODUCTION DU NOSTOC VERRUCOSUM :
Par M. GUSTAVE THURET.
Les Nostocs se composent de filaments en chapelet, logés dans
une masse mucilagineuse. Les chapelets sont formés d'une matière
granuleuse d’un vert bleuâtre, divisée en grains sphériques qui
se multiplient, comme on sait, par division transverse, c’est-à-dire
que chacun d’eux s’allonge d'abord dans le sens de la longueur
du chapelet, puis, s’étranglant de plus en plus vers le milieu, finit
par en former deux autres. Parmi ces grains, on trouve quelques
3920 G. THURET. — REPRODUCTION DU NOSTOC VERRUCOSUM.
globules plus volumineux, qui ont en général une teinte plus
claire : leur contenu n’est point granuleux, et ils paraïssent, au
microscope, bordés d’un cercle noir qui indique une plus faible
réfringence. C’est à ceux-ci que l’on à attribué, mais sans preuve,
comme le fait remarquer M. Dujardin (Thèse sur le Nostoc, 1838),
les fonctions de corps reproducteurs. L'étude que j'ai faite d’une
espèce très intéressante de nos environs (/Vostoc verrucosum) m'a
fait voir que ce n’est pas au moyen de ces globules, mais par les
chapelets eux-mêmes, que le Nostoc se reproduit.
Cette Algue, que j’ai trouvée en abondance durant toute la belle
saison dans un ruisseau de la Brie, forme Sur les pierres submer-
gées, particulièrement dans les endroits ombragés et où le cou-
rant est rapide, des coussins assez épais, d’un vert presque noir,
qui atteignent quelquefois près de deux pouces de large; mais
ces grands échantillons sont le produit de plusieurs Nostocs ag-
glomérés. Chaque individu représente une vessie de forme très
“irrégulière, plissée, arrondie, ferme, remplie d’une gelée ver-
dâtre, que je ne puis mieux comparer, pour l'aspect et pour la
consistance, qu’à la pulpe d’un grain de raisin : le centre est or-
dinairement occupé par un noyau blanchâtre, dans lequel les cha-
pelets paraissent au microscope enveloppés chacun d’une épaisse
couche mucilagineuse, comme M. Dujardin l’a figuré pour le Nos-
toc commun (Observ. au microsc., t. 29, fig. 8, a, b,). Lorsque
la plante est parvenue à tout son développement, la pellicule ex-
terne, formée par le mucilage épaissi, se crève et laisse échapper
la gelée verte qui se compose de mucilage et de chapelets. Ceux-ci
se répandent dans l’eau d’autant plus facilement qu’ils sont doués
à cette époque d’un mouvement spontané analogue à celui des
Diatomées. Ce curieux phénomène avait déjà été observé par Vau-
cher, qui avait cru le retrouver, quoique beaucoup moins sen-
sible (1), dans tous les autres Nostocs. Malgré l’assertion de ce
(4) Cette circonstance, jointe à la description de Vaucher ( Histoire des Tre-
melles, dans l'Histoire des Conferves d'eau douce, p. 225), ne me laisse guère de
doute sur l'identité de mon Nostoc avec le sien; mais je ne crois pas que ce soit
celui du Botanicon Gallium, qui est, d'après M. Duby, verrucis creberrimis aspe-
G. THURET. — REPRODUCTION DU NOSTOC VERRUCOSUM. 321
consciencieux observateur, malgré l’insistance avec laquelle il
cherche à généraliser ce fait (fist. des Tremelles, p. 215 et suiv.),
il est difficile de comparer des mouvements au moins équivoques
avec la mobilité si évidemment spontanée que possèdent les cha
pelets du Nostoc verrucosum. Peut-être n'est-il pas sans intérêt
de faire remarquer à ce sujet que le mouvement spontané , la lo-
comotion se retrouvent, sous des formes diverses, dans les Algues
qui, comme ce Nostoc, habitent les eaux courantes, dans les Os-
cillaires, dans les spores des Vauchéries , des Conferves, etc., et
que cette faculté semble être une condition nécessaire de leur
station.
Pour bien observer ce phénomène dans le Vostoc verrucosum ,
le moyen le plus simple est de déposer de beaux échantillons frai-
chement recueillis dans une assiette remplie d’eau, Au bout de
deux ou trois jours, la pellicule externe se rompt, les chapelets se
répandent dans l’eau, et vont former au fond de l'assiette ou à la
surface du liquide, une pellicule verte, à peu près comme les Os-
cillaires. Si alors on a recours au microscope, on verra que ces
chapelets, originairement très longs et contournés de mille ma-
nières, se sont divisés en nombreux fragments de longueur iné-
gale, presque tous droits ou à peine flexueux, qui se meuvent dans
le sens de leur longueur et semblent ramper sur les lames de
verre du porte-objet : leur marche est lente, mais bien sensible.
Les gros globules sont détachés et immobiles. Aucun grossisse-
ment ni mode d'éclairage, ni réactif, ni infusion coloréene trahit la
présence de cils vibratiles. On ne peut croire non plus que les
chapelets tournent sur eux-mêmes, car les granulations de la ma-
tière verte ne changent pas de place durant la progression, J’ai
vu se mouvoir des chapelets de trois grains seulement, mais jamais
des grains isolés.
Si l’on continue ces observations pendant quelques jours, on
verra les chapelets, devenus immobiles, augmenter de grosseur
rum., Jamais je n'ai rien vu de semblable. —La figure qu'en a donnée Vaucher est
mauvaise, comme celle de ses autres Nostocs : la meilleure que je connaisse est
celle de Micheli (Nov. Plant. Gen., tab. 67, fig. ?).
3e série. Bor. T. II. (Décembre 1844.) 1
Li
99 G. THURET. — REPRODUCTION DU NOSTOG VERRUCOSUM.
en même temps qu’il se développe un mucilage dont ils sont en-
tourés, comme d’une gaîné transparente (Voy. les fig.). Bientôt
les grains, considérablement élargis, se divisent pour en former
deux autres, mais latéralement et non dans le sens de la longueur
des chapelets. Cette formation se répète plusieurs fois, et il sem-
blerait naturel d'y chercher l’origine des nouveaux chapelets ;
malheureusement l’augmentation du nombre des grains, en di-
minuant la transparence, ne permet plus d’en suivre l’accroisse-
ment avec la même facilité. Leur masse confuse remplit entière-
ment le jeune Nostoc, qui se développe d’une manière très irré-
gulière et prend des formes très variables; quelquefois il devient
parfaitement sphérique. Ge n’est que plus tard, quand le mucilage
est plus abondant, quand les grains sont moins pressés à l’inté-
rieur du Nostoc, que l’on commence à distinguer les chapelets.
Ce mode de reproduction ne doit pas être considéré comme
particulier au ÂVostoc verrucosum : un examen attentif et persé-
vérant le fera certainement retrouver dans les autres espèces de
ce genre. J'ai moi-même observé fréquemment, parmi les mousses
et les hépatiques recueillies sur la terre humide ou sur les troncs
d'arbres, des chapelets dé Nostoc qui m'ont offert une série de
développements parfaitement semblable à celle que j'ai représen-
tée dans les figures 3, 4, 5. D’après la grosseur des grains de
ces chapelets, il serait permis de les rapporter au Vostoc commune,
dont les grains ont en effet un diamètre sensiblement plus grand
que ceux du Vostoc verrucosum (Voy. fig. 6). Néanmoins, comme
je n’ai pu en suivre le développement complet, je ne saurais dé-
terminer avec certitude à quelle espèce ils appartiennent.
EXPLICATION DES FIGURES ( Prancur 9).
Fig. 4 et 1”. Nostoc verrucosum de grandeur naturelle. |
Fig. 2. Chapelets du Nostoc verrucosum. ( Cette figure et les suivantes ont été
dessinées à un grossissement de 580 diamètres.)
Fig. à, 4, 5. Développement des chapelets. |
Fig. 6. Chapelets du Nostoc commune.
Fig. 7. Chapelets d’Anabaina licheniformis. On remarque souvent sur le dernier
F, DE GIRARD. — ARMERIA ET STATICE, 2923
article des filaments muqueux &, qui paraissent analogues à ceux que présente
quelquefois l'extrémité des Oscillaires.
Fig. 8. Chapelets de Collema crispum.
ARMERLÆ ET STATICES GENERUM SPECIES NONNULLAS NOVAS PROPONIT
FRÉDÉRIC DE GIRARD
( Monographiam mox editurus. )
ARMERIA,
4. Armeria villosa : foliis lineari-lanceolatis , in petiolum cunea-
tis, apice acutis, à-5-nerviis, pagina inferiori præsertim hir-
sutis : scapis basi hispidis : involucri foliolis exterioribus lineari-
lanceolatis, acuminatis ; subvalide mucronatis successivis sub-
elliptico-obovatis, obtusis seu cuspidatis , mucronatis ; intimis
lineari-lanceolatis acutis: limbi calycini dentibus nervis oppositis
ovato-triangularibus, mucronulatis : stigmatibus seorsum at-
tenuatis, acutis.
Hab. In Bætica prope urbem Malaga legit Rev. Dom Lopez,
qui ad CI. prof. Dunal, à quo accepi, misit. &.
Sürps pedalis et ultra, Ærm. plantagineæe Wild, subsimilis,
pilis patentissimis albis crebris in foliis scapique parte inferiore
datis hirsuto-villosa, |
2, Armeria stenophylla : foliis angustis, sublinearibus, utrinque
attenuatis, apice acutis, ciliolatis, superne canaliculatis : invo-
lucri foliolis extimis radio capituli brevioribus, acuminatis ;
successivis subellipticis, cuspidatis ; intimis lanceolato-obovatis,
cuspidatis vel muticis : calyce demum campanulato-infundi-
buliformi, tubo striato-villoso, ima basi paululum producto :
petalis oblongo-obovatis, integerrimis.
Hab. Patria ignota. Ex horto Veapolitano planta missa atque
in hort. Monspeliensi annis 1842 et 1843 culta.
3. Armeria Ruscinonensis : glaberrima : foliis densissimis, subli-
32h F. DE GIRARD. — ARMERIA ET STATICE.
nearibus vel sublanceolato-linearibus, acutatis, integerrimis,
flaccidis : scapis subduplo foliis longioribus, subflaccidis : in-
volucri foliolis latiusculis ; extimis radio capituli sæpissime
brevioribus, cuspidato-acuminatis ; successivis obtusis, cuspi-
datis; intimis radio capituli æquilongis emarginatis vel inte-
gerrimis : bracteis subcuneatis ; calycis tubo 10-costato-hirsuto,
limbi dentibus nervis oppositis deltoideis mucronulo ipsis duplo
longiore aristatis.
.Hab. Viget in rupestribus maritimis prope oppida Port-F'en-
dres et Collioure agri Ruscinonensis, Maio Junio, florens. Æ
h. Armeria juncea : foliis glaberrimis vel pilosiusculis , inferio-
ribus rosulatis linearibus, versus apicem gradatim attenuatis,
denticulatis, interioribus subfiliformibus integerrimis : scapis
junceis, glaberrimis : involucri foliolis pro majori parte sca-
riosis, mucronulo subflaccido apiculatis vel muticis : exterlori-
buscapituliradio brevioribus vel eum subæquantibus, sublanceo-
latis, acuminatis : calycis tubo toto hirsuto canescenti : limbi
dentibus nérvis oppositis rotundato-ovatis , subcuspidatis, mu-
cronulo dentis longitudine debili apiculatis.
Syn. Caryophyllus montanus minor flore globoso. Magnol bot.
Monsp. 5!
Statice Armeria $. Gouan fl. Monsp. 230.
Armeria alpina Benth. cat. (pro parte).
Hab. Oritur in sabulosis lapidosis descensus montis Capouladow
dicti haud longe à Monspelio, ascendit in monte proximo elatio-
rique Sérane atque in planitie montium nonnullorum Cebennen-
SUUS. :. «
5. Armeria neglecta : folns basi præsertim pilosis, nonnunquam
glabris, linearibus, angustis, exterioribus sublatioribus apice
attenuatis : scapis adscendentibus, foliis subsesquilongioribus :
involucri foliolis extimis capituli radium excedentibus, ovatis,
longe cuspidatis mucronulatisque : successivis breviter ovatis,
F. DE GIRARD. — ARMERIA ET STATICE, 325
longiuscule mucronulatis : intimis successivorum longitudine,
lineari-obovatis, acutis, mucronulatis : bracteis calyces supe-
rantibus.
Syn. Statice lusitanica capillaceo folio minima. Tourn. Enst.
R. H. 3SlA1.
Hab. In Lusitania legit olim Tournefortius noster (F7. in herb.
Tourn.
STATICE.
1. Statice reniformis : pruinosa : foliis caulinis reniformibus, sur-
orbiculatis, vel cordatis, carnosis : ramis inferioribus foliosis
sterilibus, superioribus aphyllis floriferis : spicis laxifloris, sur-
sum erectifloris.
Syn. Statice perfohata Decaisne in Aucher-Eloy Herb. or.,
n° 5246! 1840.
Hab. In Persiæ australis pratis salsis less Aucher - Éloy,
n° 5246 (Hb. Deless. et Mus. Paris!)
Obs. nomen a Celeb. Decaisne impositum retinere haud licet,
cum jam sit quædam stirps (mihi ignota) sub hoc nomine jam
publici juris facta. De Sf. perfoliata mentio est sub S£. otolepi
Schrenk Ann. sc. nat., 1843, 2 sér. XX, GA.
2, Statice cæsia : tota pulverulenta cæsiaque : foliis oblonge ovato-
spathulatis, obtusis : scapi ramis ramulisque erectis, superiori-
bus tantum fertilibus : spicis laxifloris : spiculis subteretibus : ca-
lyce bracteam interiorem duplo superante subobtuse 5-dentato.
Syn. Limonium Hispanicum articulatum et cϾsium Tourn.
Inst. R. IH. 312.
Hab. In Hispania (Tourn. Herb!) in eodem regno prope op-
pidum Elche Dus (Durieu in Hb. Maille!) &.
9. Statice Billardiert : foliis oblonge lanceolato-spathulatis, in-
terdum sublinearibus obtusiusculis lævibus : scapis pilis fasci-
culatis albidis hirtellis, nec tuberculato-scabris : ramis ramu-
926 F. DE GIRARD. — ARMERIA ET STATICE.
lisque densis, intricatis, sterilibus cum fertilibus intermixtis :
calyce bracteam interiorem obtusissimam muticamque duplo
superante, conico, breviuscule 5-dentato. |
Hab. In insulà Molucorum dictà Bourou legit Labillardière
(dedht CI. Webb. !)
: Obs, species $4. scabræ Thunb. similis, nec forte ab ea hs
cifice diversa.
h. Statice supina : caulibus prostratis : foliis majusculis, petio-
latis, limbo subrotundato vel depresse cuneato-obovato : scapis
valde ramosis : spicis laxifloris : spiculis tenuibus : calyce
conico bracteam interiorem cuneato-obovatam bis longitudine
superante.
Syn. Limonium Hispanicum Plantaginis foliis glabris, Tourn.
Inst. R. H, 342! — Quer flor. Espan. V. 353 n 7
Tab. In Hispanid ex Tournefortio et ad Lerida urbem ex Or-
tega in Quer fl. Esp. |, c.
9. Statice Tourneforu : foliis majusculis subrotundato-ovatis, pe-
tiolatis, bullatis, glabris : scapis laxissime ramosis, subrectis :
ramis oblonge paniculatis : spicis subdensifloris : calyce obtu-
sissime 5-dentato, bracteam interiorem vix excedente, piloso :
antheris oblongis, loculis basi acutis.
Syn. Limonium Hispanicum, Plantaginis foliis bullatis, Tourn.
Inst. R. H. 312. — Dodart Mém. Acad. (icon quoad scapum
imperfecta).
Hab. In Hispania crescit ex Tournefortio I. c. ; in hujus regni
provincià dicta Catalogne legit Dus Jesse (Hb. Requien!) %.
6. Siatice Bubantii : glaberrima : foliis lanceolato-spathulatis vel
obovato-spathulatis, in petiolum attenuatis, obtusis interdum
subacutis , apiculo sub apice dissito subflaccido, superne ener-
vis, petiolo limbum 1 1/2-9-plo superante plano : scapis erec-
lis, parcissime flexuosis nec rectis, subglaucescentibus, fere e
F, DE GIRARD, — ARMERIA ET STATICE, 9327
basi ramosis : ramis erectis, apice recurvis, secundis, oblonge
paniculatis, sterilibus subnullis : spicis erecto-patulis densiflo-
ris : bractea exteriore depresse ovata, acutiuscula : interiore
obovata basi cuneata apice obtusissima : calyce infundibuli-
formi, obtusissime 5-dentato : staminibus exsertis.
Syn. Statice lanceolata Rehb. PI. crit. VIII Et 964 fnec
Lnk). — Mutel fl.fr., suppl. fin, p. 174, sub St, dichotoma.
Statice Dodartii 8 humilhis, de Gir. nouv. espèces de Statice, in
Ann. sc. nat., 2 sér., 1842, tom. XVIT, p. 17.
Hab. In Galliæ occidentalis saxosis maritimis (D. Bubani!
J. Lloyd!) .
7. Statice delicatula : foliis ovatis obtusis subacuminatis, raro
lanceolatis, acutis, glaucis, pruinosis, à-5-nerviis : scapis tere-
tibus, rectis, media inferiore parte simplicibus, media supe-
riore subdistiche ramosis : ramis laxissimis, sursum ramosis :
spicis erecto-patulis, densiusculis : spiculis delicatulis, 2-3-flo-
ris : bractea exteriore deltoideo-ovata obtusiuscula : interiore
subdepresse elliptica, subobtusa : calyce bracteam interiorem
vix excedente , limbi dentibus subovatis acutiusculis : genita-
libus exsertis.
Syn. Stahce globularæfoha var. $ glauca Boiss. Foy. bot.
Espag. 531, tab. czv, f, A!
Hab. In regni Granatensis collibus argillosis prope 4dra au-
gusto legit CZ. Borssier, qui mecum amicissime communica-
|:
8. Statice duriuscula : subgracilis : foliis obovato-spathulatis , in
petiolum cuneatis , apice obtusissimis, marginibus revolutis ,
utrinque Î-nervis, pagina superiore subscabris : scapis fere e
basi ramosis, duris : ramis laxissimis, subdistichis, interdum
secundis : spicis laxifloris , elongatis : bractea interiore ellip-
tica , obtusa : calyce subcylindrico , anthesi peracta sub apice
subinfundibuliformi , Himbi dentibus deltoideo-ovatis, acutius-
culis : petalis subcuneatis, emarginatis, sinu obtusangulo,
928 F., DE GIRARD. —— ARMERIA ET STATICE,
Hab. In rupestribus maritimis oppidi Cette copiosa , in sabulo-
sis T'elonensibus loci dicti les Sablettes (Robert in Hb. Delile! ).
Julio augustoque floret .
9. Statice Gougetiana : foliis Abovato-spathulatis, obtusissimis,
petiolo limbo sesquilongiori, plano : scapis ramosis , apice
subrecurvis : ramis secundis , laxe paniculatis : spicis paten-
tissimis vel erecto-patulis, densifloris : spiculis imbricatis :
bractea exteriore obtusissima : interiore ea duplo longiore,
elliptica vel rotundata, sinu obtuso emarginata : calyce obtu-
sissime o-dentato : genitalibus exsertis.
Hab. In Algeria prope Amamm Miscouline haud longe ab
oppido Guelma dicto legit Doctor Gouget! Iterum ex Algeria à
D. Roussel in Hb. Moquin-Tandon vidi! .
40. Statice cyrtostachya : foliis densis obverse ovato-spathulatis
vel lanceolato-cuneatis, marginibus reflexis : scapis fere e basi
ramosis : ramis secundis , laxissime paniculatis , basi erectis ,
apice patentissimis : spicis summa parte reflexis, curvis,
laxifloris : spiculis paucifloris , uniserialibus : bractea interiore
ovato-elliptica obtusa, parte opaca dimidiam bracteæ longitu-
dinem vix superante atque in acumen acutum evanidumque
producta : antheris apice acutis, loculorum basi obtusiusculis.
Hab. Prope oppidum Oran in Africa Gallica detexit Doctor
Gouget. Æ.
A1. Statice Aucheri : foliis erectis, spathulato-cuneatis , limbo
oblonge subobovato, apice obtusissimis , obtuse mucronulatis,
subcarnosis : scapo e basi ramoso : ramis erectis, laxissime
paniculatis : spicis laxifloris, erectis, vix erecto-patulis : brac-
tea exteriore subacuta : interiore subrotundata, parte opaca
subconformi in acumen acutum producta : calyce obtusissime
5-dentato, tubo piloso : antheris oblongo-linearibus, utrinque
acutis.
F. DE GIRARD. — ARMERIA ET STATICE, 329
Hab. Ad thermas insulæ Cycladum dictæ T'hermiæ anno 1837,
detexit Aucher-Eloy, n° 2506 (Hb. Deless. ! etherb. Mus. Par.). . .
Obs. Ad St, ocymifoliam Poir. proxima accedit.
12. Statice hyssopifolia : suffruticosa : foliis anguste lanceolato-
spathulatis, in petiolum attenuatis, acutis, pagina superiori
tuberculato-asperrimis atque per tuberculos secundum margi-
nes positos denticulatis : pedunculis erectis, e basi ramosis,
cum ramis ramulisque tuberculato-asperrimis, pluries prolife-
ris et folia fasciculata cæteris simillima nec non pedunculum
floriferum agentibus : spicis laxifloris : bracteis lævibus--ealyce
bractea interiori æquilongo , tubuloso, 5-dentato , glaberrimo.
Syn. Limonium minimum , folus hyssopi subhirsutis Tourn.
cor. 25 ! (Tourn. Hb.!).
Hab. In insula Helena! (Tourn. Hb.!), in insula Tragonisi
(ex eod. in Hb. J'uss.!), in Creta Oliv. et Brug. (Herb. Mus.
Par.! et Req.!). %. |
13. Statice Mongolica : foliis oblongo:lanceolatis , in petiolum
cuneatis, marginibus flexuoso-crispis, remote denticulatis,
7-9-nerviis : scapis erectis vel inclinatis , basi simplicibus , e
media superiore parte ramosis : ramis patentissimis, ramulis
sursum secundis : spiculis 3-4-floris, imbricatis : bractea in-
teriore breviter ovata, emarginata : calyce late infundibuli-
formi : petalis lineari-cuneatis.
Hab. In horto Monspeliensi, paucis elapsis annis , culta fuit e
seminibus à Celeberrimo fischer cum nomine Sfatices Mon-
gohcæ acceptis : e Fischeriano nomine stirps in Mongolia nasci
patet. Æ.
A4. Statice Sinensis : foliis oblonge angusteque lanceolatis, media
inferiore parte sensim angustata , in petiolum decurrentibus ,
flexuosis : scapis apice ramosissimis : spicis erectis vel patulis :
spiculis multifloris : bractea exteriore ovato-rotundata , obtusis-
330 F. DE GIRARD. —— ARMERIA ET STATICE.
sima : interiore rotundata integerrima : calyce infundibuli-
formi , tubo piloso , limbo 10-dentato.
Hab. E Sinarum imperio attulit CI, G. Séaunton ex itinere le-
gati Britanni Macartney (Hb. Webb!). +.
15. Séatice imbricata : tota pubescenti-velutina : foliis lyratis,
divisuris sæpius sursum erectis subimbricatisque, lobo termi-
nali reniformi : scapis media superiore parte ramosis, atque
cum ramis ramulisque alatis : panicula secunda , corymbosa,
subdensa : alis ramulorum floriferorum cæteris minoribus :
bractea interiore lineari-cuneata, appendice scarioso flexuoso-
crispo coronata : calyce infundibuliformi, limbo subinteger-
rImo.
Syn. Statice imbricata Webb inéd.!
_Hab. In Canarus (Broussonnet in Hb. Bouchet !), in insula
T'eneriffæ legit Cel, Webb I &.
16. Statice lycopodioides : suffrutex, haud glauco-pruinosus :
caulhibus patulis , sursum ramosissimis : foliis imbricatis longe
deltoideis , acutissimis, brevibus, æquilongis, junioribus su-
perne canaliculato-concavis , inferne convexiusculis,
Syn. Statice juniperina Wild. Relig. Ms. ex Rœm et Sch.
syst. VI 7997?
Hab. In Asia (Hügel , n°950, in Hb. Imp. Vind.!). Fr.
Obs. Exemplar absque floribus : habitu vero a cæteris 44.
Lchino proximis diversa species videtur.
47. Siatice bracteata : foliis patentissimis , lineari-subulatis, pun-
gentibus, glauco-pruinosis, immixtis nonnullis brevioribus
latioribus sublanceolato-linearibus : pedunçulo foliis longiore :
spicis sursum erectifloris : spiculis dense imbricatis latis :
bracteis latissimis , luxuriantibus : exteriore cordata : media
interioreque complicatis, ad dorsum medium nervo dissito
aristatis, -
F. DE GIRARD. — ARMERIA ET STATICE, 01
Hab. In Aderbidjan prope Seid Khadjé detexit Aucher-Éloy.
(Id. b. Orient, n° 5242, in Hb. Mus. Par.! et Hb. Webb!) 5.
Obs. Stirps spectabilis, foliis S£ acerosæ Willd., bracteis la-
tissimis St. speciosæ L. simillima.
18. Statice horrida : foliis subulatis, cuspidatis, Junioribus prui-
nosis : pedunculis folia longe superantibus simplicibus vel
parce ramosis, puberulis, pruinosis : bracteis glaberrimis,
mucronulatis : media lineari apice acutata : interiore tubi ca-
lycis longitudine , subcuneato-obovata , apice acuminata : ca-
lycis limbi lobulis obtusis, muticis. |
Syn. Statice Hohenackeri Jaub. et Spach, Ann. sc. nat., 2sér.,
XX, 259! et Zllust. pl. Or. 162, t. 92!
Statice tenuifolia Jaub. et Spach., À nn sc. nat, 2° sér,, XX,
251! et Illust. pl. Or. 162!
Statice aciphylla Jaub. et Spach , A “A NOte, DSL NX.
951! et Ilust. pl. Or. 162.
Statice horrida Nob. Ms. et in 0. Imp. Vindob. ante julium
mensem anni 1848.
Hab. In Georgià caucasicä { Hohenacker unio itin. 1836 (in
H0, Imp. Vindob. et Hb. Req.!) in Hyrcanid (Aucher Hb. Or.,
n° 921 in Hb. Mus. Par.!), B.
19. Statice Jauberti : foliis viridibus , impunctatis, brevibus, su-
bulatis , rigidissimis , pungentibus , supra pubescentibus, infra
puberulis vel glabrescentibus : pedunculis brevissimis, pubes-
centibus : spicis brevissimis, paucifloris : bracteis puberulis
vel glabrescentibus , mucronulatis : calycis limbi lobulis trun-
catis subemarginatis muticis.
Syn. Statice erinacea Jaub. et Spach, Ann. sc. nat., 2° sér.,
XX, 255! et Jllust. pl, Or. 163!
Stalice pungens Jaub. et Spach, Ann. sc. nat., 2° sér,, XX,
209 ! et [llust, pl. Or, 163!
992 C. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
Hab. In Hyrcaniæ montibus et in Persia detexit Aucher. (Au-
cher Hb. Or. in Hb. Mus. Par.! et in Hb Webb!) ».
20. Statice Spachi : glauca : foliis elongatis , lineari-subulatis ,
pungentibus, rigidissimis,f£demum in spinas mutatis : vagina
subtruncata : pedunculis foliis multoties longioribus , flexuosis,
ramis erectissimis : spicis distichifloris vel sursum secundifloris,
sublaxifloris : bracteis glaberrimis , tubo calycino brevioribus :
media sub apice mucronulata : limbi calycis dentibus nervis
oppositis deltoideis acutis mucronulatisque.
Syn. Stalice tragacanthina Jaub. et Spach, Ann. sc. nat.,
2° sér., XX, 256! et Illust. pl. Or. 164!
Stahice Scorpius Jaub. et Spach, Ann. sc. nat., 2 sér., XX,
256! et Zllust. pl. Or. 164!
MÉMOIRE
SUR LE PHÉNOMÈNE DE LA COLORATION DES EAUX DE LA MER ROUGE;
Par M. C. MONTAGNE, D. M.
(Lu à l’Académie des Sciences, le 15 juillet 1844.)
°
.Ces faits apprendront aux hommes judicieux quelle est
l'importance des petites choses dans l'histoire de la nature.
BorY, Coquille, Hydrophyt., p. 40.
Ce long bras de mer qui sépare l'Arabie de l'Égypte, et que
les géographes modernes nomment golfe Arabique ou mer Rouge,
ne portait point ce dernier nom dans les livres saints ; il y est dé-
signé sous ceux de Bahhr-Souph. Les opinions ont été divisées
sur le sens qu’il fallait attacher au mot Souph. Les uns l’ont tra- .
duit par ceux de laiche , roseau , scirpe, papyrus, etc., plantes
cotylédonées qui ne croissent point dans la mer, les Zostères et
les Caulinies étant presque les seules qui habitent ses rivages ;
les autres, avec beaucoup plus de raison sans doute, ont rendu le
mot Souph par Algue, du grec ouxos, et ont appuyé leur senti-
ment sur le sens évident que présente ce mot dans divers passages
de la Bible , et entre autres au verset 6, chap. IT, du livre de
DE LA MER ROUGE. 339
Jonas. C’est ainsi que l’expliquent Celsius (1) et Bochart (2).
Selon ces savants orientalistes , le nom de Bahhr-Souph ne peut
donc avoir d’autre signification que celle de mer fertile en Algues
(mare Algosum) : or, les naturalistes savent que le golfe Arabique
est renommé par le grand nombre de ces végétaux, que nour-
rissent ses bas-fonds et ses rivages.
L'historien sacré ne s'étant jamais servi du nom de mer Rouge,
les traducteurs français de la Vulgate (3), qui ont admis cette
expression dans leur texte, ont donc suivi la version grecque des
Septante , qui l’introduisirent les premiers dans l’Écriture-Sainte
pour désigner le golfe en question.
Si l’on ouvre en effet le livre de l’Exode, on y voit, chap. XIII,
vers. 18, et chap. XV, vers. 4, que les mots Bahhr-Souph ont été
traduits, comme dans beaucoup d’autres lieux, par ceux de mer
Erythrée ou mer Rouge, nom sous lequel , au temps des Ptolé-
mées , le golfe Arabique était généralement connu.
Mais c’est dans Hérodote, c’est-à-dire bien antérieurement à
cette époque, qu'il faut chercher et qu’on rencontre ce nom em-
ployé pour la première fois. Ainsi, au début même de son histoire
on lit : Car ces peuples (les Phéniciens), partis des bords de la mer
Erythrée, vinrent s'établir sur ceux de la Méchterranée , dans le
pays qu’ils habitent encore aujourd’'hur, et s’y livrèrent à de longues
navigations (4).
Toutefois, chez ce père de l’histoire, le nom de mer. Rouge ne
_s’entendait pas seulement , comme dans le passage qui précède ,
de ce vaste golfe de la mer des Indes qui a été désigné depuis sous
celui de mer ou golfe d’'Oman ; il s’appliquait encore au golfe Ara-
bique tout entier et même à l'entrée du golfe Persique , ainsi que
les passages suivants en pourront faire fol.
Dans le premier , il s’agit du canal entrepris par Nécos, roi
d'Égypte, et continué par Darius. « L'eau dont il est rempli. dit
Hérodote (5), vient du Nil et y entre un peu au-dessus de Bubas-
(1) Hierobotanicon, IT, p. 68.
2) Geographia sacra, p. 283.
3( La Sainte-Bible, édit. de Cologne, réimprimée à Paris par Desoer, en 4849.
4) Hérodote, liv. I, 4. Édit. Bipont.
8) Id., II, 158.
(
(
(
331 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX.
tis. Ce canal aboutit à la mer Erythrée près de Patumos , ville
d'Arabie. » |
Et plus loin : « Nécos ayant donc abandonné l’entreprise du
canal, tourna toutes ses pensées du côté des expéditions militaires ;
il fit faire des trirèmes sur la mer septentrionale (mer Méditer-
ranée) et dans le golfe Arabique , sur la mer Erythrée (1). »
Ailleurs , enfin, Hérodote, en parlant des Perses, dit que « le
pays qu'ils habitent s'étend jusqu’à la mer méridionale qui a reçu
le nom de mer Erythrée (2). »
Voilà pour les noms. J’ai déja montré comment il fallait inter-
préter celui de Bahhr-Souph. Quant à l’étymologie du nom de mer
Rouge, rien de bien certain n’est parvenu jusqu’à nous. Les au-
teurs des publications les plus récentes sur la géographie ne pren-
nent même plus la peine de reproduire les diverses. opinions
émises à différentes époques sur l’origine contestée de ces noms.
C’est au reste dans Strabon (3), Pline (4), Quinte-Curce (#) et
dans Niebubr (6), qui les rapporte toutes, qu’on en peut lire la
longue et fastidieuse énumération.
Remarquons bien toutefois que ces opinions , toutes également
erronées et insoutenables sur l’étymologie du nom de mer Ery-
thrée, s'appliquent exclusivement à la mer d'Oman et tout au plus
à l'entrée du golfe Persique, mais point du tout au golfe Arabique.
J’ai tout lieu de croire que le phénomène dont il va être ques-
tion dans ce Mémoire sera propre à jeter quelque lumière sur cette
étymologie si vainement cherchée jusqu'ici, Observé d’abord et
à plusieurs reprises par un des plus célèbres naturalistes de l’é-
poque actuelle, ce phénomène a été revu vingt ans plus tard, mais
sur une plus grande échelle , par un voyageur instruit, digne de
toute croyance, et qui, par cela même qu'il est désintéressé dans
la question, n’en est que plus propre à confirmer la première dé-
couverte.
(1) Herod., IT, 159.
(2) Id, IV, 37.
(3) Strab., lib. XIII, cap. m1, $ 20, p. 438, edit. Siebenk. et Tzschuck.
(4) Plin. Sec. Hist. nat., lib. VI, cap. xxvur.
(5)
(6)
5) Curt. Lib. VII, '8.
6) Niebuhr, Descr. de l'Arab., tom. IT, p. 460 et 299.
DE LA MER ROUGE. 3939
Le phénomène de la coloration des eaux de la mer Rouge va
nous occuper maintenant. Après en avoir donné un court histo-
rique et montré que quelque chose d’analogue avait déjà été ob-
servé en Europe sur le lac de Morat, j'indiquerai quelle est la
nature de la matière à laquelle est due cette coloration, et à quel
règne , à quelle famille naturelle il convient de rapporter les êtres
qui la composent. Dans un appendice, enfin, je signalerai plusieurs
autres faits de coloration de la mer plus ou moins analogues ou
tout-à-fait semblables à celui-ci.
En novembre dernier, M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire m'of-
frit de me remettre, pour l’examiner, une substance recueillie sur la
mer Rouge par un de ses amis, M. Evenor Dupont, qui venait de
faire par le paquebot à vapeur le trajet de Bab-el-Mandeb à Suez.
Cette substance colorait en vert tendre un morceau de toile de
coton d'environ 2 décimètres carrés. Après avoir mouillé un coin du
linge, j’enlevai avec la pointe très acérée d’une aiguille à cataracte
une portion de la matière verdâtre qui le recouvrait par petites
plaques ; l’ayant humectée avec un peu d’eau , sur une lame de
verre où Je l'avais déposée, je la plaçai sous le microscope et vis
que j'avais affaire à une Algue qui m'était inconnue. de fis part à
M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire du résultat de ce premier exa-
men, en le priant de me donner sur cette plante tous les renseigne-
ments qu’il m'avait promis pour le cas où elle me paraîtrait mériter
quelque intérêt. Une relation très circonstanciée du phénomène
_ne tarda pas à me parvenir à sa sollicitation. M. Evenor Dupont,
avocat fort distingué de l’île Maurice, et de plus homme d'esprit,
ainsi qu’on en pourra juger sur le récit de sa découverte , que je
vais transcrire ici tout entier, voulut bien exposer brièvement les
principales circonstances du fait intéressant qu’il avait observé.
Mais je le laisserai parler lui-même, car sa narration me semble
propre à intéresser tout le monde.
À M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire.
« Mon cher ami,
» Vous me demandez quelques détails sur les circonstances dans
» lesquelles j’ai recueilli la plante cryptogame que je vous ai portée
336 C. MONTAGNE. —- SUR LA COLORATION DES EAUX
» de la mer Rouge, et qui paraît, me dites-vous, une espèce nou-
» velle. Les voici :
» Le 8 juillet dernier (1813), j'entrai dans la mer Rouge par
» le détroit de Bab-el-Mandeb sur le paquebot à vapeur l’ Atalanta,
» appartenant à la Compagnie des Indes. Je demandai au capi-
» taine et aux officiers, qui depuis longtemps naviguaient dans ces
» parages, quelle était l’origine de cet antique nom de mer Ery-
» thrée, de mer Rouge ; s’il était dû, comme le prétendent quel-
» ques uns, à des sables de cette couleur ou, selon d’autres, à des
» rochers. Nul de ces Messieurs ne put me répondre; ils n’avaient,
» disaient-ils, rien remarqué qui justifiàt cette dénomination.
» J’observais donc moi-même à mesure que nous avancions ; mais
» soit que tour à tour le bâtiment se rapprochât de la côte ara-
» bique ou de la côte africaine , le rouge ne m’apparaissait nulle
» part. Les horribles montagnes pelées qui bordent les deux ri-
» vages étaient uniformément d’un brun noirâtre, sauf l’apparition
» en quelques endroits d’un volcan éteint qui avait laissé de lon-
» gues coulées blanches. Les sables étaient blancs, les récifs de
» corail étaient blancs de même, la mer du plus beau bleu céru-
» léen : j'avais renoncé à découvrir mon étymologie.
» Le 45 juillet, le brülant soleil d'Arabie m’éveilla brusquement
» en brillant tout-à-coup à l'horizon, sans crépuscule, et dans
» toute sa splendeur. Je m’accoudai machinalement sur une fe-
» nêtre de poupe pour y chercher un reste d’air frais de la nuit,
» avant que l’ardeur du jour l’eût dévoré. Quelle ne fut pas ma
» surprise de voir la mer teinte en rouge aussi loin que l'œil pou-
» vait s'étendre derrière le navire! Je courus sur le pont, et de tout
» côté je vis le même phénomène.
» J'interrogeai de nouveau les officiers. Le chirurgien prétendit
» qu'il avait déjà observé ce fait, qui était, selon lui, produit par
» du frai de poisson flottant à la surface ; les autres dirent qu'ils
» ne se rappelaient pas l’avoir vu auparavant : tous parurent sur-
» pris que j'y attachasse quelque intérêt.
» S'il fallait décrire l'apparence de la mer, je dirais que sa sur-
» face était partout couverte d’une couche serrée, mais peu épaisse,
» d’une matière fine, d’un rouge-brique un peu orangé : la sciure
LA
DE LA MER ROUGE. 297
» d’un bois de cette couleur, de l’acajou, par exemple, produirait
» à peu près le même effet. Il me sembla , et je le dis alors, que
» c'était une plante marine : personne ne fut de mon avis. Au
» moyen d’un seau attaché au bout d’une corde, je fis recueillir
» par l’un des matelots une certaine quantité de la substance ;
» puis, avec une cuiller, je l’introduisis dans un flacon de verre
» blanc, pensant qu’elle se conserverait mieux ainsi. Le lendemain
» la substance était devenue d’un violet foncé, et l’eau avait pris
» une jolie teinte rose. Craignant alors que l'immersion ne hâtât
» la décomposition au lieu de l'empêcher, je vidai le contenu du
» flacon sur un linge de coton (le même que je vous ai remis); l’eau
» passa à travers, et la substance adhéra au tissu. En séchant, elle
» devint verte, comme vous la voyez actuellement. Je dois ajouter
» que le 45 juillet nous étions par le travers de la ville égyptienne
» de Cosseir ; que la mer fut rouge toute la ‘journée; que le len-
» demain, 16, elle le fut de même jusque vers midi, heure à la-
» quelle nous nous trouvions en face de Tor, petite ville arabe dont
» NOUS apercevions les palmiers dans une oasis au bord de la mer,
» au-dessous de la chaîne de montagnes qui descend du Sinaï jus-
» qu’à la plage sablonneuse. Un peu après midi, le 16, le rouge
» disparut, et la surface de la mer redevint bleue comme aupara-
» Vant. Le 17, nous jetions l'ancre à Suez. La couleur rouge s’est
» conséquemment montrée depuis le 15 juillet, vers cinq heures
» du matin, jusqu’au 16, vers une heure après midi, c’est-à-dire
» pendant 32 heures. Durant cet intervalle, le paquebot filant huit
» nœuds à l’heure, comme disent les marins, à parcouru un espace.
» de 256 milles ou 85 lieues et un tiers.
» Dans les divers ouvrages relatifs à l'Égypte et à la mer Rouge
» Que j'ai eu occasion de lire, je ne me rappelle point avoir trouvé
» la mention d’un fait semblable : il me paraît cependant peu pro-
» bable qu’il n’ait pas été observé par d’autres. J’ai à me repro-
» cher de n’avoir pas questionné le pilote arabe que nous avions à
» bord et qui depuis vingt ans parcourait cette mer. C’est une idée
» qui ne m'est malheureusement venue que trop tard.
» Si la chose en valait la peine , dans votre opinion, je pourrais
» demander de nouvelles observations au chirurgien ou aux offi-
3° série. Bor. T. II. ( Décembre 1844.) 22
338 €. MONTAGNE. -— SUR LA COLORATION DES EAUX
» ciers de l’Atalanta, car il me serait facile de leur écrire par la
» voie d'Alexandrie.
» Veuillez me croire, mon cher Geoffroy, etc.
« EVENOR DUPONT. »
Dans la lettre qui accompagnait cette relation , M. Isidore
Geoffroy me disait que si ces détails me semblaient insuffisants ,
je pouvais en toute confiance m'adresser directement à son ami, et
que. je le trouverais disposé à me donner de vive voix tous les
éclaircissements dont je croirais avoir besoin.
J’appris en eflet de la bouche même de M. Dupont plusieurs
choses qui donnent une nouvelle importance à la note qu’on vient
de lire, et entre autres celle-ci, que c’est dans la haute mer et non
dans le golfe Arabique que le chirurgien du paquebot lui à dit
avoir observé à plusieurs reprises le phénomène de la coloration
des eaux : or c’est cette mer, d’où proviennent les bras persique
et arabique , qui a recu le plus anciennement le nom de mer Ery-
thrée , et c’est elle encore qu’on avait en vue, lorsque l’on s’est
épuisé en conjectures sur l’étymologie de ce nom.
L'étude de la plante terminée, et nanti des documents qui pré-
cèdent, je pris la résolution de m'adresser à M. Jomard, membre
de l’Institut, non seulement dans le dessein de lui faire part d’un
fait qui me paraissait de nature à exciter aussi la curiosité des
géographes , mais encore afin de prendre près de lui, tant en sa
qualité de chef du dépôt des cartes à la Bibliothèque royale que
comme ancien membre de la commission d'Égypte , des rensei-
gnements sur les ouvrages à consulter pour m’assurer si ces faits
étaient réellement nouveaux et n’avaient point encore été vus par
d’autres. Ce savant ne connaissait rien qui eût trait à l'observa-
tion de M. Dupont. Nous feuilletämes ensemble les questions ré-
digées par Michaelis (1) et la Description de l'Arabie (2) par
Niebuhr, chargé d’y répondre, sans rien trouver non plus qui se
(1) Recueil de questions proposées à une Société de savants qui, par ordre de.
S. M. Danoise, font le voyage de l'Arabie. Amsterdam, 1774, in-4.
(2) Description de l'Arabie, par Niebubr. 2 vol. in-4.
DE LA MER ROUGE, 299
rattachât de près ni de loin au fait dont il à été parlé. EL pourtant
la première de ces questions est ainsi posée : Quel est ce Souph
qui a donné son nom à la mer Rouge ?
J’ouvris l'Encyclopédie géographique de Murray, et j'y lus :
« Les variétés de couleur de la mer sont probablement dues à des
» matières animales ou végétales répandues à sa surface, dans un
» état de décomposition qui lui communique diverses teintes (1), »
On voit que cela n’a qu’un rapport éloigné avec le phénomène de
la mer Rouge.
Ritter (2) mentionne seulement ce passage du voyageur Salt,
où il est dit que près des îles de la baie d’Amphila « la mer était
» colorée d’un rouge foncé autour du vaisseau par les Mollusques
» qui tapissaient le fond à une profondeur de 20 brasses, » et que
« tout l’équipage , étonné de ce phénomène, donna à ces pa-
» rages le nom de véritable mer Rouge. »
Malte-Brun (3), enfin, résume en peu de mots tout ce qui a
été dit jusqu'ici à ce sujet. Voici comme il s'exprime : « C’est de
» ces plantes marines que le golfe Arabique a recu le nom de
» Bahhr-Souph, c’est-à-dire mer des Algues ; celui de mer Rouge,
» que les Grecs donnaient à toutes les mers qui baignent l’Arabie,
» paraît tenir au nom propre d’Edom ou Idumée, qui signifie aussi
» rouge. »
Il est une particularité que je ne dois pas taire, mais à laquelle
il ne faut pas toutefois accorder plus de valeur qu’elle ne mérite :
c'est que, selon M. Jomard, de qui je tiens le fait, toutes les an-
ciennes cartes de géographie du moyen-âge représentent le golfe
Arabique coloré en rouge-brique. Ce savant géographe me montra
entre autres, pour preuve, une grande carte peinte sur bois, se re-
pliant sur elle-même comme les feuilles d’un paravent, et qui est
intitulée : {las catalan de l'an 1375. Get atlas, qui appartient
aujourd'hui à la Bibliothèque royale, faisait autrefois partie de
celle de Charles V (4).
(1) Hugh Murray, An Encyclopædia of Geography. London, 1834, in-8.
(2) Géographie générale comparée, Afrique, édit. franç., tom. I, p. 325 ; in-8.
Paulin, Paris, 1836.
(3) Géographie, t. VII, p. 244.
(4) Dans un Passage de la mer Rouge, “bauche de l'enfance de Raphaël, ce
L
310 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
M. Jomard m'’ayant manifesté le désir de communiquer à la
Société de Géographie le fait observé par M. Evenor Dupont, Je
reproduisis dans une lettre que j’eus l'honneur de lui adresser les
principaux passages du récit de ce voyageur.
Ma tâche d’historien n’était point encore terminée ; je n'igno-
rais pas qu’un célèbre naturaliste avait parcouru l'Égypte dans ces
derniers temps, qu’il s'était même avancé jusqu’à la mer Rouge
et avait fait quelque séjour sur ses côtes. Comme avant de s’adon-
ner exclusivement à l’étude des animalcules infusoires , sujet sur
lequel il a doté la science d’un magnifique ouvrage, M. Ehrenberg
avait aussi cultivé la Botanique et publié même quelques plantes
cellulaires, je dus rechercher si parmi ses autres écrits je ne trou-
verais rien qui eût trait au phénomène de la coloration de cette
mer. J’avouerai franchement qu'à l’époque où je commencai à
étudier l’Oscillatoriée en question, il ne me revint pas dans l'esprit
que M. Morren en avait dit deux mots dans un Mémoire sur la
coloration des eaux, mémoire que j'avais pourtant lu au moment
de sa publication (1). La nature du sujet que j'avais à traiter m'im-
posait l'obligation de le consulter de nouveau. J’y trouvai en effet
à la page 58, de même que dans l’ouvrage du docteur Mandl sur
l'usage des microscopes (2), l'indication des sources où je devais
puiser les documents qui m’étaient nécessaires. Ces sources étaient
deux Mémoires du savant prussien sur la coloration des eaux, in-
sérés, l’un dans les Mémoires de l’Académie de Berlin (3), l’autre
dans les Annales de Poggendorf (4). C’est dans ce dernier Mé-
grand peintre a aussi représenté la mer de couleur rouge. Un de mes amis,
M. Saint-Elme Leduc, a vu cette ébauche à Rome.
(1) Morren, Recherches sur lu rubéfaction des eaux et leur oxygénation par les
animalcules et les Algues, p. 58. On trouve dans le même ouvrage une foule de
documents très variés sur la coloration des eaux par {es substances animales et
végétales. — Voyez encore à ce sujet : Dunal, Mémoire sur les Algues qui colo-
rent en rouge certaines eaux des marais salants méditerranéens (par extrait dans
les Ann. Sc. nat., 2° Sér., Bot., tom. IX, p.172) ; —Nees d'Esenbeck, à la suite
de l'édition allemande des Mémoires de Rob. Brown, 1825, I, p. 343 et 571.
(2) Mandl, Traité pratique du microscope et de son emploi à l'étude des corps
organisés, suivi de recherches, etc. Paris, in-8. Baïllière, 1839.
(3) Mémoires de l'Académie des Sciences de Berlin, 1829, p. 43.
(4) Poggendorf, Ann. der Phys. und Chem. Band XVIII, p. 504.
DE LA MER ROUGE. ol
moire que je me convainquis, à mon grand étonnement, que le fait
observé sur la mer Rouge par M. Evenor Dupont, bien qu’il se
soit présenté à lui dans des dimensions tout autrement considéra-
bles, n’était pourtant pas nouveau, et que M. Ehrenberg l’avait
observé dès 18923, dans la baie de Tor. Je viens de dire « à mon
grand étonnement, » parce qu’à l’exception de M. Morren, cité
plus haut, aucun ouvrage de botanique ne signale la découverte
de l’académicien de Berlin ; aucune des nouvelles classifications
d’Algues publiées dans ces derniers temps (1) n’enregistre le sin-
gulier genre qu'il a introduit dans la science, on pourrait dire
clandestinement. On en cherche vainement encore l'indication ,
soit dans la disposition systématique de la classe des Algues que
M. Endlicher a publiée dans un troisième supplément à son Genera
Plantarum , soit dans l'excellente et d’ailleurs si complète notice
bibliographique des travaux relatifs aux Hydrophytes, qu'il a
placée en tête de ce supplément (2).
Il n’est pas hors de propos de donner une traduction de l’article
extrait des Annales de Poggendorf, où sont consignés des faits si
dignes de piquer la curiosité et de fixer un moment l'attention des
géographes et des naturalistes.
« Pendant l’année 1823, dit M. Ehrenberg, je fis un séjour de
» plusieurs mois à Tor, sur les bords de la mer Rouge, tout près
» du mont Sinaï. Le 10 décembre, j'y vis le surprenant phénomène
» de la coloration en rouge de sang de toute la baie qui forme le
» port de cette ville. La haute mer, en dehors de l'enceinte des
» COraux, Conservait sa couleur ordinaire ; les courtes vagues d’une
» mer tranquille apportaient sur le rivage, pendant la chaleur du
» Jour, une matière mucilagineuse d’un rouge de sang , et la dé-
» posaient sur le sable, en sorte que, dans l’espace d’une bonne
» demi-heure, toute la baie, à marée basse , fut entourée d’une
» ceinture rouge de plusieurs pieds de largeur. Je puisai de l’eau
» avec des verres , et je les emportai dans une tente que J'avais
(1) La Phycologia generalis de M. Kützing n'avait point encore paru au mo-
ment où j étais occupé de ces recherches.
(2) Mantissa botanica altera sistens generum plantarum supplementum lertium.
Vindob. 4843. DRE AIRE TT NAS
3h2 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
» près de la mer. Il fut facile de reconnaître que cette coloration
» était due à de petits flocons à peine visibles, souvent verdâtres,
» quelquefois d’un vert intense , mais pour la plupart d’un rouge
» foncé : toutefois l’eau sur laquelle ils nageaient était parfaite-
» ment incolore. Ce très intéressant phénomène , propre à rendre
» raison de l’étymologie du nom que cette mer a recu (étymologie
» restée d’ailleurs jusqu'ici dans une complète obscurité), ce phé-
» nomène attira toute mon attention, et je l’examinai à loisir, et
» avec tout le soin dont je suis capable, pendant plusieurs jours,
» J’observai même au microscope la matière colorante. Les flocons
» étaient formés de petits faisceaux de filaments d’une Oscilla-
_» toire; ils étaient fusiformes ou allongés, irréguliers, avaient ra-
» rement plus d’une ligne de grosseur, et étaient contenus dans
» une sorte de gaîne mucilagineuse ; mais ni les filaments, pris
» séparément dans chaque flocon, ni les flocons eux-mêmes, ne se
» ressemblaient entre eux. Pendant que le soleil brillait sur l’ho-
» rizon, J'observai encore que ceux-ci se maintenaient à la surface
» de l’eau, dans les verres que j'avais emportés avec moi, et que
» pendant la nuit, ou lorsque j'agitais le vase, ils en gagnaïent le
» fond : quelque temps après , 1ls remontaient à la surface. Ce
» phénomène avait quelque ressemblance avec celui qu'offrirent à
» l'observation du docteur Engelhardt les eaux du lac Morat, et les
» figures données par De Candolle montrent une conformation
» très voisine. |
» L’enveloppe mucilaginiforme et la réunion de plusieurs fila-
» ments en très petits faisceaux fusiformes rassemblés, mais non
» confondus, donnent à la substance de la mer Rouge un carac-
» tère propre, qui en fait un genre d’Algue fort distinct. »
Après avoir assigné à ce genre ses caractères diagnostiques ,
M. Ehrenberg ajoute :
« Le phénomène de la mer Rouge ne fut pas permanent, mais
» périodique. Je l’observai trois autres fois, les 25 et 30 décembre
» 1893, et le 5 janvier 1824 (1). »
(1) M. Ehrenberg reparle une autre fois de son genre richodesmium aux p 106
“et 122 de son grand ouvrage sur les Infusoires. À la pâge 122, on trouve encore
exprimée cette opinion, que des bandes vertes observées par Chamisso (le 25 no-
DE LA MER ROUGE. 348
On ne peut manquer de lire ici avec intérêt le jugement porté
sur ces faits par l’un des savants les plus illustres de notre temps.
Voici les propres termes dont se sert M. Alex. de Humboldt dans
un rapport fait à l’Académie de Berlin, sur les résultats du Voyage
en Égypte de MM. Ehrenberg et Hemprich :
« La couleur de la mer Rouge a été depuis longtemps l’objet
» d’un grand nombre de recherches : M. Ehrenberg a vu le pre-
» mier qu’elle reconnaissait pour cause la présence d’une petite
» Oscillatoire , d’un de ces êtres qui tiennent le milieu entre les
» règnes animal et végétal. » Voyez Bericht über Hemprich's und
Ehrenberg's Reise. Acad. der Wissensch. zu Berlin, 1826,
|:,48 +4
Comment se fait-il qu'après la relation qu'on vient de lire, et le
rapport dont elle a été suivie, l'observation de M. Ehrenberg n'ait
point eu plus de retentissement, et que, pour la plupart des sa-
vants, elle soit restée pour ainsi dire comme non avenue? Je pense
que cela peut tenir à deux causes principales , à savoir : 1° qu’elle
n’a point fait l’objet d’un Mémoire spécial qui vint fixer sur elle
l'attention des botanistes et des géographes ; 2° qu’elle a été pu-
bliée, je ne dirai pas dans une langue étrangère, car quiconque
veut suivre aujourd’hui les progrès de l’esprit humain est obligé
de connaître les principales langues de l’Europe, mais dans un
Journal de Physique et de Chimie , où l’on ne saurait guère s’at-
_ tendre à trouver de la botanique, et dans un temps où les publi-
cations de tout genre se succédant avec une si effrayante rapidité,
les hommes spéciaux peuvent à peine parcourir les livres qui trai-
tent de la science dont ils s'occupent.
C’est pour obvier à cet inconvénient que j'ai tenté de réunir en
un seul faisceau quelques faits épars relatifs à ce grand phéno-
mène , et que j'ai l'honneur de les soumettre au jugement éclairé
de l’Académie. J'espère montrer aussi dans un appendice que ce
phénomène est beaucoup plus général qu’on ne le soupconnerait,
vembre 1811) sur l'océan Atlantique, entre Ténériffe et le Brésil, et dont il rap-
porta quelques exemplaires desséchés, étaient peut-être formées d'individus appar-
tenant à la même espèce,
3 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
et qu’il ne forme qu’un épisode, remarquable toutefois, de l’his-
toire des mers.
Bien longtemps avant d’avoir lu la relation précédente des faits
observés dans la baie de Tor, je connaissais le Mémoire de De
Candolle sur la coloration en rouge des eaux du lac de Morat (1),
et je me proposais bien d’en parler et de comparer ensemble ces
deux phénomènes analogues. C’est à quoi je vais consacrer quel-
ques lignes.
Sur la fin de l'hiver de 1895, le lac de Morat se couvrit en
plusieurs places d’une substance rouge qui le colorait d’une facon
si extraordinaire, dit De Candolle, que les habitants riverains en
furent vivement frappés. Ce phénomène, bien qu'il ait attiré alors
pour la première fois l'attention des savants, n’était cependant
pas nouveau ; il.se reproduit en effet à chaque printemps, et les
pêcheurs , qui le connaissaient sans doute depuis longtemps, ex-
priment son apparition en disant que le lac fleurit.
La matière prise vivante fut envoyée à De Candolle, qui l’étudia
au microscope, et donna dans le langage botanique ses caractères
distinctifs. Il en fait une espèce d’Oscillatoire , parce qu’en effet il
a vu que les filaments qui la composent, dudiam. de 1/360 de ligne,
étaient doués de mouvement, et qu'ils se fléchissaient avec assez
de rapidité, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre; leur couleur
rouge-brun à aussi quelque ressemblance avec celle de la plante de
la mer Rouge. Ce serait peut-être ici le lieu de tracer un parallèle
entre les deux productions ; mais je préfère le différer jusqu'au
moment où j'aurai donné sur cette dernière tous les documents que
j'ai pu recueillir. J’ajouterai donc ici seulement que la substance
qui colorait le lac de Morat ne couvrait pas ce lac d’une manière
continue, mais qu’elle s’y montrait sous la forme de longues lignes
rouges, parallèles entre elles et au rivage, et que les brises la
poussaient dans les petits golfes où elle s’amoncelait , et corail
le lac comme d’une écume fine et rougeûtre.
(1) Notice sur la matière x a coloré en rouge le lac Morat en 1825, par De
Candolle, dans les Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de
Genève, 1825, II, p. 29-42, avec fig.
DE LA MER ROUGE. 305.
C’est probablement, comme le dit encore De Candolle , cette
production qu'ont eue en vue Sulzer (1) et Haller (2) , le premier
en la désignant par ces mots : Byssus aquathica purpurea subtilis-
sima, filamentis partim ramosis, partèm non ramosis ; le second en
la caractérisant ainsi : Conferva purpurea aquis innatans. À quoi
Haller ajoute : Vonne ista causa aquarum quæ dicuntur in sangu-
nem conversæ, Sulzero dictæ in lacubus prope Andelfingen (3).
On voit que toutes ces choses ont une origine analogue, et
que si, faute de documents suffisants , il est téméraire d’aflirmer
leur identité, on peut néanmoins conjecturer, sans s’écarter beau-
coup de la vérité, qu’il existe entre elles les rapports les plus in-
times. Ce que dit Sulzer des filaments rameux de sa Conferve ne
s'oppose d’ailleurs pas le moins du monde au rapprochement fait
par De Candolle, car tous les micrographes savent, par expérience,
combien il est difficile, même avec un bon instrument amplifiant,
de décider qu’on a sous les yeux un filament simple ou ramifié, et
quelle attention il faut apporter, quelle habitude il faut avoir des
observations de ce genre, pour éviter l'erreur.
Après la lecture du passage que j'ai traduit du Mémoire de
M. Ehrenberg, il m'était bien permis de soupconner que l’Algue
recueillie par lui à Tor n’était pas différente de celle rapportée
par M. Dupont; néanmoins, malgré l'espèce de concordance que
(1) Schweiz. Reise, p. 12.
(2) Stirpes Helveticæ, TX, p. 106, n° 2109.
(3) Dans l'excellente monographie du genre Oscillaire , que M. Bory de Saint-
Vincent a insérée dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle, ce savant, par
des motifs qui pourront ne pas paraître suffisants, a changé le nom d’Oscillatoria
rubescens (non purpurea) que lui avait donné De Candolle, et l'a remplacé par
celui d'O. Pharaonis, qui rappelle, dit-il, une des plaies d'Égypte, le miracle des
eaux changées en sang. Ayant reçu moi-même sous ce dernier nom une Oscilla-
toire dont les échantillons me furent communiqués par MM. de Brébisson et Le--
normand , j avoue que si la figure donnée par De Candolle mérite, comme je le
suppose, quelque confiance, les filaments des deux espèces offrent des articles qui
diffèrent trop de longueur pour appartenir au même type spécifique. Dans l'es-
pèce de la Normandie, j'ai trouvé ces articles d’une longueur égale au diamètre,
et l'endochrôme, au lieu d’être monogonimique, était composé de grains séparés,
comme dans le genre Beggiatoa, que vient d'instituer M. lecomte de Trevisani, V,
End. Gen. PI. Suppl. I.
36 €. MONTAGNE. —- SUR LA COLORATION DES EAUX
j'apercevais dans les faits, je ne pouvais en avoir uné certitude
physique et matérielle, et partant pleine et entière, qu’en les
comparant entre elles. Je pris donc le parti de consulter le pre-
mier de ces voyageurs, en ayant soin de joindre à ma lettre une
esquisse de ma plante, et quelques individus sur talc. La réponse
ne se fit point attendre; et le célèbre académicien de Berlin me
confirma dans mon opinion sur l’identité des deux Algues, Il
voulut bien même m'adresser, dans sa lettre, quelques eéxem-
plaires sur tale, et d’autres encore étendus sur le papier qui lui
avait servi à les recueillir dans la baie de Tor. Au moyen de ces
précieux objets de comparaison, il me fut facile de me convaincre
en effet que les deux plantes n’offraient pas la plus légère diffé-
rence.
Nous allons passer, maintenant , à l'établissement des carac-
tères botaniques sur lesquels sont fondés le genre et l'espèce.
M. Ehrenberg a donné à ce genre le nom de Trichodesmium (1),
et voici comment il le définit :
= Fila septata, fasciculata nec oscillantia ; fasciculi discreti, muco
involuti, sociales, liberè natantes.
Quant au nom, il y a bien déjà, à la vérité, parmi les Champi-
gnons, un genre homonyme créé par Chevalier, dans sa Flore
des environs de Paris; mais le nom du botaniste francais n'ayant
pu être adopté à cause de la priorité acquise à celui de Graphiola
de M. Poiteau, je conserverai religieusement ici le premier de
ces noms.
À l'égard des caractères génériques, je ne les modifierai que
pour les rendre comparables à ceux des genres voisins de la
même tribu.
CHar. GEN. Fila libera, membranacea, tranquilla, simplicia,
septata, fasciculata, fasciculis discretis muco obvolutis.
Alg& sociales, primè rubro-sanguine#, tandem virides , su-
perficiei maris. immenso grege innatantes.
Car. sPeCir. T'richodesmium erythræum : filis liberè natantibus
(1) Ce nom est formé de +pË, +oryos, cheveu, soie, et de %snès, lien, botte,
fagot, c'est-à-dire filaments reliés en faisceaux.
DE LA MER ROUGE. 917
membranaceis sanguineo-rubricosis (pressione mutuà exsiccatio-
neve?) ancipitibus in fasciculos minutos fusiformes et muco invo-
lutos paralleliter conjunctis, articulatis , articulis diametro sub-
dupld brevioribus, geniculis æqualibus tandem constrictis aut
exstantibus.
Desc. On imagine bien, sans que j'aie besoin de le dire, l’im-
possibilité où je me trouve de donner une description satisfaisante
de cette, Algue, que je n'ai pas vue vivante. Tout ce que je puis
faire, en m'aidant et des renseignements puisés aux diverses
sources dont j'ai parlé, et des restes desséchés de la plante, c’est
de tracer en peu de mots les caractères qui en font une Algue sut
generis ; une Algue extrêmement remarquable, eu égard au rôle
qu’elle est appelée à jouer dans la nature.
Caractères physiques. Un des caractères, le plus saillant peut-
être, qu'offre cette Algue , dont nous discuterons tout-à-l’heure la
place dans le système, c’est de vivre en société et de couvrir de
ses nombreux essaims des espaces de mer considérables. C’est
grâce à l'excellente idée qu’a eue M. Évenor Dupont de vider sur
un morceau de percale le flacon rempli d’eau de mer et de Tri-
chodesmium, qu'il m'est devenu possible de déterminer la forme
normale et primitive, et de mesurer les dimensions des fascicules
que constituent les filaments par leur agrégation. Place-t-on sur
le porte-objet d’un microscope composé le linge de coton, au
tissu duquel est restée adhérente lAlgue en question, on voit, à
un grossissement de 50 fois le diamètre, et dans les lieux où
celle-ci est le plus clair-semée, des flocons épars , excessivement
petits, assez semblables, par leur port, à des Ascarides vermicu-
laires, c’est-à-dire remarquables par leur forme lancéolée ou en
fuseau et par leur belle couleur rouge-cerise, quoique le plus
grand nombre ait subi cette sorte de décoloration propre aux Al-
œues et surtout aux Floridées, qui met à nu la couleur verte de la
chlorophylle. Mesurés au micromètre, on trouve que leur longueur
ne dépasse guère un demi-millimètre , et que leur diamètre varie
entre un et deux vingtièmes de millimètre. Comparée au dia-
mètre des fils du tissu de coton, leur longueur mesure deux de
318 C. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
ces diamètres. Après avoir mouillé et placé le linge sous la len-
tille n° 5 d’une loupe montée, j'ai enlevé avec précaution un
flocon isolé de tous ses voisins et conséquemment très propre à me
montrer d’une facon distincte sa forme véritable. Celui-ci avait
en outre conservé sa couleur primitive; il était d’un beau rouge,
tel que je l’ai reproduit dans la planche qui accompagne ce mé-
moire. Je l’ai mis sur une lame de verre avec une goutte d’eau et
l’ai examiné au microscope composé, à un grossissement de
460 fois le diamètre. J’ai vu alors que, sensiblement plus gros vers
sa partie moyenne, il allait en s’amincissant un peu vers les bouts,
qui sont comme tronqués, et qu'il était entièrement composé de
filaments très grêles et parallèles entre eux.
Considérés isolément , les filaments qui forment les faisceaux
du Trichodesmium erythræum varient un peu dans leur diamètre,
celui-ci, chez les uns, restant en-decà de 3/400 de millimètre,
et dépassant , chez les autres, même un centième de millimètre.
Les exemplaires de Tor sont en général un peu plus étroits que
ceux de la haute mer. Ils sont tous plus ou moins aplatis en lame
d’épée (ancipitia) ; mais cela peut tenir (1) à ce que la dessicca- ,
tion , en les privant sans retour de leur élasticité , les plonge dans
un état de collapsus dont une immersion nouvelle dans l’eau n’a
plus la puissance de les tirer. La description très abrégée de
M. Ehrenberg ne permet pas d’avancer une opinion sur la forme
des filaments, lorsqu'ils sont encore doués de la vie. M. Kützing,
qui en a donné tout récemment (Phycolog. gener., p. 188) une
phrase diagnostique , note aussi cet aplatissement sans exprimer
le doute s’il tient ou non à la cause probable que je viens d’indi-
quer. Quoi qu’il en soit, ces filaments ne sont pas continus, mais
divisés à leur intérieur en articles de dimension variable. Ces ar-
ticles ont une longueur absolue qui varie entre 1/300 et 2/300 de
millimètre ; en sorte que, comparée au diamètre, celle-ci est tantôt
de moitié moins grande, tantôt elle lui est égale : on croirait même
voir quelquefois qu’ils sont comme réunis par paires (geminati) ,
ce qui peut dépendre d’un mode particulier d’accroissement par
(1) Le même phénomène se présente chez beaucoup d’autres Algues filamen-
teuses. V. Cuba, Crypt., éd. fr., p. 28.
DE LA MER ROUGE. 3119
dédoublement de l’endochrôme , analogue d’ailleurs à celui des
autres Confervacées. Dans les filaments devenus transparents par
l'évacuation de la. matière rouge ou verdâtre, l’article entier ou
lendochrôme présente la forme d’une ellipse dans le sens transe
versal. Chez presque tous les filaments, le tube est parfaite-
ment uniforme ; mais on en rencontre néanmoins un certain
nombre dans lesquels il est sensiblement resserré ou comme
étranglé au niveau des cloisons, de facon à figurer un collier dont
les perles seraient transversalement oblongues ; et d’autres enfin
où ces mêmes cloisons semblent faire saillie au-dehors , dernier
cas où le filament ne ressemble pas mal à un de ces Vers in-
testinaux qu’on appelle éænia. Les individus communiqués par
M. Ehrenberg offraient de préférence la seconde forme. Les en-
dochrômes contenus entre ces cloisons sont uniformément quadri-
latères, à angles souvent arrondis, et, dans les individus déco-
lorés (1), paraissent composés d’une matière chlorophyllaire
continue, peu ou point granuleuse. Dans beaucoup de filaments,
j'ai observé que cette matière se contractait vers l’axe du tube et
y formait une longue strie, tantôt interrompue cà et là, tantôt
continue comme dans le Zignoa percursa Trevis. (Ulva percursa,
Ag.). Il est possible toutefois que la dessiccation soit pour quelque
chose dans cette dernière circonstance. Les articles m'ont paru
aussi se séparer avec une grande facilité. Ne serait-ce pas là un
des moyens de reproduction ou de multiplication de la plante, que
nous avons vue disséminée sur une si vaste surface? Comme chez
la plupart des Algues que distingue la couleur rouge, cette cou-
leur disparaît promptement sous l’influence des rayons d’un soleil
éclatant. Nos voyageurs ont constaté que le. T'richodesmium était
primitivement d’un rouge de sang ; mais que vue en masses d’une
grande étendue , l’Algue prend une teinte qui se rapproche du
rouge-brique. Dans l’état de végétation, elle ne communique pas
sa couleur à l’eau sur laquelle elle surnage ; ce n’est que lors d’un
séjour prolongé pendant vingt-quatre heures dans un flacon bou-
ché qu’elle teint celle-ci en rose, en devenant elle-même d’un
(1) Notez bien que j'entends par là ceux qui, de rouges qu'ils étaient d'abord,
sont devenus verts ou porracés.
390 C. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
violet foncé. Nous avons vu dans le Mémoire cité. de De Candolle
qu’une coloration semblable ou peu différente avait été communi-
quée à l’eau douce dans laquelle on avait laissé séjourner deux
ou trois jours l’Oscillaire rougissante du lac de Morat.
On aurait pu déjà conjecturer à l’avance que la réunion fasci-
culaire des filaments de l’Oscillatoriée de la mer Rouge tenait à
la présence d’une substance gélatiniforme qui les relie entre eux,
puisque les fascicules ne sont point contenus dans des gaines
membraneuses ; mais M. Ehrenberg a mis la chose hors de
doute en constatant sur les lieux mêmes, par l’observation directe,
que, dans l’état de vie, chacun de ces fascicules est effectivement,
‘enveloppé d’une couche de mucilage. Le même savant a fait en-
core cette autre curieuse remarque, que les flocons qu'il avait
emportés dans des verres pour les examiner à loisir dans sa tente,
se maintenaient constamment à la surface du liquide pendant la
chaleur du jour et sous l’influence de la lumière éclatante du
soleil, tandis que, pendant la nuit, dans l’obscurité, ou lorsqu'il
agitait fortement le vase, 1ls gagnaient Je fond. C’est encore un
nouveau rapport avec l’Algue de Morat. M. Ehrenberg ne dit pas
s’il en était ainsi pour le phénomène considéré dans sa généralité,
et M. Dupont avoue n’avoir pas porté son attention sur ce point,
et regrette de ne pouvoir nous fournir aucun renseignement à cet
égard. |
J’ai signalé dans cette description les rapports de similitude
ou d’analogie plus ou moins prochains qui existent entre le T'ri-
chodesmium erythrœum et l’Oscillatoria rubescens. Ces deux Algues
n'offrent guère , du reste, que des-dissemblances. Celle de Morat
difière en effet essentiellement de celle de la mer Rouge par ses
mouvements d’oscillation observés par De Candolle. En plaçant
le Trichodesmium parmi les Oscillatoires, M. Kützing (1) s’est
Surtout laissé guider par une certaine analogie de structure dans
les filaments. On ne saurait disconvenir que l'examen de l’Algue,
dans l’état où elle lui a été communiquée, soit par MM. Ebrenberg
et Kunze, soit par moi-même, n’était guère propre à l’éclairer
(1) Phycol. gener., p. 188. ;
DE LA MER ROUGE. : 991
suflisamment sur cette disposition fasciculaire des filaments qui la
rapproche beaucoup plus du genre Microcoleus que de tout autre.
Ce n’est que tout récemment que j'ai eu l’idée, qui m'a si bien
réussi, de rechercher s’il ne serait pas possible de trouver isolés
sur le linge quelques uns des flocons de la plante, dans les en-
droits où elle y était plus rare. Si mon savant confrère de Nord-
hausen avait été à même de voir, comme M, Ehrenberg et
comme moi, ces petits faisceaux presque microscopiques isolés les
uns des autres, il aurait indubitablement modifié son opinion
touchant la légitimité du genre Trichodesmium. Dans sa corres-
pondance avec moi au sujet de cette plante, M. Kützing convient
que le genre lui aurait semblé irréprochable et aurait pu être
admis sans difficulté dans le cas où nulle motilité n’eût été obser-
vée dans les filaments; mais il ne pense pas que le fait ait été mis
hors de doute, Selon moi, une conjecture, quelque probable
qu’elle paraisse, doit s’effacer devant un fait bien constaté, Or,
M. Ehrenberg affirme n’avoir pas vu de mouvement pendant la
vie du T'richodesmium. Jusqu'à ce qu’une observation contradic-
toire, faite sur les lieux par un aussi habile naturaliste, vienne
détruire cette assertion, on me permettra d'admettre le fait et de
repousser la conjecture.
Le Trichodesmium erythrœum n’a encore été observé avec
certitude que dans la mer, et principalement dans le golfe Arabi-
que, dont il couvre quelquefois la surface dans une immense
étendue. Toutefois, si l’on se rappelle, d’une part, que c’est la mer
d’'Oman qui a recu le plus anciennement le nom de mer Erythrée,
et de l’autre, que le chirurgien de l’Ætalanta affirme qu’un phé-
nomène de coloration semblable, quelle que soit d’ailleurs l’explica-
tion qu'il en donne, s’y est passé sous ses veux plusieurs fois, on
se persuadera que ce golfe a dû présenter aussi de tout temps le
même phénomène, et que, pour y avoir été remarqué seulement à
des époques toutes récentes, 1l n’est pourtant pas absolument nou-
veau. Les exemples semblables fourmillent dans l’histoire des
sciences naturelles , et, pour une citation, l’on n'aurait que l’em-
barras du choix.
I me suffira de rappeler, comme touchant de plus près au fait
992 C. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
en question ,. celui de l’Oscillatoire de Morat, laquelle, inaperçue
ou négligée pendant des siècles, n’est parvenue que depuis vingt
ans à peine à la connaissance des naturalistes.
Cette Algue vit donc à la surface de la mer, qu’elle recouvre de
ses innombrables flocons dans des espaces que l'esprit à peine à
imaginer. [l paraît que sa présence n’est pas continuelle, qu’elle
est soumise à des retours périodiques, et que c’est là une des
causes qui ont le plus contribué à la soustraire jusqu’en 18923
à la connaissance des voyageurs , mais surtout des naturalistes :
l'indifférence assez générale pour les phénomènes de la nature a
fait le reste.
M. Ehrenberg l’a observée le premier dans la seule baïe de
Tor; mais à M. Evenor Dupont appartient le mérite d’avoir
constaté sa présence , sans aucune interruption , sur une étendue
de près de quarante myriamètres , c’est-à-dire à perte de vue à
babord et à tribord du navire dans tout le trajet qu’a fait le bateau
à vapeur depuis le travers de Cosseir jusqu’à celui de Tor (4).
Caractères naturels et classification. — 11 s’agit maintenant
d’assigner à cette Algue la place qu’elle doit occuper dans le
système en vertu de ses caractères naturels.
Nous avons déjà vu qu'elle a des analogies avec les genres
Oscillatoria et Microcoleus. Son port, qui résulte de sa forme
fasciculée , et aussi un peu sa structure, l’éloignent suffisamment
du premier pour qu’on ne puisse pas les confondre ; elle diffère
surtout du second par l’absence de cette gaine membraneuse qui,
chez celui-ci, enserre la plus grande partie de la longueur des
filaments. Le caractère tiré de l’immobilité de ces derniers dis-
suade d’ailleurs de rapprocher le Trichodesmium ni de l’un ni de
l’autre de ces genres. Si l’on ne faisait attention qu’à la structure
des filaments, à la forme de leurs articles ou endochrômes, et à la
(1) M. Kützing est donc mal renseigné quand il donne à cette algue pour ha-
bitat le sable du rivage (Am Strande des rothen Meeres). S'il avait lu le Mémoire
original que j'ai cité, et qui est inséré dans les Annales de Poggendorf, il se serait
assuré que le Trichodesmium couvrait la baie de Tor tout entière , et que ce qu'on
en voyait sur le sable du rivage y avait été apporté par les vagues et laissé par
le reflux.
DE LA MER ROUGE, 399
mucosité qui les enduit, on trouverait un plus étroit rapport entre
cette Algue et le genre Myxonema Fr., genre dans lequel entre
la Conferva dissiliens Dillw. (4), à laquelle M. Agardh rapporte
avec quelque doute la Conferva brachymelhia Lyngb. La fig. B
de la planche 65 de l'ouvrage de Dillwyn, intitulé : Bratisch Con-
ferven, qui représenté la plante grossie, donne une assez juste
idée des articles de la nôtre dans un de ses états. Mais l’étude du
Myæonema brachymelia Fr., espèce que j'ai reçue dernièrement
de M. Lehmann, m'a montré des endochrômes si exactement sem-
blables à ceux du Trichodesmium que , sauf les dimensions, qui
sont d’un tiers moindre à peu près, on jurerait , en jetant les yeux
sur les dessins que j'en ai faits à la chambre claire, qu’ils appar-
tiennent, sinon à la même plante, du moins au même type. Le
genre qui nous occupe a encore les filaments libres du Tiresias de
M. Bory, et même la couleur d’une de ses espèces, T. ericetorum,
Fr.; mais, outre que les articles en sont un peu différemment
conformés, cette particularité de vivre par groupes d'individus
réunis en fascicules par du mucilage, me paraît l’en distinguer
génériquement. On pourrait enfin trouver une petite somme de
rapports communs entre ce genre et le Scylomena, immobile
comme lui et qui vit aussi bien dans la mer que dans les eaux
douces. Toutefois, et sans parler du défaut de mucosité dont
celui-là s’enveloppe , la confusion deviendra impossible si l’on se
rappelle que celui-ci à des filaments rameux pourvus d’un double
tube, et que le tube intérieur est tout autrement conformé.
Je mentionne ici toutes ces analogies pour mieux faire con-
naître par exclusion de caractères la plante dont je me suis
constitué l'historien. Mais, si d’une part, le T'richodesmium a
quelques affinités avec les Confervées, ainsi que nous sommes
forcé de le reconnaître, de l’autre, il en a bien plus encore avec
les Oscillatoriées, parmi lesquelles il a été déjà placé, et où je pro-
pose de le maintenir. La place qu’il me paraît devoir y occuper
(1) M. Berkeley m'écrit que personne, en Angleterre, ne sait ce que c’est que
la Conferva dissiliens Dillw., et que les phycologues de ce pays entendent géné--
ralement sous ce nom aujourd’hui le Desmidium mucosum Bréb.
3° série. Bor. T. IL. (Décembre 184%.) 23
901 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
viendrait, si je ne me trompe, immédiatement après le genre
Microcoleus Desmaz.
Le singulier phénomène de la coloration opérée à la: surface de
la mer Rouge, coloration à laquelle nous avons vu que ne parti-
cipent point les eaux elles-mêmes, a dû être, chaque fois qu’il s’est
reproduit, un sujet nouveau d’étonnement pour les peuples qui
en ont été témoins. On ne saurait douter non plus que les jon-
gleurs et les charlatans, après avoir probablement calculé à
l’avance son retour ‘périodique , ne s’en soient servis pour gou-
verner la multitude par la menace d’une calamité prochaine, dont
ils ne manquaient pas de présenter ce signe comme le précurseur
redoutable. C’est encore à une cause, sinon tout-à-fait semblable,
au moins fort analogue, qu'il faut attribuer, selon plusieurs
naturalistes, au nombre desquels figure M. Ehrenberg, ces
eaux du fleuve et des lacs changées en sang dans l’une des plaies
d'Egypte, explication que M. Morren trouve un peu hasardée,
bien que pourtant elle ne soit pas invraisemblable. Quant au
phénomène de la mer Rouge, par cela même que son étendue
lui imprimait un caractere de majesté propre à vivement frapper
l’imagination du vulgaire, il a dû produire plus de sensation
encore. Car, aujourd'hui même qu’on en connaît l’origine, si l’on
compare ensemble l’immensité de ce phénomène et l’infinie peti-
tesse de l’être qui le produit, on ne pourra se défendre d’un sen-
timent profond d’admiration pour la toute-puissance qui fait de
si grandes choses avee de si faibles moyens.
Je ne dois pas terminer cé Mémoire sans adresser quelques
recommandations aux personnes qui font aujourd’hui le trajet de
Bombay à Suez sur les bateaux à vapeur. Dans le cas où le hasard
en rendrait quelques unes témoins du phénomène de coloration
dont il vient d’être traité, elles rendraient service aux sciences
naturelles et à la géographie en répondant, soit par la voie de
la presse, soit par quelque communication à l’Académie des
Sciences, à plusieurs questions qu’il serait important de résoudre
pour arriver à la connaissance complète du phénomène et de
l’Algue à laquelle 1l doit sa naissance :
1° L'immobilité des filaments ayant été contestée, chercher à
J “
DE LA MER ROUGE. 395
s'assurer, au moyen du microscope ou même d’une forte lentille,
s’ils jouissent ou non d’un mouvement d’oscillation quelconque.
2° Constater par des mesures micrométriques si la différence
de dimension qu'ont présentée les fascicules observés par M. Eh-
renberg et ceux qu'a rapportés M. Evenor Dupont reconnaît pour
cause la présence de la gaîne mucilaginiforme dans les premiers,
et sa dessiccation ou une altération quelconque qu'elle aurait subie
dans les seconds. Ce sera un moyen de montrer en mêmetemps la
longueur et l’épaisseur de cette enveloppe, dont il est facile de
comprendre que je n’ai pu tenir compte.
3° Noter les localités précises , et dans la grande mer, la lati-
tude et la longitude où le phénomène aura été observé, le temps
qu’il aura duré, l’époque de l’année , et autant que possible les
circonstances météorologiques qui l’accompagnaient.
h° Rechercher surtout si l’Algue se maintient constamment à la
surface de la mer, ou si, comme la vu M. Ehrenberg chez les
individus transportés dans sa tente, elle plonge ou gagne le fond
ou du moins disparait pendant l’obscurité de la nuit, circonstance
intéressante à connaître, et dont M. Dupont, à son grand regret,
n'a pas eu l’idée de s’assurer , faute d'en apprécier la portée.
5° Enfin, ne pas perdre de vue non plus l'observation
du chirurgien anglais de l’Ætalanta, qui avait vu le même phé-
nomène se présenter à plusieurs reprises dans le golfe d’Oman,
et faire tous ses efforts pour vérifier le fait et l’appuyer sur de
nouvelles observations. On sent tout d’abord, sans que j'aie
besoin d’insister sur les motifs, combien cette vérification mérite
qu'on y attache d'importance.
APPENDICE,.
Pour ne pas partager l’attention du lecteur en l’appelant si-
multanément sur des objets étrangers peut-être au phénomène
que j'ai cherché à faire connaître dans ce Mémoire, je me suis à
dessein abstenu de mêler aux documents qui précèdent ceux que j'ai
extraits de quelques voyages de circumnavigation exécutés dans
différentes mers. Néanmoins je n’ai pas cru devoir passer sous
356 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
silence plusieurs faits curieux, qui ont une relation plus ou moins
prochaine avec celui que nous a présenté le golfe Arabique. Il
serait beaucoup trop long de les rappeler tous, car il est peu de
navigateurs qui, dans un voyage de long cours, n'aient eu à
enregistrer quelque apparence de la mer , ou semblable ou analo-
gue à celle dont M. Dupont nous a peint le tableau. Je me bor-
nerai en conséquence à citer 101 le passage suivant de Péron,
extrait du #’oyage de découvertes aux terres australes. On y
verra qu’une production animale avait aussi donné à la mer, dans
une immense étendue, une coloration différente de celle qui lui
est naturelle. Et par la citation tout entière on se convaincra en
outre que, même à cette époque, les phénomènes dont il s’agit
n'étaient déjà plus nouveaux pour lillustre voyageur, et qu’il
avait dès lors formé le projet d’en donner une histoire complète,
dont malheureusement on n’a rien retrouvé dans ses papiers à sa
mort.
«Mais ce qui fixa plus particulièrement nos regards (1), dit
» Péron, ce fut une espèce de poussière grisâtre qui couvrait la
» mer sur un espace de plus de 20 lieues de l'Est à l'Ouest. Déjà
» ce phénomène avait été observé par Banks et Solander, dans les
» parages de la Nouvelle-Guinée ; ces deux illustres voyageurs
» rapportent que les matelots anglais, comparant cette poussière
» à de la sciure de bois, l'avaient désignée sous ce dernier nom :
» Sea saw-dust. Il y a, eneffet, une sorte de ressemblance gros-
» sière entre les deux objets dont il s’agit; mais en soumettant
» cette prétendue sciure de bois au foyer d’un microscope , on
» reconnaît dans chacun des atomes qui la composent une confor-
» mation si régulière et si constante qu’on ne doit pas hésiter à
» les regarder comme autant de petits corps organiques, etc. (2).
» La multiplication prodigieuse que suppose une telle quantité
» d'œufs n’est pas sans exemple dans Ja nature; il suffira de
» rappeler à cet égard les mers de sang dont parlent plusieurs
(1) On était alors au banc des Amphinomes, par les 19° 41” 34" lat. sud,
147° 3 24°’ longit. E. du méridien de Paris.
(2) Péron, Voyage de découvertes aux terres australes, tom. Îl,:p. 239 et suiv.
DE LA MER ROUGE. Sn
» navigateurs célèbres , et qui doivent leur couleur à une certaine
» espèce de Crustacés microscopiques. »
Ici l’auteur donne une longue énumération des voyageurs qui
ont mentionné des faits semblables et pour laquelle je renverrai
au lieu cité de son ouvrage. Puis il ajoute :
« M. Du Tilleul, ex-commissaire de marine, a fait, durant un
» voyage de France à la côte de Coromandel, des observations
» analogues le long des côtes de Guinée. La mer pendant plusieurs
» jours parut comme couverte de sang tout aussi loin que la vue
» pouvait s'étendre. Ge phénomène, qui d’abord effrava beaucoup
» les matelots, paraissait dû à une couche assez épaisse d'animaux
» microscopiques (1).»
On lit au bas de la page où se trouve le passage que je viens de
citer, une note signée de M. Louis de Freycinet, dont les sciences
et cette Académie ont à regretter la perte récente. Je demande la
permission de la rapporter tout entière, parce qu’elle ne me semble
pas déplacée 1ci :
«M. Péron, dit notre célèbre navigateur, se proposait de
» revenir un jour dans un ouvrage particulier sur ce phénomène
» vraiment remarquable de lhistoire de l'Océan; il espérait
» prouver que tous ces prodiges de mer jaune , de mer de lait,
» et surtout de mer dé sang, dont parlent tant d'auteurs célèbres
» de l'antiquité, ne sont pas aussi absurdes qu'on s’est plu de
» nos jours à le répéter, et qu’ils doivent rentrer dans la classe
» des faits physiques , tout aussi bien que les pluies de pierres, etc.
» Il n’a laissé aucune trace de ce travail dans ses manu-
» sCrits (2). »
La vaste érudition de mon ami le Révérend M. J. Berkeley, à
(4) Comme ils n’ont point été examinés , c’est une pure supposition de Péron.
Cette couche pouvait donc tout aussi bien appartenir au règne végétal.
(2) Je pourrais encore citer la page 255 du tome I de la Zoologie du Voyage
dela Coquille, commandée par M. Duperrey, aujourd'hui membre de l’Académie
des Sciences; on y lit ce qui suit : « Un phénomène qui paraît se reproduire avec
assez de fréquence sur les côtes du Pérou est celui de la coloration de la mer en
rouge vif... mais les naturalistes ont reconnu que cette coloration était due à des
animalcules.» —Voyez encore à ce sujet : Bory, Hydrophyt. de lu Coquille, p. 33.
325$ ©. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
qui j'avais donné, dans ma correspondance avec lui, une analyse
succincte du phénomène de la mer Rouge, vient de me fournir
deux nouveaux documents du plus haut intérêt.
Le premier est relatif à un fait d’ailleurs fort semblable à celui
du golfe Arabique, observé par M. Darwin dans l'océan Atlan-
tique , près du Brésil. La structure des filaments et leur réunion
en fascicules enveloppés d’une couche visqueuse semblaient, en
effet, ne laisser guère de doute sur leur affinité avec le Tricho-
desmium, lorsque le second fait est venu confirmer la prévision.
« Le 18 mars, dit M. Darwin, nous quittämes Bahia. Quel-
» ques jours après, à peu de distance des îles Abrolhos, mon
» attention fut éveillée par une coloration insolite de la mer.
» Toute sa surface était couverte de petits corps qu’une faible len-
» tille me montra semblables à du foin haché , dont les brins tron-
» qués étaient comme rongés ou dentelés à leurs extrémités. Un de
» cesbrins les plus volumineux ayant été mesuré, fut trouvé long
» de 1/300 et épais de 1/6,000 de pouce. Examinés avec plus de
» Soin, je reconnus que chacun d’eux était formé par la réunion
» de 20 à 60 filaments cylindriques obtus aux deux bouts, et
» partagés à des intervalles réguliers par des cloisons transver-
» sales, entre lesquelles était renfermée une matière floconneuse
» d’un vert brunâtre. Les filaments sont sans doute enveloppés
» d’une matière visqueuse, puisque les flocons ou fascicules
» adhèrent entre eux sans se toucher immédiatement. J’ignore à
» quelle famille ces corps peuvent appartenir, mais ils offrent
» dans leur structure une grande et parfaite ressemblance avec
» ces Conferves qui végètent dans les fossés. Ces végétaux sim-
» ples, organisés pour flotter en pleine mer, doivent exister en
» essaims innombrables dans certaines localités. Le vaisseau en
» traversa plusieurs bandes, dont l’une pouvait avoir environ dix
» verges de largeur, et à en juger par la couleur limoneuse de
» l’eau , près de deux milles et demi de longueur (1). Dans pres-
» que tous les voyages de long cours, il est parlé de ces Confer-
» ves. Elles paraissent spécialement connues dans les mers qui
(1) Un peu moins d’une lieue de France.
DE LA MER ROUGE, 309
» baignent l'Australasie. Par le travers du cap Leeuwin je trouvai
» quelque chose de bien semblable à ce que j'ai décrit plus haut;
» la seule différence consistait en ce que les fascicules étaient
» plus petits et se composaient d’un plus petit nombre de filaments.
» Le capitaine Cook (1), dans son troisième voyage, fait la
» remarque que les matelots donnaient à cette substance le nom
» de sciure de bois. »
A la page précédente du même ouvrage (2), M. Darwin ra-
conte encore que deux jours avant d'arriver près des îles Keeling,
dans l'océan Indien, il a vu flotter sur la mer des masses d’une
matière filamenteuse colorée en vert-brun. Cette matière lui
parut composée de deux ordres .de filaments diversement orga-
nisés, et dont les uns appartiennent sans aucun doute. à des ani-
malcules. Gomme ce fait, d’ailleurs digne d’être noté, n’a pas
avec mon travail une connexion prochaine, je ne m'en préoccu-
perai point, renvoyant aux recherches de M. Darwin les per-
sonnes qu’il pourrait intéresser.
Mais je n’en dirai pas autant de la seconde communication de
M. Berkeley ; celle-ci est d'autant plus importante, qu’elle à une
intime relation avec le phénomène de la mer Rouge et qu’elle n’a
reçu jusqu'ici aucune publication. La voici.
M. le docteur Hinds, embarqué sur le Sulphur pour une explo-
ration des côtes de la Californie et de tout le littoral occidental de
l'Amérique du Nord , observa d’abord, le 11 février 1836, près
des îles Abrolhos, la même Algue sans doute que M. Darwin y
avait rencontrée à peu près à la même époque.
Elle se remontra en masses plus considérables encore quatre
jours après par 8° 52’ lat. sud, et 37° 80’ longit. ouest du mérid.
de Greenwich, et comme la mer était calme alors, l’Algue était uni-
formément étalée à sa surface. Il en fut de même le jour suivant.
Le 17, plusieurs échantillons de la plante réunis en pelotons lui
ayant été apportés, M. Hinds s’apercut pour la première fois
qu'il s’en échappait une odeur pénétrante, qui avait été jusque
là attribuée à une exhalaison provenant du navire. Cette odeur
(1) Cook, Troisième Voyage, t. T, p. 66.
(2) Darwin, Researches in Geology and natural History, p. À 4 et 15.
960 €. MONTAGNE. — SUR LA COLORATION DES EAUX
ressemblait beaucoup à celle qui s’exhale du foin mouillé par un
temps de pluie. Mais ce fut au mois d'avril 1837, qu'étant à
l’ancre à Labertad, près de San-Salvador , sur la côte occiden-
tale de l'Amérique, par 44° lat. nord, M. Hinds retrouva sa
plante une autre fois. Pendant trois jours, une brise de terre la
poussait en masses très denses autour du navire. La mer présen-
tait le même aspect qu’aux Abrolhos; mais l’odeur était encore
plus prononcée et plus désagréable. Plusieurs personnes du bord
éprouvèrent une irritation des yeux qui était suivie d'une abon-
dante secrétion de larmes. Cette odeur, dont on ne pouvait
d’apord soupconner la véritable cause, et sur laquelle chacun
donnait son opinion comme la plus probable, M. Hinds, qui en
ressentit lui-même l'influence sur la muqueuse du nez et sur la
conjonctive , crut devoir l’attribuer à la présence de la plante ma-
rine qui entourait le navire, et quelques autres personnes parta-
gèrent son sentiment. Chose remarquable, cette Algue, dont
M. Berkeley a eu l’obligeance de m'adresser de beaux exemplaires,
est une autre espèce à ajouter au genre Trichodesmium, ct,
comme celle du golfe Arabique, une espèce de la plus belle cou-
leur rouge. Mais rien de semblable à ce qu’a éprouvé l'équipage
du Sulphur n’a été observé par M. Dupont, ni, que je sache,
par M. Ehrenberg , sur la mer Rouge.
M. Berkeley, à qui l’inventeur avait commis le soin de publier
cette Algue, a bien voulu me la confier et me permettre d’en enri-
chir ma notice. Un examen attentif m’ayant montré comme à lui
qu'elle devait constituer une espèce distincte, je crois aller au-
devant de ses vœux en lui imposant le nom de T'richodesmium
Hindsu. Elle se distingue du T. erythrœum par ses fascicules,
d’un bon tiers plus longs, mais beaucoup moins fournis, et surtout
par son odeur forte, qui lui mériterait l’épithèthe d’olidum. La
forme et la dimension des filaments isolés est du reste à très peu
de chose près la même dans les deux plantes. Comme elles ont
d’ailleurs pour caractère commun la couleur rouge, je proposerai
le nom de 7. ÆEhrenbergii , pour celle du golfe Arabique.
ConczLusions. — De tous les faits, soit déjà connus, soit absolu-
DE LA MER ROUGE. 961
ment nouveaux et encore inédits que contient ce Mémoire , on peut
conclure :
1° Que le nom de mer Erythrée, donné d’abord par Hérodote à
la mer d’Oman et au golfe Arabique, puis à toutes les mers qui
baignent les côtes de l’Arabie par les auteurs grecs postérieurs,
tire vraisemblablement son origine du phénomène si remar-
quable de la coloration de ses eaux ;
2° Que ce phénomène, observé pour la première fois, en 1828,
par M. Ehrenberg dans la seule baie de Tor, puis revu vingt ans
plus tard par M. Dupont, mais avec des dimensions vraiment
gigantesques , est dû à la présence d’une Algue microscopique
sut generis flottant à la surface de la mer, et moins remarquable
encore par sa belle couleur rouge que par sa prodigieuse fécon-
dité ;
9° Que si la découverte de M. Ehrenberg n'a pas eu pour les
botanistes, et surtout pour les géographes, tout le retentissement
que son importance devait lui mériter, c’est à son insertion dans
un recueil peu consulté des uns et des autres qu’il est raisonnable
de l’attribuer ;
l° Que la rubéfaction des eaux du lac de Morat par une Oscil-
latoire qu'a décrite De Candolle, a les plus grands rapports avec
celle du golfe Arabique , quoique les deux plantes soient généri-
quement bien distinctes ;
5° Que comme on est en droit de le supposer d’après les rela-
tions des navigateurs, qui mentionnent des exemples fréquents de
la rubéfaction des eaux de la mer, ces curieux phénomènes, pour
n'avoir été observés que tout récemment, n’en ont sans doute
pas moins existé de tout temps;
6° Que, cette coloration insolite des mers ne reconnaît pas ex-
clusivement pour cause, ainsi que semblent le croire Péron et
quelques autres, sans doute parce qu’ils étaient surtout zoologis-
tes, la présence de mollusques et d’animalcules microscopiques,
mais qu’elle est due souvent aussi à la reproduction, peut-être pé-
riodique, toujours très féconde, de quelques Algues inférieures, et
en particulier des espèces du singulier genre Trichodesmrium ;
7° Enfin, que le merveilleux phénomène dont il s’agit, quoique
362 CH. MARTINS. — SUR UNE FLEUR MONTRUEUSE
restreint le plus ordinairement entre les tropiques, n’est pourtant
pas limité, soit à la mer Rouge, soit même au golfe d’'Oman;
mais que, beaucoup plus général, il se manifeste encore dans
d’autres mers, dans les océans Atlantique et Pacifique, par
exemple, ainsi qu’il résulte des documents publiés par Darwin etde
ceux inédits de M. Hinds que nous a communiqués M. Berkeley.
EXPLICATION DES FIGURES (Pzaxcur 1 0).
a, portion du linge de coton sur lequel a été versé le contenu du flacon pour en
séparer la matière colorante : ce carré de calicot, grossi 50 fois, montre trois
des fascicules isolés du Trichodesmium Ehrenbergii, vus au même grossisse-
ment ; b, un flocon isolé et grossi environ 160 fois ; c, coupe transversale d’un
des filaments ; d, extrémité d’un filament du Trichodesmium Hindsü; e, filament
normal du 7. Ehrenbergü ; f, une de ses extrémités ; g,g, apparences diverses
sous lesquelles se montrent les filaments ; h, portion de l’un d'eux, dans lequel
on voit la strie centrale formée à une certaine époque par la matière colorante ;
$, état d’un filament au moment où les articles se disloquent. A l'exception des
deux figures a et b, toutes les autres ‘ont grossies environ 800 fois.
NOTE SUR UNE FLEUR MONSTRUEUSE
DE PETUNIA VIOLACEA Lindl Bot. Reg. Fig. 1696;
Par M, CH. MARTINS.
Le calice de cette fleur se composait de huit sépales, au lieu
de cinq. Les six sépales supérieurs ne présentaient rien d’anor-
mal, sinon qu'ils étaient plus rapprochés que dans une fleur ré-
gulière et de longueur inégale ; mais le septième sépale était
quatre fois plus large qu’un sépale ordinaire, et une fois et demi
plus long. Sa forme et sa grandeur étaient exactement celles des
feuilles qui se trouvaient vers l'extrémité des rameaux de la plante.
Le huitième sépale était contourné sur lui-même, de manière à
simuler un cor de chasse ; le bord interne était vert, foliacé, cou-
vert de poils : c'était évidemment un sépale dont la pointe était
nettement terminée et un peu séparée de la partie pétaloïde. Celle-ci
DE PETUNIA VIOLACEA. . 368
formait plus de la moitié de cet appendice; elle était colorée en
violet et adhérente au tube de la corolle par un prolongement
uni intimement avec lui.
À la hauteur de la gorge, la corolle était courbée sur elle-même
à angle droit. Cette courbure paraissait due à l’adhérence du
sépale avec le tube de la corolle, Celle-ci présentait huit divisions
irrégulières , dont deux latérales, profondément séparées des
autres. L'une de ces divisions recouvrait à l'extérieur le lobe qui
lui était contigu. |
Les étamines étaient aussi au nombre de huit et alternes avec
les lobes de la corolle. Sept ne présentaient rien d’anormal ; mais
la huitième était soudée tout entière, l’anthère y comprise, avec
la corolle, et son filet se prolongeait au-dessus de lanthère sous
la forme d’un petit appendice pétaloïde tout-à-fait libre, de cinq
millimètres de longueur. |
Le pistil était identique à celui des autres fleurs de la plante ;
l'ovaire était à deux loges; le style avait été courbé sur lui-même,
comme la corolle.
Cette monstruosité me paraît résulter de la soudure de deux
fleurs : c’est une synanthie. En eflet, si on considère attentive-
ment son pédoncule, on observe qu’il est formé de deux parties
accolées l’une à l’autre : l’une plus grosse et hérissée de poils,
l’autre plus grêle, tout-à-fait glabre, et d’un vert plus clair.
Si l’on objectait que le nombre des parties devrait être double
de celui d’une fleur simple, je répondrais que ces soudures
se compliquent ordinairement d’avortements. Ainsi, De Candolle
a décrit (1). et M. À. de Jussieu a observé (2) des synanthies de
Pervenche (F'inca minor), où les étamines et les pétales étaient au
nombre de huit et de six. M. Choisy a vu une fleur d’Antirrhinum
majus, dont la corolle offrait un limbe à sept lobes égaux, et
sept étamines fertiles (3). M. Engelmann a trouvé, en 1833, une
fleur d’'AÆntirrhinum majus munie d’un calice à huit divisions, de
(1) Organographie végétale, pl. 47.
(2) Moquin-Tandon, Tératologie végétale, p. 263.
(3) Chavannes, Monograpue des Antirrhinées, p. 67.
36/4 ©. MARTINS. — SUR UNE FLEUR MONSTRUEUSE , ETC.
huit étamines et d’une corolle déformée à onze lobes (1). Enfin,
Guillemin a fait connaître (2) un exemple de monstruosité de la
fleur du Lilas commun, résultant de la soudure de trois fleurs ; les
lobes de la corolle et les étamines étaient au nombre de onze, au
lieu de douze. On ne saurait douter que les trois premiers cas
que nous venons de citer ne fussent des soudures de deux fleurs
entre elles ; car, dans la fleur de Pervenche, il y avait deux pistils
soudés , et deux ovaires dans les fleurs d’Antirrhinum. Quant à
la fleur de Lilas, elie résultait de la soudure de trois fleurs, car
elle avait trois pistils. |
Dans notre monstruosité de Petunia, le pistil était, il est
vrai, simple et l’ovaire à deux loges comme à l'ordinaire ; mais
on comprend très bien que l’ovaire de l’une des deux fleurs ait
pu avorter, surtout si l’on remarque que la Corolle, fortement
courbée sur elle-même, comprimait les organes situés à l’in-
térieur.
On pourrait peut-être arguer contre la possibilité d’une synan-
thie, de ce que les fleurs du Petuna sont solitaires et distantes
l'une de l’autre; mais, outre les plantes citées, on trouve dans la
Tératologie végétale de M. Moquin-Tandon des exemples de
soudures semblables chez des végétaux où les fleurs sont aussi
éloignées l’une de l’autre. Tels sont les Ranunculus Lingua, Diqita-
hsorientalis, Aconitum Napellus, etc. Remarquons ensuite que les
fleurs du Petunia, fort distantes lorsqu'elles sont ouvertes, sont
très rapprochées avant leur épanouissement et nullement séparées
par les feuilles, quialors sont à peine développées.
Jen’aurais point insisté sur cette monstruosité si elle ne présen-
tait plusieurs genres d'anomalies que l’on trouve rarement réunis :
1° La fusion, si j'ose parler ainsi, de deux fleurs en une seule;
2° la persistance de l’un des sépales à l’état de feuille ; 3° la
soudure de l’un des sépales du calice avec le tube de la corolle ;
L° celle de l’une des anthères avec le même tube. Ainsi donc, tandis
que les parties similaires des deux fleurs s’unissaient intimement,
(1) Chavannes, Monographie des Antirrhinées, p. 67.
(2) Mém. de la Société d'histoire naturelle de Paris, t. IV, p. 363.
M
CROUAN. — SUR LES TÉTRASPORES DES ALGUES,. 209
il y avaiten même temps-soudure de ces parties entre elles : l’une
des feuilles calicinales ne se transformait pas, et un des filets stami-
naux s’épanouissait en appendice pétaloïde, preuve nouvelle de
l'identité originelle des sépales avec les feuilles, des pétales avec
les sépales , et des pétales avec les étamines.
OBSERVATIONS SUR LES TÉTRASPORES DES ALGUES ;
Par MM. CROUAN frères.
Nos expériences et observations sur la germination des spores,
que M. Decaisne nomme Gemmes (Ex. Ceramium clavægerum
Duby, 3° Mém. Ceram. t. 2, f. 10), de même que celles que
nous avons répétées un grand nombre de fois sur les spores indi-
vises, ordinairement pyriformes, renfermées dansles grosses cap-
sules dites céramides, favelles (Duby, 1. c. t. 4. f. À), nous
avaient autorisés à considérer aussi les sphérospores ou tétra-
spores comme n'étant qu’un seul gongyle ou spore, et faire à dire à
notre savant ami Desmazières , qui à reproduit fidèlement notre
idée dans ses fascicules 21° et 25° des Cryptogames de France,
que ces anthospermes étaient monogongylaires ; nos observations
sur ces derniers n’ayant pas été dirigées sur la manière dont se
fait leur dissémination , mais seulement sur le résultat de cette
dissémination, qui nous montrait des spores de même grosseur
que nous considérions comme étant chacune un sphérospore à
l’état de maturité. Cette manière de voir de notre part était erro-
née, car le sphérospore ne sort pas de la fronde : ce sont les
spores qui le composent ; à moins que par une cause perturba-
trice, il soit expulsé avant sa maturité : alors ilest stérile. (Duby,
l ct A,f. 2ett.2,f. 7.) M. Decaisne (1) avait raison, d’après
les belles expériences de M.-J. G. Agardh sur la propagation des
Algues, de combattre l'opinion émise par notre ami dans son fas-
cicule.
(1) Plantes de l'Arabie-Heureuse (Archiv. du Mus. d’hist. nat., 1839).
366 CROUAN. — SUR LES TÉTRASPORES DES ALGUES.
Nous venons done ici rendre hommage au talentet à l’exacti-
tude d'observation de M. Agardh fils (1); car son sphérosphore
fournit bien quatre spores qui s’arrondissent à leur maturité, et
sortent ordinairement l’une après l’autre de l’enveloppe qui les
renferme.
Il ressort de nos nouvelles expériences : 1° que lorsque l’an- :
thosperme se comporte comme une spore, il y a désarticulation
ou séparation du point d'attache, et tous les anthospermes se
disséminent et tombent au fond du vase sans se diviser (ex. : les
spores des Ceramium clavægerum , pedicellatum , etc.). Gelles
contenues dans les céramides, favelles, etc.; tous ces gros con-
ceptacles produits par une modification de la fronde (que M. De-
caisne nomme un état anormal) contiennent des spores. Il se
pourrait cependant qu'on y rencontrât des tétraspores, mais dans le
très grand nombre de ces fructifications que nous avons exami-
nées , nous n’en avons Jamais observé ; 2° qu’au contraire lorsque
l’anthosperme ou sphérospore müûürit quatre spores , il ne se dés-
articule pas ; les spores se séparent à la maturité, sortent par le
sommet et laissent leur enveloppe, qui ressemble à un article court,
arrondi, incolore ettransparent, ex. : Ceram. plumula, roseum, etc. ,
ou se font jour à travers la partie latérale des articles renflés des
ramules (2), comme on l’observe aussi dans les stichidies des
Dasya, Hutchinsia, etc. Voulant nous assurer si les tétraspores
étaient particuliers aux Floridées, nous avons examiné avec
attention au microscope la fructification du Fucus nodosus, après
avoir fait une incision longitudinale du réceptacle ou sommet du
ramule fructifère qui est gorgé d’un fluide mucilagineux; on
voit que les parois intérieures de cette fructification sont tapis-
sées de glomérules en forme de petites bouteilles sans col, pl. 14,
fig. 4. Chacun d’eux correspond à un canal qui communique à
l'extérieur de la fronde, et forme les trous de la surface. Ces
glomérules renferment des conceptacles sphériques ou sphéro-
spores, fig. 2, fixés sur les filaments articulés qui constituent et
(1) Mémoire sur la propagation des Algues (Ann. Sc. nat, tom. VI, p. 409).
(2) Decaisne, Essai sur une classification des Algues (Ann. Sc. nat., tom. XVII,
p. 348, et t. XVI, fig. 3.
CROUAN. — SUR LE GENRE PEYSSONELIA. 3067
forment toute la composition du glomérule. Bientôt on voit les
lignes des divisions du conceptacle se montrer, fig. 8, et à leur
maturité, nous les avons vues se séparer en quatre spores, fig. 4,
qui deviennent parfaitement sphériques, fig. 5. La germination se
fait ensuite par extension du tissu comme dans toutes les hydro-
phytes. Le caractère tétrasporé du conceptacle de ce Fucus
vient tout-à-fait corroborer l'opinion que nous avons émise (4n-
nales des Sciences naturelles, 1839, t. XIT, p. 250), d'un double
mode de fructification dans les Fucoïdées, ce que nous avons vu avec
plaisir être admis aussi par M. Agardh fils. D’après ce fait, nous
croyons pouvoir considérer les Fucoïdées comme aussi supérieures
en organisation que les Floridées ou Choristosporées, auxquelles
M. Decaisne accorde cette prééminence, sur la seule considération
du conceptacle tétrasporé, puisque nous y trouvons des spores et
des sphérospores. Nous croyons donc que la question du savant
docteur Montagne, adressée aux Algologues dans une intéressante
notice lue à l’Institut : « Y a-t-il chez les Fucacées les deux modes
de propagation qu’on observe dans les Floridées? » peut être con-
sidérée comme résolue.
OBSERVATIONS SUR LE GENRE PEYSSONELIA Dxe,
Par MM. CROUAN frères,
M. Decaisne, dans son très intéressant et savant Mémoire sur
les plantes de l’Arabie-Heureuse (1), propose un nouveau genre
qu’il dédie à la mémoire de J.-A, Peyssonel ; il devra être adopté,
offrant des caractères tranchés.
La fructification, que nous avons examinée à l’état vivant, con-
siste en agglomération de filaments articulés naissant verticale-
ment sur la face supérieure de la fronde, formée d’un tissu à cel-
lules hexagonales plus ou moins allongées, et au milieu desquels
filaments se voient des conceptacles en forme de massue prenant
(1) Archives du Muséum, tom. I, p. 441: t. V, fig. 16 et 47.
368 J. GOUDOV. — CESPEDESIA,
naissance sur le même tissu et renfermant quatre spores cylindri-
ques arrondies aux extrémités. Elles deviennent, comme dans les
autres Floridées, tout-à-fait sphériques lorsqu'elles se disséminent.
Ce caractère de la capsule en massue et des spores cylindriques
qu’elle renferme se retrouve tout-à-fait identique dans le premier
mode fructifère ou tétraspore des genres Polyides et Furcellaria ,
qui sont tous deux pour nous des Furcellaria. C’est donc à tort
que l’on à créé sur le second mode fructifère des Furcellaria ro-
tunda , le genre Polyides.
Peyssonelhia Dubyi Nob. sp. nova.
P. frons subtus omnind adhærens, roseo-purpurea, licheni-
formis, reticulata; conceptacula clavata tetraspora in filamentis
articulatis immixta. — Hab. in mari atlantico prope Brivatem.
EXPLICATION DES FIGURES (Praxcne 11 B).
Fig. 6. Coupe verticale du Peyssonelia Dubyi, grossie au microscope.
Fig. 7. Coupe horizontale, laissant voir le tissu hexagonal.
Fig. 8. Tétraspores un peu avant la maturité complète.
Fig. 9. Spores sorties de leur enveloppe, et devenues sphériques.
Fig. 40. Peyssonelia Dubyi de grandeur naturelle, et fixé sur une coquille morte.
CESPEDESIA., GEx...Now.;
Auctore JUST, GOUDOT.
(Godoyæ sp. Bonplan Mss.)
CHaracr. GEN. Calyx exiguus coloratus subcoriaceus marces-
cens 5-phyllus, foliolis liberis obovato-rotundatis integris obtu-
sissimis, æqualibus , in alabastro quincunciatim marginibus im-
bricatis, sub anthesi patentibus. Corolla G-petala imo receptaculo
pulviniformi inserta, caduca ; petalis obovatis obtusis elongatis
J. GOUDOT. — CESPEDESIA, °° 269
et æquilateris in præfloratione convolutiva arctissime invicem in-
cumbentibus, demum patulis, ciliis nullis præpositis aut interpo-
sitis. Stamina indefinita, circiter 60, æqualia fertilia, anantheris
nullis, toro triplici serie inserta , ante floris explicationem erecta
germine circum circa presso ordine disposita, postea vero insimul
ex eodem floris infimo latere demissa ; filamentis cunctis liberis
æqualibus subteretibus , apice incrassatis ; antheris linearibus
arcuatis 4-angularibus acutis, basi integerrima affixis, utroque
latere sulcatis et rimis 2 brevissimis distinctis apice subporteriore
dehiscentibus. Ovarium liberum toro summo insidens lineare lan-
ceolatum basi et apice attenuatum, 5-phyllum, 4-loculare, carpo-
phyllis marginibus introflexis invicem latere coadunatis, acie liberis
singulis 2-placentiferis, axi centrali nullo; placentis linearibus
pluriovulatis. Sigma sessile disciforme vix integrum. Ovoula ana-
tropa ascendentia, minutissima in quoque placenta pluriserialia
imbricata. Capsula polysperma cylindrica elongata utrinque longe
attenuata, septicide 5-valvis, axi centrali nullo, valvis basi et
apice concretis in fructu medio disjunctis, singularum margini-
bus replicitis a placenta lineari nunc libera (initio duplici) solutis.
Semina linearia, scobiformia, tenuissima ; testa pellucida in vagi-
nam subfiliformem integram producta, granulo ipso medio cylin-
drico brevissimo raphe paulo longiori funiformi solubili, tegmine
fragili crasso. Embryo rectus linearis grano conformis et æquilon-
sus in axi perispermi albuminosi centralis reconditus, homotropus,
nempe radicula infera hilo proxima ; plumula inconspicua.—Arbor
Novo-Granatensis procera, ramis fastigiatis, ramulis novellis gem-
misque squamosis et ciliatis gummi sudantibus ; foliis simplicibus
in apice ramorum fasciculatis , sparsis, crenatis, nervosis ; flo-
ribus laxe paniculatis, flavis.
In honorem dixi Cl. Juanis Mariæ Cespedes presbyt. canonici
eccles. cathed. nec non botanices professoris in $. F'é de Bogota.
Os. Distinguitur Cespedesia a Godoya Ruiz et Pav. { Sc. Godoya obo-
vata generis forsan typo) proxima et certe contribuli, calycis exigui mar-
cescentis foliolis æqualibus et quincunciatis , petalis basi interiore nudis
(filamentis anantheris nullis præpositis), staminumque omniun ferti-
lium numero et forma, nec minus recedit a Godoya spathulata Fuiz et
3° série, Bor. T. II, (Décembre 4844.) 24
310 3. GOUDOT. — CESPEDESIA.
Pav. et G. gemmiflora Mart. quæ non fortassis G. obovafæ congeneræ
merito habentur.
CESPEDESIA BONPLANDI Goudot.
Godoya repanda Bonpl. msc., Marcgraviacea H. B. K. Nova Gen. et Sp.
æquin. VII, 277.
Lingua de Vaca et Lingua de buey incolarum.
DEscr. Arbor 10-14" et etiam 20-26 (teste Æumboldt) alta, trunco
erecto , inferne simplici et 30-40 ©: crasso , apice solum ramoso, ramis
abrupte ascendentibus, foliorum fasciculis coronatis. Æamuli glaberrimi,
crassi, medulla spissa farcti, cortice crasso glabro inæquali, maculis
varis notato zonato, induti, sursum gummi resinamve quamdam albidam
exsudantes, et squamis foliaceis late ovato-subtriangularibus, integris,
15% circiter longis, 10" latis, adpresse imbricatis, foliis intermixtis et
subinordinatis, apiceque quasi sphacelatis obducti, nec non et ciliis
rigidis crassis, 4-5°® altis, in cujusvis squamæ axilla zonatim ornati.
Folia erecta, sparsa, simplicia, petiolata, penninervia, ampla, glaber-
rima, obovato-oblonga, subspathulata, obtusa, deorsum longissime
attenuata, limbo in petiolum decurrenti, margine remote nec profunde
crenata, crena quaque in sinu brevissime dentata crenulisque mediis
sæpissime interjectis, petiolo 10-20°* longo valido lignoso semitereti
supra applanato et medio cristato suffulta, hocce incluso 25-35°:": longa,
7-8c-m. in medio lata; utriusque paginæ nervis prominentibus, medio
crassissimo et secundariis subtus applanatis supra cristato-acutis, hisce
pennatim et oblique divergentibus parailele æquidistantibus, ad marginem
usque productis, singulo sursum incurvato in singula istius crena brevis-
sime inserto ; venis tertiariis tenuissimis subimmersis, secundarias inter
transversim parallelis. Flores glabri pedicellis teretibus glabris minute
tuberculosis 8-10"" longis, divaricato-patentibus ebracteolatis ‘ fulciti,
in paniculas sæpius terminales laxe ramosas erectas 50-60: "-altas, digesti ;
paniculæ cujusvis ramis ramulisque glaberrimis subteretibus angulosis,
foliosis. Ramastra seu rami tertii ordinis breviasæpius 4°:"- haud longiora,
superiora nodiformia vel subnulla, glabra sed minute tuberculosa, 2-3
flores cymæ in modum gerentia, breviora 1-flora, cunctis ebracteatis? A/a-
bastra mox apertura obovata. Calyx glaber regularis minimus luteolus 5-
phyllus; sepalis cunctis æqualibus crassiusculis, obovato-rotundatis, obtu-
sissimis integris 2°" brevioribus, e pedicelili apice dilatato natis, liberis ritu
quincunciali initio imbricatis, sub anthesi patentibus dein marcescentibus
subcoriaceis tandem caducis, eorumque aïternatim loco dentibus 5 reli-
quis. Corolla toro imo pulviniformi inserta , 5 petala, glaberrima,
amæne aurantiaco-lutea; petalis æqualibus obovato-oblongis obtusissi-
3. GOUDOT. — CESPEDESIA. 971
mis æquilateris deorsum attenuatis 42" circiter longis, liberis, in præflo-
ratione arctissime convolutis, explicatis, patentibus, deciduis. Sfamina
glabra indefinita, numero circiter 60, toro triplici serie inserta, in ala-
bastro erecta, ovario accumbentia, flore explicato simul demissa, sepala
non excedentia ; cuncta pollinifera, nullis anantheris petalis intermixtis
aut fertilia circumdantibus filamentis omnium plane liberis subteretibus
apice incrassatis obtusissimis ; antheris linearibus molliter arcuatis basi-
fixis cito caducis utrinque integerrimis apice acutis muticis, 4-angulari-
bus, 2-lobis, lobis dorso oblique oppositis medio profunde sulcatis rimaque
brevissima apicali vix aperta et laterali subextrorsum dehiscentibus,
eranulis pollinicis minutissimis elipticis glabris albidis. Ovarium liberum
olaberrimum lineari-oblongum, compressum et striolatum, receptaculo
summo subsessile, rectum, apice vix attenuatum et stigmate sessili spon-
gioso obscuro 5-poroso terminatum, mox vero elongatum arcuatum, in
stipitem longiusculum teretem angustatum desinens, apice adunco de-
mum longiuscule producto; loculo unico, carpophyliis nempe 5, sin-
eulo lateribus introflexis proximis conferruminato margineque extremo
replicito placentam linearem polyspermam gerente, axi centrali nullo
carpophyllorumque marginibus ultimis in ovarii centro liberis. Ovula
indefinita anatropa, et ascendentia in quaque placenta 8-10 seriala , im-
bricata, tenuissima, pellucida ; ovario accrescente, septa interiora in ejus
centro productiora acie confluunt sed non consociantur, dum contra car-
pophyllorum marginibus replicitis germinatim conniventibus, placentæ
lineares 5 loculique totidem lateribus tantum adnati efficiuntur ; vasorum
fasciculis funiformibus binis ad cujusvis loculi angulum externum serpen-
tibus. Fructus : Capsula glabra sicca linearis lutescens medio cylindrica et
5-7"% crassa, utrinque attenuata, acuta, subrecta 5-6°:": Jonga, lineis
plus minus impressis quinque, septis internis respondentibus, longitror-
sum notata, tandem elastice et septicide 5-valvis, valvis basi apiceque
non disjunctis , in medio contra marginibus invicem et a placentis sin-
gulis liberatis. Serina copiosissima, linearia, subscobiformia 15-18°"
longa ; testa tenuissima glaberrima pellucens in vaginam subfiliformem
integram acutam simul ex granuli 1°” Jonge, apice et basi producta ; teg-
menu rufum crassiusculum subfragile, embryone albuminoso recto cylin-
drico utrinque obtuso penitus repletum, raphe lineari granuio paulo
longiore , tegmen inter et testam reptante, funiformi, solubili; aibumen
carnosulum lutescens amylo plane destitutum et cellulis polyedricis minu-
tis haud ægre solubilibus confectum. Æ£'mbryo rectus centralis perispermo
inclusus et æquilongus ; cotyledonibus æqualibus linearïbus acutis plano-
convexis, applicatis; radicula ipsis non breviore cylindrica apice acuto
hilo proxima, infera ; gemmula admodum inconspicua. — Flores aperit
februario-martio.
}
372 CALVERT ET FERRAND. — SUR LA VÉGÉTATION
OBs. Specimina descripta (Herb. nost. N. 19) lecta sunt in aridis au-
riferis Novæ-Granatæ ad Coyayma, et circà Chumba, secus declivitatem
orientalem Andium (Cordillera central de la Nueva-Grenada); nas-
citur etiam arbor (teste Humboldt) in temperatis prope Mariquita,
alt. 800%, quo flores explicare junio dicitur (H. B. K. L. c.).
MÉMOIRE SUR LA VÉGÉTATION
CONSIDÉRÉE SOUS LE POINT DE VUE CHIMIQUE;
Par MM. F.-C. CALVERT etE. FERRAND.
(Extrait du Journal de Pharmacie et de Chimie, juin 4844.)
Guidés par les savants travaux qui, Gans ces derniers temps, ont jeté
de si vives lumières sur l’importante question qui nous occupe, nous
nous sommes proposé de rechercher par lPanalyse chimique le changement
qu’éprouve, dans les végétaux mêmes, la décomposition de l'air renfermé
dans la plante, selon les organes où se passent les phénomènes et selon
les circonstances qui président à la modification des phénomènes.
Dans le premier chapitre de notre mémoire, nous discutons d'abord la
valeur des expériences failes pour prouver la décomposition de lacide
carbonique par les plantes sous l'influence solaire, et nous établissons
comment nous croyons nous être placés dans des conditions plus favo-
rables à cette étude, en ne nous écartant pas des circonstances naturelles,
c’est-à-dire en étudiant l'air contenu dans certaines parlies du végétal,
la plante-mère vivant en terre pleine. Nous nous contentons seule-
ment de signaler ici les principales objections que lon peut aûres-
ser aux recherches entreprises avant nous sur ce sujet, et nous prendrons
pour exemple les expériences faites par M. Th. de Saussure, qui, comme
chacun le sait , s’est longtemps occupé de celte même question.
Ainsi, nous pensons qu’un végétal fermé sous des cloches, el par là
même mis dans une atmosphère limitée, se trouve dans des circonstances
essentiellement funestes à l’appréciation des phénomènes naturels; Pau-
teur, en effet, a expérimenté sur des plantes entières, puis sur des
feuilles détachées &es arbres, et l’on peut à ces deux ordres de recher-
ches adresser les réflexions suivantes :
1° Dans le premier cas,sous une cloche disposée sur le mercure, la
plante entière d’abord, et à plus forte raison la couche d’eau qui, par
précaution, recouvre le bain métallique, sature bientôt d'humidité l’at-
mosphère limitée qu’on lui à faite, et la transpiration, devenue impos-
sibie, n'empêche pas sans inconvénient une fonction Ge l’organisation des
plantes.
2 L’acide carbonique étant un aliment indispensable aux végétaux,
comment concevoir qu’ils s’en nourrissent quelque temps dans un milieu
où, en quantité très faible et nullement remplacé, cet acide est sur-le-
champ absorbé et décomposé par eux au soleil?
CONSIDÉRÉE SOUS LE POINE£ DE VUE CHIMIQUE. 9719
30 Dans un air expiré, si l'élément nutritif manque d'une part, et que de
l’autre un principe désorganisateur, l'oxygène, y augmente, lon prévoit
facilement l’état maladif des êtres qui le respirent;
4° De cet état de maladie, de souffrance , souvent accusé par la décolo-
ration, la chute des feuilles et la non-maturité des fruits, comment
apprécier nettement les conditions de vie et de santé.
5° Dans toutes les expériences faites ainsi sous les cloches, l’on ra
jamais tenu compte de l’absence du sol; et pourtant la présence de cer-
tains sels est une chose nécessaire, un besoin impérieux, comme on le
voit chaque jour en agriculture par les prédilections de la plupart des
récoltes pour telle ou telle substance minérale. Sans doute, dans les
circonstances dont nous venons de peser la valeur, les plantes, privées de
toute espèce de terre autour de leurs racines, ont peu souffert; mais ce
passage brusque à cet élat anormal ne pouvait que rompre l’équilibre des
fonctions végétales , l'harmonie des phénomènes naturels et fournir des
causes d'erreur.
L'expérience bien connue de M. de Saussure sur la Pervenche prouve
bien l'absorption complète de l'acide carbonique ; mais les résultats de
cette opération, en établissant qu'une partie de l'oxygène a été retenue,
tandis qu'une égale partie d’azote a été produite par Ia plante, ne dé-
montrent pas, suivant nous, que tout l'acide carbonique ait été décom-
posé en carbone d’une part et en oxygène de l'autre.
Aux expériences faites sur des rameaux coupés , sur des feuilles, etc.,
nous pouvons appliquer non seulement les objections précédentes , mais
en ajouter une autre bien plus grave, selon nous, c’est que les causes
d’altération profonde doivent agir si librement dans le cas dont nous par-
lons, que nous pensons que l’on a été conduit à prendre pour une action
vitale une véritable décomposition chimique des sucs ou des tissus des
plantes.
M. de Saussure a résumé ainsi ses expériences sur les feuilles ou parties
mortes des plantes (1) :
« Les plantes vertes exposées dans l'air atmosphérique à l’action suc-
» cessive du jour et de la nuit y font des inspirations et des expirations
» alternatives du gaz oxygène mêlé de gaz d’acide carbonique. Le gaz
» oxygène que les plantes inspirent ne s’assimile point immédiatement à
» elles ; il se métamorphose, dans l’inspiration, en acide carbonique ; elles
» décomposent celui-ci dans l’acte de l'expiration, et ce n’est que par cette
» décomposition, qui n’est que partielle, qu'elles peuvent s’assimiler le
» gaz Oxygène qui leur sert d’atmosphère. »
Les expériences dont on vient de lire les résultats ont été faites sur le
Cactus Opuntia placé sous des cloches fermées par le mercure, et l’auteur
s’est assuré par ses observations qu'il y avait inspiration d’oxygène la nuit
et expiration du même gaz le jour (2). Nous concevons difficilement com-
ment l’auteur a pu conclure de ces résultats la formation d’un acide car-
(1) Recherches chimiques sur la végétation, p. 133.
(2) Voir pour plus de détails : Recherches chimiques sur la végétation, par Th. de Sauc-
sure ; expériences de nuit, p. 66, et celles de jour, p. 82.
371 CALVET ET FERRAND. — SUR LA VÉGÉTATION
bonique aux dépens du carbone d’une feuille dite dans toute sa vigueur.
et nous nous expliquons encore moins comment cet acide produit est
retenu à l’état de gaz dans le lissu même du végétal (opinion que ce chi-
misté avoue, page 76 du même ouvrage, n'avoir point été démontrée
par des expériences directes ), et attende ainsi pour se décomposer l'in-
fluence des rayons solaires.
N’est-il pas, selon nous, plus vréiséin PAR d'admettre que l'oxygène
absorbé par les feuilles ou rameaux est appelé par sa propriété combu-
rante, et qu'il ne brûle point de carbone, parce que ce carbone s’y trouve
combiné, et ne présente par conséquent aucune tendance à s'unir à loxy-
géne ? Car cette combustion rss cette destruction ne pourrait avoir
lieu par l'oxygène absorbé qu'autant que la lumière ne viendrait pas
rendre à ces parties des plantes toutes leurs facultés vitales, toute leur
force antagoniste de la décomposition , et nous nous permettrons d’ap-
puyer nos réflexions par une expérience du même auteur sur le Cactus
pilé; nous ajouterons toutefois que nous ne pouvons pas regarder le
phénomène qui se produit pendant la vie comme semblable à ceux qui
ont lieu après la mort. En effet, dans l'expérience du Cactus désvrgäuisé,
le carbone n’est plus retenu par une force vitale susceptibie de contreba-
lancer l’action comburante de l'oxigène sur le carbone : aussi l'acide car-
bonique se dégage-t-il sans interruption (1).
Les expériences sur les fruits ne nous paraissent pas plus favorables
que celies des feuilles et des tiges à l'explication de la maniére;d’agir des
plantes sur l'acide carbonique.
Eneffet. M. Bérard (2 a cueilli des fruits et les a placés dans des fla-
cons exposés soit au soleil, soit à l'obscurité, etil à remarqué dans toutes
ses expériences que Flair était continuellement vicié par la production
constante d'acide carbonique, quels que fussént les circonstances de
lumière et l’état de maturité des fruits
Ces résultats, fournis à l’auteur même sous l'influence solaire , ne nous
permetlent pas de comprendre une augmentation de poids, en dépit d’une
déperdilion permanente de substance, et nous serions conduits à à appli-
quer à ces {ravaux les mêmes réflexions que nous ont suggérées les expé -
ricnces déjà signalées ; car on conçoit parfaitement que si l’acide carbo-
nique se dégage même au soleil, c'est que dans les organes si faciles à
enfrer en fermentation après la récolte, la force vitale n'est plus assez
persistante pour empêcher l'acidification du carbone.
Le Mémoire de M. Bérard a été réfuté en partie par MM. Th de Säus-
sure el Couverchell; et comme les réfutations n'ont pas été basées , à
notre Connaissance du moins, sur des expériencés, nous avons entrepris
sur ce sujet un travail qui, nous l’espérons , ne laissera aucun doute sur
la ‘décomposition de l'acide carbonique dans les fruits, sous l'influence
solaire.
Nos premières recherehes ont eu pour objet l'examen chimique de l'air
Contenu Gans Îles gousses du baguenaudier, expériences qui détruisent
(1) Voir p.219. |
Vhir Méhaée D SE VE PPMETTRAE ar ds À
voir Mémoire de M. Bérard sur les fruits { Ænnales de Chimie et de Physique).
CONSIDÉRÉE SOUS LE POINT DE VUE CIIMIQUE. 979
indubitablement l’opinion émise par M. Bérard, que le péricarpe de ces
gousses est perméable en toute limite à l’air extérieur; car, ajoute lau-
teur, Pair qu’elles renferment est celui de l'atmosphère. A cette conclu-
sion nous répondrons que cette perméabilité des gousses à l’air n’a lieu
que dans des limites fort restreintes, attendu que le gaz qui enfle ces
gousses contient jusqu’à 3 pour 109 d'acide carbonique. On pourrait nous
objecter que cette forte proportion de gaz acide est l'effet d’une produc-
tion par le fruit même ; mais à cette observation nous ferons remarquer
que, dans nos analyses, la quantité d'oxygène était constamment en
rapports exacts, et {toujours croissants, avec la décomposition de l’acide
carbonique dans un temps donné, et sous une intensité de lumière déter-
minée. Nous avons observé d'autre part, dans le cours de nos opérations,
que le maximum de l'acide carbonique se trouvait dans les fruits de nuit,
et que, pour atteindre ce maximum à partir de cinq heures de l’après-
midi jusqu’à onze heures du soir, l'augmentation était environ de 1 1/2
pour 100, augmentation qui nous paraît difficile à expliquer par les théo-
ries actuelles. L'une d’elles, en effet, admet que la plante, sous l’in-
fluence solaire , absorbe de l'acide carbonique qu’elle décompose sur-Île-
champ, et qu’à l’obscurité les plantes laissent dégager les faibles quantités
qu'elles empruntent au sol par leurs racines. L’autre théorie admet
encore une absorption constante d’acide carbonique qui, pendant le jour,
se concentre dans l'ombre , et pendant la nuit s’accumule dans toutes les
parties de la plante: puis, comme dans la théorie précédente, la décom-
position ne commence qu'avec les premiers rayons du soleil ; enfin, elle
ne considère l’expiration nocturne du gaz que comme un dégagement
très limité et relatif seulement à la transpiration plus ou moins abondante
des végétaux pendant la nuit.
En recevant la première théorie, nous ne pouvons nous rendre compte
d’une manière satisfaisante comment la somme d’acide carbonique
trouvée la nuit dans les gousses, étant représentée par 3, perde 1,5 dans
la matinée du lendemain, et regagne précisément 1,5 dans la première
partie de la nuit suivante, de manière à égaler 3, somme primilive; car
d’après la manière de voir de cette théorie, il faut admettre que le pas-
sage de l'acide dans les parties des plantes est continuel , les racines étant
toujours dans la même condition d’obscurité , et c’est ce que l’on ne peut
admettre, suivant nous, en présence de nos analyses de jour, dont les
proportions d'acide carbonique diminuent en raison de l'intensité de la
lumière du soleil, et ces quantités sont toujours restées en rapport avec
celles de nos analyses de nuit.
Si nous nous sommes permis d'avancer ce que nous venons de dire ,
c’est que nos expériences, répétées un grand nombre de fois et à des
époques même très éloignées, nous ont toujours donné des quantités con-
stantes d’acide carbonique.
La seconde théorie, n’attribuant qu'aux rayons directs du soleii la fa-
culté de fixer le carbone, en mettant en liberté l'oxygène de l'acide, nous
semble ne pas donner mieux que la précédente l'explication des fails que
nous avons observés, car elle ne signale pas la décomposition de l'acide
carbonique à l'ombre, et nous ajouterons que les chimistes qui se sont
316 CALVET ET FERRAND. — SUR LA VÉGÉTATION
occupés de cette question ne paraissent pas avoir tenu compte de la
marche que suit la décomposition de l’acide carbonique dansles végétaux,
selon l'exposition prolongée de ces derniers, soit à la lumière diffuse,
soit au soleil.
Nous pensons que les plantes absorbent de l'acide carbonique seulement
pendant la nuit, et que cette quantité condensée est plus forte que celles
qu’elles sont susceptibles de décomposer le lendemain, sous les rayons
lumineux. Cette absorption aurait lieu de Îa manière suivante :
L'air ambiant, qui contient, il est vrai. des proportions très faibles
d'acide carbonique (4 à 6/10000 ), mais bien suffisantes à la végétation,
comme on l’a prouvé par d’intéressants calculs, se renouvelle sans cesse
autour des feuilles, des tiges , par le mouvement continuel que leur im-
prime une foule de causes physiques, et présente par conséquent à la
plante, dans un temps très court, des quantités toujours nouvelles
d’acide carbonique. Or, les plantes placées ainsi dans un milieu qui leur
offre un aliment indispensable, l’acide carbonique, absorbent ce gaz et
négligent les autres éléments de l'air, c’est-à-dire, en d’autres termes,
qu’elles le condensent sans que l’on remarque une absorption ou une
exhalation de ces mêmes éléments.
Pour l'appréciation des phénomènes naturels qui reposent sur la dé-
composition de l’acide carbonique, nous avons commencé cette partie de
notre travail par l’examen de l’air renfermé dans les fruits, et nous avons
cru nous placer dans des circonstances favorables à cette étude en adop -
tant la marche suivante.
Nous avons pris pour type de nos recherches les gousses du Colutea
arborescens, que nous avons dit n'être perméables à l’air ambiant que
dans les limites fort restreintes, et c’est sur la plante-mère, exposée en
plein air au Jardin du Roi, que nous les avors récoltés immédiatement
avant de les crever sous le mercure, pour en recueillir les gaz sous des clo-
ches préparées à ceteffet. Ce choix nous a permis, en outre, de suivre l’in-
fluence des différentes périodes de maturité sur la nature des mélanges
gazeux quienveloppent les graines, ef d'apprécier enfin convenablement
Paction de la lumière selon son intensité.
Nous avons donc choisi des journées sombres et des jours parfaitement
éclairés par le soleil. Puis, dans les deux cas, nous avons cueilli les fruits
à des heures déterminées et toujours les mêmes, savoir : à sept heures
du matin , à midi, à quatre heures et à onze heures du soir.
Ces expériences, commencées le 10 juillet, se sont prolongées jusqu’à la
fin de septembre.
Les gousses du Colutea mettent environ un mois pour parvenir à leur
maturité, et nous les avons prises dans les trois conditions les plus sen-
sibles de leur période d’accroissement , savoir :
1° Celles qui commencent à se développer après une semaine au plus;
nous les appellerons jeunes.
20 Celles qui, après quinze jours, trois semaines, ont acquis tout leur
volume , maïs dont le péricarpe et la graine sont encore verts; nous les
désignerons sous le nom d’intermédiaires.
CONSIDÉRÉE SOUS LE POINT DE VUE CHIMIQUE. 377
3° Celles qui avant la déhiscence sont transparentes, presque sèches et
dont les semences se colorent ; nous les nommerons vieilles.
Ces fruits, immédiatement après leur récolte, sont crevés sous le mer-
cure dans des cloches préparées à cet effet, et l'humidité du gaz est sé-
parée de Pacide carbonique à l’aide de l'acide sulfurique, au moyen d’un
appareil à écoulement. Après cette première opération, le gaz desséché
est transvasé dans des cloches graduées où la potasse caustique en
cylindre indique, après vingt-quatre beures, l'absorption de l'acide carbo-
pique.
Nous nous sommes arrêtés à l'emploi de l’eudiomèêtre à hydrogène
pour mesurer loxygène , en prenant toutes les précautions que comporte
ce moyen d'analyse. Dans tous les cas, soit pour doser l’acide carbonique,
soit pour déterminer l'oxygène, nous avons toujours tenu compte des
corrections nécessaires dans le calcul par suite des variations de tempé-
rature et de pression.
Nous nous contenterons de donner ici le tableau comparatif des
moyennes d'acide carbouique et d'oxygène contenus dans les gousses du
Colutea arborescens, suivant l’état du ciel et les heures de nos expé-
riences.
Gousses intermédiaires.
Heures Oxygène Acide Oxygène
£ : P. °o carbonique et acide
des Etat au ciel. Lo D. oo carbonique
expériences. volume. en volume. réunis.
11 Nuit. 20,496 2,146 23,242
7 Matin, sombre. 20,673 2,618 23,291
12 Midi, sombre. 20,908 2,429 23,337
#4 Après-midi, sombre. 20,901 2,432 23,383
j' Matin, soleil. 21,086 1,903 23,989
| 12 Midi, soleil. 21,293 1,419 22, 142
4 Après-midi, soleil. : 21,119 1,438 22,614
IMOMENNÉS |, 4 2 23,061
Gousses jeunes,
ii Nuit. 20,583 2,639 23,222
T Matin, sombre. 20,626 2,605 23,231
12 Midi, sombre. 20,766 2,446 23,012
| 4 Apres-midi, sombre. 20,743 2,475 23,218
12 Midi, soleil. ; 21,032 1.762 22,194
# Après-midi, soleil, 21,246 2,098 23,339
Moyenne,cs she 23,085
Gousses vieilles.
11 Nuit. 19,297 2,942 23,239
7 Matin, sombre. 20,166 2,609 22,11à
is A Midi, sombre. 20,626 2,461 23,087
4 Après-midi, sombre. 20,595 2,475 23,070
q: Matin, soleil. 21,139 . 2,316 23,455
12 Midi, soleil. 21,246 2,106 29,342
4 Après-midi, soleil. 20,676 2,107 22,183
7 Matin, soleil. 20,844 1,934 22.118
|
|
/
EYE. CALVET ET FERRAND. — SUR LA VÉGÉTATION
Réflexions sur ce tableau :
1° Ces résultats numériques démontrent que l'air des gousses est beau-
coup plus riche en acide carbonique que Pair atmosphérique.
20 [ls démontrent d'une manière frappante que la somme dacide car-
bonique est plus forte la nuit que le jour; et si on prend les deux exem-
ples extrêmes, celui de onze heures de nuit (2,746), et celui du moment
où la lumière présente son maximum d'intensité (1,419), on voit que la
proportion est une fois plus forte dans un cas que dans l’autre.
3° Ce tableau, en donnant pour point de départ les exemples de nuït,
permet encore de suivre la diminution progressive de l’acide carbonique
jusqu’au moment où elle semble s'arrêter. On voit ainsi que la force dé-
composante de la lumière augmente avec son intensité et la durée de son
aclion, soit que l’on suive les heures d’une même journée , belle ou som-
bre, soit que l’on compare les résultats donnés par un ciel entièrernent
brumeux à ceux fournis par un soleil ardent. |
L° On remarqueenoutre que, relativement à l’âge des gousses, la réduc-
tion de l'acide carbonique est en rapport avec la force de végétation.
5° Comme preuve de la perméabilité très limitée des feuilles carpellaires
du baguenaudier, nous renverrons à la colonne même de loxygène, où
l'on voit que les proportions de ce gaz augmentent dans le fruit à mesure
que l'acide carbonique s’y décompose : les rapports qui existent entre
Pacide carbonique disparu et l'oxygène en plus sont précisément tels, que
cet oxygène d'augmentation peut être regardé comme provenant de
l'acide qui en se Gécomposant aurait cédé son carbone à la plante.
6° Nous remarquerons en outre : 1° qu’en réunissant l'oxygène à l'acide
carbonique, on obtient pour moyenne 23; 2° que lacide carbonique dé-
place toujours de l'azote, quelquefois un peu d’oxygène; mais ce dernier
cas n'existe qu’autant que la proportion de l'acide carbonique est forte,
comme l'indique le premier exemple de chaque série.
Les expériences de Sennebier, de Saussure, et celles de MM. Dumas,
Boussingault, Liebig , avaient démontré la fixation du carbone par les
végétaux; mais l’on nous saura peut-être gré d’avoir fait connaître par
ces résultats le mode d'action qu'exerce la lumière dans cette réduction,
qui commence avec le crépuscule et se poursuit dans le jour à la lumière
diffuse ; ce qui ne s’accorde pas avec ce que l’on pensait de la fixation du
carbone, admise seulement dans le cas où la plante était directement
frappée par les rayons du soleil.
III. Le troisième chapitre de notre mémoire comprend l'examen chi-
mique de Pair renfermé dans les lacunes d’un certain nombre de tiges
creuses, récoltées en pleine terre, et dont nous avons fait immédiatement
passer le gaz sous des cloches pleines de mercure. Dans les manipulations
nécessaires à ce travail, on a évité avec soin toutes les circonstances qui
auraient pu provoquer un mélange de l'air des tiges avec l'air extérieur.
Les gaz obtenus et desséchés, comme ceux des gousses, par l'acide sul-
furique, nous ont donné, avec la potasse caustique et les essais eu-
diométriques, les résultats suivants ;
CONSIDÉRÉE SOUS LE POINT DE VUE CHIMIQUE. 219
Tableau des quantités d'acide carbonique en volume.
EXPÉRIENCES EXPÉRIENCES | Augmentation
de nuit. de jour. | de l'acide
DES ESRANTES. Acide carbonique | Acide carbonique! carbonique
P: °,0. pe °/o. | la nuit.
Heracleum Sphondylium. us 1,408 | —
Angeiica archangelica. 2,581 1,166 0,815
Ricinus communis. 3,078 2:72] 0,347
Dahiia variabilis. 3,133 2,881 0,252
Arundo Donax. 4,619 4,407 212
Leicesteria formosa. 2,819 2,267 0,612
Sonchus vulgaris. — 2,326 SR NE —
Tableau des quantités d'oxygène en volume.
EXPÉRIENCES EXPÉRIENCES Augmentation
de nuit. de jour. de
| F0 ELA ReE Oxygène Oxygène l'oxygène
| P. %/o. Den 0hos la nuit.
| Heracleum Sphondylium. — 19,653 —
Angelica archangelica. 20,364 19,784 0,580
Ricinus communis. 18,656 16,876 1,180
Dahlia variabilis. 18,823 18,119 0,704
| Arundo Donax. 18,691 18,193 0,498
Leicesteria formosa. 19,137 18,103 0,434
Sonchus vulgaris. 19,774 11,971 1,803
|
1 Il résulte de ces tableaux que l'air confiné dans les tiges a une com
position particulière, très différente de celle de l'air atmosphérique,
comme l'indique, indépendamment de l’oxygène, la grande quantité
d'acide carbonique, quantité qui augmente avec la force de végétation.
2° 11 résulte de cet exposé que la quantité de l'acide carbonique est plus
grande la nuit que le jour, mais que la différence est loin d’être aussi sen-
sible que dans le cas des gousses. Ce second fait peut, selon nous, s’ex-
pliquer par cette circonstance, savoir, que toute la tige, les caudex des-
cendant et ascendant, et les racines contribuent à absorption, tandis que
la diminution n’est produite que par la partie du caudex ascendant dont
la surface est exposée à l’action décomposante de la lumière.
3° Nous ferons encore observer que dans les tiges l'oxygène augmente
la nuit avec l’acide carbonique ; ce qui est contraire à ce que nous avons
signalé pour les gousses.
IV. L'importance de l’ammoniaque a été mise hors de doute, dans ces
derniers temps, par les savantes recherches de MM. Dumas, Boussingault,
Liebig ; mais un passage de l'Essai de statique chimique des élres orga-
280 PROGRAMME DES. QUESTIONS DE BOTANIQUE
nisés de M. Dumas ayant jeté du doute dans notre esprit sur ce sujet,
nous avons cru qu'il serait intéressant pour la science de constater si
l’ammoniaque de l'air contribue directement à la présence de l'azote com-
biné dans les plantes, et nous pensons avoir démontré ce fait d’une
manière certaine en découvrant lammoniaque à l’état de gaz dans l'air
querenferment les végétaux.
Délcrmination de l’ammoniaque dosé à l’élat de chlorure double de platine et
d'ammoniaque.
QUANTITÉS ÉPOQUES QUANTITÉ
de gaz NOMS DES PLANTES. des de sel
employées. expériences. | double.
550 Loccsteria POTMOSR. 2 7 US er 0 | Nuit. 0.0080
360 Id. dits QE EL AS HU a Jour. 0,0150
3:0 Id. Le PS NS fe DÉS Sue “one dd AS à Jour. 0,0085
1170 FICIOUS COMMANS, NC, LOIRE Nuit. 0,0100
1160 Id Id. AA de Jour. 0,0120
330 ArnidonDonilias nus crient sureté Nuit. | 0,0060
940 Phytolacca decardra avec fruits. . . . .| Nuit 0,0070
LEO Id. At CHE MROIETENMRCIE Jour 0,0155
910 Phytolacca decandra avec et sans fleur. . Jour 0,0250
1650 Gousses intermédiaires. .f.. . . . . Nuit 0,0970
473 Id. AUS an ec NES ; Jour 0,0050
| Total. SoRr 0,1890
Enr |
PROGRAMME DES QUESTIONS DE BOTANIQUE
PROPOSÉES PAR DIFFÉRENTES SOCIÉTÉS SAVANTES.
Prix DE CANDOLLE pour la meilleure monographie d'un genre ou
d’une famille de plantes.
M. Aug. Pyr. De Candolle ayant légué à la Société de physique et
d'histoire naturelle de Genève une somme pour encourager les botanistes
à faire de bons travaux monographiques, la Société a arrêté ce qui
suit :
ARTICLE PREMIER. — Il sera décerné, le 9 septembre 1846, un prix de
500 fr. à l’auteur de la meilleure monographie d’un genre ou d’une
famille de planñtes.
ART. 2. — Les ouvrages inédits rédigés en français ou en latin par les
naturalistes qui ne sont pas membres ordinaires de la Société, seront
seuls admis au concours. Ils devront être transmis, francs de port,
avant le 1 juillet 1816 , au secrétaire de la Société, M. Alph. De Can-
dolle.
Art. 3. Les auteurs ne mettront point leurs noms à leurs ouvrages,
mais seulement une devise, qu'ils répéteront sur un billet cacheté, renfer-
mant leur nom et leur adresse.
PROPOSÉES PAR DIFFÉRENTES SOCIÉTÉS SAVANTES. 381
ACADÉMIE DES SCIENCES DE BRUXELLES.
L'Académie demande que les faits reconnus par M. Amici, relati-
vement à la formation de l'embryon dans les plantes, soient repris de
nouveau. Elle désire un Mémoire où les observations de MM. Schleiden,
Wydier, R. Brown, Brongniart et de Mirbel, soient discutées etoùsoient
consignées de nouvelles recherches sur l’embryogénie végétale.
ARTICLE PREMIER. — Le Mémoire doit être accompagné de planches
manuscrites. L'Académie exige la plus grande exactitude dans les cita-
tions. Les auteurs feront connaître leur nom et leur adresse dans un
billet cacheté qui accompagnera le Mémoire qui ne devra porter qu’une
devise.
ART. 2. — Le prix de la question sera une médaille d’or de la valeur
de 600 fr.
ART. 3.—Ceux desauteurs quise feront reconnaitre, de quelque manière
que ce soit, ainsi que ceux dont les Mémoires seront remis après le terme
prescrit, seront absolument exclus du concours.
ART. 4. — Les Mémoires doivent être rédigés en français ou en latin,
et adressés francs de port avant le 1° février 1845 à M. Quetelet, secré-
taire perpétuel de l’Académie.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES A HARLEM.
Are Question. — La Société demande un examen anatomique, phy-
siologique et microscopique du Zeontodon Taraxacum, etc., aux diffé-
rentes époques de son développement.
2° Question. — La Société demande de nouvelles recherches sur l’œuf
végétal. Elle désire principalement que l’on fasse connaître les métamor-
phoses qu'il subit depuis son origine jusqu'à l’état parfait de la graine.
La Société couronnera ces recherches si elles ont eu pour résultat de
nouvelles découvertes dans l’ovologie végétale. Elle laisse les auteurs
entièrement libres sur le choix des plantes à examiner.
3° Question. —La Société désire un travail monographique surles Cycadées
‘des deux continents. Ce travail devra traiter de l'anatomie, de lorganogra-
phie et de la place que ces plantes devront occuper dans la méthode
naturelle. Cette monographie devra être accompagné de figures; elle
sera préférée si on y a joint des préparations anatomiques.
L° Question. —Quelles sont les combinaisons inorganiques que l’on ren-
contre dans les végétaux? Quelles sont celles qu’il faut considérer comme
accidentelles, et quelles sont les combinaisons nécessaires et qui sem-
blent indispensables à la vie végétale? Quelle différence existe-t-il à cet
égard entre les principales familles des plantes , surtout entre les Gra-
minées, les Légumineuses, les Crucifères et les plantes textiles ? Com-
ment pourrait-on utiliser la connaissance exacte de ces différences pour
les progrès de l’agriculture et du jardinage ?
Le prix ordinaire pour chacune des réponses aux questions précé-
dentes est une médaille d'or de la valeur de 150 florins, et de plus une
gratification de 150 florins de Hollande , lorsque la réponse en est jugée
digne. Les Mémoires, rédigés et lisiblement écrits en hollandais , en fran-
cais, en latin, en anglais, doivent être adressés, francs de port, à M. F.-G.-S
Yan Breda, secrétaire perpétuel de la Société des sciences à Harlem.
TABLE DES ARTICLES
CONTENUS DANS CE VOLUME. ;
ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE.
Recherches sur l’Achlya prolifera ; par M. le docteur UnGer . . . 5
Examen de quelques cas de monstruosités végétales propres à éclairer la
structure du pisül et l’origine des ovules ; par M. An. BRONGNIART. . . 20
Quatrièmes notes relatives à la protestation faite dans la séance du
12 juin 4843, à la suite de la lecture du Mémoire de M. de Mirsez, ayant
pour titre : Recherches anatomiques et EU sur quelques végétaux
monocotylés ; par M. GaunicHauD . . , ,Ÿ D'OR ER
Rapport sur un Mémoire de M. Payer, intitulé : Mémoire sur la tendance
des racines à fuir la lumiere ; par M. Durrocuer . “ae + V0
Recherches sur la volubilité des tiges de certains végétaux et sur la cause
de ce phénomène ; par M. Durrocner. . 156
Observations sur l'organogénie de la fleur, et en particulier de l'ovaire chez
les plantes à placenta central libre ; par M. P. Ducnartre, docteur ès-
sciences. dis 279
Note sur le mode de reproduction du Nostoc VErrUCOSUM ; ; par M. Gusrave
MHPBBTe Lhto- 319
Mémoire sur le phénomène de la coloration des eaux de la mer Rouge : par
M. le docteur MoxTAGNE. . . 32
Note sur une fleur monstrueuse du Petunia violacea : par À M. Cu. Maurivs, . 362
Observations sur les tétraspores des Algues; par MM. Crouax , frères . . 365
Mémoire sur la végétation considérée sous le ipoint de vue chimique : par
MM. F.-C. Cent EL, MORGNE pre PANTIN
MONOGRAPHIE ET DESCRIPTION DE PLANTES.
Champignons exotiques ; par M. J.-H. Léveiccé, D. M. . . . . . . 467
Note sur le genre Napoleona ; par M. Adr. ne cs à — . 222
Description d’un nouveau genre de plantes nommé Herrania ; par M. J us-
tin Coupor. anni De LE
Note sur quelques Algues à à \ frondes réticulées : : par M. FA DECAISNE. Les 193
Revisio generis Genista : auctore Eduardo SAGE. hr Re
Musci frondosi ex Archipelago [ndico et Japonia conjunctis studiis scripse-
runt ; F. Dozy et J.-H. MoLkENB0ER. . pr ee :
Note sur le Tuber album de Bulliard ; par M Maurice ne ASE 316
Armeriæ et Statices generum species nonnulas novas proponit Frédéric DE
GIRARD. . 323
Observation sur le genre Peyssonnelia Decaisne : : par MN. CROUAN “frères. 367
Cespedezia genus novum ; auctore Just. Goupor . 368
FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.
Plantæ Aucherianæ, adjunctis nonnullis e regionibus Mediterraneis et
Orientalibus aliis cum novarum specierum descriptione ; auctore E. Bors-
SIER. Hobou13qt0g suciitis2e SRE
TABLE
Choix de plantes de la Nouvelle-Zélande,
DES MATIÈRES.
M. Raovuz, chirurgien de la marine. |
Additions à la Flore du Brésil méridional. — Description de genres nou-
veaux et rectification de quelques anciens genres appartenant à la famille
des Mélastomacées ; par M. C. Naunix, docteur ès-sciences. .
savantes.
recueillies et décrites par
MÉLANGE.
Programme des questions de Peas proposées par différentes sociétés
SRE, CPP . 380
TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS.
Boissier (E.).— Plantæ Aucheria-
næ, adjunctis nonnullis e re-
gionibus Mediterraneis et Orien-
talibus als cum novarum
specierum descriptione .
Broxexiarr (Adolphe). — Examen
de quelques cas de monstruosi-
tés végétales propres à éclairer
la structure du pistil et l’origine
MAAROMulEs 0 . 0. |
Cazverr (F.-C.).— Mémoire sur la
végétation considérée sous le
point de vue chimique.
Crouanx. — Observations sur les
tétraspores des Algues .
Crouan. — Observations sur le
genre Peyssonelia, DEGAISNE. .
Decaisne (J.). — Note sur quel-
ques Algues à frondes réticu-
lées. .
Dozx (F.). — Musci frondosi ex
Archipelago Indico et Japonia .
Ducmartre (P.). — Observations
sur l’organogénie de la fleur, et
en particulier de l'ovaire chez
les plantes à placenta central
libre. RS
Durrocuer. — Rapport sur un
Mémoire de M. Payer, inütulé :
Mémoire sur la tendance des ra-
cines à fuir la lumière .
Durrocaer. — Recherches sur la
volubilité des tiges de certains
végétaux, et sur la cause de ce
phénomène.
FxrranD (E.). — Mémoire sur la
végétation considérée sous le
point de vue chimique.
GaunicnauD (Ch.). — Quatrièmes
16
> DAS
96
156
.-372
notes relatives à la protestation
faite dans la séance du 12 juin
1843, à la suite de la lecture
d'un Mémoire de M. de Mrrser,
ayant pour titre : Recherches
anatomiques el physiologiques
sur quelques végétaux monoco-
tylés. à : ONE
GirarD (Frédér. x). — Armeriæ
et Statices generum species
nonnullas novas proponit.
Goupor (Just.).— Description d'un
nouveau genre de plantes
nommé Pre
Jussru (Adr. pe.) — Note cut le
genre Napoleonu.
De (Maur.). — Note sur le
Tuber album de Bulliard.
Léveicé (J.-H.). — Champignons
CROHOMES 0 10e «0 NN
Marins (Ch.). — Note sur une
fleur monstrueuse du Petunia .
Morxexsor (S.-H.). Musci
frondosi ex Archipelago Indico
et Japonia Ar. : AA
Mowra@xe (C.). — Mémoire sur la
coloration des eaux de la merR.
NaupiN (E.). — Additions à Ja
Flore du Brésil méridional.
Description de genres nouveaux
et rectification de quelques an-
ciens genres appartenant à la
famille des Mélastomacées .
Raouz. — Choix de plantes de la
Nouvelle-Zélande.
SPAcn (Edouard). — Revisio ge-
neris Genista. |
UxGer. — Recherches sur V re
chlya prolifera.
989
113
. 140
. 424
TABLE DES PLANCHES
RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME,
PLANCHES
(
À
Achlya prolifera Nees.
A
2. Tulasnea gracillima et T. foliosa Naud.
3. Stenodon suberosus Naud.
4. Napoleona Heudelotii Adr. Juss.
5.
6
pl
8
9
Herrania albiflora Gdt.
. Tuber album Bull.
Développement de la fleur et de l'ovule des Primulacées.
. Développement du Nostoc verrucosum.
0.
I
Trichodesmium erytrϾum Ehrenberg.
A. Spores du Fucus nodosus, — B. Peyssonelia Dubyi Crouan.
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