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ACTE
EAU
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FLORE DES JARDINS.
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ANNALES D'HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE,
ou
FLORE DES JARDINS
DU ROYAUME DES PAYS-BAS,
ET
Histoire des plantes eultivées les plus intéressantes
DES
POSSESSIONS NÉERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, DE L’AMÉRIQUE
er
DU JAPON.
PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DES PAYS-BAS;
SOUS LE PATRONAGE DE
S. M. LE ROI GUILLAUME III.
DEUXIÈME VOLUME
LEIDE, A. W. SYTHOFF.
1859.
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VANDA SUAVEOLENS az.
FAN. NAT. ORCHIDEAE vr18. VANDEAE.
Vanda ro8. Br. Peregonii explanati patentis
phylla exteriora et interiora subaequalia. La-
bellum sessile, basi saccatum v. breviter cal-
caratum, subtrilobum; lobis lateralibus nanis,
intermedio elongato, disco saepius cum tuber-
culo et subcristato. Gynostemium breve,
erectum, crassum, obtusum, ad basin inter-
dum dilatatum; rostello abbreviato, retuso.
Anthera terminalis, bilocularis. Pollinia 2, sub-
globosa, postice oblique biloba, in apice cau-
diculae lineari-oblongae v. cuneatae ad basin
dilatato hamatae annexa,
Herbae in Asiâ tropicà insulisque vicinis
indigenae, epiphytae, caulescentes; folis
distichis, elongato-linearibus, apice saepius
oblique retusis v. praemorsis; pedunculis ra-
cemosis, lateralibus v. terminalibus; floribus
speciosis.
Vanda r. gr. in Bof, Reg.t.506.(1820)LDr.
Gen. et. Sp. Orch. p.215. 82. in Rumphid IV,
p. 48. t. 197. Bet C'esusp. Mus. Bot. I. p. 61.
CHar. spec. V. suaveolens BI. foliis ri-
gidis carinatis recurvis apice oblique praemor-
sis y. dentatis; racemis erectis folio breviori-
bus laxis 5—9 floris; phyllis perigonii obovato-
oblongis leviter curvatis; labelli lobis lateralibus
adscendentibus truncatis, intermedio arrecto
panduraeformi apice rotundato-emarginato un-
dulato, disco e tuberculo basilari emarginato
lineis 4 elevatis. Bl. Cent. Plant. nov. et
in Rumplid IV. p. 49, 3. Erusv. Mus. Bot. I.
p. 62. fig. XVII. Limodorum suaveclens Herb.
RWDT.
SYN. Vanda tricolor et var. zip. Bot. Rey.
1857 sub. tab. 59. Flore des serres etc. VI.
p. 329 et 331.
Voici quelques renseignements au sujet de la synonymie de la Vanda
suaveolens.
Fr
FD
O3
Ce n’est pas à moi, comme le dit M. PLANcnoN (#lore des serres, elc.
VI, p. 329), qu'appartient l'honneur d’avoir découvert cette plante, mais
à M. le professeur reiNwarpr, qui l’a décrite sous le nom de Limodorum
suaveolens, ainsi que déjà elle est aussi mentionnée en 1825 dans mon
Catalogus van ?s lands Plantentuin te Buitenzorg, p. 99. De mon côté, je
lai trouvée dans les parties montagneuses du Java occidental, croissant
principalement sur le Saguerus sacchariferus. Si je n’en ai pas fait men-
tion parmi les Orchidées décrites dans mes Bijdr. Flor. Ned Indië, c’est
que Jj'hésitais à déterminer auquel des genres que j'avais décrits jus-
que-là je devais bien réellement rapporter la Vanda suaveolens, et que,
IL. 1
9
déjà alors, je soupçonnais que plusieurs espèces du genre Limodorum de
M. Renwarpr appartenaient à d’autres genres.
Cependant, dès mon relour des Indes orientales, ayant à ma disposi-
tion de meilleures ressources relativement à la littérature, il m'était
bientôt évident que le Limodorum suaveolens, ainsi que quelques autres
Orchidées observées par moi et mentionnées, en 1829, dans l’énumé-
ration de plantes nouvelles que javais préparée pour la publication de
la Flora Javae, devait être porlé au genre Vanda R. Br. de même
que les Vanda furva, Vanda suaveolens, et Vanda helvola. — Ces trois
plantes, el quelques autres Orchidées, je les ai décrites dans la 4° partie
de ma Rumphia, p. 48—50, où, à la suite de la diagnose, j’ai ajouté
ce qui suil, au sujet de la Vanda suaveolens:
»Planta pulcherrima, floribus magnitudine V. insignis, externe niveis,
»intus pallide stramineis el sordide purpurascenti-maculatis v. albidis
»maculis purpureis irregularibus: labello violaceo v. in purpureum
»vergante, lobis lateralibus e gynostemio ad basin latissimo crasso albis.
»Folia disticha, recurva, crassa, subcarnosa. Racemi e foliorum axillis
»emergentes, laxiflori, in basi cujusvis ovarii elongati filiformis bracteà
»ovalà oblusà appressà.”
Déjà encore, en 1824, le dessinateur Larour avait exécuté sous mes yeux
celte plante, dont je n’ai publié que l'analyse dans le premier volume de
mon Museum Botanicum Lugduno-Batavum.
C. L. BLUME.
I y a fort longlemps que l'individu qui a servi de modèle pour la
planche ci-jointe, est arrivé de Java au Jardin botanique de Leide. C’est
bien une des espèces les plus magnifiques d’un genre d'élite de cette
famille du règne végétal: par les nombreuses modifications du même
Lype, par les couleurs, (antôt si douces à l'oeil, lantôt si éclatantes
que le pinceau est impuissant à en reproduire la transparence, par son
parfum délicieux et tant d’autres particularités, celle famille est d’une
grande imporlance pour le botaniste, et elle n’est pas moins recherchée par
l'amateur; hâtons-nous encore d'ajouter que, parmi les Vanda, générale-
ment appelées à embellir toute collection d'Orchidées , c’est à double titre
que la Vanda suaveolens réclame cet honneur. Non seulement cette plante,
au feuillage vert-foncé gracieusement recourbé, produit un racème de
fleurs, un peu charnues, dont les couleurs variées rivalisent de nuances,
et répandent un parfum si puissant qu’en quelques instants Loute la
#
4
;
4
3
serre est embaumée de l’arôme le plus délicieux; la Vanda suaveolens
possède encore ce précieux avantage que les fleurs, à en juger par celles
que portait notre individu, peuvent rester plus d’un mois dans toute la
fraicheur de leurs riches nuances et de leur parfum.
Culture. — Nous cultivons les Vanda dans des pots assez grands el
bien drainés (c’est-à-dire remplis jusqu’à moitié de lessons de pots, elc.)
au sphagnum. Nous recommandons surtout, selon les plantes, des pots
de capacité relative. Les grosses racines aériennes que jettent les Vanda
peuvent alors, en descendant, rencontrer le sphagnum, ce qui leur
convient mieux que de tomber hors des pots et de n’avoir à se nourrir
que de l’air humide des serres.
L’arrosement doit être ménagé avec beaucoup de prudence, alors sur-
tout que le racème, ou l’inflorescence, ne se montre encore qu’à l’état de
petit bouton vert dans la profondeur de Vaisselle des feuilles; l’eau, ne
pouvant s’écouler de ce réservoir, le jeune bouton serait bientôt pourri.
Ajoutons que souvent les plantes d’une force quelque peu considérable
poussent déjà, quand elles sont encore en fleur, un nouveau bouton.
On peut aussi culliver les Vanda dans des paniers de bois profonds.
Quant à la température, quand les plantes sont en végélation elle doit
être humide et chaude; durant leur repos, on peut abaisser la tempé-
rature, mais il faut alors arroser encore plus sobrement.
H. W.
—08Se0——
UN MOT SUR LA CULTURE DU LINUM GRANDIFLORUM.
Nos lecteurs connaissent cette jolie plante, qui, par l’éclat de ses fleurs
dont le rouge vif fait un si beau contraste avec le blanc, le jaune et
le bleu des autres espèces de ce genre, est venue prendre la première
place dans sa famille. On sait aussi que, soit que les graines ne germent
pas loujours, soit que les plantes qu’on en obtient restent faibles ou
fleurissent mal, on se plaint en divers endroits de la diflicullé de sa
culture.
Eh bien, dirons-nous, la culture de cette plante est des plus simples.
On peut en juger d’après la méthode que nous avons suivie l’année der-
nière; si peu compliquée qu’elle soit, celte méthode ne nous à pas moins
procuré l’avantage de jouir d’une floraison riche el de longue durée.
4
Nous n’avons rien fait d'autre que de semer de bonne heure, c’esl-à-
dire à la fin d'avril, en des pots larges et peu profonds dans un ter-
reau ordinaire de feuilles bien digérées, mêlé de sable blanc; nous
avons ensuite placé ces pots sous châssis froid, où les graines ne lar-
dèrent pas à germer. Vers le milieu du mois de mai, nous avons
préparé, contre un mur exposé au sud, un autre même sol que celui
qui avait reçu les graines, pour y transplanter nos jeunes plantes, avec
la précaution de les couvrir, les premiers jours, d’un châssis qui ne
s’ouvrait qu'à moitié, et seulement les jours clairs. Dès que les plantes
eurent repris leurs fonctions normales, il n’y eut plus d’autres soins à
prendre que d’humecter un peu le sol les jours secs du printemps. Les
plantes acquirent bientôt assez de force pour commencer à fleurir; et à
peine le soleil appelait-il les pétales à s’épanonir, qu’elles se déroulaient
en masse, brillant de tout leur éclat jusqu’à l’après-midi, et même, les
jours chauds, jusqu'au soir. Le lendemain, on en trouvait encore un
plus grand nombre.
On ne saurait se figurer rien de plus beau que ces fleurs, alors que,
sous l’action du soleil, miroilent leurs couleurs éclalantes ; l’aspeet de
la plante en devient si gai, si riant, qu’on reste sur place à les admirer.
Nous nous sommes fait un jour cetle question: est-il bien nécessaire
de semer sous châssis; les graines ne germeraient-elles pas tout aussi
bien en pleine terre? — Prenant alors quelques graines du même paquet,
nous les avons confiées à un sol argileux-sablonneux, bien exposé au
soleil. Deux ou trois graines ont, en effet, bien germé et ont même
produit leurs fleurs; mais ces fleurs n’ont produit aucun fruit, tandis
que les premières nous donnaient des graines en abondance. Nous croyons
done que, l’été n'étant pas toujours aussi favorable que celui de 1857,
il sera plus prudent de se donner quelque peine, alors surtout qu’on
a la certitude de s’en voir si richement récompensé.
Ce petit article écrit, nous lisons aussi dans la 5° livr. de 1857 de la
Flore des serres, etc., un article sur la culture de cette jolie plante, de
M. oruon pe rreruir. Malheureusement, ce n’en est que le commence-
ment, et la suite n’en paraîtra que dans l’un des numéros suivants.
Nous aurions, cependant, bien désiré comparer notre méthode avec
celle qu’on a suivie ailleurs. Quoi qu’il en soit, nous recommandons, du
moins pour notre pays, la méthode que nous venons d’exposer, bien
convaincu que nous sommes qu’on ne peut jamais que se féliciter des
résultats.
VIT) Tai"
GONIOPHLEBIUM REINWARDTII pe vr.
Sans doute les fougères en arbre seront toujours les plus belles, et
s’élèveront toujours plus haut, mais il n’en est pas moins utile de donner
une preuve que l’on peut, sans fougéres en arbre, se procurer des plan-
tes de celte belle famille d’une grandeur considérable. Entre autres
exemples, nous signalerons deux Goniophlebium Reinwardtii du Jardin
botanique de Leide, qui produisent un effet vraiment admirable.
Cette espèce ayant été introduite en Hollande par Mr. le Dr. p. w. KoRTHALS,
à son retour des Îndes Orientales, M. le Professeur pe vriese la trouva dans
notre Jardin en 1845 1), et l’on accorda bientôt plus d’attention à cette
belle fougère. Couronnées, il y a quatre ou cinq ans, à l’une des expositions
de la Société royale d’horticulture des Pays-Bas, où elles avaient été expo-
sées par feu mon habile prédécesseur, M. scauurmans srekHovex, ces deux
plantes ont, depuis ce Lemps-là, considérablement gagné en circonférence.
Elles étaient alors cultivées en pots: aujourd’hui, elles se trouvent dans
des cuves de 0,60 mètres de diamètre, qu’elles remplissaient quelques
mois à peine après y avoir élé transplantées.
Une masse serrée de feuilles s’est élancée du sol d’abord assez haut, pour
s’incliner ensuite peu à peu, et puis presque entièrement, jusques-là même
que toute la cuve est devenue invisible sous cette avalanche de feuilles
dont les folioles, gracieusement ondulées et couvertes à la surface infé-
rieure d’un duvet soyeux, pendent vers la terre jusqu’à une longueur
de deux à deux mètres et demi.
Afin que les feuilles puissent tomber librement de tout côté, les cu-
ves sont placées sur des tiges d'érable. Certes, cette plante est une des
espèces les plus propres à la décoration des grandes serres; l'aspect en
deviendra encore d’autant plus beau qu’on aura meilleure occasion de les
placer dans des vases de capacité relative et sur des piédestaux plus
élégants.
Chaque printemps, nous coupons les feuilles de l’année précédente;
puis, nous replantons en terre fraiche el nous reportons ensuite nos
plantes en serre froide. Elles reprennent alors de la vigueur et produi-
sent, l’été, une nouvelle masse de feuilles. En octobre, nous les repla-
cons en serre chaude; bientôt commence une seconde végétation, et le
1) w. H. DE VRIESE, Tuinbouw-Flora, tom. I. p. 96.
6
nombre des feuilles redouble. Si l’on donne, chaque année, plus d’espace
à la planté et des pots de plus en plus grands, on peut, en quelques
années, oblenir des exemplaires magnifiques.
8e 0 —
POGONIA DISCOLOR 2x.
Parmi toutes les merveilles de la nature qui se rencontraient à la
quatrième grande Exposilion quinquennale de la Société royale d’agricul-
ture et de botanique de Gand, en mars 1857, une plante attirail les re-
gards des amateurs à l’époque où nous avions le plaisir de nous y
trouver avec l'honneur de faire partie du juri.
Qu’était-ce donc que cette plante qui avait le don de captiver conti-
nuellement l'attention de lant d'amateurs zélés et renommés qu’on voyait
réunis en si grand nombre à la fois dans la salle du Casino? — Etait-ce
un arbre gigantesque, une plante à l’élégant feuillage ou aux fleurs écla-
tantes, du calice desquelles émanait un généreux parfum, ou du moins
quelque variété nouvelle, étalant des bouquets de fleurs d’un plus large
Volume quence QUONNAYAILA VU N]USQUAICL MR NN" 3 MORE
La société humaine ne nous présente que trop souvent l Ru de faits
analogues. Que de gens ne voyons-nous pas se contenter d’un asile suf-
fisant à peine aux premières nécessilés de la vie, ne paraissant que bien
rarement dans le monde, afin de se soustraire au contact de tant d’hom-
mes, qui, ne brillant que d’un éclat d'emprunt, n’en réclament pas moins
impérieusement les hommages de tous ceux qui se trouvent sur leur
passage! Et. pourlant, qui, mieux que ces anachorèles, mérite l’estime
et la vénération de quiconque apprécie, sous quelque forme qu'ils se ré-
vèlent, le bon et le beau? — Eh bien, tels, du fond de leur retraite, ces
courageux martyrs de la science répandent la chaleur et une lumière
qui éclipse le lustre des hommes qui n’ont guères qu’un regard de dé-
dain pour le coin oublié qui suffit à contenir la véritable grandeur;
tels, encore, dans le règne animal, on voit de ces êtres à peine aper-
çus, qu'on foule aux pieds parce qu’ils n’ont la force d’inspirer ni la
crainte, ni le respect, et qui pourtant, bien étudiés dans leur vie de
famille, révèlent des vertus à faire rougir l’être le plus parfait de la
créalion, l’homme, qui ne voit dans les animaux que des êtres soumis
7
à sa puissance; telle est, répondrons-nous, la plante dont nous voulons
parler: c’est le colibri du règne végétal.
La Pogonia discolor est tout simplement une pelite Orchidée, el encore
n’est-elle pas même de celles dont la beauté s’étale dans la fleur. Chez
notre espèce, ce sont les feuilles, ou plutôt la feuille qui en fait tout
le mérite; et cependant la valeur en est si grande à nos yeux que nous
croyons être agréable au lecteur en consacrant ici à celte pelite plante
un article spécial.
La Pogonia discolor qui se trouvait à cette exposition, où l’on voyait
réuni en un seul lieu tout ce que l'imagination peut rêver de plus beau
et de plus éclatant en fait de plantes cultivées, était exposée par M. 7. a.
WILLINK Wz. d'Amslerdam. Amateur zélé, il avait apporté lui-même cette
plante jusqu’à Gand, où elle fut à peine apercue que la plupart des vi-
sieurs qui se trouvaient, le 50 mars, à la salle du Casino, faisaient
cercle autour d'elle. Quoiqu'il y euùt là plusieurs autres genres d'élite
de cette même famille, favoris la veille de bon nombre d'amateurs,
dès ce moment ce fut vers celle nouvelle pelite plante qu'on se rendit
à chaque visite, sans jamais pouvoir se lasser d’en admirer la feuille
brillante.
Quant à cette question: la Pogonia discolor est-elle une nouvelle espèce?
nous dirons que déjà plusieurs années auparavant cette plante avait fi-
guré au Jardin botanique de Leide, qui Pavait reçue de Java, grâce aux
soins de M. reysmaxn; qu'il est probable que plus d’an exemplaire à pu
s’en rencontrer ailleurs; mais nous ne croyons pas nous tromper en af-
firmant qu’il est bien des amateurs qui en ignorent encore le nom, et
que ce n’est que depuis la dernière grande Exposition de Gand que cette
plante curieuse est réellement connue dans lhorticulture. Il ne suffisait
done pas, paraît-il, que cette jolie plante eût élé introduite plus tôt en
Hollande, pour la faire estimer selon son mérite. Humble qu’elle
est, elle a trouvé dans l’horticulture le sort de plus d’un de ces hom-
mes dont le nom reste aussi oublié jusqu’au jour où un rayon de lumière
s'échappe de leur retraite, et les porte au degré de considération et
d'honneur où, sans qu’ils s’en doutassent, leur place était marquée.
Bien qu’on erût plus tôt que la Pogonia discolor n’élait pas à dé-
daigner, on m’allait pas jusqu'à l’estimer digne d’une assez grande at-
tention: aussi tendre que modeste, celle plante réclame, cependant, un
amour tout particulier, sans lequel elle ne peut ni croilre, ni même
vivre; et, reconnaissante, elle paie d’une belle récompense les soins
qu'on lui a prodigués. La voilà maintenant qui s'élève en digne rivale
des Anaeclochilus, ces bijoux du règne végélal, lant estimés et recher-
8
chés des amateurs qui les ont une fois vus dans tout l'éclat de leur beauté.
Reconnaissons, toutefois, que, si la Pogonia discolor est restée dans Poubli
il y avait peut-être bien une cause qui ne nous est pas indifférente. Depuis
plusieurs années déjà l'étranger croyait l’hortienlture, sinon morte, du
moins languissante en Hollande; beaucoup de gens pensaient, en sens horticole,
qu'au delà du Moerdyk il n’y avait plus que la mer du Nord. Les plantes nou-
velles, introduites chez nous, quel qu’en fût le mérite, restaient ignorées ;
ou, s’il arrivait que quelque amateur étranger les découvrit, elles dispa-
raissaient sans qu’on s’en aperçüt. Il s’en reproduisait ensuite bien des
exemplaires avant que personne reconnüt que c'était à la Hollande qu’on
devait l'introduction de l'espèce en Europe. Hätons-nous d'ajouter, cependant,
qu'en ces dernières années l’étranger a répété assez haut qu’il y a bien
chez nous, comme ailleurs, des choses dignes d’une attention sérieuse.
Les horticulteurs et les amateurs de tout pays, parcourant chaque année
nos Jardins, le Hollandais, de son côté, a compris qu’il devait relever
la tête, et, animé d’un nouveau courage, faire sortir de l'oubli auquel
il les avait lui-même condamnés, les trésors que renferme toujours le pays
naguère heureux rival des contrées où l’horticulture est le plus en honneur.
Le Jardin de Leide, d’où la plante en question avait disparu, il y a
quelques années, en doit un petit tubereule à la complaisance de M. 5. c.
GROENEWEGEN,. qui nous l’a envoyé, ce printemps (1857), alors qu'il
commençait à pousser. Durant tout l'été, notre nouvelle Pogonia discolor
a conservé, toujours fraiche, la vivacité de ses couleurs. En novembre,
elle à commencé à se flétrir, mais très-lentement, et seulement au som-
mel; presque toute la feuille était encore alors aussi belle qu’au temps
où elle était dans toute sa force.
La Pogonia discolor est une plante tuberculeuse. Le tubereule a le
volume d’un gros pois, où d’une pelite pomme-de-terre. Quand la plante va
pousser, il paraît un squame longitudinal de couleur verte plus ou moins
étendue de lilas. Le squame s’entr’ouvre bientôt afin d'aider à la naissance
de la feuille. Comme la plupart des espèces de ce genre, cette plante
ne produit qu’une seule feuille. Selon une très-belle figure que nous a
montrée M. le professeur 8LuMe, qui l’a fait dessiner antérieurement dans
le Jardin de Leide, cette seule feuille peut atteindre, toujours de plus en
plus belle, une grandeur considérable. Bien que le tubereule de notre
plante ne füt encore que très-faible, la feuille démontrait déjà, pour
ainsi dire, l'évidence de cette assertion.
La feuille est arrondie, et présente une incision cordiforme à la base.
Elle s'élève si peu du sol, qu’elle semble s’y reposer. Du point de son
insertion sortent six nervures d’un jaune de citron qui dépassent la
6
surface de la feuille; ces nervures sont, comme toute la surface, pro-
tégées par des poils assez épais, aussi d’un jaune clair; mais il ne s’en
présente pas moins ici la plus heureuse union des couleurs les plus
différentes. Le fond, vert foncé, et velouté comme celui de la Dos-
sinia marmorala Morr. (Anaeclochilus Low Hort.), est délicatement re-
couvert d’un réseau de veines d’un vert plus clair, parsemé de taches
irrégulières argentées, comme chez le Physurus pictus, et de taches vio-
lettes; les bords, ainsi que la surface inférieure, sont d’un violet très-
foncé, plus ou moins visible à travers le tissu de la feuille; toutes ces
particularités concourent heureusement à augmenter la beauté de la sur-
face supérieure. Ce sont, cependant, les nervures et les poils jaunes , ap-
pendice dont ne sont point pourvus les Anaeclochilus, qui, brodant sur
ce fond un riche dessin , donnent à notre plante un avantage bien prononcé.
Outre cette espèce, le Jardin de Leide en possède encore deux autres,
moins précieuses, il est vrai, mais dont il est bon de faire mention:
la Pogonia concolor BI. et la Pogonia crispata Bl. Comme la feuille de
ces plantes est simplement verte, et même, chez la dernière, assez
petite, c’est la rareté des espèces qui en constilue presque toute la
valeur horticole.
Quant à la multiplication de ces plantes, voici ce que nous pouvons
constater d’après l’expérience que nous avons acquise dans la culture de
nos trois espèces:
Le printemps dernier, nous avions deux petits tubercules de la Pogonia
crispala, et, ne voulant pas risquer l'espèce dans l’élude de la multipli-
cation, nous avons divisé l’un de ces tubercules en trois parties, que
nous avons plantées en même temps que le tubercule resté intact. Quel-
que temps après, le tubercule commença à pousser, et les deux parties
en même temps; la troisième partie était morte. Comme on le voit, cette
méthode peut réussir. Elle n’est pas moins, selon nous, assez périlleuse
si l’on n’a qu’un tubereule à perdre.
Une autre méthode, qui est bien plus à recommander, c’est de plan-
ter le tubercule entier et d’attendre une saison. Nous venons de voir,
d’après nos plantes, que la mulliplication s’opère alors tou naturellement.
En novembre, c’est-à-dire à l’époque où la feuille de notre Pogonia con-
color commença à se flétrir, déjà il apparaissait, au bord du petit pot qui
la contenait, trois jeunes plantes. Retournant le pot, nous avons reconnu
que trois racines ou turions étaient sortis de la base du point que nous
désignerons du nom de péliole, un peu au dessus du tubercule, et qu'après
avoir cherché le fond du pot, ils s'étaient redressés le long de sa paroi
interne, pour en sortir bientôt avec les indices de nouvelles racines.
10
Peu de temps après. la Pogonia crispala nous donna à recueillir les
mêmes observalions. [mpalient alors de reconnaitre aussi les inclinations
de notre Pogonia discolor, nous en relournämes également le pot. La
plante avait aussi jeté ses turions, qui ne tardèrent pas à produire à leur
extrémité de nouveaux petits tubercules. Inutile de dire que chaque
tubercule donne sa plante.
Pour croitre heureusement les Pogonia doivent être plantées en de
pelits pots, bien drainés, dans un terreau de feuilles mêlé de sable blanc.
Ces plantes étant extrêmement tendres, c’est dans l’arrosement qu’il faut
user des plus grandes précautions. Pour éviter toute expérience dange-
reuse, sous ce rapport, nous avons placé les pelits pots où se trouvaient
les Pogonia dans un second pot un peu plus grand; puis, nous avons
rempli le vide de mousse humide; nous avons tenu cette mousse, seule,
modérément humide, et ce n’est que par le temps le plus chaud et le
plus clair que nous avons arrosé, et encore très-sobrement, la terre du
pelit pot. Nous ne saurions assez recommander ces doubles pots pour les
plantes qui réclament une humidité constante, mais modérée. Sous ce
trailement, les Anaeclochilus réussissent ici à merveille. Il faut aussi
pour les Pogonia des cloches qui en garantissent les feuilles contre les
variations de lPatmosphère des serres.
Les espèces qui se cultivent dans les Jardins hollandais: les Pogonia
discolor, crispata, concolor el Nervilia, — cette dernière au Jardin bo-
lanique d'Amsterdam et dans le jardin de M. wizzix — se trouvent dé-
crites par M. 8LuMe dans son Museum botanicum, KL. p. 32. Nous croyons
rendre service au lecteur en donnant ici les descriptions du savant bo-
laniste. Outre ces quatre espèces, M. BLuME en cite encore une, la Po-
gonia punclala. Toutefois, cette cinquième espèce n’est pas, que nous sa-
chions, dans les cultures.
POGONIA avss. Gen. 65. Livni. Gen. and Spec. p. 416. BLum. Mus.
Bol TS p Asie
Pogonia crispata BL: folio subrotundo-cordato sinuato multinervio supra pilosiuseulo ;
scapo unifloro; labello indiviso intus villosiusceulo, limbo rotundato undulato-crispo.
In montanis Batu-auwel Javae occidentalis.
Pogonia discolor Bz.: folio subrotundo-cordato discolori multinervio supra et in ner-
vis infra muricato; scapo subbifloro; labello indiviso per axem cristato, limbo rotundato
undulato.
Cordyla discotor BL. Bijdr. Flor. Ned. Ind. p. 417. — Rophostemon disculor Bl. Flor.
Javae. Praef. Linz. Gen. and Spec. Orch. p. 453, 2.
Pogonia concolor Bc.: folio subrotundo-cordato concolori multinervio glabro; scapo
multifloro racemoso; labelli trilobi lobo medio elongato acuminato.
11
Cordyla concolor Br. L. c. Rophostemon concolor BL. 1. c. et Linpz. L. c. 1.
Obs. Cum form foliorum, tum florum pendulorum racemosorum P. Nerwiliae (s. P. fla-
belliformi Ldl.) affinis, sed conformatione labelli supra indicatà satis diversa.
In sylvis montanis Javae occidentalis.
Pogonia Nervilia Bz.: folio subrotundo-cordato repando concolori multinervio glabro ;
scapo multifloro racemoso ; labelli trilobi lobo medio majori obtuso crenulato intus villosiusculo.
Pogonia flabelliformis LinDL. in Wa. Cat. n°. 7400. Ejusd. Gen. and Spec. Orch. p.415 ,
9. Nervilia Aragoana GauDicx. Voyage FRrexc. Bot. p. 422. I. #ab. 35 (mediocris). Ner-
vilia ComMers. in Herb. Mus. Paris.
In Asiâ insulisque tropicis et cis et trans Aequatorem late dispersa.
—060e 0 —
LES HYBRIDES DE NYMPHAEA DU JARDIN DE M. BORSIG A
MOABIT, PRÈS DE BERLIN.
Quand on se rend à Berlin pour y visiter, ainsi que dans les envi-
rons, tout ce qu’il y a là de remarquable en horticulture, si lon ne
craint pas de faire une promenade d’une lieue et demie, le jardin de
M. gorsie récompense largement la peine qu'a pu se donner l’amateur
d'aller jusqu’à Moabit.
Lorsque nous nous y trouvâmes, dans l’été de 1856, nous ne savions
ce qui devait le plus exciter notre admiration. Sans nous arrêter à la
description des serres, de si élégante construction, où règne celle pro-
prelé qui donne à Lout ce qui existe la fraicheur et la santé, et sans
nous complaire à faire mention en détail de tant de particularités re-
marquables, disons d’un seul mol que tout ce qu’on voil dans ce jar-
din concourt à faire sur le visiteur une telle impression qu’il en em-
porte les souvenirs les plus agréables. Ici, c’est le port superbe de
magnifiques fougères en arbre, auxquelles on a consacré loule une
serre; là, des palmiers et autres plantes d’une force considérable et qui
se trouvent dans un état de santé qui ne laisse rien à désirer. Mais ce
n’est pas seulement dans les serres que l'étranger peut admirer ici des
beautés tropicales; dans le jardin même l'attend une véritable surprise.
A l'aspect de ce qui s'offre à sa vue, le visiteur se croil trans-
porté dans un monde magique; l'esprit confondu, il resterait longtemps
sous l'illusion des fables des mille et une nuits, si la voix amicale de
M. cacror et le bruit des puissantes machines qui limitent le jardin,
ne lui rappelaient qu’il se trouve en Allemagne,
Que le lecteur se représente un bassin dont la surface soit couverte
de feuilles de Nymphaea; mais qu’il ne se contente pas de parsemer ce
lapis, légèrement agité, des fleurs blanches et jaunes de nos espèces:
qu'il appelle sur cet étang de son imagination les rayons ardents du
soleil des tropiques, et qu'il croie voir alors surgir sur tous les points des
fleurs de toutes les couleurs diverses qu’il n’a encore connues que rarement
dans les serres chaudes de quelques amateurs; qu’il se figure, enfin, que
tout ce qu'il vient de créer par la force de limagination prospère de-
vant ses yeux, en plein air, avec une exubérance dont nous n’avons
pas même d'exemple sous nos températures artificielles, et il aura l’idée
de ce que nous avons vu à Moabit.
Que de fois, depuis notre retour, n’avons-nous pas regretté que le
temps ne nous eüt point permis de prendre toutes les notes que nous
aurions voulu recueillir. Heureusement, si nous sommes aujourd’hui dans
l'impossibilité de donner les descriptions que réclament les phénomènes
que nous avons vus en plein travail, nous avons eu le bonheur de trou-
ver, dans le N°. 55 du Perliner allgemeine Garlenzeitung, une notice
complète sur ces Nymphaea, lravail du rédacteur, M. Kocu; et la tra-
duetion que nous offrons ici de cet article ne présentera qu’une plus
grande satisfaction aux amateurs impatients de connaître la méthode qui
donne la puissance d’accomplir ce miracle.
H. W.
»Au milieu du jardin, situé, d’un côté, sur la Sprée, des bassins aux
contours agréables reçoivent leur eau des fabriques à vapeur qui se trou-
vent dans le voisinage. Ainsi, l’élément auquel l’homme a demandé la
force de faire plier le fer sous toutes les formes qu’il lui plaît, vient ici
en aide à la végétation de fleurs charmantes. Comme l’eau sort directe-
ment de la chaudière à vapeur, et qu’elle n’a que peu de chemin à par-
courir pour entrer dans le bassin, elle a encore, en y arrivant, une
chaleur de 40 à 50° R. Le propriétaire a peuplé ce bassin de poissons
aux écailles d’or, qui s’y portent très-bien et séjournent de préférence
au milieu de l’élang, point où entre continuellement l’eau en ébullition.
Outre ces poissons, il se trouve dans ce bassin toutes sortes de Nym-
phaea, c’est-à-dire non seulement nos espèces indigènes, mais encore les
espèces oblenues par l’inspecteur du Jardin botanique de Berlin, M. soucné,
principalement de la Nymphaea rubra et de la Nymphaea Lotus.
Si l’on veut se donner une jouissance rare et peut-être unique, il faut,
dirons-nous aux amateurs, se mettre en route d’assez bonne heure pour arriver
a Moabit environ à dix heures du matin. Plus tard, les fleurs se ferment dèjà
=
13
lune après l’autre, si bien que, vers midi, elles dérobent compléte-
ment tous leurs charmes aux regards de lobservateur. Nous ne sau-
rions assez insister sur la nécessité d’arriver à temps: rien de plus
magnifique que ce tapis brodé de centaines de fleurs aux nombreuses
nuances, depuis le blanc le plus pur jusqu’au rouge et violet le plus
vif, resplendissant sur le vert riant des feuilles qui en lempère harmo-
nieusement l'éclat. Oui, nous comprenons qu’on se croie transporté aux
bords du Nil et du Gange. — Mais pourquoi avoir recours à la fiction?
Rendons plutôt grace au génie de l’habitant du rude climat du Nord,
à la capacité du zélé hortliculleur qui a su opérer celte merveilleuse
union de l’art avec la nature qui a donné naissance à un nombre infini
de nuances où se confondent les couleurs les plus opposées, telles que
le blanc des Nymphaea du Nil et le rouge de celles du Gange.
Quand on visite le jardin de M. 8ors16 à la fin de l’automne, ou même
au commencement de l’hiver, alors qu’on voit partout ailleurs les plantes
indigènes, obéissant à la loi de la nature, perdre leurs feuilles et courber
leurs lêles, plus curieux encore est l’aspect des Nymphaea fleurissant en
plein air. Le mot de cette belle énigme, c’est que l’eau chaude qui roule
en bouillonnant sous la nappe de feuilles, conserve l'air le plus voisin
du bassin dans un tel degré de chaleur que les plantes restent jus-
qu’alors encore presque en pleine force de végétation.
Cependant, comme il est toujours douteux que les hybrides des Nym-
phaea puissent résister à nos hivers, on a la prudence, à l'approche de
la température rigoureuse, de tirer les rhizômes de la boue du bassin,
d’où on les plante en des pots bas, placés dans une serre chauffée à
10 ou 12°. On n’arrose la terre argileuse qu’autant qu’il est nécessaire
pour qu’elle ne puisse se dessécher. Si on les tenait continuellement sous
l’eau, les plantes, restant en élat d’activité, pousseraient sans cesse de
nouvelles feuilles, sans jamais jouir du repos que réclame aussi leur nature.
A la fin de février on les transplante de nouveau; il leur faut alors
un terreau frais, de deux parties de terre argileuse et une partie de
terreau de bruyère; on dépose les pots dans un bassin chaud; et, enfin,
au milieu du mois de mai, les plantes retournent dans les bassins du
jardin, soit en pleine terre, soit en des pots de capacité relative.
Quoiqu’on se soit occupé aussi en Angleterre et en Belgique de croiser
les Nymphaea Lotus blanc du Nil avec la Nymphaea rubra du Gange, et que,
lors de son séjour dans l'établissement de M. van mourre de Gand, M. orrGies,
à présent jardinier en chef du Jardin botanique de Zurich, ait fail preuve
d’un grand mérite à cet égard, nulle part la fécondation artificielle n’a
été portée au degré de perfection où l’a élevée M. soucné, en 1852—55,
14
au Jardin botanique de Berlin. Certes, tout amateur, et spécialement
celui qui est en possession de serres particulièrement construites pour
les plantes aqualiques, et quiconque même n’a loccasion de les ad-
mirer que dans les Jardins botaniques ou ailleurs, rendront grâce avec
nous à lhabileté de lhorticulteur. On ne peut que former le voeu de
voir M. Boucaé se trouver encore longlemps dans l’occasion de con-
tinuer ses belles expériences.
Nous possédons des Nymphées à fleurs bleues, qui, fructifiées avec le
pollen des espèces à fleurs rouges ou blanches, et vice versé, pourront
sans doute enrichir l’horticulture des hybrides, recommandables non seu-
lement pour l'abondance des nuances des couleurs, mais encore pour
l'élégance des fleurs. C’est sur la Nymphaea gigantea de la Nouvelle Hol-
lande que je désire ici fixer particulièrement l'attention. Ne serait-il pas
possible aussi de féconder la Victoria regia avec la Nymphea gigantea?
Le nombre des Hybrides obtenues par M. Boucné est de 16, dont il
doit sepl variétés à la fécondation de la Nymphaea rubra par le pollen de la
Nymphaea Lotus. Les autres sont le résultat des fécondations de ces
nouvelles hybrides encore par le pollen de la Nymphaea Lotus. La plu-
part de ces hybrides portent les noms ou de personnes en relations avec
le Jardin botanique de Berlin, où d'amateurs qui se sont occupés de la
culture des plantes aqualiques.
ÎÏ. HYBRIDES OBTENUES DE LA Nymphaea rubra ET DE LA
Nymphaea Lotus.
1. Gustav Fintelmann (Jardinier-en-chef (Hofgäriner) au Pfauen Insel,
près de Berlin). Cette hybride est de couleur très-foncée, et ne diffère
de la plante mère qu’en ce que les étamines sont de couleur brune.
Dr. Kilotsch (Custos de l’herbier royal de Berlin). La couleur des
pétales est d’un pourpre brillant, mais les étamines sont d’un brun-
rougeàtre.
3. Dr. Caspary (D'abord privat-docent à Berlin, aujourd’hui à Bonn).
La couleur des pétales est un peu plus foncée que chez l'espèce
précédente; celle des élamines est de même brun-rougeàtre.
Professor Ir. K. Koch (Directeur-adjoint du Jardin botanique de
Berlin). La couleur de la fleur tient le milieu entre celles des N® 1
et 5; elle se rapproche pourtant plus de la première, dont elle a
aussi les étamines brunes.
5. Nymphaea Boucheana. La fleur est d’un rose trés-lendre: les
pétales inférieures sont tout-à-fait blanches; les élamines, jaunes.
LS
rs
œ
IL.
10,
quite
12.
15.
14.
15.
16.
15
Cette hybride à déjà figuré dans le dixième volume, planche 1033,
de la Flore des serres, etc.
Theodor Jannoch (Jardinier au Jardin botanique de Berlin, spé-
cialement chargé de la culture des plantes aquatiques). C’est une
grande fleur magnifique, d’un rose à peu près de même nuance que
la Nymphaea Orlgiesiana rubra, qui est figurée à la 775" planche
de la Flore des serres, ete. Vol. VIIL. Cette hybride ne diffère pas
de la Nymphaea Devoniensis.
Adèle. Fleur d’un pourpre clair; étamines couleur orange.
HYBRIDES OBTENUES DE CELLES QUE NOUS VENONS DE CITER, FÉCONDÉES
AVEC LE POLLEN DE LA Nymphaea Lotus,
Kôünigin Elisabeth. Fleurs très-grandes el très-belles; pétales
roses; élamines jaunes.
General-Director Lenné (du Jardin royal de Sanssouci). Cette
hybride se rapproche du N°. 5; elle est aussi d’un couleur rose très-
tendre, qui se fond ici, vers le milieu, en un blanc pur; étamines
jaunes.
Professor Dr. Braun (Directeur du Jardin botanique de Berlin).
La fleur se distingue par la largeur de ses pétales, d’un rouge pâle,
et marquées d’une strie blanche au milieu; étamines jaunes.
Van Houtte. Fleur d’un rose un peu lavé de bleu ; étamines brunes.
Geheimer Kommerziënrath Borsig (Fondateur, à Berlin, de la
plus grande fabrique de fer de l'Allemagne). Pétales d’un rose
très-brillant.
Th. Niether (Jardinier-en-chef (Hofgärtner) à Schônhausen, près
de Berlin). Pélales d’un couleur pourpre, un peu lavé de bleu; les
élamines, couleur orange.
Wendland (Inspecteur du Jardin royal de Herrenhausen, près de
Hanovre). Cette hybride ressemble, en tout, au No. 6; seulement,
la fleur est d’un pourpre un peu plus clair, et les élamines sont
jaune d’ocre.
L. Mathieu (Horticulleur à Berlin). Pétales d’un rose légèrement
lavé de brun; étamines jaune orange.
Friedericke. La même à peu près que la précédente; la couleur
est, toutefois, un peu plus foncée; les élamines, jaune d’ocre.
Aurons-nous encore besoin, cher lecteur, de répéter que Loules ces
nuances de couleurs diflérentes, réunies dans un espace relativement assez
petit, devaient produire un charmant effet ?
16
Le jour précédent nous avions vu ces hybrides au Jardin botanique
de Berlin même, où M. soucné les cultive dans une serre chaude, en
un vaste aquarium où cet hortieulteur estimé réunit tout ce qu’il peut
obtenir d’intéressant en plantes aquatiques. L’aspect ravissant de tant
de merveilles miroilant sous nos yeux ne nous permellait pas de croire
que l’admiration püt encore être portée à un degré supérieur: nous n’a-
vions point vu les miracles de Moabit!
La ville de Berlin, avec ses environs pittoresques, est pleine de char-
me pour l’amateur de plantes, et nous sommes convaincu que personne
n’en reviendra sans en rapporter des souvenirs très-agréables. Cepen-
dant, en communiquant au lecteur nos impressions en face de lout ce
qu'il y a là de remarquable en plantes aquatiques, nous avions encore
un autre but que celui d’exciter la curiosité de lPamateur. — C'était de
fixer Paltention de ceux qui ont l’occasion locale de cultiver ces plan-
tes sur ces belles hybrides, si dignes de prendre rang à côlé des Ne-
lumbium el qui ne redouteraient pas même le voisinage de la Victoria
regia.
Bronqgn
BILLBERCIA MORELIANA
ei
BILLBERGIA MORELIL an. BRONGN.
ETYM. G. J. BILLRERG, RBOTANISTE SsuEDoIS.
FAM. NAT. BROMELIACEAE.
Billbergia THUNB. Perigonii superi sexpar-
titi laciniae exteriores calycinae, aequales,
ecarinatae, erectae v. spiraliter convolutae,
aristatae v. muticae, apice hinc oblique dila-
tatae, interiores petaloïdeae, exterioribus mul-
to longiores, apice patentes v. erectae, intus
basi squamosae v. bicristatae, rarius nudae.
Stamina 6, epigyna; filamenta filiformia,
tria plerumque perigonii laciniis interioribus
adnata, antherae ovatae, dorso affixae , incum-
bentes v. suberectae, Ovarium inferum, trilo-
culare. Ovula plurima, e loculorum angulo
centrali pendula, anatropa. Stylus filiformis ;
stigmata 3, petaloidea, convoluta, v. linearia
crispa. Bacca subglobosa, trilocularis. Semina
plura, nuda v. umbilicum filo gracili appen-
diculata.
Herbae americanae tropicae, saepius super
arborum truncis pseudoparasilicae, exscapae
v. scapigerae, foliis ligulalis, linearibus v. en-
siformibus, ul plurimum spinuloso-serrulatis ,
floribus spicatis, paniculalis v. racemoso-pa-
niculatis, spathis floralibus nunc nullis, nunc
parvis v. amplis, coloratis, (&NDL. GEN. 1302.)
Billbergia THUNB. et Horm. Dec. P?.
bras. III. 30. rinoz. Bof. Reg.t. 1068. 1181.
| Bot. Mag. t. 2892. Bexr. die Fam. der Brom.
lp. 21.
Cxar. spec. B. Morelii foliis lineari-oblon-
gis, loreatis, canaliculatis apice rotundatis api-
culatis, utraque pagina levissimis, distante et
brevissime denticulatis (sesquipedalibus); flo-
ribus racemosis, racemo simplici incurvo pen-
dulo; bracteis tenerrimis roseis lanceoalatis in-
tegris, interioribus floribus longioribus, ultimis
minutis ; floribus sessilibus, rachi et calice in-
carnatis pube alba furfuracea inspersis ; sepalis
oblongis obtusis; petalis lineari-oblongis ob-
tusis apice patentibus (saepius ringentibus, duo-
bus adscendentibus tertio deflexo) staminibus
exsertis subaequalibus petalis brevioribus, stig-
mate aequantibus. Ad. Brongn.
Hab. Brasiliam ad Bahiam.
B. Morel AD.
siensis 1848. moREL Portef, de l'horticulteur
BRONGN. in Hort. Pari-
‘tom. 2. p. 97. icon. Beer die Fam. der Bro-
mel. p. 120.
Nous avons écrit à M. groxexrart lui-même pour avoir la certitude
que la plante dont nous donnons aujourd'hui la figure, est en effet le
B. Morelü. En nous faisant l'honneur d’une réponse, ce savant nous a
envoyé, avec la diagnose, les renseignements qui suivent:
IT.
18
»La Billbergia Morelii où Moreliana est, en effet, une espèce qui a
fleuri en 1848 parmi des plantes envoyées de Bahia par M. portes à M.
MOREL et à laquelle j'ai donné le nom de cet habile horticulteur: elle a
élé répandue dans les jardins sous ce nom manuscrit, et a élé ensuite
figurée dans le Portefeuille de l'horticulteur, tom. 2, p. 97, sous le nom de
Billbergia Morel sroxex. Cette figure représente une variété légèrement
différente par les bractées inférieures plus rapprochées en forme d'’invo-
lucre; mais c'est à peine une variété.
Sous le nom de Billbergia Moreliana, M. Lemaire, dans le Jardin Fleu-
risle, vol. 2, PL. 15S, 1851, a figuré une autre plante, qui est la Büll-
bergia viltata de M. morec. Port. de l’horticult. t. 2, p. 553.
Ces deux espèces et la Bill. iridifolia appartiennent à une même sec-
tion des Billbergia, caractérisé par ses pétales non contournés en hélice
comme dans la B. Zebrina, et par linflorescence pendante: petalis non
spiraliter contortis, inflorescentia nutante.
Billbergia vittata MOREL, folia pagina Billbergia Morelii AD. BRONGN. folia
exteriore transverse squamulose zonata (ut in | utrinque laevissima; inflorescentia racemosa
B. ebrina); inflorescentia basi composita. simplici.
| AD. BRONGN.
Outre la figure du deuxième volume du Jardin fleuriste citée par M.
BRONGNIART — que nous n'avons pas eu, toutefois, l’occasion de com-
parer — nous en trouvons encore une autre dans le troisième volume,
pl. 271, du mème ouvrage, qui, sous le nom de Billbergia Moreliana
vera! représente aussi une autre espèce. Selon M. 8er !), celte dernière
serait la Billbergia vittata Morel, et celle du deuxième vol., la Billb.
amabilis Beer.
C’est là, bien entendu , une question qu’il n'appartient qu'aux Botanistes de
résoudre. Cependant, en tant qu’il nous est permis d’émettre notre opinion,
nous n’hésitons pas à dire que, d’après la diagnose de l’auteur lui-même,
non moins que d’après celle qu’en donne M. peer |. c., nous sommes
convaincu que la plante dont il s’agit présente tous les caractères parti-
culiers de la Billb. Morelii BRoNGx.
C'est pour nous une bien grande satisfaction que de nous voir dans
l'occasion de publier la figure et la description d’une plante qui est, sans
-
1) Die Familie der Bromeliaceën, nach ihrem habituellen character bearbeïbet mit beson-
derer berücksichtigung der Ananassa von J. G. BEER; Wien, TENDLER ET COMP. 1857. p. 121.
19
contredit, non seulement une des espèces les plus belles du genre Bill-
bergia, mais de toute la famille même des Broméliacées, où l’on compte
tant de plantes du premier ordre.
M. ropsarp, zélé horticulteur de Leide, nous montrant une plante en
pleine fleur, nous fümes saisis du plus vif sentiment d’admiration que
nous eussions encore éprouvé à l’aspect d'aucune Broméliacée.
Le scape, long de 0,50 mètre, de couleur rouge-foncé, et recouvert
d’une farine blanche, est entièrement pendant. Les fleurs sont sessiles et
soutenues à la base par de grandes bractées rose-foncé , également cou-
vertes de farine, laquelle disparaît bientôt pour laisser se produire dans
toute sa vivacité le rouge qu’elle dérobait d’abord à demi à l’oeil de
l'observateur. Les braclées sont largement recourbées en dehors; elles
deviennent plus pelites vers le sommet de l’inflorescence, et disparais-
sent entièrement chez les fleurs supérieures. Les bractées inférieures ont
0,10 mèlre de longueur et 0,03 mètre de largeur. L’ovaire, long de
0,01 m., est abondamment pourvu d’une poudre blanche; les sépales,
d’une longueur de 0,015 m., sont d’un rose très-lendre à la base et d’un
blanc pur au sommet. Les pétales, d’une longueur de 0,055, ont, quoi-
que libres, la forme d’un tube; la couleur en est jaune-verdâtre à la
base, et d’un beau lilas-violet au sommet, où le tube s’ouvre de manière
que les deux pétales inférieurs et le troisième supérieur se courbent
en dedans, à l’imitalion d’une corolle ringente. Les filaments, portant des
anthères d’un jaune vif, sont plus courts que les pétales.
Ainsi que chez la majeure partie des espèces de ce genre, ce sont
les bractées qui donnent à celte Billbergia le plus d'éclat; mais la cou-
leur du scape avec le blanc, le rose et le violet des fleurs contribue
bien puissamment aussi à augmenter la richesse de celle plante mer-
veilleuse.
Culture. Les Billbergia sont principalement des plantes épiphytes. Pour
leur aider autant que possible à croître dans leur état normal, il aurait
fallu les cultiver sur des morceaux de bois. Fidèle à la vérité, nous
devons dire que nous n’en avons pas fait l’essai, bien que nous suppo-
sions que cela doit réussir. Généralement, on lient ces plantes en pots,
ce qui leur plait aussi parfaitement. Un terreau de bois avec sable blanc
nous à fait obtenir de bons résultats. Les Billbergia demandent beaucoup
d’eau; mais il faut avoir soin que les pots soient bien drainés, attendu
que plus une plante quelconque veut d’eau pour bien prospérer, plus on
doil éviter que l’eau ne devienne stagnante, et s’assurer qu’elle puisse
s’écouler librement à travers les Lessons de pots, qui suppléent au drainage.
20
Beaucoup de Broméliacées, el entre autres les Billbergia, peuvent
supporter une grande chaleur; mais il faut alors les arroser en propor-
tion, Nous en avons placé quelques-unes à peu près au dessus de la
chaudière, expérience que nous ne voudrions pas, certes, tenter avec
aucune autre plante, la température s’y élevant, à quelques heures du
jour, par la présence immédiate de la cheminée, presqu'à l'état brülant :
el nous pouvons conslater que les Broméliacées croissent et fleurissent à
merveille sous cette condition. Il est vrai, ajouterons-nous , qu’on a arrosé
ces plantes de manière qu’il n’était guère possible qu’elles se desséchassent.
Selon l'expérience que nous en avons faite, en hiver on peut tenir ces
plantes dans une serre où la chaleur varie de 60 à 70° Fabr. Elles
restent bien en vie sous une lempérature moins élevée, mais alors elles
ne fleurissent pas avec autant d’abondance. En général, la chaleur et
l'humidité sont les deux conditions qu'elles réclament. On multiplie par
les jeunes plantes qui paraissent bientôt au pied de la plante-mère, et
qu’on fait enraciner dans une couche chaude.
L'établissement de M. 5. c. ropgarD possède de celle magnifique Brlt-
bergia une bonne multiplication et plusieurs plantes, toutes en force
de fleurir.
Nous espérons encore avoir plusieurs fois l’occasion de revenir sur
les cultures de cet horliculteur expérimenté.
H. W.
— 29696 0 —
FLORAISON D'UNE GRANDE PANDANEÉE.
Il existe au Jardin botanique de l’Université de Leide une Pandanée
d’une grandeur extraordinaire. Bien connue de tout horticulteur ou bo-
tanisle qui a visité le Jardin ces dernières années, cette plante fait en
mème temps l’admiration de tous ceux qui, sans s’occuper de botanique
ni d’horticulture, n’aiment pas moins à se livrer à la contemplation des
beautés de la nature; à l’aspeet de cet individu aux proportions colossa-
les, le plus simple amateur est heureux de pouvoir se former une idée,
quelque incomplète qu’elle soit, de la force de végétation que déploient ces
pays tropicaux, où, prodigue de ses plus larges bénédictions, la Providence
donne à l’homme le spectacle d’un printemps, d’un été, d’une récolte
conlinuelle.
21
En ce même journal, dont il était précédemment le rédacteur, le savant
professeur DE vRiese, à qui il est donné de goûter aujourd’hui de doux loisirs
sous les ombrages de la végélalion javanaise, a déjà fait une fois men-
lion de cette plante (voir le premier volume de cet ouvrage), observée
du point de vue de la botanique, dans un article intitulé: Sur deux
nouveaux genres de Pandanées, ec.
C’est le Doornia refleza pe vriese; la même espèce que WeNpLanD,
dans son Z{ndex Palmarum, Cyclanthearum, Pandanearum, ete. Hanov.
1854, dit être représentée, au Jardin de Leide, comme Pandanus Door-
nianus DE vR.; au Jardin de Paris, comme Pand. deflexus: au Jardin de
Loddiges, comme Pand. longifolius.
Si l’on remarque que cette plante, aujourd’hui d’une hauteur et d’une
ampleur si considérables, ne se trouve que depuis 30 ans dans ce Jar-
din, où elle a été introduite toule jeune encore, on comprendra la ra-
pidilé de sa croissance.
Après s'être développée avec une force extraordinaire même pour ce
genre, dont plusieurs espèces croissent aussi avec rapidité, notre plante,
qui remplit bientôt toute la hauteur et la largeur de sa serre, com-
mença à fleurir, pour la première fois, en décembre 1852. C’est alors
que M. pe vriese, pouvant reconnaître que l'individu était une plante
femelle, se vit à même d’en déterminer plus exactement le genre.
Jusqu'à cetle époque on avait donné à celle plante plusieurs noms:
a une vente publique des plantes de M. DE FAESOH DE WESTERMEER, près
de Harlem, où elle fut achetée pour le Jardin de Leide par M. scauur-
MANS STEKHOVEN, elle portait le nom de Pandanus refleæus. C'élait une
erreur: le Pandanus reflexus n’a de notre plante que le même nom de
genre; il croit lentement, tandis que notre plante a pris, en peu d’an-
nées relativement, des proportions gigantesques. C’est probablement là
une de ces mille confusions de noms qui se rencontrent dans lhorti-
culture, par suite d’écritures illisibles ou nonchalantes. Nous nous voyons
d'autant plus confirmé dans celte opinion que, selon HERM. WENDLAND,
la plante est désignée, au Jardin de Paris, sous le nom de Pand. de-
flexus, et qu'il est fort vraisemblable que celui qui l’a possédée chez
nous le premier, laura reeue de Paris. Le nom de Pand. reflerus ne
pouvant rester à une plante aussi remarquable, on la nommée ici, selon
WENDLAND, |. ©, Pand. Doornianus de Vr.
Lorsque Lopices visita le Jardin, il y a quelques années, il disait, à ce
que nous a rapporté un de nos jardiniers, que notre Pandanée est un Pand.
longifolius.
Quoi qu'il en soit, M. De vriese a pris, en 1852, notre plante pour
22
,
type d’un nouveau genre, qu’il dédia à son Exe. M. 4. 3. vaN DooRx
VAN WESTCAPELLE, ancien curaleur de l’Université de Leide.
Quand la plante fleurit pour la première fois, on craignait que les
bourgeons axillaires ne pussent se développer, el que la plante ne s’ap-
prochât de la mort. Cependant, le fruit enlevé, elle ne montra aucun
signe de dépérissement; il n’y avait que les feuilles inférieures qui jau-
nissent et dussent être coupées.
La position des feuilles et l'ampleur de la couronne ne permettaient
pas qu'on püt reconnaître quel élait le développement de la partie ter-
minale de la plante. Toutefois, il y a trois ou quatre ans, on a vu le
tronc se diviser en trois branches qui ne tardèrent pas à porter, en
trois directions diverses au dessus des feuilles précédentes, l’extrémité
de leurs jeunes feuilles. à
La plante continua à croître, sans obstacles, jusqu’à l’automne de
1856. Comme on venait alors de construire une nouvelle serre, il fallut
déloger aussi cet individu. Or, ce n’était pas une entreprise sans péril
pour la plante elle-même comme pour les ouvriers, que d’extraire une
si grande plante d’une serre dont les portes et les fenétres étaient rela-
tivement assez étroites. Cependant, après un pénible labeur de toute une
journée, douze hommes ont réussi à la transporter heureusement en sa
nouvelle demeure, où elle envahit une très grande partie de l’espace.
Depuis l’époque de sa première floraison, la plante a perdu toutes ses
anciennes feuilles. Elle présente maintenant trois branches formant cha-
cune une vaste masse de vigoureux feuillage. Déjà à la fin du mois
d'octobre 1857, on voyait fleurir de nouveau notre Pandanée. Chaque
branche avait alors son inflorescence terminale: c’est-à-dire qu’en cinq
ans les nouvelles branches ont pris un tel développement qu’elles ont
acquis la force de fleurir.
I ne nous paraît pas] sans importance de donner ici les dimensions
de cette plante aux deux époques de floraison.
Quand elle entra au Jardin de Leide, celte Pandanée était encore si petite
qu'un ouvrier du Jardin la portait facilement de la barque à la serre.
En décembre 1852 voici quelles étaient, selon M. pe vriese |. c., les
dimensions des diverses parties de l’arbre:
Hauteur de la plante entière . . . . . . . . . 4,60 méêtres.
» duftroncs tone METTRE ARE RSA DM
Circonférence du tronc, à la naissance des feuilles. . 0,80 »
Largeur de la plante au feuillage . . . . . . . 6,50 »
» » 1 ibasetdestfeuiles MINOR MNO DNS
23
A l’époque de la seconde floraison — octobre 1857 — les dimensions
étaient :
Hauteur de la plante entière . . . . . . . . . 5,50 mûtres.
reUodu tronetjusqu'antfénillagen us 2 111409,
Diameétretde#laNcourOnTe ER EE ON NS OS
Circonférence de la couronne. : 1440 »
» du tronc au niveau du sol. . . . . 0,56 »
» Mo alla hauteurs d'un métre-"087%11»
» » » au point de la ramificalion . 0,64 »
» d'uneNbraNC he PRE ON PME LAN OS OURS
Les feuilles diffèrent de longueur; il y en ade. . . 3,65 »
Chaque pédoncule porte plusieurs spadices; mais il est à remarquer
que leur nombre n’est pas aussi grand, à chaque inflorescence, qu’à
l’époque où la plante n’avait qu'un pédoncule: alors on en comptait 12;
aujourd’hui il y a deux pédoncules à 9 spadices, el un à 10. Les pé-
doncules ne sont pas d’égale hauteur: celui qui porte 10 spadices, est
plus court que ceux qui en ont 9; mais le premier a naturellement plus
de densité. Sa longueur est d’environ un demi-mèlre. Peut-être est-il un
peu plus long; c’est ce qu’il n’est guère possible de constater avec exac-
tiltude, vu la difficulté de découper la floraison au point de sa naissance,
la branche étant entourée d’une foule de feuilles longues et bien armées.
Chaque spadice a la forme du fruit de l’ananas, ou du cône d’une
Cycadée, et est d’une longueur de 0,10—0,12 mètre sur 0,6—0,7 de largeur.
Nous croyons qu’il peut encore devenir plus fort. Il est cependant à
observer que le pédoncule que nous avons fait découper commence déjà
à jaunir, signe évident, nous paraît-il, de maturité prochaine. A la base
de chaque spadice il se trouve une braclée lancéolée aiguë. Ces bractées
diffèrent beaucoup de longueur: celles des deux spadices à la base du
pédoncule sont de 0,75 mêlre; celles du milieu, de 0,30—0,40; celles
du sommet, d’à peu prés 0,10.
Le pédoncule universel a un diamètre de 0,5 mètre; les spadices in-
férieurs sont pédonculés; les supérieurs, sessiles. Le pédoncule universel
est d’une substance fibreuse-médullaire, comme la tige des monocotyledo-
nées, mais les fibres en sont’ extrêmement grosses et dures. Le pédoncule
que nous avons fait couper pèse 2,2 kilos.
Quoiqu'il soit possible que l'arbre n’ait pas, après sa ‘floraison, la
force de pousser de nouvelles branches, vu le peu d’espace qui peut
êlre donné à ses racines, et que, dès lors, la plante soit peut-être
24
menacée de mort, il pourrait bien se faire aussi que la ramification
continue, et que chaque branche se divise en trois nouveaux jets plus
ou moins puissants.
Malheureusement, la construction de nos serres ne nous permet pas
de voir de si grandes plantes d’en haut. Or, c’est de ce point de vue
qu’elles se déploient au regard dans toute leur beauté, dans toute leur
magnificence: vues d’en bas, ces plantes immenses se présentent toujours
entourées d’autres plantes qui ne laissent qu’une idée fort imparfaite de
leur ampleur. Il faut, en outre, faire soutenir les feuilles extérieures au
moyen d’un gros anneau de fer, pour éviter qu’elles pésent sur les plantes
voisines. Comment juger ainsi de l'aspect général de ce magnifique
géant ?
Le tronc, très-égal, ne montre pas la moindre trace de racines aérien-
nes, si communes chez plusieurs aulres espèces de cette famille. Nous
ne pouvons, cependant, croire qu'il en soit absolument dépourvu sur
le sol natal (Ile de France?). En effet, quand le tronc n’est pas constitué,
ainsi que ceux de nos arbres foresliers, du lissu serré qu’on nomme
bois, mais seulement de faisceaux de tubes entourés de moëlle, et que,
néanmoins, il n'a pas la flexibilité de la plupart des palmiers; quand
il est, au niveau du sol, de beaucoup moins gros que plus haut, et qu’il
porte, en outre, une couronne de feuilles d’une pesanteur qui n’est nul-
lement en proportion avec le diamètre de son pied, comment une plante,
si vigoureuse qu’elle soit, pourrait-elle résister aux orages des tropiques?
M. EnM. WeNDLanD, qui à visilé les grands Jardins de l'Europe, n’en
cile, comme nous l'avons dit plus haut, que trois où celle espèce
se trouvât jusqu'alors (1854): ceux de Paris, de Loddiges et de Leide.
Si l’on considère que ces plantes ne peuvent que bien rarement être
mullipliées dans nos serres, allendu que, d’une part, les plantes étant
unisexuelles, les graines ne peuvent être utilisées à cet effet, et que,
d'autre part, ces plantes ne forment que des ramifications d’une force
considérable, qui ne paraissent — aulant qu'il nous a élé permis de
Pobserver — qu'après la floraison, il est à supposer que l’espèce restera
encore très rare jusqu’à une nouvelle introduction de bonnes graines ou
de jeunes plantes du pays natal.
H. W.
25
CUSCUTA ODORATA 8. ET p.
Parmi les cinquante ou soixante espèces connues du genre Cuscuta,
dont cinq ou six seulement sont originaires de l’Europe, la Cuscuta odo-
rala doit, certes, être classée au nombre de celles qui méritent le plus
d’être cultivées en serres. Les espèces de ce genre qui ne sont pas ori-
ginaires de l’Europe se trouvent, en partie, en Afrique, dans toute l’Amé-
rique, en Asie et spécialement aux Indes-orientales. Toutes ces plantes
sont des parasites; elles s’attachent par de petites racines courtes aux
végétaux dont elles tirent leur nourriture. Leurs tiges filiformes, mon-
tent en spirale autour des liges et des feuilles des plantes dont elles se
sont emparées. Elles les couvrent souvent si serré qu’elles en arrêtent
la végélation jusqu’à délerminer souvent la mort. Les plantes provenant
de graines de Cuscuta meurent bientôt si elles ne rencontrent pas l’oc-
casion de $’enrouler tout d’abord autour de quelque végétal. La Cuscuta
odorala est originaire de Peru; elle se cultive le plus heureusement en
serre chaude, où elle aime de préférence à croître sur les Phytolacca, les
Justicia, les Ruellia ou quelque autre genre analogue, qu’elle a bientôt
élouffés. Aussi doit-on avoir grand soin qu’elle ne soit pas à même de
s'attaquer à tel ou tel individu qu’on veut conserver. Vers la fin d’octo-
bre ou les premiers jours de novembre elle commence à montrer ses
fleurs, assez grandes, d’un blanc pur, qui exhalent un parfum agréable
el se réunissent en ombelle. Après la floraison celte Cuscula meurt or-
dinairement. Il survit, toutefois, quelques noeuds de tige de la plante qui
la nourrissait, ‘et qui poussent au printemps de nouveaux jets. La Cus-
cula chilensis, figurée dans le Botonical register, Vol. VII, tab. 605, res-
semble beaucoup à la plante dont nous venons de parler: elle en diffère,
cependant, par des caractères assez distincts.
E, O.
(Traduit du Hamburger Garten und Blumenzeitung N°. 1, 1858).
Nous ne sommes pas sans espoir d’oblenir des graines de celte jolie
parasite. Nous venons d’en demander à M. orro, qui sans doute, s’il en
a de disponibles, aura bien la bonté de nous en envoyer si peu que ce
soit. Dès que nous aurons la satisfaction de voir celte Cuscula dans nos
26
serres, nous nous ferons, à nolre tour, un véritable plaisir d'en procu-
rer aussi l’année suivante des graines à d’autres amateurs.
HW:
TABLEAU DES OBSERVATIONS FAITES PENDANT 14 ANS PRÈS DE
KISCHENEW, EN BESSARABIE, RELATIVEMENT AU DEGRÉ DE
FROID QUE PEUVENT SUPPORTER DIVERS ARBRES ET
ARBRISSEAUX:; PAR M. DoENGINGK.
A quel degré de froid gèle ou souffre telle ou telle plante, tel ou tel
arbre? — Voilà une question qui a élé posée mille fois, et à laquelle on
n’a peut-être pas donné deux réponses complètement d'accord. Bien sou-
vent, en faisant des plantations d’arbres et d’arbustes, on se félicite
d'être en possession de belles espèces longtemps désirées . . . . L'hiver
arrive . . . . le printemps suit . . . et l’amateur, qui jusqu'ici se croyait
bien certain de n’être point frustré dans ses espérances, reconnait tout-
à-coup que ses meilleures espèces ont été atlaquées par la gelée! Tout
est à recommencer sur de nouveaux frais; de la jouissance qu’il atten-
dait la seconde année, il ne lui reste que le regret d’avoir appris que,
pour le perdre, il vaut mieux n’avoir jamais rien possédé.
L'utilité de la publication des expériences comparatives au sujet de
la question qui nous occupe n’a pas besoin d’être démontrée; mais il
faut qu’elles soient de telle nature qu’elles ne laissent aucun doute,
c’est-à-dire qu’elles nous viennent d’un pays où il n’y à pas seulement
à constater de fortes gelées, mais encore de grandes variations de tem-
pérature, variations qui ne contribuent pas le moins à la destruclion
d'arbres ou d’arbustes étrangers. Et tel est précisément l'avantage que
nous présentent les observations que nous allons reproduire. Nous les
tirons du Journal de la société impériale et centrale d’horticulture de Pa-
ris. Vol. III, Mai 1857 1). Ces observations ont été recueillies par M. Doëx-
eiNek, à l’école d’horticulture de Bessarabie, près de Kischenew, siluée
par 47° 2 de latitude boréale, et par 26° 29 de longitude orientale
(mérid. de Paris). La température moyenne y est de 10° 37 cent. —
La température moyenne du printemps, de 10° 11 cent.; celle de l'été,
1) Quoiqu’elles ne soient pas publiées d'aujourd'hui, elles n'auront croyons-nous, rien
perdu de leur valeur.
27
de 22° 75: celle de lautomne, de 11°, et celle de l’hiver, de -2° 5°.
Quoique l’auteur ne fasse pas mention du froid le plus rigoureux de
Bessarabie, on peut conclure de ce qu’il parle d’un froid de -27, 5, que
la température doit y être assez basse; et de ce qu’il dit que bien des
arbres, qui résistent aux froids, souffrent de la chaleur, on peut égale-
ment conclure qu’il doit y avoir une très grande différenee entre ces
deux extrêmes. Comme on voit, en Bessarabie, aux plus fortes gelées
succèder subitement le dégel et la pluie, auxquels succèdent à leur
tour non moins subitement les mêmes froids intenses, c’est là prinei-
palement que les variations de l’atmosphère, si nuisibles aux plantes,
jouent le rôle le plus important.
Ajoutons que l’élude de toutes ces circonstances nous donne d’autant
plus pleine confiance, que ces observations ont encore l'avantage qu’elles
sont le résullat d’une expérience de plusieurs années.
H. W.
Abieshalba ."." Canada Fr . Il supporte l'hiver et souffre de la chaleur.
— Nordmanniana. . Caucase... . . .. Id. Id.
Acer campestre var. {au-
CUITE MC TIME . Il supporte les plus grands froids et mürit
ses graines.
— Neo ons pe Virginie cod do + Ses jeunes rameaux gèlent à — 129 50 C.,
et son vieux bois, à — 18° 75.
— rubrum...... Virg. et Pensylv. Les Louts de ses jets gèlent à — 25° C.
— Pseudoplatanus fol.
variegatis . . . . . Europe + + + + + + Il supporte les hivers les plus rudes.
Aesculus hippocastanum. Asie ....... Id.
— pallida ...... Amérique du N.. Id.
Aïlanthus glandulosa . . Chine. . . . . .. Ses jets gèlent à — 15° C. et son vieux bois
souffre à — 220 50.
Amorpha fruticosa . . . Amér. du N.. .. Ses jets gèlent à — 100; à — 20 il périt.
— Lewisi ..... a. LiDE baosatite ve Id. Id.
==" END 0e oo MINCE MEET Id. Id.
Ampelopsis hederacea. . Ibid. . . .. . . Ses jets gèlent à — 22° 50.
Amygdalus persica flore
REDON Perse . . . . . . . Ses jets souffrent à — 12° 50, il périt à — 22050.
Anthemis arthemisiaefo-
lia (Pyrethrum sinen- Chine et Japon. . 11 gèle à — 18075. Il supporte l'hiver sous
se). une couverture.
Armeniaca dasycarpa . . Perse . . . . . . . Il supporte l’hiver.
— vulgaris ..... Ibid. ...... Ses jets gèlent à — 250. Il souffre beaucoup
des gelées tardives du printemps.
Artemisia Abrotanum . . Europe S. . . . . I1 supporte les plus grands froids.
Astragalus vimineus . . Sibérie . . . . .. Id.
Berberis canadensis, . . Canada . . . . . . Il résiste aux froids les plus rudes de la Bessa-
rabie.
Berberis sibirica
— vulgaris. . ..
Bignonia radicans . . .
Broussonetia papyrifera.
Buxus sempervirens
Calycanthus praecox . .
Y 0
Caragana Altagana. . .
— Chamlagu
Castanea Vesca
Catalpa syringaefolia
Celtis australis
. .« Europe
Betula alba
arborescens . . . .
frutescens. . . . .
28
. . Sibérie et Canada.
Ibid.
Amér. du N....
Eur. S. et Caucase.
Japon
Daourie
. Europe S.
Floride et Carol...
. Eur. S. et Perse.
— glabrata. . . .. Crimée
= occidental NICE
Cercis siliquastrum . . . Asie et Europe S.
Clematisdonentalis = 7 PAS RAR ne
=" Viailors sue CIE 0 0 à
Clethra alnifolia
Colutea arborescens. . .
cruenta . .
ximo
Corylus Colurna
tubulosa
Crataegus coccinea . . .
crus galli
Douglasii . .
deb.)
glandulosa
Cupressus fastigiata. .
Amér. du N....
Europe $.
fasca (subfusca Le-
bide re
: Ibid,
SNSIDÉTEL EU
. Europe $. et centr.
Turquie et Grèce.
Europe S. ne
Amér. du N. ..
Ibid ARS
bide :
: Ibid Re
HOT EE DRORE
Eur. S. et Asie
Il résiste aux froids les plus rudes de la Bessa-
rabie.
Id.
Il souffre des grandes chaleurs et ne vit pas
longtemps.
Les jeunes jets gèlent à — 9° C.; il gèle en-
tièrement à — 200.
Les jeunes jets souffrent à — 100; à — 26°
le bois d’un et deux ans souffre aussi.
Il souffre plus de la chaleur que du froid.
Il souffre beaucoup à — 705, et il gèle en-
tièrement à — 12°5.
Il supporte les froids les plus rudes de la
Bessarabie.
Les pieds d’un et deux ans ont supporté — 14°
sans abri. Les jeunes jets des vieux pieds
gèlent à — 26°.
Les jeunes jets gèlent à — 19°, Le bois de
deux ans a souffert à — 260.
Les bouts des jeunes jets souffrent à — 199.
L'arbre gèle jusqu'au pied à — 250.
Id.
Id.
Les jeunes jets souffrent à — 120 5; à — 21e
il gèle au pied.
Il supporte l'hiver et mürit ses graines.
Id.
Il souffre à — 12: 5; il a besoin d’abri.
Ses jeunes jets gèlent aux bouts à — 190.11
périt à — 2705.
Id.
Id.
11 supporte les froids les plus rudes de la
Bessarabie.
Il résiste très bien.
Id.
Id.
Il supporte tous les froids.
Id.
Id.
Id.
Id.
Ses bouts gèlent à — 705. Il gèle au pied à
— 120 5, et, sous une couverture, à — 21° 25.
Cupressus horizontalis .
Cydonia sinepsis , . . .
Cytisus Adami
vulgaris. . . ..
capitatus
sessilifolius . . . .
Laburnum
Elaeagnus angustifolia .
latifolia . :
Escallonia glutinosa
Evonymus americana . .
Ficus Carica . .. .
Fraxinus americana
CINÉTER
elplica
excelsior
excelsior pendula .
epipiera..…
ferruginea
platycarpa . . ..
polemonifolia . . .
Genista canariensis . .
Gleditschia caspica . .
honda
macrantha
orientalis . . . .
triacanthos . . .
— inermis. .
Glycine (Wistaria) sinen-
sis
Gymnocladus canadensis
Hippophae rhamnoïdes
Hyssopus officinalis.
Jasminum fruticans.
officinale . . ..
Juglans nigra. . . ..
EEE à © bloroin 0
Juniperus communis .
29
Eur. S. et Asie
Chinese
Europe $.
Eur. S. et Asie
Ibid.
Europe S.
Crimée
Iles Canaries , . .
Denkoran et.
Amér iINS: 7500
GLS NES
Chats Lo ce
Caucase et Eur.
Asie S. et Eur. S.
Caucase et Eur.S.
INSTES Re a eine
Amér. N.
Perse, etc. . . .
Europe . . . ..
Ses bouts gèlent à — 705. Il gèle au pied à
— 129 5 et sous une couverture à — 21° 25,
Il supporte — 20° sans abri; à — 26 le bois
d’un et deux ans gèle.
Les jeunes jets gèlent à — 250,
Les jeunes jets souffrent à — 2205.
I1 ne redoute aucun froid.
Id.
Ses jeunes jets souffrent à — 199; il gèle au
pied à — 2705.
Il supporte tous les froids et fructifie bien.
Id.
Il ne supporte sans abri que — 11°.
Il supporte l’hiver.
Sans abri, il gèle à — 10°. Couvert, il supporte
l'hiver.
Il résiste aux plus grands froids.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Ses bouts souffrent à — 100. Il gèle à — 17°5.
Le jeune bois souffre à — 25°.
| Tous supportent les hivers les plus rigoureux.
A — 7° 5 les jeunes pousses gèlent; à — 12° 5
la plante gèle entièrement; mais, couverte,
elle supporte — 26°.
Il résiste à l’hiver.
11 supporte tous les froids.
Id. 11 fleurit et fructifie très bien.
I1 souffre à — 15° et périt à — 25°.
Id.
fl souffre à — 19.
A — 20° ses jeunes pousses gèlent; à — 25° le
vieux bois souffre aussi; à — 2705 l'arbre
gèle an pied.
Il ne craint pas le froid; mais il souffre de
la chaleur.
Juniperus oblonga . ..
— phoenicea. . . ..
— sabina
— virginiana . . ..
Kerria japonica
Koelreuteria paniculata .
Lavandula latifolia . . .
— Spica
Liriodendron tulipifera .
Lonicera Caprifolium . .
etrusca
periclymenum. . .
sempervirens . .
tatarica
Magnolia acuminata . .
Melia Azedarach . . ..
Menispermum canadense
Mespilus germanica. . .
Morus alba .
var. constantino-
poltana- en
rubra
— multicaulis . . ..
Paliurus aculeatus . ..
Paulownia imperialis . .
Persica laevis . . . . .,
— vulgaris. . . . ..
Philadelphus coronarius.
— gracilis. .....
— grandiflorus. . ..
INOdOLUS eee
Picea vulgaris. . . . 1...
Pinus Cembra . . ..
halepensis , ...
Larix. CS");
OHENtalS
SITODUHS EN RCE
sylvestris . . . .
Caucase Il ne craint pas le froid, mais il souffre de
la chaleur.
Eur. S. et As.cent. A — 260 les bouts ont gelé.
Sibérie, Caucase, .
Il ne craint que la chaleur.
Nine Id.
JAPON D -e Il gèle à — 10°; couvert, il résiste à l’hiver.
Chinese meme A — 2205, les jeunes pousses gèlent ; à — 25°
il souffre jusqu’au bois de 3 ans.
Europe S Il résiste à l’hiver.
INR A Sen Id.
Amen EN. Les jeunes pousses souffrent à — 15°.
Eur. S. et Cauc.
Europe S: . . ..
EL ol à . Tous supportent l'hiver.
A ANTANOS prove ob0 |
SIDETIE MIRE
Caroline . . . . . Il souffre à — 1295. I1 a besoin d’abri.
ASIE em . Sans protection il était complètement gelé
après un froid de — 22°5. Couvert, il a
supporté — 1705.
Canada eee I1 gèle par — 26° jusqu’à la racine exclusive-
ment.
Europe S. . . . . Ses jeunes pousses gèlent à — 22° 5.
Chine et Perse. . Il supporte l’hiver.
idee. . A—22°5 les jeunes pousses souffrent; le
vieux bois gèle à — 2705.
Nireinies- ere Id.
Philippines . . . . A— 1205, le bois de l’année gèle. Il gèlecom-
plètement à — 2705.
Crimée et Cauc. . A— 19° le jeune bois gèle; à — 27° 5 il gèle
tout entier.
Il souffre beaucoup à — 100. Il gèle jusqu’au
sol à — 17° 5 et jusqu’à la racine à — 22° 5.
Couvert, il résiste au froid.
Les bouts gèlent à — 19°, A — 25° l'arbre
souffre beaucoup.
Id.
Europe S. . ...
AMC UN Re ee
Ibid.
Caroline te
Europe et Asie. .
Ils supportent l'hiver.
I1 souffre plus du chaud que du froid.
. Eur. N., Sibérie .
Caucase ere
Europe et Asie. .
Aster ir See le
Canada ee
\ Tous souffrent plus du chaud que du froid,
. Europe et Asie, .
Planera crenata. . . ..
Populus balsamifera (?) .
= Hdilatatart 0:
Prunus avium flore pleno.
— Cerasus flore pleno
— Laurocerasus . . .
— Mahaleb .....
M Padus er hu 2.
— bracteosa,. . . ..
Ptelea trifoliata . . . . .
Caucase ter Ti
SIDÉTIER EE
Europe S.
Nice tre
Caucase”. "0.
. Italie et Grèce. .
Il supporte le climat de la Bessarabie.
Il résiste aux froids les plus rudes.
Id.
+ À — 190 ses jeunes jets souffrent ; à — 2705
il gele entierement.
Il supporte l’hiver.
Il souffre à — 60; il gèle à — 1205. Bien
couvert, il! résiste à l’hiver.
Il supporte les plus grands froids.
Id.
Id.
Id.
Le jeune bois gèle à — 152; à — 220 5 l'arbre
gèle au pied.
Il résiste à l’hiver.
Id.
. A —12°5 les jeunes jets gèlent ; à — 21°le
pied gèle jusqu’à la racine,
. A—100 il gèle jusqu’à la racine,
BYHIS MATIN Europe centrale. .
D PrAeCOX he ee Russie mérid.. . .
— spectabilis Chme-r
Rhamnus alaternus . . . Europe S.
— dahuricus. . . . . Daourie. . . . ..
Rhus typhina . . . .. . Virginie, Pensylv.
Ribes aureum. . . . .. Amérique du N. .
— PDeatoni. ..... Ibid
— procumbens. . . . Daourie. . . . ..
Robinia hispida. . . ..
— monstrosa, . . .
Caroline, Pensylv.
Amen EN.
SE VISCOSR Mean di sn Didi. .1e
— tortuosa. . . . .. Ibid =:
— umbraculifera, . . Ibid... ..
— sophoraefolia . . . Ibid. . ..
—ESendacacias ce. Ibid.
Rosa gallica . . . . . . Europe S.
— centifolia . . ..
— damascena . . ..
— pimpinellifolia ,.
India Le 0
MOTOS Tim
— saxatilis .....
Rosmarinus officinalis. .
Rubus odoratus. . . ,.
Ruscus aculeatus . . . .
— hypoglossum . ..
Salix americana pendula .
— babylonica . ..,
Europe S. et Asie
Ib 2.
oGL, lu à
Inde”
Crimée rie
HG Bototc ae
Europe S.
Amér. N.-O.. ..
Cauc., Eur. moy..
Dinoju be oc vie
Amér, N. .
Perse tt
,
Il supporte l’hiver.
IL supporte les plus grands froids.
Id.
Id,
Il supporte l’hiver.
A — 1705 les bouts des jeunes jets souffrent;
et il gèle à — 2705.
Il supporte assez bien l'hiver.
Il supporte très bien l’hiver.
Id.
Id.
Id.
Id.
Les différentes variétés de Rosiers suppor-
tent en général l’hiver sans couverture;
mais à — 2205 leurs jets gèlent
A — 12°5 ses jets gèlent; à — 2205 il gèle
au pied.
Il supporte tous les froids.
Id.
Il souffre déjà à — 7° et il gèle entièrement
à — 1295.
Il supporte l'hiver.
A — 15° il gèle entiergment.
Id.
Il souffre à — 19°.
Id,
Salix acutifolia . . . .
= ritellina: ee
Sambucus americana . .
—— racemosa
Solanum Dulcamara
Sophora japonica . . . .
Sorbus aucuparia . . . .
— domestica. . .
Spartium junceum. . .
Europe N-..0.".
PPEUTOpER RE
. Europe S.
Spiraea triloba . . . .. SIDÉTIE eee -
== ACrenatd et Russie centr. et N
— salicifolia . . . .. Th de
— sorbifolia. «+: = DIbérIe ie
Symphoricarpus racemo-
SUN done ete AIMÉAINES ICE
Syringa sinensis ACHAERMSÉECE
— josikaea. . . . .. Transylvanie
= Spersica er Dial PEFSERA EMEA
— vulgaris. . . . .. Tbid. 7, 1e
Tamarix gallica. . . . . Europe S.
— tetrandra . . . .. TDR
Taxus baccata . . .. Europe st re
—" pyramidalis . . . . JIbid. . . : . ..
Thuja occidentalis . . . Amér. N.. . . ..
Tilia americana. . . . . Ibid ee ce
— multiflora Ledeb . Abchasie.. . . . .
bre ee LT EME EN Re cf:
LWimns fastipiatas "HSThITe et
— pendula. . .... Abd ne era
Viburnum Opulus sterile. Europe
. Europe S.
— Tinus ...
Vinca major
Xylophylla ramiflora . . Amér. N.
MEUTOPE NS CCE
. A— 2205, les jeunes jets souffrent. Il fleurit
Il supporte l'hiver.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
A — 10 les bouts des jeunes jets gèlent.
A — 26° le bois d’un an gèle.
Il supporte les plus grands froids.
Id.
A— 10°, les jeunes jets gèlent; à — 190, la
plante gèle entièrement,
Il supporte l'hiver.
Id.
Id.
A — 25° les jeunes jets souffrent.
Id.
Il supporte l'hiver.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
. A—12°5 le jeune bois souffre, et à — 2205
il gèle jusqu'à la racine.
Id.
et fructifie très bien,
DRIMYSPERMUM LAURIFOLIUM Zecre
DRIMYSPERMUM LAURIFOLIUM pgcaïsne.
FAM. NAT. THYMELAEAF.
ETYNOL: Üouvg (BRÜLANT) ET OAEQUUU (GRAINE),
POUR LE PRINCIPE ÂCRE OU BRÜLANT QUE CONTIENNENT LES GRAINES.
Drimyspermum REINW. Flores capitati,
involucrati. Perigonium coloratum , tubulosum,
inferum ; limbo quadrifido, subaequali, prae-
floratione imbricativà, fauce nudà. Stamina
8, tubo inserta, exserta, alterna breviora.
Stylus filiformis, stigmate capitato. Ovarium
disco cupuliformi cinctum, biloculare; ovulis
in loculis solitariis, appensis, anatropis. Drupa
baccata, sarcocarpio fibroso, bi- vel abortu
unilocularis, 1-2 sperma. Semen exalbumino-
sum, testà fragili; cotyledonibus carnosis,
plano-convexis ; radiculà brevi, superà.
Arbores vel frutices Archipelagi indici; fo-
lis oppositis, ramis subalternis, breviter pe-
tiolatis, penninerviis; capitulis breviter petio-
latis, vel subsessilibus, terminalibus axillaribus-
que ant foliorum lapsu lateralibus. Flores albi.
Drimyspermum REINWARDT in Sylloge II.
Regensburger Bot. Zeit. DRCAISNE in Anna-
les des Sciences naturelles, seconde série, tom.
19, Botanique p. 38. Phaleria W. Jack in
Malayan Miscellan. ENDLIcHER Gen. n°. 2109.
Cuar. srec. D. laurifolium pone. Fo-
lis oblongo-lanceolatis, acuminatis, basi acu-
tis; capitulis multifloris, terminalibus breve
pedunculatis; floribus extrorsum subincanis;
stylo staminibus superante.
D. laurifolium DECAISNE I. c. p. 39. 3.
PI. 1. A. 1-8 (analysis). Hassk. ÆRefzia p.
155. n°. 108. Dais dubiosa (ponE haud 8L.
in Herbar. Timor. p. 41).
Habit. in Insulé Timor et in Javä occidentali.
Cest à monsieur le Professeur BLuME que nous devons les renseigne-
ments suivants au sujet du genre Drimyspermum.
»Le botaniste anglais w. sack a publié ce genre le premier, dans
les Malayan Miscellanies, sous le nom de Phaleria. Celle dénomina-
lion est aussi celle à laquelle nous eussions donné la préférence, si,
déjà plus lôt, LATRgILLE ne s’en élait emparé pour un genre des Co-
léoptères. En effet, le genre Drimyspermum de reivwarpr date de plus
tard, ayant été publié dans la 2% partie des Sylloge, jointe à la Re-
IT.
3
54
gensburger Botanische Zeitung. M. pecaisxe, qui a publié plusieurs espè-
ces du genre Drimyspermum. dans les Annales des sciences naturelles,
parmi lesquelles aussi celle qui nous occupe ici, a compris également
que ce genre doit être rétabli, malgré le nom de Phaleria accepté par
plusieurs auteurs.”
Cette plante a été envoyée, il y a deux ans, par M. reysmanx, de Bui-
tenzorg au Jardin Botanique de Leide. C’est une très belle plante de
serre chaude. Les feuilles, de la forme de celles du laurier commun, sont
couronnées de capitules de fleurs blanches aussi jolies que délicates. Les
fruits qui succèdent rapidement aux fleurs, et qui, d’abord verts, ac-
quièrent bientôt la couleur de carmin foncé très luisant, augmentent de
beaucoup la valeur horticole de cette plante. Quoique bientôt murs, ces
fruits sont si fortement adhérents par leur base à la plante qu’on les y
voit encore quand des fleurs nouvelles vont déjà s'ouvrir; cela est d’un
effet charmant. Les plus jeunes individus sont déjà en force de fleurir.
Selon M. nasskarz 1), c’est un arbrisseau qui atteint une hauteur de
12", et la tige el les branches se voient parfois couvertes de fleurs
d’un blanc de neige. Il aime les bois ombrageux, où il croît plus grèle
el moins ramifié que quand il est cultivé dans les jardins. Comme celle
des Daphnoidées, l'écorce de cette plante consiste de fibres si solides
que les indigènes s’en servent parfois pour fabriquer des cordes, pro-
priélé à laquelle la plante doit le nom indigène de Kakapasan (coton-
neux).
D'introduction récente, cette plante ne se voit jusqu’à présent que
dans le Jardin de Leide; mais elle mérite bien de trouver place dans
d’autres serres chaudes.
Culture. — La culture de cette plante est très facile; elle réclame,
comme nous venons de le dire, la serre chaude, où elle aime l'humidité.
C’est principalement vers l'apparition des fleurs qu’on doit la garantir contre
les insectes, surtout les limaces et les fourmis. Ces dernières n’ont besoin
que de peu d'heures pour consommer tout un capitule même avant l’épa-
nouissement des fleurs. Multiplication très facile par bouture. Nous ve-
nons de semer les graines gagnées ici; el si nous ignorons encore le
résullat, nous ne doulons pas que nous ne les voyions bientôt germer,
H. W.
1) J. K. HASSKARL, Retzia sive observationes botanicae, quas in primis in Horto Botanico
Bogoriensi mensibus Februario ad Julium 1858. Pugillus. I. Natuurk. Tijdschr. v. Nederl.
Indië. p. 156.
cé Zucc
177)
A
JAPONIC
RAPHIOLEPIS
=
RAPHIOLEPIS JAPONICA sre8. et zucc.
FAM. NAT. POMACEAE.
ETYMOL: @açpig (AIGUILLE), Ae7tig (SQUAME),
L’INFLORESCENCE MONTRANT DES SQUAMES OU BRACTÉES SUBULÉES.
Raphiolepis LiNpc. Calyx tubo infundi-
buliformi, cum ovario connato, limbo supe-
ro, quinquepartito, deciduo, laciniis subulatis.
Corollae petala 5, calicis fauci inserta, ejus-
dem laciniis alterna, lanceolata, patentia. Sta-
mina 20, cum petalis inserta, calycis limbo |
breviora ; filamenta filiformi-subulata ; antherae
ovatae, biloculares, longitudinaliter dehiscen-
tes. Ovarium inferum, biloculare , loculis bi-
ovulatis, ovulis collateralibus, e basi erectis,
anatropis. Styli 2, basi coaliti. Pomum glo-
bosum, calycis limbo deciduo disco carnoso
clausum, biloculare, loculis monospermis, en-
docarpio chartaceo. Semina erecta. Embryonis
exalbuminosi, orthotropi cotyledones convexo-
planae, radicula brevissima, inter cotyledones
retracta , infera.
Frutices indici; foliis alternis, sempervi-
rentibus, coriaceis, reticulatis , crenulatis , sti-
pulis subulatis, racemis paniculis vel termi-
nalibus, saepe bracteis squamosis, persistenti-
bus obsitis, petalis albis, filamentis plerum-
que rubentibus.
Raphiolepis LINDL. in Bot. Reg. tab. 468.
Envoz. Gen. plant. n°. 6352, DE cAND. Prodr.
II. 630. MeisNer Gen. 106.
Cxar. spec. R. japonica sIEB. et ZUCC.
Foliis obovatis oblongisve, obtusis, in margine
recurvo grosse serrato-crenatis (floralibus in-
tegerrimis), supra glabris, subtus flavo-virenti-
bus et novellis parum rufescenti-tomentosulis ;
florum paniculà contractä pyramidatà; brac-
teis sub anthesi deciduis, calycis tomentosi
laciniis ovatis, acutis, staminibus brevioribus;
petalis obovatis, obtusis, interdum obsolete mu-
cronulatis; fructibus globosis.
Nom. Japon. Hama mokkok. — Nom. Jap
Sin. Si-K6-K’wa.
Crescit imprimis in australioribus Japoniae
provincüs locis rupestribus ad littora ma-
ris fluminumque ripas et ostia. Colitur quo-
que in hortis Azaleis aliisque fructibus mixla.
Floret Maio, maturat fructus auctumno.
R. japonica s1e8. et zUcc. Flora Japonica
p. 162. tab. 85.
Au sujet de cette plante, les auteurs de la Flora Japonica ont dit I. c.
ce qui suit:
»Le genre Rhaphiolepis élabli par LiNDLEY, qui embrasse plusieurs ar-
36
bres comptés autrefois au genre Crataequs, paraît être répandu sur une
vaste distance géographique. Plusieurs espèces sont connues des Indes
et de la Chine.
»Notre plante s'appelle au Japon Hama Mokkok, c’est-à-dire Mokkok
(Cleyera) des rivages. Elle forme un buisson ayant six à dix pieds de
hauleur, qui déjà se ramifie de la base, s’'ébranche beaucoup vers la
cime et forme par ses rameaux resserrés el à feuillage touffu une py-
ramide épaisse. Les feuilles, toujours vertes, sont elliptiques, courtement
pointues ou obtuses, découpées en scie, lisses el coriaces. Les fleurs, d’un
blanc rougeâtre, apparaissent en panicule terminale au mois de Mai. Les
baies, noires, couvertes d’une poussière bleuâtre et de la grandeur d’une
petite cerise, mürissent en automne et contiennent une, rarement deux
graines.
»Le Mokkok apparait souvent dans les provinces méridionales du Japon
sur des pentes rocailleuses, et surtout aux rochers des côtes de la mer,
aux bords des baies, des lacs et à l'embouchure des fleuves, d’où il
tire aussi son nom. Dans les jardins on l’emploie principalement comme
décoralion de groupes de rochers avec des Azalea el autres arbrisseaux ;
ou on le plante isolément, à cause du bon effet qu’il produit quand sa
couronne arrondie, à feuilles touffues, se couvre avec ses innombrables
bouquets de fleurs rougeàtres.”
La Raphiolepis Japonica, déja figurée dans la Flora Japonica 1. e., in-
troduite il y a quelques années au Jardin Botanique de l'Université de
Leide, nous a été envoyée par M. reysmanx de Java (qui l'aura recue
du Japon) avec quelques autres plantes japonaises. C’est un très joli
arbuste de serre froide, à floraison abondante et qui laisse bien derrière
lui la Rhaphiolepis indica, connue déjà depuis longtemps dans les jar
dins. De petites plantes, qui n’ont encore qu’à peine un pied de hau-
teur, montrent cinq à huit panicules de fleurs blanches avec une nuance
rose bien prononcée au centre. Les feuilles sont d’un vert très foncé
à la surface; au revers, elles sont d’une nuance plus au moins glauces-
cente, avec un réseau de veines plus vertes. Selon la vigueur de la
plante, les feuilles, ainsi que les pétioles, différent de grandeur; parfois
aussi la même plante a des feuilles à peu près sessiles et d’autres, beau-
coup plus grandes, à pétioles assez longs. Selon nous, la Rhaphiolepis
Japonica mérite bien d’être connue pour l'abondance de ses panicules
de fleurs d’un blanc pur avec les étamines d’un beau rose, couleur qui
égaie aussi la base des pétales; et, comme la Flora Japonica ne peut
être consultée par tous nos lecteurs, nous n’avons pas hésité à faire fi-
gurer de nouveau, d’après nature, cet arbuste recommandable du Japon.
37
Culture. — Nous avons déjà dit que c’est une plante de serre froide ;
elle ne réclame pas beaucoup de soins. Un terreau de feuilles ou de
bruyère lui convient très bien. Aux premiers jours de février il com-
mence à paraitre des boutons à fleurs. On fera bien de porter alors la
plante à une autre place de la serre où les rayons du soleil, si rares qu’ils
soient encore vers cetle époque dans notre pays, peuvent pourtant pous-
ser les boutons à s’ouvrir. Souvent chaque branche de l’année précé-
dente produit un panicule à fleurs, plus ou moins fort selon la vigueur
de la plante. On peut multiplier par boutures. Cet arbuste se prêle par-
faitement à être forcé au commencement de février. S'il est placé vers
ce Lemps en serre chaude, les boutons ne tardent pas à s’ouvrir comme
pour servir d'ornement aux serres, où, en ce mois, chaque fleur est la
bienvenue.
L'établissement de M. von siesoze ET comp., qui ont reçu cette plante
il y a deux ou trois ans, en possède déjà une belle multiplication.
H. W.
SOLANUM OVIGERUM pux var INSANUM.
Que doit-on entendre par cette expression: «une plante nouvelle?»
Ce qu'il y a de certain, c’est que le mot ne signifie pas toujours la
même chose. Le botaniste et l’horticulteur ne donnant pas à leur étude
des plantes la même direction, le premier n’appliquera l’expression de
«plante nouvelle» qu’à celles qu’il saura n’avoir pas encore été décrites
daus un ouvrage quelconque de la science. Quant à l’horticulteur, il lui
suffit, pour déclarer une plante nouvelle, qu’elle ne se trouve encore
dans aucun catalogue d’horticulture, ou qu’elle n’entre que récemment
dans la culture ou le commerce. ;
Quand nous examinons les herbiers dont les éléments ont été recueillis
dans les pays tropicaux, nous restons en extase à l’aspect d’un grand
nombre de plantes, qui, introduites dans nos serres, se répandraien
bientôt dans toutes les collections, où leur assureraient un si bon accueil
la beauté ou le volume des fleurs, la grâce de la forme, l'éclat des
couleurs d’un feuillage aux mille nuances, et tant d’autres qualités ou
vertus particulières. Si cela est vrai de tous ces herbiers en général,
38
c’est bien le cas de le dire ici des plantes du pays qu’on a, certes,
raison d'appeler la perle de la couronne de la Néerlande, l'ile de Java,
véritable paradis terrestre où la plus riche et la plus luxuriante végé-
tation réclame un tribut d’admiralion de tout être doué de sentiment,
et à plus forte raison des naturalistes qui respirent une fois au sein de
celte belle nature dont il leur est donné de comprendre et d’exprimer
la magnificence. Aussi que de fois, en ouvrant les portefeuilles qui ren-
ferment les échantillons d’une partie de la végétation Javanaise, n’avons-
nous pu contenir l’expression du voeu que nous venons d'émettre. Comme
lant d’autres souhaits au sujet de notre horticulture, ce ne seront sans
doute encore là que des pia vola pour toute la vie; puisse la postérité
la plus proche les voir au moins un jour s’accomplir!
Nous nous sommes éloigné de notre sujet; mais il nous est facile d’y
revenir sans autre transition.
La plante dont nous voulons parler est déjà connue depuis longtemps
dans la science: elle sera, cependant, si nous ne nous trompons pas,
nouvelle dans la culture. Quoi qu’il en soit, c'était un fait à consigner,
el voici ce dont il s’agit.
En décembre de l’année dernière, visitant le jardin de la Vve. van
LEEUWEN &@& rizs, horliculteurs à Rollerdam, nous apercevions bientôt
deux plantes de même espèce qui demandèérent toule notre attention.
C'était une Solanée, et, spécialement parlant, un Solanum ; voilà tout ce
que nous pouvions en dire au premier abord. Cependant, la grandeur et
la couleur des fruits excitant notre curiosilé, nous interrogeâmes les
propriétaires. Mais M. van LEEUWEN ne put nous donner, au sujet de
cette plante, que ces quelques mots de renseignement: il avait trouvé ces
plantes, encore très petiles, parmi quelques Caladium et Dioscorea qu'il
avait reçus, au printemps, dans une caisse qu’il soupçonna provenir de
la Chine (?). La plante mesurait, au temps de notre visite, 2 pieds de
hauteur, et portait 10 fruits d’une longueur de 0,15 et d’un diamètre
de 0,18 mètre.
C’est probablement l'espèce déjà décrite à Java, en 1825, par M. 8LuME
dans ses Bijdragen tot de Flora van Ned. Indië, sous le nom de Solanum
ovigerum Dun var. insanum. La plante ne portant alors, outre les fruits,
que quelques feuilles rétrécies, il ne nous est guère possible, malgré les
fruits qu’elle présente, de constater la complète identité de lespèce. Au
reste, nous nous sommes empressé d'envoyer un fruit que M. van LEEu-
Wen nous à cédé pour notre publication à notre honorable collaborateur
M. le contre-amiral ver uuezz, qui nous a fait parvenir en retour un
joli dessin que nous publierons dès que nous aurons vu la plante en
39
fleur: ce sera sans doute cet été, si la plante est bien réellement, comme
nous l’a assuré le possesseur, annuelle. L’assertion doit pourtant être
confirmée; mais, si nous n’osons pas encore constater le fait, nous
pouvons Loujours dire que la plante a du moins déjà fleuri la première année.
H. W.
"2099600 —
LE GENRE SWAINSONA ET SES ESPÈCES.
Parmi les plantes de serre froide, il n’y a peut-être pas de famille plus
riche en genres recherchés pour l’abondance et la beauté des fleurs que
les Papilionacées. En effet, cette famille possède beaucoup de genres,
qui, dignes d’être estimés sous divers rapports, se rencontrent depuis
assez longtemps aussi bien parmi les plantes que cullivent les gens du
monde avec le seul but d’en jouir en fleur dans leurs salons, que dans
les collections des véritables amateurs.
Citons, entre autres, les Podalyria, Callistachys, Chorozema, Dillwynia,
Pultenaea, Bossiaea, Kennedya, Clianthus, Indigofera, Swainsona, ete. etc.
Pourquoi donc, dira-t-on, appeler l’attention du lecteur sur une fa-
mille si répandue? C’est que nous croyons devoir lui signaler un genre,
qui, déjà connu dès le commencement de ce siècle, n’a pas joui jus-
qu'ici de la considération particulière qu’il mérite. C’est le genre que le
savant anglais sazisBury a dédié, en 1806, à ISAAC SWaAINsoN sous le
nom de Swainsona.
Ces petits arbrisseaux, originaires de la Nouvelle-Hollande, sont à
feuilles imparipennées, multijuquées, à stipules non persistantes; les
fleurs se présentent en forme de racème; elles paraissent dans l’aisselle des
feuilles, et sont quelquefois plus longues que ces dernières. Ces fleurs
sont assez grandes relativement aux plantes, généralement délicates. Il
y en a de roses, de violeltes et de blanches.
Pour peu qu’on veuille seulement donner un peu de soin à la culture
de ces plantes on verra que, reconnaissantes aussi, elles paient d’une belle
et abondante floraison le peu de peines qu’elles ont pu demander.
C’est des semailles renouvelées qu’on obtient les plus belles plantes.
La recommandation est, au reste, bien facile à suivre, car c’est un genre
dont on obtient des graines chaque année. L'hiver, il faut tenir ces
40
plantes sous châssis froid ou dans une serre bien aérée, près des fenè-
tres; on les porte en plein air aux premiers jours du printemps, alors
qu'on n’a plus à craindre de gelées. On peut aussi les multiplier
par boutures; mais cette manière n’est à recommander qu’en cas de
nécessité, c’est-à-dire que dans le cas où l’on n’a pu se procurer des
graines.
Nous empruntons au Berliner allgemeine Gartenzeitung, L p. 564, la
nomenclature suivante des espèces de ce genre:
ile
Sw. coronillaefolia Sa/isb. Même dans sa jeunesse cette plante est
presque entièrement dépourvue de poils. Les folioles, au nombre de
25, sont plus ou moins alternes, oblongues, et, au sommet, presque
toujours un peu émarginées. Les fleurs, portées sur des pédoncules
tendres, n’ont pas absolument la couleur rose qu’indique la figure
de sazisBury dans son Paradisus; elles sont plutôt rouge-violet.
L’étendard présente, en son milieu el vers la base, une lache vert-
blanchâtre, couleur qui se continue le long de la surface dorsale de
la carène. Les gousses, glabres el presque dressées, sont peliles;
elles ont un pouce de longueur et une largeur de 41—5 lignes, el
sont portées sur des pédicelles de 3 lignes de longueur, plus courts
que les élamines persistantes.
Il existe de cette espèce une variélé à fleurs blanches.
. Sw. galegaefolfa À. Br. Celte espèce, en général plus forte et plus
vigoureuse que la précédente, n’est pas d’abord sans duvet ; il lui pousse
même, après la jeunesse, quelques pelits poils au pétiole universel
el au calice. Ses 23 folioles, comme chez l’espèce précédente, oblon-
gues et souvent émarginées, sont plus longues, mais un peu plus
étroites. Les fleurs sont beaucoup plus grandes, et le racème, aussi
beaucoup plus long, montre la même tache vert-blanchâtre sur un
fond d’un rouge plus pur. Les pédoncules, moins grêles, sont munis
a leur base de bractées distinctes. La gousse, glabre, large de 10
lignes, alteint souvent la longueur de 2 pouces. Elle est portée sur
un pédicelle qui a souvent plus de 5 lignes et a au moins la lon-
guer des élamines persistantes; recourbée à la base, elle prend bien-
tôt une direction horizontale. Le style, persistant, est court. On
rencontre souvent cette espèce dans les jardins, ainsi que la Swain-
sona rosea.
Sw. Greyana Lindl. est encore plus robuste et se distingue
en ce qu’elle est fort poilue, ce qui ne se présente pas, tou-
tefois, chez les plantes cultivées, d’une manière aussi distincte
41
qu’on pourrait le penser d’après la figure de M. zinpzey dans le
Botan. Register. Souvent même la surface des jeunes feuilles est en-
lièrement dépourvue de poils. Cependant, les boutons à fleurs, les
bourgeons et les calices sont couverts de poils blancs laineux. Les feuil-
les, longues de plus de 11 pouce, et larges, au milieu, de 6 lignes,
sont oblongues, un peu émarginées au sommet et disposées par 7—10
paires. Les fleurs, assez grandes, rouge-violeltes, sont portées sur
des pédicelles courts, à peine plus longs que les bractées qui les
soutiennent, et sont du même dessin que chez la Sw. galegaefolia.
Les pédicelles des gousses, glabres, sont plus longs que les élamines
persistantes.
Sw. grandiflora À. Br. Celle espèce, qui ne se trouve pas dans
les cultures allemandes, paraît se rapprocher de la précédente. Il n’en
faut chercher les caractères distinctifs que dans les proportions re-
latives. Les bractées sont plus courtes que les pédicelles, et les la-
ciniures du calice, plus courtes que le tube. Chez la Sw. Greyana,
les laciniures sont très aiguës et plus longues que le tube.
Sw. Lessertiaefolia D. C. Plus tendre encore que la Sw. coronil-
laefolia, cette plante se rapproche de la Sw. Greyana par la pré-
sence des poils, lesquels disparaissent avec le temps. La feuille se
compose de 13—15 folioles, oblongues, étroites, assez obtuses; les
stipules, au contraire, sont ovales. Les racèmes, portés sur des pé-
doncules striés, assez bien garnis de fleurs d’un beau rouge, sont
quelquefois plus longs que les feuilles. Les laciniures du calice sont
assez larges, et l’élendard, qui est bicalleux en quelques espèces,
est chez celle-ci et la suivante écailleux. La gousse est portée sur
un pédicelle très court.
Sw. Froebelii Reg. Cetle espèce est absolument analogue à la pré-
cèdente. Elle s’en distingue en ce qu’elle n’a ordinairement que 11
ou au plus 13 folioles, oblongues aussi, qui, ayant l’extrémité re-
courbée, paraissent tronquées; puis, en ce que les stipules sont
lancéolées; les racèmes ne portent que peu de fleurs. Les pédi-
celles de ces fleurs, violettes, ont à peine la longueur du calice,
lequel est muni de poils couchés. L’ovaire, et sans doute aussi la
gousse, sont très court-pédicellés.
Sw. Osbornii 7h. Moore. C’est une espèce plus herbacée et plus
tendre que les deux précédentes, et entièrement glabre. Les folioles,
au nombre de 29—51, en sens plus opposé, plus larges, vers le
milieu, de près de 11 ligne, sont d’une longueur de 5 lignes, et un
peu émarginées au sommet. Les petites stipules paraissent tronquées.
10.
qe
42
Les belles fleurs bleu-pourpres sont portées sur des pédicelles longs
et grèles, soutenus par des bractées extrêmement petites; les
gousses, au contraire, plus longues d’un pouce, mais à peine larges
de 6 lignes, ont des pédicelles de 31 lignes; elles paraissent plus
courtes que les élamines persistantes et ont une direction assez
droite.
. Sw. laxa R. Br. Cette espèce, qui est glabre aussi, parait avoir
beaucoup d’analogie avec la Sw. Froebelii et la Sw. lessertiaefola,
en celle particularité surtout que l’étendard ne montre à sa base
aucune callosité. Les folioles sont au nombre de 13—15. Les fleurs
se trouvent aux pédoncules longues, à des distances assez grandes,
sur des pédicelles très courts et soutenus par des bractées subulées.
. Sw. phacoïdes Penth. Celle-ci se distingue de toutes les autres
en ce qu’elle se couche sur la terre. Elle est glabre, comme la Sw.
Greyana. La feuille se compose de 15—15 folioles très étroites, qui
paraissent tronquées. Les racèmes sont un peu plus longs que Îles
feuilles, et ne portent que peu de fleurs. Ce qui caractérise aussi
cette espèce, c’est que les gousses, court-pédicellées, sont à poils
rudes.
Sw. stipularis Æerd. Mull. Cette espèce a la plus grande analogie
avec la Sw. phacoides. Selon FERD. MULLER, Ce sont les poils qui
donnent à la plante une couleur glauque. Les feuilles, étroites, cu-
néiformes, émarginées au sommet, se présentent par 5 ou 6 paires,
et les stipules, grandes, triangulaires, sont peu, mais fortement
dentées. Le racème ne porte que 6 à 9 fleurs au sommet d’un long
pédoneule. Le côté dorsal du style n’est barbu qu’au sommet. Jus-
qu'ici la forme de la gousse est encore inconnue.
Sw. tephotricha Perd. Mull. Découverte par le célèbre voyageur
FERD. MULLER dans l’intérieur de la Nouvelle-Hollande méridionale,
cette espèce donne une petite plante d'environ ? à 1 pied de hau-
teur, à plusieurs tiges, naissant en même temps que la racine. Les
folioles, en 5—9 paires, oblongues, cunéiformes, presque longues
d’un pouce sur seulement 2 à 3 lignes de largeur, sont couvertes
de poils glauques couchés. Les stipules, triangulaires, lancéolées, sont
acuminées. Les fleurs, de couleur rose-foncé, deviennent, pendant
la floraison, presque rouges. Le calice est garni à la fois de poils
verls el rudes, et de poils blancs et frisés. Le côté dorsal du style
est aussi pourvu de poils longs. L’ovaire , tomenteux, est sessile. Comme
chez l’espèce précédente, on ne connait pas encore la gousse de
celle plante.
43
12. Sw. microphylla Asa Gr. Très petite plante, presque entièrement
glabre. Les feuilles sont posées en 6—12 paires de folioles, obcordi-
formes, cunéiformes vers la base. Elles sont moins longues que les
racèmes, lesquels sont riches en fleurs. Les gousses, ovales et cour-
bées, sont glabres et coriaces.
—"20666 0 ——-
MULTIPLICATION DES CYCLAMEN PAR BOUTURE.
Dans le n°. 1 du Journal de la Société impériale et centrale d'horticul-
ture de Paris, M. reLé appelle l’attention sur un mode de multiplication
des Cyclamen par bouture, qui nous paraît assez important, aujourd’hui
surtout que le goût se porte de plus en plus vers ces jolies plantes,
dont la culture des graines présente, d’ailleurs, bien des diflicultés, at-
tendu le peu de graines qu’on en peut récolter et la perte de temps
qu’elle occasionne.
L'opération que pratique M. recé, parait devoir être recommandée el
pour sa simplicité et pour la certitude d’un bon résultat. Elle n’exige,
dit-il, que de-lattention sur ce point que l'enlèvement des boutures
n’endommage pas le tubercule sur lequel on les prend. M. recé détache,
isolément, chaque feuille tout entière avec le péliole, à lextrémité in-
férieure duquel on laisse tenir un très petit fragment du tubercule-mère,
ce qui est une sorte de talon qui doit servir de point de départ des ra-
cines. M. p. avait pratiqué sa méthode le 15 janvier et le 28 octobre
de l’année précédente sans voir aucune différence dans la facilité de la
reprise; cependant, déjà en janvier il montrait à la Société des plantes bien
enracinées de Cyclamen persicum mizz et C. Coum. w., boutures du mois
d'octobre 1857. Ces boulures ayant été placées sur une tablette dans
une serre chaude, M. ». en a perdu environ un quart; mais, en mellant
ces boutures sous cloche, et à la faveur d’un peu de chaleur, il n’en a
plus perdu une seule.
—20896 0——
+
44
TROIS NOUVELLES VARIÉTÉS DE PYRETHRUM ROSEUM.
En faisant mention de ces trois belles variétés obtenues par M. H. J.
8epiNGHaus de Nimy, près de Mons, nous appellerons d’abord l'attention
des amateurs sur le riche catalogue publié, en janvier 1858, par cel
habile horticulteur. C’est la première fois que M. 8epiNénaus nous à fait
parvenir son catalogue, el nous nous empressons de reconnaitre que
l'envoi de cette notice nous a élé d’autant plus agréable qu’elle renferme
une spécialité de plantes dont nous avons en vain cherché jusqu'ici
une énumération si compléte. La notice est riche en espèces et le choix
des plantes est exquis. C’est aux plantes vivaces de pleine terre que
M. geniNénaus parail particulièrement se vouer.
«Des plantes vivaces!» diront quelques lecteurs, et ils passeront outre.
Loin de nous, dirons-nous aussitôt, l’idée de vouloir imposer un goût
quelconque aux amateurs; mais il nous faut écrire pour tous, et nous
devons Llenir compte que si ces plantes sont souvent méconnues, elles
ne sont pas moins estimées d’une grande partie des amateurs de belles
plantes. Il y a certainement bien des personnes qui, ou peu disposées
à conserver des plantes de serre, ou ne les estimant pas à leur valeur,
recherchent et recueillent avec joie les plantes vivaces. Et, en effet,
elles méritent bien d’être estimées plus généralement. S'il est vrai,
toutefois, que le nom de beau ne doive être accordé qu'à ce qui
n’est à obtenir qu'à grands frais el à conserver qu'avec peine: el
qu'il n’y ait de plantes intéressantes que celles qui ont le mérité
de la rareté, les plantes dont nous voulons parler doivent alors être
rejetées, car elles se répandent bientôt. Mais ce paradoxe est con-
damné par tout véritable amateur, spécialement par quiconque a de
vastes terrains à sa disposilion, el généralement par (ous ceux qui
aiment à se voir entourés, en élé, de fleurs souvent si éclatantes qu’elles
peuvent non seulement rivaliser avec beaucoup d’espèces de plantes de
serre qu'on ne parvient à se procurer qu’à un prix exorbitant, mais encore
remporter parfois le prix de beauté. Inutile de dire que nous aimons les
plantes de serre et que les plantes ou nouvelles ou rares, ou très difficiles
à conserver même en serre chaude de la meilleure construction, ont
aussi pour nous leur prestige, et que nous ne nous épargnons aucune
peine el ne nous donnons aucun repos avant de les voir dans nos serres :
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mais pourquoi n’aurions-nous pas aussi notre passion pour des plantes
qui font le plus bel ornement du jardin proprement dit? Nous sommes
donc heureux d’avoir l’occasion de contribuer à encourager ceux de nos
lecteurs qui n’ont jusqu'ici qu’un regard de dédain pour les plantes
vivaces à peupler leurs parterres de quelques espèces choisies, et nous
sommes sûr que ces plantes excileraient bientôt toute l'attention que
nous réclamons en leur faveur.
Le catalogue de M. 8epiNenaus présente environ quinze cents plantes
vivaces! et ce n’est pas seulement au nombre, mais aussi au choix des
nouveautés qu’il faut applaudir; par l'élégance du port et la beauté des
fleurs beaucoup de ces espèces mériteraient pour ainsi dire une mention
particulière. Nous ne saurions donc assez recommander ce catalogue à
tout amateur avide de compléter ou d’enrichir ses collections.
Avec son catalogue, nous avons reçu du même hortliculleur une belle
planche où se trouvent figurées les trois nouvelles variétés du Pyrethrum
roseum. Comme il est rapporté à la fin du catalogue, ces plantes ont
remporté à Paris la médaille d’argent de première classe, et, à Mons,
une médaille d'honneur en vermeil, grand module. Le possesseur a donné
à ces trois variélés les noms de Pyrelhrum roseum flore pleno, Gloire
de Nimy et Tom Pouce.
» Le P. roseum fl. pleno est, dit M. gepiNcuaus,» une magnifique
variélé qui atteint 2 à 35 pieds de hauteur. La lige principale et les
rameaux sont dressés; les feuilles, d’un beau vert foncé et assez grandes,
sont pennatifides à divisions laciniées, incisées. Les pédoncules, très-
longs. portent une ample capitule à double rangée de rayons larges, longs,
d’un beau rose, au dessus desquels se montrent plusieurs rangs de petits
rayons roses provenant de la transformation des fleurs lubuleuses du disque
en fleurs ligolées formant comme une petite couronne de languettes irréguliè-
res chifonnées, tordues , ceignant la base du disque, bombé, de couleur d’or.
«La variété Gloire de Nimy présente de grandes capitules à longs
rayons plats, disposés sur deux rangées et d’un carmin tellement velouté
qu’il est impossible au peintre d’en traduire sur le papier la teinte exacte
et surtout le brillant.
« La variété Tom Pouce convient spécialement pour les pelits massifs
Cette plante s'élève an plus de 12 à 15 centimètres et donne une
douzaine de fleurs d’un riche carmin pourpre.»
Ces variétés, qui ne sont en vente que depuis le mois de septembre
dernier, sont cotées aux prix suivants:
Pyrethrum roseum flore pleno . . . . . . . 10 à 15 francs.
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Gloire de PNImp an ENONCE CS AMIO ane
DOM SR OUCENEMNENMENCNRENNE RERSERELTSEAR 2,50 »
De ces belles variétés c’est principalement celle à fleurs doubles qui
paraît remporter la palme. Elles sont toutes les trois figurées dans les
annales de la Société impériale et centrale d’horticulture de Paris et
dans le Journal d’horticullure pratique de la Belgique.
REMARQUES SUR LA CULTURE pe La DISA GRANDIFLORA. L ric.
Si la culture de cette plante, appelée dans la Pescatorea la Reine des
Orchidées, a produit jusqu’ici si rarement de bons résultats qu’il serait facile
de citer le peu de jardins où elle a fleuri, la cause doit en être cherchée
dans l’idée fausse des conditions de la végélalion naturelle d’après
laquelle on la cultivée. Partout où la plante à fleuri, elle a bientôt péri,
les fleurs n'étant que le produit d'individus indirectement introduits.
La Disa grandiflora est une de ces plantes dont les conditions de vie
sont des plus limitées. C’est du Cap de Bonne-espérance qu’elle est ori-
ginaire: elle était d’abord abondante sur le Tafelberg; mais ellé y a à présent
à peu près disparu; elle s’y rencontre encore à une hauteur au dessus
du niveau de la mer, où, dans la saison rigoureuse, la lempérature
descend jusqu’à la gelée, tandis qu’en été, favorisé par la chaleur qui
règne dans les contrées voisines, le thermomèlre monte souvent à +
26° — + 28° Réaumur. Ce que l’on a maintenant conclu de celte ob-
servalion, c’est que, par la réunion des exhalaisons produites par la
température plus chaude d’en bas et des couches d’air plus froides d’en
haut, les plantes se trouvent exposées à une atmosphère continuellement
humide. C’est ainsi qu’en automne et en hiver elles sont souvent durant
plusieurs semaines sous le brouillard et les nuages. La Disa se trouve
aussi sur les bords des eaux qui, descendant du haut des montagnes, la
viennent abreuver constamment d’eau froide.
Dans sa patrie la Disa fleurit dès que la saison chaude se fait sentir;
aussilôl après, la plante meurt el se multiplie, partie en poussant direc-
lement à sa base de jeunes individus, partie en formant des turions qui
deviennent aussi, encore vers l’automne, autant de jeunes plantes.
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Quand on parle de la culture de la Disa, il est entendu qu’on suppose
s’adresser à des personnes en possession de ces jeunes plantes. Un lerreau
de bruyère encore plein de bouts de racines, ou une terre tourbeuse
mêlée de sable et d’un peu de charbon de bois, feront obtenir le meilleur
résultat. On ne plante pas dans des pots trop grands, attendu qu’en
retournant les pots on peut facilement voir si les racines atteignent la
paroi et le fond; le cas constaté, on transplante en des pots plus grands.
La plantation doit se faire en septembre ou en octobre. Durant l'été on
place les pots en une serre dont les fenètres sont ouvertes nuit el jour,
ou du moins près des fenètres, pour que la plante aspire un air frais.
Si l’on peut disposer d’un lieu humide, aéré, nullement exposé aux rayons
ardents du soleil, on peut alors aussi placer les pots en plein air. Les
plantes se trouvent bien sous cette température jusqu'aux gelées. Tant
qu’il ne gèle pas, le temps nébuleux et froid de l’automne ne peut que
leur être avantageux. On doit surtout veiller à ce que les rayons du soleil
ne dessèchent point l’air qui les environne; que la terre soit continuel-
lement humectée et que l’on arrose 3—5 fois par jour, et même encore
plus souvent quand l'air est très sec, et avec de leau de pluie ou de
rivière aussi froide que possible. A l’entrée de l’hiver on place les pots
en serre froide, à l’abri de la gelée; on peut alors encore, sans crainte,
continuer les bains froids, car c’est principalement à celte époque que
lhumidité est le plus nécessaire pour ces plantes. On fera même bien
de. placer, en outre, une soucoupe pleine d’eau sous les pots. La partie
de la plante qui se montrera aux yeux ne croitra que très peu; mais
c’est aux racines qu’il faut, en ce moment, aider à se bien nourrir, car
c’est de leur force que dépendra, au printemps, la floraison de la plante.
Que si l'individu est alors encore trop faible pour fleurir, il ne laisse
pas, cependant, de mürir, el il parait bientôt à sa base une autre
plante qui sera de beaucoup plus forte. Pendant l'hiver la chaleur est
mortelle pour la Disa: c’est celle température qui tue lant d'individus
de l’espèce. A la fin de février ou les premiers jours de mars, c’est-à-dire
dès que, toute crainte de gelée ayant disparu, le soleil commence à
faire sentir ses rayons vivifiants, on éloigne la terre du dessus, autant
que possible sans endommager les racines, pour la remplacer par de la
terre fraiche. Puis, on place les pots dans une serre chauffée à + 10° —
+ 15° Réaum. Les jours clairs, la température peut encore être plus
élevée. On continue l’arrosement à l’eau froide jusqu’au moment où le
bouton paraîl, ce qui a lieu vers la fin de mars ou le commencement
d'avril. A partir de cette époque il ne faut plus humecter la plante, mais
seulement avoir soin que la terre reste humide, sans danger de se
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dessécher, et cela jusqu’à la fin de juin ou le commencement de juillet,
alors qu’apparaissent les nouvelles plantes. Si c’est parce qu’elles étaient
trop faibles que les vieilles plantes n’ont pu fleurir, je le répète, elles
ne larderont pas moins à mourir tout en donnant naissance à une autre
plante de beaucoup plus forte, dont on peut, en toute certitude, espérer
voir les fleurs l’année suivante, résullat qui récompensera généreuse-
ment l’horticulteur de toutes ses peines.
Cet article, écrit par M. SrANGE, que nous empruntons au N°. 1 du
Hamburger Garten- und Blumenzeilung, nous à paru être d’une impor-
lance d'autant plus grande pour la Hollande qu'il s’y trouve en plus
d’une serre des exemplaires de celte Orchidée. Il serait à regretter que
la Disa reslàt toujours aussi rare, car c’est une des Orchidées les plus
remarquables pour la grandeur et l'éclat de ses fleurs splendides.
Il nous serait impossible de traduire ici tout le plaisir que nous avons
éprouvé à admirer les résultats des plus heureux en fait de culture des
Orchidées obtenus par l’auteur de l’article curieux dont nous venons de
donner la traduction. Ce fut pour nous une bien belle journée que celle
que nous avons passée loul entière dans les serres de M, le consul
SCHILLER à OVELGOENNE, près de Hambourg, confiées à la capacité
d’un horticulleur qui, relativement jeune, s’est déjà acquis un précieux
trésor d'expérience. M. scæizcer, en nous faisant, il y a quelque temps,
honneur d’une visite, nous a dit que déjà la Disa avail développé chez
lui ses fleurs superbes. On peut avoir l’idée du résultat obtenu, par la
figure de cette plante qu’il donne dans son beau catalogue rédigé par
M. REICHENBACH fils, qui ne conlient pas moins de 1268 espèces de
celle même famille. Cette plante est aussi figurée dans la Bot. Register,
tab. 926, et dans la Flore des Serres, etc., IL. pl. 160.
2086 6 ———
29/2807 N1IHVIIXOL SIHVIINV
NOT LS
"
,
ANTIARIS TOXICARIA zescu.
FAM. NAT. ARTOCARPEAE.
eryMoz: ANTJAR ou ANTSJAR, NoM 3AvaANAIS.
Masc:
Coenanthium(receptaculum s. involucrum auct.)
Antiaris LEScH. Flores monoeci.
discoideum, multiflorum, subtus squamulosum.
Perianthium 4-raro 3-phyllum, praefloratione
Antherae 4 raro 3, subsessiles.
Fem: Coenanthium turbinatum,
imbricatâ.
uniflorum,
squamulis velatum, cum fructu accrescens.
Perianthium nullum. Ovarium coenanthio uni-
tum, ovulo anatropo, inverso. Stylus bipar-
titus. Drupa carnosa, monosperma. Embryon
exalbuminosum, inversum.
Arbores Jactescentes. Folia alterna, brevis-
simè petiolata, stipulata, inaequaliter subcor-
dato-oblonga, integerrima, repanda, aut den-
ticulata, costato-venosa. Pedunculi axillares,
lapsu foliorum laterales, subsolitarii, sursum
(aut si sunt ramosi pedicelli in apicibus eorum)
in discum subtus squamulosum supra floribus
masculis innumeris obtectum expansi, aut
veluti in cupulam quandam urceolatam clau-
sam florem femineum intimè concretum fo-
ventem incrassati.
CuaR. spec. A. toxicaria LEscH. Foliis
ovali-oblongis, obtusis sive acutiusculis, basi
inaequilater cordatis, subpubescenti-scabris (ju-
nioribus denticulatis, utrinque hirsutis); pe-
dunculis simplicibus; coenanthiis femineis tur-
binato-ovoideis. A. toxicaria LESCH. in
Annal. du Muséum d'hist. nat. XNI. p. 459.
t. 22. Ipo seu Hipo CAMELL. in Rat Hist.
Plant. App. II. p. 87. — Ipo Pers. IT. p.
566. — De Macasserze Vergift- of Spat-
boom vALENT. Beschr. Amb. p. 218. fig. L
(procul dubio ex rumPar1 MS. tunc tempo-
ris inedito desumtum). — Arbor Toxicaria
mas. Ipo. rRuMPH. Herb. Amb. II. p.
263. tab. 87. — Antshar Horsr. in Verh.
Batav. Gen. VII. p. 8. — Antjar s. Antsjar
Javanorum, Pohon Upas Malaicorum, Ipo
Macassarum et incolarum insularum Philippi-
narum, in quibus haec arbor etiam Hypo
nominatur.
Habitat in Jav/ praecipuè in orientalibus
provinciis, locis fertilibus, non altis, densis
nemoribus obtectis, in quibus mense Junio
ineunte floret ac deinde defoliatur, post, ubi
inflorescentia mascula decidit, nova rursus
folia explicat. In aliis quoque insulis reperi-
tur, veluti in Bali, Celebes et, ut verisimile
est, etiam in ZJimor atque Philippinis, ac
RUMPHIO auctore, etiam in Borneo et Suma-
trâ. (BLUME, Rumphia I. p. 56. tab. 22, 23.)
Comme cet arbre a été introduit de nos serres dans plusieurs jardins
de l’Europe, il nous a paru de circonstance d’en trailer dans notre
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journal. À laide des planches ci-jointes, dont la première représente
Parbre en petit, et la seconde donne les analyses d’après la Rumphia,
on sera à même de juger du port général, de l’inflorescence et des par-
ties constituantes des fleurs de cette plante remarquable.
Voici maintenant quelques observations sur l’histoire de l’Antiaris
toxicaria et son poison:
Il est généralement connu que plusieurs peuples féroces enduisent
de poison les pointes de leurs armes afin d’en assurer les effets mor-
tels; l’usage des flèches empoisonnées, soit à la guerre, soit à la chasse,
est même assez répandu el remonte aux siècles les plus reculés. Qu'il
nous suflise de rappeler, par exemple, les flèches fameuses de Philoctète
et les assertions que nous transmet l’histoire sur les traits empoisonnés
dont se servaient les Scythes, les Gaulois et d’autres peuples barbares
de l'antiquité. De nos jours encore des peuples farouches, tels que les
naturels de plusieurs contrées de PAmérique, de PAfrique, de l'Asie et
de la Polynésie, ne reculent point devant cet affreux moyen, pour se
débarrasser de leurs ennemis en portant à l’aide de flèches un poison
rapide dans leurs veines. D’autres substances fournissent à d’autres pays
des venins pour faire alteindre le même but. Le poison végétal dont
se servent les habitants de l’Archipel des Indes est connu sous le nom
d’Zpo ou d’Upas. Découvrir quelles étaient les plantes dont on le prépa-
rait, C’élait une question qui devait vivement intéresser quiconque en
avait jamais entendu parler; et pourtant, malgré les fréquentes relations
établies entre l’Europe et les Indes Orientales, ce secret funeste devait
nous échapper bien longtemps. Les voyageurs Européens qui visitaient
ces pays lointains et entendaient débiler, au sujet de l’Upas, les contes
populaires ornés et exagérés à la manière des habitants de l'Orient, les
recueillaient et les répétaient devant leurs compatriotes, et devant tout le
monde civilisé. Bien qu’on n’écoutât point sans méfiance toutes les fables
et tous les récits invraisemblables qu'ils se plaisaient à nous conter , on ne
pouvait pourlant pas refuser une foi quelconque à ce que nous communi-
quaient des auteurs, du reste recommandables, avec des détails exacts
et authentiques sur mainle chose merveilleuse et jusqu'alors. peu connue
qu'ils rapportaient de leurs voyages.
Le célèbre KaEzMPFER, par exemple, quand il parle du venin de Macas-
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sar 1), s’exprime à peu près en ces termes : C’est un suc laiteux et gras,
qu'on recueille, au moment où il vient d’être récemment blessé, d’un
certain arbre qui croit dans les lieux les plus profonds des forêts de l'Ile de
Célèbes, surtout dans la province de Turasia, et que les indigènes ap-
pellent Jpo, les Malais et les Javanais Upä. Ceux qui recueillent ce
suc s’exposent à de grands périls, attendu qu’il est bien difficile et bien
dangereux de s'approcher de cet arbre maudit. Aussi n’est-ce que de
loin qu’on ose le blesser, et encore, si le vent souffle de larbre vers
ceux qui veulent en recueillir le sue, les hommes tombent morts à l’in-
slant; tel est aussi le sort des oiseaux qui volent par dessus l'arbre
récemment blessé. On comprend qu’on ait songé à employer pour re-
cueillir le suc de l’/po des malfaiteurs condamnés à mort, et que l’on
ne croie pas les payer trop eher en leur accordant leur grâce quand
ils ont réussi; tombés ainsi de Charybde en Scylla, ces malheureux
usent de beaucoup de prudence et de précautions dans laccomplissement
de la tâche qui leur est imposée. Pour s'approcher de l'arbre, ils s’ar-
ment d’un long morceau de Bambuse, à pointe aiguë, à l’aide de la-
quelle, placés eux-mêmes aussi loin que possible de l'arbre redouté, ils
le blessent et recueillent autant de liqueur que l’entre-noeud supérieur de
leur Bambuse pent en contenir; puis, ayant soin d’avoir le vent con-
traire, ils s’échappent avec leur butin; ils le vident dans des vases de
verre, pour loffrir ensuite au roi comme rançon de leur vie. Cest,
dit kaëmPrer, ce que m'ont raconté les habitants de Célèbes, qu’on appelle
aujourd’hui Macassariens; mais comment compter sur la véracité d’un
conte qu’on lient des habitants de l'Asie, où tous les récits sont compli-
qués de fables? — Au reste d’autres ont constaté, augmenté el exagéré
les faits que KAEMPFER avait raconlés, et auxquels il n’ajoutait lui-même
que peu de foi.
Le grand rumP (Rumphius), à qui nous devons tant de détails inté-
ressants sur la végélalion de Archipel Indien, nous a donné aussi quel-
ques contes à propos de l'arbre qui fournit l'Upas ?), et qu’il appelle
Arbor Toæicaria, Ipo, Macassarsche Giftboom ou Spatlenboom. Voici,
entre autres assertions, ce qu’il en dit: La forme de cet arbre est peu
connue, car la nature, en sa prudence, a placé ce végétal perfide loin
des habitations de l’homme, dans des contrées de montagnes et dans
:) Voyez: Amoenitates Exoticae p. 575.
2) Voyez: Herbarium Amboinense. II. p. 263; tab. 87.
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des déserts où les habitants de la côte ne peuvent pas facilement par-
venir. Ceux-ci reçoivent le poison des montagnards, qui ne peuvent ou
ne veulent pas indiquer la figure de l'arbre. Sous cet arbre et jusqu’à
un jet de pierre à l’entour il ne croît aucune plante; le sol y est aride
et comme brûlé; lair jusqu'à un certain rayon de l'arbre est telle-
ment empoisonné que les oiseaux qui se hasardent sur ses branches
pour s’y reposer, sont bientôt pris de vertiges et tombent morts; tout
ce que les exhalaisons de cet arbre peuvent atteindre, doit périr. Au
reste, l’instinct enseigne à l’animal de ne point passer trop près de cet
arbre, et à l’oiseau de ne point voltiger au dessus. L’homme n’ose s’en appro-
cher sans avoir pris soin de s’envelopper de toiles la tête, les bras et les
jambes; sans cette précaution, on éprouve bientôt un picotement dans
les membres, qui finissent par s’engourdir et devenir insensibles. Si
des gouttes vous tombent des feuilles sur le corps, il y aura gonflement:;
à moins de vouloir s’exposer à perdre les cheveux, il faut bien se gar-
der de se placer sous son ombre, la tête découverte. Il parait que la
mort a choisi sa demeure auprès de cet arbre, où n’habite aucun être
animé, si ce n’est le serpent ou le basilique, dont l’haleine empoisonne
l’homme et les oiseaux. La patrie de cet arbre est Célèbes, la fatale
patrie de tout venin. Mais quittons rRump#ius, quant aux autres parlti-
cularités très bizarres qu’il raconte encore aux dépens de l'arbre toxi-
caire et de son poison. Rumpmius, d’ailleurs, n’avait jamais vu l'arbre
toxicaire, qui ne croît pas dans les Moluques; les branches qu'il a fi-
gurées, il les avait reçues de Macassar; elles étaient, dit-il, encore
si eflicaces à leur arrivée, qu’en portant la main dans la Bambuse qui
les renfermait, on sentait un picotement semblable à la sensation qu’é-
prouvent les membres gelés, au moment où reparait la chaleur qui y
ramène la vie et le mouvement. Rumpuius a figuré sur sa planche un
fruit qu'on lui avait envoyé, en l’assurant que c'était bien celui de
l'arbre toxicaire; la vérité, c’est que ce fruit n’était la nullement à
sa place.
Si l’on ne peut nier que KAEMPFER, RUMPHIUS et autres, en répé-
tant dans leurs écrits les narrations fabuleuses et exagérées qu’ils
avaient recueillies de la bouche des indigènes, ont répandu des idées
fausses sur cette plante, personne n’a pourtant autant contribué à faire
ajouter foi à ces fables qu’un certain chirurgien, nommé N. P. FOERSCH.
Au service de la Compagnie des Indes Hollandaise, cet employé avait
séjourné en 1773 et 1774 à Java, où il avait, disait-il, observé larbre
toxicaire; il a publié environ une dixaine d’années plus tard une brochure
dans laquelle il conte avec une impudence incroyable les choses les plus fa-
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buleuses et les plus absurdes sur ce sujet. Après avoir répélé ce que
les indigènes lui avaient raconté, ou seulement peut-être sur la foi de ce
qu'avant lui d’autres en avaient rapporté, il est curieux de voir avec
quel air de sincérité il semble avoir déposé dans cette brochure les ré-
sultats auxquels il aurait élé conduit par une perquisition minutieuse. Il
parlait si bien comme témoin oculaire que beaucoup trop de monde a cru
à ses inventions, si ridicules qu’elles fussent. Inutile de dire que roerscH a
élé entièrement démasqué; ses fables, par lesquelles il avait induit l’Eu-
rope en erreur, ont élé depuis longtemps réfutées par M. cHARLES GoQue-
gERT, dans le Bullelin des sciences de la societé philomatique. De peur d’abu-
ser de l’indulgence de mes lecteurs, je n’en dirai pas plus sur les récits
de rogrscn, dont les fraudes ne méritent que le plus profond mépris.
C’est au célèbre naturaliste-voyageur français M. LESCHENAULT DE LA
Tour !) qu’on doit les premiers renseignements plus positifs sur les
plantes dont le suc sert à préparer l’Upas des habitants de PArchipel
des Indes ?). Plusieurs circonstances ont concouru à laisser les natura-
listes aussi longtemps dans l’ignorance à l’égard d’un sujet qui piquait
si vivement leur curiosité, celui de savoir quels étaient les végétaux,
dont le suc possédait les qualités les plus dangereuses pour la vie ani-
male. En premier lieu, ce fut la crainte des indigènes de communiquer
aux Européens un secret qui les mettait en état de lutter encore avec
quelque succès. On ne sait que trop, en effet, quelle est la rapide puis-
sance de l’Upas, et de quelle terreur étaient saisis nos soldats à l’idée
de ces traits enduits du poison redouté, qui jetaient l’épouvante avec
la mort dans leurs rangs. Ce secret, d’ailleurs, n’était pas connu de
tous les indigènes.
Avant que LESCHENAULT DE LA TOUR, dans son voyage vers les Terres
Australes, eüt abordé à Java, on n’avait guère élé heureux dans les
recherches pour se procurer quelques détails sur l Upas ; on ne pouvait réus-
sir à faire rompre le silence que les naturels gardaient à ce sujet; instruits
des fables qu’on avait répandues en Europe, ils se contentaient ou de
simuler lignorance ou de répéter les récits absurdes de Forrscx et
1) Voyez: Mémoire sur le Strychnos tieute et l'Antiaris toxicaria, plantes vénéneuses de
l'île de Java, avec le suc desquelles les indigènes empoisonnent leur flèches, etc., dans les An-
nales du Muséum d'Histoire Naturelle. Tom. XVI. Ann. 1810 p. 459.
:) M. pescHamprs, naturaliste de l'expédition commandée par le général D’ENTRECAS-
TEAUX, à connu et observé à Java l’Upas antiar et l’arbre qui le fournit; il en a donné une
notice dans le premier volume des Annales des Voyages. L'auteur est exact en ce qu’il
dit, mais on regrette qu’il soit resté si sobre quant aux détails.
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autres. Quoi qu’il en soit, nous sommes porté à croire que toutes les
enquêtes n’ont pas été insliluées d’une manière assez sérieuse; qu’on se
consolail souvent en pensant à l'impossibilité de découvrir ce secret,
dès qu’on n’apprenait à Batavia, à Samarang ou autres places capitales
de la côte, rien de plus positif sur l’Upas que toujours les mêmes
contes qu'on entendait en Europe; et que dès lors on a négligé de s’é-
loigner des côtes, de pénétrer plus profondément dans le pays, et de
tâcher, en parlant en personne aux indigènes mêmes, d’apprendre enfin
ce qu’on avait tant d’intéret à connaître. Ce qu'il y a de certain, c’est
que M. zescHEeNaULT, à qui M. pe Jussieu avait spécialement recommandé
cette perquisition, n’a rien eu d’autre à faire pour réussir: et ce secret
qu'on à cru si longtemps impénétrable, c’est lui qui nous l’a dévoilé.
On connait dans l’Archipel des Indes deux espèces de poison végé-
lal 1), dont l’un est fourni par une liane (Strychnos lieute Lescn.),
l'autre par un arbre, le Pohon-Upas ou arbre à poison des Malais: cet
arbre a élé nommé par M. LEscHENAULT Awliaris loxicaria, Antiaris
d’après le nom Javanais Antjar où Antsjar, et toxicaria par suile de ce
que RUMPHIUS avait déjà employé ce nom spécifique.
En faisant de profondes incisions dans cet arbre, on obtient en abon-
dance, comme chez plusieurs autres plantes de la famille des Artocarpées,
une liqueur laiteuse et très visqueuse, d’un goût amer; celle qui coule
du tronc est d’une couleur jaunâtre, celle des branches est plus blanchâtre;
les indigènes recueillent ce suc en des Bambuses, dans lesquelles ,
exposé à l'air, il s’endurcit bientôt en une masse gommeuse. Celle pâte,
à moins qu'on ne la conserve trop longtemps, après avoir été dissoute
dans de l’eau bouillante, peut aussi bien que le suc récent servir à la
préparalion du venin. La préparalion est problablement différente chez
les naturels des îles diverses de l’Archipel Indien; à Java on mêle au
suc de l’Antiaris du poivre, des oignons, une gousse d’ail, des rhizomes
de Zingiberacées, tels que de Kaempferia Galanga, de Zingiber Cassumu-
nar, elc.; puis, on enfonce précipilamment dans ce mélange une à une
des graines de Capsicum fruticosum. Chaque graine occasionne une
légère fermentation et remonte à la surface, d’où on la retire pour y
en substiluer une autre; quand les graines de Capsicum n’excitent plus
de fermentation, le poison est préparé. Toutefois, sans l'addition de toutes
ces substances, le suc de l’Antiaris n’exerce pas moins un effet mortel
sur la vie animale; la préparation ne doit qu’un peu accélérer l'effet du
1) De même que le mot Zpo, le mot Malais Upas signifie poison.
55
poison dans les parties du corps qui ne possèdent pas beaucoup de
vaisseaux absorbants; il est donc vraisemblable que ces substances, en-
tremêlées au suc de l'arbre toxicaire, aideront ici à son absorption.
Outre l’usage qu’ils font de l’Upas pour empoisonner leurs armes de
guerre, les indigènes s’en servent aussi souvent pour les flèches de chasse;
la chair des animaux morts de lrails empoisonnés peut, cependant, être
mangée sans aucun danger, pourvu qu’on prenne la précaution d’exstir-
per la partie frappée. On mêle aussi à l’Upas du riz ou d’autres ali-
ments employés comme appât pour attrapper les animaux. Au temps
où les indigènes se faisaient la guerre d’une manière assez féroce, on dit
que l’Upas leur servait aussi à empoisonner l’eau potable, etc. On usait
quelquefois de l'Upas pour exécuter des criminels, moyen moins atroce,
par la rapidité de ses effets, que plusieurs autres qui sont en vogue
chez plusieurs peuples de l’Orient, par lesquels les condamnés à mort
sont tourmentés jusqu’au dernier soupir.
En 1814 M. Taomas mnorsriezp publia ses recherches sur l’Antiaris
toxicaria 1); il entre, lui aussi, en des détails sur cet arbre el son poi-
son; il a constaté les rapports que nous devons sur ce sujet à LESGHE-
nauzT. Seulement , il prétend que le secret de l’Upas était alors généra-
lement connu dans la partie orientale de Java.
Notre célèbre botaniste M. gzume a donné aussi, dans sa Rumplhia,
la description et l’histoire de l’Antaris loxicaria: il a constaté et enrichi
les faits que nous avaient transmis surtout les écrils de LESCHENAULT
et de norsriezp; il a lâché aussi d'expliquer l’origine des contes absurdes
el exagérés qui se sont répandus à l'égard de larbre toxicaire, et il a
démontré, avec cet esprit de perspicacité qu’il apporte dans l’étude de
tous les sujets qu’il traite, comment il pourrait bien se rencontrer quel-
que fond de vérilé dans ces fables. A la fin du chapitre sur lAntiaris il
donne une conclusion, fondée sur toutes les observations et expériences
failes par ordre à l'égard de l’arbre toxicaire et de son poison. Il dit,
entre autres renseignements:
L'arbre Pohon-Upas lui-même n’exerce par sa végétation aucune in-
fluence nuisible sur les plantes et les animaux, car on le trouve, le
plus souvent, au milieu de forêts épaisses, entouré d’arbustes de toute
espèce qui s'élèvent le long de son tronc; l’arbre est couvert de plan-
tes parasites, et on voit sur ses branches des écureuils, des oiseaux et
d’autres animaux, qui n’en ressentent aucun effet funeste. Plusieurs
1) Voyez: An Essay on the Oopas or Poison Tree of Java, dans les Verhandelingen van het
Bataviaansch Genootschap der Kunsten en Wetenschappen. Tom. VII. 1814.
56
semences, qui ont germé dans le jardin de Buitenzorg et se sont dévelop-
pées en peu de temps; on en a transporté au Jardin Botanique de Leide;
mais, après y avoir longtemps végélé, elles ont fini par périr 1). Les émana-
tions du suc qui découle de l'arbre au moment où il vient d’être blessé,
peuvent causer aux personnes sensibles à celle influence nuisible des
tumeurs erysipeleuses, une violente démangeaison, des douleurs brülan-
tes aux yeux, etc. 2). La souillure du suc agit fortement sur le corps
et peut détruire la vue.
Le suc pur ou préparé, à moins qu’on ne le conserve soigneusement,
perd en partie de ses propriétés mortelles: d’où il paraît que le principe
vénéneux (qu'il faudrait appeler Antiarine) est volatile de sa nature, etc.
La manière dont les indigènes préparent le suc n’en augmente que
peu ou point la force mortelle; quant à ce que l'effet des blessures par
lesquelles s’introduit ce sue préparé, est un peu plus rapide pour les
parlies du corps qui ne possèdent, relativement, qu’un pelit nombre de
vaisseaux absorbants, ce n’est que l’observalion du fait que le venin se
répand plus rapidement dans les vaisseaux sanguins, alors que labsorp-
tion est augmentée par la force des substances irritantes qu’on mêle au
suc de lAntiaris loxicaria.
Le poison de l'arbre toxicaire agit surtout sur le système vasculaire,
en accumulant le sang dans le thorax; il parait done que le poison ab-
1) Nous ignorons jusqu’à quel point est exacte cette dernière assertion , attendu que des jardi-
niers qui sont attachés à cet établissement déjà depuis quarante ans, nous assurent n’y avoir ja-
mais vu une plante de cet arbre. L'introduction proprement dite dans le jardin de Leiïide qui
nous soit connue, aussi selon le témoignage de ces ouvriers, ne date guere que d’en-
viron six ou sept ans, alors que M. le Professeur DE vVRIESE en reçut des graines de Java,
qui germèrent bientôt. Depuis, M. TEYSManNN en a envoyé plusieurs fois des plantes qui
arrivaient tantôt mortes, tantôt en bon état. Voilà comment cette plante s’est répandue, quoi-
qu’elle reste toujours relativement assez rare, dans plusieurs autres jardins de l’Europe. H. W.
:) Ce que dit ici l’auteur de la Rumphia est d'accord avec l'observation de M. LESCHENAULT
DE LA Tour, lorsqu'il nous rapporte 1. c. p. 477:
»L'’arbre qui m'a fourni des échantillons de la plante de l’Upas que j'ai rapportés, avait
plus de 100 pieds de hauteur, et son tronc environ 18 pieds de tour vers sa base, Un Javan
que je chargeai de m'’aller chercher des branches fleuries de cet arbre, fut obligé pour y mon-
ter de faire des entailles. À peine parvenu à 25 pieds, il se trouva incommodé. Il fut obligé
de descendre. Il enfla et fut malade plusieurs jours, éprouvant des vertiges, des nausées
et des vomissements, tandis qu’un second Javan, qui alla jusqu’au sommet et me rapporta
ce que je désirais, ne fut nullement incommodé. Ayant ensuite fait abattre un de ces
arbres, qui avait quatre pieds de tour, je me suis promené au milieu de ses branches rom-
pues; j’aieules mains et même le visage couverts de la gomme-résine qui dégouttait sur moi,
et je n’en ai point été incommodé; il est vrai que j’ai eu la précaution de me laver aussi-
tôt”’, etc.
57
sorbé irrite tellement les poumons qu’une quantité de sang trop grande
s’y accumule de même que dans les grands vaisseaux, et trouble l'équi-
libre de toutes les fonctions nécessaires à la vie.
Il semble que l’envie de vomir et le vomissement lui-même soit un
effort de la nature pour chasser la cause irrilante et pour remédier
au trouble dans le cours normal du sang; c’est pour celle raison encore
que la nature cherche à délivrer le corps du poison par la voie des in-
testins; or, l'expérience a appris qu’on peut employer quelquefois avec
succès des vomilifs contre ce poison.
Le venin, pris intérieurement, n’a pas des suiles aussi mortelles que
lorsqu'il s’introduit par des blessures. Si l’on en croit rumrnius, il fau-
drait prendre une petite pillule du poison préparé avec le suc de Parbre
toxicaire quand on souffre d’ulcères et d’exanthèêmes, afin de chasser
du corps par les intestins la force de la maladie. Suivant le même au-
teur un emplâtre de ce poison serait un antlidole contre la morsure ou
les piqûres de poissons où d’insectes venimeux. Toutefois, dit M. BLUE,
dans la crainte de suites mortelles, il faudra employer la plus grande
précaution en usant de ce poison.
MM. LescnenaucT, norsriezp et autres ont fait des expériences dans
le but de connaître quel est l’effet de l’Upas Antsjar sur le corps ani-
mal; mais M.M. DeLiLce et MAGENDIE, à Qui LESCHENAULT avait donné ce
poison, sont les premiers qui ont fait des expériences auxquelles on
puisse atlacher une valeur scientifique; plus tard MM. anprar fils,
PELLETIER et cAveNTou ont fait des expériences semblables.
Notre savant compatriote M. 6. 3. Mucner a publié en 1837 :) une
brochure intitulée: » Over het vergif van den Javaanschen Upasboom.”
Grâce à la libéralité de M. 8zume, qui en avait apporté de Java une
.assez grande quantité, M. muroer eut l’occasion de faire l’analyse de
V'Upas dans son laboratoire.
M. muzper fait précéder le rapport de ses expériences chimiques d’une
histoire de lAntiaris toxicaria et de plusieurs détails sur son poison.
L’Upas dont M. murner a fait l’analyse élait le suc de lAntiaris
sans autre mélange; il le trouva composé des substances suivantes:
ATDUMINRC RENE ET RE EME ER GTA:
COMME EME er ER NUE Th 12,34 »
Résine RANGER ER EN Ne tr 020930
1) Voyez: Natuur- en Scheikundig Archief, uitgegeven door G. J. MULDER en W. WENCKE-
BACH, jaargang 1837, 2de stuk, p. 242.
Marine RSC ART TELE ri en 710 020)
Antiaane A RAT NRA SEL Au ER S SD O MER
SUCTE RME: ER RE msn st 6,51 »
Matiere terra live METEO NS 57 De
L'Antiarine ou le principe propre vénéneux de l’Upas Antsjar n’est pas
volatile; M. mucner ne peut donc croire à ce qu’on a dit des effets
nuisibles des évaporations de l’Antiaris loæicaria. L’ Antiarine isolée, n’en-
trant pas facilement en dissolution, est moins vénéneuse que le poison
auquel elle donne sa force mortelle; mais, rendue plus facile à se dis-
soudre, son effet devient très pernicieux el son action se manifeste en
moins d’une minute; elle occasionnera des convulsions telles que n’en
produit aucune maladie, mais d'aussi courte durée que véhémentes.
Quelques-unes des substances qu’on a trouvées dans l’Upas, telles
que la matière extractive et le sucre, peuvent augmenter l’action de
l’Antiarine; à l'aide de lalbumine le poison s’altache aux objets qu’on
en couvre; la résine qu’il contient, le met à l’abri de l’influence dissol-
vante de l’athmosphère et de l'humidité: voilà pourquoi des flèches em-
poisonnées conservent leurs propriélés vénéneuses de longues années.
C’est à la gomme et à la résine qu’il faut attribuer qu’une flèche dont
le poison s’est très desséché, doit rester quelque temps dans une bles-
sure avant de produire un effet fatal.
EXPLICATION DES FIGURES.
A. Feuille d’une jeune plante, vue de la surface inférieure.
B. Rameau fleurissant. — 1. Inflorescence mâle, grandeur naturelle. —
2. Coupe verticale d’un coenanthium masculin, un peu agrandie. — 3.
Deux fleurs mâles, très agrandies. — 4. Inflorescence femelle après la
fécondation, agrandie. — 5. Coupe verticale de la même.
H. VAN HALL.
Culture. Quoique l’Antiaris toicaria se trouve assez bien en serre chaude
ordinaire, elle prospère mieux dans la serre aux Orchidées ; l'humidité
qui y domine donne alors plus de développement aux feuilles, et la plante
sera plus vigoureuse. Comme pour toutes les Arlocarpées on pourra,
en lui donnant un sol riche et en changeant de temps en temps de pots,
chaque fois un peu plus grands, aider au développement des feuilles;
59
cependant on ne doit pas donner des pots trop grands relativement aux
plantes. Malgré les meilleurs soins, pourtant, la plante ne pourra jamais
êlre considérée comme plante d’ornement, n’ayant rien qui la distingue.
Ce n’est pas moins une plante très remarquable par son histoire, et c’est
bien à cela qu’elle doit d’être et de rester sans doute toujours recher-
chée dans toutes les collections qui ne sont pas seulement le résultat
d’une mode inconstante et passagère, mais plutôt d’une passion réelle
pour les plantes en général. — Multiplication par boutures.
H. W.
— 206080 ———
EXPOSITION DE BOUQUETS, ORNEMENTS DE FLEURS DE SALON,
ET D’OIGNONS A FLEURS, TENUE A LA HAYE DU
9au 11 MARS 1858.
N'ayant été informé ni du projet ni de la date de l’exposition de bou-
quets, etc., tenue l’année dernière par la Société d'agriculture Hollan-
daise, seclion de La Haye et environs, nous n’avons pas eu le plaisir de
la visiter. Ayant pris par hasard connaissance, dans les derniers jours,
qu'on allait en faire une nouvelle celle année, nous nous sommes em-
pressé de nous rendre à La Haye, en partie séduit par la curiosité de
savoir comment une exposilion pourrait réussir dans une saison encore
si rude, en partie dans le but de faire part autant que possible à nos
lecteurs qui n’auraient pas eu l’occasion de la visiter, des impressions
qui nous y allendaient.
Sans avoir vu l’exposition de l’année dernière, il nous est bien agré-
able de partager la conviction que celle-ci y a encore élé supérieure
quant au nombre et à la beauté des produits.
C'était, à notre avis, une idée heureuse de l’administration de cette
société, dont les occupations si utiles sont au dessus de nos éloges,
que d’ailirer de cette manière l’allention du public sur un arti-
cle de luxe qui est, principalement dans celte saison, pour la plupart
des horticulteurs une affaire assez importante; une exposition de cette
nature ne peut être pour eux qu’un puissant encouragement à n’épar-
gner aucune peine pour suivre d’un pas égal les variations que le goût
60
introduit chaque année chez les pays voisins. Certes, les bouquets ne
peuvent pas plus que toutes ces charmantes fantaisies que l’esprit in-
dustrieux des hommes invente pour lagrément de la vie, échapper à
l'influence de la mode: heureusement l’inconstance, en fait d’horticul-
ture, est un gage de progrès.
Les bouquets, avec leurs formes diverses, selon le but auquel ils sont
destinés, peuvent donc bien réellement être observés maintenant comme
une branche d’industie sur laquelle se porte aussi de plus en plus lat-
tention dans notre pays; et l’on applaudira comme nous aux efforts de
la Société qui encourage si bien l’art en cette direction toute particu-
lière, que nos horticulteurs, rivalisant de gout et d’activité, ont envoyé
à l'exposition des collections nombreuses qui ont surpassé toute attente
a l’époque même où l’on pouvait le moins y compter.
En fait de goût, nos horticulteurs ont en outre donné la preuve, en cette
exposilion, qu’ils comprennent la signification du mot bon goût; et si,
en visitant d’autres exposilions, on ne peut pas toujours supprimer un
doute quant à l'originalité, le cas ici était prévu par Particle 11 du
Programme qui disait: »des bouquets éfrangers, c’est-à-dire qu’on pour-
rait évidemment reconnaitre comme ayant été composés hors des Pays-
Bas, seront bien exposés, mais ils ne pourront pas entrer en concours.”?
Quoique nous ne pensions pas que la réponse püt être désagréable
pour notre esprit de nationalité, nous n’aurons pas la témérité de soulever
la question de savoir si lou peut rencontrer en d’autres expositions des
bouquets qui lemportent sur lout ce que nous avons vu à La Haye;
nous nous demanderons seulement si les bouquets qui se composent ici,
peuvent satisfaire aux exigences du temps et si l’on peut y reconnaitre
l'avancement de lhorticulture; et, tout en soumellant notre opinion au
goût de juges plus compétents, nous ne saurions hésiter à donner à
notre question la réponse la plus favorable.
Nous aurions bien désiré rédiger des notes complètes sur lout ce qui
attirait notre attention. Dans ce but, nous nous trouvions déjà à la salle
dès l'heure de l’ouverture; mais à peine avions-nous superficiellement
observé le tout, que la salle se remplit de visiteurs distingués. Bientôt
après la foule s’ouvrait devant Sa Majesté LA REINE, LA REINE-MÈRE, L.L.
ALTESSES ROYALES LES PRINCESSES FRÉDERIC ET MARIE, LES DUCS BERNARD €l
cusTAVE, et la DUGHESSE ANNA DE SAXE WEIMAR, accompagnés d’un grand
nombre de personnages éminents. On comprend que par la distance à la-
quelle le respect nous tenait de chaque objet, il ne nous ait guère été
possible d'observer tant de produits dans toutes leurs particularités.
Les bouquets exposés par MM. zazme, srarge el B0ER de La Haye et
61
KRELAGE ET rics de Harlem, atliraient tour à tour l'attention de tous les
visiteurs, et les bouquets, guirlandes, etc., exposés par M. 3. Doyen près
de Wassenaar, et composés d’immortelles cultivées dans ce pays, n'étaient
pas moins admirés à bien juste Litre. On devait s'arrêter également de-
vant les magnifiques collections de Jacinthes à fleurs simples et doubles,
exposées par M. x. poozman mooy de Harlem et devant une collection de
tulipes simples, précoces, de M. rosenkranTz ET rirs aussi de Harlem. Ces
collections se mariaient parfaitement avec tout ce qui se trouvait à lex-
posilion. Ajoutons que l’arôme des jacinthes et des fleurs d’oranger qui
s’échappait de quelques bouquets de M. zazwe, répandait dans la salle
un délicieux parfum.
Bien que nous n’ayons pu considérer les bouquets en détail, il ne
nous a point échappé que le choix des fleurs en était exquis.
Quiconque, après avoir lutté contre les coups de vent et la neige,
entrait dans la salle, agréablement chauffée, où se trouvaient rangés
avec une élégante symétrie un si grand nombre de bouquets de tout vo-
lume, de corbeilles à fleurs, etc. était saisi de la plus douce impression.
Ce parfum des Jacinthes saturé des odeurs de tant d’autres fleurs vous
pénélrait les sens dès l’entrée dans la salle. A laspect de ces fleurs
éclalantes, à une époque encore si rigoureuse, il s’élevait de toutes
parts un hymne de grâce en l’honneur de la Flore Néerlandaise que
l'art est parvenu à faire apparaitre sitôt dans sa riante et fraiche pa-
rure de printemps.
Cette justice rendue aux efforts de nos horticulteurs, disons le résultat
du concours, proclamé par le jury le 9 mars.
Pour les bouquets de formes différentes, corbeilles et guirlandes à
fleurs, etc. les premiers prix ont élé remportés par M.M. w. 4. ZALME,
W. STARKE, D. BOER, L. L. VAN MEERBEKE de La Haye et M. 3. poyen de
Wassenaar; les seconds prix par M.M. w. STARKE, D. BOER, W. A. ZALME,
6. ©. BÔTTGER, de La Haye, M. €. n. KReLAGE ET FILS de Harlem et M.
3. DOYEN de Wassenaar; les troisièmes priæ par M. M. D. BOER, W. 4. ZAL-
ME, W. STARKE, A. VAN T HOF, DE GROOT, W. J. H. NIEUWENHUIZEN de La
Haye.
Pour les Jacinthes à fleurs simples et doubles les premiers el seconds
priæ ont été remportés par M. #. poLMAN Moov de Harlem et les troi-
sièmes prix par M. c. zaxpvzier de Sassenheim.
Pour les tulipes simples, précoces, le premier prix a élé décerné à
MM. 5. RosexkranTz ET rizs de Harlem et le deuxième prix à M. c. zAND-
vLIET de Sassenheim.
D 0 de 2 ——
SUR L'EMPLOI DU SPHAGNUM POUR BOUTURES.
Personne ne contestera que le premier désir que l’on forme lorsqu'on
fait des boutures, c’est qu'elles prennent au plus tôt, principalement
quand il est question de la multiplication de plantes nouvelles. Que de
genres, pourtant, exigent plusieurs mois, même dans la chaude saison,
avant que les boulures s’enracinent, quel que soit le terreau, et n°y a-t-il
pas encore des genres qui résistent opiniâtrément à celte opération? — Déjà
depuis quelques années on a pratiqué ici un autre moyen pour forcer ces
dernières à l’obéissance. En recourant à celte méthode on épargne beau-
coup de temps dans la multiplication d’un grand nombre de plantes
dont le bois, même le plus jeune, est très dur. A cet effet, nous nous
servons du Sphagnum au lieu de lerreau ou de sable blanc, el nous ne
connaissons presque pas d'exemple que les boutures ne s’y enracinent
point.
Entre les villes de Leide et d'Amsterdam se trouve le village Leymui-
den, situé près du canal qui coule le long des vastes champs où le lac
de Harlem roulait, il n’y a encore que peu d’années, ses ondes rongeà-
tres. Près de ce village on trouve des étendues où l’on ne voil que quel-
ques broussailles, ci el là dispersées sur un tapis vert. Vous y allez avec
une petite nacelle; mais prenez garde en y mellant pied à terre: le sol
est ici des plus trompeurs, et si vous ne connaissez pas bien la localité,
vous vous serez bientôt trempé d’une manière assez désagréable.
C’est que le sol ne se compose ici que de quelques espèces de mous-
ses, où domine le Sphagnum aculifolium euru., Pogonatum juniperinum
strictum Br. et scuL. et Aulacomnium palustre »R. el senc; on comprend
que cela ne constitue guère qu’un fond spongieux , fort profond. Il s’y voit,
aussi dispersés, quelques arbrisseaux. La première précaution à pren-
dre pour aborder, c’est de ne pas rester sur la même place, car on s’y
affaisse aussitôt de plus en plus avec la mousse, et l’eau vous couvre
à l'instant les pieds. Plusieurs plantes qui se plaisent en un sol tour-
beux el marécageux y végélent en plus ou moins d’abondance. Ainsi
l'Empetrum nigrum recouvre des distances élendues; les tiges grèles de
Vaccinium oxycoccus montrent partout leurs fleurs délicates; Loute la
plaine est pour ainsi dire parsemée de la jolie Drosera rolundifolia; puis
65
on rencontre les Vaccinium Vitis Idaea, Viola palustris, Tormentilla erec-
la, etc.
Cette couche de mousse avec les restes des plantes qui y sont englou-
tis est d’une telle épaisseur, qu'après avoir bêché à la profondeur de
plus d’un mètre nous n’avons trouvé que toujours les mêmes restes de
musci trempé, et en peu de minutes le trou que nous avions pratiqué
s’élait rempli d’eau.
Ceci peut donner au lecteur une idée de la végétation des cryploga-
mes que nous allons recommander pour milieu de culture.
Des espèces qu’on trouve ici celle qui est la plus propre pour atlein-
dre le but en question, c’est le Sphagnum aculifolium. Les deux autres
espèces dont nous venons de parler sont très raides au toucher; la pre-
mière est, au contraire, très douce; et c’est aussi celle espèce que nous
recommandons pour la culture des Orchidées. Pour l’employer comme
milieu destiné à établir des boutures, il faut bien avoir soin de ne pas
se servir de la couche supérieure ou vivace, mais de celle qu’on tire de
plus bas; puis, on la fait bien dessécher; après cela on la frotte entre
les mains jusqu’à ce qu’une grande partie tombe réduile en poussière. Cela
fait, on ramasse celle poussière, qu’il faut bien humecter avant de
s’en servir.
On peut aussi employer la mousse sans la dessécher, et à l’état de
cohérence. Ceci cependant a un grand inconvénient. Les boulures ne
s’y enracineront pas moins vite, il est vrai, mais il y aura difficulté
de débrouiller les racines de la mousse, attendu que les premières sont
toujours beaucoup plus tendres et plus fragiles dans ce milieu, et cas-
sent à la moindre courbure: la main la plus prudente peut alors casser
loules les racines avant même qu’on s’en aperçoive. On comprend quel
avantage il y à à frolter la mousse après lavoir desséchée. Nul danger
alors de perdre les racines tendres; en retournant le pôt, la mousse,
réduite à l’etat de terreau ordinaire, se divise facilement, et laisse libre
la bouture avec ses jeunes racines.
On y plante les boutures à une profondeur en proportion de leur
grandeur, de 1 à 2 pouces; et, après avoir bien humecté on les couvre
d’une cloche, et on les place, surtout quand la saison n’est pas encore
très chaude, dans une couche chaude; la mousse reste alors constammont
humide et n’a que rarement besoin d’être humeclée. Par cette méthode
il n’y a presque point d’espèces qui ne puissent réussir.
Les Arlocarpées, les Dillencacées les Araliacées à bois dur, plusieurs
Sapolées, et Pandanées, les espèces du genre Fagraea, s’enracinent indu-
bitablement plus vite l’une que l’autre, mais souvent une espèce qui a
64
ordinairement besoin de deux mois pour enraciner, prend ainsi en trois
semaines.
Pour la culture des plantes qui ont le bois très mou, cette méthode
n’est cependant pas à recommander, attendu qu'elles courraient trop ris-
que de pourrir en cet état continuel d'humidité. Du reste, ce n’est pas
non plus pour ces dernières qu’on a besoin d’avoir recours à une
méthode spéciale, la multiplication se pouvant faire naturellement
assez vile.
Nous sommes loin de nous attribuer lhonneur d’avoir le premier
pratiqué celle méthode. C’est à notre habile prédécesseur feu M. scauur-
MANS STEKHOVEN, qui a, déjà en1847, communiqué aux horticulteurs le résultat
de ses expériences dans le Maandschrift voor Tuinbouw vol. IL p. 3., que
l’horticulture doit les avantages importants de cette méthode ingénieuse;
et si nous avons repris ce sujet, c’est que ce moyen ne nous parait
pas être généralement connu; du moins est-il que nous l'avons vu rare-
ment meltre en pralique.
Pour marcotter, le sphagnum est aussi fort à recommander, sous ce
rapport surlout qu'il ne se dessèche pas facilement. Nous en obtenons
les meilleurs résultats.
H. W.
ÿ CHELIDONIUM JAPONICUM vus.
Cette plante, qui est cullivée dans l'Etablissement de plantes du Japon
de M. von siesozp et Comp. à Leide, est de floraison printanière, à fleurs
grandes et jaunes; c’est une plante qui n’atleint pas une hauteur considé-
rable, mais elle mérite bien une place parmi les plantes d'ornement de
pleine terre, distinction à laquelle ne la recommandent pas moins ses belles
fleurs jaune-d’or que sa ruslicilé. — Dans l'extrait du catalogue raisonné
du dit Etablissement, publié récemment, cetle plante encore peu répan-
due est offerte au prix médiocre de 2 à 4 francs.
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AMYGDALUS PERSICA L. Vu: JAPONICA STELLATA.
AMYGDALUS PERSICA x. var. STELLATA.
Fam. Nat. AMYGDALEAE.
erymor : PÉCHER A FLEURS EN FORME D'ÉTOILE.
L’Etablissement de M.M. von stesozo er c,.. à Leide, auquel l’horticul-
Lure doit lintroduction en Europe de tant de belles plantes du Japon,
possédait au mois d’avril de celte année un Amygdalus qui demandait
à juste titre l’altenlion des visiteurs.
La planche ci-jointe donnera au lecteur une idée de la plante qui
nous occupe, laquelle ne sera sans doute pas autre chose qu’une variété
de l’Amygdalus Persica. Pour n'être point doubles, ni même semi-dou-
bles, comme les fleurs des plantes qui ont fait (out récemment leur en-
trée dans le monde horticole sous les noms de A. Persica cammelliae-
flora et flore albo-pleno, celles de l’Amygdalus Persica dont il s’agit,
n'en sont pas moins curieuses par leur élégance comme pour la singu-
lière diversité des aspects sous lesquels elles se présentent.
Nous le répélons, la variété que nous proposons sous le nom de
A. Persica slellata, n’a que les fleurs tout à fait simples; cependant, les
pétales larges du pêcher commun, au nombre de cinq, comme type,
paraissent pour ainsi dire s’êlre divisées, ici, chacune en trois pélales
très étroites. Au lieu de cinq, on en rencontre, dans le même verticille,
quinze, quelquefois par exeplion quatorze, loul à fait libres, et les laci-
niures du calice, au lieu de s’être triplées, se sont redoublées; on en
voil constamment dix.
Celle variété, directement introduite du Japon dans cet Etablissemeut
de réputation européenne, ne s’y trouve encore qu'en deux exemplaires.
Comme ces plantes sont assez fortes, il est probable qu’elles ne tarde-
ront pas à être multipliées, maintenant qu’on a pu juger de la richesse
des fleurs qui, après avoir apparu blanches, passent bientôt, sous l’in-
fluence de la lumière solaire, du blanc au rose el du rose au carmin:
ces lrois couleurs bien distinctes sur la même plante produisent un effet
merveilleux.
Culture — Comme les fleurs de celte variété sont extrêmement déli-
cales et que la plus légère gelée peut leur être fort nuisible, on aura
soin, au printemps, de les couvrir la nuil; exposition au sud. — Multi-
plicalion facile par greffe, etc, comme le pêcher commun.
66
XII, EXPOSITION DE PLANTES DE LA SOCIÉTÉ D’AGRICULTURE
HOLLANDAISE A AMSTERDAM, DU 26 AU 50 MARS 1858.
Il y a à peine quelques jours que l'hiver est sorti de notre climat , et
les rayons du soleil printanier viennent à peine de chasser la neige de
nos champs, que déjà plusieurs fleurs sont appelées à s'ouvrir. L’Eran-
this, les Crocus, le Galanthus, la Scilla, sensibles au premier sourire du
printemps, ouvrent leurs corolles, comme pour inviter l’homme à se ré-
jouir; et dans sa sympathie pour tout ce qui vit, l’homme s’empresse
de célébrer la fête de la nature: en ouvrant ses expositions de plantes, il
jouit d’avance des charmes de Pété.
Certes, ce sont les exposilions tenues au printemps qui ont le plus
d’attrait: premièrement l’homme, s’éveillant pour ainsi dire alors du
sommeil d'hiver, se trouve plus qu’en élé le coeur plein de sérénité, et
c'est aussi au printemps que les plantes de serres étalent pour une
grande partie toute leur beauté, témoin l'exposition d'Amsterdam.
Tous ceux qui l'ont visilée, ont applaudi à la magnifique collection
d’Azalea indica, exposée par M. 4. À. BERLAERTS VAN BLOKLAND d'Utrecht, et
couronnée du premier prix. Ceux de nos lecteurs qui n’ont pas eu
l'avantage de les admirer, peuvent s’en former une idée en se repré-
sentant une collection de vingt variétés offrant les plus belles plantes,
presque toutes d’une force considérable, et formant, chacune isolée, un
volumineux bouquet de fleurs. Cette collection, qui n’est qu’une partie
de la collection entière de ces plantes dudil amateur, présente une
masse de fleurs de couleurs variées si agréables à l'oeil, qu’on a peine à
passer outre. Sa collection de 20 Rhododendron arboreum, couronnée
aussi du 1” prix, contient également beaucoup de belles plantes, cou-
vertes de fleurs et d’une variélé non moins attrayante. Ces deux collec-
tions comptent, certes, parmi les premières qui ont fait la beauté de
l'exposition. Ajoutons que les trois espèces d’Acacia de cet amateur, qui
ont remporté encore la palme, ont élè remarquées pour leur belle cul-
ture et l’abondance des fleurs, dont la couleur jaune contraste agréable-
ment avec les couleurs rouge et blanc de la plupart des autres plantes.
La collection de 20 Camélias en fleur, de M. c. ecym, horticulteur
à Utrecht, laquelle a remporté le premier prix, se distingue par la gran-
deur des plantes, qui, pour la plupart, sont couvertes de fleurs en py-
ramides bien serrées, et témoignent d’une culture soignée. Le même
horticulleur a exposé une collection de vingt plantes en fleur, qui a de
67
même remporté le premier prix. Toutes ces plantes sont d’une bonne
culture et se distinguent par leur grandeur et une riche floraison.
Nous citerons, comme nous paraissant mériter une mention particulière,
une Jiosma capilata, plante d’une ampleur extraordinaire et couverte
de fleurs; les Conoclinium janthinum, Eriostemon linifolium et myoporoides,
trois espèces d’Acacia aussi remarquables pour leur dimension que pour leur
floraison ; une Brachysema acuminata, plante cullivée avec goût, une Aech-
mea dishichantha, etc. Deux collections d’Azalea indica du même horticul-
teur, auxquelles ont été adjugés un 2*et un 5° prix, et une collection de 20
Rhododendron arboreum , ayant remporté le 2° prix, quoique les plantes soient
moins grandes que celles de la collection dont nous venons de parler, mé-
ritent bien d’être remarquées pour leur belle culture et la variété des cou-
leurs. Outre plusieurs autres produits de cet horticulteur zélé, qui de-
vraient être mentionnés si notre cadre nous en laissait la latitude,
nous citerons, comme plantes nouvelles, une Aralia leplophylla, très
jolie plante d'ornement, et une autre plante, d'introduction récente , de la
famille des Urticées, la Laportea crenulata wep. C’est une plante d’un port
magnifique et dont les feuilles atteignent une longueur de 0,60 à 0,70
et une largeur de 0,20 à 0,25 mêtre. Quand la plante est en pleine
végélalion les feuilles sont couvertes de pelites vessies, qui contiennent
sans doute la matière brülante dont on ne tarde pas à éprouver, pour
peu qu’on touche trop rudement la feuille, les effets assez désagréables.
Il n’est pas douteux que cette belle plante ne soit bientôt répandue. Elle
réclame la serre chaude, où elle développe le mieux ses feuilles énormes dans
un lieu chaud, humide et bien ombragé, le moindre rayon de soleil lais-
sant une lache de brülure sur la feuille. En hiver, elle demande moins
d'humidité et plus de lumière, mais loujours une serre bien chauffée.
La collection de 20 plantes en fleur exposée par MM. n. VAN LUNTE-
REN ET Fils, horliculleurs à Utrecht, et couronnée du 2 prix, nous pré-
sente aussi plusieurs plantes remarquables pour la culture ou les fleurs.
Citons en premier lieu une belle plante de l'Zmmalophyllum miniatum
(Clivia) en fleur, puis des Eriostemon buæifolium, Diosma capilata, Banksia
Cunninghamü, Pullenaea subumbellata, Boronia polygalaefolia, etc. qui
témoignent aussi d’une bonne cullure; et n’oublions pas une très jolie
plante de Tremandra verticillata, de culture gracieuse et en pleine fleur.
Deux collections de fougères exposées par M. 5. À. wizzivKk wzx. d’Am-
sterdam, el couronnées du 1” et du 2° prix , attiraient attention de chaque
visileur par l’élégance de leur port et la gaieté de leur verdure. C’est
avec un zèle infaligable que cet amateur s'applique à la culture de
ces plantes; il en possède maintenant une collection bien remarquable, non
68
seulement par ses espèces et leur nombre, mais bien plus encore par
leur développement vigoureux. En admirant, parmi les plantes qui for-
maient les deux collections exposées, l’Acroslichum inaequale, les Angiop-
teris pruinosa et les À. spec. les Cibolium glaucescens , et Schiedei, Chnoophora
elegans, Gymnogramme tarlarea, Hemitelia integrifolia, Hypolepis Dicliso-
nioides , Oleandra nodosa et hirtella, ete., on n’a encore qu’une faible idée de
la collection même, qui compte plusieurs espèces rares de superbes individus.
Le même amateur, qui possède une collection d’Orchidées non moins
belle, en avait exposé dix espèces, qui ont remporté le 2° prix. Nous y
avons rencontré, entr’autres plantes bien distinguées, un Uropedium Lin-
denii à quatre fleurs. Cette plante atlirait l'attention de tout le monde
par les longues queues qui terminent les pétales et qui donnent à la fleur
un aspect bien rare. M. wiczin avait aussi exposé une plante de la belle
Pogonia discolor dont nous avons parlé dans la 1° livraison de celle
année de notre Journal (p. 6.) Il est donc inutile d’y revenir. La feuille,
qui n’avail pas encore atleint toute sa grandeur, faisait cependant com-
prendre sa beauté; aussi le jury a-t-il destiné un prix à cette charmante
Orchidée. Nous rencontrons encore du même amateur trois espèces
d’Anaectochilus, qui, par leur fraicheur et l'ampleur des feuilles, méritent
ici, à juste litre, une mention honorable.
Une troisième collection de vingt plantes en fleur, qui a remporté le
3° prix, élait exposée par M. 3. meuLman d'Amsterdam. Cette collection,
qui élait en partie dispersée dans les salles pour aider à la décoration,
demandait toute notre attention, et, entre autres plantes, surtout les Chamae-
dorea elongata et Martiana, Wallichia caryotoides Musa coccinea, en fleur;
puis une plante de grandeur extraordinaire de Maranta (Phrynium) san-
guinea. — Nous avons encore rencontré de cet amateur, outre plusieurs
autres plantes, une collection de plantes d’ornement ayant remporté le
Ler prix, parmi lesquelles un Agave hystriæ, stricta et filifera, un Yucca qua-
dricolor et un Dasylirium junceum, qui commandaient l'attention par leur belle
forme, à présent surtout que l'intérêt des amateurs se porte spécialement sur
ces plantes, d’autant plus que plusieurs d’entr’elles sont relativement rares.
La collection d’Orchidées du même amateur, couronnée du premier prix
pour ce genre, se distingue en premier lieu par une plante assez forte de
Phalaenopsis amabilis, présentant deux scapes à fleurs; il s’y trouvait aussi
un beau pied de Coelia Baueriana, plante chez laquelle la multitude
supplée à la beauté des fleurs. Les Cymbidium aloëfolium, Oncidium spha-
celalum étaient représentés par des plantes assez fortes; on remarquait
aussi un Cypripedium villosum ; malheureusement, la fleur en était flétric.
Trois espèces d’Anaeclochilus et une collection d’Araliacées, exposées
69
par nous-même, remporlaient, les premiers le prix promis, la deuxième
un prix disponible. En Araliacées, nous avions envoyé la Fatsia japonica
Dene et Planch., la véritable Aralia japonica de Thunberg, espèce essen-
tiellement différente, à plusieurs égards, de la plante qui s’est répandue
depuis deux années sous ce nom dans le commerce. C’est une plante
d’un port superbe, qui a fleuri l'hiver passé et sera prochainement
figurée dans ce journal. Puis, il se trouvait une Paratropia tomentosa Miq.
(Sciadophyllum farinosum BI.); une Araliacée de premier rang, de serre
chaude, plante qui a été introduite, il y a trois ans , dans le Jardin de Leide,
et qui se rencontre dans quelques jardins de l’étranger sous le synonyme de
Sciadophyllum farinosum; ensuite une Paratropia parasitica, Hort. Lugd. Bat.
(non Miq.) plante d’un feuillage très vigoureux, dont cependant la tige ne
croit que très lentement. C’est une espèce différente de toutes les
autres et qui mérile bien son nom de plante d’ornement. Originaire de
Java, elle ne se trouve encore que dans peu de Jardins européens. Ce
n’est qu’au hasard que le Jardin de Leide en doit l'introduction. Un petit
morceau de racine se trouvait sur un morceau de bois entre celles d’un
Lycopodium Phlegmaria, ce qui bientôt donnait naissance à une jeune
plante, qui, après avoir été placée dans un pot, développait déjà la première
année des feuilles qui nous donnaient une idée de sa beauté. Il y avait
aussi une Aralia (Fatsia?) mitsde steg., espèce japonaise qui n’est pas
encore répandue, et jusqu'ici non plus reproduile par la multiplication.
Les collections autour desquelles se portait continuellement le plus
de monde, c’étaient les Jacinthes, les Tulipes et les Amarylhs, el ce
sont toujours les horticulteurs d’Harlem ou de ses environs qui vien-
nent embellir les expositions de ces superbes fleurs, auxquelles elles
doivent souvent une bien grande part de leur réputation. Et si Har-
lem possède, pour la culture de ces bulbes, une renommée incontestable
non seulement en. Europe, mais dans tout le monde civilisé, grâce aux
horticulteurs qui se vouent à leur culture avec un zèle infatigable,
rivalisant loujours d'efforts pour conserver le lustre que celte ville a
acquis, déjà depuis des centaines d’années, leur gloire en celte partie ne
paraît pas devoir jamais leur être disputée.
S'il en fallait encore une preuve, l’exposilion d'Amsterdam la don-
nerait, et des plus complètes. Les parfums que répandaient les Jacinthes,
annonçaient au visileur, dès l’entrée en l’une des salles, la présence de
ces jolies fleurs.
Nous ne nous aventurerons pas à entrer en des détails superflus sur
les collections exposées, ni à préférer telle ou telle collection à telle ou
telle autre. Qu'il nous suffise de dire que pour les Jacinthes à fleurs
70
simples le 1% prix a élé remporté par M.M. 3. ROSENKRANTZ ET FILS,
le 2 prix par MM. 4. c. van &epeN er c®; pour les Jacinthes à fleurs
doubles, le 1% prix par M.M. 4. c. van eepen ET c', le 2° prix par MM.
A. SCHERTZER ET Fils; pour les Tulipes hâlives à fleurs simples et à fleurs
doubles, le prix a été accordé à la collection de M.M. 7. ROSENKRANTZ
er FILS, tous horticulteurs d’Harlem. M.M. N. SCHERTZER ET FILS, qui ont
une réputation bien mérilée pour la culture des Amaryllis, et qui pos-
sèdent de ces bulbes une collection d'élite, ont remporté pour ces plantes
leMe#prix:
Une collection de vingt plantes en fleur de M. 5. c. Krook, horticul-
teur à Amsterdam, auquel a élé accordé le 4° prix, el une collection de
Camélias de M. p. . van Gecner de Wormerveer, qui a remporté le
5e prix, contiennent de bonnes plantes: la dernière offrait des individus
d’une force considérable: il était fâcheux que la floraison en füt en partie
passée. Un pied de Musa Cavendishii, de M. Fr. VAN OUDERMEULEN d’Am-
sterdam, montrait un fort racème de fruits. M. w. 8exners d’Oost-Ka-
pelle avait envoyé une jolie plante en fleur de Telopea speciosissima ;
vu la rareté relative des bonnes plantes de cette espèce, celle-ci alli-
rait non seulement l'attention des amateurs des Protéacées, mais aussi
celle des amateurs de fleurs en général.
Pour ne pas donner une trop grande étendue à cet article, nous pas-
sons sous silence les corbeilles, les ornements de jardin, ete. elc., pro-
duits curieux qui ont valu à plusieurs exposants des prix bien mérités.
Arrêlons-nous encore un moment à une collection de Cactées exposée par
M. DE JONGE van ELLEMEET d'Oost-Kapelle en Zélande. Cette collection,
à laquelle a été accordé un prix extraordinaire comme collection scienti-
fique, nous a paru digne à double titre de cette distinction. C’est bien en
effet la première collection de cette nature que nous ayons vue non seu-
lement si complète, mais en exemplaires d’une force si extraordinaire.
Aujourd'hui que l'intérêt qui s’attache aux Cactées, relevé naguère avec
tant d’ardeur, paraît s’affaiblir dans notre pays, c’est un bonheur pour
les hommes de la science de voir qu’il se rencontre un amateur animé du
désir de les recueillir; et comme le zèle ici n’émane pas du goût d’un
jour, mais de la noble passion pour ces plantes inspirée par lamour de
la science elle-même, on peut se féliciter d'avance de voir encore s’en-
richir celle précieuse collection.
Un coup d’oeil dans les quatre premières pages du catalogue donne
la preuve d’une classification réellement scientifique, et pour donner une
idée des plantes exposées, qui, au nombre de 203 espèces déterminées
et 2 indéterminées, ne sont encore qu’une partie de la collection, nous
71
donnons, d’après ce catalogue, les dimensions de quelques espèces. Ainsi,
il se trouvait à l’exposition une Mamillaria bicolor enistata S. D. (M. daedalea
Hort) d’une circonférence de 67 centimètres; une Mam. nivea var. Wendl.,
d’une circonférence de 129 cent. et d’une hauteur de 19 cent.; une Mam.
polythele Mart. var. quadrispina, d’une circonf. de 44 cent., hauteur 60
cent.; un ÆZchinocactus electracanthus Lem. d’une circonf. de 86 cent. et
d’une hauteur de 21 cent.; un Echinoc. ornatus DC. (E. holopterus miQ.), espèce
superbe, d’une hauteur de 9 centim; un Æchinoc. cornigerus var. circonf. 71
cent. hauteur 11 cent.; un Æchin. myriostigma S.D. (Astrophylum Lem.) d’une
circonfér. de 46 et d’une hauteur de 30 centim.! un ÆEchin. scopa candida
d’une hauteur de 19 cent: un Æchinoc. ceratistes de 68 cent. de circonf.
el d’une hauteur de 23 cent.: un Æ£ch. Monvilli de 63 cent; de circonf.
un Ech. hybogonus S.D. de 61 cent. de circonf. et de 17 cent. de hauteur;
un Æchinopsis Eyriesi Zuce. d’une circonf. de 60 et d’une hauteur de 44
cent.; un Pilocereus senilis de 71 cent. de hauteur. — Toutes les autres
plantes étaient relativement aussi amples: quoique la collection exposée
se composât d’une grande partie d'espèces extrêmement rares, on n’y
voyait qu'un très petit nombre de petites plantes.
La tribu des meLocacreag élait représentée par 4 genres, en 57 es-
pèces, dans l’ordre suivant;
EL ANHALONIUM esp. 1. — IT. PececypnorA esp. {. — HT. MAMILLARIA,
représentée en 11 divisions: longimammae, esp. 1, crinilae, esp. 4; poly-
acanthae, esp. 4; selosae (A. leucacanthae, esp. 5; B. heterochlorae, esp. 6;
C. chrysacanthae, esp. 7); stelligerae, esp. 4; centrispinae , esp. 3; conothe-
lae, esp. 3; angulosae (A. letragonae, esp. 5; B. polyedrae, esp. 4; C. macrothe-
lae, esp. 2) ; phymolothelae, esp. 2: glanduliferae, esp. 2; aulacothelae, esp. 4;
ensemble 54 espèces. — mezocacrus, esp. 1. — La tribu des EGHINOGAGTEAE
était représentée par HI genres en 47 espèces dans l’ordre suivant:
V. miscocacrus, esp. 1. VI. mazacocarpus, esp. 4. VII. EcHINOCACTUS par-
tagé en 8 divisions: Cephaloidei, esp. 4; macrogoni, esp. 4; uncinali (A. cor-
nigeri, esp. 5; B. hamati, esp. 1); asteroidei, esp. 1 ; slenogoni, esp. 8 ; mi-
crogoni, esp. 5; hybogoni, esp. 15; theloidei, esp. 2; ensemble 41 espèces.
La tribu des cEREASTREAE était représentée par VI genres en 37 espèces.
VIIL. LEUCHTENBERGIA, esp. Î. EcuINorsis, divisions: tuberculatae, esp. 3,
costalae, esp. 6; reclis, esp. 3; X. rinocereus, esp. 6. XI. CEREUS , divisions:
Echinocereus, esp. 7; sulcali, esp. 2; angulali, esp. 5; arliculali, esp. 2;
radicantes, esp. 2. — La tribu des puyziocacTeaE était représentée par
III genres en 14 espèces: XIL. payzuocacrus, divisions: {ub. breui esp. 1;
tub. elongalo rell., esp. 1; tub. praelongo, esp. 4; ensemble 6 espèces.
XIII. epirayzuum esp. 7. pisisocacrus /3 nisocacrus esp. 1. La tribu des
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RHIPSALIDEAE était représentée par IT genres en 14 espèces. XV. ruiPsais,
divisions: alalae, esp. 4; anqulosae, esp. 1, tereles, esp. 2; arliculifera ,
esp. 5; ensemble 10 espèces. XVL. Prerrrer4, esp. 1. XVIL LEPISMIUM, esp. 3.
La tribu des opunTIeaE élail représentée par II genres en 23 espèces.
XVII. nopazea, esp. 2. XIX. opunria, divisions: crucialae, esp. 1; ellip-
ticae, esp. 8; divaricalae, esp. 2; plalyacanthae, esp. 3; glomeralae, esp. 2;
cylindraceae, esp. 4; paradoæae, esp. 1; enfin la tribu des PEIRESCIEAE
était représentée par son espèce unique PEIRESCIA (PERESKIA PLUM.), di-
visée en fol. carnosis, esp. 2, fol. plano venosis, esp. 4.
D’après l'aperçu de cette collection el par la manière dont elle était ex-
posée, nos lecteurs peuvent se faire une idée de sa valeur pour lhorti-
culleur et tout amateur quelconque. On voit que c’était pour ainsi
dire un tableau animé de la division systémalique que l’illustre Prince
de saLm pycx a proposée en 1849 dans son ouvrage connu: Cactae in
Horto Dyckensi cullae, ete. I n’y manque aucun genre, et celte collec-
tion fournit le moyen d’observer, par ses propres yeux, les formes di-
verses de chacun d’eux. On peut ainsi considérer, réunies en un seul
point, bien des divisions et subdivisions de celte famille caractérisée
du règne végétal.
Ajoutons que nous trouvions encore ici 5 nouvelles espèces; un £chi-
nocactus, un Melocactus et trois Opuntiae, décriles récemment par M. le
Professeur Fr. A. W. MIQUEL !), dont nous croyons devoir faire suivre ici
la diagnostique:
1. Melocactus Ellemeetii. Mio. Depresso-ovoideus 10- costatus laete
viridis, cephalio parvo depresso; costae sinubus latis diremtae, validae,
acie irregulariter crenalo-undatae, lateribus sulcato-plicatae; areolae sub-
densae (7 in quavis coslà) parvulae orbiculares, juniores albo-tomentosae
mox glabrescentes; spinae breviusculae subconformes compresso-teretes,
LA
radiantes 7—8 erecto-patentes, quarum 3 inferiores paullo longiores
(barum media 3 lin. longa), laterales horizontales, 3 raro 2 superiores
omnibus breviores, centralis lateralibus conformis paullo brevior erecta,
omnes rore delergibili cinereo-albidae apice nigrescenti-fuscae, cephalii
selae lacte purpureae, flores parvuli rosei. Ex aflinitate M. Miquellii, sed
slaturà minor, charactere distinctissimus. — Collectus fuit prope Bahiam
Brasiliae.
2. Echinocactus Ellemeetii. M0. Depresso-globosus, vertice conca-
viuseulo parce lanatus, costis 13 dextrorsum obliquis crassis sinu su-
1) Nederl. Kruidk. Archief tom. IV, p. 336.
ANTIARIS TOXICARIA Zexzer
75
perne aculo inferne applanato diremtis, lateribus sulcatis, acie supra
singulam areolam galeae ad inslar tumefaclis, infra areolam inter 2
spinas inferiores papillà sphaericà auclis, areolae subconfertae, juniores
griseo-lanalae mox glabrae, ovales sursum depresso-conlinuatae, spinae
5 dissimiles radiantes, centralis nulla, nascentes purpureae, dein cine-
rascentes sensim nigrescentes transverse slrialae, maxima leviter arcuata
pollice paulo longior, reliquae praesertim infimae fere duplo breviores. —
Inter Stenogonos pertinere videtur, e Mexico probabiliter reporlatus. —
Specimen suppelens tripollicare.
5. Opuntia Galeottii. DE SMETT Mss. Ramosa stricta; ramuli cylin-
drici laeves, vix tuberculis exarali; areolae densae pilis longis crispulis
hirtae, spinae tenuissimae plures albidae inaequales; folia diulius persis-
tenlia trigono-teretia acuta (sublus non sulcata) semipollicaria, pilorum
longitudine. — Cum seqq. e sectione cylindricarum, verisimiliter e Mexico
reporlala.
4. Opuntia Ellemeetiana. M0. Subarliculata; caulis cilindricus sub-
crislatus; areolae albo-pilosulae; spinulae 3 exiles (vix visibiles); folia pa-
tensissima laxa diu persistenlia succulenta pallide viridia semiteretia sub-
lus canaliculala, elongala, bipollicaria! — Chili.
5. Opuntia costigera. MIQ. Ramosa, ramis basi altenuatis, valide
crislalis, salurate viridibus; areolae ovales planae; spinae parvae tenues
1—5; folia diutius persistentia palentia subteretia acuta, 6 lin. louga. —
Op. ramuliferae titulo communicata, probabiliter e Mexico advecta.
DES ESPÈCES DU GENRE SELAGINELLA CULTIVÉES DANS
LES JARDINS.
Dans le No. 20 du Wochenschrift fur Gärlnere und Pflanzenkunde,
publié par M.M. xocu et rINTELMANN à Berlin, M. Laucne a donné une
revue des espèces du genre Selaginella qui se cultivent maintenant dans
les Jardins de l'Europe. Comme l’auteur ajoule à son travail des indi-
cations très claires sur les synonymes nombreux, auxquels on a si souvent
recours que les collections de ce genre en sont devenues un véritable chaos,
nous ne courrons plus le danger de nous y perdre complètement. Voici
la traduction de cet article avec ce que dit cet horticulteur distingué
au sujet de la culture de ce genre de plantes et de l’usage qu’on peut
74
faire des diverses espèces dans la recherche des effets. Nous recomman-
dons d’autant plus aux amateurs de suivre ses conseils, que nous avons
eu le plaisir d’en voir et d'en admirer les résullats, dans les vastes et
belles serres de M. aueusrin près de Potsdam, qui lui sont confiées.
» Quand il s’agit de la composition, soit dans les serres chaudes, soit
dans les serres froides, de beaux gazons, loujours verts, de la décora-
tion de rochers ou de bassins, certes ce sont les Selaginella qui jouent
le premièr rôle, par leur végétation prompte, leur multiplication rapide
et leur culture légère, qualités qui les feront toujours rester supérieures
à loute autre espèce quant à ce bul: on sait, en outre, que la planta-
tion peut en êlre praliquée en loule saison.
On choisit de petites branches de la longueur d’un doigt, peurvues de
racines; on les plante plus ou moins éloignées l’une de l’autre selon la
quantité qu'on en a à sa disposition; et, si l’on a soin de les arroser dou-
cement plusieurs fois par jour, elles reprennent en peu de temps. Elles
forment alors un très beau gazon d’un vert riant, auquel on peut don-
ner les tons les plus agréables par une combinaison quelconque d’espèces
différentes.
Les Selaginella ont besoin d’un terreau de bois très léger, mêlé de
décombres de bois, de tessons de pots et de morceaux de lourbe, avec
un bon drainage. Pour les surfaces de quelque étendue, j'ai enlevé quatre
pouces de terre de la surface du plan; puis j'ai fait un lit de tessons
et de pierres de 2 pouces de hauteur, que j'ai élendu d’une couche du
terreau dont je viens de parler.
Pour décorer des rochers dans les serres, de petites fentes suffiront
pour y placer les boutures. Afin de leur assurer, dès le commencement,
une humidité constante, on les mélange de sphagnum. En ce cas, les
boutures s’enracineront entre les pierres, qu’elles couvriront bientôt sans
se trouver en contact avec le moindre lerreau 1).
Pour les serres froides, et où l’on n’a que peu de surface à sa dispo-
silion pour les gazons, c’est la Selaginella hortensis Metr. qui est prin-
cipalement à recommander. Mais si la surface est plus grande, il vaut
mieux se servir de la Selaginella Martensii sprine. el ses variélés, parmi
lesquelles la Martensii compacta «ze. doit être employée de préférence, celte
variété réunissant et la beauté du ton et l'avantage d’une robuste végélation-
Dans les serres où l’on entretient une chaleur de 5—10° (40—50
Fahr.) ce sont les Selaginella Apus sprinc., el S. decomposita SpRiING.,
1) L'auteur invite les lecteurs curieux de se convaincre du fait, à venir visiter les serres
de la Wildparkstation près de Potsdam.
75
qui se recommandent pour les petits espaces, par leur humble crois-
sance, par l'épaisseur du gazon et la vivacité des nuances.
Dans les serres chaudes on oblient aussi un bon résultat de la belle
et gracieuse Sel. ciliata À. Br. et dela S. denticulata, si humble qu’elle soit ;
de la S. filicina, aussi belle que robuste; de la variable S. serpens SPRING.,
et de la S. veticulosa x, à la surface inférieure argentée.
Les espèces Breynii spRiNG., convolula sprixc., delicalissima À. BR. sont
trop sensibles pour s’en servir quant au but en question. Il vaut mieux
les conserver sous cloche dans de grands pots, peu profonds.
Pour les parties de rochers dans les serres chaudes qui sont bien
ombragées, on ne peut assez recommander la Selaginella uncinala spriNG.,
tant pour sa jolie couleur d’acier que pour sa croissance des plus rapi-
des 2). On peut en dire autant de la S. laevigala sprixc. Si celte espèce
se rétrécit plus ou moins en hiver, elle le regagne bien au printemps.
La S. increscentifolia ne se prêle pas à êlre repiquée, et doit être Lenue
sèche en hiver.
La S. pilifera 4. Br, belle espèce formant presque tige, prospère
surtout sous cloche; de même de la S. rigida norr.
La multiplication ne présente aucune difficulté. Pour les espèces à racines
aëriennes , on n’a qu’à en couper des bouts et les planter en un lieu chaud
et humide, où elles reprennent bientôt. Quand aux autres espèces, on en
coupe des sommets d’1 pouce, qu’on plante dans du sable blanc lavé et
qu’on place de même en lieu chaud et humide: peu de temps après elles
seront enracinées.
Je m'occupe depuis quatre ans à collectionner toutes les espèces qui
se trouvent dans les jardins; il s’en trouve maintenant dans les serres
de M. auGusTIN 33 espèces.
Plusieurs des espèces mentionnées dans les divers catalogues doivent
être réduites, comme synonymes. L'année passée, M. le Prof. AL. BRAUN
de Berlin s’est donné la peine d’observer et de déterminer toutes celles
qui se trouvent ici et dans d’autres jardins. C’est d’après les résultats
que ce savant en a publiés, il n’y a encore que peu de semaines, — travail
difficile, dont le monde botanique et horticole lui sera reconnaissant, —
que j’ai composé celte revue des synonymes des espèces de ce genre
cultivées dans les jardins. Nous renvoyons quiconque est curieux de renseig-
nements plus complets à ce traité, qu’on trouve dans lAppendix du ca-
talogue de graines du Jardin Botanique de Berlin de l'hiver passé.”
:) La serre aux Orchidées sous les soins de l’auteur, et une autre de M. 80rs1G, à Moa-
bit près de Berlin, prouvent combien cette espèce répond heureusement à cet effet,
76
SELAGINELLA srrinc.
1. africana (Hort.) Al. Braun. Vraisemblablement d’Afrique.
alata Hort. — S. Martensii Spring 3 flaccida Al. Braun.
altissima Klotsch. = $. laevigata Spring.
apoda Hort. (espèce plus grosse) = $S. Ludoviciana 4. Braun.
apoda Hort. (espèce plus petite) = $S. Apus Spring.
apotheca Hort. — S$. Ludoviciana À. Br. ou S. sarmentosa 41. Br.
2. apus Spring. Amérique.
apoda minor Hore.
densa Hort.
Lycopodium Apodum L.
» brasiliense Rddi.
arborea Hort. — S$. laevigata Spring.
asplenifolia Hort. = S. Martensii Spring. el var. compacta.
Avilae KI. et Karst. =S. cuspidata ZA. var. elongata. — Spring.
brasiliensis Hort. — $S. decomposita Spring.
3. Brepnii Spring. Guiana, Brésil, Chili.
Panamensis Hort. Roll.
Poeppigiana Hort. non Spring.
caesiae Hort. = uncinala Spring.
caesia arborea Hort. = S$S. laevigata Spring.
4. caulescens Spring. Ind. Orient.
pellata Presl.
Lycopodium caulescens Wall.
chinensis Hort. Lodd. — Vraisemblablement $S. uncinata Spring.
5. ciliata A!. Br. Colombie.
Novae Hollandiae Spring.
Warszewieziana Klotsch. (dans les Jardins de Berlin).
Lycopodium ciliatum Wild.
» Novae Hollandiae Swartz.
circinalis Hort. = S$S. cuspidata Lk.
compacla Hort. Roll. — $S. Martensii Spring.
6. convoluta Spring. Brésil, Guiana et Colombie. var. congesta.
paradoxa Hort.
Lycopodium convolutum Wa/k. Arn.
» hygrometricum Mart.
cordala Hort. = S$S. cuspidata Spring. var. elongata.
cordifolia Hort. — S. cuspidata Spring. var. elongala.
7. cuspidata Spring. Mexique et Colombie.
77
pallescens Klotsch.
tamariscina Aort.
Lycopodium circinale Cham. et Schld.
» cuspidatum LA.
» pallescens Presl.
8. cuspidata Spring. ver. elongata Spring. Indes occid.
Avilae Xl. et Karst.
cordata Hort.
cordifolia Hort.
sulcangula Spring.
Danielsiana Hort. — S. Martensii Spring. var. compacla.
decomposita Hort. et ? Spring. — Martensii Spring.
decomposila Hort. Ber. -— S. Apus Spring.
9. delicatissima (/orl.) Al. Br. Potrie inconnu.
densa Hort. — S. Apus Spring.
10. denticulata Zk. Eur. merid., Iles Canar., Syrié.
oblusa Æort.
Lycopodium denticulatum L.
denticulata Hort. non Lk. et Spring. = hortensis Mit.
dichrous et dichrus Hort. — S$. filicina Spring.
11. erythropus Spring. Brésil, Chili et Colombie.
Lycopodium erythropus Wart.
» umbrosum Lem.
12. filicina Spring. Colombie et Pérou.
dichrous et dichrus Hort.
haematodes ÆKlotsch.
Karsteniana Æotsch.
flabellaris Hort. = S. flabellata Spring.
13. flabellata Spring. Ind. occid., Colombie, Pérou et ? Philipp.
flabellaris Hort.
Lycopodium flabellatum L.
flexuosa Spring. = S.Martensii Spring.var. flexuosa Kze.
14. Galeotti Spring. Amér. centr. et Colombie.
Schotlii Hort.
suavis Xlolsch.
Lycopodium fruticulosum Mart. et Gal.
» sloloniferum Mart. et Gal.
15. helvetica Lk. Alp. Eur. Caucase, Asie min.
Lycopodium helvelicum L.
” radicans Schrank.
78
16. hortensis Mett. ? Sicile, ? Madure et ? Afr. mérid.
denticulata Hort. non Lk. et Spring.
peclinata Æort. v. Houlte.
Lycopodium Kraussianum Xze (en partie).
Hooybrenkiü Hort. = S$. Martensii Spring. var. divaricata Kze.
Huegelii Hort. = Martensii Spring. var. compacla.
jamaicensis Hort. — S$. serpens Spring.
17. fnaequalifolia Spring. Ind. or. Java.
Lycopodium inaequalifolium AÆook et Grev.
18. increscentifolia Spring. Colombie et Pérou.
interrupla À. Br. in Hort. = $. sarmentosa À. Br.
Karsleniana Klotsch. — S. filicina Spring.
19. laevigata Spring. Ind. orient. et Amér. trop.
allissima Xlotsch.
arborea Hort.
caesia arborea ZZort.
Lycopodium caesium arboreum AÆort.
» laevigatum Wilid.
» plumosum ZL. et Sw.
» Willdenowii Desv.
lepidophylla Hort. = S$S. pilifera À. Br.
Louisianae Hort. — S. Ludoviciana À. Br.
194. Ludoviciana À. Pr. Patr.?
apoda Hort. (en partie).
? apotheca Hort.
20. Martensii Spring. Mexique et ? Brésil.
asplenifolia Hort.
Danielsiana AHort.
decomposila Spring.
Huegelii Æort.
pulla Æort.
slellata Lk.
stolonifera Hort.
sulcaia Kze.
Lycopodium brasiliense Hort.
» flabellatum Mart. et Gal.
» stoloniferum ZLk.
21. Martensii Spring. Var compacta.
asplenifolia Aort.
Danielsiana AÆort.
79
Huegelii Æort.
monstrosa Huegelii Æort.
22. Martensii Spring. Var. congesta.
Lycopodium compactum AÆort. Roll.
» ramosum ÂZort. Roll.
25. Martensii Spring. Var. divaricata.
flexuosa AÆZort.
Hooybrenkii Æort.
24. Martensii Spring. var. flaccida.
25.
26.
28.
29;
alala ÆHort.
serpens Âort. non Spring.
microphylla Hort. = S. stenophylla. À. Br.
monstrosa Hort. — $S. Martensii Spring. var. compacta.
mulabilis Hort. = S. serpens Spring.
obtusa Hort. = S. denticulata Lk.
ornithopodioides Hort. Angl. = Vraisemblablement S.
mentosa À. Br.
pallescens Klotsch. — S. cuspidata Lh.
Panamensis Hort. Roll. = S. Breynii Spring.
paradoæa Hort. = $S. convoluta Spring.
peclinata Mort. v. Houtt. = S. hortensis Mett.
pellata Presl. = S. caulescens Spring.
pilifera À. Br. Texas.
lepidophylla Mit. non Spring.
plumosa Hort. Mack. — S. viliculosa Ælolsch.
Poeppigiana Hort. — S. Breynii Spring.
pubescens Spring. Vraisemblablement des Indes Orient.
laevigata Æorl.
Vogelii Mett.
Willdenowii Hort.
Lycopodium pubescens Wall.
pulla Hort. — S. Martensii Spring.
. pumila Spring. Afr. mérid.
Lycopodium bryoides Kaulf.
» pumilum Schlchtd.
» pygmaeum Kaulf.
ramosa Hort. Roll. = $S. Martensii Spring.
rigida AÆort v. Houlte. Patrie inconnu.
Schottii Hort. = $. Galeoilit Spring.
rupestris Spring. Amér., Ind. orient, Alr. mér.
sar-
31.
Qt
t92
O1
Q1
34.
80
Lycopodium rupestre L.
. sarmentosa À. Br. Vraisemblablement de Jamaïque.
? patula Spring.
? Lycopodium heterodonton Desv.
? » patulum Sw.
selagionides Lk. — $. spinulosa À. Br.
serpens Spring. Jamaïque. Cuba.
jamaicensis Æort.
mulabilis Hort.
variabilis ÆZook.
varians AÆort.
spinosa Spring. — S. spinulosa À. Br.
. Spinulosa À. Br. Alpes. Allem. mérid.
selaginoides Lh.
spinosa Spring.
Lycopodium selaginoides L.
stellata Lk. = S. Martensii Spring.
stellata Hort. — en partie S. stenophylla À. Br.
. stenophylla 4. Br. Patrie dub.
microphylla ÆHort.
slellala Aort.
slolonifera Lk. et Hort. =S. Martensii Spring.
stolonifera Hort. Paris. — S. sulcala Desv.
suavis Klotsch. = $S. Galeoltii Spring.
sulcangula Hort. — $. cuspidata Spring. var.
sulcata Spring. Brésil et Colombie.
Lycopodium sulcatum Desv.
sulcata Hort. — $S. Martensii Spring.
sulcata microphylla Hort. = S. stenophylla À. Br.
tamariscina Mort. = S$. cuspidata Spring.
umbrosa Lemaire. = S. erythropus Spring.
. uncinata Spring. China.
caesia Hort.
Lycopodium uncinatum Desv.
variabilis (? Hook) Hort. — $. serpens Spring.
varians Hort. = S. serpens Spring.
. viticulosa ÆXlotsch. Colombie.
Vogelii Metl. S. pubescens Spring.
Warszewicziana Xlotsch. = S$. ciliata À. Br.
Willdenowii Æort. = $S. pubescens Spring.
— 0680 —
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POITR Lu “pare
EPIMEOIUM VIOLACEUM JMorr & Decne. VAR GRANDIFLORUM .
EPIMEDIUM VIOLACEUM mor. ET DECNE.
1
var. GRANDIFLORUNM. -
Epimedium LINN. Calyx basi bibracteola-
tus, tetraphyllis, foliolis coloratis, deciduis,
Corollae petala 8, hypogyna, calycis foliolis
biseriatim opposita, exteriora plana, interiora
cucullata v. in calcar. producta, Stamina 4,
hypogyna, petalis opposita; filamenta com-
planata, antherae introrsae, biloculares, api-
culatae, loculis adnatis, valvula a basi sur-
sum revoluta, decidua dehiscentibus. Ovarium
ovoideum v. oblongum, uniloculare, Ovula
plurima, juxta placentam unilateralem adscen-
dentim bi-triseriata, anatropa. Stylus latera-
lis, cylindricus; stigma subcapitatum, indivi-
sum v. emarginato-bilobum. Capsula siliquae-
formis, unilocularis, valvula altera sterili,
altera medio seminifera. Semina abortu pauca,
adscendentia, testa subcrustacea, umbilico su-
pra basim laterali, rhaphe incrassato-inflata,
arillaeformi. Embryo in basi albuminis dense
Carnosi minimus; Cotyledonibus brevissimus,
obtusis, radicula crassiuscula ambilico paral-
lele contigua, infera.
Herbae in alpibus Europae, Asia media et
Japonia indigenae, rhizomate repente peren-
nantes; foliis ternatis triternatisve, longe pe-
tiolatis, argute dentatis,
dentibus aristatis, floribus oppositifoliis, race-
foliolis cordatis,
mosis v. paniculatis,
Epimedium LINN. Gen. n°. 148. ENDL. Gen.
n°. 4811. Decanp. Syst. Il. 28, Prodr. I.
110. DecaisNe in
turelles II. 352.
CHar. spEc. Ep. Violaceum Morr. et
Annales des Sciences na-
DECAISNE. Foliis triternantis, floribus viola-
ceis subsolitareis, nectariis petala superantibus ,
stylo filiformi sublaterali. — Morr. et DECNE.
1. c. p. 354 t. XII. A.
CHar. var. Ep. violaceum var. grandi-
florum Panicula racemosa multiflora.
Cette belle variété du genre recherché à juste titre pour les jardins,
a fleuri ce printemps pour la première fois dans l'Etablissement de
MM. von sion Er c® à Leide, où lon trouve encore quelques
autres belles espèces nouvelles du même genre; elle se distingue très fa-
vorablement de ses congénères par la grandeur de son racème et le
nombre de ses fleurs, d’un beau violet, dont la figure ne donne qu’une
faible idée; nous la recommandons avec empressement aux amateurs de
plantes de pleine terre. — La culture en est assez connue: un peu cou-
vertes, les Epimèdes résistent à nos hivers; multiplication facile par la
division des racines.
DIX-SEPTIÈME EXPOSITION DE PLANTES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE
NÉERLANDAISE POUR L'ENCOURAGEMENT DE L’HORTICUL-
TURE, A ROTTERDAM 8—12 AVRIL 1858.
Les portes de la vaste salle de la société de Harmonie, où les beaux
arls recoivent si souvent l'hommage qui leur est dû, et dont les murs
relentissent encore des accords de ce puissant orchestre qui obéit
avec un ensemble si parfait au commandement d’un chef tel que ver-
uucsr, les portes de celle salle où se produisent aussi parfois dans tout
l'éclat de leur talent les premiers interprètes de la tragédie, viennent de
s'ouvrir de nouveau en l'honneur de la gracieuse déesse dont le nom a
survécu à l’Olympe.
Le nombre des voitures qui se succédaient dans la mème direction eût
indiqué suflisamment à l’étranger le chemin de la salle de lHarmonie,
où, comme sous la baguette de la déesse des fleurs, le parquet s’élait
lransformé en véritable jardin enchanté, d’une assez grande étendue, avec
ses massifs variés, ses gazons réels sur véritable couche de terre noire
traversée par des allées élégamment décrites.
Nous voila sur le seuil de cette exposition qui atlire lant de monde,
el où nous voudrions bien prendre la liberté d'inviter tout amateur à
nous suivre surtout dès l'ouverture, les plantes et les fleurs ayant en-
core alors toute leur fraicheur. Mais soudain quel spectacle frappe nos
regards! Où sommes-nous? et comment expliquer laspect général et
les détails de cette brillante exposition? Nous n’avons qu’un moyen,
c’est de tracer le plan; le lecteur n’aura plus qu’à nous suivre, les nu-
méros du plan répondant aux divers groupes sur lesquels nous allons
fixer son allention.
Prenons à gauche, mon cher lecteur, et n’examinons d’abord que ce
qui se trouve de ce côté.
Voilà déjà, dès la place n° 1, notre attention attirée par trois Acacias
de M. c. 6zym. d'Utrecht; ils ont remporté le prix et méritent d’être
observés, ne füt-ce que pour l’art de la culture qu’ils révèlent. L’un d’eux
est un Acacia spiralis, pyramide de p. m. 4 mètres de hauteur et de
circonférence relative; la plante est pleine de fleurs du sommet jusqu’à
la base; les autres, Acacia obliqua el scolopendrifolia, sont de jolies
83
espèces et des plus florifères; la première, plante de même hauteur que
la spralis, et l’autre, non moins belle, vous donneront une idée de ce
que peuvent devenir les Acacias sous les mains de l’habile horticulteur.
Au n0. 2, nous avons une collection de 20 plantes en fleur, exposée
par M. €. suermonnr, de Rotterdam, laquelle contient plusieurs belles
plantes de bonnes espèces; elle a remporté le 3° prix; citons deux Viburnum
Tinus à haute tige, avec couronnes d’une circonfèrence considérable,
une Banksia Cunninghami riche de fleurs, plante bien cultivée et d’une
forme régulière; un Acacia scolopendrifoha, arbre de forte dimension;
bonne culture el abondance de fleurs. Voyez comme ce Boronia poly-
galaefolia, ce Boronia telranda et surtout ce Diosma capilala se distin-
guent parmi tant d’autres par leur grandeur, leur culture et leur riche
floraison.
Avançons; le n°. 3 nous présente un Pandanus (Rykia) furcatus du
Jardin botanique de Rotterdam: c’est une Pandanée qui, par son port
élégant, sera toujours un des plus beaux ornements des serres chaudes.
Il y a encore, au n°. 5°, 3 Rhododendrons jaunes exposés par M. E. suer-
monpT. — Ce sont les Rhododendron javanicum, speclabile grandiflorum
et speclabile splendens. Le premier est une plante aussi jolie qu’elle en a la
renommée; on peut en juger à l'instant même par les belles fleurs
qu’elle porte. Les deux autres ne sont guère moins remarquables quoi-
qu’elles ne diffèrent pas beaucoup l’une de l’autre.
Continuant notre promenade nous arrivons — n°. #4 — à une collec-
lion de vingt Camélias de Me. la VYe 3. van LeEuwEN gr ris, horticul-
teurs à Rotlerdam, couronnée du 2e prix. À voir ces plantes si fraiches,
dont le vert très foncé des feuilles luisantes donne tant d’éclat aux
belles fleurs de ces plantes où elles abondent, on ne peut guère compren-
dre qu’il puisse y en avoir d’autres auxquelles doive être décerné le
premier prix. Mais patience ... nous y arriverons plus tard. En atten-
dant, ce que vous voyez ici vaut bien la peine de s’y arrêter, car ces
plantes, quoique ne méritant pas le nom d’arbres, sont si vigoureuses,
les espèces lémoignent d’un si bon choix et les fleurs en sont si grandes
et si variées de couleurs, qu’on peut à peine s’en éloigner. — Cependant,
pourquoi tous les regards des visiteurs, bolanistes, horticulieurs ou
simples amateurs, sont-ils si vivement allirés vers le n°. 5?
Ce sont quinze grandes plantes de serre en fleur, exposées par M. x. M. RAM
d’Utrecht, qui ont remporté le premier prix — C’est bien là, en effet,
une collection d’élite. Elle consiste en grandes plantes, toutes de cul-
ture parfaite, et remarquables au même degré. Ne cherchez pas la plus
belle, car elles le deviennent toutes l’une après l’autre pour vous con-
84
fondre dans le même sentiment d’admiration; en un mot, ce sont autant
de modèles de culture. Cet Acacia spirulata, quelle pyramide régulière
de milliers de fleurs; cette Begonia Verschafjeltu de grandeur et de cir-
conférence extraordinaires et à la floraison relativement abondante; cet
Eriostemon nereifolium, plante superbe el nouveau modèle de culture, ainsi
que la Boronia Drumondii, toutes deux couvertes de fleurs; ces Habro-
thamnus fascicularis et Mitraria coccinea, Epacris grandiflora, Polygala
opposilifolia, Acacia Drumondi, Chorozema Danielsii, Pimelia spectabilis,
Boronia polygalaefolia. Oncidium sphacelatum, Daviesia pungens et Cono-
clinium janthinum, ne sont-elles pas toutes, sans exception, encore autant
de témoins de soins constants bien dirigés qui disent de nouveau à
quelle hauteur l’horticulture se trouve aujourd’hui dans notre pays? Et
celle collection n’est pas la seule de l'amateur M. Ram; nous le verrons
bientôt; nous le répétons avec d’autant plus de confiance que nous
savons qu'une très grande partie de ces plantes — et nous le croyons
de toutes — sont en effet cultivées dans le jardin et les serres de cel
amateur distingué.
Une très grande Azalea indica var. liliiflora — n°. 6 — exposée par
M. A. A. BEELAERTS VAN BLOKLAND d'Utrecht, qui a remporté le prix, et
six belles plantes de Tropaeolum tricolor — n°. 6* — auxquelles a été
accordé un prix disponible, et qui, par la richesse de leur floraison d’un
effet si charmant sollicitent gaiement un regard de chaque visiteur,
nous mènent à une collection — n°. 7 — de 15 plantes en fleur de
M. c. L. VAN DER sTRAAL Man. de Rotterdam, qui a remporté le 2° prix.
Ce qu’il y a principalement à remarquer dans celte collection, c’est une
Genethyllis tulipifera, plante toujours assez rare. — L’individu que
nous avons sous les yeux, porte plusieurs de ces fleurs singulières, pen-
dantes, ayant presque la forme de la tulipe. Remarquons aussi une Te-
tratheca ericoides; sa culture et son abondante floraison attirent à juste
litre l'attention de l'amateur de bonnes plantes. Comme telles, nous voyons
encore ici, entr’autres, un Acacia spiralis, un Chorosema ericoides, un
Eriostemon scaber, un buxifolium, ete.
Après nous être arrêlés quelque peu à une collection de Proteacées
n°. 8 — envoyée par M. c. À. 3. A. oupemans, directeur du Jardin bo-
tanique de Rotterdam, parmi lesquelles il y a à signaler des espèces très
délicates, faisons une plus longue pause devant dix Æhododendron ar-
boreum — n°. 9 — de M. M. À. Fr. n. HorFMANN, de Voorburg, et couronnés
du 2° prix. Il y a ici une variété de couleurs des plus agréables, et une
floraison aussi riche qu’on peut le souhaiter, collection sur laquelle doit
pourtant encore lemporter une autre du même amateur, que nous
85
allons voir tantôt. Nous voilà au fond de la salle: le buste de Sa Majesté
le Roi GuILLAUME 111, entouré du feuillage élégant de palmiers et d’autres
plantes du Jardin botanique de Rotterdam, occupe la place indiquée
par le n° 12: d’un côté, sous les n°% 10 et 14, se déploie, à la faveur
d’une heureuse disposition, une collection de Camélias de MM. 5. et
M. BEEN, de plantes diverses de M. 35. vroom, horticulteurs à Rotter-
dam, parmi lesquelles nous observons, entr’autres, deux plantes très jo-
lies à basse tige de Piosma purpurea, à petites couronnes régulières sphéri-
ques, avec une collection de jacinthes et de tulipes — 11 et 153 — de
MM. 4. c. van eepen et c®, d'Harlem, que le jury a couronnée d’un
prix disponible. ‘
De l’endroit où nous nous trouvons l’aspect de la salle est vraiment
féerique: des deux côtés du buste du roi, encadré de la plus luxuriante
verdure, des miroirs reflètent dans toute son étendue le palais splendide
dont nous n’avons encore vu qu’une partie.
Poursuivons, et ne nous occupons encore que de ce qui se présente à
notre gauche. Voici d’abord — n°. 15 — 20 rosiers à haute tige, ex-
posés par M. M. 4. Fr. H. HorrMANN, de Voorburg, et couronnés du 1*
prix. Que dirons-nous de ces jolies plantes, qui depuis l’antiquité jusqu’à
nos jours jouissent du privilége de se voir recherchées, et dont le règne
n’est pas là de finir. Sans nous arrèler à constater la foule de visiteurs
qui en respirent le parfum sous le charme du coup d’oeil gracieux qu’el-
les présentent, reconnaissons qu’elles sont en effet d’une fraicheur en-
ivrante et que les fleurs qu’elles portent en grande quantité, ne parais-
sent pas avoir le moins du monde souffert du voyage que les plantes
ont dù subir pour arriver à Rotterdam. Certes, les rosiers en pleine fleur
et à haute tige méritent bien d’être admirés comme le plus bel orne-
ment des expositions du printemps.
Voilà, au n°. 162, la Camellia Leeana superba, plante de M. cv,
d’Utrecht, qui a remporté le prix pour le plus grand Camélia en fleur.
C'est bien réellement une très belle plante; mais (nous ne pouvons
nous empêcher de le faire observer) ce n’est pas encore la taille que
nous nous élions imaginée, — Au n°. 16°, ce sont les douze Cinerarias
de M. N. 3. STEENGRAGHT VAN DUIVENVOORDE qui ont remporté le prix; ici
encore la fraicheur le dispute à la variété des couleurs; c’est de l’effet
le plus agréable.
Nous arrivons à une collection de 20 plantes en fleur — n°0. 17 —
de M. M. c. L. VAN DER STRAAL MZN. couronnée du deuxième prix. Arré-
tons-uous d’abord devant une très belle plante d’Immatophyllum minia-
tum, qui déploie gracieusement son large capitule à grandes fleurs;
86
puis, donnons-nous le plaisir d'observer attentivement, parmi les plantes
de cette collection, un Æelichrysum humile, de bonne culture et portant
un grand nombre de fleurs d’immortelles d’un rouge vif; une PBanksia
spinulosa avec plusieurs fleurs, et une Boronia tetranda, dont la culture
mérite une mention particulière.
Après avoir considéré la pyramide de tendres et belles fleurs que nous
présente la grande plante d’Euphorbia splendens — n°. 18 — de M.
©. GLYM, qui à remporté le premier prix, nous rencontrons encore une
plante de grandeur extrême et de forme gracieuse; c’est le Dacrydium
cupressinum — 18% — couronné du prix comme le plus haut pied de
celte espèce. L'envoi en a été fait par M. #. n. Kock, jardinier de M. 8. &.
GANKRIEN, de Rotterdam. Celte plante fait partie d’une collection d'élite
de cet amateur distingué, qui possède, principalement en Proteacées,
des plantes superbes sur lesquelles nous espérons bien avoir plus tard
l’occasion de revenir.
Continuant notre chemin, nous nous trouvons en face de vingt Camé-
lias qui ont remporté la palme; ils appartiennent à M. c. ecym. Ce sont
bien les plus beaux Camélias que nous puissions voir ici, et en nous
récréant à la vue de ces plantes superbes, il nous semble que c’est bien
le cas de dire: nec plus ultra. En effet, voyez encore celte pyramide de
grandeur extraordinaire de fricolor, couverte de fleurs; une albo-plena,
arbre de même grandeur; les Reevesi, Queen Victoria, Guthiana se dis-
linguent aussi par leur grandeur et la multitude des fleurs; enfin toutes
les plantes commandent l’admiration; ajoutons que le vert très foncé des
feuilles luisantes établit un contraste des plus heureux avec les couleurs
éclatantes des fleurs, dont le nombre est considérable.
Et que dire, maintenant, des vingt plantes en fleur qui suivent —
n°. 20 — toujours du même horticulteur, qui semble vouloir prouver
que c’est à juste titre qu’il a conquis une si grande renommée? — Tous
les regards sont fixés sur le Æhododendron arboreum var. Souvenir de Guil-
laumme 11; mais aussi quel arbre! Outre ses dimensions si extraordinai-
res qu'il serait l’ornement d’un pare étendu, il porte un nombre pres-
que incroyable de fleurs, parfaitement épanouies. Cependant, si curieuse
que soit cette plante, ce n’est d’abord qu'avec un sentiment de respect
que nous nous en approchons: le nom qu’elle porte, c’est celui du Prince
qui offrit, jeune encore, le sacrifice de son sang à la patrie, et qui plus
lard nous laissa le souvenir d’un roi chéri de son peuple.
Un autre Æhododendron arboreum, la variété Gloria Gandavensis, se pré-
sente ici en arbre aussi de haute dimension, avec un grand nombre de
fleurs, bien épanouies, se groupant en bouquets volumineux. Deux Aca-
87
cia, paradora et verlicillata, encore en pyramides d'extrême grandeur,
qui témoignent, par leurs milliers de fleurs, d’une superbe culture; les
Pimelea spectabilis, Correa ventricosa, Eriostemon myoporoides, Mitroside-
ros semperflorens, Diosma capitata, Polygala Dalmaisiana, Boronia tetran-
dra, et autres, dont le détail nous porterait trop loin, sont toutes autant
de plantes qui excilent l'admiration même des profanes. N'oublions pas
de mentionner en outre un Crinum amabrle et une Aechmea distichantha,
auprès desquels se portent grand nombre d’observateurs.
Nous venons de faire faire au lecteur une promenade autour de la
salle, mais nous n’avons altiré son attention que sur les objets qui se
trouvaient à notre gauche. Achevons de le renseigner. Au milieu de la
salle il y avait deux grands massifs, et un troisième plus petit, remar-
quables à plus d’un titre.
En face de l'entrée, on doit déjà s'arrêter devant une collection de
plantes en fleurs — n°. 21 — de M. N. 3. STEENGRACHT VAN DUIVENVOORDE
de La Haye; nous y remarquons, entr’autres, une très belle hybride de
Rhododendron ponticum à fleurs très grandes et semi-doubles; mais l’at-
tention se porte aussitôt sur deux collections de palmiers de M. c. 6Lyn —
n°. 23 et 29 — dont l’une a remporté le premier prix. C’est toujours
avec plaisir qu’on les voit, ces nobles enfants des tropiques, qui par
leur élégant feuillage, souvent de largeur énorme, sont à la fois gra-
cieux et imposants; ils étaient ici, surtout dans la collection couronnée
de M. ezym, dignement représentés: Deux Latania chinensis avec leurs
beaux éventails, en plantes assez fortes; un couple superbe de Chamae-
rops humilis (palmier européen), dont on trouve plusieurs beaux exem-
plaires en Hollande, sur lesquels ce couple l’emportera en beauté; un
Phoenix dactylifera, daltier aussi connu qu’utile, et plusieurs autres
espèces plus proprement dites tropicales, dont la verdure luisante et la
grâce des feuilles augmentent la splendeur des fleurs qui les environ-
nent, appelaient tous les regards sur cette auguste famille.
Reprenant notre promenade, nous rencontrons six Azalea indica, expo-
sées comme nouvelles; les trois premières — n°. 22 — exposées par M.
3. 3. vroo de Kralingen, près de Rotterdam, sont les variétés Crolerion ,
Baron de Pret et Juliana; les trois autres — n°. 24 — appartenant à M.
A. À. BEELAERTS VAN BLOKLAND, sont l’Azalea indica Peluniaeflora, Duc de
Nassau et Eulalie van Gheert. Nous ne disputerons pas sur la priorité de
ces variétés, comme nouveautés, ni sur la beauté relative des fleurs; di-
sons seulement que le premier prix a été remporté par les plantes de
M. BELAERTS VAN BLOKLAND, le second prix par celles de M. vroom.
Une collection d’élite nous attend en vingt Azalées indiennes en fleur —
88
n0, 25 — de M. M. À. Fr. m. norruanx, de Voorburg, laquelle a remporté
le premier prix; nous voulons dire ce groupe de plantes splendide qu’on
ne peut se lasser d'admirer. Ce ne sont que pyramides et grands ca-
pitules de fleurs si compactes qu’on ne découvre qu’à peine quelques
feuilles qui pénètrent ei et là comme pour donner encore plus de gaieté
aux couleurs variées de ces nappes de fleurs éclatantes. Nous trou-
vant aussitôt après cette station en face d’une collection de quinze
plantes en fleur — n°. 26 —, nous avons de nouveau à rendre hom-
mage à un amateur distingué dont nous avons déjà eu occasion d’ad-
mirer une autre collection de même nature. Celle-là avait remporté le
premier prix, celle-ci a élé couronnée du troisième. De cette nouvelle
collection voici les plantes qui méritent le plus une mention particu-
lière: Allamanda nereifolia, Banksia Cunnmghami, Conoclinium janthi-
num, Boronia tetrandra, Begonia manicata, Chorozema flavum , Brachy-
sema acuminala, Oncidium sphacelatum, Callicoma serratifolia, Erioste-
mon myoporaidis. Toutes ces plantes ne sont pas seulement de première
grandeur, mais c’est surtout la manière dont elles sont cultivées qui ne
laisse rien à souhaiter. En un mot, on voit que cet amateur n’épargne
ni peine, ni frais pour posséder des plantes qui, en fait de culture, lui
assurent partout la palme. Voici, au n°. 27, une collection d’Azalées
indiennes bien remarquables. Elle appartient à M. &. suermonr, de Rot-
terdam, et a remporté le deuxième prix. Cette collection est la digne
rivale de celle de M. norFMANN que nous venons aussi d’admirer Lantôt , et
elle n’occupe pas moins l'attention des amateurs de ces plantes aimées.
Des exemplaires couverts de fleurs, à citer pour leur grandeur et l’art
de la culture, des variétés aux couleurs les plus agréables à l'oeil,
constituent un ensemble du plus charmant aspect. Un groupe de Calceo-
laires en fleur — n°. 28 — de Mme la Veuve 3. VAN LEEUWEN ET FILS,
horticulteurs à Rotterdam, qui a remporté le prix, alleste que cette plante
atteint aussi chez nous à une hauteur remarquable; c’est au reste ce
dont on peut encore mieux s'assurer en visitant la superbe collection
de Pétablissement de ces horliculteurs. En même temps nous voyons ici
un très joli pied de la Dammara Brown, encore rare en Hollande: il
a été envoyé par M. c. ccym, d’Utrecht. Puis, ce sont trois Azalea indi-
ca, — n°. 28 —, variélés exposées comme nouvelles par M. peLmorTe
de Gand; ce sont les variétés Robert de Vries, Marie de Bourgogne et
crispiflora alba-striata. Malheureusement ces plantes n’ont pu entrer en
concours à cause du relard à la douane. Ces accidents méritent d’être
signalés à qui de droit: c’est bien là, croyons-nous, la première des cau-
ses que nous voyons si rarement à nos exposilions les produits de nos
7 46 | 45
Porte d'entrée.
mn An) IN L DAT
RON FAR
89
voisins méridionaux. Il est à déplorer que l'expédition de plantes vivantes,
souvent d’une haute valeur, soit presque toujours retardée aux frontières
sans molifs apparents, et plus souvent encore sans qu’on songe aux
soins que réclament ces produits. Qu'on veuille done bien comprendre
que ces retards inutilement prolongés sont parfois cause ici de la mort
d'objets précieux, et cela entre deux pays où l’amilié réciproque a
survécu aux rigueurs de la politique.
Passons maintenant à l’autre grand massif, où nous sommes aussitôt
arrêtés par une collection de Rhododendron arboreum — n°. 37 — de M.
E. SUERMONDT. Quoique ces plantes n’aient pas remporté le prix, elles ne
se distinguent pas moins par leur culture, par plusieurs belles variétés
et par leur riche floraison. Après les avoir observées selon leur mérite,
nous trouvons la grande collection d’Azalea indica — n0. 42 — de M.
A. A. BELAERTS VAN BLOKLAND, plantes de première grandeur, mais mal-
heureusement trop avancées dans leur floraison pour qu’on püt les juger
d’après leur valeur réelle, comme en avaient eu l’occasion, il y avait
quelques jours, les visiteurs de lexposition d'Amsterdam.
La collection de Rosiers — n°. 41 — de M. x. sroru cr riLs, de Har-
lem, quoiqu’elle soit bien inférieure à la collection de Rosiers à haute
tige que nous avons désignée plus haut, nous montre ici des fleurs que
la main voudrait cueillir. Les Rhododendron arboreum — n°. 40 — de
M. uorrmann, de Voorburg, couronnés du premier prix, sont en effet bien
dignes d’admiration: floraison abondante, variété de couleurs, élégance
de la forme des plantes, dont plusieurs sont assez grandes, tout con-
court à leur donner une valeur bien prononcée. M. BELAERTS VAN BLOK-
LAND nous présentait encore ici un Oncidium sphacelatum de première
grandeur, chargé de bon nombre de scapes florifères. Il se trouvait, à
cetle exposition, plusieurs autres plantes bien fortes de cette même Or-
chidée, sur lesquelles se portaient à bon droit les regards des visiteurs.
Citons aussi, de M. c. L. VAN DER STRAAL, qui a remporté le prix, trois
Amaryllis — n0. 359 — dont nous admirons principalement la variété
Grand Mogol, à fleurs d’une extrême grandeur et à jolies feuilles glauces-
centes, et la variété Willem III, plante vigoureuse, aussi à grandes
fleurs; n’oublions pas non plus de faire des six Amaryllis de M. ra,
la mention qu’elles méritent.
Il y à encore ici deux plantes de Tremandra vertiaillata. L'une, couron-
née du prix, appartient à M. ©. L. van per srraaz, l’autre à M. c. ézym.
Toutes deux sont de très bonne culture et de riche floraison. Un beau
pied de Dasylirium acrotrichum zucc. (Bonapartea gracilis), — n°. 44 —
ainsi qu'une plante superbe d’Araucaria brasiliensis — n0. 43 — ex-
90
posés, entre autres plantes, par le Jardin botanique de Rotterdam,
élaient admirés par tous ceux qui liennent au port des plantes: c’est
un pied de hauteur extrême avec une tige d’environ un demi-mèêtre. Au
n°. 58, et du sein d’une collection de Conifères exposée par M. c. wire
de Rotterdam et couronnée d’un prix disponible, se détachait une Arau-
caria Cunninghami — n°. 50 — qui, par la magnificence de son port et
son feuillage très foncé, produisait un effet charmant, et établissait en
même temps le plus heureux contraste avec les fleurs dont cette plante
élait environnée de loutes parts. Autour de celte plante on voyait, en
petits massifs — n°. 51 — 56 -— un Pelargonium tricolor, plante d’une forme
gracieuse, mais qui avait perdu presque toutes ses fleurs; elle avait été
envoyée par M. 3. M. KRAAYENBRINK et et a été couronnée d’un prix dis-
ponible. Puis six plantes de Gardenia florida fraiches et à fleurs épanou-
ies, de M. 5. F. VAN DEN BERG JR. de Jutphaas, couronnées du prix indi-
qué; des Cineraria’s de M. 5. et m. 8eex de Rotterdam, Pr. pyxnoorN de
Krooswyk et de M. p. T. van uoorn de Voorschoten, des Calceolarias
de M. 3. P. van pen 8erG de Jutphaas, plantes pour la plupart assez
vigoureuses et qui produisaient la plus agréable variété; enfin quelques
plantes de Reseda odorata, cultivées sur tige, dont le parfum plait tant au
beau sexe. Avant de quitter la grande salle pour nous rendre dans une
autre, nous passons devant deux grands Dacrydium cupressinum —
n°. 45 — de M. c. L. van per srRaAaAz de Rotterdam, une Pintinecha
glauca — n°. 46 — et une fuberculata — n°. 47 — du Jardin bota-
nique de Rotterdam et deux Goniophlebium Reinwardtii — n°. 48 —
envoyés par M. le Professeur w. Fr. R. suriNGar, directeur du Jardin
botanique de l’université de Leide, et qui ont remporté un prix dispo-
nible. Comme ces plantes sont toutes heureusement placées, on peut ju-
ger de leur force considérable; du reste, elles occupent laltention de
plusieurs amateurs.
En entrant dans lautre salle, commençons, puisque l’occasion nous en
est offerte, par nous rafraichir. Mais déjà la curiosité emporte el nous
voilà tout aux Orchidées. Ce sont, d’abord, les plantes envoyées par M.
3. LINDEN de Bruxelles, couronnées du premier prix. Cette collection con-
siste en Phalaenopsis amabilis et Ph. grandiflora, Brassia cinnamomea ayant
cinq racèmes pleins de fleurs, en Cypripedium villosum, Dendrobium aggre-
gatum , Odontoglossum cordatum , Pescatorei avec deux racèmes portant p. m.
vingt cinq fleurs délicates, Æhrembergii, montrant quatre racèmes garnis
de fleurs, £pidendrum macrochilum et Stamfordianum , Trichopilia coccinea et
Vanda suavis vera. Puis, du même horticulteur, nous admirons quelques-
unes de ses introductions récentes couronnées d’un prix disponible; ce sont:
91
Begonia Rex, introduite d’Assam en 1857, plante à feuilles assez gran-
des et nettement colorées; Campylobotrys argyroneura, introduite de Chia-
pas en 1857; Maranta fasciata, du Brésil en 1857; Pulzeysia rosea et
encore une plante d’un port superbe, qui ne contribue pas le moins à
faire décerner la couronne à cette collection d'élite, nous voulons dire
la Theophrasta imperialis.
Nous rencontrons de nouveau ici la Laportea crenulata de M. c. ezym,
dont nous venons de parler dans notre comple-rendu de l'exposition
d'Amsterdam (p. 67); puis, une plante de Diplerocarpus trinervis, exposée
par nous-même. Enfin deux collections de légumes: l’une de M. ». r. H00RN
de Voorschoten, qui a remporté le premier prix; l’autre par Me la Vre
VIRULY VAN VUREN en DALEM de Rotterdam, à laquelle a été adjugé le se-
cond prix.
En terminant notre visite il ne nous échappe pas que nous avons
besoin d’expliquer d’un mot les éloges auxquels le lecteur qui n’a point
vu l’exposition aura sans doute peine à croire; or, nous n’avons fait que
rendre ici justice en loute conscience à la supériorité des produits que
nous offrait l'exposition. S'il est à reconnaitre que les expositions des
années précédentes élaient parfois plus riches, nous n’hésitons pas à
constater que ce ne fut que quant au nombre des plantes: pour la va-
leur, c’est bien à celle de 1858 que revient la palme. Il n’y avait celte
fois, à l’exception de quelques plantes destinées à tapisser les murs, que
des collections si remarquables, soit pour l'ampleur, soit pour la floraison,
soit pour l’art et l’élégance de la culture, y compris celles-là même qui
n’ont point remporté de prix, dignes des mentions les plus honorables;
certes, nous ne croyons pas qu’il puisse n’avoir pas été reconnu par
les hommes de l’art que cette exposition témoigne hautement des pro-
grès importants que fait depuis quelques années l’horticullure néerlan-
daise. Quand c’est la seule conclusion qu’on eût pu déduire des diverses
exclamations qu’on entendait partir de plusieurs points de la salle à la
fois, pourquoi aurions-nous hésité à nous en faire l’écho?
H. W.
TS 0 ——
FLORAISON DE LA PAULOWNIA IMPERIALIS.
La Paulownia vmperialis, après avoir été cultivée dans les Pays-Bas
pendant plusieurs années, n’y avait pas encore fleuri il y a six ans. C’est
92
alors (1852) que fleurit l’exemplaire du jardin dit Vredenhof, de M. MARTIN
près de Rotterdam, et, à ce que nous sachions, c'était la première fois
que la Paulownia imperialis fleurissait dans notre pays 1). — Depuis
ce lemps il ne nous est pas connu qu’elle ait fleuri ailleurs dans les
Pays-Bas; en tout cas ce ne sera que bien rarement. Il y a maintenant
un arbre qui fleurit à Zalt-Bommel, Province de Gueldre, dans le pare
du château de Neder-Hemert, de Mad”° la Baronne NAGEL DE NEDER-HEMERT ,
dont le nom est bien connu du monde amateur de la Flore en général.
Planté en 1846, le tronc avait un diamètre de 0,02 mètre; à présent
il a un diamètre de 0,25 et une hauteur d’environ 10 mètres. On a
complé les panicules, qui portent des fleurs d’un bleu charmant et exha-
lent une odeur si agréable, et on n’en a pas trouvé moins de 228,
ouverts tous à la fois.
Au Jardin botanique de l’Université de Leide, un arbre qui avait formé
depuis l’année 1846, chaque automne, un grand nombre de boutons à
fleurs sans qu'il en mürit un seul, vient aussi (2 Mai) de commencer
à ouvrir ses boutons. L’arbre doit être âgé d’environ vingt ans, la tige
a, à la base, un diamètre de 0,44 mètres el 11} mètre de plus, où la
tige se divise en deux fortes branches, 0,50 mètres. Il a une hauteur de
18 à 20 pieds.
Jusqu'ici il ne nous est connu aucun exemple que cet arbre ait fleuri
en automne; c’élaient toujours les boutons de l’année précédente qui s’ou-
vraient au printemps; mais loujours aussi on avait vu, plusieurs années
avant la floraison, les boutons tomber au printemps.
Ce fait nous fait supposer que l’arbre est d’un âge encore trop jeune pour
être en force de fleurir, et qu’il a besoin d’une vigueur bien plus considérable
pour que les boutons mürissent si bien en automne qu’ils puissent résister
aux froids de l’hiver; el ce qui nous confirme le plus en cette opinion,
c’est qu’à l’arbre de M. marrTin il ne se développait, en 1852, qu'environ
quinze fleurs, landis que l’année suivante la cime était pour ainsi dire
couverte de fleurs. Aussi croyons-nous qu’il ne se développera, celte
année, la première de sa floraison, que peu de fleurs à l'arbre du Jardin
de Leide. Si cette supposition est fondée, nous verrons enfin la Pau-
lownia fleurir dans notre pays avec aulant d’abondance que la Catalpa
syringaeflora.
Dans les n°. 6 et 7 du Hamburger Garten und Blumenseilung , le rédac-
teur, M. ep. oTro, a communiqué qu’à Hambourg un arbre de la Paulow-
1) Voyez Tuinbouw-flora 1855, p. 72.
93
mia, dont la tige a un pied de diamètre, et une hauteur de 10—12
pieds, de manière que la cime atteint une hauteur de plus de 20 pieds,
a aussi épanoui ses fleurs.
En Angleterre également il a fleuri en plusieurs jardins; M. oTro fait la
remarque que, selon son opinion, l’arbre ne peut fleurir qu’à un certain
âge, vu que dans les premières années de sa végétation il pousse ses
branches nouvelles el ses feuilles énormes avec un telle force qu’il est
trop épuisé en automne pour mürir suffisamment son bois.
YUCCA PUNDULA EN PLEINE TERRE.
Déjà depuis quelque temps M. 3. De Graarr, horticulteur à Leide,
qui s’occupe beaucoup de la culture des Yucca, laissait la Y. pendula
hiverner en pleine terre. D’abord il leur donnait une couverture; puis,
il ne couvrait plus qu’une partie des plantes. Le résultat, des plus in-
téressants, ful que les parties des plantes qui n’avaient pas été couvertes,
étaient plus vigoureuses et plus saines que les autres.
L’année dernière, au printemps, nous avons mis en pleine terre, dans
un sol léger el exposé au sud, une de nos plantes de la même espèce,
dont la tige était d’un mètre et demi. Nous l'avons laissée à cette place
Phiver entier sans aucune couverture, ni sur les racines, ni autour des
feuilles. Elle a donc été exposée à toutes les rigueurs de lhiver, et
a subi, en outre, les vents âpres du printemps de cette année, si funestes
pour tant d’arbustes qui avaient, durant plusieurs années, supporté les
hivers les plus rudes. Le résultat est identique: notre plante n’a pas
du tout souffert et elle se montrait, au mois d’avril, aussi fraiche qu’en
octobre; maintenant déjà elle pousse vigoureusement au sommet et
aux racines.
Certes, c'était un spectacle assez curieux que de voir, au mileu de
l'hiver, une telle plante courber la tête sous le fardeau de la neige;
subir une forte gelée, ses feuilles s’endurcir au point de pouvoir être
rompues à la moindre courbure; et puis, la gelée et la neige chassées
par le soleil printanier, de voir celte plante encore en un état plus heu-
reux qu'avant l’hiver.
94
L'expérience désagréable que nous ont fournie plusieurs autres arbris-
seaux que nous avions depuis longtemps crus capables de résister, chez
nous, aux influences des vents d'ouest du printemps, nous confirme dans
l'espérance que, si incroyable que paraisse le fait, la Yucca pendula
pourra fréquemment résister à nos hivers. Au reste, nous avons vu en
plusieurs endroits de notre pays constater aussi le même fait. Nous ne
doutons donc pas que, parmi ce genre depuis quelque temps si recherché, il
n’y ait encore plus d’une espèce d’une taille curieuse et d’un port élégant
destinée à enrichir de nouveaux arbres verts les parcs de nos jardins.
— 0828 0——
RUSTICITE DE L’ARISAEMA RINGENS VAR. SEROTINUM SIEB.
Parmi les plantes de-la famille des Aroidées qui ne se recommandent
pas seulement par le feuillage, mais bien plus encore par une floraison
aussi belle que bizarre, lArisaema ringens avec ses variétés mérite bien,
à ce double titre, la passion que lui voue tout amateur.
Et que peut-on voir, en effet, qui excile plus l'admiration que ces
fleurs singulières, naissant de deux feuilles opposées, ternées, longue-
ment acuminées et d’un vert si gai? Le spalhe, entièrement ouvert, ou
même recourbé en dehors, chez la plupart des espèces de cette famille,
de couleur blanche ou verdàtre, est ici agréablement strié de brun de
trois côtés et principalement au sommet, plié en dedans, et ne laissant
qu'une ouverture comme pour donner à voir le spadixæ, jaune. Mais
pourquoi répéter ici ce que la plupart de nos lecteurs ont sans doute
eu l'occasion d'admirer de leurs propres veux depuis déjà bien des
années que celle plante a été introduite en Europe? Aussi ne voulons-
nous que communiquer à nos lecteurs un fait dont la connaissance doit
donner encore plus de valeur à ces plantes: c’est qu’une des variétés de
celte espèce, l’Arisaema ringens var serolinum, a résisté en pleine Lerre
aux rigueurs de l'hiver passé. Le phénomène peut paraître incroyable,
mais voici le fait:
Le jardinier de lEtablissement de M. pe siepozn ET c'E avail placé
l'été dernier une plante d’une force peu considérable en pleine terre,
dans le but de voir, par l'expérience, si les feuilles n’acquerraient pas
95
alors plus de dimension, et si le tubercule n’augmenterait pas plus rapi-
dement en volume.
Malheureusement les rayons solaires avaient pour ainsi dire bientôt
consumé les feuilles. Puis, les feuilles desséchées ayant élé sans doute
coupées par l’un ou l’autre des ouvriers, on ne voyait plus rien de la
plante tout l'été, et l’on oublia complètement d’enlever le tubercule du sol.
La plate-bande, où ik-ne se trouvait que quelques arbrisseaux, restait
durant l'hiver en repos, et ce n’élait qu’au mois d'Avril de cette année
que celle partie où l’on avait planté l’année passée l’Arisaema fut bêchée,
sans qu’on pensât le moins du monde à une plante qu’on avait dû croire
morte. EL qu’arrive-t-il? Au commencement de mai le tubercule oublié,
et qu’on n'avait pas même aperçu en bêchant, pousse avec assez de
vigueur: nous avons aussitôt suivi le nouveau jet dans le sol el nous
avons vu qu'il se trouvait alors à une profondeur assez considérable,
ce qui ne l'avait cependant pas empêché de sortir de terre. Il n’est
pas inutile de dire ici que ce tubercule avait été planté à une profon-
deur d’environ deux pouces, et que sil se trouvait alors à une plus
grande profondeur, ce n’était que la suite du déplacement de la terre
par la bêche, au printemps, après les fortes gelées; durant tout lhiver
il n’avait élé protégé que par une faible couche de terre, comme toutes
les plantes qu’on ne couvre pas.
Nous croyons que par cet exemple on peut directement conclure à la
rusticité de cette variété. Nous avons fait planter nous-même deux
plantes en pleine terre, ayant soin toutefois que le soleil ne pût brûler
les feuilles, qui malgré des jours de chaleur extrême conservent déjà
depuis plusieurs semaines loute leur fraicheur. Nous couvrirons vers
l'hiver l’un de ces deux tubercules, à l’effet de reconnaitre si un froid plus
rigoureux ne tuerait pas la plante: si elle résiste, il n’y aura plus
pour nous de doute sur la rusticité de celle espèce.
Ce fait nous a paru trop important pour n'être pas communiqué à
nos lecteurs; et nous ne saurions assez engager les horticulleurs d’autres
pays à faire également des essais nouveaux: il s’agit ici d’une acquisi-
tion assez précieuse pour les jardins.
2028 0 —
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FLORAISON DU PHORMIUM TENAX.
Au commencement de Juin une plante de Phormium lenax , de force
assez considérable, commença à montrer distinctement à l'oeil son
inclinaison à fleurir. Quatre semaines après environ, les premières fleurs
s’épanouirent. C’est une des trois plantes de force égale qui jusqu'ici
m’avaient pas encore fleuri. Ce fait, bien qu’il en soit connu quel-
ques exemples, ne laisse pas de rester, du moins chez nous, assez rare;
el nous croyons que ce n’est que grâce à la chaleur de l’été passé et
à la chaleur extraordinaire du commencement de l’été de cette année,
que nous devons la floraison de cette plante. Au reste, ce n’est pas là
une plante bien remarquable quant aux fleurs: la rareté de la floraison
en fait presque tout le mérile; rendons pourtant justice à l'élégance gra-
cieuse de son feuillage.
Le n°. 6 des Garlen Nachrichten du Wochenschrift für Gürinerei und
Pflansenkunde de M.M. Kocm et FINTELMANN nous apprend que dans le
Marly-Garten, à Sans-souci, près de Potsdam, une plante de cette espèce,
qui n’est pas grande, fleurit aussi; le même fait se présente, selon les
renseignements de M. givperman, au Babelsberg.
T2 0 —
QUNUL NNVIAHdOUIVN WMNUMSIA
(F4
VIBURNUM MACROPHYLLUM runs.
FAM. NAT. LONICEREAE.
HAKSAN-BOK, Nom 3aroNats.
Viburnum L. Calyx tubo ovato, cum ova- | ratis, dentatis v. incisis, rarius integerrimis,
rio connato, limbo supero, parvo, quinque- |
fido, persistente. Corolla supera, rotata, cam-
panulata v. breve tubulosa, quinquefida v.
quinquepartita, patens. Stamina 5, corollae
tubo inserta, exserta, aequalia. Ovarium infe-
rum, triloculare. Ovula in loculis solitaria,
ex apice anguli centralis pendula, anatropa.
Stigmata 3, sessilia, obtusa. Bacca ovata v.
globosa, calycis limbo coronata, abortu uni-
locularis, monosperma. Semen inversum; testa
crustacea, dura. Embryo
dense carnosi brevissimus; cotyledonibus ob-
tusis, radicula umbilico proxima, supera.
in axi albuminis
Frutices erecti, in regionibus temperatis he-
misphaerae borealis, in America et India mon-
tana copiosius obvii, inter tropicos Asiae et
Americae rari; foliis oppositis, petiolatis, ser-
plerumque pubescentibus v. villosis, interdum
glaberrimis, cymis terminalibus, floribus albis
v. subroseis.
Viburnum LINN. gen. n°. 370. 3USSIEU
gen. 214. GärTNer I. 133. pc. Prodr. IV.
323. ENDL. gen. p. 569.
Car. seec. V. macrophyllum THUNS.
Foliis magnis, patentibus v. declinatis, ellip-
ticis v. ovato-ellipticis (nonnullis subrotundis,
ovatis v. obovatis), apice acuminatis, margine
apicem versus obsolete sinuato-dentatis, basin
versus integerrimis, glabris; floribus radianti-
bus, in cymam compositam hemisphaericam
congestis. THUNB. Flora Japonica, p. 125.
Habitat in Japonia, ad ripas fluviorum Seta
Gawa et Tsikugo Gawa in insula Kiu Siu.
Toute la plante est glabre, son tronc et ses rameaux sont cylindri-
ques, les feuilles sont d’une couleur plus pâle sur leur page inférieure
que sur la page supérieure, qui est d’un vert jaune; les pélioles, ainsi
que les nerfs primaires, ont une couleur rougeâtre; la corolle, blanche,
est en forme de roue (corolla rotata); son tube est très petit, son limbe
est d'ordinaire profondément divisé en 5 parties. On trouve cependant
aussi quelques fleurs dans lesquelles le calice et la corolle sont divisés
en 6 parlies, et où, au lieu de 5 étamines on en rencontre 6.
Le Jardin botanique de Leide, ayant recu par l'intermédiaire de M. TEYsMaw,
7
98
le célèbre jardinier-en-chef du jardin botanique de Buitenzorg, une espèce
de Viburnum, originaire du Japon et jusqu'ici inconnue dans nos jar-
dins, nous avons d’abord cru avoir acquis une plante toute nouvelle, at-
tendu qu'aucune des diagnoses des différentes espèces de Viburnum
de la Flora japonica ne répond parfaitement à celle de notre plante, la-
quelle d’ailleurs n’élait pas non plus décrite par VON SiEBOLDT el zucca-
caRiNt. Or, un examen attentif des Viburnums de l’herbier Royal de
Leide nous a convaincu que celle plante, si caractérisque par son port
vigoureux, n’est autre que le V. macrophyllum de ruunserc. La descrip-
tion qu’en a donnée ce botaniste, a fallu nous induire en erreur, et
nous avail porté à croire que celle espèce n'avait pas encore de nom
scientifique; grâce donc à la riche colleclion que nous avons pu con-
sulter, lhorticulteur à un synonyme de moins sur son catalogue.
Celle espèce se trouve aujourd’hui aussi dans l’élablissement de M. von
SIEBOLDT, qui ne tardera pas à la faire entrer dans le commerce.
H. VAN HALL.
Quant à la culture de cette plante, il n’y a point de particularités à
consigner. C’est une plante qui rappelle par ses fleurs le V. Tinus, mais
aux proportions beaucoup plus larges; elle a les feuilles très grandes et
luisantes. Elle fleurit très facilement et avec abondance. Multiplication
très facile par boulures.
H. W.
FLORAISON DE LA PAULOWNIA IMPERIALIS.
Nous avons fait mention dans ce journal (p. 91 et 92) de la floraison
de la Paulownia; depuis ce temps nous avons reçu de M. le Dr. pe
MARRÉE, de Middelbourg, les communications suivantes, relativement au
même sujet. Nous livrons ces renseignements avec d’autant plus de plai-
sir au lecteur, qu'il y trouvera la confirmation de ce qui était jusqu’ ici
resté à l’état de doute, savoir: que cet arbre peut maintenant être con-
sidéré avec certilude comme acelimaté dans notre pays.
» Dès cette année”, nous écrit M. ne MarRée , »la floraison de cet arbre n’est
plus un fait rare à l'Île de Walcheren (Zélande)”; et c’est ce qu’altes-
99
tent les faits suivants, empruntés à la Gazette de Middelbourg du 26
juin, à la rédaction de laquelle il les avait communiqués. Outre un arbre
qui fleurit près d’Oostkapelle, dans le jardin dit Molenwijk, il est à
citer les exemples que voici:
Le mois de juin de celte année, l’horticulleur €. VAN DE PUTTE €z\. a
montré à M. pe M. une branche florifère d’un exemplaire de cet arbre
bien connu, dont il esl possesseur. Le même arbre avait aussi fleuri
l’année précédente; quatre autres exemples du même fait se sont pro-
duits, selon M. pe m., à Middelbourg, dans le jardin du Dr. ?s GRAEUWEN,
du Dr. nogsecaer pe win, de M. ziP et encore dans un quatrième jar-
din, dans le Noordstraat. Afin qu’on n’attribue pas celte floraison à une
exposition exceplionnellement favorable, p. e. plus chaude, plus abritée
contre les vents, M. ne M. cite encore lrois autres exemples: ur arbre
vigoureux et superbe du Parc près de Wetsouburg, produit ses fleurs
depuis trois ans, et il est bien vraisemblable que celle année, comme il
y a deux ans, il donnera des semences; un autre arbre, du jardin dit
Welgelegen, fournissait le second exemple; le troisième arbre, dont les
feuilles se sont développées d’une manière extraordinaire relativement
à la hauteur de l'individu, se trouvait dans le jardin de l’horticulteur
BLAAS. — Ainsi donc, ce n’est plus pour notre pays un phénomène
curieux que cet arbre s’y couvre de ses fleurs, à la fois si belles
et d’une odeur si agréable; ajoutons que cet arbre a acquis d’autant plus
d'importance qu’il est dès à présent hors de question que, sous le double
titre d’arbre à riche feuillage et d’une floraison superbe, c’est un des
plus beaux ornements de nos parcs.
H. W.
22 SDS 0 ——
Nous avions, depuis longtems, l'intention de consacrer une rubrique
spéciale aux jardins particuliers de notre pays qui se distinguent sous
quelque rapport que ce soit. C’élait, selon nous, faire pour ainsi dire
l’histoire contemporaine de l’horticulture Néerlandaise. Quel que füt, à
nos yeux, l'intérêt de celle revue, nous hésilions cependant à entre-
prendre une tâche dont les difficultés sont d'autant plus grandes quil
s’en rencontre toujours de nouvelles, dès le premier mot d’une visile aux
100
collections de bon nombre d'amateurs. S'il est vrai que souvent on ren-
contre chez eux une discrélion respectable, en tant qu’elle n’est pas
exagérée, il faut bien remarquer aussi que, quelquefois, ils la poussent si loin
qu'ils aimeraient mieux n’êlre pas connus que de voir fixer l’attention
d'autrui sur ce qu’ils ont recueilli.
Quoi qu’il en soit, comme quelques-uns de nos lecteurs ne nous ont
pas seulement fail connaître que notre projet rencontrait toute leur sym-
pathie, mais qu'ils sont même disposés à nous aider de leur collabora-
tion, nous n’avions plus à balancer. Nous allons donc commencer à faire
connaître successivement, autant qu'il sera en notre pouvoir, ce qu’il
y a de bon et de beau dans les collections des amateurs et des horticul-
teurs Néerlandais. Nous protestons d’avance contre toute pensée de
laisser dominer en celte revue aucune amilié ou estime particulière.
Nous dirons les impressions que nous aurons éprouvées, les résullats,
les acquisitions pour la science que nous aurons eu à constater selon
toule la rigueur de cette devise, qui est le guide le plus sûr en toute
appréciation: cuique suum. Et dans l'espérance que notre dévouement à
servir les intérêts de l’horticullure nous méritera bientôt la satisfaction de
lui avoir rendu réellement service, nous ne différons pas plus longtemps à
nous mettre en roule: nous invitons le lecteur à nous suivre en notre
première excursion.
UNE VISITE A ZWOLLE.
Nous avions entendu bien souvent faire l’éloge d’une collection de plantes
remarquables que possède l’une des provinces seplentrionales des Pays-
Bas, dans lesquelles on ne rencontre que de loin en loin un véritable ama-
teur. Nous partimes donc, au commencement de septembre, pour la province
d’Overijssel, et nous nous rendimes directement à la ville de Zwolle,
pour nous assurer par nous-même de lout ce que nous avions entendu
raconter de la collection dont il s’agit. Eh bien, qui que vous soyez, lec-
leur, Néerlandais ou étranger, nous ne doutons qu’il ne vous intéresse
beaucoup de prendre avec nous connaissance d’un ensemble de plantes,
qui mérite bien d’être plus connu.
En suivant la belle route de Zwolle à la rivière de lIJssel, qui sépare la
province d’Overijssel de la Gueldre, et se jette, environ deux heures plus
loin, dans la mer du Sud, on apercçoil, à droite, après une promenade de
dix minutes environ, la belle villa qui est ici le but de notre voyage.
Quoiqu'il n’y ait encore que huit ans que toute la surface qu’occupe la
101
villa n’était que prairie, déjà des tilleuls et autres arbres élèvent leurs
cimes au-dessus de ces serres qui excitent la curiosité de l’amateur; et
il est de fait qu’on doit bien chercher à s’y arrêter quelque temps; on
en emportera des souvenirs très agréables, surtout si l’on a, comme nous,
le bonheur de parler à Paimable propriétaire, M. c. Backer, Gouverneur
de la province d’Overijssel, chez qui la politesse la plus exquise et l’affa-
bilité la plus gracieuse envers létranger le disputent à l’amour des
plantes bien entendu. — Mais ne tardons pas plus à entrer.
Deux serres s’élèvent en forme de coupoles à droite et à gauche d’un
beau salon, d’où la vue donne à la fois dans les deux serres. Entrons
dans celle à droite: la première plante déjà excite l’admiration. C’est
un exemplaire superbe de la belle variété de l’ananas, celle à feuilles
panachées (Ananassa saliva s. Bromelia Ananas fol. var.) — Cette plante
n’est pas seulement de force considérable, mais elle témoigne aussi d’une
eullure très heureuse; elle gagne encore en beauté par la proximité où
elle se trouve d’une autre plante qui a les feuilles moins serrées et
plus détendues, probablement par suite d’un placement d’abord moins
convenable; c’est pourtant aussi une plante des plus remarquables sous le
rapport de la beauté, et l’espèce en est toujours rare dans les collec-
tions. — Une plante de la belle fougère qui porte le nom d’un botaniste
Hollandais aussi renommé qu’aimable et vénéré de ceux qui avaient le
bonheur de le connaître, le Gomivphlebium Reinwardlü, réclame notre
allention par la longueur de ses feuilles; la fraicheur et la vigueur de la
plante ne laisse rien non plus à désirer. La famille des Fougères se
trouve en outre représentée ici par quelques espèces d'élite, et par des
plantes de force considérable. Nous voilà, en effet, relenu devant un
Platycerium (Acrostichum) grande, plante d’une telle vigueur et d’un vert
si frais qu’on a peine à passer outre. Dans le beau genre Gymnogramme
nous distinguons les espèces chrysophylla, luteo-alba, peruviana, Mertensi
etc., tous exemplaires de première grandeur. Un pied de Brownea gran-
diceps, extraordinaire pour la grandeur comme pour la beauté; un Di-
plothemium marilimum et un Daemonorhops melanochaeles, et plusieurs
autres plantes nous arrêleraient bien longlemps; mais on nous comprendra
d’un mol: c’est que chacune de ces plantes contribue largement à re-
hausser la valeur de la collection.
Dans la serre à gauche, il y a d’abord une Areca sapida qui mérite
une mention spéciale, tant pour sa vigueur que pour sa taille; les
palmiers Livistona australis, Chamaerops Hystrix et surtout Chamaerops
gracilis commandent l’admiration de quiconque aime à contempler les
plantes d’une famille si riche en plantes majestueuses. Un pied colossal
102
de Hechtia planifolia déploie gracieusement son beau feuillage; une Fi-
cus Leopoldi, espèce superbe, se montre ici en toule son élégance; on y
rencontre, entr’autres, une belle plante de Paratropia tomentosa (Sciado-
phyllum farinosnm), introduite depuis trois années dans le Jardin botani-
que de Leide, et répandue maintenant dans plusieurs collections.
Allons plus loin, tout en ne mentionnant que ce qui se distingue parti-
culièrement sous le rapport de la culture. Nous voilà donc dans une
autre serre, longue et divisée en trois parties, dont celle du milieu est
une serre chaude, les deux autres, serres froides, qui contiennent des
Camélias dont la gailé du feuillage, d’un beau vert, dit la santé des
individus; etc. — Dans la serre chaude nous admirons en premier lieu
une plante extrèmement forte de Lalania Commersoni (L. rubra), la plus
grande que nous en ayons vue jusqu'ici. Malheureusement, on a à regretter
ici, comme presque partout, qu'on ne puisse pas loujours donner aux
plantes, et surtout aux palmiers, l’espace que réclame l'ampleur des feuil-
les; on ne laisse donc à cette plante que deux ou trois feuilles à la fois,
et à mesure qu’il s’en déploie une nouvelle, on doit en couper une autre,
ce qui ne nous permet de juger que bien imparfaitement de la majesté
de ce specimen magnifique. Cela dit, une Thrinax parviflora, Daemono-
rhops lalispinus el surtout un pied superbe de Chamaerops stauracantha,
représentent dignement ici les Palmiers. Nous remarquons encore une
Pavelta borbonica, un Cycas circinalis el deux Cycas revoluta, près desquels
on ne saurait passer sans s’arrêler quelque temps. En outre, en plantes
nouvelles, voici bien aussi dans celle serre plusieurs espèces des plus
pécieuses à mentionner: un bel exemplaire de Theophrasta imperialis, un
Cyanophyllum magnificum , d’une beauté si ravissante qu’on ne peut s’en
séparer, des Begonia rex et B. Lazuli en très grandes plantes, un En-
cholirion Jonghi, Campylobotrys argyroneurum, etc; entre toutes ces
curiosités il faut distinguer une plante, d’un mètre ou plus de hauteur,
de la Napoleona imperialis, qui portait grand nombre de ses fleurs bien
dignes du nom de l'individu.
Quand on à quitté cette serre pour entrer dans une autre, on a aussitôt à
constater, dans les deux premières divisions d’une serre basse de lon-
gueur considérable, le talent de la culture; puis, le regard est irrésislible-
ment altiré par bon nombre des plus belles hybrides de Gloxynia, Achimenes,
Tydia etc.; la beauté des fleurs et la santé de ces plantes produisent le plus
ravissant effet. Au fond de cette belle serre, dans la troisième division, où l’on
entre en descendant un petit escalier, ce n’est plus seulement un sentiment
d’admiration, c’est une vérilable surprise qu’éprouve le visileur: on y
trouve une collection de plantes composée des espèces suivantes: Rho-
105
pala corcovadensis, Theophrasta Jussieu, Corypha spinosa, Cocos chilen-
sis, Pandanus reflexus, un couple de Pintinectia tuberculala et de Agave
hystrix, Bonapartea sp. — Pour toutes ces plantes nous n’avons pas à en-
trer en des descriptions qui resleraient toujours trop en dessous de la réa-
lité. Ce que nous pouvons faire de mieux, c’est de présenter nos re-
merciements à M. gacxer de la jouissance qu'il a bien voulu nous
procurer en nous montrant ces magnifiques exemplaires Ce n’est
qu'en retournant la tête à plusieurs reprises qu’on se relire de ce ki-
osque enchanté, car elles sont bien rares les occasions de rencontrer
des collections si riches et auxquelles aient présidé un goût si parfait
et une entente si complète des lois de l’harmonie des formes.
Une collection de Proteacées et un grand nombre des plus belles plantes
de serre froide nous fournissent encore une promenade de quelques heures bien
employées. En Proteacées surlout nous voyons ici plusieurs plantes, des plus
difficiles à cultiver, eten individus de force considérable; outre un grand nombre
de Banksia’s, Dryandra’s, Hakea’s, etc., une plante extrêmement grande de
la Grevillea (Anadenia) bipinnatifida commandait à double titre, comme plante
de culture superbe et comme plante florifère, toute notre admiration ; rayon-
nante de santé, elle portait un grand nombre de ses fleurs , des plus délicates.
Malheureusement, on a abandonné en plusieurs endroits la culture des
Proteacées, aussi belles et aussi distinguées pour le feuillage qu’inté-
ressantes au point de vue physiologique. C’est qu’ils sont devenus bien
rares aussi les amateurs qui s’en occupent avec celte énergie qu’exige
leur culture. Et ce ne sont pas seulement les amateurs, mais en même
temps les horticulteurs-marchands, qui, à quelques exeptions près, ne
possèdent presque plus rien des collections qu’ils réunissaient il n’y a
encore que quelques années, en ce genre de plantes qu'on cherche
même vainement sur les catalogues des établissements les plus distin-
gués. La satisfaction qu'on éprouve à parcourir le jardin de M. Backer
n’en est que plus profonde pour celui qui ne porte pas seulement son
attention sur ce qui se présente sous le titre de nouveau, mais qui, si
dominé qu’il soit par un ardent amour de l’horticulture en progrès, ne
se laisse pourtant pas entraîner par l’exagération d’un goût toujours va-
riable. Qui, c’est presque une jouissance pour le classique que de ren-
contrer une collection, où, sans refuser l’hospitalité aux nouveaux ve-
nus, qui souvent méritent à plus d’un titre l'éloge qui leur a ouvert
d'avance le chemin des belles serres, n’oublient cependant pas qu’ils
ont parmi les plantes dont ils savaient peut-être déjà le nom dès leur
enfance, bien des espèces qui peuvent rivaliser avec celles d’introduc-
lion récente, et dont la valeur ne saurait être atlénuée par le fait seul
104
qu’elles ont été découvertes un demi-siècle plus tôt. L’hommage que nous
rendons ici à la collection des plantes de la Nouvelle-Hollande et du
cap de Bonne-Espérance de M. sacxer, qu’on nous permette de le re-
porter en même temps à celle de M. cankRien de Rotterdam, qui est
bien certainement une des plus complètes en ce genre de plantes.
En avançant plus loin, nous rencontrons, entr’autres, une collection
superbe d’Agave, Yucca el genres analogues; et notre admiration aug-
mente encore à la vue de deux exemplaires de force égale d’une plan-
te, ci-devant peu estimée, mais à présent à bon droit généralement
recherchée el souvent au prix de sacrifices peut-être portés un peu trop
loin, le Yucca quadricolor. — Ce sont deux plantes dont nous n’avons
pas encore rencontré les semblables. — Deux belles variétés de l’Agave
americana, la striala el _medio-picla, sont aussi représentées ici en deux
couples d’une force considérable. Malheureusement, une de ces dernières
plantes a perdu pour quelque temps ses feuilles centrales, à la suite du
choc qu’elle à éprouvé de la chute d’un arbre du parc, renversé par
l'orage du 24 juillet.
Passant aux arbres de pleine lerre, nous nous arrêlons avec une nou-
velle admiration devant un exemplaire de l’Araucaria imbricata. — Cette
plante, d’une santé et d’une vigueur extraordinaires, a une hauteur
de 51 à 4 mètres et une ampleur relative. Les Cedrus Liban et Cedrus
Deodora sont représentés en arbres de même hauteur el d’une extrême
beauté.
Il y aurait encore bien des choses à mentionner ici; mais nous n’a-
vons déjà que trop dépassé peut-être les bornes de la discrétion dont
nous avions à nous faire un devoir envers l’un de ces amateurs qui font de
l'art pour Part. Nous craindrions de blesser la modestie de son amour pour
les plantes par des éloges dont son noble caractère redouterait le moindre
éclat. Qu'il nous soit pourtant accordé d’ajouter que ce n’est qu’à regret
que nous nous arrêlons en si beau chemin.
Encore un mot à l'adresse du jardinier de M. Backer: c’est un véri-
table artiste que lPhumble winp; l'état luxuriant des plantes confiées
a ses soins fournit à chaque pas un certificat de son expérience et de
ses capacités: on voit qu’en bon père nourricier des individus grands
el petits dont un jardinier est aussi le médecin, il veille avec soin
à faire régner dans les jardins et les serres une excessive propreté,
celle condition sine quä non que recherche avant tout le véritable ama-
teur de plantes saines et vigoureuses.
105
NOUVELLES ESPÉCES DE CALADIUM.
Comme la famille des Aroidées, et, entre autres, le beau genre Cala-
dium, sont en faveur chez bon nombre d'amateurs des plantes qui se
recommandent par la beauté du feuillage, il sera sans doute fort agréa-
ble d’apprendre que, dans les No. 8 et 9 de l’Jllustration horhcole, on
en trouve la description de 10 espèces nouvelles, d’après le rédacteur de
ce journal, M. cH. LEMAIRE.
Nous allons reproduire l’énumération de ces espèces, qui seront, se-
lon la promesse de M. LEMAIRE, prochainement figurées dans ledit jour-
nal. Il ne peut être qu’utile pour lhorticulture d’aider à la publication
de ces espèces, qui, nous le souhaitons vivement, seront bientôl distri-
buées dans les divers établissements. Les huit premières (M. LEMAIRE
croit qu’elles ne sont en partie que des variétés de C. pellucidum ou bi-
color) ont été trouvées à l’ombre des grands arbres dans les forêts qui
bordent l’immense fleuve des Amazones, dans la province Brésilienne
de Para, el envoyées directement, en décembre 1857, à M. cHanTiN, par
les explorateurs M. M. sarraquin et Perir. Elles ont, dit M. LEMAIRE, pres-
que toutes fleuri, le printemps dernier, dans les serres de cet horti-
culteur, qui n’a pas trouvé dans leurs fleurs des différences bien sen-
sibles. Les deux autres, M. Lemaire en doit la communication à M. æou-
ET, sous-chef des serres chaudes du Muséum d'Histoire naturelle de
Paris.
CALADIUM VENTEN.
$ B. Folit lamina cordato-sagittata pellata. Scnorr, |. c.
1. — argyrites LEMaIRE. Péliole lisse (long 0,18), d’un vert pâle, con-
colore; lame (0,09— 11 de long sur 0,05 1—6 1 de large) subaiguë ou
nettement acuminée au sommet; plus ou moins contractée vers la base,
au-dessus des lobes: ceux-ci courts, plus ou moins rapprochés, arron-
dis-obtus; coloris vert gai, mat; nervure centrale blanche; larges macules
irrégulières, d’un blanc d’argent mat, et nombreux points de même
106
nuance vers les bords: macules el points occupant plus de la moitié
du limbe.
Très gracieuse pelile plante.
2. — Chantinil LEMAIRE. Pétiole lisse (long. 0,20—21), verdätre ou ro-
sâtre, porlant dessus et dessous une large ligne noire, distinclement
striée. Lame très ample (0,32—58 + 0,19—25), ombiliquée au centre (à l’in-
serlion du pétliole); lobes écartés, arrondis; sommet aigu; fond vert gai,
luisant; nervures larges, d’un rose vif, élalé, mais plus pâle, autour
d’elles; macules très nombreuses, très irrégulières, distantes ou con-
fluentes (comme dans la plante précédente), dont le fond blanc
disparait quelquefois sous la largeur du beau rose qui en occupe le
centre.
Espèce trois fois magnifique, dédiée , avec justice, à l’horticulteur distin-
gué à l’iniliative duquel on doit l’introduction des huit plantes dont
nous nous occupons.
5. — Neumannii LEMAIRE. Pétliole lisse (coupé trop court pour que nous
puissions en évaluer la longueur, mais, d’après l'apparence, long et
robuste), vert pâle, avec double ligne (dessus et dessous!) très étroite,
d’un brun obseur; lame ample (0,25+15, une seule observée!), subacu-
minée-aiguë, ondulée aux bords, subombiliquée au centre, d’un beau
vert luisant en dessus, très pâle en dessous; lobes distants, obtus-arron-
dis; macules nombreuses, éparses, irrégulières, variant beaucoup de
grandeur, d’un rose vif.
Belle, très belle plante, dédiée à M. Neumann, chef expérimenté et
zélé des serres chaudes, au Jardin des Plantes, auteur d’intéressants et
utiles ouvrages ou articles divers sur l’horticulture.
4. — Brongniartii LEMAIRE. Grande, robuste et superbe plante! Péliole
lisse, de 0,56 au moins de longueur (adulte), d’un gris rosâtre obscur,
avec une ligne noire en dessus, et entièrement striolé de noir. Lame
(0,22—355 + 0,14—253) aiguë, ou plutôt très brièvement acuminée au
sommet, ombiliquée au centre; bords ondulés; lobes divariqués-distants,
plus ou moins arrondis-oblus; vert gai, superbe, luisant-velouté (pâle,
glaucescent en dessous); nervures très larges, d’un rose vif, se confon-
dant, aux alentours, avec le vert du fond, souvent, pendant la jeunesse
du limbe, comme ponctuolé (et rongé par les insectes) de vert blan-
châtre vers le milieu: cette maculature, assez obsolète, et se confondant
presque avec le fond.
Très voisine du C. bicolor splendens, mais incomparablement plus belle.
Dédiée à M. anozpne BRonGNiarT, membre de l’Institut et professeur de
Botanique au Jardin des Plantes de Paris.
107
5. — argyrospilum Lemaire. Pétiole de 0,50—55 de long, lisse, d’un
rose grisâtre, avec deux lignes obsolètes, striolées dessus et dessous, et
plus obsolètement striolées encore entre les intervalles. Lame (0,19—
25+0,10—14) aiguë au sommet, largement sinuée-ondulée aux bords;
lobes distants, oblus ou à peine aigus; fond d’un beau vert gai, luisant
(pâle et glaucescent en dessous); macules assez nombreuses, distantes,
irrégulières, variant de grandeur, isolées ou rapprochées, d’un beau
blanc mat; une tache d’un rouge cocciné au centre du bouclier; les bords
de la même couleur, ainsi que le sinus cordiforme de la base, mais là
plus manifestement.
Très belle plante. $
6. — Verschafreltii LEMAIRE. Péliole lisse (robuste! mais coupé trop
court pour que nous puissions en donner les dimensions), vert pâle,
concolore; lame ample (0,25—27+0,15—16), d’un beau vert presque
mat, pâle-glaucescent en dessous; sommet aigu, ou très brièvement
acuminé; lobes distants, subobtus; macules rares, éparses, irrégulières,
formées de plusieurs autres plus petites, d’un rouge vermillon vif; bords
largement ondulés.
Fort belle et distincte, dédiée à l’éditeur de l’{llustration horticole.
7. — Moulletii Lemaire. Pétiole lisse (coupé trop court pour pouvoir
en donner ici les justes dimensions), d’un vert pâle, concolore; lame
(0,21—25+0,12—14) subacuminée au sommet; lobes rapprochés, ar-
rondis; contraction limbaire au-dessus d’eux assez prononcée; en dessus
vert pâle, un peu luisant, devenant hlanchätre et comme érosé-granulé
vers le centre, surtout vers la partie ombiliquée; nervures blanchâtres,
au centre lavées de rose päle; une ligne semblable dans le limbe par-
tant du centre (ombilic), et venant s'épanouir imperceptiblement sur les
bords du sinus cordiforme; vert très pâle en dessous, non glaucescent ;
macules et points assez nombreux, distants, épars.
Belle et intéressante espèce.
8. — thripedestum LEMAIRE. Pétiole lissé (une seule feuille observée,
petite et péliole encore coupé court), d’un vert pâle, concolore; lame
(0,18+11; mais dimensions vraisemblablement plus grandes dans une
feuille adulte) brièvement acuminée au sommet; lobes peu distants, ar-
rondis; bords à peine ondulés; beau vert, un peu jaunâtre, mat; pâle-
glaucescent en dessous: macules larges, assez nombreuses, irrégulières,
d’un vert blanchâtre, piqueté de plus foncé, ce qui les fait paraître
comme finement rongées par des insectes.
Très curieuse el très intéressante plante, fort voisine du C. marmo-
ralum.
108
9. — subrotundum LEMAIRE. Pétiole blanchâtre, parsemé de li-
néoles très serrées, noirälres, et parcouru longitudinalement en dessus
par une ligne noire, et en dessous par une autre d’un vert foncé (0,55—
40); lame cordiforme-arrondie, brièvement acuminée au sommet, d’un
beau vert luisant, intense en dessus, glaucescent en dessous, à lobes
courts, arrondis; à bords droits, impercepliblement lignés de rose; ceux
des lobes lignés de cocciné, avec macule de cette teinte à l’ombilic
(0,17+-0,15).
Dans de jeunes individus, les premières feuilles émises, le limbe fo-
liaire à la base est faiblement et obliquement échancré, à peine pellé,
et l’un des lobes toujours plus grand que l’autre.
10. — hastatum LEMAIRE. ..... Pétiole robuste (0,35—45), blan-
châtre, parsemé de linéoles très serrées, violacées. Lame allongée-
hastée, légèrement contractée au-dessus des lobes, alténuée et briève-
ment acuminée au sommet, à bords très largement sinués-crénelés; à
lobes allongés-divariqués, dont le limbe inégalement partagé par la ner-
vure médiane, le côté interne un peu arrondi-arqué, beaucoup moins
large que l’externe, d’un vert mat, avec macules assez nombreuses, très
irrégulières (et comme formées d’autres plus petites, soudées entre el-
les), d’un blanc diaphane: en dessous vert pâle; le sinus des lobes, mar-
giné de cocciné (0,27 +0,09—10!).
Forme du C. picturatum zixn.!
Ces deux belles plantes, que nous regardons comme espèces distinc-
tes, proviennent, comme la dil M. uourcer à l’auteur, du même envoi
qui contenait les précédentes, c’est-à-dire recueillies dans la province
de Para, et dans les forêts qui bordent le fleuve des Amazones.
M. Lemaire termine celle énumération par la rectification suivante:
Le Caladium picturatum que M. ziNpen, horticulteur bruxellois,
dans ses intéressants catalogues annuels de plantes exotiques nouvelle-
ment introduites, a indiqué comme simple variété du C. bicolor, en diffère
spécifiquement assez pour en être regardé comme distinct: c’est ce
que nous admettons ici, en laissant à cette belle espèce son premier
nom spécifique, lequel en exprime bien la large et élégante maculature
rose, qui borde irrégulièrement ses nervures médianes, espèce qui, de
plus, déjà assez répandue dans les collections, n’a pas besoin d’être ici
décrite plus longuement.
109
PLANTES NOUVELLES OÙ RARES, INTRODUITES DANS LES
JARDINS HOLLANDAIS.
Liquidambar Altingiana BL.
L'année précédente nous eùmes le bonheur de recevoir de Java, grâce
aux soins infaligables de M. 3. E. TEYSMANN, parmi bon nombre de
plantes intéressantes, un exemplaire plein de santé de l'arbre qui porte
à Java le nom sundaique de Rasamala. C’est une espèce du genre Li-
quidambar, qui seul constitue une famille dans le règne végétal, celle des
Balsamifluae, et qui est représenté à Java par la plante en question L. Altin-
grana 81. (Altingia excelsa Noronu., Al. coerulea por), dans l'Asie mineure par
L. orientale mir (L. imberbe air) et dans l'Amérique seplentrional par
la L. styraciflua L. Quoique nous croyions que le Rasamala a été intro-
duit plus 1ôt en Hollande, nous sommes bien certain que, si celle plante
se trouve dans quelque jardin de l’Europe, d’où elle n’ait point disparu
comme chez nous, ce ne sera guèrè qu'un cas unique. C’élait donc pour
nous une des chances les plus heureuses. — Cette plante pourra-t-elle se
recommander au point de vue de l’ornement? — C’est peut-être douteux,
car le Liquidambar Allingiana 8v. est bien cerlainement un de ceux qui
contribuent le plus à donner à quelques contrées de la luxuriante île de
Java son caractère physiognomique, par ses proportions colossales qui
en font un des arbres les plus gigantesques de ce paradis terrestre. Nous
empruntons à M. suncauax, qui a tracé un lableau si frais el si sédui-
sant de la physiognomie de Java, les communications suivantes 1).
»Le prince de ces forêts, dit ce naturaliste en parlant de celles qui
se trouvent sous la seconde zone (2000 —4500 au-dessus du niveau de
la mer), est le Rasamala (Liquidambar Allingiana s1.), dont la tige per-
pendiculaire est dépourvue de branches jusqu'à une hauteur de 70 à
100 pieds. C’est de ce point qu'il déploie sa cime sphérique, dont l’ex-
trémilé s'élève jusqu’à 50—80 pieds au dessus des premières bran-
ches, de manière que la hauteur totale de l'arbre est en moyenne de
140 à 180, ou, généralement parlant, de 160 pieds. — Ses nolices sont
basées sur des mesures réelles des plus hauts arbres de cette espèce
que M. suxenuun ait trouvés, et qu’il a fait tomber à cet effet. — Ce
n’est donc rien hasarder que de constater que les Rasamalas acquièrent
la moyenne de 150 pieds de hauteur, et que la partie de la tige dépour-
!) FR. JUNGHUHN, Java, deszelfs gedaante, bekleeding en inwendige struktuur, 2, p. 441, etc.
110
vue de branches et qui s’élève en forme de colonne, a la longueur de 80
pieds. Qu'on s’imagine que des chênes de l’Europe, qui ordinairement
alteignent cependant déjà la hauteur de 75 pieds, soient placés entre ces
Rasamalas, leurs cimes ne dépasseraient pas encore les liges nues des
premiers, dont le feuillage se balancerait à la distance de 40 à 60 pieds
au-dessus de leurs têtes. Les Dadab (Erythrina indica 1.) présentent un
spectacle encore plus humiliant entre ces géants de la forêt. On a de
temps en lemps l’occasion de voir ces deux arbres à côté l’un de l’au-
tre là où lon a planté des jardins de cafiers dans une partie abattue
d’une forêt vierge; la partie restée se limite alors par un ligne bien pro-
noncée. Les tiges d’un gris clair des Rasamalas, qui forment des péris-
tyles gigantesques, contrastent fortement avec le fond ombragé et ob-
seur de la forêt, dont ils constituent l'enceinte; les Dadabs du jardin
de cafiers qui se trouve devant la forêt de Æasamalas ne paraissent
plus être, au contraire, qu'un pelit bois, que broussailles! — et ce sont
des arbres de 55 à 40 pieds de hauteur! Les tiges des plus grands Ra-
samalas, mesurent, à 10 pieds au-dessus de la terre, encore 5 à 7 pieds
de diamètre, dimension qui diminue à peine d’un pied à la hauteur de
50 à 60 pieds. Ce sont des colonnes absolument cylindriques; et comme
l'écorce en est égale et nue, elles frappent d’autant plus les yeux que
tous les autres arbres entre lesquels elles s'élèvent, sont couverts
d’un si grand nombre de lianes, fougères el autres pseudo-parasites
que l'écorce disparait sous le ton vert qui en résulte. Il ne s'attache,
au contraire, que très rarement un parasite à la lige du Rasamala,
qu’entoure une écorce égale de couleur gris-clair.
On en trouve bien rarement d’entrelacés de lianes. Leur grandeur et
leur croissance très régulière repoussent les parasites; c’est par celte
même cause qu’il est impossible d’alteindre leur voûte de verdure: il
n'y a point de Javanais qui puisse y monter; le seul moyen de s’en
procurer des feuilles et des fleurs, c’est de faire tomber le géant. — Ci
et là une certaine espèce de Figuier (Ficus) cherche bien à monter le
long de la tige du Rasamala; c’est surtout lespèce appelée par les indi-
gènes Âiara aroë. Si la tige de ce figuier a pris racine près de celle
d’un Aasamala, elle s'élève alors obliquement à une hauteur de 60 à 70
pieds, sans branches ni racines, près du Æasamala, el forme pour ainsi
dire une corde égale de la grosseur d’un pied. Après avoir ainsi suivi la
tige du Æasamala à peu près jusqu'à son embranchement, elle pousse
des racines aëriennes qui enveloppent forlement en spirales loute la tige
qu’elle convoîte. — Plus haut ces spirales prennent la forme d’un réseau
entourant le ÆRasamala: ce n’est qu'à une hauteur de 120 à 150
111
pieds, que la verdure du Figuier s’unit enfin à celle du Rasamala. —
Si, à quelque distance de la tige, un Cissus (C. papillosa, dichotoma) fait
pendre sa tige grèle à une longueur de cent pieds, verticalement et sans
se diviser en bas, d’une des branches du ÆRasamala, le voyageur qui se
trouve à l’opposite de cette tige de Rasamala, ainsi entrelacée et entou-
rée, contemple alors le tableau qui peut le mieux lui donner une com-
plète idée de la majesté et de la végétation prodigieuse de la nature tropicale.
Et si l’on se trouve à quelque distance de ce vaste tableau, au point
culminant d’une montagne au sol égal, et que la forêt qui en couvre
le dos consiste, soit exclusivement, soit pour la plus grande partie, de
Rasamalas, on ne voit alors que des demi-globes juxtaposés, c’esl-à-
dire les parties supérieures des cimes sphériques ; la surface de la forêt
paraît être un immense tapis de sphères; cel aspect est si imposant
qu’en face de ces arbres aux proportions gigantesques il semble que la
montagne elle-même se soit humiliée.
C’est aux mois de mars et d’avril que fleurissent les Rasamalas ; la sur-
face de leurs cimes est alors toute couverte de petits châtons ronds des
fleurs mâles, en si grand nombre que la plaine de tout le désert en recoit
une teinte rougeâtre, et qu’on peut distinguer les Rasamalas, dont les
tiges se cachent dans la forêt, comme autant de globes lumineux visibles,
par la couleur rougeâtre des cimes, à une distance des plus considérables.
Le Rasamala produit une résine fine et odoriférante, connue sous le
nom sandaique de ÆKandaï, qui sort de l'écorce avec la densité
molle du miel, mais qui, exposée à l'air, s’endurcit bientôt et remplit
les fissures de lécorce. Cette résine se trouve en grandes masses, de
forme irrégulière, dans les cavités des vieilles tiges. La petite abeille sans
aiguillon (Melipona vidua Lep. de St. Farg.) s’arrête avec volupté et par
essaims compactes dans ces cavités en partie remplies de résine, ou dans
la résine même, qui porte alors partout l'empreinte de leur passage. Il paraît
que cette résine leur sert à composer leurs cellules. Les fissures, cependant ,
ne se trouvant qu’à la partie supérieure de la tige, on ne peut recueil-
lir les plus grandes masses de cette résine, que les Javanais emploient
comme benzoë, qu’en sacrifiant l'arbre lui-même, qu’il faut faire tomber.
La dispersion géographique du Rasamala à lle de Java est très li-
mitée, et l'extension de la culture du café l’enferme continuellement
entre des bornes de plus en plus rétrécies. M. sunenuax ne l’a rencon-
tré nulle part au-delà de 4000, ni en dessous de 2000 pieds. C’est
entre 2500 et 3500 pieds, dit-il, qu’il se trouve en plus grande abon-
dance et qu’il est dans sa plus grande vigueur.
Nous nous bornerons à ces détails: nous n'avons pas besoin de sui-
112
vre M. sunenuax dans les lieux spéciaux où il dit avoir trouvé cet arbre
en plus ou moins d’abendance. Ce que nous venons d’écrire suffira cer-
tainement pour faire connaître à nos lecteurs la Liquidambar Allingiana
comme l’une des plantes les plus intéressantes pour nos serres, repré-
sentants qu’elles sont d’un des plus grands géants du règne végétal.
ED 0 DS 0 —
ACACIA PULCHELLA r. 8e. ET SES CONGÉNÈRES.
Partout où l’on voit cultiver dans les jardins un grand nombre d’es-
pèces qui se rapprochent, on rencontre aussi une plus ou moins gran-
de confusion dans leur nomenclalure. Nous en avons, entre autres, un
exemple qu’il importe de signaler, dans le genre Acacia, dont le nombre
des espèces décrites monte à près de 500. — Nous ne rectifierons au-
jourd’hui que les noms des espèces que présente la tribu des À. pul-
chella, dont dix-huit espèces sont décriles, et dix se trouvent dans les
jardins:
1. Acacia pentadenia LDL. Syn.: A. Neillii Hort.
2. Acacia ignorata C. KOCH. Syn.: A. pentadenia Horl. nec LINDL.
Acacia nigricans R. BR. Syn.: A. rutaefolia 1K.
Acacia obseura DEC. FIL. Syn.: A. Ciliata R. BR.
Acacia StrigOsSa LINK.
D & E 01
. Acacia pulchella R. Br. — Comme formes variées de cetle espèce ,
il faut citer les variétés dites: A. hispidissima Hort.
nec DEC. el A. graveolens Hort.
7. Acacia lasiocarpa MEISN. Presque toujours sans nom déterminé.
8. Acacia hispidissima DEC. Syn. A. lanuginosa Hort. — Une
forme de celte espèce est l’ A. lanata Hort., laquelle n’est
guère autre que |’ A. cygnorum BENTH.
9. Acacia denudata LEHM SYyn.: A. erioclada Hort. — Une
forme entièrement glabre de celte espèce figure en quel-
ques jardins aussi comme A. cygnorum.
10. Acacia Drummondii BeNTH — Selon l'opinion de merinco,
l'espèce qui se trouve sous ce nom dans les jardins, dif-
fère de la véritable espèce de pBexruam en ce qu'elle
a les feuilles plus larges. — On pourrait aussi donner
à celle-ci le nom de A. pseudo-Drummondii.
Kkocx, Garten-Nachrichten N°. 7, p 25.
CHELIDONIUM JAPONICUM JAunb
CHELIDONIUM JAPONICUM rauss.
L
F FAM. NAT. PAPAVERACEAE.
YAMABUKI SAU, (KERRIA JAPONICA HERBACÉE), NOM JAPONAIS.
Chelidonium TourRNEr. Calyx diphyllus,
foliolis caducis, aestivatione imbricatis. Corol-
lae petala 4, hypogyna, integerrima, vel in-
cisa, decidua. Stamina plurima, hypogyna;
filamenta filiformia; antherae terminales, ex-
trorsae, biloculares, longitudinaliter dehiscentes.
Ovarium subcylindricum, uniloculare. Ovula
juxta placentas intervalvulares oppositas plu-
rima, anatropa. Stigma sessile, bilobum. Cap-
sula siliquaeformis, torulosa, bivalvis, valvis
a basi solutis, deciduis, replo seminifero per-
sistente. Semina plurima, ovato-reniformia,
nitida, strophiola umbilicali cristaeformi, alba.
Embryo ïn basi albuminis carnosi brevissi-
mus; cotyledonibus obtusissimis , radicula um-.
bilico proxima.
Herbae perennes, in temperatis hemisphae-
rae borealis obviae, tenerae, succo croceo,
acri foetae; caule tereti, ramoso, foliis alter-
nis, petiolatis, pinnatisectis, segmentis den-
tatis v. lobatis.
Chelidonium TourNer. Instit. 116, GärT-
NER Il. 164.t. 115 ; sussreu Gen. 236; EeNDL.
Gen. n°. 4819.
CHAR. SPEC. CHELIDONIUM JAPONICUM
rauns.Ch.foliis crescente-pinnatisectis, inferio-
ribus caulinis bijugis cum impari, summis saepius
ternatisectis, segmentis subsessilibus, ovatis,
oblongis v. rhomboïdeis, acutis v.acuminatis,
inaequaliter serratis vel rarius incisis, glabris ;
floribus terminalibus, subsolitariis; stigmate
persistente, lamellis tandem divergentibus,
capsula siliquaeformi polysperma, cylindrica,
apice attenuata. THUNB. f{. jap. p.221. Che-
hidonium uniflorum S. et Z. flor. japonicae
famil. nat. sec. I. n°. 277.
Cette plante, ordinairement peu rameuse, qui alteint la hauteur de 1 à
2 pieds, porte à son sommet une seule fleur, ou bien 2 ou 53 fleurs, dont
les pédoncules sont souvent unis à leur base aux pétioles. Les feuilles
caulinaires sont bijuges; leurs segments, bien des fois pétiolulés ont une
forme oblonge ou rhomboide; les feuilles supérieures sont ternati-sectes
ou quelquefois indivisées, tandis que chez les feuilles radicales le nom-
bre des juges est augmenté, et que la forme des segments sessiles est plus
ovée. Les sépales ovés et acuminés sont caduques, et d’une couleur verte.
Les pétales obovés sont jaunes. Les étamines sont nombreuses, plus courtes
114
que le pisüil, et diffèrent entre elles en longueur. Le fruit est cylindri-
que, eflilé vers son sommet et couronné par le stigmate.
H. VAN HALL.
Comme le Chelidonium Japonicum est une plante qui ne demande au-
cun soin particulier, elle mérite bien sa place dans les collections de
plantes vivaces, de pleine terre. Introduite du Japon dans l’Établissement
de M.M. vox siesocn er come. à Leide, on y en trouve déjà une multi-
plicalion si considérable, que dans le catalogue de cet établissement de
cetle année elle est déjà offerte au prix de 2 à 4 francs. Multiplication
facile par division des racines. H. W.
"20 DE 0 —————
PLANTES NOUVELLES OÙ RARES, INTRODUITES DANS LES
JARDINS HOLLANDAIS.
Khodoleïia Teysmanni MIQUEL.
Entre autre plantes introduites cette année de Java dans le Jar-
din Botanique de Leide, qui ne présentent pas seulement de l'intérêt,
mais qui joueront sans doute bientôt un rôle assez important dans l’hor-
ticullure, soit par leur feuillage éclatant et splendide, soit par la beauté
des fleurs, il faut citer une deuxième espèce du genre Rhodoleia, genre
dont il serait superflu de faire l'éloge. L'espèce que M. miquez a dédiée,
d’après des échantillons secs, à celui qui l’a découverte, a élé trouvée
par M. Teysmaxx dans les montagnes de la côte occidentale de l’ile de
Sumatra. M. TEysmanx lui-même écrit que c’est la plus belle plante
de cet envoi: les fleurs ressemblent à celles d’une Camellia de la plus
grande dimension!!— Il n’y a donc aucun doute que c’est une plante de
première valeur, et il ne nous reste qu’à souhaiter de la voir fleurir, ce
dont nous ne saurions douter non plus d’après les renseignements de
M. Teysman, qui ajoute que c’est un pelit arbrisseau qui n’exige pas
grande chaleur.
Nous apprenons également avec plaisir que celte plante est en-
core en d’autres mains. Le catalogue d’une vente publique de plantes
récemment recues de Java, qui a eu lieu cet été a Amsterdam, porte
ce nom. Nous avons appris, depuis, que celte plante a été achetée par
M. sac. maxoy de Liège; elle se trouve aussi dans l'établissement de M.
115
3. c. RODBARD à Leide. C’est précisément parce que cetle espèce paraitra
sans doute l’année prochaine dans le commerce, que nous nous félicitons
d’avoir recu de Monsieur le Professeur miquez d'Amsterdam, pour notre
journal, la diagnose, avec description détaillée, du genre et de ses deux
espèces, que nous faisons suivre ici.
NOUVELLE ESPÉCE DE RHODOLEIA, DÉCOUVERTE PAR M. J. E.
TEYSMANN DANS L'ILE DE SUMATRA.
Le PROF. F. A. W. MIQUEL.
Character naluralis.
Flores hermaphrodili receplaculi basi et ambiltu pluriserialiler brac-
teato-involucrati anthomorphi verlici explanato nudo per orbem concen-
trice inserli, 2—8. Calycis monosepali basis receptaculi foveae connala,
limbus brevis hyalinus dentatus subpersistens, intus deorsum stralo glan-
duloso auctus. Petala floris lateri interiori (receptaculi centrum speclanli)
nulla, in exteriore 3 vel 2?, calycis limbo inferne inserta, unguiculata ,
membranacea, omnia ejusdem receplaculi florum per communem quasi
orbem disposila, aeslivatione dextrorsum imbricata. Slamina cum petalis
inserla, 7 (vel plura usque 10?), antheris erectis filamento longioribus,
bilocularibus, loculis linearibus connectivo prominulo lateralibus, rimà
longiludinali apertis. Carpella 2 in fundo calycis, respectu receptaculi
anticum et poslicum, ovario uniloculari cum opposito fere ad apicem
connato, ovulis secus angulum centralem biseriatim plurimis, s/ylo ex
ovarii singuli vertice terminali libero filiformi longissimo, apice bidentulo
sligmaloso, supra basin deciduo. Fructus capsulares supra receplaculum
nudum collecti, (immaturi birostellali) biloculares loculicide dehiscentes,
loculis angulo biserialiter imbricalim polyspermis, seminibus immaluris
orbiculato-planis ambitu alatis, maturis compressis subtrigonis. — Folia
sparsa exslipulala, gemmatio perulata, receptacula pedunculata axillaria
vel et lateralia.
Characler essentiahis. Receptaculum bracteatum superne nudum et plu-
riflorum. Calycis tubus demersus, limbus dentalus e basi stralo glandu-
116
loso auctà pelala (interiori floris lateri deficientia) unguiculata aestiva-
lione imbricala et s{amina 7—10? exserens. Ovaria 2 angulo interiore
biserialiter pluriovulala, fere ad apicem connata, singula stylo longissimo
apice stigmatoso terminala. Capsula bilocularis libera, calycis margine
basi cincta. Semina imbricata complanata. — Folia alterna exstipulata. —
Genus Diosmeis affine, Diplolaenae subanalogum.
KRhodoleia Teysmanni. Frutex, foliis sparsis versus ramorum supe-
riora confertis peliolatis ellipticis vel oblongis subcoriaceis, sublus glaucis,
adullis glabris, innovationibus furfure subtili stellato conspersis, recep-
taculis axillaribus et lateralibus breviter peduneulatis deflexis, sub anthesi
Hlicii florem simulantibus.
In Sumatrae occidentalis regione montanà detexit indefessus TEYSMANN
Horti Bogoriensis hortulanus primus. Formas duas reportavit, slationis
discrimine minorem el majorem, illam prope Alaham Pandjang hanc prope
Paya Kombo carptam.
Forma minor, indigenis » Kajoe barana” dicta.
Ramuli teretiusculi versus apicem angulati, angulis e petiolorum basi
deorsum conlinuatis, epidermide laevi siceatis rugulosà rubello-fuscà pas-
sim lenticellosà, ligno denso firmo albido, inferne perularum cicatriculis
linearibus brevibus leviter arcuatis superiora versus distantioribus et ra-
rioribus utplurimum notali, dissilifolit, sursum pedelentim magis con-
ferte foliali, foliis et ramulis secundis prope verticem saepe subverticil-
latim approximatis. Folia sparsa, per gyros ? vulgo disposila, petiolis
haud rigidis 11—1 poll. longis coloratis basi paullisper tumidulis trigono-
semileretibus antice suleatis, dorsi basi in ramuli angulum subcontinuis,
cicatricem semicircularem subprominulam relinquentibus sustenta, exsli-
pulala, e basi acutà vel attenuatà elliptico-oblonga vel elliptica obtusius-
cule apiculala, passim subacuta, integerrima, margine laeviusculo sub-
incurvo cinela, coriaceo-pergamacea, adulta glabra, innovantia cum ra-
mulis petiolisque squamulis furfuraceis exilibus orbicularibus ambitu
fimbriato-stellatis albidis vel rufulis centrifixis citius dejiciendis consper-
sa, supra salurale viridia nitida costà venisque (in sicco) reliculalo-
prominulis notata, subtus colore albido-glaucino fere roris speci obducta
venisque subobtectis septenis novenisque utrinque e coslà subcarinalà
exorlis perlensa, ad lentem glandulis minutissimis nunc nigris subim-
pressis notala, 4—2 poll. longa. Flores supra receptaculum bractealum
pedunculatum axillare dispositi. Receplacula virginea ovoideo-globosa ses-
silia utplurimum solitaria vel versus ramorum superiora simul juxta
117
axillas obvia hinc subconferta, bracteis perulaceis coriaceis ovato-rotun-
dalis concavis margine membranaceo-extenualis, extimis glabris vel sub-
glabris, interioribus tomento sparso vel densiore obductis arctissime ob-
vallata: pedunculus anthesi ineunte 2—5 lin. longus arcuato-deflexus
lignoso-rigidus bracteis perulaceis sensim deciduis cicatrisatus, inter ci-
catrices prominentes inferne glaber, sursum rufo-hirsutulus, a basi ad
apicem sensim incrassatus. Receptaculum florens pollicare circumscrip-
tione obconico-campaniforme, Illicii florem mentiens, bracteis (praeter
pedunculi deciduas) viginti pluribusve arcte, sursum laxius, per gyros
regulares 4—5 spirales imbricatis sustentum et fere inclusum, infimis
exilibus üs pedunculi simillimis abbreviatis semiorbicularibus, ovato-
rotundatis convexis margine exlenuato ad extremum villosulo, dorso gla-
bris vel pubescentibus, superioribus pedetentim majoribus magis oblon-
gatis ovalis oblusis minus rigidis tenuioribusque, dorso loto, margine
passim excepto, rufo-villosis, in singulo gyro subcireulari circiter ternis
qualernisve, supremis fere membranaceis intus subpetaloideo-coloratis,
5—4 lin. longis. Receptaculum orbiculare subplanum, 2—8-vulgo 6—8-
florum, in superficie pilosum, floribus circulariter dispositis, receptaculi
foveolis in juvenilibus demissioribus in adultis leviter saltem concavatis
innixis. Ælos singulus fossulae calycis lubo aequiparandae innixus, fos-
sulae margine in membranam brevem tenuem subhyalinam 4—% denti-
bus linearibus integris vel ciliato-sublaceris auctam interque eos sparse
irregulariter pauciciliolatam vel et fere nudam (calycis margo) producto,
basi intus ubi in fossulam transit e strato adnato subglanduloso pelali-
et slaminiferam. Petala singulo flori 3 vel 2? saltem, in exteriore floris
semicirculo landum obvia, hinc omnium florum ejusdem receptaculi pe-
lala simul sumta per unum verticillum sinuosum receptaculum ambien-
tem disposita, corollam poly- (6—22-) pelalam bracteis tanquam calyce
cireumelusam, in alabastro valde regulariter imbricatam, dimidià dextrà
dextrorsum sequentem dimidiam laminam obtegente, exhibent, intoriore,
qui scil. receptaculi centrum spectat, semicirculo floris singuli plane
apetalo. Petala longiuscule unguiculata, lanceolato-oblonga obtusiuscula
membranacea lenere submulliplivenosa, in sicco purpurea, quaedam apice
(an normaliter) emarginala, supra bracteas ultimas parum exserta, vir-
gineorum lamina subcarnosula elliptica, abrupte ex ungue producta. Sfa-
mina cum petalis calycis limbo inferne inserta eaque circiter aequantia,
alterna pelalo opposita et unguis basi in alabastro imà (in semicireulo
exteriore floris) subadhaerentia, per orbem completum disposita, 7 cir-
citer in singulo flore, subaequalia, (quo pauciores receptaculi flores, eo
majore forsan numero, probabiliter usque 10), alterna sallem vix bre-
118
viora, omnium ejusdem receptaculi in unum quasi commune androeceum
ante anthesin mulliserialiter imbricata. Filamenlum basi quidquam dila-
talà semiteres caeterum filiforme angulatum? (in sicco subtetragonum)
apice infra conneclivum obsolete subdilatatum nec tamen articulatum,
coloratum?, anthera oblongo-linearis compresso-telragona, nec basi nec
apice atlenuata, bilocularis, connectivum distinctum utrinque planum pur-
pureum apice supra loculos brevi-acute subglandulose productum, loculis
parallelis opposilis lateralibus angustis flavescentibus, ab apice inde rimà
longitudinali longitrorse apertis. Carpella 2 fundo foveae innixa, emersa,
opposila, unum respectu receptaculi anticum alterum poslicum, ovariis
fere tolis connatis, oblique ovoideis, lineam longis ex apice acuto brevi-
libero stylum exserentibus, pariete crassiusculâ, unilocularibus, angulo
inleriore a basi ad apicem usque biserialiter pluriovulatis, stylo filiformi
inferne angulato, in sicco vulgo spiraliter lorto terminali, in alabastro
intra slamina recondilo, rigidiore, sub anthesi ea paullo superante pol-
licem fere adaequante, fusco-purpurascente, apice utplurimum ad lentem
brevi-divaricato-bidentulo, denticulis intus pallido-sigmalosis, uno passim
subobsoleto. Anthesi peractà stylus supra basin deciduus, rostrum apice
transverse cicatrisatum (cicatrice angulatà) relinquens. Fructus (imma-
luri) supra receptaculum bracteis et reliquis florum partibus lapsis ci-
catrisatum subglabrum convexiusculum sub singulo flore leviter conca-
valum disposili, calycis margine partim superstite basi cireumdati, di-
dymi carnosuli rostellati, plures ut videtur abortivi, 2—21 lin. nunc
longi, pericarpio carnosulo in superficie subglanduloso, endocarpio laevi
pergamaceo transverse striato, dorso et ventre longitrorse facile fidendo,
maturo probabiliter dehiscente. Semina immatlura plura angulo interiore
biserialiler inserla, arcte imbricata, plana, suborbicularia, margine toto
submembranaceo-extenuala.
Forma major, indigenis » Santoe” vel » Katji barana” dicta. Tota vali-
dior, ramuli crassiores, petioli usque bipollicares, folia e basi acutius-
culà vel rotundatà elliplico- vel ovato-oblonga, venis utrinque 10 subtus
eliam distinctis et subreticulatis, 41 poll. longa; capitula numerosiora,
submajora, cum pedunculo villosiora.
La Æhodoleia que M. cHampioN a découverte en Chine, et que les il-
lustres Bolanistes anglais M. M. w. 5. Hooker el 6. BENTHAM ont décrite
el figurée dans le Botanical Magazine lab. 4509, d’après un exemplaire
trop incomplet et à laide d’un dessein chinois, a déjà vivement excité
Vattention des Botanistes.
Au premier abord la fleur offre l’aspecl d’une Magnoliacée. D’après
L
cape nb er ah à
ad ee 0
14
POGONIA DISCOLOR
119
l'examen de l’espèce de Sumatra, la fleur doit être décrite comme poly-
pétale périgyne à double rangée d’étamines et fruit capsulaire à graines
ailées. Plusieurs fleurs sont comme soudées sur un réceplacle charnu
qui est entouré de bractées perulacées. Le genre Rhodoleia, se composant
à présent de deux espèces, devrait donc prendre place dans le groupe des
Rutacées (Diosmées). M. BeNrHAM, qui a puisé ses idées sar l’aflinité de
ce genre, de l’examen d’un exemplaire bien incomplet, avait pris les
pétales onguiculées pour des bractées, c’est ainsi qu’il a rangé sa plante
près des Hamamelidacées.
Diagnosis :
1. Rhodoleiïia Championi x00Kk. Folia e basi obtusä vel vix acutlà ellipti-
ca, obtusiuscula, capitula ultropollicaria, petala elliptico-ohovata. — Sina.
9, Rhodoleïa Teysmanni MIQ. Folia e basi acutà vel attenuatà elliptica
vel elliptico-oblonga obtusiuscule apiculata, in quibusdam ovato-oblonga,
capitulum pollicare, pelala lanceolato-oblonga obtusiuscula. — Sumatra.
- 206060 —
POGONIA DISCOLOR BL.
A la page 6 de ce volume de notre Journal, nous avons attiré l’at-
tention de nos lecteurs sur celte Orchidée, comme l’une des espèces
les plus riches pour le dessin de la feuille, et nous voici déjà pressé
d’y revenir. Celle fois nous donnons en même temps une figure de cette
feuille, grandeur naturelle, telle qu’elle se trouve aujourd’hui dans le
Jardin de Leide. Jamais on n’avait encore vu ici celte plante si délicate
prendre un si beau développement, et par suite atteindre un si haut de-
gré de beauté. La feuille de l’année précédente n’avait qu’à peine la
moitié de cette grandeur. Nous avions alors conservé la plante sous clo-
che, moyen que nous avons alors aussi recommandé.
Cet été nous avons placé notre Pogonia discolor Bl., avec quelques au-
tres plantes très délicates, dans une petite serre de 0,63 mètre de lon-
gueur, de 0,50 de largeur et 0,38 de hauteur. Cette petite serre était
couverte d’une seule vitre, mais encore à quatre parois, de sorte que
les plantes jouissaient de la pleine lumière de la serre, et qu’on pouvait
les voir de tous côtés sans ouvrir la petite serre même, laquelle était
placée dans la basse serre aux Orchidées, et par conséquent bien chaude et
120
ombragée. Les pots élaient entourés de Sphagnum bien humide. Durant
tout l'été on n’a pas donné la moindre goutle d’eau à ces plantes, et la
terre des pols n’en était pas moins constamment très humide. Toutes
les plantes qui y élaient placées ne s’y trouvaient cependant pas égale-
ment bien: deux Maranta, regalis et albo-lineata, entre autres, voyaient
bientôt leurs feuilles se décolorer et pourrir; d’autres, et surtout la
belle Selaginella pilifera À. Br. (S. lepidophylla Hort.), s’y portaient et
se développaient à merveille; mais ce qui nous intéressail avant tout,
en cette expérience, c'était notre pelile favorite la Pogonia discolor, pour
qui le résultat a répondu à notre attente sous les plus heureuses condi-
tions. Un lieu très chaud, une humidité constante, sans variations ni en
lun ni en l’autre élat, surtout point d’eau sur les feuilles, voilà ce
qu'il nous restait encore à expérimenter.
Nous regrettons de n’être pas suffisamment dans l’occasion, vu la dif-
ficulté de la multiplication, d’aider à la distribution de cette plante: une
fois dans les collections, où elle ne pourra pas manquer, elle en sera
une des premières beautés.
PHORMIUM TENAX £. ris.
Dans les dernières années les horliculteurs ont ramené leur attention
sur celle plante; et il paraît que la floraison qui a été constatée en plusieurs
lieux et dont nous venons aussi de citer un exemple dans le Jardin de Leïde,
n’est pas une des moindres causes qu’il y a aussi des botanistes qui y
vouent leur attention spéciale, témoin l’article du Docteur KkarL Kkocu dans
son Wochenschrift, n°. 28, dont l'importance nous le fait reproduire ici.
C’est à l’été de l’année dernière, qui fut d’une chaleur extraordi-
paire, que nous devons sans doute, dit M. KL, d’avoir vu, sous notre
froide température, plusieurs plantes tropicales ou subtropicales dévelop-
per leurs fleurs ou se préparer à fleurir lété suivant, c’est-à-dire cette
année.
En rappelant les exemples de la Paulownia imperialis, M. kc. demande
si la chaleur de cette année ne peut pas être aussi la cause détermi-
nante de la floraison de plusieurs Rhododendrons du Sikkim, d’Assam
et de Bhutean.
La Phormium lenax, connue comme produissant le lin de la Nouvelle-
121
Zélande, est une de ces plantes qu'on a vues fleurir cette année en plu-
sieurs lieux. Outre la chaleur, qui dans presque lous les cas accélère
la floraison, il doit pourtant y avoir encore d’autres conditions à con-
slaler en face de ce phénomène, car la Nouvelle-Zélande n’est pas un
de ces pays où il se produise jamais une bien grande chaleur; et les
plantes qu’on en possède, comme les plantes extratropicales de la
Nouvelle-Hollande, non seulement viennent très bien dans nos serres
froides, mais y fleurissent même presque toutes. La Phormium lenax y
résiste généralement; et pourtant, même en France, non seulement dans les
environs de Paris, mais aussi dans le midi, elle n’a que très rarement
fleuri. Cette plante, d’ailleurs, ne réclame pas beaucoup de chaleur, c’est
ce qui a été reconnu par des expériences faites autrefois en France, où
l’on en voyait qui, après avoir résisté à 7 degrés de froid, fleurissaient
l’année suivante.
Il est bien remarquable que ce sont particulièrement les vieux exem-
plaires qui fleurissent le plus rarement, c’est-à-dire alors que les plantes
out acquis une croissance lucrative 1).
Dans le Jardin des plantes de Paris il y a des exemplaires qui comp-
tent un demi-siècle et qu’on dit être d’une extrême beauté; mais, en-
core une fois, aucun n’a encore fleuri jusqu'ici.
Dans le Jardin Botanique de Berlin on eullive aussi déjà depuis long-
temps de belles plantes, qui ont à présent un contour considérable, et
rien encore ne fait reconnaitre une inclinaison à fleurir. Une fois, ce-
pendant, en 1855, on y a eu le plaisir de voir fleurir une plante; el
cela avec dix scapes à la fois.
Cet exemplaire réclamait alors, el à bon droit, l'attention de lous
ceux qui s'intéressent aux plantes ou aux phénomènes de la nature.
C'était spécialement scouLetpeN, alors à Berlin, à présent à Jena, qui
éludiait le fait avec le plus d'intérêt, plein d’ardeur qu’il était à scruter
les secrets de la fruclification des plantes, et à proposer sa théorie, qui
alors produisait lant de sensation. M. FR. orro, à celle époque Inspec-
teur de ce Jardin, fait mention de cette plante dans l’Al/gemeine Gar-
lenseilung, rédigé par lui et M. le Dr. À. pierricu (5° année p. 268).
Il dit qu’on l’avait obtenue, en 1804, de M. zuseck, Directeur du Jar-
din de Bruck.
‘) Ici notre expérience ne peut pas tout à fait confirmer cette opinion; elle n’y est pour-
tant pas directement en contradition. L’exemplaire qui fleurit dans le Jardin de Leïde compte
déjà grand nombre d’années, et il est sain et vigoureux. Cependant, des érois plantes de
même grandeur, il n’y en a qu’une qui fleurit, et pour la première fois. H. W.
122
Des deux exemplaires qui fleurissaient l’été passé à Sanssouci, et sur
le Babelsberg, résidence du Prince de Prusse près de Potsdam, la dernière
élait à ma disposition pour les recherches dont je rendrai compte à la
fin de cette notice. Celle du Babelsberg est vigoureuse et assez grande;
celle de Sanssouci, au contraire, est pelite et faible. Cette dernière se
trouvait l'hiver dans une orangerie, où l’on n’avait pas trop d’attention
pour elle. Le printemps on la mit avec la cuve en pleine terre, où
cerlainement les racines ont cherché leur liberté.
Le Phormium tenax L.fil. fut découverte au premier voyage de
coox autour du monde, et la premiére décrite en termes généraux par
JOSEPH BANKS, qui fit en même temps mention des manières dont les
indigénes se servent de cette plante. Ce botaniste distingué n’a pas
publié de détails sur les plantes recueillies par lui durant ce voyage;
il s’est contenté de mettre sa collection à la disposition de quelques
botanistes, entre autres, ROB. BROWN. — Les graines, introduites en 1771
par BANKS en Angleterre, n’ont pas germé: il fallait donc songer à de
nouveaux moyens de tirer celte plante intéressante de sa patrie. On y
a réussi en 1789; el heureusement, facile qu’elle est à multiplier,
bientôt elle s’élait répandue dans les jardins de la Grande-Bretagne.
Déjà en 1800 le directeur d’alors du Jardin botanique de Kew a envoyé
une plante au Jardin des plantes de Paris, d’où elle parait être arrivée
dans le midi de l’Allemagne.
Les deux FoRSTER, qui accompagnèrent le capitaine cook, pour la
partie de la Botanique, en son second voyage, recueillaient à leur tour
une foule de plantes, parmi lesquelles de nouveau la plante en question,
qu’ils désignaient, à cause de l’usage qu’on en fait pour corbeilles el
autres ouvrage tressés, du nom de Phormium (de Phormos: toute sorte
d'ouvrage tressé). — Banks lui-même n’avait pas nommé syslémalique-
ment sa plante; cependant, on trouve dans son herbier le nom de
Chlamidia, duquel Gärrver s’est aussi servi dans son ouvrage sur les
fruits et les graines, au lieu de celui de Forster. — Le nom d’espèce
fut réservé pour LINNE fils.
En France, la Ppnormiux fit beaucoup de sensation: DE LA BILLARDIÈRE,
qui accompagna, comme botaniste, l’expédition à la recherche de La
PEIROUSSE, et qui parcourut aussi la Nouvelle-Hollande et les îles voisines,
fut chargé de prendre des renseignements sur cette plante. Le premier
traité détaillé se trouve dans le 2° volume des Annales du Musée d’ Histoire
naturelle de Paris. Des détails encore plus complets et accompagnés
d’une planche ont été fournis par FAusAS DE sT. FoND, dans le 19e volume,
p. 401, du même ouvrage périodique.
125
En 1805, un grand nombre de plantes furent introduites de sa patrie
en France. Sur les instances de TaouiN, on y fit beaucoup d’expériences
au sujet de l’acclimatisation du Phormium et de l'usage lechnique qu’on
pourrait en faire: quoique continués durant plusieurs années avec les
plus grands soins, ces essais n’ont donné aucun résultat. — Bien que,
couverte, elle supporte l'hiver en plusieurs endroits, et malgré l’expé-
rience que nous venons de citer, où elle a enduré un froid de 7 degrés,
elle ne sera jamais plante de culture en France.
D’après les récentes recherches en France, les fibres n'auront pas non
plus la valeur qu’on leur avait attribuée; comme le tissu n’en est que
très faible et incapable de supporter ni chaleur ni humidité, il brise
facilement dès que les fibres sont exposées à l’influence de l’une ou de
l’autre. — Ceci, cependant, est en contradiction avec les informations
reçues d'Angleterre, selon lesquelles de vieilles expériences, qu’on a faites
sur des vaisseaux, atlleslent que les cordes préparées avec le lin de
la Nouvelle-Zélande, sont plus durables que celles qu’on fabrique avec le
chanvre.
Il est probable que la cause de cette différence, c’est qu’en France on
s’est servi pour ces expériences des fibres de plantes cultivées en Europe,
qui n'auront pas présenté, à ce qu’il paraît, ni la solidité, ni la vertu
de celles qu’on tire de la patrie même de la plante; et la fabrication
de la Nouvelle-Zélande mème offre encore des différences sensibles en
vertu.
Depuis que les Anglais ont pris possession de la Nouvelle-Zélande, où
ils se sont largement établis, on a maintenant, de ces iles comme des
pays de l’Europe plus fréquemment visités, bien des manuels de voyageur;
de là plus d’attention pour le Phormium. Déja il y a plusieurs espèces
produites par la culture, dont les fibres ont une vertu bien différente.
Déja aussi dans la relation du premier voyage de cook il est fait mention
de deux espèces qui peut-être, par hybridation, sont devenues l’origine
du grand nombre d’espèces ou de variétés en eullure. Dans le 7e volume,
p. 556 de nooker’s London-Journal of botany il se trouve sur ce sujet
un traité intéressant de Le so11, où les deux espèces sont plus préci-
sément décrites.
Quant à l’espèce que nous cultivons, ce sont celles de Sanssouci et du
Babelsberg qui nous intéressent spécialement pour leurs fleurs aux feuilles
périgoniales extérieures de couleur orange, tandis que les feuilles in-
térieures sont jaunes; chez l’autre espèce les dernières sont vertes,
les extérieures, rouge de sang foncé. — Quant au port, les deux espèces
sont très rapprochées.
124
Celle dernière espèce, récemment constatée, est principalement celle
qui fournit les fibres les plus fines et les meilleures. C’est aussi celle-ci,
d’après LE J0L1, que désigne cook comme élant utilisée pour loute sorte
d'ouvrages tressés. LE JoL1, qui avait occasion de rechercher une plante
en fleur à Cherbourg, a proposé pour cette espèce, encore indéterminée,
le nom de Phormium Cookianum, tout en conservant pour l'espèce
ordinaire et cultivée partout en Europe le nom de Phormium tenax. —
Il est à souhaiter que le Phormium Cookianum, puisque cette plante
se trouve en Europe, soit plus généralement répandue, ce à quoi
LE JoLi de Cherbourg voudra bien sans doute contribuer; et les horti-
culteurs français devraient bien mettre cette plante dans le commerce.
Le Phormium à fleurs rouges, du reste, parait aussi avoir été connue
de nooker jeune. Ce savant, qui, comme voyageur et comme botaniste,
s’est acquis une si haute réputation, a reçu celle espèce ou une espèce
analogue de corexso; it lui a donné, d’après cette origine, le nom de
Phormium Colensoi: mais ce nom n’ayant pas été publié, c’est celui de
Ph. Cookianum qui doit être reconnu.
Dans leur patrie ces deux plantes se nomment Harakeke, habitent
les iles de la Nouvelle-Zélande, et on ne les trouve pas seulement,
comme on la cru jusqu'ici, dans les marais ou au bord des lacs, mais
aussi sur les montagnes. Un des voyageurs de ce temps l’a même trouvée
près des cratères, c’est-à-dire dans les lieux les plus secs. — Aux îles
de Norfolk, elle forme pour ainsi dire une espèce de bois épais le long
des roches qui bordent la mer.
Depuis la grande exposition d’industrie à Londres, l’attention s’est
fixée de nouveau sur le lin de la Nouvelle-Zélande, par suite de ce qu’il
s’en trouvait là toute sorte d'objets tressés et de tissus très intéressants
non seulement pour les experts, mais principalement aux yeux des
dames. Il est de fait qu’il n’y a peut-être pas une plante connue, dont
les feuilles et leurs fibres soient utilisées de tant de manières différentes.
Les feuilles, souvent de la longueur de 6 pieds et plus, en leur entier ou
fendues en longueur, s’emploient pour liens; et généralement on s’en sert
pour affermir des objets sur les sommiers. J'ai pris moi-même des
bandes de 2 lignes, non encore entièrement sèches, qu’il m'a été im-
possible de rompre. — Suivant les nouvelles d’un des derniers voyageurs
dans la Nouvelle-Zélande, ce lin est aussi propre à la fabrication des
cordages de vaisseaux qu'à celle du ruban qui retient le voile sur un
chapeau de dame. — On en fait des licous, des bretelles, et jusqu'aux
tissus les plus délicats de la corbeille de fiancée.
On se demandera comment il se fail alors que ce lin soit si rarement
125
mis en oeuvre en Europe, surtout pour les tissus les plus légers; —
la cause en est toute simple: c’est qu’on reçoit la matière brute de la
patrie de la plante, sans qu’on lui ait fait subir la manipulation néces-
saire, comme pour la soie de l'Orient, qui, quoique généralement de
meilleure qualité, ne peut pourtant pas s’employer pour les issus fins,
par suite du mauvais mode de la dévider et de linégalité de la ma-
nipulalion.
Les fibres dont il s’agit se trouvent à la surface inférieure de la
feuille; elles sont couvertes d’un tissu cellulaire contenant une masse
gluante. Pour en séparer celte matière les indigènes se servent de deux
coquilles de moules qu’ils font pénètrer entre les deux couches pour
les séparer peu à peu. On conçoit que celte opération est loin d’être
exacte, et c’est comme cela que ce lin vient au marché. — Toutes les
expériences faites plus tard pour délivrer plus complètement le lin de
la matière adhérente, ont manqué; c’est ainsi qu'on.ne s’en est servi
jusqu'ici que pour toutes sortes d’objets tressés communs, tels que
cordages et tissus grossiers.
Quelques colons intelligents se sont appliqués dans les dernières années
à la purification des fibres; el quelques-uns ont obtenu des fibres d’une
blancheur si éclatante que les tissus qu’on en a préparés rivalisent avec
la soie. Depuis ce temps on prépare particulièrement des fibres du
Phormium Cookianum, espèce qui, comme nous venons de le dire, a les
fibres les plus fines; elle porte le nom indigène de Tihori et l’on en
fabrique les tissus les plus fins. — Un certain wayrLaw, assisté d’un homme
expert, pratique en grand aussi bien la purification des fibres que la
fabrication d’étoffes, et il a construit à cet effet une machine spéciale.
Il écrit, entre autres considérations: » à présent personne ne place volon-
liers son capital là où il ne rend pas vite et à de bons intérêts, et c’est
ainsi qu’une entreprise telle que la préparation du lin de la Nou-
velle-Zélande, qui exige d’abord de longues expériences et encore
plus d’argent que de temps, restait exclue de l’industrie. Une guerre,
comme la dernière, devait attirer l'attention sur un Lissu de la plus
grande solidité et de la plus longue durée. — Un homme, depuis
longtemps muni des connaissances qu’exige cette branche d'industrie, a
dans le dernier temps transporté de l'Europe à la Nouvelle-Zélande
tous les matériaux pour établir près d’Auckland une fabrique sur un
grand pied, et il purifie aujourd’hui les fibres du Phormium, d’après
une méthode de son invention, pour les employer ensuite à plusieurs
buts” — Nous nous plaisons à espérer que celte entreprise pourra
rendre de bons résultats et que le courage d’avoir couru les risques
126
qu'entrainent toujours de tels commencements, trouvera sa récompense.
Une autre communication nous apprend que les feuilles du Phormium
après une préparation dans d’alamine, présentent encore une qualité
qui permet de les employer pour la fabrication du papier. — On n’a
pas besoin ici de préparer les fibres; il suflit de couper les feuilles en
morceaux pour les rendre propres à ce but. — Et ce n’est pas tout: les
deux espèces de Phormium se prêtent à cent usages divers qui leur
feront obtenir l'attention générale. Au fond des fleurs, appelées dans la
Nouvelle-Zélande ÆKorari, il se trouve tant de miel, que les indigènes
le recueillent pour le réserver en tonnes. Dans les fleurs des plantes
cultivées ce miel se trouve aussi en assez grande quantité. — Puis la
matière gluante qui se trouve dans la surface supérieure des feuilles
est utilisée de différentes manières. Elle est indissoluble dans l’eau et
est employée comme colle par les indigènes; des colons en font une
espèce de cire à cacheter. Ne pourrait-on pas lui donner la verlu de
préparation pour objets imperméables à l’eau?
Je passe sous silence la description détaillée de la plante, vu qu’on la
trouve dans plusieurs ouvrages; seulement j'ajoute ici que la base des
sépales s’unil, avec le sommet du pédoncule, à une espèce d’épaisissement
sur lequel sont iusérées les feuilles périgoniales, distinctement en deux
rangs, calice et couronne, qui renferment les étamines et le pistil. Puis
les ovules sont assez perpendiculaires et ne sont pas, comme on le trouve
dans plusieurs ouvrages, ascendants.
La place du Phormium dans la classification naturelle n’est pas encore
précisément délerminée. ENpricheR M£isNeER, comme la plupart des
autres auteurs du dernier temps, le placent près de Funkia, Hemercallis,
elc. ce qui ne me parait pas bien exact. BARTLING et REICHENBACH père,
qui, du reste, ont attaché plus de valeur au port des plantes, et qui
par cela même étaient plus naturels, sont plutôt dans le vrai en le
portant au groupe des Aloineae ou Dracaeneae. — Kunru le classe parmi
les Yucca et quelques autres genres voisins des Liliacées , el feu pe sussieu
le fait venir à la suite des Æyacinthus et Muscari.
Qu'on examine cependant attentivement les fleurs, qui ont un calice
et une corolle bien distincte, phénomène qu’on ne voit ni chez les
Liliacées, ni chez les Asphodelées, pas plus que chez les Aloinées et les
Dracaenas; puis, qu’on observe la place des feuilles périgoniales et des
élamines; el si l’on remarque ensuite la ténacité des feuilles et le port tout
entier de la plante, il ne reste aucun doute que ce genre ne se rapproche
principalement des Bromeliacées. — La forme de l'ovaire avec les ovules,
et plus tard le fruit, ne peuvent que nous confirmer dans celte opinion.
127
Le sligmate ne diffère même qu’en ce qu’il est indivisé. — Cependant
la partie supérieure épaissie du pédoncule rappelle une forme analogue
des Püilcairnia, où il n’y a toutefois que l’ovaire qui soit un peu immerse
en forme de capsula tripartibilis. Je voudrais bien aux trois sections dis-
tinguées des Broméliacées en joindre encore une quatrième , les Phormiées ,
à stigmate indivisé el dont l'ovaire est supère.
Nous ajouterons encore à ce que nous venons de traduire de M. Kocu
que la plante du Jardin de Leide a porté des fruits et des graines bien
développés.
Quant à la culture, elle est des plus faciles et trop connue pour entrer
encore ici en des détails à ce sujet. Des cuves ou des pots relativement
grands, un sol léger et surtout un bon drainage, — la plante réclamant en
été beaucoup d’eau — voilà les simples conditions de traitement pour
l'été. En hiver, le mieux est de placer les plantes dans une orangerie
sous la protection du feuillage d’autres grandes plantes, afin qu’elles
ne soient pas exposées à une lumière très vive, ce qui leur est alors
très nuisible; en élé, au contraire, l'exposition la plus chaude à Pair
libre leur convient parfaitement.
H.-W.
—"086@ 0 ———
UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PHALAENOPSIS DE PALEMBANG
INTRODUITE EN HOLLANDE.
Une des plantes les plus intéressantes que le Jardin de Leide vient
de recevoir de Java, grâce aux soins de M. TEysmann, et dont une énu-
mération complète se trouvera dans un de nos numéros prochains, c’est une
espèce du genre favori des Orchidées Phalaenopsis. M. reysmanx nous l’a
envoyée sous le nom de Phalaenopsis violaeus avec la note » nouvelle
espèce aux fleurs violettes, très intéressante, de Palembang.” — Dans
la même serre il nous avait envoyé deux Ph. amabilis et deux plantes
de cette espèce: une de ces trois plantes seulement, et heureusement
l'espèce en question, élait vivante. — Déjà au premier abord on y reconnait
128
le genre et elle ne laisse non plus aucun doute à l'égard de l’espèce.
Celle-ci parait beaucoup plus vigoureuse que celle que nous reconnaissons
en Hollande, d’après l'autorité de l’auteur du genre et de l'espèce, comme
la Phalaenopsis amabilis, bien que plus tard on ait voulu changer en An-
gleterre et ailleurs ce nom en celui de Ph. grandiflora pour attribuer le
nom d’amabilis à une espèce du reste bien distincte. — A l’arrivée il s’y
trouvait encore une feuille entièrement développée qui avait une longueur
de 0,26 et une largeur de 0,065 mètre. Cette feuille, cependant, tomba
encore le même jour pour” ne laisser à la plante que le rudiment d’une
feuille. Bientôt, après avoir été plantée et mise en place dans notre
serre aux Orchidées, la plante montrait déja, par la croissance de la
seule jeune feuille qu’elle portait, qu’elle avait repris, et en effet elle ne
tarda pas longtemps à pousser de nouvelles racines, ce qui ne laissait
aucun doute qu’elle fût sauvée.
Nous attendons maintenant ses fleurs avec impatience. Le pied est du
reste de force à fleurir et nous ne manquerons pas d’y revenir. Nous
espérons en même. temps pouvoir en donner la figure.
aff DAT
| TA e
MENU
QLX
HOYA MACROPHYLLA 8L.
FAM. NAT. ASCLEPIADEAE.
gryu. HOYA À FEUILLES GRANDES.
Hoya roB. BROWN. Calyx quinquepartitus
vel quinquephyllus. Corolla rotata quinquefñda ,
lacinïis patentibus vel reflexis. Corona stami-
nea pentaphylla , gynostegio abbreviato adnata ;
foliolis carnosis, patentibus, indivisis, supra
convexis v. saepius depressis, subtus sulcatis
v. lacunosis, angulo interiore in dentem an-
therae incumbentem producto. Antherae mem-
branâ stigmati appressâ terminatae. Pollinia
basi aflixa, subconniventia, oblonga, compressa,
hinc marginata. Stigma muticum v. subapicu-
latum. Folliculae laeves. Semina ad umbilicum
comosa.
Suffrutices in Asië et Nové Hollandi& tro-
pic& indigenae, volubiles v. decumbentes, saepe
radicantes; foliis opposilis, carnosis v. coria-
ceis, rarissime membranaceis ; umbellis axilla-
ribus v. interpetiolaribus, plerumque mulli-
Jfloris.
Hoya kr. Br. in Mem. Wern. Soc. I. p. 26.
EJusp. Prod. fl. N. Holl. p. 459. ENDL. gen.
n°. 3501. weisn. PL. vasc. p. 270. Br. Rum-
phia IV. Esusp. Mus. Bot. I. p. 43. mio.
Fl. v. Ned. Ind. 11. p. 516.
CHar. spEc. H. macrophylla: volubilis,
glabra ; foliis carnosis ovato-vel elliptico-oblon-
gis acuminatis basi rotundatis trinerviis inter
nervos ad apicem evanescentes obsolete reti-
culatis; umbellis subglobosis longiuscule pe-
dunculatis; corollà introrsum sericeâ; coronae
stamineae foliolis lanceolatis supra canalicu-
latis angulo exteriore obtuso.
Hoya macrophylla BLuME Bijdr. F1. Ned.
Ind. p. 1036. esusp. Rumphia IV. p. 32.
tab. 185. DECAISNE in pc. Prod. Syst. veg.
VIII. p. 637. 24. et in Mus. Bot. I. p. 44.
Mio. F1. v. Ned. Ind. II. p. 520.
Aroy kikandel lakakkie v. Aroy Kikan-
del Badak Sundaice. Habitat in sylyaticis
Javae occidentalis.
Ce genre est représenté dans toute serre chaude ou tempérée par
une de ses espèces; et en effet nous n’en connaissons pas une qui ne mé-
rite le peu de soins qu’elle réclame par la beauté des ombelles à fleurs
imilation de la cire, ordinairement de couleurs délicates, et qui donnent
parfois un parfum délicieux. Cette plante a été introduite au printemps
de 1858 dans le Jardin Botanique de Leide. Quoique nous nous rappe-
lions avoir une fois, il y a quelques années, vu le nom sur un catalogue,
(nous ne saurions plus dire lequel), nous doutons cependant qu’elle ait
bien réellement été iutroduite plus Lôt, et que ce ne soit pas une con-
II.
9
130
fusion de noms, comme on en rencontre tant d'exemples. Quoi qu’il en
soit, elle nous était inconnue, et quiconque l’examinait chez nous, voyait,
comme nous, en cette plante une nouvelle venue dans nos jardins. C’est
une plante aux feuilles bien distinctes des feuilles de toutes les autres
espèces des jardins, tant pour leur grandeur que pour les cavités qu’on
observe entre les nervures sur la page supérieure, lesquelles ressortent
naturellement en sens convexe à la page inférieure, el qui en rendent
la couleur encore plus foncée que dans toule autre espèce. — Bien en-
tendu, elle n’a pas encore fleuri chez nous, mais la figure que nous en
livrons et que nous empruntons à la Rumphia, ne peut nous en donner
qu'une idée des plus favorables.
Culture. — Quant à ce sujet, nous n'avons pas besoin d’entrer en
grands détails, Un terreau léger de feuilles mêlé de sable blanc; un lieu
ombragé dans la serre chaude, qui permette qu’elle se développe en pleine
liberté, selon sa vigueur de végétalion, et des arrosements fréquents, sur-
tout en élé, c’est tout ce qu’il y a à recommander. Uue fois en posses-
sion d’une plante de certaine grandeur, la multiplication est des plus
faciles, car le moindre bout de tige, pourvu d’un seul noeud, pousse
des racines peu de jours après, et la plante se dessine bientôt.
H. W.
— 28806 0 —
ENVOIS DE PLANTES DE L'ILE DE JAVA EN 1558.
Cest un fait connu qu’une bien grande partie des plantes qui provien-
nent du paradis terrestre de lIle de Java, ou du Japon, cet autre jardin
si riche en plantes uliles ou d’ornement, et qui, dans les dernières
années, sont entrées dans les collections d'élite, sont sorlies et sortent
encore des jardins hollandais. Comme bien souvent on à voulu nier ou
obseurcir celle vérité, qu’on nous permelte de constater le fait selon les
occasions; ce n’est, au reste, qu’une bien faible récompense pour
ceux qui ont souvent à braver tous les risques de pénibles voyages à
travers des routes semées de précipices, sous un ciel brülant d’où écla-
tent des orages dont l’Européen peut à peine se faire une idée. Dus-
sions-nous être accusé de répétitions, payons notre detle commune de
reconnaissance en nous efforçant de faire vivre, dans l’horticullure aussi
bien que dans la science, les noms de ceux qui, grâce à un zèle infa-
131
tiguable et à un dévouement absolu aux intérêts de l’horticulture, ne
cessent jamais d’embellir nos collections des beautés tropicales. — L’hon-
neur de l'introduction d’une plante ‘en Europe n’appartient pas — c’est
du moins notre opinion — à celui qui a le bonheur de la recevoir ou
de la mettre dans le commerce. Sans doute, à lui le mérite de la mul-
üiplication ou d’avoir souvent sauvé des individus d’une demi-mort à
leur arrivée; mais ce n’en est pas moins uniquement à l’explorateur que
reviennent nos premiers hommages.
Aucun établissement néerlandais ne peut se féliciter d’avoir un voya-
geur proprement dit, un homme qui n’ait d’autres soins que de scruter
les pays de sa mission et de s’emparer des trésors que lui offre le sol,
pour les transmeltre directement à leur destination. Le gouvernement
néerlandais a favorisé autrefois l'introduction dans les Pays-Bas de plan-
tes des Indes-Orientales. Si cette haute protection avait duré plus long-
temps, nous aurions aujourd’hui à nous féliciter de résullats qui feraient
monter sans aucun doule notre horticulture au plus haut degré de re-
nommée. Malheureusement, il n’y a eu que des essais défavorables, tentés à
des époques où l’on n’avait pas encore les heureux moyens de transport
d’à-présent, et où l'indifférence des personnes intermédiaires auxquelles on
devait confier les plantes recueillies au prix de peines infinies et de
sacrifices très considérables, laissait périr par négligence les individus
les plus précieux, altendus ici avec Lant d’impatience. On conçoit que
des essais qui ne présentaient que de tristes résullats, aient porté des
personnes de grande influence, découragées par des envois successifs qui
ne donnaient aucun fruit, les plantes ne nous arrivant la plupart du
temps que mortes, à déconseiller au gouvernement de continuer une sub-
vention si onéreuse en faveur d’une entreprise dont les succès négatifs ré-
pondaient si peu aux frais énormes qu’exigeaint les expéditions. Et cette
opinion, nous sommes loin de la blâämer, car il ne faut jamais abuser
de la bienveillante intervention du gouvernement. Toujours est-il que les
jardins ont souffert, plus ou moins, de la résolution qui suivil inévita-
blement un conseil si sévère.
Quoi qu’il en soit, on a recommencé plus tard, sans l'intervention di-
recte du gouvernement, à faire des envois à Java, et vice-versä. Grâce
à la complaisante coopération de la direction de la Société de commerce
Néerlandaise, qui voulut bien se charger du transport des plantes par
les vaisseaux chargés pour compte de ladite sociélé, les Jardins botani-
ques (c’est toujours de ces établissements, et surtout de celui de Leide
que nous parlons) se voyaient en état de faire de nouveaux essais, qui
dès lors n’exigeaient plus des dépenses si considérables, Depuis ce temps
152
aussi les caisses, ou plutôt les serres qui doivent servir au transport
de plantes vivantes, déjà considérablement améliorées d’après le système
connu du Dr. warp, élaient encore modifiées de plusieurs manières
selon la nature des plantes qu’on veut expédier, et cela si heureusement
que, à moins d’inconvénients imprévus, cas où deviendraient de nul se-
cours les conditions les plus complètes, on peut se réjouir que chaque
envoi de plantes vivantes arrive en si bon élat qu’un voyage de 4 à 6
mois n’allère souvent ni la santé, ni la fraicheur des plantes en si
grand nombre qu’elles soient expédiées.
Mais, dira-t-on, puisqu'il n’y a personne aux Indes qui y soit spécia-
lement chargé de recueillir des plantes, à qui donc la Hollande en doit-
elle lenvoi ?
Cest à la bienveillance d’un homme expérimenté , qui, malgré les soins
assidus qu’exige le grand parc du gouvernement à Buitenzorg, où l’on
a maintenent réuni, outre une grande partie des beautés végétales des
Iles de lArchipel indien, un grand nombre de plantes de toutes les
parties du monde, sait encore trouver le temps de se consacrer aux in-
térêts de l’horticulture de sa patrie. C'est-à-dire que c’est à M. 3. E. TEYS-
MANN, l’inlelligent jardinier en chef du Jardin de Buitenzorg, que nous
devons chaque année plusieurs envois de ce que ce Jardin offre d’in-
téressant et de beau, ou de ce qu’il recueille en ses voyages.
Pour donner une idée claire et complète de ce qui a été introduit
celle année dans notre pays, nous donnerons l’énuméralion que nous
avions reçue deux ou trois mois avant l’arrivée des plantes mêmes; nous
y ajouterons quelques notes sur les résultats que nous avons acquis.
Outre les plantes qui nous ont été adressées pour le Jardin de Leide,
ceux d'Amsterdam et d’Utrecht ont aussi recu des envois; mais nous
n'avons pas exactement connaissance de ce qui y a élé envoyé, ni de
ce qui est arrivé en état de vie; le nombre des espèces cependant n’en
sera pas, croyons-nous, considérablement augmenté.
Il reste encore à observer qu'à Amsterdam il a élé reçu aussi quel-
ques envois de plantes, à ce que nous avons appris, de la part d’un
particulier, lesquelles ont été offertes en vente publique le 26 Aoùt de
celte année chez l’horticulteur w. sreen de celte ville, ainsi qu’il avait
été annoncé par un catalogue spécifique, publié quelque temps auparavant.
En tant que ces plantes se trouvent aussi sur notre liste, ce qui est
bien le cas pour la plus grande partie, elles sont marquées de la
lettre A. -
— 12900 —
17.
18.
ENUMÉRATION DES PLANTES ENVOYÉES DE JAVA AU JARDIN
BOTANIQUE DE L’UNIVERSITÉ DE LEIDE.
PAR
M. J. E. TEYSMANN.
Serre N°. 210.
2 Reoues vivantes
Nes. NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES. ou mortes. OBSERVATIONS.
. Calamus Sp. (Palembang) Rottan getah.
. Daemonorhops melanochaetes Bl.
. Calamus Hystrix Hort. Bogor.
» Sp. Roltan Sikey. .
. Livistona olivaeformis Hart.
» Hoogendorpii Hort. Bogor.
. Calamus asperrimus B1.
. Licuala elegans BI. À . . . . . .
. Calamus Sp. (Sumatra) Rottan getah .
» Draco Willd. (Sumatra) A.
» Sp. (Sumatra).
» micranthus B1.
. Licuala Sp. (Sumatra) Bankiray.
. Calamus javensis BL.
» Sp. (Palembang) .
. Livistona rotundifolia Mart.
Serre N°. 180.
Aeschynanthus Sp. (Palembang).
» purpurascens.
V.
V.
V.
SE
SRE
=
su
Palmae.
Idem.
Idem (Daemonorhops
Hystrix Mart.)
Palmae.
Idem.
Idem. Nouvelle espèce »Pal-
mier élégant de la Résidence
Japara, qui n’atteint pas
une hauteur considérable.”
Tn.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem. (Daemonorhops
Draco Mart.)
Idem.
Idem.
Idem. Vraisemblable-
ment Z. pumila BI.
Idem.
Idem.
Idem.
Gesneraceae.
Idem.
O1 t9
CS
DUREE
t9 9 9 19 E9Q LRO 9 19
QS
5
que
que par les fleurs, la plante ressemblant en tout à
134
Reçues vivantes
ou mortes. OBSERVATIONS.
NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES.
HorsfeldasaculeatteB
. Wormia Sp. (Banka). . . . .
Crescentieae? (Egypte). . . . .
Ardisia pumila BL . . ;
Nepenthes Rafflesiana as var. striala.
» » var. viridis À. .
» ampullaria Jack var. viridis
» STACIIS AUS SAN NON
» SRAAVITIQIS LE Te
» Boschiana Khs. (ex Menado)
Fagraea (Sumatra) auriculata ?
. Leplospermum Sp. (Banka).
0e TA ponCa R
Adinandra Sp. (Sumatra) sue
Phyllagathis rotundifolia Khs. . .
Serre N°. 140.
. Otostemma lacunosum 21
Hoya macrophylla BI. . . . . . .
Aeschynanthus Sp. (Sumatra). . . .
Centrostemma mulliflorum Dene. .
Cyrlandra (purpurea) (Sumatra).
Medinilla succulenta . . . . .
De 0
. M.
V.
Umbelliferae.
Dilleniaceae.
”Très joli! les fleurs et les
fruits sont portés par des
pédoncules de 5 à 6 pieds.”
Myrsineue. Ta.
Nepentheae.
»Toutes ces plantes crois-
sent dans des lieux chauds
et marécageux, à l’excep-
tion du N°. 28.” Th.
Loganiaceae.
» Nouvelle? — quoique ayant
beaucoup d’analogie avec
la F. auriculata. — Décou-
verte sur le rivage de la
baie de Zapanoeli (côte oc-
cidentale de Sumatra); 1
vraie auriculata croît dans
les montagnes” 1).
Tn.
Myrtaceae.
Oleaeeae.
Ternstrümiaceae.
Melastomaceue.
Asclepiadeae.
Idem.
Gesneraceae.
Asclepiadeae.
Gesneraceae.
Melastomaceue.
Ici nous ne pouvons pas être de l'avis de M. TEYSMANN; et, quoiqu’ acceptant la possibilité
cette plante peut être une variété de la Fagraea auriculata, ce ne pourra être constaté
l'espèce connue.
155
Reçues vivantes
INSEE NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes. OBSERVATIONS.
40. Diervella hortensis? . . . . . . . . m. Lonicereae.
&1. Adansonia digitata Linn. . . . . . . v. Slerculiaceae.
42. Dissochaela cyanocarpa BL. . . . . . m. Melastomaceae.
45. Liebigia speciosa Endl. . . . . . . . m. Gesneraceae.
&4. Platanthera Susannae Ldl. . . . . . . m. Orchideae.
45. Psychotria viridiflora Rwdt. . . . . . v. Rubiaceue.
46. Centrostemma punctatum T. & B. A. . v. Asclepiadeae.
47. Fagraea lanceolata BI. . . . . . . . m. Loganiaceae.
48. Bertiera Sp. (Sumatra) . . . . . . . v. Rubiaceae.
49. » fasciculata BI. . V. Idem.
50. Pachycentria constricta BI. v. Melastomaceae.
51. Psychotria undulata Por. . v. Rubiaceue.
82. Polyalthia macrophylla B!. A. v. Anonaceae.
55. Capparis Sp. (Balie) . v. Capparideae.
54. Hoya Sp. AN ENT v. Asclepiadeae.
55. Strophanthus Sp. (Sumatra) v. Apocyneae.
86. Fagraea liltoralis BJ. v. Loganiaceae.
57. Rubus Sp. (Banka) Le v. Rosaceae.
88. Aspidopteryx hirsuta A. Bog. v. Malpighiaceae.
59. Uvaria micrantha Hsskl. v. Anonaceae.
60. Guatteria litoralis BJ. A. V. Idem.
61. Vaccinieae (Banka) Y:
62. Pavetta breviflora DC. . v. Rubiaceac.
65. Myrsine affinis A. Bog. A. v. Myrsineae.
64. Hoya Sp. : m. Asclemadeae.
Serre N°. 150.
65. Aerides suaveolens BL. À. . . . . . . v. Orchideae.
66. Phalaenopsis amabilis BL. A. . . . . . m. /dem. Cest la PA. grandi-
flora des catalogues des
horticulteurs.
67. » violaceus HA. Bog. . . . . v. Idem. »Cest une nouvelle
espèce de Palembang, à
fleurs violettes, très in-
téressante.” Th.
68. Cirrhopetalum glutinosum Â. Bog. (Pa-
TeMDAN D) EE PO A CONS TTIY Idem.
96.
97.
156
NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES.
. Vanda tricolor Ldl. A. .
. Bolbophyllum Sp. :
. Aerides arachnitis Ldl.
. Corysanthes picta Bl.
. Cyrtosia javanica BI.
. Losterostylis arachnitis B/. A.
. Hysteria veratrifolia Reinwdl.
. Tainia fimbriata H. Bog .
. Arundina pulchella H. Bog. .
. Eulophia macrostachya Ldl. .
. Perestylis grandis BL. .
. Bromheadia palustris Ldl. A.
. Plocoglottis javanica BI.
2. Goodyera Sp. .
. Neuwiedia veratrifolia Bt.
. Goodyera procera Hook.
» colorata.
. Geodorum dilatatum À. Br. .
. Microstylis versicolor Ldl. A.
. Hoya Sp. (Wijnkoopsbaai).
» Sp. (Mont Papandayan).
» imperialis? fl. albo .
. Pogonia concolor B!.
» Nervilia BI. A.
» discolor BL. A.
. Rhodoleia Teysmanni Mig. A.
» »
Nephelaphyllum pulchrum B/.
Aetheria javanica Bl.
Reçues vivantes
ou mortes.
LE
\'©
V.
rss: 2 Es Em ses s
SOS
Y.
OBSERVATIONS.
Orchideae.
Idem.
Idem (Dendrocolla
arachnitis BI.)
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Asclepiadeae.
Idem.
Idem Magnifique! les fleurs
sont grandes et blanc de
neige; Sumatra” Z#.
Orchideae.
Idem.
Idem.
Rutaceae.
»Pas très chaud. — La plus
belle plante de toutes ; res-
semble à une camellia à
fleurs colossales.” 7».
Orchideae.
Idem.
NE
157
Reçues vivantes
NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes.
Serre N°. 160.
. Pandanus Sp. (Sumatra) .
» »
» »
» »
» graminifolius
» variegatus Mig.
» Sp. Ambon .
» Samak Hasskl .
. Freycinetia Sp. (Sumatra)
. Hypolythrum compactum Nees.
» Sp.
Serre N°. 130.
. Pinanga Sp. (Palembang).
. Daemonorhops Sp. (Palembamg)
» Sp. (Sumatra)
. Calamus Sp (Palembang).
. Nipa fruticans Wurmb.
. Calyptrocalyx Sp. (Sumatra).
. Calamus Draco Wild.
15 Sp. Rotlan Sago.
. Plectocomia Sp. (Sumatra) Boewar. .
. Calamus stoloniferus T. & B.
. Oncosperma Sp. (Sumatra) .
. Calamus Sp. (Sumatra) Rottan etais
» » (Palembang) Rottan landak.
» » (Banka) Rottan pledes
» » (Palembang).
. Licuala Sp. (Sumatra).
V.
< < 5 «
BBE «
D CN UN ESS
AU D < << <
OBSERVATIONS.
Pandaneae.— (Panda-
nus cuspidatus Hort.
Lugd. Bat.)
Idem.
Idem.
Idem.
Idem. (Freycinetia gra-
minifolia B.)
Idem.
Idem. (Pandanus cari-
cosus.)
Idem.
Idem.
Cyperaceae.
Idem.
Palmae.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem. (Daemonorhops
Draco Mart.)
Idem. (Metroxylon mi-
cracanthum Mart.)
Idem. (Plectocomia
ave H. L. B.)
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
138
Recues vivantes
NPe, NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes. OBSERVATIONS.
125. Harina caryotoides Ham. . . . . . v. Palmae. (Wallichia
caryoloides Roxb.)
126. Calamus Sp. (Palembang) v. Idem.
Serre N°. 170.
Alsophila contaminans Wall. À. en partie vivantes. Fihices.
Serre N°. 190.
127. Eriococcus Sp. (Lampongs). m. Æuphorbiaceue.
128. Elodea Sp. (Banka). m. /lypericineae.
129. Adenandra Sp. (Banka) m. Ternstrômiaceae.
150. Begonia Sp. (Sumatra) m. Begoniaceae.
151. Antiaris toxicarya Lesch. v. Arlocarpeae.
132. Alchornea Zollingeriana Hasskl. m. ƣuphorbiacene.
155. Amphilophium Mulisii Humb.& Bonpl. À. v. Bignontiaceae.
154. Pavetta Wykii A. Bog. ; v. Fiubiaceae.
155. Gardenia glutinosa Æ. Bog. A. m. Idem.
156. Aralia japonica Thunb. m. Araliaceae.
157. Homalanthus Sp. (Sumatra). m. 8
1SS A MONTAESD RER EE v. Rubiaceae.
159. Bignoniaceae (Wijnkoopsbaai) . V.
140. Bruguiera cylindrica Wight. v. Rhizophoreae.
141. Medinilla palustris Æ. Bog. . v. Melastomaceae.
142. Cyrtandra Sp. (Sumatra). m. Gesneraceae.
143. Araucaria Bidwillii Hook. m. Coniferae.
144. Casuarina Sp. (Sumatra). m. Casuarineae.
145. Eurycoma longifolia Jacq. v. Terebinthaceae.
146. Begonia Sp. (Sumatra). v. Begoniaceae.
147. Crataeva Sp. (Palembang) v. Capparideae.
148. Crescentieae (Egypte) . V.
149. Cyrtandra Teysmannii Miq.. m. Gesneraceae.
150. Rhodoleia Teysmannii Mig. . m. Aulaceae.
151. Begonia Sp. (Sumatra) v. Begonaceue.
Ne
179:
180.
181.
182.
185.
139
NOMS BOTANIQUES OÙ INDIGÈNES.
2. Brucea sumatrana Roxb.
. Columniferae.
. Pteris serrulata L. fol. at
. Gardenia radicans Thunb.
. Psychotria Sp. Aer
. Macodes Petola BJ. A..
. Sphenandra robusta rubra? .
. Stylocoryne tomentosa B!.
. Pavetta gracilis Rich. .
. Carallia Sp. (Sumatra) .
. Mussaënda Sp.
» Sp. (Sumatra) .
. Bischofia Sp. .
. Apocyneae .
. Alangium Sp. .
. Dipterocarpus Sp.
. Cupressus funebris Endl. .
. Pahudia insignis Mig. .
. Lagerstroemia multiflora A. Bog. .
. Medinilla speciosa BL. .
. Sapotaceae (Borneo) Getah pertja.
5. Leea Sp. (Banka). FU
. Pisonia sylvestris Teysm. &: on
. Fagraea littoralis BL. A. .
. Pogonia Nervilia B1.
. Aeschynanthus striatus T. $& B.
. Kaulfussia aesculifolia B1.
Alsophila Sp.
Cyathea Sp.
Alsophila Sp.
»
»
Serre N°.
(Mont Salak)
(Mont Salak)
Reçues vivantes
Serre N°. 200.
11.
ou mortes.
. M.
LBSSSSES<<SE.«<.:-8
OBSERVATIONS.
Zanthoxyleae.
Filices.
Rubraceae.
Idem.
Orchideae.
Scrophularineae.
Rubiaceae.
Idem.
Rhizophoreae.
Rubiaceae.
Idem.
Zanthoxyleae.
Alangieae.
Diplerocarpeae.
Coniferae.
Papilionaceae.
Lythrarieae.
Melastomaceae.
Ampelideae.
Nyclagineae.
Loganiaceue.
Orchideae.
Gesneraceae.
Filices.
Filices.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
140
Reçues vivantes
N°. NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes. OBSERVATIONS.
!
184. Balantium chrysotrichum . . . . . . m. Filices.
LS MPOMATIART AU ENS SECRET Idem.
186. Platycerium biforme. . . . . . . . m. Idem.
Serre N°. 18.
187. Phymatodes conjugata . . . . . . . m. Filices. (Dipleris con-
jugata BI.)
188. Kaulfussia aesculifolia B1. ? Idem.
V
189. Marattia sylvatica BJ. . v Idem.
190. Anisogonium integrifolium . . . . . m. Idem.
191. Wallichia Oranii B1. v. Palmae.
192. Stadmannia Sideroxylon DC. v. Sapindaceae.
195. Capparis callophylla B1. A. v. Capparideae.
LOANDEER SP MEME ME M EN En Ampelidene:
195. Amaracarpus pubescens BL. . . . . . v. Rubiaceae.
196. Pemphis acidula Forst. . . . . . . m. Lythrarieae.
197. Livistona Diepenhorstii H. Bog. . . . v. Palmae.
198. Platycerium biforme. . . . . . . . v. Filices.
Serre N°. 13.
199. Calamus Sp. (Palembang) Rottan getah. . v. Palmae.
200. Daemonorhops melanochaetes B/. . v. Idem.
201. » v. Idem.
202. Caryota Sp. v. Idem.
203. Licuala horrida B.. . A Idem.
204. Calamus Sp. v. Idem.
Serre N°. 14.
205. Livistona mauritiana Wall. . v. Palmae.
206. Calamus Sp. UE v. Idem.
207:1PinanganNengaËt BL EN EMILE ENT: Idem.
208. » javana BL. V. Idem.
209. » coronata BL. v. Idem.
210. Oncosperma filamentosa BL. . V. Idem.
141
1 Reçues vivantes
Ns. NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES. ou mortes. OBSERVATIONS.
Serre N°. 15.
211. Scutellaria Sp. (Sumatra). . . . . . m. Labiatae.
212. Arlocarpus rigida BL. . . . . . . . m. Arlocarpeue.
215. Rubiaceae (Banka). . . . . . . . . m.
214. Hippocrateaceae. . . . SR AR EN.
215. Eriococcus Sp. ban HU 0 y. MEuphorhiacene.
216. Rottlera Sp. » MOT AMATTE Idem.
217. Hypolythrum Sp. (Mont SE . + . m. Cyperaceae.
218. Elaeagnus Sp. (Lampongs) . . . . . v. ÆElaeagneae.
219. Artocarpus palustris . . . . . . . m. Arlocarpeae.
220. Nepenthes Sp. (Banka). . . . . . . m. Nepentheue.
En résumé, on voit que, quoiqu'il y eùt plusieurs plantes mortes à
leur arrivée, le résultat ne peut pourtant qu’être considéré comme des
plus favorables. Toutefois, il nous faut faire observer ici qu’il se pré-
sente des cas que les serres n’arrivent que 5 à 7 mois après qu’elles
sont sorlies de Buitenzorg, inconvénient défavorable et malheureusement
pour nous encore assez fréquent; c’est le résullat ou d’un voyage de
longue durée, ou de ce qu’il n’y a pas loujours au moment désiré de
bâtiments en partance de Batavia. Quoi qu’il en soit, nous ne devons
pas moins témoigner à plusieurs capilaines de nos vaisseaux notre recon-
naissance pour l'intérêt avec lequel ils surveillent les serres confiées à
leurs soins, fail qui contribue en si grande partie à leur arrivée dans
les plus heureuses conditions.
Parmi ces plantes qui arrivaient dans le plus mauvais élat, c’est-à-
dire tout-à-fait mortes, on remarque spécialement les Fougères; ce qui
est d'autant plus à regretter qu’il y avait des espèces d’une rare beauté:
nous ne désespérons cependant pas que, grâce à sa bienveillante persé-
vérance, M. TEysmanN ne réussisse à les introduire en bon état en Hol-
lande. Comme plantes le plus heureusement arrivées, vu la difficulté
d'en transporter des exemplaires vivants, nous cilerons les Nepenthes,
qui méritent une mention particulière. — Des six plantes qui se trou-
vaient dans la serre No. 180, il n’y en avait qu’une de morte; une autre,
quoique vivante, n’était pas dans un état bien vigoureux, mais les quatre
autres plantes ne laissent encore aujourd’hui rien à désirer, soit pour
leur santé, soit pour la beauté et la fraicheur des feuilles. — Plusieurs
142
plantes, il est vrai, ne présentent guère d'intérêt que sous le point de
vue botanique, et ne sont guère destinées à figurer dans l’horticulture
européenne; mais aussi il y en a plusieurs qui se recommandent au
même degré pour le feuillage, le port ou les fleurs. — Quand nous en
présenterons en temps et lieu les figures, nous les décrirons tour à tour.
HW:
886 0 —
NOUVEAUX GENRES INDIENS DE LA FAMILLE DES APOCYNÉES.
DÉCRITES PAR
Le Prof. F. A. W. MIQUEL.
Otopetalum. Calycis 5-partili laciniae ovalae, singulae basi intus
squamulis 2 membranaceis erosis auctae. Corolla brevis subhypocrateri-
morpha intra calycem angusta intusque glabra, superne subcampanulato-
dilatata intus squamelloso-hirtula, 5-fida, laciniis brevibus aestivalione
sinistrorse inflexis brevi-lanceolatis ad basin sinistram auriculato-dilatatis
hinc quasi inaequaliter bilobis. Slamina in corollae parte dilatatà, fila-
mentis brevissimis glabris, antheris sagillalis vix prominalis circa medium
stigma ellipsoideum basi obconicà suffultnm in conum conniventibus.
Stylus brevis. Ovarium hirtum nectario glabro 5-lobo longius uniloculare
e placentis 2 parietalibus pluriovulatum. Bacca calyce suffulta corticata
ellipsoidea superne subattenuata, intra pulpam fibrosam polysperma? —
Frutex vel arbor? foliis oppositis coriaceis sublanceolato-vel elliptico-
oblongis glabris patule costiveniis et tenere reticulalis; floribus parvis
cymosis, peduneulis et calycibus tomentellis. — Prope Chilocarpum.
Crescit in Javà.
Otopetalum micranthum.
Cyrtosiphonia. Calycis 5-parliti laciniae subinaequales ovatae imbri-
calae eglandulosae. Corollae subcampanulatae brevis tubus calyce vix
longior, limbi 5-partiti laciniae aestivalione sinistrorse convolutae, basi
cum fauce villoso-hirtae, villis circa faucem 5-fasciculatis. Stamina fauci
inserta, filamentis brevissimis, autheris sagiltatis. Ovarium ovoideum
basi annulo membranaceo undulato repando in fructu distinctiore sufful-
tum, biloculare, loculis introrse utplurimum biovulatis. Stylus simplex,
143
stigmate capilato apice subbidentato. Bacca corticata (calyce suffulla)
dipyrena, pyrenis osseis rugosis vulgo monospermis. Albumen carno-
sum. — Frutices sundani foliis verticillatis, floribus in umbellà simplici
vel composilà dispositis parvis brevibus.
© 1. Cyrtosiphonia Sumatrana. (Æauwolfia sack. Mal. Miscell.) Suma-
tram et Javam inhabitat.
9. Cyrtosiphonia reflexa. Foliis ternis e basi acutà vel subaltenuatà
obovato-ellipticis vel elliptico-oblongis acutis vel oblusiusculis, umbellae
duplicis radiis 5—7, radiolis 4—5. (Rawvolfia reflexa TEysM.) Javae
regiones montanas incolit.
Pootia. Calyx (magnus) campanulato-tubulosus ore brevi-3-fidus, laci-
niis aeslivalione imbricatis obtusis, coriaceus, intus remotius à basi
irregulariter multi-papillosus, deciduus. Corollae infundibuliformis tubus
cylindrico-angulatus, calyce subinclusus, superne leviter dilatatus stami-
nifer, limbi tubo majoris patentis 5-parliti laciniae obovato-rotundatae,
aestivalione sinistrorse imbricalo-convolutae, faux subpubera subannulato-
incrassata. Filamenta tubo decurenti-adnata glabra, antherae infra faucem
sessiles sagitalae cuspidatae, dorso ad basim impressione ovali. Stylus
5-angulari sub-alatus, stigma pentagonum inferne rmos rigidos 5 intra
antheras sligmati adbaerentes horizontaliter prominentes exserens. Ovaria
2 semiovoidea arcte sibi appresa glabra e placentà prominente pluriovu-
lata, glandulis 5 crassis complanatis truncatis paullo brevioribus cir-
cumdata. Fructus.... — Frutex vel arbor foliis oppositis oblongis costi-
veniis membranaceis subtus puberis, amplis, petiolis alatis basi utrinque
auriculatà amplexicaulibus, peduneulis geminis innovatione lateralibus
longis apice bifurcis, ramulis racemulose floridis, floribus amplis. —
Voacangae et Orchipedae affine.
Pootia grandifolia. — In Javà delexit cel. HORSFIELD.
Parechites. Calycis 5-partiti laciniae per quincuncem imbricatae
ovalo-oblongae carinatae (apice ciliolatae) singulae basi intus glandulis
2 erosis auclae. Corollae hypocraterimorphae tubus calycem superans apice
abrupte dilatatus, limbi 5-partili laciniae aestivatione dextrorsum torlae
obovalae venosae, tubi longitudine. Antherae filamentis deorsum adnalo-
continuis tubo superne inserlae sagittalae, e fauce glabrà brevi-exsertae.
Stylus filiformis, stigmale incrassato. Nectarium 5-lobum ovariis 2 gla-
bris ovoideo-aculatis brevius. — Frutex (an scandens?) ramulis juniori-
bus puberis, foliis opositis peliolatis ellipticis vel e basi cuneatà obovalo-
ellipticis obtuse apiculatis glabris sublus tenere patule venosis et Lenerrime
144
reticulatis, glandulis axillaribus et interpetiolaribus, cymis pedunculatis
axillaribus et terminalibus folia superantibus laxis di-trichotomis, floribus
pedicellatis. — Prope Cleghorniam.
Parechites borneana. Habitat in ins. Borneo.
Teysmannia. Calyx brevis 5-dentatus, intus basi glandulis squamae-
-formibus pluribus verticillalis auctus. Corollae hypocraterimorphae tubus
longus intus filamentis adnalis serialim pilosus, limbi 5-partiti laciniae
ovales sinistrorse imbricatae. Filamenta infra faucem libera pilosula, an-
therae sagiltatae cuspidatae inferne steriles, sligmati conico-capitato apice
bidentulo basi semiglobosae insesso medio adhaerentes. Ovaria 2 semi-
globosa arcte appressa hirsuta pluriovulata, neclario acute 5-fido calycem
excedente glabro cincta. — Frutices scandentes, foliis opposilis petiolalis
glabris subcordalo-ovatis, thyrsis cymosis plurifloris. — Pottsiae, Aga-
nosmae et Epygyno afline.
1. Teysmannia laxiflora. (Vallaris 81.) — Java.
2. Teysmannia Hookeriana. (Poftsia wieur Icon. IV. tab. 13065. —
Peninsula indica.
Dendrocharis. Calycis (parvi) colorati 5-partili laciniae ovatae ob-
tusae apice subciliolatae, singulae intus basi biglandulosae. Corollae sub-
hypocraterimorphae tubus basi dilatatus intus glaber subpentagonus ,
superne latiusculus iutusque cum fauce pilosus, limbi 5-partili laciniae
patentes lanceolato-lineares sub anthesi torlae. Antherae subsessiles medio
tubo inserlae inclusae sagiltatae apiculatae stigmati conico aculo basi
dilatatà aucto incumbentes. Stylus brevissimus. Ovaria 2 oblonga glabra
pauciovulata nectario ad basin B-partito carnoso longiora. Folliculi 2 cy-
lindrici axi cohaerentes inaequilongi serius separali patentissimi, singuli
2—5—spermi, seplo libero (placentä) parallelo. Semina oblonga canali-
culalo-convexa, comà supra hilum lineare stipitatà longissimà. — Fru-
tices (an semper?) scandentes opposilifolii, thyrsis paniculatis. — Ano-
dendro proximum.
1. Dendrocharis inflata. (Echiles 81. Anodendron uassk. Flor. Ralisb.
1845, p. 269. — Ecdysanthera scandens es. Cal. Bog.). — Javae sylvas
inhabitat.
2. Dendrocharis myrtifolia. Glabra, rumulis nascentibus petiolis et
coslà supra puberis, foliis brevissime petiolatis ellipticis parvulis, inflo-
rescentià cymoso-paucifloràä, bracteis ovatis puberis, calycis laciniis ro-
tundalo-ovatis apice subciliolalis. — Habitat in Sumatrà.
Soc
ARECA PUMILA Hurt.
Z Strookan£ Se. & Lite à Cara
ARECA PUMILA marr.
FAM. NAT.
Areca LINN. Flores monoici in eodem spa-
dice, spatha duplici utrâque completà cincto,
in rhachis scrobiculis sessiles, bracteati, mas-
culi superiores vel inferne bini femineos sin-.
gulos stipantes. Masc. Calycis tripartiti laci-
niae carinatae. Corollae petala 3 lanceolata,
aestivatione valvata. Stamina 3-6-12 e fundo
corollae; filamenta subulata, imâ basi co-
baerentia, antherae ovatae sagittatae. Ovarii ru-
dimentum. #Fem. Calyx triphyllus et corolla
tripetala aestivatione convoluto-imbricata. Sta-
minum rudimenta. Ovarium ovoideum trilo-
culare. Stigmata 3 sessilia patentia. Drupa
baccaeformis monosperma, mesocarpio fibroso,
putamine tenui crustaceo vel membranaceo
cum spermodermide connato. Albumen rumi-
natum vel rarius subaequabile, corneum. Em-
bryon basilare vel prope basin laterale.
Palmae praesertim Asiae insularis et austra-
lioris. — Caudex elatus vel humilior, frondes
omnes terminales pinnatae, pinnae superiores
saepe confluentes et apice praemorsae, rha-
chis inermis vel raro aculeata, spadices ut-
plurimum infra frondes inferiores enati, ra-
PALMAE.
mosi vel duplicato-ramosi, ramis fastigiatis e
spathis membranaceis vel fibroso-coriaceis,
bracteis bracteolisque interdum obsoletis , fruc-
tus ovales vel rarius globosi.
n°. 1225. ENDL. Gen.
1728. kunT. Enum. III. p. 183. MeisN.
PI. vase. p. 355 (265) mia. F1. v. Ned. Ind.
II. p. 7.
Car. sPEC. A. pumila caudice arundina-
Areca LINN. Gen.
n°.
cea humile; rhachide glabra; frondium seg-
mentis falcato-lanceolatis, lateralibus acumi-
natissimis, summis cenfluentibus praemorso-
dentato fissus; spadice arrecto duplicato-ra-
moso; floribus masculis unilateralibus; fruc-
tibus elongato-ellipsoideis umbonatis.
Bz. in litt. ad MART. MarT. Gen. et Sypec.
Palm. p. 177. 31. Rumphia I. p. 71. t. 99 et
102 C. mra. Ft. v. Ned. Ind. III. p. 14. 4reca
Nenga 81. in litt. ad Marr. 1. c. p. 179. Pi-
nanga Nenga 81. Rumphia II. p. 78. t. 107.
Areca (Anaclasmus) pumila Grtrr. in Calc.
Journ. Nat. Hist. V. p. 456. (ex Mia. I. c.).
Hab. in Javâ et Sumaträ.
Quoiqu’on rencontre ce Palmier, dont nous empruntons la planche
à la Rumphia de M. eLuMe, dans quelques collections de l’Europe, ce n’en
est pas moins toujours une espèce bien rare; et ce qui nous parait encore
plus singulier, c’est que, quoiqu’introduite déjà depuis longtemps en
Europe, les exemplaires que nous en avons rencontrés jusqu'ici, n'élaient
toujours que des individus relativement jeunes. Deux causes pourront ex-
IL.
10
146
pliquer le fait: la lenteur extrême de la croissance et surtout la fai-
blesse de la plante, du moins dans nos serres. Si loutes les espèces
de ce genre sont assez délicates, c’est bien celle-ci qui l’est le plus:
dès qu’on n’a pas l’occasion de la conserver dans une serre bien chaude
et très humide, le beau vert des frondes passe au jaune; la plante est
retenue dans l’expansion de sa force de végétation: elle traîne pour ainsi dire
encore une année ou quelquefois plus longtemps une vie languissante, pour
ne pas tarder ensuite à mourir. On doit s’y prendre bien délicatement en
la remettant en pot, car elle ne souffre pas le contact d’une main rude aux
racines. Quand la plante est en bonne santé. c’est une espèce vérilable-
ment ornementale dans la serre aux orchidées (où elle prospèrera le plus)
par ses feuilles ou frondes larges, avec leurs fortes nervures; et la len-
teur de sa croissance lui permet d’y rester longlemps.
—2060S 0——
PISONIA SYLVESTRIS reysM. ET BINND.
Parmi les plantes que M. reysmanx a envoyées dans le cours de l’année
1857 de Java au Jardin de Leïde, il faut remarquer deux espèces d’un genre
de la famille des Nyctaginées Pisonia alba Spanoghe (P. morindaefolia
R. BR.) et Pisonia sylvestris TEYSM. ET BINND.
C’est principalement la dernière espèce qui nous engage à faire au
lecteur les communications qui vont suivre. Ce n’est pourtant pas une
plante qui se recommande par son feuillage ni par ses fleurs, mais son
histoire est bien intéressante. Par comparaison, cette plante est un autre
arbre toxicaire (Antiaris toxicaria); mais autant celui-ci a toujours joué
dans l’histoire des Javanais un rôle redouté, autant celui qui figure
au titre de cet article était vénéré. La Pisonia sylvestris est une plante
connue déja depuis longtemps des Javanais, sous le nom de Widjojo
Koesoemo; elle a même joué aussi dès l’antiquité un rôle très impor-
tant dans leur histoire. Plusieurs narrations à son sujet sont bien arri-
vées aux Européens, mais jamais on n’a pu réussir à connaître précisé-
ment la nature de celte plante, et pour Juxenuux même elle est restée
un arbre mystérieux. Voici ce qu'il en dit !).
1) F. SUNGHUHN, Java, deszelfs gedaante, bekleeding en inwendige structuur, p. 365.
147
»D’après les récits que m'ont faits les Javanais, il se trouve à la
côte méridionale de Noesa Kambangan une petite plante herbacée à
sexes séparés (c’est par conséquent une plante ?dioique) qui ne se
trouve, du resle, en aucun autre lieu du monde. Elle ne se rencontre
que sur le front de deux petites iles rocailleuses qui s'élèvent comme
deux tours du sein de la mer, et dont on ne peut atteindre le sommet
que les jours où la mer est très calme, au moyen d’échelles placées
dans des praoes. L’un de ces rochers, appelé le rocher mâle, Bandong
lalaki, porte les fleurs mâles; l’autre, le rocher femelle, appelé Ban-
dong perampoean, ne montre que des fleurs femelles; le premier se
trouve à une distance de 15 toises; le second, à une distance de 12
loises (Toempak) de la côte méridionale de Pile. Quand l'autorité des
princes de Java n’était pas encore limitée, il était défendu à qui que ce
fût, sous peine de mort, de cueillir celle plante; il n’y avait que l’em-
pereur qui püt s’en parer. Soesoehoenan, de Soerakerta (Solo), n’osa lui-
même la porter qu’ une fois dans sa vie, et le jour de la fêle de son cou-
ronnement comme empereur. Une ambassade, composée de quelques grands
de l’empire, se rendit, avec une suite nombreuse, de la résidence de
Solo à Noesa Kambangan, où demeurait un employé qui avait pour seule
et unique occupation de gravir lesdits rochers, cueillir les saintes fleurs
el les remettre à l’ambassade, qui le conduisait sur les lieux dans des
praoes. Celte fleur si rare s'appelle Wädjojo Koesoemo : la tige enfoncée
dans un peu de terre humide, elle était transportée à la capitale sur
un plateau d’argent, ombragé par un dais magnifiquement décoré. Accom-
pagné d’un grand nombre d'hommes armés, le train solennel élait de-
vancé et suivi de membres de l’ambassade; les peuples des diverses con-
trées où passait la marche cérémonieuse se proslernaient à genoux, saisis
du plus saint respect.”
Voilà tout ce qu'avait appris M. suneuuax. Il avait cependant eu le
bonheur de recevoir, lors de son séjour à Java en mai 1847, par l’inter-
médiaire de M. xoorpztex, Ass. résident de Tjèlatjap, plusieurs exem-
plaires en fleur, que M. noonpzigk avait obtenus d’un Javanais chargé de
cueillir le Wädjojo Koesoemo durant le règne du ci-devant empereur.
Malheureusement, quand plus tard M. 3. voulut examiner ces plantes pré-
cieuses, les fleurs élaient perdues.
C’est à M. reysmanx que nous devons des renseignements plus exacts;
outre quelques traditions sur l’origine du sentiment de vénération qu’ins-
pirait cet arbre (sujet que nous passerons sous silence, car la rela-
tion des faits qui s’y rapportent nous porterait trop loin), voici ce que
148
dit M. Teysmann, entre autres assertions 1): »Le Widjojo Koesoemo est
un arbre qu'enveloppe jusqu'ici un voile impénétrable, et il n’en ex-
cite qu'une plus vive curiosité. L’ignorance où l’on se trouve à son sujet
doit sans doute être surtout attribuée à cette circonstance que le lieu
où il est dit croître exclusivement, ne peut être atteint qu'au prix de
grandes difficultés. C’est un rocher isolé (le Karangbandoong) près de la
pointe du sud-est de l’île Noesa Kambangan, non loin du fort Karang-
bollong. Cet arbre se rencontre bien aussi ailleurs, quoi qu’on en dise,
mais il ne porle pas partout des fleurs: il reste toutefois facile à re-
connaitre au premier abord.
Les particularités qui nous sont parvenues au sujet de cet arbre-énigme,
nous les devons à M. #. c. van DER Wick , qui, en juillet 1854, en envoya au
Jardin des plantes quelques boutures qui ont toutes bien réussi . . . .
. On sera sans doute bien curieux d'apprendre le nom d’une
plante qui depuis 200 ans a excité la plus profonde vénération des princes
Javanais, par qui elle était considérée comme le talisman le plus puis-
sant pour l’aflermissement de leur trône. Eh bien, ce secret, que beaucoup
d’Européens ont cherché si longtemps à pénétrer, nous allons le réduire
à sa juste valeur. Qu’on apprenne done que, depuis 1855, la fameuse
énigme est résolue; cet arbre mystérieux n’est rien d’autre que Parbre-
choux sauvage, ou Kool-banda, Sayoor poeti, etc., déjà décrit par RuMPH.
dans son ÆZerbarium amboinense, Tom. 1, p. 195, et figuré sur le tab.
79. Faisons toutefois remarquer que la figure, avec ses fruits, n’appar-
lient sans doute pas à cette plante, mais à une autre, tout-à-fait incon-
nue des montagnes, attendu que le Wäidjojo Koesoemo ne croît que dans
les plaines basses ou sur les côtes. Déjà à Buitenzorg‘il ne peut être
cultivé qu'avec peine.
Il faut encore remarquer que, quoiqu'il soit connu que le Widjojo-Koe-
soemo est une espèce d’arbre-chou, celte espèce n’était pas encore jusqu'ici
exactement déterminée; il me semble pourtant que ce n’est plus là non
plus une question. Dès que j'ai pu rencontrer à Beliling, à Bali, plu-
sieurs arbres en pleine fleur, j'ai acquis la conviction que cet arbre ap-
partient au genre Pisonia.
Dans les Zcones plantarum vol. V, tab. 1765 de wicur, on trouve la
figure et la description de la Pisonia morindaefolia r. BR; et dans le Pro-
dromus de be canpozce vol. XIIT, sect. If, p. 446, il y a la description
de spanoGe de sa Pisonia alba, qui ne peuvent se rapporter qu’à une
1) Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch Indië, IX, p. 349 etc.
149
seule et même plante, descriptions qui, comme le Olus album de rumex. |. c.
vol. I, p. 191. tab. 78, désignent exactement l’arbre-choux domestique
qui se rencontre très vulgairement aux environs de Balavia et ailleurs.
Cette dernière plante est, cependant, bien réellement différente de l’arbre-
choux sauvage de rumP., espèce sous laquelle doivent être rangés le
Widjojo-Koesoemo, le Sentollong de Kerimon-Java et le Dagkdaghsch de
Bali, dont nous allons faire mention, qui a les fleurs plus petites, les
feuilles plus vertes et une forme quelque peu différente; et quant au
port, elle diffère considérablement de la Pisonia morindaefolia. Toutes ces
considérations nous ont donné la conviction que le W2dÿoj0-Koesoemo est
une nouvelle espèce, que nous avons nommée Pisomia sylvestris, et dont
nous faisons suivre la description.
Je trouvais l’arbre-choux sauvage à Kerimon-Java, croissant à l’état
sauvage sur la côte de la mer. Les indigènes l’appellent Sentollong. Ils
m'ont raconté qu’il n’y porte pas seulement des fleurs, mais même des
fruits, lesquels sont, comme ceux des autres espèces de ce genre, si
gluants que les oiseaux s’y voient retenus dès qu’ils y touchent. Quant
à moi, je ne trouvais ni fleurs ni fruits sur cet arbre, vu que ce n’en
élait pas le temps. L'arbre n'étant pas cullivé en cet endroit, je n’en
voyais pas non plus de grands pieds.
A Beliling, j’ai trouvé la même espèce, et là beaucoup cultivée. On
plante cet arbre autour des demeures et dans les haies, où ils servent
en même temps de palissades. Les indigènes le plantent comme on le
fait en Europe des saules et des peupliers; de grandes branches y pren-
nent très facilement racine et croissent avec rapidité. L’arbre porte en
cette contrée le nom de Dagkdagksch.
Souvent coupé, cet arbre s’élève toujours de nouveau perpendiculaire-
ment, et peu ramifié à une hauteur de p. m. 30/; il ne porte de fleurs
qu’à l'extrémité des derniers sommets. Jamais il ne forme ces cimes
larges et sphériques de l’arbre-choux domestique de Batavia et ailleurs,
qu’on y rencontre en quelques jardins dans un état si luxuriant et qui
attire l'attention de chacun et surlout des nouveau-venus dans ces pays.
Ce qui frappe le plus, c’est la couleur des feuilles qui, chez les jeunes
individus, est jaune, devient même blanchâtre, et qui, si l’arbre est
abrité contre les rayons du soleil, passe au vert. L’espèce de Bali, au
contraire, quoiqu’elle y soit cultivée déjà depuis longtemps, n’a jamais
les feuilles si jaunes; ce qui est en contraditon avec l'opinion de rumP&.,
qui croyait que l’espèce sauvage se serait aussi améliorée par la culture
et tournerait alors également au jaune.
Selon les communications que n'ont faites les Balinais, leur Dagk-
150
dagksch ne produirait jamais de fleurs, et ils restaient tout étonnés quand
je leur démontrais le contraire. Dans la proximité de Singaradja on
ne donne pas non plus aux arbres le temps de fleurir; on les taille con-
tinuellement pour prendre de la nourriture pour les hommes et les ani-
maux. Là encore on ne connaissait donc pas les fleurs de cette plante.
C’est dans une excursion à Boengkoelan que j’en découvris pour la pre-
mière fois les fleurs. — Mais ce n’était pas chose facile de s’en empa-
rer, l'arbre se trouvant au milieu d’une haie d’Opuntiw’s dont les
épines bien aiguës l’abritaient contre toute attaque. A. Boengkoelan, ces
arbres étaient multipliés en plus grand nombre el moins souvent tail-
lés; jy trouvais donc une bonne récolte de fleurs, car elles abondaient
aux sommets. — Elles n’ont rien de remarquable quant à la beauté; mais
l'odeur en est très agréable, et ressemble à celle de l’Æeliotropium peru-
vianum.
Pisonia Sylvestris TEYSM. @l BINND., arborea inermis, ramuli cras-
siusculi angulati laeves, folia plerumque opposita, modice petiolata,
viridia, e basi inaequali oblusiuseulà raro subcordalà ovato- vel ellip-
Lico-oblonga, acute acuminata vel acula, submembranacea, 7—5 poll.
longa, supra glabriuscula subtus secus costam et praeserlim in axillis
costularum numerosarum hirtello-pubera; corymbi mase. densi multiflori
cum perigonio campanulato obconico (limbo 5-dentato reflexo) pubescen-
tes, slamina 10—S8, filamentis imà basin infra pistillum nanum conna-
tis, demum subliberis, 2 vulgo altius exsertis?
Pisonia Sylvestris TEYSM. et Binnp. in Mat. Tijdschr. v. Neérl.-Indië,
IX, p. 555; miquez, Flora Ind. Batav., 1, p. 991; nassk, Relzia, I, p.
6, et in Editio nova, I. p. 85.
Nous le répétons, ce n’est pas un arbre à rechercher pour sa beauté,
mais il mérite cependant bien une place dans la serre chaude de ceux
qui s'intéressent à toute plante aussi remarquable par le rôle qu’elle a
joué dans lhistoire d’un peuple quelconque. La culture ne réclame pas
de soins particuliers. Comme on Fa vu par la communication de M. r.,
à Bali on en prend tout simplement de fortes branches pour boutures;
et celle multiplication s’opère dans nos serres chaudes Lout aussi facile-
ment avec des boutures nalurellement moins grandes. Placées sous clo-
che, les boutures reprennent en peu de jours.
H. W.
SEQUOIA GIGANTEA.
En Angleterre, les plus grands individus de cet arbre ont déjà at-
teint la hauteur de 7—8 pieds. D’après le Gard. Chron. il s’en trouve
un pied dans le jardin de Tortworth-court, qui mesurait, le 18 sep-
tembre de celte année, 7° 9” de hauteur, avec une tige de 117”. Le
diamètre de l’arbre, mesuré à une hauteur de 6” du sol, était de 6’ 1”.
Il a été planté en avril 1856; il n'avait alors que 12” de hauteur. En
décembre de la même année il avait la hauteur de 2’ 9”; en décembre
1857, déjà 5° 6”. — Il y en a un autre exemplaire, de la hauteur de
7! 5”, dans le jardin de M. soux warerer de Bagshot, et l’on en trouve
encore bien d’autres dans les jardins anglais. Partout cet arbre a été
reconnu comme parfaitement rustique.
Hamb. Gart. Blum. Zeitung 1858, p. 25.
Nous ajouterons que nous en avons vu un exemple en une plante
d'environ un pied de hauteur, placée au printemps de 1857 en pleine
terre. — Durant tout l'hiver elle élait restée dans un état parfaitement
salisfaisant; mais les vents äâpres du nord-ouest des mois de février el
de mars l'ont fait mourir jusqu’à la terre. — Plus tard, il a pourtant
poussé plusieurs jets; il reste toutefois à faire observer que cette plante
se trouvait à une place, où, par exception, le vent du nord-ouest avait
l'entrée la plus libre. — Un autre exemple bien plus favorable, c’est un
pied que nous avons vu cet élé chez M. gacxer, de Zwolle; il avait,
si notre mémoire nous est fidèle, résisté à deux hivers et mesurait environ
2 à 21 pieds de hauteur; mais ce pelit arbre était si vigoureux qu'il
ny a point de doute qu'il ne prenne en peu d’années des dimensions
considérables. H. W.
UN MOT AU SUJET DE L’IMPATIENS JERDONIAE wiçar.
«
os
Il y a quelques plantes qui, dès leur introduction, grâce aux belles:
152
figures qui en sont publiées, se trouvent en peu de temps dans toutes
les collections, mais qui en disparaissent aussi vile qu’elles s’y sont in-
troduites. Quelquefois, c’est la suite de ce qu’elles ne répondent pas à
la réputation qui les a précédées, et qu’on se reconnaît dupe des éloges
démesurés par lesqueles quelques gens recommandent sans distinction
vert ou mür; — quelquelois aussi la cause en est à chercher en la soi-
disant difficulté de la culture, justifiée par des résultats successivement
défavorables. Parmi les plantes de la dernière catégorie nous comptons,
du moins dans notre pays, l’Zmpaliens Jerdoniae wieuT; el comme nous
avons maintenant obtenu un résultat des plus inattendus, nous croyons
de notre devoir de communiquer à nos lecteurs la manipulation qui
nous à réussi.
Et que ceux qui n’ont pu jusqu'ici parvenir à tenir celle plante en
vie, et moins encore à la faire fleurir, ne pensent pas qu’il s'agisse ici
d’une culture bien compliquée; nous pourrons contenter leur curiosité
par un seul mot: humidilé.
Le printemps dernier, visitant à Amsterdam le jardin de l’horticulteur
vôce, nous y vimes plusieurs plantes de cette espèce qui fleurissaient
avec lant d’abondance et se développaient avec tant de grâce, que nous
ne pûmes résister au désir de lui en demander un jeune individu, l’es-
pèce étant disparue de notre jardin, comme de la plupart des jardins
de la Hollande. — Après avoir reçu cette très pelite et si faible plante,
que nous désespérions de pouvoir réellement tenir en vie, nous la trans-
plantions directement dans un pot de 0,14 mêtre, que nous mimes dans une
soucoupe sur une planche près d’une fenètre bien ombragée, dans une serre
d’une chaleur tempérée de 50° à 60° Fahr. — Selon l'avis de M. vôce , nous
faisions donner beaucoup d’eau sur le pot, de temps à autre deux fois
par jour, quoique, vu la situation à l’ombre, la terre ne se desséchât
point. Aussitôt la plante se mit à croître, el elle gagnait chaque semaine
en force, jusqu’au point que de fortes racines vinrent se montrer au
dessus de la surface de la terre, suite, comme on le comprend, d’une hu-
midité constante; el celle même plante si pelite et si faible, frappe aujour-
d’hui tout le monde par sa vigueur et l’abondance de ses fleurs ma-
gnifiques. Elle a une hauteur de 0,25 mètre, une circonférence de 0,75,
et elle porte déjà depuis environ deux mois en moyenne 40 à 50 fleurs,
avec un plus grand nombre de boutons qui ne cessent pas de sortir du
sommet de la plante. Un beau couleur de carmin, en contraste avec le
jaune de citron très clair du centre, donne à ces fleurs un aspect d’au-
tant plus gai que le nombre des fleurs paraît sans fin. En résumé, nous
n’hésitons pas à recommander avec instance cette plante naine , qui est
153
certainement, par ses fleurs et son port gracieux, une des plantes les
plus belles et les plus intéressantes de la serre tempérée.
H. W.
LES JARDINS NÉERLANDAIS.
L'ÉTABLISSEMENT DE M. C. GLIJM à UTRECHT.
Si vous nous avez suivi, il y a quelque temps, cher lecteur, en notre
visite à Zwolle, nous vous invitons aujourd’hui à nous accompagner à
Utrecht. Alors c'était la collection d’un amateur distingué qui était le
but de notre voyage; maintenant, c’est celle d’un de nos horticulteurs
les plus méritants.
Nous avons choisi un de ces jours clairs et agréables de la fin d’oc-
tobre, et nous avons été assez heureux pour trouver toutes les serres
dans leur état d’hiver, à bien peu d’exceptions près, et ce ne sera pas ce qui
pourrail nous empêcher de vous faire prendre une revue complète, car
l’ordre qui règne dans celte collection rend notre lâche bien facile.
Il est reconnu que déjà depuis bien des années c’est Utrecht qui a
acquis, et à juste titre, le plus de renommée pour l’horticulture, et cer-
les le jardin de M. c. ezisu est un de ceux qui attirent surtout l’atten-
tion des amaleurs. Au reste, nous espérons en visiler bientôt d’autres,
qui méritent bien aussi leur mention particulière.
Ici, notre route est loute tracée: les plantes étant presque Loutes ren-
trées, nous n’avons qu’à suivre les serres par les numéros d’ordre qu’on
leur a donnés.
Entrons donc au n°. 1. — Cetle serre, qui fait partie d’une grande serre
de hauteur considérable, est construile expressément pour recevoir les
plantes à forcer pour les expositions printanières. On sait suffisamment
dans les Pays-Bas, el il ne pourra pas avoir échappé à l'étranger que
les expositions hollandaises sont presque loujours enrichies par bon nom-
bre de plantes des plus belles de ce zélé horticulteur. Sans se laisser
arrêter par des frais assez considérables, il envoie toujours des plantes
forcées, souvent d’une floraison superbe. Celte serre est déjà remplie de
plantes de très belle culture, principalement des genres Camellia et Azalea
indica, destinées à être forcées lentement pour les exposilions prochaines;
il s’y trouve, entre autres, des variétés des plus délicates, toutes en
plantes relativement assez fortes.
154
La serre n°. 2, vaste serre froide, n’est pas encore entièrement rem-
plie; cependant, les plantes qu’on va y apporter sont là devant nous;
nous y remarquons beaucoup d'individus qui excilent l’attention. — En-
tre autres, parmi les Coniféres, un pied d’Araucaria Bidwillii de première
grandeur et d’un port extraordinaire, une très belle et assez forte Arau-
caria gracilis, plante qu’on ne rencontre que très rarement. Un beau
pied d’Araucaria excelsa et d’Ar. Cunninghani, se disputent la supériorité
sur une plante superbe d’an mètre de haut de Dammara Brownu ; ou-
tre des plantes forles nous remarquons en Conifères plusieurs espéces
des plus récentes. Encore en plantes fortes, plusieurs espèces de Cor-
rea, qui montrent déjà abondamment leur inclinaison à fleurir, et plu-
sieurs Proleacées, toutes en très beaux exemplaires. Comme plantes de très
belle culture nous avons ici à signaler plusieurs individus des genres
Diosma, Eriostemon, Polygala, Pullenaea, Brachysema, Acacia, elec. —
Aucune de ces plantes ne surpasse la hauteur de 3 mètre, mais leur
diamètre est souvent plus ample que la plante n’a de hauteur; et les bran-
ches sont si serrées que, lors de la floraison, ce n’est qu’une masse de
fleurs: elles sont en outre si saines et si vigoureuses qu'on ne se lasse pas
de les regarder.
Les serres n°. 3 et 4, spécialement destinées pour la multiplisation
et pour la conservalion des plantes les plus rares et nouvelles, contien-
nent en effet un grand nombre de plantes des plus intéressantes. —
Pour ne signaler que ce qui nous paraît le plus remarquable, citons une
belle, plante de Dracaena Rumphii, une des plus belles espèces de ce
beau genre, plusieurs pieds assez vigoureux d’Agave filifera, plante
qui se recommande par son beau port comme plante d'ornement du
premier rang; — une Theophrasta glauca, une belle plante de Dyckia
princeps: deux belles espèces de Pandanus, lune connue déjà depuis plu-
sieurs années dans les jardins de l’Europe, le P. refleæus, l'autre, d’intro-
duction récente de Java, un P. Bagea (Wong), sont bien dignes d’être
observées. Nous voyons aussi, sous le nom de Speucolrya leucantha, une
belle plante aux feuilles assez grandes, qui portera, à ce qu’on nous a dit,
des fleurs superbes. Si nous ne nous trompens, elle provient en dernier
lieu de la Belgique; son origine ne nous est pas encore connue: puis,
une très belle plante de la famille des Bromeliacées encore très peu
répandue, el récemment figurée par M. reGez (Garlenflora 1858, p. 158),
la Puya chilensis Molina.
Voici ce dit M. reGeL à l'endroit de cette plante remarquable:
»Nous appelons l'attention sur une des Bromeliacées les plus caracté-
ristiques, figurée et décrile par rISCHER el MEIER comme À. coarclala,
155
tandis que mooker l’a figurée (tab. 4715) sous le nom susmentionné, plus
ancien. Elle est très commune dans les environs de Valparaiso, el selon
les nouvelles de M. maximowiez, qui en a envoyé des graines au jardin
de St. Pétersbourg, la tige-élève s’entortille autour des vieux arbres. Nous
l'avons attachée dans la serre aux Orchidées à des troncs d'arbre, où
elle se tient fort bien; elle prospère cependant aussi dans la serre chau-
de, en pot 1). Les feuilles à dentelures épineuses acquièrent une lon-
gueur de 5—4 pieds, et les fleurs, jaunes, se trouvent sur de grands
panicules terminaux.”
Ajoutons encore que cette plante, qui rappelle par son port le genre
Hechtia où Pourrelia, sera bien réellement une plante d'ornement des
plus remarquables. Un joli pied de Cyanophyllum magnificum se ven-
contre près d’une belle multiplication d’une plante non moins recom-
mandable pour son beau feuillage. — Elle appartient à une tout autre
famille qui, représentée aussi dans la flore européenne, n’est certaine-
ment pas fort estimée par ceux qui n’en savent pas plus. Cest la fa-
mille des Urticées, dont nous connaissons ici notre ortie. La plante dont
nous parlons, est la Boehmeria argentea. — Déjà cette espèce nous dit
que parmi les Urticées on trouve certainement aussi quelque belle plante
el une autre espèce que nous rencontrons ici, la Laportea crenulalæ, cou-
ronnée à l'exposition d'Amsterdam au printemps dernier, réconcilie aus-
sitôt le profane par son port magnifique avec une famille qui possède bien
réellement des beautés rivales, les Mélastomes. — Celle dernière espèce
est une plante d’un feuillage d’une rare beauté et de grandes dimensions.
Nous renvoyons le lecteur à ce que nous en avons dit, pag. 67 de ce
journal. — Du beau genre Rhophala, qui compte maintenant plusieurs
espèces très belles, nous rencontrons dans la serre n°. 4, entr’autres,
la Rh. mexicana, Jonghit, exemplaire superbe, Rh. organensis, Rh. Slkin-
neri et plusieurs autres. — On voit ici une très belle multiplication des
Begenia Rex, Lazuli, splendida argentea, Mad. Verschaffelt, etc. Plus
loin, toujours dans celle même serre, on est relenu par une plante assez
forte de Pilcairnea bromeliaefolia: puis, des Yucca Roezlii, Yucca cor-
nuta, Agave Noackzi et plusieurs espèces analogues demandent à leur
tour notre attention. Un beau pied de Corypha spinosa (Trithrinax aculeala ?) ;
puis, une espèce de palmier de première beauté, la Plectocomia spectabilis
#. L. 8, de Sumatra, et plusieurs espèces de Calamus, et des Daemonorhops
1) La plante de chez M. GziM, comme un autre exemplaire du Jardin de Leïde, croît
très bien en pot dans un terreau de bois léger, dans une serre bien chaude.
156
sont autant d'individus qui représentent en jeunes plantes la grande
famille des palmiers.
Le beau genre Tyda figure en très beaux exemplaires florifères d’hy-
brides à fleurs brillantes. Une plante superbe de la Theophrasta imperia-
lis y déploie ses grandes feuilles; une espèce du genre Sauraya se
distingue par ses belles feuilles, couvertes de poils longs et blanchâtres,
c’est la Sauraya mollis ; la très belle Araliacée Aralia (Fatsia) Sieboldi Hort.
qui, dans celui de M. çcym, s’y trouve sous le nom de À. japonica; nous
la croyons donc une variété. Voilà, pourrions-nous dire, les plantes de
celte serre qui excilaient le plus impérieusement notre attention; mais
nous regrettons de ne pouvoir donner ici une énumération complète de
tout ce que nous y avons vu. Notre but n'étant pas d'écrire un
catalogue, nous le répétons, nous ne donnons que la désignalion des
plantes qui présentent soit un caractère spécial pour la rareté des in-
dividus, soit un cachet de beauté toute particulière. Nous passerons sous
silence une petite collection d'Orchidées qui ne se distingue guère des
espèces curieuses, mais connues, et nous quittons cette serre pour suivre
le même plan dans notre visite à la serre n0. 5. — En entrant dans cette
grande serre, divisée en deux parties, dont l’une est consacrée aux gran-
des plantes de serre froide et l'autre à celles de serre chaude, on com-
prend aussitôt qu’il y aura ici à signaler un très grand nombre d’exem-
plaires, de grandeur et de beauté extraordinaire, des plantes de serre
froide les plus remarquables. Aux deux côtés de l’entrée, deux très beaux
exemplaires de Livis{ona olivaeformis dirigent la vue sur deux Acacia
armala (paradoxa Hort.), pyramides de culture superbe, atteignant une hau-
teur d'environ 3 mètres sur 2 mètres de diamètre. Puis, c’est une Grevillea
robusta var. dissecta, variété peu différente de l’espèce: l'individu a une
hauteur de 4 mètres et porte ses feuilles jusqu’à la cuve. Des pyramides
d’une forme gracieuse, et en même lemps très touffues, d’Acacia verticil-
lata de 21 à 5 mètres de hauteur; d’Acacia spiralis de 3 mètres; un arbre
de Banksia praemorsa d'environ 6 mètres de hauteur, avec fortes bran-
ches et une Dammara australis de même hauteur, sont encore deux plantes
pourvues de feuilles jusqu’à la cuve; malgré leur grandeur extraordi-
naire pour des plantes portables, ces individus sont d’une culture irré-
prochable. Un couple de Chamaerops humilis elata (sous le nom de CA.
humilis), rangé parmi les plus beaux pieds de cet établissement, nous
montre en effet deux arbres très forts et d’un port magnifique. Plu-
sieurs plantes fortes et gracieusement cultivées de lAcacia pentadenia,
espèce recherchée à juste titre pour sa floraison abondante; un pied
de Pimelia spectabilis, remarquable pour sa force et sa beauté. .... mais
157
c’est loute une énumération des spécialités de celle serre qu'il nous
faudrait réellement tracer, si nous voulions reproduire toutes les notes
que nous avons prises. Signalons pourtant encore une plante de bien
belle culture; c’est une Callicoma serratifolia, pyramide d’environ 3 mè-
tres de hauteur et tout couverte de feuilles; certes, il est bien rare de
trouver un individu de celte espèce de pareille grandeur et aussi bril-
Jant de santé.
Entrons donc dans la partie chaude de cette serre (n°. 6). Nous nous
trouvons aussilôl en face d’une Coccoloba quatimalensis de premier ordre.
En Araliacées, nous avons ici, toujours en exemplaires d’une beauté qui
le dispute à la force, des Paratropia lomentosa (Sciadophyllum farinosum)
Aralia Brown, Paralropia sp. (Par. parasitica Hort.) et Aralia palmala;
puis, notre attention est allirée par une plante extrêmement rare, le
Pandanus lalissimus, espèce à laquelle nous consacrerons probablement
bientôt un article spécial ; nous observons aussi avec plaisir encore deux très
belles et fortes plantes de Rhopala; la Rh. corcovadensis et la variété
dile corcovadensis glabra; un très beau et fort pied de Calamus micran-
thus; un exemplaire superbe de la Sea/forthia elegans, de l’Astrocaryum
guianense, une Caryota urens dont la tige a 21 mètres et dont les feuilles
se courbent contre les vitres de la serre ; un Calamus macrocarpus, espèce
très rare el très belle; la Licuala horrida , plante de 11 mètre ; un fort pied de
Pandanus (Rykia) furcalus, espèce d’un port des plus élégants; puis, une
très jolie plante de Ceratozsamia spiralis, plus rare encore que belle; la Ce-
roæylon andicola; enfin une Phoenix farinifera (reclinata ?) avec deux scapes
portant un grand nombre de fruits, el bien d’autres plantes vraiment
belles, nous donnent ici lPaspect d’un magnifique ensemble au sujet
duquel nous n’avons qu'une remarque à faire: c’est qu'il a un trop
grand nombre de plantes pour l’espace; quoique celte serre soit d’une
assez grande dimension, elle ne peut certes point suflire à des individus
de si haute taille et de si larges proportions.
Poursuivant notre visile, nous voilà dans la serre n°. 7, réservée à
des plantes très larges, mais de peu de hauteur, telles que des Sipho-
campylus, Plumbago, Lantana, Cestrum aurantiacum , etc., toutes en plantes
d’une ampleur extraordinaire, qui font toujours, dès qu’elles sont en fleur,
l'éclat des exposilions. Dans la dernière serre, n°. 8, nous n’avons à
observer que des Camélias. S'il ne s’agit pas ici de spécialités, nous
dirons pourtant qu'il y a des arbres de 3 mètres et plus de hauteur,
tous en pyramides épaisses d’un diamètre relatif. Et quelle santé, quelle
vigueur; qu’il est beau ce vert si foncé de ces feuilles luisantes, el enfin
quelle masse de boutons de fleurs!
158
Nous ne ferons que mentionner pour mémoire nn petit arborelum,
où l’on trouve des espèces bien belles et nouvelles; mais, comme par
le souffle d’automne il avait perdu les attraits qu’il étale en été, nous
attendrons une autre occasion pour y revenir.
Nous disons donc adieu à M. 6cyu, chez qui nous avons de nouveau
acquis une conviclion que nous voudrions bien voir partager plus géné-
ralement: c’est que nos amateurs n’ont absolument plus besoin d'aller
chercher à lélranger ce qui se trouve chaque jour sur leur chemin.
Pourquoi donc acheter ailleurs des plantes que quelques-uns de nos
horticulleurs se sont procurées à grands frais dès leur apparition dans
le commerce, et qu'ils offrent souvent au même prix que l'étranger?
Nous connaissons encore plus d’un autre élablissement commercial en
Hollande où l’on trouve aussi de très belles choses, el certes nous ne
imanquerons pas à notre mission de les faire connaître ; nous connaissons,
entre autres, des maisons de commerce de cet ordre qui ont élé obli-
gées de renoncer à l'achat de plantes précieuses par la raison qu’on ne
voulait leur acheler que des plantes de peu de valeur, laissant ainsi
à leur charge des nouveautés qu’on aimait mieux se faire venir de bien
loin. — Or, n'est-il pas évident qu’un horticulteur-marchand n’achète point
des plantes précieuses pour son plaisir? et, dès le moment qu'il y a
parti pris de ne pas lui donner la préférence, loutes conditions égales,
ne doit-il pas se retirer de la partie des plantes précieuses pour ne s’en
tenir qu'aux plantes ordinaires et de peu de valeur?
En vérilé, c’est avec un sentiment d’amour-propre national péniblement
affecté que nous voyons nos amateurs condamner ainsi à se relirer de
la lice commerciale des hommes qui, et par leurs capacités et par leur
lalent spécial, pourraient donner à notre horticulture une direction si
favorable. .... À bon entendeur, salut!
H. W.
208980 —>—
LASTREA FILIX MAS rresz. VAR. CRISTATA.
L'été dernier, visitant la belle collection de M. wizzivk près d’Amster-
dam, laquelle se distingue principalement par ses Orchidées, loutes
espèces d'élite, el avant tout par ses Fougères, qui constiluent sans
doute la plus belle collection de ces plantes gracieuses en notre pays,
2
159
nous y avons rencontré, entre autres, une fougère bien remarquable,
qui demandait notre attention spéciale. Elle porte le nom de Dichasia
monstrosa, et elle présente en effet le caractère de ce nom avec une telle
élégance que cette anomalie lui devient son principal mérite. Les fo-
lioles, ou plutôt les pinnules des feuilles ou frondes, au lieu de se
lerminer en un rétrécissement plus où moins prononcé, s’élargissent
en forme d’une crête de coq, ce qui donne à la feuille et enfin à toute
la plante une forme vraiment gracieuse.
Outre plusieurs autres belles espèces, M. wicrinx avait la complai-
sance de nous en offrir une plante pour le Jardin botanique de Leide.
Plus tard nous en avons recu une seconde de notre ami M. Laucue, de
Potsdam. Ces deux plantes nous arrivaient sous le nom de Dichasia mon-
strosa, et par conséquent constilueraient, autant qu'il nous esl connu, un
genre nouveau; nous ne doutions pourlant guère que cet individu ne
dût être considéré comme une variété d’une de nos espèces les plus
connues. Toutefois, comme nos plantes ne portaient toujours que des
feuilles stériles, il élait impossible d’en juger avec certitude. Nous venons
maintenant d'apprendre qu'une plante du Jardin de M. aueusrin, près de
Potsdam, a porté, il y a quelque temps, des spores, ce qui ne laissait
ancun doute, dit M. Kocu ?) que la plante que Mr. le Dr. Kkrorscu dis-
Linguait sous le nom de Dichasia monstrosa, n’élail qu’une variété de
l’Aspidium Felix mas sw. (Lastrea Filix mas rResr.).
Dans le même Jardin de M. aueusri il doit s'être trouvé, il y a
quelque temps, un exemplaire de cette Fougère qui n’atlirait pas seu-
lement les regards des profanes, mais qui commandail pour ainsi dire
au même degré laltention des hommes accoutumés à la contemplation
de beaux individus. M. Laucue, l’habile et zélé jardinier en chef de ce
Jardin, l'avait reçue quelques années auparavant, sans nom, d’Angle-
terre; et nous ne doutons pas que celte plante ne soit la plante-mère de
celles qui se trouvent à présent chez nous. C’est cette plante qui a pro-
duit des spores, fait qui a mis M. Kocu à même de juger de l'identité
de lespèce. M. Laucue en a semé, et en peu de temps il en avait de
jeunes élèves, qui portaient loutes le même caractère de monstrosité ;
de plus, ces dernières produisirent des frondes fertiles, dont les spores,
semées de nouveau, ont donné naissance à une seconde généralion, el
les jeunes plantes qui en provenaient, formaient toujours la même mon-
strosité. D’après la communication de M. rNreLman, le jardinier en chef
1) Wochenschrift, etc. n°. 44, p. 351.
160
du jardin royal au Pfauen-Insel, près de Berlin, il a rencontré cette
variété déjà il y a plus de vingt-cinq ans en Angleterre. Le voyage d’ou-
tre-Manche aurait alors duré bien longtemps.
La question est de savoir maintenant si celte variété sera rustique,
comme l'espèce même. — S'il en est ainsi, cette plante sera un très hel
ornement de jardin. — Nous hésitons toutefois à nous prononcer à ce
sujet; ce que nous pouvons dire, c’est que notre plante s’esl très
bien portée à l'air libre durant l'été; cependant, nous lavons fait pla-
cer vers l'hiver en serre, attendu que, n’étant jusqu'alors en possession
que d’un seul pied, nous ne voulions pas lui faire courir les risques de
l'incertitude. Nous ne doutons pourtant guère que cetle variété n’endure
nos hivers même les plus froids.
H. W.
—— 08e 0 —
CULTURE DES MELONS.
Dans la ville de Cavaillon (département de Vaucluse) la culture des
Melons se fait en une immense proportion. Ainsi, l’année dernière (1857)
il ya été vendu, Lous les jardins compris, 5,457,896 Melons, ce qui à
rendu aux habilants de celte petite ville la somme relativement si im-
portante de 1,200,000 francs. La douzaine se vendait, en moyenne, 2%
francs.
Hamb. Gart. und Blum. Zeitung 1858, p. 526.
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LES JARDINS NÉERLANDAIS.
L'ÉTABLISSEMENT HORTICOLE DE MM. E. H. KRELAGE ET FILS., à HARLEM.
I.
La ville de Harlem occupe depuis des siècles une place d'honneur
dans les annales de l’horticulture. Son nom n’est guère connu dans les
pays les plus lointains que par son épithète de »la ville des fleurs”. La
culture des plantes bulbeuses de Loutes sortes, et en premier lieu celle
des Jacinthes y est pratiquée dans une perfection sans rivale, et les
produits de cette culture sont annuellement envoyés, comme oignons de
fleurs de Harlem, par milliers partout où la civilisation a fait naître le
goût des fleurs; dans les pays froids surtout, car rien n’est plus propre
à chasser la tristesse monotone des appartements qu’un bouquet de Ja-
cinthes, de Tulipes ou autres plantes bulbeuses forcées, les jours où
d’épais brouillards ou des nuages fréquents interceptent tout rayon
de soleil — Il est assez connu que le commerce de fleurs rapporte
annuellement des revenus considérables aux environs de Harlem. Nous
parlerons peut-être plus tard amplement de ce commerce; pour le
moment ce peu de mots expliqueront à nos lecteurs pourquoi nous
avons dirigé nos pas vers la ville de Harlem, en continuant notre
promenade dans les Jardins néerlandais.
Quel spectacle ravissart que de voir les environs de Harlem aux mois
d'avril et de mai; d'y contempler ces hectares couverts de Jacinthes, de
Tulipes, de Narcisses, etc., toutes en fleur, déroulant leur tapis éblouissant
des couleurs les plus variées, les plus brillantes! — Déjà il y a un siècle,
un écrivain célèbre en parle avec extase 1); et qu'était pourtant alors
ce spectacle, relativement à celui de nos jours? Un savant botaniste de
1) MARQUIS DE SAINT SIMON, des Jacinthes, de leur anatomie, reproduction et culture,
Amsterdam 1768 p. 5.
IL, 11
162
ces derniers temps, auquel nous devons des recherches intéressantes sur
plusieurs genres de plantes bulbeuses, n’en a pas été moins frappé 1).
Que de fois nous-même, quelle qu’en fût l'habitude, n’avons-nous pas
élé en admiration devant ce tableau plein d'harmonie! — Mais le moment
où nous nous rendons aujourd’hui à Harlem pour remplir notre tâche,
n’est pas celui où nous pouvons jouir de la vue de tant de merveilles:
l'hiver approche et un froid précoce fait travailler avec un double zèle
les cultivateurs de Harlem pour couvrir de feuilles, de roseaux ou
de foin ces centaines d'hectares, où les oignons, déjà plantés, doivent
tous être préservés à temps contre le froid par une couverture plus ou
moins épaisse. Nous devons donc réserver pour une autre fois la des-
cription de la floraison des oignons de fleurs de Harlem, pour vous
entretenir d’autres articles horticoles de cette ville renommée dans
une spécialité lucrative. Que partout dans les pays du voisinage on voie
rendre hommage à la déesse Flore dans de vastes temples de fer et de
verre, que plusieurs autres villes néerlandaises vous montrent de sem-
blables édifices, ce n’en est pas moins à Harlem que vous trouverez
tout ce qui peut vous faire oublier la saison en contemplant la flore des
tropiques au milieu des neiges et des glaces du Nord. — C’est dans les
serres de Harlem que vous trouverez réuni presque tout ce que le monde
végélal vous présente de plus intéressant; car ses horticulteurs, avec
leur culture lucrative, avec leurs relations dans toutes les parties du
globe, avec leur climat favorable, peuvent rassembler ces trésors plus
facilement que les horticulteurs de Lout autre pays qui possèdent des
collections riches et renommées. Il fut un temps où c’était avant tout
à Harlem qu’on devait aller chercher ces collections tant admirées. C'était
le temps où les horticulleurs favorisés de cette ville envoyaient au con-
tüinent leurs Bruyères, leurs Oeillets et leurs Oreilles d'ours, el aux
Iles Britanniques leurs Rosiers, leurs Dahlias On cherche cepen-
dant aujourd’hui envain à Harlem ces collections si renommées autre-
fois; la culture des plantes de serre surtout, sauf les bulbeuses, y
est négligée depuis longtemps. En compensation, la culture des oignons
y a été perfectionnée avec un zèle exemplaire, avec une sagacilé extra-
ordinaire, qui ont donné des résultats satisfaisants, souvent inattendus.
»Que nous importent les autres plantes, dès que nous sommes les maîtres
dans notre spécialité!” — Voilà lopinion du monde horticole à Harlem.
?) CHARLES MORREN. Histoire littéraire et scientifique des Tulipes, Jacinthes, Narcisses,
Lis et Fritilaires, Bruxelles, 1842, p. 21,
165
Mais point de règle sans exception, et comme l’exception est remarquable,
nous croyons devoir en entretenir nos lecteurs. C’est nolre dessein aujour
d’hui. Allons donc visiter les serres de l'Etablissement de MM. £. #.
KRELAGE ET FILS.
Cet établissement se trouve à Harlem, à quelques pas du »kleine Hout-
poorl” sur le »kleine Houtweg”, l’une des belles routes qui conduisent au
fameux bois de Harlem, et qui fait une des promenades favorites des
habitants ainsi que des étrangers en toute saison. — En sortant de la
ville on aperçoit bientôt, à droite, une muraille de briques d’environ vingt-
cinq mètres de long sur 5 de haut. Au centre de celte muraille se
trouve une porte grillée, à travers laquelle on a la vue sur ces Jardins;
c’est au fond de ces jardins que se trouve le groupe de serres que nous
allons visiter. On s’y rend par un chemin qui traverse tout l’établisse-
ment et dont l’entrée est entre cette grande muraille et les bureaux et
magasins de l’établissement, dont la façade, d’environ trente mètres,
donne sur le »kleine Houtweg”. Par ce chemin les amateurs peuvent se
rendre en voiture jusque devant l'entrée des serres, ce qui est un grand
avantage aux mauvais jours de l’hiver. — En suivant ce chemin, on a
Loujours la vue sur les serres, qui forment ensemble un joli jardin d’hiver,
ainsi que le représente notre planche. Vue de quelque distance; cette
masse de verre, qui couvre une superficie d'environ 350 mètres carrés,
impose à tout amateur d’horliculture. Le terrain sur lequel les serres ont
été bâties, n’a été acquis que successivement par parties, et il s’y trouvait
quelques bâtiments qu’on ne pouvait plus abattre; mais on a su profiter
avec tant de bonheur de ces circonstances, que le plan n’en a pas souf-
fert. Il est vrai, les serres qu’on trouve ici ne sont point bâties pour
former ensemble un bel édifice architectonique; on voit qu’on a pensé
surtout à ériger de bonnes serres pour les plantes, d’une forme élégante
mais simple et économique; mais si tout ce qui pouvait être luxe superflu a
élé rejeté, le but principal a été parfaitement atteint. Les huit serres,
dont les plus vastes, Loules en communication entre elles, forment. le
jardin d'hiver, ont chacune la forme et lexposilion qui conviennent de
préférence aux plantes qui y sont placées; el comme elles sont de
hauteurs différentes, on peut y placer des individus de quelques centi-
mèlres jusqu’à des arbres de plusieurs mètres, sans trop éloigner les
plantes du verre, inconvénient de beaucoup de grandes serres, où l’on
ne peut bien placer que de très fortes plantes.
L'entrée des serres est un portail de 5 mètres de large, couvert, à
une hauteur de 4 mètres, par un toil de verre rond. La grande porte,
à deux baltants, est vitrée; le verre, de diverses couleurs, laisse voir de
164
l'extérieur une belle perspective de végétaux dans un jour plus où moins
magique, selon la couleur du verre où l’on fixe l'oeil. En entrant par
celte porte, on a la vue dans une grande serre de fer et de verre,
forme courbée, penchant vers le nord contre une muraille de quatre
mètres de haut et recevant les rayons du soleil du midi. Cette serre,
longue de 15 mètres sur 5 de large, est dessinée de face sur le croquis
ci-joint de l’extérieur des serres; l'entrée invisible, est à gauche. — Cette
serre est disposée en jardin; la vignette à gauche, au dessous de la
planche, donne une bien faible idée de cette vue. Au fond on apercoit
la galerie qui se trouve dans la partie principale et la plus élevée
du Jardin d’hiver, qu'on voit représenté par la vignette principale de
notre planche — nous en parlerons plus tard. À droite, on voit un des
jardiniers qui se rend dans une serre de bois, située vers l’est et
l’ouest, de 15 mètres de long sur 5 de large et 2,6 de haut, place
excellente pour hiverner les Proteacées el autres plantes délicates du
Cap de Bonne-Esperance ou de la Nouvelle-Hollande, qui y sont placées,
entremêlées avec quelques Conifères très rares ou des plus nouveaux.
Les Primula sinensis, les Gesneriacées et plus tard les Bruyères , les Boronias,
Polygalas, Chorizemas Dillwynias, ete., etc., en fleur, donnent à cette serre
pendant tout lhiver l'aspect le plus gai et le plus agréable. La partie
de cette serre qui est située vers le midi, forme une division séparée
qui contient une petite collection et un très beau choix de plantes suc-
culentes. Lorsque, il y a quelques années, le goùt pour ces plantes était
plus général que maintenant, l'établissement ë. 4, KRELAGE ET FILS en possé-
dait une collection des plus complètes et des plus renommées, surtout en
Cactées — le commerce diminuant pour celte spécialité, on a dû res-
treindre la place qui lui était consacrée et on n’a gardé que les espèces
très rares où remarquables. Nous signalons de cette collection plusieurs
pieds de Pilocereus senilis en santé parfaite et avec une chevelure très
blanche bien conditionnée. La variété à longues épines, assez rare, se
trouve parmi ces exemplaires. Nombre de beaux et rares Echincactus,
fleurissant annuellement à merveille, les entourent, entremèlés des prin-
cipales espèces des autres genres de Cactées, comme deux plantes de
Cereus chiloensis de plusieurs mètres de haut. Une collection complète
des Cactées fleurissant la nuit y est représentée par de forts individus
qui portent chaque année grand nombre de fleurs. Parmi les Cactées
hybides florifères on nous signala une dixaine de variétés, non encore
dans le commerce el provenant des semis de M. ALEXANDER FELLNER
de Francfort, amateur zélé et cactéomane bien connu. M. KRELAGE
en a acquis Loute l'édition et se propose de les mettre bientôt dans le
165
commerce. Quelques Yucca des plus rares, comme plusieurs pieds de la
quadricolor, de la californica, de la filamentosa à feuilles panachées, con-
tribuent beaucoup à orner cette serre, ainsi que plusieurs Agave filifera,
Bonapartia, etc. — Toutes ces plantes, cependant, sont surpassées par une
plante bien forte d’Agave americana medio-picta avec ses belles feuilles du
jaune le plus pur, bordé de vert, qui sert depuis des années de plante-
mère à une nombreuse génération, déjà dispersée dans les diverses par-
ties du globe.
Retournant à la division moins chaude de celte serre, nous en signa-
lons de même quelques plantes qui nous semblent mériter plus spécia-
lement l'attention. Nous sommes étonné de rencontrer un grand nombre
de jeunes Araucarias, de loutes les espèces, toutes de graines intro-
duites à grands frais, qui promettent un jour de devenir la gloire des
amateurs, et du nombre une plante irréprochable de !’A. Cooki de 70
centimètres de haut.
Toute la collection des Pins nouveaux du Mexique est réunie ici en
belles plantes qui commencent déjà à indiquer leur forme. Ces Pins pro-
viennent des premières graines envoyées en Europe par Mr. roEzL, ancien
Chef de culture de l’Institut horticole du gouvernement belge. Il est très
probable que parmi la centaine de nouvelles espèces el variétés du genre
Pinus à laquelle m. roezz a donné des noms nouveaux, il s’en trouve
beaucoup d’identiques aux espèces déjà connues, déjà décrites, et intro-
duites en Europe 1), mais il en restera toujours quantité qui sont tout-
a-fail nouvelles et parmi lesquelles il y en aura sans doute de très-
intéressantes.
A côté des Pins du Mexique il y a des Conifères de la Californie en
individus déjà vigoureux, provenant de graines reçues directement à
l'établissement; parmi ces plantes nous remarquons nombre de jeunes
Sequoia (Wellingtonia) gigantea.
Permi les autres Conifères nouveaux ou rares nous signalons le Thu-
jopsis dolabrata du Japon, plante très remarquable déjà décrite dans ce
journal, les Abies bracteata, Kaempferi et J'ezoënsis, nombre de Cupres-
sus Lawsoniana, etc. elc., et à côté d’autres nouveautés le beau Skim-
1) MM. GonpoN et GLENDENNING, dans leur Traité sur les Conifères intitulé » The Pi-
netum” qui vient de paraître à Londres, donnent sous le titre: New or doubtful Kinds,
page 243 et suivantes, les noms et descriptions de 63 des Pins nouveaux de M. ROEZL. À
plus de la moitié de ces nouveautés sont ajoutés les noms de Pini déjà connus, avec un?. Les
auteurs croient que les nouvelles introductions en seront des synonymes. Le Gardeners Chronicle
traite le même sujet dans plusieurs numéros de sa dernière année, Le temps nous apprendra
qui aura eu raison.
166
mia japonica en fleur et avec fruits en même temps; la belle plante à
feuilles panachées Farfugium grande: la Correa cardinalis en fleur, ete.
Nous revenons à la grande serre en face du portail. Si nous avons
décrit jusqu'ici des plantes de culture et très faciles à la vente,
nous trouvons ici de forts individus dignes de parader dans la serre
la plus grandiose et que peuvent seuls acquérir les amateurs bien
fortunés. Tels sont un Dacrydium cupressinum sans défauts, très
large et bien touffu, d’environ cinq mètres de haut; une Banksia
ericoides encore plus forte, qui est annuellement surchargée de beaux
panaches de fleurs jaunâtres, une Biota aurea d’un mètre et demi de haut
sur un mètre de diamètre, des Yucca pendula à fortes couronnes de
plusieurs mètres, de grands Sequoia, exemplaires uniques du Ponus
Gordoniana, des Winchesleriana, filifolia, el autres espèces mexicaines à
longues feuilles; des Torreya Humboldh, Cephalotaxis en toutes espèces, ete.;
parmi les plantes moins grandes, de beaux Cupressus Cachemiriensis à
verdure bleuätre, des Chamaecyparis glauca el autres Conifères, à côté
de magnifiques Acacias, Agnostis, Banksias, el dominés par des Podocar-
pus, des Dacrydium, des Aralias, etc., de grande hauteur. — Toutes
ces formes différentes, souvent bizarres, associées aux Araucaria excel-
sa, Bidwilii et Cuninghami de forme régulière, et les Arauc. brasilien-
sis, Vucca pendula, Chamaerops Mumilis, Dracaena, et autres formes
tant soit peu tropicales, ainsi réunies, produisent une impression excel-
lente. — La monotonie de la verdure est corrigée par quelques belles
statuettes et grand nombre de vases bronzés, placés en perspective el
dans lesquels on met des plantes en fleur ou des bouquets tout frais. Le
chèmin qui traverse cette serre en ligne courbe est dessiné par une
bordure de gazon et couvert de sable blanc des dunes, ce qui produit
le contraste nécessaire.
En sortant de cette serre on arrive, sans le savoir, dans la serre la
plus élevée, haute de plus de 7 mètres, à toit demi-rond, supporté vers
l'est par un bâtiment dont l'étage inférieur a été enlevé, et transformée
en jardin; l’élage supérieur à été placé sur des colonnes et consiste,
en face de la serre, en une galerie ouverte qui donne sur celle-ci el qu’on
voit représentée sur la grande vignette de notre planche: la vignette
supérieure à gauche montre lescalier rustique qui conduit à cette galerie,
et la vignette opposée doit donner une idée de la vue qu’on prend, en
se plaçant sur le balcon de la galerie, dans la grande serre, peuplée
de Lauriers à hautes liges de Clethra arborea, Yuccas, Pins, etc., el dans
laquelle dominent une superbe Araucaria exæcelsa el une Araucaria Cunning
hami glauca, l’un des plus grands pieds introduits dans le temps par
167
MM. connices de Hackney. Le grand vase en plâtre blanc qui renferme
toujours un superbe bouquet de plantes en fleur, choisies et disposées
avec goût, renouvelées chaque semaine, y produit aussi un effet
admirable.
La galerie conduit à deux appartements qui composent l’étage supérieur
du bâtiment, et dont l’un sert d’atelier pour les jardiniers chargés de
composer en hiver les bouquets de fleurs vivantes, grande spécialité
de létablissement qui lui a fait remporter depuis deux ans les pre-
mières médailles à l’exposition bouquetière de La Haye. L'autre sert
de bureau où les visiteurs des serres peuvent consulter les catalogues et
autres imprimés de létablissement. — Puis on "y trouve exposées les
planches d’un grand nombre de plantes nouvelles dont les individus vivants
se trouvent dans les serres; une collection de vases et autres objets d’or-
nement pour décorer les serres, elc. Des fenêtres de cel appartement on
a uné belle vue sur le » Spaarne” — petit fleuve qui court à quelque distan-
ce de létablissement, bordé de belle prairies, et presque toujours cou-
vert de bateaux.
En passant au dessous de la galerie par les arches, représentées sur
notre planche, on se trouve dans une sorte de tunnel d’assez grande
dimension, qui conduit au dessous des appartements susdits dans une
orangerie située vers l’est, à double toit de verre, qui penche contre
le bâtiment formant le tunnel. Ce tunnel, cette orangerie, de même que
les autres serres disposées en jardin, contiennent en hiver des plantes
plus robustes, telles que les Lauriers, les Orangers, les Arbutus, les
Rhododendron, les Myrtus, les Fuchsias, etc, entremêlés de nombreux
Phormium, de forts Aspidistras, et décorés de plantes grimpantes et pen-
dantes, de Fougères, etc. Au printemps ces locaux servent de préférance
pour y grouper les plantes en fleur, qui s’y conservent très-longtemps
à cause de la chaleur modérée qui y règne. La vignetle supérieure
à droite de notre planche donne la vue qu’on à de cette orangerie dans
le tunnel.
En sortant de cette orangerie, qui est longue de 13 mètres environ,
et en tournant à droite on se trouve dans une serre en bois, très élevée,
située vers le midi, et consacrée presque exclusivement à une collection
très choisie de Camélias qui s’y trouvent en parfaite santé. — Cest le
lieu d’arrêt favori des nombreux visiteurs dans les premiers mois de
Pannée. — En outre, cette serre comprend en partie la collection des
Azalées de l'Inde, celle des Yuccas, parmi lesquelles nous remarquons
une cinquantaine de belles plantes de la variété panachée, quelques grands
Epacris, quelques Conifères choisis, e. a. une Araucaria gracilis, très
168
fort pied d’une espèce superbe très rare, des Æhododendrons de l'Hima-
laya et autres. — En traversant un portail on regagne de celte serre
l'air libre; par une porte à gauche de ce portail on se rend dans une
petite serre chaude (chauffée par le système anglais dit »tanks,”) qui
sert en premier lieu pour la multiplication, mais où l’on trouve aussi
quelques belles Orchidées, les Begonias les plus nouvelles, comme le
magnifique B. Rex, parfois des Gesneriacées en fleur, etc.
Quelques autres serres el de nombreux châssis, placés dans le voisinage
du Jardin d’hiver, contiennent grand nombre de jeunes individus des
plantes les plus nouvelles et les plus belles de la serre froide, ainsi
que grand nombre de plantes bulbeuses et autres, forcées, et qui, dès
qu’elles commencent à se développer, sont placées dans leurs serres res-
peclives. Par ces groupes de fleurs toujours variant les serres offrent
durant tout l'hiver un autre coup d'oeil tous les quinze jours. — L’an
dernier on a beaucoup admiré la belle collection d’Amaryllis, de Jacin-
thes, Tulipes, Narcisses, Crocus, elc., qui était étalée en profusion, ainsi
que celle des Æpacris, qu'on peut dire unique, tant pour la beauté de
la culture que pour le nombre et le choix des variétés. Les nombreuses
couronnes qu’elles ont oblenues aux diverses expositions en font preuve.
Les serres sont chauffées en partie par des tubes de cuivre, rem-
plis d’eau chaude, en partie par l’air chauffé dans des conduits de bri-
ques, correspondant avec des colonnes creuses placées sur leur route.
L'air chaud circulant dans ces colonnes aide beaucoup au chauffage.
Les serres ont été achevées vers la fin de 1857, et le 15 février 1858
le Jardin d'hiver a été ouvert gratis au public. Les habitants de Harlem
ont été invités à visiter les serres tous les jours de 2 à 4 heures de
l'après-midi, excepté les dimanches et jours de fête. Les étrangers sont
admis pendant toute la journée. Le Jardin d’hiver a été ouvert en 1858,
pendant trois mois; près de 5000 personnes l'ont visité, L'été a été
employé à achever quelques parties intérieures des bâtiments; entre Lemps
les serres élaient décorées en partie par de magnifiques collections des
Gesneriacées, de Geraniums, de Fuchsias, etc. en fleur.
La disposition des serres, est celle année Lout-à-fait différente de
celle de l’année passée; M. KreLaGe se propose de varier de disposition
chaque année. Notre planche a été dessinée d’après l’état des serres
en 1858.
En terminant notre description nous ferons remarquer que la collection
de plantes de serre froide qu’on trouve dans cet établissement, est des
plus remarquables, et que, quant à celle des Coniféres, on n’en trouvera
guère, dans un établissement horticole, une autre plus riche, plus choisie
169
et mieux conditionnée. Il est à regretter que les plantes de serre chaude
n’y soient pas jusqu'ici cullivées sur la même échelle. Si, à côté des
autres collections on en trouvait d’égales en Palmiers Cycadées, Orchi-
dées, Fougères, Aroidées, elc., cel établissement deviendrait sans doute
en fait de plantes de serre un des plus remarquables de notre pays. Espé-
rons donc que les plantes de serre chaude seront bientôt accueillies
dans ces serres.
Suite dans la livraison prochaine.
— 066 00 —
LANTANA CAMARA ET SES ESPÈCES CONGENÈRES DU BRÉSIL
ET DES INDES OCCIDENTALES.
Tout le monde connait le joli genre Lantana; on sail aussi que ce
sont principalement les espèces de la division Camara, dont l'espèce de
ce nom est le type, qui figurent à présent dans Lous les jardins aussi
bien que dans toutes les serres. M. Kkocn, dans son Wochenschnift, en
donne une revue d’autant plus utile pour l’horticulteur, qu’il fait lénu-
mération des synonymes en même temps qu’il en donne une descrip-
tion intelligible pour tout le monde. Après avoir, dans le n°. 40, fait
une revue de l’histoire de l'introduction, etc., il la fait suivre, dans le
numéro suivant, d’une nomenclature des espèces congénères de la Lan-
tana Camara qui se trouvent dans les jardins, rangées d’après leurs cou-
leurs. — Si nous ne traduisons pas la première partie, ce n’est pas
qu’elle ne nous paraisse point assez imporlante; au contraire, nous en
recommandons la lecture à quiconque s’intéresse à ces plantes; mais c’est
parce que cette partie est lrop étendue pour notre cadre. Quant à la
seconde partie, nous ne pouvons pas nous abstenir de la traduire. —
Loin de ne reproduire que ce qui se présente à nos yeux vert et mûr,
nous croyons de notre devoir de contribuer à la publication d’articles qui
ont un véritable inlérét, surtout pour les praliciens; et ce sont bien des
articles tels que celui qui suit que nous rangeons parmi ceux de ce
genre. C’est là d’ailleurs le seul moyen de délivrer non-seulement le profane ,
mais aussi les hommes les plus initiés par l'expérience à l'étude de la
bolanique, des synonymes et des faux-noms qui ne sont malheureuse-
ment devenus, surtout dans les dernières années, qu'un fait des plus
170
fréquents 1). — M. Kocu divise sa revue en deux parties; la première con-
tient les vraies espèces; la seconde, les hybrides: ces dernières, il en
suppute 52 formes différentes; la première partie, présente les espèces
suivantes :
A. Les fleurs d’abord blanchätres ou jaunes; plus tard
couleur orange ou rouge defeu, plus rarement violet.
1. Lantana Camara L. cod. n°. 4541.
Sans nul doute cette espèce est, avec la suivante, la plus belle et la
plante-mère de la plupart des formes cultivées à présent pour leurs co-
rymbes 2) rouge de feu ou jaunes. Les feuilles sont d’un superbe vert
foncé, mais mat, el par conséquent sans aucun brillant. Le corymbe
est assez plane et les fleurs, d’abord jaunes, plus tard orange ou carmin,
sont soutenues par des bractées courtes. Vraisemblablement croissant
dans l'Amérique tropicale, quoiqu'on ne la trouve jusqu'ici qu’au Bré-
sil, à Vénézuela, dans les Indes occidentales et au Mexique.
2, Lantana tiliaefolia CHA. in Linn. VII.
L. glutinosa vogrr. in o.'el pigrr. Allg. Gartz. X, p. 515.
Excellente espèce qui a beaucoup d’analogie avec la précédente, mais
qui s’en distingue principalement par ses poils glanduleux et ses fleurs,
plus grandes. Ces dernières forment un corymbe épais el convexe et sont
d’abord de couleur jaune, puis orangeâtre et à la fin rouge de minium.
Indigène du Pérou et du Chili.
5. Lantana Moritziana 0. et Digrr. Allg. Gartz. XI, p. 599.
Celle-ei se rapproche beaucoup, par son port et la couleur de ses fleurs,
de l'espèce ordinaire L. Camara: elle s’en distingue par les bractées, qui
sont assez grandes el prennent la forme d’un involucre. Elle se trouve
en abondance dans la contrée de Vénézuela et n’est vraisemblablement
qu'une variété de la L. Camara.
1) Nous le répétons, nous estimons comme l’un des services les plus wfiles rendus à
l’horticulture que de faire connaître les synonymes. Ce n’est pas seulement l’amateur, mais
bien souvent aussi l’horticulteur expérimenté, pour ne pas parler des botanistes, qui en est
la dupe. — Aussi nous occupons nous à présent dans ce même but, d’une famille du
règne végétal des plus recherchées, sur laquelle nous publierons bientôt dans ce journal
le résultat de notre travail.
2) Capitules ?
171
4. Lantana multicolor LEM. À. des Serres etc. IT, p. 239.
Espèce très douteuse, qui n’est peut-être qu’une forme de L. Camara
ou bien de L. mista 1. el qui se distingue par ses grandes bractées de
couleur rose-cramoisi. En outre, elle porte encore un involucre vert,
composé de 4 parties. Cette espèce, qui serait introduite du Mexique,
ne paraît cependant pas être répandue dans les jardins.
8. Lantana crenulata 0. et pieTr. All. Gartz. IX, p. 565.
Sous le rapport des fleurs aussi celle-ci se rapproche beaucoup de la L.
Camara; la couleur de ses fleurs passe aussi du jaune à l'orange et même
au rouge de minium; les corymbes cependant sont beaucoup plus con-
vexes. Les feuilles de cette espèce se distinguent de toutes les autres
en ce qu’elles sont crénulées et que la surface en est luisante. Les
bractées inférieures sont spatulées, les autres étroilement elliptiques. Quoi-
qu’on voie souvent citer l'Amérique tropicale pour sa patrie, elle appar-
tient cependant aux Indes orientales et n'offre probablement pas de dif-
férence avec la Lantana coccinea Lo.
6. Lantana mista L. cod. n0. 4537.
L. mixla de plusieurs auteurs.
L. mutabilis vipr. in o. et pierr. Allg. Gartz. X, p. 514.
Plus répandue dans les jardins que l’espèce précédente, on les confond
ordinairement. Les fleurs de celte espèce sont celles qui offrent le plus
de variations de couleurs; d’abord blanches, elles prennent bientôt le jaune,
pour passer en aussi peu de temps à l’orange et même au rouge, par-
fois aussi au violet. Toutes les couleurs cependant ne sont pas si arden-
tes que dans l'espèce précédente. Ce caractère de variation lui à fait
donner son nom, car pizcenius déjà l’a figurée dans son Æortus Eltha-
mensis, lab. 56, comme Camara Lamiüi albi folio, flore misto (pas mixto,
ce qui du reste n’est qu’une autre manière d'écrire). Au premier abord
elle ressemble à la précédente; mais le corymbe est moins convexe el
les bractées, étroites, mais longues, ont la longuer des fleurs. Jusqu'ici
elle ne se trouve que dans les Indes occidentales.
7. Lantana crocea JACo. Âort. Schoenbr. IV, L. 475.
L. scabrida Ait. hort. Kew, Il, p. 552.
L. formosa Hort.
Celle espèce se rapproche de la L. Camara, mais elle a les corymbes
plus convexes et même semi-globeux; puis, la page supérieure des
feuilles est luisante, loutefois moins que dans l'espèce crenulata. Les
bractées, petites et étroiles, se distinguent de celles de presque toutes
les autres espèces. — On lui donne comme patrie les Indes occidentales.
8. Lantana aculeata L. Cod. n°. 4545.
L. polyacantha scuauer in Dec. Prodr. XI, p. 597.
Espèce très distincte par les aiguillons nombreux dont est pourvue la
tige. Ce n’est que par le port qu’elle ressemble à la précédente. A leur
base les feuilles sont cordiformes ou arrondies. Les fleurs, d’abord jaune-
clair, prennent bientôt le rose pour passer enfin au rouge de feu. Comme
patrie, on lui donne le Mexique.
B. Fleurs violettes ou lilas; cependant la gorge est
souvent jaune; elles ne changent que peu ou point du
tout.
9. Lantana multiflora 0. el DIETR. All. Garlz. IX. p. 370.
Des poils courts el de petits aiguillons se montrent ci et là sur la
tige, landis que les feuilles allongées, quoique scabres, sont presque
entièrement dépourvues de poils, el même, sur la page inférieure, plus
ou moins luisantes. Les fleurs, violelles, sont, au centre du corymbe
plane, souvent jaunes, el sont soutenues par des bractées très petiles.
Pour sa patrie on cile les Indes occidentales.
10. Lantana purpurea noRx. horl. Haun. in spreNc. Syst. veg., IL. p. 761.
L. variegala o. et pietr. Allg. Gartz. X. p. 314.
Celle plante est couverte de poils courts et elle a les feuilles arron-
dies à la base; elle porte plus ou moins d’aiguillons et spécialement
sur les angles. Les fleurs sont soutenues de bractées courtes, forment un
corymbe presque semi-globeux et sont d’abord plus rosâtres; plus lard
cependant elles sont de couleur violette. Patrie inconnue.
La Lantana amethystina Z/ort. Ber., quoique ce soit une variélé de
la Z. nivea, doil cependant. pour ses fleurs semi-violettes, trouver sa
place ici.
11. Lantana lilacina pesr. Catal. hort. Par. ed. 3, p. 592.
L. fuscala Loc. Bol. reg. tab. 798.
Cetle espèce est inerme, mais porte des poils courts et raides, quel-
quefois, aussi, couchés. Les belles fleurs violettes inclinant tantôt plus
vers le bleu, tantôt au contraire vers le rouge, forment un corymbe
175
presque globeux, qui devient encore plus oblong après la floraison, et
est pourvu de bractées oblongues. Indigène du Brésil et de Vénézuela.
12. Lantana salviaefolia J4ACo. hort. Schoenbr. II, tab. 285.
Cette espèce se reconnaît à sa couleur verl-gris, et en ce qu’elle est
entièrement dépourvue d’aiguillons. Les fleurs, d’une couleur très claire,
quelquefois rosâtre, composent un corymbe allongé, plus lard même ra-
cémiforme, duquel s’éloignent ensuite, les bractées ovées-oblongues dont
les supérieures forment une espèce d’involucre; quelquefois les feuilles
sont placées par trois et les pédoncules ne les surpassent pas souvent en
longueur. Sa patrie est l’Afrique méridionale.
15. Lantana Radula sw. Prod. fl. Ind. occid. p. 92.
Petite plante, souvent couchée contre le sol, et qui, bien qu’elle soit
couverle de poils sétacés épais, ne porte pas d’aiguillons, quoiqu’elle
montre aussi des poils longs; les feuilles, plus rhomboides, ont la surface
très inégale. Les corymbes, oblongs, portent des bractées sélacées, ovées-
acuminées; les fleurs, d’abord lilacées, prennent bientôt la couleur rou-
geâtre; plus tard, au contraire, bleuâtre. Cette espèce appartient au
Brésil.
14. Latana Sellowiana LK. el orTo c. pl. sel. hort. Berol. p. 107, Lab. 50.
Très humble espèce, presque toujours couchée contre le sol, et qui,
avec la précédente, n’obliendra guère de signification en horticulture; cel-
le-ci non plus ne porte point d’aiguillons, mais des poils sétacés. Les
feuilles, oblongues, n’atteignent pas la longueur d’un pouce et sont dé-
passées par des corymbes, d’abord semi-globeux et plus tard oblongs.
Bractées ovées-oblongues, les inférieures plus grandes. Les fleurs tien-
nent plus du rouge que du violet. C’est une espèce du Brésil et de
Monte-Video.
15. Latana trifolia L. cod. n°. 4558.
L. annua 1. cod. n°0. 4559.
De toutes les espèces c’est celle-ci qui est la moins ligneuse, quoi-
qu'elle soit toujours dressée. La couverture varie beaucoup, bien qu’on
n’y voie jamais d’aiguillons. Les feuilles sont le plus souvent placées par
trois, aussi par quatre et par deux. Le dernier cas se trouve particuliè-
rement chez les jeunes individus, ce qui a fait que LiNNÉ même s’est
trompé en prenant de jeunes plantes, déjà en fleur la première année,
pour une autre espèce qu’il a décrite sous le nom de ZL. annua. Outre
174
cela, la couleur des feuilles est plus foncée: elles sont ciliées et plus
longues que le pédoncule, qui porte à son extrémité des corymbes al-
longés, pourvus de bractées ovées-lancéolées. Les fleurs sont de couleur
lilacée, et petites relativement aux autres espèces; c’est-à-dire que cette
espèce n’a pas non plus grande valeur pour Fhorticulture. La Lantana
trifolia 1. parait être beaucoup répandue; jusqu'à présent on l’a déjà
trouvée au Brésil, au Pérou, à Guiana, à Venezuela et dans les Indes oc-
cidentales.
16. Lantana involuerata L. cod. n°. 4540.
L. incana 0. et pietr. Allg. Gartz. IX, p. 371.
Espèce qui est assez répandue dans les Jardins et qui, par ses feuilles
arrondies, est bien facile à distinguer même avant qu'elle fleurisse.
Celle-ci n'a pas non plus d’aiguillons; les poils sont pourtant souvent
raides, quoiqu’on rencontre aussi des individus où ils sont plus flexibles
el même couchés (L. incana 0. et pterr.). D'abord, les corymbes ont la
forme presque globeuse, mais ils s’allongent plus tard plus ou moins.
Les bractées inférieures, grandes, sont très distinctes el comprennent
presque toute l’inflorescence, en forme d’involucre. Les fleurs, lilacées,
ont la gorge jaune.
Jusqu'à présent celte espèce n’a été découverte qu'aux îles des Indes
occidentales.
CG. Espèce à fleurs jaune-pur.
17. Lantana flava Med. in act. acad. palat. phys. HE, p. 225.
Par son port celle espèce se rapproche beaucoup des espèces L. Ca-
mara el misla, mais elle est beaucoup plus humble el n’atteint guère
plus de deux pieds de hauteur. Dans les dernières années elle parait
avoir disparu des jardins, et ce n’est que sur quelques catalogues fran-
cais que nous en avons rencontré le nom. C’est une espèce inerme, qui
est très distincte par ses feuilles grossement et profondément crénelées.
Les fleurs, d’un jaune constant, forment un corymbe semi-globeux,
qui porte des bractées oblongues, caduques. Patrie, le Mexique.
D. Espèces à fleurs blanches.
18. Lantana nivea Vent. Jard. de Malm. 1, L 8.
Elle est pourvue d’aiguillons petits, mais assez nombreux; les poils
au contraire sont sans signification et quelquefois ils manquent entière-
175
ment. Souvent on trouve dans l’aisselle d’une feuille deux pédoncules
soudés. Les corymbes, qui deviennent semi-globeux, sont pourvus de très
petites bractées, et les fleurs, blanches, sont un peu lavées de bleuâtre.
Généralement on en cultive dans les Jardins une variété aux fieurs
plus petites, lilacées ou bleuâtres. Hooker à figuré celle variélé comme
Lantana nivea ff mutabilis . (Bot. mag. lab. 5110), landis qu'’orro et
DierricH l'ont décrite comme Lantana amethyslina (Allq. Gartenz. WX,
p. 370).
19. Lantana indica Rrox8. fl. ind. ed. 1832. INT, p. 89.
L. alba ik. enum pl. hort. Berol. I, 126 (nec mir).
L. dubia Royle illustr. of himal. pl. p. 300, 1. 75, Ê. 5.
L. leucantha, Hort.
La plante, avec sa ramification, a un port dressé et esl presque tou-
jours à poils raides. La base des feuilles, crénelées, est élargie, souvent
cordiforme. D’abord, les corymbes ont une forme semi-globeuse et sont
presque entièrement renfermés dans les bractées inférieures, grandes,
oblongues; plus tard cependant ils s’allongent, quand les bractées pren-
nent la direction horizontale. Les fleurs, blanches, ont la gorge jaune.
Patrie, les Indes orientales.
20. Lantana viburnoïdes vanL. symb. [, p. 45.
Celle-ci se rapproche beaucoup de la précédente, mais elle est plus
pelite dans toutes ses parties; elle se distingue aussi par ses bractées
étroites et plus petites à la base de l’inflorescence. Celle espèce, qui est
originaire de l'Arabie et de l'Egypte, a élé découverte par scHiMPER, ce
qui a donné lieu à ce qu’elle a été répandue antérieurement comme Lippia
Schimperi nocusr.
21. Lantana brasiliensis LKk. enum pl. hort. Berol. I, p. 126.
L. cinerea o. et pietr. Allg. Gartz. IX, p. 578.
La plante entière est couverte de poils couchés; cela lui donne pres-
que toujours un aspect vert-gris. Les feuilles, elliptiques, sont entières
vers la base et le sommet; du reste, aiguës, serrées. Quelquefois, leur
surface est dépourvue de poils et parait alors luisante. Les corymbes,
dès l’épanouissement semi-ronds, s’allongent plus lard et deviennent
oblongs. Les bractées, étroites, ont la longueur des fleurs blanches, à
gorge jaune, Patrie, le Brésil. Cette espèce élait probablement déjà
connue de piso el de marcerar; elle est donc sans doute déjà depuis long-
temps dans les jardins,
176
22. Lantana odorata L. cod. n°. 4542.
L. recta Ait hort. Kew. If, p. 551 et sac. hort. Schoenbr. HT, tab. 560.
Cette espèce lire aussi sur le vert-gris; ses feuilles, placées par trois,
sont allongées, faiblement crénelées el se terminent ordinairement en on
pétiole assez long relativement aux autres espèces. Les fleurs, épaisses,
forment un corymbe presque globeux el sont entourées de bractées assez
longues et elliptiques, surtout les extérieures. Les fleurs sont blanches
et non pas violeltes, comme le dit scnauer dans sa Monographie. Cette
espèce peut être la Camara à fleurs blanches de px. MILLER. Patrie, les
Indes occidentales.
25. Lantana canescens 4. 8. Kk. %. gen. el sp. Il, p. 259.
L. lamüfolia o. et ptetTR. allg. Gartz. IX, p. 572.
Lippia pallescens 8entu. pl. Hartw. n°0. 245.
Cette espèce est encore plus vert-gris; elle a les rameaux grèles. Les
feuilles, elliptiques, sont entières vers la base; ailleurs elles sont dentées.
Les corymbes, très pelits, sont d’abord semi-globeux el entourés de
bractées assez grandes et allongées; plus tard, cependant, ils s’allongent.
Les bractées qui soutiennent les fleurs supérieures, blanches, sont beau-
coup plus étroites et plus pelites. On a cité pour sa patrie le Mexique,
Venezuela, la Nouvelle-Grenade, Guiana et le Brésil.
24, Lantana hispida y. 8. k. x. gen. et sp. IL, p. 260.
L. Geroldiana o. et niet. Allg. Gartz. IX, p. 572.
L. leucriifolia o. et nieTR. Allg. Gartz. IX. p. 571.
Celte espèce se rapproche beaucoup de la précédente, mais elle est
plus grande en Loutes ses proportions. Les feuilles, plus elliptiques, sont
entières vers la base, et court-pétiolées: leur surface est souvent ridée.
Les corymbes, assez épais et semi-ronds, ne s’allongeant guère plus tard,
ne sont pas bien grands. Les bractées extérieures, assez larges, prennent
plus ou moins la forme d’involucre.
— 1698 0———
2S91A 27 YNVINIVIWNNOI VITIWO0US
NS
BROMELIA COMMELINIANA pe vRiEse.
FAM. NAT. BROMELIACEAE.
ÉTYM. BROMELIA véniée à GASP. COMMELIN, vers LA FIN DU
17° ET LE COMMENCEMENT DU 18° SIÈCLE PROFESSEUR
DE BOTANIQUE A AMSTERDAM.
Bromelia LINN. Perigonii superiori sexpar-
titi laciniae exteriores calycinae erectae, ca-
rinatae, interiores petaloideae convolutae , erec-
tae vel apice patentes, basi intus nudae. Sta-
filamentis
mina 6, inserta ;
brevibus, crassiusculis, basibus dilatatis, ple-
imo perigonio
rumque inter se et cum laciniis connatis,
antheris linearibus subsagittatis, erectiusculis.
Ovarium inferum triloculare. Ovula in pla-
centis e loculorum angulo centrali prominulis
plurima; versus apicem confertiora, horizon-
talia, anatropa. Stylus brevis, trigonus; stig-
mata 3, brevia, carnosa, erecta. Bacca oblonga
v. ovata, trilocularis, pulposa. Semina plu-
rima, ovata, testa coriacea fusca, rhaphe
lineari concolore, umbilicum basilarem chalazae
apicali tuberculiformi jungente. Embryo par-
vus, in basi albuminis dense farinosi unci-
natus, extremitate radiculari incrassata, cen-
tripeta.
Herbae americanae tropicae, acaules v. cau-
lescentes; folüs radicalibus linearibus canali-
culatis, dentato-vel ciliato-spinulosis, floribus
laxe spicatis v. dense corymbosis, bracteatis.
Bromelia LINN. Gen. n°. 359 excl. sp.
LINDL, in Bot. Reg. n°. 1068. saca. Hort.
Vindeb. T. t. 31. 32. III. t. 73. 74. vus.
Hort. Schünbr. t. 55. saLisB. Parad. t. 40.
ENDL. Gen. n°. 1300. ME1SN. PL. vase. p. 395
(298). Karatas PLUM. Gen. p. 10. Ananas
GAERTN, Fruct, T, p. 30. t. 11. (non rourx.).
Cuar. spec. B. Commeliana DE VRIESE.
Foliis longissimis; inferioribus patentissimis;
superioribus erecto-patentibus, recurvis, basi
dilatata, rosea, canaliculata, striata, supra
laete viridibus, nitidis, infra pallide glauces-
centibus, apice mucronulatis, margine an-
trorsum et retrorsum remote-uncinato-aculeata,
aculeis basi flavescentibus, apice badiüis; folüs
interioribus reliquis triplo brevioribus, basi
latiore ventricosa adpressà, lamina reliqua an-
gustata, lanceolato-acuminata, supra coccinea,
inferne incarnata ; racemo erecto, stricto, elon-
gato, ?-pedali, composito; rhache ramulis,
pedicellisque dense ex albo farinosis, tomen-
tosis, bracteis membranaceis, e flavescenti-al-
bis, pulverulentis, inferioribus e basi latiore
aculeata, ciliatà subito et longe-aculeatis, mu-
cronatis, reliquis linguaeformibus integris; flo-
ribus 1-5nis; corollis lilacinis, stigmatibus
trifidis, subpetaloideis; capsulis oblongo-ovatis,
carnosis, obscure trigonis, calycis induviis co-
ronatis, pulchre aurantiis; seminibus paucis,
rotundato-depressis, horizontalibus.
Br.
seminum Horti Amstelod. ann. 1844. Esusp.
Commeliniana DE VR. in Delectus
PI. novae, rarae, minus cogn. in Hort. Lugd.
Bat. coluntur ann. 1854. Agallostachys Gom-
meliniana BEER, de Fam. der Bromelia-
ceën, p. 39.
Patr. Amer, calidior.
Plante superbe sous le double rapport de l'inflorescence et du port.
Déjà depuis plusieurs années le pied qui a fleuri l'été dernier au Jardin
II,
12
à
[#2]
17
Botanique de Leide, s’y trouvait conservé. Il provenait probablement du
Jardin d'Amsterdam, où la plante a fleuri en 1844. M. pe vriese, alors
Professeur de Botanique et Directeur du Jardin d'Amsterdam, l’a décrite
alors en la dédiant au célèbre coMMELIN.
Déjà quelques semaines avant l’apparition du scape à fleurs, les feuil-
les centrales prennent une couleur de beau pourpre, ce qui donne à la
plante un aspect ravissant. Nous avions placé alors la plante dans une
serre froide pour jouir plus longtemps du beau spectacle du développe-
ment successif de ses fleurs. Chaque jour la plante, dont les feuilles,
s’élendant de tous côlés, avaient une largeur d’un mètre et demi de
diamètre, gagnait en beauté à mesure que le scape s’allongeait. Les
couleurs de vermillon, de pourpre, de bleu, et le blanc farineux du pé-
doneule et des pédicelles rivalisaient d'éclat. Les jours où elle était
entièrement épanouie, elle provoquait un cri d’admiralion de tous ceux
qui la contemplaient. Malheureusement ce spectacle est bien rare, car
il est démontré que la plante doit avoir atteint l'âge de plusieurs années
avant d’être à même de fleurir; et les exemplaires de la dimension
de celle dont nous parlons aujourd’hui, ne sont certes pas communs.
Il n’est pas impossible, néanmoins, qu’elle fleurisse aussi plus jeune,
comme nous en avons vu cel élé un exemple dans une Bromelia (Ana-
nassa) bracteata. Le Jardin possédait deux pieds de cette dernière espèce; l'un,
de dimensions assez grandes, l’autre, très petit. Bien que cette espèce
se trouvât déjà depuis longtemps dans le Jardin, on ne l’ÿ avait jamais
vue fleurir; et, chose remarquable, l'été dernier, la petite plante a fleuri
tout aussi complètement que la grande; mais la première, devant laquelle
on s’exlasiait déjà, avant de connaître l’autre, ne mérilait presque plus
d’être observée en face de la plus grande. — Quoi qu'il en soit, si l’espèce
dont il s’agit fleurissait jeune, ce serait certainement toujours un beau
coup d'oeil; mais, pour jouir de l'aspect dont notre planche, quoique
bien exécutée, ne peut donner qu'une très faible idée, il faut un pied
bien fort. La plante réclame beaucoup d’espace, car elle étale de tous
côlés ses longues feuilles; aussi produit-elle, dans une grande serre
chaude, alors même qu’elle ne fleurit pas, un effet des plus beaux.
La culture en est des plus faciles, car elle ne réclame qu'une serre
chaude en hiver et tempérée en été. Un terreau léger, composé de ter-
reau de bois et de feuillage mêlé de fumier de cheval bien consommé,
lui suffit; puis, des arrosements fréquents en été, mais très modérés
en hiver, La multiplication ne peut s’opérer que de temps à autre, la
plante poussant parfois un jet qui se termine en une jeune plante; ce-
pendant il est évident que, quand une plante a fleuri, la floraison élant
179
terminale, comme chez toutes les plantes de celte famille, il s’en
produit plus facilement.
- 099% 0 —>——
LES JARDINS NÉERLANDAIS.
L'ÉTABLISSEMENT DE M. M. E. H. KRELAGE ET FILS à HARLEM.
IL.
Quant à la culture des plantes bulbeuses, l'établissement KRELAGE
a joui depuis sa fondation, qui date d’un demi siècle environ, d’une re-
nommée de plus en plus grande. Aujourd’hui son commerce en ces
produits est l’un des plus étendus: ses plantes trouvent leur chemin
dans toutes les parties du globe et ses collections sont très fortes et des
plus complètes. Parmi les Jacinthes gagnées de graines dans cet élablisse-
ment, il y en a de premier ordre. Citons la double bleue van Speyck,
la double jaune Goethe, la demi-double rouge Prince d'Orange, la dou-
ble bleue Charles, Prince heréditaire de Suède 1), la simple rouge HMa-
rie Catherine, connue encore sous le nom de Aobert Sleiger, la simple
rouge Rossini, la simple blanche Miss Aiken el Mirandolina, la simple
noire Mimosa, parmi tant d’autres, toutes déjà bien connues et recher-
chées dans le commerce. — Plusieurs variétés n’ont pu être encore as-
sez mullipliées jusqu'ici pour les mettre en vente; elles restent en la
possession exclusive de l'établissement. Parmi celles-ci, la magnifique
jaune double Guillaume II ?), la double jaune, non moins belle, Guil-
laume IIT etc. ?).
1) Ainsi nommée en l'honneur de cet illustre prince par S. À. R. le Prince FRÉDÉRIC des
Pays-Bas lors de la visite de leurs Altesses Royales au printemps de 1850.
2) Aïnsi nommée par S. M. la Reine mère des Pays-Bas, d’après le nom de S. M. le Roi
son illustre époux, lors de la visite de S. M. la Reine à l'établissement.
3
3) Cette variété a été couronnée à l'exposition de la société d’Encouragement de l’horti-
culture à Harlem en 1850, c’est-à-dire qu’elle a obtenu la médaille d’or donnée par la ville
de Harlem pour la meilleure Jacinthe double nouvelle. S. M. le Roi voulut bien permet-
tre que cette Jacinthe reçût le nom de Guillaume III. C’est sans doute la meilleure variété
double jaune qui soit connue jusqu'ici. Nous nous proposons de nous en occuper prochai-
nement dans ce Journal; ce sera sans doute l’une de nos plus belles planches.
180
On trouve annuellement dans cet établissement des couches de
parade, disposées avec soin, el qui contiennent l'élite des variétés de
Jacinthes de la collection. Ces couches faisaient autrefois l’orgueil des
établissements Harlemois. Le marquis De saixT simon donne le plan de
plusieurs d’entre elles à la planche X de son ouvrage sur les Jacinthes
cité plus haut. Les fleuristes de nos jours ne peuvent se décider à en
établir dans leurs jardins, tant ces couches demandent de frais et
tant elles exigent de soins minutieux. L’établissement KRELAGE est main-
tenant le seul où il s’en trouve, et il n’y est rien négligé pour les
rendre aussi splendides que possible. Lors de la floraison l'amateur ou
le marchand qui désire faire son choix de variétés de Jacinthes, ne
peut mieux faire que de consacrer une heure à l’examen comparatif des
variétés de Jacinthes qui sont exposées ici dans l’ordre le plus par-
fait et le plus harmonieux. L'établissement possède deux couches,
chacune d’environ 100 lignes, l’une pour les Jacinthes doubles, où cha-
que oignon est une autre sorle et où les couleurs sont disposées dans
un ordre systémalique qui leur fait produire l'effet le plus merveilleux ;
l’autre pour les Jacinthes simples, où chaque ligne est de plantes de même
sorte et où les couleurs principales , rouge, blanc et bleu, se succédant tou-
jours dans le même ordre, décrivent le drapeau hollandais. Ces couleurs,
qui se répèlent maintefois, exercent sur le visiteur une impression ma-
gique. Une tente de toile, qui protége ces couches contre les rayons du
soleil, fait voir les couleurs sous un jour favorable; et alors que les
Jacinthes sont fanées depuis longtemps en tout autre lieu, on peut jouir
ici encore de leur floraison en tout son éclat.
Pour les Tulipes, dont toutes les variétés en culture se trouvent dans
les collections de l'établissement, une couche semblable aux premières
leur est consacrée chaque année: elle se compose des anciennes varié-
tés d’élite du commerce fabuleux d’un autre siècle, ainsi que des nou-
veaulés introduites depuis dans la culture.
Non moins que cette couche de parade, on admire un parterre de
Tulipes planté aussi chaque année, dans ces jardins d’une manière
tout-à-fait unique. Pour aider à notre mémoire, nous reproduisons ici
en extrait ce qu'un horticulteur français a écrit dans le temps sur ce
parterre 1).
J'ai vu, à mon passage à Harlem à la fin d’avril dernier, dans les
jardins de M. €. m. KReLAaGe, un pare de Tulipes planté en perspective,
1) M. JACQUIN JEUNE. Lettre sur un parc de Tulipes disposé en perspective à Harlem
dans les Annales de Flore et de Pomone, Mai 1844, pag. 252.
181
dont l'effet magique m'a tellement émerveillé, que je me suis décidé à
vous en envoyer une description. Une pareille disposition produit un
coup d'oeil à la fois si admirable et si séduisant que jai pensé être
utile en la faisant connaître à uos lecteurs.
Je dois dire d’abord que les jardins de M. kRELAGE sont situés sur le
kleine Houtweg. Ils en sont séparés par un mur en briques, au centre
duquel se trouve une porte grillée donnant sur celte route. En face de
cette grille se prolonge le parc dont il est question, sur une longueur
d'environ 160 mètres et une largeur de 1,57. Les plate-bandes qui reçoivent
la plantation sont exhaussées de 18 cent. au-dessus des chemins envi-
ronnants.
Ce jardin, dans le sens de cette profondeur, est divisé par des cloi-
sons en planches, en sept parties à peu près égales, et pour permeltre
a la vue de s’élendre jusqu’à l’extrémité la plus éloignée du parc, ces
cloisons sont percées sur toute la ligne qu’il parcourt par des arcades
élégantes dont l'ouverture est égale à sa largeur. Elles sont peintes de
manière à concourir à l'effet général, et le fond est fermé par une
cloison en bois, sur laquelle est peint un paysage où se dessine vigou-
reusement un arbre de grande dimension. £e
Plusieurs chemins de 1 à 2 mètres coupent ces divers parterres, dont
le premier, long d’environ 55 mètres, est large de 2,20, tandis que les
autres ont la largeur que j’ai indiquée plus haut.
856 lignes de Tulipes sont plantées sur celte longueur à 11 oignons
par ligne, ce qui fait un total de 9350 plantes. Sur chaque coté du
parc, règne un cordon de couronnes impériales plantées à environ 75
cent. les unes des autres, ce qui emploie 400 oignons, 200 sur cha-
que bord.
On plante le premier compartiment avec les sortes de Tulipes les
plus naines, et on continue en graduant les hauteurs, afin que les plus
élevées terminent le parc. Ce sont d’abord, dans le premier comparti-
ment, les doubles rouges (rex rubrorum) et ensuite les doubles blan-
ches (la candeur) dont on forme alternativement douze lignes, qu’on
répète jusqu’à quatre fois; après elles, les Tulipes hâtives simples en
ayant soin de combiner les couleurs le plus convenablement possible.
Dans les deuxième et troisième compartiments, on ne plante la même
sorte que par quinze lignes, dans les quatrième et cinquième, sur trente
lignes, et enfin dans les sixième et septième, qui reçoivent les plantes
les plus élevées, la même sorte peut occuper cinquante lignes non inter-
rompues. Quant aux couronnes impériales, on emploie pour border les
tulipes dans les deuxième, troisième et quatrième compartiments, des
-
182
rouges à feuilles panachées; pour les cinquième el sixième, des maximus
jaune, plus élevées que les précédentes, et pour le dernier enfin, des
mazimus rouge les plus hautes de toutes.
Il est difficile, sans lavoir vu, de se faire une idée exacte du coup
d'oeil merveilleux qu'offre un pare de Tulipes ainsi disposé, lorsque ces
gracieuses plantes en fleurs balancent leur brillante corolle sous le moin-
dre souflle du vent. Quand, placé à la grille qui ouvre sur la route, on
Jette ses regards sur cette longue ligne émaillée des couleurs les plus
riches et les plus variées, et où les nuances, rangées dans un ordre
favorable à la perspective, se marient les unes aux autres, on croit voir
à ses pieds se dérouler le plus admirable tapis que puisse imaginer
l'art si perfectionné des coBezixs, ou se dresser devant soi la réalité de
ces exagérations idéales des contes de Fées ou des mille et une nuits,
et la pensée étonnée se recueille pour s’assurer que ce n’est point une
illusion.”
La disposition qui a tant mis en extase M. s4cQuIN n’a pas élé chan-
gée depuis, sauf quelques détails où il a encore été introduit quelque
nouvelle perfection chaque année; et si M. KRELAGE a réellement l’inten-
tion d'opérer quelque autre ordre pour le reste, il est certain que rien
ne sera changé quant à la perspective. Quand les Tulipes sont en fleur
sur ce parc, la grille est toujours occupée par les nombreux passants,
tant étrangers qu’ habitants du pays, en admiration devant ce spectacle
merveilleux.
Une grande spécialité de l'établissement en fait de plantes bulbeuses,
ce sont les Glayeuls. Plusieurs des meilleures variétés dans le commerce
comme Oscar, John Russell, ete. sont le fruit de graines de cet établis-
sement, qui jouit d’une juste renommée pour ces gains, surtout dans
les genres ramosus et cardinalis; et comme toutes les variétés étrangères
y sont introduites dès qu’elles sont mises dans le commerce, on trouve
réunies ici plusieurs centaines de variétés de Glayeuls; c’est peut-être
la plus riche collection qui existe.
Les jardins de l’élablissement qui en élé et au printemps sont cou-
veris de plantes en fleur de diverses espèces, ont pour ornement en hi-
ver une belle collection d’arbustes à feuilles persistantes, parmi lesquel-
les il se trouve des plantes de force extraordinaire de Houx à feuilles
panachées, de Taxæus hibernica, Pinus Pinsapo, Pinus Nordmanniana,
Cedrus Deodara, etc. Le Sequoia gigantea a hiverné ici sans souffrir,
ainsi que plusieurs autres Conifères nouveaux. On fait annuellement,
pour acclimater les plantes nouvelles, des essais qui donnent souvent
de beaux résullats.
185
Dans les magasins de l'établissement, qu’on se propose d'agrandir par
de nouveaux bâtiments sur une grande échelle, on trouve une collection
très étendue de graines d’agriculture, de légumes, de fleurs, d’arbres etc.
Les graines de Graminées, de Trefles, de Turnips et d’autres végélaux
recherchés dans l’agriculture, y sont toujours à la disposition des ache-
teurs, en quantité et en collection complète. Le commerce de cette mai-
son en cette spécialité s’élend de plus en plus à l'étranger ainsi que
partout en Hollande.
Un principal ornement des magasins en hiver ce sont les bouquets et
autres objets composés de fleurs, de mousses et de Graminées naturel-
les mais séchées, et connues dans le commerce sous le nom de Bou-
quets durables. Ces objets sont composés dans létablissement, ainsi
qu'à l’étranger, selon les instructions données de Harlem; ils ont
toute la beauté des fleurs vivantes, et restent invariables plusieurs an-
nées. On y trouve des bouquets de bal, de noce et de vases, des cor-
beilles de tout genre, des couronnes et des guirlandes, etc. elc.; en-
fin des tableaux sous verre, qui sont un vérilable ornement pour le
salon le plus élégant. Le Catalogue de cette spécialité comprend plus de
150 numéros.
En automne l'établissement KReLace a presque depuis sa fondation
un dépôt de ses oignons à fleurs à Francfort s.M. Depuis 1858, ce dé-
pôt est devenu une succursale permanente pour la vente des graines,
des bulbes, des plantes, dés arbustes, etc.; enfin une agence complète
pour tous les articles de l'établissement. Le magasin de celte ville est
toujours bien pourvu des graines et des oignons principaux.
L'établissement publie annuellement de nombreux Catalogues sur tous
les articles de l’horticulture; ces catalogues sont rédigés avec soin en
langues Hollandaise, Allemande, Française et Anglaise.
Nous aurons sans doute occasion de donner d’autres détails sur cet
établissement, quand nous répêlerons notre visite à une autre époque
de l’année. Au reste, les nouveautés ou les plantes rares qui s’y trouvent
seront de temps en temps le sujet de nos rapports. Nous ne pouvons
que souhaiter que le propriétaire puisse réaliser de plus en plus ses
plans d'agrandir un établissement, qui sera longtemps encore l’une des
plus belles gloires de l’horticullure Néerlandaise.
TE
208980 —
184
CULTURE DE LA VANILLE (VANILLA PLANIFOLIA axpr) à JAVA.
Cest de la Hollande qu'a été introduite à Java 1) la Vanille, cette
Orchidée originaire de Amérique qui ne nous est pas seulement agréa-
ble pour le parfum de ses fleurs, mais dont nous aimons aussi beaucoup
les fruits aromatiques. Elle croit très facilement ici (à Java) et presque
sur loutes les lerres où la chaleur est de 60—90° Fahr., pourvu que
l’on ait soin que la terre soit continuellement humectée.
Voici quelques renseignements sur la manière dont on la cultive aux
Indes orientales.
On commence par purger soigneusement le terrain de livraie et des
herbes, et quand c’est un terrain boisé, par abattre les arbres, afin
qu'il ne se présente qu’une surface délivrée de loute végétation. On y
plante alors des arbres dont le bois succulent et tendre est propre à
recevoir les racines aëriennes qui sortent de la tige de la Vanille. Or-
dinairement on se sert du Dadap (plusieurs espèces du genre Erythrina)
le Dadap minsak, le D. tjoeljoek et le D. blendoeng. On plante ces ar-
bres à une distance de 1,90 mètre de longueur sur 1,00 mètre de lar-
geur. Quand ils sont en bon train de croissance, période qui ordinaire-
ment ne dure pas longtemps, on peut commencer à planter les boutu-
res de Ja Vanille. Comme c’est une plante à feuilles alternes, ces
boutures doivent être pourvues de deux feuilles, l’une à gauche, lau-
tre à droite de la tige. On les plante par les deux extrémités, de sorte
qu'il n’y ait que la partie du milieu de visible, et au bout de deux
mois la jeune plante commence à se montrer. Afin de préserver d’abord
les boutures, et plus tard les jeunes plantes contre la chaleur d’ur so-
leil trop ardent, on les place sous des pépinières qui ont ordinairement
une hauteur de 0,80 mèlre, jusqu’au moment où le Dadap, qui croit
avec une rapidité extraordinaire, donne assez d’ombrage, et que la jeune
plante ait la hauteur de la pépinière. Quand elle à la hauteur d’un mé-
tre, on la mène le long de bamboe’s, horizontalement attachés aux ar-
bres, autour desquels elle finit par serpenter. I n’y a alors presque plus
rien à faire que d’avoir soin qu’autour des tiges le sol soit continuel-
lement nelloyé; on ferait bien aussi, puisque la plante aime lhumi-
2) Voyez: Extrait de l'Annuaire de la Société Royale pour l'encouragement de l'horticulture
dans les Pays-Bas, 1844, p. 61.
185
dilé, de planter des gazons à une distance de 0,16 mètre du pied de la
tige, pour prévenir que l'eau que la plante recoit, ne s'échappe trop
tôt; c’est une précaution qui ne me parait pas superflue.
Dans la règle, la Vanille a besoin de trois ou de quatre ans avant
d’être en force de fleurir. Si la plante n’a guère coûté de peine jusque-
là, à partir de ce moment commence pour le planteur un temps d’ac-
tivilé, s’il veut voir ses plantes porter des fruits. Cette occupalion, c’est
la fructification artificielle.
Le matin du jour que la fleur s'ouvre, il faut qu’il prenne un pelil
couteau lancéolaire, qu’il fasse une incision dans la fleur, à la partie
dite le labelle; le gynostème ainsi dénué, on enlève avec un pinceau le
pollen et on le transporte sur le stigmate où il est immédiatement re-
tenu par la matière visqueuse qui se trouve à sa surface. Celte opéra-
Lion lerminée, la fleur ne larde pas à se flétrir; l'ovaire, prenant plus
de volume, devient bientôt le fruit si généralement estimé.
Bollang 1858. HAT AV: D AW:
06000 —
LES FRUITS DE L’'EUGENIA UGNI.
A la grande exposition d’automne de fleurs et de fruits à Londres,
le 18 Novembre dernier, il était exposé plusieurs fruits de l’Eugenia
Ugni. Ceux qui avaient le meilleur goût, mais qui présentaient le moins
d’attrait pour l'oeil, étaient ceux de M. narriNGTon de Aclon Green.
Ces fruits provenaient d’une plante qui était placée à une exposition
chaude contre un mur vers le midi. Ils étaient d’une excellente qualité
el il est à attendre que, du moins en Angleterre, la culture de cet ar-
brisseau fruitier deviendra de plus en plus générale. Les fruits müris
en serre n’ont pas de valeur.
Hamb. Gart. und Blum. Zeit. 1859, p. 45.
Nous ajouterons que nous avons recueilli cet automne des fruits d’une
plante qui se trouvait depuis un mois environ en serre froide, après
avoir été placée durant l’élé en plein soleil; ils avaient une saveur
délicate et toute personne qui les goütait, reconnaissait que c’est un
petit fruit très délicat. H. W.
UN MOT AU LECTEUR.
Nous voilà à la fin du premier volume de ce journal, dont nous nous
sommes chargé, il y a un an: et si la tâche était difficile, nous nous y
sommes appliqué avec autant de soin que de plaisir. Le lecteur aura-t-il
élé salisfait? . . . Certes, l’entreprise peut être considérée comme au-
dessus de nos forces; mais pouvions-nous nous refuser à en assumer la
responsabilité ?
M.pe vriese, notre savant prédécesseur tant estimé, était parti pour l'Ile de
Java, chargé d’une mission importante. Bientôl après il était au lieu de
sa destination; et, d’après des nouvelles reçues de sa part, faveur dont
il nous gratifie de temps à autre, il s’y trouvait, il y a peu de semai-
nes, en bonne santé et en pleine aclivité.
Pour continuer la publication de ce Journal, l'éditeur voulut bien
s'adresser à nous. Convaincu des difficultés que comporte toute entre-
prise de ce genre, nous avons hésité bien longtemps avant de répondre
affirmativement à une proposition qui ne devait nous fournir le plus
souvent que des roses chargées d’épines. Cependant, il était deux consi-
dérations plus fortes, plus impérieuses que notre appréhension; d’abord
le regret que nous aurions éprouvé en voyant cesser si Lôt la publica-
lion d’un journal qui avait débuté sous d'aussi heureux auspices ; puis
notre passion pour l’horticulture; et c’est spécialement l'intérêt de l’hor-
ticulture néerlandaise qui délermina notre décision.
Quelles que fussent les occupations de notre emploi au Jardin de
l’Université, parmi lesquelles nous ne cilerons aujourd’hui que la composi-
tion du Catalogue général de ce vaste établissement, nous nous sommes
livré à la tâche que nous avions accepiée, avec toute l’ardeur d’un zèle
qui ne s’est laissé rebuter par aucune difficulté. Loin de nous, toutefois,
187
la pensée de nous laisser guider par une ambition déplacée; nous n'avons
jamais eu en vue d’autre amour-propre que celui de contribuer, dans la
mesure de nos forces, à maintenir la renommée dont le Jardin de Leide
jouit à si juste titre déjà depuis nombre d’années. Loin de nous l’idée de
chercher à obtenir des éloges de la presse; nous n’avions pris la plume
que pour faire connaître de plus en plus notre horticulture, que pour
la défendre autant qu’il nous serait possible contre Poubli où lon s’est
efforcé de la faire tomber. Nous n’exagérons rien. Qui croirait que, il y a
un an environ, un amateur étranger haut placé ignorail vis-à-vis nous
l'existence d’un jardin de premier ordre où lon püt rencontrer grand
nombre de végélaux qu’on chercherait en vain partout ailleurs? 1) —
Qui croirait que, peu de temps après, un horticulteur étranger, lors
de son séjour au Jardin de Leide, ne connaissait pas même le nom
d’un horticulteur des plus distinguès de notre pays? — Tel est pourtant
l’affront que nous avons entendu faire à un établissement qui rivalise
avec la plupart de ceux qui jouissent à l’étranger d’une renommée
européenne et où l’on voit se trailer chaque année les affaires les plus
importantes . . ... Oui, l’on voudrait pouvoir nier notre horlicullure,
comme on croit pouvoir ignorer notre langue. — Pourqoui donc ne pas
aller jusqu’à oublier d'inscrire sur la carte notre pelt pays?
Quoi d'étonnant que nous nous soyons laissé entraîner par l'espoir que
nos faibles efforts pourraient {ant soit peu aider à rétablir l’horticulture
néerlandaise, à la faire estimer à sa juste valeur, ou du moins à la faire
connaître à ces étrangers qui ne savent qu’une chose de notre pays, c’est que
qu’il fut un temps où la Hollande n’était qu’un marais. — Nous continuerons
donc notre travail, sans tomber jamais dans l’exagération , sans jamais nier
la valeur d’aucun établissement étranger, car nous ne sommes que trop
convaincu qu'à plusieurs égards nous sommes en arrière; nous dirons
les spécialités dans lesquelles lhorticullure néerlandaise se distingue
et c’est avec le plus vif plaisir que nous enregisterons les nouveaux
progrès qu’elle fait évidemment depuis quelque temps déjà chaque
année; tout en professant la plus haute estime pour les horticulteurs
étrangers qui ont donné dans les dernières années à l’horticulture de
leur pays, ou mieux à l’horticulture européenne, un développement qui
commande ladmiration, nous espérons bien ne pas faillir à la mission
1) C’est le Jardin Botanique d'Amsterdam dont il s’agit, que déjà en 1701 coMMELIN, par
la publication de son Hortus Amstelodamensis, a rendu célèbre, et qui depuis ce temps est
resté un des établissements les plus riches en plantes curieuses de notre pays.
188
que nous avons acceplée de consacrer tous nos efforts à communiquer
au monde horticole ce qu’il y a de bon et de beau dans notre pays.
C’est dans ce but que nous n'avons publié que des planches (la plu-
part dessinées d’après nature sous nos yeux) de plantes qui se trou-
vent réellement dans nos jardins. Nous persévérerons dans celle voie
spéciale, témoin la rubrique que nous venons d'ouvrir pour les jardins
néerlandais.
Encore une fois, le succès répondra-t-il aux peines que nous continue-
rons à nous donner dans la poursuite de notre but? . . . . La réponse
est dans la bienveillance de nos lecteurs.
H, WITTE.
Leide, Dec. 1858.
0 0 ———
TABLE DES MATIÈRES
—0002—
Pag
Un mot sur la culture du ZLinum grandiflorum … . . . . . . . . . . . . 3.
Notice sur le Goniophlebium Reinwardtii de Vr. . . . ROLE er UE Le HS 5.
Notice sur la Pogonia discolor BI. . . . A RE OS PIONEN] PARENTS RACE ER LE
Les hybrides de Nymphaea du Jardin de M. Borsi@ à | Moabit près de Berlin … « + . 11:
Floraison d’une grande Pandanée. . . . . LE TO EEE Mac es Ne M SEEN LL
Notice sur la Cuscuta odorata R. et P. d’après M. ED. OTTO. . . ë mn QE
Tableau des observations faites pendant 14 ans près de Kischenew en Dette re
ment au degré de froid que peuvent supporter divers arbres et arbrisseaux, d'après M.
DD ENGINGR SEEN NE SEE DIM UE de CE be le ee tee Mie VE Ne
Notice sur un nouveau SoZazum 1). . . . . . . . . . . . à.
Le genre Swainsona et ses espèces . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Multiplication des Cyclamen par bouture, . . . . . . . . . + + + -+ : 43.
Trois nouvelles espèces de Pyrethrum roseum . . : ANT Oro CO AA
Remarques sur la culture de la Disa grandiflora L. fi. donne M. STANGE "40.
Histoire de l’Antiaris toxicarya Leschen par M. u. VAN HALL. . . . . . . . 49.
Exposition de bouquets ete., tenue à La Haye du 9 au 11 Mars 1858. . . . . : 59.
Sur l’emploi du Spkagnum pour boutures . . . . . . . + .« + *« + + : 62.
Notice sur le CÆelidonium japonicum Thg.. . . 64.
12e Exposition de la Société d'agriculture Hollandaise à en di 26 au ‘30 Man 1858. 66,
Des espèces du genre SeZaginella cultivées dans les Jardins . . . . OL (10 OUiS
17e Exposition de la Société Royale Néerlandaise pour l’encouragement de yhorticoltare à
Rottterdam, 8—12 Avril 1858 (avec une planche) . . . . . . . . . . . 82.
Floraison de la Paulownia imperialis Sieb et Zuce. . . . . . . . . . . 1. 98.
Cultnre de la Fucca pendula en pleine terre . . . . . . . . . . . . . 9.
Rusticité de l’Arisaema ringens var serotinum Sieb . . . . . . . . . . . %.
Hiraison du PAormrun denar an ae UN NME. 0e nn 1 006:
Les Jardins Néerlandais.
Visite à Zwolle (le Jardin de M. BACKER) . . . . . + + . + + + + : 100.
l'Etablissement de M. c. @zxM à Utrecht. . . . RARE Pare TE EURE Vos LED
id. de M. M. &. H. KRELAGE & FILS à He UP ee Re LO PL 0!
Nouvelles espècs de Caladium d’après M. LEMAIRE. . . ns a A STE OU
Plantes nouvelles ou rares introduites dans les Jardins Hollandais. Se men LUCE A UE
Acacia pulchella et ses congénères; d’après M. c. KOCH . , . + «+ + + + + : 112.
1) Au sujet de cette même plante nous renvoyons le lecteur à la p. 1. de l’année 1859, où nous donnerons
avec la rectification du nom, la figure de la plante coloriée.
190
Nouvelle espèce de RAodoleia, découverte par M. 5. €. TEYSMANN dans l'Ile de Sumatra
par le Prof. F. A. W. MIQUEL . CI :
Notice sur l’histoire, ete. du PAormium tenax, d’après M. C. KOCH.
Une nouvelle espèce de PAalaenopsis de Palembang, introduite en Hollande.
Envois de plantes de l'Ile de Java en 1858. SAME SAUVE
Nouveaux genres indiens de la famille des Apocynées; par de Prof. F. A. W. MIQUEL .
Notice sur l’histoire, ete. de la Pisoma sylvestris .
Grandeur de quelques Sequoia gigantea .
Un mot au sujet de Z’Zmpatiens Jerdoniae .
Notice sur la Lastrea Filix mas var cristata .
Culture des Melons en France H A NO G
Lantana Camara et ses espèces congénères cs Brésil et des Taies ondes Gene Fe M.
C. KOCH . c
Culture de la Vanille (Fanilla Plan polis anir) à à Ta
Les fruits de l'Eugenia Ugni.
Un mot au lecteur
Plantes KFigurées.
Amygdalns persica Linn. var. stellata
Antiaris toxicarya Leschen . . LT CE D LA DURE cr oO AD ot SE
, " (port de T'atbre)
Areca pumila art. :
Billbergia Morellii Ad. Brongn
Bromelia Commeliniana de 7.
Chelidonium Japonicum 7unb. .
Drimyspermum laurifolium Decaisne . ND HNE
Epimedium violacenm Morr & Dene var. grandiflorum.
Hoya macrophylla B7.
Pogonia discolor BI.
Raphiolepis japonica Sie. & Ga.
Vanda suaveolens B1. . :
Viburnumimacrophyllum 74470 CC EN RC
Plantes non figurées.
Pag.
Acacia ciliata. . . . . . . . 112. Acacia lanata .
DH RCYENOTUN Le US ET Es » lanuginosa.
A RO EE RS PR SENTE ET » Jasiocarpa .
SU DEUMNONN TE 5 Neillii….
A UTAUEOLENS UT EE Etes » nigricans
DALSPITISSIDA NE CT EN ns » Obseura.
OIBIOTATA SU ete UE re Dés » pentadenin, , ,.
Acacia pseudo-Drummondii
» pulchella
» Tulaefola .
» Strigosa.
Allingia excelsa .
» coerulea .
Anadendron inflatum .
Aralia japonica
; mitsde.
Arisaema ringens var. serotinum.
Aspidium Tilix mas var. cristata
Aulacomnium palustre.
Billbergia vittata .
; Morellii.
Bromelia bracteata.
Caladium argyritis.
“ argyrospilum
; Brongniartii.
D Chantini.
» hastatum
7 Honlletii
+ Neumanni .
5 picturatum .
» subrotundum
“ thripedestum
_ Verschaffeltii
Chelidonium japonicum
Cordyla concolor .
» discolor .
Cuscuta odorata . . ,
Cyclamen coum
5 persicum . .
Cyrtosiphonia reflexa .
FF sumatrana .
Dendrocharis inflata
: myrtifolia
Dichasia monstrosa
Disa grandiflora
Doornia reflexa.
Ecdysanthera scandens.
Echinocactus Ellemeetii
Echites inflata . .
Erythrina indica
Eugenia Ugni. . . .
Fatsia japonica.
Goniophlebium Reinwardtii .
Impatiens Jerdoniae
Lantana aculeata . , ,
» alba.
191
Pag.
112.
175,
Lantana amethystina .
5 annu«a.
» brasiliensis
» Camara .
5» Canescens.
» Cinerea
;» crenulafa.
5» Trocea.
» dubia.
D ODIAva
» Jormosa .
5» Juscata
» Geroldiana
» glutinosa.
» Dhispida
5» indica.
5» involucrata
» lamüfolia.
» leucantha.
» Jilacina
y» mista.
» Mmixtla.
. Moritziana
» multicolor
» multiflora.
5» mutabilis.
5» Divea.
» odorata .
» polyacantha .
» purpurea.
» Radula
» 7recla.
» Salviaefolia
» scabrida.
» Sellowiana
» teucrüfolia .
5» tiliaefolia.
#» trifolia
» vVariegala.
» viburnoïdes .
Laportea crenulata.
Lastrea Filix mas var cristata
Linum grandiflorum .
Lippia pallescens .
» Schimpert.
Liquidambar Altingiana
Melocactus Ellemeetii .
Nervilia Aragoana. . . .
Nymphaea rubra hybrid ,
Nymphaea Lotus hybrid .
Opuntia costigera .
» Ellemeetiana.
» Galeottii .
Otopetalum micranthum .
Pandanus deflexus.
. longifolius .
5h reflexus .
Paratropia parasitica .
. tomentosa .
Parechites borneana
Phalaenopsis violaceus.
Phormium Colensoi
ss Cookianum.
59 tenax .
Pisonia alba
» Mmorindaefolia.
» sylvestris .
Pogonatum juniperinum var.
Pogonia concolor .
» crispata
» discolor
» Jlabelliformis.
» Nervilia .
Pootia grandiflora .
PnyaWchilensiS MON
Pag.
14. Rauvolfia reflexa .
Ta " sumalrana .
. Rhodoleia Champion .
5 ” Teysmanni .
142. Rophostemon concolor.
21. ” discolor. .
» Sciadophyllum farinosum .
D Selaginella (Enumer. alphab.).
69. Sequoia gigantea :
69. Solanum ovigerum insanum .
144. Sphagnum acutifolium.
127. Swainsona coronillaefolia .
124. 5 Froebelii
CU en e galegaefolia
96. 120. d grandiflora.
146. : Greyana
D Co Ep » laxa =
146. 150. . Lessertiaefolia .
strictum . G2. 5 microphylla
10. ; Osburnii
RS > ; phacoides ,
610 "119: » stipularis .
11 » tephotricha
10. Teysmannia Hookeriana
143. " laxiflora
154 l’allaris Hookeriana .
Pyrethrum roseum var Gloire de Nimy. 45.
» 9” Ci] flore pleno & ; tn
5 5 DLTOMLPOUCe nt
192
” laxiflora.
Wellingtonia gigantea.
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