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Full text of "Annales du Service des antiquités de l'Egypte"

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ANNALES 
DU SERVICE DES ANTIQUITES 


DE L’EGYPTE 





SERVICE DES ANTIQUITES DE L’EGYPTE 


ANNALES 
DU SERVICE DES ANTIQUITES 


DE L?EGYPTE 





LE CAIRE 


IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANCAIS 


D’ARCHEOLOGIE ORIENTALE 





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ANNALES 


DU SERVICE DES ANTIQUITES 
DE L°EGYPTE. 


DPS 








RAPPORT SOMMAIRE 


SUR LES 


FOUILLES DE L’INSTITUT FRANCAIS 


D’ARGHEOLOGIE ORIENTALE 
DANS LES NECROPOLES THEBAINES EN 1917 ET 1918 


PAR 


M. HENRI GAUTHIER. 


Les travaux entrepris 4 Thébes par IInstitut francais d’archéologic 
orientale du Caire de janvier 4 avril 1917 et de décembre 1917 & avril 
1918 ont porté sur deux points de sa concession : 


1° Le versant oriental de la colline de Gournet-Mourrai; 


9° Le versant oriental de la colline de Deir-el-Médineh, au sud du 
petit temple ptolémaique et des ruines de la ville chrétienne mises au jour 
par la Mission royale archéologique italienne de 1904 4 1907. 


1. — GOURNET-MOURRAIL. 


Les points explorés sur le versant oriental de la colline de Gournet- 
Mourrai sont compris entre la maison d'Ismail Hamad qui figure sur la 
feuille n°? 60 du Plan des nécropoles thébaines publié par le Service des 
Antiquités de lEgypte (au sud) et la maison de Marei Saleh indiquée sur 

Annales du Service, t. XIX. 1 


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la feuille n? 53 du méme Plan (au nord). Ces points sont situés d des 
étages différents de la colline, existence des maisons de fellahs ne per- 
mettant pas de procéder & un déblaiement systématique et complet de tel 
ou tel étage de tombes. 

Tout au bas de la colline, immédiatement derridre Pangle nord-ouest 
de la maison Ismail Hamad, M. J. Lecomte du Nou¥ signalait au Directeur 
de l'Institut Vintérét qu'il y aurait & attaquer ce point. Sur les instructions 
quil recut, il déblaya une petite cour sur les deux cétés de laquelle s’ou- 

vrent deux tombes. Sur le cédté ouest, c'est une tombe & deux salles, du 

type ++, dont la peer seule est ornée de peintures a la fresque sur 
crépi. Ef lle appartient a un certain Amonemhabi et se fait remarquer, encore — 
quinachevée dans sa décoration, par une grande richesse de coloris. Le 
style des peintures y est, toutefois, médiocre, et parait pouvoir tre attri- 
bué & la fin de la XIX° dynastie. 

Sur le cdté nord de cette méme cour s’ouvre, au contraire, une autre 
tombe, de petites dimensions également, mais de meilleure époque (fin 
XVIII* ou début XIX° dynastie). Elle se compose d'une seule salle décorée, 
derriére laquelle est creusé le puits funéraire. Cette salle est trés irrégu- 
litrement taillée, mais elle est remarquable par les seénes murales qui 
y sont peintes et dont certaines sont rencontrées pour la premiére fois 
dans Ticonographie des tombes thébaines. Telle, par exemple, la seéne du 
transport des statues colossales, en bois peint, du Pharaon Amenhotep Il 
et de sa femme, la reine Taia, tous deux défunts et divinisés, vers le lac 
sacré de leur temple funéraire, 'Amenophium, du sacerdoce duquel le 
défunt, Amonemdnit, faisait partie. Telle encore la sctne ot le défunt 
offre V'encens et répand la libation devant un ancien roi de la XI° dynastie, 
Montouhotep |IV?], et sa femme la reine Nofrious, également divinisés; 
cette reine Nofrious était, jusqu’a présent, inconnue et son nom est a 
ajouter aux souveraines de la XI* dynastie thébaine “). 

A un étage au-dessus des tombes d’Amonemhabi et d’Amonemanit, et 
4 140 metres environ plus au nord, presque contigué vers le nord a la 





" Le tombeau d’Amonemanit a déji Bulletin de UV’ Institut Egyptien , cinquiéme 
fait Pobjet, de la part de M.G. Foucart, — série, tome XI, année 1917, p. 263- 
d'une étude préliminaire publiée dans le 973. 


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maison Ali Ammar de la feuille n° 53 du Plan des nécropoles thébaines\", 
est creusée, face a Test, une petite tombe a deux salles (dont la seconde 
a seule conservé sa décoration) ayant appartenu & un certain Amonemdptt. 
Les guépes et les abeilles ont malheureusement presque entitrement re- 
couvert de leurs excréments les fresques de cette chambre, et cest d peine 
si fon peut y admirer, sur le mur de droite en entrant, un joli panneau 
ou le défunt est conduit par les dieux Anubis et Harmakhis devant Osiris 
trénant, derriére lequel se tiennent debout Isis et Nephthys. 

A quelque distance au nord de cette tombe, M. Lecomte du Nouy en a 
dégagé deux autres, contigués, Pentrée tournée vers le nord, appartenant, 
Pune a un certain Khdmapit, Vautre 4 un nommé Sah-tol/. Un puits, creusé — 
en avant de lentrée de ces deux tombes, parait avoir servi de s¢pulture 
commune ad ces deux individus. Il mesurait 29 métres de cédté sur 19 me- 
tres de profondeur; mais il avait été vidé déja et son déblaiement n’a rien 
donné qui vaille d’étre cité; nous avons remblayé cet hiver, 4 cause du 
danger qu'il présentait pour les passants, assez nombreux dans cette partie 
du village de Gournet-Mourrai. Les deux tombes de Khdmapit et de Sah- 
iotf ont été mises en communication par les détrousseurs de nécropoles a 
Yaide dun trou @homme pratiqué dans la mince cloison de rocher qui 
les séparait primitivement Pune de l'autre. La premitre comprend deux 
salles, toutes deux décorées, ainsi que le passage conduisant de la pre- 
miére salle 4 la seconde; mais il ne reste que peu de chose de cette déco- 
ration, lenduit s’étant détaché et brisé en morceaux. Quant a la seconde, 
elle ne comporte qu'une toute petite salle dont la décoration, fine et inté- 
ressante, a été malheureusement recouverte par une épaisse couche de 
fumée grasse et tenace qu'il n’y a pas lieu d’espérer pouvoir nettoyer ”. 

A une quinzaine de métres au nord de ces deux tombes nous avons 
complétement vidé un grand puits de dimensions sensiblement analogues 





™ Cette maison est aujourd’hui dé- 
truite, et l'on n’en voit plus que les ara- 


Service des Antiquités pour surveiller le 
versant oriental de la colline de Gournet- 


sements des murs. 

® A titre d'indication et pour faciliter 
aux savants la localisation de ces deux 
tombes, je dirai que la hutte servant 
WVabri au gafir nommé en 1917 par le 


Mourrai est située immédiatement a lest 
de la cour sur le cdté sud de laquelle 
elles sont creusées. Les ecdtés ouest et 
nord de ladite cour n’ont pas encore été 
explorés. 


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i celles du puits précédemment mentionné sur la facade des dites tombes. 
Ce déblaiement ne nous a rien donné que deux cdnes funéraires au nom 
Wun certain Ousir-hait. : 

A 60 métres au nord de la hutte du gafir et 4 une vingtaine de 
métres en contre-bas de la maison de Marei Saleh nous avons également 
vidé un autre puits, profond de 7 m. 5o cent., large de 1 m. 60 cent. 
suivant est-ouest et long de 3 m. 20 cent. suivant nord-sud. Ce puits, de 
dimensions inusitées, a eu ses parois verticales entaillées encore, aprés 
coup, & diverses hauteurs, et ces entailles, irrégulierement taillées, ont 
servi certainement de sépultures 4 des personnages autres que le destina- 
taire dorigine du grand puits. Au fond du puits s’ouvre, du cdté sud, 
une salle oblongue de 5 m. 4o cent. de longueur sur 1 m. 60 cent. de 
largeur, basse et mal taillée et qui parait n’avoir été qu'un corridor con- 
duisant 4 la véritable salle du sarcophage, celle-ci 4 peu pres carrée (2 m. 
Go cent. x 2 metres), trés réguliérement taillée et plus haute de plafond. 
Aucun objet n’est venu nous dire qui fut le propriétaire de ce puits et de 
ses dépendances, et il y aura lieu de rechercher, s'il n’existerait pas, a 
louest de ce puits, creusées dans le roc, une ou plusieurs salles, formant 
la chapelle extérieure de ce curieux caveau. Le déblaiement du puits ayant 
été exéculé en fin de campagne, nous avons dd remettre cette recherche 
i une saison ultérieure. : 

Je ne mentionne que pour mémoire le déblaiement de trois autres 
puits, situés prés de emplacement de lancienne maison archéologique 
allemande, i Vest de cette derniére. Deux d’entre eux étaient, selon toute 
apparence, encore inyiolés; mais 4 cause de leur niveau trés bas les cer- 
cueils des personnes qui y furent ensevelies (a Pépoque saito-ptolémaique ) 
ont été trouvés presque réduits a Pétat de poussiére de bois par Phumidité 
résultant des infiltrations des hautes eaux de crue et par laction des four- 
mis blanches. I n’y a pas lieu de s’attendre & trouver quoi que ce soit 
d’intact dans ces parties basses de notre concession, consciencieusement 
explorées, du reste, depuis des siécles par les habitants de Gournah. 

Je reviens maintenant vers le sud, ot sur une largeur de 15 & 20 
métres (sud-nord) et une profondeur de 100 métres (ouest-est), j'ai, cet 
hiver, complétement mis & nu une importante portion du versant est de la 
colline de Gournet-Mourrai. Cette portion forme, en gros, un rectangle 











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allongé dans le sens est-ouest, commencant 2 15 metres au nord de la 
maison Hassan Ammar (voir la feuille 53 du Plan des nécropoles thébaines ) 
et finissant & 15 ou 20 métres plus au nord. Dans le sens est-ouest, le 
rectangle commence au bord du large chemin public qui court tout le 
long du pied de la colline de Gournet-Mourrai et qui, en cet endroit, 
limite vers lest notre concession, et il finit 4 louest sous la butte de dé- 
combres au sommet de laquelle est batie la maison Azab Ahmet. Dans ce 
grand rectangle d’environ 1.500 métres carrés j'ai découvert toute une 
série de murs de briques crues délimitant des constructions qui faisaient 
face 4 Vest; mais sur la nature de ces constructions il est difficile @exprimer 
une opinion avant que lensemble en ait été complétement dégagé, tant 
vers le nord que vers le sud. La plus grande partie de ces murs ne pré- 
sentent que des arasements, surtout dans la partie est de la fouille; mais 
la partie conservée va, d'une facon générale, en s’élevant 4 mesure qu’on 
avance vers Touest. Ces constructions paraissent tre contemporaines de 
PAmenophium, dont elles étaient voisines; mais on ne saurait, je pense, 
les considérer comme les magasins ou dépendances du temple funéraire 
d’Amenhotep III, identiques comme destination aux magasins de briques 
qui nous ont été conservés en arriére du Ramesséum; leur axe général 
fait, en effet, avec celui des colosses de Memnon et des ruines de l’Ame- 
nophium, un angle par trop prononcé, et le temple était situé beaucoup 
trop loin de ces constructions, vers le sud, pour qu’il soit permis de songer 
ales y rattacher. 

Quoi qu'il en soit, ces constructions de briques paraissent n’ayoir eu 
qu'une durée éphémeére, car, probablement dés P’époque ramesside, on a 
commencé a creuser sur leur emplacement des puits funéraires et a les 
employer 4 la sépulture de personnages tres modestes. Nous avons trouvé 
et vidé trois de ces puits, et avons retiré des chambres souterraines aux- 
quelles ils donnaient accés, outre les inévitables perles et les grossiéres 
statuettes de serviteurs du mort, quatre séries de vases canopes en calcaire, 
anépigraphes mais d’assez beau style. Trois séries étaient d'une seule 
piéce, & couvercle simulé; la quatritme était, au contraire, réellement 
creusée 4 lintérieur et A couvercle mobile. 

A Youest de ces constructions de briques remployées par la suite comme 
sépultures, nous avons mis au jour les ruines d'une grande et belle chapelle 


Sa 


funéraire, montée sur piliers et sur colonnes, et précédant immédiatement 
une autre salle, également a piliers, creusée dans la montagne et laissant 
voir encore des débris de décoration sur stuc au nom d'un haut person- 
nage de lordre sacerdotal, ayant yécu sous Ramsés I, du nom d’Amon- 
ouahsou. Cette salle souterraine, préalablement détruite et vidée de son 
contenu, a di étre habitée pendant une longue période de temps; elle 
nest pas seulement enfumée, mais presque entitrement cuite, et le limon 
dont était fait le stue des murs, des piliers et du plafond, y a pris unifor- 
mément la teinte rouge de la terre cuite. Dans les déblais de cette salle, et 
surtout dans ceux de la salle hypostyle extérieure, nous n’avons pas recueilli _ 
moins de six cents fragments de grés sculpté et peint, de dimensions ya- 
riables, constituant tout ce qui a survécu des parois et des colonnes de 
cette chapelle extérieure. Beaucoup sont au nom d’Amonouahsou, mais 
quelques-uns donnent aussi les noms d'autres personnages, qui ont di 
avoir, dans le voisinage de la tombe d’Amonoualjsou, leurs chapelles fu- 
néraires. Les fragments ne représentent, malheureusement, qu'une infime 
partie de Pensemble de cette cour extérieure, qui ne mesurait pas moins 
de 19 m. 20 cent. de longueur (est-ouest) sur g m. 20 cent. de largeur 
(nord-sud), avec une hauteur impossible a évaluer de facon certaine, mais 
qui ne devait guére étre inférieure 4 3 métres. 

Beaucoup plus haut que la tombe d’Amonouahsou, au méme étage que 
le tombeau du vice-rot Ethiopie Hout (n° Lo du Topographical Catalogue 
de MM. Gardiner et Weigall), et a une cinquantaine de métres environ 
vers le nord, nous avons déblayé une petite tombe avec ayant-corps bati 
en briques et plafond vouté, au nom @un certain Amonemoud, qui parait 
avoir vécu, lui aussi, au temps de la XIX* dynastie. Voute et parois sont 
détruites et il ne subsiste que la moitié inférieure de la décoration sur 
stuc de cet avant-corps de briques, composé dune seule petite salle 
mesurant 1 m. 70 cent. sur 2 m. 15 cent. En arriére de cette salle 
on pénetre, sous la montagne, dans une yaste galerie orientée nord- 
sud, longue de 50 métres environ, large de 2 m. 20 cent. Cette ga- 
lerie est une succession de tombes juxtaposées, peut-étre contemporaines 
d’Amenhotep III et de !Amenophium, ayant appartenu aux grands fonc- 
tionnaires de cette époque, et paraissant avoir été remployées l’époque 
Ramesside, comme c’est également le cas pour plusieurs tombes de Cheikh 


CoN, Giese 


Abd-el-Gournah (celle de loumasib, par exemple). Une prochaine saison 
de fouilles nous permettra de déblayer completement cette succession de 
tombes jusqu’au roc nu et nous donnera peut-ttre quelques éclaircisse- 
ments sur cette question. 

Enfin, jarrive au dermer point de la colline de Gournet-Mourrai que 
nous avons exploré (en février-mars 19 18); il s'agit de Pespace en pente 
assez raide délimité : 

° A Touest, par les tombeaux n® 921, 4o et 229 du Topographical 
Catalogue Gardiner-Weigall, lesquels sont situés tous les trois au méme 
étage de la colline et au-dessus de la partie dont nous avons commencé 
le déblaiement “); 

° Au sud, par la maison Hassane Khalifa; 


3° A lest, par les trois maisons Salama Doui, Abd-el-Meguid Hassan 


et Youssef Abd-el-Halim; 


h° Au nord, par la maison Ahmed Emrann™). 


Nous avons mis au jour et complétement nettoyé, sur cet espace de 
terrain, trois tombes de la premicre moitié de la XVIII* dynastie, et nous 
avons recueilli, entre autres cénes funéraires, une centaine de ces petits 
monuments inscrits au nom du fils royal de Kouch Mirimésé, qui indiquent 
probablement la présence de la tombe de cet important personnage dans 
le yoisinage des parties explorées. Si l'on observe que la tombe n° 4o, 
située & Pétage immédiatement supérieur, est celle Pun autre fils royal de 
Kouch, nommé Hout, qui succéda précisément 4 Mirimdsé dans ses fonc- 
tions de gouverneur Ethiopie, cette question de la tombe de Mirimdésé 
prend alors un nouvel intérét et lon est en droit de supposer que les 
deux vice-rois d'Ethiopie du. régne d’Amenhotep III ont été voisins Pun de 
Yautre dans leurs tombes et ont choisi, 4 dessein, pour leur supréme 
habitation, la proximité du temple funéraire du roi quils avaient servi 
leur vie durant. 

Les trois tombes que nous avons retrouyées ici étaient, naturellement, 
cassées et pillées et nous n’en avons rien retiré que les débris de toute 





© Cf. Ja planche [ de ce Topographical °) Voir les feuilles 52 et 53 du Plan 
Catalogue. des nécropoles thébaines de M. K. Baraize. 


S28 a. \ 

espece qui avaient été négligés, comme sans valeur, par les voleurs. La plus 
méridionale, située & un étage au-dessous de celui des deux autres, est 
celle un prétre-purificateur en chef dans !Amenophium et dans le temple 
de Sokaris thébain, du nom de Sebekmésé, et les déblais nous ont donné 
environ trois cents cénes funéraires au nom de ce personnage. La tombe 
était grande, d’exécution soignée, complétement décorée sur stuc blane; 
mais de toute la décoration il ne reste, pour ainsi dire, rien de visible, une 
fumée grasse et noire ayant tout recouvert. Des réduits ont été creusés apres: 
coup, 4 une époque qui ne saurait ¢tre précisée, dans la paroi nord de 
la cour extérieure et dans les parois lalérales de la salle longue; ces ré- 
duits, ainsi que la salle longue elle-méme et un grand escalier creusé dans 
la paroi sud, ont été trouvés remplis de momies et de débris de cereueils 
et linges funéraires, la tombe ayant probablement seryi a une certaine 
époque de magasin ou de cachette. 

Contigué a cette tombe vers le nord, mais située a Pétage immédiate- 
ment supérieur, la tombe du chef de bureau (?) et enfant de la nursery royale 
nommé Amonemdpit, né de la dame Aah-hotep, est, de beaucoup, la plus 
intéressante, par son assez bon état de conservation, entre toutes celles que 
nous avons déblayées cet hiver. Les dimensions sont, a peu de chose prés, 
celles de la tombe de Hout, et l'on y voit encore de belles fresques peintes 
sur stuc blanc en un style excellent. La plus curieuse de ces fresques est, 
sur la paroi latérale nord de la salle longue, une belle sedne de chasse & 
Pare, ot Ton voit les animaux du désert, hyenes, gazelles, sangliers, 
liévres, etc., s'enfuir sous les coups de fléches d’Amonemapit. Cette scene 
était en meilleur état lorsque Wilkinson vit la tombe il y a pres dun 
sitcle, si ’on en juge du moins par la représentation qu'il en a donnée“), 
A ce propos, il est curieux de noter que la tombe de Mirimésé, comme 
celle d’Amonemapit, jadis ouverte et visitée par certains voyageurs de la 
premiére moitié du xix° siécle, fut ensuite enfouie 4 nouveau par les pous- 
siéres projetées par le vent du haut des parties supérieures de la colline 
de Gournet-Mourrai. 





Cf. Wirxixson, TopographyofThebes Egyptians, vol. I], p. 92, n° 357, et 
and general view of Egypt (1835), p.138- Second series (1837), vol. Ill, p. 2, 
139; Manners and Customs of the Ancient n° 318. 


SFG Se 


Enfin, contigué vers le nord a celle d’Amonemapit, avec laquelle elle 
communiquait par une cassure, une petite tombe, dont la décoration est 
complétement détruite, parait appartenir 4 un nommé Aa-biou (?e), 
attaché au culte funéraire du roi Thoutmdsis If de la XVIII* dynastic. 
Une grande quantité de cénes funéraires a été trouvée dans les déblais 
de cette tombe, péle-méle avec ceux d’Amonemapit, le propritaire de la 
tombe voisine , et ceux du fils royal de Kouch Mirimésé. 

Comme objets trouvés il n’y a pas grand’chose a signaler, en dehors des . 
cing cents cdnes funéraires (que jai étudiés 4 part dans le Bulletin de 
PInsutut francais Carchéologie orientale), des seize vases canopes, des six 
cents fragments de la chapelle funéraire d’Amonouahsou, des muilliers 
Vouchabtis anonymes, d’une quantité de petites lampes en terre cuite, 
et de débris de toutes sortes. Les monuments présentant quelque intérét 
seront décrits dans le volume spécial que nous avons intention de consa- 
crer aux fouilles de Thébes dans la série des Mémoires de notre Institut. 


Il. — DEIR-EL-MEDINEH. 


Des sondages pratiqués sur les flancs nord et ouest de la colline de 
Deir-el-Médineh n’ont donné aucun résultat, et le second point important 
ou aient porté nos recherches est la colline de Deir-el-Médineh, dans sa 
partie située au sud du petit temple ptolémaique. Nous sommes ici dans 
une section tout & fait spéciale de la nécropole, réservée aux sépultures 
des membres de la confrérie religieuse de la Place de Vérité & U'Ocerdent de 
Thebes), Ces tombes sont (age postérieur a celles de la colline de Gour- 
net-Mourrai et appartiennent 4 l’époque des XIX* et XX° dynasties pha- 
raoniques. Sur ce point nous navons pratiqué en 1918 que des sondages 
préliminaires, 4 l'effet de nous rendre compte de ce quil y aurait lieu de 
faire apres les travaux de nos prédécesseurs , et en particulier aprés les 
campagnes successives entreprises, il y a quelques années, par la Mission 
royale archéologique italienne, sous la direction de M. E. Schiaparelli, 





Tome XVI (1919), p. 165-187. Thebes et son personnel, dans le tome XIII 
®) Cf. Particle que j'ai consacré cette du Bulletin de l'Institut francais @archéo- 
confrérie, sous le titre La nécropole de logie orientale, p. 153-168. 


FoR, | hago 


campagnes dont nous ne possédons, malheureusement, aucun compte | 
rendu d’ensemble. Les travaux antérieurs ont bouleversé la colline de 
Deir-el-Médineh & un tel point qui est maintenant bien difficile de s’y 
reconnaitre et de savoir, par exemple, si les amas de décombres qui occu- 
pent toute la partie nord ne recouvrent pas des parties qui n'ont pas en- 
core été explorées et ott l'on pourrait espérer trouver une ou plusieurs 
tombes peintes. 

C’est pendant I'hiver de 1917 que les découvertes a signaler ont été 
faites ici, par M. Lecomte du Nouy. Sans entrer dans les détails, puisquil 
sagit ici dun exposé sommarre des résultats, je dirai seulement que nous 
avons retrouvé les caveaux souterrains de deux tombeaux dont on connais- 
sait depuis fort longtemps l’emplacement, mais dont on nayait déblayé que 
la chapelle supérieure. Il s'agit des tombeaux qui portent, respectivement, 
les numéros 10 et 2 dans le Topographical Catalogue de MM. Gardiner 
et Weigall ). Le premier de ces tombeaux appartient & un certain Penbowt 
et a son frére Kasa; le second, dont un fragment est conservé depuis 
Lepsius au Musée de Berlin, est celui d’un nommé Khabokhnut. 

Immédiatement au sud-ouest du tombeau n° 10 et a plusieurs métres 
en dessous, nous avons retrouvyé une vaste salle voitée, couverte de 
grands hi¢roglyphes et de grands personnages tres rapidement dessinés 
au trait rouge sur fond blanc et peints en jaune. Cette salle, dont le 
plafond est, du reste, & peu prés totalement tombé, est en assez mauyvais 
état; mais il subsiste assez de sa décoration pour qu’on puisse aflirmer 
quelle fut creusée pour le méme Penbout que celui du tombeau n° 10. 
Elle était restée jusqu'ici ignorée des savants qui ont connu ce tombeau. 

Plus curieux encore est le cas du caveau de Khabokhnit. La chapelle 
supérieure du tombeau de ce personnage (n° 2 du Topographical Cata- 
logue Gardiner-Weigall) ® était connue depuis Wilkinson; Lepsius en avait 
copié les principales scenes et en avait fait transporter 4 Berlin, ott il est 
encore conservé, un fragment assez important. M. Schiaparelli avait en- 
suite mis au jour, il y a une douzaine d’années, les trois statues taillées 
dans le roc qui sont visibles 4 quelques metres au nord du tombeau n° 2 





™ Cf, planche Il, Ba et Aa, — © Numéro g de Lepsius. 


fea! ¢ Sas 


et au méme élage que ce dernier; mais il n’avait pas jugé a propos de 
fouiller au-dessous de ces statues pour voir si elles ne surmontaient pas 
un puits funéraire susceptible de conduire & quelque caveau souterrain. 
D’accord avec M. Foucart, M. Lecomte du Nouy décida de reprendre le 
déblaiement en avant et au pied des statues de la niche du fond; la fouille 
ne tarda pas a révéler emplacement oi jadis la dalle rectangulaire fer- 
mait entrée du passage en pente vive menant aux caveaux contenant les 
sarcophages de ces tombes de famille. [1 découvrit aussi non pas un, mais 
bien deux caveaux souterrains, dont le premier seul, il est vrai, était dé- 
coré, tandis que le second, complétement fruste, était rempli de momies, 
comme la tombe de Sebekmédsé que nous avons signalée plus haut a 
Gournet-Mourrai. Des textes qui accompagnaient les curieuses scenes re- 
ligieuses du premier caveau il résultait, sans aucun doute possible, que 
nous étions ici en présence du complément du tombeau n° 2, et que nous 
connaissions enfin la salle souterraine ot avait reposé le corps de Kha- 
bokhnit (et peut-étre aussi celui de son frére Khonsou), dont le tombeau 
n° 2 n’était que la chapelle funéraire extérieure. Je ne reviendrai pas sur 
Vintérét que présentent plusieurs des scbnes de ce cayeau, et principale- 
ment celle de la paroi sud ot nous voyons la momie du défunt remplacée 
sur le lit funéraire par celle d'un poisson, dont le texte nous dit que c'est 
le poisson abt. M. G. Foucart a consacré d cette scéne une longue étude 
dans le Bulletin de ['Institut Egyptien (0, et nous avons Vintention d’y re- 
venir lors de la publication tn eatenso du caveau de Khabokhnit. 

Comme autre résultat des fouilles de 1917 & Deir-el-Médineh, il convient 
encore de signaler la découverte de deux tombeaux au-dessus des numéros 
218-220 du Topographical Catalogue de Gardiner-Weigall, fun au nom 
dun certain Baki, Yautre aux noms de deux fréres nommmés Messou et 
Apu.), Dans le premier, qui parait étre resté inachevé, on ne remarque 
qu'un encadrement de porte sculpté et une bande horizontale de textes. 
A Yentrée du second, 4 peu prés complétement ruiné, il a été trouvé, en 
avant de la stéle fixe, sculptée dans le roc, une autre erande stele, mobile 





® Année 1917, p. 276-324. méme sépulture : exemples, Khabokhnit 
© Tl est trés fréquent, 4 Deir-el-Mé- et Khonsou, Penboui et Kasa, Messou et 
dineh, de voir deux fréres partager la Apii, ete. 


aes | ates 


et compldtement recouverte de seénes et de textes, dont une moitié con- 
cerne Messou et sa famille, tandis que autre est consacrée a Api et aux 
siens. 

Le déblaiement de ces tombes a fourni, naturellement, son contingent 
habituel dostraca (hiératiques, démotiques, grecs ou coptes), de cones 
funéraires (ces derniers, toutefois, beaucoup plus rares ici qu’a Gournet- 
Mourrai), d’ouchabtis, de fragments de cercueils en bois, de bas-reliefs, 
stiles ou montants de porte en calcaire blanc tres friable, de linges de 
momies, ete. Mais 1d encore nous n’avons & signaler qu'un assez petit 
nombre dobjets présentant une réelle valeur, soit historique soit archéo- 
logique. Nous signalerons seulement parmi les plus marquants : un erand 
ostracon donnant en une large et belle écriture les premieres lignes des 
«instructions du roi Amenemhait & son fils Sanousrit»; une enseigne di- 
vine (?) portant sur le un chat et un poisson (ce dernier objet semble 
un spécimen jusqu’a présent unique). 

La colline de Deir-el-Médineh recéle probablement encore plusieurs 
tombes ou puits qui ont pu échapper aux recherches des pillards, et un 
déblaiement méthodique et systématique de tout son versant est, donnerait, 
jen suis persuadé, des résultats intéressants. Mais il ne peut étre question 
ici que dun travail de longue haleine et nécessairement fort cotteux; il 
faut, en effet, rompre avec la facon de procéder des fouilleurs antérieurs, 
qui, pour épargner a la fois le temps et T'argent, se sont contentés de 
déblayer tel ou tel point en recouvrant les points voisins avec les terres 
provenant de leurs déblais; tous ces déblais devraient étre évacués a 
quelques centaines de métres plus loin, soit vers le sud dans la direction 
du temple de Médinet-Habou, soit vers le nord dans la direction de la 
maison du Cheikh Hassan Abd-er-Rassoul. 

3 H. Gavuruier. ° 

Le Caire, mai 1918. 


SELECTED PAPYRI 
FROM 
THE ARCHIVES OF ZENON 


(Nos. 22-36) 


BY C. C. EDGAR. 


lil 


The papyri published in the following instalment cover the period 
between the spring of year 2g and the end of year 31. Zenon was now 


___ living at Philadelphia as the representative of Apollonios, and most of — 


the letters of Apollonios in our collection date from this period. 

Let me describe briefly the general appearance of the letters found in 
the archives. They are each written ona sheet of papyrus cut from a roll 
or xd@erns; and probably it was customary to write the letter before 
cutting off the sheet. The front, or recto, of the papyrus was used for 
writing the letter on; but while some of Zenon’s correspondents write 
in long lines across the fibres, others write in short lines along the fibres. 
In either case the sheet was usually folded up lengthwise, i. e. across the 
fibres of the recto. It was then doubled over, tied up by means of a strip 
of fibre which was pulled off the verso but not entirely detached from it, 
and was then addressed and sealed with clay. Very narrow sheets were 
sometimes folded up along the fibres of the recto and not doubled over. 
After being read by Zenon the letter was refolded, and in many cases a 
note about its contents and the date of reception was written at the end 
of the exterior fold beside the address. Sometimes, especially on the letters 
of Apollonios, we find a second, shorter docket in small characters at the 
opposite end of the next fold (see nos. 21, 24, 27, 31, 32, 33, 35). 


n> | ete 


This would not meet the eye when the letter was doubled over in the 
usual way, and it was probably a note of the sender rather than of the 
recipient. Besides the letters received and filed at Philadelphia we have 
one or two fragments of a sort of register of expedition (cf. P. Lalle 1, 
3) containing drafts of letters to be written by Zenon. P. S. I., 520 may 
perhaps be a fragment of the same kind. 


No. 22. Lerrer rrom Zenon to Panaxestor. — 0 m. 245 mill. xo m. 


10 cent. — Year 2g. 


Zenon informs Panakestor that he has sent him the wopetov and a 
hundred drachme, which was all the money that he could procure. He 
requests Panakestor to send to Krokodilopolis two loads of barley to make 
xidpa, and also to send him some cabbage from time to time. 

This is one of the few letters in the archives written by Zenon himself. 
Possibly it was thought to be too full of corrections and a fair copy was 
sent instead; or again it may have been filed by Panakestor and afterwards 
added to the files of Zenon. Several other letters addressed to Panakestor 
in year 29 have been preserved in the archives (cf. no. 19). 

The phraseology is too indefinite to enable us to determine where the 
two men were residing at the time when the letter was written, though it 
seems likely that Zenon was himself at Krokodilopolis. It should be noted 
that he has now begun to date by the Egyptian calendar under the in- 
fluence of his new surroundings. 

When speaking of Panakestor in the introduction to no. 19 I ought to 
have mentioned that the interesting letter published in P. Petr. II, 13 
(5), pl. VI, and III, pp. XV, 1029, is undoubtedly by him and that the 
land which he asks Kleon to irrigate is in all probability the estate of 
Apollonios at Philadelphia". The fact that Panakestor was the land-agent 





The text of this letter has not yet — read dmoo7e[(A[nt]s [Aj lowpa d xara- 
been satisfactorily established in spite  ox{dw]y:. In 1. 6, 7 read ate ob» xa] 
of the corrections of Smyly and Wil- viv] cuvavrycov ipyiv atiprov éni z(d] 
cken. In J. 2 Wilcken’s emendation does ... ey nal dpyiren(t)olveiy was Sef Td 
not make good sense; it is better to  ddwp dy[ayeiv? In 1. g read povwrdry. 


of the dioikeles explains the peremptory style in which he 


Kleon. 


Verso: 


or 


20 


oe OR 


Zrvev Tavaxéolop: yatperv. 
amealdhxapeyv cot TO TE 
@mopetov xat doyuptou 
Opaxpwas éxardv, 


v 
[[ our |] dpOurcates 
Evruy(dnt* wdcion uty yap 
oux iouvyOnpev abeiv. 
ovvtacoy ds xa) THs 

xAwpora 

[[amadwrd [lens xprOas xal 
adpotatys dyayta 
dvo dmogTethas [| xad darws || 
eis Kpoxodtawy adduv 
iva xidpa yévytae. 
[] accu} at |] [] xc? bn || os Say 
dol] xovwstr ||roAbwoty 
autds, evldws ayétwaray 
bmws wy cvynavieion 
&yheuxos yévyntat 
nal dypeios. xal tis xpadyns d8 
amooleAre rpiv. 


gepwso. Lub, Tabs xn. 


TlavaxdéoTops. i 


addresses 


3. @opeiov, see P. Tebt., 5, 196, note. — g, 13. xidoa was used of barley- 
groats as well as of wheaten groats. — 14. Zenon had evidently begun to write 
atdnuepdy. — 15. amoxdywou would mean cutting the ears off the stalk , ¢rotphbwou 


rubbing: the grain off the ears. — 16. ards, i. e. tas xoiOas. 


No. 23. Recrmr. — om. 179 mill. x o m. 12 cent. — Year 29. 


Horos acknowledges receipt of four drachme from Zenon for excavating, 


or otherwise shifting, 50 aoilia of earth or sand. The receipt is written in 


Wt One 


duplicate, an additional detail beimg inserted in the second version. No 
doubt the upper half of the papyrus was originally folded and sealed up, 
while the lower half was merely folded up. One or two documents of this 
sort had the seals still adhering to them when they came into our posses- 
sion. 

Many receipts dating from year 29 speak of money paid for Boramopés, 
Evroxomla, gumvpiopds, elc., probably in connection with the estate of 
Apollonios, which was being reclaimed and prepared for cultivation. In 
the earlier receipts the money is paid by Panakestor or his subordinates, 
and this is the first as yet known to me in which the name of Zenon 
appears. It is to be noted that he is now styled the agent of Apollomios 
in Philadelphia; for gu DsraderAPefas is to be taken with the accompanying 
words and not as a designation of the place in which the receipt was 
written : otherwise it would have preceded éye. 

In the contracts for public works preserved among the Petrie papyri 
(P. P., Ill, p. 117) the contractor, after being guaranteed before the 
oikonomos by fitting persons, receives half the sum for which he has un- 
dertaken to do the work and is promised the remainder when half the 
work is finished. In the present case also, though the receipt may refer 
to private work on the estate of Apollonios, the money was paid in advance, 
four drachma being the average cost of excavating 50 aoila (cf. Pies 
Ill, p. 345 and P. Lille, 1, 1). Whether a guarantee was required is not 
clear (see note on line 11). 


[Ba|orAevovtos Irodeuatov tod I[z0]- 
|A|euatou Xwrijpos xf, AveTpou un, 
[AdlyurTiwy 32 Dapera in. Ser 
[O]o0s Apudiou wapa Livwvos 

5 tod wap’ Anoddwvlov gu Dida- 
[dleAPetos tite ev rat Apotvotrnt vOUBE 
auToy 
[ells dwikia v, of dei (law. . av] dmep- 
lyd|oacbar , Fo. 
|[Balosdevovtos Lrodepalov tod Irodenalou 
10 |Xwt|fpos Lxf, AvoTpou im, Aiyun tov 2 


ae La 


[DaplevnO en. Ser Opos A pudrov Ov éy- 
[yto]y Wdorros Hitomodirov — 

[wapa| Zifvevos tod wap’ Aroddkwviou 
[ez DirladerPelar tHe dv tae Apowotrn 
[vou|@e els dwihia v, & det adrov 


15 |a|mepydoarbar , td. 


11. I have restored 8:’ év[ytolv Idorros, on the analogy of 3:’2yytou Zyjvwvos 
in an unpublished text and of similar phrases: but the omission of the patronymic is 


unusual. The alternative is to read 8:’ Ev{ t0|8 Wdorros (cf. P. S. I., 337). 
No. 24. Lerrer rrom Apottonios to Zenon. — o m. 14 cent. xo m. 


30 cent. —— Year 30. 


The slave-girls in Memphis had been given some Milesian wool to spin. 
Apollonios writes to express his approval and tells Zenon to give orders 
that they are to be provided with as much as they need. 

The fame enjoyed by Milesian wool is alluded to by Theocritus, XV, 
126. But it is not necessary to suppose that the wool of which Apollonios 
speaks was imported from Miletos, for in another letter of his we hear of 
Milesian sheep in the Fayoum. As for the wasdéoxat, they may have been 
the women belonging to the establishment of Apollonios in Memphis 
(cf. P. S.1., 511,4); but this is not clear. 


Amordadvios ZLifveors yaipew . dp0ds éroufoare 
dévtes TA Midifora tora tats du MéuGer woudéoxale|s. 
xat viv d& avytatov down dv ypetav eywor 


Orddves. 
“5 Zppwoo. L.A, Apreusoiou t, Hayavs 6. 


Verso : 


a Aprepsotou x9, Tlayavs x. Zyvevt. éptav 
Amoaddaivtos epiov Me(Anotwr), ore [Mz]Anofov. 
gxouow al wadloxat, xal iva 


Gra avrais dob. 


1, éwonjoare, i.e. ‘you and the others’. — 9. éu or év, not clear.— 6. In Annales, 
XVII, p. 211, I gave those dates as xz and x5, which would accord with the double 
Annales du Service, t. XIX. 2 


peiig { Wise 


date of Apollonios. But the above reading. though not certain, seems more probable. 
— 7. Mi(Anoiwy) : written as a monogram. 


No. 25. A petition rrom Spuragis to Zenon. —— 0 m. 33 cent. xo m. 
09) mill. — Year 30. 


A woman called Sphragis (for the name, cf. no. 2, 5) had been robbed — 
on her way to Sophthis, a village in the Memphite nome. She had already 
presented a petition to Zenon, and she now addresses him for the second 
lime, giving him a list of the objects stolen and begging him to write to 
Leontiskos the archiphylakites to make an inquiry and give back the plun- 
der, which was reported to have been found. Leontiskos is again mentio- 
ned in P. S. [., 440 in connection with Sophthis, which may be the 
village of Saft near Meidoum. Sphragis may perhaps have lived at Phi- 
ladelphia, but the writers of the other petition state that they were inha- 
bitants of Sophthis : apparently then Zenon was regarded as the chief local 
authority in these parts, though he actually resided in a different nome. 
_ The text is indistinct in places, some letters being only recognizable 

by their impressions on the verso. 


Lifvevs yatpew 
UPpayls . Band cor xal 
t|0| apdrepov svreu- 

WEpt 
Ew aep|)| dv |[xar|lexd- 
ayy wloplevpévy eis 
LAPIw tHv ev rH: MepPi- 
ty én’ [Zloa . got de 


uo 


TO xa? Ev ay amddreca 
iudria Bt 6B, xad 

10 Sra FB, xa yar(xol) FB, 
| bis. dfopat otv cov, 
ei nal cot doxst, éhenoal 
we yphbas Aeovtioxan 
THe apyiQuraxtrne 


15 émtoxebdpevoy thy 


Seve LY gears 


helav dmododvar . dvny- 

yéruagt J& xal guol bre 

evpnxace. 

euTUxEL. 
Verso : 
oo LA, Aaolov ta, Tlatve a. 

XPpayls, ef wpds Acovtioxor. 

5. wopevpéevy for mopevonson a common error, — 7. én’ [Zora is doubtful. — 10. 
Or xaA(xot). — 20. The double date is wrong. Perhaps Matv a is a slip for ta, 


which would also be wrong, but would be in accord with Zenon’s practice at this 
time of assimilating the two calendars. — 21. ei (ypaouer). 


No. 26. Lerrer rrom Taroporos to Zenon. — o m. 31 cent. xo m. 
19 cent. — Year 30. 


In the course of the 28" year ninety artabai of wheat, which Theo- 
doros had paid in from somewhere in the interior, had been sent down 
to Alexandria to be placed to his credit. During the first half of year 2g 
fifty-five artabai had been delivered to him, at Zenon’s order, by Arte- 
midoros, the steward of the household of Apollonios in Alexandria, and 
thirty-five more were still due to him. Now after the lapse of a year he 
asks Zenon to give an order for the delivery of the remainder, as he had 
borrowed grain from Artemidoros the scribe and was anxious to repay 
it. At present he was himself staying in Alexandria and he had been 
asking Artemidoros the steward for the amount due to him, but the latter . 
replied that it was not his business and that even if Zenon wrote to him 
he could not execute the order. Theodoros therefore requests Zenon to 
see that the wheat is delivered, as otherwise he will hold him responsible 
for the price. He adds that he had heard from Artemidoros the scribe 
that, though Zenon had already written that he, Artemidoros, should 
receive the wheat, nobody had paid any attention. 


Oeddwpos Zrfvavt xalpew . ev ret 

xy L. xatnxOnoav rjuiv els AdeSdvdoecav 
ds éuetproapev ex tis xwpas 

@upav dordbar éverynovta. 


or 


20 


Verso : 


ay” pee 
roUtTwy wenetpnuela cod cuvtaSavtos 
wap’ Aprepideipov tot ev AreSavdpetas 
Eavdixnod sa (apraSyy) a, einads (dproGas) 3, 


tprandds (dptdéas) +, Aprepiotov gute én’ einads (dptdGas) ¢, 
Awiov wéunint (dprdGas) A, | aup(dv) (dpralGar) ve, xal 


mpocoPelhovta: riuiv wapx col wupav (doroGor) Ae. 


xaos av oly woroaus ypobas wap’ ov 
xouropsba ev AdeEavdpelar . apoxexpn- 
ugvos yap oitoy wap’ Aprepsdespou To 
yeappatéws omovddCouer dmrodobvat. 
xat viv Oo” émidnurcartes ev Ade- 
Eavdpetat tov emt ths oixlas Aprepideopov 
annitoouey d¢yortés ce wpocoPelhey, 
6 0’ odx &On wpds auton civar wepl tovTwy 
oud? wpocdew cav ypdOmis . Hote Opdyticoy 
wept THs xousons, iva wx cor THY Tiny 
xaTa TO dixctoy dvatiOdper, ef p21) 
tO éoyatov 

vi Ala evxpiveis tovs wey Aormovs xal Tovs 
wep Lipvrov amerknGdvar, 72 J” sjuiv yivduevor 
erumeiv wapa cod . Onot de xal AprepiScopos 
6 ypappareds cot ypabavtos Omws petprontas 
unléva apoceaynxévat. 

y 

fppwoo. 


L A, |Aw/|ov 6, Mecopy £. 
| Qed |dwpos orraplov. 


Live. 


3. éuetpyoauer. Theodoros had handed over the wheat to be carried down to 
Alexandria. — 6. Probably the steward, see 1. 16, to be distinguished from the seribe 
of the same name, ll. 14, 25. Cf. no. 10, 5, note. — 10. cof, not cot. — 11. ‘Please 
write and say from whom we shall receive the rest’, aap’ of being practically equi- 


valent to wapa tivos. — 29. etupiveis, in the sense of eddoxeis . 


tO Eoxator, 


inserted as it is between xa? and tods, seems to be used adverbially, meaning ‘lastly’ , 
‘even’, rather than to be the object of dme:AnGévat. If xai 7d 2oxarov be taken as 
the object of ame:AnGéva: and tods wepi XtytAov as merely explicative of tods pev 
Aormovs, the order of thé words is unnatural. It is, however, possible that rd goyarov 
has heen interpolated in the wrong place. — 26. Not clear whether unOéva or pndéva. 


mop! {eee 


No. 27. Lerren rrom Apottonios ro Zenon. —- 0 m. 19 cent. xo m. 
34 cent. — Year 30. 


The king had expressed a wish that certain land should be sown twice 
in the present season. One crop of corn was already in the ground, and 
Apollonios, writing about the beginning of January, asks Zenon when he 
expects to reap it. As soon as it is harvested, Zenon is to flood the land 
for not more than five days, and immediately after letting it dry he is to 
begin sowing the three-month wheat. If the water-level is so low that he 
cannot irrigate the land without the aid of a lifting machine, he is to 
erect two or three shadufs. 

What was this land about which we find the king giving instructions 
to his minister? It is difficult to say. The ordinary Bactdexy yi was leased 
at fixed rents to the Bagsdixot yewpyo/, and though they were not free to 
cultivate it exactly as they pleased (see P. Tebt., 5, 202, note), it is 
not likely that the king himself would interfere with the local programme 
of sowings. Moreover the phraseology of the letter indicates that the land 
to be resown was land over which Zenon had a direct control. More 
probably therefore it was either a part of the estate which Apollonios held 
as a gift from the king, or else a special piece of unleased Crown land 
which Zenon had been charged to cultivate. 


¢ 


Amoddaiios Zifvant xalpew . 6 Baotheds cuvétacver iyiv 
Siomophou thy yav . ds dv ody éxbeploms tov wpsxiov itor, 
evOéws wéticoy tiv viv dno xepos, édv Jo uy dvvarov it, 
xnrdvera emialioxs wrelova otw wdtile, i) wrelous de 
5 wevte juepdv oioynis 10 Vdwp, xal xatonbigas edbdws 
xatdomerps toy tpiunvoy @updy . yponboy dé xual wpds riuds 
wore duvacat Sepiew tov citor. 
ppwoo. L_ A, Atov ty, Adip y. 
Verso : 


Zyveve. lomépov. 


1. ouvétaooey ‘the king was enjoining us when we wrote’, i. e. ‘the king en- 
joins us’ or ‘has enjoined us’. This, which may be called the epistolary imperfect is 
very common, especially in the phrase tyfa:vov 52 xai atrds ‘I too was well when | 
wrote’, i. e. ‘I too am well’. — 3. amd xepds, ‘without artificial aid’. Cf. Heroporus, 


? 


cr 


Lee 


1, 193, GAAd yxepoi te xai xnAwyytoior dpdduevos. — 5. xarabbsas, in the sense 
of ‘letting dry’. 


No. 28. Lerrer rrom Nixon ro Zenon. — o m. 125 mill. x o m. 335 
mill. — Year 30. 


Nikon had furnished some olive oil for the use of the men (74 odyare), 
and he begs Zenon to write and tell Nikanor to repay him. He then 
proceeds to complain of his own distressing circumstances , which he aseri- 
bes to the severity of Apollonios. One of his friends had advised him to 
go to Alexandria and make a personal appeal to Apollonios, reminding — 
him in particular of the work he has done at Philadelphia. He asks Zenon 
to write, if he approves of the proposal, and he ends by begging for a 
supply of corn in order that he may not be obliged to buy in retail at a 
high price. 

Nikon is probably the same person as the author of P.S.I., hg2, 493 
and of one or two fragments in Cairo of the same date. He appears to 
have been working at Philadelphia, probably on the estate of Apollonios 
(cf. 1. g), before Zenon came to reside there permanently. 


Nixev Livan yxatpew . cf Zopwoar xal ta roma xata voy wpdeces, ein) 
dv @orAn xdpts Tois Seois, 

xa é\wlya J? dylowov . xadas dv woutoos ypabas Nixavopt wepl rod 
dratou ob dedaimapev cis ta 

copata, Smws dv iui dmode: * eicly d2 xouts wevte . xal wep) dv cot 
@potepov typaba xahds dv wor- | 

frais, édv cot Qalvytas, admocleihas ijuiv, od yap olual ce dyvoseiy Ott, 
gov uy te wapa cod Adbwuer, 

Lips waparrododpat, ews dv eldB wod yas ell, émesd) dt? Awoddadviov od 
duvdpel? dva- 

xupat, GAL oupbalver did wavtds suds wepiPdGous eivar womep tos ta 
ueyiola foimnxdtas. 

n€lov d2 xal Mevdyayos ijuds apds Amodddmov xatamredoat doxtpaCay 
OCOnvar adres, 

nad ore diadderoar wept judy dnws dv wpdoowpdy t1, xal bre uddiola jyiv 
moinoer, On, 


10. 


See 


gov atta: uryolduer wept tod ey iradsOelas gpyou . ef ody doxipaCers 
xatamreiontl we 

Omws dv evtixywuer, ypabor wor. xab dav cor Palyytas dotvas iipiv crtdpiov 
Omws wn) Thusoy 

dyopailwusy, otytator Jobiivar Ayablvar dmws dmoxoulont @Bpos pas. 


éppwoo. 
Verso : 
L. 2, Avou en, Abo iy. Lyveve. 
Nixwv wept éralov. 
8. xoeis : cf. dyvorety in line 4, and see Mayser, p. 110. — 5. If gws av eid 


goes with wapamoAotnar, it must mean ‘ere I know’; but perhaps it refers back to 
the request for help. Nikon writes without pausing to take breath, and uses the first 
person singular and the first person plural quite indiscriminately. — 8. Understand 
édcyev. wonjoer, ‘it will have a good effect’, used impersonally like éxmoret. 


No. 29. Lerrer rrom Apottonios to Zenon. — 0 m. 17 cent. xo m. 
7 


275 mill. — Year 30. 


Apollonios informs Zenon that he is sending 100 keramaa of wine from 
the Heliopolite nome for him to sell. The receipts of the sale are to be 
used for the purchase or fabrication of rugs. Zenon is to report about the 
price at which he can sell the wine, and Apollonios speaks of sending him 
some more, as he has a surplus stock in the above-mentioned district. 

It is probable that the sale of wine spoken of here was not a private 
commercial transaction, but that Apollonios was acting on behalf of the 
Government. Certainly a great deal of wine was sold by the Treasury to 
the retail-dealers, the ofvoxdmno:; though whether the wine sold in this 
way was merely the proceeds of the dwéuorp2, the tax on vineyards paid 
in kind, is a matter of controversy (see Witcxen, Grund: ztige, p. 293). 
P. 8. 1., 439, 22 probably refers to a Government sale, ee a papyrus 
which will be published in the next instalment of this series throws a 
little more light on the same question. 

The order of Apollonios that the receipts from the sale were to be paid 
out [es] rods du@itdzous should be compared with P. Hib., 67, a letter 
from a local official to a banker instructing him to pay the cloth-weavers 


ey 


th 


certain sums from the receipts of the 19" year |eés tizd|s 2bovtar rev 


|ovrtedloundvaw eis 7d [Galo|sAux]év. The comparison suggests that the 
industry of rug-weaving was on the same standing in relation to the Go- 
vernment as that of cloth-weaving (see loc. cil., p. 214), while P. S. 1, 


hha shows that Zenon exercised some control over the local factory. 


[A] rordsu10s Livelye xalpew| . dmecTddnalucv cos éx toil 
|H]\conodérou vopod els apis olvov xep(dusa) p . Pplévticov ovr] 
[ana|s wpabie rod xadais fyovros, tiv dle tiny ....... | 
leis] rods du@rrdmous . |ypd|Wov 3” piv wals| t{....... | 

5 lal’ 


[ua|dpxes yap iuiv xat ahelw civos ev tat HisomoA| fens]. 


Tov amrodocbat xat|....... | cos wpocamocie|..... ae 
Zopwoo . Shae Avorpou| |. 


Lijvwve. 


3. Tod xadAds éyortos, ‘al a favourable price’. Cf. no. 8,1. 9, and the phrase tot 
stploxortos. — 3. tiv 8/8 teyapv avtod 80s] or similar. — 4, 5. The meaning is pro- 
bably, ‘let me know at what price you can sell it and whether | ought to send you 
more’; but the missing words cannot be restored with any certainty. — 6. wAeiw : ° 
cf, éAdoow inno. 9,1. 35, and P.S. I, 4ha, 6. — 8, There may have been a docket, 
but both ends of the papyrus are destroyed. 


No. 30. Memorannum rrom Komoapis to Zenon. — 0 m. 399 mill. x 
om. 165 mill. — Year 3o. . 


The memorandum contains a list of contractors whose tenders had 
been accepted for a piece of work near Philadelphia. What the work was 
is not clear; but as it was measured by schoina, it probably consisted in 
making or repairing a water-channel or embankment or road. Each schov- 
nion was put up for sale separately (rs d:ampdcews), and probably the 
contractors were invited to bid against each other and the work given to 
the one who made the lowest tender. The money was probably paid in 
advance (cf. no. 23), and each contractor had to be guaranteed by another 
party or to guarantee himself. The accepted tenders vary from 2 1/2 to 
7 2/3 drachme, indicating that more labour was required in some sections 
than in others, One of the contractors belonged to Troia, which is no 


doubt the place of that name mentioned by Strabo, the modern Toura, 
famous for ils quarries; and it is significant that he was guaranteed by 
the master of the A:Onyés, the boat that carried the stone. 

From a lately acquired papyrus it appears that Komoapis (1. 1) was an 
dpxitéxtov : my note on no. 20 requires therefore to be corrected. Pe- 
techon (II. 3, 37) is mentioned in one of the Florence papyri about to be 
published, in connection with some work of the same sort. 


Unoyynua Livervt wapa Kopodmios 
Tis dtampdsews . awd ths bdot THS Udons 
@mpotepov 
Ta dvw wpos votov, 0 goyoadénoen Ilere- 
xv, Ta evvda cyowwlae . w@p@tov ayxorviov 
5 Wass Mavytos Tpwlrns, od &yyvos dors Tlapairos 
6 éat tis AOnyot, FC. dedtEpov Apevtairns Api- 
olptos, ov eyyuos Epueds, he. > A pevdedans Ileaoiros 
Tpwitns, eyyues Adepevs, + es. 3 Manoips Stvo- 
wouvios avteyyver ty . & [letexppaditis Viv- 
10 Tastos, Syyvos Audis raakls, tf. S Mats Ma- 
vytos Tpwhtys, eyyvos Ilaos, Fy . Zz Storontis 
Osedpros adreyyvot FB y= . 9 Ios Mavmtos 
Tpwitns, éyyvos Maas), t Bs. 9 Mero6éz11s Ooro- 
eUTULOS AQpoditomodlrns, Syyvos Meets Iotorduos, 


15 FBs=. | FAOs-. 


Gka wpds votov endvw tot eypityyatos 
& siow oyowla 10 bws tis wet pas . 
& Ilats Uavytos avreyydan FCs . 6 Ieréor- 
pis Ermcyovnos, Syyvos Mais Qudaxirns, Fes, 
a0 ¥ Udors Woddyios, Waors Wapatros, + e- . 5 Wats Wany- 
tos avreyyvon, Fe . & Ilereapparis Vivtajtos, 
yyuvos Audis Naakds, te . S Maous Uoiros, yyu- 
os Ilatis Qudaxitns, Fe. z Qpos Tlapivios oixo- 
dépos, éyyvos Urvpat, td . 7 Aydbeav Auperton, 
ab eyyvos Amorrddwpos eonnoduraé, td. 9 
Opos Hapyvios, &yyuos Srvpas, td . ¢ Maxotues 


aa es 


Siwopovos altéyyvos te= . ta 6 altos Fd. 
16 Aydbov Auywvtov, Syyuos ArodMdupos, ys . 
ty xal 1d Mereapudris Vivtastros, éyyu- 

Sal OF Audis haakds, + «8 (/ l/t o-. 


eis d& TO avtd cyowla xy | tpis—. 
taita d& éedsinaper and ths peyd- 
Ans dsedpupos &ws Tis pinpas dtd pupos , 


&ws dv xnav autos emioxddnt. 


Verso : 
Sam lee ; 
@apa Koyodmos 
xat [leteydvtos. 


5. Cf. P. S. 1., 323, Epreds Maptrou Tpwitys, if one may so read the name. — 
6. tis AGnyod, i. e. Bapidos or Bapews. Cf. Athen. V, 204 D, wordépiov woiov, tiv 
Sahapnydy xadroupsynv. — g. adteyytwr: note adtéyyvos in 1. 27. — 10. Aaa&ds, 
cf. Aakds, P. Hib., 61, 8. — 14. Cf. P. Petr., Ill, 82, Mervits Qoov iotovdpos, 
and P. Magd., 9, 1. — 17. tis wérpas, cf. P. S.1., 433, 1. — 20. eyyvos is 


omitted. — 32. é&edcxaper «pave out on contract», — 33. Read dsapuyos. — 34. 
Read xai. 

No. 31. Lerrer to Zenon. — o m. 18 cent.xo m. 335 mill, — 
Year 31. 


The handwriting of this letter is very similar to that of Apollomios or 
his secretary, but for several reasons I do not think it is to be assigned to 
bim. There does not seem to be room for the name of Apollonios in the 
lacuna in |. 1, and the letter before os does not look like ¢ or »|:]. Again, 
it is dated by the Egyptian calendar, whereas all the letters of Apollonios 
that we possess are dated by the Macedonian calendar or are double- 
dated. But in any ease the letter was written by a man of some conse- 
quence, who addresses Zenon in the tone of an equal or superior. He gives 
him some instructions about a house which was being built at Phila- 
delphia. As the courtyard was too small and as a stable had not been 
included, the architect at his request was going to increase the length of 
the compound by twenty cubits. He asks Zenon to give orders to this 


Sey: gee 


effect and to begin work at once. The obtaining of wood will offer no 
hindrance. The architect has been instructed to leave a space for a garden 
round the house and to change the position of the gateway and bakery. 

These details are not without interest with regard to house-architecture 
in the Ptolemaic period. Many other documents among the Zenonian pa- 
pyri deal with the same subject. Several of the letters of Apollonios him- 
self are concerned with building operations at Philadelphia, but in their 
present state they are too fragmentary to be published here. It is note- 
worthy, however, that he speaks of the building of temples as well as of 
houses, and seems to take into consideration the general plan of the town. 
Whether an Egyptian village existed on the site before the time of Apollo- 
nios is a question that may be solved by excavation. But it is at least 
probable that he was the real founder of the Ptolemaic town of Philadelphia 
and that its growth went hand in hand with the development of his agri- 
cultural estate. Compare P. S. /., 500 : ypd@er por Aroddaivios tiv oixo- 
doulay eivas wpds Arddwpov, td d2 xatd tiv yiv wpds tors wept Adu. 

The impressions on the verso of this papyrus enable us to decipher 
some words which are almost illegible on the recto. 


[....].0s Zaver|s] yatpew . emetdov tiv dta- 
[ypa|@ny z]......-. EDlatvetd por ixlalnds eye 
po Sewn dpyt|téxtov a&rabels UP’ judy 


tHe oilxnoer &Adlolu|s| ayers x 
5 eal: yap i avdi) [eAlorrw, xal immave ovx exer 6 tomes. 
xargs ody wolt|yoes cuvtdtas wpoohabe|i|» rd wAnbos 
roiro xad évepyelv ijdn . ta d8 Evra. odx emix|w|ddoee . cuvetdyn de 
TH dpyitéxt|o|ve nal wepinmor tomov xatahineiy, 
[xlot tov audaiva xat 70 gitomotcon wetabeivar . 
10 Eppwso . L. Aw Dasihe xt. 
Verso : 
|Yoews. | Lives. oinnoews. 
1. It is just possible that the writer was [Asdts]pos, who was hypodtotketes at this 
time (cf. P. S. I., 361, 5). — 2. Perhaps t/a» Zoywr, 7. — 3. ea7y doubtful. — 


5. Apollonios would probably have written éAdcow (not éAdoowy), cf. no. 29, 6. — 
6. Or possibly woyoers. 


ge, | yen 


No. 32. Lerren rrom Apottonios ro Zenon. — o m. 285 mill. x o m. 
305 mill. — Year 31. 


Apollonios informs Zenon that one of the brewers in the Fayoum un- 
dertakes to pay to the State twelve artabai of barley a day for the beer- 
shop in Philadelphia. Zenon is therefore to draw up a contract with him 
and after receiving a written declaration is to hand over the brewery to 
him and instal at the same time a trustworthy collector who will keep in 
touch with the work. As for the present occupant of the brewery, he is 
to be compelled to pay what he owes for the time during which he has 
exploited the business. 

It is to be regretted that the contract which Zenon drew up has not 
been found among his papers, for we have little definite information 
about the conditions under which the manufacture and sale of beer were 
carried on), From lines 3, 4, 6 we may infer that the brewery was Go- 
vernment property and that probably the monopoly of beer in Philadelphia, 
comprising the use of the geyaeTjpov and the Cutomddcov, was leased to 
the brewer who made the most satisfactory offer. The @éos mentioned in 
P. Grenfell, 11, 39, consisting of the fixed sum of five copper talents a 
month, may similarly be interpreted as the lease of a Government business, 
whether paid directly to Government or to a tax-farmer. The Cutnpd so 
often spoken of in the papyri was evidently farmed out (P. Tebt., ho, 4, 
P. Hib., 133), but opinions differ as to whether it was simply a tax on 
the profits of beer-manufacture or was in principle a payment for the lease 
of a monopoly. The present text is an argument in favour of the latter 
theory. In P. Par. 62, IV, 4 the Gurnpd appears to be calculated by the 
month at the rate of so much per day (cf. 1. 4 below), the rate being 
sometimes higher in winter than in summer, or, as the papyrus puts it, 
the winter months being reckoned as equal to 35 days and the summer 
months as equal to 25 days. 


+ 





See Grenrett and Hunt, P. Tebt., seem to be only portions of the monthly 
p. 48, P. Hib., p. 281 (the editors payments); Witcxen, Grundziige, p.251 ; 
speak of monthly instalments ranging Maspero, I’inances, p. 85; Bovcni-Le- 
from 8 to 20 drachme, but these sums crerco, Hist., WI, p. 248. 


soso ts og 


Te en | 


Oe gn ne LE, oe ee a a ee 


ia BO 


The amount paid to the Baorduxdv by the brewer at Philadelphia is 
calculated in barley. As the value of an artaba of wheat in the Zenonian 
papyri is usually one drachma, but sometimes. more, twelve arlabai of 
barley would be worth at least seven drachme. In P. Lille 1, 3, 4g we 
read of payments in barley and sesame to the account of the Curn pd. 

In P. Petr., Ul, 87, a difficult and fragmentary text, mention is made 
of a ovvragis in barley, which is explained by Smyly (loc. cl.) and Wil- 
cken (Archi, III, 520) as a subsidy paid by Government to the brewers. 
But it does not seem possible to understand the ovvta&s mentioned in 
the present text as anything else than a payment fo the Government by 
the concessionaire (cf. P. Tebt., 103, where the word is used to describe 
the poll-tax). It bears here the same meaning as Qépos. 


Amoddedvtos Lrfr|wve yalipew . tBv ex tov 

[Apo«]vofrou Curon| ody |ve. wl | 

[UP |/olaras tod Cutomwdlov [ro]d [du] DidadeAPera| e| 
dwoetw eis TO Baotdi|x|ov . 

cuvtagiv tiv ripgpav xpibdy (doroéGas) 16 . 

5 auyypabduevos oby apis alrov xa yerpoypaPia[| 
Aabov wapddos alta 7o epyacTiptor, 
Bapaxatadaclncov dé xab aialodoyeutiy 
abtémicloy tov emanodovOoorta Tijt 
epyactas . tov d2 viv Curomosodyte . 

10 Guvardyxacoy Ta dinate worioat av xpovwy 
WET PAY WATEUTAL . 

Zopwoo. L. Aa, Teperiov éuSor(pov) xn, Daperal ¢. 


Verso : 
ZLijveve. be Famers 
|wderos 


| praeea: | 


2. The missing part no doubt contained the name of the brewer. — 4. The symbol, 
or contraction, for épr46as is not clear, but no other reading seems possible. — 5. 
xetooypaGiay : a sworn declaration such as P. S. I., 515, — 12. For the date, see 
Annales , XVI, p. 58. — 13. The docket may have contained the name and patronymic 
of the brewer, but the above reading is quite uncertain. 


mony jen 


No. 33. Lerrer rrom Apotionios ro Zenon. —- 0 m. 20 cent. X 0 m. 
34 cent. — Year 31. 


Apollonios commends Zenon for having arrested the comptroller at- 
tached to the beer-shop. He has sent Amenneus the brewer to Zenon in 
order that the comptroller may be confronted with him and convict him 
of the charges which he has brought against him. The case is to be tried 
before Peton the chrematistes who is being sent to Philadelphia for this 
and another affair (see nos. 34 and 35). If Amenneus is convicted of 
having really said what Zenon reported, Apollonios threatens to have him 
‘hung. 

Apollonios must have been staying somewhere near Philadelphia, as his 
letter was received by Zenon the day after it was written. Matters affecting 
Government revenues came under his jurisdiction, and though he sent a 
chrematistes to hear the case, it was probably referred to himself for judg- 
ment. Cf. P. Lille, 1, 3, 60, where we read of oil-merchants being sent 
to Alexandria to appear before the diotketes for selling at prices above the 
tariff. In the present case we are not told clearly what the crime was of 
which Amenneus was accused. 


AroddAdyvtos Liver yalperw . 6p08s éxolnoas 
audhabav tov é% tod CutomwaAlov taplar . 
dmexlddrnayer d2 apos cé xal Apel» | yda [7d0| 
Cutomody, onw|s| wept dv éypapas xatyyopetv 


or 


avtot tov taulay e€edeyEn em) I¢rewvos 

Tov xpnuaticlod . xatdeTncov ovv duPorgpous 
ént tov drove . dav yap Qatyntor xar’ ddfberav 
5 Auevveds sipnuws & éypabas apis ruds 
wepiaxbels xpeunoeta . 


10 Zopwoo . Lda, AvoTpov xy, Dapervod i. . 


Verso : 


> 


L 2., Dappoihe a. Lyfveve. | Aplemrdns 
Arodddvios wepl too 
€ Apevrdns. 


pa WEL 

3. Possibly the brewer who had been lately superseded (no. 32, 9). — 5. é&e- 
AéyEmt : the subject is 6 tapias. — g. If wepiayGels is the passive participle of 

@epiayew, it apparently means ‘after being led round’. Or possibly it may be the parti- 

ciple of wepiayyer, cf. éAexbévtes in P. Tebt., 24, 37 and see Mayser, p. 190. — 

11. Hither Aa written over 6, or A€ written over a. See introduction to no. 35. — 


43. 2 for Cu(romorod). But there are only traces of letters, and the above reading is 
somewhat conjectural. 


No. 34. Lerrer rrom Apottonios ro Zenon. — o m. 16 cent. xo m. 
34 cent. — Year 31. 


As soon as Peton the chrematistes arrives, Zenon is to make the necessary 
arrangements. Peton will only stay one day. After hearing the two cases 
for which he has been sent (see nos. 33 and 35), he will return to Apol- 
lonios immediately. 

The restoration of line 3 is uncertain, but it probably refers to the pro- 
vision to be made for Peton’s reception. I venture to suggest wapd| de|:Eov 
avrés| | [x]or]eupe aap’ J|piv nat ra déo|v|z|a dds clés wéav jugpav. Peton 
comes to Philadelphia as a mere agent of Apollonios and goes back to his 
chief as soon as he has heard the evidence. 


Arorrdv10s Zilveovt xalpew . als aly wapaydlyntas| 


Iétav 6 xonpatiolys, wapd|delsEov ....].| 
GOR) bake sa 5 luv xat ta déo|v|rla .. .elis plav 


usp . dtaxovoas yap tHv te 8 H@atoTeddos 


or 


hay xad Auervéws evbdws dvla|xdyrbe|-] 
@pos judas . 

Zopws0 . L. ra, AvoTpou xy, Daperal 2. 
Verso : , 
L. ra, Dappothe a. Lifvevi. 
Amoddavt0s wept 
10 |[lét|wvos xpn|watea|Tod. 


No. 35. Lerrer rrom Apottonios To Zenon. — 0 m. 25 cent. Xo m. 


34 cent. — Year 31. 


A third letter about Peton the chrematistes, written on the same date as 
the other two. Some natives from Hephaistias, a village near Philadelphia , 


ol 


pao | Sea 


had complained about a certain Sopatros, who, if my restoration of 1. 19 
be correct, was an agent of an official called Damis (P. S. /., 366, 500, 
518). Apollonios sends Zenon a copy of the letter which he has written 
to the complainants. He has told them to be at Philadelphia to-morrow 
morning, as he does not wish Peton to be delayed. 

In the letter of which a copy is subjoined Apollonios informs the natives 
that he is not able to hear their case himself, but has sent Peton instead. 
They are therefore to meet him early the next day in Philadelphia, in 
order that he may hear their statement and that of the accused, and that 
the latter, if found to be guilty, may receive the proper punishment. 

The text shows, even more clearly than nos. 33, 34, that in these 
proceedings at Philadelphia the chrematistes was merely acting as the deputy 
of the diorketes. 

It is difficult to understand the dates on Zenon’s dockets to this and 
the two preceding letters. All three were received on the same day, the 
1° of Pharmouthi, yet one is dated year 31, another year 32, while in 
the third the figure is changed either from 31 to 39 or from 32 to 31. 
It is of course possible that in the one case Zenon was dating by the 
regnal year like his correspondent and that in the other case he was 
thinking of the Egyptian year. But as the oh" of Dystros was in fact just 
about the beginning of a new regnal year"), it is equally possible that the 
discrepancy was due to some uncertainty in his mind about the exact 
date on which the new year started. Living in the country, he had dropped 
the habit of reckoning by the Macedonian months. 


Aro[Ardvio]s Zifvert |yatpev| . amgoladxd cor 

tar|tly|paPa tii|s émoloAis tis apds tods| 

dv HPac ids ralo|d|s yeypayuéons wap’ rudir| 

onue|pov|, dmws dua tie goo ouvarticws| t| 

eis Didal d¢|AGeran xak 2) [e|réxnza «| 6 lI¢rwy . 
[Zepwoo. L. ra, Ave|zpov xy, Dayevdh 2. 

Amoddedvtos tois év H@als]o7sads Anois xatper . avtol pév 





Cf. Annales, XVII, p. 215 and XVIII, p. 59. The present document was not 
known to me when I wrote. 


coe” pee 

did td... |e elves ode |idured|yeba d|tlaxodoa vpay, 
Hérw| va d3| rv |yonpatic|1|6|v dme|oTdd|- 

xapev . |oluvavtyaca|re oldy atta dua tit 

jugpas [eis] DiraddrGeltav, alas Staxodont vusy te 

nal Lend|rplov rot walpd Ad|yls|dos xal, ddvmep Palyytat 


trav xatny|op|npéver testy tt [eloyac|yévos, tUx Mt THs Bpoonxovans Tipwplas. 


eppwabe. 
Verso : 
L. A6, Dapuothi a . Zivot. — dr(tlypaPov) tis wpds tovs 
wept tov ev HPailol|idde ray dv H@aro Tass 
traces of a third line. Aaous. 


5. 6 Hérwy ; the article is used because Apollonios had already mentioned him in the 
subjoined letter. — 8. Perhaps [aoyodo}:, as Vitelli suggests. [pduvd]ne0a, epistolary 
imperfect, ‘are not able’. — 11. Or [éu] sAadeA@elfar. — 13. te: the cis doubtful. 


No. 36. Contract aBour A MONEY LOAN. — o m. 18 cent. x o m. 16 
cent. — Year 31. 


Only half the text is preserved in our fragment, and the remaining 
portion, or a duplicate, may very likely be in existence somewhere. In spite 
of these drawbacks I have chosen to publish it in the present series for 
certain points of interest which it presents. 

The contract says that Zenon had lent six farmers 10 drachme each, 
for the purchase of donkeys, and 8 drachme each to three others, probably 
for the same purpose. As it was the harvest season, the donkeys may 
perhaps have been required for transporting corn to the threshing-floor. 
Donkeys were cheap in Egypt : in P. Aib., 34 one is valued at 20 drach- 
ma, while in P. S. J., 543, 56-8 we hear of a large one being sold for 
28 drachme and a small one for 4“. The contract is dated Pharmouthi 
2, and the loan, as | understand the text, was to be repaid before the end 
of Pachons along with the rent, or else a donkey, found satisfactory by 
Zenon, was to be handed over instead of the money. 





“) On the other hand in one of our new papyri a riding donkey is valued at 140 
drachme and an gpyatixdy at 5o. | 


Annales du Service, t. XIX. : 3 


ya 


Apart from the subject-matter of the contract, the text is of special 
interest in two respects. In the first place it gives us the names, which 
were previously unknown, of the eponymous priest and priestess of year 
31; and I may mention here that the same couple are shown by another 
contract to have been in office in Mesore of the same year. Secondly, it 
tells us definitely that Apollonios had a large estate at Philadelphia, 
given to him by the king év dwped. The estate, which must have lain on 
the outskirts of the Fayoum, contained 10,000 arourai: but we may safely — 
assume that it did not originally consist of good corn-land, but partly of 
land capable of bearing corn and partly of land which was more adapted 
for vineyards and orchards; and it is also probable that since the time of 
Apollonios a largé portion of it has been re-absorbed by the desert. Nor 
does it seem to have been particularly well supplied with water, to judge 
by the complaints of Panakestor in P. Petr., I, 13 (5). P. Lille 1, 1 is an 
estimate of the cost of some reclamation work on an estate of 10,000 
arourai, which as I formerly suggested “!), may perhaps be this same dwped 
of Apollonios at Philadelphia. 

The interpolation beginning |:s in line 4 must have followed the name 
of Zenon and probably therefore defined the position which he held, 
beginning with 6 xata07aells or some similar phrase. It is not likely that 
|es is the end of a dative plural referring to the farmers whose names are 
given below. As the loan was to be repaid dua tae éx@opiws and as there 
is nothing to show that Zenon collected rent from the GBacsdixol yewpyol, 
it is probable that the farmers mentioned had leased some land from the 
dwped of Apollonios. 

It is not clear whether the contract dates from the beginning or from 
the end of regnal year 31 (see note on line 3). 


[Bazthevovtos IroAepatou tot rokenatov Swrijpos| L. da, eG’ ieadws Tav- 


ert 
xWVOS TOD reo] xAgous| 





" Annales, XVII, p. 211. It was of — lain not far from Syron kome, a village 
the same size as the dwped; Apollonios — which is frequently mentioned in the 
was interested in it; anditseems to have = Zenonian papyri. 


or 


15 


ee 


[Arckdrdpou xal Seaiv AderQav, xavn@bpov Apsidns DiradérQo|v Begerixns 
tHs Nixdvopos, év DiraderOei| axt| 
[rot Apowotrov vouod, unvos , Alyurliay dé |. Dappothi 6 . 
eddvercev Lifvev AypeoQair[z0s| i" 
: 6 wpoolabe|is év tais M (dpotpas) tais év 
[Kavos tav wept Amodddviov, ta detva |: Ooelpos ey Mé|u|ew|s| 


DidadedAGeia dedousvats Amrod(Awvla) Id t[0d Bacrrgws| 
Lapa Wetepevw@otos 


[[Epcet Epuetros|| € Yoodlas] 
[xduns, ta detva tov detva, ras diva — yxsos ex Tepvavbsos, Apevdeirn: 
Davevios 


[ , TH deiva tot Seiva rm, odor 8, [[exdolan els typi dmoluylou]]| 
tro |uytou [[zAAors]] t 
[30-4o letters goyats|xod + déxa, / +E, xat Maor LeuvéPbou Antomorirn, 
: WOAUTHS 


|rai deiva tod deiva, tae detva I |dttos Ydoroxwpirne, oval ¥, ava t oxta, 
} Vines. 

|dmoddrwoay de 20-30 letters |yédvytas dua tae exQoplon i} vmolvy:ov 
dpestov 

[Zitveort Ss pnvds Aprepsctov, Aiyur liar 33 Tlayavs . dav d8 wr) dmoddiory 
xatTa Th UmOyEypap- 

|udva, dmotecdtwcay To doyuprov rusddtov * 2 dé|mpd&is kolo Livan ex 
TE aUT@Y 

[xat tv éyyiav xal tv Umapydrvtwy avtois mdvt|wv ads mpds Bacsdind . 
&yyvos TBy xaTA THv 


[ouyypa@yy tot deiva 6 deiva |aderQes attod, Lapsros 
de Xoooy:| — | 
[ tov deiva 6 deiva | . s, Zevovysos d& Meteappatis Mderos 
éx Tey|vadéros|, 
[rod detva 6 deiva, |xeo.tos 02 Atuvatos 
Avriobévous Kyids[os| 
ed |te.| ols Occcadés, 
Iatitos Ootaptaios| 
: ee | 
Exixpdrns Apyod| fou, 
[ Avoots Ooropyiros Lalt|ys, xwpoypaypare|d|s 


DiraderPetas. 


tse aes 


3. The letter before Pzpz00% looks like @, might possibly be ¢ or », but is cer- 
tainly not e. If the letter is 6, | do not know what restoration is possible except 
Aiyun7iwy 58 L AS, from which one could draw an important conclusion about Pto- 
lemaic chronology and could date the contract to the end of regnal year 31 (see An- 
nales, XVII, table Il). But, as it is, the reading is quite uncertain. — 4, Amod is 
written as a monogram. — 5. Perhaps Levoty: ...|yxtos, ef. 1. 14. — g, One is 
tempted to restore 0 Sdverov xai téxov ds av wpoo|yévyrat. But there is no mention 
of interest above, unless it was contained in the lacuna in line 7. — 10, 11, 12. Res- | 
tored from similar contracts, but the restorations are of course uncertain. — 13. The 
5é perhaps elided. — 13-17. The first three lines contained the names of guarantees 
of six of the farmers. In the last two lines one would expect to find the names of six 
witnesses, and in fact Anosis the town-clerk is mentioned as a witness in one or two 
other contracts. On the other hand the three other farmers were probably guaranteed 
also, and their guarantees ought to have been named. So I do not see clearly how 
lines 16, 17 are to be restored. In any case @oropraios seems to be the name of a 
euarantee, not of a witness. — 17. Or Totopyxoiros, as it is written in one case. 


C. C. Enear. 


EGYPTE GRECO-ROMAINE® 


PAR 


M. GUSTAVE LEFEBVRE 


INSPECTEUR EN CHEF DU SERVICE DES ANTIQUITES. 


V 


Au cours de lannée 1917, trois nouvelles sttles), avec inscriptions 
commémorant l’octroi de l'écvAéa a des temples de Théadelphie, furent 
découvertes, dans le sebakh, 4 Batn-Hérit (F ayoum), et transportées au 
Musée du Caire par les soins de mon collégue M. Edgar, qui a bien voulu 
me réseryer le plaisir de les étudier dés mon retour en Egypte. D’autre 
part, le Service des Antiquités a acquis les parties manquantes d'une stele 
analogue d’Evhémérie (Qasr-el-Banat), dont nous ne possédions qu'un 
fragment, et que M. Arvanitakis avait déja publice, de facon sommaire, 
en 1912"); jen donne ici une édition nouvelle. 

A Laide de ces documents et de ceux de méme nature déja connus, 
jai essayé, mais sans y réussir complétement, d’améliorer le texte de Pin- 
scription d’Evhémérie, dont Grenfell et Hunt, puis Milne ©, ont publié 
jadis la partie inférieure, et moi-méme, en 1913, Ja partie supérieure ©, 

Cette contribution 4 histoire du droit d’asile dans lEgypte ptolémaique 
forme la partie principale du présent article. J’y ai joint la publication de 
deux inscriptions de Théadelphie, relatives 4 un yuzrdorov, et dun autre 
texte, probablement de méme provenance, dont notre Musée s'est égale- 
ment enrichi en 1917. 





“ Cf. les paragraphes I, II, II, 1V une importante addition a un texte déja 


de cette série dans les Annales du Ser- connu. 
vice des Antiquités, t. 1X, 1908, p. 231; ‘) Bull. Inst. Egypt., 5° série, t. VI, 
t. X, 1910, p. 155; t. XII, 1913, ~—p. 171. 
p- 87 et p. 215. “) Fayim Towns, p. 48. 
) Ces trois stéles ne nous fournissent “) Greck Inser., p. 10. 


en réalité qu’un seul texte nouveau, plus ) Annales, t. XIII, 1913, p. 221. 


en 4 Yar 


XXXI-XXXV. — IEPA ASYAA DU FAYOUM. 


Le Drorr v’Astte pans L’Keypre proLeMAiour. 


Nous possédons actuellement onze stéles“!) provenant de heux de culte 
égyptiens gratifiés du privilége de Paéovdéa par les Ptolémées. En voici la 
liste : 

A. Synacocus ve Léontoporis(?). — Ptolémée VIII Evergete IL (146- 
116 avant J.-C.). — Musée de Berlin. 

Inseription bilingue : Minter, Rev. Arch., XXX, 1875, p. 111; Momsen, 
Ephem. Emgr., W, p. 25 = C.1. L., I, Suppl., n° 6583. (Srrack, 
Dynaste, n° 130; Drrrensercer, O. G.1.S., 1, 199 et Add. I, 544; 
Witcxen, Chresiom., 1, p. 78.) 


B. Tempre pv Harcnenrecurai®, 4 Aruripis. — 24 mars 9d avant J.-C. 
— Musée du Caire, n° 31089. 
Inscription trilingue : Sprecetsere(-Rusensoun), Musée Egypt., ie 
p- 21 (avec planche) = Demot. Inschrift., p. 20-22 (avec planche). 
(Witcxen, Archiv, IV, p. 246-247; Drrrensencen, O. G.I. S., Ul, 
761.) De Ricer, Bull. Soc. Arch. Alex., n° 11, 1909, p. 332. 
CG. Tempre ve Hérdx, 1 Macpora. — » décembre 95 avant J.-C. — Univer- 
sité de Lille. 
Inscription inédile (cf. Joveurr, C.R. Ac., 1902, p. 354). 
D. Tempe v'Isis Sacnypsis, 4 Tutapepuiz. — 19 février 93 avant J.-C. — 
Musée du Caire, — en deux exemplaires D! et D®, — n* 46085 
et 46086. 


Inscriptions publiées ci-aprés (avec planches ). 
y P '} P 





Ce qui ne fait en réalité que huit cken, Berl. Phil. Woch., 1896, p. 1493, 
inscriptions différentes, l'une nous étant . et Chrestom., I, p. 78. 


parvenue en deux exemplaires, une au- (%) .< ath 2S m = Apxevtexbal, 
tre en trois. Horus de Chtai, qui recevait, dés l Ancien 
® A moins qu'il ne s’agisse de Ptolé- Empire, un culte 4 Athribis. Cf. Caasst- 


mée Ill Evergéte I (946-291). Cf. Wu- var, Rec. Travaux, XXXVIII, p. 38. 


Pe ee oe ee ee ee FS se Pp 


— 39 — 


Ki. Tempece v'Isis Eseremenis') et Tempre p'Hiraxris, A Tutapenpaie. — 


aq juillet 7o avant J.-C. — Musée d’Alexandrie. 
Breccwa, Bull. Soc. Arch. Alex., n° 15 (1914-1915), p. 39 (avec 
planche). 
F. Tempre ve Psosnaus, Piévérds ev Soxis, A Evaeteiiri. — 6 mai 69 
avant J.-C. — Musée du Caire, n° 45606. 
Anvaniraxis, Bull. Inst. Egypt. a ‘sdmie, ts VE, ps 471. 


Publiée & nouveau ci-apres (avec planche ). 





G. Tempe v’Ammon, A Event. — 69/68 avant J.-C. — Musée du Caire, 
n° 33037. 

(deuxiéme partie de inscription), Grenrent-Honr, Fayim Towns, p. 48. 
(Srrack, Arch. Pap., Il, p. 555, n° 38; Drrrenzercer, O. G. 1. S., 
Il, 736.) Mine, Greek Inser., p. 10 : — (premiere partie de l'ins- 

_ cription), Lergsvre, Annales, XII, 1913, p. 294 (avec planche). 


Publiée a nouveau ci-apres. 





H. Tewpre ve Pyépnérés, A Tavanerpuie. 23 octobre 57 avant J.-C. — 
Musée du Caire — en trois exemplaires H', H?, H’ —n® 40727, — 
ho728, 46087. 

tae r 

H! et H?: Leresvar, C.R. Ac., 1908, p. 772 = Annales, X, 1910, 
p. 162 (avec planches). (Wincxen, Chrestom., I, p. 98.) 


H® publiée ci-aprés (avec planche). 


Je passe a étude des steles D! et D? (inédites), F', G, et H® (inédite), 
qui, avec linseription KE, dont Breccia a donné une bonne publication, 


et les inscriptions H! et H?, que j'ai publiées moi-méme, — (voir la Bi- 
bliographie ci-dessus ) — concernent toutes des temples d’Evhémérie et 


de Théadelphie. 





“ Isis qui rend beau le nom», Spiegelberg (dans Breccia, op. laud. ). 


i cat 


STELES D! ET D* (VOIR PLANCHES I ET I). 


Inscription D’. — Stéle en caleaire, cintrée, trouvée 4 Batn-Hérit en 1917. — Elle 
est brisée en deux, & la hauteur des lignes 26-27, et mesure 1 m, 27 cent. sur 0 m. 
58 cent. — Le cintre n’est pas décoré. — Entrée au Musée du Caire en juin 1917, 


n° 46086. 


Inédite ; ma copie : 


10 


20 


Aavdov, xara mpootaypa’ c(t) wo) mpd Ro. 
Bache? Hrorcuatan rae nat Arekdrdport 

Beat Didousyrops yatoery 

ok iepeis lordos LaxytWios Geds weylatns 

THis mMpwtns EniPaveisys iepov tod 

dvtos Ev OcadehPelar tis Oculzrou 

ueptdos 700 Apouvoirov. Tod SiacaPoup- 

vou lepot tyros dylou er dnd trav mpoyoven 

ou, ugytote Bache, xal tinis xat mpoedpeias xa 
xara tos diayeyovdtas xpdvous TeTEVXOTOS, 

vv} d8 gor tay dzebety evystpor(v)taw Tapa TO xa- 
Ojjxov dvartpsPouevor ov wovov eybralovtat tovs 

eis tToUTo xataCevyortas inétas, had xal did yer- 
pabias nat THs xetplotys Blas dtaxtétepoy eico- 
devovtes adore wev tedodytar dcebryata map’ 

iy eyets, Be(:)drare Basthet, mpds to Oetov evoerav 
uddtota mods tv Bedy low * did deducba cot tot v- 
unQédpou Oeot, ei doxet, emixwpiica dovdov Umdpye- 
ty TO dtataPovuevon ieody, xal mpobeivar atr- 

has Aidivas éx tv tecadpwr dvéuwy, xvxho- 

Gev tov iepot miyeotw mevtyxovta, gxovoas ént- 
ypaPas evddEws dt wo) modyyo py elo(é)var, vadp 
te cou, uéyiote Bacired, cis th pndéva eicbr- 
aleobar todo unosvi, TOvs df Tapdr tavta O1- 
obras evéyerbas icpoo|udias| xat metmrew val m-| 
xpotepay didhmbiv' mpocrayévtos Auoa|viat| 

[7&1] cuvyevet xal otpatnyas Tov vowlot], xata- 


xohovbyoavta Tois mpoTTETAy-LEVvOLS 


See; |, Rien 


carat yuds emitereiv ta #Stwpdva, On- 

30 WS TOAAM wadAov al te Juolas xa) omovdal 
nal tare Ta vourCouera Uap te cot 
nat tAv téxvov xal THY Tpoyaven xak iot- 


dt xa Zapdmids emitedrgaOn, iv’ duev evepye- 


tn(u)évor. Eurvyer. 
35 Avoavias’ moreiv. 


L_ xa’ weyelp ¢. 


1, Q (sans I adserit) — 3, OLAOMHTOPI, la fin du mot présente des traces de 
correction : un P est encore visible entre H et T, et un | entre T et O. — A, noter 
la forme du sigma dans OEAL. — 5, H de TIPQTHE semble refait sur Q. — 
11, ENXEIPOYTQN. — 16, OEOTATE. — 17, Y¥ de ZOY, d’abord oublié, a été 
intercalé, — 29, EIZINAI, — 33-34, EYEPTE|THNENOI. 


Inscription D°*. — Stéle en caleaire, cintrée, trouvée 4 Batn-Hérit en 1917. — 
Elle mesure 1 m. 30 cent. sur o m. 61 cent. — Le cintre n’est pas décoré. — Entrée 
au Musée du Caire en juin 1917, n° 46085. 


Inédite ; ma copie : 


Aovdov, nate mpootayye’ ae p|| 

Tr pay wa. Baotret MWrodepai(we) 
Tat xah AreSdvdpe Be(aie) (thom )x(0)- 
pt xalpeww ob iepeis loidos 

Dayuvios Geds weylorns 


cr 


Tis mpet(n)s émtPavetans iepot 
tov dvtos év OcaderPelar tis Oeplo- 
rou wepidos to Apawwotrov. Tod daza- 
Poupévou ispod dvtos dytou ets amd tay 
10 ™poyovwy cou, weytate Bacthed, xal timis 
xa mposdpeias xa) xa(td) tos diayeyord- 
Tas xpovous teTevystos, vuvt dé e104 
t&v azebeiv evyerpou(v)twv mapd TO xabijxo- 
v dvaotpsOd(wevor ov wdvor eyCretCorvtas tos 
15 els TaU\o}70 xar(a)Pevyovras inétas, GAAR nat de|a.| 


xetpabias nal tis xetpiotns Blas draxtétepo|»| 


ping | eer 


elaodevortes a(Pdore) wey tedodvTa doeSypara 
map’ iv eyets, Oc(s)orare Bacsred, mpd(s) td Ociov ed- 
ofGeray podiota mods THY Oedy low * did de- 

29 Opeba cot tod vixnPdpov (Hod), ef doxet, emixwpiioas | a! 
daviov Umdpyetw To diacaPouper(or) ispdy xad mpo- 
Deivar otidas MOtvas éx TOY tecodpwr (dvéuwv), xvxdd- 
Dev tov iepot myeow |miyeow| mevtyxovta, 
eyovous émtypadas érdéEws alt| un) modyyo 

ob © eior(é)var, Umgp te cov, peyote Bacthed, ef- 

s 7) undéva eiobidCeobar tpomex undevd 

Tos O& Tapa taita motobvras evéyecbas 
iepoovaAjA| fas xal welmren Ud mxpotépay dt- 
O\dAmbiws mpoorayévtos Avcaviat tH ovy- 

30 |ylevet xat orpatny@s tod vopot xataxodo- 
\ub|yoovra trois mportetaypevors edoas - 
|ud]s emiredety td iEtwucva, Gmws TOAAP 
|p|@AAov at te Quotas xa omovdal xat 74|Ada| 
|r] vopilopera vardp te coi rent t8|v ré-| 

35 |xvw|y xal rv mpoydven xat Ior|d: xat Lapd-| 
m[tds| emitehdoby iv’|ayev evepyetnyévor|. 

Evriyer. [Avcavios * moseiv.| 


[LL xe! ulexetp| f’]. 


1-2, les deux derniéres lettres de chacune de ces lignes (visibles sur 1a photogra- 
phie) ont récemment disparu. — 2, TTOAEMAIOY. — 3, OEOY; il est possible 
que les deux derniéres lettres de ce mot aient été ultérieurement remplacées par QI. 
Suivaient deux lettres qui ont été grattées; il n’y a sirement pas la place nécessaire 
pour ®IAOMH devant TH (sic). — 4, aprés Pl, traces de lettres grattées. — 
6, TIPQTQZ:; cf. inscription D', 1. 5, — 11, KA. — 12, le deuxiéme T refait sur un 
Y dans TETEYXOTOZ. — 13, ENXEIPOYTQN. — 14, ANAZTPE®ONOI, — 
19, TOYETO. — KATOMEYTONTAS. — 17, AMEN. — 18, BEOTATE. — 
TIPO. — 21, AIAZTA®OYMEN. — 25, EIZINAI. — 28, IEPOZYAAIAI. — 
28-29, Al|[AAAHYIN. — 37, si la formule du rescrit a été gravée, c'est A la suite 
du mot EYTYXEI, et non & la ligne 38 devant la date. 


Le souverain a qui est adressée la pétition est Ptolémée XI Alexandre I, 
dont on compte les années de regne de 114 4 88 avant J.-C. Sa vingt et 


oe 


uniéme année correspond a 94/93; et, le 1° Thot de Pannée vague tom- 
bant alors le 16 septembre du calendrier Julien, le 7 Méchir de l'an 21 
— L xa’ uexelo ¢’ — correspond au 19 février 93. 


TRADUCTION. 


I. Lieu (jowissant du droit) dasile, en vertu Cun reserit royal. (Défense dy 
pénétrer ) ad qui n'y a pas affare (1). 


I]. «Aw rot Plolémée Alexandre, diew Philométér, salut (de la part des) 
prétres d'Isis Sachypsis (2), — déesse trds grande, qui s'est manifestée la pre- 
miére (3), — desservants d'un temple situé a Théadelphie, bourg du district 
de Thémistés, nome Arsinoite. Le temple en question (4) est un lieu auguste 
depuis le temps de tes ancétres, 6 trés grand roi, et il a toujours été vénéré et 
mis au premier rang (5) dans le passé. Or quelques fauteurs dimples , ennemis 
(6) de Vordre établi, non seulement chassent les supphants qui viennent y chercher 
un refuge, mais encore, au moyen de vores de fat et des pires violences , pénc- 
trent tumullueusement dans le temple, et commettent des actes sacriléges (7), 
contraires dla piélé que tu professes, 6 trés saint roi, envers la divinité et par- 
ticuliérement envers la déesse Isis. Crest pourquor nous te prions, 6 dieu meé- 
phore (8), de voulow bien accorder que ce temple soit (déclaré) leu dasile et 
permettre qu'on dresse aux quatre vents (g), a une distance de 50 coudées autour 
du temple (1 0), des stéles de jnerre avec inscription (rédigée) pour ton salut, 6 
trés grand roi, (11) et portant distinctement(?) défense de pénétrer dans 
le temple a qui ny a pas aflaire, — afin que (12), dune part, personne 
n'y fasse de facon quelconque wruplon par violence, et que, dautre part, ceux 
qui contreviendraient a ces ordres sovent accusés de sacrilége et passibles des 
peines les plus séveres (13). Hnjoins done (14) & Lysanias (15), coustn royal et 
stratége du nome, de se conformer a ces prescriphions et de faire droit a notre 
requéte : ainsi seront célébrés en plus grand nombre les sacrifices, les libations 
et les autres cérémonies instiluées, pour ton salut, celur de tes enfants et de tes 
ancttres, en Vhonneur d'Isis et de Sarapis, et nous, nous serons comblés de tes 


bienfaats. Adieu. » 


II]. «A Lysantas, (ordre) de donner suite (1 6). An 91, 7 de Méchir. » 


pag, ea 


(1) @ pa) mpdyyo : Javais, en 1908, traduit ces mots par: «qu'on ne 
fasse pas opposition (i cet ordre)» (mpéotaypa) @ yr) mpdiype (mapexsro)\"), 
Wilcken a bien vu qu'il fallait les faire rapporter & éevdov, et non pas a 
mpbotayna; mais lexplication qu'il en propose n'est pas non plus tres sa- 
lisfaisante 2). La véritable explication de cette phrase nous est fournie, je 
crois), par la ligne D', 29 (D2, 24-25) de inscription : @ ya) mpéypa 
ur) elorévas «que celui qui n’a rien a faire dans ce temple s'abstienne d’y 
entrer», sens que développent amplement les considérants exposés aux 
lignes D!, 13-15 (D®, 1. 15-17). 


(2) Yaytros : Isis Sachypsis nous est connue par Vinscription que j/al 
publi¢e dans Annales, XIII, 1913, p. 88. Le mot s'y était rencontré, 
comme ici, au génilif, mais sous la forme LaydPews. Sur Pexistence, pour 
un méme nom propre, dune déclinaison mixte, avec désinence en _/ 40s 
et en “ews au génitif, cf. Mayser, Gramm. der griech. Pap., p. 263-266. 





Le sens de Zayibes (var. Sactes) est inconnu"), 


(3) tis mpdrns emiPavetons (xparns, selon le texte de D!, généralement 
plus correct que D®, qui donne ici spadtws) équivaut peut-étre simplement 
d tis émPaveotdtys xtrés illustre ». Cependant, si l'on se rappelle Pim- 
portance qu’avait 4 P’époque hellénistique la notion de l’épiphame des dieux, 
cest-a-dire de leur manifestation corporelle sur la terre), on sera tenté 
de donner son sens plein a cette expression : celle qui s'est manifestée la 
premitre, avant toute autre divinité. 

(4) 7d dracaPovpevor iepév (cf. plus loin D!, 1. 19, et D?, 1. 21) n’a pas 
d’autre valeur que 7d onpatvéuevor iepdy des inscriptions du groupe H 


(H, 1. 19), «ledit temple». 





 C. R. Ac. Inser., 1908, p. 773, 
— (inscriptions H* et H*), 

® Chrestom., 1, p. 98, note 1:¢... 
wobei nur anzunehmen wire, dass der 
Tempel fir die Personen im Tempel 
steht. Der Sinn kann wohl nur sein : 
Hier, an dieser Grenze héren alle wpéy- 
nara (Handel) auf.» 

(est ce qu’avait déja vu mon col- 


legue M. Edgar, lorsque, le premier, 
il prit copie de ce texte. 

‘) Breecia a relevé sur une inscription 
encore inédite l’épithéte LaodGis, qui est 
a rapprocher de Laxtyis, Laotys ( Bull. 
Soc. Arch. Alew.,n°15(1914-1915),p.43). 

) Cf. le prédicat ém@amjs donné a 
certains Ptolémées, assimilés ainsi direc- 
tement aux dieux. 


eh Ate ee 


(5) mpoedofa : ce mot peut avoir ici un sens précis et signifier que le 
temple était de «premiére classe » (cf. Pap. Tebt., 1, index VII, et Orro, 
Priester und Tempel, 1, p. 18, note 3). 


(6) dvarrpéPeobas est fréquent dans les inscriptions, accompagné d’ad- 
verbes comme xar@s, edoebas, dixatws... Cf. ce passage d’une inscrip- 
tion de Ptolémais (Jouever, B.C. H., XXI, 1897, p. 189) : dpavrds tives 
Tv mohitay wu) bp0Bs dvactpePoucvous xa OdpvGor ov tov tuxdvTa ma- 
pexovtas. 


(7) 4@éoru : ce mot est un dra; comme il est tres régulitrement 
composé, je ne yois pas la nécessité de faire la correction d(»)dcr. 


(8) vixnPopos, épithete, et non pas prédicat officiel du roi, que lon 
. ajoutait assez volontiers aux titres ordinaires des souverains : Ptolémée IV 
Philopator (Drrrensercer, O.G.1.S., 1, 89), Ptolémée XIII Neos Diony- 
sos (inser. G ci-dessous, |. 90). Cf. Pevnon, Pap. Taur., Il, p. 2,1. 33 : 
gona vudv tBv usylotav Oedv xat vixnOdowv; Leemans, Pap. Lugd. Bat., 
I, p. 50, pap. J, 19, 13, dado dusv, Ocol udyrotor xat vixnPdpor. 


(g) «Aux quatre vents», expression piltoresque, pour désigner les 
— quatre cdtés ou les quatre angles du temple. L’emploi de éexos en ce sens 
me parait nouveau. 


(10) xuxrdbev tod iepod, cf. Vinscription KE, 1. 46-48: dvareOavas oty- 
has AsOlvas mpd exatépou iepod xvxry. 

aiyect mevtyxovta : il y a deux especes de coudées, l'une équivalant a 
om. 525 mill., Yautred om. 450 mill. (cf. Hurrsen, Metrologic, p. 356) : 
cinquante coudées représentent donc soit 26 m. 25 cent., soit 22 m. 
50 cent. 

(11) eyovoas emrypaGds... : suit Pintitulé méme de Pinseription. Cf. 
linseription A (inscription de la wpoceuyy juive): . . . 4 dmoyeypappeon 
émiypa@ytw «Bacthevs IItodepaios Evepyerns tiv mposevyiy dovdov », — 
etinser. G, 1. 10. 

Le sens de évdé&ws est difficile 4 déterminer : le mot signifierait-il ici : 
«de facon distincte », ou quelque chose de semblable? 


(12) eis rd et Vinfinitif, cf. Pinscription E, 1. 50. 


Bigs Peco 


(4 3) neinrew Und mixpotépay dedAmpev « lomber sous un chatiment tres 
sévere, ¢tre passible d’un chatiment trés sévere ». Le mot difAmbes est ici 
quelque peu détourné de son sens usuel, opinio, judicium, 


(14) Noter ce curieux génitif absolu mpoztayévros «ayant été ordonné » 
a Lysanias... de nous permettre (edioa). Le participe accusatif xaraxo- 
hovbycavta s'explique comme apposition au sujet non exprimé de Vinfi- 


nitif gdoas. 


(15) Le stratége Lysanias n'est pas un inconnu. Il était déja en fone- 
tions quinze mois auparavant, comme lindique une inscription de Diméh, 
datée du 7 Athyr de année 90 du méme régne, c'est-a-dire du 91 no- 
vembre 95‘, — Son nom se retrouve également dans Vinscription inédite 
de Magdéla, C, portant les dates du 2 décembre 95 et du 29 février gf. 


(16) wosety, infinitif, au lieu de limpératif habituel. Cf. inscription F’, 
|. 99, Vinfinitif exrywpioo «accorder » (la faveur demandée 70 7€:apevor, 
ou la requéte présentée 7d mpoxetuevor). Ici woseiy signifie également «faire, 
exécuter» ce qui est exposé dans Pérrevéis, done «donner suite ». 


STELE F (VOIR PLANCHE IID. 


Inscription F, — Stéle en calcaire, cintrée °), trouvée 4 Qasr-el-Banat, en 1912, 
et volée. Pour pouvoir la transporter plus facilement au Caire, Je voleur, ou le pre- 
mier recéleur, la brisa en trois morceaux dont nous pumes saisir l'un; quatre ans 
plus tard, nous achetames les deux autres. Les morceaux ont été rajustés, et la stele 
fieure 4 Yinventaire du Musée du Caire sous le n° 45606. Elle mesure 1m. fo cent. 
sur o m. 67 cent. 


* Elle a été hAtivement publiée par M. Arvanitakis, d’aprés une copie trés 
imparfaite, remplie d’inexactitudes et présentant méme des lacunes, dans 
le Bulletin de l'Institut égyptien, 5° série, t. VI, p. 171. 





Minne, Greek Inser., p. g, n° 9245. 
“) Comme le montre la photographie, 
et ainsi que l’a déja indiqué le premier 
éditeur, le cintre est décoré du disque 
ailé, aux ailes éployées, d’ott retombent 
deux ureeus. Au-dessous, le roi et sans 


doute la reine (costumée en roi), le dis- 
que vos sur la téte, le sceptre | dans 
une main, se tournent le dos, et offrent 
chacun un gateau 4 un crocodile peint en 
bleu, coiffé du disque rouge © et accroupi 


sur le signe qT , 


ee; yes 


Je ne crois pas superflu de reprendre l'étude de ce document, et d’en 
donner une copie nouvelle, faite sur Poriginal restauré, avec la traduction 
et le commentaire que ce texte comporte. 


Aovdov xara ta MPOOTETAY Leva. 

Baotdst Urorcuater xt Baoiricont 
Kicomdrpar tH xat TpuGalyys Oeots Ordo- 
mdropar xad Prraddrors yalpew 

& AroddoSdvns Biwvos Avrioyeds TOY ( mpadrer ) 
Pirav nat ythidpywv AoyxoPopwr. Lady ce 
év Evnuepias xdune tot Apowotrou THs 
Oeulorov pepidos iepiy Voovaitos xal MveGepairo(s) 
nal LdErtos Heavy xponxodeihwv, ev at xal dvanewt|ae| 

10 TOY Tpoyovay vpdv eixdr(e)s * rote d& xdouw, 
[emet| xavtd 7d iepdy memadudr0a, xat tov ciftc- 
pévov emiteheiobat imép te Uudy xal Tay téxver 
Ouciéiv xa omrovddy éumodiCougvav, adtds te 
edocs dsaxelyevos mpds TO Geiov xal mpoaspov- 

15 evos dvornodounoas ToUTO aby TH Tmepsbdrant 
avabsivar dé xal dud» tHv peylatwy Baoihgwy 
leix|évas, mods 70, emiPaveor( d\tou (tov) témou yevy- 
[O¢|vtos, moAD padrov TA vowsCoueva tois Beoi|s| 
émitehntat, 46:8, Tod mpdyyatos dbapois dvtols|, 

ao €av Daivyntas, mpoordbas mEpt TOUT Arorrw|rteot| 
Tt ouyyevet xal otpatnya: Tov vowod emi- 
XwpNTaL duty 7d mpoxeiyevor éemt|te|Agoat , 
dvtos adovaov, pndevds eiabraTo- 
udvov, pre tous ev Ta leods iepei(s| 

ab al macro@dpous xal tovs d&do| us| 
mapevoyoivt(o)s, evxohaPOijvar d|e| : 
tHv te evreveww ual to mpds adtiy 
T POGTETAYLEVvOY. Evriyer(te). 

Tat otpatny@s * emixwpnoat. 

30 | 6’ Papuoult x0’. 


Ez} Aeodvou Apuodiov tot AoxAn- 


Sop i 


middov Maxedéves tay xatolnwy inndwv), 
éypave IIrorepatos Arddpou 
xoWwos Ypappateus. 


5, TON A. — 8, TINE®EPOT. — 10, EIKONAS. — 17, EMIOANESTO- 
TOYTOTIOY. — 26, — TTAPENOXAOYNTAS. — 08, EYTYXEI. — 30, IMME, 


L'inscription est datée du régne de Ptolémée XIII Neos Dionysos ( 80-5 it 
le 1" Thot tombant alors le 10 septembre, le 29g Pharmouti de lan 12 — 
L_ 16’ Gapuovbi x6’ — correspond au 6 mai 69. 


TRADUCTION. 
I. Leu (jourssant du drow) d'asile, en vertu d'un reserit royal. 


Il. «Au ror Ptolémée et d la reine Cléopdtre Tryphaena, dieu plilopators 
(1) et philadelphes, salut (de la part d’)Apollophanes, fils de Bion, d’Antoche, 
l'un des prenuers amis et des chiliarques porteurs de lance (2). Il eaiste a Evhé- 
mérie, bourg du nome Arsinoite, district de Thémistes, un temple dédié aua diewx 
Crocodiles Psosnaus, Pnéférds et Soars (3), dans lequel sont exposées aussi des 
images de vos ancélres. Ceci dant (4), et comme, dautre part, le temple est 
devenu vieux (5) et qu'on ne peut plus y accomplir les sacrifices et batons ha- 
hituels pour votre salut et celur de vos enfants, moi, qui suis preusement disposd 
envers la divinité, je désire le reconstruire ainsi que Vencemle, et y ériger vos 
images, 6 tres grands rows, afin que (6), ce leu devenant tres célébre, les céré- 
monies religieuses y sorent célébrées en beaucoup plus grand nombre. Je vous pre 
donc, Vaffaire étant sans grande importance (7), de vouloir bien donner des or- 
dres a ce sujet d Apollénios (8), cousin royal et stratége du nome, (lui enjognant 
@une part de) faire droit (gq) a la requéte qui vous est exposée (ci-dessus), — 
(d savoir :) octror (ace temple) du droit dasile, et interdiction a quiconque dy 
pénétrer de force et de molester les prétres, les pastophores (10) et tout le 
personnel, — et (d'autre part) de faire graver (ma) pétition et le rescrit qui 
sy rapporte. Adieu. » 

Ill. «Aw stratége : (ordre d’)accorder (11) (la faveur sollicitée). An 12, 
29 de Pharmouts. » 


IV. Copie (12) rédigée, sous la présidence (13) d’'Harmodios, fils d’Asklé- 
pradés, Macédonien (14) des cavaliers colons, par Ptolémée, fils de Didyme, 


secrétaire de l'association. 


ele ea 


(1) Le texte porte bien Q:Aromeropar, et non pas Qiromdmors, qui, a 
priori, paraissait assez surprenant. 


(2) (Fav) xidulpyow hoyyo@deaw : cette expression qui, 4 mon connais- 
sance, ne sest pas encore rencontrée, me parait désigner un tire, plutst 
qu'une fonction. Comparer le passage de Vinscription E, 1. 14-15 : ray 
(mpaitav) Pihav nad (rBv) (ysAtav) xad mepl duds uaxatpoPdpwy. 


(3) Ce temple est-il le Yovysetov d’Evhémérie , mentionné dans Petrie 
Papyri Il, p. 2, n. I, 1,18? Cest possible. Des trois épithétes données 
ici au dieu Crocodile, une seule est connue, IveGepas (C. R. Ac., 1908, 


p- 774, n. 3). La signification des deux autres, d’ailleurs nouvelles, 
m’'échappe "). 


(4) rovre» me parait étre un neutre, et non pas un masculin se rap- 
portant aux dieux et personnages dont il vient d’étre question. 


(5) énel... memahasdioBau (sic). 


(6) mpos 76 est ici curieusement construit avec le subjonctif (emertehif- 
Tat). Le passage correspondant de linscription H® donne correctement, 
1.15-17: fa... émitediras. 


(7) tot mpdypatos dbapois dvros, cf. Vinscription E, 1. 32 : d6da6ois 
évtos tot d&ieuaros, et ma restitution de Vinscription G, 1. 21. 


(8) Ici, comme on pouvyait s’y attendre, le nom du stratége. — Apol- 
ldnios, stratége de l’Arsinoite, nous est déji connu par Vinscription EK, 
contemporaine de celle-ci (année 12 de Ptolémée Neos Dionysos). 


(9) La fin de Vinseription est loin détre rédigée dans un style correct. 
Si je comprends bien, wpoord&as a sous sa dépendance : 1° émywpioa, 
2° évxoha@Ojver; du verbe émywpioas dépend d’autre part émredécar, 
dont le sujet non exprimé est yé : émywpioal (ue) emiteddoa td viv 
mpoxetnevov «(ordonner d Apollénios) qu'il accorde que j eaécule ce que je vous 
earpose ( ci-dessus) »; ce qui correspond a la formule del inscription D’, 1. 29 : 
ddoas rds emiredeiv ta f&twpéva. Les trois génitifs absolus qui suivent le 





©) M.Toutain a récemment publié une codile dans le Fayoum, dans Revue Hist. 
élude d’ensemble sur Le Culte du Cro- Relig., 1915, p. 171. 
Annales du Service, t. XIX. 4 


ee 


verbe émreddéoae résument Pobjet précis de la requéte : évtos (rod iepod) 
davhou, — undevds eicSialoudvou, — rte mapevoydoirt(o)s tods xth. 

(10) Les mots xa rods ddous désignent probablement le personnel 
subalterne du temple, par opposition aux éepets et aux maotoPépor. 

(1 1) emxwpioat, cf. inscription D!, 1. 35, woseiv. 

(12) Cf. la fin de linseription G, 1. 97 : &ypabe Trodewatos Arddpou 
xowds ypaupareds. Notre inscription permet, je crois, d’expliquer ce titre 
qui était nouveau pour MM. Grenfell et Hunt; il est probable en effet 
que ce [Irodewatos Arddpou Cait le secrétaue de Vassociation des cavaliers 
colons de la ligne 32. 


(13) Aeeodvov est, non pas un nom propre, mais le génitif du mot 
Acoduns (Aeodus), qui signifie président, curateur du temple, ou, si Pon 
veut, émotarys tot iepod. Sur ce mot, qui traduit l’égyptien imy-13 sn 
(Q1), cf. Sprecenperc, Recueil Trav., XXIV, 1902, p. 187; Witexen, 
Archiv, Il, p. 129-193; Orro, Priester und Tempel, 1, p. 39 et p. 407. 


(14) Il n’est pas impossible que cet Asklépiades soit rAnounate 
Maxed» mentionné soixante-seize ans auparavant dans un papyrus de 
Tebtunis, daté de 145 avant J.-C. (Pap. Tebt., 1, 39), Le rapprochement 


est en tout cas intéressant. 


STELE G6"), 


Inscription G. — Stéle en calcaire, cintrée, dont la partie inférieure a été trouvée 
4 Qasr-el-Banat en 1898-1899, et la partie supérieure en 1913. — Elle est brisée 
en deux, 4 la hauteur de Ja ligne 1+, et mesure 1 m. 25 cent, sur o m. 52 cent. 
— Musée du Caire, n° 33037. 


Voir la bibliographie ci-dessus, p. 39. 
Ma copie ® : 
Aguhoy xata ta mpooteTaypera. 


Baotre? Htorepateor Peas Qidomdrop: xal 


PrraderQar yatpery Arovueddwpos 





“ Reproduction de Ja stéle dans An- que je n’ai pu, malgré mes efforts, amé- 
nales, t. XII, 1913, pl. IL. liorer sérieusement la lecture des lignes 
© La pierre est en si mauvais état 27-29. 


or 


10 


20 


30 


35 


ce a 


AOnvode5pou AOnvaios. Yadpxer}y} év Ev- 
nuepias Tov Apowotrou iepov Apuovos 
nal tOv cuvvdwy Oedivy cupmentwxds 

xa trois dros eEnonpwpévor. Bovrouat 
én’ avEroe: tv tois Ocots dunxdytwr 
dvornodounoas tolto tots idfos dvndo- 


pact xat emypabat inép cot, déomota 


Bacihet, bmws at te [Olucfar xat ai |omlovdal?] 


emiteh@vta, xt|t|o0évtos tot onyat- 
vouevov lepod mde te cot xal tv mp0- 
yévely clov, usvovons xa) tis mapa 
tOv TAnolwy lepaiv ourxey|wp| nusvns 
asuAlas, pndevds elo|6iaCo|uevou, 
pno” si lead iad ss . TOL [eps] xa} 
TOUS xarla@|ebyorras xa? évdnno- 
toby TpoTon * déop(ae) (Joo TOU vixy- 
Popov Geo, ei dloxlez, d6lAa6 lots rod 
mpdypatos u|mdp|yovros, |xal? Hv| 
éyers mpbs 70 Oeiov ev og6]ex| ay], T p0o— 
roEa Horde Tt ouyyevet xad v]wlourn- 
uaroypaGan bmws ypaby ta[t tot vjopod 
otpatnyae xal ols xabrjxct, tv’ ida é- 
70| Wo |nevor TA THS dv] . Fy kee .|s 
mpov|o|n[O|fvas os pel. lat]... .| dov- 
Alas tomov n evx|..|al..|n|... 7] 
um’ euod otyAn dvate|Getont| 
mepréxouca tis évte|v|Eews 
xot Tijs (sic) 7 pos avTiYy XonpaTiopLov 
7) avtiypaGov. Tovtou dé yevo- 
pévov écouat evepyetnuevos. 

Ateutdyer. 
L ty’. Hordos * yeiveodw, 
Bypabe TItorepatos Arddpou 
xoWwos Ypanuaters. 


. ~~ §2-— 


1, YTTAPXEIN. — 18, aprés AAAOYE, ily a un vide trés suffisant pour le mot 
[KAI], qui me parait nécessaire. — 20, AEOME (= déona) NOY. — 26, E final 
est trds net. — 30, apreés ANATE, la lacune peut étre de sept lettres. 


TRADUCTION. 


I. Lieu (jouissant du droit) @asile, en vertu d'un reserit royal. 


I]. «Au rot Ptolémée, diew Philopator et Philadelphe, salut (de la part de) 
Dionysodére, fils @Athénodére, Athénen. Il existe a Evhémérie, bourg du nome 
Arsinoite, un temple dédié d Ammon et aux divinités paredres, qui nest plus que 
ruines, et que tous ont délassé. Je veux, pour mieux glorifier les dieua, relever 
ce temple d mes frais et y placer une inscription (1) (rédigée) pour ton salut, 
seigneur rot (2), — afin que s’accomplissent les libations et les sacrifices — 
(el mentionnant) que ce temple a été fondé en ton honneur et en Uhonneur de 
tes ancétres, qu'il possede lui aussi (3) le droit dasile déja accordé aux temples 
voisins, que personne ne peut y entrer de force, m en expulser (4), de quelque 
facon que ce soit, les prétres, les pastophores et tout le personnel (5), non plus 
que ceux qui sont venus y chercher refuge (6). Je te prie (donc), diew nicé- 
phore(7), de vouloir bien, — laffaire ne pouvant avoir de conséquences facheuses 
(8), et vw la pété que tu témorgnes envers les dieux (9), — ordonner a Héris, 
cousin royal et hypomnématographe, qu'il écrive au stratége du nome et aux 
autorités compélentes, afin que j apprenne (10) que (le stratége) a eaaminé |ma 
requéle(?)| et a pris soin {de Vinscription concernant| ce leu d'asile, |inseription 
a graver | sur la stéle par mor élevée, et renfermant la cope de ma péuition et du 
rescrit (11) y relauf. Ainsi, je sera comblé de tes faveurs. Adieu. » 


IT. «An 13 (12). (Réponse) @'Héris : Accordé. » 


IV. Copre faite par Plolemaros, fils de Didyme, seerétaire de l'association (13). 


(1) emryporbar, au sens de graver une inscription, — inscription dont la 
teneur est indiquée dans les quatre phrases commencant par xticbévros, 
— pevovons, — undevds ciobialoucvov, — pnd’ exondv (= und’ exondy- 


TOs ). 


(2) Umép cod se rattache d émypdvas. Cf. D!, 1. 29-93, gyovoas ém- 
ypaPas.... Umdp te cov. 


SY Ge 


(3) Mon explication (qui suppose, il est vrai, la correction de mapa tay 
mycin iepay en tois mAnoiors iepois) me parait mieux répondre d la réa- 
lité des faits que Vinterprétation de Grenfell et Hunt (Fayiim Towns, p. 50, 
note 4), ou celle de Dittenberger (0.G./.S., II, p. 477, note 4). 


( h) Lire exom@vtos. 


(5) rods ev t@ icp (iepeis) xat macroPépous xab tods &dous. Cf. inser. 


F, 1. 24-95. 


(6) Interdiction d’expulser non seulement le personnel du temple, 
mais les suppliants. [1 y a, comme je lai dit, place pour xa) apres tods 
aAXous. 


(7) vixnQépos, cf. inser. D!, 1. 17. 
8) d6rabods rod mpdyparos, cf. inser. E, 1. 39, et Fy 1. 19. 
9 


) edogGerav, cf. inser. H5, 1. 18. 


eg 


( 
( 
(10) iv’ eid; la lecture efdas (sujet : le stratoge) proposée par Ditten- 
berger (tbid., p. 478) est séduisante (cf. inser. E, 1. 35-36, 6xws odros 
yiwsoxov x.t.A.), mais elle est impossible; E qui suit ElAQ est trop nette- 
ment gravé pour qu’on puisse lire EIAQz, . 

Cet E doit done ¢tre la premiére lettre dun participe de forme moyenne 
émo|. . . |uevov, peut-étre laoriste (rare) émo| yd |zevoy (sujet non exprimé : 
le stratige). 

Plus loin, 1. 29, la restitution proposée par Dittenberger (ibid.) con- 
vient bien aux lettres subsistantes et aux lacunes (# évx[odAla[GO|7 [rw ev 
tit), mais si l’on fait rapporter fa dovAlas (ef. le passage H3, 1. 98-30, 
évyhu@yoetar..... i douhta), il faut alors corriger mepséxovoa en mepte- 
xovont, pour faire rapporter ce mot 4 ot7An. L'interprétation reste donc 
douteuse et peu satisfaisante. 


(11) Lire: tod... ypnpatispod. 
(12) Année 13 de Ptolémée XIII Neos Dionysos = 69/68 avant J.-C. 
(13) Cf. inser. F, 1. 33-34. 


ea 


STELE H® (VOIR PLANCHE IV). 


Inscription H*®. — Stéle en calcaire, cintrée, trouvée 4 Batn-Hérit en 1917. — Elle 
mesure 1 m. 55 cent. sur o m. 63 cent. — Dans le cintre, le disque ailé d’od pen- 
dent deux ureus. — Cette stéle est entrée au Musée du Caire en juin 1917, n° 46087. 

Inédite ; ma copie : 

[Acviov, xard m|pbrtayyc’ Bt) wa mpay| ya]. 
Ta: émordryt| OsadedPetas * tis dedlopévns tHe Oled- 
t Bacthtoo|ne évtevsews Tapa Tay iepd| an Tov ev THe| x= 


| 
lune [lv]eQepairos Beod weyadou perelynveypevy|s 0 
| 


or 


&Q’ iuds| ody Tt Mpos avtiy mpootetray|usvort , TO al yré- 
[ypaGov ulméxeitar. Katanodovber ody [rots mpolote|ralyye- 
[vors. Eppoco.| L 6’ Papevad y’. 
|Bactdicon: Bepevé|xnt eds emiPavet yal fperv| 
[oi iepets tod TIve®]epa}s| Oeod weyadov |xpoxoded |hou 
10 [tod dvros ev| OcadeAPelar r4|s Oeul|atou pepi- 
[Sos to Apowwotrou|. Tuvydvoper ddiarlelarws] tds t- 
[e Ouctas xa omolvdas xat xavoers AUyver xab Tar- 
[Aa re vouslo|ueva tois Oeots emitedoivtes Umep te 
+ [aot xat trav m|poyéver * mploarplovper|os| dé zt] av toli iepod 
1B |acurvav| emixvpwlivat , iva, tTovTov mp>|s atenory| ayo- 
udvov, TOAAP waddov Ta vousCouer|a tots Oleois 
Umip cot xabéts mpoxertar emiteditar, [dedpe|Oa, 
xa? iv seus mods Td Oeiov edoderav, m| plolatas |at 
7d |on|uatwcuevon ilep|ov xal tos mpocdvtas t6- 
a0 Tous, Asbos uel »| én’ dmndotny my yes exatov d€|x|a 
éntd, vétov |d’ ¢|m) Boppa(») awd tod yertm@vtos éy vétou Bov- 
Gala|ri(ef)ov wéy| ps t&v mpolodvtay amd Boppa téQav tav amober- 
loupe |vew kel oav Coav| eivas dovdolus x|at pnddva xabor- 
|r1vo|dv t|pdmov éx tovtw|y dmobidlelobal: tov de Gavn|ad|- 
25 |wlevor Oalvarar Evoxor] elvas * Umelp dv xlat ypaPivas |Asloo|xou]- 
[plone tai cuy|yeve? xad ot|parnyas [rot vjouod mpovonbi- 
va as ora |orvAns THS m| pos tolts de|Onrwpevors T6- 
Tots évoixoda| wn |Ono|o]pé>| ns élyyhuQrfoeta Umép TE 
gov xal tav mpoyoven i TOU d| nd lounévov icpod xal tay 


ae OE): ee 


30. Tpordvtay tomwv dovdla}s} em tots HEwpevors xabo- 
[ep lat tay cuolfov yletverar * todrou J? yevoudvou é- 
otat TO Ociov px) mapatebewpnucvoy * ov duvapevos de 
|z]od tepod dworma|oba|s, ded|aixjaper tiv [mep) tovtwr| 
|ex|erpomiy Leoxpaz|ne |G uledrota| tov [ielpod [ded wavrd]s 
35 |mpotlorapdven cyl eOn|ooudr|at| tod raiv | Erwudveor| 
[anotedda|uaros, |v’ dluev evepyetn|ucvor]. 
| Acelurdy[er. Atoloxoup| one > yivdobw. 
[L. 6 Paw .2'| 
1, Q (sans | adserit). — 9, TINE®EPQI (avec un I adserit!). — 20-21, jai hé- 
sité & lire AE{K]AE||NNEA, mais je pense que AE[KJA || EMTA est plus sir. — 
21, BOPPA. — 21-22, BOYBA[Z|TIOY. — 30, AZYAIAI (avec un | adserit! ). 


Ce texte est identique a celui des deux stéles H! et H?, sauf en un point 
trés important. Si Yon se reporte aux photographies que j'ai données de 
ces deux monuments (Annales, X, 1910, pl. I et IL), on constate que, 
inscription H?, 1. 23-24, et inscription H?, 1. 92-93, ily a, sur la pierre, 
un vide entre én’ dmndudtny et vdrou & : tout un passage a été soit martelé, 
soit plutdét laissé en blanc: or, nous trouvons cette lacune remplie sur le 
troisidme exemplaire, H*, de Pinscription, et nous connaissons maintenant 
les limites exactes de l’éovdov, qui comprend dune part 7d iepdy, d’autre 
part TOvs Mpogbytas TomOUs, — ArGos usy én’ amndidtny myers ExaTov 
déxa émta, — vorou 0 émt Boppay and tov yertm@vros ¢y vdtov Bou 
Gactieiov péxypr t&v mpocdytwr dm Boppd td Pw TOv dmoberoupdven Cow. 

La coudée mfyus équivalant, comme je l’ai dit & propos de Vinscription 
D'-D2, soit & o m. 525 mill., soit 40 m. 450 mill., nos 117 coudées 
représentent done soit 61m. 495 mill., soit 52 m. 650 mill. 

Tenant compte de cette indication et de la remarque faite précédem- 
ment au sujet de la formule g w) mpaype, le texte des steles H!, H?, Hé 
doit se traduire comme suit : 


I. Laeu (jourssant du droit) dasile, en vertu d'un rescrit royal. ( Défense 
d'y pénétrer) & qui n’y a pas affaire. 


Il. «A [épistate de Théadelphie : ci-dessous copre de la pétition adressée a la 
déesse Reine par les prétres de Pnéphérds, le dieu grand adoré audit village, et 


melas AOD sok 


a nous transmise avec le rescrit qui s'y rapporte. Conforme-toi bien a ces’ prescrip- 


tions. Adieu. An 2, le 3 de Phaménéth. » 


III. «A la reine Bérénice, déesse Epphane, salut (de la part des) prétres de 
Pnéphérés, le diew grand, crocodile, adoré & Théadelphie, bourg du district de 
Thémist’s , nome Arsinoite. Nous nous acquittons, avec un zéle qui ne se relache 
point, des sacrifices, des libations, de Tentretien des luminaires, et de toutes les 
autres cérémones instiluées pour ton salut et celur de tes ancétres. Nous déstrons 
obtenir pour notre temple confirmation officielle du droit dasile, afin den accroi- 
tre Timportance et, par ce moyen, dy pouvoir multipher, en Vhonneur des diewx , 
les cérémonies susénoncées, que nous célébrons pour ton salut. Nous te prions 
donc, vu ta pidlé envers la diwinité, dordonner que ledit temple et les terrains 
limitrophes — de louest a Vest, sur une longueur de 117 coudées, — et du 
sud au nord, & partir du Boubastieion qui y confine au sud, jusqu'aua sépul- 
tures des anmaux sacrés divinisés qui y touchent au nord, sovent déclarés heux 
dasile, que personne, de quelque fagon que ce soit, n’en puisse etre arraché par 
violence , et que quiconque sera dénoncé pour ce fat encoure la peine de mort. Nous 
te prions, en conséquence, décrue d Dioscouridés, cousin royal et stratége du 
nome, lui enjorgnant de faire graver sur une stele qu’on érigera aupres des leux 
en question, pour ton salut et celui de tes ancétres, que ce temple et les terrains 
mitrophes sont leux @asile, — cect suvant notre requéle, et conformément a ce 
qui se fart dans des cas analogues. De cette facon, la divinité ne sera pas exposte 
au mépris. Gomme nous ne pouvons pas sortir du temple, nous avons remis celle 
affatre aux mais de Sécratés, qui est chargé @ordinae de tout ce qui concerne 
le temple, pour qu'il s’occupe d'entrer en possession , en notre nom, de la faveur que 
tu auras daigné nous accorder. Ainsi, nous serons comblés de tes graces. Adieu. » 


IV. «A Dioscourides. Approuvdé. An 2, le 17 de Phadphi.» 


Je n’ai rien a ajouter & mes précédents commentaires. . 

Je rappelle simplement que le 17 Phadphi de cette année 2 correspond 
au 23 octobre 57, et le 3 Phaménéth au 8 mars 56. 

% 
* 

Quels enseignements tirer de ces textes, notamment du groupe din- 
scriptions D a H fournies par les deux bourgs voisins de Théadelphie et 
d’Evhémérie? 


oo Be 


Notons d’abord que ces inscriptions sont rédigées sur un modéle a peu 
pres uniforme. Elles comprennent : [ un titre, définissant le privilége 
accordé; II (dans certains cas) une lettre administrative du stratége ) 
Pépistate du village; I[l la copie de la pétition (évrevEis); LV la copie de 
la décision royale (ypnuariopes, medotaypa) adressée, pour exécution, au 
stratége du nome; V (dans certains cas) le nom du ypappateds, qui a 
rassemblé ce petit dossier. 

Le titre comporte toujours les mots : Aaviov xara mpootaypa (D, H), 
ou xara rd mpoorerayydva (E, I, G). En outre, dans les inscriptions D et 
H, on lit la formule @interdiction, sur laquelle je me suis expliqué ci- 
dessus"), @ po) mpdyue. 

La lettre du stratége a l’épistate n’est reproduite que sur les stéles K 
et H (Théadelphie) ”. 

La pétition est toujours adressée aux souverains, et est eux que l'on 
prie décrire au stratege pour lui enjoindre d’accorder la faveur sollicitée , 
sauf dans le cas de linscriplion G ott l'on a recours 4 lintermédiaire de 
’hypomnématographe 8), lequel émet lui-méme la décision™, 

La formule de la décision est variable : on trouve employés les verbes 
moweiv (D), emeywpety (I), yfyveoba: (K,G,H), soit a Pimpératif (E,G, H), 
soit 4 Vinfinitif (D, I). 

Le scribe qui, 4 Evhémérie, s'est chargé de faire la copie (dvt/ypaGor) 
des dossiers représentés par les inscriptions F et G, est un certain Ptolé- 
mée, qui ne saurait tre félicité pour la pureté de sa langue ni la correc- 
tion de sa syntaxe. 


Les pétitions sont d’initiative collective on particuliere, Elles émanent 
tantot des prétres du temple pour qui ldovAda est demandée (D,H), tantot 
@individus ayant probablement avec le temple quelque attache officielle 


(E, F,G). 





® Voir p. 44. important personnage, chargé du service 
©) De méme sur la stéle de Magddla, _—_ des pétitions et notamment des pétitions 
C; ef. Joveurt, C.R. Ac., 1902, p. 354. du clergé, ef. Bouca#-Lecrence, Hist. 
© Méme procédé dans linscription C; des Lagides, Ill, p. 121. 
Ipem, ibtd.— Sur Phypomnématographe, () Hoidos * yewéodo. 


aT. + eon 


Vai déja exposé quel intérét avaient les prétres a voir leurs sanctuaires 
gratifiés de Péovda'!), quelle réclame ce droit leur valait, quelle clientéle 
il attirait aux temples mémes et a leurs annexes profanes. Vers ces temples 
favorisés on accourait de toutes parts, comme nous le montre, a la fin du 
u® sitcle, exemple des malheureux cultivateurs de Kerkéosiris qui, pour 
une raison mal définie, senfuient et vont chercher un refuge non pas 
dans un sanctuaire de leur village, qui n’avait sans doute pas dasile, 
mais dans un temple du voisinage, én} 7d év Napyot& tepdy °). 

Ce privilége ne dut étre, au m® et au n° siécle, que parcimonieusement 
concédé. Les temples de «premitre classe», quoique comblés de toute 
espece de faveurs, ne possédaient cependant pas tous le droit dasile, 
distinction supréme accordée, par exemple, aux grands temples de Mem- 
phis et de Bousiris*), et, pour des raisons spéciales, 4 la mpooeuxy juive 
de Léontopolis “. 

Puis soudain, au début du 1* siécle, nous voyons l’octroi de ce pri- 
vilége se multiplier: en g5, il est conféré au Temple d’'Harchentechtai a 
Athribis, et a celui de Hérdn 4 Magddla; en g3, au Temple d’lsis Sachy- 
psis a Théadelphie; pendant les années 70-68, c'est le tour de deux autres 
temples de Théadelphie et de deux temples d’Evhémérie; en 57, un qua- 
triéme sanctuaire de Théadelphie recoit la méme faveur. 

Il est notable que, le temple d’Athribis mis a part, les igod dovda précités 
sont des sanctuaires du nome Arsinoite. Sanctuaires plutot modestes, qu'on 
ne saurait comparer au Sérapéum ou a tel autre temple de Memphis, de 
construction négligée et de dimensions restreintes, comme les fouilles 
nous l’ont révélé, et comme on pouyait d’ailleurs s'en douter, si on songe 





 €.R.Ac., 1908, p. 778. 

® Pap. Tebt., 1, 26, 19 (114 avant 
J.-G.). 

 Inseription B, 1. 2-9: méot pep 
tois xat Alyumtoy iepois..... peCove 
CrravOowna eminexwppobat, era de tev 
émionpwr xai dovda yeyovsvat, td ev 
AMboBe sob AonevteyOai... tév pay 
tdrwy tipay tetevygvat, AelmecOat dé 


év TQ tn) sivat dovdoy, TposTeTayape” 
ETIYWPHOA nai TOUTW TH isp... THY 
dovriay xabamep emi xal ta év MépBer 
xat Bovoipet..... 

) Inscription A. 

®) Ce mouvement a di commencer 
quelques années plus t6t, sous le régne 
d’Evergete II; mais les documents font 
défaut pour le moment. 


fest agp 


qu'un bourg aussi médiocre que Théadelphie “, par exemple, ne comptait 
pas moins de sept sanctuaires°), dont quatre classés comme davaAos! C'est 
que les Ptolémées avaient intérét 4 faire du Fayoum, ce pays de colons 
grecs, une terre privilégiée et 4 se lattacher par les liens de la recon- 
naissance. Les temples y étaient surtout des foyers du culte dynastique : 
assurer leur prospérité par loctroi du droit dasile, ¢ était faire cuvre de 
politique intelligente, quimitérent plus tard dailleurs les Empereurs ro- 
mains “), Nos inscriptions d’Evhémérie et de Théadelphie insistent toutes 
sur ce fait, évidemment essentiel, que les temples ne sont pas seulement 
consacrés a Isis, 4 Ammon, a une trinité de Crocodiles, mais qu’en outre 
on y expose les images des Souverains , qu'on y accomplit des céré- 
monies pour leur salut), voire méme qu’ils ont été édifiés en leur hon- 
neur®), Leur accorder TéovAéa, était donc travailler pour la dynastie, 
et chacun y trouvait son compte, les Souverains autant que les prétres et 
les habitants du pays. 


Ceux qui y accouraient, innocents traqués, cultivateurs malmenés, 
_ esclayes fugitifs, criminels méme devaient y trouver un refuge assuré. 
Personne ne pouvait les en expulser : lédit W'Evergite I] (118 avant 
J.-C.) était formel a cet égard : ¢x 7Ov Umapydvtav dovrwy toma unbéva 
cxomay unite amrobiiles0ar mapeupéoes pndeped 7, Le droit dasile s’oppo- 
sait méme aux indiserétions des agents du fisc *’, et protégeait les prétres, 





Et cette liste n'est sans doute pas close. 
‘) Asylon, dans Pauly-Wissowa, II, 
col. 1885. 


“ Inser. E, év ois xat indves duav 


® Sur Théadelphie, cf. Jovucuer, Les 
Papyrus de Théadelphie, introduction, et 
Breccia, Teadelfia, dans Bull. Soc. Arch. 
Alew., n° 16 (1918), p. 91. 

®) En voici la liste: le temple d'Isis 
Sachypsis (inser. D; cf. Annales, t. XII, 
p. 88); le temple d’Isis Eseremphis (in- 


dvanewrat, 118-19; et inser. I’, 1. g-10, 
et 16-17. 
) Inser. D', 1. 30-32; inser. F, 1. 


ser. E); le temple d’Héraklés (inser. EK); 
le temple de Pnéphérés (inser. H); le 
temple de Boubaste (inser. H); le tem- 
ple de Hérén (Pap. Tebt., Il, 298, 1. 60; 
et Breccra, op. laud., p. 101); un autre 
temple anonyme (Fayiim Towns, p. 54). 


11-13; inser. H*, 1. 19-14; inser. E, 1. 
29-31. 

() Inser. G, 1. 19-14. 

) Pap. Tebt. 1, 5, 1. 83. 

‘) Temple de Magddla : Jouaver, C. 
R. Ac., 1902, p. 354. 


eee Wem 


aussi bien que les suppliants, contre quiconque, a lencontre des volontés 
royales (mapa tiv vuerépay mpoatpeow), aurait voulu pénétrer dans le 
temple et molester ceux qui s’y trouvaient réunis". Il les mettait encore 
i Pabri de périls plus graves, puisque nous voyons les prétres de I'Isieion 
de Théadelphie faire appel au bras séculier pour repousser des incursions 
i main armée et de véritables actes de brigandage perpétrés par des 
«impies, ennemis de ordre établi» °), Aussi, le droit d’asile se résume- 
t-il, dans tous nos documents, en la triple interdiction de pénétrer de 
force dans le temple, voire d’y entrer «4 qui n’y a pas aflaire»“), — de 
molester ceux qui y résident, — de les en expulser par violence“), Des 
chatiments sévéres ©), méme la peine de mort), sont réclamés contre ceux 
qui violeraient lécudla. 

Il semble cependant que, dans la pratique, ce privilege ait comporté 
quelques restrictions. Le pouvoir civil ne pouvait pas, en effet, se désinté- 
resser complétement de ce qui se passait a Vintérieur des temples, et il 
parait s’tre réservé certains droits d'inspection”. W. Otto pense méme 
que, en dépit du droit @asile, les temples et leurs habitants restaient 
soumis, d'une facon générale, au controle de la police de l'Etat ). Nos 
documents ne nous renseignent pas a cet égard. 


Quelles étaient les limites du droit d’asile? 

Dans la province d’Asie, sous les Césars, il s’étendait bien au dela du 
péribole du temple. A Milet, il allait jusqu’a 2000 pas du Didymeion ™); 
de méme, da Hiérocésarées ; Ephise, il avait fini, sous Antonin, par 





 Inser. E, 1. 19-22, 39-42. 

() Inser. D', 1. 14-45. 

“) Formule initiale des stéles D et H; 
et cf. D', 1. 24-26; F, 1. 23-24; E, 1. 7-9 
et 39-40; G, 1. 16; H’, 1. 24: interdic- 
tion de cioGialeodaur... 

“ E, 1. 21-99 et 41-ho; F, 1. 24-26; 
G,1. 17-20: interdiction de rapevoyAciv 
(wepiomay, ontAdew)... et de éy6:4- 
Seobat (éxomdv)... 


©) D' 1. 25-96, 


) HS 1298; 

®) Enquéte domiciliaire opérée au Sé- 
rapéum par des agents de I’Etat (Pap. 
Par., 35 4 37); descente faite par la po- 
lice dans ce méme temple pour y «rafler> 
des indésirables (ibid., 12). 

) W. Orro, Priester und Tempel, Il, 
p- 300. 

) Drrrensercer, O. G.I. S., Ul, 478. 

(° Tacrre, Ann., Il, 62 : non medo 
templo, sed duobus milibus passuum. 


ee 


ee a oe 


eee ee ee 


— 


ca tee 


s'appliquer 4 toute une partie de la ville"! Cela n’allait pas sans inconvé- 
nients sérieux ; Ephese, remarque Strabon, ¢tait devenue, de ce fait, un 
lieu d’élection pour les mauvais sujets °). 

Les Ptolémées, souverains prudents et avisés, s’étaient montrés beau- 
coup moins libéraux. A nous en tenir aux textes précis de nos inscriptions, 
nous voyons que le Temple d’'Harchentechtai, 4 Athribis, ne jouissait de 
Pdourle quid l'intérieur de son péribole, évrds attod meprGddov, d l’exemple, 
ajoute-t-on, des Temples de Memphis et de Bousiris, et de quelques au- 
tres aussi), Il en était de méme, semble-t-il, pour le Temple des Trois 
Crocodiles, 4 Evhémérie, si l’on en juge par le désir qu’exprime le pieux 
pétitionnaire de reconstruire rd iepdy ody 7H mepi6ry 

A VIsieion de Théadelphie, les limites de l'éoudéa sont marquées par 
des stéles placées tout autour du temple, 4 une distance de 50 coudées, 
cest-a-dire d’environ 25 metres), sans qu'on voie clairement si ces 50 
coudées sont comptées a partir du temple lui-méme, ou a partir du péri- 
bole. — Dans ce méme bourg, lenceinte privilégiée du Temple de Pné- 
phérds (sans doute le plus important sanctuaire de la localit¢) était sensi- 
blement plus étendue, et dépassait vraisemblablement le péribole; car ce 
nest plus seulement le temple qui jouit du droit d’asile, mais aussi les 
terrains limitrophes, tods mpovdvtas témovs, — de Youest a Vest, sur 
une longueur de 117 coudées, soit environ 55 metres, et, du sud au 
nord, depuis le Boubastieion voisin jusqu’a certain xpoxodshoraGetor, dont 
Pemplacement nous est encore inconnu ©, 

Teut cela, en somme, n’a rien d’excessif, et les demandes des prétres 
sont, comme ils le disent eux-mémes, «innocentes et sans grande consé- 
quence »; le souverain peut, sans crainte ni arrire-pensée, leur donner 
une suite favorable. 





“) Srrason, XIV, 1, 23, p. 641. ) Voir ci-dessus, p. 56. 
) Ipem, ibid., 2Gavy 82 tott0 BAaSe- (*) Inser. H®, 1. 19-23. 
pov xai gai tois xaxnovpyots moLoty Ti)y ) Inser. F, 1. 19 : tod mpayparos 
wOAw. a6apovs dvros; inser. E, 1. 39: dAa6ods 
* © Inser. B, 1. 8-9. dytos tod a&:wpatos (cf. inser. G, 1. 21): 
“ Inser. F, 1. 15. ce mot a6Aa6ots fait songer, par contra- 
) Voir ci-dessus, p. 43 et 45. ste, 4 la phrase de Strabon, citée plus 


) Inser. D', 1. 20-21. haut, éSévn 52 rotro BAaSepdy. 


See ER eae 


Le droit d’asile accordé, un ypeupareds réunissait les diverses piéces 
du dossier, qui étaient ensuite gravées sur des stéles de pierre, en gree, 
et parfois aussi en égyptien‘”. A Magddla, deux stéles portant l'une le 
lexte gree du décret et de ses annexes, l'autre sa traduction en démoti- 
que, étaient placées a droite et & gauche de lentrée du temple ®. Mais, 
i Théadelphie et a Evhémérie, il semble que lusage ait été de faire graver 
le texte grec, seul, en plusieurs exemplaires, probablement en quatre. 
Nous avons en effet retrouvé déja trois exemplaires de Vinseription H; sans » 
cet heureux hasard, nous n’aurions certes pas pu inférer des lignes H?, 
26-98 (as did otfdns tHs...), quil existait au moins trois copies de ce 
texte. Le singulier, également employé dans linscription G, 1. 30, ne 
prouye done pas non plus qu'il n’y ait jamais eu qu'un exemplaire de cette 
inscription. Méme observation pour la stéle F. Quant & la stéle E, les 
lignes 46-48 (dvareOijvar 2 xa otydas A:Bivas) montrent nettement que 
des steles étaient disposées autour de T’aire privilégiée, pour en marquer 
les limites; et l'inscription D, dont deux exemplaires nous sont déjd par- 
venus, sexprime avec plus de clarté encore, disant que les stéles doivent 
étre disposées aux quatre vents (éx t@y tecodpav dvéuwv), cest-d-dire aux 
quatre angles du terrain jouissant du droit d’asile, et done qu’elles sont 
certainement au nombre de quatre. 

fl appartenait au stratége, qui généralement déléguait cette mission a 
lépistate du bourg, non seulement de yeiller & observation du décret, 
mais encore d’assurer la gravure des stéles et leur mise en place ®), 


XXXVI-XXXVII. — UN TYMNASION DE THEADELPHIE. 


Linteau de porte en ealeaire, trouvé d Batn-Hérit en 1917. — Il mesure 1 m. 98 
cent. sur o m. 60 cent. — Entré au Musée du Caire le 18 juin 1917, n° 46084. 





“ Sans parler du trilingue d’Athribis, ® Seul le texte grec a été retrouvé. 
inser. B, nous savons quel'inscriptionG — Cf. Joveurr, C.R, Ac., 1902, p. 354. 
de Magdéla était gravée tois éAAnvinois ) Ainsi, F, 1. 26; peut-dtre G, 1. 28- 


xal éyywolois yodupact. 30; et surtout H*, 1. 26-28. 


as ee 


YTEPBALTIAE SUT TITOAE MA IOYKAIBASIAIZ TEHEKAEOTATP AST 
LS Le NR ANeiAOun TOL UK AIT AWE KNANACANIONE NT 


A 

= 
MAIOYOPAIZ TANE ZAKSINOE TTX CYMNAZIAPXHEATTOABLA 
T a cecistcaibasencarrontr YA QNATCY FYMNAZIOY EPMEIHPAKAE } 


Ynip Bacidhéws Wrorspatou xa) Bactdicons Kreondrpas tis 
adenOis Oediv Prhountépwv xa rv téxvwv, Aewridns rore- 
patou Opaé rav E&dxevos (4ydonxovtelpoupos), yupvaciapyious td 26! (270s), 


70 Wpwpa xa) 7d Sbvpov xal tov mudva Tod yuuvactov Bouct Hoaxder. 


o; TTA :—TO AB [A (ne pas tenir compte probablement de A, d’ailleurs trés 
léoerement pravé). 


L'inseription est datée du régne de Ptolémée VI Philométor (4 81-145); 
la 32° année de ce régne correspond & 150/149 avant J.-C. 


te Pour le salut du roi Ptolémée et de la reine Cléopitre sa seeur, deux Phalo- 
mélors, et de leurs enfants, Lédnides fils de Plolémée, Thrace (1), du détache- 
ment d'Heawakon (2), possesseur de 80 aroures (3), ayant élé gymnasiarque 
(4) Van 32, (a dédié) le portail, le double battant (5) et le pyléne du gymnase 
d Hermés et Hérakles (6). 


(1) Cf. une inscription de Cousiéh, datant de la méme époque, et 
portant une dédicace faite, comme celle-ci, par des Thraces (Cripar, Bull. 


Inst. Frang., Il, 1902, p. 43; Pernrizer, Rev. Et. Anc., VI, 1 goh, p. 157). 


(2) Le génitif de E&dxev se présente sous la forme Kédxwrtos dans 


Oxyr. Pap., Il, 506, et E&dxortos dans Pap. Reach, 14 et 15. 
(3) Sur tes dydonxovtdpoupor, cf. Lesquien, Inst. Miht., p. 177 et suv. 


(4) Sur cette charge, cf. Pretsiaxe, Stddt, Beamienwesen, p. 53 et sutv.; 
Joveurr, Vie municipale, p. 318; Witcxen, Grundztige, p. 138. 


(5) Le substantif 7d d’6upov ne m’est pas connu; débupos se rencontre 
en tant qu’adjectif, par exemple dans di@vpas mUAat, et signifie biforis, duas 
jenuas habens. Ce mot, comme substantif, fait songer au duel égyptien il. 
Je suppose qu'il indique le double battant (en bois) de la porte, ou du 
portail, donnant accés au gymnase. 


alg he 


(6) L’inseription E (ef. ci-dessus, p. 3g) nous a fait connaitre un temple 
de Théadelphie dédié 4 Héraklés, qui était done particuli¢rement honoré 
dans ce bourg de l’Arsinoite. Voir dailleurs Vinscription n° XXXVI ci-aprés. 

Eppa xt Hoax)e?, dans une inscription de Mersina, Drrrensercer, 
0.G.1.8., 1, 230. — Une dédicace de gymnase faite également Eppet 
Hoaxe?, Srnack, Archw, II, p. 548, n° 26. 


Linteau de porte en calcaire, trouvé & Batn-Hérit en 1917. — Il mesure 1 m. 4o 
cent. sur o m. 35 cent. — Entré au Musée du Caire le 18 juin 1917, n° 46088. 


YMEPBA TIAENETT TOA EMAIOY KAIBAZIAIZ E HEKAE OMAT PAZ THEAA EAP HE 
OE QNDIAOMHT OPANKAITANT EKNRNAERNIAMEN TOAE MAIOYGPAI= TIA 


TP YMNAZIAPXHEAZ TO Cap geat te a a YPON 
EPME! Y, 


Yrép Bacthdws Itodepatou xat Basidicons Kreomdtpas tis adehPis 
detiv Orhountépwv xal tv téxvwv, Aewvidns Urodeualou Opa (dydonxov- 
topoupos), 
yupraciapytoas to 26! (80s), 7d O[dowpyle xat rd dé|Olvpov 
; Eppet H| paxdei| 
2, TA, — 3, TOABL. 
Crest, quelque peu abrégé, le méme texte que celui de la précédente 


inscription. 
& 


XXXVIII. — AUTRE INSCRIPTION DE THEADELPHIE @). 


Petite plaque de granit noir, brisée en deux; provenance exacte inconnue : ac- 
quise 4 Médinet-el-Fayoum. — Elle mesure o m. 23 cent. sur om. 14 cent. — 
Entrée au Musée du Caire en février 1917, n° 4594g. 

AMM ANIOZAHMH TP] oy Auusrios Anyntpiou 
ANOAAQNIE yz 1 Aroddwnieds 
EFHBEYQNTOKEL eee 
nt Hoaxrer 
EPMHIHPAKAE | ere 


3, KEL. 


a 65 


«Amménios, fils de Démétrios , du déme d’Apollon , entrant dans 'éphébie (1), 
la 25° année, ¢ Hermés Héraklés (2). » 


(1) L’entrée dans I’éphébie comportait probablement l'inseription dans 
un déme : ef. sur cette question Joucurr, Revue Philol., 1910, p. 43-56; 
Vie muneipale, p. 150. 


(2) La dédicace 4 Hermes et Héraklés m’induit a penser que cette petite 
inscription provient, comme les n* XXXVI et XXXVII ci-dessus, de Théa- 
delphie. 

La 25° année pourrait étre également celle du régne de Ptolémée VI 
Philométor, et cette dédicace serait done de 157/156 avant J.-C. 


Mais ce sont 1i deux simples hypotheses. 
G. Lerepvre. 


Le Caire, 23 juin 1919. 


or 


Annales du Service, t. X1X. 


STATUE DE ZEDHER LE SAUVEUR 


PAR 


M. G. DARESSY. 


il 


Jai publié l'année derniére dans ce journal la description de la statue 
de Zedher le Sauveur trouvée 4 Athribis"); Pangle postérieur droit du 
socle était brisé et n’avait pas été retrouvé, ce qui produisait une lacune 
dans les textes dont ce monument est couvert. Par une heureuse fortune, 
le fragment manquant vient d’étre recueilli non loin de l'endroit ott gisait 
la statue, et il nous est ainsi permis de rétablir les textes en leur intégrité. 

Le morceau qui vient de reprendre sa place a 0 m. 90 cent. de lon- 
gueur sur la face appartenant au cété gauche du socle, et o m. 335 mill. 
sur la partie arriére. Sur le premier cété il ne porte que le bas des 
images d'un prétre et dune femme tenant deux sistres, soit le dernier des 
membres de la famille énumérés dans les lignes 98 a 113, Rae L ae 


fils de Zedher, et -k \ | j { | tL, femme de ce dernier. 


Pour la face arriére, partie droite, on doit rétablir ainsi les 17 colonnes 
de texte commengant vers langle : 


PASTA. =H Kom Het salt Week 


AS PUN myst lcs aoe 


ee) Pg Poh rn, Si RN adines 1h, Si |} 


Bie Rake -*| a 





Om y aga some 106 Fe tk 

ao rae Stig 4s ra = Ont , 197 aK 
™ Annales du Service des Antiquites , ) Ici, comme en plusieurs endroits, 

t. XVIL, p. 155, le signe ressemble plutét 4 ——. 


- Say | Gee a 





ara 


=A) 2 ah ees Olt OO Crees 
To fre SAS SriinmSe SIs 
Poa Rel ae TEN bral oh Sika BO’ 4 
ASRS 2-Roe LEI —vbithn—wzss 
TIRES Po TSA STE 


ace oe EN be ito Tb 


power poor — | 


eee iS Oe e-em TS 
M— TNS VD PEWS STS EMSS SV itt 
1M Fos llla-}S*} 22K lol 
Sih Sith? b— AT Ke TTI 
Bete | OT | RUN 1p 
re CU or 


«Le dévoué aux dieux de Aat-mat, guide de sa ville, parvenant & faire 
subsister ceux qui n’avaient pu se guérir du venin de tout serpent male 
ou femelle, [de tout scorpion] et de tout reptile, parvenant faire sub- 
sister les habitants de Ro-sat-zatu en les guérissant du venin de tous les 
reptiles qui mordent, par les recettes qu'il a apportées 4 Ro-sat-zatu pour 
faire plaisir au dieu de sa ville. De bonne renommée, sage de conseils, 
conduisant les affaires locales(?) avec l'amour de l’équité, ce qu'il hait e’est 
le mensonge. Il n’a pas fait monter le briseur de téte dans son district; 
il conduit ses affaires sous la direction de son dieu, mettant sa volonté 3 
faire toutes les choses qu’aime sa personne 1a, afin de contenter le coeur 
du maitre des dieux en toutes choses concernant les faucons vivants qui 
sont en ce pays, faisant le nécessaire pour ceux qui sont dans le sanctuaire, 
les enseyelissant dans Ro-sat-zatu, au nord d’Athribis; le gardien en chef 
des portes d'Hor-khent-khati, intendant en chef du Faucon pour tous ses 
biens, Zedher le Sauveur, né de Ta-khrodit-n-ta-ahit. 

li dit: «0 mon seigneur, Khent-khati, maitre d’Athribis, supérieur 


5. 


cee RE 


aux dieux, qui dirige la volonté des dieux et des hommes, dirige ma 
volonté pour faire ce que tu aimes dans l’intérieur de ta maison. J’ai fait 
li ce qu’aime ta personne, quotidiennement, selon ce que tu as mis dans 
mon ceur. La récompense que tu m’as donnée pour cela, tu me I’as 
accordée dans V'intérieur de ta demeure. Tu as fait que ma maison soit 
établie sous mes enfants : on ne les a pas trouvés indignes devant le maitre 
des dieux. Tu as fait que je vieillisse dans ma ville, vénéré du nome, que 
je sois dans la faveur d’Horus-khent-khati, maitre d’Athribis, supérieur 
aux dieux, sans étre trouvé indigne devant le maitre des dieux, éternel- 
lement, & toujours. La faveur d’Horus-khent-[khati] est pour ce que jai 
fait dans Vintérieur de Aat-mat et pour tout ce que j'ai accompli dans Pin- 
térieur de la demeure de Ro-sat-zau, et que j'ai fait pour plaire au Faucon 
dans tous les lieux ott se plait sa personne, éternellement, a toujours. » 


Les lignes 205 & 209 sont tracées au-dessus d’une image de Zedher, 
devant lequel la colonne 210 est 4 compléter ainsi : a SP SA al 


Ae ihl-\ 2 kah. 


Derriére le personnage, une autre colonne dmsce plows (211) est mutilée 
du commencement : 77, “=,"=\0) "X9 HE" "XE S-e ee: 
Une barre verticale sépare cette colonne dune autre, adut les signes sont 
tournés en sens inverse, et qui était derriére Pimage du prétre Vah-ab-ré 
gravée dans la partie gauche de cette face du socle. Cette colonne, que je 
désignerai 191 bts pour ne pas modifier le eieerore tag antérieur, se lit : 


a ieee : EashaaS Bae -<- > | G- Hl semble 
que cette ligne fasse suite ala ligne 191 et fn on doive traduire : «et mon 
nom ne périra pas parce que tu (as accordé) qu’on place les écrits pour 
ce Sauveur avec le Sauveur qui est dans Ro-sat-zau ». 

Il est heureux, certes, que le monument ait pu ¢tre reconstitué en entier, 
mais on doit reconnaitre que le dernier fragment ne nous apprend rien de 
nouyeau et que les formules laudatives du texte complété ne sont que des 
variantes, parfois méme des copies textuellés, des compliments que Zedher 
s'était décernés dans les passages précédents. ; 

G. Danessy. 


NAHROOU 
ET LES ACTES DE SON MARTYRE 


PAR 


M. HENRI MUNIER. 


Parmi les manuscrils coptes publiés par U. Bouriant em 1883 "!) figure 
un feuillet qui contient un épisode du martyre d'un saint égyptien au 
nom obscur de Nahroou. Depuis cette époque, a part une breve men- 
tion dans un papyrus de la collection J. Rylands ®), aucune découverte, 
ni aucune recherche ne vint attirer de nouveau l’attention des savants sur 
cet énigmatique personnage. 

Je fus assez heureux tout récemment, en feuilletant la petite collection 
des parchemins du musée copte du Vieux-Caire, de retrouver sur quatre 
nouvelles pages un nom entierement semblable®), Aprés un soigneux 
examen de ces différents textes, je vis que non seulement ils se rappor- 
laient au méme martyr que lEglise copte féte le 7 Hathor, mais qu’ls 
avaient appartenu a un méme manuscrit. 

Rarement vit-on saint aussi peu honoré que celui-la. Aucune invoca- 
tion en son honneur ne se lit sur les stéles funéraires, dans les graffiti 
des couvents, des églises et des cimetiéres. Peu de particuliers le prirent 
pour patron ou recurent le méme nom que lui. En effet Nahroou, & ma 





| Recueil de travaux, t. IV, p. 153- —_ nuscripts in the Collection of the John Ry- 
156; W. E. Crum, Coptic Monuments, lands Library, p. 123. 


dans le Catalogue général du Musée du ‘*) Plusieurs autres fragments se trou- 
Caire, p. 9-10, n° 8020. vent, au dire d’E. Amélineau, a la Bi- 
© rMapry [pia | ama nazplooy. bliothéque nationale de Paris (Les Actes 


W. E. Crum, Catalogue of the Coptic ma- _— des martyrs, p. 154, note 1). 


Bey) pee 


connaissance , n ‘apparait que rarement dans Tonpmaliigue chrétienne 
ad Egy pte. Sous la forme copte satdique, nazpooy ma été découvert que 
dans les inscriptions du couyent de saint Jérémias‘, Au Fayoum, on 
reléve les variantes dialectales nizapay ?, nereapay ©) et nazpay 
Le grec enfin a transerit ce nom Nodpavs°) que nous donnent plus fré- 
quemment les papyrus du Fayoum. 

Ceux qui rencontrérent un tel nom sous la transcription arabe, hési- 
lerent sur sa yéritable identité. S. C. Malan le rend par Neherva ou 
Nehruh, quil distingue de Rehru ou Rehrwa du calendrier éthiopien. 
N, Nilles ‘) Pappelle Nort et avoue préférer cette orthographe a celle de 
Nahrana que donne Assemani. F. Nau le range sous la dénomination 
de Bahourah, qui est la mauvaise lecon d'un ménologe copte-arabe (8) 549 
pour 493); ila cependant soin d’ajouter que dans le synaxaire, on trouve 
Naharouah. Les éditeurs d’Abou-Salih adoptent Nahddah (51g), qui est 
un nom inconnu par ailleurs. 

Kn dernier lieu, R. Basset, Wiistenfeld, Forget, dans leurs études res- 


pectives sur le synaxaire copte, adoptent la véritable lecture Naharouah 


(5945). 





 H. Tuompson, The Coptic inserip- 
tions, dans J. E. Quiset., Excavations at 
Saqqara, 1907-1908, p. 47, 67; 1908- 
1910, p. 66 et 72. 

“© W. E. Crum, Coptic ostraca, p. 21, 
n° 107. 

“) Aegryptische Zeitschrift, t. XVI, 
1878, p. 17.6 

© W. E. Crum, Coptic MSS. brought 
from the Fayyum, p. 68, 69. 

) Partner, Aegyplische Personenna- 
men, p. 59; W. E. Crom, Catalogue... 
of the John Rylands Library, p. 101. 

() The Calendar of the Coptic Church , 
p. 10 et p. 57. 

”) Kalendarium Ecclesie Alexandrine 
Coptorum , p. 21. Dans la traduction fran- 
caise qu’a donnée L. Clugnet, dans la 





Revue de l Orient chrétien, t. Il, p. 324, 
Je nom du martyr devient Nohr. Le P. 
Niles ajoute en note : «Assemani l’ap- 
pelle Nahraua, nom qui a la méme va- 
leur que Lucius ou Luctdus». Je nai pu 


vérifier cette citation dans Assemani. Je. 


ne saurais non plus indiquer la véritable 
signification de nAzpooy, qui provient 
d'un mot égyptien inconnu; la traduction 
proposée par Nilles ne me semble s’accor- 
der qu’avec arabe. Ahmed bey arias a 
bien voulu me signaler un mot etree Ss s 
dae tbrillant>, qui équivaditia bien , 
B45, Naharouah « Lucius >. : 

‘) Les Ménologes des Evangéliaires 
coptes-arabes, p. 224, 232. : 

(°) Apt-Shtm, Churches and Monaste- 


ries, p. 4g et 202. 


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— 71 ~— 


Son martyre n’offre, a vrai dire, aucun intérét primordial. On le cons- 
tatera aisément en parcourant la traduction ci-jointe et le passage du sy- 
naxaire au 7 Hathor“). Originaire du Fayoum™, il alla, sur les ailes de 
Varchange Michel, 4 Alexandrie et a Antioche, devant ’empereur Dio- 
clétien. La, il affronte, avec un succes égal a celui des autres martyrs 
coptes, I’épreuve des bétes féroces, du feu, du pressoir et de la chaudieére ; 
Pépée seule a raison du martyr. Une réflexion, a la fin, tranche sur la 
banalité des autres phrases : «Il fut une compensation a la foule des 
martyrs d’Antioche qui périrent en Egypte et il subit le martyre a Antio- 
che». Ce fait seul est nouveau et remarquable, car lorsqu’on parcourt les 


différentes passions coptes, on trouve : 
1° Des martyrs égyptiens qui souffrent et meurent en Egypte; 


2° Des martyrs égyptiens, torturés en partie en Egypte et en partie 
4 Antioche et exécutés dans leur pays dorigine; 


3° Des martyrs étrangers, principalement d’Antioche, qui souflrent le 
martyre en Kgypte °); 


h° Des martyrs étrangers qui nont de commun a lEgypte que le culte 
plus ou moins étendu qu'on leur rend. 


Désormais, il faudra ajouter le cas dun chrétien d'Egypte qui souflre 
et meurt en terre étrangére, dans la capitale de son bourreau. Ce chrétien 
est Nahroou; et c’est 1a sa seule originalité et son unique mérite. 





© BR. Basser, Le synaxaire copte-jaco- 
bite, dans La Patrologie orientale, t. Il, 
p- 257-258. 

Ti était né peut-tre a Tansa (Lib), 
ou se trouve une église sous son vocable 
et d’ot doit provenir la rédaction de 
son martyre (Apt-Sinm, idem). F. Pe- 
trie place ce village 4 18 milles au sud- 
est de Médinet al-Fayoum; il Videntifie 
a TANQee! qu’on rencontre dans plu- 


sieurs papyrus du Fayoum (F, Pera, 
Medum, p. 50, et W. E. Crum, Copic 
manuscripts brought from the Fayyum, 
p- 39, 67). 

) ell est naturel que la scéne du 
martyre se passat 4 Antioche; car cette 
ville était, 4 Tépoque de Dioclétien, la 
capitale de lempire romain.» (Diéction- 
naire d'histoire et de géographie ecclésias- 
tiques, t.1, col. 391.) 


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“ Fautes de transcription de Bou- 1. 59-60 : nai ne neaeipe; 1. 62: 


riant : Recro,1.3: ape; 1.50: BEeAAG; 
1.58: 2ce nrok. Verso, 1.8 : erei- 
pe; 1.16: mpwne; 1. 35: nacno- 
roy; 1. 50-51: eaei; 1. 56: vin; 


emnuyeé. L’ordre dans lequel se succe- 
dent les feuillets publiés ici est tout con- 
jectural; Pabsence de Ja pagination ne 
permet aucun classement certain. 


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” On ne voit pas combien il manque exactement de lignes. 


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Fou. IV, necro. 


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VERSO. 


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") Méme remarque que pour la note 1 p. 


ah. 


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|...]nai Mno GX.NOY2AP 
[...|MixaHa . 35 MA NOYOGIN* 
fs 160 Newt ey GYCMWRK 2AX.WC 
Pine AE NRT Nei OyMHt 
15 aan ]Naciy __@€ NArreaoc 
fact isis |nnoy Ayw eic fxocic 
Cy ee eee | ho AdGi EBOA 2A 
Pe eee lea xWC NTE 
[..mMnNNca] Nai VyxH NATIA 
20 lerc. .mi|xaHa NA2ZPOOY* Ad 
[Ader 6|BOA 2m acnaze mm[oq| 
[Tne ald ace 45 mMneen[....m] 
lpaTra mim|ro” MHH@E [NAC] 
ed reaoc|..... | 
| 
TRADUCTION. 


(Fol. 11) vers lui; il lui dit : «Salut (yaige), Nahroou, athlete du 
Christ. Bénis-moi, afin que ta bénédiction demeure avec moi, toi que Dieu 


garde avec lui en toutes choses. » 


Apa Nahroou lui dit : «L’archange (dpyayyedos) Michel fe guide dans 
tous tes jours et |lacune| la colére, suivant ce qu’a dit notre péere David : 
Seigneur, ne me punis pas dans ta colére), | Lacune| dans Théritage 





On ne voit pas combien il manque 
de lignes. 
© La traduction du premier feuillet 
a déja été publiée par U. Bouriant. Je 
me contente d'indiquer ici les références 
hbibliques qui n’avaient pas été mention- 
nées : 


Recto, lignes 1-11 


22-29 


Verso, lignes 34-38 
39-45 


“) Psaume vi, 2. 


: Jean, xiv, 12. 
: Psaume tyv1, 2. 


: Psaume 1, 15. 
: Psaume exvint, 39-45. 


— h6-59 : 


Psaume cx, 2-3. 


et ie 


(xAnpovouéa) que Dieu accordera 4 ses saints de la terre. [Lacune] prie 
Dieu que ses yoies se dirigent dans le bien. Et la miséricorde provient de 
Dieu; elle sort de leur corps (e@ya); 1a miséricorde de Dieu demeure. Et 
aucun esprit (avedya) impur (axdbaprov) n’habitera dans mon sanctuaire 
(tém0s), car Michel y sera assidu (wpooxaprepeiv) le jour et la nuit. » 


(Fol. III.) Lorsque (deen) apa Nahroou eut ainsi parlé, Jules) lui dit : 
«Prie pour moi {/acune| toutes les choses dont tu m’as parlé>». 

Jules se leva; il sortit de la prison en bénissant Dieu. Et (dé) il arriva, 
le lendemain, que le roi impie (aozos) s’assit sur le tribunal (Gz) qui 
est au milieu de la place (éyop%) publique (wéd:s). Il ordonna aux yalets 
(Urnpstys) daller en prison et de le lui amener. Ils le trouverent en train 
de prier (WaAdew) [lacune|. Le roi lui dit : [lacune] je te le dis : Sacrifie 
pour ne pas mourir dans ces terribles tortures (@deavos) [lacune] le vrai 
roi, le Seigneur Jésus-Christ | lacune|. Le roi lui dit : « Adore-le, pour que. 
je te relache [lacune|». Apa Nahroou s‘avanea vers l’autel, devant Apollon ; 
il se prosterna a terre. Le roi, pensant qu’il Padorerait, se réjouit. Apa 
Nahroou prit, sur Pautel, de la cendre; il y méla un crachat et la rendit 
comme de lencre; il en barbouilla la figure d’Apollon, en disant au roi : 
«Ses yeux sont malades | lacune| >. 


(Fol. IV.) [lacune]. Puis il saisit Apollon, il... sous lui, 4 terre; sa 
téte s'abaissa; ses pieds se dérobérent sous lui. Hl dit au roi : «Sil a de 
la puissance, qu'il se sauve de la grande confusion ott il se trouve. Et (dé) 
mon Seigneur Jésus a le pouvoir sur toutes choses, suivant ce qu'il est 
écrit : «Grand est notre Dieu». |Lacune| Le roi sirrita |lacune|. Puis 
Michel sortit du ciel; il se tint devant |lacune], le sept d’Hathor, Michel 
prit PAme (vx) d’apa Nahroou; il la placa sur un char (&pye) de lumiére; 
une multitude d’anges (dyyedos) la précédait. Et voici que le Seigneur 
sortit au-deyant de Tame (p.) @apa Nahroou; il ’embrassa (domaerBar ) 
avec la foule des anges (dyy). 


H. Munrer.  * 





Tl s’'agit de Jules d’Aqfahs, si souvent cité dans le Martyrologe copte. 


Phe A 





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Musée du Caire, n° 46086. — Stéle D!. 








Annales du Service des Antiquités, T. XIX. Fi ti 




















Reproduced by the Survey of Egypt. Nov. 1919(14/288) 





Musée du Caire, no 46085. — Stéle D®. 








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Annales du Service des Antiquités, T. XIX. PITT 


RA 


Survey of Loypt. Vor, (UG(LY. 266) 


Reproduced by the 





Musée du Caire, no 45606. — Stéle F. 








Annales du Service des Antiquités, T. XIX. PI 1V 
- \ 























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: Reproduced by the Survey of Egypt. Nol HG/, 14/286) 


; Musée du Caire, no 46087. — Stéle H’. 








SELECTED PAPYRI 


FROM 


THE ARCHIVES OF ZENON 


(Nos. 37-48) 


BY C. CG. EDGAR. 


eiieereeieaeiey 


IV 


The following instalment of selected pieces ranges from year 32 to year 
36. Zenon’s home was now in Philadelphia, though he paid an occasional 
visit to Alexandria (P. S. [., 361), and most of the letters are concerned 
with local affairs. But he had a wide circle of correspondents, and one or 
other of these occasionally makes a brief allusion to some political event. 
Apollonios himself writes but seldom after year 39, but still continues 
to be the dominant figure in the correspondence. 

Before proceeding farther I should like to make one or two corrections. 
With regard to the itinerary of Zenon in year 298, the suggestion put 
forward in the commentary on no. 7 must be abandoned. The missing 
parts of P. S.1., 484 and 489 have been found in the Cairo collection, 
and a comparison of the dates on recto and verso shows that Berenikes 
Hormos cannot have been situated outside of Egypt proper. In no. 25, 
1. 21, the word which I read as é is really, as Mr. Grenfell has pointed 
out, the monogram em, standing for ¢x(1o70#s) or perhaps in this case 
for én(coTetAat). Poseidonios, the writer of no. 6, was no doubt a Court 
official (see p. 98, note). Concerning the chronological problem discussed 
in Annales, XVIII, p. 226 et seq., I have spoken again in the introduction to 

Annales du Service, t. XIX. 6 


Es 


no. 4. If it could be shown that the Macedonian year was really in ad- 
vance of the canonical year, the difficulty of dating our papyri would be 
greatly lessened. For in that case these would be only a slight difference 
between the two years by which the Greeks and other foreigners were 
chiefly accustomed to reckon, that is to say the Macedonian system and 
the Mecheir system. We could then for instance more clearly understand 
Zenon’s hesitation between year 31 and year 32 in our nos. 33-35 and 
also such a date as LA, Ieper/ou ¢u6od/pou, Meyetp xy. But definite evidence 
on this point is still lacking. 


No. 37. Lerrer rrom Diotmods to Zenon. — 0 m. 155 mill. x om. 33 
cent. — Year 3a. 


Diotimos is a name that occurs frequently in the papyri of this period. 
We know from P. S. /., 509, that in year 30 a certain Diotimos was dy- 
trypaQevs to the ovkonomos of the Arsinoite nome. But the author of the 
present letter was a man of higher rank. He is evidently the Diotimos 
called hypodiorketes in one of our fragments and dioiketes in no. 38. And 
there can be no doubt that the Diotimos mentioned in P. S. [., 361, and 
in several other documents is the same person. 

Vitelli was the first to discover the title of hypodioiketes in an early Pto- 
lemaic text (P. S. I., 415, note). As no such official is mentioned in the 
Petrie papyri, it had been previously assumed (see Wucxen, Grundziige, 
p- 148) that the title was not introduced until the n™ century B. C.; and 
there has been much debate about the question whether in the m"™ cen- 
tury there was only a single dioiketes resident in Alexandria or whether 
there were also local diotketai in the provinces. The truth seems to be that 
the office and title of hypodioiketes existed in the im century as in the n™, 
but that the hypodioiketes was sometimes, for shortness or by courtesy, 
called simply diocketes. 

It is clear that a hypodiotketes exercised control over more than one no- 
me. Here for instance and in P, S. [., 591 we find Diotimos working in 
the Arsinoite nome, while from no. 38 and P. S. 1., 566 it appears that 
the ovkonomos of the Aphroditopolite nome was subject to his authority. 
- Probably each hypodioiketes presided over a certain group of nomes and 


face ap) caaes 


had his headquarters in the provinces and not in Alexandria“). In this 
connection it is worth noting that Diotimos dates his letters by the Kgyp- 
tian months; for if he had usually resided in Alexandria and merely come 
into the provinces from time to time like Apollonios, he would naturally 
have used the Macedonian calendar. Seeing that in later times the Arsi- 
noite nome appears to have been under the hypodiorketes of Memphis ( Witc- 
ken, Grundziige, p. 149), it is not unlikely that Memphis was the capital 
of his district; but on that point we have as yet no clear evidence. 

The letter informs us that Eutychides has been sent back to Zenon, 
as he had given in the accounts about which he was summoned. Diotimos 
expects to be in Ptolemais on the 10" and will there transact business. 
xpnuattoiytas is a word of rather elastic meaning, but here it probably 
signifies, as it often does in the papyri of this period, that he will decide 
about petitions and disputes laid before him. , 

Like the letters of Apollonios and other important personages, that 
of Diotimos is written in a large clear hand. 


Atétipos [Zrfvar yalplew. dmeolddxauer wpos oe 
Euruylony, dv yap evexev petemeuPOn 
dmedoyloato. attols 0” ripas ich: wap|e|coudvous 
eis [rodcpaida |rit| dle|xotrns xab atrod xypnwatiodytas. 
5 Eopwalo. LAG, Xolay n. 
Verso : 
|r] wae. 
[A] 7oddwv/ov. 


LAB, Xolay ta. 
Arétiyos Evruyfoov. 


Zif| veove| ; Evtuy (dou. 


a. Etrvyidyy: cf. no. 29,1. 6, also P. S. I., 599,1.— 4, Mrodepaida : the port of 
that name at the entrance to the Fayoum. — 6. ta: wap AmoA)wviov is part of the 
address, ef. P. S. I., 364, while Etcvyéov is probably a note by the sender of the 
letter, cf. Annales, XIX, p. 13. _ 





“) H. Maspero (Finances de I’ Eoypte, 
p. 204) thinks that in later Ptolemaic 
times there were three hypodtotketat, one 
for the Delta, one for Middle Egypt from 
Memphis southwards, and another for 
the Thebaid; and it is at least unlike- 


ly that there were less than three. A 
papyrus published in the Archiv, VI, 
p- 30 by v. Druffel shows that the The- 
baid was under a local dioiketes, that 
is to say a hypodiotketes, in the m™ cen- 
tury B, C. : 

6. 


ae 1 phew 


No. 38. A peritioN CONCERNING A VINEYARD. —- 0 m. 10 cent. X o m. — 


39 cent. — Year 32 or 33, 


The petition is addressed to Diotimos the dioiketes by Neoptolemos, a 
Macedonian, one of the military settlers at Philadelphia. His father Stra- 
tippos, he says, was being treated unjustly by Theokles, late ockonomos of 
the Aphroditopolite nome, and Petosiris the royal scribe. These officials 
in assessing vineyards for taxation had generally been taking as a basis 
the average yield of the last three years, but in his father’s case they had 
taken the average of the last two years, on the ground that his vineyard 
was lately planted. He therefore begs Diotimos, after inquiring into the 
matter, to give him an order addressed to Hermolaos, the present ovkono- 
mos, and Petosiris, to the effect that they are to assess his father’s vineyard, 
like the others, on the average yield of three years, beginning either 
from year 29 or from year 30 as they choose, for in fact the vineyard had 
now produced wine for four years. He asks him also to let his father be 
credited with the money paid into the bank by the retail-dealers for the 
wine which they bought from the vineyard. 

The petition had evidently been submitted to Zenon, either by Dioti- 
mos or by the writer, and had remained in his hands. Lines 6 and 7 show 
that it dates from between the vintages of years 39 and 33. Of the per- 
sons mentioned in the text Diotimos is already known to us (see introduc- 
tion to no. 37). The title by which he is here addressed does not imply 
that he was acting as chief dioiketes in Alexandria; his correct title, marking 
his place among Government officials, was dmodtorxntrs, but the prefix 
was often dropped. Theokles is probably the same person as the writer 
of P. S.1., 349 and 566. The use of the aorist ofxovousoavros together 
with the correction in line 5 shows that he was no longer oikonomos of the 
Aphroditopolite nome and that he had been lately succeeded by Hermo- 
laos. The latter personage and the royal scribe Petosiris are mentioned 
in several other documents. Neoptolemos who wrote the petition on behalf 
of his father was himself a vine-grower at Philadelphia (P. S. 1., 4ag, 
22 and 43h, 10). 

The taxes on vineyards are briefly summarised in P. Eleph., 14, 2 : 


Tov wev aumehadvov tors xabyxovtas doyupixods Pépous xal tv yiwouerny 


Ce eS ee a ee | Le ee 


ae a ee 


dmdporpav tHe Dirad[éAPex. To what form of taxation does our petition 
refer, and what exactly is meant by envy pay and éxéypaGoy in lines 2, 3? 
The daéporpa is evidently out of the question. Of the dpyupixol Pépor 
the most important was probably the éwapovpiov, which was a ground-tax 
on vineyards and orchards, paid at the rate of so many drachme for 
each aroura; the rate no doubt varied according to the productiveness of 
the vineyard and was subject to revision from time to time like the ground- 
tax on corn-land“!), My interpretation of the text is that éxrypaQx means 
here the assessment of the vineyards for regular taxation, perhaps for 
determining the rate at which they are to pay the érapovp:ov. That is the 
general sense in which éxeypaQy is used in papyri of the Roman period 
(see P. Ox., XII, 1445, 8, note), and it is possible that the same mean- 
ing lies behind the Ptolemaic use of the word to denote a land-tax. The 
phrase + tpfro» wépos éméypaPoy will then mean that the officials mar- 
ked against each vineyard its average yield for the last three years as its 
taxable value for the present. But I must confess that the exact meaning 
of the passage is not clear to me, and I refer the reader to Grenfell and 
Hunt's discussion of emrypaPy in P. Tebt., 1, p. 39. 

There is another difficulty in lines 7 and 8. The meaning of wpocde- 
Eaoba: in a context of this kind is ‘to credit a person with’. Stratippos 
owed to Government the amount of the tax on his vineyard; the price of 
some wine which he had sold had been paid into a bank, presumably a 
Government bank, by the purchasers; and Neoptolemos asks the officials to 
accept this money, or part of it, as payment of the debt and to credit 
him accordingly. The inference which this suggests is that, apart from 
the dméporpa, the vine-grower was free to sell his wine as he liked, but 
that the price of the wine, or part of it, went straight into a bank until 
he had settled accounts with Government. Such a procedure would be by 
no means abnormal; we know for instance from another papyrus that 
farmers who rented Government land for growing hay were obliged, if 
they sold the hay, to deposit the price in a royal bank in order. that they 





™ For the érapotpiovin the m™cent. —_aroura, while in one of the Zenon letters 
B. C., see P. Hib., p. 302. In P. Petr., we hear of a vineyard and orchard tax- 
lll, 70 (a) the tax is 8 drachme per ed at the rate of 3 drachme. 


or 


10 


BS 7 Seas 


might purchase barley with which to pay the rent before touching their 
profits. 


Atotiuat dStornriis yatperv NeowTérepos Maxedan taiv ev DidaderGelar xdrn- 
povxey. ddixital pou 6 watip ZTpd- 

timmos Umd Oscoxdgous tod olxovopitoyros Tov AQpoditomodtenv vounov xat 
Herocipios tod Bacidinod ypaypatéws. emrypaPyy yap 

morovpevor Tois dumehAst, éx tory era ta yevypata hawCavovtes to tpitov 
udpos eméypaov, tHe 02 watph éx dvo érav 

Thy emtypa@ny wemolnrtae Dopevor verQutov civat. dgouas ovv cov, ef cot 
doxst, émaxébacba: wept tote, xdv he Taito andi, 

emetor) xat toils dormois ex tpidv erav wenolnvta tiv emtypxPrv, dodvad 

Eppuddaov nai Werdorpiv, 

wot mpdclaypa aps [[avrods ]] Onws dv éx toidv érav 

Thy emtypaPiy xab tH watpl woowvtar, cite Bovrovta: amd tod evdtou nak 
eixoalod gous tiv dpyy worovperor, cite dnd Tod TpLA- 

xoolod érous, ijdn yap olvororyxauer £6 attod én téocapa, xal apoadd- 
Excbar alta: to wenlwuds em) tpdmelay dpyvptov Wud. 

T&v olvoxatyAwy olvou od shabov éx tod aumeddvos, Emws dv dita oe TOU 
dsmatov TUX NL. 

evTUyet. 
Verso : 
Neow1éreuos Arotivaxr evrevéiv wepl 


AUTEABVOS. 


Below, at right angles to the docket : uze. 


2, Hetoototos. That the royal scribe should be a native is only natural; the post. 
probably required a knowledge of the Egyptian language and of demotic writing. — 
7. && attot : 1. e. tov dumeAdvos. — 10. A note, probably by Zenon, about the 
contents of the petition. — 12. ue : perhaps an abbreviation, e. g. twe(Aoy747). 


No. 39. Lerrer rrom Apottonios ro ZENON. —— 0 m. igo mill. x o m. 
23 cent. — Year 33. 


Apollonios sends Zenon some instructions about the fittings needed for 
the tavpoxéoxoupor or river-galleys. Theon is to put them on board a boat 


— 87 — 


and bring them down the river, Zenon doing his best to help him. Apol- 
lonios has been ordered to begin at once dispatching the tavpoxépxoupor 
to Alexandria for the up-voyage of the —, and at this point there is a 
tantalizing lacuna in the text. 

The phrase yéypar7|a yap riv xard olnovdiy dmooléAdew indicates 
that Apollonios had received an urgent order from the Court. But whom 
or what were the boats to bring up the river? Wecannot yet say, but one 
possibility may be mentioned tentatively. Comparing the present letter 
with no. 49, which allows us to imagine what the chief interest of the 
king must at this moment have been, we are tempted to restore ta|s rod 
Baciéws Suyat|ods') and to conjecture that the galleys were required for 
the wedding journey of the princess Berenike. In that case the dvemdous 
would be the river voyage from Alexandria to Pelusium, on which she 
was accompanied by her father. The dates of the two letters would accord 
fairly well with this hypothesis, giving a space of about four months for 
the preparations and ceremonious departure and for the long journey to 
the Syrian frontier. But of course this is a mere suggestion; there are 


-__ other possibilities; and some new document may show that the text must 


be restored quite differently. 

This is the last dated letter of Apollonios in our collection, and there 
is only one later among the Florence papyri (P.S.1., 514). Though he 
still held office in the last year of Philadelphos (P. S. [., 393), he seems 
for some reason or other to have written to Zenon less and less frequent- 
ly as time went on. Or else (but this seems less probable) the later corres- 
pondence has not yet come to light. 


[Amora] duos Zrfveve xalpew. cis Tax]... ee eee eee | 

[za ée|rra téiv taupoxepxovpwv Boou dv xpetlav eyworr| 
Dia eee es | Odwv euSadduevos eis wroidpslov....... | 
[ody ad|rdv xad wnbev emixwdvonts. yéypant|as yap rytr| 


5 |xalt[a olmoudiy dxoaldhrew Tovs Tavpox|epxovpous| 





© tis BaowAgws Suyatpds would per- r0¥, though rv BaorAgws dainova occurs 
haps fit the lacuna better; but itis doubt- more than once (cf. also P. S. I., 328, 
ful if Apollonios would have omitted the —_ 6, note). 


a” Sa 


[eis AdeSdy|Jpcrav apds toy dvdmdour tii [sc ede sao | 
eee . |pos. 
&ppwao. Lay Y|mele6ep| 
Verso : 
Aro) ]Adu0s Lifveve. 
10 |'¢s 


1. tax| may be the beginning of a place-name, e. g. cis Tax[tpiw andoTetior). 
There was a town called Takyris in the Memphite nome (P.S. I.,544, 6), possibly 
the modern Qoturi. — 2. tavpoxspxotpwy : defined by Suidas as wotépue wAota. The 
name may refer to the shape or ornamentation of the vessel, like xuxvoxavOapos. — 
3. [xouset 62] or similar. — 3-4. [ove7yoov obv at|réy or similar. 


No. 40. Lerrer rrom Kottournes to Zenon. — 0 m. og cent. X om, 


305 mill. — Year 33. 


Kollouthes writes that after leaving Zenon he found that the peasants 
belonging to the land which had been portioned out among the soldiers 
had run away to the temple of Isis in the Memphite nome. So at the time 
when he received Zenon’s letter he was on his way to Krokodilopolis to 
ask Maimachos to rout them out (dmws dv eyelpnt avrous ); and as soon 
as this is done he will come to Zenon. 

The yewpye/ mentioned in line 1 are not to be regarded as former occu- 
pants of the land who had been evicted when it was given to the soldiers. 
The land given to soldiers was as a rule reclaimable but not yet reclaimed. 
They were probably peasants who cultivated the land, by agreement 
with the land-holders, under certain conditions. Being dissatisfied with 
their treatment they had fled to a place of refuge, the ancient equivalent 
to going on strike. A similar case is described more fully in P. S. 1., 
502; certain farmers on the estate of Apollonios retire to a temple and 
refuse to work until they get better terms; and eventually the question is 
settled by negotiation. In the present case Kollouthes evidently expects that 
Maimachos, the nomarch of the district to which the runaways belong, will 
soon manage to bring them back to work. 

I have translated 7d Istefov as the temple of the goddess, which is the 
probable meaning of the word here; but it might also mean the town or 


jee 14 Vt 


village in which the temple stood “). If the former interpretation is right, 
the letter is of some importance in regard to the question whether the right 
of asylum was absolute or was more or less restricted by considerations of 
public interest ®), Yet, even on the above assumption, the text is not quite 
explicit and does not allow us to infer that Maimachos had the right to 
use force; it may have been that his personal influence was sufficient. Nor 
again do we know the full circumstances, whether for instance the peasants 
were hound by oath not to take refuge in a temple and whether again 
this particular temple was a sanctuary by royal decree, dovdov xara apé- 
olayua. If on the other hand 7d Istefov is a place-name, the task of getting 
them back to their own village would be merely an administrative one. 


KodhovOns Zifvavt xatpew. dmedOdvtos wou amd cod xatéha€ov tovs yewp- 
yo|ds 2x| 

Tis xatTapepetpnucyys ys Tos olpatidtais dvaxexwonxdtas emt TO Ioteiov 
7d év ta Mep| ern: |. 

[rjvi|xa ody exopsodpny tiv wapd cou emis lodiy, emopevduny els Kpoxodtrww 
wohv weds Matplaxor|, 

[om|ws dv eyetons attous* xal ws dv todro yévnta: wapnocuela apis od * 
ovx évedyfyer |ydo| 

él» tHe xcdune Vevopous. yéypaPa odv cor iva eidiits. 

&ppwao. Lary, Xotay | |. 
Verso : 
|LAy|, Toes 6. KoddovOns. 


In another place, Mds. 


1. | have supplied éx to fill up the lacuna, but it is not required by the sense. 
— 2. xatauenetonuéms : the word is used ina similar sense, but with a gramma- 
tical difference, in P. Lille, 1,14, 3, tév wepl DapSaiba xnatapepetpnpévwy icbo- 
Pdowy inméwv. — 3. Matpayov :a well-known voudpyys of this period, ef. P. S. I., 





In P. S.1., 361, 2 7d lovetov ap- nales du Service des Antiquités, XIX, 
parently means the village or district  p. 60; also Boucmt-Lecrerce, Hist. des 
adjoining a temple of Isis; see Vitelli's  Lagides, Ill, p. 208 and Rosrowzew, 
note and P. Tebt., Il, p. 381. Kolonat, p. 74 on the general question 

) See Lefebvre’s remarks in the An- _— of dvaywpyots. 


a ee 


361. — 4. Or dveyeton. Read wapeodpeba.— 5. Wevoxous is separated from the 
preceding and following words. I take it to be the name of the village, added as an 
afterthought, the subject of the sentence being Maimachos. It is possible, however, 
that Psenomous is the subject of évedjper. 


No. 41. Lerrer rrom Putiskos to Zenon. — 0 m., 17 cent. X oO m. 
3h cent. — Year 33. 


Philiskos announces that he was on the point of coming to Philadelphia 
when a letter arrived telling him to go to Ptolemais to meet a person in 
the king’s service called Ariston, who had sailed up the river to visit the 


th’ Meanwhile he asks Zenon to send 


nome. But he hopes to come on the 17 
Hedylos to Krokodilopolis in order that they may there arrange about farm- 
ing out a certain business and then put it up to tender in Philadelphia. 
He also requests Zenon to inform him if he has received the hoes from 
the Herakleopolite nome. 

The text does not state what the business was which they were going 
to farm out, but we may perhaps infer from line g that it was the exploi- 
tation of a factory. In another letter, belonging to the reign of Euergetes, 
we read tit» tod Meyelp #pSaro Aupsdrios rds dvds emixnpdcce, Ammo- 
nios being an ovkonomos at that time. It may be observed that in both cases 
the sale takes place about the beginning of the financial year. 

Philiskos is mentioned in many of the papyri from Philadelphia and 
from elsewhere (cf. P. Petr., I, 13 (13); P. Hal., 1, 15, 8). A compa- 
rison of the passages in which his name occurs in the Cairo and Floren- 
tine papyri makes it clear that he was one of the most important officials 
in the district, but we have not yet found his title in any document. In 
year 28 he is mentioned along with Zoilos, who was at that time the otkono- 
mos of the Arsinoite nome (P. S.I., 484). Zoilos was still ockonomas in year 30 
(P. S.I., 509), but we do not yet know how long he continued in office, 
and it is possible that by year 33 he had been succeeded by Philiskos. 
Another possibility is that Philiskos was epimeletes (see Witcxen, Grund- 
ziige, p. 150); but we have little information about the epimeletes in early 
Ptolemaic times and it is still uncertain whether there was an epimeletes 
for each nome apart from the chief otkonomos. 

Ariston, mentioned in line 2, may perhaps be the traveller of that name 


10 


aa OA 


who , according to Diodoros, III, 42, was sent by the king to explore Arabia, 
Apiolavos tod wenPbevros vmd Itodepatov wpds xataonxomyy THs Ews axea- 
vow wapyxovons Apabias. 


Didicxos Liver yatpew. wedrovtl wor wapaylverbon wpds duds Ger 
TOL 
emialorn cuvavtijoas [[Agéoton<]] eis [ItoAcuaida ApteTout wand 
bé 
tol Bacthéws dvamendcuxdte ext Séav tov voyod’ wapécouat [Jed |] 


@pos Uuds, ws vmotiHena, THs 10. xaddis ody woufoes d&iadoas 
HvAov wapayeréobar els Kpoxodihov wbduv [[iva tiv améydoow|] iva tiv 
dnéydoow womncduevor emixnoigwuer su DidaderPetan. ypdbor d€ wor 
nal weph tOv ex tod Hpaxheomodtrou onuaGelwy ef xexdyioat avd. 
Eppwao. Lay, Td6s 7. 
Verso : 


[LAy,| Tae t. Didvoxos Lrfveve. .. .Loupytou 
[amoc|rethas HivAo 
[ets Kpo|xodiwv adduv. 


1. wapayliveoOat ‘to set out for’, cf. no. 4a, l. 2.— 9. UroAepnaida : Ariston had 
come all the way by river and not by the desert route (see no. 19).— 4. wpds duds 
‘to you people’, as in line 1. — 6. tv améydoow womodpevo: ‘having arranged 
about the farming out’, perhaps equivalent to ‘having prepared a form of contract’. 
— 7. oxaBeiwr : these may have been Government property. In contracts for public 
works it is sometimes stated that the implements are to be furnished by Government. 
— 9g. ...toupytov : probably a note of the sender (see Annales, XIX, p. 13). The 
first three or four letters are illegible, but the word seems to have been one ending 
in -ovpyfov, such as éAasoupyiov. 


No. 42. Lerrer rrom Artemiporos to Zenon. — 0 m. 13 cent. Xo m. 


329 mill. — Year 33. 


The writer of the following letter is probably the person called Apre- 
plowpos 6 ént tis oixtas in no. 26. He was attached to the household of 
Apollonios in Alexandria, and in the present instance we find him accom- 
panying his master abroad on a mission of state. The main part of the 
letter is occupied with instructions about the private affairs of Apollonios, 
but these are of little interest in comparison with the news contained in 


pay pre 


the first three lines. After hoping that Zenon is in good health and infor- 
ming him that all is well with himself and Apollonios, Artemidoros con- 
tinues : ‘At the time at which | am writing to you we are on our way 
to Sidon, having accompanied the queen (by land) as far as the frontier, 
and we expect to be with you all before long.’ 

The Basf/dsoce of line 2 can surely be none other than the princess Be- 
renike who about this time was married to Antiochos and became queen 
of Syria. And the journey on which she was escorted to the frontier by 
the dioiketes was in all likelihood her departure from Egypt to meet her 
future husband. Whether she already bore the title of Bag/coow as an 
Egyptian princess, like Philotera and the young daughter of Euergetes, 
or whether she first acquired it by her marriage is open to dispute, but 
the former alternative is the more probable"). 

It was already known that on the occasion of the marriage the king 
went with his daughter as far as Pelusium and took leave of her there. 
From Pelusium the princess may either have taken the land-route across 
the desert or have sailed along the coast to Sidon. Ptolemy, who was an 
elderly man in poor health, left the party at Pelusium, entrusting the 
bride to the care of Apollonios , and the latter, as we learn from the 
present text, escorted her to the frontier, that is to say the frontier 
between the Syrian province of Egypt and the kingdom of Syria. There 
she was no doubt met by Antiochos or his ambassadors, and the diotketes 
returned to Egypt by way of Sidon. The phrase és tay épiwv is an 
indication that the province of Coele-Syria still belonged to Egypt and 
had not, as has been suggested), been handed over to Antiochos as part 
of his bride’s dowry. 

The marriage of Berenike was an important political event, marking 
the close of the Syrian war, and its date has been much disputed), We 
can now say that it probably took place in the spring of the 33" year of 
Ptolemy II, though no doubt the treaty was signed some months before, 





See Archiv fir Papyrusforschung , “) Op. cit., p. 209, note 2. The dates 
I], 541 (Strack). formerly proposed are 254-3 (Haussoul- 

) See Boucut-Lecierco, Hist. des La- _ lier), 250 (Niese, Beloch), 249-8 (Droy- 
gides, 1, p. 210, note a. sen, Strack, Wilcken). 


ae OE 


say about the end of the preceding autumn. If we reckon by the canonical 
year which began on the 1“ of Thoth, the date of the marriage will be 
259 B. C. But we may safely take it for granted that Artemidoros did 
not date his letters by the canonical year, but by the same system which 
Apollonios himself employed. And unfortunately it is not yet certain on 
what principle the Apollonian system was based. It seems probable now 
that in the reign of Philadelphos three different years were used for 
dating purposes, the canonical year beginning on the 1* of Thoth, the 
financial year beginning on the 1* of Mecheir, and the Macedonian 
year beginning in Dystros or Xandikos; it is practically certain that the 
financial year was in advance of ‘the canonical year; what we do not yet 
know is the relation of the Macedonian year to the other two. On the hy- 
pothesis, which I formerly adopted, that the starting-point of the Apol- 
lonian year was the anniversary of the king’s accession, Peritios embolimos 
of year 33 would fall in the spring of 251 B. C. But if the starting-point 
was not the anniversary of the accession but a permanent date such as 
the 1" of Xandikos, the Apollonian year might and probably would have 
been a few months in advance of the canonical year, in which case the 
date of the letter would be 252 B. C. 
The occurrence of an intercalary month in year 33 is further evidence 
that the Macedonian calendar employed a system of biennical intercalation 
and that the table of concordances in Annales, XVII, p. 223 1s approxima- 
tely right. We have now a series of intercalated months in the years 27, 
2g, 31 and 33. 

The remainder of the letter, especially lines 6, 7, shows that after re- 
turning to Egypt Apollonios intended to visit his country estate at Phila- 
delphia. Artemidoros merely writes as his master’s agent. 


ApreulSwpos Lyvovt yatpew. ef Eppwoat, ev dv for Zopwpa d& xah eyd, 
nal Arodddvios tylawver, xat 

Taha Hv xata yrdunv. Ste df cor sypaQov, wapeyiwdpeba eis Liddve, 
ouumemopeupevar tit Bacidioon 





) Tn addition to the evidence collected P. §S. I., 583, which is still more defi- 
by Smyly in Hermathena, X1V, 109, see nite. 


i 


dws tv bpiov, xal vmehapCdvoner taygws wapicecba wmpis Uuds. xaptet 
ode por cavTod te emipedduevos 

iva vytaivyts xal jpiv ypdPar dav ti cor Bovdrnt yivecbat dv rusts duvdueba. 
xaris o’ ap wownoas ayopdcas 

julv, wa as du wapayerducla eywuev, péditos tov Bedtiolov petpntas 

y nal xpildv woe cis ta xtyvy ( dprot6as ) X> 
Tv df Tim)y and TOU onodpou xal TOU xpoTBvos Sos eis raira, xa) tis olxlas 

df tis éu DiraderPeta 
émipedouevos, iva ws du wapayerducla xatardbwper adriy éoleyaspevny. 

nal ta Cevyopra de xal ta iepteia xal tods yfras 
|xlat rd ome td evraila ws dv exo weip@ emioxoneiv' oltws yap iuiv 
uarrov gra: ta déovta. 
nad td yernudtia de iva tpdmar tev) cuyxousobie emipedrds cor eolw. xa 
_ édly te O8ye eis 
avi rwpa tT dvaynatoy dotvar, wr) oxvifonts. 

, éppwoo. LAy, Ilepitiou éubodipou ¢. 
Verso : 
[ets Did] aderGerar. Lry, Dapevd S. ZLifvevt. 

Aprepldapos. 

2, dte d¢ cot éypaGor : a very clear example of what we have called the epistolary 
imperfect (cf. no. 27,1). wapeytvdueda does not mean ‘we have arrived in Sidon’, 
but ‘we are making for Sidon’ (cf. no. 41,1). — 7. iepret% : read iepeta, meaning, 
as usual, ‘the pigs’. — 11. The last two or three lines were added after the date had 
been written and are consequently cramped. The 6" of Peritios embolimos in year 33 


is approximately equal to the 21° of Mecheir. — 12. eis DiAadéAGeray is of course 
part of the address. 


No. 43. A necerpr IN THE FORM OF A LETTER FROM Demopnon TO SOKLES. 
— 0m. 09 cent. xo m. o8 cent. — Year 34. 


Demophon acknowledges that he has received from Zenon forty artabai 
of wheat, being the rent of his holding for the 34" year. 

It appears from this and from other documents that Zenon was in the 
habit of renting holdings from military settlers who did not care to cul- 
tivate their own land. In P. S. /., 592, for instance, we find an agent of 
his ( Horos?) in charge of three such holdings, y dv emoTdrys; and in 


ae 


another of our papyri we read : go%iv sjuiv xdjjpos apds Bopp|av|: didwouw 
iptv (dpovpas) x dole ular Quretcat. habérw Livov ta B ugon x{ad] 7a. 
nupiot to y. See also P. S. I., 390. 

_ Demophon was evidently the owner of the holding, while Sokles may 
have been an agent of Zenon. The 34" year mentioned in line 4 does not - 
of course mean the canonical year which began in Thoth, for rent was 
not paid in advance (cf. Hermathena, XIV, p. 112). 


[A|nuo@av Lorie yalpew. Eyw wapd 
[Z| tvevos aupav dorodbas 
|relooa|pa|xovra, to exPdprov 

TOU xArjpou 


\ 


TO yivopelvdn wor TOU teTdp- 


xat ovds|» AUTO ETIHAD. 


[gep|woo. Ld, DawPe in. 


[ 
5 frou xal| tpraxooTot gous, 
l 


No. 44. Lerrer rrom Patton ro Zenon. — 0 m. 11 cent. x om. 31 cent. 


—— Year 34. 


Philon says that Maiandria has written to him about a cloak which Ze- 
non wants her to weave for him. At present she is ill, but as soon as she 
recovers Zenon shall have the garment. The writer adds, what to us is 
more interesting, that Apollonios has taken over the direction of public 
affairs and that Dionysodoros is acting as chief accountant. 

The letter is dated year 34 and the docket year 30. As one is more 
likely to write A by mistake for 4d than Ad for 2, we may assume that 
Philon’s date is the correct one. The letter took eighteen days to reach its 
destination. Possibly it may have been written in Alexandria, though Greeks 
living in the capital seem as a rule to have used the Macedonian calendar. 
About Philon himself we as yet know nothing. 

It may be assumed that the Apollonios mentioned in the letter is the 
well-known dioiketes. In that case, as we know that he was diorketes both 
before and after year 34, the phrase wapeAnQéta ta xatd addy ware 
probably means that he had resumed office after a temporary absence. 


si A 


From the following words we learn that Dionysodoros was occupying, or 
had reoccupied, the post of chief eklogistes in Alexandria, which seems 
to have ranked next to that of diotketes. This is probably the Dionysodoros 
who is mentioned in the Revenue Laws as chief eklogistes about twelve years 
before, and he may also be identical with the Dionysodoros whom we find 
travelling in Syria in year 29 (see no. 14, 8). The activities of the great 
state officials in Alexandria were by no means confined to the Nile valley, 
and probably the names of Apollonios and Dionysodoros were as familiar 
in the towns of Caria and Syria as in the interior of Egypt. 

In accordance with the above interpretation it may be remarked that 
an order of the king in Choiak of year 34, that is, probably, two months 
earlier, was not transmitted to the authorities in the Fayoum through Apol- 
lonios, as one would have expected, but through Tlepolemos and Theo- 
philos (P. S. /., 513). But such speculations are of course subject to un- 
certainty until we know more clearly on what system the various writers 
have dated their correspondence. 


Ddowwv Zyvort yatpew. ef adrds [[ros]] te Eppwoas nal rHdde col dol ard 
vour, 

(ei)n dv as dyn Sérw* vylawvoy 53 xal attds. Sypabev por Mouavdpla ore 
yAapvoa 

avriy xerevers euPavar. vuvt ev ody padraxds draxirar, ds dv d2 pacions 

Solar cot ij olory. yirowone J xa Amorrdviov waprnQora ta xata wor 
mdvTe 

5 ual eyhoyseTevovta Atorvaddwpor. zypaba odv cor elv’ ideis. 


éppwro. LA, Mexelp 6. 
Verso : 


LA, Mexelo x2. Dirwr [[Zrfveovs |} Liyvwve. 
oloAns. 


2. » : a mistake for ei. — 5. elv’ Seis for iv’ cidqts. — 6. The date Mexeio 6, 
when compared with the date of no. 42, does not allow us to suppose that year 34 
of Philon is the same as year 33 of Artemidoros, reckoned ona different system, and 
that the letter refers to the return of Apollonios from Syria. The address has been 
rubbed out and rewritten in another place. 











sas OP ics 


No. 45. Lerrer rrom Sponpates to Zenon. — 0 m. og cent. xo m. 30 
cent. — Year 35. 


Zenon had written to Spondates to send some sycamore wood to Kersat, 
and the latter promises to do so. The boat-builders(?) were reporting to 
Zenon, in the belief that Palous had so reported(?), that there was no 
acanthus wood. The truth is that the muleteers began carrying from Mea 
on the 15", but as they did not appear on the 16" he (Palous) borrowed 
a waggon and went on carrying. So Zenon may be assured that they (the 
boat-builders?) have really plenty of acanthus wood. But they will need 
more sycamore, for the amount which has been cut and bought will not 
be sufficient. The ibis-feeders from Mea came yesterday to Spondates offer- 
ing to sell sycamore(?) at a lower price, and Zenon is requested to send 
Theopompos to buy, in order that the boat-builders may have no excuse 
for making trouble. 

Though the writer is not exactly illiterate, the abrupt transitions and 
the absence of connecting particles make it difficult to follow his thought, 
and I am not sure that the above paraphrase gives the meaning correctly. 
Kersat and Mea are not found in Grenfell and Hunt's list of Fayoum 
place-names (P. Tebt., Il, App. 2), but probably they were situated in 
the Memphite nome. Spondates is again mentioned in connection with 


hoat-building in P. S. I., 382. 


Lmovddrns Liven yatpew . &ypalblds por dmoolethas cuxapiviva cis Kep- 


oar. 

as dv ovv wapayéveortas ai rplovar, [é|mOdvres [a|nooledoduer. dveyyér- 
hocdy cot 

as dveyyehxdta cor Iadoty wi) vnldloyew Sidra dxdyOiwa. tH usv te of 
HyLcoviTas 

nipooay ey Mnas, tit d8 1S émel od wapeydvovto duatav ypnodevos niper. 

Bypaa cor iva eidnes didts EvAwy dnayOlver ody voTepotor, add’ if youre 
ixavd , 

cuxapiviver dé xpela solar, od yap ixavd avtois goTo td xexoupeva ryopa- 

oi éy Mnas 


 opéva. wapaydvorto wpds ue of iGioGocxol éyOrjs Bovddpevos evwvdtepa dzo- 


Annales du Service, t. XIX. 7 


10 


Sess. | | Gane 


ddcber. anbalsihov Oedmoumoy Os dyopar, iva thy wmpoQacw THv vaumnydv 
Avowper’ 


yap 
celal» aovnpol xal apoPacw Cnrodsuv. 


%ppwoo. Lire, Tlayavs ia 
Verso : 
Lre, aydvs cf. Szov- Lyvevt. 
ddtns Evhov. : 


2. Read #utovo: and avyyyéAdAooav. For the form -ooay see Mayser, p. 329. — 
3. Read évyyyeAndra. The meaning of this sentence is not quite clear; but unless 
the second co: has been inserted by mistake, the clause as — IIaAotv probably means 
‘thinking that P. has already reported to you’. — dxdy6wa : sic. — 5. &ypapa : 
presumably for yéyp2Ga, referring to the present letter. aAAy : either a slip for 
4AAd or an incorrect use of adr’ + (ef. P. S.1., 406, 34). — 7. Read wapeyévovro 
and éyés. — 8. @edmopu7o» : an agent of Zenon’s, often mentioned in letters and 
accounts. 


No. 46. A pectaration on oatH. — 0 m. 255 mill. x o m. 105 mill. 


— Year 35. 


We learn from the following text that the eponymous priestess of 
year 35 was called Bilistiche. That was the name of a celebrated mistress 
of Ptolemy Philadelphos, but it seems scarcely likely that the king would 
have appointed the lady in question chief kanephoros to his deified wife. 
The eponymous priest and priestess were selected from families of high 
rank in Alexandria, sometimes from the royal family itself; and there is 
reason to hope that the Zenon papyri will enable us to identify some of 
the persons mentioned in the protocols. For instance Tlepolemos who 
appears as an official of high position in P. S. [., 513 may very well be 
identical, as Vitelli has pointed out, with the priest of that name who 
held office in the 2™ year of Euergetes; and the writer of our no. 6 may 
likewise be the Poseidonios whose daughter Arsinoe had been priestess 
in year 26, The father of our Bilistiche was called Philon, and it is 





() See Plaumann, art. fepe’s in Pauly- _— courtier, holding the title of édéarpos to 
Wissowa. My note on no. 6 needs to be _ the king, and the boats of which he speaks 
corrected, Poseidonios was no doubt a may quite well have belonged to himself. 


SIO 


remarkable that two other priestesses, in years 299 and 38 respectively, 
had a father of the same name (see P. S. /., 591, note 3). Philon indeed 
is not an uncommon name, nevertheless it seems most probable that the 
three ladies were sisters. And as Philon was presumably a courtier, it is 
quite possible that the Bilistiche of our text was named after the king’s 
mistress, who was at the height of her fame about fifteen years before, 
when she won a chariot race at Olympia. _ 

The protocol raises another interesting question. In P. ‘S. [., 515, 
which dates from Pachons of year 35, the priest and priestess are called 
Neoptolemos and Arsinoe, while from P. Hib., 98 it appears that the same 
couple were in office in Mesore of year 34. Vitelli therefore concluded 
that they had been reappointed for a second year; but the present text 
throws doubt upon this quite legitimate inference. The question of the 
eponymous datings is very difficult for two reasons. In the first place we 
do not know when the priests were appointed, whether, as seems most 
probable‘a prior:, at the beginning of the Macedonian year by which the 
king’s reign was reckoned at Court, or at some other date such as the 
anniversary of Alexander's death (7. e. the end of Daisios). In the next 
place it is far from certain that all the documents, even all the Greek 
documents, containing the names of the eponymous priests are dated on 
the same system; in fact it seems more probable that they are dated on 
different systems according to the predilection of the scribe, some by the 
Macedonian year, some by the canonical and others by the financial year. 
The question concerning the-term of office of the eponymous priests is 
in fact involved in the larger question concerning the relation to each 
other of the three systems of reckoning the year; and the main point 
that remains to be settled is on what principle the Macedonian year was 
reckoned. In the meantime it is evidently unsafe to infer that a priest 
held office twice from the fact that we find his name mentioned in two 
consecutive years. 

As regards the subject-matter of the oath or yespoypaGéa, | am unable 
to offer any satisfactory explanation. 


|GactAevovros Irodkepatou tlot rorepalov Xwrijpos Lie, 
[2@’ iepéws tod deiva tod Tluppop|eéyou Arebdydpou nat Sev Aderaiy : 
vio 


— 100 — 


| xavn@dpou Apowwdns Didaddd|Gov Bikiolixns tis Diwvos, unvds Avepou, 


or 


20 


| Gurder acide IItodepatov td]v ey Baotréws Irodepalou xa) Bepevtxns 
ected xat Apoiwdny Dirdde|APov Seods AdeA@ods xa) Seods Swrijpas 
[rods tovtwy yoveis Meryw| bes Depevoubios Bov6ac7lrns ; 
| TOL wap’ Al modwvlou Tov dtonnTod mw) 

| |imov tedwriotnov amapevpecer 

[undeulas urfre drat undevt — | metpdbery euCadrdobar unde 

[wapaEerw ra evopxolivts use plol: ed ein, eQropxodvre 


[de Ta evar ic} ; 
| 


Bacidevortos Irodeuatov t|od WtoAcuatou Xwrijpos Lie, 

[e@ iepéws tot deiva tod Tu] ppopdyou Arebdrdoou xad Seay 

| Ader@ain, xavn@opou Aporwéns| DiradérGou, pyvds AvoToou, duvves 
[Gacrdéa Irorepatoy tov ey Balorddws rodeuatov xat Bepevixns Zw- 
|tifpwv xed Apowény Dirdder|Gor Seods AderQods xa Seods Lwriipals| 
|tovs tovTew yovers Met|yanbis Depevovfios BovSacT!|tns| 

[ Tot wap’ A] nordwvtou Tou dtoxntod ur) os| | 

[ Ttehwvict|nov wapevpgoer wn|de|- 

[done lure wapdtew ra .| | 

[ evopnoivts pe wor ev| ely, eQropxodyts de ta 

lé 


VOYT fa.| 


Verso : 
Meryobios. 


6. BovSaort7ys : a native of Boubastos near Philadelphia. — 7. Probably [Zire 
ta AypeoGavtos Kavviwt, though the space seems scarcely sufficient. — 8. Possibly 
[dixodourjoew, cf. 1. 18. — 9. émtogbew : W seems to be corrected from 7. éuSa- 
Agobat : or possibly émSaréoGa. — 10. et : corrected from e@. — 14. The name 
of the priestess is omitted by mistake. — 20 and 9. pate in the évtiypaGov aoGpa- 
yioTor, but undéin the sealed original. — 23. Mety#ios : the y is not clear, either 
here or in line 17; here it appears to be a correction. 


No. 47. Lerren rrom Zenon to Axates. — o m. 155 mill. x o m. 
2g cent. — Year 36. 


This letter evidently owes its preservation to the fact that it had never 
been dispatched. There is no address on the back, and both recto and verso 
have been scribbled over in places. 


— 101 — 


The text may be translated thus: «Zenon to Axates greeting. We wrote 
to you once before about Kollythes the priest of Thoeris of Philadelphia, ~ 
requesting that the amount due from the priest of Thoeris for the temple 
in Philadelphia should be paid to him regularly, and you replied that 
he is entitled to 12 drachme for the year. But the fact is nobody ever 
pays anything. So please give an order yourself that the whole amount 
now owing shall be paid to him, for they depend on this subsidy for per- 
forming the sacrifices. » 

Apparently the temple of Thoueris in Philadelphia received a small 
contribution towards its upkeep from a more important temple of the 
same goddess in another town"!), We may perhaps picture it as one of a 
number of newly founded and poorly endowed little temples, in which 
Zenon took a paternal interest as the representative of Apollonios, who 
was the real creator of Philadelphia. Axates may be the person called 
Axapes in a fragmentary text which runs thus : ed od mourfoets ypdbas 
Oeusoloxdret xat Metooios ta Bacidind: ypayuaret (of the Aphroditopolite 
nome) ypdbar Adan: ws emdnust avro|i], tuyxover yap lepayay ev rift 
xouvgt. The passages suggest, if the identification is right, that he was an 


Egyptian priest of high rank. 


Zrfvew ASdrm yaloew. éypdbauey cos xa @ poTE pov 
aept Kodduov tot iepdws tis Oonpios tis DidadedQelas dmodidorba 
auTadt TO yivopevoy wapd Tod iepdws THs Oorpios els Td iepdv To eu Di- 
AaderAPelar, od dé por dvtéypabas ott yelvorto adr eis tov éu- 

5 avrov kt6. ovdels ov dmodidw|aot|y ovdéy. od odv atytatoy dmo- 
offre: alta: wdyta td OPerdoueva’ éx toitwy yap tas Su- 
glas moroivtas. 

Eppwao. LAs, 


Mecopet. 
2. KoAAvOov : the name is usually transliterated KoAAov@ns. 
No. 48. Two eprrapus on 4 nog. — o m. 34 cent. x o m. 395 mill. — 
Not dated. 


The following piece is very different from any of the others in our col- 
lection and is indeed unique among Graco-Egyptian papyri. It appears 





) Cf, Orro, Priester und Tempel, 1, 29, and Wicxen, Chrest., no. 82. 


— 102 — 


that Zenon, while hunting or journeying in the Fayoum, accompanied by 
an Indian dog called Tauron, had encountered a wild boar. The dog 
protecting his master, tov xuvaydy de wapelmeto, attacked the boar with 
such determination that though gored through the chest he succeeded in 
killing his adversary before he himself expired. To commemorate the ex- 
ploit, Zenon had applied to a poet for an epitaph to be engraved on the 
dog’s tomb-stone. The poet in the papyrus here published sends him two 
to choose from, one in elegiacs and one in iambics. They are written in 
large regular uncials with only two or three corrections. No reference to 
the epitaph has been found in the correspondence, and the author’s name 
is not given. But it is probable that these elaliorate verses are the work 
of some professional man of letters in Alexandria; and no doubt more 
than one of the poets that clustered round the Court would have been 
glad to do a service for a friend of the dtocketes. The one poem reads like 
a paraphrase of the other, reminding us of those epigrams in the Antho- 
logy in which the same subject is treated in rival versions; but of course 
both alike are poetical paraphrases of the details communicated by Zenon 
in prose. It is a perfect example of an epitaph made to order. 

There are several other allusions to Zenon’s dogs in our papyri. One 
document in particular contains an account of the food supplied daily to 
the dogs and a pépun€, the entries running thus : 2, xvolv (xolvxes) e, 
wipunxs (xoimE) a. The mention of food recalls the little inscription from 
Philadelphia published by Leresvrs, Annales, XIII, p. 93 : dmep Amodrw- 
viov xa Livevos, Tacds xvvobocxds Avoubs edyyv, and leads one to ask 
whether the xuvo€0exés was not simply the keeper of Zenon’s dogs. It is 
not impossible, for the word has not necessarily a religious signification, 
any more than vo6ecxds; but on the whole the more natural interpretation 
is that Pasos was a feeder of jackals, attached to the cult of Anoubis. 

Appended is a rough translation of the two poems : 


(1) «The tomb marks the spot where Tauron, the Indian hound, lies 
killed, — but he that killed him saw Death first. A beast, that to look 
upon seemed in truth a scion of the Calydonian boar, unshakeable, dwelt 
in Arsinoe’s fruitful plains, the bristles rising thick from his neck in 
the covert and froth oozing from his jaws. Encountering the gallant dog 


— 103 — 


he straightway gored his chest, but anon was forced to lower his own 
neck to the ground. For the dog holding fast by mane and mighty sinew 
closed not his teeth until he delivered his foe to Death. Essaying things 
untaught in defence of the huntsman Zenon he earned his master’s gra- 
titude even in his tomb under ground. » 

(2) «Tauron was the dog called that is buried beneath this tomb, a 
foiler of murderous foes. For when a wild boar and he met in face-to-face 
combat, the former, most monstrous, with cheeks pouched out, gored 
him through the chest, waxing white with foam; but he, planting a pair 
of paws astride the boar’s back, gripped him as he shuddered from the 
depth of his breast, and rolled him to earth; and not till he gave his 
slayer to Death, as Indian custom bids, did he himself expire. Protecting 
Zenon, the huntsman whom he followed, he was laid beneath this covering 


of light earth. » 


Ivdov ddayever tu6os Tavpwra Savdyta 
xeiobat, 6 d2 xteivas apicber emeide AidSay. 
Oip dep dvta dpaxeiv aves H 6’ amd tas Kaduddvos 
hetbavov evxdomots eu wedlos tpéPero : 
5 Apowdas ativaxtor, an’ adyévos dlpba Pplacwy 

|Aléxume xat yelv|dav dPpdv dpepydpevos: 

6 
ody J3 weadv oxddaxos tédAuat onl] - [ln pev érofpws 


yrdxiae, ov péddwy 0” alyéy 2Onxe yay * 

[dpa]|Eduevos ydp duot AoPide weydhoso tévovtos 
10 [oldx émdpucen dddvra tole UmdOnxe Alsat. 

[ |--Z|vvw|va wor|ay] ddidaxta xvvaydy 


\ \ ~ , \ > / 
xalt xata yds tuuGar tav ydptw ipydoato. 


ado. 

oxvra€ 6 tipGar tao” Un’ éxtepiopevos 
15 Tavpov, én’ abdvraow ovx dunyavos . 

xdm pit yap os cuvndOev dvtiav gor, 

6 pév tis ws &mhatos oldnoas yévuv 


o1900s xatnddxilel|»]] hevxalveor aPpar , 


— 104 — 


6 0’ ap! voter dicody suCaron ixvos 
< edpdEaro Pplacortos éx olépywv peowr 
xa yas ovveorre/pacer* Atdar 52 Sods 


a 
Tov avToxerpa 26[[ n]|coxev , lvdds ws voyos. 
corlow dé Tov xuvayor wt WapelmeTo 


Lifveva erhaPpae Tad UmeoldAn xdvet. 


Verso : 


ah T@t wap’ A- Lyvewve. 
TOAAwvioU. 


1. Ivdév: Indian dogs were displayed at Alexandria in the procession described by 
Kallixenos, see Arnen., V, 201 B. Tatpwva : ef. Anth. Pal., VII, 211, Tatpdy pv 
xadgeoxov. — 2, 3. It is doubtful whether the stop should be placed after Aa» or 
after Ojp. — 5. arivaxtoy must qualify Aetavoy, unless it is a slip for érivaxros. 
— 8. Nole the insertion of the elided vowels. — 10. éréuucev : might also he 
anéuvocy.—1ii. The reading is uncertain. Zjywva is evidently required, and some 
slight traces of letters suggest that the preceding word was d¢. Possibly |o:oas| 62 
Z[yvw|va. — 29. lydds is corrected from Ivddv. — 25. For the form of the address 
ef. no. 37. 

C. C. Enear. 


GEORGES LEGRAIN 
(1865-1917). 


Legrain est mort en pleine force. Cette brusque disparition est une 
rude épreuve pour le Service des Antiquités. Hl avait fait beaucoup, mais 
nous attendions de lui plus encore, car il arrivait a Page des réalisations. 
Je youdrais montrer la place que tiendra son euvre inachevée dans len- 
semble de nos travaux. J’oublierai, s'il se peut, que je parle dun ami. 

Georges Legrain est né a Paris le 4 octobre 1865. Il était impossible 
4 un Franeais de ne pas reconnaitre en lui un Parisien, tant il avait con- 
servé sur les rives du Nil le ton et Paccent des bords de la Seine. Rien ne 
lui facilita les débuts dans la vie. Sa famille ne pouvait penser a lui faire 
faire des études completes : sil échappa aux examens, ce fut non par gout 
mais par force. I] n’en tirait nulle vamité, mais aurait cru ridicule de n’en 
pas parler ouvertement, et il rappelait sans embarras quill était pourvu 
du certificat d'études primaires. On discutera sans fin sur Tutilité des 
diplémes; nos successeurs ne devront pas conclure de ’exemple de Legrain 
qu'un égyptologue peut se passer de fortes études classiques. Il y a seule- 
ment quelque difliculté et quelque mérite a se donner seul et tard une 
vraie culture : Legrain avait su le faire, et nous avons le devoir de nous en 
souvenir. 

D’ou lui vint sa vocation pour légyptologie? Tres certainement de son 
gott pour le dessin. C’est par l'art égyplien qu'il fut attiré tout d’abord et 
qu'il fut conduit bientdt a consacrer sa vie a cette étonnante civilisation. I] 
se rappelait qu'un article du Magasin pittoresque sur les hiéroglyphes lavait 
prodigieusement frappé vers lige de douze ans. Son peére le conduisait 
souvent au Musée du Louvre quand il faisait mauvais temps, et les galeries 
égyptiennes lattiraient plus spécialement a cause de cette écriture étrange 
qui est elle-méme un dessin. Une fois de plus les salles grandes ouvertes 
de nos musées révélaient 4 un jeune Parisien lexistence d’un monde ancien 
et lointain qui devait le prendre tout entier. Son talent de dessinateur 


— 106 — 


pret rapidement et prit bientét un caractére plus précis. En 1883 il 
entre 4 l’Ecole des Beaux-Arts dans Vatelier de Gérome; il devait y Bi 
jusqu en 18go et y réussir trés bien. Mais l'archéologie le guettait : 
l’Ecole méme il suit les cours d’ archéologie de M. Heuzey et de M. Pottier 
Ces cours spéciaux semblent parfois un peu dépaysés dans une école d'art. 
Pourtant voici la preuve, sil en était besoin, quils peuvent orienter un 
élave vers l'étude du passé. Or dans cette étude les artistes ne pourraient- 
ils pas apporter des qualités de gotit et des connaissances techniques qui 
quelquefois restent fort rudimentaires, avouons-le, chez les archéologues 
de formation universitaire? 

Pour Legrain, c’est tout de suite Parchéologie égyptienne qui lentraine 
invineiblement : tout en travaillant aux Beaux-Arts, il suit tous les cours 
ot Yon parle d’Egypte i Paris. A Ecole du Louvre il est auditeur assidu 
des cours de Pierret et de Revillout, deux guides pas toujours trés sirs, 
mais d'une ardeur si sincére et si communicative! C’est aussi pour Legrain 
le premier contact avec les monuments mémes dans les galeries du Musée. 
A I’Ecole des Hautes Etudes il trouve la précision de Guieysse et les con- 
férences incomparables de Maspero, si riches, si vivantes, si profondément 
suggestives; au Collége de France, c'est Maspero encore dans ses cours 
publics; & la Sorbonne, enfin, c'est Rochemonteix qui revient @’ Egypte. ll 
absorbe tout avec passion et commence a publier lui-méme. Son premier 
article parait en 1887 dans la Revue égyptologique de Revillout : Les noms 
des témoins dans quelques actes du Louvre. Kn 188g il passe sa these du 
Louvre sur un texte démotique“), La méme année, M. Danicourt, maire 
de Péronne, lui demande de décorer le Musée de cette ville, qui contient 
un certain nombre de monuments égyptiens : il décore les salles et décrit 
les objets. Pendant la Grande guerre, alors que Péronne était sous la ligne 
de feu, il me parlait dans une lettre avec quelque mélancolie, mais aussi 
avec grande philosophie, du sort que les hostilités réservaient a cette 
ceuvre de jeunesse. 

Il continuait son métier de peintre dont il vivait. Son atelier était 
hh rue du Cherche-Midi. On commence d lui confier Villustration de cer- 





Le lire des Transformations, Paris, Leroux 1890. 


ey ae 


taines publications", Son premier article dans le Recueil de travaux, out 
il devait collaborer longuement, date de 1890); il rédige les catalogues 
dantiquités égyptiennes des collections Sabatier, Menascé et Hoffmann; le 
Cabinet des Médailles de la Bibliotheque nationale le charge de rédiger 
le catalogue de ses documents égyptiens (1890-1892). A ce moment sa 
préparation technique est sérieuse : il a le droit de réver de lEgypte. 
L’occasion s’offre & lui de partir comme membre de {a Mission archéolo- 
gique francaise, alors sous la direction de Bouriant : il quitte Paris avec 
joie en 18929; désormais il appartient a I’Kgypte. 

Dés son arrivée au Caire il se trouve soumis a un entrainement excep- 
tionnel. M. de Morgan venait de succéder 4 Grébaut comme Directeur du 
Service des Antiquités. I] avait de suite élaboré un vaste programme de 
travail qui exigeait des collaborateurs nombreux et spécialisés : il s’adressa 
tout naturellement 4 la Mission francaise. Bouriant et tous les siens se 
mirent a sa disposition et le travail de la Mission se confondit presque, 
pendant un certain temps, avec celui du Service des Antiquités. 

Ce fut d’abord le Catalogue des Monuments et Inscriptions de l Eyypte anti- 
que qui réclama tout Teffort. Dans Vhiver 1899-1893 Legrain travaille 
au premier volume : relevé des graffiti des environs d’Assouan, aquarelles 
des fresques coptes du couvent de Saint Siméon, dessins des tombes de la 
Qoubet el-Hawa. Il parcourt toute la région entre Assouan et Kom-Ombo, 
copiant et dessinant tout ce qui est antique; enfin a Kom-Ombo méme, 
pendant que le déblaiement se poursuit, il commence a copier et dessiner 
le temple entier avec Bouriant, Jéquier et Barsanti. 

Le second hiver (1893-1894), avec Bouriant et Jéquier encore, il tra- 
vaille pour la Mission francaise 4 Tell el-Amarna. Il prépare les planches 
de toutes les tombes alors connues. Travail considérable dont la maladie 
et la mort de Bouriant devaient malheureusement retarder l’achévement. 
Ce méme relevé complet ayant été repris plus tard et fort bien fait par 
M. de Garies Davis, Institut francais, pour éviter un double emploi, ne 
publia qu'un seul volume du Mémoire de Bouriant, Jéquier et Legrain 
sous le titre de Monuments pour servir a l'étude du culte d’Atonou en Egypte 








) Les planches de louvrage d’Edfou GL entrelacés, sont de lui. 
par Rochemonteix et Chassinat, signées ) Sur une siéle de Theni. 


— 108 — 


(1903). Aussitdt aprés cette campagne M. de Morgan le réclame a Dahchour 
pour préparer la publication du trésor de bijouterie des princesses quil 
vient de découvrir : c'est 4 Legrain que nous devons les belles aquarelles 
qui donnent une idée si exacte de ces piéces extraordinaires"), Quelques 
années plus tard, ce sera Legrain encore qui mettra au point le second 
volume de Dahchour, M. de Morgan étant pris par d'autres travaux. 

Pendant ces deux premidres années VE gypte, son inlassable activité 
avait été dirigée dans le sens le plus utile. Comme dessinateur il était un 
collaborateur indispensable pour les travaux du Service, comme pour ceux 
de Ja Mission francaise. De suite il avait saisi le style si particulier du bas- 
relief égyptien. Dans ce dessin si simple et si dépouillé, la ligne extérieure 
est tout. Legrain, qui travaillait pourtant avec une rapidité surprenante, 
a su rendre de la facon la plus heureuse la silhouette égyptienne. II aurait 
acquis sans peine la précision et la fermeté, mais nous allons voir que les 
circonstances le détournérent du dessin. Sa carriére a été trop utile dans 
une toute autre direction pour que nous ayons le droit de rien regretter, 
et pourtant souvent nous avons pensé qu'il aurait été Thomme le plus 
capable de nous donner toute une série de publications d’art égyptien qui 
nous manquent encore, et que cela aussi ett été pour lui une belle carriére. 
Notre archéologie, ot les textes et la décoration sont si étroitement mélés, 
exige trop souvent la double compétence de l’archéologue et de Lartiste, 
et ce sont deux ordres de qualités assez différentes pour qu’on les trouve 
bien rarement réunis. Legrain les possédait, mais par la force des choses, 
larchéologie devait absorber tout son temps. En effet, M. de Morgan avait 
résolu d’attacher Legrain au Service des Antiquités : en novembre 4894 
il est nommé avec le titre d’'Inspecteur-dessinateur. A partir de ce mo- 
ment, comme il arrive souvent en Egypte, il inspectera tres peu et des- 
sinera moins encore. 

Pendant Vhiver 1894-1895 sa premiére campagne comme fonction- 
naire fut bien remplie : suite des copies de Kom-Ombo, relevé des graf- 
fiti entre Kom-Ombo et Edfou, découverte de la nécropole archaique de 
Gebel Silsileh. Au printemps de 1895, séjour 4 Dahchour. Enfin a Pautomne 





‘) J. pe Morcan, G. Jiquier et G. Lecrain, Fouilles d Dahchour, t. 1 (1894); t. I 
(1894-1895). 


— 109 — 


de cette méme année M. de Morgan charge Legrain des travaux de Karnak. 
Le choix était audacieux. Il s'agissait du plus grand chantier de lEgypte. 
Comme archéologue, Legrain était prét, mais avait-il les connaissances 
techniques nécessaires pour aborder cet amas de colonnes et de pylénes 
qu il faudrait consolider ou refaire au fur et & mesure du déblaiement? 
Les faits ont donné raison ’ M. de Morgan. Legrain, arrivé » Karnak 
le 7 novembre 1895, prend possession de ce poste d'honneur ot il 
deyait mourir vingt-deux ans plus tard; désormais il est «homme de 
Karnak ». 

It attaqua le travail sur plusieurs points, mais avec méthode. Le gros 
effort devra porter sur le dégagement de la voie centrale du temple depuis, 
lentrée jusqu’au sanctuaire : c’est ’épine dorsale du monument qu’ faut 
rétablir. Cette voie centrale commence en dehors de l’enceinte méme et 
devant le pyléne par le quai de débarquement et Vallée de sphinx. Tout 
de suite les résultats sont de premier ordre : le quai dégagé profondément 
lui donne toute une série de cotes du Nil d’une grande importance his- 
torique, et les béliers, dans un état de conservation surprenante, forment 
une avenue imposante devant le grand pyléne. Entre temps il pénetre 
dans la grande cour, puis attaque le temple de Ramsés III et celui de 
Khonsou; a cédté de ce dernier, le petit temple d’Apet est nettoyé et réparé 
complétement. 

Au printemps il quitte Karnak pour copier les inscriptions de Silsileh. 
C’était la préparation d’un nouveau volume du Catalogue des Monuments 
de l Eyypte. Il se rend 4 1’Oasis de Khargeh avee la préoccupation de 
retrouver au désert des stations de silex taillés. En effet, de Morgan venait 
@attirer l’attention du monde savant sur la période du silex en Egypte. 
Dans ce pays ott les monuments d’époque historique sont d'une telle sura- 
bondance, la préhistoire avait été négligée. Dés qu’on examina le proble- 
me, on reconnut que [’Kgypte est d’une richesse étonnante en documents 
archaiques et préhistoriques. Legrain fut un des premiers adeptes de ees 
recherches nouvelles; il récolta les silex comme il faisait tout, avec passion. 
Enfin, cette méme année 1896, il accompagna de Morgan et le peintre 
Clairin au Sinai. 

La seconde campagne ’ Karnak (1896-1897) comprit le dégagement 
de Pavenue centrale 4 Vintérieur de la Salle Hypostyle et 1a préparation 


— 110 — 


du démontage de la colonne penchée. Il fallait, pour continuer le dé- 
blaiement, démonter et reconstruire cette colonne dont le chapiteau s’ap- 
puyait contre le deuxiéme pyléne : Legrain abordait pour la premiere 
fois cette salle unique au monde, a laquelle il devait consacrer le meilleur 
de sa vie. Il acheva les travaux du temple de Ramses III et du mur de 
Sheshonq. 

Au printemps de 1897 il se rend aux carriéres de Tourah et Massarah 
pour en relever le plan et les graffiti; 4 l’automne il explore la région 
entre le Caire et Suez A la recherche des stations de silex. 

M. Loret, en prenant possession du Service des Antiquités, laissa na- 
turellement Legrain 4 Karnak, Le travail continue réguliérement mais len- 
tement, car les ressources sont modestes. Le gros effort porte toujours 
sur la Salle Hypostyle; en décembre 1898 les architraves de la colonne 
penchée sont descendues et au printemps de 1899 toute la colonne a été 
entiérement démontée jusqu’aux fondations et rebatie. 

(est alors que se produit un événement, désastreux en apparence mais 
qui devait avoir pour Karnak de trés heureuses conséquences : le 3 octo- 
bre 1899, onze colonnes s’écroulent dans la partie nord de la Salle Hy- 
postyle. Le probléme de la restauration de la salle se trouvait tout 4 coup 
posé dune facon impérieuse. M. Maspero reprenait a ce moment, pour 
la seconde fois, la direction du Service : dés son arriyée au Caire il dut 
étudier les causes de l’accident, les remédes 4 employer, les ressources 
nécessaires pour réparer le mal. : 

Les causes demeurérent obscures : une colonne (le n° 38) avait cédé 
et, tombant sur la voisine, avait entrainé successivement la chute des dix 
autres. M. Maspero fit admettre immédiatement le principe que le mal 
pouyait étre réparé tout de suite : non seulement ces onze colonnes se- 
raient rétablies, mais la salle entiére devait ¢tre dégagée complétement, 
toutes les colonnes douteuses démontées et reprises en sous-ceuvre partout 
ou la nécessité en apparaitrait. Une Commission examina les procédés a 
employer pour faire des fondations nouvelles. Enfin la Caisse de la Dette, 
qui avait encore la gestion A cette époque des ressources financiéres de 
Egypte, alloua 2000 L. E. par an pour la restauration de Karnak. Pour 
la premiére fois les travaux du temple étaient pourvus d’un budget sérieux 
et les chantiers allaient pouvoir prendre tout le développement nécessaire. 


— 111 — 


On peut dire sans paradoxe que cet accident heureux profitait au temple 
tout entier et assurait son sort futur. M. Maspero voulut que Legrain 
restat seul chargé du travail comme avant I’accident : décision courageuse 
et juste, car toute autre solution aurait pu faire croire 4 une responsabilité 
qui n’existait. pas. 

Legrain se mit 4 l’euvre avec tout son ceeur. Il avait ressenti cruelle- 
ment la blessure faite & son temple, et c’est ’ ce moment qu'il comprit 
vraiment d quel point il aimait Karnak. Pendant Vhiver de 1900 il entame 
le déblaiement des troncons de colonnes, qui sont numérotés et rangés 
avec ordre en attendant la reconstruction : c’est en octobre 1902 seule- 
ment que le remontage commence. Démontage et remontage furent exécutés 
en utilisant les procédés des anciens Egyptiens, cest-a-dire le plan incliné 
et les rouleaux; seuls les palans ajoutaient un moyen de traction moderne. 
Cette méthode, qui surprenait et intéressait les visiteurs, ne fut pas choisie 
par Legrain sans raison. Elle exigeait un maniement de terre énorme, mais 
on sait avec quelle rapidité les ouvriers égyptiens font du terrassement, 
et le prix de revient ne dépassait pas celui des échafaudages. La main- 
@euvre locale, ouvriers et contremaitres, n’avait aucun apprentissage a 
faire, et surtout cette masse de terre était prise dans les parties du temple 
4 déblayer, de sorte que le travail était done 4 double fin : le terrassement 
tenait lieu’en méme temps de fouille. Tout marcha avec une régularité 
parfaite; sur ce chantier, qui comptait souvent 4oo ouvriers, il n’y eut 
jamais un accident sérieux. 

Je noterai de suite les étapes de la reconstruction. Le remontage com- 
menca en octobre 1902; en mai 19a3, dix colonnes sont reconstruites a 
une hauteur de 6 métres pour vérifier le tassement. En juillet 1904, les 
onze colonnes écroulées sont debout, sauf les abaques et les architraves; 
en méme temps Legrain commence le démontage de trois autres colonnes 
menacantes. En juillet 1905, les onze colonnes sont achevées, les fonda- 
tions des neuf autres sont refaites; les architraves brisées sont remplacées 
par de fausses architraves en ciment armé qui donnent a Teil les lignes 
nécessaires et assurent la stabilité. De 1906 4 1909 méme progres; en 
juin 1909 il ne reste 4 achever que sept colonnes sur soixante-sept qui 
devaient étre réédifiées ou consolidées dans la moitié nord de la Salle 


Hypostyle. 


— 112 — 


A partir de ce moment Legrain attaque la moitié sud. Une butte énor- 
me garnissait l’angle sud-ouest : elle disparait, démasquant des bas-reliefs 
importants de Ramses II. En juin 1914 il ne reste plus que trois colonnes 
4 remonter dans la moitié nord et les chapiteaux et architraves de sept 
autres a placer dans la moitié sud. L’eeuvre, on peut le dire, est achevée, 
la salle est complétement débarrassée jusqu’au sol antique, et pour la pre- 
miére fois depuis de longs siécles cette prodigieuse foret de cent trente- 
quatre colonnes peut étre parcourue en tous sens. La guerre survient; 
nos crédits trés réduits obligent 4 suspendre le travail, mais Legrain a éu 
du moins fa joie de voir la Salle Hypostyle dans Vétat ou il Pavait révé 
quant il commenea sa lourde tiche en 1g 00. 

La Salle Hypostyle, pour le public, c’est le coeur de Karnak, et leffort 
le plus visible était 1a, Mais pourtant cette restauration ne représente 
qu'une faible partie du travail fourni par Legrain dans ces hectares de 
ruines qui constituent les domaines du dieu Amon, de sa femme Maout, 
de son fils Khonsou et de leur voisin Montou. Son activité se déploya par- 
tout et elle fut le plus souvent récompensée par des découvertes d'une 
haute importance. Chacun des petits temples contenus dans les enceintes 
sacrées a été successivement déblayé, nettoyé, réparé; il en fut ainsi pour 
ceux de Ramsés II et de Séti II dans la premiére cour. Celui de Ptah thé- 
bain, hdte du dieu Amon, est particulitrement curieux : la statue de la 
femme de Ptah, la déesse lionne, a pd étre remise en place dans sa cha- 
pelle. Il est bien rare que nous puissions avoir aussi directement limpres- 
sion que pouvait faire la statue divine sur ses adorateurs. En 1901, en 
réparant le temple de Khonsou, il trouva admirable statue du dieu, qui 
gisait retournée et encastrée dans le dallage méme d’une des salles : c'est 
une des pidces les plus extraordinaires de la sculpture thébaine. La con- 
servation parfaite du visage nous permet de saisir pleinement tout le charme 
étrange que lartiste et le dévot prétaient au jeune dieu «a la belle face». 

Kn dehors de la mise en état des petits temples, le programme que 
M. Maspero avait ¢laboré comportait lexploration profonde, jusqu’au sol 
vierge, de tous les espaces libres entre les parties construites : méthode 
indispensable 4 suivre dans tous les grands sanctuaires ott les construc- 
tions sans cesse remaniées se sont superposées les unes aux autres. Il 
faudrait pouvoir soulever tous les temples actuellement debout et nous 


— 113 — 


lirions sous leurs fondations Vhistoire de ceux qui les ont précédés. L’es- 
pace libre attaqué le premier fut la cour comprise entre le mur sud de la 
Salle Hypostyle, le septitme pyléne et le mur de Méneptah. Contre le 
pyléne apparut une série de colosses, dont quelques-uns d’une admira- 
ble facture, puis des piliers de Senouasrit I* et des blocs nombreux en 
beau calcaire provenant d’une porte monumentale et d’une série de cha- 
pelles construites par Aménophis I", Ces matériaux avaient servi de rem- 
blais; nous pourrons reconstruire des murs entiers dont la décoration est 
du plus beau style. 

Mais la surprise qui dépassa toute espérance permise, ce fut la dé- 
couverte, au milieu de cette cour, d’une cachette dans laquelle on avait 
accumulé une grande partie des statues et du mobilier sacré de la maison 
dAmon. Pendant quatre saisons, de 1903 a 1906, les statues et les 
bronzes sortirent par centaines. Et quelles statues! celles de tous les hauts 
fonctionnaires thébains qui ayaient obtenu permission, «par faveur roya- 
le», d’avoir leur image dans le temple pour participer aux offrandes du 
dieu. Documents incomparables pour Ihistoire de l'art : nous avions 1a 
une longue série de sculptures des plus soignées, celles destinées au temple 
méme d’Amon et exécutées dans la capitale pendant les siécles de la grande 
puissance thébaine. Pour [histoire, ¢’était le sacerdoce d’Amon et les 
fonctionnaires civils apparaissant avec leurs titres et leurs généalogies. 
M. Maspero le dit alors, et le mot a été répété avec raison : depuis la ~ 
découverte du Sérapéum par Mariette, personne n’avait mis au jour d'un 
seul coup une telle masse de documents d'une telle importance. J’eus 
moi-méme la joie, trois années de suite, d’assister 4 cdté de Legrain a 
«cette péche aux statues» pendant des journées particulitrement fruc- 
‘tueuses. Le niveau des infiltrations ayant monté, comme dans toute la 
vallée, depuis l’époque oti la cachette avait été creusée, les ouvriers devaient 
travailler dans l'eau. Des chadou/s épuisaient cette eau dés le matin, et a 
midi commengait la péche; on devait descendre 4 plus de huit métres de 
profondeur. Quelle émotion chaque fois qu’on sortait une belle piéce! Il 
fallait voir Legrain examiner la statue, la rincer rapidement et en un ins- 
tant débrouiller les textes encore pleins de boue, rapprochant noms et 
familles. La plupart de ces personnages lui semblaient des amis, leurs 
titres et-leurs parentés lui étaient connus : c’étaient des Thébains comme 

Annales du Service, t. XIX. 8 


— Mh — 


lui-méme. Legrain a vraiment vécu la les plus belles heures qui puissent 
étre accordées & un archéologue. 

A cété de ces trouvailles retentissantes le tiara normal, souvent ingrat, 
se poursuivail. Les grandes enceintes de briques sont réparées et escar- 
pées pour protéger les temples contre les visites dangereuses, des expro- 
priations libérent les territoires sacrés : les dieux se sentent de nouveau 
chez eux. Le chemin dallé conduisant de la Salle Hypostyle au temple de 
Ptah est dégagé; celui qui mene de la Salle Hypostyle au temple de Maout 
en traversant les quatre grands pyldnes (n™ 7 4 10) est également déblayé. 
La voie centrale du grand temple devient libre jusqu’au Sanctuaire de 
granit; le Sanctuaire lui-méme est mis en état et les énormes dalles de 
eranit du plafond sont redressées. Depuis le quai de débarquement, on a 
maintenant la vue libre jusqu’a la chambre méme d’Amon, au centre de 
Pédifice; le plan général s’éclaire immédiatement pour le visiteur. 

Un autre travail bien curieux que Legrain avait mis en route depuis 
1907,.cest la réfection du grand pyléne de Ramses I* (n° 2), séparant la 
grande cour de la Salle Hypostyle. Ce pyléne, qui était creux a la partie 
supérieure, s'est écroulé sur lui-méme. Les éléments sont restés sur place; 
on pouvait done essayer de les utiliser pour reconstituer le pyléne. Tous 
les blocs ont été sortis un d un de la cour et numérotés avec soin; ils sont 
actuellement rangés au sud de la Salle Hypostyle. Chacun a été photo- 
graphié au dixiéme et la photographie collée sur un petit cube de bois 
reproduisant au dixiéme le bloc de pierre correspondant. Ges cubes for- 
ment un vrai jeu de patience qui permettra de faire sur une table la re- 
constitution des scénes. Les blocs eux-mémes pourront ensuite reprendre 
en bon ordre leur place primitive. 

De tous ces travaux 4 Karnak une partie seulement est connue d’uné 
facon suflisante. Nous avons bien eu, chaque année, des rapports étendus 
dans les Annales du Service, ot le gros des découvertes est présenté et 
commenté par Legrain, mais différentes circonstances ont retardé outre 
mesure la publication vraiment scientifique et artistique des parties de 
Karnak qui sont terminées. Sans doute lensemble du temple demandera 


encore de longues années avant que nous en puissions donner une publi- 


cation intégrale, mais ce qui est achevé peut et doit étre mis, dés mainte- 
nant, a la disposition de nos collégues. Ce fut ma premiére préoccupation 





— 4115 — 


quand je revins pour six mois en Egypte, pendant Vhiver 1915-1916. Je 
discutai longuement avec Legrain le plan dune publication digne de Kar- 
nak; je pensais lui donner comme collaborateur un architecte-dessinateur, 
qui aurait commencé immédiatement le relevé architectural des parties 
déblayées et mises au point : Khonsou, Ramses III, Séti II, le temple de 
Ptah, la Salle Hypostyle. Ce sont 1a des morceaux de tout premier ordre 
qui forment des unités distinctes. Il y a lieu de les faire connaitre tout de 
suite. Donner un plan complet de ce champ de ruines tel qu’il résulte de 
vingt-deux ans de fouilles rentre également dans nos obligations. Ce plan 
sera provisoire, sans doute, mais nécessaire, puisque aussi bien aucun de 
nous ne yerra l’achévement de l'ensemble. Nous avons sur ce point des 
reproches 4 nous faire, et la mort de Legrain les rend plus amers encore, 
car combien de documents seront maintenant pour nous diflicilement uti- 
lisables! Heureusement il avait préparé pour le grand public un ouvrage 
sur l'histoire des temples de Karnak : le Service, n’ayant pu entreprendre _ 
lui-méme une publication méthodique, avait autorisé Legrain a faire pa- 
raitre pour son compte ce volume dordre général. Le manuscrit était 
entre les mains de I’éditeur au moment de la guerre; je sais que le projet 
dédition vient d’étre repris, et je pense quil aboutira rapidement. Nous 
trouverons 1a les résultats généraux des fouilles de Legrain, mais main- 
tenant que la guerre est terminée, c’est & nous quincombe la tiche d’en- 
treprendre la publication scientifique et détaillée de chacun des monu- 
ments de Karnak. Nous devons ce travail au monde savant aussi bien qu’a 
la mémoire de Legrain. 

Pendant la guerre, les travaux de Karnak étant suspendus, Legrain 
accepta de faire fonction d’Inspecteur en Chef & Louxor. (était pur 
dévouement de sa part, car toutes les questions administratives ne l’in- 
téressaient qu’a demi, et méme sur ses propres chantiers il se pliait sans 
plaisir aux nécessités des reglements. Du moins, dans ce réle nouveau, 
une dermiére joie lui était réservée, celle dopérer le déblaiement de 
lespace compris entre le temple de Louxor et le Nil. De ce cdté, un paté 
Vhorribles maisons masquait la vue du temple; une de ces maisons appar- 
tenant 4 un agent consulaire allemand, nos tentatives d’achat ou dex- 
propriation ayaient toujours échoué. La guerre ayant rangé ledit agent 
consulaire sous la loi commune, Vexpropriation fut rapidement menée. 

8. 


— 116 — 


\ 


Sir Henry Mac Mahon s’était personnellement intéressé a ce projet, et 
erice & son intervention, nous avons pu faire disparaitre sans retard ces 
masures. Sous les maisons modernes apparurent des restes de chapelles 
coptes et, au-dessous, des socles de grandes colonnes romaines. 

Il s’'agissait d’un ensemble trés curieux sur lequel Legrain écrivit son 
dernier article dans les Annales : Rapport sur les nouveaux travaux exé- 
culés & Lougsor, @ lowest du temple d'Amon. Par malheur, ce chantier nou- 
veau V'intéressa trop. Hl voulut en plein été utiliser Pargent que le Minis- 
tére mettait & notre disposition pour achever le déblaiement; il désirait 
également voir lui-méme si linondation, trés forte en 1917, n’atteindrait 
pas ses nouvelles découvertes. Il part du Caire, sans entrain, dans les 
premiers jours daoit. Le 17 il se sent fatigué; trop énergique, il ne 
s'arréte pas; le 19 il est & 1a gare de Louxor au-devant d'un ami; le 20 
et le 21, quoiqu’un peu mieux, il parlait de rentrer au Caire quand, le 
29 au matin, il est pris subitement d'un malaise tres grave et perd presque 
immédiatement connaissance. Les médecins essayent en vain de le rani- 
mer: & midi il expirait. M"* Legrain, avertie par dépéche le matin du 
29, arrive trop tard et trouve son mari mort dans cette maison de Karnak 
ou ils ont passé ensemble de si heureuses années : il lui reste Vhorrible 
devoir de ramener le corps au Caire. 

L’euvre de Legrain, est avant tout Karnak. Son nom restera attaché 
4 ce monument, qu’il a aimé si complétement et dont il était devenu le 
pieux desservant. C’était son temple a lui : il le faisait respecter des indi- 
gdnes et défendait les crédits affectés 4 ses chantiers comme les redevances 
mémes du dieu Amon. C’était souvent avec un regret touchant et pas tou- 
jours juste qu'il voyait partir au Caire les objets quil venait de découvrir. 
II faisait plus : il voulait faire aimer Karnak des touristes eux-mémes, et il 
dépensait dans ce but une bonne volonté vraiment inépuisable. Lui, dont 
la patience, nous pouvons le dire, n’était pas la vertu dominante, je Pai 
vu montrer le temple trois fois dans la méme journée a des amateurs dont 
je doute qu’aucun fit tout a fait digne une telle abnégation. Il expliquait 
tout avec tant de vie et de gaieté, avec un enthousiasme si communicatif, 
qu'on partait avec Villusion d’avoir vraiment tout compris. On se racontait 
cette visite au retour, et les infortunés qui avaient parcouru le temple sans 
‘tre conduits par Legrain croyaient n’avoir rien yu. Son entrain infatigable, 


_——— eS Le 


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— 117 — 


X 


son enjouement perpétuel, causaient bien quelque surprise a certains 
de nos collégues qui semblaient avoir tout intérét a laisser croire que la 
science sérieuse est forcément ennuyeuse. 

Et pourtant ce travailleur gai était un travailleur sérieux. Ses publica- 
tions, dont on trouvera plus loin la longue liste, le prouvent assez. Je ne 
parle pas seulement de la prodigieuse quantité de matériaux nouveaux 
dont il a enrichi notre science : on se rappellera d’ailleurs quune grande 
partie de ces monuments est encore inédite et que trois volumes des 
statues sorties de la grande cachette sont encore en préparation. Les 
documents qu'il a trouvés, chaque fois qu'il I’a pu, il les a publiés vite et 
bien : c’est le premier service que l'on pouvait attendre de lui dans son 
role de découvreur. Mais, tout en éditant et en restaurant, il savait com- 
menter ses trouvailles d’une facon toute personnelle, et la série de ses ar- 
ticles dans les Annales et dans le Recueil de travaux abordent les sujets les 
plus variés. Il n’était pas philologue, il le savait, et pensait que ce n’était 
pas a Karnak qu'il pouvait le devenir. Mais dans le domaine de l'archéo- 
logie il a été excellent. fl avait, en effet, le sens de l'objet et cette mémoire 
de Veil qui rapproche les formes et les compare a distance. II savait sur- 
tout que le passé ne peut s'interpréter que par le présent et il avait étudié 
de prés toutes les manifestations de la vie moderne en Egypte. Son étude 
si précise sur Le Fellah de Karnak, son joli livre sur Louwxor sans les Phara- 
ons, montrent combien sa curiosité était vivante et actuelle. Dans ce présent 
qu il connaissait a merveille, il savait reconnaitre toutes les survivances 
d'un passé qui ne veut pas mourir. Sur ce point il comprit admirablement 
exemple de Maspero. Il a toujours pensé, comme son maitre, qu’un archéo- 
logue qui n’a pas les yeux grand ouverts sur les choses vivantes ne saurait 
parler utilement des choses mortes. Enfin, comment ne pas rappeler ses 
recherches sur l’expédition de Bonaparte en Egypte? Cette histoire si ré- 
cente a besoin, elle aussi, d’¢tre éclaircie souvent, et nous sommes loin de 
connaitre encore comme elle le mérite une des plus surprenantes aventures 
des temps modernes. 

Ce qui caractérise Legrain a mes yeux, c’est cet enthousiasme passionné 
qui l’a soutenu et guidé sans un instant de défaillance. Singulier éloge, 
semble-t-il, quand il s’agit dun archéologue. Et pourtant je voudrais 
voir vraiment nos jeunes travailleurs aborder cette étonnante civilisation 


— 118 — 


avec une curiosité aussi ardente, aussi violente, aussi aimante : quand il 
sagit du passé surtout, aimer c’est déja comprendre. Pendant longtemps — 
POrient fut si loin de nous, ses idées et son art nous paraissaient si 
étranges, que ce monde bizarre semblait séduire surtout des cerveaux bi- 
zarres. Tous nous avons dt faire un effort sérieux pour ramener notre 
discipline a une stricte sagesse. Cela, certes, était nécessaire, mais main- 
tenant veillons 4 ce que cette sagesse ne devienne pas étroite et sévere. 
Méthode et précision sans Ame sont moins que rien, et il nest pas possible 
que la science triste soit la science vraie. 
P. Lacav. 





BIBLIOGRAPHIE 
DES OUVRAGES DE GEORGES LEGRAIN 


DRESSEE PAR 


M. HENRI MUNIER"”), 


1887 


1. Les noms des témoins dans quelques actes du Louvre (Revue Egyptologique, 


V, 1887, p. 89-93). 


1890 
2. Le Livre des Transformations, publié et commenté d’aprés le Papyrus du Lou- 
vre et traduit. Thése présentée & I'Kcole du Louvre. Paris, in-4° et album. 


3. Catalogue d'une collection d’antiquités égyptiennes, grecques et romaines (col- 
lection R. Sabatier), in-8°, Paris. 


4. Description des peintures et antiquités égyptiennes du Musée de Péronne (Mu- 
sée Danicourt), in-8°, Péronne. 


5. Une stéle de Théni (Recueil de travaux, XII, 1890, p. 201-202). 





“) Je remercie vivement M. Munier, publications de Legrain, qui avait pu si 
notre bibliothécaire au Musée du Caire, souvent apprécier lui-méme son obli- 
(avoir bien voulu dresser la liste des geance et son érudition. — P. Lacau. 


— 119 — 


1891 


6. Collection de M. le baron de Menascé. Antiquités égyptiennes, in-8°, Paris. 


1892 


7. Note sur les carriéres antiques de Ptolémais : inscriptions démotiques (Mémot- 
res de la Mission archéologique francaise du Caire, VIII, 1892, p. 372-379). 


1893 


8. Textes recueillis dans quelques collections particuliéres : |. Collection Sabatier 


(Recueil de travaux, XIV, 1893, p. 54-66; XV, p. 1-20). 


1894 


9. Catalogue des antiquités égyptiennes de la collection H. Hoffmann, in-4°, Paris. 


10. Textes recueillis dans quelques collections particuliéres (suite) : IL. Collection 
Menascé (Recueil de travaux, XVI, 1894, p. 60-63). 


11. Une statue du dieu Set (ibid., p. 167-169). 


12. Catalogue des monuments et inscriptions de Egypte antique. Tome I: De la 
frontiére de Nubie 4 Kom-Ombos (en collaboration avec J. de Morgan, U. Bouriant, 
G. Jéquier, A. Barsanti), in-4°, Vienne. 


1895 


13. Catalogue des monuments, etc. (suite). Tome II : Kom-Ombos (en collabo- 
ration avec J. de Morgan, etc. ...), in-4°, Vienne. 

14. Fouilles 4 Dahchour (février-juin 1894) (Revue dW’ Egypte, I, 1895, p. 614- 
620). 

15. Fouilles 4 Dahchour, I, in-4° (en collaboration avec J. de Morgan). 


1896 


16. Textes gravés sur le quai de Karnak (Zei(schrift fiir dgyptsche Sprache, XXXIV, 
1896, p. 111-118). 
17. Les crues du Nil depuis Sheshong I* jusqu’d Psamétik (ibid. , p. 119-121). 


18. Communication sur les travaux au grand temple d’Ammon de Karnak (Bull. 
de l'Institut Egyptien, 3° série, n° 7, 1896, p. 150-151). 


— 120 —- 


1897 
19. Etude sur les Agqabahs (Bulletin de I’ Institut Egyptien , 3° série, n° 8, 1897, 
p- 203-916). 


20. Deux steles trouvées 4 Karnak en février 1897 (Zeitschrift fiir dgyptische 
Sprache, XXXV, 1897, p. 12-19). 


1898 


of, Discours sur les découvertes archéologiques et l'Institut d’ Egypte (Bull. de 
U Institut Ey gypuen, Centenaire de l'Institut, appendice, p. 42-48). 


1899 


22. Sur Yordre de succession au tréne de Ramses IT A propos Wune stéle inédite 
du Spéos.de Harmhabi 4 Gebel Silsileh (Bull. de l'Institut Egyptien, 3° série, n° 10, 
1899, p. 131-134). 

1900 

23. Notes archéologiques prises au Gebel Abou Fodah (Annales du Service des Anti- 
quités de V Egypte, 1, 1900, p. 1-14). 

24. Un autographe de Champollion a Béni Hassan (tbid., I, p. 15-16). 

25. Notes sur Ja nécropole de Meir (ibid., I, p. 65-72). 

26. Renseignements sur Tounah et notes sur I’emplacement probable de Tebti ou 
Tanis superior et de sa nécropole (ibid., I, p. 73-78). 

27. Rapport sur l’écroulement de onze colonnes dans la Salle hypostyle du grand 
temple d’Amon & Karnak, le 3 octobre 1899 (ibid., 1, p. 191-129). 

28. Rapport sur les travaux exécutés 4 Karnak pour le démontage des colonnes 
de la Salle hypostyle (10 décembre 1899-23 mai 1900) (ibid., I, p. 193-200). 

29. Notes prises 4 Karnak, § I-IV (Recueil de travaux, XXII, 1900, p. 51-65). 


30. Le temple et les chapelles dOsiris 4 Karnak : I. Le temple d’Osiris Hig-djeto 
(tbid., p. 125-136 et 146-149), 


1901 
31. Documents relatifs 4 la Salle hypostyle de Karnak (1899-1901) (Annales du 
Service, Il, 1901, p. 164-173). 


32. Mémoire sur la porte située au sud de l'avant-sanctuaire 4 Karnak et sur son 
arche fortuite (ibid., p. 223-299). 


33. Rapport sur les travaux exécutés 4 Karnak du 25 septembre au 31 octobre 


1901 (tid., p. 265-280). 


— 121 — 


34. Observations au sujet d'une étude sur les infiltrations 4 Karnak (Bull. de 
PInstitut Epyptien, h° série, n’ 2, 1901, p. 289-292). 
_ 35. Notes prises & Karnak (suile), § V-VIII (Recueil de travaux, XXIII, 1901, 
p. 61-65). 

36. Le temple et les chapelles d’Osiris 4 Karnak (suite) : Il. La chapelle et le mur 
@Osiris Ounnofré au mur est du temple d’Apet (tbid., p. 65-75 et 163-172). 

37. Sur un fragment d’obélisque trouvé a Karnak (ibid. , p. 195-196). 


1902 


38. L’aile nord du pyléne d’Aménophis III 4 Karnak (en collaboration avec Ed. 
Naville) (Annales du Musée Guimet, t. XXX). 


39. Le temple de Ptah Ris-anbou-f dans Thebes (Annales du Service, III, 1902, 
p- 38-66 et 97-115). 

40. Notes d’inspection, $ I-II (idid., p. 259-268). 

M1. Les nouvelles découvertes de Karnak (Bull. de l'Institut Egyptien, h* série, 
n°? 3, 1902, p. 103-167). 

42. Le temple et les chapelles d’Osiris 4 Karnak (suzte) : III. La chapelle d’Osi- 
ris, Maitre de la vie (Recweil de travaux, XXIV, 1902, p. 208-214). 

43. Le Fellah de Karnak (Haute-Keypte) (Les owriers des Deux Mondes, 3° série, 
5° fase., p. 289-336). 

1903 


4h. Monuments pour servir 4 l'étude du culte d’Atonou en Egypte (en collabo- 
ration avec U. Bouriant et G. Jéquier) (Mémoires de l'Institut frangais d’ Archéologie 
orientale du Caire, t. VIII). 

hd. Notes d'inspection (suite), $ III-X (Annales du Service, 1V, 1903, p. 193-226). 

46. Second rapport sur les travaux exécutés 4 Karnak du 31 octobre 1901 au 15 
mai 1902 (ibid., p. 1-40). 

47. Le Mammisi d’Edfou (ibid. p. 41-ha). 

48. La grande stéle d’Aménéthes II a Karnak (idid., p. 126-132). 

49. Achats 4 Lougqsor (tbid., p. 133-135). 

50. Logogriphes hiéroglyphiques (ibid., p. 136-137). 

D1. Fragments de canopes (ibid., p. 138-149). 

52. Notice sur le temple d’Osiris Neb-djeto (ibid., p. 181-184). 

53. Les travaux de 1903 & Karnak (Bull. de l'Institut Egyptien, h* série, n° 4, 
1903, p. 4h7-451). 


54. Fouilles 4 Dahchour, t. I, in-4° (en collaboration avec J. de Morgan). 


— 122 — 


1904 


55. Notes d'inspection (suile), § XI-XVII (Annales du Service, V, 1goh, p. 131- 
141 et 281-284). 

56. Rapport sur les travaux exécutés 4 Karnak du 31 octobre 1909 au 15 mai 
1903 (ibid., p. 1-43). 

57. La princesse Mirit-Tafnouit (tbed., p. 131-132). 

58. Note a larticle de FI. Petrie, The imscriptions of Sabah Rigaleh (ibid., p. 144). 

59. Rapport sur les travaux exécutés 4 Karnak du 28 septembre 1903 au 6 juil- 
let 1904 (ibid., p. 265-280). 

60. Extrait dune lettre (Bessarione, 2° série, VII, 1904-1905, p. 282). 


61. Les récentes découvertes de Karnak (Bull. de Institut Ey yptien , 4° série, n° 9, 


1904, p. 109-119). 

62. La statuette funéraire de Ptahmos (Recueil de travaux, XXVI, 1904, p. 81- 
88). 

63. Note sur «Nouit-risit» et son élendue (tbid., p. 84-88). 

64. Notes prises & Karnak (suite) : $ IX-XII (ibid., p. 218-224). 

65. Travaux 4 Karnak en 1903-1904 (Egypt Exploration Fund, Reports, 1903- 
1904, p. 25-27). 


1905 


66. Notes dinspection (suite), § XVIII-XXIX (Annales du Service, VI, 1905, 
p- 130-140, 192 et 284-285). 

67. Note sur deux monuments provenant de Kouft (¢bid., p. 129-126), 

68. Les récents travaux du Service des Antiquités de Egypte 4 Karnak (Bessa- 
rione, 2° série, IX, 1905, p. 109-104). 

69. Fouilles et recherches 4 Karnak (Bull. de U'Institut Egyptien, Ah série, n° 6, 
1900, p. 109-127). 

70. The king Samou or Seshemou and the enclosures of El-Kab (Proceedings of 
the Society of Biblical Archeology, XXVII, 1905, p. 106-111). 


71. Inseriptions from Gebel Abou-Gordb (ibid., p. 129). 

72. Renseignements sur les derniéres découvertes faites 4 Karnak (Recueil de tra- 
vaux, XXVII, 1905, p. 61-82). 

73. Le mot i! . = image, icone (ibid., p. 180-182). 

74. Seconde note sur «Nouil-risit» et son étendue (ibid., p. 183-187). 

75. Premiéres fouilles (Revue internationale Egypte, décembre 1905). 


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— 123 — 


76. Travaux 4 Karnak en 1904-1905 (Egypt Exploration Fund, Reports, 1g04- 
1905, p. 23-24). 


1906 


77. Statues et statuettes de rois et de particuliers, t. 1 (Catalogue général des Anti- 
quités éryptiennes du Musée du Caire), in-4°, Le Caire. 

78. Notes d'inspection (suite), § XXX-XXXVIII (Annales du Service , VII, 1906, 
p- 33-57 et 183-192). 

79. Deux stéles inédites (ibid., p. 226-227). 

80. Sur quelques monuments d’Améndthés IV provenant de la cachette de Kar- 
nak (tbid., p. 998-231). 

81. Thebes et le schisme de Khouniatonou Aménophis 1V (Bessarione, 3° série, 
I, 1906, p. 13-42). 
_ 82. Introduction & l'étude de 1a sculpture égyptienne (fragment) (Bull. de [Institut 
Egyptien, 4° série, n° 7, 1906, p. 75-84). 

83. The inscriptions in the quarries of El-Hésh (Proceedings of the Soc. of Bibl. 
Archeol., XXVIII, 1906, p. 17-26). 

84. Comment doit-on établir une généalogie égyptienne (Recueil de travaux, 
XXVIII, 1906, p. 1-6). 

85. Nouveaux renseignements sur les derniéres découvertes faites 4 Karnak (15 no- 
vembre 1904-25 juillet 1905) (tbid., p. 137-161). 

86. Travaux 4 Karnak en 1905-1906 (Egypt Exploration Fund, Reports, 1905- 
1906, p. 21-23). 

87. La chanson de la morte (chant copte moderne) (Revue @’ Egypte et d’Orient, 
VII, 1906, p. 4-8). 

88. Le cas étrange de Mohammed el Biss (ibid., VII, juillet 1906, p. 257-263). 


1907 


89. Notes d’inspection (suite), § XXXIX-LVI (Annales du Service, VIII, 1907, 
p: 51-59, 122-129 et 248-275). 

90. Trois monuments de la fin de la XVIII° dynastie (Le Musée egyptien, II, 
p. 1-14). 

91. La grande stéle de Toutankhamanou 4 Karnak (Recueil de travaux, XXIX, 
1907, p. 162-173). 

92. Une branche des Sheshongides en décadence (ibid., p. 174-182). 

93. Travaux 4 Karnak en 1906-1907 (Egypt Exploration Fund, Reports, 1906- 
1907, p. 19-23). 


— 124 — 


1908 


9h. Répertoire généalogique et onomastique du Musée égyptien, t. I, in-8°, 
Genéve. 


95. Notes d’inspection (suite), $ LVII-LXII (Annales du Service, IX, 1908, p. 54- 
60, 271-284). 

96. Sur une stéle de Senousrit IV (Recueil de travaux, XXX, 1908, p. 15-16). 

97. Un dossier sur Haroudja, fils de Haroua (ibid. , p. 17-22). 

98. Le dossier de la famille Nibnoutirou (ibid., p. 73-90, 160-174). 

99. Travaux & Karnak en 1907-1908 (Egypt Exploration Fund, Reports, 1907- 
1908, p. 80-82). 

1909 

100. Statues et statuettes de rois et de particuliers, t. Il (Catalogue général des 

Antiquités égyptiennes du Musée du Caire), in-4°, Le Caire. 


101. Catalogue des monuments et inscriptions, etc. (voir année 1894) : Kom- 
Ombo, t. II, in-4°, Le Caire. 


102. Notes d’inspection (suite), § LXIN-LXVI ( Annales du Service, X, 1909, p. 101- 
113). 


103. Sur un groupe d’Amon et d’Aménéritis I'* (Recueil de travaux, XXX1, 1909, 
p. 139-149), Erratum (¢bid., XXXII, 1910, p. 4o). 
. 104. Recherches généalogiques (tbid., p. 1-10, 201-220). 

105. Les derniéres lignes de la grande inscription de Ménephtah & Karnak (idid., 
p. 176-179). 

106. Travaux & Karnak en 1908-1909 (Egypt Exploration Fund, Reports, 1908- 
1909, p. 14-16). 

1910 

107. Notes dinspection (suite), § LXVII (Annales du Service, X, 1910, p. 258- 
259). 

108. Préface 4 l'ouvrage intitulé : Du Caire a Assouan, par la Comtesse de la Mo- 
riniére de la Rochecantin. 


109. Recherches généalogiques (suite) (Recueil de travaux, XXXII, 1910, p. 29- 
ho). 
1911 
110. Inscriptions francaises de Haute-Egypte, in-16, Paris. 


111. Recherches sur la famille dont fit partie Montouemhat (Recueil de travaux, 
XXXIIT, 1911, p. 180-192). 


ST Raa ee ego ene 


— 125 — 


1912 


112. Recherches sur la famille dont fit partie Montouemhat (suite) (Recueil de 
travaux, XXXIV, 1912, p. 97-104 et 168-175). 


113. The paintings and inscriptions of the vaulted chamber of Teta-ky (Five years’ 
explorations at Thebes, 1907-1911, by the Earl of Carnarvon and Howard Carter, 
chap. 11). $ 


114. Légendes, coutumes et chansons populaires du Said (La Revue égyptenne , 
I, p. 171-181, 905-211, 243-245, 269-276, 300-310 et 345-358), Le Caire. 
115. Abou Seifeine et les fous (La Revue évyptienne, 1, p. 257), Le Caire. 


1913 


116. Aux pays de Napoléon : ’'Egypte, in-4°, Grenoble (en collaboration avec 
Jean de Metz). 


117. La maison d’[brahim el-Sennari au Caire (Bull. de l'Institut Egyptien, 5° série , 
VII, 19138, p. 1-19), et Journal du Caire, 4, 6 et 8 mars 1913. 
118. Ou vécurent les savants de Bonaparte en Egypte, in-16, Le Caire. 


119. Les soldats lettrés de Bonaparte, in-16, Le Caire, et Journal du Caire, 16- 
21 septembre 1913. 


120. Recherches sur la famille dont fit partie Montouemhat (suite) (Recueil de 
travaux, XXXV, 1913, p. 207-216). 


1914 


121. Louqsor sans les Pharaons. Légendes et chansons populaires de la Haute- 
Egypte, in-8°, Bruxelles. 

122. Statues et statuettes de rois et de particuliers, t. III (Catalogue général des 
Antiquilés égyptiennes du Musée du Caire), in-4’, Le Caire. 

123. Au pyléne d’Harmhabi& Karnak (X* pyléne) ( Annales du Service, XIV, 1914, 
p- 13-44), 


124. Recherches sur 1a famille dont fit partie Montouemhat (suile) (Recueil de tra- 
vaux, XXXVI, 1914, p. 57-68 et 145-152). 


1915 


125. Le premier prophéte d’Amon Ap-ouaitou-mes (Annales du Service, XV, 
1915, p. 269-272). 

126. La litanie de Ouasit (ibid., p. 273-283). 

127. La déesse Shahdidiit (tbid., p. 284-286). ae 


— 126 — 


128. Notes sur le dieu Montou (Bull. de [Institut francais d' Archéol., X11, 1915, 
p- 79-124). 

129. La maison d'lbrahim el-Sennari ( Mémoires de l'Institut Eyyptien, VIII, 1915, 
p. 171-183). 


1916 


130. La statuette de Hor, fils de Djot-Thot-efankh (Annales du Service, XVI, 1916, 
p- 145-148). : 


131. Trois régles graduées provenant de Dendérah (ibid., p. 149-152). 

132. Observation d'un phénoméne optique (ibid., p. 153-158). 

133. Une statue de Haroudja, fils de Haroua, provenant de Dendérah (tbid., 
p- 199-160). 

134. Un miracle d’Ahmés I* 4 Abydos, sous le régne de Ramses II (ibid, p. 164- 
170). 

135. Ou fut Thebes-Ouasit? (ibid., p. 171-173). 

136. Fragment de texte (titre inconnu) (ibid., p. 17h). . 


137. Les inscriptions des soldats de Bonaparte en ligypte (Journal du Caire F iaes 
vier-février 1916). 


1917 
138. Rapport sur les nouveaux travaux exécutés 4 Louqsor, 4 louest du temple 


d’Amon (octobre 1916-mars 1917) (Annales du Service, XVII, 1917, p. 49-75). 


139. Le logement et transport des harques sacrées et des statues des dieux dans 
quelques temples égyptiens (Bull. de l'Institut francais d’Archéol., X11, 1917, p. 1- 
76). 

140. Guillaume-André Villoteau, musicographe de Y Expédition frangaise d’ Egypte 
(1759-1839) (Bull. de l'Institut Egyptien , 5° série, X1, 1917, p. 1-80). 


141. Fouilles et recherches au Forum de Louxor (ibid., p. 241-250). 





UNE 


STELE FRAGMENTEE D’ABOUSIR 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Le Musée a acquis dun habitant d’Abousir, qui les avait dans sa maison 
depuis longtemps, vingt-deux fragments d'une grande stéle en caleaire 
provenant sans nul doute de la nécropole voisine, Gependant tous les 
morceaux du monument n’ont pas été recouvrés et il y en a quelques-uns 
qui ont été vendus antérieurement a diverses personnes; peut-étre arrivera- 
t-on d en retrouver la trace quelque jour grace a cette publication. 

La stéle, rectangulaire, mesure 1 m. 80 cent. de hauteur et 1 m. 12 
cent. de largeur. Elle est couronnée de la corniche égyptienne dont la 
gorge est couverte de plumes multicolores. L’encadrement sous la corniche 
et sur les cdtés n’est pas arrondi comme d’ordinaire, mais rectangulaire, 
ayant 2 centimétres de saillie et une largeur variant de o m. 025 mill. 
do m. 035 mill. A Pintérieur de cette baguette, en haut et sur les cdtés, 
existe une bande plate de o m. 115 mill. de largeur; enfin le champ de 
la stéle est encore en retrait de o m. 03 cent. Le monument n’est pas 
daté; il rappelle le style de la XVIII* dynastie, mais certains détails comme 
la couleur jaune dominante, usitée surtout sous la XIX* dynastie, me pous- 
sent a lattribuer 4 ?époque d’Hor-m-heb, qui marque la transition entre 
les deux styles. 

Sur le bandeau supérieur, un signe 4. est commun 4 deux inscriptions 
affrontées qui descendent ensuite en colonne le long du rebord extérieur. 
Tout était jaune, fond et hiéroglyphes. 


A gauche: + | “tS WIT Im -atyasi 
PSMA Se HIS KIA KFA 
»&° 4. 


— 128 — 
A droite: }. fee ti i eS ees =? 


a — ao a a pen CD a ee om 


Tie" ag — += = pase 5 <_— 1 
nF se EF ee lO Oh et 

cal T - 
Le fond de la stéle est divisé en trois parties; les deux premiéres, dans 
le haut, comprennent deux tableaux superposés, 4 fond jaune avec per- 
sonnages et objets de couleurs diverses et hiéroglyphes bleus; quant au 


registre inférieur, il comprend un texte en dix lignes horizontales dont les 
hiéroglyphes sont peints en jaune aussi bien que le champ. 


Scene d’adoration 2 Osiris assis sur son tréne 





TABLEAU SUPERIEUR. 
dans un naos surmonté d'une rangée d'ureus. Tout le haut de la figure 
divine manque, a partir du siége, et la fracture a suivi si exactement les 
lignes du naos que le morceau absent doit étre exactement rectangulaire, 
mesurant 0 m. 20 cent. de hauteur et o m. 22 cent. de largeur. Devant 
le dieu, des offrandes sont posées sur un autel en forme de bloc surmonté 
de la corniche J; elles comprennent de bas en haut six pains a, quatre 
tétes de veau, quatre gigots, trois petits morceaux de viande @, peut-étre 
des curs, trois poitrines avec les cdtes =, deux oles, trois vases @, et 
surmontant Je tout un bouquet de lotus. 

Ces offrandes étaient présentées par plusieurs personnages, figurés plus 
loin les bras leyés dans la pose de l’adoration. Le premier est un homme 
vétu dune robe longue empesée, ayant au menton une courte barbe car- 


rée; derriére lui il y avait une femme dont la chevelure est ornée d’une- 


fleur de lotus : tout le bas de son corps a disparu; il manque 4 la suite deux 
autres femmes; enfin, avant la bordure, il reste la représentation d'une 
quatriéme femme ayant sur la téte lornement qu’on appelle céne funé- 
raire et un lotus. Au-dessus 4 one et des Ce cette légende 


est tracée en petites colonnes : i A wy | sie=s jot 8 $ LS ple 


| es 6 ae 1 


Fea TM eee Paes 
mo ANT? S.-W TREE Ds. 


Seconp tasLeau. — Dans ce registre on avait représenté l’hommage des 
vivants aux défunts. A gauche le défunt et sa femme sont figurés assis 




















— 129 — 


sur deux chaises voisines. La femme est en avant et son mari, dont elle 
tient les deux bras, est & sa gauche; elle a une longue perruque sur 
laquelle sont posés un céne et une fleur de lotus. L’homme a de longs 
cheveux ondulés; il tient de la main droite un linge 7 et respire une 
fleur de lotus quil tient de la main gauche. Devant lui est une table 7 
pour les offrandes, sous laquelle on a placé une grande cruche i et une 
amphore é avec deux petites anses, posées sur des supports. Sur le pla- 
teau s’accumulent des pains, des vases, une oie, des raisins, des concom- 
bres ou aubergines, une botte doignons et une brassée de lotus qui 
surmonte le tout. Le premier consécrateur présente un encensoir embrasé; 
il a la peau de panthére et a chaussé des sandales. Sa téte n’existe plus; 
derriére lui il manque un personnage dont il ne subsiste qu'un pied, 
enfin, 4 lextrémité droite du tableau, un serviteur apporte, en la tenant 
par les pieds, une sellette sur laquelle est une masse indistincte EF 
peinte en bleu, surmontée d'une fleur de lotus. 

A la partie supérieure du tableau la légende explicative est donnée en 


—_ 
courtes colonnes, les unes au-dessus du mort et de sa femme : | _*, €@ 


Cae Oy Oli ni ed Seal dle SB Op 


Neem 6 8 


Ae eee Y 
qui faisaient Voffrande : pea ng 11 Set » es GeO | 7\7 7=14.% 1 ( la- 


eune de 5 colonnes) | (27m 7 ~\. OT ~}° 4g. 


| ay ; : iki Pa _e> les autres au-dessus des personnages 


ReGistRE INFERIEUR. — Inscription de droite 4 gauche. Les lacunes sont 
causées par des morceaux qui manquent. 


i thie DSI ENO 
(IRAVMAR LESS lle > KIL} 2 Bs 
cio =A AIT Eo 

BD eee Le Dapper PALE FT 


® La barque porte au milieu un grand naos dans lequel est la chasse d’Osiris 
d’Abydos. 
Annales du Service, t. XIX. 9 








— 130 — 
imag ONY Weer 4 =ys. sl 
mt Oe ee sl Pape Pa EG 
(AE FSF = a IE Date 
i A PRT ano =¥8 = I— As 
| Zaah- tea aaa aI ety 
0 MAA ea oe 


Le texte est trop incomplet pour qu on en donne la traduction ; il con- 


. 





tenait cependant quelques données intéressantes. A la premiére ligne on 


parle de la navigation d’Osiris 4 Abydos au (premier?) jour de l'année 
et lors des sorties de la barque Nechemit, barque sacrée d’Abydos sou- 
vent divinisée et figurée sous la forme d'une déesse portant la nef sur la 
téte. Ici le déterminatif du nom nous montre que cette barque seryait a 
la promenade rituelle de la relique d°Osiris conservée 4 Abydos. L’allo- 
cution de la ligne 2 aux scribes et administrateurs du Midi « sachant trou- 
ver des pauses agréables aux occupations du roi», suivie de la mention 
«de chevaux et de chars d’or et dargent», laisserait supposer que le prince 


Min-hotep, surnommé Hutu-hutu, scribe du Trésor, chef des administra-- 
p> ) 


teurs du Midi et du Nord et ordonnateur des fétes de Ptah a la belle 
figure, remplissait auprés du souverain une fonction comme intendant 
des plaisirs royaux. 
; : pwd, ‘* - E 
La qualification de Pp montre qu'il avait été élevé au palais", pro- 
ae 

bablement dans la société des princes royaux; il n’y a done rien d’éton- 
nant d ce qu'il ait été en haute faveur aupres du roi dont il avait été le 


compagnon d’enfance. 
G. Dargssy. 





® Lerésure, Proceedings S. B. A., t. XML, p. 447; Loner, Proceedings 8.8. 3s 
t. XIV, p. 208. 


o< li 8 
Oe Pe ee 
& Sg eer esa To es Oa ee 











LPOBELISOUE DE OAHA 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Dans le Recueil de travaux) jai signalé en 1890 des blocs de granit 
avee des inscriptions de la XIX° dynastie qui se trouvaient au milieu du 
village de Qaha, 4 mi-chemin du Gaire a Benha. Ce que j’avais pris pour 
des piliers de Ménephtah a été apporté depuis au Musée, et je crois main- 
tenant que les deux blocs que nous avons ont fait partie d’un obélisque 
qui, dans toute sa hauteur, aurait été postérieurement divisé en quatre 
~ morceaux, comme en témoignent les encoches faites sur les bords pour y 
placer les coins en bois destinés a faire éclater la pierre. Il n’existe plus 
de trace du pyramidion, et le bas de Pobélisque a été coupé au-dessous 
des inscriptions. La hauteur actuelle des pierres — chacune est fracturée 
vers la mi-hauteur — est de 5 m. 95 cent.; la largeur des faces devait étre 
de 1 m. 08 cent. 4 la base et de o m. 98 cent. au sommet, mais les mor- 
ceaux conservés ont o m. 63 cent. sur o m. 57 cent. ou o m. 58 cent. 
ila base, o m. 55 cent. sur o m. 52 cent. au sommet. L’obélisque n’a 
donc pas été débité en quatre parties égales : ce sont les deux morceaux 


| y . : b 
es plus larges que nous avons La coupure n’a pas été Otis, 


>» »—- 


faite au milieu de espace séparant les deux colonnes 





@inscription qui étaient gravées sur chaque face, mais des e] |p 














extrémités de signes de la seconde colonne sont visibles 





sur les bords de deux des cétés. En résumé, les deux blocs 
-auraient fait partie de l’obélisque ainsi qu’on le voit sur le croquis ci-joint, 
ou les fléches indiquent la direction des hiéroglyphes. 

Chacune des inscriptions commence par Sa surmontant un nom de ka 








inserit dans un rectangle , Variant pour chaque colonne; a la 





™ Recueil de travaux, t. XX, p. 85 : Notes et remarques, § CLXIII. 


— 132 — 


suite on lit 48 (BG ) (hg sh J, ensuite une phrase 
varide, puis (ff 9) Ty, (8 deo J, et pour finir la formule 
de vivification, La partie variable de ces légendes est établie comme suit : 
(+) oialen Tine ee tee ae 
B:(f)s.d8 > OPiS ae 
fe) ge 
Last 


























mas 2M AF 


woh» lle ee 


a . . . 
A: «Ame du soleil, corps de Toum, — cuf du Seigneur Universel, 
comme Chou et Tefnout. 


B : «Joint & la Vérité, comme Tanen, — donnant joie aux dieux par 


elle, chaque jour. 


C : «Taureau fort apparaissant dans le soleil, — possédant Héliopolis 
comme renouvellement de celui qui Va engendré. 


D : «Vengeur de son pére semblable 4 Chou, — actif a faire monter 


la vérité du double horizon. » 


Les noms de ka attribués ici 4 Ménephtah sont différents de celui qui 
fait partie de son protocole officiel : A i £ &— gs on remarquera 
lenchatnement de ces noms avec la phrase qui vient plus loin dans le 
texte. Dans toutes ces légendes, le Pharaon est considéré comme dieu; il 
est Horus incarné, fils d’Osiris « mattre de toutes choses », selon le De Iside, 
_et représente aussi les ancétres de cette divimité. Kn lui revit me de Ra 
(le soleil) dans le corps de Toum, premier roi divin, tout aussi bien — 
quelle ayait animé Chou (la lumiére) et Tefnout (la chaleur), les pre- 
miers fils du soleil. Semblable & Ptah-Tanen, le démiurge, en tant que 
soleil (Hor-ra) ilse joint & Ja Vérité ou a la Réalité chaque jour, autre- 
ment dit en éclairant le monde il fait voir ou crée quotidiennement tout 
ce qui existe et par 1a réjouit les dieux. La méme attribution est contenue 
dans lépithéte de taureau fort, ou Min générateur, se manifestant comme 








— 133 — 


le soleil, et puisque Héliopolis, ainsi que son nom Vindique, était la pro- 
priété de Ri, Ménephtah doit aussi la posséder comme son ancétre. Enfin 
le texte D Lassimile 4 Chou, le dieu de la lumitre, qui des que le soleil 
est & horizon redonne la réalité des choses visibles 4 tout ce qui existe. 
Toutes ces épithétes orgueilleuses ne sont que des paraphrases du nom de 
ka ordinaire qui signifie «le générateur mettant en joie par la Vérité», ou 
rappel a la réalité visible par la lumiére de ce qui, pendant lobscurité, 
était comme anéanti. 

Les Pharaons pouvaient multiplier 4 volonté ces noms d’Horus qui 
ont rien dofficiel et ne peuvent caractériser un souverain. Ramsés II, 
spécialement, a multiplié ces appellations, qui sont en rapport direct avec 
la divinité dont il est question dans le texte. On en a un bon exemple sur 
la grande triade en granit découverte 4 Ahnasieh par M. Petrie en 1904, 
représentant Ramsés II entre Ptah et Sekhemit, au dos de laquelle le roi 
a fait graver parallélement en neuf colonnes ses noms royaux terminés 
par la mention caimé de telle divinité»; or le nom d’Horus correspon- 
dant 4 chaque mention est ainsi donné") : 


PW io whew bd.) tg] DEN Mp 
eee es... se, sy. , ee ha 
Edge FS Oe ee eT TTTRY 
TR ae man Rs ae a 
on ook eee apse 
SE ae [FO BER=KY 
ee pa TPS Sty 





 Frrvpers Perris, Ehnasya, p. 9, oi trés aimé. Au n° 6, il reste le bas d'une 


les inscriptions sont traduites mais les 
hiéroglyphes non reproduits. I] y a en 
plus erreur de placement de la légende 
de Toum. Ptah (n° 5) n’est pas «great 
of eyes» mais le «grand d'amour» ou 


lige étroite prouvant que cest Sekhemit 
qu il faut restituer, et non Bast; du reste 
ela grande chérie de Ptah» est la quali- 
fication ordinaire de Sekhemit, la déesse 
principale de Memphis. 


8 dad ee MPSA 
a oe pom b 


On voit la relation intime existant entre les deux citations, Une seule 
remarque est a faire, c'est que «grand des fétes panégyriques» est mis 
ici en rapport avec Her-cha-f, alors que d’ordinaire ce terme suit une 
comparaison avec Tanen. Mais Tanen, le dieu créateur & Memphis, et 
Her-cha-f sont qualifiés tous deux «roi des deux terres», et fon peut done 
en tirer une nouvelle preuve que le fh est bien une cérémonie en rap- 


port avec lintronisation comme souverain de la Haute et de la Basse-- 


Egypte. 

Au point de vue géographique, je ne crois plus que la présence des 
blocs de granit que javais signalés 4 Qaha puisse démontrer lidentité de 
ce village avec le Ung mentionné & la ligne 106 de la stéle de Piankhi. 
Les légendes gravées sur lobélisque indiquent une provenance purement 
héliopolitaine, et on sait a quel point les pierres ayant appartenu aux édi- 
fices de la ville du Soleil ont été dispersées dans toute la Basse-Kgypte; 
il est done presque certain que Pobélisque en question avait été, dans 
lantiquité, apporté de Matarieh 4 Qaha; la distance entre les deux loca- 
lités n’est que de 20 kilometres. Le texte de la stele de Piankhi demande 
pour Kahani une situation plus septentrionale, car on dit que le camp de 
Sa Majesté avait été dressé au sud de Kahani, a Pest de Ka-kam. Ka-kam 
est Athribis, le tell Atrib actuel, contigu 4 Benha : la position de Qaha ne 
convient done pas aux conditions voulues. 

La meilleure solution serait celle qui fixerait 'emplacement du camp 
pres de Mit-Khanazir gue cages i moins de 5 kilométres 4 Test du tell 

Atrib; Kahani pourrait alors correspondre a Kafr Moés re , qui est 
sur le bord du grand canal, le Bahr Moés. Mit-Khanazir est sur la rive 
occidentale d'un ancien cours d'eau que la Commission d’Egypte appelle 
canal de Filfel (Tera el Filfileh aes »3) et qui est devenu le canal 
el Basousieh ( xpusgaolS} e >): Piankhi serait done arrivé jusque la avee sa 
flotte non pas en descendant le grand Nil de Damiette mais en naviguant 
sur ce canal dont Vorigine deyait étre prés de Basous, 4 mi-chemin de la 
distance entre le Caire et le Barrage du Mil. Kafr Moés n’est pas connu 


a 





Ee a a ee ae 


ila elon 


Ee ees Nae Ona) ea egy 





— 135 — 


comme localité antique et il ne reste’ plus de koms anciens dans ses alen- 
tours. Moés, grace a une cerlaine assonance avec Moise, nom du légis- 
lateur hébreu, préte a la confusion, si bien que lon entend parfois ap- 
peler «canal de Moise » le Bahr Moés. D’autre part, Brugsch) s’était laissé 
entrainer & reconnaitre dans Kahani tous les éléments du mot sémitique 
172, au pluriel °399. Il ne faut pas que cette rencontre du nom dont on 
pourrait faire Moise et du terme hébraique signifiant «prétre » conduise a 
la déduction, qui serait fausse, qu'il existait en cet endroit une population 
dorigine israélite. L’assimilation de Brugsch est inexate en ce sens que 
LI, dont la valeur est sh, correspond ap, non a>, et que par suite 
la transcription serait »3np, qui n’a aucune signification en hébreu. 


G. Danessy. 





\ Bruescu, Dictionnaire géographique , p. 862. 


UN 


DEBRIS DE STATUE DE NECTANEBO II 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Le Musée du Caire vient de recevoir une pierre trouvée dans une cons- 
truction moderne & Kafr Manager sl ,&5, village qui est maintenant 
rejoint par la ville de Benha dont il forme Vextrémité sud. Elle fut jadis 
une statue du dernier Pharaon égyptien : il n’en reste plus guére que le 
pilier dorsal, car le haut de la téte et le socle ont disparu; il ne subsiste 
qu'une partie du dos et larriére de la jambe droite jusqu’a la cheyille; la 
coiffure était le nemes, ou capuchon royal, dont la queue d’arriére est 
gravée de part et d’autre du pilier. Dans Vétat actuel ce bloc de granit 
noir, tacheté de blanc, mesure 2 m. 22 cent. de hauteur; la largeur du 
pilier est de o m. 31 cent.; il-est inscrit au Journal d'entrée sous le 
n°? 46438. 

Le pilier, qui est arrété carrément derriére la nuque, porte deux ins- 
criptions en colonnes, encadrées de lignes et surmontées d'un signe du 


ciel —, dont voici la reproduction : 
a b 


















































ae a ae | ee ee 


— 137 — 


La colonne de droite donne le protocole de Nectanébo If sans modifi- 
cation notable; linterversion TES se remarque déja dans la Stele de 
Naueratis', La colonne de gauche est plus intéressante. A I’Horus de 
Nectanébo fait face un Horus dont la téte est surmontée du disque, tenant 
un embléme composé des signes i et 4 superposés qu'il fait respirer a 
son vis-d-vis. La légende se traduit : «Hor-ré, seigneur de Kam-ta, Khent- 
khati, le faucon divin sur son socle, il donne vie et force au roi du Midi 
et du Nord Kheper-ke-ré, successeur parfait de Uza-meti ( ?) sur son tréne, 
Nectanébo, vivant 4 toujours». 


Un certain nombre de remarques sont a faire sur ce texte. Cet Horus 
est nommé seigneur de ou * . Le premier signe n’est pas net et res- 
semble plutot a kha qua kam. Khd-ta n'est pas connu comme nom de lieu; 
il est vrai que Kam-ta ne Vest pas davantage, mais on peut supposer que 
— a élé gravé seul faute de place pour le support dhonneur, et 3 
est la désignation fréquente du territoire du X* nome de la Basse-Hgypte 
et de sa métropole, Athribis, dans le voisinage de laquelle on a découvert 
la statue. 

Hor-khent-khati, én grec ApxevteyGa/, a ici son nom coupé en deux 
parties, dont la seconde est inscrite dans Pencadrement jadis appelé ban- 
nitre. On s'est parfois demandé si la formation de ce yocable wétait pas 
semblable 4 celle d’Osiris-khent-amenti "jj ith f me Osiris dans l’Occident, 
et si Khati ne serait pas le nom d’une ville ou d'un sanctuaire dans lequel 
cet Horus aurait été adoré. Or, contrairement 4 ce qui a lieu pour Osiris, 
on ne trouve jamais isolément "i nie ou ys suivi dun déterminatif @ 
ou CI pouvant indiquer que Khat aurait été le nom @un lieu. Au con- 
traire, on a nombre d’exemples de Khent-khati suivi de la figure d’un dieu 
comme déterminatif; on en doit conclure que l’épithete est formée de # = 
dans, *~ = le ventre, et de | L ou = \ | qui sert 4 indiquer les ethniques , 
les noms dérivés @une fonction, dune situation, ete.; on doit la traduire 
«celui qui est dans le sein». 

Dans les textes de basse époque, ptolémaiques ou romains, on voit 
parfois le nom du dieu suivi du déterminatif des villes; par exemple a 





“ Gaurnter, Livre des rois d’ Egypte, t. IV) pw 184. 


— 138 — 


Phile on lit: \ £267] { 17 ete."; ceci est le résultat de Vignorance 
du scribe, qui aura cru que cet Horus était un dieu local dont la désigna- 
tion était inséparable du nom de sa ville, comme Horus d’Edfou, w 
= 6: ll existe pas une cité de £ *" g& ou Bg, mais Athribis, que la 
stele de Piankhi (1. 108) appelle R ¥ =, est parfois dénommée © Fa 
“Wo: Deux origines peuvent étre attribudes a cette désignation. La plus 
probable est que cette «demeure de Khent-khat» tire son nom de la divi- 
nité qu’on y révérait; la seconde est que on a youlu trouver un synonyme 
’ Tappellation ordinaire de la ville & a ie ele chateau de la terre 
du milieu»), due a la position de la métropole du X* nome au centre de 
la Basse-Kgypte. Il est resté quelque chose d’analogue chez les Arabes, 
qui nomment bain el rif «ventre de la région fertile» le Delta central® et 
batn el baqgara «ventre de la vache» Pendroit ot se séparent les branches 
de Rosette et de Damiette, et ot lon a construit le barrage du Nil. 

On peut croire que cet Horus n’était pas sans rapport avec le dieu 
enfant représenté sur lostracon 25074 du Musée du Caire, dans un dis- 
que enfermé dans le ventre dune déesse. Il est vrai quici Tenfant est 
appelé © : 2 mais les dieux égyptiens changent si facilement de nom 
qu’on ne peut hésiter a voir dans ce «petit soleil» une reproduction de la 
position qui a valu son nom a Khent-khati. D’apres une eX du - 


diidion 4) ce dieu serait fils d’ Hor-khouti : 5 Wid a tdi ee lic = 73 
cs oe tag oN 

Je ne sais sil y a un rapport a établir entre ce « petit soleil» et la méme 
désignation que les Arabes donnent «el chams soghair » a la période géné- 
ralement marquée par un attiédissement de la température, qui coincide 
avec lentrée du Soleil dans les Poissons. 

Hor-khent-khati est qualifié «faucon divin», et cela va accord avec les 





\) Bénivite, Phile, p. 123. Autres tale ou du Soleil 4 h ex S ee. ewe 
xemples dans Bauascu, Dictionnaire gréo- : — 
sions: = ay . 8 Me K 3 et occidentale Mm LN —— 

®) Et non «Chateau au milieu de la f nay désignent ce que les Arabes 
terre >. nomment el Hauf el Chargi et el Hauf 

) Le Ta-her-ab correspond & ce que — el Gharbi «la bordure de Vest et la bor- 
les géographes arabes ont appelé le Rif —_ dure de louest». 


iz}, tandis que les deux zones orien- “ Cuassinat, Edfou, t. 1, p. 562. 


— 139 — 


inscriptions de la statue de Zedher le Sauveur !) qui nous montre ce per- 
sonnage, custode du temple de ce dieu, occupé du soin des faucons sacrés. 
Ona, du reste, des figurations de cette divinité avec la téte @un faucon, 
et cest un cas particulier que Lanzone.a pris en la représentant avec la 
téte d'un crocodile ®), @aprés le naos d’Amasis du Musée du Louvre (D. 29). 

On peut trouver au Livre des Morts Vorigine de cette substitution de 
téte. Au chapitre txxxvit intitulé «Faire les transformations en croco- 
dile», le défunt dit : «Je suis le crocodile en sa bravoure, je suis le croco- 
dile qui prend par violence, je suis le poisson d’Horus, le grand dans 
Kamur ». Mais Kamur sa S86 est une variante de ames. dési- 
gnation du territoire d’Athribis; puisque le crocodile, considéré comme 
un poisson, est l’animal saeré de PHorus local, rien d’étonnant a ce que 
le dieu prenne parfois la téte dun saurien. 

Si Pon trouve assez fréquemment les noms des grandes divinités inseri- 
tes dans des cartouches, par contre linsertion de leurs qualificatifs dans 
lencadrement du nom de ka est plutét rare, et le Kénigsbuch de Lepsius 
nen cite pas d’exemples. 

La qualification de «faucon divin sur le serekh» revient constamment 
parmi les titres donnés aux divinités hiéracocéphales. On doit noter que 
t 


le plus fréquemment l’animal est donné comme étant «sur » ¥ : 


serekh, qui semble ainsi un socle, un support @honneur®), mais que par- 


\» de 


fois on dit quil est «dans» <— le serekh, qui apparait alors comme une 
demeure, un chateau ®. I] semblerait done que le mot serekh désigne deux 
choses différentes, soit, si ton veut, un bdtiment et sa terrasse; mais 
toujours & cause de la préposition, un cas embarrassant est celui qu'on 
rencontre a Edfou (p. 487 de la publication de M. Chassinat); on parle 
de een [| Y ¥ " es fm: on ne voit pas bien Mnévis passant son exis- 
tence sur une estrade. 

(|) est une épithete d’Osiris dont je ne connais pas exactement la 
lecture. Je pense que le groupe équivaut a 4) : 





Annales, t. XVII, p. 113-158. » iy st fh srt ;t. XI, p. 53: 
© Lanzone, Dizionario, pl. XVII et = Wa eee : 
p- 621. “) Cuassinat, Edfou, t. ll, p. 23, 


® Cuassinat, Edfou, t. X, p. 455 : n° 67. 


— 140 — 


Enfin cette légende nous fournit un bon exemple du renversement de 
la direction de I’écriture lorsqu’on parle de personnes différentes. Le 
début de la colonne, se rapportant 4 Horus, est tourné vers la droite, 
mais lorsque le texte arrive 4 la mention du bénéficiaire des dons divins, 
les signes tournent vers la gauche pour étre dans le méme sens que le roi 
dont il est question, représenté ici par son protocole officiel qui occupe 
la colonne de droite. Jai déja signalé que ce changement de direction 
(un usage constant dans les textes monumentaux, particuli¢rement fré- 
quent dans les formules explicatives des tableaux ott le roi fait des pré- 
sents 4 une divinité qui lui accorde en échange tous les dons, se trouve 
parfois employé dans des inscriptions de particuliers"), 


G. Danessy.. 





(S Daressy, Monuments d’Edfou, dans les Annales, t. XVII, p. a42. 


PLANCHES DE MOMIES 


PAR 


M. G. DARESSY. 


| 


Il existe au Musée du Caire une planche avec inscriptions, trouvée sous 
le dos d’une momie d’époque ptolémaique, prise 4 Vintérieur des bande- 
lettes, et que je signale 4 cause de la rareté de ce genre objets. La 
planche, en bois de conifére, a o m. 95 cent. de hauteur; elle a vague- 
ment l’apparence d’une momie; le haut, arrondi au sommet, a o m. 098 
mill. de largeur sur o m. 11 cent. de hauteur, ensuite elle s’étrangle jus- 
qua ne plus avoir au milieu de l’are que o m. 07 cent. de largeur; apres 
o m. 13 cent. de hauteur elle est revenue 4 0 m. 11 cent. de largeur et 
diminue ensuite progressivement de largeur jusqu’d ne plus avoir vers le 
bas que 0 m. 07 cent.; enfin dans les six derniers centimétres la diminu- 
tion s’accentue et la base ne mesure plus que o m. 06 cent. de largeur. 
Une seule face est aplanie et décorée; l’épaisseur du bois est de o m. 028 
mill. au maximum; la tranche est biseautée en dessous et le derriére de 
la planche est taillé 4 grands éclats de manidre A étre presque arrondi. 

La face décorée a été stuquée et se divise en plusieurs tableaux super- 
posés. 


I. En haut, sur fond blanc. 1° Un disque ailé, d ailes recourbées, sous 
lequel pendent deux ureus, indépendamment de ceux qui accotent le 
disque. 2° Une vache debout, tournée vers la droite, coiffée du disque 
et des deux plumes d’autruche 1M. Sur Pépaule elle a le signe @ dessiné. 
Devant elle est un autel portant trois plumes \, puis un homme age- 
nouillé, les bras levés dans la pose d’adoration. Le disque ailé, la vache 
et lautel sont peints en jaune, l'homme en rouge. 


II. Texte horizontal de onze lignes, les signes tracés en noir sur bandes 
alternativement jaune et rouge et fort inégales, ayant de 7 4 18 milli- 
metres de hauteur : 


— 142 — 


Be Le ee 
wWitTrUA-iS jos. eTI ey RIA 
lS if Po MBO AAWE | VWgms 28h 
suf 4 hee Poe BO Pe EF I BS 
i ie Lb Pern chr We baUh su) 
Slt to ide oxb @ + Ih i Co at 
1 OU ola 


C'est le texte du chapitre 162 du Livre des Morts, mais rempli de 
fautes, écourté, écrit avec des signes de basse époque. De plus, la graphie 
est si mauvaise que nombre de caractéres sont plutdét interprétés que lus. 
L’étude de Pleyte sur ce chapitre“) permet seule, grace aux variantes re- 
levées, de transcrire cette inscription. Si lon cherche } quel type de ma- 
nuserit appartient notre version, il semble que c'est avec le papyrus Hay 
du British Museum que l'on trouve le plus de points de contact. 


III. Au-dessous de ce texte, et commencant 4 peu pres a ce qui pourrait 
correspondre aux épaules, s’étend un autre tableau de o m. 91-cent. de 
hauteur, représentant un grand i vert, fixé & la base sur un large support 
A, ajouré (un triangle. De la tablette inférieure du dad pend un yoile 
rouge. Le tout est sur fond blane. 


IV. Plus bas, occupant une hauteur de 0 m. 27 cent., une autre inserip- 
tion est tracée en hiéroglyphes noirs sur fond blanc; les signes sont tournés 
vers la droite et les lignes séparatives sont rouges : 


PTW SIS ee SIAM 
VAY SiS lIME ONES BS 
Beeb Wie fr 





© W. Preyre, Chapitres supplémentaires du Livre des Moris, t. II, pl. 2 et sui- 
vantes. 


— 143 — 


«O défunt Pet-nuteru (?) m. kh. se levant de parmi les affaissés, le dad 
est dressé derriére ta téte par Thot, juge (WY) des adversaires; tes chairs 
se conservent dans la syringe du Duaut. La demeure ott j’entre est pure 
( cf @)); je suis enfant pour la troisidme (sic) fois. » 

Cette formule ne figure pas dans le Livre des Morts. 


V. Enfin tout au bas de la planche, sur un champ peint en blanc, de 
o m. og cent. de hauteur, sont tracées en rouge deux semelles de san- 
dales, renfermant une série de huit traits ondulés superposés. 


Il 


Une autre planche de momie, toute droite, porte comme inscription : 


Pile We 2 Tce BMS RAAT ROT He 
ec Nl SOS Shot loasiizes’ 
SM— MoS L IASI FW 
7-3 26\\— AMER DD. 


Les hiéroglyphes sont si mal dessinés, pour les oiseaux spécialement, 
qu'il y a doute pour la transcription de certains signes; je ne suis pas sur 
de la lecture du nom de la mére de ce personnage. Notre Imhotep était 
gardien de la porte (du temple)*de Ta-repit «la Vierge», déesse adorée 
eee erent dans le IX* nome de la Haute-Egypte et qui avait donné son 
nom a une ville do coe - ls Athribis, située sur la rive gauche du Nil, 
i hauteur de Sohag, prés de la montagne de Wanina et Cheikh Hamed. 
Le temple de cette ville a été déblayé et publié par M. Flinders Petrie; 
mais antérieurement la nécropole de cette localité avait été mise au pil- 
lage par les indigénes et c’est de 1a que proviennent les étiquettes de mo- 
mies, avec inscriptions démotiques ou grecques, généralement désignées 
comme étant d’Akhmim. C'est sur ces étiquettes qu’on a effectivement 
trouvé le plus de mentions de la déesse Triphis, comme élément entrant 
dans la composition de noms propres. Je ne pense done pas qu'll faille, 


— hh — 


comme Tayait proposé M. Gauthier"), confondre cette déesse ree 
qui était léontocéphale et avait son sanctuaire 4 Athribis, avec § ae forme 
d'Isis adorée & Akhmim-Panopolis. 

Le texte que porte la planche est banal : c’est une composition sur le 
theme ston dme vit», comprenant le passage son ne ta pas trouvé de 
péchés au pésement», qui se trouve dans le Livre des Morts, chap. 197,12 
et 148,93. 

On a continué longtemps a mettre sous les morts une planche destinée 
4 consolider le corps lors du transport au cimetiére et dans la tombe. 
On trouve des momies coptes ayant le dos appuyé contre une planche 
et présentant absolument la méme forme que notre n° 1. 


G. Dangssy. 





() Gautier, La déesse Triphis, dans le Bulletin de l'Institut francais du Caire, 
t. II; p. 165. 


OT fe UT OS ee a ee ae ne 


DIGGING 
AT ZAWIET ABU MOSSALLAM 


BY 


M. TEWFIK BOULOS. 


On the 25" of August 1919 the chief gaflir of the Pyramids informed 
me that during his inspection at Gabal Zawiet Abu Mossallam, he had 
noticed some illegal digging he thought for antiquities. I at once charged 
Ibrahim Fayid, the Bash-Reis of the Pyramids, to make a careful inquiry; 
the local gaffir now began to watch the plundered spot every evening. 

On the evening of the 7" 
the gaffir Mohamed Bahur was making his usual round; while at a distan- 


September 1919 — which was the Bayram — 


ce of some 20 or 30 metres from the threatened spot, he saw six per- 
sons digging. Before he could recognise them, they began firing on him 
with revolvers — fortunately, he was not touched. Finding himself in 
danger, he took cover behind a donkey, standing there and fired in re- 
turn. One of the plunderers, named Farag Ali Sallam, was hit in the side 
and arm and fell to the ground while the rest fled. The gaffir at once 
informed the Omdeh of Zawiet Abu Mossallam, who informed the police 
‘and arrested the injured man and his brother with their implements. The 
Maamur of Giza, who came to the spot the same night, made the neces- 
sary inquiry and encouraged our gaffir, telling him that he had carried 
out his duty properly. 

The arrested persons, imagining that it was our Reis Ibrahim Fayid 
who ordered the gallir to fire, informed the Parquet that it was Ibrahim’s 
son who brought them there to dig. The Parquet put the son of the Reis 
under arrest for the time being. 

While carefully following the examination of the Parquet, I was at the 
same time making a secret inquiry myself in order to get at the facts and 
was transmitting my observations to the Parquet from time to time. The 
Parquet having found nothing against the son of the Reis, set him free. 

Annales du Service, t. XIX. 10 


— 146 — 


My private inquiry gave me the following details. About 4 years ago, 
while some troops were camping close by, they found, while digging a 
firing trench, some Osiris figures in the sand. After they left, plunderers 
found several more. 

The Parquet being told by the accused persons that they were digging 
for salt and gypsum charged me, through the Service, to inspect the site 





‘ PERSE Sacse Poth 
i Vin : Pee eo Shobrament 





Lea 2 \Y 
tg ae * wt 


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=> > all Peg Rah tage! 

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:<. ss ss §$ My, % Uy, of Usern-ré 

2 c= ees S! ee ty, 
PENTA! SS FF ee ee 
° 4 2 ye 
Fig. 1. 


and give a technical Report whether it is ancient or not. | submitted my 
report to the Parquet and sent a copy of it to the Service, giving strong 
proofs that the site is ancient and that the above persons were digging for 


antiquities. 
The Service then authorized me to make an experimental excavation at 


the above site. 
The shaft mentioned in my above report, is that marked under letter A 


in plan enclosed (fig. 2). 


— 147 — 


SITUATION. 


About 500 metres to the south-west of Shebrament embankment there 
is a small cliff standing in the desert (see fig. 1). West of that cliff the 
plunderers began to dig at the square 1 (see fig. 2). 

ee ) ' 


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Win inhi wg May, ? 
2, ay www Y, a 
ZITO, a HRY ws . 
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OD") \ 











Fig a. 


I started digging in the above square at the part marked B. There I 
found some fragments of ancient wood, from which it appeared that two 
cases had been found by the plunderers, as I noticed two different sorts 
of legs belonging to cases. This discovery made me feel sure that antiqui- 
ties had been found, and encouraged me to dig the whole site. After two 
days of work in different spots I discovered two wooden cases in the form 
of mummies lying amid clean sand at a depth of one metre. The two were 
placed close to each other with their heads to the east. They were sur- 
rounded by 12 ushabu figures made of wood and of different sizes. Kach 
of the cases contained an Osiris figure painted and inscribed. They are of 
fine workmanship. The humidity of the sand had destroyed nearly all the 
painting on the cases and had also damaged the figures inside. 

Having found the above things, I decided to clean carefully all the 
ground round them. The part cleared is shown in black hatching in plan 2. 


10, 


— 148 — 


At the point C, I found some more quite similar objects, in all g cases, 2 
Osiris figures without cases, and some ushabti figures. All were sent to 
the Museum. 

Many other soundings were made (see black dots on plan 2) but with- 
out result, 17 workmen were employed in the first few days, 4o later on. 


CONCLUSION. 


1. The side was never used as a burial place, as no shafts, bones or 
even shakf were discovered nor was there any of the debris which is 
usually fouind close to tombs in ancient cemeteries. 





2. The antiquities (liscovered as I believe — had been simply hid- 


den there provisionally; but their owners, for some unknown reason, 
never returned to recover them. 


I draw this conclusion for the following reasons : 


a) The cases were not laid in a proper resting-place, but were merely 
buried in sand. | 


b) They were not carefully oriented, some lay with their heads east 
and others west. 


c) The ushabti figures too were not arranged in any system, as some 
of them lay round the cases, others on the top. 


The result of the digging were duly reported to the Parquet of (iza, 
and will, I believe, constitute a strong proof against the accused. 


T. Bovtos. 


LES 
STATUETTES FUNERAIRES 
TROUVEES A ZAWIET ABOU MESALLAM 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Les statuettes en bois trouvées ) Zawiet Abou Mesallam, dans le voisi- 

nage de Chobrament, prés d'une butte isolée au pied du plateau libyque, 
i 8 kilom. 1 Jo au sud des grandes Pyramides, appartiennent toutes a 
un méme personnage : | pan, + Amen-ken. Elles ont été faites d’aprés 
différents types : les unes sont enfermées dans des boites imitant un cer- 
cueil anthropoide, les autres n’ont pas d’enveloppe protectrice. 
Les cercueils sont en bois de sycomore, peints extérieurement en jaune. 
Le klaft est a bandes jaunes et bleues alternées; les yeux et les sourcils 
sont indiqués en noir; entre les pattes du klaft on yout un collier a ban- 
des bleues, vertes et rouges. La tranche, large de 1 41 cent. 1/2, est 
peinte en rouge et quatre chevilles assuraient le maintien en place du 
couvercle sur la cuve. L’humidité ayant fait tomber presque toute la 
couleur, on ne peut dire s'il existait des inscriptions sur ces boites; en 
tout cas pas un signe nest resté visible. 

Les statuettes forment plusieurs catégories. Celles qui étaient dans les 
cercueils sont en bois d’acacia ou de cédre (a). Elles ont le klaft rayé 
bleu et jaune; les yeux sont incrustés, le tour étant en bronze, le milieu 
en pierre et cristal; les chairs sont jaunes, la barbe postiche, longue et 
redressée d son extrémité, est bleue ainsi que son attache; le collier visi- 
ble entre les pattes du klaft forme des bandes concentriques bleues, 
vertes et rouges. Pour toutes les statuettes le corps est figuré entiére- 
ment enveloppé, sans mains apparentes; celles de cette classe avaient sur 
le devant du corps une bande jaune sur laquelle se détachaient, gravés 
en une ou deux colonnes et peints en bleu, les titres et nom du défunt. 


— 150 — 


Mais les figurines ont été ensuite recouvertes d’une couche mince de bitu- 
me sur laquelle on a remis en hiéroglyphes peints en jaune la titulature 
du mort. 

Une seconde catégorie (b) comprend quelques grandes statuettes ayant 
aussi les yeux incrustés, mais qui sont taillées dans du bois de sycomore; 
les hiéroglyphes ont été seulement peints en bleu sur un fond jaune et 
il n’y a pas eu de couche de bitume ni surcharge. 

Enfin les statuettes de la troisi¢me catégorie (c), les plus nombreuses 
et les plus petites, sont en sycomore; elles ont seulement le tour des yeux 
et les sourcils dessinés en noir, et sur le corps la légende est gravée en 
une colonne d’hiératique. 

Les inscriptions sont peu variées, puisqu’elles se bornent a dire que 
les statuettes ont été faites par faveur royale, et a énoncer diversement 
les titres du mort; voici les plus caractéristiques, avec Vindication de la 
catégorie 4 laquelle appartient la figurine sur laquelle elles ont été re- 
levées. 


I. (a), hauteur o m. 62 cent., dans une cuve de o m. 72 cent. de 


hauteur et o m. 27 cent. de largeur. tht | V7 1) Alito i 2 |= 
Ww hem, — {| > a 4 
oem — 
statuette est un puede. 


oma P+ Crest la seule légende ot il soit dit que la 


2. (a), hauteur o m. 545 mill., dans une cuve de o m. 63 cent. de 
=>. = iit 

hauteur et o m. 24 cent. de largeur. ry — {de sa See 

Cap oe 2 SU]. La formule de dédication jusqua & 

étant reproduite identiquement sur toutes les statuettes suivantes, je ne 


la copierai plus. 


3. (a), hauteur o m. 335 mill., dans une cuve de o m. 525 mill. de 
hauteur et o m. 17 cent. de largeur. Inscription primitive en deux colon- 


adh Rete Pico t Wier | 9 igen piled, poet ca BAR FY, pee 


bows TI 1 se 454.5 


4 \ . f : : T7277 ah 
ny 2 Surcharge en jaune sui le bitume: .. i meen mor” 


4. (a), hauteur o m. 35 cent., dans une cuve de o m. do cent. de hau- 
teur et o m. 192 mill. de largeur. Inscription primitive en deux colonnes, 
dont la premiére n'est plus lisible sous le bitume, } TR ase neat oe 
mm. % ™ * ‘4. Surcharge : ee ro online Teer 


at pn eee WB aecoaan WE acoaaaan Drewened, prowoned, —-_ 


— 151 — 


5. (a), hauteur o m. 365 mill. : ... —* lt 3. 9 bei i | 
ties 

6. (b), hauteur om. 655 mill. : Be 22a i=. 

7. (b), hauteur o m. 46 cent. : : ae aged, pseu eae 
8. (c), hauteur o m. 32 cent.: ... eA ie Wah? area AO mecde # 
9. (c), hauteur o m. 28 cent.: ... x, a «hide aide er. . ue 
10. (c), hauteur o m. 265 mill. : ... TL ene ae Looe 
11. (c), hauteur o m. 205 mill.: ... SV}phiiit 4 


Il est inutile de poursuivre cette énumération, qui ne donnerait pas 
de titres et de renseignements nouveaux. En résumé, ce Lo * s— était 
Jere, oon, 


x — : _2? ‘ at : ym pl ~ 
prince _* ,, gouverneur —®, frdre de la nourrice du roi |" SF 7 


flabellifére 3g. }, gouverneur du palais oF Noo +. préposé aux 
troupeaux d’Amon {99 ie \ nam etc. C’était done un haut personnage 
qui d’aprés le style des objets vivait probablement vers le milieu de la 
XVIII* dynastie. On ne peut douter apres cela qu’ll ne s’agisse ici du grand 
seigneur dont le tombeau est sur le versant sud de la colline de Cheikh 
Abd el-Gournah", et dont Lepsius a reproduit les scenes principales”), 
car le nom, les titres et qualifications du propriétaire de la tombe y sont 


5) 


identiquement les mémes. Une statue d’Amen-ken a aussi été trouvée 
dans le temple de Maut 4 Karnak). Amenhotep II est le roi dont sa 
seur avait été la nourrice, et ceci cadre bien avec ce que j/avais pensé 
dapreés le style des statuettes. 

Comment se fait-il qu’on ait trouvé pres de Memphis des ouchabtis 
d'un personnage dont la tombe était 4 Thébes, ou tout au moins avait été 
- préparée pour lui en cette localité? C’est une question que je ne vois pas 


le moyen de résoudre. Notre Inspecteur, dans son rapport, dit qu'il n’a 





 Garviner et Wetcatt, Topographi- __ pollion et 13 de Lepsius. 
cal catalogue, n° 93. (*) Misses M. Benson and Gowrtay, 
® Denkmdler, Ill, pl. 62,63 et 64. The Temple of Mut in Asher, Part IV, 
C’était la tombe 8 quater, 1, de Cham- ip. igo et p. 326. , 


— 152 — 


pas trouvé traces de sépultures dans le lieu ot il a recueilli les figurines; 3 
celles-ci ont-elles été emportées de la nécropole thébaine 4 une époque 
quil nous est impossible de déterminer et dans un but quon ne peut 
reconnaitre? Pourquoi ont-elles été enterrées en cet endroit isolé? Le motif 
ne peut encore étre deviné. Serait-ce au moment des troubles causés par 
Vintroduction a Thébes du culte d’Aten, alors que la tombe de ce per- 
sonnage fut mutilée par la destruction des figures et du nom d’Amon, 
que la chambre sépulcrale fut violée afin de détruire toute mention du 
dieu proscrit, qui entrait dans le nom méme du prince? Des déyoués a 
la mémoire du défunt auraient alors trouvé moyen de sauver ces objets 
de la fureur des iconoclastes et de les faire parvenir & Memphis ot la 
révolution religieuse parait avoir été moins violente. Mais tout cela ne 
repose que sur des hypotheses. 

Il est & noter que les musées possédent déja depuis tres longtemps des 
ouchabtis de ce personnage. I y en a deux au Musée du Caire", Pun en 
calcaire, haut de o m. 24 cent., portant la mention «donné par faveur 
du roi», l'autre en pate de verre bleu; une autre figurine existe au Musée 
royal de Copenhague. Sur tous ces monuments Amen-ken porte le titre 
de «préposé aux troupeaux». Mais le lieu d'origine de ces objets n'est 
pas connu : on ne peut dire sils proviennent de Thebes ou bien s'ls ont 
aussi été trouvés & Zawiet Abou Mesallam. 

Le rapport de Tewfik Boulos fourmt un bon exemple, entre cent, de 
la difficullé qu’éprouyent nos agents a faire respecter les lois et régle- 
ments concernant les antiquilés. On oublie fréquemment en Europe les 
menées contre lesquelles ont a se débattre nos Inspecteurs et ghafirs, 
qui narrivent parfois 4 sauvegarder les droits du Gouvernement qu’au 
péril de leur vie. 

G. Dangssy. 





( Loner, Statuettes funéraires du Musée de Boulaq, dans le Recueil de travaux, t. 1V, 


p. 99, n° 45, et p. 103, n° 740. 


ABOUSIR D’ACHMOUNEIN 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Il est question dans divers écrits de la période copte et arabe d'une 
ville d’Abou-sir ou Bousir qui se trouvait dans la région d’Achmounein, 
lantique Hermopolis, soit vers la limite de !Heptanomide et de la Haute- 
Kgypte. L’emplacement exact de cette localilé n’avait pas encore été retrou- 
vé, bien qu'il ait fait Pobjet des recherches de plusieurs archéologues. 
Je ne puis mieux faire pour rappeler les investigations antérieures que de 
reproduire la page consacrée par Maspero a ce sujet“). 

«Abousir nous est connu par les documents de Vienne dont M. Krall 
a donné Tanalyse sommaire dans les Mitthetlungen aus der Sammlung des 
Erzherzogs Rainer : plusieurs'personnages y sont nommés nepwm MnoOy- 
cipé 2M NM TOG) NaMOoyN TNOAIC «gens de Bousire dans le district de 
Schmoun-la-ville ®) ». @est évidemment la Bousire prés Ashmounéin , dont 
parle Ibn-Haukal a propos de la mort du Khalife Merwan, et dont Qua- 
tremére a discuté la position ®), I la place «a Poccident d’Ashmouneyn, 
4 peu de distance de Hour», et il ajoute que le P. Sicard y «apercut les 
fondements d'un long aqueduce de briques». C'est le site de Beni-Khaled 
eL-Qadim raw} Sle 49, et d’Anville met le nom d’Abousir en cet endroit | 
sur la carte de lEgypte moderne. Jomard y décrit les «ruines dune an- 
cienne bourgade a huit mille metres au nord-ouest d’Achmouneyn, qui 
parait avoir été assez considérable. Ces ruines sont un peu dans les sables. 
L’espace qu’elles occupent est de trois cent quatre-vingts metres sur cent 





" G. Maspero, Notes au jour le jour, ®) Quarremire, Mémoires géographi- 
dans les Proceedings S. B. A., vol. XIV, ques et histortques sur l’ Egypte, t.1, p-111 
1892, p. 192. et seq., et Observations sur quelques points 


®) Kraut, Mittheitlungen, 1887,p.64. dela Géographie de l' Egypte, p- 87 et seq. 


— 154 —_ 


trente; les murailles subsistantes sont en briques crues. On y trouve avec 
des éclats de poterie et des amas de briques, des morceaux de vases ou 
@albatre. Il y a trois générations que ce village est ruiné; il était uni- 
quement composé de chrétiens, mais la tradition rapporte qu’auparavant il 
y avait en ce méme endroit une position tres ancienne"),» «J’ai demandé 
aux habitants |de Hour| sils connaissaient le nom de Bousyr, qui appar- 
tient (ailleurs a plusieurs lieux de ’Egypte, et j'ai trouvé ce nom par- 
faitement inconnu... Il parait que par le laps de temps, cette position 
a tout a fait disparu ),» H résulte d’observations prises en 1884 & Tou- 
nah et & Ashmounéin que le nom est connu encore et s'applique tantt 
i Beni-Khaled, tantét aux ruines voisines. noycipe des actes de Vienne 
nous rend done un 54 7 }©@ P-ousiri qui existait 14 dans Pantiquité. » 
Quelques remarques sont a faire sur cet article. Maspero a confondu 
ce que Jomard dit de Beni Khaled el-Qadim (D. E., p- 327) et de Hour 
(D. BE: p- 329), pensant que tout cela s’appliquait 1 un méme ensemble 
de rumes. Jomard, ayant le passage reproduit de la page 329, disait : 
«C'est & Pest de Deyr Abou-Faneh que se trouvent deux villages contigus 
appelés el-Qasr et Howr : le premier, sur la rive droite du canal de Joseph; 
et autre, un peu a Lest. C’est en cet endroit qu’on pense qu’a existé la 
ville de Busiris, que d’Anville a placée & Beny-Khaled. » Or il y a 2 kilo- 
metres et demi de Qasr Hour 4 Beni Khaled, distance suffisante pour que 
les ruines voisines de ces villages soient distinguées les unes des autres. 
La carte de d’Anville date de 1765 ©); c’était la meilleure qui existat avant 
que fut dressée celle de la Commission d'Egypte, et Jomard montre bien 
son dissentiment avec le géographe sur le site a attribuer 4 Abousir. 
Laissant de cdté les renseignements fort confus donnés par les histo- 

riens arabes, qui ne sont pas d’accord a. propos du lieu ott fut tué le kha- 
life Merwan, les uns placant cet Abousir prés d’Achmounein, les autres 
dans le Fayoum, ou méme dans la province de Gizeh “), il existe encore 
une mention de cet Abousir au synaxare copte; le 8 Kihak, au sujet du 





" Jomaro, Description de lHeptano- au voyage de Sonnini (an vit). 

mide, dans la Description, t. 1V, p. 327. ® Pour la bibliographie, voir J. Mas- 
) Jomarp, ibid., p. 329. pero et Wier, Matériaux pour servir a la 
® Une édition plus récente est jointe — géographie de l Egypte, p- 54. 


— 155 — 


martyre de Paisi et de Théele, il est dit: «et ce saint était des gens d’Abou- 
sir, 4 Youest d’Eschmounein »"”. Amélineau rappelle également que selon 
Jean de Nikiou «un homme nommé Matounawis, qui succéda a Ayqasbéra , 
fonda une ville nommée Bousiris dans la Haute-Egypte >. L’attribution de 
la fondation d’Abousir 4 Matounawis = Ptolémée, successeur d’Ayqdsbéra 
= Alexandre, fait évidemment partie de la légende qui attribuait la con- 
struction d’Achmounein a Alexandre le Grand, lequel aurait appelé la 
ville Cléopatra ®), légende pas trop éloignée de la vérité, puisqu’une partie 
au moins du temple d’Hermopolis fut érigée par Philippe et Alexandre IT). 

Le site approximatif de cette ville était done déterminé, mais selon 
Amélineau «Abousir d’Eschmounein existe plus; il n’en est fait aucune 
mention dans le Recensement de l Egypte, ni méme dans I’Etat dressé au 
~-xtv° siécle ». 

Les habitants de Hour auxquels Jomard avait demandé des renseigne- 
ments sur Abousir n’ont pas compris ce qu’on désirait savoir ou ont mis 
de la mauvaise volonté dans leur réponse. Contrairement a ce qu'on a dit 
depuis un siécle, le nom d’Abousir n’a nullement disparu. Si l'on con- 
sulte le livret de limpét foncier pour la moudirieh d’Assiout “), dans le 
markaz de Mellaoui, pour le village de Qasr Hour on peut lire dans la 
liste des hods ou bassins : 


NO. OF HOD. VILLAGE. RATE OF TAXE. PRICE. 
9 Abu Sir g3o0 millismes | 56 
4 Abu Sir el-bahri 790 milliémes h7 


Ainsi la désignation du lieu ne s’est pas perdue depuis le moyen age, 
puisque deux bassins agricoles, Abousir et Abousir du nord, en ont gardé 
le souvenir. Muni de ce renseignement, j’ai pu consulter les cartes cadas- 
trales au =— et reconnaitre la situation exacte quoccupait cette citd. 
Le village de Qasr Hour est, tout au moins de nos jours, sur la rive 





() Amétineau, Geographic, p. 7. “) Ministry of Finance. Direct taxes 

“) Axsovu Saen, fol. 76 revers. department. Land-taxes and Prices per 

() Danessy, Remarques et Notes, SX, —_feddan, Mudirieh of Assiut, p. 47, Vil- 
dans le Recueil de travaue, t. X, p. 143. lage of Qasr Hur. 


— 156 — 


droite du Bahr Youssef, mais presque tout son territoire s’étend de l'autre 
edté de ce bras du Nil, limité 4 Youest par la montagne, au nord par. le 





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territoire de Nezlet Asment qui fait partie de la province de Minieh, et au 
sud par le territoire de Beni Khaled. Le hod n° g, Abousir, est un rec- 


— 157 — 


tangle de 800 métres sur 425 métres, situé au milieu de la plaine, dont 
un angle est & peu de distance de la boucle que forme le Bahr Youssef 
entre Qasr Hour et Kafr Lebs. Le hod n° 4, long de 1200 métres, est 
un peu plus au nord, bordé par la digue qui du fleuve, vis-a-vis de Kafr 
Lebs, conduit'd la montagne. 

Ii ne subsiste absolument rien trahissant en cette place l’existence d'une 
localité antique : la prise du sébakh a dd raser la butte formée par les 
restes de maisons ruinées et la charrue a fini de niveler tout ce qui sortait 
du sol. Il est évident que ces deux lieux-dits se joignaient primitivement 
et qu’Abousir, qui devait déborder sur la zone désertique, occupait tout 
espace que couvrent ces deux hods, y compris la bande intermédiaire 
comprenant le hod el Farrouh n° 5 et le hod el Omdeh n° 6. On peut 
méme supposer que le nom de el “Omdeh sXgJ\ «le maire» est fautif et 
qu'une fois tout vestige d’antiquités disparu, il s’est substitué a celui de 
el “Amoud >533) «la colonner, di a des fragments de monuments qui 
seraient restés la, alors que la ville était abandonnée et détruite. Le site 
@Abousir ainsi déterminé remplit toutes les conditions requises pour ré- 
pondre aux indications éparses dans les divers écrits qui en faisaient men- 
tion; il est 4.5 kilométres au nord du Nag‘a el Kharabeh, hameau sur 
Pemplacement de Beni Khaled el Qadim et 4 3 kilometres au nord-nord- 
est du fameux monastére d’Abou Fana. 

Les monuments égyptiens antiques ne nous ont pas conservé de men- 
tion de cette oy i 2 elle n’avait peut-¢tre d’importance qu’d cause de la 
nécropole qui deyait l’avoisiner dans la montagne. A proximité d’Abousir 
arrivait un bras du Nil appelé actuellement el Sébakhah, qui passait pres 
d’Hermopolis, et Pon devait profiter de cette voie pour conduire jusqu’au 
cimetiére dans la chaine libyque les morts de 1a capitale du nome. 

Quant 4 Qasr Hour, dont dépend actuellement le territoire d’Abousir, 
sa signification de «Chateau d’Horus (?)» a depuis longtemps fait supposer 
que ce pouvait étre la ville de lo dont il est fait mention dans divers 
documents, et que je veux distinguer de eee autre grande cité de 
la région"), En dehors du nom méme du village, on doit noter que le hod 





 Daressy, Deus statues de Balansourah, dans les Annales, t. XVIII, p. 57. 


— 158 — 


n°’ 20 du village de Hour, qui occupe la boucle du Bahr Youssef au nord 
des deux localités jumelles, porte le nom de el Borg «le fort». Tout in- 
dique done bien qu'il y avait 1a une position militaire importante, et selon 
toute apparence 1d était le poste douanier que Strabon appelle Epyomo- 
itixy) Duraxy. C'est le gouverneur de cette forteresse qui, sous Piankhi, 
aurait démantelé la ville de Her-urt, peut-étre el Birbeh el Kobra, qui se 
dressait également sur les bords du canal el Sébakhah et aurait pu servir 
de base 4 une attaque contre Hermopolis. 
G. Danessy. 


NOTES SUR LOUXOR 
DE LA PERIODE ROMAINE ET COPTE 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Au cours des deux derniéres années, M. Legrain a été chargé de diriger 
le déblaiement de la bande de terre comprise entre l’ancienne enceinte 
ouest du temple de Louxor, construite de 1891 4 1900, et le nouveau 
mur qui ne laissera le long du Nil qu'une route de 12 métres environ de 
largeur. L’expropriation du petit groupe de maisons qui, jusque dans ces 
derniers temps, masquait du fleuve la cour de Ramses II, a enfin permis 
le dégagement de cette partie de Pextérieur du temple et procure au visi- 
teur une vue d’ensemble du plus beau des édifices pharaoniques. 

M. Legrain a joint & son rapport sur ces travaux la, liste des monu- 
ments de Louxor déja connus, postérieurs 4 lépoque pharaonique, et a 
rappelé les grandes lignes de l'histoire de cette section de Thébes sous 
PEmpire romain et byzantin), 

Ayant jadis dirigé le déblaiement de la plus grande partie du temple 
et de ses alentours, je saisis cette occasion du renouveau d'intérét qui 
sattache a cet édifice pour puiser dans mes notes et mes souvenirs quelques 
observations qui n’ont pu prendre place dans mon guide sommaire”) et 
viendront s’ajouter 4 celles réunies par le directeur des récents travaux. 
Je fournirai d’abord quelques références, qui pourront aider a retrouver 
les articles déja parus dans des publications spéciales relatifs 4 ces monu- 
ments et inscriptions. Je donnerai ensuite les raisons qui ne me permet- 
tent pas d’admettre plusieurs hypothéses avancées par M. Legrain. 





“) G, Leerain , Rapport sur les nouveaux de Louxor, dans le Bulletin de I’ Institut 
travaux exéculés d Lougsor, dans les An- Eguptien, 1917, p. 241. 
nales du Service des Antiquités, t. XVII, °) Notice explicative des ruines du tem- - 
p- 49, et Fouilles et recherches. au Forum ple de Louxor, Caire 1893. 


— 160 — 


Je n’ajouterai rien concernant le bref historique de Thebes a l’époque 
romaine; égyptologues et hellénistes connaissent les sources des textes 
cités. La stéle trilingue de Cornelius Gallus découverte par M. Barsanti 
dans le dallage du temple d’Auguste a été publiée tout d’abord par 
Maspero et par M. Borchardt"), Les inscriptions grecques du colosse de 
Memnon sont copiées et traduites 4 plusieurs reprises, entre autres dans 
les ceuvres de Letronne. 

Le grand bas-relief mentionné page 5a a été étudié en premier lieu 
par M. Golénischeff®), qui voulait reconnaitre dans les deux personnages 
qui y sont sculptés Antée et Nephthys. Le monument a été reproduit 
encore dans le Catalogue général du Musée du Caire'), Lattribution faite 
par le savant russe de la figure principale au géant libyen Antée a été 
combattue, et Maspero, dans le dernier Guide du Musée du Caire, ne veut 
voir dans les deux divinités que Sérapis et Isis. Ce qui distingue les deux 
véritables images d’Antée que M. Golénischeff avait publiées dans la Zeit- 
schrift de 1889, p. 135, ce sont deux plumes d’autruche fichées horizon- 
talement dans la coiffure du dieu et qui correspondent exactement 4 celle 
qu’on voit sur la téte des Tamahus, dessinés entre autres dans les tombes 
royales de Biban el Molouk, parmi les divers peuples étrangers. Ceci est 
bien caractéristique : Antée «ladversaire» est un Libyen, et dés lors, 
sans discuter sur l’étymologie du nom grec, on peut en déduire qu’Antée, 
patron du X* nome de la Haute-Kgypte, est identique 4 Seth, Padversaire 
perpétuel d’Horus, et & sa forme Acha, le sanglier, maitre des hieux in- 
cultes et de la Libye, divinité mentionnée sur un tableau du monument 
funéraire du roi Sahuré“). Sur le bas-relief de Louxor, ces plumes ne 
sont pas indiquées sur la téte du dieu, et par suite nous n’ayons pas la 
une représentation d’Antée. Je ne crois pas, du reste, qu’on doive y recon- 
naitre davantage Sérapis. Le sculpteur a déguisé a la romaine Amon-Ra, 





") Comptes Rendus de V Acad. des Inser. XXXII, 1894, p. 4, pl. I. 


et Belles-Lettres, XXIV (1896), p. 106; () Epear, Greek Sculptures, n° 27572 
Sitzungsberichte der kénigl. preuss. Akad. et pl. XXVII. 

der Wiss., 1896, p. 469: Mune, Greek: () Cf. Daressy, Seth et son animal, dans 
Inscriptions, p. 38, n° 9295. le Bulletin de l'Institut francais du Caire, 


©) Zeitschrift fir dgyptische Sprache, — t. XIII, p. ga. 


— 161 — 


transformant en attributs classiques ceux que lui concédaient les Egyptiens. 
Amon-Ra est le roi des dieux tout comme Zeus est le maitre de ’Olympe; 
on a donc donné au dieu le visage de Jupiter, sa barbe, sa chevelure; on 
lui fait tenir la foudre, et prés de lui son oiseau, Vaigle, plane en tenant 
une couronne : c'est bien la divinité qui a donné son nom a la ville de 
Diospolis. Mais en méme temps qu Amon, le dieu égyptien est aussi Ra, 
le soleil, et par suite, il faut donner aussi 4 Zeus les attributs d Apollon : 
de 1a les rayons et l'auréole qui entourent la téte. 

Pour les fidéles des derniers temps du paganisme nilotique, Ra et Horus 
wétaient plus que deux noms d’une méme divinité, le soleil. On prétera 
done aussi 4 ce Jupiter-Apollon les insignes d’Horus adversaire et yain- 
queur de Seth, on le couvrira d’une cuirasse, on lui mettra des cnémides, 
et il égor gera l’antilope, l’animal consacré au génie du mal. 

La coe a du dieu devrait, selon la logique, étre Maut; mais a l’épo- 
que ou l’on érigea ce bas-relief, la confusion s’était faite entre les diffé- 
rentes déesses-méres, et l’on n’hésita pas a placer sur sa téte les attributs 
de plusieurs divinités. Au milieu on voit les cornes de vache enserrant un 
disque surmonté d'un évasement qui avait été pris par M. Golénischeff 
pour une déformation du nom de Nephthys TW: Mais Nephthys n’a jamais 
les cornes de vache; je croirai done plutét qu'il faut reconnaitre ici une 
copie maladroite des plumes entrant dans la coiffure l{ de la déesse 
Hathor. De chaque cété on a placé un pehent, qui était la couronne ré- 
glementaire de Maut a l’époque pharaonique, enfin oN qui n’est pas 
correct, car cest une coiffure de dieu. 

Entre les deux grandes divinités on voit vers le haut une fleur de lotus 
sur laquelle est assis un enfant portant la main a la bouche et tenant 
une corne d’abondance. En dressant le Catalogue des divinités du Musée 
du Caire j'ai eu Voceasion de signaler (p. 399) que ce nest pas, ou pas 
toujours, Horus qui est ainsi représenté sur le lotus, car sur les figurines 
n® 38294 et 389295 la coiffure est le disque lunaire, embléme de Khon- 
sou") fils d’Amon. 

En résumé, 4 mon avis, les personnages ici représentés ne seraient 
mi Antée et Nephthys, ni Sérapis et Isis, mais les divinités de la grande 





“© Cf. Daressy, A travers les koms du Delta, dans les Annales, t. XIII, 1913, p. 3. 
Annales du Service, t. XIX. 11 


— 162 — 


Diospolis : Amon-Ra, devenu un Jupiter-Apollon, Maut confondue avec 
Hathor, et Khonsou lenfant. 

Ge monument n’est pas venu en une seule fois au Musée. La téte de la 
déesse a été trouvée dans le sébakh pendant les premiers déblaiements, 
en 1885; les deux fragments du corps de celle-ci se trouvaient sous la 
maison du consul d’Angleterre dans la grande colonnade, que j'ai dégagée 
en 1889", et cest en 1891 que fut acquis le grand morceau portant 
image du dieu : il servait de banc dans la cour d’une maison de Louxor. 
Il ne faut done pas désespérer de retrouver quelque jour les parties 
encore manquantes. 

Je ne pense pas, comme M. Legrain (p. 52), que les monnaies du nome 
Diospolite émises sous Hadrien et Antonin aient été frappées dans la ville 
méme; il me parait peu probable que chaque capitale de nome ait eu un 
atelier monétaire qui n’aurait été installé uniquement que pour T’émission 
de cette série de piéces provinciale : il est plus vraisemblable que c’est la 
Monnaie d’Alexandrie qui a frappé tous ces types, de méme que les autres 
séries lancées vers la méme époque : signes «lu zodiaque, ete, Les mon- 
naies de Thébes nous montrent Amon tenant un bélier, ou un bélier seul, 
selon le module de la piece. 

Au sujet des saints martyrs de Louxor (p. 53), dont M. Legrain a déja 
narré Vhistoire dans sa brochure Lougsor sans les Pharaons, il dit (p. 11) 
que l'un de ces chrétiens, le soldat syrien Sophrone, habitait dans la rue 
Baghrara. Il y a ici une légére incorrection. Ce passage du Synaxare a été 
publié par M. Amélineau®), et on lit que Sophronius, un des soldals d’El 
Hipha, shabitait une nalueh @’El Agsorein connue sous le nom d’Aghra- 
ra». La forme arabe étant correcte ainsi, il y a lieu de ladopter plutdt 
que autre qui nous donne un mot Baghrara n’ayant aucun sens. 


Keuise copre pans LE tempiE (p. 54), — Elle occupe la salle marquée EK 
dans ma Notice de Louxor; le sol en est surélevé par un dallage formé 
au moyen de troncons de colonnes, apparemment celles qui existaient 





" Journal d’entrée du Musée , n° 28968. ortpa5d) ge Ma 3 oo bw ing) Smee oye 
© Amétingau, Géographie, p. 14: S3ly sels adyye0. Nahieh signifie village, 1o- 
peri Kewl gra dit pled cil, ca — calité, et non rue. 


a ee 


— 163 — 


primitivement dans la salle, et Pautel est installé dans la porte du fond, 
empéchant malencontreusement la libre circulation dans l’édifice, qui est 
ainsi divisé en deux parties sans communications directes. Ce n'est peut- 
étre pas sans intention que les chrétiens barrérent ainsi le temple, pour 
empécher ceux qui étaient restés fidéles a l'ancienne foi d’avoir acces au 
sanctuaire ot Amon avait été adoré tant de siécles; dans ce cas on pour- 
rait supposer que I’établissement de cette niche remonte aux premiers 
temps du christianisme vainqueur. 

Les peintures qui couvrent les murs de cette église sont tracées sur un 
crépi de platre dont on avait recouvert toutes les parois de la salle pour 
enlever toute image paienne; elles sont maintenant en trés mauvais état : 
ou bien lenduit est tombé, ou bien les coulcurs se sont effacées, rongées 
par le sébakh et les intempéries. Au bas des parois il n’y ayait guére que 
de grandes rosaces, et leur disparition n’est pas trop a regretter, car elles 
nayaient rien d’artistique, et l'on en a recueilli de semblables, supérieures 
comme facture, dans le monastére de Baouit'. Dans le haut des murs 
et la niche de l’autel existaient des peintures plus soignées, représentant 
des scénes avec personnages et animaux; elles étaient déja fort passées 
lors de leur mise au jour; actuellement il serait fort difficile de reconnai- 
tre les sujets figurés, mais tout espoir de savoir ce qu’ils étaient ne doit 
pas étre abandonné, car M. Bouriant, aussitét aprés le déblaiement, en 
avait pris un calque et il se peut que ces copies existent encore dans ses 
paplers. 


QUAI ANTIQUE (n° 1, p. 62). — Parmi les monuments de Thebes se rap- 
portant a l’époque impériale, on doit citer deux stéles du temps de Tibére, 
conservées au Musée du Caire®), qui ont été trouvées en dégageant lexté- 
rieur de la partie du temple construite par Amenhotep III. Comme en cet 
endroit le Nil est trés rapproché du fleuve, il est fort possible que ce soit 
4 cet empereur qu’on doive la construction du quai encore existant et que 
ces deux stéles, plus une autre tellement mutilée qu'on ne peut rien en 





() Guide du Musée du Caire, éd. 1915, gue des steles ptolémaiques et romaines 
n* 1229 & 12995. du Musée du Caire dressé par Aumep Bey 
) Elles sont publiées dans le Catalo- — Kamat. 


— 164 — 


lirer, aient été encastrées dans le quai, d’oi on les a arrachées plus tard 
et jetées dans le fossé actuel ot on les a retrouvées. 

Lune de ces stéles, n° 29198, trouvée en 1887, n’a plus qu'une 
partie du tableau, ot l'on yoyait Tibére faisant offrande 4 Amon et 4 
Min; une bréche a enlevé le milieu de la cinquiéme ligne du texte hiéro- 
elyphique, qui est tracé de gauche a droite et se lit ainsi” ; 


MS LIV NI IS a0 BD yor es, 
ann) GTS ISS -TSy 
Ne Sea BS oY =F SRITH7Z IS 

YER SH GM PHOe ANSE a7 jC 


AleSs lu Sh ce eo tie sia] 


«L’Horus au bras armé, eréateur (Khnoum) de ses villes, réparant les 
ruines, rétablissant(?) ce quil trouve en mauyais état dans le double 











pays; le soleil maitre des deux terres, fils du soleil maitre des diadémes, 
Tibére César, consul, dieu bon, image de Ra, joie du dieu qui léve le 
bras (Min), présentant deux fois Peau a son pére au début de toutes les 
décades et les offrandes abondantes selon le désir de celui qui Pa engen- 
dré, constructeur du mur de cette chapelle d’Hapi®, demeure de vie de 
celui qui fait vivre les enfants au gré de son coeur ou s'appesantit a son 
heure..... Il donne que vienne a lui un Nil trés grand, en son moment, 
(pour quil n’y ait pas manque de) tous les aliments et qu'il n’y ait pas 
de malheureuse année de sécheresse (?). » 

Cette offrande de Peau tous les dix jours se retrouve citée dans un 
texte qui doit tre presque de la méme époque, le papyrus n° IIT du Mu- 


sée de Boulaq, ott pl. XI, 1. 92, on lit : —Vo dod FT TIN 


SST mS asie=—t aoe 





) Journal d’ entrée du Musée, n° 27814. ee du dieu Tanen re mais il est proba- 
Elle est reproduite dans Le Musée égyp- _ ble que lacoiffure a été dégradée et qu’on 
tien, t. 1, pl. XV; texte explicatif p. 14. doit lire Hapi, le Nil, représenté tenant 

® Tl semble y avoirsur la pierrel’ima- _le fouet. 


— 165 — 


ea FOES hd 
ost o— 

La grande féte d’Amon Thébain du 19 Paophi-est également mention- 
née dans la liste des fétes de Médinet Habou et au Calendrier de Leyde 
T. 39; cest elle, du reste, qui a donné naissance au nom du mois. Au ca- 
lendrier Sallier on parle, pour ce jour, d’offrandes 4 Noun. Quant a la féte 
dans la yvallée, elle a donné son nom au mois de Payni. 

La seconde stéle, trouvée en 1891 (Journal d'entrée du Musée, n° 29234), 
est cataloguée sous le n° 29193. Mieux conservée que la premiere sous 
le rapport de Vintégrité, elle a pourtant un texte moins net, la surface 
de la pierre ayant été légérement usée. Le tableau nous montre Tibere 
dans les bras d’Amon, en présence de Min; derri¢re !'empereur se tient 
debout la déesse  , celle qui préside aux fondations d’édifices, et qui 
semble ici marquer des crans sur la palme des années. Le texte est en 
cing lignes de droite a gauche : 


mo EY ia sae Gio) 
ae MtHevhiV 2M iS als 
thloTONS SMR ce Spofmires 
PROU SIMA ee. Me TA SAD Fo LEY 17 
BM NRST Ohl Rose oS toll Tey 


«L’Horus au bras armé..... de son pere, faisant prospérer le do- 








maine (? ) du créateur de son corps, le soleil maitre des deux terres, 
Tibére César, consul, image de Ra, grand héritier d’Atoum, construisant 
sa demeure, établissant son temple, approvisionnant son autel, rendant 
stable son nom par ce qu'il a fait pour eux, ses mentions étant sur des 
cuvres résistant pour I’éternité. Lors de la terminaison de sa chapelle en 
tous ses travaux, ses louanges atteignirent le ciel. Le quai (?) de ce dieu 
que la Majesté du [roi a élevé, il y a] sur lui un palais (?) de Sa Majesté. 
Il a fait sa demeure pour lartisan (?) de son existence, qui a placé son 
fils jeune et fort sur le tréne d'Horus. » 


— 166 — 


La traduction de la dermiére ligne, sur un texte trés incertain, est fort 
conjecturale. Quoi qu’il en soit, il résulte de ces stéles que sous Tibére, 
par les ordres ou par permission de cet empereur, des travaux Mutilité 
publique furent exécutés 4 Louxor sur les bords du fleuve. 

Pour la description des monuments, je ne puis mieux faire, pour pré- 
senter mes notes, que de suivre le rapport de M. Legrain™) en ajoutant 
i chacun des édifices énumérés mes propres observations. 


Niromivrre (n° 2, p. 62). — Il ne peut rester aucun doute sur la destina- 
tion de Pesealier qui descend dans le fleuve, perpendiculairement au quai, 
i la hauteur de la cour de Ramsés II. Au moment ot je rédigeai ma 
Notice de Louxor, cette construction était encore enfouie sous les atter- 
rissements du Nil; dégagée plus tard par le fleuve, elle fut étudiée par 
M. Borchardt, qui retrouva les marques de niveau gravées sur les marches, 
et la décrivit dans son étude sur les nilométres ®. Cet escalier étroit a cer- 
tainement été couvert, comme les nilométres de Phile , de Médinet Habou, 
etc., et par suite il ne pouvait servir de débareadére pour des bateaux qui 
seraient entrés entre ses parois. 


Anc pp rriompue (n° 3, p. 63). — La grande porte volitée déblayée depuis 
une vingtaine d’années et que M. Legrain appelle un arc de triomphe ne 
mérite pas ce nom. A mon avis, un are de triomphe est un batiment isolé, 
établi en travers d’une large voie, et sous lequel on faisait passer a son 
retour un général vainqueur. Or cette porte nest pas isolée, mais com- 
prise entre deux batiments; elle n’est pas sur une voie large dans laquelle 
aurait pu se déployer un cortege, enfin Thebes a l’époque romaine n/avait 
pas a célébrer les fastes d’un triomphe. Je crois done qu'il faut voir dans 
cette arche simplement une porte monumentale, la porte d’un quartier 
de la ville, inférieure comme dimensions & la porte de Dioclétien qui est 
au nord-est de Vile de Phile, en avant du temple d’Auguste. 


Porte vu Forum (n° 4, p. 63). — La porte appelée « porte du Forum » 
dans le rapport limitait au sud lespéce de cour longue de g m. 18 cent., 





Annales du Service des Antiquiles , marken, dans les Abhandlungen der I6- 
t. XVIT, p. 61 a 73. nigl. preuss. Akademie der Wissenschaften , 
®) Borcuarnt, Nilmesser und Nilstands- 1906, p. 31. 


— 167 — 


large de 7 m. 60 cent. comprise entre le prétendu are de triomphe et deux 
batiments paralléles latéraux dont les substructions ont été mises au jour 
depuis longtemps. Ces deux portes constituent un ensemble qu’on peut 
comparer 4 la porte de Pompéi sur la route d'Herculanum. Celle-ci se 
compose également d’une cour entre une arche extérieure, non fermée 
par une porte, ainsi que l’arche de Louxor, mais qui pouvait étre barrée 
par une herse, et une porte intérieure munie de deux vantaux en bois"). 


Purrs (n° 6, p. 64). — Un certain nombre de putts d’époque copte exis- 
tent dans les ruines de l’ancienne Louxor et servaient 4 alimenter d’eau les 
maisons dans lesquelles ils se trouyaient. J’ai vidé un puits tout pareil dans 
la cour des statues, et il n’y a certes pas lieu de s'attendre a ce qu'on 
trouve dans celui-ci une communication directe avec le Nil, encore moins 
avec le Nilométre. C’est probablement un simple puits de ce genre qu’on 
trouvera a cété dun réservoir pour alimenter la fontaine publique (n° 13). 


Prison (n° 7, p. 64). —Jene pense pas que la construction située entre 
la porte 4 et le temple ait été une prison. M. Howard Carter, qui en 1900 
élargit 4 10 m. 30 cent. le chemin que j/avais ouvert a lextérieur de la 
cour de Ramses afin de construire un mur denceinte, se heurta, & 45 
métres de l’angle extérieur sud-ouest de la cour de Ramses II], au mur 
massif qui se dirige de lest 4 louest et crut avoir trouvé une digue (break- 
water) ®), Plus tard, en 1905, M. Weigall démolit la partie voisine du 
temple et ne laissa subsister que ce qui était 4 Pouest de la ligne de len- 
ceinte ), Les trois pitces dans lesquelles M. Legrain voudrait voir des 
cellules sont marquées sur le plan de Louxor dressé en 1914 par les soins 
de la Municipalité de cette ville. Jusqu’a présent rien ne peut permettre 
de fixer quelle était la destination de cette batisse. 


Prgpestaux pe cotonnes (n° 8-11, p. 64).-— La mise au jour des quatre 
piédestaux de colonnes monumentales, dont deux portent une inscription 





) Voir le plan dans Ric, Diction- entrance to ancient breakwater, Howard 
naire des antiquités romaines et grecques, Carter, mars 1900. 
p- 500. ) Wercatt, Report on work done in 


Archives du Musée: Plan and Sec- the temple of Luxor, dans les Annales, 
tion for continuation of enclosure wall from _ t. VIII, p. 114. 


— 168 — 


d’Aurelius Ginus, est ce qui caractérise les déblaiements de 1916-1917. 
Il est regrettable que les troncons ne soient pas plus nombreux et ne per- 
mettent pas la reconstruction des colonnes. D’aprés les calculs de M. Le- 
grain, que jai vérifiés par une comparaison des dimensions avec celles de 
la colonne d’Alexandrie et de la colonne Trajane, le fit devait avoir entre 
8 m. 4o cent. et 8 m. 50 cent. de hauteur; or la hauteur totale des tam- 
bours retrouvés (voir p. 67, n*4 et 6 417) ne donne que 7 m. 22 cent., 
pas méme de quoi remonter une colonne complete. Les variations légéres 
qu’on remarque dans le diamétre des troncons pourrait porter 4 croire 
qu’on aurait Yordre de leur superposition en mettant les plus larges en 
bas et les plus étroites au sommet; mais rien n’indique que tous ces tam- 
bours proyviennent d'une seule colonne; il suffit que les quatre fats aient 
eu entre eux une différence de diamétre de quelques centimétres pour que 
les tentatives de reconstitutions basées sur les dimensions soient fausses. 
D’autre part, aucune aide ne peut nous venir des ornements ou des trous 
creusés dans le grés, car-nous ignorons comment étaient décorés ces mo- 
numents; les creux qu’on y remarque ne sont pas disposés comme ceux 
laissés dans la pierre par les crampons servant 4 fixer des lettres en 
bronze, disposition assez réguli¢re pour qu’on ait pu rétablir des inserip- 
tions qui n’avaient laissé d’autres traces que les trous de scellement des 
caractéres. De méme, je ne suis pas d’accord avec M. Legrain sur la hau- 
teur a assigner au socle; il pense (p. 67) que les piédestaux, qui ont 
actuellement une hauteur de 2 m. 14 cent. en six assises, pouvaient ayoir 
deux ou trois assises de plus; 4 mon avis, ils ont gardé leur dimension 
primitive et étaient surmontés directement de la base moulurée (n® 15) 
supportant la colonne. M. Legrain reconnait, du reste, ce fait (p. 68) quand 
il indique qu’en proportion avec la colonne de Dioclétien, les colonnes 
d’Aurelius Ginus devraient avoir 1 m. 346 mill. de piédestal et 0 m. 749 
mill. de base, soit 2 m. 088 mill. de socle; le piédestal en place ayant 
2m. 14 cent. et la base (n°? 15) o m. 57 cent., soit 2 m. 71 cent, au 
total, nous avons déja plus que ne le demande le canon des proportions 
pour le socle. | 
Je ne pense pas que les quatre colonnes doivent recevoir les qualifica- 
tions que M. Legrain voudrait leur attribuer (p. 69). Ce ne sont pas les 
quelques trous qu’elles portent qui peuvent permettre de croire qu’elles 


— 169 — 


étaient ornées de trophées provenant du -butin fait sur ’ennemi. Quels 
ennemis pouvait bien avoir 4 combattre la legio teria Duoclenana qui tenait 
garnison a Thebes, et quels glorieux trophées pouvait-elle montrer aprés 
des escarmouches avec les habitants du désert, sans doute semblables 
aux Ababdehs et Bicharis de nos jours? Les colonnes ne devaient étre 
ornées que de couronnes de lauriers et autres emblémes relatifs aux va- 
gues et lointaines victoires de ’empereur; elles peuvent done a la rigueur 
étre appelées triomphales, mais non manubiaires (ou manubiales). Quant 
i avoir été surmontées de statues, cela me parait trés douteux a cause de 
leurs dimensions. A 12 métres de hauteur on ne distingue pas bien une 
statue, et ’on ne trouve ces derniéres que sur des colonnes moins ¢levées : 
4 Antinoé la colonnade que Jomard ‘ croyait avoir été surmontée d’ima- 
ges du favyori d'Hadrien n’a que o m. 60 cent. 4 0 m. 70 cent. pour 
diamétre des fits, ce qui indique une hauteur réduite a environ 7 mée- 
tres. Par contre, si l’on voit des statues colossales au sommet de colonnes 
énormes telles que la Trajane et ’Antonine & Rome, la Dioclétienne a 
Alexandrie, ces colonnes sont isolées et non groupées. I] me parait donc 
que les quatre colonnes de Louxor, marquant les angles dun carrefour, 
sont avant tout décoratives et que ce nest que grace a Linseription qu’Au- 
relius Ginus fit par flatterie graver sur deux des piédestaux, qu'il est 
permis de les qualifier de triomphales. 


Tripune AUX HARANGUES (N° 12, p. 7 1). — Cette appellation ne me parait 
pas justifiée pour cette plate-forme, qui desservait peut-étre seulement une 
ou plusieurs maisons construites 4 un niveau supérieur a celui des voies 
qui se croisaient entre les colonnes d’Aurelius Ginus. M. Legrain recon- 
nait luiméme que cette plate-forme est dune construction postérieure & 
celle des colonnes, qui datent apparemment du régne de Julien, en 360. 
L’éloquence politique et publique était morte pendant le Bas-Empire et 
la voix ne s‘élevait plus que dans les basiliques chrétiennes. De plus, au- 
dessous de la prétendue tribune, espace libre a moins de 5 métres de 
largeur: ce n’est pas I’étendue nécessaire pour réunir la population d'une 
ville ni méme un groupe un peu important d’auditeurs. 





\) Description de V' Egypte, t. IV, p. 249. 


— 170 — 


Fontaine (n°? 13, p. 71). — La fontaine accolée au piédestal de la co- 
lonne du sud-est est également postérieure & ce monument et pourrait 
étre attribuée a Pépoque byzantine. 


Constructions piverses (n° 14, p. 72). — Les murs appartenant a diflé- 
rentes constructions dégagées au sud des colonnes ne sont pas de méme 
époque, comme le montrent les différences de niveau. Certaines d’entre 
elles peuvent avoir été élevées peu de temps apres Julien PApostat, d’au- 
tres, plus haut situées, ne datent que de l’époque copte, quand le kom 
commenceait 4 s’élever. Ainsi done il n’y a aucune unité dans les édifices 
qui ayoisinent les colonnes, ni dans le temps, ni dans la disposition. 

Le nom de forum appliqué 4 cette partie des ruines de Thébes ne me 
semble pas exact. On ne voit 1a aucun espace délimité ayant pu servir 
Wagora, et aucune des constructions yoisines ne présente les caractéres 
d'un monument public. 

Les quatre colonnes d’Aurelius Ginus ne sont la que comme ornement 
du carrefour formé par le croisement de deux voies : lune paralléle au 
fleuve et au temple, l'autre perpendiculaire. On se rendra compte de 
lexistence de cette derniére en examinant le croquis des constructions que 
jai trouvées immédiatement au-dessus du dallage antique dans la cour 
des statues de Ramses II. Dans langle sud-ouest existait un édifice dont 
il ne restait que deux ou trois assises, construit en partie avec des pierres 
portant des fragments de sculptures de Khou-n-aten : le mur nord de 
cette maison était évidemment en bordure d’un chemin traversant Ja cour 
de Ramsés en franchissant les deux portes latérales. Cette voie passail 
ensuite entre les colonnes de Ginus, et les inscriptions gravées sur les pié- 
destaux, sur la face qui la bordait, sembleraient indiquer qu’elle était plus 
importante que la route nord-sud; elle devait aboutir au Nil un peu au 
sud du nilométre “) (voir fig. 1). 





“ Les travaux de M. Baraizeen 1918 — du temple au fleuve. C’est donc la route 
et 1919 viennent de confirmer cette hy- _ principale. Cette porte elle-méme se trou- 
pothése. M. Lacau m’apprend qu'une — ve juste dans l'axe du massif formant 
porte plus grande que la porte du nord — quai au sud de lescalier du Nilométre. 
termine du cété du Nil la route allant —_La fouille nest pas terminée. 





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— 171 — 


Les constructions de langle nord-ouest de la cour étaient moins impor- 
tantes. A l’extérieur, un peu en arriére du pyléne, existaient des murs en 





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Fig. 1. 


1 rot Hako- 


pierres antiques, dont quelques-unes portent les cartouches dt 
‘ P . . REE 
ris avec des variantes non relevées dans les livres des rois : ( © ae 


— 172 — 


et sur un bloc, Coat as | écrit verticalement sur 


une corniche. Une partie de ces bloes était amoncelée contre le revers du 








pyléne et le mur extérieur du temple de Ramses; comme ils cachaient 
une partie des bas-reliefs historiques couvrant ces murs, ils ont été enle- 
vés en 1905 par M. A. Weigall\. 

Je ne sais jusqu’a quel point ces chambres faisaient partie de lédifice 
aux murs tres épais, situé un peu plus a louest et dans lequel M. Legrain 
voulait reconnaitre une prison (n° 7). 


CoLonngs DE BriquEs novces (n° 15, p. 73). — Les quatre colonnes en 
briques qui se dressent 4 7 métres a Pouest de langle sud-ouest de la cour | 
de Ramsés étaient déblayées depuis longtemps. Leur mode de fabrication 
au moyen de briques ayant la forme d’un quart de cercle est connu : au 
sud-est du temple, sur ’emplacement du mur extérieur qui est détruit, 
on voit une série de colonnes toutes sembslables, et quelques échantillons 
de ces secteurs, épais de 0 m. 06 cent., de o m. 19 cent. environ de rayon, 
sont exposés au Musée du Caire (n° 1373). 





CuareLLe corre (n° 16, p. 73). Les ruines de Péglise copte ont été 
P: 7 8 P 
déblayées en 1889‘. Il ne restait des murs que des arasements; elle ren- 
y 9 | . 
fermait une double rangée de colonnes en grés dont les bases étaient en 
place, mais les fits manquants ou renversés. M. Legrain a redressé les 


colonnes qui gisaient a terre. 


Bapristére et puirs (n° 17, p. 73). — Le baptistére, déblayé en méme 
oS pe r ) . 





temps que la chapelle, est dans une chambre accolée au nord de cette 
derniére, et contigu a une autre piéce renfermant un puits qui devait four- 
nir leau nécessaire pour les cérémonies. La salle du baptistére était fer- 
mée a lest par un mur semi-cireulaire; ce détail n’étant plus visible, 
je donne le croquis de lédifice tel que je Pavais relevé au moment de la 
découverte (voir fig. 2). 

C'est entre le baptistére et le mur sud de la cour de Ramses IL que fut 
trouvé le trésor de léglise, les plateaux, croix, encensoirs, chaines, etc. , 





‘Report on work done in the temple of *) Dargssy, Notice du temple de Louxor, 
Luxor, dans les Annales, t. VIII, p. 114. p> 7: . ae 





— 173 — 


en argent, qui sont au Musée du Caire “!), Les inscriptions gravées sur ces 


objets remonteraient, selon Strzygowski, au v° ou vi° siécle; Jean Mas- 


pero les attribue seulement au vn ou 


vir’ siecle. 


Les anciens baptistéres coptes étant 
peu nombreux, je profite de l'occasion 
qui mest offerte pour donner le plan 
de celui qui se trouve dans la moitié 
sud de la seconde cour du grand tem- 
ple de Médinet Habou, et qui est peut- 
étre contemporain de celui de Louxor. Ici la cuve est 




















0 ee Am 
Fig. 3. 








e 
a) & 
.") e 
@ & 
e es 
cylindrique, et deux 
escaliers de trois mar- 2 e 
ches permettaient aux 
prétres de verser l’eau Fig. 2. 


sur la téte du person- 

nage descendu dans la fosse, soit lors du 
baptéme, soit pour lespece de renouvelle- 
ment du baptéme qui se fait le jour de 
lEpiphanie (‘id el ghatis). A Médinet Habou 
la cuve est octogonale; elle a de o m. 
ho cent. de cdté 4 1 m. 15 cent. de largeur 
eto m. 85 cent. de profondeur. Sur quatre 
des cétés, disposés en croix, est ménagée 
une descente, moitié creusée dans la paroi, 
moitié en saillie sur la cuve, formant un 


_ espace de o m. 30 cent. de largeur et o m. 


20 cent. de profondeur, qui n’est plus élevé 
que de o m. 60 cent. au-dessus du fond du 


baptistére, et remplace les escaliers de Louxor. Tout ceci est construit en 


" briques et homrah ou ciment romain (fig. 3). 





‘) La découverte eut lieu le 24 mars = Srrzyeowsx1, Koptische Kunst, n* 7201 
1889. Elle fut annoncée dans le Bulletin a 7210, et J. Maspgro, dans les Annales , 
del’ Institut Egyptien, 4 889,p.334; voir t. X, p. 173. 


— 174 — 


Parmi les monuments a classer, M. Legrain (p. 74) cite une inscription 
latine semblable a celle gravée sur l’autel dressé en 'honneur d’Antonin 
dans la salle hypostyle‘”. Ce fragment a été trouvé en 1889 dans la grande 
cour d’Aménophis III, contre le mur nord, cédté ouest °). Contre ce méme 
mur, mais a Test, jai recueilli les fragments d’un autre texte maintenant 
déposé au Musée d’Alexandrie), faisant connaitre que sous Pempereur 
Antonin le Pieux, alors que Munatius Felix était préfet d’Egypte, soit vers 
lan 152, un certain Cerellius a fait construire un camp (?) par Ja cohorte 
Augusta equtata. 

Relativement 4 Vinscription n° 66 du Musée d’Alexandrie, M. Legrain 
commet une confusion (p. 75). La stele mentionnant que Serenus a vaineu 
les Agriophages sous le régne d’Hadrien a été donnée au musée par 
S.E. Johnson pacha, qui l’avait achetée 4 Louxor, mais il n’est pas du tout 
certain que la plaque ait été découverte dans cette ville. Vu la matiére dont 
elle est faite, du schiste verdatre, je croirais plutét que le monument a 
été trouvé 4 Qouft ou Coptos, localité ot Lon travaillait beaucoup cette 
pierre, qui y était apportée du Ouady Hammamat. Il n’y aurait done pas 
lieu de s’attendre 4 retrouver 4 Louxor cet autel. Quant au débris de bas- 
relief en marbre (p. 74), les sculptures en sont plates : la cassure quon y 
constate ne marque pas la place d'une main humaine, c’est simplement 
une éraflure de l’épaule du taureau. 


Telles sont les observations que je tenais 4 faire sur les derniers tra- 
vaux de Louxor, tout en complétant le rapport de M. Legrain par les notes 
que javais prises autrefois. Le début des fouilles de l'année derniére avait 
été heureux, et exhumation des piédestaux d’Aurelius Ginus avait donné 
naissance 4 des espérances qui ne se sont pas réalisées. Les recherches 
subséquentes n’ont pas fait retrouver les édifices qui auraient di entourer 
le forum, si réellement 1a place publique avait été en cet endroit. Peut- 
étre est-ce a l'autre extrémité de la voie qui passe entre les colonnes et 
traverse le temple qu’on découvrira un jour le véritable forum, si tant 
est, ce qui est fort problématique, que les Romains aient cru devoir créer 





\ Notice de Louxor, p. 58.  Mitne, Greek Inscriptions , n° 9307; 
“ Notice de Louxor, p. 54, — Breccia, Iscriziont greche e latine, n° 69. 


a 17% - 


en cette petite ville lointaine, a la population étrangére, une copie ré- 
duite d’un des éléments de leur civilisation nationale. Mais pour arriver 
X ce but incertain il faudrait exproprier une grande partie de Louxor et 
enlever P’énorme butte située a lest du temple : nous ne verrons pas cela. 

La ville romaine qu’on espérait voir apparaitre en bordure du Nil n’est 
donc pas sortie de terre, et les constructions coptes sont plus nombreuses 
que les monuments impériaux qu'elles ont peut-étre fait disparaitre; ce- 
pendant il y a tant dimprévu dans les déblaiements qu’on ne peut dire 
si la partie encore non explorée comprise entre le temple et le Nil ne 
cache pas qvigne édifice important. De toutes facons le déblaiement de 
ce terrain simpose, et ne donnerait-il aucun résultat nouveau autre que 
le dégagement complet, la mise en valeur par son isolement du plus artis- 
tique des temples pharaoniques, que le motif serait suffisant pour justi- 
fier la continuation des trayaux en cours. 

G. Dargssy. 
Septembre 1917. 


LE 
SIGNE MES AUX TROIS CHACALS 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Lorsqu’en 1903 ") je publiai un modéle du signe fh, @apreés une pla- 
quette en pierre qui montrait nettement le caractére comme composé de 
trois chacals suspendus ou mordant & une attache ronde, je croyais quil 
ny avait 1a qu'une fantaisie d’artiste se plaisant 4 orner le mes, que l'on 
était plutét enclin alors 4 classer parmi les hiéroglyphes empruntés aux 
végétaux. Depuis, de nombreux exemples signalés par plusieurs égypto- 
logues et dans plusieurs revues ont démontré que, loin d’étre un cas 
isolé, cette image était une forme réguliére du caractére, dés la XIX° dy- 
nastie au moins. 

Il parait maintenant étonnant que la nature de ce dessin ait échappé 
si longtemps 4 l’attention des chercheurs, car un monument du Musée 
du Louvre, 4 Paris, nous fournit 4 nombre de reprises une copie parfai- 
tement gravée de ce groupe de trois chacals. C’est le sarcophage D. 4o 
au nom de Tisicratés, auquel De Rougé a consacré une longue description 
dans sa Notice des Monuments. Spécialement dans Vinscription du dos, qui 
est en gros caractéres, dans l'indication du nom du défunt et 1 sa filia- 
tion [ALT IS C 4) on fT ae SO 8) 
signe mes est nettement formé de trois chacals tenant 4 une as de croix 
. Comme il est probable que ce sarcophage en basalte provient de la 
Basse-Kgypte, vraisemblablement de Saqqarah, alors que Maspero a re- 
cueilli nombre de spécimens en Haute-Kgypte et que le modéle de sculp- 
teur provenait d’Edfou, on yoit que cette forme du signe nest pas 


particuliére 4 une région ou & un atelier, et il est dés lors possible d’en-_ 


visager ce groupement d’animaux comme le type primitif, d’ou par simpli- 
fication sont venus le (h linéaire et le if malencontreusement interprété 


comme figurant des plantes. 
G. Danrgssy. 





“) Annales, t. IV, p. 122. 





Sha eS, a oe cies 
ee ee eS 


LES STATUES THEBAINES 
DE LA DEESSE SAKHMET 


PAR 


M. HENRI GAUTHIER. 


M. Albert M. Lythgoe, conservateur de la Section d'Art égyptien au 
Metropolitan Museum of Art de New-York, a publié récemment une 
petite étude de a4 pages sur les Statues of the Goddess Sekhmet, constituant 
un supplément au numéro doctobre 1919 du Bulletin publié mensuelle- 
ment par ledit Musée. 

L’objet principal de ce travail est un exposé historique des conditions 
dans lesquelles furent découvertes les statues a téte de lionne de la déesse 
Sakhmet “) en général, et des circonstances dans lesquelles parvinrent au 
Musée de New-York les sept statues qui lui furent données en 1919 par 
son second vice-président M. Henry Walters, en particulier. La lecture 
de ce travail m’a engagé a reprendre et a compléter examen personnel 
que javais entrepris, il y a quelques années, de cette question des statues 


de la déesse Sakhmet. 


I. — HISTORIQUE SOMMAIRE DE LEUR DECOUVERTE. 


Je commencerai par résumer rapidement exposé historique de M. 
Lythgoe. Le savant égyptologue américain montre comment les sept statues 
du Musée de New-York appartiennent a un ensemble considérable de 





Cette déesse était appelée impro- — Allertumskunde, t. XXIX, p. 38). La vo- 
prement, jusqu’en 1891, Sekhet ou So- __calisalion Sakhmet est prouvée, au moins 
khit, et c'est A M. Ad. Erman que nous dla basse époque, par le nom propre 
devons Ja lecture correcte de son nom grec Meteoaxpis (cf. Pap. Petrie, édit. 
(cf. Zeitschrift fiir dgyptische Sprache und — Manarry et Suyzy, n° XCIV a, 5). 

Annales du Service, t. XIX. 12 


— 178 — 


statues de Sakhmet, les unes assises, les autres debout, érigées 4 Thebes 
par le pharaon Amenhotep If de la XVIII* dynastie (xiv° siécle avant 
J.-C.), soit dans le temple qu'il consacra 4 Karnak a la déesse Maut, épouse 
@Amon (a laquelle Sakhmet avait été assimilée dés l'époque d’Amen- 
hotep IT), soit dans le temple funéraire que ce roi se fit construire sur 
la rive gauche du Nil, 4 lendroit qui porte aujourd’hui le nom de Kom 
el-Heitan, et dont il ne subsiste plus que les deux statues gigantesques qui 
en précédaient la facade, les fameux colosses de Memnon. Mariette, dans 
son grand ouvrage sur Karnak, paru en 1875, a pu fixer le nombre total 
de ces statues 4 572 pour le seul temple de Maut", rangées en deux 
lignes tout autour de la cour extérieure, de la cour 4 colonnades et des 
corridors est et ouest; et & ce nombre il convient d’ajouter celles qui se 
dressaient dans le temple funéraire du roi; sur le total de ces derniéres 
nous n’avons aucune espéce de donnée, mais leur nombre était certaine- 
ment bien loin d’approcher le total de celles de Karnak. Parmi les statues 
de Karnak beaucoup sont encore en place et intactes; mais de la majeure 
partie d’entre elles il ne reste que des débris, ou seulement les socles, 
souvent méme rien du tout. 

Les yoyageurs et archéologues du début du xix° siecle, Sir Gardner 
Wilkinson en particulier, en 1831, en ont yu également plusieurs encore 
en place sur le site du temple funéraire d’Amenhotep III, mais elles ont 
été depuis lors enlevées et dispersées, et deux d’entre elles ont été mises 
en sécurité dans la maison que posséde le Service des Antiquités 4 Mé- 
dinet Habou, tout prés du Kom el-Heitan. 

Certains des pharaons successeurs d’Amenhotep III avaient, du reste, 
dés Tantiquité commencé cette ceuvre de dispersion : Ramsés II de la 
XIX° dynastie en avait fait enlever plusieurs pour étre transportées dans 
le petit temple qu'il fit batir & Mesheikh, en face la moderne Guirga; 
Pinodjem I* de la XXI° dynastie et Chéchang I™ de la XXII° dynastie en 





“) En 1910, M. G. Reeder, dans T’ex- 580-595), en a indiqué deux de plus, 
cellent article qu'il a consacré 4 Sechmet soit 574; mais Misses Benson and Gour- 
dans VAusfihrliches Lexikon der grie- lay (The Temple of Mut in Asher (1899), 
chischen und romischen Mythologie édité par —p. 120 et seq.) n’en admeltent que trois 
W. H. Roscher (62° livraison, colonnes —_ ou quatre cents. 


nef ee a sit Saeco en nc a i 


a ee ce ee ea 


— 179 — 


avaient embelli leurs résidences respectives de Tanis et de Bubastis dans 
le Delta, — et tous avaient tenté, naturellement, de légitimer leurs usur- 
pations en faisant graver sur les statues ainsi détournées leurs propres 
noms a la place des cartouches de leur ancétre Amenhotep III préalable- 
ment martelés. On a méme signalé des statues de Sakhmet 4 Hibeh, la 
capitale antique de loasis de Khargah “"). 

Nous ne savons rien de ce quil advint ensuite des statues de Sakhmet 
jusqu'en Pannée 1760, ott, s'il faut en croire deux savants de la Description 
de ' kgypte), Jollois et Devilliers, des fouilles furent entreprises dans le 
temple de Maut a Karnak «par un cheykh arabe, pour le compte d’un 
prétre vénitien, qui paya une somme exorbitante la premiére statue qu’on 
en tira». 

L’expédition francaise de Bonaparte en découvrit aussi plus de 15, 
soit entiéres, soit fragmentaires®), qui furent transportées a Alexandrie 
pour étre emmenées en France, mais qui furent capturées en mer par les 
Anglais en 1801 aprés la capitulation du général Menou, et sont aujour- 
@hui conservées au British Museum de Londres. 

En 1816, VItalien Giovanni Belzoni, travaillant sur le cété ouest du 
temple de Maut a Karnak, tandis que les savants francais s’étaient bornés 
i fouiller sur le cdté est, découvrit 18 nouvelles statues 4 téte de lionne, 
dont six en parfait état de conservation, et il les fit transporter au Consulat 
britannique du Caire, pour le compte duquel il opérait. Le consul Salt 
en donna deux 4 Belzoni, qui en fit plus tard présent au comte de For- 
bin, directeur général du Musée Royal de France, c’est-i-dire du Musée 
du Louvre. 

En 1817 et 1818, le consul Salt, mis en godt par ce premier succes, 
confia 4 Belzoni une nouvelle mission de fouilles 4 Karnak, et une nou- 
velle rangée de statues de Sakhmet fut encore découverte, comprenant 
une vingtaine d’exemplaires, dont cing en bon état. En 1819, Belzoni 
emporta 4 Londres sa collection particulitre, comptant au moins quatre 
statues de Sakhmet. Aprés son départ, Salt confia 4 un Grec, nommé 





() Cf, Ms oun Catalogue du Musée @) Texte, t. Il, p. 558. 
égyptien de Marseille, et Guide du Visi- ( Ibid., Planches, Antiquités , vol. III, 
teur au Musée du Caire, 1915, p. 148. pl. 48, fig. 1,2, 3. 


12, 


— 180 — 


Athanasi, des fouilles au Kom el-Heitan, et nous savons par les lettres de 
Champollion qu’on trouva 1a aussi des statues de Sakhmet. La collection 
que Salt avait rassemblée avant 1819 fut acquise par le British Museum 
en,1893, tandis que celle quil réunit de 1819 & 1894 fut vendue en 
1826 au roi de France Charles X, et c’est de ce fonds que proviennent les 
Sakhmet du Louvre. 

En 1817-1818, dautre part, un autre collectionneur anglais, le comte 
de Belmore, se livra également 4 des recherches 4 Thébes et envoya au 
Caire, puis & Londres, deux nouvelles statues de Sakhmet trouvées d— 
Karnak; sa collection devait étre, comme l’avait été celle de Salt, aequise 
par le British Museum en 1857. 

Salt mourut en 1827, et cest entre sa mort et l'année 1833 que les 
sept statues de Sakhmet actuellement conservées 4 New-York vinrent A 
Londres, ou elles furent placées sur le Waterloo Bridge; les 15 et 16 mars 
1833, nous les voyons figurer dans la collection vendue par MM. Sothe- 
by a Londres, et l'on offre de 19 4 90 € pour celles qui sont intactes. 
En 1858, elles sont dans la collection du D* John Lee, au Musée de 
Hartwell House, prés Aylesbury", & qui lord Amherst of Hackney les 
acheta vers 1864 ou 1865. Cest sous la rubrique Amherst Collection que 
M. Newberry les cite dans la liste qu’il a dressée en 1903 de toutes les 
statues de Sakhmet de lui connues. Nous savons, d’autre part, par Hum- 
boldt, que les statues de Sakhmet du Musée de Berlin y étaient déja en 
1895, et, par le récit du voyage de Noroff en Orient, que la statue de 
'Ermitage impérial de Saint-Pétersbourg y fut apportée en 1837. 

Enfin, de 1895 a 1 897, le temple de Maut 4 Karnak fut déblayé sys- 
tématiquement et a fond par deux archéologues anglaises, Miss Benson et 
Miss Gourlay, et le livre qui résulta, en 1899, de leurs fouilles® nous 
apprend qu’elles découvrirent encore, apres tous les autres fouilleurs, les 
restes de 188 statues de Sakhmet, la plupart naturellement en fort mau- 
vais état de conservation, les meilleures d’entre elles ayant été soigneu- 
sement enleyées par les collectionneurs antérieurs. 





“ Wiepemann, Aegyptische Geschichte , n” 577 et 582 [deux seulement ont des 
Suppl. (1888), p. 43; Catalogue of the inscriptions]. 
John Lee collection at Hartwell House, The Temple of Mut in Asher, p. 385. 


— 181 — 


.* 


4 


Il. — LEUR DISPERSION A TRAVERS MUSEES 


ET COLLECTIONS. 


Gest 2 Londres, comme on peut sy attendre d’apres le résumé qui 
précede, que l'on voit actuellement le plus grand nombre de ces statues; 
au British Museum seul on en compte 30, dont 6 completes (cing avec 
inscriptions), -2 mutilées et les autres en débris. Gomme Salt en a 
trouvé, de 1816 a 1827, beaucoup plus encore, il est certain que le 
restant a passé dans d’autres musées publics ou dans plusieurs collections 
privées. C’est ainsi que le Louvre en a au moins 4 avec inscriptions, — 
le Metropolitan Museum of Art de New-York en a 8 (7 données en 1919 
et 1 achetée en 1912 au Gouvernement égyptien), — le Musée Royal 
de Turin en a 21 (4 avec inscriptions, et plusieurs n’étant que des mou- 
lages en platre de celles d’autres musées), — le Musée pontifical du Va- 
tican en a 4, — 3 le Musée de Berlin; — 9 sont A Bruxelles, — 9 a 
Copenhague (une entire, lautre incomplete), — 1 4 Vienne, — 1 a 
Pétrograd, etc. Prés de 200, nous l’'avons vu, sont encare 4 Thebes (soit 
a Karnak, soit a la maison du Service des Antiquités 4 Médinet Habou, 
soit dans le jardin du Luxor Hotel). On en peut voir 4 dans la section du 
jardin public de Guézireh qui se trouve au nord du pont de Qasr-el-Nil, 
au Caire, — 2 sur la place Said 4 Alexandrie, adossées 4 la colonne de 
Khartoum (apres avoir été conservées 4 Pintérieur du Musée municipal 
gréco-romain), — 4 enfin au Musée des Antiquités égyptiennes du Caire. 
Et cette énumération n’a pas la prétention d’étre complete. 

Kn 1898, aussitét aprés le déblaiement du temple de Maut par Misses 
Benson and Gourlay, M. Percy E. Newberry a copié les inscriptions gra- 
vées sur les statues de Sakhmet encore en place et les a comparées avec 
celles des statues dispersées dans les divers musées et collections. Le ré- 
sultat de ce travail a été publié en 1903 dans les Proceedings of the Society 
of Biblical Archeology" : c'est une liste énumérative des titres portés par 
la déesse sur 57 de ces statues (dont 36 encore en place 4 Karnak et 21 





™ Vol. XXV, p. 217-221 : The Sekhemet statues of the Temple of Mut at Karnak. 


— 182 — 


signalées par l’égyptologue allemand Wiedemann) “), Mes recherches per- 
sonnelles mont permis de prendre connaissance de 17 titres qui avaient 
échappé a M. Newberry, et la liste que je suis aujourd’hui en état de 
dresser ne concerne pas moins de 74 statues. Certes, nous sommes encore 


fort loin d’une liste compléte des 4 ou 500 statues; mais, outre que beau- a 


coup d’entre elles n’ont jamais recu la moindre inscription (ce sont celles 


qui constituaient la rangée postérieure et qui étaient debout), il ne faut pas — 


oubhier quwun grand nombre, certainement plus de la moitié, sont brisées, 
et que le temps a rendu illisibles, en les effagant, quantité d’inscriptions 
gravées sur les autres; de sorte que Maspero a pu évaluer a cent au maxi- 
mum le nombre des statues & inscriptions encore existantes. 


Il]. — LEUR DESCRIPTION. ’ 


Avant de passer 4 examen des titres portés par la déesse Sakhmet sur 


les 74 statues identifiées, il est nécessaire de donner une rapide deserip-— 


tion de ces statues colossales, dont la hauteur moyenne est d’environ 
2 metres. 

Elles sont uniformément en cette pierre dure noire que nous appelons 
trés probablement a tort granit, et M. Newberry affirme que celles du 
temple de Maut & Karnak sont toutes assises sur le tréne rectangulaire 
habituel #; mais cette observation ne s'applique, en réalité, qu’a celles 
qui constituaient la rangée antérieure et qui portaient les inscriptions élu- 
diées par M. Newberry; celles de la rangée postérieure, moins yisibles pour 
le visiteur puisqu’elles étaient cachées par la rangée antérieure, étaient, au 
contraire, toutes debout, sans inscriptions et plus grossiérement sculptées. 
La déesse est uniformément représentée avec un corps de femme surmonté 
de la téte dun félin, que les uns ont pensé étre un hon, les autres un 





() Aegyptische Geschichte (1884), p. in Wien, 57/Il), p. 4a, est trés sommaire 
383, el Supplement (1888), p. 7 aan incomplete : il signale, entre autres, 
La liste donnée en 1913 par Je D‘ Tu. une statue dans une salle du temple de 
Hoprner, Der Tierkult der alten Agypter Ptah & Karnak et deux statues devant le 
(= Denkschr. der kaiserl. Akad. der Wiss. pavillon de Ramsés III & Médinet Habou. 





ic ys: Se Coe = Ssh... eee ian} ' mc Pa bere 

a Lath ae ae NS lta el mrs Pays Tare tt ae prs Asz,4 alerts be Conk Seton eee 

a TL td gt eee So ee ie ie ines sicibiee Sit, vest ee 

wet er tee eS sieht i Les i = eos eg id aie 
ial ae itt af Fee ey. oye ~ . ae oon aie a e 


ss ne TEES as ti a a 
eS ee ee 


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eo ee a ere 
‘ 


ee Oe ey ee ee ee ea ee ee ee 


Sag |. epee 


chat") ou une chatte), certains méme (de facon moins compréhensible) 
un chien), et qui est en réalité une lonne. Celles qui sont debout ont 
les deux bras pendants collés au corps, suivant Vhabitude de la statuaire 
égyptienne, tandis que celles qui sont assises ont l’avant-bras reposant 
sur la cuisse et tiennent de la main gauche ’embléme de la vie +, attribut 
ordinaire des divinités, et de la main droite le sceptre 1; spécial aux 
divinités féminines. Le corps est revétu d’une robe ajustée, montant jus- 
quau-dessus des seins et descendant presque jusqu’aux chevilles. Les 
seins sont recouverts par deux bandelettes ornementées, formant bre- 
telles et servant 4 retenir la robe sur les épaules. La poitrine est ornée 
@un large collier, les jambes et les bras portent de larges bracelets. Les 
tétes sont parfois remarquablement sculptées; elles sont, en tout cas, 
toujours bien supérieures comme exéculion aux corps et aux jambes, qui 
sont raides et grossiers. C’est qu’en effet la partie essentielle de la statue, 
celle qui différenciait nettement la déesse Sakhmet des multiples autres 
divinités féminines du panthéon égyptien, était sa téte de lionne surmontée 
de sa coiffure spéciale, un disque solaire muni d'une ureus dressée préte 
i lancer son yenin. La déesse Sakhmet était, nous le savons d’une facon 
indubitable, essentiellement la déesse des combats, et son caractére fonda- 
mental était & Torigine d'anéantir ses ennemis et de s’en emparer (d’ou son 
nom de Sakhmet «celle qui se rend maitresse»). Elle accomplissait son 
euvre hostile soit en lancant des fléches, soit en exhalant de sa gueule 
une haleine enflammée; elle était la dame du feu, et comme le dieu Ré 
et le pharaon, qui étaient également des seigneurs du feu, elle portait sur 
son front Pureeus dressée dans l’attitude du combat, 

Les deux faces latérales du tréne portent, comme motif ornemental, 
le groupe hi¢roglyphique symbolisant Punion du Sud et du Nord rene 
(tiges de papyrus et de lotus li¢es de chaque cédté du signe ie lequel 
indique Tidée de réunon). 





© Joxrois et Devittiers, Description de ) Maspeno, Etudes de mythol. et d’ar- 
PEgypte, t. Il, p. 557-558 : «Elles ont —chéol. égypt., t. 1, p. 219 : «statues a 
la plupart des tétes de lion; quelques- —_—tétes de chattes enlevées au temple de 


unes cependant ont des (étes analogues a Karnak». 
celles du chien et du chat». ) Jotiois et Devituiers, loc. cit. 


— 184 — 


Les inscriptions, dont nous avons maintenant a nous occuper, sont gra- 
vées sur la face antérieure du tréne et comportent, de facon absolument 
uniforme, une colonne verticale d’hiéroglyphes de chaque cdté des jambes— 
de la déesse. La ligne de gauche donne le premier cartouche du pha- 
raon, suivi de la mention «aimé de Sakhmet», la déesse étant désignée 
chaque fois par une épithéte spéciale. La ligne de droite donne le second 
cartouche du pharaon, accompagné des mémes signes que ceux de la ligne 
de gauche. De sorte que sur chacune des statues nous avons une épithete 
nouvelle de Sakhmet, et que sur les 74 statues identifies jusqu’a ce jour 
nous ayons 74 allusions différentes au rdle mythologique et religieux de 
la déesse. Beaucoup de ces allusions nous sont assez clairement intelligibles 
par suite de la possibilité qui nous est donnée de les retrouver dans 
d'autres documents, ott le contexte vient les éclairer. Mais en l’état encore 
trés imparfait de notre connaissance de certaines particularités de la my- 
thologie égyptienne, un trop grand nombre dentre elles nous sont mal- 
heureusement incompr¢hensibles. 


IV. — LES EPITHETES DE SAKHMET 
SUR SES STATUES. 


Je commencerai la liste des 74 épithétes actuellement identifiées sur 
les statues de la déesse par les 57 que M. Newberry a déja cataloguées 
en 1903, et je la ferai terminer par les 17 nouvelles quil m’a été permis 
(identifier. Les 57 épithétes connues par M. Newberry seront énumérées 
suivant lordre alphabétique que lui-méme leur a assigné, et les 18 au- 
tres suivront dans Pordre ow je les ai successivement retrouvées. Chacune 
@elles sera accompagnée de la mention de la collection ot se trouve la 
statue correspondante et des indications bibliographiques principales que 
jai pu recueillir. 


ts a” h ae «maitresse de la ville Apdit» (Musée du Vatican, n° 26 : 
cf. Marucent, 11 Museo Egizio Vaucano (1899), p. 49-50). Je ne pense pas 


que le signe i (") qui suit immédiatement le nom de la déesse, $®, soit un 





" Tei et dans tous les cas ott ce signe est cité, il doit tre considéré comme por- 
tant sur le front une ureus dressée. 


— 18 — 


déterminatif de ce nom. Il parait bien plutét, si ?on en juge par analogie 
avec la statue n° 8, étre un adjectif-épithete, équivalent de i « mailresse 


de». 


9: nS ehorizon de Ré» (encore en place a Karnak). 


Be he ae ae Pa == ceil bon qui fat vwre les deux terres » | c’est-a-dire 
ae (hase de Turin : Gazzena, Deserizione det monum. egizi del Regio 
Museo, etc. (1894), p. 16-19 et pl. 3; Orcurrt, Catalogo illustrato, etc., 
t. 1, n® 7-11; Maspero, Recueil de travaux, t. Ill, p. 126). La déesse est 
souvent indiquée comme une des formes sous lesquelles se manifeste I'l 


de Ré, ee (voir ci-dessous, p. 202, n° 12). 


h. ~~ «grande» (Musée du Louvre : E. ne Rovct, Notice sommare, ete., 
A. 1-4). En Pabsence de toute publication des antiquités égyptiennes du 
Musée du Louvre, je ne puis dire avec certitude sur laquelle des statues 
de Sakhmet conservées & ce Musée est inscrite Pépithéte ci-dessus; une 
seule chose est sire : ce nest pas sur la statue A. 3, dont la légende a 
été publiée par Pierret (voir plus bas, p. 187, n° 27)" 
Oa ee tg as 


quantité de légendes de la déesse, ot il suit immédiatement le nom méme 


+— cprande», se rencontre sur 


de Sakhmet, s'intercalant entre ce dernier et telle ou telle autre épithéte. 
On le trouve au temple de Derr, — a Dakkeh, — a Guerf Hussein, — 
a Bigheh, 


Radésieh), —— au temple de Ptah dans Thebes, — au Ramesseum, — 





a Phil, — au pétit temple de /OQuddi Miyah ( pseudo- 


au temple de Séthdsis I* en Abydos, — sur une statuette du tombeau de 
Pepi-dnkh a El-Koséir, — a Mit Rahineh-Memphis, — sur le monument 
n° 4o1 de Naples (Lanzone, Dizionario, U1, pl. CCCLXIII, n° 4), ete. 
[voir Roeper, art. Sechmet de V'Ausfiihrliches Leatkon, etc., de W. Roscher, 
col. 589]. 


ees i x }! grande de projels (?)» [exactement «d’ewamens, de re- 
visions »| (encore en place 4 Karnak). 





™ La statue A, 4 est reproduite, d’autre part, a la planche 242, n° 393, du tome Il 
du Musée de Sculpture du comte de Clarac; mais je n’ai pu consulter cet ouvrage. 


— 186 — 


6. Se? «aux nombreux visages » (encore en place 4 Karnak). 


~l 


: | oe ~ cfille d’ Osiris » (encore en place 4 Karnak), 


8. a Wii— emaitresse des places des deus terres» |c'est-d-dire de ('E- 
gypte| (Musée de Turin). 


9, a pe we 111 &sa purssance est sii parm: les foules » (jardin du 


Luxor Hotel 4 Louxor). 


10. E27“ «quand elle sort [c’est-a-dire pendant ses processions ae 
elle est Horissaniey (?) (encore en place 4 Karnak). 


11 ah ea 


° a t 


Guide to the Egyptian Galleries, 1909, p. 234, et ibid., Sculpture, p. 114, 


cpercant de fléches les cours» (British Museum : A 


n° hio bere of hearts) et pl. XIII). La statue a été citée et reproduite 
encore en 1914 dans le volume Egyptian Sculptures in the British Museum, 


p- 14 et pl. XXIV. 
12: oe ' . «mmeée, | chérie| » (encore en place a Karnak), 


: ! + aon ad erassemblant son ceur » [ c’est-a-dire « courageuse , prenant 
courage» : cf. Brugscu, Dictonnaire, p. 1031] (encore en place a Karnak). 


URE ee j ~~ «belle élue» (?) [du dieu Ptah son é¢poux, probablement | 
(encore en place 4 Karnak). 


Lanter $m «maitresse des pains» |voir épithetes analogues aux n%* 94 
et 28] (encore en place 4 Karnak). Dans un passage de la Iégende de la 
destruction du genre humain, Sakhmet est dite a= ||7> x 1119 6e que 
M. Budge (Egypt. Literat., vol. 1, Legends of the Gods, p. 18-19) a traduit 
Sekhet of the offerings, mais Te mot signifie plutot «mets, aliments, nourriture » 


(cf. Erman, Aegyptisches Glossar, p. 127). 
ic : ae . 7) cmaitresse de Karnak» (?) (encore en place 
Karnak). 


at a AL “4 & «maitresse de la localité Ifhntou » (?) (encore en place 
a Karnak). 


— 187 — 


18. by ,7, «maitresse des dattiers » [ou plus généralement des arbres | 
(encore en place 4 Karnak : Misses Benson ann Gourtay, The Temple of 


Mut in Asher, p. 369). 


19. oa ' \ 3 «mattresse de la ville Amout» | la ville des Datuers ? | ( encore 
en place a Karnak). 


20... Whe «mattresse de Létopolts » | chef-lieu du II* nome du Delta | 
(encore en place a Karnak). Voir sur la localité Aset, Bruescu, Dichonn. 


géogr., p. 70-71. 
71, T $l WK cmattresse de route» | c’est-a-dire gurde? | (encore en 


place a Karnak). 


4 et = ‘ 4 «maitresse de ce qui est» | c’est-d-dire « des étres , des exts- 


lences » | (encore en place a Karnak). 


23. te, SIDA 4 ae «maitresse de..... » (encore en place 4 Karnak). 


Roca og * \- «mailresse d'appr ovisvonnement (? )» (encore en place a 


Rienak). Cf. les épithétes n* 15 et 28. 


im 2 ! \ hi cmaitresse des déesses» | cest-a-dire la déesse par 
excellence| (British Museum : Description de I Egypte, Antquités, vol. III, 
pl. 48). Cette statue correspond peut-ctre au n° 4o5 du Guide to the 
Egyptian Galleries, 1909, Sculpture |p. 113], qui est suivi de la mention 
de provenance : Presented by King George III, 1801. 


ae ar 4 @ «maitresse de la ville Rehsout» [localité de Basse-Hgypte 
ol existait un temple de Sakhmet]. Je ne sais ott se trouve cette statue; 
M. Newberry n’a fait que renvoyer a son sujet au Dichonnaire géographique 


de Brugsch, p. 71. 


27. a @ cmaitresse de la ville Retow» (?) (Musée du Louvre, 
3: Prerrer, Recueil d'inser. inéd. du Musée égypt. du Lowvre, t. Il, p. 2). 


28. pa a" . 4 cmaitresse des offrandes » (? ) (encore en place a Karnak). 


Je soupconne fortement la lecture de M. Newberry d’étre incorrecte; les 
deux signes qui suivent le mot =g ne semblent pas pouvoir étre les deux 


— 188 — 


ceurs, mais plutdt le pain et Je pluriel .°, (?). Sur une statuette de 
Sakhmet au Musée de Leyde, la déesse porte aussi le titre —a3 (cf. 


Leemans, Monum. égypt. de Leide, t. 1, p. 4, et pl. IV, n’ 229). Voir ci- 


dessus les épithétes n™ 45 et ah. 


29. oe 


a ai 


> @ «maitresse de U'Ile supérieure d Amon» (?) (Musée 
Métropolitain de New-York : Lyrucoz, Bulletin of the Metropol. Mus. New 
York, octobre 1919, Supplement, p. 13 et fig. 11 [légende hiéroglyphi- 
que | et aussi fig. 18 | photographie de la statue |). Cette statue est une des 
deux qui figurent dans le catalogue de la collection John Lee au Hartwell 
Museum (1858) sous les n* 577 et 582, et qui ont passé ensuite, avant 
darriver au Musée de New-York en 1919, dans la collection de lord 
Amherst of Hackney. La lecture proposée par M. Newberry en 1903, 
th 71 o, a été corrigée comme ci-dessus par M. Lythgoe; le signe 
wut parait étre, toutefois, encore douteux. 


30. me ps ; «mattresse des endroils » [ ou «des trénes? »| (encore en place 
a Karnak). Le signe douteux lu par M. Newberry est peut-étre a corriger 
en ‘ et nous aurions, dans ce cas, un titre analogue a lépithéte n° 8 ci- 
dessus (voir également ci-dessous, p. 193, n° 74). 


ai, pat PE oes «maitresse des réchauffements » (?) (Musée du Louvre). 
. ‘ . pened y 
Le mot se rattache vraisemblablement 4 la racine (eee 3 4 ©], snowkh 


«chauffer, échauffer, réchauffer » (cf. Erman, Aegypt. Glossar, p. 115). 


oo. tes oe ee «maitresse de la ville Seherit» (British Museum : Gude to 
the Egyptian Galleries, 1909, Sculpture, p. 114, n° ho8). Cette statue est 
une de celles qui ont été trouvées sur la rive gauche du Nil, pres du 
Memnonium ou temple funéraire d’Amenhotep III; mais on ne saurait 
dire si elle a été sculptée spécialement pour lornement de ce temple fu- 
néraire, ou si elle y a été transportée du temple de Maut a Karnak. Le 


titre et a a été cité par M. Budge (The Gods of the Epyptans, vol. 1, 


ao. paige (7) e cmaitresse du double pavillon » (2) ( encore en place a Kar- 


nak). Y a-t-il lieu de rapprocher le mot sh-u de la salle ot Anubis pro- 
cédait 4 !embaumement dOsiris? 


— 189 — 


34. bat He | IS «mattresse de la Ville des Fléches » (?) (encore en place 
4 Karnak). 


35 —wereé ca 


~ « g emaitresse dela Ville des Trois Cents n(? ) (Musée de Turin: 
Maspero, Recueil de travaux, t. Ul, p. 1 26). 


oo. Q i : é cmaitresse des Deus Acacias » ( British Museum, ancienne 
collection de Lord Belmore : A Guide to the Egyptian Galleries, 1909, 
Sculpture, p. 114, n° hog). 

peepee 


ty emaitresse des doubles» (Musée du Louvre). 


38. we gy «maitresse de la ville Aagat »(?) (Musée Métropolitain 
de New-York : Lyrucor, op. cil., p. 12, fig. 10 [légende hiéroglyphique | 
et aussi fig. 19 | photographie de la statue]). La méme observation qu’au 
n° 29 ci-dessus est a faire en ce qui concerne le passage de cette statue de 
la collection John Lee 2 la collection Amherst, et de cette derniére au 


Musée de New-York. 


«Ee aia ¥ +? ‘emattresse de la Terre des Deux Saisons » (?) 


ma i »¥=— 


(encore en place & Karnak). La lecture “1, ~ ${8 de M. Newberry 


1ve= 


est trés certainement fautive. 


KO. ees, + 4 @ «maitresse de la ville Tasou» (Musée du Vatican, 
n° 147: Manvucem, Museo Kgiz. Vatie., p.175, qui lit d tort m w+ 4 @, 
Pahorsu, le nom de la localité, tandis que M. Newberry I’a lu kK + 4 @, 


Tpasou; la lecture correcte est due H. Bruascu, Diet. géopr., p. 881). 


Al. oa. ye Ps cmaitresse de la ville Dagnowit» (encore en place 


4 Karnak). 


AQ, i emaitresse de Crocodilopolis » (encore en place 4 Karnak). 
Voir ci-dessous, p. 193, n° 72. 


43. az: Se Coe 


= o sbelle de midi» [ou xd midi», allusion 4 Téclat du disque 
solaire rayonnant au zénith 4 Vheure de midi| (encore en place & Karnak). 
La lecture -¢ de M. Newberry est certainement inexacte. Pour le mot 
mir-t, meepe, cl. Erman, Aegypt. Glossar, p. 57. 


Ah. iw + e «douce de vie» (encore en place & Karnak ). 


— 190 -—- 


NS. f= Aah </rappeuse des Antiou» [les Bédouins, suivant Roeper, 
article Sechmet dans VAusfihrl. Lexikon, ete., de Roscher | (British Museum, 
A Gude to the Egypt. Gall., 1909, Sculpture, p- 113, n° 406: xsmiter of 
the Ant»). 


A6. § * “> «faisant des présents d son seigneur> | c’est-d-dire pro- 


bablement 4 son époux le dieu Ptah | (encore en place a Karnak). 


A7. v% Q | NX «qui est a lintérieur de la peau» (?) (encore en place d 
Karnak). Pour le mot ,&, das Ja snb-t, nae, voir Erman, Acoypt. 
Glossar, p. 130. 


h8. & —.* ¥ «qui est au-dessus de.......» (British Museum, an- 
cienne collection Salt : A Guide, etc., 1909, Sculpture, p.113, n° hog : 
Sekhet in her character of Hert-en-gef | sans traduction |). Cf. aussi Ersentonr, 
Proceedings S. B. A., vol. XI, 1889, p. 256, ot Pépithéte est traduite 


«léte de la force». 


A9. . | \ ma | } came des deux dieux » [ c’est-d-dire probablement 
«concilatrice d’Horus et de Seth »| (encore en place d Karnak). Voir ci-des- 
sous, p. 191, n° bo. 


50. ad, | feu » [ou «flamme »| (encore en place a Karnak). 


SF PY 3 A te « bien équilibrée de corne » | c’est-a-dire «celle dont les 
_cornes sont bien égales de longueur et bien symétriques de Jorme »| (encore en 


place & Karnak). 


D2. <==} ccelle qui éveille» | ou peut-dtre «celle qui tient éveillé » | 
(encore en place a Karnak), Nous avons 1a probablement une nouvelle 
allusion 4 Téclat des rayons solaires. 


53; | BAY { i | oie «celle qui pourvoit » [ « pourvoyeuse »| (encore en place 


d Karnak ). 
5A. + | | =) eroyale» (encore en place a Karnak). 


55. -k i = cle disque féminin » (encore en place a Karnak), 


Ova. 5. | ype 
56. inn ® m «celle que est réunie a Maut» | c’est-a-dire « lassimilée 


di la déesse Maut», titre tout a fait de circonstance dans le temple de Maut| 
(encore en place ¥ Karnak). 


57. sip = ]a we «celle qui explore les nomes » (?) (Musée du Vatican, 
n’ 38). Cette statue parait bien ¢tre celle qu’on trouve reproduite au 
n’ 2539 (= tome I, p. 608) du Répertoire de la statuaire grecque et romaine 
de M. Salomon Reinach (1906), dont le sous-titre est Clarac de poche, et 
ou la déesse est appelée Pacht au lieu de Sakhmet. Sa légende a été men- 
tionnée par Brugsch (Geographie, 1, p. 280, et pl. LIT, n° 1539, et Dict. 
géogr., p. 987) et par M. Budge (The Gods of the Egyptians, vol. I, p- 515). 


58. 4 | ereoignant sa couronne» |c'est-a-dire probablement «celle 
qui revét sa coffurer| (Musée de Turin : Gazzera, Descrizione dei monum. 
egizt del Regio Museo, etc., p. 19 et pl. 3, n° 3: « posseditrice della regione 
superiore»; Lanzone, Dizionario di Mitologia egizia, t. Il, p. 1103 et pl. 
CCCLXIHT, fig. 1; Maspzro, Recueil de travaua, t. II, p. 126). La statue 
était primitivement dressée dans atrium de PUniversité Royale de Turin, 
i gauche en entrant. 


59. ™ & }! «maittresse des lerreurs» ( Musée du Caire, n° 39063: 
Notice des principaux monum. exposés au Musée de Guizeh, n° 21.0; Maspero- 
Quisert, Guide to the Cairo Museum, n° 345; Danessy, Catalogue général, 
Statues de divinités, p. 265 et pl. LI). 


60. | es \ - { & WN cadoucissant | c’est-d-dire apaisant, réconcilant | 
Horus et Seth» (Musée du Caire, n° 39064 : Daressy, op. cit., p. 265). 


Ghote aa ‘ee, © «maitresse de la ville Aoudt (?)» (Musée du aire, 
n’ 39065 : Danzssy, op. cil., p. 265, — et moulage en platre au Musée 
de Turin : Fasrerti, Rosst e Lanzone, Regio Museo di Torino, vol. 1, p. 114, 


n° 1433). 
62. Crea * | ee scelle qui commande a U Orient» (Musée du Caire, 
n° 39066 : Dargssy, op. cit., p. 266). Voir ci-dessous, p. 192, n° 69. 


63. 1 i ¥' «belle en réunions » [ou cen assimilations », ou peut-étre 
sen conciliations », par allusion au rdle de conciliatrice joué par la déesse 
dans la lutte entre Horus et Seth| (Musée de Berlin, n° 7266 : Avex. von 


— 192 — 


Humsorpr, Abhandlungen der Berliner Akad. der Wissensch., Philosoph.-Histor. 
Klasse, 1895, p. 145-168 et planche a la page 168, fig. B; Ausfihrl. 
Verzeichniss der dgypt. Abtheil. der kénigl. Museen zu Berlin, 1899, p. 121 
[ «die schin veremigende», traduction qui répondrait a IX\ =} et non a 
heme 4 we enfin Rosner, Mierogl. Inschr. der kimgl. Mus. zu Berlin, 
tip. a}. 


64. = cgrande» (Musée de Berlin, n° 7267 : Humsoxpr, loc. cit., 


fig. A; Ausfithrl. Verz., 1899, p. 121; Roeper, op. cit., t. II, p. 27). 


65. ke i | en echérie de son maitre» | c’est-’-dire de son époux Ptah | 
(Musée de Berlin, n° 7268 : Humsoxnr, loc. cit., fig. B; Ausfiihrl. Verz., 
1899, p. 121; Roeper, op. ecit., t. I, p. 2). 


b0.- pa b are ae cmailresse des frontidres» (2) [le signe douteux 
=== est 4 remplacer, peut-¢tre, par +] (Musée impérial de TErmitage a 
Saint-Pétersbourg, n° 8 : A. Nororr, Description de son voyage en Orient 
(en 1837), t. Il, p. 130-131; Liepiem, Die dgypt. Denkméler in Saint-Pe- 
lersburg, p. 2, n° 14 | «Herrin aller gehieblen Sitze»|; Gortniscuerr, Ermitage 
impérial, Inventaire de la collection égyptienne, 1891, p. 19-16, n° 149 


| «mattresse de toutes ( ses) résidences »|). 


67. ae i ¥ bEeVLa. cmailresse des tentes» (?) (jardin public de 


Guézireh, au Caire). 


68. BTS «mattresse du palas(?)» (jardin public de Guézireh, au 
Caire). 
69. —— «qui commande U'Orient» (jardin public de Guézireh, 


au Caire). Voir ci-dessus, p. 191, n° 62. 


70. “9 = . 4 it «sa téle dant son pier» (?) (Alexandrie, naguére 
au Musée municipal, aujourd’hui sur la place Said : Borr, Catal. des 
monum. exposés au Musée gréco-romain @Alexandrie, 1901, p. 351, n° 9; 
Danessy, Inscript. hiérogl. du Musée d’Alexandrie, dans les Annales du Service 
des Antg., 1. V, 1904, p. 119, n° XVII). Liinterprétation de la légende 


est obscure. 


71: aioe cprincesse» [ou sreime»| (Alexandrie, méme observation 
qu’au numéro précédent : Danessy, op. cil., p. 120, n° XXI bis). 


— 193 — 


a2: bet, OM «maitresse du lac de Crocodilopolis du Fayoum » {voir 


ci-dessus, n° 49| (Bruxelles, escalier @honneur du palais royal : Ersenuoun , 
Egypt. Antquites at Brussels, dans les Proceedings S. B. A., vol. XI, 1889, 
p. 256-257). . 

73, *°" we © «maitresse de la ville Tep-nif» [ou Djadja-nif (?)| 
(Musée de Vienne : Bruescu, Dictionn. géogr., p. 934; Lanzone, Dizionario 
di Mitol. egiza, vol. Ill, p. 1102; — Winpemann, Aegypt. Gesch., p. 383; 
Ubersicht der kunsthistor. Sammlungen der Allerhéchsten Kaiserhauses (Wien, 
1906), p. 47, saal V, Mittelschrank III). Cf. aussi Bunce, The Gods of 
the Egypuans, vol. 1, p. 515. 


1 RE ee emailtresse des places» |ou «des trénes»| (ancienne col- 
(®) P 

lection Drovetti au Musée de Turin : Gazzera, Descrizione, etc., p. 18 et 

pl. 3, n° 2 («tre volte dominatrice del mondo»); Cuamrottion, Premiére lettre 

dM. le duc de Blacas, p. 4 («déesse gardienne des trénes»). Gazzera donne 
of , mais il y a certainement lieu, soit de restituer 1A un signe qui 
i y ghe qf 

lui a échappé, soit de lire i portant au front Pureus au lieu de i. 


La Glyptothéque Ny-Carlsberg 4 Copenhague, fondée par le brasseur 
Carl Jacobsen, posséde également au moins deux statues de la déesse, 
Pune mutilée (Vatvemar Scummr, Ny Carlsberg Glyptotek, Den aegyptiske 
Samling (1908), p. 115, E. 60 = Catalogue 1899, A. 53), — Pautre 
intacte (Varpemar Scumipr, Die dgypt./Sammlung in der Glyptothek « Danmark 
(1903), p. 593 Artiklen er gjentaget paa Engelsk (1904), IV, p. 237-240 
[avec reproduction p. 238]; Ny Carlsberg Glyptotek, Den aegyptiske Samling 
(1908), p. 114, E. 59 = Catalogue 1899, A. 52). Mais la reproduction 
qui est donnée de cette derniére ne permet pas de voir si la face antérieure 
du tréne porte des inscriptions ©). 





™ Ce Catalegue du Musée de Vienne des 5 est inscrite I’épithéte ci-dessus. 
ne mentionne pas moins de 5 statues de ® Voir aussi une statue de Sakhmet 
Sakhmet (compléles ou mulilées), dont au Musée national de Copenhague (Na- 
3 debout (n*1-3) et 2 assises(n* 32 et tional Museum, Fiihrer durch die Antiken- 
47), et je ne puis préciser sur laquelle = sammlung, p. 41, n° 100). 

Annales du Service, t. XIX. 13 


— 194 — 


V. — ESSAI DE CLASSIFICATION 


DE GES EPITHETES. 


Si nous soumettons ces 74 épithétes ou surnoms de la déesse Sakhmet 
4 un examen d’ensemble, nous reconnaissons immédiatement qu elles 
peuvent étre réparties en plusieurs catégories, et je serais disposé a dis- 
tinguer au moins sa de ces catégories, que lon pourrait désigner de la 
facon suivante : 


A. Simples épithétes qualificatves, © est-d-dire constituées par un seul 
mot, adjectif ou verbe pris adjectivement, parfois aussi substantif. 


B. Epithétes qualificatives de nature plus précise, faisant allusion a un ¢a- 
ractére spécial de la déesse et composées de deux mots, dont le premier 
est un adjectif et le second un substantif. Des subdivisions pourront étre 
introduites dans cette série, qui est de beaucoup la plus abondante. 


C. Courtes phrases descriptives, concernant Vattitude, le costume ou les 
attributs de la déesse. 


D. Epithétes faisant allusion & la nature essentiellement combattive et belli- 
queuse de la déesse. 


E.: Désignations mettant la déesse en rapport avec d autres divinites. 


F. Localisations dordre géographique ou topographique, se référant aux 
divers endroits od la déesse était susceptible de recevoir un culte, soit en 
tant que divinité principale, soit parce quassociée & quelque autre dieu 
adoré dans la localité en question. 

Parmi les épithétes de la catégorie A nous avons a ranger les hurt 
suivantes, que je cite dans leur ordre alphabétique et que je fais suivre de 
leur numéro respectif dans la liste dressée ci-dessus : 


NM. Gi). —S ©. — S (64), — Se 
$2 M=[H(54), — 24 (50), —S =F (59) mr 


Dans la catégorie B peuvent étre classées les vingt-quatre épithétes que 
yolcl : 


— 195 — 

“a [ha }i (5), — Sa Fe? (6), — WS. (13), — ae. 
W448 (67), — TIM, (18 on ie sO bas 
— Piii= (8), — Tas (68 “Fae 

et» (23); Taran 23), sid 

TEM hi (25), — wheels a Lede (34), eo 
(33), ie aL Cs 59 rst eee (OT) 
= =} (15), oe Pr Se (43), — 
t= MY" (63), — Key S" (44). I serait, ailleurs, possible éga- 


lement de faire passer les n®* 30, : : : et 66 dans la catégorie F, c’est-a- 
dire dans les épithétes d'ordre géographique ou topographique. 


Ala catégorie C des courtes phrases descriptives appartiennent les cing 
épithétes suivantes : 


He ws" (9), — SAAT (10), —26QIN (47), — 
4) (58), — § Se Pill (70) 


Parmi les épithétes de la catégorie D, faisant allusion 4 la nature fon- 
ciérement combattive de Sakhmet, je citerai les cinq ci-dessous : 


oe tt) — (4 (4), — 2 1 (8), — 
= AN (+). 


La catégorie FE des épithetes mettant la déesse en relation avec d'autres di- 
vinités compte neuf désignations, se subdivisant en cing sous-catégories. 


a. En relation avec Osiris : wt & (7); 

b. En relation avec Ptah, son époux : | es (65); ot oat 
(46), — “DQ o (14). 

c. En relation avec Ré : a> (2), — 


-Kl=o ges 


d. En relation avec Horus et Seth: J )_& W (60), — ,2 


Sy T¥ (49). 


és t ZS (3), — 


13, 


=~ 406: — 
e. Enfin, assimilée 4 la déesse Maut : x= wh (56). 


La derniére catégorie, F, certainement la plus intéressante de toutes, 
est celle des épithétes mettant la déesse Sakhmet en rapport avec certaines 
localités ou certains sanctuaires dans lesquels elle était objet d'un culte. 
M. G. Reeder a fort justement observé que la déesse, originaire de Mem- 
phis, était adorée dans beaucoup d'autres endroits, par exemple a Abydos, 
a Bilbeis, 4 Bubastis, 4 Coptos, 4 Dakkeh, 4 Létopolis et & Phila. Les 
vingt-deux épithetes suivantes se réferent, en outre, a plusieurs localités 
que le savant allemand n’a pas jugé 4 propos de signaler parmi celles ou 
était rendu un culte A la déesse : 


PR 26(:) — TUS (16), — TVS Fe (17), — 
the (19),— TAMe (20), — Tit bdo (26), —T—de 


(97), TR 2 | o(29))— FF Pie (39): 


34), — = *.°6 (35), — . ow oe (38), — . , a ee 


=~ ~ -— a i Y— 


(34) 

(39), — Pipe! (40), — "ST § Me (41) ae 
(4a), — 1923 (57), — T aye (61), — 2 A$] 2 
(62) 
(73) 


puvyor toe as hal® (99) se 


Si nous mettons a part les n® 62 et 69, faisant allusion 4 la suprématie 
de la déesse sur l’Orient en général (c’est-a-dire sur le désert arabique), — 
le n° 3g, mattresse de la terre des Deux a (titre assez vague, du reste, 
et le n° 57, celle qui parcourt les nomes (?) 





et peu facile & expliquer), 
(se référant trés probablement au culte universellement reconnu et pra- 
tiqué de Sakhmet a travers toutes les régions de lEgypte), nous constatons 
que les 18 autres surnoms concernent, aa contraire, des localités nette- 
ment spécifiées quil devrait @tre facile d'identifier et de situer avec pré- 
cision sur la carte de la vallée du Nil. Mais il n’en est, malheureusement, 
pas ainsi, et plusieurs d’entre ces villes ou sanctuaires demeurent encore 
pour nous mystérieux. 


. a ‘ 
Se ee eT ee ee ee 


— 197 — 


La ville du surnom n° 1, Rees a été rapprochée par Brugsch: 
(Dictionn. géogr., p. 5-6) de la localité Q@6is, weds AcGins, AlyinTp 
wapans cipévy, mentionnée par Etienne de Byzance; mais il a déclaré ne rien 
savoir sur cette ville d’Apod. Quant & Marucchi (11 Museo Egizio Vaticano, 
p- 49-50), ila traduit le nom par Thebes, comme s'il y avait \Fo; mais il 
nest pas douteux que nous ayons affaire 4 une autre localité. 

Le n° 16, j oi ,S 7 suivant M. Newberry, est peut-ttre Karnak, si Von 
accepte la correction et la restitution | sian 4 ; e | que je propose. Rien 
ne serait plus naturel que de voir la déesse qualifiée maitresse de Karnak, 


puisque nous la trouvons assimilée a la déesse thébaine Maut dans le tem- 
ple consacré a ate at id Karnak méme. 

Du n°? 17, = ay a Ifhntou (? 1 je ne sais trop que penser; il est, du 
reste, possible que la lecture de M. Newberry soit incorrecte. 

J'ai proposé de traduire la localité du n° 19, 4g, par Ville des Dat- 
ers, daprés Brugsch (Dictionn. géogr., p. 23 et 326, et Revue égyptol., 
I, p. 37); qui a identifié cette localité avec le chef-lieu du III* nome de 
la Basse-Egypte, ou nome de Libye, la Kom el-Hisn moderne. Les ortho- 
graphes plus fréquentes sont : bbc, bb) et plus tard F2bbbe, Pr-nbt- 
imou («la ville de la dame des dattiers»). Voir encore, au sujet de cette 
localité , Bruescu, Thesaurus, p. 1576; Ranke, Zertschrift fiir dgypt. Sprache, 
XLIV (1907), p. hg-5o ; Sprecersene, Rec. de trav., XXXV (1913), p. 43- 
hh; Enean, Le Musée Egyptien, Wl (1915), p. 54 et seq. 

Le nom Whe du n° 290 a été attribué par Brugsch (Dickonn. géogr., 
p- 70-71) au sancluaire spécial du temple d'Horus & Sokhem Ce ® pe) 
(Létopolis du Delta), et cette identification est trés probablement exacte, 
puisque nous savons par nombre de documents que Sakhmet était ori- 
ginaire de Létopolis, chef-lieu du II* nome de la Basse-Kgypte, out elle 
fut adorée bien avant d’étre devenue I’épouse favorite du dieu Ptah et 
davoir partagé le culte de ce dernier dans sa bonne ville de Memphis. Le 
nom de ce sanctuaire était susceptible de nombreuses variantes orthogra- 
phiques, que Brugsch a soigneusement rassemblées. Il est mentionné sur 
quantité de stéles funéraires originaires de Saqqarah, entre autres sur la 
stéle K. 193 de ancien Musée de Boulag (hiéroglyphico-démotique), ot 
est nommé un prophéte de Sakhmet = i Me: Voir, sur cette ville, J. pr 


Rovek, Géogr. ant. Basse- -Lgypte, p- 9, et Cuassinat, Fouilles de Qatlah, p. v. 


— 198 — 


Crest probablement la méme ville que celle dans laquelle la stéle triom- 
phale du roi Pidnkhi signale un temple de la déesse Sakhmet, e*\e 
(cf. lig. 4 17), et qu'il n’est pas possible identifier avec Sais, la Sa el- 
Haggar moderne, chef-lieu du V° nome de la Basse-Egypte. Nous aurions 
1a une forme sans \ prosthétique, pour laquelle les variantes e a 
(Bruescu, Thesaurus, p. 945, et Prent, Inser. heérogl., 1, pl. 36) et eo <7 
(stéle C. 194 (?) du Louvre) sont également connues. M. Spiegelberg ( Ree. 
de trav., XXX, 1908, p. 153) a publié la statuette Pun prétre de Sakhmet, 
dame de Esét, et de Sakhmet dame de Rakhse (voir ci-dessous), dont Vins- 
cription, tracée en démotique, écrit Ast (au lieu de ev) le nom de la 
localité Esét. 

Le nom géographique ml 4 @— Rehsout du surnom n° 26 se rapporte, 
comme le précédent, a la ville de Létopolis, ecapitale du Il* nome de 
la Basse-Kgypte. Telle est, du moins, opinion de Brugsch ( Dictionn. géo- 
gr., p- 460-461 et p. 1244), et elle a dé acceptée par M. G. Reeder. 
Les variantes orthographiques de ce nom sont assez nombreuses, et la 
stele triomphale du roi Pidnkhi la mentionne, sous la forme il & 9, 
Rehesaow, comme ayant renfermé un temple de Sakhmet (lig. 117) et 
comme étant située dans le voisinage de la métropole de ce nome, @ ® 
~@- Le dieu pére de la triade memphite était également adoré a Rehsout 
avec la déesse femelle Sakhmet; il ne s'appelait pas Ptah, comme & Mem- 
phis, mais ath Sig. Khonti-Khas (cf. Lanzone, Dizionario, Ill, p. 1100). 
Quant a Sakhinet: elle était ici une forme de la déesse Hathor. 

Il est possible que cette localité soit a identifier, ainsi que l’'a proposé 
Brugsch (Dictionn. géogr., p. 532), avec la ville eo ho, Hesaou, mise 
en relation avec Sakhmet au temple de Séthdsis I* 4 Abydos (cf. Manterre, 
Abydos, t. 1, pl. 44, n° 4). 

Voir encore, au sujet de Rehsout, E. Cuassinar, Foutlles de Qattah 
(1906), p. v, et Sprecetperc, Rec. de trav., XXX (1908), p. 153 note 2, 
qui a releyé fa variante démotique ~_ w® 4, Rekhsa (cf. ci-dessus, art. 
WG» p- 197). 

Du nom propre = ey~ Riot [ou Routt? |, cité au n° 97, je ne sais 
que penser. Pierret, qui a publié la statue de Sakhmet A. 3 du Musée 
du Louvre, a retourné le mot en = }o-Turi (Rec. d’inser. inéd. du 
Musée égypt. du Louvre, 1. 11, Glossaire, p. 156), et a supposé que nous 


eS ee ee ee ne 


— 499 — 
pouvions avoir la une variante du nom de la ville bien connue §& B> Dyert, 
pres Erment. Mais jl n’y a pas lieu, je crois,.de retenir ce rapprochement. 


1 
eo, dont la lecture n’est, du reste, pas absolument certaine. $ la 


Je ne sais pas davantage ot situer la localité du surnom n° 29, — 


traduction que je propose, Ile supérieure d Amon, est exacte, on aurail 
peut-étre 4 chercher cet endroit dans la région de Thébes, domaine 
propre du dieu Amon. 

La ville Ty ng Seherit [ou Sehert], du n° 32 a été signalée par 
Brugsch dans son Dictionnaire géographique (p. 734), mais il n’a pu Viden- 
tifier. Cf aussi Bunce, The Gods of the Egyptians, vol. 1, p. 515. 

La localité S| \ 5,- Satit, du n° 34 est également mystérieuse. 

Brugsch ( Dictionn. géogr., Supplément, p. 1356-1357) a traduit la ville 
du surnom n° 35, ps par Ville des Trois Cents; mais nous ne savons 
nid quoi fait allusion ce chiflre 3oo (si tant est que la traduction soit 
correcte), ni dans quelle partie de lEgypte pouvait bien étre située cette 
localité. 

Je n’ai rien 4 dire, pour Vinstant, de la ville ae, ry - Aagat (?), du 
surnom n° 38, — ni de la localité a 4 @-Tasou, du n° 4o, men- 
tionnée au Dictionnaire géographique de Brugsch (p. 881), mais non iden- 
tifiée, — ni de la ville ny = | o- Dagnowt, du n° 41. 

La ville a5 - Sobhit du n° 4a est, selon toute vraisemblance, une va- 
riante de ©4 “@ ~Pr-sbk- Crocodilopolis du Fayoum, — et le surnom de 
la statue n° 72 NEO g hous a conservé le souvenir d'un culte 
de Sakhmet a peconet, cest-’-dire probablement au lac Meris du 
Fayoum. 

Le surnom de la statue n? 57, —)_ ] 1S ey- Didrit-hesept, a 6 tra- 
duit par Lanzone (Dizonario, vol. III, p. 1102), puis par Brugsch ( Dic- 
tionn. géogr., p. 987), enfin par MM. Fi. Petrie (Ancient Egypt, vol. IV, 
1917, p. 114) et Budge (The Gods of the Egyptians, vol. 1, p. 515), 
comme se rapportant a la ville actuelle de Mansourah, située dans le 
Delta, sur la rive droite de la branche de Damiette, ot nous sayons 
qu Amenhotep III avait fait creuser en Phonneur de la reine Tii son épouse 
un grand bassin. Mais, sil’on observe que la légende donne pain Es ) A 
veret non. $2 = ) 4 ts, il semble bien difficile de voir dans 


ce groupe un nom de localité. Ne conviendrait-il pas plutot de lire la 


— 200 — 


légende en deux mots, djdrit (verbe) + hesept (substantif ), et de traduire 
le tout par quelque chose comme «celle qui explore les nomes »? 

Brugsch (Dictionn. géogr., p. 240) pense que le nom propre in 
‘we, -A ouat(?), de la statue n° 61 désigne le quarter de la ville de Memphis 
dans lequel se trouvait le temple consacré a la déesse Sakhmet et a son époux le 
dieu Ptah. 

Nous avons déja vu que le eon oe de la statue n° 72, le Bassin de 
Schedit |Crocodilopolis|, désignait, selon toute vraisemblance, le lac 
Meris du Fayoum, ainsi que ’a pensé Kisenlohr (Proceedings S. B. A., 
vol. XI, p. 257). 

Enfin nous ne sayons rien de la ville * 2" = @-Tep-nif (ou Djadja-nif), 
du surnom n° 73. Ni Lanzone (Dizionario, M1, p. 1102) ni Brugsch 
(Dicuonn. géogr., p. 934) ne sont arrivés & identifier cette localité. 


VI. —- EPITHETES DE SAKHMET SUR LES MONUMENTS 
AUTRES QUE LES STATUES THEBAINES. 


Il est bien évident que ces 74 épithétes de Sakhmet, connues par 
les statues de Karnak et de hom el-Heitan, sont fort loin d’épuiser la 
liste de tous les surnoms que peut avoir portés la déesse dans les nom- 
breux endroits oti elle fut adorée et A travers toute la durée du culte dont 
elle fut Pobjet. H est infiniment regrettable que nous ne soyons pas en état 
de connaitre les titres qui lui furent attribués sous Amenhotep II sur 
toutes les statues de Sakhmet que ce roi fit ériger a Thebes; la dispersion 
de la centaine environ de ces statues encore en assez bon état pour quon 
y puisse lire les légendes de la déesse est, dautre part, un obstacle a la 
réunion de ces surnoms. Mais il est heureusement possible de combler, 
dans une certaine mesure, cette facheuse lacune 4 laide des nombreux 
autres monuments qui mentionnent et représentent la déesse, les temples 
en particulier. Ce sont les épithétes de Sakhmet sur ces monuments (au 
moins les principales, car en une pareille recherche nul ne peut se flatter 
Vavoir la certitude que rien ne lui a jamais échappé), que je voudrais 
maintenant énumérer, en les répartissant entre les catégories distinguées 
plus haut. 


Pein. 
ate aN 


ED ad Oka et ey ny pe an aT 


ee 


te I ral 


— 201 — 


CATEGORIE A. 


|. Sakhmet est désignée sous le surnom tei a cflamme» au 
Livre des Morts (cf., entre autres passages, chap. 164, 4 de Védition Lep- 
sius, et comparer avec I’épithéte n° 50 ci-dessus, © 4]. 


2. L’épithete | ee eforte» est attribuée 4 Sakhmet sur le monument 
n’ hos de Naples, de basse époque, et au temple de Dendérah (Manterre, 


Dendérah, IV, pl. 78) (cf. Rosven, loc. cit. ). 


3. La déesse est dite ie «belle» au temple de Dandour (Brackman, The 
Temple of Dendir, p. 78); on y ajoute parfois ( i al cil n'y a pas sa pa- 
reille» (cf. Brucscu, Dicuonn. géogr., p. 561). 


4. Elle est également dite id ‘ cauguste» au temple de Dendérah 
Lanzone, Dizionario, II, p. 1100). 
( p 


CATEGORIE B. 


~=— 
D. bow —*— am 


la déesse est assimilée ici 4 Tafnouit, autre déesse Iéontocéphale (L., D., 


} «maitresse de la flamme» (Phile, époque ptolémaique); 


IV, 2h). Lépithéte est souvent complétée en « maitresse de la flamme dans 
Senmaut (Bigheh)» (voir ci-dessous, n° 27). 


6. — —, B= cmaitresse du ciel» (temple de Derr, tombe des 


Vignes a Cheikh Abd el el-Gournah, temples du Ramesseum, d’ ah a etc. i 


7. " _2 «maitresse du commencement » (?) (monument n° ho’ de 


Naples ny Dizionario, pl. CCCLXIIN, n° 4). 


8. _ = «maitresse des deux terres» |c'est-a- dire de I Egypte] temple 
de Mit Rahineh). 


5 De ha ee Die , esouveraine de tous les deux » (bid. ) "197 «sOu- 
verane des dieux » ( Livre des Morts, édit. Lepsius, i 1 me 4, et monu- 


ment n° 4o1 de Naples, Lanzone, Dizionario, pl. CCCLXIII, n° 4). 


oS... 


~ =x a 


[ Egypte| (tombe des Vignes, Ramesseum, etc. ). 


= «souveraine des deux terres » [ c’est-a-dire de 


— 202 — 


CATEGORIE D. 


Ee LS gag \ ¥! cenchaineuse des ennemis» (monument n°? fot de 
Naples = Lanzonz, Dizionario, pl. CCCLXII, n° 4). Nouvelle allusion au 
role guerrier de la déesse, dont les épitheétes des statues thébaines nous ont 
déja révélé plusieurs exemples. 


CATEGORIE E. 


L3. eel c@il de Ré> (monument n° 4o1 de Naples et temple de | 


Bigheh, par exemple). Cf. Roeper, article Sechmet déja cité, col. 586-587, 
ou sont rassemblés les passages dans lesquels Sakhmet apparait comme 
une manifestation de Poel de Ré. Voir également ci-dessus p. 185, n° 3. 


bs B ae bad cla grande Méat> (ibid.). Identification de Sakhmet avee la 


déesse Maat. 


14. BER, BE RUD BE, BE, etc. «chérie de Plah». Cette épi- 
théte se rencontre trés souvent apres Vadjectif da-t «grande», dont elle est 
toutefois distincte‘. Sakhmet était, en effet, dans la triade memphite, 
épouse du dieu Ptah, tout comme Maut était, dans la triade thébaine, 


l'épouse d’Amon | voir ci-dessus Pépithéte n° 65, koh ag «chérie de son. 


seygneur ” |. 
CATEGORIE F. 


15: y | ae «dans sa Vallée» (Manerre, Abydos, 1, pl. 45, 
n’ ig). M. Kees (Kine Liste memphitischer Gétter im Tempel von Abydos, dans 
le Rec. de trav., t. XXXVII, 1915, p. 72) a traduit cette désignation topo- 
graphique par l’expression vague vom Wiistengelirge, alors qu'il sagit tres 
probablement d'un endroit précis, @une vallée bien définie de Pun des 
déserts encadrant Ja vallée du Nil, et plus spécialement du désert occi- 
dental et de la région memphite. La méme localisation se rencontre au 


temple de Dendérah (cf. Bruescu, Dichonn. géogr., p. 1 392), sous la forme 
¥® 


. A , 
lpi 5 ( ssouverane, maitresse de sa vallée». 





Tl me parait douteux qu’on puisse traduire la réunion de ces deux épithéles par 
tla grande chérie de Piah», comme Ia fait M. Daressy (voir plus haut, p. 133, note). 


a ia i aes Bale i bade 
Te ye ee eee ee ee 


— 203 — 


16. Une forme analogue de cette épithéte est an eléte de la 
vallée», qui se rencontre au temple d’Edfou dans la liste des cultes des 
Hathors locales de la Basse-Egypte (cf. Brucscn, Rec. de monum., III, 
pl. 87, n° 28, et Dictionn. géogr., p. 393). Lanzone (Dizionario, Il, 
p- 1102) alu Tep an lensemble de ce nom de lieu et a pensé qu'il s'a- 
gissait d’un spéos dans le voisinage de Memphis. D’autres variantes ortho- 
graphiques portent gi ae (Baneson:; Dictionn. géogr., p. 933, et 
Lanzone, Dizionario, III, p. 1101) eo ew pee i. ee (papyrus Sallier IV, 
verso, lig. 1 = Bruescn, thid.), que M. Kees (loc. cit.) a rendues par von 
der Spitze des Wiistengebirges. On rencontre, enfin, les formes ~ Pike et 
= \ az, Cette derniére forme est peut-tre une altération de Pépithéte 
| csur la pierre», attribuée a Sakhmet sur la liste de dieux memphites 
gravée dans la salle V du temple de Séthdsis I* a Abydos (cf. Kegs, loc. 
cil., p. 72 et 76), var. xi a0 (thd., p. 76). 

Par suite de la confusion qui, dés le Nouvel Empire, apparut entre le 
mot dner «pierre» et le mot dnit «vallée (ouddi désertuque) >», il est bien dif- 
ficile de se rendre compte de Porigine premiére et de l’exacte signification 
de tous ces surnoms de la déesse Sakhmet. Une chose semble pourtant 
certaine, c'est que tous concernent la forme proprement memphite de cette 
déesse, 2 exclusion des nombreuses identifications dont elle a été Pobjet 
avec d'autres déesses léontocéphales adorées dans divers endroits de PE- 
gypte (a Pentrée des ouddis du désert en particulier), qui ont été briéve- 
ment énumérés par M. Kees (loc. cit., p. 73). 


Bi; 1 oe dans Acher» (temple de Séthdsis I* a Abydos : Ma- 
metre, Abydos, I, pl. 44, n°? g; — temple de Maut a Karnak : Bruescu, 
Dictionn. géogr., p. 74, et Lanzone, Dizionario, III, p. 1102). Acher était 
précisément le nom du quartier thébain, situé immédiatement au sud de 
Karnak, dans lequel se dressait le temple consacré a Maut et orné par 
Amenhotep IIL des nombreuses statues léontocéphales de Sakhmet, assi- 
milée ici 4 Ja déesse épouse d’Amon. Dans la tombe des Vignes, Sakhmet 
assimilée 4 Maut est appelde . | bs $ (sic) th ia i pale gi 8 | ae a (cf. 
Viney, Rec. de trav., XX, 1898, p. 218). 


18. h | i om f 4 @ «dans Bachou(?)» (autel circulaire du Musée de 
Turin : Transactions S. B. A., vol. IL, n°? 49; Boner, Gods, vol. 1, p. 515, 


— 204 — 


n° 5; Bruescu, Dictionn. géogr., p. 1058). Cette ville est & chercher, sui- 
vant Brugsch (op. cil., p. 1145), quelque part dans loccident du Delta. 
Peut-étre devons-nous méme, en raison de Tallure peu égyptienne de son 
nom, sortir des limites du Delta et placer Ja localité dans quelqu'une des 
oasis de la partie septentrionale du désert libyque, dans le pays des Ta- 
hennou ou Libyens. Bdachou (?) ne pourrait-il pas étre une transcription 
hiéroglyphique, assez maladroite a la vérité, de Pethnique rendu par Bug- 
dans Ptolémée (Géogr., IV, 3, 8 6) et servant a désigner la Byzacéne (ef. 
Onc Bares, The Kastern Libyans, p. 54)? Le n° 48 de Yautel de Turin 


montre qu Osiris était adoré aussi & Bachou. 


19. . $0 om 4 + © «dans Nofir(?)-chouou» (méme monument, n° 35 
= Boner, Gods, vol. 1, p. 515, n° 8). Cette localité n’a pu étre identifiée 
par Brugsch, qui s’est contenté de la placer dans U'ouest, sans plus de pré- 
cision (cf. Dictionn. géogr., p. 1224). Le signe i est, dailleurs, incertain 
et pourrait étre un Tq; sma. 





20. ® * | «dans Hait-Khé» (méme monument, n° 59 = Buner, Gods, 











vol. I, p. 515, n° 7). La déesse est ici assimilée 4 Nouit. Brugseh, apres 
avoir identifié la ville avec Mendes (Zeitschrift, IX, 1871, p. 125 , et Die- 
tonn. géogr., p. 558-559 et 563), Va rapprochée plus tard (abid., Sup- 
plément, p. 1274-1275) de la ville de Tams ou de quelque «autre place du 
district tanite». Hl n’a donné, du reste, aucun argument probant ni pour 
lune ni pour l'autre de ces deux identifications. Le n° 62 de Pautel de Turin 
montre que le dieu en Apis vivant, était adoré aussi dans cette ville. 


Bi, wic >}? cdans Hesaou» (temple de Séthdsis I* 4 Abydos : Ma- 
nierrE, Abydos, t.1, pl. 44, n° 4). Brugsch a réuni les diverses orthographes 
du nom de cette localité fréquemment citée sur les textes ( Dictonn. géogr., 
p- 532), et T'a située, avec beaucoup de vraisemblance, dans le voisinage 
de Sekhem-Létopolis, chef-lieu du II* nome de la Basse-Egypte. Voir aussi 
J. pe Rove, Géogr. ant. Basse- Egypte, p. 9. 


73. h Th = © «dans la ville de Sah» (autel circulaire de Turin, n° 5o : 
Bonom: et Bincu, Transactions S. B. A., vol. Ill, et Bunce, The Gods of the 
Egypuans, vol. I, p. 915, n° 6). Brugsch ( Dictionn. géogr., p. 1327) a 


eS a ETS EEOC ee Coe: a hn ee a 


ieee of 


eT nee LY 


— 205 — 


vu dans cette localité une wille du Midi, sans aucune autre explication ni 
précision, et Birch (loc. cit., p. 498) hésitant entre Amakhu et Sah pour 
la lecture du nom, a proposé lidentification avec Hermopolis. 


23. Aa lit~= dans Gabsit» (Marterte, Abydos, I, pl. 45, n° 51). 
Cette localité parait ¢tre totalement inconnue par ailleurs, et je ne sais ot 
la situer. Un rapprochement avec la ville € | fle-Khabes, de situation 
du reste inconnue, mais indiquée des la V° dynastie comme lieu de culte 
de la déesse Bastit (cf. Borcuarnt, Neuserré, p. g4, et Seruz, Sahuré, II, 
p. 14 3), ne serait pas impossible : a la planche 35 du tome II de Sahuré, 
le roi fait offrande A la déesse Bastit — jo Te | (le; or a est — 
bien connu pour étre un nom de Memphis, ou d'un des quartiers de 
Memphis; Khabes pourrait donc avoir servi 4 désigner quelque autre 
partie du sanctuaire de Memphis. Mais il reste & démontrer, soit que 
Mariette a mal lu 4 Abydos le nom de la localité Gabsit (?), soit que le son 
€ de l’Ancien Empire a pu étre déformé en [J 4 Pépoque ott Séthdsis I* fit 
élever le temple d’Abydos. 


QA. , ieee «dans le Fayoum» | mot 4 mot : «le pays du Lac »| (table 
d’offrandes n° 23940 du Musée du Caire, d’époque gréco-romaine, trouvée 
en 1862 au Labyrinthe : Aumep sey Kamat, Catal. général, Tables doffrandes, 
p- 159-169 et pl. LI-LII). Ce surnom nous reporte aux statues thébaines 
n™ 4e et 79 (voir ci-dessus, p. 189 et 193), mentionnant que Sakhmet 
était adorée a Crocodilopolis et au Lac de Crocodilopolis (lac. Meeris). 


25. ~ OS 8 «maitresse de Rekhti» (autel circulaire de Turin, n° 47 
= Lanzone, Dizionario, Il, p. 1100, et Buver, Gods, vol. 1, p.515, n°1). 
Brugsch (Dichonn. géogr., p. 1244) y a vu une ville du Nord, sans autre 
explication. Birch (Transactions S. B. A., vol. II, p. 428) a proposé I'- 


dentification avec Thmuis. 


26.—_ ae 5 ae cmaitresse de Senmaut» {c’est-a-dire de Bigheh | 
(temple de Bigheh : Cuampottion, Notices, 1, p. 202, et Lanzone, Dizto- 
nario, Ill, p. 1102). 


27. —ith —~_“o 6 «dame de la flamme dans Senmaut » (temple de Bi- 
eh Buackman, The Temple: of Bigeh, p. 18), — var.: ~ iia 


— 206 — 


(Bruescu, Dictionn. géogr., p. 728 = Lanzone, Dizionario, Ill, p. 1101 = 
Buver, The Gods of the Egyptians, vol. 1, p. 515). La déesse Sakhmet est, 
comme telle, assimilée 4 Tafnouit, également léontocéphale : cf. L., D., 


— n~ jam 
eaaaasl 


IV, 24 = Brvescn, op. cit., p. 728, Phile, ee ee ea 





u 4 , +) A * 
28. Ps oe ¢ cau ceur de Hait-Mdaamenré » [ ce est-a-dire dans le temple 


de Séthdsis I* & Abydos, ot Sakhmet était, dans la chapelle de son époux 


Ptah memphite, Pobjet dun culte| (Manterre, Abydos, I, p. 38 et pl. Loe). 
29. 2 )f 


eke} squt commande aux Tahennow {les Libyens | » (pa- 
pyrus hiératique III, 99, du Musée du Louvre : Bavescu, Dictionn. géogr., 
p. 1064, lig. 58-59, eb Revue égyptologique, 1, p. 38; Bune, Gods, vol. I, 
p- 515). Brugsch a identifié le pays Sehen, non pas avec le peuple des 
Sehennu, mais avec la Tasveta ou Teveta du géographe Ptolémée : tod 
J? Mapéwrou 7a wey em) Saddzoy xareizar Tasveta i Teveia (cf. Dictionn. 
géogr., p. 1352); il s’agirait done de la bande maritime de la Maréotide. 
Mais cette identification est, je pense, sujette discussion, et il se pourrait 
fort bien que, contrairement 4 Popinion de Brugsch, nous eussions affaire 
aux Tahennow ou Libyens. C'est, du reste, la thése que M. Fl. Petrie a 
exposée tout récemment (cf. Ancient Egypt, vol. IV, The Geography of the 
Gods, p. 114): she | Sakhmet] ts said to be the chief over the Tahennu, pointing 
to a Labyan origin. Ne trouvons-nous pas, en effet, Sakhmet adorée & Yori- 
gine dans plusieurs localités du Delta occidental (Létopolis et Amout, par 
exemple, chefs-lieux respectifs des II* et III? nomes de la Basse-Kgypte ), 
cest-a-dire précisément dans les parties de lEgypte les plus proches du 
pays qui était habité par les Tahennou (ou Libyens) et dont les relations 
avec ces derniers étaient les plus faciles et les plus directes? Et M. Petrie 
ajoute que cette origine libyenne de Sakhmet n'est nullement en désaccord, 
bien au contraire, avec le double fait que nous la trouvons adorée plus 
tard, a I’époque historique, 4 1a premidre cataracte (Bigheh) et 4 Thebes 
(Karnak), car nous sayons, d’une part, qu’un rameau des Tahennou s était 
fixé entre la 1" et la 9° cataracte, et, d’autre part, que le dieu Amon fut 
importé & Thebes de louest. 











30. $2 EWS Sle «souveraine de la contrée du Lac» (méme papy- 
rus). Il s’agit ici de la ville de Maréa, région du lac Maréotis, Mariout 


— 207 — 


actuel, qui relevait administrativement du III* nome de la Basse- Egypte 
(nome Libyque). Cf. Bruascu, Revue égyptolopique, 1, p. 37 et ho-h1, et 
Dictionn. géogr., p. 1 pt vE Rouek, Géogr. ant. Basse-Egypte, p. 195 
Amtuingau, Géogr. de I’ lig. a ['époque copte, p. a1. 


es ie Se a is @ ° souveraine dans le Chateau-du-Double-de-Ptah » ( thd. ). 
Nouvelle allusion aux liens conjugaux rapprochant la déesse Sakhmet de 
Ptah memphite. 


oo is = ef cd Pintérieur de Aa-Tafnowt» (Laxzone, Dizionario, III, 
p- 1100), parait se rapporter encore au temple de Bigheh, ot Sakhmet 
était assimilée 4 Tafnouit. 


33. ee oe ay ca Tiniérieur de la demeure de Ptah » | ¢est-d-dire probable- 
ment de Memphis] (Bruescn, Dictionn. géogr., p. 728 = Lanzone, Dizionario, 
Ill, p. 1101 = Buner, Gods, vol. 1, p. 515). Ce surnom est une simple 
allusion 4 la cohabitation de Sakhmet avec son époux le dieu Ptah dans 
le sanctuaire de ce dernier 4’ Memphis. 


* 
* & 

Telles sont les observations auxquelles m’a conduit l’'examen des divers 
surnoms de la déesse Sakhmet que j'ai pu recueillir. Le nombre de ces 
surpoms, on le yoit, est supérieur 4 100 (74 sur les statues thébaines et 
33 en dehors de ces statues). Il est possible que d'autres épithétes soient 
a relever encore sur des monuments qui ont échappé a mes recherches, 
et il est certain, d’autre part, que plusieurs petits musées et collections 
particuliéres conservent plusieurs statues venant de Karnak sur lesquelles 
on peut encore lire certaines de ces épithétes. Je serais heuretx si la lec- 
ture des pages qui précedent suggérait 4 leurs possesseurs l’idée de nous 
faire connaitre ces surnoms, grace auxquels serait complétée notre docu- 
mentation concernant la divinité femme de la triade memphite, épouse de 
Ptah et mére de Nofir-toum. 

H. Gavruter. 

Le Caire, 18 février 1920. 


-FOUILLES 
DANS LA NECROPOLE DE SAQQARAH 


PAR 


MOHAMMED CHABAN EFFENDI. 


Le déblayement du puits de Lots el” avait été terminé le 20 
septembre 1917; le 4 octobre je commengai les travaux dans une autre 
tombe située non loin du mastaba de Ptah-hotep, 4 peu prés & mi-chemin 
et un peu au sud du sentier qui va de la pyramide a degrés a 1a maison 
de Mariette. Les fouilles 4 peine commencées, un second puits fut décou- 
vert juste & cété et au sud du premier, un mur en pierre formant luni- 
que séparation. 

Les deux puits furent déblayés simultanément. Gelui du nord, présen- 
tant une ouverture carrée de 1 m. 30 cent. de cdté, atteint une profondeur 
de 21 metres; dans la paroi ouest s’ouvre une porte conduisant a une 
salle de 6 métres de longueur du nord au sud, 4 métres de largeur et 
3m. 5o cent. de hauteur, donnant accés A chacune de ses extrémités d 
une chambre annexe de 3 m. 5o cent. de longueur et 2 m. 5o cent. de 
largeur. Les trois pitces étaient entitrement remplies de sable; elles sont 
creusées dans la montagne de formation marneuse et leur plafond est 
tout fendillé. Lorsque le sable eut été enlevé on trouva deux cercueils 
anthropoides en bois, avec inscriptions sur les couvercles; les momies 
quils contenaient étaient en lambeaux; en les fouillant on a cependant 
découvert de petits objets qui les paraient : figurines de divinités, scara- 
bées dont quelques-uns en agate mais la plupart en terre émaillée; au- 
dessus des momies on a aussi recueilli des feuilles d’or sur lesquelles 





© Voir Annales, t. XVII, p. 177. 


— 209 — 


étaient gravées des figures de divinités, ou découpées en forme d’amu- 
lettes, et qui étaient disséminées sous le linceul. 

Sur lun des cercueils on lit une inscription en colonnes, dont le com- 
mencement est détruit, et qui nous donne une mauvaise copie du cha- 


pitre uxxm du Livre des Morts: \1n7>—< = SYP lolkh— 


mae HB Foon 

A= bxb= bb Ho — Dab — Dd PRI EO AES 
SPRl Seid Se eB BAKA 
Vato Mb aet lal deel 
=——y_ -l=zsi¥d3iP- KCCI ICS 
sixbaot OST Te —1i_ i owt obew@ 
O=Si-Ot WW SSI (borir.) N= AN yh 
= 48 X$ =I Ho | S-yB A  d. 


Dans la salle centrale, vers le cdté ouest, il y avait quelques restes 
(un cercueil en bois sans inscriptions; et a cdté de ce dernier et d’une 
momie gisant sur une planche on a recueilli un grand nombre de sta- 
tuettes funéraires (ouchabtiou) de deux tailles différentes au nom de la dé- 
funte Khonsou-ar-dus. 


Il 


Le puits adjacent sud atteint 19 métres de profondeur. Une porte pra- 
tiquée dans la paroi sud donne accés dans une salle de 5 métres de lon- 
gueur, 3 métres de largeur et 3 métres de hauteur. Aucune antiquilé ne 
fut recueillie dans cette chambre, au nord de laquelle s’en trouyait une 
autre de 2 m. 50 cent. de longueur sur 2 métres de largeur et 2 metres 
de hauteur. Au milieu de cette derniére existe une cavité de 2 métres de 
long, 1 m. 20 cent. de large et 0 m. 5o cent. creusée dans la montagne 
pour encastrer un sarcophage rectangulaire de I’Ancien Empire dont il 
nexiste plus que quelques planches qui étaient soigneusement gravées, 
mais sont dans un tel état qu'il n’y a plus rien a en tirer. 

Annales du Service, t. XIX. 14 


— 210 — 


Apres avoir exploré complétement ces deux puits, je les ai fait rem- 
blayer; ils se trouvent a edté dun passage fréquenté : il y aurait eu a 
craindre des accidents s‘ils étaient restés ouverts. : 
















































































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Les recherches se sont portées ensuite dans le cimetiére connu sous le 
nom de Ras el Gisr, au sud-est de la pyramide 4 degrés, ot trois puits, 
dont la partie supérieure est parée en briques crues, furent découverts. 
Le premier a 19 métres de profondeur, son ouverture carrée a 1 m. 35 
cent. de cété. Une porte pratiquée dans la paroi sud conduit 4 une salle 
de 7 metres de longueur et 3 métres de largeur, entourée de sept cham- 
bres plus petites ayant toutes 2 m. 25 cent. de longueur et 1 m. 60 cent. 


— 211 — 


de largeur, disposées trois de chaque cété et une a Pextrémité opposée a 
lentrée. Chaque chambre devait contenir un cercueil en bois, mais aucun 
dentre eux n’était en bon état : sauf trois cercueils dont les planches 
étaient disjointes, il ne restait que des débris de bois pourri. Les momies 
avaient été enlevées de leurs cuves, fouillées, et gisaient en morceaux épars 
dans les salles. 


IV 


Un autre puits, a 250 métres au nord du précédent, & gauche du sen- 
lier qui monte vers la pyramide a degrés et tout prés du mur d’enceinte 
oriental de cet édifice, fut déblayé ensuite. Il a 1 m. 65 cent. de cdté, et 
sur une profondeur de 3 m. 50 cent. il est maconné en briques crues, 
apres quoi il pénétre dans la roche jusqu’d 10 métres de profondeur. Une 
porte ouvrant dans la paroi nard donne acces 4 une chambre de 6 métres 
sur 3, qui renfermait un sarcophage rectangulaire en calcaire, sans ins- 
cription ni sur la cuve, ni sur le couvercle. La cuve mesure 3 m. 20 cent. 
de longueur, 1 m. 5o cent. de large et 1 m. 18 cent. de hauteur; I’épais- 
seur des parois est de o m. 38 cent. et la profondeur du creux intérieur 
de o m. 65 cent. Des voleurs avaient pénétré anciennement dans la salle 
en creusant un souterrain partant d’un puits situé un peu plus au nord, 
si bien qu’aucun objet n’a été retrouvé sur les restes de la momie. 


V ‘ 


Les ouvriers ont enfin été reportés sur un autre point situé un peu 
plus bas, 4 150 meétres de langle sud-est de lenceinte de la pyramide a 
degrés. Ce n’est qu’aprés avoir enlevé une couche de sable de 7 métres 
de profondeur sur une superficie de 140 métres carrés que nous avons 
pu aperceyoir la partie supérieure de la maconnerie du puits; il fallut 
construire un mur de 2 métres de hauteur autour de louverture pour 
mettre les ouvriers 4 labri des éboulements qui auraient pu se produire. 
Le puits a 2 m. 10 cent. de cdté; cest seulement a 20 metres de profon- 
deur qu’on atteignit le fond. Une porte percée dans la paroi sud conduit 
a une chambre de 6 métres de longueur sur 4 metres de largeur, dans 
laquelle, vers langle sud-est, existe un sarcophage en granit noir bien 

ih, 


Beg! | en 


poli, mesurant extérieurement 9 m. 50 cent. sur 1 m. 15 cent. et 1 métre 
de hauteur. La sépulture avait été violée anciennement : le couvercle, qui 
est en gres, avait été déplacé et posé a cdté du sarcophage, et ce dernier 
était vide. 

Un autre cercueil en calcaire blanc, qui est aussi dans la salle, était 
également privé de son contenu. Tout ce que j’ai trouvé dans cette tombe 
consiste en quelques petits vases d’albatre, n® 290 4 25 de la liste som- 
maire des antiquités découvertes pendant les fouilles. 

Les travaux furent arrétés au commencement de novembre. 


SUPPLEMENT. 


LISTE DES OBJETS TROUVES DANS LES TOMBES I ET V. 


1. Trente ouchabus en terre émaillée vert, ayant de o m. 17 cent. a 
om. 20 cent. de hauteur. [ls portent gravé le texte du chapitre vi du 


Lwre des Morts au nom de la défunte i] task + fh | ea | i; 


2. Trois cent cinquante ouchabtis en terre émaillée, de o m. 11 cent. a 
om. 125 mill. de hauteur, portant gravée en une colonne la légende 


MAT A+ S0M LE. 


3. Un godet w en terre émaillée; diamétre supérieur, 0 m. 075 mill. ; 
hauteur, 0 m. 07 cent. 


4. Trois vases en terre cuite cylindriques avec petit col droit un peu 
plus étroit; diamétre, o m. 14 cent.; hauteur, o m. 25 cent.; couvercle 
en cdne tres aplati. 


5. Trois plaquettes rectangulaires de o m. 014 mill. x 0 m. 01 cent. 
de cdté et o m. 003 mill. d’épaisseur, percées de deux trous transversaux 
et ayant di faire partie d'un réseau de perles. Elles portent gravés les 
signes __\, \, m(!\, entrant dans la titulature et les noms d’un per- 
sonnage Psametik. 


6. Une figurine semblable & un owchabti en bois, deo m. 055 mill. 
de hauteur, couverte d'une feuille d’or. 


— 213 — 


7. Les figurines de divinités en terre émaillée comprennent : deux tria- 
des d'Isis, Horus et Nephthys, une Isis, deux Nephthys, trois Harmakhis 
hiéracocéphales coiffés du disque, deux Horus hiéracocéphales coiffés du 
pehent, quatre Thot a téte d'ibis. 


8. Divinités en lapis-lazuli de mauvaise qualité : deux Isis avec le siege 
sur la téte, deux Nephthys, trois Neith, deux Selkit, trois Horus hiéra- 
cocéphales, un Thot, deux Mat accroupies; — divinités en feldspath 
vert : trois Horus hiéracocéphales accroupis. 


9. Un épervier en lapis-lazuli, trois grenouilles en pierre dure jauna- 
tre; un beeuf, pattes liées, en jaspe rouge. 


10. Deux gros scarabées, 0 m. 046 mill. et o m. o42 mill. de lon- 
gueur, en feldspath vert, élytres marqués mais pas d’inscriptions. 


11. Deux petits scarabées en pierre dure jaunatre, dessous plat, sans 


inscriptions. 


12. Scarabées avec les pattes indiquées en dessous : deux en terre 
émaillée, trois en granit blanc et noir, un en cornaline, un en hématite, 
deux en jaspe vert, un en pierre dure noiratre, a téte de faucon. 


13. Tétes de serpent en cornaline. 


14. Yeux mystiques wza: deux en feldspath vert, deux en jaspe noir, 
deux en jaspe vert, trois en jaspe rouge, deux en jaspe jaune, quatre en 
cornaline, un en cristal de roche, un en granit, un en calcaire, quatre 


en terre émaillée. 
15. Quatre groupes de deux doigts accolés en basalte et en schiste noir. 
16. Ceurs en pierre dure : cing en cornaline, dix en jaspe vert. 


17. Amulettes diverses. i : trois en cornaline, trois en lapis-lazuli, 
un en schiste gris, vingt et un en terre émaillée. © 
] : un en cornaline, sept en feldspath vert ou autre pierre verda- 
tre, deux en terre émaillée. 
Deux | sur plaquette rectangulaire, feldspath vert. 
Quatre tablettes verticales, en feldspath vert; trois tablettes hori- 
zontales en jaspe noir. 


— 214 — 


Six chevets en hématite. 

Cing cachets Q en jaspe. 

Cachets en forme de pyramide tres aplatie, a base carrée, a anneau 
au sommet : deux en jaspe, un en lapis-lazuli. 

Cachets de forme semblable, mais avec trou traversant lobjet : deux 
en terre émaillée. 

Un contrepoids de collier en jaspe clair. 

Quatre boucles i en jaspe rouge. 

Trois doubles plumes lf en jaspe. 

Un pesech-gefaou Yen caleaire. 


Deux niveaux en hématite. 


Deux équerres de macon en hématite. 


Un cartouche en lapis-lazuli. 


18. Collection d’amulettes en feuille d’or mince estampée et découpée; 
la plus grande a o m, 045 mill. de longueur, la plus petite o m. 01 cent. 


Elle comprend les sujets suivants : 


3 Isis debout. 

1 Isis assise allaitant Horus. 

2 Nephthys. 

2 Neith debout. 

1 Harmakhis. 

1 Mahes Iéontocéphale coiffé du disque. 
2 Khonsou, coiflés du disque lunaire. 

2 Mat accroupies. 

2 Ouzas. 

1 Sphinx. 


2 singes adorant le soleil. 


2 faucons afb. 
1 faucon BS. 


3 faucons accroupis & . 

1 faucon (ou hirondelle) volant .. 
4 Ame » 

1 dme coiffée du disque. 

1 Ame aux ailes étendues, de face. 

2 vautours - 


4 vautour sur une corbeille . 





1 vautour protecteur Pr- 
3 ureus. 

1 ureus ailé, 

2 scarabées. 

1 palmier. 

4 papyrus |. 

2 fleurons W. 


3 barques Sokar Sp. 


1 collier te f 


1 collier B: 
1 collier S_¢ . 


2 contrepoids de collier. 

1 pectoral. 

3 boucles de ceinture @- 

3 dad Ff. 

2 crosses é 

2 fouets. 

1 poignard (?) i 

4 bracelets (longueur, de o m. 11 cent. 
dom, 12 cent.). 


SS Oe oS 


— 215 — 


Toutes ces amulettes en or sont de travail trés ordinaire, et il y en a 
peu qui méritent l’attention; la figuration du palmier est assez rare et un 
oiseau volant parait avoir des ailes fines et une queue fourchue qui sem- 
blent en faire plutét une hirondelle qu'un faucon, malgré que la téte soit 
‘un peu grosse. 


19. Quarante-deux petits ongles en or ayant de 8 4 14 millimetres de 
longueur. 


20. Plateau en albitre == de o m. 17 cent. de diamétre. 


21. Potenalbatre, col trés court; diamétre maximum, o m. 048 mill.; 
hauteur, o m. 082 mill. 


22. Pot en albatre, col trés court formant bourrelet; diamétre maxi- 
mum, o m. 059 mill.; hauteur, o m. 068 mill. 


23. Pot en albatre, type & a fond plat; diamétre, o m. 038 mill.; hau- 


teur, o m. 069 mill. 


24. Neuf godets en albAtre w et wr; diamétre, de o m. o46 mill. a 
o m. 065 mill.; hauteur, de o m. 028 mill. & o m. 06 cent. 


25. Coupelle ——; diamétre, om. 067 mill.; hauteur, o m. 015 mill. 


Mounammep Cuipan. 


TOMB-STONES 
FROM TELL EL YAHOUDIEH 


BY 


Cc. C. EDGAR. 


The stele described below come from the Graco-Jewish cemetery on 
the edge of the desert near Tell el Yahoudieh. They were obtained by 
Tewfik Effendi Boulos, our Inspector at Gizeh, from the inhabitants of the 
little Arab villages which stand on the site of the cemetery. Tewfik Effendi 
had gone there to excavate a few tombs of the same type as those deserib- 
ed by Naville and Griffith in the 7'" Memoir of the Eeypt Exploration 
Fund, Mound of the Jew, p. 13 and p, 52. The tombs which he opened 
proved to be full of water and destitute of antiquities; but he managed 
to collect from the villagers a number of inscribed stones which had been 
lying in their houses for a long time past. 

The new stele belong to the same class as those already published. 
They are rectangular slabs of limestone, usually in the form of a naos 
with a pediment; but the architectural decoration is merely a frame for 
the inscription and not for a representation of the deceased as in the case 
of the tomb-stones from Abou Billou. An interesting feature of the new 
inscriptions is that several of them bear definite dates. Nos. 3, 4, 9 are 
dated by the 5", 7 and 25" years of Augustus, while nos. 8, 10, 11, 
which bear the date of years 25, 26 and 34, may safely be assigned to 
the same reign. And as the undated and vaguely dated stele closely 
resemble the dated ones, it is probable that nearly all of them belong to 
the end of the 1“ century B. C. or the beginning of the 1* A. D. Thus the 
new evidence confirms Mr. Seymour de Ricci’s conclusions about the age 
of the Tell el Yahoudieh cemetery “, No. 1, however, belongs in part to an 
earlier period, and it is not quite certain that all the dates refer-to the 
years of Augustus. 





) Académie des Inscriptions, Comptes rendus, 1908, p. 797, and 1909, p. 144. 


— 217 — 


The total number of stones brought to the Museum was twenty-two. 
Nineteen of these are published here; the three others are in a wretched 
state of preservation. Nos. 4 and 11 are inscribed in the Journal d'entrée 
as 4633 and 46333, while the others are entered in the reception-book 
under the dates of September 10, 1918 and November 10, 1918. 


No. 1. A plain slab of limestone, measuring o m. 45 cent. x o m. 
25 cent. The top, which projected, is broken away, and the right side is 
also broken. On the upper part is the following metrical epitaph : 


WAYNOTOCNIAAAOCMEAASPONEENEKY| 
AHMACTHPACA®EICMHTPOCEAEINOTA| 
KAITEKNANHTTIEAEINAKAIAYCTHPANNA| 
NOAAWNANOPWNWNBOIOOCEWNCO| 
KAAYCATETONNZAINONTATOCEMNOTA| 
KAINOAINANOPWNWNAHOEAK AIOIAIAN 


or 


30’ Und to omdddos uddabpov, Edve, xeliras 
Anuds, yiipas aPels untpds edewvord|tns| 
nat téxva vim’ drewd xal adeTnpdv wal pdxortin|, 
worrav dvOpdnav Bobds dav col 
5 xhavoate tov @|po|Aimévta To ceuvdra| tov 
xa wor, avOpdmuv 0” #Oea xad Ordiar. 


h. BorGds : apparently = 6on4ds. — oo : or possibly ov». 


Below this are some faint marks like a line of letters, possibly a vestige 
of an earlier inscription. Below this again are the following two lines, 
mutilated and not wholly legible : the first word looks like see. The 
date, year 54, no doubt refers to the reign of Kuergetes II. 


\UURIULNH Wi aoe sas] Caw fo] 
NA AOZ%P T Lyd Advp y. 


At the bottom of the stele another inscription has been added. It is cut 
in large, irregular letters and is somewhat mutilated. 


KAICY AAGEZANAPE : xai od Areavdpe 
NACIOIAEKAIANET @aciPirs nal dvéy- 
KAYZT EX PHYSEXYAU xAnte xpnlaoT|2 x[aitpel. 


— 218 — 


No. 2. A plain rectangular slab with raised border, measuring o m. 
27 cent. x om. 91 cent. The letters are very large and thick. A peculia- 
rity of the inscription is that the name of the deceased is in the genitive, 
the meaning being «This is the tomb of Irene». 


EIPHNH%Z Eipyvn|s| 
NIKANO Nixdvo- 
PXPHLT p(os) xpno7- 
HETYN ns yuv- 

5 AIKOC 5 ands. 
LFAOYPI Ly Addp i 


No. 3. Of the same type as no. 2, with transverse lines on the raised 


border. 0 m. 37 cent. x o m. 28 cent. 


a | | 
po ee eee ee ae oe en aa) 
EXPHC € xpno- 
TEWCE | ré* as é- 

5 TWNKT 5 tay xy. 
EKAICAPO € Kafcapo(s) 
nYBia ree [) 


2. Traces of letters, not legible. — 6. The symbol L or the word érous is omitted, 


e being no doubt the year of the Emperor. 


No. 4. A rectangular stele with pediment and acroteria. It is of the 
same type as K in pl. IV of The Mound of the Jew. o m. 80 cent. x Oo m. 
36 cent. The lettering is peculiar, not only e and ¢ but also o, @ and w 


being cut in straight lines instead of curves. 


NTEBBIG(NXPHCTE IIte66lav yonole 
NACIPIAEXAIPEWLCLE maclPire xaipe* ws é- 
TWATECEPAKON TAY TETEPAXOY- 
TANENTE TamMevTe. 


or 


5 LZKAICAP Lo Kafoap(os) 
MEXIP IC Mextp tc. 


No. 5. A plain rectangular slab with raised border, measuring o m. 


52 cent. xo m. 28 cent. 


HAAPION 
olAINNOY 
AWPENATI 
OIAEAAZX 

5 PHLCTHXAIPE 
WCLETWNCE 
LI ENIME 


or 


Haprov 
Oidinmovu ‘ 
dwpe wapt- 

Qtre adv x- 
enol xaitpe 

ws &T@v S. 


LE Em@ e. 


1. It is doubtful how the name is to be read. — 4. «Av : apparently the begin- 


ning of aAume. 


No. 6. Of same general type as no. 4, but the top, instead of being 
in the form of a pediment, bears a design like the triangular horns of an 
altar. 0 m. 50 cent. x o m. 25 cent. The letters have apices. 


ETOYC IT étous ty 
TYBI KB Toe: x6. 
AWCIOHXPH Awotfn xpn- 
CTENACIIAE ole wasiPrre 
5 AWPEXAIPE 5 da) pe Xai pe 
ETWNKE eT@Y XE 


3. Awoidy : probably for Awoifce. — 6. No trace of ws before érév. 


No. 7. Of same type as no. 4. om. 41 cent. x o m. 25 cent. 


AWCIBEOCCTOHTIC AwolOeos Storrs 
+PHCTEAWPEXA xpnote dwpe ya- 
IPEWCETWN ipe* ws etaiv 

AE LI OWOKE Re. Le OSO xy. 


1. Ltontis : for Stotontios? 


No. 8. Of same general type as no. 4, but the top is small and bears 


a design like a truncated pediment. o m. 46 cent. x o m. 2A cent. 


NIKOMH 
AHXPHC 
TENACI 
OIAEXAI 
5 PEWLCK% 
LKEXOH 


an 


Nixouy- 

On xpno- 
Te wari- 
Dire yai- 
pe’ ws Lx.. 


Lxe Xo(fax) » 


5. Or merely Lx. — 6. The letters are badly preserved and the reading XOH is 
not certain. 


No. 9. Same type as no. 4. 0 m. 4g cent. x o m. 26 cent. There is 
a round hole in the right hand bottom corner; apparently the stele has 
been used as the pivot of a door-post. 


MAPIO/Z Mdpiov — 

XPHCTH xenoln 

NACI®IAOC maciPrhos 

AAYNOCKAAY adum@os* xAav- 

5 CATEWCETWN 5 oate'ws eTay 

EIKCCITPIW| eixogitpta|»|. 
LKCKA| Lxe Kaleo Mad|- 
NIA vi r. 


1. The letters are roughly cut and the name is not clear; but probably the first 
letter is M and the third P. 


No. 10. Of same type as no. 4. o m. 4d cent. x o m. 25 cent. 


N“ZKWNXYW N{/|xav xlen|- 
CTEXAG]Z a1 xaltpe| 
WCLMM as Lu. |. 
LKS MECOY Luo Meco|py| 
5 KO xO 


3. ~ is not certain. 


— 221 — 


No. 11. More elaborately ornamented than the preceding. The in- 
scription is enclosed by two columns with decorative capitals, and above 
it is a denticulated cornice. In the pediment are representations of a bodkin 
and a comb; the latter has teeth on each side and a row of three concen- 
tric circles along the middle. Above each capital is a basket or vase. — 
om. 46 cent. x o m. 26 cent. 


CAMBAOINAWPE LaubdOiv dawpe 
ATEKNEXPHCTH dtexve yonot? 
NACI®IAEXAIPE maclPire xaipe’ - 
EWCETWN 16 kos erty iO. 

5 €TOYCAAXOIAXHK 5 gous JA Xofay nx. 


1. For ZapuSab:ov; the o is often omitted in such words. — 4. Read ws. — 5. Note 
the inverted order of the figures. 


No. 12. A large stele of same type as no. 4. The right side is broken 


away. om. 61 cent. x o m. 38 cent. 


KGUAURUAMAUAA ee he Ge ] 
AWPENALI®IAE dwpe waclPrre 
XPHCTEXAIPEWLE xpnote xalpe* ds é- 
TWNEIKOLIAY tv eixoctd|vo|. 

5 LWiAUallallia B onhlb ]] 


1. The name has been erased, perhaps also the date. 


No. 13. Of same type as no. 4. o m. 34 cent. x o m. 23 cent. The 
deceased was a married man of eighteen, and the tomb-stone was erected 


by his widow. 


AWCACAWPOC Awods dwpos 
XPHCTOCNACIOI | ypnolds waclPe- 
AOCAAOINOCXAIPE hos dAormos xaipe 
WC IH QS 6. 
5 TEYOIAATYNH 5 TevPirha yun 
, AYTOYANE@OHKEN avtoy avébyxer 
YNEPAYTOY Umep avrou. 


3. Read &Aumos. — 5. Read Oev@ira or OcoPiAa. 


— 222 — 


No. 14. Similar in general type tono. 4. om. 59 cent. x o m. 25 cent. 


The inscription appears to have been carved by an illiterate stone-cutter. — 
OBEPOYXAIPE @epou yaipe 
XPHTHCWC xen(oli): obs 
TWN“CTYN 7 (é)r@v (wévte). 


1. The name is doubtful. — 3. Might be read tw»reryy and may be a corruption — 


of éra@v wévte. 


No. 15, Rectangular stele surmounted by pediment with acroteria. 
The columns have plain capitals. om. 45 cent. x o m. 31 cent. The letters — 


have apices. 


®IAOYTINXPHCTH Di rovtiv xenon 
XAIPENACI®IAE xaipe wasiPrre 
AWPEWCLIE dwpe’ ws Lee. 


1. For M:Aodt10v, diminutive of M:Aods. 


No. 16. Of same type as no. 4, measuring o m. 47 cent. x o m. 
2g cent. The body of the stele has been ruled for an inscription, perhaps 
a metrical epitaph, and there are faint vestiges of letters here and there. 
In the pediment is the name of the deceased : 


IAKOYBOC Idxov€os 
WCETWNKB ws étav x6, 
1. The spelling Iéxov€os instead of the usual léxw6os is found on anothe¥ inserip- 


tion in Cairo, see Acad. des Inscr., Comptes rendus, 1909, p. 145. 


No. 17. Measures o m. 27 cent. x o m. 18 cent. It has a triangular 
top, and above the inscription is a denticulated cornice. The letters have 


apices. 
TEYOIAWC TeuQ@la as 
EIKOYCIHN elxougint 
TAHTWN Ta Tay. 


1-3. Read Ocu@ira ws cinooremta érav, 


oe, 


4 os 3 a S = 
ae, ee D 


ala all, os - o> eee a ; _ 
ee ae ee A a 


— 223 — 


No. 18. A rectangular stele with decorative columns and cornice. 
om. 4g cent. x om. 29 cent. The surface is weathered and the inscription 
is difficult to read. 


ACOY AMMMMINENY, Acoual.. . . |vda[»| 
AKMAIANW#4U0N dxpatay |... lov 
ENICTACIZACNA emiolagt.a. wWa- 
THPKAIMHTHPOI Tp xal witnp of 
5 NYPWMENOIENN 5 @mupwpevos evy- 
EAETHNKAAYCATE eagtyy xAavoate 
MAdENOI | a&|deArod. 
1. Probably a Hebrew name. — 2. Perhaps 4wpov. — 3. I fail to understand this 
line. — 5. wupmpevo: : for wupobpevot, 


No. 19. A large stele of same general form as no. 4, with denticulated 
cornice. It is broken in two, and the surface is worn. The inscription is a 
metrical epitaph. Down to the sixth line of the stone the reading is fairly 
certain; after that point the restoration becomes difficult; and the last few 
lines are completely obliterated. The following transcript in printed cha- 
racters shows only approximately what can be read on the stone, and 
several of the letters in lines 7-13 are very doubtful. 


THNTONMPINEINZZAOICIIZATAAA 
OMENHNMEAAZPOICIIZ NAPOYZNOZ 
AKMAIHNZEEINEAAKPYCONEME 
NZMOOKOMOICCTOAIAECCICYNOIKOC 
Y4O7ZTAPAWPOC NYMO®ZYWCCTY 
FEPZZTOYAEAZAOTXYGOY HN 
IKAZAZKWAWNNATATOWWOCMA 
CAWWMUUAN ~=AGZWKENMEANIN 
NAZOGMYWMAUKNKNOY WCPO 
10 AZIGZNKHNWIZOTICWAPOCEPAICI 
T €EWWWiMMildWs N| A\WCMEAABW 
\ZAN QYWhiMaBI NM NW a lal 
NZAECl WE! WWGYMaddla lh 


qn 


and several more lines obliterated 


+ see te 


tiv to wply ev pleyd |rorow dyaddouevny werd |G|poioww 
aapb|é|vov dxpainy, Eeive, ddxpucov éud * 

vlu]uCoxduors ooridesor avvorxos, [&|o[v|] yd dwpos, 
vuuPadns olvyep|od| rotde A|¢]Aoyyx[a| t[¢P]ov. 

jvina .[.]up.[. lov warayol...locuas dl....... uF 
alyyetlAev pdr wAl.|o.. wol...]adro.[. |v 

as pddloly [lv xxx [wlotiow doocepaion te 4]. . Jol | 
[ad|@vdfws pe raSav |. |vwl.. . |ow Aédns| 


C. C. Epear. 


MELANGES DE LITTERATURE COPTE 


PAR 


M. HENRI MUNIER. 


I. — COLLECTION DU REV. E. C. HOSKYNS", 


4. —— PSAUME LXIII, 3-10. 


Fragment d'un feuillet, haut de o m. 11 cent. et large de o m. 18 cent., 
qui a di appartenir 4 un psautier de grande dimension. Le parchemin 
est jauni et déchiré; il a été fortement rayé 4 la pointe séche dans les 
deux sens. 

L’écriture est une onciale carrée et large, d'une grande régularité; les 
m et les A ont la forme dite archaique; on en trouvera un spécimen a 
peu pres semblable dans le Catalogue général du Musée du Caire : Manus- 
erus coptes, pl. Il. 

Ce fragment fut acquis par le Rév. Hoskyns & Akhmim. Bien que le 
texte n’offre aucune variante avec lédition du Coptic Psalter par M. W. 
Budge (p. 65), jai tenu cependant a le signaler & T'attention des copti- 
sants. Car, de l’examen des preuves externes, il résulte que ce feuillet a 
di provenir de la célébre bibliothéque du Deir Amba Shenoudah et a ce 
titre il rentre vraisemblablement dans la collection des Manuserits coptes- 
sahidiques du « Monastére Blane » réunis et publiés en 1911 par M® A. Heb- 


belynck. 


Inapit: e6ln|ray|r@m njneyaac noe [Nni]cudeE 
Exphet : ay[eime enearamio-| an[acydpane | 





“ Durant un séjour dans la Haute- A son retour, il eut l'extréme amabilité 
Fgypte en 1916, le Rév.E.C. Hoskyns, de me les confier pour les étudier; qu'il 
aumdnier militaire anglais, eut la bonne trouve ici l’expression de ma reconnais- 
fortune d'acquérir quelques feuillets de sance pour m’avoir permis de les publier 
manuscrits coptes en dialecte sa‘idique. dans les Annales du Service. 


er 


Annales du Service, t. X1X. 415 


a ae 


2. — PROVERBES, XXIX, 28 A FIN. 


Ce passage des Proverbes est contenu dans deux feuillets consécutifs 
(hauteur, o m. 09 cent.; largeur, o m. 15 cent.). Toute la partie supé- 
rieure a disparu et il ne reste que les dix derniéres lignes. Provenance : 
Dronkah. 

L’écriture est une petite onciale carrée des vi'-vi* siécles qui se rap- 
proche beaucoup de celle quia été publiée dans PAlbum de paléographie 
de M. H. Hyvernat (pl. III, 2). Comme il est de régle pour de pareils 
textes, les Proverbes sont disposés sur une seule colonne. Les marges tres 
réduites ne mesurent que o m. 025 mill. 

Ce nouveau manuscrit renferme la fin des Proverbes, comme Vindique 
le titre ajouté au bas du recto du folio II. Ce passage est déja connu; on le 
trouvera dans les Sacr. Bibliorum fragmenta, édités par le P. Ciasea (t. I, 
p. 192-4 gh). Il m’a paru cependant nécessaire de le publier ici-méme ; 
car, ainsi qu’on le constatera, il nous donne d'intéressantes variantes qui 
pourront utilement servir a l’édition critique de ?Ancien Testament. 


Fou. I, necro. 


[ 
NENG MMG* 
pur Mnecei THK E2pai Exc 
TAL NAPGPM2 AN EMOEIK 
cer) rap MNEC2ZAT NZENNETNA 


na | 


NOoyOY N2ENNGEOOY AN 
NoOyOElg rap nim [ec|oH NCO 
Pr 2imazeé @acTamieilooy 
NNECGIX N@Ay 
ACPOG NNIXOI] NNEGM@MT EC 
10 cMOoy2 G2Z0YN NENKA NAC 
MnOYG 





) On ne voit pas combien il manque de lignes. 





— 227 — 


Fou. I, verso. 


[ (2) 


MGEpGé MGC2Al 41pOOYa) 2ZANATIHI - 


E(GANMCK NOYMA - 
nNéeT2ZATHC™) rap THPOY 20BC 
ACTAMIG 268C@M CNTG MNEC2Ai - 

5 AY@ 26EN20iITE NAC GROA 2M 

NQNC MNIXHEE 

MAYCMMT AG NCATECZAT 2N 


[M|nyau 
cqdayaln|2zmooc 2NnoyCooy2c 
10 MNN2ZAAO AY@ NETOYH2 


2MIMIKA2 


Pou. IL, necro. 


[ 


2ENApic[(KE NNOYX + ay@ oyneT| 


Moyer MG MCANC2ZIME 


CENACMOY TAP NTEC2ZIMGE MMAi|NOy TE] 


MAPECCMOY AG NTOC NOOTG 
5 MITX.OGIC 


++ NAC GBOA 2NNKApNOC fine[co1x| 
XE CYEX@M MNCOEIT NNGEC2ZBHYG 


2NMMA NBOMK G20yN NNCOOYe|c| 


AY@M MAPOYCMOY ENMEC2AT 2NM 
10 IYAH =: ) 





LE Wd? conemrchcoreamert ‘rete cs 








ae P : »> mes 
MnApOIMIA NC|O|AOMa@N 


—ee 








Le verso du folio II est anépigraphique. 





™ On ne voit pas combien il manque de lignes. 


— 228 — 


Variantes données par le texte édité par le P. Ciasea : 


— Ligne 10: NnenkKa. 





Fol. I, recto, 1. 3: Mnoem. — Ligne 4 : ceipe. — Lignes 6-8 : ecP2ms 2 
encopy MNMMA2E * ACTAMEIOOY 2NNECoIxX. — Ligne 9: xAiNEeMwWT. — 


Fol. I, verso, 1. 1 : mupe. — Ligne 2 : 2voyma. — Ligne 3 : NET2ZA2THC, 
— Ligne 5 : ay 2oire. — Ligne 7 : sans ac. ; 
Fol. Il, recto, 1. 3 : eyceime. — Ligne 4 : eoore. — Ligne 7 : ey xw. — q 


Ligne 9 : eemeceat. 


3. — SAINT THEODORE L’ORIENTAL 
ET SAINT THEODORE LE GENERAL. 
La littérature copte possede sur ces deux saints martyrs Théodore 


une longue série de ‘textes dont une partie a été publiée en 1910 par 
M. E. O. Winstedt dans son ouvrage : Coptic texts on St. Theodore the Ge- 


neral and St. Theodore the Eastern. Mais si cet auteur a trouvé dans le dia- 


lecte bohairique un panégyrique entier, attribué a un archeyéque d’An- 
tioche du nom méme de Théodore, il n’a pu réunir, dans le dialecte 
saldique, que cing fragments tres incomplets qui ont appartenu a diverses 
rédactions '"), 

Le Réy. E. C. Hoskyns a eu Vheureuse chance d’acquérir, en 1916, 
a Akhmim, quelques débris d'un nouyeau manuserit en parchemin sur 
les deux mémes personnages. Cette trouvaille ne comprend malheureuse- 
ment que trois feuillels qui nous sont parvenus dans un trés mauyais 
état de conservation ) : ils sont tous incomplets, rognés sur les bords et 


jusque dans les colonnes, troués et tachés en maints endroits. On trouvera 


dans la reproduction ci-jointe un spécimen de lécriture. 





) [1 existe un autre panégyrique du teur o m. 225 mill., largeur o m. 175 
soi-disant méme auteur, mais le texte mill.; second et troisiéme feuillets : hau- 
est entiérement différent (W. Boner, teur o m. 21 cent., largeur o m, 20 
Miscellaneous Coptic texts, p. 1-48). cent., largeur de la colonne o m. 07 

Dimensions : premier feuillet : hau- cent. 


— 229 — 


Le texte est pourtant d’un certain intérét, car il comble une lacune : 
il reproduit presque mot pour mot, dans le dialecte sa‘idique, un épisode 
de la jeunesse de Théodore le Général qui était uniquement connu par le 
panégyrique bohairique‘. La concordance entre les deux versions peut 
sétablir ainsi : 


Ms. Hoskyns: fol. I, r°, 1" col. = Winsrepr, p. 23, 1. 1-7 


1-7. 

— sere <Q CO]. ses ce ae gry, 

aad i oe, 4 Coles Eee — 1. 19-24. 

tede — y’, 9° col. = —  p. 23,1. 95-p.04,1. 9-11. 
ie fol. II, r*, 1 col. = aoe — 1. 11 (suite)-19. 
we —— +. £,:9*. col. = ie — |. 291-97 

— — yy, 41™ col. = —  p.ad, 1, 4-9. 

— —— vy", 2° col. = — —~ 1. 11-25 

ic fol. III, r°, 17° col. = — — j. 16-94. 

— et, 9° col. = — — 1, 97-p.a6, 1.4 
— —— .y®, -2™ col. = —  p.26,1. 7-12. 

— — v’, 2° col. = — — 1. 13-19 


asY OC TIA PLATING 
ALO6 SK ELO TEM 
ATZUDO OC NI ALAIdie 
ONOY HRY CKra 





© Pour la traduction, voir E. 0. Winstept, Copite texts on St. Theodore the Gene- 
ral, p. 93-995. 


. 


3] 


10- 


20 


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Mips<sayat | 


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nnoaymoc.” GTM 
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AGNTK 21xX.@i 
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OHPOC MAPANNO 
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AlZMOOC NMMAK 
2NOYOPYCKIA 
epee NNOYTE N 
NAGIOTE MOCTG 
MMOC 
Ay@ QMATENOY 


--2MOOC NMMAK 


— 230 — 


Fou. |, recto. 


25 AlAAA @Man| 
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nalana --ra] 
xooy|7Tk] ennolae] 
MOC MNNTY 
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MAK TEK/MOOY TK] 
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lD2a{NNHC] 
nrep|erc@m TM | 
> GNAL Aa[PMKA2| 
Penk at | hee 
> ERAN ioe oO 
> muit{Moag| 
> moc N[....] 
ho> me * nfexaal 


> xE arcnlewc| 





On ne voit pas combien il manque de lignes, 


10 


ee, eeee 


For. |, verso. 


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Paee . 06|o 
[aloploc ay|w ea 
[joke Mucacnay 
|x|eé oyoi nar n+ 
[cooy|u an xe EIna 
[aad *| --}mMoK2 
[Nzmooc 2|N--noaic 
[>.6 NuAp|nayM 

[ae wrei|ceme 
[cEepMeAci| NAC AN 
|urecoyorpnr e]nno 
[Aemoc n|cmMoy ih 
loyr Mmlor — 


5 |Eimane: crlanax@ 


20 =|peaa@ene| MN 
[Ncanat TH 
|poy AaNKOT|K 
[eapime * e]ic 
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GOOY * AdAZEPA 

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> 

> 

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> 1D2ANNHC — 
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3 ee nh a i eS EN, Sk RS ya 


OyMKA2 NAI UG 
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— 232 — 


For. Il, necro. 


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> ANAX@PEl NAK 
10> GMEKKAZ ETBE 
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15> MNGIOM 2N TEC 
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> GIN XOOY GIIMA 
20> KAPIOC IWM2AN 
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— 233 — 


Fou. Il, verso. 


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35 5] a ee lenea 
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20 


30 


— 234 — 


For. Tl, necro. 


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MAAY AXIC Epo! 
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— 235 — 


For. LL, verso. 


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| Tuneceraw|aon 
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35 |q@upe 2ape2 GpoK elzEen 
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— 236 — 


4. — UN FRAGMENT DE LA VIE DE SAINT PAKHOME. 


Lorsque M. W. E. Crum publia ses Theological teats from Coptic Papyri, 
dans les Anecdota Oxoniensia (Semitic series, t. XII, 1913), il ajouta en 
appendice une importante étude sur les manuscrits qui contiennent les 
différentes vies de saint Pakhéme et de saint Théodore. 

A la longue liste de textes qu’énumére le savant coptisant, il faut désor- 
mais ajouter un nouveau fragment de feuillet en parchemin que le Réy. 
K. C. Hoskyns acheta & Akhmim. Ce débris"),’ abimé par 'humidité, est 
déchiré dans sa longueur et sa largeur, en sorte qu’on ne peut déterminer 
avec précision le nombre des lignes disparues. 

Malgré ce triste état de conservation, il présente, pour les études pa- 
khémiennes, un triple intérét : 1° il appartient & un manuserit qui ne 


nous est point parvenu™); 9° le texte reproduit mot 4 mot la version bo-- 


hairique®) et 3° le passage sa‘idique qu'il renferme a pas été, 4 ma con- 
naissance, jusqu ici public. 





Recro. 
Aq 5 sahil | bcos Wecaiaeen | 
CYNE... ss | bf eRe in| 
mMnéc|Nay 6poa| [rélpoy|me nay] 
nreynloy ac] 20 Adow G6lamnn| 
5 rmoyn ac--oy EBOA 2Mn{[GqqjAHal 
OG! NCW4 Aq2E aaunay [Naa] 
oe as x (?) 
GpOod 2NOYMA pu mnelizooy | 
MAYAAd + NTOC mMneqdo| you | 
“) Mesures : hauteur, o m. 11 cent.; “) On trouvera la traduction de ce 
largeur, o m. 175 mill.; largeur de la texte dans i. Améningau, Annales du Mu- 
colonne, o m. 07 cent. sée Guimet, t. XVII, p. 47-48 : il est 
® T/éeriture est entiérement sembla- question de l'entrée de saint Théodore 
ble au spécimen donné par M. K. Wesse- _ dans Je couvent nouvellement fondé par 


ly (Studien, t. XI, p. 152, n° k gooh). saint Pakhéme, 


ae 


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10 


15 


10 


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|xoy|@re Npom 
[ne] nTepedet 
|A6| wmanenel 


[or] nazwm x4 
| 


— 237 — 


25 


30 


Verso. 


20 


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[cor] * ayq@ 6a 
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ranle|TcHe 2/6] 
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emma eraoly| 


aaa!) + [urepe] : 


o5 Menei@r [ana 


naz@m ala| 
nay [epoa] 





(‘) Jean, im, 8. 


— 238 — 


5. — LES CANONS DE SAINT ATHANASE. 


C’est encore de la collection du Réy. E. C. Hoskyns que viennent deux 
feuillets trés incomplets \") renfermant les passages suivants des Canons de 
saint Athanase, dans le dialecte sa‘tdique : 


Fol. I, recto: § 51-5a. 
—  _- verso: 
Fol. Il, recto : 


aoe verso: 


On sait qu'une édition critique de ces canons attribués au eélébre pa- 
triarche d’Alexandrie a été publiée par MM. W. Riedel et W. E. Crum, 
dans un ouvrage intitulé The Canons of Athanasius of Alexandria, en 1904. 
Le premier auteur donna la version arabe; le second, le. texte copte-sai- 
dique. Malheureusement, ce dernier texte n’est connu que par deux ma- 
nuserits trés incomplets ?). 

Les deux nouveaux fragments que l'on trouyera 4 la suite de ce com- 
mentaire, seront les bienyenus; car, ainsi qu’on le constatera, ils permet- 
tent de compléter quelques-unes des lacunes qui se trouyent dans la publi- 


cation de MM. W. Riedel et W. E. Crum. 








) Mesures actuelles ; premier feuillet : 
hauteur om. 155 mill, largeur om. 195 
mill., largeur de la colonne o m. 07 
cent.; second feuillet : hauteur o m. 19 
cent., largeur 0 m. og cent. Provenance : 
Akhmim. 

® L’éeriture est identique au spéci- 

.men de la planche XIII des Sacer. Biblio- 


rum fragmenta, par Ciasca, Elle offre 
done de grandes ressemblances avec le 
manuserit appelé NV par M. Crum; 
mais il ne faut pas de 1d conclure que 
les deux feuillets du Réy. Hoskyns ont 
appartenu 4 NV; car on trouve plusieurs 
mémes passages dans les deux manus- 
crits. 


ae ee ee ee MR 





5 


— 239 — 


Fou. I, necro. 


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[r]upoy Mappo * mai 
ere mnoy|olywa) 

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10 


15 


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20 


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— 240 — 


For. |, verso. 


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Fou. I, necro. 


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15 


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Fo. Il, verso. 


fo... 6Y6|CA26 


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[NBOX ; | XEKAC 


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—|Konoc 21TmMn|po Gye 


|;-rooroy miunjem 
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ee Me we we ee eee 


Annales du Service, t. X1X. 


25 


mnf[oyTe...... | 
ouce ere EKK| 
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c6om| Do angeuy cy | 


PAA 1s tl 
Npcawfay ac cena] 
oywmM MMH([NE Eey| 
Ooy@M AG Nor [NpEs| 
@ay nney[oyem| 
AAA[Y MIMAPABACIC| 
eimjHTI NOG ETEpE| 
na{roc THPA oywm| 


ey[oyam rap...| 


H. Monier. 
16 


LE CAMP DE THEBES 


PAR 


M. G. DARESSY. 


Dans mes Notes sur Louxor a l'époque romaine et copte'), au sujet de 
Sophronius, un des martyrs honorés dans cette ville, je signalais une tra- 
duction par Amélineau du passage du Synaxaire oi ce personnage est men- 
tionné assez différente de celle fournie par Legrain; je crois possible de 
tirer de ce passage des renseignements géographiques plus précis que ceux 
donnés par les précédents commentateurs. | 

La patrie de ce martyr ne nous est pas connue; il ne doit pas étre con- 
fondu avec saint Sophromius évéque de Jérusalem, qui éerivit une vie de 
sainte Marie lEgyptienne : suivant le Synaxaire, qui seul nous a conservé 
son souvenir, notre personnage était seulement soldat 4 El Hipha. L’auteur 
de Lougsor sans les Pharaons a confondu ligg)\ avec Jaffa et a fait de So- 
phronius un Syrien. Mais Jaffa s’écrit en arabe Ll, YAfA, sans larticle, et 
lorthographe est toute différente; on ne peut done pas assimiler les deux 
mots, nous n’avons par suite aucun renseignement précis sur le lieu d’ori- 
gine du saint. 

El Hipha, ainsi qu’Amélineau lavait compris, est l’endroit ot Sophro- 
nius était militaire, lorsque le préfet Arrianus vint en Haute-Egypte pour 
veiller & TPexécution des ordres impériaux sur le culte des dieux. Or c'est 
4 Louqsor que le gouverneur est venu faire son enquéte, cest la que 
Sophronius est martyrisé, et comme le récit ne dit pas quill y est venu dun 
pays Cloigné, on doit en conclure qu’El Hipha est un nom de la loealité. 
On est ainsi conduit & reconnaitre dans El Hipha une transcription arabe 
de l’ancien nom de Thébes \@ a, qui comprenait \ B-|io cles chapel- 
les» Karnak, et 4 ca + cla chapelle du Sud» Lougqsor. Pour les basses 
époques, l’orthographe démotique i & i i ca dénonce la chute du ¢ final, 
comme dans le copte ané, ann. 





“) Voir dans ce méme volume des Annales, p. 159. 


eae, er) 


: — 243 — 


La transcription greeque se fit sous deux formes. Dans la premiére, api 
devint Qg:s comme on le trouve dans AyevdOis = ae a SP, et dans 
certains documents tels que des ostraca ott on parle de Ov@fov, eis Od 
T0, &is Ogiio) , par transposition simple de la prononciation égyptienne. 

Sur la stele trilingue de Cornelius Gallus il est fait mention d’[OP}HI- 
EV — OOHION parm les villes fortes conquises en Haute-Egypte. Hl est 
probable que c'est de Louqsor qu'il est question, distingué nettement de 
Diospolis la grande, qui correspond a Karnak. 

Dans la seconde transcription, le mot ap: fut pris précédé de Larticle 
féminin =, et tap devint O76y, OF6a: pour les Grees, Thebe pour les 
Romains, Thebas dans l'/anéraire dAntonin. 

Je suis porté a voir également Louqsor dans Tov¢:ov , que Ptolémée place 
au sud de Diospolis; ce serait une forme analogue a Ophis, précédée de 
Varticle. Jusqu’a présent on a plutét assimilé cette Touphion avec une ville 
mee du papyrus Golé- 


nischeff, que lordre suivi contraint & placer au sud de Gebelein. Mais 


de § = de la liste géographique d’Abydos, 57 § 


selon Ptolémée, la distance entre Diospolis et Touphion n'est que de 
1/19 de degré, et cette derniére ville est sur le paralléle d’Hermonthis : 
outre ce fait, Péloignement de Diospolis aurait di étre plus considérable si 
réellement Touphion devait correspondre 4 Hefat des listes pharaoniques, 
quon doit chercher dans les parages de Mo‘allah. Ce qui me confirme dans 
la pensée que Diospolis (Karnak ) et Touphion (Louqsor) seraient deux 
villes distinctes mais voisines, aussi bien d’aprés la stéle de Phila que 
@apres Pouvrage de Ptolémée, c'est que la méme association se retrouve 
dans la Table Théodosienne. Entre Hormucopto, qui est Coptos (Qouft), et 
Lato|polis] (Esneh), une station est dénommée Diospoliquetibe. Ce docu- 
ment est tracé avec si peu de soin que je ne doute pas qu il faille renver- 
ser l’ordre des noms et lire Tibe Diospolique, soit «Thébes et Diospolis »®). 





 Bruesen, Dictionnaire géopraphique , 
ms 20; Maspero, deinchey, 1882, p.128. 
*») Lesquier, L’armée romaine d’ Eg yp- 

te, p. 355. 
Un autre exemple de l'incurie qui 
a présidé 4 Pétablissement de cette carte 
se peut voir vers lecommencement de la 


route de Memphis 4 Lyeopolis. On lit, 

apres Venne, Sinotti et Ptolemaidonar. 

Nul doute que 1a derniére syllabe ne soit 
4 déplacer, et que le prototype du docu- 
ment ait porté: « Ptolemaidon Arsinoitii» 
pour la ville remplacée de nos jours par 
El Lahotin. 

16. 


ay. ee 


Ainsi 4 partir de lépoque romaine la désignation = i a ‘Ss ne s'appliquait 
plus qua Louqsor, tandis que Karnak était Diospolis, traduisant la dési- 
apt 


gnatlion fea, END 


Il est a remarquer que cette forme ne passa pas directement dans le 
copte et que ce n'est que tardivement que le mot Ape fut employé, précédé 
cette fois de l'article masculin nane. La formation d'El Hipha ne semble 
pas dériver directement des variantes connues grecques ou coptes; & moins 
que l'on ne veuille admettre une orthographe grecque mixte O#@ae, il 
semblerait que le traducteur arabe ait eu sous les yeux un manuscrit ot 
le nom était écrit e(1)na, pour r(1)ma. Reconnaissant Particle dans la 
premiere lettre, il Paurait traduite par el, mais la décomposant en ¢ et h, 
laspiration serait devenue le h doux qui commence la forme arabe, tandis 
que le rm aurait été réguliérement remplacé par un f. El Hipha ne serait 
done qu'une mauvaise transcription du nom égyptien de Louqsor. 

La suite du texte du Synaxaire nous donne non pas le nom d'une rue, 
mais celui de la nahieh «endroit, village», dépendant de Louqsor, ot So- 
phronius était en garnison; Aghrara est un mot qui nest niarabe, ni copte, 
ni gree : on doit y reconnaitre une transcription du latin Agrarie, qu’Am- 
mien Marcellin emploie pour désigner des postes militaires oceupés par des 
corps de troupe en observation. C’était done un camp, un wapepSora, 
probablement le méme qui est mentionné par les ostraca got et 1959 
de la publication de Wileken “. 

Thebes avait 4 craindre surtout les attaques de nomades du massif mon- 
tagneux situé entre le Nil et la mer Rouge, ancetres des Ababdehs et des 
Bicharis actuels, qui pouvaient arriver a limproyiste et tenter le pillage 
de la ville et des temples. Le camp (observation devait done étre plutot 
voisin de la montagne dans laquelle les soldats devaient faire des rondes, 
et pouvoir fournir les troupes destinées 4 repousser lennemi avant que 
celui-ci ait eu le temps denvahir la plaine pour, faute de mieux, en em- 
porter moissons et bestiaux. 

Je suis tout disposé 4 reconnaitre dans cet Aghrara-Agrarie la grande 
enceinte indiquée au sud-est de Louqsor sur la carte dressée par la Com- 
mission d’Egypte (feuille 5) et dont la description a été faite par MM. Jol- 





‘) Wucxen, Griechische Ostraka aus Aegypten und Nubien. 


— 245 — 


lois et Devilliers‘” : «A trois mille cing cents métres au sud du palais de 
Louqsor, et a deux mille metres du fleuve, existe une vaste enceinte rec- 
tangulaire; elle a mille sept cents metres de longueur et mille cinquante 
de largeur. Ses murs en briques crues avaient au moins vingt métres 
dépaisseur : ils ne s‘élevent actuellement que de trois ou quatre métres 























au-dessus de la plaine; dans beaucoup d’endroits, ils sont encore moins 
élevés, et, dans quelques-uns, ils ont méme entiérement disparu. La 
plus grande partie de ces murs est enfouie sous le limon du Nil; et ce qui 
reste au-dessus du sol fournit, depuis nombre de siécles, aux habitants 
des villages les plus voisins, un engrats employé particuliérement pour la 
culture du dourah. Sur les cdtés ouest et sud de cette enceinte, on voit 





(™ Antiquités, Description, vol. U1, Thebes, dans les planches d'Antiquités, 
p- 403. Voir aussi le plan général de vol. If, pl. I. 


— 26 — 


quelques maisons modernes, abandonnées, et & moitié détruites. Apres 
avoir constaté existence de ces ruines, ol nous avions été seuls et presque 
sans armes, et apres en avoir mesuré les principales dimensions, nous quit- 
tAmes ce vaste hippodrome, qui n’oflre plus aucune construction intéres- 
sante, et qui nest remarquable que par son immense étendue. » 

Aprés les membres de l’Expédition VE gypte, aucun archéologue ne pa- 
rait sétre occupé de cette enceinte, et 'enlévement intensif du sébakh aidant, 
il n’en reste presque plus de traces. Cependant les habitants avaient pris 
soin de laisser une certaine hauteur a ces murailles pour pouvoir y établir 
leurs demeures au-dessus des eaux pendant la saison ot la plaine est inon- 
dée, et sur la carte au =; du Survey Department on reconnait que les 
groupes de maisons qui forment les hameaux @EI Hebeil Jas% et VEL 
Badadrah sys} sont disposés sur les edtés d'un rectangle qui correspond 
au soi-disant hippodrome découvert par les savants de l'Institut d'Egypte. 

Le mot Hebeil ne se trouve pas avec un sens approprié dans les lexiques 
arabes, out les mots dérivés de la racine Jas ont seulement une traduction 
dérivée des deux acceplions «corde» ou «conceyoir»; il se peut cependant 
que Parabe ait eu ce vocable avec une signification convenant a la désigna- 
tion de Pusage auquel lenceinte était destinée, car en hébreu ban, outre les 
sens de funts, laqueus, ete., possede encore celui de cohors, calerva hominum, 
si bien que le nom arabe du pays serait une réminiscence du séjour des 
troupes qui jadis étaient groupées en cet endroit. 

Une fois ces points élucidés, il est aisé de comprendre le passage du 
Synaxaire : «Pendant le supplice de Chanazoum, il s’en présenta un autre 
nommé Sophronius, de la garnison de Thebes cantonnée dans lendroit de 
Louqsor qu'on appelle le camp». De nos jours le terrain qu’occupait ce 
camp n’appartient plus au territoire de Louqsor, mais dépend du village 
de Bayadieh qui en est plus rapproché, métant qu’a deux kilometres et 
demi de la nag‘a el Badddrah, qui oceupe Pangle sud-ouest de lenceinte 
jadis fortifiée. Le village de Kafr Tybeh asl x5 que la carte de la Des- 
cription de Egypte place entre Louqsor et l'enceinte, et dans le nom duquel 
on aurait pu étre tenté de reconnaitre celui de Thebes, s’appelle en réa- 
lité Nag‘a el Khotbah aed cae désignation qui n’a rien a faire avec le 
nom antique de la ville voisine. 


G. Danessy. 


TABLE DES MATIERES. 


Pages 

Daressy (G.). Statue de Zedher le Sauveur (SII)................0.. 66- 68 

-- Une stéle fragmentée AMOR Ce eles se cues wee ua 127-130 

— RR OAD Shae eee ees 131-135 

a Un débris de statue de Nectanébo Il.................. 136-140 

— Planches de momies.............. Gee yaid ch wai es thi-1hh 

—- Les statuettes funéraires trouvées & Zawiet Abou Mesallam. 149-152 

— HIOUAAE CC ALIMBOMNOI . 6 oss ss ek evens cee es 153-158 

— Notes sur Louxor a la période romaine et copte......... 159-175 

— Le signe mes aux trois chacals...... 0.2... 00.+ eevee 176 

— RM CRIN OG TORRE i os cass cides nee eed aho-ah6 
Epear (C. C.). Selected papyri from the archives of Zenon ($ III) (nos. 

29-36)..... Cree eee yee ee re eee ees 13- 36 
oo Selected papyri from the archives of Zenon (S IV) (nos. 

ect | BES Mar Unie Peary ar GPA SEN see coe 81-104 

—- Tomb-stones from Tell el Yahoudieh.........-...... 216-2294 
Gauraer (H.). Rapport sommaire sur les fouilles de l'Institut francais 
d’archéologie orientale dans les nécropoles thébaines en 

ESTO AOSD ce ee el ie ieat reeds san 1- 12 

oe Les statues thébaines de la déesse Sakhmet......-.... "4177-207 

Lacau (P.). Notice nécrologique de Georges Legrain (avec 1 planche)... 105-118 

Leresver (G.). Egypte gréco-romaine ($ V) (avec 4 planches)......... 37- 65 

Monawmen Cuisan errenpt. Fouilles dans la nécropole de Saqqarah...... 208-215 

Monier (H.), Nahroou et les Actes de son martyre...........+-0++-. 6g- 80 

— Bibliographie des ouvrages de Georges Legrain......... 118-196 

om Mélanges de littérature copte.........-eeseeceeeeees 225-9h1 


Tewrik Bouros. Digging at Zawiet Abu Mossallam...........-....-- 145-148 


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Annales du Service des Antiquites, T. XIX. 





GEORGES LEGRAIN 


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| ORIG. cant. FEB 1 1988 














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