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Full text of "Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France"

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ANNUAIRE-BULLETIN 

DE  LA   SOCIÉTÉ 

DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 


ANNUAIRE-BULLETIN,    T.   XXIV,    1887.  1 


IMPRIMERIE  DAUPELEY-GOUVERNEUR 


A  NOGENT-LE-ROTROU. 


ANNUAIRE-BULLETIN 

DE  LA  SOCIÉTÉ 

DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 

ANNÉE  1887 


À  PARIS 

LIBRAIRIE    RENOUARD 

H.    LAURENS,    SUCCESSEUR 

LIBRAIRE     DE     LA     SOCIETE     DE     L'HISTOIRE     DE     FRANCE 


RUE   DE   TOURNON,   N°   6  . 

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DECRET 

RECONNAISSANT 

LA  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 

COMME   ÉTABLISSEMENT  D'UTILITE  PUBLIQUE. 


RÉPUBLIQUE    FRANÇAISE. 

Liberté,  Égalité,  Fraternité. 

AU      NOM    DU      PEUPLE     FRANÇAIS. 

Le  Président  de  la  République, 

Sur  le  rapport  du  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Cultes, 

Le  Conseil  d'État  entendu, 

Décrète  : 

Article  premier. 
La  Société  de  l'Histoire  de  France,  établie  à  Paris,  est  reconnue  comme 

ÉTABLISSEMENT  D'UTILITÉ  PUBLIQUE. 

Son  règlement  est  approuvé  tel  qu'il  est  et  demeure  ci-annexé.  Il  ne 
pourra  y  être  apporté  de  modification  qu'en  vertu  d'une  nouvelle  autori- 
sation donnée  dans  la  même  forme. 

Art.  ii. 
Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Cultes  est  chargé  de  l'exé- 
cution du  présent  décret,  qui  sera  inséré  au  Bulletin  des  lois. 
Fait  à  l'Élysée-National,  le  31  juillet  1851. 

Signé  :  L.  N.  Bonaparte. 
Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Cultes, 
Signé  :  de  Crouseilhes. 


REGLEMENT 

DE 

LA  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 

ARRÊTÉ  LE  23  JANVIER  4834  ET  MODIFIE'  LE  \  0  MAI  4  836. 

TITRE    PREMIER. 

But  de  la  Société. 

Art.  1er.  Une  société  littéraire  est  instituée  sous  le  nom  de  Société  de 
l'Histoire  de  France. 

Art.  2.  Elle  se  propose  de  publier  : 

1°  Les  documents  originaux  relatifs  à  l'histoire  de  France,  pour  les 
temps  antérieurs  aux  États  généraux  de  1789; 

2°  Des  traductions  de  ces  mêmes  documents,  lorsque  le  Conseil  le 
jugera  utile; 

3°  Un  compte  rendu  annuel  de  ses  travaux  et  de  sa  situation; 

4°  Un  annuaire. 

Art.  3.  Toutes  les  publications  de  la  Société  sont  délivrées  gratis  à 
ses  membres. 

Art.  4-  Elle  entretient  des  relations  avec  les  savants  qui  se  livrent  à 
des  travaux  analogues  aux  siens  ;  elle  nomme  des  associés-correspondants 
parmi  les  étrangers. 

TITRE   II. 

Organisation  de  la  Société. 

Art.  5.  Le  nombre  des  membres  de  la  Société  est  illimité.  On  en  fait 
partie  après  avoir  été  admis  par  le  Conseil,  sur  la  présentation  faite  par 
un  des  sociétaires. 

Art.  6.  Chaque  sociétaire  paie  une  cotisation  annuelle  de  trente  francs. 

Art.  7.  Les  sociétaires  sont  convoqués  au  moins  une  fois  l'an,  au  mois 
de  mai,  pour  entendre  un  rapport  sur  les  travaux  de  la  Société  et  sur 
l'emploi  de  ses  fonds,  ainsi  que  pour  le  renouvellement  des  membres  du 
Conseil. 

TITRE    III. 

Organisation  du  Conseil. 
Art.  8.  Le  Conseil  se  compose  de  quarante  membres,  parmi  lesquels 
sont  choisis  : 
Un  président, 
Un  président  honoraire, 
Deux  vice-présidents, 
Un  secrétaire, 
Un  secrétaire  adjoint, 
Un  archiviste, 
Un  trésorier. 


REGLEMENT.  7 

Art.  9.  Les  membres  du  Conseil,  à  l'exception  du  président  honoraire, 
sont  renouvelés  par  quart,  à  tour  de  rôle,  chaque  année.  Le  sort  désignera, 
les  premières  années,  ceux  qui  devront  sortir;  les  membres  sortants  peu- 
vent être  réélus.  Le  secrétaire  continuera  ses  fonctions  pendant  quatre  ans. 

Art.  10.  L'élection  des  membres  du  Conseil  a  lieu  à  la  majorité  absolue 
des  suffrages  des  membres  présents. 

Art.  11.  Le  Conseil  nomme,  chaque  année,  un  Comité  des  fonds,  com- 
posé de  quatre  de  ses  membres. 

Il  nomme  aussi  des  commissions  spéciales. 

Les  nominations  sont  faites  au  scrutin.  La  présidence  appartient  à  celui 
qui  réunit  le  plus  de  suffrages. 

Art.  12.  L'assemblée  générale  nomme,  chaque  année,  deux  censeurs 
chargés  de  vérifier  les  comptes  et  de  lui  en  faire  un  rapport. 

Art.  13.  Le  Conseil  est  chargé  de  la  direction  des  travaux  qui  entrent 
dans  le  plan  de  la  Société,  ainsi  que  de  l'administration  des  fonds. 

Les  décisions  du  Conseil  pour  l'emploi  des  fonds  ne  pourront  être  prises 
qu'en  présence  de  onze  membres  au  moins,  et  à  la  majorité  des  suffrages. 

Art.  14.  Le  Conseil  désigne  les  ouvrages  à  publier,  et  choisit  les  per- 
sonnes les  plus  capables  d'en  préparer  et  d'en  suivre  la  publication. 

Il  nomme,  pour  chaque  ouvrage  à  publier,  un  commissaire  responsable 
chargé  d'en  surveiller  l'exécution. 

Le  nom  de  l'éditeur  sera  placé  en  tête  de  chaque  volume. 

Aucun  volume  ne  pourra  paraître  sous  le  nom  de  la  Société  sans  l'au- 
torisation du  Conseil,  et  s'il  n'est  accompagné  d'une  déclaration  du 
commissaire  responsable,  portant  que  le  travail  lui  a  paru  mériter  d'être 
publié. 

Art.  15.  Le  Conseil  règle  les  rétributions  à  accorder  à  chaque  éditeur. 

Le  commissaire  responsable  aura  droit  à  cinq  exemplaires  de  l'ouvrage 
à  la  publication  duquel  il  aura  concouru. 

Art.  16.  Tous  les  volumes  porteront  l'empreinte  du  sceau  de  la  Société. 
Après  la  distribution  gratuite  faite  aux  membres  de  la  Société  (art.  3), 
les  exemplaires  restants  seront  mis  dans  le  commerce,  aux  prix  fixés  par 
le  Conseil. 

Art.  17.  Le  Conseil  se  réunit  en  séance  ordinaire  au  moins  une  fois  par 
mois. 

Tous  les  sociétaires  sont  admis  à  ses  séances. 

Art.  18.  Nulle  dépense  ne  peut  avoir  lieu  qu'en  vertu  d'une  délibéra- 
tion du  Conseil. 

Art.  19.  Les  délibérations  du  Conseil  portant  autorisation  d'une  dépense 
sont  immédiatement  transmises  au  Comité  des  fonds  par  un  extrait  signé 
du  secrétaire  de  la  Société. 

Art.  20.  Le  Comité  des  fonds  tient  un  registre  dans  lequel  sont  énon- 
cées au  fur  et  à  mesure  les  dépenses  ainsi  autorisées,  avec  indication 
de  l'époque  à  laquelle  leur  paiement  est  présumé  devoir  s'effectuer. 


8  RÈGLEMENT. 

Le  Comité  des  fonds  tient  un  registre  dans  lequel  sont  inscrits  tous 
ses  arrêtés  portant  mandat  de  paiement. 

Art.  21.  Le  Conseil  se  fera  rendre  compte,  tous  les  trois  mois  au  moins, 
de  l'état  des  impressions,  ainsi  que  des  autres  travaux  de  la  Société. 

Art.  22.  Le  Comité  des  fonds  devra  se  faire  remettre,  dans  le  cours  du 
mois  qui  précédera  la  séance  où  il  doit  faire  son  rapport,  tous  les  ren- 
seignements qui  lui  seront  nécessaires. 

Art.  23.  Les  dépenses  seront  acquittées  par  le  trésorier  sur  un  mandat 
du  président  du  Comité  des  fonds,  accompagné  des  pièces  de  dépense 
dûment  visées  par  lui  ;  ces  mandats  rappellent  les  délibérations  du  Conseil 
par  lesquelles  les  dépenses  ont  été  autorisées. 

Le  trésorier  n'acquitte  aucune  dépense  si  elle  n'a  été  préalablement 
autorisée  par  le  Conseil,  et  ordonnancée  par  le  Comité  des  fonds. 

Art.  24.  Le  Comité  des  fonds  et  le  trésorier  s'assemblent  une  fois  par 
mois. 

Art.  25.  Tous  les  six  mois,  en  septembre  et  en  mars,  le  Comité  des 
fonds  fait,  d'office,  connaître  la  situation  réelle  de  la  caisse,  en  indiquant 
les  sommes  qui  s'y  trouvent  et  celles  dont  elle  est  grevée. 

Le  même  Comité  présentera  au  Conseil,  dans  les  premiers  mois  de 
l'année,  l'inventaire  des  exemplaires  des  ouvrages  imprimés  existant  dans 
le  fonds  de  la  Société. 

Art.  26.  A  la  fin  de  l'année,  le  trésorier  présente  son  compte  au  Comité 
des  fonds,  qui,  après  l'avoir  vérifié,  le  soumet  à  l'assemblée  générale  pour 
être  arrêté  et  approuvé  par  elle. 

La  délibération  de  l'assemblée  générale  sert  de  décharge  au  trésorier. 


La  Société  de  l'Histoire  de  France  a  été  fondée  le  21  décembre  1833. 


LISTE    DES    MEMBRES 

DE 

LA  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 

AVRIL   1887. 


MM.  les  Membres  de  la  Société  sont  priés  de  vouloir  bien  faire  connaître 
leurs  changements  d'adresse  à  l'agent  de  la  Société,  M.  Fr.  Martin,  rue 
des  Francs- Bourgeois,  n°  60,  aux  Archives  nationales. 


MM. 

Abric-Encontre,  [1428],  pasteur  de  l'Église  réformée  de  Paris,  rue  de 
Passy,  n°  56,  à  Passy-Paris. 

Aguillon  (Gabriel),  [1489],  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de 
cassation,  rue  Richepanse,  n°  10. 

Aix  (Bibliothèque  de  la  ville  d'),  [687],  représentée  par  M.  Gaut;  cor- 
respondant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Aix  {Bibliothèque  universitaire  d1),  [2083];  correspondant,  M.  Picard, 
libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Alger  [Bibliothèque  universitaire  d'),  [2081];  correspondants,  MM.  Ha- 
chette et  Cie,  libraires,  boulevard  Saint- Germain,  n°  79. 

Allard  (Paul),  [1341],  avocat,  associé  correspondant  de  la  Société  natio- 
nale des  Antiquaires  de  France,  rue  du  Rempart,  n°  4,  à  Rouen  (Seine- 
Inférieure). 

Allemagne  (Henri  d'),  [2121],  archiviste-paléographe,  attaché  à  la  Biblio- 
thèque de  l'Arsenal,  rue  des  Mathurins,  n°  30. 

Amphernet  (vicomte  d'),  [1844],  $,  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  rue 
Royale,  n»  92. 

André  (Alfred),  [1170],  $£,  régent  de  la  Banque  de  France,  rue  la  Boëtie, 
n°  49. 

Angers  [Bibliothèque  de  la  ville  d'),  [2117],  représentée  par  M.  Lemar- 
chand,  bibliothécaire;  correspondants,  MM.  Germain  et  Grassin,  libraires, 
à  Angers  (Maine-et-Loire).  t 

Anisson-Duperron,  [1845],  ancien  député,  boulevard  Haussmann,  n°  149. 

Antioche  (comte  d'),  [2025],  rue  Vaneau,  n°  18. 

Arbaumont  (Jules  d'),  [1154],  secrétaire  de  la  Commission  d'archéologie 
de  la  Côte-d'Or,   associé  correspondant  de  la   Société  nationale  des 


10  LISTE   DES   MEMBRES 

Antiquaires  de  France,  aux  Argentières,  près  Dijon;  correspondant, 

M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 
Archives  nationales  (Bibliothèque  des),  [1147],  représentée  par  M.  Alfred 

Maury,  C.  ^,  directeur  général  des  Archives,  membre  de  l'Institut; 

correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 
Argenton  (baron  Eugène  d'),  [1995],  au  château  de  Saint-Marcouf,  par 

Lison  (Calvados). 
Armingaud,  [1550],  professeur  au  collège  Rollin,  rue  Cassette,  n°  7. 
Arnal  (Albert),  [1500],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  avenue  d'Antin, 

n°  57. 
Arth  (Louis),  [519],  avocat,  à  Nancy,  rue  de  Rigny,  n°  7;  correspondant, 

Mmc  Fontaine,  libraire,  passage  des  Panoramas,  n°  35. 
Aubert  (Félix),  [1997],  avocat,  boulevard  Saint-Michel,  n°  5;  correspon- 
dant, M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 
Aubilly  (baron  Georges  d'),  [1427],  rue  Caumartin,  n°  60. 
Aubry-Vitet  (Eugène),  [1485],  archiviste-paléographe,  rue  Barbet-de-Jouy, 

n°9. 
Aucoc  (Léon),  [1030],  C.  ^,  membre  de  l'Institut,  ancien  président  de 

section  au  Conseil  d'État,  membre  du  Comité  des  travaux  historiques, 

rue  Sainte-Anne,  n°  51. 
Audiat  (Louis),   [1729],  professeur  de  rhétorique  au  collège  de  Saintes 

(Charente-Inférieure). 
Audiffret-Pasquier  (duc  d'),  [3],  sénateur,  membre  de  FAcadémie  fran- 
çaise, rue  Fresnel,  n°  23. 
Augerd,  [1480],  ancien  magistrat,  à  Bourg  (Ain);  correspondant,  M.  H.  Lau- 

rens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Aumale  (duc  d'),    [961],   G.  C.  ^,   membre  de  l'Académie  française, 

général  de  division,  au  château  de  Chantilly  (Oise). 
Avenel  (vicomte  G.  d'),  [1929],  rue  Galilée,  n°  23. 
Avignon  (Musée  et  Bibliothèque  d'),  [645]  ;  correspondant,  M.  Antoine 

Calmet,  garde-magasin  des  livres,  au  ministère  de  l'Instruction  publique. 
Avocats  (Bibliothèque  de  V ordre  des),  à  Paris,   [720],  représentée  par 

M.  Templier,  au  Palais-de-Justice. 
Babinet,  [1827],  C.  ^,  conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  rue  Notre-Dame- 

de-Lorette,  passage  Laferrière,  n°  4. 
Baguenault  de   Puchesse,  [1735],  docteur  es  lettres,  secrétaire  de  la 

Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,   rue  Montalivet, 

n°  10,  et  à  Orléans  (Loiret). 
Bâillon  (comte  de),  [857],  quai  d'Orsay,  n°  45. 
Balorre  (comte  de),  [1950],  au  château  de  la  Cour,  par  Saint-Pourcain 

(Allier). 
Balsan  (Auguste),  [1806],  ancien  député,  rue  de  la  Baume,  n°  8. 
Balsan  (Charles),  [1807],  rue  de  la  Baume,  n°  8. 
Bandini-Giustiniani  (prince  de),  112351,  palazzo  Altieri,  piazza  del  Gesù. 

à  Rome. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  11 

Bapst  (André-Etienne),  [1870] ,  capitaine  d'artillerie,  rue  de  Lisbonne, 

n»  10. 
Bapst  (Germain-Constant),   [1869],  membre  de  la  Société  nationale  des 

Antiquaires  de  France,  rue  d'Antin,  n°  6. 
Baradat  de  Lacaze  (C),   [2059],  au  château  de  Bozès,   par   Astaffort 

(Lot-et-Garonne). 
Barante  (baron  Prosper  de),  [1482],  $,  boulevard  Haussmann,  n°  182. 
Barberey  (Maurice  de),  [751],  avenue  Bosquet,  n°  11. 
Barbie  du  Bocage,  [893],  ^,  boulevard  Malesherbes,  n°  10. 
Barbier  (Aimé),  [2106],  rue  des  Sablons,  n°  86. 
Bardoux,  [2028],  sénateur,  ancien  ministre,  avenue  d'iéna,  n°  74. 
Barthélémy  (Anatole  de),    [1384] ,  ^,  membre  du  Comité  des  travaux 

historiques  et  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue 

d'Anjou,  n°  9. 
Barthélémy  (comte  Edouard  de),  [848],  ^,  membre  honoraire  du  Comité 

des  travaux  historiques,  associé  correspondant  de  la  Société  nationale 

des  Antiquaires  de  France,  rue  Las-Cases,  n°  22. 
Bartholoni  (Fernand),  [1013],  ^,  ancien  maître  des  requêtes  au  Conseil 

d'État,  rue  la  Bochefoucauld,  n°  12. 
Batbie,  [1092],  ^,  membre  de  l'Institut,  sénateur,  ancien  ministre,  pro- 
fesseur à  la  Faculté  de  droit  de  Paris,  rue  de  Bellechasse,  n°  29. 
Baudouin,   [2068],  archiviste  de  la  Haute-Garonne,  rue  Mage,  n°  34,  à 

Toulouse  (Haute-Garonne). 
Baulny  (de),  [1332],  #,  ancien  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État,  rue 

Boissy-d'Anglas,  n°  30. 
Bayard  (Eugène),  [849],  ^,  ancien  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État, 

agent  général  de  la  Caisse  d'épargne  de  Paris,  rue  du  Louvre,  n°  19. 
Bayonne  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1407],  représentée  par  M.  Léon 

Hiriart,  bibliothécaire;   correspondant,  M.  Didron,  libraire,  boulevard 

d'Enfer  prolongé,  n°  6. 
Beauchesne  (comte  Adelstan  de),  [2105],  rue  Bayart,  n°  26. 
Beaucourt  (G.  du  Fresne,  marquis  de),  [921],  rue  de  Sèvres,  n°  85,  et 

au  château  de  Morainville,  par  Blangy  (Calvados). 
Beaune  (Henri),    [992],  ^,   ancien  procureur  général,  à  Lyon  (Bhône), 

cours  du  Midi,  n°  21  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de 

Tournon,  n°  6. 
Beautemps-Beaupré,  [749],  ^,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Paris, 

rue  de  Vaugirard,  n°  22  ;  correspondant,  M.  Pedone  Lauriel,  libraire, 

rue  Soufflot,  n°  13. 
Beauvais  (Bibliothèque  de  la  ville  de),  [2052] ,  représentée  par  M.  Mar- 
chanda, bibliothécaire;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bona- 
parte, n°  82. 
Beauverger  (baron  de),  [1941],  rue  du  Cirque,  n'  8. 
Beauvillé  (de),  [2111],  ancien  député,  rue  Cambacérès,  n°  4,  et  à  Mont- 

didier  (Somme). 


\t  LISTE  DES   MEMBRES 

Bégouèn  (vicomte  Henri),  [2064],  place  Saint-François-Xavier,  n°  10. 

Bellaguet  (Mesdemoiselles),  [2002],  rue  Bonaparte,  n°  68. 

Benda,  [1748],  négociant,  rue  des  Archives,  n°  17. 

Bénier  (Ernest -Albert),  [1954],  0.  ^,  capitaine  de  frégate,  aide  de 
camp  du  ministre  de  la  Marine,  boulevard  Saint-Michel,  n°  107. 

Berger  (Élie),  [1645],  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 
archiviste  aux  Archives  nationales,  auxiliaire  de  l'Institut,  quai  d'Or- 
léans, n°  14. 

Bernard  (l'abbé  Eugène),  [  1897],  ^,  ancien  vice-doyen  de  Sainte-Gene- 
viève, rue  Gay-Lussac,  n°  5. 

Bernard  (Lucien),  [1320],  à  Guéret  (Creuse);  correspondant,  M.  H.  Lau- 
rens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Bernon  (J.-A.  de),  [1799],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  des 
Saints-Pères,  n°  3. 

Bertrand  (Joseph),  [2014],  C.  ^,  membre  de  l'Académie  française, 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences,  rue  de  Tournon,  n°  4. 

Bertrand y-Lacab ane,  [2070],  archiviste  du  département  de  Seine-et- 
Oise,  à  Versailles,  et  à  Paris,  rue  d'Uzès,  n°  14. 

Besançon  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1371],  représentée  par  M.  Castan, 
^,  bibliothécaire;  correspondant,  M.  Allouard,  libraire,  rue  Séguier, 
n°  3. 

Besançon  [Bibliothèque  universitaire  de),  [2055]. 

Bézuel  d'Esneval,   [1942],  rue  Saint-Guillaume,  n°  29. 

Bianchi  (Marius),  [1171],  rue  Jean-Goujon,  n°  6. 

Bibliothèques  des  châteaux  de  Compiègne,  Fontainebleau,  Pau  et  Ver- 
sailles, [595  à  598]. 

Bidoire,  [1499],  ancien  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  cassa- 
tion, rue  Boissy-d'Anglas,  n°  11  bis. 

Bienaymé,  [1674],  ^,  chef  de  bureau  au  ministère  des  Finances,  rue  des 
Saints-Pères,  n°  13. 

Biencourt  (marquis  de),  [1966],  rue  de  Poitiers,  n°  12. 

Bienvenu,  [1501],  ancien  député,  rue  Jouffroy,  n°  38. 

Biollay  (Paul),  [1338],  ^,  avocat  général  à  la  Cour  des  comptes,  boule- 
vard Malesherbes,  n°  74. 

Blacas  (comte  Bertrand  de),  [2109],  rue  de  Varenne,  n°  52  bis,  et  au  châ- 
teau d'Ussé,  par  Chinon  (Indre-et-Loire). 

Blanche  (Alfred),  [936],  C.  ^,  ancien  conseiller  d'État,  avocat  à  la  Cour 
d'appel  de  Paris,  rue  Fortuny,  n°  8. 

Blanche  (Emile),  [1044],  O.  *fe,  docteur  en  médecine,  rue  Fontis,  n°  15, 
à  Auteuil-Paris. 

Blétry,  [1719],  ancien  auditeur  au  Conseil  d'État,  boulevard  Haussmann, 
n°  105. 

Bligny,  [1744],  notaire,  à  Rouen  (Seine-Inférieure),  rue  Ganterie,  n°  58. 

Boislisle  (Arthur  de),  [1651],  $£,  membre  de  l'Institut,  du  Comité  des 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  13 

travaux  historiques  et  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 

France,  rue  de  l'Université,  n°  18. 
Bonand  (Henri  de),  [1794],  au  château  de  Montaret,  près  Souvigny  (Allier); 

correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Bondy  (comte  de  Taillepied  de),  [462J,  C.  *fe,  envoyé  extraordinaire  et 

ministre  plénipotentiaire,  au  château  de  Chassey,  par  Doulon  (Loire- 
Inférieure). 
Boniteau  (Albert),  [1560],  rue  de  la  Banque,  n°  17. 
Bonnassieux  (Pierre),  [2113],  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  de 

Rennes,  n°  62,  et  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  avenue  de  Villeneuve- 

l'Étang,  n°  15  ter. 
Boppe  (Auguste),  [2123],  rue  Bonaparte,  n°  13. 
Bordeaux  {Bibliothèque  universitaire  de),  [2118],  représentée  par  M.  Mor- 

tet,   bibliothécaire;   correspondant,   M.   H.  Laurens,  libraire,  rue  de 

Tournon,  n°  6. 
Bor  de  Rigaud  (Alméric  du),  [1961],  boulevard  Malesherbes,  n°  168. 
Bordier  (Henri),  [381],  bibliothécaire  honoraire  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, membre  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue 

de  Rivoli,  n°  182. 
Boucher  de  Molandon,  [1733],  ^,  membre  de  la  Société  archéologique  et 

historique  de  l'Orléanais,  correspondant  du  ministère  de  l'Instruction 

publique,  associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires 

de  France,  à  Orléans  (Loiret). 
Bougheret,  [977],  avoué,  à  Neufchâtel  (Seine-Inférieure);  correspondant, 

M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Bouille  (comte  Louis  de),  [1404],  rue  de  Courcelles,  n°  54. 
Boulationier,  [904],  C.  ^,  ancien  président  de  section  au  Conseil  d'État; 

correspondant,  M.  Gaspaillart,  rue  de  Clichy,  n°  59. 
Boulay  de  la  Meurthe  (comte  Alfred),   [1656],  rue  de  l'Université, 

n°  23. 
Bourges  {Bibliothèque  de  la  Cour  d'appel  dé),  [1483]  ;  correspondant, 

M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n"  6. 
Bourmont  (comte  Amédée  de),  [1920],  archiviste-paléographe,  rue  Saint- 

Thomas-d'Aquin,  n°  1. 
Boury  (comte  de),  [2116],  au  château  d'Amfreville- la-Campagne,  par  Lou- 

viers  (Eure);  correspondant,  M.  le  baron  le  Vavasseur,  rue  Boissy- 

d'Anglas,  n°  25. 
Braun,  [1372],  ^,  conseiller  d'État,  rue  du  Ranelagh,  n°  98,  à  Passy- 

Paris. 
Brlssaud,  [1322],  ^,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne, 

rue  Mazarine,  n°  9. 
Broolie  (duc  de),  [1614],  ^,  membre  de  l'Académie  française,  rue  de 

Solferino,  n°  10. 
Broin  (Amédée  de),  [1259],  à  Dijon  (Côte-d'Or);  correspondant,  M.  Pedone 

Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 


14  LISTE   DES   MEMBRES 

Brolemann  (Georges),  [1187],  boulevard  Haussmann,  n°  166. 
Brotonne  (P.  de),  [1796],  ancien  élève  de  l'École  polytechnique,  attaché 
au  ministère  des  Finances,  rue  Cambon,  n°  24. 

Buffet  (Aimé),  [1115],  ^,  inspecteur  général  des  ponts  et  chaussées,  quai 
Henri  IV,  n°  38- 

Bure  (Charles-Philippe-Albert  de),  [668],  à  Moulins  (Allier);  correspon- 
dant, M.  Chossonnery,  libraire,  quai  des  Grands-Augustins,  n°  47. 

Burin  des  Roziers,  [1105],  ^,  ancien  magistrat,  au  château  du  Mesnil, 
par  Latour-d' Auvergne  (Puy-de-Dôme). 

Bussierre  (baron  Edmond  de),  [607],  G.  O.  ^,  ancien  ambassadeur,  rue 
de  Lille,  n°  84. 

Caen  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1015],  représentée  par  M.  le  Maire  de 
Caen;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Caen  [Bibliothèque  universitaire  de),  12078],  représentée  par  M.  Bouvy, 
bibliothécaire  ;  correspondant,  M.  Le  Soudier,  libraire,  boulevard  Saint- 
Germain,  n°  174. 

Caillebotte  (l'abbé),  [1162],  curé  de  Notre- Dame-de-Lorette,  à  Paris. 

Cambefort,  [2060],  boulevard  Haussmann,  n°  34. 

Camus  (Fernand),  [1756],  boulevard  Saint-Michel,  n°  123. 

Carraby  (E. ),  [2020],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  de 
Téhéran,  n°  4. 

Carré  (Gustave),  [1822] ,  professeur  agrégé  d'histoire  au  lycée  Lakanal, 
à  Sceaux  (Seine)  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tour- 
non,  n°  6. 

Carsalade  du  Pont  (l'abbé  de),  [2065],  curé  de  l'église  Saint-Pierre,  à 
Auch  (Gers)  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon, 
n0,6. 

Cartwright  (William),  [951],  à  Londres. 

Cassation  (Bibliothèque  de  la  Cour  de),  [1721],  représentée  par  M.  Ga- 
briel Richou,  conservateur,  quai  de  l'Horloge. 

Cazenove  (Raoul  de),  [1438],  à  Lyon  (Rhône),  rue  Sala,  n°  8. 

Chabaud  La  Tour  (Arthur  de),  [1559],  rue  la  Boëtie,  n°  41,  et  au  château 
de  Chauvenay,  par  Sancerre  (Cher). 

Chabrillan  (Paul  Guigues  de  Moreton,  comte  de),  [356],  rue  Jean- 
Goujon,  n°  29. 

Chabrillan  (Hippolyte- Camille-Fortuné  Guigues,  comte  de  Moreton  de), 
[1311],  rue  Christophe-Colomb,  n°  8. 

Chambre  des  députés  (Bibliothèque  de  la),  [1660] ,  représentée  par 
M.  Laurent,  ^,  bibliothécaire;  correspondant,  M.  Le  Soudier,  libraire, 
boulevard  Saint-Germain,  n°  174. 

Chambrun  de  Rosemont  (de),  [1886J,  associé  correspondant  de  la  Société 
nationale  des  Antiquaires  de  France,  à  Nice,  place  du  Vœu,  n°  2,  et  à 
la  Girardière,  près  Belleville-sur-Saône  (Rhône). 

Champion  (Honoré),  [1741],  libraire,  quai  Malaquais,  n°  15. 

Chanter ag  (marquis  de),  [908],  rue  de  Bellechasse,  n°  17. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  15 

Chantérac  (comte  Victor  de),  [1732],  rue  Chomel,  n"  12. 

Charavay  (Etienne),  [1705],  archiviste-paléographe,  rue  Fiïrstenberg,  n°  4. 

Charavay  (Eugène),    [2033 j ,  expert  en  autographes,  quai  du  Louvre, 

n°  8. 
Chardin  (Paul),  [1542],  rue  des  Pyramides,  n°  2. 
Charlemagne  (Edmond),  [2040],  à  Châteauroux  (Indre). 
Charpin-Fkugerolles  (comte  de),  [919],  *fe,  ancien  député,  au  château  de 

Feugerolles,  par  le  Chambon  (Loire);  correspondant,  M.  H.  Laurens, 

libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Chartres  (Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1516]. 
Chaslus  (Paul),  [2067],  à  Ambert  (Puy-de-Dôme);  correspondant,  M.  R. 

de  Nervo,  rue  de  Marignan,  n°  25. 
Chateaudun    (Bibliothèque    de    la   ville   de),    [1855];    correspondant, 

M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Chatel  (Eugène),  [2035],  archiviste  honoraire  du  département  du  Calva- 
dos, associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 

France,  rue  Vavin,  n°  5. 
Chazelles  (Etienne  de),   [1863],  ancien  préfet,  rue  de  Varenne,  n°  58,  et 

au  château  de  la  Canière,  par  Aigueperse  (Puy-de-Dôme). 
Chéruel  (A.),  [786],  O.  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Comité  des  tra- 
vaux historiques,  inspecteur  général  honoraire  de  l'Instruction  publique, 

rue  de  l'Odéon,  n°  16. 
Chetham  Library  [2110],  de  Manchester  (Angleterre);  correspondant, 

M.  David  Nutt,  libraire,  Strand,  n°  270,  à  Londres. 
Chevallier  (Léon),  [1226],  ^,  conseiller-maître  à  la  Cour  des  comptes,  rue 

de  Rivoli,  n°  216. 
Chevallier,  [1513],  agrégé  d'histoire,  maire  d'Antony,  à  Antony  (Seine). 
Chevreul  (Henri),  [819],  ancien  magistrat,  président  de  l'Académie  de 

Dijon,  à  Dijon  (Côte-d'Or);  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire, 

rue  de  Tournon,  n°  6. 
Chévrier  (Adolphe) ,  [2088] ,  ^,  avocat  général  à  la  Cour  de  cassation, 

rue  de  Téhéran,  n°  13. 
Chévrier  (Maurice),  [1922],  ancien  magistrat,  rue  Jacob,  n°  35. 
Choppin  (Albert),  [1156],  O.  ^,  ancien  directeur  au  ministère  de  l'Inté- 
rieur, quai  Voltaire,  n°  3. 
Chossat  de  Montburon  (A.),  [2053],  au  château  de  la  Garde,  par  Bourg 

(Ain). 
Christophle  (Albert),  [1104],  ancien  ministre,  gouverneur   du   Crédit 

foncier,  place  Vendôme,  n°  19. 
Clamegy  (baron  de),  [1363],  ^.  ancien  sous-préfet,  rue  Hurel,  n°  13  bis, 

à  Neuilly  (Seine);  correspondant,  M.  Jolibois,  rue  Castellane,  n"  8. 
Clausonnette  de  Séguin  de  Cabassoles  (Mme  la  marquise  de),  [1834], 

à  Nîmes  (Gard);  correspondant,  M.  le  marquis  de  Rochambeau,  rue 

de  Naples,  n°  51. 


16  LISTE   DES   MEMBRES 

Claveau,  [1200],  O.  ^,  inspecteur  général  honoraire  des  établissements 

de  bienfaisance,  rue  Bonaparte,  n°  5.  / 

Clermont  (de),  [1266J,  rue  Barbette,  n°  11,  et  au  château  des  Préçois, 

près  Fontainebleau  (Seine-et-Marne). 
Clermont-Ferrand  (Bibliothèque  universitaire  de),  [1937],  représentée 

par  M.  A.  Maire,  avenue  Charras,  n°  20  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens, 

libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Cochin  (Henry),  [2054],  rue  de  Vienne,  n°  3. 
Collard  (Auguste),  [1814],  O.  ^,  chef  d'escadron  d'artillerie  en  retraite, 

au  château  de  Pesselières,  par  Sancerre  (Cher);  correspondant,  M.  H. 

Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Colleville  (vicomte  de),  [2051],  secrétaire  général  de  la  Préfecture,  à 

Digne  (Basses-Alpes). 
Colmet  d'Aaqe,  [1769],  O.  $,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  de  droit  de 

Paris,  boulevard  Saint-Germain,  n°  126. 
Colmet  d'Aage  (Henri),   [1158],    ^,  conseiller-maître   à  la  Cour   des 

comptes,  rue  de  Londres,  n°  44. 
Comboul,  [1943],  ingénieur  civil,  rue  de  Rennes,  n°  74. 
Conseil  d'État  (Bibliothèque  du),    [934],  représentée  par  M.  Gustave 

Vattier,  ^,  au  Palais-Royal. 
Cormenin  (Roger  de  la  Haye  de),  [1716],  rue  de  l'Arcade,  n°  25. 
Cosnag  (comte  Jules  de),  [717],  ^,  rue  Vaneau,  n°  37,  et  au  château  du 

Pin,  par  Salons-la-Tour  (Corrèze). 
Cottin,  [1291],  ^,  ancien  conseiller  d'État,  rue  de  la  Baume,  n°  15. 
Cougnv  (Edmond),  [1877],  ^,  inspecteur  d'Académie  à  Paris,  associé 

correspondant  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue 

Saint-Placide,  n°  48. 
Courcel  (Valentin  Chodron  de),   [1068],  boulevard  Saint -Germain, 

n°  132. 
Courgival  (marquis  de),  [2102],  $£,  rue  Marcadet,  n°  112. 
Cournault  (Charles),  [2026],  ^,  correspondant  du  ministère  de  l'Ins- 
truction publique,  associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des 

Antiquaires  de  France,  à  Malzé ville  (Meurthe-et-Moselle)  ;  correspon- 
dant, M.  A.  de  Barthélémy,  rue  d'Anjou,  n°  9. 
Courson  (baron  Amédée  de),  [1841] ,  ancien  sous-préfet,  au  château  des 

Planches-sur-Amblie,  par  Creully  (Calvados). 
Courtillier,  [1628],  *fe,  membre  du  Conseil  général  de  la  Sarthe,  au 

château  du  Perray,  parPrécigné  (Sarthe). 
Cresson,  [1299] ,  $,  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  ancien  préfet  de 

police,  rue  Cambon,  n°  41. 
Crèvecœur  (Robert  de),  [2125],  rue  de  Longchamps,  n°  110. 
Croissandeau  (Jules),  [1909],  négociant,  rue  du  Bourdon-Blanc,  n°  15,  à 

Orléans  (Loiret);  correspondant,  M.  Croussois,  libraire,  rue  Dupuytren, 

n°  4. 
Croze  (Charles  de),  [793],  rue  du  Cherche-Midi,  n°  15. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  17 

Daguin  (Christian),  [1849],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  de 
l'Université,  n°  29. 

Daguin  (Fernand),  [1726],  docteur  en  droit,  avocat  à  la  Cour  d'appel  de 
Paris,  rue  de  l'Université,  n°  29. 

Daiguson  (Maurice),  [1375],  archiviste -paléographe,  ancien  magistrat, 
associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France, 
à  Châteauroux  (Indre). 

Dallemagne  (baron),  [2032],  rue  des  Capucins,  à  Belley  (Ain). 

Dampierre  (vicomte  de),  [1762],  rue  Chomel,  n°  12. 

Danglard  (l'abbé),  [1644],  docteur  es  lettres,  rue  du  Regard,  n°  12. 

Daras,  [1314],  0.  ^,  ancien  officier  de  marine,  à  Angoulême  (Charente). 

Dareste  de  la  Chavanne  (Rodolphe),  [1098],  ^,  membre  de  l'Institut, 
conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  quai  Malaquais,  n°  9. 

Dauvergne  (H.),  [2050],  architecte  du  département  de  l'Indre,  à  Châ- 
teauroux (Indre). 

Davanne,  [1901],  sous-bibliothécaire  à  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève, 
rue  des  Petits-Champs,  n°  82. 

David  (Edmond),  [985],  ^,  ancien  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État, 
rue  Montalivet,  n°  11. 

Decq  (Emile),  [1711],  libraire,  rue  de  l'Université,  n°  46,  à  Liège  (Bel- 
gique). 

Décrue  (Francis),  [1871],  docteur  es  lettres,  chargé  de  cours  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Poitiers  (Vienne)  ;  correspondants,  MM.  Pion,  Nourrit 
etCie,  libraires,  rue  Garancière,  n°  10. 

Degout  (l'abbé),  [1991],  curé-doyen  de  Mormant  (Seine-et-Marne). 

Delaborde  (Henri-François),  [1912],  ancien  membre  de  l'École  française 
de  Rome,  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  du  Faubourg-Saint- 
Honoré,  n°  103. 

Delagarde  (Emile),  [1974],  rue  de  Courcelles,  n°  10,  et  au  château 
d'Écuiry-Septmonts  (Aisne). 

Delage  (l'abbé),  [1802] ,  professeur  d'histoire  au  petit  séminaire  de  Bor- 
deaux (Gironde)  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tour- 
non,  n°  6. 

Delalain  (MM.)  frères,  [1859],  imprimeurs  -  libraires ,  rue  des  Écoles, 
n°  56. 

Delaroque  (Henri),  [879],  libraire,  quai  Voltaire,  n°  21. 

Delaville  Le  Roulx  (Joseph),  [1837],  archiviste-paléographe,  docteur  es 
lettres,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome,  associé  corres- 
pondant de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  de  Mon- 
ceau, n°  52,  et  au  château  de  la  Roche,  par  Monts  (Indre-et-Loire). 

Delisle  (Léopold),  [816],  C.  ^,  membre  de  l'Institut,  administrateur 
général  de  la  Bibliothèque  nationale,  président  de  section  du  Comité  des 
travaux  historiques,  membre  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 
France,  rue  des  Petits-Champs,  n°  8. 

ANNUAIRE-BULLETIN,  T.  XXIV,  1887.  2 


18  LISTE   DES   MEMBRES 

Delmas  (Jean),  [21 19],  à  Aurillac  (Cantal). 

Delpech  (Henri),  [2009] ,  rue  du  Manège,  n°  1 ,  à  Montpellier  (Hérault)  ; 
correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Delpit  (Jules),  [1399],  à  Bordeaux  (Gironde);  correspondant,  M.  Cham- 
pion, libraire,  quai  Malaquais,  n°  15. 

Demay  (Ernest),  [1103],  ancien  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de 
cassation,  rue  de  Berlin,  n°  38. 

Demombynes  (Gabriel),  [1724],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue 
de  Seine,  n°  54. 

Denière,  [1035],  C.  ^,  ancien  président  de  la  Chambre  de  commerce 
de  Paris,  régent  de  la  Banque  de  France,  boulevard  Malesherbes, 
n°  29. 

Denjoy  (Henri),  [845],  ancien  membre  du  Conseil  général  du  Gers,  à 
Tuco,  près  Auch  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tour- 
non,  n°  6. 

Desjardins  (Albert),  [2056],  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Paris, 
ancien  sous-secrétaire  d'État,  rue  de  Condé,  n°  30. 

Desnoyers  (Charles),  [1633],  conservateur  des  hypothèques,  à  Évreux 
(Eure). 

Desnoyers  (Jules),  [23],  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Comité  des 
travaux  historiques,  bibliothécaire  du  Muséum  d'histoire  naturelle, 
au  Jardin  des  Plantes,  rue  Geoffroy-Saint-Hilaire,  n°  36. 

Desprez  (Henri),  [1277],  directeur  de  la  compagnie  d'assurances  le  Comp- 
toir maritime,  place  de  la  Bourse,  n°  6. 

Des  Roys  (marquis),  [1186],  ancien  député,  boulevard  La  Tour-Maubourg, 
n°  11. 

Dieppe  [Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1054],  représentée  par  M.  Morin  ; 
correspondant,  M.  Chossonnery,  libraire,  quai  des  Grands-Augustins, 
n°  47. 

Digard  (Georges),  [2097],  archiviste -paléographe,  ancien  membre  de 
l'École  française  de  Rome,  boulevard  Malesherbes,  n°  27. 

Dijon  [Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1279],  représentée  par  M.  Guignard; 
correspondant,  M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 

Dijon  [Bibliothèque  universitaire  de),  [2080],  représentée  par  M.  Archinet, 
bibliothécaire;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon, 
n°  6. 

Doazan  (Anatole),  [1647],  au  château  de  Fins,  par  Saint-Christophe-en- 
Bazelle  (Indre) ;  correspondant,  M.Rouquette,  libraire,  passage  Choi- 
seul. 

Doria  (comte  Armand),  [818]  ;  correspondant,  M.  Bourselet,  libraire,  bou- 
levard des  Capucines,  n°  27. 

Dosne  (Mlle),  [1944],  place  Saint-Georges. 

Douai  [Bibliothèque  universitaire  de),  [2079]  ;  correspondant,  M.  Pedone 
Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  19 

Dbême,  [1695],  O.  ^,  premier  président  de  la  Cour  d'appel  d'Agen;  cor- 
respondant, M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Dubois  de  l'Estang  (Etienne),  [1960],  inspecteur  des  finances,  rue  de 
Courcelles,  n°  43. 

Du  Boys  (Emile),  [2091],  avenue  Tourville,  n°  28;  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Duchatel  (comte  Tanneguy),  [1540]  ,  O.  #,  ancien  ambassadeur,  rue 
de  Varenne,  n°  69. 

Dufeuille  (Eugène),  [1722],  ancien  chef  du  cabinet  du  ministre  de  l'In- 
térieur, rue  d'Anjou,  n°  42. 

Du  Lac  (Jules  Perrin),  [1561],  juge  suppléant  au  tribunal  de  Compiègne 
(Oise). 

Dulau  et  Cie,  [2129],  libraires,  à  Londres,  Soho  Square,  n°  37 ;  correspon- 
dant, M.  C.  Borrani,  libraire,  rue  des  Saints-Pères,  n°  9. 

Dumaine  (Charles),  [1777],  rue  d'Antin,  n°  3. 

Du  Mesnil  (Armand),  [1401],  O.  ^,  conseiller  d'État,  rue  Gay-Lussac, 
n°  36. 

Dumez,  [1856],  O.  *fë,  président  de  chambre  à  la  Cour  des  comptes,  rue 
Barbet-de-Jouy,  n°  28. 

Dunoyer  de  Noirmont  (baron),  [1858],  ^,  rue  Boyale,  n°  6. 

Du  Parc  (comte  Charles),  [1257],  à  Dijon  (Côte-d'Or),  rue  Vannerie,  n°  35  ; 
correspondant,  M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 

Du  Pont  (comte),  [1977],  rue  du  Regard,  n°  5. 

Dupont-Châtelain  (Mme  Edmond),  [817],  rue  Jean-Goujon,  nc  2. 

Durrieu  (Paul),  [1873],  archiviste-paléographe,  ancien  membre  de  l'École 
française  de  Rome,  attaché  à  la  conservation  des  peintures  au  Musée 
du  Louvre,  rue  de  Courcelles,  n°  75. 

Duruy  (Victor),  [1081] ,  G.  O.  ^,  membre  de  l'Académie  française,  de 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles  -  lettres  et  de  l'Académie  des 
sciences  morales  et  politiques,  ancien  ministre,  rue  Médicis,  n°  5. 

Duval  (Jacques- François),  [1282],  *>fe ,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de 
Rouen,  rue  d'Herbouville,  n°  3 . 

Duverdy  (Charles),  [748],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  place  Boïel- 
dieu,  n°  1. 

Duvergier  de  Hauranne  (Emmanuel),  [1963],  ^,  membre  du  Conseil 
général  du  Cher,  rue  Leroux,  n°  10,  et  au  château  d'Herry  (Cher). 

École  des  hautes  études  (Bibliothèque  de  V),  [2126],  à  la  Sorbonne; 
correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

École  nationale  des  chartes  (!'),  [1703],  représentée  par  M.  le  Directeur 
de  l'École,  rue  des  Francs-Bourgeois,  n°  58;  correspondant,  M.  Picard, 
libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

École  normale  supérieure  (1'),  [1617],  représentée  par  M.  le  Directeur 
de  l'École,  rue  d'Ulm,  n°  45;  correspondant,  M.  Thorin,  libraire,  rue 
Médicis,  n°  7. 


$0  LISTE  DES  MEMBRES 

Épernay  (Bibliothèque  de  la  ville  à"),  [1474],  représentée  par  M.  Brion, 
bibliothécaire;  correspondants,  MM.  Marpon  et  Flammarion,  libraires, 
rue  Racine,  n°  26. 

Estaintot  (comte  Robert  d'),  [975],  associé  correspondant  de  la  Société 
nationale  des  Antiquaires  de  France,  à  Rouen,  rue  des  Arsins,  n°  9;  cor- 
respondant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Esterhazy  (comte  Marie- Charles-Ferdinand),  [1817],  rue  des  Écuries- 
d'Artois,  n°  9. 

Eure  [Société  libre  d'agriculture,  sciences,  arts  et  belles-lettres  du 
département  de  V),  [1770],  à  Évreux,  représentée  par  M.  Colombet, 
secrétaire  perpétuel. 

Faucon  (Maurice),  [2093] ,  archiviste-paléographe ,  ancien  membre  de 
l'École  française  de  Rome,  à  Escolore,  par  Billom  (Puy-de-Dôme),  et  à 
Cannes  (Alpes-Maritimes),  pavillon  de  la  Ferrage. 

Favre  (Camille),  [1984],  archiviste -paléographe,  à  Genève  (Suisse),  rue 
Eynard;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Favre  (Edouard),  [1914],  docteur  es  lettres,  à  Genève  (Suisse),  rue  Neuve- 
du-Manège,  n°  3  ;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte, 
n°  82. 

Favre  (Léopold),  [1930],  associé  correspondant  de  la  Société  nationale 
des  Antiquaires  de  France,  à  Niort  (Deux-Sèvres);  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Fayolle  (comte  Gérard  de),  [1980],  au  château  de  Fayolle,  par  Tocane- 
Saint-Apre  (Dordogne);  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue 
de  Tournon,  n°  6. 

Félix,  [1760],  *fë,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Rouen,  rampe  Bou- 
vreuil, n°  82,  à  Rouen  (Seine-Inférieure). 

Feret  (l'abbé),  [1874],  curé  de  Saint-Maurice-Charenton  (Seine). 

Firino  (Roger),  [1785],  rue  de  Courcelles,  n°  71. 

Flach  (Jacques),  [1919],  membre  du  Comité  des  travaux  historiques, 
professeur  au  Collège  de  France,  à  l'École  d'architecture  et  à  l'École 
des  sciences  politiques,  rue  de  Berlin,  n°  37. 

Flavigny  (Mmela  vicomtesse  de),  [1449],  rue  d'Anjou,  n°  42. 

Florian  (Mme  la  comtesse  Xavier  de),  [2075],  rue  Royale,  n°  8. 

Fontenilles  (marquis  de),  [1436],  rue  Saint -Dominique,  n°  21. 

Fouché  (Lucien),  [224],  à  Évreux  (Eure);  correspondant,  M.  Gaulon, 
libraire,  rue  Serpente,  n°  37. 

Foughé-Lepelletier,   [1228],  ^,  ancien  député,   à  Honfleur  (Calvados), 

Côte-de-Grâce. 
Fournier  (Alban),  [1750],  docteur  en  médecine,  à  Rambervillers  (Vosges)  ; 

correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Fournier  de  Flaix,  [858],  villa  Brancas,  à  Sèvres  (Seine -et-Oise). 


DE  LA   SOCIÉTÉ.  21 

Fraissinet  (Alfred),  [1996],  gérant  de  la  compagnie  Marseillaise  de  Navi- 
gation, à  Marseille  (Bouches-du-Rhône)  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens, 
libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Franck  (Georges),  [1772],  agrégé  d'histoire,  rue  de  Tournon,  n°  12. 

Frappier  (Paul),  [1682],  à  Niort  (Deux- Sèvres),  rue  Saint-Jean,  n°  83; 
correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Frémy,  [722],  G.  0.  ^,  ancien  gouverneur  du  Crédit  foncier,  rue  de 
Lisbonne,  n°  28. 

Frémy  (René),  [2005],  boulevard  Saint-Germain,  n°  174. 

Fresne  (comte  Marcellin  de),  [388],  rue  de  Bellechasse,  n°  15. 

Fréteau  de  Pény  (baron) ,  [2063] ,  au  château  de  Vaux-le-Pénil,  par 
Melun  (Seine-et-Marne);  correspondant,  M.  Saint-Jorre,  libraire,  rue 
Richelieu,  n°  91. 

Fréville  de  Lorme  (Marcel  de),  [1959] ,  auditeur  à  la  Cour  des  comptes, 
rue  Cassette,  n°  12. 

Fries  (Charles- Albert),  [1648],  avenue  Marceau,  n°  1. 

Froissard  de  Broissia  (comte  Maxence  de),  [2011],  au  château  de 
Rochefort-sur-le-Bevron,  par  Aignay-le-Duc  (Côte-d'Or). 

Fustel  de  Coulanges,  [1776],  O.  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Comité 
des  travaux  historiques,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Paris,  rue  de  Tournon,  n°  29. 

Gadoin,  [1422],  ^,  président  du  tribunal  civil  de  Cosne  (Nièvre);  corres- 
pondant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Gaffarel  (Paul),  [1475],  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Dijon;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon, 
n-  6. 

Galard  (marquis  de),  [1824],  au  château  de  Blesle  (Haute-Loire)  ;  corres- 
pondant, M.  Champion,  libraire,  quai  Malaquais,  n#  15. 

Gallifpet  (marquis  de),  [2074],  G.  O.  ^,  général  de  division,  rue  Wa- 
shington, n°  18. 

Galopin  (Auguste),  [1095],  ancien  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour 
de  cassation,  aux  Ravaux,  près  Buxy  (Saône- et-Loire);  correspondant, 
M.  Maurice  Godefroy,  avocat  au  Conseil  d'État,  rue  de  Sèze,  n°  1. 

Gardissal  (Félix),  [1810],  avocat,  rue  de  la  Victoire,  n°  65. 

Gartempe  (baron  de),  [1738],  quai  d'Orsay,  n°  45. 

Gaultry  (Paul),  [1605],  notaire,  à  Fontainebleau  (Seine-et-Marne). 

Gautier  (Léon),  [1798],  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Comité  des 
travaux  historiques,  professeur  à  l'École  nationale  des  chartes,  sous- 
chef  de  section  aux  Archives  nationales,  rue  Vavin,  n°  8. 

Gélineau,  [2103],  docteur  en  médecine,  rue  d'Aumale,  n#  15. 

Genesteix  (François-Emmanuel),  [2058],  rue  Montgautier,  n°  8,  à  Poitiers 

(Vienne). 
Genève  (Bibliothèque  publique  de  la  ville  de),  [1821],  représentée  par 


ZZ  LISTE   DES   MEMBRES 

M.  Gas,  conservateur  ;  correspondant,  M.  Delagrave,  libraire,  rue  Souf- 
flot,  n°  15. 

Gerbidon  (Emile- Victor),  [810],  0.  ^,  chef  de  bureau  au  ministère  de 
la  Marine,  rue  Royale,  n°  2. 

Germain  (Henri),  [2095],  membre  de  l'Institut,  rue  du  Faubourg- Saint- 
Honoré,  n°  89. 

Germon  (Louis  de),  [2007],  au  château  de  Labatut,  par  Maubourguet 
(Hautes-Pyrénées)  ;  correspondant,  M.  le  vicomte  Bégouën,  place  Saint- 
François-Xavier,  n°  10. 

Giraud  (Paul),  [2034],  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Lyon,  à  Lyon,  quai 
d'Occident,  n°  1. 

Giraudeau  (Ambroise),  [1965],  boulevard  Malesherbes,  n°  75. 

Glandaz  (Albert),  [1324],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  du  Fau- 
bourg-Sain  t-Honoré,  n°  103. 

Godinat  (Eugène),  [1947],  docteur  en  médecine,  à  Chàteauroux  (Indre); 
correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Gomel  (Charles),  [1025],  ^,  ancien  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État, 
rue  de  la  Ville-rÉvêque,  n°  1 . 

Gonse  (Raphaël),  [1310],  O.  ^,  directeur  au  ministère  delà  Justice,  place 
Vendôme. 

Gontaut-Biron  (comte  Théodore  de),  [2061 J,  rue  de  Varenne,  n°  45. 

Gouget  (Eugène),  [1518],  artiste  dramatique,  secrétaire  de  l'Association  de 
secours  des  Artistes  dramatiques,  rue  de  Lancry,  n°  17. 

Goupil  de  Préfeln  (Anatole) ,  [923] ,  ^ ,  chef  de  bureau  honoraire  au 
ministère  des  Finances,  rue  Tronchet,  n°  30. 

Gourjault  (comte  Olivier  de),  [1969],  à  Mézières  (Ardennes);  correspon- 
dant, M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Grandeau,  [1671],  ^,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy,  à  Nancy 
(Meurthe-et-Moselle)  ;  correspondant,  M.  Louis  Grandeau,  boulevard 
Saint-Germain,  n°  155. 

Grandidier  (Ernest),  [1094],  ^,  boulevard  Haussmann,  ns  135. 

Grenoble  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [948],  représentée  par  M.  Mai- 
gnien,  bibliothécaire;  correspondant,  M.  Chossonnery,  libraire,  quai 
des  Grands-Augustins ,  n°  47. 

Grenoble  {Bibliothèque  universitaire  de),  [1976],  représentée  par 
M.  Callamand,  conservateur;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue 
Bonaparte,  n°  82. 

Grimbert,  [1945],  avocat,  place  d'Armes,  à  Douai  (Nord);  correspon- 
dant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Guérard  (Mme  veuve  François),  [967],  à  Amiens  (Somme),  rue  Saint-Denis, 
n°  26;  correspondant,  Mme  la  vicomtesse  de  Saint-Martin,  avenue  Vil- 
lars,  n»  5. 

Guilhiermoz  (Paul),  [1994],  archiviste-paléographe,  sous-bibliothécaire  à 
la  Bibliothèque  nationale,  quai  Voltaire,  n°  5. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  23 

Guillaume  (Eugène),  [1087],  0.  *fe,  ancien  sous-directeur  au  ministère  de 
l'Intérieur,  quai  Bourbon,  n°  19. 

Guizot  (Guillaume),  [1746],  *fe,  professeur  au  Collège  de  France,  rue  de 
Monceau,  n°  42. 

Halphen  (Eugène),  [900],  avenue  Nationale,  n°  111,  à  Passy-Paris;  cor- 
respondant, M.  Champion,  libraire,  quai  Malaquais,  n°  15. 

Hambourg  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [873],  représentée  par  M.  Isler  ; 
correspondant,  M.  Lucas  Grafe,  libraire,  à  Hambourg. 

Hanouez  (Rodolphe),  [990],  ancien  procureur  de  la  République,  à  Noyon 
(Oise)  ;  correspondant,  M.  Tourillon,  boulevard  Malesherbes,  n°  19. 

Hauréau,  [1868],  C  ^,  membre  de  l'Institut,  rue  du  Buis,  n°  1,  à 
Auteuil-Paris. 

Haute-Garonne  (Archives  du  département  de  la),  [2069],  représentées 
par  M.  Baudouin,  archiviste. 

Hautpoul  (comte  d'),  [925],  place  du  Palais-Bourbon,  n°  7. 

Ha vet  (Julien),  [1990],  archiviste-paléographe,  bibliothécaire  à  la  Biblio- 
thèque nationale,  rue  de  Sèze,  n°  8. 

Havre  (Bibliothèque  de  la  ville  du),  [1193],  représentée  par  M.  Bailliard; 
correspondant,  M.  Chossonnery,  libraire,  quai  des  Grands -Augustins, 
n°  47. 

Hébert,  [1281],  C.  ^,  ancien  garde  des  sceaux,  rue  d'Anjou,  n°  46. 

Hennet  de  Bernoville,  [1369],  ^,  conseiller  référendaire  à  la  Cour  des 
comptes,  rue  de  l'Abbé-Grégoire,  n°  25. 

Hérault  (Alfred),  [1479],  à  Châtellerault  (Vienne). 

Héricourt  (comte  Ch.  d'),  [1888],  $fc,  consul  de  France  à  Stuttgart  (Wur- 
temberg), au  château  de  Carrieul,  par  Souchez  (Pas-de-Calais)  ;  corres- 
pondant, M.  Bécourt,  rue  de  Babylone,  n°  48. 

Himly,  [1007],  O.  ^,  membre  de  l'Institut,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Paris,  avenue  de  l'Observatoire,  n°  23. 

Hommet  (Théophile-Paul  du),  [1847],  ancien  notaire,  au  château  de  la 
Chênaie,  par  Herblay  (Seine-et-Oise). 

Hordain  (Emile  d'),  [1599],  ancien  notaire,  rue  Laffitte,  n°  11. 

Inoold  (le  R.  P.),  [1928],  bibliothécaire  de  l'Oratoire,  rue  du  Marché, 
n°  9,  à  Sceaux  (Seine). 

Isaac  (Louis),  [1903],  manufacturier,  rue  du  Puits-Gaillot ,  n°  1,  à  Lyon 
(Rhône);  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Izarn,  [1457],  à  Évreux  (Eure). 

Jameson,  [1167],  rue  de  Provence,  n°  38. 

Jarry  (Louis),  [1892],  avocat,  membre  de  la  Société  archéologique  et  his- 
torique de  l'Orléanais,  place  de  l'Étape,  n°  8,  à  Orléans  (Loiret). 

Joinville  (baron  de),  [1689],  ^,  inspecteur  général  des  établissements 
pénitentiaires,  rue  de  Clichy,  n°  4. 

Joubert  (André),  [1678],  boulevard  de  Saumur,  n°  49,  à  Angers  (Maine- 
et-Loire),  et  aux  Lutz-de-Daon,  près  Château-Gontier  (Mayenne). 


24  LISTE  DES   MEMBRES 

Jouin,  [1846],  notaire,  à  Neufchâtel-en-Bray  (Seine-Inférieure);  correspon- 
dant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Jourdan,  [1860],  chef  de  bureau  à  la  préfecture  de  la  Seine,  rue  Soufflot, 
n»  18. 

Justen,  [2130],  libraire,  à  Londres,  Soho  Square,  n°  37;  correspondant, 
M.  C.  Borrani,  libraire,  rue  des  Saints-Pères,  n°  9. 

Kerdrel  (Audren  de)  ,  [340] ,  sénateur,  rue  de  l'Université,  n°  9,  et  au 
château  de  Saint-Uhel,  près  Lorient  (Morbihan). 

Kermaingant  (P.  Laffleur  de),  [1753],  ^,  associé  correspondant  de  la 
Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  avenue  des  Champs-Ely- 
sées, n°  102. 

Kervyn  de  Lettenhove  (baron),  [799],  ^,  correspondant  de  l'Institut, 
membre  de  la  Chambre  des  députés  de  Belgique,  ancien  ministre,  à 
Saint-Michel,  par  Bruges  (Belgique). 

Labitte  (Mme  Adolphe),  [1329],  libraire  de  la  Bibliothèque  nationale,  rue 
de  Lille,  n°  4. 

Laborde  (marquis  Joseph  de),  [1360],  archiviste  honoraire  aux  Archives 
nationales,  membre  du  Comité  des  travaux  historiques,  rue  d'Anjou, 
n°  8. 

La  Borderie  (Arthur  de),  [1198],  ancien  député,  correspondant  de  l'Ins- 
titut, à  Vitré  (Ille-et-Vilaine) ;  correspondant,  M.  Léopold  Delisle,  rue 
des  Petits-Champs,  n°  8. 

La  Caille,  [2018],  ^,  ancien  magistrat,  boulevard  Malesherbes,  n°  50. 

Lagaze  (Louis),  [1494],  député,  rue  de  Grenelle,  n°  107. 

La  Chaise  (Eugène-A.),  [2073],  rue  Lincoln,  n°  9. 

Laghenal,  [1739],  ^,  receveur  particulier  des  finances  à  Brioude  (Haute- 
Loire);  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Lacombe  (H.  de),  [1508],  rue  Croix-de-Malte,  n°  1,  à  Orléans  (Loiret). 

La  Coste  (Camille-Robert  Frottier,  marquis  de),  [2122],  au  château  des 
Oulches,  par  Melle  (Deux-Sèvres). 

Laf argue  (Ch.),  [1409],  ^,  conseiller  de  préfecture,  à  Albi  (Tarn-et- 
Garonne);  correspondant,  M.  P.  Dupont,  rue  Jean-Jacques-Rousseau, 
n°  41. 

La  Faulotte  (Louis  Étignard  de),  [1680],  ancien  auditeur  au  Conseil 
d'État,  rue  d'Aguesseau,  n°  18. 

La  Ferrière-Pergy  (comte  H.  de),  [1080],  ^,  rue  Matignon,  n°  19,  et 
au  château  de  Ronfeugerai,  près  Athis  (Orne). 

La  Ferronays  (Mme  la  comtesse  de),  [1358],  membre  de  la  Société  des 
Bibliophiles  français,  avenue  du  Cours-la-Reine,  n°  34. 

Lagotellerie  (baron  de),  [1987],  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  rue  des 
Réservoirs,  n°  6;  correspondant,  M.  Le  Soudier,  libraire,  boulevard 
Saint-Germain,  n°  174. 

Laguerre  (Léon),  [790],  avocat,  docteur  en  droit,  rue  de  Copenhague,  n°  10. 

Lahure  (Charles),  [279],  $,  rue  de  Fleurus,  n°  9. 

Lair  (Jules),  [1283],  $,  archiviste-paléographe,  directeur  de  la  compagnie 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  25 

des  Entrepôts  et  Magasins  généraux,  place  de  l'Ourcq,  boulevard  de 
la  Villette,  n°  204. 

Laisné  (Henri),  [1521],  procureur  de  la  République,  à  Cambrai  (Nord). 

Lalanne  (Ludovic),  [822],  membre  du  Comité  des  travaux  historiques, 
sous-bibliothécaire  de  l'Institut,  rue  de  Condé,  ne  14. 

Lallemand  (L.),  [1986],  rue  des  Beaux-Arts,  n°  5. 

Laloy,  [1932],  docteur  en  médecine,  rue  des  Pyrénées,  n°  383,  à  Belleville- 
Paris. 

La  Morandière  (Gabriel  de),  [2017],  rue  Bayart,  n°  4;  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Lanier,  [1935],  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Versailles  (Seine-et- 
Oise)  ;  à  Paris,  rue  Saint-Placide,  n°  48. 

Lanjuinais  (comte  de),  [1653],  député,  rue  Cambon,  n°  31. 

La  Panouse  (vicomte  Artus  de),  [1526],  rue  Saint-Dominique,  n°  33. 

Larnac  (Julien),  [1529],  $fe,  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  du 
Cirque,  n°  8. 

La  Rochefoucauld  (comte  Aimery  de),  [1949],  rue  de  l'Université,  n°  93. 

Lassus  (baron  Marc  de),  [1195],  boulevard  Malesherbes,  n°  57. 

La  Trémoïlle  (duc  de),  [1196],  avenue  Gabriel,  n°  4. 

Lau  (marquis  du),  [2077],  rue  des  Petits-Champs,  n°  99. 

Laubespin  (comte  Léonel  de),  [1866],  rue  de  l'Université,  n°  76. 

Laurencel  (comte  Léon  de),  [1891],  attaché  au  ministère  des  Affaires 
étrangères,  rue  Saint  -  Honoré ,  n°  17,  à  Fontainebleau  (Seine-et- 
Marne). 

Laurens  (H.),  [2124],  libraire,  rue  de  Tournon,  n»  6. 

Laval  (Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1852],  représentée  par  M.  D.  Œhlert, 
conservateur. 

Lavisse  (Ernest),  [1582],  ^,  maître  de  conférences  à  l'École  normale 
supérieure  et  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris, 
rue  Médicis,  n°  5. 

Lebigre-Beaurepaire,  [714],  notaire,  à  Lille  (Nord),  rue  Nationale;  cor- 
respondant, M.  Allouard,  libraire,  rue  Séguier,  n°  3. 

Le  Blanc  (Paul),  [814],  à  Brioude  (Haute-Loire);  correspondant,  M.  H. 
Musnier,  à  l'Imprimerie  nationale. 

Le  Bouteillier  (Georges),  [1613],  notaire,  à  Caen  (Calvados),  place  Saint- 
Sauveur,  n°  19. 

Lecestre  (Léon),  [2112],  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  d'Arcole, 
n°  3. 

Lechevalier  (Emile),  [1999],  libraire,  à  la  Librairie  historique  des  pro- 
vinces, quai  des  Grands-Augustins,  n°  39. 

Leclerc,  [1890],  $fc,  notaire,  rue  de  Paris,  n°  49,  à  Charenton-le-Pont 
(Seine). 

Lecointre  (Pierre),  [1498],  au  château  de  Grillemont  (Indre-et-Loire); 
correspondant,  M.  A.  de  Barthélémy,  rue  d'Anjou,  n°  9. 


26  LISTE  DES  MEMBRES 

Ledain  (Bélisaire),  [1537],  rue  Neuve-de-la-Baume,  n°  1,  à  Poitiers 
(Vienne). 

Ledru  (l'abbé  Ambroise),  [1918],  avenue  La  Bourdonnaye,  n°  19. 

Lefebvre  (Charles),  [2004],  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Paris, 
boulevard  Saint-Michel,  n°  89. 

Lefebvre  de  Viefville  (Louis),  [1555],  rue  de  Rivoli,  n°  240. 

Lefèvre-Pontalis  (Amédée),  [1795],  ancien  député,  rue  Montalivet, 
n°  3,  et  au  château  d'Aulnaie,  par  Châteaudun  (Eure-et-Loir). 

Lefèvre-Pontalis  (Germain),  [2019],  archiviste-paléographe,  attaché  au 
ministère  des  Affaires  étrangères,  rue  des  Mathurins,  n°  3. 

Leffemberg  (baron  de),  G.  0.  ^,  [1978],  ancien  procureur  général  à  la 
Cour  d'appel  de  Paris,  rue  de  Bourgogne,  n°  43. 

Lefort,  [1263],  ^,  associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des  Anti- 
quaires de  France,  rue  de  Condé,  n°  5. 

Legrelle,  [1975],  docteur  es  lettres,  rue  Neuve,  n°  11,  à  Versailles 
(Seine-et-Oise). 

Lelono  (Eugène),  [2085],  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  Monge, 
n°  59. 

Lelono  (Julien),  [2104],  notaire,  à  Chartres  (Eure-et-Loir);  correspondant, 
M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Leloup  de  Sancy,  [1373],  ^,  ancien  auditeur  au  Conseil  d'État,  boule- 
vard Haussmann,  n°  105. 

Lemaire  (Arthur),  [2066],  rue  de  Rome,  n°  35. 

Lemaire  (P.-Aug.),  [75],  ^,  ancien  professeur  de  rhétorique  aux  lycées 
Louis-le-Grand  et  Bonaparte;  correspondant,  M.  H.  Georges,  rue  du 
Vieux- Colombier,  n°  18. 

Lemercier  (comte  Anatole),  [756],  ancien  député,  rue  de  l'Université, 
n°  18. 

Lemire  (Paul-Noël),  [1679],  à  Pont-de-Poitte  (Jura)  ;  correspondant, 
M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Lemonnier  (Henri),  [1388],  archiviste-paléographe,  docteur  en  droit,  pro- 
fesseur d'histoire  au  lycée  Saint-Louis  et  à  l'École  des  beaux-arts, 
boulevard  Saint-Germain,  n°  15. 

Lepesant,  [1606],  ancien  membre  du  Conseil  général  de  la  Manche,  rue 
Geoffroy-de-Montbray,  n°  89,  à  Coutances  (Manche);  correspondant, 
M.  Desmoutis,  rue  Montmartre,  n°  56. 

Leseigneur (Edouard),  [1850],  àConty  (Somme);  correspondant,  M.  H.  Lau- 
rens, libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Lesieur  (Paul),  [1567],  ^,  docteur  en  droit,  avocat,  boulevard  de  Magenta, 
n»  116. 

Le  Sourd,  [1836],  ^,  docteur  en  médecine,  rue  Soufflot,  n°  15. 

Lespinasse  (René  de),  [1447],  archiviste-paléographe,  associé  correspondant 
de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  du  Bac,  n°  3, 
et  au  château  de  Luanges,  par  Guérigny  (Nièvre). 

Le  Tellier-Delafosse  (M"c),    [2089] ,  place  Pereire,  n°  5. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  27 

Levasseur  (Emile),  [1364],  0.  ^,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Col- 
lège de  France  et  au  Conservatoire  des  Arts  et  métiers,  président  de 
section  au  Comité  des  travaux  historiques,  rue  Monsieur-le-Prince, 
n«26. 

Lévy  (Raphaël-Georges),  [1808],  sous-directeur  à  la  Banque  de  Paris  et  des 
Pays-Bas,  rue  de  Rivoli,  n°  176. 

L'Héraule  (Tristan  de),  [1557],  $,  ancien  officier  de  cavalerie,  place 
de  la  Carrière,  n8  27,  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 

L'Hôpital,  [1028],  0.  $fe,  ancien  conseiller  d'État,  directeur  de  la  Compa- 
gnie d'assurances  la  Nationale,  rue  du  Quatre-Septembre,  n°  18. 

Lieffroy  (Aimé),  [1862],  rue  Neuve,  à  Besançon  (Doubs). 

Lieutaud,  [1684],  bibliothécaire  de  la  ville  de  Marseille. 

Lille  (Bibliothèque  de  l'Institut  catholique  de),  [1854],  représentée  par 
Mgr  Hautecœur,  recteur,  à  Lille,  rue  Royale,  n°  70;  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Limoges  (Bibliothèque  communale  de  la  ville  de),  [1908],  représentée  par 
M.  Leymarie,  bibliothécaire;  correspondant,  M.  Champion,  libraire, 
quai  Malaquais,  n°  15. 

Longnon  (Auguste),  [1347],  ^,  membre  de  l'Institut,  du  Comité  des 
travaux  historiques  et  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 
France,  sous-chef  de  section  aux  Archives  nationales,  directeur  à  l'École 
des  hautes  études,  boulevard  des  Invalides,  n°  34. 

Longuerue  (Roger  de),  [1558],  rue  de  Grenelle,  n°  75. 

Loray  (marquis  de),  [1658],  rue  Christophe-Colomb,  n°  4,  et  au  château 
de  Cléron,  près  Omans  (Doubs). 

Lormier  (Charles),  [1340],  avocat,  rue  Racine,  n°  15,  à  Rouen  (Seine- 
Inférieure). 

Louvain  [Université  catholique  de),  [812],  représentée  par  M.  Reusens, 
bibliothécaire. 

Louvel  (Georges),  [1820],  sous-préfet,  à  Saintes  (Charente-Inférieure); 
correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Louvrier  de  Lajolais  (A.),  [859],  >fe,  quai  Bourbon,  nG  19. 

Lubomirski  (prince),  [2027],  rue  Portalis,  n°  14. 

Lucas  (Charles),  [1556],  architecte  attaché  aux  travaux  de  la  ville  de 
Paris,  boulevard  de  Denain,  n°  8. 

Lucas  (Paul-Louis),  [1970],  agrégé  à  la  Faculté  de  droit,  à  Dijon  (Côte- 
d'Or),  boulevard  Carnot,  n°  5. 

Luçay  (comte  de),  [1308],  ^,  ancien  maître  des  requêtes  au  Conseil 
d'État,  membre  du  Comité  des  travaux  historiques,  associé  corres- 
pondant de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  de 
Varenne,  n*  90. 

Luce  (Siméon),  [1511],  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Comité  des  tra- 
vaux historiques,  professeur  à  l'École  nationale  des  chartes,  chef  de 
la  section  historique  aux  Archives  nationales,  boulevard  Saint-Michel, 
n°95. 


28  LISTE  DES   MEMBRES 

Luxembourg    (Bibliothèque  du  palais  du),    [956],    représentée  par 

M.  Choëcki,  0.  *fë,  bibliothécaire;  correspondant,  M.  Pedone  Lauriel, 

libraire,  rue  Soufïlot,  n°  13. 
Lyon  (Bibliothèque  de  l'Institut  catholique  de) ,    [1851],   représentée 

par  M.  Eugène  Léotard,  doyen,  rue  du  Plat,   n°  25  ;  correspondant, 

M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Lyon  [Bibliothèque  universitaire  de),  [1998];  correspondant,  M.  Picard, 

libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 
Mackau  (baron  de),  [1764],  député,  avenue  d'Antin,  n°  22. 
Magimel,  (Edmond),  [2128],  $$,  rue  des  Saints-Pères,  n°  8. 
Magimel  (René),  [2108],  rue  de  Berlin,  n°  40. 
Maillé  (Mme  la  duchesse  de),  [914],  rue  de  Lille,  n°  119. 
Mallet  (baron),  [2039],  ^,  régent  de  la  Banque  de  France,  rue  d'An- 
jou, n°  35. 
Mallet  (Edouard),  [1234],  boulevard  Malesherbes,  n°  24. 
Malleville (Léon de),  [492],  ^,  à  Saint-Maurin,  par  Grenade  (Landes); 

correspondant,  M.  Caritan,  rue  Barbet-de-Jouy,  n°  42. 
Manneville  (Henri  de),  [2120],  archiviste-paléographe,  rue  d'Anjou, 

n°22. 
Mannier,   [1530],    ancien  notaire,  associé  correspondant  de  la  Société 

nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  de  l'Université,  n°  8. 
Mans  [Bibliothèque  de  la  ville  du),  [1696],  représentée  par  M.  F.  Gué- 

rin,  conservateur. 
Mantes  (Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1295],  représentée  par  M.  Petit, 

bibliothécaire. 
Marcel  (Eugène),  [1209],  au  château  des  Ardennes-Saint-Louis,  parMon- 

tivilliers  (Seine-Inférieure);  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire, 

rue  de  Tournon,  n°  6. 
Marcilly  (Charles),  [1472],  rue  d'Assas,  n°  78. 
Mareuse  (Edgar),  [1902],  boulevard  Haussmann,  n°  81. 
Margry  (Pierre),    [1694],  ^,  ancien  chef  adjoint  aux  archives  de  la 

Marine,  rue  l'Écluse,  n°  9. 
Marguerie  (René),  [1664],  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État,  cité 

Martignac,  n°  6. 
Marin-Darbel  (Victor),  [1878],  ^,  officier  de  marine,  à  Fontainebleau 

(Seine-et-Marne),  rue  du  Chemin-de-Fer,  n°  28. 
Marine  (Bibliothèque  centrale  du  ministère  de  la),  [1102],  représentée 

par  M.  le  Bibliothécaire,  rue  Royale,  n°  2;  correspondant,  M.  Chal- 

lamel  aîné,  libraire,  rue  Jacob,  n°  5. 
Marmier  (G.),   [1312],  ^,  capitaine  du  génie,  conseiller  général  de  la 

Dordogne,  rue  de  Noailles,  n°  2,  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 
Marsy  (comte  de),  [1378],  conservateur  du  musée  de  Compiègne  (Oise), 

associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France, 

à  Paris,  rue  Pigalle,  na  22. 
Martin  (William),  [1627],  avenue  Hoche,  n°  13. 


DE   LA    SOCIÉTÉ.  29 

Martroy  (vicomte  du),  [1023],  C.  ^,  ancien  président  de  section  au  Conseil 
d'État,  rue  de  Solferino,  n°  6. 

Marty-Laveaux  (Charles),  [780],  $£,  membre  du  Comité  des  travaux  his- 
toriques, rue  du  Ranelagh,  n°  49,  à  Passy-Paris. 

Mas  Latrie  (comte  Louis  de),  [289],  0.  ^,  membre  de  l'Institut  et  du 
Comité  des  travaux  historiques,  chef  de  section  honoraire  aux  Archives 
nationales,  professeur  honoraire  à  l'École  nationale  des  chartes,  bou- 
levard Saint-Germain,  n°  229. 

Masséna  (Victorin),  duc  de  Rivoli,  [1131],  ^,  ancien  député,  rue  Jean- 
Goujon,  n°  8. 

Masson  (Emile),  [2038],  rue  Taitbout,  n°  82. 

Masson  (Gustave),  [1343],  professeur  de  littérature  française  au  collège 
de  Harrow-on-the-Hill  (Angleterre);  correspondant,  M.  C.  Borrani, 
libraire,  rue  des  Saints-Pères,  n°  9. 

Matagrin  (René),  [1595],  à  Melun  (Seine-et-Marne),  rue  des  Fossés,  n°  7. 

Matharel  (V-ictor  de),  [1675],  $J,  conseiller  référendaire  à  la  Cour  des 
comptes,  boulevard  Malesherbes,  n°  137. 

Maulde  (René  de),  [2022],  archiviste-paléographe,  ancien  sous-préfet, 
boulevard  d'Enfer,  n°  10,  et  au  château  de  Flotin,  par  Boiscommun 
(Loiret). 

Maury  (Alfred),  [1553],  C.  ^,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège 
de  France,  directeur  général  des  Archives  nationales,  vice-président 
du  Comité  des  travaux  historiques,  rue  des  Francs-Bourgeois,  n°  60. 

Maussabré  (comte  de),  [2021],  au  château  de  Puy-Barbeau,  par  Sainte- 
Sévère  (Indre)  ;  correspondant,  M.  Champion,  libraire,  quai  Malaquais, 
n°  15. 

Mazarine  {Bibliothèque),  [33],  représentée  par  M.  Franklin,  ^,  adminis- 
trateur, quai  Conti,  n°  21  ;  correspondants,  MM.  Sandoz  et  Fischba- 
cher,  libraires,  rue  de  Seine,  n°  33. 

Meaux  (vicomte  de),  [1623],  ancien  ministre,  rue  du  Bac,  n°  40. 

Meinadier  (Albert),  [1985],  rue  de  Prony,  n»  45. 

Mély  (F.  de),  [2096],  boulevard  Haussmann,  n°  155;  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Meunier  (Alfred),  [1657 1,  à  Chantilly  (Oise). 

Meunier  du  Houssoy,  [1639],  attaché  d'ambassade,  rue  de  Prony,  n°  22. 

Mévil  (Mme  veuve),  [651],  à  Viéville,  par  Vignory  (Haute-Marne). 

Meyer  (Paul),  [14461,  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Comité  des  travaux 
historiques,  professeur  au  Collège  de  France,  directeur  de  l'École  natio- 
nale des  chartes,  rue  Boulainvilliers,  n°  26,  à  Passy-Paris. 

Mie  (Isidore),  [1718],  à  Montpellier,  cours  des  Casernes,  n°  25. 

Millot  (Albert),  [1440],  avenue  des  Champs-Elysées,  n°  117. 

Minoret  (René),  [2099],  à  Roujon,  par  Beaumont-de-Lomagne  (Tarn-et- 
Garonne),  et  à  Paris,  rue  de  l'Échelle,  n°  7. 

Mitantier  (Edmond),  [1887],  ancien  notaire,  rue  de  l'Hôtel-de-Ville, 


30  LISTE  DES   MEMBRES 

n°  38,  à  Troyes  (Aube);  correspondant,  M.  Saint-Denis,  libraire,  quai 

Voltaire,  n°  27. 
Moinery,  [708],  $,  ancien  président  du  tribunal  de  commerce  de  Paris, 

rue  du  Cloître-Saint-Merry,  n°  18. 
Moland  (Louis),  [1551],  avenue  du  Maine,  n°  10. 
Molinier  (Auguste),   [2098],  archiviste-paléographe,  conservateur  à   la 

bibliothèque  Sainte-Geneviève,  quai  Bourbon,  n°  53. 
Monod  (Gabriel),  [1566],  ^,  directeur  à  l'École  des  hautes  études,  maître 

de  conférences  à  l'École  normale  supérieure,  membre  du  Comité  des 

travaux  historiques,  rue  du  Parc-de-Clagny,  n°  11  bis,  à  Versailles 

(Seine-et-Oise). 
Monstiers-Mérinville  (marquis  des),  [1989],  rue  de  l'Université,  n°  119, 

et  au  château  du  Fraisse,  par  Bellac  (Haute- Vienne). 
Montaiglon  (Anatole  de)  ,  [1478],  *fe,  professeur  à  l'École  nationale  des 

chartes,  membre  du  Comité  des  travaux  historiques  et  de  la  Société 

nationale  des  Antiquaires  de  France,  place  Royale,  n°  9. 
Montalivet  (Georges  de),  [1805],  rue  Roquépine,  n°  14. 
Montebello  (comte  Adrien  de),  [1690],  ^,  avenue  de  l'Aima,  n»  1. 
Montebello  (comte  Gustave  de),  [1731],  O.  ^,  ambassadeur  à  Constan- 

tinople,  rue  François  Ier,  n*  11. 
Montesquiou-Fezensac  (duc  de),  [1549],  rue  de  la  Baume,  n°  5. 
Montfaugon  (baron  de),  [1911],  avenue  Marigny,  n°  25. 
Montpellier  (Bibliothèque  universitaire  de),  [2045],   représentée  par 

M.  le  Bibliothécaire  ;  correspondant,  M.  Lemoigne,  libraire,  rue  Bona- 
parte, n»  12. 
Moranvillé,  [1046],  ancien  directeur  des  Magasins  et  Entrepôts  de  Paris, 

boulevard  Pereire,  n°  112. 
Morel  (Hippolyte),  [1692],  ancien  député,  rue  François  Ier,  n°  6. 
Mornay-Soult  de  Dalmatie  (comte  de),  [1267],  ^,  chef  d'escadrons  de 

cavalerie,  rue  de  l'Essart,  n°  38,  à  Rouen  (Seine-Inférieure). 
Mosbourg  (comte  de),  [1910],  C.  ^,  ministre  plénipotentiaire,  quai  Vol- 
taire, ne  9. 
Mouchy  (duc  de),  [1539],  ^,  député,  rue  de  Constantine,  n°  19,  et  au 

château  de  Mouchy-le-Châtel,  par  Mouy  (Oise). 
Moulins  (Bibliothèque  de  la  ville  de),   [1365],  représentée  par  M.  le 

Bibliothécaire. 
Moulins  (Bibliothèque  de  l'ordre  des  avocats  de),   [1504],  représentée 

par  M.    Boyron,    trésorier   du   barreau   de  Moulins;  correspondant, 

M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soulïlot,  n°  13. 
Muteau  (Charles),  [906],  ^,  ancien  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Dijon, 

avenue  Matignon,  n°  11. 
Nadaillac  (marquis  de),  [864],  ^,  correspondant  de  l'Institut,  ancien 

préfet,  rue  Duphot,  n°  18. 
Nadaillac  (comte  Bertrand  de),  [1921] ,  rue  de  Monceau,  n°  91. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  31 

Nancy  (Bibliothèque  de  la  ville  de),  [850],  représentée  par  M.  Favier, 

conservateur;  correspondant,  M.  Mellier,  libraire,  rue  Séguier,  n°  17. 
Nancy  (Bibliothèque  universitaire  de),   [2062],  représentée  par  M.  le 

D'Netter;  correspondant,  M.  Berger-Levrault,  libraire,  rue  des  Beaux  - 

Arts,  n°  5. 
Naurois  (Albert  de),  [1924],  rue  Duphot,  n«  18. 
Nervo  (baron  Robert  de),  [1736],  rue  de  Marignan,  n°  25. 
Neuflize  (Mme  la  baronne  de),  [1152],  rue  de  Pbalsbourg,  n°  15. 
Neymarck  (Alfred),  [2024],  $*,  rue  Vignon,  n°  18. 
Nicard  (Pol),  [288],  bibliothécaire-archiviste  de  la  Société  nationale  des 

Antiquaires  de  France,  rue  de  Sèvres,  n°  38. 
Nicolay  (marquis  de),  [1889],  rue  Saint-Dominique,  n°  35. 
Nisard  (Désiré),  [459],  C.  ^,  membre  de  l'Académie  française,  rue  de 

Tournon,  n°  12. 
Nivard,  [1681],  à  Niort  (Deux-Sèvres),  rue  Claire,  n°  14;  correspondant, 

M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 
Noailles  (marquis  de),   [1506],  G.  O.  ^,  ancien  ambassadeur,  rue  de 

Lille,  n°  66. 
Noël  (Octave),  [1562],  ^,  publiciste,  rue  de  l'Université,  n°  70  bis. 
Nolleval  (Alfred),  [1857],  rue  du  Mont-Thabor,  n°  8. 
Noulens,  [1415],  à  Condom  (Gers),  et  à  Paris,  rue  Miroménil,  n"  15. 
Odiot  (Ernest),  [1178],  rue  Duphot,  n°  29. 
Oger  (F.),  [1412],  professeur  d'histoire  au  collège  Sainte-Barbe,  rue  de 

Fleurus,  n°  21. 
Omont  (Henri),  [1992],  archiviste-paléographe,  sous-bibliothécaire  à  la 

Bibliothèque  nationale,  quai  de  Béthune,  n°  28. 
Orford  (comte  d'),  [1417],  Wolterton-Park,  Aylsham,  Norfolk  ;  correspon- 
dant, M.  Buchmeyer,  hôtel  Bristol,  place  Vendôme. 
Orléans  (Bibliothèque  de  la  ville  d'),  [2100],  représentée  par  M.  Loise- 

leur,  bibliothécaire  ;  correspondants,  MM.  Belhatte  et  Thomas,  libraires, 

rue  de  l'Abbaye,  n°  14. 
Osmont  (comte  d'),  [1967],  boulevard  Maillot,  n°  52,  à  Neuilly  (Seine). 
Pages  du  Port,  [2071],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  Auber, 

n°  7,  et  au  château  du  Port-Tournepique,  par  Albas  (Lot). 
Paillard-Ducléré,  [2048],  député,  boulevard  Haussmann,  n°  96. 
Pange  (marquis  de),    [2010],  ^,  chef  d'escadron  d'artillerie,  attaché 

militaire  adjoint  à  l'ambassade  de  France  à  Vienne;  correspondant, 

M.  Champion,  libraire,  quai  Malaquais,  n°  15. 
Pange  (comte  Maurice  de),  [1906],  rue  de  l'Université,  n°  98;  correspon- 
dant, M.  Champion,  libraire,  quai  Malaquais,  n°  15. 
Parent  de  Rosan  (Charles-Félix),  [815],  route  de  Versailles,  n°  122,  villa 

de  la  Réunion,  n°  3,  à  Auteuil-Paris. 
Paris  (comte  de),  [2013],  rue  de  Varenne,  n°  57;  correspondant,  M.  le 

capitaine  Morhain,  avenue  d'Eylau,  n°  44. 


32  LISTE  DES   MEMBRES 

Paris  (Gaston),  [1667],  0.  ^,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège 
de  France,  président  de  section  à  l'École  des  hautes  études,  vice-prési- 
dent de  section  au  Comité  des  travaux  historiques,  rue  du  Bac,  n°  110. 

Paris  (Bibliothèque  de  la  Faculté  de  droit  de) ,  [1883] ,  représentée  par 
M.  Paul  Viollet,  membre  de  l'Institut,  bibliothécaire-archiviste. 

Paris  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [135],  représentée  par  M.  Jules 
Cousin,  ^,  bibliothécaire,  au  musée  Carnavalet,  rue  Sévigné;  corres- 
pondant, M.  Champion,  libraire,  quai  Malaquais,  n°  15. 

Pascal  (Alfred),  [1134],  licencié  en  droit,  chef  de  bureau  en  retraite,  rue 
Desbordes- Valmore,  n°  27,  à  Passy-Paris. 

Pascalis,  [1026],  0.  ^,  ancien  conseiller  d'État,  rue  de  l'Université, 
n°  74. 

Pascaud  (Edgar),  [1755J,  rue  Porte-Jaune,  à  Bourges  (Cher)  ;  correspon- 
dant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Passy  (Edgard),  [1536],  ancien  secrétaire  d'ambassade,  avenue  de  Mes- 
sine, n°  27. 

Passy  (Louis),  [1708],  député,  ancien  sous-secrétaire  d'État,  membre  de 
la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  de  Clichy,  n°  45. 

Patay,  [1927],  médecin  adjoint  à  l'Hôtel-Dieu  d'Orléans,  membre  de  la 
Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  à  Orléans  (Loiret), 
rue  des  Grands-Ciseaux,  n°  13. 

Patureau  (Joseph),  [1958],  ancien  maire  de  la  ville  de  Châteauroux, 
place  Lafayette,  à  Châteauroux  (Indre)  ;  correspondant,  M.  Gillier, 
libraire,  rue  Bonaparte,  n°  8. 

Pau  (Bibliothèque  de  la  ville  dé),  [1592),  représentée  par  M.  Soulice, 
bibliothécaire  ;  correspondant,  M.  Thorin,  libraire,  rue  Médicis,  n*  7. 

Paumier,  [1625],  pasteur  de  l'Église  réformée,  rue  de  l'Université,  n°  74. 

Pécoul  (Auguste),  [1217],  archiviste-paléographe,  associé  correspondant 
de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  au  château  de  Vil- 
liers,  à  Draveil  (Seine-et-Oise). 

Péussier  (Léon),  [2000],  membre  de  l'École  française  de  Rome,  palais 
Farnèse,  à  Rome. 

Perret,  [1093],  O.  ^,  ancien  conseiller  d'État,  rue  François  Ier,  n°  6. 

Perrot  de  Chazelle  (Mme  la  comtesse  de),  [1925],  à  Précy-sous-Thil 
(Côte -d'Or). 

Pfeiffer,  [1749],  banquier,  boulevard  Malesherbes,  n°  95. 

Philippon  (Georges),  [2107],  archiviste-paléographe,  au  château  de 
Mazargues,  près  Marseille  (Bouches-du-Rhône). 

Piat  (Albert),  [1655],  ^,  fondeur-mécanicien,  rue  Saint-Maur-Popin- 
court,  n°  85. 

Picard  (Alexandre),  [924],  ^,  chef  de  bureau  au  ministère  des  Finances, 
rue  de  Lille,  n°  37. 

Picard  (Alphonse),  [1766],  libraire,  rue  Bonaparte,  n"  82. 

Picot  (François),  [2030],  boulevard  Malesherbes,  or  88. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  33 

Picot  (Georges),  [1435],  membre  de  l'Institut  et  du  Comité  des  travaux 
historiques,  rue  Pigalle,  n*  54. 

Pierceau  (Auguste),  [1793],  préfet  des  études  au  collège  Rollin,  avenue 
Trudaine,  n°  12. 

Pierret,  [2086],  attaché  au  secrétariat  de  la  Bibliothèque  nationale,  rue 
d'Amsterdam,  n*  72. 

Pigeonneau,  [1654],  ^,  professeur  suppléant  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Paris,  professeur  à  l'École  libre  des  sciences  politiques  et  à  l'École 
des  hautes  études  commerciales,  rue  Lafontaine,  n°  110,  à  Auteuil- 
Paris. 

Pillet-Will  (comte  F.),  [1983],  ^,  régent  de  la  Banque  de  France,  rue 
de  Monceau,  n°  55. 

Pimodan  (marquis  de),  [2016],  rue  de  l'Université,  n°  98. 

Pinaut  (l'abbé  Jules),  [1938],  vicaire  de  l'église  Saint-Jacques  de  la  Vil- 
lette,  rue  de  Crimée,  n°  169. 

Pingaud  (Léonce),  [1565],  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Besançon,  rue  du  Mont-Sainte-Marie,  n°  2,  à  Besançon  (Doubs); 
correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Pisançon  (Claude-Henri  delà  Croix  de  Chevrière,  marquis  de),  [566], 
au  château  de  Pisançon,  par  Bourg-de-Péage  (Drôme). 

Podenas  (marquis  de),  [2076],  rue  Fortin,  n°  4. 

Poinsier  (Edmond),  [1424],  avoué  honoraire,  à  Château-Thierry  (Aisne); 
correspondant,  M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 

Poitiers  {Bibliothèque  des  Facultés  de),  [2094]  ;  correspondant,  M.  H. 
Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Ponton  d'Amécourt  (vicomte  de),  [2036],  associé  correspondant  de  la 
Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  président  de  la  Société 
française  de  numismatique  et  d'archéologie,  rue  de  l'Université,  n°  18. 

Popelin  (Claudius),  [2047],  ^,  rue  de  Téhéran,  n°  7. 

Poumeau  de  Lafforest  (Louis),  [1564],  rue  Boussairolles,  n°  7,  à  Mont- 
pellier (Hérault). 

Pradel-Vernezobre  (C),  [1355],  membre  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie, à  Toulouse  (Haute-Garonne),  rue  Pargaminière,  n°  66. 

Prarond  (Ernest),  [1608],  président  de  la  Société  d'émulation  d'Abbeville 
(Somme)  ;  à  Paris,  rue  de  Tournon,  n°  14. 

Prévost  (Gustave),  [1955.],  ancien  magistrat,  rue  de  la  Banque,  n°  2,  à 
Évreux  (Eure). 

Prost  (Auguste),  [1497],  $,  membre  de  la  Société  nationale  des  Anti- 
quaires de  France,  rue  de  la  Banque,  n°  21. 

Puymaigre  (comte  Théodore  de),  [587],  associé  correspondant  de  la 
Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  de  l'Université,  n°  17. 

Queux  de  Saint-Hilaire  (marquis  de),  [1835],  rue  Soufflot,  n°  3,  et  au 
château  de  Saint-Hilaire,  par  Soubize  (Charente-Inférieure). 

Raguenet  (Octave),  [1804],  archiviste -paléographe,  au  château  de  Sou- 
ANNUAIRE-BULLETIN,   T.    XXIV,    1887.  3 


34  LISTE  DES  MEMBRES 

laires,  près  Orléans  (Loiret)  ;  correspondant,  M.  Broussois,  rue  Dupuy- 
tren,  n°  4. 

Rainneville  (comte  de),  [1083],  ancien  sénateur,  rue  du  Faubourg-Saint- 
Honoré,  n'  118. 

Rambuteau  (comte  de),  [2043],  O.  ^,  ancien  conseiller  d'État,  rue 
Barbet-de-Jouy,  n°  32. 

Rasilly  (marquis  de),  [1161],  au  château  de  Beaumont,  par  Saint- 
Pierre-le-Moutier  (Nièvre). 

Rathery  (Paul),  [2042],  O.  $fe,  inspecteur  général  des  finances,  rue  des 
Saints-Pères,  n°  9. 

Rattier  (Léon),  [1274],  au  château  de  Jand'heurs  (Meuse);  correspondant, 
M.  Coccoz,  libraire,  rue  Montfaucon,  n°  5. 

Raunié  (Emile),  [1904],  archiviste-paléographe,  avenue  des  Gobelins,  n°  65. 

Raynaud  (Gaston),  [1900],  archiviste-paléographe,  sous-bibliothécaire  à 
la  Bibliothèque  nationale,  rue  Richelieu. 

Read  (Charles),  [877],  $$,  ancien  chef  de  la  section  des  Travaux  histo- 
riques, archives  et  bibliothèques  de  la  ville  de  Paris,  membre  de  la 
Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  boulevard  Saint-Germain, 
n"  2. 

Récamier  (Etienne),  [1797],  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  du 
Regard,  n°  1. 

Régipon,  [2049],  député,  rue  Bassano,  n°  39. 

Reeve  (Henri),  [1367],  esq.,  secrétaire  du  Conseil  privé  de  S.  M.  Britan- 
nique, rédacteur  principal  de  ÏEdinburgh  Review,  n°  62,  Rutland-Gate, 
Hyde-Park,  à  Londres  ;  correspondant,  M.  Ch.  Gavard,  ancien  ministre 
plénipotentiaire,  rue  de  Rivoli,  n°  252. 

Reiffenberg  (baron  Frédéric  de),  [1778],  à  Millon-la-Chapelle,  par  Che- 
vreuse  (Seine-et-Oise). 

Reiset  (comte  de),  [655],  O.  ^,  ancien  ministre  plénipotentiaire,  au  châ- 
teau du  Breuil,  par  Dreux  (Eure-et-Loir). 

Renard  (le  major),  [1907],  commandant  de  l'École  de  guerre  de  Bel- 
gique, à  Bruxelles. 

Renardet,  [1709],  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Dijon  (Côte-d'Or); 
correspondant,  M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 

Rennes  {Bibliothèque  de  V Académie  de),  [1346],  représentée  par  M.  Ron- 
dil  d'Ajoux;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon, 
n°  6. 

Rennes  (Bibliothèque  municipale  de  la  ville  de) ,  [1956],  représentée  par 
M.  Vétault,  bibliothécaire;  correspondants,  MM.  Fetscherin  et  Chuit, 
libraires,  rue  de  l'Ancienne-Comédie,  n°  18. 

Repoux,  [1789],  à  la  Ferrière,  par  Anost  ( Saône -et-Loire);  correspondant, 
M.  Lhomme,  rue  de  Phalsbourg,  n°  6. 

Riant  (comte),  [1492],  membre  de  l'Institut  et  de  la  Société  nationale 
des  Antiquaires  de  France,  boulevard  de  Courcelles,  n°  51. 

Richard  (Max),  [2029],  O.  ^,  ancien  député,  à  Angers  (Maine-et-Loire), 
et  à  Paris,  avenue  Montaigne,  n°  85. 


DE  LA  SOCIÉTÉ.  35 

Riche,  [1323],  C.  $£,  ancien  président  de  section  au  Conseil  d'État,  rue  de 
Rivoli,  n°  214. 

Richou  (Gabriel),  [1864],  archiviste  -  paléographe ,  conservateur  de  la 
bibliothèque  de  la  Cour  de  cassation,  au  Palais-de-Justice,  quai  de 
l'Horloge. 

Ristelhuber  (Paul),  [1451],  quai  Saint-Nicolas,  n°  3,  à  Strasbourg. 

Rivain  (Camille),  [2101],  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  des 
Francs-Bourgeois,  n°  60. 

Robin  (Armand),  [1646],  rue  du  Parc,  à  Cognac  (Charente);  correspon- 
dant, M.  Relier,  rue  de  Chevreuse,  n°  4. 

Rochambeau  (marquis  de),  [1685],  *fe,  associé  correspondant  de  la  Société 
nationale  des  Antiquaires  de  France,  rue  de  Naples,  n°  51. 

Roche  (Paul),  [1979],  avoué  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue  Sainte-Anne, 
n°  10. 

Rocquain  (Félix),  [2031],  ^,  chef  de  la  Section  administrative  aux  Archives 
nationales,  rue  Vaneau,  n°  15. 

Roessler  (Charles),  [2057],  rue  de  la  Bourse,  nu  3,  au  Havre  (Seine-Infé- 
rieure). 

Rollin,  [1896],  préfet  des  études  au  collège  Rollin,  avenue  Trudaine, 
n»  12. 

Roman  (Joseph),  [1800],  associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des 
Antiquaires  de  France  et  correspondant  du  ministère  de  l'Instruction 
publique,  rue  Blanche,  n°  75,  et  au  château  de  Picomtal,  près  Embrun 
(Hautes-Alpes)  ;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Rothschild  (baron  Alphonse  de),  [1214],  C.  $£,  rue  Saint-Florentin,  n°  2. 

Rothschild  (baron  Edmond  de),  [1183],  rue  Laffitte,  n°  19. 

Rothschild  (baron  Gustave  de),  [1213],  ^,  rue  Laffitte,  n°  23. 

Rothschild  (baronne  James  de),  [1962],  avenue  de  Friedland,  n°  38. 

Rott  (Edouard),  [1946],  secrétaire  de  la  légation  suisse,  rue  Singer, 
n°  24  ter,  à  Passy-Paris  ;  correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bona- 
parte, n°  82. 

Rouen  (Bibliothèque  de  la  Cour  d'appel  de),  [1884],  représentée  par  M.  le 
conseiller  Pain,  à  la  questure  de  la  Cour,  à  Rouen  (Seine-Inférieure). 

Rouen  (Bibliothèque  de  la  ville  de),  [2012],  représentée  par  M.  Eugène 
Noël,  bibliothécaire,  à  Rouen. 

Roussigné,  [1033],  $fc,  rue  Rayart,  n°  6. 

Roux  (Agricol),  [2044],  notaire,  membre  de  l'Académie  de  Vaucluse  et  de 
la  Société  française  d'archéologie,  à  Cavaillon  (Vaucluse)  ;  correspon- 
dant, M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Roy  (Jules),  [1831],  professeur  à  l'École  nationale  des  chartes,  maître  de 
conférences  à  l'École  pratique  des  hautes  études,  rue  des  Saints-Pères, 
n°  12. 

Roy  (Maurice),  [2008],  rue  des  Saints-Pères,  n°  15. 

Rozière  (Eugène  de),   [1747],  O.  ^,  sénateur,  membre  de  l'Institut,  du 


36  LISTE   DES   MEMBRES 

Comité  des  travaux  historiques  et  de  la  Société  nationale  des  Anti- 
quaires de  France,  rue  Lincoln,  n°  8. 

Ruble  (baron  Alphonse  de),  [1190],  rue  Cambon,  n°  43. 

Sabatier  (Maurice),  [1812],  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  cas- 
sation, rue  Saint-Simon,  n°  2. 

Saint-Denys,  [1761],  libraire,  quai  Voltaire,  n°  27. 

Sainte- Aulaire  (marquis  de),  [1580],  0.  ^,  ancien  député,  rue  de  Gre- 
nelle, n°  122. 

Salin  (Patrice),  [1392],  secrétaire  de  section  au  Conseil  d'État,  boule- 
vard Saint-Germain,  n°  175. 

Sanné  (Albert),  [1370],  avenue  de  Messine,  n°  30. 

Sarcus  (vicomte  Félix  de),  [1137],  ancien  capitaine  de  dragons,  à  Dijon 
(Côte-d'Or);  correspondant,  M.  Pedone  Lauriel,  libraire,  rue  Soufflot, 
n°  13. 

Sa  y  (Léon),  [1075],  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie  des 
sciences  morales  et  politiques,  sénateur,  rue  Fresnel,  n°  21. 

Schalck  de  la  Faverie,  [2072],  sous -bibliothécaire  à  la  Bibliothèque 
nationale,  rue  Richelieu. 

Schefer  (Charles),  [1405],  C.  ^,  membre  de  l'Institut,  ministre  plénipo- 
tentiaire, administrateur  de  l'École  nationale  des  langues  orientales 
vivantes,  rue  de  Lille,  n°  2. 

Scheler  (Auguste),  [543],  bibliothécaire  de  S.  A.  R.  Mgr  le  comte  de 
Flandres,  rue  de  la  Régence,  à  Bruxelles  ;  correspondant,  M.  H.  Lau- 
rens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Schickler  (Fernand),  [1236],  place  Vendôme,  n°  17. 

Séchehaye  (Charles),  [1244],  O.  ^,  docteur  en  droit,  ancien  conseiller 
de  préfecture,  chef  de  la  sténographie  du  Sénat,  au  palais  du  Luxem- 
bourg. 

Seillière  (Frédéric),  [1620],  avenue  de  l'Aima,  n°  61. 

Semichon,  [1964],  inspecteur  des  finances,  rue  Cassette,  n°  27. 

Servois  (Gustave),  [1136],  ^,  ancien  préfet,  inspecteur  général  des  archives 
et  des  bibliothèques,  membre  du  Comité  des  travaux  historiques,  ave- 
nue Gabriel,  n°  48. 

Solesmes  {Abbaye  des  Bénédictins  de),  [1661],  près  Sablé  (Sarthe),  repré- 
sentée par  le  R.  P.  Abbé;  correspondants,  MM.  Delhomme  et  Briguet, 
libraires,  rue  de  l'Abbaye,  n°  13. 

Sommier  (Alfred),  [1737],  rue  de  Ponthieu,  n°  57. 

Sorel  (Alexandre),  [942],  ^,  président  du  tribunal  civil,  à  Compiègne 
(Oise),  et  à  Paris,  rue  Saint-Jacques,  n°  57. 

Stein  (Henri),  [2084],  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  Saint-Pla- 
cide, n°  37. 

Stuttgart  (Bibliothèque  royale  de)y  [1610]  ;  correspondant,  M.  Lemoigne, 
libraire,  rue  Bonaparte,  n°  12. 


DE   LA   SOCIÉTÉ.  37 

Talhouet-Roy  (marquis  de),  [2023],  avenue  Bosquet,  n°  2,  et  au  château 
du  Lude  (Sarthe). 

Tamizey  de  Larroque  (Ph.),  [1345],  $,  correspondant  de  l'Institut  et 
associé  correspondant  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 
France,  à  Gontaud,  par  Marmande  (Lot-et-Garonne)  ;  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Tandeaude  Marsac,  [1176],  notaire,  place  Dauphine,  n°  23. 

Tardif,  [225],  C.  ^,  conseiller  honoraire  à  la  Cour  de  cassation,  rue 
Caumartin,  n°  60. 

Tardif  (E.-J.),  [2114],  archiviste-paléographe,  avocat  à  la  Cour  d'appel 
de  Paris,  rue  Boulainvilliers,  n°  16,  à  Passy-Paris. 

Terras  (Amédée  de),  [1813],  ^,  au  château  du  Grand-Bouchet,  près 
Mondoubleau  (Loir-et-Cher)  ;  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue 
de  Tournon,  n°  6. 

Terrebasse  (Humbert  de),  [1948],  ^,  au  château  de  Terrebasse,  par  Rous- 
sillon  (Isère);  correspondant,  M.  Chossonnery,  libraire,  quai  des  Grands- 
Augustins,  n°  47. 

Teulet  (Raymond),  [1933],  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  du 
Regard,  n°  11. 

Thellier  (Félix),  [1988],  rue  Louis-David,  n°  2,  à  Passy-Paris. 

Thierry-Poux  (0.),  [1913],  *$$,  conservateur  du  département  des  Impri- 
més à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  Richelieu. 

Thirion-Montauban  (Albert),  [1666],^,  secrétaire  d'ambassade,  rue  Chris- 
tophe-Colomb, n°  9. 

Tissot,  [1775],  à  Saînt-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise),  place  Louis  XV, 
n»  1. 

Toulouse  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [2082]  ;  correspondant,  M.  Gué- 
rin,  libraire,  rue  des  Boulangers,  n°  22. 

Toulouse  {Bibliothèque  universitaire  de  l'Académie  de),  [2037],  repré- 
sentée par  M.  Crouzel,  bibliothécaire;  correspondants,  MM.  Fetscherin 
et  Chuit,  libraires,  rue  de  l'Ancienne-Comédie,  n°  18. 

Tournouër  (Henri),  [2115],  archiviste-paléographe,  attaché  au  ministère 
des  Affaires  étrangères,  rue  des  Saints-Pères,  n°  11. 

Tourtoulon  (baron  Ch.  de),  [1452],  au  château  de  Vallergues,  près 
Montpellier  (Hérault). 

Travers,  [1055],  ^,  professeur  honoraire  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Caen,  secrétaire  honoraire  de  l'Académie  des  arts,  sciences  et  belles- 
lettres,  rue  des  Chanoines,  n°  10,  à  Caen  (Calvados)  ;  correspondant, 
M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82. 

Tribert  (Germain),  [1049],  ancien  conseiller  général,  à  Fontiaux,  par 
Vivonne  (Vienne);  à  Paris,  rue  du  Faubourg- Saint-Honoré,  n°  83. 

Troyes  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1754],  représentée  par  M.  Socard, 
bibliothécaire. 


38  LISTE   DES   MEMBRES 

Twombley  (W.),  [1993],  rue  de  Tilsitt,  n°  3. 

Université  de  France  {Bibliothèque  de  l'),  [767],  représentée  par  M.  de 
Chantepie  du  Dézert,  bibliothécaire  ;  correspondant,  M.  Pedone  Lauriel, 
libraire,  rue  Soufflot,  n°  13. 

Vaesen,  [1853],  archiviste -paléographe,  à  Lyon,  rue  de  l'Annonciade, 
n°  13,  et  à  Paris,  rue  Franklin,  n°  10. 

Valençay  (Mme  la  duchesse  de  Talleyrand-),  [855],  au  château  de  Valen- 
çay (Indre);  correspondant,  M.  le  marquis  de  Nadaillac,  rue  Duphot, 
n°  18. 

Vallentin  (Ludovic-Edouard),  [811],  juge  au  tribunal  civil  de  Montéli- 
mar  (Drôme);  correspondant,  M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon, 
n°  6. 

Vallin,  [1528],  professeur  d'histoire  au  lycée  du  Havre,  rue  Casimir- 
Périer,  n°  28,  au  Havre  (Seine-Inférieure)  ;  correspondant,  M.  H.  Lau- 
rens, libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Vallois  (Félix)  fils,  [1759],  à  Rouen  (Seine-Inférieure),  rue  de  la  Savon- 
nerie, n°  12. 

Vallois  (René),  [1782]",  avocat,  à  Rouen  (Seine-Inférieure),  rue  de  la 
Savonnerie,  n°  12. 

Valois  (Noël),  [2006],  docteur  es  lettres,  archiviste  aux  Archives  natio- 
nales, rue  de  l'Abbaye,  n°  13. 

Valuy,  [1843],  chef  d'escadron  d'artillerie  et  chef  d'état-major  de  la 
8e  brigade  d'artillerie,  à  Bourges  (Cher). 

Vandal  (comte  Albert),  [1691],  rue  Jean-Goujon,  n°  9. 

Vandewalle,  [1663],  avoué  près  le  tribunal  de  la  Seine,  rue  Grange- 
Batelière,  n°  18. 

Vaney  (A.-E.),  [775],  ancien  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  rue 
Duphot,  n°  14;  correspondant,  M.  Saint-Jorre,  libraire,  rue  Richelieu, 
n°  91. 

Van  Ouwenhuysen  (Constant),  [1971],  rue  Joubert,  n°  37. 

Vatimesnil  (Mme  Albert  de),  [1779],  avenue  d'Antin,  n°  24. 

Vatry  (colonel  baron  de),  [2046],  0.  ^,  boulevard  Haussmann,  n-  82. 

Vaufreland  (vicomte  de),  [1848],  rue  du  Ranelagh,  n°  45,  et  au  château 
de  Vaufreland,  par  Sancerre  (Cher). 

Vendeuvre  (baron  de),  [452],  rue  de  Penthièvre,  n°  4. 

Versailles  [Bibliothèque  de  la  ville  de),  [2127],  représentée  par  M.  Déle- 
rot,  bibliothécaire. 

Vessillier  (Léonce),  [1287],  percepteur  des  contributions  directes,  à  Mont- 
ceau-les-Mines  (Saône-et-Loire). 

Vibra ye  (Mroe  la  marquise  de),  [  1 882 j ,  au  château  de  Cheverny  (Loir-et- 
Cher),  et  à  Paris,  rue  de  Varenne,  n°  56. 

Viel-Castel  (baron  Louis  de),  [656],  C.  ^,  membre  de  l'Académie 
française,  ministre  plénipotentiaire,  rue  de  Bourgogne,  n°  19. 

Vignat,    [1811],  membre  de  la  Société  archéologique  et  historique  de 


DE   LA    SOCIÉTÉ.  39 

l'Orléanais,  à  Orléans  (Loiret),  cloître  Saint-Aignan,  n°  7;  à  Paris,  chez 
M.  Vuillefroy,  rue  Choron,  n°  10. 

Villard  (Henri),  [1203],  avocat,  à  Langres  (Haute-Marne);  correspondant, 
M.  Verconsin,  rue  Neuve-des-Capucines,  n°  6. 

Villeneuve  (Gustave  de),  [2090],  square  de  Messine,  n°  13. 

Villesaison  (René  Girard  de),  [1898],  à  Siébon,  par  Ciron  (Indre);  cor- 
respondant, M.  H.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Viollet  (Paul),  [1952],  membre  de  l'Institut,  bibliothécaire-archiviste 
de  la  Faculté  de  droit  de  Paris,  rue  des  Lions,  n°  7. 

Vitu  (Auguste),  [2001],  O.  ^,  avenue  de  Wagram,  11^36. 

Vogué  (marquis  de),  [1916],  C.  ^,  membre  de  l'Institut  et  de  la  Société 
nationale  des  Antiquaires  de  France,  ancien  ambassadeur,  rue  Fabert, 
n°  2. 

Vuitry  (Mme  Adolphe),  [2087],  rue  de  Téhéran,  n°  13. 

Walckenaer  (Charles),  [987],  ancien  chef  du  cabinet  du  ministre  de  l'In- 
térieur, avenue  Matignon,  n°  15. 

Watteville  (baron  O.  de),  [830],  ^,  directeur  honoraire  au  ministère  de 
l'Instruction  publique,  boulevard  Malesherbes,  n°  63. 

Werlé  (comte  Alfred),  [1619],  boulevard  du  Temple,  à  Reims  (Marne). 

Wilhelm,  [1393],  juge  de  paix,  à  Chartres  (Eure-et-Loir). 

Witt  (Pierre  de),  [1972],  boulevard  Haussmann,  n°  83. 

Witte  (baron  Jean  de),  [461],  ^,  associé  étranger  de  l'Institut,  rue  For- 
tin, n°  5. 

Zeller,  [1411],  C.  ^,  membre  de  l'Institut,  professeur  d'histoire  à  l'École 
polytechnique,  inspecteur  général  de  l'enseignement  supérieur,  rue 
Legoff,  n°  1. 

Zévort  (Edgard),  [2092],  ^,  recteur  de  l'Académie  de  Caen,  à  Caen 
(Calvados). 

Zurich  {Bibliothèque  de  la  ville  de),  [1830],  représentée  par  M.  le  doc- 
teur Horner,  conservateur  ;  correspondant,  M.  Pol  Nicard,  rue  de  Sèvres, 
n»  3. 


40  LISTE   DES   MEMBRES 


ARCHIVES  ET  BIBLIOTHÈQUES  ASSOCIÉES. 

Archives  de  la  Haute-Garonne,  [M.  Baudouin,  n°  2069]. 
Bibliothèques  des  châteaux  de.:  Compiègne,  Fontainebleau,  Pau  et 

Versailles  [n"  595-598]. 
Bibliothèque  de  la  ville  d'Aix,  [M.  Gaut,  n°  687] . 

—  universitaire  d'Aix,  [M.  Capdenat,  n0  2083] . 

—  universitaire  d'Alger,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  2081]. 

—  de  la  ville  d'ANGERS,  [M.  Lemarchand,  n°  2117]. 

—  des  Archives  nationales,  [M.  le  Directeur  général,  n°  1 147]. 

—  delà  ville  d'AviGNON,  [M.  Allouard,  n°  645]. 

—  de  l'ordre  des  Avocats  de  Moulins,  [M.  Seullier,  n°1504]. 

—  de  l'ordre  des  Avocats  de  Paris,  [M.  Templier,  n°  720]. 

—  de  la  ville  de  Bayonne,  [M.  L.  Hiriart,  n°  1407]. 

—  de  la  ville  de  Beauvais,  [M.  Marchandin,  n°  2052]. 

—  de  la  ville  de  Besançon,  [M.  Castan,  n°  1371]. 

—  universitaire  de  Besançon,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  2055] . 

—  UNIVERSITAIRE  DE  BORDEAUX,    [M.   MORTET,  11°  2118]. 

—  de  la  Cour  d'appel  de  Bourges,  [n°  1483]. 

—  de  la  ville  de  Caen,  [M.  le  Maire,  n°  1015]. 

—  universitaire  de  Caen,  [M.  Bouvy,  n°  2078]. 

—  de  la  Chambre  des  députés,  [M.  Laurent,  n°  1660]. 

—  de  la  ville  de  Chartres,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  1516]. 

—  de  la  ville  de  Chateaudun,  [M.  Hetté,  n°  1855]. 

—  universitaire   de    Clermont-Ferrand,    [M.  A.    Maire. 

n°1937]. 

—  du  Conseil  d'État,  [M.  Gustave  Vattier,  n°  934]. 

—  de  la  Cour  de  cassation,  [M.  Richou,  n°  1721]. 

—  de  la  ville  de  Dieppe,  [M.  Morin,  n°  1054]. 

—  de  la  ville  de  Dijon,  [M.  Guignard,  n°  1279]. 

—  UNIVERSITAIRE  de  Dijon,  [M.  Archinet,  n°  2080 1. 

—  universitaire  de  Douai,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  2079]. 

—  de  I'École  DES  HAUTES  études,  [n°  2126]. 

—  de  I'École  nationale  des  chartes,  [M.  le  Directeur,  n°  1703]. 

—  de  I'École  normale  supérieure,  [M.  le  Directeur,  n°  1617]. 

—  de  la  ville  d'ÉPERNAY,  [M.  Brion,  n°  1474]. 

—  de  la  Faculté  de  droit  de  Paris,  [M.  Viollet,  n°  1883]. 

—  de  la  ville  de  Genève,  [M.  Gas,  n°  1821]. 

—  de  la  ville  de  Grenoble,  [M.  Maignien,  n°  948]. 

—  universitaire  de  Grenoble,  [M.  Callamand,  n°  1976]. 

—  de  la  ville  de  Hambourg,  [M.  Isler,  n°  873]. 

—  de  la  ville  du  Havre,  [M.  Bailliard,  n°  1193]. 

—  de  la  ville  de  Laval,  [M.  D.  OEhlert,  n°  1852]. 

—  de  I'Institut  catholique  deLille,  [M.  le  Recteur,  n°  1854]. 


DE  LA   SOCIÉTÉ.  41 

Bibliothèque  de  la  ville  de  Limoges,  [M.  Leymarie,  n°  1908]. 

—  de  I'Ukiversité  de  Louvain,  [M.  Reusens,  n°  8121. 

—  du  palais  du  Luxembourg,  à  Paris,  [M.  Choëcki,  n°  956]. 

—  universitaire  de  Lyon,  [M.  Picard,  n°  1998). 

—  de  I'Institut  catholique  de  Lyon,  [M.  le  Doyen,  n°  1851]. 

—  Chetham,  de  Manchester,  [n°  2110J. 

—  de  la  ville  du  Mans,  [M.  Guérin,  n°  1696]. 

—  de  la  ville  de  Mantes,  [M.  Petit,  n°  1295]. 

—  du  Ministère  de  la  Marine,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  1 102]. 

—  Mazarine,  à  Paris,  [M.  Franklin,  n°  33]. 

—  universitaire  de   Montpellier,    [M.   le  Bibliothécaire, 

n°  2045]. 

—  de  la  ville  de  Moulins,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  1365]. 

—  de  la  ville  de  Nancy,  [M.  Favier,  ne  850]. 

—  universitaire  de  Nancy,  [M.  le  Dr  Netter,  n°  2062]. 

—  Nationale,  à  Paris,  [M.  L.  Delisle]. 

—  de  la  ville  d'ORLÉANS,  [M.  Loiseleur,  n°  2100J. 

—  de  la  ville  de  Paris,  [M.  J.  Cousin,  n°  135], 

—  de  la  ville  de  Pau,  [M.  Soulice,  n°  1592]. 

—  des  Facultés  de  Poitiers,  [M.  Girardin,  n°  2094]. 

—  de  l'Académie  de  Rennes,  [M.  Rondil  d'Ajoux,  n°  1346]. 

—  de  la  ville  de  Rennes,  [M.  Vétault,  n°  1956] . 

—  de  la  Cour  d'appel  de  Rouen,  [M.  Pellecat,  n°  1884]. 

—  des  Bénédictins  de  Solesmes,  [le  R.  P.  Abbé,  n°  1661]. 

—  royale  de  Stuttgart,  [M.  le  Bibliothécaire,  n°  1610]. 

—  universitaire  de  l'Académie  de  Toulouse,  [M.  Crouzel, 

n°  2037J. 

—  de  la  ville  de  Toulouse,  [M.  Eug.  Lapierre,  n°  2082]. 

—  de  la  ville  de  Troyes,  [M.  Socard,  n°  1754]. 

—  de  I'Université  de  France,  [M.  de  Chantepie  du  Dézert, 

n»  767]. 

—  de  la  ville  de  Versailles,  [M.  Délerot,  n°  2127]. 

—  de  la  ville  de  Zurich,  [M.  Horner,  n°  1830]. 


SOCIETES  CORRESPONDANTES  DE  LA  SOCIETE  DE  L'HISTOIRE 
DE  FRANCE. 

en  france. 
Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Caen. 
Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Dijon. 
Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles- Lettres  de  Maçon. 
Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de  Tarn-et-Garonne, 

à  Montauban. 
Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  d'Arras. 


42  SOCIÉTÉS   CORRESPONDANTES. 

Académie  de  Vaucluse. 

Association  philotechnique. 

Commission  des  Antiquités  du  département  de  la  Côte-d'Or,  à  Dijon. 

Société  académique  de  Boulogne-sur-Mer. 

Société  académique  de  l'Aube,  à  Troyes. 

Société  académique  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Saint- 
Quentin. 

Société  archéologique  de  Rambouillet. 

Société  archéologique  de  Touraine,  à  Tours. 

Société  archéologique  et  historique  du  Limousin,  à  Limoges. 

Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  à  Orléans. 

Société  bibliographique,  à  Paris. 

Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Commerce  du  Puy. 

Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  département  du  Nord, 
à  Douai. 

Société  de  l'Histoire  du  Protestantisme  français,  à  Paris. 

Société  d'émulation  du  département  de  l'Allier,  à  Moulins. 

Société  d'émulation  de  la  Vendée,  à  La  Roche-sur-Yon. 

Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie,  à  Saint-Omer. 

Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  à  Caen. 

Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers. 

Société  des  Antiquaires  de  Picardie,  à  Amiens. 

Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  des  Alpes-Maritimes. 

Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne,  à  Auxerre. 

Société  de  Statistique,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  du  dépar- 
tement des  Deux-Sèvres,  à  Niort. 

Société  d'études  des  Hautes-Alpes,  à  Gap. 

Société  d'histoire  et  d'archéologie,  à  Chalon-sur-Saône. 

Société  libre  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du 
département  de  l'Eure,  à  Évreux. 

Société  nationale  des  Antiquaires  de  France,  à  Paris. 

EN   PAYS  ÉTRANGERS. 

Académie  royale  de  Belgique,  à  Bruxelles. 
Académie  royale  irlandaise,  à  Dublin. 

Comité  de  publication  des  Analectes  pour  servir  a  l'histoire  ecclé- 
siastique de  la  Belgique,  à  Louvain. 
Institut  archéologique  liégeois. 
Institut  Smithsonien,  à  Washington. 
Société  d'Histoire  de  la  Suisse  Romande,  à  Lausanne. 
Société  d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Genève. 
Société  historique  du  Massachusetts,  à  Boston. 
Société  philosophique  américaine,  à  Philadelphie. 
Université  de  Kiel. 


CONSEIL   D  ADMINISTRATION. 


43 


LISTE 


MEMBRES   DU   CONSEIL   D  ADMINISTRATION, 


avec  l'indication  des  années  où  cessent  leurs  fonctions. 


1887. 
MM.  Barthélémy  (An.  de). 
Barthélémy  (Éd.  de). 
Laborde  (J.  de). 
Lalanne  (Lud.). 

LONGNON. 

Luce. 

Meyer  (P.). 
moran  ville. 
Servois. 
Vogué  (de). 

1889. 
MM.  Beaucourt  (de). 

BORDIER. 

Broglie  (de). 
Chantérac  (de)- 
cosnac  (de). 
Delisle  (L.). 

Marsy  (de). 
Riant  (P.). 

RlVAIN. 


1888. 
MM.  Boislisle  (A.  de). 
boulatignier. 
Chéruel. 
Lair. 
Maury  (Alfred). 

PUYMAIGRE   (DE). 
ROCQUAIN. 
RUBLE  (DE). 

Watteville  (de). 

WlTTE   (DE). 

1890. 
MM.  Baguenault  de  Puchesse. 
Desnoyers  (J.). 

DURUY. 

Gautier  (Léon). 

La  Trémoïlle  (de). 

Luçay  (de). 

Mas  Latrie  (de). 

Picot. 

Queux  de  Saint-Hilaire  (de) 

Valois. 


BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  NOMMÉ  EN  1886. 


Président  honoraire .  MM.  J.  Desnoyers. 

Président L.  Lalanne. 

Vice- Présidents.  ...  de  Mas  Latrie  et  de  Luçay. 

Secrétaire Arthur  de  Boislisle. 

Secrétaire  adjoint  .  .  Noël  Valois. 

Archiviste -Trésorier.  (       _ 

Bibliothécaire j       u  KlVAIN- 

Censeurs J.  Delaville  Le  Roulx  et  P.  Durrieu. 


44  CONSEIL  d'administration 


COMITÉ  DE  PUBLICATION. 

MM.  MM. 

A.  de  Barthélémy.  / 

De  Beaucourt.  Lalanne. 

Delisle.  De  Buble. 

COMITÉ   DES   FONDS. 

MM.  MM. 

De  Cosnac.  Moranvillé. 

De  Lucay.  Servois. 


JOURS  DES  SEANCES 

DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 

PENDANT  L'ANNÉE  1887. 

4  Janvier.  7  Juin. 

1er  Février.  5  Juillet. 

1er  Mars.  2  Août. 

5  et  26  Avril.  8  Novembre. 

3  Mai.  6  Décembre. 

Le  Conseil  d'administration  de  la  Société  se  réunit  aux  Archives 
nationales,  à  trois  heures  et  demie,  le  premier  mardi  de  chaque  mois 
(septembre  et  octobre  exceptés,  et  sauf  le  cas  où  le  premier  mardi  est 
jour  de  fête).  Tous  les  membres  de  la  Société  ont  le  droit  d'assister  aux 


La  séance  extraordinaire  du  26  avril  est  destinée  à  fixer  l'ordre  du  jour 
de  l'Assemblée  générale. 

La  séance  du  3  mai  est  celle  de  l'Assemblée  générale  de  la  Société. 
Elle  se  tiendra  dans  la  salle  du  cours  d'Archéologie,  à  la  Bibliothèque 
nationale. 


Agent  de  la  Société  :  M.  Fr.  Martin,  rue  des  Francs-Bourgeois,  n°  60, 
aux  Archives  nationales. 


LISTE  DES  OUVRAGES  PUBLIÉS  PAR  LA  SOCIÉTÉ.       45 

ORDRE  DE  PUBLICATION 

DES   OUVRAGES   ÉDITÉS   PAR   LA   SOCIÉTÉ 

depuis  l'année  1870. 


Voir,  pour  l'ordre  de  publication  des  151  volumes  édités  par  la  Société 
depuis  sa  fondation  jusqu'en  Vannée  1869,  les  Annuaires- Bulletins 
de  1863  à  1869.) 


15  mars  1870. 

Ie'  mai  1870. 
1  juin  1871. 


1870-1871. 

152.  Commentaires  et  Lettres  de  Monluc,  t.  IV.  . 

153.  MÉMOIRES   DU  MARÉCHAL   DE   BaSSOMPIERRE,   t.    I 

154.  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.   Il 

155.  Chroniques  des  comtes  d'Anjou,  Introduction  . 

156.  Annuaire- Bulletin,  t.  VIII.  Année  1870  réunie  à  l'année  1871. 

1872. 

157.  Chronique  d'Ernoul  et  de  Bernard  le  Trésorier.  18  oct.  1871. 

158.  Annales  de  Saint-Bertin  et  de  Saint- Vaast  ....  29  nov.  1871. 

159.  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.  III 5  fév.  1872. 

160.  Commentaires  et  Lettres  de  Monluc,  t.  V  et  dernier.  1er  mai  1872. 

161.  Annuaire-Bulletin,  t.  IX.  Année  1872. 

1873. 

162.  Mémoires  du  maréchal  de  Bassompierre,  t.  II  .  .  .  15  mars  1873. 

163.  OEuvres  de  Brantôme,  t.  VI 5  mai    1873. 

164.  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.  IV 7  nov.  1873. 

165.  Histoire  de  Béarn  et  Navarre,  par  Bordenave.  .  4  août  1873. 

166.  Annuaire-Bulletin,  t.  X.  Année  1873. 

1874. 

167.  Chroniques  de  Saint-Martial  de  Limoges 2  déc.  1873. 

168.  OEuvres  de  Brantôme,  t.  VII 10  déc.  1873. 

169.  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.  V 1er  juin  1874. 

170.  Nouveau  recueil  de  Comptes  de  l'Argenterie.  .  .  1er  oct.  1874. 

171.  Annuaire-Bulletin,  t.  XI.  Année  1874. 


46  LISTE  DES   OUVRAGES 


1875. 

172.  OEuvres  de  Brantôme,  t.  VIII 31  déc.  1874. 

173.  Mémoires  du  maréchal  de  Bassompierre,  t.  III.  .  .  1er  mai  1875. 

174.  Chanson  de  la  Croisade  contre  les  Albigeois,  t.  Ier.  1er  août  1875. 

175.  Chronique  du  bon  duc  Louis  de  Bourbon 1er  avril  1876. 

176.  Annuaire-Bulletin,  t.  XII.  Année  1875. 

1876. 

177.  Œuvres  de  Brantôme,  t.  IX 31  déc.  1875. 

178.  Chronique  de  Le  Fèvre  de  Saint-Remy,  t.  I  ...  .  1er  mai   1876. 

179.  Récits  d'un  Ménestrel  de  Reims 15  sept.  1876. 

180.  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.  VI 1er  déc.  1876. 

181.  Annuaire-Bulletin,  t.  XIII.  Année  1876. 

1877. 

182.  Mémoires  du  maréchal  de  Bassompierre,  t.  IV  .  .  Ie' avril  1877. 

183.  Lettres  d'Antoine  de  Bourbon 1er  sept.  1877. 

184.  MÉMOIRES  DE  LA  HUQUERYE ,   t.   I   .    .\ 1er  déc.    1877. 

185.  Anecdotes  d'Etienne  de  Bourbon 15  déc.  1877. 

186.  Annuaire-Bulletin,  t.  XIV.  Année  1877. 

1878. 

187.  Extraits  des  Auteurs  grecs  concern.  les  Gaules,  t,  I  23  juill.  1878. 

188.  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.  VII 1er  mai  1878. 

189.  Histoire  de  Bayart 15  oct.  1878. 

190.  Mémoires  de  la  Huguerye,  t.  II 15  nov.  1878. 

191.  Annuaire-Bulletin,  t.  XV.  Année  1878. 

1879. 

192.  Chanson  de  la  Croisade  contre  les  Albigeois,  t.  II  15  déc.  1878. 

193.  Mémoires  de  Nicolas  Goulas,  t.  I 15  avril  1879. 

194.  Extr.  des  Auteurs  grecs  concern.  les  Gaules,  t.  II  30  sept.  1879. 

195.  Mémoires  de  Nicolas  Goulas,  t.  II 15  déc.  1879. 

196.  Annuaire-Bulletin,  t.  XVI.  Année  1879. 

1880. 

197.  Gestes  des  Évêques  de  Cambrai 15  mai  1880. 

198.  Mémoires  de  la  Huguerye,  t.  III 15  déc.  1880. 

199.  Œuvres  de  Brantôme,  t.  X 1er  déc.  1881. 

200.  Extr.  des  Auteurs  grecs  concern.  les  Gaules,  t.  III  Ie1'  mars  1881 . 

201.  Annuaire-Bulletin,  t.  XVII.  Année  1880. 

1881. 

202.  Les  Établissements  de  saint  Louis,  t.  I 31  déc.  1880. 

203.  Les  Établissements  de  saint  Louis,  t.  II Ie1  juill.  1881. 


PUBLIÉS  PAR  LA  SOCIÉTÉ.  47 

204.  Chronique  de  Le  Fèvre  de  Saint-Remy,  t.  11  ...  .     1er  nov.  1881. 

205.  Chronique  normande  du  xive  siècle 31  janv.  1882. 

206.  Annuaire-Bulletin,  t.  XVIII.  Année  1881. 

1882. 

207.  OEuvres  de  Brantôme,  t.  XI Ie'  févr.  1882. 

208.  Mémoires  de  Nicolas  Goulas,  t.  III 30  avril  1882. 

209.  Relation  d'Éz.  Spanheim 30  oct.  1882. 

210.  Œuvres  de  Rigord  et  de  G.  le  Breton,  t.  I.  .  .  .  15  déc.  1882. 

211.  Annuaire -Bulletin,  t.  XIX.  Année  1882. 

1883. 

212.  Extr.  des  Auteurs  grecs  concern.  les  Gaules,  t.  IV  15  mars  1883. 

213.  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  t.  1 3  juill.  1883. 

214.  Les  Établissements  de  saint  Louis,  t.  III 15  oct.  1883. 

215.  Lettres  de  Louis  XI,  t.  I 7  nov.  1883. 

216.  Annuaire-Bulletin,  t.  XX.  Année  1883. 

1884. 

217.  Notices  et  documents  (Cinquantième  anniversaire).  mai  1884. 

218.  Mémoires  du  maréchal  de  Villars,  t.  I 15  juin  1884. 

219.  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  t.  II 7  août  1884. 

220.  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  t.  III 7  mars  1885. 

221.  Annuaire-Bulletin,  t.  XXI.  Année  1884. 

1885. 

222.  Journal  de  Nicolas  de  Baye,  t.  1 1er  juin  1885. 

223.  Lettres  de  Louis  XI,  t.  II 1er  août  1885. 

224.  Œuvres  de  Rigord  et  de  G.  le  Breton,  t.  II  .  .  .  25  déc.  1885. 

225.  Extr.  des  auteurs  grecs  concern.  les  Gaules,  t.  V.  25  mars  1886. 

226.  Annuaire-Bulletin,  t.  XXII.  Année  1885. 

1886. 

227.  Les  Établissements  de  saint  Louis,  t.  IV 30  mars  1886. 

228.  La  Règle  du  Temple 15  avril  1886. 

229.  Histoire  universelle  d'Agr.  d'Aubignè,  t.  1 15  nov.  1886. 

230.  Table  générale  de  l'Annuaire-Bulletin,  années  1863-1884. 

231.  Annuaire-Bulletin,  t.  XXIII.  Année  1886. 


PROCÈS-VERBAL 

DE    LA 

SÉANCE  DU  CONSEIL   D'ADMINISTRATION 

DE    LA 

SOCIÉTÉ    DE    L'HISTOIRE    DE    FRANCE, 

TENUE   LE   4   JANVIER    1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  trois  heures  et  demie, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M.  L.  LALANNE,  PRÉSIDENT. 

(Procès-verbal  adopté  dans  la  séance  du  1er  février  1887.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance  ;  la  rédaction  en  est  approuvée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  proclame  membre  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  cette  nomination  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2119.  M.  Jean  Delmas,  à  Aurillac  (Cantal);  présenté 
par  MM.  Rivain  et  Valois. 

Publications  adressées  à  la  Société. 

Publications  périodiques.  —  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  du 
Protestantisme  français,  15  décembre  1886.  — Bulletin  de  la  Société 
bibliographique,  décembre  1886.  —  Revue  historique,  janvier-février 
1887. 

Sociétés  savantes.  —  Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Tou- 
raine,  1er  et  2e  trimestres  de  1886. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

Discours  de  la  Vigne,  par  François  Roaldès,  publié,  avec  divers 
autres  documents  inédits,  par  Ph.  Tamizey  de  Larroque.  Bor- 
deaux, G.  Gounouilhou. 

M.  le  marquis  de  Queux  de  Saint-Hilaire  offre  au  Conseil  deux 
brochures  contenant  la  notice  qu'il  a  consacrée  à  feu  M.  Emile 
Egger,  au  nom  de  l'Association  pour  l'encouragement  des  études 
grecques  en  France,  et  les  discours  prononcés  à  l'inauguration  du 
monument  de  M.  Egger. 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  4 


50  SOCIÉTÉ 

Correspondance . 

M.  Desnoyers,  président  d'honneur,  que  l'état  de  sa  santé 
prive  d'assister  aux  séances  du  Conseil,  adresse  à  ses  col- 
lègues ses  vœux  pour  l'heureuse  et  fructueuse  continuation 
de  leurs  travaux. 

M.  le  marquis  de  Beaucourt  exprime  son  regret  de  ne  pou- 
voir assister  à  la  séance. 

M.  le  comte  de  Boury  et  M.  P.  Bonnassieux,  admis  dans 
la  séance  précédente  comme  membres  delà  Société,  adressent 
leurs  remerciements  au  Conseil. 

M.  Albert  Lemarchand,  bibliothécaire  en  chef  de  la  ville 
d'Angers,  adresse  les  mêmes  remerciements  pour  l'inscription 
de  la  bibliothèque  qu'il  administre  au  nombre  des  membres 
de  la  Société. 

Le  secrétaire  donne  communication  de  deux  demandes  de 
renseignements  historiques,  auxquelles  le  Conseil  décide 
qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  donner  suite. 

Travaux  de  la  Société. 

Annuaire-Bulletin  de  1886.  lre  partie.  Feuilles  8  et  9 
tirées  et  mises  en  distribution. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Pas  de 
changement. 

Mémoires  de  Villars.  T.  II.  Le  volume  est  terminé  et 
mis  au  brochage. 

Histoire  universelle  tf  Agrippa  d'Aubigné.  T.  II. 
Feuilles  1  à  5  en  bon  à  tirer. 

Le  Jouvencel.  T.  I.  Introduction  terminée.  Le  volume 
est  prêt  à  mettre  en  distribution. 

Lettres  de  Louis XI.  T.  III.  Feuille  11  tirée;  feuilles  12 
en  pages,  13  à  15  en  placards. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  II.  Feuilles  3  et  4  tirées  ; 
feuille  5  en  placards. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  51 

Le  Conseil  décide  que  les  deux  volumes  terminés  des 
Mémoires  de  Villars  et  du  Jouvencel  seront  mis  en  dis- 
tribution dès  que  le  recouvrement  de  la  cotisation  de  l'exer- 
cice 1887,  auquel  ils  appartiennent,  sera  suffisamment 
avancé. 

Le  secrétaire  annonce  que  M.  Farges,  archiviste  attaché 
au  Dépôt  des  affaires  étrangères,  retire  sa  proposition  de 
publier  les  correspondances  diplomatiques  de  Charles  de 
Marillac,  ambassadeur  en  Allemagne  et  en  Suisse,  de  crainte 
que  l'étendue  de  cette  publication  ne  paraisse  trop  considé- 
rable en  ce  moment  pour  la  Société,  mais  que,  selon  toutes 
probabilités,  il  sera  prochainement  en  mesure  de  proposer 
une  autre  publication  de  documents  du  xvne  siècle,  qui  ne 
formeraient  qu'un  seul  volume. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


IL 
BIBLIOGRAPHIE. 


1 .  —  Barbaza  (L.).  Annales  de  la  ville  de  Castres  depuis 
les  origines  jusqu'à  la  réunion  du  comté  de  Castres  au 
domaine  de  la  couronne  (647-1519).  In-18,  304  p.  Castres, 
Granier. 

2.  —  Bémont  (G.).  De  la  condamnation  de  Jean  Sans- 
Terre  par  la  cour  des  pairs  de  France,  en  1202.  In-8,  66  p. 
Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Revue  historique.) 

3.  —  Benoist  (G.).  La  politique  du  roi  Charles  V  :  la 
nation  et  la  royauté;  avec  une  préface  de  M.  H.  Baudrillart, 
de  l'Institut.  In-18  jésus,  xx-287  p.  Paris,  Cerf. 

4.  —  Blanchet  (J.-A.).  Béarn  et  Navarre  :  jetons  de  la 
famille  de  Henri II  de  Navarre.  In-8, 14  p.  et  planche.  Dax, 
impr.  Justère. 


52  SOCIÉTÉ 

5.  —  Blin  (E.).  Fourches,  essai  historique.  In-16,  28  p. 
Argentan,  impr.  du  Journal  de  l'Orne. 

6.  —  Bonnardot  (F.).  Les  fiefs  de  Paris  au  milieu  du 

xvie  siècle.  In-8,  23  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley- 

Gouverneur. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de- 
France.) 

7.  —  Briquet  (G. -M.).  Recherches  sur  les  premiers 
papiers  employés  en  Occident  et  en  Orient,  du  xe  au 
xrve  siècle.  In-8,  77  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley- 
Gouverneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France.) 

8.  —  Cadet  (Félix).  L'éducation  à  Port-Royal  :  Saint- 
Cyran,  Arnauld,  Lancelot,  Nicole,  de  Sacy,  Guyot,  Cous- 
tel,  Fontaine,  Jacqueline  Pascal;  extraits  précédés  d'une 
introduction.  In-8,  316  p.  Paris,  Hachette  et  Cie. 

En  tête  de  ce  recueil  d'extraits,  qui  portent  tous  sur  des  sujets 
pédagogiques,  l'éditeur  a  placé  une  introduction  considérable,  de 
quatre-vingts  pages,  où  sont  analysés  et  résumés  les  principes  des 
créateurs  de  Port-Royal  et  des  collaborateurs  qui  les  aidèrent  à 
faire  fleurir  leurs  écoles  pendant  le  temps  très  court  qu'elles  res- 
tèrent ouvertes.  A.  B. 

9.  —  Cahen  (A.).  Le  rabbinat  de  Metz  pendant  la  période 
française  (1567-1871).  In-8,  95  p.  Paris,  Durlacher. 

(Extrait  de  la  Revue  des  études  juives.) 

10.  —  Carné  (G.  de).  Les  pages  des  écuries  du  roi; 
l'Ecole  des  pages.  In-16,  xi-211  p.,  avec  gravure.  Nantes, 
impr.  Forest  et  Grimaud. 

11.  — Catalogue  des  Alsatica  de  la  bibliothèque  d'Oscar 
Berger-Levrault.  7  vol.  In-8.  Première  partie  (xvne  et 
xvme  siècles),  vin-113  p.;  deuxième  partie  (intendance 
d'Alsace,  arrêts  de  promulgation),  xxix-161  p.;  troisième 
partie  (intendance  d'Alsace,  ordonnances  autonomes  et  cir- 
culaires), 117  p.  ;  quatrième  partie  (administrations  diverses, 
xvne  au  xixe  siècle),  87p.;  cinquième  partie  (administration 
centrale  du  Bas-Rhin,  Révolution  française),  xi-183  p.; 
sixième  partie  (xixe  siècle),  225  p.  ;  septième  partie  (publi- 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  53 

cations  non  alsatiques  (1676-1815),  147  p.  Nancy,  Berger- 
Levrault  et  Cie. 

12.  —  Chabaneau  (C).  Paraphrase  des  litanies  en  vers 
provençaux,  publiée  d'après  le  manuscrit  d'Avignon,  avec 
une  introduction,  des  notes  et  un  appendice.  In-8,  54  p. 
Paris,  Maisonneuve  frères  et  Leclerc. 

(Extrait  de  la  Revue  des  langues  romanes.) 

13.  —  Chaix  de  Lav arène  (A.-C).  Monumenta  ponti- 
ficia  Arvernise  decurrentibus  ix°,  x°,  xi°,  xn°  saeculis;  cor- 
respondance diplomatique  des  papes  concernant  l'Auvergne 
depuis  le  pontificat  de  Nicolas  Ier  jusqu'à  celui  d'Innocent  III 
(ixe,  xe,  xie,  xne  siècles).  In-4,  xxi-560  p.  Clermont-Fer- 
rand,  Thibaud  et  Bellet. 

14.  — Chatelet  (l'abbé).  Les  monuments  de  l'abbaye  de 
Cherlieu  (Haute-Saône).  In-8,  31  p.  et  4  planches.  Besan- 
çon, impr.  Dodivers  et  Cie. 

(Extrait  du  Bulletin  de  l'Académie  de  Besançon.) 

15.  —  Courajod  (L.).  Alexandre  Lenoir,  son  journal  et 
le  Musée  des  monuments  français.  T.  III.  In-8,  465  p. 
Paris,  H.  Champion. 

Dans  un  premier  volume,  M.  Courajod  avait  retracé  l'historique 
de  la  fondation  du  musée  de  sculpture  française  qui  eut  pour  asile, 
pendant  vingt  ou  vingt-cinq  ans,  le  dépôt  des  Petits- Augustins. 
Dans  le  second  volume,  comme  aussi  dans  le  troisième,  dont  nous 
avons  à  parler  ici,  on  voit  tout  à  la  fois  ce  qu'est  devenue  la  créa- 
tion de  Lenoir,  et  aussi  à  quels  résultats  définitifs  il  serait  désirable 
de  la  voir  aboutir,  particulièrement  en  rétablissant  avec  plus  de 
soin  les  attributions,  en  faisant  rentrer  au  Louvre  de  précieux 
morceaux  qui  n'y  ont  point  encore  leur  place,  ou  en  reconstituant 
des  ensembles  que  les  circonstances  avaient  disjoints.  C'est  à  ce 
but  que  tendent  constamment  les  efforts  de  M.  Courajod,  efforts 
presque  toujours  couronnés  de  succès,  et  l'art  lui  devra  une  sin- 
gulière reconnaissance,  non  seulement  pour  avoir  enrichi  notre 
grand  musée  national ,  mais  aussi  pour  avoir  porté  dans  ses 
diverses  sections,  dans  leurs  catalogues,  dans  leurs  dispositions  inté- 
rieures, un  ordre  méthodique  essentiellement  favorable  à  l'étude, 
car  il  est  basé  sur  une  étude  savante  et  attentive  de  chaque  œuvre. 

A.  B. 

16.  —  Delà  ville  Le  Roulx  (J.).   De  prima  origine 


54  SOCIÉTÉ 

Hospitalariorum  Hierosolymitanorum.  In-8,  156  p.  Paris, 
Thorin. 

17.  —  Des  Gars  (le  duc)  et  A.  Ledru  (l'abbé).  Le  château 
de  Sourches,  au  Maine,  et  ses  seigneurs.  In-8,  xx-426p.  et 
gravures.  Paris,  Lecène  et  Oudin;  le  Mans,  Pellechat. 

M.  le  duc  des  Gars,  représentant  actuel  des  du  Bouchet  de 
Sourches,  et  notre  confrère  M.  l'abbé  Ledru,  dans  une  collabora- 
tion qui  n'a  pas  laissé,  paraît-il,  d'amener  des  dissentiments  regret- 
tables pour  le  plus  grand  bien  de  l'histoire,  ont  consacré  ce  volume 
aux  souvenirs  de  la  terre  de  Sourches  et  aux  familles  qui  s'y  sont 
succédé  depuis  le  xie  siècle  :  Sourches  ou  Chaources  primitifs, 
divisés  en  deux  branches,  ayant  chacune  un  château  distinct; 
Anthenaise,  Ghamaillart,  le  Vayer,  Vassé,  et  enfin  du  Bouchet. 
Cette  dernière  famille,  originaire  de  la  province  même,  commença 
à  prendre  un  rang  considérable  dans  la  noblesse  mancelle  à  partir 
de  la  seconde  moitié  du  xvi8  siècle,  au  temps  des  guerres  de  reli- 
gion. C'est  en  1648  que  Jean  du  Bouchet  fut  pourvu  de  la  charge 
de  prévôt  de  l'hôtel  et  grand  prévôt  de  France,  qui  resta  aux  mains 
de  ses  descendants  pendant  six  générations,  jusqu'à  la  chute  de 
l'ancien  régime.  Le  même  Jean  du  Bouchet  obtint  l'érection  de 
Sourches  en  marquisat,  et  reçut  enfin  le  collier  des  ordres  à  la 
promotion  de  1661.  Son  fils  est  celui  sous  qui  fut  rédigé  et  tenu 
par  quelque  familier  domestique  le  mémorial-journal  connu  sous 
le  nom  de  Mémoires  du  marquis  de  Sourches  (1681-1712),  et  dont 
la  publication  est  aujourd'hui  achevée  presque  aux  deux  tiers.  — 
Nous  permettra-t-on,  à  ce  propos,  d'exprimer  quelque  regret  que 
l'origine  réelie  de  ces  Mémoires  et  la  raison  d'être  de  leur  rédac- 
tion mi-partie  en  texte  et  mi-partie  en  notes  n'aient  été  expliquées 
d'une  façon  satisfaisante,  ni  dans  l'édition  même  des  Mémoires, 
ni  dans  le  présent  volume,  quoique  M.  le  duc  des  Cars,  posses- 
seur du  manuscrit  des  Mémoires,  ait  eu  le  mérite  d'autoriser  leur 
publication  ?  —  Au  xvme  siècle,  les  du  Bouchet,  ayant  hérité  du 
marquisat  de  Tourzel  en  Auvergne,  en  prirent  le  titre,  qui  devint 
ducal  sous  la  Restauration,  mais  s'éteignit  en  1845.  Sourches 
revint  alors  au  duc  des  Gars,  beau-frère  du  dernier  du  Bouchet. 
Comme  le  font  remarquer  les  auteurs  du  Château  de  Sourches, 
cette  terre,  depuis  les  premières  origines  connues  jusqu'à  la 
dernière  transmission,  c'est-à-dire  pendant  plus  de  trente  généra- 
tions, n'est  jamais  passée  d'une  famille  à  une  autre  famille  que  par 
voie  d'héritage  :  fait  singulièrement  rare  dans  notre  histoire  fon- 
cière, et  dont  nous  devons  nous  féliciter,  aujourd'hui  que  le  repré- 
sentant des  anciens  seigneurs  ouvre  à  l'histoire  les  portes  du  char- 
trier  patrimonial  et  en  tire  des  publications  comme  les  Mémoires 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  55 

du  marquis  de  Sourches,  comme  les  Mémoires  de  la  duchesse  de 
Tourzel,  comme  le  Château  de  Sourches.  A.  B. 

18.  —  Duhourcau  (E.).  Une  ancienne  coutume  balnéaire 
de  Cauterets;  les  Frétayrés.  In-8,  28  p.  Pau,  Cazaux. 

19.  —  Dupain  (S.).  La  Bièvre,  nouvelles  recherches  his- 
toriques sur  cette  rivière  et  ses  affluents  depuis  les  temps  les 
plus  reculés  jusqu'à  nos  jours.  In-8,  vni-214  pages  et  plan. 
Paris,  Champion. 

20.  —  Faure  (H.).  Notes  et  documents  sur  les  archives 
des  hospices  et  sur  les  résultats  comparés  de  l'assistance 
hospitalière  à  Narbonne  et  dans  une  partie  de  l'Europe. 
T.  IL  In-8,  xi-394p.  Narbonne,  impr.  Caillard. 

21 .  —  Finot  (Jules).  Les  sires  de  Faucogney ,  vicomtes  de 
Vesoul;  notices  et  documents.  In-8,  304  p.  et  grav.  Paris, 
H.  Champion. 

En  passant  des  archives  de  la  Haute-Saône  à  celles  du  départe- 
ment du  Nord,  M.  Finot  a  voulu  laisser  à  la  Franche- Comté 
un  dernier  souvenir  de  son  séjour  en  cette  province.  C'est  dans 
les  documents  originaux  conservés  à  Vesoul,  et  dont  une  soixan- 
taine sont  publiés  à  l'Appendice  (1418-1348),  qu'il  a  pris  les  prin- 
cipaux matériaux  de  son  étude,  dont  voici  les  divisions  princi- 
pales :  I.  Le  château  de  Vesoul.  IL  Les  châteaux  de  Faucogney 
et  de  Château-Lambert.  III.  La  vicomte  de  Vesoul.  IV.  Notice 
historique  et  généalogique  sur  les  sires  de  Faucogney  (branche  des 
vicomtes  de  Vesoul,  branche  de  Villersexel,  branche  de  Saint- 
Loup).  V.  Composition  et  revenus  de  la  châtellenie  de  Faucogney 
et  de  la  vicomte  de  Vesoul.  A.  B. 

22.  —  Flamare  (H.  de).  La  cinquième  croisade  et  les 
chevaliers  Teutoniques  en  Nivernais.  In-8,  23  p.  Nevers, 
impr.  Vallière. 

23.  —  Flamare  (H.  de).  Une  bulle  d'Honorius  III  rela- 
tive à  l'hôpital  de  Bethléem  à  Clamecy.  In-8,  il  p.  Nevers, 
impr.  Vallière. 

24.  —  Fournier  (L.).  Le  château  de  Laborde  et  ses  sei- 
gneurs. In-8,  67  p.  et  planche.  Beaune,  Devis. 

25.  —  Fournier  (Paul).  Un  adversaire  inconnu  de  saint 
Bernard  et  de  Pierre  Lombard;  notice  sur  un  manuscrit 


56  SOCIÉTÉ   DE  L'HISTOIRE   DE  FRANCE. 

provenant  de  la  Grande-Chartreuse.  In-8,  24  p.  Nogent-le- 
Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 
(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

Un  traité  anonyme  de  scolastique,  intitulé  Liber  de  vera  philo- 
sophia  (titre  qui  n'a  rien  de  rare)  et  conservé  dans  un  manuscrit 
de  la  bibliothèque  de  Grenoble  au  milieu  d'extraits  des  Pères  et 
de  sermons  également  anonymes,  risquait  fort  d'échapper  long- 
temps à  l'attention  des  érudits.  M.  Fournier  a  su  tirer  de  cette 
œuvre,  non  seulement  inédite,  mais  ignorée,  et  en  apparence  digne 
de  l'être,  l'enseignement  le  plus  curieux  au  sujet  du  mouvement 
philosophique  et  théologique  du  xne  siècle.  Il  a  reconnu  en  l'au- 
teur de  ce  Liber  un  adepte  des  doctrines  hétérodoxes  enseignées 
par  Gilbert  de  la  Porrée,  un  disciple  plus  tenace  et  plus  convaincu 
que  le  maître,  en  même  temps  un  adversaire  acharné  de  saint 
Bernard  et  de  Pierre  Lombard,  un  de  ces  sectaires  intolérants  qui, 
par  rancune,  n'hésitaient  pas  à  lancer  l'anathème  sur  les  hommes 
les  plus  respectés  et  les  plus  savants  de  l'Église  de  France.  Les 
allusions  de  l'auteur  anonyme  n'étaient  point  toujours  transpa- 
rentes ;  il  les  a  parfaitement  saisies.  Les  adversaires  que  combat- 
tait le  disciple  de  Gilbert  n'étaient  généralement  désignés  que  sous 

des  dénominations  fort  vagues  :    «  Quidam   alius  magister 

Alius  vir Alius  magne  dignitatis  homo »  M.  Fournier  a 

réussi  à  les  identifier.  L'habileté  avec  laquelle  il  a  surmonté  les 
difficultés  multiples  de  son  sujet  n'est  pas  moins  remarquable  que 
l'importance  et  la  nouveauté  des  résultats  auxquels  il  est  parvenu. 

N.  V. 

26.  —  Galabert  (l'abbé).  La  charte  des  coutumes  d'Au- 
camville.  In-8,  18  p.  Montauban,  impr.  Forestié. 

27.  —  Geymuller  (baron  H.  de).  Les  Du  Cerceau,  leur 
vie  et  leur  œuvre,  d'après  de  nouvelles  recherches.  In-4, 
x-348  p.,  avec  137  gravures  et  4  planches  hors  texte,  pour 
la  majeure  partie  inédites.  Paris,  Rouam. 

28.  —  Girancourt  (A.  de).  Nouvelle  étude  sur  la  ver- 
rerie de  Rouen  et  la  fabrication  du  cristal  à  la  façon  de 
Venise  aux  Xvie  et  xvne  siècles,  précédée  d'une  introduc- 
tion. In-8,  125  p.  Rouen,  impr.  Cagniard. 


PROCÈS- VERBAL 

DE  LA 

SÉANCE  DU  CONSEIL   D' ADMINISTRATION 

DE  LA 

SOCIÉTÉ    DE    L'HISTOIRE    DE    FRANGE, 

TENUE    LE    1er   FÉVRIER   1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  trois  heures  et  demie, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M.  L.  LALANNE,  PRÉSIDENT. 

(Procès- verbal  adopté  dans  la  séance  du  Ie'  mars  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  proclame  membres  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  ces  nominations  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2120.  M.  Henri  deManneville,  archiviste-paléographe, 
rue  d'Anjou,  n°  22  ;  présenté  par  MM.  Moranvillé  et  de  Bois- 
lisle. 

2121.  M.  Henri  d'Allemagne,  archiviste-paléographe, 
rue  des  Mathurins,  n°  30;  présenté  par  MM.  Gautier  et 
Rivain. 

2122.  M.  Camille-Robert  Frottier.  marquis  de  la  Coste, 
au  château  des  Ouches ,  par  Melle  (  Deux-Sèvres  ) ,  et  à 
Puteaux,  rue  des  Pavillons,  n°  12  ;  présenté  par  M.  le  comte 
de  Bondy,  ministre  plénipotentiaire,  et  M.  de  Boislisle. 

2123.  M.  Auguste  Boppe,  rue  Bonaparte,  n°  13  ;  présenté 
par  M.  le  marquis  de  Queux  de  Saint-Hilaire  et  M.  Chévrier. 

2124.  M.  Laurens,  libraire  de  la  Société,  rue  de  Tour- 
non,  n°  6;  présenté  par  MM.  Moranvillé  et  Rivain. 

Publications  adressées  à  la  Société. 
Publications  périodiques.   —  Bévue  des  Questions   historiques, 


58  SOCIÉTÉ 

1er  janvier  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  du  Protestan- 
tisme français,  15  janvier  1887.  —  Bulletin  de  V Association  philo- 
technique, décembre  1886  et  janvier  1887.  —  Bulletin  de  la  Société 
bibliographique,  janvier  1887. 

Sociétés  savantes.  —  Recueil  des  travaux  de  la  Société  libre  d'agri- 
culture, sciences,  arts  et  belles-lettres  de  l'Eure,  4e  série,  tome  "VI. 
—  Mémoires  et  documents  publiés  par  la  Société  d'histoire  et  d'ar- 
chéologie de  Genève,  tome  Ier,  cahiers  2  et  4. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

Histoire  abrégée  des  empereurs  romains  et  grecs  et  des  personnages 
pour  lesquels  on  a  frappé  des  médailles,  avec  la  liste  des  médailles, 
d'après  Beauvais,  par  le  vicomte  de  Golleville.  Un  vol.  in-4.  Paris, 
Alph.  Picard.  —  Le  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques 
(Histoire  et  documents),  par  Xavier  Charmes.  3  vol.  in-4.  Paris, 
Imprimerie  nationale.  (Collection  des  Documents  inédits  sur  l'his- 
toire  de  France.)  —  Bulle  inédite  de  Nicolas  IV  (19  mars  1289),  par 
M.  l'abbé  Clerval,  directeur  au  grand  séminaire  de  Chartres. 
Br.  in-8.  Chartres,  impr.  Garnier.  —  Jean-René  Méliand,  élève  de 
Louis  David  (1782-1831);  notice  par  G.  Daupeley.  (Extrait  de  la 
Revue  de  l'Art  français.)  Br.  in-8.  Nogent-le-Rotrou,  impr. 
Daupeley-Gouverneur.  —  Note  sur  un  sceau  de  justice  de  l'ancienne 
châtellenie  de  la  Motte -Saint -Jean,  par  M.  Jules  d'Arbaumont. 
Br.  in-4.  Dijon,  impr.  Eug.  Jobard.  —Monument  Egger.  Br.  in-8. 
Paris,  impr.  Firmin-Didot.  —  Brétigny-sur-Orges ,  Marolles-en- 
Hurepoix,  Saint-Michel-sur-Orge ,  par  M.  Bertrandy-Lacabane, 
archiviste  du  département  de  Seine-et-Oise.  2  vol.  in-8.  Versailles, 
Cerf  et  fils.  —  Note  sur  un  monogramme  d'un  prêtre  artiste  du 
IXe  siècle,  par  M.  Jules  Desnoyers  ;  suivie  d'une  Note  complémen- 
taire de  M.  Léopold  Delisle.  Br.  in-8,  avec  fac-similé  héliogra- 
phique. (Extrait  des  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  bel  les -lettres.)  —  Étude  sur  la  valeur  historique  des  Mémoires  de 
Louis  XIV,  par  A.  Chéruel.  Br.  in-8.  Paris,  Alph.  Picard.  (Extrait 
des  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.) 

Correspondance. 

M.  Desnoyers,  président  d'honneur  de  la  Société,  adresse 
deux  exemplaires  de  la  notice  indiquée  ci-dessus,  ayant 
pour  sujet  un  feuillet  manuscrit  de  sa  collection. 

M.  le  vicomte  de  Colleville  fait  hommage  au  Conseil  de 
l'ouvrage  indiqué  ci-dessus. 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  59 

M.  Chéruel,  en  adressant  un  exemplaire  de  son  Étude 
sur  la  valeur  historique  des  Mémoires  de  Louis  XIV, 
présente  et  appuie  une  proposition  de  publication  faite  par 
M.  Farges ,  archiviste  attaché  au  ministère  des  Affaires 
étrangères.  —  Renvoi  au  Comité  de  publication. 

M.  Daupeley,  présent  à  la  séance ,  offre  au  Conseil  la 
notice  indiquée  ci-dessus,  sur  son  aïeul  le  peintre  Méliand, 
de  Nogent-le-Rotrou. 

Travaux  de  la  Société. 

Etat  des  impressions  à  l'imprimerie  Daupeley-Gouver- 
neur  : 

Annuaire-Bulletin  de  1886.  lre  partie.  Feuilles  10  et  11 

en  placards. 
—  —  2e  partie.  Feuilles  12  à  14 

en  placards. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Pas  de 
changement. 

Histoire  universelle  tf  Agrippa  d'Aubigné.  Tome  II. 
Feuilles  1  à  5  tirées.  On  compose  la  suite. 

Lettres  de  Louis  XI.  T.  III.  Feuille  11  tirée;  feuilles  12 
en  pages,  13  à  16  en  placards. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  II.  Feuilles  1  à  4 
tirées  ;  feuille  5  en  pages. 

Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  le  tome  II  des  Mémoires 
de  Villars,  terminé,  broché  et  prêt  à  mettre  en  distribution 
avec  le  tome  Ier  du  Jouvencel,  pour  l'exercice  1887. 

Il  présente  ensuite,  de  la  part  de  M.  Lecestre,  la  copie  du 
texte  du  tome  II  du  Jouvencel.  —  Le  Conseil  ordonne  la 
mise  sous  presse  immédiate. 

Il  demande,  de  la  part  de  M.  C.  Favre,  l'un  des  deux 
éditeurs  de  cette  publication,  l'autorisation  de  placer  en  tête 
du  second  volume  un  plan  du  château  de  Vaujours,  au 
Maine,  relevé  par  ses  soins.  —  Le  Conseil  accorde  avec 
empressement  cette  autorisation. 


60  SOCIÉTÉ 

M.  le  marquis  de  Beaucourt  annonce  que  la  préparation 
de  la  Table  des  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche  sera 
bientôt  terminée,  et  que  les  éditeurs  reprendront  très  pro- 
chainement la  publication. 

M.  Léopold  Delisle  donne  lecture  au  Conseil  de  la  notice 
qu'il  a  préparée  sur  une  charte  de  Robert  Courte-Heuse,  à 
l'occasion  de  l'anniversaire  de  l'achèvement  du  Domesday- 
Book,  et  présente  un  exemplaire  du  fac-similé  héliogra- 
phique qu'il  offrira  aux  membres  du  Comité  de  la  Société 
royale  d'histoire  d'Angleterre.  —  Le  Conseil  remercie 
M.  Delisle  d'avoir  bien  voulu  lui  fournir  les  moyens  de  témoi- 
gner sa  vive  sympathie  pour  la  Société  royale,  et  ordonne 
l'insertion  de  la  notice  dans  la  seconde  partie  de  Y  Annuaire- 
Bulletin  de  1886. 

Le  Conseil  fixe  à  2  francs  le  prix  de  vente  de  la  Table 
générale  des  matières  contenues  dans  V  Annuaire-Bul- 
letin de  1863  à  1884. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


II. 


BIBLIOGRAPHIE. 


29.  —  Guibert  (L.).  Des  formules  de  date  et  de  l'époque 
du  commencement  de  l'année  en  Limousin.  In-8,  57  p.  Tulle, 
impr.  Crauffon. 

30.  —  Guillotin  de  Corson  (l'abbé).  Statistique  histo- 
rique et  monumentale  du  canton  du  Sel  (Ille-et-Vilaine). 
In-8,  93  p.  Rennes,  impr.  Catel  et  Cie. 

31.  —  Halphen  (E.).  Documents  historiques  :  discours 
du  roi  Henri  IV  au  Parlement  prononcé  le  16  février  1599; 
deux  billets  du  roi  Henri  IV  (1600)  ;  trois  pièces  concernant 


DE   L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  61 

l'accusation  du  duc  de  Biron  (1602).  In-8,  39  p.  Paris, 
impr.  Jouaust  et  Sigaux. 

32.  —  Inventaire  sommaire  des  archives  communales  de 
la  ville  d'Hazebrouck  antérieures  à  1790.  (Département  du 
Nord.)  In-4,  xxvn-79  p.  Lille,  impr.  Danel. 

33.  —  Inventaire  sommaire  des  archives  départementales 
d'Eure-et-Loir  antérieures  à  1790,  rédigé  par  M.  L.  Merlet, 
archiviste.  Archives  civiles.  Série  E.  T.  II.  Deuxième  partie. 
In-4  à  2  col.,  p.  219  à  571.  Chartres,  impr.  Garnier. 

34.  —  Inventaire  sommaire  des  archives  départementales 
de  l'Eure  antérieures  à  1790,  rédigé  par  M.  Georges  Bour- 
bon, archiviste.  Archives  ecclésiastiques.  Série  G.  In-4  à 
2  col.,  vn-368  p.  Evreux,  impr.  Hérissey. 

35.  — Jaurgain  (J.-B.-E.  de).  Notice  héraldique  sur  les 
maisons  de  Galard  et  de  Béarn,  extraite  de  l'Armoriai  des 
maisons  nobles  qui  ont  fait  leurs  preuves  devant  les  juges 
d'armes  de  France  et  les  généalogistes  des  ordres  du  roi. 
In-4,  72  p.,  avecfig.  héraldiques.  Paris,  impr.  Motteroz. 

36.  —  La  Borderie  (A.  de).  Inauguration  du  monument 
élevé  à  D.  Lobineau;  relation  de  la  cérémonie;  éloge  histo- 
rique de  dom  Lobineau.  In-8,  75  p.  et  planche.  Saint-Brieuc, 
Prud'homme. 

37. — Laurent  (Paul).  Livre  vert  de  l'archevêché  de  Nar- 
bonne.  In-8,  xlv-159  p.  Paris,  Alph.  Picard. 

Le  Livre  vert  fut  rédigé  dans  la  seconde  moitié  du  xive  siècle  ; 
mais  il  n'en  reste  qu'une  copie  du  xvne,  faite  par  les  soins  de  l'ar- 
chevêque Claude  de  Rebé.  Il  fournit  des  renseignements  sur  les 
domaines  de  l'archevêché  au  temps  où  le  siège  était  occupé  par 
Pierre  de  la  Jugie,  sur  les  droits  et  devoirs  qu'il  percevait,  et  sur  la 
manière  de  les  percevoir.  L'Introduction  de  l'éditeur  actuel,  qui  est 
archiviste  du  département  de  l'Aude,  résume,  dans  cet  ordre,  les 
renseignements  qui  ressortent  du  texte  même.  La  Table,  où  sont 
identifiés  les  noms  de  personnes  et  de  lieux  (départements  de 
l'Aude,  de  l'Hérault  et  des  Pyrénées-Orientales),  a  été  faite  avec 
le  concours  de  M.  Gornet-Peyrusse,  continuateur  de  l'œuvre  de 
Mahul.  A.  B. 

38.  —  Magni  (l'abbé  A.-B.).  Histoire  de  Jean  de  Lastic, 


62  SOCIÉTÉ 

grand  maître  des  chevaliers  de  Saint- Jean-de- Jérusalem  à 
Rhodes,  traduite  de  Bosio  ou  extraite  de  divers  auteurs  et 
documents,  accompagnée  d'une  courte  notice  sur  la  maison 
de  Lastic  et  ses  principaux  membres.  In-8,  rv-336  p.  Mou- 
lins, impr.  Auclaire. 

39.  —  Magny  (L.  de).  Archives  de  la  noblesse  ;  nobiliaire 
universel  de  France,  recueil  général  des  généalogies  histo- 
riques des  maisons  nobles  de  l'Europe.  XVIIIe  vol.  (1886). 
In-4,  224  p.,  avec  armoiries.  Paris,  impr.  Ghaix. 

40.  —  Malbranche  (E.).  Un  procès  de  chasse  au 
xvme  siècle  :  l'abbé  de  Bernay  contre  l'avocat  Ferai  ;  com- 
munication faite  à  la  séance  de  la  Société  libre  de  l'Eure 
(section  de  l'arrondissement  de  Bernay).  In-8, 32  p.  Bernay, 
impr.  veuve  Lefèvre. 

41.  —  Mireur.  Vente  par  le  monastère  de  la  Celle,  près 

Brignoles,  du  capital  d'une  pension  pour  droit  d'albergue, 

détails  historiques  (1425).  In-8,  8  p.  Paris,  Impr.  nationale. 

(Extrait  du  Bulletin  historique  et  philologique  du  Comité  des  travaux 
historiques.) 

42.  — Monval  (Georges).  Le  laquais  de  Molière.  In-12, 
143  p.  Paris,  Tresse  et  Stock. 

On  connaît  l'historiette  de  ce  valet  de  Molière  «  assez  épais,  » 
et  même  stupide,  qui  mettait  tant  de  persistance  et  de  conviction 
à  chausser  son  maître  à  l'envers.  Par  une  suite  de  circonstances 
où  le  hasard  a  peut-être  été  pour  quelque  chose,  mais  dont  l'en- 
chaînement est  plutôt  dû  à  d'excellents  procédés  d'investigation  et 
à  une  profonde  connaissance  des  personnes  et  des  choses  du  temps, 
M.  Monval  est  parvenu  à  reconstituer  l'identité  du  valet  en  ques- 
tion, qui,  contrairement  aux  prédictions  de  Molière,  ne  resta  pas 
toujours  aussi  sot,  se  fit  comédien  à  son  tour,  joua  même,  mais 
mal,  à  la  Comédie-Française,  de  1686  à  1705,  fut  en  outre  auteur 
dramatique,  prit  part  à  toutes  sortes  d'affaires  de  finances,  et  enfin 
dota  Paris  des  premières  équipes  de  pompes  à  incendie  qui  aient 
été  connues  en  France.  Si  j'ajoute  que  ce  laquais  sortait  d'une 
famille  de  la  noblesse  parlementaire  de  Provence,  qu'il  s'appelait 
François  du  Mouriez  du  Périer  (nom  illustré  à  jamais  par  les 
stances  de  Malherbe),  et  que  le  général  Dumouriez  fut  son  petit- 
fils,  on  comprendra  que  cette  habile  restitution  de  M.  Monval  est 
intéressante  et  piquante  à  tous  les  points  de  vue.  A.  B. 


DE  L'HISTOIRE    DE    FRANCE.  63 

43.  —  Moret  (l'abbé).  La  chronique  de  l'église  de  Vesoul, 
composée  d'après  les  titres  originaux.  In-8,  267  pages  et 
planches.  Montbéliard,  impr.  Hoffmann. 

44.  —  Moufflet  (P. -S.).  Notice  sur  le  collège  de  Saintes 
(1571-1850),  avec  notes  et  appendice  par  M.  Louis  Audiat. 
In-8,  128  p.  et  portrait.  Saintes,  Mortreuil. 

(Publications  de  la  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et 
de  l'Aunis.) 

45.  —  Note  sur  quelques  artistes  avignonnais  du  pontificat 
de  Benoît  XIII  (1394-1409).  In-8,  5  p.  Nogent-le-Rotrou, 
impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France.) 

46.  —  Omont  (H.).  Inventaire  sommaire  des  archives  de 

la  Chambre  syndicale  de  la  librairie  et  imprimerie  de  Paris, 

mss.  franc.  21813-22060  de  la  Bibliothèque  nationale.  In-8, 

22  p.  Paris. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de- 
France.) 

Ce  fonds  de  la  Chambre  de  la  librairie  fut  remis  à  la  Biblio- 
thèque, en  1801,  par  le  garde  des  Archives  nationales;  c'est  seu- 
lement en  1868,  lors  de  son  incorporation  dans  les  mss.  français, 
qu'on  fit  le  classement  actuel,  complété  par  l'inventaire  que  donne 
aujourd'hui  M.  Omont.  Presque  tous  les  documents  sont  du  xvne, 
et  surtout  du  xvme  siècle,  époque  où  la  police  de  la  librairie  fut 
particulièrement  réglée  et  surveillée;  cependant  on  y  trouve  aussi, 
dans  certains  recueils  factices,  comme  sont  les  premiers  numéros, 
des  copies  de  pièces  beaucoup  plus  anciennes.  —  Inutile  de  signa- 
ler l'importance  de  ces  documents,  non  seulement  pour  l'histoire 
de  la  librairie,  mais  aussi  aux  points  de  vue  de  la  législation, 
de  la  police,  du  commerce,  de  la  bibliographie,  de  la  biographie 
des  auteurs,  imprimeurs  ou  éditeurs,  des  annales  de  la  typogra- 
phie, du  colportage,  de  l'affichage,  etc.  A.  B. 

47.  —  Pariset.   La  Chambre  de  commerce  de  Lyon, 

étude  faite  sur  les  registres  de  ses  délibérations.  Première 

partie  :  xvine  siècle  (1702-1791).  Grand  in-8, 182  p.  Lyon, 

impr.  Plan. 

(Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts 
de  Lyon.) 


64  SOCIÉTÉ   DE  L  HISTOIRE    DE    FRANCE. 

48.  —  Pfister  (E.).  Étude  sur  le  règne  de  Robert  le 
Pieux  (996-1031).  In-8,  lxxxvi-424  p.  Paris,  Vieweg. 

(Bibliothèque  de  l'École  des  hautes  études.) 

49.  —  Riant  (comte).  La  part  de  l'évêque  de  Bethléem 
dans  le  butin  de  Constantinople  en  1204.  In-8, 16  p.  Nogent- 
le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France.) 

50.  —  Richard  (Jules-Marie) .  Une  petite-nièce  de  saint 
Louis  :  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne  (1302- 
1329);  étude  sur  la  vie  privée,  les  arts  et  l'industrie  en 
Artois  et  à  Paris  au  commencement  du  xive  siècle.  In-8, 
xvi-456  p.  Paris,  H.  Champion. 

Mahaut,  héritière  du  comte  Robert  II  en  1302,  devenue  veuve, 
en  1303,  d'Othon  IV  de  Bourgogne,  administra  le  comté  pendant 
vingt-six  ans,  et  les  documents  relatifs  à  la  comptabilité  de  ses 
baillis  et  du  trésorier  de  son  hôtel  abondent  dans  ce  qui  reste  du 
Trésor  des  chartes  dArtois  au  chef-lieu  de  l'ancienne  province. 
Lorsque  M.  Richard  était  chargé  de  ces  archives,  il  en  avait  tiré 
une  première  étude  sommaire  sur  l'administration  de  la  comtesse; 
cette  fois,  il  nous  donne  un  volume  plein  de  faits  et  de  documents, 
presque  tous  inédits,  sur  la  vie  privée  de  Mahaut,  faits  et  docu- 
ments qui  ne  font  pas'  seulement  ressortir  les  goûts,  les  habitudes, 
l'existence  d'une  princesse  remarquablement  douée  et  intelligente, 
mais  qui  fournissent  aussi  de  précieuses  contributions  pour  l'his- 
toire intime  de  la  société  au  xive  siècle,  des  œuvres  charitables,  de 
la  littérature,  des  jeux  et  plaisirs,  du  costume,  de  l'ameublement, 
de  l'habitation,  des  arts,  de  la  décoration  monumentale,  etc. 
M.  Richard  eût  pu  se  borner  à  reproduire  des  textes  qui  sont  très 
précieux  par  eux-mêmes;  mais,  au  contraire,  il  n'en  a  donné  que 
quelque  cinquante  pages  dans  r  Appendice,  et  tout  le  reste  du 
volume,  à  part  le  glossaire  et  la  table  onomastique,  est  une  savante 
et  très  méthodique  analyse  de  milliers  de  pièces,  dont  une  petite 
partie  seulement  a  pris  place,  par  fragments,  dans  les  notes.  Cette 
œuvre  de  profonde  et  laborieuse  érudition  a  de  plus  l'avantage  de 
présenter  un  intérêt  très  varié  pour  les  lecteurs  de  toute  catégorie. 

A.  B. 


PROCÈS- VERBAL 

DE  LA 

SÉANCE  DU  CONSEIL   D' ADMINISTRATION 

DE  LA 

SOCIÉTÉ   DE    L'HISTOIRE   DE   FRANCE, 

TENUE   LE    1er   MARS   1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  trois  heures  et  demie, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M-  L.  LALANNE,  PRÉSIDENT. 

(Procès- verbal  adopté  dans  la  séance  du  5  avril  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  annonce  la  mort  de  M.  Feuillet  de 
Conches,  ancien  directeur  au  Ministère  des  affaires  étran- 
gères, membre  de  la  Société  depuis  l'année  1841.  M.  Feuillet 
de  Conches  avait  formé  une  très  riche  collection  d'auto- 
graphes et  en  avait  tiré  la  matière  de  plusieurs  publica- 
tions historiques. 

M.  le  président  proclame  membres  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  ces  nominations  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2125.  M.  Robert  de  Crèvecœur,  rue  de  Longchamp, 
n°  110;  présenté  par  MM.  Anatole  de  Barthélémy  et  de 
Boislisle. 

2126.  La  Bibliothèque  de  V École  des  hautes  études, 
à  la  Sorbonne;  correspondant,  M.  Alph.  Picard,  libraire, 
rue  Bonaparte,  n°  82;  présentée  par  MM.  Longnon  et 
Picard. 

2127.  La  Bibliothèque  de  la  ville  de  Versailles,  re- 
présentée par  M.  Délerot,  bibliothécaire;  présentée  par 
MM.  Gabriel  Monod  et  Camille  Riva  in. 

Publications  adressées  à  la  Société. 
Publications   périodiques.  —   Bulletin   de   V Association  philo- 
ANNUAIRE-BULLETIN,  T.  XXIV,  1887.  5 


66  SOCIÉTÉ 

technique,  février  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  du 
Protestantisme  français,  15  février  1887.  —  Bulletin  de  la  Société 
bibliographique,  février  1887.  —  Bibliographie  catholique,  mars  et 
juin  1886. 

Sociétés  savantes.  —  Mémoires  de  la  Société  archéologique  et 
historique  de  l'Orléanais,  t.  XXI.  —  Bulletin  de  la  Société  des 
Antiquaires  de  l'Ouest,  3e  trimestre  de  1886.  —  Bulletin  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie,  octobre-décembre  1886.  — 
Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  t.  VIII  de  la 
2e  série,  année  1885.  —  Annuaire  de  la  Société  d'émulation  de  la 
Vendée,  année  1886. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

Étude  sur  la  valeur  historique  des  Mémoires  de  Louis  XIV,  par 
A.  Gbéruel,  membre  de  l'Institut.  Br.  in-8.  Paris,  Alph.  Picard. 
—  Les  archives  de  V intendance  sacrée  à  Délos  (315  av.  J.-C),  par 
Théophile  Homolle,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome  et 
d'Athènes,  professeur  suppléant  au  Collège  de  France  (XLIXe  fasci- 
cule de  la  Bibliothèque  des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Rome). 
Un  vol.  in-8.  Paris,  Thorin.  —  La  librairie  des  papes  d'Avignon,  sa 
formation,  sa  composition,  ses  catalogues  (1316-1420),  par  Maurice 
Faucon,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes,  ancien  membre  de 
l'École  française  de  Rome,  tome  II  (Le  fascicule  de  la  Bibliothèque 
des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Rome).  Un  vol.  in-8.  Paris, 
Thorin.  —  Les  privilèges  de  l'Université  de  lois  d'Orléans,  à  propos 
d'un  document  inédit  du  XVe  siècle,  par  M.  Jules  Loiseleur,  biblio- 
thécaire de  la  ville  d'Orléans  ;  étude  lue  au  Congrès  des  Sociétés 
savantes.  Br.  in-8.  Orléans,  H.  Herluison. 

Correspondance. 

M.  le  comte  de  Luçay,  second  vice-président,  exprime 
ses  regrets  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  marquis  de  la  Coste  adresse  ses  remerciements  pour 
son  admission  au  nombre  des  membres  de  la  Société  en 
remplacement  de  son  père. 

Le  secrétaire  donne  communication  d'une  circulaire  de 
M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique,  relative  au  plan 
d'une  description  méthodique  de  l'état  administratif  et  éco- 
nomique de  la  France  en  1789.  Cette  circulaire  fait  appel  à 
la  bonne  volonté  des  membres  des  Sociétés  savantes  qui 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  67 

seraient  en  mesure  de  collaborer  pour  une  partie  quelconque 
à  cette  vaste  entreprise. 

Travaux  de  la  Société. 

Etat  des  impressions  à  l'imprimerie  Daupeley-Gouver- 
neur  : 

Annuaire-Bulletin  de  1886.  lre  partie.  Feuille  9  tirée  ; 
feuilles  10  et  11  en  pages. 

—  —  2e  partie.  Feuilles  12  à  14 

en  pages,  15  en  composition. 

Lettres  de  Louis  XI.  T.  III.  Feuille  11  tirée  ;  feuilles  12 
en  pages,  13  à  18  en  placards. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  II.  Pas  de  changement. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Pas  de 
changement. 

Histoire  universelle  tf  Agrippa  aVAubigné.  T.  II. 
Feuille  5  tirée;  feuilles  6  à  10  en  placards. 

Le  Jouvencel.  T.  II.  Feuille  1  en  placards. 

Le  tome  Ier  du  Jouvencel  est  déposé  sur  le  bureau;  le 
Conseil  en  ordonne  la  mise  en  distribution  avec  le  tome  II 
des  Mémoires  de  Villars. 

M.  Delisle,  président  du  Comité  de  publication,  présente 
un  rapport  de  ce  comité  concluant  à  l'adoption  en  principe 
d'une  proposition  de  publication  présentée  par  M.  Farges, 
archiviste-paléographe  attaché  au  Ministère  des  affaires 
étrangères.  Le  document  que  M.  Farges  offre  d'éditer  est 
celui  qui  a  été  déjà  publié  en  partie  par  feu  M.  Pierre  Clément, 
dans  le  t.  YI  du  grand  recueil  des  Lettres,  instructions  et 
mémoires  de  Colbert,  et  qui  se  compose  :  1°  de  Particu- 
larités secrètes  sur  Mlle  de  la  Vallière  ;  2°  de  trois  années 
d'un  Journal  fait  par  chacune  semaine  de  ce  qui  peut 
servir  à  l'histoire  du  Roi,  auquel  sert  de  préambule  un 
«  Plan  succinct  de  toutes  les  affaires,  tant  du  dedans  du 
royaume  que  des  pays  étrangers  qui  y  ont  quelque  rap- 


68  SOCIÉTÉ 

port.  »  Ces  curieux  fragments  d'un  travail  qui,  malheureu- 
sement, paraît  n'avoir  pas  été  poursuivi  au  delà  de  1663, 
ont  été  donnés  par  Pierre  Clément  d'après  une  copie  incom- 
plète et  imparfaite  qu'il  avait  trouvée  dans  les  manuscrits 
de  Clairambault.  M.  Farges  propose  de  les  éditer  de  nou- 
veau d'après  une  copie,  beaucoup  plus  complète  et  correcte, 
que  possèdent  les  Affaires  étrangères,  et  sur  laquelle  M.  Ché- 
ruel  a  récemment  appelé  l'attention  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques.  La  publication  formerait  un  volume 
de  très  petites  dimensions.  M.  Chéruel  appuie  la  proposition 
de  M.  Farges,  et  le  Comité,  reconnaissant  l'intérêt  de  ces  docu- 
ments sur  les  premiers  temps  du  ministère  de  Colbert  et  la 
nécessité  de  leur  donner  plus  de  publicité  qu'ils  n'en  ont  eu 
dans  les  Lettres  de  Colbert,  comme  aussi  d'y  joindre  l'an- 
notation nécessaire,  est  d'avis  d'adopter  en  principe  la  pro- 
position de  M.  Farges,  mais  à  condition  que  celui-ci  donne 
une  désignation  aussi  exacte  que  possible  des  documents 
annexes  à  l'aide  desquels  il  compte  compléter  le  volume.  — 
Le  Conseil,  conformément  à  ces  conclusions,  émet  un  avis 
favorable,  et  réserve  son  vote  jusqu'à  plus  ample  informé. 

M.  Moranvillé,  président  du  Comité  des  fonds,  présente 
le  rapport  annuel  sur  l'exercice  1886,  suivi  d'un  projet  de 
budget  pour  1887.  Dans  les  recettes  de  1886,  il  signale 
particulièrement  deux  articles  :  le  recouvrement  des  cotisa- 
tions arriérées  et  la  vente  de  livres  par  la  librairie,  qui  ont 
dépassé  dans  des  proportions  tout  à  fait  extraordinaires  les 
prévisions  budgétaires.  En  outre,  les  rachats  de  la  cotisa- 
tion annuelle  ont  produit  une  somme  considérable,  qui  a  été 
employée  en  achat  de  valeurs  indiquées  par  le  Conseil. 

Après  avoir  remercié  M.  Moranvillé  de  sa  vigilance  inces- 
sante, qui,  unie  aux  soins  du  trésorier,  a  produit  des  résultats 
si  satisfaisants,  le  Conseil  donne  acte  du  rapport  et  du 
projet  de  budget,  et  ordonne  le  renvoi  de  ces  deux  documents 
à  MM.  les  censeurs. 

Sur  la  proposition  du  Comité  des  fonds,  le  Conseil  pro- 
nonce la  radiation  de  quelques  sociétaires  qui,  n'ayant  pas 


DE    L  HISTOIRE    DE   FRANCE.  69 

payé  leurs  cotisations  depuis  plusieurs  années,  sont  consi- 
dérés comme  démissionnaires. 

Il  désigne  les  volumes  suivants  pour  composer  le  prix 
d'histoire  destiné  au  prochain  Concours  général  des  lycées 
de  Paris  et  de  Versailles  : 

Extraits  des  Auteurs  grecs 5  vol. 

Mémoires  de  Beauvais-Nangis     ....  1 

Chanson  de  la  Croisade  contre  les  A  Ibigeois.  2 

Mémoires  de  Mme  du  Plessis-Mornay    .     .  2 


10  vol. 


La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


II. 
BIBLIOGRAPHIE, 


51.  —  Avenel  (vicomte  d').  Richelieu  et  la  monarchie 
absolue.  T.  III  :  Administration  générale  (suite),  armée, 
marine  et  colonies,  cultes,  justice.  In-8,  471  p.  Paris, 
E.  Pion,  Nourrit  et  Cie. 

L'éloge  n'est  plus  à  faire  du  beau  travail  de  notre  confrère,  où 
le  mérite  de  la  conception  et  celui  de  l'exécution  sont  égaux;  les 
fragments  communiqués  à  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques  ou  publiés  dans  les  revues  ont  assuré  d'avance  à  ce 
tome  III  un  accueil  encore  plus  flatteur  que  celui  que  les  volumes 
précédents  avaient  trouvé  partout,  et  il  n'est  pas  douteux  qu'avec  la 
puissance  de  travail  dont  l'auteur  dispose  et  avec  son  habileté  à 
tirer  parti  des  matériaux  les  plus  variés,  il  n'ait  la  satisfaction 
de  voir  grandir  son  succès  à  chaque  étape.  Dans  le  tome  III,  il  avait 
à  traiter  les  parties  les  plus  importantes  peut-être  de  son  sujet, 
j'ajouterai  les  plus  intéressantes  pour  tous  les  temps  :  l'armée,  son 
recrutement,  ses  effectifs,  son  commandement,  son  équipement, 
sa  tactique,  son  armement,  son  administration  ;  la  marine,  son 
matériel,  son  personnel,  son  budget,  sa  subsistance,  son  rôle  actif 
sur  mer  et  dans  les  colonies  ;  le  clergé  catholique,  son  recrutement, 
ses  biens,  son  personnel  supérieur  et  secondaire,  son  rapport  avec 


70  SOCIÉTÉ 

l'État  et  avec  les  peuples  ;  le  culte  protestant  et  son  organisation 
religieuse  et  politique  ;  la  justice  enfin  et  le  monde  judiciaire. 

A.  B. 

52.  —  Batjdrillart  (Alfred).  Les  prétentions  de  Phi- 
lippe Y  à  la  couronne  de  France,  d'après  des  documents 
inédits.  In-8,  70  p.  Paris,  Alph.  Picard. 

(Extrait  du  Compte  rendu  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques.) 

M.  Baudrillart  a  retrouvé  dans  les  archives  d'État  espagnoles 
conservées  à  Alcala-de-Henarès,  près  Madrid,  des  papiers  très 
secrets  qui  prouvent  que,  depuis  la  Noël  1726  jusqu'au  mois  de 
novembre  1728,  le  roi  Philippe  V,  croyant  à  la  mort  possible 
de  son  neveu  Louis  XV,  prit  toutes  les  mesures  nécessaires  pour 
faire  annuler  ses  renonciations  de  1700,  1713  et  1720  à  la  couronne 
de  France  et  pour  se  saisir  du  trône  aussitôt  qu'il  serait  devenu 
vacant  faute  d'héritiers  directs.  L'abbé  de  Montgon  lui  servit 
d'intermédiaire  pour  négocier  avec  le  cardinal  de  Fleury  et  avec 
M.  de  Morville,  ministre  des  affaires  étrangères  ;  il  est  d'ailleurs 
évident  qu'en  cas  de  déshérence,  beaucoup  de  Français  considé- 
raient alors  les  droits  de  Philippe  V  comme  supérieurs  à  toutes  ses 
renonciations.  La  guérison  de  Louis  XV,  puis  la  grossesse  de  la 
reine  coupèrent  court  à  toutes  ces  visées  d'outre-monts. 

A.  B. 

53.  —  Beauvois  (E.).  Les  trois  Chamilly  pendant  et 
après  la  guerre  de  Dévolution  (1667-1671);  notice  biogra- 
phique faisant  suite  à  la  Jeunesse  du  maréchal  de  Chamilly. 
In-8,  100  p.  Beaune,  impr.  A.  Batault. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  d'histoire,  d'archéologie  et  de  lit- 
térature de  Beaune.) 

Aux  deux  frères  qui  faisaient  déjà  l'objet  de  sa  première  étude 
{Annuaire-Bulletin  de  1886,  p.  201),  M.  Beauvois  en  adjoint  main- 
tenant un  troisième,  qui  était  d'église,  et  qui  joua  néanmoins  un  rôle 
considérable  parmi  les  chefs  du  parti  français  en  Franche-Comté. 
Après  avoir  suivi  ces  divers  personnages  dans  les  négociations, 
puis  les  opérations  qui  eurent  la  Comté  pour  objectif  en  1668,  l'au- 
teur raconte  la  part  prise  par  Noël  Bouton  à  l'expédition  de  Can- 
die, puis  consacre  un  chapitre  aux  seigneuries  bourguignonnes 
de  la  famille  Bouton.  A.  B. 

54.  —  Caix  de  Saint-Aymour  (Vte  de).  Recueil  des  ins- 
tructions données  aux  ambassadeurs  et  ministres  de  France, 
depuis  les  traités  de  Westphalie  jusqu'à  la  Révolution  fran- 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  71 

çaise,  publié  sous  les  auspices  de  la  Commission  des  archives 
diplomatiques  au  Ministère  des  affaires  étrangères.  Portu- 
gal; avec  une  introduction  et  des  notes.  In-8,  lix-426  p. 

Ce  volume  est  le  troisième  de  la  collection,  qui  doit  en  former 
dix-sept,  et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  la  série  d'inventaires 
analytiques  commencée  parallèlement,  sous  les  auspices  de  la 
même  Commission,  et  dont  deux  volumes  seulement  ont  paru,  sur 
l'Angleterre  et  sur  la  Suisse. 

Gomme  les  volumes  d'instructions  aux  ambassadeurs  en  Autriche 
et  en  Suède  dus  à  MM.  Albert  Sorel  et  Geffroy,  celui-ci  est 
précédé  d'une  introduction  substantielle  sur  les  relations  de  la 
France  avec  la  puissance  étrangère,  et  l'éditeur  a  dressé  des  tables 
minutieuses.  Yoici,  par  ordre  chronologique,  les  noms  des  ambas- 
sadeurs et  ministres  qui  occupèrent  le  poste  de  Lisbonne  depuis 
1644  :  marquis  de  Rouillac,  chevalier  de  Jant,  comte  de  Gominges, 
marquis  de  Saint-Romain,  de  Sève  d'Aubeville,  de  Guénegaud, 
marquis  d'Oppède,  marquis  de  Torcy,  Amelot  de  Gournay,  vidame 
d'Esneval,  abbé  d'Estrées,  président  Rouillé,  marquis  de  Château- 
neuf,  abbé  de  Mornay,  abbé  de  Livry,  marquis  d'Argenson,  che- 
valier de  Ghavigny,  comte  de  Baschi,  comte  de  Merle,  0'  Dunne, 
chevalier  de  Saint-Priest,  chevalier  de  Clermont-d'Amboise,  mar- 
quis de  Blosset,  marquis  de  Bombelles. 

L'éditeur  nous  avait  donné,  il  y  a  très  peu  de  temps,  une  his- 
toire des  relations  de  la  France  avec  PAbyssinie,  de  1634  à  1706, 
d'après  les  archives  du  Ministère  des  affaires  étrangères. 

A.  B. 

55.  —  Golleville  (vicomte  de).  Histoire  abrégée  des 
empereurs  romains  et  grecs  et  des  personnages  pour  lesquels 
on  a  frappé  des  médailles  depuis  Pompée  jusqu'à  la  prise  de 
Constantinople  par  les  Turcs,  avec  la  liste  des  médailles, 
leur  rareté  et  leur  valeur  d'après  Beauvais.  T.  I.  In-8, 
402  p.  Paris,  Alph.  Picard. 

Ce  premier  volume,  qui  s'arrête  à  Gordien  d'Afrique  le  fils, 
tué  en  237,  débute  par  la  liste  des  empereurs  romains,  princes, 
grands  personnages  contemporains,  rois  francs  et  empereurs  grecs, 
dont  on  a  des  médailles.  Puis  vient  la  suite  des  médaillons, 
médailles  et  bronzes,  avec  l'indication  du  degré  de  rareté  et  de  la 
valeur  vénale.  Enfin,  le  texte  des  notices  de  Beauvais  est  accom- 
pagné d'additions  empruntées  à  Mangeart,  Mionnet  ou  autres 
numismatistes,  avec  des  notules  biographiques  ajoutées  en  «  man- 
chette »  par  l'éditeur. 

Notre  confrère  a  pensé  qu'une  nouvelle  édition,  ainsi  augmen- 


72  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 

tée,  du  livre  de  Beau  vais  sur  les  Empereurs,  serait  utile  aux 
amateurs  qui,  désirant  former  des  collections,  ont  besoin,  non 
seulement  de  déchiffrer  les  pièces,  mais  aussi  de  trouver  instan- 
tanément, dans  un  manuel  facile  à  consulter,  les  notions  princi- 
pales sur  leur  valeur  respective.  On  peut  regretter  qu'il  n'ait  pas 
complété  son  travail  en  mentionnant  certains  ouvrages  plus  récents 
et  plus  autorisés  encore  que  Beauvais  ou  que  le  P.  Gobert. 

56.  —  Delaville  Le  Rotjlx  (Joseph).  Les  sceaux  des 
archives  de  l'ordre  Saint-Jean-de-Jérusalem  à  Malte.  In-8, 
23  p. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France.) 
Il  reste  une  très  petite  partie  des  monuments  sigillographiques 
que  S.  Pauli  avait  dessinés  en  1733  pour  le  Codice  diplomatico  de 
l'Ordre  ;  mais,  outre  que  les  dessins  de  Pauli  ne  peuvent  se  prêter 
à  l'étude,  en  raison  de  leur  inexactitude,  la  fragilité  et  la  rareté 
de  ces  monuments  ont  engagé  notre  confrère,  qui  en  avait  déjà 
publié  la  liste,  à  faire  leur  description  scientifique  et  raisonnée, 
avec  des  reproductions  d'après  la  photographie,  qui  doivent  être 
absolument  exactes  et  définitives.  La  collection,  restreinte  aux 
pièces  concernant  l'Orient,  comprend  4  sceaux  laïques  de  la  fin 
du  xne  siècle  et  8  sceaux  ecclésiastiques  des  xne,  xme  et  xive  siècles. 

A.  B. 

57.  —  Durrieu  (Paul).  Les  archives  angevines  de 
Naples;  étude  sur  les  registres  du  roi  Charles  Ier  (1265- 
1285).  Tome  II.  In-8,  n-420  p.  Paris,  E.  Thorin. 

(Bibliothèque  des  Écoles  françaises  dAthènes  et  de  Rome.) 
On  a  dit,  l'année  dernière,  à  propos  du  tome  I,  la  grande  valeur 
et  la  science  profonde  de  ce  travail.  Le  tome  II  contient  :  1°  un 
essai  de  restitution  des  registres  primitifs,  tels  qu'ils  devaient  être 
à  l'origine;  2°  l'itinéraire  diplomatique  du  roi  Charles  ;  3*  et  4°  la 
liste  des  grands  officiers  du  royaume  et  la  liste  des  justiciers  de 
chaque  province  pendant  le  règne  de  ce  prince  ;  5°  une  suite  de 
4,500  notices  concernant  des  personnages  d'origine  française,  avec 
renvoi  aux  documents  qui  les  montrent  résidant  dans  le  royaume, 
et  dix-sept  tableaux  où  les  mêmes  noms  sont  répartis  méthodi- 
quement par  fonctions;  6°  une  bibliographie  méthodique  des 
ouvrages  à  consulter. 

Pendant  que  notre  confrère  terminait  l'impression  de  ce  second 
volume,  la  découverte  de  nouveaux  débris  de  registres  angevins 
est  venue  justifier  son  travail  de  restitution,  comme  à  point  nommé, 
en  faisant  rentrer  ces  fragments  précieux  dans  le  cadre  où  il 
avait  d'avance  indiqué  leur  place  avec  une  précision  qui  lui  fait 
grand  honneur.  A.  B. 


PROCÈS-VERBAL 

DE    LA 

SÉANCE  DU   CONSEIL   D'ADMINISTRATION 

DE   LA 

SOCIÉTÉ     DE     L'HISTOIRE     DE     FRANCE, 

TENUE   LE    5   AVRIL    1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  trois  heures  et  demie, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M.  L.  LALANNE,  PRÉSIDENT. 

(Procès-verbal  adopté  dans  la  séance  du  26  avril  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance  ;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  annonce  la  mort  de  M.  le  comte  de  Blacas, 
qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  1860. 

M.  le  président  proclame  membres  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  ces  nominations  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2128.  M.  Edmond  Magimel,  quai  d'Orsay,  n°  11;  pré- 
senté par  MM.  Delisle  et  de  Boislisle. 

2129.  M.  Dulau  et  Cie,  libraires,  à  Londres,  Soho  Square, 
no  37;  correspondant,  M.  Borrani,  libraire,  rue  des  Saints- 
Pères,  n°  9  ;  présenté  par  MM.  Ri  vain  et  Valois. 

2130.  M.  Justen,  libraire,  à  Londres,  Soho  Square, 
n°  37  ;  même  correspondant  ;  présenté  par  les  mêmes 
membres. 

Publications  adressées  à  la  Société. 

Publications  périodiques.  —  Revue  historique,  mars-avril  1887. 
—  Revue  des  Questions  historiques,  1er  avril  1887.  —  Bulletin  de  la 
Société  bibliographique,  mars  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  de  V His- 
toire du  Protestantisme  français,  15  mars  1887.  —  Bulletin  de 
V Association  philotechnique,  mars  1887.  —  Bulletin  d'histoire  ecclé- 
siastique et  d'archéologie  religieuse  des  diocèses  de  Valence,  Digne, 
Gap,  Grenoble  et  Viviers,  VIIe  année,  lre,  2e  et  3e  livraisons.  — 
La  revue  du  Portugal  et  de  ses  colonies,  janvier  et  février  1887. 


74  SOCIÉTÉ 

Sociétés  savantes.  —  Société  archéologique  et  historique  de  l'Or- 
léanais;  séance  publique  du  7  mai  1885  pour  la  distribution  des 
médailles,  sous  la  présidence  de  M.  Georges  Picot,  membre  de  V Insti- 
tut. —  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  4  e  tri- 
mestre de  1886.  —  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  la 
Morinie,  janvier  à  mars  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  d'émulation 
du  département  de  l'Allier,  t.  XVII,  3e  et  4  e  livraisons.  —  Société 
d'émulation  de  V Allier  ;  catalogue  du  musée  départemental  de  Mou- 
lins. —  Annual  report  of  the  board  of  régents  of  the  Smithsonian 
Institution  for  the  year  1884,  part.  II.  —  Proceedings  of  the  Ameri- 
can philosophical  Society  held  at  Philadelphia  for  promoting  useful 
Knowledge,  décembre  1876  à  décembre  1886.  29  vol.  in-8. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

Une  ambassade  française  en  Orient  sous  Louis  XV;  la  mission  du 
marquis  de  Villeneuve  (1728-1741),  par  Albert  Vandal.  Un  vol.  in-8. 
Paris,  Pion,  Nourrit  et  Gie.  —  Inscriptions  romaines  de  Bordeaux, 
par  Camille  Jullian,  tome  I.  Un  vol.  in-4.  Bordeaux,  impr.  Gou- 
nouilhou.  —  Compte  de  Raoul  de  Louppy,  gouverneur  du  Dauphinê, 
de  1361  à  1369,  publié  d'après  l'original  des  archives  de  la  préfec- 
ture de  l'Isère,  par  Ulysse  Chevalier.  Br.  in-8.  Romans,  impr. 
Sibilat  André.  —  Le  Chemin  de  VOspital,  par  Robert  de  Balsac, 
sénéchal  d'Agenais  et  de  Gascogne;  nouvelle  édition,  avec  notice 
sur  l'auteur,  notes  et  appendice,  par  Ph.  Tamizey  de  Larroque. 
Br.  in-8.  Montpellier,  Impr.  centrale  du  Midi.  —  Quelques  côtés 
de  la  vie  publique  à  Guerchy  à  la  fin  du  XVI 11*  siècle,  par  Eug. 
Bérillon.  Br.  in-8.  Auxerre,  impr.  A.  Gallot.  —  Los  mar tires  de 
Cartagena;  trabajo  arreglado  por  José  P.  Urueta.  Un  vol.  in-8. 
Cartagena,  impr.  Antonio  Araujo.  —  Cartagena  y  sus  cercanias, 
guia  descriptiva  de  la  capital  del  estado  soberano  de  Bolivar  en  los 
Estados-Unidos  de  Colombia,  por  José  P.  Urueta.  Un  vol.  in-8. 
Cartagena,  impr.  Donaldo  E.  Grau.  —  Guillermi  Ficheti,  Parisiensis 
theologi,  quam  ad  Robertum  Gaguinum,  de  Johanne  Gutenberg  et 
de  artis  impressoriae  in  Gallia  primordiis,  necnon  de  orthographia 
utilitate,  conscripsit,  epistola,  publiée  par  L.  Sieber,  bibliothécaire 
de  l'Université  de  Bâle.  Br.  in-8.  Bàle,  impr.  Schweighauser. 

Correspondance . 

M.  G.  Picot  exprime  ses  regrets  de  ne  pouvoir  assister  à 
la  séance. 

M.  Robert  de  Crèvecœur  adresse  ses  remerciements  pour 
son  admission  au  nombre  des  membres  de  la  Société. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  75 

M.  le  comte  Albert  Yandal,  M,  José  P.  Urueta  et 
M.  Tamizey  de  Larroque  offrent  les  publications  indiquées 
ci-dessus. 

Le  secrétaire  donne  communication  d'une  circulaire  de 
M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique,  annonçant  que  le 
Congrès  des  Sociétés  savantes  est  reporté  de  Pâques  à  la 
Pentecôte,  et  qu'il  s'ouvrira  à  la  Sorbonne  le  31  mai.  A  cette 
circulaire  est  joint  le  programme  des  sujets  proposés  pour 
les  cinq  sections  du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques.  Le  programme  du  Congrès  de  1888  sera  sou- 
mis aux  délégués  des  Sociétés  pendant  le  cours  de  la  pro- 
chaine réunion. 

Travaux  de  la  Société. 

Etat  des  impressions  à  l'imprimerie  Daupeley-Gouverneur  : 

Annuaire-Bulletin  de  1886.  Terminé  et  mis  en  distri- 
bution. 

—  de  1887.  lre  partie.  Feuilles  1  à  3 

en  pages. 

Lettres  de  Louis  XL  T.  III.  Feuilles  12  à  14  tirées; 
feuilles  15  et  16  en  pages,  17  et  18  en  placards.  Il  n'y  a 
plus  de  copie. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  On  com- 
pose la  table. 

Histoire  universelle  tf  Agrippa  d'Aubigné.  Tome  II. 
Feuille  5  tirée;  feuilles  6  à  10  en  placards. 

Le  Jouvencel.  T.  IL  Feuilles  1  et  2  tirées;  on  compose 
la  suite. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  IL  Pas  de  chan- 
gement. 

M.  Anatole  de  Barthélémy,  commissaire  responsable  de 
cette  dernière  publication,  se  charge  d'exprimer  à  l'éditeur 
le  vif  désir  du  Conseil  qu'elle  soit  reprise  et  achevée  dans  le 
courant  de  l'année. 


76  SOCIÉTÉ 

Le  Conseil  examine  l'état  des  travaux  au  point  de  vue  du 
complément  de  l'exercice  1887  et  de  la  distribution  des 
exercices  1888,  1889  et  1890.  Il  résulte  de  cet  examen 
qu'en  ajoutant  aux  ouvrages  indiqués  ci- dessus  quatre 
autres  volumes  promis  par  les  éditeurs,  à  savoir  :  le  t.  VIII 
de  Froissart,  le  t.  XII  et  dernier  de  Brantôme,  le  t.  VI  et 
dernier  des  Extraits  des  Auteurs  grecs  et  le  t.  III  des 
Mémoires  de  Villars,  le  service  sera  amplement  assuré 
jusqu'en  1889,  et  que,  par  conséquent,  il  ne  semble  pas 
qu'on  puisse  mettre  encore  à  l'impression  les  publications 
adoptées  en  principe,  en  tête  desquelles  prendrait  place 
l'édition  des  Chroniques  de  Jean  d'Auton  préparée  depuis 
près  de  deux  ans  par  M.  de  Maulde. 

M.  L.  Delisle,  président  du  Comité  de  publication,  com- 
munique une  lettre  de  M.  Louis  Farges,  contenant  l'indica- 
tion des  pièces  annexes  qui  pourraient  être  jointes  au  texte 
du  Journal  de  Colbert.  —  Cette  lettre  est  renvoyée  à  l'exa- 
men de  M.  de  Boislisle. 

M.  P.  Durrieu,  en  son  nom  et  au  nom  de  son  collègue 
M.  J.  Delaville  Le  Roulx,  donne  communication  du  rapport 
des  censeurs  qui  sera  lu  à  l'Assemblée  générale  du  3  mai. 
—  Le  Conseil  exprime  ses  remerciements  à  MM.  les  cen- 
seurs. 

M.  L.  Delisle  fait  hommage  à  chacun  des  membres  du 
Conseil  d'un  exemplaire  du  tirage  à  part  de  sa  notice  sur  la 
Charte  normande  de  1088,  qui  a  été  fait  par  ses  soins 
pour  le  Comité  anglais  de  la  commémoration  du  Domesday- 
Book.  Il  donne  communication,  en  même  temps,  de  la 
réponse  faite  à  son  envoi  par  le  secrétaire  du  Comité,  qui 
annonce  le  prochain  envoi  des  Mémoires  lus  au  Congrès 
commémoratif  et  sollicite  en  même  temps  le  concours  des 
érudits  français  pour  la  Société  de  l'Histoire  de  la  Loi  anglaise 
actuellement  en  formation.  —  M.  le  président  exprime  de 
nouveau  la  gratitude  du  Conseil  pour  l'empressement  que 
M.  Delisle  a  montré  à  établir  ainsi  un  lien  étroit  entre  la 
Société  et  les  érudits  anglais. 


DE  L  HISTOIRE   DE   FRANCE. 


77 


Le  Conseil  met  à  la  disposition  de  M.  le  baron  de  Ruble 
vingt  exemplaires  du  premier  volume  de  son  édition  de 
Y  Histoire  universelle  aV  Agrippa  cVAubigné,  pour  être 
envoyés,  à  titre  d'hommage  gracieux,  aux  bibliothèques  ou 
Sociétés  étrangères  que  peut  intéresser  cette  publication, 
si  importante  pour  l'histoire  du  protestantisme. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


IL 


BIBLIOGRAPHIE, 


58.  —  Fremy  (E.).  Origines  de  l'Académie  française. 
L'Académie  des  derniers  Valois  ;  Académie  de  poésie  et  de 
musique  (1570-1576);  Académie  du  Palais  (1576-1585), 
d'après  des  documents  nouveaux  et  inédits.  Grand  in -8, 
vi-403  p.  et  portraits.  Paris,  Leroux. 

59.  —  Guilhiermoz  (Paul).  Saint  Louis  et  les  gages  de 
bataille.  In-8,  12  p. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

Comparaison  de  la  procédure  qui  admettait  les  gages  de  bataille, 
comme  on  le  voit  dans  les  Coutumes  de  Beauvaisis,  avec  l'ordon- 
nance de  1260  qui  les  interdit  dans  le  domaine  royal.  Conclusion  : 
t  U  établissement  le  Roi  qui,  au  témoignage  de  Beaumanoir,  a 
introduit  dans  la  procédure  laïque  des  pays  coutumiers  l'enquête 
du  droit  canonique  et  exclu  les  gages  de  bataille  des  causes  civiles, 
n'est  sûrement  pas  l'ordonnance  contre  les  gages  de  bataille, 
mais  est  très  probablement  l'ordonnance  sur  la  procédure  au  Châ- 
telet  ;  il  est  certainement  antérieur  à  1258,  et  peut  avec  vraisem- 
blance être  placé  en  1254.  »  A.  B. 

60.  —  Joubert  (André).  Une  famille  de  seigneurs  calvi- 
nistes du  Haut-Anjou.  Les  Chivré,  marquis  de  la  Barre  de 
Bierné  (xvie-xvme  siècles).  In-8,  234  p.,  avec  7  gravures. 
Paris,  Lèche valier. 

Le  titre  de  ce  volume  en  indique  assez  le  contenu  ;  l'auteur,  dont 


78  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 

les  publications  sont  depuis  longtemps  fort  honorablement  con- 
nues du  monde  érudit,  s'est  proposé  ici,  et  il  y  a  pleinement 
réussi,  de  retracer  l'histoire  de  la  famille  angevine  des  Chivré  et 
son  rôle  dans  les  guerres  de  religion  dont  l'Anjou  fut  le  théâtre, 
à  la  tête  du  parti  calviniste  qu'elle  avait  embrassé.  Il  nous  montre, 
avec  la  plume  et  avec  le  crayon,  leurs  domaines  et  leurs  châteaux. 
De  nombreuses  pièces  justificatives,  choisies  avec  discernement, 
attestent  que  les  archives  locales  et  générales  n'ont  pas  de  secrets 
pour  M.  A.  Joubert.  C'est  une  page  curieuse  de  l'histoire  de 
l'Anjou,  et  l'on  sait  gré  à  l'auteur  de  l'avoir  mise  en  lumière. 

J.  D. 

61 .  —  Journal  du  prince  de  Ligne  sur  les  Etats  tenus  à 
Vitry-le-François  en  1744.  In-12,  63  p.  Vitry-le-Fran- 
çois,  Vve  Tavernier  et  fils. 

62.  —  Lacombe  (P.).  Bibliographie  parisienne  :  tableaux 
de  mœurs  (1600-1880);  avec  une  préface  par  Jules  Cou- 
sin, conservateur  de  la  Bibliothèque  et  du  Musée  historique 
de  la  ville  de  Paris.  In-8,  xx-252  p.  Paris,  Rouquette. 

Dans  une  préface  qui  donne  la  clef  de  la  Bibliographie  générale 
de  Paris  adoptée  pour  le  musée  Carnavalet,  M.  Cousin  dit  du  pré- 
sent volume  :  «  M.  Paul  Lacombe,  Parisien,  —  il  s'en  vante,  —  et 
Parisien  très  au  courant  des  antiquités  et  modernités  de  sa  bonne 
ville,  s'est  résolu  à  ne  donner  que  par  sections  choisies,  en  raison 
de  leur  plus  grand  intérêt  d'utilité  ou  de  curiosité,  la  bibliographie 
analytique  et  raisonnée  des  ouvrages  relatifs  à  l'histoire  de  Paris. 
Hier,  c'était  les  ouvrages  brochures  et  pièces  relatives  à  l'histoire 
religieuse  pendant  la  Révolution  ;  demain,  ce  sera  la  topographie 
générale  et  particulière,  les  guides-cicerone  ;  aujourd'hui,  c'est  la 
bibliographie  spéciale  des  tableaux  de  mœurs....  »  En  se  restrei- 
gnant à  cette  subdivision,  M.  Lacombe  a  dû  encore  laisser  de  côté 
beaucoup  d'articles  du  «  chapitre  de  la  galanterie,  »  qui  appar- 
tiennent à  la  bibliographie  erotique;  il  a  réservé  aussi,  pour 
d'autres  sections,  les  romans,  les  pièces  de  théâtre,  les  mémoires, 
les  épistolaires,  les  chroniques  journalières,  les  pièces  volantes  et 
les  factums  judiciaires.  Et  malgré  ces  réductions,  son  beau  volume 
comprend  1,287  numéros,  qui,  presque  tous,  sont  accompagnés 
de  notices  instructives  et  piquantes.  M.  Lacombe  a  adopté  l'ordre 
chronologique  par  dates  de  publication.  Chaque  article  porte  le 
numéro  sous  lequel  il  est  catalogué,  soit  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, soit  à  Carnavalet.  A.  B. 


PROCÈS-VERBAL 

DE  LA 

SÉANCE  DU   CONSEIL  D'ADMINISTRATION 

DE  LA 

SOCIÉTÉ    DE   L'HISTOIRE   DE   FRANGE, 

TENUE   LE  26  AVRIL  1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  trois  heures  et  demie, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M.  L.  LALANNE,  PRESIDENT. 

(Procès-verbal  adopté  dans  la  séance  du  7  juin  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès -verbal  de  la 
précédente  séance;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le 
Conseil. 

M.  le  président  annonce  la  mort  de  deux  membres  de  la 
Société  :  M.  Hébert,  ancien  garde  des  sceaux,  et  M.  Henri 
Delpech,  de  Montpellier,  auteur  de  travaux  très  remarqués 
sur  la  tactique  des  armées  du  moyen  âge. 

M.  le  président  proclame  membre  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  cette  nomination  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2131.  M.  Octave  Mathevon,  avocat  à  la  Cour  d'appel  de 
Lyon,  rue  des  Quatre-Maisons,  n°  4,  à  Lyon;  présenté  par 
MM.  Henri  Beaune  et  Raoul  de  Cazenove;  correspondant, 
M.  Laurens,  libraire,  rue  de  Tournon,  n°  6. 

Publications  adressées  à  la  Société. 

Publications  périodiques.  —  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire 
du  Protestantisme  français,  15  avril  1887.  —  Bulletin  de  la  Société 
bibliographique,  avril  1887.  —  Bulletin  des  bibliothèques  et  des 
archives,  année  1886,  n°  3. 

Sociétés  savantes.  —  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  histo- 
riques et  naturelles  de  V  Yonne,  année  1886,  40e  volume. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 
Les  Archives  angevines  de  Naples;  étude  sur  les  registres  du  roi 


80  SOCIÉTÉ  DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 

Charles  Ier  (1265-1285),  par  Paul  Durrieu,  archiviste-paléographe, 
ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome,  t.  II  (fascicule  LIe  de 
la  Bibliothèque  des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Rome).  In-8. 
Paris,  Thorin.  —  Vir  inluster  ou  Viris  inlustribus?  par  Julien 
Havet.  Br.  in-8.  (Extrait  de  la  Bibliothèque  de  VÉcole  des  chartes.) 

Correspondance . 

MM.  de  Ruble  et  Baguenault  de  Puchesse  expriment  leur 
regret  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  Henri  Beaune  propose  d'admettre  au  nombre  des 
membres  de  la  Société  M.  Octave  Mathevon. 

Travaux  de  la  Société. 

État  des  impressions  à  l'imprimerie  Daupeley-Gouver- 
neur  : 

Annuaire- Bulletin  de  1887.  lre  partie.  Feuilles  1  à  4 
distribuées. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Feuille  12 
en  pages,  feuille  13  en  placards. 

Lettres  de  Louis  XI.  T.  III.  Feuilles  12  à  14  tirées; 
feuilles  15  et  16  en  pages,  17  et  18  en  placards. 

Histoire  universelle  d' Agrippa  d'Aubigné.  T.  II. 
Feuilles  5  à  7  tirées;  feuilles  8  à  10  en  pages,  11  et  12  en 
placards. 

Le  Jouvencel.  T.  IL  Feuilles  1  et  2  tirées;  feuilles  3  en 
pages,  4  à  6  en  placards. 

Journal  oie  Nicolas  de  Baye.  T.  IL  Pas  de  changement. 

M.  Siméon  Luce  annonce  qu'il  a  fait  parvenir  à  l'impri- 
merie Lahure  une  partie  du  Commentaire  du  tome  VIII  des 
Chroniques  de  Froissart. 

M.  le  marquis  de  Beaucourt,  sur  la  demande  instante  du 
Conseil,  promet  de  lire  à  l'Assemblée  générale  un  chapitre 
inédit  de  la  dernière  partie  de  son  Histoire  de  Charles  Vil. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  un  quart. 


PROCÈS- VERBAL 

DE  • 

L'ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 

DE   LA   SOCIÉTÉ   DE   L'HISTOIRE  DE   FRANCE, 

TENUE  LE  3   MAI   1887, 

A  trois  heures  et  demie,  dans  la  salle  du  Cours  d'archéologie,  à  la 
Bibliothèque  nationale, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M.  L.  LALANNE,  PRÉSIDENT. 

(Procès-verbal  adopté  dans  la  séance  du  7  juin  suivant.) 

L'Assemblée  entend  la  lecture  : 

1°  Du  discours  de  M.  le  président  (voir  p.  82)  ; 

2°  Du  rapport  de  M.  de  Boislisle,  secrétaire,  sur  les  tra- 
vaux et  les  publications  de  la  Société  pendant  l'exercice 
1886-1887  (voir  p.  91); 

3°  Du  rapport  des  censeurs,  MM.  Delà  ville  Le  Roulx  et 
Durrieu,  sur  les  comptes  des  recettes  et  des  dépenses  de  la 
Société  pendant  l'année  1886  (voir  p.  106). 

Les  conclusions  de  ce  rapport,  approuvant  la  gestion  et  les 
comptes  de  M.  G.  Rivain,  trésorier  de  la  Société,  sont  mises 
aux  voix  par  M.  le  président  et  adoptées  par  l'Assemblée. 

Élections. 

Sont  réélus  membres  du  Conseil,  pour  siéger  jusqu'en 
1891  : 
MM.  Anatole  de  Barthélémy,         S.  Luce, 
Edouard  de  Barthélémy,       P.  Meyer, 
J.  de  Laborde,  Moranvillé, 

Lud.  Lalanne,  Servois, 

LONGNON,  DE  VOGUE. 

M.  Paul  Viollet  est  élu  en  remplacement  de  M.  Jour- 
dain, décédé,  dont  le  mandat  devait  expirer  en  1889. 

Sont  réélus  censeurs  :  MM.  Joseph  Delà  ville  Le  Roulx 
et  Paul  Durrieu. 

annuaire-bulletin,  t.  xxiv,  1887.  6 


o  «,  • 

82  SOCIÉTÉ 

M.  le  marquis  de  Beaucourt  donne  lecture  d'un  fragment 
inédit  du  tome  IV  de  son  Histoire  de  Charles  VII,  ayant 
pour  sujet  les  négociations  de  ce  prince  avec  l'Italie  et 
l'occupation  de  Gênes  par  l'armée  française. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  et  demie. 


Discours  de  M.  Ludovic  Lalanne,  président  de  la  Société 
pendant  l'exercice  1886-1887. 

Messieurs, 
Dans  les  discours  prononcés  à  vos  Assemblées  générales 
depuis  la  fondation  de  notre  Société,  vous  avez  entendu  ceux 
que  vous  aviez  appelés  à  les  présider  venir  tous  proclamer 
combien  ils  étaient  touchés  et  flattés  de  l'honneur  que  vous 
leur  faisiez  en  les  plaçant  à  votre  tête.  Si  des  personnages 
éminents,  qui  ont  joué  un  rôle  dans  le  gouvernement  de 
l'Etat,  qui  étaient  habitués  à  des  triomphes  oratoires  et  lit- 
téraires, vous  ont  tenu  un  pareil  langage,  vous  devinerez 
sans  peine  les  sentiments  que  moi,  simple  travailleur,  je  dois 
éprouver  en  venant  aujourd'hui  m'asseoir  en  face  de  vous. 

La  mort  ne  nous  a  pas  plus  épargnés  cette  année  que  les 
précédentes.  J'étais  malheureusement  en  voyage  lorsque 
l'on  a  conduit  à  sa  dernière  demeure  l'un  de  nos  plus  anciens 
collègues,  M.  Jourdain,  dont  le  savoir  et  l'expérience  nous 
ont  rendu  tant  de  services.  Vous  avez  été  dignement  repré- 
sentés à  cette  triste  cérémonie  par  notre  premier  vice-prési- 
dent, M.  le  comte  de  Mas  Latrie,  et  je  n'ai  presque  rien  à 
ajouter  au  discours  où  il  a  si  bien  retracé  les  qualités  et  les 
mérites  de  son  confrère  à  l'Institut. 

M.  Charles  Jourdain  était  né  à  Paris  le  24  août  1817. 
L'année  suivante,  il  perdit  son  père,  orientaliste  distingué; 
c'était  de  lui  et  des  traditions  religieuses  de  sa  famille  qu'il 
tenait  son  goût  pour  l'érudition  et  l'étude  des  questions  philo- 


DE  L'HISTOIRE    DE    FRANCE 


sophiques  qui  ontagitéle  moyen  âge.  Agrégé  à  vingt-trois  ans, 
il  professa  la  philosophie  d'abord  à  Reims,  puis  à  Paris,  au 
collège  Stanislas.  En  1849,  il  fut  choisi  pour  chef  de  cabinet 
par  M.  de  Falloux  et  prit  une  grande  part  à  l'élaboration 
de  la  célèbre  loi  de  1850.  A  la  retraite  de  M.  de  Falloux, 
il  entra  dans  la  division  de  la  comptabilité,  dont  il  devint 
chef  en  1852,  et  il  s'y  montra  habile  administrateur.  Ses 
savants  travaux  sur  la  théologie  de  Gerson,  sur  la  philoso- 
phie de  saint  Thomas  d'Aquin,  et  sa  continuation  de  l'histoire 
de  l'Université  le  désignaient  au  choix  de  l'Académie  des 
inscriptions,  où  il  fut  élu  en  1863.  Il  s'y  fit  remarquer  par 
son  active  collaboration  aux  travaux  de  la  Compagnie,  et 
sut  vite  s'attirer  l'affection  de  ses  confrères  par  une  amé- 
nité et  une  bienveillance  qui  furent  encore  mieux  mises  en 
évidence  lorsque  M.  Wallon,  son  ami,  devenu  ministre,  le 
nomma  son  secrétaire  général.  Il  remplit  ensuite  les  fonctions 
d'inspecteur  général  de  l'enseignement  supérieur. 

M.  Jourdain  était,  Messieurs,  l'un  de  nos  collègues  les 
plus  dévoués  et  les  plus  utiles,  mettant  toujours  à  notre 
service  son  intelligence,  son  savoir  si  étendu  et  son  expé- 
rience. Il  nous  a  donné  une  preuve  touchante  de  l'attache- 
ment qu'il  portait  à  notre  Société  lorsque,  déjà  très  souf- 
frant, il  se  chargea  d'écrire  son  histoire  pour  le  volume  de 
notre  Cinquantenaire. 

La  maladie  qui  devait  l'emporter  avait  fait  depuis  un  an 
des  progrès  que  rien  ne  pouvait  arrêter,  et,  le  20  juil- 
let 1886,  il  est  mort  au  milieu  des  siens,  entouré  du  respect 
et  des  tendres  affections  qu'il  avait  su  inspirer,  et  qu'il 
méritait  si  bien. 

C'est  par  respect  pour  une  volonté  exprimée  huit  ans  aupa- 
ravant, de  la  manière  la  plus  formelle,  que  la  dernière  pel- 
letée de  terre  a  recouvert  le  cercueil  d'un  homme  de  bien, 
d'un  savant  éminent,  M.  Natalis  de  Wailly,  sans  qu'une 
parole  d'adieu  lui  fût  adressée  au  nom  de  votre  Société,  dont 
il  avait  été  l'un  des  collaborateurs  les  plus  respectés.  Je  vais 
essayer  de  retracer  en  quelques  mots  cette  vie  si  longue  et  si 
dignement  remplie. 


84  !W,  SOCIÉTÉ 


d'un  gram 


Petit-fils  d'un  grammairien  dont  la  réputation  avait  donné 
une  grande  notoriété  à  sa  famille,  il  était  né  à  Mézières,  le 
10  mai  1805.  La  politique  l'attira  d'abord.  En  1830,  il  est 
rédacteur  du  Globe  et  du  National.  Ses  articles  n'étant  point 
signés,  je  n'aurais  pu  en  retrouver  aucun  sans  une  circons- 
tance heureuse  qui  m'a  permis  de  lui  attribuer  avec  une 
entière  certitude  ceux  qu'il  a  insérés  au  National*.  Ils  sont 
au  nombre  de  trois,  et  datés  du  26  octobre,  du  13  novembre 
et  du  23  décembre  1830.  Gomme  ce  sont  les  seules  pages  de 
ce  genre  que  nous  connaissions  de  lui,  je  vais  en  dire  un  mot 
et  n'en  citerai  que  deux  phrases  qui  suffiront  à  en  marquer 
l'esprit. 

Le  premier  article  est  consacré  à  un  romafn  religieux, 
Césaire,  d'un  membre  de  l'Académie  française,  M.  Alexandre 
Guiraud,  qu'il  malmène  assez  rudement.  «  Son  style,  dit-il, 
«  est  faux  et  ampoulé,  parce  qu'il  joue  le  fanatique  sans 
«  l'être,  et  que  le  style  d'un  fanatique  n'est  pas  plus  facile 
«  à  imiter  que  celui  d'un  homme  d'esprit.  » 

Le  second  article,  sur  la  Loi  des  pensions,  n'est  pas 
moins  incisif;  à  propos  de  ces  pensions  accordées  aux 
ministres  qui ,  bon  gré  mal  gré ,  quittaient  leurs  porte- 
feuilles, il  dit  malicieusement  que  «  c'était  une  affaire  de 
«  forme  et  de  politesse  que  les  nouveaux  ministres  réglaient 
«  au  profit  de  leurs  prédécesseurs  pour  les  remercier  d'avoir 
«  donné  leur  démission.  » 

Benjamin  Constant  était  mort  le  8  décembre,  jouissant 
d'une  popularité  dont  nous  nous  étonnons  un  peu  aujour- 
d'hui, nous  qui  connaissons  mieux  la  valeur  morale  du  per- 
sonnage. Quinze  jours  après  paraissait  sur  sa  vie  et  ses 
ouvrages  le  dernier  article  de  M.  de  Wailly  ;  c'est  un  pané- 
gyrique qu'il  aurait  certainement  fort  atténué  quelques 
années  plus  tard.  Il  devait  le  faire  suivre  de  l'examen  de 
l'ouvrage  du  même  auteur  sur  la  Religion  ;  mais  cette  suite 
n'a  point  paru,  et  je  doute  fort  qu'elle  ait  jamais  été  écrite. 

1.  La  bibliothèque  de  l'Institut  en  possède  un  exemplaire  qui  a  appar- 
tenu au  caissier  du  journal,  et  où  il  a  soigneusement  écrit  au  bas  de 
chaque  article  le  nom  de  l'auteur,  qu'il  connaissait  bien,  puisqu'il  était 
chargé  de  lui  payer  le  prix  de  sa  collaboration. 


DE 


L  HISTOIRE 
/ 


DE  FRANCE. 


85 


M.  Guizot  avait  connu  au  Globe  et  vite  apprécié  son 
jeune  collaborateur.  Arrivé  au  pouvoir  en  août  1830,  il  le 
fît  nommer  d'abord  sous-chef  au  ministère  de  l'Intérieur, 
puis  chef  de  bureau  de  la  section  administrative  des  Archives 
du  royaume,  et,  lorsque  fut  décidée,  en  1834,  la  publication 
des  Documents  inédits,  il  le  chargea  de  composer,  pour 
leur  servir  d'introduction,  un  traité  de  diplomatique.  Au 
moment  même  où  M.  de  Wailly  voyait  ainsi  s'ouvrir  devant 
lui  cette  carrière  scientifique  qu'il  devait  parcourir  avec 
tant  de  distinction  et  d'autorité,  il  fut  atteint  par  un  affreux 
malheur.  Il  perdit  à  la  fois  une  femme  qu'il  adorait  et  son 
enfant.  Il  avait  alors  vingt-neuf  ans.  Cette  cruelle  blessure 
ne  se  cicatrisa  jamais,  et  elle  resta  si  douloureuse,  nous  a 
dit  M.  Gaston  Paris,  qu'il  était  défendu,  «  même  à  ses  parents 
«  les  plus  proches  et  les  plus  chers,  de  lui  parler  jamais  de 
«  ce  passé.  » 

'  Les  Eléments  de  paléographie  parurent  en  18384,  et, 
en  1841,  cet  important  ouvrage  lui  ouvrit  la  porte  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions,  où  il  se  consacra  presque  exclusive- 
ment à  la  publication  du  Recueil  des  historiens  de  la 
France.  Les  nombreuses  recherches  auxquelles  il  se  livra 
avec  sa  conscience  et  sa  sagacité  ordinaires  devinrent  pour 
lui  l'occasion  d'excellentes  dissertations  sur  différents  points 
de  l'histoire  du  xme  siècle.  Outre  celles  qui  sont  relatives  à 
Geoffroy  de  Beaulieu,  à  des  tablettes  de  cire  conservées  au 


1.  En  tête  se  lit  une  dédicace  à  l'homme  d'État  que  les  vicissitudes  de 
la  politique  avaient  momentanément  écarté  du  pouvoir  et  jeté  dans  l'op- 
position. Je  tiens  à  la  citer,  car  nous  y  retrouvons  un  des  traits  distinc- 
tifs  du  caractère  de  M.  de  Wailly,  l'extrême  modestie  qu'il  a  gardée  toute 
sa  vie  : 

«  Monsieur, 

«  En  confiant  la  rédaction  de  cet  ouvrage  à  un  homme  obscur  que  le 
«  hasard  vous  avait  fait  connaître,  et  que  vous  aviez  le  droit  d'oublier, 
«  vous  lui  avez  accordé  un  témoignage  de  confiance  d'autant  plus  flatteur 
«  qu'il  ne  Pavait  pas  sollicité;  mais,  en  même  temps,  vous  lui  avez 
«  imposé  de  grandes  obligations.  Il  est  bien  loin  sans  doute  de  les  avoir 
«  remplies;  cependant  il  a  peut-être  acquis  des  droits  à  l'indulgence  de 
t  ses  juges  par  un  travail  patient  et  assidu.  S'il  a  inscrit  votre  nom  en 
«  tête  d'une  œuvre  imparfaite,  c'est  dans  l'espoir  que  votre  esprit  bien- 
«  veillant  y  saura  démêler  quelques  traces  des  longs  efforts  qui  ne 
«  peuvent  que  servir  d'excuse  à  l'insuffisance  de  Fauteur.  » 


86  SOCIÉTÉ 


Trésor  des  chartes,  etc. ,  nous  citerons  particulièrement  ses 
Mémoires  sur  le  Système  monétaire  de  saint  Louis  et  les 
variations  de  la  livre  tournois  jusqu'à  rétablissement 
du  système  décimal.  Un  juge  bien  compétent,  et  qui  m'en 
a  souvent  parlé,  notre  regretté  M.  Vuitry,  ne  pouvait  assez 
louer  la  méthode,  la  précision  et  la  clarté  qu'il  y  rencontrait 
à  chaque  page.  C'étaient  là,  en  effet,  les  qualités  maîtresses 
de  M.  de  Wailly,  et  elles  se  retrouvent  à  un  haut  degré  dans 
tous  ses  travaux. 

En  1854,  il  avait  quitté  les  Archives  pour  entrer  à  la 
Bibliothèque  nationale.  Il  y  remplaça,  comme  conservateur 
des  manuscrits  français  et  latins,  son  collaborateur  M.  Ben- 
jamin Guérard,  auquel  l'unissait  une  amitié  que  la  très 
grande  différence  de  leurs  opinions  ne  put  jamais  altérer. 
En  1871,  il  résigna  ces  fonctions,  et  sans  regrets  :  il  savait 
entre  quelles  mains  allait  tomber  son  héritage. 

Son  activité  ne  se  ralentit  pas  dans  la  retraite.  Il  y  par- 
tageait son  temps  entre  le  travail  et  les  œuvres  pieuses  et 
charitables.  Au  Joinville  qu'il  avait  édité  pour  nous  en 
1868,  il  ajouta,  en  1874,  les  charmants  Récits  du  ménes- 
trel de  Reims.  En  1878,  il  donna  chez  Didot  une  pré- 
cieuse édition  de  Villehardouin;  mais,  comme  l'a  si  bien  dit 
M.  Gaston  Paris,  «  Joinville  resta  son  travail  de  prédilec- 
«  tion,  auquel  il  revenait  toujours  pour  en  améliorer  soit  le 
«  texte,  soit  le  commentaire  :  c'est  aussi  celle  de  ses  publi- 
«  cations  qui,  sous  diverses  formes,  accompagnée  de  la 
«  traduction  fidèle  qu'il  a  trois  fois  revue,  a  justement  valu 
«  à  son  nom  le  plus  de  réputation  dans  le  monde  savant  et 
«  le  plus  de  notoriété  dans  le  grand  public.  » 

A  la  fin  de  sa  vie,  il  s'était  attaché  à  un  sujet  qui  le  pas- 
sionnait vivement.  Après  avoir  publié  une  traduction  de 
l'Imitation  de  J.-C,  il  voulait  donner  une  édition  du 
texte  latin  revu  sur  les  manuscrits,  et,  dans  sa  préface, 
comme  il  me  le  disait  la  dernière  fois  qu'il  vint  à  l'Institut, 
il  comptait  le  restituer  définitivement  à  son  véritable  auteur, 
Thomas  a  Kempis. 

C'est  au  milieu  de  ces  chères  études,  où  il  trouvait  à  satis- 
faire et  son  amour  pour  le  moyen  âge,  et  l'ardeur  de  sa  pro- 


DE   I/HISTO'IRE   DE   FRANCE.  87 

fonde  et  sincère  piété,  que  la  mort  vint,  non  pas  le  surprendre, 
il  l'attendait  depuis  longtemps  avec  sérénité,  mais  le  prendre, 
dans  sa  quatre-vingt-deuxième  année.  Tous  ceux  qui  l'ont 
connu  garderont  de  la  droiture  de  son  caractère,  de  l'éléva- 
tion de  son  esprit  et  de  la  bonté  de  son  cœur  un  souvenir  qui 
ne  s'effacera  jamais. 

A  ces  pertes  douloureuses,  qui  nous  touchaient  si  directe- 
ment, nous  devons  ajouter  celles  que  nous  avons  éprouvées 
parmi  ceux  que  l'on  a  fort  justement  appelés  les  «  amis  de  la 
maison,  »  et  à  qui  nous  devons  payer  un  tribut  de  regrets  ; 
car,  par  le  seul  fait  de  leur  entrée  dans  notre  Société,  ils 
nous  ont  tous  apporté  l'appui  qui  nous  est  nécessaire. 

Nous  avons  perdu  :  M.  Hébert,  qui  fut  successivement  pro- 
cureur du  roi  à  Rouen  (1833),  député  de  Pont-Audemer 
(1834),  procureur  général  à  Metz,  avocat  général  à  la  Cour 
de  cassation  (1836),  procureur  général  à  la  Cour  royale  de 
Paris,  puis  (1847)  ministre  de  la  justice  à  la  mort  de 
M.  Martin  du  Nord;  M.  Ansart  du  Fiesnet,  ancien  député, 
président  du  Conseil  général  du  Pas-de-Calais;  M.  le  mar- 
quis de  Blosseville,  ancien  député  et  conseiller  général  du 
département  de  l'Eure,  auteur  de  travaux  économiques, 
historiques  et  philologiques;  M.  Laurent-Pichat,  député, 
puis  sénateur  inamovible,  écrivain  politique,  poète  et  roman- 
cier; M.  le  baron  de  Condé,  auteur  d'une  histoire  de  son 
château  de  Monta  taire;  M.  le  duc  de  Mirepoix;  M.  le 
comte  de  Blacas;  M.  Henri  Delpech,  auteur  d'une  épopée, 
Satan,  et  d'ouvrages  sur  la  Bataille  de  Muret  et  sur  la 
Tactique  au  XIIIe  siècle;  MM.  Bellanger  et  Combette  du 
Luc,  M.  Fabre,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Lyon,  et 
enfin  M.  le  baron  Feuillet  de  Conches,  ancien  directeur  au 
ministère  des  Affaires  étrangères  -,  auteur  de  nombreuses 
publications,  entre  autres  les  Causeries  d'un  curieux  et 
le  livre  :  Louis  XVI,  Marie-Antoinette  et  Mme  Elisabeth, 
qui  suscita  une  vive  polémique  au  sujet  des  lettres  de  la  reine 
dont  on  niait  l'authenticité.  Il  était  surtout  connu  par  une 
collection  d'autographes  devenue  fameuse  dans  l'Europe 
entière. 


SOCIÉTÉ 


Je  quitte  ce  triste  sujet  pour  vous  entretenir  un  peu  de  nos 
travaux. 

Si,  grâce  au  choix  des  ouvrages  que  nous  publions, 
au  zèle  et  à  l'érudition  des  éditeurs,  à  l'accueil  que  nos 
volumes  reçoivent  du  monde  savant,  nous  devons  envisager 
l'avenir  avec  confiance,  nous  pouvons  aussi,  Messieurs,  en 
regardant  en  arrière,  nous  rendre  ce  témoignage  que  nous 
avons  constamment  cherché  à  réaliser  les  promesses  faites 
autrefois  par  les  hommes  éminents  qui  ont  présidé  à  la  créa- 
tion de  notre  Société. 

Une  édition  des  Chroniques  de  Froissart  fut  l'un  de  leurs 
premiers  desiderata,  et,  dès  l'origine,  ils  l'annoncèrent  au 
public.  Après  avoir,  pendant  plus  de  trente  ans,  attendu 
inutilement,  avec  une  confiance  admirable  et  digne  d'un 
meilleur  sort,  l'exécution  d'engagements  sans  cesse  renouve- 
lés et  jamais  tenus,  le  Conseil  s'est  enfin  décidé  à  s'adresser 
à  notre  savant  collègue  M.  Siméon  Luce,  qui  nous  a  donné 
son  premier  volume  en  1869,  et  nous  avons  l'heureuse  cer- 
titude qu'il  est  prêt  aujourd'hui  à  mener  rapidement  un  tra- 
vail qui  lui  fait  tant  d'honneur. 

Le  7  avril  1834,  le  Comité  de  publication  présentait  à 
l'approbation  du  Conseil,  dit  le  procès-verbal  de  la  séance, 
la  liste  des  ouvrages  qui  devaient  être  les  premiers  édités 
sous  les  auspices  de  la  Société.  En  tête  figurait  le  quatrième 
livre  de  Strabon,  qui  concerne  la  Gaule.  La  proposition 
émanait  de  M.  Letronne,  qui  se  chargeait  de  reviser,  de 
traduire  et  d'annoter  le  texte  grec.  Pendant  un  an,  il  en 
fut  question  à  presque  toutes  les  séances  ;  puis  l'affaire  fut 
abandonnée,  je  ne  sais  pourquoi.  Nous  l'avons  reprise  il  y 
a  une  dizaine  d'années,  et  avec  de  grands  développements, 
par  la  publication  due  à  un  savant  professeur,  M.  Cougny, 
des  Extraits  des  Auteurs  grecs  concernant  la  géogra- 
phie et  l'histoire  des  Gaules,  ouvrage  destiné  à  rendre, 
surtout  en  province,  de  grands  services  aux  travailleurs. 

En  1862,  M.  le  comte  de  Montalembert  vous  annonçait 
que,  parmi  les  projets  qui  paraissaient  avoir  les  sympa- 
thies du  Conseil,  on  citait  un  choix  d'extraits  historiques 
de  l'un  des  écrivains  les  plus  remarquables  du  xvie  siècle, 


#  • 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE, 


89 


Agrippa  d'Aubigné.  Cette  fois  encore,  nous  avons  été  plus 
hardis  que  nos  devanciers,  et  nous  avons  entrepris  une  édi- 
tion complète  de  Y  Histoire  universelle.  Le  premier  volume, 
qui  vous  a  été  distribué  dernièrement  et  où  le  texte  est 
accompagné  d'un  commentaire  perpétuel,  a  pu  vous  mon- 
trer à  la  fois  et  l'intérêt  de  la  publication  et  la  compétence 
parfaite  de  l'éditeur,  M.  le  baron  de  Ruble. 

Parmi  \s  anciens  projets  que  nous  avons ,  au  moins 
momentanément,  laissés  de  côté,  il  en  est  un  qui,  je  crois,  a 
été  fort  oublié.  Dans  cette  même  séance  du  7  avril  1834  où 
l'on  recevait  l'offre  de  M.  Letronne,  on  avait  aussi  accepté 
avec  empressement  celle  de  M.  Charles  Lenormant,  de 
publier  des  Recherches  sur  les  monnaies  des  rois  francs 
de  la  première  race.  Mais,  après  en  avoir  entretenu 
souvent  le  Conseil,  lui-même  vint,  l'année  suivante, 
annoncer  qu'il  ne  pourrait  donner  suite  à  sa  proposition. 
Ne  vous  semble-t-il  pas,  Messieurs,  qu'il  y  avait  là  une 
idée  que  nous  pourrions  reprendre  en  lui  donnant  une 
extension  suffisamment  justifiée  par  le  progrès  de  la  science 
depuis  un  demi-siècle,  et  ne  pensez-vous  pas  qu'un  Dic- 
tionnaire de  la  numismatique  gauloise  et  franque, 
confié  à  un  archéologue  aussi  autorisé  que  notre  collègue, 
M.  A.  de  Barthélémy,  serait  favorablement  reçu  du  public? 
Nous  entrerions  sans  doute  dans  une  voie  nouvelle;  mais, 
depuis  la  disparition  de  nos  petits  annuaires,  où  l'on  s'occu- 
pait de  statistique,  de  géographie,  de  numismatique,  d'ar- 
chéologie, et  même  de  musique,  nous  ne  devons  pas  craindre 
d'élargir  notre  cercle.  Nous  l'avons  déjà  essayé  une  fois 
avec  la  Bibliographie  des  Mazarinades,  et  vous  n'ignorez 
pas  le  succès  qui  a  couronné  cette  tentative. 

Je  pourrais  encore  vous  entretenir,  mais  pour  un  avenir 
plus  ou  moins  éloigné,  d'autres  projets  de  publications  qui 
seraient  d'une  grande  utilité;  j'en  citerai  deux  seulement. 
On  a  déjà  parlé  devant  votre  Conseil,  qui  lui  avait  fait  bon 
accueil,  d'une  bibliographie  des  règnes  de  François  II  et  de 
«Charles  IX,  de  cette  époque  tourmentée  qui  vit  éclore  tant 
d'écrits  et  de  pamphlets.  Il  avait  aussi  été  question,  entre 
plusieurs  d'entre  nous,  d'extraits  de  chroniques  espagnoles, 


90  SOCIÉTÉ 

catalanes  et  portugaises  bien  peu  connues  en  France.  Nous 
avons  ici  même  un  collègue,  M.  le  comte  de  Puymaigre, 
que  ses  travaux  antérieurs  désigneraient  naturellement  à 
notre  choix,  et  que  ne  rebuteraient  pas,  j'ensuis  convaincu, 
les  difficultés  d'une  pareille  entreprise.  Vous  voyez,  Mes- 
sieurs, que,  d'ici  à  longtemps,  les  sujets  de  publications  ne 

nous  feront  pas  défaut. 

♦■-        •  ^ 

Vous  savez,  Messieurs,  que  la  Société  ne  se  compose  que 
de  membres  payant  une  cotisation,  mais  que,  d'après  l'ar- 
ticle 4  de  notre  règlement,  nous  pouvons  nommer  des  asso- 
ciés-correspondants parmi  les  étrangers.  Nous  avons 
jusqu'à  présent  très  peu  utilisé  ce  moyen  d'influence,  qu'en 
général  les  Sociétés  savantes  se  gardent  bien  de  négliger.  A 
chaque  instant,  pour  l'étude  de  notre  histoire,  si  intimement 
liée  à  celle  des  peuples  voisins,  nous  avons  besoin  de  recourir 
à  des  ouvrages  publiés  au  delà  de  nos  frontières  par  des 
savants  de  toutes  les  nationalités,  et,  pour  ne  parler  que  des 
pays  de  langue  française,  la  Belgique  et  la  Suisse  romande 
possèdent  des  écrivains  et  des  érudits  à  qui  nous  pourrions 
montrer,  en  les  rattachant  à  nous  par  un  lien  fort  hono- 
rable, l'estime  que  nous  faisons  de  leurs  travaux.  Je  prends 
l'extrême  liberté  d'appeler  sur  ce  point  l'attention  de  votre 
Conseil.  • 

Je  m'arrête  ;  car  c'est  surtout  à  celui  qui  a  eu  le  dange- 
reux honneur  de  succéder  à  notre  éloquent  collègue  M.  Picot, 
qu'il  convient  de  ne  pas  s'attarder  en  chemin  et  de  se  rap- 
peler cette  judicieuse  réflexion  de  Montaigne,  que  devraient 
méditer  bien  des  orateurs  :  «  La  parole  est  moitié  à  celui 
qui  parle,  moitié  à  celui  qui  l'écoute.  »  Vous  trouverez 
comme  moi,  plus  que  moi,  Messieurs,  que  ce  partage  ici  a 
duré  assez  longtemps;  aussi  j'ai  hâte  de  laisser  notre  habile 
et  dévoué  secrétaire  vous  exposer  avec  sa  précision  habi- 
tuelle ce  que  notre  Société  a  fait  depuis  un  an  et  ce  qu'elle 
compte  faire  encore  pour  remplir  les  obligations  qui  lui  sont 
imposées. 


DE   L'HISTOIRE   DE  FRANGE.  91 


Rapport  de  M.  de  Boislisle,  membre  de  l'Institut, 

SECRÉTAIRE,  SUR  L'ÉTAT  DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIETE. 

Messieurs, 

Lorsque  vous  vous  êtes  réunis  l'année  dernière,  nous 
étions  très  fiers  de  pouvoir  constater  que  les  cinq  volumes 
de  l'exercice  1885  avaient  été  distribués,  et  que  deux 
volumes  de  l'exercice  1886  étaient  prêts.  Cette  année,  il  y 
a  encore  progrès,  puisque  l'exercice  1886  a  été  complété 
bien  avant  son  terme,  et  que  nous  avons  livré  deux  volumes 
de  l'exercice  1887  dès  que  le  recouvrement  des  cotisations 
annuelles  a  été  commencé. 

Je  ne  prétends  pas  réclamer  pour  le  Conseil  tout  l'hon- 
neur d'un  résultat  si  rare  da*ns  nos  annales,  comme  dans  celles 
des  autres  Sociétés  savantes  ;  cependant  chacun  peut  avoir 
sa  part,  et,  s'il  faut  rendre  grâces  tout  d'abord  aux  éditeurs 
et  à  leurs  commissaires  responsables,  puis  à  notre  excellent 
et  dévoué  imprimeur,  il  restera  bien  encore  quelque  chose 
pour  ce  gouvernement  central  qui,  en  votre  nom,  donne 
l'impulsion  et  dirige,  active,  parfois  aussi  retient  et  modère 
nos  collaborateurs  suivant  ks  occurrences. 

L'exercice  1886  s'est  composé  du  tome  IV  et  dernier  des 
Établissements  de  saint  Louis,  de  la  Règle  du  Temple, 
du  premier  volume  de  Y  Histoire  universelle  tf  Agrippa 
d'Aubigné,  et  de  la  Table  générale  des  matières  conte- 
nues dans  ï Annuaire-Bulletin  de  1863  à  1884. 

Le  tome  IV  des  Établissements  de  saint  Louis  était 
prêt  à  mettre  en  distribution  au  mois  de  mai  1886,  et  j'en  ai 
parlé  alors  comme  d'une  des  publications  dont  les  érudits 
devaient  vous  être  reconnaissants.  Quelques  mois  plus  tard, 
notre  éditeur,  M.  Paul  Viollet,  était  élu  membre  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres,  et  il  if  est  pas  dou- 
teux que  les  quatre  volumes  qu'il  venait  de  terminer  pour 
nous  n'aient  grandement  compté  dans  ses  titres  scientifiques. 
Déjà  ils  lui  avaient  valu,  à  deux  refrises,  le  premier  prix  de 


92  SOCIÉTÉ 

la  fondation  Gobert  ;  tous  ces  succès  répétés  prouvent  que 
notre  confiance  avait  été  bien  placée,  et  justifient  d'une 
façon  éclatante  l'extension  donnée  au  plan  primitif  de  la 
publication. 

Je  vous  ai  parlé  aussi  en  1886,  par  avance,  du  premier 
volume  de  Y  Histoire  universelle  d' Agrippa  d'Aubigné. 
Vous  l'avez  maintenant  entre  les  mains;  mais,  pour  porter 
un  jugement  définitif  sur  ce  grand  ouvrage,  il  convient 
d'attendre  que  le  second  volume  ait  paru,  comme  je  l'expli- 
querai plus  loin. 

La  Règle  du  Temple,  qui  vous  a  été  distribuée  pour  la 
fin  de  Tannée  en  même  temps  que  le  tome  Ier  de  Y  Histoire 
universelle  d' Agrippa  d'Aubigné,  date  du  xnr3  siècle» 
C'est  une  adaptation  de  la  règle  latine  de  1128,  avec  de 
nombreux  remaniements  et  avec  des  parties  addition- 
nelles qui  sont  consacrées  aux  statuts  hiérarchiques,  au 
règlement  de  la  vie  journalière,  aux  pénalités,  enfin  au 
cérémonial  et  aux  formalités  requises  pour  la  réception  d'un 
frère.  Ce  texte  avait  été  commenté,  au  siècle  dernier,  par  le 
danois  Mùnter,  et  publié,  en  1840,  par  M.  Maillard  de 
Chambure,  archiviste  du  département  de  la  Côte-d'Or; 
mais  l'édition  que  M.  Henri  de  Curzon  en  a  faite  pour  nous 
présente  des  avantages  notables,  d'abord  en  ce  qu'elle  repro- 
duit les  deux  manuscrits  de  Paris  et  de  Rome,  plus  récents, 
il  est  vrai,  que  celui  de  Dijon ,  mais  plus  complets ,  puis 
parce  que  le  nouvel  éditeur  a  joint  à  son  texte  les  variantes 
du  manuscrit  édité  par  Maillard  de  Chambure  et  tout  l'ap- 
pareil voulu  :  notes  de  texte,  de  langue  et  d'histoire,  con- 
cordance des  règles  latine  et  française,  table  générale  des 
matières,  et  enfin  une  introduction  quipernifet  de  comprendre, 
sans  peine,  l'organisation  du  Temple  en  Occident  comme  en 
Orient,  les  droite,  devoirs  et  fonctions  des  dignitaires  et  des 
officiers,  la  vie  intérieure  des  frères  dans  les  maisons  de 
l'Ordre,  leur  existence  en  temps  de  guerre  §!t  en  campagne, 
le  maniement  des  deniers  communs,  le  code  pénal,  le  céré- 
monial, etc.  De  plus,  la  Règle  cite  un  certain  nombre  de 
faits  et  d'exemples  historiques  du  milieu  duxiif  siècle.  Est-il 


>. 


•-• 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  93 

besoin  de  dire  qu'on  n'y  trouve  rien  de  ces  statuts  secrets  dont 
il  a  été  fait  tant  de  bruit?  Cela  ne  signifie  pas,  cependant, 
qu'en  dépit  d'une  sévère  codification  et  d'une  discipline 
tout  à  fait  monastique,  la  contagion  du  mal  ne  pénétrât 
jamais  dans  des  maisons  ou  dans  des  provinces  :  M.  de  Cur- 
zon  fait  remarquer  qu'elle  pouvait  bien  y  être  apportée  par 
les  chevaliers  excommuniés  parmi  lesquels  l'Ordre  permet- 
tait, et  même  recommandait  de  chercher  des  recrues. 

U  Annuaire-Bulletin  remonte  à  l'année  1863.  Dès  1872, 
il  avait  été  question  de  le  munir  d'une  table  analogue  à  celles 
qu'on  avait  faites  pour  le  Bulletin  primitif  et  pour  Y  An- 
nuaire. C'est  le  complément  indispensable  des  recueils  de 
ce  genre,  comprenant  tout  à  la  fois  des  procès- verbaux  admi- 
nistratifs et  des  documents  ou  des  études  historiques,  tantôt 
dispersés  dans  chaque  volume,  tantôt  réunis  dans  un  appen- 
dice distinct.  Quand  la  vingtième  année  a  été  dépassée,  il 
n'était  plus  possible  d'hésiter,  et  votre  Conseil  a  demandé  à 
son^ nouveau  secrétaire  adjoint,  M.  Noël  Valois,  de  faire  la 
table  des  volumes  publiés  de  1863  à  1884  (soit  vingt  et  une 
années,  car  1870  et  1871  n'en  forment  qu'une  seule)  et 
d'y  introduire  les  modifications  reconnues  avantageuses 
à  l'user  des  tables  antérieures.  M.  Valois  s'est  acquitté  de 
cette  tâche  avec  tout  le  zèle,  toute  l'exactitude  et  la  méthode 
qu'il  apporte  dans  l'accomplissement  de  ses  fonctions.  Il  est 
parvenu  à  condenser  en  deux  feuilles  et  demie  ce  que  les 
procès-verbaux  contiennent  d'important  sur  l'histoire,  l'ad- 
ministration et  les  publications  de  la  Société,  et  tous  les  sujets 
d'articles,  notes  et  renseignements  publiés  à  titre  de  Variétés  ; 
c'est-à-dire  :  d'une  part,  nos  annales  mensuelles,  les  précé- 
dents indispensables  à  un  Conseil  soucieux  de  faire  de  la  bonne 
et  correcte  administration  ;  d'autre  part,  les  matériaux  histo- 
riques que  nos  rédacteurs  ou  nos  collaborateurs  ont  appor- 
tés à  Y  Annuaire-Bulletin.  Les  vingt  et  une  années  com- 
prennent tout  près  de  trois  cents  articles,  espacés  sur  dix 
siècles  de  l'histoire  de  France.  C'est  donc  une  bonne  chose 
d'en  avoir  donné  un  double  index  par  ordre  alphabétique  et 
par  ordre  chronologique  des  sujets. 


94  SOCIÉTÉ 

Sur  la  demande  du  Comité  des  fonds,  le  Conseil  a  décidé 
que  cette  Table  de  V Annuaire-Bulletin  ferait  le  complé- 
ment de  l'exercice  1886,  moyennant  une  combinaison  qui 
sera  expliquée  tout  à  l'heure  dans  le  rapport  financier. 

Tandis  que  nous  parlons  de  Y  Annuaire -Bulletin,  je 
veux  appeler  votre  attention  sur  le  premier  des  trois  articles 
de  Variétés  historiques  qui  composent  l'Appendice  du  volume 
de  1886.  Le  Conseil  avait  reçu  une  invitation  gracieuse  des 
savants  anglais  réunis  à  l'occasion  du  800e  anniversaire  de 
l'achèvement  du  Domesday-Book .  Ne  pouvant  nous  rendre 
à  cette  solennité,  ni  y  envoyer  un  délégué,  nous  avons  eu 
recours,  comme  nous  le  faisons  toujours  en  pareille  occa- 
sion, à  un  de  nos  collègues  dont  le  dévouement  n'est  jamais 
invoqué  en  vain,  dont  la  science  ne  saurait  être  prise  au 
dépourvu,  et  qui,  en  outre,  s'intéresse  tout  particulièrement 
à  l'histoire  des  relations  de  k  Normandie  avec  les  conqué- 
rants de  la  Grande-Bretagne.  M.  Léopold  Delisle,  c'est  de 
lui  que  je  parle,  ai-je  besoin  de  le  dire?  M.  Léopold  Delisle 
a  bien  voulu  faire  pour  nous  et  pour  nos  confrères  d'outre- 
Manche,  sur  une  charte  du  fils  aîné  de  Guillaume  Ier,  une  de 
ces  dissertations  dont  il  possède  le  secret.  C'est  le  mémoire 
qui  est  en  tête  delà  seconde  partie  àsY  Annuaire-Bulletin. 
Mais,  de  plus,  M.  Delisle  a  libéralement  fait  hommage  au 
Comité  anglais  d'une  magnifique  héliogravure  de  la  charte, 
encartée  dans  un  tirage  à  part  non  moins  magnifique,  et 
vous  devinez  quel  accueil  les  membres  du  Comité  ont  fait  à 
ce  splendide  envoi  venant  du  premier  de  nos  maîtres  en 
histoire  et  en  paléographie.  Comme  l'hommage  était  fait 
en  notre  nom,  et  comme  nous  bénéficions  de  ces  rapports 
scientifiques  de  société  à  société,  je  vous  demande,  Mes- 
sieurs, d'exprimer  notre  vive,  cordiale  et  respectueuse  gra- 
titude à  M.  Delisle,  qui  en  a  fait  tous  les  frais. 

La  seconde  partie  de  Y  Annuaire-Bulletin  contient  encore 
un  mémoire  de  notre  secrétaire  adjoint,  M.  Noël  Valois,  sur 
le  Privilège  de  Chalo-Saint-Mard.  C'est  l'histoire  d'une 
mystification  dont  la  chancellerie,  les  juridictions  royales  et 
la  royauté  elle-même  furent  dupes  depuis  1336  jusqu'en  1601 , 
et  dont  les  dernières  traces  n'étaient  pas  encore  effacées  au 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANGE.  95 

xviii6  siècle.  Peut-être  même  subsiste-t-il  aujourd'hui  des 
intéressés  pour  qui  la  démonstration  de  M.  Valois,  aussi  irré- 
futable qu'amusante,  n'aura  point  la  valeur  d'un  jugement 
définitif  et  sans  appel.  On  ne  saurait  pourtant  pousser  plus 
loin  que  notre  collaborateur  l'art  de  l'investigation  et  des 
déductions  logiques. 

M.  Henri  Omont,  de  la  Bibliothèque  nationale,  a  bien  voulu 
nous  communiquer  seize  lettres  écrites  par  Emeric  Bigot 
au  cours  d'un  séjour  qu'il  fit  en  Allemagne  lors  de  l'élection 
de  l'empereur  Léopold  Ier.  Ce  qui  double  l'intérêt  de  cette 
correspondance,  c'est  qu'elle  n'est  pas  exclusivement  litté- 
raire, quoique  adressée  aux  savants  Ménage  et  Bouillaud, 
et  qu'on  y  trbuve  beaucoup  d'impressions  de  voyage,  de  des- 
criptions de  pays  et  de  détails  de  mœurs  qui  rappellent 
d'autres  lettres  sur  le  congrès  de  Munster  insérées  jadis, 
par  notre  président  actuel,  dans  le  volume  commémoratif  du 
Cinquantième  anniversaire  de  la  fondation  de  la  Société. 

Les  deux  volumes  qui  vous  ont  été  déjà  distribués  sur 
l'exercice  courant  sont  le  tome  Ier  du  Jouvencel  de  Jean  de 
Bueil,  édité  par  MM.  Lecestre  et  Favre,  et  le  tome  II  des 
Mémoires  de  Villars. 

Le  Jouvencel  attendait  une  réimpression  depuis  plus  de 
trois  cent  cinquante  ans,  malgré  la  rareté  des  cinq  mau- 
vaises éditions  publiées  entre  1493  et  1529,  et  quoique  ces 
cinq  éditions,  venant  après  un  très  grand  nombre  de  manus- 
crits, témoignassent  d'une  véritable  vogue  en  ce  temps  des 
débuts  de  l'imprimerie.  Pourquoi  donc  une  pareille  déchéance, 
un  oubli  si  prolongé?  Il  est  facile  d'en  donner  la  raison.  A 
la  première  apparence,  et  pour  des  lecteurs  qui  ne  sont 
plus  à  portée  des  événements,  ce  livre  n'est  autre  chose 
qu'une  fiction  moitié  romanesque  et  moitié  philosophique, 
dont  l'auteur,  longuement  éprouvé  dans  l'art  des  batailles 
et  ayant  tous  les  droits  possibles  pour  en  parler,  semble  ne 
raconter  l'éducation  d'un  «  jeune  gentilhomme  noble  de 
courage,  lequel,  par  succession  de  temps,  vint  à  grand 
honneur  et  seigneurie  par  sa  vaillance,  »  que  pour  «  intro- 
duire, donner  courage  et  hardement  à  tous  jeunes  hommes 


96  SOCIÉTÉ 

qui  ont  désir  et  volonté  de  suivre  le  noble  style  et  exercice 
des  armes.  »  Tout  cela  ne  pouvait  plus  avoir  qu'une  valeur 
relative  d'invention  et  de  fantaisie  littéraire  jusqu'au  jour 
où  Sainte-Palaye  découvrit  la  clef,  le  commentaire  annexé 
à  l'un  des  manuscrits  par  certain  familier  de  l'auteur.  Il 
s'est  trouvé  que  celui-ci  n'était  autre  qu'un  vaillant  compa- 
gnon de  Jeanne  d'Arc,  un  émule  des  La  Hire,  des  Loré,  des 
Saintrailles ,  des  Gilles  de  Rais,  des  Rodrigue  de  Villan- 
drando,  un  des  plus  heureux  adversaires  de  Bedford,  de 
Talbot,  de  Falstoff,  un  des  délivreurs  du  Maine,  de  la  Nor- 
mandie et  de  la  Guyenne.  C'est  Jean  Y  de  Bueil,  le  Fléau 
des  Anglais,  qui,  dans  un  temps  de  repos  entre  les  deux 
règnes  de  Charles  VII  et  de  Louis  XI,  a  voulu  se  délasser 
des  rudes  labeurs  de  la  guerre  en  racontant,  sous  un  voile 
épais  de  fictions  et  de  pseudonymes,  ses  entreprises  contre 
l'étranger  et  les  exploits  en  «  matières  belliques  »  qui  lui 
avaient  rapporté  gloire  et  expérience.  Pourquoi  cette  dissi- 
mulation? Est-ce  modestie,  discrétion,  prudence  ou  simple 
fantaisie?  Je  ne  saurais  répondre  sur  ce  point  plus  précisé- 
ment que  nos  deux  éditeurs;  mais,  ayant  en  main  le  Com- 
mentaire de  Guillaume  Tringant,  on  se  débarrasse  sans  peine 
des  fictions  et  des  pseudonymes  :  c'est  Jean  de  Bueil,  et  non 
plus  un  Jouve ncel  de  convention,  que  nous  voyons  débuter 
sous  les  ordres  de  La  Hire  et  de  ses  vaillants  compagnons, 
puis  prendre  une  part  active  au  ravitaillement  et  à  la  déli- 
vrance d'Orléans;  nous  suivons  avec  lui  les  progrès  du 
«  recouvrement  »  dans  le  Maine,  dans  le  Perche,  en  Nor- 
mandie ;  nous  restituons  au  fur  et  à  mesure  les  vrais  noms  des 
personnages  et  des  lieux  dans  ces  aventures  pittoresques,  dans 
ces  tableaux  d'allure  très  franche,  et  le  roman  a  désormais 
pour  nous  les  mérites  complexes  d'une  peinture  exacte  des 
mœurs  militaires,  d'un  très  savant  traité  de  la  tactique  du 
moyen  âge,  qui  allait  précisément  céder  la  place  à  une 
science  toute  nouvelle,  et  enfin  d'un  document  de  première 
main  pour  l'histoire  du  règne  glorieux  de  Charles  VII. 

Nous  devons  donc  savoir  gré  au  jeune  confrère  qui  a  pro- 
posé la  réimpression  du  Jouvencel  à  votre  Conseil  sans  se 
préoccuper  outre  mesure  de  l'apparente  aridité  de  ce  texte, 


DE   L'HIStOIRE  DE   FRANCE.  97 

et  au  second  collaborateur  qui  a  bien  voulu  aussi  nous 
apporter  le  produit  de  ses  longues  recherches  sur  Jean  de 
Bueil  et  sur  son  œuvre. 

Pour  l'établissement  du  texte,  M.  Léon  Lecestre  s'est 
servi  du  manuscrit  que  possédait  Sainte-Palaye,  et  qui  con- 
tient la  clef  du  roman  ;  mais  il  a  indiqué  avec  soin  les 
variantes  de  plusieurs  autres  manuscrits  ou  des  éditions 
imprimées  chez  Antoine  Vérard  et  Philippe  Lenoir,  et,  en 
note,  il  donne  la  clef  des  noms  de  personnages  et  de  lieux, 
avec  les  indications  historiques  nécessaires  pour  l'intelli- 
gence du  récit. 

Le  contingent  du  second  éditeur,  M.  Camille  Favre,  dans 
ce  premier  volume,  se  compose  d'une  Introduction  biogra- 
phique et  d'une  Introduction  littéraire,  qui  n'occupent  pas 
moins  de  332  pages.  Vous  pouvez  déjà  savoir,  Messieurs, 
par  nos  procès- verbaux,  à  quel  point  M.  Favre  a  poussé  le 
désintéressement,  je  devrais  plutôt  dire  la  générosité,  et  par 
quelles  combinaisons,  toutes  à  notre  profit,  il  a  pu  dépasser 
aussi  considérablement  les  proportions  ordinaires  de  nos 
volumes.  Mais  certainement  tous  nos  lecteurs  partageront 
le  sentiment  de  gratitude  dont  je  suis  ici  l'interprète,  tant 
l'œuvre  de  M.  Favre  est,  d'un  bout  à  l'autre,  instructive  et 
attachante.  Son  Introduction  biographique  suit  pas  à  pas, 
pour  ainsi  dire,  l'auteur  du  Jouvencel,  non  seulement  pen- 
dant les  quelque  trente  années  que  comprend  le  roman, 
mais  jusqu'à  sa  mort,  en  1477,  et  elle  nous  fait  connaître  par 
conséquent  la  seconde  partie  d'une  existence  si  bien  remplie, 
la  lutte  de  Jean  de  Bueil  avec  le  sire  de  la  Trémoïlle  et  avec 
Villandrando,  ses  exploits  en  Normandie  contre  Falstoff  et 
Talbot,  ses  campagnes  en  Suisse  et  en  Alsace  avec  les  Ecor- 
cheurs,  ses  rapports  avec  le  Dauphin  qui  allait  devenir 
Louis  XI,  la  part  active  qu'il  prit  dans  les  intrigues  et  les 
cabales  de  la  fin  du  règne,  sa  nomination  à  la  dignité  d'ami- 
ral de  France,  son  rôle  dans  le  procès  de  Jacques  Cœur,  ou 
plutôt  dans  le  partage  des  dépouilles  du  grand  banquier, 
dans  les  affaires  de  Savoie,  dans  le  recouvrement  de  Bor- 
deaux et  de  la  Guyenne,  dans  les  affaires  de  Bretagne. 
Quand  Charles  VII  mourut,  Bueil  fut  tout  d'abord  enveloppé 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  7 


98  SOCIÉTÉ 

dans  la  disgrâce  des  conseillers  du  roi  défunt  ;  mais  il  ren- 
tra subitement  en  faveur,  et  obtint  même,  comme  premier 
gage  de  ce  nouveau  crédit,  la  main  d'une  fille  d'Agnès  Sorel 
pour  son  fils  aîné.  Enfin,  depuis  1466  jusqu'à  sa  mort,  il 
fut  très  bien  vu  de  Louis  XI  et  put  mettre  tranquillement 
ordre  à  ses  affaires  spirituelles  et  temporelles. 

Mais  ce  n'est  pas  en  quelques  lignes  que  je  résumerais 
cette  vie  que  M.  Favre  est  parvenu  à  restituer  de  toutes 
pièces,  et  qu'il  a  su  rendre  tout  aussi  intéressante  qu'un 
roman  sans  pourtant  sortir  des  données  de  l'histoire  docu- 
mentaire. Je  n'ajouterai  que  deux  mots  sur  l'Introduction 
littéraire,  où  sont  réunis  les  renseignements  sur  la  rédaction 
du  Jouvencel  comparé  aux  autres  écrits  de  même  genre, 
sur  la  valeur  historique  que  lui  donne  le  Commentaire  de 
lecuyer  Tringant,  sur  les  collaborateurs  que  dut  employer 
Jean  de  Bueil,  enfin  sur  les  manuscrits  et  les  éditions 
imprimées. 

M.  Lecestre  nous  a  donné  à  peu  près  la  moitié  du  texte 
dans  son  premier  volume.  Dans  le  second,  qui  est  sous 
presse,  entreront  la  fin  du  texte,  le  Commentaire  ou  Clef  de 
Tringant,  et  les  Pièces  justificatives,  mises  en  commun  par 
les  deux  éditeurs. 

Je  ne  saurais  quitter  le  Jouvencel  sans  exprimer  notre 
gratitude  au  commissaire  responsable,  M.  Léon  Gautier, 
qui  a  bien  voulu  diriger  une  impression  fort  longue,  et  sans 
dire  avec  quelle  sympathie  ses  collègues  du  Conseil,  qui  ne 
sont  que  vos  représentants,  Messieurs,  ont  accueilli  son  élec- 
tion au  siège  académique  jadis  occupé  si  glorieusement  par 
M.  de  Wailly. 

Le  tome  II  des  Mémoires  du  maréchal  de  Villars, 
édités  par  notre  collègue  M.  le  marquis  de  Vogué,  vient  de 
paraître  en  même  temps  que  le  tome  I  du  Jouvencel.  Quel 
contraste  entre  les  deux  auteurs  !  Ce  n'est  pas  Villars  qui 
songerait  à  dissimuler  sa  personnalité  sous  le  voile  du 
roman  ;  s'il  parle  de  lui-même  à  la  troisième  personne,  c'est 
pour  laisser  libre  carrière  à  sa  verve  de  gascon  nades  et  de 
hâbleries  perpétuelles.  On  se  laisse  séduire  aux  récits  de  ce 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  90 

«  fanfaron  plein  de  cœur,  »  parce  qu'on  y  retrouve  l'en- 
train, la  confiance,  la  furia  francese  qui  lui  donnèrent  la 
victoire  à  Friedlingen,  à  Hochstedt,  à  Stolhofen,  à  Denain. 
Mais  que  de  réserves  à  faire  sur  la  manière  dont  il  présente 
une  quantité  de  faits,  surtout  en  ce  qui  lui  est  personnel  ! 
Heureusement,  nous  avons  pour  éditeur  un  observateur 
expérimenté  des  règles  de  la  critique  historique,  un  juge 
impartial  des  personnages  et  des  événements,  toujours 
attentif,  toujours  pourvu  de  documents  et  de  textes  rectifica- 
tifs ,  soit  qu'il  commente  le  texte  qui  nous  est  destiné,  soit 
qu'il  étudie  dans  les  grandes  revues  telle  ou  telle  partie  de 
la  vie  et  du  caractère  de  Villars. 

Son  premier  volume  nous  avait  conduits  jusqu'à  la  fin  de 
l'ambassade  en  Autriche.  Au  début  du  tome  II,  Villars  part 
pour  rejoindre  Villeroy  en  Italie  ;  puis  il  se  console  d'avoir 
manqué  le  bâton  de  maréchal  en  épousant  la  piquante  et 
galante  Varangeville  dont  feu  M.  Charles  Giraud  a  retracé 
le  portrait  en  1881.  D'ailleurs,  il  le  gagne  dès  l'année  sui- 
vante, ce  bâton,  en  battant  le  prince  de  Bade  à  Friedlin- 
gen, et  on  lui  donne  en  outre  le  commandement  retiré  des 
mains  de  Catinat.  C'est  seulement  en  1703,  au  prix  d'efforts 
inouïs,  qu'il  parvient  à  faire  sa  jonction  avec  l'électeur  de 
Bavière,  en  plein  cœur  de  l'Allemagne.  Il  remporte,  de 
compte  à  demi,  la  belle  victoire  d' Hochstedt  ;  mais  son  plan 
de  marche  sur  Vienne  échoue  faute  d'entente  avec  l'élec- 
teur, disons  mieux,  par  la  trahison  de  celui-ci.  On  l'envoie 
alors  réprimer  la  révolte  des  Camisards,  ce  qui  lui  vaut 
coup  sur  coup  le  titre  ducal,  le  collier  des  ordres  et  le  com- 
mandement de  l'armée  de  la  Moselle.  De  ce  côté-là,  Tallard 
avait  été  battu  :  notre  maréchal  accourt,  barre  le  passage 
aux  cent  mille  hommes  de  Marlborough  tout  prêts  à  envahir 
la  Champagne,  puis  enlève  les  lignes  de  la  Lauter,  pénètre 
en  Allemagne  et  s'y  maintient  pendant  trois  années.  C'est 
sur  la  grande  victoire  de  Stolhofen,  et  sur  une  campagne 
aussi  fructueuse  pour  les  intérêts  particuliers  du  maréchal 
que  glorieuse  pour  sa  réputation  militaire,  que  se  termine 
le  tome  II. 


1 00  SOCIÉTÉ 

Pour  compléter  l'exercice  1887,  nous  pouvons  compter 
à  brève  échéance  sur  le  tome  III  des  Lettres  missives  de 
Louis  XI  et  sur  un  volume  de  Y  Histoire  universelle. 

L'impression  de  ce  volume  des  Lettres  de  Louis  XI  est 
presque  terminée.  Il  s'étendra  du  mois  d'octobre  1465  à  la 
fin  de  1468.  C'est  la  période  la  plus  difficile  du  règne,  entre 
le  dénouement,  la  liquidation  de  la  guerre  du  Bien  public, 
et  le  guet-apens  de  Péronne  :  Louis  XI  a  perdu  la  partie  ;  il 
faut,  d'une  part,  abandonner  Liégeois,  Vosgiens  et  Picards 
qui  se  sont  compromis  pour  lui,  d'autre  part  payer  les  alliés 
et  les  serviteurs  qui  lui  ont  été  fidèles;  il  faut  aussi  tirer 
vengeance  des  sujets  qui  ont  trempé  dans  la  Ligue  et  inau- 
gurer la  longue  série  de  procès  politiques  qui  aboutira  à 
l'exécution  du  comte  de  Saint-Pol  et  du  duc  de  Nemours  ;  il 
faut  encore  tenir  de  près  les  princes  et  grands  vassaux  qui 
ne  cessent  d'agiter  le  Midi;  il  faut  enfin  négocier  avec  le 
nouveau  duc  de  Bourgogne.  Entraîné  par  une  confiance 
inopportune,  Louis  XI  est  contraint  de  subir  un  nouveau 
traité  qui  n'est  qu'une  aggravation  de  celui  de  Gonflans. 
Mais  la  revanche  viendra. 

Le  tome  II  de  Y  Histoire  universelle  d' Agrippa  d'Aubi- 
gné  contiendra  les  livres  m  et  iv  de  l'édition  de  1626, 
correspondant  aux  années  1562  à  1568  :  années  pleines  de 
grands  événements  comme  les  sièges  de  Bourges,  de  Rouen, 
d'Orléans,  du  Havre  et  de  Chartres,  comme  les  batailles  de 
Dreux  et  de  Saint-Denis,  comme  l'assassinat  du  duc  Fran- 
çois de  Guise  ou  la  mort  héroïque  du  connétable  de  Mont- 
morency; autant  de  faits,  de  tableaux  dramatiques  où  d'Au- 
bi'gné  pourra  faire  briller  ses  vraies  qualités  d'écrivain,  de 
narrateur  et  d'historien,  mieux  que  dans  ces  dissertations 
théologiques  et  dans  ces  abrégés  de  la  situation  générale  dont 
le  premier  volume  se  trouve  quelque  peu  alourdi .  L'impression 
du  tome  II  marche  avec  toute  la  régularité  que  M.  de  Ruble 
nous  avait  promise.  Il  n'est  pas  douteux  que  cette  édition 
n'ait  un  grand  succès,  non  seulement  en  France,  mais  aussi 
dans  les  pays  voisins  qu'intéresse  vivement  tout  ce  qui  se 
rapporte  à  l'histoire  du  protestantisme. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  101 

Votre  Conseil  avait  cru  que  le  tome  IV  et  dernier  des 
Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche  serait  prêt  pour  1886; 
mais  vous  ne  le  recevrez  probablement  que  dans  les  pre- 
miers mois  de  1888.  Une  partie  seulement  est  imprimée, 
celle  qui  contient  l'État  de  la  maison  de  Charles  le 
Téméraire,  revu  sur  deux  manuscrits  nouveaux  de  la 
Haye  et  de  Vienne,  et  cinq  pièces,  inédites  ou  peu  connues, 
de  l'auteur  des  Mémoires.  M.  d'Arbaumont,  l'un  des  deux 
éditeurs,  a  commencé  l'impression  de  la  Table  analytique, 
biographique  et  bibliographique,  qui  sera  un  précieux  réper- 
toire pour  l'histoire  du  xve  siècle.  Cette  table  achevée,  il  ne 
restera  plus  qu'à  imprimer  l'Introduction,  préparée  par 
M.  Beaune,  et  contenant,  outre  la  biographie  d'Olivier  de  la 
Marche,  la  bibliographie  de  ses  ouvrages  et  des  manuscrits 
où  ils  se  trouvent. 

J'ai  annoncé  dès  Tannée  dernière  que  l'ampleur  trop 
grande  donnée  au  cinquième  volume  des  Extraits  des 
Auteurs  grecs  concernant  la  géographie  et  l'histoire 
des  Gaules  nous  forcerait  de  réduire  dans  la  même  propor- 
tion le  tome  VI  et  dernier,  réservé  pour  les  écrivains  de 
genres  divers,  poètes,  philosophes,  savants,  orateurs,  rhé- 
teurs, sophistes,  etc.  L'impression  en  sera  différée  sans  doute 
jusqu'à  l'année  prochaine,  de  façon  que  M.  Cougny  puisse 
achever  la  recherche  et  le  choix  des  textes,  et  préparer 
un  index  général  qui  ne  sera  pas  le  moindre  mérite  de  ce 
dernier  volume  et  de  la  publication  considérée  dans  son 
ensemble. 

Depuis  quelque  temps,  l'impression  du  Journal  de  Nico- 
las de  Baye,  édité  par  M.  Tuetey,  est  suspendue  pour  des 
raisons  analogues;  nous  espérons  cependant  qu'elle  se 
terminera  dans  l'exercice  1888  comme  la  publication  de 
M.  Cougny  et  comme  celle  de  MM.  Beaune  et  d'Arbaumont. 

Le  quatrième  volume  de  l'exercice,  ou  plutôt,  selon  toutes 
probabilités,  le  premier  par  ordre  de  distribution,  sera  le 
tome  VIII  des  Chroniques  de  Jean  Froissart,  dont  le 
texte  était  imprimé  depuis  longtemps,  mais  auquel  man- 
quait le  Commentaire.  Je  vous  annonce  avec  une  très  grande 


1 02  SOCIÉTÉ 

satisfaction  la  mise  sous  presse  de  ce  Commentaire,  que 
M.  Simêon  Luce,  fidèle  à  ses  promesses  de  l'année  dernière, 
vient  de  nous  livrer.  Nous  ne  sommes  pas  les  seuls  à  désirer 
la  suite  et  la  terminaison  d'un  travail  qui  intéresse  au  plus 
haut  point  toute  l'érudition,  tous  les  amis  de  l'histoire  ;  à 
eux  comme  à  nous  il  importe  que  l'entreprise  marche  désor- 
mais avec  toute  la  rapidité  que  M.  Luce  et  son  collabora- 
teur, M.  Gaston  Raynaud,  pourront  lui  donner. 

Les  publications  proposées  et  adoptées  en  principe,  au 
nombre  de  cinq,  sont,  par  ordre  d'adoption  : 

La  Chronique  du  héraut  d'armes  Berry  (règne  de 
Charles  VII),  proposée  par  M.  le  comte  Amédée  de  Bour- 
mont  et  adoptée  le  4  avril  1882,  avec  une  modification  en 
date  du  20  avril  1886,  qui  a  porté  le  nombre  des  volumes  à 
deux  ; 

Le  Liber  querulus  de  eœcidio  Briianniœ  ou  Chro- 
nique de  saint  Gildas  (vie  siècle),  proposé  par  M.  de  la 
Borderie  et  adopté  le  4  décembre  1883  ; 

Les  Chroniques  de  Jean  d'Auton  (règne  de  Louis  XII), 
proposées  par  M.  René  de  Maulde  et  adoptées  le  6  janvier 
1885,  avec  une  modification  en  date  du  5  janvier  1886,  qui 
a  reconnu  la  nécessité  d'accorder  à  l'éditeur  quatre  volumes, 
mais  qui,  par  suite,  a  différé  la  mise  à  l'impression  du 
manuscrit  déjà  déposé  entre  les  mains  du  commissaire  res- 
ponsable ; 

Le  Journal  ou  Livre  de  raison  de  Guillaume  d'JEr- 
cuis  (xme  siècle),  proposé  par  M.  Kohler  et  adopté  le 
3  mars  1885; 

La  Chronique  d'Artur  de  Riche  mont,  par  Guillaume 
Gruel,  proposée  par  M.  Le  Vavasseur  et  adoptée  le  9  no- 
vembre 1886. 

A  quoi  il  conviendrait  d'ajouter,  bien  que  l'adoption  en 
principe  n'ait  pas  encore  été  votée,  un  sixième  texte,  pro- 
posé par  M.  Farges  : 

Le  Journal  de  J.-B.  Coïbert  pour  servir  à  l'histoire 
du  roi  Louis  XIV. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  103 

Dans  toutes  ses  délibérations,  le  Conseil  s'est  réservé  de 
différer  la  mise  à  l'impression  jusqu'au  jour  où  la  Société  se 
trouverait  moins  chargée  de  travaux  en  cours  d'exécution 
qu'elle  ne  l'est  depuis  quelques  années.  C'est  probablement 
l'an  prochain  qu'on  pourra  mettre  en  train  une  ou  deux  des 
publications  dont  je  viens  d'énumérer  les  titres  ;  probable- 
ment aussi  on  devra  donner  le  pas  aux  Chroniques  de 
Jean  d'Auton,  puisque  le  manuscrit  nous  en  avait  été 
remis  dès  le  commencement  de  1886  et  allait  même  être 
livré  à  l'imprimeur  lorsque  le  Conseil  a  jugé  prudent  de  le 
rendre  à  l'éditeur,  M.  de  Maulde.  Ce  temps  d'attente  sera 
utilisé  par  ceux  de  vos  autres  collaborateurs  qui  ne  sont  pas 
arrivés  au  terme  de  la  préparation.  Ainsi,  M.  de  Bourmont 
vient  de  reprendre  son  texte  de  la  Chronique  du  héraut 
d'armes  Berry  pour  l'établir  d'après  un  manuscrit  qui  lui 
avait  semblé  secondaire  jusqu'ici,  aussi  bien  qu'à  feu  M.  Val- 
let  de  Viriville,  et  qu'un  examen  plus  attentif  lui  fait  considé- 
rer maintenant  comme  écrit,  sinon  par  l'auteur  lui-même,  du 
moins  sous  sa  direction.  Il  lui  reste  à  préparer  l'annotation 
de  deux  tiers  de  la  Chronique  et  à  retrouver  pour  l'Intro- 
duction des  documents  plus  probants  que  ceux  qu'on  possède 
actuellement  sur  la  personnalité  du  héraut.  Il  fait  appel  à 
l'obligeance  de  nos  confrères  ou  des  personnes  étrangères  à 
la  Société  qui  pourraient  connaître  des  pièces  relatives  à  la 
famille  Le  Bouvier. 

Je  n'ai  pas  encore  eu  l'occasion  de  vous  parler  du  texte 
que  M.  Achille  LeVavasseur,  archiviste-paléographe  atta- 
ché à  la  Bibliothèque  nationale,  nous  a  proposé  il  y  a 
six  mois.  C'est  la  Chronique  d'Ariur  de  Richemont, 
connétable  de  France  et  duc  de  Bretagne  (1393-1458), 
écrite  par  Guillaume  Gruel,  compagnon  d'armes  du  conné- 
table. M.  lie  Vavasseur  avait  pris  Gruel  et  son  œuvre  comme 
sujets  de  sa  thèse  à  l'École  des  chartes,  et  il  a  commencé 
récemment,  dans  la  Bibliothèque  de  V École,  une  étude 
sur  la  valeur  historique  de  la  Chronique.  Il  est  donc  bien 
préparé  à  faire  une  édition  meilleure  que  celle  de  Théodore 
Godefroy,  qui  a  toujours  été  reproduite  depuis  le  xvir3  siècle 


1 04  SOCIÉTÉ 

sans  aucune  amélioration.  Sur  les  quatre  manuscrits  qu'on 
possède,  il  donnera  la  préférence  au  plus  ancien,  celui  de 
la  bibliothèque  de  Nantes;  mais  il  compte  recueillir  les 
variantes  des  autres  manuscrits  dont  la  valeur  lui  paraîtra 
démontrée.  Parmi  les  très  nombreuses  pièces  justificatives 
annexées  à  sa  thèse,  il  fera  un  choix,  et  en  éliminera  notam- 
ment quelques-unes  qui  viennent  d'être  publiées  dans  un 
livre  tout  récent  sur  Artur  de  Richemont.  L'auteur  de  ce 
livre  paraît  n'avoir  connu  ni  le  manuscrit  de  Nantes,  qui 
doit  servir  de  base  à  la  nouvelle  édition,  ni  les  particula- 
rités importantes  sur  Guillaume  Gruel  que  M.  Le  Vavasseur 
avait  résumées  dans  sa  position  de  thèse  :  on  peut  donc 
dire  que  le  sujet  reste  presque  entier  pour  notre  collabora- 
teur, et,  à  côté  du  Jouvencel,  du  Mathieu  d'Escouchy, 
de  la  Chronique  de  Berry,  des  Mémoires  d'Olivier  de 
la  Marche,  du  Monstrelet ,  la  Chronique  d'Artur  de 
Richemont  rendra  de  vrais  services  pour  l'étude  de  la  pre- 
mière moitié  du  xve  siècle,  lorsqu'elle  aura  été  recensée, 
annotée  et  commentée  comme  le  sont  maintenant  toutes  nos 
publications. 

Notre  confrère  M.  de  la  Borderie,  tout  en  continuant  les 
publications  diverses  dont  il  dote  son  pays  de  Bretagne 
chaque  année,  s'occupe  du  Liber  querulus  de  saint  Gildas. 
Il  a  exécuté  la  copie  du  manuscrit  d'Avranches,  en  a  fait  la 
traduction,  et  travaille  maintenant  à  établir  le  texte  cri- 
tique tel  que  le  Conseil  le  lui  a  demandé. 

Le  texte  que  M.  Louis  Farges  nous  propose  d'éditer d  est 
une  sorte  de  journal  politique  que  Golbert,  en  arrivant  au 
pouvoir,  entreprit  d'écrire  semaine  par  semaine  pour  servir 
plus  tard  à  l'histoire  du  roi.  Si  Colbert  eût  persisté  dans 
l'exécution  régulière  de  son  dessein,  quel  monument  pourrait 
être  mis  en  regard  de  ce  récit  des  plus  belles  années  de 
Louis  XIV  rédigé  par  le  ministre  même  à  qui  le  prince 
dut  tant  de  grandeurs  et  de  prospérités?  Mais  sans  doute 


1.  M.  Farges  a  retiré  un  premier  projet  de  publication  des  papiers  de 
l'ara bassade u r  Charles  de  Marillac  (xvie  siècle). 


DE   L'HISTOIRE  DE  FRANGE.  105 

d'autres  soucis  l'en  détournèrent,  et  l'on  sait  que  cette  tâche 
fut  remise,  en  1663,  entre  les  mains  de  cinq  membres  de  la 
petite  Académie  et  des  historiographes  royaux.  De  l'œuvre 
commencée  en  1661,  il  ne  nous  est  parvenu  que  des  frag- 
ments :  un  préambule  ou  «  plan  succinct  de  toutes  les 
affaires,  tant  du  dedans  du  royaume  que  des  pays  étrangers 
qui  y  ont  quelque  rapport,  »  puis  le  récit  de  quelques  évé- 
nements mémorables  de  1661 ,  et  une  partie  de  l'année  1663  ; 
rien  de  1662.  Ce  document  si  précieux  fut  connu  de  Clai- 
rambault,  et  c'est  dans  les  manuscrits  du  fameux  archiviste 
que  feu  M.  Pierre  Clément  en  prit  le  texte  pour  l'insérer  à 
la  fin  du  tome  VI  de  sa  grande  collection  des  Lettres,  ins- 
tructions et  mémoires  de  Coïbert.  Mais  peu  de  personnes 
ont  cette  collection  sous  la  main,  trop  peu  surtout  savent 
chercher  le  journal  de  Colbert  au  milieu  des  milliers  de 
pièces  que  contiennent  les  neuf  volumes  si  compacts.  De 
plus,  la  copie  de  Clairambault  était  incorrecte,  mutilée, 
absolument  incomplète,  tandis  qu'il  existe  un  texte  plus 
étendu  de  moitié  dans  cet  incomparable  Dépôt  des  affaires 
étrangères  où  M.  Pierre  Clément  ne  put  jamais  pénétrer. 
Celui-là,  notre  éminent  confrère  et  collègue  M.  Chéruelen 
signalait  récemment  l'existence  dans  son  étude  sur  les 
Mémoires  de  Louis  XIV,  et  M.  Farges,  qui  est  attaché  au 
Dépôt  comme  archiviste-paléographe,  nous  propose  de  l'édi- 
ter avec  une  suite  de  documents  annexes  se  rapportant  aux 
événements  intérieurs  et  extérieurs  dont  parle  Colbert.  — 
Le  Conseil  aura  prochainement  à  se  prononcer  sur  l'adop- 
tion en  principe  de  ce  projet. 

Pour  peu,  Messieurs,  que  vous  ayez  quelque  tendance  à 
l'optimisme,  cet  exposé  de  nos  travaux  passés,  présents  et 
futurs  n'a  pas  dû  vous  déplaire,  quant  au  fond  du  moins  :  je 
ne  parle  pas  de  la  forme.  Vous  allez  maintenant  entendre 
un  autre  rapport  dont  les  chiffres  ne  sonneront  pas  moins 
agréablement  à  vos  oreilles. 

Mais  est-ce  à  dire  que  notre  prospérité  soit  absolument 
assurée,  et  qu'il  ne  reste  plus  qu'à  vivre  sur  notre  acquis? 


1 06  SOCIÉTÉ 

Non  certes,  et,  si  je  vous  laissais  sous  une  impression  de 
trop  parfaite  quiétude,  il  est  au  moins  un  de  mes  collègues 
du  Conseil  qui  ne  me  le  pardonnerait  pas.  Les  résultats  sont 
bons  aujourd'hui,  grâce  à  la  sollicitude  ingénieuse  du  comité 
que  ce  collègue  préside  ;  mais  il  faut  encore,  il  faut  toujours 
que  vous  lui  veniez  en  aide.  Je  vous  ai  déjà  dit  comment. 
Travaillez  à  la  propagande.  Vous  avez  sous  la  main  deux 
excellents  instruments  d'action  :  la  Liste  des  membres  de 
la  Société,  et  le  Catalogue  raisonné  de  nos  publications.  Il 
suffirait  souvent  de  les  mettre  en  évidence  pour  éveiller  des 
sympathies  autour  de  vous  et  pour  amener  à  la  Société  bien 
des  amis  de  bonne  volonté  qui  ne  demandent  qu'à  s'enrôler 
pour  une  belle  et  noble  cause. 


Rapport  de  MM.  les  Censeurs  sur  les  comptes  des 
recettes  et  des  depenses  de  la  societe  pendant 
l'exercice  1886. 

Messieurs, 

Il  résulte  des  pièces  et  comptes  présentés  par  le  trésorier 
et  le  Comité  des  fonds  de  votre  Société  que  la  situation 
financière  au  31  décembre  1886  s'établit  comme  suit  : 

Recettes. 

La  recette  prévue  au  budget  de  1886 

était  de 27,978 fr.36  c. 

La  recette  effectuée  a  été  de    .     .     .     .     30,717     75 

Différence  en  plus     .     .     .       2,739fr.39c. 

Deux  éléments  concourent  surtout  à  produire  ce  résultat 
satisfaisant.  C'est,  d'une  part,  une  augmentation  de 
759  fr.  50  c.  sur  les  bénéfices  que  l'on  espérait  obtenir  de  la 
vente  des  volumes  en  librairie,  et,  d'autre  part,  un  excédent 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  107 

de  1,830  fr.  sur  la  somme  à  tirer  de  la  perception  des  cotisa- 
tions arriérées.  On  avait  estimé  à  30  le  nombre  de  ces  coti- 
sations susceptibles  d'être  recouvrées  pendant  l'année  :  grâce 
à  l'activité  du  nouveau  trésorier,  ce  chiffre  a  été  triplé  et 
porté  à  91 . 

En  outre,  la  souscription  ministérielle,  sous  forme  d'achats 
de  volumes,  a  produit  une  somme  supérieure  de  270  fr.  à 
celle  qui  avait  été  inscrite  au  budget,  et  nous  avons  encaissé 
48  fr.  de  plus  pour  vente  de  volumes  sur  vélin  à  la  Biblio- 
thèque nationale. 

Par  contre,  le  produit  des  cotisations  pour  1886  est  resté 
de  150  fr.  au-dessous  du  chiffre  attendu,  et  il  y  a  une  dimi- 
nution de  18  fr.  11  c.  sur  le  rendement  des  rentes  et  intérêts 
des  fonds  déposés  au  Crédit  foncier. 

La  différence  en  plus  qui  ressort  de  la  comparaison  des 
recettes  effectuées  avec  les  recettes  prévues  pour  1886  doit 
être  accueillie  comme  un  progrès  notable  ;  car,  depuis  1883, 
on  n'avait  plus  eu  à  constater  d'excédent,  mais  bien  au  con- 
traire un  déficit,  qui  était  encore,  l'an  dernier,  de  912  fr. 
90  c,  après  s'être  élevé  en  1884  jusqu'à  1,910  fr.  30  c. 

Les  chiffres  que  nous  venons  d'énoncer  représentent  les 
rentrées  ordinaires  telles  qu'elles  se  reproduisaient  déjà  dans 
les  comptes  antérieurs.  Désormais,  à  côté  de  ces  rentrées, 
vient  se  placer  une  catégorie  nouvelle  de  recettes  extraor- 
dinaires. Vous  savez  en  effet  qu'une  mesure  importante 
prise  l'an  dernier  par  le  Conseil  autorise  le  rachat  des  coti- 
sations annuelles  par  un  versement  unique  de  300  fr.  A  la 
date  du  31  décembre  1886,  dix-neuf  membres  de  la  Société 
avaient  mis  en  pratique  la  combinaison  et  versé  en  consé- 
quence dans  la  caisse  un  capital  de  5,700  fr.  La  recette 
totale  se  trouve  donc  portée  de  ce  chef ,  pour  l'année  écoulée, 
à  36,417  fr.  75  c.  Mais,  conformément  aux  règles  de  la  plus 
stricte  prudence,  le  capital  fourni  par  ces  rachats  a  été,  en 
totalité,  mis  en  réserve,  et,  en  regard  de  la  somme  de 
5,700  fr.  qui  s'ajoute  aux  recettes,  nous  verrons  au  cha- 
pitre des  dépenses  une  somme  égale  pour  remploi  des  fonds 
en  placements  de  toute  sûreté. 


1 08  SOCIÉTÉ 

Dépenses. 

Les  dépenses  ordinaires  se  sont  élevées  à  28,691  fr.  57  c, 
se  décomposant  comme  suit  : 

Frais  d'impression  de  sept  volumes  '.     .21 ,341  fr.  »» 

Honoraires  des  éditeurs  pour  cinq  volu- 
mes    2,500     »» 

Impressions  diverses 285    45 

Indemnités  au  secrétaire,  au  trésorier  et 
au  rédacteur  de  Y  Annuaire-Bulletin.     .  925     »» 

Traitement  de  l'agent 1,200     »» 

Frais  de  librairie  et  de  magasinage  .     .       1,672    12 

Dépenses  diverses 768     »» 

28,691  fr.57c. 

Le  chiffre  de  ces  dépenses  atteint,  à  peu  de  chose  près, 
celui  des  dépenses  prévues.  Celles-ci  ayant  été  évaluées  à 
28,800  fr. ,  il  n'y  a  qu'une  différence  en  moins  de  108  fr.  43  c. 

Au  chiffre  de  28,691  fr.  57  c,  il  y  a  lieu  d'ajouter,  ainsi 
que  nous  l'avons  expliqué  plus  haut,  5,700  fr.  05  c,  équi- 
valant aux  rachats  de  cotisations,  qui  ont  été  employés  en 
deux  fois  à  acquérir  des  obligations  anciennes  et  nouvelles 
de  la  Compagnie  du  chemin  de  fer  de  l'Est. 

Par  suite,  le  total  des  dépenses  effectuées  arrive  à  la 
somme  de  34,391  fr.  62  c. 

La  situation  financière  au  31  décembre  1886  se  résume 
donc  ainsi  : 

Recettes  réalisées 36,417  fr. 75  c. 

Dépenses  effectuées 34,391     62 

Reste  en  caisse 2, 026 fr.  13  c. 

A  la  clôture  de  l'exercice  précédent,  le  reliquat  s'élevait 
à  6,015  fr.  36  c;  mais,  en  revanche,  il  y  avait  de  lourdes 
dettes  à  acquitter  :  pour  frais  d'impression  de  deux  volumes 
distribués  en  1885  (le  tome  II  des  Lettres  de  Louis  XI  et 

1.  A  savoir  :  Lettres  de  Louis  XI,  t.  II;  Extraits  des  Auteurs  grecs, 
t.  V;  Annuaire- Bulletin  de  1885;  Établissements  de  saint  Louis,  t.  IV; 
la  Règle  du  Temple;  Histoire  universelle,  t.  I  ;  Table  générale  de  V An- 
nuaire-Bulletin. 


DE   L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  109 

le  tome  V  des  Extraits  des  Auteurs  grecs)  et  de  Y  An- 
nuaire-Bulletin delà  même  année,  10,420  fr.;  pour  hono- 
raires d'éditeurs,  625  fr.;  pour  frais  de  magasinage, 
184  fr.  45  c.  :  soit  ensemble  une  somme  de  11,229  fr.  45  c, 
dépassant  de  5,214  fr.  09  c.  la  somme  disponible.  Yotre 
Conseil  a  dû  se  préoccuper  de  couvrir  cette  insuffisance  avec 
les  ressources  du  budget  que  nous  examinons.  Dans  ce  but, 
il  a  décidé  que  la  quatrième  distribution  de  l'année  1886 
serait  constituée  par  la  remise  aux  membres  de  la  Société  de 
la  Table  générale  de  V Annuaire- Bulletin,  avec  droit  pour 
chacun  de  prendre  en  outre,  à  son  choix,  un  volume  dans 
les  ouvrages  existant  en  magasin. 

Cette  sage  mesure,  dont  la  mise  en  pratique  n'a  soulevé 
aucune  réclamation,  a  porté  ses  fruits.  Au  1er  janvier  der- 
nier, les  dettes  arriérées  étaient  éteintes,  et,  d'autre  part,  de 
toutes  les  dépenses  afférentes  à  l'année  1886,  il  ne  restait 
plus  absolument  à  solder  que  les  frais  d'impression  de  Y  An- 
nuaire-Bulletin. Mais  ces  frais  d'impression  eux-mêmes 
trouvent  une  contre-partie  à  peu  près  suffisante  dans  le  reli- 
quat de  2,026  fr.  13  c.  :  de  telle  sorte  que,  lorsque  l'exercice 
actuellement  en  cours  s'est  ouvert,  tout  le  reste  de  l'actif 
social,  —  cotisations  arriérées,  titres  de  rente,  volumes  en 
magasin,  — pouvait  être  considéré  comme  entièrement  libre 
et  franc  de  tout  engagement  et  de  toute  charge. 

Vous  voyez,  Messieurs,  qu'à  tous  égards,  tant  au  point  de 
vue  des  recettes  qu'au  point  de  vue  de  la  balance  générale 
du  compte,  le  résultat  de  l'année  1886  a  été  sensiblement 
meilleur  que  celui  de  l'année  précédente.  Il  ne  faut  pas 
oublier  toutefois  que  ce  résultat  n'a  été  obtenu  que  par  l'ap- 
plication d'une  mesure  exceptionnelle,  et  que  l'équilibre  de 
votre  budget  ne  pourra  être  maintenu  à  l'avenir  qu'à  l'aide 
de  la  plus  stricte  économie. 

Les  écritures  qui  établissent  les  comptes  ci-dessus  nous 
ayant  paru  régulières,  nous  avons  l'honneur  de  vous  proposer 
l'approbation  des  comptes  du  trésorier  pour  l'exercice  1886. 

Paul  Durrieu.     J.  Delaville  Le  Roulx. 


1  \  0  SOCIETE 

II. 
BIBLIOGRAPHIE. 

63.  —  Jurien  de  la  Graviere.  —  Les  corsaires  bar- 
baresques  et  la  marine  de  Soliman  le  Grand.  In-18  Jésus, 
xi-383p.  et  4  cartes.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Cie. 

64.  —  Ladey  (J.-B.-V.).  Relation  historique  du  siège 
de  Saint-Jean-de-Losne  en  l'année  1636.  In-8,  66  p.  Dijon, 
impr.  Darantière. 

(Extrait  de  la  Revue  des  deux  Bourgognes.) 

65.  —  Mély  (F.  de).  Les  inventaires  de  l'abbaye  de 
Saint-Père-en-Vallée  de  Chartres.  In-8,  40  p.  Paris,  Alph. 
Picard. 

Cette  étude  porte  sur  un  document  du  xe  siècle  publié  en  1850 
par  l'abbé  Poisson,  puis  sur  deux  nécrologes  du  x°  et  du  xme  siècle, 
enfin  sur  les  inventaires  de  date  plus  récente  qui  fournissent  aussi 
des  informations  pour  l'histoire  du  costume  sacerdotal  et  de  l'orfè- 
vrerie religieuse. 

66.  —  Méraud  (G.).  Etude  sur  l'invasion  allemande  en 
Bourgogne  et  le  siège  de  Saint-Jean-de-Losne.  Ouvrage 
orné  de  6  gravures  et  d'un  plan.  In-8,  63  p.  Dijon,  impr. 
Carré. 

67.  —  Moran ville  (H.).  Journal  de  Jean  le  Fèvre, 
évêque  de  Chartres,  chancelier  des  rois  de  Sicile  Louis  Ier  et 
Louis  II  d'Anjou.  Tome  I,  1er  fascicule.  In-8,  vn-160  p. 
Paris,  Alph.  Picard. 

Jean  le  Fèvre,  né  et  élevé  à  Paris,  devint  prévôt  du  monastère 
de  Saint- Vaast  d'Arras,  puis  abbé  de  la  même  maison  en  1370, 
fut  attaché  alors  au  conseil  de  Charles  V,  et  alla  en  mission  à 
Rome  (1376).  Le  roi  le  nomma  encore  son  commissaire  auprès  de 
l'Université  de  Paris,  en  1379,  et  lui  donna  l'évêché  de  Chartres 
en  1380.  C'est  très  peu  de  temps  après  qu'il  s'attacha  à  la  maison 
d'Anjou.  Il  mourut  à  Avignon  le  11  janvier  1390. 

Sa  biographie  est  moins  connue  qu'on  ne  le  désirerait  en  raison 
de  l'importance  du  rôle  qu'il  joua  à  plusieurs  reprises  ;  mais,  pour 
une  période  de  huit  années  à  partir  de  sa  nomination  comme 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  111 

chancelier  de  Louis  Ier  d'Anjou,  il  existe  un  journal  minutieusement 
tenu,  peut-être  même  écrit  par  lui.  C'est  ce  texte  que  M.  Henri 
Moranvillé  a  entrepris  de  publier  d'après  le  manustrit  unique  de 
la  Bibliothèque  nationale,  manuscrit  dont,  jusqu'ici,  quelques  frag- 
ments à  peine  avaient  été  mis  au  jour  par  Le  Laboureur,  par 
Baluze,  par  M.  de  Loray  et  par  notre  confrère  M.  Durrieu.  Il  y 
est  rendu  compte,  jour  par  jour,  de  toutes  les  opérations  de  chan- 
cellerie, délibérations  des  conseils  (conseil  de  Louis  d'Anjou  et 
conseil  du  jeune  roi  Charles  VI)  et  opérations  politiques  ou  diplo- 
matiques dans  lesquelles  Jean  le  Fèvre  était  appelé  à  prendre  une 
part  active.  C'est  donc  l'histoire  aussi  intime  qu'authentique  de 
toute  la  période  comprise  entre  1380  et  1388,  et  l'on  est  vraiment 
étonné  qu'un  document  de  pareille  importance  ait  échappé  aux 
investigations  des  historiens  de  Charles  VI  et  ne  soit  pas  publié 
depuis  longtemps. 

L'éditeur  actuel  estime  que  le  texte  formera  un  volume  de  trois 
fascicules,  les  notes  et  la  table  un  second  volume.  Nous  souhai- 
terions qu'il  ajoutât  à  ce  plan  primitif  une  étude  sur  le  journal 
lui-même,  sur  les  éléments  qu'il  fournit  pour  la  biographie  par- 
ticulière de  l'évêque  de  Chartres,  et  sur  les  faits  politiques  dont  il 
nous  révèle  la  trame. 

Le  premier  fascicule  s'arrête  au  mois  de  septembre  1385.  La 
rédaction  est  en  français,  mais  bizarrement  mélangée,  à  tout  pro- 
pos, d'expressions  et  de  phrases  latines.  A.  B. 

68.  —  Ruble  (baron  de).  L'arrestation  de  Jean  de  Hans 
et  le  tumulte  de  Saint-Mêdard  (décembre  1561).  In-8,  11  p. 
Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

69.  —  Ruble  (baron  de).  Paris  en  1572.  In-8,  16  p. 

Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile- 
de-France.) 

La  première  de  ces  deux  brochures  retrace  un  des  épisodes 
qui  précédèrent  à  Paris  l'éclosion  des  guerres  religieuses  ;  le  héros, 
si  l'on  peut  lui  donner  ce  nom,  était  un  moine  fanatique,  qui  se 
tira  d'affaire  avec  tous  les  honneurs  de  la  guerre,  tandis  que  le 
chevalier  du  guet,  un  archer  et  deux  bourgeois  furent  offerts  en 
holocauste  aux  fureurs  de  la  populace. 

La  seconde  brochure  est  l'étude  d'un  état  dressé  à  l'occasion 
d'une  taxe  de  finance,  et  qui  donne,  non  seulement  les  noms  des 
habitants,  avec  leur  profession,  mais  encore  la  désignation  de  leur 
demeure. 

70.  —  Tamizey  de  Larroqtje.  Le  Chemin  de  l'Ospital, 
par  Robert  de  Balsac,  sénéchal  d'Agenais  et  de  Gascogne; 


112!  SOCIÉTÉ   DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 

nouvelle  édition,  avec  notice  sur  l'auteur,  notes  et  appen- 
dice. In-8,  39  p.  Montpellier,  Imprimerie  centrale  du  Midi. 

(Extrait  de  la  Revue  des  langues  romanes.) 

Robert  de  Balsac,  qui  joua  un  rôle  considérable  comme  homme 
de  guerre  de  1463  à  1503,  a  laissé,  comme  écrivain,  un  traité 
d'art  militaire  et  un  traité  de  morale  satirique.  Ce  dernier  opus- 
cule, souvent  imité,  adapté  ou  paraphrasé  par  d'autres  écrivains, 
est  celui  dont  notre  confrère  reproduit  pour  la  première  fois  le 
texte  d'après  l'exemplaire  du  feu  baron  James  de  Rothschild,  en 
y  joignant  notes  et  documents,  et  en  plaçant  en  tête  de  la  brochure 
une  excellente  notice  biographique  sur  l'auteur.  A.  B. 

71.  —  Tamizey  de  Larroque.  Les  correspondants  de 
Peiresc  :  xn.  Pierre-Antoine  de  Rascas,  sieur  de  Bagarris; 
lettres  inédites  écrites  d'Aix  et  de  Paris  à  Peiresc  (1598- 
1610),  publiées  avec  avertissement,  notes  et  appendices. 
In-8,  118  p. 

(Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  d'Aix.) 

Bagarris  était  un  avocat  d'Aix,  antiquaire  et  numismatiste,  qui, 
de  1602  à  1611,  eut  la  garde  du  Cabinet  des  Médailles  et  Antiques 
créé,  ou  du  moins  organisé  par  lui,  pour  Henri  IV.  Il  mourut  en 
1620,  laissant  un  véritable  musée  de  curiosités  et  raretés  et  un 
travail  intitulé  :  la  Nécessité  de  l'usage  des  médailles  dans  les  mon- 
naies, et  dédié  à  Louis  XIII  en  1611.  Les  pierres  gravées  de  sa 
collection  entrèrent  au  Cabinet  du  Roi;  le  reste  fut  dispersé. 

Ce  nouveau  fascicule  a  été  traité  par  notre  confrère  avec  le 
même  soin  que  les  précédents,  avec  la  même  verve,  et  aussi  la 
même  abondance  de  notes  et  d'informations.  A.  B. 

72.  —  Triger  (R.).  Une  forteresse  du  Maine  pendant 
l'occupation  anglaise  :  Fresnay-le-Vicomte  de  1417  à  1450. 
In-8,  174  p.,  avec  dessins  et  planche.  Mamers,  Fleury  et 
Dangin. 

(Exlrait  de  la  Revue  historique  et  archéologique  du  Maine.) 

73.  —  Vallier  (G.).  Inscriptions  campanaires  du 
département  de  l'Isère,  recueillies,  annotées  et  illustrées. 
In-8,  xx-628  p.  Montbéliard,  impr.  Hoffmann. 

74.  —  Villefranghe  (J.-M.).  Vie  de  dom  Marie- 
Augustin  (marquis  de  la  Douze),  premier  abbé  de  la  Trappe 
de  Notre-Dame-des-Dombes.  In-8,  xm-277  p.  et  portrait. 
Paris,  Bloud  et  Barrai. 


PROCÈS-VERBAL 

DE  LA 

SÉANCE   DU  CONSEIL  D'ADMINISTRATION 

DE  LA 

SOCIÉTÉ    DE   L'HISTOIRE   DE   FRANGE, 

TENUE    LE  7  JUIN   1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  quatre  heures  et  demie, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  MM.  LALANNE  ET  DE  MAS  LATRIE,  PRÉSIDENTS. 

(Procès-verbal  adopté  dans  la  séance  du  5  juillet  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  des  procès -verbaux  de  la 
séance  du  26  avril  et  de  l'assemblée  générale  du  3  mai  ;  la 
rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  proclame  membres  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  ces  nominations  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2132.  M.  Henri  Monod,  directeur  au  ministère  de  l'Inté- 
rieur, rue  Pergolèse,  n°  38  ;  présenté  par  M.  Ch.  Read  et 
M.  le  baron  de  Ruble. 

2133.  M.  le  baron  de  Courcel,  ancien  ambassadeur, 
boulevard  Montparnasse,  n°  10;  présenté  par  M.  V.  de 
Courcel  et  M.  le  comte  Boulay  de  la  Meurthe. 

2134.  M.  Michel  Perret,  archiviste-paléographe,  bou- 
levard des  Capucines,  n°  19;  présenté  par  MM.  Picot  et 
Rivain. 

2135.  La  Bibliothèque  de  la  ville  de  Reims;  corres- 
pondant, M.  Michaud,  libraire,  à  Reims. 

2136.  Le  Brazenoze  Collège,  Oxford  (Angleterre)  ;  cor- 
respondant, M.  Nutt,  libraire,  à  Londres,  Strand,  n°  270. 

Ces  deux  présentations  sont  faites  par  M.  le  comte  de 
Mas  Latrie  et  M.  Rivain. 

Publications  adressées  à  la  Société. 

Publications  périodiques.  —  Revue  historique,  mai-juin  1887.  — 
annuaire-bulletin,  t.  xxiv,  1887.  8 


1 1  4  SOCIÉTÉ 

Bulletin  de  l'Association  philotechnique,  avril  1887.  —  Bulletin  de 
la  Société  de  l'Histoire  du  Protestantisme  français,   15  mai  1887. 

—  Analectes  pour  servir  à  l'histoire  ecclésiastique  de  la  Belgique, 
2e  série,  t.  IV,  lre,  2e  et  3e  livraisons.  —  Bulletin  de  la  Société 
bibliographique,  mai  1887. 

Sociétés  savantes.  —  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  his- 
torique de  l'Orléanais,  4e  trimestre  de  1886.  —  Bulletin  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  Picardie,  année  1886,  nos  3  et  4.  —  Bul- 
letin archéologique  et  historique  de  la  Société  archéologique  de  Tarn- 
et-Garonne,  année  1886. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

Les  Correspondants  de  Peiresc.  XII.  Pierre- Antoine  de  Bascas, 
sieur  de  Bagarris.  XIII.  Gabriel  Naudé,  par  Philippe  Tamizey 
de  Larroque.  2  br.  in-8.  Aix,  impr.  Illy  et  J.  Brun;  Paris,  Léon 
Techener.  — Nérac;  fondations,  coutumes,  privilèges  et  autres  docu- 
ments historiques,  publiés  par  Ch.  Baradat  de  Lacaze.  Br.  in-4. 
Paris,  Champion.  —  Vir  inluster  ou  Viris  inlustribus,  par  Julien 
Havet.  (Extrait  de  la  Bibliothèque  de  V École  des  chartes.)  Br.  in-8. 

—  Les  Cygnes  de  Saint-Orne r  ;  fiefs  et  hommages;  la  Garenne  du  Boi, 
par  M.  Pagart  d'Hermansart,  secrétaire-archiviste  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  laMorinie,  etc.  (Extrait  du  Bulletin  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  la  Morinie.)  Br.  in-8. 

Correspondance . 

M.  le  marquis  de  Beaucourt  et  M.  Delaville  Le  Roulx 
s'excusent  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  comte  Boulay  de  la  Meurthe  propose  l'admission  de 
M.  le  baron  de  Gourcel  au  nombre  des  membres  de  la 
Société. 

MM.  Mathevon,  Magimel  et  Delmas  adressent  leurs 
remerciements  au  Conseil  pour  leur  admission  au  nombre 
des  membres  de  la  Société. 

M.  Tamizey  de  Larroque  offre  au  Conseil  les  deux  bro- 
chures indiquées  ci-dessus. 

M.  Albert  Lemarchand  adresse  ses  remerciements  pour  le 
don  de  volumes  fait  à  la  bibliothèque  de  la  ville  d'Angers. 

Le  secrétaire  donne  communication  d'une  invitation 
adressée  au  Bureau  de  la  Société  pour  assister  à  la  séance 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  115 

solennelle  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  qui  a  eu  lieu  le 
samedi  4  juin. 

Elections. 

Le  Conseil  procède  au  renouvellement  de  son  bureau 
et  des  Comités. 

Sont  élus  à  l'unanimité  des  voix  : 

Président  :  M.  le  comte  de  Mas  Latrie. 

1er  vice-président  :  M.  le  comte  de  Luçay. 

2e  vice-président  :  M.  Paul  Meyer. 

Secrétaire  adjoint  :  M.  Noël  Valois. 

Trésorier-archiviste-bibliothécaire  :  M.  C.  Rivain. 

Comité  de  publication. 

MM.  Delisle, 

A.  de  Barthélémy, 
De  Beaucourt, 
Lalanne, 
Picot, 
De  Ruble. 

Comité  des  fonds. 

MM.  MOR  AN  VILLE, 

De  Cosnac, 

De  Luçay, 

Servois. 
M.  le  comte  de  Mas  Latrie,  en  prenant  possession  de  la 
présidence,  remercie  au  nom  du  Conseil  le  président  sortant, 
dont  il  rappelle  les  services  anciens  comme  collaborateur  de 
la  Société  et  comme  éditeur  de  deux  de  ses  meilleures  publi- 
cations. 

Travaux  de  la  Société. 

Etat  des  impressions  à  l'imprimerie  La  hure  : 
Chroniques  de  Fr ois sart.  T.  VIL  Feuille  1  en^placards. 


1 1  6  SOCIÉTÉ 

Imprimerie  Daupeley-Gouverneur  : 

Annuaire-Bulletin  de  1887.  lre  partie.  Feuilles  1  à  4 
distribuées. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Feuilles  12 
et  13  tirées;  feuille  14  en  placards. 

Lettres  de  Louis  XI.  T.  III.  Feuilles  15  et  16  tirées; 
feuilles  17  et  18  en  placards. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  II.  Pas  de  changement. 

Histoire  universelle  d' Agrippa  d'Aubigné.  T.  II. 
Feuilles  8  à  13  tirées;  feuilles  14  en  pages,  15  à  18  en  pla- 
cards. 

Le  Jouvencel.  T.  II.  Feuille  3  tirée;  feuilles  4  à  10  en 
placards. 

Le  secrétaire  donne  communication  d'une  lettre  de 
M.  Louis  Farges,  de  laquelle  il  résulte  que  le  manuscrit  du 
Journal  de  Colberl  conservé  au  Dépôt  des  affaires  étran- 
gères est  plus  considérable,  de  moitié  environ,  que  celui 
que  feu  M.  Pierre  Clément  a  publié  en  1869,  et  qu'il  four- 
nira par  conséquent,  avec  les  notes  et  appendices,  la  valeur 
d'un  volume  des  dimensions  ordinaires.  —  Le  Conseil,  con- 
formément aux  conclusions  du  Comité  présentées  dans  la 
première  séance  du  mois  d'avril,  adopte  en  principe  le  projet 
de  publication  proposé  par  M.  Farges. 

Le  secrétaire  annonce  qu'ayant  été  informé  que  le  Conseil 
ne  pourrait  plus  tenir  ses  séances  mensuelles  aux  Archives 
nationales  par  suite  de  la  prolongation  des  heures  de  service 
et  d'ouverture  de  la  salle  du  Public,  M.  le  président  a 
demandé  à  M.  le  directeur  de  l'Ecole  des  chartes  l'autorisa- 
tion de  siéger  dans  la  salle  des  Cours  de  cette  école,  et  que 
cette  autorisation  a  été  accordée  avec  empressement.  —  Le 
Conseil,  en  exprimant  sa  gratitude  à  l'égard  de  M.  le  direc- 
teur de  l'Ecole  des  chartes  et  de  M.  le  directeur  général  des 
Archives,  de  qui  relèvent  les  bâtiments  de  l'Ecole,  décide 
que,  jusqu'à  nouvel  ordre,  les  séances  mensuelles  auront 
lieu  dans  la  salle  des  Cours,  à  quatre  heures  un  quart. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  117 

IL 
BIBLIOGRAPHIE. 

75.  —  Boissier  (Gaston).  Madame  de  Sévigné.  In-12, 
167  p.,  avec  portrait.  Paris,  Hachette  et  Cie. 

Ce  volume  a  inauguré  une  nouvelle  série  d'  a  études  sur  la  vie, 
les  œuvres  et  l'influence  des  principaux  auteurs  de  notre  littéra- 
ture. »  En  lui  donnant  le  même  titre  général  qu'à  sa  collection 
des  Grands  écrivains  français,  la  librairie  Hachette  a  voulu  indi- 
quer que  les  deux  séries  parallèles  auraient  de  nombreux  points 
de  contact  entre  elles,  sans  que  cependant  il  y  eût  double  emploi. 
Dans  les  gros  et  nombreux  volumes  de  la  première  série,  consa- 
crés d'ailleurs  à  un  seul  siècle,  le  xvne,  chaque  texte,  établi  avec 
critiques  et  commentaires,  est  précédé  d'amples  études  sur  l'au- 
teur et  sur  l'œuvre  elle-même  :  les  nouveaux  volumes,  de  format 
plus  modeste,  de  prix  très  modéré,  offriront  à  un  public  infini- 
ment plus  nombreux,  et  sous  la  forme  d'une  étude  plus  purement 
littéraire,  tous  les  renseignements  précis  et  substantiels  qui 
résultent  du  dernier  état  de  la  science;  ils  resserreront  les  liens 
qui  nous  unissent  au  passé,  ancien  ou  récent,  et  contribueront  à 
populariser  de  plus  en  plus  nos  chefs-d'œuvre,  comme  le  font  déjà 
de  semblables  publications  en  Angleterre.  Des  grands  écrivains 
de  l'ancien  régime,  outre  Mme  de  Sévigné,  nous  aurons  Villon  et 
d'Aubigné,  dont  se  sont  chargés  nos  confrères  MM.  Gaston  Paris 
et  Guillaume  Guizot,  puisTurgot,  Montesquieu,  Voltaire,  Racine, 
Boileau,  Pascal,  Rousseau.  Le  volume  de  M.  Boissier  sur  Mme  de 
Sévigné  est  un  excellent  spécimen  de  la  nouvelle  collection.  Tour 
à  tour,  la  Femme,  l'Écrivain,  TGEuvre  y  sont  étudiés,  ou  plutôt 
présentés  sous  une  forme  aussi  agréable  que  facile  à  saisir,  et  les 
simples  lecteurs  en  tireront  le  même  profit  et  le  même  plaisir 
que  les  érudits  et  les  travailleurs  trouvent  dans  les  Mémoires  de 
Walckenaer  ou  dans  la  biographie  plus  substantielle  placée  par 
M.  Paul  Mesnard  en  tête  de  la  grande  édition  des  Lettres  due  à 
MM.  Monmerqué  et  Adolphe  Régnier.  A.  B. 

76.  —  Borderie  (À.  de  la).  Monuments  originaux  de 
l'histoire  de  saint  Yves,  publiés  pour  la  première  fois  par 
A.  de  la  Borderie,  l'abbé  J.  Daniel,  le  H.  P.  Perquis  et 
D.  Tempier.  Introduction  par  M.  Arthur  de  la  Borderie. 
In-4  jésus,  Lxxvip.  Saint-Brieuc,  L.  Prud'homme. 


1 1  8  SOCIÉTÉ 

Saint  Yves  (1253-1303),  «  le  dernier  saint  de  l'époque  héroïque 
de  l'hagiographie  bretonne,  »  magistrat  savant  et  lettré,  prédica- 
teur aussi  éloquent  que  jurisconsulte  sagace,  a  tous  les  droits  pos- 
sibles à  la  vénération  de  ses  compatriotes,  et  un  groupe  de  sous- 
cripteurs s'est  associé  pour  faire  paraître  une  magnifique  édition 
des  documents  authentiques  de  son  histoire  :  enquête  pour  la 
canonisation,  rapport  au  consistoire,  office  primitif  contenant  une 
vie  détaillée,  bulle  de  sa  canonisation;  toutes  pièces  inédites 
jusqu'ici  dans  leur  ensemble.  M.  de  la  Borderie,  dans  l'introduc- 
tion dont  il  s'est  chargé,  établit  la  chronique  du  saint,  son  ori- 
gine, les  diverses  phases  de  son  existence,  puis  la  provenance  et 
les  caractères  des  documents,  enfin  l'iconographie.  Jusqu'ici,  mal- 
gré l'immense  popularité  du  saint,  les  principaux  points  de  son 
histoire  n'avaient  été  fixés  que  très  inexactement  par  les  bio- 
graphes, Albert  Legrand,  D.  Morice  et  D.  Lobineau,  Tresvaux, 
les  Bollandistes,  Ropartz.  Notre  confrère  a  mis  bon  ordre  aux 
erreurs  et  comblé  les  lacunes  avec  cette  compétence  dont  il  n'est 
plus  besoin  de  faire  l'éloge.  A.  B. 

77.  —  Charavay  (Etienne).  La  science  des  autographes  ; 
essai  critique  (extrait  du  catalogue  Alfred  Bovet).  In-4, 
lvi  p.  Paris,  Charavay  frères. 

Notre  confrère,  expert  compétent  s'il  en  fut  jamais  en  cette 
matière,  examine  successivement  les  causes  de  conservation  ou 
de  destruction  des  autographes,  leur  utilité  pour  la  science  histo- 
rique, le  commerce  de  ces  documents,  chaque  jour  plus  développé 
en  raison  du  nombre  croissant  des  amateurs,  les  conditions  néces- 
saires pour  garantir  leur  authenticité,  l'augmentation  progressive 
des  prix  depuis  un  demi-siècle,  etc.  Il  indique  quelles  ont  été 
ou  sont  encore  les  collections  principales,  publiques  ou  particu- 
lières, en  combien  de  séries  elles  se  subdivisent,  comment  elles 
doivent  être  classées,  à  quels  usages  les  autographes  peuvent  être 
employés,  et  enfin  il  donne  un  aperçu  général  de  la  collection 
Bovet,  au  catalogue  de  laquelle  ce  travail  sert  d'introduction,  et 
qui  restera  comme  le  type  de  nos  collections  françaises,  à  côté  de 
cette  incomparable  collection  formée  à  Londres  par  M.  Alfred 
Morrison.  A.  B. 

78.  —  Delaville  Le  Roulx  (J.).  Les  statuts  de  l'ordre 
de  l'Hôpital  de  Saint-Jean-de-Jérusalem.  In-8,  16  p. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

Raymond  du  Puy  donna  à  l'Hôpital,  avant  le  milieu  du  xne  siècle, 
une  règle  en  dix-neuf  chapitres,  qui  fut  complétée  ou  modifiée, 
dans  les  temps  suivants,  par  des  décisions  capitulaires,  jusqu'au 
jour  où  Pierre  d'Aubusson  fit  rédiger  définitivement  un  texte  de 


DE   L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  119 

tous  ces  statuts,  rangés  dans  l'ordre  méthodique.  A  partir  du  com- 
mencement du  xne  siècle,  les  rédacteurs  renoncèrent  à  l'idiome 
latin,  et  chaque  nation  eut  des  exemplaires  écrits  dans  sa  langue 
particulière.  Le  plus  ancien  recueil  des  statuts,  fait  en  1287  par  un 
frère  du  prieuré  de  Lombardie,  est  aujourd'hui  conservé  au  Vati- 
can. Un  second,  du  même  auteur,  mais  de  1303,  appartient  à 
notre  Bibliothèque  nationale.  A.  B. 

79.  —  Desclozeaux.  Gabrielle  d'Estrées  et  Sully.  In-8, 
55  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Revue  historique.) 

Des  études  récentes  ont  singulièrement  ébranlé  l'autorité  des 
mémoires  de  Sully  connus  sous  le  titre  à'OEconomies  royales.  A 
son  tour,  M.  Desclozeaux  prend  le  ministre  de  Henri  IV  en  flagrant 
délit  d'erreur,  pour  ne  pas  dire  de  calomnie  et  d'imposture.  C'est, 
par  exemple,  un  billet  de  Henri  IV  à  Sully  dont  celui-ci  a  complè- 
tement modifié  les  termes,  pour  y  introduire  d'invraisemblables 
témoignages  de  confiance.  C'est  une  lettre  entièrement  supposée 
par  mesquine  rancune  envers  le  ministre  Villeroy.  C'est  toute  une 
correspondance  imaginée  pour  faire  croire  que  Sully  a  joué  le 
principal  rôle  dans  la  négociation  du  divorce  de  Henri  IV  et  de  Mar- 
guerite, et  a  seul  réussi  à  détourner  le  roi  de  son  projet  d'épouser 
Gabrielle.  Ce  sont  de  perfides  insinuations  sur  le  compte  de  cette 
dernière  et  sur  le  rôle  de  dupe  qu'elle  aurait  fait  jouer  à  Henri  IV. 
C'est  une  grande  scène,  sinon  inventée,  du  moins  fort  embellie, 
dans  laquelle  le  roi  aurait  pris  parti  pour  Sully  contre  sa  maî- 
tresse. C'est  enfin  la  fameuse  lettre  de  La  Varanne  à  Sully  conte- 
nant un  récit  des  plus  faux  de  la  mort  de  Gabrielle.  M.  Desclo- 
zeaux, du  reste,  nous  donne  un  critérium  presque  infaillible  pour 
reconnaître,  dans  les  OEconomies  royales,  les  correspondances  sup- 
posées :  devra  être  soupçonnée  de  fausseté  «  toute  lettre  contenant 
des  compliments  et  des  louanges  trop  accentués  à  l'adresse  de 
Sully;  c'est  une  sorte  de  monomanie  qu'il  a  de  s'adresser  à  lui- 
même  et  de  supposer  qu'on  lui  adresse  des  témoignages  d'admi- 
ration. »  La  figure  de  Sully  perd  assurément  beaucoup  à  ces  éclair- 
cissements. Celle  de  Gabrielle  d'Estrées  y  gagne-t-elle  autant  que 
M.  Desclozeaux  parait  le  croire?  C'est  ce  que  l'on  pourra  décider 
quand  aura  paru  la  biographie  complète  dont  ce  premier  et  inté- 
ressant spécimen  fait  souhaiter  le  prochain  achèvement.    N.  V. 

80.  —  Doncietjx  (G.).  Un  jésuite  homme  de  lettres  au 
xvne  siècle  :  le  Père  Bouhours.  In-8,  329  p.  Paris,  Hachette 
et  Gie. 

Comme  le  dit  très  bien  l'auteur  de  cette  thèse,  le  P.  Bouhours 
est  resté  quasi  célèbre  entre  les  petits  classiques  du  grand  siècle, 


\%0  SOCIÉTÉ   DE  L'HISTOIRE   DE  FRANCE. 

quoique  ses  œuvres  soient  à  peine  feuilletées  par  quelques  lettrés. 
Celui  que  Bussy  appelait  «  le  plus  délicat  et  le  plus  juste  critique 
qui  soit,  »  et  à  qui  Racine  décernait  le  brevet  d'  «  un  des  plus 
excellents  maîtres  de  la  langue,  »  Yarbiter  lingux  de  la  Compa- 
gnie de  Jésus,  n'obtenait  jusqu'ici  qu'un  mot  dit  en  passant,  ou 
tout  au  plus  quelques  phrases  de  courtoisie,  par  égard  pour  son 
ancienne  renommée.  Il  est  donc  bon  qu'un  respectueux  serviteur 
des  belles-lettres  ait  entrepris  de  nous  faire  connaître  le  «  fameux 
Père  »  comme  polémiste,  comme  critique  et  comme  grammai- 
rien, après  avoir  reconstitué  sa  biographie,  cela  va  sans  dire,  et 
avoir  refait  du  même  coup  un  tableau  de  la  société  où  vivaient,  pen- 
saient et  travaillaient  ces  religieux  hommes  de  lettres  et  hommes 
du  monde.  Nous  suivons  d'abord  dans  ses  études  d'humanités  et 
de  théologie  le  jeune  Dominique  Bouhours,  issu  d'une  famille  de 
la  bourgeoisie  parisienne  sur  laquelle  on  manque  de  renseigne- 
ments ;  nous  le  voyons  ensuite  faire  l'éducation  des  fils  du  duc  de 
Longueville  et  de  Seignelay,  puis  entrer  dans  le  monde  des  let- 
trés et  des  précieuses,  engager  la  polémique  contre  Port-Royal  et 
contre  Ménage,  au  sujet  de  la  grammaire,  se  faire  aussi  historien 
et  biographe,  établir  presque  partout  son  autorité  littéraire,  arri- 
ver à  l'apogée  avec  la  Manière  de  bien  penser,  traduire  le  Nouveau 
Testament,  et  finir  enfin  entre  les  attaques  des  jansénistes  et 
d'atroces  souffrances  corporelles.  Dans  la  deuxième  partie,  M.  Don- 
cieux  étudie  le  Père  au  triple  point  de  vue  indiqué  plus  haut  ; 
dans  l'Appendice,  il  donne  quelques  lettres,  des  pièces  sati- 
riques, une  bibliographie  et  une  iconographie.  A.  B. 

81.  —  Matinée  (A.).  Un  médecin-poète  au  xvme  siècle. 
In-8,  98  p.  Saint-Lô,  impr.  Jacqueline  fils. 
(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  d'archéologie  de  la  Manche.) 
Jean-Baptiste  Dubois,  poète  de  salon  et  médecin  de  la  princesse 
de  Conti,  naquit  à  Saint-Lô  le  1er  juin  1696,  et  y  mourut  le 
15  avril  1759.  Il  cultiva  plus  la  versification  légère  que  l'art  de 
guérir,  comme  son  maître  Burette,  qui  cumulait  les  travaux  de 
l'érudition  orientale  avec  la  chirurgie.  Ce  fut  ce  même  Burette  qui 
le  fit  nommer  médecin  de  la  princesse  douairière  de  Conti  (fille  de 
Louis  XIV  et  de  M1le  de  la  Vallière)  au  sortir  de  l'École,  et  sa 
verve  intarissable  l'aida  à  très  bien  réussir  dans  la  petite  cour  de 
Ghoisy,  comme  à  Rambouillet,  chez  la  comtesse  de  Toulouse. 
Après  la  mort  de  la  princesse,  il  resta  attaché  à  sa  fille  la  future 
duchesse  d'Orléans.  Il  a  laissé  des  mémoires  et  quatre  gros  recueils 
de  poésie,  dont  M.  Matinée  donne  de  nombreux  spécimens. 

A.  B. 


PROCÈS- VERBAL 

DE  LA 

SÉANCE  DU  CONSEIL   D* ADMINISTRATION 

DE  LA 

SOCIÉTÉ   DE    L'HISTOIRE   DE    FRANGE, 

TENUE   LE   5   JUILLET   1887, 

A  l'École  des  chartes,  à  quatre  heures  un  quart, 

SOUS    LA    PRÉSIDENCE   DE  M-    PAUL   MEYER,    SECOND  VICE-PRESIDENT. 

(Procès- verbal  adopté  dans  la  séance  du  8  novembre  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
précédente  ;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  proclame  membre  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  cette  nomination  à  l'approbation  du  Conseil 

2137.  M.  Ignace  de  Cotjssemaker,  à  Bailleul  (Nord) 
correspondant,  M.  Picard,  libraire,  rue  Bonaparte,  n°  82 
présenté  par  MM.  DeJisle  et  Rivain. 

Publications  adressées  à  la  Société. 

Publications  périodiques.  —  Revue  des  Questions  historiques, 
1er  juillet  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  de  l  Histoire  du  Protestan- 
tisme français,  15  juin  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  bibliogra- 
phique, juin  1887.  —  Bulletin  de  V Association  philotechnique,  mai 
et  juin  1887.  —  Revue  historique,  juillet-août  1887.  —  Bulletin  des 
bibliothèques  et  des  archives,  1887,  n°  1. 

Sociétés  savantes.  —  Bulletin  de  la  Société  nationale  des  Anti- 
quaires de  France,  année  1885.  —  Mémoires  de  la  Société  nationale 
des  Antiquaires  de  France,  5e  série,  t.  VI,  1885*.  —  Mémoires  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  Picardie,  3e  série,  t.  IX,  1887.  —  Mémoires 
de  V Académie  des  sciences,  lettres  et  arts  d'Arras,  2e  série,  t.  XVII, 
1886.  —  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie, 
t.  XX,  1886-87.  —  Bulletin  historique  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  la  Morinie,  avril-juin  1887.  — ■  Bulletin  de  la  Société  des  Anti- 
quaires de  Picardie,  année  1887,  n°  1.  —  Annuaire  de  la  Société 
philotechnique,  année  1886. 


1  %%  SOCIÉTÉ 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

L'écriture  secrète  de  Gerbert,  par  Julien  Havet.  (Extrait  des 
Comptes  rendus  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- lettres.)  — 
La  bibliothèque  du  Vatican  au  XVe  siècle  d'après  des  documents 
inédits,  par  Eug.  Mùntz  et  Paul  Fabre.  Un  vol.  in-8.  (Fasci- 
cule XLVIII  de  la  Bibliothèque  des  Écoles  françaises  d'Athènes 
et  de  Rome.)  —  Correspondance  inédite  du  comte  d'Avaux  (Claude 
de  Mesmes)  avec  son  père  J.-J.  de  Mesmes,  sieur  de  Boissy  (1627-1642), 
publiée  par  A.  Boppe.  Un  vol.  in-8.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Gie. 

Correspondance. 

M.  Valois  et  M.  Delà  ville  Le  Roulx  expriment  leurs  regrets 
de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  baron  de  Gourcel  et  M.  Michel  Perret  adressent 
leurs  remerciements  pour  leur  admission  au  nombre  des 
membres  de  la  Société. 

Le  bibliothécaire  de  la  Bibliothèque  universitaire  de  Lyon 
accuse  réception  des  volumes  concédés  à  cet  établissement. 

M.  Louis  Farges  remercie  le  Conseil  du  vote  d'adoption 
en  principe  rendu  dans  la  séance  précédente,  sur  sa  propo- 
sition de  publication. 

Travaux  de  la  Société. 

Etat  des  impressions  à  l'imprimerie  Daupeley-Gouver- 
neur  : 

Annuaire-Bulletin  de  1887.  lre  partie.  Feuilles  5  à  8 
en  placards. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Feuille  14 
tirée. 

Lettres  de  Louis XI.  T.  III.  Feuille  17  tirée;  feuilles  18 
a  23  en  placards. 

Histoire  universelle  d' Agrippa  d'Aubigné.  T.  II. 
Feuilles  14  à  16  tirées;  feuilles  17  et  18  en  pages. 

Le  Jouvencel.  T.  IL  Feuille  4  tirée;  feuilles  5  et  6  en 
pages,  7  à  12  en  placards. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  123 

Sur  une  demande  de  M.  Liagre,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  royale  de  Belgique,  le  Conseil  donne  ordre  de 
fournir  à  la  collection  de  cette  académie  les  volumes  qui  lui 
manquent  et  que  possède  encore  la  Librairie. 

M.  Moranvillé,  au  nom  du  Comité  des  fonds,  présente 
l'état  des  recettes  et  dépenses  effectuées  pendant  le  premier 
semestre  de  1887.  Il  résulte  de  cette  pièce  que,  selon  toutes 
probabilités ,  l'exercice  complet  se  soldera  par  un  excédent 
de  recettes  de  2,500  fr. 

Le  Conseil  décide  qu'il  n'y  aura  point  de  séance  avant  le 
7  novembre. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


II. 
BIBLIOGRAPHIE. 

82.  —  Allier  (R.).  La  Chanson  huguenote  au  xvie  siècle. 
In-8,  37  p.  Alençon,  impr.  Guy. 

(Extrait  de  la  Revue  chrétienne.) 

83.  —  Andrieu  (J.).  Bibliographie  générale  de  l'Age- 
nais  et  des  parties  du  Condomois  et  du  Bazadais  incorporées 
dans  le  département  de  Lot-et-Garonne  ;  répertoire  alphabé- 
tique de  tous  les  livres,  brochures,  journaux,  etc.,  dus  à  des 
auteurs  delà  région,  imprimés  dans  ce  pays,  ou  l'intéressant 
directement,  avec  des  notes  littéraires  et  biographiques.  T.  I  : 
A-K.  In-8  à  2  col.,  xiii-399  p.  Agen,  Michel  et  Médan; 
Paris,  Picard. 

84.  —  Andrieu  (J.).  Théophile  de  Viau,  étude  bio-biblio- 
graphique, avec  une  pièce  inédite  du  poète  et  un  tableau 
généalogique.  In-8,  43  p.  Paris,  Picard. 

85.  —  Auber  (l'abbé).  Histoire  générale  civile,  religieuse 
et  littéraire  du  Poitou.  T.  III.  In-8,  xiv-520  p.,  et  grav. 
Poitiers,  Bonamy. 


1 24  SOCIÉTÉ 

86.  —  Baird  (C.-W.).  Histoire  des  réfugiés  huguenots 
en  Amérique.  Traduit  de  l'anglais  par  MM.  A.-E.  Meyer  et 
de  Richemond.  In-8,  xx-632  p.,  avec  cartes  et  planches. 
Toulouse,  Lagarde  ;  Paris,  les  librairies  protestantes. 

87.  —  Ballieu  (A.-J.).  Une  maîtresse  de  Henri  IV  : 
Henriette  de  Balzac  d'Entragues.  In-18,  222  p.  et  tableau 
généalogique.  Paris,  Dupret. 

88.  —  Barthélémy  (L.).  Documents  inédits  sur  les 
argentiers  et  les  brodeurs  à  Marseille  pendant  les  xive,  xve 
et  xvie  siècles.  In-8,  24  p.  Paris,  Impr.  nationale. 

(Extrait  du  Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux  historiques.) 

89.  —  Baudrillart  (A.).  Les  prétentions  de  Philippe  V 
à  la  couronne  de  France,  d'après  des  documents  inédits. 
In-8,  71  p.  Paris,  Picard. 

(Extrait  du  Compte  rendu  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques.) 

90.  —  Bellier  (l'abbé).  Une  page  nouvelle  de  l'histoire 
de  l'abbaye  d'Igny,  de  l'ordre  de  Cîteaux,  au  diocèse  de 
Reims.  In-8,  n-37  p.  Reims,  impr.  Monce. 

91.  —  Bertal  (J.).  La  reine  Clotilde  et  la  conversion 
des  Francs  au  catholicisme.  In-18  jésus,  108  p.,  et  grav. 
Paris,  Delagrave. 

92.  —  Bertier  de  Sauvigny  (comte  Ch.  de).  Quelques 
notes  généalogiques  sur  la  famille  de  Bertier.  In-4,  60  p. 
Lille,  impr.  Desclée,  de  Brouwer  et  O. 

93.  —  Bladé  (J.-F.).  Le  sud-ouest  de  la  Gaule  sous  le 
haut  et  le  bas  Empire.  In-8,  35  p.  Agen,  impr.  veuve  Lamy. 

94.  —  Blain  (l'abbé  J.-B.).  La  vie  du  vénérable  ser- 
viteur de  Dieu  Jean-Baptiste  de  la  Salle,  instituteur  des 
Frères  des  écoles  chrétiennes.  In-8,  lxvi-876  p.  Versailles, 
impr.  Ronce. 

95.  —  Bonn  affé(E.).  Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle. 
Grand  in-4,  296  p.,  avec  120  grav.  Paris,  Rouam. 

96.  —  Bouchot  (H.).  Mœurs  et  coutumes  de  la  France  : 
la  Famille  d'autrefois,  le  Mariage,  la  Naissance,  la  Mort. 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  125 

In-4,  324  p.  et  30  gravures  inédites,  d'après  les  originaux 
de  la  Bibliothèque  nationale.  Paris,  Lecène  et  Oudin. 

97.  —  Boureulle  (de).  L'Alsace  du  siècle  de  Louis  XIV. 
In-8,  45  p.  Saint-Dié,  impr.  Humbert. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  philomathique  Vosgienne.) 

98.  —  Bourgeois  (A.).  Voyage  autour  de  l'apparte- 
ment d'une  grande  dame  au  xvme  siècle.  Petit  in-8,  v-86  p. 
Epernay,  Bonnedame  fils. 

99.  —  Bouton  (V.).  Nouveau  traité  des  armoiries,  ou 
la  science  et  l'art  du  blason  expliqués.  In-8,  652  p.  avec 
941  fig.  héraldiques.  Paris,  Dentu  et  Gie. 

100.  —  Bréard  (G.).  Origine  de  Paris  et  du  Parisis. 
In-8,  39  p.  Paris,  impr.  Duval. 

101.  —  Breghot  du  Lut  (F.).  Le  livre  de  raison  de 
Jacques-Charles  Dutillieu.  In-4,  vi-90p.  et  planches.  Lyon, 
impr.  Mougin-Rusand. 

102.  —  Caillot  (J.).  De  l'acquisition  des  fruits  par  le  pos- 
sesseur en  droit  romain  ;  la  coutume  de  Nivernais  étudiée 
dans  ses  différences  avec  le  droit  commun  coutumier,  en  droit 
français.  In-8,  272  p.  Paris,  impr.  Noblet. 

103.  —  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Cette, 
par  Henri  Mouret,  archiviste-bibliothécaire.  In-8,  xiii-240  p. 
Montpellier,  impr.  Grollier  et  fils. 

104.  —  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque 
de  feu  M.  le  baron  James  de  Rothschild.  T.  I  et  II.  In-8, 
xix-672  et  596  p.  Paris,  D.  Morgand. 

Notre  défunt  confrère,  Nathan-James-Édouard,  baron  de  Roths- 
child (1844-1881),  avait  commencé  dès  l'adolescence,  et  sous  la 
direction  du  savant  libraire  Potier,  à  se  former  une  bibliothèque 
de  livres  rares,  dont  l'accroissement  incessant  l'occupa  jusqu'à  ses 
derniers  jours,  au  milieu  de  ses  études  sur  la  poésie  des  xve  et 
xvie  siècles,  ou  de  ses  publications  de  gazettes  rimées  du  xvne  et 
de  textes  français  de  dates  plus  anciennes.  Sa  mort  prématurée 
n'a  amené,  en  quelque  sorte,  aucune  interruption  dans  les  tra- 
vaux qu'il  menait  de  front,  et,  confiée  aux  soins  pieux  de  son 
ami  M.  Emile  Picot,  qui  continue  également  les  publications,  la 


1 26  SOCIÉTÉ 

bibliothèque  de  l'avenue  de  Friedland  restera  intacte  jusqu'à  ce 
qu'une  nouvelle  génération  se  remette  à  l'enrichir.  Le  baron  avait 
commencé  l'impression  d'un  magnifique  catalogue  scientifique; 
elle  a  été  poursuivie  par  M.  Picot,  et  nous  en  possédons  déjà  deux 
volumes,  qui  sont  de  véritables  monuments  pour  l'histoire,  grâce 
à  la  rareté  d'un  grand  nombre  d'articles  dont  se  compose  cette 
bibliothèque,  et  grâce  aussi  aux  notices  dont  les  deux  érudits  col- 
laborateurs ont  doté  chaque  numéro. 

Le  tome  I  contient  :  Théologie  (100  numéros),  Jurisprudence 
(23),  Sciences  et  Arts  (191),  Belles-Lettres  (743);  le  tome  II  :  suite 
des  Belles-Lettres  (861),  Histoire  jusqu'à  François  Ier  (220). 

Le  tome  III  contiendra  la  fin  de  l'Histoire,  les  suppléments, 
additions,  tables,  etc.  Chaque  volume  est  enrichi  de  planches  et 
de  fac-similés  de  titres,  débuts,  etc.  A.  B. 

105.  —  Catalogue  des  manuscrits  conservés  dans  les 
dépôts  d'archives  départementales,  communales  et  hospita- 
lières. In-8,  n-471  p.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Cie. 

106.  —  Catalogue  général  des  manuscrits  des  bibliothèques 
publiques  de  France.  Départements.  T.  I.  Rouen;  par  Henri 
Omont.  In-8,  lx-632  p.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Cie. 

107.  —  Catalogue  général  des  manuscrits  des  biblio- 
thèques publiques  de  France.  Paris,  Bibliothèque  de  l'Ar- 
senal. T.  II;  par  Henri  Martin.  In-8,  497  p.  Paris,  Pion, 
Nourrit  et  Cie. 

108.  —  Cazauran  (l'abbé).  Baronnie  de  Bourrouillan  ; 
histoire  seigneuriale  et  paroissiale.  In-8,  xvm-607  p.,  et 
planche.  Paris,  Maisonneuve  frères  et  Leclerc. 

109.  —  Chabaneau  (C).  Sainte  Marie-Madeleine  dans  la 
littérature  provençale;  recueil  des  textes  provençaux  en 
prose  et  en  vers  relatifs  à  cette  sainte,  publiés  avec  intro- 
ductions et  commentaires.  In-8,  215  p.  Paris,  Maisonneuve 
frères  et  Leclerc. 

(Extrait  de  la  Revue  des  langues  romanes.) 

110.  —  Chardon  (H.).  Nouveaux  documents  sur  les 
comédiens  de  campagne  et  la  vie  de  Molière.  T.  I;  M.  de 
Modène,  ses  deux  femmes  et  Madeleine  Béjart.  In-8,  576  p. 
Paris,  Picard. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  127 

111.  —  Charier-Fillon  (A.) .  L'île  de  Noirmoutier;  étude 
de  ses  transformations.  In-4,  26  p.  Niort,  Clouzot. 

(Extrait  de  Poitou  et  Vendée.) 

112.  —  Charpenne  (P.).  Histoire  des  réunions  tempo- 
raires d'Avignon  et  du  Comtat-Venaissin  à  la  France.  T.  I. 
In-8,  x-559  p.  Avignon,  C.  Lévy. 

113.  —  Chevalier  (l'abbé  U.).  Itinéraire  des  Dauphins 
viennois  de  la  seconde  race.  In-8,  12  p.  Voiron,  impr. 
Baratier  et  Mollaret. 

114.  —  Chevreul  (H.).  Pièces  sur  la  Ligue  en  Bour- 
gogne :  signe  et  présage  de  l'oiseau  dict  allerion,  qui,  frapé 
d'un  coup  de  l'ennemy,  vint  tomber  au  camp  du  roy  près 
Dijon  (1595)  ;  discours  véritable  de  la  deffaite  des  Bour- 
guignons à  Villefranche,  ville  frontière  de  la  province  de 
Champagne,  sur  la  rivière  de  Meuse,  la  nuict  du  dimanche 
au  lundy  4e  jour  d'aoust  1597,  avec  le  nombre  des  morts  et 
prisonniers.  In-12,  vm-22  p.  Paris,  Martin. 

115.  —  Choyer  (l'abbé).  Notice  historique  sur  le  pèleri- 
nage de  Notre-Dame- des -Ardilliers.  Première  partie  : 
1423  à  1634.  In-8,  74  p.  Paris,  Poussielgue  frères. 

(Petite  bibliothèque  oratorienne,  2e  série.) 

116.  —  Chroniques  de  Jean  Tarde  (les),  chanoine  théolo- 
gal et  vicaire  général  de  Sarlat,  depuis  les  origines  jusqu'aux 
premières  années  du  xvne  siècle;  annotées  par  le  vicomte 
Gaston  de  Gérard ,  de  la  Société  historique  du  Périgord  ; 
précédées  d'une  introduction  par  M.  Gabriel  Tarde,  de  la 
même  Société.  In-4,  xlviii-434  p.,  avec  armoiries.  Paris, 
Oudin  et  Picard. 

117.  —  Clédat  (L.).  Petit  glossaire  du  vieux  français, 
précédé  d'une  introduction  grammaticale.  In-18jésus,  123p. 
Paris,  Garnier  frères. 

118.  —  Cochard  (l'abbé).  Les  Chartreux  d'Orléans.  In-8, 
108  p.  Orléans,  Herluison. 

(Extrait  des  Lectures  et  mémoires  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.) 

119.  —  Cortez  (F.).  Esparron-de-Paillères  (Var),  ses 


1 28  SOCIÉTÉ 

églises,  ses  seigneurs,  la  communauté  des  habitants.  In-8, 

250  p.  Draguignan,  impr.  Latil. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d'études  scientifiques  et  archéolo- 
giques de  la  ville  de  Draguignan.) 

120.  —  Cosneau  (E.).  Le  connétable  de  Richemont, 
Arthur  de  Bretagne  (1393-1458).  In-8,  xv-712  p.  Paris, 
Hachette  et  Gie. 

121.  —  Coussemaker  (I.  de).  Livre  de  raison  de  Nicolas 
Van  Pradelles  (1564-1637).  In-16,  xlviii-78  p.  Lille, 
impr.  Lefebvre-Ducrocq. 

122.  —  Goville  (A.).  Recherches  sur  la  misère  en 
Normandie  au  temps  de  Charles  VI.' In-8,  60  p.  Gaen, 
impr.  Valin. 

(Extrait  des  Annales  de  la  Faculté  des  lettres  de  Caen.) 

123.  —  Cuissard  (C).  Les  premiers  évêques  d'Orléans; 

examen  des  difficultés  que  présentent  leurs  actes.  In-8, 

302  p.  Orléans,  Herluison. 

(Extrait  des  Mémoires  du  concours  de  la  Société  archéologique  et  his- 
torique de  l'Orléanais.) 

124.  —  Dallay  (l'abbé).  Saint  Ermenfroi  et  l'abbaye  de 
Cusance.  In-16,  xvi-86  p.  et  gravure.  Besançon,  impr. 
Jacquin. 

125.  —  Daniel  (l'abbé).  Notice  sur  les  ruines  et  le  col- 
lège des  Bernardins  de  Paris.  In-18  Jésus,  118  p.  Paris, 
Téqui. 

126.  —  Daulnoy.  Histoire  de  la  ville  et  cité  de  Toul, 
depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours.  T.  I. 
In-8,  xi-278  p.  Toul,  Lemaire. 

127.  —  David  (T.).  Les  dents  de  Louis  XIV.  In-8,  11  p. 
Paris,  lib.  A.  Delahaye. 

(Extrait  de  l'Union  médicale.) 

128.  —  Déblaye  (l'abbé  J.-F.).  La  charité  de  saint  Vin- 
cent de  Paul  en  Lorraine  (1638-1647).  In-8, 155  p.  Nancy, 
Vagner. 

129.  —  Delaborde  (comte  J.).  Henri  de  Coligny,  sei- 
gneur de  Chastillon.  In-8,  147  p.  Paris,  Fischbacher. 


DE  L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  \%<è 

130.  —  Delaborde  (H.-F.).  Un  épisode  des  rapports 
d'Alexandre  VI  avec  Charles  VIII  :  la  bulle  pontificale 
trouvée  sur  le  champ  de  bataille  de  Fornoue.  In-8,  13  p. 
Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

131.  —  Delisle  (L.).  Les  Miracles  de  Notre-Dame, 
rédaction  en  prose  de  Jean  Miélot.  In-8,  15  p.  Paris,  Impr. 
nationale. 

132.  —  Delisle  (L.).  Deux  manuscrits  de  l'abbaye  de 

Flavigny  au  xe  siècle.  Grand  in-4,  13  p.  Dijon,  impr.  Jobard. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Commission  des  antiquités  de  la  Côte- 
d'Or.) 

133.  —  Delisle  (L.).  Mémoire  sur  d'anciens  sacramen- 
taires.  In-4,  366  p.,  et  album  de  11  planches.  Paris,  Impri- 
merie nationale. 

(Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.) 

134.  —  Delorme  (E.).  La  leude  et  le  corps  des  mar- 
chands de  la  ville  de  Toulouse  au  xvme  siècle.  In-8,  33  p. 
Toulouse,  impr.  Douladoure-Privat. 

135.  —  Deschamps  de  Pas  (L.).  Les  cérémonies  reli- 
gieuses dans  la  collégiale  de  Saint-Omer  au  xme  siècle; 
examen  d'un  rituel  manuscrit  de  cette  église.  In-8,  125  p. 
Saint-Omer,  impr.  d'Homont. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie.) 

136.  —  Desjardins  (Albert).  Les  sentiments  moraux  au 
xvie  siècle.  In-8,  xvi-486  p.  Paris,  Pedone-Lauriel. 

137.  —  Desnoyers  (J.).  Note  sur  un  monogramme  d'un 

prêtre  artiste  du  ixe  siècle.  In-8,  8  p.,  et  planche.  Paris, 

Impr.  nationale. 

(Extrait  des  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles-lettres.) 

138.  —  Dienne  (le  comte  de).  Un  épisode  de  l'histoire  de 
l'agriculture  au  xvne  siècle  :  la  Société  de  dessèchement 
général  des  marais  et  lacs  de  France,  en  Basse-Auvergne. 
In-8,  48  p.  Clermont-Ferrand,  impr.  Mont-Louis. 

ANNUAIRE-BULLETIN,  T.  XXIV,  1887.  9 


1 30  SOCIÉTÉ 

139.  —  Douais  (l'abbé  G.).  Cartulaire  de  l'abbaye  de 
Saint-Sernin  de  Toulouse  (844-1200).  In-4,  cciv-615  p. 
Paris,  Picard. 

•  140.  —  Dubarat  (l'abbé  V.).  La  commanderie  et  l'Hô- 
pital d'Ordiap,  dépendance  du  monastère  de  Roncevaux-en- 
Soule  (Basses-Pyrénées)  ;  étude  historique  sur  les  relations 
de  l'abbaye  espagnole  avec  les  diocèses  d'Oloron,  de  Bayonne 
et  de  Pampelune,  les  souverains  de  Navarre  et  les  rois  de 
France,  depuis  le  xire  siècle  jusqu'au  xixe.  In-8,  vi-354  p. 
Paris,  Picard. 

141.  —  Ducéré  (E.).  Histoire  topographique  et  anecdo- 
tique  des  rues  de  Bayonne.  T.  I.  In-18  jésus,  360  p.  Bayonne, 
impr.  Lamaignère. 

142.  —  Dumay  (G.).  Le  Mercure  dijonnois,  ou  Journal 
des  événements  qui  se  sont  passés  de  1742  à  1789,  principa- 
lement en  Bourgogne;  publié  pour  la  première  fois,  avec 
une  introduction  et  des  notes.  In-8,  xx-385  p.  Dijon,  impr. 
Darantière. 

143.  —  Dumaine  (l'abbé  L.-V.).  Tinchebray  et  sa  région 
au  Bocage  normand.  T.  II.  Sergenteries ,  tabellionages, 
aveux,  glossaire.  In-8,  vn-428  p.,  et  planches.  Paris, 
Champion. 

144.  — Du  Maureix  (H.).  Histoire  du  maréchal  de  Tour- 
ville,  lieutenant  général  de  la  marine  française  sous  le  règne 
de  Louis  XIV.  In-12,  108  p.,  avec  vignettes.  Limoges, 
E.  Ardant  et  0e. 

145.  —  Duplessis  (G.)  et  Bouchot  (H.).  Dictionnaire 
des  marques  et  monogrammes  de  graveurs.  Troisième  partie 
et  fin  (P-Z).  In-16,  p.  243  à  326.  Paris,  Rouam. 

146. — Dussieux  (L.) .  Les  grands  généraux  de  Louis  XIII, 
notices  historiques.  In-8,  xxxn-392  p.  Paris,  Lecoffre. 

147.  —  Éloges  de  Fontenelle,  avec  une  introduction  et 
des  notes  par  M.  Francisque  Bouillier,  de  l'Institut.  In-18 
jésus,  xxxn-312  p.  Paris,  Garnier  frères. 

148.  —  Engel  (A.)  et  Lehr  (E.).  Numismatique  de 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  131 

l'Alsace.  In-4,  xxvm-272  p.,  avec  figures  et  46  planches 
hors  texte.  Paris,  Leroux. 

149.  —  Entrée  à  Rouen  du  roi  Henri  IV  en  1596,  précé- 
dée d'une  introduction  par  J.  Félix,  et  de  notes  par  Ch.  Robil- 
lard  de  Beaurepaire.  In-4,  xlv-96  p.,  et  planches.  Rouen, 
impr.  Gagniard. 

(Publication  de  la  Société  rouennaise  de  Bibliophiles.) 

150.  —  Farcy  (P.  de).  Abbayes  de  l'évêchéde  Bayeux; 
ouvrage  orné  de  planches  dessinées  par  l'auteur.  3e  fascicule. 
IY.  Notre-Dame-de-Longues  (1168-1782).  In-4,  92  p. 
Laval,  impr.  Moreau. 

151.  —  Fassin  (E.).  Mémorial  demessires  Jehan  Barbier 
et  Pierre  Ghaix,  doyens  de  Nostre-Dame-la-Major  d'Arles. 
In-8,  42  p.  Aix,  Makaire. 

152.  —  Flandrin  (A.).  Inventaire  des  pièces  dessinées 
ou  gravées  relatives  à  l'histoire  de  France  conservées  au 
département  des  Manuscrits,  dans  la  collection  Clairambault 
sur  l'ordre  du  Saint-Esprit.  In-8,  vi-575p.  Paris,  Hachette 
et  Gie. 

La  Bibliothèque  nationale  a  fait  dresser  et  publier  par  un  de  ses 
collaborateurs  du  Cabinet  des  estampes  l'inventaire  de  toutes  les 
pièces  dessinées  et  gravées  qui  avaient  été  recueillies  jadis  par  le 
généalogiste  Pierre  Clairambault  et  classées  dans  les  129  volumes 
dont  se  compose  actuellement  le  fonds  dit  de  l'ordre  du  Saint-Esprit 
(mss.  1111  à  1228).  Ces  pièces  représentent  des  monuments,  et 
surtout  des  portraits  gravés  du  xvne  siècle  ou  copiés  d'après  la 
collection  qui  ornait  les  salles  de  l'Ordre,  au  couvent  des  Grands- 
Augustins.  On  trouve  aussi  dans  le  nombre  des  dessins  au  crayon 
de  couleur  de  la  fin  du  xvie  siècle  et  des  copies  de  peintures  aujour- 
d'hui dispersées  ou  détruites.  Enfin  Clairambault  a  placé,  à  côté 
des  vues  ou  des  portraits,  de  bonnes  copies  de  sceaux,  médailles, 
jetons,  écussons  armoriés  ou  arbres  généalogiques,  dont  il  con- 
naissait l'intérêt  mieux  que  personne.  La  valeur  de  cette  collection 
avait  été  signalée  jadis  par  le  Cabinet  historique,  qui  en  donna 
l'inventaire  jusqu'au  26e  volume.  Mais  le  Cabinet  historique  a 
disparu  depuis  quelques  années,  et  nous  devons  rendre  grâce  à 
l'administration  du  Cabinet  des  estampes,  qui,  sans  empiéter  sur 
le  domaine  du  Cabinet  des  manuscrits,  et  en  s'enrichissant  ainsi 
elle-même  d'un  précieux  répertoire,  a  livré  la  clef  de  la  collection 
et  facilité  son  usage  aux  nombreux  travailleurs  que  pouvaient 


1 3$  SOCIÉTÉ 

rebuter  la  longueur  et  les  difficultés  du  dépouillement  de  tant 
d'énormes  volumes.  A.  B. 

153.  —  Forestié  (E.).  La  vie  rurale  et  l'agriculture  au 

xive  siècle  dans  le  sud-ouest  de  la  France.  Montauban, 

impr.  Forestié. 

(Extrait  du  Recueil  de  l'Académie   des   sciences,  etc.,  de  Tarn-et- 
Garonne.) 

154.  —  Fuzet  (l'abbé  F.).  Mémoire  sur  le  culte  de 
sainte  Casarie  à  Villeneuve-lez-Avignon.  In-8,  46  p.  Nîmes, 
Gervais-Bedot. 

155.  —  Gautier  (L.).  Histoire  de  la  poésie  liturgique  au 
moyen  âge  :  les  Tropes.  T.  I.  In-8,  vm-280  p.  Paris,  Palmé  ; 
Picard. 

156.  — Glasson  (E.).  Histoire  du  droit  et  des  institutions 
de  la  France.  T.  I  :  la  Gaule  celtique,  la  Gaule  romaine. 
In-8,  viii-592  p.  Paris,  Pichon. 

157.  —  Grand  cartulaire  de  l'abbaye  d'Ainay,  suivi  d'un 
autre  cartulaire  rédigé  en  1286  et  de  documents  inédits, 
publiés  par  le  comte  de  Charpin-Feugerolles,  ancien  député 
de  la  Loire,  président  de  la  Société  littéraire,  historique  et 
archéologique  de  Lyon,  et  M.  C.  Guigue,  ancien  élève  de 
l'École  des  chartes.  T.  I,  xn-684  p.;  t.  II,  xxxvi-370  p. 
Lyon,  impr.  Pitrataîné. 

158.  —  Granges  de  Surgères  (marquis  de)  et  Bour- 
gard  (G.).  Les  Françaises  du  xvme  siècle;  portraits  gravés, 
avec  une  préface  de  M.  le  baron  Roger  Portalis.  Ouvrage 
orné  de  douze  portraits  d'après  les  originaux.  In-8,  xxiv- 
368  p.  Paris,  Dentu. 

159.  —  Gravier  (G.).  Un  village  normand  sous  l'ancien 
régime.  Petit  in-4,  79  p.  Rouen,  impr.  Cagniard. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  libre  d'émulation  du  commerce  et 
de  l'industrie  de  la  Seine-Inférieure.) 

160.  — Grégoire  de  Tours.  Histoire  de  France,  liv.  I-VI  ; 
texte  du  manuscrit  de  Corbie,  Bibliothèque  nationale,  ms. 
latin  17655,  avec  un  fac-similé,  publié  par  Henri  Omont. 
T.  I.  In-8,  xxxn-235p.  Paris,  Alph.  Picard. 

Il  ne  s'agit  point  ici  d'une  édition  critique  comme  celle  que 


DE   L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  133 

MM.  Guadet  et  Taranne  ont  donnée,  en  1836-1838,  pour  la  Société 
de  l'Histoire  de  France,  ou  comme  celle  que  M.  Arndt  a  publiée, 
en  1882,  dans  les  Monumenta  Germanix.  A  côté  de  ces  œuvres 
plus  complètes,  mais  aussi  plus  discutables,  parce  qu'elles  reposent 
sur  une  comparaison  et  sur  une  classification  quelque  peu  con- 
jecturale des  manuscrits,  l'on  a  pensé  qu'il  y  aurait  intérêt  à 
faire  paraître  une  édition  diplomatique,  reproduisant  avec  la  plus 
scrupuleuse  exactitude  le  texte  de  l'un  des  meilleurs  et  des  plus 
anciens  manuscrits.  «  Entre  tous  les  manuscrits,  celui  de  Gorbie 
a  cet  avantage  d'être  l'un  des  plus  voisins  de  l'époque  où  écrivait 
Grégoire  de  Tours  (il  remonte  au  vne  siècle),  et  de  donner  le  pre- 
mier essai  de  rédaction  en  six  livres  de  Y  Histoire  des  Francs.  »  A 
la  reproduction  de  ce  texte  précieux,  on  a  joint  la  transcription 
des  passages  intercalés  par  Grégoire  lui-même,  lorsqu'il  revisa  ce 
premier  essai,  mais  en  ayant  soin  de  les  distinguer  par  un  artifice 
typographique  ;  on  y  joindra  plus  tard  les  quatre  derniers  livres 
ajoutés  également  par  Grégoire. 

Les  éditions  diplomatiques,  remarque  M.  Omont  dans  sa  pré- 
face, «  permettent  d'étudier  facilement  les  textes,  et  presque  aussi 
sûrement  que  si  l'on  avait  les  originaux  sous  les  yeux.  »  Gela  est 
surtout  vrai  quand  ces  éditions  sont  exécutées  par  un  paléographe 
aussi  exercé  que  M.  Henri  Omont.  N.  V. 

161 .  —  Gruel  (L.) .  Manuel  historique  et  bibliographique 
del'amateur  de  reliures.  In-4, 186  p.  et  66  grandes  planches, 
fac-similés  de  reliures  anciennes  inédites,  dont  8  reproduites 
par  la  chromolithographie  et  58  par  l'héliogravure.  Paris, 
Gruel  et  Engelmann. 

162.  —  Hamont  (T.).  La  fin  d'un  empire  français  aux 
Indes  sous  Louis  XV  :  Lally-Tollendal,  d'après  des  docu- 
ments inédits.  In-8,  rv-332  p.  et  2  cartes.  Paris,  Pion, 
Nourrit  et  Cie. 

163.  —  Havet  (Julien).  L'écriture  secrète  de  Gerbert. 
In-8,  23  p.  Paris,  Impr.  nationale. 

(Extrait  des  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres.) 

Quelques  passages,  ou  quelques  mots,  dans  certaines  lettres  ou 
bulles  du  célèbre  pape,  sont  figurés  en  une  sorte  d'écriture  secrète 
ressemblant  en  partie  aux  sigles  de  l'alphabet  tironien,  mais  fai- 
sant partie  d'un  autre  système  de  cryptographie  ou  de  tachygra- 
phie.  Avec  l'habileté  et  la  persévérance  dont  il  a  déjà  donné  tant 
de  preuves,  M.  Havet  est  arrivé  à  reconnaître  et  poser  les  principes 
de  cette  écriture  syllabique,  dont  Gerbert  ne  se  servait  probable- 


1 34  SOCIÉTÉ 

ment  que  comme  curiosité  d'érudition  dans  ses  minutes  de  lettres 
ou  dans  ses  souscriptions,  car  aucun  des  passages  connus  jusqu'ici 
ne  présente  rien  d'essentiel  à  cacher  aux  lecteurs  indiscrets.  Trois 
planches  reproduisent  les  souscriptions  de  cinq  bulles,  un  passage 
de  manuscrit  et  les  relevés  de  sigles  cryptographiques  faits  par 
Baluze.  A.  B. 

164.  —  Havet  (Julien).  Questions  mérovingiennes.  IV. 
Les  chartes  de  Saint-Calais.  In-8, 100  p.  Paris,  H.  Cham- 
pion. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

Dans  une  Question  précédente,  dont  il  a  été  parlé  ici,  M.  Havet 
avait  démontré  la  fausseté  du  diplôme  placé  en  tête  des  Monumenta 
Germanise  historica.  En  examinant  le  n°  2  de  la  même  collection, 
qui  vient  des  archives  de  l'abbaye  de  Saint-Calais,  au  diocèse  du 
Mans,  et  les  autres  diplômes  de  pareille  origine,  il  est  arrivé  à 
démontrer  également  la  fausseté  de  quatre  actes  attribués  aux  rois 
Childebert  Iep,  Ghilpéric  Ier  et  Thierry.  Grâce  à  la  communication 
très  obligeante  d'une  copie  de  l'ancien  cartulaire  de  l'abbaye,  il 
a  pu  faire  une  étude  d'ensemble  de  ce  recueil  et  y  relever  une 
charte  de  Childebert  III  et  deux  de  Gharlemagne,  que  les  Béné- 
dictins n'avaient  point  connues.  A.  B. 

165.  —  Inventaire  sommaire  des  archives  communales 
de  la  ville  du  Gâteau  (département  du  Nord)  antérieures  à 
1790.  In-4,  xxxiv-87p.  Lille,  impr.  Danel. 

166.  —  Juzancourt  (G.  de).  Historique  du  7e  régiment 
de  cuirassiers  (1659-1886);  illustré  de  14  compositions 
d'Eug.  Titeux  et  8  portraits.  In-8,  vm-180  p.  Paris,  Ber- 
ger-Levrault  et  Cie. 

167.  —  Lacombe  (P.)-  Éloge  de  Paris  composé  au 
xvie  siècle  par  Guillaume  Guéroult,  publié  avec  une  intro- 
duction et  une  notice  sur  le  plan  d'Arnoullet.  In-8,  8  p. 
Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de- 
France.) 

168.  —  La  Farelle  (E.  de).  Mémoires  du  chevalier  de 
La  Farelle  sur  la  prise  de  Mahé  (1725).  In-8,  v-157  p. 
Paris,  Ghallamel  aîné. 

169.  —  Laporte  (A.  de).  Les  croisades  et  le  pays  latin 
de  Jérusalem.  In-8,  143  p.  Limoges,  E.  ArdantetCie. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  135 

170.  —  Larrodmet  (G.) .  La  comédie  de  Molière  ;  l'auteur 
et  le  milieu.  In-8,  vi-397  p.  Paris,  Hachette  et  Cie. 

M.  Larroumet  a  réuni  en  un  volume  ses  études  de  biographie  et 
de  critique  publiées  d'abord  dans  la  Revue  des  Deux  Mondes,  et  où 
il  s'était  proposé  de  rechercher  «  quelle  influence  les  faits  de 
l'existence  de  Molière  avaient  eue  sur  ses  pièces,  dans  quelle 
mesure  ils  pouvaient  en  expliquer  la  suite,  l'inspiration,  la  por- 
tée, la  valeur  diverse.  »  On  n'a  besoin  que  de  rappeler  les  sujets 
de  ces  articles  :  I.  Un  bourgeois  de  Paris  au  xvne  siècle  ;  Jean 
Poquelin.  —  IL  Une  comédienne  au  xvne  siècle  ;  Madeleine 
Béjart.  —  III.  La  femme  de  Molière;  Armande  Béjart.  —  IV.  Le 
jeune  premier  de  la  troupe  de  Molière;  Charles  Varlet  de  la 
Grange.  —  V.  Molière  et  Louis  XIV.  —  VI.  Molière  homme  et 
comédien.  —  VIL  Les  biographes  de  Molière. 

A  côté  de  ce  volume  viendra  se  placer  l'étude  biographique  que 
M.  Paul  Mesnard  a  préparée  pour  son  incomparable  édition  des 
OEuvres  de  Molière  dans  la  collection  des  Grands  écrivains. 

A.  B. 

171.  —  Lasteyrie  (Robert  de)  et  Lefèvre-Pontalis 
(Eugène).  Bibliographie  des  travaux  historiques  et  archéo- 
logiques publiés  par  les  Sociétés  savantes  de  la  France, 
dressée  sous  les  auspices  du  Ministère  de  l'instruction 
publique.  lre,  2e  et  3e  livraisons.  In-4  à  2  col.,  xi-552p. 
Paris,  Imprimerie  nationale. 

A  part  un  répertoire  allemand  absolument  incomplet,  et  anté- 
rieur du  reste  à  la  naissance  du  plus  grand  nombre  de  nos  Sociétés 
savantes,  on  ne  possédait,  comme  bibliographie  de  tant  de  milliers 
et  de  milliers  d'articles  d'histoire  et  d'archéologie  publiés  par  nos 
confrères  de  la  province,  que  les  tables  faites  par  quelques  rares 
Sociétés  ou  les  bibliographies  provinciales  rédigées  pour  certaines 
régions.  C'est  même  à  peine  si  nous  avions,  jusqu'en  ces  dernières 
années,  une  nomenclature  sérieuse  des  Sociétés  savantes  et  de 
leurs  publications.  Pour  entreprendre  une  tâche  qui  avait  fait 
reculer  les  plus  intrépides,  et  qui,  chaque  jour,  devenait  plus  colos- 
sale, il  fallait  unir  le  courage  et  la  persévérance  à  un  esprit  métho- 
dique et  actif.  Le  Comité  des  travaux  historiques,  trouvant  toutes 
ces  qualités  réunies  dans  M.  de  Lasteyrie,  s'est  empressé  d'adop- 
ter le  plan  qu'il  proposait,  à  savoir  :  1°  un  dépouillement  de  tous  les 
recueils  de  Sociétés  savantes  de  Paris  ou  de  la  province,  rangés 
par  ordre  alphabétique  de  départements  et  de  villes;  2°  une  table 
par  noms  d'auteurs  renvoyant  au  numéro  d'ordre  donné  à  chaque 
article;  3°  une  table  alphabétique  des  matières  renvoyant  égale- 
ment aux  numéros  d'ordre. 


1 36  SOCIÉTÉ 

Le  dépouillement  des  recueils  est  absolument  complet,  c'est-à- 
dire  qu'il  comprend  jusqu'aux  articles  ou  mémoires  intercalés 
dans  les  comptes  rendus  de  séances,  jusqu'aux  notes  où  est  sim- 
plement signalé  un  fait  intéressant. 

De  plus,  soit  par  une  date,  soit  par  quelques  mots  entre  cro- 
chets, soit  par  la  restitution  du  nom  d'auteur,  il  est  suppléé  à 
l'insuffisance  de  certains  titres  vagues  et  banals. 

Pour  exécuter  une  pareille  tâche,  dont  une  moitié,  je  crois,  est 
achevée  maintenant,  quoique  nous  ne  possédions  encore  que  trois 
fascicules,  qui  s'arrêtent  au  milieu  du  département  de  la  Haute- 
Garonne,  M.  de  Lasteyrie  a  trouvé  un  concours  empressé  parmi  ses 
confrères  les  archivistes,  sortis  comme  lui  de  l'École  des  chartes; 
mais  il  a  eu  surtout  comme  collaborateur  permanent,  comme 
associé  de  chaque  jour,  M.  Eugène  Lefèvre-Pontalis,  et  à  celui-ci, 
qui  a  exécuté  sa  part  du  travail  avec  une  rare  conscience,  comme 
à  M.  de  Lasteyrie,  qui  en  a  conçu  le  plan  et  dirigé  tous  les  détails, 
l'histoire  tiendra  bon  compte  d'une  entreprise  utile  entre  toutes 
et  vraiment  monumentale.  A*.  B. 

172.  —  Lebeuf.  Histoire  de  Seine-et-Marne  :  Brie-Comte- 
Robert,  monographie  communale.  In-18  jésus,  23  p.  Paris, 
impr.  Maréchal  et  Montorier. 

173.  — Le  Clerc  (G.).  La  maison  des  champs  du  collège 

de  Louis-le-Grand;  l'abbaye  royale  de  Sainte-Anne  d'Issy; 

les  prêtres  de  Saint-François-de-Sales.  In-8,  32  pages. 

Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile- 
de-France.) 

174.  —  Lecoy  de  la  Marche  (A.).  Saint  Louis,  son 
gouvernement  et  sa  politique.  In-8,  368  p.  Tours,  Marne. 

L'originalité  de  ce  nouveau  tableau  du  règne  de  saint  Louis 
consiste  principalement  dans  la  place  importante  qu'y  occupent 
les  institutions,  la  littérature,  les  traits  de  mœurs  habilement 
combinés  pour  faire  revivre  aux  yeux  du  lecteur  la  société  du 
xiue  siècle.  La  figure  du  roi  n'y  est  point  isolée;  elle  se  détache 
sur  un  fond  composé  de  tout  ce  qui  faisait  effectivement  l'entou- 
rage du  prince  :  ici,  les  représentants  du  haut  clergé  séculier,  les 
membres  des  différents  ordres,  et  particulièrement  les  fils  de 
saint  Dominique  et  de  saint  François;  là,  les  princes,  les  barons 
et  les  gens  des  bonnes  villes.  A  l'arrière-plan,  l'on  entrevoit  la 
population  rurale,  trop  intéressante  et  trop  nombreuse  pour  échap- 
per à  la  sollicitude  du  saint  roi.  M.  Lecoy  de  la  Marche  n'avait 
qu'à  puiser  dans  ses  propres  ouvrages  pour  rajeunir  le  vieux 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  137 

fond  de  l'histoire  de  saint  Louis.  On  reconnaît  en  maint  endroit, 
et  l'on  retrouve,  non  sans  profit,  l'auteur  de  la  Chaire  française  au 
XIIIe  siècle  et  l'éditeur  de  nos  Anecdotes  d'Etienne  de  Bourbon, 

N.  V. 

175.  —  Lecoy  de  la  Marche  (A.).  L'art  d'enluminer; 
manuel  technique  du  xive  siècle,  publié  et  annoté.  In-8, 
39  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France.) 
Ce  manuel,  conservé  à  la  bibliothèque  nationale  de  Naples,  avait 
été  publié  dans  la  même  ville  en  1877  ;  le  nouvel  éditeur  a  cru 
bon  de  le  faire  connaître  en  France,  où  les  praticiens  pourront  en 
tirer  parti,  et  il  a  corrigé  un  certain  nombre  de  leçons  inexactes 
de  l'impression  napolitaine. 

176.  —  Lefebvre  (l'abbé  T.).  Histoire  des  communes 
rurales  du  canton  de  Doullens.  In-8,  196  p.  Amiens,  impr. 
Douillet  et  Gie. 

(Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie.) 

177.  —  Lefèvre-Pontalis  (P.).  Une  consultation  de 
Pothier  en  1761.  In-8,  10  p.  Châteaudun,  impr.  Pigelet. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  dunoise.) 

Le  grand  jurisconsulte  avait  des  attaches  dans  le  Dunois,  et  c'est 
ainsi  que  la  famille  de  Meaussé  lui  demanda  une  consultation  sur 
un  partage  d'héritage.  Le  texte  original  s'est  retrouvé  au  château 
d'Aulnay. 

178.  —  Lefort  (A.).  Salaires  et  revenus  dans  la  géné- 
ralité de  Rouen  au  xvnr  siècle,  comparés  avec  les  dépenses 
de  l'alimentation,  du  logement,  du  chauffage  et  del'éclairage. 
In-16,  65  p.  et  planche.  Rouen,  Cagniard. 

179.  — Lemasson  (l'abbé).  Notice  historique  sur  Savigny 
prèsCoutances.  In-8, 130  p.  Saint-Lô,  impr.  Jacqueline  fils. 

180.  —  Lepage  (H.).  Les  tapisseries  des  ducs  de  Lor- 
raine. In-8,  47  p.  Nancy,  impr.  Crépin-Leblond. 

(Extrait  du  Journal  de  la  Société  d'archéologie  lorraine.) 

181.  —  Le  Vavasseur  (A.).  Valeur  historique  de  la 
chronique  d'Arthur  de  Richemont,  connétable  de  France, 
duc  de  Bretagne  (1393-1458),  par  Guillaume  Gruel;  étude 
critique.  In-8,  80  p.  Paris,  Picard. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 


1 38  SOCIÉTÉ 

182.  —  Le  Verdier  (P.).  Mystère  de  l'Incarnation  et 
Nativité  de  notre  sauveur  et  rédempteur  Jésus-Christ,  repré- 
senté à  Rouen  en  1474,  publié  d'après  un  imprimé  du 
xve  siècle,  avec  introduction,  notes  et  glossaire.  Petit  in-4, 
lxxvi-70  p.  Rouen,  impr.  Cagniard. 

(Publication  de  la  Société  des  Bibliophiles  normands.) 

183.  —  Liber  instrumentorum  memorialium;  cartulaire 
desGuillems  de  Montpellier,  publié  d'après  le  manuscrit  ori- 
ginal, par  la  Société  archéologique  de  Montpellier.  In-4, 
Lxx-862p.,  et  planche  d'armoiries  en  couleur.  Montpellier, 
impr.  Martel  aîné. 

184.  —  Liste  des  manuscrits  de  la  collection  Mancel  à 
l'hôtel  de  ville  de  Caen.  In-8,  18  p.  En  vente  chez  tous  les 
libraires. 

Cette  collection  comprend  228  numéros,  tous  manuscrits  des 
trois  derniers  siècles  et  traitant  des  matières  les  plus  diverses. 

185.  —  Loghard  (L.).  Le  cayer  des  despenses  de  la  cour 
de  Béarn  (1520-1623).  In-16,  114  p.  Pau,  Ribaut. 

186.  —  Loth  (l'abbé).  Histoire  de  l'abbaye  royale  de 
Saint-Pierre  de  Jumièges,  par  un  religieux  bénédictin  de 
la  congrégation  de  Saint-Maur,  publiée  pour  la  première 
fois.  T.  III.  In-8,  313  p.  Rouen,  Métérie. 

(Publication  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Normandie.) 

187.  —  Maître  (L.).  Les  villes  disparues  de  la  Loire- 
Inférieure.  Livraison  1.  In-8,  28  p.  et  carte.  Nantes,  impr. 
Forest  et  Grimaud. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Nantes  et  de  la 
Loire-Inférieure.) 

188.  —  Mas  Latrie  (comte  de).  Les  anciens  évêchés  de 
l'Afrique  septentrionale.  In-8,  19  p.  Alger,  impr.  Fontana 
et  Cie. 

(Extrait  du  Bulletin  de  Correspondance  africaine.) 

Identification  des  anciens  vocables  avec  les  noms  actuels  de 
localités,  et  répartition  des  évêchés  selon  la  province  primitive  à 
laquelle  chacun  appartenait. 

189.  —  Mas  Latrie  (comte  de).  Relations  et  commerce 


DE   L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  139 

de  l'Afrique  septentrionale  ou  Magreb  avec  les  nations  chré- 
tiennes, au  moyen  âge.  In-18  Jésus,  v-554  p.  Paris,  Firmin- 
Didot  et  Cie. 

190.  —  Mémoire  chronologique  de  Maucourt  de  Bour- 
jolly  sur  la  ville  de  Laval,  suivi  de  la  chronique  de  Guitet  de 
la  Houlerie  ;  textes  établis  et  annotés  par  Jules  Le  Fizelier, 
publiés,  avec  de  nouvelles  recherches,  par  A.  Bertrand  de 
Broussillon,  archiviste-paléographe.  Trois  vol.  in-8.  T.  I 
(jusqu'à  1547),  xxvm-409  p.;  t.  II  (1547-1790),  403  p.; 
t.  III  (notes  de  feu  M.  L.-J.  Morin  de  la  Beauluère,  publiées 
par  son  petit-fils  Louis  Morin  de  la  Beauluère,  de  la  Société 
historique  du  Maine),  n-127  p.,  avec  un  plan  de  Laval. 
Laval,  impr.  Moreau. 

(Publication  de  la  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.) 

191.  —  Mémoire  de  la  guerre  sur  les  frontières  du  Dau- 
phiné  et  de  Savoie,  de  1742  à  1747,  par  Brunet,  seigneur  de 
l'Argentière.  In-8,  91  p.  Paris,  à  la  direction  du  Spectateur 
militaire. 

(Publication  du  Spectateur  militaire.) 

192.  —  Mémoires  des  campagnes  de  M.  le  comte  Quarré 
d'Aligny,  sous  le  règne  de  Louis  XIV,  jusqu'à  la  paix  de 
Ryswyk  (1697).  In-8,  242  p.  Beaune,  impr.  Batault. 

193.  —  Mémoires  d'une  famille  huguenote  victime  de  la 
révocation  de  l'édit  de  Nantes  ;  souvenirs  du  pasteur  Jacques 
Fontaine,  publiés  pour  la  première  fois  d'après  le  manuscrit 
original.  In-8,  xv-403  p.  Toulouse,  Lagarde;  Paris,  les 
librairies  protestantes. 

194.  —  Merlet  (Lucien).  Inventaire  sommaire  des 
registres  et  minutes  des  notaires  du  comté  de  Dunois 
(1369-1676).  In-8,  vni-477  p.  Chartres,  impr.  Garnier. 

195.  —  Meyer  (P.).  Fragments  d'une  vie  de  saint  Tho- 
mas de  Cantorbéry  en  vers  accouplés,  publiés  pour  la  pre- 
mière fois  d'après  les  feuillets  de  la  collection  Goethals-Ver- 
cruysse,  avec  fac-similé  en  héliogravure  de  l'original.  In-4, 
XLU-44  p.'  Paris,  Firmin-Didot  et  Cie. 

(Publication  de  la  Société  des  Anciens  textes  français.) 


1 40  SOCIÉTÉ 

196.  —  Meyer  (P.).  Notice  sur  le  manuscrit  n,  6,  24 
de  la  bibliothèque  de  l'Université  de  Cambridge.  In-4,  45  p. 
Paris,  Impr.  nationale. 

197.  —  Michelin  (J.)  et  Léouzon  Le  Duc  (G.).  Etat  des 
bienfaiteurs  de  l'Hôtel-Dieu  de  Provins  et  de  leurs  libéralités. 
In-8,  145  p.  Provins,  impr.  Vernant. 

198.  —  Montaiglon  (A.  de).  Procès-verbaux  de  l'Aca- 
démie royale  de  peinture  et  de  sculpture  (1648-1793), 
publiés  pour  la  Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français  d'après 
les  registres  originaux  conservés  à  l'Ecole  des  beaux-arts. 
T.  VII  (1756-1768).  In-8,  427  p.  Paris,  Charavay  frères. 

(Publication  de  la  Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français.) 

199.  —  Moranvillé  (H.).  Rapports  à  Philippe  VI  sur 
l'état  de  ses  finances.  In-8,  16  p. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

Ces  deux  rapports  sont  de  1332  et  de  1344;  entre  eux  vient  donc 
s'intercaler  le  document  semblable  de  1335,  publié  dans  Y  Annuaire- 
Bulletin  de  1875.  Le  rapport  de  4332  a  de  grandes  analogies  avec 
celui  de  1335,  et  ne  donne  également  que  les  recettes  et  dépenses 
générales  de  l'année  1331;  au  contraire,  le  rapport  de  1344  entre 
dans  quelque  détail  des  accroissements  de  recettes  survenus  depuis 
1332,  des  dons  faits  par  le  prince,  des  frais  de  service,  etc.,  et  il 
compare  plusieurs  fois  certaines  dépenses  avec  celles  des  règnes 
antérieurs. 

Ces  documents  viennent  de  la  Chambre  des  comptes,  sans  qu'on 
puisse  déterminer  s'il  était  de  règle  qu'elle  fournît  des  rapports 
de  ce  genre  à  des  époques  déterminées.  A.  B. 

200.  —  Omont.  Extraits  des  Mémoriaux  de  la  Chambre 
des  comptes  de  Paris.  In-8,  12  p.  Paris,  H.  Champion. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris.) 
Catalogue  et  inventaire  détaillé  d'une  série  de  quinze  volumes, 
provenant  de  la  collection  Leber,  qui  fait  aujourd'hui  partie  des 
manuscrits  de1  la  bibliothèque  de  Rouen,  et  contenant  des  extraits 
pris  dans  les  archives  de  la  Chambre  des  comptes,  quarante  ou 
cinquante  ans  avant  l'incendie  de  1737,  par  l'auditeur  Jacques 
Menant  (f  8  avril  1669). 

201.  —  Raynal  (Paul  de).  Le  mariage  d'un  roi  (1721- 
1725)  ;  avec  un  portrait  de  Louis  XV  et  de  Marie  Leczinska 
d'après  Van  Loo.  In-12,  n-352  p.  Paris,  Calmann  Lévy. 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  141 

Ce  mariage,  ainsi  que  le  dit  en  commençant  son  nouvel  histo- 
rien, fut  «  l'événement  le  plus  important  du  ministère  du  duc  de 
Bourbon,  et  certainement  le  plus  heureux  du  règne  de  Louis  XV, 
puisqu'il  eut  pour  conséquence  la  réunion  de  la  Lorraine  à  la 
France.  »  Une  pareille  considération  suffirait  à  justifier  les  déve- 
loppements donnés  par  M.  de  Raynal  à  son  sujet,  alors  même 
que  nous  ne  trouverions  pas  dans  ce  livre  tant  de  détails  nouveaux 
empruntés  pour  la  première  fois  aux  dépêches  diplomatiques  du 
Dépôt  des  affaires  étrangères,  aux  manuscrits  des  Archives  natio- 
nales, et  surtout  à  la  correspondance  du  maréchal  du  Bourg 
(bibl.  de  l'Arsenal),  qui,  par  sa  situation  à  Strasbourg,  se  trouvait 
tout  voisin  de  la  résidence  du  roi  de  Pologne,  et  était  devenu  son 
confident.  Presque  une  moitié  du  volume  est  consacrée  aux  pro- 
jets de  mariage  antérieurs,  et  notamment  à  celui  qui,  jusqu'en  1725, 
fut  comme  conclu  avec  l'infante  d'Espagne.  L'Appendice  ren- 
ferme trente  lettres  ou  billets  (1726-1739)  de  la  reine  au  maréchal 
du  Bourg,  qui  était  demeuré  l'ami  de  son  ancienne  voisine,  deve- 
nue sa  souveraine.  A.  B. 

202.  —  Reilhac  (A.  de).  Jean  de  Reilhac,  secrétaire, 
maître  des  comptes,  général  des  finances  et  ambassadeur  des 
rois  Charles  VII ,  Louis  XI  et  Charles  VIII  ;  documents 
pour  servir  à  l'histoire  de  ces  règnes,  de  1455  à  1499.  T.  I. 
In-4,  xxxv-404  p.  Paris,  H.  Champion. 

M.  le  comte  A.  de  Reilhac,  après  avoir  fait  paraître  une  impor- 
tante notice  sur  la  chapelle  sépulcrale  fondée  par  sa  famille  der- 
rière l'église  Saint-Médard  de  Paris,  en  1380,  nous  donne  main- 
tenant un  travail  de  proportions  beaucoup  plus  considérables  sur 
l'un  de  ses  ancêtres  que  connaissent  bien  tous  nos  confrères  en 
histoire  familiers  avec  les  documents  du  xve  siècle.  Serviteur 
intime  des  rois  qui  occupèrent  la  seconde  moitié  de  ce  siècle, 
Jean  de  Reilhac  fut  mêlé  activement  à  une  grande  quantité  d'actes 
politiques  et  administratifs,  et  il  signa  ou  contresigna  nombre  de 
textes  qui  sont,  aujourd'hui  encore,  conservés  dans  nos  archives 
et  nos  collections  publiques  ou  particulières.  D'autres  pièces,  non 
moins  nombreuses,  en  venant  s'intercaler  entre  les  documents  offi- 
ciels, permettent  de  suivre,  sinon  jour  par  jour,  au  moins  année 
par  année,  son  existence  et  son  rôle  personnel  ;  et  comme  son 
historiographe  n'a  pas  reculé  devant  la  reproduction  in  extenso  de 
presque  tous  ces  textes,  souvent  même  en  les  accompagnant  de 
fac-similés  excellents,  on  conçoit  sans  peine  quel  bénéfice  l'his- 
toire du  règne  tirera  d'une  monographie  ainsi  étendue. 

Le  premier  volume  est  consacré  au  texte  biographique,  entre- 
coupé des  pièces  qui  font  connaître  le  rôle  de  Jean  de  Reilhac 


1 42  SOCIÉTÉ 

dans  l'exercice  de  ses  charges  ou  dans  ses  affaires  particulières  ; 
le  second,  qui  doit  paraître  sous  peu,  se  composera  des  pièces 
signées  ou  contresignées  qui  ne  se  rattachent  qu'à  l'histoire  géné- 
rale des  trois  règnes.  Le  tome  I  ne  comprend  pas  moins  de  cent 
cinquante-huit  pièces,  et  est  enrichi  de  quarante-deux  héliogra- 
vures :  fac-similés,  vues,  frontispices,  portrait  de  Jean  de  Reilhac, 
etc.  En  tête,  une  copieuse  introduction  retrace  à  grands  traits  sa 
vie  politique.  Plusieurs  tables  ou  sommaires  facilitent  le  manie- 
ment du  volume,  qui  est  imprimé  avec  luxe.  De  tous  points, 
c'est  là  une  œuvre  très  honorable  pour  celui  qui  l'a  exécutée 
dans  un  double  sentiment  de  pieux  respect  pour  sa  famille  et 
de  désir  d'être  utile  à  l'histoire.  Notre  Société  surtout  devra  en 
apprécier  la  valeur  dans  un  temps  où  elle  publie  la  correspon- 
dance du  roi  sous  lequel  Jean  de  Reilhac  joua  le  rôle  le  plus 
important  pendant  vingt  ans  et  plus.  En  outre,  quelques-uns  de 
nos  confrères,  comme  M.  le  duc  de  la  Trémoïlle,  M.  le  marquis 
des  Monstiers-Mérinville,  M.  Vaesen,  ont  apporté  leur  contribu- 
tion à  l'œuvre  de  M.  de  Reilhac  en  lui  ouvrant  libéralement  leurs 
archives  ou  leurs  portefeuilles.  A.  B. 

203.  —  Saint- Julien  (A.  de)  et  Bienaymé  (G.).  Histoire 
des  droits  d'entrée  et  d'octroi  de  Paris.  In-8,  iv-148  p. 
Paris,  Paul  Dupont. 

On  possédait  deux  ou  trois  traités  du  siècle  dernier  sur  les  droits 
d'aides  et  d'entrée,  mais  rien  de  spécial  sur  l'origine,  les  trans- 
formations et  le  développement  des  taxes  qui,  perçues  d'abord  à 
la  vente  des  denrées  et  autres  objets,  ou  à  leur  introduction  dans 
la  ville,  ont  fini  par  former  un  seul  ensemble  uniforme,  mais 
infiniment  varié  comme  détermination  dans  ce^te  uniformité,  et 
d'ailleurs  fort  élevé  comme  total.  Les  deux  auteurs  qui  ont  entre- 
pris de  combler  cette  lacune,  M.  de  Saint-Julien,  ancien  directeur 
des  droits  d'octroi  de  Paris,  et  notre  confrère  M.  Bienaymé, 
archiviste-bibliothécaire  du  Ministère  des  finances,  donnent  pour 
base  à  leur  travail  une  reconstitution  des  tarifs  de  droits  depuis 
les  temps  les  plus  reculés  (xire  s.),  et  ils  en  présentent  les  résultats 
sous  forme  de  tableaux  qui  indiquent,  matière  par  matière,  quand 
les  droits  afférents  à  chacune  furent  créés,  modifiés  ou  supprimés, 
en  vertu  de  quels  actes  et  pour  quelles  destinations,  à  combien  ils 
montaient  ou  montent  actuellement,  et  quel  était  leur  rapport  avec 
le  prix  de  vente  de  la  matière,  chaque  fois  que  ce  prix  a  pu  être 
connu  avec  certitude.  Mais  une  première  moitié  de  leur  volume 
est  consacrée  à  l'examen  chronologique  «  des  faits  fiscaux  rappro- 
chés des  événements  contemporains  qui  les  ont  motivés.  »  On  con- 
çoit qu'un  aperçu  général  de  l'histoire  de  Paris  depuis  le  moyen 
âge,  et  même  depuis  la  domination  romaine,  ait  peine  à  se  conden- 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  143 

ser  en  moins  de  cent  cinquante  pages  ;  mais  les  deux  auteurs  l'ont 
restreint  rigoureusement  au  point  de  vue  qui  les  occupait.  Peut- 
être  pourrait-on  leur  reprocher  de  n'avoir  pas  donné,  pour  la  pre- 
mière partie,  au  lieu  de  simples  sommaires  de  leurs  huit  chapitres, 
une  table  alphabétique  des  noms  de  matières,  qui  eût  permis  d'y 
retrouver  l'historique  et  l'explication  de  chacun  des  droits  dont  les 
variations  sont  exposées  avec  beaucoup  d'habileté  dans  les  tableaux 
de  la  seconde  partie. 

204.  —  Schefer  (Ch.).  État  de  la  cour  de  Brandebourg 
en  1694,  par  M.  de  la  Rosière,  secrétaire  de  l'abbé  de  Poli- 
gnac,  ambassadeur  du  roi  près  la  cour  de  Pologne.  In-8, 
40  p.  Paris,  Ernest  Leroux. 

(Extrait  de  la  Revue  d'histoire  diplomatique.) 

L'auteur  de  cette  relation  est  à  peine  connu,  et  il  n'a  dû  jamais 
jouer  qu'un  rôle  secondaire  dans  la  diplomatie;  mais,  dans  la  suc- 
cession des  portraits  des  personnages  dont  se  composaient,  en  4694, 
les  cours  de  Brandebourg  et  de  Hanovre,  comme  dans  le  mémoire 
sur  les  affaires  de  Pologne,  qui  a  été  publié  en  1759,  ce  La  Rosière 
fait  preuve  d'un  esprit  assez  fin  et  d'un  talent  réel  d'observation, 
qui  d'ailleurs  devait  être  comme  obligatoire  dans  son  poste  de 
secrétaire  d'ambassadeur.  C'est  à  la  suite  d'une  mission  à  Berlin, 
en  1694,  qu'il  écrivit  ces  portraits,  où  figurent  nombre  de  protes- 
tants français  réfugiés  auprès  de  l'Électeur.  Le  manuscrit  unique 
appartient  à  M.  Schefer,  et  l'on  peut  se  rappeler  qu'il  en  a  cité  un 
passage  intéressant  dans  l'introduction  de  la  Relation  de  Spanheim, 
publiée  pour  notre  Société  il  y  a  cinq  ans.  A.  B. 

205.  —  Tamizey  de  Larroque.  Les  correspondants  de 
Peiresc.  XIII.  Gabriel  Naudé;  lettres  écrites  d'Italie  à  Pei- 
resc  (1632-1636).  XIV.  Samuel  Petit;  lettres  écrites  de 
Nîmes  et  de  Paris  (1630-1637),  publiées  et  annotées,  pré- 
cédées d'une  notice  sur  Petit,  par  Georges  Maurin.  In-8, 
116  et  67  p.  Paris,  L.  Techener;  Nîmes,  impr.  Chastanier. 

(Extrait  du  Bulletin  du  Bibliophile  et  des  Mémoires  de  l'Académie  de 
Nîmes.) 

Dans  les  lettres,  trop  peu  nombreuses  (il  n'y  en  a  que  quatorze), 
de  Naudé,  on  trouve  une  sorte  de  tableau  de  l'histoire  littéraire  et 
archéologique  de  l'Italie  pendant  quatre  ou  cinq  ans,  et  notam- 
ment des  informations  fort  peu  apologétiques  sur  Thomas  Gam- 
panella. 

Les  vingt-huit  lettres  de  Samuel  Petit,  érudit,  pasteur  et  pro- 
fesseur d'hébreu  au  collège  protestant  de  Nimes,  puis  principal  de 
cet  établissement,  et  enfin  professeur  de  théologie  à  l'Université 
protestante,  le  font  connaître  comme  un  très  actif  philologue. 


144  SOCIÉTÉ   DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 

Peiresc  le  patronna  et  l'aida  à  faire  diverses  publications,  dont  la 
principale  est  le  recueil  des  Lois  attiques  (1635).  A.  B. 

206.  —  TrémoÏlle  (duc  de  la).  Livre  de  comptes,  1395- 
1406  :  Guy  de  la  TrémoÏlle  et  Marie  de  Sully.  In-4,  n-276  p. 
Nantes,  Emile  Grimaud. 

Un  court  préambule  de  l'éditeur  fait  connaître  que  ce  recueil 
de  comptes  a  été  fait  pour  Marie  de  Sully,  alors  que  son  mari 
était  mort  des  suites  de  blessures  reçues  à  Nicopolis  ;  on  y  trouve 
même  quelques  articles  de  dépenses  du  temps  où  elle  s'était  déjà 
remariée  avec  le  connétable  Charles  d'Albret.  Comme  tout  compte 
bien  ordonné,  celui-ci  comprend  d'abord  les  recettes,  parmi  les- 
quelles nombre  de  pensions  et  de  dons  royaux  ou  princiers,  puis 
les  dépenses,  qui  sont  toujours  la  partie  la  plus  intéressante  des 
documents  de  ce  genre.  Ainsi  que  le  dit  l'éditeur,  c'est  là  qu'on 
trouve  le  détail  de  la  vie  journalière,  selon  l'ordre  des  payements  : 
«  Le  salaire  de  la  sage-femme  y  est  marqué,  non  loin  du  prix  des 
jarretières  —  un  travail  d'orfèvrerie  —  données  à  la  duchesse  de 
Bourgogne....  Il  est  question  aussi  de  chasse,  d'achat  de  faucons 
et  de  lévriers.  Mention  est  faite  du  livre  de  vénerie  du  roi  Modus. 
Le  prix  d'un  tableau,  offert  à  la  cathédrale  de  Chartres,  est  indi- 
qué, ainsi  que  le  nom  du  peintre,  appelé  Colart  de  Laon,  peintre 
et  valet  de  chambre  de  Charles  VI.  Je  signale  dans  le  compte  le 
nom  de  l'architecte  de  Charles  V,  nommé  Rémond  du  Temple, 
qui  travailla  à  l'édification  du  Louvre,  en  1365,  et  bâtit  pour  La 
TrémoÏlle  le  château  de  Sully  en  1396.  Il  est  parlé  de  Colin 
Bataille,  tapissier,  qui  exécuta  la  fameuse  tenture  de  l'Apocalypse, 
conservée  dans  la  cathédrale  d'Angers....  Un  paragraphe  note 
l'achat  de  toile,  la  plus  fine  qu'on  pourra  trouver,  offerte  à  Baja- 
zet  pour  le  favorablement  disposer  à  mettre  Guy  de  la  TrémoÏlle 
à  rançon.  Le  dernier  article  sur  ce  sujet  est  la  dépense  du  che- 
vaucheur  du  duc  de  Bourgogne  envoyé  à  Mme  de  la  TrémoÏlle 
pour  lui  annoncer  la  délivrance  de  son  mari....  » 

A  la  suite  du  compte,  l'éditeur  a  placé  trente-quatre  pièces  de 
haut  intérêt,  relatives  à  Guy  de  la  TrémoÏlle  ou  à  sa  femme,  et 
empruntées  pour  la  plupart  au  Trésor  des  chartes  de  France  ou 
au  chartrier  de  Thouars.  La  table  des  noms  de  personnes  et  de 
lieux  est  enrichie  de  notices  instructives  sur  toutes  sortes  de  sujets. 

Ce  beau  volume  fait  regretter  que  l'éditeur  ne  nous  fasse  pas 
plus  souvent  connaître  par  lui-même  les  richesses  de  son  chartrier, 
dont,  sans  doute,  il  ouvre  très  libéralement  les  portes  à  tout  tra- 
vailleur qui  vient  y  frapper,  mais  qu'il  possède  mieux  que  personne 
et  sait  mettre  en  œuvre  d'une  façon  intéressante.  A.  B. 


PROCÈS-VERBAL 

DE    LA 

SÉANCE  DU   CONSEIL   D'ADMINISTRATION 

DE   LA 

SOCIÉTÉ     DE     L'HISTOIRE     DE     FRANCE, 

TENUE   LE   8  NOVEMBRE    1887, 

Aux  Archives  Nationales,  à  quatre  heures  et  quart, 

SOUS    LA    PRÉSIDENCE    DE    M.   LE  COMTE   DE   MAS    LATRIE,   PRESIDENT. 

(Procès-verbal  adopté  dans  la  séance  du  G  décembre  suivant.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance  ;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil. 

M.  le  président  annonce  que  le  Conseil  et  la  Société  ont 
fait  une  perte  très  douloureuse  dans  la  personne  de  M.  Jules 
Desnoyers,  dont  les  services  comme  organisateur  de  la 
Société  et  comme  secrétaire  du  Conseil  pendant  un  demi- 
siècle  ne  seront  jamais  oubliés.  M.  Desnoyers  est  mort  le 
1er  septembre  dans  sa  propriété  de  Launay,  auprès  de 
Nogent-le-Rotrou ,  où  il  était  né  le  8  octobre  1800.  Ses 
obsèques  ont  eu  lieu  à  Paris,  le  3  septembre;  en  l'absence 
du  président,  des  vice-présidents  et  du  secrétaire,  le  secré- 
taire adjoint,  M.  Noël  Valois,  s'est  fait  l'interprète  des  sen- 
timents du  Conseil  et  a  parlé  après  les  représentants  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres,  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  et  du  Comité  des  travaux  historiques,  qui  n'avaient 
point  oublié  eux-mêmes,  dans  leurs  discours,  la  part  consi- 
dérable prise  par  M.  Desnoyers  à  la  constitution  et  au  déve- 
loppement de  la  Société  de  l'Histoire  de  France.  De  son  côté, 
à  Nogent-le-Rotrou,  dans  le  journal  le  Nogentais,  M.  Gou- 
verneur, ancien  imprimeur  de  la  Société  et  maire  de  la  ville, 
a  exprimé  en  termes  émus  les  regrets  que  cette  mort  inspirait 
aux  compatriotes  et  aux  amis  de  M.  Desnoyers.  —  Sur  la 
proposition  de  M.  de  Boislisle,  successeur  de  M.  Desnoyers 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  10 


1 46  SOCIÉTÉ 

dans  les  fonctions  de  secrétaire,  le  Conseil  décide  que  le 
discours  prononcé  par  M.  Valois  sera  inséré  au  procès- 
verbal,  avec  un  état  des  travaux  que  la  Société  de  l'His- 
toire de  France  a  dus  à  M.  Desnoyers. 

M.  le  président  fait  part  de  la  mort  d'un  autre  membre  de 
la  Société,  M.  Abric-Encontre,  pasteur  de  l'Église  réformée, 
qui  est  mort  le  6  août  dernier,  dans  sa  soixante  et  unième 
année,  et  qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  1865. 

M.  le  président  proclame  membre  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  cette  nomination  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2140.  M.  le  colonel  Borelli  de  Serres,  ancien  attaché 
militaire  à  l'ambassade  de  France  à  Berlin,  rue  Boccador, 
n°  20;  présenté  par  M.  le  vicomte  d'Avenel  et  M.  de 
Boislisle. 

Publications  adressées  à  la  Société. 


Publications  périodiques.  —  Analectes  pour  servir  à  l'histoire 
ecclésiastique  de  la  Belgique,  publiés  par  M.  le  chanoine  Reusens, 
2e  série,  t.  IV,  4e  livraison.  —  Revue  des  Questions  histo- 
riques, 1er  octobre  1887.  —  Revue  historique,  juillet-août  et  sep- 
tembre-octobre 1887.  —  Bulletin  des  bibliothèques  et  des  archives, 
année  1887,  n°  1.  —  Bulletin  de  correspondance  africaine,  année 
1886,  fascicules  I-II.  —  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  du  Pro- 
testantisme français,  15  juillet,  15  août,  15  septembre  et  15  oc- 
tobre 1887.  — Bulletin  de  la  Société  bibliographique,  juillet-août  et 
septembre-octobre  1887.  —  Bulletin  de  l'Association  philotechnique, 
juin  à  août  1887. 

Sociétés  savantes.  —  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
ï 'Ouest,  1er  et  2e  trimestres  de  1887.  — Mémoires  de  V Académie  des 
sciences,  lettres  et  arts  d'Arrêts,  2e  série,  t.  XVIII.  —  Bulletin  de 
la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie,  année  1887,  n°  2.  —  Bulle- 
tin de  la  Société  archéologique  de  Touraine,  t.  VII,  3e  et  4e  trimestres 
de  1886.  —  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne,  année  1887.  —  Bulletin  de  la  Société  archéolo- 
gique et  historique  de  l'Orléanais,  1er  et  2e  trimestres  de  1887.  — 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais, 
t.  XVI,  2e  fascicule.  —  Bulletin  de  la  Société  nationale  des  Anti- 
quaires de  France,  année  1886.  —  Mémoires  de  la  Société  nationale 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  147 

des  Antiquaires  de  France,  56  série,  t.  "VII.  —  Mémoires  de  la 
Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Chalon-sur-Saône,  t.  VII, 
3e  partie.  —  Mémoires  et  documents  publiés  par  la  Société  d'histoire 
de  la  Suisse  romande,  2e  série,  t.  I.  Mélanges.  —  Mémoires  de  la 
Société  académique  du  département  de  l'Aube,  année  1886. 

Proceedings  of  the  American  philosophical  Society  held  at  Philadel- 
phia,  1er  semestre  1887.  — Annual  report  of  the  board  of  régents  of 
the  Smithsonian  Institution,  juillet  1885.  — Fourth  annual  report  of 
the  Bureau  of  ethnology  to  the  secretary  of  the  Smithsonian  Insti- 
tution, 1882-83,  by  J.-W.  Powell. 

Bulletins  de  V Académie  royale  des  sciences,  des  lettres  et  des  beaux- 
arts  de  Belgique,  3e  série,  tomes  IX  à  XII;  Annuaires  de  1886  et  de 
1887;  Bibliographie  académique  de  1886;  Catalogues;  Comptes  ren- 
dus des  séances  de  la  Commission  d'histoire;  Collection  de  chroniques 
belges  inédites,  8  vol.  in-4  et  1  vol.  in-8  ;  Biographie  académique. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

Histoire  des  droits  d'entrée  et  d'octroi  à  Paris,  par  A.  de  Saint- 
Julien  et  G.  Bienaymé.  Un  vol.  in-8.  Paris,  Paul  Dupont.  — 
Questions  mérovingiennes,  IV.  Les  chartes  de  Saint- Calais ,  par 
Julien  Havet.  Br.  in-8.  (Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des 
chartes.)  —  Étude  historique  sur  le  Capitoulat  toulousain,  par  Léon 
Clos.  Br.  in-8.  Toulouse,  Privât.  —  Catalogue  des  Alsatica  de  la 
bibliothèque  de  Oscar  Berger -Levrault.  Br.  in-8.  Nancy,  impr. 
Berger-Levrault.  —  La  vérité  et  le  mensonge  dans  l'histoire,  discours 
prononcé  le  23  août  1887  au  Congrès  des  sciences  historiques  et 
archéologiques  à  Bruges,  par  M.  Henry  Cochin.  Br.  in-16.  Dun- 
kerque,  Baudelet.  —  Notice  sur  les  catalogues  des  bibliothèques 
publiques,  par  F.  Nizet,  2e  édition.  Br.  in-12.  Bruxelles,  impr.  Van- 
buggenhoudt. 


Correspondance. 

M.  le  marquis  de  Queux  de  Saint-Hilaire  et  M.  Delà  ville 
Le  Roulx,  absents  de  Paris,  expriment  leurs  regrets  de  ne 
pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  de  Coussemaker,  admis  au  nombre  des  membres  de  la 
Société  dans  la  séance  précédente,  adresse  ses  remerciements 
au  Conseil. 

M.  le  vicomte  d'Avenel  propose  l'admission  de  M.  le  colo- 
nel Borelli  de  Serres  au  nombre  des  membres  de  la  Société. 


148  '  SOCIÉTÉ 

M.  le  vice-recteur  de  l'Académie  de  Paris  annonce  que  le 
prix  fondé  par  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  pour  le 
Concours  général  des  lycées  et  collèges  de  Paris,  a  été 
décerné  à  l'élève  Bourguet,  du  lycée  Louis-le-Grand. 

M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique  adresse  la  liste 
des  sujets  proposés  aux  délégués  des  Sociétés  savantes  en 
vue  du  Congrès  de  1888,  et  demande  que  la  Société  lui 
transmette  le  plus  tôt  possible  les  questions  qu'elle  désirerait 
voir  figurer  dans  le  programme  du  Congrès  de  1889. 

Le  président  du  Comité  d'admission  de  la  classe  VIII  à 
l'Exposition  universelle  de  1889  invite  la  Société  à  faire  con- 
naître si  elle  désire  prendre  part  à  cette  exposition.  —  Après 
une  discussion  à  laquelle  prennent  part  MM.  Gautier, 
Baguenault  de  Puchesse,  Luce  et  Delisle,  le  Conseil,  se 
conformant  aux  précédents,  décide  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de 
donner  suite  à  cette  proposition. 

Le  secrétaire  présente,  de  la  part  de  M.  Meyer,  une  notice 
nécrologique  que  celui-ci  a  consacrée  à  M.  Natalis  de  Wailly 
dans  la  revue  Romania. 

Il  signale  au  Conseil,  d'une  façon  particulière,  l'envoi 
important  que  l'Académie  royale  de  Belgique  vient  de  faire 
pour  la  bibliothèque  de  la  Société. 

Travaux  de  la  Société. 

Imprimerie  Lahure  : 

Chroniques  de  J.  Froissart.  T.  VIII.  Les  dix  feuilles 
de  Commentaire  sont  mises  en  pages  et  seront  tirées  avant 
la  fin  du  mois. 

Imprimerie  Daupeley-Gouverneur  : 

Lettres  de  Louis  XI.  T.  III.  Terminé  et  déposé  sur 
le  bureau. 

Histoire  universelle  d' Agrippa  d'Aubigné.  T.  IL 
Terminé  et  déposé  sur  le  bureau. 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  149 

Annuaire-Bulletin.  lre  partie.  Feuilles  1  à  7 distribuées. 
—  2e  partie.  Deux  feuilles  en  placards. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Feuille  15 
tirée;  feuille  16  en  pages. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  II.  Feuilles  1  à  9  tirées; 
feuilles  10  et  11  en  pages,  12  et  13  en  placards. 

Le  Jouvencel.  T.  II.  Feuilles  17  et  18  tirées;  feuille  19 
(fin  du  texte)  en  pages.  On  attend  la  copie  de  l'Appendice. 

Le  Conseil  ordonne  la  mise  en  distribution  immédiate  des 
deux  volumes  des  Lettres  de  Louis  XI  et  de  Y  Histoire 
universelle,  qui  complètent  l'exercice  1887. 

M.  Siméon  Lu  ce  et  M.  Delisle,  éditeur  et  commissaire 
responsable  des  Chroniques  de  J.  Froissart,  annoncent 
que  le  tome  VIII  de  cette  publication  sera  très  prochaine- 
ment terminé ,  mais  qu'il  a  été  impossible  de  le  réduire  au 
nombre  de  feuilles  réglementaire,  et  que  le  texte,  les 
variantes  et  le  commentaire  forment  un  total  de  trente-trois 
feuilles.  Dans  ces  conditions,  et  eu  égard  aux  décisions  réi- 
térées du  Conseil,  il  leur  semblerait  nécessaire  de  scinder  ce 
tome  VIII  en  deux  parties  :  l'une ,  contenant  vingt-trois 
feuilles  de  textes  et  de  variantes;  l'autre,  composée  du  Com- 
mentaire avec  notes,  qui,  d'ailleurs,  étant  imprimé  en  carac- 
tère extrêmement  fin,  représente  plus  que  la  valeur  d'un 
volume  ordinaire.  La  même  opération  a  été  faite  en  1869 
pour  le  tome  Ier,  et  elle  n'a  eu  que  des  résultats  avantageux, 
puisque  ce  volume,  dont  le  tirage  avait  été  cependant  élevé 
à  douze  cents  exemplaires,  s'est  trouvé  bientôt  épuisé. 

Cette  proposition  est  appuyée  par  M.  Moranvillé,  qui 
déclare,  au  nom  du  Comité  des  fonds,  qu'elle  peut  seule 
assurer  le  maintien  des  améliorations  budgétaires  signalées 
dans  la  séance  précédente,  tandis  que  celles-ci  se  trouveraient 
compromises,  si  la  Société  devait  supporter  pour  un  seul 
volume  une  dépense  d'impression  comparable  à  celle  des 
tomes  V,  VI  et  VII,  publiés  avant  que  le  Conseil  eût  fixé 
une  limite  extrême  au  nombre  de  feuilles  de  chaque  volume. 

Après  avoir  entendu  les  observations  de  divers  membres, 


1 50  SOCIÉTÉ 

le  Conseil  décide  que  le  tome  VIII  des  Chroniques  de 
J.  Froissart  sera  scindé  en  deux  parties,  qui  compteront 
en  librairie  comme  deux  volumes  distincts,  mais  ne  pourront 
être  vendues  séparément  Tune  de  l'autre. 

M.  Delisle  fait  observer  que  cette  décision  porte  à  deux 
volumes  le  nombre  des  publications  qui  seront  prêtes  dès  la 
fin  de  1887  pour  l'exercice  1888,  et  que,  suivant  toutes  pré- 
visions, trois  autres  volumes  en  cours  d'impression  seront  ter- 
minés aussi  dans  un  délai  de  quelques  mois.  Par  conséquent, 
l'exercice  1888  serait,  d'avance,  assuré  entièrement,  et 
même  au  delà,  puisqu'il  resterait  un  cinquième  volume  pour 
1889.  Il  demande  donc,  au  nom  du  Comité  de  publication, 
que  les  tomes  III  des  Mémoires  de  Villars  et  de  Y  Histoire 
universelle ,  dont  les  manuscrits  sont  déposés  entre  les 
mains  du  commissaire  responsable,  M.  Lalanne,  ne  soient 
imprimés  que  pour  l'année  1889,  et  que  le  Conseil  ne  décide 
plus,  jusqu'à  nouvel  ordre,  la  mise  à  l'impression  d'aucun 
des  ouvrages  nouveaux  adoptés  en  principe.  —  Le  Conseil 
vote  conformément  à  cette  proposition,  et  rappelle,  au  même 
propos,  qu'aucun  manuscrit  ne  doit  être  envoyé  à  T impri- 
merie sans  avoir  reçu  le  visa  du  président  du  Comité  des 
fonds,  ou,  à  son  défaut,  celui  d'un  membre  de  ce  Comité. 

Le  Conseil,  sur  la  demande  du  président  du  Comité  des 
fonds,  et  conformément  à  l'article  18  des  statuts,  autorise 
le  payement  des  dépenses  suivantes  : 

Frais  d'impression  du  tome  III  des  Lettres 
de  Louis  XI  ..........     3,045  fr.  »» 

Frais  d'impression  du  tome  II  de  Y  Histoire 
universelle 2,942      »» 

Honoraires  pour  le  tome  III  des  Lettres  de 
Louis  XI 625      »» 

Honoraires  pour  le  tome  II  de  Y  Histoire 
universelle 625      »» 

Traitement  de  l'agent,  3e  trimestre .     .     .        300      »» 

Impressions  diverses 41      85 

7,578  fr.  85 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  151 

Le  secrétaire  annonce  que  divers  comptes  rendus  des 
publications  les  plus  récentes  de  la  Société  ont  paru  dans 
des  revues  ou  des  journaux,  notamment  un  article  de  M.  de 
Mandrot,  sur  le  Jouvencel,  dans  le  journal  le  Temps, 
26  août  1887. 

Il  communique  au  Conseil  le  programme  d'un  concours 
sur  les  Charités  ou  Confréries  religieuses  de  Normandie  ayant 
pour  objet  l'inhumation  des  morts,  que  la  Société  libre 
d'agriculture,  sciences,  arts  et  belles-lettres  du  département 
de  l'Eure  vient  d'ouvrir  en  souvenir  de  son  ancien  président, 
M.  le  marquis  de  Blosse ville,  et  pour  lequel  un  prix  de 
600  fr.  est  offert  par  M.  le  marquis  de  Boury,  héritier  de 
M.  de  Blosseville.  Le  terme  du  concours  est  fixé  au  31  dé- 
cembre 1888. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  et  demie. 


DISCOURS 

PRONONCÉ  PAR   M.    VALOIS, 

AU  NOM  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE, 

SUR  LA  TOMBE  DE  M.  J.  DESNOYERS. 

Messieurs, 

Pendant  un  demi-siècle,  la  Société  de  l'Histoire  de  France  a 
eu  le  bonheur  de  conserver  comme  administrateur  et  comme 
secrétaire  le  savant  vénérable  en  qui  elle  pleure  aujourd'hui 
son  président  d'honneur.  Des  voix  plus  autorisées  que  la  mienne 
vous  ont  dit  par  quels  efforts  dévoués  M.  Jules  Desnoyers  a  su 
élever  et  maintenir  notre  Société  au  rang  qu'elle  occupe  aujour- 
d'hui. Venu  trop  tard,  quant  à  moi,  pour  assister  à  cette  belle 
œuvre,  j'en  ai  pu  du  moins  admirer  les  fruits,  et  recueillir  sur- 
tout mille  témoignages  de  la  reconnaissance,  de  la  vénération, 


1  b%  SOCIÉTÉ 

dont  le  souvenir  de  cet  homme  de  science  et  de  devoir  est  envi- 
ronné dans  sa  seconde  famille. 

Que  l'on  remonte  à  l'origine  de  notre  Société,  et,  dès  les  pre- 
mières séances,  en  \  834,  on  verra  M.  Desnoyers  tenir  la  plume, 
cette  même  plume  de  secrétaire  que  sa  main  défaillante  laissait 
échapper  il  y  a  trois  ans  à  peine.  Que  l'on  parcoure  les  listes  de 
nos  fondateurs,  et,  à  la  suite  des  Guizot,  des  Mignet,  des  Gué- 
rard  et  des  Paulin  Paris,  apparaîtra  M.  Desnoyers.  Que  Ton 
ouvre  nos  Bulletins  et  notre  Annuaire  :  la  signature  de  ce  rédac- 
teur, modeste  autant  qu'actif,  se  lit,  moins  souvent  encore  qu'elle 
ne  se  devine,  au  bas  de  nombreux  articles,  bibliographiques,  his- 
toriques, géographiques,  dont  l'éloge  n'est  plus  à  faire,  mais 
parmi  lesquels  il  convient  de  rappeler  ce  beau  travail  sur  la 
Topographie  ecclésiastique  de  la  France,  qui  aborde  la  plupart 
des  problèmes  de  la  géographie  franque  et  gauloise,  et  qui 
indique  notamment,  avec  une  netteté  parfaite,  l'influence  de  la 
délimitation  des  pagi  sur  la  formation  des  diocèses.  D'année 
en  année,  notre  secrétaire  élève  la  voix  pour  raconter  au  public 
de  nos  Assemblées  et  aux  savants  de  toute  l'Europe  les  progrès 
de  nos  publications;  sa  parole,  que  le  bruit  des  événements  ne 
saurait  couvrir,  se  montre,  durant  les  temps  troublés,  aussi 
calme,  aussi  austère,  aussi  confiante  dans  l'avenir  de  la  science 
et  dans  les  avantages  que  doit  procurer  à  un  peuple,  si  éprouvé 
qu'il  soit,  la  recherche  désintéressée  de  la  vérité  historique. 
Quand,  interrompant  un  moment  ses  labeurs,  notre  Société, 
parvenue  à  son  cinquantième  anniversaire,  jette  un  coup  d'œil 
sur  le  chemin  parcouru,  à  toutes  les  pages  de  ses  annales  elle 
retrouve  le  nom  et  la  trace  bienfaisante  de  M.  Desnoyers  :  la 
fête  scientifique  se  transforme  alors  en  une  fête  de  famille,  et 
nous  déposons  entre  les  mains  de  notre  chef  vénéré  un  volume 
destiné  à  perpétuer  le  souvenir  des  liens  qui  ont  uni,  durant 
cinquante  ans,  notre  Compagnie  au  plus  savant  et  au  plus 
dévoué  des  confrères. 

Ces  liens,  hélas  !  sont  rompus. 

Au  mois  de  janvier  dernier,  M.  Desnoyers,  que  la  maladie 
tenait  depuis  longtemps  éloigné  de  nos  séances,  nous  a  fait 
parvenir  une  dernière  lettre  contenant,  sous  une  forme  tou- 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  153 

chante,  ses  encouragements  et  ses  vœux  pour  l'heureuse  conti- 
nuation de  nos  travaux.  Puissent  cette  exhortation  paternelle 
et  cette  sorte  de  bénédiction  suprême  perpétuer  parmi  nous 
l'esprit  de  désintéressement  scientifique  et  l'activité  conscien- 
cieuse dont  notre  regretté  président  honoraire  nous  a  tant  de 
fois  donné  l'exemple  ! 


NOTE 

SUR  LES  ARTICLES  PUBLIÉS  PAR  M.  DESNOYERS 
POUR  LA  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE. 

Dans  cette  liste  ne  sont  point  compris  les  articles  bibliogra- 
phiques, ni  les  innombrables  renseignements  fournis  aux  lecteurs 
du  Bulletin  et  de  Y  Annuaire  sur  les  nouvelles  intéressant  l'histoire, 
non  plus  que  les  discours  prononcés  chaque  année  à  l'Assemblée 
générale  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Harangue  du  duc  de  Strasfordz,  vice-roy  d'Hirlande,  sur 
l'eschaffault  où  il  fut  décapité  le  \2  may  4644 . 
(Bulletin  de  1834,  2e  partie,  p.  95.) 

Chansons  historiques  et  politiques  des  xvie  et  xvne  siècles. 
(Bulletin  de  1834,  2e  partie,  p.  261.) 

Lettre  à  M.  le  lieutenant  général  Pelet,  directeur  du  Dépôt  de 
la  guerre. 
(Bulletin  de  1835,  p.  107.) 

Indication  des  principaux  ouvrages  propres  à  faciliter  les 
travaux  relatifs  à  l'histoire  de  France. 
(Annuaires  de  1837,  p.  235;  de  1838,  p.  235.) 

Sociétés  littéraires  de  la  France,  par  MM.  Desnoyers,  de  Mas 
Latrie  et  Auger. 
(Annuaire  de  1841,  p.  93.) 


1 54  SOCIÉTÉ 

Topographie  ecclésiastique  de  la  France  pendant  le  moyen 
âge  et  dans  les  temps  modernes  jusqu'en  4790.  —  Anciennes 
subdivisions  territoriales  des  diocèses  en  archidiaconés,  archi- 
prêtrés  et  doyennés  ruraux. 

Les  Lyonnaises. 

(Annuaire  de  1853,  p.  117.) 

Les  Belgiques. 
(Annuaire  de  1859,  2e  partie,  p.  1,  et  Annuaire  de  1861,  p.  237.) 

Note  sur  la  présence  de  silex  taillés  en  forme  de  haches  dans 
le  terrain  de  transport  de  la  vallée  de  la  Somme  et  des  environs 
d'Amiens  en  particulier. 

(Bulletin  de  1859-1860,  p.  165.) 

Note  sur  un  monument  relatif  à  Jeanne  d'Arc. 
(Annuaire-Bulletin  de  1875,  p.  70.) 

Note  sur  une  mappemonde  de  Salomon  de  Gaus. 
(Annuaire-Bulletin  de  1875,  p.  198.) 


IL 
BIBLIOGRAPHIE. 


207.  —  Arbaumont  (J.  d')  et  L.  Marchant.  Le  trésor 
de  la  Sainte-Chapelle  de  Dijon,  d'après  ses  anciens  inven- 
taires. In-4,  xxvin-128  p.,  avec  armoiries.  Dijon,  impr. 
D  ara  ntière. 

208.  —  Arbellot  (l'abbé).  Origine  des  noms  de  lieu  en 
Limousin  et  provinces  limitrophes.  In-8,  48  p.  Paris,  Haton. 

209.  — Arbois  de  Jubainville  (H.  d').  La  propriété  fon- 
cière en  Gaule.  In-8,  23  p.  Paris,  Imprimerie  nationale. 

(Extrait  des  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles-lettres.) 

210.  —  Arbois  de  Jubainville  (H.  d').  Exemples  de 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  155 

noms  de  «  fundi  »  formés  à  l'aide  de  gentilices  romains  et  du 
suffixe  -acus.  In-8,  15  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupe- 
ley-Gouverneur. 
(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

211.  —  Arbois  de  Jubainville  (H.  d').  Le  Fundus  et  la 

Villa  en  Gaule.  In-8,  8  p.  Paris,  Imprimerie  nationale. 

(Extrait  des  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  inscrip- 
tions et  belles-lettres.) 

212.  —  Ardenne  de  Tizag  (G.  d').  Etude  historique 
et  littéraire  sur  Vital  d'Audiguier,  seigneur  de  La  Menor 
au  pays  de  Rouergue.  In-16,  150  pages.  Paris,  Dupret. 

213.  —  Audiat  (L.).  Saint  Eutrope,  premier  évêque  de 
Saintes,  dans  l'histoire,  la  légende,  l'archéologie.  In-8, 
220  p.  Paris,  Picard. 

214.  —  Audra  (E.).  Histoire  des  hospices  d'Angers. 
In-12,  vn-108  pages.  Angers,  impr.  Lachèse  et  Dolbeau. 

215.  —  Babeau  (Albert).  Grosley  étudiant.  In-8,  21  p. 
Troyes,  Dufour-Bouquot. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  académique  de  TAube.) 
Ces  détails  sur  la  vie  que  les  étudiants,  clercs  de  procureur 
comme  Grosley,  menaient  à  Paris  entre  1737  et  1740,  sont  extraits 
de  neuf  lettres  de  Grosley  récemment  données  à  la  bibliothèque 
de  Troyes. 

216.  —  Baguenault  de  Pdchesse  (G.).  L'expédition 

des  Allemands  en  France  au  mois  d'octobre  1575,  et  la 

bataille  de  Dormans,  d'après  les  pièces  du  temps.  In-8, 

23  p.  Orléans,  Herluison. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  archéologique  et  historique  de 
l'Orléanais.) 

217.  —  Bapst  (G.).  Rôle  économique  des  joyaux  dans 
la  politique  et  la  vie  privée  pendant  la  seconde  partie  du 
xvie  siècle.  In-8,  57  p.  Paris,  Alph.  Picard. 

(Extrait  du  Compte  rendu  de  TAcadémie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques.) 

Historique  de  divers  emprunts  faits  en  Italie  sous  Charles  IX  et 
Henri  III,  et  garantis,  soit  par  des  délégations  sur  certaines  recettes, 
soit  par  le  dépôt  en  gage  de  quelques  joyaux  de  la  couronne.  Cette 
étude  est  principalement  établie  à  l'aide  des  documents  diploma- 
tiques italiens. 


1 56  SOCIÉTÉ 

218.  —  Barbier  (A.).  Jean  II  d'Armagnac,  gouverneur 
deLoudun,  et  Urbain  Grandier.  Première  partie  :  généalo- 
gie de  la  famille  d'Armagnac  ;  le  gouverneur  de  Loudun  et 
Urbain  Grandier;  mort  de  Jean  II;  son  tombeau;  Louise 
d'Aviau,  son  épouse.  Deuxième  partie  :  lettres  de  d'Arma- 
gnac à  Urbain  Grandier.  Troisième  partie  :  pièces  et  notes 
justificatives.  In-8,  380  p.  Poitiers,  impr.  Biais,  Roy  et  Gie. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest.) 

219.  —  Barbier  (l'abbé  P.).  Vie  de  saint  Hilaire,  évêque 
de  Poitiers,  docteur  et  Père  de  l'Eglise.  In -18  Jésus, 
xvm-461  p.  Paris,  Poussielgue. 

220.  —  Barthélémy  (comte  Ed.  de).  Le  cardinal  de 
Noailles,  évêque  de  Châlons,  archevêque  de  Paris,  d'après 
sa  correspondance  inédite  (1651-1728).  In-8,  157  p.  Paris, 
Techener. 

(Extrait  du  Bulletin  du  Bibliophile.) 

221.  —  Besson.  Un  criminaliste  franc -comtois  au 
xvme  siècle  :  Muyart  de  Vouglans;  discours  prononcé  à 
l'audience  solennelle  de  rentrée  de  la  Cour  d'appel  de  Besan- 
çon, du  16  octobre  1887.  In-8,  35  pages.  Besançon,  impr. 
Franc-comtoise. 

222.  —  Boppe  (A.).  Correspondance  inédite  du  comte 
d'Avaux  (Claude  de  Mesmes)  avec  son  père,  Jean-Jacques 
de  Mesmes,  sieur  de  Roissy  (1627-1642).  In-8,  xxvn-305  p. 
Paris,  Pion,  Nourrit  et  Cie. 

223.  —  Borderie  (A.  de  la).  Histoire  de  Bretagne,  cri- 
tique des  sources.  I.  Les  trois  vies  anciennes  de  saint  Tudual, 
texte  latin  et  commentaire  historique.  In-8,  135  p.  Paris, 
H.  Champion. 

Gomme  presque  toutes  les  vies  des  premiers  saints  bretons,  et 
pour  les  raisons  que  M.  de  la  Borderie  explique  au  début  de  son 
travail,  celle  de  saint  Tudual  a  été  l'objet  de  trois  rédactions  suc- 
cessives, au  vie  siècle,  au  ixe  et  au  xie.  L'étude  comparative  de 
ces  textes,  dont  le  premier  seul,  et  le  plus  court,  avait  été  publié 
jusqu'ici,  permet  d'établir  ce  qu'est  devenue,  dans  les  remanie- 
ments postérieurs,  la  substance  historique  de  la  rédaction  primi- 
tive. Notre  confrère  y  a  joint  le  texte,  également  inédit,  du  plus 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  157 

ancien  office  que  l'on  connaisse  de  saint  Tudual,  tel  qu'il  existait 
dans  le  grand  légendaire  de  Tréguier.  Tudual  dut  passer  d'Irlande 
sur  le  continent  vers  525-530,  alors  que  la  péninsule  armoricaine 
était  déjà  occupée  par  les  immigrants  domnonéens.  Son  aposto- 
licité  fut  parallèle  à  celle  d'un  autre  grand  moine,  saint  Paul 
Aurélien,  et  il  fonda  de  petites  paroisses,  ou  plous,  sur  lesquelles 
Ghildebert  Ier  lui  donna  l'autorité  épiscopale.  Il  mourut  le  30  no- 
vembre 553  ou  559,  dans  le  principal  monastère  fondé  par  lui,  au 
Val  Trécor.  A.  B. 

224.  —  Bossuet.  Oraisons  funèbres  d'Henriette  d'Angle- 
terre et  de  Louis  de  Bourbon,  prince  de  Condé,  par  Bossuet. 
Nouvelle  édition,  revue  sur  celle  de  1689,  avec  une  intro- 
duction, des  notices  philologiques,  historiques  et  littéraires 
et  un  choix  de  documents  historiques,  par  P.  Jacquinet,  rec- 
teur honoraire.  In-12,  xxii-199  p.  Paris,  Ve  Belin  et  fils. 

225.  —  Bourgeois  (E.).  Neuchâtel  et  la  politique  prus- 
sienne en  Franche-Comté  (1702-1713),  d'après  des  docu- 
ments inédits  des  archives  de  Paris,  Berlin  et  Neuchâtel. 
In-8,  viii-267  p.,  et  carte.  Paris,  Leroux. 

226.  —  Bourmont  (comte  A.  de).  Les  Ponts  de  Vaas. 
In-8,  8  p.  Mamers,  Fleury  et  Dangin. 

227.  —  Bournon  (F.).  Paris  :  histoire;  monuments; 
administration;  environs  de  Paris.  In-8,  vi-392p.,  avec 
gravures.  Paris,  Colin  et  G*?. 

228.  —  Brives-Cazes  (E.).  Origines  du  parlement  de 

Bordeaux  (1370-1462).  In-8, 214  p.  Bordeaux,  impr.  Gou- 

nouilhou. 

(Extrait  des  Actes  de  l'Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de 
Bordeaux.) 

229.  — Brossard  (J.).  Mémoires  historiques  de  la  ville 
de  Bourg,  extraits  des  registres  municipaux  de  l'hôtel  de 
ville  (de  1536  à  1789).  T.  IV  (de  1605  à  1650),  faisant 
suite  aux  trois  premiers  volumes  publiés  par  M.  Jules  Baux. 
T.  V,  de  1650  à  1715.  In-8,  391  et  302  p.  Bourg-en-Bresse, 
Martin-Bottier. 

230.  —  Carel  (P.).  Histoire  de  la  ville  de  Caen  sous 


1 58  SOCIÉTÉ 

Charles  IX,  Henri  III  et  Henri  IV;  documents  inédits. 
In-8,  332  p.  Paris,  Champion. 

231.  —  Carré  de  Busserolle  (J.-X.).  Armoriai  des 
anciennes  familles  de  la  ville  et  de  la  sénéchaussée  de  Châ- 
tellerault.  In-8,  103  p.  Tours,  Suppligeon. 

232.  —  Carré  de  Busserolle  (J.-X.).  Les  vrais  et  les 
faux  titres  de  noblesse;  liste  de  titres  concédés  à  des  familles 
de  la  Touraine,  de  l'Anjou,  du  Maine  et  du  Poitou.  In-8, 
64  p.  Tours,  Suppligeon. 

233.  —  Castonnet  des  Fosses  (H.).  Le  Père  Joseph,  sa 

vie  religieuse.  In-8,  68  p.  Angers,  impr.  LachèseetDolbeau. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  d'agriculture,  sciences 
et  arts  d'Angers.) 

234.  —  Castonnet  des  Fosses  (H.).  Saint-Domingue 

sous  Louis  XV.  In-8,  39  p.  Angers,   impr.  Lachèse  et 

Dolbeau. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  d'agriculture,  sciences 
et  arts  d'Angers.) 

235.  —  Catalogue  delà  bibliothèque  de  la  ville  deTroyes, 
par  Emile  Socard,  conservateur.  Sciences  et  arts.  T.  II. 
In-8,  viii-547  p.  Troyes,  impr.  Martelet. 

236.  —  Chapelier  (l'abbé  Ch.).  Epinal  et  Saint-Goèry. 
In-8,  49  p.  Saint-Dié,  impr.  Humbert. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  philomathique  vosgienne.) 

237.  —  Charmasse  (A.  de).  François  Perrin,  poète  fran- 
çais au  xvie  siècle,  et  sa  Vie  par  Guillaume  Colle tet,  publiée 
d'après  le  manuscrit  aujourd'hui  détruit  de  la  bibliothèque 
du  Louvre.  In-8,  255  p.  et  fac-similé.  Paris,  Champion. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  Éduenne.) 

238.  —  Chassaing  (Aug.).  Mémoires  d'Antoine  Jacmon, 
bourgeois  du  Puy,  publiés  aux  frais  de  la  Société  d'agricul- 
ture, sciences,  arts  et  commerce  du  Puy.  In-4,  xn-312  p. 
Le  Puy-en-Velay. 

239 . — Chevalier  (l'abbé  Jules) .  Mémoires  de  P .  Archange 
de  Clermont,  de  l'ordre  des  Frères  mineurs  récollets,  pour 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.       •  159 

servir  à  l'histoire  des  huguenots  à  Romans  (1547-1570). 
In-8,  vm-76p.  Romans,  Sibilat-André. 

240.  —  Chrétien  (H.).  Le  prétendu  complot  des  juifs  et 
lépreux  en  1321.  In-8,  24  p.  Ghâteauroux,  impr.  Majesté. 

241.  —  Collection  de  documents  rares  ou  inédits  concer- 
nant l'histoire  de  Sedan.  Fascicule  n°  1  :  Règlement  de  Mes- 
sieurs de  la  police  touchant  la  peste  ;  fascicule  n°  2  :  Procès 
criminels  (guerres  de  religion,  1587)  ;  fascicule  n°  3  :  Reli- 
gion protestante;  Ordonnances  (1570);  fascicule  n°  4  : 
Compte  des  deniers  communs  des  bourgeois  pour  l'année 
(1545-1546),  Charte  des  bourgeois  de  Sedan  (1548),  Dépar- 
tement de  provinces  à  trois  maréchaux  de  France,  avec 
leur  pouvoir  et  juridiction  (1547)  ;  fascicules  nos  5,  6  et  7  : 
Compte  du  domaine  et  revenu  de  la  terre  et  seigneurie  sou- 
veraine de  Sedan  (1556-1557)  ;  fascicule  n°  8  :  Procès  cri- 
minel contre  Pierre  Le  Roy,  bûcheron  (dissidence  reli- 
gieuse) (30  janvier,  27  et  28  avril  1583)  ;  Gages  des  soldats 
de  la  garde  (28  janvier,  19  novembre  1583).  8  fascicules 
in-4  de  16  p.  chacun;  en  tout,  128  p.  Sedan,  Jourdan. 

242.  —  Combier  (A.).  Les  testaments  du  xvme  siècle 
dans  le  bailliage  du  Vermandois.  In-8,  37  p.  Abbeville, 
impr.  du  Pilote  de  la  Somme. 

243. —  Cotin.  La  Satyre  des  satyres;  précédée  d'une 
notice  bibliographique.  In-8,  24  p.  Paris,  Thorin. 

244.  —  Cottin  (P.).  Un  protégé  de  Bachaumont  ;  cor- 
respondance inédite  du  marquis  d'Eguilles  (1745-1748). 
In-18  jésus,  cxxi-183  p.,  et  portraits.  Paris,  aux  bureaux 
de  la  Revue  rétrospective. 

245.  —  Couanier  de  Launay  (l'abbé  E.-L.).  Histoire 
des  religieuses  hospitalières  de  Saint-Joseph  (France  et 
Canada).  2  vol.  in-8.  T.  I,  Lx-303p.,  et  portrait;  t.  II, 
415  p.,  et  portrait.  Paris,  Palmé. 

246.  —  Cunisset.  Le  président  de  Brosses,  sa  querelle 
avec  Voltaire.  In-8,  44  p.  Dijon,  impr.  Darantière. 


160  SOCIÉTÉ   DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE. 

247.  —  Delaborde  (comte  J.).  Charlotte  de  Bourbon, 
princesse  d'Orange.  In-8,  391  p.  Paris,  Fischbacher. 

248.  —  Delisle  (L.).  Durand  de  Champagne,  francis- 
cain. In-4,  32  p.  Paris,  Impr.  nationale. 

(Extrait  de  l'Histoire  littéraire  de  la  France.) 

Ce  frère  Durand,  que  les  bibliographes  modernes  faisaient  vivre 
vers  1350,  et  qui  fut,  comme  le  démontre  M.  Delisle,  contempo- 
rain de  Philippe  le  Bel,  est  l'auteur  d'une  Summa  collectionum, 
ou  traité  développé  à  l'usage  des  confesseurs.  Nul  ne  s'attendrait  à 
trouver  dans  un  pareil  ouvrage,  à  propos  d'exemptions,  une  véri- 
table leçon  de  diplomatique  pontificale  ;  nous  y  apprenons  cepen- 
dant que,  dans  les  privilèges  accordés  par  les  papes  aux  églises, 
la  salutation  doit  tenir  en  une  seule  ligne,  que  les  trois  points 
recourbés  qui  suivent  les  mots  in  perpetuum  ne  doivent  pas  débor- 
der dans  la  marge,  qu'à  la  fin  du  privilège,  avant  les  signes  et  les 
souscriptions,  on  met  deux  fois  le  mot  amen,  qu'un  tiers  de  la 
ligne  doit  être  réservé  pour  les  deux  amen,  que  les  deux  premiers 
tiers  de  cette  ligne  doivent  contenir  la  fin  du  texte  du  privi- 
lège, etc. 

M.  Delisle  revendique  pour  le  même  auteur  un  livre  jusqu'à 
présent  classé  parmi  les  anonymes,  le  Miroir  des  dames,  manuel 
de  morale  chrétienne  particulièrement  destiné  aux  princesses,  qui 
aurait  été  composé  par  Durand  de  Champagne  pour  la  reine 
Jeanne  de  Navarre,  femme  de  Philippe  le  Bel,  et  qui  obtint  le 
plus  grand  succès  aux  xive  et  xve  siècles.  N.  V. 

249.  —  Roux  (X.).  La  corporation  des  gantiers  de  Gre- 
noble avant  et  après  la  Révolution.  In-8,  xv-276  p.,  et 
portrait.  Grenoble,  Dupont. 

250.  —  Saint-Denis  (H.).  Notices  historiques  et  statis- 
tiques sur  les  communes  de  l'arrondissement  de  Bernay.  IV. 
Menneval.  In-12,  290  p.  et  planche.  Elbeuf,  Saint-Denis 
et  Duruflé. 

251.  —  Saint-Denis  (H.)  et  J.  Drouet.  Notices  histo- 
riques et  statistiques  sur  les  communes  des  environs  d'El- 
beuf.  VI.  Caudebec-lès-Elbeuf  ;  par  H.  Saint-Denis.  Précédé 
de  :  Recherches  sur  Uggate  :  par  J.  Drouet.  In-16,  704  p. 
et  planches.  Elbeuf,  impr.  Saint-Denis  et  Duruflé. 


PROCÈS-VERBAL 

DE  LA 

SÉANCE   DU   CONSEIL   D'ADMINISTRATION 

DE  LA 

SOCIÉTÉ    DE    L'HISTOIRE    DE    FRANGE, 

TENUE  LE   6  DÉCEMBRE   1887, 

A  l'École  des  chartes,  à  quatre  heures  un  quart, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  COMTE  DE  MAS  LATRIE,  PRESIDENT. 

(Procès- verbal  adopté  dans  la  séance  du  10  janvier  1888.) 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
précédente  ;  la  rédaction  en  est  adoptée  par  le  Conseil,  sous 
réserve  de  deux  rectifications  demandées  par  M.  Bague- 
nault  de  Puchesse. 

M.  le  président  proclame  membre  de  la  Société,  après 
avoir  soumis  cette  nomination  à  l'approbation  du  Conseil  : 

2141.  M,  Léonce  Janmart  de  Brouillant,  à  Bruxelles 
(Belgique),  avenue  Louise,  n°  118;  présenté  par  MM.  de 
Boislisle  et  Tamizey  de  Larroque. 

Publications  adressées  à  la  Société. 

Publications  périodiques.  —  Bulletin  de  la  Société  de  V Histoire 
du  Protestantisme  français,  15  novembre  1887.  —  Bulletin  de  V As- 
sociation philotechnique,  novembre  1887.  —  Bulletin  de  la  Société 
bibliographique,  novembre  1887. 

Ouvrages  offerts  par  les  auteurs  ou  les  éditeurs. 

L'établissement  de  la  maison  d'Anjou  dans  le  royaume  de  Naples, 
par  André  Joubert.  Br.  in-8.  Angers,  Germain  et  Grassin.  — 
Histoire  de  Saint-Denis-d'Anjou,  2e  partie,  par  André  Joubert. 
Br.  in-8.  Laval,  impr.  Moreau.  —  Même  ouvrage,  2e  édition. 
Br.  in-8.  Paris,  Lechevalier. 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  11 


1 62!  SOCIÉTÉ 

Correspondance . 

MM.  Delaville  Le  Roulx  et  Durrieu  s'excusent  de  ne  pou- 
voir assister  à  la  séance. 

M.  le  colonel  de  Serres,  admis  dans  la  précédente  séance, 
adresse  ses  remerciements  au  Conseil. 

M.  Janmart  de  Brouillant,  de  Bruxelles,  sollicite  son 
admission  au  nombre  des  membres  de  la  Société. 

Travaux  de  la  Société. 

Imprimerie  Lahure  : 

Froissart.  T.  VIII.  Le  bon  à  tirer  de  la  dernière  feuille 
du  Commentaire  a  été  donné. 

Imprimerie  Daupeley-Gouverneur  : 

Annuaire-Bulletin.  lre  partie.  Feuilles  8  en  pages,  9 en 

placards. 
—  2e  partie.  Deux  feuilles  en  placards. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche.  T.  IV.  Feuille  16 
tirée;  feuille  17  en  placards. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye.  T.  II.  Feuilles  10  à  14 
tirées;  feuilles  15  à  17  en  placards.  On  attend  la  copie  de 
l'Appendice. 

Le  Jouvencel.  T.  II.  L'impression  est  suspendue  faute 
d'envoi  de  copie  par  M.  Favre. 

Au  sujet  de  cette  dernière  publication,  le  Conseil  exprime 
un  vif  désir  que  de  nouveaux  retards  ne  viennent  pas  inter- 
rompre son  achèvement,  et  que  M.  Favre  puisse  livrer 
promptement  les  pièces  de  l'Appendice  dont  il  s'est  chargé. 

M.  Baguenault  de  Puchesse  signale,  dans  un  manuscrit 
du  fonds  Bouhier,  à  la  Bibliothèque  nationale,  l'existence 
d'une  série  de  copies  de  lettres  de  Louis  XI,  ne  formant  pas 
moins  de  soixante-seize  pages,  et  intitulée  :  «  Lettres  poli- 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  163 

tiques  et  secrettes  du  roy  Louis  unziesme  à  plusieurs  sei- 
gneurs et  ministres  de  son  Estât.  »  Ces  lettres,  qui  sont, 
pour  la  plupart,  adressées  au  comte  de  Dammartin,  et  ont 
pour  objet  l'appointement  avec  le  duc  de  Bourgogne  et 
l'affaire  de  Liège,  pourraient  entrer  dans  le  Supplément  du 
volume  que  vient  de  terminer  M.  Vaesen,  ou  dans  le  volume 
suivant. 

Le  Conseil  ordonne  l'envoi  d'un  exemplaire  du  tome  III 
des  Lettres  de  Louis  XI  demandé  par  M.  Picard,  libraire, 
pour  les  comptes  rendus  d'une  nouvelle  Revue  du  moyen 
âge. 

M.  le  président  exprime  à  M.  Anatole  de  Barthélémy, 
ancien  président  du  Conseil,  la  vive  sympathie  avec  laquelle 
ses  collègues  ont  accueilli  son  élection  comme  membre  de 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


PRIX  DECERNES  PAR  L  INSTITUT  AUX  OUVRAGES  HISTORIQUES. 

L'Académie  française,  dans  sa  séance  annuelle  du 
24  novembre  1887,  a  décerné  les  prix  suivants  : 

Prix  Gobert.  —  Premier  prix  à  M.  Albert  Sorel,  pour 
son  ouvrage  intitulé  :  V Europe  et  la  Révolution  fran- 
çaise. 

Second  prix  à  M.  Arthur  Chuquet,  pour  ses  études  sur 
la  Première  invasion  prussienne  (1792),  Valmy  et  la 
Retraite  de  Brunswick. 

Prix  Thérouanne.  —  Un  prix  de  2,000  fr.  à  M.  le  mar- 
quis de  Courcy,  pour  son  ouvrage  intitulé  :  la  Coalition 
en  1701  contre  la  France;  un  autre,  de  1,000  fr.,  à 


1 64  SOCIÉTÉ 

M.  l'abbé  Allain,  pour  son  étude  sur  la  Question  d'ensei- 
gnement, en  1789,  d'après  les  cahiers. 

Prix  Marcelin  Guérin.  —  Deux  prix  de  1,500  fr., 
l'un  à  M.  l'abbé  Sicard,  pour  son  livre  sur  les  Études  clas- 
siques avant  la  Révolution;  l'autre  à  M.  G.  Bapst,  pour 
son  livre  intitulé  :  les  Germain,  orfèvres,  sculpteurs 
du  Roi;  un  prix  de  1,000  fr.  à  M.  Ed.  Fremy,  pour  son 
étude  sur  V Académie  des  derniers  Valois. 

Prix  Guizot,  décerné  à  M.  Etienne  Allaire,  pour  le  tra- 
vail publié  sous  ce  titre  :  La  Bruyère  dans  la  maison  de 
Condé. 

Prix  Montyon.  —  Un  prix  de  1,000  fr.  à  Mme  la  com- 
tesse d'Armaillé,  pour  son  étude  sur  Madame  Elisabeth, 
sœur  de  Louis  XVI. 

Prix  Archon-Despérouses.  —  Un  prix  de  1,500  fr.  à 
M.  E.  Cosquin,  pour  ses  Contes  populaires  lorrains;  un 
prix  de  1,200  fr.  à  M.  Brunot,  pour  sa  Grammaire  histo- 
rique de  la  langue  française.  Les  1,500  fr.  restants 
sont  partagés  entre  M.  Bladé,  pour  ses  Contes  populaires 
de  la  Gascogne,  et  M.  J.  Fleury,  auteur  d'un  volume  sur 
la  Littérature  orale  de  la  Basse-Normandie. 


L'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  dans  sa 
séance  annuelle  du  18  novembre,  a  décerné  les  prix  suivants  : 

Prix  Gobert.  —  Premier  prix  à  M.  le  baron  de  Ruble, 
pour  ses  cinq  volumes  sur  le  Mariage  de  Jeanne  d'Albret 
et  sur  Antoine  de  Bourbon  et  Jeanne  d'Albret. 

Second  prix  à  M.  le  chanoine  Dehaisnes,  pour  son  His- 
toire de  Vart  dans  la  Flandre,  V Artois  et  le  Hainaut 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  165 

avant  le  XVe  siècle,  et  les  Documents  concernant  l'his- 
toire de  Vart  dans  ces  mêmes  pays  et  à  la  même  époque. 

Antiquités  de  la  France.  —  La  première  médaille  à 
M.  Delachenal,  pour  son  Histoire  des  Avocats  au  parle- 
ment de  Paris;  la  deuxième,  à  M.  J.  Richard,  pour  son 
livre  intitulé  :  Une  petite-nièce  de  saint  Louis»  Mahaut, 
comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne;  la  troisième,  à 
MM.  Lespyet  P.  Raymond,  pour  leur  Dictionnaire  béar- 
nais ancien  et  moderne. 

La  première  mention  à  M.  J.  Philippe,  pour  son  ouvrage 
sur  les  Origines  de  l'imprimerie  à  Paris;  la  deuxième  à 
M.  B.  de  Mandrot,  pour  son  étude  sur  Imbert  de  Batarnay, 
seigneur  du  Bouchage,  conseiller  des  rois  Louis  XI, 
Charles  VIII,  Louis  XII  et  François  IeT;  la  troisième 
à  M.  Haillant,  pour  son  Essai  sur  un  patois  vosgien;  la 
quatrième  à  M.  G.  Guigue,  pour  son  livre  intitulé  :  Récits 
de  la  guerre  de  Cent  ans  :  les  Tard-  Venus  en  Lyonnais, 
Forez  et  Beaujolais;  la  cinquième  à  M.  Bémont,  pour 
son  étude  sur  la  Condamnation  de  Jean  Sans-Terre  par 
la  cour  des  pairs  de  France,  en  1202;  la  sixième  à 
M.  Faucon,  pour  ses  deux  volumes  sur  la  Librairie  des 
papes  d'Avignon. 

Prix  ordinaire.  —  Le  sujet  suivant  avait  été  mis  au 
concours  :  Rechercher  la  méthode  d'après  laquelle  doit 
être  étudié,  préparé  pour  l'impression  et  commenté 
un  ancien  obituaire.  Le  prix  est  décerné  à  M.  A.  Molinier. 

Une  autre  question  avait  été  proposée  :  Étude  sur  l'ins- 
truction des  femmes  au  moyen  âge.  Une  récompense  de 
1,000  fr.  est  accordée  à  M.  G.  Arnaud. 

Prix  Bordin.  —  Une  récompense  de  2,000  fr.  est  accor- 
dée à  M.  A.  Thomas  pour  son  Mémoire  sur  les  formes 
vulgaires  des  noms  de  saints  dans  la  langue  d'oïl  et 
dans  la  langue  d'oc. 


1 66  SOCIÉTÉ 

Prix  La  Fons-Mélicoq.  —  Des  récompenses  sont  accor- 
dées à  M.  l'abbé  Haigneré,  pour  ses  deux  ouvrages  :  Car- 
tulaire  des  établissements  civils  et  religieux  du  Bou- 
lonnais, et  :  les  Chartes  de  Saint-Bertin;  et  à  M.  le  baron 
de  Galonné,  pour  son  étude  sur  la  Vie  agricole  sous  l'an- 
cien régime  dans  le  nord  de  la  France. 

Prix  Delalande-Guérineau,  décerné  à  M.  J.  Havet, 
pour  ses  Questions  mérovingiennes. 


L'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  dans  sa 
séance  du  17  décembre  1887,  a  accordé  un  prix  de  2,000  fr. 
à  M.  Octave  Vigier,  auteur  d'un  mémoire  sur  le  sujet  mis 
au  concours  :  Richelieu  et  le  P.  Joseph. 

Prix  Odilon  Barrot.  —  Une  récompense  de  3,000  fr.  à 
M.  Ch.  Dauvillier,  auteur  d'un  mémoire  sur  le  sujet  proposé  : 
le  Barreau  anglais  et  le  barreau  français. 


II. 


BIBLIOGRAPHIE. 


252.  —  Coùard-Luys  (E.).  Mémoires  et  recueils  compo- 
sés à  l'aide  des  documents  conservés  dans  les  dépôts  du 
département  de  l'Oise.  V.  Le  collège  de  Clermont-en-Beau- 
vaisis,  ses  origines  et  ses  principaux  du  xvie  siècle  à  la  Révo- 
lution. In-8,  66  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gou- 
verneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile- 
de-France.) 

253.  —  Delisle  (L.).  Forme  des  abréviations  et  des 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANGE.  167 

liaisons  dans  les  lettres  des  papes  au  xiii6  siècle.  In-8,  4  p. 
Nogent-le-Rotrou ,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 
(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

254.  —  Desnoiresterres  (G.).  Le  chevalier  Dorât  et  les 
poètes  légers  au  xvme  siècle;  ouvrage  orné  des  portraits 
du  chevalier  Dorât,  de  la  comtesse  Fanny  de  Beauharnais 
et  de  Dorat-Cubières.  In-18  jésus,  xi-468  p.  Paris,  Perrin 
et  Cie. 

255.  —  Devaux  (J.).  Essai  sur  les  premiers  seigneurs  de 

Pithiviers.  In-8,  99  p.  et  planche.  Orléans,  Herluison. 

(Extrait  des  Annales  de  la  Société  historique  et  archéologique  du  Gâti- 
nais.) 

256.  —  Digard  (Georges).  Un  groupe  de  «  littere  notate  » 
du  temps  de  Boniface  VIII.  In-8,  9  p.  Nogent-le-Rotrou, 
impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

257.  —  Doinel  (J.).  Hugues  Le  Boutellier  et  le  massacre 
des  clercs  à  Orléans  en  1236.  In-8,  16  p.  Orléans,  Her- 
luison. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Or- 
léanais.) 

258.  —  Douais  (l'abbé  G.).  Inventaire  des  biens  meubles 
et  immeubles  de  l'abbaye  de  Saint-Sernin  de  Toulouse, 
dressé  le  14  septembre  1246.  In-4,  32  p.  Paris,  Picard. 

259.  —  Dubotjchet  (A.).  F.  Rabelais  à  Montpellier 
(1530-1538)  ;  étude  biographique  d'après  les  documents  ori- 
ginaux, avec  fac-similé  en  héliogravure.  In-4, 126p.  Mont- 
pellier, Coulet. 

260.  —  Duhamel  (L.).  Le  tombeau  de  Jean  XXII  à 
Avignon.  In-8,  23  p.  Avignon,  Seguin  frères. 

Jean  XXII,  qui  embellit  de  tant  de  monuments  Avignon  et  le 
Gomtat-Venaissin,  n'a  pas  conservé  le  splendide  mausolée  qui, 
pendant  cinq  siècles,  fut  l'objet  de  l'admiration  et  de  la  vénération 
générale.  Il  faut  avouer  que  les  premiers  coups  vinrent  du  cha- 
pitre même,  qui  eût  dû  veiller  à  son  entretien,  mais  qui  en  trou- 
vait «  l'architecture  singulière  »  (1759).  Le  déplacement  fait  alors 
équivalait  à  une  destruction  à  brève  échéance;  la  Révolution 


1 68  SOCIÉTÉ 

acheva  les  choses,  et  les  restaurations  essayées  depuis  lors  n'ont 
pu  rendre  au  mausolée  ni  son  caractère  primitif,  ni  sa  valeur  d'art. 

A.  B. 

261.  —  Durandeau  (J.).  Une  exécution  populaire  à  Vit- 
teaux  (Côte-d'Or)  en  1790.  Petit  in-8,  31  p.  Dijon,  impr. 
Darantière. 

262.  —  Dussieux  (L.).  Étude  biographique  sur  Sully. 
In-8,  xi-368  p.  Paris,  Lecoffre. 

263.  —  Falgairolle  (E.).  Montcalm  devant  la  posté- 
rité; étude  historique.  In-18  jésus,  vm-196p.  Paris,  Chal- 
lamel  aîné. 

264.  —  Fargy  (P.  de).  Abbayes  de  l'évêché  de  Bayeux; 
ouvrage  orné  de  planches  dessinées  par  l'auteur.  T.  I. 
Gerisy,  Cordillon.  Fontenay,  Longues.  1er  fascicule  :  Gerisy 
(1030-1791).  In-4,  xi-296  p.  Laval,  impr.  Moreau. 

265.  —  Faucon  (M.).  La  librairie  des  papes  d'Avignon, 
sa  formation,  sa  composition,  ses  catalogues  (1316-1420), 
d'après  les  registres  de  comptes  et  d'inventaires  des  archives 
Vaticanes.  T.  IL  In-8,  187  p.  Paris,  Thorin. 

(Bibliothèque  des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Rome.) 

266.  —  Faure  (J.-A.-F.).  Les  assemblées  de  Vizille  et 
de  Romans  en  Dauphiné  durant  l'année  1788.  In-8,  cxlviii- 
399  p.  Grenoble,  Baratier  et  Dardelet;  Paris,  Hachette  et 
Gie;  Lyon,  Cote. 

267.  —  Ferrand  (J.).  Histoire  de  la  principauté  de  Don- 
zère.  In-18  jésus,  viii-332  p.  Paris,  Quantin. 

268.  —  Feuvrier  (J.).  Le  collège  de  l'Arc  à  Dole  ;  mono- 
graphie accompagnée  de  dessins  et  de  plans  inédits,  avec 
une  préface  de  M.  Henri  Bouchot,  ancien  élève  de  l'Ecole 
des  chartes.  In-18,  vn-260  p.  Dole,  Chaline. 

269.  —  Fleury  (G.).  Recherches  sur  les  fortifications  de 
l'arrondissement  de  Mamers  du  xe  au  xvie  siècle  ;  mémoire 
lu  au  congrès  de  la  Sorbonne,  le  28  avril  1886.  In-4,  83  p. , 
avec  figures.  Mamers,  Fleury  et  Dan  gin. 


DE  L  HISTOIRE  DE  FRANCE.  1  69 

270.  —  Fleury  (J.).  Essai  sur  le  patois  normand  de 
la  Hague.  In-8,  rv-372  p.  Paris,  Maisonneuve  frères  et 
Leclerc. 

271.  —  Fonteneau  (le  P.).  Vie  du  bienheureux  L.-M. 
Grignon  de  Montfort,  missionnaire  apostolique,  fondateur 
des  pères  missionnaires  de  la  Compagnie  de  Marie,  des  Filles 
de  la  Sagesse  et  des  Frères  du  Saint-Esprit.  In-8,  vm-563  p. 
Paris,  Oudin. 

272.  —  Fournier.  Saint-Antonin ,  Feneyrols,  Varen, 
Conques.  In-8,  32  p.  Montauban,  impr.  Forestié. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Tarn-et- Garonne.) 

273.  —  France  (H.  de).  Les  Montalbanais  et  le  Refuge  ; 
augmenté  des  notes  recueillies  dans  les  archives  de  Berlin 
par  M.  Paul  de  Félice,  pasteur.  In-8,  vm-559  p.  Montau- 
ban, impr.  Forestié. 

274.  —  Fremaux  (H.).  Histoire  généalogique  de  la 
famille  Ruffault,  originaire  de  la  Flandre  wallonne  (1313  à 
1626).  In-8,  167  p.  Douai,  Crépin. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Flandre  wallonne.) 

275.  —  Fustel  de  Coulanges.  Quelques  remarques  sur 
la  loi  dite  des  Francs  chamaves.  In-8,  21  p.  Paris,  Picard. 

(Extrait  du  Compte  rendu  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques.) 

276.  —  Garnault  (E.).  Le  commerce  rochelais  au 
xviif  siècle,  d'après  les  documents  composant  les  anciennes 
archives  de  la  chambre  de  commerce  de  la  Rochelle. 
Deuxième  partie  :  établissements  maritimes  de  la  Rochelle. 
In-8,  vni-342  p.  et  plan.  La  Rochelle,  impr.  Ve  Mares- 
chal  et  Martin. 

277.  —  Gautheret-Comboulot.  Les  auteurs  beaunois 

au  xvie  siècle  :  Claude  Dariot  (1533-1594)  et  Guillaume 

Paquelin.  In-8,  44  p.  Beaune,  impr.  Batault. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  d'histoire   et  d'archéologie  de 
Beaune.) 

278.  —  Gélis-Didot  et  G.  Grassoreille.  Le  château  de 


1 70  SOCIÉTÉ 

Bourbon- F Archambault.  In-4,  114  p.,  avec  gravure  et 
plan.  Paris,  Chamerot. 

279.  —  Gendry  (l'abbé  J.-M.).  Deux  catalogues  inédits 
des  évêques  de  Nantes.  In-8,  8  p.  Nantes,  impr.  Forest  et 
Grimaud. 

(Extrait  de  la  Revue  historique  de  l'Ouest.) 

280.  —  Gilardoni  (G.).  Un  voyageur  français  à  Vitry 
au  xviie  siècle.  In-12,  82  p.  Vitry -le -François,  impr. 
Tavernier  et  fils. 

281.  —  Gillard  (A.).  Annales  de  la  ville  de  Nogent-le- 
Roi  en  Beauce.  Six  eaux-fortes  par  Paul  Gillard.  Petit  in-8, 
xix-82  p.  Chartres,  impr.  Garnier. 

282.  —  Givelet(C).  Armoriai  des  lieutenants  des  habi- 
tants de  Reims,  précédé  de  recherches  sur  les  armoiries  de 
cette  ville  et  suivi  de  documents  sur  ces  magistrats  et  leurs 
fonctions.  In-8,  272  p.,  avec  armoiries.  Reims,  Michaud. 

283.  —  Gontard  de  Launay.  Les  avocats  d'Angers 
de  1250  à  1789. 1er,  2e  et  3e  fascicules.  In-8,  64  p.  Angers, 
Germain  et  Grassin. 

284.  — Gonthier  (l'abbé  J.-F.).  Histoire  de  l'instruction 
publique  avant  1789  dans  le  département  de  la  Haute- 
Savoie  et  dans  l'ancien  diocèse  de  Genève.  In-8,  104  p. 
Nancy,  impr.  Niera  t. 

(Extrait  des  Mémoires  et  documents  de  l'Académie  salésienne.) 

285.  —  Grignon  (L.).  La  justice  criminelle  et  le  bour- 
reau à  Châlons  et  dans  quelques  villes  voisines.  In-8,  114  p. 
Châlons-sur-Marne,  impr.  Thouille. 

286.  —  Grisard  (J.-J.).  Documents  pour  servir  à  l'his- 
toire du  couvent  des  Carmélites  de  Notre-Dame-de-la-Com- 
passion  de  Lyon.  In-8,  xlvi-346  p. ,  avec  figures  et  planches. 
Lyon,  impr.  Pitrat  aîné. 

287.  —  Gdiffrey  (Jules).  Inventaire  des  tapisseries  de 
Charles  VI  vendues  ou  dispersées  par  les  Anglais  de  1422  à 
1435.  In-8,  104  p.  Nogent-le-Rotrou ,  impr.  Daupeley- 
Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  171 

288.  —  Guigue  (C).  Recherches  sur  les  recluseries  de 
Lyon,  leur  origine,  leur  nombre,  et  le  genre  de  vie  des  reclus. 
In-8,  51  p.  et  plan  de  Lyon.  Lyon,  Georg. 

289.  —  Guigue  (G.  et  Georges).  Bibliothèque  historique 
du  Lyonnais;  mémoires,  notes  et  documents  pour  servir  à 
l'histoire  de  cette  ancienne  province  et  des  provinces  circon- 
voisines  de  Forez,  Beaujolais,  Bresse,  Dombes  et  Bugey. 
N°  5  :  Jean  de  Saint- Alban,  chanoine  de  Lyon  ;  épisode  iné- 
dit des  luttes  du  chapitre  de  Lyon  et  des  comtes  de  Forez. 
In-8,  p.  313  à  392.  Lyon,  Yitte  et  Perrussel. 

290.  —  Guillot  (A.).  Paris  qui  souffre;  la  basse  geôle 
du  Grand-Châtelet  et  les  Morgues  modernes,  avec  une  pré- 
face par  Ernest  Daudet.  In-8,  vin-292  p.,  avec  frontispice 
et  25  vignettes.  Paris,  Rouquette. 

291 .  — Hannedouche.  Les  grands  peintres  du  xvir3  siècle  ; 
la  peinture  en  France  avant  le  xviie  siècle.  In-8,  143  p.  et 
portrait.  Paris,  Lecène  et  Oudin. 

292.  —  Hauréau.  Notice  sur  le  numéro  8433  des  manus- 
crits latins  de  la  Bibliothèque  nationale.  In-4,  24  p.  Paris, 
Imprimerie  nationale. 

(Extrait  des  Notices  et  extraits  des   manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale.) 

293.  —  Hauréau.  Notice  sur  le  numéro  647  des  manus- 
crits latins  de  la  Bibliothèque  nationale.  In-4,  20  p.  Paris, 
Imprimerie  nationale. 

(Extrait  des  Notices  et  extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale.) 

294.  —  Hauréau.  Notice  sur  les  sermons  attribués  à 
Hildebert  de  Lavardin.  In-4,  62  p.  Paris,  Imprimerie 
nationale. 

(Extrait   des  Notices  et  extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale.) 

295.  —  Hauréau.  Notice  sur  le  numéro  14590  des 
manuscrits  latins  de  la  Bibliothèque  nationale.  In-4,  36  p. 
Paris,  Imprimerie  nationale. 

(Extrait  des  Notices  et  extraits  des  manuscrits  de  la   Bibliothèque 
nationale.) 


1 72  SOCIÉTÉ 

296.  —  Hauréau.  Notice  sur  le  numéro  994  des  manus- 
crits de  la  Bibliothèque  nationale.  In-4,  9  p.  Paris,  Impr. 
nationale. 

(Extrait  des  Notices  et   extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale.) 

297.  —  Hu  (F.).  Le  bailliage  seigneurial  de  Pontlevoy, 
suite  de  notes  sur  la  vie  rurale  dans  l'ancien  pays  Blésois. 
II  :  l'Eglise  et  les  gens  d'église.  In-8,  133  p.  Tours,  impr. 
Bousrez. 

298.  —  Ingold  (le  R.  P.).  L'église  de  l'Oratoire  Saint- 
Honoré;  étude  historique  et  archéologique.  In-8,  122  p.  et 
huit  gravures.  Paris,  Poussielgue  frères. 

(Petite  bibliothèque  Oratorienne.) 

Les  Oratoriens  réunis  sous  la  direction  du  P.  de  Bérulle  dans 
l'ancien  hôtel  du  Bouchage,  tout  près  du  Louvre,  n'eurent  d'abord 
qu'une  petite  chapelle  bâtie  de  leurs  propres  mains;  mais  leur 
chef  entreprit,  dès  1621,  de  construire  une  église  en  forme.  Les 
travaux  ne  purent  être  entièrement  achevés  qu'en  1750  :  c'est 
dire  quelles  séries  successives  d'incidents  et  de  difficultés  la  con- 
grégation dut  traverser  avant  de  parvenir  à  la  cérémonie  de  dédi- 
cace. On  s'occupa  alors  de  la  maison  elle-même,  qui  ne  tenait 
plus  debout,  et  un  superbe  bâtiment,  dont  rien  n'existe  plus 
aujourd'hui,  s'éleva  vis-à-vîs  du  Louvre. 

Après  avoir  retracé  cet  historique,  l'auteur  décrit  l'église  et  énu- 
mère  les  principaux  faits  qui  s'y  passèrent,  les  sépultures  qu'elle 
reçut  jusqu'à  la  Révolution.  A  cette  époque,  on  s'en  empara  pour 
y  faire  le  sacre  des  premiers  évêques  constitutionnels,  et  la  Con- 
grégation fut  supprimée  le  26  août  1792.  C'est  en  1811  que  l'église 
a  été  affectée  au  culte  protestant.  A.  B. 

299.  —  Inventaire  général  des  richesses  d'art  de  la 
France.  Archives  du  Musée  des  monuments  français; 
deuxième  partie  :  documents  déposés  aux  Archives  natio- 
nales et  provenant  du  Musée  des  monuments  français.  Grand 
in-8,  483  p.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Gie. 

(Publication  du  Ministère  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts.) 

300.  —  Inventaire  général  des  richesses  d'art  de  la 
France.  Province;  monuments  civils.  T.  IL  Grand  in-8, 
472  p.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Cie. 

(Publication  du  Ministère  de  l'instruction  publique,  des  beaux-arts  et 
des  cultes.) 


DE  L  HISTOIRE  DE   FRANCE.  173 

301.  —  Inventaire  général  des  richesses  d'art  de  la 

France.  Province;  monuments  religieux.  T.  I.  Grand  in-8, 

443  p.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  Gie. 

(Publication  du  Ministère  de  l'instruction  publique,  des  beaux-arts  et 
des  cultes.) 

302.  —  Inventaire  sommaire  des  archives  communales 
delà  ville  de  Laon  antérieures  à  1790,  rédigé  par  M.  Auguste 
Matton,  archiviste  du  département,  et  M.  Victor  Dessein, 
architecte.  In-4  à  2  col.,  502  p.  Laon,  impr.  Cortilliot. 

303.  —  Inventaire  sommaire  des  archives  communales 
de  la  ville  de  Lyon  antérieures  à  1790,  rédigé  successive- 
ment par  MM.  M.  C.  Guigue,  J.  Vaësen  et  Georges  Guigue, 
archivistes.  T.  III.  Grand  in-4  à  2  col.,  410  p.  Trévoux, 
impr.  Jeannin. 

304.  —  Jadart  (H.).  Jeanne  d'Arc  à  Reims,  ses  relations 
avec  Reims,  ses  lettres  aux  Rémois;  notice  accompagnée  de 
documents  originaux  et  puhliée  à  l'occasion  du  projet  d'érec- 
tion de  la  statue  de  Jeanne  d'Arc  à  Reims.  In-8,  vn-139  p., 
avec  armoiries  et  planches.  Reims,  Michaud. 

305.  — Jodbert  (A.).  Histoire  de  Saint-Denis-d'Anjou 
(xe-xviue  siècles).  2e  édition.  In-8,  178  p.,  avec  16  dessins 
de  Tancrède  Abraham.  Paris,  E.  Lèche valier. 

Grâce  au  zèle  généreux  de  M.  A.  Joubert,  il  n'y  aura  bientôt 
plus  un  coin  de  l'Anjou  dont  l'histoire  politique  et  archéologique 
ne  soit  connue.  Saint -Denis  est  une  châtellenie  située  entre 
Chàteau-Gontier  et  Sablé,  qui  appartint  pendant  des  siècles  au 
chapitre  de  Saint-Maurice  d'Angers.  Charles  V  le  confirma  dans 
sa  possession  en  1373;  et,  depuis  cette  époque,  tous  les  faits  de 
quelque  importance  de  la  contrée  et  des  environs  sont  relatés  par 
l'auteur  avec  un  très  grand  soin.  Le  plus  intéressant  est  la  bataille 
de  1441,  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  où  les  Anglais  furent 
défaits  par  les  seigneurs  angevins  et  manceaux  aidés  des  paysans. 
Un  champ  voisin  porte  encore  le  nom  de  Cimetière  des  Anglais. 
La  description  archéologique  des  logis  des  chanoines,  de  leurs 
dépendances,  de  l'église  et  des  chapelles  est  rehaussée  par  de  nom- 
breuses gravures,  fort  artistement  reproduites. 

G.  B.  de  P. 

306.  —Joubert  (A.).  Histoire  de  Menil  et  de  ses  sei- 


1 74  SOCIÉTÉ 

gneurs,  d'après  des  documents  inédits  (1040-1886),  avec 
huit  gravures.  In-8,  200  p.  Paris,  E.  Lechevalier. 

C'est  aussi  dans  le  voisinage  de  Château-Gontier  que  se  trouve 
le  bourg  de  Menil,  situé  vers  les  rives  de  la  Mayenne,  et  qui  ne 
s'attendait  pas  à  devenir  le  sujet  d'une  si  longue  étude.  Le  prieuré 
de  Saint-Georges,  dépendant  de  l'abbaye  de  la  Trinité  de  Ven- 
dôme, a  fourni  à  l'auteur  une  importante  série  de  documents  iné- 
dits, qu'il  publie  d'après  les  archives  départementales  de  Loir-et- 
Cher.  Toute  la  seconde  partie  de  son  travail  est  consacrée  à  la 
généalogie  de  la  maison  des  Racappé,  seigneurs  de  Magnannes  et 
Menil  depuis  le  xve  siècle,  qui,  après  avoir  vu  leur  terre  érigée 
en  marquisat  par  Louis  XIV,  en  1701,  la  laissèrent  par  mariage 
aux  La  Tullaye.  Beaucoup  de  pièces  historiques  accompagnent 
les  renseignements  héraldiques,  moins  faits  pour  intéresser  le  vul- 
gaire, et  aux  descriptions  du  château  de  Magnannes  et  de  l'église 
de  Menil  sont  jointes  des  vues,  très  heureusement  reproduites  par 
l'héliogravure,  qui  donnent  à  cette  publication  une  élégance  et 
un  mérite  particuliers.  G.  B.  de  P. 

307.  —  Lacoste  (G.).  Histoire  générale  de  la  province 
de  Quercy.  publiée  par  les  soins  de  MM.  L.  Gombarieu  et 
F.  Cangardel,  archiviste-bibliothécaire.  In-8.  T.  II,  196  p.; 
t.  III,  473  p.  Cahors,  Girma. 

308.  —  La  Ferrière  (comte  H.  de).  Lettres  de  Cathe- 
rine de  Médicis.  T.  III.  (1567-1570.)  In-4  à  2  col.,  lxviii- 
432  p.  Paris,  Hachette  et  Gie. 

(Collection  des  Documents  inédits  sur  l'histoire  de  France.) 

309.  —  Lalanne  (Lud.).  Mémoire  inédit  d'Antoine  de 
Jussieu  sur  le  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.  In-8, 
12  p.  Paris,  Imprimerie  nationale. 

(Extrait  du  Bulletin  historique  et  philologique  du  Comité  des  travaux 
historiques  et  scientifiques.) 

310.  —  Langlois  (G.-V.).  Rouleaux  d'arrêts  de  la  Cour 
du  roi  au  xme  siècle.  In-8,  36  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr. 
Daupeley-Gouverneur . 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

311.  —  La  Nicollière-Teijeiro  (S.  de).  La  marine 
bretonne  aux  xve  et  xvie  siècles;  essai  historique.  In-8, 
107  p.  Nantes,  impr.  Forest  et  Grimaud. 

(Extrait  de  la  Revue  historique  de  l'Ouest.) 

312.  —  La  Pijardière  (L.  de).  Molière,  son  séjour  à 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  175 

Montpellier  en  1654-1655;  inscription  commémorative  ; 
rapport  adressé  à  M.  Alexandre  Laissac,  maire  de  Montpel- 
lier. In-8,  32  p.  Montpellier,  impr.  Serre  et  Ricome. 

313.  —  Lasteyrie  (R.  de).  Histoire  générale  de  Paris. 
Cartulaire  général  de  Paris,  ou  recueil  de  documents  rela- 
tifs à  l'histoire  et  à  la  topographie  de  Paris.  T.  I,  528-1180. 
In-4,  lxv-570  p.  et  cinq  planches  en  héliogravure  colo- 
riées. Paris,  Champion. 

(Histoire  générale  de  Paris.) 

314.  —  Leclerc  (l'abbé  A.).  Pouillé  du  diocèse  de 
Limoges,  contenant  la  liste  des  éveques  de  Limoges,  l'état 
des  chapitres,  abbayes  d'hommes  et  de  filles,  monastères 
de  religieux  et  de  religieuses,  etc.  In-8,  100  p.  et  carte. 
Limoges,  veuve  Ducourtieux. 

315.  — r  Ledru  (l'abbé  A.).  La  cathédrale  du  Mans  lieu 
d'asile  au  xive  siècle.  In-8, 12  p.  Mamers,  Fleury  et  Dangin. 

316.  —  Lefêvre-Pontalis  (Eugène).  Bibliographie  des 
Sociétés  savantes  delà  France.  In-4,  vn-142  p.  Paris,  Impr. 
nationale. 

(Publications  du  ministère  de  l'Instruction  publique.) 
La  France  et  l'Algérie  possédaient,  à  la  fin  de  1886,  six  cent 
soixante-sept  Sociétés  historiques,  archéologiques  et  scientifiques, 
lesquelles  ajoutent  chaque  année  environ  cinq  cents  volumes  de 
bulletins,  de  mémoires  et  de  publications  diverses  à  une  collection 
qui  dépasse  maintenant  quinze  mille  volumes.  M.  Ulysse  Robert 
avait  dressé  déjà,  en  1878,  la  bibliographie  sommaire  de  trois  cents 
Sociétés,  rangées  d'après  l'ordre  alphabétique  de  leur  siège.  Ce 
qui  distingue  la  nouvelle  bibliographie,  c'est  :  1°  que  le  nombre 
des  Sociétés,  augmenté  notamment  de  celles  de  Paris,  est  plus 
que  doublé;  2°  que  M.  Lefèvre-Pontalis  les  a  classées  par  dépar- 
tement; 3°  que  leur  bibliographie  est  aussi  complète  que  possible 
jusqu'à  la  fin  de  1886,  et  qu'on  y  trouve  même  les  titres  distincts 
de  chaque  publication  éditée  en  dehors  des  recueils  ordinaires  de 
Bulletins  ou  de  Mémoires.  A.  B. 

317.  —  Lefèvre-Pontalis  (Eugène).  Monographie  des 
églises  de  Juziers,  Meulan  et  Triel.  In-8,  44  p.  Versailles, 
impr.  Cerf  et  fils. 

318.  —  Le  Grand  (Léon).  Les  Quinze-Vingts  depuis 
leur  fondation  jusqu'à  leur  translation  au  faubourg  Saint- 


1 76  SOCIÉTÉ 

Antoine  (xiiie-xvine  siècles).  In-8,  368  p.  Paris,  H.  Cham- 
pion. 

(Publication  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France.) 

La  maison  fondée  par  saint  Louis,  pour  trois  cents  aveugles 
pauvres  de  Paris,  ne  dépendant  pas  de  l'assistance  publique,  a 
conservé  ses  archives  particulières  et  même  publié  un  inventaire 
sommaire  de  ce  riche  dépôt.  Gomme  elle  y  accueille  très  libéra- 
lement les  travailleurs,  c'est  toute  justice  qu'elle  ait  trouvé  parmi 
eux  un  jeune  archiviste  capable,  dès  ses  débuts,  de  retracer  fidè- 
lement l'histoire  et  la  physionomie  de  cet  établissement.  Au  dire 
des  meilleurs  juges,  la  thèse  de  M.  Le  Grand  est  devenue  un 
excellent  livre,  qui,  comme  forme  ou  comme  fond,  mérite  bien 
des  éloges.  Voici  ses  principales  divisions  :  1°  fondation  par  saint 
Louis  (fausse  légende  des  chevaliers  martyrs,  dont  le  point  de 
départ  se  trouve  dans  une  bulle  de  Sixte  IV,  en  1483,  ou  plutôt  dans 
une  requête  adressée  à  ce  pape  par  le  maître  de  l'hôpital  d'alors); 
2°  privilèges  accordés  par  le  pouvoir  spirituel  et  par  le  pouvoir 
temporel  ;  3°  consistance  et  description  de  la  fortune  immobilière 
de  la  maison  et  des  revenus  casuels  que  lui  procuraient  les  quêtes, 
les  legs  ou  les  fameux  concerts  d'aveugles;  4°  discipline,  gouver- 
nement et  organisme  secondaire;  5°  composition  et  conditions 
d'existence  de  la  congrégation  ;  6°  pratiques  religieuses  et  occu- 
pations journalières.  L'auteur  s'arrête  à  1779,  époque  où  le  cardi- 
nal de  Rohan  obtint  l'autorisation  de  transférer  les  Aveugles  au 
faubourg  Saint-Antoine,  dans  l'hôtel,  devenu  inutile,  des  Mous- 
quetaires de  la  garde. 

Un  dernier  chapitre  est  consacré  au  relevé  sommaire  des  insti- 
tutions analogues  qui  existaient  en  France  au  moyen  âge. 

Le  volume  se  termine  par  dix  ou  onze  pièces  justificatives  et 
par  une  table  alphabétique  dressée  avec  beaucoup  de  soin. 

A.  B. 

319.  —  Leherpeur-Dupray  (F.-E.).  Petite  histoire  de 
la  ville  de  Gaen  de  1753  à  1781,  avec  quelques  excursions 
en  dehors  de  cette  période  ;  suivie  d'une  lettre  de  M.  le  baron 
de  Fontette,  intendant  de  la  généralité  de  Caen,  à  M.  le 
marquis  de  Brassac.  In-8,  93  p.  Caen,  impr.  Ve  Domin. 

320.  —  Lepage  (H.).  Fleurs  lorraines,  chroniques  et 
nouvelles  historiques.  T.  I  :  la  Châtelaine.  Petit  in-8,  x-243  p. 
Nancy,  Crépi n-Leblond. 

321.  —  Lespinasse  (R.  de).  Cartulaire  du  prieuré  de  la 
Charité-sur-Loire  (Nièvre),  ordre  de  Cluny.  In-8,  xliv-483  p. 
et  planches.  Paris,  Champion. 


DE  L  HISTOIRE  DE  FRANCE.  177 

322.  —  Luchaire  (À.).  Une  très  ancienne  histoire  de 
France  :  la  compilation  du  manuscrit  latin  5949\  In-8, 
18  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Revue  historique.) 

323.  — Macqueron  (H.).  Iconographie  du  département 
de  la  Somme,  ou  catalogue  des  cartes,  vues,  armoiries,  por- 
traits, etc.,  gravés  ou  lithographies,  concernant  ce  dépar- 
tement. In-8,  viii-867  p.  Abbeville,  impr.  Paillart. 

324.  —  Manaud  de  Boisse  (L.).  Panorama  historique 
du  Couserans  (son  administration  civile  jusqu'en  89)  et  de 
l'antique  ville  de  Saint-Lizier  (période  romaine  et  période 
chrétienne).  In-16,  79  p.  Foix,  impr.  veuve  Pomiès. 

325.  —  Maulde  (René  de).  La  mère  de  Louis  XII, 
Marie  de  Glèves,  duchesse  d'Orléans.  In-8,  32  p.  Paris. 

(Extrait  de  la  Revue  historique.) 

C'est  principalement  à  l'aide  des  documents  de  comptabilité, 
des  inventaires,  des  quittances,  etc.,  que  M.  de  Maulde  a  recons- 
titué la  personnalité  et  l'existence  de  la  mère  de  Louis  XII,  dont 
la  biographie  n'avait  été  traitée  que  très  sommairement  jusqu'ici, 
et  inexactement,  par  feu  M.  Vallet  de  Viriville.  On  signalera  par- 
ticulièrement dans  cet  intéressant  travail  les  pages  qui  ont  trait 
à  deux  favoris  de  la  princesse,  Rabodanges  et  Mornac,  et  à  l'édu- 
cation de  son  fils,  le  futur  héritier  de  Charles  VIII.         A.  B. 

326.  —  Mazarin.  Lettres  du  cardinal  Mazarin  pendant 
son  ministère,  recueillies  et  publiées  par  M.  A.  Chéruel,  de 
l'Institut.  T.  IV.  (Janvier-décembre  1651.)  In-4,  ix-845p. 
Paris,  Imprimerie  nationale. 

(Collection  de  documents  inédits  sur  l'histoire  de  France.) 

327.  — Meaume  (E.).  Jean  Nocret,  peintre  lorrain,  né 
à  Nancy  en  1617,  mort  à  Paris  en  1672.  In-8,  46  p. 
Nancy,  Grosjean-Maupin. 

(Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  de  Stanislas.) 

328.  —  Mémoires  de  la  Société  archéologique  et  historique 
de  l'Orléanais.  T.  XVI,  fascicule  2  :  cartulaire  de  Notre- 
Dame  de  Voisins.  In-8,  xl-240  p.  Paris,  à  la  Société  biblio- 
graphique. 

ANNUAIRE-BULLETIN,  T.  XXIV,  1887.  12 


1 78  SOCIÉTÉ 

329.  —  Menard  (l'abbé).  Une  servante  des  pauvres  :  la 
Mère  Elisabeth  de  Surville,  fondatrice  de  la  congrégation 
du  Bon -Sauveur,  morte  en  odeur  de  sainteté  à  l'âge  de 
trente-six  ans  (d'après  les  mémoires  inédits  du  P.  Héram- 
bourg),  1682-1718.  Ouvrage  enrichi  de  3  gravures  et 
2  autographes.  In-18  Jésus,  xxvin-482  p.  Tours,  Cattier. 

330.  —  Merchier  (A.).  Essai  sur  le  gouvernement  de 
l'Eglise  au  temps  de  Charlemagne.  In- 8,  24  p.  Saint- 
Quentin,  impr.  Poette. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  académique  de  Saint-Quentin.) 

331.  —  Métais  (l'abbé  Ch.).  Les  petites  écoles  à  Ven- 
dôme et  dans  le  Vendômois.  In-8,  102  p.  Orléans,  Her- 
luison. 

332.  —  Meyer  (P.).  Notice  sur  le  manuscrit  II,  6,  24 
de  la  bibliothèque  de  l'Université  de  Cambridge.  In-4,  81  p. 
Paris,  Impr.  nationale. 

(Extrait  des  Notices  et  extraits  des  manuscrits  publiés  par  l'Académie 
des  inscriptions  et  belles-lettres.) 

Ce  manuscrit  contient  :  une  petite  série  d'annales  latines  s'arrè- 
tant  à  1253  et  rédigées  dans  des  couvents  de  Normandie;  une 
chronique  normande,  à  comparer  avec  Y  Histoire  des  ducs  de  Nor- 
ma?idieq\ie  notre  Société  publia  en  1840,  avec  le  livre  de  Dudon 
de  Saint-Quentin,  édité  par  notre  confrère  M.  Lair,  et  avec  d'autres 
textes  dont  nous  ne  possédons  que  des  fragments  ;  une  chronique 
des  rois  de  France  jusqu'à  1215  environ,  qui  paraît  se  rattacher 
à  YAbreviatio  dont  M.  Lair,  également,  a  déterminé  l'origine  et  la 
composition;  une  chronique  de  Turpin  dont  on  ne  connaissait 
qu'un  seul  texte,  quoique  le  ms.  fr.  24431  la  renfermât  aussi; 
une  histoire  des  rois  d'Angleterre,  de  Guillaume  le  Conquérant 
à  Richard  Ier;  une  très  bonne  traduction  normande  de  YElucida- 
rius  d'Honorius  d'Autun,  faite  par  Gillebert  de  Cambres. 

333.  — Mon  val  (G.).  Lettres  au  Mercure  sur  Molière, 
sa  vie,  ses  œuvres  et  les  comédiens  de  son  temps.  In-32, 
xi-95  p.  Paris,  libr.  des  Bibliophiles. 

334.  —  Moran ville  (H.).  Relations  de  Charles  VI  avec 
l'Allemagne  en  1400.  In-8,  25  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr. 
Daupeley-Gouverneur . 

(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  179 

335.  —  Mùntz  (E.).  Les  antiquités  de  la  ville  de  Rome 
aux  xive,  xve  et  xvie  siècles  (topographie,  monuments,  col- 
lections), d'après  des  documents  nouveaux.  In-8,  186  p.  et 
planches.  Paris,  Leroux. 

336.  —  Mùntz  (E.)  et  P.  Fabre.  La  bibliothèque  du 
Vatican  au  xve  siècle,  d'après  des  documents  inédits  ;  con- 
tributions pour  servir  à  l'histoire  de  l'humanisme.  In-8, 
vni-384  p.  Paris,  Thorin. 

(Bibliothèque  des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Rome.) 

337.  —  Musset  (G.).  Documents  sur  la  réforme  en  Sain- 
tonge  et  en  Aunis,  xvr3  et  xvne  siècles.  In-8,  126  p.  Pons, 
impr.  Texier. 

(Extrait  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de  l'Aunis.) 

338.  —  Neveu  (l'abbé  L.).  Histoire  du  prieuré  et  de  la 
chapelle  de  Notre-Dame-de-Baillon.  In-18  jésus,  108  p. 
Paris,  librairie  de  l'Œuvre  de  Saint-Paul. 

339.  —  Noël  (P.).  Monographie  de  la  ville  de  Seurre. 
In-8,  114  p.  et  2  plans.  Dijon,  impr.  Darantière. 

340.  —  Pagart  d'Hermansart.  Les  cygnes  de  Saint- 
Omer;  fiefs  et  hommages;  la  garenne  du  Roi.  In-8,  23  p. 
Saint-Omer,  impr.  d'Homont. 

(Extrait  du  Bulletin  historique  de  la  Société  des  Antiquaires  de  la 
Morinie.) 

341.  —  Pagart  d'Hermansart.  La  maison  de  Lau- 
rétan,  issue  des  Lorédan  de  Venise  en  Allemagne,  dans  les 
Pays-Bas  et  en  Artois.  In-8,  81  p.  Saint-Omer,  impr. 
d'Homont. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie.) 

342.  —  Palustre  (L.).  Monographie  de  l'église  Saint- 
Clément  de  Tours  ;  précédée  d'une  notice  historique  par  Léon 
Lhuillier,  bibliothécaire  de  la  Société  archéologique  de  Tou- 
raine.  Dessins  par  Henry  Nodet,  architecte.  T.  II.  In-4, 
iv-143  p.,  avec  figures  et  quinze  planches. 

(Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  Touraine.) 

343.  —  Pélicier  (P.).  Voyage  des  députés  de  Bourgogne 


1 80  SOCIÉTÉ 

à  Blois  (1483);  élection  des  députés  de  la  Bourgogne  aux 
états  généraux  de  1484  ;  la  Bourgogne  aux  états  généraux 
de  1481.  In-8,  13  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley- 
Gouverneur. 
(Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.) 

344.  —  Pellechet.  Notes  sur  les  imprimeurs  du  Comtat 
Venaissin  et  de  la  principauté  d'Orange,  et  catalogue  des 
livres  imprimés  par  eux  qui  se  trouvent  à  la  bibliothèque  de 
Garpentras.  Grand  in-8,  ix-172  p.  Paris,  Picard. 

345.  —  Pellisson  (G.).  Aveu  et  dénombrement  du  mar- 
quisat de  Barbezieux,  rendu  au  roi  par  Louise-Elisabeth  de 
la  Rochefoucauld,  veuve  de  Jean-Baptiste-Louis-Frédéric 
delà  Rochefoucauld,  duc  d'Enville,  le  19  juillet  1771.  In-8, 
82  p.  Pons,  impr.  Texier. 

(Extrait  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de  l'Aunis.) 

346.  —  Pérathon  (G.).  Histoire  d'Aubusson  :  la  vicomte  ; 
la  ville;  les  tapisseries;  la  maison  d'Aubusson.  In-8, 
rv-487  p.  et  planches.  Limoges,  Vve  Ducourtieux. 

247.  —  Perrin  (A.).  Le  prieuré  de  Ghamonix;  histoire 
de  la  vallée  et  du  prieuré  de  Ghamonix,  du  xe  au  xvme  siècle, 
d'après  des  documents  recueillis  par  A.  Bonnefoy,  notaire 
à  Sallanches.  In-8,  255  p.  et  planche.  Chambéry,  Perrin. 

348.  —  Petit  (E.).  André  Doria  :  un  amiral  condottiere 
au xvie siècle  (1466-1560) .  In-8,  xvi-391  p.  Paris,  Quantin . 

349.  —  Petit  (E.).  De  Tuchinorum  rebellione  in  vicaria 
Nemausensi.  In-8,  62  p.  Paris,  Dupret. 

350.  —  Petit  (E.).  Histoire  des  ducs  de  Bourgogne  de 
la  race  capétienne,  avec  des  documents  inédits  et  des  pièces 
justificatives.  T.  II.  In-8,  xxiv-491  p.  et  planches.  Dijon, 
La  marche. 

351.  —  Piérette  (l'abbé).  Monographie  de  Sompuis, 
chef-lieu  de  canton  du  département  de  la  Marne.  In-16, 
63  p.  Châlons-sur-Marne,.  impr.  Martin  frères. 

352.  — Pigeon  (l'abbé).  Deux  rois  de  France  commen- 


DE   L  HISTOIRE   DE  FRANCE.  181 

dataires  du  Mont  Saint-Michel,  de  1769  à  1788.  In-8, 15  p. 
Caen,  impr.  Le  Blanc-Hardel. 
(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie.) 

353.  —  Pingaud  (L.).  Choiseul-Gouffier  :  la  France  en 
Orient  sous  Louis  XVI.  In-8,  ix-297  p.  Paris,  Picard. 

354.  —  Piron  (A.).  Le  Chai  de  Nôvelle  (1689),  poème 
bourguignon.  In-18,  16  p.  Dijon,  impr.  Damongeot  et  Gi0. 

355.  —  Pointeau  (l'abbé  G.).  Un  ancien  prieuré  du  Bas- 
Maine  :  Saint-Michel  de  l'Abbayette.  In-8,  70  p.  Nantes, 
impr.  Forest  et  Grimaud. 

(Extrait  de  la  Revue  historique  de  l'Ouest.) 

356.  —  Poquet  (l'abbé  A.).  Le  cardinal  Jean  de  Dor- 
mans  et  sa  famille  :  Dormans,  son  château,  son  église; 
famille  de  Jean  de  Dormans;  le  cardinal  et  ses  fondations. 
In-8,  15  p.  Reims,  Matot  fils. 

357.  —  Postel  (R.).  Jeanne  d'Arc;  documents  inédits  et 
appréciations  de  l'héroïne  dans  la  littérature  en  Angleterre, 
en  Allemagne,  etc.  In-18  jésus,  191  p.  et  gravures.  Paris, 
Degorce. 

358.  —  Pottet  (E.).  Histoire  de  la  Conciergerie  du  Palais 
de  Paris  depuis  les  origines  jusqu'à  nos  jours  (1031-1886). 
In-18  jésus,  276  p.  Paris,  Quantin. 

359.  —  Prou  (Maurice).  Les  registres  d'Honorius  IV ; 
recueil  des  bulles  de  ce  pape  publiées  ou  analysées  d'après  le 
manuscrit  original  des  archives  du  Vatican.  Fascicules  1 
et  2.  Grand  in-4  à  2  col.,  240  p.  Paris,  Thorin. 

(Bibliothèque  des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Rome.) 

360.  —  Quernest  (C.-J.-B.).  Notions  historiques  et 
archéologiques  sur  la  ville  de  Lamballe.  In-8, 169  p.  Saint- 
Brieuc,  Guy  on. 

361.  —  Rance  (A.-J.).  Une  fête  scolaire  au  collège  des 
jésuites  d'Aix  (1713).  In-8,  27  p.  Paris,  Champion. 

362.  — Rébouis  (H.-E.).  Coutumes  de  Puymirol  en  Age- 
nais.  In-8,  64  p.  Paris,  Larose  et  Forcel. 

(Extrait  de  la  Nouvelle  revue  historique  d«  droit  français  et  étranger.) 


1 82  SOCIÉTÉ 

363.  —  Rébouis  (H.-E.).  Cinq  coutumes  du  Tarn-et- 
Garonne  :  Larrazet,  Angeville,  Fajolles,  Lauzerte  et 
Valence-d'Agen.  In-8,  48  p.  Montauban,  impr.  Forestié. 

364.  —  Recueil  des  historiens  des  Croisades,  publié  par 
les  soins  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  His- 
toriens orientaux.  T.  II,  première  partie.  In-fol.,  iv-275  p. 
Paris,  Impr.  nationale. 

365.  —  Répertoire  général  de  bio-bibliographie  bretonne, 
par  René  Kerviler,  bibliophile  breton,  avec  le  concours  de 
MM.  A.  Apuril,  Ch.  Berger,  A.  du  Bois  de  la  Villerabel, 
A.  Galibourg,  P.  Hémon,  etc.  Livre  1er  :  les  Bretons,  2e fas- 
cicule :  An-Au.  In-8,  p.  161  à  368.  Rennes,  Plihon  et 
Hervé. 

366.  —  Rigouart  (L.).  Les  biens  de  l'abbaye  de  Saint- 
Vaast  dans  la  Hollande,  la  Belgique  et  les  Flandres  fran- 
çaises. In-8,  in-78p.  Anzin,  impr.  Ricouart-Dugour. 

367.  —  Rochas  (A.).  L'Abbaye  joyeuse  de  Pierrelatte, 
d'après  des  documents  inédits  et  les  traditions  ;  accompagné 
de  la  musique  d'une  chanson  populaire.  In-8,  vn-89  p.  Gre- 
noble, Drevet. 

368.  —  Roman  (J.).  Tableau  historique  du  département 
des  Hautes- Alpes.  lre  partie  :  état  ecclésiastique,  adminis- 
tratif et  féodal  antérieur  à  1790;  histoire,  biographie, 
bibliographie  de  chacune  des  communes  qui  le  composent. 
In-4,  xxxn-204  p.  Paris,  Alph.  Picard  ;  Grenoble,  F.  Allier. 

Notre  confrère  dit,  au  début  de  son  introduction  :  «  Le  Tableau 
historique  des  Hautes-Alpes  est  le  complément  de  deux  ouvrages 
qui  m'ont  coûté  plusieurs  années  de  travail  :  le  Dictionnaire  topo- 
graphique et  le  Répertoire  archéologique  des  Hautes- Alpes...  Confor- 
mément aux  sages  prescriptions  du  Comité  des  travaux  historiques, 
ni  dans  l'un  ni  dans  l'autre  de  ces  ouvrages,  je  ne  me  suis  occupé 
de  l'histoire  de  la  contrée.  Le  Tableau  historique  vient  combler 
cette  lacune...  Adoptant  les  divisions  territoriales  de  notre  pays 
telles  qu'elles  étaient  en  l'an  1500,  je  passe  successivement  en 
revue  ses  évêchés,  duchés,  comtés,  bailliages,  châtellenies  et  man- 
dements. Consacrant  un  article  particulier  à  chaque  communauté, 
j'expose  ce  que  nous  avons  pu  savoir  de  son  histoire  ecclésias- 
tique, administrative,  judiciaire,  féodale,  industrielle  et  commer- 


DE   L  HISTOIRE   DE   FRANCE.  183 

ciale,  et  j'énumère  enfin  les  principaux  événements  dont  il  a  été 
le  théâtre,  les  hommes  remarquables  qui  y  sont  nés,  et  les  prin- 
cipaux ouvrages  relatifs  à  son  histoire...  »  — Il  serait  bien  à  désirer 
que  ce  plan  fût  adopté  dans  tous  nos  départements  et  exécuté  avec 
un  dévouement  pareil  à  celui  de  notre  confrère.  En  tête  de  son 
premier  volume,  il  a  placé  un  certain  nombre  de  courtes  disser- 
tations sur  l'origine  des  églises,  les  limites  des  diocèses,  les  inva- 
sions sarrasines,  les  maisons  religieuses  et  hospitalières,  la  féoda- 
lité et  l'administration  féodale.  Dans  un  second  volume,  il  publiera 
l'analyse  chronologique  des  documents  antérieurs  à  l'an  1500, 
qui  serviront  ainsi  de  pièces  justificatives  au  travail  de  la  première 
partie,  au  moins  pour  le  moyen  âge.  A.  B. 

369.  — Roman  (J.).  Deux  chartes  dauphinoises  inédites 
du  xie  siècle.  In-8,  20  p.  Grenoble,  Allier  père  et  fils. 

(Extrait  du  Bulletin  de  TAcadémie  delphinale.) 

370.  —  Roman  (l'abbé).  Gouda rgues,  son  abbaye,  son 
prieuré;  la  Bastide -d'Orniols,  son  annexe,  sa  paroisse. 
In-16,  230  p.  Nîmes,  Gervais-Bedot. 

(Extrait  du  Bulletin  du  Comité  de  l'art  chrétien.) 

371 .  —  Rombaldi  (J.).  La  Corse  française  au  xvie  siècle  : 
Sampiero  Corso,  colonel  général  de  l'infanterie  corse  au 
service  de  la  France.  In-8,  100  p.  Paris,  Lechevalier. 

372.  —  Rombise  (Antoine  de).  Voyage  à  Paris  (1634- 

1635),  traduit  par  Paul  Lacombe.  In-8,  19  p.  Nogent-le- 

Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris  et  de  l'Ile- 
de-France.) 

373.  —  Rondot  (N.).  Les  peintres  de  Troyes  du  xiue  au 
xive  siècle.  In-8,  20  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Daupeley- 
Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Revue  de  l'Art  français.) 

374.  —  Rondot  (N.).  Les  peintres  de  Troyes  dans  la 
première  moitié  du  xvie  siècle.  In-8,  26  p.  Nogent-le- 
Rotrou,  impr.  Daupeley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Revue  de  l'Art  français.) 

375.  —  Rondot  (N.).  Les  sculpteurs  de  Troyes  au  xive 
et  au  xve  siècle.  In-8,  26  p.  Nogent-le-Rotrou,  impr.  Dau- 
peley-Gouverneur. 

(Extrait  de  la  Revue  de  l'Art  français.) 


1 84  SOCIÉTÉ 

376.  —  Rothschild  (baron  James  de)  et  Emile  Picot. 
Le  mistère  du  Viel  Testament,  publié  avec  introduction, 
notes  et  glossaires.  T.  V.  In-8,  clvi-362  p.  Paris,  Firmin- 
Didot  et  Gie. 

(Publication  de  la  Société  des  Anciens  textes  français.) 

377.  —  Roy  (Maurice).  Œuvres  poétiques  de  Christine 
de  Pisan.  T.  I  :  ballades,  tirelais,  lais,  rondeaux,  jeux  à 
vendre  et  complaintes  amoureuses.  In-8,  xxxvih-324  p. 
Paris,  Firmin-Didot  et  Gie. 

(Publication  de  la  Société  des  Anciens  textes  français.) 

378 Saudau  (L.-C.).  Saint-Jean-d'Angély  d'après  les 

archives  de  l'échevinage  et  les  sources  directes  de  son  his- 
toire. In-8,  viii-408  p.  Saint-Jean-d'Angély,  Ollivier. 

379.  —  Scheid  (E.).  Histoire  des  juifs  d'Alsace.  In-18 
jésus,  424  p.  Paris,  Durlacher. 

380.  —  Tamizey  de  Larroque  (Ph.).  Impressions  de 
voyage  de  P.  Gassendi  dans  la  Provence  alpestre,  publiées 
avec  avertissement,  notes  et  appendice.  In-8,  36  p.  Digne, 
Ghaspoul. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  scientifique  et  littéraire  de  Digne.) 
Les  deux  lettres  dans  lesquelles  Gassendi  raconta  à  Peiresc, 
en  1635,  une  excursion  qu'il  venait  de  faire  dans  les  Alpes  mari- 
times, n'étaient  connues  jusqu'ici  que  par  une  analyse  du  P.  Bou- 
gerel,  biographe  de  Gassendi;  notre  confrère  en  donne  le  texte 
intégral,  annoté  abondamment.  Elles  contiennent  plutôt  des  obser- 
vations d'histoire  naturelle  que  des  indications  archéologiques. 

381.  —  Tardif  (E.-J.).  La  date  et  le  caractère  de  l'or- 
donnance de  saint  Louis  sur  le  duel  judiciaire.  In-8,  12  p. 
Paris,  Larose  et  Forcel. 

382.  —  Teissier  (F.).  Les  Français  au  Canada;  histo- 
rique de  cette  ancienne  colonie  (1562-1763).  In-8,  143  p. 
Limoges,  E.  Ardant  et  Gie. 

383.  —  Tholin  (G.)  et  P.  Benouville.  Un  château  gas- 
con au  moyen  âge  ;  étude  archéologique  sur  le  château  de 
Madaillan  (Lot-et-Garonne),  son  histoire,  ses  transforma- 
tions et  son  siège  en  1575  par  le  maréchal  Biaise  de  Monluc. 
Grand  in-8,  72  p.  et  six  planches.  Paris,  Picard. 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  185 

384.  —  Toustain  de  Billy  (R.).  Histoire  ecclésiastique 
du  diocèse  de  Coutances.  T.  III,  publié  pour  la  première  fois 
par  A.  Héron.  In-8,  xxxv-458  p.  Rouen,  Métérie. 

(Publication  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Normandie.) 

385.  —  Trévédy  (J.).  Deux  ordonnances  de  police  à 
Quimper  (1404-1719).  In-8,  38  p.  Nantes,  impr.  Forest  et 
Grimaud. 

(Extrait  de  la  Revue  historique  de  l'Ouest.) 

386.  —  Valois  (Noël).  Inventaire  des  arrêts  du  Conseil 

d'État  (règne  de  Henri  IV).  T.  I.  In-4,  clii-484  p.  Paris, 

Impr.  nationale. 

(Inventaires  et  documents  publiés  par  la  Direction  générale  des  Archives 
nationales.) 

Ce  premier  volume  d'inventaire  contient  5,712  analyses  d'arrêts 
(années  1591  à  1599);  il  est  suivi  d'une  table  alphabétique  des 
noms  de  personnes,  de  lieux  et  de  matières,  et  il  est  précédé  d'une 
Introduction,  ou  Étude  historique  sur  le  Conseil  du  roi,  dont  les 
douze  chapitres  sont  ainsi  intitulés  :  Division  du  Conseil  en  trois 
corps,  Parlement,  Chambre  des  comptes  et  Grand  Conseil;  le 
Conseil  étroit  et  le  Conseil  du  mois  de  Philippe  V;  le  Conseil 
secret  de  Philippe  VI  ;  le  Grand  Conseil  de  la  justice  ;  le  Conseil 
des  affaires;  le  Conseil  privé  ou  des  parties;  le  Conseil  des 
finances;  choix  des  conseillers;  nombre,  qualité,  réception  et  pri- 
vilèges des  conseillers  du  roi;  les  officiers  du  Conseil,  les  séances; 
les  attributions  du  Conseil;  les  écritures  au  Conseil;  les  archives 
anciennes  du  Conseil. 

387.  —  Vignat  (G.).  Cartulaire  du  chapitre  de  Saint- 
Avit  d'Orléans.  In-4,  xlviii-237  p.  et  planches.  Orléans, 
Herluison. 

(Collection  des  Cartulaires  du  Loiret.) 

388.  —  "Weyl  (J.).  Les  Juifs  protégés  français  aux 
échelles  du  Levant  et  en  Barbarie ,  sous  les  règnes  de 
Louis  XIV  et  de  Louis  XV,  d'après  des  documents  inédits 
tirés  des  archives  de  la  Chambre  de  commerce  de  Mar- 
seille. In-8,  35  p.  Paris,  Durlacher. 

(Extrait  de  la  Revue  des  études  juives.) 


TABLE  DES  MATIERES 

CONTENUES 

DANS   LA   PREMIÈRE  PARTIE 

DE   L'ANNUAIRE-BULLETIN 

de  l'année  4887. 


Décret  reconnaissant  la  Société  de  l'Histoire  de  France  comme 

établissement  d'utilité  publique,  5. 
Règlement  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  6. 
Liste  des  membres  de  la  Société,  9. 
Archives  et  bibliothèques  associées,  40. 
Sociétés  correspondantes,  41. 
Liste  des  membres  du  Conseil  d'administration,  43. 
Bureau  de  la  Société  nommé  en  1886,  43. 
Comité  de  publication,  44. 
Comité  des  fonds,  44. 
Jours  des  séances  de  la  Société,  44. 
Agent  de  la  Société,  44. 
Ordre  de  publication  des  ouvrages  édités  par  la  Société,  45. 

I.  — -  Analyse  des  procès-verbaux. 

Assemblée  générale,  81-109. 

Associés  étrangers,  90. 

Beaucourt  (M.  le  marquis  de).  —  Lecture  à  l'Assemblée  générale 
d'un  chapitre  inédit  de  V Histoire  de  Charles  VII,  80,  82. 

Boislisle  (M.  A.  de),  secrétaire.  —  Rapport  à  l'Assemblée  géné- 
rale, 91-106. 

Censeurs  :  MM.  Delà  ville  Le  Roulx  et  Durrieu.  —  Rapport  à 
l'Assemblée  générale,  76,  106-109. 

Circulaires  :  du  ministère  de  l'Instruction  publique,  66,  75,  114, 
148;  du  Comité  d'admission  à  l'Exposition  universelle  de  1889, 
148. 

Comité  des  fonds,  68,  123,  149,  150. 


TABLE   DES   MATIÈRES.  187 

Communications  historiques,  60,  162. 
Comptes  rendus  des  publications  de  la  Société,  150,  163. 
Concours  fondé  en  souvenir  d'un  ancien  membre,  151. 
Desnoyers  (M.  J.),  président  honoraire.  —  Sa  mort,  145;  discours 

prononcé  sur  sa  tombe,  151-153.  —  Note  sur  les  articles  qu'il  a 

publiés  pour  la  Société,  153-154. 
Dons  d'exemplaires  :  aux  éditeurs,  77  ;  —  aux  bibliothèques  uni- 
versitaires, 122;  —  à  l'Académie  royale  de  Belgique,  123. 
Élections  :  des  membres  du  Conseil,  81  ;  des  censeurs,  81  ;  des 

membres  du  bureau  et  des  comités,  115. 
Insertion  d'un  plan  dans  un  volume,  59. 
Lalanne  (M.  L.),  président.  — Discours  à  l'Assemblée  générale,  82- 

90. 
Lieu  de  réunion  pour  les  séances  mensuelles  transféré  à  l'École 

des  chartes,  116. 
Nécrologie  :  M.  le  baron  Feuillet  de  Conches,  65,  87;  M.  le 

comte  de  Blagas,  73;  M.  Hébert,  79,  87;  M.  H.  Delpech,  79, 

87;  M.  Ch.  Jourdain,   82-83;  M.  N.  de  Wailly,  83-87,  148; 

M.  Ansart  du  Fiesnet,  87;  M.  le  marquis  de  Blosseville,  87, 

151;  M.  Laurent-Pichat,  87;  M.  le  baron  de  Condé,  87;  M.  le 

duc  de  Mirepoix,  87;  M.  le  comte  de  Blacas,  87;  M.  Bellanger, 

87;  M.  Gombette  du  Ldc,  87;  M.  J.  Desnoyers,  145,  151-153; 

M.  xAbric-Encontre,  146. 
Ouvrages  offerts,  49,  57,  65,  73,  79,  113,  121,  146,  148,  151. 
Présentation  de  membres  nouveaux,  49,  57,  65,  73,  79,  113,  121, 

146,  161. 
Prix  d'histoire  donné  au  Concours  général,  69,  147. 
Prix  décernés  par  l'Institut  aux  ouvrages  historiques,  163-166. 
Procès-verbaux  des  séances  :  4  janvier  1887,  49;  1er  février,  57; 

1er  mars,  65;  5  avril,  73;  26  avril,  79;  3  mai,  81;  7  juin,  113; 

5  juillet,  121;  8  novembre,  145;  6  décembre,  161. 
Publications  de  la  Société  :  Propositions,  67,  89, 116.  —Distribu- 
tion de  l'exercice  1886,  94,  109.  — •  Exercice  1887,  51,  59,  67, 
76,  149.  —  Exercices  1888,  1889  et  1890,  76,  150. 

Annuaire-Bulletin,  50,  59,  67,  75,  80,  94,  115,  122,  148,  162. 

Auteurs  grecs  relatifs  à  la  Gaule,  76,  88,  101. 

Chronique  d'Arthur  de  Richemont,  102,  103. 

Chronique  du  héraut  Berry,  102,  103. 

Chroniques  de  J.  d'Auton,  76,  102,  103. 

Correspondance  de  Charles  de  Marillac,  51. 

Dictionnaire  de  la  numismatique  gauloise  et  franque,  89. 

Établissements  de  saint  Louis,  91. 

Froissart,  76,  80,  88,  101,  115,  148,  149,  162. 

Histoire  universelle  d'A.  d'Aubigné,  50,  59,  67,  75,  77,  80,  88, 
91,  100,  115,  122,  148,  150. 


188  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Journal  de  Guillaume  d'Ercuis,  102. 

Journal  de  J.-B.  Golbert,  67,  76,  102,  116. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye,  50,  67,  75,  80,  101,  115,  149,  162. 

Le  Jouvencel  de  Jean  deBueil,  50,  67,  75,  80,  95-98,  115,  122, 
149,  162. 

Lettres  de  Louis  XI,  50,  59,  67,  75,  80,  100,  115, 122, 148, 162. 

Liber  querulus  de  excidio  Britanniœ,  102,  104. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  50,  59,  60,  67,  75,  80,  101, 115, 
122,  149,  162. 

Mémoires  du  maréchal  de  Villars,  50,  76,  98-99,  150. 

Œuvres  de  Brantôme,  76. 

Règle  du  Temple,  92. 

Table  générale  de  l'Annuaire-Bulletin,  60,  93,  109. 
Rachat  des  cotisations  annuelles,  68. 
Radiation  de  sociétaires,  68. 
Scission  d'un  volume,  149. 
Suppression  d'une  séance,  123. 
Témoignage  de  sympathie  offert  à  la  Société  royale  d'Histoire 

d'Angleterre,  60,  76,  94. 
Valois  (M.  N.),  secrétaire  adjoint.  — Table  générale  de  l' Annuaire- 
Bulletin,  93.  —  Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  M.  J.  Des- 

noyers,  151-153. 
Vente  des  volumes,  60,  68. 

EL.  —  Bibliographie. 

Abbayes,  52,  62,  110,  112,  124,  Armoriaux,  61,  125,  158,  170. 

128,  130,  131,  132,  136,  138,  Arsenal  (bibliothèque  de  1'),  126. 

167,  168,  182,  183.  Art  (histoire  de  1'),  53,  63,  64, 

Académies,  58,  140.  124,  129,  137,  140,  172,  173, 

Administration,  69.  183. 

Afrique,  138.  Artois  (province  d'),  64. 

Agenais  (pays  d'),  123.  Asile  (droit  d'),  175. 

Agriculture  (histoire  de  1'),  129,  Aubusson,  180. 

132.  Aucanville,  56. 

Ainay  (abbaye  d'),  132.  Audiguier  (Vital  d'),  155. 

Aix,  181.  Aunis  (pays  d'),  179. 

Alpes  (dép.  des  Hautes-),  182.  Autographes,  118. 

Alsace,  52,  125,  130,  184.  Auvergne  (province  d'),  53, 129. 

Angers,  155,  170.  Avaux  (le  comte  d'),  156. 

Anne  de  Bretagne,  174.  Avignon,  63,  127,  168. 

Archéologie,  60,  110,  154,  167,  Avocats,  170. 

172,  173,  179,  181,  184. 

Archives,  55,   60,  61,  63,  72,  Bachaumont  (L.),  159. 

126,  134,  140,  173.  Balsac  (Robert  de),  111. 

Arles,  131.  Barbezieux  (marquisat  de),  180. 

Armagnac  (Jean  II  d'),  156.  Bayonne,  130. 


TABLE   DES   MATIÈRES. 


189 


Bazadais  (pays  de),  123. 
Béarn  (maison  de),  61. 
Béarn  (province  de),  51,  138. 
Benoit  XIII,  63. 
Bernard  (saint),  55. 
Bernardins  (collège  des),  128. 
Bertier  (famille  de),  124. 
Bethléem  (évêque  de),  64. 
Bibliographie,  52,  63,  78,  123, 

125,  133,  135,  175,  180. 
Bibliothèques,  125,   126,   131, 

138,  140,  167,  171,  178. 
Bièvre,  55. 
Boniface  VIII,  167. 
Bordeaux,  157. 
Bossuet  (J.-B.),  157. 
Bouhours  (le  P.),  119. 
Bourbon-l'Archambault,  169. 
Bourg-en-Bresse,  157. 
Bourgogne  (ducs  de),  180. 
Bourgogne  (province  de),  127, 

130,  179. 
Bourrouillan  (baronnie  de),  126. 
Brandebourg  (cour  de),  143. 
Bretagne  (prov.  de),  174,  179. 
Brie-Comte-Robert,  136. 
Brosses  (le  président  de),  159. 

Gaen,  138,  157,  176. 
Canada  (le),  184. 
Carmélites,  170. 
Cartulaires,  61,  130,  132,  138, 

175,  176,  177,  185. 
Casarie  (sainte),  132. 
Castres,  51. 
Cateau  (le),  134. 
Catherine  de  Médicis,  174. 
Caudebec-lès-Elbeuf,  160. 
Gauterets,  55. 
Celle  (abbaye  de  la),  62. 
Cette,  125. 

Cerisy  (abbaye  de),  167. 
Chàlons-sur-Marne,  170. 
Chambres  des  comptes,  140. 
Chamilly  (les  frères),  70. 
Chamonix  (prieuré  de),  180. 
Chansons,  123. 
Charité-sur-Loire  (la),  176. 
Charlemagne,  178. 
Charles  V,  roi  de  France,  51. 
Charles  VI,  128,  170,178. 


Charles  VIII,  129 

Charles  I«,  roi  de  Naples,  72. 

Chartres,  110. 

Chartreux  (religieux),  127. 

Chasse,  62. 

Chàtelet  (le),  171. 

Châtellerault,  158. 

Cherlieu,  53. 

Ghivré  (famille  de),  77. 

Choiseul-Gouffier,  181. 

Christine  de  Pisan,  184. 

Chroniques,  176. 

Glamecy,  55. 

Clermont-en-Beauvoisis,  166. 

Glotiide  (sainte),  124. 

Coligny  (H.  de),  128. 

Gotin  (l'abbé),  159. 

Commerce,  63,  129,  138,   169. 

Conciergerie  (la),  181. 

Condomois  (pays  de),  123. 

Conques,  169. 

Conseil  du  roi  (le),  185. 

Corporations,  160. 

Corse  (île  de),  183. 

Cour  du  roi  (la),  174. 

Couserans,  177. 

Coutumes,  56,  125,  181,  182. 

Croisades,  55,  64,  134,  182. 

Cuirassiers,  134. 

Cusance  (abbaye  de),  128. 

Dariot  (Claude),  169. 
Dauphiné  (province  de),  127, 

139,  183. 
Dijon,  130,  154. 
Diplomatie,  70,  143. 
Diplomatique,  60, 134, 160, 166. 
Dôle,  168. 

Donzère  (principauté  de),  168. 
Dorât  (le  chevalier),  167. 
Doria  (André),  180. 
Dormans  (bataille  de),  155. 
Dormans  (famille  de),  181. 
Doullens  (canton  de),  137. 
Douze  (marquis  de  la),  112. 
Du  Cerceau  (les),  56. 
Dubois  (J.-B.),  120. 
Dunois  (comté  de),  139. 
Durand  de  Champagne,  160, 
Dutillieu  (J.-Ch.),  125, 


190 


TABLE   DES   MATIERES. 


Eglise  (histoire  de  F),  178. 
Éguilies   (le  marquis  ri"),   159. 
Entragues  (Henriette  ri"),  124. 
Épinal,  158. 
Ermenfroi  (saint),  128. 
Esparron-de-Paillères,  127. 
Estrées  (Gabrielle  d"),  119. 
Eure  (dép.  de  F),  61. 
Eure-et-Loir  (dép.  d'),  61. 
Eutrope  (saint),  155. 
Évoques,  170,  175. 

Faucogney  (sires  de),  55. 
Feneyrols,  169. 
Flavigny  (abbaye  de),  129. 
Fontaines  (Jacques),  139. 
Fontenelle  (B.  le  B.  de),  130. 
Forez  (comtes  de),  171. 
Fourches,  52. 
Franche-Comté   (province  de), 

157. 
Francs  chamaves,  169. 
Fresnay-le- Vicomte,  112. 

Galard  (maison  de),  61. 
Gassendi  (P.),  184. 
Gaulois  (les),  124, 132, 154, 155. 
Genève  (diocèse  de),  170. 
Gerbert  (le  pape),  133. 
Goudargues  (abbaye  de),  183. 
Grandier  (Urbain),  156. 
Gravure  (histoire  de  la) ,  130, 

131,  132. 
Grégoire  de  Tours,  132. 
Grenoble,  160. 
Grignon  de  Montfort  (le  B. ), 

169. 
Grosley  (P.-J.),  155. 
Gruel  (Guill.),  137. 
Guéroult  (Guilh),  134. 

Hagiographie,  117,  124,  126, 
128,  139,  155,  169,  178. 

Hague  (la),  169. 

Hans  (Jean  de),  111. 

Hazebrouck,  60. 

Henri  IV,  60,  131,  185. 

Hilaire  (saint),  156. 

Hildebert  de  Lavardin,  171. 

Honorius  IV,  181. 

Hôpital  (ordre  de  F),  54,  61,  72, 
118. 


Hôpitaux,  55,  140,  155,  175. 
Hugues  le  Boutellier,  167. 

Iconographie,  177. 
Igny  (abbaye  d'),  124. 
Industrie,  124. 
Inscriptions,  112. 
Instruction  publique,  52,  63, 

170. 
Isère  (dép.  de  F),  112. 
Issy  (abbaye  d'),  136. 

Jacmon  (Ant.),  158. 
Jean  XXII,  167. 
Jean  le  Fèvre,  110. 
Jean  Sans-Terre,  51. 
Jeanne  d'Arc,  173,  181. 
Joseph  (le  P.),  158. 
Joyaux, 155. 
Juifs,  52,  159,  184,  185. 
Jumièges  (abbaye  de),  138. 
Jussieu  (Ant.  de),  174. 
Juziers,  175. 

Laborde  (château  de),  55. 

La  Farelle  (le  chevalier  de),  134. 

Lallv  -  Tollendal  (T.-A.   comte 

de\  133. 
Lamballe,  181. 
Laon,  173. 
Lastic  (Jean  de),  61. 
Laurétan  (famille  de),  179. 
Laval,  139. 

Lenoir  (Alexandre),  53. 
Lépreux  (les),  159. 
Ligne  (le  prince  de),  78. 
Ligue  (la),  127. 
Limoges  (diocèse  de),  175. 
Limousin  (province de),  60, 154. 
Littérature,  53,  126,  129,  138, 

139,  159,  160,  167,  171,  181, 

184. 
Liturgie,  129,  132. 
Livres  de  raison,  125,  128. 
Lobineau  (D.),  61. 
Loire-Inférieure  (dép.   de  la), 

138. 
Lorraine  (ducs  de),  137. 
Louis  (saint),  77,  136,  184. 
Louis  XII,  177. 
Louis  XIII,  134. 


TABLE   DES   MATIÈRES. 


191 


Louis  XIV,  128. 
Louis  XV,  140. 
Lyon,  63,  171,  173. 

Madaillan  (château  de),  184. 

Mahaut,  comtesse  d'Artois,  64. 

Mamers,  168. 

Mans  (le),  175. 

Marie  Leczinska,  140. 

Marie  de  Glèves,  177. 

Marie-Madeleine  (sainte),  126. 

Marine,  110,  174. 

Marseille,  124. 

Mazarin  (le  cardinal),  177. 

Menil,  173. 

Menneval,  140. 

Mesmes  (J.-J.  de),  156. 

Metz,  52. 

Meuble  (histoire  du),  124. 

Meulan,  175. 

Miracles  de  Notre-Dame  (les), 

129. 
Mœurs,  124, 125,  129,  132,137, 

172,  176. 
Molière  (J.-B.   Poquelin,  dit), 

62,  126,  135,  174,  178. 
Montauban,  169. 
Montcalm  (le  marquis  de),  168. 
Montpellier,  138,  174. 
Mont-Saint-Michel  (le),  180. 
Muyart  de  Vouglans,  156. 
Mystères,  138,  184. 

Nantes,  170. 
Naples  (royaume  de),72. 
Narbonne,'  55,  6t. 
Naudé  (Gabriel),  143. 
Navarre,  51. 
Neuchàtel,  157. 
Nivernais  (coutume  de),  125. 
Noailles  (card.  de),  156. 
Noblesse  (la),  62,  158. 
Nocret  (Jean), 
Nogent-le-Roi,  170. 
Noirmoutier,  127. 
Normandie  (province  de),  132. 
Notaires  (minutes  de),  139. 
Notre-Dame-des-Ardillers,  127. 
Notre-Dame-de-Baillon,  179. 
Notre -Dame- des -Dombes  (ab- 
baye de),  112. 


Notre-Dame-de-Longues 

baye  de),  131. 
Numismatique,  71,  130. 


(ab- 


Orange  (principauté  d'),  180. 

Pages  du  roi  (les),  52. 
Paléographie,  52,  133. 
Papes,  53,  55,  63,  129,  166, 

167,  168,  181. 
Paquelin  (Guillaume),  169. 
Paris,  52,  78,  111,125, 134, 142, 

157,  171,  175,  183. 
Parlements,  157. 

Peiresc  (N.-G.  de),  112,  143. 
Perrin  (François),  158. 
Petit  (Samuel),  143. 
Philippe  V,  roi  d'Espagne,  70. 
Philippe  VI,  roi  de  France,  140. 
Philologie,  53,  127,  169. 
Philosophie  scolastique,  55. 
Pierrelatte,  182. 
Poitou  (province  de),  123. 
Pontlevoy  (bailliage  de),  172. 
Port-Royal,  52. 
Pothier  (R.-J.),  137. 
Provence  (province  de),  184. 
Protestants,  77,  123,  124,  139, 

158,  169,  179. 
Provins,  140. 
Puy  (le),  158. 
Puymirol,  181. 

Quarré  d'Alismy  (comte),  139. 
Qaercy  (province  de),  174. 
Quimper,  185. 
Quinze- Vingts  (les),  175. 

Rabelais  (Fr.),  167. 

Reclus  (les),  171. 

Régime  judiciaire,  77, 169, 170, 

184. 
Reilhac  (Jean  de),  141. 
Reims,  170,  173. 
Reliure  (histoire  de  la),  133. 
Richelieu  (le  cardinal  de),  69. 
Richemont  (le  connétable  de), 

128,  137. 
Robert  le  Pieux,  64. 
Rochelle  (la),  69. 


192 


TABLE  DES   MATIÈRES, 


Romans,  158,  168. 
Rome,  176. 

Roncevaux  (abbaye  de),  130. 
Rouen,  126,  131,  137. 
Ruffault  (famille),  169. 

Sacramentaires  (livres),  129. 
Saint-Antonin,  168. 
Saint-Denis-d'Anjou,  173. 
Saint-Domingue,  158. 
Saint-Goëry,  158. 
Saint-Jean-d'Angély,  184. 
Saint-Jean-de-Losne,  110. 
Saint- Joseph    (religieuses  de), 

159. 
Saint-Lizier,  177. 
Saint-Médard  (tumulte  de),  111. 
Saint  -  Michel  -  de  -  Y  Abbavette, 

181. 
Saint-Omer,  129,  179. 
Saint- Vaast  (abbaye  de),  18.2. 
Saintes,  63,  155. 
Saintonge  (pays  de),  179. 
Salle  (le  vénérable  J.-B.  de  la), 

124. 
Savigny,  137. 
Savoie  (pays  de),  139,  170. 
Sedan,  159. 
Sel  (canton  du),  60. 
Seurre,  179. 
Sévigné  (Mme  de),  117. 
Sigillographie,  72. 
Somme  (dép.  de  la),  177. 
Sompuis,  180. 
Sourches,  54. 
Sully  (le  duc  de),  119,  168. 


Surville  (Elis,  de),  178. 

Tapisseries,  137,  170,  180. 
Tarde  (Jean),  127. 
Tarn-et-Garonne  (dép.  de),  182. 
Testaments,  159. 
Teutonique  (ordre),  55. 
Théophile  de  Viau,  123. 
Thomas  de  Gantorbéry  (saint), 

Tinchebray,  130. 

Toul,  128. 

Toulouse,  129,  130,  167. 

Tours,  179. 

Tourville  (le  maréchal  de),  130. 

Trémoïlle  (Guy  de  la),  144. 

Triel,  175. 

Troyes,  158,  183. 

Tuchins  (les),  180. 

Tudual  (saint),  156. 

Vaas,  157. 

Van  Pradelles  (N.),  128. 

Varen,  169. 

Venaissin  (comtat),  127,  180. 

Vermandois  (pays  de),  159. 

Verrerie,  56. 

Vesoul,  63. 

Vincent  de  Paul  (saint),  128. 

Vitry-le-Francois,  78,  170. 

Vitteaux,  168! 

Vizille  (assemblée  de),  168. 

Voisins  (N.-D.  de),  177. 

Voltaire  (F.-M.  Arouet  de),  159. 

Yves  (saint),  117. 


ANNUAIRE-BULLETIN 

DE   LA 

SOCIÉTÉ   DE    L'HISTOIRE    DE    FRANCE 


SECONDE    PARTIE. 


DOCUMENTS   ET   NOTICES  HISTORIQUES. 


JEAN    SANS-PEUR 

DUC   DE   BOURGOGNE 

LIEUTENANT  ET  PROCUREUR  GÉNÉRAL  DU  DIABLE 

ES  PARTIES  D'OCCIDENT. 


Depuis  que  l'invention  de  l'imprimerie  a  mis  entre  les  mains 
de  l'homme  un  moyen  si  puissant  de  communiquer  sa  pensée, 
le  pamphlet  a  toujours  occupé  un  rang  considérable  parmi  les 
armes  de  la  politique.  Sans  parler  des  époques  relativement 
voisines  de  nous,  il  est  inutile  de  rappeler  quelle  influence  ont 
exercée  les  libelles  satiriques  en  Allemagne,  au  moment  de  la 
réforme,  ou  dans  notre  pays,  pendant  la  Ligue.  La  Société  de 
l'Histoire  de  France  n'a-t-elle  pas  elle-même  proclamé,  en  quelque 
sorte,  l'importance  historique  de  ce  genre  d'écrits  lorsqu'elle  a 
consacré  naguère  cinq  de  ses  volumes  '  à  des  publications  rela- 
tives aux  Mazarinades  ? 

Mais  le  pamphlet  ne  doit  pas  seulement  sa  création  à  la  décou- 

1.  Moreau,  Bibliographie  des  Mazarinades,  3  vol.,  et  Choix  de  Maza- 
rinades, 2  vol. 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  13 


1 94  SOCIÉTÉ 

verte  de  la  presse  à  imprimer.  Il  existait  bien  avant.  Le  moyen 
âge  l'a  pratiqué.  Et,  pour  être  beaucoup  plus  rares  et  générale- 
ment fort  ignorés,  les  essais  antérieurs  à  la  Renaissance  n'en 
sont  pas  moins  curieux. 

Ce  sont  naturellement  les  périodes  de  troubles,  et  surtout  de 
guerre  civile,  qui  constituent  les  milieux  les  plus  favorables  à 
l'éclosion  de  semblables  productions. 

Parmi  ces  périodes,  nulle  peut-être  n'occupe  dans  nos  annales 
une  place  plus  triste  que  cette  épouvantable  lutte  des  Armagnacs 
et  des  Bourguignons  où  la  fortune  de  la  France  fut  si  près  de 
sombrer.  On  se  battait  alors,  on  se  tuait,  on  se  massacrait, 
les  historiens  et  les  chroniques  nous  apprennent  avec  quelle 
rage.  En  même  temps  que  la  guerre  par  l'épée,  une  véritable 
guerre  de  plume.  Depuis  la  fameuse  apologie  du  meurtre  du 
duc  d'Orléans  prononcée  par  Jean  Petit,  pour  excuser  le  duc  de 
Bourgogne  Jean  Sans-Peur,  depuis  la  noble  réfutation  opposée 
à  ce  factum  par  la  veuve  et  les  enfants  de  la  victime,  ce  sont 
chaque  année,  surtout  à  partir  de  la  conclusion  de  la  ligue  de 
Gien  en  4440,  des  séries  de  manifestes,  de  déclarations,  de 
lettres  de  défi.  Ces  documents  peuvent  être  qualifiés  d'actes  offi- 
ciels. Ils  sont  avoués  par  les  chefs  des  deux  partis  et  portent 
leurs  noms.  Aussi  conservent-ils  toujours  une  allure  sérieuse, 
en  dépit  de  la  passion  qui  les  anime.  Mais,  à  côté  d'eux,  il  y  a 
place  pour  les  insinuations  perfides  sorties  on  ne  sait  d'où,  pour 
les  libelles  et  les  racontars,  généralement  anonymes,  œuvres  de 
basse  haine,  employant  tour  à  tour  le  sarcasme  et  la  calomnie, 
et  parfois  plus  puissantes  dans  leurs  effets  que  les  proclama- 
tions les  plus  éloquentes. 

Les  productions  de  cette  nature  qui  se  présentent  tout  d'abord 
à  notre  examen,  et  qui  émanent  du  parti  bourguignon,  affectent 
la  forme  de  récits  historiques.  Leurs  rédacteurs  ont  la  préten- 
tion de  résumer  les  faits  accomplis  ;  mais  ils  ont  bien  soin  de 
les  présenter  de  manière  à  rejeter  absolument  tout  l'odieux  sur 
le  parti  adverse.  Tel  est  ce  texte  publié  dans  la  collection  des 
Chroniques  belges  par  M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove\  et 


I.  Chroniques  relatives  à  l'histoire  de  la  Belgique  sous  la  domination 
des  ducs  de  Bourgogne;  textes  français,  publiés  par  M.  le  baron  Kervyn  de 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  19.") 

dont  le  titre  seul  suffit  à  indiquer  l'esprit  :  le  Livre  des  trahi- 
sons de  France  envers  la  maison  de  Bourgogne.  Veut-on  savoir 
de  quelle  manière  ce  livre  est  rédigé?  Qu'on  lise  seulement  ces 
deux  passages  relatifs  à  Jeanne  d'Arc  : 

L'an  mille  IIHc  et  XXVIII  fut  la...  ville  d'Orléans  asségie  par 
le...  conte  de  Salbri  environ  la  Saint- Jehan  d'esté,  et  y  fu  ledit 
siège  jusques  envers  la  Toussains.  En  ce 'siège  fut  le  conte  occhis 
d'ung  canon  qui  le  féry  pârmy  le  chief,  luy  estans  es  faubours  à 
son  hostel,  dont  oncques  puis  les  Englès  n'orent  victoire  en 
France.  Et  vint  illec  le  dauphin  à  sy  grande  puissance  qu'il  fist 
lever  ledit  siège  en  desroy,  et  orent  adont  les  gens  du  dauphin 
aveucques  eulx  une  femme,  quy  estoit  fille  à  ung  homme  de 
Vaucoulour  en  Lorraine,  qui  tenoit  hostel,  et  estoit  adont  ceste 
fille  josne  et  rade,  quy  avoit  accoustumé  de  chevauchier  et  mener 
en  l'ostel  de  son  père  les  chevaux  au  gué,  à  quoy  faire,  comme 
pluiseurs  femmes  sont  de  légier  esperit,  elle  s'estoit  souvent 
esprouvée  à  manier  le  bois,  comme  de  courre  et  de  virer  la 
lance,  tellement  que,  comme  dit  est,  elle  se  mist  aveuc  les  gens 
audit  dauphin,  et  pluiseurs  fois  fu  sceu  qu'elle  savanchoit  aux 
assaux  et  aux  escarmuces.  Ung  jour  le  dauphin  le  volt  voir  et 
luy  fist  délivrer  ung  bon  coursier  et  ung  fin  harnois.  Gela  fait,  il 
fist  pronunchier  par  ung  carme  nommé  frère  Rigault,  en  touttes 
places  où  il  estoit  obéis,  que  celle  femme  estoit  une  pucelle  que 
Dieu  avoit  envoyée  et  transmise  du  ciel  pour  le  remettre  en  son 
royaume,  et  que  tousjours  aroit  la  victoire  tant  qu'elle  seroit 
aveucques  son  armée,  et  l'appeloient  parmy  France  les  folles  et 
simples  gens  l'Angélique,  et  d'elle  faisoient  chansons,  fables  et 
bourdes  mervilleuses  et  plaines  d'erreur,  tant  que  en  cel  an, 
par  les  bourdes  et  faintes  paroles  de  celluy  frère  Rigault  propo- 
sées en  ses  sermons,  lequel  représentoit  le  personnaige  Faulx- 
Samblant  au  romant  de  la  Rose,  ils  cuidoient  estre  chose  angé- 
licque  celle  quy  avoit  le  deable  au  ventre. 

Le  dauphin,  accompaignié  de  ce  prescheur  et  de  celle  pucelle 
fainte,  percha  tant  de  pays  qu'il  parvint  en  la  chité  de  Rains,  là 
où  il  se  fist  sacrer.  Puis  tindrent  aucuns  de  ses  gens  à  intention 
de  entrer  dedens  Paris;  mais  ce  fu  pour  néant,  quoyque  celle 

Lettenhoye.  Bruxelles,  1873.  Dans  ce  volume,  le  Livre  des  trahisons  de 
France  envers  la  maison  de  Bourgogne  occupe  les  pages  1  à  258,  et  le 
Pastoralet,  dont  il  sera  question  un  peu  plus  bas.  les  pages  573  à  852. 


196  SOCIÉTÉ 

pucelle  y  fuist  en  chief,  quy  de  prime  faice  vint  auprès  des  murs 
demander  les  clefs  ou  nom  de  Dieu,  auquel  elle  faindoit  estre 
messagière,  mais  au  lieu  des  clefs  on  luy  envoya  ung  vireton  au 
travers  de  la  cuisse  de  par  le  deable  son  maistre1. 

Si  je  rapporte  ces  deux  extraits,  ce  n'est  pas  pour  le  plaisir 
d'exciter  chez  le  lecteur  un  juste  sentiment  d'indignation,  c'est 
qu'ils  prêtent  à  une  remarque  intéressante.  Le  Livre  des  trahi- 
sons parle  d'événements  qui  se  sont  passés  en  4465.  Il  ne  saurait 
donc  avoir  été  écrit  avant  cette  date,  c'est-à-dire  fort  longtemps 
après  la  paix  d'Arras  (4435),  qui  avait  rapproché  la  maison  de 
Bourgogne  de  la  maison  royale  de  France,  et  neuf  ans  au  moins 
après  le  procès  de  réhabilitation  de  Jeanne  d'Arc  (4456).  A  cette 
époque,  l'opinion  était  faite  sur  la  bonne  Lorraine,  non  seulement 
en  France,  mais  dans  la  plus  grande  partie  de  l'Europe  chré- 
tienne. Déjà  JEneas-Sylvius  Piccolomini,  le  futur  pape  Pie  II,  lui 
avait  consacré  ces  mentions  dont  mon  cher  maître  Jules  Quiche- 
rat2  et  plus  récemment  M.  L.  Delisle3  ont  fait  ressortir  l'impor- 
tance. D'ailleurs  les  faits  parlaient  assez  hautement.  Les  Anglais 
chassés  du  royaume,  hormis  Calais  :  ce  résultat  n'était-il  pas 
suffisant  pour  réduire  au  silence  tous  les  anciens  détracteurs  ? 

D'où  vient  donc  cet  incroyable  acharnement  ?  Très  certaine- 
ment de  ce  que  Fauteur  du  Livre  des  trahisons,  cherchant  ce 
qui  pouvait  le  mieux  servir  sa  thèse,  s'est  inspiré  de  souvenirs 
ou  de  récits  remontant  à  une  période  plus  voisine  de  la  grande 
lutte.  On  est,  par  conséquent,  autorisé  à  reconnaître  ici  l'écho 
de  ce  qui  s'était  dit  ou  écrit,  du  côté  de  Bourgogne,  à  l'époque 
du  siège  d'Orléans,  du  sacre  de  Charles  VII  et  de  la  mort  de 
la  Pucelle.  Du  reste,  il  n'y  a  rien  là  qui  ne  concorde  parfaite- 
ment avec  les  sentiments  que  laisse  voir,  au  sujet  de  Jeanne 
d'Arc,  le  contemporain,  alors  Bourguignon  enragé  s'il  en  fut 
jamais,  auquel  nous  devons  le  précieux  Journal  d'un  bourgeois 
de  Paris  sous  les  règnes  de  Charles  VI  et  de  Charles  VIL  Ce 

1.  Le  Livre  des  trahisons  de  France,  chap.  gxliv  et  cxlv  (pp.  197  et 
198  du  volume  cité  dans  la  note  précédente). 

2.  Procès  de  condamnation  et  de  réhabilitation  de  Jeanne  d'Arc,  IV, 
p.  507. 

3.  Nouveau  témoignage  relatif  à  la  mission  de  Jeanne  d'Arc  dans  la 
Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  XL VI  (année  1885),  p.  668. 


DE   L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  197 

dernier,  toutefois,  n'ose  pas  se  prononcer  catégoriquement  sur 

«  cette  créature  qui  estoit  en  forme  de  femme que  on  nom- 

moit  la  Pucelle.  Qui  c'estoit,  Dieu  le  scet^.  » 

Dans  le  volume  qui  renferme  le  Livre  des  trahisons  de  France 
envers  la  maison  de  Bourgogne,  M.  le  baron  Kervyn  de  Let- 
tenhove  a  inséré  un  autre  récit  de  la  guerre  des  Armagnacs  et 
des  Bourguignons,  en  vers  cette  fois,  et  portant  le  titre  du  Pas- 
toralet.  Le  rimeur,  —  car  je  ne  puis  dire  le  poète,  —  précur- 
seur inattendu  de  Mlle  de  Scudéry  et  des  autres  fabricants  de 
romans  à  clefs,  a  eu  l'idée,  pour  le  moins  originale,  de  travestir 

cette  sanglante  page  de  nos  annales en  bergerie!  Rois, 

princes  et  chefs  d'armée  deviennent  autant  de  pasteurs  sous  des 
noms  supposés.  Fort  heureusement,  le  poème  se  termine  par 
une  sorte  de  table  explicative,  indispensable  en  ce  qui  concerne 
les  acteurs  secondaires.  Sans  elle,  en  effet,  devinerait-on  jamais 
que  Bellagus  signifie  Enguerrand  de  Bournonville  ;  Antidus,  le 
connétable  Charles  d'Albret;  Elesis,  le  duc  Jean  d'Alençon; 
Pompai,  l'amiral  Glignet  de  Brébant;  Philoman,  Jean  de  Luxem- 
bourg; et  Florimaie,  Catherine  de  France,  reine  d'Angleterre, 
femme  d'Henri  V?  Quant  aux  noms  des  personnages  principaux, 
ils  trahissent  les  préférences  politiques  de  l'écrivain.  Pour  le 
duc  de  Bourgogne,  Jean  Sans-Peur,  et  ses  partisans,  les  pseu- 
donymes de  Léonet  et  de  Léonois  -,  pour  le  duc  d'Orléans,  celui 
de  Tristifer  ;  pour  le  comte  Bernard  VII  d'Armagnac,  connétable 
de  France,  et  pour  ses  soldats,  ceux  de  Lupal  et  de  Lupalois. 
C'est,  on  le  voit,  l'idée  du  lion  fier  et  généreux  opposée  à  celle 
du  loup  rapace  et  dévorant.  Ajoutons  que  la  reine  Isabeau  de 
Bavière  est  assez  heureusement  baptisée  Belligère,  que  Florentin 
veut  dire  Charles  VI,  et  Panalus  Henri  V  d'Angleterre,  d'où  les 
termes  de  Florentinois  et  de  Panalois  appliqués  aux  Français  et 
aux  Anglais. 

L'idée  générale  adoptée  pour  la  composition  du  Pastoralet 
produit  les  plus  singuliers  effets.  Lisez  plutôt  ceci  : 

Mainte  bergière  frisque  et  prousse 
Sans  ami  seules  demorront; 
Car  bien  voy  que  tant  y  morront 

1.  Journal  d'un  bourgeois  de  Paris,  1405-1449,  éd.  publiée  par  M.  A. 


1 98  SOCIÉTÉ 

Jones  tousiaus,  fors  et  haitiés, 
Que  ce  sera  droite  pitiés. 

Jà  y  a  grant  desconfiture, 
Dont  Florentinois  par  friture 
Font  cris  et  souspirs  langoureux. 
Bergièrettes,  plorés  pour  eux 
Et  lamentés  en  griés  clamours, 
Car  vous  perdes  chy  vos  amours. 
Plourés  des  yex,  plourés  souvent, 
Car  chy  périst  ung  beau  jouvent,  etcA 

Savez-vous  à  quoi  cela  peut  bien  s'appliquer  ?  A  la  bataille 
d'Azincourt  et  à  la  mort  de  la  fleur  delà  noblesse  française. 

Et  quelles  inégalités  dans  le  style  !  Après  de  longues  périodes 
précieusement  alambiquées,  éclate  tout  à  coup  une  expression 
que  ne  désavoueraient  pas  nos  modernes  écrivains  naturalistes. 
On  sait,  par  exemple,  qu'en  1447  le  connétable  Bernard  d'Ar- 
magnac fît  reléguer  la  reine  Isabeau  de  Bavière  à  Tours,  mais 
que  celle-ci  se  mit  secrètement  en  relation  avec  le  duc  Jean 
Sans-Peur,  se  fît  enlever  par  lui  et  organisa  avec  son  nouvel 
allié  un  contre-gouvernement  qui  ne  contribua  pas  peu  à  ame- 
ner, deux  ans  plus  tard,  le  triomphe  du  parti  bourguignon.  Or, 
voici  comment  le  Pastoralet  rapporte  le  message  envoyé  par 
Isabeau  de  Bavière  au  duc  de  Bourgogne,  après  son  internement 
à  Tours  : 

Quoy  que  Léonet 2  ainsy  fait, 

Belligère  vers  lui  de  fait 

Envoyé  ung  bergier  pour  ly  faire 

Sçavoir  son  très  dolent  affaire, 

Qui  dist  :  «  Léonet,  Belligère, 

«  Qui  est  t'amie  et  ta  bergère, 

«  Désirans  forment  ta  value, 

«  Par  moy  trop  de  fois  te  salue. 

«  Je  diray,  se  c'est  ton  plaisir, 

Tuetey  pour  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris,  g  n°  519.  —  Cf.  Quicherat, 
Procès de  Jeanne  d'Arc,  IV,  p.  464. 

t.  Le  Pastoralet,  vers  6572  à  6584. 

2.  On  a  vu  plus  haut  que  Léonet  signifie  le  duc  de  Bourgogne,  et  Bel- 
ligère la  reine  Isabeau  de  Bavière. 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  199 

«  La  dolour  et  le  desplaisir 

«  En  quoy  la  pastoure  est  chéue, 

«  Dont  trop  se  tient  pour  décéue. 

«  Tu  scès,  et  elle  dont  gémist, 

«  Qu'amours  en  tel  point  sy  la  mist, 

«  Que  jadis  dansa  et  sailly  : 

«  Or  ly  sont  tout  déduit  failly; 

«  N'a  pas  plenté  lait  à  mengier, 

«  Ne  chainses*  pour  souvent  changier, 

«  Ne  vert  chapelet,  et  gist  seule, 

«  Mais  la  nuit  crie  à  plaine  geule2.  » 

Je  m'arrête  sur  ce  dernier  mot  qui  me  paraît  vraiment  bien 
risqué  dans  la  bouche  d'un  personnage  parlant  au  nom  d'une 
reine  de  France,  même  d'une  reine  déguisée  en  bergère. 

Mais  le  Livre  des  trahisons  de  France  et  le  Pastoralet  sont, 
avant  tout,  des  œuvres  ayant  des  prétentions  littéraires.  Ils  sont 
trop  développés  l'un  et  l'autre  pour  avoir  jamais  pu  devenir 
populaires.  D'ailleurs,  ce  qui  a  dû  faire  le  plus  de  mal  aux 
Armagnacs,  c'est  moins  ce  qui  s'écrivait  que  ce  qui  se  racontait. 
La  calomnie,  habilement  propagée  dans  la  foule,  est  une  arme 
dont  les  adversaires  du  duc  Louis  d'Orléans  et  de  ses  amis  ont 
su  se  servir  à  merveille  dès  le  temps  du  vieux  duc  de  Bour- 
gogne Philippe  le  Hardi,  le  père  de  Jean  Sans-Peur. 

Le  malheureux  Charles  VI  retombe-t-il  dans  un  accès  de  folie  ? 
on  ne  manque  pas  d'attribuer  son  mal  à  des  opérations  de  sor- 
cellerie, dont  on  accuse  ouvertement  le  duc  d'Orléans,  et  surtout 
sa  femme  Valentine  de  Milan,  suspecte  en  sa  seule  qualité  de 
Lombarde3.  Voilà  le  fils  aîné  du  duc  Louis  qui  meurt  en  bas 
âge,  emporté  par  quelque  maladie  fort  naturelle  :  aussitôt  on 
invente  l'histoire  d'une  pomme  empoisonnée  que  le  duc,  poussé 
par  le  désir  d'assurer  à  sa  propre  descendance  la  couronne  de 
France,  aurait  fait  préparer  pour  le  dauphin,  héritier  présomp- 
tif du  trône,  mais  qui,  par  une  série  de  circonstances,  au  lieu 

1.  Chemises. 

2.  Le  Pastoralet,  vers  6859  à  6878. 

3.  Froissart  (éd.  Buchon,  III,  p.  243)  s'est  fait  l'écho  de  ces  accusations, 
dont  le  Religieux  de  Saint-Denis,  au  contraire  (II,  pp.  404-406),  fait  très 
justement  ressortir  l'invraisemblance. 


300  SOCIÉTÉ 

de  parvenir  au  destinataire ,  aurait  justement  été  donnée  au 
pauvre  enfant  dont  elle  devait  faire  un  roi4.  Et  ces  bourdes  de 
se  répandre  comme  parole  d'évangile;  et  les  accusations  de  magie 
portées  contre  Valentine  de  Milan  de  faire  tant  de  bruit  que  la 
duchesse  est  forcée  de  quitter  la  cour;  et,  quand  le  duc  Louis 
d'Orléans  a  été  assassiné,  l'apologiste  de  Jean  Sans-Peur  de 
recueillir  soigneusement  toutes  ces  rumeurs  et  de  fonder  sur  elles 
sa  justification  du  meurtre. 

Ce  fut  bien  pis  quand,  après  Azincourt,  le  connétable  d^rma- 
gnac,  devenu  le  chef  du  gouvernement,  vint  exercer  à  Paris 
même,  pendant  deux  ans  et  demi,  une  autorité  que  beaucoup 
appelèrent  une  odieuse  tyrannie.  Tant  qu'il  fut  maître  de  la 
situation,  on  n'osa  pas  parler  trop  haut.  Mais,  lorsque  la  trahi- 
son de  Perrinet  Leclerc  eut  amené  l'entrée  des  Bourguignons, 
les  commères  parisiennes  prirent  leur  revanche.  Alors  se  pro- 
pagèrent des  récits  terrifiants  sur  un  prétendu  projet  de  mas- 
sacre général  qui  aurait  été  adopté,  en  principe,  par  ceux  dont 
on  venait  heureusement  d'être  délivré.  Quelque  temps  aupara- 
vant, les  Armagnacs  avaient  pris  de  force,  et  sans  les  payer,  les 
toiles  que  les  marchands  de  Paris  conservaient  en  magasin. 
C'était,  avaient-ils  dit,  pour  faire  des  tentes  et  des  pavillons 
pour  Je  roi,  en  vue  sans  doute  d'une  campagne  à  l'extérieur2. 
Nenni  !  c'était  bel  et  bien  pour  faire  des  sacs  destinés  à  noyer  les 
femmes  de  tous  ceux  qu'ils  supposaient  leur  être  hostiles.  Quant 
aux  hommes,  on  les  aurait  tués  sans  merci  dans  toutes  les  rues. 
Du  reste,  le  connétable  et  les  siens  étaient  disposés,  plutôt  que 
de  laisser  les  Bourguignons  entrer  à  Paris,  à  rendre  la  ville  au  roi 

1.  Toute  cette  prétendue  histoire  de  la  pomme  est  racontée  tout  au 
long,  de  même  que  ce  qui  a  trait  aux  opérations  magiques,  dans  l'apolo- 
gie du  meurtre  du  duc  d'Orléans,  par  Jean  Petit.  Voir  aussi  Froissart, 
loc.  cit.  —  On  sait  que  l'apologie  de  Jean  Petit  a  été  plusieurs  fois  réim- 
primée, et  qu'on  la  trouve  notamment  insérée  dans  la  Chronique  de 
Monstrelet  (éd.  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  I,  pp.  178-242). 

2.  Il  est  évident,  en  effet,  qu'il  dut  y  avoir  des  préparatifs  de  cam- 
pagne faits  à  Paris  au  commencement  de  l'année  1418,  en  vue  du  siège 
de  Senlis,  qui  fut  le  dernier  effort  tenté  par  le  connétable  d'Armagnac,  et 
dont  l'échec  eut  pour  lui  des  conséquences  désastreuses.  Le  connétable 
jugea  à  propos  d'y  traîner  avec  lui  le  pauvre  Charles  VI  :  il  fallut  donc 
bien  reconstituer  pour  le  roi  un  équipage  de  guerre. 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  201 

d'Angleterre.  Ceux  qu'on  voulait  excepter  de  la  tuerie  devaient 
recevoir  comme  signe  de  ralliement  un  écu  noir  portant  une 
croix  rouge,  c'est-à-dire  la  marque  distinctive  des  Anglais.  On 
ajoutait,  pour  donner  plus  de  créance  au  récit,  que  des  perqui- 
sitions avaient  fait  découvrir  plus  de  seize  mille  de  ces  écus  déjà 
tout  préparés <. 

On  aurait  pu  objecter  à  ceux  qui  répandaient  ces  bruits  qu'en 
somme,  depuis  l'année  d'Azincourt.  le  parti  armagnac,  loin  de 
songer  à  pactiser,  n'avait  cessé  de  lutter  pour  essayer  de  défendre 
le  royaume  contre  les  envahisseurs  étrangers,  et  que,  si  quel- 
qu'un s'était  compromis  par  des  rapprochements  avec  les  Anglais, 
c'était  bien  plutôt  le  duc  de  Bourgogne.  D^utre  part,  les  mas- 
sacres eurent  lieu  en  effet,  et  dans  des  conditions  particuliè- 
rement atroces;  mais  on  sait  que  le  seul  rôle  qu'y  jouèrent  le 
connétable  d'Armagnac  et  ses  adhérents,  vrais  ou  prétendus, 
fut  celui  de  victimes. 

Peu  importe  :  on  accueillait  sans  hésiter,  dans  la  capitale,  ces 
imputations  dont  l'exagération  dénote  le  peu  de  réalité.  L'auteur 
du  Journal  d'un  bourgeois  de  Paris,  qui,  mieux  que  personne, 
peut  faire  juger  de  l'état  des  esprits,  se  montre  absolument  per- 
suadé à  leur  endroit.  Tout  naturellement  il  en  conçoit  une  véhé- 
mente indignation  contre  des  gens  capables  de  tant  de  forfaits, 
et  surtout  contre  leur  chef,  le  comte  d1  Armagnac,  le  Lupal  du 
Pastoralet.  Si  bien  qu'il  finit  par  se  demander,  très  sérieusement, 
si  ce  dernier  ne  serait  pas  un  démon  incarné  ;  et,  toute  réflexion 
faite,  il  adopte  l'affirmative  :  «  Et  cuide  en  ma  conscience  que 
«  ledit  conte  d'Arminac  estoit  un  ennemy  [c'est-à-dire  un  diable] 

1.  t  Ainsi  estoit  Paris  gouverné  faulcement,  et  tant  hayoient  ceulx  qui 
gouvemoient  ceulx  qui  n'estoient  de  leur  bande  qu'ilz  proposèrent  que 
par  toutes  les  rues  ilz  les  prendroient  et  tueroient  sans  mercy,  et  les 
femmes  ilz  noieroient;  et  avoient  prinses  par  leurs  forces  les  toilles  de 
Paris  aux  marchans  et  à  autres  sans  paier,  disant  que  c'estoit  pour  faire 
des  tantes  et  des  pavillons  pour  le  roy,  et  c'estoit  pour  faire  les  sacs 
pour  noyer  lesdictes  femmes.  Et  encore  plus,  ilz  proposèrent  que,  avant 
les  Bourguignons  venissent  à  Paris,  ne  que  la  paix  se  feist,  ilz  rendroient 
Paris  au  roy  d'Engleterre ,  et  touz  ceulx  qui  pas  ne  dévoient  mourir 
dévoient  avoir  ung  escu  noir  à  une  croix  rouge,  et  en  firent  faire  plus 
de  xvi  mil,  qui  depuis  furent  trouvées  en  leurs  maisons.  »  (Journal 
d'un  bourgeois  de  Paris,  éd.  Tuetey,  §  n°  189.) 


202  SOCIÉTÉ 

«  en  fourme  de  homme,  car  je  ne  voy  nul  qui  ait  esté  à  lui,  ou 
«  qui  de  lui  se  renomme,  ou  qui  porte  sa  bende,  qui  tienne 
«  point  la  loy  ne  foy  chrestienne,  ains  se  maintiennent  envers 
«  tous  ceulx  dont  ilz  ont  la  maistrise  comme  gens  qui  auroient 
«  renyé  leur  créateur,  comme  il  appert  par  tout  le  royaulme  de 
«  France  ^.  » 

Eh  bien  !  et  les  Armagnacs?  car,  jusqu'ici,  il  n'a  jamais  été 
question  que  des  Bourguignons.  Est-ce  qu'ils  se  laissaient 
ainsi  honnir  et  vilipender  sans  riposter  à  leur  tour  ?  Hélas  !  le 
parti  qui  s'était  groupé  autour  de  la  maison  d'Orléans,  ce  parti 
qui  eut  cependant  l'honneur  de  réunir  dans  son  sein  les  anciens 
compagnons  de  du  Guesclin  avec  les  futurs  auxiliaires  de  Jeanne 
d'Arc,  et  de  devenir  dans  la  suite  le  véritable  parti  national,  ce 
parti,  dis-je,  n'avait  décidément  pas  pu  gagner  la  faveur  des 
Parisiens.  Prolonger  la  guerre  contre  les  Anglais,  entretenir 
pour  la  défense  du  pays,  à  force  d'expédients  et  de  sacrifices, 
un  reste  d'armée,  c'était  fort  bien  ;  mais  la  résistance  s'achetait 
par  de  dures  épreuves.  Les  vivres  renchérissaient  terriblement 
dans  la  capitale,  et  nombre  de  ses  habitants,  d'humeur  paci- 
fique, pensaient  sans  doute  comme  ces  marchands  qui,  ayant 
eu  successivement  maille  à  partir  avec  des  détachements  de  gens 
de  guerre  de  tous  les  drapeaux,  déclaraient  qu'ils  avaient  trouvé 
les  Anglais  plus  amoureux  que  les  Bourguignons,  et  ceux-ci  plus 
amoureux  cent  fois  que  les  Armagnacs.  Or,  c'était  déjà  à  cette 
époque  chose  grave  que  d'avoir  contre  soi  l'opinion  de  Paris.  Et 
n'a  guère  de  cœur  à  railler  qui  peut  être  sûr  de  ne  pas  trouver 
les  rieurs  de  son  côté.  Néanmoins,  les  amis  du  parti  d'Orléans 
ont  essayé,  au  moins  une  fois,  d'attaquer  par  ces  mêmes  voies 
détournées  le  duc  Jean  Sans-Peur. 

On  a  vu,  par  les  citations  que  nous  avons  empruntées,  d'abord 
au  Livre  des  trahisons  de  France  envers  la  maison  de  Bour- 
gogne, puis  au  Journal  d'un  bourgeois  de  Paris,  que  le  nom  du 
diable  revient  fréquemment  dans  les  passages  consacrés  à  dire 
le  plus  de  mal  possible  de  l'adversaire.  C'est  au  diable  encore 
que  l'on  songea  pour  tenter  de  jeter  le  discrédit  sur  Jean  Sans- 
Peur.  Non  pas  cependant  qu'on  ait  voulu  faire  de  lui,  comme 

l.  Journal  d'un  bourgeois  de  Paris,  éd.  Tuetey,  §  rr  262. 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  203 

les  Parisiens  pour  le  connétable  d'Armagnac,  un  démon  sous 
forme  humaine.  On  respectait  trop  sans  doute  le  sang  royal  qui 
coulait  dans  ses  veines.  Mais  on  s'efforça  d'établir  qu'il  fallait 
très  certainement  voir  en  lui  le  lieutenant  et  procureur  général 
du  diable  en  Occident. 

Lieutenant  et  procureur  général  du  diable!  Voulez-vous  la 
preuve?  Vous  admettez,  n'est-ce  pas,  le  témoignage  des  pièces 
d'archives,  quand  elles  présentent  les  garanties  nécessaires  ?  Eh 
bien  !  alors  inclinez-vous  ;  car  voici  une  lettre  patente,  parfaite- 
ment régulière  dans  sa  forme,  dûment  datée  et  scellée,  offrant 
tous  les  caractères  d'authenticité  que  peut  réclamer  un  diplo- 
matiste  de  profession,  par  laquelle  Lucifer  lui-même,  Lucifer, 
empereur  de  l'Achéron,  roi  d'Enfer,  duc  d'Érèbe  et  de  Chaos, 
prince  des  Ténèbres,  marquis  de  Pluton,  comte  de  Géhenne, 
etc. ,  etc. ,  atteste  le  fait  de  la  manière  la  plus  formelle,  en  renou- 
velant à  Jean  Sans-Peur  de  magnifiques  promesses  déjà  faites 
en  vertu  de  pactes  antérieurs  : 

Lucifer,  empereur  du  profond  Acherons,  roy  d'Enfer,  duc  de 
Hellebre  et  de  Tharos*,  prince  de  Ténèbres,  marquis  de  Bara- 
trum  et  de  Pluto,  conte  de  Géhenne,  maistre,  régent,  garde  et 
gouverneur  de  tous  les  dyables  d'Enfer  et  des  hommes  mortelz 
vivans  au  monde  qui  veullent  contredire  à  la  volunté  et  com- 
mandement de  nostre  adversaire  Jésus  Christ,  à  nostre  très  cher 
et  bien  amé  lieutenant  et  procureur  gênerai  es  parties  d'Occident, 
Jehan  de  Bourgoigne.  Nous  vous  mandons  le  salut  que  pour  vous 
desirons;  et  vous  prions  et  requérons  et  neantmoins  comman- 
dons et  expressément  enjoignons  que,  ainsi  que  avez  encommencé 
obéir  et  faire  la  volante  de  Sathanas,  tousjours  vous  y  persévé- 
riez; car  dès  que  commenceastes  à  porter  armes,  nous  vous  en 
avons  donné  et  dormons  par  ces  présentes  pleine  puissance  et  auc- 
torité  irrévocable,  et  sommes  grandement  et  deuement  informez 
de  votre  maulvais  couraige  et  de  voz  faitz,  que  nous  vous  ayde- 
rons  à  accomplir.  Et  croyez  de  vray  que  les  promesses  que  nous 
vous  avons  fêtes  et  aussy  que  avez  ouyes  par  les  bouches  des 
invocateurs  de  nous  et  du  grand  procureur  de  nostre  maison, 
Sathan,  nous  le  vous  ferons  tenir  et  garder  et  entretenir  invio- 

1.  Je  suis  ici  le  texte  des  mss.  français  5790  et  19866  de  la  Bibliothèque 
nationale,  qui  sont  les  plus  anciens.  La  copie  du  ms.  Duchesne  48  porte 
la  variante  plus  correcte  :  «  duc  de  Herebe  et  de  Chaos.  » 


$04  SOCIÉTÉ 

lablement  sans  nulle  faulte.  Oultre  plus  nous  voulions  que  sai- 
chez  de  vray  que  nostre  maison  est  totalement  vuyde  des  diables 
qui  nous  debvoient  servir;  et  sont  tous  au  monde  entrez  dedans 
les  cœurs  de  ceulx  en  qui  vous  avez  fiance,  vos  gens,  complices 
et  aliez,  et  qui  n'ont  vers  nous  aulcunement  failly,  mais  par 
nostre  moyen  vous  ont  tousjours  obey  et  faict  vostre  volunté, 
ainsy  comme  de  ce  vous  estes  plusieurs  foiz  vanté,  nostre  bon 
amy.  Il  est  vray  que  la  plus  grande  joye  et  grand  plaisir  que  nous 
puissions  avoir  est  que  sur  toutes  choses  on  destruise  les  églises, 
cathedralles,  collégiales  et  paroisialles,  abayes,  monastères,  chap- 
pelles  et  oratoires,  et  tous  edififices  dédiez  en  l'honneur  et  révé- 
rence de  nostre  dit  adversaire  Jesuchrist,  en  quoy  vous  avez 
bien  commencé,  dont  vous  estes  à  louer.  Et  pour  ce  que  es  par- 
ties d'Orient  nous  avons  donné  commission  et  mandement  spé- 
cial à  Morbesant,  Turc,  tenant  contre  droict  et  loyaulté  le 
royaulme  de  Turquie,  de  destruire  chrétienté  et  croistre  la  loy 
soubz  laquelle  il  a  esté  né,  dont  il  ne  faict  rien,  car  il  permect 
aux  chrétiens  es  églises,  chappelles  et  oratoires  faire  service  à 
nostre  dit  adversaire  Jesuchrist,  dont  et  non  sans  cause  sommes 
très  mal  content  et  fort  couroucé  contre  luy  :  pour  quoy  nous  vous 
faisons  scavoir  que  après  que  aurez  faict  et  mys  nosdits  com- 
mandements à  exécution  aux  parties  et  lieux  de  vostre  commis- 
sion, ainsy  que  avez  commencé  en  toutes  choses,  nous  vous 
ayderons  à  passer  oultre  mer  et  à  deffaire  nostre  dit  procureur 
Morbesant  et  l'expeller  et  mettre  hors  de  son  roiaulme,  lequel  il 
tient  contre  la  loy  de  Turquie  ;  et  après  vous  ferons  couronner 
roy  de  Turquie,  empereur  de  Gonstantinoble  et  de  Rome*,  roy 
d'Esclavonnye,  de  Jherusalem  et  de  Babilone,  de  Garthaige  et 
de  plusieurs  aultres  roiaulmes  chrétiens  et  paiens  ;  et  que  ainsy 
l'avez  promys,  vous  destruisez  ] 'église  de  Rome  et  de  toute  Grèce, 
à  celle  fin  qu'il  soit  mémoire  de  vous  ainsy  qu'il  est  mémoire  du 
conte  de  Mascon2,  qui  très  bien  mist  à  exécution  nostre  mande- 
ment et  feist  à  nostre  plaisir,  volunté  et  intention,  pour  nous,  ce 

1.  C'est-à-dire  de  Romanie. 

2.  Ce  passage  doit  se  rapporter  à  quelque  légende;  car  je  ne  crois  pas 
qu'il  faille  y  voir  une  allusion  à  l'adresse  d'un  personnage  contemporain. 
Le  comté  de  Mâcon,  revenu  à  la  couronne  en  1239,  avait  été  donné  en 
apanage,  en  1359,  au  duc  Jean  de  Berri,  qui  mourut  sans  descendance 
mâle  en  1416.  Mais  ce  prince,  beau-père  du  connétable  d'Armagnac  et 
dévoué  à  la  même  cause  que  lui,  avait  été  le  premier  à  signer  la  ligue 
de  Gien,  et  sa  mémoire  restait  chère  au  parti  d'Orléans. 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  205 

que  n'eussions  peu  faire,  dont  il  est  très  bien  rémunéré  et  posé 
avecques  Olofernes  et  plusieurs  aultres  ses  complices,  avecques 
lesquelz  vous  promectons  porter  ou  faire  porter  et  tellement 
vous  rémunérer  que  oncques  nul  de  vostre  lignaige  ne  fut  plus 
grandement,  colloque  selon  voz  mérites  que  vous  serez.  Car  nous 
avons  vraye  congnoissance  que  oncques  nul  de  voz  progeniteurs 
en  l'église  tant  n'edifïia,  comme  desjà  en  peu  de  temps  avez 
desedifïié,  dont  humblement  vous  mercions.  En  tesmoing  des- 
quelles choses  nous  avons  scellé  ces  présentes  de  nostre  très 
horrible  signet,  présents  à  ce  plusieurs  caterves  *  de  dyables,  en 
noslre  très  douloureux  consistoire,  jouxte  la  tournelle  de  nostre 
profond  puytz  et  espouvantable,  au  parmy  de  la  terre,  l'an  de 
nostre  règne  ennuyable  six  mil  Vie  et  VI. 

Le  singulier  texte  qu'on  vient  de  lire  se  trouve  inséré  dans  une 
petite  chronique  anonyme  des  comtes  et  ducs  d'Alençon,  encore 
en  majeure  partie  inédite2.  Je  ne  connais  pas  de  manuscrit  de 
cette  chronique  qui  soit  antérieur  au  xvie  siècle3  ;  mais  elle  paraît 
avoir  été  rédigée  vers  \  475  environ. 

Le  mode  de  composition  en  est  assez  particulier.  L'auteur 
retrace  successivement,  d'une  manière  rapide,  la  vie  de  chacun 
des  comtes  ou  ducs  d'Alençon  issus  de  la  maison  royale  de 

1.  Troupes. 

2.  Un  court  extrait  de  cette  chronique  a  été  publié  par  Quicherat  dans 
le  Procès  de  condamnation  et  de  réhabilitation  de  Jeanne  d'Arc,  IV, 
pp.  38-39.  Déjà  d'autres  portions  plus  importantes,  parmi  lesquelles  se 
trouve  justement  le  passage  qui  renferme  la  lettre  de  Lucifer,  avaient 
été  insérées  par  Bry  de  la  Clergerie  dans  son  Histoire  des  pays  et  comté 
du  Perche  et  duché  d'Alençon  (Paris,  1620,  in-4°),  p.  3 L 1-313.  Mais  il  ne 
paraît  pas  que  cette  publication  ait  été  remarquée.  Dans  tous  les  cas, 
d'ailleurs,  il  est  préférable  de  se  reporter  aux  manuscrits. 

3.  Trois  copies  manuscrites  de  cette  chronique  se  trouvent  à  la  Biblio- 
thèque nationale.  Deux  d'entre  elles,  constituant  les  mss.  français  5790  et 
19866,  sont  de  très  petit  format  et  se  ressemblent  fort  au  point  de  vue 
matériel,  sauf  que  l'écriture  est  beaucoup  plus  régulière  dans  la  première 
que  dans  la  seconde.  La  troisième  copie,  un  peu  plus  récente,  est  dans 
le  tome  XLVIII  de  la  collection  Duchesne,  lequel  renferme  aussi  le  seul 
texte  connu  d'une  autre  chronique  d'Alençon  due  à  Perceval  de  Cagny. 
La  lettre  de  Lucifer  et  le  préambule  qui  la  précède  occupent,  dans  le  ras. 
français  5790,  les  fol.  35  b  à  38  b,  et,  dans  le  ms.  Duchesne  48,  les 
fol.  120  b  et  121.  Quant  au  ms.  français  19866,  les  feuillets  n'y  sont  pas 
numérotés. 


206  SOCIÉTÉ 

France  par  Charles  de  Valois,  frère  de  Philippe  le  Bel,  en  les 
prenant  les  uns  après  les  autres.  Toutes  les  fois  qu'il  a  terminé 
une  de  ses  biographies  individuelles,  il  retourne  en  arrière  et 
mentionne  quelques-uns  des  événements  qui  se  sont  passés 
pendant  la  même  période  de  temps,  choisis  parmi  ceux  qui, 
sans  intéresser  directement  la  personne  du  prince  dont  il  vient 
de  parler,  lui  semblent  cependant  dignes  de  mémoire.  Mais  ce 
ne  sont  pas,  comme  on  pourrait  le  supposer,  les  faits  politiques 
importants  auxquels  il  s'attache  de  préférence.  Sa  grande  affaire, 
ce  sont  ces  histoires  extraordinaires  qui  font  aujourd'hui  le  plus 
bel  ornement  des  almanachs  destinés  aux  bonnes  gens  :  les  pluies 
de  sang,  les  enfants  monstrueux,  les  crapauds  incombustibles 
venant  empêcher  la  fonte  d'une  cloche  en  arrêtant  le  métal  en 
fusion  jusqu'à  ce  qu'une  aspersion  d'eau  bénite  les  fasse  tomber 
en  cendres,  etc.,  etc.  Presque  toujours  ces  scènes  sont  présen- 
tées comme  ayant  eu  pour  théâtre  une  localité  d'Allemagne.  Il 
est  donc  fort  à  supposer  que  le  rédacteur  s'inspirait  de  quelque 
livre  venu  d'outre-Rhin.  Peut-être  même  relèverait-on  des  rap- 
prochements frappants  en  parcourant  telles  de  ces  grandes  com- 
pilations qui  eurent  les  honneurs  de  l'impression  en  Allemagne 
à  la  fin  du  xve  siècle,  comme  la  fameuse  chronique  dite  de 
Nuremberg,  publiée  par  Hartmann  Schedel  en  -1493. 

Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  parmi  les  événements  singuliers  rap- 
portés à  la  suite  de  la  biographie  de  Jean,  premier  duc  d'Alen- 
çon,  tué  à  Azincourt,  que  trouve  place  la  lettre  de  Lucifer  à  Jean 
de  Bourgogne.  Voici  comment  elle  est  amenée.  Le  rédacteur  de 
la  petite  chronique  débute  par  le  récit  de  certaines  apparitions 
ayant  eu  lieu  dans  le  ciel  en  \  395,  qui  furent  considérées  comme 
des  signes  évidents  de  prochaines  guerres  sanglantes,  et  que 
d'autres  annalistes,  à  commencer  par  le  Religieux  de  Saint- 
Denis,  ont  également  enregistrées.  Puis  il  continue  en  ces  termes  : 

L'an  prochain  ensuyvant  [1396]  lesdits  Sarazins  eurent  grande 
et  merveilleuse  bataille1  contre  le  roy  de  Honguerie  qui  estoit 
accompaigné  de  plusieurs  Francoys,  pour  l'orgueil  desquelz,  qui 
ne  voullurent  croire  ledit  roy,  ilz  tournèrent  tous  à  desconfiture. 

1.  La  bataille  de  Nicopolis,  perdue  par  les  chrétiens  contre  Bajazet,  le 
25  septembre  1396. 


DE   L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  207 

Les  aulcuns  y  furent  tuez  et  les  aultres  furent  prins  prisonniers 
et  menez  devant  le  Grand  Turc  qui  tous  les  feist  mourir  en  sa 
présence,  fors  le  mareschal  de  France  nommé  Boucicault,  qui 
aultreffois  avoit  faict  aulcuns  plaisirs  aux  Sarazins,  et  Jehan, 
conte  de  Nevers,  filz  du  duc  Philippe  de  Bourgoigne,  pour  lequel 
un  sarazin  nigromancien  dist  qu'on  ne  le  feist  point  mourir,  car 
luy  seul  feroit  plus  mourir  de  chrétiens  que  eulx  tous  ensemble 
ne  scauroient  faire,  comme  il  advint  du  depuys.  Et  par  ainsy 
furent  ces  deux  mys  à  rançon,  qui  fut  paiée  assez  tost  après,  et 
furent  délivrez.  Gy  endroict  ne  faut  à  oublier  que  ledit  Jehan, 
conte  de  Nevers,  après  la  mort  de  son  père,  lui  succéda  endit 
duché  de  Bourgoigne.  Et  luy,  estant  duc,  feist  maulx  innume- 
rables  aux  chrétiens  et  principallement  aux  églises  et  aux 
ministres  d'icelles  ;  et  de  son  temps  furent,  ung  peu  avant  son 
trespas,  trouvé  unes  lettres  à  luy  adressantes,  comme  procureur 
de  la  cohorte  des  dyables  d'enfer,  desquelles  lettres  la  teneur 
ensuyt. 

On  voit  par  ces  dernières  lignes,  inspirées  certainement  de 
quelque  écrit  plus  ancien  aujourd'hui  perdu  ou  restant  à  trou- 
ver, que  la  lettre  de  Lucifer  «  à  son  très  cher  et  bien  aimé  lieu- 
tenant et  procureur  général  d'Occident  »  fut  seulement  mise  au 
jour  dans  les  derniers  temps  de  la  vie  du  duc  Jean  Sans-Peur, 
mais  qu'on  essaya  alors  de  lui  donner,  en  quelque  sorte,  une 
valeur  rétrospective,  en  la  rattachant  au  souvenir  déjà  lointain 
de  cette  malheureuse  croisade  de  Hongrie  qui  aboutit,  en  \  396, 
à  la  défaite  de  Nicopolis.  Cette  préoccupation  se  trahit  du  reste 
dans  la  rédaction  même  de  la  lettre.  C'est  par  elle  qu'il  faut 
expliquer  l'introduction  du  long  passage  relatif  au  renversement 
annoncé,  en  faveur  de  Jean  Sans-Peur,  du  prétendu  Morbesant, 
souverain  des  Turcs,  et  à  la  promesse  d'une  domination  géné- 
rale sur  l'Orient  entier.  Remarquons  aussi  que,  pour  rester 
dans  la  vraisemblance,  on  a  eu  soin  de  ne  pas  donner  à  Jean  de 
Bourgogne  le  titre  de  duc,  qu'il  ne  prit  en  effet  qu'en  ^404,  à  la 
mort  de  son  père,  après  avoir  porté  jusque-là  le  titre  de  comte 
de  Nevers  ' . 

1.  J'avais  d'abord  pensé,  à  cause  de  la  similitude  du  dernier  chiffre, 
que,  par  l'an  six  mille  six  cent  six  du  règne  de  Lucifer,  l'auteur  de 
notre  pamphlet  avait  voulu  désigner  exactement  l'année  1396,  date  de 
Nicopolis.  Mais,  vérification  faite  à  l'aide  des  ouvrages  spéciaux,  tels  que 


208  SOCIÉTÉ 

Le  choix  de  ce  point  de  départ  ne  laisse  pas  que  d'être  assez 
surprenant  au  premier  abord.  Sans  doute  l'émotion  fut  grande 
lorsqu'on  apprit  le  désastre  de  Nicopolis  et  ce  massacre  presque 
général  des  chevaliers  français,  auquel  échappa,  avec  le  comte 
de  Nevers,  un  très  petit  nombre  d'autres  grands  seigneurs  jugés, 
comme  lui,  bons  à  mettre  à  rançon.  Mais,  si  des  reproches  ont 
été  alors  exprimés  contre  les  croisés,  c'est  au  sujet  de  leur 
folle  imprudence  et  de  leur  ardeur  indisciplinée.  L'allégation  de 
la  petite  chronique  d'Alençon  pèche  surtout  par  la  vraisem- 
blance en  ce  qui  concerne  Boucicaut.  Qu'eùt-il  dit,  grand  Dieu  ! 
le  brave  maréchal,  de  se  voir  accusé  «  d'avoir  fait  aucuns  plaisirs 
aux  Sarrasins,  »  lui  qui  consacra  la  meilleure  partie  de  son  exis- 
tence à  batailler  contre  eux  avec  acharnement,  et  qui,  de  fait, 
fut  si  près  d'être  englobé  dans  le  massacre  des  chrétiens  à  Nico- 
polis4? 

Et  cependant,  chose  curieuse,  cette  espèce  de  légende  a  des 
racines  anciennes.  On  la  trouve  déjà  enregistrée  par  Juvénal  des 
Ursins  :  «  Entre  les  autres,  dit-il  dans  son  récit  de  la  campagne 
a  de  \  396,  fut  réservé  et  gardé  de  mourir  le  maréchal  Boucicaut. 
«  Car  autresfois  en  guerre  avoit  fait  bonne  compagnie  à  plu- 
«  sieurs  Sarrasins.  Et  combien  que  le  comte  de  Nevers  fust  en 
«  bien  grand  danger  d'estre  tué,  toutesfois  il  fut  sauvé.  Et 
«  disoit-on  communément  qu'il  y  eut  un  Sarrasin  nommé  Nigro- 
«  mancien,  devin  ou  sorcier,  qui  dist  qu'on  le  sauvast  et  qu^l 


le  Dictionnaire  infernal  de  Collin  de  Plancy,  il  se  trouve  que  les 
nombres  formés  uniquement  de  six  sont  en  très  grande  faveur  auprès 
des  auteurs  qui  ont  la  prétention  de  nous  mettre  au  fait  de  ce  qui  se 
passe  dans  les  régions  de  l'Enfer.  Ainsi,  suivant  eux,  l'armée  du  diable 
est  composée  de  6,666  cohortes,  et  chacune  d'elles  renferme  6,666  dé- 
mons, etc. 

t.  Les  moindres  détails  de  la  campagne  de  Nicopolis  peuvent  être  désor- 
mais étudiés  en  toute  sûreté  dans  le  bel  ouvrage  de  notre  confrère  et  ami 
M.  J.  Delaville  Le  Roulx,  la  France  en  Orient  au  XIVe  siècle  (Paris, 
1887,  2  vol.  in-8°).  M.  Delaville  Le  Roulx  ne  s'est  naturellement  arrêté 
qu'à  ce  qui  rentrait  dans  la  réalité  historique  des  faits.  Il  n'a  pas  eu 
occasion  de  parler  de  la  tradition  que  nous  examinons  ici.  Quant  à  l'ac- 
cusation portée  par  Froissart  contre  Jean-Galéas  Visconti,  dont  il  sera 
question  un  peu  plus  bas,  il  s'est  borné  à  l'indiquer  en  quelques  mots, 
sans  s'arrêter  à  la  discuter. 


V 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  $09 

«  estoit  taillé  de  faire  mourir  plus  de  chrestiens  que  le  Basac', 
«  ny  tous  ceuz  de  leur  loy,  ne  sçauroient  faire.  Et  par  ce  moyen 
«  fut  sauvé,  et  les  autres  mis  à  mort  piteuse2.  » 

M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove,  dans  la  table  de  son  édi- 
tion des  Chroniques  de  Froissart  (xxii,  p.  284),  donne  une  indi- 
cation qui  appartient  au  même  ordre  d'idées  :  «  Dans  un  horos- 
«  cope  de  Jean  Sans-Peur  conservé  à  la  bibliothèque  de  Madrid, 
«  l'auteur,  qui  déclare  se  nommer  Alofresin  et  être  un  Turc 
«  baptisé  à  Rhodes,  rapporte  que  la  vie  du  comte  de  Nevers  fut 
«  sauvée  grâce  à  son  oncle  Escolgant,  «  astronomien  »  de 
«  Bajazet.  » 

Néanmoins,  même  en  s 'appuyant  sur  une  rumeur  populaire, 
ce  n'était  peut-être  pas  chose  fort  heureusement  trouvée  pour 
un  ami  de  la  maison  d'Orléans  et  des  Armagnacs  que  cette  allu- 
sion à  la  campagne  du  comte  de  Nevers  en  Hongrie.  Il  s'expo- 
sait à  voir  son  arme  se  retourner  contre  lui.  En  effet,  le  nom  de 
Nicopolis  pouvait  aussi  éveiller,  et  avec  bien  plus  de  fondement, 
d'autres  souvenirs  scabreux,  capables  d'atteindre  l'honneur  du 
parti  Orléanais  dans  la  mémoire  du  duc  Louis,  son  premier  chef. 

Froissart,  en  racontant  l'histoire  de  l'expédition  de  -1396, 
accuse  formellement  le  duc  de  Milan,  Jean-Galéas  Visconti,  qui 
était,  suivant  lui,  en  relations  constantes,  attestées  par  des 
échanges  de  présents,  avec  le  sultan  des  Turcs,  d'avoir  prévenu 
celui-ci  du  départ  des  croisés  français,  en  lui  transmettant,  pour 
le  mettre  en  garde,  des  renseignements  très  circonstanciés3.  Le 
récit  de  Froissart,  le  plus  développé  de  tous  ceux  que  nous  ont 
laissés  les  contemporains  sur  ces  événements,  peut  être  inexact 
sur  certains  points  de  détail;  mais  il  abonde  en  particularités 
attestant  des  sources  étendues  d'information.  Ses  allégations 
méritent  d'être  tout  au  moins  examinées  de  très  près.  Or,  il 
n'est  pas  douteux,  d'autre  part,  que  Jean-Galéas  Visconti  était 
lui-même  tenu  au  courant  de  ce  qui  se  passait  en  France  par  sa 
fille,  Valentine  de  Milan,  et  par  son  gendre,  Louis  d'Orléans, 
qui  resta  toujours  le  fidèle  auxiliaire  de  la  politique  de  son  beau- 

1.  Bajazet. 

2.  Juvénaldes  Ursins,  dans  Godefroy,  Hist.  de  Charles  VI,  pp.  126  et  127. 

3.  Froissart,  éd.  Buchon,  III,  pp.  240,  241  et  244. 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.   XXIV,    1887.  14 


%\  0  SOCIÉTÉ 

père.  Si  donc  les  accusations  de  Froissart  sont  fondées,  une  part 
de  responsabilité  doit  retomber  jusque  sur  le  duc  et  la  duchesse 
d'Orléans. 

Il  est  assurément  délicat  d'instruire  un  tel  procès  à  distance, 
surtout  après  la  disparition  des  archives  des  Visconti.  On  en  est 
réduit  à  de  simples  indices.  Mais  ces  indices  suffisent  déjà  pour 
constituer  un  ensemble  de  présomptions  graves. 

Tout  d'abord,  remarquons  que  le  fait  incriminé  n'offre  rien 
par  lui-même  qui  ne  soit  parfaitement  admissible.  Les  Italiens, 
à  la  fin  du  xive  siècle  et  au  commencement  du  xve,  avaient  fini 
par  avoir  la  conscience  singulièrement  large  en  ce  qui  concer- 
nait les  relations  avec  les  puissances  musulmanes.  Les  intérêts 
de  leur  commerce  en  Orient  les  portaient  à  accepter  sans  remords 
des  accommodements  faits  pour  soulever  dans  certaines  circons- 
tances la  juste  indignation  du  reste  de  la  chrétienté.  Plus  d'une 
fois,  leur  conduite  plus  qu'équivoque  vint  paralyser  les  efforts 
tentés  pour  recommencer  l'œuvre  interrompue  des  croisades.  Je 
n'en  veux  citer  qu'un  exemple. 

En  \  403,  le  maréchal  Boucicaut,  devenu  gouverneur  de  Gênes, 
qui  s'était,  on  le  sait,  donnée  à  la  France  en  1395,  voulut  pro- 
fiter de  sa  situation  pour  diriger  une  expédition  maritime  contre 
les  Infidèles.  Il  espérait  pouvoir  arriver  à  l'improviste  sur  les 
côtes  de  l'Egypte  et  s'emparer  par  surprise  d'Alexandrie.  Mais 
Venise,  jalouse  de  Gênes,  craignit  qu'un  succès  remporté  par  sa 
rivale  ne  nuisit  à  ses  propres  établissements.  Carlo  Zeno,  capi- 
taine général  des  Vénitiens  dans  l'Adriatique,  fut  chargé  de  sur- 
veiller l'escadre  franco-génoise.  Quand  Boucicaut  parvint  dans 
les  mers  du  Levant,  il  trouva  partout  l'ennemi  en  défense.  C'était 
Zeno  qui  avait  donné  l'alarme  sur  toutes  les  côtes.  Et  cette 
conduite  du  capitaine  vénitien  était  d'autant  plus  coupable,  qu'il 
devait  la  connaissance  du  plan  de  campagne  à  Boucicaut  lui- 
même,  le  bon  maréchal  ayant  cru  qu'il  serait  secondé  par  lui, 
et  s'étant  imaginé,  dans  la  candeur  de  son  âme,  qu'une  entre- 
prise tentée  pour  l'honneur  de  la  Croix  devait  naturellement 
rallier  à  elle  tous  les  chrétiens K . 


1.  J.  Delaville  Le  Roulx,  la  France  en  Orient  au  XIVe  siècle,  I,  pp.  428 
et  436-438. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  211 

Déjà,  quatre  ans  plus  tôt,  en  4399,  une  aventure  à  peu  près 
analogue  lui  était  arrivée.  Il  se  rendait  alors  à  Constantinople 
pour  batailler  en  faveur  de  Fempereur  Manuel.  En  route,  il  relâ- 
cha à  Lesbos.  Le  seigneur  de  l'ile,  Gattilusio,  l'accueillit  avec 
les  marques  de  la  plus  vive  joie.  Puis  il  lui  apprit,  comme  chose 
toute  naturelle,  que,  «  pour  non  rompre  les  convenances  et  pactes 
«  que  il  a  voit  avec  les  Turcs,  »  il  leur  avait  annoncé  la  venue  du 
maréchal  et  de  ses  gens,  ajoutant  toutefois  que  cette  démarche 
ne  l'empêcherait  pas  de  prendre  part  à  la  campagne  et  de  joindre 
une  de  ses  galères  à  l'escadre  chrétienne4. 

Mais  il  ne  suffirait  pas,  pour  faire  admettre  sans  conteste  le  récit 
de  Froissart,  que  l'attitude  qu'il  impute  à  Jean-Galéas  Visconti 
fût  d'accord  avec  ce  que  d'autres  Italiens  ont  parfois  pratiqué. 
L'existence  de  rapports  amicaux  et  d'échanges  de  présents  avec 
le  sultan  des  Turcs  ne  constituerait  pas  davantage  une  preuve 
décisive.  Il  faudrait  que  le  duc  de  Milan  eût  eu  des  raisons  toutes 
particulières  d'agir  ainsi.  Sans  vouloir  se  laisser  trop  influencer 
en  histoire  par  le  fameux  brocard  juridique  :  Ts  fecit  cuipro- 
dest,  ce  qui  serait  dangereux  au  point  de  vue  de  la  critique,  il 
est  incontestable  que  Fintérêt  personnel  est,  dans  la  majeure 
partie  des  cas,  le  mobile  des  actions  humaines.  Et  nul,  plus  que 
Jean-Galéas  Visconti,  n'a  suivi,  avec  une  plus  grande  absence  de 
tout  scrupule,  la  politique  des  intérêts.  Le  père  de  Valentine  de 
Milan  avait-il  donc  quelque  chose  à  gagner  à  la  destruction  du 
corps  d'arméefrançai  s  conduit  en  Hongrie  par  le  comte  de  Nevers? 

On  peut  répondre  hardiment  par  l'affirmative.  En  effet,  Fétude 
de  pièces  diplomatiques,  pour  la  plupart  inédites,  ou  même  non 
signalées  encore,  relatives  aux  relations  de  la  France  avec  la 
république  de  Florence  pendant  les  années  1396  et  I3972  per- 
met d'établir  que  le  désastre  de  Nicopolis  eut  pour  résultat  indi- 
rect de  sauver  Jean-Galéas  Visconti,  sinon  d'une  ruine  complète, 
du  moins  d'un  très  grand  danger  immédiat. 

Les  dix  dernières  années  du  xive  siècle  furent  remplies,  pour 


1.  J.  Delaville  Le  Roulx,  ouv.  cit.,  I,  p.  365. 

2.  L'ouvrage  sur  les  Relations  diplomatiques  de  la  France  avec  la 
Toscane,  publié  dans  la  collection  des  Documents  inédits  sur  l'histoire 
de  France,  est  absolument  insuffisant  pour  cette  période. 


%\  %  SOCIÉTÉ 

la  partie  septentrionale  de  l'Italie,  par  la  lutte  du  seigneur  de 
Milan  contre  les  Florentins.  Le  premier  cherchait  à  étendre  sa 
domination  aussi  loin  que  possible,  aspirant  en  secret  à  se  faire 
couronner  un  jour  roi  d'Italie.  Les  Florentins  luttaient  pour 
sauver  leur  indépendance.  Des  deux  côtés  on  essaya  d'entraîner 
la  France  à  se  mêler  au  débat.  De  puissantes  influences  furent 
alors  mises  en  jeu  à  la  cour  de  Charles  VI.  Jean-Galéas  Vis- 
conti  trouvait  des  auxiliaires  précieux  dans  la  personne  de  sa 
fille  Valentine  et  de  son  gendre ,  le  duc  Louis  d'Orléans.  Les 
Florentins  étaient  soutenus  par  le  comte  Bernard  VII  d'Arma- 
gnac, entraînant  avec  lui  le  duc  de  Berri,  à  la  fois  son  oncle  et 
son  beau-père,  et  surtout  par  la  reine  Isabeau  de  Bavière1.  Un 
peu  plus  tard,  la  rivalité  croissante  des  maisons  de  Bourgogne 
et  d'Orléans  leur  procura  l'appui  du  duc  de  Bourgogne  Philippe 
le  Hardi,  heureux  de  saisir  un  nouveau  moyen  de  faire  pièce  à  son 
neveu  en  se  montrant  hostile  à  la  politique  milanaise.  Entre  ces 
différents  personnages  se  débattit  à  plusieurs  reprises  la  ques- 
tion d'une  intervention  française  au  delà  des  Alpes ,  dans  un 
sens  ou  dans  l'autre;  intervention  qui  devait  finir  par  n'avoir 
jamais  lieu. 

En  \  393  et  4394,  Jean-Galéas  dut  se  croire  bien  près  de  réus- 
sir, lorsqu'il  eut  lancé  cette  extraordinaire  conception  du  royaume 
d'Adria,  laquelle,  tout  en  ayant  l'air  d'être  très  favorable  aux 
intérêts  français,  aboutissait  en  somme  à  établir  au  profit  du  sei- 
gneur de  Milan  une  sorte  d'unité  morale  de  l'Italie,  constituée  aux 
dépens  de  la  puissance  temporelle  du  saint-siège.  La  mort  du  pape 
Clément  VII  d'Avignon  vint  détruire  tout  cet  échafaudage2.  Peu 
à  peu  un  revirement  complet  se  fit  en  faveur  des  Florentins.  La 
conduite  déloyale  du  seigneur  de  Milan,  voulant  empêcher  Gênes 
de  se  donner  au  roi  de  France,  en  \  395,  souleva  contre  lui  l'opi- 
nion publique  dans  notre  pays.  Sur  ces  entrefaites,  éclatèrent  les 

1.  Isabeau  de  Bavière  était  la  petite-fille  de  Bernabo  Visconti,  que  Jean 
Galéas  avait  dépouillé  et  fait  mettre  à  mort.  Quant  au  comte  d'Arma- 
gnac, il  avait  à  venger  à  la  fois  sa  sœur  Béatrix  d'Armagnac,  mariée  à 
Charles  Visconti,  également  une  des  victimes  de  la  cupidité  de  Jean 
Galéas,  et  son  frère  le  comte  Jean  III  d'Armagnac,  mort  en  1391  sous  les 
murs  d'Alexandrie  (Lombardie)  en  combattant  contre  les  Milanais. 

i.  Voir  mon  étude  sur  le  Royaume  d'Adria  (Paris,  1880). 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  %\  3 

bruits  malveillants  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  et  qui  for- 
cèrent la  duchesse  d'Orléans  à  s'éloigner  momentanément  delà 
cour.  Jean-Galéas,  mis  au  fait  de  ce  qui  arrivait  à  sa  fille,  fit 
mine  de  le  prendre  de  très  haut,  et  alla  même,  paraît-il,  ne  se 
voyant  pas  écouté,  jusqu'à  envoyer  «  défier  le  roi  et  tout  le 
«  royaume  de  France  entièrement^.  »  Il  n'obtint  d'autre  résultat 
que  d'exciter  encore  davantage  l'irritation  contre  lui.  Quant  au 
duc  d'Orléans,  devenu,  «  en  sentant  que  tel  famé  [réputation] 

«  couroit  sur  sa  femme ,  tout  merencolieux2,  »  il  perdit  de 

son  influence  et  n'osa  plus  trop  élever  la  voix  en  faveur  de  son 
beau-père. 

Les  Florentins  et  leurs  amis  n'eurent  garde  de  laisser  échap- 
per pareille  occasion.  Le  6  mars  4396,  la  république  dépêcha  un 
de  ses  agents,  Ser  Pero  de  San-Miniato,  au  comte  d'Armagnac, 
afin  de  tâter  le  terrain3.  A  la  même  époque  à  peu  près,  un  Flo- 
rentin, établi  depuis  plusieurs  années  en  France,  Buonaccorso 
Pitti,  quittant  Paris  pour  rentrer  dans  son  pays,  recevait  com- 
mission de  la  reine  Isabeau  de  Bavière  d'avertir  ses  compatriotes 
que  le  moment  semblait  venu  de  tenter  un  nouvel  effort4.  Pitti 
arriva  à  Florence  à  la  fin  de  mai.  Il  trouva  que,  dès  le  5  du 
même  mois,  on  avait  fait  partir  en  ambassade  pour  Paris  Maso 
degli  Albizzi,  chargé  d'entamer  des  pourparlers  avec  le  gouver- 
nement royal5.  Vivement  menées,  les  négociations  ne  tardèrent 
pas  à  aboutir.  Le  30  juin  -1396,  pleins  pouvoirs  étaient  donnés 
par  la  république  à  l'ambassadeur  Maso  degli  Albizzi,  auquel  on 
adjoignait  comme  collègue  Buonaccorso  Pitti  ;  celui-ci  se  remet- 
tait en  route  le  20  juillet,  atteignait  Paris  le  23  août6,  et  un 

1.  Froissart,  éd.  Buchon,  III,  p.  243. 

2.  Ibid.,  p.  279. 

3.  Instructions  à  V envoyé  florentin  Ser  Pero  de  San-Miniato,  du 
6  mars  1396  (n.  st.);  minute  originale  conservée  aux  archives  d'État  à 
Florence,  Dieci  di  balia,  legaz.  et  commiss.,  istruz.  et  lettere,  n°  1  bis, 
fol.  3. 

4.  Cronica  di  Buonaccorso  Pitti  (Florence,  1720,  in-8°),  p.  48. 

5.  Instructions  à  Maso  degli  Albizzi  du  5  mai  1396,  conservées  aux 
Archives  de  Florence,  Riformagioni,  classe  X,  dist.  1,  n°  14,  fol.  5. 

6.  Buonaccorso  Pitti,  Cronica,  pp.  48-50.  —  Instructions  à  B.  Pitti, 
du  18  juillet  1396,  et  Relations  de  leur  ambassade  faites  par  Maso  degli 
Albizzi  et  B.  Pitti,  le  27  décembre  1396;  pièces  conservées  aux  Archives 


21 4  SOCIÉTÉ 

mois  plus  tard,  le  29  septembre,  on  arrêtait  officiellement  les 
termes  d'un  traité  d'alliance  offensive  et  défensive  en  vue  des 
guerres  d'Italie  entre  le  roi  de  France,  d'une  part,  et,  d'autre 
part,  la  république  florentine,  entraînant  avec  elle  les  seigneurs 
de  Mantoue  et  de  Padoue  et  le  marquis  d'Esté,  seigneur  de 
Ferrare 1 . 

Or,  pendant  que  ceci  se  passait  en  France,  les  croisés,  com- 
mandés par  le  comte  de  Nevers,  traversaient  la  Hongrie,  mar- 
chant sur  Nicopolis.  Que  Jean-Galéas  Visconti,  furieux  et  humi- 
lié, et  d'ailleurs  très  gravement  menacé,  ait  alors  saisi  l'occasion 
de  se  venger  des  Français,  et  spécialement  du  duc  de  Bour- 
gogne, favorable  à  l'alliance  florentine,  en  cherchant,  comme  le 
dit  Froissart,  à  faire,  au  moyen  de  ses  avis  aux  Turcs,  tout  le 
mal  possible  à  l'expédition  :  rien  de  plus  croyable,  étant  donné 
surtout  le  caractère  du  personnage,  si  peu  scrupuleux  sur  le 
choix  des  moyens. 

Les  renseignements  transmis  de  Milan  pesèrent-ils  d'un  grand 
poids  dans  l'éclatante  victoire  remportée  par  Bajazet?  On  est 
autorisé  à  penser  que  la  folle  audace  des  chevaliers  français  suf- 
fît à  elle  seule  pour  amener  le  désastre.  Mais  ce  qui  est  indiscu- 
table, c'est  que  ce  fut  la  bataille  de  Nicopolis  qui  détourna  l'orage 
prêt  à  fondre  sur  Jean-Galéas.  Froissart,  qui  a  le  premier 
affirmé  la  chose2,  a  donc  parfaitement  vu  la  vérité,  bien  qu'il 
ne  fût  pas  sans  doute,  comme  nous  pouvons  l'être  aujourd'hui, 
au  courant  du  détail  des  négociations  diplomatiques  entre  la 
France  et  les  Florentins. 

de  Florence  :  Dieci  di  baîia,  legaz.  et  commiss.,  n°  1  bis,  fol.  34  b;  et 
Rif.,  classe  X,  dist.  4,  n°  1,  fol.  34  b  et  35. 

1.  Archives  nationales,  à  Paris,  J  503;  Archives  de  Florence,  Rif., 
classe  XI,  dist.  3,  n°  7,  fol.  5.  —  Le  texte  est  imprimé  dans  Liïnig, 
Codex  Italix  diplomaticus,  I,  col.  1094. 

2.  «  Or  advint  que  ce  voyage  [l'expédition  projetée  par  Charles  VI  en 
Lombardie]  se  brisa  et  dérompit,  et  alla  tout  au  néant,  quand  les  cer- 
taines nouvelles  vinrent  en  France  de  la  bataille  et  déconfiture  de  Nico- 
poli,  et  de  la  mort  et  prise  des  seigneurs  de  France,  car  le  roi,  le  duc 
de  Bourgogne  et  tous  les  seigneurs  furent  si  chargés  de  ces  dures  nou- 
velles qu'ils  eurent  bien  à  entendre  à  autre  chose;  et  aussi  ils  sentoient 
le  duc  de  Milan  grand  et  puissant  et  moult  bien  du  roi  Basaach  de  Tur- 
quie; si  ne  l'osèrent  courroucer.  »  (Éd.  Buchon,  III,  p.  279.) 


DE  L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  215 

Après  la  conclusion  du  traité  du  29  septembre  4396,  les  deux 
plénipotentiaires  florentins  avaient,  pour  rendre  compte  du  suc- 
cès de  leur  mission,  regagné  la  Toscane.  Là,  on  se  préparait 
déjà  avec  ardeur  à  faire  campagne  contre  les  Milanais.  Dès  le 
mois  d'août,  la  république  avait  engagé  comme  «  capitaine  de 
la  guerre  de  la  commune  de  Florence  »  un  des  condottieri  les 
plus  renommés  de  l'époque.  Il  se  trouva  que  celui-ci  était  un  de 
nos  compatriotes,  Bernardon  de  Serres,  natif  de  Gascogne*, 
simple  aventurier  devenu  chef  d'armée  par  sa  seule  valeur,  et 
dont  j'ai  eu  naguère  la  bonne  fortune  de  pouvoir  reconstituer 
la  surprenante  carrière2.  On  comptait  naturellement  que  le  roi 
de  France  allait  mettre  le  traité  à  exécution  et  envoyer  un  corps 
expéditionnaire  au  delà  des  Alpes.  N'avait-il  pas  témoigné  en 
public  le  plus  grand  enthousiasme  pour  le  projet,  déclarant 
même  qu'il  marcherait  en  personne  contre  le  duc  de  Milan  et 
voulant  entraîner  dans  l'aventure  le  roi  Richard  d'Angleterre, 
auquel  il  venait  de  donner  en  mariage  sa  fille  Isabelle3?  Pour 
activer  les  choses,  Buonaccorso  Pitti,  à  peine  revenu  à  Florence, 
reçut  ordre  de  repartir  pour  la  France  le  12  janvier  1397 4, 
accompagné  cette  fois  de  deux  personnages  de  marque,  Vanni 
Gastellani,  qui  fut  trois  fois  gonfalonier  dans  sa  patrie,  et  le  docte 
Filippo  Corsini,  renommé  pour  son  savoir  et  son  éloquence. 

Hélas!  pauvres  ambassadeurs  !  Quand  ils  arrivèrent  à  Paris, 
tout  était  bouleversé.  On  avait  appris  dans  l'intervalle  la  défaite 
de  Nicopolis.  Il  s'agissait  bien  maintenant  d'une  chevauchée  en 
Italie!  Il  fallait,  avant  tout,  après  avoir  pleuré  les  morts,  s'oc- 
cuper de  délivrer  le  comte  de  Nevers  et  les  autres  grands  sei- 
gneurs restés  prisonniers  aux  mains  des  Turcs.  Charles  VI  était 
retombé  dans  un  nouvel  accès  de  folie;  d'ailleurs,  avec  lalégè- 

1.  Originaire  de  Serreslous,  dans  le  département  des  Landes,  arrondis- 
sement de  Saint-Sever,  canton  d'Hagetmau. 

2.  Les  Gascons  en  Italie  (Auch,  1885),  p.  175-221. 

3.  Froissart,  éd.  Buchon,  III,  p.  279. 

4.  Instructions  à  Buonaccorso  Pitti,  du  12  janvier  1397  (n.  st.),  aux 
Archives  de  Florence,  Dieci  di  balia,  legaz.  et  commiss.,  n°  l  bis,  fol.  80. 
—  Suivant  son  propre  témoignage  (Cronica,  pp.  50  et  51),  Buonaccorso 
Pilti  se  remit  en  route  dès  le  15  janvier.  Il  y  avait  alors  à  peine  trois 
semaines  qu'il  était  de  retour,  car  ce  n'était  que  le  25  décembre  précé- 
dent qu'il  était  rentré  à  Florence  avec  Maso  degli  Albizzi. 


%\ 6  SOCIÉTÉ 

reté  morbide  de  son  esprit,  il  y  avait  beau  temps,  sans  doute, 
que  son  zèle  s'était  éteint  et  qu'il  avait,  suivant  une  pittoresque 
expression  employée  jadis  par  le  duc  de  Bretagne  à  propos  d'un 
cas  analogue,  «  autres  éloupes  en  sa  quenouille { .  »  Quant  au 
duc  de  Bourgogne,  il  se  trouvait  directement  atteint  par  la  cap- 
ture de  son  fils,  le  comte  de  Nevers,  et,  pour  l'instant,  il  lui 
fallait  ménager  avec  soin  le  duc  de  Milan,  en  position,  par  suite 
de  ses  relations,  de  pouvoir  utilement  intervenir  dans  l'affaire 
du  rachat  des  captifs,  et  dont  on  ne  tarda  pas,  en  effet,  à  mettre 
le  concours  à  profit2. 

L'un  des  ambassadeurs  florentins,  Buonaccorso  Pitti,  nous  a 
laissé  un  récit  piquant  de  leurs  mésaventures. 

Tout  d'abord,  pendant  près  de  quatre  mois,  il  ne  put  être 
question  d'autre  chose  que  de  services  solennels  célébrés  pour 
le  repos  de  l'âme  des  barons  morts  en  Orient,  tandis  que  le  roi 
continuait  à  être  tenu  enfermé  à  cause  de  sa  folie.  L'état  du 
souverain  s'étant  enfin  amélioré,  Pitti  et  ses  collègues  obtinrent 
une  audience  de  lui.  Filippo  Gorsini  y  porta  la  parole  pour 
réclamer  l'exécution  des  engagements  pris.  On  sembla  s'extasier 
sur  l'éloquence  de  son  discours.  Il  parut  si  beau,  que  tous  les 
seigneurs  du  Conseil,  et  même  beaucoup  d'autres  personnes,  en 
voulurent  avoir  copie.  Mais,  quant  à  une  réponse  quelconque, 
on  la  renvoya  à  un  autre  jour. 

Deux  mois  plus  tard,  malgré  des  réclamations  réitérées,  cette 
réponse  n'était  pas  encore  donnée. 

B.  Pitti,  à  demi  Parisien  par  suite  de  ses  longs  séjours  dans 
la  capitale  de  la  France,  et  par  conséquent  moins  naïf,  finit  par 
découvrir  la  vérité.  Filippo  Gorsini  avait  prononcé  sa  harangue 
d'après  toutes  les  règles  de  ce  que  les  lettrés  italiens  appelaient 
alors  la  Gramatica,  c'est-à-dire  qu'il  avait  employé  ce  latin 
boursouflé,  en  faveur  auprès  des  secrétaires  de  l'État  florentin, 
où  les  allusions  pédantesques  à  tous  les  personnages  de  l'his- 
toire ancienne,  sacrée  et  profane,  étaient  parfois  assez  bizarre- 
ment entremêlées  de  méchants  jeux  de  mots3.  Or,  le  roi  n'avait 

i.  Voir  les  Gascons  en  Italie,  p.  62. 

2.  J.  Delaville  Le  Roulx,  la  France  en  Orient  au  XIVe  siècle,  I, 
pp.  300-301. 

3.  On  peut  citer  comme  exemple  la  correspondance  échangée,  entre  la 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  217 

absolument  rien  compris  à  toutes  ces  belles  phrases.  Il  en  était 
de  même  pour  les  princes  du  sang,  hormis  le  duc  d'Orléans, 
qui,  lui,  bien  entendu,  n'avait  garde  de  parler.  Quant  au  chan- 
celier et  aux  prélats  siégeant  dans  le  Conseil,  ils  avaient  manqué 
à  leur  devoir  en  s'abstenant  de  fournir  aucune  explication  à  leur 
souverain. 

Une  nouvelle  entrevue  avec  le  roi  fut  demandée.  Pitti  prit 
alors  la  place  de  Pilippo  Gorsini,  et,  s'exprimant  cette  fois  en 
bon  français,  somma  tout  net  Charles  VI  de  tenir  la  foi  pro- 
mise. A  cette  apostrophe,  on  vit  le  pauvre  monarque  changer 
de  visage.  Aussitôt  l'audience  levée,  il  exigea  des  éclaircissements, 
se  fit  apporter  les  pièces  du  traité,  et,  après  avoir  lu  les  condi- 
tions, adressa  force  reproches  au  chancelier  et  aux  gens  du  Con- 
seil qui,  parleur  silence  après  le  discours  de  Corsini,  l'avaient 
exposé  à  laisser  croire  qu'un  roi  de  France  pouvait  manquer  à 
sa  parole.  Les  ambassadeurs  ayant  été  rappelés,  il  fit  déclarer 
par  le  chancelier,  et  confirma  lui-même  qu'il  était  déterminé  à 
accomplir  ce  qu'il  devait  envers  les  Florentins.  L'envoi  d'une 
expédition  en  Italie  devint  donc  chose  officiellement  décidée,  et  on 
choisit,  pour  la  commander,  le  comte  Bernard  VII  d'Armagnac. 

Mais  il  était  trop  tard  :  Bernard  d'Armagnac  eut  beau  déployer 
toute  son  activité,  il  ne  put  arriver  à  presser  suffisamment  les 
préparatifs.  Il  fallait,  avant  tout,  de  grosses  sommes  pour  enga- 
ger des  troupes.  Quand  il  chercha  à  obtenir  des  subsides,  il  fut 
arrêté  par  les  intrigues  du  duc  d'Orléans,  lui  opposant  habile- 
ment des  raisons  d'économie  *.  Si  bien  que  les  Florentins  se 
lassèrent  de  soutenir  les  hostilités  sans  jamais  rien  voir  arriver 
du  côté  de  la  France,  et  finirent  par  conclure,  le  44  mai  4  398, 
une  trêve  de  longue  durée  avec  Jean-Galéas  Visconti2. 

Grâce  au  trouble  que  la  nouvelle  de  Nicopolis  était  venue  jeter 
dans  les  premiers  projets  des  chefs  du  gouvernement  français, 
le  père  de  la  duchesse  d'Orléans  avait  facilement  tenu  tête  à  une 
coalition  qui  aurait  pu  devenir  si  formidable  pour  lui.  Après 

république  florentine  et  le  comte  Jean  J1I  d'Armagnac  pendant  les 
années  1390  et  1391,  dont  le  texte  intégral  est  publié  dans  les  Gascons 
en  Italie,  pp.  230  à  264. 

1.  B.  Pitti,  Cronica,  pp.  52  à  54. 

2.  Les  Gascons  en  Italie,  p.  205. 


218  SOCIÉTÉ 

quelques  mois  de  repos,  il  allait  reprendre,  dans  des  conditions 
de  plus  en  plus  favorables,  le  cours  de  ses  ambitieuses  menées, 
jusqu'au  jour  où  la  mort  devait  l'arrêter  en  plein  succès. 

Revenons  à  la  lettre  de  Lucifer,  dont  nous  a  éloignés  cette 
longue  digression.  L'auteur  inconnu  qui  a  rédigé  cet  essai  de 
pamphlet  ne  brillait  pas  précisément  par  le  tact,  on  vient  de  le 
constater.  Mais  eut-il  au  moins  le  mérite  de  l'originalité?  Hélas  ! 
je  crains  fort  que  non. 

Lorsque  la  querelle  éclata  entre  Bourguignons  et  Armagnacs, 
il  y  avait  déjà  bien  des  années  que  le  désir  de  contribuer  à  réta- 
blir dans  l'Église  la  discipline  altérée  par  de  regrettables  scan- 
dales avait  suggéré  à  quelques  écrivains  l'idée  de  faire  parler  le 
diable  et  de  supposer  de  prétendus  messages  de  compliments 
émanés  de  lui,  pour  attaquer  avec  vivacité,  sous  cette  forme  iro- 
nique, les  vices  et  les  abus  à  réprimer  chez  le  clergé. 

Ce  procédé  commence  à  se  manifester  dans  certaines  légendes 
du  xme  siècle.  Ainsi,  Vincent  de  Beauvais,  dans  le  vingt-cin- 
quième livre  de  son  Miroir  historial,  qui  comprend  les  annales 
du  xie  siècle,  raconte  que,  du  temps  de  l'empereur  Henri  IV 
(1056  à  4106),  deux  clercs  de  Nantes  s'étaient  promis  de  venir 
se  donner  des  nouvelles  de  l'autre  vie,  et  que  celui  qui  mourut 
le  premier  vint  apporter  au  survivant,  imprimées  sur  sa  main, 
ces  cruelles  paroles  :  «  Aux  évêques  et  au  clergé,  Satan  et  tout 
«  l'enfer  reconnaissants  pour  le  grand  nombre  d'âmes  que  leur 
a  envoient  la  négligence  et  le  mauvais  exemple  des  prélats.  » 

V Histoire  littéraire  de  la  France,  qui  mentionne  ce  passage 
de  Vincent  de  Beauvais,  cite  également A  un  autre  récit  presque 
analogue  :  «  Un  clerc,  chargé  de  prêcher  dans  un  synode 
d'évêques,  s'inquiétait  de  ce  qu'il  pourrait  dire  devant  cette  réu- 
nion de  puissants  prélats.  Gomme  il  était  découragé,  le  diable 
vint  et  lui  dit  :  «  Tu  as  bien  tort  d'avoir  peur.  Communique- 
«  leur  seulement  ce  message  :  «  Les  princes  des  ténèbres  infer- 
«  nales  aux  princes  des  églises,  salut.  Nous  nous  empressons 
«  avec  joie  de  vous  rendre  grâces,  parce  que  vous  faites  si  bien 
«  que  vous  et  tous  vos  troupeaux,  vous  tombez  entre  nos  mains. 
«  G'est  malgré  moi  que  je  dis  cela;  mais  un  plus  fort  que  moi 

1.  Histoire  littéraire  de  la  France,  XXI,  p.  358. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  219 

«  m'y  oblige.  »  —  Si  je  leur  tiens  un  tel  langage,  ils  ne  me 
«  croiront  pas,  dit  le  prédicateur.  —  Eh  bien  !  lui  répond  le 
«  diable,  je  vais  te  noircir  le  visage.  N'y  touche  pas  avant  de 
«  prêcher,  car  ce  serait  inutile  ;  après  ton  sermon,  tu  te  blan- 
«  chiras  avec  de  l'eau  bénite.  »  Le  prêtre  fît  ce  qui  lui  avait  été 
commandé  :  quand  il  prononça  les  terribles  actions  de  grâces, 
on  le  crut  sur  la  foi  de  son  visage  noirci,  et  on  trembla.  Voilà 
ce  qui  fut  dit  solennellement  cette  année-là  même,  4  248  de  Tin- 
carnation  du  Seigneur,  devant  tout  le  peuple  et  le  clergé.  » 

A  partir  du  milieu  du  xive  siècle  jusque  dans  les  premières 
années  du  xve,  ces  soi-disant  messages  diaboliques  prirent 
corps.  Devenus  bien  plus  développés,  ils  circulèrent  sous  forme 
de  copies  manuscrites. 

Les  bibliographes  signalent  particulièrement  trois  textes  de 
cette  nature. 

Le  premier  est  une  lettre  de  Lucifer  à  tous  les  membres  du 
clergé,  sur  laquelle  nous  reviendrons  tout  à  l'heure.  Le  second, 
une  épître  de  «  Leviathan,  princeps  mundi,  »  adressée  «  uni- 
«  versis  prelatis  ecclesie.  »  Cette  épître  a  été  composée  vers 
1381,  à  l'aide  de  centons  empruntés  aux  saintes  Écritures,  par 
le  cardinal  Pierre  d'Ailly.  Elle  vise  les  prélats  dont  l'obstination 
à  repousser  la  convocation  d'un  concile  général  allait  perpétuer 
le  grand  schisme  d'Occident,  né,  en  1378,  delà  double  élection 
d'Urbain  VI  et  de  Clément  VII1.  Enfin,  le  troisième  texte  con- 
siste en  une  missive  de  «  Satanas,  regnorum  Acherontis  impera- 
«  tor,  tenebrarum  rex,  profundissimae  ditis  dux  et  omnium 
«  damnatorum  seternus  trucidator,  »  portant  non  plus  une 
adresse  générale,  comme  les  deux  précédentes  lettres,  mais  une 
adresse  particulière  à  Jean  Dominici,  archevêque  de  Raguse 
(mort  en  44(8),  jugé  digne  des  faveurs  démoniaques  unique- 
ment pour  ne  pas  avoir  voulu  se  soumettre,  pendant  la  querelle 
du  grand  schisme,  à  l'obédience  de  cet  Angelo  Corrario  qui  fut  élu 
pape  en  1406  sous  le  nom  de  Grégoire  XII,  et  déposé  en  1409 2. 

t.  Denis,  Codices  manuscripti  theologici  bibliothecx  Palatinœ  Vindo- 
bonemis,  I  (pars  h),  col.  1822  à  1825. 

Une  copie  de  lépître  de  Leviathan  se  trouve  dans  le  ms.  latin  14643 
de  la  Bibliothèque  nationale,  fol.  331  b. 

2.  Theodericus  de  Niera,  Nemus  unionis,  tractât.  VI,  c.  29;  Just.  Frid. 


2120  SOCIÉTÉ 

De  ces  trois  épîtres,  celle  qui  eut  incomparablement  le  plus 
de  succès  fut  la  première,  la  lettre  de  Lucifer  adressée,  suivant 
les  leçons  des  différentes  copies  ou  éditions,  «  ad  malos  principes 
«  ecclesiasticos,  »  «  ad  spirituales,  »  ou  «  ad  potentes  et  prela- 
«  tos,  ad  plebanos  et  curatos,  ad  episcopos  et  ad  monachos  men- 
«  dicantes.  »  Certains  manuscrits  attribuent  cette  composition, 
qui  n'est  guère  qu'une  longue  suite  de  lieux  communs,  au 
célèbre  érudit  français  Nicolas  Oresme.  Le  docteur  Otto  Hartwig 
a  cherché  à  montrer,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  mais  sans 
vouloir  se  prononcer  définitivement,  qu'elle  pourrait  être  tout 
aussi  bien  l'œuvre  d'un  des  collègues  d'Oresme  à  l'Université 
de  Paris,  Henri  de  Langenstein,  plus  connu  sous  le  nom  de  Henri 
de  Hesse h . 

Quoi  qu'il  en  soit,  V  «  epistola  Luciferi  ad  prelatos  »  apparaît 
d1abord  avec  la  date  de  1354,  J 'avant-dernière  année  du  ponti- 
ficat de  Clément  VI.  Puis,  tombée  en  quelque  sorte  dans  le 
domaine  public,  elle  fut,  à  plusieurs  reprises  durant  soixante 
ans,  remise  en  circulation,  avec  des  remaniements  et  des  addi- 
tions parfois  assez  considérables.  C'était,  en  effet,  un  cadre  fort 
commode  pour  quiconque  voulait,  à  son  tour,  se  mêler  d'attaquer 
des  abus.  A  l'origine,  il  n'était  question  que  du  relâchement  de 
la  discipline  ecclésiastique.  Plus  tard,  postérieurement  à  4378, 
on  mêla  à  ces  critiques  des  allusions  au  schisme  qui  désolait 
l'Église.  Les  copies  variaient  aussi  quant  aux  détails  de  forme 
et  aux  circonstances  dans  lesquelles  la  lettre  aurait  été  révélée. 
L'une  d'elles  racontait,  en  précisant  les  faits,  que  cette  missive 
avait  été  remise  le  15  avril  4  440,  à  Florence,  entre  les  mains  de 
Monseigneur  Jean,  référendaire  du  pape  Jean  XXIII,  par  un 
individu  qui  s'était  aussitôt  enfui.  Une  autre  donnait  les  noms 

Knorrn,  Dissertatio  historico-theologica...  de  libris  et  epistolis  cœlo  et 
inferno  delatis  [citée  à  tort  par  le  docteur  Otto  Hartwig  comme  étant 
lJœuvre  d'Andréas  Schmid]  (Helmstadt,  1704,  in-4°),  p.  43;  Denis,  /.  c. 

1.  D1'  Otto  Hartwig,  Henricus  de  Langenstein,  dictus  de  Hassia,  zwei 
JJntersuchungen  iiber  das  Leben  und  die  Schriften  Heinrichs  (Marburg, 
1858,  in-8°)  ;  lre  partie,  pp.  18-20;  2e  partie,  pp.  8  et  sqq.  —  Je  dois  l'in- 
dication de  cet  ouvrage,  ainsi  que  celle  du  ms.  lalia  14643  de  la  Bibl. 
nat.,  dont  il  a  été  question  dans  l'avant-dernière  note,  à  l'amicale  obli- 
geance de  mon  savant  confrère  M.  Noël  Valois,  auquel  je  suis  heureux 
d'exprimer  ici  mes  remerciements. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANGE.  %%\ 

des  diables  de  moindre  importance  qui  avaient  souscrit  l'origi- 
nal :  «  Beelzebuth,  Farfarellus,  Catabria  secretarius.  » 

La  vogue  de  ce  document  ne  devait  pas  s'arrêter  là.  Publié 
près  de  deux  siècles  après  sa  première  apparition,  par  Mathias 
Flacius,  à  Magdebourg,  en  \  549  *,  il  ne  tarda  pas  à  être  traduit 
en  langue  vulgaire  et  à  venir  prendre  place  parmi  les  libelles 
répandus  par  les  réformés  d'Allemagne  contre  l'église  catho- 
lique2. 

C'est  très  certainement  cette  épître  de  Lucifer  qui  a  servi  de 
modèle  à  notre  Armagnac,  lorsqu'il  a  rédigé  son  essai  de  pam- 
phlet contre  le  duc  de  Bourgogne.  Voici,  en  effet,  le  début  et  la 
fin  de  YEpistola  : 

Lucifer,  princeps  tenebrarum,  tristia  profundi  Acherontis 
regens  imperia,  dux  Erebi,  rex  Inférai,  rectorque  Gehennae, 
universis  sociis  nostri  regni  filiis  superbiae,  praecipue  inodernae 
ecclesiae  principibus  (de  qua  noster  adversarius  Christus  Jésus, 
per  prophetam  praedixit  :  Odimus  ecclesiam  malignantium),  salu- 
tem  quam  vobis  optamus,  et  nostris  obedire  mandatis,  ac,  prout 
incepistis,  legibus  parère  Satanae.  Dudum  quidem,  etc 

Valeatis  illa  felicitate  qua  vos  desideramus  et  intendimus 
finaliter  permanere.  Datum  apud  centrum  terrae,  in  nostro  pala- 
tio  tenebroso,  praesentibus  catervis  demonium  super  hoc  spe- 
cialiter  vocatoruni  ad  nostrum  consistorium  dolorosum,  sub  nostri 
terribilis  signeti  caractère,  in  robore  premissorum  3. 

Que  l'on  se  reporte  à  la  pièce  qui  a  été  donnée  plus  haut,  et 


1.  Imprimé  par  Michael  Lotter,  27  pages  in-12. 

2.  Pour  tout  ce  qui  a  trait  à  1'  «  epistola  Luciferi,  »  voir  les  passages 
déjà  indiqués  plus  haut  des  ouvrages  du  D1'  Otto  Hartwig  et  de  Denis. 
Voir  aussi  Matteo  Villani,  Istorie,  lib.  II,  cap.  48  ;  Art  de  vérifier  les 
dates,  I,  p.  316;  Histoire  littéraire  de  la  France,  XXIV,  p.  34.  — 
Indépendamment  de  l'édition  de  Magdebourg,  1549,  deux  variantes  du 
texte  entier  ont  été  publiées  par  J.  Wolf,  Leciionum  memorabilium  et 
reconditarum  centenarii  XVI.  Lavingee,  1600-1608,  2  vol.  in-fol.,  I, 
pp.  654-656,  et  par  Knorrn,  Dissertatio,..  de  libris  et  epistolis  cœlo  et 
inferno  delatis,  pp.  37-42.  Une  copie  se  trouve  dans  le  ms.  latin  14643 
de  la  Bibl.  nat.,  fol.  330. 

3.  L'édition  donnée  par  Wolf  ajoute  ici  :  «  Anno  a  palatii  nostri  fac- 
tione  ac  consortium  nostrorum  substraclione,  millesimo  trecentesimo  quin- 
quagesimo  primo.  » 


%%%  SOCIÉTÉ 

l'on  reconnaîtra  que  l'auteur,  pour  le  commencement  et  la  fin 
de  son  élucubration,  s'est  contenté  de  traduire  en  langue  fran- 
çaise le  prototype  latin.  Ce  qui  lui  appartient,  c'est  uniquement  : 
d'une  part,  l'idée  d'appliquer  à  la  politique  un  procédé  d'attaque 
resté  jusqu'alors  confiné  dans  le  domaine  des  choses  ecclésias- 
tiques, et,  d'autre  part,  la  pensée  de  prendre  comme  fondement 
une  vague  tradition  relative  à  Nicopolis  ;  car,  pour  les  remercie- 
ments et  les  encouragements  du  diable  à  propos  du  mal  déjà 
fait  ou  à  faire  encore  à  la  chrétienté  par  Jean  Sans-Peur,  ils 
constituent  le  fonds  habituel  de  tous  les  écrits  que  nous  venons 
d'avoir  l'occasion  de  citer. 

Sans  avoir  besoin  d'une  plus  forte  dépense  d'imagination, 
l'auteur  de  la  lettre  à  «  Jehan  de  Bourgoigne  »  aurait  pu  per- 
fectionner son  œuvre  et  présenter  en  même  temps  que  le  texte 
du  document,  pour  lui  donner  une  apparence  encore  plus 
authentique,  l'image  du  sceau  ou  signet  appendu  à  l'original. 

Il  n'aurait  eu  qu'à  ouvrir  un  exemplaire  d'une  composition 
littéraire  assez  répandue  en  France  à  cette  époque  :  le  Livre 
du  roy  Modus  et  de  la  royne  Ratio.  La  seconde  partie  de 
l'ouvrage,  qui  est  une  allégorie  morale * ,  renferme  en  effet  une 
lettre  patente  expédiée,  elle  encore,  au  nom  de  Lucifer.  Celle- 
ci  n'a,  dans  sa  rédaction,  aucun  rapport  avec  notre  texte2; 
mais  plusieurs  manuscrits  du  Livre  du  roi  Modus  la  donnent 
sous  forme  de  copie  figurée,  imitant  assez  bien  l'apparence 


1.  La  première  partie  du  Livre  du  roi  Modus  est  une  espèce  de  traité 
de  vénerie,  qui  jouit  encore  aujourd'hui,  parmi  les  ouvrages  cynégétiques, 
d'un  renom  légendaire. 

2.  Cette  lettre  patente,  dont  l'objet  est  aussi  bizarre  que  le  plan  général 
de  la  composition,  porte  nomination  de  procureurs  chargés  de  représen- 
ter Lucifer  dans  un  procès  qui  lui  est  intenté  devant  le  tribunal  de  Dieu. 
Voici,  d'ailleurs,  les  formules  initiales  et  finales,  qui  diffèrent  absolument 
de  ce  que  nous  avons  vu  jusqu'ici  :  «  Nous,  Lucifer,  le  très  puissant  en 
toutes  mauvaistiez,  le  prince  des  princes,  malveillant  de  toutes  bonnes 
euvres,  roy  d'enffer,  souverain  des  condempnez  du  ciel,  de  l'air  et  de  la 

terre,  faisons  savoir  à  tous,  etc En  tesmoing  de  laquelle  chose  nous 

avons  scellées  ces  lettres  du  grant  seel  de  nostre  puis  d'enfer,  qui  furent 
faittes  après  nostre  grant  tourment,  que  Dieu  osta  de  nos  prisons  Adam, 
mil  CCC.  »  (Bibl.  nat.,  ms.  français  1298,  fol.  112  b.)  —  Le  ms.  français 
1303,  fol.  35,  plus  récent  que  l'autre,  donne  comme  date  :  «  mil  CCCC.  » 


DE   L'HISTOIRE   DE    FRANCE.  %%3 

ordinaire  des  mandements,  c'est-à-dire  écrite  à  longues  lignes 
sur  un  morceau  de  parchemin  plus  large  que  haut,  avec  une 
lanière  à  demi  détachée  dans  le  bas  pour  constituer  la  simple 
queue  qui  porte  le  sceau  ou  signet.  Ce  sceau,  tantôt  noir',  tan- 
tôt rouge2,  est,  s'il  est  permis  de  s'exprimer  ainsi,  au  type  de 
majesté.  On  y  voit  donc  Lucifer,  assis  sur  un  trône,  de  face,  et 
la  couronne  en  tête.  Autour,  se  lit  généralement  la  légende  : 
«  Seel  Lucifer,  maître  de  l'abisme  d'enfer.  » 

Tout  cela  ne  dépasse  pas  la  valeur  de  badinages  assez  enfan- 
tins. L'Armagnac  inconnu  qui  a  forgé  la  lettre  de  Lucifer  à  son 
lieutenant  et  procureur  général  es  parties  d'Occident  s'illusion- 
nait fort,  s'il  croyait  de  bonne  foi  pouvoir,  par  elle,  porter  un 
coup  sensible  à  Jean  Sans-Peur.  La  preuve  du  peu  de  succès 
qu'il  obtint  se  trouve  dans  le  silence  gardé  sur  ce  pamphlet  par 
toutes  les  chroniques  contemporaines. 

Heureusement  pour  leur  mémoire,  les  membres  du  parti 
d'Orléans  savaient  employer  aussi  d'autres  langages.  Dans  la 
rédaction  des  proclamations  et  des  manifestes,  les  chefs,  ou  leurs 
porte- paroles ,  s'expriment  presque  toujours  avec  autant  de 
dignité  et  de  noblesse  que  de  chaleur  de  ton 3.  Quelquefois  même, 
ils  atteignent  à  la  véritable  éloquence.  Et,  pour  me  faire  un  peu 
pardonner  les  platitudes  que  j'ai  dû  mettre  sous  les  yeux  du 
lecteur,  je  ne  crois  pas  pouvoir  mieux  terminer  qu'en  citant,  à 
titre  d'exemple,  le  début  de  l'émouvante  apostrophe  qui  termine 
la  réponse  à  l'apologie  du  meurtre  du  duc  d'Orléans.  Le  discours 

1.  Ms.  français  12399  (non  folioté);  ms.  français  1302,  fol.  118. 

2.  Ms.  français  1298,  fol.  112  b.  La  figure  de  Lucifer  se  détache  en  vert 
sur  le  fond  rouge.  11  n'y  a  pas  de  légende. 

3.  La  plupart  de  ces  documents  ont  été  recueillis  et  sont  cités  d'une 
manière  plus  ou  moins  complète  par  le  Religieux  de  Saint-Denis,  Monstrelet 
et  Juvénal  des  Ursins  ;  mais  il  en  est  d'autres  qui  sont  restés  ignorés, 
et,  parmi  eux,  il  faut  mentionner,  en  première  ligne,  la  belle  lettre  de 
protestation  adressée  au  duc  de  Bourgogne  par  les  ducs  de  Berry,  d'Or- 
léans et  de  Bourbon,  les  comtes  d'Alençon,  de  Richemont  et  d'Armagnac, 
et  le  sire  d'Albret,  connétable  de  France,  dont  les  originaux,  conservés 
aux  Archives  nationales  (K  56,  n°  20),  ne  portent  aucune  date,  mais  qui 
a  dû  certainement  être  rédigée  entre  le  6  octobre  et  le  1er  novembre  1410 
[et  non  1408,  comme  lindique,  sous  le  n°  1842,  l'inventaire  des  Monu- 
ments historiques.  —  Cartons  des  rois,  par  J.  Tardif]. 


224  SOCIÉTÉ  DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 

entier  a  été  publié  à  plusieurs  reprises (  -,  mais  le  morceau  qui 
suit,  en  dépit  de  quelques  faiblesses  de  goût,  me  semble  animé 
d'un  trop  beau  mouvement  général  pour  ne  pas  mériter  d'être, 
une  fois  de  plus,  mis  en  lumière  : 

0  toy,  roy  de  France  !  prince  très  excellent,  pleure  donques 
ton  seul  frère  germain  que  tu  as  perdu,  l'une  des  précieuses 
pierres  de  ta  couronne,  duquel  toy  mesmes  devroies  faire  ou 
procurer  la  justice.  0  toy,  royne  très  noble!  pleure  le  prince 
qui  tant  te  bonnouroit,  lequel  tu  vois  mourir  si  piteusement. 
0  toi,  mon  très  redoubté  seigneur,  monseigneur  d'Acquitaine  ! 
pleure,  qui  as  perdu  le  plus  beau  membre  de  tout  ton  sang,  de 
conseil  et  de  seigneurie,  pour  quoy  tu  es  escbeu  de  paix  en  très 
grande  tribulacion.  0  toi,  duc  de  Berry!  pleure,  qui  a  veu  le 
frère  du  Roy,  ton  nepveu,  finir  sa  vie  par  grief  martire  pour  ce 
qu'il  estoit  filz  et  frère  de  roy,  et  non  pour  autre  chose.  0  toi, 
duc  de  Bretaigne  !  pleure  l'oncle  de  ton  espouse,  qui  grandement 
t'amoit.  0  toi,  duc  de  Bourbon  !  pleure,  car  ton  amour  est  enfouye 
en  terre.  Et  vous,  tous  autres  nobles  princes  !  pleurez,  car  le  che- 
min est  ouvert  pour  vous  faire  mourir  traîtreusement  et  sans 
défier.  Pleurez,  hommes  et  femmes,  povres  et  riches,  jeunes  et 
vieulx  !  car  la  doulceur  de  paix  et  de  tranquilité  vous  est  ostée, 
estant  que  le  chemin  vous  est  monstre  d'occire  et  mettre  guerre 
entre  les  princes,  par  lequel  vous  estes  en  guerre  et  en  misère 
et  en  voie  de  toute  destruction.  0  vous,  hommes  d'église  et 
sages!  pleurez  le  prince  qui  très  grandement  vous  aymoit  et 
honnouroit  ! 

Paul  Durrieu. 

1.  Notamment  dans  la  Chronique  de  Monstrelet,  I,  pp.  268-336. 


LE  ROLE  DE  CHARLES  V 

AU    DÉBUT    DU    GRAND    SCHISME 
(8  AVRIL-16  NOVEMBRE  1378)*. 


Le  rôle  de  Charles  V  au  début  du  grand  schisme  est  un  de 
ces  sujets  de  perpétuelle  contestation  sur  lesquels  les  érudits 
eux-mêmes  ne  parviennent  point  à  s'entendre.  Tantôt  ils  nous 
représentent  un  monarque  prudent,  sincère,  désintéressé,  dont 
tout  le  désir  est  d'assurer  le  triomphe  de  la  bonne  cause.  Tan- 
tôt c'est,  au  contraire,  un  politique  astucieux,  qui  sacrifie  à 
ses  calculs  égoïstes  l'unité  de  l'Église,  le  repos  de  la  chré- 
tienté. Raynaldi,  le  continuateur  du  cardinal  Baronius,  est 
un  de  ces  savants  qui,  à  l'exemple  du  frère  Rodrigo  dont  parle 
Bartolomeo  Albizzi2,  damneraient  volontiers  Charles  V  pour  son 
intervention  dans  les  affaires  du  schisme.  Au  contraire,  «  le  plus 
sage  et  le  meilleur  des  rois  »  (c'est  l'expression  de  Baluze)  trouve 
dans  réminent  éditeur  des  Vitx  paparum  avenionensium  un 
défenseur  ingénieux,  qui  venge  sa  mémoire  et  qui  réfute,  avec 
un  curieux  dédain,  les  insinuations  de  Raynaldi,  «  cet  homme 
infiniment  injuste  et  inexpérimenté  qui  n'a  de  l'historien  que  le 
nom3.  » 

Je  ne  me  permettrais  pas  d'intervenir  dans  ce  débat  si  je 

1.  Ce  mémoire  a  été  lu  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres 
dans  les  séances  des  9  et  16  mars  1888. 

2.  De  conformitate  vite  B.  Francisci  ad  vitam  domini  Jesu  Xpisti, 
redemptoris  noslri,  liber  editus  a  fratre  Bartolomeo  de  Pisis,  Milan,  1510, 
fol.  78  r. 

3.  Vitx  paparum  avenionensium,  t.  I,  col.  1272. 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.  XXIV,    1887.  15 


226  société 

Savais  à  produire  un  certain  nombre  de  pièces  nouvelles.  Je  les 
ai  surtout  empruntées  aux  Archives  nationales,  aux  archives  du 
département  du  Nord  et  à  la  bibliothèque  du  Vatican. 

Sans  vouloir  aborder  ici  Pénumération  de  ces  textes,  ni  fati- 
guer l'Académie  du  récit  détaillé  des  faits,  je  me  bornerai  à  lui 
soumettre  quelques-uns  des  résultats  auxquels  cette  recherche 
conduit. 

I. 

Elle  fournit  d'abord  d'utiles  indications  sur  un  sujet  obscur  : 
l'attitude  de  Charles  V  pendant  le  printemps  et  au  commence- 
ment de  l'été  1378. 

Le  8  avril,  une  élection  faite  à  Rome  au  bruit  des  clameurs 
populaires  avait  placé  sur  le  siège  pontifical  un  italien,  Urbain  VI, 
dont  Tavènement  fut  notifié  dans  tous  les  pays  chrétiens.  Mais, 
au  bout  de  quelques  semaines,  la  plupart  des  cardinaux,  pous- 
sés à  bout  par  les  excès  de  sévérité  du  nouveau  pape,  d'autres 
disent  convaincus  de  la  nullité  d'une  élection  accomplie  sous 
l'empire  de  la  crainte,  abandonnèrent  Urbain,  le  dénoncèrent 
comme  intrus,  enfin,  réunis  à  Fondi  le  20  septembre,  élevèrent 
sur  la  chaire  apostolique,  déclarée  vacante,  l'un  d'entre  eux, 
Robert  de  Genève,  qui,  sous  le  nom  de  Clément  VII,  ne  tarda 
pas  à  venir  siéger  en  France. 

Que  Charles  V  ait  adhéré  solennellement  à  Clément  VII,  le 
\  6  novembre  de  cette  même  année,  c'est  ce  que  tous  les  histo- 
riens enseignent.  Mais  la  conduite  du  roi  durant  les  mois  qui 
précèdent  est  beaucoup  moins  connue.  Il  semble  résulter  des 
récits  répandus  par  Charles  V  lui-même  que  ce  prince  n'a  pas 
un  seul  instant  admis  la  légitimité  d'Urbain  VI.  Dès  le  premier 
jour,  il  observe  à  l'égard  du  pape  de  Rome  une  réserve  de  mau- 
vais augure;  il  soupçonne  une  intrusion.  Le  temps  ne  fait  que 
transformer  ses  doutes  en  certitude,  et  l'on  ne  constate,  dans 
sa  conduite,  aucune  variation  jusqu'au  moment  où  il  se  déclare 
publiquement  contre  Urbain.  Cette  méfiance  prématurée  fait 
peut-être  honneur  à  la  perspicacité  du  roi;  elle  ne  laisse  pas 
de  faire  tort  à  sa  réputation  d'équité.  On  s'explique  mal  tant  de 
répugnance  à  reconnaître  un  pontife  dont  personne  encore  ne 


DE  L'HISTOIRE   DE  FRANCE.  227 

contestait,  publiquement  du  moins,  la  légitimité;  on  est  tenté 
d'y  voir  l'indice  d'un  parti  pris,  la  preuve  d'une  opposition 
sourde  et  instinctive  à  Urbain  VI. 

Mais  ce  soupçon,  que  justifie  jusqu'à  un  certain  point  la  ver- 
sion des  Grandes  Chroniques,  tombe  devant  la  simple  constata- 
tion des  faits. 

Urbain  VI,  en  réalité,  fut  reconnu  en  France  pendant  les 
premiers  temps  de  son  pontificat4.  Charles  V  ne  s'opposa  point 
à  ce  qu'on  le  tînt  pour  pape,  même  à  la  cour  de  France  ;  il  en 
fut  ainsi  jusqu'au  mois  de  juillet  4  378. 

Je  craindrais  d'énoncer  un  fait  aussi  peu  connu2  si  je  n'en 
avais  en  quelque  sorte  la  preuve  sous  les  yeux.  Voici  deux  actes 
dressés  le  46  juin  1378  par  cinq  notaires  apostoliques,  dont  un 
notaire  assermenté  du  parlement  de  Paris  ;  ce  sont  les  comptes 
rendus  officiels  d'une  séance  importante  :  lecture  y  a  été  donnée, 
devant  toute  la  cour,  de  deux  dépositions,  ou  confessions,  écra- 
santes pour  le  roi  de  Navarre.  Ces  actes,  rédigés  par  les  soins  du 
chancelier,  sur  l'ordre  et  presque  sous  les  yeux  du  roi,  sont  datés 
l'un  et  l'autre  de  la  première  année  du  pontificat  «  sanctissimi 
in  Christo  patris  ac  domini  nostri  domni  Urbani,  divina  pro- 
videncia  pape  sexti3.  »  Si  Charles  V  avait,  avant  le  -16  juin, 
manifesté  le  plus  léger  doute  au  sujet  de  la  légitimité  d'Urbain, 
il  eût  été  facile  au  chancelier,  soit  de  faire  adopter  dans  ces 

1.  Il  n'est  point  ici  question  de  l'accueil  fait  à  Urbain  VI  par  l'univer- 
sité de  Paris.  Elle  reconnut  le  pape  de  Rome,  il  est  vrai  (Du  Boulay,  His- 
toria  universitatis  Parisiensis,  t.  IV,  p.  461  ;  Chronique  des  ducs  de  Bra- 
bant,  par  E.  de  Dynter,  publiée  par  P.-F.-X.  de  Ram,  Bruxelles,  1857, 
in-4°,  t.  III,  p.  101).  Mais  elle  manifesta,  dans  cette  question  du  schisme, 
une  telle  indépendance  que  son  adhésion  à  Urbain  VI  pourrait  fort  bien 
être  un  fait  isolé  ;  on  ne  doit  rien  en  conclure  quant  à  l'attitude  du  clergé 
de  France,  ni  surtout  quant  à  celle  du  roi. 

2.  Du  Boulay  (t.  IV,  p.  461)  a  dit  d'Urbain  VI,  il  est  vrai  :  «  Quem  tune 
pro  vero  papa  habebat  Francia.  »  Mais  cette  affirmation  isolée  a  d'au- 
tant moins  attiré  l'attention,  qu'elle  ne  reposait  sur  aucune  preuve  et 
semblait  contredite  par  des  témoignages  anciens. 

3.  D.  Martène,  Thésaurus  novus  anecdotorum,  t.  I,  col.  1531  et  1569; 
Le  Brasseur,  Histoire  civile  et  ecclésiastique  du  comté  d'Évreux  (Paris, 
1722,  in-4°),  Preuves,  p.  61  et  90,  etc.  —  Un  double  de  ces  actes  fut 
remis,  le  24  septembre  1378,  aux  présidents  du  Parlement  (Arch.  nat., 
J  618,  n°»  7  et  8  bis). 


228  SOCIÉTÉ 

actes  la  formule  Apostolica  Sede  vacante,  soit  d'y  faire  passer 
sous  silence  l'année  du  pontificat,  soit  même  de  confier  la 
rédaction  de  ces  pièces  à  des  notaires  du  roi  qui  eussent  rem- 
placé par  l'année  du  règne  Tannée  du  pontificat. 

Deux  semaines  plus  tard,  le  même  fait  se  renouvelle.  Je  relève, 
dans  le  fonds  des  accords  passés  au  Parlement,  une  charte  de 
l'évêque  de  Lisieux,  du  2  juillet  4  378,  datée  de  la  première 
année  du  pontificat  d'Urbain  VI  *  ;  et,  ce  qui  me  paraît  doubler 
la  valeur  de  ce  second  témoignage,  Tévêque  dont  il  s'agit  n'est 
autre  que  Nicole  Oresme.  Si  Charles  V  avait  pris  dès  lors, 
comme  on  le  suppose,  une  attitude  hostile  à  Urbain  VI,  verrait- 
on  l'un  de  ses  conseillers  intimes,  l'un  des  prélats  le  mieux 
initiés  aux  secrets  de  sa  politique  faire  ainsi,  sans  nécessité, 
acte  public  de  soumission  au  pontife  de  Rome  ? 

Enfin,  dans  le  même  fonds  d'archives,  je  trouve  un  acte 
dressé  le  30  juillet,  à  Poitiers,  en  présence  du  maire  de  la  ville 
et  du  lieutenant  du  sénéchal  :  on  y  mentionne  également  le  règne 
du  pape  Urbain2. 

1.  «  Datum  et  actum  Rothomagi,  in  domo  habitacionis  nostre,  anno 
Doraini  M°  LXXVIII0,  indictione  prima,  mensis  jullii  die  secunda,  pontifi- 
catus  sanctissimi  in  Xpisto  patris  et  domini  nostri,  domini  Urbani,  divina 
providencia  pape  VI,  anno  primo.  »  (Pièce  jointe  à  un  accord  du  16  août 
1378,  Arch.  nat.,  Xic  37.) 

2.  Pièce  jointe  à  un  accord  du  11  août  1378  (Arch.  nat.,  Xic  37).  —  H 
est  presque  inutile  d'ajouter  que  ce  fait  ne  se  reproduisit  pas  après 
l'adhésion  solennelle  de  Charles  V  à  Clément  VII.  J'ai  relevé  le  nom  de 
ce  dernier  pontife  dans  des  actes  dressés  par  des  notaires  apostoliques, 
sur  différents  points  de  la  France,  le  6  mars  (Senlis  ;  Arch.  nat.,  J  466, 
n°  53),  le  15  juillet  (Meaux;  ibid.,  n°  68),  le  21  octobre  (Langres;  pièce 
jointe  à  un  accord  du  15  mars  1379,  Xic  40)  et  le  17  novembre  1379 
(Cahors;  Bibl.  nat.,ms.  Doat,  n«  200,  fol.  286  r°),  le  3  février  (Poitiers; 
Arch.  nat.,  J  185,  n°  43),  le  6  mai  (pièce  jointe  à  un  accord  du  2  mai 

1380,  Xic  40),  le  20  juin  (Montpellier;  pièce  jointe  à  un  accord  du  20  juin 

1381,  Xic  42),  le  25  juillet  (Reims;  J  467,  n°  82)  et  le  6  août  1380  (la 
Côte- Saint-André;  Arch.  dép.  de  l'Isère,  B  3174).  Tout  au  plus,  durant  ces 
deux  dernières  années  du  règne  de  Charles  V,  rencontre-t-on  en  France 
des  actes  de  notaires  apostoliques  dépourvus  de  la  mention  de  l'année  du 
pontificat  ;  c'était  encore  le  plus  sûr  moyen  de  ne  mécontenter  personne 
(acte  du  27  mars  1379  joint  à  un  accord  du  6  avril;  Arch.  nat.,  Xic  40). 
En  Dauphiné,  pays  d'Empire,  mais  soumis  au  roi  de  France,  on  trouve  de 
Fréquents  exemples  de  cette  omission,  si  j'en  juge  d'après  les  rensei- 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE. 


229 


J 


Donc,  quel  que  soit  le  silence  des  chroniqueurs  anciens, 
quelles  que  soient  les  suppositions  des  historiens  modernes, 
ces  textes  permettent  d'affirmer  que  la  France,  du  mois 
d'avril  au  mois  de  juillet  4378,  a  cru  à  la  légitimité  d'Urbain. 
Durant  ces  quatre  mois,  l'hostilité  de  Charles  V  ne  s'est  pas 
manifestée.  Gela  expliquerait  même  jusqu'à  un  certain  point 
l'espoir  conservé  longtemps  par  le  pape  de  Rome  de  voir  la 
France  revenir  à  lui,  espoir  dont  l'expression  se  trouve  consi- 
gnée dans  deux  pièces  publiées  naguère  par  M.  Julius  Weiz- 
saecker4. 


IL 


Il  est  vrai  que  vint  un  jour  où  le  roi  de  France  rompit  défi- 
nitivement avec  Rome.  A  ce  propos,  les  «  urbanistes  »  (c'est  le 
nom  donné  aux  partisans  d'Urbain)  reprochent  à  Charles  V 
d'avoir  condamné  le  pape  de  Rome  sans  l'entendre.  Les  cir- 
constances de  Télection  si  discutée  de  ce  pontife  n'auraient  été 
connues  du  roi  que  par  la  version  des  cardinaux,  des  prélats 
français,  des  «  clémentins,  »  en  un  mot  des  adversaires  d'Ur- 
bain. Ainsi  concluent,  au xive siècle,  Francesco  Uguccione,  évêque 
de  Faënza2,  et  l'auteur  anonyme  de  la  Hierarchia  subcœlestisz . 
Il  est  à  peine  besoin  d'ajouter  que  cette  accusation,  recueillie 
complaisamment  par  Raynaldi,  ne  trouve  d'écho  ni  auprès  de 
Baluze  ni  auprès  d'Égasse  du  Boulay4.  Le  premier  a,  comme 


guements  qu'a  bien  voulu  me  faire  parvenir  M.  Prudhomme,  archiviste 
du  département  de  l'Isère. 

1.  Deutsche  Reichstagsakten  unter  Kœnig  Wenzel  I  (Munchen,  1868, 
in-4°),  t.  I,  p.  236  et  237.  —  Cf.  Raynaldi,  Annales  ecclesiastici,  t.  VII, 
p.  397. 

2.  Passages  cités  par  Raluze  (Vitœ  paparum  avenionensium ,  t.  I, 
col.  1083). 

3.  Ou,  plus  exactement,  du  Liber  dialogorum  Gherarchix  subcœles- 
lis  inter  orthodoxum  catholicum  et  cathecumenum  Pantascium  inqui- 
rentem  de  reformatione  Ecclesiœ  militanlis.  Voir  les  extraits  qu'en  ont 
publiés  Baluze  (op.  cit.,  t.  I,  col.  1276),  Quétif  et  Échard  (Scripiores  ordi- 
nte  Prxdicatorum,  t.  I,  p.  684-686)  et  l'abbé  Lebeuf  {Dissertations  sur 
Vhistoire  ecclésiastique  et  civile  de  Paris,  t.  III,  p.  473). 

4.  «  His  aut  similibus  allegationibus,  argumentis,  rationibus  et  testi- 
moniis  praeviis  instructus  Carolus  Sapiens,  advocatis  pluries  ad  consilium 


2(30  SOCIÉTÉ 

d'habitude,  sa  réponse  toute  prête  :  il  oppose  fort  heureusement 
aux  insinuations  des  urbanistes  le  témoignage  précis  d'un  con- 
temporain bien  informé.  Les  Grandes  Chroniques  parlent,  en 
effet,  de  deux  ambassadeurs  d'Urbain  qui,  non  seulement, 
vinrent  à  Paris  pendant  l'été  de  \  378,  mais  obtinrent  à  plu- 
sieurs reprises  des  audiences  du  roi { ;  par  eux,  Charles  V  dut 
connaître  toutes  les  raisons  que  le  pape  de  Rome  pouvait  faire 
valoir  en  faveur  de  sa  cause. 

L'argument  semble  péremptoire.  Cependant,  pour  plus  de 
certitude,  j'ai  cru  nécessaire  de  rechercher  les  noms  de  ces  deux 
envoyés.  On  va  voir  que  le  résultat  auquel  je  suis  parvenu 
modifie  quelque  peu  l'idée  qu'on  se  faisait  de  leur  ambassade. 

«  Un  chevalier  et  un  escuier,  »  tel  est  l'unique  renseignement 
que  fournissent  les  Grandes  Chroniques  sur  la  personne  des 
deux  ambassadeurs  d'Urbain.  Une  note  remise  au  comte  de 
Flandre  de  la  part  de  Charles  V  nous  apprend  que  le  chevalier 
est  un  napolitain,  Fécuyer  un  français,  et  que  tous  deux  se 
trouvèrent  à  Paris  au  mois  de  juin 2.  La  séance  du  Palais, 
dont  j'ai  déjà  parlé,  dans  laquelle  furent  démasquées  les  trahi- 
sons du  roi  de  Navarre  offrit,  vers  cette  époque,  un  spectacle 
bien  fait  pour  piquer  la  curiosité  de  deux  étrangers  :  effective- 
ment, au  milieu  d'une  longue  énumération  de  personnes  pré- 
sentes à  cette  séance,  je  distingue  les  noms  des  «  messagers  » 
envoyés  par  le  pape  au  roi  de  France3.  Également  défigurés 

prœlatis  regni.  magistris  in  theologia  et  jure  canonico,  omnibusque  tan- 
dem initis  viis  et  modis  quibus  agnosci  veritas  potuit,  tam  quoad  jus 
quam  quoad  factum,  démentis  partibus  adhaerendum  putavit...  »  (Hisi. 
univ.  Par.,  t.  IV,  p.  564.) 

1.  «  Assez  tost  vindrent  à  Paris  devers  le  roy  un  chevalier  et  un 
escuier  envoyés  devers  le  roy  de  par  iceluy  Berthelemi,  qui,  si  comme  il 
disoient,  s'appeloit  pape  Urbain  ;  et,  après  ce  qu'il  orent  poursuy  le  roy 
et  demouré  par  aucuns  jours  à  Paris,  et  qu'il  orent  parlé  au  roy  plu- 
seurs  fois,  cuidans  tousjours  que  le  roy  deust  tenir  celle  eslection  et  res- 
crire  audit  esleu  ou  nommé  comme  pape,  respondi  un  jour  auxdis  che- 
valier et  escuier,  qui  le  poursuivoient  d'avoir  response,  que  il  n'avoit 
encore  eu  aucunes  certaines  nouvelles  de  celle  eleccion...  »  (Grandes 
Chroniques,  édit.  P.  Paris,  t.  VI,  p.  442.) 

2.  Du  Boulay,  t.  IV,  p.  523. 

3.  Ces  noms  ont  passé  généralement  inaperçus.  Secousse  mentionne  la 
présence  des  «  messagers  du  Pape  »  sans  attacher  d'importance  à  ce  fait 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  231 

dans  les  éditions  données  par  Le  Brasseur  et  û.  Martène',  ces 
noms  se  présentent,  dans  les  originaux  conservés  au  Trésor  des 
chartes2  et  dans  l'édition  de  Secousse3,  sous  les  formes  sui- 
vantes :  «  Ghiquotus  Turturelli,  Chiques  Turterel  »  (c'est  le  che- 
valier napolitain)  -,  «  Petrus  Muleti,  Pierre  Mules  »  (c'est  l'écuyer 
français) k.  Ailleurs,  dans  une  déposition  du  cardinal  Renoude 
Gorse,  les  mêmes  noms  se  retrouvent  sous  des  formes  un  peu 
différentes  :  «  dominus  Chistus  et  Petrus  de  Murlis5.  » 

Les  noms  «  Chiquotus,  Chiques  »  et  «  Chistus  »  ne  seraient- 
ils  pas  une  déformation  du  prénom  italien  Sisto  ?  et  les  mots 
«  Turturelli,  Turterel  »  ne  désigneraient-ils  pas  un  membre 
de  la  famille  napolitaine  des  Tortelli6?  De  toutes  les  supposi- 
tions, c'est  la  plus  vraisemblable.  Quanta  récuyer  français,  qui 
dut  jouer  dans  l'ambassade  le  principal  rôle  et  que,  pour  cette 
raison,  il  importe  le  plus  d'identifier,  nul  n'hésiterait  à  recon- 
naître en  lui  un  certain  Pierre  de  Mûries  qui,  se  trouvant  à 

(Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  de  Charles  II,  roi  de  Navarre,  2e  par- 
tie, p.  189). 

1.  «  Et  à  ce  furent  présents...  messagers  du  Pape,  messire  Cleques  Juo- 
tel  (ou  :  Ivotel)  de  Naples,  chevallier,  Pierre  Muller,  escuyer...  —  In  pre- 
sentia...  Chiquoti  Turterelle  de  Neapolis  et  Pétri  Muleti,  scutiferi,  nun- 
tiorura  per  Sanctissimum  Pontificem  régi  Francie  destinatorum...  » 
{Thésaurus  anecdotorum,  t.  I,  col.  1566  et  1578;  Histoire  civile  et  ecclé- 
siastique du  comté  d'Évreux,  Preuves,  p.  88  et  97.) 

2.  Arch.  nat.,  J  618,  n°»  7,  7  bis,  8  et  8  bis. 

3.  Recueil  de  pièces  servant  de  preuves  aux  mémoires  sur  les  troubles 
excités  en  France  par  Charles  II,  roi  de  Navarre,  p.  384  et  432. 

4.  Les  formes  «  Cleques  Juotel  »  ou  «  Ivotel  »  sont  donc  le  résultat 
d'une  mauvaise  lecture,  résultat  du  reste  facilement  explicable,  surtout  si 
le  P.  Guillaume  Aubrée  (de  qui  D.  Martène  tenait  sa  copie)  et  Le  Brasseur 
ont  connu  les  procès-verbaux  du  16  juin  1378  par  quelque  transcription  du 
xvc  siècle.  On  comprend  assez  bien  comment  «  Chiques  »  a  pu  être  lu 
«  Cleques,  »  et  comment  «  Turterel,  »  abrégé  en  «  turtël,  »  s'est  transformé 
en  «  iuotel,  »  par  suite  de  la  ressemblance  trompeuse  qui  existait,  à  cette 
époque,  entre  les  r  et  les  o. 

5.  Bibl.  nat.,  ms.  latin  n°  11745,  fol.  74  r°.  —  Baluze,  Vitœ  paparum 
avenionensium,  t.  I,  col.  1226. 

6.  Carlo  de  Lellis  (Discorsi  délie  famiglie  nobili  del  regno  di  Napoli, 
Napoli,  1654-1671, in-4°,  parte  I,  p.  357;  parte  II,  p.  101  et  251;  parte III, 
p.  99)  cite  plusieurs  membres  de  cette  famille,  dont  l'un  avait  été  armé 
chevalier,  en  1272,  de  la  main  du  roi  Charles  Ier,  et  dont  un  autre  fut 
chambellan  et  favori  du  roi  Ladislas. 


232  SOCIÉTÉ 

Rome  au  moment  de  la  mort  de  Grégoire  XI,  fut,  suivant  deux 
témoignages  contemporains1,  désigné  par  les  cardinaux  comme 
l'un  des  gardiens  du  conclave,  et  qui  reparut  plus  tard  à  la  cour 
du  duc  d'Anjou,  Louis  Ier2. 

Cette  identification  ne  présenterait  point  un  intérêt  exception- 
nel si  l'on  n'avait  recueilli,  d'autre  part,  sur  la  personne  de 
Pierre  de  Mûries,  un  renseignement  significatif.  Un  des  prélats 
qui,  dès  le  début,  poursuivirent  Urbain  VI  de  leur  animosité, 
Pierre  de  Gros,  archevêque  d'Arles,  camérier  de  la  sainte  Église 
romaine,  raconte,  dans  sa  déposition  du  mois  de  mai  4380, 
qu'au  moment  où  Ton  notifiait  dans  tous  les  pays  chrétiens 
le  couronnement  d'Urbain  VI,  il  donna  une  mission  confiden- 
tielle à  un  nommé  Pierre  de  Mûries  :  il  lui  remit  pour  Charles  V 
des  lettres'  de  créance  qu'il  avait  rédigées  en  présence  d'un 
des  cardinaux  français,  Pierre  Plandrin,  et  le  chargea  de  tenir 
au  roi  à  peu  près  le  langage  suivant  :  «  Gardez-vous  d'ajouter 
foi  aux  nouvelles  officielles  de  l'avènement  d'un  pape  :  les  faits 
ne  se  sont  point  passés  comme  vous  l'annonce  la  lettre  rédi- 
gée au  nom  du  Sacré  Collège3.  »  Voilà  donc  Pierre  de  Mûries 
jouissant,  à  son  départ,  de  l'entière  confiance  de  l'archevêque 
d'Arles  et  des  cardinaux  français;  accrédité  auprès  de  Charles  V, 
non  seulement  par  Urbain  VI,  mais  aussi  par  les  pires  adver- 
saires de  ce  pontife  ;  recevant  et  acceptant  une  mission  secrète 
directement  contraire  au  but  de  l'ambassade  dont  il  était  offi- 
ciellement chargé.  On  peut  même  ajouter  qu'il  s'acquitta  fort 
bien  de  la  commission  que  lui  avait  confiée  Pierre  de  Cros;  car 

1.  Vita  secunda  Gregorii  XI  et  déposition  de  Pedro  Fernandez,  doyen 
de  Tarazona  (Baluze,  op.  cit.,  t.  I,  col.  456  et  1012). 

2.  Il  fut  un  des  trois  commissaires  chargés  de  recevoir  la  donation  du 
royaume  des  Deux-Siciles  faite  au  duc  par  la  reine  Jeanne  (Arch.  nat., 
J  375;  n°  4;  Baluze,  op.  cit.,  t.  I,  col.  1226).  En  1382,  il  portait  le  titre 
de  «  chevalier  et  docteur  »  [Journal  de  Jean  le  Ftvre,  évéque  de  Chartres, 
chancelier  des  rois  de  Sicile  Louis  I  et  II  d'Anjou,  publié  par  H.  Moran- 
villé,  Paris,  1887,  in-8°,  p.  29;  cf.  ibid.,  p.  33  et  36),  et,  après  la  mort 
du  duc  Louis  Ier,  il  continua  d'occuper  une  place  distinguée  dans  le  con- 
seil de  Louis  II  d'Anjou  (ibid.,  p.  97,  98,  149  et  154). 

3.  Baluze  [op.  cit.,  t.  I,  col.  1226)  rapporte  cette  circonstance,  sans 
se  douter  que  le  confident  de  Pierre  de  Cros  soit  un  des  deux  envoyés 
d'Urbain  VI. 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  233 

un  mémoire  contemporain  contient  une  allusion  discrète  à  cer- 
tains aveux  que  Charles  V  aurait  arrachés  à  l'écuyer  français, 
ambassadeur  d'Urbain  VI  * . 

On  voit  que,  si  le  pape  de  Rome  n'eut  point  auprès  du  roi  de 
France  d'avocat  plus  convaincu  et  plus  dévoué  que  Pierre  de 
Mûries,  sa  cause  risque  fort  d'avoir  été  mal  défendue.  Et,  comme 
l'ambassade  de  juin  4378  ne  s'est  pas  renouvelée,  comme, 
d'autre  part,  les  écrits  des  partisans  d'Urbain  n'ont  pu  par- 
venir en  temps  utile  à  la  connaissance  du  roi,  force  nous  est 
d'avouer  que  l'enquête  à  laquelle  Charles  V  s'est  livré  a  laissé 
quelque  peu  à  désirer,  et  que  les  informations  de  source  urba- 
niste lui  ont  totalement  fait  défaut.  Quand  le  roi  de  France 
s'est  prononcé,  le  \  6  novembre  4378,  contre  la  légitimité  d'Ur- 
bain VI,  il  ne  connaissait  les  circonstances  de  l'élection  de  ce 
pontife  que  par  les  récits  ou  les  messages  des  cardinaux  dissi- 
dents. Ceux  qui  lui  reprochent  d'avoir  condamné  un  accusé 
sans  l'entendre  ne  tiennent  peut-être  pas  assez  compte  des 
motifs  qui  l'avaient  empêché  de  s'éclairer;  mais  ils  n'énoncent, 
en  définitive,  rien  que  de  conforme  à  la  réalité. 

III. 

Aurons-nous  du  moins  le  droit  de  rejeter  sur  les  conseillers 
du  roi  et  sur  le  clergé  de  France  la  responsabilité  d'une  déter- 
mination qui  n'a  peut-être  pas  été,  de  la  part  de  Charles  V, 
suffisamment  préparée  ? 

Nous  y  serions  autorisés  par  le  récit  des  Grandes  Chro- 
niques2, par  celui  de  Froissart3,  par  les  déclarations  du  duc 
d'Anjou 4,    du   maréchal   Boucicaut 3,   du   cardinal   de  Poi- 

J.  «  Sed  [rexl  ad  partem  dictum  scutiferum  examinavit,  qui  sibi  con- 
fessus  est  impressionem  de  qua  prius  in  rei  veritate  factana  fuisse,  licet 
dominura  suum,  quoddeea  esset  inculpabilis,  niteretur  excusare.  »  (Note 
rédigée  pour  le  comte  de  Flandre,  publiée  par  Du  Boulay,  t.  IV,  p.  523.)  — 
Pierre  de  Mûries  avait  probablement  gardé  plus  de  réserve  dans  les  entre- 
tiens qu'il  avait  eus  avec  Renou  de  Gorse,  à  Saint-Cannat,  et  avec  le 
cardinal  dePampelune,  à  Avignon  (cf.  Baluze,  op.  cit.,  t.  I,  col.  1226). 

2.  T.  VI,  p.  443  à  448. 

3.  Éd.  Kervyn  de  Lettenhove,  t.  IX,  p.  145. 

4.  Religieux  de  Saint-Denys,  éd.  Bellaguet,  t.  I,  p.  78. 

5.  Le  livre  des  faicts,  éd.  Michaud  et  Poujoulat,  p.  293  et  294. 


234  SOCIÉTÉ 

tiers1  et  de  Charles  V  lui-même2.  Le  roi  semble  n'avoir  voulu 
prendre  un  parti  que  d'après  l'avis  des  prélats  et  des  légistes 
de  son  royaume.  Avant  de  répondre  aux  ouvertures  du  Sacré 
Collège,  il  convoque  à  Paris  une  sorte  de  concile  national; 
archevêques,  évêques,  théologiens,  canonistes,  membres  du 
Parlement  et  des  universités  délibèrent  à  loisir  le  M  sep- 
tembre et  jours  suivants.  La  majorité  de  l'assemblée  ayant  été 
d'avis  de  demeurer  dans  l'expectative  et  de  garder  provisoire- 
ment la  neutralité  entre  Urbain  VI  et  les  cardinaux,  sauf  à 
garantir  ceux-ci  contre  le  retour  de  nouveaux  périls,  Charles  V 
s'empresse  de  transmettre  cette  réponse  aux  envoyés  du  Sacré 
Collège.  Il  ne  fait  acte  d'adhésion  aux  cardinaux  et  à  Clé- 
ment VII  que  deux  mois  plus  tard,  le  46  novembre,  sur  l'avis 
unanime  d'une  seconde  assemblée  réunie  au  château  de  Vin- 
cennes3.  Dans  toute  cette  affaire,  il  joue  un  rôle  effacé;  la  poli- 
tique semble  bannie  de  son  conseil  :  la  parole  est  aux  clercs.  Le 
roi  disparaît,  ou  plutôt  se  borne  à  suivre  sur  tous  les  points  les 
conseils  et  les  instructions  des  docteurs  de  l'Église. 

Je  crains  bien  que  cette  thèse,  chère  aux  amis  du  roi,  et  con- 
forme d'ailleurs  à  toutes  les  apparences,  ne  résiste  pas  à  la 
production  d'un  certain  nombre  de  pièces  jusqu'à  présent  lais- 
sées de  côté. 

Les  archives  de  la  chambre  des  comptes  de  Lille  renferment 
plusieurs  lettres  originales  écrites  à  Charles  V  au  début  du 
grand  schisme  ;  on  peut  supposer  que  le  roi  les  fit  parvenir, 
en  -1379,  à  Louis  de  Maie,  quand  il  tenta,  par  l'entremise  de 
l'abbé  de  Saint- Vaast,  de  gagner  le  comte  de  Flandre  au  parti 
de  Clément4.  L'une  des  pièces  les  plus  instructives  de  cette 


1.  Lettre  au  roi  Jean  Ier  de  Castille,  publiée  par  M.  Kervyn  de  Letten- 
hove  (Froissart,  t.  IX,  p.  522). 

2.  Baluze,  op.  cit.,  t.  II,  col.  882.  —  Pièces  justificatives,  V. 

3.  Du  Boulay  (t.  IV,  p.  565)  va  plus  loin  encore  :  il  prétend  que 
Charles  V  ne  se  déclara  ouvertement  pour  Clément  VII  que  dans  la  troi- 
sième assemblée,  tenue  le  7  mai  à  Vincennes.  Boucicaut  et  l'auteur  de  la 
Vita  prima  démentis  VU  (Baluze,  op.  cit.,  t.  I,  col.  492)  étaient  tombés 
dans  une  exagération  semblable. 

4.  Le  voyage  de  Jean  le  Fèvre,  abbé  de  Saint- Vaast,  doit  se  placer  entre 
le  9  mars  et  le  18  juin  1379  ;  à  ce  moment,  son  nom  cesse  de  figurer  dans 


DE  L'HISTOIRE  DE   FRANGE.  235 

correspondance  inédite  est  une  bulle  de  Clément  VII  datée  de 
Fondi,  le  34  décembre  4378*.  Elle  nous  apprend  qu'au  mois  de 
septembre,  le  roi  ne  s'est  point  borné,  comme  on  le  suppose, 
au  rôle  d'exécuteur  des  volontés  du  clergé.  A  vrai  dire,  il  a 
chargé  l'un  de  ses  conseillers,  Jean  le  Pèvre,  de  transmettre  aux 
envoyés  des  cardinaux  une  réponse  de  tous  points  conforme  aux 
vœux  de  l'assemblée  de  Paris.  Mais,  tandis  que  cette  formalité 
s'accomplissait  dans  la  Grand'Ghambre,  avec  une  certaine  solen- 
nité2, Charles  V  faisait  partir  pour  l'Italie  un  chevaucheur  de  son 
écurie,  Colin  de  Dormans.  Ce  messager,  que  les  notes  et  chro- 
niques officieuses  se  gardent  bien  de  mentionner,  était  porteur 
de  deux  lettres  du  roi.  L'une,  pour  les  cardinaux,  contenait  des 
offres  de  subsides.  Était-ce  simplement  un  secours  destiné  à 
garantir  la  sécurité  du  Sacré  Collège?  le  roi  indiquait-il,  con- 
formément à  l'avis  du  clergé,  qu'il  persistait  à  demeurer  neutre? 
il  est  permis  d'en  douter.  Clément  VII,  en  effet,  rappelant  cette 
offre  de  Charles  V,  qualifie  d'énergique  la  résolution  du  roi, 
«  strenuum  intentum,  »  et  il  y  voit  la  preuve  que  Charles  V 
était  prêt  à  faire  des  sacrifices  pour  la  conservation  de  la  foi 
orthodoxe,  en  d'autres  termes  pour  le  triomphe  des  cardinaux 
dissidents  sur  les  partisans  d'Urbain.  La  seconde  lettre  confiée 
au  chevaucheur  du  roi  devait  être  plus  significative  encore.  Elle 
était  adressée  à  Clément  VII  lui-même,  ou  plutôt  au  cardinal 
Robert  de  Genève,  que  les  suffrages  de  ses  collègues  étaient  à  la 
veille  de  placer  sur  le  trône  pontifical.  Robert  de  Genève  n'était 
point  de  ceux  avec  lesquels  Charles  V  correspondait  d'habitude. 
Pour  que  le  roi  lui  écrivît  dans  le  courant  du  mois  de  septembre, 
il  fallait.quMl  pressentît  l'avènement  prochain  du  jeune  cardinal  ; 
il  fallait  que  les  ambassadeurs  du  Sacré  Collège  eussent  pro- 
noncé ce  nom  à  son  oreille  et  peut-être  soumis  ce  choix  à  son 
approbation.  Dans  tous  les  cas,  Charles  V  avait  accueilli  avec 
une  faveur  marquée  l'ouverture  qui  lui  avait  été  faite  au  sujet 
de  Robert  de  Genève,  et,  par  conséquent,  dès  le  mois  de  sep- 


les  listes  des  conseillers  présents  aux  séances  du  Parlement  (Arch.  nat., 
Xia  1471). 

1.  Pièces  justificatives,  IV. 

2.  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  444.  —  Du  Boulay,  t.  IV,  p.  524, 


236  SOCIÉTÉ 

tembre,  il  se  ralliait  à  l'idée  d'une  élection  nouvelle,  reconnais- 
sait la  nullité  de  la  première,  rompait  avec  Rome,  adhérait 
par  avance  au  futur  rival  d'Urbain,  en  un  mot  abjurait  secrè- 
tement, mais  définitivement,  la  neutralité  que  lui  avaient 
conseillée  ses  clercs  et  qu'il  observait  encore  pour  la  forme. 
C'est  ce  dont  les  remerciements  pompeux  de  Clément  VII  ne 
laissent  point  douter  :  «  Nous  adressons  affectueusement  à 
a  ta  majesté  royale  les  plus  vives  actions  de  grâces  pour  un 
«  envoi  de  lettres  aussi  agréable  et  aussi  consolant.  C'est  avec 
«  le  plus  grand  soulagement  que  nous  constatons,  ce  que  nous 
«  croyions  très  fermement  déjà  dans  le  secret  de  notre  âme, 
«  que  tu  seras  tout  particulièrement  notre  bras  droit  et  celui  de 
«  la  sainte  Église  de  Dieu,  le  refuge  où  l'Église  et  nos  frères 
«  trouveront  un  salut  assuré.  Non  seulement  en  raison  de  notre 
«  parenté  proche,  mais  en  considération  de  l'Église,  dont  tu  es 
«  le  bouclier  véritable,  imitant  en  cela  l'exemple  de  tous  tes 
«  ancêtres,  tu  nous  prêteras  un  constant  appui,  à  nous  qui, 
«  pour  la  défense  de  l'Église  et  de  la  foi  chrétienne,  avons  pris 
«  en  main  cette  verge  de  la  servitude  apostolique  que  nous 
«  entendons  porter  grâce  à  la  protection  du  Très-Haut,  et  avec 
«  ton  approbation,  cum  tuo  suffragio.  » 

Quels  gages  de  son  dévouement  le  roi  n'avait-il  point  donnés 
pour  exciter  à  un  si  haut  degré  la  reconnaissance  de  Clément  VII  ! 

D'ailleurs,  nous  n'en  sommes  point  réduits  à  ce  seul  témoi- 
gnage. Dès  le  \  9  octobre,  si  j'en  crois  une  autre  lettre  retrou- 
vée également  dans  les  archives  du  Nord K ,  les  cardinaux  pen- 
saient pouvoir  compter  sur  l'appui  du  roi  de  France.  À  partir 
surtout  du  moment  où  les  deux  lettres  de  Charles  V  furent 
parvenues  à  Fondi 2,  le  nouveau  pontife  ne  cessa  point  de 
manifester  sa  confiance  dans  la  protection  du  roi. 

N'en  trouve- t-on  point  la  preuve  sensible  jusque  dans  la 
bulle  de  plomb  qu'adopta  Clément  VII  après  son  couronnement, 
et  dont  il  continua  de  se  servir  pendant  toute  la  durée  de  son 
pontificat?  C'est  une  particularité  curieuse  qui  semble  avoir 


1.  Pièces  justificatives,  I. 

2.  Elles  n'y  parvinrent  qu'après  le  couronnement  de  Clément  VU,  qui 
eut  lieu  le  31  octobre  1378. 


DE   L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  237 

passé  jusqu'à  ce  jour  inaperçue.  Je  ne  l'ai,  du  moins,  vue  men- 
tionnée ni  dans  les  ouvrages  historiques  spéciaux,  ni  dans  les 
mémoires  consacrés  à  l'étude  de  la  sigillographie  pontificale. 
Depuis  quelque  temps  déjà,  les  papes  d'Avignon  avaient  intro- 
duit quelques  ornements  ou  signes  particuliers  sur  l'une  des 
faces  de  leur  sceau,  celle  où  était  inscrit  le  nom  du  souverain 
pontife.  La  bulle  de  Benoit  XII  porte  ainsi  une  rose  et  deux 
petits  sautoirs;  celle  d'Innocent  VI,  deux  étoiles;  celles  de  Clé- 
ment VI1  et  de  Grégoire  XI,  un  certain  nombre  de  roses,  rap- 
pelant les  armes  parlantes  des  Roger,  seigneurs  de  Rosiers2.  La 
bulle  de  Clément  VII  présente,  sur  cette  même  face,  trois  petites 
fleurs  de  lis3.  N'étant  point  empruntées  à  l'écu  des  comtes  de 


Genève,  qui  portaient  cinq  points  d'or  équipollés  à  quatre  d'azur, 
ces  trois  fleurs  de  lis  ne  peuvent  avoir  qu'une  signification  :  rap- 

1.  Le  fait  avait  été  relevé,  pour  Clément  VI,  par  le  chroniqueur  Albert 
de  Strasbourg  :  «  Hic  papa,  cum  arma  progeniei  suae  haberent  quinque 
rosas,  contra  morem  antecessorum  totidem  rosas  poni  fecit  in  bullis.  » 
Du  Cange  (v°  Bulla  plumbea)  et  Mabillon  (De  re  diplomatica,  lib.  II, 
c.  xiv,  p.  129)  ont  cité  ce  passage,  sans  indiquer  s'ils  en  avaient  vérifié 
par  eux-mêmes  l'exactitude. 

2.  Aujourd'hui  Rosiers-d'Égletons  (Corrèze,  arrondissement  de  Tulle, 
canton  d'Égletons). 

3.  Le  dessin  ci-contre  est  une  reproduction  du  sceau  appendu  à  la 
bulle  du  10  novembre  1378  (Arch.  nat.,  L  364,  n°  1).  C'est  un  des  pre- 
miers exemples  de  ce  type.  Jusqu'au  31  octobre  1378,  date  de  son  cou- 
ronnement, Clément  VII  s'était  servi  d'une  bulle  portant  seulement  la 
double  effigie  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul  :  la  preuve  en  a  été  fournie 
par  D.  Carpentier  {Glossarium  de  Du  Cange,  v°  Bulla  plumbea). 


238  société 

peler  que  Clément  VII  descend  par  les  femmes  de  Louis  le 
Jeune,  qu'il  est  cousin  de  Charles  V  au  dix-septième  degré4, 
et  qu'il  place  son  trône  sous  la  protection  du  roi  de  France. 

Ce  n'est  point  tout  encore.  Au  moment  où  le  nouveau  pontife 
imaginait  ainsi  la  bulle  de  plomb  fleurdelisée2,  comme  symbole 

1.  De  plus,  la  belle-mère  de  Charles  V,  la  reine  Jeanne  de  Boulogne, 
était  la  cousine  germaine  de  Clément  VII.  —  Le  chroniqueur  anglais  Tho- 
mas Walsingham  (Historia  anglicana,  éd.  Riley,  London,  1863,  t.  I, 
p.  382)  ou  le  moine  anonyme  de  Saint-Alban  auquel  il  a  peut-être 
emprunté  cette  partie  de  son  histoire  (Ghronicon  Angliœ  ab  anno  Domini 
1328  usque  ad  annum  1388,  auctore  monacho  quodam  S.  Albani,  éd. 
Thompson,  London,  1874,  p.  213)  mentionnent  en  effet  la  parenté  de 
Charles  V  et  de  Clément  VII  ;  elle  résulte  également  d'un  acte  rendu  au 
mois  de  février  1364  par  Charles  V,  alors  Dauphin,  en  faveur  de  Robert 
de  Genève,  alors  évoque  de  Thérouanne  (Arch.  nat.,  JJ  101,  fol.  17  r°); 
enfin  elle  est  mentionnée  par  plusieurs  historiens  modernes.  Cependant, 
comme  nul  ne  semble  en  avoir  fourni  l'explication,  le  tableau  suivant 
peut  être  utile  à  consulter  : 

Louis  VII. 


De  son  premier  mariage,  De  son  troisième  mariage, 

avec  Éléonor  de  Guyenne  :  avec  Alix  de  Champagne  : 

Marie  de  France,                                 Philippe-Auguste, 
mariée  à  Henri  Ier,  comte  palatin 
de  Champagne. j 

Marie  de  Champagne,  Louis  VIII. 

mariée  à  Baudoin  IX,  comte 
de  Flandre. 


Marguerite,  comtesse  de  Flandre,  Saint  Louis, 
mariée  à  Guillaume  II 
de  Dampierre. 

Guy,  comte  de  Flandre.  Philippe  III  le  Hardi. 

Marguerite  de  Flandre,  Charles  de  Valois, 

mariée  à  Jean  Ier,  duc  de  Brabant.  | 

Marie  de  Brabant,  Philippe  VI  de  Valois, 

mariée  à  Amé  V,  comte  de  Savoie.  |         


Agnès  de  Savoie,  Jean  le  Bon. 
mariée  à  Guillaume  111,  comte  | 
de  Genevois. j 


Amé  III,  comte  de  Genevois.  Charles  V. 

Robert  de  Genève  ou 
Clément  VII. 

2.  Les  grossateurs  chargés  de  transcrire  les  bulles  octroyées  aux  rois 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  239 

de  sa  parenté  et  de  son  alliance  avec  Charles  V,  sa  reconnais- 
sance envers  le  roi  se  traduisait  par  des  actes  d'une  portée  plus 
haute:  témoin  la  lettre  conservée  aux  Archives  nationales  dans  le 
carton  L  364  * . 

Par  la  plus  étrange  méprise ,  une  cote  ancienne  écrite  au  dos 
du  parchemin  attribue  cette  pièce,  non  pas  à  Robert  de  Genève, 
mais  au  pape  Jules  de  Médicis,  qui,  sous  le  même  nom  de  Clé- 
ment VII,  gouverna  l'Église  au  temps  de  François  Ier;  serait-ce 
la  raison  pour  laquelle  un  document  de  cette  importance  a 
échappé  jusqu'à  présent  aux  historiens  du  grand  schisme? 

Il  résulte  de  cette  bulle  que,  dès  le  40  novembre  4378,  Clé- 
ment VII  accorda  spontanément  au  roi  de  France  un  privi- 
lège singulièrement  utile.  Le  roi  fut  autorisé  à  lever,  pen- 
dant trois  ans,  une  subvention  sur  tout  le  clergé  de  son 
royaume,  et  la  fixation  de  la  quotité  de  cet  impôt  fut  laissée  à 
la  discrétion  de  trois  prélats  français  dévoués  à  Charles  V2.  Les 
termes  dans  lesquels  était  concédé  ce  droit  ne  témoignent  pas 
moins  de  l'étrange  sollicitude  avec  laquelle  Clément  VII  enten- 
dait veiller  sur  les  intérêts  de  la  France,  et  même  aller  au-devant 
de  tous  les  désirs  du  roi. 

«  Nous  rappelant  avec  déplaisir  quels  troubles  ont  ébranlé, 
«  quels  coups  ont  frappé,  à  certaines  époques,  l'éminent  et 
«  illustre  royaume  de  France,  nous  éprouvons  une  tendre  sym- 
«  pathie  et  une  intime  compassion  pour  notre  très  cher  fils,  en 
«  Jésus -Christ,  Charles,  roi  très  chrétien  dudit  royaume, 
«  ainsi  que  pour  ce  royaume  lui-même.  Poursuivi  par  la 
«  pensée  que  la  tranquillité  de  ce  royaume  n'est  pas  encore 
«  pleinement  assurée,  redoutant  pour  lui  le  péril  d'une  guerre 

de  France  introduisaient  parfois  des  fleurs  de  lis  dans  l'ornementation 
de  la  lettre  initiale.  C'est  ainsi  que,  dans  une  bulle  d'Urbain  V  du  3  oc- 
tobre 1370,  accordant  un  privilège  spirituel  à  Charles  V,  VU  initial  se 
trouve  orné  d'un  certain  nombre  de  fleurs  de  lis,  produisant  un  effet  gra- 
cieux (Arch.  nat.,  L  312,  n°  13).  Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter  que  cet 
emploi  exceptionnel  des  fleurs  de  lis  ne  peut  être  comparé  à  l'usage  cons- 
tant qu'en  fit  Clément  VII. 

1.  Pièces  justificatives,  II. 

2.  Urbain  V  et  Grégoire  XI  s'étaient  signalés  déjà  par  des  concessions 
analogues.  Cependant  il  est  bon  de  remarquer  que  les  décimes  ou  doubles 
décimes  avaient  toujours  été  octroyées  sur  la  demande  du  roi. 


$40  .    SOCIÉTÉ 

«  imminente  et  craignant  qu'il  n'y  subsiste  quelque  ferment  de 
«  troubles,  nous  entretenons  au  fond  du  cœur  le  désir  ardent  de 
«  pourvoir  par  d'heureux  remèdes  à  la  sécurité  et  à  la  sérénité 
«  de  notre  dit  fils,  l'illustre  roi  de  France,  auquel  nous  nous 
«  proposons  de  toujours  complaire,  avec  la  permission  du 
«  Très-Haut,  par  l'opportunité  de  notre  assistance  et  par  la 
«  promptitude  extrême  de  notre  intervention.  Plus  il  sera 
«  solidement  assis  sur  son  trône,  et  mieux  il  saura,  du  regard, 
«  dissiper  toute  calamité.  Il  vaquera  d'autant  plus  utilement  au 
«  gouvernement  de  son  royaume  et  à  la  défense  des  églises 
«  que,  délivré,  lui  et  les  siens,  des  épreuves  qui  l'assiègent,  il 
«  pourra  plus  efficacement  sauvegarder  ses  droits,  ceux  de  ses 
«  sujets  et  ceux  des  conseillers  qui  l'assistent  dans  cette  œuvre 
«  de  défense  et  de  gouvernement.  Considérant  donc  le  zèle  pieux 
«  et  insigne  dont  notre  très  cher  fils,  en  sa  qualité  de  prince 
«  très  chrétien,  a  toujours  été  enflammé  pour  les  intérêts  des 
«  églises...,  nous  jugeons  à  propos  de  lui  tendre  une  main 
«  secourable. . .  et  de  lui  venir  libéralement  en  aide  dans  une 
«  conjoncture  aussi  pressante,  etc.  » 

Je  n'ai  pas  besoin  de  rappeler  la  date  de  cette  bulle.  Les  pro- 
testations d'attachement  que  Ton  vient  d'entendre  précèdent  de 
six  jours  l'assemblée  de  Vincennes,  à  laquelle  on  faisait  remon- 
ter l'adhésion  de  Charles  V  à  Clément  ;  elles  précèdent  de  plus 
d'un  mois  le  moment  où  le  résultat  de  cette  délibération  a  pu 
être  connu  à  Fondi.  La  vérité  est  que,  dès  le  commencement  du 
mois  de  novembre,  Clément  VII  savait  à  quoi  s'en  tenir  au  sujet 
des  dispositions  du  roi.  Et  la  raison  en  est  fort  simple  :  Charles  V 
n'avait  point  attendu  la  décision  de  l'assemblée  de  Vincennes 
pour  prendre  sa  détermination.  Il  s'était  prononcé  de  lui-même 
contre  Urbain  VI,  et  en  faveur  du  Sacré  Collège,  au  plus  tard 
au  mois  de  septembre  4378,  c'est-à-dire  à  une  époque  où  le 
clergé  de  France,  encore  perplexe,  réclamait,  pour  se  décider, 
un  supplément  d'informations. 

IV. 

Si  l'adhésion  de  Charles  V  à  la  politique  des  cardinaux  a 
devancé  d'au  moins  plusieurs  semaines  la  décision  des  légistes 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  241 

et  du  clergé  de  France,  n'est-on  pas  amené  à  croire  que  la 
volonté  du  roi  a  pu  peser  jusque  sur  la  conduite  des  cardinaux 
eux-mêmes?  Les  partisans  du  pape  de  Rome  n'ont  point  manqué 
d'articuler  cette  nouvelle  accusation,  beaucoup  plus  grave,  puis- 
qu'elle ne  tendrait  à  rien  moins  qu'à  faire  de  Charles  V  l'auteur 
principal  du  grand  schisme.  Raynaldi  donne  à  ce  reproche  une 
base  positive  en  affirmant  qu'il  existe  dans  les  archives  ponti- 
ficales une  lettre  de  Charles  V  exhortant  les  cardinaux  qui 
étaient  demeurés  à  Avignon  à  se  ranger  au  parti  de  Clément  Vil  * . 
Je  me  hâte  d'ajouter  que  le  R.  P.  Denifle,  sous-archiviste  du 
saint-siège,  avant  bien  voulu,  à  ma  demande,  rechercher  cette 
lettre  dans  les  registres  du  Vatican,  j'ai  constaté,  d'après  la 
copie  qu'il  m'a  fait  parvenir,  et  qui  est  due  à  mon  obligeant 
confrère,  M.  l'abbé  Giraudin,  archiviste-paléographe,  que  cette 
fois,  du  moins,  Raynaldi  avait  étrangement  dénaturé  les  faits. 
La  lettre  de  Charles  V  aux  cardinaux  avignonnais  est  une 
simple  notification  de  la  décision  prise,  ou  plutôt  promulguée, 
dans  l'assemblée  du  4  6  novembre -,  le  roi  se  borne  à  faire  savoir 
qu'il  reconnaîtra  dorénavant  Clément  VII  pour  pape2.  Or,  à 
cette  date,  les  cardinaux  composant  la  cour  d'Avignon  avaient 
depuis  longtemps  rompu  toutes  relations  avec  Urbain  et  adhéré 
à  Clément  VIP.  La  pression  que  Raynaldi  reproche  ici  au  roi 
de  France  est  purement  imaginaire. 

En  résumé,  les  documents  nouveaux  dont  je  me  suis  servi 
ne  donnent  complètement  raison  ni  aux  adversaires,  ni  aux 
défenseurs  de  la  politique  royale-,  mais  ils  ont  l'avantage  de 
préciser  sur  plusieurs  points  le  rôle  de  Charles  V. 

1.  «  Exstant  inter  avenionensia  monumenta  ejus  litterœ  ad  cardinales 
qui,  Gregorio  XI  in  Italiam  profecto,  substiterant  Avenione,  ut  Clementi 
contra  Urbanum  adhaerescerent  »  (Annales  ecclesiastici,  t.  VII,  p.  401). 

2.  Pièces  justificatives,  III. 

3.  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  144.  —  Du  Boulay,  t.  IV,  p.  479  et 
523.  —  Le  25  septembre,  ces  cardinaux  avaient  exhorté  les  habitants  de 
Marseille  à  expulser  un  évéque  nommé  par  Urbain  VI  [Gallia  christiana, 
t.  III,  instr.,  col.  221).  L'acte  de  protestation  des  cardinaux  d'Anagni  contre 
l'élection  d'Urbain  VI  avait  été  publié  solennellement  à  Avignon,  dès  le 
6  sept.,  par  les  soins  du  cardinal  Jean  de  Blauzac,  vicaire  général  de  la  sainte 
Église  romaine  dans  le  Comtat  Venaissin  (Archives  dép.  du  Nord,  B  965). 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  16 


242  SOCIÉTÉ 

Le  roi  s'est  décidé  un  peu  précipitamment.  S'il  connaissait  les 
circonstances  de  l'élection  d'Urbain  VI,  qui  faisaient  et  font 
encore  tout  l'objet  du  débat,  c'était  surtout  pour  les  avoir  entendu 
rapporter  par  les  adversaires  de  ce  pontife.  Il  n'a  réuni  au  Bois- 
de-Vincennes  une  assemblée  de  prélats,  de  clercs  et  de  légistes 
que  pour  se  faire  dicter  par  eux  une  décision  qu'il  avait  déjà 
prise. 

En  revanche,  plusieurs  des  faits  que  j'ai  relevés  témoignent 
en  faveur  de  la  sincérité  du  roi.  Il  ne  paraît  pas  avoir  eu,  contre 
le  pape  de  Rome,  de  parti  pris  dès  l'origine,  et  rien  ne  prouve 
qu'il  ait  pesé  sur  la  conscience  des  cardinaux.  Une  impression 
également  favorable  résulte  de  la  lecture  du  très  curieux  récit 
publié  récemment  par  M.  Hauréau  ■  et  dans  lequel  se  trouve 
reproduite  et  paraphrasée  la  déclaration  faite  par  Charles  V  à 
son  lit  de  mort.  Je  me  permettrai  de  signaler  aussi  l'acte  notarié 
de  cette  déclaration,  acte  dont  Raynaldi  a  donné  une  édition 
tronquée2,  et  dont  j'ai  pu  obtenir,  grâce  à  l'obligeance  du 
R.  P.  Denifle,  une  transcription  complète  d'après  le  registre  du 
Vatican.  On  y  lit  notamment  ces  mots,  prononcés  par  Charles  V 
quelques  heures  avant  sa  mort,  et  dont  il  convient  de  tenir 
compte  si  Ton  veut  apprécier  justement  la  conduite  du  roi  : 
«  Ce  ne  sont  ni  des  considérations  de  parenté  charnelle,  ni 
«  aucun  autre  sentiment  déplacé,  mais  seulement  la  détermi- 
«  nation  et  la  déclaration  des  cardinaux,  puis  les  délibérations 
«  des  prélats,  clercs  et  gens  de  mon  conseil  qui  m'ont  amené 
«  à  tenir,  comme  je  l'ai  fait,  et  comme  je  le  fais  encore,  croyant 
«  agir  bien  et  suivant  mon  droit,  le  parti  de  monseigneur  le 
«  pape  Clément3.  » 

N.  Valois. 


1.  Notice  sur  le  n°  8299  des  manuscrits  latins  delà  Bibliothèque  natio- 
nale {Notices  et  extraits,  t.  XXXI,  Ie  partie). 

2.  Annales  ecclesiastici,  t.  VII,  p.  407. 

3.  Pièces  justificatives,  V. 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  243 

PIÈGES  JUSTIFICATIVES. 


Fondi,  19  octobre  1378.  —  Lettre  des  cardinaux  Jean  de  Cros,  Guil- 
laume d'Aigre  feuille,  Bertrand  Lagier,  Hugues  de  Montalais,  Gui 
de  Malesec,  Jean  de  La  Grange,  Pierre  de  Sortenac,  Géraud  du 
Puy,  Pierre  Flandrin,  Guillaume  de  Noëllet,  Pierre  de  Vergne  et 
Pierre  de  Lune,  adressée  à  Charles  V;  ils  lui  font  part  de  V élection 
de  Clément  VII  et  lui  demandent  sa  protection. 

Serenissimo  principi  et  domino  domino  Karolo,  Dei  gracia 
Franeorum  régi  illustri,  sui  Johannes,  episcopus  Penestrinus, 
Guillermus,  tituli  sancti  Stephani  in  Celio  Monte,  Bertrandus, 
tituli  Sancte  Secilie,  Hugo,  tituli  Sanctorum  Quatuor  coronato- 
rum,  Guido,  tituli  Sancte  Grucis  in  Jérusalem,  Johannes,  tituli 
Sancti  Marcelli,  Petrus,  tituli  Sancti  Laurencii  in  Lucina,  Geral- 
dus,  tituli  Sancti  démentis  presbiteri,  Petrus,  Sancti  Eustacii, 
Guillermus,  Sancti  Angeli,  Petrus,  Sancte  Marie  in  Via  lata,  et 
Petrus,  Sancte  Marie  in  Gosmedin  diaconi  Sancte  Romane  Eccle- 
sie  cardinales,  debitam  reverenciarn  cum  honore. 

Providus  rerum  omnium  Ordinator,  juxta  sui  disposicionem 
arbitrii,  sic  dat  esse  rébus  ipsis,  sic  dispensât  ineffabili  providencia 
munera  gratiarum,  sic  etiam  status  omnium,  prout  vult,  ordinat  et 
disponit,  ut  in  horum  consideracione  sensus  hominum  non  suiïicit, 
et  sapiencie  sue  magnitudinem  humani  capere  nequeunt  intellec- 
tus.  Dudum  siquidem,  de  mense  martii  proxime  preterito,  felicis 
recordacionis  domino  nostro  Gregorio  papa  XI,  in  Urbe,  de  pre- 
senti  valle  miserie  ad  supernam  patriam  evocato,  et  ibidem,  post 
ipsius  funeris  exequiarum  celebracionem  honorabilem  et  debitam 
subsecutam,  Bartholomeo,  olim  Barensi  archiepiscopo,  in  papam, 
metu  mortis  per  manifestam  violenciam  Romanorum,  electo,  qui, 
electioni  hujusmodi,  licet  nulle,  consenciens,  non  erubuit  Eccle- 
siam,  Ghristi  sponsam,  invadere  et  eam  tirannice  occupare, 
prout  fama  aclamante  nostrarumque  litterarum  série  vobis  direc- 
tarum  vos  clarius  credimus  informatum;  nos,  animavertentes 
quod,  propter  tirannicam  intrusionem  hujusmodi,  fere  sacra- 
menta  defficerent  ecclesiastica,  et  christianus  populus,  vero  pas- 


244  SOCIÉTÉ 

tore  carens,  per  arrupta  in  devium  duceretur,  in  hac  civitate 
Fundorum  nobis  secura  et  libéra,  pro  veri  ac  providi  substitu- 
cione  pastoris  convenientes  in  unum,  sub  deliberacionis  magne 
consilio,  sicuti  tanti  negocii  qualitas  exigebat,  reverendissimum 
patrem  et  dominum  dominum  Robertum  de  G-ebennis,  basilice 
Duodecim  apostolorum  tune  presbiterum  cardinalem,  in  papam 
et  summum  pontificem  Sancte  Romane  ac  universalis  Ecclesie, 
per  viam  Sancti  Spiritus,  concorditer  elegimus,  spem  firmam 
habentes,  suis  operantibus  meritis  et  aetibus  virtuosis,  Ecclesiam 
ipsam  de  manibus  illius  qui  ipsam  indebite  occupât  eripi  eamque 
ad  statum  debitum  reduci  et  etiam  a  tribulacionibus  quampluri- 
mis  liberari.  Quamquidem  electionem  et  assumpeionem  Sereni- 
tati  Vestre,  harum  série,  ad  gaudium  et  leticiam,  intimamus,  spe- 
rantes  in  domino  Jhesu  Ghristo  quod  erit  pax  ecclesiis,  quies 
regnis,  concordia  plebibus  et  moribus  disciplina.  Que  etiam  cele- 
brata  extitit  in  civitate  memorata,  nobis,  ut  tenemus  firmiter, 
Spiritus  Paracliti  gracia  illustratis,  presentibus  reverendissimis 
in  Ghristo  patribus  dominis  Petro,  Portuensi  et  Sancte  Rufine 
episcopo,  Symone,  tituli  Sanctorum  Johannis  et  Pauli  presbitero, 
et  Jacobo,  Sancti  Georgii  ad  Vélum  aureum  diaconis  cardinali- 
bus,  die  vicesima  septembris,  fuitque  in  crastinum,  clero  et 
populo  plurimum  gaudentibus  ac  exultantibus  in  Domino,  solem- 
niter  publicata,  cum  imposicione  novi  nominis  sanctissimi  domini 
nostn  supradicti,  qui  Glemens  septimus  voluit  nominari.  Nec 
miretur  Serenitas  Vestra  quod  super  premissis  eidem  nondum 
scripserimus  :  sperabamus  nanque  prefatum  dominum  nostrum 
coronacionis  insignia  confestim  recepturum,  et  sic  tam  ipsius 
electionem  quam  coronacionem  pariter  intimare  ;  qui  tamen  ex 
certis  causis  hoc  usque  nunc  differre  decrevit.  Quare,  si  in  hoc 
deffecimus,  dignetur  ipsa  Serenitas,  nos  excusatos  habere;  cui 
humiliter  supplicamus  ut  statum  prefati  domini  nostri  et  Ecclesie 
ac  ipsorum  négocia  dignetur  perpentius  ac  specialiter  habere 
recommendata,  ipsaque  sustinere,  tueri  et  defîensare,  prout  hat- 
tenus  Vestre  Serenitatis  progenitores ,  illustrissimi  Francorum 
christianissimi  reges,  facere  consueverunt,  cum  ipsis  sint  vestra 
auxilia  et  consilia  neccessaria  quamplurimum  et  etiam  oppor- 
tuna;  per  que  firmiter  credimus  ipsius  domini  nostri  pape  et 
sancte  Ecclesie  statum,  auxiliante  Deo,  féliciter  prosperari. 
Eandem  serenitatem  vestram  féliciter  conservet  Dei  Filius  bene- 
dictus  per  tempora  longiora. 
Datum  Fundis,  sub  sigillis  priorum  nostri  collegii,  die  décima 


DE  L'HISTOIRE  DE   FRANCE.  245 

nona  mensis  octobris,  suscepti  a  sanctissimo  pâtre  et  domino 
domino  Clémente  papa  septimo  predicto  apostolatus  ofïicii  anno 
primo. 

(Au  dos  :)  Serenissimo  principi  domino  Karolo,  Dei  gracia 
Francorum  régi  illustri. 

(Archives  du  Nord,  Chambre  des  comptes  de  Lille,  B  967,  n°  10716 
de  l'inventaire  Godefroy.  Original  en  parchemin  ;  deux  fragments 
de  sceaux  en  cire  rouge.) 


II. 


Fondi,  10  novembre  1378.  —  Bulle  de  Clément  Vil  par  laquelle  il 
accorde  spontanément  à  Charles  V  le  droit  de  lever,  pendant  trois 
ans,  sur  le  clergé  de  France  un  subside  dont  la  quotité  sera  déter- 
minée par  Richard  Picque,  archevêque  de  Reims,  par  Guillaume 
de  Lestrange,  archevêque  de  Rouen,  et  par  Aymeri  de  Maignac, 
évêque  de  Paris. 

Clemens,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  venerabilibus  fra- 
tribus...,  Remensi,  et...,  Rothomagensi  archiepiscopis,  ac..., 
episcopo  Parisiensi,  salutem  et  apostolicam  benedictionem. 

Quanta  precellens  et  inclitum  F[ranc]ie  regnum  fuerit  non- 
nullis  temfporijbus  [turbatijone  concussum,  quantaque  extiterit 
concussione  quassatum,  displicenti  animo  recolentes,  carissimo 
in  Xpisto  filio  Garolo,  ejusdem  regni  christianissimo  régi,  nec- 
non  ipsi  regno,  tanquam  nobis  ac  Ecclesie  Romane  carissimis, 
pie  compassionis  affectu  compatimur  et  ex  intimis  condolemus. 
Cumque  igitur  adhuc  assidue  revolvamus  in  mente  tranquillita- 
tem  nondum  in  eodem  regno  plene  firmatam,  timentes  eidem 
bellorum  imminere  discrimina  turbationisque  superesse  reli- 
quias,  statui  et  serenitati  predicti  filii  nostri  régis  illustris,  cui 
semper  proponimus,  prout  nobis  ex  Alto  conceditur,  complacere 
oportuna  solicitudine,  prout  decet,  et  oportunitate  promptissima, 
velut  expedit,  affectemus  intimis  precordiis  ac  commodis  provi- 
dere  remediis,  ut  ipse,  quo  forcior  in  suo  regno  sedebit,  eo  libé- 
rais intuitu  suo  dissipet  omne  malum,  eoque  utilius  regimini 
ejusdem  regni  et  ecclesiarum  ipsius  possit  defensioni  vacare, 
quo  ipse  et  sui,  a  gravibus  quibus  turbantur  persecutionibus 
relevati,  se  suosque  subjectos  et  sibi  specialiter  assistentes  in 
regimine  ac  defensione  predictis  poterit  efficacius  in  suis  juribus 
confovere  :  attendentes  itaque  quanto   memoratus   carissimus 


2!46  société 

filius  noster  semper  ad  ecclesias,  velut  cristianissimus  princeps, 
devotionis  eximie  zelo  ferbuerit,  quantoque  studio  statum  ipsa- 
rum  prosperum  multo  fervore  zelatus  ad  divini  cultus  intendit 
augmentum,  quam  largifluis  munificenciis  et  manificis  liberalita- 
tibus  ipse  et  clare  memorie  progenitores  ipsius  incliti  earumdem 
ecclesiarum  statum  et  substancias  augmentarunt,  decens  arbitra- 
mur  et  congruum  sibi,  de  ipsarum  ecclesiarum  bonis,  necessarie 
subventionis  dexteram,  pro  sui  regni  necnon  ecclesiarum  earum- 
dem defensionibus,  porrigere  liberalem,  sibique  congrue  in  tante 
necessitatis  articulo  liberaliter  subvenire.  Ad  ipsius  Serenitatis 
igitur  subventionem  solicite  intendentes,  subsidium  quod  vobis 
expedire  videbitur  auctoritate  apostolica  inducendi  et  imponendi 
de  et  super  omnibus  ecclesiasticis  redditibus  et  proventibus 
archiepiscoporum,  episcoporum,  abbatum,  aliorumque  quorum- 
libet  prelatorum,  necnon  ecclesiarum  cathedralium  et  eciam 
aliarum,  monasteriorum,  domorum,  prioratuum  ceterorumque 
locorum  ecclesiasticorum,  regularium  et  secularium,  exempto- 
rum  et  non  exemptorum,  dicti  regni  Francie  et  aliarum  terrarum 
et  parcium  Lingue  Gallicane  subjectarum  eidem,  cujuscunque 
religionis  vel  ordinis,  gradus,  preeminencie ,  status  aut  con- 
ditionis  existant,  quibus  nulla  privilégia  vel  indulgentias  sub 
quacunque  verborum  forma  vel  expressione  concessa  volumus 
suffragari,  preterquam  venerabilibus  fratribus  nostris  Sancte 
Romane  Ecclesie  cardinalibus,  quecunque,  qualiacunque  et  quot- 
cunque  monasteria,  prioratus,  dignitates,  personatus,  officia, 
canonicatus  et  prebendas  et  alia  bénéficia  ecclesiastica  in  regno, 
terris  atque  partibus  supradictis  obtinentibus  et  imposterum 
obtenturis,  necnon  dilectis  filiis  ...  magistris,  prioribus,  precep- 
toribus  et  fratribus  Sancti  Johannis  et  Sancte  Marie  Theutonico- 
rum  Hospitalium  et  militiarum  eorumdem,  [quos]  ab  hujusmodi 
prestatione  subsidii  exemptos  esse  volumus  et  immunes,  dictoque 
Régi  subsidium  hujusmodi  concedendi  pro  supportandis  oneribus 
dicte  guerre,  ipsumque  subsidium  levandi  et  percipiendi  a  vobis  et 
aliis  archiepiscopis,  episcopis,  abbatibus  et  prelatis  ac  aliis  perso- 
nis  ecclesiasticis  quibuscunque  predictis,  illis  duntaxat  exceptis 
qui  superius  eximuntur,  ab  eo  tempore  citra  quo  subsidium  per 
felicis  recordationis  Gregorium  papam  XI,  predecessorem  nos- 
trum,  ultimo  sibi  concessum,  finitum  extitit1,  usque  adtriennium 

1.  La  dernière  concession  de  Grégoire  XI,  valable  pour  un  an,  remon- 
tait au  18  septembre  1377  (Arch.  nat.,  L  314,  n°*  52  et  53). 


DE  L'HISTOIRE   DE   FRANCE.  247 

integrum  ex  tune  sine  medio  secuturum,  circumspectioni  vestre, 
vel  duobus  ex  vobis,  de  fratrum  nostrorum  consilio,  tenore  pre- 
sentium  concedimus  facultatem.  Quod  quidem  subsidium  auctori- 
tate  vestra,  secundum  modum  in  dicto  regno  tempore  dicti  pre- 
decessoris  levari  consuetum,  in  eodem  regno,  terris  ac  partibus 
supradictis,  colligi  volumus  exigique  mandamus.  Gontradictores 
per  censuram  ecclesiasticam  appellatione  postposita  compescendo, 
prjvilegiis  seu  constitutionibus  apostolicis  in  contrarium  editis 
non  obstantibus  quibuscunque,  quorum  seriem  vel  tenorem  hic 
haberi  volumus  pro  expressis. 
Datum  Fundis,  quarto  idus  novembris,  pontificatus  nostri  anno 

primo. 

(Sur  le  repli  ;)  De  Guria. 

Julianus. 
(Archives  nationales,  Bullaire,  L  364,  n°  1.  Original  scellé.) 


III. 

Bois-de-Vincennes,  16  novembre  1378.  —  Lettre  de  Charles  Vaux 
cardinaux  d'Avignon;  il  leur  fait  part  de  sa  détermination  d'adhé- 
rer à  Clément  VUK. 

De  par  le  roy. 

A  nos  très  chiers  et  feaulz  amis  les  cardinaulz  de  la  Sainte 
Eglise  de  Rome  estans  à  Avignon. 

Très  chiers  et  feaulz  amis,  jà  pieçà  receumes  de  par  vous  un 
certain  transcript  contenant  l'atestacion  que  nos  très  chiers  et 
feaulz  amis  les  cardinalz  estans  à  Fondes  2  vous  envoierent  sur  la 
manière  de  l'élection  telle  quelle,  ou  intrusion  ou  sege  papal,  de 
Berthelemi  qui  fu  arcevesque  de  Bar3;  desquelz  aussi  avons  eu 
des  lettres  patentes  de  la  publication  par  eulz  faicte  contre  le  dit 
Berthelemi  et  les  choses  à  nous  adrectaman  faictes  par  manière 
de  bulle  soubz  les  seaulz  des  trois  prieurs  que  envoiées  nous  ont 
par  Gorbie,  nostre  secrétaire,  faisans  mencion  à  plain  de  tout  le 
faict.  Avons  aussi  oui  la  relacion  de  notre  dit  secrétaire  et 
d'autres  plusieurs  qui  ont  esté  par  de  là,  qui  plenement  et  vray- 

1.  On  lit  ce  titre  en  marge  du  registre  :  «  Copia  littere  régis  Francie 
misse  cardinalibus  qui  erant  Avinioni.  » 

2.  Fondi  (Terre  de  Labour). 

3.  Bari  (Terre  de  Bari). 


248  SOCIÉTÉ 

semblablement  nous  ont  dit  et  parlé  des  besoingnes,  et  derraine- 
ment  receu  les  lettres  tant  de  nostre  Saint  Père  Clément  VIIme, 
nagueres  cardinal  de  Genève,  comme  de  plusieurs  d'iceulz  car- 
dinaulz  estans  à  Fondes1,  sur  la  manière  et  comment  par  de  là, 
concordablement  et  par  sainte  et  juste  voie,  il  a  esté  eslu  en  pape, 
avecque  celles  que  vous  nous  avez  escrit  sur  ce  meismes.  Pour 
lesquelles  lettres  et  autres  chouses  assez  grant  et  meure  delibera- 
cion  sur  ce  [eue],  et  tout  veu  et  leu  de  nouvel,  mesment  en  pré- 
sence de  touz  les  prelaz  qui  estoient  à  Paris  et  autres  de  nostre 
especial  Conseil,  que  nous  avons  pour  ce  fait  assembler  en  grant 
nombre,  et  à  eulz  parlé  singulièrement  et  à  chascun  pour  soy, 
sur  le  plus  estroit  serement  que  nous  leur  avons  peu  faire  jurer, 
que  ilz  nous  en  declareroient  plenement  leurs  consciences  sans 
faveur,  doubte  ou  haine,  et  ce  que  il  leur  sembloit  que  faire 
devions  pour  le  miex  en  seste  (sic)  matière  :  il  nous  ont  conseillé 
finablement  que,  comme,  toutes  choses  attendues  et  bien  consi- 
dérées, il  appert  clerement  de  la  dicte  élection  d'icelui  nostre 
Saint  Père  Clément  VIIme  qu'elle  soit  faicte  justement,  en  manière 
deue,  et  selon  les  droiz,  ce  dont  il  appert  dudit  Berthelemi  tout  au 
contraire,  nous  nous  devons  tenir  à  celle  de  nostre  dit  Saint  Père 
Clément,  comme  la  meilloure  et  plus  louable.  Sur  quoy,  pour  ce 
que  longuement  avons  déféré  en  ceste  chou  se  de  nous  en  décla- 
rer, jusques  ad  ce  que  nous  eussons  bien  sceu  de  méritez  de  la 
besoingne,  veu  touteffois  que  plus  atendre  ou  déclare  sur  ce,  très 
grant  scisme,  discorde  et  inconvénient  s'en  porroit  enseuir,  ce 
que  nous  voulons  de  tout  nostre  pouvoir  evister,  nous,  pour  révé- 
rence de  Dieu  et  le  bien  de  son  Eglise,  pour  le  meilleur  et  le  plus 
sain  advis,  oster  toutes  divisions  et  donner  à  touz  bon  essamble 
de  ainsi  le  faire,  nos  sommes  déclarés  pleinement  et  assentiz 
nous  tenir  à  celle  élection  de  notre  dit  Saint  Père  Clément  des- 
sus nomé,  et  le  voulons  avoir  et  recongnoistre  et  congnoissons 
en  pape  et  souverain  pastor  de  l'Eglise  de  Dieu.  Et  sur  ce,  pour 
ce  qu'il  soit  à  touz  notoire,  avons  tantost  en  nostre  dit  Conseil 
ordené  que  il  soit  incontinent  publié  et  solempnisé  par  les  églises 
à  Paris  et  ailleurs  en  nostre  royaume  ainsi  et  par  la  forrme  (sic) 
qu'il  est  acoustumé  de  faire  en  tel  cas.  La  quelle  chose  aussi  afin 
que  vous  sachez,  et  nostre  entencion  sur  ce,  nous  avons  volu  qu'il 
vous  soit  signifié  par  ces  présentes. 

1.  Ce  sont  les  lettres  imprimées  ci-dessus  (Pièces  justificatives,  1) 
d'après  l'original  conservé  aux  Archives  du  Nord. 


DE  L'HISTOIRE   DE  FRANCE.  249 

Donné  en  nostre  chastel  du  Bois  de  Vincenne,  le  xvie  jour  de 

novembre. 

(Signé  :)  Charles. 

Gorbie. 

(Archives  du  Vatican,  De  Schismate,  t.  XVIII,  fol.  17  r°.  Copie  du 
xive  siècle.) 


IV. 


Fondi,  31  décembre  1378.  —  Lettre  de  Clément  VU  à  Charles  V,  par 
laquelle  il  remercie  ce  prince  de  l'envoi  de  deux  lettres,  Vune 
adressée  au  Sacré  Collège,  Vautre  adressée  à  lui-même,  alors  qu'il 
n'était  encore  que  le  cardinal  Robert  de  Genève;  il  implore  de  nou- 
veau contre  Urbain  VI  le  secours  du  roi  de  France. 

Glemens,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  carissimo  in  Ghristo 
filio  Garolo,  régi  Francorum  illustri,  salutem  et  apostolicam  bene- 
dictionem. 

Post  assumptionem  nostram  ad  celsitudinis  apostolice  spé- 
culum nostreque  coronationis  insignia  debitis  solennitatibus 
per  nos  recepta,  dilecti  filii  Gollini  de  Dormans,  Serenitatis  tue 
equitatoris,  gratus  supervenit  adventus,  deferentis  amabiles  dicte 
Serenitatis  litteras  :  unam  videlicet  nobis,  sicut  in  minoribus 
constitutis,  et  aliam  Sacro  Gollegio  venerabilium  fratrum  nostro- 
rum  sacrosancte  Romane  Ecclesie  cardinalium,  Serenitatis  tue 
strenuum  intentum  ad  relata  sibi  pro  parte  Gollegii  fratrum  nos- 
trorum  predictorum  per  venerabilem  fratrem  nostrum  episcopum 
Famagustanum  etdilectum  filium  Palacii  apostolici  magistrum', 
ad  Serenitatem  eandem  pro  parte  dicte  Gollegii  destinatos,  potis- 
sime  continentes.  Quarum  litterarum  continencia  diligenter 
attenta,  ex  ipsaque  vehementer  letati,  cognoscentes  [te,  per] 
regalis  excellencie  tue  oblationis  dona  que  offers,  Gollegium  et 
fratres  nostros  supradictos  velle  defendere  et  sustinere,  tuumque 
exponere  posse,  tam  pro  orthodoxe  fidei  conservatione,  quam  pro 
matris  Ecclesie  defensione,  régie  Majestati  tue  de  tam  gratacon- 

1.  Nicolas  de  Saint-Saturnin,  frère  prêcheur,  maître  en  théologie  du 
Sacré  Palais.  (Sur  lui,  voy.  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  442;  Baluze, 
op.  cit.,  t.  II,  c.  845;  Fr.  Du  Chesne,  Histoire  de  tous  les  cardinaux 
françois,  1. 1,  p.  658;  Quétif  etÉchard,  Scriptores  ordinis  Prœdicatorum, 
t.  I,  p.  683.) 


250  SOCIÉTÉ 

solatricique  missione  litterarum  quasquas  possumus  grates  affec- 
tuose  referimus  ;  quamplurimum  refecti  dura  percepimus,  quod 
in  archano  mentis  firmissime  gerebamus,  scilicet  quod  regalis 
dignitatis  tue  [potentia]  nostrum  et  Ecclesie  sancte  Dei  bra- 
chium  dextrum  singulare  esset,  et  tutum  refugium  sustentationis 
nostre  Ecclesie  et  fratrum  nostrorum  predictorum,  tuumque,  non 
tantum  per  consanguinitatis  propinquitatem,  quantum  ut  verus 
dicte  Ecclesie  clipeus  et  defensor,  quales  tui  semper  fuere  proge- 
nitores,  esset  indeficiens  juvamen  nobis,  qui  pro  defensione  dicte 
Ecclesie  et  fidei  christiane  virgam  suscepimus  apostolice  servi- 
tutis,  sub  Altissimi  fiducia  tuoque  suffragio  defferendam.  Quamo- 
brem,  fili  carissime,  cum  jam,  sub  omnipotentis  Dei  justicie  et 
Serenitatis  tue  confidencia,  contra  Bartholomeum,  olim  Barin- 
cem  archiepiscopum,  antichristum,  apostaticum  et  anathemati- 
zatum,  qui  Pétri  sedem,  proch  dolor!  nondessinit  occupare,  per- 
secutionis  inceperimus  remédia  [dispensare],  continuaturi  ipsa 
usque  ad  ejus  uitimam  destructionem  et  finalem,  ut  qui  culpam 
omittit  cognoscere  suam,  abiciatur  et  protinus  deleatur,  ne  con- 
tagione  sua  dominici  gregis  inûciantur  oves,  infra  quas  infec- 
tionis  sue  venena,  quantum  potest,  spargere  satagit  et  procurât  : 
regiam  majestatem  tuam  in  caritatis  visceribus,  omni  qua  possu- 
mus affectione,  precamur  et  instantissime  rogamus  quatinus,  ut 
incepta  continuare  possimus,  de  Serenitatis  tue  juvamine  et  suc- 
cursu,  quorum  nobis,  Ecclesie  et  fratribus  nostris  supradictis 
nécessitas  iminet  valde  magna,  ipsosque  desiderantissime  presto- 
lamur,  quanto  velocius  poteris,  subvenire  velis,  ut  tam  nequam 
in  orbe  non  regnet  homo,  nosque  cum  Ecclesia  et  fratribus  nos- 
tris supradictis,  tuo  mediante  brachio,  libertate  secura  vigere 
possimus.  Scimus  enim,  carissime  fili,  quod  tua  non  retardabun- 
tur  juvamina  et  quod,  que  nostris  inesse  perpendis  affectibus,  ad 
effectum  perducere  non  omittes  :  unde  Serenitatis  tue  suffragium 
festinare  velis,  et  facere  quod  regalis  Celsitudinis  tue  potentia, 
sicut  nostra  est  et  dicte  Ecclesie  dextra,  sic  ad  nostram  dicteque 
Ecclesie  fratrum  et  peculiarium  nliorum  fideique  ortodoxe  salu- 
tem  brachium  viriliter  porrigat  et  extendat;  per  quod  benedic- 
tionis  eterne  premii  tibi  [con]sequetur  effectus;  et,  nostrum 
tanquam  brachium  dextrum  nobis  principalius  conjunctum,  in 
omnibus,  quantum  cum  Deo  poterimus,  favorem  propicium  sem- 
per habebis. 
Datum  Fundis,  n  kalendas  januarii,  pontificatus  nostri  anno 

primo. 

(Signé  :)  B.  Galveti. 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  251 

(Au  dos  :)  Garissimo  in  Ghristo  filio  Carolo,  régi  Francorum 
illustri. 
(Archives  du  Nord,  Chambre  des  comptes  de  Lille,  B  968,  n°  10721 
de  l'inventaire  Godefroy.  Original  en  parchemin.) 


V. 

Beauté-sur-Marne,  16  septembre  1380.  —  Déclaration  faite  par 
Charles  V  à  son  lit  de  mort  ;  il  explique  sa  conduite  au  début  du 
grand  schisme  et  proteste  de  sa  soumission  aux  décisions  de  l'Église 
universelle.  Acte  notarié,  contenant  une  énumération  des  personnes 
présentes  à  cette  déclaration. 

In  nomine  Domini,  amen. 

Per  hoc  presens  instrumentum  publicum,  universis  et  singulis 
notum  sit  et  evidenter  appareat  quod,  anno  ejusdem  Domini 
M0  CGC0  LXXX0,  indictione  tertia,  mensis  septembris  die  xvi, 
circa  ipsius  diei  solis  ortum1,  pontificatus  sanctissimi  m  Ghristo 
patris  et  domini  nostri  domini  Clementis,  divina  providentia 
pape  VII,  anno  secundo,  in  mei,  notarii  publici,  testiumque 
subscriptorum  presentia  constitutus  et  personaliter  existens  sere- 
nissimus  ac  excellentissimus  princeps  et  dominus  noster  dominus 
Carolus,  Dei  gratia  rex  Francorum,  sanus  et  providus  quidem 
mente,  licet  corpore  egrotans,  dicens  et  recitans  proprio  motu 
suo  quod2,  cum,  occasione  schismatis  quod  nunc  est  in  Ecclesia 

1.  Cette  indication  est  plus  précise  que  celle  que  nous  fournit  le  récit 
du  ms.  latin  8299.  Charles  V  aurait  donc  fait  la  déclaration  que  l'on  va 
lire  vers  cinq  heures  et  demie  du  matin,  environ  sept  heures  avant  de 
rendre  le  dernier  soupir.  La  nuit  avait  été  très  mauvaise  ;  les  douleurs 
avaient  augmenté  :  la  parole  était  embarrassée,  les  yeux  caves,  les  lèvres 
contractées,  la  face  entièrement  livide  (voy.  Notice  sur  le  n°  8299  des 
mss.  latins  de  la  Bibl.  nat.,  par  M.  Hauréau,  p.  5). 

2.  Il  peut  être  utile  de  placer  ici  sous  les  yeux  du  lecteur  le  texte  du 
discours  mis  dans  la  bouche  de  Charles  V  par  l'auteur  de  la  curieuse 
relation  que  M.  Hauréau  nous  a  fait  connaître  :  «  Vos  omnes,  mei  consi- 
liarii  et  fidèles,  alias  ex  parte  mea  ad  nos  mandati  venistis,  sperantes 
nos  vobis  posse  locuturos  ;  sed,  scientes  per  meos  nos  gravi  infirmitate 
detentos,  recessistis  ;  postmodum  autem  certificati  de  votis  meis  declaran- 
dis  que  in  tante  mee  necessitatis  articulo  eramus  dicturi,  redeuntes  : 
letati  fuimus  vos  videre.  Vos  igitur  qui  hic  statis  universi,  in  quorum 
fidelitate  speramus  et  fidem  adhibuimus  pleniorem,  novistis  quomodo 
Ecclesie  Romane  cardinales,  ad  quos,  ut  credimus,  spectat  Summi  Pon* 


252  SOCIÉTÉ 

Sancta  Dei,  ipse  per  scripta  reverendissimorumin  Christo  patrum 
et  dominorum  dominorum  cardinalium  Sacri  Gollegii  Romane 
Ecclesie,  ad  quos,  ipsa  vacante,  Summi  Pontificis  electio  spectat, 
et  quidquid  in  ea  sit  potest  et  débet  veracius  per  eos  quam  quos- 


tificis  electio  sacrosancta,  vos  etiam,  sicut  publiée  patuit,  audistis  quo- 
modo  predicti  cardinales  insimul  omnes,  ac  ipsorum  aliqui  nos  certifi- 
cantes,  nobis  de  violenta  Bartholomei  nominatione  et  pape  démentis  VII 
electione  canonica  rescripsere.  Que  nominatio,  cum  metu  et  timoré,  et 
electio,  cum  mentis  securitate  sic  celebrate,  fuerunt  et  adhuc  sunt  in 
populo  scandalorum  occasio  et  magne  divisionis  materia  turbativa.  Nos 
autem  super  predictis  volentes  scire  quid  essemus  credituri,  a  ducibus, 
comitibus,  baronibus,  militibus  et  ecclesiarum  prelatis  pluribus  inquisi- 
vimus  diligenler  quis  de  duobus  illis  qui  se  pro  Summis  Pontificibus 
gesserunt  esset  pro  Summo  Pontifice  tenendus.  Qui  omnes,  uno  excepto, 
in  eorum  conscientiis  dixerunt  quod,  si  scripta  per  cardinales  essent 
vera,  expediebat,  ad  sedandum  scisma  quod  imminebat,  citius  nos  men- 
tem  nostram  declarare  quam  plus  ulterius  prolongare,  adjungentes  et 
dicentes  Clementem  habere  majus  jus  in  dignitate  Summi  Pontificatus 
quam  posset  pro  se  Barensis  arguere  Bartholomeus.  Quorum  consiliis  ac 
opinionibus  adhérentes,  volentesque  predecessorum  nostrorum,  qui  defen- 
sores  Ecclesie  verique  catholici  semper  et  hactenus  in  hodiernum  diem 
extiterunt,  Mei  semitas  imitari,  viam  etiam  in  hoc  et  aliis,  prout  est 
possibile,  securiorem  eligentes,  credidimus  et  tenuimus,  credimus  firmi- 
ter  et  tenemus  papam  Clementem  VII  esse  verum  totius  Ecclesie  patro- 
num  simpliciter  et  pastorem;  hac  conditione  et  protestatione  supposita 
et  supponenda  quod,  si  rei  veritas  aliter  se  haberet,  quod  absit,  quod 
non  credimus  nec  tenemus,  vel  quod  quis  crederet  in  hoc  articulo  nos 
maie  sensisse  vel  credidisse,  nos  saluti  nostre  providentes  in  presenti  et 
in  futurum,  sacrosancte  matris  et  universalis  Ecclesie,  ex  nunc  prout 
tune  et  ex  tune  prout  nunc,  opinionibus,  conclusionibus,  judiciis  et  con- 
siliis, si  super  liis  celebratura  sint,  firmiter  acquiescimus  summarie  et 
de  piano.  Et,  licet  ad  perhibendum  testimonium,  in  hoc  casu  vel  majori, 
sufficeret  presentium  plural  itas  ad  claudendum  os  iniqua  loquentium,  ad 
majorem  rei  evidentiam  et  certitudinem,  petimus  et  rogamus  notarium 
vel  notarios,  si  sit  presens  vel  présentes,  quatenus  ipse  vel  ipsi  de  pre- 
dictis plura  conficiat  publica  seu  conficiant  instrumenta.  »  —  Au  point  où 
en  était  arrivé  Charles  V,  il  n'a  pu,  certes,  prononcer  les  paroles  étudiées 
que  l'on  vient  de  lire.  Telle  est,  du  reste,  l'opinion  de  M.  Hauréau  : 
«  Il  n'est  guère  vraisemblable,  dit-il,  que  le  roi  mourant  ail  fait  tous  les 
beaux  discours  que  le  narrateur  met  dans  sa  bouche.  Il  a  dû  s'exprimer, 
disant,  quant  au  fond,  les  mêmes  choses,  plus  brièvement  et  plus  simple- 
ment. »  L'acte  notarié  que  je  reproduis,  et  auquel  d'ailleurs  il  est  fait  allu- 
sion dans  la  dernière  phrase  du  précédent  discours,  doit  se  rapprocher 
davantage  du  texte  véritable  de  la  déclaration  royale. 


DE  L'HISTOIRE  DE  FRANCE.  253 

cuinque  alios  apparere,  in  eorum  conscientiis  attestantium  dic- 
tum  dominum  nostrum  per  ipsos  fuisse  et  esse  rite  et  canonice 
electum  in  papam,  habitaque  postmodum  per  eum  plurium  pre- 
latorum  ac  clericorum  sui  regni  et  ejus  Gonsilii  provida  et  matura 
deliberatione,  pro  parte  jam  dicti  domini  nostri  se  determinaverit 
et  dictorum  dominorum  cardinalium  adheserit  opinioni  :  unde*, 
quia  ex  dictis  aliquorum  posset  in  futurum  fama  forsitan  divul- 
gari  eosdem  dominos  cardinales  Inimico  humani  generis  promo- 
vente2,  aut  alias  ex  invidia,  odio  vel  favore  super  hoc  minus 
débite  processisse,  et  sic  paululum  cadere  in  errorem,  memora- 
tus  dominus  noster  rex  asseruit  et  confessus  est  quod  ipse  non 
ex  cognatione  carnali,  seu  alia  inordinata  affectione  quacumque 
motus,  sed  solum  determinatione  et  declaratione  dictorum  domi- 
norum cardinalium  prelatorumque  et  aliorum  clericorum  predic- 
torum  et  Gonsilii  sui  deliberatione  intervenientibus,  credens  bene 
et  licite  facere,  partem  prefati  domini  nostri  pape  tenuit  et  tenet. 
In  casu  autem  quo3,  sic  se  habendo,  dicerent  eum  aliqualiter 
errasse,  quod  propter  predicta  non  credidit,  nec  credebat,  sue 
tamen  erat  intentionis,  et  ita  fuit  protestatus  expresse,  ipsum  velle 
semper  tenere  et  sequi  opinionem  et  declarationem  Sancte  Matris 
ac  universalis  Ecclesie,  et  quod  fieret  et  determinaretur  super 
hoc  per  générale  Goncilium,  vel  aliud  conveniens,  ne  de  contra- 
rio, si  quid  inscienter  egisset,  a  Deo  posset  redargui,  vel  culpari, 
cupiens  in  protestatione  et  confessione  hujusmodi  ut  verus  Eccle- 
sie filius  et  fidelis  catholicus  stare  perpetuo  firmiter  et  manere, 
petens  super  hoc  per  me,.prefatum  notarium,  fieri  publicum  ins- 
trumentum4.  Actafuerunt  hec  in  domo  Decoris  super  Maternam 
prefati  domini  nostri  régis,  et  quam  tune  inhabitabat,  sub  anno, 
indictione,  mense,  die,  hora  et  pontificatu  predictis,  presentibus 
ad  hec  reverendis  in  Ghristo  patribus  dominis  Aymerico,  Pari- 
siensi,  et  Milone,  Belvacensi  episcopis5,  ac  G-uidone,  abbate 
monasterii  Sancti  Dyonisii  in  Francia6;  spectabilibus  viris, 
domino  Johanne  de  Haricuria7  et  Johanne  de  Saroponte  comi- 

1.  Raynaldi  {Annales  ecclesiastici,  t.  VII,  p.  407)  imprime  :  «  inde.  » 

2.  Raynaldi  :  «  permovente.  » 

3.  Raynaldi  :  «  quod.  » 

4.  Ici  s'arrête  la  publication  de  Raynaldi. 

5.  Aymeri  de  Maignac,  évêque  de  Paris,  et  Miles  de  Dormans,  évêque 
de  Beauvais,  l'un  et  l'autre  exécuteurs  testamentaires  de  Charles  V 
(L.  Delisle,  Mandements  de  Charles  V,  n°  1956). 

6.  Gui  de  Monceau,  abbé  de  Saint-Denis, 

7.  Parmi  les  princes,  princesses  ou  grands  seigneurs  mentionnés  dans 


$54  SOCIÉTÉ 

tibus  *  ;  domino  Petro  de  Ordeo  Monte,  milite  et  cancellario  Fran- 
cie2,  Arnaldo  de  Gorbeia,  milite  et  primo  présidente  in  parla- 
mento  régis  Parisius3,  domino  Philippo  de  Masseriis,  milite  ac 
cancellario  Cypri4;  fratre  Mauritio  de  Golengis,  confessore5; 
dominis  Philippo  de  Savoisiaco6,  Philippo  de  Galevilla7,  et 
Johanne  domino  de  Digoine,  militibus  et  cambellanis  dicti  domini 
nostri  régis;  et  magistro  Johanne  Grete,  ejus  consiliario8;  reli- 
giosis  viris,  fratribus  Johanne  Mauponte,  meno[re]  priore9, 
Johanne  Goci,  cantore,  Petro  de  "Valle,  thesaurario,  G-uillelmo 
de  Brevalle,  infirmario,  et  Reginaldo  de  Betencort,  magistro 
hospitum  predicti  monasterii  Sancti  Dionisii10;  necnon  circum- 

les  registres  du  Parlement  comme  ayant  assisté  aux  derniers  moments 
de  Charles  V,  Jean  VI,  comte  d'Harcourt,  est  le  seul  qui  ait  été  présenta 
la  déclaration  du  roi.  Les  autres,  les  ducs  d'Anjou,  de  Berry,  de  Bour- 
gogne et  de  Bourbon,  la  reine  Blanche,  la  duchesse  d'Orléans,  les  comtes 
d'Eu  et  d'Artois,  sont  absents,  sans  doute  à  raison  de  l'heure  matinale 
(Preuves  de  l'histoire  généalogique  de  la  maison  d'Harcourt,  1. 111,  p.  323). 
i.  Jean,  comte  de  Saarbruck,  bouteiller  de  France,  un  des  exécuteurs 
testamentaires  du  roi.  Il  n'est  point  mentionné  comme  présent  à  cette 
scène  "dans  la  relation  publiée  par  M.  Hauréau. 

2.  Pierre  d'Orgemont,  chancelier  de  France  et  l'un  des  exécuteurs  tes- 
tamentaires du  roi. 

3.  Arnauld  de  Corbie,  non  plus  que  les  personnages  qui  suivent,  ne 
sont  nommés  dans  le  ms.  latin  8299. 

4.  M.  Paulin  Paris  a  déjà  prouvé  que  Philippe  de  Maizière  avait  con- 
tinué de  vivre  à  la  cour  jusqu'à  la  mort  de  Charles  V  (Mémoires  de  V Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres,  t.  XV,  lie  partie,  p.  394). 

5.  L'abbé  Lebeuf  suppose  que  Maurice  de  Coulange-la-Vineuse  confessa 
Charles  V  dans  sa  dernière  maladie  (Dissertations  sur  l'histoire  ecclé- 
siastique et  civile  de  Paris,  t.  III,  p.  481). 

6.  Philippe  de  Savoisy,  chambellan  du  roi  et  garde  du  château  de 
Melun,  figure  parmi  les  exécuteurs  testamentaires  de  Charles  V. 

7.  Les  principaux  services  rendus  au  roi  par  Philippe  de  Calleville 
sont  rappelés  dans  l'un  des  Mandements  de  Charles  V  (n°  992). 

8.  Jean  Creté,  maître  des  comptes,  un  des  exécuteurs  testamentaires 
du  roi. 

9.  Jean  Maupoint  était  grand  prieur  de  Saint-Denis  en  1387  (Arch. 
nat.,  LL  1320,  fol.  19  v). 

10.  On  remarquera  cette  députation  de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  dans 
laquelle  figurent  Fabbé  et  cinq  dignitaires.  Le  monastère  où  se  rédigeaient 
les  chroniques  de  France  devait  être  dignement  représenté  au  dernier 
acte  de  la  vie  de  Charles  V.  Cette  série  de  noms  mérite  d'autant  plus  de 
fixer  l'attention  que  l'on  n'avait  pu  dresser,  pour  cette  époque,  la  liste 
des  dignitaires  de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  et  que  cette  difficulté  contri- 


DE  L'HISTOIRE   DE  FRANCE.  255 

spectis  viris,  Johanne  de  Bonnes,  preposito  mercatorum,  Symone 
de  Sancto  Benedicto,  et  Nicolaode  Malo  Respectu,  scabknV,  et 
Johanne  Chapellu,  clerico,  mercatore  ville  Parisiensis2;  Johanne 
de  Vaudetar,  Egidio  Maleti  et  Johanne  Aurifabri  de  Ghiambliaco, 
domini  nostri  régis  valletis  camere,  et  pluribus  aliis  testibus 
vocatis  et  requisitis. 

Et  ego,  Johannes  Tabari,  Lemovicensis  diocesis  publicus  auo 
toritate  apostolica  et  imperiali  notarius,  premissis  omnibus  et 
singulis,  sicut  premittitur,  per  antefatum  serenissimum  princi- 
pem  dominum  nostrum  regem  recitatis,  protestatis  et  factis,  una 
cum  prenominatis  testibus,  presens  fui,  ac,  de  mandato  et  ad 
requisitionem  ejusdem  domini  nostri  régis,  ea  in  formam  redegi 
publicam,  huic  instrumento  inde  confecto  me  subscribendo. 

(Archives  du  Vatican,  De  Schismate,  t.  XXV,  fol.  152  r.  Copie  du 
xive  siècle.) 

buait  à  compliquer  les  problèmes  qui  se  rattachent  à  la  rédaction  de  la 
chronique  dite  «  du  Religieux  de  Saint-Denis.  » 

1.  Le  prévôt  des  marchands  Jean  de  Bonnes  et  l'échevin  Nicolas  de 
Mauregard  avaient  été  plus  d'une  fois  chargés  de  missions  importantes. 

2.  Peut-être  pour  :  «  clerico  mercature  [aque]  ville  Parisiensis.  » 
Jean  Chapelu,  bourgeois  de  Paris,  était  clerc  de  la  marchandise  de  l'eau 
de  la  ville  de  Paris,  comme  il  résulte  d'un  compte  qu'il  clôtura  le  28  jan- 
vier 1393  (Arch.  nat.,  KK  16,  fol.  25  v9).  Voici  en  quels  termes  il  fut 
anobli  par  Charles  VI  au  mois  de  juillet  de  la  même  année  :  «  Nos  atten- 
dentes  probitatis  et  virtutum  mérita  quibus  Johannes  Chapelu,  ci  vis  et 
burgensis  Parisiensis,  decenter  ornatus  exstitit,  prout  piurium  relacio 
fide  digna  tentatur...  »  (Arch.  nat.,  JJ  144,  n°  373.) 


TABLE  DES  MATIERES 

CONTENUES 

DANS   LA   SECONDE  PARTIE 

DE   L'ANNUAIRE-BULLETIN 

de  l'année  4887. 


Jean  Sans-Peur,  duc  de  Bourgogne,  lieutenant  et  procureur 
général  du  diable  es  parties  d'Occident,  par  M.  P.  Durrieu, 
193. 

Le  rôle  de  Charles  V  au  début  du  grand  schisme  (8  avril- 
16  novembre  1378),  par  M.  N.  Valois,  225. 


Nogent-le-Rotrou,  imprimerie  Daupeley-Gouverneur. 


LISTE 

DES  OUVRAGES  PUBLIÉS  PAR  LA  SOCIÉTÉ 

DEPUIS  SA  FONDATION  EN  1834, 

A  PARIS,  CHEZ  RENOUARD,  LIBRAIRE,  RUE  DE  TOURNON,  N°  6 
H.  LAURENS,  successeur. 


Font  partie  de  la  Société  toutes  les  personnes  qui  sont  agréées  par  le 
Conseil  sur  la  présentation  de  deux  membres.  Les  demandes  d'admission 
peuvent  être  adressées  au  secrétaire  de  la  Société,  60,  rue  des  Francs- 
Bourgeois,  aux  Archives  nationales.  Le  chiffre  de  la  cotisation  annuelle 
est  fixé  à  30  francs  ;  elle  est  rachetable  moyennant  le  versement  d'une 
somme  unique  de  300  francs,  qui  donne  le  titre  de  sociétaire  à  vie. 
Les  sociétaires  reçoivent  chaque  année  quatre  volumes  de  chroniques,  de 
mémoires  ou  de  correspondances  et  un  volume  d'Annuaire-Bulletin.  Ils 
peuvent  acquérir  les  publications  antérieures  à  leur  inscription,  au  prix 
de  7  francs  le  volume  ;  le  prix  est  de  9  francs  pour  les  personnes  qui  ne 
font  pas  partie  de  la  Société. 

Tous  les  ouvrages  publiés  par  la  Société  sont  pourvus  de  tables 
analytiques. 

Annuaires  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  de  1837  à  1863  ; 
in-18.  Prix  :  2  et  3  fr.  Les  années  1845-1848,  1853,  1859,  1861  et  1862 
sont  épuisées. 

Entre  autres  notices  et  nomenclatures  que  contient  cette  collection, 
nous  citerons  les  listes  des  évêchés  et  archevêchés  (années  1838,  1844- 
1849),  des  monastères  de  France  (1838),  des  grands  feudataires  (1855, 
1856),  des  saints  (1857,  1858,  1860),  des  ambassadeurs  de  France  et 
en  France  (1848  et  1850),  la  topographie  ecclésiastique  de  la  France 
(1859,  1861-1863). 

Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  années  1834  et  1835; 
4  vol.  in-8»;  prix  :  18  francs.  Les  années  1836-1856  et  1859-1862  sont 
épuisées.  Années  1857  et  1858,  1  vol.;  prix  :  6  francs. 

Recueil  destiné  à  faire  connaître  les  travaux  de  la  Société,  compre- 
nant, en  outre,  un  grand  nombre  d'articles  bibliographiques,  de  notices 
historiques  et  de  documents  originaux. 

Table  générale  du  Bulletin,  1834-1856;  in-8°.  Prix  :  3  francs. 

Au  Bulletin  de  1861-1862  est  jointe  une  table  des  matières  contenues 
dans  les  volumes  des  années  1857-1862. 

Annuaire -Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  années 
1863-1868,  1"  et  2e  parties;  in-8°;  prix  :  9  francs.  Années  1869,  1870- 
1871,  1872  à  1885;  in-8°;  prix  :  5  francs. 
Nombreux  articles,  documents  et  nomenclatures,  tels  que  la  liste  des 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  17 


II  LISTE   DES   OUVRAGES 

chevaliers  de  l'ordre  du  Saint-Esprit  (1863),  l'inventaire  de  la  collection 
Godefroy  (1865  et  1866),  la  notice  sur  le  Cartulaire  du  comté  de  Rethel 
(1867),  etc. 
Table  générale  de  l'Annuaire-Bulletin  (1863-1884);  in-8°.  Prix  :  2  fr. 

L'YSTOIRE   DE  LI    NORMANT    ET   LA    CHRONIQUE    DE    ROBERT    VlSCART,    PAR 

Aimé,  moine  du  Mont-Cassin,  publiées  pour  la  première  fois,  d'après 
un  manuscrit  français  inédit  du  xuie  siècle,  appartenant  à  la  Biblio- 
thèque royale,  par  M.  Champollion-Figeac,  1835,  1  vol.  (épuisé). 

V Histoire  conduit  le  récit  des  expéditions  normandes  jusqu'à  la  mort 
de  Richard,  prince  de  Capoue,  en  1078.  La  Chronique  descend  jus- 
qu'à Pierre  d'Aragon,  couronné  roi  de  Sicile  en  1282. 

Histoire  ecclésiastique  des  Francs,  par  Grégoire  de  Tours,  publiée 
par  MM.  Guadet  et  Taranne,  1836-1837,  4  vol. 

Le  texte  latin  a  été  revu  sur  de  nouveaux  manuscrits  appartenant 
à  la  bibliothèque  de  Cambrai  et  à  la  Bibliothèque  nationale;  il  est 
suivi  d'une  traduction  française. 

Lettres  du  cardinal  Mazarin  a  la  Reine,  a  la  princesse  palatine, 
etc.,  écrites  pendant  sa  retraite  hors  de  france  en  1651  et  1652, 
publiées  par  M.  Ravenel,  1836,  1  vol.  {épuisé.  Il  reste  quelques  exem- 
plaires sur  grand  papier;  prix  :  20  francs). 

Quatre-vingt-quinze  lettres  trouvées  dans  les  papiers  de  Baluze,  et 
propres  à  éclairer  les  rapports  intimes  de  Mazarin  avec  Anne  d'Autriche. 

Mémoires  de  Pierre  de  Fenin,  comprenant  le  récit  des  événements  qui 
se  sont  passés  en  France  et  en  Bourgogne  sous  les  règnes  de  Charles  VI 
et  Charles  VII  (1407-1427),  publiés  par  Mlle  Dupont,  1837,  1  vol. 

Chronique  française,  en  partie  inédite,  publiée  d'après  un  nouveau 
manuscrit  appartenant  à  la  Bibliothèque  nationale,  accompagnée  de 
notes  historiques  et  de  trente  et  une  pièces  justificatives. 

De  la  conqueste  de  Constantinoble,  par  Joffroi  de  Villehardouin, 
édition  faite  par  M.  Paulin  Paris,  1838,  1  vol.  (épuisé). 

Texte  revu  sur  de  nouveaux  manuscrits  appartenant  à  la  Bibliothèque 
nationale,  accompagné  de  notes  et  de  commentaires. 

Orderici  Vitalis,  angligen^:,  cœnobii  Uticensis  monachi,  Historié 
ECCLESiASTiCiE  libri  tredecim,  publiés  par  M.  Aug.  le  Prévost,  1838- 
1855,  5  vol. 

Ouvrage  plein  de  renseignements  précieux,  notamment  sur  l'histoire 
de  Normandie  et  d'Angleterre  jusqu'en  1141.  Notice  de  M.  L.  Delisle 
sur  l'abbaye  de  Saint-Évroul,  sur  Orderic  et  son  œuvre. 

Correspondance  de  l'empereur  Maximilien  Ier  et  de  Marguerite,  sa 
fille,  gouvernante  des  Pays-Bas,  de  1507  a  1519,  publiée  par  M.  le 
Glay,  1839,  2  vol. 

Plus  de  six  cents  lettres  inédites,  tirées  des  archives  de  l'ancienne 
chambre  des  comptes  de  Lille,  pleines  de  renseignements  intéressants 
sur  la  fin  du  règne  de  Louis  XII  et  le  commencement  du  règne  de 
François  Ier. 

Histoire  des  ducs  de  Normandie  et  des  rois  d'Angleterre,  publiée, 


PUBLIÉS  PAR  LA   SOCIÉTÉ.  III 

d'après  deux  manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  par  M.  Francisque 
Michel,  1840,  1  vol.  (épuisé). 

Première  édition  complète   d'une  chronique  française  crui  s'étend 

depuis  l'invasion  des  Normands  en  France  jusqu'à  l'année  1220.  A  la 

suite,  relation  en  vers  du  tournoi  de  Ham,  par  Sarrazin,  trouvère  du 

xme  siècle. 

Œuvres  complètes  d'Éginhard,  publiées  par  M.  A.  Teulet,  1840-1843, 

2  vol.  (le  tome  Ier  ne  peut  être  vendu  séparément). 

Vita  Karoli  imperatoris  ;  Annales  Francorum;  Epistolx  ;  Historia 
translations  beatorum  Christi  martyrum  Marcellini  et  Pétri.  Nou- 
velle édition,  accompagnée  de  variantes,  d'une  traduction  française  et 
de  notes. 
Mémoires  de  Philippe  de  Commynes,  publiés  par  M"e  Dupont,  1840-1847, 

3  vol.  (tome  I"  épuisé;  le  tome  II  ne  peut  être  vendu  séparément). 
Nouvelle  édition,  revue  sur  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale, accompagnée  d'une  notice  biographique  et  de  nombreuses  pièces 
justificatives,  pour  la  plupart  inédites.  Cet  ouvrage  a  obtenu  une  pre- 
mière médaille  au  concours  des  Antiquités  de  la  France. 

Lettres  de  Marguerite  d'Angoulême,  sœur  de  François  Ier,  reine  de 
Navarre,  publiées,  d'après  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  Roi, 
par  M.  Génin,  1841,  1  vol. 

Cent  soixante  et  onze  lettres  inédites,  accompagnées  de  notes,  de 
pièces  justificatives  et  d'une  notice  biographique. 

Procès  de  condamnation  et  de  réhabilitation  de  Jeanne  d'Arc,  publiés 
par  M.  Jules  Quicherat,  1841-1849,  5  vol.  (les  tomes  I,  II  et  III  ne 
peuvent  être  vendus  séparément). 

M.  Quicherat  a  groupé,  à  la  suite  du  texte  inédit  des  deux  procès, 
tous  les  témoignages  des  chroniqueurs  français,  bourguignons,  étran- 
gers, et  des  poètes  du  xve  siècle.  Il  y  a  joint  un  recueil  de  documents 
sur  la  fausse  Jeanne  d'Arc.  Les  textes  des  deux  procès  sont  l'objet 
d'une  étude  critique  développée. 

Mémoires  et  Lettres  de  Marguerite  de  Valois,  publiés  par  M.  Gues- 
sard,  1842,  1  vol. 

Nouvelle  édition  des  Mémoires  (1559-1582).  On  y  a  joint  une  note 
justificative  rédigée  par  la  fille  de  Henri  II,  en  1574,  pour  son  mari, 
Henri  de  Navarre,  et  de  nombreuses  lettres  inédites  (1579-1609),  tirées 
des  collections  des  frères  Dupuy,  de  Béthune  et  de  Brienne. 

Les  Coutumes  de  Beauvoisis,  par  Philippe  de  Beaumanoir,  publiées 
par  M.  le  comte  Beugnot,  1842,  2  vol.  (épuisés). 

Nouvelle  édition,  revue  d'après  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale,  précédée  d'une  notice  sur  Beaumanoir. 

Nouvelles  lettres  de  la  reine  de  Navarre  adressées  au  roi  Fran- 
çois Ier,  son  frère,  publiées,  d'après  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
royale,  par  M.  Génin,  1842,  1  vol. 

Cent  cinquante  et  une  lettres  inédites,  avec  un  Supplément  à  la 
notice  sur  Marguerite  d'Angoulême. 


IV  LISTE  DES   OUVRAGES 

Richer,  Histoire  de  son  temps,  publiée  par  M.  J.  Guadet,  1845,  2  vol. 
Le  texte  latin  de  la  chronique  de  Richer  (888-995)  a  été  reproduit 
d'après  l'édition  Pertz,  traduit  en  français,  annoté  et  accompagné  d'une 
notice  critique. 

MÉMOIRES  DU    COMTE   DE  CoLIGNY-SaLIGNY  ET  MÉMOIRES    DU  MARQUIS  DE 

Villette,  publiés  par  M.  Monmerqué,  1841-1844,  1  vol.  (épuisé). 

Petits  et  grands  mémoires  de  Coligny-Saligny  (1617-1686),  ces  der- 
niers inédits.  Correspondance  également  inédite  de  Coligny  et  de  son  fils 
avec  Russy-Rabutin.  —  Mémoires  inédits  contenant  le  récit  des  cam- 
pagnes de  mer  du  marquis  de  Villette  (1672-1704).  Mémoires  sur  la  marine 
de  France  composés  par  M.  de  Valincour  (1725)  et  par  le  comte  de 
Toulouse  (1724).  Correspondances  inédites  du  maréchal  d'Estrées  et 
d'Abraham  Du  Quesne  avec  le  marquis  de  Seignelay. 

Chronique  latine  de  Guillaume  de  Nangis  de  1113  a  1300,  avec  les 
continuations  de  cette  Chronique  de  1300  a  1368,  publiée  par  M.  H. 
Géraud,  1843,  2  vol.  (le  tome  II  ne  peut  être  vendu  séparément). 

Nouvelle  édition,  postérieure  à  l'édition  partielle  du  Recueil  des  his- 
toriens des  Gaules,  revue  d'après  les  manuscrits,  annotée  et  précédée 
d'une  introduction  sur  Guillaume  de  Nangis,  Jean  de  Venette,  etc. 

Registres  de  l'Hôtel  de  ville  de  Paris  pendant  la  Fronde,  publiés 
par  MM.  Le  Roux  de  Lincy  et  Douët  d'Arcq,  1847-1848,  3  vol.  (il  n'en 
existe  plus  que  2  exemplaires  sur  vélin). 

Copie  inédite  des  délibérations  de  la  Ville  dont  Louis  XIV  avait 
ordonné  la  suppression  (17  août  1648-13  octobre  1652).  Suit  une  rela- 
tion de  ce  qui  s'est  passé  dans  la  ville  et  l'abbaye  de  Saint-Denis  à  la 
même  époque. 

Vie  de  saint  Louis,  par  Le  Nain  de  Tillemont,  publiée  pour  la  pre- 
mière fois  par  M.  J.  de  Gaulle,  1847-1851,  6  vol. 

Restitution  intégrale  d'un  des  plus  précieux,  ouvrages  et  l'un  des  plus 
complets  qu'ait  produits  l'érudition  française  au  xvne  siècle.  La  destruc- 
tion des  copies  de  documents  faites  par  Le  Nain  de  Tillemont  rend 
encore  plus  nécessaire  de  recourir  à  sa  Vie  de  saint  Louis. 

Journal  historique  et  anecdotique  du  règne  de  Louis  XV,  par  Rar- 
bier,  publié  par  M.  A.  de  la  Villegille,  1847-1856,  4  vol.  (tomes  I,  II 
et  III  épuisés). 

Première  édition  de  ce  célèbre  journal,  accompagnée  de  notes  et  pré- 
cédée d'une  notice  sur  l'auteur. 

Ribliographie  des  Mazarinades,  publiée  par  M.  C.  Moreau,  1850-1851, 
3  vol. 

Plus  de  quatre  mille  deux  cents  Mazarinades  sont  rangées  par  ordre 
alphabétique,  plusieurs  analysées  ou  publiées  par  fragments.  Suivent 
des  tables  chronologique  et  analytique.  Cet  ouvrage  a  obtenu  une 
mention  très  honorable  au  concours  des  Antiquités  de  la  France. 

Comptes  de  l'Argenterie  des  rois  de  France  au  xive  siècle,  publiés 
par  M.  Douët  d'Arcq,  1851,  1  vol.  (épuisé). 
Comptes  de  Geoffroy  de  Fleuri  (1316)  et  d'Etienne  de  la  Fontaine 


PUBLIÉS   PAR  LA   SOCIÉTÉ.  V 

(1352).  Journal  de  la  dépense  du  roi  Jean  en  Angleterre.  Dépenses  du 
mariage  de  Blanche  de  Bourbon,  reine  de  Castille  (1352).  Inventaire  du 
garde-meuble  de  l'Argenterie  (1353).  Vaisselle  du  roi  Jean  (1363).  Ces 
pièces  inédites  sont  accompagnées  d'un  glossaire  des  termes  techniques 
et  d'une  dissertation  sur  les  comptes  de  l'Argenterie. 

Mémoires  de  Daniel  de  Cosnac,  archevêque  d'Aix,  publiés  par  le  comte 
J.  de  Cosnac,  1852,  2  vol.  (épuisés). 

Mémoires  et  documents  inédits  d'un  haut  intérêt  pour  l'histoire  de  la 
cour  et  du  clergé  sous  Louis  XIV. 

Choix  de  Mazarinades,  publié  par  M.  C.  Moreau,  1853,  2  vol.  (le  tome  I" 
ne  peut  être  vendu  séparément). 

Recueil  de  pamphlets  qui  joignent  à  un  certain  mérite  littéraire 
l'avantage  de  faire  connaître  les  opinions  et  les  intérêts  des  partis,  les 
caractères  et  la  situation  des  personnages  de  la  Fronde. 

Journal  d'un  Bourgeois  de  Paris   sous  le  règne  de  François  Ier, 
publié  par  M.  L.  Lalanne,  1854,  1  vol.  (épuisé). 
Chronique  parisienne  inédite  embrassant  les  années  1515  à  1536. 

Mémoires  de  Mathieu  Mole,  publiés  par  M.  A.  Champollion-Figeac, 
1855-1857,  4  vol. 

Notes,  pièces  et  journal  inédits  (1861-1869),  précédés  d'une  introduc- 
tion par  le  comte  Mole,  accompagnés  de  notes  et  suivis  de  nombreux 
appendices. 

Histoire  de  Charles  VII  et  de  Louis  XI,  par  Thomas  Basin,  évoque 
de  Lisieux,  publiée  par  M.  Jules  Quicherat,  1855-1859,  4  vol.  (tome  I 
épuisé;  les  tomes  II  et  III  ne  peuvent  être  vendus  séparément). 

Chronique  latine,  presque  entièrement  inédite,  restituée  à  son  véri- 
table auteur  et  publiée  avec  accompagnement  de  sommaires  et  de  pièces 
justificatives.  L'éditeur,  qui  a  joint  aux  deux  Histoires  une  Apologie  de 
Thomas  Basin,  un  Breviloquium  ou  abrégé  de  sa  vie,  ainsi  que  des 
extraits  de  ses  autres  ouvrages,  a  condensé  dans  une  étude  préliminaire 
les  principaux  traits  de  sa  biographie. 

Chroniques  des  comtes  d'Anjou,  publiées  par  MM.  P.  Marchegay  et  A. 
Salmon  (t.  Ier  des  Chroniques  d'Anjou),  1856,  1  vol.  (épuisé). 

Nouvelle  édition  des  Gesta  consulum  Andegavorum,  de  VHistoria 
Gaufredi,  comitis  Andegavorum,  du  Liber  de  compositione  castri 
Ambazise,  et  des  Gesta  dominorum  ipsius  castri,  du  Fragmentum 
historix  Andegavensis  a  Fulcone  comité  scriptum,  du  Commentarius 
Hugonis  de  Cleeriis  de  majoratu  et  senescalcia  Francise  Andegavo- 
rum olim  comitibus  collatis.  Textes  particulièrement  utiles  pour  l'his- 
toire de  l'Anjou  jusqu'au  xme  siècle. 

La  Chronique  d'Enguerran  de  Monstrelet,  publiée  par  M.  Douët 
d'Arcq,  1857-1862,  6  vol.  (tome  III  épuisé;  les  tomes  I,  II  et  V  ne 
peuvent  être  vendus  séparément). 

Le  texte  de  Monstrelet  (1400-1444)  a  été  revu  sur  les  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  nationale  :  il  est  suivi  de  la  chronique  bourguignonne 
anonyme  du  règne  de  Charles  VI  dite  des  Cordeliers  (1400-1422). 

ANNUAIRE-BULLETIN,    T.    XXIV,    1887.  17* 


VI  LISTE  DES   OUVRAGES 

Les  Livres  des  Miracles  et  autres  opuscules  de  Grégoire  de  Tours, 
publiés  par  M.  H.  Bordier,  1857-1865,  4  vol.  (le  tome  II  ne  peut  être 
vendu  séparément). 

De  Gloria  martyrum,  De  miraculis  S.  Juliani,  De  virtuiibus 
S.  Martini,  De  gloria  confessorum,  Vitae  patrum,  De  cursu  stel- 
larum,  etc.  Textes  latins  revus  sur  de  nouveaux  manuscrits,  accom- 
pagnés d'une  traduction  française  et  suivis  d'une  bibliographie  des 
ouvrages  de  Grégoire  de  Tours. 

Les  Miracles  de  saint  Benoît,  écrits  par  Adrewald,  Aimoin,  André, 
Raoul  Tortaire  et  Hugues  de  Sainte-Marie,  moines  de  Fleury, 
publiés  par  M.  E.  de  Certain,  1858,  1  vol. 

Textes  latins,  en  partie  inédits,  fournissant  des  détails  précieux  sur 
l'abbaye  de  Fleury-sur-Loire,  sur  l'histoire  ecclésiastique  et  sur  l'histoire 
générale  depuis  l'invasion  des  Lombards  en  Italie  jusqu'à  l'année  1108. 

Anchiennes  Chronicques  d'Engleterre  par  Jehan  de  Wavrin,  publiées 
par  MIle  Dupont,  1858-1863,  3  vol.  (tome  II  épuisé,  sauf  un  exemplaire 
sur  vélin). 

Ont  été  extraits  de  l'œuvre  de  Wavrin  les  chapitres  inédits  qui 
offraient  le  plus  d'intérêt  pour  l'histoire  de  France  de  1325  à  1471.  Ils 
sont  suivis  d'une  Histoire  inédite  de  Charles  le  Téméraire,  tirée  d'un 
manuscrit  du  Musée  britannique. 

Journal  et  Mémoires  du  marquis  d'Argenson,  publiés  par  M.  Rathery, 
1859-1867,  9  vol.  (tome  Ier  épuisé;  le  tome  II  ne  peut  être  vendu  sépa- 
rément). 

Mémoires  publiés  pour  la  première  fois  dans  leur  intégrité,  d'après 
les  manuscrits  autographes,  aujourd'hui  détruits,  de  la  Bibliothèque  du 
Louvre  (années  1697-1757). 

MÉMOIRES  DU  MARQUIS    DE  BeaUVAIS-NaNGIS    ET   JOURNAL    DU    PROCÈS    DE 

La  Boulaye,  publiés  par  MM.  Monmerqué  et  Taillandier,  1862,  1  vol. 
Les  mémoires  inédits  de  Nicolas  de  Brichanteau,  marquis  de  Beau- 
vais-Nangis,  embrassent  les  années  1562  à  1641.  Le  procès  de  la  Bou- 
laye fait  connaître  un  incident  de  l'époque  de  la  Fronde. 

Chronique  des  quatre  premiers  Valois  (1327-1393),  publiée  par  M.  S. 
Luce,  1862,  1  vol. 

Chronique  inédite,  rédigée  en  français  dans  les  dernières  années  du 
xive  siècle,  probablement  par  un  clerc  de  Rouen,  révélant  plusieurs 
faits  complètement  ignorés  et  apportant  presque  sur  chaque  événement 
de  quelque  importance  un  grand  nombre  de  détails  précieux. 

Choix  de  pièces  inédites  relatives  au  règne  de  Charles  VI,  publiées 
par  M.  Douët  d'Arcq,  1863-1864,  2  vol. 

Le  premier  volume  contient  des  pièces  d'un  intérêt  général  :  instruc- 
tions diplomatiques,  traités,  règlements,  acquisitions  du  domaine,  etc. 
Le  second,  plus  important  pour  l'histoire  de  la  vie  privée,  est  rempli 
de  fragments  de  comptes,  d'inventaires,  de  lettres  de  grâce  ou  de 
rémission,  etc.,  tirés  des  Archives  nationales. 

Chronique  de  Mathieu  d'Escouchy,  publiée  par  M.  du  Fresne  de  Beau- 
court,  1863-1864,  3  vol. 


PUBLIES   PAR   LA    SOCIÉTÉ.  VII 

Chronique  française  (1444-1461),  en  partie  inédite,  précédée  d'une 
biographie  de  Mathieu  d'Escouchy  et  suivie  d'un  grand  nombre  de  pièces 
justificatives.  Cet  ouvrage  a  obtenu  une  première  mention  au  concours 
des  Antiquités  de  la  France. 
Commentaires  et  Lettres  de  Blaise  de  Monluc,  maréchal  de  France, 
publiés  par  M.  A.  de  Ruble,  1864-1872,  5  vol.  {tome  Ier  épuisé). 

Restitution  du  teite  authentique  des  Commentaires  (1521-1576), 
qui  avait  été  altéré  et  mutilé  dans  les  précédentes  éditions.  Les  deux 
derniers  volumes,  qui  se  composent  de  deux  cent  soixante-dix  lettres 
inédites,  forment  en  quelque  sorte  un  ouvrage  distinct,  complémentaire 
du  premier. 
Œuvres  complètes  de  Pierre  de  Bourdeille,  seigneur  de  Brantôme, 
publiées  par  M.  Lalanne,  1864-1882,  11  vol.  parus  [tome  Ier  épuisé). 

Édition  revue  sur  les  manuscrits,  pourvue  de  variantes  et  de  notes. 
Poésies  inédites  publiées  par  M.  le  Dr  E.  Galy.  Lexique  couronné  en 
1881,  par  l'Académie  française,  au  concours  Archon-Despérouses. 

Comptes  de  l'hôtel  des  rois  de  France  aux  xive  et  xve  siècles,  publiés 
par  M.  Douët  d'Arcq,  1865,  1  vol. 

Reproduction  intégrale  ou  partielle  de  onze  comptes  de  l'hôtel  du  roi 
Charles  VI,  d'un  compte  de  l'hôtel  de  la  reine  Isabeau  de  Bavière 
(1401),  de  deux  comptes  de  l'hôtel  du  roi  Charles  VII  (1450),  de  deux 
comptes  de  l'hôtel  de  Jean,  duc  de  Berry  (1397  et  1398),  et  de  trois 
comptes  de  la  chambre  du  roi  Louis  XI.  Ces  pièces,  toutes  inédites, 
fournissent  d'utiles  renseignements  sur  le  personnel  de  la  maison  des 
princes,  sur  leurs  relations  politiques,  sur  leurs  itinéraires,  sur  les 
beaux-arts,  etc. 

Rouleaux  des  morts,  du  ixe  au  xve  siècle,  publiés  par  M.  L.  Delisle, 

1866,  1  vol. 

Reproduction  intégrale  ou  partielle  de  près  de  cent  circulaires,  pour  la 
•  plupart  inédites,  destinées  à  notifier  la  mort  de  quelque  membre  ou  bien- 
faiteur de  couvent  (souvent  il  s'agit  d'un  personnage  célèbre  dans  l'his- 
toire ou  la  littérature)  ;  elles  contiennent,  en  prose  ou  en  vers  latins,  la 
biographie  du  défunt,  ainsi  que  le  titre,  plus  ou  moins  long,  qu'il  était 
d'usage  d'inscrire  pour  accuser  réception  du  rouleau  mortuaire. 
Œuvres  complètes  de  Suoer,  publiées  par  M.  A.  Lecoy  de  la  Marche, 

1867,  1  vol. 

Pour  la  première  fois  réunies  en  un  corps  et  collationnées  sur  les 
manuscrits,  les  œuvres  latines  du  célèbre  abbé  de  Saint-Denis  com- 
prennent la  Vie  de  Louis  le  Gros,  le  Mémoire  de  Suger  sur  son  admi- 
nistration abbatiale,  le  récit  De  la  consécration  de  l'église  de  Saint- 
Denis,  en  1143,  vingt-six  lettres  et  treize  chartes;  on  y  a  joint  la  Vie 
de  Suger,  écrite  par  un  religieux  du  nom  de  Guillaume,  et  divers 
témoignages  contemporains  relatifs  au  même  abbé. 
Histoire  de  saint  Louis,  par  Jean,  sire  de  Joinville,  suivie  du  Credo 
et  de  la  lettre  à  Louis  X,  publiée  par  M.  N.  de  Wailly,  1868,  1  vol. 
Texte  ramené,  pour  la  première  fois,  à  l'orthographe  des  chartes  du 


VHI  LISTE  DES   OUVRAGES 

sire  de  Joinville.  Édition  enrichie  d'un  vocabulaire  et  de  plusieurs 
éclaircissements. 

Mémoires  de  Madame  de  Mornay,  publiés  par  Mme  de  Witt,  1868-1869, 
2  vol. 

Nouvelle  édition,  revue  sur  les  manuscrits,  des  mémoires  calvinistes 
de  la  femme  de  Philippe  du  Plessis-Mornay;  renseignements  nombreux 
sur  les  règnes  de  Charles  IX,  de  Henri  III  et  de  Henri  IV.  Soixante- 
dix-neuf  lettres  inédites.  Notice  par  M.  Guizot. 

Chroniques  des  églises  d'Anjou,  publiées  par  MM.  P.  Marchegay  et 
Ém.  Mabille  (t.  II  des  Chroniques  d'Anjou),  1869,  1  vol. 

Chroniques  latines  de  Saint-Maurice  (320-1106),  de  Saint-Aubin  (768- 
1357),  de  Saint-Serge  d'Angers  (768-1215),  de  Saint-Sauveur-de-l'Évière 
(678-1251),  de  Saint-Florent  de  Saumur  (700-1236),  de  Maillezais  (768- 
1140),  etc. 

Chroniques  de  J.  Froissart,  publiées  par  M.  Siméon  Luce,  1869-1888, 
8  vol.  parus  (les  tomes  I  et  II  ne  peuvent  être  vendus  séparément). 

Les  volumes  déjà  parus  embrassent  les  années  1307  à  1377.  Texte 
accompagné  de  variantes,  de  sommaires  et  de  commentaires  historiques. 
Introduction  dans  laquelle  sont  classés  les  différentes  rédactions  et  les 
divers  manuscrits  du  premier  livre  des  Chroniques.  Cet  ouvrage  a 
obtenu  le  grand  prix  Gobert  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres. 

Journal  de  ma  vie,  Mémoires  du  maréchal  de  Bassompierre,  publiés 
par  M.  le  marquis  de  Chantérac,  1870-1877,  4  vol. 

Première  édition  du  Journal  (1579-1640)  conforme  au  manuscrit  ori- 
ginal (français  n°*  17478-17479  de  la  Bibl.  nat.).  Notice  historique  et 
bibliographique.  Notes  et  appendices. 

Les  Annales  de  Saint-Bertin  et  de  Saint- Vaast,  publiées  par  M.  l'abbé 
C.  Dehaisnes,  1871,  1  vol. 

Annales  latines  présentant  le  récit  contemporain  le  plus  exact  des 
événements  accomplis  entre  les  années  830  et  899.  Nouvelle  édition, 
enrichie  de  notes  et  de  variantes,  suivie  d'une  chronique  inédite  allant 
jusqu'à  l'année  874. 

Chronique  d'Ernoul  et  de  Bernard  le  Trésorier,  publiée  par  M.  L.  de 
Mas  Latrie,  1871,  1  vol. 

Cette  chronique  française,  qui  embrasse  l'histoire  des  croisades 
depuis  1099  jusqu'à  1231,.  est  publiée  pour  la  première  fois  d'après  les 
manuscrits  de  Bruxelles,  de  Paris  et  de  Berne.  On  l'a  fait  suivre  d'un 
Essai  de  classification  des  continuateurs  de  Guillaume  de  Tyr. 

Introduction  aux  Chroniques  des  Comtes  d'Anjou,  par  M.  Mabille, 
1872,  1  vol. 

Étude  critique  sur  les  textes  qui  composent  le  tome  Ier  des  Chro- 
niques d'Anjou,  suivie  de  dissertations  sur  l'histoire  des  premiers 
comtes  d'Anjou  et  de  pièces  justificatives. 

Histoire  de  Béarn  et  de  Navarre,  par  Nicolas  de  Bordenave  (1517 
a  1572),  historiographe  de  la  maison  de  Navarre,  publiée  par  M.  P. 
Raymond,  1873,  1  vol. 


PUBLIES   PAR   LA   SOCIETE.  IX 

Ouvrage  inédit,  composé  par  le  ministre  protestant  Bordenave,  sur 
l'ordre  de  Jeanne  d'Albret. 

Chroniques  de  Saint-Martial  de  Limoges,  publiées  par  M.  H.  Duplès- 
Agier,  1874,  1  vol. 

Huit  chroniques  latines,  fournissant  de  nombreux  renseignements  sur 
l'histoire  du  monastère  de  Saint-Martial  et  sur  celle  de  l'Aquitaine  (804- 
1658).  Œuvres  diverses  de  Bernard  Itier.  Pièces  relatives  aux  abbés, 
aux  moines  et  à  la  bibliothèque  de  Saint-Martial. 

Nouveau  recueil  de  comptes  de  l'Argenterie  des  rois  de  France, 
publié  par  M.  Douët  d'Arcq,  1874,  1  vol. 

Comptes  de  draps  d'or  et  de  soie  rendus  par  l'argentier  de  Philippe 
le  Long,  en  1317,  et  par  le  mercier  de  Philippe  de  Valois,  en  1342. 
Inventaire  après  décès  des  biens  de  la  reine  Clémence  de  Hongrie  (1328). 
Compte  d'un  argentier  de  Charles  VI,  en  1387.  Textes  inédits,  précédés 
d'une  étude  sur  les  argentiers  et  sur  leurs  comptes. 

La  Chanson  de  la  croisade  contre  les  Albigeois,  publiée  par  M.  P. 
Meyer,  1875-1879,  2  vol. 

Poème  historique,  en  langue  méridionale,  commencé  par  Guillaume 
de  Tudèle,  continué  par  un  auteur  anonyme.  Cette  édition,  qui  a  obtenu 
le  grand  prix  Gobert  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres, 
comprend  une  introduction  critique  et  philologique,  un  vocabulaire 
(t.  Ier),  une  traduction  et  un  commentaire  historique  (t.  II). 

Récits  d'un  ménestrel  de  Reims  au  xiiic  siècle,  publiés  par  M.  N.  de 
Wailly,  1876,  1  vol. 

Précédemment  édité  sous  le  titre  de  Chronique  de  Rains,  ce  texte 
français,  qui  se  réfère  aux  règnes  de  Louis  Vil,  de  Philippe-Auguste, 
de  Louis  VIII  et  de  saint  Louis,  avait  subi  de  nombreuses  altérations. 
Il  est  accompagné  d'un  vocabulaire  et  d'un  commentaire  critique,  d'au- 
tant plus  utile  que  les  récits  dont  il  se  compose  semblent  avoir  un 
caractère  moins  historique  que  satirique  et  littéraire. 

La  Chronique  du  bon  duc  Loys  de  Bourbon,  publiée  par  M.  A.  Chazaud, 
1876,  1  vol. 

Vie  de  Louis  II  de  Bourbon  (1337-1410),  composée  en  français,  vers 
1429,  par  Jean  Cabaret  d'Orville  et  par  Jean  de  Chàteaumorand,  sur 
l'ordre  du  comte  de  Clermont.  Édition  revue  sur  les  manuscrits  de 
Saint-Pétersbourg,  de  Bruxelles  et  de  Paris. 

Chronique  de  Jean  le  Fèvre,  seigneur  de  Saint-Remy,  publiée  par 
M.  F.  Morand,  1876-1881,  2  vol. 

Composée  par  le  roi  d'armes  de  l'ordre  de  la  Toison  d'or,  cette  chro- 
nique française  embrasse  les- années  H08  à  1435.  Texte  établi  sur  un 
manuscrit  appartenant  à  la  bibliothèque  de  Boulogne-sur-Mer.  Notice 
biographique  sur  Jean  le  Fèvre. 

Anecdotes   historiques  ,    légendes  et   apologues  tirés  du  recueil 
inédit  d'Etienne  de  Bourbon,  dominicain  du  xme  siècle,  publiés  par 
M.  Lecoy  de  la  Marche,  1877,  1  vol. 
L'éditeur  a  extrait  du  Tractatus  de  diversis  materiis  prœdicabillbus 


X  LISTE  DES   OUVRAGES 

d'Etienne  de  Bourbon,  recueil  d'exemples  à  l'usage  des  prédicateurs,  les 
passages  les  plus  propres  à  éclairer  l'histoire  des  lettres  et  des  mœurs. 

Lettres  d'Antoine  de  Bourbon  et  de  Jehanne  d'Albret,  publiées  par 
M.  le  marquis  de  Rochambeau,  1877,  1  vol. 

Plus  de  deux  cents  lettres  inédites,  comprises  entre  les  années  1538  et 
1572,  tirées  des  archives  ou  bibliothèques  de  France,  d'Angleterre  et  de 
Russie,  les  unes  intimes,  nous  initiant  aux  mœurs  privées  du  xvie  siècle, 
les  autres  politiques,  relatives  aux  guerres  avec  Charles-Quint  ou  aux 
guerres  de  religion. 

Mémoires  inédits  de  Michel  de  la  Huguerye,  publiés  par  M.  le  baron 
de  Ruble,  1877-1880,  3  vol. 

L'auteur,  successivement  secrétaire  ou  agent  secret  de  Coligny,  de 
Ludovic  de  Nassau  et  du  prince  de  Condé,  donne  sur  l'histoire  des 
guerres  de  religion  de  1570  à  1588,  et  sur  la  vie  des  chefs  de  la  Réforme, 
des  détails  nouveaux  et  confidentiels. 

Histoire  du  gentil  seigneur  de  Bayart,  composée  par  le  Loyal  Ser- 
viteur, publiée  par  M.  J.  Roman,  1878,  1  vol. 

Nouvelle  édition,  enrichie  d'un  glossaire,  de  pièces  justificatives  et 
de  lettres  de  Bayart  inédites. 

Extraits  des  auteurs  grecs  concernant  la  géographie  et  l'histoire 
des  Gaules,  texte  et  traduction  nouvelle,  publiés  par  M.  E.  Cougny, 
1878-1886,  5  vol.  parus. 

Ce  recueil  comprend  :  1°  les  géographes  ;  2°  les  historiens  ;  3°  les  phi- 
losophes, les  orateurs,  les  poètes  et  les  écrivains  de  genres  divers  qui 
fournissent  quelques  renseignements  sur  l'histoire  ou  la  géographie  des 
Gaules. 

Mémoires  de  Nicolas  Goulas,  gentilhomme  ordinaire  du  duc  d'Or- 
léans, publiés  par  M.  Ch.  Constant,  1879-1882,  3  vol. 

Mémoires  inédits  se  rapportant  aux  années  1627-1651,  particulière- 
ment utiles  pour  l'histoire  de  Gaston  d'Orléans  et  de  son  entourage. 

Gestes  des  évêques  de  Cambrai  de  1092  a  1138,  publiés  par  le  P.  Ch. 
de  Smedt,  1880,  1  vol. 

Textes  latins  inédits,  les  uns  en  prose,  les  plus  nombreux  en  vers, 
venant  compléter  la  série  des  chroniques  de  Cambrai. 

Les  Établissements  de  saint  Louis,  par  M.  P.  Viollet,  1881-1886,  4  vol. 
Introduction  comprenant  une  étude  sur  les  sources,  sur  la  jurisprudence, 
sur  l'influence  et  sur  les  manuscrits  de  la  compilation  connue  sous  le 
titre  à? Établissements  de  saint  Louis.  — Texte  des  Établissements  publié 
avec  les  variantes.  —  Textes  primitifs  qui  ont  servi  au  compilateur 
(ordonnance  sur  la  procédure  au  Châtelet,  ordonnance  de  saint  Louis 
contre  les  duels,  Usage  d'Orlenois,  coutume  de  Touraine-Anjou).  — 
Teites  dérivés  ou  parallèles.  —  Notes  des  précédentes  éditions  et  notes 
nouvelles.  —  Table-glossaire.  —  Cet  ouvrage  a  obtenu  le  grand  prix 
Gobert  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres. 

Relation  de  la  cour  de  France  en  1690,   par  Ézéchiel  Spanheim, 


PUBLIÉS   PAR    LA    SOCIÉTÉ.  XI 

envoyé  extraordinaire  de  Brandebouro,  publiée  par  M.  Ch.  Schefer, 
1882,  1  vol. 

Ce  texte,  qui  n'avait  été  publié  qu'en  Allemagne  et  dans  les  condi- 
tions les  plus  défavorables,  contient  de  curieux  portraits  de  Louis  XIV 
et  des  principaux  personnages  de  son  entourage,  et  décrit  le  mécanisme 
de  l'administration  civile,  ecclésiastique  et  militaire.  Il  est  suivi  de  deux 
opuscules  attribués  aussi  à  Spanheim,  les  Remarques  sur  VÉtat  de 
France  et  les  Qualités  bonnes  et  mauvaises  des  principaux  person- 
nages de  la  cour. 

Chronique  normande  du  xive  siècle,  publiée  par  MM.  Aug.  et  Ém.  Moli- 
nier,  1882,  1  vol. 

Première  édition  d'une  chronique  française  anonyme  rédigée  en  Nor- 
mandie, probablement  par  un  noble,  et  embrassant  les  années  1294 
à  1372.  Sommaire  et  commentaire  historique  développé.  Cet  ouvrage  a 
obtenu  une  médaille  au  concours  des  Antiquités  de  la  France. 

Œuvres  de  Riqord  et  de  Guillaume  le  Breton,  publiées  par  M.  H.-Fr. 
Delaborde,  1882-1886,  2  vol. 

Nouvelle  édition,  établie  d'après  les  manuscrits  de  Paris,  de  Rome,  de 
Bruxelles  et  de  Londres.  Le  premier  volume  comprend  les  Gesta  Philippi 
Augusti  de  Rigord  (1165-1208)  et  les  Gesta  Philippi  Augusti  de  Guil- 
laume le  Breton  (1165-1220),  avec  une  introduction  développée  sur  la 
vie  et  les  ouvrages  des  historiens  de  Philippe-Auguste.  Le  second 
volume  contient  la  Philippide,  poème  latin  de  Guillaume  le  Breton, 
avec  une  table  analytique  très  détaillée.  Cet  ouvrage  a  obtenu  une 
médaille  au  concours  des  Antiquités  de  la  France. 

Lettres  de  Louis  XI,  roi  de  Frange,  publiées  par  MM.  J.  Vaesen  et 
Et.  Charavay,  1883-1887,  3  vol.  parus. 

Le  tome  Ier  contient  cent  vingt-six  lettres  de  Louis  Dauphin  (1439-1461) 
publiées  sur  les  originaux  conservés  en  France  et  à  l'étranger,  cent 
pièces  justificatives  et  douze  notices  biographiques.  Les  tomes  II  et  III 
contiennent  quatre  cent  trente-six  pièces  des  neuf  premières  années  du 
règne  de  Louis  XI  et  de  nouvelles  pièces  justificatives. 

Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  maître  d'hôtel  et  capitaine  des 
gardes  de  Charles  le  Téméraire,  publiés  par  MM.  H.  Beaune  et 
J.  d'Arbaumont,  1883-1885,  3  vol.  parus. 

Texte  ramené  à  sa  forme  originale  d'après  le  plus  ancien  manuscrit 
(Bibl.  nat.,  fr.  2868  et  2869),  éclairci  ou  rectifié  à  l'aide  de  documents 
d'archives.  Le  t.  IV  contiendra,  sur  l'état  de  la  maison  de  Charles  le 
Téméraire,  un  certain  nombre  de  pièces  inédites. 

Mémoires  du  maréchal  de  Villars,  publiés  par  M.  le  marquis  de 
Vogué,  1884-1887,  2  vol.  parus. 

Première  édition  complète  faite  d'après  le  manuscrit  original.  Les 
deux  premiers  volumes  embrassent  les  années  1670  à  1707.  A  partir  de 
la  p.  301  du  tome  Ier,  l'on  donne,  pour  la  première  fois,  le  texte  authen- 
tique de  Villars,  qui  avait  été  entièrement  remanié  par  les  précédents 
éditeurs.  En  appendice,  correspondances  et  documents  inédits, 


XII      LISTE  DES  OUVRAGES  PUBLIÉS  PAR  LA  SOCIÉTÉ. 

Notices  et  documents  publiés  pour  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  à 
l'occasion  du  cinquantième  anniversaire  de  sa  fondation,  1884,  1  vol. 

Avec  un  historique  de  la  Société,  dû  à  M.  Ch.  Jourdain,  ce  volume 
comprend  trente  articles  ou  publications  rangés  par  ordre  chronolo- 
gique depuis  le  vne  jusqu'au  xvme  siècle  ;  les  auteurs  sont  :  MM.  le 
duc  d'Aumale,  Baguen^ult  de  Puchesse,  E.  de  Barthélémy,  A.  Baschet, 
le  marquis  de  Beaucoim,  A.  de  Boislisle,  A.  de  la  Borderie,  le  duc  de 
Broglie,  le  comte  de  Cosnac,  Fr.  Delaborde,  L.  Delisle,  E.  Dupont, 
J.  Havet,  L.  Lalanne,  A.  Longnon,  S.  Luce,  le  comte  de  Luçay,  le  comte 
de  Mas  Latrie,  A.  Molinier,  H.  Omont,  feu  Léopold  Pannier,  G.  Picot, 
le  comte  Riant,  J.  Roman,  le  baron  de  Ruble,  Tamizey  de  Larroque, 
P.  Viollet  et  le  marquis  de  Vogué. 

Journal  de  Nicolas  de  Baye,  greffier  du  Parlement  de  Paris  (1400- 
1417),  publié  par  M.  A.  Tuetey,  1885,  1  vol.  paru. 

Recueil  de  notes  inscrites  par  le  greffier  sur  les  registres  du  Conseil, 
des  Plaidoiries,  des  Grands  Jours  de  Troyes,  des  Matinées,  etc.,  et  four- 
nissant de  nombreux  renseignements  sur  les  événements  de  l'époque  ou 
sur  le  mécanisme  de  l'administration.  Le  premier  volume  comprend  les 
années  1400  à  1410. 

La  Règle  du  Temple,  publiée  par  M.  H.  de  Curzon,  1886,  1  vol. 

Texte  français  du  xme  siècle,  établi  d'après  les  trois  manuscrits  de 
Paris,  Rome  et  Dijon,  et  contenant  :  1°  la  traduction  de  la  Bègle  latine  de 
1128;  2°  les  statuts  hiérarchiques;  3°  le  règlement  de  l'existence  jour- 
nalière des  frères  et  celui  de  la  tenue  des  chapitres  ;  4'  le  code  pénal. 
L'Introduction  décrit  les  manuscrits  employés  et  donne  un  résumé 
général  de  l'organisation  de  l'Ordre. 

Histoire  universelle,  par  Agrippa  d'Aubigné,  édition  publiée  par  M.  le 
baron  A.  de  Ruble,  1886-1887,  2  vol.  parus. 

Nouvelle  édition,  annotée,  d'un  ouvrage  dont  la  valeur  littéraire 
égale  l'importance  historique.  Le  commentaire  a  pour  objet  d'expliquer 
et  de  rectifier,  au  besoin,  les  affirmations  de  cet  historien  passionné  de 
la  vie  et  du  règne  de  Henri  IV  (1553-1610).  Le  second  volume  s'arrête 
à  l'année  1568. 

Le  Jouvencel,  par  Jean  de  Bueil,  suivi  du  Commentaire  de  Guillaume 
Tringant;  introduction  biographique  et  littéraire  par  M.  Camille  Favre; 
texte  établi  et  annoté  par  M.  Léon  Lecestre,  1887,  1  vol.  paru. 

Le  Jouvencel  est  une  sorte  de  roman  historique  composé  au 
xve  siècle,  ou  plutôt  un  traité  d'éducation  militaire  appuyé  d'exemples 
et  d'allusions  historiques,  dans  lequel  l'auteur,  Jean  de  Bueil,  raconte 
les  principaux  événements  de  sa  vie.  L'introduction,  très  développée, 
de  M.  Favre  retrace  l'existence  complète  de  Jean  de  Bueil  (1406-1477). 
Le  Commentaire  de  Tringant,  qui  donne  la  clef  des  pseudonymes  du 
roman,  paraîtra  dans  le  second  volume. 


Nogent-le-Rotrou,  imprimerie  Daupeley-Gouverneur. 


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DC  Société  de  l'histoire  de 

2  France,  Paris 

S67  Annuaire-bulletin 

1887 


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