Skip to main content

Full text of "Annales des Sciences Naturelles Botaniques"

See other formats


s 


à 


rt 
3 


; 


5 
f 
Li 


h 


: 
4 


C5 


ati 
HT 


4 


À 


rs 


Hi 


123 
HET 


1 
à 


F 


ni 
414 
or 


3 
$ 


1! 


À 
i 


! 
i 


; 


(1 
U 


# 


î 


qu 
dits 


1 
4 
3 


+ + . 


Pace a: 


may 


#1" 


13 


ni 


1105 
Htt 


BR 
A 


34 


$ 
4 


1] 


s 
4 


\ebe4 

Pseens 
nr AT 
THE HUE 


À 
3 


“ 


PLAIT IT 


init 
TH 


KR 


Par teisss eee 
NAMUR 


HARAS 
Less anre 
AE EEE 


iiilileleastet 


init 
orme HR 
CEE MANN 


HAE 


mHrtrert 
CA: 


CET MIOEEN ve et vd 8 


+ re 


AIMER MNT 


DOIOTECLIET EEE TEE RITES 
TIETLONTITIEMEEE TS 
HET 


fs 


re 


se 
= 


23i 
0 


H 


co 


hitsl 


#5 
[HN 
j 


4 

21951 
; 
i: 


D 


Ft 


î 


fr 


ei 


: 


$ 


3 
43 


i 
4 
n 


fre 


rh ‘1°5 ri 


gene se 


Le 
+ 


: 
ji MÉUUEs 


ru 


sl 


1 


! 


HE 
Histseite 
AH 

2 s | éitieé 
RAHHAEE 
di 
nt 


2 
#62] 4 


it 


+ 


3 


ti 
ès 


$ 
14 


à 
qi 


! 
+ 


$ 


RIRE 
i 


8; 


HAN 
HE 
DEN ROHE 
CHAN ANHHEIT 
HAE rh nr! 
ARTE 
RÉ 


$ 
1 


4 


p 
1} [LS 
# qu HR 


* 
548 
4 
rh 
À 


tre 


state tal 


te} 0°. ee 
HELENE Er 


RARE TA 
dei 
HAUTS 


het rt rte 


FRE 


PEUT EE 


+ 2 


{] 
H 1 1 { 
Cie AS! hé 
CH Hs 
HUE É ë HHHETE Art 

HT AH + 
 : 


ë & 
PARENT NE 


: 
! HE HE 
L HE 
HUE ï 
ee. t 
Ha FAR 


ATARI 
DH ô 


HU 


HN 
AT 
HAE 


HT 


BY 
HSE MH 
: bobos lei 


letocesrieseneses ete! 
PLIS 

+ ete be bebe +9 4 he Let pe 
Botoleselésesesetels tt 


HART 
HÉMEHERE 


des reotede ir des 


5328) 


#4 


si 
L 


| HN Fer 
tes se 
HAT Ÿ qe 


# HS : 
UT niHS 
Res OUT ÿ 
472 

on 
ri ‘5 


à HU 


HA 


su nl D DE | UMTS 

% “l En 

He CN A LRU qu 

au g " re NO CFE AN 
ds gi HA ab 
De AN 


VE 


LL: 
". don ve 
4 RARE LS ANR \ 


| | ñ Lx td 
LAN NU AU 
A AR N ERNE At Ni k ; ju 
n VA . 2 PEL Di 


(a 


Û 
À 

LA 
MRUT vi \ l 


Neo AU 


AU n « 12N , M 
9 bi 4 LUS | 
AT TAN 


VA Fk 
1 es 
LB 1 : 
VA 1% | 
W et 
à (Ut 


h 
LE LR MY 
Y'A TEULR: 


à 
3 
1f 
é, 
à L 
7 19e 
Ca C 
En { 1 
M 
Ai 
1 F 
| Lot 
# 
là 
{ 
4 
L M 2/71 
4 ‘ à que 
5 “ ‘ Ne 
fi t À 
{ 
a Pr 
11 
U Ci 
Li nm 
a 
Î 
4 
} 


Lee 


MAT | 
| EE 


+ 


PSE ME Lu re TPE 
Mae + d 


is re b re ; US 
à A mA Éd : 


ANNALES 


SCIENCES NATURELLES. 


MROLISEÈME SÉRIE. 


BOTANIQUE. 


PARIS, — IMPRIMERIE DE BOURGOGNE ET MARTINET, 
rue Jaceb 30. 


COMPRENANT 


LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE, 
L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES , 
ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; 


RÉDIGÉES 
POUR LA ZOOLOGIE 
PAR M. MILNE-EDWAKDS, 


ET POUR LA BOTANIQUE 


PAR MOI. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE. 


Troisième Gérie. 


BOTANIQUE. 


. TOME QUATRIÈME. 


PARIS. 
FORTIN, MASSON ET C:, LIBRAIRES-ÉDITEURS. 


PLACE DE L’'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 1. 


1845 


ANNALES 


DES 


SCIENCES NATURELLES. 


PARTIE BOTANIQUE. 


ZE 


ne OO) 


EXTRAITS DE L'OUVRAGE INTITULE : 


RECHERCHES 
SUR LA FÉCONDATION DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 


Par C.-F. GÆRTNER., 


{Beitræge zur Kenirss der Befruchtung der volkommeren Gewæchse. — Vol. I, 
in-8 de 600 pages. Stuttgart, 1844.) 


| — Expériences tendant à prouver la nécessité de la coopération du pollen. 


Trois pots, remplis de terre ordinaire de jardin , furent ense- 
mencés, à la fin d'avril 1840, de graines de Chanvre : ces graines 
n'ont levé que dans la seconde moitié de mai. Les plantes ont été 
laissées en plein air jusqu’à l’époque où les panicules commen- 
aient à paraître; puis les pots ont été transportés dans une 
chambre exposée au soleil du matin et de midi. 

Au commencement de juin, on pouvait-distinguer les sexes des 


individus. Un des pots contenait seize plantes, dont six mâles et 


6 GÆRTNER. — SUR LA FÉCONDATION 


dix femelles ; un autre pot contenait quatorze plantes, dont quatre 
mâles et dix femelles ; dans le troisième pot se trouvaient six 
plantes, dont une seule mâle. 

Chez tous ces individus femelles on remarquait, déjà plusieurs 
jours avant l'ouverture des premières fleurs des individus mâles, 
des fleurs encore hermétiquement closes, mais dont les styles 
étaient très saillants et munis de stigmates velus. Tous les individus 
mâles furent supprimés avant l’épanouissement de leurs fleurs. 

Sur aucun de ces individus femelles on ne put découvrir de 
fleurs mâles ni de fleurs complétement ou incomplétement herma- 
phrodites ; toutelois les fleurs femelles sont si nombreuses et si 
serrées, qu’il devient impossible de les examiner toutes avec une 
rigoureuse exactitude. 

La durée complète de la floraison fut de dix à quinze jours; au 
bout de ce temps, les pots furent replacés en plein air. Aucune 
de ces plantes soumises à l’expérience n’a subi la moindre lésion. 
Le 25 août, elles étaient complétement sèches : on en obtint en 
tout 138 graines, dont un petit nombre seulement de la grandeur 
normale , la plupart vertes ou blanches, petites, et décidément 
infécondes. L’examen anatomique des graines les plus grandes 
démontra qu’au lieu d’embryon, leur intérieur ne contenait 
qu’une substance spongieuse, molle, sèche et blanchätre; les 
petites graines étaient creuses. Ni les unes ni les autres n’ont 
germé après avoir été semées : les oiseaux ou les insectes n’a- 
vaient pu endommager aucunement ces plantes. 

Spallanzani à fait des expériences analogues sur le Mercurialhs 
annua. 11 planta en pots, au mois d'août, cinq individus de cette 
espèce , et leur fit passer l’hiver à l’abri du froid ; au printemps 
suivant , il reconnut que deux de ces plantes étaient mâles , et il 
eut soin de les supprimer. 

À partir du 24 mars, les femelles produisirent des fleurs ; ces 
fleurs tombèrent sans prendre de l’accroissement , à l’exception 
de quelques unes dont le fruit commenca à se former, mais qui 
tombèrent longtemps avant la maturité. A cette époque de 
l’année, les Mercuriales sauvages n'étaient en fleur nulle part. 

Spallanzani modifia cette expérience , en plantant en pots deux 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 7 
Mercurialés mâles, qu’il placa à une croisée, et deux femelles, 


qu’il plaça à une autre croisée de la même chambre. Les deux 
fenêtres avaient la même exposition: les quatre plantes étaient à 
peu près de même âge et de même grandeur ; les individus des 
deux sexes fleurissaient simultanément et en abondance ; les fe- 
melles n’ont pourtant donné qu’un petit nombre de graines fé- 
condes,. 

Dans une autre expérience, il rapprocha les individus des deux 
sexes, en les mettant à la même croisée : toutes les fleurs femelles 
produisirent des fruits à graines fécondes. Enfin, dans une der- 
nière expérience , il mit des individus mâles et des individus fe- 
_melles dans des chambres séparées, et il n’obtint pas un seul 
fruit. ’ 

M. Link n’a jamais vu fructifier le Mercuriahs elliptica , dont 
il ne possédait qu’un individu femelle. 


IL. — Expériences tendant à démontrer l'efficacité du pollen. 
Expériences sur les Caryophyllées, et en particulier sur le Lychnis diurna. 


1" Expérience. — Un individu femelle de cette plante fut en- 
levé en motte dans une prairie et mis en un grand pot, dans une 
chambre bien exposée. Les dix premières fleurs furent abandon- 
nées à elles-mêmes ; elles tombèrent toutes successivement, dans 
l’espace de vingt jours, sans que leur pisül eût pris le moindre 
accroissement. Les quatre fleurs qui se développèrent ensuite ont 
été fécondées avec le pollen du Lychnis vespertina ; elles don- 
nèrent des graines qui produisirent l’hybride normale Lychnis 
drurno-vespertina. Six autres fleurs ont été mises en contact avec 
du pollen de Lychnis Viscaria ; elles tombèrent sans que leur 
pistil eût pris de l’accroissement. 

2° Expérience. — L'année suivante (1829), le même individu 
de Lychnis , qui avait passé l'hiver en plein air, fut remis en 
chambre : on abandonna à elles-mêmes les quatre-vingt-dix-sept 
premières fleurs qui s’y développèrent ; il en persista seulement 
dix-sept, qui donnèrent de très petites capsules sans graines. Les 
autres fleurs ou tombèrent successivement ou se desséchèrent sur 


8 GÆRTNER. — SUR LA FÉCONDATION 


pied, sans prendre de l’accroissement, Une seule des fleurs donna 
une capsule assez parfaite, contenant huit graines, dont cinq 
germèrent et reproduisirent l’espèce ; mais ce résultat n’était dû 
qu’à une fécondation accidentelle, dont je ferai mention plus bas. 
Puis j'ai appliqué du pollen de Lychnis vespertina sur huit fleurs ; 
une de ces fleurs tomba sans avoir pris de l’accroissement ; les 
sept autres fleurs donnèrent des fruits parfaits et contenant un 
grand nombre de graines : celles-ci ont germé et produit beau- 
coup d’hybrides. | 

3° Expérience. — En 1831, un individu femelle abandonné à 
lui-même n’a donné qu’un seul fruit imparfait ; toutes les autres 
fleurs avorterent. 

h° Expérience. — En 1834, un individu pris dans une prairie , 
et planté en pot, a développé cinquante-huit fleurs, lesquelles ont 
toutes avorté. 

9° Expérience. — L’individu ayant servi à l'expérience précé- 
dente a été soumis au traitement par le pollen de l’Æ{grostemma 
coronaria. Sur trente-quatre fleurs , il n’y en eut que trois qui 
fructifièrent. Les trois fruits ont fourni ensemble quatorze graines 
parfaites ; ces graines ont germé, mais les plantes qui en provin- 
rent étaient en tout conformes à la mère : par conséquent il y 
avait eu fécondation accidentelle. Le 20 juin, la plante a été 
replacée en plein air, à la pluie. Le 292, elle avait rèpoussé vingt- 
deux fleurs qui furent supprimées, parce qu’elles pouvaient avoir 
été fécondées par du pollen apporté du lointain, 

La plante à été remise dans la chambre. Les dix premières 
fleurs qu’elle repoussa ont été abandonnées à elles-mêmes : elles 
ont toutes avorté. Les dix-neuf fleurs suivantes ont été traitées par 
le pollen de l’espèce : une seule avorta ; les autres donnèrent des 
fruits parfaits et remplis de bonnes graines. 

6° Expérience. — En 1835, sur une plante provenant de semis 
des graines de l'individu qui avait servi aux expériences de l’an- 
née précédente, les trente premières fleurs sont tombées successi- 
vement sans que leur pistil eût pris de accroissement. Les cinq 
fleurs suivantes ont été traitées par le pollen du Lychnis vesper- 
lina : toutes ont donné des fruits parfaits, dont les graines ont 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 9 
produit l’hybride connue sous le nom de Lychnis diurno-ves- 
pertina. La plante à été remise pendant deux jours en plein air ; 
le troisième jour elle a été replacée dans la chambre. Les vingt- 
quatre fleurs qui s’y développèrent successivement ont été trai- 
tées par le pollen du Cucubalus viscosus ; deux de ces fleurs tom- 
bèrent sans prendre de l’accroissement ; cinq ont donné des fruits 
remplis d’un grand nombre de graines parfaites ; les dix-huit 
autres fleurs ont produit de petites capsules à graines abortives. 
Les graines contenues dans les cinq capsules ont reproduit le vrai 
Lychnis diurna : donc elles étaient dues à une fécondation opérée 
accidentellement à mon insu. Cinq nouvelles fleurs ayant été 
traitées avec le pollen de l’espèce, ont donné des fruits parfaits, 
à graines fécondes. 

7° Expérience. — En 1837, sur une plante âgée de deux ans 
et provenant de semis; toutes les fleurs offraient des styles plus 
précoces que la corolle. Les seize premières fleurs ont été pou- 
drées avec du pollen de Cucubalus viscosus ; il en résulta plu- 
sieurs capsules plus ou moins parfaites, mais ne contenant que des 
graines abortives. Sur cinquante-sept fleurs qui se sont ensuite 
successivement développées sur la plante , plusieurs ont donné de 
très petites capsules, parmi lesquelles il n’y en eut que deux con - 
tenant chacune une graine parfaite ; une seule de ces graines a 
germé et produit une plante en tout conforme à la mère. 

Mes expériences prouvent que l’état crypto-hermaphrodite d’un 
individu de cette plante, ainsi que l'avortement de ses anthères, 
n’est point distribué d’une manière uniforme ou constante , mais 
que cet état varie suivant des circonstances encore inconnues , et 
qu'en général il ne se rencontre que dans un petit nombre de 
fleurs, 

On à avancé que les individus femelles de Lychnis diurna ne 
produisaient pas d'organes mâles durant les chaleurs continues de 
l'été : mes observations m'ont prouvé que la température n’exerce 
aucune influence à ce sujet. 

Le petit nombre de graines parfaites qu’ont données quelques 
unes des fleurs abandonnées à elles-mêmes et séquestrées de tout 


10 GÆRTNER. — SUR LA FÉCONDATION 


contact avec le pollen de l’espèce, prouve suffisamment que la for- 
mation de ces graines ne peut être due qu’à l’état crypto-herma- 
phrodite de ces fleurs ; car une capsule normalement développée, 
et provenant d’une fécondation parfaite, contient de soixante- 
quinze à plus de deux cent cinquante graines fécondes. Or, en 
admettant la possibilité de la formation de graines embryonées 
sans coopération du pollen de l’espèce, on ne saurait expliquer la 
cause de l’avortement d’un si grand nombre de fruits ou de graines 
chez les individus sur lesquels j'ai fait mes expériences , tandis 
qu’au contraire ces mêmes individus traités avec du pollen d’es- 
pèces, même peu voisines , ont produit des graines parfaites. Ces 
résultats si positifs ne sauraient certes être attribués ni à la trans- 
plantation en pots, ni à la séquestration en chambre, ni au traite- 
ment en général; au contraire, ils me paraissent prouver qu'il 
n’y a eu qu’erreur et illusion dans les observations de M. Girou 
de Buzareingues , sur la génération des fruits et des graines de 
cette plante. S 

Le Lychnis diurna et le Lychnis vespertina se fécondent réci- 
proquement avec une grande facilité. Dans les observations mul- 
tipliées que j'ai faites sur le Lychnis vespertina en 1829, 1830, 
1831, 1834, 1835 et 1841, je n’ai jamais pu découvrir aucun in- 
dividu femelle à fleur munie d’anthères, soit abortives, soit par- 
faites: aussi n’a-t-on pas à craindre les fécondations accidentelles, 
à moins que les plantes sur lesquelles on opère ne soient placées 
en plein air, où elles pourraient se trouver en contact avec du 
pollen d’autres individus. Cette espèce est très féconde ; sa cap- 
sule contient de deux cent cinquante jusqu’à plus de quatre cents 
grallles. 

En 1835, j'ai expérimenté sur un individu de cette espèce : 
les vingt-sept fleurs que j'ai abandonnées à elles-mêmes y sont 
toutes tombées sans prendre de l’accroissement ; d’autres fleurs, 
que j'ai saupoudrées avec du pollen de Lychnis diurna ou de Cu- 
cubalus viscosus , ont été fécondées et ont donné beaucoup de 
bonnes graines, notamment les fleurs soumises à l’action du pollen 
du Lychnis diurna. Quelques unes fournirent de quatre-vingl-un 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 41 


à deux cent soixante-cinq graines ; celles fécondées par le Cucu- 
balus viscosus n’ont rapporté que de vingt à cent douze grandes 
graines, mais dont la plupart n'ont pas germé. 

Plusieurs espèces de Dianthus à anthères abortives se sont 
comportées sous ce rapport absolument comme les Lychnis diurna 
et vespertina ; elles ont produit souvent, leurs étamines étant com- 
plétement stériles, des capsules parfaites, mais ne contenant que 
des graines abortives remplies d’une substance spongieuse ; mais 
toutes les fois que les stigmates ont été saupoudrés de pollen, 
soit de la même espèce, soit d’une espèce voisine, il en est résulté 
des fruits parfaits, contenant un nombre plus ou moins grand de 
graines embryonées. 


Expériences sur les Cucurbitacées. 


M. Girou de Buzareingues sema dans un jardin des graines de 
Cucurbita polymorpha verrucosa (Barbérine), de Cucurbita po- 
lymorpha Melopepo ( Pastisson) et de Cucurbita polymorpha 
oblonga (Giraumon) ; il affirme qu’on ne cultivait à trois lieues à 
la ronde ni ces variétés, ni probablement d’autres espèces de 
Cucurbitacées. 

Jusqu'au 27 juillet, toutes les fleurs mâles ont été supprimées 
avant qu’elles ne fussent épanouies ; toutes les fleurs femelles qui 
s'étaient développées avant cette époque ont avorté. À la suite du 
27 juillet, M. Girou entreprit sur ces plantes une série d’expé- 
riences , tant sur la fécondation artificielle avec du pollen de l’es- 
pèce, que sur la génération hybride. 

Quatre fleurs femelles furent saupoudrées chacune avec le 
pollen d’une fleur mâle de la même espèce : il en fructifia trois ; 
la quatrième n’avorta peut-être que par suite de l’épuisement de 
la plante, qui nourrissait déjà un fruit très gros. 

Cinq fleurs femelles ayant été saupoudrées chacune avec le 
pollen de plusieurs fleurs mâles , ont donné des fruits remplis de 
graines parfaites. 

Sur vingt-neuf fleurs femelles, on tenta la fécondation avec du 


pollen mouillé d’eau: elles ont toutes avorté , à l'exception d’une 
seule, 


19 GÆRTNER. — SUR LA FÉCONDATION 


J’ai semé en pleine terre, en 1827, du Cucurbula lagenaria et 
du Cucumis sativus. Dès que les premières fleurs femelles eurent 
paru à l'extrémité de quelques rameaux, je les ai examinées, afin 
de m’assurer qu'aucune d’elles n’offrait des styles ou stigmates 
précoces ; puis J'ai fait entrer deux rameaux de chaque espèce 
dans de grandes bouteilles de verre transparent et à col court ; 
j'ai bouché l'ouverture des bouteilles avec de la laine humide, de 
telle sorte que la communication avec l’air extérieur n’était pas 
complétement interceptée, mais qu’il ne pouvait y entrer du pollen 
étranger. Les rameaux isolés de cette manière continuaient à 
croître sans obstacle, et leurs fleurs pouvaient être examinées sans 
aucune difficulté. 

Les rameaux du Cucurbita lagenaria portaient chacun trois 
fleurs, dont aucune ne prit de l’accroissement; elles étaient gâtées 
au bout de six jours. Les deux rameaux de Cucumis sativus étaient 
garnis de cinq fleurs, dont trois nouèrent des fruits. Au bout de 
douze jours, ces rameaux furent rendus à la libérté, parce qu'il 
n’y avait plus lieu à craindre une fécondation accidentelle ; mais les 
jeunes fruits firent peu de progrès : un d’eux commenca à jaunir 
dès le second jour, et il tomba le treizième jour, ayant environ un 
pouce de long ; le second fruit tomba le quinzième jour ; le troi- 
sième se maintint jusqu’au vingt-quatrième jour, et il finit par 
tomber, ne contenant que des graines abortives. 


Expériences sur le Maïs nain. 


En 1825 et 1896, j'ai fait des expériences analogues sur le 
Maïs nain, plante qui fructifie facilement étant cultivée en pots. 
J’ai obtenu d’un semis fait en pots dix-huit plantes que J'ai lais- 
sées constamment en plein air, dans un jardin, parce qu’on ne 
cultivait dans les environs et au loin ni cette variété ni la variété 
commune du Maïs ; les panicules mâles les plus précoces fleurirent 
quatre-vingt-neuf jours après la date du semis ; les plus tardives 
ne furent en fleur qu’au bout de cent sept jours ; la plupart des 
épis femelles ne se montrèrent que cent vingt-quatre ou cent vingt- 
cinq jours après la date du semis ; les plus précoces n’avaient mis 
que cent six Jours. Chez un seul individu , la floraison de la pa- 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 13 


nicule coïncidait avec celle des épis femelles. En général, le dé- 
veloppement des fleurs mâles précède donc de dix-huit à dix-neuf 
jours celui des fleurs femelles , et l’épanouissement de la panicule 
est plus régulier et moins variable que l’apparition des fleurs fe- 
melles. 

Le développement de la panicule mâle est ordinairement de 
quatre à cinq jours, celui des épis femelles avec leurs organes 
sexuels est de quinze à vingt Jours; mais on rencontre très fré- 
quemment chez les Maïs des stigmates précoces, dont les extré- 
mités débordent les spathes involucrales une dizaine de jours avant 
d’avoir acquis leur longueur normale. On coupa les panicules 
mâles de huit de ces plantes avant leur épanouissement ; aucun 
des épis femelles n’a donné une graine, et ils ne prirent pas d’ac- 
croissement sensible. Les dix autres plantes ont été fécondées avec 
du pollen de Maïs rouge : trois individus ont ss. quelques 
graines ; les autres sont restés stériles. 


Expériences sur le Nicotiana rustica. 


En 1827, j'ai enlevé, au moyen d’une petite pince, les anthères 
des douze premières fleurs d’une plante tenue en pot dans une 
chambre close ; ces fleurs étaient en boutons qui s’épanouirent suc- 
cessivement, le lendemain de l’opération. Au bout de douze jours 
après la chute des corolles de toutes ces fleurs, le pot fut remis en 
plein air : trois de ces fleurs châtrées tombèrent dès le troisième 
jour, et deux autres les suivirent le cinquième jour. Sept autres 
fleurs ont persisté sur les plantes, mais en se comportant fort diffé- 
remment ; il y en eut quatre dont le calice prit un peu d’accroisse- 
ment, mais néanmoins leur pistil resta stationnaire ; les trois au- 
tres acquirent plus ou moins de volume, mais leur fruit resta 
imparfait et flasque. Ges capsules ne contenaient que des graines 
creuses el des ovules desséchés : aucune de ces graines n’était 
pourvue d’embryon. 

Des fleurs plus tardives du même individu , que j'ai fécondées, 
soit avec le pollen de l'espèce, soit avec le pollen du Micotiana 
paniculata, produisirent des capsules parfaites et des graines 


14 GÆRTNER. — SUR LA FÉCONDATION 

embryonées qui ont germé. J'ai répété la même expérience, en 
1832, en enlevant les anthères sans blesser la corolle : le résultat 
fut absolument lemême. | 


Expériences sur le Delphinium consolida. 


Les expériences que j'ai faites sur cette plante en 1835 m’a- 
vaient causé une assez grande surprise, parce qu’elles semblaient 
faire exception à la règle et parler en faveur de la génération de 
graines embryonées sans coopération du pollen. Je croyais avoir 
apporté les plus grands soins à la castration ; toutefois cette opé- 
ration est d’une exécution difficile chez cette espèce, parce que 
la déhiscence des anthères précède de quelques jours l’épanouis- 
sement de la fleur. J'avais enlevé les anthères une à une avec une 
petite pince, la plupart déjà jaunes, mais encore closes, et j’avais 
examiné très scrupuleusement chaque fleur après son épanouisse- 
ment, afin qu’il ne m’échappât aucune étamine ayant pu se former 
après l'opération. 

J’ai opéré sur trois individus ayant levé spontanément dans un 
pot ; j'ai placé les trois pots dans une chambre, avant le commen- 
cement de la floraison. 

N° 1.—Le 15 juillet, la première fleur était prête à s’épanouir : 
j'en ai écarté les pétales et enlevé les anthères avec une petite 
pince. Je fis de même pour les six fleurs suivantes. 

La plante resta enfermée dans la chambre, où elle ne pouvait 
être fécondée par du pollen d’autres individus , jusqu’à la chute 
de tous les pétales, accompagnée d’un grossissement du pistil. 
Les fleurs s’ouvrirent deux ou trois jours après la castration, sui- 
vant la manière normale ; mais leurs pétales, au lieu de tomber 
simultanément, se détachèrent peu à peu au bout de quatre ou 
cinq jours. L’ovaire de la première et celui de la seconde fleur 
ont avorté ; les cinq autres fleurs ont produit des fruits de diverses 
grandeurs : ces fruits contenaient de quatre à treize graines em- 
bryonées et parfaites, accompagnées de graines abortives et 
d’ovules desséchés. 

N°2. 


Sur cette plante J'ai châtré, de la même manière que sur 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 15 
l'individu n° 4, neuf fleurs, depuis le 43 juin jusqu’au 8 juillet. La 
cinquième fleur tomba avec le pistil, sans avoir pris d’accroisse- 
ment. L’épanouissement et le développement des autres fleurs se 
firent normalement : leurs ovaires s'étaient sensiblement accrus au 
bout de quatorze jours. Le 30 juillet, huit fruits avaient müri ; le 
premier renfermait dix neuf graines, le deuxième en contenait 
dix-sept, le troisième six, le quatrième onze, le sixième quatre, le 
septième trois, le huitième et le neuvième chacun cinq, toutes par- 
faites, et accompagnées d’un grand RUE de graines abortives 
et d’ovules desséchés. 

N° 3. — La troisième plante fut soumise au même traitement 
que les deux précédentes. J’ai privé successivement dix fleurs de 
leurs anthères : la première fleur donna un fruit contenant vingt- 
huit graines parfaites, la seconde fleur avorta, la troisième fleur 
donna vingt-deux graines, la quatrième en donna vingt-six, la 
cinquième dix-neuf , la sixième sept, la septième treize , la hui- 
tième , la neuvième et la dixième avortèrent. Toutes ces graines 
ont germé. 

Le résultat de ces expérienes me fit présumer que les fleurs 
pourraient avoir été fécondées dès avant la castration , par suite 
de la précocité des stigmates. Pour cette raison, je Fes une 
quatrième plante dont les boutons commencaient à peine à 
poindre ; je les mis en chambre une quinzaine de jours avant l’é- 
panouissement de la première fleur. J’y ai châtré successivement 
dix-huit fleurs, de la même manière que sur les sujets qui avaient 
servi aux expériences susmentionnées , et j'ai fait plusieurs fois 
par jour des recherches pour m’assurer si je n’avais laissé sub- 
sister aucune anthère, ou si par hasard il ne s'était pas développé 
quelque nouvelle étamine; j'ai retrouvé, en effet, dans trois fleurs, 
une jeune anthère que j'ai eu soin de supprimer. Toutes les fleurs 
s’épanouirent deux à quatre jours après l'opération. Il y eut avor- 
tement du pistil dans la huitième , la neuvième et la onzième 
fleurs ; les autres fleurs ont produit des capsules qui mûrirent dans 
l’ordre suivant. 

Le 7 septembre : 


16 GÆRTINER. — SUR LA FÉCONDATION 

N° 4. — Capsule très chétive, à deux graines abortives et à 
trois graines parfaites. 

N° 2. — Capsules un peu plus parfaites, à cinq graines creuses 
et à quatre graines parfaites. 

N° 3. — Capsule assez parfaite, contenant quatre petites graines 
creuses et sept graines parfaites. 

N° 4. — Capsule comme la précédente , contenant dix-neuf 
graines abortives et huit graines parfaites. 

N° 5. — Capsule comme la précédente , avec sept graines an- 
guleuses imparfaites. 

Le 8 septembre étaient mûres : 

N° 11. — Capsule assez parfaite ; treize graines anguleuses im- 
parfaites. 

N° 13. — Capsule très parfaite, contenant vingt-quatre graines 
parfaites et un grand nombre d’ovules desséchés. 

N° 14.— Capsule un peu plus petite que la précédente, conte- 
nant seize graines parfaites et des ovules desséchés. 

N° 18. — La capsule terminale, contenant vingt-trois graines 
abortives et vingt graines parfaites. 

Le 9 septembre ont müri : 

N°® Get 7. — Capsules assez parfaites, chacune à trois graines 
parfaites, accompagnées d’un grand nombre d’ovules abortis. 

N° 10. — Petite capsule à quatre graines parfaites et à beau- 
coup d’ovules desséchés. 

N° 412, — Capsule parfaite, contenant un grand nombre d’o- 
vules desséchés et vingt-cinq graines parfaites. 

N° 15. — Capsule parfaite, à deux bonnes graines; un certain 
nombre de graines étaient tombées. 

N° 16. — Capsule parfaite, à vingt-six graines parfaites et à 
beaucoup de graines abortives. 

N° 17. — Capsule contenant vingt graines parfaites et plu- 
sieurs graines abortives. 

Les plantes ont repoussé des rameaux latéraux dont les fleurs, 
abandonnées à elles-mêmes, ont donné des capsules à graines fé- 
condes. Il y eut en tout cinquante-cinq capsules, toutes fertiles ; 


ee 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 17 
la plus parfaite contenait dix-sept graines ; la plupart en renfer- 
mait de douze à quinze : une seule n’en contenait que quatre. Le 
semis que j'ai fait de ces graines, ainsi que de celles provenant 
des fleurs châtrées, a prospéré et produit des variétés de diverses 
couleurs. 

Ces expériences sur le Delphinium Consolida semblaient, en 
effet, fournir une preuve à l’appui de la fécondation sans coopé- 
ration du pollen, ou de la faculté qu'auraient les organes femelles 
d’engendrer des graines embryonées sans le secours des organes 
mâles ; mais l’imperfection des fruits et le nombre variable des 
graines me firent soupçonner qu'il devait y avoir eu quelque cause 
accidentelle d'erreur dans mes opérations, et que la fécondation 
avait eu lieu à mon insu. Je pris donc la résolution de recommencer 
une nouvelle série d’expériences sur la même plante, placée dans 
d’autres circonstances. 

Au commencement de juin 1838, j'ai mis dans une chambre 
trois jeunes plantes (n° 1, 2 et 3) de Delphinium Consolida, cul- 
tivées en pots et provenant de graines des individus qui avaient 
servi à mes expériences de l’année précédente. Sachant que les 
anthères de la série la plus externe d’étamines sont plus précoces 
et qu’elles s'ouvrent en partie avant l'épanouissement de la fleur, 
J'ai écarté les pétales des boutons et coupé le sommet des filets 
avec des ciseaux, puis j'ai remis les pétales dans leur position na- 
turelle : de sorte que ni les pétales ni les anthères n’avaient subi 
la moindre lésion. Toutes les fleurs s’épanouirent successivement 
trois ou quatre jours après la castration, tout aussi bien que des 
fleurs restées intactes. J'ai fait l’opération sur dix-sept fleurs du 
n° 1, dont aucune n’a fructifié; deux seulement ont donné un petit 
fruit contenant quelques graines abortives. La même opération a 
été faite sur dix-sept fleurs du n° 2, et sur seize fleurs du n° 8. 
Presque toutes ces fleurs sont tombées sans prendre aucun ac- 
croissement ; sur le n° 2, il ne persista que deux pistils, et quatre 
sur le n° 5 ; mais tous finirent par se dessécher sans avoir acquis 
de développement notable. 


Il est donc évident qu’il faut attribuer les résultats que j'ai ob- 
3* série. Bor. FT. IV. (Juillet 4845.) 2 


48 GÆRTNER. — SUR LA FÉCONDATION 


tenus en 1835, sur le Delphinium Consolida, à du pollen qui s’é- 
tait échappé des anthères, et qui adhérait au sommet des filets. 


III. — Recherches sur la fécondation, et durée de la vitalité du pollen. 


Le pollen du Vicohiana rustica et du Nicotiana paniculata ne 
conserve sa vitalité que durant quarante-huit heures. 

Le pollen des Datura quercifohia, lœwis, feroæ, Stramonium et 
Tatula conserve de la vitalité jusqu’au bout de deux jours ; au 
bout de six jours, sa vitalité est complétement éteinte. 

Le pollen des Dianthus Caryophyllus et sinensis, conservé hors 
de l’anthère, se montra efficace jusqu’au troisième jour. 

Le pollen des Lychnis diurna et vespertina ne conserve sa vi- 
talité que pendant deux jours. 

Le pollen du Lobelia splendens , conservé dans l’anthère durant 
neuf jours, se trouva encore efficace pour féconder le Lobelia sy- 
philihea. 

Le pollen du Lobelia syplulhitica , conservé dans l’anthère pen- 
dant huit jours, opéra de même sur le Lobelia splendens. 

Le pollen du Maïs, conservé hors de l’anthère, dans un verre 
hermétiquement clos, a perdu sa vitalité dès le lendemain. 

En général, le pollen se conserve plus longtemps dans les an- 
thères qu’étant retiré de ces organes : plus le pollen est fin, plus 
il perd promptement sa faculté fécondatrice. Le pollen pris frai- 
chement dans une anthère se montre toujours plus efficace que 
du pollen moins récent, quelque grande que soit la précaution 
qu’on ait apportée à sa conservation. L'efficacité et la force du 
pollen sont donc de nature fugace. 

Toutefois il est des plantes dont le pollen est, sans contredit, 
susceptible de conserver plus longtemps sa vitalité ; de ce nombre 
paraissent être notamment les Palmiers. Suivant Kæmpfer, le 
pollen du Dattier, séché et conservé avec soin, garde sa faculté 
fécondatrice jusqu’à l’année suivante. Michaux (J’oyage en Perse) 
affirme que ce pollen peut se conserver pendant dix-huit ans. 
Les expériences de Gleditsch et de Kælreuter sur la fécondation 
du Chamoærops humilis ont été faites avec du pollen envoyé de 
loin. Kælreuter opéra la fécondation avec du pollen de Cherran- 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 19 
ihus Cheiri, conservé depuis quatorze jours. Lemon (Journ..de 
la Soc. agronomique, X, p. 108) rapporte avoir fécondé le Pæonia 
chinensis avec du pollen de Pæonia sibirica conservé depuis seize 
jours dans un sac de papier. M. Morren assure que le pollen du 
Candollea conserve sa vitalité pendant plus d’une année. 


IV. — Quantité de pollen nécessaire à la fécondation. 


Kælreuter assure qu'il suffit de cinquante à soixante grains de 
pollen de l’Haibiscus Trionum pour féconder complétement le fruit 
de cette plante, qui contient trente graines environ, et qu’un plus 
grand nombre de grains de pollen ne donne pas un plus grand 
nombre de graines; mais qu’un moins grand nombre de grains 
de pollen à pour résultat une fécondation plus ou moins incom- 
plète. D’après le même auteur, un seul grain de pollen des Mira- 
bilis longiflora et Jalapa suffit pour effectuer la fécondation d’une 
fleur de ces plantes. 

J’ai moi-même constaté, par un grand nombre d'expériences, 
que l’ovaire d’un ÂVicotiana, d’un Datura, d'un Lychnis, d’un 
Dianthus et autres, se féconde complétement par le pollen d’une 
seule anthère parfaite. Dans le genre Geum, il à suffi de huit à dix 
anthères , sur les quatre-vingt-quatre à quatre-vingt-seize qu’en 
contient chaque fleur, pour la fécondation des quatre-vingts à cent 
trente ovules que renferme le pistl de la plante. Chez la plupart 
des plantes , la petitesse des grains de pollen s’oppose à ce qu’on 
les compte exactement ; mais, à cet eflet, J'ai choisi le Malva mau- 
ritiana. Les fleurs, d’une variété d’un rose pâle, privées de leurs 
anthères en temps opportun , furent fécondées avec du pollen 
d’une variété à fleurs d’un pourpre foncé. 

1° Expérience. — Un seul grain de pollen a été placé près du 
sommet du stigmate ; au bout de quelques heures, ce grain de- 
vint transparent, et, le lendemain, il avait considérablement di- 
minué de volume. La corolle se fana le troisiènie jour, et quatre 
jours plus tard , elle était sèche et se détacha ; le treizième jour, 
le calice et le pistil tombèrent sans avoir pris aucun accrois- 
sement. 

2° Expérience. — Sur trois fleurs, un seul grain de pollen a été 


20  GÆRTNER. — SUR LA PÉCONDATION 

mis sur cinq des stigmates; dans une des fleurs, près du sommet ; 
dans une autre, vers le milieu; et dans la troisième , près de la 
bifurcation des stigmates. T1 n’y eut pas de fécondation ; la fleur 
tomba sans avoir pris de l’accroissement. 

8° Expérience. — Sur trois fleurs, un grain de pollen a été mis 
sur chacun des dix stigmates ; dans une des fleurs, près du som- 
met des stigmates; dans une autre fleur, vers le milieu des stig- 
mates; dans la troisième fleur, près de la division des stigmates. 
Le résultat fut le même que dans l'expérience précédente : les 
pistils se fanèrent avec le calice , et tombèrent sans avoir pris le 
moindre accroissement. 

h° Expérience. — Vingt grains de pollen pour chaque fleur, 
mis deux à deux sur chaque stigmate, n’opérèrent pas la fécon- 
dation; les pistils et calices se fanèrent et tombèrent quinze jours 
après l’application du pollen. 

5° Expérience. — Trente grains de pollen, mis trois à trois sur 
chaque stigmate , à égale distance les uns des autres, eurent pour 
effet une fécondation incomplète ; les calices persistèrent sur la 
plante ; mais, de même que les pistils, ils ne prirent que peu d’ac- 
croissement : les graines étaient abortives et à testa incompléte- 
ment formé. 

6° Expérience. — Quarante grains de pollen ont été mis quatre 
à quatre, à distances égales, sur chaque division du stigmate. Un 
des trois fruits resta incomplet, les deux autres fruits avaient müri 
en quarante à quarante-deux jours; toutefois ils étaient petits et 
maigres : l’un contenant quatre graines, l’autre cinq. Ces graines 
étaient petites, mais parfaites; elles ont germé l’année suivante, 
et la couleur pourpre foncé des fleurs des plantes qui en provin- 
rent fournit la preuve qu’en effet la fécondation avait été opérée 
par le pollen de la variété pourpre. 

Il résulte de ces expériences qu'il n’a pas fallu moins de qua- 
rante grains de pollen pour opérer une fécondation incomplète, 
parce que, sur trente et quelques ovules que contient le pistil de 
la Mauve, un petit nombre seulement donna des graines fertiles ; 
il est donc probable que la fécondation de la totalité des ovules de 
cette fleur exige un nombre beaucoup plus considérable de grains 


DANS LES VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 21 
de pollen. Il me paraît aussi que, dans beaucoup de plantes, il 
faut le contenu de plusieurs grains de pollen pour féconder un 
seul ovule, ainsi que M. Ad. Brongniart l’a déjà présumé. Cela 
s'accorde aussi avec l’expérience de Kælreuter sur le Mirabilis, 
dans lequel il ne faut, en eflet, que deux ou trois grains de 
pollen pour féconder l’ovule, mais où ces grains sont très gros, 
comparativement à ceux de beaucoup d’autres plantes. Il reste à 
résoudre la question pourquoi, dans ces expériences, la matière 
fécondante d’un ou de plusieurs grains de pollen ne s’est pas dé- 
posée ou n’a pas été attirée par un ou plusieurs des ovules, et 
pourquoi il à fallu un certain nombre de grains. de pollen pour 
féconder quelques ovules. Ne serait-on pas autorisé à croire qu’il 
est nécessaire que l'ovaire ou le stigmate soit saturé jusqu’à un 
certain degré, même pour eflectuer la fécondation d’un ou de quel- 
ques ovules ? 
. J'ai fait aussi sur le T'ropæolum majus. des expériences tendant 
au même but. Les fleurs de cette plante s’épanouissant avant la 
maturité des anthères, la castration s’y opère facilement sans 
endommager les autres organes. Ea nubilité du stigmate n’a lieu 
que douze à vingt-quatre heures après la déhiscence des pre- 
mières anthères ; sa durée absolue est de cinq à six jours. Toute- 
fois la finesse et la viseidité des grains de pollen de cette espèce 
est un grand obstacle à la détermination du nombre exact des 
grains. de pollen qu’on emploie à ces expériences. 

[°° Expérience. — On a coupé les anthères de trente fleurs, et 
mis. Cinq où six grains de pollen sur chaque stigmate (par consé- 
quent quinze à vingt grains pour chaque fleur) : aucune de ces 
fleurs ne prit le moindre accroissement. 

2° Expérience. — Dix fleurs châtrées, sur chaeune desquelles il 
a êté appliqué trente à trente-cinq grains de pollen, se sont com- 
portées comme dans l'expérience précédente. 

9° Expérience. — Sur cinq fleurs châtrées ; appliqué sur chaque 
fleur le quart du pollen d’une anthère en déhiscence : même ré- 
sultat négatif que dans les deux expériences précédentes. 

h° Expérience. — Sur cinq fleurs châtrées ; appliqué sur chaque 
fleur du pollen de la variété à fleur brune : deux des fleurs res- 


22 GÆRINER. — FÉCONDATION DANS LES VÉGÉTAUX. 
tèrent infécondes ; deux autres donnèrent chacune ure seule 
graine ; la cinquième produisit un fruit parfait. 

9° Expérience. — Sur cinq fleurs, dans lesquelles on n’a laissé 
subsister qu’une seule des huit anthères, en abandonnant la fécon- 
dation à la nature, trois de ces fleurs produisirent chacune une 
seule graine parfaite ; les deux autres fleurs ont donné chacune 
deux graines parfaites. 

6° Expérience. — Sur cinq fleurs, dans lesquelles on a laissé 
subsister deux anthères, en abandonnant la fécondation à la na- 
ture , deux de ces fleurs restèrent infécondes; deux autres produi- 
sirent chacune une graine ; la cinquième fleur donna trois graines 
parfaites. ; | 

Dans les Vicotiana , le bord du disque que forme le stigmate 
est la seule partie susceptible d’opérer la fécondation ; dans les 
Caryophyllées, ce n’est que l'extrémité de la pointe des styles. 
Dans les Mimulus et les Lobelia , la fécondation s'opère indifté- 
remment, soit qu’on applique du pollen sur toute la surface des 
stigmates, soit qu’on ne le mette en contact qu'avec le bord des 
stigmates. Mais la surface inférieure des lamelles stigmatiques 
des Mimulus et autres Scrophularinées, ainsi que des Lobeha, est 
inapte à transmettre la fécondation ; toutefois il est beaucoup de 
plantes dont le stigmate paraît jouir dans toute son étendue de la 
faculté fécondante; tels sont les Onagraires, les Labiées, et en 
général les stigmates petits. Les pistils à stigmates ou à styles di- 
visés (tels que ceux des Caryophyllées, Rosacées, Rhamnées), 
sont fécondés complétement, pourvu qu’un seul des stigmates ait 
été mis en contact avec une quantité suffisante de pollen : c’est ce 
qu'avait déjà observé Kælreuter. 

La présence d’un stigmate nubile est une condition essentielle à 
la fécondation. Je n’ai jamais réussi à opérer une fécondation en 
appliquant du pollen sur la blessure fraîchement faite à un style 
par la suppression du stigmate. 


HOLOSTET, 
CARYOPHYLLEARUM ALSINEARUM GENERIS, MONOGRAPHIA, 


Auctore J, GAY. 


HOLOSTEUM (1). 


Hozosreun Dill. Cat. pl. Giss. (1719) p. 330, tab 6 (ubi vasculum seminale per 
peràäm apicibus 5 dehiscere scribit). Linn. Gen. pl. ed. da. (1737) p. 376. 
Gærtn. Fruct. II (1791) p 231, tab. 130 (albuminis charactere emendato) 
Endi. Gen. pl. (1836-40) p. 698 (charactere seminis et disci hypogyni emen- 
dato). { Drymariam W. cum diversissimo Holosteo Dillenn, Hocosreux Linn. 
Gen. pl. ed. 6a (1764) p. 42, Schreb. Gen. pl. (1789) p. 299, complectitur]. 
— Mzvera Adans. Fam. des pl. (1763) p. 257.— Cerasrir sp. Crantz, Huds., 
Hook., Delil.— Azsines sp Lam., De Cand., Desv.—Arenariæ Sp. Marsch., 
Banks et Soland., Clairv. — Sreccarsæ sp. de Bray. 


CaALyx quinquepartitus , laciniis oblongo-ovatis, acutis, mul- 
tinerviis, tenuissimè nervatis. PETALA integerrima , emarginata : 
vel tridentata. FiLAMENTA 10, vel pauciora , laciniis calycinis 
* interioribus opposita ubi numerum petalorum non explent, inser- 
tione æqualia, basi libera, laciniis calycinis oppositorum imû 
basi dilatatà , poro dorsali nectarifero pertusà. Ovarium sessile , 
uniloculare. STyLr 3, rassimè 4, filiformes , apice non incras- 
sati, latere interiore papillosi. Ovura plurima, amphitropa, 
columellæ centrali iberæ affixa. CapsuLA calyce longior , recta, 
cylindracea, membranacea, apice in dentes 6, rarius 8, breves 
et stellatim patentes, mox reflexos et revolutos, dehiscens, peri- 
carpio 12-24 nervio. SEemINA plurima, tuberculis seriatis scabra, 
depressiseima! elliptica, dorso dilatato, planiusculo, facie plano- 
conCavà , Medio carinatà , umbilico ferè basilari, strophiolà 
nullà. Eusryo uncinato-recurvus , cotyledonibus incumbentibus , 
planis, lineari-lanceolatis , albumine inter crura embryonis parco, 


(4) « Holosteum plantam planè osseam significat, sed id intelligendum est 
» xatT Arippartv, Quia mollis est et minimè tam dura velut os. » Dill Le, 


2 J. GAY. — HOLOSTEI MONOCGRAPHIA. 
ad latera copioso, farinaceo (in dorso embryonis, saltem medio, 
de more prorsüus nullo). 


Herbæ annuæ , humiles, glaucæ aut virides, glanduloso-plüs minüsve 
pilosæ viscidæque, rariùs glaberrimæ, europæa alia, duæ orientales. 
Caules ex unâ radice plures, simplicissimi vel imâ basi ramulosi, infernè 
foliati, supernè longè nudi, laterales omnes, nullo centrali!, vel hebeta- 
tione rariüs solitarii tümque solüm axem radicis rectà continuantes. Folia 
exstipulata, caulina pauca, decussatim opposita, basi brevissimè vagi- 
nante, subcarnosa, plana, trinervia, oblonga, oblongo-lanceolata, li- 
nearia vel subspathulata. Flores umbellati. Umbella caules singulos ter- 
minans (1) foliis 2 superioribus bracteæformibus munita , 3-12 radiata, 
hebetata quandoque 2-1 radiata, radiis unifloris, plus minüsve elongatis, 
inæqualibus, floriferis erecto-patentibus, fructiferis reflexis vel rariüus 
erectis, disseminatione peractâ strictè erectis, centrali alio (axem qui 
caulis continuat), basi nudo, reliquis lateralibus, imâ basi bibracteo- 
latis. Calyx quinquepartitus, urceolo basilari brevissimo, explanato, 
laciniis subæqualibus , herbaceis, acutis, tenuissimè 5-7-9 nerviis (nervis 
latéralibus sæpiüs ternatim fasciculatis), æstivatione quincunciali, exte- 
riorum alterâ posticà (axi antepositâ), 2 interioribus sublongioribus, 
posticæ contiguis, hyalino-latè marginatis, cellulis marginis hyalini elon- 
gatis, rectis non flexuosis. Petala 5, summo calycis urceolo brevissimo 
cum filamentis inserta, longitudine varia, flabellatim 5-7 venia, semi- 
aperta ubi brevia, patentissima ubi elongata, integerrima, emarginata 
vel tridentata, carnea vel nivea, in cuneum basi sæpè attenuata, vix 
tamen unqüam distinctè unguiculata, supra basim utrinque ciliolata (ut 
Cerastiorum plurimorum) vel nuda, æstivatione variè imbricata (rard 
quincuncialia), passim contorta, plerumque dextrorsum. #lamenta 10, 
alternè iaciniis calycinis alternè petalis opposita, vel pauciora, tribus 
sæpè vel duobus tantùm superstitibus (numero eâ lege longè plerumque 
decrescentia, ut laciniis calycinis exterioribus opposita prius, deindè 
petalis oppositorum nonnulla vel omnia, evanescant, laciniis calycinis 
interioribus opposita nunquàm ! ), insertione æqualia (h. e. uniseriata (2)), 


(1) Cyma, seu dichasium , ramis cùm primæ divisionis tùm secundæ omninè 
suppressis, ramulis dichotomiarum floriferis solis ritè evolutis, mirè deformata 
(conf. Wydl. in Linnæà, 1843, p. 179), sed monstrosè passim restituta, saltem 
ex parte; umbellæ etenim non desunt, luxuriantes, quarum inter radios plurimos 
unifloros basique solùm im bracteolatos, radius unus alterve, basi nudus, brac- 
teolas sub apice 2 vel 3 floro explicat. 

(2) Biseriata filamenta inter Alsineas sola mihi Arenaria procumbens obtulit , 
quam ob causam et propter notulas quasdam alias satis graves in genus proprium 


J. GAY. — IHOLOSTEI MONOGRAPHIIA, 25 


basi libera (in annulum baud distinctè connata), calyce breviora vel 
calycem æquantia aut parüm superantia , glaberrima, plüs minüsve an- 
gustè lamellata , lineari-subulata, hyalina, subtilissimè uninervia, petalis 
oppositorum basi æquali, laciniis calycinis oppositorum dilatatâ, viri- 
dulà, dorso saccatà mellifluâ. Anfheræ biloculares, secundüm longitu- 
dinem lateraliter dehiscentes, ellipticæ vel elliptico-subrotundæ, nünc 
albidæ nünc pallidè flavæ ; pollinis granula globosa, minutissimè tuber- 
culata. Ovarium sessile, ellipsoideum, lævissimum non granulatum, 
primis vitæ stadiis tri- vel quadriloculare ab apice usque ad imum, co- 
lumellâ in medio elongatà dissepimenta tenuissima (processus endocarpii 
cellulosos, vasculis nullis contextos) connectente, mox verd, solutis à 
pariete externà dissepimentis solique placentæ centrali adnexis brevique 
evanidis, deindè transversim ruptà eâ dissepimentorum parte superiore, 
brevi simulque liberâ, placentam quæ, sub laminarum angustissimarum 
formâ (chordas pistillares alii, alii fila conductoria, vocant, sed perpe- 
ràam), exsuperat, vixdüm fæcundatum, uniloculare (1), ovulis fœtum 
plurimis (à 27 ad 100), amphitropis, columellæ centrali tm demüm 
liberæ, hexastichè vel rariüs octostichè affixis. Sfyli 3, rarissimè 4, cum 


accipienda videtur, sic definiendum. Raopausine. Petala summo calycis brevi ur- 
ceolo, de more, inserta, filamenta 410, infrà petala, calycis medio urceolo, inserta, 
planè libera, distinctè biseriata, 5 laciniis calycinis opposita pauld inferiora, basi 
non aut vix dilatata, neque distinctè saccata. Cotyledones acumbentes! Cætera Al- 
sines. — Rhodalsine procumbens N., quæ Arenaria procumbens Vahl., Aren. ge- 
niculata Poir., Aren. herniariæfolia Desf., Aren. Bartolotti Tin., Aren. rosea 
Presl., Alsine procumbens Fenzl., — Herba, regionis mediterraneæ incola, peren- 
nis, multicaulis, ramosa, prostrata, tota glanduloso-pubescens, foliis carnosulis, 
planis, oblongis vel lineari-lanceolatis. Cyma florum laxa, multiflora, ter vel quater 
divisa, pedicellis anthesi peractà plûs minsve declinatis. Laciniæ calycinæ 5, 
oblongo-ovatæ, obtusiusculæ, tenuissimè 5-7 nerviæ. Petala, longitudine calycis, 
exunguiculata, elliptica vel ovata, integerrima, rosea! Filamenta angustissima , 
calyce saltem À breviora. Styli 3, elongati, filiformes, demüm reflexi, apice pa- 
pilloso, clavatim subincrassato, recto non recurvo. Ovula 14-22. Capsula, longi- 
tudine calycis , ovoideo-conica , lævissima , trivalvis, valvulis enerviis , placent 
centrali brevi, funiculis brevibus, filiformibus. Semina compressa, reniformi-sub- 
rotunda , striata, dorso canaliculata, medio disco corneo-pellueida , testà durà, 
embryone hippocrepideo albumen cingente. 

(1) Ut Holostei, sie et cæterarum omnium Alsinearum ovarium, quod unilocu- 
lare auctores prædicant, primitüs in tot loculos divisum existimo, quot carpophylla 
in Stylum desinentia colligit, telâque unicè cellulosä dissepimenta citissimè eva- 
nida constare, vasculisque prorsüs carere, ex iis quæ sæpè sæpiüs vidi, nullus du- 
bito. 


26 J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 


dissepimentis chordisque pistillaribus alternantes , laciniis calycinis exte- 
rioribus oppositi, postico alio, à basi liberi, basibus tamen connatis 
decidui, filiformes, apice demüm recurvo vel revoluto, simulque sinis- 
trorsüm torto plüs vel minüs distinctè , latere exteriore glabro, interiore 
ab apice usque ad basim vel usque ad medium, aut vix, papilloso-pubes- 
cente. Capsula sessilis, cylindracea, membranacea, semipellucida , viri- 
dula , 12-24 nervia, recta non curvata neque distinctè angulata, lævis- 
sima non granulata , apice in dentes, duplo stylorum numero, breves, 
stellatim patentes, mox reflexos, demüm revolutos, dehiscens, in valvas 
profundas suâ sponte nunquàam divisa. Funiculi elongati, capillari-clavati. 
Semina tot ferè quot ovula, depressissima (à dorso compresa! minimè à 
latere), elliptica, fulva vel fusca, dorso lato (diametro cotyledonum 
substratarum ferè triplo!), plano-convexo, sulco longitudinali notato, 
ventre (ad placentam seu columellam qui spectat) plano-concaviusculo, 
medio in carinam filiformem (gibbum radiculæ subjectæ) ab apice usque 
ferè ad basim elevato, margine obstusiusculo planoque non revoluto, 
utrinque, sed imprimis dorso, per series longitudinales minutè tuber- 
culata , tuberculis sub lente validâ elegantissimè radiatis ! umbilico apici 
radiculæ contiguo, ferè basilari (1), strophiolâ nullâ : testa duplex ; 
exterior haud dura, fusca vel fulva, tuberculis mox descriptis aspera foris; 
interior albida, tenuissimè membranacea , lævissima, ab exteriore, ma- 
cerato semine, haud ægrè solubilis. £'mbryo, Cruciferarum more, unci- 
nato-recurvus (non arquatus), cotyledonibus planis , lineari-lanceolatis, - 
radiculæ deorsüm spectanti, angusto intermisso intervallo, incumbenti- 
tibus. Albumen in dorso embryonis, saltem medio, de more nullum, 
inter crura parcum , ad latera embryonis copiosum, siccum spongioso- 
lacunosum, recens vel humectatum plenum, materià quâ constat cellu- 
losâ testæ interiori adnatâ, amyli granulis, resecto semine, è cellulis in 
aquam ambientem diffluentibus (2). 

Genus Cerastio proximè cognatum, sed inflorescentià umbellatà et 


(1) Impropriè multis semina Holostei dicta fuisse peltata, umbilicus excentricus 
marginique proximus satis declarat. 

(2) Minimè accuratæ igitur auctorum descriptiones : albumen embryonem in- 
volvens Gærtneri { Fruct. II, 4794, p. 231}; embryon dans l'axe du périsperme 
Hilarii (Aug. de Saint-Hilaire, PL. remarq. Brés. et Parag., 1824, p. 327); em- 
bryon entouré par le périsperme Cossonis cum Germano (F1. Par., 4845, p. 34). 
— Embryonem rectè uncinato-curvatum Gærtnerus 1. c., replié longitudinale- 
ment sur lui-méme Hilarius 1. c., perperàm hippocrepiformem, albumen parcum 
farinaceum includentem, prætermisso albumine laterali tamido, Endlicherus (Gen. 
pl, 1836-40, p 698) atque Fenzleus (in Ledeb. FI. ross. 1, 1842, p. 373) des- 
cripserunt. 


J. GAY. — IOLOSTEI MONOGRAPHIEA, 27 


carpophyllorum numero ternario, imprimis form seminis à dorso valdè 
depressi et albumine laterali copiosissimo distinctissimum sine dubio. 
Sunt enim /Æolosteo semina omnium Alsinearum maximè depressa, ut 
Grenieræ (3) maximè compressa. Analoga sunt, inter Sileneas, Dianthus 
Holosteo, Heliosperma Rchb. (A. Braun in Florâ, 1843, I. , p. 372) 
Grenieræ. 


4. HOoLoSTEUM UMBELLATUM Lin. 


H. glaucum, herbà totà cum calycibus parcè glandulosà gla- 
brâve , bracteis parvis membranaceis, pedicellis fructiferis 
reflexis, diseminatione peractà erectis, floribus 2-10 andris, 
petalis (carneis) inciso-dentatis (rarius subintegris), basi ci- 
liato-barbulatis , filamentis calyce brevioribus. 


Alsine verna. Dalech. Hist. Lugd. (1587), p. 1234, cum ic. 


Holosteum caryophyllæum arvense. Tabern. Eic. (1590 ), 
p. 235, 1c. (benè). | 


Caryophyllus holostius arvensis. Ger. herb. (1597), p. 477, ic. 
(ead. quæ Tabern.), non descript. 


Caryophyllus arvensis umbellatus, folio glabro. C. Bauh. Pin. 
(1623), p. 210. 


Caryophyllus arvensis umbelliferus. J. Bauh. Hist. 111 
(1651), p. 861, ic. 


(3) Greniera N. (genus novum). Filamenta 10, laciniis calycinis oppositorum 
basis cuneata , elongata , dorso glandulifera, glandulä amplissimä, eyathiformi- 
bilobà. Semina (plurima) compressissima , disciformia, basi emarginata, margine 
acuto, subalato, disco medio convexiuseulo, striato, hylo marginali; funiculis 
brevibus, conicis. Embryo (annularis) albumen parcum farinacenm cingens, strato 
albuminis filiformi ipse cinctus ! (cotyledonibus de more incumbentibus). Cætera 
ut Alsines, cui proximum genus.-—Nomen à C. Grenier, botanices professore Ve- 
suntino, qui et alia opuscula ad Alsineas spectantia, et Cerastii generis monogra- 
phiam, ann. 1841, politissimam edidit, de quo etiam, botanices stadium postquam 
tam Strenuë ingressus est, palmas et alias novas et præstantiores consecuturum 
Speramus. — Herbæ boreali americanæ, annuæ, humiles, habitu Alsines vernæ 
vel tenuifoliæ : Grémera Douglasii N. (Alsine Douglasii Fenzl) quæ Californica , 
et Greniera tenella N. (Arenaria tenella Nutt.) cui patria Arkansas atque Oregon. 


28 J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 
Lychnis arvensis minima, folio glabro plumbei coloris. Moris. 
Hist. II (1680), p. 546, sect. 5, tab. 29, fig. 9. 


Lychnis graminea hirsuta umbellifera? Moris. l. c. p. 5h6, 
n° A6, fig. 16. 


Alsine glabra , floribus umbellatis albis. Tourn.! Inst. (1700), 
p. 242 (ex ejus herb.). — Garid. Aix (1715), p. 2h. — F'aul.! 
Bot. paris. (1727), p. 7 (ex ejus herb.), descript., non vero ic. 
cit. — Seg. Veron. 1 (1745), p. 422. — Quer. F1, Espan. IT 
(1762), p. 258. 


Auricula muris alpina, pumila, incana, subrotundo folio 
crasso. Bonann. Ice. (1713), tab. 2h, fig. c (suspectæ fiquræ a et 
b, propter bracteas fohiaceas, exishimandæ, fiqura a insuper 
propter pedicellum alterum medio bracteolatum). 


Arenaria verna, fugax, glabra, bifolia. Rupp. FI. Jen. 
(1726), p. 89, ed. Hall. (1745), p. 112. 


Alsine pentastemon , petalis serratis, umbellifera. Hall. Enum. 
(1742), p. 387, ubi rectè « flores immaturi rubelli, deindè albi, 
nunquäm expanst, petalorum apice tridentato. » 


Spergula foliis oppositis, floribus umbellatis. Guelt. Stamp. 
(1747), p. 298. 


Alsine umbellifera , floribus clausis. Bœhm. FT. Lips. (1750), 
p. 160, n° 379. 


Holosteum umbellatum. Linn. Spec. ed 1? (1753), p. 88, 
ed. 2% (1762), p. 130. — Lœfl. Iter hisp. (1758), p. 120. — 
Jacq. Enum. Vindob. (1762), p. 20. — Rose Elem. of Bot. 
(1775) App. p. A5, tab. 2, fig. k (benè). — Leers Herb. (1775), 
p. 19, ed. 2% (1789), p. 8. — Poll. Palat. 1 (1776), p. 137. 
—— Asso Synops. Arag. (1779), p. 13. — Smith Engl. bot. I 
(1790), tab. 27 (petalis patentibus, sed perperäm). — Gœærtn. 
Fruct. II (1791), p. 231, tab. 130, fig. 5 (pessimè quoad litt. F.). 
— Schk. Handb. I (1791), p. 64, tab. 20 (mediocr.), — Willd. 
spec. À (1797), p. 489. — Rœm. F1. d'Europ. fasc. 2 (1797), 
tab. 3 (petalis perperam patentibus).—Krock. FI. Siles. 1 (1798), 


J. GAY. — THOLOSTEI MONOGRAPHIA, 29 


p. 214, tab. 31. — Vahl in FI. dan. VII (1799) fase. À, 
p. À, tab. 1204 (benè quoad habitum, malè quoad florem patentis- 
simum petalaque angustissima). — Smith F1. Brit. I (1800), 
p. 161. — Schumach. Enum. pl. Sœll. I (1801), p. 89. — 
Brot. F1. lusit. (1804) I, p. 195. — Pers. Synops. I (1805), 
p. AU. — Schrad. FI. germ. 1 (1806), p. 415. — Smith F1. 
græc. prodr. L (1806), p. 77. — Borssieu F1. d'Europ. fase. 12 
(1807), tab. 69. — Marsch. F1. Taur. Cauc. (1808) 1, p. 89, 
suppl. (1819), p. 97. — Poir. Dict. suppl. IIT (1815), p. 55. 
— Baumg. Transsilv. (1816) 1, p. 65. — Ræœm. et Schut. Syst. 
veg. II (1817), p. 858. — St-Am.! FI. Agen. (1821), p. 57. 
— Mert. et Koch Deutschl. Fl. 1 (1823), p. 725. — Wahlenb. 
F1. suec. (1824) , p. 81. — Seringe in DC. Prodr. I (182h), 
p. 393. — Spreng. Syst. veg. 1 (1825), p. 863. — Guss. F1. 
sicul. prodr. 1 (1827), p. 153 (forma viridis pilosiuscula). — 
Fries Novit. ed. alt. (1828), p. 19.—Gaud.! FI. helv. I (1828), 
p. 371. — Ten. Syll. (1831), p. 58 et 58. — C. A. Mey. 
Verz. Cauc. (1831), p. 220. — Bory et Chaub.! FI Græc. 
(1832), p. 47.— Bertol.! FI. Ttal. I (1833), p. 832. — Hohen- 
ack. Enum. Talysch. (1837), p. 165. — Kunth FI. berol. 
(1838) Z, p. 196. — Rchb. Ic. fl. germ. F (18h), p. 8h, 
tab. 294, fig. A9OL (ubi capsula perperäm 5 dentata et forma se- 
minum planè fictitia). — Fenzl in Ledeb. F1. ross. 1 (1842), 
p. 373. — Griseb. Spicil. fl. Rumel, et Bithyn. (1843), p. 205. 
— Coss. et Germ. F1. paris. (1845), p. 8h. 
Holosteum floribus umbellatis. Ger. Gallopr. (1761), p. 402. 


Cerastium umbellatum. Crantz Inst. (1766) IT, p. hO1. — 
Huds. F1. angl. ed. 2 (1798) I, p. 201. — Hook. F1. Lond. I 
(1817), tab. 13 (optimè quoad habitum, malè quoad petala paten- 
ha). — Presl. FI. Cech. (1819), p. 96. — Opiz Bœh. Gew. 
(1837), p. 56. 


Alsine floribus umbellatis, petalis serratis. Hall. Hist, stirp. 
(1768), p. 386, n° 879. 


Alsine umbellata. Lam. F1. fr. (1778) TIT, p. 45. — De Cand. 
F1, fr. (4805) 15°, p. 770. — Desv. FI. Anj. (1827), p. 301. 


30 Ÿ. GAY. —— HOLOSTEI MONOGRAPTHHIA. 


Arenaria umbellata. Clairv. Man. herbor. (1812), p. 149 
(filamentis sæpè 7, 8, sæpè paucioribus). | | 


Stellaria triandra. de Bray in Denkschrift. Bot. Ges. Regensb. I 
(1815), p. 64. 


Holosteum Heuffelii. #erzbicki! — Rchb. FI, germ. exsicc., 
"n° 2092 ! (ann. 1842). 


H. umbellatum 8 Heuffelii. Rchb. Le. fi. germ. L. c. fig. h901. 


Habitat per Europam mediam , Oceanum atlanticum inter et 
Rossiam, extremus ubi terminus ei borealis Norfolkia, Seelandia, 
Scania, OElandia Osiliaque positus ; in Rossià occidentali (Livo- 
nià, Lithuaniä, Volhynià, Podolià, teste Fenzleo), Germanià, Pan- 
nonià, Helvetià, Belgio et Galliä, ferè ubique (1); in Lusitaniæ 
provincià transmontanä (Brot.); in Hispaniä unicè, ut videtur, 
circa Matritum (Loefl.) et Cæsaraugustam (Asso) ; in Italià sep- 
tentrionali indè ab Alpium radicibus usque ad Bononiam passim 
(Bertol.), australi vero [talià nusquam nisi in monte della Stella 
inque Gargano (Ten.); in Siciliæ monte di Cammarata (Guss.), 
alià vero insularum maris Mediterranei ut videtur nullà ; in Pelo- 
ponneso (Sibth., Bory et Chaub. !), in Rumeliä (Friv.) et agro 
Byzantino (Sibth.); in Taurià (Marsch.), ad Tanain inferiorem 
(Henning) ; in Rossiæ provinciis transcaucasicis cirea Bakou (C. 
A. Mey.), Helenendorf et Karabagh (Hohenack.); in Natolià circa 
Nicomediam Bithyniæ (Auch. exsicc., n° 4244! ex parte, ex ahà 
parte Holost. marginatum Mey.); in Syrià (Labill.! in herb. De- 
less.), cum circa Halepum (Kotschy exsicc., n° 29!) tùm Halepum 
inter et Mossul (Oliv. et Brug.! in herb. Mus. Paris); in Africà bo- 
reali unicè circa Constantinam, ad rivum quemdam ex montbus 
imminentibus frigidiusculis, intervallo milliarium plurium ab urbe 
remotis, defluentem (Durieu ! in herb. Mus. Par., quo loco spe- 


(1) In Gallià herba vulgatissima, locis tamen quibusdam, in Garumnæ, Dura- 
niæ Aturique alveis (agro Burdigalensi, Petrocoriensi , Tarbellico), ut in Pyre- 
næorum tractu fermè toto, item in agro Monspeliensi, Telonensi atque Nicæensi; 
vel planè desideratur vel saltem rarissima est 


3. OAY. — IIOLOSTEI MONOGRAPHIA. 31 
cimen unicum vir amicissimus, die Aa maji jam deustum, vidit 
legitque, ex loci solitudine minimè tamen dubitat plantam esse 
verè autochtonam , non vero introductam ). — Parisuis floret ab 
exeunte Martio vel ineunte Aprili usque in Majum, Martio circa 


Halepun. | 


Radix tenuissima, fibrillosa, annua. Æerba tenera, tota glauca, parüm 
glandulosa. Caules plures ex unâ radice, radiatim divergentes primüm , 
mox verù basi flexà erecti, simplicissimi vel imâ basi solùm ramulosi, 
palmares vel spithamæi, remotè foliati infernè, supernè longè nudi, in- 
ternodiis inferioribus glaberrimis, superiorum uno alterove pilis rectè 
patentibus, brevissimis, in glandulam globosam viscidamque desinen- 
tibus densè vestito, apice tamen ultimo basique invariè nudo. Folia suc- 
culenta, plana, à baSi trinervia, nervis lateralibus venisque nervi medii 
tenuissimis, ramosissimis : radicalia pauca ; caulina 3-4 juga, inferiora, 
cum radicalibus, spathulata, pilis longiusculis, haud glanduliferis, basi 
remotè ciliata, paginâ superiore laxè pilosulâ infernè, media superio- 
raque latiora , erecto-patentia, lineari-lanceolata oblongave, acutiuscula, 
2-6 millim. lata, facie dorsoque glaberrima , margine quoque nuda, vel 
laxè aut densè glanduloso-ciliolata, saltem in tractu medio. Umbella 3-8 
flora, pedicellis pollicem ad summum longis, glaberrimis vel glanduloso- 
parcè pilosis, apice distinctè incrassatis, floriferis erectis vel patentibus, 
fructiferis reflexis, disseminatione peractà strictissimè erectis. Practer 
parvæ (unam laciniarum calycinarum partem quartam vel tertiam longæ), 
membranaceæ, albidæ vel purpurascentes, basi dilatatà connatæ, ovatæ, 
obtusæ vel acutæ, glaberrimæ, altera monstrosè passim ampliata 
tümque foliacea. Bracteolæ, bractearum indole vixque breviores, sed 
multù angustiores, oblongo-lanceolatæ vel oblongæ non ovatæ basi- 
bus remotis planè liberæ non connatæ. Calyx glaberrimus, conicus, 3-5 
millim. longus, basi nigro - maculatus, florifer hians, non verd pro- 
priè apertus : laciniæ subæquales, oblongo -ovatæ , tenuissimè 5-7 
nerviæ, obtusiusculæ omnes vel acutiusculæ, nullæ acuminatæ, apice 
sæpissimè purpurascente, nervis parallelis, ramulosis, supernè anas- 
tomosantibus, intermedio subexcurrente , lateralibus geminatim vel ter- 
natim fasciculatis , longè infra apicem laciniæ evanidis ; exteriores ? her- 
baceæ fere ex toto, apice solo hyalino; 2 interiores, longitudine 
eadem vel paulù longiores, hyalino-utrinque latè marginatæ; quinta, 
semi-interior, hinc viridis, illinc latè marginata. Pefala 5, carnea, se- 
nescentia albida; juniora (alabastro inclusa) elliptica vel latè cuneata, 
æstivaticne variè imbricata (nunquam verè quincuncialia), passim con- 
torta dextrorsüm ut Z?anflu ; perfecta calyce { vel À longiora, conni- 


D? J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA, 


ventia vel semi-aperta (patentia nunquàm, qualia icones nonnullæ exhi- 
bent), marginibus inflexis plerumque concaviuscula, flabellatim 5-7 venia, 
venis tenuissimis, indivisis vel bifurcatis, oblonga vel latè linearia aut 
cuneato-obovata, 1-2 millim. lata, basi sensim sensimque attenuata, non 
propriè unguiculata , pilis supra basem utrinque paucis, longioribus vel 
brevioribus, ciliata, apice sinuato-3-A dentata, vel latere altero 1-2 den- 
tata, altero integerrima, vel sæpiüs inciso-acutè tridentata, dente medio 
longiore , rard integerrima tümque acuta, acutiuscula vel obtusa. Fila- 
menta 3-h, rarissimè 2,5,6 (florum 100, 55 visitriandri, 33 tetrandri, 10 
pentandri, unicus hexander, unicus diander), laciniis calycinis interio- 
ribus opposita (invariè ubi 2,3,4 adsunt; ubi autem 5, tünc non rard 
quintum video petalorum cuidam oppositum , sic et floris fortuitd hexandri 
filamenta 4-vidi laciniis calycinis opposita, 2 petalis) calyce À vel ! bre- 
viora, vel rarissimè calycem subæquantia, plüs vel minüs augustè la- 
mellata, basi viridulâ, parüm dilatatà, obverse cuneatâ, quadrat vel 
lineari, dorso saccatâ. Anfheræ parvæ, elliptico-subrotundæ, 4 vix 
millim. longæ latæque, albidæ vel pallidissimè ochroleucæ, non flavæ. 
Ovarium ellipsoideum. Sfyli 3, rariüs 4 (ovariorum 100, 93 visa tristyla, 
7 tetrastyla), rigiduli, filiformes, un. millim.-demüm 1 4 longi, albidi, 
senescentes infernè violacei, apice demüm uncinato, latere interiore ab 
apice usque ferè ad basim imam papilloso-hispidissimo. Ovula ovarii 
tristyli 35-75 , sæpissime 60-70, tetrastyli 33-84 , in globum ellipsoideum, 
6-8 stichum, densè congesta. Capsula calycem subduplum vel duplum 
longa, oblongo-cylindracea, obscurè 6-8 angulata, apice 6-8 dentata, 
nervis inscripta 12-14, quorum 6 primarii, idemque excurrentes, suturas 
hemicarpophyllorum occupant, reliqui autem, supernè evanidi, media 
hemicarpophylla tenent, singulis singuli, rariüùs gemini. Semina parva , 
unum vix millim. longa, dimidium lata, fulva vel fusca, minutè tuber- 
culata. £mbryo dicotyledoneus. semel visi fortuità tricotyledonei coty- 
ledones duæ accumbentes, tertia, exterior, incumbens. 


Descriptio ex plantà vivâ Parisiensi floribusque 100, eâ impri- 
mis plantà quam, parietes tumulo Semonvillæorum vicinos or- 
nantem, hoc ipso anno, defunctorum memoriæ dulcissimæ debita 
solvens, intra vicum Bouray, die Aprilis 112 floridam legi. Eï 
plantæ specimina alia sicca ,. gallica (è Cenomano, Pictavio, 
Aginno, Avenione), belgica, helvetica, banatica (Ho. Ieuffeliü!), 
algeriensia (è Constantinâ), ut ovum ovo respondere visa, explo- 
ratis floribus 48. Calyce glaberrimo petalisque omnibus vel ple- 
risque inciso-dentatis distincta, planta, ludit 


J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 39 


i° Calyce glanduloso-puberulo. — Hujus loci specimina gallica (ex 
Alsatià, Galloprovincià, Mimate), pedemontana {ex Augustà Taurinorum), 
bithynica (ex Nicomedià : Auch. exsicc. n° 2,444! ex parte) et syriaca 
(Labill. ! in herb. Deless.), quorum flores 17 exploravimus. His quoque 
speciminibus petala longè pleraque inciso-dentata. 

> Petalis subintegerrimis, calyce glanduloso-puberulo. — Hüc speci- 
mina peloponnesiaca (77. umbellatum Chaub.! F1 græc.) et syriaca (alia 
circa Halepum à Kotschyo, quæ 77. umbellat. à oligandrum Yen] in 
Kotschy. pl. halep. exsicc. n° 29! alia Halepum inter et Mossul ab Oliv. et 
Brug. lecta), quorum flores 47 examinati. 


Idem horum omnium, qui parisiensium speciminum, numerus 
filamentorum plerumquè ternarius vel quaternarius ; florum sci- 
licet 112, 51 visi triandri, A4 tetrandri, 10 pentandri, 7 diandri 
(in algeriensi plantà et peloponnesiacä), unicus hexander (in bi- 
thynicà). Eadem quoque filamentorum dispositio, nisi quod nos- 
tratis plantæ parisiensis filamentum solum quintum petalorum 
passim cuidam oppositum occurrit, aliarum passim et quartum ; 
speciminum scilicet peregrinorum petalo oppositum filamentum 
quintum vidimus sæpissimè, quartum haud rar , tertium nun- 
quam nisi semel. 


8 glutinosum, filamentis 7-10. - Holosteum umbellatum hirsu- 
tum floribus decandris. Full. Dauph. ITI (1789), p. 652, Lois. F1. 
gall. ed. 12 (1806) 7, p. 72, ed. 2 (1828) I, p. 93, Mutel F1. fr. 
I (1834), p. 157. Holosteum umbellatum. Marsch F1. Taur. 
Cauc. (1803) I p. 89 (numero staminum variare à 3 ad 10) ex 
parte. Arenaria glutinosa. Marsch. ibid. p. 3h (teste Fenzleo qui 
specimen vidit ab auctore missum), Seringe in De Cand. Prodr., 
1 (1824), p. 401. Holosteum liniflorum. Fisch. et Mey. Ind. sem. 
hort. Petrop. 3 (1837), p. 39, Hohenack. Enum. Talysch. 
(1837), p. 165 (excl. var. macropetalä), non Stev. Holosteum 
glutinosum. Fisch. et Mey.! Ind. 6 (1839), p. 52. Holosteum 
umbellatum & pleiandrum. Fenzl in Ledeb. F1. Ross. I (1842), 
p. 874 et 781 (excl. syn. C. Koch.). — Habitat in Delphinatu 
circa Vapincum (Chaix et Vill.), in Pedemontio circa Augustam 
Taurinorum (Perret! ), in Taurià (Fisch. et Mey.), in arenosis 


deserti Astrachan inter et Kisljar (Marsch. sub nomine Arenariæ 
3° série. Bor. T. IV. (Juillet 1845.) 3 


3h J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 

glutinosæ), iis scilicet regionibus ubi quoque Æ. umbellatum oli- 
gandrum, cujus varietas, non verù variatio seu lusus fortuitus, 
videtur, si quidem immutata è semine planta renascitur, quod 
quidem hortense Fischeri À. glutinosum optimè demonstrat. 


Plantæ Taurinensis (secundüm specimen unicüm à me visum, idemque 
siccum) herba glauca, à basi indè, cum foliis, pedicellis ipsisque caly- 
cibus, glandulosa, glandulis calycinis raris. Zaciniæ calycinæ acutius- 
culæ omnes vel obtusiusculæ, 2 interiores sæpè quidquàm longiores. 
Petala juniora (alabastro inclusa) sinuato-obtusissimè tridentata vel 
emarginata, perfecta calyce non aut vix longiora, oblongo-lanceolata, 
in cuneum longiusculum basi attenuata, utrinque supra basim ciliolata. 
Filamenta calyce À vel % breviora, semel visa 7, quorum 5 laciniis caly- 
cinis, 2 petalis opposita; semel 7, quorum 4 laciniis, 3 petalis; ter 8, 
quorum 5 laciniis, 3 petalis ; semel 9, quorum 5 laciniis, 4 petalis; semel 
10, alternè laciniis alternè petalis opposita, petalis oppositorum unico 
sterili et rudimentali. Antheræ et styli 1. umbellati oligandri, ut quoque 
capsula et semina. Ovula plurima, semel visa 92, semel 93, semel 98, 
semel 99. 

Ità porrd planta rossica se habet, secundüm specimina horti Parisiensis 
viva, e seminibus nata quæ Fischerus nuper sub nomine Æoloster qlu- 
tinosi misit. ÆHerba glauca , parcè glandulosa supernè , infernè glandu- 
losa. Folia facie pilosula, dorso glaberrima ; inferiora mediaque lineari- 
spathulata, pilis eglandulosis margine ciliata vel sæpiüs nuda, axillà 
alterâ sæpè fasciculiferà ; ultima breviora, oblongo-lanceolata vel oblonga, 
margine glanduloso-ciliata sæpè sæpiüs, axillà utrâque nudâ. Umbella 
bracteæque wmbellati genuini. Pedicelli glanduloso-parcè pilosi vel ferè 
glabri. Calyx olaberrimus, 3-h millim. longus, basi passim nigro-ma- 
culatus : lacinæ subæquales, sub anthesin hiantes, tenuissimè 7 nerviæ, 
nervo medio subexcurrente; exteriores obtusiusculæ ; interiores sæpè 
paulà longiores, apice acuto vel acutissimo , recto non declinato. Petala 
oünc carnea nünc sordidè alba (nunquàm lactea), obtussissima omnia in- 
tegerrimaque, nunquàm denticulata; juniora (alabastro inclusa) elliptico- 
subrotunda primd, dein elliptica, demünn elliptico-oblonga , æstivatione 
imbricata ; perfecta calyce pauld longiora, patula (1), oblongo-obovata, 


(1) His jam scriptis pagellis atque typothecæ traditis plantulæ Holostei gluti- 
nosi in ollà sati novæ pullulant lætèque monographo coràam florent {die Julii 45*), 
quorum petala, manè subque vesperam clausa vel semi-aperta, die medià inter 
lacinias calycinas patulas maximè explicantur, ut sint planè horizontalia, Holostei 
imberbis y ad instar. De Holosieo umbellato genuino (oligandro) idem quoque va- 


J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA, 5H) 


in cuneum basi sensim sensimque attenuata, pilis altero margine 1-3 su- 
prà basim barbulata, vel sæpiùs margine utroque nuda. Filamenta 8-10, 
rarissimè 7 vel 4 (florum 42, 17 visi enneandri, 14 decandri, 9 octandri, 
unicus heptander, unicus tetrander (1)), fertilia omnia (decandri floris 
filamenta 2 laciniis calycinis exterioribus opposita semel visa castrata), 
calyce + vel + breviora, angustè linearia, laciniis calycinis oppositorum 
basi dilatatâ brevissimâ. Anfheræ parvæ, albidæ (non flavæ) elliptico- 
subrotundæ, virgineæ effæœtæque + vix millim. longæ latæque. Séyli 3, 
rarissimè 4 (florum 42, unicus visus tetrastylus), 1-demüm 1 {-rarissimè 
2 millim. longi, latere interiore ab apice usque ad basim imam papillis 
longiusculis densis hispidissimo. Ovula tristyli 42-67. Capsula, semel visa 
Ah nervis, seminaque À. wmbellati genuini. —Cum 7. wmbellato omnibus 
ferè numeris convenit, differt solum numero filamentorum , petalis inte- 
gerrimis , sæpè imberbibus, et filamentorum laciniis calycinis opposito- 
rum basi dilatatâ brevissimâ, latiore quàam longiore, non cuneatä. 


y tenerrimum , decandrum , petalis calycem duplum et ultra 
longis , filamentis calyce pauld longioribus. — Holosteum tener- 
rimum. Boiss./ Diagn. pl. Orient I (1842), p. 53. — Habitat in 
Cariæ et Lydiæ montibus Mesogi, Tmolo et Cadmo , regione al-- 
pin , juniperorum fruticibus obumbratum, Junio Julioque flo- 
rens {Boiss. !). 


Herba glauca. Caules spithamæi vel palmares, internodiis inferioribus 
glaberrimis , superiore glanduloso-puberulo, basi solum nudo. Folia facie 
dorsoque glaberrima omnia; radicalia spathulata, in petiolum laxè cilia- 
tum attenuata, margine reliquo nuda; caulina sessilia, elliptica oblon- 
gave, margine laxiüs vel densiüs glanduloso-ciliolata. Uinbella vegetiorum 
L-6 flora, pedicellis glanduloso-plüs minüsve pilosis, bracteis membra- 
naceis, glabris vel pilis rarissimis glanduliferis conspersæ. Calyx 34-6 
millim. longus : /aciniæ æquales vel subæquales, dorso plüs minüsve 


lere, ejusque petala, sole favente ærisque temperie (tempore vernali apud nos rar 
propitià), quam maximè aperiri, nullus dubito. Corrigenda igitur existimo quæ 
aliter suprà dixi, quamwvis à plantà quoque vivà assiduèque exploratà deducta. 
Tantæ molis est vero tantisper adæquatam texere descriptiunculam, etiam cui 
materia uberior adfuerit, quique labori nulli pepercerit. 

(1) Florum decandrorum filamenta alternè laciniis calycinis alternè petalis op- 
posita ; enneandrorum # laciniis, 5 petalis ; octandrorum 3 lacinüs, 5 petalis, vel 
k lacinüs, # petalis; heptandri 3 laciniis, 4 petalis ; tetrandri 4 lacinus, 4 petalo, 
opposita. 


V4 


26 J. GAY. — ÏHOLOSTEI MONOGRAPHIA. 


glanduloso-pilosæ, tenuissimè 7 nerviæ omnes, nervo medio subexcuï- 
rente; 2 exteriores glandulis pluribus vel paucioribus margine utroque 
ciliolatæ vel fere nudæ, apice obtuso; reliquæ pauld latiores passim- 
que longiores, apice perindè obtuso atque mutico, rariüs acuto, tùm- 
que recto vel recurvo aut incurvo; interiores 2 margine utroque glabræ. 
Petala pallidè rosea (ex Boïss.), ebtusissima, integerrima vel retusa , 
rarissimè emarginata, interdüm obliquè ; juniora {alabastro inclusa) elli- 
ptica, æstivatione variè imbricatà, passim quincunciali ; perfecta calycem 
subduplum vel duplum et ultrà longa, erecto-patentia (non conniventia), 
linearia , oblongo-lanceolata oblongave, passim oblongo-obovata, fla- 
bellatim 7 venia, venis supernè bifurcatis, basi non unguiculata neque 
in cuneum contracta, nisi tùm cm formam obovatam induunt , pilis 
supra basim utrinque plurimis (à 10 ad 15), longiusculis, flaccidis invariè 
ciliata, nunquàm glabra. Filamenta invariè 10 (ex floribus 23), fertilia 
omnia, calyce demüm paul longiora (passim ? vel etiam +}, rarissimè 
pauld breviora , latè lamellata (latiùs multd quàm wmbellati « et B), laci- 
niis calycinis oppositorum basi dilatatâ latiore quàm longiore , dorso sac- 
catâ. Antheræ (flavæ in siccis videntur, non albidæ) maximæ, ellipticæ, 
cm virgineæ tum effætæ ? millim. vel 1-11 longæ! Ovarium cum placentà 


centrali et chordis pistillaribus, ut quoque ovulis funiculisque, idem 


prorsüs quod genuini wmbellati. Styli invariè 3 (ex floribus 23), 2-3 
millim. longi (longiores quàm wmbellati), latere interiore, ab apice usque 
ad medium vel etiam usque ferè ad basim, tenuissimè pubescentes, non 
hispidi. Capsula 16-20 nervia, cæterüm eadem. Semina pauld crassiora 
crassiüsque tuberculata. 


Descriptio è speciminibus 9, à Boissiero communitatis. — 
Cum H. umbellaito congruit herbâ glaucâ, petalis carneis, bar- 
bulatis, cum $ insuper floribus decandris et petalis integerrimis, 
differt imprimis petalis longissimis , filamentis calyce pauld lon- 
gioribus, antherarum crassitie duplà , quibus quidam notis for- 
mam sanè insignem seorsimque describendam constituit, ea 
tamen non videtur planta in speciem quæ propriam accipiatur. 
Apud speciem subsequentem differentiæ etenim occurrunt planè 
eædem, ubi vim certù nullam specificam offerunt. 


S semidecandrum , petalis calycem subduplum longis, filamen- 
tis 10, calyce longioribus, alternis castratis. — Arenaria um- 
bellata, Banks et Soland. in Russell. Nat. hist. of Aleppo, 
ed. 2 (1794) 11, p. 252 (teste Smithio, ex diagnosi etenim justo 


T3. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 97 
breviore lux nulla (4)). Smith FT. græc. prodr. 1 (1806), p. 303. 
Idem in Sibth. FI. grœæe. V (Â825), p. 28 , tab. 439. Seringe in 
De Cand. prodr. 1 (1824), p. Ah. — Habitat in Asià minore 
(Sibth. ). 


« Radix fibrosa, annua, apice simplex. Caules plures, undiquè paten- 
» tes, adscendentes, 2-3 unciales, simplices, foliosi, teretes, genicu- 
» lati, glabri, apice floriferi. Æolia semuncialia et ultrà, patentia, 
» Obovata, obtusiuscula, integerrima, uninervia, glauca, utrinque glabra, 
» margine ciliata, basi in petiolum brevem decurrentia, Pedunculi termi- 
» nales, plerumque 3 vel 4, umbellati, inæquales, uniflori, glabri, post flo- 
» rescentiam divaricati atque elongati. Flores erecti, albi, vel pallidè incar- 
» nati magnitudine ferè Arenariæ ciliatæ. Calycis foliola elliptico-oblonga, 
» acuta, concava, glaberrima, glauca, margine lato, scarioso, albo. 
» Petala elliptica, calyce vix duplù longiora , breviüs unguiculata, paten- 
» tia, apice obsoletè et inæqualiter erosa, basi quinquenervia. Sfamina 
» 40, capillaria , alba, subæqualia , petalis breviora (calyce plus À lon- 
» giora ! ex icone), quorum 5 tantüm antherifera, antheris subrotundis, 
» albis. Germen ovatum, glabrum. Sfyli recurvato-patentes, staminibus 
» breviores, stigmatibus obtusis, supernè longitudinaliter pubescenti- 
» bus, niveis. Capsula calyce persistente longior, cylindracea, nitida, 
» tenuis, valvulis 6, apice revolutis. Semina subrotunda , peltata, fusca , 
» undiquè granulata , dorso canaliculata. » Smith in Sibth. El. Græc. 


Præcedentis formæ lusus esse videtur, humilis, glabratus, fi- 
lamentis alternis castratis. Holosteo umbellato + tenerrimo proxima 
certo ea planta erit, cui folia glauca et flores decandri, simul- 
que petala carnea et filamenta calyce longiora adscribuntur, si 
quidem notula quinta accesserit,petala basi ciliata, de quà auctor 
descriptionis planè silet. 


%. HOLOSTEUM IMBERBE N. 


H. virens, herbà totà cum calycibus glanduloso-densè pilosà, 
bracteis parvis, herbaceis, pedicellis fructiferis reflexis, disse- 
minatione peractà erectis , floribus decandris , petalis (niveis) , 
glaberrimis , integerrimis , filamentis longitudine calycis. 

(1) « Arenaria umbellata ; foliis oblongis, glabris, caulibus simplicibus pilosis, 


» pedunculis umbellatis. » Banks et Soland. 1. c., nullà addità descriptione, ne- 
que loco natali adnotato 


98 J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 


Cerastium (anonymum). Delile! FI. Arab. petr. (1833), p. 19, 
n° 69 (in herb. Deless.). Forma brachypetala. 


Holosteum liniflorum. Stev. in Fisch. et Mey. Ind. sem. hort. 
Petrop. 6 (1839), p. 52. — Fenzlin Ledeb. FI. Ross. I (18h2), 
p. 31h. Forma macropetala. 


H. polygamum. C. Koch in Linnœd XV (18h41), p. 708. 
lormæ brachypetalæ lusus polygamus. 


H. glutinosi var. C. Koch l. c. p. 708. 


H. glandulosum. Bertol. Miscell. bot. 4 (1842), p. 11 (ex pl. 
euphraticâ Chesneyanä, n° 16). Forma brachypetala. 


Habitat in Asià occidentali, mare rubrum inter et Caspium, 
frequenter, inque finitimà Europa maximè orientali, sed rariüs : 
in T'aurià (Fisch. et Mey.); circa Astrachan (Ledeb.! in herb. 
Mus. Par.) ; ad littus maris Caspii orientale (Karelin, ex Fenzl) ; 
in Iberià circa Elisabethpol (Hohenack.!) ; in Persiæ borealis 
montibus mari Gaspio vicinis (Auch. ! exsicc. n° 4251 à , in herb. 
Mus. Par.); in Persiâ circa Teheran (Kotschy ! exsicc. n° 33) et 
Dalmkou (Auch. ! exsiec. n° 4251 in herb. Mus. Par.) ; ad Eu- 
phratem loco dicto Port William (Chesney’s exped. n° 16! in 
herb. Deless.) ; in Arabiâ petræà (de Laborde ! in herb. Deless.), 
ad fontes 1, d. Ærbain (Schimp.! in Un. it. pl. arab. exsicc. 
n° 432, sub nomine À. umbellati); in Syrià circa Halepum 
(Auch. ! exsicc. n° 570 in herb. Mus. Par.). —Martio ad Euphra- 
tem floret {ex Chesn.), Martio atque Aprili circa Elisabethpol (ex 
Hohenack.), fructiferum in Arabià Schimperus legit Majo. —- 
Descriptio è speciminibus 80, rossicis , ibericis , persicis, syria- 
cis atque arabicis. 


Herba annua, digitalis, palmaris, spithamæa et ultrà, inflorescentià 
habituque 77. umbellati, sed viridis non glauca, caulibus à basi ferè 
indè, cum pedicellis ipsisque calycibus, glanduloso-pilosissimis non 
parcè glandulosis glabrisve, colore et pube facieque ferè Cerastii pumali 
(C. glutinosi Fr.). Internodia caulina ab imo ad summum glandulosa , vel 
basi solum glabrata, apice nunquàam. Folra trinervia, superiora mediaque 


3. GAY. — HOLOSTELI MONOGRAPHIA. 39 


sæpè longiora, ratione longitudinis angustiora, 44-25 millim. longa, 3-5 
millim. lata, lineari-lanceolata vel linearia, nunquàm oblonga, margine 
glanduloso-densè ciliolata, facie dorsoque glabra , nervo solo dorsali in- 
fernè piloso, vel facie pilosula , rariüs glanduloso-utrinque pilosissima. 
Umbella vegetiorum 9-12 flora, macilentissimorum 3 et 2 flora, pedicellis 
fructiferis deflexis, effuso, semine iterùm erectis. Practeæ bracteolæque 
parvæ, ut 1. wmbellati, sed herbaceæ non membranaceæ, glanduloso-. 
ciliolatæ non glaberrimæ. Calyx sæpè duplù longior, 3-7 millim.-sæpiüus 
4-6 longus : laciniæ subæquales, ovato-oblongæ, saturatè virides, 
externè glanduloso-densè pilosæ semper, omnes tenuissimè nervatæ, 
nervis plerumquè 7, ramulosis, supernè anastomosantibus , intermedio 
subexcurrente, lateralibus tenuioribus, ternatim fasciculatis, longè 
infra apicem laciniæ evanidis ; exteriores 2 præter apicem membrana- 
ceum herbaceæ ex toto, margine utroque glanduloso-ciliatæ , apice 
recto, obtuso, obtusiusculo vel acuto ; reliquæ sæpè longiores pauld 
(saltem juniores inque alabastro exploratæ) pauloque latiores, in acumen 
breve, accutissimum simulque cbliquum vel declinatum desinentes, sæ- 
pissimè, passim tamen , acumine magis magisque retracto atque oblitte- 
rato demümque evanido, planè muticæ ut 7. umbellati, timque exte- 
riorum laciniarum ad instar obtusæ, ohtusiusculæ vel acutæ, quales 
Speciminum singulorum flores non tantüum singuli, sed etiam integra spe- 
cimiva offerunt, quorum florum omnium vel ferè omnium laciniæ caly- 
cinæ mucrone obliquo omnes prorsüs carent ; 2 interiores hyalino-utrin- 
que latè marginatæ , margine utroque nudæ ; quinta, semi-interior, hinc 
viridis atque glanduloso-ciliata , illinc late marginata glabraque. Petala 5, 
nivea (saltem formæ G quam solam vivam vidimus), juniora (alabastro 
inclusa), elliptico-subrotunda vel elliptica, integerrima vel retusa, 
rarissimê emarginata, nunquam nisi fortuito tümque obscuriüs denti- 
culata!, æstivatione variè imbricata, rarius vere quincuncialia, semel ex 
19 visa sinistrorsüm contorta ; perfecta calyce paulù longiora (unâ sci- 
licet parte quartà, tertià vel dimidià) simulque semi-aperta ut 77. um 
bellati, vel calycem duplum longa , tùmque sine dubio patentissima , 
longiora, ut breviora , oblongo -elliptica, oblonga vel lineari-lanceo- 
lata, 143 millim. lata, flabellatim 5-7 venia, venis supernè 2-3 furca- 
tis, basi minimè unguiculata neque in cuneum attenuata, apice obtusa 
integerrimaque vel crispatospurie denticulata, invariè glaberrima ex 
toto, Supra basim nunquàm ciliolata !, quâ not stirps , hucusque præ- 
tervisà, à congeneribus ambabus facillimè certissimèque dignoscitur. 
F'ilamenta A0 (invariè ex floribus 149), calycem subæquantia, æquan- 
tia vel paulù superantia, rariüs ! breviora, libera semper (basi haud dis- 
tinctè connata| omniaque fertilia, latiùs quam 77. wmbellati lamellata , 
hyalina, subtilissimè uninervia, laciniis calycinis oppositorum basi dila- 


0 J. GAY. — IOLOSTEI MONOGRAPHIA. 


tatà brevissimä, latiore multd quàm longiore non verd obcuneatä, dorso 
latè saccatà. Anéheræ pallidè flavæ non albidæ (« ex siccis, B certissimè ex 
vivis), crassitie et formâ admodüm variæ, nünc wmbellati ad instar ellip- 
tico-subrotundæ, minutissimæ, virgineæ + millim.-effætæ ! longæ latæque, 
nünc ellipticæ, unum plenissim. millim. longæ, crassitie duplà wmbellati , 
sæpè tamen sæpiüs mediocres, 3 vel ? millim. longæ latæque. Ovarium , 
cum placentâ centrali, chorais pistillaribus, funiculis ovulisque, idem 
planè quod umbellati. Styli 3, rarissimè 4 (florum 146 unicus visus tetras- 
tylus), 2-3 millim. sæpissimè longi demüm (duplà longiores quàm wn-- 
bellati), apice demüm revoluto vel uncinatim recurvo, lateris interioris 
unâ parte tertià superiore, vel dimidiâ , papilloso-tenuissimè pubescente, 
rarius ut wmbellati à basi ferè indè hispidulo. Ovula tristylorum 27-76, 
sed rard plura quäm 4h, tetrastyli semel visa 35. Capsula eadem quæ 
umbellati , calycem duplum vel subduplum longa, membranacea, 6 den- 
tata, sed nervis sæpissimè pluribus inscripta, quorum, numero à 18 ad 
24 variantium, primarii, iidemque excurrentes, suturas hemicarpo- 
phyllorum occupant, reliqui autem , supernè evanidi, media hemicarpo- 
phyüla tenent, singulis gemini vel terni. Semina quàm wmbellati crassiora 
pauld crassiusque tuberculata, 1 vel 4 + millim. longa, vel 4 millim. 
lata, cæterüm eadem prorsüs, cüm foris visa, tüm quoqgne intüs explo- 
rata. 


Herbæ virore valdè glandulosæ petalisque integerrimis glaber- 
rimis conveniunt specimina omnia quæ vidi, non vero petalorum 
longitudine neque antherarum crassitie, quas si consideraveris 
partes floris, in variatates duas sequentes planta discedet : 


« brachypetalum , petalis calyce + vel !, ad saummum ; longio- 
ribus. — Holosteum glandulosum. Bertol.—Laciniæ calycimæ inte- 
riores obliquè acuminatæ vel muticæ. Filamenta calyce passim : 
vel ! breviora, antheris mediocribus, ? vel 5 millim. longis latis- 
que. — Hüc specimina astrachanica ( H. limflorum. Ledeb, ! in 
herb. Mus. Par.), iberica (1. liniflorum. Hohenack. ! exsicc. ), : 
persica { Auch.! exsicc. in herb. Mus. Par. sub n° 4251 à), eu- 
phratica (Chesn. Exped. n° 16! in herb. Deless., à quibus 47. 
glandulosum. Bertol.), halepica (Auch. ! exsicc. in herb. Mus. Par. 
sub n° 570), atque arabica (Schimp. exsicc. n° 132!, L. de La- 
borde! in herb. Deless.), quorum flores explorati 94. — Ludit 

1° micrantherum , antheris minutissimis, virgineis ? -eflætis ; 
millim, longis latisque (minoribus quam ipsius 4. umbellat). — 


J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIAÀ. h1 


Petala calyce © longiora. — Hüc specimina persica è Teheran 
(Kotschy ! exsicc. n° 33), humillima, vix biuncialia, quorum flores 
5 exploravimus. 

2° polygamum , floribus polygamis, hermaphroditis HU dés 
— Holosteum polygamum C. Koch. — Hab. in deserto armeno 
cir. Araxem, inque Schuragel propè Humri (C. Koch). — Herba 
viridis. Petala calyce vix longiora. — Planta nobis non nisi ex 
auctoris diagnosi cognita. 


B macropetalum, petalis calycem duplum longis.— Holosteum 
liniflorum. Stev. in Fisch. et Mey.! Ind. sem. 6, p. 52, Fenzl. in 
Ledeb. FI. ross. I, p. 37h. — Hab. in Taurià (Fisch. et Mey.), 
ad mare Caspium (F. et M.), in Persià boreali circà Dalmkou 
Auch. ! exsicc. n° 4251, in herb. Mus. Par.). 


Flores amplitudine ferè et facie Cerastir arvensis. Laciniæ ealycinæ 
campanulatim sub anthesin patulæ, interiores obliquè acuminatæ vel mu- 
ticæ. Petala calycem duplum longa, patentissima demüm planeque stel- 
tata, nivea (non carnea neque sordidè alba), integerrima, oblonga vel li- 
neari-lanceolata, obtusa vel obtusissima. Fi/amenta calycem subæquantia, 
æquantia vel demüm paulù superantia, omnia fertilia, rariüs 5, petalis 
opposita, vel 7, castrata (in antheras imperfectas et polline vacuas desi- 
nentia), quod bis vidimus. Antheræ maximæ, ellipticæ, pallidè flavæ (non 
albidæ) virgineæ effetæque unum pleniss. millim. longæ, ? latæ. — Des- 
criptio ex plantà vivà Fischerianâ (cujus semina ipse Fischerus misit sub 
nomine 1. liniflori) siccâque Aucherianâ (n° 4251). Prioris flores 22 ex- 
plorati, posterioris 28. 


9. HOLOSTEUM MARGINATUM. C. À. Mey. 


H. glaucescens, herbâ totà cum calycibus glaberrimä , bracteis 
amplitudine laciniarum calycinarum , pedicellis fructiferis 
erecto-patentibus, floribus decandris , petalis integerrimis vel 
emarginatis, basi ciliolatis, filamentis calyce brevioribus. 


Holosteum marginatum. C. 4. Mey. in Hohenack. Enum. Ta- 
lusch. (1837) p. 166. — C. Koch in Linnæd, XF (18h41) p. 707. 
— Fenzlin Ledeb. F1, ross. I (18h42) p. 37h et 781. 


h2 J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIÀ. 


Habitat in Asià occidentali, mare Mediterraneum inter et Cas- 
pium : in Bithymiâ circa Nicomediam (Auch. exsicc. n° 4244 ! ex 
parte in herb. Mus. Paris, Deless. et Webb., ex alià parte Ho- 
lost. umbellatum) ; in Iberià cm circàa coloniam Helenendorf 
(Hohenack.), tam in Somchetiæ tractu Bortschalo (C. Koch). — 
Martio floret usque in Maium (Hohenack.). — Descriptio è spe- 


à! 


ciminibus 4 Aucherianis, duobusque aliis à Belangero collectis 
(in herb. Deless., loco natali nullo adscripto), quorum unum 
(Aucherianum, in herb. Mus. Par.) fructiferum omnibusque nu- 
meris absolutum. 


Radix tenuissima, fibrillosa, annua. Æerba glaucescens (teste Meyero), 
cum pedicellis calycibusque tota glaberrima, pilis scilicet glanduliferis 
prorsüs destituta. Caules 2-h ex unâ radice, simplicissimi, filiformes, 
erecti, palmares vel spithamæi, basi remotè foliati, longissimè nudi su- 
pernè. folia glauca , carnosa, planissima , à basi trinervia, mervis late- 
ralibus tenuissimis , facie dorsoque omnia glaberrima ; radicalia plurima, 
in rosulam congesta, in petiolum longiusculum pilis eglandulosis pluri- 
bus vel paucioribus basi ciliatum attenuata, spathulata; caulina 2-3 juga, 
decussatim opposita, sessilia, basi brevissimè vaginante, lineari-lanceo- 
lata vel rariüs oblonga , 10-14 millim. longa, 2-3 lata, etiam basi nuda 
longè plerumque , non nisi rariüs ciliata. Ü/mbella 3-6 flora, pedicellis 
unciam unam vel 1 À longis, glaberrimis, filiformibus, apice distinctè 
incrassato, flori-et fructiferis erecto-patentibus! disseminatione peractâ 
strictè erectis. Practeæ umbellam munientes 2, amplitudine indoleque 
laciniarum calycinarum interiorum, erectæ, elliptico-oblongæ, obtusis- 
simæ , 4-5 millim. longæ, 3 millim. latæ, glaberrimæ, pallidè virides, 
margine apiceque latè membranaceæ, teuuissimè 7-9 nerviæ, nervis sim- 
plicissimis , parallelis, haud anastomosantibus, omnibus supernè evani- 
dis, basi dilatatâ distinctè connatæ. Practeolæ ad basim pedicellorum 
singulorum lateralium geminæ, bracteis mox descriptis angustiores bre- 
vioresque, 3-4 millim. longæ, 11-3 latæ, oblongæ, acutiusculæ vel acu- 
minatæ, enerviæ, membranaceæ ferè ex toto, basi in cuneum attenyatæ, 
non aut vix connatæ. Calyx glaberrimus, conicus, 4-6 ; millim. longus : 
laciniæ longitudine æquales vel subæquales, flori-ut fructiferæ adpressæ, 
lætè virides, oblongo-ovatæ, 5-9 nerviæ, nervis trifasciculatis, paralle- 
lis, tenuissimis, ramulosis, apice anastomosantibus, intermedio, ut la- 
terales, longè infra apicem laciniæ evanido; exteriores 2 herbaceæ ferè 
ex toto, apice obtusiusculo, recto, solo hyalino: tertia, semi-interior, 
hinc viridis , illinc hyalino-latè marginata , apice conformi; 2 interiores, 
longitudine eâdem vel pauld longiores, vix latiores, hyalino-utrinque 


J. GAY. — HOLOSTEI MONOGRAPHIA. 3 


latè marginatæ, apice acuminato, acutissimo, plicato, obliquo, raris- 
sine, si unquàm, mutico. Petata 5 (colorem auctor non declarat) ; 
juniora (alabastro inclusa) elliptica vel obovata, integerrima, retusa, 
emarginata vel obcordata, æstivatione variè imbricatà, passim con- 
tortà dextrorsüm ; perfecta calyce pauld longiora, vix unquàam dimidid, 
oblonga, 4 !-2 millim. lata, flabellatim 7 venia, venis indivisis vel apice 
bifurcatis, integerrima vel emarginata vel crispato-spuriè denticulata, 
basi non unguiculata neque in cuneum attenuata, pilis suprà basim 
utrinque plurimis (à 10 ad 20), longiusculis, flaccidis, uni-bicellularibus ! 
invariè ciliata. Filamenta invariè 10 (ex floribus 24), libera, calyce À bre- 
viora, omnia fertilia , latè lamellata , lineari-lanceolata, hyalina, subti- 
lissimè uninervia, laciniis calycinis oppositorum basi dilatatà latiore multà 
quàm longiore, dorso latè saccatâ. Antheræ (albidæ? flavæ?) parvæ, 
elliptico-subrotundæ , dimidium vix millim. longæ latæque , cum virginæ 
tüm effæœtæ. Ovarium cum placentà centrali, chordis pistillaribus, ovulis 
funiculisque , idem quod præcedentium. Séylr invariè 3 {ex floribus 24), 
filiformes, 1-1 + demüm 2 millim. longi (breviores quàm 2 præceden- 
tium ), apice recurvo, latere interiore ab apice usquè ad medium et ultrà 
papilloso-pubescente. Ovula 34-57. Capsula matura calyce vix dimidià 
longior, membranacea, 6 dentata, nervis inscripta à 18 ad 24, quorum 
6 primarii, iidemque excurrentes, suturas hemicarpophyllorum occu- 
pant, reliqui autem, supernè evanidi, media hemicarpophylla tenent , 
singulis gemini vel terni. Semina pauld crassiora quäm wmbellati cras- 
siüsque tuberculata, unum millim. et quidquàm ultrà longa, $ millim. 
ala, cæterüm eadem prorsüs , cùm foris tüm intüs. 


SPECIES EXCLUDENDÆ. 


1. Holosteum cordatum Linn. AmϾn. (ann. 1751) et Spec. 
pl., planta jamaicensis et surinamensis, est Drymaria cordata 
Willd. in Kunth Nov. gen. et sp. VI (1823), p. 23. 


2. Holosteum hirsutum Linn. ibid. , planta malabarica nuperis 
ignota, Drymariæ species forsan, forsan Drymaria cordata var. 
pubescens Wight et Arn. prodr. [ (1834), p. 359. 


3. Holosteum succulentum Linn. ibid. (Cerastium succulen- 
tum Crantz Inst.), plantam noveboracensem, ad Stellariam me- 
dham Vill. spectare, Torreyus ex allato Coldeni synonymo non 
dubitat. Conf. Torr. FI. of the north. and middle ste. (1824), 
p. 159, Torr. et Gray FI. of north. Amer. 1 (1838), p. 183. 


Lh M. LESPIAULT. — FRUCTIFICATION 


h. Holosteum diandrum Sw. prodr. (1788) et FI. Ind. occid. 
(1797), planta jamaicensis, ad Drymariam genus spectat sine 
dubio, ex auctoris descriptione. 


5. Holosteum Alsine Sw. Obs. bot. (1791), p. 118, planta 
Indiæ occidentalis simulque europæ, eadem quæ Ælsine media L., 
seu Stellaria media Vill., ex ipso auctore. 


6. Holosteum sperguloides Lehm. Ind. sem. hort. Hamb. ann. 
1821, p. 5, Nov. stirp. pug. [ (1828), p. 21, planta ægyptiaca, 
annua, foliis stipulatis, inflorescenlià dichotomè ramosä , ab Ho- 
losteo genuino longè aliena, ad Spergulariam genus spectare vi- 
detur. 


7. Holosteum filiforme Risso ! Hist. nat. Europ. merid. (1826) 
IT, p. 412, planta nicæensis, est Alsine rostrata Koch. (Ærena- 
ria mucronata De Cand., Seringe et Gaud.), secundüm specimen 
nuper ab auctore missum. 


8. Holosteum dichotomum C. Koch in Linnæà XV (1841), 
p. 708, planta armeniaca, est Cerastium anomalum Wx. (Stel- 
lariaviscidaMB.), teste Fenzleo in Ledeb. FI. ross. I, p. 781. 


SUR LA FRUCTIFICATION DES GENRES CLATHRUS ET PHALLUS (1); 


Par M. MAURICE LESPIAULT. 


M. Berkeley, dans une notice publiée en 1839, a fait connaître 
la fructification du Phallus caninus, Huds. (Cynophallus caninus, 


(1) Le rang que doit occuper le Clathrus cancellatus dans la classe des Basi- 
diosporées et le mode d'insertion des spores de cette plante curieuse ont déjà été 
établis par M le docteur Léveillé (voyez Adrien de Jussieu, Traité élémentaire de 
Botanique, 1842, p. 546, fig. 509 et 510); néanmoins, malgré l’antériorité et 
l’exactitude des observations de M. Léveillé, nous croyons qu’on ne lira pas sans 
intérêt le Mémoire de M. Lespiault, qui a étendu ses recherches à d’autres plantes . 
du groupe des Phalloïdées. | Rén. 


DES GENRES CLATHRUS ET PHALLUS. h5 


Fries) ; il a démontré par des observations délicates que dans ce 
genre, jusqu'alors écarté à tort des Hyménomycètes ou plutôt des 
Basidiospores de M. Léveillé, les spores étaient soutenues sur des 
basides, comme dans les Bolets, les Agarics et les autres Cham- 
pignons de la même classe. M. Berkeley présuma dès lors qu’une 
organisation analogue devait se retrouver dans toutes les Phalloï- 
dées ; mais de nouvelles observations n'étaient pas encore venues 
à l'appui de cette hypothèse. 

M. Corda, dont les analyses ont jeté de si vives lumières sur 
la structure intime des Champignons, nie l’existence des basides 
dans le genre Phallus : « Sporæ in strata congestæ, muco primum 
firmo dein diffluente immersæ, simplices, basidia nulla (1). » (An- 
leitung, pag. 119.) 

Les investigations des botanistes sur ce sujet n’ont pas été plus 
loin ; la fructification du genre Clathrus est encore bien plus im- 
parfaitement connue. Doit-on en être surpris, lorsque l’analyse 
de ces Champignons offre de si grandes difficultés ! é 

Il ne suffit pas, en effet, de soumettre à l’observation des indi- 
vidus peu développés ou renfermés dans leur volve; la substance 
qui contient les organes fructifères doit être encore ferme et d’une 
consistance presque charnue. Dès qu’elle a commencé à se ra- 
mollir, les spores se déplacent, et les basides disparaissent. Il est 
d’ailleurs fort difficile, même à l’aide d’une lancette parfaitement 
affilée, d'enlever des tranches bien minces d’un mucilage qui cède 
à la plus légère pression : on est donc obligé, pour obtenir quel- 
que transparence, de mouiller la substance soumise à l’observa- 
tion ; mais alors l’actiôn de l’eau détache une nuée de spores qui 
viennent aussitôt obscurcir le champ du microscope. Toutes ces 
circonstances suffisent pour faire comprendre comment les obser- 
vations des botanistes ont pu si longtemps demeurer sans ré- 
sultat. | 

Si l’on coupe verticalement un Clathrus cancellatus encore non 
développé, on remarque d’abord à l’extérieur une volve composée 
de deux membranes séparées par une épaisse couche gélatineuse ; 


(4) Il n’est pas question ici du Phallus caninus, devenu le type d’un genre 
nouveau. 


ñG M. LESPIAULT. —— FRUCTIFICATION 


immédiatement sous la volve, et contre sa surface intérieure, se 
montrent les rameaux presque à l’état rudimentaire, qui doivent 
se développer plus tard , pour devenir la partie la plus brillante 
du Champignon. L'intérieur de l’espace circonscrit par ce réseau 
est occupé par une matière verdâtre, au centre de laquelle se 
trouve,;une petite cavité remplie d'un liquide incolore et gélati- 
neux. 

Une étude microscopique devient nécessaire pour faire connaître 
la structure intime de ces diverses parties du Champignon. La gé- 
latine de la volve est formée ou entremêlée d’un grand nombre de 
filaments anastomosés , quelquefois articulés , et terminés par de 
petits renflements ; elle est divisée par une mince membrane, en 
parties complétement isolées les unes des autres, et susceptibles 
de se séparer comme les tranches d’une orange. Cette disposition 
fait que la volve semble, à l'extérieur, gaufrée en petits polygones,. 
La substance du treillage, de couleur rose, est uniquement com- 
posée de grandes cellules arrondies et parfaitement distinctes : 
quelques botanistes, trompés par un examen superficiel, ont cru 
que ces cellules renfermaient un liquide qui entrainait les se- 
mences ; mais les rameaux du Elathrus ne sont en réalité qu’un 
support analogue à la tige des Phallus, et servent seulement à 
soulever la substance verdâätre dont nous allons étudier la struc- 
ture. 
Cette substance, d’abord charnue, puis mucilagineuse, est 
composée , comme dans les Lycoperdons, de cavités sinueuses 
diversement anastomosées, séparées les unes des autres par une 
zone incolore , et tapissées de spores verdâtres soutenues , au 
nombre de quatre à six, sur des basides en forme de massue. Ces 
basides, réfractant à peine la lumière, doivent être observés avec 
attention, pour être vus bien distinctement ; ils sont tantôt munis, 
tantôt dépourvus de stérigmates, et comme ils ne s'élèvent pas à 
la même hauteur, la couche verdâtre des spores qui entoure les 
cavités hyméniales paraît avoir une certaine épaisseur. 

Toute cette masse fructifère se ramollit bientôt, se déchire en 
lambeaux , entraînés par le développement des rameaux anasto- 
mosés auxquels elle adhère , et ne tarde pas à tomber en dissolu- 


DES GENRES CLATHRUS ET PHALLUS. 7 


tion. Le liquide qui entraine les semences répand une odeur cada- 
véreuse bien connue (1). 

Dans le Phallus impudicus, type du genre Phallus, il existe, 
comme dans le genre précédent, une volve gélatineuse, contenue 
par deux minces membranes, des cavités hyméniales dont l’agglo- 
mération forme ure masse mucilagineuse, enfin un axe central, 
qui sert, comme les rameaux du Claihrus, à soulever l’hyme- 
nium. 

L'’analogie est parfaite : les dessins joints à cette notice suffi- 
ront pour le démontrer ; et s'étendre davantage sur la structure 
du Phallus serait simplement revenir à ce qui a été déjà dit. 

Les organes de fructification méritent cependant une attention 
particulière. Les cavités hyméniales ne diflèrent pas du tout de 
celles du Clathrus , mais elles sont tapissées de spores au moins 
deux fois plus grandes ; ces spores sont groupées par quatre, par 
cinq et par six, et sans aucun doute soutenues sur des basides , 
qu'il est fort difficile d'isoler et de voir bien distinctement, mais 
dont l’existence est évidente, comme on peut s’en convaincre par 
l'examen de la figure 11, qui représente le bord d’une cavité hy- 
méniale à un grossissement de 300 diamètres. La substance fruc- 
tifère subit les mêmes modifications que dans le Clathrus : d’a- 
bord tenace, elle devient ensuite mucilagineuse , et finit par 
s’écouler en liquide d’une odeur fort désagréable. 

Une organisation identique déjà observée dans le genre Cyno- 
phallus doit nécessairement se retrouver dans le reste des Phal- 
loïidées et des Clathracées ; elle s’étend sans doute aussi aux Lysu- 
roïidées et au genre Pattarea, qui établit un point de transition 
avec les T'richogastrées. 

Espérons que de nouvelles observations viendront confirmer ces 
hypothèses, et répandront quelque lumière sur la structure si im- 
parfaitement connue des Champignons appartenant à ces divers 
groupes. ; 


(1) La volve du Clathrus, au contraire, exhale un délicieux arome de Champi- 
gnon de couche ; singularité remarquable, encore inobservée. 


48 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. 


EXPLICATION DES FIGURES (Pzancue 1). 


Fig. 4. Section d'un Clathrus cancellatus, encore renfermé dans sa volve — 
À, volve gélatineuse ; B, rameaux de couleur rose; C, substance renfermant 
les cavités hyméniales ; D, liquide gélatineux. 

Fig. 2. Fragment de Clathrus vu à la loupe, montrant la disposition des mêmes 
organes. 

Fig. 3. Tranche mince de la substance fructifère, montrant trois cavités hymé- 
niales entourées d’une zone verdâtre de spores. (60 diamètres.) 

Fig. 4. Bord d’une cavité grossie 200 fois. 

Fig. 5. Basides isolés, soutenant de quatre à six spores. (400 diamètres. ) 

Fig. 6. Une spore. 

Fig. 7. Filaments anastomosés , composant la substance gélatineuse de la volve. 
(200 diamètres.) 

Fig. 8. Cellules de la substance des rameaux. (200 diamètres.) 

Fig. 9. Fragment grossi de Phallus impudicus non développé, montrant la dispo- 
sition des divers organes. — À, volve gélatineuse; B, substance renfermant 
les cavités hyméniales ; C, axe cylindrique situé au centre. 

Fig 10. Tranche mince, prise dans la substance fructifère, montrant quatre ca- 
vités hyméniales entourées d’une zone de spores. (60 diamètres.) 

Fig. 11. Tranche extrêmement mince, prise au bord d'une cavité, et montrant 
la disposition des spores. Les basides qui les supportent sont peu apparents. 
(300 diamètres.) 

Fig. 42. Filaments anastomosés , composant la substance gélatineuse de la volve. 
(200 diamètres.) 

Fig. 13. Cellules arrondies, formant la substance de l'axe central. (200 diam.) 


ADDITIONS A LA FLORE DU BRÉSIL MÉRIDIONAL. 


Description de genres nouveaux, et rectification de quelques anciens 
genres appartenant à la famille des MÉLASTOMACÉES ; 


Par M. C. NAUDIN, 


Docteur es-sciences. 
(Suite: voy. tom. IIT, p. 169) 
L | 
MONOCHÆTUM. 
(Arthrostemmatis species DC. Prod. IT, sectio V Monochætum .) 


Calyx 4-fidus ; tubo oblongo-campanulato, post anthesim sæpe 
nervis 8 instructo; divisuris tubo subæqualibus, acutis, simpli- 


NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. 119 
cibus, persistentibus aut caducis. Petala 4 obovata stamina 8, 
inæqualia ; filamentis complanatis, antheris subulatis, uniporosis, 
calcare varie conflato eas longitudine æquante et e filamento vel 
potius e connectivo postice ad insertionem orto munitis. Corona 
nectarea non manifesta. Ovarium fere omnino liberum, basi tan- 
tummodo costis 8 interdum evanidis adhærens, subtetragonun , 
apice villosum, 4-loculare. Stylus filiformis. Stigma punctiforme. 
Capsula calyce vel saltem calycis tubo persistente vestita, apice 
loculicide 4-valvis. Semina cochleata. — Frutices sufruticesque 
plerumque monticolæ in regno Mexicano necnon in Colombia et 
Peruvia huc usque cogniti; floribus roseis vel purpureis ; stami- 
nibus singulari modo inter Melastomaceas calcaratis notandi et 
in genus omnino naturale sociandi. 


M. latifolium, fruticosum suffruticosumve ; ramis fuscescentibus hinc et 
inde lineis duabus albicantibus (saltem in siccis speciminibus) notatis, pilo- 
sulis, ad nodos setulas verticillatas gerentibus ; foliis 5-6 centim. longis, 3 
latis, ovatis, subacuminatis, acutis, mollibus, integerrimis, supra inter ner- 
vos subtus autem in nervis nonnihil villosis interdumquefereglabris, præter 
nervulos marginales quintuplinerviis; petiolis circiter centimetralibus ; 
cymis pedunculatis, axillaribus terminalibusque 3-7-floris ; floribus pedi- 
cellatis, purpureis vel violaceis. — Calyx tubo oblongo-campanulato, in 
capsula 8-nervio ; divisuris limbi membranaceis, tubo longioribus, deci- 
duis. Petala omnino obovata, 3 1/2 centim. longa. Stamina inæqualia; 
k cum petalis alternantium antheræ extrorsum falcatæ, calcare horizonta- 
liter extenso et revoluto, filamento breviusculo applanato, 4 petalis op- 
positorum filamenta quam in prioribus longiora , pariter applanata, an- 
theræ introrsum falcatæ, calcare ascendente omnino in formam lanceæ 
conflato, acutissimo. — In regno Novo-Granatensi ( Venezuela, Caracas) 
reperit clar. J. Goudot; nec non a cl. Bonpland relatum. (Herb. Mus. 
Par.) 


M. umbellatum, fruticosum ; ramis e tetragonc teretibus, pilosulis ; foliis 
4-5 cent. longis, 2 latis, elliptico-lanceolatis, utrinque acutis, integerri- 
mis, supra inter nervos impressos glabros lineatim viilosulis, subtus contra 
nervis solis pilosis, septuplinerviis ; petiolis circiter centimetralibus ; flo- 
ribus ad apices ramorum in corymbos vel umbellas dispositis, violacec- 
purpureis.— Calyx tubo oblongo, purpurascente gradatim in pedicellum 
4-2 centim. longum abeunte ; divisuris membranaceis tubum paulo supe- 
rantibus caducis. Petala genitaliaque ut in præcedente. Ad ripas Ori- 

3 série. Bor. T. IV. (Juillet 1845.) 4 À 


50 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉ ES. 
noci legit cl Bonpland et circa Caracas Funck n° 337. (Herb. Mus. 
Par.) | 


M. fuscescens , caule ramisque teretiusculis, fuscescentibus , pilosis, ad 
nodos pilis brevibus patentibus coronatis ; foliis 3-4 centim. longis, 1 latis, 
lanceolatis, acutis , integerrimis, 5-nerviis, supra inter nervos lineatim 
villosis, subtus autem præcipue in nervis villosis ; petiolis 5 millim. longis: 
floribus ad apices ramulorum nunc solitariis nunc in corymbos pauci- 
floros dispositis ; pedicellis semi-sesquicentimetralibus ; calycibus in cap- 
sula matura 8-nerviis , divisuris persistentibus. — Flores suppetentes in- 
completi. — In Andibus Peruviæ circa Loxa reperit Bonpländ. (Herb. 
Mus. Par.) 

M. alpestre, fruticulosum ; ramis supremis subtetragonis, sparse pilosis ; 
foliis circiter 1 centim. vel paulo amplius longis, ovatis, subacuminatis, 
subintegerrimis, præter margines setuloso - ciliatos nervosque subtus 
sparse pilosulos glabris, trinerviis; floribus ad apices ramulorum nunc 
solitariis nunc approximatis ideoque corymbum pauciflorum mentienti- 
bus; calycibus sctulosis, purpurascentibus, laciniis persistentibus; petalis 
purpureis. — Calyx tubo campanulato, divisuris persistentibus. Petala 
videntur centimetralia. Stamina inæqualia ; 4 majorum calcar subtrique- 
trum, horizontaliter extensum ; minorum vero applanatum ascendens. — 
In Cordillieris mexicanis reperit H. Galeotti ad altitudinem 2660 met. A 
novembre ad aprilem floret. (Herb. Mus. Par.) 


M. rivulare, fruticosum ; ramis hirsutissimis, rufescentibus; foliüis bre- 
viter petiolatis 2 1/2-3 centim. longis, 7-10 millim. latis, ovato-oblongis, 
acutiusculis, integerrimis , utrinque (subtus etiam inter nervos) villosis, 
triplinerviis ; nervis impressis ; petiolis 2-4 mill. {ongis ; cymis multifloris 
axillaribus in paniculas terminales foliosas congestis ; calycibus intense 
violaceis ; floribus albis et roseis. — Calycis post anthesin tubus 8-ner- 
vius; limbi divisuræ tubum subæquantes persistentes. Pedicelli 1/2-1 
centim. longi. Petala obovata 8 millim. circiter longa. Staminum majo- 
rum antheræ subfalcatæ, calcare sursum revoluto; minorum antheræ 
rectæ calcare irreguiariter contorto, vel ascendente, non manifeste appla- . 
nato. — Secus rivulos circa Cacate (Chiapas) in regno Mexicano reperit 
Linden. Floret februario. (Herb. Mus. Par.) 


M. ensiferum, fruticosum ; ramis subdivaricatis tetragonis, sparse pilo- 
sulis, ad nodos pilis patentibus coronatis, demum epidermide in lacinias 
soluto glabratis ; foliis 1-2 centim. longis, 3-5 millim. latis, lineari-lan - 
ceolatis, obtusiusculis, integerrimis, supra glabris, subtus villosulis, parum 
conspicue trinerviis ; petiolis 2-4 mill. longis ; floribus ad apices ramulo- 
rum terminalibus, solitariis, roseis. — Calyx tubo hreviter villoso, pedi- 


| 


NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. ol 
cellum æquante ; divisuris roseis persistentibus. Petala late obovata ferme 
4 1/4 centim. longa. Staminum majorum antheræ longæ, subulatæ , ru- 
bræ, calcare cultriformi horizontaliter extenso, luteo ; 4 minorum calcar 
ascendens , antheræ luteæ. — In Cordiliier. mexicanis provinciæ Oaxaca 
legit Ghiesbreght. Octobre. (Herb. Mus. Par.) 


Obs. An affinis M. Candolleano? 


M. Hartwegianum, suffruticosum , erectum ; ramis novellis subtetrago- 
nis, veterioribus teretibus, hirtis ; foliis 4-5 centim. longis, 4 1/2 latis, 
ovato-lanceolatis, acutis, integerrimis, supra inter nervos seriatim parce- 

que villosis vel interdum fere omnino glabratis, subtus undique sed præ- 
_ cipue in nervis pariter villosis, adjectis nervis submarginalibus 5-nerviis 
et interdum subquintuplinerviis ; paniculis partialibus cymosis in pani- 
culam terminalem majorem, foliosam purpurascentem, floribus roseis di- 
gestis.—Calycis tubus oblongo-campanulatus limbi divisuras persistentes 
æquans. Stamina ut in M. ensifero.—In Colombia legit clar. Hartweg, et 
in locis humidis ad altitudinem 1000 metr. in Cordillier. mexicanis repe- 
rit cl. Galeotti. (Herb. Mus. Par.) 


M. triplinerve, fruticulosum ; ramis teretiusculis hirsuto-villosis, ad 
nodos setis verticillatis patentibus coronatis ; foliis 4 1/2-3 centim. longis, 
3-6 mill. latis, acutiusculis, integerrimis , supra inter nervos impressos 
glabros villosulis , subtus autem in nervis solummodo villosis, tripliner- 
viis, petiolis 2-4 mill. longis ; floribus ad apices ramulorum terminalibus, 
solitariis, roseis; capsulis nutantibus. — Calyx tubo oblongo-turbinato 
basi in pedicellum fere centimetralem gradatim abeunte, in capsula ma- 
tura 8-nervium ; divisuris tubo brevioribus, demum reflexis, persistenti- 
bus. Petala circiter 4 centim. longa, late obovata. Genitalia ut in #7 myr- 
toideo. — In Cordillier. mexicanis haud procul ab urbe Vera-Cruz ad 
altitudinem 1330 metr. reperit Galeotti. À junio ad octobrem floret. — 
(Herb. Mus. Par.) 


Obs. Primo aspectu M. ensifero affine , sed ab illo tamen facile 
distinguendum. 


SPECIES ADDENDE : 


9, Monochætum Candolleanum. — Arthrostemma calcaratum, DC. Prodr. 
I, p. 138. 

10. M. myrtoideum. — Rhexia myrtoidea, Bonpl. Rhex. tab. 3. — Ay-- 
throstemma myrtoideum, DC. 1. c. 

41. M. Bonplandii. — Arthrostemma Bonplandii, DC. A. €. — Rhexia ca- 
nescens, Bonpl. Rhex. tab, 18 non tab. 6. 


592 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. 


412. M. multiflorum. — Arthrostemma multiflorum, DC. 1 €. — Rhexia 
multifiora Bonpl. Rhex. tab. 16. 


SPECIES MIHI IGNOTEÆ : 


M.? dicranantherum, DC. — Arthrostemma dicrananthera, DC. 1. c. 
M.? lineatum. — Arthrostemma lineatum, DC. ibid. 


CYCNOPODIUM. 


(Deless. Icon. select. vol. 5, tab. 3.) 


Calyx 4-dentatus, tubo campanulato ; dentibus triangulari- 
acutis, simplicibus sed apice vix perspicue tuberculatis. Petala 
obovata, retusa. Stamina 8, subæqualia; antheris apice unipo- 
rosis, falcatis; connectivo postice ad insertionem filamenti in cal- 
car acutum adscendens producto. Ovarium ovatum, apice trunca- 
tum, liberum, 2-loculare. Stylus filiformis stigmate subulato ter- 
minatus. Capsula calyce persistente vestita, loculicide bivalvis ; 
valvis septiferis. Placentæ centrales parum productæ. Semina nu- 
merosa, oblongo-pyramidata, hilo terminal, uno latere linea 
nigra notata. Utrum frutex an arbor sit haud constat. 


Obs. Genus ad Miconiæas invito fructu capsulari referendum. 


C. latifolium, fere omnino glabrum; foliis latissime ovatis vel potius 
ovato-orbicularibus, obtusis interdumque acutiusculis, integerrimis, 7-9- 
nerviis, 4-4 4/2 decim. latis, paulo amplius latis ; paniculis terminalibus. 
— In insula Sancti-Vincentii. Ex herb. Bonpl. nunc Herb. Mus. Par. 


OCTOMERIS. 


Calyx octodentatus ; dentibus distantibus, angustis, basi mem- 
brana intus duplicatis ; tubo campanulato sæpe in lacinias irre - 
gulariter ad medium usque lacerato. Petala 8, cuneato-obovata, 
retusa, inæquilatera. Stamina 16 æqualia conformia :; antheris 
subulatis nonnihil falcatis, uniporosis; connectivo infra loculos 
non producto sed interdum postice tuberculato. Ovarium tubo 
calycis semiadhærens, ovatum, apice angustato profunde umbili- 
catum, 8-loculare. Stylus crassus stigmate clavato terminatus. 
Placentæ lamelliformes productæ margine incrassatæ , ovulis un- 


NAUDIN, — MÉLASTOMACÉES. 59 
dique coopertæ. Fructus (in una tantummodo specie nempe 
O. rostrata visus) bacca exsucca calyvce carnosiusculo vestita. Se- 
mina ovata nec angulata. 

Frutices Andini peruani vel Novo-Granatenses, hirsuti, floribus 
paniculatis, Miconias permultas facie referentes. 


O. rostrata, ramis supremis paniculisque terminalibus piloso-villosis 
rufescentibus vel ferrugineis ; foliis petiolatis, 4-1 1/2 decim. longis, 5-8 
centim. latis, ovalibus, acuminatis, acutis, tenuiter denticulatis, supra 
piloso-tuberculatis, subtus foveolatis, pubescenti-villosis, adjectis nervis 
marginalibus 7-9-nerviis. — GCalycis dentes brevissimi, tubus in lacinias 
obtusas irregulariter divisus. Petala fere 1 centim. longa, alba. Antheræ 
in rostrum longiusculum apice angustatæ. Connectivum postice ad inser- 
tionem filamenti nonnihil incrassatum. — Circa Cumbre prov. Caracas 
legit clar. Funck. (Herb. Mus. Par.) 


Var. 8 villosa omnino villosa, rufa ; antheris non omnino rostratis sed 
apice subulatis. An mera varietas? — Circa urbem Santa-Cruz prov. Cu- 
mana. (Herb. Mus. Par.) 


O. tuberculata, ramis supremis paniculisque terminalibus rufo-villosis 
petiolis sæpe villoso-purpureis ; foliis 12-18 centim. longis 5-7 latis, ovato- 
lanceolatis vel omnino lanceolatis, acuminatis, denticulatis, supra tuber- 
culato- pilosis , subtus foveolatis pubescentibus , adjecto utroque nervo 
marginali 7-9-nerviis. — Calycis dentes brevissimi, tubus in lacinias 3-5 
irregulariter divisus. Petala circiter 4 centim. longa. Antheræ falcatæ non 
rostratæ , connectivo postice supra filamenti insertionem tuberculo mi- 
nimo instructo. — In Andibus reipubl. Venezuelensis circa Zruxillo et 
_ Merida legit cl. Linden. (Herb. Mus. Par.) 


Obs. Species affinis O. rostratæ sed satis diversa. 


O. macrodon, ramis supremis, petiolis, foliis junioribus paniculisque 
dense villosis interdumque omnino crinitis, ferrugineis; foliis adultis 
1 1/2-2 vel etiam 3 decim. longis, 12-18 centim. latis, cordiformi-ovatis, 
acuminatis, crenulatis, supra pilosis subtus vix conspicue foveolatis, 7 ra- 
rius 9-nerviis ; paniculis subumbellatis, paucifloris, axillaribus terminali- 
busque.—Calycis dentes fere longitudine tubi, distantes, subulati, criniti. 
Petala ferme sesquicentimetralia, oblongo-cuneata, alba. Staminum 
connectivum nullo modo productum nec tuberculatum. — In Andibus 
reipubl. Venezuelensis circa Zruæillo et Lima legit cl. Linden et in prov. 
Caracas legit Funck. (Herb. Mus. Par.) 


ol ._ NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. 


SPECIES ADDENDA : 


Octomeris PBonplandii — Melastoma octona Humb. et Bonpl. Me- 
last. tab. 4. — Heterotrichum DC., IT, p. 173. 


STEPHANOTRICHUM. 


Calyx 6-7-fidus tubo turbinato; divisuris duplicatis ; exterio- 
ribus lineari-filiformibus longis, interioribus membranaceis bre- 
vibus obtusiusculis, cum prioribus basi connatis. Petala obovata. 
Stamina petalorum numero dupla, æqualia ; antheris subulatis, 
apice uniporoso extrorsum arcuatis ; loculis undulatis, connectivo 
postice crasso sed non producto. Corona nectarea intus ad basim 
staminum orta valde producta , in lacinias numerosas dissecta et 
filamentorum in calycis tubo insertionem obtegens. Ovarium om- 
nino liberum, oblongo-ovatum, infra apicem costatum umbilica- 
tum et styli basim cingentem nonnihil constrictum, 6-9-loculare. 
Stylus filiformis. Stigma obtusum. Placentæ lamelliformes pro- 
ductæ , ovulis undique coopertæ. Fructus ignotus sed verisimi- 
liter capsularis. 


S. hispidum, foliorum pagina inferiore inter nervos excepta totum pi- 
lis longis hispidum ; foliis petiolatis, 12-18 centim. longis, 6-9 latis, cor- 
diformi-ovatis, acuminatis, crenulatis, adjectis nervis marginalibus 7- 
nerviis; petiolis 4-5-centimetralibus; paniculis terminalibus. — Petala 
ferme 1 centim. longa. — Frutex reipubl. Novo-Granatensis indigenus , 
a clar. J. Goudot relatus. (Herb. Mus. Par.) 


CHASTENÆA DC. 
( Prodr. III, p. 102. — Deless. Icon. select. vol. 5, tab. 2.) 


Calyx late campanulatus, hemisphæricus interdumque dilatato- 
disciformis; limbo sæpius truncato, integerrimo vel sinuato (in 
C. longifolia 5-lobo), tuberculis quinque plus minus prominulis 
(dentium exteriorum rudimentis) extus munito. Petala 5, cum 
tuberculis calycinis altérnantia, obovata, retusa emarginatave, 
ante floris explicationem longe exserta. Stamina 10, antheris 
lineari-subulatis, rectis vel arcuatis, apice uniporosis ; connectivo 


NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. 99 
infra loculos non producto (in €. longifolia stamina non visa) sed 
postice ad insertionem filamenti inflato vel tuberoso. Ovarium 
basi lata sessile, liberum, 5-costatum , apice truncato umbilica- 
tum, 5-loculare. Stylus crassiusculus. Stigma punctiforme. Cap- 
sula calyce persistente vestita, loculicide 5-valvis , valvis medio 
septiferis. Placentæ productæ, margine incrassatæ ideoque sub- 
triquetræ, columellæ centrali affixæ. Semina oblonga interdum- 
que linearia, angulata, pyramidata , hilo terminali. — Frutices 
austro-americani, glabri vel in novellis parce furfuracei ; foliis 
petiolatis, floribus pedunculatis, majusculis in paniculas termi- 
nales dispositis. 

Genus Merianus affine, ab eis potissimum calycis et staminum 
fabrica differt. Davyis mihi etiam valde proximum videtur. 


l”. Tongifola, fere omnino glabra ; ramis e compresso teretiusculis ; fo- 
liis petiolatis, 8-12 centim. longis 2-3 latis, lanceolatis, acuminatis , re- 
mote denticulatis, 3-nerviis; petiolis 1-1 1/2 centim. longis ; floribus soli- 
tariis, terminalibus axillaribusque, pedunculis fructiferis. 4-6 centim. 
longis, supra medium articulatis. — Calyx limbo 5-sinuato vel potius 5- 
dentato, lobis distantibus extus tuberculo dentiformi munitis. Capsula 
matura umbilicata, 5-loba, diametro fere centimetrali. — In prov. Ca- 
racas legit cl. Linden. (Herb. Mus. Par.) 


Obs. Je conserve des doutes sur cette espèce, dont je n’ai pas 
vu la fleur, et qu'il faudra peut-être réunir aux Meriania; mais 
la forme de son calice, aussi bien que son port, la rendent en 
_ quelque sorte intermédiaire entre ce genre et les Chastenœæa. 


C. macrophylla, glaberrima ; foliis 7-10 centim. longis, 4-6 latis, late 
ellipticis, brevissime acuminatis, basi in petiolum nonnihil decurrente re- 
flexis, remote crenulato - dentatis, adjecto utroque nervo marginali 7- 
nerviis ; petiolo 3-4-centimetrali; umbellis paucifloris pariculam termi- 
nalem efficientibus. — Calyx hemisphæricus limbo vix conspicue sinuato. 
Petala 1 1/2 centim. circiter longa, inæquilatera. Antheræ æquales su- 
bulatæ, rectæ, poro minuto extrorsum apertæ; connectivi vesica termi- 
nali, appensa, rotundata. —In reipubl. Novo-Granatensi prope Santa-F'e 
de Bogota loco dicto La Pena vieja legit clar. Goudot, (Herb. Mus. Par.) 


C. coriacea,xamis tetragono-teretibus; foliis petiolatis, 4-5 cent. longis, 
1-3 latis, ellipticis, utrinque obtusiusculis, infra apicem remote sinuato-den: 


50 NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES, 


ticulatis, marginibus sæpe revolutis, supra glabris, subtus furfure tenui 
albo punctulatis, præter nervos marginales tri. v. triplinerviis, coriaceis ; pe- 
tiolis ferme centimetralibus ; cymis plerumque trifloris in paniculam bre- 
vem terminalem dispositis. —Calyx fere hemisphæricus, rugosus, interdum 
10-costatus. Petala 4 1/2 centim. et amplius longa, obovata, emarginata, 
interdum inæquilatera. Staminum filamenta lata, complanata. Antheræ 
minus arcuatæ, connectivi vesica inferne acutiuscula, nec omnino termi- 
pali ut in Ch. Merianiæ. — In monte Saraguru Peruviæ ex clar. Bonpl. 
nec non in Colombia ex cl. Hartwegg. (Herb. Mus. Par.) 


HENRIETTEA DC. 
Prod. II, p. 178. 


Calyx 5-6-dentatus ; tubo campanulato ; dentibus obtusis, extus 
infra apicem denticulo acuto munitis. Petala obovato-inæquila- 
tera, seta terminali sæpe (forsan semper) apiculata. Stamina ca- 
Iycis divisurarum numero dupla, æqualia ; antheris lateraliter 
compressis, apice subabrupte attenuato rostratis, uniporosis ; con- 
nectivo non producto. Ovarium tubo calycino inferne præsertim 
carnoso omnino adhærens, 5-6-loculare. Stylus crassus, sæpe 
birtellus, infra stigma obtusum nonnihil incrassatus. Placentæ la- 
melliformes plus minus margine incrassatæ. Fructus, teste Au- 
blet, saltem in À. succosa baccatus, calyce persistente obtectus. 
Frutices guyanenses brasiliensesque ; floribus majusculis, axilla- 
ribus, solitariis glomeratisve, calycibus dense ferrugineo-villosis. 


Obs. J’ai retranché de ce genre les deux espèces, que De Can- 
dolle y rapporte, avec doute, il est vrai, sous les noms de H ? 
Patrisiana et II ? ramiflora. Toutes deux s’éloignent trop de 


l’H, succosa , pris comme type de ce genre, pour pouvoir lui être 
réunies. 


Henriettea succosa, DC. Prodr. II, p. 178.-—Melastoma suc- 


cosa, Aubl. Guyane 1, p. 418, t. 162.— Ex herb. Mus. Par. et 
Deless. 


H. oblongifolia, foliis 1-2-decim. longis , 3-6 latis, ovato-lanceolatis 
omninove lanceolatis, oblengis, acuminatis, basi subobtusis, vix conspi- 
cue crenulatis vel subintegerrimis, supra sparse pilosis, subtus pube brevi 


NAUDIN. — MÉLASTOMACÉES. J1 


hispidula rufescenti scabriusculis, præter nervulos marginales tripliner- 
viis ; petiolis villoso-rufescentibus, circiter 1 centim. longis ; glomerulis 
paucifloris axillaribus, rarius in apice ramulorum terminalibus. — Frutex 
circiter trimetralis. Corolla pentapetala. Petala sesquicentimetralia , ob- 
ovata, inæquilatera, apiculata, purpurea.? — Crescit in Brasilia ad ripas 
fluviorum in terris arenosis. (Herb. Mus. Par.) 


1. Orinocensis, foliis 4-2 decim. longis, 3-4 latis, lanceolato-oblongis, 
utrinque acuminatis, subintegerrimis, supra glaberrimis (an glabratis ?), 
subtus breviter adpresseque rufescenti-tomentosis pilisque minutis con- 
spersis, triplinerviis ; petiolis uni-sesquicentimetralibus ; floribus axillari- 
bus solitariis (an semper ?). — Corolla plerumque 6-petala. Stamina 12. 
Ovarium 6-loculare. — Juxta ripas Orinoci. Specimen fere mancum tan- 
tummodo in Herb. Mus. Par. vidi. 


CHILOPORUS. 


Calyx campanulatus ; limbo obtusissime 4-lobo , lobis extus tu- 
berculo dentiformi munitis. Petala 4, reniformi-rotundata. Sta- 
mina 8 subæqualia æqualiave, brevia ; filamentis basi latis, trian- 
gularibus; antheris pyriformibus, loculorum pariete a connectivo 
crasso columnæformi secedente apice late hiantibus ideoque quasi 
bilabiatis; connectivo postice basi subgibbo. Ovarium omnino 
adhærens, depressum, 4-loculare. Stylus columnæformis, petalis 
vix longior, stigmate peltato terminatus. Placentæ productæ mar- 
gine incrassatæ. Fructus an baccatus? — Fruticulus in frigidis 
_ Andium indigenus, facie Miconias quasdam referens et inter mi- 
coniæas numerandus. 


C. andinus, ramis supremis pilosis demum glabratis ; foliis 5 centim. 
longis, 2-3-latis, ovatis, acuminatis, acutis, tenuiter remoteque infra api- 
cem denticulatis, supra glabris, subtus ad nervos pilosis, præter nervos 
marginales trinerviis; petiolis uni-sesquicentimetralibus; paniculis termi- 
nalibus ; floribus parvis. — Petala circiter 2 millim. longa, 3 lata, rubra? 
— Ad nivem deliquescentem in monte Zo/ima reïpubl. Novo-Granatensis 
reperit clar. Justin Goudot. (Herb. Mus. Par.) 


58 MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 
SIGNES- ABRÉVIATIFS. 


ce, calice. — S, sépale séparé. — p, pétale. — Æ, étamime, lorsqu'il n'y en a que 
d’une seule espèce. — E g, grande étamine (quand il y en a de deux sortes ). 
— e p, petite étamine {quand il y en a de deux sortes). — ov, Ovaire ou Ca- 
lice ouvert longitudinalement pour montrer la disposition et la forme de 


l'ovaire. — oc, ovaire coupé transversalement pour faire voir le nombre de 
loges et la forme des placentas. — g, graine. 


PLANCHE 2. 
I. A. Monochætum latifolium. F. Monochætum rivulare. 
B —— Bonplandii. IT. Cycnopodium latifolium. 
G: — multificrum. III. À. Octomeris rostrata. 
D — myrtifolium. « BB — tuberculala. 
E — ensiferum. CC.  — macrodon. 
PLANCHE 9. 
IV. Stephanotrichum hispidum. | VI. Henriettea. 
V. Chastenæa coriucea. VII. Chiloporus andinus. 


SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS APPARTENANT AU 
SOUS-GENRE THELYCRANIA ; 


Par M. C. À. MEYER. 


(Extrait des Mémoires de l'Acad. Imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1845.) 


TABULA ANALYTICA CORNI SPECIERUM. 


Folia alterna vel sparsa. .,. . : . . . (C. alternifolia. 
» Poppyiésita. 2 UE SAR 


Folia subtus setis bipartitis adpressis scabra. 
À. 
» bipartitis vel simplicibus patentibus hirta. 


© 


( Folia subtus setis elongatis lævissimis rufescentibus sericea. 


C. sericeu. 
» subtus setis brevibus tuberculatis albis scabra. . . . . 3 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 09 
( Discus depressus, calycis limbo humilior. 
» . pulvinatus, calycis limbo altior. er. 
Stylus apice clavato-incrassatus, parte incrassata lævi. 
»  cylindraceus, ad apicem usque (in sicco) striatus. 
Calycis dentes elongati lanceolati, panicula pilis elongatis lanuginosa 


\ 
( 
C. sericea. 


C2 
D Cr O0 #- 


[#1 


»  dentes breveslateovati, paniculasetulisscabra.C. australis. 
Folia basi rotundata subtus setis bipartitis densissime obtecta. 
C. Drummondi. 

»  basi attenuata, subtus setulis bipartitis raris adspersa. . . 7 
so subtus Gr Run C. pamculata. 
Iævia concolora. :. . . pr SNS PÉNStricte. 
et subtus glauca , calycis margo 4- SES 5 C. alba. 
» vix glaucescentia, calycis margo obsoletus. C. sibirica. 


eu 


©0 


Stylus apice clavato-incrassatus, parte incrassata Iævi. . . . A0 
»  cylindraceus, ad apicem usque (in sicco) striatus. : . . A4 


{ 
( 
1) 
e Folia subtus setis patentibus simplicibus hirta. . C. sanguinea. 


* » bipartitis hirta. . + C.'excelsa. 


Folia apice sensim acutata, subtus setis patentibus lævibus hirta. 
C. Californica. 

apice abrupte acutata, subtus setis patentibus scabris hirta. 

C. circinnata. 


CORNUS Tourne. 


Sect. TaezycraniA Endl. Flores corymbosi vel paniculati, exinvolucrati. 
L. Allernfoliæ. 


4, Cornus alternifolia L. fil. suppl., p. 125. 


_C. foliis sparsis late ellipticis ovatisve acuminatis basi rotundatis 
subcordatisve, subtus tuberculatis glaucescentibus setis (bre- 
vibus) bipartitis scabris setisque simplicibus scabris adspersis, 
nerviis lateralibus utrinque 5 ; cyma paniculata subovata gla- 
briuscula; calycis limbo subdentato : disco depresso; stylo 
cylindraceo ; nuce (subrotunda). 


C. alternifolia Herit. Corn., p. 10, tab. 6 (bona), Ræmer el 
Schult., Syst. veg. AI, p. 323. Mantiss. LUI, p. 251; DC. 
Prodr. IV, p. 271; Hooker F1. bor. Amer. 1, p. 275; Torrey et 
Gray F1. of North Amer. 1, p. 649; Spach, Hist. nat. des vé- 
gét. VIT, p. 92; Tausch in Flora XXI, p. 732! Schmidt ostr. 
Baumz. W, p. 15 et 16, tab. 70 (ic. rami florif, bona, rami fruc- 


60 MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 


tif. foliis oppos.); Duhamel ed alt. IT, p. 157, tab. 45 (me- 
diocr.). 


Species foliis sparsis (non oppositis) in genere distinctissima. Cortex 
ramorum virescens vel fuscescens, verrucis raris notata. Folia valde va- 
riant magnitudine et forma; plerumque folia sunt lato-elliptica , basi at- 
tenuata vel cuneata ; non raro basi rotundata vel interdum subcordata, 
apice sæpissime longe abrupteque cuspidato-acuminata, rarissime breviter 
acutata; sæpius 3 poil. longa, 48 v. 19 lin. lata, maxima 4 1/2 poll. longa, 
3 poll. lata, interdum (superiora) 2 poll. longa, 45 lin. lata; subtus tu- 
berculis plus minus glauca setisque dimorphis scabra, setis aliis bipartitis 
adpressis tuberculato-scabris non copiosis, nunc (in aliis speciminibus ) 
rarioribus ; aliis (in nervis nunquam deficientibus) simplicibus scabris pa- 
tulis, nunc solummodo ad nervos sitis, nunc per totam folii paginam in- 
feriorem dispersis ; nervi laterales semper utrinque 5 vel sub 6. Petiolr 
longitudine varii, 1 2 ad 2 1/2 poll. longi. Cymæ paniculatæ , subovatæ, 
subglabræ , ramis primariis alternis ramulisque linea pilosa notatis. Ca- 
lycis margo obsoletus, interdum distincte denticulatus. Discus depressus. 
Stylus À lin. vix longus, cylindraceus, apice non clavatus, in sicco ad api- 
cem usque striatus. (Drupa subrotunda, atro-violacea. Vux subrotunda, 
vix striata. Herit.) — Hab. in sylvis humidis et in fruticetis densis Ame- 
ricæ borealis, in Canada, in montibus Aleganicis ubique usque ad Caro- 
linam australem , nec non in parte occidentali provinciæ Kentuckensis. 
(Torrey, Gray.) 


IT. Oppositifohæ. 


I. Setæ in foliorum pagina inferiore bipartitæ , incumbentes. (Interdum pili 
simplices rari in nervis et in nervorum axillis.) 


2. Cornus alba L. (Mantiss. p. 40, Excl. syn. Amman. et pa- 
tria Sibiria). 

C. foliis oppositis late ellipticis (oblongisve) acuminatis basi at- 
tenuatis subtus tuberculatis glaucis setis (brevibus) bipartitis 
adpressis scabris adspersis, nervis lateralibus utrinque 6 ; cyma 
depressa setulis scabra ; calycis dentibus disco pulvinulo brevio- 
ribus ; stylo cylindraceo ; nuce compressa altitudine sua latiore. 


C. alba Jferit. l. c., p. 6 (Excl. syn. Pall. et Amman. et pair. 
Sibir.); DC. Prodr. IV, p. 172 (Excl. syn. Pall. et Amm. et pair. 
Sibir.); Hooker !, c., p. 276; Tausch I. c., p. 730! Schmidt [, c., 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 61 
p. 10 et 16 (Excl. syn. Gmel. et Pall. et patr. Sibir.), tab. 65 
(ic. bona). 


C. stolonifera Mich., fl. bor. Amer. 1, p. 92 (foliis differre vi- 
detur), Torrey et Gray I. c., p. 650. 


Ram sanguinei, lenticellis sparsis verrucosi, recti vel (adulti) recur- 
vati; ramuli juniores setulis bipartitis scabri. Folia petiolo 6-10 lin. longo 
fulta, exacte late elliptica, plerumque 3 1/2 poil. longa, 1 3'4 poll. lata, 
interdum (maxima) 5 poll. longa 2 1/2 poll. lata, apice semper abrupte 
et longe acuminata, basi breviter attenuata, subtus tuberculis minutis 
tecta, setulis brevibus adpressis bipartitis tuberculato-<cabris sparsis ad- 
spersa, in nervorum axillis sæpe pilis longis subbarbata, nervis laterali- 
bus utrinque (ut plurimum) 6 notata. Cymæ depressæ setulis minutis sca- 
bræ. Calycis denticuli parvi, sed conspicui, præsertim in floribus deflo- 
ratis, ovato-lanceolati, in fructu maturo plerumque marcescentes. Discus 
valde incrassatus, pulvinatus. Sfylus fere 4 lin. longus, cylindraceus , 
apice non clavatus, longitudinaliter (in sicco) striatus. Drupa alba, de- 
presso-subglobosa. Nux leviter compressa, obliqua, altitudine sua plus 
minus latior, nervis plurimis striata. — Hab. in ripis fluviorum et in spha- 
gnetis Americæ borealis, in Newfoundland, Canada (à 69° lat., Richards.) 
et in provinciarum Ohio et Missouri. (Torrey et Gray.) 


B angustifolia. — Folis oblongis latitudine triplo longioribus solum fo- 
liorum forma a genuina C. alba latifolia differt. Folia 3 vel'3 4/4 poll. 
longa et fere 3/4 poll. lata. — Vidi specimina culta. 


3. Cornus sibirica Loddig. (Loudon hort. Brit. 1830, p. 50). 


_C. foliis oppositis late ovato-ellipticis breviter acutatis acumina- 
tisve basi (sæpe) rotundatis, subtus subtuberculatis subconco- 
loribus v. subglaucescentibus setis (brevibus) bipartitis ad- 
pressis scabris adspersis, nervis lateralibus utrinque subsenis ; 
cyma depressa setulis scabra; calycis limbo obsoleto; disco 
pulvinato ; stylo cylindraceo; nuce compressa latitudine sua 
(plerumque longiore). 


C. sibirica Spach l. c., p. 94 (Excl. syn. Mill. ). 


C. purpurea Tausch! in Flora XX1 (1838), p. 731 ; W'alpers 
Repert. bot. II, p. hà5. 


C. alba Linn., ap. Torrey el Gray L. c., p. 650 (sed descriptio 


62 MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 


linnæana potius cum nostra C. alba quadrat.); Ledeb. F1. ross. 1, 
p. 379 (Excl. syn. pl.); Ledeb. F1, alt. I, p. 150 (Excel. syn. 
Spreng. et Schult.); T'urczan. Cat. baical.-dahur., in Bull. de 
la Soc. imp. des Nat. de Moscou. 1838, p. 93, n° 556; Pall. F1. 
ross. 1, p. 51 (Excl. syn. Lin.), tab. XXXIV; Pall. it. II, p. 224; 
Ill, p. 246 etp. 317; F'alk. top. beitr. IX, p. 117, n° 173. 


C. sanguinea Ledeb., F1. alt. 1. c., p. 149 (Excl. syn. præter 
Gmel.), et FI. ross. 1. c., p. 878 (p. p.); Pall. F1. ross., p. 50 
(p. p.); Pal. ü 1, p. 550, IT, p. 14; Georgi it. I, p. 199. 


Cornus n° 277 Amman. ruth., p. 198, tab. XXXIT! 


Cornus n° 33 Gmel. sib. IT, p. 163! (Excl. syn., præter Am- 
man. ). 


Ad C. albam proxime accedit et sæpissime cum illa confusa ; differt 
præsertim foliis subtus non vel vix glaucescentibus, vix tuberculatis, basi 
sæpius rotundatis, apice minus acutatis. Calycis limbo obsoleto, drupa 
ut plurimum ovata et nuce plerumque elongata. 

Frutex arborescens, turiones radicales nulli vel pauci. Zami purpurei, 
recti, patuli, vel rarius (ætate provectiore) recurvati, verrucis sparsis no- 
tati. Folia petiolata, petiolo 3-7 lin. longo, sæpe late ovato-elliptica, basi 
rotundata et apice breviter acutata; vel rarius late elliptica, illis €. alba 
similia, basi leviter attenuata, apice vero semper acumine breviore acu- 
tata; subtus subviridia vel subglaucescentia et vix distincte tuberculata setis 
brevibus adpressis bipartitis tuberculatis sparsis scabra, in nervorum axil- 
lis sæpe pilis simplicibus barbata, nervis lateralibus utrinque 5 vel sæpius 
6 notata; 3 poil. circ. longa, 1 3/4 poll. lata, vel paulo majora, vel sæpe 
minora. /nflorescentia C. albæ. Calycis margo obsoletus; denticulis vix 
conspicuis, sæpe nullis. Stylus 1 lin. vix longus, cylindraceus, apice non 
clavatus, in sicco a basi ad apicem striatus, rectus vel basi subgenicula- 
tus. Drupeæ albidæ, cærulescentes vel cæruleæ sæpe in eodem frutice, ple- 
rumque ovatæ vel ovato-oblongæ, interdum drupis subglobosis inter- 
mixtæ. Vux compressa, sæpissime latitudine longior, oblonga vel elliptica, 
3 lin. longa, 1 1/2 lin. lata, vel obovata, 2 1/2 lin. longa, 4 1/2 lin. lata, 
vel interdum (in baccis subglobosis) illis C. a/bæ similis, semper inæqui- 
latera et nervis 40 striata. — Hab. præsertim in Sibiria orientali, Kamts- 
chatka ! Dahuria pr. Selengisk. ! (Planta foliis subtus magis glaucescenti- 
bus.) Irkutsk ! Krasnojarsk (Turez.) ; in regione altaica rara, ad Kundoma! 
et Tom! circa pagum Tschagirka (Ledeb.); prope Tobolsk., ad fl. Ir- 
tysch, in districtu Barabensi et ad fl. Ob. (Falk.) ; Tobolio ad Ischim us- 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 63 


que fluvium , circa Kusneziam urbem (Amman) ; prope Sterlitamak et 
Ufa (Pall.) ; in sylvis hunidis Sibiriæ uralensis borealis supra Werchoturje 
satis communis (Pall.); prope Archangel. in omnibus nemoribus humidis! 
{Bohuslaw.) ; in districtu Wjatka! 


h. Cornus paniculata Herit. (Corn., p. 9, tab. 5). 


C. foliis oppositis ellipticis late ellipticis subovatisve acuminatis 
basi attenuatis cuneatis, subtus glaucis tuberculatis setis (bre- 
vibus) bipartitis adpressis scabris raris adspersis, nervis latera- 
libus utrinque subquaternis ; cyma paniculata subovata subgla- 
bra ; calycis dentibus disco depresso sublongioribus ; stylo cy- 
lindraceo; nuce (subrotunda). 


C. paniculata Rœm. et Schult. I. c., 322 ; Mantass. {. c., p. 250; 
DC. Prodr. IV, p. 271; Hooker I. c., p. 275; Torrey et Gray 
L ©, p. 650; Spach I. c., p. 98; Tausch l. c., 732; Schmidt 
oestr. Baumz. l: c., p. 13 et 16, tab. 68 (ic. bona). 


Species €. albæ proxima et specimina latifolia interdum ægre ab illa 
dignoscenda ; differt foliis basi plerumque magis attenuatis subtus setulis 
raris adspersis subglabris, nervis lateralibus paucioribus; cyma panicu- 
lata subglabra ; disco depresso vix pulvinulato ; calycis dentibus longio- 
ribus. 

Éami purpurascentes vel virescenti-purpurascentes, adulti grisei, len- 
ticellis parvis numerosis adspersi, graciles ; juniores glabri (non glaber- 
rimi). Pefioli 3-5 lin. longi. Folia subtus tuberculis glaucescentia, setulis 
raris incumbentibus brevibus bipartitis scabris adspersa subglabra, nervis 
et nervorum axillis glabris (non barbatis) ; plerumque exacte elliptica, 
basi angustata, cuneata, apice longe acuminata, 2 poll. longa, 9 v. 10 lin. 
lata, vel paulo minora, vel majora, ultra 3 poll. longa, 4 1/2 poil. lata ; 
superiora ramulorum floriferorum sæpe latiora, ovato-elliptica, basi mo- 
dice attenuata, apice longissime cuspidato-acuminata, maxima cum acu- 
mine fere 4 poll. longa, 2 poll. lata ; vel late ovata, basi attenuata (non 
rotundata), apice acuminata, 20 lin. longa, 13 v. 14 lin. lata ; nervi late- 
rales utrinque plerumque 4, rarissime 5, in foliis infimis interdum 3. 
Cymæ plerumquæ paniculatæ, ovato-hemisphericæ, setulis minutis raris 
adpressis adspersæ, subglabræ. Calycis dentes mediocri quam in C. alba 
longiores, illis €. sericeæ vero certe breviores, ovati, acuminati. Discus 
depressus vel leviter pulvinatus. Stylus 1 lin. longus, cylindraceus , sub-- 
Sligmate leviter incrassatus et (in sicco) a basi ad apicem striatus. (Drupa 


6l MEYER. —— SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 


alba, subrotunda. Vux subrotunda, lineata. Herit.) — Hab. in umbrosis, 
collibus et fluviorum ripis a Canada et Americæ provinciis septentriona- 
libus ad Carolinam, et occidentem versus usque ad Mississipi (Torrey et 
Gray). 


5. Cornus stricta Herit. (Corn., p. 8, tab. 4). 


C. foliis oppositis late ellipticis acuminatis basi (plerumque) atte- 
nuatis, subtus concoloribus lævibus setulis (brevibus) bipartitis 
raris adpressis scabris adspersis subglabris , nervis lateralibus 
utrinque 4 ; cyma paniculata subovata subglabra; calycis den- 
tibus disco depresso longioribus : stylo cylindraceo ; nuce 
(ovata). 


C. stricta Rœm. et Schult. !. c., p. 322; Mantiss. l. c., p. 250; 
DC. Prodr. IV, p. 271; Hooker l. c., p. 275 ; Torrey et Gray 
l. c., p. 651; Spach l. c., p. 96; Schmudt. œstr. Baumsz. |. c., 
p. 42 et 16, tab. 67 (ic. opt.). 


C. paniculatæ valide affinis et ab illa ægre dignoscitur ramis ramulisque 
crassioribus rigidioribus, foliis crassioribus subcoriaceis utrinque viridi- 
bus, antheris cærulescentibus. Zami rigidi, purpurascentes, subverrucosi. 
Petioli lin. 2-5 longi. Folia elliptica, basi acutata, apice acuminata, subtus 
viridia, non glauca neque tuberculata, setulis incumbentibus parvis bi- 
partitis scabris raris adspersa, subglabra, nervis lateralibus utrinque 4; 
majora 3 1/2 poll. longa , 20 lin. lata; alia sæpe minora. /nflorescentia 
et flores C. paniculatæ. Calycis tubus minus dense albo-sericeus, fructi- 
ferus subglaber; dentes quam in antecedente specie majores. Anfheræ 
cærulescentes. (Drupa globosa, cærulea. Schm.) — Hab. in paludibus 
Virginiæ usque ad Georgiam (Torrey et Gray); ad margines rivulorum a 
Carolina ad Canadam etiam in Mexico inter Tampico et Real del Monte 
(DC.). 


Obs. Cornus glabrata Benth., in Hind’'s Botany of the Foy. 
of Sulphur fase. IT, p. 18. C. paniculala et proxima et vix satis 
diversa. Vidi specimen valde incompletum, floribus fructibusque 
destitutum. 


6. Cornus Drummondi C. A. M. 


C. foliis oppositis late ellipticis ovatisve acuminatis basi rotun- 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 65 
datis subtus tuberculatis setisque (elongatis) bipartitis ad- 
pressis scabris dense incanis, nervis lateralibus utrinque sub- 
quinis; cyma depressa setulis incumbentibus scabra ; calycis 
dentibus disco depresso longioribus; stylo cylindraceo ; nuce…. 


C. alba, Hooker Drummond’s collect. in Hooker’s companion to 
the bot. mag. X, p. 485. N° 366! 


Species foliis subtus undique setis elongatis bipartitis scabris incum- 
bentibus dense obtectis incanis insignis ; differt præterea a C. alba foliis 
basi rotundatis ut plurimum ovatis, disco depresso, dentibus calycis ma- 
joribus: a €. australi foliis subtus tuberculatis , stylo cylindraceo , non 
apice clavato; a C. sericea setis scabris, stylo cylindraceo ; a C. paniculata 
et C. stricta foliis basi rotundatis et inflorescentia exacte cymosa. 

Rama rigidi, stricti, cortice in sicco nigricante tecti, subverrucosi; ju- 
niores setulis bipartitis adpressis scabri, canescentes. Petioli 3-5 lin. 
longi. Folia plerumque exacte ovata, basi rotundata, apice cuspidato- 
acuminata, acumine Gbtuso ; alia 2 1/2 poll. longa, fere 1 1/2 poll. lata ; 
alia majora , 4 poll. longa, fere 22 lin. lata; folia in ramo inferiora mi- 
nora, ovato-elliptica, basi subrotundata ; omnia subtus incana, dense tu- 
berculata et setis quam in C. alba longioribus bipartitis scabris incum- 
bentibus (pro more C’. floridæ) dense vestita, Submicantia; supra intense 
viridia, setulis numerosis bipartitis incumbentibus scabra. /nflorescentia 
cymosa, fere ut in Sambuco nigra, 6 poll. circ. lata, depressa, ab ima basi 
in ramos sæpissime 5 divisa, setulis incumbentibus scabra ; sæpe adest flos 
longe pedicellatus in cymæ dichotomiis. Calyx setulis canus ; limbus qua- 
dridentatus ; dentibus in speciminibus floriferis e prov. Nouv.-Orléans bre- 
viores ovati, acuti; in speciminibus magis defloratis e provincia Texas 


 longiores, ovato-lanceolati. Petala in sicco flavescentia, anguste oblonga, 


obtusiuscula, externe setulis scabra. Discus depressus. Filamenta petalo- 
rum longitudine. Antheræ fuscescentes. Stylus filamentis paulo brevior, 
1 lin. circ. longus, cylindraceus, apice paülo incrassatus et, in sicco, per 
totam longitudinem striatüs. Sfygma subcapitatum. Fructus ignotus. —In 
Nouv.-Orléans legit Drummond (1838, n° 138)!; in provincia Texas Dr. 
Wiedemann !.… 


7. Cornus australis CG. À. M. 


C. foliis oppositis late subovato-ellipticis breviter acutatis basi 
(sæpius) rotundatis, subtus lævibus concoloribus setis (brevibus) 
sparsis adpressis bipartitis scabris adspersis, nervis lateralibus 


utrimque A; cyma depressa setulis svabra; calycis dentibus 
3° série. Bor. T. IV. ( Août 1845.) , 5 


66 MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 
disco depresso longioribus late ovatis; stylo apice lævi clavato ; 
nuce subglobosa. 


C. sanguinea Güldenst. It. 1, p. 189, 28h, 421, 425, 198, 
IT, p. 27, Falk. topogr. Beutr. TE, p. 117 (p. p.); Pall. F1. ross. I, 
p. £0 (p. p.); Ledeb. FI. ross. IE, p. 878 (p. p.); Bieb. F1. taur. 
cauc. 1, p. 142, n° 284 (Excl. syn. Præter Habl.). Meyer Enum. 
cauc. casp., n° 402; Hohenacker. Enum. Elisabethpol., in Bul- 
let. de la Soc. imp. des Nat. de Mosc. 1833, p. 217; Hohenack. 
Enum. T'alüsch., ibid. 1838, p. 266: Karelin. Enum. Turcum. 
et Persiæ , ibid. 1839, p. 156, n° 578; Eichw. pl. nov. casp. 
cauc., p. 22; Koch. Cat. pl., in Linnœa XVI, p. 366; Sibth. F1. 
græc. prodr. 1, p. 104? Grisebach. Spicil. FT. rumel et bithyn. 1, 
p. 388? W'ahlemb. plant. in Oriente a te A lect., Isis XXE 
(1828), p. 982? 


C. citrifohia ’ahlenb. 1. c.? (Excl. syn. Amman., ad Rhamn. 
Dähuric. pertin., et syn Pall., ad €. sibaricam spectant). Differt 
a nostra specie foliis colore flavescente subtus glabris. 


Species C. sanguineæ proxima a qua foliorum indumento statim distin- 
guitur ; Cum €. sericea stylo convenit, sed reliquis characteribus valde dif- 
fert; a C. sibirica recedit calycis dentibus, diseo depresso, stylo apice 
clavato et nucis conformatione. 

Rama virescentes vel sordide purpurascentes, subverrucosi; juniores 
setulis adpressis scabri. Petioli 3-6 lin. longi. Folia late ovato-elliptica, 
basi sæpissime rotundata, rarius leviter acutata; apice breviter abrupte 
acutata, ramorum non floriferorum sæpe longe acuminata ; majora 2 poll. 
longa, 4/2 poll. lata. maxima 35 1/2 poll. longa, 2 poll. lata, aka minora; 
inferiora exacte elliptica; supra intense viridia (in speciminibus fructiferis 
pallidiora) ; subtus pallide viridia (sed non glauca neque tuberculata) et 
solummodo setis brevibus bipartitis incumbentibus tuberculato -scabris 
adspersa (nullis setis simplicibus patentibus hirta vel in nervorum axillis 
barbata ), nervis lateralibus utrinque semper A notata. Cyma depressa, 
setis parvis adpressis scabra. Calycis limbus quadridentatus ; dentibus la- 
*. tissimis ovatis acuminatis ; tubus setulis bipartitis adpressis canus. Discus 
depressus. Stylus 2 lin. longus, filiformis, apice incrassato-clavatus, clava 
viridi lævi (non striata) cæterum (in sicco) longitudinaliter striatus. Drupa 
olobosa purpurea. Nux subglobosa.—Hab. prope Byzantiam, in Tauria, 
in provinciis caucasicis ubique , tam cis, quam trans Caucasum, a Ponto- 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 67 


Euxino usque ad mare Caspium ; in nemoribus promontorii Caucasi occi- 
dentalis versus Anticetam (alt. 550 hexap.) in monte Beschtau (alt. 210-250 
hexap.) in nemoribus et sylvis provinciæ Lenkoran, in depressis ad mare 
Caspium et in montibus Talusch (usque ad alt. 500 hexap.); in Persia 
provinciis caspicis Gilan et Astrabad ; in provinciis trans Caucasum fre- 
quens. 


8. Cornus sericea L. (Mantiss alterna, p. 199). 


C. foliis oppositis ovato-ellipticis, late ellipticis oblongisve acumi- 
natis basi rotundatis v. attenuatis, subtus (sæpe) lævibus con- 
coloribus vel subglaucis, setis bipartitis (elongatis) lævissimis 
incumbentibus (sæpissime) subsericeis nervis lateralibus utrin- 
que 5 cum ramulis cymaque depressa lanuginosis ; calycis den- 
tibus elongatis ; disco depresso; stylo apice lævi clavato ; nuce 
subglobosa. 


C. sericea AHerit. l. c., p. 5, tab. 2 (ic bona ad var. £ perti- 
net); Rœmer et Schult. !. c., p. 820. Mantiss. |. c., p. 259; 
DC. Prod. . c., p. 272 (Excl. var. y); Hooker. |. c., p. 276; 
Torrey et Gray l. c., 651; Spach l. c., p.99; Tausch. L. c., 
p. 782; Schmidt. l. e., p. 9 et 16, tab. 6h (ic opt. ad var £ 
spect. ). 


« ovatifolia : foliis ovato-ellipticis basi rotundatis subtus rufo- 
sericeis. 

8 oblongifolia : foliis ellipticis oblongisve basi attenuatis ; ju- 
nioribus subtus rufescentibus adultis glabratis. 


y? Schützeana : foliis oblongis basi attenuatis, subtus tubercu- 
latis glaucescentibus, setis rufescentibus (etiam in foliis) nullis. 
C. sericea ? Schütze pl. eæsicc. ; Arrow wood dict. 


Species setis in pagina foliorum inferiore bipartitis elongatis lævissimis 
rufescentibus , nervis subtus ramulis junioribus et cyma lanuginosis , nec 
non dentibus calycis elongatis distincta. 

Ram adulti saturate rubro-violacei , subverrucosi; ramuli juniores uti 
inflorescentia pilis mollibus lævibus patulis plus minus lanuginosi. Petiolr 
vix semipollicares, lanuginosi. Fo/ia subtus plerumque non tuberculata, 
pallide viridia, rarius subglaucescentia et subtuberculata, setulis brevibus 
bipartitis scabris adpressis raris adspersa, aliis setis bipartitis elongatis 


68 MEVER: — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS: 


lævissimis rufescentibus adpressis, in « copiosis, in B paucioribus (in foliis 
adultis deciduis, in > deficientibus subsericea et in nervis pilis mollibus 
simplicibus Iævibus lanuginosa ; in var. .« Ovala vel ovato-elliptica, basi 
rotundata, apice abrupte longeque acuminata, majora 3 1/2 poll. longa, 
9 poll. vel 2 1/4 poll. lata, akia minora ; — in var.  folia basi plerumque 
attenuata, late elliptica, cum acumine 3 v. 3 4/2 poll. longa, 18-20 lin. 
lata, vel exacte elliptica 2 1/4 poll. longa , 1 poil. lata, vel suboblonga, 
3 poll. longa , 4 poll. vix lata infima interdum lanceolata , 4 4/2 v. 1 3/h 
poll. longa, 7 lin. lata; — in var. y oblonga, utrinque attenuata , 2 1/2 
poll. longa, 40 lin. lata, vel 3 poll. longa, 7 lin. circ. lata. Cyma depressä 
non paniculata. Calycis lanuginosi dentes elongati tubi longitudine, sub- 
lanceolati. Discus depressus. Séylus 1 1/2 lin. longus apice clavato lævi, 
cæterum (in sicco) longitudinaliter striatus. Drupa ovato-subglobosa, cæ- 
rulea. Nux in var. « subglobosa, costata, sulcata ; — in var. B subovata, 
subcostata. — Hab. (à et B) ad fluviorum margines et in pratis humidis 
Americæ septentrionalis, a Canada usque ad Georgiam et Louisianam 
(Torrey et Gray); — yprope Washington lecta (Schütze). 


If Fotia subtus setis vel pilis bipartilis simplicibusve patentibus hirta. 
9. Cornus sanguinea L. (Sp. plant: ed. 1, p. 117). 


C. foliis oppositis oblongis ellipticis v. ovato-ellipticis abrupte 
breviter acutatis basi attenuatis v. rotundatis, subtus lævibus 
concoloribus setis (mediocribus) simplicibus scabris patentibus 
curvatis subhirtis, nervis lateralibus utrinque À ; cyma depressa 
hirsutiuscula ; calyeis dentibus disco depresso longioribus ; 
stylo apice lævi clavato; nuce globosa. 


C. sanguinea Teri. L. c., p. 5; Rœmer et Schult. l. c., p. 320. 
Mantiss. L:c., p. 219; DC, Prodr 1, C5 D. 272 06pactl"t., 
p. 97; Schmidt 1. c., p. 11 et 16, tab. 66 {ic opt. var &) ; Wuld. 
et Guimpel deutsch. Holzart. tab. 3 (ic. bona ad var. $ pertin.) ; 
Duhamel ed. alt. 1, p. 153, tab. 4h (bona ad var. « spect.) ; 
Engl. bot., tab. 249 (ic mediocr. inter var. « et£ media}; fl. den. , 
tab. 481 (ic satis bona var. «); Pall. F1. ross. X, p. 50 (p. p., cum 
C. austral. confus.); Ledeb. FI. ross. 11, p. 378 (p. p. excel. syn. 
mult.); Güldenst. it. 1, p. 108, IT, p. 127, 199, etc., usque ad, 
p. 34h; Gmel. jun. IV, p. 16; Falk. topogr. Beytr. I, p. 117 ? 
(excel. patr. Terek et Cauc.); Hoefft. cat. Kursk., p. 42; Besser 
Enum., p. 7, n°176; Eichw. naturh. Skizze v. Lith.. Folh., Po- 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 69 
dol., p. 153, n° 337; Fleischer et Lindem. F1, d. Ostseepror., 
p. 63; Luce FI. Osil., p. 58. 

a communs ; foliis ellipticis oblongisve basi attenuatis. 
6 latifolia ; foliis (sæpius) ovato-ellipticis ovatisve basi rotun- 
datis. 


Sürps a reliquis speciebus setis in foliorum pagina inferiore viridi sim- 
plicibus curvatis scabris diversa. 

BRami graciles, atropurpurei vel purpurascenti-virides vel sæpe uno la- 
tere purpurei, altere virescentes, subverrucosi ; juniores hispiduli. Petiolr 
k v. lin. longi. Fo/ia substantia tenui membranacea, sæpius elliptica, 
basi plus minus attenuata, 3 poll. longa, 15 lin. lata ; —vel ovato-elliptica, 
basi subrotundata , 2 1/2 poll. longa , 1 1/2 poll. lata; — vel, in var. B, 
illis €. circinnatæ subsimilia, ovato-suborbiculata, 2 1/2 poll. longa, 2 1/4 
poil. lata ; — interdum oblonga, basi valde attenuata 2 3/4 poll. longa, 
vix 1 poil. lata; — rarius obovato-eiliptica, apice latiora, rotundata et 
abrupte breviterque acutata, basi attenuata 2 3/4 longa, apice 1 1/2 poll. 
lata ; interdum occurrunt folia maxima, late ovata, basi rotundata, 4 poll. 
longa basi 3 poll. lata ; folia omnia subtus sunt pallide viridia (non glauca 
et non vel obsoletissime tuberculata ), setis simplicibus (rarissime bipar- 
titis) tuberculato-scabris curvatis atque patulis plus minus hirta, nervis 
lateralibus utrinque 4, rarissime 5 notata. Cyma (interdum subpaniculata) 
depressa, setulis patulis hirsutiuscula. Calycis dentes late ovati, cuspidati, 
disco depressa longiores. Sfylus 2 lin. longus, longitudinaliter {in sicco) 
angulato-striatus, apice semper clavato-incrassatus, parte incrassata lævi 
(non striata). Drupa sanguinea , globosa. Vux majuscula, globosa, non 
costata.—Hab. (« et B) præsertim in Europa media, Germania ! frequens, 
Gallia (pr. Dole!), Italia superiore (Bertol.), in regno Neapolitano? 
(Ten.), Gottlandia! {latifolia), in imperio Ruthenico occurrit imprimis 
in regione temperata , in insula Osilia! (latifolia), Curonia, Livonia ! 
(Segewold! Kokenhusen! latifolia), prov. Pskow! Lithuania (Vilna !), 
Volhynia ! Podolia, Kiew, Ucrania! Cherson, Poltawa! Jekaterinoslaw ! 
Kursk! Voronesch! ad Tonain (Güldenst.), Viatka, ad fl. Kama (Falk.), 
prope Archangel! (Bohuslaw.) 


10. Cornus excelsa H. B. K.(Nov. gen. sp. pl. ed. in fol. IL, 
p. 839). 

C. foliis oppositis late ovatis ovato-ellipticis, ovato-oblongis vel 

oblongis acuminatis basi rotundatis vel acutatis, subtus lævibus 

concoloribus setis (mediocribus) bipartitis scabris patentibus 


70 MEYER. 


SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 
subrecurvatis hirtulis, nervis lateralibus utrinque sub-h ; cyma 


depressa hirsutiuscula ; calyeis dentibus disco depresso sub- 
longioribus; stylo apice lævi clavato, nuce… 


« Schiedeana : foliis longitudine duplo longioribus late ovatis 
vel ovato-ellipticis abrupte acuminatis basi (plerumque) rotun- 
datis. 


C. tolucensis? Schlecht. (non H. B. Kunth) de plant. mexic., 


in Linnœæa vol. 9, p. 604! et vol. 5, p. 171; Cornus n° 2717 
Galeotti pl. exsice. Mexic.! 


6 Hartwegiana : foliis latitudine triplo longioribus ovato-oblon- 
gis sensim acuminatis basi rotundatis. 


C. excelsa Benth. Hartweg., p. 60, n° 465! Humb. B. K. 


1, ©. ? (Descrip. paululum düffert) ; Rœmer et Schult. L. ce. Man- 
hss., 249 ; DC. Prod. IV, p. 670? 


y Beyrichana : folüs latitudine triplo longioribus oblongis 
abrupte acuminatis basi acutis. 


C. asperifolia Beyrich. pl. amer. exsiec.] C. tolucensis H. B. 


Kunth. I. c.? (Descrip. in speciminib. nostris bene quadrat) Rœ- 
mer et Schult. 1. c., p. 250? DC. 1. c.? 


Tres stirpes sub hac specie, mihi non satis cognita nec quoad synony- 
miam bene erecta, dubitanter conjunxi, foliorum forma (charactere in hoc 
genere nimis variabili} differunt, sed reliquis notis inter se conveniunt; a 
proxima (. sanguinea præsertim setis patentibus in foliorum pagina infe- 
riore bipartitis diversæ. 

Planta Schiedeana. Ramt purpurascentes vel purpurascenti-grisei, len- 
ticellis parvis sat copiosis tecti; ramuli juniores petiolique A-5-lineares 
setulis minutis patulis scabri. Folia membranacea, sed satis firma , supra 
intense viridia et setulis adpressis bipartitis scabra ; subtus pallidiora 
(non glauca neque tuberculata), setis bipartitis scabris, aliis adpressis, 
aliis longioribus patentibus sparsis adspersa, subhirtula , nervis laterali- 
bus, utrinque 3 v. 4 notata ; alia late elliptica, 3 poll. circ. longa, 1 1/2 
poil. lata, basi rotundata, apice longe abrupte acuminata, acumine sub- 
mucronulato ; — alia ovato-elliptica, basi rotundata, apice longe acumi- 
nata 2 1/2 poll. longa, 1 1/4 poll. lata ;—alia maxima, late ovata, 4 poil. 


MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 71 
jonga, 2 poll. lata; — interdum oblonga , longissime acuminata, basi 
acuta , 2 1/2 poll. longa , 1 poll. jata. /nflorescentia C. sanguineæ , pube 
parva patula scabra. Flores albi, illis C. sanquineæ similes. Sfamina co- 
rolla æquantes. Sfylus 2 lin. longus, apice incrassato-clavatus, inferne 
(in sicco) striatus. Pentes calycis sublanceolati, disco depresso altiores. 
Drupa cærulea (ex Schiede). 

Planta Âartwegiana. Rama rigidi, purpurascentes, tuberculis parvis 
numerosis notati;, ramuli juniores pube minuta rara adspersi. Æolia 
quoad pubescentiam cum planta supra descripta conveniunt, consistentia 
sunt firmiora fere subcoriacea, nervis lateralibus utrinque 3 v. 4 notata, 
ovato-oblonga, ex rotundata basi sensim in acumen prælongum mucro- 
nulatum vel, mucrone deciduo , obtusiusculum attenuata, 2 1/4 poll. 
longa, 3/4 poll. lata; — vel 2 1/2 poll. longa, 11 lin. lata ; — vel etiam 
4 3/4 poil. longa, 1/2 poll. lata. Reliqua ut in planta Schiedeana, præter 
calycis dentes paulo brevicres latioresque. 

Planta PBeyrichiana. Rama graciliores, purpurascenti- grisei, apice 
(petiolique 3 lin. longi) pilis parvis patentibus pro parte fuscescentibus 
hirtuli. Folia membranaceo-subcoriacea, in utraque pagina subconcolora 
subtus vix pallidiora, setis bipartitis patentibus numerosioribus mollioribus 
hirta, nervis lateralibus utrinque plerumque 3 insignita, exacte oblonga, 
basi acutata, apice abrupte cuspidato-acuminata, acumine mucronulato ; 
inferiora fere 2 1/2 poll. longa, 9-11 lin. lata (adsunt folia minora) ; su- 
periora majora, 3 v. 3 1/2 poll. longa, 13 v. 14 lin. lata. /nflorescentia 
fructifera (flores stylique mihi ignoti) fere C. sanguineæ, subpaniculata, 
_ pilis parvis patentibus hirtula. Prupæ immaturæ subglobosæ , hispidulæ, 
calycis dentibus parvis ovatis acuminatis disco depresso altioribus coro- 
natæ. Vuzx subglobosa, dura. — Hab. « in Mexici sylvis jalapensibus et 
prope Chiconquiaco! (Schiede); prope Xalapam, alt. 4,000 p.! (Galeotti); 
. — $ in Mexici regione la Sierra dicta ! (Hartweg.) et prope urbem Mexico 
(Benth.); — > in Georgiæ fluvium Savannah! (Beyrich.) 


11, Cornus circinnata Herit. (Corn., p. 7, tab. 3). 


C. foliis oppositis ovatis suborbiculatisve abrupte acutatis bas: 
rotundatis subtus tuberculatis. glaucis, setis (longiusculis, ple-- 
rumque) bipartitis scabris curvatis patentibus hirtis, nervis la- 
teralibus utrinque 7; cyma subpaniculata depressa hirsutius-- 
cula ; calycis dentibus disco depresso longioribus; stylo striato ; 
nuce subglobosa, 


C. circinnata Rœmer et Schult. L. c., p. 321, Manthssa L. c., 
p. 250; DC. Prod, 1. c., p. 272; Hooker 1, c., p. 276; Torrey 


12 MEVYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 


et Gray L. e., p. 650; Spach L. c., p. 95? Schmidt L. e., p. 14 et 
16, ao. 69. 


Species C”. sanguineæ proxima, a qua distinguitur ramis valde verruco- 
sis, foliis ut plurimum amplissimis ovatis suborbiculatisve nervis laterali-- 
bus utrinque 7 v. 8 notatis et subtus tuberculatis atque glaucis, stylo 
apice non clavato. 

ami crassiores, purpurascentes v. viridi-purpurascentes dense verru- 
cosi ; juniores subglabri. Pefioli 4-6 lin. longi. Folia suborbiculata 3 1/2 
poil. longa, 3 1/4 poll. lata, vel minora, 2 1/4 poll. longa, 2 poll. lata ; 
maxima 4 3/4 poll. longa, 4 1/2 poll. lata ; — vel late ovata, 3 1/2 poll. 
longa, ? 1/2 poll. lata; — vel late elliptica, 3 poil. longa, 2 poll. lata; 
— vel etiam oblongo-elliptica, 3 1/4 poll. longa , 1 1/2 poll. lata, vel 
h 4/4 poll. longa, 2 1/2 poll. lata; basi sæpissime rotundata et non raro 
subtruncata ; apice semper abrupte breviterque acutata vel acuminata ; 
nervis lateralibus utrinque 7 vel 8 (rarius et non nisi in foliis minoribus 6) 
notata; subtus tuberculis minutis dense obtecta, glauca et setis quam in 
C. sanguinea longioribus mollioribus scabris curvatis crispatisve patenti- 
bus bipartitis (raro bipartitis radio altero breviore), interdum simplicibus 
hirta, in nervorum axillis barbata. C’yma subpaniculata, depressa, hirsu- 
tiuscula. Calycis dentes late ovati cuspidati, disco depresso (sæpissime) 
paulo longiores. Sfylus longitudine lineam vix excedit, cylindraceus, 
apice non clavatus, in sicco ad apicem usque striatus, stigmate majusculo 
terminatus. Drupa subglobosa (dilute cærulea, demum albida, Herit.). 
Nux, in speciminibus inspectis, subglobosa, subcostata. — Hab. in ripis 
umbrosis fluviorum Americæ septentrionalis a Canada usque ad montes 
Virginiæ et in parte occidentali Indianiæ, non frequens (Torrey et Gray). 


12. Cornus Californica C. A. M. 


C. foliis oppositis ovatisve acutiusculis v. sensim acuminatis basi 
rotundatis , subtus tuberculatis glaucis setis (elongatis) bipar- 
titis sublævibus crispatis patentibus hirtis, nervis lateralibus 
utrinque sub-6 ; cyma depressa hirsutiuscula ; calycis dentibus 
disco depresso sublongioribus ; stylo cylindraceo; nuce sub- 
globosa. 


C. circinnata ? Cham. , in LinnϾa IX, p. 139. 


C. alba 8 Hooker !, c., 276. C. alba Hooker, in Bolany of Bee- 
chey voy. p. 142. 


MEYER. —- SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 73 


C. sericea 8? T'orrey et Gray l. c., p. 652. 
C. pubescens Nuit. Mss., et Torrey et Gray l. c. (non Willd.), 


Ad C. sanguineam et C. circinnatam accedit, differt foliorum forma et 
præsertim setis in foliorum pagina inferiore lævibus (non vel obsoletissime 
tuberculato-scabris) a C. alba distinguitur, præter foliorum indumentum 
etiam foliis basi rotundatis apice sensim acutatis, calycis dentibus longio- 
ribus et nucis conformatione ; — a C’. sericea omnino differt. 

Specimina complura coram habeo, quæ inter se paululum differunt. 

Specimina fructifera, prope St.-Francisco lecta. Æamuli atropurpurei, 
subverrucosi; juniores subpilosi. Petioli 3 v. 4 lin. longi. Folia ovato- 
elliptica, basi rotundata, apice leviter sensim (non abrupte) acutata, fere 
2 poll. longa, pollicem lata, supra atroviridia , subrugosa , setulis bipar- 
titis adpressis scabra ; subtus tuberculis dense obtecta, cinerascentia , 
setis brevibus bipartitis asperis adspersa et aliis setis bipartitis mollibus 
longiusculis patentibus crispatis lævibus hirta; nervis lateralibus utrin- 
que 6. /nflorescentia fructifera cymosa, coarctata , setis patulis hirsutius- 
cula. Calyx canescens, dentibus ovatis acuminatis disco leviter pulvinato 
vix longioribus. Stylus vix 1 lin. longus, cylindraceus, apice vix incras- 
satus (non clavatus), per totam longitudinem (in sicco) striatus. Sfigma 
Mmajusculum. Drupa alba, subglobosa. Nux subglobosa , interdum leviter 
depressa, interdum paulo (vix) compressa, sæpe obtuse costata. Speci- 
mina autumnalia , iterum florentia, cum præcedentibus lecta. Æami cras- 
siores, atropurpurei. Petioli à v. 5 lin. longi. Folia ovata, basi rotundata, 
apice sensim attenuata , acutissime acuminata, nervis lateralibus utrin- 
que 7 notata, supra atro-viridia, rugosa et lineata, pagina inferiore ut in 
Speciminibus supra descriptis ; majora 3 poll. circ. longa, fere 1/2 poll. 
 lata. Cyma subpaniculata, depressa pilis longioribus hirta. Calycis dentes 
disco depresso longiores. Corolla Cornt albæ. Antheræ, ut videtur, fusces- 
centes. Séylus 1 lin. fere brevior, cylindraceus, apice non claÿatus. 

Specimina in California prope coloniam Ross lecta. 

Biami rigidi, subtuberculati, purpurascentes vel virescentes. Petioli 
subsemipollicares. Folia quoad indumentum cum speciminibus prope 
St.-Francisco lectis conveniunt, in nonnullis speciminibus sunt elliptica 
vel potius ovalia basi leviter rotundata , apice obtusiuscula, acutiuscula 
vel leviter acuminata, 4 1/2 poll. cire. longa, 12 v. 13 lin. lata; in 
aliis Speciminibus majora, 3 1/2 poll. longa , 1 3/4 poll. lata; maxima 
fere 5 poil. longa, 2 1/2 poll. lata, ovato-elliptica, acutiuscula vel sensim 
(non abrupte) acuminata, nervis lateralibus utrinque 5 vel 6 notata. Cyma 
subpaniculata, densa, depressa, hirsutiuscula vel glabrescens. Flores et 
fructus utin planta prope St.-Francisco lecta. Discus depressus. — Hab. 


71 MEYER. — SUR QUELQUES ESPÈCES DE CORNUS. 


in Hitore occidentali Americæ septentrionalis (Hooker) in California prope 
St.- Francisco ! (Cham.) et prope coloniam Ross. ! 


SPECIES ADDENDA, 


13. Cornus brachypoda C. À. M. 


C. foliis oppositis late oblongis subellipticis acuminatis basi atte- 
nuatis , subtus tuberculatis glaucis setis (brevibus) sparsis ad- 
pressis bipartitis scabris adspersis, nervis lateralibus utrinque 8; 
cyma paniculata subglabra, pedicellis ovario brevioribus ; ca- 
lycis dentibus disco depresso (cyath. formi) longioribus ovatis ; 
stylo apice lævi clavato ; nuce… 


C. alba T'hunb. Fl-jap., p. 63 (Excel. syn.?). 


Species bene distincta, inter C. australem et C. sericeam inserenda ; 
habitu ad (€. albam accedit, characteribus vero cum €. australi magis 
convenit ; differt ad illa foliorum nervis lateralibus numerosioribus, pe- 
dicellis perbrevibus, disco depresso cyathiformi, stylo apice clavato ; ad 
hoc recedit nervorum numero , pedicellorum longitudine et foliis basi 
vaide attenuatis subtus tuberculatis atque glaucis. ami purpureo-nigri- 
cantes, verrucis raris notati ; juniores setulis minutis bipartitis incumben- 
tibus adspersi. Folia opposita, petiolo 9-15 lin. longo fulta, illis €. alhr 
similia, 3-4 poll. longa , 1 1/2-2 poll. lata basi attenuata, apice longe 
acuminata , nervis lateralibus utrinque 8 notata, subtus glaucescentia et, 
ut in C. alba, tuberculata. /nflorescentia fere C. paniculatæ setulis raris 
Scabra; pedicelli breves, infimi longitudine calycem æquantes superiores 
calyce breviores. Calycis tubus setis bipartitis incumbentibus canus ; 
limbus ad basim usque in dentes 4 ovatos acutos patulos divisus. Pefala 
(ut videtur) alba, Séylus C. sanguineæ, apice clavato-incrassatus et lævis, 
inferne striatus. #iscus cyathiformis, depressus, calycis dentibus brevior. 
Fructus non vidi. — Hab. in Japonia. 


NOTE SUR L'ANATOMIE DE L'OROBANCHE ERYNGIT Vaucs. ; 


Par M. P, DUCHARTRE, 


Docteur ès-sciences. 


Il existe, comme on le sait, un certain nombre de plantes qui 
semblent former dans le règne végétal une catégorie particulière 


DUCHARTRE. — ANATOMIE DE L'OROBANCHE. 19 


par leur mode de végétation et par leur aspect : ce sont les plantes 
parasites sur des racines d’autres plantes, ou les vraies parasites. 
Cette singularité de végétation et d'apparence extérieure paraît 
devoir se rattacher à une structure diflérente de celle des végé- 
taux ordinaires. En effet, les observations qui ont été faites jus- 
qu’à ce jour sur quelques unes d’entre les vraies parasites ont 
appris que leur organisation est caractérisée, sous plusieurs rap- 
ports, par des traits particuliers. Je crois cependant qu’à certains 
égards on à généralement exagéré les particularités d’organisa- 
tion qui signalent la plupart d’entre elles : c’est ce que semblent 
prouver quelques recherches que j'ai faites il y a peu de temps, 
et dont je crois devoir donner une idée en peu de mots. 

On avait posé comme une règle générale que les vraies para- 
sites sont constamment dépourvues de stomates. Il est probable 
qu'on avait été conduit à cette conclusion générale soit par des 
recherches insuffisantes , soit parce que, les stomates ne se mon- 
trant ordinairement que sur les organes verts et foliacés, on avait 
supposé qu'ils devaient manquer sur l’épiderme des parasites 
dans lesquelles on ne trouvait ni la couleur ni la consistance qui 
sont habituelles chez les feuilles des plantes ordinaires : cepen- 
dant; dans mes travaux sur la Clandestine, j'avais déjà démontré 
l'existence de stomates bien formés et nombreux sur les écailles- 
feuilles , comme sur la tige de cette plante remarquable ; d’un 
autre côté, M. Schleiden avait également signalé ces organes 
chez le Lathræa squamaria , sans entrer, il est vrai, dans aucun 
détail , ni sur l’état sous lequel ils se montrent, ni sur les parties 
qui les portent, mais en termes assez précis pour faire admettre 
comme exact un fait énoncé si positivement par un observateur de 
ce mérite. À 

Depuis peu de temps , j'ai eu occasion d'étudier l’organisation 
de l'Orobanche Eryngii Vauch. ; or j'ai reconnu que cette plante 
possède des stomates : dès lors il est à présumer que ses congé- 
nères possèdent également ces petits appareils. 

Les stomates de l’Orobanche Eryngü sont formés, comme 
d'ordinaire, de deux cellules courbées en rein; mais ces cellules 
présentent une particularité remarquable : elles renferment des 


76 DUCHARTRE. — ANATOMIE DE L'OROBANCHE. 


grains de fécule bien caractérisés, incolores, bleuissant fortement 
par l’iode, souvent assez nombreux pour remplir leur cavité. L’a- 
réole comprise entre ces deux utricules stomatiques, ou l’ostiole 
du stomate, est plus petite, mais, du reste, absolument de même 
configuration que ‘celle des plantes ordinaires. J’ai reconnu l’exis- 
tence de ces petits appareils sur la corolle, sur le calice, sur les 
écailles-feuilles, sur la tige elle-même, dans sa partie supérieure ; 
ils m'ont paru plus nombreux et plus rapprochés, toute propor- 
tion gardée , sur le calice que sur les autres parties de la plante. 
Je n’ai pu au contraire réussir à en découvrir sur plusieurs grands 
“lambeaux d’épiderme détachés des étamines et du pistil, et je 
crois dès lors pouvoir affirmer qu’ils manquent sur l’un et l’autre 
de ces organes. 

Voilà donc encore un genre dont les plantes, malgré leur pa- 
rasitisme , malgré leur coloration et leur organisation, échappent 
à la prétendue loi générale, et rentrent dans la catégorie com- 
mune. 

Je dois faire ici un rapprochement qui me paraît n'être pas 
tout-à-fait dépourvu d'intérêt. D’après les observations de M. Bow- 
mann sur le Lathræa squamaria, d’après les miennes sur le 
Lathrœæa clandestina , les feuilles-écailles de ces deux plantes sont 
creusées de grandes lacunes remplies d’air, dont les parois sont 
tapissées d’une sorte de papilles ou de poils capités assez remar- 
quables ; chacun d’eux, en effet, présente à l'extrémité d’un court 
pédicule, composé presque toujours d’une seule cellule, une tête 
renflée, le plus souvent tri- ou quadrilobée, dont chaque lobe est 
formé par une cellule distincte ; un très petit nombre de ces poils 
ou de ces papilles s'étend même à la surface externe des feuilles 
jeunes et du calice jeune aussi de la Clandestine. Or des poils 
d'une forme analogue se montrent abondamment sur les organes 
floraux , sur les feuilles et même sur la tige de notre Orobanche : 
seulement leur partie étroite, ou le pédicule, est déjà plus allongée 
que dans les lacunes de la Clandestine, sur les organes floraux , 
et beaucoup plus encore sur les écailles-feuilles et sur la tige. Sur 
ces dernières parties, ce sont décidément des poils capités glan- 
duleux, dont la tête est même formée de plusieurs cellules réunies 


BUCHARTRE. -— ANATOMIE DE L'OROBANCHE. 77 


en une sorte de disque circulaire. Ces divers degrés de dévelop- 
pement dans ces poils de l’Orobanche me paraissent expliquer la, 
nature des papilles des Lathræa. 

L'examen anatomique de la tige de l’'Orobanche Eryngü Vauch. 
m'a conduit à divers résultats , dont voici les principaux. 

M. Ad. Brongniart a signalé l’absence des rayons médullaires 
dans les tiges de certaines Crassulacées (voy. Mém. sur le Sigil- 
laria elegans; Archiv. du Mus., 1839), et ce fait paraît être à 
peu près général chez les plantes de cette famille. Tout récem- 
ment, le même savant a reconnu l'existence de la même particu- 
larité d'organisation chez le Melampyrum sylvatieum (voy. son 
Rapport sur mon Mémoire au sujet de la Clandestine ; Comptes- 
rendus de l'Inst., 28 avril 1845). J’ai moi-même reconnu cette 
absence complète de rayons médullaires dans la tige du Lathræa 
clandestina (voy. Observ. sur la Clandestine d'Europe (extrait) ; 
Ann. Sc. nat., septembre 18/45), et je viens de la retrouver, cet 
été, dans le Melampyrum arvense. Enfin M. de Jussieu a égale- 
ment signalé un fait analogue dans la tige du Paisoma aculeata 
(voy. ses Élém. de Bot., p. 76). A la liste encore peu nombreuse 
de plantes dicotylédones dépourvues de rayons médullaires , il 
faudra dorénavant joindre le genre Orobanche; car, dans la tige 
de l’'Orobanche Eryngu, je n’ai rien vu qui ressemblât à ces lignes 
de cellules horizontales ; je les ai cependant cherchées avec soin 
sur un bon nombre de coupes transversales et longitudinales, soit 
passant par l’axe, soit tangentielles. Sur les coupes, on reconnaît 
que la tige de cette plante se compose : 1° extérieurement, d’une 
couche de cellules étroites épidermiques ; 2° sous celle-ci, d’une 
zone corticale épaisse, parfaitement continue, formée de cellules 
à parois minces , dont le diamètre est plus grand que celui des 
cellules de l’épiderme, et va d’abord en croissant de l’extérieur 
vers l’intérieur, pour décroître ensuite d’une manière très mar- 
quée plus intérieurement. Ces cellules sont allongées, surtout les 
plus intérieures, qui prennent les caractères de cellules libé- 
riennes , seulement à parois médiocrement épaisses; elles sont 
toutes d’une transparence qui établit une ligne de séparation 


78 DUCHARTRE. — ANATOMIE DE L'OROBANCHE. 


nettement prononcée entre cette zone corticale et la suivante ; 
3° celle-ci est la zone fibro-vasculaire, que l’on peut, je crois, 
qualifier de ligneuse ; elle se compose d’une série de gros fais- 
ceaux fibro-vasculaires, dans lesquels les vaisseaux sont entourés 
de cellules allongées, à parois épaisses et consistantes , opposant 
au scalpel une résistance assez forte. Celles de ces cellules paren- 
chymateuses qui entourent immédiatement les vaisseaux sont les 
plus étroites, et leurs parois sont les plus épaisses ; à mesure qu’on 
s’écarte du centre vasculaire du faisceau , en allant soit vers les 
deux côtés. soit surtout vers le centre de la tige, on les voit aug- 
menter de diamètre, et leurs parois diminuent en même temps d'é- 
paisseur : par là elles passent insensiblement aux grandes cellules 
de la moelle, sans qu’il paraisse possible d'établir une ligne de 
démarcation entre les deux. Il en résulte également que les divers 
faisceaux fibro-vasculaires , dans les tiges jeunes, sont distincte- 
ment séparés l’un de l’autre par des cellules larges, mais dans 
lesquelles on ne peut trouver la moindre ressemblance avec des 
rayons médullaires , puisqu'elles sont allongées dans le sens de 
l’axe de la tige , disposées même en séries longitudinales , tandis 
que sur des coupes transversales on ne les voit nullement rangées 
en séries rayonnantes. Dans les portions âgées des tiges, les cel- 
lules parenchymateuses à parois épaisses s'étendent assez à droite 
et à gauche de chaque gros faisceau, dans la portion exactement 
sous-corticale, pour former sur ce point une ligne continue ou fort 
peu interrompue. 

Les diverses cellules allongées de la tige de l’Orobanche Eryn- 
gu, et plus particulièrement celles d'assez grand diamètre, pré- 
sentent sur leurs parois une forme particulière de ponctuations 
dont je ne connais pas d’analogue, et qui, sous un grossissement 
d'environ 250 fois, ressemblent à une sorte d’>x4 couché. 

D’après la tige rapide que je viens de donner, il ne 
paraît guère possible d'admettre chez l’Orobanche l'existence 
d’un étui médullaire , puisqu'on ne peut tracer une ligne de dé- 
marcation entre la moelle et les cellules de la zone ligneuse, puis- 
que, de plus, on ne trouve de vaisseaux qu’au centre de chaque 


MIQUEL. — ANNOTATIO DE OVULO C3CADEARÜM. 79 
faisceau fibro-vasculaire. Cette absence d’étui et de rayons mé-. 
dullaires établit une ressemblance anatomique entre la tige des 
Orobanches et celle de la Clandestine. 

Quant aux vaisseaux qui entrent dans la structure de l’Oro- 
banche Eryngii, ils sont tous de petit diamètre, et ils m'ont paru 
appartenir sans exception à la catégorie des fausses trachées, en 
prenant ce mot dans sa signification la plus large. Parmi ces vais- 
seaux, la plupart présentent une spire très distincte, dont les 
tours, se continuant régulièrement dans une grande longueur , 
sont uniformément et largement espacés. Dans ce cas, l'intervalle 
entre les tours de spire est généralement égal à trois ou quatre 
fois la largeur de la spiricule elle-même: cependant, dans d’au- 
tres cas, l’espacement est moindre. On voit également ces fausses 
trachées anastomoser les uns aux autres les tours de leur spiri- 
cule, et devenir ainsi des vaisseaux réticulés, mais tenant encore 
de fort près aux fausses trachées proprement dites , à spiricule 
continue et lâche. 

J’ai inutilement cherché dans cette tige de vraies trachées dé- 
roulables et à spiricule non adhérente. Je n’ai rien vu non plus 
qui rappelât les grands vaisseaux à très large ouverture qui abon- 
dent dans la tige de la Clandestine, et qui constituent une modi 
fication particulière de vaisseaux ponctués, laquelle peut être con- 
sidérée comme consistant en vaisseaux réticulés, dans lesquels 
les mailles du réseau sont devenues très nombreuses et fort pe- 
tites. 


:ANNOTATIO OBSERVATIONIBUS DE OVULO CYCADEARUM ADDENDA 


Auctore F.- A. GUIL. MIQUEL. 


(Conf. has Annal. 1845, vol. III, p. 493.) 


Paucas tantum observationes post conscriptam hanc disserta- 
tionem feci, nimirum de ovulis Cycadis circinalis ex insula Java 
acceptis, quæ ob embryonem in omnibus deficientem haud fecun- 
data est videbantur. — Formationem cavitatum propriarum 


80 MIQUEL. — ANNOTATIO DE OVULO CYCADEARUM. 


amnii et massæ cellularis 1is contentæ a fecundatione pendere 
L c., p. 199, suspicatus sum, cum in ovulis Cycadis revolutæ 
non fecundatis nec has partes nec ullum embryoblastani e massis 
illis cellularibus verisimiliter oriundi, vestigium unquam invenis- 
sem. Idem nunc in viginiti ovulis C. circinalis sterilibus confir- 
matum video, in quibus omnibus albumen reperi bene efforma- 
tum, apice truncatum et amnio exsiccato calyptratim obtectum, 
sed absque ullo saccorum (corpusculorum Brownii) vestigio. 

In quibusdam autem casibus, absque pollinis efficacia saccos 
illos efformari posse, testem nunc habemus certissimum. Cel. 
Brown enim versioni anglicæ dissertationis suæ de embryogenesi 
Coniferarum, postscriptum adjecit, in quo hæc leguntur : « With 
respect to Cycadeæ, Whatever opinion may be adopted as to the 
precise mode of action of the pollen in that family, it is certain 
that the mere enlargement of the fruit, the consolidation of albu- 
men, and the complete formation of the corpuscula in its apex are 
wholly independent of male influence , as Ï have proved in cases 
where pollen could not have been applied, namely in plants both 
of Cycas and Zamia (Encephalartos) producing female flowers in 
England at a time when male flowers were not known to exist in the 
country » (Ann. of. nat. histor. May 1844, — separ. impr. p. 7). 

Ex his observationibus concludi potest, massam cellularem quæ 
in saccis illis normaliter invenitur, haud esse tubi pollinici pro- 
geniem (1). | 


(4) Conf. icon. in Observat. meis tab. 8, fig. 2-5. Z, explicatione tabul. L. c. 
ad fig. 3, massa hæc cellularis cum utriculis primordialibus Mohl comparatur, 
haud ex mea sententia, et iis quæ (in diss.) de origine embryoblastani ex hac 
massa cellulari protuli, pæne contrarium. Formatur enim cellulis regularibus arcte 
inter se connexis et corpus sistit plane diversum ab utricula quem Moblius pri- 
mordialia vocat. Membrana saccorum propria compagis tenacioris est ita ut té- 
nacissima e cellulis formata videatur ïis similibus, quibus epidermis plantarum 
constat. 


ÆTHIONEMATIS, 
CRUCIFERARUM GENERIS, SPLCIES NOVA PEDEMONTANA, 


Descripta à J, GAY. 


ÆTHIONEMA R. Br. 


Characteri generico naturali addendæ notulæ sequentes. — Re- 
ceptaculum floris (ut Teesdaliæ) emarginato-bilobum, lobis valle- 
cula discretis, antico altero, altero postico, ovatis vel truncatis, 
margine brevissimo sed distincto basim sepalorum interiorum 
dorsalem munientibus. Glandulæ hypogynæ placentariæ nullæ, 
valvares 4, minutissimæ, globosæ, utrinque 2 filamentis brevio- 


ribus appositæ. 


ÆTHIONEMA THOMASTANUM N. 


A. suffruticulosum, humile, foliis oblongis, filamentis longioribus 
unidentatis, siliculis in racemum crasse ovoideum vel cylindra- 
ceum imbricatis, unilocularibus, uniovulatis, monospermis , 
latissime alatis, apice basique emarginatis, alis integerrimis 
vel denticulatis, stylo auriculis triplo breviore, seminibus oblon- 
so-trigonis, lævissimis. 


Habitat in vallis Augustanæ superioris vallecula Cogne, ad viam 
qua ex vico cognomine per juga col de l’Arrietta ad vallem de 
Ponte iter est, infra mapalia Chavanasse, extremo Laricis termino, 
regione scilicet alpina inferiore (circiter 1,800-2,000 metr. 
s. m.), locis declivibus, inter lapillos solutos, quo loco deflora- 
tam et fructiferam partimque maturam amicissimus E. Thomas 
legebat anno 1845, die julii 29a. — Descriptio ex plantis bene 
multis, ipse quas inventor mihi, Baccis Helvetiorum commo- 
ranti, siccas alias, alias pyxide reconditas vivasque adhuc, die 
Augusti 5° largiebatur, itinere vix absoluto, | 


ladiz fiiformis, palmaris, apice in fibras multas capillares divisa, an- 


nosorum speciminum longior multo crassiorque (pedem fere longa, pen- 
3° série. Bor. T. IV. (Août 1845.) » 6 


82 J. GAY. — ESPÈCE NOUVELLE D'ÆETHIONEMA. 

nam fere anserinam crassa), plane lignosa. Caudex brevis, hypogæus, 
plus minusve ramosus, duriasculus, non tamen lignosus. Caules ex uno 
caudice 2-10, herbacei, annui, gemmulis ex basi persistente ortis iisdem- 
que sub anthesin obscuris quotannis renovandi, erecti vel adscendentes, 
digitales vel palmares, à basi inde foliati, simplicissimi, filiformes, ut tota 
planta glaberrimi. Folia sparsa, carnosa, glauca, plana, elliptico-oblonga, 
obtusa , in petiolum brevissimum abrupte attenuata, decidua, ima mi- 
nora , elliptica. Znflorescentia racemosa , pedicellis fructiferis erectis non 
arquato-deflexis. //ores (paucissimi qui supersunt) parvi, 3 millim. cum 
petalis longi. Calyx, corolla, filamenta et glandulæ hypogynæ eædem om- 
nino quæ /Æ4h. saxatilis. Ovarium primis vitæ stadiis biloculare , loculo 
altero sterili al{ero uniovulato, mox vero, evanido dissepimento tenuis- 
simo , vixdum fecundatum uniloculare! Siliculæ in racemum densum 
crassumque, ellipsoideum vel cylindraceum , e viridi violaceoque ele- 
ganter variegatum imbricatæ (ut /Z#4. Buxbaumu), pedicello persistente 
maturæ deciduæ, uniloculares, invarie monospermæ (ex fructibus 52, 
cum) junioribus tum perfectis), Ilævissimæ, a latere compressæ, dorso la- 
tissime alatæ, 7-8 millim. longæ, 9-10 millim. cum alis latæ (siliculis 
Ath. saxatilis fere duplo majores), apice basique emarginatæ, area lo- 
culamenti albida, lanceolata, antica plana, postica (ad axem quæ spectat) 
carinato-convexa, alis area mox descripta plus triplo latioribus, compli- 
cato-reflexis (non inflexis neque explanatis), membranaceis, venosis, e 
viridi glaucis, violaceo-late marginatis, margine integerrimis vel eroso- 
denticulatis, stylo filiformi, capitellato, alarum auriculis plus triplo bre- 
viore (unum vix millim. longo). Semen ex apice loculamenti pendulum , 
oblongum, prismatico-obtuse trigonum, flavescens, 2 millim. longum, 
unum vix latum (quan /Æ#h. saxatilis Auplo longius), entegumento proprio 
tenuissimo , lævissimo ! (non papilloso -tuberculato neque sub aqua fer- 
vida echinato), cofyledonibus flavescentibus, oblongis, obtusis, facie pla- 
nis, dorso convexiusculis, radicula teretiuscula, mediæ cotyledoni incumr: 
bente, vel ad latus alterum parum declinata. 


OnsErvATIO, À congeneribus omnibus in Prodromo Candol- 
leano quæ tom. 1, pag. 209, enumerantur planta videtur distin- 
guenda. Ab Æth. saæatili, gracili et Buxbaumü, sola quæ mihi 
(in herbario Charpentieriano) coram sunt, distinctissima certo, 
quorum siliculas etiam maturas biloculares, et semina tuberculata, 
sub aqua bulliente quasi mucilaginosa cellulisque elongatis undi- 
que echinata video. Peregrinanti desunt species reliquæ, quarum 
quæ siliculis bilocularibus atque di-vel tetraspermis instructæ des- 
cribuntur, Æth. cristatum, coridifolium et stylosum, a nostra 


DECAISNE. —- SUR LE GENRE GOUDOTIHA, 09 
quoque diversissimæ existimandæ. Conferendæ restant species 
duæ , siliculis unilocularibus monospermis cum nostra congruen- 
tes, Chia altera (-Æth. palygaloules DC.), altera Hispanica (Æth. 
monospermum R. Br.), quæ, cum alpinæ longe non sint, sed re- 
gionum ad austrum remotarum calidiorumque incolæ, a nostra 
quoque planta diversæ præjudicandæ forent, etiam si seminibus 
lævibus convenirent, quod minime expectandum, si quidem Can- 
dollius semina sub lente muriculata inter notas /Éthionematis ge- 
nericas enumerat. Prorsus nova igitur planta nostra videtur, e 
seminibus lævissimis inter cognita Æthionemala anomala, quamvis 
sine dubio congener. | 

Dabam Baccis Helvetiorum, anno 1845, die Augusti 10a. 


DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE PLANTES 
CROISSANT SUR LES PARTIES LES PLUS ÉLEVÉES DU TOLIMA ; 


Par M, J. DECAISME, 


Cette plante, découverte en février 1828 par M. Goudot, à la 
limite inférieure des neiges du Tolima (4° AG’ lat. N., 77° 78 
long.), dans les Andes de la Nouvelle-Grenade, est remarquable 
par ses caractères tranchés de végétation. Elle forme sur le sol, 
à la hauteur de 4,600 à 5,000 mètres (2,300-2,500 toises), des 
toulles irrégulières peu élevées et tellement compactes , que le pied 
qui les foule n’y laisse, pour ainsi dire, aucune trace, Ces sortes 
de gazons, ordinairement bombés et presque hémisphériques , 
plongés par leur partie inférieure dans la vase ou le sable dé- 
trempé par la fonte des neiges, occupent parfois plusieurs mètres 
de superficie, et contrastent agréablement, par leur belle teinte 
verte, avec la végétation appauvrie des Æ{chemailla aphanoides , 
Myrrhis andicola, Fagrosa aretioides, Draba alyssoides, Gentiana 
foliosa , associés au Culcitium rufescens, découvert d’abord sur 
le Pichincha par MM. de Humboldt et Bonpland, et recueilli plus 
tard au sommet du Tolima par M. Justin Goudot, auquel on doit, 
par les belles collections botaniques qu’il y a faites, les premières 

notions exactes sur la végétation de ce pic élevé, 


8 DECAISNE. — SUR LE GENRE GOUDOTIA. 


Malgré les caractères assez complets que j’ai pu constater sur 
cette plante, et tout en m'aidant du port qu’elle présente, je ren- 
contre cependant des difficultés pour fixer sa place dans l’ordre 
naturel. Son aspect général rappelle, à s'y méprendre, celui de 
lPOreobolus, avec lequel elle ne présente néanmoins aucune ana- 
logie par l’organisation de la fleur; son périanthe pétaloïde et 
coloré l’éloigne des vraies Joncées, quoique cependant ses prin- 
cipaux caractères l’en rapprochent, ainsi que des Mélanthacées, 
chez lesquelles on observe des plantes dioïques. Dans l’état actuel 
de nos connaissances, plusieurs petites familles sont tellement liées 
les unes aux autres dans le groupe des Monocotylédones, qu'il m'est 
difficile et, pour ainsi dire, impossible de savoir avec précision à 
laquelle je dois rapporter aujourd’hui le Goudotia. Dans ce doute, 
je le place à la suite des vraies Joncées, et près des Mélanthacées, 
mais sans attacher à cette dernière place une importance décidée. 
Peut-être un jour, l’étude des fruits mürs, et surtout celle de la 
graine, qui m'a manquée, conduira-t-elle à une classification plus 
satisfaisante que celle que je propose aujourd’hui. 


GOuDOTIA. Gen. nov. 


Flores abortu dioici. Znvolucrum 3-phyllum, foliolis minimis 
scariosis. Perianthium 6-phyllum, foliolis petaloideis æquilongis, 
æstivatione involutis. Masc. Stamina hypogyna 6, filamentis ima 
basi parum dilatatis, antheris basifixis, linearibus, longitrorsum 
dehiscentibus. Ovaru rudimentum stylo filiformi bifido coronatum, 
FEm. Stamina 0. Stylus filiformis à-fidus coloratus. Ovarium sti- 
pitatum, superne uniloculare, inferne placentariis approximatis 
subtriloculare, pluriovulatum. Ovula biseriata anatropa. Semina… 
— Herba perennis andicola habitu Oreoboli cespitem densum 
efformans, glabra, foliis distichis, arcte imbricatis, flabellatim 
dispositis , floribus solitariis coloratis involucro minimo stipatis, 
masculis pedicellatis, fem. subsessilibus. 

Genus dicatum cl. Just. Goudot, qui tot tantisque plantis To- 
limæ Novæ-Granatensisque regn. botanicam locupletavit, 


DECAISNE. — SUR LE GENRE GOUDOTIA. 89 


Goudotia Tolimensis. + 
G. foliis dense imbricatis, floribus violaceis, masculis pedicellatis, 
perianthii foliolis acutiusculis, involueri foliolis deltoideis sca- 


riosis minimis. Z.—"Hab. monte Tolima, ad nives æternas in 
turfosis alt. 5,000 m., circiter. 


DEscr. Herba perennis, cespitem densum efformans, habitu Oreoboli, 
Radices fibrosæ, elongatæ, teretes, obtusæ, crassitudine pennæ passerinæ, 
simplices. Caules superne ramosi, rigidi, teretes, per longitudinem totam 
foliosi, 4-2 et ultra decim. longi, haud raro hinc et illinc radiciferi, etima 
basi demum delapsis foliis denudati. Folia arctissime imbricata, disticha, 
equitantia, amplexicaulia, basi subscariosa, oblonga, centimetr. 1 longa, 
inferne concava, tenuia , nervosa , superne quasi in acumen carnosum 
enerve attenuata, subtus convexa, læte viridia, inferiora flabellatim dis- 
posita, superiora pedicelli basin involventia, erecta. Peduneuliflorum mas- 
culor. folia alte superantes 1-1 ; centimetr. longi : in fem. vero, subsessiles 
solitarii, filiformes, erecti, Summo apice inerassati, 4-flori, ebracteolati, 
glaberrimi. /nvolucrum minimum e foliolis deltoideis, scariosis , erectis. 
Flores abortu dioici, colorati. Perianthium 6-partitum v. potius hexa- 
phyllum ; foliola erecta, lanceolata, acutiuscula, canaliculata , subæqui- 
longa , ad margines inferne subscariosa, subenervia, ad medium parum 
incrassata , persistentia ; interiora paululo angustiora. Sfainina 6, hypo- 
gyna, perianthii fotiolis anteposita; filamenta brevia, ima basi parum di- 
latata, subæqualia ; antheræ basifixæ, lineares, longitrorsum dehiscentes, 
biloculares, connectivo ultra loculo in apiculum brevem producto. Pis- 
tillum abortivum conicum, suberosum, stylo filiformi trifido coronatum. 
FL. FEM. Perianthium 6-phyllum ut in fl. mascul. sed foliolis latioribus. 
 Stamina abortiva 0. Sfylus brevis in stigmatibus 3, linearibus, roseis, di- 
visus. Ovarium oblongum, inferne in stipitem crassum, suberosum, trans- 
verse rugosum, attenuatum. Capsula (immatura) obscure trigona , rudi- 
mento styli subapiculata , 4-locularis, placentariis tribus parietalibus, 
inferne subcontiguis, capsulam trilocularem mentientibus, gradatim ad 
apicem discretis, vix prominulis, pluriovulatis. Ovula anatropa, biseriata. 
Semina... 

EXPLICATION DES FIGURES (Praxcue #4). 


À, aspect général d’une touffe du Goudotia Tolimensis (6 centim. pour 4 m.). 
A’ quelques tiges de l'individu mâle, de grandeur naturelle. 
A”  — — — femelle {id.). 

Fig. 1. Fleur mâle. — à, involucre; b, foliol. extér. du périanthe. — Fig 2. 
Pistil avorté de la fleur mâle. | 

Fig. 3. Fleur femelle. —Fig. 4 Coupe transversale d'un ovaire,—Fig. 5. Ovüle. 


86 


CINQUIÈME CENTURIE 


DE PLANTES CELLULAIRES EXOTIQUES NOUVELLES ; 
Par C. MONTAGNE, D. M. 


Décades I à VI. 


Les six premières décades de cette cinquième Centurie sont en 
grande partie occupées par les Mousses nouvelles, découvertes 
au Chili par M. Claude Gay, naturaliste distingué, qui, comme 
chacun sait, a longtemps séjourné dans ce beau pays. On y trou- 
vera néanmoins encore quelques espèces de Java, communiquées 
par M. le professeur Miquel, de Rotterdam, La diagnose de ces 
dernières , que j'avais adressée, dans le temps, à ce savant pour 
prendre date, a été envoyée par lui à Sir W. Hooker, qui l’a in- 
_sérée dans le numéro de décembre 1844 de son recueil intitulé : 
London Journal of Botany. J'en donnerai ici une description plus 
détaillée ; quelques unes même seront figurées, Quant à celles du 
Chili, la description en étant réservée pour la Flore qui doit faire 
partie du grand ouvrage que publie en ce moment M. C. Gay, 
sous le titre de : Historia fisica y politica de Chile, je me bornerai 
à en tracer le signalement et à en indiquer les principales affini- 
-tés. Le reste des plantes cryptogames de cette même Genturie 
provient soit des collections faites dans l'Afrique septentrionale 
par M. le capitaine Durieu, membre de la Commission scienti- 
fique d'Alger, soit de plusieurs autres sources, que je me ferai un 
devoir de mentionner à la suite de l’habitat de chacune d'elles. 
Il va sans dire que les détails relatifs aux plantes africaines de- 
vront être renvoyés à la Flore de l’Algérie, dont s'occupent en ce 
moment MM. Bory de Saint-Vincent et Durieu. 


MUSCI. 


4. Hypopterygium T'houini Montag. : dioicum, rhizomate sub- 
terraneo repente, caulibus dendroideis erectis flabellatim ra- 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 87 


mosis, ramo medio bipinnato, foliis (squamis) caulinis oblongo- 
quadratis heterogeneis, rameis distichis tegminibusque ovatis 
marginatis serratis evanidinerviis punctato-cellulosis ; capsula 
cylindrica pendula basi impressa circulari-tuberculosa, oper- 
culo conico-acuminato obtuso capsula dimidio minore, peri- 
stomii interioris ciliolis ternis sæpe concretis. 


Hypnum Thouini Schwægr. Suppl. IT, t. 289. — Has. in 
Chile à cl. G. Gay lectum. Herb. Mus. Par. Hist. de Chile, Bot. 
Crypt., t. 2, fig. 4. 


Os. Espèce curieuse par la forme différente du réseau dans les feuilles 
caulinaires, raméales et périgoniales. Elle diffère de l’/7. Zaricinum par la 
division flabelliforme du sommet de la tige, division plus semblable à 
celle des À7./7. tamariscinum et rotulatum. Sa capsule est aussi fort diffé- 
rente, et ne ressemble à aucune des capsules parvenues jusqu'ici à ma 
connaissance. Ses feuilles sont marginées, ce qui l’éloigne de l’Æ. fama- 
riscinum. Enfin, outre qu’elle acquiert des dimensions triples de l’Æ7. ro- 
tulatum., ses feuilles ventrales sont dentées en scie, et munies d’une ner- 
vure qui atteint presque le sommet. Cette Mousse est donc intermédiaire 
entre les deux dernières , et diffère de toutes deux par un assez grand 
nombre de caractères, pour qu'il soit impossible de la confondre ni avec 
l’une , ni avec l’autre. Schwægrichen n’en connaissait pas la fructifi- 
cation. 


2, Phyllogonium callichroum Montag. ms. exiguum, caule re- 
pente (unciali) vage ramoso, ramis simplicibus patentibus, foliis 
distichis dense imbricatis læte viridibus cymbiformibus acumi- 
nato-cuspidatis enerviis; floribus masculis alaribus; capsula.…. 
— Has. in Chile contra morem gentis ad terram cl, GC, Gay 
legit. Herb. Mus. Par. 


Os. Cette Mousse, proportionnément très petite, croît et rampe sur la 
terre nue, au lieu de pendre des branches d'arbre, comme ses congénères. 
J'ai trouvé les fleurs mâles, mais aucun individu ne portait de capsule. 
Elle diffère par ses feuilles cuspidées (et non obtuses) du 2. elegans Hook. 
fil. et Wils., originaire de la Nouvelle-Zélande, d’où l’a rapportée M. le 
D' Hooker. 


3. Iypnum trismegistum Montag. (in Lond. Journ. of Bot. Dé- 
cemb, 1844, p. 633), squarrosulum, caule decumbente, divi- 


86 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


sionibus dendroideis erectis vage subpinnatimque ramosis, 
ramis cuspidatis, foliis caulinis laxe — rameis dense imbricatis 
patentibus ovato-acuminatis enerviis, pedunculo longissimo , 
operculo conico fere dimidiam capsulam ovato-oblongam cer- 
nuam æquante. — Has. in districtu Buitenzorgi Javæ insulæ 


lectum mecum communicavit cl. Miquel, cum Leskia straminea 
mixtum. 


DEsc. Caulis primarius s. rhizoma decumbens prostratus, repens, 
longus, divisus. Divisiones plures crectæ, dendroideæ, biunciales, vage 
ramosæ pinnatæ et subfasciculatæ, ramis ultimi ordinis attenuato-Cuspi- 
datis. Folia caulina laxius imbricata, patenti-subsquarrosa, ramealia con- 
fertiora, omnia e lurido olivacea, a basi ovata integra concava in acumen 
piliforme denticulatum ejusdem longitudinis educta , enervia. Perichæ- 
tialia ovato-lanceolata, piliformi-acuminata, acumine denticuli.to, stricta. 
Betis areolæ lineares, flexuosæ. Pedunculus e vaginula tereti lateralis, 
longissimus, {res uncias metiens superansque , lævis, amœæne purpureus, 
validus, superne sinistrorsum tortilis, apice inflexus. Capsula inde nutans, 
cernua , tandem pendula , ovato-oblonga , basi subgibba, subinæqualis, 
ore paululum constricta. Peristomir exterioris dentes 16 lanceolati, 
apice filiformi-attenuati subuliformes incurvati dense trabeculati, brunneï, 
cellularum juncturis intus acute prosilientibus ; 2nterioris vero cilia toti- 
dem e membrana plicato-carinata lutea orta, late pyramidata, ciliolis 
ternis longioribus longeque articulatis quandoque basi conjunctis inter- 
jectis. Operculum exacte conicum, dimidia capsula brevius. #/os masculus 
non observatus. Spore globosæ, 5 millim. crassæ. 


Ors. Cette espèce a quelque chose du port de l’Æ7. brevirostre, dont 
elle est, au reste, fort différente, soit par la forme et le réseau de ses 
feuilles, soit par son long pédoncule, qui naît toujours du rhizome. 


h. Hyprum tanytrichum Montag. ms. : caule longissimo tereti 
prostrato bipinnatim ramoso , ramis brevibus attenuato-cuspi- 
datis, foliis undique dense imbricatis obovato-subrotundis con- 
cavis strictis apice abrupte piligeris, pilo recto subintegro, 
enerviis integerrimis nitidis, perichætialibus lanceolato-acumi- 
natis cuspidatis, pedunculo longo valido, capsula cylindrico- 
clavata horizontali... — Has, in Java insula cum Leskia stra- 
minea. Herb. Webb. Zolling. Coll. n° 1737. 


DEsc. Caulis teres, prostratus, semipedalis, longior, irregulariter pin- 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 89 


natim bipinnatimque ramosus. Æœnt alterni, breves, ad summum octo- 
lineares, sensim decrescentes, apice attenuato-cuspidati, iterum ramulosi. 
Folia dense imbricata, obovato-subrotunda, concava, integerrima, pror- 
sus enervia, Stricta, abrupte in cuspidem piliformem obsolete dentatam 
cademque æquantem attenuata. Perichætialia exteriora ovata, interiora 
longiora lanceolata, omnia brevius ac caulina acuminato-cuspidata , 
stricta. /?etis areolæ lineares, basi parallelogrammæ. Pedunculus e vagi- 
nula oblongo-cylindracea in caule lateralis, validus, longissimus, biun- 
cialis, fuscus. Capsula obovato- vel clavato-cylindrica deorsum scilicet 
attenuata, cernua, horizontalis, levis, vix inæqualis, pedunculo concolor. 
Peristomii exterioris dentes 16 lanceolati, sursum attenuati. siccitate erecti, 
madore inflexi, trabeculati, linea media ad medium usque notati ; #nte- 
rioris membrana plicato-carinata in cilia totidem perforata, ciliolo sin- 
gulo pyramidato interjecto, divisa. Operculum, calyptra floresque masculi 
desunt. 


Os. Voisin des /7./1. extenuatum Brid. et crénitum Hook. fil, et Wils., 
que je n'ai point vus, il paraît différer du premier par ses feuilles ob- 
ovales, dressées de tout côté autour de la tige, et ses rameaux cuspidés, 
non flagelliformes, et du second par ses feuilles sans la moindre trace 


de nervure , d’ailleurs non elliptiques, de même que par la forme de sa 
capsule. 


9. Hypnum Berteroanum Montag. ms. : caule repente elongato 
vage ramos0, ramis brevibus remotis complanatis, foliis subbi- 
farie imbricalis nitidis e basi cordata ovato-acuminatis planis 
integerrimis, mediis æqualiter — lateralibus inæqualiter nervo 
dimidiato divisis, perichætialium conformium, interioribus pili- 
formi-acuminatis in vaginula imbricatis rectis; capsula oblonga 
cernua, operculo bis conico. — Has. prope Quillota Reipu- 
blicæ chilensis in collibus sylvaticis herbidis mense Septembri 
legit B. Bertero, qui sub n°1052 misit. 


OBs. Je décrirai cette Mousse dans la Flore du Chili; mais, en attendant, 
je dois dire qu’elle diffère de la var. #ajus de l'A. confertum Dicks. (A. 
megapolitanum NW. et M.) par ses feuilles très entières, même au plus fort 
grossissement d’un microscope composé, par ses feuilles périchétiales 
toutes munies d’une nervure fort apparente, et imbriquées sur la gaînule 
même, et enfin par un Opercule conique, surmonté d’un autre petit ma- 
melon conique aussi, de façon pourtant que la longueur de cet organe 
n'atteint pas même la moitié de la longueur de la capsule. Elle diffère 
encore par la ténuité des mailles du réseau, qu'on ne peut bien distin- 


90 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


guer qu'à un grossissement de 400 fois. Du reste, les feuilles ont la même 
forme, et sont munies d’une nervure semblable ; seulement elles ne sont 
pas dentées. — Mousse dioïque ? 8 anthéridies courtes, sans paraphyses. 
Feuilles périgoniales, à tissu lâche, sans nervure. 


6. Hypnum Scorprurus Montag. ms. : caule primario repente, 
ramis procumbentibus alterne pinnatis apice incurvo-uncinatie, 
foliis ovato-lanceolatis filiformi-attenuatis subfalcato-secundis 
crocels enerviis integerrimisque , perichætialibus abrupte pili- 
formibus, exterioribus recurvis, intimis erectis, pedunculo me- 
diocri; capsula oblonga horizontali, operculo e conica basi 
rostrato, — HaB, in Chile a cl, G, Gay lectum. Herb. Mus. Par. 


1 


Hypnum callidum Montag. ms. : caule repente bipinnatim ra- 
moso, ramis approximatis decrescentibus ramulosis, foliis fal- 
cato-secundis ovato-acuminatis lanceolatisve margine reflexo 
ad speciem marginatis ad apicem filiformi-attenuatum denticu- 
latis enerviis laxe reticulatis, perichætii radicantis foliis interio- 
ribus rectis oblongis acuminulatis denticulatis convolutis ; cap- 
sula horizontali ovali-oblonga , operculo conico longirostro. —- 
Has. in corticibus arborum Reipublicæ chilensis detexit el. 
C. Gay. Herb. Mus. Par, 


OBs. Espèce voisine de l’/sothecium leptorhynchum Brid., et peut-être 
ne différant pas de la variété que ce bryologiste nomme wiridulum , mais 
spécifiquement distincte du type, selon moi, par ses feuilles, dont le bord 
est étroitement replié en dessous, de manière à les faire croire marginées, 
puis par ses feuilles périchétiales , les extérieures ovales, cuspidées ou 
acuminées, les intérieures plus longues, embrassantes, brièvement acu- 
minées, toutes étroitement appliquées contre la gaînule, enfin par les cils 
de son péristome intérieur perforés. Cette Mousse a un peu le port de 
l'A. molluscum. 


8. Hypnum acanthophyllum Montag. ms. : cæspitosum, caule in- 
tricato repente vage ramoso, ramis capillaribus erectis simpli- 
cibus compositisque , foliis caulinis ovatis, rameis ovato-lan- 
ccolatis acuminatis patenti-erectis margine dentatis, nervo 
crasso supra medium evanido instructis; perichætialibus ovali- 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 91 
acuminatis pellucidis rectis integris enerviis ; retis areolæ linea- 
res; capsula nutante vel ad horizontem versa subinæqualiter 
oblongo-urceolata, siccitate sub ore constricta, operculo conico- 
rostrato, rostro obliquo. — Has. in corticibus arborum Reipu- 
blicæ chilensis legit cl. GC. Gay. Herb, Mus. Par. 


Os. Cette espèce se rapproche, par son port, des 77. 7, tenellum , 
Teesdalii, Teneriffe, mais en diffère par de bons caractères. Elle a aussi 


_ le facres de plusieurs Leskies de la section Capillaceæ , comme des Z.Z. 


E 


subtilis, capillaris, etc, C’est un véritable Æypnum, avec le port de cette 
dernière. 


9. Hypnum strepsiphyllum Montag. (in Hook. Lond. Journ. of 
Bot. I. c., p. 632) : caule procumbente irregulariter ramoso, 
ramis ascendenti-erectis, foliis imbricatis lanceolatis basi auri- 
culatis apice convolutis patentissimis pungentibusque enerviis, 
perichætialibus ovato-oblongis acuminatis strictis ; capsula 
oblongo-urceolata , operculo oblique conico rostrato. —-- Han, 
in corticibus arborum Javæ insulæ, in jurisdictione Buitenzorgi 
lectum et à cel. Miquel mecum communicatum. 


DESC. Caulis primarius nudus, procumbens, biuncialis, filiformis, hinc 
inde emittens ramos vagos, parce ramulosos. Folia undique imbricata, 
lanceolata, basi ampliata et utrinque subauriculata, a medio ad apicem 
usque cucullato-convoluta, margine integerrima, prorsus enervia, fusces- 
centi-olivacea, siccitate striatula, patentissima et pungentia. /efis areolæ 
lineares, auricularum vero maximæ parallelogrammæ pellucidæ. Peri- 
chætialia exteriora breviora, ovato-acuminata, interiora longiora, ovato- 
lanceolata, piliformi-acuminata , stricte vaginam amplectentia, laxius 
reticulata. Pedunculus e vaginula tereti deorsum subattenuata in ramis 
lateralis, intense purpureus, flexuosus, sinistrorsum tortilis, uncialis lon- 
giorque, lævis. Capsula propter inflexionem pedunculi cernua , ovata, 
oblongo-urceolata , sub ore tandem leviter constricta, in exemplaribus 
siccis Spurie apophysata. Peristomii exterioris dentes 16 lanceolati, ma- 
dore inflexi, dense articulati, articulorum juncturis intus lamellatis, apice 
filiformi-acuminati, stria longitudinali dorso exarati, rubri; éwertoris 
membrana plicato-carinata, lutea, in cilia totidem carinata erecta perfo- 
rata, ciliolis singulis ejusdem fere longitudinis interjectis, divisa. Opercu- 
lum e basi convexa aut depresso-conica oblique rostratum, capsula ses- 
quilongius et ei concolor, Calyptra luteo-virens, latere fissa, superne 
Siuistrorsum tenuissime striatula, 


92 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES,. 


OBs. Notre Mousse javanaise a quelque ressemblance avec la Leskia 
pungens ; mais son péristome est celui d’un Hypne. Ses feuilles sont en- 
roulées , au sommet, en forme de cornet, absolument comme dans cette 
espèce et dans mon Dicranum spirophyllum. 


10. Hypnum scaberulum Montag. (1. c., p. 633) : minutum, 
caule decumbente vage ramoso, ramis apice incurvatis, foliis 
dense imbricato-subdistichis, e basi oblonga subulatis , falcato- 
secundis enerviis apice serrulatis, perichætialibus squarrosis, 
pedunculo muriculato, capsula urceolata horizontali, operculo 
aciculari longissimo recto. —- Has. cum priori. 


DESG. Caulis procumbens repensque, subuncialis, compressus, vage 
subpinnatim ramosus. Æ#ami alterni apice uncinati, idee hic muscus cum 
Leskia secunda Hook. (ec. Plant. t. 23, f. 1) quamdam similitudinem ha- 
bet, ut ut est tamen diversissimus. Fo/ia undique imbricata, e basi ovato- 
oblonga integerrima in subulam incurvam falcato-secundam margine ser- 
rulatam educta, prorsus enervia, e viridi fuscescentia. /etis areolcæe 
lineares, transversim striato-granulosæ. Ad basin folii adsunt utrinque 
binæ cellulæ, quadratæ, amplæ, pellucidæ. Folia perichætialia, oblongo- 
lanceolata, acuminata, acumine piliformi recurvo-squarroso. Pedunculus 
e vaginula crassa tereti in caule ramisve lateralis, brevis, trilinearis, ruber, 
scaberulus , sinistrorsum tortilis. Capsula urceolata , brevis, ore patula, 
brunnea, ad horizontem nutans subpendulave. Peristomii exterioris dentes 
16, lanceolato-acuminati, acumine filiformi, sulco medio partem usque 
attingente acuminatam exarati, dense trabeculati, incurvi, capsulæ con- 
colores; 2nterioris membrana luteola plicato-carinata in cilia totidem 
dentibus alternantia et æqualia, pertusa, ciliolo singulo interjecto, divisa. 
Operculum aciculare, rectum, aut obliquum, longissimum, capsulam longi- 
tudine valde superans. Calyptra staminea, latere fissa, apice acuminulata, 
capsula plus duplo longior. 


Os. Par ses deux caractères réunis de feuilles en faux, tournées du 
même côté, et pédoncule raboteux, cet Hypne s'éloigne de tous ses con- 
génères. Je n’en connais du moins aucun auquel je puisse le comparer et 
dont il ne me soit facile de le distinguer. 


PL. 5, fig. 2. — a, Hypnum scaberulum , vu de grandeur naturelle. b, plusieurs 
feuilles, tenant encore à un tronçon de tige, pour montrer, à un grossissement 
d'environ 12 fois, leur conformation en faucille. c et d, deux feuilles isolées de 
la tige, et encore plus grossies. e, sommet d’une feuille caulinaire grossie 
60 fois. f, périchèse grossi 40 fois. g, h, i, k, plusieurs feuilles périchétiales 


sis 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 95 


isolées et encore plus grossies, en allant de la plus extérieure g jusqu'a la plus 
intérieure k. On voit en ! une capsule encore munie de son opercule et de sa 
coiffe m, et en x la même capsule déoperculée : l’une et l’autre sont grossies 
45 fois. On remarquera que leur pédoncule 0,0, dont on voit une portion grossie 
50 fois en p, est sensiblement rude. r, péristomes dont on voit en s une dent 
de l'extérieur, et en £,t, deux cils de l’intérieur, partant d’une membrane 
plissée u. Entre deux cils se voit un filament (ciliolum) plus court : cette figure 
est grossie 125 fois. æ, opercule détaché et, 5, coiffe grossis. 


A1. JTookeria seminervis Montag. (I. c., p. 632) : caule repente 
compresso-plano, foliis sexfartis spathulatis planis, latcralibus 
patentibus, intermediis patenti-erectis adpressis omnibus mar- 
oœinatis integris nervo medio ad vel ultra medium evanido in- 
structis, capsula... — Has. cum n° 12 corticibus adrepens 
in Java insula, provincia Buitenzorgi lecta mecumque sub n° 3 
et 50 a cel. Miquel, professore roterodamo, communicata. 


Os. Elle diffère de l’/7. mnifolia Hornsch. par la délicatesse du tissu 
de ses feuilles, par la petitesse relative des mailles de leur réseau, et enfin 
par l'absence de pointe ou mucro au sommet. Sa taille la distinguera suf- 
fisamment des 77. A. quadrifaria et microcarpa, espèces dont les feuilles 
ne sont point marginées. 


11 bis. Hookeria obscura Montag. ms. : monoica? caule erecto 
brevi subsimplici, foliis quadrifariam imbricatis lateralibus pa- 
tenti-erectis spathulatis, dorsalibus erectiusculis, omnibus apice 

grosse serratis nervo crasso subbifurco ante apicem evanido 
instructis... — Hapr. in Chile australiori. 


Cette espèce, que j'ai trouvée au milieu d’une touffe d'Hépatiques, a 
un peu le port de l’Æ7. denticulata Hook. fil. et Wils.; mais elle est des 
trois quarts plus petite. Elle paraît en différer par la forme des feuilles, 
au moins à en juger d’après la figure que j'ai sous les yeux , et surtout 
par la longueur de la nervure. L’aréolation est la même. 


12. Hookeria papillata Montag. (1. c.) : caule repente compla- 
nato vage pinnatim diviso, foliis quadrifariis oblongis subre- 
tusis acuminulatis minute denticulatis papillosis nervis binis 
parallelis ad apicem instructis ; capsula cernua sub ore con- 


SJ MONTAGNE. ——: PLANTES HXOTIQUES NOUVELLES. 
stricta, operculo convexo-conico rostrato, rostro recto. -— Has, 
cum n° 44 et sub n° 4 à cel. Miquel communicata. 


Desc. Caulis repens, uncialis, biuncialis, longior, subpinnatim divisus, 
ramis parce ramulosis. #olia viridia aut purpurascentia, ut in Æ. depressa 
disposita, minute denticulata et subsimilia, nisi quod in apice retusa sunt 
et acuminulata , cæterum, præsertim dorso, tota papiilosa. Vervé bini, 
crassi, fere ad apicem continui, dorso folii prominuli ibique pulchre den- 
ticulati. Siccitate longitrorsum plicata sunt et crispatula. {efis areolæ 
minutæ, circulares, nucleum extus prosilientem includentes ; hinc papillæ 
foliorum. Perichætialia brevia, concava, erecta, exteriora ovato-acumi- 
nata longiora binervia, interiora breviora enervia, intimo obtuso. Vagi- 
nula curta, crassa, teres, pistillis pluribus residuis paraphysibusque haud 
paucis hyalinis longe articulatis onusta. Pedunculus in caule primario 
ramisve lateralis, lævis, rubicundus , sinistrorsum tortilis, 8 ad 9 lineas 
longus. C'apsula oblonga, basi attenuata, sub ore constricta, longitrorsum 
tenuissime striatula, striis minutissime granulatis, fusca, flexura pedun- 
culi nutans. Peristomiti exterioris dentes sedecim lanceolati, capsulæ con- 
colores, siccitate apice acuminato-inflexi, madore vero incurvo-uncinati, 
linea media dizphana latiuscula longitudinali in crura bina fere ad api- 
cem divisi, crebre articulati, articulorum juncturis utrinque acute exstan- 
tibus; énterioris cilia totidem longiuscula carinata, obscure et minute la- 
cunosa, apice punctulata, e membrana lutea plicata, 1/5 millim. alta 
oriunda. Sporæ virides, læves, minutæ, Operculum e basi convexa aut co- 
nica recte rostratum, capsula vix minus. Calyptra lanceolata, costato- 
scabriuscula, purpurascens, basi in lacinias plures pedunculum arcte 
stringentes fissa. 


Ors. Cette Mousse est fort semblable à l’/7. depressa ; elle en diffère 
néanmoins par le réseau de ses feuilles et par son opercule convexe, ter- 
miné par un bec droit. On la distinguera aussi, par les mêmes caractères, 
de mon /7. utacamondiana. 


A3. Hookeria ancistrodes Montag. ms. : caule basi repente tereti 
subpendulo vage ramoso ramisque lougissimis, foliis undique 
imbricatis strictis e basi oblonga concava abrupte piliformi at- 
tenuatis, pili dentibus hamosis (!) cæterum integerrimis, ner- 
vis binis inæqualibus ad medium percursis, stramineis, peri- 
chætialibus brevibus enervis ; capsula annulata brevipeduncu- 
lata tereti inclinata , operculo convexo obtuse mucronato, ca- 


EE 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 95 
lyptra coniformi integra aut basi lacinulata os capsulæ vix 
obtegente. — Has, in sylvis siccis provinciæ Chiloe, mense 
Decembris, ex arborum ramis pendulam legit cl, G. Gay. Herb. 
Mus. Par. Hist. de Chile, Bot. Crypt., tab. 4, fig. A. 


Os. Cette espèce ne peut être rapprochée d'aucune autre à moi con- 
nue. Je ne saurais, en effet, supposer que ce soit là l’Z7, undata Hook. et 
Grev., dont ces auteurs estimables disent que les feuilles ont été si mal 
représentées par Heäwig. Notre Mousse n'a ni ses rameaux comprimés, 
ni son opercule longuement conique. 


44. Leshkia? Gayana Montag. ms.: caule repente complanato vage 
ramoso , ramis sparsis subpinnutis patentibus longissimisque, 
foliis patenti-subaistichis late ovato-subrotundis apice breviter 
acuminatis quinqueplicatis subintegerrimis , nervo obsoleto, 
perichætn polyphylh foliis imbricatis oblongis acuminatis, acu- 
mine patenti; capsula tandem horizontali oblonga æquali octo- 
striata, operculo..... peristomit interioris ciliis perforatis, ci- 
liolis nullis aut rudimentariis. — Has. in cortice arborum ad- 
repentem hanc speciem detexit in Republica chilensi el, CG. Gay, 
Herb. Mus. Par. — Jfist. de Chile, Bot. Crypt., tab. 3, fig. 4, 


Os. Si le réseau des feuilles, composé de ceilules linéaires, si surtout 
la coiffe feudue latéralement ne s’y étaient point opposés d'une manière 
péremptoire , j'aurais penché peut-être à ranger cette Mousse parmi les 
espèces du genre précédent. Je confesse que, ni dans ce même genre, ni 
dans le genre ZLeskia, où je la place, je ne connais aucune espèce qu’on 
puisse lui comparer ; d'où je conclus qu'elle est indubitablement nou- 
velle. 


1h bis. Leskia distans Montag. ms. : caule repente, ramis erectis 
compressis, foliis ovato-lanceolatis erecto-patentibus basi re- 
flexis apice serratis enerviis perichætialibus vaginantibus ; cap- 
sula oblonga erecta 8 striata, operculo rostrato, ciliis peristomii 
interioris distantibus brevissimis. — Has, in provinciis austra- 
loribus Chiles. cl. Gav. 
O8s. Quoique d’une localité différente, cette espèce pourrait bien ne 

pas différer essentiellement du Z. sciuroides Hook. Muse. Eicot., t. 175, 

dont les péristomes, l'opercule et la coiffe ne sont pas connus. N'ayant 


96 MONTAGNE. — PLANTES EXOÏIQUES NOUVELLES. 

pas d’échantillon authentique de cette Mousse australasienne, je crain- 
drais de faire confusion en y rapportant celle-ci, qu’en conséquence, et 
provisoirement, je donne comme nouvelle. Le nom de déstans indique 
que la brièveté ou l’état rudimentaire des cils éloigne cette espèce des 
Leskies, sur la limite desquelles et du Zeptohymenium elle est placée ; 
mais les deux péristomes n’adhèrent point entre eux. 


15. Leskia acidodon Montag. Hb. : caule primario repente pin- 
nato, ramis brevibus ascendentibus, foliis imbricatis subse- 
cundis ovato-lanceolatis apice acuminulatis margine integer- 
rimo reflexis enerviis aureo-fulvis ; operculo longe rostrato cap- 
sulam inclinatam oblongam subore constrictam æquante, den- 
tibus peristomi oblongis longe cuspidatis. —- Ha, in insula 
Borbonia ad cortices repens. 


In bryophylacio meo sub nomine dubio Z. constrictæ diu servatam , 
tandem accurato examini subjectam hancce speciem a congeneribus di- 
versissimam et dignam ut evulgaretur agnovi. 

DEsc. Caulis repens, in cortice arcte agglutinatus, ramos pinnatos den- 
sos utrinque emittens. /4mt breves , subcompressi, ascendentes, apicem 
versus caulis longiores et ramulosi, ultimi incurvi aut recurvi. Folia im- 
bricata, ovata, vel ovato-lanceolata, acuminata , acumine subobliquo, 
concava, siccitate surrecta subsecunda, madore patula, margine integer- 
rima et reflexa et ita plicas binas mentientia, prorsus enervia, aureo- 
fulva. /2etis areolæ lineari-fusiformes. Perichætialia conformia, intima 
longiora, stricta. Vaginula teres aliquot pistillis abortivis onusta absque 
paraphysibus. Pedunculus in ramis lateralis, quatuor lineas longus, pur- 
pureus, vix tortilis, sub capsulam incrassatus. Capsula oblonga, inclinata, 
2/3 lin. longa, sub orificio constricta, dilute badia. Peristomir exterioris 
dentes sedecim in dimidiam partem inferiorem oblongi, dense trabecu- 
lati, linea media longitudinali exarati, abrupte in cuspidem æquali magni- 
tudine, ex unica serie cellulorum constantem desinentes, cuspide in sicco 
inflexa ; interioris cilia vero longissima e membrana brevi quadrate tes- 
sellata ortum ducentia, dentibus plus duplo longiora, intus subcanalicu- 
lata, e cellulis quadratis amplis composita, superne perforata, interdum 
et bifida, siccitate erecta. Operculum e basi convexo-conica longe rostra- 
tum, rostro recto aut subulato. F/os masculus in caule lateralis, axillaris, 
gemmiformis. Folia perigonalia 10 ad 12, exteriora brevia ovata, inte- 
riora majora ventricosa, Omnia enervia acuminata. Awtheridia 12 ad 16 
oblongo-claviformia, breviter pedicellata, ut folia, brunnea. Paraphyses 
pullæ. 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. : 97 
Ors. Gette espèce a les feuilles du Leskia aurea Harv. (Pterogonium 
aureum Hook.) et le péristome extérieur de l’Acidodontiun Kunthit, mais 
plus court. Ces deux caractères ne me semblent appartenir à aucune autre 
Leskie; ils font en conséquence de la nôtre une espèce fort distincte et 
fort remarquable. Notez encore l'énorme disproportion des deux péri- 
stomes, l’intérieur étant du double plus long que l'extérieur, comme dans 
le Meesia, et celui-ci terminé par une pointe aussi longue que le reste de 
la dent. 


F 


Pc. 5, fig. 4. — a, Leskia acidodon, vu de grandeur naturelle, b et c, deux 
feuilles caulinaires grossies 10 fois. d, coupe transversale faite vers le milieu 
d’une de ces feuilles , et grossie 16 fois. e, capsule jeune et encore munie de 
son opercule, qu'on voit isolé et encore plus grossi en f. La figure 4 montre 
une autre capsule déoperculée, pour laisser apparaître ses deux péristomes, de 
grandeur si disproportionnée ; elle est grossie de 8 à 10 fois, k, périchèse et 
i vaginule portant des pistils avortés, mais sans paraphyses : l’un et l’autre, de 
même que les feuilles périchétiales k,k, grossis comme la figure g. On voit en ! 
les deux péristomes , l'extérieur m à dents très courtes et subitement acumi- 
nées, l’intérieur n,n,n, très long, partant d'une courte membrane, et lacuneux 
vers son sommet. Cette figure est grossie 80 fois. o, fleur mâle en bourgeons, 
isolée et grossie. p,p, deux feuilles périgoniales , grossies 20 fois ou environ. 
4, deux anthéridies isolées et sans paraphyses, grossies 80 fois. 


16. Leskra Duisaboana Montag. ms. : caule repente vage sub- 
pinnatimque ramoso, ramis laxis inæqualibus compressis, foliis 
imbricato-subdistichis ovali-lanceolatis acuminatis margine re- 
flexo concavis integerrimis enervus, pedunculo lævi in ramis 
laterali, capsula inæquali subhorizontali, operculo conico lon- 
girostro. — HaB. ad caules Macromitru Mauritiani adrepen- 
tem hanc speciem mihi novam in insula Mauritiana legit cl, 
Duisabo et cum cel. Grateloup communicavit. Inventoris no- 
mine eamdem insignivi. 


DEsc. Caulis intricatus, arcte adrepens, uncialis et ultra, irregulariter 
ramosus, apice subpinnatus. /ami longiusculi, complanati, Folia imbri- 
cata, ovato-lanceolata, acuminata, enervia, e luteo-fulvescentia, margine 
revoluto ad speciem marginata, integerrima, concava, lateralia patentia, 
media surrecta. Perichætialia conformia , interiora longius lanceolata 
erecta stricta. Pedunculus e vaginula tereti oblonga pistillis abortivis 
onusta in ramis lateralis, lævis, quadrilinearis, e luteo badius. Paraphyses 
floris feminei in nostro specimine nullæ. Capsulæ inæqualis, cernua, sub- 

3" série. Bor. T. IV. (Août 1845 )5 | y 4 


98 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 
horizontali, incurva, junior lutea, tandem badia. Peristomii exterioris 
dentes 16 lanceolati, madore conniventes siccitate apice incurvi, linea 
longitudinali ultramedia notati, dense trabeculati, cellularum juncturis 
intus exstantibus ; énfertoris cilia totidem e membrana lata plicata lutea 
orta, dentibus longiora, acuminata, e binis cellularum ordinibus compo- 
sita. Operculum conicum , longe rostratum, rostro sursum deorsumve 
flexo. Calyptra cuculliformis, mature secedens. Sporæ minusculæ papil- 
latæ. A los masculus axillaris gemmiformis. Folia perigomalia ovato-acu- 
minata enervia, concava, ventricosa. Anftheridia ovato-oblonga, breviter 
pedicellata, fusca, absque paraphysibus. 


OBs. Par son port, de même que par la forme et la couleur de ses 
feuilles, cette espèce a des rapports prochains avec plusieurs de ses con- 
génères, et entre autres avec les Z.Z. cœæspitosa, fulva, patens, constricta, 
subpinnata, cylindrica, etc. Elle diffère du Z. cæspitosa, dont elle se rap- 
proche le plus, par ses dimensions, par ses feuilles plutôt ovales que lan- 
céolées, par une coloration qui est d’ailleurs tout autre, et enfin par sa 
capsule inégale. Elle a quelque chose du port de l'Æypnum crassiusculum, 
mais son péristome l'en distingue suffisamment. 


Eriopox Montas. /Vov. Gen. 


CHAR. EssENT. Peristomium duplex, utrumque longissimum 
dimidiam capsulam æquans. Exterius dentes 16 lineari-lanceolati, 
capillari-attenuati; interius membrana plicato-carinata in cilia 
totidem inferne subcarinata superne capillaria, ciliolis interjectis 
nullis, fissa. Capsula teres, tandem curva, subapophysata , exan- 
nulata. Operculum conico-subulatum, longum. Calyptra latere 
fissa, lævis. | 

Car. sEx. Flores monoici. los masculus in axilla foliorum 
caulinorum gemmiformis, ovoideus. Folia perigonialia 6-8 con- 
cava, ovata, breviter acuminata, enervia. Antheridia 49 ad 45 
oblonga, subsessilia, paraphysibus brevibus basi breviter-apice 
longissime articulatis stipata. Flos femineus et ille axillaris, e pis- 
tilis paucis paraphysibusque masculi compositus, 

Car. var. Musci corticolæ, repentes, habitu Leskiarum, a 
quibus peristomio longe diverso formaque capsulæ apophysatæ 
maxime diflerunt. Folia ovata , acuminata, patentissima, denticu- 
lata, nervo evanescente instructa. Patria : respublica chilensis. 

Nomen ex éouo, magnos habens dentes, ductum. 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 09 


17. Eriodon conostomus Montag. ms. : caule repente subpinnatim 
ramos0 , ramis iterum vage ramulosis, foliis ovatis acuminatis 
concavis margine denticulatis basi plicato-recurvis, nervo supra 
medium evanido, perichætialibus enervus ; capsula cylindroidea 
demum incurva, basi subapophysata, operculo conico-subulato, 
— Has. ad cortices in Chile australiori (Valdivia, Chiloë) legit 
cl. C. Gay. Herb. Mus. Par. — Jist. de Chile, Bot. Crypt., 
tab. 5, fig. 2. 


OBs. Je ne connais que le Veckera patula Schwægr. (Suppl. IT, t. 165) 
dont le péristome atteigne la longueur de celui de notre espèce ; mais sa 
coiffe en mitre est couverte de poils, et d’ailleurs les dents, comme les 
eils de ce long péristome, sont autrement organisées. J’indiquerai ailleurs 
sur quelles bases je fonde ma distinction générique. 


18. CryphϾa Gorveana Montag. ms. : caule pendulo longissimo 
vage ramoso, ramis brevibus patentibus apice fructigeris, foliis 
imbricatis ovatis erecto-patentibus, nervo continuo crasso per- 
cursis, obscure denticulatis, perichætialibus longissime lanceo- 
latis nervo subulatis ; capsula immersa sessili oblonga subcos- 
tata, operculo conico acuminato recto. — HA8. in cortice ar- 
borum reipublicæ chilensis à cl. CG. Gay lecta. Herb. Mus. 
Par. Hist, de Chile, Bot. Crypt., tab. 5, fig. 3, 


Ogs. Cette Mousse est fort curieuse, en ce qu’elle présente une sorte 
de transition des Mousses pleurocarpes aux acrocarpes. Les capsules, en 
effet, y paraissent terminales , ce qui dépend de l'allongement des axes 
latéraux , qui ordinairement sont arrêtés dans leur développement là où 
se forme le fruit. Sous ce rapport, la plante en question ressemble beau- 
coup à l'Æ/ydropogon fontinaloides, qui est acrocarpe normalement. Quand 
on y regarde avec un peu d'attention, on trouve néanmoins des fleurs et 
même des capsules placées latéralement vers le sommet des tiges. 


19, Cryphœa helictophylla Montag. : dioica, caule longissimo ad- 
repente filiformi pendulo pinnatim ramoso, ramis brevibus pa- 
tentibus attenuatis , foliis imbricatis ovato-lanceolatis acumi- 
natis subintegerrimis,, nervo obsoleto, basi utrinque auriculatis 
siccitate madoreque cochleatim convolutis bistiatis ; capsula 


100 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


subsessili oblongo-urceolata perichætio immersa, operculo 
convexo oblique mucronato, calyptra pilosa. — Voy. au pôle 
Sud, Crypt., p. 322. — Has. ex arboribus pendula in insula 
Taiti à cl. Jacquinot lecta. Herb. Mus. Par. 


OBs. Cette Mousse a le port et le facies du Neckera fuscescens Hook., 
qui, pour moi, est un Cryphæa. Elle en diffère surtout par la disposition 
singulière de ses feuilles contournées en spirale dans leur longueur, 
comme celles de l’Æypnum strepsiphyllum et du Dicranum spirophyllum, 
par l’absence d’une nervure manifeste, et par les deux auricules qui par- 
tent de chaque côté de la base. 


20. CryphϾa consimilis Montag. ms. : caule repente filiformi di- 
_viso, divisionibus erectis subpinnatim ramosis, foliis ovato- 
lanceolatis acuminatis margine reflexis integerrimis subevanidi- 
nerviis; Ccapsula oblonga perichætio pilifero immersa acuminu- 
lata, calyptra basi integra aut pluries fissa, operculo eximie 
conico. — HAB. in corticibus arborum in provinciis meridio- 
nalibus Chiles, cl. Gay. 


OBs. Cette jolie petite Mousse, que j'ai été vingt fois tenté de prendre 
pour le Veckera tenella Schwægr., tant elle ressemble à la figure que-ce 
savant en a donnée, m'en paraît toutefois suffisamment distincte. En effet, 
la Mousse chilienne à sa capsule munie d’un anneau, et son périchèse 
imbriqué de feuilles de deux formes bien différentes, dont la figure du 
N. tenella ne donne nulle idée. Les dents du péristome ne sont pas non 
plus semblables, et la coiffe n’est pas fendue latéralement, mais mitri- 


forme. 


21. Anomodon Grateloupii Montag. ms. : caule repente ramoso, 
ramis brevibus vagis attenuatis, foliis subdistichis ovato-lanceo- 
latis subsecundis integerrimis, nervo dimidiato, perichætialibus 
enerviis ; capsula erecta ovato-elliptica, operculo oblique co- 
nico mucronato. — HAB. in cortice arborum in insula Borbonia 
lectus mecumque à cel. Grateloup, Cui dicatum volui, commu- 
nicatus. 

DEsc. Monoicus, exilis. Caulis filiformis repens uncialis, longior, irre- 


gulariter ramosus. /#ami breves, vagi, adscendentes, apice attenuati, re- 
curvi. lolia viridia, subdisticha, ovato- lanceolata, CONCAVA, acuminata, 


MONTAGNE, — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, A01 


dorsalia recta, jateralia inæqualia, obliqua, patentia, omnia integerrima, 
nervo supra medium s{atim evanescente instructa , siccitate madoreque 
subsecunda. Aetis areolæ marginales subquadratæ , cæteræ ex oblongo 
fusiformes. Perichætialia rameis conformia, at enervia, magis acuminata 
recta. Vaginula pro ratione crassa, teres, pistillis residuis numerosis 
onusta paraphysibusque ejusdém magnitudinis vel aliquantulum majori- 
bus apice longe-basi breviter articulatis cincta. Pedunculus vix bilinearis, 
badius, apice dextrorsum tortilis, lævis. Capsula ovata , ovato-elliptica, 
erecta, evacuata sub ore tantillum constricta, concolor. Peristonui exte- 
riorts dentes 16 lanceolati, linea media longitudinali notati, basi opaci 
dense-mox fiyalini laxe articulati, cellulis parallelogrammis biseriatis ; in- 
terioris cilia totidem cum dentibus alternantia et eis subæqualia, e mem- 
branula sporangio continua oriunda, cellulis supra medium uniseriatis. 
Operculum e basi convexo-conica oblique mucronatum, mucrone obtu- 
siuscuio capsulam dimidiam vix æquante et ei concolori. Calyptra Yineari- 
subulate, helvola, lateraliter fere ad apicen fissa, stylo residuo coronata. 
Spore læves 0,02 millim. crassæ. #/os masculus in caule prope femineum 
axillaris, gemmiformis. Folia perigonialia fuscella ovato-acuminata, con- 
cava, enervia, reticulo laxo. Anfheridia 5 ad 8 ovato-oblonga, uno latere 
oibba, breviter pedicellata, paraphysibus paucis stipata. 


Ors. Cette espèce m'a été communiquée, avec beaucoup d’autres de 
la même localité, par M. le docteur Grateloup, de Bordeaux, à qui j'en 
fais hommage. Elle est voisine de l’A. 2ntricatus Hamp., dont elle diffère 
par ses feuilles à nervure dimidiée, et par d'autres caractères. Elle a aussi 
le port du Péerogonium pulchellum, qui est peut-être aussi un Anomodon ; 
mais celui-ci a les feuilles dépourvues de nervure, 


PL. 5, fig. 3. — «a, Anomodon Grateloupii, vu de grandeur naturelle. b, une 
feuille caulinairé moyenne ; c, une autre feuille latérale et un peu oblique, gros- 
sies l’une et l’autre 25 fois. d, une capsule munie encore de son opercule ; et 
e la même dont l’opercule, détaché et isolé, se voit en f, le tout grossi de 15 à 
18 fois. g, base du pédoncule, et vaginule garnie de pistils avortés et de para- 
physes, grossies comme la précédente. », plusieurs feuilles du périchèse, et à 
une de ces feuilles isolées, grossies 25 fois. 4, une dent du péristome exté- 
rieur, et ! un cil de l'intérieur, grossis plus de 50 fois. m, plusieurs spores au 
même grossissement. », coiffe détachée et encore surmontée de son style per- 
sistant 0. On voit en p une fleur mâle encore placée dans l’aisselle d'une feuille 

caulinaire , et grossie 15 fois. qg et r montrent deux feuilles périgoniales vues 
au même grossissement. Enfin on voit en s une anthéridie accompagnée d'une 
paraphyse {, grossies l’une et l'autre environ 70 fois. 


22, Leucodon hexastichus Montag. ms. : caule primario repente 


102 MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


fusco-tomentoso, ramis erectis teretibus crassiusculis, foliis 
sexfariam imbricatis lanceolatis apice denticulato acuminatis, 
acumine piliformi aut breviusculo reflexo, longitrorsum striatis 
nervo inframedio percursis, perichætialibus intimis enerviis ; 
capsula oblonga basi subapophysata, operculo convexo oblique 
rostrato capsulam dimidiam æquante ; dentibus peristomii albis 
valde irregularibus apice simul connatis. — Has. in republica 
chilensi ad cortices arborum ubi cæspites maximos efformat a 
cl, GC. Gay lecta. Herb. Mus. Par. . 


OBs. Voisine du Zeucodon tomentosus Hook., cette espèce paraît s’en 
éloigner par la disposition bien marquée de ses feuilles sur six rangées, 
et par son péristome. Un échantillon de la Mousse de M. Hooker, com- 
muniqué par M. Wilson, m'a depuis montré que ces deux espèces étaient 
fort distinctes l’une de l’autre. 


23. Polytrichum (Catharinea) Molinæ Montag. ms.: caule cæspi- 
toso simplici elongato, foliis ovato-lanceolatis obtusis basi qua- 

. drata membranacea hyalina caulem amplectentibus, margine 
erecto undulato supra medium patenti-incurvis canaliculatis in- 
tegerrimis, nervo sensim dilatato percursis, a medio ad apicem 
multilamellatis, siccitate uncinato-incurvis ; capsula primo ovata 
subinæquali tandem oblongo-cylindracea subinclinata, operculo 
e basi conica rostrato dimidiam capsulam vix æquante; peri- 
stomii dentibus 32 brevibus, calyptra levissima fusca fere ad 
apicem lateraliter fissa. — Hag. in Chile australiori ubi fre- 
quenter illud legit cl. CG. Gay. Herb. Mus. Par. — Hist, de 
Chile, Bot, Crypt., tab. 4, fig. à. 


OBs. Ce Polytric est certainement voisin du ?. canaliculatum Hook. et 
Arn., mais il me semble en différer par sa taille quatre fois plus grande, 
par ses feuilles mousses, par sa capsule d’abord ovale, puis cylindracée, 
et enfin par un opercule qui dépasse à peine le tiers ou la moîtié de la 
longueur de celle-ci. On le distinguera encore du P. tenuirostre Ho0k., 
par les nombreuses lamelles de ses feuilles, qui n’en occupent que la 
moitié supérieure, êt enfin du ?. semilamellatum Hook. fil., par ses feuilles 
obtuses et multilamellées, par sa capsule droite et son opercule. 


2h, Bartramia (Philonolis) cyeñnea Montag, ms, : parvula, caule 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 103 


brevissimo radiculoso-tomentoso, ramulis paucis (2 ad 4) ver- 
ticillatis erectis breviuseulis, foliis imbricatis lineari-lanceo- 
latis nervoque subcontinuo argutè dentatis subsecundis , pe- 
dunculis flexuoso-incurvis; Capsula sphærica 8striata edentula , 
operculo convexo. Planta monoica dioicaque. — Has. in locis 
fuliginosis reipublicæ chilensis à el. G. Gay inventa. Herb. Mus. 
Par. — Hast. de Chile, Bot. Crypt., tab. 2, fig. 2, 


_ Ons. Elle diffère de toutes les espèces de cette section, par son pédon- 
cule recourbé et l'absence de tout péristome. 


94 bis. Bartramia ambigua Montag. ms. : dioica? caule erecto 
dichotomo-ramoso , foliis confertim imbricatis e basi ampliata 
ovata margine revoluta subulatis siccitate strictis, madore ; 
patulo-recurvis margine dorsoque in nervo serrulatis ; capsulæ 
oblongæ striatæ erectæ operculo convexo hemisphærico, peris- 
tomio simplici brevi. — Has. in terra nuda et ad rupes prope 
S. Tago et in Chile australiori a cl. Gay lecta. 


OBs. Je ne saurais me résoudre à réunir cette Mousse au 2. stricta, 
qui croît aussi au Chili, quoiqu’elle lui ressemble par son péristome simple. 
Elle me semble en différer 1° par l’inflorescence, que je n’ai jamais trouvée 
hermaphrodite ; 2° par la forme arquée, propre à celles du 2. (ŒÆEderi, 
que prennent les feuilles quand on plonge la Mousse dans l’eau; 3° par 
la base de ces mêmes feuilles plus élargie, ovale-oblongue et non rétrécie 
insensiblement pour se fondre dans la portion subulée, d’ailleurs mani- 
festement repliées en dessous en leur bord ; 4° par une capsule plus loñgue 
que large; 5° enfin par des dents un peu variables, à la vérité, mais le 
plus souvent formées d’un seul rang de cellules, et ne fermant pas com- 
plétement l’orifice capsulaire. 


25. Aulacomnion pentastichum Montag. ms. : caule (rhizomate) pri- 
mario repente, ramis tomentosis erectis ramosis, foliis quinque- 
fariam imbricatis lanceolatis carinatis margine apiceque patenti- 
recurvis nervo continuo instructis, perichætialibus ovato-lan- 
ceolatis plicatis subacuminatis nervo cuspidatis strictis ; capsula 
elongata incurviuscula sulcata, operculo conico-rostrato, rostro 
recto. — Has, in Chile australiori legit cl. G. Gay. Herb. 
Mus, Par, -— Jlist, de Chile, Bot, Crypt,, tab, 5, fig, A, 


104 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


26. Bryum (Pohlia) tenuicaule Montag. ms. : caule tenui brevis- 
simo innovanti-ramoso , innovationibus hypogyneis vel e ramis 
repetito-proliferis gracilibus basi subnudis apice comoso-fo- 
liosis , foliis caulinis ovatis acutis concaviusculis margine sub- 
recurvis integerrimis patentibus, innovationum obtusis nervo 
evanescente instructis pellucidis, pedunculo e vaginula ovata 
erecto; capsula pyriformi horizontali, operculo convexo absque 
apiculo, Peristomium utrumque Pohliæ.—Has. in Chile prope 
Yalparaiso à cel. Gaudichaud lectum. Herb., Mus. Par. n° 21. 
OBs. Cette espèce, voisine peut-être des P.P. cucullata et turbinata, 

diffère de la première de ces Mousses par la ténuité de ses innovations , 

par ses feuilles courtes et largement ovales, peu concaves, et terminées 

en pointe mousse au sommet des innovations ; et de la seconde, si je m'en 
rapporte à la figure donnée par Schwægrichen, par la forme des cellules 
du réseau des feuilles, qui ne sont point hexagones , mais obliquement 


parallélogrammes, de même que par son opercule mamelonné. Je ne puis 
répondre que ces caractères ne dépendent pas des localités. 


26 bis. Bryum (Pohlia) humile Montag. ms. : dioicum? caule 
erecto cæspitoso humili subsimplici, rois sion dense 
imbricatis ovato-lanceolatis patenti-erectis , supremis lanceo- 
lato-subulatis subsecundis, omnibus canaliculatis marginatis 
integerrimis solidinerviis, pedunculo arcuato, capsula anapo- 
physata cernua oblonga, operculo obtuse conico. Peristomium 
Pohliæ. — Has. in terra nuda cum Dicrano aulacocarpo in pro- 
vinciis australibus Chiles à cl. Gay lectum. 

OBs. La plante entière n’a pas 6 lignes de haut; elle a le port d’un 
Weissia. MM. Hooker fils et Wilson ont publié la diagnose d’une espèce 
(Bryun tenuifolium) qu'ils disent alliée au Z. polymorphum, et que j'au- 
rais pu croire voisine aussi de celle du Chili, si ces habiles botanistes n’a- 


vaient attribué à leur Mousse une capsule un peu cambrée et un péristome 
intérieur pourvu de filets entre les cils. 


27. Bryum pachypoma Montag. ms. : dioicum , caule elongato 
innovationibus hypogynæis ramoso, erecto, foliis ovatis acu- 
minatis Concavis integerrimis ob margines inflexos reflexosve 
specie marginalis, inferioribus sparsis superioribus comantibus, 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 105 


coma lanceolata nutante, nervo continuo vix ac ne vix mucro- 
natis , perichætialibus lanceolatis , rete celluloso laxo ; capsula 
pyriformi nutante, collo sporangio breviore instructa, operculo 
convexo-hemisphærico emamillato, annulo simplici. — Has. 
in provincia Buitenzorgi insulæ Javæ lectum mecum communi- 
cavit cel, Miquel. 


LEPrTOCHLÆNA Montag. Nov. Gen. 


CHar. EsseNT. Peristomium duplex; exterius dentes sedecim 
breves, lineari-lanceolati, articulati, madore erecti, hyalini; in- 
terius membrana brevissima in cilia totidem fiiformia cum den- 
tibus alternantia fissa. Capsula terminalis, cylindracea, erecta 
aut inclinata, anapophysata. Pedunculus gracillimus, flexuosus. 
Operculum conico-acuminatum , brevissimum. Calyptra lineari- 
subulata, longa, cito decidua, viridis, apice fusca, basi lateraliter 
fissa. 

CHar. sex. Flores monoici. Antheridia in axillis foliorum flo- 
-ralium sessilia, oblonga, fusca, vel et cum pistillis floris feminei 
intermixta. Flos femineus terminalis, gemmiformis e duplici fo- 
liorum ordine compositus, exterioribus maximis, intimis minori- 
bus. Pistilla plura paraphysibus antheridiisque cincta, singulum 
ternave in singulo perichætio fecunda, unicum vero capsulam 
maturans. 

Car. NAT. Plantæ cæspitosæ. Caules basi subnudi, apice co- 
moso-foliosi, erecti, simplices, innovationibus sæpius binis sub 
flore femineo obviis dichotomo-furcatus. Folia ovato-lanceolata, 
nervo percursa , undique cauli imbricata, sensim ad apicem ma- 
Jjora, margine recurvo dentata. Retes laxus e cellulis fusiformibus 
elongatis formatus. 

Nomen genericum e Aerros, gracilis et {haève, læna depromp- 
tum, tenuitatem calyptræ denotans. 


OBs. Ce genre à la capsule et l’opercule des Leptostomes, et le péri- 
stome «le l'Oréhodontium.Son port est celui d’un Bry de la section des Cla- 
dodiun, où d'un Brachymentum. Ses feuilles ont aussi le réseau propre à 
toutes les Bryacées. Il ressemble aussi extrêmement au genre Schizyme- 


106 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


nium Harv, (in Hook. ce. Plant,, t. 202, et Schwægr. Suppl. IV, t. 347, a), 
et si l’on peut un jour démontrer que le S. bryoides est muni de deux 
_ péristomes, et non d'un seul, nul doute que celui que je propose ici ne 
doive y être réuni et l’espèce suivante prendre le nom de $S. chilensis. 
Jusque là, je me crois autorisé à regarder ce nouveau genre comme fort 
distinct. 


28. Leptochlæna chilensis Montag. ms. : Characteres iidem ac 
generis. — Has. ad truncos arborum prope S.-Tago reipublicæ 
chilensis, Martio 1829 detexit cl. GC. Gay. Herb. Mus. Par. 
n° 69. — Hist. de Chile, Bot. Crypt., tab. 4, fig. 4. 


29, Zygodon papillatus Montag. ms. : cæspitosus, caule ramoso 
intricato innovante , foliis imbricatis ovato-lanceolatis carinatis 
papillatis tenuissime denticulatis nervo ad apicem evanido per- 
cursis tortilibus ; capsula pyriformi 8striata haploperistoma , 
dentibus interioribus octonis, operculo oblique rostellato, —Has, 
ad corticem arborum Chiles australioris invenit hunc muscum 
cl. CG. Gay. Herb. Mus. Par. 


OBs. Notre Mousse est bien distincte du Zygodon intermedius B. etsS., 
que nous avons aussi dans la collection du Chili. 


30. Zygodon cyathicarpus Montag. ms. : monoicus, cæspitosus , 
caule radiculoso ramoso, foliis lineari-lanceolatis erecto-patulis 
apice incurvo-falcatis recurvisve carinatis nervo pellucido ad 
vel ante apicem evanido percursis dentatis siccitate crispatis- 
simis, perichætialibus capsulam superantibus cæterum confor- 
mibus: flore masculo ad basin feminei; capsula gymnostoma 
breviter pyriformi 1Gstriata sicca obconica cyathiformi, oper- 
culo plano-convexo oblique et obtuse apiculato. — Has. ad 
S. Antonio in terra nuda a cl. G. Gay Æugusto 1899 inventus 

et sub nomine Weissiæ? n° 46 in Herb. Mus. Par. servatus. 
— Hist, de Chile, Bot. Crypt., tab. 5, fig. 1. 


OBs. Espèce tout-à-fait vaisine du Z. lapponicus, et qui le représente 
dans ces contrées du nouveau monde. Elle en diffère toutefois par des 
caractères très importants. Ainsi la capsule porte seize stries au lieu de 
huit, et, quand elle est sèche, elle à la forme d’un de nos verres à patte 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 107 


obconique, Sa coiffe est ventrue et fendue latéralement, presque jusqu’au 
sommet. 


31. Tortula (Syntrichia) prostrata Montag. ms. : caule bienni 
_prostrato radicante sursum divisiones erectas iterum ramosas 
emittente, foliis lanceolato-cuspidatis erecto-patentibus mar- 
gine recurvo nervoque excurrente ad apicem denticulatis, sic- 
citate plicato-tortilibus, perichætialibus majoribus basi vagi- 
nantibus ; capsula cylindrica subinæquali , tubo peristomii 
maximo carneo tertiam capsulam æquante, operculo.., — Far, 
cum Ulva crispa et Frullania... n. sp. ad radices arborum 
cl. C. Gay legit. Herb. Mus. Par. 


OBs. Notre Mousse paraît différer du 2. speciosa Hook. fil. et Wils., 
par sa manière de végéter, et par ses feuilles dressées et non recourbées. 


32. Tortula breviseta Montag. ms. : caule humili subramoso, foliis 
oblongis canaliculatis margine incurvo recurvove, basi pellu- 
cida parallelogramme reticulata, à medio ad apicem patenti- 
recurvis obscure punctiformi-areolatis, nervo crasso in pilum 
apice canum abeunte percursis ; capsula cylindrica longiuscula 
cum operculo conico brevi pedunculum æquante, peristomii 
sat longioris et torti membrana basilari angustissima, annulo 
nullo. -— Has. in terra circa S. Tago reipublicæ chilensis Aprili 
1829 legit cl, C. Gay. Herb. Mus. Par. 


OBs. Voisine des B.2. subpilosa Brid. et brachypus, elle diffère de la 
première par sa capsule linéaire cylindrique et par la brièveté de son pé- 
doncule, et de la seconde par ses feuilles obtuses, non acuminées ni tor- 
tillées par la sécheresse, et par la brièveté de son opercule, qui n’a pas 
le quart de la longueur de la capsule. 


29. T'ortula geniculata Montag. ms. : cæspitosa, caule innovanti- 
geniculato subsimplici aut basi ramosiusculo, foliis ovatis dense 
imbricatis erecto-subpatulis margine revolutis nervo crasso 
sub apice evanido percursis, perichætialibus conformibus; oper- 
culo conico dimidiam capsulam ovatam æquante, calyptra lon- 
gissime subulata, annulo simplici persistente, — Has, prope 


108 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


Valparaïiso in republica chilensi à cl. GC. Gay lecta. Herb. 
Mus. Par. 


OBs. Cette Mousse est voisine des 7°. T. recurvata et revoluta. Sa ner- 
vure , qui, loin de former un #ucro, n’atteint pas même tout-à-fait le 
sommet de la feuille, sa capsule courte et ovoïde, et son opercule pro- 
portionnément plus long , la feront facilement distinguer de la première. 
Elle s’éioigne de la seconde par ses feuilles ovales, non ovales-lancéolées, 
infléchies, mais non tortillées par la dessiccation, par sa capsule droite, 
non courbée , et par son opercule plus court. 


3h. Desmatodon amblyophyllus Montag. ms. : caule brevi simplici 
innovando ramoso, foliis oblongo-spathulatis nervo excurrente 
apiculatis margine recurvo undulato integerrimis siccitate un- 
cinato-incurvis crispabilibus, madore patulo-recurvis , inferio- 
ribus apice emarginatis, perichætialibus brevioribus subener- 
viis vaginantibus ; operculo subulato dimidiam £apsulam cylin- 
dricam erectam superante, peristomi ciliis brevibus in mem- 
branam perforatam coalitis vix contortis, annuio simplici. — 
Has. ad terram prope Valparaiso et S. Tago, Aprili 1830 à cl. 
GC. Gay lectus. Herb. Mus. Par. 


OBs: Notre Mousse ressemble assez par son port et la couleur de ses 
feuilles, qui passe au jaune, à notre Zortula cæspitosa de Saint-Antoine de 
Galamus, dont MM. Bruch et Schimper ont fait plus tard leur Zarbula 
marginata. 


30. Didymodon polycephalus Montag. ms. : dioicus, caule cæspi- 
toso erecto filiformi innovanti-ramoso foliis undique imbricatis 
e basi ovata lanceolato-subulatis strictis nervo lato continuo 
percursis summo apice acuto canescentibus integerrimis, peri- 
chætialibus acuminato-cuspidatis convolutis ; capsula cylindra- 
cea tandem falciformi attenuata. Cætera desiderantur. — Has. 


ad terram arenosam in Chile australiori legit el. G. Gay. Herb. 
Mus. Par. 


OBs. Espèce voisine du 2. gracile, mais qui en diffère non seulement 
par l'absence des poils qui terminent la feuille dans celle-ci, mais en- 
core par la longueur double de celles qui entourent la gaînule et la base 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES,. 109 


du pédoncule. Ces poils sont remplacés dans notre plante par une pointe 
diaphane si courte, qu'on ne la peut voir qu'au microscope. Le péristome, 
l’opercule et la coiffe manquaient. C’est conséquemment en vertu de ses 
caractères naturels de végétation que j'ai inscrit cette Mousse dans le 


genre Didymodon. 


36. Trichostomum chilense Montag. ms. : perenne, innovanti- 
ramosum, foliis e basi oblonga erecta amplexicauli margine 
reflexa attenuato-subulatis, subula canaliculata madore patula, 
siccitate erecto-incurva, nervo crasso ad apicem instructis, 
perichætialibus longe vaginantibus secundis ; capsula cylindrica 
subæquali , operculo conico longirostro obliquo capsulam sub- 
æquante, dentibus peristomi albis, annulo nullo. — Has, in 
terra arenosa Chiles australioris a cl. G. Gay lectum. Herb. 


Mus. Par. Lv cé £ a 4, : # | AG / 


Os. Cette espèce, fort voisine du 7, sérictum B. et S., en diffère 1° par 
des feuilles un peu diversement conformées, en ce qu’elles offrent un bord 
réfléchi en dehors inférieurement, et que le parenchyme accompagne la 
nervure jusqu’au sommet, de facon que la portion subulée est en même 
temps canaliculée ; 2° par l’absence de toute trace d’anneau ; 3° par un 
opercule oblique et aussi long que la capsule; 4° enfin par les dents de 
son péristome, qui sont du plus beau blanc, excepté vers la base, où la 


courte membrane d’où elles s'élèvent est de couleur rousse. 


31. Trichostomum Schimperi Montag. ms. : caule simplici vel 
ramoso brevissimo, foliis oblongis carinatis obtusis, nervo ante 
apicem evanido ; capsula ovata, operculo conico recto obtuso 

| capsula dimidia longiore; floribus terminalibus e pistillis 4-5 
constantibus, paraphysibus phylloideis. — Has. in terra nuda 
Rancagua reipublicæ chilensis a Bertero lectum. Herb, Mus. 
Par. Coll. Berter. n° 703. Hist. de Chile, Bot. Crypt., tab. 2, 
fig. 1. 


AscrrIsTODON Montag. Vov. Gen. 


Car. ESSENT. Capsula ovoidea-oblonga, æqualis, annulata , 
pachyderma. Peristomium simplex, dentes 16 infra capsulæ ori- 
ficium orti basique conjuncti, carnosi, erecti, rigidi, æquidis- 


410 MONTAGNE. —- PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


tantes , filiformes, nodosi, granulosi. Operculum conieum. Ca- 
lyptra latere fissa, linearis, longa, fugax. Inflorescentia dioïca. 


OBs. Voulant caractériser le nouveau genre que je propose , je ne puis 
mieux y réussir qu’en le comparant à un Trichostome pour son port, et, 
en général sous le point de vue de sa végétation, à un Sprucea (Holomi- 
trium Brid.) pour son périchèse, et à un Prlopoyon pour son péristome. 
Sur les nombreuses capsules que j'ai soumises à un examen attentif, il ne 
m'est pas arrivé une seule fois de rencontrer plus de seize dents, toutes 
partant de la couche cellulaire interne de la capsule, toutes également 
espacées, filiformes, non tétragones, assez robustes, noueuses et granu- 
leuses. Le sommet de la columelle reste attaché au fond de l’opercule, 
comme dans les Pottiacées et quelques Splachnées, et il faut la rompre 
pour enlever celui-ci, même à une époque assez rapprochée de la matu- 
rité, pour que le péristome soit trouvé en bon état. Est-ce que le Wezssia 
vaginans Brid. ne pourrait pas venir se placer dans ce nouveau genre? Si 
l’on ne considère que le péristome , le genre chilien n’est en effet qu'un 
Weussia, et ne serait pas autre chose probablement pour quelques bryo- 
logistes. Il n’en est plus de même lorsque l’on rapproche ces plantes d’a- 
près la somme de leurs affinités. On ne trouve la coiffe que dans le jeune 
âge. Le nom générique est formé cle à privatif, de cycoros, fendu, et de 
è3:, dent. Ce genre me paraît lier l’Anacalypta au Trichostomum. 


88. Aschistodon conicus Montag. ms. : dioicum, caule gracili 
erecto subsimplici aut innovanti-ramoso, foliis lanceolato-subu- 
latis canaliculatis nervo latissimo ad apicem percursis subin- 
tegerrimis, perichætialibus longioribus convolutis cuspidatis ; 
capsula ex ovato oblonga, operculo conoïideo. — Has. in pro- 
vinciis meridionalibus Chiles à el, GC. Gay lectus. 


39. Campylopus humilis Montag. : caule minimo (vix ullo) basi 
decumbente, foliis dense imbricatis fulvis lanceolato-subulatis 
falcato-secundis nervo tenui instructis apice denticulatis, cap- 
sula obovata inæquali, madida lævi, sicca tenuissime striatula, 
calyptra basi albo-fimbriata. — Has. ad ligna putrida in Bra- 
silia legit Blanchet. In collectione Webbianàä hanc speciem no- 
vam observavi. 


Os. Quoique étroitement alliée au C’. flexuosus, cette Mousse en dif- 
fère par l’exiguité de toutes ses parties, Pabsence ou la brièveté de sa 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 111 


tige, la forme de ses feuilles et de sa capsule. Je n'ai pu trouver l'oper- 


| n0. Campylopus leptodus Montag. ms. : caule cæspitoso simplici 
| prolifero aut innovanti-ramoso, ramis fasciculatis subfastigiatis, 

foliis e basi latiore lanceolato-subulatis strictis medio incras- 
satis pilo brevi albo dentato terminatis, comalibus recurvis, 
perichætialium folio intimo convoluto acuminato longe pilifero ; 
pedunculis aggregatis singülo perichætio circumdatis flexuosis, 
capsula oblonga lævi recta basi vix tuberculata, operculo conico- 
subulato capsulam subæquante, calyptra basi fimbriata apice 
| exasperafa, peristomii dentibus tenuibus fere ad basin bifidis, 
_  cruribus gracillimis longissimisque semper erectis tenuiter 
granuloso-papillosis. — Has. in terra nuda, in Ghile austra- 
| 


liori a cl. C. Gay lectus. Herb. Mus. Par. — Hist. de Chile, 
Bot, Crypt., tab. à, fig. 3. 


Ops. Le genre est si naturel, que les affinités de cette Mousse sont mul: 
tiples. Elle diffère du €’. exasperatus par ses feuilles subulées, canalicu- 
lées par l’inversion des bords, et non acuminées, à l'exception des péri- 
chétiales , dont l’intérieure enveloppe entièrement la gaînule; par ses 
| pédoncules moins nombreux, flexueux , non arqués, un peu rugueux au 
sommet comme le fond de la capsule, mais non chargés d’aspérités aï- 
| guës : enfin par sa capsule non striée, si ce n’est à l’état de sécheresse, 
| où elle porte trois ou quatre gros plis irréguliers. Les dents du péristome 
| sont aussi fort différentes, et ne distinguent pas moins cette espèce du €, 
| exasperatus que du €. Aichardi, avec lequel, au reste, elle a bien plus 
| de rapports, la longueur des tiges exceptée. Je la distingue enfin du 
| Thysanomitrium rigidum (Campylopus Mibi), par la longueur de l’oper- 
| cule. | 


| 
| 
M. Campylopus æanthophyllus Montag. ms. : caule erecto fili- 
| formi simplici proliferoque apice capitato-incrassato, foliis 
l imbricatis lanceolato-subulatis canaliculatis siccitate strictis, 
_ perichætialibus communibus ovato-lanceolatis propriis longio- 
ribus convolutis, omnibus integerrimis pilo denticulato albo 
| terminatis nervoque latissimo percursis ; pedunculis aggregatis 
flexuosis madore arcuatis, capsulæ inæqualis substrumosæ mul- 


! 
| 
tistriatæ dentibus dense trabeculatis, operculo conico acuminato 
| 
| 


| 


112 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 
dimidia capsula breviore, calyptra brevi dimidiata basi fimbri- 
ata. — Has. ad terram in Chile australiori legit hancce spe- 
ciem cl. C. Gay. Herb. Mus. Par. ,;— Hist. Chile Bot. Crypt., 
tab. h, fig. 2. 


OBs. Quoiqu’elle ait quelque chose de son port, cette espèce est fort 
différente da €. Aichardi, avec lequel nous venons déjà de comparer la 
précédente. Elle s’en éloigne, en effet, soit par ses dents bifides, soit par 
les feuilles de son capitule femelle, qui sont deux fois plus larges que 
celles de la tige, soit enfin par sa capsule ovale, bossue, lisse ou du moins 
peu rugueuse à la base. Sa coiffe est d’ailleurs courte, fendue latérale- 
ment, et de la même couleur paille que les feuilles. Par son mode d’ac- 
croissement, comme aussi par plusieurs autres caractères, elle se rap- 
proche encore du €. 2ntroflexus, dont on pourra la distinguer toutefois 
par sa taille, par sa couleur, par ses pédoncules réunis en grand nombre 
dans un périchèse général, et munis chacun d’un périchèse propre en- 
gaînant, enfin par les feuilles du périchèse commun non obtuses, pilifères, 
comme le dit M. Horneschuch du C”. entroflexus, mais acuminées pilifères. 
Elle diffère encore du Zhysanomitrium griseum HMornsch. ( Campylopus 
Nob.) par ses feuilles très entières, et non pas dentées au sommet. Sa 
capsule inégale, portant de huit à dix stries fines, empêchera enfin de la 
confondre avec la précédente espèce. 


h2. Dicranum Gayanum Montag. ms. : dioicum, cæspitosum , 
caule erecto filiformi subsimplici, folis imbricatis e basi oblonga 
vel obovata amplexicaule abrupte lineari-subulatis, subula pa- 
tenti-incurva, margine integerrimis nervo continuo instructis, 
perichætialibus longioribus strictiusculis; capsula longepedun- 
culata oblonga basi attenuata, operculo e basi conica longis- 
sime rostrato, rostro subobliquo, columella capitata. Flores 
masculi capituliformes in diversis individuis. — Has. in Chile 
australiori ad terram species frequens à cl. CG. Gay inventa 
et cujus nomine par erat illam insignire. Hist. de Chile, Bot. 
Crypt., tab. 2, fig. 3. 


Os. Ce Dicranum, si voisin du Ÿ. vulcanicum Brid., en diffère non seu- 
lement par la longueur du pédoncule, mais encore par la forme de sa 
capsule, et surtout par la longueur considérable de son opercule. 


hà. Dicranum euchlorum Montag. ms, : monoicum, pumilum , 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVÉLLES. 113 
cæspitosum, Caule parvulo innovanti- ramoso, foliis e basi 
oblonga subulatis canaliculatis patenti-inflexis siccitate flexuosis 
margine tenuissime denticulatis, nervo mediocri ad apicem 
continuo , perichætialibus conformibus basi ampliori vaginan- 
tibus ; capsula nutante oblonga paucistriata obsolete strumulosa, 
operculo conico oblique rostrato capsulam dimidiam superante. 


— Has. ad terram et in ramulis dejectis in Chile legit cl. C. 
Gay. Herb. Mus. Par. 


Os. Espèce analogue aux 2.1. capillaceum , tenuirostre , etc., mais 
qu'il est pourtant facile d’en distinguer d’après les caractères que je viens 
de lui assigner. 


hh. Dicranum aulacocarpum Montag. ms. : dioicum, caule ab- 
breviato filiformi simplici, foliis e basi parallelogramma subu- 
latis, subula erecto-incurva vel recurva, integerrimis, nervo 
evanido; operculo conico-rostrato obliquo capsula pachyderma 
ovata ad basin substrumosa octostriata paululum breviore , 
annulo simplici. Calyptra fuscescens. Individua mascula exigua 
sub flore innovantia. -— HaB. ad terram nudam in Chile aus- 
traliori cum Campylopode flemuoso mixtum legit el. C. Gay. 
Herb. Mus. Par. 


Os. Dans ce Dicrane, la base des feuilles quadrilatères est étroitement 
imbriquée, comme dans le Bartramia patens, ce qui lui donne un port 
remarquable. 1! diffère du précédent par le double des stries de la cap- 
sule, et par beaucoup d’autres caractères. 


A5. Fissidens mangarevensis Montag. : cæspitosus, caule procum- 
bente simplici vel innovationibus fasciculato-ramoso, ramis 
subflabellato-ramulosis, foliis dense distichis erecto-patentibus 
lineari-lanceolatis integriusculis, nervo ante apicem evanido 
instructis siccitate in plano involuto-cincinnatis ad medium 
plicatis, pedunculo terminali ; capsula urceolato - cylindrica 
cernua , operculo convexo-conico rostrato capsula longiori. 
Voyage au pôle Sud, Crypt., p. 8k4. — Has. in insula Manga- 
Reva (Archipel Gambier), ad rupes humidas nec non ad ramos 


dejectos locis irriguis , imprimis ad radices montis eodem no- 
3° série. Por. T. IV. (Août 4845.) % 8 


11h MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES: 


mine ac insula ipsa nuncupati, hancce speciem, cujus cæspites 
caulibus primariis vel rhizomatibus Weckeræ undulatæ procum- 
bunt, invenit cl Hombron, ad altitudinem 220 metra supra 
mare. Herb. Mus. Par. 


« 

OBs. Sa ramification rapproche un peu cette Mousse des FF. osmun- 
dioides Hedw., leptophyllus Montag., et fasciculatus Hornsch., mais elle 
s'éloigne du premier et du troisième par sa taille (12 à 15 millimètres), et 
du second par ses feuilles aiguës et son opercule à long bec. Le F. os- 
mundioides a d’ailleurs des feuilles dentées, tandis qu’elles sont à peine 
crénelées dans notre espèce, et encore ne voit-on ces crénelures, for- 
mées par la saillie des cellules marginales, qu'à un grossissement de 
150 diamètres du microscope composé. Dans le #. fascieulatus, on ob- 
serve en outre trente anthéridies ; le pédoncule est genouillé à la base, 
l'opercule plus court que la capsule, caractères qui ne se rencontrent 
point dans le F. mangarevensrs. 


h6. Fissidens Zollingeri Montag. ms. : hermaphroditus, caule 
decumbente minimo subsimplici basi polyrrhizo, foliis pauci- 
jugis flabellatim expansis lanceolato-acuminatis marginatis 
ultra medium duplicatis nervo crasso cuspidatis splachnoideo- 
pellucidis integerrimis, pedunculo basi geniculato ascendente 
flexuoso ; operculo conico oblique rostellato capsulæ erectæ 
pyriformi-clavatæ fere æquali. Has. in terra turfosa insulæ 
Javæ invenit cl. Zollingerus, cui eum dicare par est. In col- 
lectione ejus sub n° 1604 adest. Vidi in Hb. Webbiano. 


DeEsc. Caules cæspitosi, minimi, vix lineares, raro sesquilineam longi, 
basi radicellis longissimis purpureis inter sese valde implexis conjuncti. 
Folia disticha, quinque ad decemjuga , lanceolata, apice acuminata et 
acutissima, toto ambitu marginata, integerrima, alterna, pellucida, infima 
minima fere ad apicem usque duplicata, equitantia, sensim majora et pa- 
rum ultra medium fissa, nervo crasso excurrente cuspidata, amϾne viri- 
dia. Perichætialia suprema caulina majora, duplicatura ventricosa. Æetrs 
areolæ sat amplæ, subrotundæ, ,# millim. diametro metientes, crasse 
limitatæ. Fos hermaplhroditus ex antheridiis pistillisque paucis (subternis) 
absque paraphysibus compositus. Peduneulus terminalis, basi genicu- 
latus, sesquiiineam longus, subtilis, subflexuosus, vix manifeste tortilis, 
in capsulam dilatatus, e luteo purpurascens. Capsula minuta, erecta, py- 
riformis , clavata , luteo-viridis. Peristomii dentes conniventes, purpurei. 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 145 
Operculum e basi conica longirostrum , rostro parum obliquo , capsulam 
fere adæquans. 


Ops. Espèce assez semblable au #. palmatus, pour la grandeur et la 
forme, mais qu’il sera aisé d’en distinguer par le réseau lâche de ses feuilles, 
qui rappelle celui de certaines Hookéries, de même que par sa capsule 
dressée et égale, Ses fleurs hermaphrodites la distinguent également du 
PF. exilis Hedw. Elle a aussi quelques caractères communs avec les F.F. 
splachuifolius, pellucidus, pygmœæus et ayalinus, mais elle diffère de tous 
par ses feuilles marginées. Son port et un peu la forme de sa capsule la 
rapprochent encore du F. denticulatus Bruch , mais la structure des feuilles 
ne se ressemble point dans les deux Mousses. Enfin M. J. K. Muller a 
publié récemment (Linnæa 1843, Band 17, Heft V, p. 588) un #. cus- 
pidatus dont les caractères de végétation, à part le réseau passé sous si- 
lence, semblent convenir avec ceux qui sont propres à l'espèce javanaise ; 
mais il s’en éloigne infiniment par sa capsule horizontale et un opercule 
très court. 


h7. Fissidens maschalanthus Montag. ms. : dioicus, caule cæspi- 
toso erecto innovanti-ramoso subdichotomo, foliis subtrigenta- 
jugis dense imbricatis erectis linearibus obtusis acuminulatis 
integerrimis nervo subcontinue albo instructis strictis, siccitate 
crispato-inflexis, floribus terminalibus et lateralibus in axilla 
foliorum vel in dichotomia ; capsula inclinata oblengo-cylindrica 
operculo convexo rostrato, rostro recto, calyptra brunnea co- 
riaceacuculiformi; dentium cruribus articulatis punctato-asperis 
non trabeculatis. — Hab. ad terram in Ghile australiori hanc 
speciem legit cl. GC. Gay. Herb. Mus. Par. 


OBs. Ce Fissident est pour ainsi dire intermédiaire entre le F, osmun- 
dioides, dont il a les feuilles, et le #. asplenioides, auquel il ressemble 
par la position des fleurs. On le peut facilement distinguer du premier 
par ses feuilles proportionnément moins larges, plus longues, plus dres- 
sées contre la tige, par ses fruits, qui occupent souvent la dichotomie, 
et par les dents de son péristome, autrement conformées. II diffère du 
second par ses feuilles entières, si l'on excepte quelques légères saillies 
formées par les cellules marginales près du sommet, et qu'on ne peut 

voir qu'à un grossissement de 200 fois. Cette espèce est encore remar- 
_quable parce que la fleur femelle, même terminale, se trouve toujours 
sur le côté de la terminaison de Ja tige, dans l’aisselle d’une feuille, d’où 
le nom spécifique, et qu'en même temps se développe au-dessous d'elle 


116 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


un rameau qui la place ainsi presque aussitôt dans l'angle d’une dicho- 
tomie. | 


h8. Fissidens campylopus Montag. ms. : monoicus, caule de- 
cumbente simplici, foliis subquindecimjugis densè imbricatis 
lineari-lanceolatis incurvatis immarginatis subcrenato-denti- 
culatis, supremis longioribus, pedunculo terminali basi geni- 
culato apice curvo ; capsula resupinata ovata inæquali cernua, 
operculo convexo recte rostrato; floribus masculis axillaribus. 
— Has. ad terram in Chile australiori a cl. C. Gay lectus: 
Herb. Mus. Par. 


Ogs. Cette espèce a tout le port du F. palmatus, maïs sa tige est plus 
longue , ses feuilles immarginées, et ses fleurs mâles axillaires. Elle dif- 
fère aussi du F. incurvus par ces deux caractères, et du À. flabellatus par 
ses feuilles aiguës. Si j'en juge sur la description, car je n’ai jamais vu 
cette Mousse, elle se rapproche encore du F. plumosus Hornsch. ; mais, 
dans ma plante, la capsule est obovoïde, inégale, et non pas cylindrique, 
comme dans celle du célèbre bryologiste allemand. Mon espèce offre en- 
core ce caractère remarquable, que, infléchie par une élégante courbure 
du pédoncule, c'est son côté le plus court qui regarde le ciel, ce qui est 
le contraire des congénères voisines, comme #.F. palmatus, 1ncur- 
vus "ELC: 


DiprosrticHum Montag. Nov. Gen. 


CHaR. ESSENT. Capsula basilaris, æqualis, striata, exannulata. 
Peristomium simplex. Dentes sedecim æquidstantes, e basi mem- 
branaceà orti, plani, lanceolati, trabeculati, longitrorsum (gram- 
mice) lineolati, passimque perforati. Operculum convexum, 
oblique rostratum. Calyptra cuculliformis. Folia distiche im- 
Pricata . | 


Pterigynandri sp. Brid. Didymodontis sp. Schwægr. 


Le port de cette Mousse est celui d’un Weissia. Le mode de ramifica- 
tion et la position des fleurs sont les mêmes que dans le Mielichhoferra, 
près duquel je crois qu’elle doit prendre place. Les dents, au nombre de 
seize, jamais rapprochées par paires, naissent aussi d’une courte mem- 
brane; mais leur structure est différente. La disposition des feuilles sur 
deux rangs, d’où naît une tige plane, sépare ces deux genres l’un de l’autre, 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 117 
de même que du Pterigynandrum. Enfin les fruits latéraux ne permettent 
pas de réunir cette Mousse aux Didymodons, dont le péristome est d’ail- 
leurs tout autre. Sous le rapport de la végétation, on y trouve quelque 
analogie avec les Phyllogoniées. 


h9. Diplostichun longirostrum Montag. ms. — Pierigynandrum 
longirostrum Brid. Bryol. univ., Il, p. 195. — Didymodon 
distichus Schwægr. Suppl. t, 183, ubi et D. compressus appel- 
latur. — Has. in Chile. Herb. Mus, Par, 


50. Mielichhoferia pleurogena Montag. ms. : hermaphrodita, 
caule erecto dense radiculoso innovanti-ramoso, axibus flori- 
feris basilaribus aut lateralibus brevissimis, foliis imbricatis 
ovato-lanceolatis integerrimis nervo sub apicem evanido in- 
structis, inferioribus minoribus, perichætialibus apice dentatis; 
capsula inclinata oblonga uno latere basin versus ampliori, 
peristomii dentibus linearibus apice trabeculis conjunctis, oper- 
culo convexo-conico brevissimo, annulo simplici. — Has. in 
Chile australiori a cl. C. Gay lecta. Herb. Mus. Par. 


Ogs. Bien voisine par son inflorescence du À. campylocarpa, cette es- 
. pèce en diffère suffisamment par ses feuilles entières, par sa capsule droite, 
| et par les dents de son péristome, réunies au sommet. M. Gay a aussi re- 


cueilli au Chili l'espèce brésilienne que M. Hornschuch a nommée #. bre- 
vicaulus. 


51. P'eissia macrorrhyncha Montag. ms. : dioica, caule innova- 
_tionibus subramoso, foliis lanceolatis margine recurvis inte- 
gerrimis nervo crasso Ccontinuo percursis, supremis subhomo- 
mallis, perichætialibus brevioribus strictis ; capsula longepe- 
dunculata, pedunculo gracili, cylindrica operculo subulato vix 
longiori, dentibus crassis madore conniventibus. — Has. ad 


terram in Java insula. Collect. Zollingeri n° 1532, in Herbario 
WW ebbiano. 


DEsc. Cæspitosa, dioicä. Caulis simplex aut innovatione superveniente 
| ramulosus, L lin. fere longus, basi interdum subdecumbens. Folia lan- 
| ceolata, margine recurvo integerrima, nervo crasso continuo instructa , 
nferne medioque erecta, superne subhomomalla, fulva. Perichætialia 


118 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


caulina suprema, breviora, stricta. Pedunculus e vaginula longa tereti 
terminalis, gracilis, purpureus, inferne sinistrorsum, superne vero dex- 
trorsum tortilis, quandoque sed raro geminus. Capsula cylindrica, in pe- 
duncuio attenuata et ei concolor, ætate brunnea. Peristomir dentes 16 ex 
interiore capsulæ strato profunde orti, lanceolati, ad medium usque cpaci 
brunnei, deinde hyalini, madore conniventes osque capsulæ claudentes. 
Operculum subulatum, lutev-purpureum, capsulam æquans longitudine. 
Flos masculus in individuo diverso exiguo terminalis, gemmiformis. Folia 
perigontalia ovato-acuminata, obtusiuscula, fusca, nervo ante apicem eva- 
nido crasso muvita. Antheridia pauca, ovato-oblonga paraphysibus dimi- 
dio brevioribus longe articulatis stipata. Sporæ virides, leviusculæ. 


Os. Diffère du W. linearifolia par sa capsule lisse et ses dents très 
rapprochées, se touchant même par sa base; du W. heteromalla par son 
opercule très long, et enfin du W. nitida par des feuilles dont la ner- 
vure s'étend de la base au sommet. 


92. W'eissia Miqueliana Montag. (in Hook. Lond. Journ. of Bot. 
Decemb. 1844, p. 633) : monoica, caule simplici erecto bienni 
prostrato innovanti-ramoso, innovatione ascendente, foliis 
erecto-patentibus, comantibus homomallis lanceolatis carinatis 
margine recurvis, nervo sub apicem serrulatum evanescente ; 


operculo conico-rostrato obliquo capsulam cylindraceam incli- 


natam æquante. — Has. in terra nuda in provincia Buitenzorg] 


Javæ insulæ lecta mecumque a cel. Miquel communicata , cui 
eam libente animo dicavi. 


DEsC. l'aulis primo simplex, bilinearis, post biennium prostratus in- 
novans. fulia dense imbricata erecto -patentia, lanceolata, carinata, 
margine recurva, apice subreflexa, raro incurviuscula, subserrulata, nervo: 
evanido percursa , Suprema homomalla. Æefis areolæ lineari-oblongæ, 
marginales majores, basis folii elongatæ subparallelogrammæ pellucidio- 


res. Color olivaceo-fuscus. Perichætialia caulina suprema. Vaginula teres,. 


sat longa. Pedunculus trilinearis, purpureus, lævis, sinistrorsam tortilis. 
Capsula cylindracea, erecta aut parum inclinata, fusco-purpurea, cum 
pedunculo confluens. Dentes peristomii 16 approximati, latiuseuli, lineari- 
lanceolati, obtusi, basi crasse bitrabeculati, cæterum irregulariter cellu- 
losi opaci, erecto-conniventes. Operculum conico-rostratum, rostro obli- 
quo, capsulam fere adæquans et ei concolor. Cal yptra cucullata, ad me- 
dium lateraliter fissa, helvola. Fos masculus in innovatione terminalis, 


gemmiformis. lola perigonialia ovata, ampla, ventricosa, apice acumi- 


am fn rie RSA du em ne 


Po hf ca ‘oc M ie 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 119 


nata, acumine obtuso, nervo plus minus longo, raro nullo munita, laxius 
areolata, fusca. Anfheridia 12 ovato-lanceolata, sessilia, paraphysibus 
brevibus paucis longe articulatis stipata. 


OBs. Je ne connais aucune Weissia qu’on puisse comparer à celle-ci, 
si ce n’est peut-être ma W. cryptodon, qui en diffère par son opercule 
plus court, par les dents de son péristome plus courtes aussi, et d’ailleurs 
profondément placées et articulées de la base au sommet. 


PL. 5, fig. 4. — a, plusieurs tiges d’une touffe de Weissia Miqueliana, vues de 
grandeur naturelle. b, capsule munie de son opercule, grossie 8 fois. c, une 
feuille caulinaire grossie de 10 à 12 fois. d, une feuille du sommet. e, une des 
feuilles, dans l’aisselle desquelles se trouve la fleur mâle dont on voit, en fet 
g, deux des feuilles périgoniales les plus intérieures. Les figures, de d à g. sont 
grossies 12 fois. k, coupe transversale faite vers le milieu des feuilles cauli- 
naires , pour montrer, à un grossissement de 35 fois, que les bords en sont 
réfléchis. à, anthéridie isolée et k paraphyse, grossies 45 fois. Réseau, ! du som- 
met et m de la base d'une feuille, grossi 80 fois. n, vaginule du pédoncule très 


grossie. o, deux dents du péristome, grossies 125 fois. p, opercule isolé, grossi 
16 fois. 


93. W'eissia (Eucamptodon) perichætialis Montag. ms. : cæspi- 
tosa, caule ramoso, foliis imbricatis erecto-patulis lanceolatis 
nervosis enerviisque apicem versus margine reflexis, perichæ- 
tialbus majoribus e basi ovato-quadrata abrupte filiformi-acu- 
minatis convolutis pedunculum subæquantibus enerviis ; cap- 
sula inclinata oblonga , operculo conico oblique rostrato capsu- 
lam adæquante, dentibus 16 carnosis rubris madore incurvo- 
conniventibus, calyptra cucullata lateraliter ad medium fissa. 


-—Ha8. ad terram nudam in Chile australiori a cl. G. Gay lecta. 
Herb. Mus. Par. 


OBs. Je ne connais que le W. vaginans Brid { Bryol. univ., I, p. 807) 
qui puisse être comparé avec notre nouvelle espèce, à cause de son péri- 
chèse engaînant. Toutefois les caractères assignés à la Mousse de Bour- 
bon, dont, il faut l'avouer, je ne connais que la description, me parais- 
sent suflisants pour légitimer sa séparation de celle du Chili. En effet, 
dans le W. perichætialis , les feuilles du périchèse, d’ailleurs toutes pri- 
vées de nervure et toutes rétrécies au sommet en un long prolongement 
filiforme , égalent presque en longueur le pédoncule. D'un autre côté, 
celui-ci n'a pas plus de 3 lignes, tandis qu’il en a de 8 à 40 dans l'espèce 


120 MON'FAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


de Bridel. Enfin la coiffe ne dépasse pas, dans la nôtre, la longueur de l’o- 
percule et de la capsule réunis. Mais toutes ces différences sont bien insi- 
gnifiantes, comparées à celle que présentent les corps reproducteurs con- 
tenus dans les capsules. Quelle n’a pas été, en effet, ma surprise , en 
cherchant à connaître les spores, de trouver à leur place des espèces de 
gemmes analogues à celles qu’on rencontre dans les corbeilles des Mar- 
chantiées ! Toutes les urnes que j'ai ouvertes en étaient complétement 
remplies. Ces gemmes n’ont pas, à la vérité, la même forme; mais leur 
structure paraît semblable. Elles sont cunéiformes ou parallélogrammes, 
longues de près de - de millim., larges de 4 à 6 centièmes de millim. , et 
semblent formées (de plusieurs couches ?) d’au moins deux à trois rangs 
de cellules sur chacune des faces visibles au microscope. Je n’ai pas ren- 
contré d'autre moyen de propagation. On ne pourra jamais regarder ces 
organes comme de vraies spores. 

Si l’on prend en considération ce fait, unique pour moi dans la famille 
des Mousses, et qu’on y joigne la structure des dents, le réseau des feuilles 
et la longueur d’un périchèse engaînant, on ne pourra, je pense , se re- 
fuser à fonder sur ces caractères réunis un genre nouveau à affinité mul- 
tiple, que je proposerai de nommer provisoirement £'’ucamptodon. 


94. W'eissia cryptodon Montag. mis. : monoica, cæspitosa, caule 
procumbenti-erecto basi ramoso, ramis innovantibus, foliis 
erecto-patentibus lanceolatis carinatis acutis margine recurvis 
apice inflexis reflexisve, siccitate crispatis, nervo subevanido 
instructis integerrimis, perichætii intimo obtusissimo ; capsula 
oblongo-cylindracea propter pedunculi curvaturam horizontal, 
operculo conica-rostrato recto dimidio breviori, dentibus semi- 
sepultis rigidis fragihbus conniventibus, calyptra cucullata sor- 
dide helvola. Flos monoicus tandem innovatione superveniente 
lateralis. —- Has. in Chile australiori legit hanc speciem dis- 
tinctissimam cl. C. Gay. Herb. Mus. Par. 


OBs. Cette espèce n’a d’analogue dans le genre que la W. recurvata 
Brid. ; mais elle en diffère par trop de caractères pour qu'il soit possible 
de la confondre avec elle. 


50. Macromitrium hymenostomum Montag. ms. : caule primario 
repente, ramis erectis ramuloso-fastigiatis, foliis oblongo- 
lanceolatis densissime imbricatis siccitate subspiraliter strictis 
madore erectis apice leniter acuminulatis plicato-canaliculatis, 


AS ee on QE D min ag à 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 121 


margine integro recurvis, nervo ante apicem evanescente in- 
structis, perichætialibus brevioribus acutis, pedunculo e vagi- 
nula ovata terminali crasso ; capsula hymenostoma ovata octo- 
striata, operculo conico-acuminato capsula dimidia breviore, 
calyptra longe conica (en pain de sucre) glabra basi lacinulata. 
— Has. in Chile australiori a cl. G. Gay lectum. Herb. Mus. 
Paris. 


OBs. Cette espèce diffère du ŸZ. aciculare par son opercule et son péri- 
stome, et, de tous les autres à moi connus, par la nature de celui-ci. 


56. Orthotrichum germanum Montag. ms. : monoicum, pulvina- 
tum, caule gracillimo ramoso, foliis imbricatis e basi ovali- 
oblonga amplexicauli linearibus obtusiuscalis carinatis margine 
reflexis evanidinerviis patulo-incurvis aureis ; capsula oblonga 
exserta, humida striata, sicca octoplicata, calyptra conica inte- 
gra pilosiuscula ; peristomio duplici. — Has. in corticibus ar- 
borum reipublicæ chilensis a cl. G. Gay lectum. Herb. Mus. 
Par. 


OBs. L'espèce qui s’en rapproche le plus est l'O. crispulum Bruch. ; 
elle en diffère néanmoins, à mon avis, par sa taille beaucoup plus petite, 
par sa couleur dorée, qui devient d’un brun foncé en vieillissant, par ses 
feuilles non aiguës, mais mousses et carénées jusqu’au sommet, tandis 
qu'elles sont très aiguës ef même quelquefois mucronées par la nervure 
dans la Mousse européenne, bien que la figure du Pryologia europæa, 
d’ailleurs parfaite, ne le montre pas ; enfin par sa capsule, qui est toujours 
oblongue et jamais en massue ou pyriforme. 


07. Splachnum plagiopus Montag. ms. : caule cæspitoso erecto 
apice innovationibus fasciculato-ramoso , foliis lanceolatis vel 
obovatis acuminatis nervo conspicuo longe cuspidatis integer- 
rimis, pedunculo brevissimo basi geniculato ; capsula oblongo- 
cylindracea una cum apophysi obconica clavata, operculo con- 
vexo-Conico. — Has. in insulis Auckland a cl. Hombron lecta. 
Voyage au pôle Sud, p. 285. Herb. Mus Par. 

OBs. Notre espèce est sans contredit fort voisine des $.S. octoblepharum 


Hook. et purpurascens Hook. fil. et Wils. Ses fleurs mâles, très différentes, 
jointes à la saillie de la columelle en dehors de l'orifice de la capsule , 


129 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


me la font distinguer du premier. M. le D" Hooker, qui a visité ma col- 
lection, pense qu'elle est également différente du dernier, sans pourtant 
l'affirmer, n'ayant pas analysé comparativement les deux Mousses. 


58. Racomaitrium convolutum Montag. ms. : caule procumbente 
dichotomo-ramoso, ramis fastigiatis siccitate incurvatis brevis- 
sime ramulosis, foliis ovato-lanceolatis acutis margine reflexis 
integerrimis nervo sub ipso apice evanido percursis, siccitate 
appressis madore patenti-recurvis, perichætialibus convolutis 
seminerviis obtusis, pedunculo pseudo -laterali; capsula ju- 
niori... calvptra striata glabra basi laciniata — Has. in truncis 
arborum reipublicæ chilensis a cl. C. Gray lecta. Herb. Mus. 
Par, 


O8s. Espèce voisine du À aciculare, dont elle diffère, comme de tous 
les autres, par ses feuilles périchétiales obtuses et engainantes. Par sa 
coiffe striée, elle forme un passage au Ptychomitrium ; mais son port et 
surtout le réseau des feuilles sont bien différents , et la rapprochent da- 
vantage des Æacomitrium. Reste à savoir si le péristome, quand il sera 
connu, confirmera un tel rapprochement. 


59. Grimmia didyma Montag. ms. : caule procumbente elongato 
ramoso fastigiato, foliis ovato-lanceolatis acutis margine revo- 
lutis plicatisque nervo ad apicem perducto, pedunculis (sæpius 
geminis) pseudo-lateralibus brevibus; capsula cylindrica, oper- 
culo recte rostrato capsula dimidio breviore, dentibus peris- 
tomii pyramidatis lacunosis quartam diametri capsulæ partem 
æquantibus madore inflexo-conniventibus. — Has. in Chile 
australiori legit cl. CG. Gay. Herb. Mus. Par, 

Os. Elle a le port du G. atrata et surtout du G. unicolor ; je la distingue 
du premier par son pédoncule droit et son opercule en bec, du second 
par sa capsule cylindrique et par ses feuilles aiguës , et de tous les deux 
par le bord réfléchi de ses feuilles, qui paraissent en outre comme plis- 
sées. Le réseau des feuilles, formé de cellules disposées en lignes longi- 


tudinales, est d’ailleurs fort différent. Je ne parle pas des pédoncules di- 
dymes, parce que ce caractère n’est pas constant. 


60. Pottia flavipes Montag. ms. : cæspitosa, plexu radicellarum 
intricata, subsimplex, innovanti-ramosa, foliis erecto-patentibus 


DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE DES MALVACÉES. 1923 


oblongis acuminatis flaccidis tenerascentibus, nervo sub apicem 
evanido , integerrimis , capsula longepedunculata , pedunculo 
flavo-aureo, ovata, sicca turbinata truncata, macrostoma, 
operculo convexo-conico oblique rostrato columellæ tandem 
liberæ exsertæ adhærente, calyptra cuculliformi. An à P. Hei- 
mü revera diversa? — Has. ad terram in Chile a cl. GC. Gay 
lecta. Herb. Mus. Par. Hist. de Chile, Bot. Crypt.,t. 3, 
fig. 2. 


OBSERVATIONS SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


DANS LES PLANTES DE LA FAMILLE DES MALVACÉES; 


Par M. P. DUCHARTRE, 


Docteur ès-sciences. 


L'organisation de la fleur, chez les Malvacées, présente des 
particularités remarquables et qui méritent à tous égards de fixer 
l'attention des botanistes : aussi plusieurs d’entre eux ont-ils 
cherché à éclairer cette structure par leurs observations, et à la 
rattacher aux règles généralement admises relativement à la sy- 
métrie florale. Malheureusement la voie qu’ils ont suivie pour 
arriver à ce but ne pouvait guère amener de résultats satisfaisants. 
Se borner, en effet, à étudier des fleurs adultes peut bien suftire 
lorsqu'il s’agit de plantes chez lesquelles les parties conservent 
des rapports de nombre et de position simples et faciles à saisir ; 
mais dans les Malvacées, où la multiplicité des organes et leurs 
| adhérences masquent presque habituellement les relations symé- 

triques , ce mode d'observation devait nécessairement être peu 
| avantageux; car 1l ne conduisait l’observateur qu’au dernier terme 
| d’une série complexe de phénomènes , sans lui apprendre en quoi 
| consiste cette série elle-même. 

Convaincu de l'insuffisance de cette marche, j'ai voulu en suivre 
une autre qui me paraissait plus sûre. Pour pénétrer dans les se- 
crets de l’organisation florale des Malvacées, j'ai appelé à mon 
secours l'observation organogénique, bien plus longue et plus mi- 


| ‘ 
| 
| 
| 
| 


Â941 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


nutieuse , il est vrai, mais plus certaine et plus rationnelle. Les 
résultats auxquels je suis parvenu me paraissent présenter quel- 
que intérêt, surtout par la nouveauté des données qu’ils peuvent 
introduire dans la science. Je me crois dès lors autorisé à les livrer 
à la publicité. 

Il y a déjà quelques mois que j'ai eu l'honneur de soumettre à 
l’Académie des Sciences , et sous la simple forme aphoristique, 
quelques uns des résultats auxquels j'étais arrivé par suite de mes 
premières recherches sur la fleur des Malvacées. La Note qui 
renfermait ces énoncés succincts a été imprimée dans les Comptes- 
rendus , le 15 mars 184h; mais cette note était un simple pro- 
drome, et ne pouvait donner qu’une idée incomplète de mes ob- 
servations. Aujourd’hui je viens présenter avec plus de dévelop- 
pements ces observations elles-mêmes , tant celles dont ma note 
était une sorte de résumé succinct que celles que j'ai faites pen- 
dant le cours de l’été dernier : mon travail actuel formera donc, 
je l’espère , un ensemble plus complet ; J'espère aussi que les dé- 
veloppements qu’il renfermera , quoique aussi réduits qu'il me 
sera possible, seront cependant de nature à être facilement com- 
pris. D’ailleurs les figures dont ils seront accompagnés pourront 
au besoin en faciliter l’intelligence ; ces figures seront , au reste, 
comme dans mes travaux précédents, calquées avec soin sur mes 
dessins originaux, qui tous ont été exécutés à la chambre claire. 
Pour ne pas en surcharger mon Mémoire, je ne donnerai ici que 
celles qui me paraîtront nécessaires pour représenter la série des 
phénomènes qui constituent l’évolution organogénique chez les 
plantes qui vont faire le sujet de ce travail. 

Pour mettre autant d'ordre qu’il me sera possible dans l’ex- 
posé de mes recherches sur l’organogénie de la fleur des Malva- 
cées, je le diviserai en paragraphes distincts, dont chacun ren- 
fermera l’histoire organogénique de l’un des organes floraux, et 
ces paragraphes seront rangés selon l’ordre qu’occupent ces or- 
ganes dans la fleur, en allant de l'extérieur à l’intérieur. De plus, 
pour ne pas donner trop de longueur à cet écrit, j’aurai soin de 
n'y exprimer que ce qui me paraîtra indispensable ou nouveau, 


DES MALVACÉES. 195 


$ E — Calicule. 


Les bractées’dont la réunion constitue le calicule, chez un bon 
nombre de Malvacées, occupent le premier rang dans l’ordre d’é- 
volution des parties de la fleur. Aïnsi on les voit déjà bien dessi- 
nées et assez saillantes là où toute la fleur n’est encore représentée 
que par un très petit mamelon celluleux homogène, duquel ne se 
dégage encore aucun organe appartenant à la fleur proprement 
dite. Dans certains cas où ce calicule est formé de trois bractées, 
j'ai vu dans celle-ci (fig. 1) une inégalité assez marquée pendant 
les premiers temps. Ainsi, sur les trois, l’une (a’) est un peu plus 
longue et sensiblement distante des deux autres (a), qui se mon- 
trent égales entre elles et rapprochées l’une de l’autre ; il en ré- 
sulte que les trois occupent les trois angles d’un triangle isocèle 
dont la plus longue forme le sommet. On retrouve donc là une 
disposition assez semblable à celle des trois bractées qui accom- 
pagnent un assez grand nombre de fleurs chez diverses plantes. 

Du reste, comme ce calicule m'a paru ne rien présenter de re- 
marquable dans sa formation ni dans son développement, je n’a- 
jouterai rien de plus à son sujet. 


$S IL — Calice. 


Le calice occupe, comme d'ordinaire, le second rang dans l’or- 
dre d'apparition des organes floraux. Comme tous les calices ga- 
mosépales dont j'ai pu, jusqu’à ce jour, observer l’organogénie, il 
semontre, intérieurement au calicule et autour de la masse centrale 
commune et homogène de la fleur, sous la forme d’un bourrelet 
continu (fig, 4 et 14), dont le bord supérieur ne tarde pas à se 
relever de cinq petits festons qui indiquent les cinq sépales orga- 
niques, et qui commencent les cinq lobes ou divisions du calice 
de la fleur adulte. Ces petits festons s’allongent en s'appliquant 
sur la masse centrale qu'ils tendent à recouvrir, et à laquelle le 
calice entier forme bientôt une enveloppe. L’occlusion de cette en 
veloppe calicinale devient souvent plus complète par l’effet de poils 
qui se développent au sommet des lobes de ce calice, et qui même 


196 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


s'étendent fréquemment sur toute l'étendue de leurs bords et de 
leur surface externe. 

Le mode de formation première du calice des Malvacées en 
bourrelet continu, et non par pièces distinctes et séparées, repro- 
duit ce que j'ai déjà observé chez un bon nombre d’autres plantes, 
et dont j'ai cité plusieurs exemples dans mes travaux antérieurs. 
Des observations souvent répétées et faites sans idée préconcue 
m'ont donné la conviction que telle est la manière ordinaire selon 
laquelle se forment les enveloppes florales gamophylles. Sans 
doute l’opinion qui considère cette formation comme procédant 
de pièces primitivement distinctes qui se souderaient ensuite se- 
rait beaucoup plus commode comme donnant la démonstration 
physique de ce que la théorie oblige d'admettre; mais, malheu- 
reusement, cette opinion, quoique appuyée sur un nom très avan- 
tageusement connu , me paraît bien difficile à baser sur des faits ; 
et je dois dire qu'elle est positivement contredite par toutes les 
observations que j'ai pu faire jusqu’à ce jour, et dans lesquelles 
j'ai examiné, soit les fleurs, soit leurs parties, dès leur première 
apparition. 

Une fois né, si je puis le dire, le calice des Malvacées m'a paru 
ne s’écarter en rien de la marche du développement ordinaire des 
calices gamosépales réguliers. Je ne répéterai JS pas ici ce qui 
est bien connu de tous les botanistes. 


$ III — Androcée et corolle. 


Je crois ne devoir pas partager en deux paragraphes distincts 
l’histoire de ces deux parties de la fleur, à cause des liens intimes 
qui les unissent, comme je pense le montrer, d’une manière plus 
évidente encore chez les Malvacées que chez la plupart des autres 
plantes. 

Peu après que le cire a commencé de se montrer, la masse 
centrale de la fleur, qui ne formait jusqu'ici qu’un gros mamelon 
central à peu près hémisphérique et homogène , semble se dépri- 
mer à sa partie supérieure; par là elle approche de la forme d'un 
petit tronc de cône. Bientôt les bords de cette sorte de troncature 
supérieure se renflent et se relèvent en cinq larges mamelons ar- 


DES MALVACÉES. 127 


rondis et très légèrement saillants (fig. 19). Ces mamelons sont 
alternes aux lobes du calice ; on serait donc porté à les regarder 
comme la première indication des pétales; mais leur niveau, très 
notablement supérieur à celui du calice, et leur large base arron- 
die dans tous les sens, suffiraient pour faire reconnaître l’erreur 
d’une pareille détermination. L'état que je viens d'indiquer n’est 
que transitoire. En effet, à peine les cinq mamelons sont-ils dis- 
tinctement prononcés qu’on voit chacun d'eux se partager en 
deux , ou que, si l’on veut, et pour parler plus exactement, leur 
développement se faisant plus fortement des deux côtés que sur la 
ligne médiane, il en résulte, à la place des cinq petites éminences 
primitives, cinq paires de petits mamelons arrondis (fig. 2, 
15, 23). Dès lors, plus de doute; ce sont bien là les premiers ru- 
diments de cet androcée qui doit comprendre, chez la fleur adulte, 
un nombre toujours considérable d’étamines. La position et le 
nombre de ces premières étamines sont fort importants à noter ; 
on voit, en effet, qu’elles sont alternes aux sépales, position sur 
laquelle je reviendrai plus loin ; que, de plus, elles sont au nom- 
bre de dix, disposées en cinq paires, ou, en d’autres termes, que 
leur nombre symétrique cinq, qui s’est montré un instant le pre-. 
mier, s’est élevé à dix par l'effet du phénomène qu’on a nommé 
dédoublement collatéral. 

En même temps que s’effectue la formation des dix premiers 
mamelons staminaux , la corolle commence à paraître, et voici 
comment : j'ai dit plus haut que la masse centrale de la fleur 
s'élève assez notablement au-dessus du jeune calice en une sorte 
de petit tronc de cône ; à la base de ce même tronc de cône, sur 
cinq points correspondants aux cinq paires d’étamines en voie de 
formation, on voit se produire cinq petites saillies qui ressemblent 
chacune à un léger pli transversal. Chacune de ces petites sail- 
les (fig. 13, 23) n’est autre chose qu’un pétale naissant, ainsi 
que l'indique déjà sa position, et que ne tardera pas à le prouver 
son développement. 

Comme on le voit, les pétales sont, d’un côté, alternes aux di- 
visions du calice, et de l’autre, opposés aux étamines. Ils prennent 
naissance à la base de la masse centrale commune, et au-dessous 


128 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


du niveau des mamelons staminaux; ils sont parfaitement dis- 
tincts l’un de l’autre, sé parés même par un espace considérable, 
puisqu'ils n’occupent que les cinq angles du pentagone que forme 
la masse centrale de la fleur, arrivée à l’état où je viens de la 
suivre. 

D’après ce qui précède, on voit que l’apparition de la corolle 
des Malvacées est un peu postérieure à l'indication première de 
leur androcée, mais que cette différence est si faible, qu’on peut 
la négliger sans erreur bien appréciable, et dire que ces deux ver- 
ticilles floraux sont produits à très peu près en même temps. 

Le reste du développement des pétales, considéré d’une manière 
absolue, ne présente aucune particularité remarquable. À mesure 
que le petit pli cellulaire qui les formait d’abord se relève de plus 
en plus, chacun d’eux semble se dégager ; d’abord il forme un 
repli adhérent par une large base au-dessous d’une des cinq 
paires d’étamines; ensuite, son développement se faisant avec 
plus d'énergie dans sa portion libre, sa base devient proportion - 
nellement plus étroite. Dès cet instant, la forme du pétale entier 
est généralement en rein, et sa surface externe présente une ner- 
vation très marquée, fortement saillante, comprenant un nombre 
variable de nervures. Même dans cet état de développement assez 
avancé, les pétales sont encore généralement séparés l’un de 
l’autre (fig. à) par un certain intervalle, de telle sorte qu’ils ne 
commencent à se toucher par leurs bords et à dessiner leur esti- 
vation que lorsque la fleur est arrivée déjà assez avant dans la 
série de ses phénomènes organogéniques. 

Revenons maintenant à l’androcée. 

J'ai montré que, peu après son apparition, il se compose de 
cinq paires de mamelons staminaux alternes aux parties du calice, 
et, par suite, opposés aux pétales. Ces dix mamelons se rattachent 
à une base commune en forme de bourrelet pentagonal , saillant 
au-dessus du niveau des pétales, et entourant une légère dépres- 
sion terminale. C’est là ce qu’on pourrait nommer la période pri 
mitive de l’androcée, dans laquelle nous avons déjà remarqué un 
dédoublement collatéral ; mais bientôt commence une nouvelle 
période , celle de la multiplication, dans laquelle nous allons voir 


DES MALVACÉES, 129 
les deux modes de dédoublement, parallèle et collatéral , SE SUC- 
céder selon une marche extrêmement remarquable, et combiner 
enfin leurs eflets de manière à donner à la fleur cette multitude 
d’étamines que l’on y observe. 

En eflet, peu après que les dix premiers mamelons staminaux 
se sont bien nettement dessinés, on voit s’opérer une formation 
tout-à-fait semblable à la première. Sur un cercle plus intérieur 
apparaissent cinq nouvelles paires de mamelons opposées aux pre- 
mières ; puis, dans le plus grand nombre des cas, c’est-à-dire 
lorsque la fleur doit posséder une grande quantité d’étamines, 
plus intérieurement encore , on voit paraître une troisième , une 
quatrième , etc., rangée de dix mamelons toujours opposés aux 
précédents , et disposés par cinq paires à chaque nouvelle forma- 
tion ; de telle sorte que la fleur, à chacune de ces formations sue- 
cessives, se trouve posséder vingt, trente, quarante, LC. ? td 
mines (fig. 16, 4, 7: 

En même temps que s’opèrent ces productions SUCCESSIVES , 
que l’on ne peut, je crois, attribuer qu’à ce qu'on nomme un dé- 
doublement parallèle, la base commune à laquelle se rattachent 
tous ces mamelons staminaux , c’est-à-dire le tube commun à tous 
ces organes ou, si l’on veut , l’androphore , s’allonge vers sa face 
interne , tout en s’élargissant : il en résulte que les diverses ran- 
gées concentriques d’étamines , au lieu de se trouver sur un 

même plan, sont au contraire de plus en plus élevées. De là aussi 
les plus anciennement formées sont les plus voisines de l’insertion 
des pétales. 
Une conséquence de ce mode de formation est que les mame- 
lons staminaux se trouvent rangés sur deux lignes devant chaque 
| pélale : or, comme ces deux lignes sont placées l’une à côté de 
l’autre , et séparées , au contraire , de leurs voisines par un inter- 
| valle nu assez large ; que de plus, à mesure que s'opère à l’inté- 
rieur le développement de nouveaux mamelons, ces paires de 
lignes deviennent de plus en plus saillantes vers l’extérieur, il en 
résulte que l’ensemble de l’androcée, vu par-dessus, forme bientôt 


une étoile à cinq rayons, dont chacun se termine par un pétale, 
8° série. Bor. T. IV. { Septembre 1845.) 4 9 


| 
| 


130 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


On voit donc que jusqu'ici, malgré les nombreux dédoublements 
qui se sont opérés, la symétrie quinaire se laisse découvrir au 
premier coup d’œil. 

Quoique la base commune des étamines s’élargisse à mesure 
que la fleur se développe , les paires les plus intérieures de mame- 
lons staminaux finissent par manquer d'espace pour se loger les 
uns à côté des autres en circonférences concentriques : aussi, or- 
dinairement, après trois ou quatre rangées circulaires régulière- 
ment disposées, voit-on, plus vers le centre et au point de con- 
fluence des cinq prolongements en rayons de l’androcée, les 
mamelons staminaux intérieurs disposés sans ordre apparent, et 
se rapprochant du centre de la fleur en une voûte ouverte à peine 
d’un très petit trou médian. 

Après les premières formations de rangées concentriques, et 
pendant que le développement se continue vers l’intérieur , on voit 
se produire un phénomène des plus remarquables. Les mamelons 
staminaux déjà formés commencent à s’allonger dans le sens trans- 
versal d'autant plus fortement qu’ils appartiennent à une rangée 
plus extérieure ou plus ancienne ; bientôt leur bord hbre se montre 
légèrement creusé d’un sinus médian (fig. 20, 21) ; ce sinus paraît 
de plus en plus profondément tracé, et enfin chacun de ces ma- 
melons primitifs se trouve divisé en deux moitiés collatérales 
distinctes et séparées , ou en-deux mamelons staminaux distincts. 
Successivement,, le même phénomène s'opère dans toutes les ran- 
gées concentriques de l'extérieur à l’intérieur; enfin, le résultat 
dernier qui est la conséquence de ce fait est que chacun des cinq 
rayons de l’androcée, à la place de ses deux premières séries 
parallèles de mamelons simples, en possède quatre parallèles 
aussi (fig. 22, 36) , et dans lesquelles le rapprochement par paires 
latérales qui persiste pendant quelque temps révèle la subdivision 
remarquable qui s’est effectuée. 

On concoit que cette étonnante série de phénomènes amène 
nécessairement la formation d’un nombre considérable d’étamines ; 
mais, lors même que toutes les modifications successives que je 
viens d'indiquer se sont produites, on peut encore très bien re- 
connaître dans l’androcée la symétrie quinaire ; car on le voit tou- 


DES MALVACÉES. 131 


jours former une étoile à cinq rayons, chaque rayon se terminant 
à un pétale. Il est même certains cas où la fleur adulte elle-même 
révèle au milieu de ses nombreuses étamines cette même symétrie 
quinaire ; Car alors chacun des cinq rayons du jeune androcée s’est 
transformé, dans la fleur épanouie, en un groupe d’étamines 
distinct et séparé, et le tube staminal présente dix nervures lon- 
gitudinales, très apparentes, rapprochées par paires. Mais dans 
beaucoup d’autres cas, 1l ne reste aucun vestige de la disposition 
primitive ; et dès lors, l’observation organogénique seule peut 
faire reconnaître le plan de l’organisation florale, 

Dès l'instant où l’on trouve à chaque rayon de l’androcée quatre 
séries de mamelons staminaux , Ceux-ci commencent à se déve- 
lopper de manière à prendre la forme d’étamines ; leur base se 
rétrécit, et les isole de leur support commun à l’aide d’un petit 
filet, qui généralement acquiert d’autant plus de longueur qu’il se 
dégage plus près de l’orifice du tube. L’anthère elle-même s’al- 
longe ; un sillon médian et longitudinal la partage en deux moi- 
tiés, dont chacune constitue d’abord une logette ; elle se courbe 
aussi en s’allongeant, et devient ainsi réniforme , sa concavité 
servant de point d'insertion pour le filet. Le plus souverit, pendant 
ce développement, les anthères changent de position relative ,et 
se disposent assez irrégulièrement ; mais parfois aussi on les voit . 
affecter un certain arrangement symétrique qu'elles conservent 
jusqu’à une époque assez avancée (fig. 36). Dans beaucoup de 
cas , devenues ainsi réniformes, elles ont parcouru toute la série 
de leurs modifications successives ; mais ailleurs, et chez les 
espèces dont la fleur adulte possède un très grand nombre de ces 
organes , il se produit encore chez eux un nouveau phénomène des 
plus remarquables, et dont je ne crois pas qu’on ait encore signalé 
aucun analogue dans le règne végétal. Ce phénomène, que j’a- 
vais reconnu, il y à deux ans, chez le Lavatera trimestris, 
m'avait paru si extraordinaire que, dans ma Note sur l’organo- 
génie des Malvacées , je m'étais borné à l’énoncer en très peu de 


| mots, et sous une forme presque dubitative , me réservant de le 


vérifier de nouveau. Mais, pendant l’été dernier, je me suis con- 
vaincu que c’est bien là désormais un nouveau fait acquis à la 


132 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


science, et que je puis exposer avec assez de précision pour ne 
plus laisser de doutes sur son existence. 

Si, chez le Malope trifida par exemple, on détache les étamines 
d’un bouton déjà gros, et qui, dépouillé de son calice , forme un 
globule de 0"”,003 à 0",004 de diamètre , en examinant ces or- 
ganes répandus en grand nombre sur le porte-objet, on ne tarde 
pas à être frappé de la diversité de forme de leurs anthères, En 
eflet, les unes sont fortement courbées en fer-à-cheval presque 
fermé , tandis que les autres sont à peine réniformes; de plus, ces 
dernières n’ont pas leurs deux moitiés, séparées par l'insertion du 
filet, symétriques entre elles (fig. A7), la supérieure étant plus 
grosse , plus arrondie et un peu plus courte. On reconnaît au 
premier coup d’œ1l que celles-ci ne sont que des moitiés isolées 
des premières, de telle sorte que deux d’entre elles rapprochées 
par leur grosse extrémité reproduisent parfaitement une des 
grosses anthères en fer-à-cheval. Ce n’est pourtant là qu'une 
simple probabilité ; mais l'examen direct ne tarde pas à convertir 
cette probabilité en certitude. En effet, si l’on examine successive- 
ment plusieurs de ces grosses anthères en fer-à-cheval , et si l’on 
porte surtout son attention sur leur sommet , ou sur la ligne qui 
séparerait le fer-à-cheval en deux moitiés symétriques, on voit la 
section qui va s’opérer sur ce point se prononcer chez elles à des 
degrés différents. Dans les unes, un étranglement commence à 
peine à se montrer (fig. 44); dans les autres, l'étranglement est 
déjà fortement marqué (fig. 45) ; dans d’autres enfin , la constric- 
tion qui semble s’être opérée sur ce point ne laisse plus qu’un petit 
isthme , comme point de réunion entre les deux côtés. Par trans- 
parence , on voit très bien qu'il existe à ce point de réunion une 
cloison qui sépare deux cavités entièrement distinctes, et dans 
chacune desquelles flotte librement le pollen globuleux et déjà 
hérissé. Si, sans se borner à cet examen par l'extérieur , on di- 
rige une coupe par le sillon médian de l’anthère (fig. A6), on re- 
connaît sans peine l'existence de la cloison qui sépare les deux 
moitiés de cet organe , et l’on voit cette cloison elle-même se par- 
tager peu à peu en deux lames. Lorsque la séparation est com- 
plète (fig. 5), à la place d’une seule anthère en fer-à-cheval , on 


DES MALVACÉES. 155 
en trouve deux légèrement réniformes (fig. 47), telles, en un 
mot, que celles dont il a été question plus haut. 

La division en deux du filet lui-même suit de près celle de l’an- 
thère; du sommet vers la base, il se fend longitudinalement (fig. 6); 
mais, dans plusieurs cas, les deux moitiés restent encore unies, à 
leur base, en un seul corps et dans une longueur variable, ce qui 
explique l'existence plusieurs fois signalée de filets géminés chez 
diverses Malvacées, existence dont je ne sache pas qu'on ait encore 
pu se rendre bien compte. Il est presque inutile de dire qu’une divi- 
sion, ou du moins une séparation semblable, s’opère sur le faisceau 
vasculaire du filet, et qu’il en résulte la présence d’un faisceau 
dans chacun des deux filets qui proviennent de la section longi- 
tudinale du premier. 

Le fait remarquable que je viens de signaler n’est pas isolé ; 
je l’ai vu se produire nettement chez d’autres espèces que celle 
que je viens de prendre pour exemple, comme chez les Lavalera 
trimestris et maritima, chez l'Hibiscus syriacus, etc., et je ne 
doute pas que ce ne soit là un phénomène commun à toutes les 
Malvacées pourvues d’un grand nombre d’étamines, mais qui 
pourrait n’affecter, chez certaines de ces plantes, qu’un nombre 
variable de ces organes. 

Je crois que les observations qui précèdent rendent suffisam- 
ment compte de la formation et du développement de l’androcée 
des Malvacées ; elles me paraissent rétablir sans équivoque la sy- 
métrie quinaire de ces fleurs ; elles montrent aussi par quelle com- 
plication de dédoublements, de divisions et de subdivisions ces 
fleurs acquièrent leur nombre considérable d’étamines, et, de 
plus , elles font voir que les lois d’après lesquelles s’opèrent ces 
phénomènes remarquables sont dignes, à tous égards, de fixer 
l'attention des botanistes. 

Mais ces lois, quoiqu’elles paraissent générales, semblent néan- 
moins subir quelques légères modifications chez les espèces pour-- 
vues d’un nombre médiocre d’étamines. [l était facile de conce- 
Voir par avance qu'ici l’'androcée pourrait ne pas suivre toute 
la série des phénomènes organogéniques par lesquels passe le 
plus grand nombre de fleurs de cette famille, et qu’il s’arrêterait 


134 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 
“parfois. à un point plus ou moins avancé de cette série : or, l'ob- 
servation montre.qu’en effet il en est ainsi. 

- Mes recherches me portent à admettre que, chez toutes les 
Malvacées, la production des cinq premières paires de mamelons 
staminaux a lieu de la même manière, et que les différences qui 
peuvent se montrer chez celles à étamines peu nombreuses com- 
mencent seulement après cette première phase organogénique. 
Jci les formations postérieures ne s’opèrent plus toujours réguliè: 
rement par rangées concentriques de cinq paires de cinq mame- 
lons staminaux chacune; mais souvent les dix mamelons de la 
première rangée semblent se déplacer et se disposer obliquement, 
de telle sorte que, dans chaque paire , l’un devient plus extérieur 
que l’autre; il en résulte, et cela deviendra bien plus apparent 
ensuite, que chacun des cinq rayons formés par l’ensemble de 
l’androcée se termine par-une étamine impaire (fig. 24, 35). Plus 
en dedans que cette étamine impaire se produit bientôt un nou- 
veau mamelon; puis un quatrième vient alterner avec celui-ci, et 
ainsi de suite, jusqu’à ce que l’androcée ait acquis le nombre d’é- 
tamines qui lui appartient (fig. 25). 

C’est là un cas extrême et le plus anormal de ceux que j'ai ob- 
servés ; ailleurs, les formations postérieures à la première ont éga: 
lement lieu par paires successives, qui souvent, il est vrai, se 
disposent aussi plus ou moins obliquement de dedans en dehors. 
Mais les fleurs de cette dernière catégorie ont toujours un plus 
grand nombre d’étamines que celles dont il a été question en der- 
nier lieu. | 

Quant à la subdivision des mamelons staminaux en deux, par 
laquelle chacun des cinq rayons de l’androcée finit ordinairement 
par posséder quatre séries d’étamines , elle ne s’opère pas dans 
un certain nombre de cas, et l’on conçoit sans peine que, par 
une conséquence naturelle , le nombre des étamines de la fleur 
adulte doit être fort limité, comparativement à celui de la plupart 
des plantes de la famille. | 

Je crois devoir faire remarquer que les espèces chez lesquelles 
j'ai observé ces modifications à la marche ordinaire du développe- 
ment sont toutes des plantes de serre ou d’orangerie, Dès lors 


us Te ns ne pau à ati Jiurt Mar 


DES MALVACÉES. 155 
ne serait-il pas possible que le peu d’activité de cette végétation, 
opérée dans des circonstances et sous des influences particulières, 
füt la seule cause pour laquelle ces fleurs s’arrêteraient à des 
termes si peu élevés de la série des phénomènes organogéniques ? 

Jusqu'ici, j’ai considéré le développement de la corolle et de 
l’androcée séparément, et sans établir de comparaison entre les 
phénomènes présentés par l’une et par l’autre ; mais je vais main- 
tenant jeter un coup d'œil sur les relations qui existent entre les 
deux, et je crois que de cet examen comparatif pourront jaillir 
des considérations de quelque intérêt, 

On sait que , dans une fleur isostémone , les étamines peuvent 
affecter deux positions différentes ; qu’elles se montrent le plus 
souvent alternes aux pétales, mais que, dans certains cas aussi 
(Primulacées , Myrsinées , etc.), elles sont opposées à ces mêmes 
pétales. Dans le premier cas, elles forment un verticille indépen- 
dant, distinct et séparé des pétales ; dans le second, au contraire, 
divers botanistes les considèrent comme constituant une dépen- 
dance de la corolle, comme composant avec elle un système 
unique. Chez les fleurs diplostémones, on trouve réunis ces deux 
ordres d’étamines, celles de l’androcée normal alternes aux pé- 
tales, celles du système corollin opposées à ces mêmes pétales. 
L'histoire organogénique viendrait à l’appui de cette explication 
philosophique de l’androcée, puisque j'ai reconnu , dans plusieurs 
cas, que l’époque de lapparition et le mode de formation des 
étamines alternes aux pétales n’est pas le même que celui des 
étamines opposées à ces mêmes organes ; de plus , un fait qui m’a 
été présenté par les Malvacées vient encore à l’appui de cette 
manière de voir. 

Les fleurs de ces plantes ont, comme je viens de le montrer, 
leurs étamines toutes opposées aux pétales ; il s’ensuivrait donc 
que l’androcée de ces fleurs appartiendrait en entier à ce que 
j'ai appelé, pour abréger , le système corollin : or , ce qui tendrait 
à confirmer cette idée, c’est qu'il paraît exister des relations 
constantes et intimes entre le développement de la corolle et celui 
de landrocée de ces fleurs. Chez celles qui possèdent un grand 
nombre d’étamines , et l’on sait que c'est la majorité, la corolle 


136 BDUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 

est très lente dans son accroissement ; chez certaines, cette len- 
teur est telle que la masse de l’androcée (Æ4lthœa rosea, Lavatera 
trimestris , etc.) forme déjà un globule de 3 ou 4 millimètres au 
moins de diamètre , lorsque les pétales ne constituent encore que 
des sortes de petites écailles réniformes qui embrassent unique- 
ment la base de cette masse. Au contraire, chez les espèces qui ne 
présentent qu’un nombre médiocre d’étamines, le développement 
de la corolle est beaucoup plus rapide, et la fleur est encore assez 
peu avancée que les pétales forment à la masse des organes 
mâles une enveloppe complète et la dépassent même (ex. : Pavo- 
nia cuneifoha). Si l’on veut bien me permettre cette manière d’ex- 
primer cette sorte de relations, Je dirai qu’il semble qu’une cer- 
taine qualité de matière commune a été destinée à l’ensemble des 
pétales et des étamines ; que par suite, là où l’accroissement des 
étamines absorbe rapidement cette matière , les pétales sont re- 
tardés ; tandis que, dans les cas où les étamines peu nombreuses 
en absorbent une faible quantité , les pétales mieux pourvus peu- 
vent s’accroître plus vite. En d’autres termes , il existe dans la 
rapidité du développement de la corolle et.de landrocée des Mal- 
vacées un balancement très marqué, et qui me semble indiquer 
des relations intimes entre ces deux ordres d'organes. 

Mais si les étamines ordinaires de la fleur des Malvacées , par 
leur position, par leurs relations organogéniques, se rattachent 
au verticille corollin , où verra-t-on les étamines normales de ces 
fleurs , celles qui alternent avec les pétales dans le plan normal 
des fleurs ordinaires? D'abord il est certain qu’elles n'existent pas 
dans les fleurs de toutes les plantes; que, par exemple, elles 
manquent ordinairement chez les Primulacées, et ne s'y présen- 
tent que dans des cas tératologiques , ou dans un état plus ou 
moins rudimentaire, [1 pourrait bien en être de même des Mal- 
vacées , qui seraient alors aux polypétales ce que les Primulacées 
et leurs analogues sont aux monopétales : cependant je crois que, 
chez les Malvacées, on peut plus aisément retrouver des traces 
de cet androcée symétrique, de ces étamines alternes. Si l’on 
examine, en effet, avec tant soit peu de soin le tube staminal 
d’un bon nombre de ces plantes, on le voit se prolonger au-des- 


DES MALVACÉES. 157 
sus des étamines , et se terminer par cinq dents alternes aux cinq 
rayons ou groupes de l’androcée , et par conséquent aussi aux 
pétales. C’est bien là la position que devraient occuper les éta- 
mines alternes, si elles existaient, car elles seraient dans les rap- 
ports de position nécessaires avec les pétales, et, de plus, elles 
se trouveraient sur un rang plus intérieur dans la fleur que les 
étamines opposées. Je me crois dès lors autorisé à admettre cette 
détermination pour ces cinq dentelures du tube staminal ; j’avoue 
que Je ne concois guère qu'il y ait avantage à admettre une autre 
interprétation ; car alors que seraient dans la fleur ces parties 
qui, déterminées comme je le propose , rétablissent entièrement 
la symétrie de l’androcée ? 

Ces cinq dents terminales sont surtout apparentes (fig. 25) 
avant l’état adulte de la fleur , et parfois alors elles dépassent très 
notablement les étamines, se rapprochant même en voûte, de 
manière à fermer l’orifice du tube staminal ; elles sont du reste 
parfaitement continues à la face intérieure du tube. 

Chez les fleurs adultes, ces mêmes dents sont souvent encore 
très apparentes, surtout dans les genres Pavonia et Fugosia. 
Dans le premier, outre le P. cuneifolia , dans lequel j’ai vu cette 
particularité très marquée , l’on peut encore citer les P. muricata, 
glechomoides et Rosa campestris, comme très favorables pour cette 
observation. C’est ce que montrent fort bien les belles analyses de 
ces plantes, dessinées par M. À. de Jussieu dans la Flore du 
Brésil méridional de M. de Saint-Hilaire , PI. 44, 45 et A6. Gette 
dernière surtout est remarquable par la saillie de ces cinq dente- 
lures, et par la longueur de la portion du tube supérieur aux éta- 
mines, Dans ces diverses figures, l'alternance de ces mêmes 
dents terminales avec les pétales est parfaitement évidente. J’ai 
comparé ces analyses avec les échantillons-types dans l’herbier du 
Brésil au Muséum, et je me suis convaincu de leur parfaite exac- 
titude. Chez les Fugosia, la même particularité est aussi très 
prononcée , comme on peut le reconnaître sur les analyses des F. 
phlomidifoha et surtout sulfurea, Ibid., PI. 49 et 50. Ces deux 
genres ne sont pas les seuls dont le tube staminal se termine par 
cinq dents; des Æaibiscus (ex. : I, lunarifolius , hirtus, etc. Voy. 


138 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


Wight, Ze. plantar. Ind. or., vol. T, tab. 6, 41), Lebretona (L. 
procumbens, id., ibid., tab. h), Malvaviscus, Serræa , etc., vien- 
nent se ranger dans la même catégorie. 

On conçoit aisément que l’avortement qui a réduit ces étamines 
alternes à l’état de simples dentelures membraneuses puisse aller 
jusqu'à une suppression totale ; dans ce cas, on voit souvent le 
tube se terminer au niveau des étamines les plus récentes, qui 
senblent quelquefois se dégager de son orifice supérieur. 

Je ne sais si la manière de voir que j’exprime ici paraîtra trop 
hasardée ; elle me semble se rattacher entièrement aux théories 
le plus généralement admises pour aider à la recherche de la symé- 
trie florale déguisée ou altérée , et ses liens avec ces théories sont 
même tellement directs qu’elle en est une conséquence naturelle et 
presque inévitable. Elle à pour elle de puissantes analogies ; il ne 
lui manquera plus, je crois, que de trouver sa démonstration dans 
des faits soit tératologiques , soit normaux , qui nous montrent des 
étamines plus où moins bien conformées à la place des cinq den- 
telures terminales du tube staminifère. 


© S IV. — Pistil. 


Dans ma Note sur l’organogénie de la fleur des Malvacées, je 
n'avais rien dit sur le développement du pistil; mes observations 
Gtaient alors trop peu nombreuses pour que j’osasse en présenter 
les résultats incomplets. Aujourd’hui, je crois devoir comprendre 
dans mon tableau général cette partie importante de la fleur. 

Considéré en général et dans l’ensemble de la famille , le pistil 
des Malvacées reproduit ce que présentent la plupart des plantes , 
quant à l’époque dé son apparition et à l'ordre de formation de ses 
parties : aussi je n’entrerai pas à cet égard dans des détails peu 
utiles, et je me borneraiï à dire ici qu’il ne commence à s’organiser 
que postérieurement au calice , à la corolle et aux étamines. 

Mais les variations que présente le verticille femelle , quant au 
nombre et à la disposition de ses éléments constitutifs ; devait né- 
éessairement amener des modifications dans la marche générale 
de son développement ; et c’est en effet ce que démontre l'obser- 
vation directe : aussi, pour comprendre dans l'exposé que je vais 


DES MALVACÉES, | 139 
faire l’ensemble de la famille , j'établirai quatre catégories difté- 
rentes , dans lesquelles me paraissent rentrer à peu près les divers 
aspects sous lesquels se montre le verticille femelle des Malvacées, 
Dans la première , la symétrie quinaire est évidente; le pistil se 
compose de cinq carpelles (quelquefois de trois), réunis plus ou 
moins complétement en capsule : c’est le cas des Hibiscées en 
presque totalité. Dans la seconde, la symétrie quinaire est en- 
tièrement déguisée chez la fleur adulte, et, dans le fruit, il existe 
une apparence de désordre complet ; mais , dans ce cas encore, 
l'étude organogénique m'a permis de reconnaître une configura- 
tion symétrique quinaire que cache peu à peu un mode d’accrois- 
sement fort remarquable : c’est le cas des Malopées. La troisième 
Modification, qui est la plus fréquente dans la famille , laisse tout 
au moins beaucoup de doutes pour le rétablissement de la symé- 
trie , si même elle ne s’y refuse entièrement : c’est celle que nous 
présentent en général les Malvées et les Sidées. Enfin, dans le 
quatrième cas , la symétrie quinaire est encore parfaitement évi- 
dente , l’ovaire étant régulièrement 5-loculaire ; mais le nombre 
des styles ou de leurs divisions stigmatiques est un multiple de ce 
nombre : c’est dans cette catégorie que se rangent les genres 
Pavonia, Malvaviscus , Lebretonia , Lopimia. 

A. Je prendrai pour exemple de la première modification du 
pistil les ÆZibiscus syriacus et trionum. À une époque déjà assez 
avancée du développement de la fleur, dans le fond de la cavité 
circonserite par le tube du jeune androcée , se trouve le petit ma- 
melon homogène et obtus , seul reste de la masse commune , qui 
a donné les verticilles extérieurs de la fleur : c’est à l'extrémité 
de axe. Au moment où je le considère maintenant, ce mamelon 
se relève dans sa périphérie d’un bourrelet pentagonal , qui, dès 
lors , dessine et circonscrit une dépression centrale. Bientôt cha- 
eun des angles du pentagone prend un accroissement vertical 
plus rapide que les faces , et il en résulte cinq mamelons arrondis 
(fig. 30), première indication des styles. Si lon coupe alors ce 
jeune pistil verticalement de manière à pouvoir examiner son inté- 
rieur (fig. 31) ,-on voit qu’à chacun des mamelons correspond un 
sillon longitudinal qui s'arrête à une certaine distance du bord ; 


140 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 

qu'à chaque sinus , au contraire, répond une saillie interne, par 
laquelle sont nettement indiqués les bords rentrants des cinq car- 
pelles. À mesure que l’accroissement s’opère, ces cinq saillies de- 
viennent de plus en plus prononcées ; elles se rencontrent bientôt 
au centre du pistil, et de là la formation des cinq loges dans les- 
quelles se développent de bonne heure les ovules. L’élongation 
proportionnelle des cinq mamelons est moins considérable que 
l'accroissement de la portion inférieure , ou ovarienne , pendant 
les premiers temps. Il est facile de se convaincre de ce fait en 
comparant entre eux des pistils très jeunes, à divers degrés de 
développement (fig. 32, 33, 34). Ce mode de formation ne dif- 
fère pas, du reste, de celui que l’on observe d'ordinaire chez les 
fruits syncarpés ; dès lors, je ne m'étendrai pas davantage sur 
lui. 

B. Le Malope trifida me servira de type pour l'étude du déve- 
loppement du pistil dans les plantes de la section à laquelle elle 
donne son nom. 

En voyant le fruit développé du Malope avec ses. nombreux 
achaines groupés sans ordre en une petite masse arrondie , l’on 
ne croirait guère qu'il fût possible d'y découvrir une symétrie 
quelconque. Voici pourtant ce que m’a appris sous ce rapport 
l’étude attentive des phénomènes organogéniques. 

Le moment où commence à s'organiser ce pistil est celui où le 
calice vient de former à la fleur une enveloppe complète, et où 
l’androcée a déjà doublé ses séries rayonnantes de mamelons sta- 
minaux, de manière à en présenter quatre lignes dans chacun de 
ses cinq rayons : alors le mamelon central qui occupe le fond de la 
cavité de l’androcée se relève dans toute sa périphérie d’un bour- 
relet parfaitement uni et continu à son bord, très nettement 
pentagonal dans son ensemble (fig. 48). Les angles de ce pen- 
tagone sont opposés aux groupes d’étamines et aux pétales ; par 
conséquent , ils sont alternes aux cinq dents terminales du tube 
staminal et aux divisions du calice. Cette première ébauche du 
pistil reproduit donc tout-à-fait ce que j'ai déjà montré à l’état 
très jeune chez les Hibiscées à cinq carpelles ; elle indique aussi 
dès lors la symétrie quinaire dans l'organe femelle. 


DES MALVACÉES. A1 


Mais bientôt cette ébauche d'organisation pistillaire va se com- 
pliquer considérablement. En premier lieu , le bord uni du pen- 
tagone commence à se relever de mamelons arrondis et peu sail- 
lants (fig. 49); en même temps, ses cinq faces deviennent 
convexes vers le centre de la fleur , l’avancement qu’elles forment 
ainsi s'appliquant sur le gros mamelon central et axile qu’elles 
tendent à recouvrir (fig. 50). Ces mamelons marginaux ne sont 
autre chose que les carpelles naïissants , dont le nombre est consi- 
dérable. Une coupe longitudinale montre combien leur forme est 
simple. Peu après ils se renflent à leur base extérieure , et par là 
ils se laissent distinguer en deux parties ou deux renflements, 
dont l’un intérieur , l’autre extérieur (fig. 51); ce dernier, plus 
allongé et plus apparent, constitue la portion ovarienne du car- 
pelle , dont le premier forme la portion stylaire. Pendant ce nou- 
veau développement, la convexité des cinq faces du pentagone 
est devenue plus forte ; de telle sorte que ce pentagone lui-même 
est maintenant une étoile régulière à cinq rayons. 

Les deux parties essentiellement constitutives du carpelle exis- 
tent déjà ; elles vont continuer à se dessiner de plus en plus cha- 
cune de son côté. Pour cela, le petit mamelon stylaire s’allonge 
et se relève (fig. 53) ; le mamelon ovarien grossit de son côté , et 
par là ces deux parties sont bientôt parfaitement distinctes l’une 
de l’autre (fig. 54). Mais ici l’on remarque une nouvelle particu- 
larité : les mamelons stylaires s’allongent surtout dans les car- 
pelles qui occupent les angles saillants de l'étoile pistillaire , et de 
. moins en moins à partir de ces points jusqu’au sommet des angles 
rentrants, qui, comme on l’a vu, répondent au milieu des faces 
du pentagone primitif. Gette différence d’accroissement relatif 
persiste ; bientôt elle devient très apparente, et elle dessine ainsi 
les cinq grandes divisions du style de la fleur adulte. 

Ce n’est aussi que pendant les premiers temps de leur forma- 
tion que les mamelons stylaires sont distincts l’un de l’autre; 
bientôt après, ils sont rattachés entre eux par une base commune 
continue qui forme le corps même du style, et dont eux-mêmes 


ne semblent plus que les divisions supérieures et stigmatifères 
(fig. 55, 56). 


1h2 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


Pendant que se produit cette série de phénomènes, la portion 
ovarienne des carpelles se développe aussi, se creuse d’une cavité 
ou loge, et produit intérieurement son ovule ; par là elle semble se 
détacher et s’isoler de plus en plus, et elle finit ainsi par prendre 
l'apparence d’une sorte de globule qui serait appliqué contre la 
base des styles (fig. 57). 

Pendant tout cet accroissement, le mamelon centralet axile de 
la fleur a conservé à peu près son état et entièrement son indé- 
pendance. Les parties dont je viens de suivre le développement 
se sont appliquées sur lui, mais sans lui adhérer (fig. 58). 11 en 
résulte que, même chez la fleur adulte, on le retrouve au fond 
du grand tube stylaire sous la forme d’un petit cône surbaïssé et 
émoussé (fig. 60). 

Dans l’état où je viens de montrer le pistil du Malope, que lui 
manque-t-il pour qu'il atteigne son état adulte? la simple conti- 
nuation des phénomènes dont il a été le siége. En eflet , ses styles 
et leurs divisions terminales continuent à s’allonger, et dévelop- 
pent leurs papilles stigmatiques ; d’un autre côté , les angles ren- 
trants de l’étoile dessinée par la rangée des carpelles continuent à 
s’avancer de plus en plus vers le centre; ils finissent par juxta- 
poser ces lignes de carpelles qui, par suite, se trouvent, chez la 
fleur adulte, disposées en cinq paires, dont chacune répond à 
l’une des cinq grandes divisions stylaires (fig. 59). | 

Maintenant, après la fécondation , l'inégalité d’accroissemen 
des carpelles , avortement de certains d’entre eux , seront autant 
de causes qui viendront troubler l’arrangement régulier et symé- 
trique que présentait la fleur ; et enfin l’on ne trouvera plus dans 
le fruit mür que cet amas globuleux d’achaines que l’on observe 
dans les Malopées , et dans lequel il est totalement impossible de 
reconnaitre la disposition primitive (L). 


(1) L'exemple des Malopées peut servir à montrer l'importance que doit avoir 
l'observation organogénique, même pour la description et la classification des 
plantes adultes. Ainsi Meisner, dans son Genera (pars altera, p. 26), établit deux 
grandes sections dans la famille des Malvacées : la première, qui ne comprend 
que les Malopées, est caractérisée par des carpelles superposés les uns aux autres 
et non rangés en série unique. « Carpella alia aliis in receptaculo communi super- 


| 
| 
; 


e- ; a à 
RÉ. 
DES MALVACÉES. 13 


C. Le pistil de la majorité des Malvacées présente un mode 
d'organisation analogue , sans doute , quant au fond, à ceux dont 
je viens d’esquisser le tableau, mais qui en diffère le plus souvent 
quant au nombre considérable des parties et à certaines particu- 
larités plus ou moins remarquables. Les genres de la tribu des 
Malvées et de celle des Sidées se rapportent pour la plupart à 
cette troisième catégorie : encore se trouve-t-il parmi eux quel- 
ques exemples dans lesquels les carpelles au nombre de cinq 
achèvent la symétrie de la fleur, telle qu’elle était déjà établie 
par les autres verticilles (ex. : Urena, quelques Sida). 

Pour cette troisième catégorie , j'ai suivi le développement du 
pistil chez plusieurs genres, et voici en peu de mots les résultats 
auxquels je suis arrivé, 

Chez ces plantes, le premier indice de la formation du pistil 
consiste dans la production d’un bourrelet continu autour du som- 
met du mamelon central de la fleur. Presque aussitôt, le bord 
libre de ce bourrelet se relève d'autant de mamelons (fig. 8) que 
le pistil adulte présentera de loges ovariennes et de branches sty- 
laires. Le nombre de ces mamelons est parfois de dix ou voisin 
de dix; mais presque toujours il se montre variable et sans rap- 
port saisissable avec le nombre cinq, qui préside à la symétrie du 
reste de la fleur. De plus, 1l y à égalité parfaite entre eux tous, 
et ils sont rangés en cercle parfaitement régulier, et non en penta- 
gone, comme chez le Malope. 

En examinant ce bourrelet circulaire par-dessus ou bien par sa 
face interne (fig. 9), on y reconnaît une conformation analogue 
à celle que j'ai signalée plus haut chez les Hibiscus. À chaque 
mamelon correspond une dépression intérieure ; à chaque sinus 
marginal répond une saillie intérieure. 

Le développement des mamelons stylaires se fait d'abord avec 
plus de lenteur que celui de leur base commune et continue ou 


» posita, capitato-congesta { nec simplici serie verticillata) distincta, etc. » La 
seconde se distingue par ses carpelles rangés en une seule série : or, on vient de 
voir que celte prétendue différence de disposition des carpelles n'existe pas; dès 


| lors le tableau de classification établi par Meisner pèche par sa base, et ne peut 


être conservé. 


14h  DUCHARTRE. — SUR L’ORGANOGÉKIE DE LA FLEUR 


de la portion ovarienne ; celle-ci se renfle, se creuse intérieure 
ment de sa loge , et peu de temps suffit pour donner à l’ensemble 
du pistil la forme d’un corps ventru et à côtes arrondies à sa 
partie inférieure, rétréci vers son orifice, qu’entourent les prolon- 
gements stylaires (fig. 10). Chaque côte arrondie et renflée de la 
portion ovarienne laisse voir par transparence la cavité de la loge 
dont elle s’est creusée intérieurement , et dans laquelle une coupe 
longitudinale montre ie jeune ovule, ordinairement unique. A 
cette époque du développement du pistil, on observe le sommet du 
mamelon central et axile libre au fond du large canal formé par 
le rapprochement ou par la continuité des carpelles (fig. 14). 

Le reste du développement ne me paraît pas présenter de par- 
ticularités assez intéressantes pour que je m’appesantisse davan- 
tage sur ce sujet. Je me bornerai à dire que la portion stylaire 
des carpelles commence maintenant à se développer avec assez 
de rapidité, soit dans sa partie supérieure et stigmatifère, soit 
dans sa partie inférieure et indivise ; il en résulte enfin un long 
style qui surmonte l'ovaire commun formé par l'union de la por- 
tion ovarienne de tous les carpelles. Le style se divise supérieu - 
rement en autant de branches stigmatifères que l'ovaire a de 
loges, ou que le fruit aura d’achaines distincts à sa maturité, et 
sa portion indivise circonscrit un grand tube central souvent vide, 
mais que l’on voit aussi parfois obstrué, dans une longueur va- 
riable, par l'effet du développement d’un tissu cellulaire lâche et 
à cellules assez larges. 

D. Le pistil, chez les genres de la quatrième catégorie, forme 
le passage de la première division à la troisième. En effet, il a 
conservé dans le nombre de ses loges la symétrie quinaire pure, 
qu'il a doublée dans ses divisions stigmatifères. Le mode de son 
développement est tel, que, dans sa première jeunesse, 1l repro- 
duit tout-à-fait ce que nous ont présenté les pistils à loges mul- 
tiples ; c’est seulement plus tard, et lors de la formation des loges, 
que les différences se prononéent, ces cavités se produisant en 
nombre moitié seulement de celui auquel on se serait attendu. Voici 
chez le Pavonia cuneifolia un exemple de cette marche organo- 
génique. 


DES MALVACÉES,. 145 


Presque dès sa naissance, le pistil se montre sous la forme 
d’un bourrelet circulaire dont le bord est surmonté de dix ma- 
melons parfaitement égaux entre eux, disposés régulièrement en 
cercle ; on serait dès lors en droit de s’attendre à voir se former 
dix loges, et, par suite, plus tard, autant d’achaines ; il n’en est 
rien cependant. Par les progrès du développement, le pistil en- 
tier prend bientôt la forme d'un petit corps ouvert supérieure- 
ment, renflé vers sa partie inférieure (fig. 26 et 27) ; c’est dès 
cet instant que se dessinent ses diflérences caractéristiques. C’est 
alors, en effet, que commencent à se montrer ses loges; mais leur 
nombre n’est que de cinq ; de plus, au lieu de répondre, comme 
dans le cas précédent, à chacun des dix mamelons stylaires, elles 
sont situées sur la ligne de jonction de ces mêmes mamelons deux 
par deux (fig. 29). Cette disposition et ces relations se reconnais- 
sent à’ merveille, lorsqu'on regarde ce jeune pistil en dessus 
(fig. 28). On voit par là que les dix côtes longitudinales corres- 
pondantes aux mamelons stylaires ne sont plus maintenant uni- 
formément rangées en cercle, mais que les deux à la jonction 
desquelles se trouve une loge semblent s’être portées l’une vers 
l’autre ; de là résultent, pour l’ensemble de la portion ovarienne 
du pistil, cinq avancements longitudinaux, dont chacun comprend 
deux côtes, et se termine, en dessus, par deux mamelons stylaires. 
Des coupes transversales et longitudinales du même pistil achè- 
vent d'éclairer sur la situation et sur les rapports de ces loges. 

La suite du développement de ce pistil ne fait que dessiner de 
plus en plus nettement ces particularités. Les divisions stylaires 
conservent leur égalité; de leur côté, les cinq loges continuent à 

s'agrandir, et en même temps les deux côtes longitudinales qui 
® forment chacune d’elles prennent de plus en plus l’aspect de deux 
_ valves plus ou moins adhérentes; enfin on arrive ainsi à trouver 

dans la fleur adulte l'apparence de cinq carpelles surmontés 
| d'un style à dix branches stigmatifères, et s’ouvrant chacun d’une 
| manière plus ou moins nette, en deux moitiés latérales et symé- 
| triques. 
| La simple comparaison des deux derniers modes de formation 
| du pistil chez les Malvacées amène à poser cette question d’une 
| 
| 
| 


3° série. Bor. T. IV. { Septembre 1845.) à 40 


A4G DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 

haute importance : que doit-on regarder comme l'élément car- 
pellaire de ce pistil? ou, en d’autres termes, qu'est-ce qu’un car- 
pelle de Malvacée? Si l'on peut regarder comme tel chacun des 
éléments constitutifs du pistil entier dans lequel on trouve une 
portion ovarienne avec sa loge, une portion stylaire et une extré- 
mité stigmatique, nous verrons cinq carpelles chez la majorité des 
Hibiscées et un nombre plus considérable chez la majorité des 
Malvées, des Sidées et des Malopées ; maïs, chez les Pavonia et 
chez le très petit nombre de genres à pistil construit sur le même 
plan, la même détermination ne pourra plus avoir lieu, Ici, en 
effet, il faudra, pour constituer une loge, le concours de deux élé- 
ments analogues à ceux qu’on regarde comme des carpelles chez 
les Malvées et les Sidées ordinaires ; il faudrait donc admettre 
que, dans ce cas, le carpelle serait en quelque sorte double de 
ce qu’il est d'ordinaire. Si l’on veut établir une sorte de gradation 
dans cette organisation carpellaire, on sera conduit à admettre 
que les Hibiscus, etc., présentent le cas le plus simple; que les 
Pavonia, etc., out subi un dédoublement partiel qui n’a pas af- 
fecté leur cavité ovulifère; enfin que le dédoublement a été com- 
plet chez la plupart des autres genres de la famille. 

Dans ce travail, tout consacré à l'exposition des faits organo- 
séniques, je me contenterai de poser cette importante question. 
Peut-être essaierai-je de la résoudre plus tard, et, dans ce cas, 
je tâcherai aussi d'examiner les particularités que peut présenter 
la fécondation chez les Malvacées. Les observations que J'ai faites 
jusqu’à ce jour m'ont prouvé qu’il y à beaucoup à faire et à ob- 
server sous ce rapport, et que l’accomplissement de cet important 
phénomène peut bien rencontrer dans ces plantes certaines diffi- 
cultés, ou se faire selon une manière qui mérite de fixer l’atten- 


tion des botanistes. Mais je n’aborderai pas en ce moment ce sujet « 


important, et je terminerai ici cette communication , déjà peut- 
être un peu longue, et que la multiplicité des faits à exposer m'a 
obligé de prolonger plus que:je ne l’aurais voulu. 


DES MALVACÉES. Ah7 


EXPLICATION DES FIGURES ({Praxcues 6 4 8). 


N. B. Pour abréger celte explication, je désigne toujours les mêmes parties 
par les mêmes lettres , de la manière suivante : 


cl, calice. — cr, corolle. — p, pétales. — ét, étamines. — pt, pistil. — se, style. 
— sg, Stigmate. — 0ov, ovaire. — ol, ovule. — b, bouton. — c,s, canal sty- 
laire. 


Dans ces figures les tranches sont indiquées par une teinte plate, en hachures 
parallèles et non croisées. 


Lavatera trimestris (Fic. 1-12). 


Fig. 4. Bouton extrêmement jeune et ne possédant encore que: 4° son calicule 
(a,a,a ), remarquable par l'écartement et par la longueur plus considérable de 
l'une de ses bractées (a): 2° son calice, qui entoure par la base la masse cen- 
trale e& commune, de laquelle se dégageront l’un après l’autre les divers or- 
ganes floraux. 

Fig. 2. Bouton plus avancé, dont j'ai enlevé le calicule, et dans lequel l’androcée 
montre déjà ses dix premiers mamelons staminaux naissants. 

Fig. 3. Bouton assez avancé, dont j'ai enlevé les étamines déja bien développées, 
et qui est vu par dessous, pour montrer les pétales (p) encore très petits et 
écartés l’un de l'autre. Le bouton avait environ 0",001 de longueur. 

Fig. 4. Androcée et corolle d'un bouton jeune; l'androcée y est représenté par 
des mamelons staminaux rangés en deux séries devant chaque pétale. 

Fig. 5, 6. Deux étamines appartenant à un bouton long de 0®,0035, Dans la 
première (fig. 5), l’anthère s’est déjà partagée en deux moitiés distinctes, mais 
le filet est encore entier, et, par suite, ces deux demi-anthères se touchent en- 
core au sommet. Dans la seconde (fig. 6), l’anthère et le filet se sont déjà par- 
tagés en deux l’un et l’autre. 

Fig. 7. Androcée et corolle d'un bouton un peu plus avancé que celui de la fi 
gure 4. Ses mamelons staminaux y sont aussi plus nombreux. 

Fig. 8. Pistil très jeune et presque naissant. tout entier, vu par dessus. 

Fig. 9. Pistil du même âge vu par sa face interne , à l’aide d’une coupe longitu- 
dinale. | 

Fig. 40. Pistil plus avancé, dans lequel se sont déjà très bien dessinées les par- 
ties ovarienne et stylaire. 

Fig. 114. Coupe longitudinale du même, pour montrer la situation des loges, les 
jeunes ovules, et le vide central au fond duquel se montre l'extrémité émoussée 
de l'axe. 

Fig. 42. Pistil déja avancé ou à environ moitié de son développement. En com- 
parant cette figure aux deux précédentes, on reconnaît comment se forme, par 


AÂ18 DUCHARTRE. — SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR 


un renflement de la base du style, l'orbicule, qui, chez le fruit mûr, recouvré 
le haut des achaïines et les déborde même. 


Althæa rosea (Fic. 13-16). 


Fig. 43. Portion de l'androcée d'un bouton extrémement jeune, vue par dehors, 
pour montrer un pétale (p) naissant sous la forme d un léger pli saillant. 

Fig. 14. Bouton presque naissant, n'ayant encore de formé que son calice. 

Fig. 45. Androcée entier fort jeune, et présentant seulement sa première rangée 
de cinq paires de mamelons, vu par dessus. 

Fig. 16. Androcée plus avancé, et présentant trois rangées concentriques de ma- 
melons staminaux, vu de même. 


Malva capensis (Fig. 17-18). 


Fig. 47. Pistil entier, extrémement jeune, vu presque par dessus. 

Fig. 48. Androcée et corolle d’an bouton déjà assez avancé. On peut y remarquer 
déjà la disposition des pétales, oblique sur l'axe, de laquelle résulte plus tard 
leur préfloraison tordue. 


Lavatera maritima (Fic. 19-20). 


Fig. 49. Bouton extrêmement jeune, dans lequel le calice n’est encore qu'à l'état 
de simple bourrelet circulaire à cinq festons marginaux, et où l'androcée se 
présente sous la forme transitoire de cinq mamelons arrondis, fort peu saillants, 
non divisés encore. 

Fig. 20. Androcée entier, vu par dessus, dans lequel les jeunes anthères vont 
bientôt se diviser, de manière à donner quatre séries par rayon, au lieu de 
deux qu’on y voit encore. 


Lavatera olbia (Fie. 21-22). 
Fig. 21. Androcée à étamines, sur dix rangées. Les pétales sont encore fort 
petits. 
Fig. 22. Androcée entier, vu par dessus, dans lequel les dix séries d'étamines de 
la figure précédente ont donné, par leur division, vingt séries de globules sta- 
minaux, qui vont bientôt commencer à devenir réniformes. 


Pavonia cuneifolia (Fi. 23-29). 


Fig. 23. Portion de l'androcée fort jeune, et n'ayant encore que sa première 
rangée circulaire de dix mamelons staminaux , vue par dehors, pour montrer 
ses pétales naissants {p). 

Fig. 24. Androcée et corolle d’un bouton fort jeune encore, vus par dessus. On 
voit qu'ici les pétales se sont développés beaucoup plus Fan E PA que dans 
les exemples précédents. 

Fig. 25. Androcée tout entier, assez avancé, dénudé de la corolle qui l’envelop- 
pait déjà entièrement, montrant les cinq dents qui terminent le tube de l'an- 
drophore, et qui dépassent très notablement la masse d'étamines. 


EN CS 


DES MALVACÉES. 19 

Fig. 26, 27, 28, 29. Pistil dans lequel commencent à se creuser les loges. — 

26, tout entier, vu de côté; — 27, sur une coupe longitudinale; — 28, tout 
entier, vu par dessus ; — 29, sur une coupe transversale. 


Hibiscus trionum (Fic. 30-34). 


Fig. 30. Pistil très jeune, vu par dessus. 

Fig. 31. Pistil très jeune, coupé longitudinalement. 
Fig. 32. Pistil entier, plus avancé. 

Fig. 33. Pistil entier, plus avancé encore. 

Fig. 34. Pistil coupé longitudinalement. 


—— 


Malva vitifolia (Fig. 35). 
Fig. 35. Androcée d'un bouton jeune, vu par dessus. On y remarque, à chacun 
des cinq groupes d’étamines, trois mamelons d'autant plus gros qu'ils sont 
plus intérieurs. 


Anoda incarnata (Fic. 36-41 ). 


Fig. 36. Androcée et corolle d’un bouton déjà assez avancé. On voit combien 
celte dernière est en retard; on peut remarquer de plus ici l’ordre qu'ont con- 
servé les séries d'étamines correspondant à chaque pétale. 

Fig. 37. Coupe longitudinale d’un pistil très jeune et presque naissant. 

Fig. 38. Portion du même, vue par dessus. 

Fig. 39. Coupe longitudinale d’un pistil un peu plus avancé. On peut y remarquer 
la situation des loges, qui commencent à se montrer. 

Fig. 40. Coupe longitudinale d’un pistil plus âgé, dans lequel les loges sont déjà 
assez grandes. 

Fig. 41. Portion de la coupe transversale du même, pour montrer la disposition 
des loges. 


Malva miniata (Fic. 42-43) 
Fig. 42. Coupe longitudinale d'un pisti déjà assez avance. 
Fig. 43. Coupe longitudinale d'un pistil plus avancé encore. 


Malope trifida (Fic. 44-60). 


Fig. 44, 45, 46, 47. Anthères d'un bouton long de 0,005. — 44. La sépara- 
lion prochaine des deux moitiés latérales n’est encore indiquée que par un léger 
étranglement. — 45. L'étranglement est déjà fortement prononcé. — 46. Une 
anthère où la division était très avancée, coupée longitudinalement, pour mon- 
trer son intérieur. — 47. Une des deux moitiés qui viennent de se séparer. 

Fig. 48. Pistil presque naissant, tout entier, vu par dessus. 

Fig. 49. Id. plus avancé, tout entier, vu un peu par dessus. 

Fig. 50. Le même, coupé longitudinalement. 

Fig. 51. Pistil plus avancé, vu par dessus, pour montrer les carpelles naissants, 
qui dessinent déjà leurs deux parties ovarienne et stylaire. Cette figure a été 


150 ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 


fournie par un pistil où le nombre des carpelles était un peu plus grand qu'il ne 
l'est dans la plupart des cas. Ce nombre paraît, du reste, sujet à varier. 

Fig. 52. Portion de la coupe longitudinale du même 

Fig. 53. Portion de la coupe longitudinale d'un pistl un peu plus avancé, dans 
lequel la portion stylaire s'allonge déja assez fortement. 

Fig. 54. Portion d’un autre pistil un peu plus âgé que le précédent, vue par dehors. 
On y remarque déjà très bien que les jeunes styles sont plus courts vers les 
angles rentrants. | 

Fig. 55, 56, 57. Pistils entiers, de plus en plus avancés. Le dernier appartient 
à un bouton déjà gros ; il est coupé longitudinalement dans la figure 58. 

Fig. 59. Pistil d’une fleur adulte. 

Fig. 60. La portion inférieure du même, coupée longitudinalement. 


N. B. Dans la série de figures relatives au pistil du Walope trifida (fig. 48-60), 
la lettre (a) désigne constamment les points correspondant aux angles du pen- 
tagone primitif. 


RAPPORT 


Sur un Mémoire de M. P. DUCHARTRE, ayant pour titre : 


OBSERVATIONS SUR L'ORGANOGENIE DE LA FLEUR DES MAEVACÉES. 


(Commissaires : MM. Ad. Broxcxiarr Ricnarp; De Jussteu, rapporteur.) 


L'Académie nous a chargés, MM. Adolphe Brongniart, Richard 
et moi, de lui rendre compte d’un Mémoire de botanique pré- 
senté par M. P. Duchartre, et ayant pour titre : Observations sur 
l'organogéme de la fleur des Malvacées. 

M. Duchartre est connu par divers travaux, dont plusieurs 
avaient déjà pour objet des recherches analogues à celles que nous 
examinons aujourd'hui, mais appliquées à des plantes différentes, 
travaux dont la plupart ont été soumis à l’Académie et ont reçu 
son approbation. Ces recherches peuvent servir à éclaircir di- 
verses questions particulières ,. suivant les végétaux qui en sont 
l’objet; mais, outre cet intérêt, elles en présentent un beaucoup 
plus étendu pour la solution de questions générales. Nous devons 
commencer par donner une idée de celles-ci, et par énoncer les 


ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 151 
problèmes dont il s’agit, avant d'exposer les résultats auxquels 
l’auteur est arrivé en cherchant à les résoudre. 

On sait que les botanistes s'accordent assez généralement au- 
jourd’hui à considérer les diverses parties de la fleur comme re- 
présentant autant de feuilles plus ou moins modifiées. Ces feuilles, 
qui constituent les pièces du calice, de la corolle, les étamines et 
les parties du pistil, sont tantôt indépendantes les unes des autres, 
comme le sont, en général, les feuilles véritables, tantôt réunies 
entre elles par une portion de leurs bords ou de leurs surfaces. 
De Candolle, qui a tant contribué à l'établissement de cette théo- 
rie, a proposé, pour désigner cette réunion, le mot de soudure, 
qui suppose des parties primitivement distinctes avant d’avoir été 
ainsi liées ensemble. Cependant il admettait que la distinction 
pouvait n’avoir existé qu'avant l’époque où les parties deviennent 
accessibles à l’observation, et alors la soudure ou adhérence est 
pour lui prédisposée. Mais ce qu'il n'avait pu constater directe- 
ment, d’autres pouvaient espérer de le faire lorsque la perfection 
des instruments et des méthodes d'observation aurait reculé la 
limite devant laquelle il s’arrêtait. C’est ce qu’on a tenté, en 
effet. On a pu, à l’aide du microscope, suivre le développement 
de ces organes dès leur première apparition, c’est-à-dire depuis 
le moment où, se dégageant de l’axe qui les porte, ils se mon- 
trent formés encore seulement par l’amas de quelques cellules. 
Or, ces premiers rudiments sont-ils constamment indépendants 
les uns des autres, ou ne le sont-ils pas toujours? C’est sur quoi 
les observateurs ne sont pas d'accord. 

M. Schleiden se prononce nettement pour l'indépendance primi- 
tive des parties. Il dit (rech. Wiegmann, 8° année, [* vol., pages 
293 et suivantes) : « Dans tous les calices et corolles qu’on appelle 
» monophylles , les parties diverses , soudées plus tard ensemble, 
» sont, à leur origine, séparées partout et sans exception, et leur 
» existence indépendante se prolonge assez longtemps pour rendre 
» entièrement superflu tout raisonnement sur le nombre des par- 
» ties, puisque c’est l'affaire de l'observation de le démontrer avec 
» évidence. » Il constate ensuite la même indépendance originelle 
pour les étamines et pour les carpelles, Il à appuyé ses conclusions 


154 ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 


En suivant dès le début la formation de toutes ces parties, on 
devait espérer une réponse nette à toutes ces questions, et c’est 
ce que M. Duchartre s’est proposé dans le Mémoire que nous 
examinons et qu’il nous reste à analyser. 

Le calice, qui plus tard sera monophylle avec cinq divisions , 
se montre d’abord sous la forme: d’un bourrelet continu , autour 
de la masse centrale de la fleur, bornée alors à un gros mamelon 
convexe, sans aucune distinction de parties. Ge bourrelet ne tarde 
pas à se relever de cinq petits festons qui indiquent les cinq sépales, 
réunis ainsi, dès le principe, par leur base. L’auteur insiste sur 
ce mode de formation qu’il a retrouvé dans les enveloppes de toutes 
les fleurs à calice ou corolle monophylles dont il a eu occasion 
d'étudier le développement. 

Les pétales et les étamines commencent à se distinguer plus 
tard et se développent concurremment, de sorte qu’il est bon de 
les suivre ensemble dans leur évolution. Peu après l’apparition du 
calice, le contour du mamelon central se relève en cinq mamelons 
plus petits, arrondis, alternes avec les lobes du calice, et repré- 
sentant en conséquence le verticille floral qui doit suivre immé- 
diatement celui-ci. Chacun de ces mamelons ne tarde pas à offrir 
l'apparence de deux juxtaposés, son développement marchant plus 
vite sur les deux côtés que sur la ligne médiane : et ainsi, au lieu 
de cinq petites éminences primitives, on en a cinq paires. Pres- 
que en même temps s’est montré, au-dessous et au-dehors de cha- 
cune des cinq saillies, un léger pli transversal qui paraît une autre 
dépendance du mamelon d’abord unique, puis double. Ce pli de- 
viendra le pétale ; ces mamelons deviendront des étamines. Les 
pétales et les étamines appartiennent donc ici à un seul et même 
groupe d'organes développés d’une base commune à la place que, 
dans la plupart des fleurs, occupe le pétale seul. 

Le pétale , dans son développement ultérieur, qui est en gé- 
néral assez lent, beaucoup plus que celui des étamines, ne se 
dédoublera pas, et ne donnera d’autre indication de cette tendance 
que son sommet plus ou moins bilobé. 

Mais il n’en est pas de même des étamines. En effet, peu après 
que les dix premiers mamelons staminaux se sont bien nettement 


ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 159 


dessinés, on voit se produire une formation tout-à-fait semblable 
à la première. Sur un cercle plus intérieur apparaissent cinq nou- 
velles paires de mamnelons opposées aux premières, puis une troi- 
sième rangée concentrique de dix autres mamelons, puis une 
quatrième , de sorte que le nombre total est successivement dou- 
blé, triplé, quadruplé. On à ainsi dix séries rayonnantes, oppo- 
sées, deux par deux, aux pétales, portées sur une base commune 
qui souvent se découpe en cinq lobes correspondants plus ou moins 
prononcés. Un peu plus tard, chacun de ces mamelons, conti- 
nuant à croître plus par les côtés que par la ligne médiane , se 
partage lui-même en deux, et l’on voit quatre séries parallèles se 
substituer aux deux devant chaque pétale, et le nombre total se 
doubler une seconde fois. C’est ce qui a lieu dans les fleurs à éta- 
mines très nombreuses; mais les choses ne se passent pas tout- 
à-fait de même dans celles où elles sont en moindre nombre. 
Alors, ou bien il se forme moins de rangées concentriques, ou 
bien chacune de ces rangées s'arrête à la période où les paires 
sont simples et non doublées, ou bien encore en dedans des pre- 
mières paires il ne se forme qu’un seul mamelon un peu latéral et 
oblique , puis un autre encore plus intérieur et de l’autre côté, 
de telle sorte qu'en dedans de la première paire, on ne trouve 
que des mamelons isolés, rejetés alternativement d’un côté, puis 
de l’autre, suivant une ligne en zigzag. Dans tous les cas, il y 
a toujours cinq systèmes d’étamines oppositipétales. 

Pendant que ces changements avaient lieu, le petit tube com- 
. mun, auquel se rattachent tous ces organes, a continué à s’al- 
longer, élevant ces formations concentriques en une suite d’étages 
les uns au-dessus des autres; et quoiqu'il s’élargisse en même 
temps, ce n'est pas dans la même proportion. Les organes qui 
grossissent ne trouvent donc plus un champ suffisant pour se 
loger les uns à côté des autres en circonférences régulières et 
concentriques. Ils se mêlent avec une certaine confusion , et la 
symétrie originaire devient de moins en moins apparente, Arrivés 
à un certain degré de développement, les mamelons se rétrécis- 
sent chacun à leur base en un petit filet qui s’allonge de plus en 
plus, Chacun aussi se marque d’un sillon médian, et se creuse à 


456 ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 


l’intérieur de deux logettes qui, plus tard, se confondent en une 
seule. En un mot, ce sont autant d’anthères réniformes, unilo- 
culaires, qui tendent de plus en plus à prendre leur forme défi- 
nitive. 

M. Duchartre a observé dans plusieurs espèces un changement 
ultérieur duquel résulte un nouvel accroissement dans le nom- 
bre des étamines. Il y en a plusieurs courbées en fer-à-cheval , 
qui finissent par se partager en deux par un étranglement du 
sommet de leur courbure, étranglement qui finit par devenir une 
véritable solution de continuité , laquelle, s’étendant de haut en 
bas, partage aussi le filet, d’abord simple, en deux, correspon- 
dant aux deux anthères ainsi formées. C’est là un véritable dé- 
doublement. 

Ce terme s’appliquerait moins justement aux formations anté- 
rieures, desquelles est résultée la multiplication des étamines. Car 
on peut dire qu’à chacun de ces changements elles ont doublé 
plutôt qu’elles ne se sont dédoublées, 

Quoi qu’il en soit, nous avons manifestement cinq groupes 
d'organes alternant avec les cinq folioles du calice, comprenant 
chacun un pétale et plusieurs étamines, portés sur une base com- 
mune et formés simultanément. C’est donc le verticille intérieur 
et alterne au calice, celui qu’on désigne ordinairement sous le 
nom de corolle, avec cette différence qu'ici chaque pétale est rem- 
placé par un groupe ou faisceau d'organes. 

L'un de nous a depuis longtemps professé cette doctrine que, 
dans les fleurs diplostémones, toutes les fois que les étamines du 
rang extérieur sont opposées aux pétales (et c’est le cas le plus 
fréquent), elles ne constituent pas un verticille différent, mais 
font partie de celui de la corolle. Le développement des fleurs des 
Malvacées vient à l’appui de cette opinion, en nous montrant cha- 
cun des pétales doublé, non plus d’une étamine , mais d’un fais- 
ceau tout entier. Et ajoutons que telle paraît être la symétrie la 
plus ordinaire dans les fleurs polypétales polyadelphes, comme 
on peut le voir dans tant de Myrtacées, Hypéricées, etc., où les 
faisceaux, complétement distincts, s'opposent aux pétales. 

Mais qu'est devenu le verticille normal des étamines, celui qui 


rt dette Le à 


ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 157 
devait alterner avec les pétales? M. Duchartre le trouve dans les 
cinq lobes terminaux du tube staminal, situés sur un plan anté- 
rieur à celui des filets, alternant avec leurs cinq groupes, lobes 
que l’on observe dans beaucoup de Malvacées, quoiqu’ils soient à 
peine apparents, et même manquent complétement dans beau- 
coup d’autres. MM. Dunal et Moquin-Tandon les avaient reconnus 
et considérés comme le bord d’un disque quinquélobé. Mais la 
nature du disque est loin d’être rigoureusement définie, et, dans 
un grand nombre de cas, ce terme s’applique précisément à des 
verticilles avortés, comme on peut le voir dans plusieurs Vini- 
fères, dans des Myrsinées , etc., familles également remarqua- 
bles par l’opposition des étamines aux pétales dans leur fleur 
isostémone., M. Duchartre cite même cet exemple des Myrsinées 
comme offrant exactement la symétrie des Malvacées, avec cette 
diflérence qu'il n’y a qu'une élamine unique correspondant à cha- 
que pétale. Nous ne partageons pas son avis sur ce point, admet- 
tant dans les Myrsinées deux verticilles d’étamines indépendants 
de la corolle, l'extérieur ou alternipétale métamorphosé ou avorté. 
C'est ce que nous paraissent démontrer les fleurs des T'heo- 
phrasta, ou mieux encore, des J'acquinia. 

L'auteur, arrivé au pistil des Malvacées, trouve dans leurs dif- 
férents genres des variations assez considérables pour établir 
quatre catégories différentes qu’il examine successivement. 

Dans la première, la symétrie quinaire se montre au premier 
coup d'œil, et les cinq carpelles, par leur mode de développe- 
ment, s’écartent peu des idées et des théories généralement adop- 


tées. On sait, en effet, que l’on considère tout carpelle comme 


une feuille repliée sur elle-même, et que de nombreuses observa- 
tions organogéniques nous montrent cet organe sous la forme 
d’une petite palette bientôt concave en dedans, puis tendant de 
plus en plus à se fermer par le rapprochement des bords de cette 
concavité, dont la soudure définitive achève la formation de l’o- 
vaire et détermine une cavité entièrement close , dans laquelle se 
développeront un ou plusieurs ovules. Or, supposons cinq de ces 
palettes soudées entre elles par leurs faces latérales, nous aurons un 
premier état du pistil des Hibiscus. Ce sera un petit bourrelet avec 


158 ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT. 

cinq angles alternativement saillants et rentrants en dedans ; les 
angles saillants correspondent aux bords des cinq carpelles , ac- 
colés deux à deux, et ces angles, s’avancant de plus en plus, et 
convergeant entre eux, finiront par se réunir de manière à former 
un ovaire quinquéloculaire. Mais, à une époque encore anté- 
rieure, avant que les saillies intérieures se prononcassent, on avait 
un bourrelet pentagonal qui s’est bientôt festonné de cinq mame- 
lons, premiers indices des styles. 

Dans une seconde catégorie, dans les Walope, par exemple, 
on observe aussi un bourrelet pentagonal, dont les cinq angles 
sont opposés aux pétales et répondent, par conséquent, à la place 
que devraient occuper cinq carpelles normaux. Le bord d’abord 
uni du pentagone se relève d’une série de mamelons arrondis, 
qui, plus tard, se renflent un peu en dehors et en bas, de manière 
que chaque mamelon présente deux renflements : un extérieur et 
inférieur, qui sera l’ovaire ; un supérieur et intérieur, qui sera le 
style, Celui-ci s’allonge et se relève à mesure que l’autre grossit ; 
mais, en s’allongeant, les portions stylaires, tout en restant dis- 
tinctes à leurs sommets, se confondent à leurs bases, du moins 
toutes celles qui correspondent à un même angle du support 
commun des carpelles, angle qui s’est prononcé de plus en plus, 
au point que le corps entier s est comme découpé en cinq lobes 
obliques, chargés d’ovaires sur tout leur contour. À chacun de 
ces systèmes d’ovaires correspond ainsi un faisceau de styles 
égaux en nombre, distincts supérieurement, réunis inférieure- 
ment; et chacun de ces systèmes joue, dans la symétrie générale, 
un rôle analogue à celui que nous avons vu assigné à chacun des 
faisceaux d’étamines, puisqu'il occupe la place que devrait oc- 
cuper un carpelle unique et qu'il le représente par conséquent. 
Comment s’est formée la cavité de l'ovaire? M. Duchartre n’a pas 
vu ici les bords d’une foliole repliée s’avancer l’un vers l’autre, 
se toucher et se réunir; mais, à une certaine époque, la dissec- 
tion lui a montré la masse celluleuse de l'ovaire creusée d’une 
petite lacune qui va en s’agrandissant, sans que rien se soit ma- 
nifesté à l’extérieur. | 

Une troisième catégorie, et celle-là comprend la majorité des 


ADR. DE JUSSIEU. — RAPPORT, 159 
Malvacées, montre les carpelles sans rapport constant avec le 
nombre quinaire des autres parties de la fleur ; mais ils forment 
un cercle parfait, ne se groupent pas en cinq systèmes, et même 
souvent leur nombre total n’est pas multiple de cinq. Cependant 
M. Duchartre est porté à croire que la symétrie rentre ici dans le 
cas précédent. Les ovaires et les styles se développent de même, 
avec cette différence que tous les styles sont réunis inférieurement 
en un seul cylindre. 

Enfin, une quatrième catégorie semble rentrer dans la pre- 
mière par le nombre quinaire des carpelles ; mais ici on observe 
sur le bourrelet pistillaire dix mamelons, qui, plus tard, forment 
dix sommets de styles distincts, et qui correspondent deux à deux 
aux cinq ovaires, dont le centre se creuse aussi, sans changement 
apparent à l'extérieur, d’une lacune qui deviendra la loge. 

La conclusion nécessaire de toutes les observations précédentes 
est que les parties présentent, dès le début, les rapports d’adhé- 
rence qu’elles présenteront dans la fleur parfaite. Le calice mo-- 
nophylle à été un corps simple à sa base à sa première appari- 
tion. Les pétales, soudés par leur base avec le tube staminal, sont 
nés sur une base commune avec les étamines, et celles-ci sont 
nées réunies entre elles par cette base, ainsi qu'elles le seront 
plus tard. Les ovaires se sont montrés, dès le principe , groupés 
et adhérents entre eux, à peu près comme les montrera la fleur, 
leurs styles distincts au sommet, soudés dans le reste de leur 
étendue qui s’est développé plus tardivement. 

Quant aux conséquences particulières à déduire de ces mêmes 
observations relativement à la symétrie de la fleur des Malvacées, 
nous les avons indiquées chemin faisant, et il est inutile de les 
répéter. 

Nous n’avons pu sans doute constater par nous-mêmes tous ces 
faits, vérification qui demanderait un temps presque aussi con- 
sidérable que celui que l’auteur a dû consacrer au travail origi- 
nal; mais nous en avons vérifié un assez grand nombre pour 
ajouter foi à l'exactitude de la plupart. Nous avons regretté que 
M. Duchartre n'ait pas poussé encore plus loin ces recherches 


160 ADR. DE JUSSIEU. -— RAPPORT. 

déjà très étendues, en faisant connaître par des détails anatomi- 
ques la formation des tissus dans les organes dont il décrit les 
formes extérieures, et en nous apprenant à quelles périodes des 
développements décrits par lui répondent ies changements qui 
s’établissent peu à peu dans ces tissus, d’abord entièrement cel- 
luleux. Nous pensons que ces détails pourraient jeter un nouveau 
jour sur ces phénomènes encore si obscurs des dédoublements, 
et nous aideraient à mieux comprendre le mécanisme de cette sub- 
stitution de plusieurs organes fascicu'és à un seul organe plane. 
Cette formation des loges par une lacune au centre d’une masse 
cellulaire , qui assimile presque certains carpelles à des anthères, 
est un fait trop contraire aux théories généralement admises pour 
ne pas demander de nouvelles observations et plus de développe 
ments, en y joignant surtout l’histoire de l’ovule, et en recher- 
chant comment il se forme dans ces loges ainsi formées elles- 
mêmes. Nous avouons que ces recherches sont d’une difticulté 
extrême, puisque le point auquel est arrivé M. Duchartre en pré- 
sentait déjà d’incontestables, que la dissection de corps aussi pe- 
tits est bien délicate et paraît même quelquefois impossible. Mais 
depuis quelques années , nous avons vu l'observation microsco- 
pique surmonter des difficultés qu’on avait crues longtemps in- 
surmontables, et des faits à la connaissance directe desquels on 
avait désespéré d'arriver sont devenus familiers à tous ceux qui 
s'occupent de ce genre de recherches. C’étaient comme ces points 
de la terre longtemps inconnus, qui, fréquentés aujourd’hui, sont 
devenus à leur tour un point facilement accessible, d’où l’on part 
à la recherche d’un inconnu plus lointain. 

Ces réflexions sont moins un blâme de ce qui manque au travail 
de M. Duchartre qu'un encouragement à le poursuivre et à le 
compléter. Nous le lui adressons d'autant plus volontiers que, 
par ce qu’il à fait déjà, il a prouvé ce qu'il est capable de faire. 
Son sujet est habilement choisi, son exposition est claire et mé- 
thodique. Il y a joint des dessins fort bien faits et fort exacts, si 
nous en devons juger par ceux qui s'appliquent aux objets que 
nous avons examinés nous-mêmes. Nous proposons donc à l’Aca- 


n 


SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS. 161 


démie d'exprimer à l’auteur son approbation, et nous aurions de- 
mandé l'insertion de ce Mémoire dans le Recueil des Savants 
étrangers, si nous ne savions qu'il est destiné à une publication 
prochaine dans un autre Recueil. 


REVISIO GENERIS MICROLONCHUS; 


Auctore EDUARDO SPACH. 


MANTISALCA, sive MICROLONCHUS, Cass. in Pull. de la Soc. Philom. 1818, 
p. 142.—ManrisaLca, Id. in /act. des Sciences nat. vol. XXIX, p. 80. 
— MICROLONCAUS (ex parte) DC. Prodr. NI, p. 562. — CHRYSEIDIS 
spec., Less. Syn. (ren. Compos. p. 6. 


Parum sunt emendandi characteres generis, ab una solum 
specie decerpti, à Gassinio loco expositi(1). Characteres Candol- 
leani tam e genuinis Microlonchis quam e speciebus rejiciendis 
conflati sunt. 

Anthodi squamæ aut appendiculo brevi v. minimo mucroni- 
formi aut arista elongata instruuntur. SriémaTA nullibi omnino 
concreta inveni : sunt enim speciebus quibusdam vel ex toto li- 


(1) « Calathide discoïde ; disque multiflore , subrégulariflore, androgyniflore ; 
» couronne non radiante, urisériée, ampliatiflore, neutriflore. Péricline très infé- 
» rieur aux fleurs, ovoïde, formé de squames régulièrement imbriquées, appli- 
» quées, interdilatées, ovales-oblongues, coriaces, munies au sommet d'un petit 
» appendice subulé, spniforme, réfléchi. Clinanthe plan, épais, charnu, garni de 
» fimbrilles nombreuses, libres, inégales, longues, filiformes, laminées. Fleurs du 
» disque : Ovaire glabre, muni de côtes longitudinales et de rides transversales. 
» Aigrette double : l’extérieure semblable à celle de la plupart des Centauriées : 
» l'intérieure irrégulière, unilatérale, longue, composée de trois ou quatre 
», squamellules entregreffées, qui forment une large lame membraneuse. Corolle 
» régulière, pas sensiblement obringente. Étamines à filet glabre , sauf des ves- 
» tiges papilliformes de poils avortés. Stigmatophores point libres. Fleurs de a 
» couronne : Faux ovaire semi-avorté, filiforme, glabre, maigretté. Corolle à limbe 
profondément divisé en cinq ou six lanières égales, longues, linéaires, et con 
» tenant trois ou quatre longs filets, qui sont des rudiments d'étamines avortées. » 
Cassini, in Dict. des Sciences naturelles, vol. XXIX, p. 80, sub verbo Manlisalque. 

3" série. Bor. T VI. (Septembre 1845 }) 5 M 


162 SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS, 


bera, vel nonnisi basi cohærentia. Specierum nonnullarurm 
ACHÆNIA EXTIMA aut epapposa aut pappo saltem minimo coronata 
observantur. Pappus uterque persistens : intimus constans e 
conspicuo annulo corneo hinc (latere semper exteriore) producto 
in paleam rigidam (nec , ut habet Cassinius, membranaceam) 
subulato-liguliformem pappo exteriori nunc sublongiorem nunc 
plus minusve breviorem modo indivisam modo irregulariter 2-v. 
3-cuspidatam (ideoque si mavis e paleolis 2 v. 3 plus minusve 
concretis formatam), haud raro utrinque v. altero latere solum 
-paleola minori setacea comitatam In Microloncho papposo (Nob.) 
pappus intimus sæpe verticillum subcompletum paleolarum inæ- 
qualium sistit. 

Sequentia ad specierum cunctarum organographiam spectan- 
tia concisionis gratia descriptionibus præmittere juvat. 

Plantæ herbaceæ ; radice annua v. perenni , perpendiculart.. 
Cauris erectus, virgatus, paniculatus (speciminibus vegetiori- 
bus ramosissimus ; hebetatis subsimplex v. simplex) , angulosus, 
striatus , foliosus , medulla farctus, inferne v. saltem juxta basin 
villis crebris albidis crispis (sub lente moniliformibus) brevibus 
patulis v. retrorsis basi dilatatis conspersus v. quasi lanatus 
(adultior haud raro calvescens) , superne glaberrimus. Ram si- 
miles cauli at tenuiores, magis minusve divisi, simul ac ramuli 
plerumque glaberrimi, lucidi, graciles (ramuli plerumque fere 
filiformes) , inferne foliati v. foliosi, superne aphylli v. foliis mi- 
nimis paucis instructi, apice cartilaginei, incrassati, monoce- 
phali ; evolutione centrifuga. FoLrra heteromorpha : radicalia 
tenuia, rosulata, in petiolum alatum v. marginatum angustata , 


lyrata, v. runcinata, v. sinuato-pinnatifida (primordialia lanceo- 


lata , indivisa, mox marcescentia), magis minusve setulis brevi- 
bus scabra et intermixtis villis crispis conspersa , ad costam la- 
nato-hirsuta ; lobis sinubusque varie dentatis v. eroso-denticulatis ; 
dentibus mucronulatis ; folia caulina inferiora radicalibus confor- 
mia, conferta v. confertissima ; cætera sessilia, gradatim gla- 
briora, minora et minus incisa, pleraque coriacea v. subcoriacea, 
lucida, lanceolata v. lanceolato-oblonga, cuspidato-acuminulata, 
nunc sinuato- nunc eroso-dentata ; dentibus aristulatis : ramealia 


SPACIL —— REVISIO GENERIS MICROLONCHUS. 163 


superiora et ramularia glaberrima v. nonnisi margine scabro- 
puberula, plerumque minuta , angusta, lanceolato-linearia v. 
sublinearia , éroso-v. pectinato-denticulata (denticulis sæpius 
aristatis) , aristato-acuminulata ; summa haud raro integerrima, 
in ultimis ramulis minima. CALATHIDIA terminalia , quasi pedun- 
culata , solitaria , erecta , ebracteata (raro folio minuto anthodii 
squamis infimis simili stipata), multiflora, in speciminibus robus- 
tioribus creberrima. ANrnopiüm volumine et forma variabile (ova- 
tum, ovato- v. oblongo-conicum, ovato- v. depresso-globosum, 
haud raro in singulo individuo observandum), basi exumbilica- 
tum et cum pedunculi incrassatione continuum ; SQUAMÆ ecart- 
nalæ, enerviæ, lucidæ, lævigatæ, dorso convexissimæ et sub 
lente insculplo-punctulatæ , macula terminali nigra notatæ , villis 
mollibus contiguis (demum plerumque deciduis) lanato-ciliatæ , 
ovatæ, v. ovales, integerrimæ , floratione virides , postea stra- 
mineæ v. lutescentes, appendiculo patente, v. erecto, v. re- 
flexo ; intimæ subscariosæ, lanceolato-lineares, acutissimæ , 
exappendiculatæ, parte exserla margine fimbriolatæ. FLoREs 
NEUTRI fertilibus vix æquilongi v. imo breviores : COROLLA pro- 
funde 5- v. 6-fida (raro A-fida), subringens, quoad limbum nunc 
subampliatum nunc limbo corollarum disci tenuiorem variabilis ; 
lacimiæ lanceolato-lineares, acutæ, plus minusve inæquales. 
STAMINA STERILIA 9-9, Capillaria, alka, longe exserta, limbo 
tamen breviora. — FLores piscr : CoroLLA limbo profunde 
quinquefido, subregulari; parte tubulosa obconica ; laciniis an- 
gusto-v. filiformi-lincaribus, acutis. FiLamENTA obsolete papillu- 
losa. AnTuerÆ basi breve appendiculatæ : appendiculis acutis, 
subliberis, modo subintegris, modo irregulariter inciso-dentatis ; 
appendices terminales alte cohærentes, cartilagineæ , lineares, 
subulato-acuminatæ. GLANDULA-EPIGYNA filiformis , longiuscula , 
apice dilatata. SricmaraA exserta , filiformi-linearia, obtusa , de- 
mum revoluta. AGHÆNTA fimbrillis receptaculi breviora , oblonga 
v. clavato-oblonga , striata, transverse scrobiculato-rugulosa , 
extra pappum margine brevi cartilagineo erosulo coronata, ma- 
turitate speciebus plerisque pappo longiora ; areola basilari ma- 
gna, obliqua, antica, margine incrassato discolori cincta. 


16 SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS: 


Pappus speciebus plerisque (v. forsan omnibus) colore variaré 
videtur albido , sordide lutescente et rufo ; exterior pluriserialis , 
setoso-paleaceus: paleolis sublinearibus, inæquilatis, fimbriolatis, 
extimis brevissimis, obtusiusculis, cæteris acutis , sensim longio- 
ribus et plerumque angustioribus. Palea pappi imtimi latitudine 
speciebus oranibus variat ; semper autem (unica specie excepta) 
paleolis majoribus pappi externi ad minimum subduplo latior., 


Secri0 Ï. .— HETERACHÆNIUM, Nob. 


Achænia extima minora , Tugosiora, nunc omnia epapposa , 
nunc alia epapposa , ali& pappo minimo instructa. — Radix 
annua , exœihs, gracilis. Caulis sohtarius ; ramis ramulisque 
plerumque patentissimis. Folha radicalia et infima caulina par- 
ciora, mox emarcida. Squamarum appendiculus persistens. 


SUBD1VISIO I. — Anthodii squamcæ in aristam setaceo-subulatam elongatam 
productæ (unde anthodium virgineum coma conspicua coronatum). Flores 
evoluti anthodium subduplo superantes. 


Microzoncuus Deresrrit, Nob. 


Anthodü aristis squamis sublongioribus , suberectis. Stigmati- 
bus ad medium altiusve concretis. Pappi intimi palea pappo ex- 
terno sublongiori.-—Crescit Mauritania : prope Mostaganem (De- 
lestre !) et Oran (Durieu ! « Ad lacum salsum Sbegha el Mehla. 
Floratio incipit ineunte junio »). 


. Planta bipedalis et verosimiliter altior evadens. CAULIS gracilis; ramis 
ramulisque nunc patentissimis, nunc angulo magis minusve clauso diver- 
gentibus. FOLIA radicalia et inferiora caulina nonnisi pauca et omnino 
emarcida supersunt; ramealia et ramularia pleraque inæqualiter pectinato- 
denticulata. CALATHIDIA floratione 10-42 lineas longa. ANTHODIUM ovatum 
v. ovato-conicum. SQUAMÆ dense ciliolatæ : arista straminea, plerumque 
2 lineas longa, recta, v. incurva, modo subadpressa, modo laxiuscula v. 
patenti-erecta, nopnisi in squamis summis subreflexa; squamæ intimæ 
parte exserta strigoso-pubescenies et subreflexæ. FLORES STERILES ple- 
rumque subampliati. COROLLA purpurea, 9-11 Hineas longa. STIGMATA ple- 
rumque ultra medium concreta. PAPPI INTIMI palea subulata, indivisa, 
pappo externo paululo longior. ACHÆENIUM maturum non vidi. (Æxam. 


s. Sp.) 


SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS. 165 


MicroLoncuus DeELiLiAnNus, Nob. 


CENTAUREA SALMANTICA FOLIOSA, Delile! in Cat. Sem. Hort. Monsp. 
anni 1841. 


Anthodii aristis squamis subduplo brevioribus , reflexis. Stig- 
matibus vix ad 4/3 concretis. Pappo achæniis (exceptis extimis) 
subæquilongo. Palea pappi intimi pappo externo superata. — Ad 
Port-Juvenal detexit cl. Delile. 


Planta (culta) 4-2-pedalis, plerumque ramosissima. CAULIS gracilis : 
substrictus ; ramis patentibus v. reclinatis. FOLIA (radicalia et infima cau- 
lina, ineunte floratione jam delapsa, non vidi) caulina pleraque lanceolata 
Y. oblongo-lanceolata , sessilia, denticulata, juxta basin haud raro si- 
nuato-dentata : inferiora 2-3 poilices longa ; ramularia remote denticu- 
lata v. integerrima. CALATHIDIA floratione plerumque fere sesquipollicem 
longa. ANTHODIUM ovatum v. ovato-conicum ; fructiferum interdum sub- 
globosum. SQuAUÆ dense ciliolatæ : arista straminea, v. rufescente, 1- 
4 1 2 lineam longa ; squamæ intimæ parte exserta subulatæ, subreflexæ, 
glabr:æ. FLORES STERILES subampliati. COROLLA pollicem Ilonga, pur- 
purea. ACHÆNIA adjecto pappo pleraque circiter A lineas longa; extima 
duplo minora. PAPPt INTIMI palea pappo externo 1/5-1/3 brevior. (£xam. 
TA 


SUBDIVISIO I. — Anthodii squamæ mucronatæ. Flores evoluti anthodium 
non ultra dimidium superantes, tenerrimi. 


MICROLONCHUS TENELLUS, Nob. 


JACEA ELATIOR FLORE RUBRO, STOEBEM SALMANTICENSEM PRIMAM 
CLUSIT OMNINO REFERENS, Hort. Rom., fide herb. Vai{lant! 

CENTAUREA TENELLA et CENTAUREA SALMANTICA, Hortorum. 

MICROLONCHUS SALMANTICUS (ex parte), DC. Prodr. 

Verosimiliter CENTAUREA SALMANTICA, Wilid. Spec. (Exclus. Syn.). 


Stigmatibus ex toto liberis. Pappo achæniis duplo breviori. 
Palea pappi intimi pappo externo sublongiore v. æquilonga. — 
Crescit in Sacilia (ex specimine Cupaniano in herb. T'ournefort). 

Planta culta 1 1/2-3-pedalis. CAuLIS gracilis, plus minusve flexuosus ; 
ramis ramulisque patentissimis v. reclinatis. FoLIA glaucescentia : radi- 


calia et caulina inferiora Iyrato-pinnatipartita v. sinuato-pinnatilida, v. 
sinuato-dentata, in speciminibus robustis 6-8 pollices longa : lobo ter- 


166 SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS. 


minali subrhombeo, v ovato, v. triangulari, haud raro sinuato-dentate; 
speciminibus macrioribus folia etiam inferiora obsolete v. parce sinuata 
occürrunt ; folia ramularia pleraque subpectinato-denticulata. CALATHIDIA 
sub anthesi 6-10 lineas longa. ANTHODIUM sæpius subglobosum ; fructi - 
ferum plerumque depresso-globosum. SQUAME laxe ciliolatæ , mox gla- 
brescentes : mucrone valido, stramineo, sæpissime patente v. subreflexo; 
squamæ intimæ breve exsertæ, conuiventes, dorso (partis exsertæ) nunc 
glabræ, nunc puberulæ. FLORES evoluti anthodium subtriente superantes. 
COROLLA purpurea, 6-7 lineas longa; florum sterilium inampliata v. imo 
tenuior. ACHÆNIA adjecto pappo pleraque circiter 3 lineas longa ; ex- 
tima duplo minora. PAPPI INTIMI palea sæpissime indivisa. (£xam. s. sp. 
ef Dh e5) 


Microzoncaus DuriÆt, Nob. 


Stigmatibus elongatis, fere ad medium concretis. Pappo achæ- 
niis (exceptis extimis) subæquilongo. Palea pappi intimi pappo 
externo breviore. — Habitat Mauritania (prope Oran, martio 
1839 : Bové! Durieu! — Mostaganem, aprili 184h : Durieu! 
— Milah, junio 1840 : Durieu !) et Numidia (Bona, junio 1832 : 
Steinheil] — Constantina, aprili 1840 : Durieu !). 


Simillima ##eroloncho tenello. CAULIS 1-3-pedalis; ramis ramulisque 
patentibus v. erecto-patentibus. FOLIA radicalia et infima caulina 5-6 
poilices longa, lyrata ANTHODIA floratione 6-9 lineas longa, coroilis 
triente v. rarius subdimidio superata. SQUAMÆ et COROLLÆ omnino #/:- 
crolonchi tenelli. ACHÆNIA adjecto pappo pleraque 2 1/2-3 lineas longa ; 


extima duplo minora. PAPPI INTIME palea pappo externo 1/5-1/3 brevior. 
(Exam. $. sp.) 


Secrio H. —— HOMACHÆNIUM. Nob. 


Achænia omna subæqualia et papposa.— Radix perennis, demum 


crassa, multiceps , haud raro subfasciculala. Rami sæpissime 
erech v. parum divergentes. Folia inferiora (plerumque diu 
Subsislentia) confertissima , copiosiora. Squamarum appendi- 
culus deciduus | plerumque jam præfloratione). 


Microzoncaus Czusi, Nob. 


STOEBE SALMANTICA PRIMA, Clus. Hist. 
JAGEA FOLIIS CICHORACEIS VILLOSA ALTISSIMA, FEORE PURPUREO, 
Tourn. /nst. (fide herb. Vaillant !). 


| 


SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS. 167 


CENTAUREA SALMANTICA (saltem ex parte), Linn. — DC. ! Flore 

Françe. (Non Centaurea salmantica, Jacq. Hort. Vindob. ) 

MICROLONCHUS SALMANTICGUS (ex parte), DC. Prodr. 

MICROLONCHUS SALMANTICUS, Webb! fer. Hispan. p. 33. — Boiss. ! 
Voy. Bot. p. 312. 

Verosiniliter MANTISALCA ELEGANS, Cass. ct. 

An CENTAUREA SALMANTICA, Desfont., for. Arlant.? (Specimina a 
Fontanesio lecta nullibi exstant.) 


Anthodii squamis brevissime apiculatis. Stigmatibus elongatis, 
ultra medium (2/3-3/4) concretis. Pappo achæniis subduplo bre- 
viori. Palea pappi intimi pappo externo æquilonga v. paulo lon- 
giore. —Crescit Hispania ( Bætica : Webb 7 Boissier ! — Prope 
Matritum : Reuter!), Lusitania { #’elwitsch !), Gallia australi ! 
et Mauritania (prope Tingidem : Webb] — Arzew : Bravais! — 
Mascara : Durieu ! — Mostaganem : Delestre !). 


Planta stricta, rigida, spontanea 1-3-pedalis, culta 2-4-pedalis. RADIx 
demum lignosa, pollicem crassa, subfasciculata, v. inferne ramosa, sæ- 
pius pluricaulis. CAuULIS plerumque gracilis, raro (imo in hortis) penna 
anserina crassior. RAMI et RAMULI (saltem primarii) sæpissime arrecti v. 
angulo parum aperto divergentes. FOLIA profunde viridia, magnitudine 
et forma mire variantia ; plantarum cultarum radicalia et caulina inferiora 
haud raro fere pedem longa ; ramularia sæpe pectinato-denticulata. Ca- 
LATHIDIA sub anthesi 9-15 lineas longa, ANTHODIUM ovatum, v. ovale, v. 
conicum, v. subglobosum, floribus evolutis subduplo superatum. SQUAMÆ 
dense ciliolatæ, demum calvescentes : apiculo rufescente, v. stramineo, 
v. albido, tenui, mucroniformi, sæpissime patente v. reflexo ; Squamæ 
intimæ breve exsertæ, parte exserta dorso plerumque strigoso-puberulæ. 
COROLLA purpurea, 9-11 lineas longa; florum sterilium vix aut parum 
ampliata. STIGMATA elongata, sæpissime fere ad 3/4 concreta. ACHÆNIA 
adjecto pappo plerumque 3 lineas longa. PAPPI INTIMI palea paleolis 
majoribus pappi externi 2°-3° latior, plerumque indivisa. (£xam. s. sp. 
eh A. :G) | 


MicroLoncaus PpApposus , Nob. 
CENTAUREA SALMANTICA, Hortor. quorumd. 


Anthodii squamis brevissime apiculatis. Stigmatibus elongatis, 


163 SPACH. — REVISIO GENERIS MICROLONCHUS. 
ultra medium concretis. Pappo achæniis æquilongo ; intimo 


(sæpe 3-5-paleaceo) externo paulo breviore. —Patria inquirenda. 
Colitur in hortis botanicis. 


Omnibus partibus, excepto pappo, Microloncho Clusii similis. ACHÆNIA 
adjecto pappo fere 4 lineas longa. PAPPUS INTIMUS modo e paleis 3-7 
inæqualibus (palea postica cæteris 2°-3' majore) constans, modo ad pa- 
leam solitariam posticam sæpissime 2- v. 3-cuspidatam aut profunde bifi- 
dam reductus. (£zam. s. c.) 


MIicROLONCHUS LEPTOLONCHUS, Nob. 


Anthodii squamis breve aristulatis. Stigmatibus elongatis, 
ultra medium concretis. Pappo achæniis dimidio plusve breviori. 


Pappi intimi palea pappo externo subduplo breviori. — Habitat 
Mauritania (Oran : Durieu!— Algiria : Bové! Durieu/). 


À duobus præcedentibus vix nisi pappo discernendus. SQUAMARUM ap- 
pendiculus quidquam longicr, setaceus, patens, v. reflexus, sæpe incurvo- 
uncinatus. ACHÆNIA adjecto pappo 2 1/2-3 lineas longa. PAPPUS EXTER- 
NUS achænio nunc dimidio nunc subduplo brevior. PAPP£ ANTIMI palea 
indivisa, pappo externo haud raro duplo nonnunquam dimidio solum 
brevior, pappi externi paleolis nunc vix æquilata, nunc latior. { £xam. 
s. sp.) 

MicrocLoncaus ELATFUS, Nob. 


JACEA FOLIIS CICHORACEIS VILLOSIS, ALTISSIMA, FLORE ALBO, Tourn. ! 
Anst. 


CENTAUREA SALMANTICA, Jacq. Æort. Vindob. tab 64! 
CENTAUREA SALMANTICA ALBA, Hortorum multorum. 


CENTAUREA SALMANTICÆFORMIS et CENTAUREA STOEBE, Hortor. quo- 
rumdam. 


MICROLONCHUS SALMANTICUS (ex parte), DC., Prodr.: 


Anthodi squamis breve aristulatis. Stigmatibus elongatis , 
ultra medium coneretis. Pappo achæniis subtriente breviori. 
Pappi intimi palea pappo externo subæquilonga. — Patria in- 
quirenda. Frequentissime colitur in hortis botanicis. 


Planta Microloncho Clusii procerior (culta 5-6-pedalis), cætero autem 
simillima. ANTHODII Squamas tamen longius apiculatas, corollas albas, et 


ce ii ir" 


L. ET CH. TULASNE. — SUR LE GENRE SECOTIUM, 169 


pappum longiorem constantissime observavi. FOLIA radicalia et infima 
caulina magna, copiosissima, haud raro pedalia, plerumque sinuato- 
pinnatifida. CALATHIDIA sub anthesi 12-15 lineas longa. SQuAMÆ dense 
ciliolatæ; appendiculus circiter 1/2 lineam longus, sæpissime reflexus , 
plerumque tardius deciduus. COROLLA fere pollicem longa; florum steri- 
lium vix aut ne vix ampliata. STIGMATA ad 2/3-3/h concreta. ACHÆNIA 
adjecto pappo plerumque circiter 4 lineas longa. PAPPI INTIMI palea 
pappo externo æquilonga v. paululo brevior. (Æxam. v. c.) 


SPECIES EXCLUDEND Æ. 


MICROLONCHUS DIVARICATUS , DC. ! Prodr. (Tricholepis Candolleana, 
Wight et Arn.). 


MICROLONCHUS PERSICUS, DC.! I. ©. — Est Amberboæ species, v. si 
mavis generis proprii typus (Uralepis, DC. 1. c.) habendus. 


DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE SECOTIUM K2Z£E., 


APPARTENANT A LA FLORE FRANÇAISE ; 
Par MM. L.-R. et Ch. TULASNE. 


(PL 9.) 


Nous n’oserions solliciter ici l’attention des mycologues pour 
le champignon que nous avons le dessein de faire connaître, si, 
malgré son exiguité , il ne méritait pas beaucoup d'intérêt à cause 
de la tribu dont il est membre. Le genre Secotium, fondé par 
M. Kunze en 18/40, dans le journal botanique de Ratisbonne, ap- 
partient, en effet , au groupe des Podaxinées, sur lequel M. Mon- 
tagne à publié, il y à deux ans, une utile notice dans ces Annales 
Pont XX, p. 69). L'intérêt qui s'attache aux Podaxinées 
ne tient point à leur grand nombre; car, si nous ne nous trom- 
pons , treize champignons seulement ont été jusqu'ici réunis sous 
ce nom; mais les travaux analytiques récents dont les Gastéro- 
mycètes ont été l’objet ont assez agrandi le cercle de nos connais- 
sances pour que rien de ce qui se rattache à cette classe puisse 


470 1. ET CH. TULASNE. — SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE 


laisser un mycologue indifférent. Les Podaxinées, en particulier, 
ont d'autant plus de droits à exciter notre Curiosité qu’elles ont 
une grande diversité d'organisation, puisque, malgré leur petit 
nombre, elles ne renferment pas moins de six genres différents. 
Deux de ces genres, qui sont aussi les plus anciennement connus, 
les Podaxon et Cauloglossum, sont étroitement liés aux vraies 
Lycoperdinées (Lycoperdon, Geaster, Tulostoma), comme M. Mon- 
tagne l’a signalé ; le Cycloderma s’en éloigne davantage, et les trois 
autres constituent une section distincte qui n’est pas sans affinités 
avec les Sclérodermées, mais qui en a de plus étroites encore avec 
les Bolets et les Hyménogastrées. Ce dernier rapprochement sem- 
ble tout-à-fait justifié par l’étonnante similitude qui existe entre 
la structure centrale et la fructification des Secotium et celles des 
Hymenogaster, ainsi que M. Berkeley l’avait déjà soupconné (1). 
Ce qui fait le caractère essentiel des Lycoperdon, Scleroderma, 
Geaster, etc., c’est que leur organisation multilocellée n’a qu’une 
existence éminemment passagère, et qu’à un tissu charnu et 
spongieux criblé de pores succède promptement un mélange con- 
fus de poussière fine et sèche, et de filaments raides ou soyeux. 
On ne saurait douter que les Podaxon et les Cauloglossum , qui 
étaient tous jadis rapportés au genre Lycoperdon, n’en présentent 
aussi la même succession d'états différents. Il en est tout autre- 
ment des Secotium et autres genres de Podaxinées ; leur struc- 
ture, diversement multiloculaire , persiste jusqu’à la destruction 
de l’individu ; seulement, on voit des filaments exister chez le Po- 
lyplocium, concurremment avec les cloisons solides et membra- 
neuses qui partagent la gleba, comme si ce genre devait servir 
d’intermédiaire entre les deux plans d'organisation que nous in- 
diquons. Il est fort à regretter que le rôle de ces filaments parti- 
culiers ne soit pas mieux connu, car cette combinaison insolite de 
capillitium et de cloisons persistantes semble représenter ici, 
pendant toute la vie de la plante, l’organisation fugace des jeunes 
Lycoperdon, et fournit une nouvelle preuve que ces deux sortes 
d'organes ont une destination toute différente. 


(4) In Hook. Lond. Journ. of Bot. vol. II (1843), pp. 202 et 204. 


DU GENRE SECOTIUM. 171 
Les Podaxinées actuellement connues croissent toutes dans des 
contrées chaudes ou tempérées des deux hémisphères; l'Afrique 
en à fourni le plus grand nombre; les plus récemment décrites 
appartiennent à l'Australie. Le seul Gyrophragmium Delilei 
Montgn. avait jusqu'ici représenté cette famille dans notre Flore : 
on pourra lui associer maintenant le Secoftium nouveau dont il 
s’agit, qui habite, comme lui, la région méditerranéenne. 


SECOTIUM. 


Secotium Kunze in Flora XXIIT Jahrg. (jun. 1840), S. 322. — Berk. in Hook. 
Lond. Journ. of Bot. vol. If (1843), p. 201, et vol. IV (1845), p. 62. 
— Tul. in Ann. des Sc. nat. 3° sér. tom. II (1844), p. 118. 


Peridium stipitatum pulviniforme simplex [saltem in S. erythro- 
cephalo , olbio et coarctato? (1) ], tenue crassumve et suberosum, 
levé v. excoriatum papillatum aut areolatum, primum clausum 
margine sc. plerumque incrassato stipiti inferiori adhærens vel 
etiam ejusdem extimæ tunicæ (ut in S. Gueinzi contingere vide- 
tur) continuum, demum subtus obiter liberum et apertum præter- 
eaque in ambitu minute appendiculatum denticulatum fimbria- 
tumve ast volva velove genuinis semper destitutum ; intus fovens 
glebam carnosam ipsimet ubique continuam nec solubilem , nunc 
stipiti quotrajicitur partim superne adnatam continuamvenunc pror- 
sus liberam, septis varie implexis in loculos inæquales multiformes 
numerosos vacuos Capillitioque destitutos discerptam ; septorum 
lateribus hymeniferis, fructiferis. Stipes centralis tandem a peri- 
dii marginibus liber, modo istorum reliquiis annulatim vel vagi- 
natim breviter appendiculatus, modo nudus. Basidia hymenium 
sistentia obovata subæqualia 2-/-spora ; sporis ovatis sphæricisve 
saturate coloratis , sterigmate sæpius initio suffultis. 


Fungi carnosi stipitatr boletiformes, extus nonnunquam lϾte 
(1) Peridium Secotii Gueinzi Kze. dicitur : innato-corticatum cortice demum 


secedente ( Kunze in Flora 1. c.); ad istam speciem habitu penitus accedit S. me- 
lanosporum Berk. 


472 L. ET CH. TULASNE. — SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE 


coloratr , intus sporarum graha plus minus saturate fucati, pu- 


trescentes vel arescentes , nunquam ut videtur pulveracei. — Spe- 
cies hactenus notæ Africæ australis et Australiæ indigenæ ; inse- 


quentem alit Galloprovinceia maritima. 


SECOTIUM OLBIUM + (PI. 9, fig. 1-4). 


S. perpusillum, stipite levi cylindrico farcto albo ; capitulo sphæ- 
rico vel subumbilicato squamuloso-furfuraceo, ex albido brun- 
nescenti, margine crassiore; lacunis interioribus gyrosis pau- 
cis angustis subfarctis; septis crassis; sporis sphæricis rugu- 
losis cinereo-viridibus. 


Fungillus volva s. integumento universali genuino prorsus destitutus ; 
nondum evolutus forma turbinata gaudet, capitulo scil. cum infimo stipite 
conico adhuc brevissimo, marginis incrassati {volvæ s. veli spurii rudi- 
menta fingentis) gratia, circinnatim concreto. Plantæ perfectæ, 4-6" 
nec amplius altæ, stipes liber subcylindricus, e basi nempe crassiori $Sur- 
sum paulatim attenuatus, albus, levis nec fibrillosus, plane nudus, intus 
non fistulosus sed in medio substantia albidiore farctus, ad pileolum 
usque, in quem continuum abit, sursum productus, gleba cui utrin- 
que adhæret trajecta. Capitulum minimum et subsphæricum est, in 
centro sæpius, junius præsertim , paulo depressum , tegmine adopertum 
tenui insolubili ex albo dilute brunnescenti furfuribusque s. papillis fer- 
rugineo-brunneis obscuris arte solubilibus, e pellicula extima lacerata na- 
tis, in orbem elegantissime dispositis et pilei versus centrum crebricribus 
adornato , unde fungillus Agaricum cristatum nanum quodam modo men- 
titur ; margine vix integro tune a stipite soluto penitusque discreto. Caro 
capitulum interiorem replens, seu gleba, carnosula initio alba pedetentim 
fungillo maturescenti ex toto cinereo-virescens abit, lacunis s. cellulis 
angustissimis linearibus, paucis, varie directis sed sxpius e pileolo ad sti- 
pitem curvatim vergentibus, primum admodum vacuis tandem sporis 
quasi oppletis, percursa exsculpta; septis lacunas limitantibus angustis 
individuis , nec a pileo nec a stipite facile et natura solubilibus, minutis 
et luci obversis pellucidis. Sporæ ad locellorum parietes acrogenæ nas- 
centes sphæricæ subrugulosæ pellucidæ a 0®*,135 ad 0"",180 diametro 
variant, Sterigma minutum retinent. 

Odor nullus. 

Crescit quasi solitarius sub foliis deciduis Quercus Suberis fere hypogæus, 
in declivibus apricis circa Olbiam Galloprovinciæ , hiemali tempore. — 
(Specim. descripta legimus exeunte decembre 1844.) 


DU GENRE SECOTIUM. 173 

L'exiguité de ce champignon et son habitat le rendent très 
difficile à rencontrer ; malgré toutes nos recherches, nous n’avons 
pu en découvrir d’échantillon en assez bon état pour nous mon- 
trer clairement les spores attachées à leurs basides. Ici, comme 
chez le Secotium erythrocephalum Tul. 1. c., les bords du cha- 
peau sont primitivement rapprochés autour du stipe , auquel ils 
adhèrent fortement par l'intermédiaire d’une sorte de bour= 
relet épais qui, lorsque ce stipe est encore très court, touche à 
la terre, et simule les rudiments d’une vol/va ; plus tard, quand 
les bords du chapeau ont quitté le stipe alors très allongé, des 
débris plus ou moins manifestes de ce bourrelet leur demeurent 
attachés, et feraient croire à l'existence primitive d’un velum. 
Cette partie ambiguë du champignon prend un plus grand dé- 
veloppement dans le $, Gueinzu, dont elle entoure le stipe vers 
sa base, par une sorte d’anneau relevé, tandis que les bords du 
chapeau, détachés de cet anneau, présentent aussi une frange 
inégalement déchirée. Pour voir ici une véritable volve semblable 
à celle des Amanita, il faut supposer avec M. Berkeley (1) que 
sa partie supérieure adhère intimement au chapeau du champi- 
gnon et s’identifie avec lui au point de n’en pouvoir plus être dis- 
tinguée ; mais cette supposition nous paraît difficilement admis- 
sible pour les deux Secotium que nous avons étudiés; nous aimons 
mieux croire que c’est le peridium (pileus) lui-même, qui, par ses 
bords, adhère à la partie inférieure du stipe sur un espace plus ou 


moins grand, et qui laisse en ce point, lorsque le développement 


de la plante amène sa rupture, une sorte de coupe ou gaîne à bords 
inégaux. Cette coupe, rudimentaire ou presque nulle chez les 
Secotium, prend un immense développement chez le Polyplocium 
et le Gyrophragmium, qui ne sont pas moins privés que les $e- 
cotium de tégument général distinct ou de volva proprement dite, 
M. Montagne conserve à celle de son nouveau genre le nom de volve, 
quoiqu'il reconnuisse, comme nous, qu’elle n’est autre chose que 
la partie inférieure du peridium : cependant , si cette manière de 
(1) In Hook. Lond. Journ. of Bot. tom. IT, p. 204 et 203. — M. Fries définit 
d’ailleurs la volve : Velum universale volva, a peridio discreta.. (S. M,I, 12). 


174. à. ET CM. 'ULASNE. — SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE 
voir prévaut, il conviendra sans doute de ne pas employer abusi- 
vement, dans la description des Podaxinées, ce terme de volve, 
qui désigne un organe bien défini, dont ces champignons sem- 
blent privés; ce qui leur en tient lieu, n'étant qu’une partie d’un 
autre organe, du peridium , ne devra peut-être recevoir un nom 
spécial qu’eu égard à l'importance que son rôle et ses dimensions 
peuvent lui valoir. D'autre part, les fragments qui accompagnent 
les bords devenus libres du pileus et figurent les débris d’un velum 
ne méritent guère non plus ce dernier nom, qu’on lui a donné, 
à la membrane de nature ambiguë qui joint la marge du récep- 
tacle à la base du stipe; car ce mot de velum , qui désigne , en 
général , le tégument le plus immédiat de l’hymenium des fungi 
pileati et cupulati, s'applique chez les Agarics (4manitæ , Le- 
piotæ, Pratellæ, etc.) à une membrane protectrice, tendue des 
bords du chapeau au sommet du pédicule ; or ce genre de velum 
manque évidemment aux Podaxinées : mais on pourrait plus 
exactement les dire pourvues d’un voile analogue à celui de quel- 
ques Bolets, du B. luteus Linn. (Fr. Epic., p. 409. — B. annu- 
datus Bull.) par exemple. Le prétendu velum de ce champignon 
n’est, en effet, aucunement le même que celui des Agarics; loin de 
prendre naissance au sommet du stipe , c’est de sa base qu'il s’é- 
lève pour atteindre les bords du chapeau ; production immédiate 
du mycelium, auquel il semble faire suite, il enveloppe le pédicule 
jusqu’au-delà de sa partie moyenne d’une gaine membraneuse , 
peu adhérente, au travers de laquelle s’aperçcoivent les petites 
aspérités de sa surface , et il semble se continuer dans la pelli- 
cule visqueuse qui recouvre le pileus. Sa disposition lui mérite- 
rait bien le nom spécial de vagina , qui, joint à ceux déjà usités 
de velum et corlina, caractériserait les principales sortes de 
téguments propres de l’hymenium. Les affinités que les Podaxi- 
nées-Sécotiées ont d’ailleurs avec les Bolets justifient l’analogie 
que nous croyons pouvoir indiquer ; toutefois, ce n’est qu’une 
analogie , car la vagina des Sécotiées n’est réellement qu’une 
partie du pileus (s. peridium) qui, à son origine, se confond avec 
la base du stipe, tandis que celle du Boletus luteus Linn. est un or- 


DU GENRE SECOTIUM, 175 
gane beaucoup plus distinct partout tant du stipe que du chapeau. 
Le peridium des Podaxinées, par son développement souvent ex- 
cessif, supplée donc à la fois à l'absence d’un véritable tégument 
spécial de la région fructifère (velum s. vagina), et d’une enve- 
loppe générale ou volve. Chez le T'ulostoma, dont M. Vittadini 
a si bien écrit l’histoire (Monogr. Lycop., p. 53), le peridium 
renferme aussi, à une certaine époque de la vie de la plante, 
et le corps fructifère ou gleba, et Île stipe encore rudimentaire, 
quoique les relations de celui-ci avec le tégument protecteur 
soient autres que dans les Podaxinées (V. op. cit., tab. IT, 
ile. IV). 


Ce ne sera pas peut-être allonger inutilement cette notice que 
d'y joindre le catalogue des espèces de Podaxinées qui ont été 
décrites jusqu’à ce jour. Le Systema mycologicum de M. Fries, le 
Mémoire de M. Montagne, et les notices publiées par M. Berkeley 
nous en fournissent tous les éléments, 


PODAXINEÆ Mntgn. 1 c. — Podaxidei Fr. S. M. III, 5. 


$ Popaxonex. — Spec. Lycoperdis affiniores. 


I. PODAXON Fr. S. M. III, 62. — Podaxis Desv. Journ. de Bot. IT, 97. 


1. P. carcinomalis Fr. L c. — Zycoperdon carcinomale Linn. fil 
— Caput B. Spei. 

P. calyptratus Ejusd.— Zycop. axatum Bosc. — Senegambia. 
P. pistillaris Ejusd. — Berk. 2x Hook. Lond. Journ. of Bot. 
vol. IV (1845), p. 291, tab. x. — ZLycop. pistillare Linn. — 
India orientalis. 

h. P. ægyptiacus Mntgn. in Ann. des Sc. nat. 2° sér. tom. IV 

(1835), p. 195. — Arsinoeninter et Gazam Phœniciæ. 


C9 NC 


IT. CAULOGLOSSUM Grev. 2n Edimb. phil. Journ. (teste Friesio).—Fr. L. c. 
p. 60. 


4. CG. elatum Fr. 1. c. — Clavaria pistillaris? Lour. — India 
orient. 

2. C. transversarium Ejusd. — Zycoperdon transversarium Bosc. 
— Carolina australis. 


416 à. ET CH. TULASNE. — SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE 
*X # X 


III. CyYcLopERMA Klotzsch nr Linn. VII (1842), 202 


1. C. indicum KI L c. tab. IX, fig. 2. — India occidentalis 
(Klotz. IL. c.). 


$8S Seconiex. — Spec. Boletis Hymenogastreisque ensimul proxime. 
IV. SEcoriuM Kunze ?n Flora XXHII Jarhg. (jun. 1840), S. 322. 


1. S. Gueinzii Kze. 1. c. — Berk. 2r Hook. Lond. Journ. of Bot. 
IL (1843), p. 201, tab. V. — Africa australis. 

2. S. melanosporum Berk. 2x7 Hook. Lond. Journ. of Bot. IV 
(1845) 62, tab. I, fig. 2. — Nova-Hollandia. 

* *K 

3. S. erythrocephalum Tul. ?n Ann. des Sc. nat. 3° sér. tom. II 
(484h), p. 115, (tab. nostr. 9, fig. 5-17). — Nova-Zeelandia. 

h. S. coarctatum Berk, L. ult. c. tab. 1, fig. 3.—Nov. -Holland. 

5. S. olbium Tul. (sup. descript. — Tal. nost. 9, fig. 1-4). — 
Galloprovincia australis. 


Altera species in cibariis laudatissima, hactenus indescripta, 
Australiam (Siwan-River’s district) habitat (Berk. 1. c.). 


V. GYROPHRAGMIUM Mntgn. ?n Ann. des Sc. nat. 2° sér. t. XX, p. 77. 
4. G. Delilei Mntgn. I. c. ef èn Expl. scientif. d’Alg. cum icon. 
(ined.) — Montugnites Dunalii Fr. Epic. p, 240. — Agaricus 
ochreatus Delile msc. — Occitania et Barbaria. 
*k X X 


VI. PozyPLociüM Berk. ê7 Hook. Lond. Journ. of Bot. t. II (1843), p. 202. 
À. P. inquinans Berk. L c. tab. VI-VII. — Africa australis. 


Puisque l’occasion nous en était fournie , nous avons réuni aux 
figures relatives au S. olbium les dessins que nous avions faits 
l’an dernier pour le S. erythrocephalum, d’après des échantillons 
conservés dans l’alcool; jusqu'ici, que nous sachions, il n’a point 
été publié de dessins analytiques destinés à faire connaître l’orga- 
nisation et le mode de fructification du genre auquel appartien- 
nent ces deux champignons. 


DU GENRE SECOTIUM. 1 


1 
—] 


EXPLICATION DES FIGURES ({ Piaxcue 9 ). 


# # * 


Fig. 4. Trois individus du Secotium olbium, dessinés de grandeur naturelle. La 
figure a représente un champignon jeune encore, dont le stipe est fort court. 
Fig. 2. Coupe verticale {grossie 12 fois environ) de ce même individu a, figure 1, 
qui montre la forme conique du jeune stipe, l’adhérence contractée avec lui 
par les bords épaissis du peridium , et enfin les cavités étroites et labyrinthi- 
formes de la gleba, figurées par les lignes obscures cc. 

Fig. 3. Champignons adultes grossis : l’un est représenté entier, l’autre coupé 
verticalement. 

Fig %. Spores grossies 450 fois environ, et retenant toutes une petite partie du 
funicule, qui très vraisemblablement les attachait aux basides. 


*X XX 


Fig 5 et 6. Jeune: ‘ndividus du Secotium erythrocephalum, dessinés de grandeur 
naturelle. Les bords de leur peridium viennent de se détacher de la base des 
stipes. 

Fig. 7, 8 et 9. Autres champignons plus âgés, à la base desquels se voient des 

-_ radicules ou filaments appartenant au mycelium. 

Fig. 10. Coupe verticale d'un individu dont le stipe est entièrement libre d'adhé- 
rence avec le corps celluleux intérieur qu'il traverse. 

Fig. 41. Autre coupe dans laquelle ce tissu lacuneux est j6int au stipe dans sa 
partie supérieure, quoique néanmoins celui-ci atteigne le peridium. 

Fig. 42. Autre champignon coupé verticalement, et dont on a retranché le stipe, 
pour montrer la surface libre du corps multiloculaire. — Cette figure comme 
les figures 5 à 14 sont dessinées de grandeur naturelle. 

Fig. 13. Coupe verticale grandie. 

Fig. 14. Fragment extrêmement mince du corps lacuneux , vu au. microscope 
composé ; il a été obtenu par une section perpendiculaire aux parois des cloi- 
sons qui sont, de chaque côté, tapissées de basides. 

Fig. 15 et 16. Basides vues isolément, portant de 2 à 4 spores inégalement sti- 
pitées. 

Fig. 47. Spores dessinées à part. (Cette figure et les deux précédentes représen- 
tent les objets grossis 450 fois environ.) 


3" série. Bor. T. IV. (Septembre 1845.) 4 1° 


PLANTARUM RARIORUM 


VEL MINUS. COGNITARUM HORTI BOGORIENSIS PUGILLUS NOVUS. 


Auct I -K HASSKARL. 


(Extrait du Tijdschrift voor Natuurlijke geschiedenis. 1844 et 45.) 


— 


Equisetum virgatum BI. 
(Quoad genus. Cf. Endl. 601. Bl. En. 274. — Quoad speciem. Cf. BI. 
En. 272.) 


Caulis scandens, ramosissimus, 3-10 ped. altus, ramos fruticum herba- 
rumque vicinarum obtegens; rami primarii digiti fere minimi crassitiei 
9-3 fariam striati; secundarii tenuiores 41-15-fariam, striati, summi fru- 
ticantes striis 18-20 , adscendentes, asperi, fragiles, articulati; articuli 
1-3 poil. longi, virides ; vaginæ versus apicem latiores, primariæ sæpe 0,5 
poll. longæ, dentatæ ; dentes totidem ac ramorum striæ ad margines nigri, 
membrana hyalina, diaphana, mox decidua connati, acuti; ramuli irre- 
oulariter erumpentes, plerumque A, nune cruciati, nunc unilaterales, 
sæpe 3-2-ni aut solitari, longissimi, hinc inde ramulum unum alterumve 
solitarium emittentes, debilissimi, apicibus sæpe filiformes; fructifica- 
tiones terminales et in ramis primariis et in secundariis rarius in terna- 
riis, 1 poll. longæ, primo strobiliformes, dein squamis centrifugaliter 
dehiscentibus apertæ, basi involucro dupliei lutescenti cinctæ: involu- 
crum inferius e dentibus caulis mutatis, superius e squamis fructifica- 
tionis abortivis ; squamæ fructiferæ peltatæ nigræ , lateribus virides; spo- 
ridia atro-viridia, jam nudo oculo e lateribus distinguenda, quasi la- 
nam glaucescentem punctulis saturatioribus formantibus. — Habitat in 
sylvis humidis paludosis diversa supra mare altitudine. 


Anthesteria mutica, Haskl. Adn. Cat. 129, I. 
(Quoad genus. Cf. Endl. Gen. 945 et 897. — Heterolytron Jungh. nov. gen. et 
spec. 9. — Endl. Gen. suppl. IF, p 9,e.) | 


Spiculæ fertiles sterilibus mixtæ, fertiles A4-floræ, pilosæ, glumæ mu- 
ticæ, acutæ : pilis rubiginosis, prurientibus, nitidis tectæ, exterior con- 
cava, interiorem amplectens, utraque genitalibus et valvis Iongior, easque 
arcteincludens, paleæ, etc. Lophatheri (Endl. Gen. 897)caryopsis oblonga, 
subteres, glumis arcte inclusa ; spiculæ steriles ad quamque fertilem 2-4, 
oluma exterior lineari-oblonga, longiter acuminata, 7-nervia, flore fe- 
mineo longior, interior exteriore plus dimidio brevior aut abortiva. 

Quoad speciem Cf. Hsskl. Adnot. Cat. Hrt. Bog. 102 1 (Tijdschr. voor 
nat, gesch. X. — Jungh. nov. gen. et sp. 9. Æeterolytron scabrum). 


HASSKARE. — PLANTX RARIORES, ETC. 179 


Culmus erectus, 8 ped. altus, subcomplanatus : folia linearia, antror- 
sum scabra, subtus glaucescentia , nervo medio supra albido; panicula 
racemnosa, contracta, cernua, foliosa. Nomen sundaicum : WManja bod- 
das (alba) ; turiones hujus pariter ac Anh. arundinacea, Rxb., Man ja bür- 
rüm, Sund. coctæ olus habentur; pariter raduntur et rasa aqua frigida 
infunduntur, quæ aqua dein ad sanandos oculos paulo inflammatos adhi- 
bentur, ab incolis tum /amuk lamuk dicta. 


Dianella montana BI. 
(Schit. VII, 350, 3 et 1677. 3 latifolia BI. En. 43. Schit. VII, 350. 
Nostra a descriptione Schlt. E c. 1677.) 


Folia 1,5-1,6 poil. lata, pars inferior folü Schlt. est vagina compressa, 
equitans, 0,7 poll. lata. Pedunculus communis 2,0-2,5 ped. longus, sub- 
teres, uno latere versus basin angulato-submembranaceus, subscabridus : 
ramuli inflorescentiæ inferiores subteretes, superiores leviter angulosi , 
vix scabridi, inferiores 8-poll. superiores 2-1 poll. longi ; racemuli sin- 
guli 6-8 flori; pedicelli bracteola, carinata, acuminata, viridi, suffulti , 
0,3-0,5 poll. longi. patentes, glabri Perigonii foliola exteriora extus 
viridi-fusca , intus lurido - albida , subconcava , ovato-lanceolata , acuta ; 
interiora alterna, petaloidea, albida, dorso medio extus flavescentia , 
omnia erecto-patentia, subæqualia, persistentia, marcescentia. Sfamina hv- 
pogyna, vix imo perigonio inserta; filamenta adscendenti-curvata, plan. 
viridiuscula, ovarium dimidium vix æquilonga, versus apicem paullo la- 
tiora, apice in corpusculum ovatum, cCompressum, aurantiacum, glandu- 
losum incrassafa; antheræ filamenio toto æquilongæ, 0,15 poll. longæ, 
lineari-lanceolatæ, pallido-flavæ , basi emarginatæ, filamenti apici insi- 
dentes, acuminatæ, localis basi divergentibus. Ovarium pyramidato-suh- 
globosum, viride, lucidum, in stylum altenuatum, crassum. subcar- 
nosum, 3 loculatum; ovula placentæ crassæ 3-gonæ, 2-seriatim super- 
posite inserta Sfylus albus, e basi flexuoso -geniculata, filiformi-subu- 
latus. Bacca globosa aut irregulariter compianata, 1-3 loculata, loculis 
4- (abortu 2-) spermis. — Altitudine 400-5,000 ped. supra mar. habitat. 


Var. « angustifolia differt : foliis 1,8 poll. latis multo magis 
scabris, racemis multifloris: etc. cf. Schit. 1 c. 


F'lagellaria indica L. 
{Schit. VII, 1492.) 
Frutex alte scandens , ramis herbaceis, ramosis, succo aquoso amaro 
fœtis, uberioribus 0,4 -0,5 poll. crassis, floriferis 0,2-0 1 poil. crassis , 


omnibus teretibus. Vaginæ ramorum uberiorum 2,5-3,0 poll, longæ, sub- 
glaucescentes , ramorum floriferorum 0,8-1,2 poil longæ , glaberrimæ, 


180 HASSKARL. — PLANTÆ RARIORES, ETC. 


lucidæ , omnes cylindricæ. Folia horizontalia patentia ramorum uberio - 
rum dein reclinata, basi subcordato-rotundata , oblongo-lanceolata , fo- 
liorum uberiorum latitudo À supra basin 2 poll., ad basin 1,2 poll., lon- 
gitudo ad acumen usque 12 poll.; acumen 4-6 pollicare, rigidissimum, 
involutum , apice tenuiore lacerato-trifidum ; foliorum rami floriferi lati - 
tudo basi 0,4-0.6, medio 0,8-1,0 poll., longitudo una cum acumine 3-7 
poll. acumen 0,6-1,6 pollicare; petiolus cartilagineus , albus, lucidus, 
reflexus, in uberioribus 0,5 poll. latus, 0,3 poll. longus, in floriferis ramis 
0,2 poll. latus, 0,1 poll. longus. Inflorescentia albida foliis superioribus 
sublongior, 3,5 poll. longus. — Hab. altitudine 0,4000 ped. supra mare 
frequens. 
Sanseviera javamica BI. 
(Schlt. VII, 360, 16, et 1678, 16.) 


Folia (præprimis subtus) lucida, breviter sed rigide acuminata, ramo- 
rum sterilium uberiorum 5-8 poll. longa, 2,0-2,5 poil. lata, ramorum 
floriferorum 3-5 poll. longa et 1,5-1,7 poll. lat. oblongo-s. elliptico- 
lanceolata, versus basin in uberioribus canaliculata, in petiolum vagi- 
nantem latum vix tortum attenuata ; petioli ramorum floriferorum gra- 
ciles, tenues, semitorti. Panicula 6 poil. alta, basi 4-5 poll. lata. Ramis 
inferioribus adscententibus 3-4 poil. longis ; bracteæ ramorum inferiores 
3-L superiores 2-1 floræ viridi-flavescentes, pedicelli liberi, erecto-pa- 
tentes s. erecti, 0,4 poll. longi, ad pedem graciles, teretes, suprà me- 
dium articulati, et dein obverse-conico-incrassati, flavescenti-virides , 
singuli basi bracteola subrotunda acutiuscula convoluta inclusi. Corolla 
0,7-0,8 poll. longa , flavescenti-viridis, tubus supra basin subinflatus, 
0,4 poil. lougus, versus faucem constrictus; laciniæ lineares, basi angus- 
tiores, canaliculatæ, filamenta recipientes ; apice concavæ, crassiusculæ, 
læves, exteriores inferioribus æquilatæ , omnes erecto - patentes, sub- 
flexuosæ. Séamina S. fruticosæ (cf. Schit. 1. c: 1679), sed laciniis breviora. 
Ovarium oblongo-subcylindricum, obsoiete 6-sulcatum, apice truncatum, 
glabrum , flavescens, lucidum ; stylus albus capillaris; stigma stylo plus 
3-plo crassius. — Hab. altitudine 2-400 ped. s. m. occurrit. 


Commelyna densiflora BI. 


(Quoad genus Cf. BI. En. E. [.—Schult. Syst. VII, LXII.— Endi. Gen. 1028. 
— Annon, ob antheras anteriores in glandulas mutatas, ad Aclisiam E. Mever 
(Schlt, 1. c.) ducenda ? — Cf. BL En. I, #. — Dtr. Sp. pl. IE, 412.) 


Caulis internodia 2-4 poil. longa, teretia, basi violacea, supra viri- 
dia, striata, glabra; ramuli axillares ad caulis basin. Folia 2-4 poll. 
longa, 1:1,5 poil. lata, subpetiolata, basi attenuata , subciliata ; vaginæ 
0,5-0,8 poll. latæ, virides, caulem arcte cingentes. Inflorescentia una 
cum caulis apice puberula. Sepala obovata, abtusa, extus puberula, sub - 


HASSKARL. — PLANTE RARIORES, ETC. 181 


colorata. Pefala lilacina, longitudine sepalorum, linearia. Sfamina 6, 
sterilia 3, fertilibus 3-lobis opposita; filamenta capillaria, albida, fer- 
tilium longiora , patentia, apice subulata, omnia antherifera ; anthereæ 3 
fertiles, castaneæ, 3 steriles glanduliformes, cerinæ, omnes biloculatæ, 
loculis connectivo lato sejunctis, lateraliter sulcatis, supra basin affixæ. 
Pistillum stipitatum. Ovariun didymum, a latere compressum, viride, 
2-loculatum, loculis pluri - ovulatis. Sfylus circinalis lilacinus. Sfigma 
punctiforme. Nom. sundaicum : Djukut gekwor. — Caxlis et folia pluri- 
marum Commelynæ specierum in vapore cocti olus jucundum habentur et 
una cum Üryza comeduntur. 


Lilium longiflorum Thnb. & suaveolens. 


b 


(Quoad specienr Cf. Schlt.VIL, 417 et 418.) 


L. longiflorum autem à nostro specimine paulo diversum : follis 
lanceolatis nec lineari-lanceolatis floribus erectis (nec subnu- 
tantibus ). 

Värietas laudatur uniflora, cæterum descriptio hujus varietatis 
magnopere cum nostra planta congruit. 


Caulis teres, 2-2,5 ped. altus, glaber, 2-3-florus rarius 1-florus, 
erectus. Æolia lineari-lanceoiala, 3-nervia, nervo medio crassiore cari- 
nata, basi angustato , 3-5 poll. longa, 4,0-0,5 poil. lata, dense sparsa, 
superiora lanceolata , nervis lateralibus evanidis, summa (sæpius) ovato- 
lanceolata , subverticillata, a reliquis + remota, omnia subcoriacea, in- 
tense viridis, glabra, lævia; flores plerumque 2 rarius 1-3 subumbellati, 
terminales; pedunculi glabri, erecti, læves, paulo recurvi, nunc folio 
uno præditi. Perigonium hexaphyllum, subnutans, tubulato-campanu- 
latum , candidum , odoratissimum, basi ad duas tertias partes subtubulo- 
Sum, limbus patens, recurvus, laciniæ 6-8 poil. longæ, interiores 3-la- 
tiores, exteriores ad pollicem latæ, nervo medio intus flavescenti-viridi 
extus albescente prominente, laciniarum interiorum complanato (ita, ut 
nervus margines laciniarum exteriorum in sulco hoc modo orto recipiat 
et arcte amplectatur, qua re perigonium primo visu monophyllum ad me- 
dium fere sex-partitum videtur), laciniæ splendidissimæ, glaberrimæ , 
oblongo-lanceolatæ, basi spathulato-attenuatæ, apice obtusiusculæ inte- 
riores subemarginatæ. Sfamina 6; filamenta albescentia, complanata, 
versus apicem subulata, lutescentia, adscendentia, laciniis perigonii 
minora ; antheræ erectæ, oblongæ, vitellinæ. Ovarium prismaticum, 
obsolete hexagonum {aut potius trigonum, lateribus impressis sulco 
longitudinali), tertiam partem styli longum lævissimum, viride. Séylus 
viridi-lutescens, filiformis, crassus, versus apicem clavatus, filamenta 
excedens ; stigma valde crassum , tricolle , revolutumi, capitato-trilobum. 


182 HASSKARL. — PLANTE RARIORES, ETC. 


Amaryllhs (Zephyranthes) tubispatha Herit. 


Schlt. VII, 798, 2, descript. Ker., a qua Poiretianum specimen distinclum esse 
videtur. An, Keriana forsan magis adfinis À. chloroleucæ Ker.? Nostra quoad 
corollam et spatham ad A. chloroleucam Ker. Schit. 796 1. ducenda videtur.) 


A. descriptione Keriana supra laudata nostra differt hisce; fo/ia 6 poll. 
longa, 0,2 poil. Hata, apice plana, medio concaviuscula, viridis. Sca- 
pus 5-6 poll. longus: spatha læte sanguinea, segmentis acuminato- 
subulatis, in fructifero scapo emarcido-evanida, 1,2 poil. Jonga ; pedi- 
celius florifer 0,9-1,0 poll. longus; fructifer 1,4 poll. Icngus, erectus. 
Corolla 1,4 poll. longa, parte inferiore 0,5-0,6 poll., viridi, superiore 
candida, summo apice stria purpurascente vix conspicua potata ; laciniæ 
exteriores 0,5 ; interiores 0,4 poll. latæ , acutæ , ad apicem intus minute 
tuberculato-mucronatæ. Sfamina erecta, conniventia ; filamenta alterna 
breviora, basi vridia, apice candida, 0,6-0,9 poll. longa; antheræ 0,5 
poil. longæ. Stylus 1,3 poll. longus, candidus, basi viridiusculus ; stig- 
mata 3 linearia, unicum longius revolutum. Capsula 3-lobata, sub-3- 
cocca. Semina in nostro specimine semper sterilia evadunt! — A viro 
Botanophilo Blettermann. benevole nobis communicata ; undenam ? 


Disporum fulvum Sisb. 


{ Quoad genus. Cf. Endi. Gen.°1082. — Schlt. VIT, XXX et speciem. CF. 
Schlt. VII, 371.) | 


Caulis ad 3-3,5 ped. altus, teres, basi 6,2-0,/4 poll. crassus , ramosissi- 
mus, ramis e foliis decurrentibus angulatis denuo ramosis, ramulis ple- 
rumque simplicibus, aut imo ramosis, omnibus viridibus , nec purpureo- 
striatis. Folia caulis séssilia, semi-amplexicaulia, dein subpetiolata ovato-_ 
lanceolata, ad basin albescentia, ramorum longe acuwminata, ad 4 poil. 
longa , 0,25-0,75 poll. lata; umbellæ oppositifoliæ (aut potins termina- 
les, ramo axillari, elongato, lateraliter pressæ, 2-6 floræ; flores nutantes ; 
bracteæ ad basin umbellæ foliiformes (aut potius folia floralia) 1 rarius 
2 sub-opposita. Pefala purpureo-fusca, basi calcarato-gibbosa et apice 
viridiuseula , dorso carinata, versus basin angustata. Sfamina pistillum 
æquantia corolla breviora ; filamenta basi incrassata, subteretia, versus 
apicem attenuata, nec subulata, albescenti- viridia ; entheræ extrorsæ , 
luteæ, vix supra basin affixæ, erectæ, connectivo viridi, loculos mucrone 
superante ; loculi oppositi, rima longitudinali dehiscentes , filamentis vix 
plus duplo minores. Ovarium apice attenuatum, læte viride, glaberri- 

mum, vix longitudine antherarum , dein nigrescens; stylus emarcidus, 
 sæpe persistens. An jure 2. Airsutum Bon. Schlt. 1. c. ab hac specie 
sejunctum ? 


HASSKARL. — PLANTÆ RARIORES, ETC. 183 


Gynœura sarmentosa DC. 
(Quoad gen. Cf. Endl. Gen. 2792.— DC. Prod. VI, 298, 2. BL. Bijdr. 907.) 


Herba perennis glaberrima, fœtens ; rami procumbentes aut ad frutices 
vicinos adscendentes 4-6 ped. longi, nec vere scandentes, nec volubiles, 
nec radicantes (inde et haud sarmentosi ratione Bisch. terminl. $ 106, 3 
a) angulati, leviter torti, ad insertionem foliorum purpureo-maculati, 
cæterum læte virides. Sfipulæ aut eorum rudimenta 0: petioli semi- 
teretes, sæpe torti, patentes s. erecti, 0,4-1,3 poil. longi. Folia ramorum 
primordialium oblonga s. elliptica, acuminata aut acuta , basi rotundata 
aut attenuata, € inæqualia, 3,0-/,0 poll. longa, 1,5-2,2 poll. lata, ramu- 
lorum ovalia, obovata, oblonga, imoque oblongo-lanceolata, obtusa, 
acuta s. acuminata, basi attenuata , nunc valde inæqualia , rarius rotun- 
data, 1,0-2,5 poll. long. 0,7-1,3 poll. lat. carnosula, flaccida , læte viri- 
dia, repando-dentata ; dentes subaristati. /nflorescentia terminalis s. in 
ramis ramulisque adscendentibus terminalis, paniculata, laxa, rami 2-6 
flori. Practeæ ad insertionem pedicellorum lineares, subulatæ, pedicellis 
adpressæ , læte virentes, 0,4-0,2 poll. longæ. Pedicelli 0,6-1,0 poll. 
longi, ante anthesin virides, in anthesi + purpureo-tincti. /nvolucrum 
0,5-0,6 poll. longum, basi viride, bracteolis linearibus, viridibus, 7-8 
calyculatum , supra basin cylindricum, purpureum, lucidulum , foliola 
8-10 anguste linearia, 2 serialia, interiora in margine membranaceo, 
discolori exterioribus alternantibus tecta et conglutinata, involucrum 
gamophyllum referentia, dein post anthesin soluta, reflexo-patentissima. 
Receptaculum planum , diametro 0,1 poll. alveolatum, alveolorum mar- 
gines brevissimi. Coro/læ involucrum 0,1-0,2 poll. excedentes , primo 
aurantiaceæ, dein defloratæ croceæ, imoque sanguineæ, 0,5-0,6 poll. 
longæ, basi tenuiores, virescenti-flavæ , apice infundibuliformes , 5-den- 
tatæ, dentes vix patentes. Anfhercæ in fauce corollæ filamentis tenuissimis, 
filiformibus insidentes, lineares, basi ecaudatæ, apice cuspidatæ, ad api- 
cem fere inter se conglutinatæ. Sfyli rami exserti, in appendicem 0,15 
poil. longum, intus glaberrimum, extus bispidum producti. Achwnia te- 
retia, Striata, nigrescentia, erostria, pappo niveo, sericanti minutissime 
serrulato-asperulo. — In sylvaticis humilioribus ad margines et in vicis 
frequens. 


EÉcdysanthera scandens, Hsskl. Cat. 574, a E. 
. (Quoad gen. Cf. Endl. Gen. 3418.) 


Appendices antherarum breves : ovaria annulo hypogyno semi- 
inmersa, pauci-ovulata, folliculi axi cohærentes cylindrici, dein 
patentissimi 2-3-spermi, semine oblongo, margine inflexo cana- 
liculata, apice longissime comosa, coma stipitata. 


E, ramis foliisque glaberrimis lucidis , foliis subcoriaceis, oblongis 


184 HASSKARL. — PLANTÆ RARIORES, ETC. 


v. elliptico-oblongis, utrinque attenuatis, margine cartilagineis 
undulato-repandis , paniculis terminalibus multifloris , folliculis 
sutura connatis dein patentissimis, seminibus in folliculo sin- 
gulo 2-3 oblongis convolutis apice longe stipitato comosis. — 
Hsskl. Cat. L c. an Échites inflata BI. Bijdr. 1039? 


F'rutezx alte scandens, succo aqueo, copioso, desiccatione nigrescenti, 
plenus, volubilis ; rami inferiores (plantæ 3-ennis) diametro 0,8-1,2 poll., 
juniores (virgulta) sat crassi, 0,4- 0,2 poll. diametro , teretes, glaberrimi, 
ad insertionem foliorum tumido-nodosi , internodia in uberioribus 3-4 
poil. longi, summo apice compressiusculi, sanguinei. Sfipularum rudi- 
menta ad basin petiolorum vix evolutorum vix conspicua. Pefioli oppo- 
siti, articulatione ramis juncti (siccando facillime soluti) in virgultis bre- 
viores, crassiores, subteretes, supra planiusculi, virides, nunc purpuras- 
centes, torti, 0,3-1,3 poil: longi, 0,18 poil. crassi, in ramis floriferis (et 
minus uberioribus) longiores (respectu longitudine folii), graciliores, 
torti, subreflexi, atro-sanguinei v. flavo-fusci, 0,8-1,3 poil. longi, vix 
0,05 pol. crassi. Foliaglaberrima, coriacea, utrinque lucida, penniner via, 
nervis + protuberantibus, margine cartilagineo, a!bido, acuto (cincta + 
distincte undulato-repanda s. integerrima, acuminata, in virgultis (ramis 
uberioribus) grandia, oblonga s. oblongo-elliptica, basi rotundata s. at- 
tenuata, apice subito in acumen breve excurrentia, 9,0-12,0 poil. longa, 
2,3-3,8 poll. lata ; nervus medius percurrens, crassiusculus, pallide viri- 
dis, nune + rubens; in ramis floriferis (aut minus uberioribus) anguste 
elliptico-oblonga, utrinque + longiter attenuata, nervus medius nunc, 
uti petiolus, flavo-fuscus, nunc præprimis subtus purpureus , 4,5-6,0 
poli. longa, 1,1-1,6 poll. lata. Panicula terminalis ima basi nunec foliata, 
ramnis ramulisque imoque calyce lateritiis, glaberrimis, lucidulis, æquaiis, 
patentissima, rara, oblongo-oviformis , 6-8 poll. alta et lata, multiflora . 
rami ramulique trichotomi, patentes, bracteis s. bracteolis Q suffulti, 
siccando articulatim secedentes ad genicula. Flores in ramulo 4-rario 
8-10 erecto-patentes , parvi. Calyx minutus , 5-partitus, laciniis ovatis, 
obtusis, tubo corollæ adpressis, eoque vix 4-tam partem longis, lateritio- 
cinnabarinis. Corollæ subcampauulatæ ; tubus basi x”:nliatus, obsolete 
pentagonus, U,f poll. longus, croceus, nunc gilvus, fiuce pilis raris tec- 
tus, limbus æstivatione tortus, 5-partitus, iaciniæ vineæ, tubi longitudine 
patentes, lineares, apice leviter 2-denticulatæ et in anthesi torsæ, ad fau- 
cem pilis minutis, albidis, plurimis conspersæ, squamæ s. appendiculæ 
faucis 0. Sfamina medio tubo inserta, inclusa ; filamenta brevissima, sub- 
nulla ; antheræ sagittatæ, dorso latiusculæ, apice obtusæ, apiculatæ, ap- 
pendicibus polline destitutis, subnullis, introrsæ, stigmati incumbentes et 
agglutinatæ. Ovaria 2, oblonga , disco hypogyno crassiusculo , carnoso, 
sub-5-lobo , semi-immersa , vix 0,05 poil. longa, pauci-ovulata. Stylus 
brevissimus, stigma conico-capitatum , viride, acutum. foll'culi cylin- 


HASSKARL. —— PLANTÆ RARIORES, ETC. 185 


drici, axi cohærentes, erecti, inæquilongi, 4,0-3,3 poil. longi, virides, 
dein brunnei, glabri, intus ochracei, glaberrimi, dein dehiscentes, dis- 
tincti, patentissimi, rectam lineam formantes, singuli 2-3-spermi ; disse- 
pimentum liberum, parallelum. Semina oblonga, atro-sanguineo-badia , 
0,7 poll. longa, 0,2 poll. lata, margine utroque tenuiore inflexo , canali- 
culato-concava ; umbilicus versus apicem seminis in concavitatis linea 
media linearis ; pappus sapra umbilicum stipite 0,5 poil. longo , tere- 
tiusculo, fulvo, suffultus, longissimus, candidus, pilis erectis, dein paten- 
tissimis, 2,0 poll. longis, sericantibus. — In montosis Salak altitudine 
circa 3-5 mille ped. supra mare habitat. 


Hybanthera javanica, Hsskl. Cat. 581, I. 


(Quoad gen. Cf. End. Gen. 3444, sed antheræ dorso convexæ vix gibbæ!) 


H. volubilis, ramis glabris, teretibus, foliis ovatis s. ovato-oblon- 
is, acutis s. acuminatis, glabris, eglandulosis, pedunculo in- 
terpetiolari, brevi, umbellifero, umbellis plurifloris, floribus 
suaveolentibus. 


Herba fruticesa, scandens; rami teretes, funiformes , juniores pennæ 
coracinæ crassitie, penduli, glabri, summo apice pilis minutis, adsper- 
sis, delabentibus, livido-cinnamomei , apice + badii. fo/ra opposita, pe- 
tiolata; petioli erecti s. patentes imoque reflexi 1,0-0,5 poll. angl. longi 
teretiusculi, glabri, virides, juniores badii; lamina ovato-oblonga 5,0-3,0 
poll. longa, 2,5-1,5 poil. lata s. oblongo-lanceolata, k,0-3,0 poll. longa, 
1,6-1,1 poil. lata, s. oblonga 2,5-1,7 poil. longa, 1,3-0,7 poil. lata, acuta, 
s. breviter acuminata, coriacea, subtus melina, reticulato-venosa, in 
venis pube minutissima adspersa, supra prasina, glaberrima, nervo medio 
basi muricibus 2-seriatis, minutis, munilo. Pedunculi breves, 0,2-0,3 poll. 
longi, crassiusculi , teretes, apice subdichotome-umbeliati, versus col- 
lum flexi. Flores pauci ad 12 et ultra succedanei. Pedicelli basi bractea 
brevissima, obtusa s. rotundata suffulti, erecti s. erecto-patentes, teretes, 
0,2 poil. longi, uti calyx virides, glabriusculi. Calyx profunde 5 fidus ; 
laciniæ ovatæ, obtusæ, scarioso-marginatæ, erectæ, æstivatione imbri- 
catæ. Corolla rotata, suaveolens, 5-fida, diametro 0,4-0,5 poll. ; tubus 
calycis longitudine , 0,1 poil. longus, campanulatus, extus flavescenti- 
viridis, intus ad basin foveis nectariferis 5 instructus, foveæ laciniis op- 
positæ , dein tubum totum nectare inundantes; laciniæ ovatæ, obtusæ, 
supra minutissime velutinæ et margine ciliolatæ, flavo-virentes, striis 3 et 
puuctulis seriatis, badiis, pictæ, 0,2 poll. longæ, 0,15 poll. latæ, ante an- 
_thesin imbricatæ, defloratæ inflexæ; squamæ faucis et corona staminea 0; 
tubus stamineus longitudine tubi corollæ , basi nectariferus, conicus, ad 
antheras capitato-incrassatus. Anfhercæe ovato-subrotundæ, concavæ, stig- 


186 HASSKARL. —— PLANTE RARIORES, ETC. 


matiincumbentes, cerinæ, dorso convexo, subprotuberante, intensius co- 
lorato, marginibus gilvis. Glandulæ stigmatis lineares, atro-sanguineæ. 
Pollinia ventricosa, semi-orbicularia, apice attenuato, in pedicellum ho- 
rizontalem adscendentem, dein geniculato-deflexum utinde poilinia pen- 
dula, flava. Ovaria 2 follicularia, distincta, oblonga, facie plana, viridia, 
glabra. Sfyli brevissimi; séigma capitatum, pentagonum, apice trunca- 
tum, niveo-sericeum. fructus desidératur. — In sylvaticis littoreis, aus- 
tralibus provinciæ Bantam insulæ Javæ. 


Munronia javana Bennt. , Hsskl. cat. 955 «, I. 


(Quoad genus Cf. Bnnt. PIt. jav. rar. IH, 177, ex Ann: Sc. nat. XV, 89, et 
Hsskl. Cat. adnotatio.) 


M. suffrutex pygmæus, hirsuto-pubescens, foliis impari-pinnatis, 
foliolis 3-5 ovato-oblongis, oblongisve, saummo latissimo obo- 
vato-spathulato, infimis subintegris, summo inciso-dentato ; m- 
florescentia axillaris, dein lateralis , subracemosa , 3-13-flora, 
pedicellis brevibus; sepalis spathulato-linearibus, subreflexis, 
dein conniventibus ; petalorum limbo oblongo-aut obovato-lan- 
ceolato candido (cf. Hsskl. cat. 955. o. 1.). 


Fruticulus, radice palari 3 poll. longa; truncus simplex, erectus, 
5-8 poll. altus, diametro 0,2 poli. ; cortex albidus, subrimosus ; apice 
rosellam folioram 10 - 15 patentium aut reflexorum gerens. Partes 
juniores (petioli, folia inevoluta et inflorescentia) minutissime stel- 
lato-puberulæ, adultæ glabriusculæ s. glabræ. Æolia pinnata ; petio- 
lus communis 1,0-1,3 poll. longus, basi tumidus, subteres, patens; 
foliola 3-6, nunc opposita, nunc plus minus alterna, breviter (terminale 
longius) petiolulata, paria infima ovata, acuminata 0,5 poil. longa, 0-3 poll. 
lata, plerumque integerrima, paris alterius (foliola) oblonga s. oblongo- 
lanceolata acuminata , 1,5 poll. longa, 0,6 poll. lata, iutegerrima, aut 
hinc inde incisa-serrata, incisuræ 1-3, rarius 4-5 aculæ; terminale (folio- 
Jum) elliptico-lanceolatum, basi (rarius totum) integerrimum, 1,5-2,0 poll 
longum 0,7-1,0 poll.latum, supra basin irregulariter inciso-serratum, in- 
cisuris 2-6, nunc profundis et inde foliolum lobatum aut imo 2-partitum 
et foliola 2 terminalia integerrima aut inciso-serrata præbens. Æacemi 
axillares (dein casu foliorum laterales), primo erecti, dein erecto-patentes ; 
in anthesi patentissimi , fructiferi, penduli, 4 2 poll. longi, 3-13-flori ; 
pedunculus communis subteres; pedicelli solitarii, basi bracteolis 3 suf- 
fulti, crassiuseuli, angulati; bracteola intermedia major, laterales mi- 
nutæ, omnes acutæ, virides. Calyx profunde 5-partitus , primo et post 
anthesin connivens, in anthesi patens; laciniæ lanceolato-obovatæ, basi 
attenuatæ persistentes, vegetæ, 0,2 poll. longæ, 0,075 poll. latæ. Corolla 
candida 1,0 poll. longa : petala basi in tubum 0,6 poll. Icngum connata, 


HASSKARL. — PLANTEÆ RARIORES , ETC. 187 


apice libera oblongo-lanceolata, acuta, 0,2 lata, 1,4 poil. longa, pa- 
tentia, reflexa. Z'ubus stamineus liber, 0,25 poil. longus, candidus, apice la- 
ciniis subulatis patentibus, per paria approximatis coronatus, Anfhercæ laci- 
niis tubi vix longiores iisque alternæ, ovatæ, mucrone apiculatæ, extrorsæ, 
longitudinaliter rima duplici dehiscentes. Ovarium annulo brevissimo , 
glandulose , lobato insertum, tubulo interno conico, 0,2 poll. Iongo, 
candido et styli partem infimam includente circumvallatum, pube minuto 
tectum , 0-4-loculatum, truncato- 3-4 gonum. Stylus capillaris, albidus, 
tubum stamineum superans. Sfigma peltato-capitatum, papillosum. Cap- 
sula atro-viridis, glabra, obtusa, 3-1-angularis, ad 0,25 poil. alta et lata, 
loculicide 3-4-(abortu 2-) valvis et loculata. Semina hemisphærica , sub- 
angulata, exarillata, altero latere excavato, cavitas massa albuminosa 
carnosa , candida , impleta, lucida, badia; testa coriacea ; albumen al- 
bidum, carnosum ; cotyledones tenues, viridi-flavescentes, albumine 
cinctæ, radicula minuta, supera. — In sylvis humidis littoreis australibus 
provinciæ Bantam Javæ insulæ , nomen indigenum est Singadepah Laut , 
quod significat : Pragantialittoralis. — In horto semper fere flores fruc- 
tusque gerens reperitur, 


Salacia radula À. Dtr. 


(Quoad genus. Cf. Endi. Gen. 5702. — Ovarii loculi 2-ovulati! — Cf. Dir. I], 
691, 3.— Sprg. Syst. veg., L. 177, 2.) 


S. inflorescentia ab omnibus Blumeanis sat distincta species. 


Frutex scandens; rami teretes, rubiginosi, lenticellis albidis, minutis, 
densissimis asperi; internodia ad 6,0 poll. longi; juniores virides, com- 
planati, glabri, pariter punctulis, minutissimis, albidis asperuli. Folia 
maxima, elliptica s. elliptico-oblonga s. ovalia, 5,0-13.0 poll longa, 
2,0-5,0 poll. lata, breviter obtuseque acuminata, basi acuta aut rotun- 
data, margine obsolete repando-serrulata, nunc integerrima , patentis- 
sima, nunc deflexa , utrinque glaberrima, supra atro-viridia, sublucida ; 
petiolus brevis, teres, 0,3-05 poll. iongus. Sfipulæ minutissimæ, lineari- 
subulatæ, caducissimæ. /nflorescentia axillaris, patens, cymosa, petiolo 
longior 0,9-1,5 poll. alta inunc foliorum lapsu laterales), glaberrima 
dichotoma, bracteolata, divaricata, plana, regularis, similiflora , floribus 
h0-60 , dein densa. Practeæ ad ramificationes et pedicellorum ortum 
parvæ, latæ, sed breves, membranaceo-marginatæ, ciliolatæ, adpressis- 
simæ. Pedicelli 0,2 poll. longi, teretes. Calyx brevis, planus, patens ; 
laciniæ ovato-subrotundæ, subreflexæ, virides, margine tenuiores, per- 
sistentes. Corolla 5-petala. Petala citrina, oblonga, reflexo-patentissima, 
margine revoluta, hinc suberosula , 0,45 poll. longa, 0,07 poll. lata (de 
insertione, cf. Endl. I. c.), basi truncata nec unguiculata, decidua, utrin- 


185 HASSKARE. -— PLANTÆ RARIORES, ETC. 


que glaberrima. Discus nectarifer hypogynus (gynophorum staminiferum 
s. torus) crassus, 0,05 poll. altus, placentiformis, rotundus, obsolete 
5-gonus, apice subtruncatus, genitalia gerens, glaberrimus. Sfamina 3 ; 
filamenta, basi lata subulata, covniventia, pistillorum longitudine paulo 
longiora, polline effæto, revoluta, flavescenti-viridia, marcescenti-persis- 
tentia. Anfheræ subgtobosæ, externæ biloculatæ ; loculi longitudinaliter 
rima dehiscentes ; pollen pulcherrime miniatum, globosum, minutum. 
Ovarium summo disco exsertumi, flavescenti-viride, 3-gon0-pyramidale, 
lateribus staminibus oppositis, 3-loculatum, loculis 2-ovulatis. Ovula su- 
perposita, pendula, 1-seriata. Séylus conicus; stigma punctatum , termi- 
pale. Fruclus desideratur. — In provincia Bantam Javæ occidentalis. 
Prope flumen Tijitjariengien, quoad occidentem versus trahit, in sylvaticis, 
altitudine 5-300 ped. supra mare sat frequens. 


Salacia macrophylla BL. 
(Quoad genus. Cf. Endi. Gen. 5702 et BI. Bijdr, 221.) 


Frutex scandens (nec alte !) ; rami divaricati, seniores rimosi, cinereo. 
albi, rigidi, juniores murini, asperuli , summi atro-virides, glaberrimi, 
subcomplanati, Sfipule minutæ, caducissimæ ; petioli oppositi, hinc sub- 
alterni, brevissimi, crassiusculi, subtorti, semiteretes, 0,3 poll. longi. 
Folia ovali- s. elleptico-oblonga, rarius ovalia, obtusa, obtuse acumivata 
s. acuta, basi rotundatas. rarius acute attenuata, 2-7 poli. longa, 0,6-2,5 
poil. lata ; nunc subintegerrima, aut repando-serrulata, coriacea, utrin- 
que glaberrima , subtus pallidiora , supra lucidula. Pedunculi axillares 
solitarii, aut terni, nunc e ramis senioribus procumbentes, laterales, gra- 
ciles, 0,1-0,2 poll. longi, virides, glaberrimi, patentes ; alabastra sphærica. 
Calyx flavescenti- viridis, 5-partitus ; laciniæ æstivatione  imbricatæ, 
ovato-subrotundæ, margine tenuiores, concavæ, petalis adpressæ. Petala 5, 
æstivatione imbricata. calycis laciniis alterna, subcampauulato-conniven- 
tia, viridi-flavescentia, subrotundo-ovata, calycis lacinias longe exceden- 
ta, 0,1 poll. longa, margine tenuiore erosula, ad disci marginem exte- 
riorem inserta. Discus urceolatus, helvolus, glaber, obsolete pentagonus ; 
margo superior tenuis. Sfanina 3, ad interiorem disci marginem et basin 
ovarii inserta ; filamenta triangularia, basi lata, ovarii lateribus opposita, 
erecto-conniventia et pistillum totum obtegentia, dein patenti-reflexa; 
antheræ subztobosæ , didymæ, 2-loculatæ, extrorsæ longitudinaliter de- 
hiscentes , planæ ; pollen coccineum. Ovarium 3-gono-pyramidale , disci 
centro insertum et margine disci filamentisque longe persistentibus cir- 
cumvallatum, 3-loculatum, loculis 2-ovuiatis. Ovula superposita, pendula, 
1 seriata. Séylus conicus; sfigma punctatum, terminale. Fructus baccatus 
(edulis}, pedicello vix 0,5 poil. longo suffultus, globosus, corticatus, cin- 
nabarinus, intus pulpa hyalina, albida , semini solitario arcte adhærente 


do É 
A 


HASSKARL. —— PLANTE RARIORES, ETC. 189 
impletus. Semen unicum , subglobosum, exalbuminosum ; cotyledones 
hemisphæricæ, erassæ ; gemmula minuta. — Habitat in tota fere Java oc- 


cidentali sylvas humidiores haud nimis elatas, attamen ad 5000 ped. alt. 
supra mare jamjam reperta est. 


GOSSYPIUM. 
(Quoad gen. Cf. Endi. Gen, 5286. — Msn. Gen. 27. — Comm. 23, 21.) 


Ad distinguendas species color seminis ac lanæ haud sufficit, 
uti volunt Rohr et Wight et Arn. Prdr. I, 54, XI Obs., etsi 
haud negligendus. In horto Bogoriensi omnes in insula Java cultas 
species accumulavi et eodem tempore in eodem loco colui, ita ut 


sequentes tantum species distinguere licuerit, quarum diagnoses 
e vivis confecl. 


Nomen malaicum ac sundense Kapas. 


Gossypium micranthum Cav. 


(Quoad spec. Cf. DC. Prodr. I, p. 456, 3, forsan G. Javanicum BI. Bijdr 74? nec 
Dene. {Wlp. Rprt. I, 312, 9) et inde G. snigrum Hmlt B. Wght. et Arn. 
Prdr. 1, 5%, 499. 8 Wip. Rprt. 1, 312, 2. ubi folia et caulis glabriuscula di- 
cuntur, lapsu calami pro glaberrima. — Hsskl. Catal. I, 883.) 


G. caule À ped. alto, robusto, perenni aut suffruticoso: ramis et 
petiolis nigro- punctatis : foliis mediocribus, à- rarius 5-lobis, 
aut Rte rie, l-glandulosis, glaberrimis, lobis acutis; pe- 
dunculis erectis ; bracteis parvis, laciniatis ; corolla sulphurea, 
fundo concolore, parva ; capsula subglobosa, acuta ; seminibus 
nigris distinctis ; lana alba. — Nomen malaicum ac sundense, 
K. Mohrie. 


Gossypium indicum Lam. 


\ 


 (Quoad spec. Cf. DC. Prdr. 1, 456, 2 (Rmph. Amb. IV, t. 12). G. nigrum Hmlt. 


a Wight. et Arn. Prdr. 1, 5%, 199? Wip. Rprt. I, 312, 2? — Hsskl. Cat. 
883, 3.) 


G. caule 3-5 ped. alto debili, annuo, cum foliis bracteisque to- 
mentoso ; ramis et petiolis haud punctaris ; foliis mollibus, 
î-glandulosis, 3-5-lobis , ovato-oblongis , acuminatis, lobulis 
accedentibus inter lobos obtusis : peduneulis cernuis, dein pen- 
dulis; bracteis parvis subintegri is aut serratis; corolla parva 
lutea (dein rubescenti) , red atro-sanguinea ; capsula ovi- 
formi, subapiculata; seminibus distinctis nigro-fuscis ; lana 
alba. — Nomen sundense X. lumbut (humile) s. K. huma (1. e. 
in oryzetis siccis montanis cultum). 


190 HASSKARE. — PLANTE RARIORES, ETC. 


Gossypium religiosum L. 


(Quoad spec. Cf. DC. Prdr. 1, 456, 8. Wight. et Arn. Prdr 1,55, 200. Wlp. 
Rprt. I, 312, 3. G. Nangking Meyen. Hsskl. Catal. 883, 3). 


G. caule 4,5-3,0 ped. alto, annuo; ranuis et petiolis punctatis, 
hirtis; foliis magunis, {-glandulosis, subtus hirtis, 3-5 lobis, sub- 
acuminatis ; pedunculis erectis; bracteis mediocribus. laciniato- 
serratis ; corolla sulphurea (dein rosea), fundo concolore, 
magna ; capsula grandi oviformi apiculata ; seminibus nigris , 
distinctis; lana lurido-fulvescenti. — Nomen sundense : K, hie- 
diiny (i. e. nigrum). 


Gossypium vitifolium Lam. 


(Quoad spec. Cf. DC. Prdr. 1, 456, 5. BI. Bidr. 75. — G. en Macf. 
Wip. 1, 312, 6. — G. nigrum Hmlt. a? Wilp. Rpre. F1, 312, 2? — Hsskl. 
Cat. 883, 5). 


G. caule‘5-7 ped. alto, suffruticoso, imoque frutescente; ramis et 
petiolis nigro-punctatis ; foliis grandibus, 3-5-partitis, hir- 
sutiusculis, 1-8 glandulosis, lobis oblongis, acuminatis ; pedun- 
culis erectis: bracteis grandibus laciniatis ; corolla grandis, 
aurea, fundo concolore; capsula cylindrico-oblonga (2,5-3,0 
poil. longa). acuminata ; seminibus nigris conglobato-adhæren- 
tibus in pyramidem ; lana alba. — Nomen Sundense : K. ge- 

.  deh(i. e. magnum). 


8 maculhflorum. 


Hsskl. Cat. 1. c., a specie normali differt tantum corollæ fundo purpureo et cap- 
sula longiore! Cf. Rmph., Amb.: IV, 37, t. 13. Lobé Cult. Cot. 24, 8. 


Coton de Cayenne. —- Nomen sundense idein quod speciei, 
nunc autem et K. bengalo (ï. e. e Bengalia introductum) dicitur. 


Gossypium sanguineum Hsskl. 


{Quoad spec. Cf. Hsskl. Cat. p. 200 (3), an G. purpurascens Poir. DC. Prdr. 1, 
457, 122et dein G.nigrum Hmlt. J. Wight et Arn. Prdr. 1, 54, 499. Walp. 
Rprt,[. 342. 2? Coton à feuilles rouges nes n° 20 Cult. Cot. P. 25). 


G. caule 7 ped. alto, annuo, gracili, ramosissimo; ramis, pe- 
tiolis, foliorum nervis et pedunculis atro-sanguineis , hirsuto- 
tomentosis ; foliis 5-lobis oblongo-lanceolatis, acuminatis, lo- 
bulis accessoriis inter majores, subtus eglandulosis ; foliis ju- 
nioribus et bracteis sanguinolentis ; bracteis serratis; calyce et 
corolla magna sanguineis; petalis ad basin intensius macu- 
latis; capsula subglobosa , acutiuscula; seminibus viridi-velu- 


HASSKARL. — PLANTE RARIORES, ETC, 191 


tinosis, lana longa, candida. — Nomen sundense : K. bürriüm 
Gi. e, rubrum) , s. À. faaun (i. e. annuum). 


Hibiscus grewiæfolius Hsskl. 
(Quoad gen. Cf. Hsskl. Cat. 879, b (2)). 


Ob capsulam 10-loculatam, 5-valvem Decashistiam W. et. A 
inter et Paritium Adr. Juss. ponendum genus ! an novum? see. 
amiciss. Zollinger in ltt., ob semina lana gossypina involuta ad 
Bombicellam DC. ducendum ! 


Arbor mediocris; fo/ia breviter petiolata, oblongo-lanceolata, sub 3- 
nervia, basi rotundata, subæquilatera, apice acuminata, glaberrima, in- 
tegerrima. #/ores ad apicem ramorum axillares, pedunculis petiolo paulo 
longioribus. /nvolucellum 9-10 phyllum, foliolis lineari-lanceolatis. Calyx 
5-fidus. Corolla maxima, aurea, in fuñdo'atro-sanguinea, expansa. Sig- 
mata 5 subcoadunata. Fructus subglobosi , styli basi persistenti acute 
mucronati, 10-loculati, 5-valvati, valvis medio septa completa gerenti- 
bus, 2-loculati, margine haud introflexi, loculis intus endocarpio dein 
dissoluto, primum complete clauso, dein aperto, septis valvarum sejunc- 
tis ; loculis moncspermis, rarius oligospermis. Semina lana fulva, tenuis- 
sima tecta, nephroidea ; columella capsulæ centralis nunc nulla, nunc 
plus minus a'septis soluta, persistens. Capsulæ longitudinem dimidiam 
vix attingens.—Nomen sundense Aiuvais. Kurai (i. e. Grewias. Spouia). 


Pavonia diversifohia Hsskl. 


(Quoad gen. Cf. Endl. Gen 5275. 4. Pavonia Ness et Mrt. B Malache Trew. 
Pavonia et Hill. br. Pavonia Cav. DC. Msn. Gen. 26. Com. 22, 9, 6. Sed cocci 
sæpe indehiscentes ! ) 


(Quoad spec. Cf. Walachra diversifolia Hsskl. Diagn. nov. 156 (Msn. Gen. Com. 
343, 31). Pavonia Hsskl. Adnot. et Catal. (878), affinis Pavoniæ bracteatæ 
Msn. Gen. 26. Com. 22,9 et 23, 32. Mualachra Cav. DC. Prodr. I, 441 40, 
ac P. acerifolia Lk. et Otto. Walp. Rprt. I, 300, 34.) 


Herba aunua aut biennis, hirsutissima. Folia cordata, inferiora subro- 
tunda, 7-loba , lobis abbreviatis, dentatis, superiore plus minus 5-fido, 
lobo medio nunc elongato, summa subhastato-oblonga, nunc integer- 
rima ; floralia ovata, acuta, 5-7 plinervia, bracteæformia, quinque aut 
plura in apice ramorum glomeræta. /nvolucellum subbiseriatum, 5-phyl- 
lum, foliorum exterius solitarium, foliis floralibus simile sed minus, inte- 
riora lateralia 4 filiformia pariter ac folia hirsutissima. Corolla parva, ro- 
sea, petala, libera. Cocci apice dehiscentes nunc indehiscentes; cæteri 
generis et subgen. Endl. 1. c. Msn. L c. — Patria ignota. Javanica? in 
horto culta sub nomine Malaico : Dyuhkut vulu (1. e. herba pilosa) ; nomen 
sundense : Æavoroh. 


192 HASSKARL. —- PLANIE RARIORES, ETC. 


Monoceras lanceolatum Hsskl. 

(Quoad gen. C. Endl Gen. 5385. Hsskl. adnot. 913. Msn. Gen. 39. Comm. 29.37.) 

{Quoad spec. C£. Hsskl. Catal. T, 913. Elæocarpus. BI. Bijdr. 119. Sprg. Syst. 
veg. cur. post. 489. Wlp. Rprt. F, 364, 40; sed folia oblongo-lanceolata, 
acuminata , racemi foliis haud longiores! ) 

Arbor alta; folia oblongo-lanceolata, utrinque acumina(a, apice obtuse 
et remote crenato-serrata, supra atro-viridia, subtus pallide utrinque gla- 
berrima, in nervorum axillis, subtus hinc glandulosa, 3-6 poil. longa, 
1,0 1,5 poll. lata; petiolus 0,5-1,0 poil. longus, subtus convexus, supra 
planus, rubens ; stipulæ lanceolatæ, acuminatæ, minutæ, deciduæ. /n/flores- 
centia axillaris, racemosa, 4-flora, folia haud æquans; pedicelli pollicares 
sensim incrassatiteretes, cum sepalis phϾniceis apice sensim incrassati. Se- 
pala 5 lineari-lanceolata, coriacea, extus phæœnicea , intus albescentia , 
nervo medio ad medium procurrente, prominulo , utrinque glaberrima , 
decidua. Petala 5 sepalis alterna, iisque vix longiorä, 0,5-0,6 poil. longa, 
basi crassa, attenuata, marginibus inflexis, villosiuscula, et sæpius squa- 
mula, plus minus productiore ovata-acuta , aut truncata , tridentata, in- 
structa, apice flabelliformi-dilatata, lacerato-fissa, albida, decidua. 
Discus hypogynus, læte puniceus, genitalia cingens, vix 0,1 poil. altus, 
crassiusculus, lobatus. Sfamina circiter 50, decidua ; filamenta basi dila- 
tata, apice capillaria, longitudine antherarum: antheræ complanatæ, 
erectæ, lineares, 0,1 poil. longæ, lutescentes, biloculatæ; loculi apice 
valvatim debiscentes, altero läitere valva mutica reflexa , altero valva 
longe subulata erecta. Germen oviforme, 5-loculatum, extus sericeum , 
in stylum 0,3-0,4 poil. longum, subulatum, attenuatum. Sfigma puncti- 
forme. Fructus Arupaceus , olivæformis, basi disco hypogyno suflultus, 
apice styli rudimento vegeto, mucronato-acutus, albidus, 1,0-1,2 poll. 
longus, 0,5 poll. crassus ; caro succosa, dein exsucca evanescens ; pyrena 
rugoso-aculeata ; aculeis recurvis, uniloculata, monosperma. Semen 0,5 
poil. longum, atbuminosum, album ; carnosum ; embryo axilis, rectus, 
longitudine seminis ; radicula cylindrica, acutiuscula, 0,1 poil. longa, in 
extremitateseminis superiore versus basin spectans; cotyledones oblongæ, 
applicatæ, planæ , foliaceæ. — Nomen sundense: Ambiet nec Gautetrie 
(BL) 

Monoceras obtusum Fsskl. 

: Coton de Cayenne. — Nomen sundense idem quod speciei, nunc autem ets 

| K. bengala (i, e, e, Bengalia introductum) dicitur. 

M. foliis obovato-oblongis, obtusiusculis v. cuneato-oblongis, 
acutis, aut breviter acuminatis, glabris, in venarum axillis 
glandulosis. — Nomen sundense Aisikkop, 1. e. lignum spa- 
thæforme (a sikkop derivatum a verbo Belgico Schop, 1. e. 
spatha) v. Kibôrriet, 1. e. lignum murinum (b6rriet  mus.). 
S. Katappang gunung (Verminalia montana). À 


193 
RECHERCHES ANATOMIQUES 


SUR L'ACCROISSEMENT DES ENTRE-NOŒUDS; 


Par M, le Professeur UNGER. 
(Hall. Bot. Zeit. 184%, p. 489.) 


Le mode d’accroissement de la tige et des feuilles est un des 
points de la physiologie végétale qui ont donné lieu, dans les der- 
niers temps, aux recherches les plus nombreuses. Autant que des 
mesures faciles l’ont permis, on a assez exactement suivi les diverses 
modifications dans l’accroissement, et on a obtenu des résultats 
d’une certaine importance , quant à l’accroissement de la tige et 
des feuilles. 

Si, par cette méthode, on a pu apprécier extérieurement les 
résultats des phénomènes qui se passent à l’intérieur de la plante, 
on ne s’est pas occupé de la solution d’ure autre question, qui 
ne saurait se résoudre que par des recherches anatomiques ; c’est 
le point de savoir de quelle manière se fait l’accroissement de 
ces parties en elles-mêmes. Je vais essayer de résoudre cette ques- 
tion, quant à l'accroissement de la tige, en faisant toutefois re- 
marquer que je n’ai aucunement la prétention d'établir des lois 
générales , mais que je me bornerai à l'exposition d’un fait isolé. 

Pour parvenir à une solution tant soit peu satisfaisante, il faut 
choisir avec soin la plante sur laquelle on veut faire ses observa- 
tions. Bien que la loi que nous recherchons doive convenir à toutes 
les plantes, il n’en est pas moins vrai que chacune- d’entre elles 
ne se prête pas également à ces recherches. Lorsqu'il s’agit de 
compter et de mesurer des organes élémentaires, le parti le plus 
prudent sera, sans contredit, de choisir une plante dont la struc- 
ture permette de compter ces organes, et dont les parties les plus 
petites offrent encore des dimensions qui rendent possible l’applica. 
tion d’une mesure, Ceci m’engagea à choisir, non des bourgeons 
et des rameaux de plantes frutescentes ou arborescentes. mais 
des pousses d’une espèce herbacée, du Campelia Zanonia Rich. 
(T'radescantia Zanonia Swr.), qui offre des rameaux d’une longueur 
moyenne, une substance tendre et herbacée dans toutes les par- 
ties , des nœuds distincts sans être trop prononcés, et dont les 

3° série. Bor. T. 1V. { Octobre 1845.) 1 13 


19h UNGER. — SUR L'ACCROISSEMENT 


articulations, même les plus jeunes, offrent des cellules de dimen- 
sions telles, qu’elles peuvent être distinguées sans le secours des 
grossissements les plus forts. 

En général , les tiges de la plante en question offrent les carac- 
tères suivants : sa masse principale est formée par un tissu cellu- 
laire, où des faisceaux vasculaires épars se trouvent disposés à la 
manière de toutes les plantes monocotylédonées. Dans la masse 
du parenchyme , on reconnaît sans peine un certain ordre dans 
la distribution de ses cellules dans chaque articulation. Tandis 
qu'aux nœuds, c’est-à-dire aux points d’où naissent les feuilles, 
le tissu cellulaire se compose de plusieurs couches de cellules dila- 
tées en largeur, if se compose, aux entre-nœuds, de plusieurs 
rangées de cellules allongées et superposées. Par suite de l’ac- 
croissement de l’axe dans le sens de la longueur, les nœuds ne 
s’accroissent que peu, tandis que les entre-nœuds subissent un 
prolongement fort remarquable. | 

Nous savons, par suite d’expériences faites à ce sujet, qu’en 
général cet accroissement des entre-nœuds se fait d’abord plus 
ou moins uniformément dans toutes les parties, mais qu’ensuite 
l'extension cesse d’abord de se faire à la base , tandis que les 
autres parties des entre-nœuds continuent à s’allonger, et que la : 
cessation de l’extension qui se fait remarquer successivement vers 
le haut finit par se présenter aux parties les plus supérieures. Des 
recherches plus étendues devront déterminer si cette loi, comme 
le font supposer les indications de Grisebach (4rchiv. für. Na- 
turgeschichte, 1843, p. 267), subit des modifications dans di- 
verses plantes. Par suite de l’organisation engaïnante des jeunes 
feuilles, qui ne permet pas de prendre des mesures directes sur 
les jeunes entre-nœuds, il n’est pas possible de déterminer direc- 
tement si un tel accroissement centripète s’observe également 
sur notre plante; mais nous sommes néanmoins en droit d’y ad- 
mettre cette organisation. Ce point, d’ailleurs, n’est que d’une 
importance secondaire , puisqu'il nous importe moins de savoir 
dans quel ordre se fait le prolongement des diverses parties des 
entre-nœuds que de reconnaître quel rôle jouent dans cet ac- 
croissement les organes élémentaires et en particulier les cellules, 

La nature des recherches anatomiques ne permet pas d’examiner 


DES ENTRE=NOEUDS. 195 
le même entre-nœud à tous les états de son développement, et de 
rechercher les changements que subissent les parties élémen- 
taires dans leurs dimensions et dans le reste de leur organisation. 
Ce n’est que d’une manière indirecte que nous pourrons connaître 
ces changements dans l’accroissement, en comparant entre eux 
plusieurs entre-nœuds placés à divers degrés de leur développe- 
ment. Chaque entre-nœud inférieur doit avoir nécessairement pré- 
senté une fois l’état de celui qui le suit, et lors même que tous les 
entre-nœuds d’un rameau ne présentent pas complétement toutes 
les phases d'évolution d’un seul entre-nœud, on devra néanmoins 
les considérer comme des points principaux du mode d'évolution. 

Ici il ne faut pas perdre de vue que tous les entre-nœuds ne 
parvenant pas, en général, au même degré de développement , 
il doit exister dans les entre-nœuds développés une grande iné- 
galité, qui se fait reconnaître aussi dans leur longueur relative. 
Si, sous ce point de vue, il n'existait pas une loi particulière in- 
dépendante de la première, on ne saurait s'expliquer pourquoi 
les articulations d’un axe parfaitement développé ne seraient pas 
d’une longueur égale, ce qui cependant n’a jamais lieu. 

Ceci admis, l’examen anatomique des entre-nœuds qui se sui- 
vent, dans leur position relative, peut faire voir approximativement 
la manière selon laquelle le développement des divers états s’est 
fait, quant à la succession du temps, et quelle est la relation qui 
existe entre ces phénomènes et la vie elle-même des cellules. 

Comme, d’après ce que j'ai fait remarquer, les nœuds subis- 
sent peu de changements pendant le développement des rameaux, 
nous n’aurons, dans l'examen de cette question, qu’à tenir compte 
principalement de la comparaison des entre-nœuds, et nous porte- 
rons particulièrement notre attention sur les rangées de cellules. 

J’ai pris une pousse du Campelia Zanonia, dont les entre-nœuds, 
du bas vers le haut, offraient les dimensions suivantes : 

La longueur des entre-nœuds était : 


2 21,9 12,6 992 6,8 5,9—5,5— 5,2 = 5,0—£,2 — 10 
PS RS TE UT — OT (1). 


(1) Toutes ces mesures sont en lignes et fractions de lignes. 


196 UNGER. — SUR L’ACCROISSEMENT 


Les largeurs correspondantes à ces longueurs offraient des dif- 
férences moins sensibles, et présentaient les résultats suivants : 


Dig. 8, — 2,3 — 2,9 — 2,2 — 2,2 — 72,2 — 2,9 — 92,9 — 92,9 — 9,1 — 
2,0 —1,9—1,8—1,7 — 1,5 —1,3 — 0,8 — D, 7. 


Comme l'articulation la plus inférieure, d’une longueur de 
31,4 et d’une largeur de 2,8, ne présentait aussi, dans l’origine, 
qu’une longueur de 0,1 et une largeur 0,7, elle devait avoir 
successivement passé par les dimensions des dix-huit articu- 
lations intermédiaires, et nous reconnaîtrons mieux de la sorte 
la marche du développement que présente cette dernière articu- 
lation, si nous recherchons les dimensions de toutes les autres arti- 
culations placées au-dessus de celle-ci. Recherchant d’abord le 
nombre des parties constituantes qu'offrent les articulations ex- 
trêmes, nous trouverons que l’articulation supérieure ne se com- 
pose que de six cellules superposées , tandis que l’inférieure en 
présente deux cent cinquante-six. La coupe horizontale de Ja 
première offrait cinquante-trois rangées de cellules; celle de la 
seconde, quatre-vingt. treize. L'examen des dix-huit autres arti- 
culations fit voir la combinaison arithmétique que présentaient les 
nombres en question. En effet, les cellules superposées en une 
seule rangée offraient les nombres suivants : | 


256, 492, 158, 418, 102, 94, 83, 85, 76, 76, 67, 75, 66, 71, 76, 
70, 43, 15, 8, 6, 


tandis que le nombre des cellules, à la coupe transversale , pré- 
sente les résultats que voici : 


93, 95, 90, 85, 80, 88, 87, 79, 85, 892, 77, 84, 88, 79, 95, 75, 82, 
V7 TRS. 


La circonstance que ces deux séries de nombres ne sont pas 
proportionnelles à la progression non interrompue de la grandeur 
des dimensions, mais qu’elles offrent diverses déviations, peut 
provenir, dans le premier cas, d'erreurs de compte fréquentes, 
par suite de la grande fatigue de l’œil, et par les difficultés’iné- 
vitables que présente une telle opération ; et dans le second cas. 


DES ENTRE-NOEUDS. 197 


elle s'explique, en outre, parce qu'un nombre plus ou moins grand 
de faisceaux vasculaires se trouvait exposé sur la coupe transver- 
sale, et que leurs parties constituantes furent comptées avec les 
cellules. | | 

Il résulte de là que l'accroissement des parties élémentaires se 
fait bien plus en longueur qu’en largeur, mais qu’en outre le 
premier semble se faire d’une manière plus successive que le 
second. 

De là il résulterait du moins que l’agrandissement des articula- 
tions se fait continuellement par l’addition de nouvelles parties élé- 
mentaires. 

Une autre question est de savoir si cette addition suffit pour 
expliquer le phénomène de l’accroissement , ou si d’autres in- 
fluences y exercent encore leur action. Si le premier cas avait 
lieu, le nombre des parties élémentaires ajoutées devrait s’accor- 
der exactement avec l’agrandissement des articulations, c’est-à- 
dire que 6 et 256 seraient exactement dans le même rapport que 
0!:,1 et 31,4; ce qui n’est pas le cas, l’accroissement des entre- 
nœuds étant infiniment plus considérable que l'addition de nou- 
velles cellules. Il résulte donc de là, d’une manière incontes- 
table, que, pour produire le phénomène remarquable en question, 
il doit y avoir, outre la naissance de nouvelles cellules, un 
agrandissement de celles qui existent déjà. 

Pour déterminer l’agrandissement des cellules, je les ai me- 
surées à tous les entre-nœuds , et j'ai choisi toujours dans ce but 
une des grandes cellules. L’accroissement du diamètre longitu- 
dinal m’a offert les résultats suivants : 

Olig.,246 — 0,204 — 0,125 — 0,117 — 0,139 — 0,195 — 0,118 — 0,121 
— 0,123 — 0,422 — 0,121 — 0,127 — 0,124 — 0,096 — 0,417 — 0,063 
— 0,032 — 0,021 — 0,041 — 0,010. 


ou à peu près : 


Af3, 4/5, 4/8. 4/9, 4/7, 4/8, 4/9, 4/8, 4[8, 1/8, 4/8, 1/8, 1/8, 4/10, 
1/46, 1/31, 4/50, 4/100. 


Celui du diamètre en largeur était de : 


lis. 0670 — 0,0706 — 0,0626 — 0,0670 — 0,0706 — 0,0665 — 0,0775 


198 UNGER. — SUR L'ACCROISSEMENT 
0,0786 — 0,0747 — 0,0650 — 0,0840 — 0,0600 — 0,0760 — 0,0566 — 
0,0630 — 0,0460 — 0,0350 — 0,0240 —0,0180 — 0,0170. 

Si toutes les cellules d’un entre-nœud étaient d’égale grandeur 
(également longues et larges), on pourrait facilement calculer 
l'accroissement de l’entre-nœud par l’addition connue des parties 
élémentaires, et par leur accroissement en grandeur, ou, en sens 
inverse, l'accroissement des entre-nœuds ferait connaître et l’ad- 
dition des cellules et l’accroissement de leur diamètre. 

Mais dans aucun entre-nœud , les diverses parties élémentaires 
ne sont d’égale grandeur , leur diamètre variant entre des gran- 
deurs fort diverses. 

Dans le cas qui nous occupe, ce ne sont pas ces grandeurs 
moyennes qui sont indiquées ; c’est pourquoi la longueur des 
entre-nœuds ne s'accorde pas avec celle qu’a donnée le mesurage 
direct. Je ne tenais ici qu'à appeler l’attention sur les circon- 
stances dont il faut nécessairement tenir compte , lorsqu'on veut 
porter un jugement précis sur le rapport de l’accroissement au 
point de vue de l’espace. 

En résumant ce que la voie anatomique nous a appris jusqu'ici 
pour l'explication de l’accroissement des plantes, nous aurons , 
pour le cas particulier du moins que nous avons étudié, la règle 
que l'agrandissement des entre-nœuds dans le sens de l'axe se fait 
simultanément par l'addition de nouvelles parties élémentaires , el 
par l'agrandissement de celles qui existent déja. L'absence d’obser- 
vations ne me permet pas, quant à présent, de décider jusqu'à 
quel point cette vérité, résultat de l'expérience, peut s'appliquer à 
l'accroissement des autres plantes, et de reconnaître s’il n'existe 
pas, comme ceci est fort possible, des cas plus simples : l’un dans 
lequel l’accroissement ne serait pas accompagné de l’agrandis- 
sement des cellules, et l’autre où aucune addition de nouvelles 
parties constituantes n'aurait lieu. 

Passons maintenant à l'examen de la question bien plus impor- 
tante pour la physiologie, celle de savoir de quelle manière se 
fait, par suite de l'accroissement des entre-nœuds, Paddition de 
nouveaux organes élémentaires ; la seconde question : De quelle 
manière se fait l'agrandissement des cellules déjà formées ? offre 
moins de difficultés. La première question sera d’une importance 


DES ENTRE-NOEUDS. 199 
d'autant plus grande que les phytotomistes sont loin de s’ac- 
corder entre eux sur le mode de naissance des parties élémen- 
taires, c’est-à-dire des cellules, et que nous trouverons peut-être, 
par suite de nos recherches , des faits qui viennent à l’appui de 
l’une ou de l’autre des théories admises jusqu’à ce jour. 

Sans aucun doute, nous devrons, dans cet examen, prendre 
pour point de départ le sommet de l’axe , puisque nous y recon- 
naissons non seulement le lieu où se forment les cellules, mais 
aussi celui où les entre-nœuds prennent leur origine. 

Lorsque sur une pousse du Campelia Zanonia on enlève à l’ex- 
trémité toutes les feuilles, les plus jeunes et les plus petites 
exceptées , et qu’à travers l'extrémité ainsi dépouillée de l’axe, 
on fait une coupe longitudinale , atteignant autant que possible le 
centre, on obtient, à un fort grossissement, la figure 4 (PI. 15), 
où a indique le sommet de l’axe, b,b des organes appendiculaires, 
et e,d les premiers vestiges de l’entre-nœud. Généralement les 
cellules du sommet offrent un diamètre de 1/100" ; elles s’ap- 
prochent pour la plupart de la forme globuleuse, et ne présentent 
point encore de différences très sensibles dans leurs diamètres. 
La majeure partie d’entre elles renferment un nucléus occupant 
presque tout l'extérieur de la cellule , et sur lequel on distingue 
nettement un corpuscule de nucléus; les feuilles les plus jeunes 
diffèrent peu ou point sous ce rapport. À partir de leur sommet 
arrondi et relativement large, les cellules deviennent plus grandes 
vers le bas : leur dimension acquiert le double de celles qui sont 
placées au sommet, et elles sont loin de renfermer toutes un nur- 
cléus. Ce n’est qu’à partir environ du point € jusqu’à d que , outre 
l’agrandissement des cellules et la présence moins fréquente encore 
des nucléus , on remarque une disposition en rangées linéaires. 
Je n’ai pu distinguer que cinq cellules superposées de cette ma- 
nière : l’une d’elles , de grandeur moyenne, offrait dans son dia- 
mètre parallèle à l’axe 4/114 de ligne; venaient ensuite quelques 
couches de cellules plus dilatées, dont l’une se voit en e : c'était 
là le premier vestige d’un nœud, où quelques vaisseaux spiraux 
se faisaient déjà reconnaître. Vint ensuite le second entre-nœud , 
fig. 2, où se distinguaient déjà sept cellules superposées en une 
seule rangée. La plupart de ces cellules , de grandeur d’ailleurs 


200 UNGER. — SUR L'ACCROISSEMENT 


inégale, mais néanmoins de dimensions plus larges que les cellules 
correspondantes du premier entre-nœud, étaient munies d’un 
nucléus ; la longueur de l’une d'elles était de 4/64'"#. Après un 
nœud semblable se présente le troisième entre-nœud , fig. 3, of- 
frant déjà dix-sept cellules sur une rangée. Celles-ci offraient des 
parois plus fortes ; elles étaient rarement munies d’un nucléus, 
et leur grandeur se trouvait bien plus considérable. Le diamètre 
parallèle à l’axe, en mesurant, comme dans les autres cas, la 
seconde cellule inférieure, était déjà de 1/55"# ; au quatrième 
entre-nœud , je distinguais jusqu à quarante-six cellules super- 
posées , dont le diamètre était de 1/22, Il était déjà moins dif- 
ficile de mesurer cet entre-nœud, dont la longueur était de 11,7; 
au cinquième entre-nœud, long de à”, les cellules offraient 1/11'#; 
au sixième, long de 4!-, elles étaient de 1/8!:; au septième, de 
h',7, elles étaient de 1/8! ; au huitième, elles étaient de 1/9, etc. 

Dans un autre cas, les dimensions des entre-nœuds extrêmes 
offraient dans leurs cellules les nombres suivants : 


Longueur de l’entre-nœud. . . . 4/10, 1/5, 1/8, A, 2.2/3, 5.4/5. 
Nombre des cellules superposées 

dans une même rangée. . . 2 6 22 40 70 415. 
Longueur des cellules. . . . . 41/500, 1/167, 1/46, 4/25, 1/44, 178. 


D'où il résulte que lors même que les rapports numériques sont 
variables , et que les grandeurs augmentent et diminuent sans 
suivre une loi fixe, le nombre, autant que les dimensions des cel- 
lules, va en augmentant avec l'accroissement de l’entre-nœud. 
Pour rechercher le point où se fait la production des nouvelles 
parties élémentaires qui s'ajoutent, nous n'avons qu'à examiner 
une coupe longitudinale passant par plusieurs entre-nœuds. Nous 
verrons qu’elle ne se fait pas exclusivement dans les nœuds, les 
entre-nœuds offrant des changements semblables et plus considé- 
rables encore ; mais nous ne la trouvons pas non plus dans l’une ou 
l’autre de leurs couches ou de leurs parties , où se ferait, comme 
dans un foyer, la formation des nouvelles cellules. Nous recon- 
naissons, au contraire, que la formation de parties élémen- 
taires nouvelles s’opère dans les entre-nœuds eux-mêmes. Il ne 
s’agit donc plus que d'examiner dans quelles cellules de l’entre- 


DES ENTRE-NOEUDS. 201 
nœud se fait cette production, et de quelle manière elle a lieu. La 
première question trouve une solution très facile dans le fait que, 
dans les commencements, toutes les parties de l’entre-nœud pren: 
nent une extension uniforme, mais que, plus tard, cette extension 
a lieu vers les parties supérieures. Il suit de là que la production 
de nouvelles parties élémentaires se fait aussi dans toutes les cel- 
lules des rangées dont nous avons parlé, et que cette force de 
production cesse plus tôt dans les cellules inférieures que dans les 
supérieures. Nous pouvons en conséquence observer la formation 
de nouvelles cellules dans toutes les parties d’un entre-nœud qui 
est encore en pleine voie d’accroissement, et même dans quelques 
cellules d’entre-nœuds qui ne croissent plus que fort peu. 

La solution de la seconde question, à savoir, de quelle manière 
s’opère la formation de nouvelles cellules dans un tissu cellulaire 
déjà formé, dépend nécessairement de la manière dont on se 
représente en général la formation des cellules. 

Quant à moi, je ne me suis jamais rangé à l’avis de ceux qui 
admettent que les cytoblastes donnent lieu à de nouvelles cellules, 
en tant que ces dernières se développent immédiatement; et dans 
le cas qui nous occupe, il serait particulièrement très difficile 
d'expliquer la formation de nouvelles cellules dans les entre- 
nœuds, où ces parties sont généralement dépourvues d’un nu- 
cléus. Cependant la principale objection que je fais à cette théorie 
se trouve fondée sur ce qu’on n’observe point dans le nucléus la 
naissance de jeunes vésicules cellulaires, du moins on ne la ren- 
contre pas là où il se forme de nouvelles cellules, et qu'on voit 
moins encore ces vésicules se dilater en cellules. Je ne me hasar- 
derai même pas trop en avancant qu'aucun phytotomiste n’a en- 
core observé ce phénomène d’une manière complète, c’est-à-dire 
qui fût sans réplique et qui offrit une certitude entière. Moi aussi 
j'ai quelquefois observé dans certains entre-nœuds plus âgés du 
Campelia Zanonia des cellules dont le cytoblaste était muni d’une 
vésicule , comme le fait voir la fig. 6; mais, malgré toute l’at- 
tention que je portais sur ce point, Je n'ai pas réussi à voir ces 
derniers se transformer en cellules, et je pouvais tout aussi peu 
conclure ceci par suite d’autres phénomènes ; en sorte que je 


202 UNGER. — SUR L’'ACCROISSEMENT 


penche plutôt à croire que cet état du cytoblaste est le précurseur 
de la dissolution, où naturellement disparaît également la vésicule 
à peine perceptible, et formée probablement d’une membrane 
imparfaitement développée. 

Si donc nous sommes en droit de considérer comme un fait cer- 
tain que, dans ce cas du moins , les noyaux cellulaires n’exercent 
aucune influence de ce genre sur la formation de nouvelles cel- 
lules, nous devons rechercher la raison de cette dernière ailleurs, 
et d’abord dans le reste du contenu des cellules , et peut-être dans 
la paroi cellulaire elle-même. Examinant de plus près un tissu 
cellulaire où il naît des organismes nouveaux, comme celui fig. 4, 
2, 5, nous trouverons bien singulier que toutes les cellules 
ne présentent pas des parois d’une épaisseur égale , mais qu’au 
contraire quelques unes d’entre elles offrent une contexture plus 
mince, et que d’autres s’aperçoivent à peine. Il est permis de 
conclure de là avec beaucoup de vraisemblance que ces dernières 
sont d’une origine postérieure ; et je doute bien qu’un observateur 
quelconque puisse nier soit le fait lui-même , soit les conclusions 
que J'en déduis. Dans les figures 2 et 3, on reconnaît nettement 
de cés minces parois cellulaires , et le même fait se reconnaît à la 
figure h, qui présente plus fortement grossie encore une partie du 
sommet de la figure 1, a, ainsi qu’à la figure 5, offrant la coupe 
horizontale de la base d’une jeune feuille. Lorsqu'on examine 
encore avec plus d'attention ces minces parois cellulaires , on ne 
peut s’empêcher de reconnaître qu’elles se présentent générale- 
ment comme des parois horizontales qui s'étendent dans une direc- 
tion quelconque, et qui divisent la cavité des cellules en quelque 
sorte en deux compartiments. 

Comme l'extension de ces cellules continue à avoir lieu soit 
dans la même direction, soit dans des directions différentes, il 
arrive que les deux compartiments, ou loges, séparés par une 
telle cloison (dont le développement ne s'accorde pas toujours 
avec l’accroissement général), offrent bientôt l’étendue de ia cel- 
lule primitive. Ils présentent à leur point d’union un étranglement 
plus ou moins prononcé, et on reconnaît encore cette cloison pri- 
mitive à leur point de contact, fig. 3***. Gette cloison est de la 


DES ENTRE-NOEUDS. 203 
sorte devenue une paroi cellulaire commune aux deux cellules ; 
mais, à cet état de son développement , on ne peut pas y distin- 
euer un redoublement de la membrane, qui a lieu, à la vérité, 
plus tard. 

Il ne reste plus qu’à démontrer de quelle manière ces cloisons 
se forment dans des cellules déjà développées. Ce fait aussi peut 
s’expliquer de diverses manières , et ces explications ont déjà été 
données pour d’autres cas. 

D'abord la cloison peut être considérée comme offrant ori- 
ginairement la paroi double de deux vésicules, ou petites cel- 
lules, nées dans une cellule, et n'offrant point de relations avec 
le cytoblaste ; en second lieu, elle peut commencer sous forme 
d’anneau, comme la continuation de la paroi intérieure d’une 
cellule , et s’accroître avec plus ou moins de rapidité vers le centre 
de cette cellule; en troisième lieu enfin, elle pourrait bien aussi 
se former en anneau comme un repli de là paroi cellulaire elle- 
même, pour se-terminer insensiblement vers l’intérieur en une 
cloison double. | 

Ce dernier mode de formation des cloisons a été déduit parti- 
culièrement par Hugo Mohl de l'étude des cellules des Algues, et 
par Nægeli de celle des poils radiculaires du Marchantia. Quant 
aux observations sur lesquelles on s’appuie particulièrement dans 
les Algues , les premières phases, dans la formation des cloisons , 
offrent à la vérité l'aspect de plis, tels que les figure Mohl (1) ; et, 
par suite de leur double membrane , il serait sans doute très pos- 
sible que la membrane intérieure cellulaire proprement dite for- 
mât de pareils replis, d'autant plus que Schleiden à expliqué ce 
fait par un développement et un agrandissement qui ne se ferait 
que dans un sens. Maïs en examinant le développement ulté- 
rieur de ces prétendus plis, on reconnaît que ce ne sont plus 
des plis, mais bien des saillies de la membrane cellulaire elle- 
même , qui se présentent tantôt tout autour , c’est-à-dire en forme 
d’anneaux, et qui tantôt ne partent que d’un côté, comme ceci se 
voit dans la figure 7 sur le Zygnema condensatum Ag. Ici on peut 
reconnaître en même temps que la cloison naissante n’est pas le 

(1) Ueber die Vermehrung der Pflanzen Zellen durch Theilung, t. I, fig. 4, a. 


201 UNGER. — SUR L'ACCROISSEMENT 


produit de deux cellules adjacentes nées à l’intérieur d’utricules 
plus âgées, bien que leur contenu vert, conglobé en deux masses, 
s’entoure d’une aréole mucilagineuse qui se confond fréquemment 
avec la cloison naissante. 

Enfin, quant aux replis, dans les poils radiculaires, du Mar- 
chantia, dont Nægeli donne une figure (Linnœæa, vol. XVI, 
pag. 248 , tom. IX, fig. 12, 13, 14), mon microscope, sur1e- 
quel je crois pouvoir me fier absolument, me fait voir cette chose 
d’une manière entièrement différente. Le point précisément dont 
il est question ici, la ligne double de prolongements verruciformes 
rentrants, ne saurait être reconnue par moi; et la ligne b de la 
figure 12, qui, certes, est trop fortement dessinée , doit être con- 
sidérée comme une illusion d'optique. Il est en conséquence bien 
difficile d’admettre que ces replis de membranes cellulaires, qui, 
lors même qu’ils existent , ne laissent pas que de s’offrir sous cer- 
taines restrictions, se présentent, lors de la formation des cloisons 
dans les végétaux plus élevés, d'autant plus que, autant que je 
sache, aucun phytotomiste n’a jamais cherché à leur attribuer 
cette signification. 

Une importance bien plus grande s'attache à la question de 
savoir si la cloison qui apparaît dans les cellules qui se multi- 
plient est originairement simple ou double; car c’est de la solu- 
tion de cette question que dépend surtout la manière de se former 
des cellules, ainsi que le mode d'explication de l'accroissement 
en général. Ces recherches sont des plus difficiles, et la solution 
de cette question touche en ce moment encore presque à l’impos- 
sible. Cette solution ne saurait guère être obtenue, lorsqu’on 
choisit pour ses recherches des masses de tissu cellulaire ; ces 
masses étant par elles-mêmes trop peu transparentes, et la super- 
position des cellules rendant plus ou moins obscurs les contours 
de chaque cellule prise en particulier. L'emploi du scalpel ne ren- 
dra la difliculté que plus grande, par suite des déchirements et 
des écrasements qu’il détermine. Nous aurons donc plus de 
chances de succès en choisissant des plantes qui sont composées 
de cellules isolées, superposées ou juxtaposées, comme ceci a lieu 
dans un grand nombre d’Algues , de Champignons , etc. , et, sur 


DES ENTRE-NOEUDS. 205 
des plantes plus parfaites, dans leurs premiers commencements , 
et dans les parties qui ne sont formées que de cellules horizontales 
ou filiformes : tels sont l’épiderme et les prolongements pileux, 
les poils radiculaires , etc. Ces parties ont , en effet, depuis long- 
temps servi à ces sortes de recherches ; mais, malgré toutes les 
peines que les anatomistes se sont données, elles n’ont fourni que 
des résultats plus ou moins douteux. Je dois reconnaître que , si 
la plupart des observateurs se trouvent d'accord sur ce qu’ils ont 
vu, on rencontre les plus grandes divergences dans l’interpréta- 
tion. Je me plais à reconnaitre que tout ce que Nægeli (Linnæa , 
tom. XVI, pag. 137, tab. Q) dit de la formation des Stomates 
sur plusieurs plantes monocotylédonées est parfaitement juste ; 
mais je suis loin d'accepter ses explications , et je puis dire de 
ses observations ce qu'il a dit des miennes : « Les faits sont vrais, 
mais les conclusions qui en ont été tirées ne sont pas logiquement 
nécessaires. » A1? 

M. Nægeli a, selon moi, examiné le point en litige mieux que 
tous les autres ; il suffira donc, pour défendre ma théorie, d’exa- 
miner et de réfuter la doctrine de ce travail. Il considère le nu- 
cléus cellulaire comme étant absolument (?) d’une influence mé- 
diate sur la naissance de nouvelles cellules ; sous ce rapport, je 
partage entièrement son avis. Il dit, en outre, que le nucléus se 
résout ; que bientôt après 1l s’en forme deux nouveaux, et que c'est 
autour de ces derniers que se forment les premières traces de la 


. membrane des jeunes cellules; qu’en outre les nucléus de ces 


dernières disparaissent de nouveau, et que la résorption de la 
membrane de la cellule-mère s’opère presque simultanément, 
pour démontrer que la lame membraneuse, qui se présente comme 
une cloison simple, n’est pas effectivement simple, mais qu’elle se 
compose de deux lames. Nægeli cite l’observation que voici : 
« Lorsque des cellules, dans lesquelles une telle cloison vient de 
se former, sont mises en contact avec l’eau, celle-ci y pénètre par 
suite d’endosmose, et détermine , du moins sur les bords, un 
isolement des deux cellules. » | 

C’est sur cette observation défectueuse que Nægeli fonde la 
conclusion que la cloison doit être double , et il représente ceci 


206 UNGER. — SUR L ACCROISSEMENT 

par des figures {{. e., tab. 9, fig. 23, 24, 25) qui rendent la chose 
évidente , et qui peuvent sans doute être considérées comme con- 
cluantes, lorsqu'on n’examine pas la chose d’une manière suffi- 
sante. 

Il est évident que des figures , telles que figures 24, 30, qui re- 
présentent dans une seule cellule deux autres à anneaux rentrant 
l’un dans l’autre, ou sont faites sous un grossissement trop faible, 
ou la partie la plus élevée, ainsi que la plus basse, se trouve 
simultanément sous le foyer du microscope , ou bien elles ne sont 
point représentées en face , mais:vues un peu de côté. Mais lors- 
qu’on examine en face une cellule avec la cloison, comme, par 
exemple , celle de la figure 23, on ne pourra, même après que 
l’endosmose se sera faite, décider avec certitude si la cloison, 
qui se présente comme une ligne simple , est composée d’une seule 
membrane, ou bien de deux membranes adjacentes, parce qu'on 
ne saurait assurer que l’interstice plus clair qui se forme entre 
le contenu granuleux et la cellule primitive est rempli d’eau ou 
ne l’est pas. 

Comme ce point est d’une importance majeure dans la théorie 
de la formation des cellules, j’ai fait tous les eflorts pour acquérir 
de la certitude à cet égard , et, après de nombreux et vainsefforts, 
j'ai réussi à obtenir les résultats suivants , que Je considère comme 
absolument concluants. ' 

J'ai choisi pour mes recherches de jeunes poils à peine nés es 
feuilles les plus jeunes du Syringa vulgaris , telles que les offrent 
les bourgeons de cet arbuste aux mois de novembre et de dé- 
cembre. La figure 8, a,b, offre deux de ces poils réunis à l’épi- 
derme eten plein accroissement, ce que je crois pouvoir admettre 
par suite de la présence d’autres poils entremèêlés à ceux-là , et 
dont les uns sont plus petits, les autres bien plus grands. Ces poils 
offraient trois ou quatre cloisons, dont les inférieures se dessi- 
naient plus nettement , tandis que les supérieures , qui n’étaient 
qu’au moment de leur formation , étaient à peine reconnaissables 
vues du dehors. Toutes les loges contenaient une substance très 
fine, mais dense et granuleuse , qui enveloppait les nucléus cellu- 
laires existant au centre de chaque loge , au point qu’on avait de 


DES ENTRE- NOŒUDS. 207 
la peine à distinguer ces derniers. Le contact de l’eau n’y pro- 
duisit point de changement, du moins pendant quelque temps ; 
il me fut donc impossible de confirmer ou d’infirmer par cette 
voie la théorie de Nægeli. Je songeai en conséquence à déter- 
miner par l’influence d'agents chimiques une condensation et une 
concentration du contenu finement granuleux , pour pouvoir exa- 
miner avec plus de soin les cloisons contiguës à la paroi extérieure 
du poil. Des acides minéraux délayés produisirent bientôt le ré- 
sultat désiré ; mais je reconnus le plus nettement toute l’orga- 
nisation intérieure, en ajoutant à la préparation légèrement hu- 
mectée une très petite quantité d’alcali caustique, qui, se dissolvant 
peu à peu, teignit en un jaune plus ou moins clair la membrane 
des cellules, ainsi que leur contenu. Maintenant encore je ne 
remarquai pas la moindre trace d’une condensation , qui s’effectua 
cependant aussitôt que j'y fis tomber lentement une goutte de 
dissolution aqueuse d'iode ; c’est alors que, sous le microscope, 
je pus voir se former insensiblement la conglomération du con- 
tenu granuleux , et, par suite, un éloignement des parois cellu-, 
laires. La substance granuleuse y devint plus grossière, plus 
foncée, et les nucléus cellulaires se présentèrent de plus en plus 
nettement sous la forme de globules opaques entourés d’une aréole 
claire; mais la cloison se montre en même temps comme une 
membrane simple, extrêmement tendre, et partant d’une base 
épaissie. Ce que Nægeli a considéré comme des membranes des 
cellules individualisées fut reconnu maintenant comme la limita- 
tion du contenu granuleuxæ. Il était impossible que toute trace de 
cette formation de cloisons eût échappé à un observateur aussi 
habile ; et en effet, nous le voyons parler, dans la description de 
la formation des glandes poreuses épidermales de lAllium cepa , 
d’un petit tubercule (/, c., pag. 239, fig. 25), et admettre comme 
vraisemblable que ce tubercule se dirige comme une arête sail- 
lante tout autour de la paroi de la cellule. Mais en le considérant 
comme un espace intercellulaire entre les deux glandes poreuses 
épidermales de la cellule-mère , et en le comparant à une orga- 
nisation analogue des cellules-mères spéciales dans les cellules- 
mères des grains polliniques , il est de nouveau tombé dans une 


208 UNGER. —— SUR L'ACCROISSEMENT 
grave erreur , que je crois avoir expliquée ailleurs. (Bericht uber 
die 21te Fersammlang der Naturforscher and Aerzte.) 

Il résulte donc de ces recherches que , à moins qu’on ne veuille 
faire de cette question une simple logomachie, les cloisons des 
cellules qui se multiplient doivent , dans tous les cas , être consi- 
dérées comme originairement simples, et que, par conséquent, 
dans le plus grand nombre des cas où il se fait un accroissement 
des masses du tissu cellulaire, elle a lieu non seulement par une 
formation cellulaire intra-utriculaire , mais aussi mérismatique. 
et qu'il ne saurait par conséquent y être question ni de cellules- 
mères ni de leur dissolution. La manière dont se développe suc- 
cessivement, dans la cloison originairement simple, uñe couche 
double qui, par la suite du développement, se sépare soit en partie, 
soit en entier, est bien moins difficile à comprendre, et il sera 
plus aisé de faire accorder à cet égard les opinions des auteurs. 

Pour la véritable intelligence de la formation des cloisons , je 
crois devoir rappeler encore que ce n'est pas là un phénomène 

«qui ne rentre pas, bien que sous une autre forme , dans ceux 
de l’accroissement des cellules, et que par conséquent il n’est pas 
aussi singulier qu’on pourrait être porté à le croire. 

On sait que la cellule, surtout quand elle est parvenue au terme 
de son accroissement , voit ses parois devenir plus épaisses : ceci 
a lieu par le dépôt de la substance membraneuse sur la face inté- 
rieure, et généralement sous la forme d’une couche membraneuse 
presque non interrompue, et, dans d’autres cas, sous la forme 
d’une expansion réticulaire ou même fasciée. Il n’y a qu’un pas 
de cette forme à l’annulaire , et lorsque ce changement s’étend 
plus loin encore, comme dans diverses Cactées , la cloison disci- 
forme , le premier échelon d’une cloison complète, se trouve déja 
formée. C’est donc ainsi que ce mode de multiplication des cel- 
lules, auquel je donne le nom de mérismatique , trouve évidem- 
ment son analogue à certaines époques de la formation des parois 
cellulaires ; il est donc hors de doute qu'il faut le rapporter au 
type de l’accroissement cellulaire , comme, en général, la multi- 
plication n’est qu’un accroissement continué. 

Pour en revenir au sujet que nous avons pris comme point de 


DES ENTRE-NOEUDS. 209 
départ , il est maintenant plus que vraisemblable que la multipli- 
cation des cellules, au sommet aussi bien que dans les entre- 
nœuds des tiges du Campelia Zanonia, a lieu par la forma- 
tion de cloisons, sur lesquelles, à ce qu’il paraît, les nucléus 
cellulaires n’exerceraient pas toujours une influence même mé- 
diate ; comme ils manquent généralement , ils devraient, dans 
le cas où ils auraient une influence quelconque sur la formation 
cellulaire, ne se résoudre qu'après la naissance des cloisons. Le 
fait que la division des cellules s'opère presque exclusivement 
dans le sens du diamètre transversal est une confirmation du 
mode d’accroissement des entre-nœuds, qui se fait particulière- 
ment dans le sens de la longueur. Nous réservons pour des re- 
cherches ultérieures l'examen de la question de savoir si, lorsque 
quelques cloisons offrent une direction oblique , il y a production 
de rangées nouvelles s’intercalant entre les autres. Toujours est- 
il que ce dernier cas ne se présente que rarement, et se trouve 
parfaitement en rapport avec l'accroissement bien moins grand 
que les entre-nœuds offrent dans le sens de la largeur. 


EXPLICATION DES FIGURES (Pzrancue 15). 


Fig. 1. Sommet d’une pousse du Campelia Zanonia, fortement grossi.— a, som- 
met; b.b, parties d'organes appendiculaires ; c.d, entre-nœud dernier ou supé- 
rieur ; e, Cellule large du nœud. 

Fig. 2. Deux rangées de cellules de l’avant-dernier entre-nœud. 

: Fig. 3. Deux rangées de cellules du troisième et dernier entre-nœud. *** Cloi- 
sons tendres et tout nouvellement formées dans les cellules. 

Fig. 4. Groupe de cellules de l'extrême sommet, plus fortement grossi encore, 
pour faire mieux distinguer les cloisons tendres d'avec les parois cellulaires 
primitives. 

Fig. 5. Morceau d'une feuille coupée transversalement à la base, dans le sens de 
l'épaisseur. 

Fig. 6. Cellule très fortement grossie, avec un nucléus cellulaire. 

Fig. 7. Morceau du Zygnema condensatum. 

Fig. 8. Partie de la surface d’une jeune feuille prise dans le bourgeon du Syringa 
vulgaris, avec les jeunes poils qui s’y trouvent attachés. La moitié supérieure 
se trouve modifiée par l’action de l’alcali caustique et de la teinture d'iode, 


3’ série. Bor. T. IV. {Octobre 1845.) à 14 


210 HARTENG. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


RECHERCHES MICROM ÉTRIQUES 
SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PARTIES ÉLÉMENTAIRES 


DE LA TIGE ANNUELLE DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES ; 


Par M. G. HARTING, 


Professeur à l’Université d’'Utrecht. 


Depuis longtemps le mode d’accroissement de la tige a fait le 
but des recherches des botanistes les plus distingués. Dans ces 
derniers temps surtout, ce sujet a attiré de nouveau l'attention 
des maîtres de la science. Beaucoup de détails, fruits d’observa- 
tions assidues et nombreuses, et présentant toutes les garanties 
désirables d’exactitude, ont été publiés, et cependant :l faut 
avouer que, malgré cette accumulation de faits, la science 
ne possède pas encore de données assez positives pour permettre 
de porter un jugement décisif et désormais irrévocable. 

On sait que, sur un sujet d’une si haute importance pour toute 
la physiologie végétale, des opinions diamétralement opposées 
sont admises et soutenues. 

Quelles peuvent être les causes de cette différence d’opinions, 
quand il s’agit pourtant d'une question qui semble pouvoir être 
résolue par une observation fidèle et exacte de ce qui se passe 
véritablement dans la nature ? 

Je crois qu’au moins une de ces causes doit être cherchée dans 
les observations elles-mêmes, qu’on allègue à lappui de chaque 
opinion particulière. Plusieurs des faits observés admettent plus 
d’une interprétation , selon le différent point de vue d’où la ques- 
tion est examinée. 

Cependant, si des observations sont concluantes, elles doivent 
nécessairement n'admettre qu'une seule interprétation , sans que 
le point de vue d’où l'observateur examine la question puisse 
exercer la moindre influence. 

Lorsqu'il s’agit de décrire ou même de dessiner ce que l’on 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES, 211 
croit voir, rien n’est plus facile que de se tromper, et l’esprit 
préoccupé peut conclure d’après de fausses apparences. 

Il en est autrement quand les résultats des observations sont 
exprimés en nombres. Peser et mesurer, voilà les deux moyens 
les plus sûrs pour en arriver à la certitude scientifique : aussi les 
progrès énormes que toutes les sciences physiques et naturelles 
ont faits depuis un demi-siècle sont, sans aucun doute, dus pour 
la majeure partie à cette conviction toujours croissante , que par- 
tout où le sujet s’y prête, 1l faut tâcher de parvenir à des résultats 
numériques. 

C'est aussi cette conviction qui m'a fait entrer dans une autre 
voie que celle qui a été suivie jusqu'ici. Cette voie est longue, 
mais elle me semble devoir nécessairement conduire à connaître 
quelque jour la vérité. 

Je me propose d'étudier, par une suite de déterminations mi- 
crométriques , le mode d’accroissement des différents tissus qui 
font partie de la tige. Quand une fois on sera parvenu, par l’ana- 
lyse , à connaître l’état de ces tissus et des parties élémentaires 
qui les composent à toutes les époques de la vie de la tige, il 
sera facile de se former ensuite par la synthèse l’image véritable 
de l’accroissement de la tige entière. 

Dans ce Mémoire, je me borne à l’étude de la tige annuelle, ou 
du jet annuel des plantes dicotylédonées. Le nombre des plantes 
qui ont servi à cet examen est petit ; peut-être paraîtra-t-il même 


trop petit pour justifier les conclusions générales que j’en ai tirées. 


Mais on ne perdra pas de vue que des recherches pareilles coû- 
tent beaucoup de temps, vu le grand nombre de mesures et de 
calculs qu’elles nécessitent, pour arriver à des résultats quelque 
peu exacts : aussi le nombre des mesures exécutées sur les cinq 
plantes étudiées monte à plus de quatre mille, qui ont servi à cal- 
culer environ six cents moyennes. 

Avant de passer aux résultats des observations, je dois dire 
quelques mots, en général , sur la valeur des déterminations mi- 
crométriques, et en particulier sur la méthode que j'ai suivie ici. 

On sait que la micrométrie est aussi ancienne que l’usage du 
microscope. Au commencement des recherches microscopiques, 


219 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


on tächait d'évaluer la grandeur des objets en comparant leur 
diamètre à celui d’autres petits objets connus, afin de donner 
ainsi quelque idée de l’énorme petitesse des objets encore visibles 
au moyen de cet instrument. C'était alors l’enfance de l’étude 
microscopique, et l’on jouait avec des nombres. Mais, même au- 
jourd'hui que les procédés micrométriques sont parvenus à un 
haut degré de perfection, l'intérêt scientifique des déterminations 
micrométriques n’est pas encore aussi généralement reconnu qu'il 
mérite de l'être. II y a même des observateurs qui ont coutume 
de considérer la grandeur des objets microscopiques comme tel- 
lement indéterminée, qu’ils conseillent, afin d'éviter le grand 
nombre de chiffres des fractions décimales, de se servir toujours 
de fractions ordinaires avec 1 comme numérateur. Je crois que 
ceci ne mérite pas d’être imité. La grandeur des objets organisés 
varie , en effet, mais toujours entre certaines limites; et la 
moyenne d’un nombre suflisant de mesures fait connaître leur 
grandeur définie véritable. 

Pour que les déterminations micrométriques soient profitébles à à 
la science , soit en faisant connaître l’état différent où se trouvent 
les organes et leurs parties constituantes pendant les diverses 
phases de l’évolution, soit comme moyen de comparaison entre 
les mêmes parties d'animaux ou de plantes d'espèce diflérente , il 
est absolument nécessaire qu'elles soient aussi exactes, c’est-à-dire 
aussi vraies que possible. 

Cependant, quoique jamais l'exactitude scientifique ne doive 
être sacrifñiée, il faut avouer que les fractions décimales , à cause 
de leurs zéros, sont peu propres à présenter la grandeur des ob- 
jets d’une manière aisée et facile à l'imagination. C’est par 
cette raison que j'ai adopté, pour exprimer les mesures micromé- 
triques , 0,001 de millimètre comme unité. Il me semblait aussi 
désirable que cette unité microscopique portàtun signe particulier , 
puisque maintenant le mètre est mdiqué par m, le millimètre par. 
mm, 0,001 millim. peut être désigné par m mm (micro- milh- 
mètre). 

Les différents moyens dont les observateurs se servent aujour- 
d'hui pour prendre la mesure des objets microscopiques sont 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 215 
connus du lecteur. Leur exactitude n’est pas la même pour tous. 
Les micromètres à vis doivent, sans contredit, être comptés 
parmi les meilleurs, pourvu qu’ils soient bien construits. J’en aï 
un à ma disposition, appartenant à un microscope de Dollond, 
dont j'ai trouvé chaque division répondant à 0,000055 millim. 
(environ 1/19000 de millim.). En prenant, à un grossissement 
linéaire de 530 fois, 20 différentes mesures à l’aide de ce micro- 
mètre, et en employant un micromètre de verre de Chevalier pour 
objet , la plus grande différence entre les mesures fut d’un peu 
plus que 3 divisions du micromètre, ce qui revient à environ 
1/600 de millim. Voilà cependant une exactitude atteinte par très 
peu de micromètres à vis. Ceux dont un autre microscope con- 
struit par Amici (dont, au reste, la partie optique est excellente) 
se trouve pourvu, sont complétement hors d’état de servir, les 
divisions répondant tantôt à 41/1100, tantôt à 1/700 de millim. 
Mais aussi les meilleurs micromètres à vis ne résistent pas bien 
longtemps à un usage continuel, puisque la vis s’use lentement. 
Il faut donc la faire remplacer de temps à autre, ce qui est diifi- 
cile et coûteux. 

L'usage des micromètres à vis présente encore un autre incon- 
véuient qui est très grave, quand il s’agit de faire un grand 
nombre de déterminations micrométriques, savoir , le temps qui 
est nécessaire à bien ajuster l’objet, à tourner la vis, et à lire en- 
suite le nombre des divisions parcourues, Surtout quand il faut 
prendre des mesures de grands diamètres, comme il arrivait sou- 
vent dans les recherches qui font le sujet de ce Mémoire, cet in- 
convénient devient presque insurmontable. 

J'ai décrit dans le Bulletin des sciences physiques et natu- 
relles de! Neerlande, 1839 , un microscope solaire, portatif , 
l’aide duquel des déterminations microscopiques très exactes 
(à 1/5000 millim. près) peuvent être exécutées , et qui a l’avan- 
tage que les déterminations peuvent être faites avec une grande 
célérité. Les seuls inconvénients de cette méthode sont qu’il faut 
se servir de la lumière du soleil pour éclairer les objets, et qu’elle 
n'est applicable qu'au microscope à lentilles simples. 

J'ai donc préféré, pour le but que je m'étais proposé, une 


21h HARTING. -— SUR LE DÉVELOPPEMENT 


autre méthode, qui, entre toutes , est la plus propre à donner, 
dans un certain espace de temps, le plus grand nombre de me- 
sures, savoir, la méthode dite de la double vue , après m'être 
assuré auparavant que cette méthode possède, en effet, toute 
l’éexactitude désirable. 

Les divers grossissements ont auparavant été établis avec beau- 
coup de soin à l’aide d’une camera lucida, pour une distance 
focale de 21 centimètres, un micromètre à verre de Chevalier , 
divisé en centièmes et cinq-centièmes parties de millimètre, ser- 
vant pour objet de mesure. | 

Pour prendre les mesures, j'ai fait construire un compas 
double , dont les deux pointes opposées à celles qui servent à 
mesurer l’image de l’objet ont une distance cinq fois plus grande 
que celles-ci. Il est donc très facile d'exécuter, au moyen de ce 
compas, une mesure directe, qui est correcte au moins jusqu’à 
0,1 de millim. 

Parmi un très grand nombre de mesures prises ainsi à un gros- 
sissement de cinq cent trente fois, l’objet étant 0,1 millim. tracé 
sur verre, les mesures extrêmes offraient une différence moindre 
que 111500 de millim. Si le diamètre de l’objet n’excédait pas 
0,01 millim., la différence des mesures n’excédait pas 1\3000 de 
millim. Comme maintenant toutes les déterminations contenues 
dans les tables sont les moyennes d’au moins cinq mesures par- 
ticulières , je crois être en droit de conclure que tous les diamètres 
qui ne surpassent pas 0,1 millim. (100 mm m) peuvent être consi- 
dérés comme parfaitement exacts, autant que leur exactitude 
dépend de la méthode employée , et non pas du nombre des me- 
sures. 

Si le diamètre de l’objet mesuré est plus grand, la détermina- 
tion perd un peu de son exactitude. C’est ce que la méthode de 
la double vue a toutefois de commun avec toutes les autres mé- 
thodes micrométriques : car aussitôt qu’on est forcé de faire la 
mesure à un grossissement plus faible , pour pouvoir faire entrer 
les limites de l’objet dans celles du champ de vision, l'erreur 
probable doit nécessairement s’accroître dans le même rapport 
que le grossissement employé s’affaiblit. 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES, 245 


Ainsi, en mesurant à un grossissement de 100 diamètres un 
objet de À millim. en diamètre , les mesures offriront déjà des 
différences montant jusqu’à 1300 de millim. A des grossisse- 
ments plus faibles encore , cette différence devient naturellement 
de plus en plus grande. On est même forcé de renoncer tout-à- 
fait à l'emploi du microscope , si le diamètre excède une certaine 
limite, puisqu’alors le champ de vision, même au plus faible 
grossissement , ne suffit plus pour embrasser toute l’étendue du 
diamètre. Ce fut le cas ici pour toutes les mesures excédant 
k millim. ; celles-ci ont donc dû être déterminées au seul moyen 
du compas , dont j'ai donné la description plus haut. 

Il résulte donc de là que les déterminations des plus grands 
diamètres sont les seules ‘dans lesquelles aient pu s’introduire des 
erreurs dues à la méthode adoptée. 

Mais il existe une autre source d'erreurs plus importante, née 
de la nature même des objets mesurés, savoir , leur diamètre 
très variable. 11 n’est pas rare que la largeur d’une couche sur 
une même coupe horizontale se trouve être deux ou même trois 
fois aussi grande à un endroit qu’à l’autre , et il en est de même 
des cellules qui composent ces couches. Je me suis eflorcé 
d'obvier à cet inconvénient, à mesure que l'inégalité était 
plus grande , par un nombre aussi plus grand de mesures ; mais 
malgré cela, plusieurs des déterminations ne peuvent être consi- 
dérées que comme exprimant approximativement la véritable 


grandeur moyenne. 


On ne saurait donc s’attendre à ce que les résultats des cal- 
culs fondés sur les nombres trouvés possèdent une exactitude 
mathématique ; mais pourtant on aura l'occasion de s’aper- 
cevoir qu’à mesure que ces moyennes sont combinées pour trou- 
ver de nouvelles moyennes, les résultats deviennent de plus en 
plus rigoureux. 

J’exposerai encore brièvement les idées fondamentales qui 
m'ont guidé dans ces recherches. 

Un bourgeon d’une plante dicotylodonée peut être considéré 
comme étant composé d’une série de mérithalles non développés ; 
quand la tige se forme , c’est.le mérithalle le plus près de la base 


216 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


du bourgeon , celui dont les feuilles occupent la couche extérieure, 
qui se développe le premier. Ensuite vient celui qui est situé im- 
médiatement au-dessus du premier , et dont les feuilles occupent 
le second rang , et ainsi de suite, un mérithalle après l’autre. 
Chacun de ces mérithalles possède donc son propre développe- 
ment, sa vie propre , indépendante , au moins jusqu’à un certain 
degré, de la vie de la tige entière. . 

C’est ce qui est encore prouvé par le développement isa 
des mérithalles. Chaque tige, croissant en longueur , se compose 
d’une série de mérithalles soudés bout à bout; chacun de ces 
mérithalles est à une époque diverse de son évolution. Un examen 
superficiel montre que les plus jeunes mérithalles <euls (au 
nombre de trois à sept, selon la nature de la plante ) croissent 
en longueur. En examinant avec plus d’exactitude, on trouve 
que la part que chacun de ces mérithalles prend à l'allongement 
universel de la tige diffère ; que cette part est d’autant moindre 
que le mérithalle se trouve plus rapproché du bourgeon , c’est- 
à-dire à mesure qu'il est plus Jeune. Mais l’évolution de nou- 
veaux mérithalles continue toujours , et les mérithalles plus jeunes 
passent successivement à l'état des plus âgés. La question dé 
l’accroissement de la tige est donc la même que la question de 
accroissement particulier de chaque mérithalle. 11 faut donc 
étudier les mérithalles aux différentes époques de leur vie, et ces 
époques, nous les trouvons réunies sur la même tige. 

Le principe fondamental , la base-sur laquelle reposent toutes 
les recherches ultérieures, mais dont ces recherches elles-mêmes 
prouveront rigoureusement la vérité, peut être concu en ces 
termes : 

Une tige ou un jet annuel d’une plante dicotylédonée doit étre 
considéré comme composé d’une réunion d'individus (mérithalles) 
d'âge différent, mais d’une structure anatomique primitive iden- 
tique , de sorte que le plus jeune individu n’est qu'une répétition 
du plus âgé, et que par conséquent on a le droit de conclure d’un 
examen des différents mérithalles composant la méme tige, aux 


changements que subit chaque mérithalle aux époques diférentes de 
sa vie. 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 917 


L'étude des changements que subissent les parties élémentaires 
pendant l'accroissement consiste ainsi en une étude successive de 
l’état de ces parties dans les différents mérithalles de la même tige. 

Cette étude, si elle était complète, devrait commencer à la 
première origine des mérithalles, au sommet du bourgeon. Je 
dois cependant prévenir le lecteur que les difficultés inhérentes 
à la méthode elle-même m'ont obligé à me borner , pour la ma- 
jorité des mesures , à la période plus avancée , savoir , celle où 
les mérithalles ont déjà quitté le bourgeon, et où la formation de la 
tige proprement dite commence; mais, même alors, les mesures ne 
peuvent pas toujours être convenablement prises sur toutes les 
parties élémentaires. C’est surtout dans les plus jeunes mérithalles 
que l’on rencontre des difficultés qui rendent souvent impos- 
sibles des mesures d’une exactitude suffisante ; et ce ne sont pour- 
tant que des déterminations qui offrent des garanties égales 
d’exactitude dont on peut se servir pour les calculs. On trouve de 
plus dans chaque plante l’un ou l’autre des tissus élémentaires qui 
n'est pas assez neltement limité, ou dont les parties constituantes 
ont des formes trop irrégulières pour se prêter aux mesures; 
dans des cas pareils cependant, les mesures exécutées sur d’autres 
plantes doivent ordinairement remplir la lacune. On verra encore 
que, quant au développement longitudinal , ce ne sont que les 
cellules de la moelle, du parenchyme cortical et de l’épiderme , 
dont le mode d’accroissement en longueur a pu être déterminé 
avecune certitude complète, parce que les cellules fibreuses fai- 
sant partie de la couche vasculaire et du liber ont un diamètre 
transversal trop petit pour qu’on puisse toujours être assuré que 
ce sont les véritables extrémités d’une seule cellule fibreuse , et 
non pas celles qui appartiennent à une couche sous-jacente, qui 
se présentent à la vue. 

On trouvera donc dans les séries des déterminations micro- 
métriques plusieurs lacunes, mais on pourra néanmoins se con- 
vaincre que les résultats généraux qui en sont tirés reposent sur 
des bases parfaitement solides, quoique je sois bien loin de croire 
que ces résultats sont déjà assez complets pour résoudre entière- 
ment la question de l'accroissement de la tige annuelle. 


218 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Pour faciliter la lecture de ce qui va suivre, je dois encore faire 
remarquer, en anticipant sur les résultats, que l’accroissement de 
la tige annuelle se fait en trois directions , savoir : 4° la direction 
du diamètre ou du rayon (direction radiale) ; 2° celle de la circon- 
férence (direction périphérique) ; et 3° celle de l’axe longitudinal 
(direction longitudinale). Les éléments constituants de l’accrois- 
sement sont: 4° la production ou la multiplication des cellules ; 
2° leur dilatation ; et 3° l’épaississement des parois. On a donc ainsi 
une multiplication , une dilatation, et un épaississement radial, 
périphérique et longitudinal. De même, toutes les cellules pos- 
sèdent un diamètre radial , périphérique et longitudinal , et c’est 
le rapport mutuel de ces trois diamètres qui détermine la forme 
des cellules. Les mêmes diamètres se rencontrent aussi dans les 
couches; mais alors le diamètre longitudinal coïncide avec celui 
du mérithalle , et le diamètre périphérique est égal à la circonfé- 
rence entière de la couche. 


TILIA PARVIFOLIA. 


Pour apprendre le nombre des mérithalles qui produisent l’allonge- 
ment des jets de cette plante, et pour voir en même temps de quelle 
manière l'allongement s'opère dans chaque mérithalle, les mesures sui- 
vantes furent exécutées. 


A 
MÉRITHALLES. FÉPRARRNE ALLONGEMENT 
TT | 
au 20 mai. au 23 mai. des mérithailes. 
Nes, À Lonm 4, amm (gun 

2 51 54 0 
va 78 78 0 
4 95 | 93 0 
5 99 | 100 1 
6 95 | 110 15 
ÿ 44% 60 16 
8 25 | 34 9 
9 10 | 14 ñ 

0 3 | 5 2 | 

| | 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 219 


B 
MÉRITHALLES. | Po net ALLONGEM. EE RAR ALLONGEMENT 
au 20 imai. au 25 mai. des mérith. | au 50 mai. des mérith. 
No: Î 34m 3 4m (a 3 4, nm gun 
2 58 D8 0 8 0 
3 75 75 0 79 0 
4 106 108 2 108 0 
5 93 107 14 112 b 
| 6 97 72 15 99 27 
V4 3| 41 10 60 19 
| 8 16 29 6 31 9 
9 Fe 12 6) 18 6 
| 10 » 5 LL » 6 3 


Ces mesures prouvent que, chez le Tilleul, ce sont les six mérithalles 
les plus jeunes qui produisent l’atlongement du jet. Le plus âgé de ces 
mérithalles ne s’allonge encore que très peu, mais le plus grand allon- 
gement a lieu dans les deux mérithalles suivants, tandis que, dans les 
mérithalles plus jeunes , l'accroissement est d'autant moindre que le mé- 
rithalle s’est développé plus tard, 

Il découle de là que l'accroissement en longueur s'accélère avec l’âge 
de chaque mérithalle ; cette accélération paraît avoir lieu dans une pro- 
portion géométrique, ainsi que l'indique surtout l’observation du jet A, 
où les nombres qui mesurent l’allongement individuel des quatre der- 
niers mérithalles forment une progression géométrique dont le coefi- 
cient est à peu près 2. On verra dans la suite quelle est la cause de cette 
accélération. 

Afin de déterminer la proportion dans laquelle les différentes parties 
de chaque mérithalle concourent à l'allongement, je fis des marques sur 
ies cinq derniers mérithalles d’un autre jet, de manière que chaque mé- 
rithalle se trouva divisé en trois portions d’une longueur parfaitement 
égale. Trois mesures prises successivement donnèrent alors les résultats 
suivants ; les longueurs sont exprimées en millimètres. 


| NUMÉROS DES MÉRITHALLES. 


4 | > G 7 


| 
ll 


US | 
( 50 mai a 31 |29,3/29, 3/99, 3 90.7/20, 7,20, 7) 9,6, 9,6| 9,6)3 Ë 3 
31 re  29,5129,5|34 


| 
_—,, 


hum. | 24,5 95,5195, 519,5 19,5 19,515,3 3,313, 3 


| 
VO — (31 51131,5 29,9 129,581 *°24,5/26 127 115 45 5,513,5!3 5 9, 9 


LONG" AU 


990 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


En comparant ces nombres entre eux, on voit que le mérithalle, très 
jeune encore, s’allonge partout également ; mais qu’en devenant plus âgé, 
l'allongement est plus grand vers le sommet qu’au milieu , et au milieu 
plus grand qu'auprès de la base du mérithalle; et qu’enfin, si 
l'allongement parvient à son terme, il a déjà fini auprès de la base, 
tandis qu’il continue encore dans les parties supérieures du mérithalle. 
L'accroissement en longueur cesse donc en dernier, là où se trouve le 
nœud qui constitue la base du mérithalle. plus jeune. 

Les mesures micrométriques , dont les moyennes sont indiquées dans 
le tableau I, sont exécutées sur un jet coupé le 10 mai. Ce jet s'était 
développé du bourgeon terminal (ou plutôt du dernier bourgeon axil- 
laire, d’un jet de l’année précédente ; il avait huit mérithailes développés, 
dont les deux premiers (n° 1 et 2) avaient atteint leur longueur complète ; 
les six autres (n° 3, 8) se trouvaient dans les différentes périodes de l’al- 
longement. 

Je tâcherai de déduire successivement de ces déterminations micro- 
métriques quelques résultats touchant le développement de chacune des 
couches cellulaires dont le jet est composé. 


Moelle. 


La proportion indiquant le rapport entre le diamètre de la couche mé- 
dullaire et celui de chaque mérithalle est pour : 


Nid A Auimilieustt siese stocke db e Nbr Atlrbasetsat rite ent 2 
24. Atlanbase:t aie surrharo2sl Gill nr ONE EE 
3. Auxsommets 41:21 at dhctd7 rude (10 red PER 
k., Ada bases: eme re dns 439 


Il paraît suivre de là que la proportion varie peu dans les plus jeunes 
mérithalles (n°5, 6, 7); que la moelle, dans les n° 3 et 4, occupe une plus 
large place, relativement aux autres couches qui composent le jet, et 
que, dans les mérithalles qui ne s’accroissent plus en longueur (n°* 1. et 2), 
l’espace occupé par la moelle devient proportionnellement de plus en 
plus petit. 

Je dois prévenir pourtant que les résultats obtenus en ce cas ne méri- 
tent pas une confiance absolue, puisque les circonstances dans lesquelles 
les mesures furent prises n'étaient pas exactement les mêmes pour chaque 
mérithalle, ces mesures étant faites tantôt au sommet, tantôt au milieu, 
tantôt à la base du mérithalle, et surtout parce que les coupes faites 


dans le voisinage des nœuds sont peu régulières et les cellules étirées en 
différents sens. 


(1) J'ai négligé de déterminer le diamètre du n° 8 


DES PLANTES. DICOTY LÉDONÉES. 291 


C'est pour éviter ces inconvénients, et pour rendre les déterminations 
micrométriques plus comparables entre elles, que, chezles autres plantes 
qui, plus tard, ont servi à ces recherches, j'ai toujours fait les coupes 
au milieu de chaque mérithalle , au point qui se trouvait également éloi- 
gné de la base et du sommet. Les résultats obtenus ainsi diffèrent, comme 
on le verra dans la suite, un peu de ceux énoncés plus haut. 

En divisant le diamètre transversal de la moelle par le diamètre radial 
des cellules, on trouve pour le nombre de celles-ci contenu dans la direc- 
tion du premier : 


DR A MEnUEU; “2, 4 [23,57 Nn/5. /A-la basé, 2 1. * 478 
PDA 0 AE ST AntiMen "URL SU 
APsoMimelt. 2. 1,1% 2613 AdSSOmMaMEE 4 LE SER 9 pie 
DUPA bases UD Vu 24 6 OUAIS ae LIU He (AT Lee à pi 
Asie er 11,7 288 Au sommet. 4: , 03 
RARE DAS UE T 40000, 96,5 PAA RP DaSeaurEn, . E, Rae 
Abisonmel" " < L:0,., 258 AU SOIN). EST aie 
BEA aebasent ur AI Sa. QE 
|A sommet, *. LL. 10 ur a 


Par le motif déjà cité, on ne peut s'attendre à trouver beaucoup de 
régularité dans cette série; cependant le nombre des cellules qui com- 
posent transversalement la moelle offre trop peu de variations pour ne 
pas autoriser le soupçon, que ce nombre n’augmente pas durant l’ac- 
croissement du jet. Nous verrons plus tard que ce soupçon est pleinement 
confirmé. 

On peut voir dans la table que, dans les mérithalles qui ont atteint le 
terme de leur accroissement en longueur, le diamètre longitudinal des 


_ cellules médullaires est le même à la base et au sommet du mérithalle ; 


mais qu’aussi longtemps que l'allongement du mérithalle s’opère encore, 
les cellules sont d'autant plus courtes qu'elles sont plus rapprochées du 
sommet. | 

En divisant par le diamètre longitudinal des cellules le nombre qui 
indique la longueur de chaque mérithalle, le quotient sera le nombre 
des couches de cellules médullaires contenues dans la direction de l’axe. 
Ces nombres sont pour : 


N° 2 1788 NS OPEL 
3. ‘x "2429 s LE 600 
kr 1112188 SH 250 
5) 1731 


Il est donc évident que le nombre des cellules augmente dans le sens 


229 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


de la longueur pendant l'accroissement du jet; il est de plus évident que, 
dans les trois mérithailes les plus jeunes (n°° 6, 7, £) , l'allongement est 
presque entièrement dû à l'augmentation du nombre des cellules, puis- 
que le diamètre longitudinal de chaque cellule demeure à peu près le 
même, tandis qu'au contraire le nombre des couches cellulaires (en sup- 
posant que tous les mérithalles atteignent la même longueur) devient à 
peu près six fois plus grand. 

Dans le n° 5, dont la longueur est de 45 millim , les cellules possèdent 
la moitié de la longueur qu'elles ont dans le mérithalle n° 2, qui ne s’al- 
longe plus. Par la seule dilatation des cellules , ce mérithalle atteindrait 
donc une longueur de 90 millim. Parmi les mesures précédemment 
indiquées , le plus long mérithalle mesurait 112 millim. Si même le n° 5 
atteignait cette longueur, il faudrait pourtant conclure que son allon- 
gement serait dû, pour la majeure partie, à la seule dilatation indivi- 
duelle des cellules, puisque leur nombre n’augmenterait en ce cas que 
d'environ un cinquième. 

Dans le n° 4, ia longueur moyenne des cellules est de 32mmm; quand 
elles auront atteint une longueur de 45 mm m (la longueur moyenne des 
cellules médullaires du n° 2), le mérithalle sera long de 100 millim. Puis- 
que maintenant peu de mérithalles du Tilleul arrivent à cette longueur, 
il est très probable que, dans le n° 4, la production de cellules nouvelles 
a déjà complétement cessé, ou qu'elle est au moins réduite à son mi- 
nimum. | 

Naturellement ceci est encore plus applicable au n° 3, dont les cellules 
à la base sont déjà arrivées au terme de leur dilatation, et où ce ne 
sont, par conséquent , que les cellules situées vers le sommet qui con- 
tinuent encore à se dilater. 

Quant à la forme déduite de la relation qui existe entre les diamètres 
radial et longitudinal, on trouve les proportions suivantes : 


N° 1. Au milieu. 1: 0,65. N° 5. À base. 10254 
2. À la basè. : … À: 0,40 Au milieu. À : 0:55 
Au sommet. . A : 0,51 Au sommet. . 1: 057 
3. À la base. 1 : 0,60 6. A Ja base. j :"0 44 
Au sommet. . 1: 0,52 1: 10, 1.:.0 45 
4. À la base. À : 0,55 8. Id. V0 

Au sommet. 1 : 0,58 


Cette série semble indiquer quelques légères différences au commen- 
cement et vers la fin de l’accroissement ; cependant, pendant la pé- 
riode du plus fort allongement, le rapport varie assez peu pour en con- 
clure que, généralement , les cellules se dilatent avec une force égale 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 293 


dans les différents sens. La proportion moyenne est de 1 : 0,55, c’est-à- 
dire que les cellules médullaires ont en longueur environ la moitié de 
leur largeur. 

Les canaux gummifères contenus dans la moelle de cette plante se ren- 
contrent déjà dans le mérithalle le plus jeune, Ici leur nombre est encore 
petit; il va sensiblement en augmentant, jusqu’à ce qu’il ait atteint son 
maximum dans le n° 3. Dans le mérithalle suivant , il a déjà beaucoup 
diminué , et dans le plus âgé des mérithalles examinés, on n’en trouve 
plus de traces. L'augmentation a donc lieu dans le temps de la formation 
de nouvelles cellules, quand les parois des cellules ne sont pas assez 
intimement liées ensemble pour que le liquide gommeux ne puisse pas se 
frayer de nouvelles voies, tandis que la diminution de leur nombre et leur 
disparition totale à la fin sont causées par le développement, vers l’in- 
térieur, des faisceaux vasculaires, comme nous le verrons dans la suite. 

Les mesures prises ne fournissent pas la preuve certaine que ces canaux 
se dilatent pendant l'accroissement d’une manière régulière. En tout cas, 
cette dilatation est de peu d'importance, et il paraît que l’espace plus 
grand qu'ils viennent remplir peu à peu dans la moelle, pendant lal- 
longement et la dilatation en largeur du mérithalle, doit être principa- 
lement attribué à leur augmentation en nombre. Je remarque en pas- 
sant que ceci est justement le contraire de ce qui arrive pendant le déve - 
loppement des vaisseaux spiraux {au moins dans les plantes, telles que le 
Tilleul, où il n'existe pas de canal aérien dans la moelle, résul'at de la 
production périphérique de cellules dans les couches environnantes), 
comme le prouveront des observations ultérieures sur une autre plante 
(Aristolochia Sipho), où il me fut possible de les étudier à cet égard. 


Couches des faisceaux vasculaires et du liber. 


Ces deux couches ne sont pas assez bien séparées l’une de l’autre, 
dans les plus jeunes mérithalles de cette plante, pour permettre de les 


mesurer chacune à part. 
En comparant leur diamètre transversal à celui du mérithalle, on 


trouve les rapports suivants : 


Nudiue 1: 5,8 NO 1044 À 11933 Ne98 e0tur4': 40 4 
* Apt 4:6,9 DCE 1:8,8 
p2A0 1:92 bi: Hi£ 1 :9,2 


Ces proportions démontrent qu’aussi longtemps que les mérithalles 
s’allongent encore (n° 3, 7), les couches dont il s’agit ici se dilatent, à 
peu de modifications près, dans le même rapport que les autres couches 


291 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


cellulaires ; mais qu'aussitôt que l'accroissement en longueur est arrivé à 
son terme, et que la lignification commence, ces couches se dilatent beau- 
coup plus que les autres, et occupent bientôt un espace relativement 
beaucoup plus étendu, qui atteint le double de l’espace primitif. 

 Gette dilatation n’est cependant pas accompagnée d’une dilatation équi- 
valente des vaisseaux spiraux , comme le prouvent les proportions sui- 
vantes, qui expriment le rapport entre ce dernier diamètre et celui des 
couches vasculaire et libreuse : 


No 4.4.2, M: 2814 Noiëe 25 1:43,2 .No5  . 14:12 
Das Ph HT Le Le AE UARSS 6, HE 445 


Dans l’état le plus jeune (n° 3,6), on n’aperçoit qu'une légère variation, 
d’où il résulte que les vaisseaux spiraux se dilatent, pendant la période de 
l'allongement , avec une force égale à celle des cellules environnantes , 
ainsi qu’à celle des cellules appartenant aux autres couches, dont 
l’ensemble constitue le jet. L’allongement fini, les vaisseaux ne se dila- 
tent plus; mais la couche qui les contient continue à se dilater. Il faut 
donc que la proportion change ; ce changement, déjà très notable dans le 
n°2, s'est encore accru dans le n° 1. La proportion montre que le volume 
relatif des couches , par rapport au diamètre des vaisseaux, s’est doublé, 
ce qui coincide parfaitement avec la relation existante entre le diamètre 
de ces couches et celui des mérithalles indiqué plus haut. 

La suite de ces observations fera connaître la cause de cette dilatation 
excédante des couches ligneuses. 


Couche parenchymateuse de l'écorce. 


Le nombre moyen des rangées de cellules qui composent cette couche 
est : 


N° de SON r307 NA 1 1M99 938 8 LUNA SO 2084 
1238 SOERNES 6 DU nt Ne 
SAGEM 18 GENE D 


La moyenne des n* 5, 6 et 7 est 3,7; celle des n° 1, 2, 3 et 4, est 
3,6. Ces cellules ne se multiplient pas par conséquent dans la direction 
du rayon. 

Le rapport du diamètre de cette couche à celui du mérithalle est pour 
les 

Norlet NOR. AR hi Jats LAS MENE 
3e etfbieo cdi 20! (Vas Fe 
Geo Gt So fun, eo 4m 


DÉS PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 295 

La différence est assez légère pour conclure que ce rapport pe varie 
pas. 

Comme nous l'avons déjà fait remarquer pour les cellules médullaires, 
on trouve aussi celles du parenchyme cortical, dans les mérithalles qui 
continuent encore à s’allonger, plus courtes vers le sommet qu’auprès de 
la base. 

Le nombre des couches cellulaires composant le parenchyme cortical 
dans la direction de l'axe a été calculé de la même manière que pour les 
couches médullaires. J'ajoute ici pour comparaison le nombre de celles- 


ci déjà indiqué précédemment, ainsi que la longueur moyenne des deux 
espèces de cellules : 


MÉRITE LONGUEUR LONGUEUR MOYENNE NOMBRE DES COUCHES CELLUL. 
des 


ARC le paren- Cl 


THALLES af fi OA 0 D secoen lef FOIDTTÉ 
* | mérithalles. des cellules des cellules dans 
médullaires. corticales. la moelle. chyme cortical. 
millim m mn mm m 

2 78 45 111 1788 700 
3 102 42 84 2499 1244 
4 70 32 53 2188 1321 
5 45 26 38 1731 1198 
6 26 18 35 1444 743 
7 9 15 20 600 480 
8 k 16 17 250 238 


mn NN RE Pen POST - LEA 
EE —_—_— "| 


On voit, au premier abord, que les cellules de l'écorce et celles de a 
moelle ne se développent pas de la même manière. Au commencement 
(n° 8), leur diamètre longitudinal et par conséquent aussi leur nombre 
sont à peu près égaux. Mais les cellules de l'écorce se dilatent beaucoup 
plus vite en ce sens, de sorte qu’elles ont déjà acquis, dans le n° 6, une 
longueur double de celle des cellules médullaires ; leur nombre relatif a 
diminué dans le même rapport. 

On doit conclure de ce qui précède que la dilatation transversale des 
cellules dans les deux couches a lieu avec une force égale ; nous avons vu 
de plus que la forme des cellules médullaires subit peu de variations pen- 
dant l'accroissement en longueur ; il faut donc bien que le contraire ait 
lieu dans les cellules de l'écorce, dont la dilatation longitudinale est 


prépondérante pendant cette période. Le rapport entre les diamètres ra- 
dial et longitudinal est : 


No 41: . 1:0,8 N° 4. 1 
Mio: 48 SordMo0.8 S04Q 274 @ 
di &i Au ,3 6. ! 
3° série. Boy. T. IV. (Octobre 1845.) 


996 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Quoique ces proportions n’offrent pas une grande régularité, il est ce- 
pendant évident qu’au commencement les deux diamètres sont à peu 
près égaux, mais que, vers la fin, c'est-à-dire dans la période où le 
mérithalle croît principalement par la dilatation longitudinale des cel- 
lules, la longueur de celles-ci l'emporte d'environ un tiers sur leur lar- 
geur ; et qu’enfin, lorsque l'allongement est complétement terminé, la 
relation primitive entre les deux diamètres se rétablit par suite de la 
seule dilatation transversale. 


Couche du callenchyme. 


On remarque dans les jets et les tiges annuelles d’un grand nombre de 
Dicotylédonées, immédiatement sous l’épiderme , et entre celui-ci et la 
couche corticale parenchymateuse, une couche composée de quelques 
rangées de cellules, que nous désignerons par le nom de ca/lenchyme , 
mot premièrement adopté par Schleiden. Ces cellules se distinguent de 
celles de l’épiderme et de celles du parenchyme cortical par une forme 
beaucoup plus allongée, et par l’épaississement de leurs parois dans les 
mérithalles plus âgés. 

Le nombre de rangées cellulaires qui constituent cette couche, dans 
le Tilleul, varie dans tous les mérithalles de 4 à 5 ; iln’y a donc point de 
formation de cellules dans la direction radiale , ce qui répond à la plus 
grande épaisseur que les parois acquièrent en ce sens (voy. la table). On 
voit, au contraire, que les côtés de la paroi qui se trouvent dans la di- 
rection de la périphérie s’épaississent beaucoup moins, ce qui coïncide 
avec la propriété que possèdent ces cellules de se multiplier dans le même 
sens. Lorsqu'on calcule la grandeur de la périphérie de chaque méri- 
thalle, et qu'on divise le nombre obtenu par le diamètre périphérique 
des cellules augmenté de l’épaisseur périphérique des parois, on trouve 
les nombres suivants : 


Circonférence Nombre périphérique 
eu millimètres. des cellules du callenchyme. 
No A 13,879 61% 
Do. 13,439 530 
à 10,369 925 
4. 9,828 452 
ÿ. 7,002 363 
6. 4,993 333 
de 4,490 321 


Ces chiffres prouvent que le nombre périphérique des cellules du cal- 
lenchyme s’est à peu près doublé pendant la période observée , et que 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 2927 
cette multiplication continue encore après que la multiplication longitu- 
dinale des cellules médullaires et corticales a déjà totalement cessé. 

Il est impossible en ce cas, à cause de la petitesse de la cavité des cel- 
lules, d'observer avec une certitude suffisante la manière dont se forment 
les nouvelles cellules. Gependant, comme il n’y a dans cette couche aucune 
trace de méats intercellulaires , les cellules nouvelles doivent nécessaire- 
ment se former dans celles qui existent déjà; et en nous appuyant sur l’a 
nalogie des faits que nous exposerons plus bas, il faut conclure que cette 
production a lieu par la formation d’une cloison interne, qui, dans la di- 
rection du rayon, divise la cellule de haut en bas en deux portions. Il est 
encore à remarquer que cette multipiication des cellules a encore lieu 
quand les parois ont déjà acquis une grande épaisseur , et que, par con- 
séquent, il ne saurait ici être question d’une résorption des cellules 
préexistantes. 


IT. 


HUMULUS LÜUPULUS. 


Le 2 juin, une tige de Æ/umulus lupulus mas fut coupée: eile était com- 
. posée de quatorze mérithalles développés, dont les longueurs étaient : 


N°1. Ado athn N°6. --. c23% mul. N° AE. 61 millim. 
2. 249 Hal Re 127 à 25 
5 À 343 BA 1144, 230 LD do 741 
k. 263 Jan ns EU 44. 6 
5. 260 10. . 1457 


Des mesures préalables m’avaient prouvé que les neuf premiers de ces 
mérithalles ne devaient plus s’allonger, mais que les cinq derniers étaient 
encore dans les différentes phases de l'accroissement longitudinal. Les 
six mérithalles les plus jeunes, parmi lesquels le n° 9 ne s’allongeait plus, 
ainsi que le mérithalle n° 5, ont servi aux déterminations micrométriques, 
dont les moyennes sont réunies dans le tableau II. Les mesures ont dû se 
borner à la moelle et l’épiderme, les autres couches n'étant pas assez 
bien limitées dans les jeunes mérithalles pour permettre des détermina- 
tions exactes. Toutes les mesures furent prises sur des coupes faites au 
milieu de chaque mérithalle. 


Moelle. 


La moelle possède un canal central qu’on rencontre sur les coupes 
transversales de tous les mérithalles, excepté le pius jeune, où ce canal 


n'existe pas encore dans la partie supérieure. En faisant là une coupe 


298 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


longitudinale , on aperçoit que ce canal se forme à environ 1 millimètre 
au-dessous du milieu du mérithalle , par suite d'une séparation des cel- 
lules, qui occupent le centre de la moelle ; elles commencent par perdre 
le suc qu’elles contenaient, qui est remplacé par de l'air, après quoi les 
parois de ces cellules se déchirent en lambeaux, dont on voit encore les 
traces pendant un court trajet. 

Le rapport entre le diamètre de la couche médullaire et celui du mé- 


rithalle est pour le : 


N°5. . 1:10,2 Not vécut lé 66,9 N° 43. 4 :18,7 
PAC RE Nora tuttise66 bhsrarcedhts 6360 
RO A ET 


En divisant le diamètre de la moelle par le diamètre radial des cellules, 
on trouve pour le nombre radial de celles-ci : 


NS 1 0 96 20 NP LI "APR NET }2 CODES 
Ai tait | 2 niet Pas: rénrtrtidles à: + RO 
1007" "190 


Ces résultats nous apprennent : 

4° Que la moelle du plus jeune des mérithalles (n° 14), où il n’existe 
pas encore de canal central, est composé du plus grand nombre de ran- 
gées concentriques de cellules ; 

2° Que ce nombre diminue d'un tiers quand le canal se forme; mais 
qu’ensuite , aussi longtemps que persiste l'allongement du mérithalle, ce 
nombre ne subit aucune variation, et que l’espace occupé par la moelle 
augmente, pendant cette période, dans le même rapport que le méri- 
thalle s’épaissit ; 

3° Que l'accroissement longitudinal étant terminé, le nombre des ran- 
gées cellulaires de la moelle commence à diminuer, probablement parce 
que l’affluence des sucs diminuant de plus en plus, les cellules rapprochées 
du centre se remplissent d’air et se dessèchent ensuite. Dans le plus âgé 
des mérithalles examinés (n° 5), leur nombre n’est plus qu'un tiers du 
nombre primitif, ce qui est en rapport avec l’espace relatif plus petit 
occupé par la couche médullaire. 

On voit donc qu’une fois le canal central formé, le nombre des couches 
cellulaires et l’espace relatif qu’elles occupent demeurent les mêmes 
aussi longtemps que le mérithalle s’allonge. Il en est autrement du canal 
aérien : celui-ci augmente non pas seulement en largeur absolue, mais 
aussi en largeur relative, comme le démontrent les proportions suivantes, 
exprimant le rapport qui existe entre le diamètre du canal et celui du 


mérithalle : 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 299 


No, Suns. 4:38, 24 No de ou 2, 25 Ne ab: dsradus2:96 
unnt:. 2,15 A4..::, 4 :2,55 Auto s13, 078 


La largeur relative du canal augmente ainsi peu à peu d’environ un 
tiers; mais cette augmentation cesse aussitôt que l'accroissement longi- 
tudinal est terminé. 

Des recherches ultérieures sur une autre plante (Phytolacca decandra), 
qui possède également un canal central, rendent presque certain qu’on 
doit admettre aussi dans le Æumulus une production périphérique de 
cellules, dans les couches qui constituent la paroi de la tige, comme 
cause de l’origine du canal et de l’excédant de sa largeur pendant la pé- 
riode de l’allongement. 

Le diamètre radial, ainsi que le diamètre longitudinal, ne change pas 
dans les trois mérithalles les plus jeunes (n°° 12, 13, 14). Dans le n° 11 
commence simultanément la dilatation transversale et longitudinale. 

En calculant de la manière déjà indiquée le nombre des couches cel- 
lulaires superposées dans le sens de l’axe de la moelle, on trouve : 


NONSRE 10 1::2204 NOM 18 953 NA Sn CH 260 
En L2)12075 12 A, 481 RTE SMRREE 145 
10. . . 1848 


Ces nombres conduisent aux conclusions suivantes : 

1° En adoptant pour la longueur normale des mérithalles de cette tige 
la longueur moyenne de tous les mérithalles (n°° 1, 9) qui ont cessé de 
s’allonger, savoir, 252 millim., et, pour la longueur normale des cellules, 
la moyenne de celles des mérithalles n° à et 9, savoir, 119 m m m, il ré- 
sulte que , dans le temps que le mérithalle s’allonge de 42 fois , le nombre 
des couches cellulaires devient 18,4 fois, et leur diamètre longitudinal 
2,3 fois plus grand. La part que prend donc la production de cellules à 
l’allongement est justement 8 fois aussi forte que celle de la dilatation 
des cellules. 

2° Dans les trois mérithalles les plus jeunes, dont le n° 14 est arrivé à 
environ 1/40, n° 13 à 1/20, et n° 12 à 1/10 de leur longueur normale pro- 
bable , l'allongement de la moelle a uniquement lieu par la multiplication 
des cellules, sans qu’elles se dilatent sensiblement. 

3° Dans le n° 11, qui possède à peu près 1 /A de la longueur normale, 
l’allongement se fait simultanément au moyen de la multiplication et de 
la dilatation des cellules. 

h° Dans le n° 10, le nombre des cellules égale presque celui qu’elles 
atteignent dans les mérithalles, qui ont fini de croître en longueur. Le 
diamètre longitudinal des cellules est à celui des cellulcs qui ont cessé de 


230 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


se dilater, comme 1 : 1,4. Par la seule dilatation des cellules, ce méri- 
thalle acquerrait donc une longueur de 230 millim. Il faut conclure de 
là qu'ici la production de nouvelles cellules a cessé presque tout-à-fait. 

5° De même, comme. nous l'avons vu pour le Tilleul, on remarque 
aussi, chez le Houblon, que le nombre des couches cellulaires, dans les 
mérithalles successifs , forme une progression géométrique, qui est en- 
core plus prononcée en ce cas-ci, puisque ce sont 5 mérithalles, dont le 
nombre des cellules est chaque fois environ le double de celui du plus 
jeune. 


En adoptant 2 pour coefficient , la progression calculée serait : 


No 10. . . 1840 No pp 460 N° 4#k00720 415 
1j RU 920 Re ras 230 


Il est évident que ces nombres s’approchent de bien près de ceux dé- 
rivés des mesures. 

Ce qui paraît conduire au résultat que chaque cellule se partage en 
deux ; les deux cellules ainsi formées en fournissent quatre, et ainsi de 
suite, et que chaque fois que le nombre des cellules s’est doublé, un 
nouveau mérithalle quitte l’état de bourgeon. 

Parfaitement d'accord avec ce qui précède, les longueurs des trois 
mérithalles les plus jeunes forment aussi une progression géométrique , 
dont 2 est le coefficient. On a vu que ce sont ces mérithalles dans les- 
quels les cellules ne se dilatent pas, mais se multiplient seulement; mais 
aussitôt que la dilatation commence, cette simple relation cesse naturel- 
lement. En divisant les diamètres longitudinaux des cellules des n° 9, 10, 
11 et 12, l’un par l’autre , les quotients sont : 1,41, 1,33 et 1,23, dont la 
différence moyenne est 0,09. La dilatation se fait donc ainsi suivant une 
progression géométrique, mais dont les coefficients paraissent s’augmen- 
ter suivant une progression arithmétique. 

Si l’on compare le diamètre radial et le diamètre longitudinal, on 
trouve les proportions suivantes : 


No 8 . 4:14,76 No MA. . 14:4,78 No 413. . 41:4,78 
9. :. A4:4,70 at 44e 184 . 4:1,70 
410. . 41:1,67 


Elles diffèrent trop peu, pour ne pas admettre que la forme relative 
des cellules médullaires ne subit aucun changement notable pendant le 
développement de la tige ; elles se dilatent donc en tous sens avec une 
force égale. 

Le rapport moyen est 4 : 1,75. En comparant ce rapport avec celui que 
nous avons trouvé pour le Tilleul, on voit que la forme des cellules 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 251 


médullaires du Houblon est presque l'inverse de celle du Tilleul, puis- 
que, dans cette dernière plante, la longueur des cellules médullaires fut 
trouvée environ la moitié de leur diamètre transversal. Il semble très 
probable que cette forme différente est en rapport immédiat avec l’ac- 
croissement beaucoup plus fort de la tige du Houblon. 


Nuclei (cytoblastes) des cellules médullaires. 


Dans le plus jeune des mérithalles {n° 14), on voit sur des coupes 
transversales que la plupart des cellules qui occupent le centre (celles 
par conséquent qui sont destinées à disparaître quand le canal aérien 
sera formé ) sont pourvues de nuclei bien développés, et contenant 
chacun un petit corpuscule. Ils occupent ordinairement le centre de la 
cellule; et, comme on l'observe sur des coupes longitudinales, ils sont 
ordinairement attachés au fond de celle-ci. 

Les cellules qui s’apprecñent plus de la circonférence (ainsi celles qui 
sont destinées à persister et à se multiplier après la formation du canal) 
contiennent çà et là aussi des nuclei, mais d’une figure plus irrégulière, 
plus petits et sans corpuscule interne. 

Dans le mérithalle suivant (n° 13), le nucléus ne se montre pas dans 
toutes les cellules de la moelle ; là où il se trouve, le corpuscule manque 
ordinairement. Plusieurs ont une forme anguleuse ; autour de tous, on 
remarque une matière granuleuse , qu’on distingue aussi dans les cellules 
où le nucléus n’est pas visible. Il n’est pas rare de voir cette matière gra- 
nuleuse former de petits groupes d’une figure plus ou moins arrondie. 

Dans le mérithalle n° 12, presque toutes les cellules de la moelle pos- 
sèdent un nucléus occupant le centre du fond de la cellule, Le corpuscule 
interne manque cependant encore sur la plupart. La matière granuleuse 
se retrouve encore ici. 

Les cellules médullaires du n° 11 contiennent toutes un nucléus par- 
faitement développé, pourvu de son corpuscule; leurs bords sont bien 
tranchés : ils sont beaucoup plus transparents que dans les mérithalles 
plus jeunes. La place qu’ils occupent est la même qu'auparavant. La ma- 
tière granuleuse a beaucoup diminué. 

Dans le n° 10, on ne voit pas dans chaque cellule, mais cependant dans 
la majeure partie d’entre elles, un nucléus bien développé. Plusieurs 
nucléi n'occupent cependant pas le fond de la cellule , mais sont attachés 
à la paroi latérale. 

Les cellules du n° 9 ne contiennent encore qu’un très petit nombre de 
nucléi, tous appliqués aux côtés latéraux des parois. 

Dans les cellules médullaires des mérithalles plus avancés en âge, toute 
trace des nucléi à disparu. 

En résumant les faits que je viens d'exposer , il résulte que, dans les 


232 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


mérithalles n° 14, 13 et 12, où l'accroissement se fait par la seule pro- 
duction de nouvelles cellules, les nucléi sont beaucoup moins développés, 
on pourrait dire moins organisés que dans le n° 14, où les cellules se di- 
latent en même temps. Ce fut ici seulement que j'observai dans chaque 
celluie médullaire un nucléus à bords nettement tranchés, très diaphane, 
pourvu de son corpuscule, et occupant le centre du fond de la cellule. 

Quand la production de nouvelles cellules commence à cesser (n°10), 
le nucléus commence par changer de position, ce qui est probablement 
causé par la dilatation de la cellule dans une direction spéciale , de sorte 
que la partie de la paroi qui d’abord occupait le fond de la cellule se 
trouve transportée vers la face latérale; enfin, quand toute production 
et dilatation des cellules a cessé, les nucléi finissent pas disparaître. 

En divisant la moyenne de la somme des diamètres transversaux et lon-— 
gitudinaux des cellules par le diamètre des nucléi, on obtient les propor- 
tions suivantes, exprimant leur grandeur relative : 


NP SLT PMR OUT NOMP TENTE HET No t300.fe Tas 
40. . #:4,5 FAUNE 28,4 A Lt ACL 


Ces proportions font voir que, dans les quatre mérithalles les plus 
jeunes, où la multiplication des cellules a principalement lieu, le volume 
des nucléi répond assez exactement à celui des cellules ; leur développe- 
ment est donc simultané. Mais aussitôt que la production de nouvelles 
cellules commence à atteindre son terme, et que l’allongement se fait 
surtout par l'allongement individuel des cellules (n° 10), la grandeur re- 
lative des nucléi diminue, quoique leur volume absolu se soit encore aug- 
menté un peu. La différence devient encore plus grande lorsqu'il n’y a 
plus ni multiplication ni dilatation des cellules; il paraît même que, 


dans ce dernier mérithalle, leur grandeur absolue a déjà un peu di- 
minué. 


Corpuscules dans le suc de la tige. 


Le suc, qui, en faisant une coupe transversale des mérithalles, proflue 
en assez grande quantité de la couche du liber (vaisseaux du /atex?), 
contient, outre quelques globules de fécule extrêmement petits, un 
grand nombre de corpuscules ronds, très diapbanes, d’une structure 
granuleuse, et dont quelques uns contiennent un ou deux corpuscules 
plus petits. Ceux-là ont quelque ressemblance avec des nucléi , mais leur 
grand nombre rend très invraisemblable qu'ils soient de cette nature et 
proviennent des cellules coupées : aussi leur diamètre varie-t-il trop, 
savoir, de 5,7 à 46,2 mm m. Les très grands sont cependant rares ; CeUXx- 
là ne contiennent pas de corpuscules plus petits. 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 233 
Leur diamètre moyen, comme on le déduit des mesures et tel qu’il est 
inscrit dans le tableau , présente quelques différences pour les divers mé- 
rithalles : cependant il est difficile de déterminer si cette différence tient à 
l’âge différent des mérithalles, puisque les mesures extrêmes diffèrent 
tant. 
Épiderme. 


La circonférence des mérithalles est : 


009252 N° ,14. …,, 9797 No ,434.,2 10,834 
He. -:16,202 F2... 7,936 Lin. 048495 
10. . 412,908 


Ces nombres, divisés par le diamètre périphérique des cellules de l’é- 
piderme, donnent les nombres de celles-ci contenues dans la périphérie 
de chaque mérithalle : 


DeRESILIE. «18414 NO Ms 20e 104 N° OST UD 7160 
D UES.: 1072 12. .. .Tu81089 A4 90. HUE 938 
AUDE . 1153 


Quoique cette série soit loin d’être régulière, il est pourtant clair que 
ces cellules augmentent en nombre dans la direction périphérique. Le 
nombre observé chez le plus jeune des mérithalles s’est environ doublé 
quand celui-ci est parvenu à l’état du n° 10. Il paraît donc que la multi- 
plication périphérique cesse en même temps que la multiplication des 
cellules médullaires dans le sens de l’axe. 


Accroissement d’un mérithalle du Humulus lupulus privé de ses feuilles au 
sommet. 


J'ai déjà annoncé, dans une occasion précédente (1), que, si l’on 
coupe le bourgeon terminal au sommet du plus jeune mérithalle, celui-ci 
n’en continue pas moins de croître. 

Il m'a paru intéressant d'examiner si l'accroissement des parties élé- 
mentaires d’un tel mérithalle serait conforme à l'accroissement des mêmes 
parties dans les mérithalles qui ont gardé leurs feuilles au sommet. 

A cette fin, je coupai, le 31 mai, les bourgeons terminaux de deux 
tiges de cette plante, immédiatement au-dessous de l'insertion de la 
dernière paire de feuilles, c’est-à-dire de la première paire composant 
le bourgeon. 


(1) Tydschrift voor Natuurlyke Geschiedenis en Physiologie, 1842, p. 7. 


23h HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Le mérithalle terminant alors la tige A avait une longueur-de 45 mill. ; 
celui de la tige B, de 19 millim. 

Le 14 juin, le mérithalle terminal de A avait atteint une pneus de 
1440 millim.; celui de B, de 195 millim. Le dernier fut soumis à l'examen. 

Ce qui fixe immédiatement l'attention, et ce que je crois devoir si- 
gnaler en passant, c'était la direction spirale qu'avait prise ce mérithalle 
pendant l'accroissement. Sur les mérithalles ordinaires du Houblon , on 
aperçoit aussi des tours spiraux, mais dont le nombre s'élève rarement 
à plus d’un ou deux, jamais à plus de quatre. Ici, au contraire, ce 
nombre était de douze. 

Les mesures furent exécutées sur le mérithalle terminal, et en même 
temps sur celui qui se trouvaitimmédiatement au-dessous. Celui-ci, ayant 
conservé ses feuilles au sommet, s'était accru de la manière ordinaire, 
et pouvait ainsi servir de terme de comparaison ; il était long de 233 mill. 
Nous l’indiquerons par le n° 1, l’autre mérithalle par 2. 


1 2 

Diamètre du mérithalle. . . . . … dt se9950mmm 9120mmm 
Diamètre radial de la couche médillaire, SR A 220 

— des cellules médullaires. . . . 48 33 
Diamètre: longitudmal. 44." . "102 165 
Diamètre du canal central. . . . . 101 0M 390 980 
Diamètre radial de la couche ALAN et ligneuse. 303 172 

— des vaisseaux. . . . 1 43 24 

— de la cavité interne des EE Hdoc 9 6 
Diamètre de la paroi de ces cellules. . .  . . . 7 3 


On déduit de ces mesures les proportions suivantes : 
1° Le rapport entre le diamètre de la couche médullaire et celui du 
mérithalle est : 


ND NAS LIT _. UNo 41 te CMS 


2° Le rapport entre le diamètre du canal aérien et celui du mérithalle 
est : 


NO sr ematnls 2 6 No té tin Lit: 88 
3° Le nombre des rangées cellulaires composant la moelle est : 
Noël! Sr 21r6i6 Noï 4 OC MG'E 


L° Le rapport entre le diamètre radial et le diamètre longitudinal des 
cellules médullaires est : 


No TRE Nedaudnv. rodu-19%p8 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 235 


I1 résulte de ces rapports 

1° Que le développement radial de la moelle et de ses cellules est ab- 
solument le même dans les deux mérithalles ; 

2° Que les cellules médullaires du mérithalle dépourvu de feuilles au 
sommet ont acquis une largeur qui surpasse de beaucoup celle des cel- 
Jules de l’autre mérithalle.' 

Cette différence est si grande, qu'il faut bien l’attribuer au manque du 
bourgeon terminal; ici, donc, une plus grande part à l’accroissement 
longitudinal est dû à la dilatation des cellules en cette direction. En sup- 
posant que les cellules de la moelle aient, avant l’enlèvement du bour- 
geon terminal, la même longueur que celles qui se trouvent dans le 
n° 12 de la tige précédemment examinée, savoir, 52m m : alors leur 
diamètre longitudinal s’est plus que triplé, tandis qu’en des circonstances 
ordinaires , il se serait tout au plus doublé. Cependant le nombre des 
cellules s’est aussi considérablement accru. En adoptant 52 mmm pour la 
longueur des cellules, lors de l’enlèvement du bourgeon , le nombre des 
couches cellulaires dans le sens de l’axe aurait été alors 365. Ce nombre 
était devenu 1180, lors de l’examen du mérithalle ; il s’est donc aussi 
plus que triplé. 

Les parois des cellules ligneuses ont, chez le n° 2, déjà acquis une 
épaisseur qui est la moitié du diamètre de la cavité interne des cellules. 
Cependant ces parois sont, dans les mérithalles encore très jeunes, si 
minces qu'on peut pour cette raison à peine distinguer les cellules. 

En résumé, donc, ni la reproduction des cellules, ni leur dilatation, ni 
l'épaississement des parois , en un mot aucun des phénomènes dont l’en- 
semble constitue l'accroissement en largeur et en longueur, ne dépen- 
dent, pendant la première période de la vie de la tige, immédiatement 
et nécessairement, de la présence du bourgeon terminal ni des feuilles 
placées au sommet du mérithalle. 

Si l’on cherche à déterminer les relations de la couche vasculaire et 


ligneuse , on trouve que le diamètre de cette couche est à celui du méri- 
thalle : 


DEN: 1 1:1238 NOR Tr 0 597 


Cette couche occupe donc, dans le plus jeune des mérithalles (n° 2), 
un espace relatif beaucoup moins grand que dans le plus âgé des deux. 
La cause de cette différence ne saurait être cherchée dans un plus grand 
diamètre relatif des vaisseaux , celui-ci étant absolument le même dans 
les deux mérithalles, puisqu'on trouve pour le rapport entre le diamètre 
des vaisseaux et celui de la couche qui les contient : 


. :,'V FAMRNRE, D ct INDE Me eu UT 


236 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Elle ne peut non plus être attribuée à un plus grand nombre de cel- 
lules, ou de rangées cellulaires composant la couche ligneuse ; car , en 
divisant le diamètre de celui-ci par le nombre radial des cellules aug- 
menté de l’épaisseur pariétale , les quotients sont : 


Ne or AO Nordic vod0 0 


Mais si l’on compare l’épaisseur des parois cellulaires avec le diamètre 
de leurs cavités internes, on aperçoit immédiatement que celle-là a aug- 
menté, dans le n° 4, beaucoup plus que celui-ci. En calculant ensuite 
l’espace que la cavité des cellules et que leur paroi, chacune à part, 
occupe dans la couche ligneuse , on arrive aux résultats qui suivent. 

Dans le n° 2, le diamètre de la paroi est de 3mmm , par conséquent 
pour le nombre de 19 cellules = 57 mmm. 

En retranchant ce nombre du diamètre de la couche ligneuse, il reste, 
pour les cavités cellulaires réunies, 115 2 m m. 

Dans le n° 1, le diamètre de la paroi est de 7mmm, ce qui fait pour 
49 cellules 133 mm m. Il reste donc pour l’espace des cavités cellulaires 
170 mm m. 

Le rapport entre cet espace occupé par les cavités, comme nous venons 
de le calculer, et le diamètre des mérithalles est : 


A © oh Pda MEL 2 NON 41 - T:11 


Ces proportions démontrent que l’espace relatif occupé par les cavités 
des cellules diffère bien peu dans les deux mérithalles ; de sorte qu’il faut 
conclure que les cavités des cellules ligneuses et celles des cellules à 
parois minces qui constituent les autres couches conservent la même re- 
lation pendant la lignification , c’est-à-dire que toutes ces cavités se di- 
latent d’une manière égale. 

C’est ce qui découle encore immédiatement du rapport entre la somme 
des cavités des cellules ligneuses et le diamètre de la couche médullaire. 
Ce rapport est : 


No 29 :} 1:19 No AOF F 4.144 


La même concordance s’observe pour le rapport entre le diamètre de 
la cavité de chaque cellule ligneuse et celui de chaque cellule médullaire : 


DS Se el 55 NO 1... 2 ant 


Au contraire , le rapport entre l’espace occupé par les po et le dia- 
mètre des mérithalles est : 


No PNEU MESS 7,2 NS 4e ds OT ET 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 237 

On voit que ce rapport est très différent dans les deux mérithalles, et 
explique à lui seul pourquoi la couche ligneuse du n° 1 est relativement 
plus étendue que celle du n° 2, de sorte qu'il faut attribuer au seul épais- 
sissement des parois le volume de plus en plus excédant des couches li- 
gneuses. 

Ilest clair que ceci ne saurait s'expliquer en adoptant, comme on le 
fait ordinairement , que les parois des cellules s’épaississent par une ap- 
position successive de couches secondaires 2nfernes ; mais que cette ex- 
plication devient très simple en présumant que la membrane originale 
interne continue à se dilater d’une manière égale, et que l’épaississement 
a lieu par suite d’une apposition externe de la matière ligneuse ou in- 
crustante. 


TIL. 


ARISTOLOCHIA SIPHO. 


Le jet de cette plante, coupé le 6 juin, était composé de douze méri- 
thalles développés, dont les sept les plus jeunes furent soumis à l'examen. 

Quatre de ceux-ci (n° 6, 7, 8, 9) ne s’allongeaient plus; les trois autres 
(n° 40, 411, 12) n'avaient pas encore atteint ce terme. 


Moelle. 


Pour obtenir le diamètre de la moelle, on détermina la distance 
entre les sommets des faisceaux vasculaires opposés, et puis la distance 
entre les limites opposées de la moelle au côté extérieur des mêmes 
faisceaux. Les moyennes de ces deux diamètres sont consignés dans la 
table III comme diamètre de la moelle. 

Pendant le développement des faisceaux cunéiformes , le rapport entre 


- ces deux diamètres ne demeure pas le même. Dans le mérithalle n° 41, 


le plus jeune de ceux ou les faisceaux vasculaires se montraient bien 
limités, ce rapport est de 1 : 1,25; dans les trois les plus âgés, le rap- 
port moyen est de 14 : 1,56. 

En comparant le diamètre de la moelle, déterminé de la manière dé- 
crite, à celui du mérithalle, on obtient les proportions suivantes : 


Don 01. 0,4 5 2,0 N°91: “A :12,0 La Ladie  MdA v 
QUE 29 : 419 A0 °7/214. 219 À Par M2 ;0 
ON HAE AZ I 


L'espace relatif occupé par la moelle ne subit donc aucune variation 
régulière pendant l'accroissement. Le rapport ne semble même pas 
changer après que l'allongement a fini, et que les faisceaux vasculaires 


238 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


commencent à se développer vers le centre. La cause doit en être cher- 
chée dans l’espace isolé et limité que remplit chaque faisceau, laissant 
libre un espace qui, à mesure que les faisceaux s'étendent vers le centre, 
sert de refuge aux cellules de la moelle. Le diamètre de la moelle 
ayant été déterminé, comme on l’a dit, en mesurant également l’es- 
pace entre les sommets intérieurs des faisceaux et entre les limites de 
la moelle au bord extérieur de ces mêmes faisceaux, il en résulte néces- 
sairement que ce diamètre ne peut subir une diminution relative, corres- 
pondante à la dilatation des faisceaux vers le centre. Ajoutons encore 
qu’une conséquence nécessaire de cette manière de mesurer la moelle 
est que la somme des différentes couches surpasse le diamètre du méri- 
thalle. 

Le diamètre de la moelle divisé par le diamètre radial des cellules 
fait connaître, comme le nombre radial de celles-ci : 


Na taire lb Made . 148 20 N°44. , ;.4Ti 
aies ES de wiend l'A 19. : . 46,6 
Sen à dd des LT 2 


Il est donc permis de conclure que ce nombre ne subit aucune varia- 
tion pendant l'accroissement, et que, par conséquent, chaque céllule. 
en se dilatant conserve le même rapport au diamètre de la moelle et du 
mérithalle entier. Cette dilatation commence déjà dans le plus jeune des 
mérithalles, et, après que le mérithalle à fini de croître en longueur, les 
cellules continuent encore , pendant quelque temps, à se dilater seule- 
ment dans le sens transversal. 

Le nombre des couches cellulaires contenues dans l’axe longitudinal 
de la moelle est : 


Na Gr tul822 No dc ol se48d0outo Not aosistit 46 
Tea nr SE raisons hs chris he 
becs cuir 068 


Parmi les quatre mérithalles qui ne s’allongent plus, le n° 7 surpasse 
par sa longueur de beaucoup les autres mérithalles; cette longueur 
ne dépend aucunement d’une longueur plus grande des cellules, mais 
uniquement de leur nombre. Dans les autres mérithalles (n° 6,8, 9), ce 
nombre ainsi que la longueur ne diffère pas beaucoup. Les nombres 
des couches cellulaires contenues dans les quatre mérithalles les plus 
jeunes montrent les traces d’une progression géométrique au coefficient 2 : 
cependant cette progression n’est pas aussi clairement prononcée que 
dans la plante précédente. 

La part à l'allongement de l'axe, due à la production de cellules nou- 


ve 


| 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 239 
velles , surpasse aussi en ce cas la part due à l'allongement individuel des 
cellules. En adoptant, comme longueur normale probable du mérithalle, 
la moyenne de celle des quatre mérithalles les plus âgés , l’on trouve que 
le plus jeune des mérithalles, en acquérant une longueur 34 fois plus 
grande , augmente le nombre des cellules 11 fois, tandis que leur lon- 
gueur devient 3,1 fois plus considérable. La dilatation est donc à la 
multiplication des cellules comme 1 : 3,5. 

Le rapport entre les diamètres transversaux et longitudinaux est : 


Nov 6. . 1:1,18 No 9... 4:14,32 Ne! lbs bros 8 
atean hd 410 Most hi.43 49% ,..4:1,14% 
Sn  1:"1,20 


Ces proportions indiquent qu’en général la forme des cellules change 
peu ; mais que, pendant la période de l'allongement, la dilatation en 
longueur surpasse celle en largeur. Cependant l'allongement terminé, le 
rapport primitif se rétablit, puisqu'alors le diamètre transversal augmente 
encore perdant un certain temps. 


Couche des faisceaux vasculaires. 


Le nombre des faisceaux vasculaires est absolument le même dans tous 
les mérithalles , du plus jeune jusqu’au plus âgé ; il est toujours de 40. 

Ces faisceaux n’augmentent donc pas en nombre pendant la période 
observée. 

En calculant le rapport entre ie diamètre de cette couche et celui des 
mérithalles, on trouve : 


No 6. . 1::9,8 No 8 . 4:43,6 N°40. . 4:47, 
Robe nc d4,0 Qétre Pis L3:4 14. . 4:47,9 


Dans le plus jeune des mérithalles (n° 12), les faisceaux vasculaires 
n'étaient pas assez bien limités pour permettre d’en prendre la mesure ; 
dans les autres, l’espace relatif occupé par la couche vasculaire s’agran- 
dit de plus en plus. On n’observe dans les mérithalles les plus jeunes 
(n° 10, 11) qu’une très légère différence ; mais aussitôt que l’allonge- 
ment vient d'atteindre son terme (n° 9), cette différence devient très sen- 
sible , de sorte que, dans le plus âgé des mérithalles (n° 6), l’espace re- 
latif occupé par la couche vasculaire est presque le double de celui qu’il 
occupe dans le mérithalle le plus jeune. 

Il paraît, en confrontant la table, que le nombre des vaisseaux que 
contiennent les faisceaux des mérithalles âgés surpasse un peu celui de 
ceux qui sont encore très jeunes. Cependant je pis plutôt devoir at- 


240 MARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


tribuer cette très légère différence à l’énumération plus difficile, et par 
conséquent incertaine , à mesure que le mérithalle est moins avancé en 
âge. Il est plus que vraisemblable que, çà et là, quelques uns des vais- 
seaux les plus petits me sont échappés. 

Le diamètre des vaisseaux s'agrandit au contraire considérablement : 
celui des vaisseaux qui occupent la partie extérieure des faisceaux aug- 
mente de 1 à 5; celui des vaisseaux placés vers le centre double; l’aug- 
mentation moyenne est 4,2 fois. Il résulte de là que le diamètre des vais- 
seaux s’augmente plus que celui des cellules médullaires; cette dilatation 
n’a pas lieu pendant la période de l’allongement, mais après que celle-ci 
est arrivée à son terme, c’est-à-dire lorsque s'opère la plus forte dila- 
tation de la couche vasculaire entière. 

Le rapport entre le diamètre des vaisseaux et celui de cette couche est 


se CM ere AE Nes À l No 10... At 
| lie. ER 1e: 


A l'exception des deux mérithalles les plus âgés, la proportion ne varie 
donc pas d’une manière évidente. On en doit conclure que, pendant l’al- 
longement , et encore pendant un court espace de temps après que celle- 
ci vient d’être terminée, la dilatation des vaisseaux répond exactement au 
développement de la couche. Mais quand la lignification des cellules, 
qui, avec les vaisseaux, entrent dans la composition des faisceaux vascu- 
laires , a atteint un certain degré, le faisceau entier a acquis un dévelop- 
pement qui ne peut plus uniquement être expliqué par la continuation 
de la dilatation des vaisseaux, mais qui doit être attribué à l’épaississe- 
ment des parois des cellules fibreuses. Dans ce cas-ci, cependant, il n’était 
pas possible de déterminer avec une exactitude suffisante la part que 
prenait l’épaississement des parois à la dilatation générale de la couche, 
puisque les cellules se trouvaient trop irrégulièrement distribuées pour 
évaluer leur nombre. 


Couche cellulaire entre La couche vasculaire et celle du liber. 


Il se trouve au bord extérieur de chaque faisceau vasculaire un groupe 
de cellules allongées à parois minces. Chaque groupe est séparé de son voi- 
sin par un parenchyme à cellules courtes, une continuation de la moelle 
(rayons médullaires futurs). Ces deux espèces de celiules ne se distin- 
guent pourtant pas assez fortement sur des coupes longitudinales, pour 
déterminer leur longueur avec exactitude. 

Le rapport entre le diamètre radial de la couche dont il s’agit ici et le 
diamètre du mérithalle est : 

N°.,6., craint di No48:. past d5140,9 N° 40. . 141:10,1 
sat NES, id Dhnocol): 947 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. J1 
Le diamètre de cette couche ne subit donc aucune variation notable 


pendant la période observée : aussi le nombre radial des cellules qui 
composent cette couche ne varie-t-il pas d’une manière sensible. Il est : 


Er 95 Ne ME 0 SP nn) 
D 10.2 CRAN +: 


o 1 9,0 


Les cellules se dilatent donc d’une manière proportionnelle à l’aug- 
mentation en largeur du mérithalle, tout-à-fait comme le font les cellules 
qui composent la moelle. 


Couche du liber. 


Le rapport entre le diamètre de cette couche et celui du mérithalle 
change pendant l'accroissement. On trouve pour les différents mérithalles 
les proportions suivantes : 


2 1 : 16,0 NOUS: RS 007 NC A0 2 D: 20 
De 1: 17,7 JD. the 17,0 | mr 2 


Elles dénotent que la couche du liber occupe un espace relatif plus 
grand dans les mérithalles déjà avancés en âge ; cette couche se dilate 
donc d’une manière plus considérable que la moelle et la couche dont 
nous venons de parler. 

En comparant entre elles les mesures de la cavité des cellules fibreuses 
qui composent le liber dans les différents mérithalles, on voit aisément 
que celle-ci augmente principalement en diamètre dans les mérithalles 
les plus jeunes {n°° 10 et 11). Dans les mérithalles plus âgés, cette aug- 
mentation est si légère qu'elle est à peine sensible. 

Le contraire a lieu pour l’épaississement des parois ; celles ci ne com- 
_ mencent à acquérir un diamètre plus considérable qu'après que l'allon- 
gement du mérithalle est terminé (n° 8, 7, 6), de sorte que, dans le 
plus âgé des mérithalles , l'épaisseur de la paroi de ces cellules est 8 fois 
aussi grande que dans le mérithalle le plus jeune. 

Pour trouver le nombre moyen des rangées cellulaires qui composent 
cette couche , le diamètre radial de celui-ci fut divisé par somme des dia- 
mètres de la cavité et de la paroï. Les quotients sont : 


Mougiee | 01 119;8 NMEDOUNS. 9 4 Nbañone 4x 411950 
SuaLir, 2: da “OP ARTIT 111 bar shit 950 


Le nombre des cellules n’augmente donc pas dans la direction radiale. 

Puisque maintenant l'augmentation des cellules, n'ayant pas lieu, ne 

contribue en rien à la dilatation excédante du liber , et puisque la cavité 
3° série. Bor. T. IV. (Octobre 1845.) 4 16 


242 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 

des cellules ne se rétrécit pas pendant l’épaississement des parois, on peut 
déjà présumer d'avance que l’espace plus étendu que remplit le liber 
dans le mérithalle , à mesure que celui-ci avance en âge, est dû à cet 
épaississement même, et que cet épaississement ne saurait avoir lieu à 


l’intérieur des parois cellulaires. 
Pour examiner cette question de plus près, j’ai calculé quelle serait 
l'étendue de la couche du liber, si l’on ne tenait aucun compte de l’épais- 


seur des parois ; elle serait alors : 


No 6. 100 LOMME INe 8 O1, + LS 2 7er, NOTONS NME 
De M5 Que, AUS de PS, 63 


En divisant par ces nombres le diamètre de chaque mérithalle, les 
proportions suivantes indiquent l’espace relatif occupé par les cavités 
réunies des cellules du liber : 


Noé Ten No 8.  4:934 © No 10. O1 pna07 
alle de er : SRE DO: 11. à 4:99,7 


La différence qu’on observe entre ces nombres n'indique aucune pro- 
gression régulière, et en prenant la moyenne pour les trois mérithalles les 
plus âgés (n° 6, 7, 8), on trouve : 1 : 21,8, tandis que le rapport moyen 
pour les trois autres (n° 9, 10, 11) est de 1 : 21,7. 

Les proportions qui indiquent le rapport du diamètre des cavités 
réunies au diamètre de la moelle sont : 


No 6 ‘. 4:402 No 8 . 1:41, No 40. . 4: 9,9 
Tan 14 DU E QUO Ait 400 11. . 1:10,5 


La moyenne pour les n° 6, 7 et 8, est 1 : 10,9; celle pour les n°9, 


10, 41, est 1 : 10,4. 
Enfin, les rapports entre le diamètre de la cavité de chaque cellule du 


liber et celui des cellules médullaires sont : 


NouGr'uE Hire Nov Srnire copier Not/:0 cr die de 
ue 1e: re UORE ES HA TRE 5 


Les rapports moyens sont, pour les trois premiers, 1 : 5,7, et, pour 
les trois derniers, 1 : 5,4. 

On voit donc que les différences sont trop légères pour n'être pas attri- 
buées aux défauts de l'observation ; de sorte qu’il est permis de conclure 
que les cavités des cellules fibreuses du liber se dilatent absolument de 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 243 
la même manière et avec la même force que celles des cellules à parois 
minces, et que, par conséquent, la dilatation excédante de toute la 
couche du liber doit être expliquée par le dépôt de la matière incru- 
stante à l'extérieur des parois primitives. 

Pour découvrir si les cellules du liber se multiplient pendant l’accrois- 
sement , dans le sens de la périphérie, on calcula les rapports entre le 
diamètre périphérique de la cavité de ces cellules et le diamètre’ de 
chaque mérithalle. 


Nom”. 1 : 154 NS PT RO No 410. . 14:169 
4,6 AG tuer bb dd Ml: 0 1459 


Ces proportions n'annoncent aucune multiplication périphérique des 
cellules du liber , depuis l’époque où se trouvait le mérithalle 1° 44. Le 
plus jeune des mérithalles ne permettait pas de prendre des mesures 
exactes de ces cellules. 

Ces proportions sont calculées sans tenir compte de l’épaisseur des 
parois , qui cependant subissent, dans la direction périphérique , le même 
épaississement que dans la direction radiale. Il découle de là : 

1° Que l’épaississement des parois en cette direction ne saurait non 
plus avoir lieu à l’intérieur des cellules, parce que la cavité augmente 
dans le même rapport que celle des celluies à parois minces ; 

2 Que, si l’épaississement se fait à l'extérieur de chaque cellule, la 
couche du liber doit nécessairement s'étendre dans la direction périphé- 
rique, beaucoup plus fortement que le ferait une couche simplement 
composée de cellules à parois minces Le résultat doit donc être que le 
liber tend de plus en plus à élargir le cylindre qu'il forme dans la tige, 
en comprimant la couche corticale parenchymateuse immédiatement ad- 


. jacente : c’est ce qui arrive aussi en effet. 


Le cercle décrit par la rangée interne des cellules du liber a, dans le 
mérithalle n° 10, un diamètre de 1,467 m mm. Son rapport au diamètre 
du mérithalle est donc 1 : 1,53. 

Si le même rapport existait dans le mérithalle n° 6, ce cercle devrait 
avoir là un diamètre de 2,020 mm m. 11 est cependant de 3,403 mmm, 
et le rapport est devenu 1 : 1,29. 

Ainsi, le diamètre relatif de ce cercle a grandi pendant la période où 
a eu lieu l’épaississement des parois, et cet excédant de la dilatation ne 
saurait être attribué qu’à cet épaississement lui-même, c’est-à-dire qu’il 
faut admettre que la matière ligneuse ou incrustante se dépose alentour 
des cellules , en éloignant entre elles les parois primitives, et que la ca- 
vité se dilate simplement en suivant les mêmes lois que celle des autres 
cellules. 


2 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Couche corticale parenchymateuse. 


Le parenchyme cortical touche dans cette plante immédiatement à 
l’épiderme. 
Le rapport de son diamètre radial au diamètre du méri halle est : 


No:6, «7 04:15:8 NUS 120 12 No, 4072 
g MON mr De RS A4 2: AM 


Quoiqu'il n’existe pas une grande régularité dans la progression , il est 
cependant assez évident que l’espace relatif rempli par cette couche di- 
minue pendant l'accroissement, et qu’ainsi il arrive ici le contraire de ce 
que nous venons de remarquer pour les couches vasculaires et fibreuses. 

D'après ce que nous avons dit touchant l'extension de plus en plus 
excédante de la couche du liber , on pouvait déjà s'attendre à cette dimi- 
nution du diamètre relatif de la couche corticale. 

Le nombre des rangées cellulaires qui la composent est : 


Noir, su Ne. ue el 0 N° 410. . …: 6,6 
ur. Lion à D. autullan fé A volt ii 


On trouve pour les trois mérithalles les plus âgés la moyenne de 6,9, 
pour les trois les plus jeunes de 6,8. 

Le rapport du diamètre périphérique des cellules corticales qui bor- 
dent le liber au diamètre du mérithalle est : 


N°. 6 RE N°8 dun 1co disoôif NedO, 81 ui 
TU, ose 9. totté nd ie Ms os. 12908 


On peut donc en conclure que ces cellules ne se multiplient pas dans 
la direction périphérique. 

Au commencement , le diamètre radial et le diamètre périphérique 
sont à peu près égaux. Dans la suite, le dernier l'emporte de plus en 
plus, ce qui ne pouvait être autrement à cause de la compression exercée 
par la couche du liber qui s’étend vers la circonférence. 

Quant aux cellules de cette couche qui se trouvent immédiatement 
sous l’épiderme, leur figure est trop irrégulière pour qu’on puisse 
déduire avec certitude du rapport de leur diamètre périphérique , tel 
qu'il est consigné dans la table, au diamètre du mérithalle, si leur nombre 
augmente ou non en celte direction. Les proportions qui expriment ce 
rapport Sont : 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 245 


Ne Gitonstdr4 74 OR RTE Tr No 40. tout: 460 
Lnsstz 154 duinien alt 481 Me ot 443 


On voit que la différence de ces nombres, vu leur irrégularité, ne 
suflit pas pour décider la question. En tout cas, cependant, il est clair 
que l’augmentation doit être très légère, et se borner à la première 
époque de l'accroissement. 

Le nombre des couches cellulaires horizontales qui composent le pa- 
renchyme cortical monte à : 


ART . 3260 NS + usant NOR a 570 
| M0! 0... 24030 1109 45h 97019 00 RAD 08 180 
Ahpats) 2190 


En admettant que la moyenne de la somme des couches contenues 
dans les quatre mérithalles les plus âgés, 3318 , soit le nombre normal 
probable qui se développera dans le plus jeune des mérithalles, n° 12, le 
calcul montre que, dans un mérithalle, tandis que la longueur augmente 
de 34 fois, le nombre des cellules s'accroît seulement de 18 fois, et que 
leur longueur s'élève de 14 à 1,8. La part due à Ia dilatation est donc 
relativement à la part qui revient à la multiplication , comme 1 : 10. 

J'ai fait remarquer que les nombres des couches cellulaires de la 
moelle des trois mérithalles, qui sont encore dans la période de l’ailon- 
gement , forment une progression géométrique au coefficient 2. Les 
nombres des couches cellulaires de l'écorce indiquent également une telle 
progression, mais dont le coefficient est 3,3. La progression calculée 
serait : 


PR : . 1960 :Neatalls den Soon Nono mIgootifse 


Ilest difficile de déterminer quelle relation existe entre ce coefficient 3,3 
el la multiplication des cellules : ainsi, il ne résulte pas nécessairement du 
rapport géométrique existant entre les nombres des couches contenues 
dans des mérithalles d'âge différent, que la production de cellules s’opère 
selon le même rapport. Il paraît plus vraisemblable , d’après ce que nous 
Savons touchant la manière dont les cellules se reproduisent, qu’une cei- 
lule en produit 2, ces deux 4. etc., de sorte que le chiffre 2 serait le 
coefficient constant de la progression des multiplicateurs. En admettant que 
les cellules du n° 12 se multiplient 8 X 2 — 16 fois , leur nombre sera 
monté à 2880, ce qui ne diffère pas beaucoup du nombre que nous avons 
trouvé dans les mérithalles où la production de cellules nouvelles à 
cessé. 


216 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Cependant il se pourrait aussi que les cellules ne se multipliassent pas 
toutes.également, et que ce soit là l’origine du chiffre 3,3, qui peut- 
être serait 2 X 2 ou 4, si la production se faisait en même temps, et 
avec une rapidité égale dans toutes les cellules qui composent le paren- 
chyme cortical. 

Le rapport du diamètre transversal (la moyenne des diamètres radial 
et périphérique) au diamètre longitudinal est : 


No 6. . . "A :4,7 No Qt - À : 1,9 N° MD. 2: : A : 2,1 
; D: fu : pre troi)100 BE 
SLA Pan 


Il paraît donc qu'à l’état très jeune des cellules corticales , la longueur 
dépasse plus la largeur qu’à une époque plus avancée; cependant le 
rapport se fixe bientôt : la moyenne pour les six mérithalles les plus âgés 
_est 4 ::4,9. 

Si l’on compare le développement du parenchyme cortical à celui de 
la moelle, on remarque qu’au commencement {n° 12) les cellules des deux 
couches possèdent à peu près la même longueur, mais que les cellules 
corticales des mérithalles qui ont terminé l’accroissement en longueur 
n’ont que la moitié du diamètre longitudinal des cellules médullaires. Le 
nombre de celles-là a, au contraire, augmenté de 18 fois; le nombre de 
celles-ci seulement de 11 fois. 

Il se passe donc dans l’Aristolochia Sipho justement le contraire de ce 
que nous avons observé chez le Tilleul, où ce sont les cellules corticales 
qui l’emportent par leur dilatation, et les cellules médullaires qui l’em- 
portent par la multiplication, 


Epiderme. 


La circonférence moyenne des mérithalles est : 


No 6... . 9703"mm No 9, . . S5AñmmmnNOo 41. . . 449Ommm 
gs. 0 10... us :.,. 0002 1%. 14 8008 
di Le 0 


En divisant ces nombres par le diamètre périphérique des cellules épi- 
dermiques, on trouve pour leur nombre périphérique : 


Nobigen!t SL »11lLét4 N°9 . . 8570 No 11. . . 449 
; LOPSTNNNER ST ROLE 20b 10627 12. . . 306 
8. . . 621 


Ce nombre se double donc pendant la période de l'observation ; mais 
cette multiplication est déjà complète lorsque le mérithalle a atteint Ja 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 27 


moitié de sa longueur probable (n° 10) : au-delà de ce terme, c’est par la 
seule dilatation des cellules que l’épiderme croît dans cette direction. Dans 
les deux mérithalles les plus jeunes (n° 41 et 12), au contraire, c’est par 
la seule multiplication que l'accroissement périphérique se fait, parce 
que le diamètre des cellules ne varie pas pendant cette époque. 

Le diamètre longitudinal des cellules épidermiques augmente environ 
de 3 fois, quand la longueur du mérithalle augmente de 34 fois. Il existe 
donc, entre la part due à l’allongement individuel des cellules et celle 
qui revient à la multiplication, le même rapport qui a été observé pour 
les cellules de la moelle. 

Ce diamètre ne subit aussi aucune variation notable chez les deux mé- 
rithalles les plus jeunes ; l’'épiderme n’augmente donc en longueur dans 
cette période que par la production de cellules nouvelles, laquelle, chez 
le n° 10, est accompagnée d’un allongement sensible. 

La forme de ces cellules est modifiée pendant l'accroissement, ainsi 
que le démontre le rapport du diamètre périphérique au diamètre lon- 
gitudinal. 


Nu6. -. L'49 Na 9: . A : 1,6 NA HI on12 l1:11059 
: CAPPSI EN 07 10: Help lus 12 .  1:0,8 
me . 1:1,8 


Pour les quatre mérithalles qui ne croissent plus en longueur, le rap- 
port moyen est de 1 : 1,6, c’est-à-dire que le diamètre longitudinal re- 
latif est le double de celui du n° 12, ce qui s'accorde parfaitement avec 
l'observation, que le nombre périphérique de ces cellules s’est doublé 
pendant le même espace de temps. 


IV. 


PHYTOLACCA DECANDRA. 


Quoique la tige de cette plante, à cause de l'inégalité de ses mérithalles 
et de l’irrégularité de sa forme , parût peu propre à prendre des mesures 
exactes, son examen se recommande cependant à plusieurs égards. 

Sur les plantes jusqu'ici examinées , les mérithalles croissent beaucoup 
plus en longueur qu’en largeur. La tige de cette plante, au contraire, 
acquiert une épaisseur très considérable, et il se forme en même temps 
un large canal central partagé en lacunes par des cloisons nombreuses. 
J'ai donc cherché à obvier autant que possible aux inconvénients indiqués 
en multipliant le nombre des mesures d’où sont déduites les moyennes 
enregistrées dans le tableau IV. 

La tige de cette plante fut coupée le 26 juin ; elle portait douze méri- 
thalles, Du centre du bourgeon terminal sortait une grappe encore très 


218 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


jeune. Les mesures micrométriques furent exécutées sur les dix mérithaïltes 
les plus jeunes. Un examen préalable avait prouvé que les trois les plus 
âgés (n° 3, 4, 5) ne croissaient plus en longueur; tandis que les sept 
autres (n* 6, 7, 8, 9, 40,11 et 12) s’allongeaient encore. 


Moelle. 


Dans les deux mérithalles très jeunes , n‘ 11 et 12, qui concourent en- 
core à la formation du bourgeon terminal, la moelle se trouve toute rem- 
plie de suc ; on n’observe encore là aucune trace d’un canal. Un peu plus 
bas, dans le n° 10, on voit sur la coupe transversale un petit point blan- 
châtre au centre de la moelle; cette couleur blanche est produite par l'air 
contenu dans les cellules, qui a remplacé le suc. La quantité de cellules 
contenant de l’air augmente à mesure que la coupe est faite plus bas, 
jusqu’à ce qu’au ne 9 on rencontre les preniières traces de la formation 
de lacunes aériennes séparées les unes des autres par des cloisons : ces 
lacunes s’élargissent de plus en plus vers les parties inférieures de la 
tige. Dans le n° 8, la distance moyenne des cloisons est déjà de 
3,16 millim. ; dans le n° 7, elle est de 4,75 millim.; dans le n° 6, de 
5,2 millim. ; dans le n° 5, de 5 millim.; et dans le n 4, de 4,8 millim. 
Dans le n° 3, le plus âgé des mérithalles soumis à l'examen, la plupart 
de ces cloisons ont disparu. 

Calculons d’abord le diamètre du canal central, qui est en même temps. 
celui des cloisons, en doublant la somme des diamètres de toutes les 


couches composant la paroi de la tige creuse, et en retranchant le pro- 
duit du diamètre des mérithalles : 


DIAMÈTRE DIAMÈTRE RAPPORT 
MÉRITHALLES. de là paroi du eutre Il 
de la tige. caual central. les deux «liamètres. 
m mm mr mi rn 
Nes 4265 26470 A :06,2 
4 4110 21030 1:5,0 
D 3110 17178 À.:,5,5 
6 3081 13838 À: 4,5 
7 2941 12018 A:4,1 
8 2504 8492 A :3,4 
| 9 2586 5078 1:2,0 
| A0 2512 2926 À :.4,2 
11 2575 (1 » » 
12 1800 ù » | » 


Il résulte de ces mesures que le diamètre relatif du canal s'agrandit très 
considérablement pendant l'accroissement du mérithalle. Nous verrons 
(1-2) Demi-diamètre du mérithalle. 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 2h9 
plus tard que c’est à une multiplication périphérique des cellules qui com- 
posent la paroi de la tige qu'est due cette plus grande dilatation du canal. 
La première conséquence de cette multiplication périphérique est la dis- 
parition du suc au centre de la moelle, et le remplacement de celui-ci par 
de l'air. Les cellules, ainsi remplies d’air, ont perdu la faculté de se re- 
produire ; mais puisque les cellules des couches environnantes continuent 
à en produire de nouvelles et à se dilater en même temps, la consé- 
quence nécessaire est que les couches de cellules remplies d'air doivent 
s'éloigner les unes des autres. Si ces cellules possédaient peu de cohé- 
rence entre elles, leur réunion serait bientôt détruite, et il se formerait 
un canal sans cloisons, comme cela arrive dans le Æumulus lupulus; mais 
les cellules médullaires possédant ici beaucoup de cohérence, elles res- 
tent réunies suivant la direction où la distension agit avec moins de force, 
c'est-à-dire dans la direction transversale, tandis qu'elles s’éloignent 
entre elles, selon la direction longitudinale, où la formation de cel- 
lules nouvelles est plus énergique. 

Il est clair qu'il ne peut pas être question, chez cette plante, d’une com- 
paraison entre l’épaisseur des différentes couches et le diamètre des mé- 
rithalles. C’est uniquement en comparant entre elles les diverses couches 
qui, réunies, composent la paroi de la tige, qu'on peut espérer arriver 
à quelques résultats touchant la manière dont chacune d'elles s’est déve- 
loppée. 

On trouve notés dans la table suivante : 

1° Le rapport du diamètre de la couche médullaire (c'est-à-dire la 
portion de la moelle dont les cellules demeurent remplies de suc), à la 
somme des diamètres de toutes les autres couches, etc. 

2° Le rapport qui existe entre le diamètre radial des cellules médul- 
laires et celui de la couche médullaire. 


DIAMÈTRE MOYEN RAPPORT RAPPORT 
; des couches réunies, du diametre du diamètre radial 
MERITHALLES. à l'exception de la couche médull. des cellules 
de la à celui a celui de la 
couche méduillaire. des autres couches. couche méduliaire. 


m mn 
Nos 3 1595 1:0,59 4: 917 
4 1520 A :0,58 4.550,77 
5 1131 4 : 0,57 A:8,9 
6 1171 1:0,61 4 : 9,0 
7 1041 4 : 0,55 F:10.9 
8 1156 1:0,86 :.9:3 
9 926 1:0,56 A :411,7 
10 | 682 1 : 0,38 1:418,7 
11 977 A: 0,31 4 :22,8 
12 459 1: 0,34 1:23,0 


LA 
l— 


250 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Ces rapports prouvent : 

1° Qu’au commencement, le rapport du diamètre de la moelle à celui 
des autres couches ne varie pas sensiblement (n° 11 et 12). Ce n’est qu’à 
l’époque de la formation du canal central (n° 10) que le diamètre relatif 
de la couche médullaire subit une diminution notable, qui augmente très 
rapidement et atteint déjà son maximum, lorsque les cloisons se sont 
formées (n° 9) (1). 

2° Les conséquences qui découlent du rapport entre le diamètre des 
cellules médullaires et celui de la couche médullaire, sont tout-à-fait d’ac- 
cord avec ces résultats. Dans les deux mérithalles les plus jeunes (n° 11 et 
12), le nombre des rangées cellulaires est encore complet; dans le n° 10, 
ce nombre est diminué d’un tiers; le n° 9 n’en contient plus que la moitié. 
Les six mérithalles les plus âgés possèdent à peu près un nombre égal ; 
la moyenne pour les n° 3, 4, 5 est 9,4, pour les n°* 6, 7, 8, c’est 9,7. En 
cet état donc, le diamètre radial des cellules augmente d’une manière 
qu’on peut considérer comme exactement porportionnelle à la dilata- 
tion de la couche qui les contient et à la dilatation des autres couches 
réunies. | 

3° Le nombre des rangées cellulaires qui composent la couche médui- 
laire ne subissant aucune diminution pendant lélargissement considé- 
rable du canal aérien et des cloisons qui le traversent, il en résulte que 
ces cloisons, une fois entièrement formées, ne s’agrandissent plus par 
de nouvelles additions de cellules médullaires, mais uniquement par la 
distension toujours croissante des cellules dont elles sont primitivement 
composées. Cependant cette distension doit trouver une limite dans la 
cohérence enfin détruite des parois cellulaires, et il faut nécessairement, 
quand le diamètre du canal est parvenu à un certain terme, que les cloi- 
sons se déchirent et disparaissent à la fin; c’est ce qui s’observe, en effet, 
dans le mérithalle le plus âgé. 

Les proportions suivantes démontrent que le rapport du diamètre ra- 


dial au diamètre longitudinal des cellules méduilaires ne varie pas pendant 
l'accroissement : 


Ne 3. 1 :0,30 No 7. . 4:0,927. No 40. . 4:0,31 
4. 1 : 0,30 S:. | 4:085 14. . 4-07 
8. 1: 0,37 où | 44: 0,5% Hoi os re 
6. 1 : 0,32 


(1) Dans le n° 8.le rapport présente une grande anomalie, eu égard aux autres 
nombres ; cependant il faut ajouter que le chiffre de ce rapport mérite peu de con- 
fiance, à cause de la très grande irrégularité de la figure de la tige à cet endroit, 
qui ne permettait aucune mesure exacte. 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 251 


Le rapport moyen des cinq mérithalles les plus âgés est de 1 : 0,316 ; 
celui des cinq les plus jeunes est de 1 : 0,314. 

Il est impossible de déterminer pour cette plante, séparément, la part 
dans l'allongement de la tige qui est due à la dilatation et celle qui doit 
être attribuée à la multiplication des cellules, puisque la longueur des 
mérithalles varie d’une manière très irrégulière. En prenant pour base la 
longueur moyenne des trois mérithalles les plus âgés, on trouve que le 
nombre moyen des couches cellulaires composant la moelle est de 786, 
tandis que le mérithalle le plus jeune n’en contient que 220. Il s’en trouve 
donc dans les premiers 3,6 fois autant qu'ici, et le diamètre des cellules 
s’est étendu de 1 à 4,6. Il est cependant très probable que le douzième 
mérithalle aurait acquis une plus grande longueur que celle qu’on vient 
de lui supposer, puisque les mérithalles développés en dernier s’al- 
longent beaucoup plus que ceux qui sont rapprochés de la base de la 
tige. La moelle du n° 10 contient déjà 1,310 couches cellulaires. 

Il est pourtant certain que l’allongement de la tige résulte, chez cette 
plante, beaucoup plus de l'allongément individuel des cellules que cela 
n’a lieu chez les autres plantes précédemment étudiées. 


Couche des faisceaux vasculaires. 


Cette couche est si inégale et si irrégulière sur les coupes transversales, 
qu'il est très difficile de fixer son diamètre moyen : aussi les nombres 
contenus dans la table ne doivent être considérés que comme approxi- 
matifs. Cependant on peut déduire avec certitude du rapport entre le 
diamètre de cette couche et la somme des diamètres des autres couches, 
qui, à l'exception de la couche médullaire, composent la paroi de la 
tige, que les faisceaux vasculaires se développent radialement dans la 
- même proportion que les autres couches, et aussi que lorsque les méri- 
thalles ont cessé de croître en longueur, la couche vasculaire et fibreuse 
ne se développe pas avec plus de force, comme cela arrive dans les tiges 
ligneuses, ce qui fournit une preuve négative en faveur de l’opinion 
émise ci-dessus, que cette plus forte dilatation des couches lignifiantes 
estseulement causée par l’épaississement des parois des cellules fibreuses. 

Le rapport dont il s’agit ici est : 


N° 3. 1:40 NE 7 D UE ra N° 40. . 14:3,2 
k. 1:3,8 TOR AC OU 1e tte), MERE 
B. 1:3,7 Mu: be 0 CAD ES €: 
6. 1:23 


Le rapport moyen pour les cinq mérithalles les plus âgés est de 1 : 3,6. 


252 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 
Celui des cinq mérithalles les plus jeunes est de 3,7, ce qui fait une dif- 
férence si légère, qu’il est bien permis de la négliger tout-à-fait. 

Le rapport du diamètre des vaisseaux à celui de la couche vascu- 
laire est : | 


OUT No A : 7,6 N° 4.04 Wadi fu 6x2 


N° 3: (| 7 
k. 1:6,5 BAPE ri 2 TA CPE FL 7 
D. 4 :6,2 9 1 : 6,8 412.6 :.Ma425 310 
6. A : 6,9 


Le rapport moyen des cinq mérithalles les plus âgés est de 1 : 6,6; 
celui des cinq autres 1 : 5,9. Cette différence est plus grande; mais 
pas assez pour fournir la preuve positive que, pendant l’accroissement, 
la part due au développement des cellules fibreuses qui entrent dans 
la composition des faisceaux vasculaires, et dont les parois ne se sont 
pas encore lignifiées, augmente, ce qui devrait être, puisque l’espace re- 
latif occupé par les faisceaux demeure le même, comme nous venons de 
le voir. Pour en venir à cette conclusion, qui serait en opposition directe 
avec tout ce que les observations antérieures ont appris, il faudrait 
une plus grande régularité dans ces rapports pour les mérithalles isolés , 
régularité qui est bien loin d’exister : ainsi le rapport du plus âgé d’en- 
tre eux (n°3) est inférieur au rapport moyen trouvé pour les cinq les plus 
jeunes, qui, en même temps, égale celui du mérithalle le plus jeune de 
tous. La seule conséquence certaine qu’on peut tirer du fait, c’est que le 
nombre des vaisseaux n’augmente pas dans la direction du rayon. 

Afin de déterminer si le nombre des vaisseaux augmente dans la direc- 
tion de la périphérie, j'ai cherché à évaluer le nombre de ceux contenus 
dans le cercle vasculaire extérieur. A cette fin, je comptais combien d’ou- 
vertures vasculaires étaient apercevables sur une distance de 2,47 mill. 
(le diamètre du champ de vision a un grossissement linéaire de 77 fois). 
Les nombres moyens sont : 


OR A PC IN nr ner NE 9.4 RAR 
ÉCRAN d… : taie 10. + +, 
D. 0. +. MOD Ds à. HN A4. ,. Lt 


Dans le plus jeune des mérithalles, ce dénombrement ne réussit pas. 

Ayant trouvé alors par le calcul la grandeur de la circonférence du 
cercle vasculaire extérieur , il était facile de déterminer d’après ces 
données le nombre total des vaisseaux compris dans ce cercle. 

Pour les divers mérithalles, j'ai trouvé les nombres suivants : 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 253 


Circonférence du cercle Nombre 

vasculaire extérieur. des vaisseaux sipraux. 
NE) 3 00 Ton 106,132 529 
ET, 20 NT. 88.234 525 
45 QG San dt: 70,964 504 
DDR ME‘. 60,288 549 
j SPA 53,945 022 
A TL 39,578 41 6 
DtBEET, 1 30,074 456 
le K 23,487 380 
ni EH REAT | 14,789 304 


Quoiqu'on ne puisse nier que dans les mérithalles les plus jeunes, 
quelques uns des vaisseaux les plus étroits puissent avoir échappé au dé- 
nombrement, la différence paraît pourtant trop grande pour ne pas ad- 
mettre que, chez cette plante, les mérithalles plus âgés contiennent 
un plus grand nombre périphérique de vaisseaux que les plus jeunes, ce 
qui rend une multiplication en ce sens extrêmement probable. Cette 
multiplication à cependant déjà atteint son maximum, quand le méri- 
thalle est parvenu à l’état où se trouve le n° 7, lequel, en se fondant sur 
les diamètres des cellules médullaires, semble être parvenu à la moitié 
de son épaisseur et de sa longueur probables. 


Couche de cellules allongées. 


Immédiatement à l'extérieur de la couche vasculaire se trouve une 
couche composée, pour la majeure partie, de cellules fibreuses du liber 
à parois minces. Son rapport aux autres couches est : 


No 3. 1 : 5,9 No? D: 9 0 No 40.2, 12:00 
NE ER de sn ic D: 0 NE Cr, ee 
D 2 à: 6 | De 15,7 A à 1 0 
6. 1: 6,2 | s 


Le rapport pour les cinq premiers est 1 : 6,03; pour les cinq derniers 
1 : 6,02. La différence peut donc être considérée comme nulle, ce qui 
démontre, de même que nous l'avons remarqué pour la couche des fais- 
ceaux vasculaires, que, si les cellules fibreuses du liber ne se lignifient 
pas, la couche qui les contient se développe tout-à--fait proportionnelle- 
ment aux autres couches de cellules à parois minces. 


95h HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Parenchyme cortical. 


D’après ce qui précède, on peut déjà présumer que le développement 
du parenchyme cortical et celui des deux couches précédentes suit la 
même proportion. Ce résultat est encore confirmé par la comparaison 
des deux diamètres : | 

Diamètre des couches Diamètre 


vasculaire du 


et du liber.  parenchyme cortical. 


Nc 3 609 640 
4 646 649 

b) 49% 478 
Éastlodrinien 25 941 910 
Verser udertet 489 412 

8 910 900 

ÿ 438 362 

10 321 257 
A4. 229 270 
12 199 198 


Quoiqu'il n'existe aucun rapport constant entre ces nombres (ainsi qu’on 
devait s’y attendre chez cette plante), il est cependant facile de voir que 
les diamètres sont ordinairement à peu près égaux, mais qu’en général la 
couche vasculaire et fibreuse l'emporte par son épaisseur un peu plus 
grande. Les sommes de tous les nombres donnent pour rapport moyen 
entre le diamètre de la couche corticale et la somme des diamètres des 
deux autres couches 427,6 : 451,2 = 1 : 1,055. 

Pour les cinq mérithailes les plus âgés, c’est-à-dire pour ceux qui, 
pour la majeure partie, ont déjà cessé de croître en longueur, et où l’al- 
longement se fait encore presque uniquement par la dilatation des cel- 
lules, ce rapport est de 268,9 : 283,9 — 1 : 1,0558. 

Pour les cinq mérithalles les plus jennes, ainsi que pour ceux qui s’ai- 
longent avec la plus grande force, et qui sont principalement le siége de 
la multiplication des cellules, le même rapport est de 158,7 : 467,3 — 
4: 1,05%48. L'accord est aussi parfait que possible pour les deux pé- 
riodes. | 

Le nombre de rangées cellulaires qui composent le parenchyme cortical 
se trouve noté dans le täbleau: il diffère peu dans les divers mérithalles, 
etiln'y a donc point de multiplication radiale; le nombre moyen est 
de 8,53. Puisque les couches vasculaire et fibreuse se dilatent radiale- 
ment pendant l'accroissement d’une manière exactement proportionnelle 
à la dilatation de la couche corticale , il est permis d'en inférer que les 


CS né dé à... D. of 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 255 
éléments de ces couches ne se multiplient pas non plus dans la direction 


radiale. 
Le nombre des cellules corticales augmente, au contraire, dans le sens 


périphérique, comme l’indiquent les quotients obtenus, en divisant la 
circonférence interne du parenchyme cortical par le diamètre périphé- 
rique des cellules : 


Circonférence interne du Nombre périphérique 


parenchÿme cortical. des cellules curticales, 

No, 3 107,934 1130 
[ 88,329 1009 

D axée 1! titi di 71,745 917 
Bhnarn. drnditiedé 0: 60,508 918 

ri 59,37 923 

8 40,368 621 
bts etniftal ces ir 30,653 D 98 
Mléhpne tas: tiès 23,829 644 
ut 15,068 130 


PNA PO PA PIE 10,649 409 


Si les plus jeunes mérithalles atteignent le mème diamètre que les 
plus âgés , ces nombres indiqueraient que la multiplication périphérique 
des cellules continue encore, lorsque la multiplication longitudinale est 
déjà terminée. La part la plus considérable de la dilatation périphérique 
du parenchyme cortical est néanmoins due à la dilatation individuelle des 
cellules ; car le rapport entre les nombres des cellules contenues dans le 
plus jeune et le plus âgé des mérithalles n’est que de 1 : 2,52, tandis que 
le rapport entre leurs diamètres périphériques est de 1 : 3,66. 

Cette multiplication périphérique se fait au moyen de cloisons parta- 


_geant la cellule en deux compartiments, qui s'étendent ensuite de plus en 


plus par la dilatation. Cette manière de se reproduire des cellules peut 
être observée chez cette plante également bien dans les cellules de la 
moelle, et dans celles du parenchyme cortical. Dans les cellules des 
autres couches , il est plus difficile d'observer distinctement la présence 
des cloisons , à cause de la petitesse de leur cavité. 

Le diamètre longitudinal des cellules corticales s'était augmenté pen- 
dant la période observée de 2,9 fois ; au reste, cette plante ne se prête 
pas à un examen touchant la part à l'allongement du cylindre cortical, 
qui doit être attribuée à la dilatation et à la multiplication des cellules 
corticales dans la direction de l'axe. 

La forme de ces cellules subit quelques modifications pendant l’accrois- 
sement. Au commencement, les diamètres radial et périphérique sont à peu 
près égaux (voy. le tableau). Durant le développement postérieur, et sur- 


256 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


tout à l'époque du seul développement en largeur (n° 3, 4, 5), le dia- 
mètre périphérique devient relativement plus grand, de sorte que les 
cellules, qui d’abord étaient presque circulaires, vues sur la coupe trans- 
versale, deviennent de plus en plus elliptiques. Le diamètre longitudinal, 
qui au commencement surpassait un peu les deux autres, tient vers la fin 
le milieu entre eux. 


Couche du callenchyme. 


Cette couche est formée de cinq ou six rangées de cellules irrégulière- 
went quadrilatères, dont le nombre radial ne varie pas pendant l’accrois- 
sement. L'épaississement local de la paroi est très singulier. Ce n’est pas 
sur les bords aplatis des cellules que se manifeste un épaississement ; là, 
au contraire, la paroi est également mince dans le mérithalle le plus 
avancé en âge, et dans celui qui ne vient que de quitter l’état de bour- 
geon, mais l’épaississement occupe seulement l'endroit où les angles de 
quatre cellules se rencontrent. La conséquence nécessaire de cette dispo- 
sition est que chaque épaississement constitue un petit quadrilatère, ordi- 
nairement un peu allongé. On peut voir, dans le tableau, comment cet 
épaississement augmente pendant l'accroissement : cependant il ne peut 
aucunement influer sur la dilatation radiale de la couche, puisqu'il ne se 
trouve pas dans la direction du rayon. Cette dilatation se fait donc seu- 
lement par la dilatation individuelle des cellules qui composent la couche, 
et doit donc être proportionnelle à la dilatation des autres couches dont 
nous avons déjà étudié le développement. C’est ce qui est encore prouvé 
par le rapport entre le diamètre du callenchyme et celui des autres 
couches : 


Noces. 4:5,7 No 7 A::17,4 No 10 1 : 6,6 
k.. 1 :6,7 8 1 : 8,0 A1. 4: 7,0 
ER A:7,0 9 1: 7,3 12. RE 
6. 1:9,7 


La série de ces proportions est, à la vérité, très irrégulière ; mais en 
comparant entre cux les rapports moyens des cinq mérithalles les plus 
âgés et ceux des cinq les plus jeunes, l’invariabilité du rapport sera dé- 
montrée. La moyenne pour les cinq premiers est 1 : 7,3 ; celle pour les 
cinq autres, 1 : 7,1. La différence est très légère , et n'indique au moins 
aucune dilatation excédante du callenchyme, comme nous l’avons ob- 
servé quand il y avait épaississement universel des parois des cellules 
de cette couche. 

Le nombre périphérique des cellules composant le cercle intérieur du 
callenchyme est : 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES,. 957 


N° 3 3663 N° 7. 2810 NERO OMGALT 
SA: - 3167 8. 1926 A4. 7. 1347 
nt, 3199 9. 1899 19. :. 949 
6 2730 


Ce nombre s’est par conséquent quadruplé pendant l’espace de temps 
qui fait acquérir à la tige une circonférence dix fois plus grande. La part 
due à la dilatation périphérique des cellules est 2,5. 

Une comparaison avec le développement des cellules du parenchyme 
cortical conduit aux résultats suivants. 

Le nombre moyen de cellules contenues dans la direction périphérique 
du parenchyme cortical des cinq mérithalles les plus âgés est de 979 ; ce- 
lui des cellules du callenchyme correspondantes est de 3114, ce qui re- 
vient à 1 cellule corticale sur 3,4 cellules du callenchyme. Le nombre 
moyen périphérique des cellules corticales des cinq mérithalles les plus 
jeunes est de 532 ; celui du callenchyme est de 1417 : ainsi 1 cellule cor- 
ticale répond à 2,7 cellules du callenchyme. 

Il résulte donc de là que, dans la dernière période de l’accroissement, 
les cellules du callenchyme se multiplient plus que les cellules du paren- 
chyme cortical. 


Épiderme. 


Dans les mérithalles les plus jeunes (n° 7, 12), le diamètre périphé- 
rique des cellules épidermiques ne subit presque aucune variation ; elles 
ne se dilatent pas, mais augmentent seulement en nombre. Dans les mé- 
rithalles les plus âgés, la production des cellules a presque cessé; la 
distension de la couche se fait principalement par la dilatation individuelle 
- des cellules , comme on peut le déduire du nombre de ces cellules com- 
prises dans la circonférence : 


N° 3. 2768 NADTaaN 411 2678 NPAE0 ES pr 490 
4. 2753 Se PHMEI2 290 Der AT 
5. 2449 9. :.:7 4609 4250 01 101898 
6. 1966 


Dans les cinq mérithalles les plus jeunes , le nombre s’est quadruplé. 
Plus tard, le nombre n'augmente que très peu ; cela fait voir que les cel- 
lules de l’épiderme se multiplient en ce sens beaucoup plus rapidement 
que les cellules du parenchyme cortical et du callenchyme : car, au 
moment où celles-ci ne sont parvenues qu'à la moitié du nombre total, 
le nombre des cellules épidermiques est déjà complet. 

3° série. Bor. T. IV. ( Novembre 1845.), 17 


258 HARTENG. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


Leur nombre dans le sens de l’axe est : 


N° 3. 1900 No 17.068. JOAEON + No ADI LOUISRE 
4. 2380 8. +1. 9940 142002 6 pag 
8. 1770 gite no SSoUux arraÉrtent Pen 
6. 2160 


En multipliant les nombres périphériques et longitudinaux , le nombre 
des cellules de lépiderme se trouve monter à : 


Nec L'écalslscum#e05 9200 NoiS.atatinusvirun 1616662081! 


4. -6,552,140 ‘9: | 1. 2,220,420 
5. &,334,730 10... 4,884,800 
6. k,246,560 lbswedlnnstion nb BARS 
7. 5,730.920 12... .  238:000 


Somme totale : 39,757,260. 


Ainsi l’épiderme de cette tige, qui avait une longueur de 444 millim. 
et un diamètre moyen de 16,59 millim , est composé d’environ 40 mil- 
lions de cellules. D’autres observations m'ont appris qu'une tige de cette 
plante avait acquis cette longueur pendant l'espace seulement de onze 
jours, ce qui revient à une production journalière de 3,600,000 cellules 
épidermiques, ou de 2,500 par minute. 


Pédoncul e. 


Du bourgeon terminal sortait une grappe encore très jeune ; sa lon- 
gueur totale était de 14 millim. Le pédoncule ou l’axe floral jusqu’à l’in- 
sertion des premiers boutons mesurait 6 millimètres. 

On verra par une comparaison avec les parties correspondantes des 
mérithalles de la tige, dont l’axe floral est, dans ce cas, la continuation im- 
médiate, qu'il existe à plusieurs égards une différence assez considérable. 

Le nombre radial moyen des cellules médullaires, qui montait à 22,8 
et à 23 dans les deux mérithalles les plus jeunes, se trouve réduit à 7,2 
dans le pédoncule. Quoique leur diamètre radial soit un peu plus petit 
que celui des cellules du plus jeune des mérithalles , leur longueur , au 
contraire , surpasse celle des dernières. 

La couche vasculaire ocupe un espace plus grand, non seulement rela- 
tivement au diamètre du pédoncule, mais aussi par rapport à la moelle. 
Le rapport du diamètre des vaisseaux au diamètre de la couche vasculaire 
ne semble pourtant pas différer de celui observé dans les mérithalles. Le 
rapport moyen est de 1 : 6,25 ; ici l’on trouve 1 : 5,9, ce qui fait une dif- 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 259 
férence beaucoup moindre que celle qui se rencontre dans les divers mé- 
rithalles. { 

La couche à cellules allongées et surtout 16 parenchyme cortical se 
sont beaucoup plus développés que ce ne serait le cas dans un mérithalle 
d'épaisseur égale. Le diamètre de la dernière couche surpasse ja somme 
des diamètres de la couche vasculaire et de celle des cellules allongées , 
ce qui est l'opposé de ce qui s’observe dans la tige. Le nombre radial des 
rangées cellulaires du parenchÿme cortical ne semble pas notablement 
différer de celui des mérithalles tigellaires. 

La couche du callenchyme dans le pédoncule n’est composé que de 
deux rangées de cellules d'une figure comprimée dans la direction de la 
périphérie. Dans la tige, le nombre radial de ces cellules est de 5 à 6, et 
leur forme est carrée. Comme dans le plus jeune des mérithalles, l’épais- 
sissement partiel des parois manque aussi dans le pédoncule. 


V. 
SEMPERVIVUM ARBORESCENS. 


Cetie plante est, à cause de ses mérithalles très raccourcis, peu propre 
à prendre des mesures sur le développement des tissus élémentaires pen- 
dant la période plus avancée de la vie de la tige; mais elle semblait, au 
contraire , se prêter à l'examen de cette question: Y a-t-il multiplication 
radiale des cellules, à l’époque où les mérithalles se trouvent encore à 
l’état de bourgeon, multiplication qui, comme l’ont prouvé toutes les 
recherches antérieures, a totalement cessé lorsque le mérithalle quitte 
cet état, et lorsque la formation de la tige proprement dite commence ? 

Dans ce but ,. je préparai une coupe longitudinale du sommet de la 
tige, exactement dirigée par l'axe. Les mesures devaient se borner à la 
moelle, puisque les autres couches sont confondues avec l’origine des 
feuilles; elles comprennent un espace de 10 millim., en prenant pour 
point de départ le sommet de la moelle conique. Sur cet espace, on 
comptait de chaque côté sept commencements de feuilles, dont les inser= 
tions cependant n'étaient pas exactement opposées à cause de leur posi- 
tion spirale ; les endroits où les mesures furent exécutées répondent plus 
ou moins aux insertions des feuilles. La dernière colonne comprend le 
nombre des cellules situées dans le diamètre de la moelle, tel qu'il est 
donné par la division de ce diamètre par le diamètre des cellules. 


260 HARTING. — SÜR LE DÉVELOPPEMENT 


oO 
| 


; DIAMÈTRE DIAMÈTRE NOMBRE 
DISTANCE DIAMÈTRE | 
ed net de là RADIAL LONGITUDINAL | DIAMÉTRAL 
de la moelle. moelle. des cellules des cellules des cellules 
médullaires. médullaires. médullaires. 
mmm mmon mm m m mm 
No1 50 270 19 13 PRE 
2 83 340 13 14 26,2 
| 3 8905 1150 39 49 34,8 
n cuit 1360 1970 53 38 37,2 
| 5 2920 3250 73 45 44,5 
6 6100 5500 119 60 45,4 
À 10000 6300 144 63 43,7 


Ces mesures font voir que, quoique les cellules qui se trouvent à 
1/20 millim. de distance du sommet extrême de la moelle soient exces- 
sivement petites, telles que leur diamètre n’est que 1/12 de celuifdes cel- 
lules éloignées d’une distance de 10 millim., leur nombre n’est à cet en- 
droit qu'environ la moitié du nombre qui se trouve dans l’état développé 
des mérithalles. Il'en résulte donc (comme il était facile de le prévoir d’a- 
vance) que, pendant l’état très jeune encore, les cellules se multiplient 
aussi dans la direction du rayon. 

Ta différence serait encore plus grande si la première mesure avait été 
faite encore plus près du sommet; car, quoiqu’à l'extrémité de la 
moelle les petites cellules soient tellement remplies d’une matière granu- 
leuse que l’on distingue avec beaucoup de peine les contours des parois 
extrêmement minces, il paraît cependant que leur diamètre ne difrérait 
pas sensiblement de celles qui se trouvaient à 50 »m mm de distance. 
Puisque maintenant le diamètre du cône de la moelle diminue de plus en 
plus en approchant du sommet, il faut nécessairement qu’aussi le nombre 
des cellules subisse une diminution proportionnelle; mais comme cette 
portion de la moelle n'appartient peut-être plus aux mérithalles de la 
tige, mais au pédoncule central futur , et qu’il n’est pas invraisemblable, 
comme nous l'avons en effet observé pour la plante précédente, que le 
nombre radial des cellules médullaires du pédoncule soit moindre que 
celui de la tige, j'ai préféré commencer les mesures à la base du dernier 
mérithalle, c’est-à-dire à l’origine de la dernière feuille. 

Ces mesures indiquent que, déjà à une distance de 3 millim. de l’extré- 
mité de la moelle, le nombre radial des cellules médullaires se trouve 
complet. 

La forme de ces cellules subit un grand changement pendant la période 
dont ilest ici question. Dans l’état le plus jeune, où les cellules conser- 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 261 


vent à peu près la même grandeur et se multiplient seulement , leur dia- 
mètre radial est un peu surpassé par le diamètre longitudinal. Plus tard, 
les deux diamètres deviennent égaux, et enfin le diamètre radial aug - 
mente beaucoup plus vite que le diamètre longitudinal. Sans doute, cette 
dilatation radiale excédante doit être considérée comme l’une des causes 
du peu de développement en longueur des mérithalles de cette plante. 


RÉSUMÉ. 


Avant de résumer les résultats qui découlent des recherches 
précédentes , il faut que je justifie le principe fondamental qui 
m'a guidé jusqu'ici, et qui doit aussi me guider dans la suite. 

Ce principe est : « que la tige ou le jet annuel d’une plante di- 
» cotylédonée peut être considéré comme une réunion d'individus 
» ( mérithalles ) d'âge différent, mais ayant absolument la même 
» structure anatomique primitive, de sorte que l’individu plus jeune 
» n’est qu’une répétition dans toutes ses parties de l’individu plus 
» âgé, et que, par conséquent, on a le droir de conclure de l’exa- 
» men des différents mérithalles qui composent la même tige, les 
» changements que chaque mérithalle subit aux diverses épo- 
» ques de sa vie. » 

Je crois que l’on me dispensera de la démonstration de la pre- 
mière partie de cette proposition, savoir, que chaque mérithalle 
peut être considéré comme un individu dans lequel se manifes- 
tent des phénomènes vitaux indépendants de la vie générale de la 
tige. Il paraît que cela est assez généralement reconnu aujour- 
d'hui, et j'ai dit, au reste, quelques mots à ce sujet au commen- 
cement de ce Mémoire. 

IL est plus important de prouver que chaque mérithalle plus 
Jeune n’est qu'une répétition d’un mérithalle plus âgé, ou, en 
d'autres termes, qu’un mérithalle plus jeune représente parfaite- 
ment l’état plus jeune d’un mérithalle antérieurement développé. 

J'ai dit que les recherches elles-mêmes fourniraient la preuve 
de ce que j'avance; je ne m'écarterai donc pas de leurs limites. 

Chaque mérithalle est composé d’un certain nombre de cou- 
ches, la moelle, la couche vasculaire, celle du liber, etc. Cha- 
cune de ces couches est encore composée d’un certain nombre de 


262 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


rangées cellulaires concentriques. On peut donc se représenter 
le mérithalle comme formé d’un nombre quelconque de cylindres 
ereux ou d’étuis emboîtés les uns dans les autres, dont les parois 
sont formées d’une seule couche de cellules. Le nombre de ces 
étuis emboîtés égalera donc le nombre radial des cellules. 

Tous les résultats des recherches précédentes concourent à 
prouver que le nombre de ces étuis cellulaires est absolument le 
même sur toute l’étendue de la tige, c’est-à-dire que le plus jeune 
des mérithalles, qui vient seulement de quitter l’état de bourgeon, 
contient exactement le même nombre radial de cellules que celui 
qui a déjà depuis longtemps cessé de s’accroître en longueur. 
L’unique différence entre eux est que les cellules sont beaucoup 
plus petites dans le premier que dans le dernier, et que les parois 
cellulaires se sont épaissies quand la lignification a commencé. 

Aussi longtemps que celle-ci ne se manifeste pas, on observe 
de plus que, dans tous les mérithalles, les cellules individuelles 
et les couches qui en sont composées possèdent le même diamètre 
relatif, c’est-à-dire que le rapport entre les diamètres des cel- 
lules isolées ou entre les diamètres des diverses couches n'offre 
aucune variation constante. Si, par exemple, en comparant deux 
mérithalles, on trouve que le diamètre radial de toutes les cou- 
ches réunies est dans le rapport de quatre à un, le diamètre 
radial de chaque cellule et de chaque couche présentera le même 
rapport. La conséquence immédiate est donc que l'espace relatif 
occupé par ces différentes couches ne varie pas, pourvu que les 
cellules d’une ou de plusieurs couches n’aient pas subi un épais- 
sissement de leurs parois qui surpasse celui des cellules des autres 
couches. | 

Afin de mieux se convaincre de la vérité de ces faits, J'ai noté, 
dans le tableau suivant, l’espace occupé par chaque couche diffé- 
rente composant la paroi tigellaire du Phytolacca decandra, en 
supposant que le diamètre radial de toute la paroi soit divisé en 
1000 parties. D’après ce que nous avons dit précédemment tou- 
chant cette plante, il est clair qu’on ne saurait ici tenir compte 
de la couche médullaire que pour les cinq mérithalles les plus 
àgés. | 


PE RE 


Don ds te té be ou à cine me __—— 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 263 


L DIAMÈTRE COUCHE COUCHE COUCHE 
MERI- COUCHE COUUHE des du 
THALLES, du médullaire. | vasculaire. cellules pareicliyme du 
mérithalle. allongées. corlical. |Callenchyme. 
nillim. 
N°3 3 626 94 63 150 67 
4 29,25 630 DT 60 159 D 4 
6) 23,4 636 98 61 154 51 
6 20 620 115 61 166 4 8 
7 17,9 630 109 62 144 59 
8 13,9 » 101 b2 160 49 
8 10,25 » 95 72 145 60 
10 7,95 » 116 60 141 99 
A1 5,15 » 87 99 175 91 
12 3,6 » 103 98 160 o1 
= DORE 110 PTS PAT OT 7] AVI IEP 
en ae e| 628,4 | 102,6 | 61,4 | 454,6 | 53,0 


Moyennes pour les cinq mé-! ; ; 
rithalles ies plus oil » | 100,4 62,2 156,2 53,2 


[Moyennes générales. . . 5 101,5 61,8 155,4 54,1 


En comparant séparément les nombres appartenant aux méri- 
thalles particuliers, on observe des différences qui paraissent, en 
effet, assez considérables, Il n’en peut aussi être autrement, quand 
il s’agit de résultats qui ne sauraient être parfaitement exacts 
que moyennant un très grand nombre de mesures pour en dériver 
les moyennes. Aussi, si l’on compare les nombres moyens des 
cinq mérithalles les plus jeunes à ceux des cinq les plus âgés, la 
différence disparaît presque totalement, comme on le voit. 

Cependant, parmi les premiers, les n° 11 ei 12 se trouvent 
dans la période de la simple multiplication des cellules; dans les 
trois suivants, n° 3, 9 et 10, c’est la multiplication et la dilata- 
tion combinées qui produisent l'allongement. Leur diamètre est 
de 8,1 millim. 

Parmi les derniers, les n° 3, 4 et 5 ont fini de croître en lon- 
gueur, et les deux autres, les n° 6 et 7, croissent encore, princi- 
palement par la seule dilatation des cellules. Leur diamètre moyen 
est de 25,1 millim. 

Il existe donc une grande différence par rapport aux phéno- 


26h HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


mènes vitaux qui se manifestent dans la partie supérieure et la 
partie inférieure de la tige; son diamètre moyen est ici plus que 
trois fois aussi grand que là, et pourtant l’espace relatif occupé 
par chaque couche ne diffère pas sensiblement dans ces deux por- 
tions. On voit même que les nombres trouvés pour le plus jeune 
des mérithalles, dont le diamètre cependant n’était que 1/10 de 
celui du mérithalle le plus âgé, sont à peu près égaux aux nom- 
bres moyens pour toute la tige. 

Puisque maintenant le nombre radial des cellules composant 
chaque couche se trouve être aussi partout le même, rien ne s’op- 
pose à la justesse de la conclusion que, pour ce qui regarde le 
diamètre radial, chaque mérithalle plus âgé représente exacte- 
ment un état plus avancé d'un mérithalle plus jeune. 

Nous avons, de plus, prouvé que, chez des plantes où il ne se 
développe pas un canal central dans la moelle (Taha, Araistolo- 
chia), le nombre périphérique des cellules qui composent chaque 
couche (à l’exception du callenchyme et de l’épiderme), est égal 
dans tous les mérithalles faisant partie de la même tige. Par con- 
séquent, ce que nous venons de dire touchant le diamètre radial 
se trouve être également applicable à la direction périphérique, 
de sorte que la proposition peut être énoncée de cette manière 
plus générale : chez des tiges dépourvues de canal médullaire 
(toujours en exceptant, pour le moment, les deux couches indi- 
quées), la coupe transversale d’un mérithalle plus âgé représente 
exactement l’état plus avancé de la même coupe d’un mérithalle 
plus jeune. 

Mais il y a d’autres plantes, savoir, celles dans la tige des- 
quelles se développe un canal central (Humulus, Plylolacca), où 
le rapport du diamètre radial des couches ne variant pas, le nom- 
bre périphérique des cellules qui composent ces couches est plus 
grand dans les mérithalles plus âgés que dans ceux qui sont 
moins avancés en âge. On peut done se demander si ces méri- 
thalles plus âgés ont contenu à une époque moins avancée le même 
nombre périphérique de cellules que l’on trouve maintenant dans 
les plus jeunes. 

On peut se convaincre, par l’examen direct des coupes trans- 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 265 


versales des mérithalles les plus jeunes, que la production péri- 
phérique des cellules a lieu, sans qu'on ait recours à une compa- 
raison des nombres. Les cloisons qui traversent la cellule dans la 
direction du rayon et qui tendent à la diviser en deux sont faciles 
à distinguer dans plusieurs endroits. 

Mais, de plus, chaque mérithalle s’est une fois trouvé à l’état 
du plus jeune mérithalle, dont la moelle entière est encore rem- 
plie de suc, et où l’on ne distingue encore aucune trace de canal 
central. À cette époque aussi, l’état du mérithalle doit être par- 
faitement semblable à celui des mérithalles où un tel canal ne se 
développe jamais. 

Une dernière preuve peut se tirer de la forme relative des cel- 
lules. Cette forme, fondée sur le rapport entre le diamètre radial 
et le diamètre périphérique, ne varie presque pas dans les méri- 
thalles d'âge différent. Le même fait a aussi lieu dans les plantes où 
il n’existe aucune production périphérique de cellules. L’analogie 
nous porte donc à admettre qu’au commencement, avant la for- 
mation du canal central, le nombre périphérique des cellules a été 
le même dans tous les mérithalles ; mais que la seule cause de la 
dilatation périphérique des couches doit être cherchée dans la 
formation de cellules nouvelles, et que leur dilatation, se faisant 
en tous sens avec une force égale, ne contribue pour rien à la di- 
latation périphérique universelle de la tige. 

Je ferai encore remarquer qu'on observe dans les nombres pé- 
_riphériques des cellules qui composent les couches des jeunes mé- 
rithalles des différences assez régulières, tandis qu’au contraire 
les nombres périphériques des cellules ne varient pas beaucoup, 
après que leur augmentation a cessé dans les mérithalles qui sont 
arrivés à un certain âge. 

Tout ici me semble prouver jusqu'à l'évidence que la proposi- 
tion tantôt énoncée doit aussi être étendue aux tiges où les cellules 
augmentent dans le sens de la périphérie. 

Ilest clair cependant que, quoique l’on admette que le nom- 
bre radial et le nombre périphérique ont été les mêmes pour tous 
les mérithalles au commencement de leur développement, il 
n’en résulte aucunement que tous les mérithalles doivent acquérir 
la même épaisseur. Cette épaisseur varie, comme chacun sait ; 


266 HARTING. — SUR LE DEVELOPPEMENT 


mais cela dépend d’une multiplication des cellules plus ou moins 
forte, pendant les périodes postérieures de l'accroissement. 

Ceci s’applique aussi à l’accroissement en longeur. On trouve 
souvent les mérithalles de la même tige d’une longueur très diffé- 
rente; mais les mesures micrométriques ont prouvé que cette 
différence ne dépend pas d’une différente longueur des cellules in- 
dividuelles, mais uniquement de leur nombre. Cela montre qw’il 
faut admettre que, dans chaque mérithalle, lorsqu'il sortait 
du bourgeon, les mêmes conditions nécessaires au développe- 
ment en longueur existaient, c'est-à-dire qu’il y à une époque 
pour chaque mérithalle où le nombre longitudinal des couches 
cellulaires, ainsi que le diamètre longitudinal des cellules , était 
le même, mais que la longueur différente qu’acquièrent les méri- 
thalles doit simplement être attribuée à une multiplication des 
cellules plus ou moins rapide, ou plus où moins longtemps conti- 
nuée, et qui dépend uniquement des causes qui influent plus ou 
moins favorablement sur la faculté des cellules à se reproduire. 

Les nombres moyens des couches cellulaires horizontales com- 
prises dans un certain nombre de mérithalles qui ont fini de croître 
en longueur, peut donc être considéré comme le nombre normal 
probable qui se développera aussi dans les jeunes mérithalles sortis 
du bourgeon. Il est surtout permis de faire de telles comparai- 
sons, lorsqu'il s’agit de plantes dont les mérithalles varient ordi- 
nairement peu en longueur, comme le Humulus lupulus, lAristo- 
lochea Sipho, ete., et lorsque l’époque où les mérithalles plus âgés 
se sont développés n’est pas très éloignée de celle où a lieu l’exa- 
men du méritalle plus jeune ; car la faculté dont jouissent les cel- 
lules de se reproduire commence par augmenter durant la vie d’une 
tige, jusqu’à ce qu’un certain maximum soit atteint ; après quoi 
cette faculté s’affaiblit de là même manière, ce qui est prouvé, 
d’une part, par l’inégale longueur des mérithalles, quand on com- 
pare ceux de la base, du milieu et du sommet entreelles, et d’autre 
part par l'observation que, tout-à-fait indépendamment des con- 
ditions extérieures, l'accroissement en longueur commence par 
s’accélérer de plus en plus pendant la première période de la vie 
d’une tige, pour se ralentir ensuite de même vers la fin (1). 


(1) On peut comparer à ce sujet mes Recherches sur l'accroissement des plantes, 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 267 
Après ce qui précède, il sera maintenant permis d’en venir aux 
conclusions suivantes. 
1. L’accroissement de chaque mérithalle dépend : 
a. De la formation de cellules nouvelles ; 


b. De la dilatation des cellules ; 
c. De l’épaississement des parois des cellules. 


2. La multiplication des cellules a lieu en trois directions : 
a. Celle du rayon (multiplication radiale) ; 
b. Celle de la périphérie (multiplication périphérique); 
c. Celle de Paxe (multiplication longitudinale). 

3. La multiplication radiale n’a lieu que dans le bourgeon. Aus- 
sitôt que le mérithalle commence à faire partie de la tige propre- 
ment dite, toute formation de nouvelles cellules en cette direction 
a cessé. Pendant l'accroissement de la tige, les cellules ne se mul- 
tiplient que dans les deux autres directions. 

Puisqu’il n’y à pas. de multiplication radiale, le nombre des 
rangées concentriques de cellules ne subit aucun changement 
pendant la période observée ici. 

h. Cette multiplication se fait par des cloisons qui naïssent 
dans les cellules déjà existantes, sans que celles-ci soient ensuite 
résorbées. Les compartiments ainsi formés s’isolent de plus en 
plus par la dilatation en tous sens. 

5. La dilatation des cellules dans la direction radiale est uni- 
forme et égale, de manière que, tant qu’il n’y a pas de lignifica- 
tion, les diamètres de toutes les couches cellulaires qui font partie 
du mérithalle conservent mutuellement le même rapport. 

6. Les couches lignifiantes (couche vasculaire et celle du liber) 
ne commencent à s'étendre radialement avec une force qui sur- 
passe celle avec laquelle la moelle et le parenchyme cortical se 
dilatent, que du moment où les parois des cellules fibreuses com- 
mencent à s’épaissir. 

7. Pendant la période observée , les cavités des cellules et des 
vaisseaux se dilatent uniformément, et d’une manière exactement 
proportionnelle, ce qui continue aussi après que l’épaississement 


el sur les circonstances qui exercent une influence sur lui, insérées dans le Tydschriph 


vaur Naluurlyke Geschiedenis en Physiologie, année 1842. 


268 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


des parois des cellules fibreuses a commencé. L’espace relatif, 
plus étendu, que les couches vasculaires et du liber occupent dans 
les mérithalles plus âgés, doit donc être attribué à cet épaissis- 
sement Jui-même, et celui-ci n’a, par conséquent, pas lieu par 
suite d’une simple apposition de matière incrustante contre les 
parois internes des cellules (1). 

8. La dilatation des cellules qui composent les différentes couches 
se fait ordinairement (au moins dans la moelle, le parenchyme cor- 
tical et l’'épiderme) avec une force égale en tous sens. Il y a pourtant 
plusieurs exceptions à cette règle. Ainsi, dans les plantes qui crois- 
sent avec beaucoup de rapidité (Æristolochia, Humulus), la dila- 
tation longitudinale des cellules excède la dilatation transversale 
pendant l’époque du plus fort allongement du mérithalle. Cepen- 
dant, en ce cas, lorsque l'allongement est terminé, le rapport 
primitif se rétablit, parce qu’alors la dilatation transversale seule 
continue encore pendant quelque temps. Quelquefois aussi la di- 
latation transversale surpasse la dilatation longitudinale, ainsi 
que cela s’observe au commencement de l'accroissement des mé- 
rithaîles appartenant à des plantes à mérithalles très raccourcis 
(Sempervivum). Enfin, lorsque les cellules d’une couche se multi- 
plient sans qu’il y ait une production de cellules dans les autres 
couches, la forme des premières est modifiée. Ainsi, chez lAris- 
tolocha, ce n’est que dans le seul épiderme que les cellules se 
multiplient dans la direction périphérique : aussi la grandeur re- 
lative du diamètre périphérique de ces cellules diminue dans la 
même proportion que leur nombre périphérique se trouve aug- 
menté. 


(1) Il est assez connu que cette dernière opinion est celle que l’on admet ordi- 
nairement. Tous les résultats des mesures et des calculs fondés sur elles con- 
courent cependant à faire admettre pour les tissus observés l'opinion contraire ; 
savoir , que l’incrustation se fait du côté externe de la paroi primitive. Cependant, 
en d’autres cas, il est bien certain que la cavité des cellules se rétrécit par suite 
du dépôt de la matière incrustante, comme il est aisé de s’en convaincre, par 
exemple, en étudiant le développement du fruit des Drupacées , de l’albumen des 
graines de quelques Monocotylédonées, etc. Il est donc très probable , et d’autres 
recherches qui seront prochainement publiées viennent le confirmer, que l'in- 
crustation n'a lieu exclusivement ni du côté interne, ni du côté externe de la 
paroi primitive. 


PRE ER PT 


os 


PR D ET UN 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 269 

9. Dans les tiges des plantes (Tia, Aristolochia) où il ne se 
développe pas un canal central , les cellules qui composent la 
moelle, la couche vasculaire, le liber et le parenchyme cortical 
ne se multiplient pas dans la direction périphérique. Les cellules 
nouvelles de ces couches se forment uniquement suivant l'axe 
longitudinal. Dans les couches du callenchyme et de l’épiderme 
de ces plantes, on observe cependant aussi une multiplication 
périphérique. 

10. Dans les plantes que nous venons de nommer, le nombre 
des faisceaux vasculaires ne subit aucun changement pendant 
l'accroissement : aussi le nombre des vaisseaux n’augmente pas. 
Le diamètre de ces derniers se dilate (tant qu'il n°y a pas de ligni- 
fication) d’une manière exactement proportionnelle à la dilatation 
de la couche vasculaire et de celle des autres couches vasculaires. 
Lorsque l’allongement est terminé, époque à laquelle les cellules 
de la moelle et du parenchyme cortical ne se dilatent plus trans- 
versalement que très peu, il arrive quelquefois que les vaisseaux 
continuent à se dilater encore pendant quelque temps avec la 
même force qu'auparavant (Æ4ristolochia). 

Comme les vaisseaux ne contiennent, même à l état très jeune, 
que des gaz, il en résulte : 

Que leur accroissement ne peut être causé que par le 
sue, qui proflue des cellules environnantes, et entre dans la paroi 
vasculaire ; 

b. Que, du moment où le mérithalle a quitté l’état de bour- 
geon, les vaisseaux ne croissent plus par la formation de nou- 
velles cellules vasculaires, mais uniquement par la dilatation, en 
suivant les parois des cellules environnantes auxquelles ils sont 
attachés ; 

ce. Que la dilatation transversale est la cause probable de la 


| naissance des trous dans les parois transversales qui, à leur ori- 


| 
| 
| 
| 


gine, séparent les cellules vasculaires les unes des autres, 

11. Dans les mérithalles des plantes où se développe un canal 
central, les cellules de toutes les couches se multiplient dans la 
direction de la périphérie ; il en est de même des vaisseaux. Cette 
multiplication périphérique est cause que les cellules centrales de 
la moelle, dans le mérithalle encore très jeune, perdent leur suc, 


270 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 

qui se trouve remplacé par de l’air. La conséquence nécéssaire est 
que ces cellules perdent la faculté de se reproduire. Si leurs parois 
possèdent peu de cohérence, elles sont bientôt déchirées , et il se 
forme un canal qui traverse toute la moelle (fumulus) ; mais si, 
au contraire, la membrane des parois est plus tenace et plus cohé- 
rente, les cellules centralés demeurent réunies (Phylolacca). 
Puisqu’alors la multiplication longitudinale continue dans les cou- 
ches cellulaires environnantes, des lacunes doivent se former, sé- 
parées les unes des autres par des cloisons ou dissépiments com- 
posés des cellules centrales de la moelle, qui se sont remplis d’air. 
Ces cloisons s’éloignent, pendant l'accroissement, de plus en plus 
les unes des autres, à mesure que les cellules des couches environ- 
nantes se multiplient et se dilatent. Après que les cloisons se sont 
formées, le diamètre relatif du reste de la couche médullaire dont 
les cellules contiennent du suc , ainsi que le nombre des rangées 
cellulaires qui la composent, ne subit aucune diminution, ce qui 
démontre que les cloisons ne se dilatent pas transversalement 
en recevant une addition de cellules de la couche environnante. 
Cependant le canal continuant à s'élargir à cause de la mul- 
tiplication périphérique des cellules composant la paroi de la 
tige, il faut que les cloisons, en s'étendant, s’amincissent de 
plus en plus, jusqu'à ce qu'enfin, quand l'accroissement périphé- 
rique a atteint un certain terme , elles se déchirent et finissent par 
disparaître. 

19. Lorsqu'il se trouve dans la moelle ou le parenchyme cor- 
tical des canaux qummifères (Tihia), on les observe déjà dans 
le mérithalle le plus jeune. Pendant l'accroissement, le diamètre 
de ces canaux augmente très peu; mais leur nombre s'accroît 
de plus en plus aussi longtemps que l’allongement du mérithalle 
continue. Gelui-ci étant terminé, leur nombre commence aussitôt 


à diminuer, et ils disparaissent enfin à cause de la compression . 


exercée par les couches vasculaires et fibreuses, qui se dilatent 
vers le centre et la périphérie. | 

13. Dans les tiges où #/ ne se forme pas de canal central, l’ac- 
croissement en largeur est le seul résultat (en exceptant les cou- 
ches du callenchyme et de la moelle) de la dilatation radiale des 
cellules. 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 271 
Dans les tiges qui possèdent un canal central, la part à l’ac- 
croissement en largeur, qui est due séparément à la multiplica- 
tion des cellules et à leur dilatation, diffère, non pas seulement 
dans les plantes différentes, mais aussi dans les couches diffé- 
rentes de la même plante. Le callenchyme et l’épiderme sont les 
couches où la multiplication périphérique se fait avec la plus 
grande énergie, tandis que la dilatation surpasse l’effet de la mul- 
tiplication dans les autres couches. 
44. La part à l'accroissement en longueur, séparément due à 


la multiplication et à la dilatation des cellules, diffère aussi beau- 


mo _ 


coup dans des plantes différentes. On peut admettre, en général, 
que la part due à la multiplication des cellules est d'autant plus 
considérable que les mérithalles se développent plus en longueur ; 
mais qu’au. contraire la part qui revient à la dilatation indivi- 
duelle des cellules est d'autant plus grande que les mérithalles se 


développent plus en largeur. 


45. La multiplication longitudinale des ceilules, ainsi que leur 
dilatation, a lieu simultanément sur tous les points du mérithalle : 
mais dans les mérithalles qui s’allongent encore, les cellules de 
la moelle, du parenchyme cortical et de l’épiderme (L), situés au 
sommet du mérithalle, sont plus courtes que celles qui se trou- 
vent à la base, et celles-ci, à leur tour, plus courtes que celles 
placées au sommet du mérithalle suivant plus âgé. Quand la di- 
latation des cellules à la base du mérithalle à déjà cessé, elle con- 
tinue encore pendant quelque temps au sommet du même méri- 
thalle. 

16. Les cellules les plus petites sont celles où la multiplication 
est la plus forte. Ainsi les cellules de l’épiderme se multiplient 
plus que celles du parenchyme cortical; celles-ci surpassent, à 
leur tour, les cellules de la moelle. Cependant la multiplication 
des cellules qui composent les couches différentes ne se fait pas 
d’une manière exactement proportionnelle pendant toutes les pé- 
riodes de l’accroissement ; mais, en ce cas, la dilatation vient ré- 
tablir l'équilibre. 


(1) Probablement , il en est de même des cellules des autres couches: mais 
cela ne pouvait être prouvé par des mesures, pour la raison auparavant citée 


2712 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


17. Lorsque le mérithalle est encore très jeune, le volume des 
cellules ne s’augmente que très peu, et l’accroissement est dû uni- 
quement où presque uniquement à la multiplication des cellules. 

Si les mérithalles d’une plante possèdent, après que l’allonge- 
ment est terminé, une longueur peu variée (T'iha, Humulus , 
Aristolochia) , les nombres des cellules médullaires et corticales 
comprises dans les plus jeunes mérithalles forment une progres- 
sion géométrique. On observe, de plus,-que les mérithalles crois- 
sent d'autant moins rapidement qu’ils sont plus jeunes, et que l’ac- 
croissement s’accélérant avec l’âge, l’accélération se fait aussi 
selon une progression géométrique. Tout celà prouve que la mul- 
tiplication des cellules elle-mêmes se fait en une telle progression. 
Chaque cellule, par exemple, se divise en deux ; celles-ci en don- 
nent quatre, etc. À mesure que les mérithalles avancent en âge, 
l'accélération de l'accroissement augmente plus rapidement, puis- 
qu’alors la dilatation des cellules se ‘joint à leur multiplication. 
Vers la fin de l'accroissement en longueur, au contraire, quand 
la multiplication des cellules à cessé et que la seule dilatation per- 
siste encore, l’accroissement se ralentit de plus en plus. 

18. On peut distinguer dans l’accroissement d’une tige annuelle 
d’une plante dicotylédonée trois périodes principales : 

I. La période où le mérithalle fait encore partie du bourgeon ; 
ce n’est que pendant ce temps-là que la multiplication radiale des 
cellules a lieu. À 

II. La période de l’accroissement simultané en longueur et en 
largeur. Elle se subdivise en trois périodes plus courtes : 

a. Gelle où l'accroissement est le résultat de la seule multipli- 
cation des cellules. 

b. Celle de la multiplication et de la dilatation simultanée des 
cellules. C’est l’époque du plus fort allongement. | 

e. Celle de la seule dilatation des cellules. L’accroissement en 
longueur diminue Ge plus en plus, et finit enfin aussitôt que les 
cellules ont acquis une certaine longueur, qui est la même pour 
tous les mérithalles , quelque différente que soit la longueur de 
ceux-Cl. 

III. La troisième période enfin est celle où toute multiplication 
et dilatation des cellules a cessé dans la direction de l’axe, quoi- 


Heather + 70 


DES. PLANTES DICOTYLÉDONÉES, 27 
que la dilatation transversale continue encore pendant un temps 
plus ou moins long. C’est pendant cette période que l’épaississe- 
ment des parois des cellules fibreuses, déjà commencé vers la fin 
de la période précédente, a principalement lieu de manière que 
les couches qui en sont composées acquièrent une étendue rela- 
tive, surpassant de plus en plus celle des autres couches, qui 
même se trouvent enfin comprimées et réduites à un espace plus 
petit qu'auparavant, ce qui change surtout la forme des cellules 
du parenchyme cortical, lesquelles, sur les coupes transversales, 
acquièrent une forme elliptique. 

19. Le diamètre longitudinal des cellules des mérithalles qui 
ne s’allongent plus étant partout le même, il en résulte que la 
longueur différente des mérithalles est simplement causée par le 
développement d’un plus grand nombre de couches cellulaires 
horizontales. Comme les cellules commencent par se multiplier 
avant qu'elles se dilatent, il peut arriver que les influences, 
qui ont favorisé plus tôt la production des cellules, ne produisent 
que plus tard (c’est-à-dire lorsque ces influences favorables ont 
cessé d'agir) un allongement plus grand de la tige; c’est là, 
sans doute, une des causes principales de l'irrégularité des résul- 
tats que l’on obtient en observant l’influence des agents atmo- 
sphériques sur l’accroissement de la tige. Pour que de telles 
observations conduisent au but, il faut mesurer, non pas l’accrois- 
sement de la tige entière, mais celui de ses différents méri- 
thalles. Alors on reconnaîtra en même temps quelles sont les 
influences qui sont favorables à la multiplication, et quelles sont 
celles qui favorisent surtout la dilatation des cellules. 

20. On trouve (Humulus lupulus, Phytolacca decandra, Tilia 
parvifolia) dans les cellules de la moelle et du parenchyme cor- 
tical (la cavité de celles des autres couches est trop petite pour se 
es à l'observation) des mérithalles les plus jeunes et nou- 
vellement sortis du bourgeon, là par conséquent où l’allonge- 
ment se fait presque uniquement par la multiplication des cellules, 
une matière composée de globules très petits. Il n’y à qu'un très 
br nombre de cellules qui renferment un nucléus (cvtoblaste) 
distinct contenant un corpuscule, On observe, au contraire, dans 

3° série. Bor. T. IV. (Novembre 1845.) » 18 


274 HARTING. — SUR LE DÉVELOPPEMENT 


plusieurs cellules , de petits groupes ou simplement des cercles 
composés de ces globules. En examinant le mérithalle suivant 
plus âgé, on reconnait dans un grand nombre de cellules, et dans 
celui qui suit (où la multiplication et la dilatation sont simulta- 
nées), dans toutes les cellules des nucléus bien développés, très 
transparents , et pourvus de leur corpuscule. Sur la coupe trans- 
versale, ces nucléus paraissent ordinairement situés au centre des 
cellules ; sur la coupe longitudinale ;, on voit qu'ils sont, pour la 
plupart, attachés à la paroi du fond de la cellule. [ls sont aplatis, 
et, par conséquent, on les remarque difficilement de ce côté. La 
matière granuleuse a presque disparu à cette époque. Dans le plus 
jeune des mérithalles qui ne s’allongent plus, et ordinairement 
aussi dans celui qui suit, on trouve encore des nucléus dans un 
petit nombre des cellules ; mais ils occupent, pour la plupart, les 
parois latérales des cellules. Ils ont disparu dans les mérithalles 
plus avancés en âge. 

Tant que les cellules continuent à se multiplier et à se dilater 
en même temps, le diamètre des nucléus augmente ans la même 
proportion que celui des cellules; mais aussitôt que la multiplica- 
tion des cellules cesse, quoique la dilatation continue encore, les 
nucléus cessent de s’agrandir. 

21. Quand on prive un mérithalle très jeune des feuilles placées 
à son sommet, en enlevant le bourgeon terminal, il continue à 
croître en longueur et en largeur, jusqu’à ce qu'il soit à peu près 
parvenu à la longueur qu'il aurait acquise, si l'opération n’avait 
pas été faite. De même que dans un mérithalle pourvu de ses feuilles 
au sommet, l'allongement est le résultat, d’une part de la mul- 
tiplication, de l’autre de la dilatation des cellules, quoique la part 
due à cette dernière soit plus grande qu’elle ne l’est dans l’état 
normal. L’épaississement de la paroi des cellules fibreuses a éga- 
lement lieu de la même manière. Par conséquent, pendant la pre- 
mière période de l'accroissement de la tige, ni la production des 
cellules nouvelles, ni leur dilatation, ni l’épaississement de leurs 
parois ne dépendent de la présence du bourgeon terminal, ou des 
feuilles situées au sommet du mérithalle. 

En résumant les conclusions que l’on vient de lire, je ne me 


DES PLANTES DICOTYLÉDONÉES, 275 


suis écarté nulle part des faits et des observations qui me sont 
propres. J’ai même, à dessein, scrupuleusement évité tout rap- 
prochement littéraire. Cependant quiconque a suivi les progrès 
de la physiologie végétale pendant ces dernières années saura 
qu’il y a ample provision de matière pour faire de tels rappro- 
chements. 

Ainsi j'aurais dû parler de l’hypothèse si célèbre de du Petit- 
Thouars, modifiée et soutenue dans ces derniers temps par 
M. Gaudichaud (Organographie, notes et Comptes-rendus 1843, 
184h), combattue, au contraire, par M. Mirbel (Ann. des sc. 
nat., 1843) et M. Mohl (Botan. Zeit., 18kh, s. 89, 113), J'au- 
rais dû faire mention des idées que M. Schultz vient de dévelop- 
per dans son livre : Die Anaphytose der Pflansen, 1843 ; des 
résultats obtenus par M. Münter, lors de ses recherches sur la 
manière de croître des tiges ei des feuilles (Botan. Zeit. 1843, 
n°5, 8, Ah), et de celles sur le même sujet par M. Grisebach 
(Erichson's Archiv für Naturgesch., 1843), des différentes théo- 
ries, touchant la production des cellules, émises par MM. Schlei- 
den, Unger, Mirbel et Mohl, enfin des recherches récentes tou- 
chant la nature de la membrane cellulaire et la formation des 
couches dites secondaires, par M. Hartig (Beitrage zur Entwic- 
kelungsgeschichte der Pflansen, 1843), et M. Mohl (Botan. Zeit., 
n* 15, 18). | 

Mais, en abordant ces questions, ce Mémoire aurait acquis 


d’une part une étendue démesurée, et de l’autre , J'avoue franche- 


ment que je ne crois pas mes propres recherches assez complètes 
pour oser porter un jugement décisif sur celles d'autrui, 

Enfin, quoiqu'il y ait lieu de croire que les résultats obtenus 
peuvent être considérés comme applicables à la plupart des tiges 
annuelles des plantes dicotylédonées , je suis cependant bien loin 
de les croire applicables à toutes. Il y a des familles où la struc- 
ture de la tige diffère tant de celle des autres dicotylédonées, 
par exemple, les Conifères , les Cycadées , les Euphorbiacées, les 
Cactées, les Pipéracées, les Nyctaginées, les Saururées, qu'il 
est absolument nécessaire d'en faire une étude toute spéciale. 


» 


DEVELOPPEMENT 


SUR LE 


un 


HARTING. 


e letr | « « « _|g'e g LL [SOIN Souiqu Sp to4ed ej ap qerpea “tuerq| 
€ | « « ko (D'e Sie: re € [g'e |g'g |'sapnyjoo sap toued ejop — 
e tr gr or’ er |9 æ |1e 64 | : “owAyouoeo np é- 


« « « « « « « « « « « « « « « CC [S9/n1199 Sep 971489 ej 9p onbuoyduod ‘twue1q | 
LOT SU Je FO OISE ot (Le jo 95 eo lis 26 [ver lion lo | “someo souou sop peuipanSuor weiq 
BU OJEI 06 06 98 ét log vs Jos sr og Lo [ro (5e [sg [oz |: : -‘sojonuoo sanpoo sp -— 
« « C loop | & léger | « «_l6gr | & lo6r l9gg | « € |LO£ [F6 | ‘eon109 owAqouosed np —— 
e |8 OUT US SV LE sr ve 1e re [Le re [es Îge lee | : -‘xnends xneossrea op  — 


« « « LE « CL! « « £gc « YA PAT: « « LV9 |OZL [IQ] np 39 ‘9SbA oyono9 E[ 9P [RIpe4 “Ui(| 

« « « LHE-SS| ©  Iggr-crlorc-29| « £9+-091081-2C|CGE SC021-62L1001-c2| « (Uré di JA EC ‘(sawguxe) ‘Juwuns xneuro Sop 91J9UP1I(] 
« « c} « 9} « lc « "A « ‘2[[80UI PJ SUBP ‘JUNE Xneub) SP JIQUON 

« SA « G+ € SI VRc 98 8& 6& 1|G£ ce 6Y 97 LE 6Y ‘Sa[N]99 SSUQUI S9p jeurpnyaucl] 2MAUUEI(| 

l& CG VE CG VE 86 cY 8Y &G 0 179 89 &8 V6 Gt 1SZ SaJTEFNPAU Sa[NI99 Sp De 

GG 108% 1069 1059 |#v24 [029 1016 0€8 1086 1068110691 {0Y6r+ 0r08l007&1080% DOLEr-O) æ ‘ANAL ET 9P [EIPEI anowrer(] 


« « OC l0ErEl © lo6erl « € [ogsal « [ogrelogzel « € [08891027%/ ‘  ‘opjequou np jesioasues) onowueiq 


—— "mn a —— 


jour | BELL ‘jou ‘Jaut “jou 


_ . n ; °Joui ‘jaui E e % Ge 
cu | UE | -w0s | "SE | os | “24 | uog luorun | ‘asva | -uos | 9524 “110$ | 964 | us | "SU non SAUNASIK SA LIOUANA 
l Se | | mme. Le ES D 
Î mm à 
; 6 9€ : cY OZ &0! SL. "SAULANITIIN KA SATIVHIIUAR SAU WHAININO! 
| 
| 
See ne D er D ee PR ee 
s 


& LI | "SATIVALIUAN 


"VIIONIAUVA VVILL — ‘J 


‘Seunof snjd sa soppeqiuou so] Quonbipur sine snjd so] soiowunu 507 — (ut uw) auouqqrut 
np Sonied sou uo soowundxo quos 


:Se[LUIIQU Sep InanSUO| PJ 9p SOJ09 9p uorda9xo | & ‘sainsou s9] sopnog 


» 


DES PLANIES DICOTÿLÉDONÉES. 


oo à 
2222 27 QC QU LU QE QU oO QC 


ous op otqdiuor 210210 »Jpouu #1 ap 2 1j9uweipeuna( l,) 


‘Soubituiopidg sonjoo sop onbuouydued onotwueiq 


8 rr œZL |9'er-s'o |9'91-8'6 |e‘zr-L'‘orla'or-z'ry « ‘SNPJOUU SSUIQUI SAP SAUIQIXO SONOUPI(E 


8 0& V} | F1 7 7 ‘7 "ons 9] Suep SapnqO[$ Sp 919 uPI( 
| 


8 01 6 6 & 0! G'el GI (A Ut © © ‘SOMRIINPU S0[NJI09 S0p Sn9jonu Sp 2 Houe( 
eg 0g [ES Y9 cs (ra 8Vt | ° 7 © 7 "S9[N]f9 SW SP [UUIPN}IFU0] 91)9tuPI(] 
0€ 88 68 9€ IS IL L9 F7 2 © “S9JIP[INPOUr SO[N9 SAP [EIPEI 91JAUPI( 
0 929 c08 (ra a 0921 00% (LEA FÉVR IR ESERS, I SATÉMUOD) 16e: INDIEN 
(,)068 9€ 79€ 19% 609 762 | LOS 7 7 °  9J8[INp9au 9909 PJ 9P [RIPEA 919 UPI(] 
0621 0808 00Y& OGIE 061? 0O91S OLIS FO 7 7 7° ‘e[[RINaU NP [ESIJASULIF 91 JAUUPI(E 

9 €} CG 19 LS} 6% 098 “SAULARIITIR NA SATIVHLIHAK SA VAANINOT 


LA 2r C4 ! LA: OE & € "SATIVHLINIK 


a 


"SATAANT SAIQHUAN — ‘JI 


OPPEMENT 


F 


‘SUR LE DEVEL 


HARTING. — 


278 


8 6 (ea ce Le +c 
04 04 by G} GH LY 

« 01 A (eg LI 6/ 
LES LE 4 09 89 19 

« LV LE ££ LES G£ 
CF 81 Fra 68 ££ 68 

« Cr OL 081 LES 90& 
« V V & ÿ £ 

« 6 eV 8} 6} 08 

« 4 cl | A (ca 

« 99 OVy 0% LYV c9} 
« « ET 4 6 0€ AE 

« « LOS 082 068 0££ 
Cr GF Ge 6€ cY LY 
LV -6 0-0 0-81 t9-81 L9-EY 08-13 
« « 8-2 6-L 01-8 1-8 
« 08 O£F LIU gpa 098 
Ce (sh 68 LOY GG 66 
68 8€ €9 8 62 06 
087 099 0£0p OL£H OVH 0YG1 
YL6 OCFY 0£TS 08LT 0L6C 06€ 
9 Ve 98 6} LS 9YS 
SE LA O6 6 s L 


— —— —  — ———————————————— ——_———— 


G& 
LY 
S} 
LS 
LE 
0€ 
GG} 
8 
0 
G'GY 
EG 
ce 
Gr 
GG 
00-60 
&IT£L 
91e 
cOY 
LS 
OSSF 
060€ 


* + * ‘soinf[09 SOUIQUI S9P [EUIPN}ISUO[ 21JUPI(] 

* : *  ‘eupida 2p Sa[nfp99 Sp — 
“ouropid9 j SNS S212911109 S9[N]109 Sop ‘oyduod ‘werq 
+ +: *Ss0[nfp09 SOUQU S2P [EUIPNJISUOT 917901 
+: + ‘som sougu sep onbuoqduod eneurerq 

*_ [e9r409 owAqouoied np Sa[n]199 Sop — 
+ + :fe9r409 owAqouored np [elpes o1jaueiq 
+ + :So[np[99 SOUWQU S9P 10JEd EJ 9P 91JaueI( 
-So[M(89 SotuQu op 971489 ef op onbuoqdusd erjourerg 

“I9Q1[ NP S9NI[09 SOP 911AUI EJ 9P — 

* ‘JO NP 2U9N09 PE] 9P —— 

‘2U2n09 91399 9P SA[N[[99 S9p — 


| ‘ _:Sa9800J[U S9[NJ[09 0P EUON09 ET 9P —_— 


ie = ouuaÂou) — — 

:(soinseut SAP EOLUQIJXA) XNPOESIEA SOP JRIPEI 9JJ9WPI(] 

"NUIISIR] anbeyo sup SNUYIUOY XNPISSIBA SOD 9IQUON 

. * :  ‘SOJIP]NOSLA XNP998IP] SOP bi de 919LPI( 

+: * ‘S9[n|[99 SAUQU SP [EUIPNIGUO, AJJAUPI(T 
tt *  ‘SONRINpau S0[N[[99 SOpP —- 

Ut Re + lt. * * ‘A[OO0U CE] SU [RIPUI exo 

+ * © ©  ‘SO[[PU)H9U S9P [PSISASUPI) 9JJ9UPI( 


"SAULANRITIIN NA SATIVHIIUAR SA HNAANINOI 


*S4TIVELIUAR 


&z ‘OHdIS VIHDOTOLSIUY — ‘HIT 


P 
ES 
s . 


D 


r 
> | 


DONT 


r 
x 
4 


DICOTYLE 


5 


ï 
! 


S PLANTI 


NI 
4 


ss 


DI 


"ons ap atduar a102u2 210 PV 0p o1jaumip-1u00 (,-,-,) 
CD Mod AE Ce ML | 0 ee ee SAT le " “SR CET 

| | | | | | 

« 0} } € + [91 9} Ka [Ka Axa GE &E ‘SA[NIR9 SAUIQUI S9Pp [EUIPNJISUOL  — 
UT 6} 61 l& 08 6} | Fo CE 10€ E 07 “UH9pIda | 2p ‘109 sp ‘roudued  — 
[= « Û | € $ 8 (1 6 6 ‘Æ Ê | € 7‘  :S9[n][99 $99 9p SI01I | 
| | | PER -Vd Sap [890] juowessissiedo | ep — | 

« rot ©} LI 8} | arc 08 66 68 6€ 0€ 949009 97199 9p ‘[0/f29 Sep ‘yduod  — | 
& OL ES 707 9€ LE OYY (ra 661 (A 908 aWAYIUIIE np 40n09 spires — 
[ar 168 168 17 Y9 169 &G G9 LL €8 06 "  ‘  :PRUIpPAaSuo] — | 
Ta 198 FE LE cg 1S9 09 54 8L 88 S6 Nuusfe fe LE Se TMOADNQUIMOT .E: 
CT SE bé Le (à 6S ES 6S 19 L9 CL 7 '  :S9mMI[99 SAUQU SAP jPIpRA HUE! 
G'L |8 c'8 £'8 88 € 8 8 gs GAL L'6 L'e S9[R917109 SON[[09 S9P [RIpEI U9 OUT IQUION 
891 66} 0LE LG& &9€ 00€ &lY OS SLY 6%9 09 °  ‘ ‘189409 awÂqouored np — 

IG (122 16 601 8L} 61 62 06# ser 15e 9LG S99SU0][B S9[N[[99 9P 242009 P[9P [EIPEA  UI(] 
&} TE 0€ 07 8€ g? Ai lg 0G «9 69 | — euuo4ow) — — 
SY-ON [Le-Ly [07-08 |LG-E8 |69-8F |89-0€ 69-08 |OL-1E €zL-c8 |Ls-ce [16-07 ‘(ounsour e[ op sowguyxe) xneassteA s9p ‘PI 
10 Z 6&} Fer Gr 09€ 81e ONE USE 60€ €é0? C6£ © ‘OJIB[NISEA OU9N09 PJ 9P [EIPEI 24J9WPI(] 
LE 8} &e 8€ 6% ES LY L9 €8 08 cs ‘Sa[N][99 SOWQU S9P JEUIPNJISUO, 2179URI( 
&G 8ç |&8 GG |GYh  |SEF- 421 GIe  9JZS 892 |gLe © "SOJIB[INPOU 2199 SAP — 
91e (,)8eer( )8681(,) 0ESF 0991 loger 0061 |o164 0861 0698 |0L9Z |: “oarepmpou oyonos e1op pripe onewreiq| 
SZ EE. 10G IQ 0G6L 1098 OI |00S'€I 006 L1|000‘08 00%'ec logz'6z 000 G£ | ‘ ‘SaJpegiuau Sep [PSI2ASUPJ] 91} WI 
| B- ut SN mmiE D 'E S 

| les. = 
9 3 l'wét 0€ are LY L3 29 GG 8L 9 *"SAULARITTIK NA SATIVHIIUAK S4Q UAAAPDNOI 
drone" [A] OF G | & L Ci e Fr £ *SATIY ELIU ER | 
| 


"VUGNVOHG VOPDV'IOELISE —— ‘AI 


280 WXDLER. — MOUVEMENT DES ÉTAMINES 


RECHERCHES 


ENTREPRISES DANS LE BUT DE DÉTERMINER L'ORDRE QUI PRÉSIDE AU MOUVEMENT 
DES ÉTAMINES DE LA RUE (RUTA L.); 


Par M. le Frofesseur WYDLER (de Berne). 


Parmi les phénomènes de la vie végétale , il en est un qui mé- 
rite de fixer avant tout l'attention du botaniste, et qui, plus que 
d’autres , est propre à prouver que la plante, dans ses manifes- 
tations vitales, n’obéit pas seule à des agents purement physi- 
ques, ainsi que des physiologistes de l’école moderne s’effor- 
cent de le démontrer; je veux parler du mouvement que présen- 
tent les étamines de certaines plantes pendant le soi-disant acte 
de la fécondation, telles que les Tropæolum , les Saxifrages, le 
Parnassia, le Ruta. Ce phénomène, aussi isolé dans le règne 
végétal que l’est l’électricité animale parmi les animaux, est 
certes un acte de vitalité, et ne doit pas être confondu avec l’élasti- 
cité que présentent, entre autres, les étamines des Pariétaires et 
les Orties. Je m'abstiens de toutes les réflexions que peut sug- 
gérer ce mouvement si insolite ; je me renfermerai dans les limites 
de l’observation, et je me bornerai à décrire l’ordre d’après lequel 
procède le mouvement staminal dans le genre des Rues (‘ufa), 
avant parlé ailleurs de celui que présentent les étamines du Par- 
nassia (voyez Flora 18h4, p. 751). 

On sait que les espèces du genre fiuta présentent deux sortes 
de fleurs. La tige ou l’axe primaire de ces plantes est terminé par 
une fleur dont tous les verticilles sont pentamères , tandis que les 
branches également terminées offrent des fleurs en tout tétramères. 
Je ne parlerai dans la suite que de ces dernières. Une fleur tétra- 
mère de Ruta peut être considérée de deux manières. On peut la 
considérer comme composée de dix verticilles (cycles) dimères, ou 
on peut la regarder comme étant formée de cinq verticilles tétra- 
mères. Sans vouloir décider laquelle de ces opinions est la plus 
conforme à la nature, ce qui nécessite une connaissance appro- 
fondie des lois phyllotaxiques, il sera plus convenable, pour le but 


DE LA RUE. 281 
que je me propose, de l'envisager de la seconde manière. Mais, 
pour comprendre ce que J'aurai à dire sur le mouvement des éta- 
mines, il sera nécessaire de considérer pour un instant l’arrange- 
ment des rameaux florifères de la Rue, c’est-à-dire son inflores- 
cence. Il suffira d’ailleurs de décrire une seule de ses branches flo- 
rifères, en la suivant dans toutes ses ramifications secondaires. 
Soit un rameau primaire, il se ramifiera et portera des rameaux 
secondaires, qui se ramifieront à leur tour, tous ces rameaux étant 
terminés par une fleur ; mais il y a dans toutes ces ramifications 
un ordre déterminé. Retournons au rameau primaire. Il portera 
de chaque côté une feuille plus ou moins développée; ce sont ces 
feuilles auxquelles les botanistes ont coutume de donner le nom de 
feuilles sous-florales ou bractées. Ces feuilles sont tantôt très rap- 
prochées l’une de l’autre, tantôt plus distantes. Chacune peut être 
considérée comme la feuille-mère d’un rameau qui naît à son ais- 
selle. Là, les deux feuilles (bractées) sont également fertiles, c’est- 
à-dire que, si chacune produit un rameau, et si ces rameaux sont à 
peu près égaux, cette première ramification formera un commen- 
cement de dichotomie. Ces rameaux secondaires peuvent de même 
porter chacun deux bractées latérales qui pourront donner nais- 
sance à des rameaux tertiaires ; il se formera ainsi une double 
dichotomie. Mais il est rare de trouver dans les Rues ce double 
genre de dichotomie d’une manière bien prononcée : on ne re- 
marque ordinairement qu’une seule dichotomie, dont même les 


branches sont souvent inégales. Si l’on fait attention à laquelle 


des deux bractées appartient chacune de ces branches, on verra 
que la branche plus faible appartient à la bractée inférieure (1), 
tandis que la bractée supérieure aura une branche bien plus forte 
et sera plus richement dotée de fleurs; mais il arrive souvent 
que la bractée inférieure reste entièrement stérile, c'est-à-dire 
qu'elle ne produit point de rameaux, tandis que celui qui appar- 
tient à la bractée supérieure se développe d'autant plus. La di- 


(1) I arrive souvent que la bractée inférieure se soude avec son rameau, et 
qu'elle s'élève ainsi même au-dessous de la bractée supérieure. Mais il n'est pas 
difficile de reconnaître cette soudure ; et la branche toujours plus forte apparte- 
nant à la bractée supérieure indique alors le véritable sens de la sphère florale. 


282 WYDLER. —— MOUVEMENT DES ÉIAMINES 

chotomie reste donc incomplète. Dans ce cas, la bractée infé- 
rieure stérile vient se placer le plus souvent à la base de Ja 
branche qui lui sert de support. Cette manière de se ramifier n’est 
pas exclusivement propre au genre Ruta; elle appartient à 
une foule de plantes de familles les plus différentes. Gette stérilité 
de la bractée inférieure pourra se répéter un grand nombre de fois 
sur le seul rameau florifère supérieur existant, c’est-à-dire que cha- 
cune de ces ramifications pourra porter deux bractées, dont l’infé- 
rieure restera constamment stérile, tandis que la supérieure conti- 
nuera la ramification ; on verra se former ainsi cette inflorescence 
particulière à laquelle les botanistes ont donné le nom de cime scor- 
pioide. Cette inflorescence est caractérisée par la disposition des 
fleurs sur deux rangées ou séries, le long d’un axe, que les bota- 
nistes ont pris pendant longtemps pour un axe continu, mais qui 
réellement est composé d’axes de degrés différents, et dont chacun 
est terminé par une fleur. On se rendra compte de ce fait, si l’on 
suit le développement de cet axe ou de cette branche en apparence 
unique. On verra alors que les branches, d’abord bien distinctes, 
qui constituent la cime scorpioïde, commencent à se dresser l’une 
après l’autre, à mesure que la floraison avance, et qu’enfin ces 
branches ou axes paraissent comme surplantées les unes sur les 
autres, présentant alors l’apparence d’une branche simple et uni- 
que. C'est cette branche en apparence continue que MM. Bra- 
vais, dans leur Mémoire sur les inflorescences, ont nommée 
pseudothalle. — Le pseudothalle des Ruta n’est pas toujours par- 
faitement droit ; il est souvent un peu coudé en zigzag, et il de- 
vient alors facile de distinguer les différents degrés de ramifica- 
tions successives qui le composent. Mais ce qui est bien plus 
important, c’est la symétrie que présentent les deux séries de 
fleurs, alternativement implantées sur ce pseudothalle, On sait, 
depuis les belles recherches de MM. Schimper, Braun et Bravais 
(comparer aussi mon Mémoire dans le Linnœæa , vol. XVIT, 
p.153), que les deux rameaux latéraux d’un embranchement di- 
chotomique ont leur spire foliacé dirigé dans le sens inverse, c’est- 
à-dire qu’ils sont entre eux antidromes ; que, de même, l’un des 
rameaux latéraux est homodrome par rapport au rameau pri- 


DE LA RUE, 283 
maire, Dans le cas de la plante qui nous occupe, la branche homo- 
drome appartient à la bractée inférieure (x) ; la branche anti- 
drome à la bractée supérieure (5). Nous avons vu que, dans la 
Rue, la branche inférieure avortait souvent, et même constam- 
ment, et que la branche supérieure continuait seule à s’accroître 
et donner naissance à de nouvelles branches, Ces branches exis- 
tant seules seront donc toutes antidromes entre elles. Après cette 
digression, voyons maintenant quels sont les phénomènes qui se 
passent dans l'appareil staminal de la Rue. Considérons d’abord la 
fleur centrale d’une cime triflore (dichotomie commencante). Cette 
fleur appartient au rameau primaire et met un terme à son ac- 
croissement. Le calice de cette fleur ayant ses pièces insérées à la 
même hauteur, et son estivation étant variable, ne pourra nous 
guider dans la détermination du sens de la spire florale ; il faudra 
recourir à la bractée inférieure, dont la place (pourvu qu’elle n’ait 
subi aucune soudure) nous indiquera le véritable sens de la spire. 
— L’estivation de la corolle est plus fixe, et sa connaissance nous 
est nécessaire pour l'intelligence de ce qui va suivre. Quoiqu’elle 
soit en rapport avec le sens de la spire florale, le recouvrement des 


“pétales ne répond point à leur ordre génétique. Dans l’estivation de 


la corolle, l’un des pétales occupe la place la plus extérieure (1) ; 
celui qui lui est diamétralement opposé, la plus intérieure (4) ; les 
deux autres (2,3) occupent les places intermédiaires. Le premier 
pétale recouvre, en outre, en partie le deuxième et le troisième 


pétale , et le deuxième recouvre ensuite un peu le troisième, mais 


surtout le quatrième ; celui-ci enfin est aussi recouvert par le troi- 
sième. Ce qu’il y a de curieux, c’est que cette estivation se trouve 
être en rapport avec la spire dextrorse ou sinistrorse de la fleur, le 
premier pétale , celui qui, dans l’estivation, est le plus extérieur, 
tombant toujours du côté de la bractée inférieure, par laquelle 
commence la sphère raméale. Ceci posé , essayons de décrire le 
mouvement staminal, dont le but est, comme on sait, l'émission du 
pollen. Comme il a été dit, les étamines sont au nombre de huit, 
formées par deux verticilles chacun de quatre parties. Quatre de 
ces étamines sont placées devant les sépales; les quatre autres 
devant les pétales; celles-là constituent le verticille staminal in- 


284 WWYDLER. —— MOUVEMENT DES ÉTAMINES 

férieur ; celles-ci, le verticille staminal supérieur. Ce sont d’abord 
les étamines du verticille extérieur qui commencent à manifester 
leur mouvement. La première étamine qui s’infléchit pour se rap- 
procher de l'ovaire est placée devant le sépale médian antérieur, 
celle qui la suit immédiatement se trouve placée devant l’un des 
sépales latéraux (de celui qui se trouve situé du côté de la bractée 
inférieure) (x) ; la troisième étamine qui se met en mouvement se 
trouve diamétralement opposée, et correspond à la direction de la 
bractée supérieure (6); la quatrième enfin est située. devant le 
sépale médian postérieur (qui est adossé à l'axe). Quant au 
mouvement des étamines du verticille supérieur, dont les pièces 
sont placées devant les pétales , il marche entièrement dans le 
sens contraire de celui du verticille inférieur; il correspond à 
l’ordre de recouvrement des pétales pendant l’estivation. On 
pourra s’en convaincre en jetant les veux sur les figures qui ac- 
compagnent cette notice. Si, après avoir déterminé ce mouvement 
dans la fleur centrale de la cime, on le compare à ce qui se passe 
dans les deux fleurs latérales (qui appartiennent à un même de- 
gré de végétation), il est impossible de ne pas reconnaître cette 
admirable symétrie qui, si peu étudiée jusqu’à présent, préside 
partout à l'arrangement des organes végétaux. En eflet, on re- 
marquera que l’une de ces deux fleurs, sortant de l’aisselle de la 
bractée inférieure (4), se comportera en tout comme la fleur cen- 
trale, c’est-à-dire que toutes les deux sont homodromes, et 
qu'au contraire la fleur qui appartient à la bractée supérieure 
(B) est constamment antidrome, par rapport aux autres. C'est 
ainsi que l'estivation de la corolle d’une part, et le mouvement 
des étamines de l’autre, se trouvent en rapport immédiat avec 
la place qu’occupe la fleur sur le pseudothalle, de sorte que, 
dans une cime scorpioïde de la Rue, dont les fleurs successives 
sont antidromes , chacune des séries de fleurs, prise isolément , 
présente la même estivation et le même mouvement staminal , 
tandis que les deux séries comparées entre elles présentent en 
tout les phénomènes inverses. Ces lois de symétrie végétales, 
loin de régler seulement l’arrangement géométrique des organes 
 foliacés , manifestent même leur influence jusque dans les phé- 


DE LA RUE. 285 
nomènes vitaux, tels que nous l’avons essayé de démontrer pour 
la Rue. — On sait, d’ailleurs, depuis Kælreuter, qui le premier 
a découvert le mouvement staminal des Rues, que les étamines, 
après l'émission du pollen, retournent à leur place primitive, dans 
l’ordre qu’elles ont suivi en se rapprochant du pistil. 


se 


® 
s, # 
{ “ete Ml 
He ON Hs of Ann \ HO EN 
Ron.) Lot 0) Lao 
\Ô é O7 | a cd \O ” Ô/ 
_ D. 
S b a b 2 
DA. F.M 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Cime ou branche triflore de la Rue; À , axe d’où émane la fleur centrale a, 
F.M. la feuille-mère de cette fleur ; « et B, bractées inférieures et supérieures du 
premier degré, qui sont à la fois les feuilles-mères des fleurs latérales b,b. — 
x et GB’, bractées d’un second degré de végétation, stériles. Les nombres indi- 
quent et l’estivation de la corolle et l'ordre du mouvement staminal. Les flèches 
indiquent le sens de la spire des deux fleurs latérales antidromes entre elles. 


286 ŒRECUL, —— STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


RECHERCHES 
SUR LA STRUCTURE ET LE DÉVELOPPEMENT DU NUPHAR LUTEA; 


Far M. AUGUSTE TRECUL. 


De l’ensemble des caractères extérieurs d’une plante on peut 
déduire, le plus souvent, son organisation interne, ses mœurs, la 
place qu’elle doit occuper dans la série végétale, et même quel- 
quefois ses propriétés économiques et médicales. 

Je dis le plus souvent, parce qu'il est des plantes qui, avec 
des caractères extérieurs qui les ont fait ranger dans une certaine 
classe, ont une structure différente de celle des végétaux consi- 
dérés comme leurs congénères. Telle est, par exemple, entre 
autres, la Clandestine, dont M. Duchartre nous a dévoilé lorga- 
tisation dans ces derniers temps. 

Si l’ensemble des caractères extérieurs n'indique pas toujours 
la structure intime des végétaux, ne devient-il pas possible que 
l’absence, la présence ou le nombre des cotylédons ne nous en- 
seigne pas toujours la place qui appartient à une plante dans les 
familles naturelles, puisque la disposition de ces familles est subor- 
donnée aux caractères-les plus généraux, les plus importants, et 
que ces caractères sont puisés dans l’organisation intime ? de 
celle-ci dépendent, en effet, les mœurs des plantes, leur manière 
de vivre. La Cuscute n’a pas de cotylédons, et cependant elle est 
rangée à côté des Convolvulus, et non près des Champignons ou 
des Lichens, etc. 

Ne serait-il pas possible aussi que la seule considération du 
nombre des cotylédons séparât les unes des autres quelques plantes 
qui, par d’autres caractères, sembleraient devoir être rappro- 
chées? C’est, si je ne me trompe, ce qui arrive pour les Nymphæa- 
cées, et ce qui à causé toutes les discussions dont ces plantes ont 
été l'objet. 

Doit-on les placer dans les Monocotylédones ou dans les Dico- 


DU NUPHAR LUTEA, 287 
tylédones, dans les Endorhizes ou dans les Exorhizes, dans les 
Endogènes ou dans les Exogènes (1)? 

Ce problème, posé depuis trois quarts de siècle, divise encore 
les botanistes. 

Adanson classait le NymphϾa dans la seconde section de sa 
famille des Aristoloches, à côté de l’'Æsarum, du T'amus, du Ve- 
bumbo, du F'allisneria, du Stratiotes, du Butomus, de l'Hydro- 
charis, etc. 

MM. A.-L. de Jussieu, L.-CI. Richard, Ventenat, Jaume Saint- 
Hilaire, Ach. Richard, le placent à la fin des Monocotylédones ou 
Endorhizes, dans ou près de la famille des Hvydrocharidées. 

MM. Salisbury, De Candolle, de Mirbel, Endlicher, Spach, 
Ad. Brongniart le rangent , au contraire, dans les Dicotylédones 
ou Exogènes. | 

Sollicité par cette diversité d'opinions des auteurs les plus 
illustres, frappé de la singularité de certains phénomènes que 
j'avais observés dans plusieurs espèces de cette famille, je résolus 
d’en étudier la structure et le développement, espérant ainsi jeter 
quelque lumière sur cette question. 

J'ai consacré cette année tout entière à l'examen du Nuphar 
lutea; j'ai cherché à reconnaître la structure de ses divers organes 
à des âges aussi variés qu’il m'a été possible de le faire; mais le 
temps ne m'avant pas permis de rendre ce travail aussi complet 
que je l’eusse désiré, 1l y existe des lacunes que je me propose 
de combler aussitôt que je pourrai reprendre mes observations. 


DE LA TIGE. 


Le Nuphar lutea et ses congénères sont du nombre de ces 
plantes, peu communes encore aujourd’hui, qui font exception à 
la loi fameuse proclamée par Desfontaines. Suivant cette loi, tous 
les végétaux qui n'ont pas de couches concentriques distinctes, dont 
la moelle est interposée entre les faisceaux fibreux, sans prolonge- 
ments médullaires en rayons divergents, et dont la solidité décroit 


(4) On verra plus tard qu'il n'est point inutile d'indiquer toute cette syno: 
nymie, 


288 TRECUE. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

de la circonférence au centre, sont monocotylédonés ; et tous ceux 
qui ont des couches concentriques distinctes, dont la moelle est ren- 
fermée dans un canal longitudinal, avec des prolongements médul- 
laires en rayons divergents, et dont la solidité décroît du centre à la 
circonférence, sont dicotylédonés. 

Le Nuphar lutea, dis-je, n’est point soumis à cette loi; car, 
avec un embryon dicotylédoné, il offre tous les caractères attribués 
aux tiges des monocotylédonés. En effet, il n’a point de couches 
concentriques distinctes ; sa moelle est interposée entre les fais- 
ceaux fibreux, sans rayons médullaires ; sa densité décroît de la cir- 
conférence au centre. Tout cela devient évident par l'examen d’une 
coupe transversale : on y découvre que le parenchyme, homo- 
gène dans le centre, est plus dense à la circonférence. À une cer- 
taine distance de la périphérie, des faisceaux sont disposés cir- 
culairement avec plus ou moins de régularité. Dans le centre sont 
répartis quelques rares faisceaux, si c'est une jeune tige que l’on 
examine; le nombre en augmente avec la dimension du rhizome. 
Au-dehors de la zone circulaire s’en trouvent d’autres plus ténus 
qui se rendent aux feuilles. Une couche de cellules épidermiques 
revêt la totalité. 

Avant de suivre les faisceaux dans l’intérieur de la tige, je 
dois exposer la structure du parenchyme ou trame cellulaire, et 
la composition des faisceaux eux-mêmes. Je ne m'occuperai pas 
en ce moment de l’épiderme; je le décrirai en traitant de la 
feuille, 

Le parenchyme est formé, dans son extrême jeunesse, d’un 
tissu cellulaire transparent, dont les utricules à parois minces s’é- 
cartent bientôt de manière à laisser entre elles de petits espaces 
qui se remplissent de matières gazeuses. Ces espaces iIntercellu- 
laires s’'agrandissent avec làge et deviennent de vraies lacunes. 
Cependant les utricules progressent aussi; de lamidon apparait 
dans leur intérieur, Ges cellules constituent alors un tissu spon- 
gieux, dont les lacunes, séparées par une seule couche d’ulricules, 
communiquent entre elles par des méats intercellulaires que l’on 
apercoit facilement sur une coupe longitudinale. 

Vers la circonférence de la tige, les lacunes diminuent insensible- 


| 
| 
| 


DU NUPHAR LUTEA, 289 
ment en diamètre à mesure qu'elles s’éloignent du centre ; elles finis- 
sent même par disparaître complétement sous l’épiderme. Cette 
absence de lacunes à cette époque est remarquable en ce que, dans 
le jeune âge, cette partie du tissu était aussi pénétrée par les gaz. 
En vieillissant, les cellules se sont pressées les unes contre les 
autres, tellement qu’elles circonscrivent à la périphérie une petite 
couche translucide qui tranche bien avec le tissu opaque plus in- 
térieur. C'est à cette couche que, dans les Monocotylédones , on 
a assigné le nom d’écorce. Elle renferme de la chlorophylle, sur- 
tout à la face supérieure du rhizome, lorsqu'il n’a pas été enfoui 
sous la vase. 

Entre cette partie corticale et la zone vasculaire, on remarque 
une autre zone parenchymateuse, qui est parcourue par des fais- 
ceaux moins nombreux, plus grêles, d’une couleur plus tendre, 
d’un léger jaune verdâtre. Cette couche, tout simplement cellu- 
leuse, est traversée, comme je l'ai déjà fait remarquer précédem- 
ment , par les faisceaux qui se rendent aux feuilles ; elle ne diffère 
point par sa structure du reste du parenchyme dont elle fait partie. 
Dans l’/ris germanica, où elle est très marquée, il est rare d'y 
apercevoir des faisceaux sur une coupe transversale faite au ha- 
sard, parce que les faisceaux des feuilles et des racines la coupent 
perpendiculairement. Elle est traversée obliquement dans le Nu- 
phar et dans le Nymphæa. 

Quelle est la nature des faisceaux qui parcourent la tige? 

Ces faisceaux, soit qu'ils se rendent aux feuilles , soit qu’ils se 
dirigent vers les racines, soit qu'on les observe au centre de la 
tige, m'ont toujours apparu composés des mêmes éléments, c’est- 
à-dire de plusieurs vaisseaux de calibres différents, environnés 
de cellules allongées, dont nous examinerons la nature un peu 
plus loin. 

Les vaisseaux, à la base des jeunes racines et des jeunes feuilles, 
sont très ténus, très délicats, et présentent l'aspect de vraies tra- 
chées; mais lorsque les racines ont vieilli, ou dans l’intérieur 
de la tige, en les étudiant avec beaucoup d’attention, on reconnaît 
que ce sont des vaisseaux fendus, à fentes très étendues. Ils sort 


déroulables en lames spirales marquées de deux où plusieurs sé- 
3° série. Bor. T. IV. (Novembre 4845.) 19 


290 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

ries parallèles de raies ou fentes. J’ai quelquefois trouvé de 
très petites trachées à une ou deux fibres spirales lâches. Elles 
étaient situées au milleu du faisceau, et non à son côté interne, 
comme cela a lieu dans quelques Monocotylédones. Quant aux 
cellules allongées qui les entourent, elles sont de deux sortes : 
les unes, et les plus nombreuses, sont incolores, transparentes, à 
parois minces , plus courtes et plus étroites que les suivantes; ce 
sont les cellules fibreuses ; les autres sont plus grandes que les 
précédentes, elles sont d’abord remplies d’un liquide vert-jau- 
nâtre, qui plus tard se décolore et contient des granules, C'est 
assurément ce liquide vert qui s’épanche avec un aspect laiteux 
sur une coupe transversale d’une partie quelconque du Nuphar. 

Je n’ai jamais rencontré dans cette plante de vaisseaux com- 
parables aux laticifères décrite par M. Schultz. 

Après avoir reconnu la composition des faisceaux, nous arrivons 
tout naturellement à leur répartition dans l’intérieur de la tige. 

Par une section longitudinale du rhizome, il est impossible de 
se faire une idée de sa structure. On ne voit que portions de fibres 
avant des directions différentes; les unes sont longitudinales, les 
autres obliques ou transversales. 

Voici comment j’ai opéré pour démêler la disposition de ces 
faisceaux. On verra qu’elle n’est pas sans analogie avec celle que 
M. de Mirbel a décrite dans son Mémoire sur le stipe du Dattier. 

Après de nombreux essais infructueux, j'ai disséqué un rhizome 
de manière à dégager de tout le tissu cellulaire environnant, 
la zone vasculaire que J'ai déjà mentionnée, sans toutefois enlever 
les impressions laissées par les racines. Trois choses m'ont été 
démontrées par cette opération : 4° la disposition en réseau des 
faisceaux les plus extérieurs de la tige ; 2° l’origine des faisceaux 
les plus externes du pétiole; 3° la relation des racines entre elles. 
Cette dernière n’est qu’une conséquence de la disposition réti- 
culée des faisceaux. 

A, Ceux-ci, dans leur marche sinueuse, se rencontrent les uns 
les autres , s’accolent deux à deux; les deux faisceaux réunis 
s’avancent ainsi simplement appliqués l’un contre l’autre, ou 
bien confondent leurs éléments pour se diviser plus tard. Leurs 


“ 


| 


DU NUPHAR LUTEA. 291 


divisions renouvellent, avec d’autres faisceaux, les mêmes enche- 
vêtrements. Ge sont toutes ces anastomoses qui figurent un ré- 
seau, que l’on peut comparer, Jusqu'à un certain point, à celui 
que forme le liber de certaines plantes dicotylédonées ligneuses 
(le Tilleul, par exemple) (PL 40, fig. 1, grosses lignes noires). 

B. En disséquant avec précaution le tissu cellulaire externe, la 
partie corticale, pour me servir de l'expression communément 
employée, certains faisceaux, plus délicats que ceux du réseau, 
sont mis à nu (PI. 40, fig. 4, lignes déliées). En les suivant, on 
arrive, d'un côté, à la face externe de la base du pétiole (f) ; de 
l’autre, à l’un des faisceaux dont je viens de décrire la marche. 

Cette dissection m'a appris, de plus, que ces faisceaux externes 
d'un même pétiole s'insèrent à des points souvent bien distants 
les uns des autres. Les plus rapprochés du dos du pétiole ont leur 
insertion au-dessous des racines situées à la base de la feuille à 
laquelle ils appartiennent (à) ; les plus latéraux ont leur origine 
au-dessous de racines correspondant à des feuilles voisines (7). 

C. La même dissection met aussi en évidence le point d’émer- 
œence des faisceaux radiculaires. Elle fait voir que ceux-ci éma- 
nent de quelques faisceaux du réseau périphérique, et qu’au lieu 
de se diriger vers la base de l’axe , ou d’en sortir perpendiculaire- 
ment à leur point d’origine, ils s’avancent de bas en haut, vers 
le sommet de la tige, en rampant sous la partie corticale l’espace 
de quelques centimètres, avant de se faire jour à travers cette 
dernière (r). 

La disposition réticulée des faisceaux qui donnent naissance 
aux racines les tient donc intimement liées entre elles, et comme 
solidaires les unes des autres, 

Tous les faisceaux des feuilles n’ont pas l’origine que j'ai assi- 
gnée à ceux que je viens de citer. Il en est d’autres qui provien- 
nent de la face interne du réseau périphérique, du côté opposé à 
celui sur lequel est insérée la feuille à laquelle ils se rendent. 
(PI. 10, fig. 2, p.) 

Pour demeurer convaincu de la vérité de cette assertion, il 
suflit de couper longitudinalement un rhizome, de manière à con- 
server un segment égal aux deux tiers de sa circonférence , et de 


292 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 
dénuder les faisceaux en partant de l'insertion du pétiole (f). On 
est conduit infailliblement à travers toute l’épaisseur de la tige, 
au Clé opposé, à une partie de la périphérie interne voisine de la 
naissance de quelques racines (1). Les faisceaux de toutes les 
feuilles sont semblablement disposés, si toutes sont munies à leur 
base deracines bien développées. Ge sont ces fibres qui, traversant 
la tige suivant des lignes plus ou moins obliques, se croisant dans 
tous les sens, émettant dés ramiñcations qui s’anastomosent et se 
rendent aux filets périphériques ou à ceux des feuilles supérieures, 
produisent cette structure en apparence si confuse, lorsqu'on exa- 
mine une coupe longitudinale. 

Si, au lieu de se servir d’un rhizome qui présente des racines 
sur toute sa surface, on en prend un qui n'en offre qu'à sa partie 
inférieure, on observe le plus ordinairement que les seules feuilles 
de la face supérieure communiquent nettement avec les racines 
du côté cpposé. La communication des feuilles de la face inférieure 
avec le côté supérieur est bien moins évidente; elles semblent 
n'être en relation qu'avec des faisceaux de leur voisinage, bien 
qu’en réalité elles correspondent aussi avec le côté opposé. 

Les dissections sont plus faciles à exécuter dans la portion de la 
tige qui a acquis tout son développement qu’au sommet de celle-ci, 
parce que, dans les parties les moins âgées, les fibres plus déh- 
cates, moins résistantes, sont souvent coupées et plus difficiles à 
suivre, 

Avant d'abandonner la description de la tige, je dois men- 
tionner un phénomène digne d’être noté, et qui se renouvelle 
toutes les fois que les faisceaux passent d’un organe dans un autre, 
de la tige dans les racines, de la tige dans le pétiole et dans le 
pédoncule, du pétiole dans le limbe de la feuille, du pédoncule 
dans l'ovaire, et même du réceptacle dans les sépales, etc. : c'est 
que tous les faisceaux qui doivent pénétrer dans un organe se 
lient auparavant les uns aux autres par des anastomoses. 

La structure du rhizome du Vuphar lutea est done en tout sem- 
blable à celle des Monocotylédones. La coupe transversale ne 
présente pas de différence appréciable. La dissection longitudi- 
pale nous a prouvé que tous les phénomènes principaux observés 


DU NUPHAR LUTEA. 293 
par M. de Mirbel dans le Dattier sont reproduits par la plante 
qui fait le sujet de ces recherches. N’y voit-on pas des faisceaux 
naissant de la périphérie s'élever verticalement et se diriger vers 
les feuilles? Ces filets, qui, partant du côté interne du réseau, tra- 
versent la tige en décrivant une ligne plus ou moins flexueuse , 
transversale ou oblique, et vont aboutir aux feuilles, ne sont-ils 
pas les analogues des précurseurs décrits par l’illustre professeur? 
Il est vrai que, comme ceux-c1, ils ne se réunissent pas au centre 
de la tige en un cylindre qu'ils parcourent dans une certaine lon- 
gueur ; mais, Comme eux, ils recoivent des auxiliaires et émettent 
des ramifications avant d'arriver à leur destination , à la base des 
feuilles. Leur obliquité plus ou moins grande dépend , de même 
que celle des précurseurs, de la longueur des mérithalles. 


DES RACINES ADVENTIVES. 


Cette analogie déjà si manifeste deviendra plus frappante en- 
core par l’étude des racines adventives, dont la structure et l’ac- 
croissement sont aussi ceux des racines des Monocotylédones. 

Les racines adventives se montrent toujours à la base des feuilles 
el queiquefois des pédoncules, mais le plus souvent fort long- 
temps après l’apparition de ces organes. On serait tenté, d’après 
cette manifestation tardive , de croire qu’elles n’ont commencé à 
se développer que lorsque les feuilles avaient déjà parcouru une 
longue période de leur existence. Il n’en est cependant rien. Elles 
commencent leur évolution en mème temps que les feuilles; J’ose-- 
rais presque dire avant elles. Car si l’on considère que des or- 
ganes qui naissent sur la tige, les plus âgés sont les plus inférieurs, 
la racine, étant placée plus bas que la feuille, doit naître avant 
elle. Quoi qu'il en soit, au-dessous de feuilles d’un millimètre de 
longueur, j'ai trouvé les rudiments des racines Je suis arrivé à 
ce résultat en cherchant ces organes au-dessous de fouilles de 
moins en moins développées. 

Avant d'exposer le résultat de mes observations sur l'origine et 
le développement des racines adventives du N'uphar lutea, J'in- 
diquerai l'opinion du célèbre physiologiste M. Dutrochet sur 


294 TRECUL. -— STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 
les mêmes phénomènes ; je reproduirai même ses figures pour en 
faciliter l'intelligence. 

À la page 187, ligne 3, du tome [* de la collection de ses 
Mémoires , édit. 1837, on lit : « Si l’on examine l’intérieur de la 
tige, on voit qu’elle est composée d’un système cortical fort mince 
et demi-transparent, et d’un système central formé par un tissu 
cellulaire blanc, dans lequel existent des faisceaux de tubes sé- 
veux irrégulièrement flexueux. Ces faisceaux de tubes séveux 
sont enveloppés par une couche de substance jaune et demi-trans- 
parente. Chacune des racines du Vymphœa (lutea) correspond 
constamment à l’un de ces faisceaux de tubes séveux..... Les pre- 
miers phénomènes observables de la racine consistent en un fais- 
ceau de tubes séveux du système central qui se ploie et forme un 
coude dans le voisinage du système cortical, ainsi qu’on le voit 
dans la figure 12, a. Lorsque ce faisceau coudé approche du sys- 
tème cortical , il se manifeste dans ce dernier une production ronde, 
aplatie, formant une sorte de calotte. On voit cette calotte en b ; 
elle est recouverte par l'écorce de la tige c. En poursuivant ce 
genre de recherches par le moyen que j’ai indiqué (par des coupes 
transversales), on rencontre des racines naissantes qui offrent 
des degrés de développement plus avancés. Aïnsi on voit que le 
faisceau coudé (a) touche à la calotte, dans l’intérieur de laquelle 
on apercoit des stries qui sont les rudiments des tubes corticaux. 
En continuant cette recherche, on voit que le faisceau de tubes 
séveux a, continuant à s’allonger, pénètre dans l’intérieur de la 
calotte b, qui lui sert, pour ainsi dire, de coiffe (fig. 13). Alors la 
racine pointe au dehors; elle à rompu l'écorce de la tige qui la 
recouvrait. Gette racine naissante, continuant à s’accroître, de- 
vient une racine parfaite... » 

Je ne partage nullement l'opinion de ce savant. Jamais on ne 
voit un faisceau se ployer pour donner naissance à une racine ; ja- 
mais on ne découvre un tel faisceau coudé pénétrant dans l’inté- 
rieur de la petite calotte dont parle M. Dutrochet. 

Par des dissections longitudinales dirigées comme je l'ai indi- 
qué en parlant de la tige, cet observateur eût reconnu que la 
bifurcation qu'il a remarquée à la base des racines n’est point le 


DU NUPHAR LUTEA. 295 
résultat de l’incurvation d’un faisceau. Îl eût vu que plusieurs 
faisceaux, dont les uns sont en relation avec la partie supérieure 
de la tige, les autres avec la partie inférieure, concourent à la 
formation de cette bifurcation , et à celle des racines qui sont le 
plus souvent disposées par groupes de trois ou quatre; que ces 
faisceaux, après plusieurs anastomoses, se réunissent ordinaire- 
ment en deux filets, quelquefois en un seul, qui se divise en- 
suite en deux branches ; que ces deux filets ou ces deux branches 
se confondent en un seul faisceau avant d'arriver à la racine 
supérieure; qu'enfin, un peu plus bas que celle-ci, émane de 
ces mêmes filets le système central de trois autres racines, l’une 
inférieure , et deux latérales intermédiaires (PI. 10, fig. 4, r°). 
Deux cas se présentent pour l’origine du système central de la 
racine inférieure : ou bien les deux filets ou faisceaux sont restés 
isolés, ou bien ils se sont réunis, puis séparés, comme nous l’avons 
vu. Dans le premier cas, quand ils sont restés libres, chacun 
d’eux envoie une ramification dans la racine inférieure. Dans le 
second cas, quand il n’existe qu’un filet bifurqué, le système 
central de la racine naît au-dessous de la bifurcation. Entre ces 
deux racines, supérieure et inférieure, chaque faisceau ou branche 
fournit le système vasculaire d’une racine latérale, Ainsi la racine 
supérieure recoit des vaisseaux des deux faisceaux, de même que 
l’'inférieure , quand il n’y a pas eu fusion de ces deux faisceaux ; 
chacune des racines latérales n’en recoit que d’un seul. Il n’est pas 
sans importance de signaler une anastomose qui unit les deux fais- 
ceaux au-dessous de la racine supérieure ou entre les deux laté- 
rales. Il est bon d'ajouter aussi qu’il existe souvent, sinon tou- 
jours, des vaisseaux qui sont communs à deux racines, de telle 
sorte que par eux les racines intermédiaires sont en relation directe 
ou avec la racine inférieure ou avec la supérieure. Voilà ce que 
l’on observe avec facilité sur une tige âgée. Il me semble qu'il est 
impossible de l’expliquer par l’incurvation d’un faisceau. 

Si, comme le pense M. Dutrochet, la bifurcation était due à 
linflexion d’un faisceau, on devrait voir les vaisseaux, recourbés 
aussi, passer d’une branche dans l’autre. Or, cela n’a pas lieu. 
Les vaisseaux des deux filets dirigent tous vers la jeune racine 


296 TRECUL. — SIRUCIURE ET DÉVELOPPEMENT 
leur extrémité pointue, après s'être groupés en un seul faisceau. 

Ce qui probablement a induit M. Dutrochet en erreur, c'est 
l’anastomose que j'ai indiquée comme existant souvent au-dessous 
de la racine supérieure. Elle contient des vaisseaux qui unissent 
la partie inférieure des deux faisceaux, c’est-à-dire qui, montant 
dans l’un d'eux, s’en dégagent pour se rendre dans l’autre, où 
ils semblent descendre. Et, comme les racines ne s’avancent pas 
en ligne droite vers la surface de la tige, il peut très bien arriver 
que, par une coupe transversale, on enlève la portion du faisceau 
radiculaire qui sépare cette anastomose de la racine rudimentaire 
proprement dite. Alors celle-ci paraît isolée de son système cen- 
tral ployé en coude, comme le représente la figure (fig. 12) de 
M. Dutrochet. 

L'auteur de la découverte de l’endosmose, ordinairement si ha- 
bile à diriger ses expériences de physiologie , a, selon moi, basé 
son opinion , dans le cas présent, sur un examen superficiel des 
faits. En effet, s'étant borné dans ses recherches à faire des coupes 
transversales, et ne s’étant servi que de moyens amplifiants peu 
considérables, comme celui de la loupe, il n’a pu, selon moi, 
arriver à reconnaître la vérité. Si, en outre, cet anatomiste eût 
fait usage d'instruments plus puissants, il eûüt défini la substance 
jaune, demi-transparente qui environne les tubes séveux des fais- 
ceaux de la tige ; il aurait reconnu que les tubes de ce qu’il nomme 
hssu cortical de la racine sont tout simplement des lacunes ; il eût 
fait connaître enfin la nature du plateau qui sépare ces prétendus 
tubes du tissu cellulaire de la tige, 

L'opinion que je viens d’émettre sur les observations de M. Du- 
trochet est justifiée encore par ce qu’on lit à la page 188 du même 
ouvrage, « que dans la petite calotte on aperçoit des stries qui sont 
les rudiments des éubes corticaux. » Un grossissement suffisant 
fait voir que de telles stries n’existent point dans cet organe, et 
que cette calotte ne constitue à aucune époque le tissu tubuleuæ 
ou plutôt lacuneux, mais qu’elle l’enserre quand il est développé 
quoique séparée par une autre partie restée inapercue pour M. Du- 
trochet; je veux parler de l’épiderme rudimentaire de la racine. 

Au bas de la même page, on lit aussi : « 1° Que les systèmes 


DU NUPHAR LUTEA. 297 
central et cortical de la racine sont primitivement vsoles ; ils exis- 
tent tous les deux avant de former un tout organique par leur as- 
semblage, etc. » Sur ce point, comme sur les précédents, nous 
sommes en désaccord. La calotte que M. Dutrochet confond avec 
ce qu’il appelle le système cortical ou tubuleux est produite par le 
sommet même du système central, et n’en est par conséquent ja- 
mais éloignée. 

Voici encore un point sur lequel mon opinion diffère de celle de 
l’auteur dont je me permets d'analyser ici les observations. Il dit 
à la p. 189, ligne 11 : « Il est à remarquer que, chez le Vymphæa 
(lutea) , il n’y a que les racines dont l’origine à lieu immédiate- 
ment au-dessous des feuilles qui soient douées de la faculté de se 
développer. J’ignore pourquoi les racines qui naissent sur les 
autres parties de la tige ne se développent point et meurent. » 
C’est, selon moi, qu'il n’en existe que là. Je n’en ai jamais trouvé 
qu’au-dessous des feuilles et des pédoncules, mais au-dessous de 
toutes les feuilles indistinctement , les racines de la partie supé- 
rieure de la tige restant ordinairement cachées sous les tissus. 

« Mais ces faits, continue le même savant, sont en harmonie 
avec ce que l’on observe dans l'embryon du Nymphœæa, lors de la 
germination. La radicule de cet embryon ne se développe pas ; 
elle reste à l’état de simple mamelon radiculaire, et meurt dans 
cet état. » Dans ce cas, M. Dutrochet a été mal secondé par les 
circonstances ; j'ai fréquemment vu cette radicule acquérir deux 
centimètres de longueur. Ce n’est qu’alors qu’elle périt, quand 
plusieurs racines adventives se sont développées. 

Ce n’est pas sans quelque hésitation que je me suis permis de 
discuter l’opinion d’un savant aussi éminemment distingué que 
M. Dutrochet ; il m'était impossible de passer sous silence des 
observations faites sur la plante qui fait le sujet de ce Mémoire, 
par un homme dont l'opinion mérite à tant d’'égards la considé- 
ration des botanistes, 

Je reviens maintenant à mes observations relatives à l’origine 
des racines. 

Au-dessous de feuilles d’un millimètre de longueur, on n'ob- 
serve que de petits mamelons jaunes, dans lesquels on n’aperçoit 


298 MRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

pas encore d'organisation bien distincte. Ces mamelons (fig. 3, r) 
semblent, sur une coupe longitudinale, émaner d’un seul faisceau 
dont une des ramifications va produire le faisceau médian de la 
face externe du pétiole (fig. 3, f). | 

Pendant longtemps ces rudiments restent stationnaires ; toute 
la puissance de la végétation paraît concentrée sur l’accroisse- 
ment des feuilles ; quelquefois même ils ne manifestent jamais 
leur existence au dehors. C’est pourquoi ce serait une erreur que 
de croire qu’ils sont propres aux feuilles de la face inférieure de 
la tige ; ils subsistent à la base de toutes les feuilles indistincte- 
ment, comme je l’ai indiqué précédemment (fig. 2, r). 

Cette universalité de leur développement tient à ce que le som- 
met du rhizome, comme celui de toutes les plantes tracantes, 
ayant de la tendance à croître verticalement, réunit sur toute sa 
surface les conditions favorables à la production des racines. 
L'influence de cette direction devient indubitable , si la tige est 
enfoncée profondément dans la vase ; car cette tige, cherchant à 
gagnet la surface du sol, s'élève verticalement en donnant des 
racines vigoureuses sur toute son étendue. Quand elle est arrivée 
à la superficie, elle s'incline sur le sol et rampe à sa surface. Les 
racines de la face inférieure se développent seules dans cette cir- 
constance; les autres restent cachées dans le parenchyme : aussi 
les découvre-t-on toujours par un examen très attentif, 

Ces racines latentes sont souvent réduites au faisceau central 
(fig. 4, f); souvent aussi il est accompagné d’un tissu péri- 
phérique et de la spongiole rudimentaires (fig. 5, !, sp). 
Dans le premier cas, lorsque le faisceau central subsiste seul, les 
vaisseaux acquièrent quelquefois un diamètre assez considérable 
et des formes très bizarres. Gênés dans leur développement en 
longueur, ces vaisseaux se renflent sur quelques points de leur 
étendue ; tantôt c’est une massue qu’ils simulent par leur extré- 
mité (fig. 4, m), tantôt ce sont des proéminences coniques qu’ils 
produisent (c,d). Ces proéminences s’allongent souvent assez pour 
mériter d’être considérées comme des ramifications (e). Malgré ces 
dilatations inégales, la fibre spirale est partout également distante. 

Ces formes anomales semblent démontrer que les vaisseaux ne 


DU NUPHAR LUTEA, 299 


s’allongent pas seulement par l'addition de cellules à l'extrémité 
de celles qui existent déjà, mais aussi par une dilatation longi- 
tudinale de l'extrémité supérieure, analogue à celle qui se fait sur 
les côtés dans les cas précités. Ce qui se passe dans une racine 
dont la végétation est très active peut encore jeter quelque lu- 
mière sur cette question. 

On peut distinguer dans un jeune vaisseau ce que l’on remarque 
dans les faisceaux eux-mêmes : c’est-à-dire que, de même que 
ces derniers , il présente des différences sensibles à ses deux ex- 
trémités ; le sommet ou la partie la dernière formée présente la 
couleur jaune légèrement verdâtre commune à tous les Jeunes 
tissus ; sa base, plus âgée, a perdu cette teinte, et de plus, les 
fibres spirales sont beaucoup moins serrées au sommet qu'à la 
partie inférieure. 

Quand les racines ne sont point arrêtées dans leur évolution , 
les petits tubercules, par lesquels elles commencent, refoulent de- 
vanteux, en s’allongeant, les tissus qui s'opposent à leur passage. 
Ce sont ces ramifications du système vasculaire qui, par leur pro- 
longement, constitueront la partie centrale des racines, cette 
partie qui, sur une coupe transversale, pourrait être confondue 
avec un cylindre médullaire. Parvenues sous le tissu qui contient 
la chlorophylle ou qui doit la renfermer, leur extrémité s’épaissit, 
et l’on voit apparaître successivement plusieurs rangées de cel- 
lules concentriques, Les plus extérieures sont les premières pro- 
duites, 

(est cette extrémité radiculaire qui doit constituer ce que l’on 
a nommé spongiole. À défaut d'autre expression, je me servirai 
désormais de celle-ci pour désigner cette partie de la racine. 

J’ai remarqué les derniers de ces phénomènes au-dessous de 
feuilles de 8 à 10 millimètres de longueur ; la spongiole était 
encore confondue avec le sommet du faisceau auquel elle devait 
son origine. 

Peu à peu elle s’en distingue, ses bords s’en écartent ; elle ap- 
paraît sous la forme d’un segment de sphère appliqué par le mi- 
lieu de sa surface plane sur le sommet du faisceau. J’ai observé cet 
organe sous des feuilles de 15 millimètres environ. L'espace com- 


309 ERECUL. — SEYRUCTIURE ET DÉVELOPPEMENT 


pris entre les autres points de la spongiole et le faisceau est oc- 
cupé par une nouvelle production de ce même faisceau radiculaire. 
C’est un tissu cellulaire qui, comme celui de la tige, est rendu 
opaque par des matières gazeuses répandues entre ses utricules. 
Celles-ci, du reste, ne paraissent pas encore rangées en séries 
longitudinales. Ce sont elles qui formeront ce tissu lacuneux qui 
entoure le système vasculaire (1) (fig. 5 et 6, /). ] 

Toutes ces parties s’accroissent simultanément, et par la dila- 
tation de leurs éléments, et par la production incessante de nou- 
velles cellules au sommet de la racine, sous la spongiole. Ge point 
est le siége d’un mouvement continuel ; de nouvelles utricules s’y 
ajoutent sans cesse à celles qui existent déjà : les unes prolongent 
l’axe fibreux de la racine, les autres le tissu lacuneux périphé- 
rique , d’autres enfin accroissent la spongiole. Ici, le développe- 
ment endogène est encore indubitable , les formations les plus 
jeunes sont les plus intérieures. 

L’extrémité du faisceau, la spongiole et le tissu intermédiaire 
réunis, forment une petite masse à peu près hémisphérique qui 
constitue la racine proprement dite, à la partie inférieure de la- 
quelle les vaisseaux commencent alors à se montrer. C’est un peu 
avant cette époque que les cellules du tissu opaque se disposent 
régulièrement en séries longitudinales, et que des lacunes ou 
méats se manifestent entre ces rangées d’utricules (fig. 5, l). 

C’est aussi en ce moment que la spongiole, dont l'accroissement 
se fait seulement au milieu de sa face interne, suivant l’allonge- 
ment des parties sous-jacentes, se courbe surelles, affecte la forme 
d’une calotte qui les enserre (fig. 6, sp). 

Cette petite racine, en s’allongeant, comprime les tissus qui la 
recouvrent, les refoule sur ses côtés jusqu’à ce que, arrivée sous 
l'épiderme , elle le crève et parvient ainsi au dehors, où elle peut 
se développer librement (fig. 6): 

Pendant que ces divers changements s’opèrent, une quatrième 


(1) Il serait possible que ce tissu dût son origine au tissu cellulaire de la tige 
et non au faisceau central. C'est lui que M. Dutrochet considère comme le sys- 
tème cortical de la racine. On voit qu'il est essentiellement distinct de la spon- 
giole sp par laquelle il est enveloppe. 


| 
| 
| 
| 
| 
| 
| 


DU NUPHAR LUTEA, 01 
partie se distingue des autres. Elle apparaît entre le tissu lacu- 
neux et la spongiole, formée de quelques rangées de cellules qui 
ne tarderont pas à être reconnues pour le principe de l’épiderme de 
la racine. Confondue dans l’origine avec les parties voisines , elle 
constitue une couche cellulaire dont l'épaisseur diminue de plus 
en plus vers le sommet (fig. 5, e). Lorsque la racine déchire 
l’'épiderme de la tige, cette couche épidermique commence à se 
bien dessiner. Sa rangée de cellules la plus externe est formée, 
à la base de la racine, d’utricules remarquables par leur largeur 
(fig. 6, e). 

À mesure que la racine s'étend en longueur, l’épiderme est 
mis à découvert. 

Ce phénomène reconnait deux causes : 4° l'allongement inégal 
de la spongiole et des parties qu’elle recouvre; 2° la destruction 
de la portion la plus âgée de la spongiole. Gette dernière, crois- 


sant moins vite que le reste de la racine, est entrainée par le 


sommet radiculaire, et laisse à nu la base de l’organe, c’est-à-dire 
la partie la plus rapprochée de la tige. Nous verrons un peu plus 
loin comment la spongiole, en vieillissant, se détruit par son côté 
externe, qui est le plus âgé. 

Maintenant que nous avons esquissé tous les éléments de la ra- 
cine, il est bon de les examiner avec un peu plus de détail. 

Le centre de la racine est occupé par un cylindre de cellules 
allongées placées carrément les unes à la suite des autres (fig. G 
et 11, f). Ge cylindre continue le tissu fibreux des faisceaux de 
la tige, desquels il tire son origine. Comme eux il contient deux 
sortes de cellules , les unes incolores, les autres colorées en vert ; 
mais il en diffère par la disposition des vaisseaux. Dans les fais- 
ceaux de la tige, les vaisseaux paraissent distribués sans ordre : 
dans la racine, ils sont disposés régulièrement. Ils forment envi- 
ron douze fascicules autour du cylindre fibreux (fig. 10, v). 
Dans chacun de ces faisceaux partiels, quatre ou cinq vaisseaux 
sont disposés en une ligne rayonnante; leur diamètre est d’autant 
plus grand qu'ils sont plus rapprochés du centre. Je crois m'être 
apercu que les plus petits sont les premiers visibles. La nature de 
ces vaisseaux me semble la même que celle des vaisseaux de la 


202 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


tige. Ce sont aussi des vaisseaux réticulés et fendus, mais dont 
les fentes sont moins longues et plus écartées que dans les vais- 
seaux de la tige (PI. 41, fig. 41, v). 

Le cylindre fibreux central est entouré par une zone cellulaire 
qui va jusqu'à l'épiderme. C'est elle qui a été désignée précédem- 
ment par tissu lacuneux périphérique. Elle est, en effet, traversée 
par des lacunes ou méats qui s'étendent d’une extrémité à l’autre 
(PI. 11, fig. 6, l’). Je n'ai point remarqué que ces lacunes com- 
muniquassent entre elles, comme celles de la tige. Leur diamètre 
diminue près du cylindre fibreux et vers la circonférence, où elles 
cessent même tout-à-fait. Elles sont isolées les unes des autres 
par une seule série de cellules (PI. 114, fig. 5 et 6, l). 

Nous avons vu l’épiderme d’abord entièrement recouvert par 
la spongiole, puis s’en débarrasser en vieillissant. Pour suivre les 
progrès de son développement, il faut prendre une racine suffi- 
samment âgée et faire une coupe longitudinale : on verra, près 
du sommet, trois rangées de cellules distinctes de celles de la 
spongiole et du tissu lacuneux (PI. 41, fig. 7, £). En s’éloignant 
de l'extrémité de la racine, on reconnaîtra que les utricules de la 
rangée la plus extérieure de ces trois acquerront un diamètre plus 
grand que les autres, puis on ne trouvera plus nettement ces 
cellules ; elles seront modifiées; à leur place, on observera de 
petits corps à peu près coniques, qui sont d’autant mieux dessinés 
que l’on s'approche davantage de la base de la spongiole (f). Ces 
petits cônes sont des poils analogues , il me semble , à ceux que, 
dans les autres plantes, on à appelés poils radicaux. Is naissent 
à la jonction de deux cellules épidermiques, sont courts, renflés 
à la base, et terminés par une espèce de plateau (fig. 8 et9, f). Ils 
ne sont pas perforés au sommet, et contiennent un liquide dans 
lequel nagent des granules, comme dans les poils des autres vé- 
gétaux. | 

Les cellules de l’épiderme adulte sont très irrégulières, sinueuses 
extérieurement, souvent brunes, toujours marquées de lignes trans- 
versales excessivement déliées (fig. 9, e). Sous cette couche ex- 
terne s’en trouvent deux autres dans lesquelles je n’ai point remar= 
qué de granules féculents, ce qui les distingue de celles qu’elles 


DU NUPHAR LUTEA, 303 


recouvrent. Elles appartiennent aussi probablement à l'épi- 
derme (c). 

Il me reste peu de chose à ajouter à ce que j'ai dit de la spon- 
giole, Elle me paraît bien plutôt destinée à protéger la jeunesse 
des tissus, des poils radicaux , qu'à pomper dans le sol les sub- 
stances nutritives. 

Elle s’étend d’autant plus sur la racine que celle-ci végète avec 
plus de vigueur ; elle est aussi, dans ce cas, composée d’un nom- 
bre de rangées de cellules plus considérable. Les séries les plus 
anciennes sont rejetées vers le sommet par celles qui naissent 
après elles; puis elles sont repoussées sur les côtés par la dilata- 
tion de leurs propres cellules, et par l'addition incessante de nou- 
veaux éléments à l’extrémité de la racine. 

Arrivées au maximum de leur accroissement, ces utricules ex- 
ternes restent stationnaires , brunissent, puis se désagrègent et 
se décomposent. Celles qui viennent ensuite se comportent, à leur 
tour, de la même manière. | 

On concoit ainsi comment ces cellules , de terminales qu’elles 
étaient, devenant latérales et recouvrant des parties plus anciennes 
de la racine, laissent celles-ci à nu en se détruisant. Par là s’ex- 
plique aussi comment on ne trouve pas de poils radicaux à l’ex- 
trémité des racines, tandis qu'ils sont nombreux sur les parties 
plus âgées, 

La racine n’est pas toujours aussi simple que je viens de la dé- 
crire; elle est souvent garnie d’une multitude de radicelles qui 
elles-mêmes peuvent aussi se ramifier. Les divisions, si on peut 
se servir ici de ce mot, primaires et secondaires étant produites 
de la même manière et présentant la même structure, je me con- 
tenterai de décrire les radicelles primaires. 

Quand elles se développent sur une racine, c’est toujours à la 
base que se montrent les premières. Elles suivent en cela la règle 
générale à laquelle les ovules et l’ovaire seuls semblent se sous- 


| traire. Ces radicelles sont distribuées sans ordre apparent; deux 


ou trois sont quelquefois placées côte à côte. 
Chacune d’elles commence par une petite masse de tissu cellu- 
laire qui se développe au côté externe d’un faisceau vasculaire du 


30/ TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

cylindre central. Elle s’allonge peu à peu, déchire les tissus qu’elle 
rencontre et les refoule sur ses côtés (PI. 14, fig. 10, r,r°). Cepen- 
dant des vaisseaux sont formés à son centre (fig. 10, v’); ils ne 
sont point rangés en cercle comme ceux de la racine, ils sont 
fasciculés. 

L'origine des vaisseaux d’une radicelle est bien plus facile à 
constater que celle des vaisseaux d’une racine. Il n’est pas pos- 
sible, en effet, de dire : Ici finissent les vaisseaux de la tige, là 
commencent ceux de la racine. Ceux-ci ne sont pas plus distincts 
des vaisseaux de la tige que ceux des feuilles ou des pédoncules,. 
Comme eux, ils les continuent. Gela est si vrai, que souvent, à la 
base des racines, un vaisseau se ramifie de telle manière qu’une 
branche pénètre dans le faisceau radiculaire, et que l’autre con- 
tinue sa marche ascendante dans le rhizome. Les vaisseaux de la 
radicelle , au contraire, ne continuent point céux de la racine; ils 
n’en sont pas non plus des ramifications ; ils en sont essentielle- 
ment distincts. Leur base renflée (fig. 11, v’) vient seulement 
s'appliquer sur le côté externe du faisceau vasculaire de la ra- 
cine (v). | | 

Les vaisseaux de la radicelle du Vuphar lutea sont entourés 
de deux zones de cellules, peu distinctes, 1l est vrai. La plus inté- 
rieure, composée de cellules allongées plus petites que les autres, 
peuvent renfermer de l’amidon, et présenter entre elles de petites 
lacunes capillaires, visibles surtout à l'extrémité jeune. Ce tissu 
est recouvert de l’autre zone. Les cellules en sont plus longues et 
plus larges que lés précédentes. La couche qu’elles forment est 
terminée, mails non recouverte par une espèce de spongiole 
(fig. 10, s) qui emboîte le sommet de la zone interne. 

Cette organisation particulière à la radicelle, coïncidant avec 
l'absence des poils, m'engage ‘encore à croire qu’une des princi- 
pales fonctions de la spongiole des racines est de protéger ici 
les jeunes tissus , et surtout la jeunesse de ces poils radicaux. 

La radicelle se fait jour à travers le tissu de la racine, comimeé 
celle-ci à travers celui du rhizome. 

Rien dans les racines du Vuphar ne rappelle la structure des 
Dicotyvlédones, Ces organes, non plus que la tige, n’ont d’écorcé 


DU NUPHAR LUTEA, 305 
distincte ; ils n’ont rien qui puisse être comparé à des rayons mé- 
dullaires. Toute leur organisation est, au contraire, semblable à 
celle des racines des Monocotylédones. Que l’on compare une r'a- 
cine de N uphar lutea à une racine d’Zris germanica, d'Asparagus 
officinalis ou d’Alliumn porrum , on ne trouvera pas de différence 
d'anatomie générale ; on ne remarquera de dissemblance que dans 
les détails, dans la forme des cellules, par exemple. 

Pourrait-on, à la rigueur, considérer les cellules allongées cen- 
trales comme un tissu médullaire? Je crois que oui. Mais la pré- 
sence d’une moelle dans ces racines ne suffirait pas pour que l’on 
pût rapporter leur structure à celles des Exogènes. Certaines ra- 
cines de Monocotylédones ont une moelle très évidente : telle est 
celle du Smilax Salsaparilla. Cette racine est composée d’un épi- 
derme , d’une zone cellulaire renfermant de la fécule, d’une couche 
d’utricules qui me paraissent différer des cellules fibreuses, et que, 
du reste, on retrouve dans d’autres Monocotylédones; d’un cy- 
lindre fibro-vasculaire bien distinct de la moelle qu’il environne. 
Cette moelle a tous les caractères de celle des Exogènes ; elle con- 
tient aussi de l’amidon. 


DES FEUILLES. 


La tige du Vuphar lutea est terminée par un bouquet de feuilles, 
comme beaucoup de plantes monocotylédonées. Ces feuilles, de 
moins en moins développées vers le sommet, très serrées les unes 
contre les autres, forment un bourgeon dont les jeunes éléments 
sont protégés par de longs poils. 

C'est au milieu de ces poils, au centre du bourgeon, qu'il faut 
rechercher les premiers rudiments des feuilles et des fleurs. 

J'ai avancé dans le chapitre précédent que les vaisseaux de la 
racine , ceux du pétiole et du pédoncule, continuent les vaisseaux 
de la tige. Tout en proclamant ce fait, je n’ai point voulu dire 
qu'il y eût similitude entre l'origine de la racine et celle de la feuille. 
Loin de là, J'ai toujours vu ce dernier organe naître à la surface 
de la tige, et sans déchirure (PI. 10, fig, 26). Le pédoncule nous 
montrera plus tard la même évolution. 


Les feuilles ne sont originairement que de petits mamelons qui 
3° série. Bor. T. IV. { Novembre 1845.) 4 20 


506 FRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


bientôt s’aplatissent du côté interne. Cet aplatissement, résultant 
de l’expansion des parties latérales, est le premier signe de l’ap- 
parition de la gaine (fig. 27). Je dis la gaine et non le limbe, 
parce que toutes les fois que j'ai pu distinguer le limbe, la 
gaine était parfaitement définie, et parce que, si la partie supé- 
rieure de la feuille était née la première, elle devrait aussi la pre- 
mière être couverte de poils. Or, une feuille de 1 millimètre de 
longueur est nue au sommet, tandis que sa partie inférieure sup- 
porte de longs poils. D’un autre côté, l'existence de ces longs poils 
et le raisonnement nous prouvent aussi que c’est le pétiole et la 
nervure médiane qui se développent d’abord. C’est sur leurs côtés 
que nous voyons successivement apparaître la gaine et le limbe. 
Une coupe transversale ne laisse aucun doute à cet égard. La 
gaine et le limbe naissants forment cette légère bordure semi- 
transparente, d'apparence gélatineuse, qui s'étend du bas en haut 
du petit organe. Les deux tiers supérieurs de cette bordure ne 
tardent pas à s’infléchir sur la face aplatie de la nervure médiane. 
Cette inflexion caractérise le limbe ; le tiers inférieur, qui ne s’in- 
fléchit pas, constitue la gaîne (fig. 28, /,4). Le pétiole propre- 
ment dit n’est pas encore apparent. 

Bientôt après, un gonflement se manifeste à la base du limbe, 
sous l'aspect d’un bourrelet gélatineux. Puis, un peu plus tard, 
par l'accroissement de ce bourrelet, une scission semble s’opérer 
entre le limbe et le pétiole, et gagner peu à peu le milieu de ce 
petit organe. Il n’y a point ici scission, déchirure ; il y a isolement 
du pétiole de la base du limbe par l'accroissement de celui-ci. 

Les trois parties de la feuille grandissent simultanément ; le 
pétiole et la gaine se couvrent de poils ; le limbe en sera revêtu à 
sa page inférieure seulement, Les deux moitiés du limbe, au fur 
et à mesure qu’elles prennent de l’extension, s'enroulent en spi- 
rale sur la page supérieure. D'abord, comme je l’ai indiqué plus 
haut, il y à une simple inflexion des bords de la feuille; cette in- 
flexion augmente avec les bords ; le limbe se courbe de manière 
à produire un tour de spire, puis deux, trois, jusqu’à sept ou huit. 
Ce phénomène se continue à peu près jusqu’à l’apparition des 
stomates , époque à laquelle la feuille à déjà atteint une grande 


DU NUPHAR LUTEA,. 307 
dimension. Alors elle se déroule. Sa surface en ce moment est 
enduite d’un liquide mucilagineux au milieu duquel nagent une 
infinité de granules d’une excessive petitesse. Cette matière mu- 
cilagineuse provient de la désorganisation des poils de la face in- 
férieure de la feuille; on en trouve encore des débris dispersés 
dans le liquide. 

C'est seulement vers cette époque que les feuilles viennent flotter 
à la surface des eaux. 

D'abord rapprochées les unes des autres, imbriquées au som- 
met de l’axe , elles s’écartent par son allongement à mesure qu’il 
avance en âge. Elles sont disposées avec régularité à cette extré- 
mité de la tige; mais lorsque cette partie de la plante vient à se 
coucher sur le sol, elle donne naissance, par sa face inférieure, 
à des racines qui, éloignant les unes des autres les feuilles qui les 
avoisinent, ahèrent tellement la symétrie de leur distribution à 
la surface de latige , qu’il est souvent impossible de trouver la spi- 
rale génératrice. Pour la déterminer avec facilité, il faut choisir 
les rhizomes qui, profondément enterrés dans la vase, ont végété 
verticalement pour arriver à la superficie. Dans cette circonstance, 
les racines se développant également autour de l’axe, les feuilles 
conservent leur disposition régulière. Une tige qui a végété dans 
de pareilles conditions conduit toujours à la fraction 3/8. 

L'étude des diverses modifications que la feuille éprouve dans 
sa forme aux différentes périodes de son accroissement me con- 
duit naturellement à celle des changements successifs qui sur- 
viennent dans son organisation intime. Je procéderai de l’exté- 
rieur à l’intérieur. 


De l'épiderme. — L’épiderme offre la même structure sur la 
tige, sur le pétiole, sur la face inférieure de la feuille et sur le pé- 
doncule ; toujours il est composé d’une seule couche de cellules. 
Il ne diffère guère sur ces diverses parties du végétal que par la 
dimension des utricules, et par leur forme plus ou moins allongée. 

Cet épiderme est garni de poils qui, presque contigus dans le 
jeune âge, deviennent de plus en plus distants par la dilatation du 
tissu, Ils sont, à leur origine, formés d’une seule utricule dans la- 


308 ŒTRECUEL. — SYRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


quelle on peut voir se former une cloison transversale. Les deux 
cellules qui résultent de cette division s’allongent, la supérieure 
plus que l’autre; entre ces deux cellules s’en interpose une troi- 
sième, puis une quatrième entre celle-ci et l’utricule primi- 
ve, etc. De là ces filaments formés de cellules superposées. 
Chacun de ces poils, en se détachant à l'épanouissement de la 
feuille, laisse adhérente à l’épiderme la cellule qui l’y attachait. 
C'est elle qui communique à l’épiderme l’aspect particulier qu’il 
présente, c’est-à-dire celui d’un grand nombre de petits cercles 
enclavés entre des cellules polygonales (PI. 12, fig. 23, p). Sur 
une coupe transversale de la tige, cette cellule basilaïire du poil 
ressemble à une petite poche qui traverse quelquefois la deuxième 
couche de cellules. Elle est moins profonde sur le pétiole ; elle est 
plus réduite encore sur le limbe, où elle ne s'étend pas au-delà de 
la coucke épidermique. Elle est toujours située vis-à-vis la com- 
missure de deux utricules sous-jacentes (fig. 5 et 25, p). 

L’épiderme du côté supérieur de la feuille diffère essentielle- 
ment de celui des autres parties de la plante. Cette face de la 
feuille, étant le seul point du végétal qui soit exposé au contact de 
l'air, par conséquent le seul point par lequel ce fluide puisse être 
introduit directement, doit nécessairement subir des modifications 
profondes dans sa structure. On ne retrouve plus, en effet, les 
poils de la page inférieure ; ils sont remplacés par les stomates. 
Cet épiderme est, du reste, également constitué par une seule 
couche de cellules (fig. 25, es) qui, d’abord polygonales, conser- 
vent leurs côtés rectilignes jusqu’à l’apparition des stomates, ou 
peu après; enfin leur contour devient flexueux (fig. 24 et 22), 

Nous avons vu précédemment que les stomates commencent à 
se montrer vers l'époque à laquelle la feuille se déroule. Les pre- 
miers que l’on aperçoit se développent dans le voisinage de l’in- 
sertion du pétiole et des nervures secondaires qui en sont le plus 
rapprochées. Ils s’avancent ensuite en suivant la nervure médiane, 
puis ils se rapprochent des bords de la feuille. 

Cette évolution des stomates est tout-à-fait opposée à celle que 
M. Hugo Mohl a observée sur le Hyacinthus orientalis. Get habile 
anatomiste à vu ces petits organes naître d’abord au sommet de 


DU NUPHAR LUTEA. 909 
la feuille, qui est plus âgé, dit-11, que la partie inférieure, vers la- 
quelle ils descendent ensuite. 

Les détails que M. Mohl à donnés sur le mode de forma- 
tion des stomates, et les belles observations de M. de Mirbel sur 
le même sujet, observations qu'il à faites sur le Warchantia, prou- 
vent que les stomates ne se forment pas de la même manière sur 
tous les végétaux. Cela doit être, puisqu'ils n’ont pas la même 
structure sur toutes les plantes. 

Ce que je dirai du développement des stomates du Vuphar 
lutea confirme tout ce que M. Hugo Mohl à avancé, si l’on en ex- 
cepte les dispositions qu'affectent les granules dans la cellule pri - 
mitive, et la forme de cette cellule, qui n’est point ici quadran- 
gulaire, comme dans le Æyccinthus orientalis. 

Je rechercherai d’abord quelle est l’origine de la cellule primi- 
tive du stomate. N'’est-elle qu'une des cellules de l’épiderme, ou 
bien appartient-elle au tissu sous-jacent, ou bien encore est-elle 
une cellule de nouvelle formation? C’est à la dernière opinion que 
mes observations m'ont conduit. | 

Après avoir étudié, sur des lames d’épiderme, toutes les méta- 
morphoses par lesquelles passe cette cellule pour arriver au sto- 
mate parfait, j'ai voulu constater les mêmes phénomènes par l’exa- 
men de coupes perpendiculaires à l’épiderme , espérant aussi 
remonter par ce moyen à l'origine du stomate. J'ai été assez 
heureux pour atteindre le but que je me proprosais. Une seule 
coupe , des plus favorables, m'a fourni presque tous les degrés 
de développement que je pouvais désirer. En partant du sto- 
mate parfait et descendant ces divers degrés, j'ai pu me con- 
vaincre que le stomate avait commencé par un léger épanchement 
d’une matière gélatineuse (cambium) entre les cellules de lépi- 
derme. Cet épanchement augmente en même temps que s’é- 
cartent les cellules entre lesquelles il se fait (PI. 12, fig. 20, 
a,« ). 

L’organe qui doit résulter de ce dépôt, étant destiné à établir 
la communication entre l’intérieur de la plante et atmosphère, 
n'est jamais produit que vis-à-vis le point de jonction de cellules 
du parenchyme, el non au-dessus de l'une d'elles, 


910 TRECUL. — SIRUCIURE ET DÉVELOPPEMENT 

Quand la matière épanchée est arrivée à un certain degré 
d'organisation , une cloison verticale s'établit dans sa partie 
moyenne (b). Cette cloison est toujours disposée parallèlement 
aux nervures secondaires de la feuille. C’est vers cette époque que 
cette cellule se sépare de celles du parenchyme avec lesquelles elle 
était en contact (b). Ce n’est que lorsque le stomate est parfait 
que les cellules du parenchyme s’écartent les unes des autres pour 
livrer passage aux fluides qui doivent être aspirés ou rejetés 
(ia.,20, c,d). 

Une seule circonstance, Je crois, m'a échappé sur la coupe 
transversale : c’est la manière dont la cloison se divise pour former 
l'ostiole du stomate. L'observation sur la coupe transversale m’eût 
donné une idée bien plus nette encore de ce phénomène que son 
étude sur le plan horizontal, 

Ce que j'ai vu sur ce dernier plan s’accorde avec ce que M. Hugo 
Mohl à écrit sur le même sujet, 

Si l’on examine une lame d’épiderme au moment. où les sto- 
mates commencent à se montrer , on la voit composée de 
cellules polygonales d’un nombre variable de côtés, parmi 
lesquelles il est souvent difficile de distinguer celles qui doivent 
produire le stomate, Elles ont, en effet, assez fréquemment la 
même forme que les autres; plus souvent peut-être elles sont ar- 
rondies. Il n’est pas facile de les reconnaitre à leur coloration; 
elles sont un peu plus grises, un peu plus obscures. L'existence 
de la cloison peut seule les indiquer avec certitude, lorsqu'elles 
sont polygonales (fig. 21, a). 

Ces cellules n’étant dans le principe qu’un léger épanchement 
de matière gélatineuse, il semble qu’on devrait les distinguer de 
suite à leur petit diamètre. 11 n’en est cependant rien. La matière 
débordant sur les cellules environnantes leur donne un diamètre 
apparent à peu près aussi considérable que celui des autres. Quoi 
qu'il en soit, cette utricule s'accroît et s’arrondit ; elle comprime 
les cellules voisines, de manière que celles-ci, d’abord convexes 
du côté du stomate, deviennent concaves par la dilatation de cet 


organe, qui lui-même, de concave qu'il était, devient convexe 
(fig. 20, a,b,c, d), 


DU NUPHAR LUTEA. ol1 

Après la formation de la cloison, le premier phénomène par 
lequel se manifeste l’ostiole consiste en un petit point noir, sans 
que, pour cela, on remarque déjà de dilatation (fig. 24, 6). Un 
peu plus tard, la cloison s’élargit; on découvre au milieu un petit 
point blanc (c); la perforation existe ; elle s’agrandit insensible- 
ment; et, vers la fin de son développement, on voit un petit 
point brillant à chacune de ses extrémités (d), 

Les espèces de granules adhérentes à la circonférence du sto- 
mate adulte se montrent à une époque variable ; tantôt ils sont 
visibles avant l'apparition du point noir qui précède l’ostiole, 
tantôt ils ne sont perceptibles que pendant cette apparition, ou 
même seulement après elle. Une faible auréole, plus pâle que le 
reste de la cellule, les précède souvent. Ces mêmes granules 
semblent quelquefois enchâssés au milieu d’une substance solide 
(fig. 22, st), tandis que les parties les plus internes, celles qui en- 
tourent l’ostiole, sont occupées par un liquide dans lequel nagent 
de petits granules verts animés d’un mouvement oscillatoire. 

Les stomates n’ont pas la même forme sur toutes les parties de 
la feuille. Près du pétiole, ils sont plus longs dans le sens de l'os- 
üole ; à mesure qu’ils se rapprochent des bords de la feuille, ils 
s’arrondissent et finissent même par acquérir un diamètre un peu 
plus considérable dans le sens perpendiculaire à l’ostiole, ou mieux 
à la cloison. 

Avant d'abandonner l’épiderme, je dois faire observer l’ana- 
logie de la forme et de la disposition de la cellule basilaire du 
poil, avec celles de l’utricule primitive du stomate. La similitude 
de configuration, la même position vis-à-vis le point d’adhérence 
des cellules parenchymateuses m’engagent à lui attribuer la même 
origine (1). 

Du pétiole. — Dans la description de la structure du pétiole, 
je ne séparerai point celle de la gaîne de celle du pétiole propre- 
ment dit, parce que la dilatation vaginale consiste en une simple 
expansion parenchymateuse dont l’organisation ne diffère en rien 


(4) Des observations postérieures sont venues confirmer cette hypothèse en me 
montrant le développement du poil. 


912 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 
de celle du pétiole : le nombre des faisceaux n’y est même pas 
augmenté. 

Outre l’épiderme, on a à considérer dans le pétiole, comme 
dans les autres parties du végétal, le parenchyme et les faisceaux 
vasculaires. Je ferai momentanément abstraction de ceux-ci, 
pour ne m'occuper que du parenchyme. 

Des coupes longitudinales sur un pétiole , quelque jeune qu’il 
soit, font reconnaître de suite qu’il est parcouru par des lacunes 
qui, pour la plupart, s'étendent du haut en bas sans interruption. 
Toutes ces lacunes n’ont pas le même diamètre. Celles de la cir- 
conférence deviennent de plus en plus étroites, tellement que, 
sous l’épiderme, on peut les regarder comme des méats qui se 
remplissent de matière intercellulaire. A la base et au sommet 
du pétiole, les lacunes n’ont plus la même largeur. Elles sont un 
peu moins larges à la base qu’au sommet. Or, le pourtour de cette 
dernière partie est plus petit que celui de la première; donc toutes 
les lacunes n'arrivent pas jusqu’au sommet du limbe. Un grand 
nombre se terminent à la circonférence du pétiole, et d'autant 
plus bas qu’elles sont plus extérieures. 

Si les lacunes du rhizome sont unies entre elles par de nom- 
breux méats intercellulaires, il n’en est pas de même de celles 
du pétiole. Elles ne communiquent qu’au sommet de cet organe 
par de petits pertuis triangulaires simulant un triangle isocèle 
renversé. 

Les parois de ces lacunes, de même que dans la racine et dans 
la tige, consistent en une seule couche de cellules dont nous allons 
suivre tous les progrès. 

Examinées sur une coupe longitudinale d’un pétiole fort jeune, 
les utricules de ce parenchyme sont très allongées, eu égard à 
eur diamètre transversal, qui est très court (par diamètre trans- 
versal, j'entends ici la largeur du côté qui répond aux lacunes). 
Ces cellules figurent donc primitivement des rectangles longitu- 
dinaux ; par les progrès de la végétation, elles deviennent carrées; 
puis, le diamètre transversal, augmentant toujours, finit par dé- 
passer de beaucoup le diamètre longitudinal. 

Si c’est une coupe transversale que l’on observe, les lacunes ap- 


DU NUPHAR LUTEA, 13 

paraissent sous la forme de petits cercles séparés par des cloisons. 

Les cellules qui composent ces cloisons sont de deux formes : 
les unes, communes seulement à deux lacunes, sont, dans le jeune 
âge, très allongées dans le plan perpendiculaire à la cloison, et 
fort étroites dans le sens opposé (PI, 42, fig. 14, c) ; les autres, 
communes à trois lacunes, sont tout-à-fait triangulaires (c’). Gra- 
duellement , les premières se rapprochent de la forme du carré , 
l’atteignent et même la dépassent. Elles forment alors un rec- 
tangle inverse du premier (fig. 15 et 16, c). Pendant ce temps, 
les cellules triangulaires acquièrent sur leurs angles de petites 
facettes qui, augmentant par degrés, les transforment en hexaèdres 
réguliers. Plus tard encore, les facettes deviennent plus grandes 
que les côtés du triangle primitif. La plupart de ces cellules, ou 
plutôt toutes ces cellules renferment primitivement un corps 
arrondi, un nucléus qui ne tarde pas à se résoudre en granules 
qui eux-mêmes finissent par disparaître à leur tour (L). 

Quelques unes des cellules du parenchyme, principalement des 
hexagonales, contiennent la matière liquide verte que nous avons 
remarquée dans la tige. Au milieu de ce liquide, on voit quelque- 
fois des cercles qui semblent être des bulles gazeuses. D’autres 
cellules renferment une matière grise granuleuse ou vésiculeuse, 
qui pourrait bien être une dégénérescence du liquide vert. D’au- 
tres fois, le liquide vert tient en suspension de petits corps qui 
oscillent avec beaucoup de rapidité. 
_ Les lacunes contiennent aussi des substances de nature bien 
différente. Ce sont : 1° des gaz qui les remplissent comme celles 
de la tige ; 2° de petites masses blanches que l’on voit à l’œil nu 
sur des coupes soit longitudinales, soit transversales; 3° de pe- 
tits corps communs aux Vymphœæa alba, cœrulea et lotus. {ls appa- 
raissent dans les lacunes sous la forme de poils rayonnant d’un 
centre commun. 

A. Quelle est la nature des gaz contenus dans les lacunes de 


(1) Je crois avoir remarqué que les trois utricules rectangulaires n'en con- 
stituent originairement qu'une seule qui se diviserait plus tard en trois , plus rare- 
ment en deux ou quatre. 


31/1 ERECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

cette plante? Ce serait là une question fort intéressante à étudier. 
Sont-ils pompés dans la vase par les racines, et modifiées ensuite 
sous l'influence de l’air atmosphérique introduit par les stomates? 

B. Une coupe transversale d’un pétiole jeune laisse souvent 
apercevoir quelques cellules qui se renflent sur un de leurs côtés 
libres (fig. 16, b,b°). La proéminence formée par l’expan- 
sion de la paroi cellulaire devient de plus en plus saillante ; elle 
forme un tube qui se renfle latéralement comme la cellule-mère , 
se ramifie (fig. 16, b”), puis se cloisonne de manière à produire 
un groupe de cellules. Ordinairement, plusieurs petites masses 
semblables naissent sur des points très rapprochés d'une même 
lacune. Encore gélatineuses, elles se soudent entre elles, et avec 
les paroïs des utricules voisines, et constituent ainsi ces petits 
amas blancs de cellules irrégulières mamelonnées qui occupent 
toute la largeur des lacunes (B). 

C. Les petits corps rayonnés ont été aperçus par Guettard 
en 41747 ; MM. Amici, Rudolphi, De Candolle, Mevyen, etc., les 
ont décrits depuis; mais aucun de ces anatomistes n’en à observé 
le développement. En examinant les diverses parties de la plante 
à tous les âges , j'ai dû reconnaître toutes les modifications qu’é- 
prouvent ces petits organes. Îls sont assez nombreux, à la base 
du pétiole , sur le fond des lacunes ; quelques uns sont dispersés 
dans l’intérieur de celles-ci; c’est surtout au sommet, au passage 
du pétiole dans le limbe, qu’ils sont plus multipliés. C’est aussi 
daus cette partie qu’il est plus facile de suivre les progrès de leur 
évolution. 

Là, chacun d’eux est placé entre deux cellules hexagonales 
superposées ; 1l est d’abord réduit à une cellule triangulaire à 
angles émoussés (fig. 19, a). De ces angles saillent bientôt de 
petits mamelons qui, en s’allongeant , produisent les ramifications 
que l’on aperçoit dans les lacunes (b,c,d). Ces branches, lisses 
dans la première période de leur accroissement, se couvrent de 
petites proéminences polyédriques (e). J’avais cru d’abord que 
ces aspérités étaient munies d’un pertuis à leur extrémité; un 
examen plus attentif, aidé de lentilles plus puissantes, m'a per- 
suadé qu'il n’y à pas de perforation, et que les ponctuations 


DU NUPHAR LUTEA. 315 
existent aux points extrêmes des branches, là où la cavité inté- 
rieure n’est pas prolongée. La forme de ces utricules varie beau- 
coup , suivant leur siége et l'espèce de \ymphœæa sur laquelle on 
l’étudie. Dans le pétiole du Vuphar lutea, elles émettent ordi- 
nairement quatre branches dans chaque lacune. 


Du limbe. — Au sommet du pétiole , le tissu se resserre, À ses 
longues lacunes en succèdent de plus courtes, dont les parois sont 
criblées de méats, et garnies d’une quantité prodigieuse des cel- 
lules rayonnées précédentes. Ce üssu établit la transition du 
pétiole au limbe, | 

Dans une jeune feuille , le limbe est composé de séries de cel- 
lules disposées parallèlement à l’épiderme ; dans une feuille plus 
avancée , les utricules , bien que rangées avec régularité, offrent 
entre elles des lacunes plus ou moins étendues ; enfin, une feuille 
parfaite a le limbe divisé en deux parties bien distinctes par leur 
structure : l’une, supérieure, est dense ; l’autre, inférieure, est lacu- 
neuse. Suivant aussi que l’on examine un point de la feuille plus ou 
moins éloigné du sommet ou des bords, le limbe offre encore des dif- 
férences bien marquées. Get aspect varié est dû à ce que, près du 
pétiole, il y a plusieurs étages de lacunes (trois ou quatre), dont le 
nombre diminue à mesure que l’on s'approche des marges, où 1l n’y 
en a plus qu’un sous le tissu supérieur, qui reste le même partout, 

La couche supérieure est composée de rangées de cellules per- 
pendiculaires à l’épiderme ; ces rangées, ramifiées de bas en 
haut, sont rapprochées de manière à ne laisser d'intervalle que 
vis-à-vis les stomates (fig. 25, ch). Tout ce tissu contient une 
chlorophylle abondante et granuleuse. Au-dessous commencent 
les lacunes de la couche inférieure ; d’abord étroites, elles 
sont d’autant plus larges qu’elles sont plus rapprochées de l’épi- 
derme correspondant ; leur direction est parallèle aux nervures 
secondaires. Ces lacunes ne sont pas contiguës avec l’épiderme 
inférieur ; elles en sont séparées par deux couches de cellules, 
par trois en quelques endroits (fig. 25, ce). La chlorophylle 
est bien moins abondante dans le tissu lacuneux que dans le tissu 
supérieur, 


916 ÆRECUL. — SIRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

Nous avons constaté que, pour faciliter la circulation du gaz, 
toutes les lacunes du rhizome sont munies de méats sur toutes 
leurs faces ; qu’au contraire, dans la racine et le pétiole, où la cir- 
culation ne se fait que dans la direction de leur longueur , on ne 
trouve pas de ces ouvertures, si ce n’est au sommet du pétiole 
et à l'insertion de la racine sur la tige. 

Dans le limbe, ces moyens de communication sont également 
localisés. Si l’on fait une coupe perpendiculairement à l’épiderme 
et parallèlement aux nervures secondaires, on voit que deux 
lacunes situées dans le même plan horizontal, séparées par con- 
séquent par une cloison verticale, ne communiquent pas entre 
elles. Ceci n’est pas aussi absolu que pour la disposition de ces 
ostioles ou méats au sommet des lacunes du pétiole, parce que les 
cloisons peuvent être, dans le Himbe , plus ou moins inclinées. Les 
lacunes, au contraire , qui sont superposées, sont unies par des 
méats intercellulaires. C’est, en effet, dans la direction verticale 
que se fait ici la circulation des matière gazeuses. 

Un phénomène non moins remarquable que la disposition de 
ces méats, mais dont la cause finale est encore et restera long- 
temps un mystère, c’est la distribution des cellules rayonnées. 
Elles se trouvent toujours sur le passage des fluides aériformes , 
au fond des lacunes du pétiole , à leur sommet surtout, dans toutes 
les parties de la feuille, et sous l’épiderme supérieur en particu- 
lier. Ici, elles affectent une forme caractéristique : elles ont une 
partie centrale placée vers la base du tissu serré, souvent très 
volumineuse , de laquelle partent plusieurs branches qui vont 
plonger dans les lacunes du tissu sous-jacent ; tandis que d’autres 
branches plus longues, très légèrement bifurquées au sommet , se 
rendent à l’épiderme (fig. 25, c). 

L'existence simultanée de ces petits organes et de la matière 
verte dans les mêmes parties du végétal est une coïncidence assez 
remarquable ; là où la chlorophylle est rare, ils ne subsistent pas : 
aussi les ai-je rencontrés partout, excepté dans la tige et dans 
les racines. 


Système fibro-vasculaire de la feuille. —Le nombre des faisceaux 


| 
. 
| 
| 


| 
| 


DU NUPHAR LUTEA, 917 
varie de seize à vingt-cinq dans des pétioles différents; mais le 
même organe en contient une même quantité à la base, au milieu 
et au sommet ; et de plus, ces faisceaux y présentent la même 
disposition relative en haut et en bas : les uns sont répartis au 
pourtour du pétiole, les autres sont dispersés dans le centre. 

La constitution de chacun d’eux est la même que dans la tige, 
quant aux éléments ; mais la disposition de ceux-ci subit quelques 
modifications. 

Chaque faisceau présente, du côté interne les vaisseaux, du 
côté externe les cellules fibreuses. Les vaisseaux eux-mêmes 
sont divisés en deux fascicules séparés par une, deux ou trois 
rangées de cellules. Les plus internes sont de petits vaisseaux 
enfermés au milieu d’une lacune qu’ils remplissent (fig. 15, v). 
Du côté externe de cette lacune sont les autres vaisseaux, dérou- 
lables comme les premiers (v°) ; ils sont plus volumineux qu'eux. 
Enfin , plus à l’extérieur encore, les cellules fibreuses sont 
réunies en un faisceau considérable. Dans ce faisceau sont dis- 
persées les cellules plus grandes que les autres, qui contiennent 
le liquide vert, 

Avant de sortir du pétiole pour pénétrer dans le limbe, ces 
faisceaux s’anastomosent comme avant d'abandonner la tige. Ces 
anastomoses sont entourées par cette partie du parenchyme où 
l’on observe les petites lacunes dont il a été question plus haut. 
Là, le faisceau se modifie un peu; on n'y voit plus de lacune ; 
tous les vaisseaux sont réunis en un seul groupe. Alors, les uns 
s’écartent de leur direction primitive et vont se mêler aux vaisseaux 
d’un faisceau voisin ; d’autres prennent aussi une route différente ; 
quelques uns se prolongent sans se déranger. Là aussi on dis- 
tingue souvent des vaisseaux à trois branches qui chacune suivent 
une direction opposée. Enfin, ces vaisseaux, après s'être diver- 
sement entremêlés, se réunissent à ceux qui se continuent sans 
déviation, pour se répandre dans le limbe. Les faisceaux de la 
face interne du pétiole, du côté qui répond à la page supérieure 
de la feuille, sont les premiers qui se dispersent dans le limbe ; 
ils forment le squelette de la partie inférieure des lobes de la 
feuille, Puis viennent après eux les faisceaux latéraux qui four- 


918 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


nissent les nervures un peu plus éloignées de la base. Les fais- 
ceaux du côté inférieur du pétiole produisent les nervures les plus 
voisines du sommet de la feuille. C’est ainsi que le faisceau qui 
suit le milieu du dos du pétiole et de la nervure médiane est celui 
qui donne les nervures extrêmes. La côte moyenne, qui ne semble 
être que la continuation du pétiole, en a toute la structure. Ce- 
pendant sa direction horizontale , différente de celle de cet organe, 
occasionne un changement dans {a disposition des méats qui, ici, 
de même que dans la feuille, doivent faire communiquer les la- 
cunes superposées. 

Les faisceaux qui constituent les nervures secondaires offrent 
une autre structure que ceux du pétiole. Ils n’ont pas de lacune, et 
sont composés de quelques vaisseaux entourés de cellules fibreuses. 
Chacune de ces nervures est séparée de l’épiderme inférieur par 
des cellules allongées, beaucoup plus larges que celles du faisceau. 
Cesutricules sont isolées les unes des autres par une quantité quel- 
quefois considérable de matière intercellulaire, de laquelle on dis- 
tingue ordinairement bien les parois propres des cellules (PI. 12, 
fig. 25, f). De ces nervures secondaires en émanent d’autres qui 
parcourent le Hmbe : les unes sont situées au milieu du tissu lacu- 
neux, les autres sont placées immédiatement au-dessous du tissu 
serré supérieur. Toutes ces nervures, en s’anastomosant, pro- 
duisent le réseau vasculaire de la feuille. 

L'organisation du système vasculaire de cet organe n’est point 
telle à toutes les époques de son existence ; il éprouve, dans le 
pétiole, des modifications très notables. 

Si l’on fait, sur une feuille longue de 3 millimètres, une coupe 
longitudinale passant par le milieu d’un faisceau, on trouve la 
lacune de ce faisceau remplie de trachées. On ne découvre pas 
encore les vaisseaux du fascicule externe ; souvent même, avant 
qu'ils soient visibles, ceux du fascicule interne commencent déjà 
à se décomposer. Voici par quelle série de métamorphoses ils 
passent avant de disparaître entièrement. La spiricule, primitive 
ment serrée, s’écarte peu à peu, puis elle se rompt. Les deux 
extrémités de chacun de ses fragments se soudent souvent de 
manière à former deux anneaux unis par un filet (PI. 42, fig. 48, 


DU NUPHAR LUTEA. 919 
b’) qui, étant résorbé, laisse les anneaux complétement libres 
(fig. 17, v). Ce phénomène se renouvelant sur presque toute la 
longueur du vaisseau, on aperçoit des anneaux disposés assez ré- 
gulièrement les uns au-dessus des autres. Pendant que cette désor- 
ganisation s’accomplit dans la lacune, les autres vaisseaux se déve- 
loppent pour subir, à leur tour, la même décomposition. C’est 
pourquoi un pétiole adulte ne présente de vaisseaux qu'à son 
sommet , et quelques vestiges seulement à sa base. L'examen d’un 
faisceau à la partie supérieure d’un pétiole âgé fait voir que le 
nombre des vaisseaux diminue à mesure qu’on s'éloigne du 
sommet, que la spiricule se distend et subit enfin les modifica- 
tions précédentes. 
Je n’ai pas observé de changements semblables dans les autres 
parties de la feuille. 


DE LA FLEUR. 


De même que la feuille signale son apparition par un petit 
mamelon très délicat, de même aussi la fleur commence par une 
petite ampoule de la consistance d’une gelée, à la base de la- 
quelle, comme à celle de la feuille, les faisceaux sont déjà per- 
ceptibles , bien qu'il n’y existe pas encore de vaisseaux. Ces deux 
organismes, malgré cette communauté d’origine et leur analogie 
de position, sont distingués avec assez de facilité dès cette époque 
même ; car le rudiment de la fleur demeure cylindrique , au lieu 
de s’aplatir sur le côté interne, comme celui de la feuille. Deux 
petites proéminences semblables naissent ordinairement près 
l’une de l’autre (PI. 13, fig. 29, £) ; assez rarement il y en a trois 
ou seulement une. Ce sont elles qui constituent les protubérances 
de la tige qui supportent les pédoncules. Ces derniers organes 
n'existent pas encore à l'époque dont il s’agit ; ce n’est qu'un peu 
plus tard qu'ils apparaissent au sommet de ces petites proémi- 
nences , dont ils se distinguent à peine dans le premier âge. 

C'est à cette période si peu avancée que se montrent les pre- 
miers organes appendiculaires. Ils se maniiestent par de petits 
bourrelets que l’on voit poindre successivement vers l'extrémité 
du jeune axe. Pendant l’évolution des premiers sépales, la base 


320 TRECUL, — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

s'élève (fig. 30, t), le pédoncule s’allonge et s’élargit (p), 
acquiert un diamètre sensiblement plus considérable que celui 
de la base (t) sur laquelle il s'appuie. Alors surgissent les autres 
sépales dans l’ordre de la préfloraison quinconciale (fig. 34, 
a,b,c,d,e); le premier est déjà grand lorsque le cinquième 
n’est encore qu'une simple ampoule. Alors aussi une coupe 
longitudinale, convenablement dirigée, met en évidence, sur le 
côté externe de la partie basilaire, une petite dent qui constituera 
plus tard lécaille que l’on observe à la base du pédoncule 
(fig. 31, f). Naît-elle avant le pédoncule? IT est difficile de ré- 
soudre cette question par l’expérience. 

Les sépales qui étaient primitivement insérés près du sommet du 
jeune axe s’en trouvent éloignés peu à peu par son allongement. 
Cependant ils progressent assez vite pour surpasser cet accroisse- 
ment de la partie centrale , ou réceptacle, sur laquelle ils se 
pressent. Ils la tiennent ainsi emboîtée pendant toute la série des 
développements des organes sexuels, jusqu’au moment de la fé- 
condation. 

Les sépales enveloppent déjà entièrement le réceptacle, que les 
pétales ne font que naître ; ils forment à la base du torus une 
rangée circulaire de petits mamelons jaunes, demi-transparents, 
que l’on découvre en arrachant les sépales ou en faisant une 
coupe longitudinale. J’ai vu ces organes à cet état sur un bouton 
d'un millimètre de diamètre (PI. 13, fig. 32, pt). Un peu plus 
tard se montrent de nouveaux verticilles de mamelons semblables, 
les uns au-dessus des autres, et toujours d’autant moins avancés 
qu'ils sont plus rapprochés du sommet (PI. 13, fig. 33,m). J’ai ob- 
servé l'apparition des mamelons du deuxième tour sur un bouton de 
À mill. 1/3. En se développant, ils se disposent en séries longitudi- 
nales un peu inclinées (spirales secondaires). Quand chaque série 
est composée de cinq mamelons, leur multiplication cesse ; le som- 
met de l'axe, jusqu'alors nu (fig. 35), se couronne d’un disque 
marqué de petites plaques saillantes , elliptiques et rayonnantes, 
présentant, chacune dans son plus grand diamètre , une petite 
fente qui correspondra à une des loges de l'ovaire (PI. 13, fig. 36, 
st). On ne peut méconnaître ici le stigmate. Il naît à la hauteur des 


DU NUPHAR LUTEA. 821 
mamelons , qui tous, originairement arrondis comme Île suppose 
leur désignation, se pressent les uns contre les autres, lorsque 
le pistil vient à croître, et prennent la forme aplatie qui carac- 
térise les filets staminaux du /Vuphar lutea (même fig., e). 

Le disque stigmatique, dont le centre se déprime peu à peu, est 
soulevé par l'ovaire à mesure que cet organe se développe. IT est 
à remarquer qu'ici, de même que dans l’ovule, l'accroissement 
se fait de haut en bas : les stigmates les premiers sont appa- 
rents ; la portion de l’ovaire rétrécie en forme de style épais se 
montre après eux seulement (PI. 13, fig. 4, 0) ; l'ovaire propre- 
ment dit, dont le renflement donne au pistil la configuration qu’on 
lui connaît. à l’époque de la fécondation, se manifeste le dernier. 
Cette série de phénomènes est essentiellement différente de celle 
que nous offre le développement des feuilles dont l’évolution se fait 
de bas en haut, Nous avons, en effet, reconnu que c’est la gaîne et 
la nervure médiane qui apparaissent d’abord, que le limbe naît 
ensuite sur les côtés de cette nervure ; l'apparition des stomates 
confirme aussi cette assertion. 

Pendant que le pistil subit les changements que je viens d’indi- 
quer, les sépales et les pétales affectent la forme et la couleur qui 
leur sont propres; les filets des étamines s’allongent, puis on voit 
saillir les loges, qui, elles aussi, apparaissent après leurs filets. 
Telles sont les diverses modifications de forme que présentent les 
verticilles de la fleur avant la fécondation. Il me reste mainte- 
nant à en étudier la structure. 

L'organisation intime de la fleur, aussi bien que celle des or- 
ganes de la végétation, ressemble à la structure des endogènes. 
Les faisceaux qui pénètrent dans le pédoncule rappellent tout ce 
qui à été dit de ceux qui vont aux feuilles : comme eux, ils ont 
leur origine à différents points de la tige ; les uns la tirent de fais- 
ceaux voisins de la circonférence , les autres de faisceaux situés 
plus profondément. Ces faisceaux, avant d’entrer dans le pédon- 
cule, s'anatomosent comme ceux du pétiole ; comme eux aussi, ils 
sont répartis à la circonférence et au centre de cet organe, et le 
parcourent sans se diviser. Au sommet, ils s'unissent de nou- 


veau avant de se répandre dans les verticilles floraux. Les plus 
3° série. Bor. T. IV. (Décembre 1845 ) 1 21 


\ 


822 FRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 
extérieurs envoient des ramifications dans les sépales ; les plus in- 
térieurs, après s'être anastomosés, se rendent aux verticilles supé- 
rieurs. Au reste, tous les détails que j’ai donnés sur l’organisation 
du pétiole sont applicables à celle du pédoncule. Tout ce qui peut 
se dire de l’épiderme et du parenchyme de l’un peut être répété 
pour ceux de l’autre. Les vaisseaux ont la même origine, la 
même structure , la même disposition, la même évolution; ils se 
décomposent de la même manière. Enfin, le pétiole et le pédon-- 
cule sont deux organes identiques par la structure : c’est pourquoi 
je pense qu’il est inutile de m’appesantir davantage sur l’ana- 
tomie du pédoncule. 

Ayant consacré toute la saison des fleurs à l’étude des organes 
sexuels , sur lesquels j'espère revenir encore plus tard, j'avoue 
n'avoir pas examiné aussi minutieusement les deux enveloppes 
florales. Je ne m’étendrai donc pas sur la structure de ces organes. 
On peut comparer , jusqu’à un certain point, leur organisation 
à celles de jeunes feuilles arrêtées dans leur développement. L’é- 
piderme entoure un parenchyme serré à la circonférence, conte- 
nant de la chromule, lacuneux dans le centre, etau milieu duquel 
sont répandus quelques faisceaux ; jy ai trouvé des cellules rayon- 
nantes. Il existe des stomates sur le côté interne des sépales, et 
des poils sur leur côté externe. 

Un phénomène qui mérite d’être noté en passant , c’est la pres- 
sion considérable que les diverses parties de la fleur exercent les 
unes sur les autres pendant la préfloraison ; c’est par elle que les 
filets des étamines acquièrent les figures si diverses qu’ils présen- 
tent sur la coupe transversale (PI, 15, fig. 37, 38, 39). Cette pres- 
sion est telle que les stigmates s’impriment profondément, non 
seulement dans le sépale qui le recouvre immédiatement, mais 
encore sur celui qui est appliqué sur ce dernier sépale. Cette em- 
preinte du stigmate persiste encore longtemps après l'épanouisse- 
ment de la fleur. 


Étamines. --Toutesles parties de la plante, à la première période 
de leur développement, sont formées d’un tissu translucide d’une 
teinte jaunâtre ; mais cette transparence ne persiste pas long- 


DU NUPHAR LUTEA. 523 


temps. Dans les méats intercellulaires s’introduisent des matières 
gazeuses , qui donnent de l'opacité à tous les tissus lorsqu'on 
les soumet à l’observation microscopique. C’est surtout dans les 
étamines et dans le pistil que j’ai le mieux suivi les progrès de 
cette expansion des gaz. 

Les étamines se manifestent, ainsi qu’on l'a vu plus haut, sous 
la forme de petits mamelons qui s’allongent graduellement, pren- 
nent des formes variées que détermine la pression contre les 
organes environnants ; à leur face interne apparaissent les loges 
de l’anthère. 

En suivant les progrès de cet accroissement sur des coupes 
transversales, on ne remarque à l’origine, longtemps avant l’ap- 
parition de l’anthère , qu'un tissu homogène parfaitement trans- 
parent. Un peu plus tard, on voit le milieu du filet de létamine 
devenir opaque, excepté en un point tout-à-fait central qui doit 
constituer le faisceau vasculaire (fig, 37, f). Cette opacité s'étend 
peu à peu, gagne les bords de l'organe qu'elle envahit tout entier. 
sauf l’épiderme et le tissu des loges, qui, à cette époque, ne sont 
pas encore saillantes, et par conséquent tout-à-fait invisibles 
extérieurement (PI. 13, fig. 38, L). Des étamines plus avancées 
nous montrent les loges de plus en plus proéminentes. Une dépres- 
sion longitudinale , d’abord légère, se fait sur le milieu de cha- 
cune d'elles (fig. 39, c). C’est vers ce moment que l’on commence 
à découvrir les faisceaux latéraux placés vis-à-vis chaque loge 
(fig. 39, f’); ils sont indiqués, comme le faisceau médian, par 
la transparence de leur tissu. Vers la même époque aussi, on 
apercoit une matière granuleuse sur deux points de chacune des 
loges (g) ; c’est précisément dans ces points que seront produites 
les logettes Ge l’anthère et les cellules polliniques. La dépression 
| du milieu des loges vatoujours en augmentant ; l’épiderme semble 
reutrer, se rapprocher du filet. Ge n’est là qu'une illusion due à la 
stabilité de la partie moyenne de la loge, et à la mobilité des parties 
| latérales qui seules prennent de l'accroissement. De l’extension 
des côtés de la loge, le milieu restant fixe, il résulte que celle-ci 

paraît plus tard divisée en deux logettes séparées par une cloison 
longitudinale double (fig, AO, c). 


| 
| 
| 
| 


32/ TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

Pendant que ces phénomènes se succèdent, ils’en passe d’autres 
à l’intérieur des loges ; ainsi là où lon avait remarqué des 
eranules, on observe que le tissu cellulaire se détruit, qu’il est 
résorbé et remplacé par un liquide mucilagineux. Je suis porté à 
croire que la première apparition de ces granules est le commen- 
cement de ce phénomène. Ces corpuscules oscillent au milieu du 
liquide, comme ceux que l’on rencontre dans le mucilage de 
certaines décompositions végétales, dans celui que donnent les 
poils des feuilles du Nuphar, par exemple. La résorption des utri- 
cules s'étend du centre à la circonférence; les trois ou quatre 
rangées de cellules les plus extérieures seules ne ve ssent pas 
cette transformation. 

Après la disparition des utricules internes, le mucilage se réor- 
ganise ; 1l donne naissance à de nouvelles cellules qui toutes sont 
munies d’un cytoblaste, Les plus extérieures de ces cellules sont 
les plus petites ; les plus intérieures, plus grandes, apparaissent 
ordinairement au nombre de quatre ou cinq sur une coupe trans- 
versale. Ces dernières sont les utricules polliniques, dont les 
parojs, alors assez minces, renferment des granules, comme 
celles de tous les autres végétaux. 

Il m'a été impossible cette année de suivre la formation du 
pollen dans ces utricules ; mais , les années précédentes, j'ai vu 
leur cavité divisée en quatre parties séparées par des cloisons assez 
épaisses, Si mes souvenirs me sont fidèles , la cellule-mère serait 
à cette époque plus épaisse qu'avant la formation des cloisons ; 
au reste, le développement du pollen m'a semblé ici le même que 
partout ailleurs. . 

Lorsque les utricules polliniques sont résorbées, chacune des 
logettes est remplie par une masse de corpuscules un peu ellip- 
tiques , dont la surface paraît entièrement lisse, Ces corpuscules, 
ou grains de pollen, perdent leur forme elliptique, s’arrondissent , 
puis se hérissent de pointes coniques : ils sont alors arrivés à leur 
état parfait ; leur couleur est jaune pâle. 

Les modifications de l’anthère ne s'arrêtent pas là. Toutes les 
parties de cet organe continuent à croître : les méats intercellu- 
laires du filament s’agrandissent : ils sont remplacés par des la- 


DU NUPHAR LUTEA. 929 
cunes. Mais c’est surtout dans les parois extérieures de l’anthère 
que surviennent les changements les plus remarquables : les cel- 
lules de la couche située immédiatement au-dessous de l’épiderme 
acquièrent un volume plus considérable que les autres (fig. 40, 
cf) ; elles sont remplacées par des cellules fibreuses, dont le plus 
grand diamètre est perpendiculaire à l’axe du filet. 

Chaque utricule est garnie d’un fil spiral, qui ne parait fixé 
qu'à la partie de la cellule qui répond à la cavité de la loge, le 
côté subépidermique restant libre ; c’est pourquoi ces deux côtés 
ont un aspect bien différent. Le côté interne paraît à peu près plat ; 
la spiricule qui est soudée avec lui présente, aux points où elle 
devient libre , comme de petits anneaux, à travers lesquels elle 
semble passer. Ces sortes d’anneaux sont dus à une illusion d’op- 
tique : car , si l’on parvient à faire une coupe transversale conve- 
nable , on trouve que le filament est tout simplement épaissi au 
point de contact avec la paroi de la cellule, qui est aussi plus 
épaisse sur celte face. 

Sur le côté externe, les cellules sont convexes, ee qui fait que 
les points annulaires n’y sont pas aperçus. À l'approche de la 
déhiscence de l’anthère , la paroi externe m’a paru se détruire , et 
la spiricule rester bre de ce côté seulement et recouverte par 
l’épiderme aussi plus ou moins altéré. Les cellules qui tapissent 
l’intérieur de la loge disparaissent également ; de sorte que la lame 
cellulaire que je viens de décrire est complétement dégagée de 
ce côté. La dessiccation fait le reste : elle contracte les cellules de 
l’épiderme ; cette contraction force les anneaux des spiricules à 
se rapprocher les uns des autres par leur côté externe, et par 
suite les petites lames qui constituent les parois des logettes à se 
détacher de la partie qui les retient unies au milieu de la loge (c), 
et à s’enrouler en spirale sur les côtés de celle-ci. Le pollen devenu 
libre se disperse. Je dis que c’est la dessiccation qui détermine 
cette déhiscence, parce que l'humidité fait revenir la petite mem- 
brane sur elle-même, et lui fait reprendre sa position primitive, 
ou du moins l'en rapproche. 


Du pishil.  — L'observation démontre que le plateau stigma- 


926 TRECUL. — SYRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

tique est la première partie du pistil qui soit apparente, qu'il n’est 
visible qu'après l'apparition des dernières étamines , et qu’il naît 
immédiatement au-dessus d'elles, sans laisser entre lui et le der- 
nier rang de ces organes plus d’espace qu’il n’y en avait à l’ori- 
gine entre ce dernier rang d'étamines et celui qui le précède 
(fig. 36). Alors même, et à aucune époque ultérieure, on n’observe 
aucun rudiment d’organe intermédiaire ; il n’y a rien non plus 
dans la structure qui puisse autoriser à admettre un prolonge- 
ment du forus soudé avec l'ovaire ; 1l n°y a pas plus de torus adhé- 
rent au pistil des Vymphæa qu’il n'existe de cloison double dans 
les Crucifères. Si, en eflet, l’on suit le développement de cette 
cloison, on reconnaît qu’elle est simple, et que, si elle paraît 
double dans quelques siliques, c’est que le tissu cellulaire qui la 
compose se contracte en vieillissant, se déchire, et laisse isolée 
l’une de l’autre les deux lames d’épiderme qui le recouvraient. 
Ce sont ces deux épidermes qui ont été pris pour deux cloisons ; 
c’est par un phénomène tout-à-fait analogue que se sépare le pré- 
tendu torus des Nymphæa. Je reviendrai sur ce fait en exposant 
la déhiscence du fruit. 

Avant l'apparition du stigmate, le sommet de l’axe est translu- 
cide ; après sa manifestation, il ne l’est plus que là où doivent s’ou- 
vrir les loges. Des coupes transversales démontrent nettement ce 
phénomène : on remarque sur ces coupes de petites fentes entourées 
chacune d’une auréole transparente. Ces auréoles, d’abord con- 
fluentes, sont bientôt isolées par les gaz qui pénètrent dans les 
méats et donnent de l’opacité aux tissus. Gette opacité, partant 
du centre et de la circonférence, s’étend entre les loges dont les 
parois sont encore contiguës, et finit par envahir presque com- 
plétement les auréoles (PI. 13, fig. 24, L). Quatre ou cinq rangées 
de cellules qui environnent chaque fente conservent leur translu- 
cidité. Vers cette même époque , les faisceaux vasculaires se mon- 
trent dans le pistil à la circonférence et au centre ; ils sont distri- 
bués de telle sorte qu’il y en a un à chacune des extrémités des 
loges et à chacune de celles des cloisons. Les faisceaux placen- 
taires naissent quelque temps après. 

Ces modifications de l’ovaire accomplies , les parois des loges 


DU NUPHAR LUTEA, 927 
s'écartent : les ovules se manifestent par de petites proéminences 
qui apparaissent cà et là sur les cloisons. 

Quand ces mamelons épars ont acquis une certaine longueur , 
‘ils se dirigent de haut en bas comme s'ils étaient entraînés par 
leur poids ; mais la pesanteur n’a réellement aucune part dans ce 
phénomène , car, plus tard, l’ovule se recourbe ; il prend la direc- 
tion opposée , bien que plus avancé, et par conséquent d’un poids 
plus considérable. Ce petit mamelon devenu cylindrique est ter- 
miné par un cône à sommet arrondi (PI. 43, fig. 43, n), à la base 
duquel se développe un bourrelet circulaire (s) qui tend à enve- 
lopper le nucelle (n). Dès lors, on peut distinguer dans l’ovule trois 
parties : le nucelle ou le petit cône , la secondine ou le bourrelet , 
le funicule (f) qui comprend toute la partie située entre la secondine 
et le placenta (pl). Une quatrième partie survient bientôt : c’est un 
second bourreiet qui se développe au-dessous du premier (fig. 44, 
p). D'abord à peine perceptible, il finit par constituer un nouveau 
tégument qui recouvre la secondine : M. de Mirbel l’a appelé 
primine. 

C’est à l'apparition de cette seconde enveloppe que le funicule 
commence à se recourber ; l’accroissement de ce dernier organe 
étant plus considérable du côté supérieur que du côté opposé, le 
jeuné ovule dirigé vers la base de l'ovaire se retourne, et prend 
une direction tout-à-fait inverse. Pendant cette réflexion de l’ovule, 
les téguments s’accroissent ; la secondine atteint le sommet du 
nucelle , puis le dépasse ; son micropyle se resserre, et ne laisse 
plus qu’un petit canal très étroit (fig. 46, m). La primine, se trou- 
vant par un de ses côtés en contact avec le funicule, se soude avec 
lui (fig. 46); c’est de cette soudure que résulte le raphé. Ainsi 
greflés, ces deux organes se développent simultanément, mais iné- 
galement ; le funicule semble rester stationnaire, tandis que la pri- 
mine s'accroît dans tous les sens. À l’époque de la fécondation , 
elle a recouvert la secondine (fig. 47). 

Une autre partie de l’ovule , dont je n'ai rien dit encore, à pris 
naissance dans le nucelle. Je n’ai point déterminé l’époque de 
son apparition ; je sais seulement qu'aux approches de la fécon- 
dation, on observe sur presque toute la longueur du nucelle une 


920 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 
cavité dont les deux extrémités très dilatées sont unies par un 
tube étroit : c’est ainsi du moins que la quintine apparaît sur une 
coupe longitudinale. Mais à l’époque dont je parle , elle est réelle- 
ment formée de deux cellules : l’une, réduite à la dilatation supé- 
rieure, forme le sac embryonnaire ; l’autre comprend tout le tube 
et la dilatation inférieure. Je me suis assuré de ce fait en dissé- 
quant avec précaution sous le microscope des ovules fécondés : 
J'ai été assez heureux pour isoler ainsi cet organe si ténu. 

Tel est l’état de la fleur au moment de la fécondation. 


Fécondation. — Ce n’est qu'avec hésitation que j’aborde cette 
question si difficile, sur laquelle tant d'opinions ont été émises par 
les observateurs les plus habiles. Cependant, encouragé par la fré- 
quence des phénomènes que j'ai remarqués , Je crois devoir faire 
connaître l'opinion que je me suis faite sur cette importante fonc- 

‘tion. 

Toutes les fois que j'ai pu faire une coupe suivant le micropyle 
interne , J'ai toujours vu l'embryon continu avec un filament ou 
tube renfermant quelques granules. Ce petit tube faisait saillie 
hors de l’ovule , et paraissait avoir été détaché du placenta 
(PI. 15, fig. AS, !). J'ai vu assez souvent ce petit filament se diviser 
en deux branches dans le micropyle, puis ces deux branches se 
réunir (en d) avant d'arriver à l’embryon, et quelquefois se diviser 
de nouveau (e,b) ; dans d’autres cas , j'ai observé que ce filet se 
divisait simplement en deux branches qui restaient isolées : l’une 
d'elles était stérile ; l’autre se terminait par l’embryon. La rami- 
fication fertile offrait ordinairement des protubérances près de 
celui-ci; l’une et l’autre branche présentaient quelquefois sur 
certains points de leur étendue des irrégularités qui simulaient 
très bien de petites stalactites produites par un liquide épais qui 
se scrait écoulé avec difficulté. L’embryon paraissait suspendu au 
sommet déla quintine. 

J'essaierai maintenant d'interpréter ces faits en m’aidant de 
leur concordance avec d’autres phénomènes. 

À l’époque de la fécondation, les loges du Vuphar lutea con- 
tiennent un liquide mucilagineux, qui très probablement est 


% 

DU NUPHAR LUTESA. 929 
sécrété par le tissu conducteur environnant. La fovilla, versée 
sur le stigmate humecté par le même liquide, serait portée par 
lui dans les loges et de là entraînée dans le micropyle par le 
même mucilage, qui, pénétrant jusqu’au sac embryonnaire , V 
déposerait le produit de l'organe mâle, 

Un point douteux reste à éclaircir : embryon est-il formé d’un 
ou plusieurs granules polliniques unis à quelques granules fournis 
par l’ovule , comme le pense M. Ad. Brongniart ? ou bien est-il 
produit par les seuls granules polliniques mêlés au mucilage sé- 
crété par les parois des loges? Gette dernière opinion, tout-à-fait 
conforme à l'observation, me paraît devoir être adoptée, 

Quant aux irrégularités du filet qui parcourt le micropyle, à ses 
divisions et à leur réunion avant d'atteindre l'embryon, elles 
s'expliquent parfaitement. La petite colonne mucilagineuse ren- 
contrant dans son trajet de légers obstacles , tels que la rugosité 
déterminée par la protubérance de chacune des cellules pariétales, 
dévie de sa direction, se divise en deux courants qui se réunis- 
sent ou restent séparés un peu plüs loin. L'un des courants ou 
tous les deux deviennent plus ou moins horizontaux dans un court 
espace ; c’est là, ou à l'extrémité du fil stérile, que le liquide forme 
de petites stalactites. 


Phénomènes qui suivent la fécondation. 


Après la fécondation , les étamines et les pétales se flétrissent , 
se putréfient sur la plante même; les sépales seuls persistent jus- 
qu à la maturité du fruit. 

La petite colonne mucilagineuse , restée dans le micropyle et 
adhérente à l'embryon, se concrète ; sa surface forme une pellicule 
tubuleuse attachée au placenta , et renfermant encore quelques 
_Sranules : c’est ce petit cordon qui constitue ce que certains physio- 
logistes ont nommé le second point d'attache. Le liquide répandu 
dans les loges se concrète probablement de la même manière sur les 
parois de celles-ci ; car je ne l’ai plus distingué après cette époque. 

Tous les téguments de l’ovule persistent sans se souder ni se 
confondre ; mais tous ne se comportent pas de la même manière, 
Le sac embryonnaire , je veux parler de la dilatation supérieure 


3:0 ARECUL. — STRUCTURE EL DÉVELOPPEMENT 

de la quintine, originairement composé d’une seule utricule, se 
remplit d’un tissu cellulaire, dont il renfermait le principe. Dilaté 
dans tous les sens par l'accroissement de l'embryon, il s’étend et 
finit par occuper tout le sommet de l’amande. C’est lui que l’on a 
désigné sous le nom de périsperme intérieur ; il enveloppe l’em- 
bryon, qui à été très bien décrit par MM. De Candolle, Ad. Bron- 
gniart et de Mirbel, À l'état parfait, cet embryon est ovoïde ; son 
extrémité renflée est beaucoup plus grosse que l’autre. Lorsqu'on 
écarte ses deux cotylédons (fig. 49, c), on trouve entre eux une 
gemmule verte composée de deux parties : l’une volumineuse , à 
peu près elliptique (f) ; l’autre est une petite écaille insérée sur 
le côté de la partie précédente (f”). La radicule n’est indiquée 
que par un point à la base de l'embryon. 

La partie du nucelle qui entourait le sac embryonnaire (fig. 48, 
n), refoulée par lui, s'atrophie, se résorbe , et disparaît complé- 
tement ; ce qui en reste, se remplissant de matière féculente , se 
transforme en un gros périsperme farineux. La secondine, sans s’a- 
trophier complétement, s'’amincit, prend une teinte brune très ob- 
scure ; elle constitue le {egmen ou membrane interne. La primine 
donne le testa : celui-ci est formé de trois ou quatre rangées de cel- 
lules allongées, assez épaisses et dures ; il présente sur l’un de ses 
côtés une arête longitudinale saillante produite par le raphé ; le tout 
est recouvert d’une couche épidermique , dont les cellules épaisses 
ont leur grand diamètre perpendiculaire à la surface de la graine. 
Les cellules du testa sont colorées en brun , et marquées de ponc- 
tuations. 

En indiquant la constitution de l’ovaire , j'ai omis à dessein de 
mentionner l’origine d’un phénomène qui joue un grand rôle dans 
la déhiscence ; il commence à se manifester quelque temps avant 
la fécondation, etse continue jusqu’à la dissémination des graines : 
je veux parler de la formation des lacunes dans l'ovaire. A la pre- 
mière apparition de celui-ci, ai-je dit, on voit se répandre du 
centre et de la circonférence, entre les loges, dans les méats inter- 
cellulaires, des gaz qui donnent de l’opacité aux tissus. Quand les : 
matières gazeuses sont uniformément réparties sur tout le pistl, 
le tissu conducteur excepté, il y a un temps d'arrêt; puis, à l’ex- 


DU NUPHAR LUTEA, 391 


trémité externe de chaque cloison, les méats s’agrandissent , et de 
l'écartement des cellules résultent les lacunes. Cet écartement des 
utricules s'étend entre les loges en suivant le milieu de chaque 
cloison , et extérieurement de l’un et de l’autre côté de celle-ci; en 
sorte que , par les progrès incessants de ces lacunes, le tissu du 
péricarpe devient de plus en plus lâche au pourtour du fruit et 
entre les loges. Par la dilatation de toutes les parties de l'ovaire, 
les graines se trouvent enfermées de toutes parts au milieu d’un 
tissu qui, aux approches de la maturité , a la consistance pultacée. 
Cependant les lacunes s’ajoutant les unes aux autres finissent par 
donner aux cloisons un aspect tel, qu’à la maturité elles semblent 
presque formées de plusieurs lamelles celluleuses appliquées les 
unes contre les autres ; elles font les mêmes progrès à la circon- 
férence du fruit. Enfin , au moment de la déhiscence, le péricarpe 
devenu friable se détache du réceptacle ; l’épicarpe (torus de 
M. De Candolle) se déchire longitudinalement en fragments qui 
s’isolent facilement du reste du fruit par la rupture du tissu lacu- 
neux. L’épicarpe tombé, la même scission s'opère de lextérieur 
au centre, et de bas en haut entre les loges. C’est ainsi que les 
carpelles sont séparés par lacération des tissus , et non sans déchi- 
rure, comme le pensait M. De Candolle. Les carpelles ainsi isolés 
flottent à la surface de l’eau ; ils contiennent un liquide mucilagi- 
neux très limpide qui imprègne tous leurs éléments. Ceux-ci ont 
perdu leur consistance ; ils s’altèrent, se désagrègent, et la dis- 
sémination des semences à lieu. 


Germination. 


La germination du Vuphar lutea rapproche encore cette plante 
des Monocotylédones. Comme chez la plupart de celles-ci, les co- 
tylédons restent longtemps engagés dans la graine ; ils le sont en- 
core lorsque déjà les feuilles primordiales sont détruites. De même 
que la racine qui continue l’axe se détruit de bonne heure dans 
les Monocotylédones, de même celle du Nuphar disparaît pen- 
dant la germination, lorsque deux ou trois petites racines adven- 
tives se sont développées, et longtemps même avant que les tégu- 
ments de la graine se soient détachés de la jeune plante. 


992 ÆRECUL. — SIRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

L'embryon est composé, comme on le sait depuis les observa- 
tions de M. de Mirbel, de deux cotylédons enveloppant une gem- 
mule formée d’un axe court surmonté de deux parties, l’une 
épaisse, elliptique, au côté inférieur de laquelle est insérée la 
deuxième, qui ne constitue qu'une petite écaille. À la base de 
l'embryon, on n’apercoit qu'avec la plus grande attention la ra- 
dicule, qui a l’aspect d’un point presque imperceptible. | 

Au début de la germination, la graine se gonfle, son extrémité 
se détache sous la forme d’un petit opercule qui reste fixé par le 
côté à la graine (fig. 5, e). L’extrémité radiculaire de l'embryon 
sort par l'ouverture; on voit alors poindre la radicule. Un peu 
plus tard , la gemmule est repoussée au dehors par l’allongement 
de sa partie principale (f) ou première feuille primordiale, 
Celle-ci, tout en s'étendant en longueur, se dilate inférieure- 
ment en deux ailes qui enveloppent la petite écaille ou deuxième 
feuille (f”, fig. 50). Ces deux ailes ne sont autre que la gaine 
de la première feuille. Le pétiole de cette feuille se prolonge 
en un long filet dépourvu de limbe (fig. 50 et 51, f). Cepen- 
dant la radicule s’est allongée (fig. 51, r); la petite écaille a pris 
du développement ; son limbe (f), roulé sur la face supérieure , 
forme déjà plusieurs tours de spire de chaque côté, tandis qu'au- 
dessous d’elle une pointe conique (r°) annonce la naissance de la 
première racine adventive, et que sa jeune gaîne enserre déjà 
une troisième jeune feuille. Enfin, ces petites feuilles, par leur 
accroissement, étalent leur limbe ovale, pendant qu'il en naît de 
nouvelles, enveloppées toujours par la gaine de la dernière. Une 
racine naît toujours aussi sur la tigelle, au-dessous de chaque 
feuille. 

Lorsque mes observations furent interrompues par la mort de 
mes petites plantes, les cotylédons étaient encore engagés dans 
la graine, et la racine primitive provenant de la radicule était 
déjà détruite depuis longtemps. 

A la jonction de la radicule et de la tigelle, celle-ci présente , 
pendant la germination, une partie renflée, couverte de petits 
poils courts, formés d'une seule cellule, et qui ont la plus grande 
analogie avec ceux dont la racine est revêtue. Il me parait pro- 


DU NUPHAR LUTEA. 333 
bable que ces petits organes servent à l'absorption pendant le 
développement de la jeune racine. 


CONCLUSIONS. 


Si je veux résumer les principaux faits relatés dans ce Mémoire, 
je dirai que : 


Tige. — Par sa structure, le rhizome du Nuphar lutea se rap- 
proche des Monocotylédones, non pas seulement parce qu’il n'offre 
point de couches concentriques, mais encore parce qu’il ne pré- 
sente point de cylindre central autour duquel les faisceaux vascu- 
laires sont rangés. En effet, ceux-ci sont dispersés sans ordre 
apparent dans le tissu cellulaire. Le Vuphar se rapproche donc 
des Monocotylédones , parce que les faisceaux des feuilles ne ré- 
sultent pas, comme dans les Dicotylédones ordinaires, de la dé- 
viation d’une partie du cylindre fibro-vasculaire. qui vient s’épa- 
nouir au dehors, mais parce qu’ils naissent, les uns de fibres 
superficielles du côté même de la tige qui porte la feuille à laquelle 
ils appartiennent, les autres de fibres situées plus profondément, 
souvent même tout-à-fait sur le côté opposé du rhizome, de ma- 
hière que celui-ci en est entièrement traversé, 

Les faisceaux de la plante qui fait le sujet de ce travail ne ren- 
ferment rien d’analogue aux fibres du liber. En effet, on ne peut 
considérer comme telles les cellules allongées, à parois minces, 
qui contiennent un liquide verdâtre , car celui-ci se retrouve dans 
toutes les parties de la plante, renfermé dans des cellules ordi- 
naires, 


Racines adventives. — Lesracines adventives existent, au moins 
à l’état rudimentaire, à la base de toutes les feuilles. 

Ces organes ne commencent point, comme le croit M. Dutro- 
chet, par l’incurvation d’un faisceau de la tige, qui, s’approchant 
progressivement du tissu cortical, viendrait se doubler en s’intro- 
duisant dans une petite calotte développée sous Pécorce exprès pour 
le recevoir. Rien de semblable n’a lieu. Toute racine du Nuphar 
débute par un petit mamelon celluleux, qui ne présente d’a- 


9811 HRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

bord aucune organisation distincte, mais dans lequel les vais- 
seaux se montrent plus tard. Ce mamelon, né d’un ou de deux fais- 
ceaux de la tige, s’allonge, se transforme en un faisceau vascu- 
laire qui, arrivé sous le tissu cortical, donne lui-méme naissance 
à la petite calotte que M. Dutrochet suppose formée loin de lui. 
Sous cette calotte, qui n’est autre que la spongiole, apparaissent 
le tissu périphérique de la racine (écorce de M. Dutrochet) et 
l’épiderme du même organe. Cependant les vaisseaux s’avancent 
dans le faisceau radiculaire ; mais ce n’est que quand toutes les 
parties de la racine proprement dite sont apparentes que ces 
vaisseaux commencent à pénétrer dans cet organe (PI. A4, 
fig. 5, v), bien que l'extrémité supérieure du faisceau en constitue 
déjà le système central. Ün peu plus tard , la jeune racine se fait 
jour à travers le tissu qui la recouvre. Toutes ses parties s’ac- 
croissent , et par la dilatation de leurs éléments, et par l'addition 
de nouvelles cellules à l'extrémité de l’organe , sous la spongiole 
(PI. 14, fig. 5, 6,0). Celle-ci se détruisant sans cesse extérieure 
ment, c’est-à-dire par sa partie la plus âgée, à mesure qu’elle se 
renouvelle. à son sommet interne, laisse à nu l’épiderme de la 
racine. Cet épiderme se développe, en effet, sous la spongiole : 
c'est à ce phénomène qu'on doit l’absence de poils à la partie 
supérieure de la racine. 

On peut suivre le développement de ces poils sur une coupe 
longitudinale, faite à l'extrémité d’une racine âgée. On découvre 
sous la spongiole trois couches dé cellules qui appartiennent à 
l’épiderme (fig. 7, e). À mesure qu’on s'éloigne du sommet, on 
voit les cellules de la couche la plus externe devenir plus distantes. 
les unes des autres, puis remplacées par de petits cônes qui 
revêtent d'autant plus la forme qu'ils doivent conserver qu'ils 
sont plus près de la partie inférieure de la spongiole. On voit aussi 
que le nombre des couches celluleuses de celle-ci, qui recouvre 
ces petits cônes ou poils, diminue graduellement jusqu’à ce 
qu'elles les laissent complétement découverts. Ces poils, à cette 
époque, ont acquis tout leur développement, 

La racine du Vuphar lutea est, du reste, en tout semblable à 
celles des plantes monocotylédones ; comme elles, elle possède un 


DU NUPHAR LUTEA. 399 
cylindre central autour duquel sont disposés les faisceaux vascu- 
laires en séries rayonnantes, les plus grands vaisseaux étant au 
centre , etc., etc. 


Radicelles. — Mes observations sur le développement des radi- 
celles viennent confirmer celles de M. Mohl (4) et en particulier 
celles de M. Decaisne sur la Betterave. Comme ces anatomistes, 
j'ai vu qu’elles commencent par une petite masse de tissu cellu- 
laire sur le côté externe d’un faisceau de la racine, mais que, 
dans un âge plus avancé , les vaisseaux forment un seul fascicule 
central , au lieu d’être disposés autour d’un cylindre celluleux 
comme dans les radicelles de la Betterave, des Palmiers , etc. 
Ces vaisseaux de la radicelle ne font point suite à ceux de la ra- 
cine : ils sont seulement appliqués ou Juxtaposés contre eux par 
leur extrémité, qui toujours se renfle dans le Nuphar lutea. 


Feuilles. — La feuille, à son origine, consiste en une petite 
ampoule qui représente sa nervure moyenne, et à la base de la- 
quelle on apercoit déjà les rudiments des faisceaux. C’est sur les 
parties latérales de ce petit corps un peu allongé que l’on voit 
poindre la gaine et le limbe qui s'enroule sur la face supérieure à 
mesure qu'il se développe. Ce limbe ne s’épanouit que vers l’é- 
poque à laquelle les stomates apparaissent, c’est-à-dire vers le 
moment où elles peuvent exercer la fonction de la respiration. 


_ Siomates et poils. —- Les stomates et les poils ne sont point des 
parties constituantes de l’épiderme, ou plutôt ils en sont des parties 
additionnelles. Ils ne sont point le résultat de la modification d’une 
de ses cellules ; ils se développent après lui, et commencent par 
un épanchement intercellulaire de cambium qui donne naissance 
à une utricule. Celle-ci, pour former un stomate, subit tous les 
changements si bien observés par M. Hugo Mohl sur le Hyacin- 
thus orientalis. Mais, contrairement à ce qui se passe dans cette 
plante, c'est de bas en haut et de la nervure médiane aux bords 
que se fait l'apparition des stomates. 

Si c’est un poil que la cellule doit produire, elle s’allonge, puis 


(1) Hugo Mohl, Ann. Sc. nat, vol. X, p. 44. 


330 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 

se divise en deux par une cloison. Entre ces deux utricules en 
vient une troisième; puis, entre celle-ci et la cellule-mère. on en 
voit naître une quatrième, etc. Il est à remarquer que les poils 
dont la page inférieure de la feuille est revêtue tombent vers l’épo- 
que à laquelle Îles stomates se développent, comme si les fonc- 
tions aériennes de ceux-ci suppléaient à celle des poils dans l’eau. 


Vaisseaux des pélioles et des pédoncules. -— Tes vaisseaux des 
pétioles et des pédoncules disparaissent complétement en subis- 
sant les modifications suivantes : la spiricule de tous ces vaisseaux, 
qui sont des trachées, s'écarte et se brise; chacun des fragments 
produit un anneau à chacune de ses extrémités, où s'opère une 
soudure ; ces deux anneaux, unis par un filet, ne tardent pas à s1- 
soler par la résorption de ce filet, On à ainsi des séries d’anneaux 
qui sont résorbés à leur tour. Ce sont probablement des vaisseaux 
ainsi décomposés que les auteurs ont appelés vaisseaux annelés. 


Circulation des gaz. — La circulation des gaz dans l'intérieur 
de la plante se fait par de petites ostioles intercellulaires qui unis- 
sent les lacunes entre elles. Ces petites ouvertures occupent une 
position particulière dans chaque organe ; il n’en existe pas dans 
les racines. Les gaz passent de ces organes dans la tige, à tra- 
vers des méats ordinaires. Dans la tige, on les voit sur tous les 
côtés des lacunes ; dans le pétiole et dans le pédoncule, c’est au 
sommet seulement qu’elles se trouvent; dans le limbe de la feuille, 
elles établissent la communication entre les lacunes superposées, 
et non entre les lacunes collatérales. 


Organe particulier aux Nymphæacées. — Le Nuphar et ses 
congénères renferment un petit organe particulier dont la forme 
varie avec les espèces et le lieu où on l’observe. C’est presque 
toujours une cellule ramifiée , couverte d’une multitude d’aspé- 
rités, dure lorsqu'elle est sèche , se ramollissant par l'humidité. 
Cette cellule, située dans les cloisons qui séparent les lacunes, 
envoie dans celles-ci ses branches rayonnantes. Voici son déve- 
loppement, qui, Jusqu'ici, n’a été décrit par aucun des au- 
teurs qui ont parlé de cette cellule. Sur'une coupe transversale, 


DU NUPHAR LÜTEA, 337 
faite au sommet d’un assez jeune pétiole, on découvre souvent, 
au point de jonction de trois cloisons, une utricule à trois angles 
mousses, dont chacun correspond à une lacune ; sur chaque angle 
naissent quatre ampoules qui se changent peu à peu en quatre 
branches lisses d’abord, couvertes plus tard d’un grand nombre 
d’aspérités (PI. 12, fig. 19, a,b,c,d,e). On trouve cet organe 
dans la feuille, dans le pédoncule, plus rarement dans les s6- 
pales, les pétales et dans le fruit. 


Fleur. — La fleur, comme la feuille, débute par une petite 
proéminence de la tige ; mais ici cette proéminence se couvre 
d’une partie renflée plus large qu’elle : c’est le pédoncule, qui, par 
son extrémité, donne naissance aux sépales dans l’ordre quin- 
concial. Quand ceux-ci ont acquis un certain degré de développe- 
ment, à leur aisselle se manifestent de petits mamelons r'epré- 
sentant les pétales et les étamines. Lorsque tous les rudiments de 
ces organes sont apparus successivement de bas en haut, on voit 
le sommet du réceptacle se revêtir du stigmate ; puis on apercoit 
celui-ci soulevé par la partie rétrécie du pistil: enfin, l'ovaire se 
montre le dernier. Cependant toutes les parties précédentes 
prennent de l’accroissement ; les sépales et les pétales revêtent la 
forme qui leur est propre ; les étamines ne consistent d’abord 
qu’en un /ilament composé d'un tissu homogène, Un peu plus 
tard , sur une coupe transversale , on distingue le tissu transpa- 
rent des loges, du tissu du filet, qui est opaque, bien que celles-ci 
ne soient nullement proéminentes encore. Bientôt elles le devien- 
nent ; elles s’accroissent surtout par les côtés, tandis que leur 
partie médiane longitudinale reste stationnaire. Il en résulte sur 
ce point une dépression qui devient de plus en plus profonde par 
l'accroissement des parois de la loge ; de telle sorte qu’en cet 
endroit une double cloison sépare les deux logettes d’une même 
loge. C’est aussi sur cette ligne médiane longitudinale que se fait 
la déhiscence ; la paroi de chaque logette s’enroule en spirale sur 
le côté externe. 

Le développement du pollen n’offrant rien de particulier, je ne 
m'y arrêteral pas. 

3° série. Bor. T. IV. {Décembre 1845 ) 2 


19 
19 


339 FRECUE,. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


Les loges de l'ovaire commencent quand on apercoit une 
petite fente rayonnante sur le milieu de chaque stigmate ; elles 
apparaissent donc presque en même temps que lui, mais elles 
n’ont de profondeur qu'à peu près la hauteur du pistil visible 
extérieurement ; en sorte qu’elles suivent les progrès de cet or- 
gane. Quand l'ovaire est développé, les parois des loges , qui, 
jusqu'alors, étaient restées rapprochées, s’écartent et se cou- 
vrent de protubérances ou rudiments des ovules. Ceux-ci se déve- 
Loppant comme tous les ovules anatropes; je ne les suivrai pas 
dans leur évolution, pour arriver de suite à la fécondation. 


Fécondation. — Je ne crois point que, dans le Nuphar lutea, 
ce phénomène s’opère à l’aide d’un boyau pollinique qui s’intro- 
duirait dans le sac embryonnaire. Je pense que la fovilla, versée sur 
lestigmate, estentrainée dans les loges par le liquide mucilagineux 
qui lubrifie les tissus ; là , le même liquide la conduit à travers le 
micropyle dans le sac embryonnaire, où elle détermine la preduc- 
tion d’un nouvel individu. Je crois aussi que le liquide mucilagi- 
neux concourt à la formation de l'embryon, Ce liquide, en se con- 
crétant, donne naissance à un petit tube qui unit l'embryon à la 
paroi de la loge. j 

Après la fécondation, toutes les parties de l’ovule persistent jus- 
qu’à la maturité de la graine : c'est le sac embryonnaire qui con- 
stitue ce que l’on appelle le second périsperme ou l’endosperme. 


Déhiscence du fruit. — Dès l’extrême jeunesse de l'ovaire , on 
remarque l’origine d'un phénomène qui se continue jusqu’à la 
dissémination des graines. On voit le tissu de cet organe, primi- 
tivement transparent, devenir opaque par l'expansion de matières 
gazeuses dans les méats intercellulaires ; quelques rangées de 
cellules au pourtour des loges n’en sont point pénétrées. Un peu 
avant la fécondation, les méats s’agrandissent, se changent en 
lacunes qui ne cessent point de s’accroître jusqu’à la déhiscence , 
et communiquent au tissu de l’ovaire une grande friabilité. Quand 
les tissus ont ainsi perdu toute leur cohérence, le fruit se détache 
du réceptacle, et l’épicarpe se sépare des carpelles par fragments, 


DU NUPHAR LUTEA,. 339 


en commencant par la base. C’est ce phénomène qui à fait dire à 
M. De Candolle que le torus était soudé avec l’ovaire. 

Enfin , les carpelles eux-mêmes s’isolent les uns des autres par 
le dédoublement des cloisons de dehors en dedans et de bas en 
haut ; ils flottent ainsi à la surface de l’eau. Leurs tissus s’altèrent, 
s'imprègnent de mucilage , se désagrègent, et la dissémination 
des graines s'opère. 

Le fruit du Vuphar, généralement considéré comme indé- 
hiscent , offre évidemment une déhiscence septicide. | 


Germination. — La germination de cette plante présente deux 
caractères , peu importants il est vrai, mais qui appartiennent au 
plus grand nombre des Monocotylédones, et qui contribuent 
aussi à la rapprocher , sous ce rapport, de cette grande classe 
de végétaux. Ces caractères consistent : 1° en ce que les deux 
cotylédons restent engagés dans les téguments de la graine ; 
2° dans la destruction de la radicule principale après apparition 
de plusieurs racines adventives. 

Je termine en faisant observer que cette racine acquiert jusqu’à 
2 centimètres en longueur , bien que M. Dutrochet l’ait vue tou- 
jours mourir à l’état de mamelon radiculaire. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


PLANCHE 40. 


Fig, 4. Cette figure représente un tronçon de rhizome du Nuphar lutea, dont le 
tissu cellulaire périphérique a été enlevé, de manière à découvrir les faisceaux 
les plus externes de ce rhizome. On a laissé intacts les points d'insertion des 

* racines et des feuilles. Les grosses lignes indiquent la disposition de faisceaux 
en réseau autour de la tige, desquels naissent les faisceaux des racines r,r’, 
et les faisceaux du côté externe du pétiole f, représentés par les lignes les plus 
déliées. Ces dernières font voir que les faisceaux des feuilles prennent nais- 
sance , ceux du milieu de ce côté externe du pétiole , au-dessous des racines 
situées à la base de la feuille à laquelle ils appartiennent , au point i; les fais- 
ceaux latéraux naissent de parties plus éloignées, au-dessous des racines voi- 


€ 


3110 TRECUL. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 


sines. P désigne un pédoncule et ses faisceaux externes. À est un rameau 
latéral. 


Fig. 2. Coupe longitudinale d'un rhizome. Les lignes larges indiquent les fais- 


ceaux qui, à la périphérie, forment le réseau représenté fig. 1, duquel éma- 
nent les faisceaux radiculaires, r, et les faisceaux du côté externe du pétiole 
cités aussi précédemment. Les autres faisceaux, P, de la feuille proviennent 
aussi de ce réseau périphérique , mais ils partent du côté de la tige opposé à 
celui sur lequel elles sont insérées. Cette disposition ne subsiste pas toujours 
dans le Nuphar lutea. Dans la très jeune plante, il n'existe qu'un seul faisceau 
au milieu de la tige ; par son prolongement, ce faisceau constitue celui de la 
racine. Les faisceaux des feuilles et des racines adventives émanent de ce fais- 
ceau central. Cette disposition se présente encore avec quelques modifications 
dans des rhizomes assez volumineux. 


Fig. 3. Coupe longitudinale faite à la base d’une feuille de 4 millim. 4/2 de lon- 


gueur pour montrer l'origine des racines; £, tissu de la tige; e, épiderme cou- 
vert de poils ; P, pétiole dont les lacunes, !, sont déjà très distinctes ; f, fais- 
ceaux qui pénètrent de la tige dans le pétiole ; v, vaisseaux ; r, jeunes faisceaux 
qui se séparent de ceux de la tige pour donner naissance aux jeunes racines 
adventives. 


Fig. 4. Cette figure est l’image d'un des faisceaux, r, de la figure précédente ; ce 


faisceau, beaucoup plus âgé, est arrêté dans son développement. Ce phénomène 
se rencontre à la base de toutes les feuilles au-dessous desquelles on n'observe 
pas de racines adventives. Une dissection bien faite le fait toujours découvrir. 
Les vaisseaux ont ordinairement la forme normale ; d’autres fois , ils sont ren- 
flés irrégulièrement, b,c,d,m ; les renflements devenant de plus en plus proémi- 
nents peuvent constituer de vraies ramifications, e. Deux vaisseaux de cette 
figure se divisent en deux branches, v,v’, qui suivent la même direction. 


PLANCHE À1. 


Fig. 5. Jeune racine encore cachée dans le tissu du rhizome; f, faisceau repré- 


senté par r’ dans la fig. 3 de la PI. 10 , au sommet duquel s’est développée la 
jeune racine ; v, vaisseaux de ce faisceau ; ils atteignent la base de la racine, 
dont peu de temps auparavant ils étaient encore éloignés. sp, spongiole. !, tissu 
périphérique de la racine parcouru par des lacunes l’; e, tissu dont le prolon- 
gement formera l'épiderme de la racine ; o, partie de la racine dans laquelle 
s opère l'accroissement par la multiplication des utricules ; c, tissu cellulaire 
renfermant quelquefois de la chlorophylle; cp, parenchyme contenant de 
l'amidon; ep, épiderme de la tige ; p, cellules de la base de poils qui sont 
tombés. 


lig. 6. Jeune racine plus avancée que la précédente, et déchirant le tissu qui la 


recouvrait; f, faisceau central ; v, vaisseaux ; /, tissu périphérique, dont les 


\ 


DU NUPHAR LUTEA. SUR 
lacunes pleines de gaz sont figurées par les lignes noires ; e, jeune épiderme de 
la racine ; sp, spongiole: o, partie où se fait l'accroissement par la multipli- 
cation des utricules ; cp, parenchyme ; p, poils. 

Fig. 7. Moitié d'une coupe longitudinale faite au sommet d’une racine âgée ; c, cy- 
lindre central, autour duquel on ne remarque pas encore de vaisseaux : !, tissu 
lacuneux périphérique; e, épiderme sur lequel naissent les poils radicaux, 
f, recouverts par la spongiole s‘p, On voit que les poils, f, sont d'autant moins 
avancés qu'ils sont plus rapprochés du sommet de la racine. 

Fig. 8. Cette figure et la suivante servent à montrer les poils de la racine 
plus avancés dans leur évolution ; e, épiderme; !, tissu lacuneux ; f, poils en- 
core recouverts par une couche, sp, de cellules de la spongiole. 

Fig. 9. Dans cette figure, les poils, f, sont tout-à-fait débarrassés des tissus de 
la spongiole, qui se détruit sans cesse par sa partie la plus extérieure ou la plus 
âgée ; e, épiderme dont les cellules sont marquées de stries excessivement 
déliées ; c,c’, tissu cellulaire avec ou sans granules d’amidon. 

Fig. 10. Coupe transversale d’une racine, indiquant le développement et la struc- 
ture des radicelles ; €, cylindre central de la racine , entouré de fascicules de 
vaisseaux disposés en séries rayonnantes, v, les plus grands vaisseaux étant 
les plus intérieurs, comme dans les racines des Monocotylédones ; r’, très jeune 
radicelle consistant en un mamelon celluleux développé au côlé externe d'un 
des fascicules de vaisseaux ; r”’, radicelle plus avancée, sur le point de déchirer 
l’épiderme de la racine; s, spongiolule de la radicelle: vw’, vaisseaux de cette 
radicelle ; L, tissu lacuneux périphérique de la racine. 

Fig. 14. Insertion des vaisseaux de la radicelle sur ceux de la racine, vue sur 
une coupe longitudinale de celle-ci ; f, cellules du cylindre central de la racine ; 
v, Vaisseaux de la racine ; c, tissu cellulaire de la racine ; vw’, vaisseaux de la 
radicelle renflés à leur contact avec ceux de la racine ; c’, tissu cellulaire de la 
radicelle. 

Fig. 12. Figure empruntée à l'ouvrage de M. Dutrochet pour montrer le dévelop- 
pement des racines adventives ; à, faisceau de la tige qui se courbe pour former 
le système central de la racine ; b, petite calotte qui, selon cet auteur, devrait 
constituer le système cortical du même organe, et dans laquelle on voit des 
stries qui seraient les rudiments des tubes corticaux. Cette calotte se forme- 
rait ainsi loin du système central de la racine, sous l'écorce, c, de la tige. 

Fig. 13. Racine plus avancée, selon le même anatomiste. Le faisceau a s'intre 
duirait sous la petite calotte b. 


PLANCHE 12. 


Fig. 1 4. Parenchyme très jeune du pétiole ou du pédoncule, vu sur une coupe 
transversale; L, lacunes ; c, cellules presque linéaires ; c’, cellules triangu - 
laires, Les cellules linéaires, par leur accroissement, passent à des rectangles 


312 ŒMRECUE. — STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT 
qui s'approchent peu à peu du carré, y arrivent, puis passent à un rectangle 
inverse du premier ; les cellules triangulaires deviennent hexagonales, fig. 15 
et 16, c’. 

Fig. 15. Portion de la coupe transversale d’un pédoncule de 2 millimètres de 
diamètre ; L, lacunes séparées les unes des autres par une rangée de cellules, 
c,c'; f, faisceau ; v, premiers vaisseaux apparents; v’, vaisseaux qui se montrent 
après les précédents : ces vaisseaux sont entourés d'un faisceau de cellules al- 
longées; c, cellules d’abord linéaires, maintenant rectangulaires , qui devien- 
dront plus tard carrées, et qui, enfin, formeront un rectangle inverse du 
premier ; c’, cellules triangulaires dans la figure précédente, maintenant hexa- 
gonales, renfermant un nucléus. 

Fig. 16. Coupe transversale prise sur un pédoncule de 5 millimètres de diamètre ; 
f, faisceau ; v,v’, trachées qui.se détruisent dans l'ordre de leur formation. Les 

vaisseaux v s'étant développés les premiers, disparaissent aussi avant les vais- 
seaux v’ en subissant les modifications indiquées dans les fig. 17 et 48. Dans 
les cellules hexagonales c', le nucléus a disparu ; il est remplacé par des gra- 
nules. B, petites masses celluleuses blanches que l'on trouve dans les lacunes 
du pétiole et du pédoncule du Nuphar lutea ; elles commencent par le renfle- 
ment de quelques cellules b,b’, lesquels renflements s’allongent , puis se rami- 
fient b’’, se soudent plusieurs ensemble , et se divisent en plusieurs cellules : 
ces productions finissent par occuper tout le diamètre de la lacune. 

Fig. 47 et 18. Coupes longitudinales de faisceaux de pédoncules, d'une longueur, 
celui qui a fourni la fig. 17, de 8 millimètres, l’autre de 1 centimètre. La spiri- 
cule se dilate, se casse : les extrémités des fragments se soudent en anneaux 
qui sont d'abord unis par un filament b’, fig 18 : ce filament venant à être 
résorhé, les anneaux sont isolés v. Tous les vaisseaux du pétiole et du pédon- 
cule subissant cette altération , il n'en reste plus qu'au sommet et à la base de 
ces organes, même encore assez jeunes. 

Fig. 19. Coupe transversale prise au sommet d’un pétiole de 2 centimètres et 
5 millimètres de longueur , indiquant le développement des cellules rayonnées 
que l'on trouve dans les Nymphæacées. a représente la première forme appa- 
rente d'une de ces cellules ; b.c, cellules plus avancées, offrant de petits mame- 
lons sur leurs angles ; dans la cellule d, les mamelons sont changés en petites 
branches encore lisses; e, même organe, dont les branches sont couvertes de 
petites aspérités. 

Fig. 20. Épiderme supérieur de Ja feuille et tissu sous-jacent coupés transver- 
salement, pour montrer l’origine des stomates. À, entre les cellules de l’épi- 
derme es il se fait un épanchement qui augmente peu à peu a, a’. Cet épan- 
chement forme une cellule qui se divise bientôt en deux par une cloison verti- 
cale b, au milieu de laquelle apparaît plus tard une petite ouverture. Aussitôt 
que cette ostiole apparaît, l'intérieur de la feuille n’est pas encore en commu- 


DU NUPHAR LUTEA. 313 


nication avec l'atmosphère c; il faut encore que les cellules du parenchyme 
livrent passage à l'air par leur écartement d. 

Fig. 21. Épiderme supérieur de la feuille à l’époque du développement des sto- 

 mates ; &, jeune stomate avant l'apparition de l’ostiole; b, stomate dont l’ostiole 
commence à se montrer, sous la forme d'un point noir, au milieu de la cloison. 
Point de granules encore autour du stomate ; c, l'ostiole est légèrement ouvert, 
la cloison est un peu dilatée, les granules autour du stomate sont apparents. 
d, stomate parfait. Les cellules de l’épiderme ont encore les parois rectilignes. 

Fig. 22. Épiderme supérieur complétement développé. Ses cellules ont les 
côtés flexueux. Les granules de la circonférence du stomate étaient enchässés 
dans une matière solide ; autour de l’ostiole était un liquide au milieu duquel 
oscillaient de petits corpuscules. 

Fig. 23. Épiderme inférieur de la feuille. p, cellule basilaire des poils qui sont 
tombés au moment où la feuille s'est déroulée. 

Fig. 24. Coupe faite au-dessous de l’épiderme supérieur de la feuille, et parallè- 
lement à cet épiderme, pour montrer la disposition du tissu parenchymateux 
supérieur. 

Fig. 25. Coupe transversale de la feuille perpendiculaire aux nervures secon- 
daires; es, épiderme supérieur; st, stomates; ei, épiderme inférieur, p, cel- 
lules de la base des poils; ch, parenchyme supérieur contenant beaucoup de 
chlorophylle; Z, tissu lacuneux inférieur ; cr, cellule rayonnée ; c, même or- 
gane, dont quelques branches se rendent sous l’épiderme supérieur; ce, pa- 
renchyme inférieur ; f, nervure secondaire ; v, vaisseaux; a, petites cellules 
allongées ; b, larges cellules allongées appliquées carrément les unes au-dessus 
des autres, entre lesquelles on voit de la substance intercellulaire. 

Fig. 26. Jeunes feuilles à l'extrémité du bourgeon terminal. 

Fig. 27. Très jeune feuille sur laquelle commence à poindre inférieurement la 
gaine ; supérieurement, le limbe. 

Fig. 28. Jeune feuille plus âgée que la précédente, dans laquelle on distingue la 
gaine, g, et le limbe, /, le pétiole étant excessivement court, 


PLANCHE 13. 


Fig. 29.1, petites proéminences de la tige, au sommet desquelles doivent se 
développer les pédoncules. 

Fig. 30. Bouton de 1/3 de millimètre; t, proéminence de la tige; p, pédoncule, 
a, premier sépale ; b, deuxième sépale. 

Fig. 31. Bouton de 1/2 millimètre de diamètre ; {, partie basilaire dépendant de 
la tige; f, jeune écaille de la base du pédoncule ; p, pédoncule; s, sépales ; 
r, réceptacle. 

Fig. 32. Fleur d’un millimètre de diamètre; t, üge; p, pédoncules; f, écaille ; 


ol ŒMRECUL. — SIRUCIURE ET DÉVELOPPEMENT 


s, sépales; pt, pétales rudimentaires ; r, réceptacle duquel naïtront les pé- 
tales, les étamines et le pistil. 

Fig. 33. Fleur plus avancée que les précédentes ; p, pédoncule; s, sépales ; m, pé- 
tales et étamines rudimentaires. 

Fig. 34. a,v,c,d,e, sépales dans l'ordre de leur développement. 

Fig. 35. Très jeune bouton privé des sépales, s ; p, pédoncule: m, mamelons 
représentant les pétales et les étamines rudimentaires ; r, sommet nu du ré- 
ceptacle. 

Fig 36. Jeune bouton de 2 millim. 3/4 de diamètre, privé de $es sépales s: p, 
pédoncule ;:e, pétales et étamines commençant à s'aplatir par la pression ; 
st, stigmate naissant avant que les autres parties Gu pistil soient apparues. 

Fig. 37. Coupe transversale d’une jeune étamine, prise dans un bouton de 3 milli-- 
mètres ; f, faisceau centrel. Autour de ce faisceau, les tissus sont remplis par 
les gaz qui gagnent peu à peu la circonférence. On a ombré ces parties pour 
simuler l'opacité que les gaz déterminent sous le microscope. 

Fig. 38. Coupe transversale d'une étamine prise dans un bouton de 4 millimètres 
de diamètre. Elle est envahie tout entière par les gaz, les loges L et le faisceau f 
exceptés. Les loges ne sont pas encore saillantes. 

Fig. 39. Coupe transversale d’une étamine prise dans un bouton de 5 milii- 
mètres 3/4; f, faisceau central ; f’, faisceaux latéraux nouvellement développés ; 
c, légère dépression sur le milieu des loges , qui, ici, sont saïllantes ; g, gra- 
nules préludant au développement du pollen. 

Fig. 40. Loge d’une étamine coupée transversalement, retirée d'un bonton de 
46 millimètres de diamètre. L, logette vide; p, logette remplie de pollen; c, cloi- 
son qui sépare les deux logettes ; e, épiderme; cf, grandes cellules à la place 
desquelles se montrent plus tard des cellules fibreuses, qui jouent un grand 
rôle dans la déhiscence ; ci, tissu cellulaire intérieur, qui disparaît avant l’ou- 
verture de l’anthère. 

Fig. #1.'"Bouton de 2 millimètres de diamètre coupé longitudinalement par la 
moitié. p, pédoncule ; s, sépales ; pt, pétales ; e, étamines: 0, partie supérieure 
du pistil. L'ovaire proprement dit n'est pas encore apparent. 

Fig. 42. Coupe transverse d'un pistil pris sur un bouton de 3 millimètres de dia- 
mètre. L indique les loges non ouvertes encore; elles sont entourées d'une au- 
réole plus transparente que le reste du tissu; ff, faisceaux. 

Fig. 43. Ovule d’un bouton de 7 millimètres de diamètre; pl, placenta; f, funi- 
cule; s, secondine ; n, nucelle. La primine n'existe pas encore. 

Fig. #4. Ovule d’un bouton de 8 millimètres. La primine p commence à se mon- 
trer sous la forme d'un petit renflement circulaire. L’ovule commence à se 
retourner. 

Fig. 45. Ovule tiré d’un bouton de 8 millimètres 1/2. La primine p est très ap- 
parente. Le nucelle n est presque recouvert entièrement par la secondine s. 


DU NUPHAR LUTE\À, 319 

Fig. 46. Ovule de boutons de 4 4 à 17 millimètres. L'ovule est tout-à fait retourné, 
La secondine s a dépassé le nucelle; la primine p commence à se souder avec 
le funicule f pour constituer le raphé. 

Fig. 47. Ovule au moment de la fécondation. Il est moins amplifié que les pré- 
cédents. La primine enveloppe toute la secondine ; elle est soudée, dans toute 
sa longueur, avec le funicule. 

Fig. 48. Sommet d'un ovule fendu longitudinalement un peu après la féconda- 
ton. r, raphé; p, primine; s, secondine ; n, nucelle ; g,q’, sac embryonnaire ; 
mi, micropyle ; t, filament {boyau pollinique des auteurs) formé par le liquide 
mucilagineux des loges, auquel est mêlée la foville, qui pénètre avec lui dans 
l'ovule. Ce filament se divise au point d dans le micropyle, puis les deux 
branches se réunissent pour donner lieu encore à une bifurcation, dont une 
ramification produit l'embryon e, l’autre b, reste stérile. 

Fig. 49. Embryon dont les cotylédons c sont écartés. ff, gemmule; f est un 
corps épais, charnu, à peu près elliptique, un peu aplati, sur le côté duquel 
est une petite écaille verte, f. La radicule n'apparaît que sous la forme d’une 
très petite aréole. 

Fig. 50. Graine germée grossie. Les cotylédons c restent engagés dans les tégu- 
ments g ; e, opercule ou embryotège refoulé à la sortie de la radicule r'; f, feuille 
primordiale produite par le corps épais, charnu , de la figure précédente. Cette 
feuille , dépourvue de limbe, embrasse dans sa gaîne la petite écaille f’ de la 
fig. 49. | 

Fig. 51. Germination plus avancée. La radicule est déjà très longue, r ; à la base 
de la deuxième feuille f, dont le petit limbe est roulé sur la face supérieure, 
on aperçoit une racine adventive r’. Entre les cotylédons c et la radicule r 
existe une partie arrondie, un peu déprimée, qui me paraît jouer un grand rôle 
pendant la germination. Elle est recouverte de poils en tout semblables à ceux 
qui revêtent les racines. Ces poils ne serviraient-ils pas à la nutrition du jeune 
individu pendant l'accroissement de la radicule? 

Fig. 52. Jeune Nuphar lutea dont la racine primitive r se détruit déjà, comme 
celle des Monocotylédones; de petites racines adventives r’, r””, nées à la base 
des feuilles ff”, lui succèdent; la première feuille f, dépourvue de limbe, 
est tombée ; de la deuxième f, il ne reste que la base du pétiole, et cependant 
les téguments y renferment encore les cotylédons. 


346 
CINQUIÈME CENTURIE 
DE PLANTES CELLULAIRES EXOTIQUES NOUVELLES; 
Par C. MONTAGNE, D. M. 


— 


Décades VII à X. 


HEPATICÆ (1). 


61. Gymnanthe Bustillosii Montag. ms. : caule parvulo repente e 
ventre ramoso, foliis succubis adscendentibus ovato-oblongis 
integerrimis supremis majoribus ; floribus masculis in ramulis 
distinctis, foliis perigonialibus saccatis. — Has. ad terram 
inter muscos in Chile australiori a cl. Gay lecta. Herb. Mus. 
Par. ist, fis. y pol. de Chale. Crypt. t. 6, Tr. 1. 


Os. Cette espèce ressemble au G. Wilsoni Tayl.; maïs on l'en distin- 
guera aisément par ses feuilles entières. On voit les lobes de la coiffe un 
peu séparés du torus, dont le sommet est couronné par les pistils. 


62.7? Sarcoscyphus laxifolius Montag. ms. : caule cæspitoso erecto 
superne dichotomo-ramoso, foliis subdistantibus verticalibus 
amplectentibus rotundato-quadratis sinu apicis obtuso, lobis 
inæqualibus anteriore minore subacuto, posteriore rotundato ; 
perianthio... — Has. ad terram in provinciis australioribus 
reipublicæ Chilensis. Herb. Mus. Par. 


OBs. Nous n'avons que les organes mâles de la fructification. Ses carac- 
tères de végétation nous persuadent de placer ici cette Jongermanniée; 
toutefois l’absence du périanthe laisse encore quelque incertitude sur le 
lieu qu’elle doit occuper. 


63. Gotischea stratosa Montag. ms. : caule masculo simplici re- 


(4) Comme je l'ai fait pour les Mousses au commencement de cette Centurie, 
je vais donner ici la diagnose des espèces nouvelles d'Hépatiques rapportées du 
Chili par M. CI. Gay, renvoyant pour leur description à la Botanique de l'ou- 
vrage que publie ce savant sous le titre de Historia fisica y politica de Chile. 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 3/7 
pente crasso carnoso-succulento, madido canaliculato radi- 
cellis vivide purpureis longissimisque subtus vestito; foliorum 
dense imbricatorum lobo ventrali ovali-lanceolato aculo apice 
vix dentato, dorsali foliigeno semi-ovato ventricoso acuminato 
subduplo breviore integerrimo, angulo superiori rotundato , 
amphigastriis imbricatis quadratis bifidis sinu obtuso, lacinis 
dentaio-spinulosis; antheridiis longe pedicellatis ternis qui- 
nisve in axilla foliorum omnium. — H18. ad cortices in truncis 
arborum in provinciis Chiles australioribus inprimis Valdiviæ 
et insulæ Chiloes cl, Gay detexit. Herb. Mus. Par. 


OBs. Cette espèce a des affinités avec les G.G. aligera, Neesii, Thouarsii 
et plusieurs autres, sans ressembler à aucun. Malheureusement, nous ne 
possédons que les individus mâles, en sorte qu'il est diflicile de bien pré- 
ciser en quoi elle diffère de ses congénères les plus voisines. Je ne crois 
pourtant pas qu’on puisse la confondre avec aucune sans témérité; en 
effet , si on la compare au G. aligera, on voit qu’elle en diffère par ses 
_ tiges simples, rampanties, presque jusqu’au sommet, au moyen de radi- 
celles purpurines longues et nombreuses partant d’entre les amphi- 
gastres, de même que par la forme de ceux-ci, et du lobule dorsal des 
feuilles, qui n’est pas obliquement tronqué, mais arrondi. Si au G. Veesu, 
le lobule ventral de ses feuilles est tout autrement conformé, il est aigu, 
non obtus, à peine denticulé, et non pas muni de dents épineuses; si 
enfin au G. Zhouarsi, celui-ci a ses feuilles ondulées, le nôtre les a 
unies , presque planes, avec cette exception que, dans les supérieures, 
le bord postérieur est un peu replié en dessous ; et d’ailleurs les amphi- 
gastres sont différemment conformés dans les deux plantes. 


6h. Gottschea reflexa Montag. ms. : caule basi repente apice pro- 
cumbente subfurcatim ramoso, foliorum lobis inæquälibus dis- 
similibusque, ventrali lanceolato acuto toto ambitu (alaque) 
denticulato margine basin versus reflexo, dorsali foliigeno sub- 
duplo breviori latissimo margine libero convexo apiceque recta 
truncato dentato, dente anguli longiori acuminato, amphigas- 
triis dimidium folium æquantibus ovatis ad 1/3 bifidis, laciniis 
utrinque dentato-ciliatis apice reflexis; perianthio... — IAB, 
in cortice arborum in Chile australiori hancce speciem legit 
cl. Gay. Herb, Mus. Par. 


918 MONEAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


OBs. Soit par la forme de son lobule dorsal, soit par la réflexion du 
bord de l’autre lobe vers la tige, cette espèce se distingue, à mon avis, 
de toutes celles qui ont été publiées dans le Synopsis hepaticarum. 


65. Plagiochila oligodon Montag. ms. : caule innovanti-ramoso 
dichotomo, foliis approximatis subimbricatisque patentibus 
margine dimidiato oblongis dorsali recto integro inflexis, su- 
pero convexo apiceque aut apice solo inæqualiter grosseque 
serratis, dentibus valde inæqualibus; fructu terminal vel in- 
novatione superveniente laterali axillarique, foliis involucrali- 
bus ovali-oblongis ambitu denticulatis, intimo subrotundo 
integerrimo ; perianthium oblongum ore truncatum parce spinu- 
loso-dentatum longe superantibus.— H4s. inter surcula Hypo- 
pterygii Thouini Nob. repens et eodem intricata ad terram in 
Chile à cl. Gay lecta. Herb. Mus. Par. 


Ogs. Cette espèce a le port du ?. patentissima et le périanthe du 2. 
spinulosa ; néanmoins elle nous paraît différer de l’un et de l’autre. 
Ainsi on pourra la distinguer du premier par son périanthe, qui n’est ni 
ailé ni obovale, et du second par la forme et la disposition de ses feuilles. 
Peut-être se rapproche-t-elle davantage du P. strombifolia Tayl. (in 
Lehm. Pug. VIII, p. 5), dont nous ne connaissons que la description ; 
mais comme l’auteur dit Ie périanthe de sa plante ovale, elle pourrait 
bien différer de la nôtre par cet important caractère. 


66. Plagiochila lophocoleoides Montag. ms. : caule furcato, folis 
subimbricatis subsemiverticalibus oblongis patenti-divergen- 
tibus margimbus integris reflexis concavis apice modo irregu- 
lariter bi-trifido-dentatis, dentibus spinulosis divaricalis ; flori- 
bus masculis aut terminalibus aut in medio ramo positis, 
foliorum perigonialium paribus octonis, quodque antheridium 
globosum pedicellatum sinu fovens; perianthium... — Has. 
inter alias Jungermannias in republica chilensi lectas inveni. 
CI. Gay. legit. Herb. Mus. Par, 


OBs. Cette hépatique ressemble tellement à quelques Chloscyphus, et 
surtout à mon Zophocolea Gaudichaudii, que j'ai longtemps cherché à 
m'assurer si elle était pourvue d’amphigastres. Elle se distingue du 2. 
concava par ses feuilles émarginées à dents épineuses, et non pas «qute 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 319 


denticulatis; et du ?. divaricata, Aont la rend encore plus voisine sa 
ramification, par ses feuilles imbriquées, plutôt oblongues qu'obo- 
vales, et profondément canaliculées en dessous. Elle a la couleur du 
Chaloscyphus coalitus, avec lequel je l'ai trouvée mélangée. 


67. Jungermannia Domeikoana Montag. ms. : caule basi ramoso, 
ramis erectis, folis inferioribus subimbricatis amplexicaulibus 
orbiculatis erecto-patentibus , superioribus laxis alternis mar- 
gine non incrassato subrecurvis ; perlanthio clavato apice 
l-alato tandem 4-fido, capsula longipedunculata sphærica, — 
Has. ad terram in Chile australiori detexit cl. Gay. In honorem 
cl. Domeiko, professoris Mineralogiæ Coquimboensis, eamdem 
nuncupavi. Herb. Mus. Par. ist. fis, y polit. Crypt. t. 6, f. 2. 


OBs. Voisine du J. sphwrocarpa , il est facile de l’en distinguer par sa 
couleur, qui est d’un vert pâle, par ses feuilles plus lâches, et par son 
périanthe à quatre ailes au sommet. 


68.7? J'ungermannia chilensis Montag. ms. : caule pusillo (ca- 
pillari) decumbente subsimplici proliferove-ramoso, folis ver- 
ticalibus suborbiculatis concavis ventricosis subdistichis sub- 
homomallisque apice emarginatis sinu lobisque rotundatis, 
amphigastriis inferne obsoletis superne oblongis bipartitis, 
lacinis angustissimis parallelis cauli appressis ; masculi foliis 
perigonialibus amplis imbricatis, lobis dente obtuso interdum 
instructis, antheridio unico globoso subsessili. Juli in medio 
ramo posili, raro terminales. — ag. ad terram in provincia 
Chiloes à cl. Gay lecta. Herb. Mus. Par. 


69. Jungermannia Gayana Montag. ms. : caule repente vage 
prolifero-ramoso, ramis apice incrassatis; foliis arcte imbricatis 
subsemiverticalibus orbiculatis antrorsum conniventibus, mar- 
gice inflexo apice tenuissime denticulato, amphigastriis ovatis 
emarginato-bifidis , laciniis acutis, involucralibus toto ambitu 
amphigastrioque obtriangulari-rotundato integro apice modo 
minutim sparsimque denticulato; perianthio trigono-oblongo 
amplo, ore truncato denticulato , angulis lateralhbus alats, 
involucrum superante. — Har. in corticibus arborum provin- 


390 MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


ciæ Valdivæ à cl. Gay, cujus in honorem nuncupavi, lecta. 
Herb. Mus. Par. Hist. fis. y polit. de Chile. Crypt. t. 6,f. h. 


OBs. Cette espèce ne peut être confondue avec aucune autre; elle 
vient se placer près des J. subapicalis et succulenta. Quelques uns de ses 
caractères la rapprochent du Z. notophylla Hook. jun. et Tayl. ; mais elle 
est loin de lui ressembler. 


70. Lophocolea concreta Montag. ms. : caule repente vage patenti- 
ramoso, foliis semiverticalibus planis semiovato oblongis inte- 
gris amphigastriis altero latere connatis contiguis reniformibus 
bifidis laciniis subulatis basi utrinque dente instructis; perian- 
thio terminali tereti ore triquetro lobis lacimiato-dentatis, foliis 
amphigastrioque involucralibus cum perianthio coalitis. — 
Has. inter muscos borbonicos à cl. Grateloup missos pluria 
cum perianthio perfecto specimina inveni. 


DEsc. Caulis arcte repens, uncialis et ultra, 1 4/2 millim. cum foliis 
expansis latus, vage irregulariterque ramosus. Æamx longi brevesque 
patentes intermisti. Æofia caulina succubo-imbricata, semiverticalia , 
semiovala, apice rotundata, integra et integerrima, margine dorsali in 
medio caule decurrentia. Amphigastria subcontigua, reniformia, cauli 
appressa, uno latere ad basin cum folio (dextro) subjecto per projectu- 
ram connatæ, medio bifida, laciniis longis subulatis utrinque dente unico 
(raro binis) instructis; alia ad speciem quadrispinosa. Color cinereo- 
fuscescens. Perianthium in caule ramisve terminale, magnum, 2 mill. 
longum, basi teres nudum , hoc est alis destitutum, a medio ad apicem 
triquetrum, lobis dentato -incisis laciniatisve. Folia ènvolucralia ovata, 
majora, margine lacinulata amphigastrioque profunde bifido , laciniis 
lineari-subulatis totoque ambitu denticulatis, cum perianthio concretis. 
Calyptra oblonga, apice rupta, dimidium perianthium æquans. Cætera 
desiderantur. 


Ogs. Cette espèce a quelque aflinité avec le Z. heterophylloides, mais 
on l’en distinguera aisément par ses feuilles entières, non échancrées au 
sommet, par ses amphigastres, soit caulinaires, soit involucral, et par 
la soudure de tout l’involucre avec le périanthe en un seul tube. Si l’on 
fait une section transversale de ce tube, on peut compter cinq rangées de 
celiules dans son épaisseur. Son feuillage rapproche aussi notre plante 
du Z. æquifolia, mais sa couleur est différente ; ses feuilles sont planes, 
non concaves, et les involucrales, d’ailleurs soudées avec le périanthe, sont 
semblables à celles de la tige. | 


| 
| 
| 


he the ane sig 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 251 


74. Lophocolea undulata Montag. ms. : caule repente parce ra- 
moso , foliis (pallidis) semiverticalibus ovatis vel ex ovato sub- 
quadratis junioribus inferioribusque apice emarginato -biden- 
tatis, superioribus integerrimis undulatisque, omnibus patenti- 
erectis convexis margine dorsali decurrenti recto, ventrali basi 
reflexo semiorbiculari repando , amphigastriis liberis ovatis 
bifidis, laciniis subulatis marginibus lateralibus dentato-spi- 
nosis apice reflexis rhizophoris, foliis involucralibus et subin- 
volucralibus orbiculatis undulato-crispulis denticulatis; fructu 
terminali, perianthio (juniori) ovato apice laciniato laciniis in- 
curvis. — Ha. in Chile australiori reperit cl. Gay. Herb. 
Mus. Par, 


72. Lophocolea gibbosa Montag. : caule repente simplici vel ra- 
moso, foliis imbricatis semiverticalibus semiovalo-trapezoideis 
concavis, margine ventrali convexo sæpius inflexo dorsali recto 
longiori decurrente, apice emarginato bi-tridentatis , dentibus 
subulatis, amphigastriis liberis amplis bifidis, sinu obtuso, 
lacinis iterum bifidis; perianthio terminali triquetro angulis 
nudis, ore dentato-ciliato, involucralibus majoribus altius bi- 
trifidis, amphigastrio quadrato emarginato-bifido laciniis subu- 
latis integris aut raro altero dente instructis. — Has. ad 

 Sphagna in Chile legit cl, C. Gay. Herb. Mus. Par, 


73. Chiloscyphus valdiviensis Montag. ms. : caule subsimplici 
bifurcatoque arcte repente, foliis oppositis subhorizontalibus 
dense succubo-imbricatis ovatis patentibus planis, margine 
ventrali dentatis dorsali subintegris, apice bidentato, dentibus 
sinu angusto sejunctis ciliformibus conniventibus aut diver- 
gentibus , amphigastriis contiguis semiorbiculatis toto ambitu 
(libero) dentato-ciliatis, dentibus binis sapremis longioribus 
sinuque discretis hinc cum folio subjecto projectura mediocri 
conn&tis, 1llinc cauli decurrentibus. Flores masculi femineique 
laterales. — Hag. ad corticem in provincia Valdiviæ a cl. Gay 
lectus. Herb. Mus. Par. | 


392 MONTAGNE, -—— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


O8s. Le périanthe de cette espèce n'étant point encore formé, je ne la 
rapporte qu'avec doute au genre en question; elle est toutefois voisine du 
C. aselliformis, mais ses feuilles sont planes, et d'ailleurs autrement con- 
formées. Elle diffère du € argutus par ses feuilles ovales et par ses am- 
phigastres plus grands, ciliés tout autour , et convexes. 


7h. Chiloscyphus Huidobroanus Montag. ms. : caule repente in- 
tricato rigidulo subsimplici aut ramo altero instructo , foliis 
subverticalibus patenti-erectis oblongo-rotundatis repandis 
amphigastriis semicircularibus apice bidentatis, dentibus subu- 
latis sinu lato obtuso discretis extus unidentatis hinc cum folio 
proximo subjecto connatis ; perianthuis lateralibus seriatis 
oblongo-campanulatis ore bilabiato obscure dentatis. — Has. 
ad terram in provinciis australioribus reipublicæ chilensis legit 
cl. Gay hanc speciem novam quam cl. Huidobro, Bibliothecæ 
urbis S. lago præfecto, libenter adscripi. Herb. Mus. Par. 
Ops. Cette hépatique est alliée aux C.C. australis et fusco-virens Hook. 
jun. et Tayl. J'ai pu la comparer avec la première; elle en diffère non 
seulement par son périanthe non ailé, mais encore par des amphigastres 
beaucoup plus grands, et surtout par les aréoles du réseau des feuilles. 
Quant à l’autre, elle s’en rapproche davantage; je n’ai pu toutefois trou- 


ver de périanthe lacinié ; d’ailieurs les feuilles ne sont ni flasques, ni 
contiguës à leur base dorsale. 


75. Chiloscyphus anomodus Montag. ms. : caule repente parce 
vaseque ramoso subsimplicique, foliis subhorizontalibus patulis 
planis ovato-trapezoideis apice recto emarginato-bidentatis 
(interdum et tridentatis) dentibus extremis divergentibus , ra- 
mealibus superioribus valde polymorphis (repandis emargi- 
natis excisis, sinu laciniisque obtusis, etiam integerrimis), am- 
phigastriis vix contiguis rhombeis bis bifidis , laciniis lanceo- 
latis acutis integerrimis, cum foliis subjectis utrinque projec- 
tura angustissima connatis ; perianthio in ramulo terminali 
ovato ore amplo obscure triquetro dentato, foliis involucralibus 
crenats reflexis cum amphigastrio calycino coalitis , pedunculo 
albo , capsula ovata ad basin quadrivalvi fusca. — Has. in 
provinciis australioribus reipublicæ chilensis hanc speciem legit 
cl. Gay. Herb. Mus. Par. 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 209 


O8s. Malgré ses affinités multiples, je ne connais aucune espèce de ce 
nombreux genre avec laquelle on puisse la confondre, si l’on résume la 
somme de ses caractères, ceux surtout pris de la polymorphie des 
feuilles. 


76. Lepidozia dispar Montag. (an Hook. Lond. Journ. of Bot. 
July 184h, p. 288 sub J'ungermannia) : caule furcatim ra- 
moso, ramis distichis, aliis subfastigiatis obtusis, aliis flagelli- 
formibus radicantibus, folis verticalibus ovato-quadratis ple- 
rumque trifidis amphigastriisque angustis ovatis bilidis dissitis 
integerrimis patentibus ; perianthio cylindraceo laterali maximo 
ore ciliato. Foy. au pôle Sud, Cryptog., p. 248. —- H1s. cum 
Mastigobryo adnexo, Chiloscypho amphibolio et Lophocolea con- 
nata in eodem cæspite intricatam inveni. In insulis Auckland 
a cl. Hombron lecta. 


Ors. Voisine par sa ramification du Z. oligophylla XL. et KL. , elle en 
diffère essentiellement par ses amphigastres constamment bifides, et 
aussi par un port tout différent. 


77. Radula campanigera Montag. (in Hook. Lond. Journ. of Bot. 
Decemb. 18h) : caule prostrato elongato distiche subpinnatim 
ramoso , foliis ovato-orbiculatis subtus ad basin complicatis , 
lobulo oblongo minore angulis rotundatis ; perianthio apice 
dilatato campaniformi. — Has. ad cortices arborum inter alios 
muscos in provincia Buitenzorgi insulæ Javæ lecta est, etmecum 
a cl. Miquel communicata. 


D£sc. Caulis Adccumbens, 4-5 uncias longus, pinnato-ramosus. Æami 
alterni, breves, senumciam longi, simplices aut iterum, at rarius, ramu- 
losi, alteri æquales, alteri attenuati. l'ulia caulina dissita, vix contigua, 
ovato-orbiculata subtus ad basin plicata, lobuli oblongi angulo libero 
rotundato appresso ; ramealia laxe imbricata sensim ad apicem decrescen- 
tia, lobulo angustissimo. Color fuscescens. Perianthium in ramis brevis- 
simis terminale , obovato-truncatum, breve, vix lineam longum, ore di- 
latato campapam referens. Fructus deerat. 


Os. Notre espèce diffère des Z.2. formosa et Boryana, qui appartien- 

nent à la même Flore, par son lobe replié, obtus; des #.2, reflexa et 

falapensi N. et M. par la forme du périanthe , et enfin du le. conplunata 
3e série, Bor. T. IV. ( Décembre 1845.) 3 23 


391 MONTAGNE, — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


par ce dernier caractère, non moins que par sa ramification, et la grande 
longueur de ses chatons ou épis de fleurs mâles. 

Dans la feuille 16 du Synopsis Hepaticarum, que, grâce à l’obligeante 
amitié de M. le professeur Lehmann, j’ai reçue hier (5 février 1845) par 
la poste, je vois un ?. campanulata Lindbg. et Gotische, dont le caractère 
tiré du périanthe paraît être commun à l'espèce de Java; mais sa ramifi- 
cation , étant celle du 2. pallens, est bien distincte, et peut faire éviter 
toute confusion. 


78. Lejeunia obtruncata Montag. ms. : caule repente dichotomo 
ramoso, ramis brevibus, foliis imbricatis semiverticalibus cor- 
dato-ovatis convexis acuminatis deflexis basi complicatis lobulo 
oblongo truncato semitecto, amphigastriis haud contiguis or- 
biculatis ad 1/4 bifidis smu obtuso laciniis acutis conniventibus; 
fructu in dichotomia; perianthio obcuneato vel truncato apice 
emarginato compresso subtus biplicato aut sæpius obscure latis- 
simeque carinato folia involucralia conformia majora æquante, 
amphigastrio involucrali oblongo-elliptico vix emarginato-i- 
fido, lacinulis conniventibus. — Has. in cortice Drymus ch- 
lensis prope Valdiviam à cl. Gay lecta. Herb. Mus. Par. 


Ogs. Cette espèce ne ressemble à aucune autre, du moins par ia somme 
de ses caractères. Nous la croyons pourtant voisine des Z. L. isocalycina, 
lineata, etc., près desquelles elle vient se placer ; peut-être appartient- 
elle au nouveau genre Omphalanths. 


79. Duvaha Gayana Montag. ms. : receptaculo femineo brevi- 
pedunculato plano-convexo crenato papuloso tri-pentacarpo 
fructifero centro depresso-umbilicato subtus pedunculoque basi 
nudis, Calyptra globosa minutissima ; fronde obovata membra- 
nacea viridi medio subincrassata eporosa margine teneras- 
cente venulosa subtus squamis purpureis raris utrinque vestita. 
— Has, ad terram in Chile australi hanc speciem eximiam 
legit cl. Gay, cujus nomine inscriptam esse volui. Herb. Mus. 
Par. Hist. fis. y polit. de Chile. Crypt., t. 6, f. à. 


Os. Le petit nombre d'espèces connues rend la diagnose de celle-ci 
très facile ; elle diffère du 2. rupestris par son réceptacle plane et nu 
en dessous. 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 355 


80. Anthoceros cichoraceus Montag. ms. : fronde viridi ad cen- 
trum ambitu laciniata, laciniis obtusis margine crispatis nervo 
medio instructis, involucro oblique truncato capsulam fulvam 
æquante. Funiculi contorti e fibra lata simplici spiraliter torta, 
gvyris non contiguis, compositi. — Has. in Chile australiori 
ad terram muscosam legit cl. Gay. Herb. Mus. Par, 


OBs. Je possède un échantillon authentique de l'A. crispus Swartz. L'A. 
Javanicus Nees figure également dans ma collection. Quand je leur com- 
pare l'espèce du Chili, je trouve dans la fronde et l’involucre des diffé- 
rences assez importantes pour m'engager à la séparer spécifiquement de 
ces deux congénères. 


FUNGL, 


81. Agaricus (Omphalia) purpureo-roseus Montag. et Berk. ms. : 
purpureo-roseus, pileo membranaceo convexo profonde umbi- 
licato radioso-fibroso striato margine repando, stipite gracili 
basi fusiformi apice subincrassato in sicco tortli striatulo, la- 
mellis paucis (8-10) latiusculis decurrentibus acie obtusis con- 
coloribus. — Ha8. e Brasilia (districtu Morro quemado) rela- 


tum clarr. White et Guerin-Menneville nobiscum communica- 
verunt. 


_ Os. Allié à l'A. fibula, dont il diffère par la couleur et plusieurs 
autres caractères de plus d'importance. 


*Pterophyllus Bovei Lév. Ann. Se. nat. Sept. 18h44, p. 178 est 
Agaricus ficicola Montag. Ann. Se, nat. 2° sér. 1835, tom. IV, 
p. 195. 


82. Panus granulatus Berk. et Montag. ms. : unicolor, eroceo- 
ferrugineus, cæspitosus, pileo coriaceo semi-orbiculato cum 
stipite porrecto brevi excentrico concolori-granulosis , lamellis 
subdeterminate liberis aut decurrentibus tenuibus tetradymis 
parce reticulato-connexis. — Has. ad Sahcis albæ caudicem 
mense Decembri 1899 circa Perpinianum in agro ruscinonensi 


356 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 
legi. Eumdem fungum prope Longovicum a cl. Gouget lec- 
tum accept. 


DEsc. Cæspitose vel gregarie crescit. E mycelio corneo surgunt sfjrtes 
gregarii, biliueares, semilineam crassi, in pileos dilatati excentricos , 
horizontales primo spathulatos, margine involutos, tandem transversim 
ellipticos semiorbicularesve, diametro trilineares, ambitu explanatos et 
aitenuatos. {olor uniformis croceo-ferrugineus. Zamellæ subdeterminate 
liberæ, radiantes, angustissimæ integerrimæque plicas merulinas refe- 
rentes, tantum quod dichotomæ haud sunt. Cutis pilei et stipitis in farinam 
orumulosam, pro ratione crassam, contiguam, concolorem abit, ex quo 
sieno nomen specificum. 

OBs. Cette Agaricinée est, pour ainsi dire, intermédiaire entre le 
P. stpiticus, dont elle à la couleur, et le P. farinaceus, dont la rap- 
proche la matière granuleuse qui recouvre son chapeau et son stipe. 
Elle diffère du premier par ses lamelles libres, et du second par la cou- 
leur. 


83. Lentinus (Mesopus) Monnardianus DR. ct Montag. ms. : fas- 
ciculatus, lignosus, pileo suberoso crasso orbiculari convexo 
margine tenuescente involuto tessellato alutaceo , stipite con- 
colori basi incrassato-bulboso squamis reflexis fuscescentibus 
tigrino, lamellis tridymis angustis pallescenti-cinnamomeis de- 
currentibus acie denticulatis. FI. Alg. icon. ined. Has. ad 
trabes in Nosocomio militari urbis Alger a clarr. geminis fra- 
tribus DD. Monnard, non tantum de exercitu gallico pro eorum 
studio indefesso erga ægrotantes, sed etiam de re herbaria pari 
jure bene meritis lectus et eisdem libente animo dicatus. 


OBs. Cette espèce offre des caractères solides qui empêcheront de Ia 
confondre avec aucune des nombreuses especes décrites jusqu'ici par 
Fries, Berkeley, Corda, Léveillé et autres. 


8h. Lentinus Delastrii Montag. ms. : pileo sessili tenui lento 
elongato spathulato fusco undique margineque fibroso-setoso, 
lamellis confertis rufescentibus acie denticulatis. — HAB. ad 
caudicem quercinum in agro pictaviensi cl. Delastre, cui di- 
care in animo est, hanc speciem legit mecumque communi- 
cavit. | 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 297 

DEsc. Prleus omnino lateralis, subsessilis, valde tenuis, flexilis, eximie 
spathulaius, planus, sescuncialis, antice ubi latior 9 lineas, postice vero 
2-3 lineas latitudine metiens, supra fuscus et setis confertis concoloribus 
millimetrum fere longis hispidulus. Zamellæ inæquales antice obtusæ 
semilineam latæ, basi attenuatæ, acie denticulatæ rufescentes (an exsic- 
catione?) fuscescentesque. 

OBs. Cette espèce m'a semblé si remarquablement distincte de tous les 
autres Lentinus, que je me suis décidé à la publier. La description que 
j'en donne ici, quoique bien incomplète, et faite sur l'unique individu 
qui a été trouvé par M. Delastre, servira du moins, je l'espère, à la faire 
reconnaître. 


89. Polyporus Miquel Montag. in litt. : apus, pileo coriaceo 
reniformi papulalo hepatico margine plano scutatimaffixo, poris 
inæqualibus amplis polygonis, dissepimentis crassis acie obtusis 
pallidioribus. — Har. ad corticem arborum ramorumyve in 
Surinamo lectus et mecum à cl. Miquelio, professore rotero- 
damo, communicatus, in cujus honorem nomen dedi. 


OBs. Quant à la plupart de ses caractères, comme la forme, la gran- 
deur, la couleur, ce Champignon ressemble tellement à celui que j'ai 
décrit et figuré (Cryplogamie de Cuba, p. 378, t. XIV, fig. 2) sous le non 
de Æavolus cucullatus, qu'une ample description devient tout-à-fait inu- 
tile. Il me suffira de dire qu’il en diffère surtout par les caractères géné- 
riques , c’est-à-dire par ses pores, dont les cloisons épaisses, et le bord 
obtus le rapprochent bien plus des Æezagonia que des Favolus. 


86. Polyporus anisoporus Delast. et Montag. ms. : apus, pileo 
laterali semiorbicularti postice stipitiformi-attenuato porrecto 
tenui margine sterili deflexo cervino-fuscescente subglabro 
azOnO , poris concoloribus inæqualibus longis angulatis ore at- 
tenuato-subdenticulatis. — HA. ad ligna cariosa circa Lau- 
dunum legit mecumque benigne communicavit cl. Delastre. 


DEsc. Species minuta, elegans, et ut videtur annua. Pileus semi-orbi- 
cularis , tenuissimus, subpapyraceus, 5 lin. latus, cum productione in 
quam desinit postice stipitiformi æque longus, lineam fere crassus, supra 
convexus, cervino-fuscus, subglaber, azonus, margine demisso aporo 
attenuato. Port in stipite decurrentes, fere lincam longi, cum parum 
abest quin totain pilei crassitudinem efforment, minores medii grandio= 


298 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


resve mixti, omnes ore attenuato denticulati, dissepimentis tenuibus. 


Hymenium pileo concolor. Contextus pilei, præsertim in stipite conspli- 
cuus, pallidus. 


Ons. Ce petit Polypore ressemble un peu à quelques individus du Panus 
stipticus ; mais je ne sais à quelle espèce de notre Flore, ou même de la 
Flore d'Europe, je pourrais le comparer.Je partage donc l'avis de M. De- 
lastre, qui me l’a adressé comme nouveau. 


Polyporus tephroporus Montag. — P. surinamensis Montag. 
Ann. Sc. nat. 2° sér. Bot. tom. XX, p. 363. non Miquel. 


87. Peziza pyrostoma Montag. ms. : caulicola, sparsa, minuta, 
erumpens, badia, subglabra, ore connivente pilis lutescenti- 
rufis clauso. — Has. in culmis secalinis prope Nobiliacum 
(St-Leonard) a cl. Lamy 1843 detecta. : 


DEsc. Cupulæ sparsæ, orbiculares, minutæ, semimillimetrum diametro 
vix superantes, e rimis culmi erumpentes, extus badiæ et glabriusculæ 
vel pilis appressis obtectæ, margine in os pilis rufis clausum conniventes. 
Asci erecti, longe cylindrici, 7-8 centimillimetra longi, sporidiis octonis 
biseriatis oblongis guttulas oleosas ternas (an sporidiola ?) includentibus, 
referti, Sporidia 6/500 millim. vix superantia 1/400 millim. lata. 


OBs. Cette Pezize est singulièrement voisine du ?. Nidulus, dont il est 
facile de la distinguer pourtant par Phabitat, les poils couchés des cu- 
pules et sa fructification. 


88. Peziza (Humaria) phlychispora Lepr. et Montag. ms. : sessilis, 
cupula orbiculari, tandem applanata, disco aurantio, subtus 
araneoso-tomentosa, tomento albo, paraphysibus capillari-in- 
crassatis aurantiacis, sporidiis oblongis bullosis hyalinis. — 
Has. in solo arenoso circa Cayennam Januario ineunte 1845 
invenit amicissimus Leprieur. 


DEsc. Cupula sessilis, orbicularis, 2 ad 5 lineas diametro metiens, 
primo concava , tomento (velo) arachnoideo albo quod subtus dein per- 
sistit et in arenam penetrat, involuta, tandem applanata, contextu ad 
basin cellulose. Asei cylindrici, conferti, longitudine latitudineque illis 
Pezizæ rutilantis pares, P. aurantiæ vero duplo latiores, nempe quintam 
millimetri partem longi, 4150 milim. crassi, inter paraphyses gracillimas, 
baud numerosas, apice incrassatas aurantiacas nidulantes et sporidia oc- 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 399 


tona unica serie includentes. Sporidia oblonga, obtusa, episporio bullato 
insignia, hyalina et guttulas binas oleosas magnas intus foventia. Longit. 
sporidior. 1/50 millim., crassit. 3/200 millim. 


Ogs. Cette Pezize a une grande affinité avec la ?. aurantia, surtout en 
raison de ses sporidies, qui présentent, sinon la même forme, au moins 
la même organisation. Mais notre espèce est régulièrement orbiculaire 
et n'offre pas la moindre trace de pédicelle; en outre, ses thèques ont 
un diamètre deux fois plus grand, et ses sporidies, d’ailleurs, un peu 
plus volumineuses aussi, sont arrondies aux deux bouts, et non acumi- 
nées. Celles du ?. aurantia ont un épispore d’abord lisse qui laisse très 
bien voir deux très petites gouttelettes d'huile, qu’on ne distingue plus 
quand celui-ci est devenu bulleux. Dans le ?P. phlyctispora, au contraire, 
l'épispore est papuleux dès le jeune âge, et les deux gouttes oléagineuses 
sont très grosses et ne se voient que mieux à la maturité. Un autre phéno- 
nème caractéristique que nous a encore montré l'espèce guyanaise, et 
qui paraît indépendant de l’âge de la plante, c’est l'extrême facilité avec 
laquelle les thèques se rompent quand on place les cupules dans l’eau, 
et l’innombrable quantité de sporidies qui s’en échappent et couvrent le 
porte-objet du microscope. Rien de pareil ne s’observe dans l’espèce 
vulgaire. Il reste maintenant à décider si ces différences sont essentielles 
et ne tiennent pas au climat et aux localités. Notre espèce diffère encore 
du ?, epitricha Berk. par ses spores tuberculeuses et la couleur de son 
subiculum. qui est blanc et non brunûtre. 


89. Excipula Duriæi Montag. ms. : gregaria, libere enata, pe- 
ritheciis minutis globosis astomis cupulato-depressis pilis con- 
coloribus atris divergentibus a basi ad medium, raro, nisi in 
junioribus , ad apicem vestitis ; nucleo fuliginoso sporophoris 
ramosis tenuissimis, sporis cylindricis myriadeis sporidiolam 
alteram binasve utroque fine amandatas includentibus. — Has. 
in Caulibus putridis herbarum prope La Calle in Algeria, Ja- 
nuario 1844 a cl. Durieu lecta, eique, ut par erat, dicata. 
Herb. Mus. Par. 


HYMENOBOLUS DR. et Montag. Nov. Gen. 


Cupula erumpens, coriacea, fusco-atra, primum clausa, dein 
ore lacero subconnivente rupta. Hymenium concolor, ceraceum, 
atro-pulverulentum, omnino tandem elabens. Asci tubulosi spori- 


060 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


diis simplicibus atris utroque fine obscurioribus referti paraphysi- 
bus continuis filiformibus intermixti, demum elastice dissilientes. 


Ce genre, analogue à l’Ascobolus par le mode de dissémination des spo- 
ridies, en diffère par un caractère qu’on ne retrouve dans aucun autre 
æ#enre de la même tribu : c’est la destruction ou la disparition complète 
de l'Hymenium, peu de temps après l'ouverture des cupules. Les thèques 
sont en conséquence fort difficiles à rencontrer. 


90. Hymenobolus Agaves DR. et Montag. ms. : caracteres iidem 
ac generis. — Has. sub epidermide foliorum emortuorum 
\gaves, in collibus Bab-el-Oued nuncupatis a Durieu lectus. 
FI. Alg. cum ic. med. ; 


ASEROPHALLUS Lepr. et Montag. Nov. Gen. 


Peridium duplex, exterius sessile, volvæforme, rotundatum, 
radicatum, gelatina distentum , apice inæqualiter rumpens. Inte- 
rius Stipitatum, stipite tereticavo cylindrico celluloso-scrobiculato, 
apice capitato-dilatatum, tandem stellatim quadri-(raro 3-5-) 
fidum. Laciniæ primum sibimet veloque contiguæ, demum se- 
junctæ , erectæ, simplices, lineari-subulatæ. Pulpa velata mucosa 
olivacea. Velum s. peridium proprium arachnoideo-reticulatum 
medio laciniarum adnatum, e fibrillis subtilissimis intricatis con- 
stans, maturitate Fungi rumpens. Sporæ pulpæ interiori immixtæ, 
minutissimæ, ellipticæ, continuæ, hyalinæ. 

Fungus elegantissimus, fugacissimus, in ligno putrido ad Cayen- 
nam a cl Leprieur inventus. 


Ce genre à été vu par mes amis Berkeley et Corda, qui sont d'accord 
avec moi pour en reconnaitre et la validité et l'importance. Je dis l’im- 
portance , notez bien, parce qu’il vient combler une lacune qui existait 
dans la série, et servir de lien transitoire entre les Clathracées et les 
Phalloïdées. Il établit surtout un passage évident de l’Aseroé aux Clathrus. 
M. Corda me mande qu’il considère le vélum ou le péridium propre des 
spores comme Correspondant à la paroi intérieure du péridium externe 
du Phallus, et les quatre lanières du réceptacle, comme la raroi exté- 
ricure du chapeau qui serait fendue de haut en bas, au lieu d’être cam- 
paniforme et attachée au stipe par son sommet. Quoi qu’il en soit, notre 
Aserophallus diffère des genres Lysurus, Calathiscus et Staurophallus (ce- 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 361 
lui-ci est encore imparfaitement connu) par ce caractère essentiel, que 
la pulpe ne recouvre pas immédiatement les lanières du réceptacle, mais 
qu'elle est contenue dans un péridium propre, et que, même à la matu- 
rité, quand on rencontre les lanières enduites de cette pulpe, celle-ci en 
est séparée par le vélum. M. Leprieur me dit, dans sa lettre, que, quand 
les pluies surviennent, elles enlèvent promptement toute la pulpe, et lais- 
sent les lanières nues, comme les représente la figure. On pourrait, à la 
rigueur, considérer ce genre comme un Lafernea Stipité à rameaux libres 
au sommet, et dont la pulpe serait originairement contenue dans une 
enveloppe propre. 


91. Aserophallus cruciatus Lepr. et Montag. ms. : peridio exte- 
riori sphærico, receptaculi breviter stipitati capitulo subglo- 
boso tandem in lacinias quaternas (raro ternas quinasve) lineari- 
subulatas erectas stellatim partito. — Hs. ad Hignum putridum 
in horto Nosocomii nautici urbis Cayennæ. Leprieur. v. s. c. ic. 


DESG. Totus fungus minimus, 8 ad 12 lin. altus, pallidus. Peridium ex- 
terius volvæforme, sphæricum, 2 ad 5 lin. diametro metiens, gelatina 
initio distentum, venis dichotome ramosis albis percursum, e basi radices 
agens aliquot lacteas simplices aut divisas, in ligno repentes. Peridium 
inferius s. receptacuium stipitatum, in capitulum subglobosum apice dila- 
tatum, Sfipes teres, cavus, celluloso-cribrosus, cellulis elongatis, 4 lin. 
altus, 1/12 ad 2 lin. crassus, basi nudus attenuatusque. eceptaculum 
commune cujus vices fungit apex incrassatus stipitis 3 lin. diametro ad- 
æquat et ad basin usque in lacinias quaternas, peridio proprio primo 
contiguas, tandem stellatim patenti-erectas dividitur. Zaciniæ proratione 
crassiusculæ, subulatæ, margine rugosæ, ad maturitatem fungi intus 
pulpa sporarum farctæ. Peridium proprium s. velum, tenuissimum, inter 
lacinias stipitis sessile, sphæricum, arachnoideo-reticulatum. Pulpa oli- 
vacea. Sporæ oblongæ, fusco-virides, 1/200 millim. longitudine non as- 
sequentes. 


PL. 14, fig. 1.— «a, jeune âge de l’Aserophallus cruciatus, lorsqu'il est encore ren- 
fermé dans sa volva. b, celle-ci commençant à se rompre au sommet. c, cham- 
pignon parvenu à la maturité, mais dont les spores sont encore maintenues en 
place par une membranule ou une sorte de péridium intérieur aux lanières en 
croix d,d,d. e, un autre individu grossi deux à trois fois, montrant, en f, la 
volva rompue, marquée de veinules saillantes et rameuses , et garnie de radi- 
celles g à sa base; en h, le stipe criblé de pores allongés ; en ?, les quatre 
divisions du capitule d’abord entier, et entre celles-ci, en {, les débris du péri- 
dium membraneux intérieur, dans lequel est renfermée la pulpe sporifère. La 


362 MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


figure m montre le champignon, représenté en c, dont les sporules, entraînées 
par les pluies, ont été disséminées. n, huit spores grossies près de 800 fois. 


92. Sphœria (Obvallata) euryala Montag. ms. : urceolata, im- 
mersa , stromate corticali, perithectis aggregatis circinantibus 
numerosis convergenti-erectis, ostiolis annularibus in discum 
planum amplum atrum conjunctis, ascis sporidiisque bilocu- 
laribus minutissimis. — Has. in cortice Abies prope Ba- 
gneres-de-Bigorre loco Sapinière d'Oubat dicto ad altitudinem 
800-1,000 metra supra mare, septembri exeunte 1842 à cl. 
Charles Des Moulins detecta. 


DEsc. Pustulæ urceolatæ cortict Abietis plane immersæ, subtus con- 
vexæ, supra planiusculæ, 2 ad 3 lineas latæ, lineam sesquilineam altæ, 
haud prominentes. Perithecia quam plurima , Subpolysticha, ovato- 
oblonga , ardosiacea, in stromate cinereo-olivaceo immersa, collo lon- 
gissimo instructa , nucleo albo farcta, centralia erecta, peripherica con- 
vergenti-crecta, apice in discum conjuncta. Piscus planus, latissimus, 
pluribus interdum confluentibus, aterrimus, nec nisi ostiolis sublatentibus 
aut annulos referentibus inæquabilis. Asc lineares, subclavati, 1/25 mil- 
lim. longi, 4/300 millim. crassi, sporidia octona oblonga 1/200 millim. 
diametro majori metientia, bilocularia, uniserialia includentes. 


Os. Le disque plane de cette sphérie dépasse à peine le niveau de 
l'écorce dans laquelle ses pustules sont comme enchâssées. Les ostioles 
qui le forment par leur réunion ne s’y montrent que sous l'aspect de 
petits anneaux saillants, au milieu desquels s'aperçoit le pore qui donne 
issue aux sporidics. Quelquefois ce disque est aréolé, et c’est dans chaque 
aréole que se voit l’ostiole lui-même. Les affinités de cette espèce sont 
assez nombreuses, même avec d’autres espèces des tribus voisines, d'où 
il résulte que, par quelques uns de ses caractères, elle pourrait, à bon 
droit, militer dans une ou deux autres. Mais cette ambiguïté même la 
rend encore plus distincte comme espèce. 


93. Sphœria (Subtecta) Peltigeræ Montag. ms. : lichenicola, 
erumpens, minuta, peritheciis sparsis immersis globoso-ovatis 
alris opacis astomis epidermide stellatim rumpente cinctis, 
sporidiis acicularibus. — Ha4s. in pagina superiori Pelhgeræ 
horizontalis ad oppidulum Æix prope Lemovicen a cl. Lamy 
lecta mecumque sub n° 1365 communicata. 


MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 363 
DESC. Perithecia minima, ovato-globosa extus atra opaca, intus atro- 
nitentia, in pagina superiori Lichenis sparsa, epidermidem stellatim 
rumpentia a cujus laciniis triangularibus cincta remanent, tandem cupu- 
lari-dimidiata. Color Lichenis nunc immutabilis, nunc aibescens. Ascë 
clavati, 11/100 millim. longi sporidiis qüam plurimis acicularibus 5/100 
millim. longis 1/500 millim. crassis utrinque acutis sporidiola (?) globosa 
sena ad octona distantia foventibus, farcti. 


Os. Cette Sphérie, à cause du nombre considérable de ses sporidies, 
a quelque analogie avec certaines espèces du genre Æ/ypocrea, et par leur 
forme avec le Sphæria peregrina. 1 est probable que , dans une revue 
du trop nombreux genre dans lequel sont réunis toutes ces plantes, 
celle-ci sera appelée à devenir le type d’un genre nouveau qui pourrait 
très bien être nommé Raphidisphæria. 


94. Bovista abyssinica Montag. ms. : radicata, obovata, peridio 
papyraceo plumbeo-fuligineo, cortice in verrucas albas minulas 
tandem secedentes abeunte, strato sterili obsoleto, ore deter- 
minate orbiculari, capillitio sporidiisque pedicellatis olivaceo- 
fuliginosis. — Hag. ad septentrionem montis Selki in Abyssi- 

* nia, altitud. 3,700 metra supra mare, mense Februario a clarr. 
viris Feret et Galinier lecta. : 


DESsC. Obovata, radice filiformi-attenuata extus fibrillosa 4 lineas longa 
terram penetrans, 9 lin. alta et crassa, basi leniter attenuata. Peridium 
papyraceum, primo superne verrucis candidis minutis obtectum, tan- 
dem nudatum, plumbeo-fuligineum, nitidum. Os subregulare, rotundum, 
diametro bilineari. Caprllitium ii Bovistæ nigrescentis simile at duplo 
gracilius ad basin peridii obvium, nec stratum sterile Lycoperdonibus 
proprium relinquens, cum sporis ES pedicellatis olivaceo-fuligi - 
nosum. 


OBs. Aucune autre espèce ne prouve mieux ce que dit Fries de la 
limite incertaine entre les deux genres Bovista et Lycoperdon. En effet, 
tandis que le /acres, l'absence de cette couche cellulaire qui ne se résout 
point en capillitium , enfin des spores évidemment pédicellées rous 
sollicitent à inscrire ce Champignon parmi les Zouwista, la présence de 
quelques verrues résultant du mode de desquamation du péridium 
extérieur (cortex) vient protester en quelque sorte contre cette détermi- 
nation, en nous rappelant, en outre, l’habitus de certains Lycoperdons. 
Dans le Zovista nigrescens, les plus gros filaments du capillitium ont 
1/40 de millim, de diamètre; dans le Z. abyssinica, lequel, si l’on fait ab- 


66! MONTAGNE. -—- PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 


straction des verrues du sommet, lui ressemble beaucoup, ces mêmes fila- 
ments du plus gros calibre n'ont pas 1/100 de millimètre. Les spores 
sont aussi un peu plus grosses dans la première que dans la seconde. 


XYLOPODIUM Montag. Vov. Gen. 


Peridium simplex, coriaceum, e stratis binis discoloribus fac- 
tum, vertice verrucis crassis amplis maturitate secedentibus ob- 
situm, lobato-dehiscens, stipitatum, stipite crasso magno fibroso- 
lignoso. Flocci peridio adnati, primum reticulato-cellulosi, sep- 
tati, apice clavati cum sporis sublævibus (tabacinis) pedicellatis, 
intus granulosis, connissantibus, suaveolentibus (odorem Croci 
officinarum referentibus} tandem soluti. Stipes fibrosus, lignosus, 
durissimus, in corticem peridii coriaceo-lentam, alutaceam, niti- 
dam, stratosam, stratis facile separabilibüs, ad maturitatem fungi 
lacerato-strigosam, abiens. Nomen e Éov, lignum, et roùs pes de- 
promptum. 


95. Xylopodium Delestrei DR. et Montag. ms. : peridio magno 
obovato in stipitem crassum cylindricum stratose lamellosum 
basi subbulbosum aut attenuatum confluente. — Has. in Al- 
geria invenit cl. Delestre in cujus honorem diximus. 


Os. Le genre et l'espèce seront décrits et figurés dans la Flore de 
l'Algérie, que M. Durieu prépare en ce moment. 


LASIODERMA Montacs. Vov. Gen. 


Peridium e turbinato obpyriforme e floccis seplatis ramosis 
laxe intricatis contextum, subpersistens. Sporæ minutæ , nume- 
rosissimæ, contiguæ, olivaceæ in centro evanescente peridit con- 
glutinatæ. 


Genus T'richodermati proximuu, at diversum. Nomen à Aou, 
villosum, et deeux , pellis. 


96. Lasioderma flavo-virens DR. et Montag. ms. : stipite rufo 
statim in capitulum globosum luteum dilatato. — Has. in foliis 
Quercus Suberis in Algeria detexit Durieu. FI. Alg. ic. ined.; 


MONTAGNE. —— PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES. 309 


POLYDESMUS Montag. Vov. Gen. 


Stroma superficiale fibrillosum. Flocci sporarum erecti sim- 
plices aut ramosi, septati, pellucidi. Sporæ interstitiis filiformibus 
concatenatæ, fusiformes aut claviformes, septato-cellulosæ, opacæ 
ramoso-proliferæ. — Genus Septosporio Corda et Allernariæ 
Nees proximum. Nomen a roxx, numerosus, et deux, ligamen. 


97. Polydesmus elegans DR. et Montag. ms. : characteres idem 
ac generis. — Ha. in foliis Agaves circa Alger invenit Durieu. 
FI. Alg. ic. imed. 


SPHÆROMYCES Montag. /Vov. Gen. 


Hyphasma repens, ramosus, septatus. Flocci erecti, brevissimi, 
in catenas sporarum ex eodem puncto undique irradiantes tan- 
dem globum liberum (mobilem) constituentes apice divisi. Sporæ 
continuæ. 


Ce genre appartient à la tribu des Aspergillini, telle que l’a consti- 
tuée Corda, et vient se placer près du Penicillium, dont il diffère sur- 
tout par son port. 


98. Sphæromyces algeriensis DR. et Montag. ms. : minimus, 
sporis irregulariter subgloboso-triquetris obscure murinis. — 
Has. ad ligna putrida Salicis pedunculatæ cirea La Calle in syl- 
vis paludosis, Nov. 18/0 legit in Algeria cl. Durieu. FI. Alg. 
ic. ined. 


99. Séysanus Mandlii Montag. ms. : gregarius, stipite simplici 
subulato fibroso atro supra in capitulum myuroides abeunte, 
floccis sporarum ovali-oblongarum fuliginosarum centro pellu- 
cidarum simplicibus. — Ha. super alumine in gelatinam re- 
ducto nec non in charta suber, quo laguncula obturata erat, 
involvente, a cl. Mandl observatus, mecum communicatus 
eique benevole dicatus. 


DEsC. Gregarius vel sparsus. Spes gracilis subulatus, fere bimillime- 


366 MONTAGNE. — PLANTES EXOTIQUES NOUVELLES, 


trum longus, basi 2/100 millim. crassus, superre attenuatus, fibrosus, 
fuligineo-ater, post invervallum semimillimetri nudum, in capitulum cy- 
lindraceo-myuroides abiens. Capitulum 2,5 millim. et ultra longum 7 ad 
9 deciliimetra inferne diametro æquans, apice attenuatum, undique spo- 
rarum catenas simplices producens. Sporæ oblongo-ovoideæ, 1/200 mil- 
lim. longæ, 7/1000 millim. crassæ, fuliginosæ, pellucidæ, episporlo 
crasso obscuro. In individuis super alumine ortis, fibræ stipitis solutæ 
hanc substantiam sub forma radicellarum quam maxime tenuium intrant et 
eamdem longitudinem cum parte ejus denudata assequuntur. Quibus 
vero in charta enatis nullæ adsunt fibræ conspicuæ. 


Ors. Notre espèce est essentiellement distincte du Sfysanus Stemoratis 
Corda, par ses dimensions, sa couleur de noir animal et son habitat. Elle 
ne peut se comparer à aucune autre. 


PL. 14, fig. 2. —. «, plusieurs individus du Stysanus Mandliü, vus de grandeur 
naturelle sur un fragment desséché d’alumine en gelée. b, quatre individus 


grossis 46 à 48 fois. c, un autre individu tronqué au-dessus du stipe et vu au 


même grossissement, pour montrer en d le chevelu des radicelles penétrant 
dans l'alumine. e, chaîne de spores et spores détachées, grossies 380 fois. 


100. Helminthosporium urophorum DR. et Montag. ms. : floccis 
simplicibus septatis basi concretis validis acutis fuscis, sporis 
oblongis subeurvatis triseptatis stipite caudatis. FAgB. ad Hgnum 
semiconsumptum prope Philippopolim in Algeria, Aprili 1840 
legit el, Durieu. 


EUCAMPTODON Montag. Nov. Gen. 


Pc. 44, fig. 3.—a, plusieurs individus (vus de grandeur naturelle) de l'Eucamp- 
todon perichætialis (4). b, deux feuilles tenant encore à un tronçon de tige , et 
grossies 5 fois. c, une feuille isolée, grossie 8 fois, et vue de trois quarts par 
le dos. Réseau, d du bas de la feuille, et e du sommet, vu à un grossissement 
d’un peu plus de 50 fois le diamètre. f, périchèse, g, pédoncule, k, capsule, 
et à opercule, grossis 4 fois. k, fauilles périchétiales extérieures, et /,1,1, feuilles 
périchétiales intérieures, grossies de 5 à 6 fois ; m, deux dents du péristome, 
dont l'une est redressée pour montrer sa structure, et l’autre recourbée, c'est- 
à-dire dans sa position normale: elles sont grossies 80 fois. », coiffe grossie 
6 fois. o, trois de ces corps propaguliformes qui remplissent les capsules à la 
maturité, grossis environ 50 fois. Ne pourrait-on pas encore considérer ces 


(1) Voyez Ann. Sc. nat., 3° sér., août 1845, p. 449. 


hd nero nr à né à 


MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 367 


corps comme les cellules matricales de spores normales restées à l'état rudi- 
mentaire? Mais, dans cette hypothèse même, comment expliquer la persis- 
tance de cet état jusqu'à la maturité de la capsule? car nous en avons trouvé 
remplies des fruits déoperculés. Ce qui serait anomal dans une autre mousse 
deviendrait-il normal dans cette espèce ? p, feuille périgoniale d'une fleur mâle, 
dans la concavité de laquelle on voit une anthéridie et une paraphyse : cette 
figure est grossie de 30 à 40 fois. 


NOTICE SUR LE GENRE THRINCTA 


et spécialement 


Sur la nomenclature des Thrincia hirta et hispida, Roth, et du Leontodon 
hispidum, L., dans les principaux auteurs depuis Linné, avec l'indica- 
tion des caractères qui distinguent ces plantes si souvent confondues ; 


Par M. le Docteur MÉRAT. 


Ces plantes, depuis Linné, ont été le sujet d’une multitude 
d'erreurs de dénomination et de détermination dans les auteurs 
de botanique. Ce grand naturaliste admit le premier les Leontodon 
hirtum et hispidum (1). Trente-quatre ans plus tard, Roth fit 
connaître un végétal nouveau se rapprochant de la première de 
ces plantes, et il forma avec elles deux son genre T'hrincia. Celle 
qu'il découvrit fut nommée par lui T'hrincia hspida , et l’ancienne 
T'hrincia hirta. 


_ Plusieurs causes ont concouru à la confusion qui a régné jus- 
qu'ici sur ces plantes, 


1° Elles appartiennent toutes les trois à la famille des Chicora- 
cées, à la même section de cette famille et à deux genres voisins, 
qui n’en faisaient qu un seul pour Linné,. 

2° Elles ont une grande ressemblance extérieure dans leurs fleurs 
et leurs feuilles : celles-ci sont si semblables pour la découpure, 
l'hispidité, les poils, etc., que, si on substituait une fleur de l’une 
des espèces à l’autre, il y aurait présque impossibilité de les dis- 
tinguer. 

8° Toutes les trois ont des hampes uniflores. 


h° Par une circonstance assez remarquable, ces trois plantes 
sont extrêmement variables dans leur taille, leur vestiture, leur 


(1) Species plantarum, 1223 et 4224, Holmiæ, 4762. 


568 MÉRAT. —— SUR LE GENRE THRINCIA. 


robusticité, etc., au point que l’une d’elles, le ZLeontodon hispi- 
dum L., a recu, dans Villars (4), le nom de Leontodon protei- 
forme, et sa synonymie n’occupe pas mois de cinq pages dans 
cet auteur, comprenant une douzaine de formes, dont plusieurs 
ont recu des noms spécifiques chez différents écrivains, dans Linné 
même, qui appelle la forme glabre Leontodon hashle, d’après la 
remarque de De Candolle (2). 

5° Linné n’a pas donné les caractères qui séparent générique- 
ment les Leontodon hirtum et hispidum, et, méconnaissant ces 
caractères, beaucoup d'auteurs ont fait également confusion entre 
ces deux plantes et le T'hrèncwa hispida Roth. Le nom spécifique 
d’hispida , porté par deux de ces trois plantes, n’a pas peu con- 
tribué à prolonger les causes d'erreurs. 

6° Linné avait admis comme caractères spécifiques de ses Lu - 
todon hirtum et hispidum des poils bifides au sommet pour le 
premier, et simples dans le second. Cela n’est pas exact; ces deux 
plantes, et même le T'hrincia hispida , Roth, ont assez volontiers 
ces deux formes de poils, et même quelques uns sont parfois tri- 
fides dans les trois plantes. 


En 1797, Roth (3) ayant semé des graines qu’il observa dans 
du raisin sec de Malaga , il leva une plante à fleurs composées , 
qui se rapprochait du ‘Leontodon hirtum par le caractère si remar- 
quable des semences extérieures dissemblables avec celles du 
disque, les premières terminées par une sorte de petite couronne 
écailleuse , d’où le nom de THriNcrA, qu'il donna à ce genre de 
Ogwzos, Couronne, à l'exemple de Camér arius, qui avait appelé (4) 
TariNcraNEzLA l’Hyoseris radiata, L., qui à aussi ce caractère, 
mais dont les semences du disque diffèrent par une autre orga- 
nisation. Il placa dans ce genre, ainsi que nous venons de le dire, 
le Leontodon hirtum, L., sous le nom de T'hrincia hirta, et sa plante 
nouvelle, qu’il désigna sous celui de T'hrincia hispida. Le Leontodon 
hispidum, dont toutes les semences sont semblables, resta type de 
ce dernier genre, que quelques uns ont appelé 4 pargia, lorsqu'on 
en eut séparé , sous le nom de T'araxæacum, le Leontodon taraxa- 
cum, L. On doit remarquer que le Leontodon hispidum a les aigrettes 
du bord à filaments plus larges à la base, plus courtes, moins ci- 


(1) Histoire des plantes du Dauphiné, IL, 166, planche xxiv, 4 vol. in-8. Gre- 
noble, 4789. 

(2) Flore française, VI, 453, 6 vol in-8. Paris, 4805-1815. 

(3) Catalecta botanica, 1, 97, 3 vol. in-8. Leipsig, 1797. 

(4) Hortus medicus philosophicus, p. 173, in-4. Francf. ad Men. , 1588. 


PT] 


MÉRAT. — SUR LE GENRE TIHRINCIA. 369 


liées, et que déjà il y a un commencement de déformation ; mais les 
akènes sont, du reste, conformés comme ceux du centre, tandis 
que, dans les T'hrincia, ces akènes sont plus gros, courbés sur eux- 
mêmes, etc. Roth indique pour figure de son T'hrincia hirta celle 
de Baubhin (1), qui en donne une assez bonne idée; mais la racine 
est tubéreuse , de sorte qu’il ne serait pas impossible que ce soit 
le T'hrincia tuberosa qu’elle représente. Malheureusement, il ne 
fit pas figurer sa plante nouvelle, ce qui eût évité la plupart des 
erreurs qui ont eu lieu depuis lui à son sujet. 

Voici les caractères que Roth attribue à son genre TriNcrA, 
tels qu’ils sont consignés dans l’ouvrage que nous venons de citer, 
après l’avoir été d’abord dans le Magasin de Roëmer (2) : 

Calix communis ovalo-oblongus, octangulus, octophyllus, per- 
sisiens, fohiolis lanceolatis, carinalis, æqualhibus, persistens, basi 
calycatus vel subimbricatus squamis paucioribus, brevissimis, arcte 
adpressis. Corolla imbricata, uniformis, composita, corollulis her- 
maphroditis lingulahs, oblongis, truncatis, quinque dentatis, extus 
ad faucem villis longis obsessis. Stamina ef pistilla ordinis. Peri- 
carpium nullum. Calix immutatus, ovato-acuminatus. Semina so- 
litaria, oblonga, utrinque attenuata angulosa, rugosa ; disci pappo 
stipitato, plumoso prædita, fugacra ; radii tot, quot calycis foliola , 
subincurva, calycis foliohis maxima ex parle inclusa apice trun- 
cata , caliculo brevi, paleaceo multidentato, obliquo coronata, cum 
calyce persistentia. Receptaculum convexo-planiusculum, alveolo- 


sum : alveolis coadunats , truncats, dentato aristatis, semine longe 
minoribus. 


Roth établit aussi avec beaucoup de soin la différence qui existe 
entre son T'hrincia hispida et le Thrincia lrta (Leontodon hir- 
tum, L.), avec lequel il a, dit-il, la plus grande ressemblance, 
mais qu’on en sépare facilement, suivant lui, aux caractères sui- 
vants. 1° Le T'hrincia hispida, Roth, a une racine simple, nue, 
annuelle. 2° Ses feuilles sont d’un vert plus clair. 3° Son calice est 
plus roide, d’un vert plus blanchâtre, hispide, garni extérieure- 
ment de plus de spinules ; il est pourvu d’un second calice (avant 
l'épanouissement de la fleur) à folioles linéaires, hispides, appli- 
quées , moins nombreuses, sur un seul plan. 4° Les semences du 
bord sont tronquées, au nombre de huit, surmontées chacune 
d'une petite couronne paléacée ; celles du centre sont atténuces 
au sommet, qui est effilé et terminé par un pappus plumeux : elles 


(1) Prodromus theatrici botanici, p.63, in-4, Basileæ, 1660. 
(2 


(2) Nues magasin fur die Lotanik, in-8. Zurich, 4794. 
3° série, Bor. T. IV. (Décembre 1845.) 4 24 


310 MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 


sont doubles ou triples en longueur de celles de la circonférence (le 
pappus est subsessile dans le T'hrincia hirta) ; le calice est à dix 
ou douze rayons égaux. À ces caractères donnés par Roth, nous 
devons en ajouter un très remarquable; c’est que le calice et le 
fruit du bord que chaque foliole renferme est seulement étalé à la 
parfaite maturité des graines du Thrincia hispida Roth, tandis que 
ces folioles et le fruit sont réfléchis en bas dans le T'hrincia hirta, 
Roth. Nous observerons encore que ce botaniste donne les carac- 
tères de la racine de sa plante nouvelle d’après des échantillons 
étudiés dès la première année ; dans cet état, ces racines sont se- 
mées et exactement comme il le dit, ainsi que nous avons pu nous 
en convaincre sur de pareils échantillons cultivés sous nos yeux, à 
Paris; mais si on étudie des pieds nés spontanément en Algérie, 
“on trouve bien la racine ayant une souche principale pivotante , 
forte, mais ayant souvent de nombreuses fibrilles latérales, de 
sorte qu’il est difficile que cette plante ne soit pas vivace dans son 
pays natal, ainsi que nous avons pu le vérifier sur les nombreux 
échantillons naturels que nous avons observés à l’état sec. 


Roth changea ensuite le nom de Thrincia en celui de Colo- 
bium (1), qui ne fut pas adopté. 

À dater de la publication de Roth, tous les auteurs de flores 
européennes adoptèrent le genre T'hrincia, et tous voulurent avoir 
leur T'hrincia hirta êt leur T'hrincia hispida, bien qu'aucun d’eux 
n’eût vu ce dernier : aussi tous prirent-ils pour lui une variété 
très hispide du premier, et quelques uns même appelèrent Thrincia 
hispida le Leontodon hispidum L., ainsi que nous le verrons 
plus bas. 


Examinons d’abord ce que firent des deux plantes de Linné 
les auteurs qui ont écrit avant Roth. 


En 1778, Hudson (2) indiqua ces deux plantes sous les noms 
d'Hedypnois hispida et d'Hedypnors hirla. Il ne fait de celle-ci 
qu'une variété de l’autre, dont il est si différent génériquement,. 

En1789, 1 Encyclopédie botanique (3), dirigé alors par Lamarck, 
renferme la description du Leontodon hirtum , sous le nom de 
Leontodon saxatile, Lam., changement de nom qui provient de ce 
que Linné ne signalant pas la forme des akènes des bords dans sa 
plante, Lamarck n'ose assurer que ce soit la sienne. On a d'autant 
plus lieu de s'étonner de l'oubli de l’auteur suédois à cet égard 


(1) Roëmer, Archiv. fur die botanik, p. 58. Leipsig, 1796. 
(2) Flora anglica, in-8, p. 340. Londini, 1778. 
(3) Dictionnaire encyclopédique, partie botanique, IIT, 581,in-4 Paris, 1789. 


MÉRAT. — SUR LE GENRE TIHRINCIA. 371 


que, dans son Genera (1), il fait mention, à son genre Hyoserts, 
d’une forme semblable dans les semences des fleurs dè la circonfé- 
rence. Aussi Villars (2) appela-t-il plus tard le Leontodon hirtum, 
L., Hyoseris taraæacoides, Vill., qu’il représente planche XX V (mal 
à propos étiquetée pl. XXII) de son ouvrage. Pour la plupart des 
auteurs, c’est cette figure qu’ils citent comme représentant ce 
qu'ils appellent T'hrincaia hispida. Sur la même planche, Villars 
figure une variété du Leontodon hispidum , L., qu’il appelle Leon- 
todon hirtum, L., lequel est très voisin, ou plutôt est le même que 
son Leontodon crispum, Vill., qu'il repoduit aussi sur la même 
feuille. C’est aux noms erronés de cette planche , qui ne repré- 
sente, en définitive, que le T'hrincia hirta, Roth, sous le nom d’Æy0- 
seris taraæacoides, Vill., et deux formes du Leontodon hispidum, L. 
sous ceux de Leontodon hirtum, L., et Leontodon crispum, Vill., 
qu’on doit d’avoir ajouté une nouvelle confusion à celle déjà exis- 
tante, surtout à partir de Willdenow, qui cite le premier ces 
figures, 


En 1800, Schousboë, publiant les plantes qu’il avait observées 
dans le Maroc (3), décrivit, sous le nom d’Ayoseris hispida, Sch., 
le véritable T'hrincia hispida, Roth, en ces termes : Hyoseris his- 
pida, folus lanceolahs, sinuato-dentatis, hispidis ; in montosis ari- 
dis, prope Mequenesim. In hort. bot. hafn. floret et semina per- 
fecit sub dio. Annua. 


On remarquera que Schousboë parle de la racine d’après la 
plante cultivée provenant des graines de celle récoltée par lui à 
Méquinez. Les caractères qu’il décrit de ce végétal sont bien in- 
suffisants ; cependantil ajoute une réflexion qui montre qu'il Pavait 
examiné assez exactement ; la voici : Ob habitum et pappum plumo- : 
sum rectius forte cum genera T'hrincia Rothii conjungandum esset. 
Nous avons vu plus haut que les akènes du bord sont presque 
identiques dans les deux genres Hyoseris et Thrincia ; mais l’ai- 
grette est nue dans le premier, et ciliée-plumeuse dans le second. 
Persoon, sept ans plus tard (4), appela cette plante Thrincia ma- 
roccana , ses caractères ne permettant pas de la placer dans le 
genre yoseris ; Sprengel (5), en 1826, lui donna le nom de 
Thrincia mauritanica, la voyant différente du T'hrincia hispida 


Genera plantarum, in-8. Parisiüis, 4743. 


1 
2} Loc, cit. 


i 


&k) Synopsis plantarum, II, 368, 2 vol. in-18. Paris, 1807. 


(2) 
(3) Lagttegelser owervæxti i marocco, p. 183 ; édit. germ., 4801. 
(4) 
(5) Systema vegetabilium, IN, 666, 5 vol. in-8. Gottingue, 1843. 


372  MÉRAT. — SUR LE GENRE TIHRINCIA, 


de Willdenow, qu'il croyait être apparemment celui de Roth. 
Mais Willdenow cite comme représentant son T'hrincia hispida 
V'Hyoseris taraxacoides de Villars, qui n'est que le T'hrincia 
hirta, Roth. 

Dans la même année 1800, Smith (1) placa dans le genre He- 
dypnois (le même que l’Hyoseris pour la plupart des botanistes) 
le Thrincia hirta, Roth, qu'il appelle Æedypnois hirta. Son He- 
dypnois hispida est le Leontodon hispidum , ce qui se reconnaît 
aux synonymes qu’il ajoute à ces deux plantes. On voit qu'il ne 
connaissait pas encore probablement le travail de Roth. Il a le 
tort de laisser dans un même genre deux végétaux dont les carac- 
tères génériques diffèrent beaucoup, ce qu’il savait pourtant, puis- 
qu'il signale la forme disparate des semences de la circonférence 
dans le premier, tandis qu’elles sont uniformes dans le second, 
inadvertance qui a lieu d’étonner dans un botaniste ordinairement 
si exact. 


En 1804 (2), Willdenow décrivit à son genre Thrincia un 
Thrincia hirta et un Thrincia hispida, mettant le nom de Roth 
après le leur. Il est aisé de voir, aux synonymes qu’il y accole et 
à la figure de l’'Hyoseris laraxacoides, Vill., qu’il dit représenter 
son T'hrincia hispida, qu’il ne parle que du T'hrincia hirta, Roth, 
et d’une variété de celui-ci. Il donne comme offrant l’image du 
T'hrincia hirta, Roth, la figure de la planche XXV de Villars, 
qui porte le nom de Leontodon lirtum, qui est le Leontodon hispi- 
dum, L., ou d’une de ses variétés. À son genre Hyoseris, Willde- 
now place l'Hyoseris hispida, Schousboë, c’est-à-dire le véri- 
table Thrincia hispida, Roth. Le même a, sous le nom d’Apur- 
gia hispida, le Leontodon hispidum , L. 

En 1805, M. De Candolle (3) décrivit également le T'hrincaa 
hirta, Roth, et un T'hrincia hispida, qu’il dit lui ressembler beau - 
coup ; et effectivement, à la synonymie qu’il en admet, aux figures 
qu'il en cite, on s'aperçoit qu'il s’agit de la même plante, c’est- 
à-dire du T'hrincia hirta, Roth, et d’une de ses variétés, sans 
se douter qu’il commet une erreur, ainsi que les auteurs pré- 
cédents, dont il suit les errements. Il résulte de son travail la 
preuve que personne ne lui avait transmis de France le véritable 
T'hrincia hispida, et que lui-même ne l’y avait jamais rencontré. 


(1) Flora britannica, IT, 824, 3 vol. in-12. Londres, 1800. 


(2) Species plantarum, etc., IT, 3° partie, p. 4644, 40 vol. in-8. Berolini, 
1797 à 4840. 


(3) Op. cit,; IV, 54. 


RE 
D te 


MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 373 


En 4807, Persoon admit dans son genre T'hrincia le T'. hirla, 
Roth, un 7°. hispida (qui est le même), le 7. maroccona (le vrai 
hispida), le T. grumosa (le Leontodon tuberosum, L.) et le T. 
pygmæa (variété de l'hispida Roth), qu'il croit un Æpargia. On 
ne peut voir plus de confusion et d'erreur dans un genre si peu 
nombreux. 


7 En 1813, Poiret, dans le Supplément de l'Encyclopédie bota- 
nique (1), ne parle pas du T'hrincia hispida, Roth; il mentionne 
seulement le T'hrincia hirta, Roth, auquel il donne pour synonyme 
le T'hrincia hispida, Willd., qui est effectivement la même plante. 
Il a d’ailleurs l’Æyoseris hispida , Schousb., c’est-à-dire le véri- 
table T'hrincia hispida, Roth. 

En 1846 parut à Madrid un petit ouvrage de Lagasca (2), resté 
longtemps fort rare, parce qu'il avait été mis sous les scellés à cause 
des événements politiques où son auteur se trouva compromis. Il 
renferme deux T'hrincia nouveaux, le T°. lœvis et le T, nudicalyæ, 
Lagasca. Nous ne connaissons aucune de ces espèces : seulement, 
comme cet auteur dit au premier Radix fasciculata, il pourrait 
être question d’une variété glabre, et à racine non tuberculeuse, 
du T'hrincia tuberosa. Steudel (3) en fait un synonyme du Leon- 
todon hastile, L., qui n’est pas un T'hrincia. Le second, qui a 
Radix simplex , est regardé comme une variété à calice glabre 
du T'hrincia hispida, Roth. Reichenbach, qui l'appelle T. psilo- 
calix, Va figuré planche 749, n° 995 de ses Zcones. La première 
vient dans toute l'Espagne , la seconde à Orcelim (royaume de 
Grenade), où elle fleurit en janvier et en février. Nous avons vu 
dans l’herbier Delessert un T'hrincia lœvis, Lagasca ? c'était un 


T. lurta glabre, à feuilles découpées comme celles du Capsella 


bursa-pastoris. 


En 1826, nous trouvons dans Sprengel (4) les deux Thrincria 
hirta et hispida, qui sont encore la même plante, comme on peut 
le conclure des synonymes et des figures qu'il cite. IT ajoute le 
T'hrincia mauritanica, qui est le T'hrincia maroccana de Persoon, 
et l’Æyoseris hispida, Schousb., dont il change le nom sur le 
soupçon que ce n’est pas la même plante que celle-cr1, sans doute, 
et sans dire que c’est le T'hrincia hispida, Roth. Il est assez sin- 
gulier que cet auteur, écrivant en Allemagne, n’ait pas profité du 


(1) Supplément à l'Encyclopédie botanique, IX, 455, in-4. Paris, 1805. 

(2) Genera et species plantarum quæ aut novæ sunt, etc., p. 24, in-8 Ma- 
triti, 4846. 

(3) Steudel, Nomenclator botanicus, in-&, 2° édit. Stutigartiæ, 4840. 

(4) Loco citalo. 


97 MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 


travail de. Roth, et ait, ainsi que les précédents, suivi les erreurs 
de Willdenow, dont la nomenclature vicieuse sur les T'hrincia 
hirta et hispida était, pour ainsi dire, passée en force de loi, et 
était adoptée à peu près généralement, personne n'ayant voulu 
admettre que le T'hrincia hispida, Roth, était une plante des con- 
trées les plus chaudes de l’Europe et du nord de l'Afrique, qu’on 
n’observait pas dans le reste de notre continent. 


En 1829, Gaudin (1), publiant la Flore de Suisse, placa dans cet 
ouvrage le T'hrincia hirta, Roth, et le T'hr. taraæacoides, Gaud., 
qui est l'AÆyoseris taraæacoides, Villars, auquel il donna avec 
discernement le synonyme de T'hrincia hispida, Wilidenow (indi- 
qué d’ailleurs par ce dernier auteur) ; il s’était avec raison con- 
vaincu que cette plante ne pouvait être le T'hrincia hispida, Roth ; 
mais il ne vit pas que c'était le véritable T'hrincia hirta, Roth, 
trompé, comme les autres, par l’autorité du botaniste prussien, 
qui accorde à cette plante de Villars une racine simple et pivo- 
tante, dont ne parle pas l’auteur dauphinois (qui la dit avec rai- 
son fibreuse), et que nous ne lui voyons pas dans nos environs, où 
cette variété de l’herta n’est pas rare. 


Cassini (2), dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, commit 
aussi cette erreur, qui n’en était presque plus une tant elle était 
accréditée dans la science depuis Willdenow ; il décrivit les deux 
Thrincia de ce botaniste , en disant qu’ils sont si peu différents 
l’un de l’autre qu’on peut les regarder comme des variétés de la 
même plante, assertion vraie s’il en fut jamais, puisqu'il cite aux 
deux espèces les synonymes et les figures de la même plante, 
c’est-à-dire du T'hrincia hirta, Roth, ou de ses variétés. 


Nous eussions pu parcourir un plus grand nombre d'ouvrages 
et y reconnaitre les mêmes fautes ; mais il nous tarde d’arriver à 
l’époque où une figure exacte du T'hrincia hispida, Roth, fut 
enfin donnée, et eùt dû mettre fin aux nomenclatures erronées et 
aux erreurs d’appréciations de ces plantes. 

En 1830 parut la huitième centurie des plantes Minus cognitæ 
de Reichenbach (3), où il représenta avec beaucoup d’exactitude 
les T'hrincia hirta et hispida, Roth: seulement, comme s’il était 
dit que ces plantes seraient toujours un sujet d’erreurs, il trans- 
posa les véritables noms et la description de l’une à l’autre, appe- 
lant Thrinca hiria (fig. 748) de Reichenbach ce qui est le 


4) Flora helvetica, V, 50; 5 vol. in-8. Turin, 4829. 
2) Dictionnaire des Sciences naturelles, LIV, 347, in-8. Paris, 4829. 


( 
(3) Iconographia botanica, seu plantæ criticæ , X cent. in-4. Lipsiæ, 4823- 
183 


NN 


MÉRAT, — SUR LE GENRE THRINCIA. 275 


Thrincia hspida (fig. 749), et vice sersd. Il n'indique aucune 
localité pour le Thrincia hirta, Roth, sans doute parce qu’il se 
trouve partout, non plus que pour une de ses variétés grêles et 
presque glabres, le T'hrincia Leysseri, Wallr. (fig. 747), qui n’est 
pas rare chez nous, et que Richter a trouvé à Leipsig. Quant au 
véritable T'hrincia hispida, Roth, il lui fut communiqué par 
Holl., venant de Portugal, sans doute de l’extrémité la plus méri- 
dionale de ce royaume. On trouve dans le texte de cet ou- 
vrage (1) la description de ces deux plantes. 


En 1837, dans la première édition de son abrégé de la Flore 
d'Allemagne, Koch (2) admit les T'hrincia hirta et Thrincia 
hispida , Roth. Tout est exact pour la première de ces plantes ; à 
la Seconde , il place deux synonymes qui appartiennent encore 
au T'hrincaa hirta; savoir , l’Hyoseris taraxacoides, Vill., et le 
_Thrincia taraxacoides , Gaud. 1 ajoute qu’il ignore la patrie du 
Thrincra hspida, Roth, qui lui a été communiqué cultivé, ce qui 
démontre qu’il est question de la vraie plante de Roth, mais ne 
s'accorde pas avec les synonymes des plantes qu'il dit la repré- 
senter , qui ne sont pas rares chez nous. 


M. Kunth, en 1838, n’admit dans la Flore de Berlin (3), et 
avec juste raison, que le T'hrincia hirta, Roth, avec des syno- 
nymes exacts, et il inäiqua la vraie figure de cette plante, celle 
de Reichenbach, en rectifiant ce qu’elle a de défectueux dans le 
nom. Son devancier Willdenow (4), dans un ouvrage semblable, 
n'avait également admis que le T'hrincia hirta, Roth; de sorte 
qu'on ne comprend pas trop pourquoi il à agi autrement dans 
son Species, publié vingt ans plus tard. Il est vrai que les figures de 
. Villars n’existaient pas alors, son ouvrage n'ayant paru que deux 
ans plus tard. Le tome VIT du grand et si utile ouvrage de De 
Candolle (5) parut aussi en 1838 ; il contient les Chicoracées. Get 
auteur admet le T'hrincia hirta, Roth, avec de bons synonymes ; 
puis un T'hrincia hispida, qu’il dit croître dans les lieux pierreux 
de toute l’Europe. Cette circonstance montre, autant que la syno- 
nymie qu'il y joint et la figure de l’Hyoseris taraxæacoides, Vill., 


(1) Commentarius in icones plantarum rariorum et minus ritè cognitarum, in-4. 
Leipsig, 1830. 

(2) Synopsis floræ germanicæ et helveticæ, p. #17, in-8, edit. 4. Francforfurti, 
1837. 

(3) Flora berolinensis, 1, 378, in-8. Berolini, 1836. 

(4) Floræ berolinensis prodromus, p.152, in-8. Berolini, 4787. 

(5) Prodromus systematis naturalis, VIT, 97, in-8. Parisis, 1838, 


976 MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA, 


qu'il cite, qu'il ne peut être question du véritable Thrincia his- 
pida, Roth; sa plante, qu’il affirme avoir vue vivante, est encore 
une variété du T'hrincia hirta, Roth. Il cite pourtant, à juste 
titre, comme en offrant l’image, la figure 748 de Reichenbach, 

que celui- ci appelle 7. hispida , et qui est le véritable T. hirta , 

ainsi que nous l'avons dit ci-dessus. Cette citation est une consé- 
quence de son opinion, puisque son T'hrincia hispida est celui de 
Willdenow , et non de Roth. 


Dans la seconde section de son genre T'hrincia, l’auteur (1) 
du Prodromus Y inscrit, sous le nom de Strekera, Schultz, deux 
autres espèces de T'hrincia, les T'hrincia maroccana, Pers. ; 
que nous avons dit être le véritable Thrincia hispida, Roth, 
dont il donne la figure 749 de Reichenbach comme en étant la 
représentation , laquelle s'appelle T. hirta dans cet auteur; et le 
T'. tuberosa, DC. (Leontodon tuberosum, L.). De Candolle, d’après 
Schultz, dit que, dans cette seconde section, les akènes du bord 
sont encore assez manifestement en bec, surtout dans la plante 
donnée par Salzmann sous le nom de T'hrincia maroccana, qui 
ne serait plus alors l'espèce à laquelle Persoon donne ce nom. 
Effectivement, Schultz prétend que le T'hrincia maroccana de 
Salzmann diffère de celui de Persoon par les ligules des fleurs ve- 
lues et les akènes un peu en bec. Nous avons vu dans l’herbier du 
Muséum un bel individu du T'hrincia maroccana , envoyé par ce 
collecteur ; nous pouvons assurer que les ligules et les fruits du 
bord sont exactement comme dans notre T'hrincia hirta; ceux-ci 
peut-être un peu plus gros au sommet. Quant à la ligule, elle est 
glabre dans les deux plantes; mais dans les deux il y à quelques 
poils au sommet du tube des petites corolles. Enfin, M. Alphonse 
De Candolle ayant bien voulu nous envoyer deux fruits de son 
T'hrincia maroccana, nous les avons trouvés exactement comme 
ceux de la plante du Muséum et celle de l’Algérie. Nous ne voyons 
donc aucune différence entre cette espèce du Maroc et celle ré- 
coltée en Algérie, dont nous avons eu également d'excellents 
échantillons sous les yeux, que nous a procurés le capitaine Du- 
rieu, chargé de là partie botanique dans la commission d'Ex- 
plorahon scientifique de l’ Algérie, et qui va publier la Flore com- 
plète de ce pays. 

Nous avons pu examiner vivant le T'hrincia hispida, Roth, pro- 
venant de semences d'individus recueillis à Oran par le cap. Du- 
rieu, et nous l’avons trouvé exactement conformé comme l’indique 


(1) Trois nouveaux genres de la ee des Synanthérées ( Ann. des Sc. nat., 
1835, p 300). Bert te 


MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA, 311 


Roth : seulement, il avait plus de hauteur, plus de développement. 
Ses feuilles étaient plus grandes, plus minces que les individus 
spontanés de l'Algérie; mais, dans cet état, il ressemblait par- 
faitement à la figure de Reichenbach, dessinée aussi d’après des 
individus cultivés. Celui sur lequel on avait levé les graines pour 
notre semis était plus robuste, plus court, à feuilles plus épaisses, 
à racine plus forte, etc. Nous avons vainement cherché dans les 
herbiers, à Paris, un T'hrincia conformé comme lindique Schultz, 
qui décrit, dit-il, d’après des échantillons provenant de Salzmann. 
Ceux récoltés par MM. Bové et Durieu autour d’Alger appar- 
tiennent également au T'hrincia hispida, Roth. 


Quant au T'hrincia tuberosa DC. (Leontodon tuberosum, L.), il 
est exactement conformé, pour les fruits du disque et du pourtour, 
comme le T'hrincia hispida, Roth, et c’en est une espèce très 
voisine, M. Darieu nous en ayant communiqué de plusieurs lieux 
de l’Algérie , pays où cette plante est très fréquente , nous avons 
pu observer que cette racine variait beaucoup pour le volume et 
le nombre des tubercules radicaux , seuls caractères spécifiques 
qui la séparent du Thrincia hispida, Roth (1). Dans plus de vingt 
formes que nous avons sous les yeux, nous avons vu les feuilles 
varier depuis les figures de celles du Plantago lanceolata, L., jus- 
qu’à celles du Leontodof taraxacum, L., les plus laciniées, et les 
racines imiter depuis le bulbe d’ Échalotte ; jusqu’à la racine sim- 
plement ligneuse non renflée de la plupart des plantes. Dans ce 
dernier état , 1l devient vraiment assez difficile de séparer cette 
plante du T'hrincia hispida, Roth. 

En juillet 1643, nous publiâmes, dans la Revue de la Flore pa- 
risienne (2), un article concernant les Thrincia. Éclairé par la 
connaissance des figures de Reichenbach et les recherches aux- 
quelles nous nous livrâmes alors, il nous fut facile de prouver que 
nous n'avions en France, et plus au nord, que le T'hrincia hirta 
de Roth, et que tout ce qu'on donnait, dans le plus grand nombre 
des auteurs, pour le T'hrincia hispida de Roth, n’était qu’une 
variété à feuilles plus hispides de la première ‘de ces plantes. 
Nous pûmes donc rectifier les erreurs des botanistes à ce sujet, et 


(1) Les feuilles dégénèrent en un pétiole plus marqué dans le Thrincia tube- 
rosa, DC., lorsqu'elles sont seulement ovales et entières ; si elles sont plus ou 
moins laciniées , il n'y a plus de différence. Les racines sont fasciculées ordinai- 
rement, quel que soit leur renflement. 

(2) Revue de la Flore parisienne, p. 54, in-8 (Paris, 1843), avec une page 
d'addition chaque année. 


978 MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 


même les nôtres (4). Toutes procédaient de ce que, n’ayant qu’une 
espèce de T'hrincia, le T. hirta, Roth, on voulait en avoir deux, 
suivant en cela Willdenow, auteur d’un Species très répandu, et 
qui a longtemps servi de guide aux floristes. A cette époque, nous 
ne connaissions pas encore de visu le T'hrincia hispida, Roth, et 
nous avions à son sujet quelques doutes, que nous énoncâmes 
dans notre ouvrage. Mais la figure de cette plante, dans Reichen- 
bach, était tellement gravée dans notre mémoire, qu'aussitôt que 
le capitaine Durieu nous Îla fit voir, ce qui eut lieu dans le cou- 
rant d'août 1845, nous nous écriâmes: Voilà le T'hrincia hispida 
de Roth! la plante de la figure 749 des Zcones de Reichenbach ! 
Nous lui montrâmes cette figure que nous disions, dans la Revue, 
représenter le vrai T'hrincia hispida, Roth, dont le fruit du bord 
est exactement celui du T'hrincia hirta, Roth, et il en fut convaincu 
comme nous en la mettant en regard de sa plante. Depuis, nous 
avons fait dessiner les T'hrincia hirta et hispida de Roth, ainsi 
que le Leontodon hispidum , L., par M. Félix Rassat, élève distin- 
gué de MM. Redouté et Decaisne, avec les détails de leurs fruc- 
tifications grossies, afin de mieux les apprécier et les avoir sans 
cesse sous les yeux pour les comparer plus facilement. La connais- 
sance de ces trois plantes empêchera désormais que l’on ne com- 
mette de nouvelles méprises à leur sujet. 


Aussi, dans les ouvrages qui ont paru depuis 4843, il s’est fait 
une réforme complète sur la nomenclature et l’appréciation des 
Thrinaa hirta et hispida, Roth. 

Ainsi la seconde édition du Synopsis floræ germanicæ de Koch(2) 
n’a plus que le T'hrincia hirta, Roth, avec des synonymes très 
exacts. 

La Flore de Lorraine, de M. Godron (3), ne renferme que le 
T'hrincia hirta, Roth, également avec de bons synonymes. 


Dans la Flore analytique des environs de Paris, MM. Cosson et 
Germain ne placent non plus que le Thrincia hirta, Roth; mais 
ils y ont mis deux synonymes qui ne s’y rapportent pas; tel est 
celui de T'hrincia hispida , Roth? pour une des variétés du 


(1) Nous avons publié en 4834 une notice intitulée: Examen des genres Apar- 
gia et Thrincia, etc. (Ann. des Sc. nat., 1r° série, XXII, 106); elle a été repro- 
duite presque textueilement dans les Ann. des Sc. nat. de Férussac, XVIII, 484. 
Notre travail actuel lui servira de correctif. 

(2) Synopsis floræ germanicæ et helveticæ, 2° édit. La deuxième partie, qui 
contient les Chicoracées, a paru en mai 1844. | 

(3) Flore de Lorraine, H, 62; 3 vol. in-8 et un supplément. Nancy, 4844. 


iso b entente 


MÉRAT, — SUR LE GENRE THRINCIA. 919 
T. hirta, Roth (il aurait fallu mettre 7. hispida, Willd). Quant 
à l’autre, tiré de notre Flore (3° édit. 1831), nous avons nette- 
ment dit dans la Revue (p. 55) que nous ne regardions le Leon- 
todon major, N., que comme étant une variété du Leontodon his- 


pidum , L. 


Notre travail montre combien il y a encore à faire sur la no- 
menclature et la détermination des plantes en général, puisque, 
sur trois espèces, dont deux sont si vulgaires, il y avait tant de 
confusion dans les auteurs. | 

Il prouve encore que le genre T'hrincia de Roth ne renferme 
réellement jusqu'ici que les deux espèces qu’il y a primitivement 
admises, 7”. hirta et T. laspida. 

Actuellement, nous allons résumer en peu de mots les carac- 
tères à l’aide desquels on pourra distinguer facilement les plantes 


qui font le sujet de cette notice. 


Caractères communs aux Zhrincia hrta, hispida, Roth, ct Zeontodon 
hispidum, L. 


Involucre (calice commun), presque simple, dressé, avec quel- 
ques folioles à la base, appliquées. Réceptacle nu, finement al- 
véolé; corolles en languette, celle-ci glabre. Tige nulle; feuilles 
simples plus ou moins roncinées, souvent seulement sinuées-den- 
tées, plus ou moins hispides, quelquefois presque glabres, portant 
parfois des poils bi ou trifurqués au sommet (et aussi sur la tige 
et sur les calices). Hampes uniformes; fleurs jaunes. —Ces plantes 
croissent dans les lieux sablonneux , stériles, craYeux, à la fin de 
l'été et en automne. Elles sont vivaces (1). 


Caractères génériques et spécifiques. 


TariNara (voyez plus haut). Akènes dissemblables ; ceux du disque 
droits, un peu atténués, surtout au sommet, portant une ai- 
grette ciliée-plumeuse, à rayons un peu élargis à la base ; akènes 
de la circonférence plus gros, plus courts, un peu courbes, 
égaux dans toute leur longueur, stériles, tronqués au sommet, 
qui est couronné de petites écailles laciniées (2). 


(1) Le Thrincia hispida, Roth, cultivé en France, paraît annuel; mais aux 
grosses racines , parfois rameuses, de celui spontané en Algérie, il est facile de 
voir qu'il y est vivace. 

(2) Endlicher (Genera Plantarum, p. 496, 4 vol. gr. in-8. Vindebonnæ, 4836- 
1840) donne un caractère fautif du genre Thrincia , lorsqu'il dit : Akenia confor- 


380 MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 


S I. Aigrette sessile (Tnricra Roth). 


F. hirta, Roth. Racine en houppe filamenteuse, étalée; akènes 
du centre très finement tuberculeux, à aigrette sessile; ceux 
du bord enveloppés chacun dans une foliole calicinale , persis- 
tante, réfléchis l’un et l’autre à leur parfaite maturité. 


Var. b. Grêle, presque glabre , feuilles sublinéaires. T'hrincia 
leysseri, Wallr. 

Var. c. Galice, hampe et feuilles très hispides. T'hrincia hispida, 
Willd. (non Roth). 


Habite en abondance les chemins des bois , le bord des fossés, 
les lieux arides de la France et de l’Europe, etc., en été et en au- 
tomne. Cette plante se retrouve jusqu'aux environs de Madrid, 
ainsi que nous le disons aux habitat de l'espèce suivante ; mais 
elle y est plus rare que celle-ci. 


8 IT. Aigrelle stipiltée ( Srrecxera Schultz). 


T'hrincia hispida, Roth. Racine ayant un axe principal ordinaire- 
ment simple (la première année), napiforme, vertical, parfois 
filamenteux sur les côtés. Akènes du centre finement épineux (1), 
terminés par un assez long pédicule portant l’aigrette; ceux du 
bord semblables à ceux de l'espèce précédente (peut-être un 
peu moins forts, surtout du haut), enveloppés chacun dans une 
foliole calicinale persistante, étalés l’un et l’autre à leur parfaite 
maturité. 


Var. b. Petit, grêle ; racine plus ou moins fibrilleuse. 
Var. c. Racine rameuse, fibrilleuse latéralement. 
Var.? d. Racine à divisions renflées. T'hrincia tuberosa, DC. 


Habite le Maroc, à Mogador (Broussonet), Méquinez (Schous- 
boë), Tanger (Salzmann); l’Algérie, Oran (Durieu), Constantine 


mia, rostrata, etc.; il ne les fait différencier que par le pappus. Or rien n’est 
plus différent des akènes du bord què celles du disque dans ce genre, et cette 
différence en est le caractère principal. 

(4) Lorsque les akènes sont jeunes, on n'y voit point encore de spinules; ils 
sont alors jaune pâle. À mesure qu'ils mürissent, on en voit paraître à la partie 
supérieure (jamais sur le pédicule ), et ils sont alors plus foncés en couleur. A 
leur extrême maturité, tout le fruit est spinuleux et noirâtre. Dans ces différentes 
phases, l’akène pourrait faire croire qu’elle appartient à une espèce différente. 


MÉRAT. — SUR LE GENRE THRINCIA. 281 


(idem) ; l'Espagne, Malaga (Roth), Madrid (Reuter), les Asturies, 
sous le nom de 7”. hirta (Durieu); le Portugal, Ericeira et Lisbonne 
(Welwitsch, ainsi que le T°. hirta, avec des noms transposés, comme 
ceux de Reichenbach) ; les Canaries (Despréaux). La variété b 
dans les gazons des bords de la mer, à Alger (Durieu) ; la variété 
ec aux environs d'Alger, dans les lieux sablonneux (Bové, Durieu). 
Nous ne mettons qu'avec doute la variété d parmi celles qui ap- 
partiennent au T'hrincia hispida, Roth. Nous avons dit plus haut 
les raisons qui nous font pencher à croire qu’elle pourrait bien ne 
différer de cette plante que par le gonflement de ses racines, qui 
s’évanouit dans quelques individus, ainsi que nous lavons vu 
dans un exemplaire du T'hrincia tuberosa , récolté à Stora par 
M. Durieu, qu'il était difficile de séparer du vrai Thrincia hispida, 
Roth, tant les racines étaient peu renflées. 

Nous soupconnons aussi que le T'hrincia nudicalix, Lagasca, 
est une variété glabre du T'hrincia hispida, Roth, variété qui s’ob- 
serve aussi en Algérie, aux environs de Tlemcen (Durieu), qui 
paraît être, d’ailleurs, le T'hrincia pygmœæa, Pers. 


Leowropon. Akènes du centre et du bord semblables, droits, 
atténués aux deux extrémités, lisses ou finement verruculeux, 
portant une aigrette sessile, ciliée-plumeuse. 


1. hispidum , L. Racine formant une souche horizontale ou tige 
souterraine, fibrilleuse latéralement. 


Var. b. Hampe élevée, plante plus développée. Leontodon ma- 
jor, N. | 


Var, c. Plante glabre, surtout le calice. Leontodon hastile , L. 


Var. d. Hampe et feuilles très hispides, blanchâtres, celles-ci 
un peu crispées. Leontodon crispum, Villars. 


Très fréquent dans les bois, le long des fossés, dans les prés, 
les lieux tourbeux, etc., en été et en automne. La var. d sur les 
coteaux arides exposés au midi. 


N. B. Nous avons déposé un échantillon de ces trois plantes 
dans le grand herbier de M. Delessert, et un exemplaire du 
Thrincia hispida, Roth, dans celui du Muséum d'histoire natu- 
relle de Paris. 


TABLE DES ARTICLES 


CONTENUS DANS CE VOLUME. !. 


ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Recherches sur la fécondation dans les VÉSRAE PAROI te La C.-F, 


GÆRTNER. . . ae: Ù 5 
Sur la fructification Le genres Chrss et Phallus : RES \. TR 
LESPIAULT. . bee D'É à , À sarl. : 
Note sur l'anatomie de ' Orobanche Eryngii val Li M. p. DucuARTRE 
(D. BJ lil O2 7. TE 0 
Annotatio dédriniauibis de rés Cycadearam ant auctore F.-A. | 
Guic. Miquez. . . 1049 
Observations sur ent Fr la fleur rss ds potes de . furnille 
des Malvacées ; par M. P. Ducaihans.( EPauoxerss PR eo us RSR 
Rapport sur un Mémoire de M. Duchartre, ayant pour titre : ben À 
sur l'organogénie de la fleur des Malvucées : par M. Apr. De Jussieu. . 1450 


Recherches anatomiques sur l'accroissement des entre-nœuds ; par M. Uncer. 193 


Recherches micrométriques sur le développement des parties élémentaires 
de la tige annuelle des plantes dicotylédonées ; par M. G. Harrinée. . 210 


Recherches sur la structure et le dierricar dr: du Lai à lutea ; par 


M. Auc. Trecuz: . + ; JaLs 1236 
Recherches entreprises dans le but # déoioinse dobtics qui iiidle au 

mouvement des étamines dans le genre Ruta; par M. Wynzer. . . 280 
MONOGRAPEHIHES ET DESCRIPTION DE PLANTES. à 
1 3 
Holostei , nou Alsinearum generis, monographia, auctore : 
rue 7 LV. MOIS GORDON EMMAETIMINIMIUEGESS 
Sur quelques espèces db cons FA QU au pes pe : 
Gare MU, Mere L. 800 AIO EL AIGC 891 ASE A-: 00 
Æthionematis , Cruciferarum generis, species nova pademontata script . 
VRAIS MRALAL LEE M à : 2 AHPOELLE 
Description d’un nouveau genre à plantes croissant sur Le pris pe pie l 
élevées du Tolima ; par M. J. DECAISNE.. . . ; se. 83 
Cinquième centurie de Lo: cellulaires exotiques RRSIEE ; par M.C. 7 r 
HAGNEN 0: 72 EU ON à où de 
Revisio generis bonne à auctore Eau SPACE ES 
Description d'une espèce nouvelle du genre Secotium , appartenant à la 1 
Flore française ; par MM. L.-R. et Cu. Tucasne. . 0. 0 , 169 


Plantarum rariorum vel minus cognitarum horti Bogoriensis pugillus novus 
auct.:L.-K. Hassxans. à. és sttté orontitte le cha ME AE 


TABLE DES MATIÈRES. 


Cinquième centurie de plantes exotiques nouvelles; par M. C. MonraGxe . 

Notice sur le genre Thrincia, et spécialement sur la nomenclature des Thrin- 
cia hirta et hispida, Roth, et du Leoltodon hispidum, L., dans les princi- 
paux auteurs depuis Linné, avec l'indication des caractères qui distin- 
guent ces plantes si souvent confondues ; par M. le docteur Mérar. 


FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 


Additions à la Flore du Brésil méridional. — Description de genres nou- 
veaux, et rectification de quelques anciens genres appartenant à la 
famille des Mélastomacées ; par M. Cu. Naunix (D. S.). 


983 
342 


367 


48 


TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS. 


Decaisxe (J.). — Description d'un 
nouveau genre de plantes crois- 
sant sur les parties les plus éle- 
vées du Tolima. 

Ducuarrre (P ). — Note sur l'ana- 
tomie de l'Orobanche Eryngü 
Vauch. : 

— Observations sur ! organogénie 
de la fleur dans les plantes de 
la famille des Malvacées. 

Harnne (G.). — Recherches mi- 
crométriques sur le développe- 
ment des parties élémentaires 
de la tige annuelle des plantes 
dicotylédonées. pe 

Hasskarz ([.-K.). — Plantarum 
novarum vV. mInUus Cognitarum 
horti Bogoriensis pugillus novus 

Gzærrxer (C.-F.). — Recherches 
sur la fécondation dans les vé- 
. gétaux phanérogames. . . 

Gay (J.). — Holostei, Caryophyt- 


learum Alsinearum generis , 
monographia. De 
— Æthionematis, Cruciferarum 


generis, species nova ae 
Ad: … . 

Jussieu (Adr. de). —_ Rapport sur un 
Mémoire de M. Duchartre, ayant 
pour titre : Observations sur 
l'organogénie de la fleur des Mal- 
vacées. Du AT Ad 

Lesprauzr (Maurice). — Sur la 
fructification des genres Cla- 
thrus et Phallus. 

Mérar. — Notice sur le genre 
Thrincia, et spécialement sur la 

| nomenclature des Thrincia hirla 


83 


74 


. 123 


. 450 


44 


———— rm mm 


ethispida, Roth; et du Leontodon 
hispidum , L., dans les princi- 
paux auteurs depuis Linné, avec 
l'indication des caractères qui 
distinguent ces plantes si sou- 
vent confondues. se 

Mever (C.-A.). — Sur quelques 
espèces de Cornus appartenant 
au sous-genre Thelycrania. 

Miquez (F.-A. Guil.).— Annotatio 
observationibus de ovulo Cyca- 
dearum addenda,. 2 

MoxraGxe (C.). — Cinquième cen- 
turie de plantes cellulaires exo- 
tiques nouvelles Mur UC: 

Naupix (Ch.). — Additions à la 
Flore du Brésil méridional, — 
Description degenres nouveaux, 
et rectification de quelques an- 
ciens genres appartenant à la 
famille des Mélastomacées. 

SpacH (Ed.). — Revisio eu 
Microlonchus. 

Trecuz (Aug.). — Recherches sur 
la structure et le développement 
du Nuphar lutea. NET 

Tuzasne (L.-R. et Ch.). — Des- 
cription d'une nouvelle espèce 
du genre Secotium, appartenant 
à la Flore française. . 

UnGer. — Recherches anatomi- 
ques sur l'accroissement des 
entre-nœuds . 

WYDLER. — Recherches entre- 
prises dans le but de détermi- 
ner l'ordre qui préside au mou : 
vement des étamines dans le 
genre Rula. 


. 367 


07 


79 


48 


161 


. 1469 


193 


. 280 


38! 


TABLE DES PLANCHES 


RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, 


Praxcues 1. Fructification des genres Clathrus et Phallus. 


Espèces et genres nouveaux de Mélastomacées. 


Æ © Mo 


. Goudotia Tolimensis Dne. 


©T 


. Weissia Miquelii, Hypnum scaberulum, Anomodon Grateloupü, 
Leskia acidodon. » 


6 
7: Organogénie florale des Malvacées. 
8 
9. Secotium olbium et S. erytrhocephalum Tul. 
10. 
A1 
j8 Structure et développement du Nuphar lutea. 
13. 
14. Aserophallus cruciatus, Stysanus Mandlii, Eucamptodon perichæ- 


lialis. 
15. Développement des tiges. 


FIN DU QUATRIÈME VOLUME. 


Pot .Tom.{.?L.7. 


Ann. des Stienc.nat. 3 Serte. 


A 


cation des genres Clathrus & Phallus. 


“ie 


Le 


Lruct, 


À Douliot se. 


WAemond imp. 


‘ts de. 


AT 
CUT 
SD PI 


AUTY 


Li 
Ne 


ENS 


y, Ë 
x RE 
te À 


È 
LICE 


Ann.des Jecnce.nat. 3 Jerte . 


Bot .Zom.4.PL. 2. 


Lspeces el genres rouveaur de Melastomacees . 


N. Bemond ump. 


A° Doulot re 


Ann .des Setence. nat. 3° Serre. PBoë.Tom. 4#. PL. 3. 


7 


Ch Naudin del . 


M Poudiet sr 


," » » » 1 5 
Lspeces el ,genres nouveatr de Melastomacees. 


4 j É Zemond imp. 


Bot. Tom.{.?L.{. 


2 ve. nat. 3° Jére, 


- Ée LL 2 ee 


\ 
\ 


= AE 


\, 
SN 


DLL 


TX 


= 


Doulot re . 


v 


Goudoliax tolimensis. Dne. 


NARemond imp. 


Ann .des Jeiene. rat. 3° Série. | | Bot Tom. 4 PL. 5. 


lg Wassir Migueli. MN. 1 lyprum seaberulurm M. 1 Anomoden Cratloupit A. 
IV Leskia acudodon M. 


1 Riocreux et CMontagne del . NW Remond amp. 
p' "4 


Bot .Tom..f.P1.6. 


N° Douliot se. 


Organisation florale des Malpacées. Se 


4 en] NRemond imp. 


ju ji 1 

{|| nr (IN | il ] Il (ll | (Il 

cn LU 
So 


Urganogene florale des Maloacees. 


NLemond imp. 


Bot. Tom. 4. PU .7. 


M? Douliot re. 


Bot. Tom. j PL. 8. 


= 0 RÉ ET 


M! Doulwt se. 


Organogénie florale des Malvacées 


NW. Remond imp. 


: APTE JE Jerie : Bot.Tom.4./P0.9. 


ME Douliot se . 


1-4 Secotium olbiumzs. 5-17 Secotium erythrocephalum Zone. 


- WNÂemond imp. 


- se : / » h K 
. 2 SH S = 0 
a. fus s ” 
- Pr: sr” « rte A] x +4 É È E pése" 3 Fhe 
: , $ be = Se pr at LA x de AT + A Ce “pe 
, . » c RE LL a” — = ” ? 
DT ae 7 é F vont milan « # z 
ï : De ; . y f 
A x #. | ! 5 
Y > “ 
» 
L " . "4 . 1 
, 2e “ 1 $ 
7 = : ne * 
. Û " ‘ 
x “ RAI! Douai à : 
” #5 i “ * 
- Ï # = É 
Û {7 : " (l . à : 
d T2 ! - , v se Éret : Duras : 2 
5 ; he = ps” d 2 sr TT « É l 
» … … be ” pT< 


Bot.Tom..{.?1l.10. 


Arr. des Jecenc.nat. 3 Sert. 


LI 
a 
DS ’ 
D 
nil 3 


< 1 


PT Laaalnl LL 1) LA 
( 


LCA 
>< 2 x 


M? Doulwt re. 


Treeul del. 


À, 


Jructre et developpement du Nuphar lutea.. 


WAemond imp. 


te 


: à D 
| TA <A I UETEEANT 
TOR EI 
® we ui : || = M - LÉ 
te 


@ 
Re 
S me 


er 
€ 
ue 
! 
æ 
SAT 
| PSS RER : 
th 
4 
Sal 
a ne 
ai 
Sr 
— 
À 
LA 
ANT Doulot re 


UM ENT 


Bot. Tom. Z.Pl.u. 


CY 1 ' À 
ÉD TE TT LIIT LIT 
SOC EEE LE EECTES 
CÉHPOITTELECEELEEE LS | 
LR LE LILI V1 j VTT LA SLT 


> 
52 
F 
11 
« ut 1 
dub At 
' 
4 
} 
| 


LA NATIU Met 


Er 

{ en * gl 

ANNEE 

EURE OAI 
AAA NV ALLAN (KE tee réa 


Ÿ un iE 


| JUN 
Er 


A 


et 


{} 
a 


fs \ 6 
{7 


+ 
S 
a! I 


LÉ 
ss _ 
SR — 
Ÿ 


Ê 


EE CR 2 MS DS -O mp ce 
Eee maire TE |: 
= CT LS =: &) 
@ PRE Lee eue = Ë 

‘à No ï + = ” ” SJ do /) 
CN — NX À E 
{7 
@ - 


© 


Cessasse 


ee 


tests se 


CG. 


ere . 


D'ERUM Jecence.nat. T° Sort 


EN 6 ” k j 
444 Fr 
RS ETS Pre ! 


ne RCE 
NE els Le 


AR 
À mL ue 
re 


: 

sr NES ES 4 | 

RTE ) 4 + sé 
20 ele 


4 nr y ” r 
… f “ » Ce 4 
“ w = ù 
# < Ko 
£ # « à 
M. ÿ r ï *e 
3 : _ Û * 
< s 
PCR ‘ TR * 
PTE TT) ‘ ” J : L 
4 ï £ LR 
: “ s Fe " s Le 
: É ä A 
5 j LL z 
= 3 ou 
| ge US 5 
P : L'd à 
…“ Æ Dé " 
‘ 2 - 4 * * 
S ' u 
'. 
E > 
+ + r l & 
: et 
- 2 
ï #t +. 
a 
4 CA à . 
* È 
. = 
Le rs 
n .… 
r v 
PS 
d H i 
U ’ 


Bob. Tom. xZ,.Pl.12. 


Arr. des Jecence. nat. 3% Sorte , 


M! Doulot se. 


==) 


=; mme) ù 


‘Ze = 


(5 


= 
: 
: 


; 


Le SR En 
lames mine dl 


= 


EE RTE 
A ms pee (1) Ÿ) 5 


Ein CE) SES | sb 
SE a ste 07 
14 | 


Jiructure et développement du Nuphar lutea . 
WZomond imp 


a ——. 


= RE : 


_ nv LL 


nn = Res = 
CE OT CRT EE ÉD 
ARR RE at 
e%2000 au OGOCQ LS 
09010020 
| | ! 


{ | Ress [ 
58e JAN SIL ES EN ER Li à 


À, Trecul del. 


» h! 


ere . 


due. Che L el 
Ann .des Saiëne.nat. 3° Je 


» 


Bob Tom. # PL .13. 


4 


M Doulwot re. 


J'éucture et developpement du Nuphar lutea . 


Whemond imp. 


TRUE ENCEUI ge 
PL FOUT LE cé 


: Se) o- 9 ie 4 
4 Et IS) 3 


Bot.Zom..4{.PL.14. 


PU NN J LA 


ro nm D Se . 


Fig. 1. 


\ 
+ 
EAU I | 
{LA I" 1 
ju 
it 
ro 
: KA 
ad jou 
f ne L 
Ra 
2.111. 
2 
‘4 
ê 
4 Ft 
\ n° 4 
Al 
\\ D 4 
6 
\ 4) 
AN Doulot se. 


lg 1 Aserophallus crucilus Monty. dt Lepr. 
lg. |. Je Lysanus Mandlii M. Lig I] Lucaxmplodon pertuheolals A. 


Ann.des Setenc .nat. 3° Sert . 


Ünger del. 


Developpement des tiges. 


NZemond imp. 


Bot.Tom.4./l.16. 


MIE Doulot se 


1, 
RUE LL” 
RAT. Û W s 
MAP IN" 
DA w 
4 
"3 # L 
+ Le 


À LE Cr 
» 1 Wen 


f * 
we” : 1 
L di à e 
n « 
| WA 


\ 


ev 


41 


W : 


Cha rs TR) CRT, CERTES 


CÉTÉTETETENTES 
0 ee D m4 nr 
ALI 


LISE 
ne te 


PE 


4; 
. 
+ 
He 
à 
21 


HE: 
SH 
Rs 


ch 


i 
Hi 


1 


sets 


PTE 


nest: 


HÉMHNI 


seteruse on 


se 


15 


se 


Let 


inerte tr 


Pet 
; HE 
: fe 


# 


5 


Hi 


U 


pres 


* x 
HU 


Eu D 4 06 Ve 04 200 Eu Ph 28 DIE 
D 2h m6 de 0 ME Mn ND À 


da e Ma 47 € tr 9 
mA 


Ë 
ci 


îe 


v55 
* 

Ci 

+. 

é 


HI 


DRE 


es D dati 


Lréerrrrtet 
Et LEIITE 


Lente 


pi 


x 
nas 


€ 


4 


LAIE] 
» 


Hi 
3 


282 
n 25. 


re 
+ 


5. 


5 
î 


ei 


re. 


rte 


4 


ni 


eonreses 
sois 


dirais 


ne 
#8 


HHERT 


zen 
un. 


Et te -pa de 
ot 4 bd TRS 


SUR 


A bebe 
pe dre pret 

RAR ET 
nrvsesirsserise: 


DT ot bo de prit A PLAT TITT 


v. HE LOS TR 
TT de 


s LL tement em athoe 


3 
5 


Bi 


rr 
Cet 
+ 


Vas 
TE 


è 
$ 


a 


sh 


4 


* 
æ 


dise 
F 
à 4 


Te 
“2 


1H 


3 


HR 


VENETITN TEST 
DORE EE TE 


pute 
émRnn 


CHAT ERREEE 


in et 


CIE RC EN TE 


en 
Vues 


4 à 


pie 


ne 


OUEN 


“à 


te 


æù va