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Full text of "Annuaire de l'Académie royale de Belgique = Jaarboek van Koninklijke Belgische Academie"

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| ANNUAIRE 


DE 


L'ACADEMIE ROYALE 
SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS 


DE BELGIQUE. 


: ANNUAIRE 


DE 


L'ACADEMIE ROYALE 


SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS 


DE BELGIQUE. 


nnn 


1895. 





CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE. 





BRUXELLES, 


F. HAYEZ, IMPR. DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES 
ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, 


AUE DE LOUYAIN, n° 112. 


MDCCCXCIL 


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(5) 


EPHEMERIDES POUR L'ANNÉE 1895. 





Kd 


Année d'après les ères anciennes et “modernes. 


Année de la période julienne. . . . . . , . .. 6606 
— de la fondation de Rome selon Varron. . . . . 2646 
— de l'ère de Nabonassar. . . . . . . . . . 2640 
L'année 2669 des Olympiades, ou la 1re année de la 668e Olym- 
piade, commence en juillet 1893. 
L'année 1510 desPTurcs, commence le 26 juillet 1892, et l’année 
1311, commence le 15 juillet 1893, selon l'usage de Constantinople. 
L'année 18935 du calendrier julien commence le 13 janvier de 
la même année. 
L'année 5653 des Juifs commence le 23 septembre 1892, et 
l'année 5654 commence le 11 septembre 1895. 





Cempet ecclésiastique. 


Cycle solaire . . . . 926 


Nombre d'or . . . . 43 
Lettres dominicales . . A 


Épacte . . . . . . XII 





Fêtes mobiles, 


Septuagésime . . 29 janvier. || Pentecôte. . . . 21 mai. 
Condres . . . . 15 février: || Trinité . . . . % mai. 
Pâques . . . . 2 avril. Fête-Dieu . . . ter juin. 
Ascension. . . .11 mai. ier dim. de l'Avent. 3 décemb. 


(6) 


Q@uatre-Tesnps. 
Les 22, 34 et 25 février. Les 20, 22 et 23 septembre. 
Les 24, 26 el 37 mai. Les 20, 22 et 23 decembre. 


Commencement des saisons. 
(Temps officiel.) 


Printemps. , . . . . le 20 mars, à 9h. 8m. du matin. 
Été. . . . . . . . le 91 juin, à 5 8 du matin. 
Automne . . . . . . le 22 sept., à 7 46 du soir. 
Hiver . . . . . . . le 21 dec, à 2 7 du soir. 


Jours féstes. 


* Les dimanches. * {er novembre. — Toussaint. 

* {er janvier. . 2 novemb. — Jour des morts. 

* 3 avril. — Lundi de Päques. 15 novembre. — Fête patro- 

* {1 mai. — Ascension. nale du Roi régaant Léo- 
22 mai, — Lundi de Pentecôte. pold HE, 


21 juillet. — Anniv. de l'inau- || * 25 décembre. — Noël. 
gurat. du roi Léopold Ier. 26 décembre. — Second jour 
* 15 août. — Assomption. de Noël. 


Les fétes marquées d'un astérisque (*) sont les /#/es légales. [Ces jours 
sont ceux auxquels, d'après le Code de procédure et les arrèts de la 
Cour de cassation, les officiers ministériels ne peuvent pas instrumenter. 


Éclipses. 
(Temps officiel de Greenwiek 


Il y aura, en 1893, deux éclipses de Soleil, une totale et une 
annulaire, invisibles à Bruxelles. La ligne boréale de simple 
contact de l'éclipse totale passera dans la partie méridionale de la 
province de Luxembourg. 


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(7) 


Janvier. 


. Crnconcision. 

. S. Adetard, ab. de C. 

. St Genevieve, vierge. 

. S. Tite, Ste Pharaïlde, v. 
- S. Telesphore, pape. 


PIPBANIE ou Las Rois. 


. St Mélanie, vierge. 
. St Gudule, vierge. 


S. Marcellin, évêque. 


. S. Agathon, pape. 
- S. Hygin, pape. 


S. Arcade, martyr, 

Ste Veronique de Milan. 
S. Hilaire, év. de Poit. 
S. Paul, ermite. 


. S. Marcel, pape. 


S. Antoine, abbe. 


. Chaire de s. P. à Rome. 
. S. Canut, roi de Danem. 
. SS. Fabien et Sebastien. 


Ste Agnes, v. et mart. 


- SS, Vincent et Anastase. 


Épousailles de la Vierge. 


. S. Timothée, év. d'Eph. 


Conversion de S. Paul, 
S. Polycarpe, ev. et m. 
S. Jean Chrysostome, év. 
S. Julien, ev. de Cuenga. 


. Sept. S. Frans. de Sales. 


Ste Martine, v. et mart. 
. S. Pierre Nolasque. 
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Pleine Lune le 2 
Dernier Quartier le 9. 
Keavelle Lune ie 48. 
Premier Quartier le 25. 


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Février, 


S. Ignace, év. et mart. 
Puair. où Cuanpsuzoa. 
S. Blaise, év. el mart. 
S. André, Ste Jeanne, r. 
St Agathe, vierge et m. 
S. Amand, Ste Dorothée. 
S. Romuald, abbé. 

S. Jean de Matha. 

S. Cyrille, Ste Apolline. 
S'e Scholastique, vierge. 
S. Severin, abbe. 

Ste Eulalie, v. et mart. 
Ste Euphrosine, vierge. 
S. Valentin, p. el m. 


Ste Julienne, vierge. 
SS. Théodule et Julien. 
S. Simeon, évêque et m. 
S. Boniface, é ev. de Laus. 
S. Éleuthère, év. de Tourn. 
Le bap. Pépin de Landen. 
Q.-temps. Ch. de s. Pier. 
S. Pierre Damien, év. 
Q.-temps. S. Mathias. 
Q.-temps. Ste Walburge. 
Ste Adeltrude, abbesse. 
S. Alexandre, évêque. 
SS. Julien, Chron., Besas. 


M. 
J. 
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S. 
D. 
L. 
M. 
M. 
J. 
Vv. 
S. 
D. 
L. 
M. 
M. Les Cendres. S. Faustin. 
J. 
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D. 
L. 
M. 
M. 
J. 
Vv. 
S. 
D. 
L. 
M. 


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Pleine Lune le 4. 


Dernier Quartier le 8. 


Nouvelle Lune le 16. 


Premier Quartier le 2. 


(8) 


Mars. 


Avril. 


— 


1 M.S. Aubin, év. d'Angers. 1 S. S. Hugues, ev. de Gren. 
2 J. S. Simplice, pape. 2 D. PAQUES, S. Franc. de P. 
3 V. Ste Cunégonde, impérat. 3 L. S. Richard, év, de Chich. 
4 S. S. Casimir, roi, 4 M. S. Isidore de Séville. : 
5 D. S. Théophile. 5 M. S. Vincent Ferrier. 

6 L. Ste Colette, vierge. 6 J. S. Célestin, pape. 

7 M.S. Thomas d'Aquin. 7 V. S. Albert, ermite. 

8 M. S. Jean de Dieu. 8 S. S. Perpétue, év. de Tours. 
9 J. Ste Françoise, veuve, 9 D. Ste Waudru, abbesse. 
10 V. Les 40 Mart. de Sébaste. 10 L. S. Macaire, évêque. 
11 S. S. Vindicien, év. d'Arras. 11 M. S. Léon le Gr. pape. 
12 D. S. Gregoire le G., pape. 12 M. S. Jules I, pape. 
13 L. Ste Euphrasie. 15 J. S. Hermenegilde, mart. 
14 M. Ste Mathilde, reine. 14 V. SS. Tiburce et Valér., m. 
5 M. S. Longin, soldat. 15 S. SS. Anastasieet Basilisse. 
16 J. Ste Eusébie, vierge. 16 D. S. Drogon, ermite. 
17 V. Ste Gertrude,abb.deNiv. | 17 L. S. Anicet, p. et martyr. 
18 S. S. Gabriel, archange. 18 M. S. Ursmar, évèque. 


19 D. Passion. S. Joseph, patr. | 19 M. S. Léon IX, pape. 


20 L. S. Wulfran, év. de Sens. | 20 J. Ste Agnes, vierge. 
at M. S. Benoit, abbé. 21 V. S. Anselme, archev. 
22 M. S. Basile, martyr. 32 S. SS.Soteret Cajus,p.etm. 
23 J. S. Victorien, martyr. 23 D. S. Georges, martyr. 
24 V. S. Agapet, év. de Synn. | %4 L. S. Fidèle de Sigmaring. 
25 S. Annoncrar. S, Humbert. 25 M. S. Marc, évangéliste. 
26 D. Rameaux. S. Ludger, év. | 26 M. SS.Clet et Marcellin, p. 
27 L. S. Rupert, év. de Worms. | 37 J. S. Antime, évêq. et m. 
28 M. S. Sixte III, pape. 28 V. S. Vital, martyr. 
29 M. S. Eustase, abbe. 29 S. S. Pierre de Milan, mart. 
30 J. S. Véron, abbé. 30 D. Ste Catherine de S., v. 
st V. Vend.-Saint. S. Benjam. | 

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Dernier Quertler le 40. 
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Premier Quartier le 24. 


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. SS. Phil. et Jacq., apôt. 1 J. La Fârz-Disv. S, Pamph. 
+ S. Athanase, évóque. 8 V. SS, Marcellin et Érasme. 
. Invention de la Croix. 3 S. Ste Clotilde, reine. 

. Ste Monique, veuve. 4 D. S. Optat, év. de Mileve. 

‚ S. Pie V, pape. 5 L. S. Boniface, ev. et mart. 

. S. Jean Porte- Latine. 6 M. S. Norbert, évêque. | 

. S. Stanislas, ér. et mart. 7 M. S. Robert, abbé. | 

. Apparition de S. Michel. 8 J. S. Médard, ev, de Noyon. 

. S. Grégoire de Naziance. 9 V. S. Prime. 

S. Antonin, archevêque. 10 S. Ste Marguerite, reine. 
ASCENSION. S. Franc. 11 D. S. Barnabe, ay ôtre. 

SS. Nérée et Achillée, m. | 13 L. S. Jean de Sahagun. 

S, Servais, ev. de Tongr. 13 M. S. Antoine de Padoue. 
S. Pacôme, abbé de Tab. | 14 M. S. Basile lo Gr., archev. 
Ste Dvmphne, v. et m. 15 J. SS. Guy et Mod., m. 

S. Jean Népomucène, m. | 16 V. S. J.-François-Régis. 

‚ S. Pascal Baylon. 17 S. Ste Alene, vierge et mart, 
8. Venance, martyr. 18 D. SS Marc et Marcellin, m. 
S. Pierre Célestin, pape. | 19 L. SteJulienne de Falconieri. 
S. Bernardin de Sienne. | 20 M. S. Sylvere, pape. 

. PENTECOTE, Ste Itisb. | 21 M.S. Louis de Gonzague. 
Ste Julie, vierge el mart 22 J. S. Paulin, ev. de Nole. 
S. Guibert. 23 V. Ste Marie d' Oignies. 

. Q.-lemps. N. D. Sec. des C. 24 S. Nativ. de S. Jean-Bapt. 
S, Gregoire VII, pape. 25 D. S. Guillaume, abbe. 
Q.-temps. S. Philippe. 26 L. SS. Jean et Paul, mart. 
Q.- temps. S. Jean 1, pape. 27 M. S. Ladislas, roi de Hong. 
La Tanurf. 28 M. S. Leon ll, pape. 

. S. Mazimin,év. de Trèv. | 29 J. SS. Pisune sr Paur, ap. 

. S. Ferdinand, roi. 30 V. Ste Adile, vierge. 

. Ste Petronille, vierge. 

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Dernier Quartier le 7. 
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Premier Quartier le 21. 
Pleiue Lune le 29. 


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Premier Quartier ie 22. 
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( 10) 


Juillet. 


S. Rombaut, évêque. 


. Visitation de la Vierge. 
. S. Euloge, martyr. 

. S. Théodore, évêque. 

. SS. Cyrille et Meth. 


Ste Godelive, martyre. 


. S. Willebaud, évêque. 
Ste Élisabeth, r. de Port. 
. SS. Martyrs de Gorcum. 
Les sept Freres Martyrs, 
. S. Pie I, pape. 

. S. Jean Gualbert, abbe. 


. Anaclet, pape et m. 
Henri, emp. d'Allem. 


. Alexis, confesseur. 
. Camille de Lellis. 

. Vincent de Paule, 
. Jérôme Émilien. 


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. Ste Praxede, vierge. 

. Ste Marie-Madeleine. 

. S. Apollinaire, év. de R. 
. Ste Christine, v. et mart. 
. S. Jacques le Majeur, ap. 
. Ste Anne, mère dela Vier. 


S. Pantaleon, martyr. 


. S. Victor, martyr. 


Ste Marthe, vierge. 


. SS. Abdon et Sennen, m. 
. S. Ignace de Loyola. 


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Dernier Quartier le 6. 
Nouvelle Lune le 13. 
Premier Quartier le £0, 
Pleine Lune le 24. 


Bonaventure, évêque. 


. Sacr. de Mir. a Brux. 


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Août. 


. S. Pierre-ès-Liens. 

. S. Alphonse de Liguori. 
. Invention de S. Étienne. 
. S. Dominique, confess. 

. Notre-Dame-aux-Neiges. 
. Transfiguration de N. S. 
. S. Donat, év. et mart. 


S. Cyriac, martyr. 

S. Romain, martyr. 

S. Laurent, martyr. 

S. Géry, év. de Cambrai. 
St Claire, vierge. 


. S. Hippolyte, martyr. 

. S. Eusebe, martyr. 

. ASSOMPTION. S. Arnld, 
. SS. Hyac. et Roch, conf. 
. SS. Joachimet Liberat,a. 
. Ste Helene, impératrice. 
. SS. Louis Florés, Jules. 
. S. Bernard, abbé. 


S. J.-Franç. de Chantal. 
S. Timothée, martyr. 

S. Philippe Béniti. 

S. Barthelemi, apôtre. 
S, Louis, roi de France. 
S. Zephirin, pape et m. 
S. Joseph Calasance. 

S. Augustin, év. et doct. 


. Décoll. de S. Jean-Bapt. 
. Ste Rosede Lima, vierge. 


S. Raymond Nonnat. 


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Dernier Quartier le 5. 
Nouvelle Lune le 15. 
Premier Quartier le 49. 
Pleine Lune le 27. 


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(11) 


Septembre. 


—— 


. S. Gilles, abbe. 


Ste Rosalie, vierge. 

S. Laurent Justinien. 

- S. Donatien, martyr. 
Ste Reine, vierge. 

. Nariviré où La Vince. 
S. Gorgone, martvr. 

. S. Nicolas de Tolentino. 
. SS. Prote ct Hyacinthe. 


12 M.S. Guy d'Anderlecht. 


13 M. S. Ame, ev. Sion en Val. 
. Exaltation de la Croix. 


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eeN ed tn EE 


. S. Nicomède, martyr. 


+ SS. Corneille et Cyprien. 
. S. Lambert, ev. de Maest. 
18 L. 


S. Joseph de C. 
. S. Janvier, martyr. 
. Q.-temps. S. Eustache. 


. S. Mathieu, apôtre. 


+ Q.-temps. S. Maurice. 


. N.-D de la Merci. 


. S. Michel, archange. 
. S. Jérôme, docteur. 


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Dernier Quartier le 3. 
Nouvelle Lune le 40, 
Premier Quartier le 18. 
Pleine Lune le 25. 


S. Étienne, roi de Hong. 
S. Remacle, év.de Maest. 


+ Q.-temps. Ste Thecle, v. 


S. Firmin, év. et martyr. 
. S. Cyprien et Ste Justine. 
. SS. Côme et Damien, m. 
. S. Wenceslas, martyr. 


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KET: 


Octobre. 


. S. Bavon, patr. de Gand. 
. S. Leodegaire, évêque. 

. S. Gerard, abbé. 

. S. François d'Assise. 

S. Placide, martyr. 

S. Brunon, confesseur. 

. S. Marc, pape. 

. Ste Brigitte, veuve. 

. S. Denis et ses comp., m. 
. S. François de Borgia. 

. S. Gommaire, p. de Lier. 
S. Wilfrid, ev. d'’York. 
S. Édouard, roi d'Angl. 
. S. Calixte, pape et mart. 
. Ste Therese, vierge. 

S. Mummolin, évèque. 

. Ste Hedwige, veuve. 

. S. Luc, évangeliste, 

S. Pierre d’Alcantara. 
S. Jean de Kenti. 

Ste Ursule et ses comp. m, 
. S. Mellon, évéque. 

S. Jean de Capistran. 

. S. Raphaël, archange. 

. SS. Crepin et Crépinien. 
S. Evariste, pape et m. 
S. Frumence, apôtre. 
SS. Simon et Jude, apôt 
. Ste Ermelinde, vierge. 

. S. Foillan, martyr. 

. S. Quentin, martyr. 


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Beets 


Dernier Quartier le 1. 
Nouvelle Lune le 9. 
Premier Quartier le 17. 
Pleine Lune le 25. 
Dernier Quartier le 31. 


(12) 


Vovembre. 


Décembre. 


en pen ue an ou ED ns jan je je 


D a to tb MD 
Cede LO me © WO Ol © Et de OMO ee © © Ol Où Et de OÙ LD = 


CEENOPSNERNEASR EREN SEE 


CA 10 10 © MO MO 
Ss © Ol 


. TOUSSAINT. 1 V. S. Éloi, év. de Noy. 
. Les Trépassés. 2 S. Ste Bibienne, v. et m. 
. S. Hubert, év. de Liège. 3 D. Avent. S. François-Xav. 
. S. Charles Borromee. 4 L. Ste Barbe, martyre. 
S. Zacharie, Se Élisabeth. 5 M. S. Sabbas, abbé. 
S. Winoc, abbe. 6 M. S. Nicolas, év. de Myre. 
. S. Willebrord, év. d'Ut. 7 J. S. Ambroise, év. et doct. 
. S. Godefroi, év. d' Am. 8 V. Coxcxrrion ps La Visace. 
Déd. del’egl du Sauv.a R, 9 S. Ste Leocadie, v. et mart. 
. Andre Avellin. 10 D. S. Melchiade, p. et m. 
. Martin, év. do Tours. | 11 L. S. Damase, pape. 
. Liévin, év. et mart. 12 M. S. Valéry, abbé en Pic. 


. Stanislas Kostka. 

. Alberie, év. d’Utrecht, 
. Leopold, confesseur. 
. Edmond, archevèq. 

. Grégoire Thaumatur. 
Déd. des SS.Pier. et Paul. 
. Ste Elisabeth de Thuring. 
S. Félix de Valois. 

. Présentat. de la Vierge. 
. Ste Cécile, vierge et mar. 
S. Clément F, pape et m. 
. S. Jean de la Croix. 

Ste Catherine, v. et m. 

. S. Albert de Louv., év. 
S. Acaire, evèque. 


13 M. Ste Lucie, vierge et m. 
14 J. S. Nicaise, évèque. 

15 V. S. Adon. arch. de Vienne. 
16 S. Eusebe, évèque. 

17 D. S. Ste Begge, veuve. 

18 L. Exposition de la Vierge. 
19 M. S. Nemesion, martyr. 

20 M. Q.-temps. S. Philogone. 
21 J. S. Thomas, apôtre. 

22 V. Q.-temps. S. Hungere. 
23 S. Q.-temps Ste Victoire, v. 
24 D. S. Lucien. 

25 L. NOEL. 

26 M. S. Étienne, premier m. 
27 M. S. Jean, apôt. et évang. 


RR RE 


‘nn en nn 


. S. Rufe, martyr. 28 J. SS. Innocents. 
.S. Saturnin, martyr. 29 V. S. Thomas de Cantorb. 
S. André, apôtre. 30 S. S. Sabin, évéq. et mart. 
1 D. S. Sylvestre, pape. 


-Jvocou- het 


Nouvelle Lune le 8. , 
Premier Quartier le 16. 
Pleine Lune le 28. 

Dernier Quartier le 30. 


Nouvelle Lune le 8. 
Premier Quartier le 16. 
Pleine Lune le 23, 
Dernier Quartier le 29. 


(13) 


Calendrier de l’Académie. 


Janvier. — Élection du Directeur dans les trois Classes. 
Election des membres, associés et correspondants de la 
, Classe des Beaux-Arts, 
Élection du jury pour le Prix De Keyn. 
Formation provisoire du programme de concours annuel 
de la Classe des Sciences. 


Février. — Les mémoires destinés au concours annuel ouvert par la 
Classe des Lettres doivent être remis avant le zer de 
ce mois. 

Élection du Comité chargé de la présentation des 
candidats pour les places vacantes dans la Classe 
des Lettres. 

Réunion de la Commission administrative pour le régle- 
ment des comptes. 

Rédaction définitive du programme de concours de la 
Classe des Sciences. 


Mars. — Proposition de candidats pour les élections aux places 
vacantes dans la Classe des Lettres. 
Réunion des Commissions spéciales des finances de 
chaque Classe pour l'examen des comptes. 


April. — Lecture des rapports sur les mémoires de concours de 
la Classe des Lettres et des Prix De Keyn. 
Discussion des titres des candidats aux places vacantes 
dans la Classe des Lettres, et, éventuellement, propo- 
sitions de candidatures nouvelles. 


Mai. — Jugement des mémoires envoyés au concours annuel de 

la Classe des Lettres et au concours De Keyn. 

Élection des membres, associés et correspondants de la 
Classe des Lettres. .. . 

Élection des membres de la Commission administrative. 

Séance générale des trois Classes pour régier leurs inté- 
réts communs. on 

Séance publique de la Classe des Lettres; distribution 
des récompenses. 


Juin. — Désignation par la Classe des Lettres des anciennes 
uestions à maintenir au programme; détermination 
es matières sur lesquelles porteront les questions 

nouvelles et nomination pour chacune de celle-ci 
d’une Commission de trois membres qui sera chargée 
de présenter trois sujets. 

Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe 
des Beaux-Arts doivent être remis avant le zer de ce 
mois. 

Juillet. — Rapport des Commissions de la Classe des Lettres sur 

les sujets à mettre au concours, détermination des 
prix et rédaction définitive du programme annuel. 


(14) 


Août — [Les vacances, pour chaque Classe, commencent après 
les séances respectives. 
Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe 
des Sciences doivent être remis avant le zer de ce 
mois. 


Septembre. — Les sujets d'art appliqué mis au concours par la Classe 
des Beanx-Arts doivent être remis avant la fin de ce 
mois. 

Fin des vacances le 30. 


Octobre.  — Proposition de candidats pour les élections aux places 
vacantes dans la Classe des Sciences. 

Rappel aux membres et aux correspondants de la 
Classe des Lettres au sujet des lectures à faire pen- 
dant l’année. | 

Jugement des mémoires littéraires et des sujets d’art 
appliqué, envoyés au concours annuel ouvert par la 

Lasse des Beaux-Arts. 

Dernier dimanche du mois : Séance publique de la 
Classe des Beaux-Arts; distribution des récom- 
penses. 


Novembre. — Discussion des titres des candidats aux places vacantes 
dans la Classe des Sciences, ct, éventuellement, pro- 
positions de candidatures nouvelles. 

Proposition de candidats pour les élections aux places 
vacantes dans la Classe des Beaux-Arts. 

Désignation par la Classe des Beaux-Arts des matières 
du concours annuel, formation des Commissions 
chargées de composer le programme. . 
lection, par la Classe des Sciences, de quatorze candi- 
dats pour la formation du jury chargé de juger la 
9° période du concours quinquennal des sciences phy- 
siques et mathématiques. . 
lection, par la Classe des Lettres : 1° de six candidats 
pour la formation du jury chargé de juger la 24° pé- 
riode du concours dinquennal de statistique; 2° de 
dix candidats pour la formation du jury chargé de 
juger la 12° période du concours triennal de littéra- 
ture dramatique en langue française. 


Décembre. — Nomination des Commissions spéciales des finances 
pour chaque Classe. 

Jugement des mémoires envoyés au concours annuel 
ouvert par la Classe des Sciences. 

Élection des membres, associés et correspondants de la 
Classe des Sciences. 

Rédaction définitive du programme de concours de la 
Classe des Beaux-Arts. 

Discussion des titres des candidats aux places vacantes 
dans la Classe des Beaux-Arts, et, éventuellement, 
propositions de candidatures nouvelles. . 

Séance publique de la Classe des Sciences; distribution 
des récompenses. 

Réunion de la Commission administrative pour arrêter 
le Budget. 





ORGANISATION DE L'ACADEMIE. 


——0 On 


(17) 


ORGANISATION DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, 
DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 





Aperce historique ({). 

Il se forma à Bruxelles, en 1769, une Société léttératre, 
sous les auspices du comte de Cobenzi, ministre plénipoten- 
tiaire de l'Impératrice Marie-Thérèse auprès du prince Charles 
de Lorraine, lieutenant-gouverneur et capitaîne général des 
Pays-Bas. La première séance eut lieu chez le comte de Neny, 
le 5 mai de la même année. Trois ans après, la Société 
littéraire vit élargir son cadre et reçu de Marie-Thérèse, 
par lettres patentes datées du 16 décembre 1772, le titre d’ 


Académie impériale et royale des sciences et belles-letires, 


ainsi que plusieurs privilèges importants pour cette époque. 
La première séance fut tenue à la Bibliothèque royale, sous 
la présidence du chancelier de Brabant, M. de Crumpipen, le 
15 avril 1773. 

L'Académie impériale et royale continua paisiblement ses 
travaux jusqu’au 21 mai 1794, jour où elle s'assembla pour la 
dernière fois à cause des événements politiques; elle pablia 


(t} Un sabrège de l'Histoire de l'Académie (1769-1872) a été donné 
par Ad. Quetelet, dans l'ouvrage intitulé : Centième anniversaire de 
fondation, tome ler. 

M. Éd. Mailly, membre de la Classe des sciences, a écrit, en 
188%, l'Histoire de l'Académie impériale et royale des sciences et 
belles-lettres de Bruxelles. (Voyez Mémoires couronnés et autres 


Mémoires, coll. in-8°, tomes XX XIV et XXXV.) 
2 


(18) 


outre cinq volumes de mémoires sur les sciences et les lettres, 
un grand nombre d'ouvrages couronnés, dont la liste a été in- 
sérée dans l'Ænnuatre pour 1841, 7° année. 

Par arrêté du 7 mai 1816, le Roi Guillaume Ier la rétablit, 
sous le titre d' Académie royale des sciences et belles-lettres. 
L'installation eut lieu au Musée des tableaux de la ville, le 
18 novembre de la même année (1). 

En 1832, l'Académie , consultée par M. le Ministre de l’In- 
térieur sur le projet de création d'une Classe des beaux-arts, 
répondit, à l'unanimité, qu'elle regardait cette extension 
comme nécessaire. Différents plans de réorganisation furent 
proposés et le Gouvernement, par ses arrêtés du 1er décem- 
bre 1845, divisa définitivement la Compagnie en trois Classes, 
celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts (2). 

Deux événements mémorables ont eu lieu pour l’Académie 
depuis sa réorganisation : 

Le premier a été la célébration, le 7 mai 1866, du cin- 
quantième anniversaire de sa réorganisation par le roi Guil- 
laume Ier (3); 

Le second a eu lieu les 28 et 29 mai 1872, lorsque la Com- 
pagnie a célébré solennellement le centième anniversaire de 
sa fondation par l'impératrice Marie-Thérèse (4). 


(1) Voyez le procès-verbal de la séance dans l'Annuaire de l'Aca- 
démie pour 1840, 6° année, ainsi que les différents documents in- 
serés par M. Gachard. 

(2) Voyez, dans les Annuaires de 1846 à 1850, les documents re- 
latifs à cette réorganisation. 

(3) Voyez Bulletin, 2° série, t. XXI, p. 455. 

(4) Voyez le Centième anniversaire de fondation de l’Académie, 
1772-1872, Bruxelles, Hayez, 1872; 2 vol. gr. in-8°, 











( 19) 


Statuts organiques (1). 


Aut. Îer. L'Académie des sciences et belles-lettres, fondée 
par Vimpératrice Marie-Thérèse, prend le titre d'Æcadémie 
royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. 

Ant. 2. Le Roi est Protecteur de l'Académie. 

Anr. 5. L'Académie est divisée en trois Classes. 

La première Classe (Classe des sciences) s'occupe spéciale- 
ment des sciences physiques et mathématiques, ainsi que des 
sciences naturelles. 

La seconde Classe (Classe des lettres et des sciences morales 
et politiques) s'occupe de l'histoire, de l'archéologie, des litté- 
ratures ancienne et moderne, de la philosophie et des sciences 
morales et politiques. 

La troisieme Classe (Classe des beaux-arts) s'occupe de la 
peinture, de la sculpture, de la gravure, de l’architecture, de 
la musique, ainsi que des sciences el des lettres dans leurs rap- 
ports avec les beaux-arts. 

Anr. 4. Chaque Classe est composée de trente membres. 

Elle compte en outre cinquante associés étrangers et dix 
correspondants regnicoles au plus. 

A l'avenir, la qualité de membre absorbera la qualité de 
correspondant , même d'une autre Classe (2). 

Ant. 5. Les nominations aux places sont faites par chacune 
des Classes où les places viennent à vaquer. 

Aar. 6. Pour devenir membre, il faut être Belge ou natura- 


11) Adoptes par arrété royal du ter décembre 1845. 
12) Ce paragraphe a été ajouté par arrété royal du 20 août 1847. 


(20) 


lisé Belge, d'un caractere honorable et auteur d'un ouvrage 
important relatif aux travaux de la Classe. 

ART. 7. Les nominations des membres sont soumises à Pap- 
probation du Roi. 

Ant. 8. Chaque Classe peut choisir le sixième de ses mem- 
bres parmi les membres des autres Classes. 

Art. 9. Tout académicien qui cesse d’être domicilié en Bel- 
gique perd son titre et prend celui d'associé. 

Ant. 10. Chaque Classe nomme son directeur annuel. Le 
directeur n'est pas immédiatement rééligible. 

Le directeur ne peut être choisi deux années de suite parmi 
les membres étrangers à la ville de Bruxelles (1). 

Arr. 11. Le Roi nomme, pour la présidence annuelle, un 
des trois directeurs. 

Dans les occasions solennelles où les trois Classes sont réu- 
nies, le président représente l’Académie. 

Art. 12. Le directeur a la direction générale de sa Classe; 
il préside à toutes les assemblées, fait délibérer sur les diffé- 
rentes maliéres qui sont du ressort de la Classe, recueille les 
opinions des membres et prononce les résolutions à la pluralité 
des voix. 

IL fait observer tous les articles des présents statuts et du 
réglement, et tient particulièrement la main à ce que, dans 
les assemblées, tout se passe avec ordre. 

Art. 13. Le secrétaire perpétuel appartient aux trois Classes, 
et il est élu par elles au scrutin et à la majorité absolue. 

Le secrétaire perpétuel est choisi parmi les membres domi- 
ciliés à Bruxelles, Sa nomination est soumise au Roi (1). 


(1) Les seconds paragraphes des articles 10 et 13 ont été adoptés 
par arrèté royal du ter juin 1848, qui en modific la rédaction 
primitive. 





(21) 


Aart. 14. La correspondance de l’Académie se lient par le 
secrétaire perpétuel, organe et interprète de cette Compagnie. 

Ant. 15. Le secrétaire perpétuel tient registre des délibéra- 
lions, signe les résolutions, délivre les certificats d'approba- 
on et autres, reçoit les mémoires et lettres adressés à chaque 
Classe et y fait les réponses. 

Lorsque, par maladie ou autre empêchement légitime , il ne 
peut pas assister aux séances, il s’y fait remplacer par un 
membre de son choix et appartenant à la Classe. 

Art. 16. Chaque Classe forme son règlement intérieur, qui 
est soumis à l'approbation royale. 

Aat. 17. Le Roi décrète un règlement général. 

Il ne peut y être apporté de changements qu'une fois par 
an, dans la séance générale des trois Classes mentionnée ci- 
apres; ces changements doivent avoir obtenu l’assentiment des 
deux tiers des membres présents, et ils sont soumis à l'appro- 
bation du Roi. 

Anr. 18. Chaque Classe a une séance mensuelle d'obligation 
pour ses membres; les membres des autres Classes peuvent y 
assister et y faire des lectures, mais ils n'y ont pas voix délibé- 
rative. 

Chaque Classe a, de plus, une séance publique annuelle, 
présidée par son directeur, dans laquelle elle rend compte de 
ses travaux et remet les prix décernés aux concours. 

Les deux autres Classes assistent à cette séance publique. 

Chacune des Classes peut admettre le public à ses séances en 
prenant à cet égard telles dispositions qu'elle juge conve- 
nables (1). 

Ant. 19. Chaque année, les trois Classes ont, au mois de 


(1) Ce paragraphe a été adupte par arrête royal du 10 janvier 1871. 


(22) 


mai, une séance générale pour régler, entre elles, les intérêts 
communs. 

Art. 20. Les budgets des trois Classes sont arrêtés par une 
Commission administrative de sept membres, composée des 
trois directeurs, du secrétaire perpétuel et d'un membre à dé- 
signer annuellement dans chaque Classe. La répartition des 
fonds est faite d'apres les besoins de chacune, par cette Com- 
mission administrative (1). 

Aar. 21. Les mémoires des trois Classes sont publiés dans 
uo même volume et ont chacun leur pagination. Il en est de 
même pour la collection des mémoires couronnés et des mé- 
moires des savants étrangers dont l'impression aura été or- 
donnée par chaque Classe. Un Bulletin paraît mensuellement et 
contient le résumé des travaux des trois Classes (2). 

ART. 22. La bibliothèque, les archives et les collections 
appartiennent en commun aux trois Classes, et sont sous la 
surveillance spéciale de la Commission désignée à l'article 20. 

Anr. 25. Les dispositions qui précèdent, formant les statuts 
organiques, ne peuvent être changées qu'en séance générale, 
et du consentement de l'Académie, donné par les trois quarts 
des membres présents. Tout changement est soumis à l'appro- 
bation du Roi. 


(1) Voir, à ce sujet, les résolutions prises par la Commission admi- 
pistrative dans la seance du 23 mars 1846, pages 34 ct 35. 

(2) Les membres, les correspondants et les associés habitant le 
pays reçoivent les publications de l'Académie; les associés habitant 
l'étranger recevront également les Bulletins et l'Annuaire, quand 
ils en auront exprimé le désir et qu'ils auront désigne, à Bruxelles, 
un correspondant charge de les leur transmettre. 


SR 
mme 


REGLEMENTS DE L'ACADEMIE. 





(25) 


REGLEMENT GENERAL (1). 


Composition de l’Académie. 


Aut. ler. L'Académie est divisée en trois Classes : celle des 
sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts. 

La Classe des sciences est divisée en deux sections, savoir : 
la section des sciences mathématiques el pbysiques et la sec- 
Lion des sciences naturelles, qui se compose de la botanique, 
de la géologie, de la minéralogie et de la zoologie. 

La Classe des lettres est également partagée en deux sections : 
celle d'histoire et des lettres, et celle des sciences morales 
et politiques. La premiére comprend l'histoire nationale, 
l'histoire générale, l'archéologie, les langues anciennes et les 
littératures française et flamande; la seconde comprend les 
sciences philosophiques, la législation, la statistique et l'éco- 
nomie politique. 

La Classe des beaux-arts comprend les subdivisions sui- 
vantes : la peinture, la sculpture, la gravure, l'architecture, 
la musique, les sciences et les lettres dans leurs rapports avec 
les beaux-arts. 

Ant. 2. Les nominations de membres, d'associés ou de 
correspondants se font, pour les Classes des sciences et des 
lettres, une fois par an, la veille de la séance publique; et, 
pour la Classe des beaux-arts, à la séance du mois de janvier (2). 

Anr. 5. Chaque fois qu'il est question d'une élection, la 
mention en est faite spécialement dans la lettre de convo- 


(1) Adopté par arrêté royal du 1er décembre 1845. 
(2) Cet article a été adopté par arrêté royal du 10 aoûl 1859, 
qui en modifie la rédaction primitive. 





( 26 ) 


cation, qui indique le jour et l’heure précise à laquelle il y sera 
procédé , ainsi que le nombre des places vacantes. 

Aart. 4. L'élection a lieu à la majorité absolue des voix; 
cependant si, apres deux tours de scrutin, aucun des can- 
didats n'a obtenu la majorité des suffrages, on procède à un 
scrutin de ballottage. 

En cas de parité de suffrages, après ce dernier scrutin, le 
plus âgé est élu (1). 

Aat. 5. Lorsque plusieurs places sont vacantes, on vote sé- 
parément pour chaque place. 

Ant. 6. Les listes de présentation pour chaque place doivent 
être doubles et contenir l'indication des titres des candidats. 

Ant. 7. On peut nommer en dehors des listes de présen- 
tation, pourvu que l'inscription des nouvelles candidatures ait 
lieu, avec l’assentiment de la Classe, dans la séance qui pré- 
cède celle de l'élection (2). 

Ant. 8. Le directeur de chaque Classe est désigné une année 
avant d'entrer en fonction, et cette nominalion a lieu à la 
séance de janvier. Pendant cette année, il prend le titre de 
vice-directeur. 

En l'absence du directeur, ses fonctions sont remplies par le 
vice-directeur, 

Séances. 


ART. 9. Des billets de convocation sont adressés aux mem- 
bres de chaque Classe, trois jours, au moins, avant chaque , 
réunion ; ils énoncent les principaux objets qui y seront traités. 

Art. 10. Les associés ct les correspondants ont le droit 


(1) Ce paragraphe a éle ajouté par arrêté royal du 6 octobre 1873. 
(2) Les articles 6 et 7 ont été adoptés par arrêté royal du 18 juin 
1854, qui en modifie la rédaction primitive. 


(27) 


+ 


d'assister aux séances avec voix consultative, excepté quand 
la Classe sera constituée en comité. 

Aat. 11. Chaque Classe a une séance publique, savoir : 

La Classe des sciences, au mois de décembre; 
La Classe des lettres, au mois de mai; 
La Classe des beaux-arts, au mois de septembre (1). 

On y distribue les récompenses décernées par la Classe, et on 
y fait des lectures et des rapports sur les ouvrages couronnés. 

Aar. 12. Tous les ans, la veille de la séance publique de 
chaque Classe, on proclame les auteurs des mémoires auxquels 
un des prix aura été adjugé. On détermine ensuite les sujets 
des questions à proposer pour les concours suivants. 

Aat. 15. Le jour des séances, la salle est ouverte depuis dix 
beures. 

Aut. 14. La séance commence par la lecture de la corres- 
pondance ; le secrétaire ne peut être interrompu pendant cette 
lecture. 

Aat. 15. Les vacances de l’Académie commencent après la 
séance du mois d'avút et finissent le 50 septembre. 

Ant. 16. Des jetons de présence sont distribués de la manière 
suivante aux membres et associés habitant la Belgique (2) : 

Les membres titulaires et les associés résidant en Belgique ont 
droit, pour chaque séance à laquelle ils assistent, à un jeton de 
présence de la valeur de dix francs. 

Il est, en outre, alloué à ceux qui n'habitent pas la capitale : 

Deux jetons de six francs, s'ils résident de dix à cinquante 
kilomètres; 


(1) Depuis la suppression des fêtes de septembre, celle séance a 
lieu le dernier dimanche d'octobre. 

(2) Cet article a éte adopté par arrêté royal du 13 décembre 
1866, qui en modifie lu rédaction primitive. 


(28 ) 


Trois jetons de six francs, s'ils résident e cinquante à. 
soixante-quinze kilomètres; 

Quatre jetons de six francs, s'ils résident à plus de soixante- 
quinze kilomètres de la capitale. 

Pour la détermination des distances, il sera fait usage des 
tableaux annexés aux dispositions réglementaires fixant les frais 
de route et de séjour des fonctionnaires ressortissant au Minis- 
tère de l'Intérieur (1). 


Publications. 


Aur. 17. Les publications de l'Académie sont les suivantes : 

le Mémoires des membres, des associés, des correspon- 
dants; 

2 Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers; 

3° Bulletins des séances ; 

4 Annuaire de l’Académie. _ 

ART. 18. L'Annuaire est publié à la fin de chaque année, et 
il en est de même des Mémoires, qui paraissent par volume ou 
par partie de volume. 

Les Bulletins sont publiés à la suite de chaque séance et au 
moins huit jours avant la séance suivante. 

ART. 19. Chaque mémoire, dans les deux premiers recueils, 
a sa pagination particulière. 

Les mémoires des associés et des correspondants, dans le 
premier recueil, sont imprimés à la suite de ceux des membres. 

Aut. 20. Quand des mémoires composés par des membres 
sont lus à l’Académie, il en est donné une analyse succincte 
dans le Bulletin de la séance où la lecture en aura été faite. 


(1) Ces dispositions ont été appliquées à dater du 1er jan- 
vier 1867. 


(29 ) 


Les rapports des commissaires sur les mémoires des mem- 
bres ne sont point livrés à la publicité; cependant, s'ils pré- 
sentent, en dehors de l'analyse, des détails qui soient de 
nature à intéresser la science, on peut les insérer par extraits. 

Aar. 21. Quand des mémoires composés par des associés 
et des correspondants, ou par des savants étrangers, sont lus 
à l’Académie, on se borne à les annoncer dans le Bulletin de 
la séance où la lecture en aura été faite. 

Les rapports des commissaires, qui devront présenter un 
aperçu de ce que ces mémoires contiennent de plus remar- 
quable, peuvent être imprimés dans les Bulletins. 

Aut. 22. Le secrétaire peut confier aux auteurs les mémoires 
qui ont été adoptés pour l'impression, afin qu'ils y fassent les 
corrections nécessaires, mais il est tenu de les reproduire aux 
commissaires, si ces mémoires ont été modifiés pour le fond, 
ou si l'on y a fait des intercalations. 

Quand de pareils changements ont été faits, il faut les dési- 
goer d'une manière expresse, vu donner aux mémoires la date 
de l'époque à laquelle ils ont été modifiés. 

Aar. 23. Dans aucun cas, on ne peut rendre aux auteurs les 
manuscrits des mémoires qui ont concouru. Les changements 
qui peuvent être adoptés pour des mémoires de concours que 
l'on imprime sont placés, sous forme de notes ou d'additions, 
à la suite de ces mémoires. 

Aur. 25. Les mémoires des membres dont l'impression n’a 
pas été ordonnée peuvent être rendus aux auteurs, qui, dans 
tous les cas, peuvent en faire prendre une copie à leurs frais. 

Les manuscrits des mémoires de concours, de même que des 
mémoires communiqués par des associés, des correspondants 
ou des savants étrangers, sur lesquels il a été fait des rapports, 
deviennent la propriété de l'Académie. 


(50 ) 


Anr. 25. On présente, dans les Bulletins des séances, les 
communications scientifiques et littéraires qui ont été faites et 
l'annonce des mémoires qui ont été lus. 

Le Bulletin ne peut être considéré comme appendice au 
procès-verbal, que pour autant qu'il aura été approuvé.  - 

ART. 26. Le secrétaire est autorisé à remettre à un Bulletin 
suivant l’impression des notices illisibles, ou des pièces dont 
la composition ou la lithographie exigeraient un retard dans 
la publication des Bulletins. 

‘Art. 27. Tout mémoire qui est admis pour l'impression 
est inséré dans les Mémoires de l’Académie, si son étendue 
doit excéder une feuille d'impression. La compagnie se réserve 
de décider, à chaque séance, d'après la quantité de matériaux 
qui y sont présentés, si les mémoires qui excédent une demi- 
feuille seront ou ne seront pas insérés dans le Bulletin. 

Art. 28. Les auteurs des mémoires ou notices insérés dans 
les Bulletins de l'Académie ont droit à recevoir cinquante 
exemplaires particuliers de leur travail. 

Ce nombre sera de cent pour les écrits imprimés dans le 
recueil des Mémoires. 

Les auteurs ont, en outre, la faculté de faire tirer des exem- 
plaires en sus de ce nombre, en payant à l’imprimeur une 
indemnité de quatre centimes par feuille (1). 

Anr. 29. L'Académie a son lithographe, mais, à conditions 
égales , les auteurs ont la faculté d'employer d'autres litho- 


(4) Quant aux prix des titres extraordinaires, brochures, etc, le 
tarif suivant a été admis provisoirement : 
Grand titre in-4° (composition). . . . . . fr. 6 00 
Titre in-8°, » neee 35 00 
Impression comme pour les exempluires d'auteurs,a 4 centimes 
la feuille. 


(St ) 


graphes dont les talents leur inspireraient plus de confiance. 

Aar. 50. L'Académie a aussi son imprimeur. L'imprimeur 
et le lithographe ne reçoivent les ouvrages qui leur sont confiés 
que des mains du secrétaire perpétuel, et ils ne peuvent im- 
primer qu'après avoir obtenu de lui un bon à tirer. 

Anr. 31. Les épreuves sont adressées directement au secré- 
taire perpétuel, qui les fait remettre aux anteurs. C'est aussi 
par l'entremise du secrétaire que les feuilles passent des mains 
des auteurs dans celles de l’imprimeur. 

Aut. 32. Les frais de remaniements ou de changements 
extraordinaires faits pendant l'impression sont à la charge de 
celui qui les a occasionnés. 


Concours. 


Ant. 33. Les médailles d'or, présentées comme prix des con- 
cours, sont de la valeur de six cents francs. 

Aut. 54. Ne sont admis, pour les concours, que des ou- 
vrages et des planches manuscrits. 

Aar. 55. Les auteurs des ouvrages envoyés au concours ne 
mettent pas leurs noms à ces ouvrages, mais seulement une 
devise qu'ils répêtent dans un billet cacheté, renfermant leur 
som et leur adresse. | 

Ceux qui se font connaître, de quelque manière que ce soit, 


Couverture non imprimée, iu-4° , papier de pâte, le cent. fr. 3 00 


» » in-80. . . . . . . . . . 1 50 

» imprimée, in-4®. . . . . . . . . . 6 00 

» » in-89, . . . . . . . . . 3 00 
Brochage in-4°, avec planches, moins de % feuilles, le cent. 4 00 
. . » plus des feuilles . . . 5 50 

. in-8°, n moins de feuilles . . . 3 00 


. » » plus de % feuilles . . . 4 00 


(32) 


ainsi que ceux dont les mémoires sont remis après le terme 
prescrit, sont absolument exclus du concours. 

Anr. 36. Aucun des académiciens ne peut concourir pour 
les prix fondés en faveur de ceux qui, au jugement de la Com- 
pagnie, ont satisfait le mieux aux questions proposées; au 
surplus, aucun des membres ne peut donner des instructions 
à ceux qui concourent pour les mêmes prix. 

Ant. 37. Les mémoires qu'on destine au concours doivent être 
écrits en caractères lisibles, en langue latine, française, flamande 
ou hollandaise, et être adressés au secrétaire de l’Académie. 

Ant. 38. Les académiciens qui ont donné le programme 
des questions proposées pour les prix annuels sont les pre- 
miers examinateurs des ouvrages qui ont concouru, et ils en 
font un rapport détaillé et par écrit, qui est lu dans une séance 
de l'Académie et exposé avec ces ouvrages jusqu'à l'assemblée 
du mois de mai (1), à l'examen et aux observations de tous les 
membres, afin que les prix soient adjugés en entière connais- 
sance de cause, à la pluralité des voix de tous les académi- 
ciens présents : on peul aussi accorder un accessit à un second 
mémoire, qui, au jugement de la Compagnie, aura mérité cette 
distinction ; et, si aucun des mémoires présentés ne remplit les 
vues de l'assemblée, le prix peut être remis à une autre année. 


Finances. 


ART. 59. Les finances de l'Académie sont gérées par une 
Commission administrative dont les membres sont élus an- 
nuellement à l'époque de la séance générale. 

ART. 40. La Commission administrative est chargée de ré- 
gler ce qui concerne les impressions. 


(t) Pour la Classe des lettres; d'octobre pour la Classe des beaux- 
arts, el de decembre pour la Classe des sciences, 


(35 ) 


Aar. 41. A la fin de l'année, les comptes de chaque Classe 
sont vérifiés par une Commission spéciale composée de cinq 
membres pris dans la Classe. 

Ast. 42. Les Commissions spéciales, après avoir arrêté les 
comptes de la Commission administrative, font connaître à 
chaque Classe, dans la séance suivante, l'état des dépenses et 
des recettes pendant l'année écoulée. 


Bibliothèque. — Archives. 


Anr. 45. Les ouvrages qui appartiennent à l’Académie sont 
déposés, après inventaire, à la bibliothèque de ce corps. 

Ant. 44. Les registres, litres et papiers concernant chaque 
Classe de l'Académie demeurent toujours entre les mains du 
secrétaire, à qui ils sont remis, accompagnés d'inventaires, 
que les directeurs font rédiger et qu'ils signent à la fin de 
chaque année; au surplus, les directeurs font aussi, tous les 
ans, le récolement des pièces qu? sont anuotées dans cet in- 
ventaire , dans lequel ils font insérer, en même temps, tout ce 
qui est présenté durant l’année. 


Dispositions particulières. 


Aur. 45. L'Académie examine, lorsque le Gouvernement le 
juge convenable, les projets qui peuvent intéresser les sciences, 
les lettres et les beaux-arts. 

Ant. 46. L'Académie peut nommer, quand elle le juge 
convenable, sous l'approbation du Gouvernement, un ou plu- 
sieurs de ses membres, pour faire un voyage scientifique, 
littéraire ou artistique, et elle leur donne des instructions sur 
les objets dont ils auront principalement à s'occuper. 

Ant. 47. Toutes “les dispositions antérieures, relatives aux 
matières prévues par le présent réglement, sont et demeurent 
abrogées. 5 


5 








( 94) 


Articles additionnels (1). 


ART. 1°". L'élection du directeur et celle de membre de la 
Commission administrative ont lieu à la majorité absolue des 
suffrages. 

Si, après deux tours de scrutin, personne n'a obtenu la ma- 
jorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont 
réuni le plus de voix. 

En cas de parité de suffrages, après ce dernier scrulin, le 
plus ancien membre est élu. 

Aur. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l'élection 
des membres de la Commission des finances, ou de toute autre 
Commission que la Classe jugera à propos de nommer, le 
membre le plus ancien, en cas d'égalité de voix, sera toujours 
préféré. ° 


LL d 


La Commission administrative de l’Académie, lors de sa 
réunion du 23 mars 1846, après avoir pris connaissance d'un 
relevé de la comptabilité générale pendant les quatre dernières 
années, a reconnu, à l'unanimité, qu'il fallait distinguer deux 
espèces de dépenses: les unes générales, et devant être sup- 
portées en commun par les trois Classes, et les autres spéciales, 
et devant être payées sur les fonds particuliers des Classes. Les 
dépenses générales comprennent toutes les impressions autres 
que les Mémoires, les gravures des Bulletins, les reliures, les 
jetons et le service du personnel, ainsi que les faux frais divers; 
les dépenses spéciales concernent uniquement les impressions 
in-4° et les concours pour lesquels chaque Classe dispose du 


(1) Adoptes par arrêtés royaux du 25 mars et du 24 octobre 1849. 


(35 ) 


tiers de la somme affectée chaque année sur le budget pour 
cette catégorie de dépenses. 

Lors de la séance du 6 juillet 1871, la Commission appelée, 
d'apres l'article 40 du réglement général, à s'occuper des im- 
pressions courantes et de la répartition des fonds à allouer à 
chaque Classe, a résolu que les mesures suivantes, qui servi- 
ront de règles invariables pour les publications, seront insérées 
dans l'Annuaire : 

« La Commission, considérant qu’elle est parfaitement armée 
de dispositions réglementaires pour les impressions, a décidé 
qu'un tiers de la part annuelle dans la dotation de l’État à dé- 
penser intégralement chaque année, d'après la comptabilité 
gouvernementale, pour les publications in-4°, serait réservé 
anouellement à chacune des Classes, pour les mémoires, avec 
la réserve que dans le cas où l’une d'elles n’aurait pas dépensé 
sa part vers la fin de l’année, ses fonds pourraient être alloués 
aux autres. 

» Chaque Classe sera appelée, au commencement de l'année, 
à décider sur ses impressions, comme l'indique leur règlement 
intérieur. La Commission a reconnu qu’elle est en droit de leur 
demander si elles n’ont point de changements à faire à cet 
ordre d'impression prescrit par une disposition identique, for- 
maant l’article 10 du réglement de la Classe des sciences , l'ar- 
ticle 7 de la Classe des lettres et l’article 8 de la Classe des 
beaux-arts. Le bureau de chaque Classe juge quels sont, parmi 
les mémoires reçus pour l'impression, ceux qui doivent être im- 
primés les premiers. 

» Comme aucune disposition réglementaire n'ordonne [im - 
pression des mémoires couronnés, la Commission en décidera à 
cet égard après avis des Classes. » 


DN 


(56 ) 


Règlement interieur de la Classe 


des sciences (1). 


Anr. 1. Les deux sections de la Classe des sciences, celle des 
sciences mathématiques et celle des sciences naturelles, se 
composent , chacune, d'un même nombre de membres. 

Ant. 2. En cas de vacance dans une section, un membre de 
l'autre section peut y être admis du consentement de la Classe. 
L'académicien doit en avoir exprimé la demande par écrit, 
avant que la liste de présentation ait été arrêtée pour la sec- 
tion où la place est devenue vacante. 

Ant. 3. Le bureau se compose du directeur , du vice-directeur 
et du secrétaire perpétuel. 

Ant. 4. La séance, quel que soit le nombre des membres pré- . 
sents, s'ouvre à l'heure précise, indiquée sur la carte de con- 
vocation. 

ART. 5. En cas d'absence du directeur et du vice-directeur, le 
fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la Classe. 

Lorsque plusieurs membres ont été élus dans la même 
séance, l'âge détermine leur rang d'ancienneté dans la liste 
des membres. 

AT. 6. Le directeur peut admettre à la séance des savants de 
distinction étrangers au pays. 

Anr. 7. Le directeur donne lecture de l'ordre du jour, immé- 
diatement après l'adoption du procês-verbal. 

Ne sont admis, pour être lus en séance, que les écrits dont 


{1} Adupte par arrêté royal du 23 janvier 1847. 


(97) 


la rédaction est entiérement achevée et qui sont indiqués à 
l'ordre du jour. 

AnT. 8. Quand un écrit est accompagné de planches, l'au- 
teur en prévient le secrétaire perpétuel. L'impression du texte 
et la gravure des planches sont votées séparément. 

En cas de disjonction, l’auteur peut s'opposer à l'impression 
de son travail. 

Aar. 9. Si une planche doit occasionner des dépenses extra- 
ordinaires, ou si plusieurs planches sont juintes à une notice, le 
voie pour l'impression est différé; et, à la séance suivante, le 
secrétaire présente un devis des frais qui seront occasionnés 
par la gravure ou la lithographie. 

Aur. 10. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus 
pour l'impression, ceux qui doivent être imprimés les pre- 
miers. 

ll a égard : 1° à la date de la présentation du mémoire; 
2 aux frais qui seront occasionnés par la publication ; 5° à ce 
que les différentes branches dont s'occupe la Classe soient 
représentées dans ses publications. 

La décision du bureau est rendue exécutoire par la sanction 
de Ja Classe. 

Aur. Î1. Les opinions des commissaires sont signées par 
eux et restent annexées au mémoire examiné. 

Elles sont communiquées en temps utile au premier com- 
missaire , qui fera fonction de rapporteur. 

Aar. 12. La Classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages 
déjà livrés à la publicité. 

Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement 
demande l'avis de la Classe. 

Aart. 13. La Classe ne délibére que sur des propositions 
écrites et signées. 


(58 ) 


La délibération sur une proposition réglementaire n'a lieu 
que dans la séance qui suit celle de la présentation. 

Toute proposition que la Classe n'a pas prise en considéra- 
tion ou qu'elle a écartée apres discussion ne peut être repré- 
sentée dans le cours de l'année académique. 

Aar. 14. La présentation pour les places vacantes est faite 
par la section. 

La section ne délibère sur l'admission d'aucun candidat, s'il 
n'a été présenté par deux membres au moins. Les présentations 
indiquent les titres des candidats. 

Aar. 15. La Classe met annuellement au concours six 
questions. 

Chaque section en propose trois. 

Aur. 16. Quand la Classe se constitue en comité secret, elle 
se compose de ses membres seulement. 

Le comité secret est de rigueur : 

1° Pour la présentation et l'élection aux places vacantes; 

% Pour la discussion des articles réglementaires; 

3 Pour la formation des programmes et le jugement des 
concours. 

Sont toutefois admis au comité secret les associés, les acadé- 
miciens des deux autres Classes, ainsi que les correspondants 
de la Classe des sciences, lorsqu'ils ont été désignés pour faire 
partie du jury sur la proposition des commissaires. 

Aart. 17. Les pièces destinées à être lues en séance publique 
sont préalablement soumises à la Classe. 


(39) 


Règlement intérieurs de la Classe 
des lettres (1). 


—— 


Aart. 1e. La séance commence à l'heure précise, indiquée 
sur la carte de convocation, quel que soit le nombre des 
membres présents. 

Aar. 2. En cas d'absence du: directeur et du vice-directeur, 
le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la Classe. 

Ant. 5. Le directeur peut admettre à la séance des savants, des 
littérateurs et des personnages de distinction étrangers au pays. 

ART. 4. Le directeur donne lecture de l'ordre du jour, immé- 
diatement après l'adoption du procès-verbal. 

Cet ordre du jour, quant aux mémoires et notices, est réglé 
par la date de leur dépôt entre les mains du secrétaire. 

Ne sont admis, pour être lus dans la séance, que les mémoires 
el notices entierement achevés et indiqués à l'ordre du jour. 

Ant. 5. Quand des planches devront être juintes à un travail, 
Pauteur en préviendra la Classe. L'impression de la notice et la 
gravure des planches sont votées séparément. 

Aar. 6. Si une planche doit donner lieu à des dépenses extraor- 
dinaires, ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la 
publication en est différée, et le secrétaire présente à la séance 
suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gra 
vure ou la lithographie. . 

Aar. 7. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus 
pour l'impression , ceux qui doivent être publiés les premiers. 
Il a égard : 1° à la date de la présentation du mémoire; 2 aux 
frais qui seront nécessités par la publication; 5° à ce que les 
différentes matières dont s’occupe la Classe soient représentées 
dans ses recueils, 


(1) Adopte par arrêté royal du 26 janvier 1847. 


( 40 ) 


Ant. 8. Les mémoires modifiés (art. 22 du reglement général) 
portent, avec la date de leur présentation, celle de l'époque où 
les modifications ont été faites. 

ART. 9. Les rapports faits à la Classe sont signés par leurs 
auteurs. 

Le rapport de chaque commissaire reste annexé au mémoire 
examiné, 

AnT 10. La Classe ne délibere que sur des propositions 
écrites el signées. | 

La délibération sur une proposition réglementaire n'a lieu 
que dans la séance qui suit celle de la présentalion. 

ART. 11. La Classe, dans ses nominations, veille à ce que les 
différentes matières dont elle s'occupe soient, autant que 
possible, représentées. Ces matières sont : 

1° Histoire et antiquités nationales; 

2o Histoire générale et archéologie; 

3° Langues anciennes, littératures française et flamande; 

4 Sciences philosophiques; 

5° Législation, droit public et jurisprudence; 

G Économie politique et statistique. 

ART. 12. Les présentations pour les places vacantes sont faites 
collectivement par un comité de trois personnes nommées au 
scrutin secret dans la séance précédente, comité auquel s'ad- 
joint le bureau. 

ha Classe ne délibere sur l'admission d’aucun candidat, à 
moins que deux membres n'aient demandé par écrit que son 
nom soit porté sur la liste des candidats. 

ART. 15. La Classe met annuellement au concours six 
questions sur les matières indiquées à l'article 11. 

ART. 14. Quand la Classe se constitue en comité secret, elle 
se compose de ses membres seulement. 








(41 ) 


Le comité secret est de rigueur: 

1° Pour la présentation et l'élection aux places vacantes; 

2e Pour la discussion des articles réglementaires; 

8° Pour la formation des programmes et le jugement des 
concours. 

Sont toutefois admis au comité secret les associés, les acadé- 
miciens des deux autres Classes, ainsi que les correspondants, 
lorsqu'ils ont été désignés pour faire partie du jury du con- 
cours. 

Ant. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique 
sont préalablement soumises à la Classe. 

Ant. 16. La Classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages 
déjà livrés à la publicité (1). 

Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement 
demande l'avis de la Classe. 

Aart. 17. Lorsque l’Académie aura prisuae décision d'après un 
rapport rédigé par un ou plusieurs de ses commissaires, il ne 
sera plus permis de changer la rédaction de ce rapport. 

Aur. 18. Les membres et correspondants de la Classe lui 
communiqueront, tous les deux ans, un travail inédit. 

Sont exceptés ceux qui s'en jugeront empêchés par l’âge, 
par des maladies ou par des occupations trop nombreuses. 

Chaque année, au mois d'octobre, le secrétaire perpétuel rap- 


'4) Par derogation à cet article, la Classe a décidé, dans sa séance 
du 6 janvier 1875, que, « lorsqu'un membre de la Classe présente 
» ua ouvrage qui lui parait digne de fixer spécialement l'attention, 
» il peut joindre à l'hommage qui en est offert une analyse con- 
» cise destinée à en faire apprécier l'intérêt. La Classe décide si ce 
» résume sera inséré dans le Bulletin de Ia séance. Dans tous les 
» eas, il n'exprime que l'opinion du membre qui l’a rédigé et n'en- 
« gage en rien celle de la Classe. » 


(42) 


pellera par écrit cette disposition à tous les membres et corres- 
pondants de la Classe. 

Aussitôt que les membres et correspondants auront fait con- 
naître au secrétaire perpétuel le sujet du travail qu'ils se pro- 
posent de communiquer à la Classe et l'époque à partir de 
laquelle il pourra être porté à l’ordre du jour, ces indications 
seront inscrites avec leur date dans un registre à ce destiné. Le 
directeur répartira les lectures entre les diverses séances, d'après 
l'ordre des inscriptions. 

Les travaux dont il vient d'être parlé n'en excluent aucun 
autre. La date à laquelle ils ont été inscrits déterminera indis- 
tinctement entre tous l'ordre dans lequel la lecture en sera faite. 

Art. 19. Les questions du concours seront, autant que pos- 
sible, réparties entre les diverses matières énumérées dans l’ar- 
ticle 11 du réglement ; elles seront publiées deux ans d'avance. 

Chaque année, dans la séance de juin, la Classe désignera les 
anciennes questions à maintenir au programme, déterminera 
les matières sur lesquelles porteront les questions nouvelles et 
nommera pour chacune de celles-ci une Commission de trois 
membres, qui sera chargée de présenter trois sujets à son choix. 

Les Commissions nommées feront, chacune, leur rapport dans 
la séance de juillet, et la Classe, apres avoir choisi une des trois 
questions qui lui sont proposées et déterminé la valeur du prix 
à accorder, arrêtera définitivement son programme. 

Art. 20. Le rapport des commissaires, soit sur les mémoires 
présentés aux concours, soit sur les mémoires des savants 
étrangers, sera lu aux membres de la (lasse un mois avant 
qu'il soit mis en délibération; chacun pourra, dans cet inter- 
valle, prendre communication de ces mémoires. 

Aat. 21. Tous les membres sont autorisés à faire, séance 
tenante, leurs observations sur les travaux dont il est donné 





(45 ) 


lecture, ou sur lesquels il est fait rapport, ainsi que sur les 
rapports mêmes. | 

Si la demande en est faite, une discussion à ce sujet pourra, 
atec l'autorisation de la Classe, être portée à l'ordre du jour 
d'une séance suivante. 

Aar. 23, Aucune lecture ne sera faite sans que le sujet en 
ait été indiqué à l'ordre du jour de la Classe par le billet de 
convocation distribué au moins quinze jours avant la réunion. 

Aar. 25. Toutes les foisquetrois membres feront la proposition 
d'examiner en commun une ou plusieurs questions se rappor- 
tant à l’une des matières que l’article 5 des Statuts organiques 
de l’Académie range dans le domaine de la Classe des lettres, 
la Classe en délibérera ; et, si elle adopte la propositian, la dis- 
cussion sera purtée à l'ordre du jour de la séance qu'elle dé- 
ler mivera. 

Le bureau de la Classe, les commissaires chargés soit de la 
rédaction du programme, soit du jugement des concours, soil 
de l'examen des mémoires des membres, des associés, des cor- 
respondants et des savants étrangers, présenteront des proposi- 
tions aux mêmes fins chaque fois qu'ils le trouveront utile. 

Les rapports, les lectures, les propositions de questions litté- 
raires, bistoriques ou scientifiques à discuter, et les discussions 
qui en seront la suite, seront portés à l’ordre du jour des 
séances , immédiatement apres l'approbation du procès-verbal 
et le dépouillement de la correspondance, avant toute discussion 
à laquelle la correspondance pourrait donner lieu, sauf les cas 
d'urgence (1). 


(1) Les articles nouveaux 18 à 23 ont élé sancliunnés par l’arrête 
royal du » juillet 1872, qui en modifie la rédaction primitive. 


(44) 


Règlement interieur de la Classe 
des beaux-arts (1). 


Ant. ler. La séance commence à l’heure précise indiquée sur 
la carte de convocation, quel que soit le nombre de membres 
présents. 

Anr. 2. La liste de présence est retirée une demi-heure après 
l’ouverture de la séance. Les inscriptions ne sont plus admises, 
sinon pour des motifs valables et soumis à l'appréciatioa du 
bureau. | 

Art. 5. En cas d'absence du directeur et du vice-directeur, 
le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la Classe. 
Quand l'ancienneté est la même, le fauteuil est occupé par le 
plus âgé des membres. 

Arr. 4. Le directeur fait connaître l’ordre du jour, immédia- 
tement aprés la lecture du procès-verbal. 

Aat. 5. On n'admet pour la lecture que les notices entiè- 
rement achevées el indiquées à l'ordre du jour. 

ART. 6. Quand une notice est accompagnée de planches, 
l'auteur en prévient la Classe. L'impression de la notice et la 
gravure des planches sont votées séparément. 

ART. 7. Si une planche doit occasionner des dépenses extra- 
ordinaires, ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la 
publication en est différée, et le secrétaire présente à la séance 
suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gra- 
vure ou la lithographie. 

Ant. 8. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus 
pour impression, ceux qui doivent être publiés les premiers. 

la égard: 1" à la date de la présentation da travail; 2° aux 


(1) Adopté par arrêté royal du 27 octobre 1846. 


( 45 ) 


frais qui seront occasionnés par la publication; 5° à ce que les 
différentes branches dont s'occupe la Classe soient représentées 
dans ses mémoires. 

Aar. 9. Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) 
portent la date de l'époque où les modifications ont été faites. 

Anr.10.Lesrapports faitsà la Classe sont signés par lesauteurs. 

Ils auront dû être communiqués, en temps utile, au rapporteur. 

Ant. 11. La Classe ne délibere que sur des propositions 
écrites et signées. 

La délibération sur une proposition réglementaire n'a lieu 
que dans la séance qui suit celle de la présentation. 

Aut. 12. La présentation pour les places vacantes est faite par le 
bureau, qui s'adjoint la section dans laquelle la place est vacante. 

En outre, la Classe ne délibére sur l'admission d'aucun candi- 
dat, à moins que deux membres ne l'aient présenté officiellement. 

Lorsque la Classe est appelée à procéder aux élections pour 
plus d'une place vacante dans la même section, le candidat de 
la premiere place qui n'est pas élu devient, par ce fait, can- 
didat supplémentaire pour la seconde place, et ainsi de suite (1). 

Aur. 13. La Classe des beaux-arts met annuellement au 
concours quatre questions, à savoir : 

Une sur la peinture ou sur la gravure en taille-douce; 

Une sur la sculpture ou sur la gravure en médaille ; 

Une sur l'architecture ; 

Une sur la musique. 

Il est entendu qu'il y a un roulement qui permet de repré- 
senter successivement les différentes parties des beaux-arts cor- 
respondant aux quatre divisions précédentes. 

1e La résolution de la Classe des beaux-arts, adoptée dans la 


(1) Le dernier paragraphe de l'article 1% a été sanctionné par 
arrête royal du 5 juin 1875. 


Loan - — — | 


( 46 ) 


séance du 20 septembre 1849 relativement aux concours pra- 
tiques, sera remise en vigueur; 

20 A l'avenir, indépendamment des questious de théorie ou 
d'histoire de l'art, le programme des concours de la Classe com- 
portera des questions d'art appliqué; 

5° Chaque année des prix seront proposés pour récompeuser 
le vainqueur dans les concours pratiques; 

4° La peinture, la sculpture, l'architecture, la musique et ta 
gravure feront l'objet de ces concours; 

5° Les diverses spécialités seront appelées, à tour de rôle, 
dans l'ordre suivant : 

En 1872, la peinture et la sculpture; en 1875, l'architecture 
et la musique; eo 1874, la peinture et la gravure, et ainsi de 
suite (1) ; _ 

6° Les lauréats conserveront la propriété des ouvrages en- 
voyés au concours; 

7° Une reproduction graphique de l’œuvre couronnée figu- 
rera dans les Mémoires de l'Académie, accompagnée des rap- 
ports des commissaires chargés de préparer le jugement; 

8° Le jugement se fera par la Classe entière, sur un rapport 


(1) Roulement etabli jusqu’en 1892 : 


En 1875, sculpture et gravure en medaille; en 1876, architecture 
et musique; en 1877, peinture et sculpture; en 1878, peinture et 
gravure au burin; en 1879, architecture el musique; en 1880, 
sculpture et gravure en médaille; en 1881, peinture et gravure au 
burin; en 1882, architecture et musique; en 1885, peinture et 
sculpture; en 18N4, gravure au burin et gravure en medaille; en 
1885, architecture et musique; en 1886, peinture et sculpture; en 
1887, peinture et gravure en medaille; en t888, architecture el 
gravure en taille douce; en 1889, musique et sculpture; en 1890, 
peinture et gravure en medaille; en 1891, architecture et musique ; 
en 1892, gravure en taille douce et sculpture; en 1893, peinture et 
gravure en médailles. 


(47) 


présenté par la section qui a proposé le sujet du concours (1). 

Les questions à mettre au concours, en vertu de l'article 13 
du règlement de la Classe des beaux-arts et auxquelles il doit 
étre répondu au moyen de mémoires écrits, seront envoyées à 
l'examen d'une Commission spéciale avant d'être soumises au 
vote de la Classe. 

A cet effet, tout académicien ayant l'intention de faire inscrire 
upe question de ce genre au programme, en adressera le texte 
au secrétaire perpétuel un mois avant la réunion dans laquelle 
le programme du concours doit être arrêté. 

Il sera formé annuellement quatre Commissions de cinq 
membres où fgureront des représentants de chacune des spé- 
cialités de l’art indiquées au premier paragraphe de l'article 15. 
Un des cinq membres sera choisi dans la section des sciences et 
des lettres dans leurs rapports avec les beaux-arts (2). 

Aur. 14. Quand la Classe se constitue en comité secret, elle se 
compose de ses membres seulement. 

Le comité secret est de rigueur : 

1° Pour la présentation et l'élection aux places vacantes; 

2° Pour la discussion des articles réglementaires ; 

8" Pour le jugement des concours. 

Sont toutefois admis au comité secret, les associés, les aca- 
démiciens des deux autres Classes, ainsi que les correspondants 
de la Classe des beaux-arts, lorsqu'ils ont été désignés pour 
faire partie du jury. 

Ant. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique 
soot préalablement soumises à la Classe. 


(1) Les paragraphes 1 à 8 du complément de l'article 13 ont ete 
sanctionnes par arrêté royal du & juillet 1872. 

(2) Ces trois derniers paragraphes ont été sanclionnés par arrêté 
royal du 3 juin 1875. 


sm annee mere — ad 
E 





(48) 


BIBLIOTHÈQUE DE L'ACADEMIE. 


Règlement général (1). 


Aut. 1. La Bibliothèque est placée sous la surveillance et la 
direction de la Commission administrative de l'Académie. 

La conservation du dépôt est confiée au secrétaire perpé- 
tuel. 

ART. 2. Les ouvrages qui appartiennent à l'Académie sont 
estampillés sur le titre, inscrits au catalogue et déposés à la 
bibliothèque. 

L'annonce du dépôt se fait par la voie du Bulletin de l’ {ca- 
dernie. 

Aur. 5. Les ouvrages nouvellement reçus sont déposés à 
l'époque des séances mensuelles des trois Classes, pour pouvoir 
être examinés par les membres, et ne sont prêtés qu'après que 
celte inspection aura pu avoir lieu. 

Aut. 4. Tous les ouvrages de la bibliothèque sont, autant 
que possible , reliés. 

Ils portent, sur la couverture, une marque distinctive indi- 
quant qu’ils appartienaent à l'Académie royale de Belgique, 

Aar. 5. Le conservateur et les employés sont exclusivement 
chargés de rechercher les objets que les membres désirent con- 
sulter. 

Ant. 6. Les livres et autres objets sont prêtés contre reçu : 
on ne peut les garder pendant plus de trois mois; ceux qui 


(1) Adopte en assemblée générale des trois Classes du 7 mai 1858. 


(49) 


seraient demandés par un autre membre seront restitués dans 
le mois de la demande. 

Ast. 7. Nul ne peut être détenteur de plus de dix volumes 
ou brochures à la fois. 

Aart. 8. La Commission administrative peut, en tout temps, 
faire rentrer les objets empruntés à la bibliothèque. 

Aar. 9. Mest tenu un registre sur lequel sont indiqués la 
date de la sortie, celle de la rentrée, le nom de l’'emprunteur et 
l'état dans lequel rentrent les objets prêtés. 

Aar. 10. Quiconque perd ou détériore un objet appartenant 
à la bibliothèque est tenu de le remplacer à ses frais. 

Anr. 11. On ne peut être admis à emprunter des objets 
appartenant à la bibliothèque qu'en se conformant aux dispo- 
sitions du présent réglement. 





te 


CoSTUSE DES MEMBRES DE L'ACADÉAIE (1). 


Habit de cour en drap bleu. Collet, parements et garniture 
à la taille ornés d'une broderie formée d'une branche d'olivier 
à feuilles brodées en soie verte bordées d'un filet d'or. Boutons 
d'or portant au centre le Lion belge sur un écusson surmonté 
de la couronne royale, entouré de l’exergue avec l'inscription : 
ACADÉSIE ROYALE DE BELeiqUs. — Pantalon en drap semblable 
à celui de l’habit, avec bande en or. — Gilet blanc à boutons 
d'or. — Chapeau-claque ordinaire. — Épée de forme faculta- 
tive. 


(4) Déterminé par arrêté royal du 13 janvier 1576. 


{ 50 y 


FRANCUISE DE PORT (1). 


Aar. 1%. Notre Ministre de l'Intérieur est autorisé à cor- 
respohdre en franchise de port, sous enveloppe fermée, avec le 
bureau de l’Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles . 
et les membres de ce corps, individuellement. 

Art. 2. La franchise est également attribuée à la correspon - 
dance sous bandes et contre-seing que l'Académie et son secré- 
taire perpétuel doivent échanger avec chacun de ses membres. 

ART. 3. Le contre-seing de l'Académie en nom collectif sera 
exercé, soit par le président, soit par le secrétaire perpétuel 
délégué à cet effet. 


(4) Accordée par arrêté royal du 21 décembre 1841. 

N.B. Pour que les envois parviennent avec la franchise de port, il 
est indispensable que les lettres, papiers vu livres soient mis sous 
bandes croisées à l'adresse du secrétaire perpéluel el contre-signées 
par le membre, correspondant ou associé, qui fait l'envoi. De plus, les 
envois doivent être déposés au bureau de la poste ; l'exemption n'est 
pas admise pour les papiers qui seraient simplement jetés dans la 
boite aux lettres. 


LOCAL ET TRAVAUX DE L'ACADEMIE. 


. (58) 


LOCAL DE L'ACADÉMIE (1). 


Ant. Îer, Le palais de la rue Ducale, à Bruxelles, sera mis 
à la disposition de l'Académie des sciences, des lettres et des 
beaux-arts et de l'Académie de médecine. Il portera désormais 
le nom de Palais des Académies. 

Aart. 2. Les locaux actuellement occupés par les Académies 
au palais de l’ancienne Cour seront affectés à la galerie des 
tableaux modernes de l'État et aux services dépendant de la 
Bibliothèque royale. 

Nos Ministres des Travaux publics et de l'Intérieur sont 
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du 


présent arrêté. 


Bestes des académniciens décédés (2). 


Ant. î<r, En attendant qu'il puisse être construit un local 
spécial pour l'Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaux-arts de Belgique, il lui sera assigné un local provisoire 
dans les bâtiments de l'ancienne Cour (3). 

Ant. 2. La salle des séances publiques de l’Académie sera 
ornée des bustes des souverains fondateurs et protecteurs de 
cette institution, de ceux des Belges qui se sont illustrés dans la 
carrière des sciences, des lettres et des arts, ainsi que des acadé- 


(t) Arrête royal du 30 avril 1876. 

(2) Arrêté royal du ier décembre 1845. 

(5) Cet article a été supprimé de fait par l'arröté precite du 
30 avril 1876. 


(54) 


mictens décédés qui ont doté le pays d'ouvrages importants (1). 
Art. 3. Le Gouvernement fera exécuter, à ses frais, un ou 
deux bustes par an (2). 
Ant. 4. Notre Ministre de l'intérieur est chargé de l'exécu- 
tion du présent arrêté, 


TRAVAUX SPÉCIAUX DE L'ACADÉMIE. 


manne 


Travaux spéciaux de l'Académie. — Adjonction 
de sacants et de littérateurs (5). 


Aut. Ter, L'Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaux-arts de Belgique sera successivement chargée des tra- 
vaux suivants : 

1° D'une biographie nationale; 

2 D'une collection des grands écrivains du pays, avec tra- 
ductions, notices, etc.; 

3° De la publication des anciens monuments de la littéra- 
ture flamande. 

Ant. 2. L'Académie soumettra à la sanction du Gouverne- 
ment les mesures d'exécution de ces travaux. 


(1) En vertu d'un réglement, adopté par l'assemblée générale 
des trois Classes du 12% mai 1868, ne sont admis sur la liste des 
académiciens qui méritent les honneurs d'un buste, que ceux 
décedes depuis dix ans au moins. 

(2) Bustes exécules : membres de l'Académie: Sciencus: Dandelin 
le chevalier de Burtin, de Nieuport, d'Omalius, Dumont, Du Mortier, 
Liagre, Melsens, A. Quetelet, Schmerling, Simons, Spring et Van 
Mons; Lerrass: de Gerlache, de Ram, de Reiffenberg, de Saint- 
Genois, de Stassart, Dewez, Ducpetiaux, Gachard, Lesbroussart, 
Mathieu, Moke, Raoul, Van de Weyer, Van Duyse, Weustenraad et 
J.-F. Willems; Baavx-anrs: L. Alvin, A. Baron, Braemt, Ch. de 
Bériot, F.-J. Fétis, Ch.-L. Hanssens, Leys, Madou, Navez, Roe 
laadt, Simonis, Soubre, Suys, Van Hasselt et G. Wappers. 

Belges illustres : Mercator, Gossec et Roland de Lassus. 

(3) Arrête royal du 1er décembre 1845. 

En 


(55 ) 


COMMISSION CHARGÉE DE LA PUBLICATION 
D'UNE BIOGRAPHIE NATIONALE. 


Règlement (|). 


Ant. Îer. L'Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaax-arts est chargée de la rédaction et de la publication d'une 
Biographie nationale. 

Aar. 2. Elle institue à cet effet une Commission de quinze 
membres qui sont élus, en nombre égal de cinq, par chacune 
des trois Classes, au scrutin secret et à la majorité des suf- 
frages (2). 

Tous les six ans, chaque Classe sera appelée à réélire ou à 
remplacer les membres de la Commission (3). 

La Commission nomme dans son sein un président et un 
secrétaire. 

Ant. 5. La Commission peut s'associer, pour le travail de 
rédaction, d'autres membres de l’Académie. 

Elle est autorisée aussi à y faire concourir des savants et des 
littératears du pays qui n'appartiennent pas à la Compagnie. 

Ast. 4. La Commission'dresse préalablement une liste alpha- 
bétique, aussi complète que possible, de tous les hommes remar- 
quables , à quelque titre que ce soit, qui lui paraissent dignes de 
prendre place dans la Biographie nationale. 


(1) Adopté par arrêté ministériel du 29 mai 1860. 

(2) Voyez plus loin la composition de la Commission au 1er jan- 
vier 1893. | 

(3) La sixieme période sexennale de la Commission expirera en 
mai 1896. 


(56) 


Ne pourront être compris dans cette liste que des person- 
nages décédés depuis dix ans au moins. 

Ant. *. Cette liste est imprimée et rendue publique par la 
voie du Moniteur. | 

Aart. 6. La Commission revoit et approuve la rédaction des 
notices, avant de les livrer à l'impression. 

Elle peut en limiter l'étendue d’après les convenances de la 
publication et selon l'importance relative des personnages. 

Les revisions sont communiquées à l’auteur de la notice avant 
la publication. 

Chaque notice porte la signature de celui qui en est l'auteur. 

Aat. 7. La Commission fait un rapport annuel au Ministre 
sur l'état de ses travaux. Elle en donne aussi annuellement 
connaissance à l'assemblée générale de l'Académie. , 

Ant. 8. La Biographie nationale sera publiée dans le 
format in-8”, par volume de 500 pages au moins. 

Ant. 9. Une indemnité par feuille d'impression, à fixer 
ultérieurement, sera accordée aux auteurs des notices biogra- 
phiques. 

Aut. 10. Les membres de la Commission qui ne résident 
pas à Bruxelles recevront une indemnité de déplacement, 
chaque fois que la Commission se réunira en dehors des jours 
ordinaires de la séance académique. 

Ant. 11. Une allocation spéciale sera mise à la disposition 
de l’Académie, afin de l’aider à pourvoir aux dépenses qui 
résulteront de l'exécution du présent arrèté. 





(67 ) 


COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE. 





Règlement organique (1). 


Aut. 1. La Commission royale d'histoire est instituée à 
l'effet de rechercher et de mettre au jour les chroniques belges 
inédites, les relations, les cartulaires et les autres documents 
de la même nature également inédits. Elle est chargée aussi 
de la publication d'une table chronologique des chartes et 
diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique. 

Elle est rattachée à l'Académie royale des sciences, des lettres 
et des beaux-arts de Belgique, dont elle forme une annexe, et 
sa correspondance est soumise aux dispositions arrêtées pour 
cette Compagnie. 

Il en est de même de ses archives. 

Ses publications servent de complément à celles de l’Aca- 
démie. 

Anr. 2. La Commission, composée de sept membres nom- 
meés par le Roi, choisit dans son sein un président et un secré- 
taire-trésorier (2). | 

Aar. 5. Des membres suppléants, nommés par le Ministre 
de l'Intérieur, peuvent être adjoints aux membres de la Com- 


(1) Arrète royal du 28 avril 1869 remplaçant les arrêtés royaux 
du 23 juillet 1834, du 1er décembre 1845, du 5 octobre 1852, 
da 31 décembre 1861, du 7 avril 1868, et l'arrêté ministériel du 
29 mars 1845. 

(2) Voyez plus loin la composition de la Commission au ter jan- 
vier 1895. 


(58 ) 


mission, assister, comme tels, à toutes les séances de celle-ci 
et prendre part à tous ses travaux. 

Art. 4. En cas d'empêchement, les membres effectifs peu- 
vent être remplacés aux séances par les membres suppléants; 
ceux-ci ont, dans ce cas, voix délibérative. Ils jouissent de la 
même indemnité, pour frais de voyage et de séjour, que les 
membres titulaires. 

Art. 5. Les membres de la Commission s'assemblent régulie- 
rement à Bruxelles quatre fois l'an, dans les mois de janvier, 
avril, juillet et novembre, pour délibérer sur les matières sou- 
mises à leur examen et se concerter sur les publications qui 
font l'objet de leurs travaux, d’après un plan rédigé par la 
Commission et approuvé par le Ministre de l'Intérieur. 

La Commission se réunit extraordinairement lorsque le pré- 
sident le juge utile. 

Ant. 6. Le président met en délibération les objets à l'ordre 
du jour, recueille les vaix et conclut au nom de la Commission. 

En cas d'absence, il est remplacé par le membre le plus 
ancien. | 

Art. 7. I est publié un Compte rendu ou Bulletin des 
séances de la Commission, dans lequel sont rapportés les sujets 
dont elle s'est occupée et les communications qu'elle a reçues, 
en tant que celles-ci concernent l'histoire de la Belgique. 

Aucune communication n'y est insérée qu'apres résolution 
prise par la Commission. 

Lorsque des séries de documents ou des notices ont une 
grande étendue, elles peuvent être publiées à part comme 
annexes au Bulletin. 

Ant. 8. La Commission ayant pour but principal de recher- 
cher et de mettre au jour les chroniques belges inédites, les 
membres éditeurs s'abstiennent d'intraduire, dans les publica - 


(59 ) 


tions qui leur sont confiées, des matières étrangères au contenu 
du texte principal de l'ouvrage. 

Aar. 9. Aucune publication comprise dans le plan approuvé 
par le Ministre de l'Intérieur n'est autorisée qu'après que le 
membre qui désire en être chargé a fait connaître, dans un 
rapport à la Commission, la marche qu'il se propose de suivre, 
ainsi que la nature et l'importance des documents qu'il croit 
devoir ajouter au texte principal. 

L'impression ne commence que lorsque la copie d’un tiers 
de volume, au moins, peut être livrée à l’imprimeur. 

Anr. 10. Les cartes et planches reconnues nécessaires pour 
être jointes au texte des chroniques ou de leurs appendices, ne 
sont confectionnées que lorsque la Commission en a autorisé la 
dépense , sur évaluation approximative. 

Aut. 11. Tous les mois, l’imprimeur adresse à chaque 
membre de la Commission une bonne feuille de tout ce qui est 
imprimé du texte des volumes de la collection. 

Aut. 12. Chaque membre reçoit un exemplaire, sur grand 
papier, des volumes de la collection, ainsi que cinq exemplaires 
du Bulletin. Il a droit, en outre, à dix exemplaires dits d'auteur 
de chacun des ouvrages qu'il est chargé de publier. 

Aur. 15. La Commission adresse au Ministre de l'Intérieur, 
à la fin de chaque année, un rapport général sur ses travaux. 

‚ Aur. 14. La Commission s'abstient de porter un jugement 
sur les ouvrages imprimés d'auteurs vivants, quand ces ou- 
vrages n'ont pas de rapport direct avec ses travaux. 

Anr. 15. Les résolutions et les pièces expédiées par la Com- 
mission, ou en son nom, sont signées par le président et par le 
secrétaire. 

Aur. 16. Le secrétaire est dépositaire des papiers et docu- 
ments appartenant à la Commission. Il en tient inventaire. 


( 60 ) 


Aur. 17. Les ouvrages dont il est fait hommage à la Com- 
mission sont déposés dans la bibliothèque de l’Académie. Les 
titres de ces ouvrages et les noms des donateurs sont insérés 
au Bulletin. 

Anr. 18. Un crédit est attribué annuellement à la Commis- 
sion pour couvrir les frais de toute nature résultant de la mis- 
sion qui lui est confiée. 

Aar. 19. La Commission soumet, chaque année, son budget 
à l'approbation du Ministre de l'Intérieur, avec l'indication des 
publications qu'elle se propose d'entreprendre dans le courant 
de l'exercice; aucune dépense ne peut être faite en dehors du 
budget approuvé. La Commission rend compte de ses dépenses 
dans son rapport annuel. 

Aar. 20. Les membres de la Commission qui ne résident 


point à Bruxelles reçoivent, à litre d'indemnité de déplace- - 


ment, pour chaque réunion ordinaire, c'est-à-dire pour celles 
qui coïncident avec les réunions mensuelles de l’Académie 
royale de Belgique, savoir : 

Les membres demeurant dans un rayon de cinq lieues par- 
tant de Bruxelles, quinze francs; 

Dans un rayon de dix lieues, vingt francs; 

Dans un rayon de quinze lieues, vingt-cinq francs; 

Enfin ceux demeurant dans une localité au delà de ce der- 
nier rayon, trente francs. 

Pour les réunions extraordinaires, les mêmes membres 
reçoivent douze francs par séjour de vingt-quatre heures, et 
une indemnité pour frais de route, calculée à raison de deux 
francs par lieue par voie ordinaire et d'un franc par lieue par 
chemin de fer. 

Aat. 21. Une indemnité de vingt francs par feuille d'im- 
pression, du format in-4°, est allouée aux membres qui donnent 





(61 ) 


leurs soins à l'édition des chroniques, relations, cartulaires et 
de la Table chronologique des chartes et diplômes imprimés 
concernant l'histoire de la Belgique, en en préparant les ma- 
tériaux , en les annotant, en en rédigeant les introductions, etc. 

La même indemnité est accordée aux personnes que la Com- 
mission charge, sous sa direction et sa surveillance, après y 
avoir été autorisée par le Ministre de l'Intérieur, de concourir 
à ces publications. 

Ant. 22. Le traitement annuel de douze cents francs, dont 
jouit le secrétaire-trésorier actuel, est maintenu. 

Anr. 93. Notre Ministre de l'Intérieur est chargé de l’exé- 
cution du présent arrêté. 


(62) 


COMMISSION CHARGÉE DE LA PUBLICATION 
DES ŒUVRES DES ANCIENS MUSICIENS BELGES. 





Anstitestdoo (1). 


— 


* 

ART. ler, Une Commission est chargée de la publication des 
œuvres des anciens musiciens belges. 

Anr. 2. La Commission se compose de tous les membres de 
la section de musique de la Classe des beaux-arts de l'Acadé- 
mie royale de Belgique et d'un membre de Ja section des 
sciences et des lettres dans leurs rapports avec les beaux-arts, 
désigné par le Ministre de l'Intérieur (2). 

Aut. 5. Un bureau permanent, formé d'un président, d'un 
secrétaire et d'un trésorier, nommés par le Gouvernement , est 
chargé de la direction des travaux de la Commission. 

Des personnes, aptes à donner un concours efficace à Îla 
Commission, peuvent lui être adjointes par le Ministre de Î'In- 
térieur. 

Aar. 4. La Commission est convoquée par le président, au 
moins quatre fois par année : 

4. Pour arrêter le mode général de publication, format, etc.; 

B. Pour délibérer sur les œuvres musicales à mettre sous 
presse; 

C. Pour choisir les maisons chargées de la gravure, des 
impressions, etc. ; 

D. Pour dresser le budget annuel. 


(t) Arrète royal du 23 septembre 1879, 
(3) Voir, plus loin, la composition de la Commission au ter jan- 
vier 1895. 





( 65 ) 


Les dispositions prises par la Commission, quant à ces divers 
objets, sont soumises à l'approbation préalable du Ministre de 
l'Intérieur. 

Aut. 5. Les membres et les adjoints présents aux réunions 
reçoivent les jetons de présence et de déplacement déterminés 
par l'arrêté royal du 13 décembre 1866 pour les séances de 
l’Académie. 

Ant. 6. Le bureau permanent réunit et, au besoin, achète 
les ouvrages et les documents pouvant servir à ses travaux de 
publication. 

Apres la correction des épreuves, le bon à tirer est donné 
par le président. 

Amt. 7. Le secrétaire-bibliothécaire tient la correspondance, 
rédige les proces-verbaux des séances, veille à l'exécution des 
decisions et conserve les archives et les livres. 

ART. 8. Le trésorier encaisse les subsides accordés par l'État, 
paye les mandats des dépenses ordonnancées par le président 
et le secrétaire et présente annuellement à la Commission 
directrice son compte général, appuyé des pièces justificatives, 
conformément aux règles de la comptabilité de l’État. 

Ant. 9. La Commission adresse au Ministre de l’intérieur, à 
la fin de chaque année, un rapport général sur ses travaux el 
ses dépenses, 





PRIX 


ET CONCOURS PERIODIQUES. 





(67) 


PRIX DÉCERNÉS PAR L'ACADÉMIE DEPUIS 1846 (4). 


Durant la période de 1816 à 1845 l'Académie était divisée 
en deux Classes : celle des sciences et celle des lettres. Les prix 
pour la première Classe se décernaient dans sa séance publique 
du 16 décembre, jour anniversaire de la signature, par l'impé- 
ratrice Marie-Thérèse, des lettres patentes de l'ancienne Aca- 
démie impériale et royale; pour la Classe des lettres ils étaient 
décernés dans sa séance publique qui avait lieu, habituellement, 
le 7 mai, jour du rétablissement de l'Académie par le roi Guil- 
laume 1-", sous le titre d'Académie royale des sciences et belles- 
letires de Bruxelles, 

Depuis 1845, l’Académie, réorganisée par le roi Léopold ler 
sous le titre d'Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaux-arts de Belgique, décerne ses prix pour les Classes des 
sciences et des lettres aux époques précitées, et pour la Classe 
des beaux-arts dans sa séance publique qui a lieu le dernier 
dimanche du mois d'octobre. C'est dans cette dernière séance 
que sont aussi proclamés les résultats des grands concours artis- 
tiques du Gouvernement. 


(2816-1845). 


CLASSE DES SCIENCES. 


1817. — * Médaille d'or à A. De Hemptinne pour son mémoire 
Sur les applications de la vapeur d'eau comme moyen d'échau f- 
fement. (Mém. cour. in-40, t. I.) 


(1) L'astérisque indique que le mémoire a été imprimé dans les 
recueils académiques. 


(68) 


1817. — Accessit à Ch. De Laveleve pour son mémoire sur le 
même sujet. 

1817. — Médaille d'argent à Mr. Schaumans pour son mémoire 
Sur l'orobranche. 

4819. — Médaille d'argent à U. Huguenin pour son mémoire 
Sur une question de mécanique physique. 

4819. — Médaille d'argent à J.-F.-D. Behr pour son mémoire 
Sur les minéraux de Belgique. 

4820. -- * Médaille d'or à J. Vène pour son mémoire Sur une 
question de mécanique. (Mém. cour. in-49, t. II.) 

4820. — * Médaille d'or à J.-P. Pirard pour son mémoire Sur 
une question de physique. (ldem.) 

4820. — Médaille d'encouragement à Mr. Audoor pour son 
mémoire Sur l'ancien état des vignobles en Belgique. 

4821. — * Médaille d'or à Mr. Drapiez pour son mémoire Sur 
la constitution géologique du Hainaut. (Mém. cour. in-4e, t. HI) 

4821. — * Médaille d'or à G.-A. Marée pour son mémoire Sur la 
composition chimique des sulfures. (ldem.) 

1821. — Médaille d'encouragement à Mr. Coulier pour son 
mémoire Sur le bleu de Prusse. 

4822. — * Médaille d'or à J. Vène pour son mémoire Sur l'éli- 
mination entre deux équations à deux inconnues. (Mém. cour. 
in-40, t. IV.) 

4822. — Médailles d'argent à H. Guillery et Évrard pour leur 
mémoire Sur les plantes. 

1823. — Médaille d'argent à J. Vène pour son mémoire Sur les 
lignes spiriques. 

1823. — * Médaille d'or à D. Hensmans pour son mémoire Sur 
les esprits alcooliques. (Mém. cour. in-4°, t. IV.) 

1824. — * Médaille d'or à G.-M. Pagani pour son mémoire Sur 
les lignes spiriques, (Mém. cour. in-40, t. V.) 

1824. — Médaille d'argent à Mr. Demoor pour son mémoire sur 
le même sujet. 

* 4824. — Médaille d'argent à Mr. Martens pour son mémoire Sur 
l'action d'un fil flexible. 


( 69 ) 


18%. — Médaille d'argent à D. Hensmans pour son mémoire 
Sur les corps gazeux et gazifiables. 

1825. — ” Médaille d'or à G.-M. Pagani pour son mémoire Sur 
le fil flexible. 'Mém. cour. in-$°, t. V.) 

1825. — * Médaille d'or à F.-P. Cauchy pour son mémoire 
Sur la constitution géologique de la province de Namur. (\dem.) 

1825. — * Médaille d'or à A. Moreau de Jonnès pour son mémoire 
Sur le déboisement des foréts. (ldem.) 

1825. — * Accessit avec mention honorable à Mr. Bosson pour 
son mémoire sur le même sujet. (Idem.) 

4826. — Médaille d'argent à M. Gloesener pour son mémoire 
Sur le magnétisme terrestre. 

1826. — * Médaille d'or à A. Belpaire pour son mémoire Sur 
les changements de la côte d'Anvers à Boulogne. (Mém. cour. 
in-+°,t. VI.) 

1826. — Médaille d'argent à l'auteur du mémoire Sur le fumier 
animal. 

1826. — Médaille d'argent à Alexis Timmermans pour son mé- 
moire Sur le mouvement d'une bulle d'air qui s'élève dans un 
liquide. 

1827. — Médaille d'argent à Th. Olivier pour son mémoire Sur 
les dix points dans l'espace. 

1828. — Médaille d'argent à Mr. Aelbrouck pour son mémoire 
Sur les prairies aigres. 

1828. — * Médaille d'or à F. Steiningen pour son mémoire Sur la 
consutution géognostique du Grand-Duché de Lurembourg. 
.Mém. cour. in-4e, t. VII.) 

1828. — * Médaille d'argent à A. Engelspach-Larivière pour son 
mémoire sur le même sujet. (Idem.) 

1829. — * Médaille d'or à A. Timmermans pour son mémoire 
Sur les ailes des moulins à vent. (Mém. cour. in-4°, t. VIIL.) 

1829. — Médaille d'argent à l'auteur du mémoire Sur le meil- 
leur mode de dénombrement de la population. 

1830. — * Médaille d'or à André Dumont pour son mémoire 
Sur la description géologique de la province de Liège. (ldem.) 


(70) 


1830. — * Médaille d'argent à L.-J. Davreux pour son mémoire 
Sur la constitution géognostique de la province de Liège. (Mém. 
cour. in-4o, t. IX.) 

4830. — * Médaille d'or à Mr. Chasles pour son Histoire des 
méthodes de géométrie. (Mém. cour. in-4e, t. XI.) 

1834. — * Médaille d'or à Mr. Martens pour son mémoire Sur 
les chlorures d'oxydes solubles. (Mém. cour. in-4°, t. X.) 

1835. — * Médaille d'or à A. De Vaux pour son mémoire Sur 
l'épuisement des eaux dans les mines. (Mém. cour. in-4s, t. XII.) 

1835. — * Médaille d'or à H. Galeotti pour son mémoire Sur la 
constitution géologique du Brabant, (Idem) 

4836. — * Médaille d'or à J. Decaisne pour son mémoire Sur la 
garance. (Idem.) 

4837. — * Médaille d'argent à H. Lambotte pour son mémoire Sur 
les appareils sanguins et respiratoires des batraciens anoures. 
(Mém. cour. in-#e, t. XIIL.; 

4837. — Mention honorable à Mr. Verplancke pour son mémoire 
Sur les garances de Zélande et d'Avignon. 

4838. — Mention honorable à l'auteur du mémoire sur le même 
sujet remis au concours. 

4839. — Médaille d'argent à Éd. Le François pour son mémoire 
Sur l'analyse algébrique. 

4839. — Médaille d'argent à A. Trinchinetti pour son mémoire 
Sur la formation des odeurs dans les fleurs. 

4840. — * Médaille d'or à Eug. Catalan pour son mémoire Sur la 
transformation des variables dans les intégrales multiples. (Mém. 
cour. in-4°, t. XIV.) 

1840. — Médaille d'argent à J. Vallès pour son mémoire Sur les 
logarithmes. 

4840. — (L'Académie a regretté de ne pouvoir décerner à 
Éd. Le François une médaille d'argent pour son mémoire Sur les 
produites continues, attendu qu'une semblable distinction avait 
déjà été accordée à cet auteur, en 1839, pour un même travail.) 
(Mém. cour. in-4°, t. XIV.) 


(71) 


4840. — * Médailles d'or à Gonot, le Dr G. Bischoff, Boisse, 
et médailles d'argent à Lemielle et Motte, pour leurs mémoires 
Sur les explosions dans les mines. (Mém. cour. in-8e, t, Ier.) 

18H. — Médailles d'argent à P.-C.-L.-E. Louyet et B. Verver 
pour leurs m.émoires Sur l'absorption par les plantes dessubstances 
métalliques vénéneuses accidentellement répandues dans le sol. 

484. — * Médaille d'or à Moritz Stern pour son mémoire Sur la 
théorie des résidus quadratiques. (Mém. cour. in-4, t. XV.) 

1842 — Médaille d'argent à F. Duprez pour son mémoire Sur 
l'électricité de l'air. 

4843. — * Médaille d'or à H. Nyst pour son mémoire Sur les 
coquilles et polypiers fossiles des terrains tertiaires de la Bel- 
gique. (Mém. cour. in-4e, t‚ XVII.) 

4843. — * Médaille d'or à F. Duprez pour son mémoire sur le 
même sujet que celui qui lui a valu une médaille d'argent en 4842. 
(Mém. cour. in-4e, t. XVI.) | 

4844. — Médaille d'argent à A. Simonis pour son mémoire Sur 
l'extension aux surfaces de la théorie des points singuliers des 
courbes. 

1845. — * Médaille d'or à Verlooren pour son mémoire Sur le 
phénomène de la circulation chez les insectes. (Mém. cour. in-£°, 
t. XIX) 

4845. — Mention honorable à l’auteur du mémoire Sur les 
engrais. 


CLASSE DES LETTRES. 


4817. — * Médaille d'or à l'auteur du mémoire Sur les places 
qui pouvaient étre considérées comme villes du VIe au 
XIIe siècle. (Mém. cour. in-#, t. I.) 

4817. — ° Accessit au R. Père Stals pour son mémoire sur le 
même sujet. (ldem.) 

4818. — Médaille d'or à A.-A.-M. Hoverlant de Beauvelaere pour 
son mémoire Sur la servitude aux Pays-Bas. 


(72) 


1820. — * Médaille d'or au baron F. de Reiffenberg pour son 
mémoire Sur la population des fabriques pendant les XVe et 
XVIe siècles. (Mém. cour. in-40, t. II.) 

1820. — * Médaille d'or à P. Hoffman-Peerlkamp pour son mé- 
moire latin Sur la vie et les doctrines des Belges qui écrivirent 
en vers latins. (Idem.) 

1824. — Médaille d'encouragement à L. Pycke pour son mémoire 
Sur la législation et les tribunaux avant l'invasion des armées 
françaises aux Pays-Bas. 

4821. — * Médaille d'or au baron F. de Reiffenberg pour son 
mémoire Sur Juste-Lipse. (Mém. cour. in-4°, t. III.) 

1822, — * Médaille d'or à L. Pycke pour son mémoire Sur la 
législation et les tribunaux des Pays-Bas autrichiens. (Mention 
honorable en 1821.) (Mém. cour. in-#°, t. IV) 

. 1822. — Médaille d'argent au baron F. de Reiffenberg pour son 
mémoire Sur Érasine. 

1823. — Médaille d'argent à H. Guillery pour son Éloge de 
François Hemsterhuis. 

1824. — * Médaille d'or à A.-P. Raoux pour son mémoire Sur 
les langues flamande et wallonne. (Mém. cour. in-4e, t. Y.) 

4824. — Médaille d'argent à Ch. Steur pour son mémoire Sur 
les États des provinces belgiques. 

4826. — * Médaille d'or à L. Pycke pour son Mémoire sur les 
corporations et métiers des Pays-Bas. (Mém. cour. in-4e, t. VL) 

4827. — * Médaille d'or à Mr. Raingo pour son mémoire Sur 
l'instruction publique aux Pays-Bas. (\dem.) 

1827. — * Médaille d'or à Ch. Steur pour son mémoire Sur l'ad- 
ministration des Pays-Bas sous Marie-Thérèse. (Mém. cour. 
in-4e, t‚ VI) 

1828. — * Médaille d'or au même pour son Mémoire sur l'état 
des Pays-Bas sous l'empereur Charles VI. (Mém. cour. in-4e, 
t. VIL) 

4829. — * Médaille d'or au même pour son mémoire Sur le voyage 
de Charles-Quint à Gand. (Mém. cour. in-4e, t. X.) 


(75) 


1829. — Médaille d'argent à G. Mees pour son mémoire sur le 
méme sujet. 

1830. — * Médaille d'or à J. Grandgagnage pour son Mémoire 
concernant l'influence de la législation française sur celle des 
Pays-Bas espagnols. (Mém. cour. in-4», t, VIIL.) 

4430. — * Médaille d'or à J.J. Van Hees Vanden Tempel pour 
son mémoire Sur l'établissernent des communes en Flandre. 
(Mém. cour. in-#, t. X.) 

185. — * Médaille d'or à D. Grœbe pour son Mémoire sur les 
monnaies. Idem.) 

1830. — Médaille d'or à L.-J. Dchaut pour son mémoire Sur la 
vie et la doctrine d'Aminonius Saccas. (Mém. cour. in-4°, t. IX.) 

1834. — Médaille d'argent à A.-G.-B. Schayes pour son mémoire 
Sar les monumentsd'architecture du Brabantjusqu'au X Vicsiècle. 

1834. — Médaille d'argent à J. de Saint-Genois pour son 
inémoire Sur l'origine et la nature des avoueries dans les 
Pays-Bas. 

1835. — * Médaille d'or à A.-C.-B. Schayes pour son mémoire 
Sar les documents du moyen dge relatifs a la Belgique avant et 
pendant la domination romaine. {Mém. cour. in-#0, t. XII) 

1835. — Mention honorable à F. Labeye, pour son mémoire 
Sur l'état de la poësie flamande depuis l'époque la plus reculée 
jusqu'a la fin du XIVe siècle. 

1837. — * Médaille d'or à A. Van Hasselt pour son mémoire Sur 
la poésie française depuis son origine jusqu'à la fin du règne 
d'Albert et Isabelle. (Mém. cour. in-#°, t. XIII) 

1837. — * Médaille d'or à N. Briavoinne pour son mémoire Sur 
l'époque des inventions, etc, qui ont successivement contribué 
aur progrès des arts industriels aux Pays-Bas depuis les der- 
nieres années du XVIIe siècle jusqu'à nos jours. (Idem) 

1638. — * Médaille d'or à J.-A. Snellaert pour son mémoire 
Sur la poésie flamande dès son origine jusqu'à la fin du règne 
A’ Albert et Isabelle. 'Mém. cour. in-#, t. XIV, {re partie.) 

1838. — * Médaille d'argent à E. Del Marmol pour son Mémoire 


(74) 


concernant l'influence du règne de Charles-Quint sur la législa- 
tion et les institutions politiques de la Belgique. (Mém. cour. in-$e, 
t XIV, {re partie.) 

4839. — Mention honorable à l'auteur du mémoire Sur les 
changements apportés, par le prince Maximilien-Henride Bavière 
(en 1684), à l'ancienne constitution liégeoise. 

4840. — Médaille d'argent à J. Henaux pour son mémoire sur 
le même sujet. 

1840. — * Médaille d'or à N. Briavoinne pour son mémoire Sur 
l'état de la population, des fabriques, des manufactures et du 
commerce dans les Pays-Bas, depuis Albert et Isabelle jusqu'à 
la fin du siècle dernier. (Mém. cour. in-40, t. XIV, 2e partie.) 

1840. — * Médaille d'or à A.-G.-B. Schayes pour son mémoire 
Sur l'époque à laquelle l'architecture ogivale a fatt son appa- 
rition en Belgique. (Idem) 

4840. — Médaille d'argent à J. Devigne pour son mémoire sur le 
même sujet. 

4841. — ” Médaille d'or à A.-J. Namèche pour son mémoire Sur 
la vie et les écrits de Jean-Louis Vives, professeur de l'Université 
de Louvain. (Mém. cour. in-4°, t, XV. 

1852. — Médaille d'argent à A. Paillard de Saint-Aiglan pour 
son mémoire Sur les changements que l'établissement des abbayes 
et des autres institutions religieuses au Ville siècle, ainsi que 
l'invasion des Normands au XIe siècle, ont introduits dans l'état 
social en Belgique. 

4843. — Médaille d'argent à F. Van de Putte pour son mé- 
moire Sur l'état des écoles et autres établissements d'instruction 
publique en Belgique, depuis Charlemagne jusqu'à l'avènement 
de Marie-Thérèse. 

4843. — * Médaille d'or à A, Paillard de Saint-Aiglan pour son 
mémoire sur le même sujet que celui pour lequel il a obtenu une 
médaille d'argent en 1842. (Mém. cour. in-49, t. XVI.) 

1844, — * Médaille d'or au chevalier F. Van den Branden de 
Reeth pour son mémoire Sur la famille des Berthout de Malines. 
‘Mém. cour. in-4°, t. XVI 


(75) 


1845. — * Médaille d'or à N. Britz pour son mémoire Sur 
l'ancien droit belgique. (Mém. cour. in-4°, t. XX.) 

1845. — * Médaille d'or à l'abbé Ch. Carton pour son mémoire 
Sar l'éducation des sourds-muets. (Mém. cour. in-4°, t. XIX.) 


(2946 à 1990.) 


CLASSE DES SCIENCES. 


1856. — * Médaille d'or à B. Amiot pour son mémoire Sur la 
théorie des points singuliers des courbes. (Mém. cour. in-4e, t. XXI.) 

1857. — Médaille d'argent à Arm. Le Docte pour son mémoire 
Sur les engrais et la faculté d'assimilation dans les végétaux. 

1848. — * Médaille de vermeil à Arm. Le Docte pour son mémoire 
sur le sujet précité remis au concours. (Mém. cour. in-8e, t. (IL) 

1848. — * Médaille d'or à A. Eenens pour son mémoire Sur les 
meilleurs moyens de fertiliser la Campine et les dunes. (Mém. 
cour. in-8e, t. IL.) 

48$8. — * Médaille de vermeil à Arm. Le Docte pour son mémoire 
Sur l’agriculture luxembourgeoise. (Mém. cour. in-8e, t. IT.) 

4849. — ” Médaille d'or à Ossian Bonnet pour son mémoire Sur 
la théorie générale des séries. (Mém. cour. in-40, t. XXIII.) 

4851. — * Médaille d'or à F. Chapuis et Dewalque pour leur 
mémoire Sur la description des fossiles des terrains secondaires 
de la province de Luxembourg. 'Mém. cour. in-4, t‚ XXV.) 

1851. — * Médaille d'or à Ad. de Hoon pour son mémoire Sur 
les Polders. (Mém. cour. in-8°, t. V., 

1852. — Médaille de vermeil à Éd. Morren pour son mémoire 
Sur la coloration chez les végétaux. 

1853. — * Médaille d'argent à J. d'Udekem pour son mémoire 
Sur le développement du Lombric terrestre. (Mém. cour. in-#, 
t. XXVII.) 

4853. — * Médaille d'or à N. Lieberkuhn pour son mémoire Sur 
l'évolution des Grégarines. (Mém. cour. in-4e, t‚ XXVI. 

1858. — ° Médaille d'or à J. Crocq pour son mémoire Sur la 


(76) 


pénétration des particules solides à travers les tissus de l'éco- 
nomie animale. (Mém. cour. in-89, t. IX.) 

4882. — * Médaille d'or à Isid., Cohnstein pour son mémoire Sur 
le tonus musculaire. (Mém cour. in-40, t. XXXIHIL) 

1864. — * Médaille d'or au capitaine d'artillerie Caron pour son 
mémoire Sur la composition chimique des aciers. (Mém. cour. 
in-40, t. XXXIL.) 

1868. — * Médaille d'or à Éd. Van Beneden pour son mémoire 
Sur la composition anatomique de l'œuf. \Mém. cour. in-#°, 
t. XXXIV.) 

4869. — * Médaille d'or à C. Malaise pour son mémoire Sur le 
terrain silurien du Brabant. (Mém. cour. in 4e, t. XXXVIL) 

1870. — * Médaille d'or à L. Pérard pour son mémoire Sur le 
magnétisme terrestre. (ldem.) | 

1873. — * Médaille d'or à P. Mansion pour son mémoire Sur la 
théorie de l'intégration des équations aux différences partielles 
des deux premiers ordres. (Mém. cour. in-8e, t. XXV.) 

4874. — * Médaille d'or à A. Gilkinet pour son mémoire Sur le 
polumorphisme des champignons. {Mém. cour. in-8e, t. XXVI.) 

1874. — ” Médaille d'or à Ch. de la Vallée Poussin et A. Renard 
pour leur mémoire Sur les roches plutoniennes de la Belgique et 
de l'A rdenne française. (Mém. cour. in-49, t, XL.) 

4875. — Médailles d'argent à R. Malherbe et J. de Macar pour 
leurs mémoires Sur le système du bassin houiller de Liège. 

4876. — Médaille d'or à Édouard Grimaux pour son mémoire 
Sur l'acide urique. 

4877. — Médaille d'or à Mr. Rostafinski pour son mémoire Sur 
les aminariacées. | 

1878. — Mentions honorables aux auteurs des mémoires portant 
pour devise : le der, Nomina si pereunt perit et cognitio rerum; 
le 2d, Maximus in minimis certe Deus, etc, en réponse à la ques- 
tion sur la Flore des algues, des champignons, etc., croissant en 
Belgique. 

1879, — Mention honorable à Ad. Courtois pour son inémoire 
Sur la torsion. 





(77) 


1880. — * Médaille d'or à A. Ribaucour pour son mémoire Sur 
les Élassoides. 'Mém. cour. in-#°, t. XLIV.) 

1882. — * Médaille d'or à P. De Heen pour son mémoire Sur 
les relations qui existent entre les propriétés physiques et les 
propriétés chimiques des corps simples et des corps composés. 
(Mém. cour. in-8e, t. XXXVI) 

4882, — Médaille d'or à Léon Fredericq pour son mémoire 
concernant l'Influence du système nerveux sur la régulation de 
{a température à sang chaud. (Archives de Biol., t. III, p.687.) 

1885. — * Médaille d'or à Armand Jorissen pour son mémoire 
Sur les dépôts nutritifs des graines. (Mém. cour. in-80, t. XXXVII.) 

41886. — * Médaille d'or à Émile Yung pour son mémoire Sur 
la phystologie de l'escargot. (Mém, cour. in-4e, t. XLIX.) 


CLASSE DES LETTRES. 


1846. — Médaille d'encouragement à G. Guillaume pour son 
mémoire Sur l'organisation militaire en Belgique depuis Phi- 
lippe le Hardi jusqu'à l'avènement de Charles-Quint. 

4846. — * Médaille d'or à A.-C.-A. Zestermann pour son mé- 
moire Sur les basiliques. (Mém. cour. in-4°, t. XXI.) 

1846. — Médaille d'honneur à F. Tindemans pour son mémoire 
sur le même sujet, 

1847. — * Médaille d'or à G. Guillaume pour son mémoire sur 
le mème sujet que celui pour lequel il a obtenu une médaille 
d'encouragement en 1846. (Mém. cour. in-#, t, XXII.) 

1858. — Médaille d'argent à J. Le Jeune pour son mémoire Sur 
le pouvoir judiciaire en Belgique avant Charles-Quint. 

4849. — Médaille d'argent à Ch. Stallaert et Ph. Van der Haegben 
pour leur mémoire Sur l'état des écoles en Belgique jusqu'à 
l'établissement de l'Université de Louvain. 

4849. — Médaille de vermeil à E. Ducpetiaux pour son mémoire 
Sur les causes du paupérisme dans les Flandres. 

1849. — Médaille de vermeil à J. Le Jeune pour son mémoire 


(78) 


Sur organisation du pouvoir judiciaire en Belgique avant 
Charles-Quint. (Médaille d'argent en 1848.) 

4849. — Prix d'encouragement à J. Dieden pour son mémoire 
Sur le règne d'Albert et Isabelle. (Concours du Gouvernement.) 

4850. — * Médaille d'or à Ch. Stallaert et Ph. Van der Haeghen 
pour leur mémoire Sur l'état des écoles en Belgique jusqu'à 
l'établissement de l'Université de Louvain. (Médaille d'argent en 
4849.) (Mém. cour. in-4e, t. XXIIL.) 

1850. — * Médaille d'or à E. Ducpetiaux pour son mémoire Sur 
les causes du paupérisme en Flandre. (Médaille d'argent en 4849.) 
(Mém. cour. in-8e, t. IV.) 

1854. — * Médaille d'or à Ad. Siret pour une pièce de vers, en 
langue française, consacrée à la mémoire de la Reine Louise. 
(Bull, t. XVIII, Are partie, p. 347.) 

1851. — * Médaille d'or à A. Bogaers pour une pièce de vers, 
en langue flamande, sur le même sujet. (Idem, p. 540.) 

1851. — * Médaille d'or à SJ. Legrand et F. Tychon pour leur 
mémoire Sur Démétrius de Phalère. (Mém. cour. in-4e, t. XXIV.) 

1852. — * Médaille d'or à Mr. Wéry pour son mémoire Sur l'assis- 
tance à accorder aux classes souffrantes de la société. (Mém. 
cour. in-80, t. V.) 

1853. — Médaille d'argent à E. Rottier pour son mémoire Sur 
Érasme. 

1853. — Médaille d'argent à V. Gaillard pour son mémoire Sur 
l'influence que la Belgique a exercée sur les Provinces-Unies. 

1853. — * Médaille d'argent à F. De Give pour son mémoire 
Sur l'enseignement littéraire et scientifique dans les établis- 
sements d'instruction moyenne. (Mém. cour. in-8°, t. VI.) 

1854. — * Médaille d'or à E. Rottier pour son mémoire Sur 
Érasme. (Médaille d'argent en 1853.: (Idem) 

4854. — * Médaille d'or à V. Gaillard pour son mémoire Sur 
l'influence que la Belgique a exercée sur les Provinces-Unies. 
(Médaille d'argent en 1853.) (ldem.) 

1856. — * Médaille d'or à F. Nève pour son mémoire Sur le 
collège des Trois-Langues à Louvain. (Mém. cour. in-4e, t‚, XXVII.) 


(79 ) 


1857. — * Médaille d'or à E.-J. Delfortrie pour son mémoire Sur 
les analogies que présenient les langues flamande, allemande 
et anglaise. (Mém. cour. in-4°, t. XXIX.) 

4857. — * Médaille d'or à A. Pinchart pour son mém. Concer- 
nan! l'histoire du Grand-Conseil de Hainaut. (Mém. c. in-80, t. VII.) 

1858. — ” Médaille d'or à F. Gabba pour son mémoire Sur les 
origines du droit de succession. (Mém. cour. in-8e, t. XII.) 

1858. — Médaille d'argent à H. Voituron pour son mémoire 
sur le même sujet. 

1858. — ” Médaille d'or à F. Loise pour son mém. Concernant 
l'influence de la poésie sur la civilisation, (Mém. c. in-8, t. VII.) 

4859. — Médaille d'argent à l'anteur du mémoire Sur les 
Chambres de rhétorique. 

1859. — * Médaille d'or à A. Wauters pour son mémoire Sur le 
règne de Jean ler, duc de Brabant. (Mém. cour. in-8e, t. XIII.) 

1860. — * Médaille d'or à P. Van Duyse pour son Éloge de Cats. 
(Mém. cour. in-8e, t. XI.) 

4860. — * Médaille d'or au même pour son mémoire Concernant 
les Chambres de rhétorique. (ldem.) 

4862. — Médailles d'argent à P.-V. Lecouvet pour son mémoire Sur 
Aubert Le Mireet à l'auteur d'un second mémoire sur le même sujet. 

1862. — * Médaille d'or à E. Poullet pour son mémoire Sur 
l'ancienne constitution brabanconne. (Mém. cour. in-4e, t. XXXL.) 

1863. — Médaille d'argent à Ém. de Borchgrave pour son mémoire 
Sur les colonies belges en Allemagne au XIIe et au XIIe siècle. 

1863. — * Médaille d'or à C.-B. De Ridder pour son mémoire 
Sur Aubert Le Mire. (Mém. cour. in-4, t. XXXI.) 

1863. — * Médaille d'or à C. Picqué pour son mémoire Sur 
Philippe de Commines. (Mém. cour. in-8°, t. XVL.) 

1864. — * Médaille d'or à Ém. de Borchgrave pour son mémoire 
Sur les colonies belges en Allemagne au XIIe et au XIIIe siècle. 
(Médaille d'argent en 4863.) (Mém. cour. in-4, t‚ XXXII.) 

1864. — * Médaille d'or à A. De Jager pour son Éloge de Vondel. 
(Mém. cour. in-&, 1 XVII.) 


( 80 ) 


4867. — Médaille d'argent à l'auteur du mémoire sur Chastellain. 

4867. — * Médaille d'or à E. Poullet pour son mémoire Sur 
l'histoire du droit pénal dans le duché de Brabant jusqu'à 
Charles-Quint. (Mém. cour. in-4, t. XX XIII.) 

1858. — * Médaille d'or à Ch. Fétis pour son mémoire Sur 
Jean Lemaire (des Belges). (Mém. cour. in-80, t‚ XXL.) 

4869. — * Médaille d'or à E. Poullet pour son mémoire Sur 
l'histoire du droit pénal dans le duché de Brabant depuis 
Charles-Quint. (Mém. cour. in-40, t. XXXV.) 

4869. -— * Médaille d'or à Frans De Potter et J. Broeckaert 
pour leur Description statistique d'une commune du centre des 
Flandres. (Mém. cour. in-8s, t, XXL.) 

1870. — ” Médaille d'or à Ém. de Borchgrave pour son mémoire 
Sur les colonies belges de la Hongrie et de la Transylvanie. 
(Mém. cour. in-49, t. XXXVI.) 

1874. — * Médaille d'or à Ch. Piot pour son mémoire Sur les 
pagt en Belgique. (Mém. cour. in-#°, t, XXXIX.) 

4874. — * Médaille d'or à E. Poullet pour son mémoire Sur le 
droit criminel dans la principauté de Liège. (Mém. cour. in -4°, 
t. XXXVII) | 

4873. — * Médaille d'or à P. Henrard pour son mémoire Sur 
le règne de Charles le Téméraire. (Mém. cour. in-8e, t, XXIV.) 

1873. — Médaille d'argent à E. Varenbergh pour son mémoire 
sur le même sujet. | 

4874. — * Médaille d'or à Ad. De Ceuleneer pour son mémoire 
Sur Septime Sévère. (Mém. cour. in-4#, t. XLIIL.) 

4874. — * Médaille d'or à A. Van Weddingen pour son mémoire 
Sur St Anselme de Cantorbéry. (Mém. cour. in-8°, t. XXIV.) 

1874. — Médaille d'or à J. Dauby pour son mémoire Sur 
la théorie du capital et du travail (1). 

4876. — * Médaille d'or à A. Faider pour son mémoire Sur l'hrs- 
toire de la législation du droit de chasse. (Mém. c. in-8°,t. XXVIL.) 


(1) À été imprime par l'auteur. 


( 88 ) 


4877. — * Médaille d'or à Th. Quoidbach pour son mémoire Sur 
de caractere national des Belges. (Mém. cour. in-80, t. XX VII1.) 

4879. — * Médaille d'or, en partage, à H.-V.-A. Francotte et 
J. Kantziger, pour leurs mémoires Sur la propagande des ency- 
clopédistes français dans la principauté de Liège, dans la se- 
conde moitié du XVIIe siècle. (Mém. cour. in-80, t. XXX.) 

1879, — * Médaille d'or à F. De Potter pour son mémoire Sur 
Jacqueline de Bavière. (Mém. cour. in-8e, t. XXXL.) 

1880. — * Médaille d'or (en partage), à V. Brants et à F. De Potter 
et J. Broeckaert pour leurs mémoires Sur l'histoire des classes 
rurales en Belgique jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. (Mém. cour. 
in-8e, t. XXXII) 

1881. — * Médaille d'or à A. De Decker, pour son mémoire en 
flamand Sur les Malcontenis. (Mém. cour in-8e, t. XXXIIL.) 

188. — * Médaille d'or à F. De Potter pour son mémoire Sur 
l'écherinage. (Mém. cour. in-80, t. XX XIII! 

1882 — * Médaille d'or à P. Alberdingk-Thijm pour son mémoire 
en flamand Sur les institutions charitables en Belgique au moyen 
áge. (Mém. cour. in-4°, t. XLV.) 

1882 — * Médaille d'or à A. Delattre pour son mémoire Sur 
d'Érapire des Médes. (Mém. cour. in 40, t. XLV.) 

4832. — ” Médaille d'or à Louis Richald pour son mémoire Sur 
l'huoire des finances de la Belgique depuis 1830. (Mém. cour. 
in-$e, 1, XLVI, 

1882. — Médailles d'argent à J Mayer et E. Nicolaï pour leurs 
mémoires sur le mème sujet. 

1885. — ° Médaille d'or à L. Demarteau pour son mémoire 
Sur l'histoire de la dette publique belge. (Mém. cour. in-4e, 
t. XLVIIE) 

1884. — Médaille d'or à Edg. de Marneffe pour son mémoire 
Sur les institutions mérovingiennes. 

4885. — " Médaille d'or à J. Van Droogenbroeck pour son mé- 
moire en flamand Sur les règles de la métrique grecque et lattne 
appliquée à la poësie néerlandaise.(Mém. cour. in-89, t. XXXVII.) 


6 


(82) 


1886. — * Médaille d'or à l'abbé Monchamp pour son Histoire du 
cartésianisme en Belgique. (Mém cour. in-8e, t‚ XXXIX.) 

4887. — * Médaille d'or à Henri Lonchay pour son mémoire 
concernant l'Attitude des souverains des Pays-Bas à l'égard du 
pays de Liège au XVIe siècle. (Mém. cour. in-8°,t. XLI.) 

1888. — * Médaille d'or à G. Delaunois pour son mémoire Sur 
l'Intempérance . (Mém. cour. in-S, t. XLIIL.) 

1889. — * Médaille d'or à H. Lonchay pour son mémoire Sur les 
relations poli.iques du pays de Liège, au XVIIe et au X Ville siecle, 
avec la France, etc. (Mém. cour. in-8°, t. XLIV.) 

1889. — Médaille d'or à P. J, Waltzing pour son mémoire Sur les 
corporations d'ouvriers et d'artistes chez les Romains. 

4890.—° Médaille d'or (en partage) à L. Tierenteyn et P. Alexandre 
pour leurs mémoires Sur les officiers fiscaux des anciens Pays- 
Bas. (Mém. cour. in-8,t XLV.) 

4891, — * Médaille d'or à A. Auger pour son mémoire Sur les 
mystiques des anciens Pays-Bas. (Mém. cour. in-8, t. XLVI.) 

1892, — Médaille d'or à L. Tierenteyn pour son mémoire Sur 
la pos.tion des comtes dans le royaume franc. 

! 


mm 


CLASSE DES BEAUX-ARTS. 


4883. — Médaille d'argent à Félix Belleflamme pour son mémoire 
Sur les bases et les chapiteaux en architecture. 

4854. — Médaille d'argent à l'auteur du mémoire Sur l'introduc- 
tion de l'emploi du verre à vitre. 

1855. — * Médaille d'or à J. Héris pour son mémoire Sur l'école 
flamande de peinture sous les ducs de Bourgogne. (Mém. cour. 
in-4e, t. XXVII.) 

1857. — Médaille d'argent à l'auteur du mémoire Sur la gravure 
dans les Pays-Bas jusqu'à la fin du XVe siècle. 


(83 ) 


1858. — Médaille d'or à E. Levy pour son mémoire Sur l'en- 
chainement des diverses architectures. 

1859. — * Médaille d'or à J. Renouvier pour son mémoire Sur 
la gravure aux Pays-Bas jusqu'à la fin du XVe siècle. (Mém. 
cour. in-8°,t X.) 

4859. — Médaille d'or à A. Pinchart pour son mémoire Sur la 
tapisserie de haute-lisse. 

1864 — * Médailles d'or à E. Baes et A. Wiertz pour leurs mé- 
moires Sur les caractères constitutifs de l'école flamande de 
peinture. (Mém. cour. in-4e, t. XXXIL.) 

1865. — Médaille d'argent à E. Baes pour son mémoire Sur 
l'enseignement des arts graphiques et plastiques. 

1965. — Médaille d'argent au même pour son mémoire Sur 
l'histoire de la peinture de paysage. 

4867. — Médaille d'argent à E. Van Cleemputte pour son mémoire 
Sur Quentin Metsys. 

1868. — * Médaille d'or à A. Pinehart pour son mémoire Sur 
l'histoire de la gravure des médailles en Belgique. (Mém. cour. 
in-b, 1 XXXV.) 

1813, — * Médaille d'or à À. Schoy pour son mémoire Concer- 
nan l'influence italienne sur l'architecture aux Pays-Bas. (Mém. 
cour. in-4e, t‚, XXXIX.) 

187$. — Médaille d'argent à l'auteur du mémoire Sur la sculp- 
ture aux Pays-Bas pendant les XVile et XVIIIe siècles. 

4875. — * Médaille d'or à Edm. Marchal pour son mémoire Sur 
la sculpture aux Pays-Bas pendant les XVilcet XVIIe siècles. 
‘Mém. cour. in-4e, t, XLI.) 

4871. — * Médaille d'or à Edg. Baes pour son mémoire Concer- 
nant l'influence italienne sur Rubens et Van Dyck. (Mém. cour. 
in-8, t. XXVIIL.) 

4877. — * Médaille d'or à Alphonse Goovaerts pour son mémoire 
Sur l'histoire de la typographie et de la bibliographie musicales 
aux Pays-Bas. (Mém, cour. in-80, t. XXIX.) 

4878. — * Médaille d'or à Henri Hymans pour son mémoire 


( 84 ) 


Sur l'histoire de l'école de gravure sous Rubens. (Mém. cour. 
in-#, t. XLIL.) 
4879. — Mention très honorable à l'auteur du mémoire Sur le 
régime de la profession de peintre jusqu'à l'époque de Rubens. 
4881. — * Médaille d'or à Edgar Baes pour son mémoire Sur te 
régime de la profession de peintre avant Rubens. (Mém. cour. 
in-4°, t. XLIV.) 
- 4883. — * Médaille d'or à Michel Brenet, pour son mémoire 
Sur Grétry. (Mém cour. in-8, t. XXXVL.) 


ARTS APPLIQUÉS. 


4853. — Médaille d'or (concours extraordinaire) à Hugo Ulrich 
pour une symphonie triomphale (mariage de Léopold Il). 


La Classe des beaux-arts avait ouvert un concours extraordi- 
paire de GRAVURE AU BURIN pour la période de 1856 à 1860. 

Le prix a été décerné à Joseph Bal pour sa gravure du tableau 
de L. Gallait : Jeanne la Folle. 


La dite Classe avait décidé dans sa séance du 20 septembre 1849 
qu'un concours d'arts appliqués aurait lieu, chaque année, concur- 
remment avec son concours littéraire. Cette disposition, mise en 
vigueur à partir de 4872, a donné les résultats suivants : 

1872. — PEINTURE ET SCULPTURE. — Prix de mille francs 
à X. Mellery pour son carton représentant les travaux de la 
métallurgie. — Prix de mille francs à J. Cuypers pour sou bas-relicf 
représentant les travaux de l'agriculture 

1813. — ARCHITECTURE ET MUSIQUE. — Prix de mille francs 
à H. Blomme pour son projet d'Arc de triomphe dédié a la Paix. 
— Prix de mille francs à S. De Lange pour son Quatuor pour 
instruments à cordes, 

1874, — PEINTURE ET GRAVURE AU BURIN. — Prix (d'encourage- 





(85 ) 


ment’ de cinq cents francs à J. Dillens pour son carton d'une frise 
destinée à une Salle d'hospice. — Prix de six cents francs à . 
J. Demannez pour sa gravure du tableau de Leys : Érasme dans 
son cabinet de travail. 

1813. — SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. — Prix (d'encou- 
ragement) de cinq cents francs à J. Dillens pour son bas-relief ayant 
comme sujet l'Horticulture. — Prix de six cents francs à Ch. Wiener 
pour ses deux médailles: La visite du czar Alexandre à Londres 
en 1871, et l'Alliance des républiques américaines du Sud pour 
la défense de Lima. 

1876. — ARCHITECTURE ET MUSIQUE. — Prix de mille francs, 
en partage, à H. Vandeveld et J. Baes pour leurs projets de Pont 
monumental, — Prix (d'encouragement) de cinq cents francs à De 
Doss pour sa Messe du jour de Pdques. 

1871. — PEINTURE ET SCULPTURE. — Prix de mille francs 
à A. Bourotte pour son carton ayant pour sujet L'enseignement 
de l'enfance, la créche-école gardienne et le jardin d'enfants. — 
Prix de mille francs à George Geefs pour son bas-relief ayant pour 
sujet l'Industrie liniere personnifiée. 

1813. — PEINTURE ET CRAVURE AU BURIN. — Prix de peinture 
non décerué. — Prix de six cents francs à Pierre J. Arendzen pour 
sa gravure d'un tableau de J. Portaels: Dans la bruyère. 

1879. — ARCHITECTURE ET MUSIQUE. — Prix (d'encouragement: de 
cinq cents francs à Oscar Raquez pour son projet de Fontaine 
monumentale. — Prix (d'encouragement) de cinq cents francs, avec 
mentions honorables, à Jos. Callaerts et Raffaele Coppola pour 
leurs Symphonies à grand orchestre. 

1880. — SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. — Prix de 
mille francs à Isid. De Rudder pour sa statue représentant le 
Printemps, et mention honorable à J. De Keyser pour sa statue 
représentant le nême sujet. — Prix de six cents francs à Ch.Wiener 
pour sa médaille commémorauve du cinquantième anniversaire 
de l'indépendance nationale. 

1881. — PEINTURE ET EAUX-FORTES. — Prix de mille francs 


( 86 ) 


à E. Broermann pour son carton représentant le Commerce mari- 
time, et mention honorable à Isidor De Rudder pour le même sujet. 
— Prix de six cents francs à A. Danse pour sa gravure du tableau 
de Jordaens : Le Satyre et le Paysan. 

4882. — ARCHITECTURE ET MUSIQUE. — Prix de mille francs 
à Jules Van Crombrugghe, pour son Projet d'entrée de tunnel 
dans les Alpes. — Prix de mille francs à Jos. Callaerts, pour son 
Trio pour piano, violon et violoncelle, et mention très honorable 
à P. Heckers, pour son Trio sur le méme sujet. 

1883. — PEINTURE ET SCULPTURE. — Prix de mille francs 
à Henri Evrard pour son carton représentant les Secours en 
temps de guerre; et mention honorable à Guillaume-François 
Hoffman pour son carton représentant le mème sujet. — (Le prix 
pour la sculpture n'a pas été décerné. Sujet: Statue monumentale 
personnifiant l'Électricité.; 

1884. — GRAVURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. — Prix de six 
cents francs à Fr. De Meersmann pour sa gravure du tableau de 
J. Stallaert : Œdipe et Antigone. — Prix de six cents francs à 
Ch. Wiener pour sa médaille de l'inauguration de la forêt d'Epping 
en 1882 par l'impératrice-reine Victoria. 

1885. — ARCHITECTURE ET MUSIQUE. — Prix de mille francs 
à Ch. De Wulf pour son projet de cimetière pour une ville de 
400,000 âmes; mention très honorable à Désiré Vander Haeghen 
pour son projet sur le même sujet. — Prix de mille francs à Lebrun 
pour son quatuor pour instruments à cordes. 

1896. — PEINTURE ET SCULPTURE. — Sujets: 4° Projet de diplôme 
destiné aux lauréats des différents concours ouverts par l'Académie; 
— 2 Un guerrier nervien devant l'ennemi. Prix non décernés. 

1887. — PEINTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. — Prix de mille 
francs à Joseph Middeleer pour son carton représentant Les nations 
du globe apportant à la Belgique leurs produits divers. — 
Aucune médaille n'a été soumise au concours. 

1888. — ARCHITECTURE ET GRAVURE EN TAILLE DOUCE. — Prix 
de huit cents francs à Désiré Jacques Van der Haeghen pour son 


( 87) 


projet de phare; mention très honorable à Victor Horta pour son 
projet de même nature. — Prix de six cents francs à Auguste 
Danse pour sa gravure : le Moine, d'après Memling. 

4889. — SCULPTURE ET MUSIQUE. — Prix de mille francs à 
Pierre Braecke pour son bas-relief destiné à une crèche-école gar- 
dienne ; mention très honorable à Charles Samuel pour une œuvre 
de mème nature. — Le prix de mille francs n'a pas été décerné 
pour la symphonie à grand orchestre: un prix d'encouragement 
de cinq cents francs a été accordé à M. L. Kefer, de Verviers. 

4890. — PEINTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. — Prix de six 
cents francs à Guillaume-François Hoffman pour un projet de 
diplôme destiné aux lauréats des différents concours ouverts par 
l'Académie — Mention honorable à l'auteur du n° 7 : Géométrie. 
— Le concours pour la gravure en médailles n'a.pas donné de 
résultats. 

1891. — ARCHITECTURE ET MUSIQUE. — Prix de six cents francs 
à P.-E. Van Beesen pour son projet d'obélisque; mention hono- 
rable à D.-J. Vander Haeghen pour son projet de colonne 
symbolisant un règne de paix. — Prix de milie francs, en partage, 
à Paul Lebrun et Louis Mortelmans pour leurs symphonies à grand 
orchestre; et mention honorable à Albert Morel de Westgaver 
pour une œuvre similaire. 

1892. — GRAVURE ET SCULPTURE. — Prix de huit cents francs 
à Guillaume-Ph. Vander Veken pour son portrait du général 
Wauwermans. — Le prix pour la sculpture n'a pas été décerné. 





PRIX GUINARD. 


Le docteur Guinard, de Saint-Nicolas (Waes), a fondé, par testa- 
ment, un prix perpétuel de dix mille francs, destiné à être décerné 
tous les cinq ans à « celui qui aura fait le meilleur ouvrage ou la 
» meilleure invention pour améliorer la position matérielle ou intel- 
» lectuelle de la classe ouvrière en général sans distinction ». 


( 88 ) 


Are période (1868-1872), prix décerné à François Laurent, pour 
son travail sur l'Épargne dans les écoles. 

2e période (1813-1877), prix décerné à Louis Melsens, pour ses 
Recherches sur l'iodure de potassium en ce qui concerne les 
affections saturnines ou mercurielles. ” 

3e période (1878-1882), prix décerné à J. Dauby, pour son livre 
intitulé : Des grèves ouvrières. 

* 4e période (1883-1887), prix décerné à Ernest Gilon, pour son 
livre intitulé : Misères sociales : La lutte pour le bien-être. 





PRIX QUINQUENNAL D'HISTOIRE. 


Enetitution (1). 


Art. 1. Il est institué un prix quinquennal de ciny mille francs 
en faveur du meilleur ouvragesur l'histoire du pays, qui aura été 
publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans. 

Aar. 2. Il sera affecté, pour la formation de ce prix, un subside 
annuel de mille francs sur les fonds alloués au budget en fa- 
veur des lettres et des sciences. 

ART. 5. La Classe des lettres de l’Académie royale des sciences, 
des lettres et des beaux-arts de Belgique soumettra à la sanc- 
tion du Gouvernement un projet de règlement, qui détermi- 
nera les conditions auxquelles le prix sera décerné et le mode 
qui sera observé pour le jugement des ouvrages. 


(1) Sanctionnee par arrêté royal du ter décembre 1845. 





(89) 


PRIX QUINQUENNAUX DE LITTÉRATURE 
ET DE SCIENCES. 


dustétution (1). 


Ant. 1 Indépendamment du prix fondé par l'arrêté précité, il 
est iastitué cinq prix quinquennaux de cinq mille francs chacun. 
en faveur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés en 
Belgique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l'une 
des catégories suivantes : 

1° Sciences morales et politiques ( 2); 

2 Littéraiure française; 

3° Liltérature flamande ; 

# Sciences physiques et mathématiques; 

5e Sciences naturelles. 

Ant. 2. Le jugement des ouvrages est attribué à des jurys de 
sept membres, nommés par Nous, sur la proposition, à savoir : 
pour les trois premieres catégories, par la Classe des lettres, et 
pour les deux autres catégories, par la Classe des sciences de 
l’Académie royale de Belgique. 

Aur. 5. Chaque Classe soumettra à la sanction du Gouverne- 
ment un projet de réglement qui déterminera, conformément 
aux principes posés dans le reglement pour le prix quinquennal 
d'histoire, les conditions auxquelles les prix seront décernés 
et le mode qui sera observé pour la composition du jury et pour 
le jugement des ouvrages. 

Aar. 4 Les deux Classes proposeront de commun accord 


(1) Sanctionnee par arrêté royal du 6 juillet 1851. 
(2) Voyez p. 90. 


(90 ) 


l'ordre dans lequel seront appelées les différentes catégones 
désignées ci-dessus, de telle sorte que la première période quin- 
quennale finisse le 31 décembre 1851. 

Ant. 5. Si aucun ouvrage n'est jugé digne d'obtenir le prix 
intégral, il pourra être fait des propositions au Gouvernement 
pour la.répartition de la somme entre les ouvrages qui se seront 
le plus rapprochés des conditions requises pour l'allocation 
du grand prix (1). 

Aar 6. L'article 2 de Notre arrêté précité du 1°" décembre 


1845 est rapporté. 
mend 


Remplacement des prix quinguennal des sciences 
morales et politiques par trois autres prix, ef 
création d'un prix quinquennal des sciences 
sociales (2). … 

Arr. ier. Le prix quinquennal des sciences morales et 
politiques institué le 6 juillet 1851 est remplacé par les trois 
prix suivants : 


A. Prix quinquennal des sciences historiques; 
B. Prix décennal des sciences philosophiques ; 
C. Prix décennal de philologie. 
ART. 2. |} est institué en outre un prix quiuguennal des 
sciences sociales. 
Art. 3. Le prix de chacun de ces concours est fixé à 
cinq mille francs. 


(1) Cet article a été rapporte par arrêté royal du 7 février 1859. 
(2) Sanctionné par arrêté royal du 20 decembre 1882. 


(91) 


REGLEMENT GÉNÉRAL POUR LES PRIX QUINQUEN- 
NAUX ET DECENNAUX. 


Ant. ier, Le programme de chacun des. coricours quin- 
quennaux et décennaux est fixé comme suit : 


A. — Paix QUINQUENNAL D'HISTOIRE NATIONALE. 


(Institue le ser décembre 1845.) 


Histoire politique du pays, tant interne qu’externe. — His- 
toire des provinces et des communes. — Histoire diploma- 
tique. — Histoire de l’industrie, du commerce, des finances, etc. 
— Histoire des sciences, des lettres et des beaux-arts. — 
Histoire religieuse, histoire militaire. — Recueils de docu- 
meuls analysés et annotés. — Ethnographie, géographie et 
statistique historique. — Archéologie nationale numismatique 
belge, études biographiques, généalogiques, bibliographi- 
ques, etc. (auxiliaires de l'histoire). 


B. — Prix QUINQUENNAL DE LITTÉRATURE FRANÇAISE. 


(Institue le G juillet 1851.) 


a) Poésie (à l'exclusion de la poésie dramatique, qui fait 
l'objet d'un concours triennal). 

b) Romans, nouvelles et autres compositions purement 
littéraires, telles que portraits, tableaux de mœurs, recueils 
de pensées, morceaux d'éloquence. 


(92) 


C. — Prix QUINQUENNAL DE LITTÉRATURE NÉERLANDAISE. 
[Instituê le 6 juillet 1851 (1)]. 


a) Poésie (à l'exclusion de la poésie dramatique, qui fait 
l'objet d'un concours triennal). 

b) Romans, nouvelles et autres compositions purement 
littéraires, telles que portraits, tableaux de mœurs, recueils 
de pensées, morceaux d'éloquence. 


D. — PRIX QUINQUENNAL DES SCIENCES PHYSIQUES ET 
MATHÉMATIQUES. 


(Institue le 6 juillet 1851.) 


a) Physique et chimie expérimentales. 

b) Mathématiques pures comprenant l'analyse et la géo- 
métrie. 
_€) Mathématiques appliquées comprenant la mécanique, 
l'astronomie, la géodésie, la physique mathématique, la mé- 
canique appliquée et la mécanique céleste, etc. 


E. — PRIX QUINQUENNAL DES SCIENCES NATURELLES. 
(Institué le 6 juillet 1851.) 


a) Sciences zoologiques. — 1v Morphologie animale divisée 
en zoologie descriptive et paléontologie animale, anatomie 
et embryologie ; 2 physiologie animale. 

b) Sciences botaniques. — 1° Morphologie botanique divisée 
en hotanique descriptive et paléontologie végétale, anatomie 
végétale et embryologie végétale, 2 physiologie botanique. 


(1) Par arrèté royal du 14 octobre 1889, ce prix a été placé dans 
les attributions de l’Académie royale flamande de littérature et de 
philologie. 





( 95 ) 


c) Sciences minérales. _ Minéralogie. — Géologie. — 
Applications de la paléontologie à la géologie. 


F. — Prix QUINQUENNAL DES SCIENCES HISTORIQUES. 
(lustitué le 20 decembre 1889.) 


a) Histoire dans l’acception la plus large du mot, savoir : 
Histoire universelle; histoire particulière des nations étran- 
gères et de leurs institutions; histoire des religions, des 
mythologies, des croyances populaires, des mœurs et des cou- 
tumes; études comparées sur les civilisations. — Histoire des 
sciences, des lettres et des beaux-arts (pays étrangers). — 
Histoire de l’industrie, du commerce, des finances (id). — 
Géographie, ethnographie, statistique historique (id.). — 
Autres études auxiliaires de l'histoire; paléographie diplo- 
matique, épigraphie, numismatique, chronolog'e, etc. 

b) Antiquités politiques, judiciaires, administratives, etc. 

c) Critique historique et littéraire ; critique d'art. 


G. — PRIX DÉCENNAL DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES. 
(Institué le 20 décembre 1882.) 
Métaphysique, logique, psychologie, philosophie morale, 
philosophie du droit, philosophie du langage, philosophie de 


l'éducation, esthetique, philosophie de la nature, philosophie 
de l’histoire, histoire de la philosophie. 


H. — PRIX DÉCENNAL DE PHILOLOGIE. 
(lastitue le 20 decembre 1882.) 


Linguistique; philolagie (orientale, classique, germanique, 
romane, etc.). 


(94 ) 


1. — PRIX QUINQUENNAL DES SCIENCES SOCIALES, 
(Institué le #0 décembre 1882.) 

Sciences juridiques en général, législation et droit, etc. — 
Économie politique. — Bienfaisance. — Hygiène. — Éduca- 
tion. — Instruction. 

Art. 2. La nomenclature des divers programmes n’est pas 
limitative. 

Anr. 5. L'ordre de succession ainsi que le commencemeut 
et la fin des périodes pour les cinq premiers de ces concours 
sont maintenus tels qu’ils ont été établis par les règlements 
antérieurs (1). 


(1) L'art. ter du reglement pour le prix quinquennal d'histoire, 
sanclionné par arrête royal du 26 décembre 1848, portait : « La 
première période de cinq annees prend cours du {er janvier 1846, 
pour finir au 31 décembre 1850 ». 

La 9me période comprendra donc les annees 1886-1890 et le 
prix pourra être décerné en 1891. 

L'article ser du reglement pour les prix quinquennaux de litté- 
rature et de sciences, sanctionné par arrête royal du 29 novembre 
1851, était ainsi conçu : 

« Les concours pour les prix quinquennaux se succedent d'an- 
née en année, dans l'ordre suivant : 


Sciences naturelles ; 

Littérature française; 

Sciences physiques et mathématiques ; 
Littérature flamande; 

Sciences morales et politiques. 

La première période de cinq années finira le 31 decembre 1851, 
pour les sciences naturelles; le 31 décembre 1852, pour la littera- 
ture française, et ainsi de suite. » 

Voir pages 98 et suivantes les dates auxquelles ces prix pourront 
être decernés. 





(95 ) 


Aut. 4. L'ordre de succession ainsi que le commencement 
et la fin des périodes établis par les règlements antérieurs 
pour le prix quinquennal des sciences morales et politiques, 
remplacé par trois concours’ nouveaux, seront appliqués aa 
concours quinquennal des sciences historiques institué par 
l'arrêté royal du 20 décembre 1882, dont la première période 
quinquennale prendra fin le 31 décembre 188$. 


Ant. 5, Le premier concours quinquennal pour le prix des 
sciences sociales comprendra les ouvrages publiés depuis le 
{er Janvier 1882 jusqu'au 31 décembre 1886. 


Ant. 6. Le premier concours décennal pour le prix des 
sciences philosophiques comprendra les ouvrages publiés 
depuis le fer janvier 1878 jusqu'au 31 décembre 1887. 


ART. 7. Le premier concours pour le prix décennal de phi- 
lologie comprendra les ouvrages publiés du 1° janvier 1880 
au 31 décembre 1889, 


Aur. 8. Seront admis à ces différents concours les ouvrages 
auteurs Belges de naissance ou naturalisés, publiés en Bel- 
gique ou à l'étranger pendant l’une des années dont se com- 
pose chaque période. 

Tous les ans, avant la clôture de chaque période, un avis 
inséré au Moniteur belge invitera les intéressés à adresser au 
Département de l'intérieur un exemplaire de leurs œuvres 
qui se trouveraient dans les conditions voulues, en mention- 
nant d'une manière expresse que l'œuvre envoyée est desti- 
née à être soumise au jury chargé de décerner tel ou tel prix. 


AnT. 9. À l'administration supérieure est réservé, toute- 
fois, le droit de soumettre d'office au jury de chaque concours 


( 96 ) 


les ouvrages qui réunissent les conditions prescrites et dont 
la publication est venue à sa connaissance autrement que par 
Penvoi prescrit par l'article 8, 


ART. 10, Les ouvrages sur les sciences pourront être écrit 
en français, en néerlandais ou en latin. 


Anr. 41. Quelle que soit l'époque de la publication des 
premières parties d'un ouvrage, celui-ci est admis au con- 
cours de la période dans laquelle a paru la dernière partie. 


ART. 12. L'édition nouvelle d'un ouvrage ne donne pas 
lieu à l'admission de celui-ci, à moins qu'il n'ait subi des 
changements ou des augmentations considérables. 


ART. 15. Un ouvrage achevé dont quelque partie aurait 
déjà été couronnée sera néanmoins admis au concours, si les 
parties nouvelles y apportent € des augmentalions considé- 
rables. 


Ant. 14, Le jugement de chaque concours sera attribué à 
un jury de sept membres nommé par Nous sur ‘une liste 
double de présentation dressée : 


a) Pour les prix quinquennaux des sciences physiques et 
mathématiques et des sciences naturelles, par la Classe des 
sciences, el 


b) Pour les autres concours, par la Classe des lettres de 
l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts 
de Belgique. 


Art. 15. Le jury chargé de juger un concours ne pourra 
délibérer qu'au nombre de cinq membres au moins. 
Lorsqu'il aura pris conuaissance des ouvrages soumis à 


(97 ) 


son examen, il décidera si parmi ces ouvrages il en est un 
qui mérite le prix quinquennal ou décennal à l'exclusion des 
aatres et lequel. 
La question sera mise aux voix sans division ; elle ne pourra 
être résolue afirmativement que par quatre voix au moins. 
Aucun membre n'aura la faculté de s'abstenir de voter. 


Anr. 16 Les ouvrages des membres du jury ne peuvent 
concourir pour le prix. | 


Aut. 17. En cas de doute, quant à la classification d’un 
ouvrage, le jury chargé de décerner le prix tranchera la ques- 
tion par un vole spécial. 

La question ne pourra être résolue que par quatre voix au 
moins et aucun membre n'aura le droit de s'abstenir de voter. 


Ant. 18, Le jugement du jury sera proclamé dans la séance 
publique de la Classe de l'Académie royale des sciences, des 
lettres et des beaux-arts de Belgique, sur la proposition de 
laquelle le jury aura élé nommé. 


ml 


(95 ). 


PRIX QUINQUENNAUX ET DÉCENNAUX DÉCERNÉS 
DEPUIS LEUR INSTITUTION. 


PRIX QUINQUENNAUX. 


1re période (4846-1850), prix décerné à Kervyn de Lettenhove; 


2e — (1851-1855), prix partagé entre Th. Juste, A. Wauters, 
Mertens et Torfs; 

Ae — (1856-1860), prix non decerne; 

4° — (1861-1855), prix décerné à Ad. Borgnet ; 

5e — (1866-1870), prix décerné à J. Van Praet; 

60 — (1871-1878), prix décerné à Th. Juste ; 

Te — (1876-1880), prix décerné à L.-P. Gachard ; 

8e — (1881-1885), prix décerné à Edm. Pouilet. 

ge — (1886-1890), prix décerné à F. Vander Haeghen, 
| Arnold et Van den Berghe. 4 


Littérature française, 


{re période (1848-1852) , prix partagé entre Baron, Moke et Weus- 
tenraad ; 

2e — (1853-1857), prix non décerne; 

3® — (1858-1862), prix décerné à Ad. Mathieu; 

49 — (1863-1867), prix décerné à Ch. Potvin; 

5e — (1868-1879), prix décerné à Éd. Fétis; 

üe —  (1873-1877}, prix non décerné; 

7e — (1878-1882), prix non decerne ; 

ge — (1883-1887), prix décerné à Cam. Lemonnier. 

ge — (1888-1692), pourra êlre décerné en 1893. 


Littérature néerlandaise (1). 


{re période (1850-1854), prix décerné à H. Conscience; 
qe — (1855-1859), prix décerné à P. Van Duyse; 


(1) Voir note, page 92. 


(99 ) 


3" période (1860-1864) , prix décerne à Mme veuve Courlmans; 


de? 8% 


(1865-1869), prix décerné a H. Conscience ; 

(1870-1874), prix décerné aux œuvres de feu À. Berg- 
mann ; 

(1875-4879), prix décerné à Pol. de Mont ; 

(1880-1884), prix décerné à J. Van Beers. 


Setences physiques ot mathématiques. 


gro période (1849-1853), prix décerné à J. Plateau; 


2 
se 
4 
ad 


7e 
se 
9 


(1854-1888), prix non décerne; 

(1859-1863), prix décerné à J.-S. Stas; 
(1864-1868), prix décerne à J. Plateau ; 
(1869-1873), prix décerné à Michel Gloesener ; 
(1876-1878), prix décerne à J. C. Houzeau ; 
(1879-1883:, prix décerné à C. Le Paige. 
(1884-1888), prix décerné à W. Spring. 
(1859-1893), pourra être décerne en 1894. 


{re période (1847-1851), prix partagé entre L.-G. de Koninck, 


ze 


À. Dumont et P.-J. Van Beneden. 
(1852-1856), prix partagé entre Kickx, Wesmael, 

L.-G. de Koninck et le baron de Selys 

Longchamps; 
(1857-1861), prix déeerne à P.-J. Van Beneden; 
(1862-1866), prix décerné à P.-J. Van Beneden ; 
(4867-1871), prix decerné à l’abbe Carnoy ; 
(1872-1876), prix décerné à Éd. Van Beneden; 
(1877-1881), prix décerné à L.-G. de Koninck. 
(1882-1886), prix décerné à Éd. Van Beneden. 
(1887-1891), prix décerné au même. 


Seienees morales et politiques. 


tre période (1851-1855) , prix partagé entre Ducpetiaux, Brialmont, 


Thonissen et P. Vander Meersch ; 


( 100 ) 
23° période (1856-1860), prix décerné à P. de Haulieville ; 


3e — (1861-1865), prix décerné à F. Tielemans; 
# — (1866-1870), prix non decerné; 
se — (4871-1875), prix décerné à F. Laurent; 


6* — (1876-1880), prix décerné à Ém. de Laveleye (1). 


foionces histeriques, 


{re période (1881-1885), prix décernés l'un a F.-A. Gevaert et 
l'autre à P. Willems. 
ge — (1886-1890), prix décerné à Godefroid, Kurth. 


Sctences seciales. 


{re période (1882-1886), prix decerne à J.-J. Thonissen. 

2e — (1887-1891), prix décerné à l'ouvrage de feu Émile de 
Laveleye Le gouvernement dans la de- 
mocratie, 


PRIX DÉCENNAUX. 


Selemeoes philosophiques. 


{ro période (1878-1887), prix décerné à G. Tiberghien. 


Philelegte. 


{re période (1880-1889), prix décerné à Aug. Scheler. 
(1) Voyez, pour la suite, Sciences sociales. 


(104) 


PRIX QUINQUENNAL DE STATISTIQUE (1) FONDE 
PAR XAVIER HEUSCHLING. 


LEOPOLD It, Roi des Belges, 
À tous présents el à venir, Salut. 


Vu Notre arrêté du 24 juillet 1883, autorisant Notre 
Ministre de l'Intérieur à accepter, au nom de l'État, le legs 
fait, par M. Heuschling (P.-F.-X.-T.), dans les termes 
suivants : 


e Directeur pensionné au service de la Statistique géné- 
rale, je lègue à l'État belge un capital de viNGT-CINQ MILLE 
FRAKCS pour, au moyen des intérêts composés, fonder à per 
pétuité un prix quinquenoal de statistique à décerner par le 
Gouvernement. » 


Sar la proposition de Notre Ministre de l'Intérieur et de 
Flastruction publique, 


Noas avons arrêté et arrêtons : 


Anr. ter, — Un prix, qui, à raison du nom de son fonda- 
tear, portera la qualification de « Prix Heuschling », est insti- 
tué à pernétuité en fiveur des meilleurs ouvrages de statis- 
tique offrant un intérêt exclusivement ou plus particulièrement 


belge. 


Ce prix, consislant en une somme de 5,000 francs, sera, 


(1) Extrait du Moniteur belge des 24 et 25 janvier 1887, n°s 24-25. 


(102 ) 


s’il y a lieu, délivré par le Gouvernement, tous les cinq ans, 
aux conditions du présent arrêté. ’ 

La première période quinquennale expirera le 51 décem- 
bre 1888. | 


ART. 2, — Ne sont admis au concours que les ouvrages 
d'auteurs belges, publiés dans le royaume ou à l'étranger, | 
dans le cours de la période, et rédigés en français ou en 
flamand. 

Les ouvrages manuscrits sont également admis. Ils peuvent 
être envoyés signés ou anonymes. Dans ce dernier cas, ils 
porteront une devise qui sera répétée dans un billet cacheté 
joint au manuscrit et renfermant les nom, prénoms et 
adresse de l’auteur. 

Ce billet ne sera ouvert que si l'ouvrage auquel il est joiat 
obtient le prix, à moins que l'auteur n'en demande l'ouver- 
ture. 


Art. 3. — Lorsqu'un ouvrage a été publié en plusieurs 
parties, il est admis, dans son ensemble, au concours de !a 
période dans laquelle a paru celle de ses parties (suite ou 
fin) qui a été publiée en dernier lieu. 


ART. 4. — L'édition nouvelle d'un ouvrage publié anté- 
rieurement à la période quinquennale ne sera admise au con- 
cours que si des changemeuts ou des augmentatious considé- 
rables ont été apportés à l'édition primitive. 


Ant. 5. — Sont exclus du concours les ouvrages émanant 
des membres du jury, ainsi que les ouvrages qui déjà, à la 
suite d'un concours quelconque, institué en vertu des lois et 
arrêtés, ont valu à leur auteur un prix en argent. 


( 103 } 


Aat. 6, — Trois mois avant la clôture de chaque période, 
un avis inséré, à trois reprises et à quinze jours d'intervalle, 
au Moniteur belge, invitera les intéressés à adresser au 
Ministre de l'Intérieur et de [Instruction publique, avant le 
31 décembre, un exemplaire de leurs œuvres qui se trouve- 
raient dans les conditions requises pour être adinises au 
concours, en joignant à cet exemplaire la déclaration qu'il 
est destiné à être soumis à l’appréciation du jury du Prix 
Heaschling. 

Les ouvrages transmis tardivement seront renvoyés aux 
expéditeurs ou tenus à leur disposition. 


Aut. 7. — Le jugement du concours est altribué à un 
jury de sept membres, nommés par Nous, dans le cours 
da trimesire suivant la clôture de chaque période quin- 
quennale, | 

Quatre de ces membres sont choisis sur une liste double 
de présentation adressée par la Commission centrale de sta- 
tisque du royaume; les trois autres, sur une liste double 
dressée par l’Académie royale de Belgique (Classe des 
lettres). 


Ant. 8. — Tous les ouvrages adressés au Département 
ministériel ensuite de l'avis mentionné à l’article 6 seront 
remis au jury dès sa première séance. 

Le Ministre de l’intérieur et de l’Instruction publique a, 
toutefois, le droit d’y joindre d'autres ouvrages imprimés, 
réunissant les conditions requises, qui n'auraient pas fait 
Fobjet d'un envoi de la part de leurs auteurs. 

Le jury ue pourra examiner d'autres ouvrages que Ceux 
dont il aura été saisi officiellement, conformément au présent 
article. 


( 104 ) 


ART. 9. — Le jury ne délibérera qu'au nombre de cinq 
membres au moins. 

Lorsqu'il aura pris connaissance des ouvrages soumis à 
son examen, il décidera, en premier lieu, si, parmi ces 
ouvrages, ilen est un qui mérite le prix de 5,900 francs, 
et lequel. 

La question sera mise aax voix sans division. 

Si cette première question n'est pas résolue affirmative- 
ment, le jury décidera si, parmi les ouvrages qui lai sout 
soumis, il en est deux entre lesquels il convient que le prix 
de 5,000 francs soit partagé, quels sont ces ouvrages, et dans 
quelle proportion s’établira le partage. 

En aucun cas la somme attribuée à l’auteur le moins favo- 
risé ne pourra être inférieure à 4,000 francs. Il ne sera point 
accordé de mention honorable. 


ART. 40. — Toute résolution du jury doit être prise par 
quatre voix au moins. Aucun membre n'a le droit de s'abs- 
tenir. 


ART. 11. — Si l’ouvrage couronné est manuscrit, le prix 
ne sera délivré au lauréat que lorsque ce manuscrit aura été 
imprimé, ce qui devra être fait dans les deux ans au plus 
tard. 


ART. 42 — Si le concours reste sans résultat, la somme 
disponible sera ajoutée au capital primitif, ce qui permettra 
d'augmenter la valeur du prix perpétuel, 


ART. 13. — Les ouvrages manuscrits soumis au jury res- 
teront, avec les ouvrages imprimés, déposés à la bibliothèque 
de la Commission centrale de statistique. 


(105 ) 


Tontefois, si l’auteur reconnu d'un ouvrage manuscrit en 
demande la restitution, celle-ci lui sera accordée aux condi- 
tions suivantes : 


1e Chaque page ainsi que les notes et renvois seront, au 
préalable, cotés et paraphès par un délégué du Ministre; 

2 Si l'auteur publie son ouvrage, il doit, aussitôt la publi- 
cation faite, restititer au Gouvernement le inanuscrit soumis 
au jury; 

3° Si l'ouvrage publié ne l'est point ne varietur, sa pré- 
face mentionuera les modifications essentielles qui y auraient 
élé apportées. 


Anr. 14. — Notre Ministre de l'Intérieur et de l'Instruc- 
tion publique est chargé de l'exécution du présent arrêté. 


Donné à Bruxelles, le 14 janvier 1887. 
LEOPOLD. 
Par le Roi: 


Le Ministre de l'Intérieur 
et de UInstruction publique, 


TAOXISSEN. 


Concours. 


{re période (1884-1888), prix décerné à Jules Sauveur. 
2* — (1889-1893), pourra être décerné en 1894. 


(106 ) 


PRIX TRIENNAL DE LITTÉRATURE DRAMATIQUE 
FRANÇAISE (1). | 


Aar. |. Il est institué un prix triennal pour la composition 
d'une œuvre dramatique en langue française. Toute liberté est 
laissée aux concurrents en ce qui concerne le choix des sujets, 
mais, à mérite égal, le prix sera décerné à l'ouvrage dont le 
sujet aura été emprunté soit à l'histoire, soit aux mœurs natio- 
nales (2). 

Aar. 3. Le prix qui sera décerné à l'auteur de l'ouvrage 
couronné consistera en une médaille d'er de la valeur de cent 
cinquante francs et en une somme de cinq cents francs au 
moins et de quinze cents francs au plus, à déterminer par Notre 
Ministre de l'Intérieur suivant les mérites et importance de 
la piece dramatique. 

Aar. 3. La pièce couronnée sera représentée pendant les 
fêtes anaiversaires de Septembre de l'année qui suivra la clô- 
ture de chaque période triennale. 

La présente disposition sera applicable aux pièces drama- 
tiques en langue flamande dont les auteurs auront obtenu le 
prix institué par l’arrêté royal du 10 juillet 1858. 

Ant. 4. Le jugement se fera par une Commission de trois 
membres au moins, choisis sur une liste double de présentations 
faites par la Classe des lettres de l'Académie royale de Belgique. 

Aat. 5. La première période triennale sera considérée comme 
close le 1°" janvier 1861 (5). 


(1) Modifié par arrété royal du 14 décembre 1875. 

(2) Par arrêté royal du ter septembre 1881, les ouvrages drama- 
tiques écrits par des auteurs belges ct imprimés a l'étranger sont 
admis à ce concours. 

(3) Le prix pour la onzieine période (1891-1893) pourra être dé- 
cerné en 1894. 








( 107) 


PRIX TRIENNAL DE LITTÉRATURE DRAMATIQUE 
FLAMANDE (1). 


Aar. 1. [l est institué un prix @iennal pour la composition 
d'une œuvre dramatique en langue flamande, Toute liberté est 
laissée aux concurrents en ce qui concerne le choix des sujets; 
mais, à mérite égal, le prix sera décerné à l'ouvrage dont le 
sujet aura été emprunté soit à l'histoire, soit aux mœurs natio- 
nales. 

Aar. 2. L'ouvrage devra avoir été publié dans le pays (2), ou 
étre remis en manuscrit, soit au Département de l'intérieur, 
soit à l'Académie royale des sciences et des lettres, avant que 
la période triennale soit close. 

Ant. 3. Ne seront pas adinises au concours les œuvres tra- 
duites ou arrangées d'après des ouvrages étrangers ou nalio- 
paul. | 

Quant aux pièces imitées, le jury aura à décider si elles pré- 
sentent un caractère suffisant d'originalité. 

Aut. 4. Le jury chargé du jugement du concours sera com- 
posé de cinq membres. 

Anr. 5. Les ouvrages dramatiques des membres du jury sont 
exclus du concours. 

Aur. 6. Le prix triennal ne peut être partagé entre plusieurs 
œuvres. 

Ant. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance 
publique de la Classe des lettres qui suivra la période trien- 
nale. 


(1) Modifié par arrêté royal du 14 décembre 1875. 


(% Par arrêté royal du 26 août 1881, les ouvrages écrits par des 
auteurs belges et imprimés à l'étranger sont admis à ce concours. 


PRIX TRIENNAUX DÉCERNÉS DEPUIS 


(108 ) 








LEUR INSTITUTION. 








Littérature difmatique française. 


jre période (1858-1860), prix décerne à C. Potvin; 


2e 
se 
4e 


(1861-1863), prix décerne à C. Potvin; 
(1864-1866), prix non décerné; 

(1857-1869), prix non décerne ; 

(1870-1872), prix décerné à C. Potvin; 
(1873-1875), prix décerné à H. Delmotte; 
(1876-1878), prix décerné à L. Claes; 
(1879-1881), prix non décerné. 

(1882-1884), prix décerné à Laurent de Coninck. 
(1885-1887) , prix decerné à Ad, Leclercq. 
(1888-1890), prix décerné et refuse. 


* Littérature dramatique flamaude. 


tre période (1856-1858), prix decerné à H. Van Peene; 


qe 
st 
4 
xe 


10° 


(1859-1861), prix décerné à B. Sleeckx; 
(1862-1864), prix décerné à F. Van Geert; 
(1865-1867), prix décerné à A. Vandenkerckhove; 
(1868-1870), prix décerné à F Vande Sande; 
(1871-1873), prix décerné à D. Delcroix ; 
(1874-1876), prix décerné à D. Delcroix; 
(1877-1879), prix non decerne; 

(1880-1883), prix décerné à Frans Gittens; 
(1885-1885), prix décerné à H..B. Peeters (1). 


(1) A partir de la 11° période, ce prix a été placé dans les attri- 
butions de l'Académie royale flamande de littérature et de philolo- 
gie. (Arrêté royal du 14 octobre 1889.) 


(109 ) 


GRANDS CONCOURS DE PEINTURE, D'ARCHITECTURE, 
DE SCULPTURE ET DE GRAVURE. 





Réorganisation générale (1). 


Aaricis paemten, Le grand concours pour l'un des prix 
institués par l'article 14 de l'arrêté royal du 15 avril 1817 et 
par l'arrêté royal du 25 février 1847 a lieu tous les ans à 
Anvers. 

Le lauréat reçoit, pendant quatre années, une pension de 
voyage afin de se perfectionner à l'étranger. 

Cette pension est de 5,000 francs pour les peintres et les 
sculpteurs, de 4,000 francs pour les architectes et les graveurs. 

La pension prend cours aprés que Île lauréat a satisfait à 
l'examen de sortie prescrit par l’article 13. 

Toutefois, s’il est âgé de moins de 21 ans, il n'entre en jouis- 
sance de la pension que lorsqu'il a atteint cet âge. 

Ant. 2. Outre le grand prix, il peut être décerné un second 
prix et une mention honorable. 

Le second prix consiste en une médaille d'or de la valeur de 
300 francs. IÌ peut être accordé en partage, ainsi que la men- 
tion honorable. 

Aar. 3. Les différentes branches des beaux-arts sont appelées 
à participer périodiquement au concours dans l'ordre suivant, 
à partir de 1889 : 

La peinture. 
L'architecture. 


La sculpture. 
La peinture. 


(1) Arrêté royal du 28 juin 1889. 


(110) 


L'architecture. 
La sculpture. 
La peinture. 
L'architecture, 
La sculpture. 
La peinture. 
L'architecture. 
La sculpture. 
La peinture. 


L'époque de l'ouverture du concours est annoncée par la 
voie du Moniteur, au moins trois mois d'avance. 

Tous les cinq ans il est ouvert ua concours spécial pour la 
gravure (1). 
_ Anr. 4. Tout artiste belge ou naturalisé qui n'a pas atteint 
l'âge de 51 ans le 31 décembre de l'année pendant laquelle le 
concours à lieu (2), peut être admis à concourir. Il s'adresse à 
cet effet, par écrit ou en personne, au conseil de l'Académie 
royale d'Anvers, au plus tard quinze jours avant la date fixée 
pour l'ouverture du concours. 

Anr. 5. Le nombre des concurrents pour le prix est limité 
à six. Ce chiffre pourra toutefvis être plus élevé si, à la suite de 
l'épreuve préparatoire, deux ou plusieurs concurrents ayant le 
même nombre de points occupaient la sixième place. 

Quel que soit le nombre des concurrents qui se présentent, il 
y aura une épreuve préparatoire. Dans le cas où aucun des 
concurrents ne serait jugé capable, le jury pourra déclarer 
qu'il n'y a pas lieu de procéder à l'épreuve définitive, 

L'épreuve préparatoire consistera : 

Pour le peintre et pour le sculpteur, en une figure en pied 


(4) Le premier concours pour la gravure a eu lieu en 1886; le 
deuxième, en 1891; le troisieme aura lieu en 1896. 

(2) Adopté par arrêté royal du 27 septembre 1892 qui en modifie 
la redaction primitive, 





{ 111) 


de } mètre de hauteur, une esquisse, composition ou ébauche, 
et une tête d'expression de grandeur naturelle; 

Pour le graveur, en une tête dessinée d'après nature, de 
grandeur naturelle, le dessin d'une figure académique de 
70 centimetres de hauteur et un dessin d’après l'antique; 

Pour l'architecte, en une composition architecturale. 

Le peintre on le sculpteur aura dix jours pour la figure, 
quatre pour l'esquisse, composition ou ébauche, et deux pour 
la tête d'expression. 

Le graveur aura quatre jours pour le dessin d'une tête 
d'après nature, six jours pour la figure académique et six 
jours pour le dessin d'après l’antique. 

L'architecte aura trois jours pour la composition architectu- 
rale. 

Aut. 6. Le jury chargé de juger le concours préparatoire est 
composé de sept membres nommés par Nous. Trois membres sont 
choisis parmi les membres-artistes de la Classe des beaux-arts. 

Deux membres supplémentaires sont désignés pour rem- 
placer, le cas échéant, les titulaires absents. 

Aar. 7. Le jury fait choix de plusieurs sujets pour le con- 
cours; le sort désigne celui que les concurrents auront à traiter. 
Hs en font l'esquisse d'après un programme donné. Ils tra- 
vaillent dans des loges séparées et, pendant l'exécution de 
l'esquisse, ils n'ont de communication avec personne. 

Aar. #. Les concurrents sont tenus d'achever l’'esquisse 
dans le délai fixé par le jury. Après ce délai, l'esquisse est 
scellée sous glace par l'administrateur de l'Académie royale 
des beaux-arts d'Anvers, en présence du concurrent, qui est 
tenu d'en faire la copie dans un temps déterminé. C'est d'après 
cette copie qu'il exécute l'ouvrage qui doit concourir. 

Ant. 9. A l'expiration du terme fixé pour l’achèvement des 


(112) 


ouvrages du concours, ceux-ci sont jugés par un jury composé 
de sept membres au moins et de onze membres au plus, nummés 
par Nous. 

Trois membres au moins sont choisis dans la Classe des 
beaux-arts de l'Académie royale de Belgique. 

Deux membres supplémentaires sont désignés pour rem- 
placer, le cas échéant, les titulaires absents. 

Anr. 10. Le jury examine en premier lieu si, parmi les 
ouvrages produits au concours, il y en a qui sont dignes d'ob- 
tenir le grand prix. 

Si l'opinion de la majorité est négative sur ce point, le mon- 
tant de la pension est réservé, durant les quatre années, pour 
être réparti en eocouragements particuliers à de jeunes artistes 
de mérite. 

Si le jury est d'avis qu'il y a lieu d'accorder le prix, il examine: 

te Siles concurrents ont suivi le programme; 

2 Si chaque ouvrage est conforme à son esquisse; 

5° Si les limites données pour la dimension des figures ont 
été observées. 

Tout ouvrage qui, à l'égard de ces trois points, ne salisfait 
pas aux conditions requises, doit être écarté du concours. 

Le jury vote à haute voix, et toutes ses décisions sont prises 
àla majorité des suffrages ; en cas de parité, la voix du prési- 
dent est décisive. 

Aucun membre n'a la faculté de s'abstenir de votcr. 

Le procès-verbal est rédigé, séance tenante, signé par tous 
les membres présents et transmis au Ministre de l'Intérieur et 
de l'Instruction publique. 

Les membres du jury non domiciliés à Anvers ont droit à une 
indemnité de déplacement qui est fixée par le Gouvernement. 

Aar. 11. Aprés le jugement, les ouvrages faits pour le grand 





(115 ) 


concours sont exposés publiquement à Anvers et à Bruxelles 
pendant buit jours consécutifs. 

Anr. 12 Les résultats du concours sont proclamés dans une 
séance solennelle de la Classe des beaux-arts de l’Académie 
royale de Belgique à laquelle sont invités les membres du jury 
et da conseil d'administration de l'Académie royale d'Anvers, 
ainsi que les directeurs el les professeurs des écoles auxquelles 
appartiennent les lauréats. 

Aut. 15. Le lauréat du grand concours de peinture, de 
sculpture, d'architecture ou de gravure est examiné par un 
jury nommé par le Ministre et présidé, suivant la nature du 
concours. par un artiste peintre, sculpteur, architecte ou gra- 
veur. Ce jury est composé de telle sorte que chacune des matières 
mdiquées aux programmes arrêtés par le Ministre y soit 
représentée par un membre. 

Si le lauréat est porteur de diplômes ou de certificats aites- 
tant qu'il a déjà subi un examen légal sur une ou plusieurs des 
maiieres mentionnées aux programmes, il est dispensé de 
l'examen sur cette partie. 

L'examen a lieu oralement et par écrit, Toutefois, sauf en ce 
qui concerne la rédaction française ou flamande, le jury peut 
dispenser de l'épreuve par écrit le lauréat qui lui a fourni par 
ses réponses orales la preuve d'une instruction suffisante. 

Aprés l'examen, le jury se pose d’abord cette question : Le 
lauréat possède-1-il les connaissances nécessaires pour profiter 
de son séjour à l'étranger ? Si la réponse est affirmative, le 
départ est autorisé immédiatement ; dans le cas contraire, le 
départ est ajourné jusqu'à nouvel examen ; après deux examens 
ivfractueux, le lauréat perd ses droits à la pension. 

Le Gouvernement peut allouer au lauréat qui n'est pas jugé 
eufsamment instruit un subside proportionné au délai fixé par 
le jury pour le second examen. 8 


(444) 


Aur. 14. Le but principal du grand prix étant de procurer 
au lauréat les moyens de se perfectionner à l'étranger, le jary, 
après avoir entendu l'artiste, émet son avis sur le choix des 
pays à visiter, sur l'opportunité du départ, sur la durée du 
séjour dans les villes où il convient de résider, ainsi que sur tous 
les autres points qui paraîtront mériter d'être pris en considé- 
ration dans l'intérêt du lauréat. 

Tout pensionnaire devra se trouver à Rome dans le cours du 
premier trimestre de l'année où il entre en possession de sa 
pension Il est tenu d'y rester au moins deux années pour 
compléter ses études 

Aar. 15. Pendant son séjour à l'étranger, le lauréat corres- 
pond avec le directeur de la Classe des beaux-arts de l’Académie 
royale de Belgique et, tous les six mois, il adresse par son 
intermédiaire à la Classe un rapport détaillé sur ses études et 
sur les objets qui s'y rattachent. La Classe fera un rapport au 
Ministre sur ces communications. 

Aat, 16. Les lauréats sont tenus, pendant la durée de leur 
pension, aux épreuves et travaux ci-après indiqués : 


PEINTURE. 


Le pensionnaire peintre devra exécuter dans la première 
année : 1° une figure peinte d'après nature et de grandeur 
naturelle, représentant un sujet emprunté soit à la mythologie, 
soit à l'histoire ancienne, sacrée vu profane; % un dessin 
d'après une peinture de grand maître ou d'après une œuvre de 
sculpture (statue ou bas-relief) de l'antiquité ou de la Renais- 
sance, 

A l'expiration de la deuxième année, le lauréat est tenu 
d'envoyer soit la copie d'une œuvre d'art, tableau ou fresque, 
de la grandeur de l'original, soit uge esquisse d’assez grande 


. 
CR 

















(115) 


dimension d'après un ensemble décoratif tiré d'un des monu- 
ments de l'Italie. Cette copie peut être rétribuée et, dans ce 
cas, elle devient la propriété de l'État. 

Le lauréat adressera, en même temps, au directeur de la 
Classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique un 
rapport sur ses études et les objets qui s'y rattachent. Il dési- 
gnera les pays qu'il désire visiter pendant la troisième année, 
l'Italie centrale, la Sicile, la Grèce ou l'Orient. Il soumettra, 
dans le cours de cette même année, la composition et l'esquisse 
du tableau qu'il aura à faire pour son dernier envoi. : 

La Classe des beaux-arts fera connaître au Ministre son 
appréciation sur ce rapport et sur les envois des pensionnaires. 

Durant la quatrième année, le pensionnaire pourra voyager, 
après en avoir reçu l'autorisation, en Espagne, én France, en 
Allemagne, en Angleterre ou en Hollande, suivant ses préfé- 
rences el ses goûls. | 

À son retour, il adressera à la Classe des beaux-arts, comme 
dernier envoi, un tableau de sa composition de plusieurs figures 
en grandeur naturelle; le sujet devra être pris soit dans la 
mythologie, soit dans la littérature ou l'histoire ancienne, saci ée 
eu profane. 

I sera fait sur cette œuvre un rapport par l’Académie royale 
de Belgique. Si ce rapport est favorable et si le lauréat prouve 
qu'il a profité de son voyage el satisfait à tous ses devoirs, il 
pourra étre recommandé pour un travail à exécuter aux frais 
du Gouvernement. 


SCULPTURE. 


Le pensionnaire sculpteur devra exécuter : 
1° Dans la première année, un dessin achevé d'après une 
statue ou un bas-relief de l'antiquité ou de la Renaissance; 


(116) 


2e Dans la deuxième année, une copie en marbre d'après 
un chef-d'œuvre de l'antiquité ou de la Renaissance, copie qui 
deviendra la propriété de l'Etat, apres indemnité accordée à 
l'artiste pour le marbre et la mise au point; 

8° Dans la troisième année, une composition en bas-relief 
comprenant au moins cinq figures d'au moins 80 centimètres 
de hauteur; le sujet devra être pris soit dans la mythologie. 
soit dans la littérature ou l’histoire ancienne, sacrée ou profane. 

À son retour, comme dernier envoi, il devra soumettre une 
statue de grandeur naturelle de sa composition et d'un sujet 
pris aux mêmes sources. 

Il joindra aussi à ses rapports semestriels des croquis à la 
plume ou au crayon des bas-reliefs el statues qui auront été 
spécialement l'objet de ses études. 


GRAVURE. 


Les graveurs seront Lenus aux travaux suivants : 

Première année, — Le dessin : 1° d'une figure nue d’après 
nature; % d'une figure ou d'un bas-relief d'aprés l'antique ; 
5° d'une tête d'aprés nature, de grandeur naturelle. 

Deuxième année. — Le dessin : 1° d'une figure nue d'aprés 
nature et d'une figure d'après l'antique ou d'une sculpture de la 
Renaissance ; 2 le dessin d'un portrait d'aprés un grand maitre 
et, de préférence, un portrait intéressant l'art belge ou l'histoire 
nationale; la tête aura de 5 à 6 centimêtres de hauteur; le 
lauréat devra préalablement faire approuver son choix par la 
Classe des beaux-arts, 

Troisième année. — 1° Le dessin de deux figures, l'une 
d'aprés nature, l'autre d'après un chef-d'œuvre de la Renais- 
sance; 

2% Un dessin de deux figures au moins d’après un tableau ou 





(117) 


une fresque de grand maître : bauteur, 30 centimètres au 
moins; 

Se La gravure ébauchée du portrait dessiné l’année précé- 
dente. 

Quatrième année. — La gravure terminée du portrait pró= 
cilé et La planche qui constitue l'envoi de cette dernière année 
resteront la propriété du Gouvernement, qui pourra autoriser 
l'auteur à en faire tirer des épreuves et, en outre, lui accorder 
une indemnité, si l'œuvre en est jugée digne et si le lauréat a 
pleinement satisfait à toutes ses obligations. 

Des ouvrages de gravure sur hois seront compris parmi les 
travaux demandés aux graveurs concurremment avec ceux de 
la gravure au burio. 


ARCHITECTURE, 


Le pensionnaire architecte devra exécuter : 

Daos la première année de son séjour à Rome, au moins 
quatre feuilles de détails d'après les monuments antiques de 
Rome, au quart de l'exécution ; 

Dans la deuxième année : 1° deux feuilles de détails (au 
quart de l'exécution) d'après un monument antique de Rome 
et un essai de restauration d’une partie du monument auquel 
appartiennent ces détails, essai qui devra faire connaitre les 
parties essentielles de la construction. Cette première partie de 
l'envoi, qui, dans son ensemble, ne comprendra pas moins de 
quatre feuilles, sera accompagnée d'un mémoire explicatif ; 
2° des détails décoratifs extérieurs ou intérieurs et des ensem- 
bles d'architecture du moyen âge ou de la Renaissance. 

Pendant (a troisième année, le lauréat exécutera la restau- 
ration d’un édifice antique ou d'un ensemble d'édifices antiques 
de l'Italie, de la Sicile, de la Grèce ou de l'Orient. Les plans 


(118) 


indiqueront à la fois l'état actuel et l'état restauré avec des 
études de détails. Un mémoire historique et explicatif y sera 
joint; 

Durant la quatrtème année, le pensionnaire pourra, après 
en avoir reçu l'autorisation, voyager en Espagne, en France, 
en Allemagne, en Angleterre ou en Hollande et notamment en 
Belgique, selon ses préférences et ses goûts. Au retour, comme 
dernier envoi, il devra présenter un projet complet d'édifice 
public. | 

‘Aar. 17. La pension est payée au lauréat par semestre et 
d'avance. 

Ant. 18. Cette pension pourra être suspendue ou supprimée, 
sur l'avis conforme de la Classe des beaux-arts, à défaut par le 
lauréat de se conformer aux obligations que le présent regle- 
ment lui impose. 

Ant. 19. Les cas non prévus sont réglés par Notre Ministre 
de l'Intérieur et de [Instruction publique, qui est chargé de 
l'exécution du présent arrêté. 


Articles additionnels relatifs au grand concours 
d'architecture. 


Arrélé royal du 22 mai 1875. 


ARTICLE PREMIER. L'arrêté royal du 17 avril 1852, relatif 
aux grands concours d'architecture, est rapporté. 
lest remplacé par la disposition ci-après : 


(119) 


Nul n'est admis à prendre part au grand concours d'archi- 
Lecture dit « concours de Rome », s'il ne fournit la preuve qu'il 
a subi avec succès l'examen scientifique et. littéraire dont le 
programme a été inséré dans l'arrêté ministériel du 19 avril 
1832. 

Aut. 2. Un jury de cinq membres, nommé par Notre Ministre 
de l'Intérieur, procède à cet examen, qui doit toujours avoir 
lieu trois mois au moins avant l'époque fixée pour les inscrip- 
Wons au grand concours. 

Aut. 5. Les certificats délivrés par ce jury sont valables pour 
tous les concours auxquels le candidat croira devoir prendre 
part jusqu'à l’âge de 30 ans. 


Arrété ministériel du 24 mai 1875. 
Le Ministre de l'Intérieur, 


Vu l'arrêté royal du 22 mai 1875 portant que les aspirants 
pour le graad concours d'architecture sont tenus, préalablement 
à leur inscription, de faire preuve de connaissances scientifiques 
et littéraires; 

Revu l'arrêté du 23 avril 1863 portant approbation du règle- 
ment d'ordre des grauds concours; 


Arrête : 


Anricie unique. La disposition inscrite à l’article 75 dudit 
réglement d'ordre est remplacée par ce qui suit : 


( 120 ) | 


À. — Concours préparatoire. 


Les concurrents ont à faire : 

te Une composition d'architecture académique rendue gra- 
phiquement par plans, coupes, élévations, elc., etc. 

Il est accordé un jour entier pour ce travail, qui doit être 
exécuté simplement en esquisse ; 

2% Un dessin au trait d'aprés la bosse (figure antique), ou 
d'après nature, au choix du jury. 

Les concurrents sont séquestrés en loge et ils ont deux jours 
et une auit pour ce travail, qui doit être exécuté dans les pro- 
portions de 48 à 50 centimètres de haut. 


Arrtté ministériel du 24 juillet 1878. 


Les lauréats du grand concours de gravure sont tenus de 
joindre aux rapports semestriels mentionnés à l’article 15 de 
l'arrêté royal du 22 mai 1875, des croquis à la plume où au 
crayon destinés à faire apprécier la valeur des observations qui 
y seront consignées. 

Les dessins resteront la propriété des lauréats et leur seront 
restitués lorsqu'ils auront été examinés par qui de droit 





( 121 ) 


LAURÉATS DES GRANDS CONCOURS DE PEINTURE, 
D'ARCHITECTURE, DE SCULPTURE ET DE GRAVURE. 


4819. P. (1) Grand prix, 


1821. » 
482% » 
182%. » 
188%. » 
1890. S. 
1832 P. 
1834. A. 
1826. S. 
1838. P. 
480. G. 
1842 P. 
1844. À. 
4846. S. 
4847. P. 


1838. C. 


1859. A. 
1850. P. 


185. S. Grand prix, 


1852. P. Grand prix, 


» » 
u » 
» » 
r » 
» » 

N prix, 

N prix, 

24 prix, 

M. honorable, 


a, 


De Braekeleer (F.), 


Maes (J.-B.-L.), 


Van Ysendyck (A), 


(Non décerné.} 


Verschaeren {J.-A.), 
Van der Ven (J.-A.), 


Wiertz (A.), 
De Man (G.), 
Geefs (Jos), 


Van Maldeghem (R.-E.), 


(Non décerné.; 
Portaels (J.-F.), 


Ombrechts (A.-L.), 


Geefs (Jean), 


Stallaert (J.-J.-F.), 


Bal (C.-J.), 
Laureys (F.), 
Carlier (M.), 


De Groux (C.-C.-A.), 
De Bock (J.-B., 
Laumans (J.-A.), 
Verdonck (J.-J.-F.), 
Pauwels (G.-F.), 
Vermotte (L.-F.), 
Mergaert (D.), 


d'Anvers 
de Gand. 
d'Anvers. 


d'Anvers. 

de Bois-le- Duc. 
de Dinant. 

de Bruxelles. 
d'Anvers. 

de Denterghem. 


de Vilvorde. 
de Gand. 
d'Anvers. 

de Merchtem. 
de Berchem. 
d'Ostende. 

de Wasmuel. 
de Commines. 
d'Anvers. 
tees „op den - 
d'Anvers. 
d'Eeckeren. 

de Courtrai. 

de Cortemarck. 


(1) Les initiales après les dates signifient : P (Peinture), 


A (Architecture), S (Sculpture), G (Gravure). 


4853. A. Grand prix, 
4855. P. Grand prix, 


NM prix, 


4855. G. Grand prix, 


1855, 


1857. 


1858. 


1859. 


1301). 


1861. 


1862. 


1863. 


1864. 


S. 


P. 


P. 


S. 


P. 


NM prix, 

M. honorable, 
Grand prix, 
24 prix, 
Grand prix, 


2 prix, 


. Grand prix, 


Md prix, 
M. honorable, 


. Grand prix, 


2d prix, 

M. honorable, 
Grand prix, 
2d prix, 

M. honorable, 


. Grand prix, 


M. honorable, 


. Grand prix, 


A prix, 
M. honorable, 
Grand prix, 


nn. end 


2 prix. 


Grand prix, 
2 prix, 


M. honorable, 


(123) 


(Non décerné.) 
Mergaert (D.), 
Goevers (A.), 
Hendrix {L.), 
Biot (G.-J.), 


Campotosto ‘H.-J.), 


Nauwens (J.-J), 


Van der Linden (G.) 


Bogaerts :P.-A.), 
Beaufaux (P.-C.), 
| Callebert (F.-J.), 
{ Delfosse (A.-A.), 
Baeckelmans (L.), 
Altenrath (H.-H,), 
Demaeght (C.), 
Fabri (R.-J.), 
Dehaen (J.-P), 
Deckers (J.-F.), 
Legendre (L.-A.), 
Verhas (J.-F.). 
Debruxelles (E.), 
Copman (E.-J.). 
Durand (L.}, 


Delacenserie (L.-J.-J.), 


Naert (J.-J.-D.), 


Vanderheggen (A.), 
Van den Bussche (J.-E.), 


Hennebicq (A.), 


de Cortemarck. 
de Maliues. 

de Peer. 

de Bruxelles. 
de Bruxelles. 


d'Anvers. 


d'Anvers. 
de Borgerhou!. 
de Wavre. 
de Roulers. 
de Renaix. 
d'Anvers. 

» 
de Bruxelles. 
d'Anvers. 
de Bruxelles. 
d'Anvers. 
de Bruges. 
de Termonde. 
d'Ath. 
de Bruges. 
d'Anvers. 
de Bruges. 

» 
de Bruxelles. 
d'Anvers. 
de Tournai. 


Van den Kerckhove (C.-E.), de Bruxelles. 


Deckers (J.-F ;, 
Carbon (C.), 
Palinck (C. , 
Samain (L.), 


d'Anvers. 

de Gits./Fl.occ.) 
de Borgerhout. 
de Nivelles. 


(123 ) 


1865. P. Grand prix,  Hennebicq (A), 
2% prix, 
M. honorable, De Wilde (F.-A.), 


1866. A. Grand prix, Naert (J.-J.-D.), 


D prix, Bonnet (L.), 
1867. P. Grand prix, 

| Lebrun (L.), 

M. honorable, Mellery (X.), 


1868. G. 
4968. S. Grand prix, Marchant 'J.-G.). 
{ De Vigne (P.), 


Nl prix, { Dupuis (L.), 





M. honorable. Palinck (C.), 
4870. P. Grand prix,  Mellery (X.;, 
NM prix, “Ooms (C.), 
1871. A. Grand prix, Dieltiens (E.), 
2% prix, Bonnet (L.), 
M. honorable, Boonen (L.). 
1872. S. Grand prix, Cuypers !J.), 
De Kesel ‘C.), 
2% prix, Dupuis (L.), 
Vincotte (T.), 
4873. P. Grand prix, (Non décerné) 


… Dd prix, Siberdt rE.). 
4874. G. Grand prix, Lauwers (F.), 
M. honorable, Dirks (J.), 
1875. A. Grand prix, De Coster (J.-B.). 
Allard (E.), 
Van Rysselberghe (O.), 
(Non décerné.) 


2 prix, 
4876. P. Grand prix, 





4871. S. Grand prix,  Dillens (J., 
2 prix, De Kesel (Ch, 
Joris (F.), 
M. honorable, { Geefs (G.), 
Duwaerts (D.), 


de Tournai. 


Van der Ouderaa (P.-J.), d'Anvers. 


de St-Nicolas. 
de Bruges. 


“de Taintignies. 
Vanden Kerekhove (C.-E.), de Bruxelles. 


de Gand. 
de Laeken. 


Le concours n's pu savoir Heu faute de concurrents, 


des Sables-d'Olonne. 
de Gand. 

de Lixhe(Liège) 
de Borgerhout 

de Laeken. 

de Desschel (Anv.). 

de Grobbendenek. 

de Taintignies. 
d'Anvers. 

de Louvain. 

de Xomergem (F.0.) 
de Lixhe (Liège) 
de Borgerhout. 


d'Auvers. 
» 
» 
d'Anvers. 
de Bruxelles. 
de Minderhout. 


de Bruxelles. 
de Somergem. 
de Deurne. 
d'Anvers. 

de Diest. 


4878. P. Grand prix, 
A prix, 


M. honorable, 


4879. A. Grand prix, 
2 prix, 


4880. P. Grand prix, 
M prix, 


M. honorable, 


1881. G. Grand prix, 
2d prix, 

1882, S. Grand prix, 
2d prix, 


1883. P. Grand prix, 
N prix, 


nnn 


( 12%) 


De Jans (Ed), 

Van Biesbroeck (J.), 
Lefebvre (Ch.), 
Geefs (Eug.), 
Dieltiens (Eug.). 


Van Rysselberghe (Oct. 


Cogghe (Rémi), 
Verbrugge (Emile), 
Van Landuyt, 
Lenain (Louis), 
Vander Veken, 
Charlier (Gme), 
Braecke (P.), 

De Rudder (ls), 
Verbrugge (Émile), 
Van Acker (Fld), 


M. honorable, Van Strydonck (Gwe), 


1884, À. Grand prix, 
24 prix, 

1885. S. Grand prix, 
2 prix, 


Dieltiens (Eug.), 
Truymans (Ferd.), 
Anthone (Julien), 
Devreese (God.), 


M. honorable, Samuel (Charles), 


4886. P. Grand prix, 
jer 2me prix, 
gd » 


Montald {Ct), 
Middeleer (Jt), 
Richir (Herman), 


M. honorable, Rosier (Jean), 


G. Grand prix, 
N prix, 


Van der Veken (Gee), 
Greuze (Louis), 


M. honorable, Brant (Florent, 


1887. A. Grand prix, 
2 prix, 


De Wulf (Ch., 
De Braey (Michel), 
Truyman (Ferd., 


M. honorable, Van Boxmeer (Th), 


de Saint-André, les- 
Bruges. 


de Gand. 
de Bruxelles. 
d'Anvers. 
de Grobbendonck. 
de Minderhout. 
de Mouscron. 
de Bruges. 
de Bruxelles. 
d'Estinnes-eu -Val. 
d'Anvers, 
d'Ixelles. 
de Nieuport. 
de Bruxelles. 
de Bruges. 
de Bruges. 
de Bergen (Norw.). 
de Grobbendonet. 
d'Anvers. 
de Bruges. 
de Courtrai. 
de Bruxelles. 
de Gand. 
d'Ixelles. 

» 
de Lanaeken. 
d'Anvers. 
de Mons. 
d'Anvers. 
de Bruges. 
d'Anvers. 

» 


de Malines. 











(125 ) 
4888. S. Grand prix, Lagae (Jules), 


N prix, Van HoveGust.), 
| Braecke (Pierre), 
M. honorable, Samuel (Ch.), 
Fichefet (Georges), 
4899, P. M. nr Van Dyck (Victor), 
Geerinck (César), 
4890. A. Grand prix, Verhelle (Arthur), 
2 prix, Kockerols(Adolphe), 


Vereecken (Émile), 
M. honorable, | Marcq (Hub), 


4894. S. Grand prix,  Rombaux (Egide), 
. Dupon (Josué), 
2 prix, Delbeke (Albert), 
M. honorable, De Haen (Victor), 
G. Grand prix, (Non décerné). 
. Sterck (Arthur), 
2 prix, Bernier (Charles), 
M. honorable, Greuse (Louis), 


4802, P Grand prix, (Non décerné). 
N prix, 

Geerinck (César), 

M. honorable, | Rotthier (Léon), 


de Roulers. 

de Wetteren. 
de Nieuport. 
de Bruxelles. 


de Bruges. 
de Malines. 
de Zele. 


de Bruges. 
d'Anvers. 
d'Anvers. 

de Bruxelles. 


de Schaerbeek. 
d'Ichteghem. 
de Liège. 

de Schaerbeek. 


d'Anvers, 
d'Angre. 
de Mons. 


Van Esbroeck (Édouard), de Londerzeel. 


de Zele. 
d'Etterbeek. 


(126) 


FONDATION GODECHARLE. 


Bourses d’études au profit d'artistes. 


Arrété royal du 7 décembre 1886, faisant rentrer dans les 
attributions de l’Académie les rapports des lauréats. 


LEOPOLD IE, etc., 


Revu notre arrêté en date du 17 janvier 1881, statuant 
sur l'organisation du concours Godecharle, conformément à 


l'arrêté du 12 novembre 1878 qui approuve la fondation du 
dit concours; 


Considérant que le but principal de la fondation Gode- 
charle était de procurer aux lauréats du concours les moyens 
de se perfectionner à l'étranger; 


Sur la proposition de Notre Ministre de l'Agriculture, 
de l'Industrie et des Travaux publics (1), 


NOUS AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : 


ARTICLE PREMIER.— Le jury, après avoir entendu l'artiste, 
émet son avis sur le choix des pays à visiter, sar l'opportu- 
nité du départ, sur la durée du séjour dans les villes où il 
convient de résider, ainsi que sur tous les autres points qui 


(4) Les beaux-arts étant actuellement dans les attributions de 
M. le Ministre de l'Intérieur et de 1 Instruction publique, c'est à ce 
baut fonctionnaire que doivent être adressés ces rapports. 





(127) 


paraîtront mériter d'être pris en considération daus l'intérêt 
du lauréat. 


Aut. 2. — Pendant leur séjour à l'étranger, les lauréats 
adressent lous les six mois à Notre Ministre de l'Agricul- 
tare, de l'Industrie et des Travaux publics un rapport 
détaillé sur leurs études et sur les objets qui s'y rattachent. 


Ces rapports serout soumis à l'appréciation de la Classe 
des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique. 


Arrété royal du 2 arril 1890, appliquant aux lauréats du 
concours GODECHARLE les prescriptions des arti- 
cles 14, 15 et 16 du Règlement pour les grands concours 
de peinlure, etc. 


LÉOPOLD IL, erc., 


Revu Nos arrêtés du 47 janvier 1881 et du 7 décembre 
1886, statuant sur l’organisation du concours Godecharle et 
sur les conditions imposées aux lauréats; 

Vu Notre arrêté du 28 juin 1889, réorganisant les cou - 
cours de Rome; 

Considérant qu'il y a lieu de prendre, de part et d'autre, 
les mêmes garanties pour le bon emploi du temps des lau- 
réats pendant leur séjour à l'étranger; 

Considérant toutefois que la durée de la pension des lau- 
réats du coi.cours Godecharle n'est que de trois ans; 


sl 


(128 ) 


Sur la proposition de Notre Ministre de l'Intérieur et de 
Instruction publique, 


NOUS AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : 


ARTICLE PREMIER. — Les prescriptions formulées par les 
articles 14 et 13 du règlement précité, ainsi que par l'ar- 
ticle 46 qui détermine les travaux imposés pour les pre- 
mières années de pension des lauréats du concours de 
Rome, sont applicables aux lauréats du concours Godecharle 
sous les réserves ci-après : 

La durée de leur séjour à Rome sera limitée à la pre= 
mière année de leur pension. Leurs voyages dans les autres 
villes de l'Europe pourront avoir lieu dans le cours de la 
troisième année. 

Les prescriptions concernant la troisième année de séjour 
des lauréats de Rome seront, pour les lauréats du concours 
Godecharle, reportées à la deuxième année, 


Ant. 2. — Il est loisible aux lauréats, pour ce qui regarde 
les épreuves imposées aux statuaires, de remplacer la copie 
réglementaire par une œuvre originale. 


Organisation (1). 


LÉOPOLD Il, erc., 


Vu le testament, en date du 15 mars 1871, par lequel le 
sieur Napoléon Godecbarle, avoué à Bruxelles, ordonne que 


(1) Arrêté royal du 17 janvier 1881. 


( 129 ) 


les revenus de sa succession soient affectés à des bourses 
qui serout conférées à des artistes statuaires, peintres d'his- 
toire et architectes, pour perfectionner leur éducation artis- 
tique en visitant les grands établissements à l'étranger; 


Vu Notre arrêlé en date du {2 novembre 1878 qui approuve 
cette foudation de bourses ; 


Vu la délibération de la commission provinciale des fon- 
dations du Brabant, l'avis de la députation permanente du 
Conseil de cette province et le rapport de Notre Ministre de 
l'intérieur, en date du 6 septembre, du 2 et du 19 octo- 
bre 1877; 


Vu les articles 35 et 43 de la loi du 19 décembre 1864 et 
3 de l'arrélé royal du 7 mars 1865; 


Sur la proposition de Nos Ministres de la Justice et de 
l'Intériear, 


Nous AvVOYS ARRÊTÉ ET ARRÈTONS : 


ARTICLE PREMIER. — Le taux des bourses de la fondation 
précitée est Üxé à 4,000 francs par an. 

Le nombre en sera déterminé d’après les revenus nets de 
la dotation. 

Chaque bourse est accordée pour le terme de trois ans. 

La date à laquelle la jouissance en prend cours est fixée 
par l'acte de collation, 

La première annuité est payable par anticipation, la 
secoude le sera après un an de jouissance et sur la produc- 
Lion de crertificais constatant soit la residence du boursier à 
l'étranger, soit sa visite des grands dépôts artistiques à l'ex- 


térieur du pays. 
9 


( 130 ) 


Ces certificats seront visés par les agents diplomatiques 
belges dans ces divers États. 


ART. 2. — Il sera prélevé sur ces revenus: fe le traite- 
ment du receveur ou son deuier de recettes; 2 les frais à 
résulter de la publication extraordinaire de la vacance des 
bourses, ainsi que des avis aax exposants et aux concur- 
rents; 3° les honoraires attribués aux membres des jurys 
spéciaux institués en exécution de l’article 9 ci-dessous et 
qui prouonceront sur l'aptitude des candidats boursiers. Les 
dépenses de transport et de placement, au Musée de 
Bruxelles, des œuvres d'art que les boursiers devront livrer 
à l'Etat seront à la charge du Gouvernement. 


ART. 3. — Aucune des hourses de la fondation n'est exclu- 
sivement affectée à l’une des trois branches des beaux-arts 
judiquées par le disposant. Toutes pourront, au contraire, 
le cas échéant, être conférées à des boursiers cultivant la 
mème branche, soit la sculpture, soit la peinture d'histoire, 
soit l'architecture. 

Les revenus ne seront dévolus au Gouvernement que dans 
le cas où les bourses ne trouveraient de titulaires dans 
aucune des branches prémentionnées; s'ils sont partielle- 
ment affectés à des bourses, la quotité libre sera seule mise 
à la disposition du Gouvernement. 

Si un boursier mourait pendant qu’il jouit de sa bourse ou 
s'il n'effectuait sou voyage à l'étranger que pendant une 
partie des trois années ou enfin si la copie qu'il doit pro- 
duire n'était pas admise au Musée de Bruxelles, des réduc- 
lions, selon le Jas, serout opérées sur le montant qui lai "tait 
attribué et les fuuds disponibles seront remis au Département 
de l’Intérieur pour être einpioyés daus l'intérêt de l’art, selon 
la volonté du testateur, | 


(134 ) 


Aar. 4 — Douze mois avant l’ouverture de chaque expo- 
sition triennale des beaux-arts à Bruxelles, la commission 
provinciale des fondations de bourses du Brabant fera pu- 
blier, dans la forme prescrite pour les bourses de fondation, 
la vacance des bourses créées par Napoléon Godecharle. 


Aar. 5. — Les artistes statuaires, peintres d'histoire et 
architectes, Belges et àgés de moins de vingt-cinq ans, qui 
desireront obtenir la jouissance d’une de ces bourses, trans- 
mettront leur requête à la commission provinciale dans les 
quinze premiers jours de l’ouverture de l'exposition. | 


Ils y joindront l'engagement : 


te D'abaadonner à l’État l’œuvre d'art qu’ils auront expo- 
sée au salon et d’après laquelle ils auront été déclarés 
doués d'une aptitude spéciale, et 

2e D'envoyer, à leur retour en Belgique, au Musée de 
l'État à Bruxelles, une copie faite par eux, à leur choix, d'un 
chef-d'œuvre de peinture, de sculpture ou d'architecture 
existant dans l’un des pays qu'ils auront visités. 


Ant. 6. — Les requêtes des artistes, avec les pièces à 
l'appui, seront transmises par la commission provinciale au 
Département de l'Intérieur. 


Aur. 7. — Si une des expositions triennales à Bruxelles ne 
pouvait avoir lieu ou si celles-ci étaient supprimées, le 
Département de l’intérieur ferait un appel aux artistes dési- 
gnés par le fondateur, qui désireraient concourir pour pro- 
Gter de ces hourses. 

L'avis, publié daus la forme usitée eu cas de vacances de 
bourses, sera envoyé aux académies des beaux-arts du 
royaume el aux artistes dont les ateliers sont fréquentés par 


(132) 


des élèves réunissant les conditious voulues pour prétendre 
à la jouissance de la fondation. 


Anr.8. — Les pétitionnaires s'adresseront au Ministère de 
l'Intérieur et désigneront, dans leur requête, les œuvres 
d'art qu'ils invoquent comme titre à l'obtention de la bourse. 

Ils y joindront un engagement semblable à celui men- 
tionné à l’article 5. 

Le Département de l'Intérieur informera la commission 
provinciale des demandes qu'il aura reçues. 


ART. 9. — Trois jurys spéciaux de trois membres, choisis, 
aatant que possible, parini ceux de la commission des récom- 
penses du salon triennal de Bruxelles, seront nommés par le 
Gouvernement pour prononcer sur l'aptitude artistique de 
candidats exigée par le testateur et désigner, entre les 
œuvres d'art présentées par les artistes, celles qui devien- 
dront la propriété de l'État. Le nombre des œuvres désignées 
par les jurys devra être au moius double de celui des bourses 
vacantes. 

L'un de ces jurys statuera sur l'admission des statuaires, 
le second sur celle des peintres d'histoire et le troisième sur 
celle des architectes. 


Aur. 10. — La collation des bourses sera faite par la com- 
mission provinciale du Brabant, qui devra faire son choix 
parmi les artistes que les jurys spéciaux auront reconnus 
dignes de cette faveur. Leurs propositions ne comprendront 
que des artistes réunissant les conditions et les qualités 
prescrites par le fondateur. 

S'il s'en présente plusieurs pour la même bourse, ils 
seront proposés dans l'ordre de leur mérite respectif. 


(135) 


Une copie des actes de collation sera adressée au Ministère 
de l'Intérieur. 


Aut. ff. — La dernière annuité de chaque bourse ne 
sera payée qu'après due réception, au Musée de l'État, à 
Bruxelles, de la copie faite par le boursier d'un chef-d'œuvre 
de peinture, de sculpture ou d’architecture, conformément 
aux volontés du testateur. 


Ant. 12. — Le Ministre de l'Intérieur statuera. sur la 
réception de cette copie, après avoir entendu la commission 
directrice dudit Musée. 


Aat. 13. — Si les jurys spéciaux ne trouvaient pas parmi 
les exposanis et, en cas de suppression des expositions trien- 
uales, parmi les concurrents des titulaires pour les bourses, 
le Ministère de l'Intérieur informerait la commission pro- 
vinciale qu'aucuue collation n'aurait lieu; la commission 
mettra, en conséquence, les revenus libres de la dotation à 
la disposition dudit Département pour être employés dans 
l'iutérêt de l’art, selon les intentions du testateur. 


Aut. 14. — Les cas non prévus par le présent règlement 
seront réglés par la commission provinciale, sous l’approba- 
tion du Ministre de l'Intérieur. Les décisions seront commu- 
niquées au Département de la Justice. 


Aar. 15. — Par dérogation à l’article 4, le délai de douze 
mois est réduit, pour l’année 1881, à trois mois. 


( 134 ) 


GRAND CONCOURS DE COMPOSITION MUSICALE. 





Organisation (1), 

Aart. 1°. Le concours de composition musicale a lieu tous les 
deux ans, à Bruxelles. | 

Aar. 2. Le lauréat reçoit, pendant quatre années, une 
pension de 4,000 francs, pour aller se perfectionner dans son 
art en Allemagne, en France et en Italie. 

La pension prend cours à l'époque à fixer par le règlement. 
Toutefois, si le lauréat est âgé de moins de 21 ans, il n'entre 
en jouissance de la pension qu'après avoir atteint cet âge. 

Anr. 3. Sont seuls admis au concours les Belges qui n’auront 
pas atteint l’âge de trente et un ans le 51 décembre de l'année 
pendant laquelle le concours a lieu, et qui auront été reçus à 
la suite d'une épreuve préparatoire devant le jury mentionné 
ci-après (2) 

Aar. 4. Les concurrents doivent écrire une scène drama- 
tique sur un sujet donné (3). 

Aar. 5. Le jury chargé d'apprécier la capacité des concur- 
rents et de juger le concours est composé de sept membres. 

Trois de ces membres sont désignés par la Classe des beaux- 
arts de l'Académie royale de Belgique parmi les académiciens 
appartenant à Îa section de musique. Les quatre autres sont 
nommés par Nous, sur la proposition de Notre Ministre de 
l'Intérieur. 

Le jury nomme son président parmi les membres domiciliés 


(1) Sanctionuée par arrêté royal du 5 mars 1849. 

(2) Adopté par arrêté royal du 27 septembre 1892 qui en modifie 
la rédaction primitive. 

(3) Voir p. 138 : Concours pour les cantates. 





(135 ) 


daas la capitale; le président est remplacé, en cas d'empêche- 
ment, par le plus âgé des membres qui habitent Bruxelles. 

Anr. 6. Les fonctions des membres du jury sont gratuites. 
Cependant, ilest accordé des indemnités de déplacement et 
de séjour à ceux d’entre eux qui n'habitent pas la capitale ou 
les faubourgs. 

Art. 7. Un secrétaire, nommé par le Ministre de l'Intérieur, 
est attaché au jury. Il ne prend point part aux travaux du 
jury qui ont pour objet le jugement tant de l'épreuve prépara- 
toire que du concours définitif. 1} est spécialement chargé de 
la direction et de la haute surveillance de la partie matérielle 
du concours. Une indemnité peut lui être accordée. 

Ant. 8. Il peut être décerné un premier prix, un second 
prix et une mention honorable. 

Le premier prix n’est accordé qu'à un seul concurrent. 

Le second prix et la mention honorable peuvent être accordés 
en partage. 

Aut. 9. Le second prix consiste en une médaille d’or de la 
valeur de trois cents francs. 

Anr. 10. Le jury ne peut juger si cinq membres, au moins, 
ne sont présents. Ses jugements se font au scrutin secret. 

Ant. 11. Les décisions du jury, pour ce qui concerne les prix, 
sant prises à la majorité absulue des suffrages. Toutefois, en cas 
de partage égal des voix, celle du président est prépondérante. 

Aart. 12. Nos dispositions antérieures relatives au concours 
de composition musicale sont rapportées. 

Aar. 13. Notre Ministre de l'Intérieur est chargé de faire le 

règlement définitif et de prendre les mesures nécessaires pour 
l'exécution du présent arrêté 


(136 ) 


Règlement (|). 


Anr. fer, — Le concours bisannuel de composition musicale 
s'ouvre le 20 juillet (2). 

Anar. 2, — Les aspirants au concours doivent se faire inscrire 
au Ministère de l'Intérieur avant le 10 juillet. 

Ils sont tenus de justifier de leur qualité de Belges et de prou- 
ver qu’ils n’auront pas atteint l’âge de 30 ans au 20 juillet. 

Aur. 5. — Le jour indiqué pour l'ouverture du concours, le 
jury s’assemble, à huit heures du matin, au local qui sera indi- 
qué par avis inséré dans les journaux, afin de procéder à 
l'épreuve préparatoire. 

Ant. 4. — L'épreuve préparatoire se compose : 1° d'une 
fugue (vocale ou instrumentale) développée à deux sujets et 
à quatre parties; 2° d’un chœur peu développé avec orchestre. 

Soixante-douze heures consécutives sont accordées pour cette 
épreuve. 

Ant. 5. — Le sujet de la fugue est tiré d'une urne, où il ea 
aura été déposé quinze au moins. Le texte du chœur est choisi 
par le concurrent. 

Le tirage est fait par aspirant le plus jeune, en présence du 
jury et des autres aspirants. 

Anr. 6. — Immédiatement après le tirage, il est remis à 
chaque aspirant une copie du bulletin indiquant le sujet de la 
fugue, ainsi que le texte du chœur, et les aspirants se retirent 


(4) Arrêté par dispositions ministérielles des 5 mars 1849, 30 mai 
1855, 18 mars 1873 et 31 mars 1879. 
(2) Le prochain concours aura lieu en 1893. 





( 157 ) 


dans les loges qui leur sont assignées pour procéder à leur tra- 
vail 

Aut. 7. — Le jury ne se sépare qu'après l'entrée en loge de 
tous les aspirants. | 

Ant. 8. — L'épreuve préparatoire est obligatoire pour tous 
les coneurrents, soit qu'ils aieut déjà concouru, soit qu'ils se 
présentent pour la première fois au concours. 

Aucan concurrent n'est admis à participer plus de trois fois 
au concours. 

Aut. 9. — Toute communication avec d'autres personnes 
que le secrétaire du jury et celles qui sont chargées du service 
est interdite aux aspirants pendant toute la durée de leur tra- 
vail, tant pour l'épreuve préparatoire que pour le concours 
définitif. 

Aut. 10. — La fugue et le chœur, sujets de l'épreuve, sont 
remis au jury le surlendemain à huit heures du matin. Chaque 
composition doit être accompagnée d'un billet cacheté indi- 
quant le nom de l'aspirant. 

Ant. 11. — Les aspirants qui se relirent sans avoir achevé 
la fugue ou le chœur sont considérés comme ayant renoncé 
au concours. 

Aar. 12. — Immédiatement après la remise de la composi- 
tion mentionnée à l'article 10, le jury s'occupe, sans désem- 
parer, de l'examen des morceaux. 

Anr. 15. — L'examen terminé, le président du jury invite 
les membres à voter sur l'admission des aspirants, en dési- 
gnant les compositions par leurs numéros d'inscription. 

Le président proclame le résultat du vote, puis il ouvre les 
billets contenant les noms des aspirants dont les travaux ont 
obtenu la majorité des suffrages et les lit à haute voix. 

Le nombre des concurrents ne peut dépasser six. 


(138) 


Les aspirants admis sont immédiatement introduits, et ke 
président, après leur avoir annoncé le résultat de l'épreuve , les 
invite à se trouver au même local, le lendemain à huit heures 
du matin, pour y recévoir le sujet du grand concours, et en— 
trer immédiatement en loge. 

Après quoi le président déclare l'épreuve préparatoire ter- 
minée, et ajourne l'assemblée du jury au vingt-sixième jour 
aprés l'entrée en loge des concurrents. 

Ant. 14. — Le jour fixé pour le concours, le président du 
jury, assisté du secrétaire, reçoit les concurrents au local désigné 
et remet à chacun d'eux une copie des paroles de la scène dra- 
matique qui fera l'objet du concours (1). 

Anr 15. — Vingt-cinq jours, y compris celui de l'entrée en 
loge, sont accordés aux concurrents pour mettre la scène en 
musique avec orchestre. 

Ant. 16. — Les loges sont numérntées et tirées au sort entre 
les concurrents. Elles renferment un piano, un lit, une table 
et les objets nécessaires à leur service. 

Anr. 17. — Les concurrents sont immédiatement introduits 
el enfermés dans leurs loges. Leurs malles ou paquets sont 
inspectés par le président du jury et le secrétaire ; ils ne peuvent 
contenir ni compositions musicales, manuscrites ou imprimées, 
oi aucun ouvrage de théorie. 

Ant. 18. — Aucune personne autre que le secrétaire du jury, 
le surveillant et les domestiques de service ne peut pénétrer 
dans les loges des concurrents. 

Tout paquet ou journal, à l'adresse de l'un deux, est ouvert 
ou déployé avant la remise, par le gardien des loges, qui s'as- 
sure s’il ne contient aucun objet défendu. 


(11 Voir page 14% : Concours pour les cantates. 





( 139 ) 


Ea cas d'indisposition, ledit gardien accompagne en loge la 
personne dont le concurrent réclamera les soins. 

Anr. 19. — Les concurrents se réunissent aux heures de 
repas et de récréation. 

Tout le reste du temps ils sont enfermés dans leurs loges. 

Aar. 20. — Leur travail étant terminé, ils en déposent les 
manuscrits accompagnés de billets cachetés, entre les mains du 
secrétaire, qui paraphe immédiatement chacune des pages. 

Aut. 21, — Tout concurrent qui se relire sans faire la remise 
du manuscrit complet de son ouvrage est considéré comme 
ayant renoncé au concours. 

Aat. 22, — Le jour qui suit la clôture du concours, le jury 
se réunit à huit heures du matin. IÌ reçoit des mains du secré- 
taire les compositions des concurrents et arrêle les mesures 
nécessaires pour l'examen de ces œuvres. Il fixe, en outre, le 
jour auquel il sera procéilé à l'audition des morceaux au piano. 

Les concurrents doivent se procurer des chanteurs pour 
l'exécution de leurs scenes; ils peuvent toutefois prendre part 
à cette exécution. 

Ant. 25. — L'audition étant terminée, le président pose la 
question de savoir s'il y a lieu de décerner un premier prix. 

Si la résolution est affirmative, les membres du jury votent 
sur le choix du compositeur qui a mérité le premier prix. Le 
président proclame le résultat du vote. 

Puis le président met aux voix s'il ÿ a lieu de décerner un 
second prix, et les mêmes formes que pour le premier sont 
observées. 


Il en est de même si le jury décide qu'il y a lieu de décerner 
ane mention honorable. 

Aur. 24. — La distribution des prix a lieu dans une séance 
solennelle, à laquelle sont invités les membres du jury, les direc- 


( 140 ) 


teurs et les membres des Commissions des conservatoires de 
musique. 

Cette séance est suivie de l'exécution à grand orchestre du 
morceau couronné. 

Aar. 25. — Avant d'être admis à jouir de la pension instituée 
par les arrêtés sur la matière, le lauréat devra subir, devant le 
jury qui a jugé le concours,un examen sur les matières suivantes : 

Langue française ou flamande. — Le lauréat devra, dans 
un travail écrit, fournir la preuve qu'il est en état d'exprimer 
ses idées en langue française ou en langue flamande, à son 
choix. Le sujet qui lui sera donné à traiter sera choisi parmi les 
objets de ses études d'artiste. 

Littérature générale. — Le lauréat sera interrogé sur la 
Bible, sur les poemes d’Homére et du Dante, ainsi que sur les 
Niebelungen, sur les drames d'Eschyle, de Saphocle, d'Euri- 
pide, de Shakespeare, de Corneille, de Vondel, de Goethe et de 
Schiller ; il donnera une idée sommaire de ces œuvres, des res- 
sources que son art peut y trouver et des principaux person- 
nages qui y figurent. 

Les lauréats pourront indiquer eux-mêmes au jury les 
ouvrages qui ont fait particulierement l'objet de leurs études. 

Histoire et antiquités. — Notions générales d'histoire uni- 
verselle ; l'histoire de la Belgique avec plus de détails. 

Histoire de la musique dans l'antiquité, le moyen âge et les 
époques modernes, connaissance et appréciation esthétique des 
principales œuvres musicales composées depuis le XVI° siècle 
jusqu'à ce jour. 

Si l'examen a lieu en flamand, le lauréat devra justifier dans 
l'épreuve orale prescrite par le 3 du présent article qu'il a de 
la langue française une connaissance suffisante pour profiter 
immédiatement de ses voyages à l'étranger. 





(41) 


Aut. 26. — Le lauréat doit voyager un an et demien Alle- 
magne, dix mois en Îtalie, et séjourner ensuite huil mois à 
Paris. Pendant la quatrième année, il ne peut jouir de sa pen- 
sion qu'en habitant la Belgique 

ll envoie, avant le 1er mai des trois dernières années pendant 
lesquelles il jouira de la pension, denx grandes compositions 
musicales, l'une vocale avec accompagnement d'orchestre, 
l'aatre symphonique; ces compositions sont soumises à l'examen 
de la Classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique et 
deviennent l'objet d’un rapport qui sera publié. Dans le cours 
de la dernière année, il doit faire la remise d'un morceau instru- 
mental à grand orchestre, qui ne sera point examiné, mais qui 
sera exécuté dans la plus prochaine séance de distribution des 
prix du concours de composition musicale. 1} adresse, en outre, 
tous les trois mois, au Gouvernement, un rapport sur ses voyages 
et sur ses travaux. Ces rapporis sont également communiqués 
à la Classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique. 

Ilse conforme, au surplus, aux instructions que le Ministre 
lui remet aprés avoir consulté le jury. 

Aut. 27. — Le départ du lauréat est fixé au fer décembre; 
sa pension prend cours à partir de ce jour et luiest payée par 
semestre et par anticipation. 

Aut. 28. — Il est remis au lauréat une lettre de recomman- 
dation générale pour les agents diplomatiques ou consulaires 
belges dans les pays indiqués à l'article 26. A son arrivée dans 
une ville où il compte séjourner et où réside un de ces agents, 
de même qu'à son départ de cette ville, il est tenu de lui pré- 
senter cette lettre de recommandation, sur laquelle la date de 
la présentation est immédiatement mentionnée. Si son séjour 
dans cette ville doit se prolonger, il se représente à la légation 
ou au consulat au bout de trois mois. 


(142) 


Aat. 29. — Les frais divers du concours sont à charge du 
Gouvernement; il est alloué à chacun des concurrents, pour 
frais de nourriture et d'entretien, une indemnité de trois francs 
pour chaque jour qu’il reste enfermé en loge. 

Aar. 50 — Dans les cas non prévus par le présent règle- 

ment, le Ministre se réserve de prononcer, sur l'avis du jury. 


CONCOURS POUR LES CANTATES. 


Institution (1). 


Ant. je". — 1] est ouvert un double concours pour la com- 
position d'un poème en langue française et d'un poème en 
langue flamande destinés à être mis en musique pour le prix de 
composition musicale. 

Anr. 2. — 1] sera décerné un prix de 300 francs ou une mé- 
daille d'or de la même valeur à l’auteur de chacun des deux 
poèmes, français et flamand, désignés par le jury. 

Les poèmes ne contiendront pas plus de trois morceaux de 
musique de caractère différent, entrecoupés de récitatifs. Le 
choix des sujets est abandonné à l'inspiration des auteurs, qui 
| pourront, à leur gré, écrire un monologue ou introduire divers 
personnages en scène. 


(1) Arréte royal du 31 mars 1879. 


(145) 


Anr. 3. — Les écrivains belges qui voudront concourir pour 
l'obtention de l’un ou l’autre des prix institués par le présent 
arrêté adresseront, avant le ler mai (1), leur travail au secré- 
taire de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- 
arts de Belgique. 

Les manwcrits ne porteront aucune indication qui puisse 
faire coanaitre l’auteur. 

Ils seront accompagnés d'un billet cachelé contenant le nom 
et le domicile de l'auteur. 

Il est interdit, sous peine d'être déchu du prix, de faire usage 
d'un pseudonyme. 

Daus ce cas, le prix sera dévolu au poème qui suivrait immé- 
diatement dans l'ordre de mérite. 

Ant. 4. — Le jugement des poèmes, tant français que fla- 
raands, se fera par un jury de sept membres à nommer par 
le Roi, sur une liste double de présentation dressée par la 
Classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique. Quatre 
membres au moins du jury devront connaître les deux lan- 
gues. ° 

Ast. 5. — Les deux poemes couronnés seront transmis au 
moins quinze jours avant le concours de composition musicale 
au Ministre de l’intérieur, qui ea fera faire la traduction. Ils 
seront ensuile renvoyés au Jury, qui désignera le poeme à mettre 
en musique. 

Les concurrents pourront se servir soit du Lexte original, soit 
de la traduction pour la composition musicale. 

Ast. 6. — Le choix du poème se fait le jour de l'épreuve 
préparatoire. Toutefois, les billets cachetés ne sont ouverts 
qu'arres l'ouverture du cor.cours définitif. 


114) Le prochain concours aura lieu en 1893. 


(144 ) 


Un exemplaire du poème original et de la traduction est 
remis à chacun des concurrents au moment de l'entrée en loge 
pour ce concours. 


Programme (|). 


Les cantates ne dépasseront pas 200 vers. Elies appartien— 
dront soit au genre lyrique, soit au genre dramatique. Dans 
ce dernier cas, il n'est pas nécessaire qu'elles aient été con— 
çues en vue de la représentation théâtrale. 


(1) Arrêté royal du 26 avril (885. 





( 145 ) 


LAURÉATS 


DES 


GRANDS CONCOURS DE COMPOSITION MUSICALE. 


1859. 


der prix. 
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M. honorable. 

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M. honorable | 


Busschop (Jules), 
Ermel, d 


Soubre (E.J), 
Meynnc (G.), 


(Non décerné.) 
Ledeut (F.-E.). 


Samuel (Ad.-0.), 
Terry (J.-Léonard), 
Batta (J.\ 


Gevaert (F.-A.), 
Lemmens (J.-N.). 


Stadfeldt (Alexandre), 
Lassen (Édouard), 


Lassen (Édouard, 
Rougé (J.-B.), 


{Non décerné.) 
Demol tl'ierre), 


Demol (Pierre), 
(Non décerné.) 
Benoit (Pierre-L.), 


Benoit (Pierre-L.) 


de Bruges. 
de Bruxelles. 


de Liège. 
de Bruxelles. 


de Liège. 
de Liège. 
de Bruxelles. 


de Huysse. 
de Bruxelles. 


de Wiesbaden. 
de Copenhague. 
de Liège. 


de Bruxelles. 


de Harlcbcke. 


Courardy (Juies-Lamb.:, de Liège. 


Radoux (Jean-Théodore), de l.iège. 
(Non décerné), l'auteur étant M. Conrardy, 
déjà second prix en 1857. 


Vander Velpen (J.-B. 
Wautzel (Frédéric), 


de Malines. 
de Liège. 


10 


4861. 


1863. 


1865. 


De 
1867. jer prix. 


5 Nl: 


+: 


4869. 


1874. 


"4873. 


4875. 


4877. 


1879. 


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4er prix. 
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4er prix. 
24 prix. 


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(«146 ) 





(Non décerné.) 
Dupont ctlenri-J0seph), d'Ensival (Liege). 
Vander Velpen. (J-Bj, de Malines. 


Van Hoey (Gust.-J.-C.-M.), de Malines. 


Dupont (Henri-Joseph), 
Huberti (Léon- Gustave), 
Van Gheluwe (Léon), 


Huberti (Léon-Gustave), de Bruxelles. 
Vanden Eeden (J.- Bapt.). de Gand. 

Van Hoey (Gust.-J.-C.-M.), de Malines. 
Haes (l.ouis- Antoine), de Tournai. 


d'Ensival (Liège 
de Bruxelles. 
de Wannegem. 


‘Ràfer (Phel.-Barthélemy), de Liège.  : 


Waelput'(Ph.-H.-P.-J.-B.), de Gand. 
Van Ghetuwe (Léon), de Wannegem. 
Haes (Louis-Antoine), de Tournai. 


‚ Vanden Eeden (J.-Bapt.;, de Gand. 


de Louvain. 
de st J.-ten-Noode. 
de Bruxelles. 


Mathieu (Emile), 
Pardon (Félix). 
Demol (Guillaume), 


Demol (Guillaume), 

(Non décerné), l'auteur, M. Émile Mathieu. 
"ayant déjà obtenu uu second prix en 1889. 
Tilman (Alfred;, de t-J.-tea-%oode. 
Blaes (Édouard), de Gand. 


Servais (Franc.-Mathieu), de Hal. 
Van Duyse (Florimond), de Gand. 
De Vos (Isidore), de Gand. 


De Vos. (Isidore), 
Tilman (Alfred), 
De Pauw (J.-B.;, 


Tinel (Edgar), 
Simar (Julien), 
De Pauw (J.-B.), 


Dupuis (Sylvain), 
Dethier (Émile), 


de St-J, ten-Noode. 
de Bruxelles. 


deSinay(St-Nicolas). 
de Bruxelles. 
de Bruxelles. 


de Liège. 
de Liège. 


Soubre (Léon:;, de Bruxelles. 
(Non décerné.) Ì 
Dupuis (Syiv.), de Liège. 


De lauw (J.-P), de Bruxelles. 








4881. Aer prix. 
N prix. 


4883. 24 prix, 
en partage). 


4835. 1e prix. 

MN prix. 

M. honorable. 
4887. 4er prix. 

N prix. 


1889. 1er prix. 
der 2d prix. 
24 


ge » 
M. honorable. 


1894. 4er prix. 
4er Ml prix. 


eN » 


M honorable. 


(147 ) 


Dupuis (S Iv), 
Dubois (Léon) 


Heckers (Pierre), 
Soubre (Léon), 


Dubois (Léon), 
Heckers (Pierre), 
Lapon (Edm.), 


Heckers (Pierre), 
| Lebrun (Paul), 
Lapon (Edm.), 


Gilson (Paul), 
Lebrun (Paul:, 
Mortelmans (Louis), 
Rinskopf (Léon), 


Lebrun (Paul), 
Smulders (Charles), 


Leken (Guil.j, 
Vander Meulen (JP), 


de Liège. 
de Bruxelles. 


de Gand. 


"de Liège. 


de Bruxelles. 
de Gand. 
d'Ostende. 


de Gand, 
de Gand. 
d'Ostende. 


_ de Bruxelles, 


de Gand. . 


d'Anvers. ' 


de Gand. 


de Gand. 
de Maestricht, 


(naturalisé belge). 


de Heusy. 
de Gand. 


(148 ) 


LAURÉATS DES CONCOURS DES CANTATES. 


POÈRES FRANÇAIS. 


1847. Pujol (Auguste). Le roi Lear (1;. - 

1849. Gaucet, de Liège. Le songe du jeune Scipion (4). 

4851. Claessens (J.-J.). Le festin de Balthazar (3). 

4853. Michaëls (Clément), de Bruxelles. Les Chrétiens-Martyrs (4). 

(Pris en dehors de seize concurrents.) 

4855. Steenberghe. Le dernier jour d'Herculanum (5). 

1851. Wytsman (Clém.), de Termonde. Le meurtre d'Abel (6) | 

41859. Braquaval (Mme Pauline). Le juif errant (1). | 

4861. Braquaval (Mee Pauline). Agar dans le désert (8). | 
| 





1863. Karth, de Mersch. Paul et Virginie (9). 


(1) Bulletin, tre série, 1. XIV, tre part., 1847; p. 607. 
(2) Non imprimé dans le Bulletin. 

(3) Id, id. 

(4) B. tee série, t. XXI, 2e part, 1854; p. 532. | 
(5) B. tre série, t. XXII, 2° part, 1855; p. 53%. 
(6) B. 2e série, t 111, 1857 ; p. 85. 

(7) B. 2e série, t. VIII, 1859 ; p. 47. 

(8) B. 2e série, t. XII, 1861 ; p. 164. 

(9) B. 2e série, t. XVI, 1863 ; p. 278. 








(149 , 


POÈUES FRANCAIS ET PLAMANDS, 


_ 


1865. Mme Sirumann, née Amélie Picard, de St-Léger-sur-Ton. 
La fille de Jephté (1). 
»  Hiel (Emmanuel), de Termonde. De Wind (2). 
1867. Michaëls (Clément), de Bruxelles. Jeanne d'Arc (3). 
» Versnaeyen (Charles), de Bruges. Het Woud (à). 
1869. Lagye (Gustave). d'Anvers. La dernière nuit de Faust (5). — 
Traduction flamande par Emmanuel Hiel (6). 
» Adriaensen (Jean), de Louvain. De zuster van liefde (T). 
1811. Michaëls (Clément), de Bruxelles. Le songe de Colomb (8). — 
Traduction flam. par Emmanuel Hiel (95. 
» Willems (Franz), d'Anvers Zegetocht der dood op het 
slagveld (10). 
187$. Abrassart (Jules), de Louvain. L'Océan (11). 
» Van Droogenbroeck (Jean), de Schaerbeek. Torquato Tasso's 
dood (12). — Traduction française par J. Guilliaume (13). 
18715. Abrassart (Jules\, de Louvain. La dernière bataille (14). 
» Sabbe (Jules), de Bruges. De Meermin (15). — Traduction 
par J. Guilliaume (16). 


(1) Bulletin, 2 serie, 1. XX, 1865; p. 595. 

(2. B. 2 série, t. XXII, 1866; p. 248. 

(3) Non imprimé dans le Bulletin. 

(4) B. 2° série, t. XXIV, 1867; p. 270. 

(5) B. 2° série, t. XXVIII, 4869; p. 303; — (6) p. 310. 

(7) Non imprime dans le Bulletin. 

sj B. 2 série, t. XXXIU, 1871; p. 141; — (9) p. 147. 
(10) et — (11) Non imprimés dans le Bulletin. 
(12) B. 2° série, t. XXXVI, 1873; p. 298; — (13) p. 287. 
(14) Non imprimé dans le Bulletin. | 
(15) Bulletin, 2 série, t. XLII, 1876; p. 440; — (16) p. 448. 


( 150 ) 


. Michaëls (Clément), de Bruxelles. Samson et Dalila 4). 


Sabhe (Jules), de Bruges. De klokke Roeland (%. — Tra- 
duction par Jules Guilliaume (à). 


. Baes (Edg.), d'Ixelles. Judith. 


Van Droogenbroeck (J.), de Schaerbeek. Camoëns (4). —. 
Traduction par Jules Guilliaume (5). 


. Lagye (G.), de Schaerbeek. Les filles du Rhin. 


Bogaerd (Charles), de Laeken. Scheppingslied (6). — Tra- 
duction par G. Antheunis (7,. 


. Solvay (Lucien), de S'-Josse-ten-Noode. Les Aissa- Ouahs. 


Van Oye (Eug.), d'Ostende. Daphné (8). — Traduction par 
G. Antheunis (9). 


. Bogaerts, de Gand. In 't Elfenwoud (10). — Traduction par 


G. Antheunis (41). 
Le prix des cantates françaises n'a pas été décerné. 


. De Casembroot, de Bruxelles. Les Suppliantes (42). — 


Traduction par Emm. Hiel (13). 
Van Droogenbroeck (J.), de Schaerbeek. De Morgen. 


. Sauvenière (Jules, de Liège. Sinaï 44. — Traduction par 


Emm. Hiel (45). 
Lievevrouw-Coopman, de Gand. Orpheus Hellevaart. 


. Sauvenière (J.), de Liège. Andromède (16). — Traduction 


par Emm. Hiel (47). 
Callant (Alexis). de Gand. FPromotheus. 


(1) Non imprimé dans le Bulletin. 

(2) B. 2e série , 1. XLIV, 1877; p. 300; — (3) p. 306. 
(4) B. . t. XALVITE, 1879; p: 330; — (5) p. 324. 
(6) B. 3e série, t. LI, 18815 p. 365. — (7) p. 359. 


(8) B. 1. VE, 1883; p. 391. — (9) p. 399. 
(10) B. ©» €. X, 1885, p. 508. — (11) p. 516. 
(12) B et XI, 1887, p. 806. — (13) p. 516. 
(14) B » …t. XVIII, 1889, p. 482. — (15) p. 491. 
(16) B et. XXII, 1891, p. 333. — (17) p. 344. 





( 151 ): 


FONDATIONS ACADÉMIQUES. 


PRIX DE STASSART POUR UNE NOTICE SUR UN BELGE CÉLÈBRE. 


— 


ÆAnastifutéon. 


Daas la séance de la Classe des lettres du 3 novembre 1851, 
le baron de Stassart lut à ses confrères la note suivante : 

« Je viens exécuter un projet que, déjà, vous m'avez fait 
+ l'honneur d'accueillir; je viens mettre à votre disposition un 
- capital de deux mille seize francs en rentes sur l'État belge, 
e pour fonder, au moyen des intérêts accumulés, un prix per- 
e pétuel qui, tous les six ans, à la suite d'un concours ouvert 
+ deux années d'avance, soit décerné, par la Classe des lettres, 
» à l’auteur d'une notice sur un Belge célèbre, pris alternative- 
» ment parmi les historiens ou les littérateurs, les savants et les 
artistes. Lorsqu'il s'agira d'un savant, la Classe des sciences, 
et lorsqu'il s'agira d'un artiste, la Classe des beaux-arts sera 
- priée d'adjoindre deux de ses membres aux commissaires de 
» la Classe des lettres pour l'examen des pièces. 

e Notre Académie, comme l’Institut de France, est, je n'en 
fais aucun doute, parfaitement habile à recevoir les dona- 
tions et les legs qui lui seraient faits. 

» Je suis heureux , Messieurs, de donner à l'illustre Com- 
« paguie, qui m'a fait l'honneur de m'admettre dans son sein,’ 
+ ce témoignage de l'intérêt que je lui porte et de mon dé- 
» vouement sans bornes, » 

La Classe accueillit avec empressement cette offre généreuse 
el en exprima sa gratitude au donateur, qui, au mois de mai 
1853, ajouta à ce premier don une somme de deuzcents francs. 
Ce don complémentaire avait pour objet de compenser la dimi- 


(452) 


nution de revenu due à la conversion des rentes 5 p. c. en rentes 
à 4 1/2 p.c. 


Concours. 


îre PÉRIODE (1851-1856). 


La Classe des lettres a ouvert la série des biographies consa - 
crées à des Belges célèbres, en demandant une notice consacrée 
dla mémoire du donateur le baron de Stassart. Ce concours 
donna pour résultat un travail d'Eug. Van Bemmel, couronné 
en mai 1856 et publié dans le tome XX VIII des Mémoires cou- 
ronnés et des Mémoires des savants étrangers, in-4°. 


2e pénions (1857-1862). 


Cette période, demandant l’Éloge de Van Helmont, n'a pas 
donné de résultat, bien que ce concours ait été prorogé, d'an- 
née en année, jusqu'en 1867. 


3° pénione (1863-1868). 


La Swe période devait être consacrée à l'éloge d'un artiste, 
mais, à cause du résultat négatif de la 2° période, la Classe 
des lettres a décidé de demander l'éloge d'un savant en même 
temps que celui d'un artiste, comme sujets pour chacune de 
ces périodes, 

Ce double concours, ayant pour objet l’Éloge de Mercator et 
l'Étoge d'Antoine Van Dyck, n'a donné pour résultat qu'un tra- 
vail, en flamand, sur Fan Dyck, par Frans De Potter et Jean 

Broeckaert, couronné dans la séance de la Classe des lettres 
du 12 mai 1875 et publié dans le tome XXIV des Mémoires 
couronnes et autres, in-8°, 





( 155 ) 
&e péniooz (1869-1874). 


Cette quatrième période, dont le terme fatal a été prorogé 
jusqu'au ter février 1876, a donné pour résultat un travail, en 
flamand, par Max. Rooses sur (Christophe Plantin, ses rela- 
tions, ses travaux el l'influence exercée par l’imprimerie 
dont il fut le fundateur. 11 a été imprimé dans let. XXVII 
des Mémoires in-*e. 


5° zr 6° péntopes (1875-1886). 


La Classe des lettres avait offert un prix de six cents francs à 
l’auteur de la meilleure notice consacrée à Simon Stévin. Ce 
concours p’avait pas donné de résultat malgré une prorogation 
jusqu'au 1°° février 1885. 

La Classe avait mis ensuite au concours pour la 6° périoile, 
prorogée jusqu’au 1°r février 188%, la notice de David Teniers 
(1610-1690 ?). 

Le prix avait été parté à mille francs. 

Le mémoire reçu en réponse, portant une devise empruntée 
à Arnold Houbraken, n'a pas été couronné. 


7° PÉRIODE (1587-1802), 


La Classe des letires offre un prix de mille francs à l’auteur 
de la meilleure notice écrite en français, en flamand ou en 
latin, consacrée à la vie et aux travaux de Lambert Lombard, 
peintre et architecte à Liège (1506-1564). 

Le délai pour la remise des manuscrits qui expirait le 1er fé- 
vrier 1802 a été prolongé jusqu’au 1'r février 1894 inclusive- 
ment. 

Les concurrents se conformeront aux conditions réglemen- 
taires des concours annuels de l'Académie. 


me 


(154 ) 


PRIX BE STASSART POUR UNE QUESTION D'HISTOIRE NATIONALE. 


Æunstéifution. 


Dans son testament olographe, en date du 19 mai 1854, 
le baron de Stassart avait inscrit la clause suivante: 

« Mon légataire universel (le marquis de Maillen) ache- 
* tera cinq cents francs de rentes belges, et il priera l'Acadé-— 
*. mie royale des sciences, des lettres et des arts de Belgique 
» de les employer à fonder un prix qui soit décerné tous les 
» six ans (afin qu'il excède, avec les intérêts accumulés, trois 
» mille francs) pour une question d’histoire nationale. » 


Concours, 


17° périone (1859-1864). 


La Classe des lettres a ouvert la première période sexennale 
de ce concours en demandant [’Zistoire des rapports de droit 
public qui ont existé entre les provinces belges et l’empire 
d’ Allemagne, depuis le Xm° siècle jusqu’à l’incorporation 
de la Belgique dans la république française. | 

Le prix de cette période a été décerné, en mai 1869, à Émile 
de Borchgrave. Son travail a été publié dans le tome XXXVI 
des Mémoires couronnés et des Mémoires des savants étran- 
gers, collection in-4°, 


(455 )° 
3 pénioDe (1865-1870). 


-Le concours de la deuxième période demandait d'Exposer 
quels étaient, à l’époque de l’invasion française en 1794, 
les principes constitutionnels communs à nos diverses pro- 
vénces et ceux par lesquels elles différatent entre elles. 

Le prix a été décerné, en mai 1874, à Edmond Pouilet. 
Soo travail a été publié dans le tome XXVI des Mémoires 
couronnés el autres, collection in-8°. | | 


3e, 4e er Ke péniones (1871-1888). 


La Classe avait offert, pour la troisième période, un prix de 
trois mille francs au meilleur travail en réponse à la question 
suivante : 


Apprécier l'influence exercée au XVI** siècle par les géo- 
graphes belges, notamment par Mercator et Ortelius. 


Le concours n'ayant pas donné de résultat, malgré une pro- | 
rogation jusqu'au ter février 1883, la Classe remplaça alors 
cette question par le sujet suivant : 


Tracer, sur la carte de la Belgique et des départements 
français limitrophes, une ligne de démarcation indiquant 
la séparation actuelle des pays de langue romane et des pays 
de langue germanique. Consulter les anciens documents 
contenant des noms de localités, de lieux dits, ete., et constater 
si cette ligne ídéale est restée la même depuis des siècles, ou 
si, par exemple, telle commune wallonne est devenue fla- 
mande, et vice versa. Dresser des cartes historiques indi- 
quant ces fluctualions pour des périodes dont on laisse aux 


( 158:) 


concurrents le soin de déterminer l’élendue; enfin rechercher 
les causes de l’instabilité ou de l’émmobilité signalées. 


Le prix a été décerné, en mai 1888, à Godefroid Kurth, pro- 
fesseur à l'Université de Liège. 


_ 


Ge pÉniove (1889-1894). 


La Classe des lettres offre, pour la 6° période de ce concours, 
ua prix de trois mille francs à l'auteur du meilleur travail 
rédigé en français, en flamand ou en latin, en réponse à la 
question suivante : 


Faire l’histoire du conseil privé aux Pays-Bas, à partir 
de son origine jusqu’en 1794; eraminer les attributions de 
ce corps, ses prérogalives et sa compétence en matière poli- 
tique, d'administration el de justice. 


Le délai pour la remise des maauscrits expirera le 1°" fé- 
vrier 1894. 

Les concurrents devront se conformer aux conditions régle- 
mentaires des concours annuels de l'Académie. 





( 157 ) 


PRIX DE SAINT-GENOIS POUR UNE QUESTION D'RISTOIRE 
OU Dt LITTÉRATURE EN LANGUE FLAMANDE. 


mn 


Joustétution. 


Lors du décés du baron de Saint-Genois, le 13 septem- 
bre 1867, M. De Decker, son exécuteur testamentaire, 
communiqua à l’Académie l'extrait suivant du testament du 
défunt : 


e N° 9. Ik legatere eene som van duizend franks aan de 
koainklijke Akademie van België, en eene andere som van vijf 
honderd franks aan de Maatschappij : De taal ís gansch he) 
valk. Zij zullen er gebruik van maken om de eene of andere 
prijskamp over geschiedenis of letterkunde uit te schrijven in 
bet vlaamsch. 

e N° 10. Tot het uitvoeren van dit mijnen laatsten wil, 
benoem ik, wat n° 9 aangaat, de heeren P. De Decker en 
D° Snellaert. » 


La Commission administrative, dans sa séance du 11 no- 
vembre 1867, se conformant aux volontés du défunt, institua 
ua préz de quatre cent cinquante francs, à décerner tous les 
dix ans, à l'auteur du meilleur travail, écrit en flamand, 
en réponse à une question d'histoire ou de littérature pro- 
posée par la Classe des lettres. 


1158 ; 


Concours, 
| ‘fre pr 3de PÉAIUDES (1868-1887). 


La Classe des lettres avait offert un prix de mille francs 
à l’auteur du meilleur travail, rédigé en flamand, en réponse 
à la question suivante :. 


es ° 


Letterkundige en wijsgeerige beschouwing van Coorn- 
hers werken. 

(Étude littéraire et philosophique des œuvres de Coorn- 
‘hert.) : 


Ce concours, prorogé jusqu’ en 1888, n'a pas donné de 
résultat. 


öe Pénione”(1888-1897). 


La Classe des lettres offre, pour la 3° période de ce con- 
‚cours, un prix de mi/le francs à l'auteur du meilleur tra- 
vail, rédigé en flamand, en réponse à la question suivante : 


Caractériser l'influence exercée par la Pléiade française 
sur les poèles néerlandais du XVIe et du X vile siècle. 


Le délai pour la remise des manuscrits expirera le jer fé- 

. vrier 1897. : 
Les ‘concurrents devront se conformer aùx conditions 

-réglementaires des-coucours annuels de l’Académie. 


(159) 


PRIX TEIRLINCK POUR UNE QUESTION DE LITTÉRATURE : 
FLAMANDE. 


Bostitatdoo. 


‚Feu Auguste Teirlinck, greffier de la justice de paix du 
canton de Cruyshautem (Fl. or.), domicilié à Elseghem., et dé- 
cédé en cette commune le 7 avril 1875, avait iascrit la dispu- 
sition suivante dans son testament : 


« Vijf duizend franks te betalen tot het stichten van eenen 
Vlaamschen prijs bij de Academie van kunsten en letteren 
te Brussel. « 


Ce legs a été accepté, au nom de l’Académie, par arrété 
royal du 12 mars 1575. 

La Classe des lettres, consultée au sujet de ce prix, avait 
chargé trois de ses membres, le baron Guillaume, Faider 
et Conscience, de lui faire un rapport sur la manière d'inter- 
préter les intentions de feu Auguste Teirlinck. Voici ce rapport 
qu'elle a ratifié : 

e La Commission, après avoir entendu l'interprétation ration- 
nelle, donnée par l'honorable M. Conscience, aux expressions 
. dont s'est servi le testateur, a pensé qu'il s'agissait de la fon- 

dation d'un prix; que cette fondation avait un caractère de 
perpétuite ; qu'en conséquence le capital de cinq mille francs, 
légué à la Classe des lettres, devait être placé de façon à for- 
mer tous les cinq ans, au moyen des intérèts accumulés, ua 
prix d'environ mille francs. » 

Quant à la nature des questions à proposer ou des travaux 
à couronner, la Commission a pensé que le fondateur n'a pas 
pu avoir précisément pour objet une œuvre écrite en langue 
flamande, que cette expression n’a pas été expressément fur- 


( 160 ) 


mulée par lui, que, par conséquent, on doit appliquer dans le 
cas présent les règles ordinaires et autoriser des travaux écrits 
en langue française, en langue flamande ou en langue latine, 
pourvu qu'il reste bien entendu que les questions auront pour 
objet fondamental l'encouragement de la littérature flamande. 
Quant à l'impression des travaux couronnés, elle est régie par 
les dispositions du réglement de la (lasse qui conserve son droit 
d'appréciation. 





Concours. 
îre Kr 2e pésiones (1877-1886). 


Uno prix de mille francs avait été offert au meilleur ouvrage 
en réponse à la question : 

Faire l'histoire de la prose néerlandaise avant Marnix 
de Sainte- Aldegonde. 

Ce concours, prorogé jusqu'en 1888, n'a pas donné de 
résultat. 

5° PERIODE (188,-1891). 

La Classe des lettres avait maintenu la même question pour 
cette période. 

Ce concours n'a pas donné de résultat non plus. 


4e périone (1892-1896). 


Un prix de mille francs sera accordé au meilleur ouvrage 
en réponse à la question suivante : 


Faire l'histoire de la prose flamande avant l'influence 
hourguignonne, c'est-à-dire jusqu’à l’epoque de la réunion 
de nos provinces sous Philippe de Bourgogne, vers 1430. 


Le délai fatal pour la remice dos manuscrits, qui peuvent 
être rédigés en français, en flamand ou en latin, expirera le 
ter février 1896. 

Les concurrents devront se conformer aux conditions régle- 
mentaires des concours de l’Académie. 




















( 161 ) 


PRIX DÉCENRAL DE LITTÉRATURE FLANANDE FONDÉ 
pan Mme Ve Anton BERGMANS. 


Fnestétution. 


Par dépéche du 10 décembre 1875, M. le Ministre de l’Inté- 
rieur avait adressé, en communication , la lettre suivante de la 
dame Anton Bergmann, de Lierre, témoignant l'intention de. 
faire dotation à l’Académie de la somme de cinq mille francs, 
montant du prix quinquennal de littérature flamande décerné 


a l’œuvre, Ernest Staas, schetsen en beelden, de feu son 
mari, 


« Nazareth bij Lier, den 21 October 1875. 
s Misnagen DE Ministen, 


» Ik heb de eer het volgende voorstel aan uwe goedkeuring te 
onderwerpen. 

e De somme van vijf duizend frank, door mij ontvangen 
van den vijfjaarlijkschea prijs voor Nederlandsche letterkunde, 
aan het werk Ernest Staas, schetsen en beelden, van mijnen 
op 21 Januari 1874 te Lier overleden Echtgenoot, Anton Berg- 
manon, door het Siaatsbestuur toegewezen, zal door mij aan de 
koninklijke Academie van wetenschappen, letteren en schoone 
kunsten van België worden geschonken, ten einde daarmede 
eenen tienjaarlijkschen prijs Le stichten, die den naam zal 
dragen van prijs Anton Bergmann, ter nagedachtenis van 
mijnen diep betreurdea Echtgenoot. 

» De prijs zal bestaan in de gedurende tien jaren verzamelde 

11 


( 182 ) 


interesten van de boven genoemde somme van vijf duizend 
frank, en om de tien jaar worden verleend aan de beste in het 
Nederlandsch geschreven Geschiedenis van eene stad of eene 
gemeente van ten minste vijf duizend inwoners der Vlaamsch - 
sprekende gewesten van België, gedurende een tijdperk van 
tien jaren uitgekomen. 

» Het aanmoedigen van schrijvers van plaatselijke geschiede- 
nissen werd door mij verkozen, omdat wijlen mijn Echtgenoot 
tevens het vak der historie beoefende en eene geschiedenis van 
zijne geboortestad Lier vervaardigde. 

+ In het eerste tienjarig tijdperk zullen naar den prijs dingen 
de geschiedenissen van steden of gemeenten die tot de pro- 
vincie Antwerpen behooren. 

» In het tweede tienjarig tijdperk, die van steden of gemeenten 
der provincie Brabant. 

„ In het derde, die van steden of gemeenten der provincie 
Oost-Vlaanderen. 

+ In het vierde , die van steden of gemeenten der provincie 
West-Vlaanderen. 

» En in het vijfde, die van steden of gemeenten der provincie 
Limburg. 

» Voor de volgende tijdperken zal dezelfde orde worden ge- 
volgd. 

» De jury, gelast met het toew jzen van den prijs, zal bestaan 
uit vijf leden, door het Staatsbestuur, op voordracht eener lijst 
van candidaten in dobbel getal door de koninklijke Academie 
opgemaakt, te benoemen. 

» Mocht geene der gedurende het tienjarig tijdperk uitge- 
komen geschiedenissen door de jury ter bekroning worden 
waardig geoordeeld, dan zullen de interesten bij het kapitaal 
worden gevoegd, en de prijs voor het volgende tijdvak met de 





(16) 


interesten van den niet toegewezen prijs worden vermeerderd. 
In dit geval zal de volgende provincie aan de beurt wezen. 

+ Gaarne zou ik vernemen, Mijnheer de Minister, of het door 
mij gedane voorstel onder de voorwaarden, die ik zoo vrij ben 
U hierboven op te geven, door U wordt aangenomen. 

+ Aanvaard, Mijnheer de Minister, de betuiging mijner bij- 
zondere hoogachting. 

s Weduwe Anton Bancuans, 
» geb. Van ACKER. » 


————_—_—_——…"#" 


TRADUCTION. 


« J'ai l'honneur de soumettre à votre approbation la propo- 
sition suivante : 

» La somme de cinq mille francs que j'ai reçue pour le 
prix quinquennal de littérature flamande, décerné par le Gou- 
vernement à l'ouvrage : Ernest Staas, schetsen en beelden, 
de mou mari, décédé le 21 janvier 1874, à Lierre, sera ac- 
cordée par moi à l'Académie royale des sciences, des lettres et 
des beaux-arts de Belgique, afin d’en fonder un prix décennal, 
qui portera le nom de priz Anton Bergmann, en mémoire 
de mon tres regretté Mari. 

» Le prix consistera dans les intérêts de la somme de cinq 
mille franes susmentionnée, accumulés pendant dix années; 
il sera décerné tous les dix ans à la meilleure histoire, écrite en 
néerlandais, d’une ville ou d'une commune des localités fla- 
mandes de la Belgique (Flaamschsprekende gewesten) d'au 
moins cinq mille habitants et qui aura paru pendant une 
période de dix ans. 





( 164) 


n J'ai choisi l'encouragement d'écrivains de monographies, 
parce que feu mon mari cultivait aussi la branche de l'his- 
toire et qu'il écrivit une monographie de Lierre, sa ville 
natale. | 

» Pour la première période décennale pourront aspirer au 
prix, les monagraphies de villes ou de communes appartenant 
à la province d'Anvers. 

» Pour la deuxième période décennale, celles de villes ou de 
communes de la province de Brabant. 

a Pour la troisième, celles de villes ou de communes de 13 
Flandre orientale. 

» Pour la quatrième, celles de villes ou de communes de la 
province de la Flandre occidentale. 

» Et pour la cinguième, celles de villes ou de communes de 
la province de Limbourg. 

» Le même ordre sera suivi pour les périodes subséquentes. 

» Le jury chargé de décerner le prix se composera de cinq 
membres nommés par le Gouvernement, sur la présentation 
d’une liste double de candidats, faite par l'Académie. 

* Si aucune des histoires, qui ont paru pendant la période 
décennale, n'est jugée digne, par le jury, d'être couronnée, les 
intérêts seront ajoutés an capital, et le prix pour la période sui- 
vante sera augmenté des intérêts du prix non décerné. Dans ce 
cas ce sera le tour de la province suivante. 

» J'apprendrais volontiers, Monsieur le Ministre, que ma 
proposition füt admise, sous Îles conditions que j'ai pris la 
liberté de vous poser ci- dessus. 

» Agréez, Monsieur le Ministre, l'assurance de ma considé- 
ration très distinguée. 

Signé : Veuve ANTON BERGMAKN, 


» née Van ACKER. » 





( 165 ) 


La Classe des lettres, conformément à l'avis de la Commis- 
sion qui a examiné le projet de donation, a constaté que, 
dans l'intention ile la donatrice, qui a en vue de favoriser la 
littérature flamande, le prix ne doit être décerné qu'aux 
provinces ou parties de provinces où l'on parle le flamand 
(#laamschsprekende gewesten); que par suite, pour ce qui 
concerne le Brabant, l'arrondissement de Nivelles ne doit pas 
être compris dans la donation. 

il résulte, également, des termes généraux employés , que 
les œuvres historiques seront comprises dans les avantages de 
la fondation du prix, qu'elles aient pour auteurs des étrangers 
ou des Belges, pourvu qu'elles soient écrites en néerlandais et 
éditées en Belgique ou dans les Pays-Bas. 


Concours. 
îre PÉRIODE (ler février 1877 — 1er février 1887). 


Concours décennal pour une histoire ou une monographie d'une 
ville ou d'une commune flamande de la Belgique. 


Conformément aux dispositions prises par la fondatrice et 
approutées par la Classe des lettres dans sa séance du 7 février 
1876, ua prix de deux mille deux cent cinquante francs avait 
été réservé à la meilleure histoire ou monographie, publiée en 
flamand, pendant cette première période, au sujet d'une ville 
ou d'une commune comptant 5,000 habitants au moins, et 
appartenant d la province d’ Anvers. 


( 166 ) 


La première période n'a pas donné de résultats : deux 
ouvrages ont été soumis à l'examen du jury, aucun n'a été 
couronné. 


de pénions (1° février 1887 — Ver février 1897). 


Le prix est réservé, cette fois, à la meilleure histoire, écrite en 
néerlandais, d'une ville ou d'une commune appartenant à la 
province de Brabant (l'arrondissement de Nivelles excepté) et 
comptant au moins cinq mille habitants. 

En vertu du règlement, le prix pour cette seconde période 
peut être augmenté des intérêts du prix non décerné pour la 
première; il s'élèvera donc à la somme de trois mille francs. 





(167) 


PRIX JOSEPH DE KEYN. 





Prix annuels et perpéluels pour des ouvrages d'instruction 
el d'éducation laïques. 


Sosstélestion, 


La Classe des leltres, dans sa séance du fer mars 1880, 
a reçu communication, par M. le Ministre de l'Intérieur, de la 
cupie de l'acte suivant, par lequel Joseph De Keyn, décédé 
le 14 avril 1889, à Saint-Josse-ten-Noode, fait, sous cer- 
taines conditions, donation à l'Académie d'une somme de 
100,000 francs (1); ainsi que d'un autre acte qui constate 
l'acceptation de cette libéralité (2). 


(1) Afin d'assurer une rente annuelle de 4,000 francs, cette 
somme a été portée, par le donateur, à 106,410 francs. 

(2) Acte du 5 fevrier 1880, eontenant : Donation par M. Joseph 
De Keyn, proprietaire à Saint-Josse-ten-Noode, rue de l'Astrono- 
wie, 29, à l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- 
arts de Belgique. 

Par-devant nous, Albert De Ro, notaire à Saint-Josse-ten-Noode, 
a comparu : M. Joseph De Keyn, propriétaire, demeurant à Saint- 
Josse-ten-Noode, rue de |’ Astronomie, 29, lequel a déclaré, par les 
présentes, faire donation entre vifs : 

A l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-aris 
de Beigique, d'une somme de cent mille francs, qu'il s'oblige de 
verser entre les mains de la Commission administrative de ladite 


(188 ) 


M. le Ministre y joint une expédition de l'arrêté royal, 





Académie, aussitôt qu'elle a 
tente à accepter la présente liberal 





torisée par l'autorité compé- 








Cette donation est faite aux conditions suivantes : 


4° Les intérêts de ladite somme de cent mille francs seront 
affectés annuellement à récompenser les auteurs belges d'ouvrages 
exclusivement laïques, profitables à l'enseignement primaire et à 
l'enseignement moyen institués par l'État ; 





2° Un concours ayant alternativement pour objet l'en 
primaire et l'enseignement moyen, aura lieu chaque année et sera 
jugé pär la Classe des [ettres de l'Académie 

3° Un premier prix de deux mille francs, et deux prix ‘de mille 
francs, chacun, pourront être décernés aux meilleurs livres 
més ou manuserits d'instruction et d'éducation morale primaire et 
moyenne, y compris l'art industriel, 

Si l'on trouvait à l'occasion d'un concours annuel dj 
lieu de décerner un ou plusieurs prix, les sommes y destinées pour- 
ront servir, soit en totalité, soit partiellement, à majorer 
tance des récompenses de l'année ou des années subséquentes ; 





























4° L'Académie veillera à ce que les ouvrages couronnés 
autant que faire se peut, admis par l'État, pour l'usage des écoles 
et pour la distribution de pi 





5 L'Académie appréciera s'il convient d'exiger que les vuvrages 
cauronnés entreront dans le domaine public, afin de les vendre au 
plus bas prix possible ; 





6° Finalement, le soin d'interpréter, le cas échéant, les inter 
tions du donateur et, en tout cas, de régler les concours mention- 
nes plus buut, dans le sens le plus utile à l'œuvre constituée par les 
présentes, est laissé à l'Aendé 
Les frais el honoraires du pi 








i que ceux de l'accep- 











( 169 ) 


en date da 11 février 1880, acceptant la dovation de Joseph 
De Kern. 


tation et, s'il y a lieu, ceux de la notification seront supportés par 
le donateor. 


— Acte du 10 février 1880, contenant acceptation de la donation 
d'une somme de cent mille francs, faite par M. Joseph De Keyn, à 
l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de 
Belgique. 

Par-devant nous, Albert De Ro, notaire à Saint-Josse-ten-Noode, 
a comparu M. Marie-Henri-Joseph Dulieu, directeur au Ministere 
de l'Intérieur, demeurant à Ixelles, rue de la Tulipe, 30, lequel 
agissant en vertu de la delégation qui lui a élé donnée par M. le 
Ministre de l'intérieur aux fins des présentes, datée du dix février 
mil huit cent quatre-vingt, et qui restera ci-annexée, 

À déclaré accepler au nom de l'État belge la donation faite d'une 
somme de cent mille francs, par M. Joseph De Keyn, propriétaire, 
demeurant à Saint-Josse-ten-Noode, rue de l’Astronomie, 29, à 
l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de 
Belgique, suivant ncte passé devant le notaire suussigné, le cinq 
février courant, et vouloir en profiter, en s'obligeant à l'exécution 
des conditions qui s’y trouvent imposées 

À ces présenles est intervenu M De Keyn préenomme, lequel a 
declaré se tenir pour dûment notifiée l’acceptalion ci-dessus de la 
donation prérappelée. 


(170) 


REGLEMENT POUR LES CONCOURS DE KEYN. 


L'Académie, en assemblée générale des trois Classes du 
41 mai 1880, a adopté, sur le rapport de la Classe des lettres, 
le règlement suivant : 


ARTICLE PREMIER. — Ne serout admis au concours que 
des écrivains belges et des ouvrages conçus dans un esprit 
exclusivement laïque et étrangers aux matières religieuses. 


Ant. 2. — Ces ouvrages devront avoir pour but l'éducation 
morale ou l'instruction primaire ou moyenne, dans l'une ou 
l’autre de ses branches, y compris l'art industriel. 


ART. 5. — Ils pourront être écrits en français ou en fla- 
mand, imprimés ou manuscrits. 

Les imprimés seront admis quel que soit le pays où ils 
auront paru. 

Le jury complétera la liste des ouvrages imprimés qui lui 
auront été adressés par les auteurs ou éditeurs en recherchant 
les autres ouvrages rentrant dans le programme qui auront 
paru dans la période. 

Les manuscrits pourront être envoyés signés ou ano- 
nymes: dans ce dernier cas, ils seront accompagnés d'un 
pli cacheté contenant le nom de l’auteur. 


Art. 4 — Le concours sera ouvert alternativement 
d'année en année pour des ouvrages : 1° d'iustruction ou 
d'éducation à l'usage des élèves des écoles primaires et 





(141) 


d'adultes ; 2° d'iustruction ou d'éducation moyennes, y com- 
pris l'art industriel. 


La première période concernera le premier degré et 
com prendra les ouvrages de classe ou de lecture qui auront 
été publiés du fer janvier au 31 décembre 1880, ou inédits, 
envoyés au concours avant le 31 décembre 1880. 


La seconde période concernera le second degré et com- 
prendra les ouvrages de classe ou de lecture qui auront été 
pabliés du fer janvier 1830 au 31 décembre 1881, ou inédits, 
envorés au coucours avant le 31 décembre 1881. 

Les autres périodes se suivront alternativement et com- 
prendront chacune deux années. 


Aar. 5. — Les intérèts de la somme affectée à Ja donation 
seront répartis chaque année en prix, s'il y a lieu. Un pre- 
mier prix de deux mille francs et deux seconds prix de mille 
francs chacun pourront être décernés (1). Si le jury trouvait 
qu'il n'y a pas lieu de décerner l’un ou l'autre de ces prix, 
les sommes disponibles pourront servir, soit en totalité, soit 
en partie, à augmenter le taux des récompenses de cette 
année, en donnant, selon la valeur des œuvres, un premier 
prix plus élevé ou un autre premier prix ex æquo, sans qu'au- 
cuue récompense puisse être inférieure à mille francs ou supé- 
rieure à quatre mille francs. 

S'il y a un excédent, il sera reporté sur la période corres- 
pondante qui suivra et, si les excédents s'accumulaient, ils 
serviraien! à augmenter le capital primitif. 


(t) Les intérêts de la fondation De Keyn réduits à 3,500 francs, 
le {er mai 1887, par la conversion du 4 p. ®/o en 5 {/,, ne sont plus 
que de 3,000 francs depuis 1890, à cause de l'application du capital 
enrenteàst,. 


ä 


(172) 


Art. 6. — La Classe des lettres jugera le concours sur le 
rapport d’un jury de sept membres élus par elle dans sa 
séance du mois de janvier de chaque année. 


ed 


ART. 7. — Les prix seront décernés dans la séance publi- 
que de la Classe des lettres, où il sera donné lecture du 
rapport. 


ART. 8.— Le jury et la Classe apprécieront si les ouvrages 
couronnés doivent être recommandés au Gouvernement 
pour être admis à l'usage des écoles publiques ou des distri- 
butions de prix et quelles conditions de vente à bon marché 
pourront être mises à l'obtention de cette faveur. 


ART, 9. — Tout ce qui a rapport au concours doit être 
adressé à M. le secretaire perpétuel de l'Académie. 

Les ouvrages manuscrits qui seront couronnés devront 
être publiés dans l'année (1). 

Les concurrents devront se conformer aux formalités et 
règles des concours annuels de l'Académie. 


Concorusrs:s. 


PREMIER CONCOURS: 4r° période, 1880, Enseignement primaire. 
Prix de deux mille francs, voté à Camille Lemonnier pour un 
recueil de contes manuscrits, intitulé : Histoire de quelques bétes. 


Prix de mille francs : te à Émile Leclercq pour son livre, 
intitulé : Les contes vraisemblables : 

2 à F. Schoonjans, pour son livre intitulé : Aanvankelijke lessen 
in de theoretische rekenkunde. 


(1) Ce paragraphe a eté ajouté en vertu d'une decision prise par 
la Classe des lettres dans sa seance du 6 mars (582. 


(173) 


PREMIER CONCOURS : 2de période, 1880-1881. Enseignement 
moyen el art industriel. 

Prix de mille francs: 

4e AJ Delbceuf et Iserentant pour leur ouvrage intitulé: Le 
latin et l'esprit d'analyse et Chrestomathie latine, mss; 

2e A J. Gantrelle pour son ouvrage intitulé: Cornelii Tacitii 
kistoriarum libri qui supersunt; 

3 A F. Plateau pour son ouv. intitulé : Zoologie élémentaire; 

49 A l'ouvrage de feu Eugène Van Bemmel, intitulé : Traüé 
général de littérature française. 


DEUXIÈME CONCOURS : fre période, 1881-1882. Enseignement 
primaire. 

Prix de deux mille franes à Léon Evrard pour son livre intitulé: 
La santé du peuple. 

Prix de mille francs : 

4° A L. Genonceaux pour son livre intitulé : Leesboek; 

2e A Em. Leclercq pour son livre intitulé : Histoire d'une statue. 


DEUXIÈME CONCOURS : 2de période, 1882-1883. Enseignement 
moyen el art industriel. 

Prix de mille francs : 

49 A Léon Vanderkindere pour son Manuel de l'histoire de 
l'antiquité; 

A.-J. Wauters pour son Histoire de la peinture flanrande; 
3° A Th. Swarts pour son Traité de chimie; 
4° A 3.-B.-J. Liagre pour sa Cosmographie stellaire. 


TROISIÈME CONCOURS: 4r° période, 1883-1881, Enscignement 
primaire. 

Prix de mille francs: 

4° A Virginie Loveling pour ses Verhalen voor kinderen (contes 
enfantins); - 

2e A E. Discai.les pour son livre intitulé : Guillaume le Taci- 
turne et Marnix de Ste-Aldegonde ; 


(474) 


8° A Léon Fredericq pour son livre intitulé : Le corps humain ; 
4o A Jules Mac-Leod pour son livre intitulé : De Werveldieren 
(Les vertébrés). 


TROISIÈME CONCOURS: 2de période, 1884-1885. Enseignement 
moyen et art industriel. 

Prix de mille francs : 

4o A Marguerite Van de Wiele pour son roman intitulé: Filleu! 
du Roi; 

2 A L. Roersch et P. Thomas pour leurs Éléments de grammaire 
grecque; 

3e À l'abbé Gelin pour son Traüé d'arithmétique élémentaire; 

4 A Fr. Merten pour son Manuel des sciences commerciales. 


QUATRIEME CONCOURS : fre période, 1885-1886. Enseignement 
primaire, 

Prix de mille francs : 

49 A Ernest Candèze, pour son livre intitulé : Périnette, histoire 
surprenante de cinq moineaux; 

2 A Fernand Courtois et Narcisse Gillet, pour leur livre intitulé: 
Cours théorique et pratique de grammatre française; 

80 À P. Cooreman, pour son Cours complet de gymnastique 
éducative; 

4 À Jacques Slinissen, pour son livre intitulé : Gedachten 
over opvoeding en onderwijs vooral met het oog op de lagere 
school. 


QUATRIEME CONCOURS : 2de période, 1886-1887. Enseignement 
moyen et art industriel, 

Prix de quinze cents francs à J. Stecher, pour son Histoire 
de la littérature néerlandaise en Belgique. 

Prix de mille francs : 

40 A Pol. De Mont, pour sa Grammaire pratique et théorique de 
la langue allemande; 

2° AE, Gelin, pour ses Éféments de trigonométrie. 


( 175) 
CIRQCIËRE COXCOURS : fre période, 1887-1888. Ensetgnement 
primaire. 
Prix de mille francs : 
fe A Ch. De Bosschere, pour son livre intitulé : De Vlinderbloe- 
migen (les Papiliouacés) et Les fleurs des jardins et des champs; 
2° A J. Roland, pour sa Géographie illustrée, avec atlas; 


æ AN. Hermann et H. Kevers, pour leur ouvrage en deux par- 
lies : Onze moedertaal. Eerste trap van het spraakkundig onder- 
wijs in de rolksschool. 


CrQuièur coxcouns : 2de période, 1888-1889. Enseignement 
moyen et art industriel. 


Prix de mille francs : 


4° A J. Vercoullie, pour son ouvrage intitulé : Beknopt etymolo- 
gisch woordenboek der nederlandsche taal; 

Æ A Jean Chalon, pour son livre : Le microscope, essai de 
ralgarisation ; 


3° Au colonel J.-A -H. Kraus, pour son livre : Echos militaires, 
souvenirs d'un milicien. 


SIXIËME CONCOURS : fre période, 1889-1890. Enseignement 
primaire. 

Prix de mille francs : 

1° Aux dames Du Caju et E. Cornelis, pour leur livre intitulé : 
Les travaux à l'aiguille à l'écrle normale et à l'école primaire, 
{re partie ; 

2 A Mme Lievevrouw-Coopman, pour son ouvrage : Het huiselijk 
gelak, leer- en leesboek voor de lagere en adulienscholen; 

# À D. Daratto et H. Rymers pour le texte de leur livre : Le 
dessin à l'école primaire. 

SIXIÈME CONCOURS : 2de période, 1890-1891. Enseignement 
moyeu et art industriel. 

Prix de mille francs : = 

fe A P. Pelseneer, pour son livre : Exploration des mines pro- 
londes; 


2 À M. Roland, pour son atlas général de géographie physique 
el politique et pour son Algemeene atlas der Natuur-en Staat- 
kendige Aardrijkskunde. 


( 176 ) 


Prix ADELSON GASTIAU EN FAVEUR DE L'AMÉLIORATION DE 
LA CONDITION MORALE, INTELLECTUELLE ET PHYSIQUE DES 
CLASSES LABORIEUSES ET DES CLASSES PAUYRES, 


Anslitestion. 


Par son testament olographe, M. Adelson Castiau, ancien 
membre de la Chambre des représentants, décédé à Paris 
en 1879, a a légué à la Classe des lettres de l'Académie une 
» somme de dix mille francs, dont les intérêts, accumulés de 
» trois en trois ans, seront, à chaque période triennale, attri- 
» bués à titre de récompense à l’auteur du meilleur mémoire 
» sur les moyens d'améliorer la condition morale, intellec- 


.» tuelle et physique des classes laborieuses et des classes 
» pauvres ». 


Règlement. 


ART. der. Ne seront admis au coucours Castiau que des 
écrivains belges. 


Art. 2. Seront seuls cxaminés les ouvrages soumis direc- 
lement par leurs auteurs au jugement de l'Académie. 








(177 ) 


Aat. 3. Ces ouvrages pourront être rédigés en français 
ou en flamand. Les manuscrits seront reçus comme les 
imprimés. S'ils sont anonymes, ils porteront une devise qui 
sera répélée sur un billet cacheté contenant le nom et le 
domicile de l’auteur. 


Aut. 4 Le jury se composera de trois commissaires délé- 
gués par la Classe des Jettres de l’Académie. kl n'y aura 
qu'un seul prix. 


Aar. 5 Si le concours demeure sans résultat, la somme 
restée disponible s'ajoutera au capital primitif. 


Anr. 6. Le nom du lauréat sera proclamé dans la séauce 
publique de la Classe des lettres. 


Aur. 7. Tout ce qui concerne le concours devra être 
adressé à M. le secrétaire perpétuel de l'Académie. 


Any. 8. Si l'ouvrage couronné est inédit, il devra être 
imprimé dans l'année, 

Le prix ne sera délivré au lauréat qu'après la publication 
de son travail. 


Ant. 9. Les manuscrits envoyés au concours deviennent 
ta propriété de l'Académie (art. 24 du Règlement général). 


Concours. 


Le prix pour la première période (1881-1883) a été décerné à 
J. Dauby, chef de division-gérant du Moniteur belge, auteur d'un 
mémoire manuscrit dont la devise était : L'amélioration du sort 
des classes … pauvres fait à la fois l'honneur et le tourment de 
notre temps. 


2% PÉRIODE (1884-1886). 
Le prix a été décerné à Charles Cambier, directeur au gou- 
vernement provincial à Gand, pour son travail imprimé intitulé : 


Manuel de prévoyance ou moyens d'amélivrer la condition des 
classes laborieuses. 


3e PÉRIODE (1887-1889). 
Le prix a été décerné à M. le baron U. de Royer de Dour à 


Bruxelles pour son livre intitulé: Essai d'étude d'économie sociale. 


Les habitations ouvrières en Belgique. 


4e PÉRIODE (1890-1892). 


La Classe des lettres rappelle que la quatrième période du 
prix Adelson Castiau sera close le 31 décembre 1892. 

Ce prix, d'une valeur de mille francs, sera décerné à 
l'auteur du meilleur travail belge, imprimé ou manuscrit : 


Sur les moyens d'améliorer la condition morale, intel- 
lectuelle et physique des classes laborieuses et des classes 
pauvres. 


(179 ) 


PRIX BIENNAL DE PHILOLOGIE CLASSIQUE. 


Auetitution. 


Sur la demande exprimée par une « personne qui désire 
que son nom ne soil connu qu'après sa mort », la Classe des 
lettres de l'Académie a été mise en possession, par un arrêté 
royal du 5 mai 1890, pris ensuite d’un avis favorable de la — 
Classe, d'un capital de quarante-cinq mille francs pour 
fastitner au moyen des intérêts, UN PRIX BIENNAL DE PHILO- 
LOGIE CLASSIQUE. 

Voici les principales raisons émises par le fondateur au 
sujet de cette fondation : 


« La philologie gréco-latine est en Belgique dans un 
marasme déplorable. Les travaux originaux relalifs aux 
langues et aux littératures anciennes, ainsi qu'aux sciences 
qui en facilitent ou en complètent l’etude, sont chez nous 
extrêmement rares. 

» L'Académie royale de Belgique dispose d'un cerlain 
nombre de prix perpétuels ayant pour ohjet de favoriser 
les auteurs d'ouvrages sur l'histoire nationale, la littéra- 
ture flamande, l'enseignement moyen, l'enseignement pri- 
maire, etc.; elle n'en a pas qui soient spécialement el exclu- 
sivermeni destinés à encourager l'étude du latin et du grec 
et des différentes questions qui se rattachent à la littérature 
classique. 


( 180 ) 


» C'est pour combler cette lacune regrettable qu'a été 
fondé le prix biennal de philologie classique. 

» Si le donateur a cru devoir stipuler que les ouvrages 
classiques destinés aux élèves ne pourraient pas être cou- 
ronnés, c'est que les encouragements ne manquent pas 
à ces sorles d'ouvrages. » 


Règlement (1). 


ARTICLE PREMIER. — Tous les deux ans, la Classe des lettres 
de l'Académie royale de Belgique mettra au concours, sur la 
proposition d'une commission composée de trois de ses 
membres, une question de philologie classique, le mot philo- 
logie étant pris dans son acception la plus large (critique et 
exégèse des auteurs grecs et latins, grammaire, histoire 
littéraire, histoire politique, mythologie, archéologie, épigra- 
phie, numismatique, etc.). 


Arr. 2. — Ne seront admis à coucourir que des auteurs 
belges. Les membres et les correspondants de l'Académie 
sont exclus. 


Ant. 3. — Les mémoires envoyés en réponse à la question 
mise au concours devront être rédigés en français, en flamand 
ou en latin. 


ART. 4. — Ces mémoires ne pourront pas être signés [ls 
porteront une devise qui sera répétée dans un bulletin 
cacheté joint au manuscrit et renfermant les nom, prénoms 
et adresse de l'auteur. 


(1) Adopte en assemblee générale des trois Classes, du 6 mai 1890. 


(181) 


Ant. 5. — La Classe jugera le concours sur un rapport 
d'une commission de trois membres, désignés par elle dans 
sa séance du mois de janvier qui suivra la clôture de chaque 


période biennale. 


Aut. 6 — Si, à l'expiration de la période biennale spé- 
cifiée à l'article fer, aucun mémoire digne du prix n'est par- 
venu à la Classe, le délai pourra être prolongé de deux ans 
et la récompense éventuellement doablée. 


Aut. 7. — Si la Classe ne croit pas devoir doubler la 
recompense, elle metira au concours une deuxième question, 
tout en maintenant celle pour laquelle le délai aura été 


prolongé. 


Aur. 8. — Dans le cas prévu à l'article 6, la Classe pourra, 
sur la proposition de la commission spécifiée à l’article 5, 
accorder le prix à un travail imprime, relatif à la philologie 
classique, publié par un auteur belge dans le même inter- 
valle. 

Sont toutefois exclus du concours les ouvrages destinés 
à l'enseignement proprement dit, à l'exception des éditions 
de textes dites savantes et des grammaires ou dissertations 
grammaticales ayant pour objet de faire progresser la 
science. 


Aut. 9. — La Classe pourra également, dans le cas prévu 
à l'article 6, metire au concours ou récompenser la traduc- 
tion française d'un ouvrage de philologie important, qui, 
d'après elle, serait consulté avec fruit par les membres du 
personnel enseignant. 


Ant. 10. — Lorsque la Classe aura à sa disposition les 


( 182 ) 


intérêts accumulés pendant deux périodes biennales, elle 
pourra décerner deux prix d'égale valeur. 


Ant. 11. — Si, à l'expiration de deux périodes biennales, 
aucune récompense n'a pu être décernée, la Classe veillera 
à ce que les intérêts échus servent à augmenter le capital 
de la fondation. 


ART. 12. — La première période hiennale finira le 31 dé- 
cembre 1892. 


ART. 15. — Tout ce qui se rapporte au concours doit être 
adressé à M. le Secrétaire perpétuel de l’Académie. 





Conceur'e. 


PREMIÈRE PÉRIODE (1891-1892). 


Conformément à la volonté du testateur, la Classe des 
lettres offre, pour la première période de concours, un prix 
de deux mille sept cent cinquante francs à l'auteur du 
meilleur travail, rédigé en français, en flamand ou en latia, : 
en réponse à la question suivante : 


Faire une élude crilique sur les rapports publics el 
privés qui ont existé entre les Romaïns et les Juifs jusqu’à 
la prise de Jérusalem par Tilus. 


Le délai pour la remise des mavuscrits expirera le 51 dé- 
cembre 1892. lis devront être adressés, francs de port, à 
M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie, au Palais des Aca- 
démles, à Bruxelles. 


( 185 ) 


PRIX CHARLES LEMAIRE, 


POUR DES QUESTIONS RELATIVES AUX TRAVAUX PUBLICS. 





Anstétustion. 


Mile Adelaïde Lemaire, domiciliée à Beaumont (Belgique), 
et décédée à Paris le 2 décembre 4890, avait inscrit la 
disposition suivante dans son testament mystique : 


« Je donne à l’Académie des sciences de Belgique la 
somme de vingt-cinq mille francs pour que les revenus en 
soient affectés à la formation d'un prix qui sera décerné 
tous les deux ans, sous le nom de Prix Charles Lemaire, 
à l’auteur du meilleur mémoire publié sur des questions 
relatives aux travaux publics. » 


Ce legs a été accepté, au nom de l'Académie, par arrêté 
royal du 28 février 1894. 


Réglement. 


Conformément à la volonté de la testatrice, la Classe des 
sciences offre, pour la première période de concours, un 
prix de 1,420 francs à l'auteur du meilleur mémoire publié 
sur des questions relatives aux travaux publics, 

Le délai pour la remise des ouvrages expirera le 30 juin 


( 184 ) 


1893; ils devront être adressés, francs de port, à M. le secré- 
taire perpétuel de l'Académie, au palais des Académies, à 
Bruxelles. 

Les ouvrages devront être écrits en français ou en flamand. 

Seront seuls admis, les ouvrages présentés par les auteurs 
belges ou naturalisés, et publiés en Belgique pendant la 
période du 1er juillet 1891 au 30 juin 1895. 

Le résultat du concours sera proclamé dans la séance 
publique de la Classe des sciences. 

Si le concours demeure sans résultat, la somme restée 
disponible sera ajoutée au capital primitif. 





(185 ) 


PRIX ÉDOUARD MAILLY, 


POUR FAVORISER LES PROGRÈS DE L'ASTRONOMIE 
EN BELGIQUE. 


Fustétoution. 


M. Edouard Mailly, en son vivant membre de la Classe des 
sciences de l’Académie, décédé à Saint-Josse-ten-Noode le 
8 octobre 1891, avait inscrit la disposition suivante dans son 
testament : 


« Je lègue à l'Académie royale de Belgique une somme 
de dix mille francs pour fonder un prix à décerner au 
Belge qui aura fait faire quelque progrès à l'astronomie ou 
qui aura contribué à répandre le goût et la connaissance de 
cette science dans le pays. » 


Ce legs a été accepté, au nom de l’Académie, par arrêté 
royal du 18 janvier 1892. 


Reglement. 


La Classe des sclences offrira tous les quatre ans un 
prix de mille francs à l'auteur du meilleur ouvrage, 
imprimé ou manuscrit, répondant aux vues du fondateur. 


( 186 ) 


La première période de ce concours s'ouvrira le 4er jan- 
vier 1892 et sera close le 31 décembre 1895. 

Seront seuls admis les travaux présentés par les auteurs 
belges ou naturalisés, 

Ils devront être rédigés en français ou en flamaud, et 
être adressés, francs de fort, à M. le secrétaire perpétuel 
de l'Académie, au palais des Académies, à Bruxelles. 

Les ouvrages imprimés devront être publiés dans la 
période précitée. 

Les travaux manuscrits devront être datés et porteront 
une devise, laquelle sera répétée, avec le nom et le domi- 
cile de l'auteur, dans un pli cacheté. 

Le prix remporté par les ouvrages manàscrits ne sera 
délivré à l'auteur que contre la présentation du premier 
exemplaire imprimé de son travail. 

Le résultat du concours sera proclamé dans la séance 
publique annuelle de la Classe des sciences. 

Dans le cas où le concours demeurerait sans résultat, la 
Classe pourrait doubler le prix de la période suivante ou 
augmenter le capital selon qu'elle le jugerait utile. 


nn en 


(487 ) 


LISTE DES MEMBRES, 


DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE L'ACADÉMIK. 


(1e Janvier 1998.) 


nd 


LE ROI, PROTECTEUR. 


VAN BAMBEKE, Charles, président de l'Académie pour 1893, 
MARCHAL, le chev. Edm., secrétaire perpétuel de l'Académie. 


COMMISSION ADMINISTRATIVE POUR 1893. 


Le directeur de la Classe des Sciences, Ch. VAN BAMBEKE. 
» » des Lettres, P. HENRARD. 
, » des Beaux-Arts, AD. SAMUEL. 
Le Secrétaire perpétuel, le chev. Edm. MARCHAL. 
Le délégué de la Classe des Sciences, F. CRÉPIN. 
» » des Lettres, Ch. FAIDER. 
. » des Beaux-Arts, Éd. Fétis. 


( 188 ) 


CLASSE DES SCIENCES, 


VAN BAMBEKE, Ch, directeur. 


MARCRAL, le chev. Edm., secrétaire perpétuel. 


30 MEMBRES. 


fleetion des Sciences mathématiques et physiques. 


(15 membres.) 


Maus, Henri-M.-J., 34 G. O. ; à Ixelles. . Élu le 15 décem. 1864. 
18 décem. 1866. 


DONNy, François-M.-L., SK O.; à Gand. . — 
BRIALMONT, Alexis-H., JK G. C.; à Saint- 
Josse-ten-Noode . . . . — 
FOLIE, François-J.-Ph., K O.; F Uccle . +. — 
DE TizLy, Joseph-M., 5 O.; à Ixelles . . — 
VAN DER MENSBRUGGHE, Gust.L., BK; à 
Gand . . . ens 
SPRING, Walthère- Vk; à Liège. es: 
HENRY, Louis, 34 O.; à Louvain. . . . — 
MANSION, Paul, 4 O.; à Gand. . . . . — 
DE HEEN, Pierre-J.-F.; à Liège. . . . — 
Le Paice, Constantin-M.-M.-H.-J., BE; à 
Liège. . . . — 
MARCHAL, le chev. Edm Has „Josse-t. -N. — 
LAGRANGE, Charles; à Ixelles. . . . . — 
TERBY, François; à Louvain . . . . . — 
DERUYTS, Jacques; à Liège . . . . . . — 


45 décem. 1869. 
45 décem. 1874. 


. 46 décem. 1878. 


44 décem. 1883. 
45 décem. 1884. 
15 décem. 1886. 
45 décem. 1887. 
44 décem. 1888. 


45 décem. 1890. 

5 mai 1891. 
45 décem, 1891. 
15 décem. 1891. 
45 décem. 1892. 





( 189 ) 
Section des Bclonces naturelles (15 membres). 


VAR BEKKDEN, Pierre-J., KG. O.; à Lou- 

vain. . . . . . + . « . « - . Élu le 15 décem. 1842. 
pe SELYS LONGCHAMPS, le bon Edmond-M., 

2 G. O.;à Liège. . . . . . + — 46 décem. 1846. 
GLree, Théophile, BE C. ; à Bruxelles . . — 15 décem. 1849. 
BEvwALQUE, Gustave-G.-J., DK C.; à Liège . — 46 décem. 4859, 
Caxptzz, Ernest-C.-A., Ei; à Glain (Liège). — 418 décem. 4864, 
Duroxt, Édouard-L.-P., KO. ; à Boitsfort. — 45 décem, 4869. 
VAK BEKEDEN, Édouard, 3 O.; à Liège . — 46 décem. 1872, 
MALAISE, Gonstantin--G-L, EE; à Gem- : 

bloux. . . . . . .« — 15 décem. 1873. 
BaianT, Alphonse, SK 0; N Morlanwelz . — 45 décem, 4874. 
PLATEAU, Félix-A.-J., BK O.; à Gand . . — 48 décem. 1874. 
Catrix, François, JK O.;à Bruxelles . . — 15 décem. 187à. 
Van BaAusexe, Charles-E.:M., Xt; à Gand. — 15 décem. 1879. 
GILRINET, Alfred-Charles, SE ; à Liège. . — 45 décem. 1880. 
MocnLon, Michel-J. BK; à Bruxelles.” . — 15 décem. 4886. 
DrLbŒtr, Joseph-R.-L., BK; à Liège . . — 15 décem. 1887. 


CORRESPONDANTS (10 au plus). 
Section des Selonces mathématiques et physiques. 


VALERIUS, Hubert, jj O.: à Gand. . . Élu le 45 décem. 1869. 
NEUBERG, JK; à Liège. . . . . . . — 415 décem. 4894. 
LABCASTER, Albert; à Uccle. . . . . . — 45 décem. 1892. 


JORISSEN, Armand; à Liège . . + + … — 45 décem. 4892. 
N. e e e e [1 e 


e LJ C2 « L] e CL] Kd . LC] e e 


Sectio des Sciences naturelles. 


FREDERICO, Léon, BK; à Liège . . . . Élu le 45 décem. 1879. 
Masius, 3.-B.-N.- Voltaire, 5 O.; Á Liège. — 45 décem. 4880. 
RexARD, Alphonse-F., SK 0.; à Wetteren. — 45 décem. 1882. 
ERRERA, Léo; à Bruxelles. . . . . . — 15 décem. 1887. 


VANLAIR, C. BE O.; à Liège. . . . . . — 14 décem. 1888. 


(190 ) 


50 ASSOCIÉS. 


Section des Soionces mathématiques et physiques. 


(25 associés.) 


KEKULÉ, Frédéric-Auguste, }R{; à Bonn. 
BUNSEN, R.-G.-E., XK 0. ; à Heidelberg . 
CATALAN, Eugène-C., SK 0. ; à Liège 
DE COLNET D'HUART, Alex.; à Luxembourg, 
HELMROLTZ, Hermann von; à Berlin. , 
MENABREA, marquis DE VAL -DORA, le 
cte Louis-Frédéric, XK G. C.; à Florence, 
STRUYE, Otto-Wilhelm ; à Poulkova . 
FAYE, Hervé-Aug.-Et.-Albans; à Paris , 
KELviN (lord) (William Thomson), SÉ C.; à 
Glasgow. . . . . . . . e ee 
PASTEUR, Louis ; à Paris . . . . . 
SCHIAPARELLI, Jean -Virginius ; à Milan. 
TYNDALL, Jean; à Londres. . , . . , 
THOMSEN, Jules; à Copenhague . . . . 
WEIERSTRASS, Charles; à Berlin. . . . 
BERTHELOT, Marcelin-P.-E. ; à Paris 
RERNITE, Charles; à Paris. . . . 
CAYLEY, Arthur; à Cambridge (Angleterre). 
FizEAU, Louis; à Paris . . . . . , . 
VON BAEYER, Adolphe; à Munich. . . . 
NEWCoMB, Simon; à Washington . . . . 
VAN DER WAALS, J.-D.; à Amsterdam . , 
BRiosCB1, François: à Milan. . . . . . 
FoERSTER, W.; à Berlin . . . . . . . 
FriepeL, Charles; à Paris . . . . . . 
Cornu, Alfred; à Paris. . . . . . . 


. Élu le 45 décem. 1865. 


15 décem. 1865. 


45 décem. 
48 décem. 
45 décem. 


1865. 


1873. 
1873. 


45 décem. 4874, 


45 décem. 
46 décem. 


46 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
44 décem. 
45 décem. 
44 décem. 
46 décem, 
46 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
45 décem. 
15 décem. 
45 décem. 


1874, 
1878. 





D 





( 191 ) 


Section des Seiencon matureites (25 associés). 


Owxx, Richard (sir K. C. B), BR 0; à 


Londres . . . . . . + + + Élu le 47 décem. 1847. 
DANA, James-D.; à New-Haven (É.-U). — 15 décem. 1864. 
DE CANDOLLE, Alph.-L.-P.- 7 Frames à 

Genève . . . . . — 45 décem. 1869. 
Hookxre, Jos. Dalton; à ‘Kew (Angl). . … — 16 décem. 1872, 
Raxsar, André CROMBIE; à Londres . . — 46 décem, 4872. 
STEENSTRUP, J.-Japhet-S.; à Copenhague . — 46 décem. 1872, 
Roxy, Thomas-Henri; à Londres. . . — 415 décem, 1874. 
PRixcsaetx, Nathaniel; à Berlin . . . — 48 décem, 4874. 
GOSSELET, Jules-Aug.-Alex., :K; à Lille . — 15 décem. 1876. 
Dauvsnte, Gabriel-Auguste; à Paris. . . — 414 décem. 4877, 
KOLLIKER, Rod.-Albert; à Wurzbourg . . — 44 décem. 1877. 
DE SAPORTA, Le mis G., à Aix (France). . — 14 décem, 4877. 
GEGENBAUR, Charles; à Heidelberg. . , — 15 décem. 1882. 
KOWALEWSKY, Alexandre; à Odessa. . . — 415 décem. 1882. 
STUR, Dionys-Rad.-Jos.; à Vienne . . . — 44 décem. 1883. 
NoRDENsKIOLD, le bee Ad.-N.-E.; à Stock- 

holm. . . . . . . . . , « . — 15 décem. 4885, 
ViRcHow, Rad. ; à Berlin . . . . . . — 45 décem. 4881. 
MoLrscuort, Jacques; à Rome . . . . — 45 décem. 1884. 
LECCKART, Rudolphe; à Leipzig . . . + — 15 décem. 1885. 
DE LA VALLÉE Poussix, Charles-Led, 

H; à Louvain . . . . + — 45 décem. 1885, 
HALL, James; à Albany (É. U. d'A ). . + — 15 décem. 1886. 
PRESTWICH, Joseph, à Darent-Hulme Sho- 

reham (Sevenoaks), Londres, . , . . — 14 décem. 1888, 
pu Bois-Reyuono, Émile; à Berlin. . . — 46 décem. 1889, 

GAUDRT, Jean-Albert; à Paris. . . ,. . — 16 décem. 1889, 
DE LACAZE-DUTRIERS, F.-J.-H.; à Paris. , — 45 décem. 1892, 








( 192) 


CLABSE DES LETTRES. 


HENRARD, P., directeur. 
MARCHAL, le chev. Edm., secrétaire perpétuel. 





30 MEMBRES. 


Section des Lottros et Sootion des Sciences meenten | 
et politiques réunies. 


FAIDER, Charles-J.-B.-F., 6. C.; à Bru- 


xelles . . . . . … « Élule 7 mai 4855. 
NÈve, Félix-J.-B.-J., zE 0.: à Louvain . … — 14 mai 1868. 
WAUTERS, Alphonse, jk O. ; à Bruxelles . — 41 mai 41868. 
Le Roy, Alphonse, XK C.; à Liège . . . — 42 mai 187: 
DE BORCHGRAVE, Émile-J.-Y.-M., DE C; à 

Vienne . . . . . . « — 42 mai 1873 
WAGENER , Auguste, EEC. à Gand +. + … — 40 mai 4875, 
WiLLeus, Pierre-G-H., K O.; à Louvain . — 44 mai 4871. 
ROLIN-JAEQUEMYNS, Gust., JK; à Bruxelles, — 6 mai 4878, 
BORMANS, Stanislas, JK-0.; à Liège . . . —  Bmai 4879. 
PioT, Charles-G.-J. JKO.; à St-Gilles (Brux. — 5 mai 4879. 
Potvin, Charles, K ; àdxelles . . . . . — 9 mai 4884. 
STECBER, Jean-A., SK O.; à Liège. . . . — 8 mai 4884. 


Lamy, Thomas-J., X 0.; à Louvain . . . —  Bmai 1893. 


( 193 ) 
Hexmanp, Paul-J.-J., SK C.;à Bruxellés . . Élule 5 mai 1884. 


GANTRELLE, Joseph, KX C.; à Gand. . . . — 4 mai 1885. 
Loomans, Charles-W.-H., 3 C.; à Liège . . — 40 mai 1886. 
Tisencuien, Guill, EK C.; à S1-J.-t.-Noode . — 9 mai 1887. 
DE HARLEZ, le chevalier Chartes tv, #5 à 

Louvain . . — T1 mai 1888, 
VANDERKINDERE , Léon A Vv. IJ. K 0. à 

Uccle. . . . . . — ‘1 mai 1888. 
Henne, Alexandre, 5 0; à Bruxelles +. + — 6 mai 1889. 
Frtvtrix, Gastave-A.-H., SK; à Bruxelles . — 6 mai 1889. 
GOBLET D'ALVIELLA, le comte Eug., >K:; à 

Saint-Gilles (Bruxelles). . . . — 5 mai 1890. 
FRÈRE-Un8AN,.-J.-W., EK G. Cà Bruxelles. — 4 mai 4894. 
VANDER HAEGBEN, Ferdinand, JK O.; Gand. — 4 mai 1891. 
Paixs, Adolphe, KO ; Ixelles . . . . — 4 mai 1891. 
MancCAAL, le cher. Edm., EK; à S*-J. L-Noode. —  B mai 4891. 
VOYLSTERE, Jules; à Gand. . . . . . . — 9 mai 1892. 
Banxinc, E. 3 Cs àlxelles. . . . . . — 9 mai 184 
De Moxce, Léon, EK ; à Louvain. . . . . — 9 mai 1892 
Ginox, Alfred, SK O.; à Bruxelles. . . . . — 9 mai 4892 


CORRESPONDANTS (10 au plus). 


Lotse, Ferdinand, 3K O.;à Louvain . . . Élu le 12 mai 1873. 


DE CHESTRET DE HANEFFE, le boe J.; à Liège. — 5 mai 1890. 
FaepeEricg, Paul; à Gand . . . . . . . — 4 mai 48H, 
Kvarg, Godefroid, 3&; à Liège . . . — 4 mai 4894. 
MESDACH DE TER KIELE, Ch, Jean, K G. os; 

à Bruxelles . . . . . . . . « + — 9 mai 1892, 
Daxis, Hector, à Ixelles. . . . . . . . — 9 mai 1893. 
N. ........ . 

N . . 


15 


(194 ) 


50 ASSOCIÉS. 


LEEMANS, Conrad, K O.; à Leyde. 
ve Rossi, le chevalier J.-B.; à Rome. 
MINERvINI, Jules; à Naples . . . 
CANTb, César; à Milan. 
von LOHER, François, X C. ; à Munich . 
VON ARNETH,le chev. A, SK C.; à Vienne. 
MouusenN, Théodore; à Berlin . . . . 
von SYBEL, Henri-Ch.-L., & C.; à Berlin 
BRUNN, Henri, 3%; à Munich. . . . .. 
D'ANTAS, le cher. M., EG. C.; à Londres . 
Currrus, Ernest; à Berlin . . . . 
Rivier, Alphonse - P.-0., > O.; à Saint- 
Gilles (Bruxelles) . . . . . . . 
FRANCK, Adolphe; à Paris... . . . . . 
DESMAZE, Charles; à Paris . 
OPPERT, Jules ; à Paris . 
DELISLE, Léopold-Victor ; à Paris. 
DI GIOVANNI, Vincent; à Palerme . 
CoLuEIRo, Manuel; à Madrid . . 
D'OLIVECRONA, Samuel - Rodolphe- Detler- 
Canut ; à Stockholm. . 
Bon, Joan, 34; à Amsterdam. 
CANOVAS DEL CASTILLO, À., KG. C.; à Madrid. 
GLADSTONE, W. EWART ; à Londres . 
DARESTE, Rodolphe, 34 C. ; à Paris . 
BREAL, Michel-Jules-Alfred ; à Paris. 
Beers, Nicolas; à Utrecht . . 
Von HOErLER, le chev. Const, à Prague . . 


7 mai 
4 mai 
43 mai 
43 mai 
9 mai 
5 mai 
40 mai 
8 mai 
6 mai 
6 mai 


12 mai 
42 mai 
& mai 
4 mai 
40 mai 
6 mai 
40 mai 


40 mai 
9 mai 


. . Élu le 44 janv. 4847. 


1880. 
1881. 


9 mai 1881. 
8 mai 1882. 
5 mai 1884. 
5 mai 1884. 
4 mai 1885. 
4 mai 1685. 





(165 5 


SULLY PRUDROMME, René-Frangois-Armd; à 

Paris. . . . . + … « … « Élu le 4 mai 4885. 
PERROT, Georges; à Paris. + + + «+ + — 40 mai 1886. 
Puizrmpsox, Martin; à Berlin. . . . . . — 40 mai 1886. 
SMIEDERS, Auguste; à Anvers. . . . . . — 40 mai 4886. 


LEROY BEAULIEU, Pierre-Paul; à Paris. . . 8 mai 1887. 
LORIMER, Jacques; à Édimbourg. . . . : 9 mai 4887. 
AUMALE, Henri-E.-Ph.-L. d'Orléans, duc d', 

BKG. C.; à Chantilly. . . . . . . 9 mai 1887. 
Caxonico, Tancrède; à Rome. . . . . . 1 mai 1888. 
Sox, Rodolphe; à Leipzig . . . 7 mai 1888. 
NADAILLAC, J.-F.-A. da POUGET, mis de; à Paris 71 mai 1883. 
LALLEMAND, Léon; à Paris. . . . . . . 7 mai 41888. 
Luccuixi Louis; à Bologne. . . 7 mai 41888. 
HIRSCHPELD, Otto; à Berlin. . . . . . . 6 mai 1889. 
Woaus, Émile; à Rennes . 6 mai 1889. 
TE WixxeL, Jean; à Groningue . . 5 mai 1890. 
DE FRANQUEVILLE, le comte Amable-Ch. FRAN- 

QUET, >; à Paris . . 5 mai 4890. 
BAUMGARTEN, Herman ; à Strasbourg . 5 mai 1890. 
Hosxen, Én; Berlin. . . . : . . . 4 mai 4891. 
DEMBAISNES, Chrétien : à Lille . . . . . 4 mai 1891. 
BODiNGER, Max., à Vienne . . . . . 9 mai 4892. 
LEFÈVRE-PONTALIS, Antonin, à Paris . 9 mai 4842 


N e C2 e - Ad Ld e e e e 
N.......... 





1 1%) 


CLASSE BKS BRAUXLX-ARTS. 


SABUEL AD., directeur. 
MARCHAL, le cher. Edm., secrétaire perpétuel. 


30 MEMBRES. 
Section de Peinture : 


PoRTAELS, Jean-François, SK C.; à S'-Josse- 


ten-Noode. . . . . … « Élule #4 janv. 1855. 
SLINGENEYER, Ernest, E c. 0; a Bruxelles. — ‘7 avril 4870. 
Gurrens, Godfr.-E.,  C.; à Schaerbeek . — 6 janv. 1876. 
WAUTERS, Ch.-Émile-M., K C.; à Ixelles. . — 5 janv. 1882 
CLays, Paul-J., SK C.; à Schaerbeek . . . — {er mars 488% 
STALLAERT, Joseph-J.-F., X O.;à Ixelles . — 5 janv. 4888. 
MARKELBACR, Alex.-P.-J.. XX O.; à Schaerb. — 40 janv. 1889. 
Rogier, Jean; HE C.; à S'-Gilles (Bruxelles). — 8 janv. 189. 
HENNt BICQ, À ‚SE; à St-Gilles (Bruxelles) . — 7 janv. 1892 


Section de Sculpture ! 


FRAIKIN, Charles-A.,  C.; à Schaerbeek . Élule 8 janv. 1847. 
Jaquer, Joseph-S., K O.; à Schaerbeek . — 44 janv. 1883. 
De GRooT, Guillaume, XX O.; à Bruxelles . — 40 janv. 488%. 
VINÇOTTE, Thomas-J., X O.,; à Schaerbeek. — 42 mai 1886. 


DEMANKEZ, Joseph-A., BK O.; à S'-Josse-ten- 


Neede . . . . . . . « . Élule 44 janv. 


Bor, Gustave „DE 0; à Anvers. . + + — 40 janr 


1883. 


. 1885. 





(197) | 


Soetten d'Architectare s 


BALAT, Alphonse-F.-B, SK G. O.; à Ixelles . Élu le 9 janv. 4862. 


Pauws, Adolphe-Ed.-Th., K C.; à Gand . . — 7 janv. 1878. 
SCHADDE, Joseph-E.-H.-M , 3 O.; à Anvers. — 410 janv. 4878. 
BEYAERT, Henri-J.-F., K C.; à Bruxelles . — 5 janv. 1888. 


GEVAERT, F.-Auguste, 3E G. O.; à Bruxelles. Élu le 4 janv. 4872. 


SAMUEL, Adolphe, EE: C.; à Gand . . . . — 8 janv. 1874. 
Rapoux, J.-Théodore, BK O.; à Liège . . . — 3 avril 1879. 
Bexorr, Pierre, K C.; à Anvers. . . . . — 5 janv. 1882. 
HUBERTI, Gustave; à Bruxelles . . . . . — avril 4894. 


Secties des Sciences et des Lettres dans leurs rapports 
‘avee les Beaux-Arts: 


Féris, Édouard-F.-L., JK C.; à Bruxelles. . Élu le 8 janv. 1847. 


Hynans, Henri, 3%; à Ixelles. . . . — 8 janv. 1885. 

MARCHAL, le cher. Edmoud-L.-J.-G.. #4 
Saint-Josse-ten-Noode . . . . . . — 1 janv. 1886. 

Rooses, Maximilien, 34; à Anvers. . . . — 10 janv. 1889. 


Vas Evex, Édouard, B; à Louvain. . . . — ‘janv. 4892. 
N e e » e » . e e . e e. Ld e e . . Ld LJ » 


CORRESPONDANTS (10 au plus). 


DE LALAING, le ce Jacq, 4; à Bruxelles . Élu le 10 janv. 4889. 
À e L 3 L 1 Kl Kd e e Kd ® . e Kl . e . hd 





(198 ) 


Seulpture s 


D&vicne Paul, 3% O.; à Schaerbeek . . Élule 7 janvier 4892 


MEUNIER. Jean-Baptiste, KO. ; à Ixelles. Élu le 40 janvier 1884. 


Areblitoeture s 


LAUREYS, Félix, ; à Bruxelles . . . Élu le 40 janvier 4889. 


Busscuop, Jules, ÿK O.; à Bruges . . Élu le 44 janvier 4883. 
VAN DEN EEDEN, Jean-Baptiste; à Mons. — 2avril 4891. 


Seiences et Lettres dans leurs rapper ts 
avee les Beaux-Arts : 


TARDIEU, Charles; à Boitsfort . . . . Élule 9 janvier 4890. 
N . ee 


SU ASSOCIÉS. 


GÉROME, Jean-Léon, X; à Paris . . . Élu le 42 janvier 1865. 


MADRAZO, Frédéric de; à Madrid . . . — 12 janvier 1865. 
HÈBERT, Aug.-Ant.-Ern., JK O.:; à Paris . — 12 janvier 1871. 
BECKER, Charles, JK O.; à Berlin . . — 8 janvier 1874. 
Frrra, William-PoweLL, 3 ; à Londres. — 8 janvier 4874. 
WILLEMS, Florent, XX C.; à Paris . . . — ‘7 décem. 1882. 


LEIGHTON, Frederic; à Londres. . . . — 7 janvier 4886, 





(199 ) 


Menæri, Adolphe; à Berlin . . . . 
Boucusaeau, William-Adolphe, SK; à 
Paris . . . . . . e 

ALua TADEMA, JK; à Londres. . 

Lerzsvae, Jules; à Paris . . . . 

Bacrox, Jules-A, 3 O.; à Courrières 
(Frauce) . ee. ee 


Soulpture : 


CAvELIER, Pierre-Jules ; à Paris 
MostevenDe, Jules; à Rome . . . . 
GUILLAUME, Cl.-J.-B.-Eugène ; à Paris 
Teomas, Gabriel-Jules : à Paris. . 
Kuxp#anx, Charles; à Vienne . . . . 
Becas, Reinhold, XX O.; à Berlin. . . 
N. hd ° L 1 . e L2 e e e e e e LJ 
N. ..... 

Gravure s 


STaNG, Rudolphe ; à Amsterdam . 
CHaPLAIN, Jules-Clément; à Paris. 
Raas, J.-L.: à Munich . . . . . . 
N hd Ld e KJ e » e Ld e C] nd e e 


Architecture s 


DE Leins, Chr.-Fréd., XX; à 
DaLy, César ; à Paris . . . 
VESPIGNANL, le comte Virginio; à Rome 
CoNTRERAS, Raphaël; à Grenade . 
RASCHDORFF, J.-Charles; à Berlin . 
WATERHOUSE, Alfred; à Londres . 
Revoir, Henri, 3; à Nimes. . . . 
VACDREMER, F.-A-E;à Paris. . . . . 


Stuttgart. 


. Élu le 6 janvier 1887. 


— 9 janvier 1890, 
— 8 janvier 1891. 
— 8 janvier 1891. 


— 7 jauvier 4892. 


. Élu le 7 janvier 1864. 


— 8 janvier 1874, 
— 6 janvier 1876. 
— 41 janvier 1883. 
— 44 janvier 1883. 
— 8 janvier 4885. 


. Élule 8 janvier 1874. 


— D janvier 1888. 
— 40 janvier 1889. 


. Élule 7 janvier 1864. 


— 43 janvier 1865. 
— 12 janvier 1871. 
— 8 janvier 1880. 
— 5 janvier 1882. 
— 71 janvier 1886. 
— 40 janvier 1889. 
— 3 mars 41892 


( 200 ) 


Musique : 


TaouaAs, Ch.-L.-Ambroise, & 0.: à Paris. Éla le 8 janvier 4864. 


VERDI, Joseph; à Busseto {Ital.). . . . — .12 janvier 4865. 
Gounon, Charles-François, JK O.; à Paris. — 4 janvier 1872. 
SAINT SAËNS, Camille-Ch., BK; à Paris . — 8 janvier 1885. 
BRAHMS, Jean; à Vienne. . . — 1 janvier 1886. 
RURINSTEIN, Antoine-Grég.; à St-Pelers- 
bourg . . . — 6 janvier 4887. 
BOURGAULT-D'UCOUDRAY, ‘Louis-Albert: à 
Paris. . . . . + + + — 6 janvier 4887. 
WOLLNER, Franz; à Cologne. . + + + — 8 janvier 48H. 


N e. e e e e ° 0 e « [2 e. e s e 0 e Kd . Ld C2 


Sciences et Lettres dans leurs rapports 


avee les Beaux-Arts: 


RAVAISSON-MOLLIEN, J.-G.-Félix; à Paris . Élu le 10 janvier 1856. 


GAILHABAUD, Jules; à Paris. . . . . — 9 janvier 1868. 
LueBke. Guillaume; à Stuttgart . . . — 9 janvier 4874. 
DELABORDE, le comte Henri; à Paris. . — 8 janvier 1874. 
Le radja SOURINDRO MOHUN TAGORE)K C. ; 

à Calcutta. . . . + + + + — 4 janvier 1871, 
MILANESI, Gaetan ; à Florence + + . « — 8 janvier 1885. 
BERTOLOTT!, Antoine; à Mantoue . . . — 5 janvier 4888. 


Bope, Guillaume; à Berlin . . . . . — 40 janvier 1889. 
Ruskin, John; à Brantwood. . . . . — 7 janvier 4892 





( 201) 


COMMISSIONS DES CLASSES. 


Commission pour la publication d'une Biographie nationale. 


Président, P.-J. VAN BENEDEN, délégué de la Classe des Sciences. 
Vice-président, À. WAUTERS, délégué de la Classe des Lettres. 
Secrétaire, VANDER HAEGREN, délégué de la Classe des Lettres. 


Membres : . | 
Catrin, délégué de la Classe des Sciences. 
DEWALQUE, id. id. 

DLARCHAL, le chev. Edm. id. id 

VAN DER MENSBRUGGRE, id. id. 

La Roy, id. Classe des Lettres. 

STECRER, id. id. 

GEVAERT, id. Classe des Beaux-Arts. 

Hvymaxrs, id. id. 

Reoszs, id. id. 

SAMUEL, - id. id. 

N - . . . | 
Commissions epéctalen den finances : 

Classe des Selences, Classe des Lettres. Classe des Beaux-Arts. 
BRIALHONT, BORMANS. DEMANNEZ. 
Fr. CRÉPIN. RENRARD. FRAIKIN. 
GLUGE. Por. | PAULI. 
Maos. A. WAUTERS. - SAMUEL. 


P. VAN BENEDEN. WILLEMS. SLINGENETER. 





( 200 ) 





Musique s 


TrouAS. Ch.-L.-Ambroise, 3 O.; à Paris. Élu le 8 janvier 1864. 








Veri, Joseph; à Busseto (Ital). . . . — . 412 janvier 1865. 
Gounon, Charles-François, EK O.; à Paris. — 4 janvier 4872. 
SAINT SAËNS, Camille-Ch., jK; à Paris . — 8 janvier 1885. 
BRAHMS, Jean; à Vienne. . . — 1 janvier 1886. 
RUuINSTEIN, Antoine-Grég.; à StPeters- 
bourg . . . — 6 janvier 4887. | 
BOURGAULT-DUCOUDRA?, Louis-Albert: à | 
Paris. . .. + + + + — 6 janvier 4887. | 
WOLLNER, Franz; à Cologne. . + + + — 8 janvier 489. 


Sotonces et Lettres dans leurs rapports 


avee les Beaux-Arts: 


RAVAISSON-MOLLIEN, J.-G.-Félix; à Paris . Élu le 10 janvier 1856. 


GAILBABAUD, Jules; à Paris. . . . . — 9 janvier 1868. 
LueBKe. Guillaume; à Stuttgart . . . — 9 janvier 4878. 
DELABORDE, le comte Henri; à Paris. . — 8 janvier 1874. 
Le radja SOURINDRO MoHUN TAGORE DK C. ; 

à Calcutta. . . « . « . . . — 4 janvier 1871. 
MILANESI, Gaetan ; à Florence . . . . — 8 janvier 1885. 
BERTOLOTTI, Antoine; à Mantoue . . . — 5 janvier 1888. 
Bope, Guillaume; à Berlin . . . . . — 40 janvier 1889. 
Rusxin, John; à Brantwood. . . . . — ‘7 janvier 4892 





( 201) 


COMMISSIONS DES CLASSES. 


Commission pour la publication d'une Biographie naitonale. 


Président, P.-J. VAN BENEDEN, délégué de la Classe des Sciences. 
Vice-président, À. WAUTERS, délégué de la Classe des Lettres. 
Secrétaire, VANDER HAEGREN, délégué de la Classe des Lettres. 


Membres : . . 
Cakpin, délégué de la Classe des Sciences. 
DEWALQUE, id. id. 

MaARCRAL, le chev. Edm. id. id 

VAN DER MENSBRUGGHE, id. id. 

LE Rory, id. Classe des Lettres. 
STECHER, id. id. 

GEVAERT, id. Classe des Beaux-Arts. 
Hruans, id. id, 

Rooszs, id. id. 

SAMUEL, - id. id. 


Coummtestons apdetalen des finances : 


Classe des Sciences. Classe des Lettres, Classe des Beaux-Arts. 
BRIALHONT. BORMANS. DEMANNEZ. 
Fr. CRÉPIN. RENRARD. FRAIKIN. 
GLUGE. Piotr. PAULI, 

Maus. À. WAUTERS. SAMUEL. 


P. Var BEN£DEN. WILLEMS. SLINGENETER, 


( 202 ) 


CLASSE DES SCIENCES. — Commission permanente des 


paratonnerres. 
Maus, président. SPRING, membre. 
DoNNY, membre. VAN DER MENSBRUGGHE, id. 


FOLIE, , id. 


CLASSE DES LETTRES. — Commission pour la publication d'une 
collection des grands écrivains du pays. 


J. STECHER, président. L. DE Monce, membre. 
Alph. Le Roy, membre. N. . . . . 


CLASSE DES BEAUX-ARTS. — Commission pour les portraits 
des membres décédés. 


FÊTIS. PORTAELS. DEMANNEZ. 


— Commission pour la publication des œuvres des anciens 
musiciens belges. 


GEVAERT, président. Rapoux, membre. 
Fétis, secrétaire. N.. . 
SAMUEL, trésorier. 


( 205 ) 


— Commission chargée de discuter toutes les questions relatives 
aus lauréats des grands concours dits prix de Rome. 


Président : 


Le Directeur annuel de la Classe des Beaux-Arts. 


Membres : 
BALAT. MARCHAL. 
DEMANNEZ. PAULI. 
Féris. PORTAELS. 
FRAIKIN. SCHADDE. 
GEVAERT. SLIKGENEYER. 
Aruans. STALLAERT. 


( 204 ) 


COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE 


pour la publication des Chroniques belges inédites. 


Bormans, président. 

WAUTERS (Alph), secrétaire et trésorier. 
Pior, membre. 

DEVILLERS, id. 

G:LLIODTS VAN SEVEREN, id. 
VANDERKINDERE (L.), id. 

DE Pauw (N.), id. 
GÈNARD (P.), membre suppléant. 
KURTH (God), id. 
MATHOT, id. 
PIRENNE (H.), id. 





( 205 ) 


NECROLOGIE. 


GLASSE DES SCIENCES. 


AIRT (sir Georges-Biddell), associé, décédé à Greenwich, le 4 jan- 
vier 1802 

DE QUATREFAGES DE BRÉAU (J.-L.), associé, décédé à Paris, le 
49 janvier 1892 

DE CALIGNY (le marquis Anatole-François Hug), associé, décédé à 
Versailles, le 24 mars 1892 

Hormanx (Aug.- Wilhelm), associé, décédé à Berlin, le 5 mai 4892 


CLASSE DES LETTRES. 


DE LAVELEYE (le baron Émile-L.-V.-0.), membre, décédé au châ- 
teau de Doyon (Namur), le 2 janvier 1892, 

CASTAN (Auguste), associé, décédé à Besançon, le 28 juin 1892. 

De VRiEs (Matthias), associé, décédé à Zwolle (Hollande), le 
9 soût 1892. 

TENxyYSON (lord À), associé, décédé à Harlemere {ile de Wight), le 
6 octobre 4592. 


CLASSE DES BEAUX-ARTS. 


CANXEEL (Th.), correspondant, décédé à Gand, le 146 mai 4892. 

be NIEUWERKERKE (le comte Alfred), associé, décédé à Lucques, 
le 17 janvier 1892. 

HexniQuEeL-DupoxT (L.-P.), associé, décédé à Paris, lo 20 jan- 
vier 1899. 

BONNASSIEUX (Jean), associé, décédé à Paris, le 3 juin 1892. 

LINANDER DE NIEUWENBOVE (le baron Armand), décédé au châ- 
eau de Moignanville (Seine-et-Oise), le 14 août 1892, 





(206 ) 


ADRESSES DES MEMDRES, DES ASSOCIÉS ET DES CORRESPONDANTE DE 
L'ACADÉNIE RABITANT BRUXELLES OU SES FAUBOURGS. 


BaLaï (Alph.}, rue de Londres, 47, à Ixelles, 

Barwnne (E.), rue du Président, 64, à Ixelles. 

Beraxar (B), rue du Trône, 48, à Bruxelles, 

BRIALMONT (Alex.), rue de l’Équateur, 7, à S'-Josse-ten-Noode. 
Gays (P.), rue Seutin, 27, à Schaerbeek. 

Catrin (Fr), rue de l'Association, 4, à Bruxelles, 

De Gnoor (Guillaume), avenue Louise, 406, à Bruxelles. 

DE LLAInG (le comte J.), rue Ducale, 43, à Bruxelles. 
DEMANNEZ (Jos. rue de la Ferme, 8, à St-Josse-ten-Noode. 
Dems (BL), rue de la Croix, 43, à Ixelles. 

De Tuur (Jos, à la Cambre, à Braxelles, 

De Vicne (Paul), rue du Progrès, 463, à Schaerbeek. 
Durerr (Ëd.), villa du Lac, à Boitsfort. 

Ennera (Léo.), place Stéphanie, 4, à Bruxelles, 

FAmER (Ch), rue du Commerce, TT, à Bruxelles. 

Péris (Éd.), rae Bodenbroeck, 45, à Bruxelles. 

Fou (F.) à l'Observatoire Royal, Uccle. 

FRAIKIN (C.-A.), chaussée d'Haecht, 498, à Schaerbeek. 
Fnipéaix (G), rue de Pascale, 21, à Bruxelles. 
Fnène-Ongan (W.; rue Ducale, 23, à Bruxelles, 

GevaëT (A), place du Petit-Sablon, 46, à Bruxelles. 
Gimon (AIL), rue Goffart, 46, à Ixelles. 

Guoce (T), rue Joseph II, 7, à Braxelles. 

GOBLET D'ALVIELLA (le comte E‚), rue Faider, 40, à Saint-Gilles. 
Gurrens (Godfr.), place Le Hon, 4, à Schaerbeek. 

HExKE (Alex), rue de Livourne, 44, à Bruxelles. 
Hesnesic0 (A.), rue de Lausanae, 4, à S'-Gilles. 

HEsRARD (P.), rue Marie de Bourgogne, 48, à Bruxelles. 


( 207 ) 


Bo3sraTI (Gustave), rue Rogier, 266, Schaerbeek. 

BYyaans (H.), rue de la Croix, 44, à Ixelles. 

JAQUET (Jos.), rue des Palais, 456, à Schaerbeek. 

LAGRAKGE (Ch), rue Sans-Souci, 42, à Ixelles. 

LABRCASTER (Albert), avenue Brugman, 263, Uccle, 

LAURETYS (F.), boulevard da Nord, 9, à Bruxelles. 

MARnCHAL (le chev. Edm.), rue de la Poste, 63, à St-Josse-ten-Noode 
MARKELBACH (Alex.), chaussée d'Haecht, 455, à Schaerbeek. 
Maus (H.), rue de Naples, 41, à Ixelles. 

MESDACH DE TER KIELE (Ch.), ruo Montoyer, 5, à Bruxelles. 
Meuwien (J.-B.), rue Maes, 20, à Ixelles. 

MoumLen (ML), rue Belliard, 407, à Bruxelles. 

P10T (Ch), rue Berckmans, 104, à Saint-Gilles. 

PORTAELS (J.\, rue Royale, 232, à St-Josse-ten-Noode. 

Por vim (Ch), rue Vautier, 62, à Ixelles, 

Paas (Ad.), rue Souveraine, 69, à Ixelles. 

Rrvren (Alph), avenue de la Toison d'or, 58, à Saint-Gilles. 
Rosre (J.), chaussée de Charleroi, 427, à St Gilles, 
ROLIN-JAEQUEMTNS (G.), rue de la Bonté, 8, à Bruxelles. 
SLIKGEREYER (Era), rue du Commerce, 143, à Bruxelles. 
STALLAERT (J.), rue des Chevaliers, 20, à Ixelles. 

TaRDiEv (Ch), chaussée de La Hulpe, 39, à Boitsfort. 
TEBERGHIEN (G.), rue de la Commune, 4, à S:-Josse-ten-Noode. 
VANDERKINDERE (Léon), avenue des Fleurs, 51, à Uccle. 
VmcorrE (Thomas), rue de la Consolation, 97, Schaerbeek. 
Wauters (Alph), rue de Spa, 22, à Bruxelles. 

WaureRs (Émile), rue Mercelis, 2, à Ixelles. 


en 


( 208 ) 


ADRESSES DES MEMBRES, DES ASSOCIÉS ET DES CORRESPONDANTS 


DK L'ACADÉMIE HABITANT EN PROVINCE. 


BExoiT (Pierre), Marché St-Jacques, 13, à Anvers. 

Bior (Gust), rue du Dragon, 17, à Anvers. 

BORMANs (Stanislas), rue Fabri, 10, à Liège. 

BRiART (Alph), à Morlanwelz-Mariemont (Hainaut). 

Busscuop (Jules), quai Ste-Anne. 13, à Bruges. 

CANDÈZE (E.), à Glain, près de Liège. 

CATALAN ‘Eugène), rue des Éburons, 21, à Liège. 

DE BORCHGRAYE (Ëm.), à la Coupure, 35, à Gand, et à Vienne. 

DE CHESTRET DE HANEFFE (Le baron J. ), rue des Augustins, 31, 
à Liège. 

DE HARLEZ (le chev. Ch), ruc au Vent, 8, à Louvain. 

De HEEN (P.), rue de Joie, 54, à Liège. 

DE LA VALLÉE Poussin (Ch). rue de Namur, 490, à Louvain. | 

DELBOEUF (J.), boulevard Frère-Orban, 32, à Liège. 

DE MONGE (L.), rue des Joncs, 3, à Louvain. 

DERUYTS (J.), rue des Augustins, 45, à Liège. 

DE SELYS LONGCHAMPS (le bee Edm.), à Waremme, et boulerv. de la 
Sauvenière, 34. à Liège. 

DEWALQUE (Gust), rue de la Paix, 47, à Liège. 

Donny (F.), rue Neuve-St-Pierre, 95, à Gand, 

FREDERICQ (Léon), rue de Pitteurs, 18, à Liège. 

FREDERICQ (Paul), rue des Boutiques, 9, à Gand. 

GANTRELLE (J.), chaussée de Courtrai, 96, à Gand. 

GILKINET (Alfred), rue Renkin, 13, à Liège. 

HENRY (L.), rue du Manège, 2, à Louvain. 

JORISSEN (A.), rue Sur-la-Fontaine, 106, Liège. 

KuRTH (G.), rue Rouvroy, 6, à Liège. 

LauYy (Th), rue des Moutons, 449, à Louvain. 

LE PAIGE (C.), rue des Anges, 21, à Liège. 

Le Roy (Alph), rue Fusch, 35, à Liège. 

Lotse (F.), rue Juste Lipse, 43, à Louvain. 

Loomans (Ch), rue Beeckman, 20, à Liège. 

MALAISE (C.), à l'Institut agricole ‘de l'État, à Gembloux. 

MANSION (P.), quai des Dominicains, 6, à Gand. 


( 209 ) 


Masius (V.), rue Beeckman, 48, à Liège. 

Nève (Félix), rue des Orphelins, 52, à Louvain. 
Nevaexc (J.) rue de Sclessin, 6, à Liège. 

PAUL! (Ad), place des Fabriques, 4, à Gand. 
PLATEAU (Félix), chaussée de Courtrai, 482, à Gand. 
RaDoux (J.-Th.), boulevard Piercot, 23, à Liège. 
Renanp (A), rue de la Station, à Wetteren. 

Roosks (Max.), rue de la Province (Nord), 99, à Anvers. 
Savez (Ad.), place de l'Évêché, à Gand. 

SCHADDE (Jos), rue Leys, 18, à Anvers. 

SAIEDERS (Aug.), rue van Lérius, 24, à Anvers. 
SPRING (Walthère), rue Beeckman, 32, à Liège. 
STECHER (J.), quai Fragnée, 36, à Liège. 

TFenBy (F.), rue des Bogards, 96, à Louvain. 

VaLzarus (H.), rue Basse, 45, à Gand. 

Van BAUBEXE (C.), rue Haute, 7, à Gand, 

Vax BEXEDEK (Éd.), quai des Pêcheurs, 50, à Liège. 
Van BENEDER (P.J), rue de Namur, 95, à Louvain. 
Vax DEK EEDEN, rue d'Enghien, à Mons. 

VANDER HAEGHEN (F.), Fossé d'Othon, 4, à Gand. 
VAR DER MENSBRUGGHE (G.), Coupure, 431, à Gand. 
Van Evex (Édouard), rue des Bouchons, 6, à Louvain. 
VANLAIR (C.), boulevard d'Avroy, 49, à Liège. 
VUILSTEKE (J.), rue aux Vaches, 45, à Gand. 
WAGENER (A), boulevard du Jardin zoologique, 27, à Gand. 
WiLLEMS (Pierre), rue de Bruxelles, 19%, à Louvain. 


PERSONNEL DU SECRÉTARIAT : 


Ravuës (N.) chef de bureau, rue St-Josse, 3, à St-Josse-ten-Noode,. 
MEIRSSCHAUT (P.), attaché, rue Potagère, 21, à S'-Josse-ten-Noode. 
Tosac (H.), huissier de 4re classe, rue Marie-Henriette, 44, à 


Ixelles. 





14 


( 210 ) 


LISTE 
DES PRÉSIDENTS ET DES SECRÊTAIRES PERPÉTUELS DE L'ACADÉMIE 


depuis la fondation en 4169. 


ANCIENNE ACADEMIE (1) 
(2369 — 1916). 


_ Présidents (s). 


Le comte de Cobenzl. . « . . . . . . . « + . 1769, 
Le chancelier de Crumpipen . . + « . . « . . . AT 


Secrétaires perpétuels. 


Gérard. « . ee ee « « + 1769 à 1716. 
Des Roches . …« . . . « … . . « . « « 1776 à 4781. 
L'abbé Mann . . . . . « … « « « « + « 1787 à 4794, 


Directeurs (3). 


L'abbé Needham. . . . . . . . . « . « 41769 à 4780. 
Le comte de Fraula, . . . . . « . . « - 4180 à 1781. 
Le marquis du Chasteler .°. . . . . . . . 1181 à 4785, 
Gérard. . . ee « à ee . « « « « 11784 à 1786. 
Le marquis du Chasteler . . . . . . :* : 4786 à 1789 (4). 
L'abbé Chevalier. . . . . . + « . « . « 1791 à 4798, 
Gérard. … ee ee «+ + « « 1193 à 4794. 
L'abbé Chevalier. . . . . . . . . + * : 4794 (5). 


(4) L'ancienne Académie n'e pas tenu de séance de 4794 à 1816, période pendent 
laquelle elle resta dispersée par suite des événements politiques. 

(3) Nommés par le Gouvernement. 

(8) Elus par l’Académie. 

(4) Il n'y pas eu de directeur pendant l'intervalle compris entre la mort de 
merquis du Chasteler (11 octobre 4789) et la nomination de l'abbé Chevalier 
(48 mai 1791). 

(5) L'abbé Chevalier fat élu directeur dans ls séance du 21 mai 1798, la der- 
aitre que l'Académie alt tenue. 


( 211) 
ACADEMIE DEPUIS SA RÉORGANISATION EN 1816. 


Présidents. 
Le bea de Feltz. . 1816-4820.  M.-N.-J. Leclercq. . + 1863. 
Le pee de Gavre . 1820-1832. Schaar . . … 1864. 
Ad. Quetelet. . . 1832-1835. Alvin. . . . . . . 1865. 
Le baron de Stassart . 1835. Faider . . 1866. 


Le barou de Gerlache . 4836. Le vicomte Du Bus . + 1867, 
Le baron de Stassart. . 1837. F.Fétis. . . . - 1868. 
Le baron de Gerlache . 1834. Borgnet. . . . . . 1869. 
Le baron de Stassart. . 1839. Dewalque . + « + + 1870. 
Le baron de Gerlache . 4840. Gallait . . + 1874. 
Le haron de Stassart. . 1841, d'Omalius d’ ‘Halloy . … 4872. 
Le baron de Gerlache . 4842. Thonissen . . . . . 1873. 
Le baron de Stassart. De Keyzer: . . . . . 1874, 
Le baron de Gerlache . 4844. Brialmont . . . . . 4875. 
Le baron de Stassart. . 4855. Faider. . . . . . . 4876. 
Le baron de Gerlache . 1846{1). Alvin … . . . . . . 4877. 


. 


Le baron de Stassart. . 1847. Houzea . 4818. 
Verhalst. . . . . 1848. MN. Leclercq : . … 1819. 
F. Fétis. ‚. 1849. Gallait . . . … 4880, 


d'Omaliusd'Halloy . < 4850, PJ. Van Beneden. . . 4881. 
AL-N.-J. Leclercq. . . 1854, Le e Roy . . . . . . 1852. 
Le baron de Gerlache . 4852, Fétis. . . . . . . 1883. 
Le baron de Stassart. . 4853. Dupont . . . . . . 1884. 
Naver , . . . . Piot . . … … … + 1885. 
Nerenburger . . 4855. Alvin. . . . . . . 1886. 
Le baron de Gerlache „4856. DeTillv. . , . . . 
de Ram . . 14857. Bormans. . . . . . 1688. 
d'Omalius d'Halloy . + «1858. F.A Gevaert . . . . 1889 
F. Fétis. . . . … 1859. J.-S. Stas . . . . . 1890. 
Gachard. . . . . . 4860. G.Tiberghien . . . . 4891, 
Liagre . . . . . . 1861. Éd. Fétis. . . . . . 1892. 
Van Hasselt. . + « + 1862 Van Bambeke. . . . 1593. 


Secrétaires perpétuels. 


Van Halthem . . . . . … … … . « . « « 4816 à 1821. 
Dewez . . +... « « … 1821 à 18%. 
Ad. Quetelet . . . . . . . . . . « « « 185 à 1874. 
Liagre … … « … «ee ee ee « « « « 1814 à 1891. 
Le chev. Edm. Marchal . . . . . . . . « . Élu en 4891. 


(1) Depuis 1846, c'est le Roi qui nomme le président, parmi les directeurs 
anaueis des Classes. 


n 
8 





( 212 ) 


LISTE 


DES DIRECTEURS DEPUIS LA RÉORGANISATION EN 1845. 


Classe des BSolences, 


Dandelin. . . « . . 1846. Dewalque. . . . . 4870. 
Wesmael. . . . . . 4847. Stas. . . . +. …« 1871. 
Verhulst. . . . . «1848. d'Omalius d'Halloy . … 4871 
Le vte Du Bus. . . . 4849, Gluge . . . . . . 4873. 
d'Omalius d'Halloy . . 1850. Candèze . . . . . 4874, 
de Hemptinne. . . . 4851. Brialmont. . . . . 1878. 
Kickx. . . . « . . 1852 Gloesener. . . . . 1876. 
Stas . . . . . . . 1853. Maus . . . . . . 1871. 
de Selys Longchamps . 1854. Houzeau . . . . 4818. 
Nerenburger . . . . 4858. de Selys Longchamps + 1879 
Dumon . . . . « «1856. Stas. . . . . - 1880. 
Gluge. . . . . „1857. P.J, Van Beneden . … 1881, 
d'Omalius d'Halloy . «1858. Montigny . . . . . 4882 
Melsens. . . . . . 1859. Éd. Van Beneden. . . 1883. 
PJ. Van Beneden . . 1860, Dupont. . . . . . 4884. 
Liagre . . . . . . 1861. Morren. . . . . . 4883. 
de Koninck. . . . « 4862, Mailly . . . . . . 4886. 
Wesmael . . . . . 1863 DeTilly. . . . . . 4881. 
Schaar . . . . . «1864. Crépin . . . . . . 4888. 
Nerenburger . . . . 1865. Briart . . . . . « 4883, 
d'Omalius d'Halloy . . 4866. Stas. . . . . . . 41890. 
Le vte Du Bus. . . . 4867. F. Plateau. . . . « 4891. 
Spring . . . . . «1868. F. Folie . . , . . 4892. 
Nyst. . . . . . « 4869. Van Bambeke. . . . 489 


Classe des Lettres. 


Le bon de Gerlache . . 4846, Le bon de Gerlache. . 1848. 
Le bon de Stassart . . 4847, Le bon de Stassart . . 4849 


de Ram. . . . 
M-N.-J. Leclercq 


Le bee de Gerlache . 


Le bee de Stassart 
de Ram. . 
ML-N.-J. Leclercq 


Le bee de Gerlache. 


de Ram. . . . 
JL-N.-J. Leclercq 


Le bee de Gerlache . 


Gachard . . . 
de Ram. . . . 
De Decker. . . 
M.-N.-J. Leclercq 


Le bre Kervyn de 
tenbove. . . 
Borgnet . . . 
Defacqz . . . 
Haus . . . . 


F.Fétis . . 


Naver . . . . 


(93 ) 


4846. 


De Decker. 
Thonissen. 
Chalon. 


le bee Guillaume 


Ch. Faider 


Alphonse Wauters . 
de Laveleye . 
M.-N.-J. Leclereq . 
Nypels . . . 
H. Conscience 


Le Roy. . 


Rolin-Jaequemyns . 


Wagener . 
Piot. . . 
P. Willems 
Tielemans. 
Bormans . 
Potvin . . 
Stecher. 


G. Tiberghien. 


T. Lamy 
Henrard 


Classe den BeoauszecArts. 


F. Fétis . 
De Keyser . 
Alvin . . 
Gme Geefs. 
F. Fétis . 
Baron . 

Suys . 


Van Hasselt . 


Éd. Fétis . 


De Keyser . 
Alvin 


De Busscher . 


Balat . 
F. Fétis 
De Keyser. 
Fraikin. 
Gallait . 
Éd. Fétis . 
Alvin . 
De Kevser. 
Balat 
Gevaert 
Alvin . 
Portaels 


(214) 


4864. Le chev. de Barbure 
1865. Gallait. . . 
1866. Balat . . . . . 
1867. Siret .:. . . . 
1868 Fétis . . . . . 
4869. Slingeneyer . . . 
4870. Pauli . . . . . 
4871. Alvin . . . . . 
4872. Fraikin. . . . 
4873. Robert. . 

4874. Gevaert. . . 


4875. Schadde . . . . 


1876.  H. Hymans . 
1871. Éd. Fétis . . . . 
4878. Samuel. . 


NOTICES BIOGRAPHIQUES. 


+0 





| 


cab 





“germaine 





NOTICE 
SUR 


LA VIE ET LES TRAVAUX 


JEAN-SERVAIS STAS, 


MEMBRE DE L'ACADÉMIE, 


né à Louvain le ar août 1813, mort à Saint-Gilles (Bruxelles) 
de :3 décembre 1891. 


INTRODUCTION. 


Le 13 décembre 1891, à 10 heures du soir, s'éteignait 
à Saint-Gilles, commune limitrophe de Bruxelles, un 
homme dont la vie exemplaire a fait admiration de tous 
ceux qui ont pu le connaitre. Aussi modeste que savant, 
doué d'une de ces intelligences supérieures que la nature 
ne semble produire que de loin en loin, comme pour en 
faire mieux apprécier la valeur, Stas a vécu pour la 
science et pour le bien de son pays. Hamme rempli de 
cœur, éminemment utile sans bruit, profondément ver- 
tueux sans ostentation, il réunissait les qualités que les 





( 218 ) 


temps antiques savaient si bien proposer comme un idéal 
à réaliser pour assurer la grandeur de la patrie. 

Nature élevée autant que désintéressée, Stas s'est con- 
sacré, tout jeune, au culte de la science. Son honnêteté 
naturelle, et, partant, son amour absolu de la vérité, 
devait le porter inévitablement vers ces régions qui 
ont été de tout temps le refuge de la sincérité. Il a tra- 
vaillé avec une ardeur et un dévouement sans bornes 
à la vérification de plusieurs idées scientifiques fonda- 
mentales, plutôt qu’à l’éclosion de nouvelles théories ou 
de nouvelles doctrines. C'est que, dans ses études, il 
préférait s'attacher aux phénomènes qui ne trompent 
pas plutôt qu'à la connaissance des causes, souvent 
fallacieuse. 

Ses facultés prédominantes étaient l’acuité des sens, 
la sagacité, la conception prompte, la mémoire sùre ; il 
était doué d’un esprit critique plutôt que d'un esprit 
créateur Celui-ci n'étant, le plus souvent, dans les 
sciences, qu'un esprit d'à peu près, eùt été, pour ainsi 
dire, en opposition avec son amour de la vérité objective 
qu’il recherchait. 

Ainsi doué, il devait nécessairement exercer son acti- 
vité intellectuelle sur un champ déterminé. 

Stas a enrichi la science de connaissances aussi vraies 
que la lumière du jour. Il nous a donné des faits capi- 
taux qui resteront comme restent les vérités géomé- 
triques, quelles que soient les vicissitudes par lesquelles 
passent les spéculations des philosophes sur l’espace ou 
sur le temps. Dans les sciences, les faits proprement 
dits s'ajoutent les uns aux autres sans se nuire, et, encore 
moins, sans s’exclure; mais les théories philosophiques 





(249) 


se substituent, le plus souvent, les unes aux autres, de 
manière à Jaisser peu de chose, sinon rien, de celles qui 
suecombent dans la lutte pour la vérité. 

Celui qui a pu être assez heureux pour attacher son 
nom à la découverte d’un fait fondamental, vivra dans le 
souvenir des savants autant que la science elle-même, 
tandis que l’auteur d'une conception philosophique, 
quelque supérieure qu'elle soit, est en danger de voir 
son mérite méconnu par le plus grand nombre, à dater 
du jour où sa conception ne répondra plus aux besoins 
scientifiques de l'époque. 

La mémoire de Stas est scellée à des faits immuables; 
elle est immortelle. Nous devons à notre compatriote un 
\ribut de reconnaissance, parce que le pays a non seule- 
ment le droit d’être fier de ceux de ses enfants qui se 
distinguent, mais surtout parce que les actions d'éclat 
qu'ils accomplissent, quelle que soit leur nature, forti- 
fient la patrie. Un peuple qui a un glorieux passé saura 
puiser dans son histoire, au moment du danger, une 
énergie qui fera défaut à eelui qui aura vécu dans le ma- 
rasme de l'esprit. Les succès dans les sciences et dans 
les arts développent le sentiment national et, avec lui, 
les qualités viriles qui assurent l'indépendance. C'est ce 
qu'ont toujours compris les hommes d'État dont l'esprit 
s'élevait au-dessus des préoccupations personnelles, des 
intérêts étroits, pour ne pas dire des inspirations d'une 
triste médiocrité. 

Stas n'a pas été seulement un grand patriote, parce qu'il 
a illustré son pays dans le domaine de la science. Esprit 
supérieur, il a pensé que son devoir n'était pas accompli 
totalement s'il s'enfermait dans la sphère d'activité où 


( 220 ) 


l'avaient appelé ses goûts. Il s'est rendu utile en exer- 
çant son activité dans plus d’une direction. Non seule- 
ment il a enseigné, en qualité de professeur, à l'Éeole 
militaire, mais, dominant peu à peu l’aversion que lui 
inspiraient les affaires administratives, il a rendu les plus 
grands services au pays en usant de son influence et de 
la force que lui donnaient son honnêteté, son impartia- 
lité et son intégrité, pour empêcher l'enseignement — 
surtout l’enseignement supérieur — d’avoir trop à souffrir 
des luttes de nos partis politiques. Il savait représenter 
aux divers gouvernements qui se sont succédé, le danger 
auquel le pays se trouvait exposé, si les positions scien- 
tifiques se remplissaient par des personnes compromises 
dans les agitations politiques, au lieu de servir de réeom- 
pense au travail scientifique. Son influence était devenue 
extraordinaire, et, bien connue comme telle, elle était 
même empruntée à chaque instant par des hommes quel- 
conques , qui venaient implorer son appui pour l’unique 
motif qu'ils jugeaient leur cause honnête. On savait que 
l'on ne frappait pas en vain à la porte de Stas quand on 
avait à lui demander une bonne œuvre. 

D'ailleurs, les ministres ne dédaignaient pas d'aller 
voir le savant, dans sa demeure de Saint-Gilles, pour 
discuter avec lui des points obscurs de leur administra- 
tion. Dans son modeste cabinet du rez-de-chaussée, où 
Stas recevait ses visiteurs, ont été agitées des questions 
fondamentales pour l'État. Son jugement sûr, son dés- 
intéressement, son patriotisme affinaient des résolutions 
qui recevaient ensuite leur exéeution. Le roi Léopold Ier 
a honoré aussi la maison de Stas de sa présence; des 
ministres et des princes étrangers sont venus goûter 








OR 





(221) 


le charme de sa conversation et soumettre à son avis, 
ou tout au moins à son appréciation, des questions de 
tout ordre. 

Son activité publique a été énorme; l’homme de 
science sera peut-être enclin à penser même qu'elle a été 
trop grande, car Stas a consacré à un travail souvent 
ingrat un temps qui lui eût permis de produire de nom- 
breux trésors scientifiques. Pendant une certaine période, 
il ne se déroulait aucune affaire de quelque importance 
devant les tribunaux, sans que la justice réclamât le 
concours de Stas pour l'éelairer. Toutes les commis- 
sions administratives scientifiques ont voulu le compter 
parmi elles, parce qu'elles savaient qu’elles s’attachaient 
un pilote sûr. D'un dévouement sans borne, Stas accep- 
tait toujours les nouvelles charges ; il mettait à les sup- 
porter toute la conscience qu'on lui connaissait, et si, 
parfois, il se plaignait, ce n'était pas de sa peine, mais de 
ce que l’état de sa santé lui enlevait la force nécessaire 
pour remplir ses obligations aussi complètement qu'il 
l'eût voulu. 

Vers le milieu de sa carrière, quand une affection 
douloureuse du larynx l’obligea à renoncer à ses fontions 
dans l’enseignement, nous retrouvons ce savant qui avait 
grandi dans le culte de la science et évité aussi long- 
temps que possible de vivre dans le monde des intérêts 
matériels, dans l'Administration des finances, en qualité 
de commissaire des monnaies, voire dans l'Administration 
de la Banque Nationale en qualité de conseil technique. 
Dans tous ces postes, Stas a excellé. Un de nos plus grands 
ministres disait avoir rarement rencontré un homme 
possédant, aussi bien que Stas, la science de la finance. 


(22) 


Cette science, comme celle de la chimie, il l’a mise inté- 
gralement à la disposition du pays, sans en retirer pour 
lui-même le moindre profit. Il a, par son savoir et sa sage 
administration, fait rentrer, ou conservé, au trésor public 
des sommes considérables, sans même penser un instant 
à instruire le pays des bienfaits dont il l’enrichissait. 
Mais le savant ne s'était pas laissé absorber par l’ad- 
ministrateur. Pendant qu'il remplissait les fonctions de 
commissaire des monnaies, Stas faisait un travail de 
statique chimique remarquable; il perfectionnait la 
méthode d'essai des matières d'argent. Plus tard il com- 
pléta d'une manière magistrale, par des travaux qu'il n'a 
malheureusement pas eu la satisfaction de voir imprimés 
de son vivant, ses premières recherches sur la pluralité 
de la matière. Il y résolutdes questions fondamentales de 
philosophie naturelle et apporta à son œuvre un eouron- 
nement digne du début; mais il en retardait toujours la 
publication par suite de ses profonds serupules de savant. 
C'est de ce Confrère éminent que l'Académie m'a chargé 
de retracer les travaux et de faire apprécier la vie par ceux 
qui n'ont pas eu le bonheur de vivre dans son entourage. 
Remplir cette tâche est pour moi un travail presque im- 
possible. Reproduire les preuves palpables de l'élévation 
de caractère de ce grand maitre et faire rayonner aux 
yeux de tous la splendeur de sa vie, supposent un don 
que je n'ai pas reçu en partage. Si je n'ai pas décliné 
cependant la mission difficile de parler de Stas et de son 
œuvre, c'est qu'elle s'est imposée à moi comme l'accom- 
plissement d’un devoir pieux. 
J'ai eu le bonheur de vivre dans son intimité. Quand 
mon père fut appelé en Belgique par M. le Ministre 





(225 ) 


baron de Theux, le hasard a voulu qu'il rencontrât 
Stas dans une circonstance particulière. L'un et l'autre 
s'étaient rendus, le même jour, à Bruxelles, pour remer- 
cier le Gouvernement de leur nomination en qualité de 
professeur, qui à l'École militaire, qui à l’Université de 
Liège. L'ancien hôtel de Groenendael, aujourd’hui démoli, 
fut le lieu où ces deux hommes, si bien faits pour 
se comprendre et s'estimer, commencèrent une amitié 
que la mort seule devait terminer. Dès mon enfance 
j'ai grandi dans les sentiments de respect et d'affection 
pour le plus ancien et le plus fidèle des nombreux amis 
que mon père a rencontrés dans sa nouvelle patrie. Quand 
il venait s'asseoir à notre foyer, à Liège, c'était joie dans 
la maison, surtout pour moi, car, dans sa bonté sans 
limite, il ne dédaignait pas de s'intéresser aux essais de 
physique et de chimie qui remplissaient souvent plus que 
mes loisirs; il prenait la défense de l’adolescent quand 
son père se plaignait de ce que Cicéron ou Hérodote 
eussent, sur lui, moins d'empire que Berzélius ou Volta. 
Mais je lui dois beaucoup plus que les premières lumières 
de Ja science, car, dans ma jeunesse, il m'a conseillé, 
aidé et protégé avec une indulgence et une sollicitude 
inaltérables. Plus tard, lorsque j'eus la douleur de perdre 
mon père, son cœur admirable me suivit toujours et 
continua d'envelopper ma famille d’un doux rayonne- 
ment. 

C'est donc une dette de reconnaissance que j'acquitte 
aujourd’hui envers la mémoire d’un ami plutôt qu'un 
hommage que je rends à un confrère. Cette considéra- 
tion me vaudra, je l'espère, l’indulgence de tous ceux 
qui trouveront, avec raison, que je n'ai pas su payer un 


(2%) 


tribut suffisant de vénération à ses travaux et à ses 
mérites. 

Une circonstance heureuse a factlité, au surplus, ma 
tâche. Un des excellents amis d’enfance de Stas, M. AJ. 
Bosmans, président honoraire du tribunal de Louvain, a 
bien voulu me renseigner sur les événements principaux 
de sa jeunesse ; il a poussé la complaisance jusqu'à me 
communiquer des extraits de la correspondance qu'il a 
tenue avec son ami à l’époque où celui-ci se préparait 
à sa carrière future, dans le laboratoire de Dumas, à 
Paris. M. Bosmans a donc suppléé heureusement à mon 
ignorance des premiers faits caractéristiques de sa vie. 
Je suis heureux de lui exprimer ici publiquement ma 
reconnaissance. 


I. 


NAISSANCE ET FAMILLE DE J.-S. STAS. — SES ÉTUDES A 
LOUVAIN. — DÉCOUVERTE DE LA PHLORHIZINE. — SES 
FONCTIONS DE PRÉPARATEUR A L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN. 
— SON DÉSIR DE COMPLÉTER SON EDUCATION SCIENTI- 
FIQUE A PARIS. 


Jean-Servais STAS naquit à Louvain le 21 août (1) 4813. 
Les noms célèbres ne se reproduisent pas souvent dans 


(4) Et non le 90 septembre, comme il est dit, par erreur, dans 
le second supplément du Grand dictionnaire universel de P La- 
ROUSSE, ainsi que dans le Biographisch-literartsches Handwor- 
terbuch de J.-C. POUGENDORFF. 





(22%) 


l'histoire des peuples. On peut s'en convaincre aisément 
en parcourant un dictionnaire biographique; le même 
nom s'applique rarement à plusieurs personnes. On 
serait porté à croire que l'intelligence n'est pas hérédi- 
taire dans les familles. J'ai tenu à demander un jour à 
Stas si sa famille avait compté des membres illustres. Il 
me répondit négativement: mais il insista sur la condi- 
ton extrémement modeste dans laquelle avaient dù vivre 
ses grands-parents. Sans doute la lutte pour l'existence, 
en absorbant toutes les forces intellectuelles disponibles, 
les aura empêchéesde s'exercer ailleurs. 

Cependant, le père de Stas parvint déjà à s'élever à une 
position honorable par ses excellentes qualités intellec- 
tuelles et morales. 11 (Jean-Baptiste) était originaire de 
Saint-Trond, où il naquit le 4er août 1779, de Gérard Stas 
et de Gertrude Sierens. Le 91 floréal an X (14 mai 1802), 
il épousa à Louvain Jeanne-Josèphe De Mortier, née en 
cette ville le 98 juin 1778, y décédée le 29 octobre 1854, 
fille de Servais De Mortier et d'Agnès De Haut. Il mourut 
à Louvain le 4 décembre 1846. 

Jean-Baptiste Stas était venu à Louvain en 1194; il s'y 
maria dans sa 23e année et s'établit comme poëlier et 
Serrurier. Il habita, jusqu'à sa mort, la partie gauche (plus 
basse que la partie droite) de la maison occupée encore 
attuellement par ses enfants, et qui porte le ne 403 de la 
rue de Paris. 

C'était un homme bien doué, intelligent, droit, fon- 
aièrement bon et d'une honorabilité parfaite, un digne 
représentant de cette ancienne race flamande dont l’his- 
loire a enregistré tant de traits de loyauté et d’honnéteté. 
Mettant toute sa conscience dans ses relations d'affaires, 

15 


( 226 ) 


il conquit naturellement la confiance de ses concitoyens. 
Aussi, quoiqu'il fût chargé d'une nombreuse famille, il 
prospéra au point qu’il put donner à tous ses enfants une 
‘ bonne éducation. Son atelier, établi d’abord dans la cave 
de sa petite demeure, devint bientôt insuffisant. Stas 
acquit, derrière sa maison, un grand jardin qui s’étendait 
jusqu'à la colline Saint-Antoine, et y fit construire de 
vastes ateliers le long de cette voie. 

Mne Stas avait toutes les qualités d'une excellente mère 
de famille; elle était d'un esprit religieux, mais sans 
étroitesse. J.-S. Stas m'a dit plus d'ung fois qu'elle aimait 
autant faire ses dévotions dans le temple protestant que 
dans l'église catholique. « Dieu est partout, » disait-elle 
à son fils quand celui-ci la taquinait sur son défaut de 
rigorisme. Du reste, elle était adorée de ses enfants; 
Jean-Servais avait pour elle un véritable culte. 

L'ainé des fils, Guillaume, fut un statuaire de talent. Il 
eut ponr maitre le célèbre sculpteur français Rude. Outre 
une statue de Bélisaire demandant l'aumône, il fit les 
bustes de son père, de son frère Jean-Servais, de son ami 
Bosmans, de M. et Mme Van der Haert, de Louvain, du 
professeur Van Mons qui enscigna la chimie à Jean-Ser- 
vais, de Vésale, de Henri Van der Haert, qui fut direc- 
teur de l’Académie des beaux-arts de Gand. Il ne dédaigna 
pas de faire des dessins et des ornements de poëles, et 
il collabora, de cette façon, pour une bonne part, au 
renom de l'atelier de son père et de son frère. Il existe 
encore, dans les familles de Louvain, un grand nombre 
de poëles qui sont l'œuvre artistique et technique de la 
famille Stas. 

Le fils puiné, Pierre, exerça la profession de son père. 


(227) 


LH laida d’abord dans dans ses travaux et lui succéda 
ensuite. Il fut lui-même un artisan distingué et maintint 
fa réputation d'honnêteté de l’ancienne maison. 

Le cadet, Jean-Servais, d'une diathèse nerveuse et 
d'une complexion délicate, avait le goût des études. 

Des cinq filles, la seconde se maria et quitta la 
maison paternelle. Les quatre autres, dont l’une des 
deux cadettes jumelles épousa plus tard M. Grootjans, 
ouvrirent un magasin de denrées coloniales qui pros- 
péra si bien, qu'elles furent obligées d'agrandir leur 
établissement en acquérant et incorporant la maison 
voisine. 

Tous les enfants de Jean-Baptiste Stas étaient heureu- 
sement doués. Hs avaient hérité, chacun, de l’honnèteté et 
de la bonté touchante de leur père; aussi leur bienveil- 
lanee, ainsi que leur bienfaisance, ont-elles toujours été 
vivement appréciées dé leurs concitoyens. 

Le jeune Jean-Servais fut envoyé dans une école pri- 
vée de Louvain, où, à l’âge de 5 ans, il se trouva côte à 
vôte avec A.-J. Bosmans; c'est de cette époque que 
datent leurs relations d'estime et d'amitié qui, depuis 
lors, ne se sont jamais démenties. Il fit, plus tard, de 
bonnes humanités au collège de sa ville natale. 

Son adolescence s'écoula dans des conditions heu- 
reuses, au sein d'une famille aux goûts simples, aux mœurs 
patriareales et dans une ville aimable, qui avait conservé 
les traditions de la science et des arts. Il conserva toute 
sa vie le goût de l'antiquité classique que ses maitres di 
collège avaient su lui inspirer; il aimait la lecture d'Ho- 
race, de Tacite, d'Homère : « Vous croirez difficilement, 
» me disait-il, combien j'ai trouvé de eonsolations dans 
» la lecture et la méditation des anciens ». 


(228 ) 





Il entra à l’Université de Louvain en 1832. Mais à cette 
époque, l'enseignement supérieur laissait encore beau- 
coup à désirer en Belgique; plus que partout ailleurs, 
peut-être, il avait eu à souffrir des convulsions religieuses 
et politiques. 

L'ancienne Université séculaire de Louvain, fondée 
en 1426, malgré tout l'éclat dont elle brilla pendant les 
premiers siècles de son existence, n'eut jamais, pour les 
provinces belgiques, un enseignement national; bien pis, 
« celui-ci ne fut jamais civilisateur… l'atmosphère y était 
» lourde et assoupissante. Son influence vint surtout en 
» aide à la politique du gouvernement espagnol; en der- 
» nière analyse, elle ne servit qu'à retarder la franche 
» expansion du génie des Belges (1) ». 

Malgré cela, cette université ne devait pas survivre à la 
réunion de nos provinces à la France. « Un simple arrété 
» de l'Administration centrale du département de la Dyle 
» en prononca la suppression (25 octobre 1797), attendu, 
» est-il dit dans un des considérants, qu'il ne doit plus v 
» avoir, dans toute l'étendue de la République, qu'un seul 
» mode d'instruction publique, conforme aux principes 
» républicains, celui établi par la loi du 3 brumaire 
» an IV (@. » L'instruction supérieure ne reçut un com- 
mencement de réorganisation chez nous, qu'après la réu- 
nion du pays à la Hollande. Cette langue période, pendant 
Jaquelle il n’était plus possible aux jeunes Belges de s'in- 
struire sur leur territoire, eut des conséquences funestes, 


(4) Voir A. LEROY, L'Untrersité de Liège depuis sa fondation, 
p. Xi. Liège, cher H. Vaillant-Carmanne, 1869. 
(2 Loc, cit, p. 38. 


( 229 ) 


dont les effets ne sont pas encore éteints aujourd'hui. Le 
gouvernement hollandais’ remédia par l'établissement, 
en 4817, des universités de Louvain, de Liège et de Gand. 

Une ère de prospérité intellectuelle s'était ouverte, 
mais elle fut de courte durée. La Belgique se sépara vio- 
lemment de la Hollande, et le gouvernement provisoire 
de 1830, qui devait, avant tout, contenter l'opinion en 
donnant aux partis la liberté d’enseigner, désorganisa 
l'œuvre du roi Guillaume en abrogeant tous les arrêtés 
incompatibles avec le nouveau régime. Les trois uni- 
versités furent provisoirement conservées; mais elles 
n'échappèrent à la crise que pour être mutilées. 
Liège perdit sa faculté de philosophie; Gand ne con- 
serva que celles de droit et de médecine; les facultés des 
scienres et de droit cessèrent d’exister à Louvain(11. La 
désorganisation ne s'arrêta pas là : le régime intérieur 
des universités fut altéré. | 

Seize professeurs reçurent leur démission le jour même 
où parut l'arrêté de réorganisation, et huit furent mis en 
non-activité. Il fallait éloigner les hommes n'approuvant 
pas le nouveau régime. Le mérite éminent du plus grand 
nombre d’entre eux ne les protégea pas contre la néces- 
sité de reconnaitre les titres que d’autres n'avaient su 
conquérir que dans le désordre des échauffourées. Le 
développement de la culture intellectuelle eut la suite 
inévitable des convulsions populaires : il fut de nouveau 
arrêté, pour ne pas dire compromis. 

C'est donc dans ce moment que Stas entra à l'Université 
de sa ville natale en vue d'élargir l'horizon de ses pen- 


«1 Loc. cit., pp. XLIII et XLIV. 


( 250 ) 


sées. Il n'avait le choix qu'entre la faculté de philosophie 
et la faculté de médecine. Curieux de la nature, il n’hé- 
sita pas, et choisit la dernière. Le 14 août 1835, il obtint 
le diplôme de docteur avec la plus grande distinction, 
l'année même de la suppression de l’Université. 

J'ai cru devoir montrer, par ces quelques mots, ce que 
pouvait être l'enseignement supérieur en Belgique, et 
. particulièrement à Louvain, à l’époque où Stas étudia; on 
jugera aisément de la somme d'énergie qu’il dut déployer 
par la suite, pour suppléer à l'insuffisance de sa première 
alimentation scientifique; on ‘se rendra un compte plus 
exact, surtout, de l'intensité de l'esprit scientifique qui 
l'animait ainsi que du désir impérieux de produire quel- 
que chose qui l’agitait, puisque c'était là, en somme, le 
ferox anùnus qui soutenait, dans un travail opiniâtre, 
cette nature frêle et délicate. 

D'une curiosité scientifique sans égale, et avide de con- 
naitre ce qui avait été fait dans les siècles précédents, il 
passait ses soirées à compulser les œuvres des vieux 
alchimistes, de Raymond Lulle, de Basile Valentin, les 
deux volumes in-folio de la Bibliotheca chimica curiosa 
de Mangetus, etc. Son enthousiasme pour l'étude était si 
sympathique et si communicatif, qu'il avait fini par 
entrainer dans ses recherches son excellent ami d'en- 
fance Bosmans, et même par l'y faire prendre goût, bien 
que celui-ci eût fait choix de la carrière de juriste. 

Le professeur Van Mons, homme distingué et égale- 
ment d'une activité dévorante, qui enseignait encore la 
chimie à l'Université de Louvain, avait su inspirer à Stas 
l'amour de sa science de prédilection : il l’attacha à son 
laboratoire comme préparateur, avec L.-G. de Koninck. 





( 251 ) 


Li Ll'initia aux manipulations délicates des opérations 
chimiques et il l'aima comme un fils. _ 

Mais le travail chez son maitre Van Mons ne suffisait pas 
à son activité. Il avait organisé, dès 1833, dans les combles 
de l'habitation de son père, un petit laboratoire où il put 
travailler selon ses désirs. Le lieu où était installé ce 
laboratoire existe toujours, et l'on y trouve même encore 
des épaves et des traces qui témoignent de son ancienne 
destination. C’est un petit réduit de 3 mètres sur 4 mètres 
environ de surface, situé immédiatement sous le toit, 
couvert en tuiles, de la maison, non mansardé, éclairé 
par une seule lucarne. Le mur de fond livrait passage à 
une cheminée venant du bas de la maison ; Stas y avait 
fait une brèche afin qu’elle pût lui servir de ventilateur. 
Le sol porte encore une feuille de plomb ayant pour objet 
de garantir le plancher. Les objets-meubles ont été dis- 
persés pour la plupart; on y voit encore, cependant, une 
table de travail qu'on n’a pu enlever : Stas l'avait vissée 
au plancher, à l'aide de cornières en fer, pour en assurer 
la stabilité; son but avait été bien atteint. Ce petit réduit 
contenait plusieurs appareils et instruments de travail 
entièrement fabriqués des mains du jeune chimiste, 
parce qu’il lui avait été impossible de les trouver à Lou- 
vain, et parce que ses moyens ne lui permettaient pas de 
les faire venir de loin. L'atelier de son père lui fournis- 
sait d’ailleurs certains moyens d'exécution. Stas aimait 
surtout, quand il parlait de « l’heureux temps passé dans 
son grenier à Louvain», de citer, parmi les appareils qu'il 
avait construits, la balance qui lui a servi à faire son pre- 
mier travail scientifique. Elle était en métal; l'aiguille, 
seule, était faite à l'aide d’un fil de verre étiré à la lampe, 


( 252 ) 


et fixée par un point de cire à cacheter. La balance était 
sensible au milligramme et ne lui avait pas coûté cinq 
francs en fait de matières premières. 

C'est dans ce laboratoire qu’il fit la découverte de la 
phlorhizine. On a attribué celle-ci à L.-G. de Koninek, sans 
doute parce qu'il a paru en 1836, à Louvain (chez Van- 
linthout et Vandenzande), un mémoire sur cette substance 
signé seulement par L.-G. de Koninek. Les comptes ren- 
dus de ce travail, figurant dans les recueils scientifiques 
de l'époque, ne mentionnent non plus que le nom de de 
Koninck, bien que celui-ci ait pris soin de dire, dans 
l'avant-propos de son ouvrage, qu'il avait découvert cette 
substance conjointement avec Stas. J'ai d'ailleurs par 
devers moi une lettre dans laquelle Stas dit : « J'ai con- 
» sulté M. Dumas, et d'un commun accord il a été décidé de 
» ne pas s'inquiéter de M. de Koninck. Je fais comme si 
» son mémoire n'existait pas... Dans la lettre que 
» j'écrirai à M. Dumortier, je m'expliquerai par rapport 
» à la découverte: ainsi il n'échappera pas.…., ete. » 

L'occasion de cette découverte a été fournie par la des- 
truction à jamais regrettable de la pépinière de Van Mons, 
à Louvain; c'est là que Stas a pu se procurer les racines 
fraiches de pommier nécessaires à ses recherches. 

J'ai dit que Stas avait obtenu le titre de docteur en 
médecine, l’année de la suppression de l'Université de 
l'État, à Louvain, en 1835. Le Gouvernement belge avait 
étudié la question de l’organisation de l’enseignement 
supérieur. Ch. Rogier, l'illustre ministre, ne voulait 
qu’une université de l'État; de plus, il la voulait à Lou- 
vain. Malheureusement, cette solution, de nature à pré- 
venir bien des difficultés auxquelles on s'est heurté 


( 255 ) 


depuis, a été écartée par les Chambres : l'Université de 
Louvain fut seule supprimée, « à la grande joie des évé- 
» ques, qui v installèrent, sans perdre de temps, l'Üni- 
» versité catholique fondée à Malines en 1834 (1) ». 

Comme conséquence de cet événement, le professeur 
Van Mons fut remplacé, à l'Université, par Martin Martens, 
ancien professeur de botanique et de chimie à l’École de 
pharmacie de Maestricht. Stas, cependant, qui avait été 
chargé, intérimairement, à la suite d'un concours, en rem- 
placement de M. de Koninck, en congé à Berlin depuis le 
6 juin 1834, des fonctions de préparateur de chimie et de 
pharmacie à l'Université de l'État, continua ses fonctions 
pendant les deux premières années de l’Université catho- 
lique ; mais il était travaillé plus que jamais par le désir de 
compléter ses connaissances parun séjour à l'étranger, chez 
un maitre en état de lui ouvrir une véritable voic. Mar- 
tens ne pouvait rien lui donner : au contraire, il l’arrêtait 
dans son développement en l’accablant sous le poids de 
travaux matériels qui, dans un laboratoire bien organisé, 
sont dévolus au personnel inférieur. Les lettres que Stas 
écrivait à cette époque à son ami M. Bosmans, font la 
lumière sur ce point. 

Le 17 juillet 1837, il lui écrivait, en même temps qu'à 
son frère Guillaume : « Il est temps, n'est-ce pas, de 
» répondre à vos lettres, après huit jours d'attente ; du 
» moins, cette fois-ci, ce n'est pas ma faute, mais bien 
» celle du travail que j'ai au laboratoire, et Dieu sait 
» quand il sera fini. Le professeur Martens a reçu du 
» Gouvernement les eaux minérales de Spa à analyser, et 


(4) Loc. ci, p. XLvu. 


(254) 


‚» vous savez qui doit faire la corvée ; et, l’analyse faite, 
» il n'est pas tout à fait sûr que je pourrai venir avant la 
» fin des cours, vu que Van Roosbroeck ne vient que 
» de temps à autre au laboratoire. » 

Et le 23 novembre suivant : « Je travaille du matin au 
» soir, et si j'avais cent bras et cent corps, on les emplote- 
» rait au laboratoire. Le déménagement qui a eu lieu a 
» été cause qu'on a brisé tous les appareils que j'avais 
» faits en deux ans; je les restaure et j'en fait d’autres. 
» Ah ! que je voudrais être débarrassé de ces gens indé- 
» licats qui ne regardent pas si je suis fatigué, oui ou non! 
» Vous savez combien j'ai travaillé au laboratoire ; main- 
» tenant c'est encore pis. Mais l'espoir d'en être bientôt 
» débarrassé ranime mon courage qui s’éteindrait infail- 
» liblement si cela devait durer plus longtemps. Je tres- 
» saille de joie quand je pense ce que deviendra Martens, 
» cet homme qui m'a si souvent dédaigné et qui, en ce 
» moment, semble être mon meilleur ami. Oui, Martens 
» devra travailler lui-même ou du moins l'apprendre, et 
» il saura alors que ce n'est pas si facile. Il a Van Roos- 
» broeck jusqu'à Pâques, mais Van Roosbroeck va se faire 
» prêtre... » 

Stas avait un désir immense de voir de près les 
grands maitres de la science. Ceux-ci se trouvaient 
presque tous, à cette époque, à Paris. L'Allemagne en 
était encore à devoir entendre les mercuriales que lui 
réservait le grand Liebig pour l'éclairer sur le triste état 
dans lequel se trouvait la chimie, surtout en Prusse. 

Bon nombre de personnages, alors au pouvoir, regar- 
daient les universités — ainsi que beaucoup de fonc- 
tionnaires les considèrent encore dans notre pays — 


( 235 ) 


comme ayant pour objet principal de préparer la 
jeunesse à remplir certaines professions ou certaines 
fonctions d'utilité immédiate. 

La chimie n'était d'aucune nécessité pour les théolo- 
gens, les philosophes, les juristes ou les fonction- 
naires de l’État (1). Des philologues et des juristes préten- 
daient même que la chimie n’était pas une science, que 
son étude était indigne(sic) de rentrer dans le programme 
d'une université; comme si la science de la matière 
n'était pas le complément nécessaire de la connaissance . 
de la nature! 

En France, au contraire, tout au moins à Paris, se 
trouvaient réunies toutes les sommités intellectuelles qui 
ont illustré le génie de l’homme au début de ce siècle. 
Les Thénard, Gay-Lussae, Laplace, Arago, Dumas, etc., 
y brillaient d’un éclat qui contrastait singulièrement avec 
la médiocrité que Liebig eut à combattre et à vainere 
pour préparer à son pays l’ère du succès scientifique 
extraordinaire dont la génération actuelle a été le témoin. 

Stas suivit le mouvement général qui animait les jeunes 
gens d'élite de son époque : il alla à Paris. 

U est curieux de constater que la plupart des savants 
dont la Belgique a le plus raison d'être fière, appar- 
liennent à cette époque où les études scientifiques furent 
presque complètement négligées en Belgique. L.-G. de 
Koninck, Melsens, P.-J. Van Beneden et bien d’autres sont 
les contemporains de Stas, C'est que les règlements admi- 
nistratifs et les programmes officiels dont on a fait depuis 


(1) Voir le Moniteur scientifique de Quesneville, 1875, p. 200. 
ÉTUDES RÉTROSPECTIVES SUR LIEBIG. 


ER 


( 256 ) 


le corset de nos universités n'avaient encore pu déformer 
le génie de ces hommes. Ils ont grandi dans la liberté de 
l'esprit et ils ont su trouver ailleurs, où il le fallait, les 
aliments qui leur convenaient le mieux. I] est permis de 
se demander, en présence de ce fait, s'il n'y a rien de 
fondé dans la boutade d’un de nos plus spirituels Con- 
frères, qui disait un jour qu'au lieu de légiférer sur notre 
enseignement supérieur, il vaudrait mieux fermer nos 
universités, envoyer la jeunesse étudier à l'étranger et 
attendre, pour procéder à la réorganisation de l'ensei- 
gnement, l'amendement de l'opinion publique en matière 
scientifique, produit à la suite de son retour des pays où 
la science est en honneur. 


IL. 


STAS ÉTUDIANT A PARIS. — ÉTUDE DE LA PHLORHIZINE. — 
SON ENTHOUSIASME POUR LA SCIENCE. — LECTURE A 
L'INSTITUT DE SON TRAVAIL SUR LA PHLORHIZINE. — 
BONTÉS DE J.-B. DUMAS A SON ÉGARD. 


Le 17 juillet 1837, Stas écrivait à son ami Bosmans 
qui se trouvait à Paris : « Soyons contents, tout va 
» bien, et je viendrai à Paris, voilà l'essentiel ». 

». « « « Martens vient de me dire : « Vous pourrez 
» partir de Louvain mardi 2, pour être le 27 à Paris. 
» Hosanna in excelsis ! Ce jour-là j'y serai, j'espère ». 


Ee 


(237) 


Cet espoir fut déçu : Stas ne put partir qu’à la fin de 
l'année 1837. Pendant le voyage, qui alors était d’une 
durée de trente-six heures, on fut surpris par une gelée 
tellement intense qu’il fallut envelopper le pauvre Stas, 
dont la force de résistance n'était pas à l'épreuve des 
eoups du froid, dans de la paille, pour le préserver des 
ngueurs de la température. A l’arrivée de la diligence 
rue Notre-Dame des Victoires, son frère Guillaume et son 
ami Bosmans aidèrent à le déballer. 

Remis des fatigues de son voyage, il entra aussitôt au 
Jaboratoire de M. Dumas, avec qui il était déjà en rela- 
tion (4); il conquit son affection, et il en fut honoré tonte 
sa vie d'une amitié particulière. 


(1} Quelques journaux de Bruxelles ont donné, dans l'article 
pécrologique qu'ils ont bien voulu publier, en décembre dernier, 
sur Stas, une anecdote sur la façon dont il s'introduisit dans le 
laboratoire de Dumas. A.-W. Hoffmann la cite aussi dans la notice 
biographique qu'il a lue, le 41 janvier 1892, à la Société chimique 
allemande. La voici. d'après La Gazette (n° 349; 184) : 

« arriva un jour à la porte de Duinas pour lui demander des 
» leçons... Dumas, très occupé, ne voulait recevoir personne 
» et avait donné là-dessus des ordres formels... Stas était 
» revenu vingt fuis en vain. Mais la servante, tout en disant bien 
» haat à l'étranger, dont l'air humble et timide l'intéressait, que 
» son maître n'était pas là, lui montrait d'un geste la porte 
» derrière laquelle il se trouvait et lui faisait signe de passer 
» outre, 

» C'est ainsi que Stas pénétra pour la première fois dans le 
» laboratoire de celui qui devait étre son maitre et son ami. » 

j'ignore ce qu'il y a de vrai daus ceite unecdote dont je ne lui 
ai jamais entendu donner le récit, D'après une lettre que Stas 
écrivait de Louvain, le 23 novembre 1837, à son ami Bosmans, elle 


(238) 


Stas rencontra dans le laboratoire de Dumas plusieurs 
jeunes chimistes destinés à briller dans la science : Piria, 
Delalande (mort jeune), Leroy, Félix Leblanc, H. Sainte- 
Claire-Deville, Cahours, Leroy, avec lesquels il se lia 
d'une amitié sincère. 

Le premier travail auquel il se livra, sous l’œil de son 
illustre maitre, fut l'étude complète de la phlorhizine 
qu'il avait découverte, comme nous l'avons vu, dans 
l'écorce des racines du pommier, alors qu’il travaillait 
dans le grenier de sa maison paternelle à Louvain. I] 
prépara cette substance à l’état de pureté, et il en étudia 
les propriétés afin de déterminer le genre de corps auquel 
elle appartient. Il constata, surtout, qu’au sein des acides 


serait impossible, car il dit, parlant de Dumas : « Cet homme que 
» j'aime au delà de toute expression... j'espère lui montrer ma 
» reconnaissance par des faits ». Cette lettre finissait ainsi : « Pour 
» vous mettre au courant de mes affaires, veuillez bien lire les 
» lettres de M. Dumas et de M. Dumortier ». Stas était donc déjà 
en relation avec Dumas, avant son arrivée à Paris. 

D'autre part, je lis dans une lettre que Van Mons écrivait à 
Stas, à Paris : « Audaces fortuna juvat. Je dois ainsi commencer 
» ma lettre. On doit être hardi compère pour parvenir dans 
» le monde. Si vous aviez été un pleutre, vous vous seriez laissé 
» rebuter par les difficultés et vous ne seriez pas pénétré dans le 
» sanctuaire de la science ; mais fort de votre facilité à manier les 
» interprétations, vous vous êtes présenté avec assurance devant 
» le grand maitre et vous êtes entré dans l'intimité d'un homme 
» qui jusqu'ici était counu pour n'y admettre personne. L'élève 
» d'un grand homme devient presque toujours un grand homme 
» lui-même... » 

‚On le voit, la chose n'est pas claire; elle n'a d'ailleurs qu'un 
intérêt de curiosité. 


( 258 ) 


très étendus d'eau, la phlorhizine éprouve une décompo- 
sition fondamentale : elle se scinde en phlorétine, corps 
cristallisant, qui se dépose, et en sucre de raisin qui 
demeure dissous. 

Cette réaction démontre que la phlorhizine appartient à 
la elasse si importante des glycosides, qui venait précisé- 
ment d'être définie par Liebig et Wöhler à la suite de leur 
belle étude sur amygdaline (1835). On sait que les glyco- 
sides comprennent un nombre considérable d'espèces, 
d'une valeur capitale pour la science ou pour ses appli- 
eations. 

Aujourd'hui, malgré les travaux, aussi nombreux que 
minutieux, qui ont été faits sur cette matière, les obser- 
vations et les conclusions de Stas restent encore debout : 
elles n'ont dû être corrigées en rien; la formule, seule, a 
subi un léger changement provoqué par l'évolution de 
nos vues scientifiques. Cette solidité du travail de Stas 
se faisait déjà jour dans son mémoire où il n’y avait, pour 
ainsi dire, plus de place pour le doute. 

Berzélius en fut frappé, car, dans le rapport qu'il 
a fait pour son « Jahresbericht » de 1835 1p. 543), il 
termine son article en disant : « La concordance complète 
des analvses entre elles, que Stas n'a même pas remar- 
quée parce qu'il ne les avait pas rapprochées dans sa 
manière de calculer, fait grand honneur à son habileté 
d'analyste. Ce travail est bien fait et bien exposé, et 
aucune correction des nombres fournis par ses expé- 
riences ne sera rendue nécessaire par des considérations 
théoriques. IÌ v a beaucoup à attendre d’un chimiste qui 
débute de cette manière ». 

L'amour de Stas pour l'étude et son ardeur au 


( 240 ) 


travail ne firent que s’accroitre à Paris. Il n'est guère 
possible de mieux se renseigner sur les pensées qui 
l'animaient, sur ses dispositions, sur l’état de sa santé, 
en même temps que sur l'affection qu'il portait à ses 
amis, qu'en usant largement de la permission que son 
ami, M. Bosmans, a eu la gracieuseté de me donner, 
de mettre au jour quelques extraits de la correspondance 
qu'il a tenue avec lui. C'est, au surplus, le seul moven 
de nous instruire sur une époque dont les témoins, 
d’ailleurs peu nombreux, ont malheureusement payé, 
presque tous, leur tribut au temps. 

Sa lettre du der décembre 1838 contient en outrequelques 
renseignements intéressants sur son premier mémoire. 

« Nous voilà depuis je ne sais combien de temps partis 
» de cette ville, sans qu'un seul mot de ma part vous 
‚» Soit parvenu. Mais combien de fois n’ai-je déjà pris la 
» plume en main et combien de fois aussi n’ai-je pas dû 
» la déposer pour continuer la rédaction de ce terrible 
» mémoire (qui est terminé depuis dix jours, et très 
» bien, selon Dumas)! 

» Quand je lus une phrase de la lettre que l'ami Louis 
» (Melsens) m'a apportée de votre part, j'ai laissé couler 
» involontairement quelques larmes. Qui, mon cher ami, 
» J'ai pleuré lorsque j'ai lu : « Je n'ai plus personne qui 
» vienne me serrer la main le matin », et vous me com- 
» prendrez quand je vous dirai que j'ai été peut-être 
» vingt fois devant la porte de la chambre que vous 
» habitiez, ne pouvant me convaincre que vous n’y étiez 
» plus. Un jour même j'ai ouvert la porte, et ce n'est que 
» lorsque je vis M. Sellier dans le lit que je m'apergus 
» de ma bévue. Voilà, mon ami, ce que c'est que l'amitié 
» et l'habitude. 


(241 ) 


» Depuis votre départ de Paris, j'ai passé les jours les 
» plus difficiles, même les plus terribles de ma vie. Au 
»+ moins pendant un mois et demi, je ne me suis couché 
» avant une heure de la nuit, et, bien souvent, trois 
» heures sonnaient que je n'avais gagné le lit. J'ai beau- 
» coup appris et ma santé s'en est un peu ressentie. Il 
» me parait cependant que je suis devenu un peu mélan- 
» colique. Aujourd'hui, j'ai oublié toutes les peines, 
» parce que mon but est atteint. Mon mémoire est depuis 
» plus de dix jours entre les mains de M. Dumas, qui en 
» est on ne peut plus content. Je lui avais donné la 
» rédaction telle qu'elle était sortie de mon cerveau, 
» sans seulement me donner la peine de la recopier, et 
» je ne puis plus la revoir : il craint, dit-il, que je ne la 
» gâte en voulant y changer quelque chose. Il a entière- 
» ment changé d'idée par rapport à la destination du 
» mémoire. Il veut à toute force qu’il soit présenté à 
» l'Institut de France, et je lui ai répondu que son désir 
» était la suprema lex pour moi... » 

À ce moment, Melsens venait d'arriver à Paris; il était 
logé chez Stas, dont l'amitié dévouée le fit admettre au 
laboratoire de Dumas. « S'il a le bonheur, écrivait 
» Stas dans la même lettre, de pouvoir travailler chez 
» M. Dumas, vous verrez qu'il changera joliment. Il ne 
» laissera plus croitre ses ongles et ne prendra plus une 
» demi-journée pour s’habiller. » 

Dans la lettre de Stas du 22 janvier 4839 à son ami 
Van Espen, son enthousiasme pour la science éclate 
complètement : 

« Aujourd'hui, plus que jamais, mon cerveau est affaibli, 
» quoique je jouisse d'une fort bonne santé. La tension 

16 


» 
D 
v 
» 


» 
» 
» 


(242 ) 


continuelle dans laquelle se trouve mon esprit en est 
l'unique cause. J'ai beau faire, les idées me reviennent 
toujours. À mesure que l'on connait ou que l'on 
commence à connaitre les faits isolés qui se trouvent 
dans la nature, mon esprit veut les comprendre, les 
classer, chercher les lois qui régissent chacun dans ses 
causes et dans ses effets. Ah! mon cher Jean, vous qui 
avez l'esprit si éminemment philosophique, vous 
comprendrez combien il doit être beau, grandiose, de 
dérober les secrets de la nature; quel contentement 
on doit éprouver quand, après un certain travail 
matériel et intellectuel, on s’aperçoit que toute une 
série de corps se régissent par telle loi qui, à son tour, 
se modifie selon l'état physique d'un corps ou d’an 
autre, comme vous changez vos lois selon les circon- 
stances et nos besoins. 

» Une fois que nous aurons fait quelque chose de 
pareil, et ce temps n'est plus loin de nous, nous 
nous présenterons devant vous, et votre ineffable bonté 
ne nous accueillera qu'avec plus de plaisir encore, et 
notre amitié ne reluira qu'avec plus de lustre. Espé- 
rons dans le travail, et celui-là est, à moi, mon unique 
ressource... 

» La lettre que j'écris à lami Jephus (Bosmans) vous 
instruira de mes travaux avec M. Dumas. » 


Voici un extrait de cette lettre, de onze pages : 


« Cher Jephus, il est minuit, je suis fatigué, voilà mon 
début. Le jour d'hier a été sans contredit un des plus 
beaux jours de ma vie. J’ai enfin été admis à lire devant 
l'Institut de France, l'extrait de mon travail sur la 


(28 ) 


» phlorhizine. Si je ne me trompe, je suis le premier Belge 
» de notre génération qui ait lu un travail devant cette 
» assemblée. Je m'en réjouis pour mon pays, pour mes 
» amis, pour moi-même. Mais que dis-je? peut-être ce 
» jour-là va être le commencement des tracasseries et 
» des disputes, compagnes malheureuses de tous ceux 
» qui s'occupent de science. 


» Je vous envoie la copie exacte de ce que j'ai lu à 
» l’Institut; par là vous pourrez juger de l'importance 
» du travail. Laissez lire cela à papa Van Mons. Prenez 
» bien garde qu'il n’en abuse pas. Je m'explique, faites 
» en sorte qu'il n'envoie rien dans quelque journal sur 
» mon compte. Car, vraiment, je n'aime pas qu’on me 
» mette en jeu. À d’autres ces plaisirs, à moi le travail. » 


Papa Van Mons a sans doute été incorrigible, car je 
trouve dans sa correspondance avec Stas, le passage sui- 
vant, se rapportant à ce sujet : ‚ 


« Taisez-vous, petit Jésus ! et laissez- moi agir. Laissez 
» faire vos amis, ils sont plus vieux que vous et ils 
» savent que qui se cache est sot; ils vous sont tout 
» dévoués, et ne eraignez pas que celui qui ne s'est 
» jamais montré, vous prêche le faux évangile de vous 
» mettre en évidence. Vous ne pouvez néanmoins pas 
» vouloir que vos amis vous abaissent au-dessous de ce 
» que vous valez.… » 


Je reprends la lettre de Stas à son ami Jephus: 


« Oh! oui, j'enrage aujourd’hui pour travailler. Je 
» vous remercie beaucoup des bons conseils que vous 
» me donnez par rapport à l'hygiène. Mais, mais, mais !!… 


(24 ) 


» et il v a tant de mais! J'ai beau me mettre au lit, je ne 
» dors pas avant d’avoir satisfait mon esprit. Pendant le 

» sommeil, je fais de la chimie, ou, mieux, je fais tou- 
» jours de la chimie. Mais je ne dois pas me demander, 
» comme la sœur de Didon : 


« Quæ me suspensam insomnia terrent ! » 


Cependant, pour fournir carrière à ce besoin de con- 
naître, il fallait non seulement, l'aliment que les livres 
et le laboratoire pouvaient donner, mais un autre, terre 
à terre celui-là, et qui, s’il avait une conscience, aurait 
à se reprocher d’avoir brisé la carrière de plus d'un 
philosophe. Stas n'était pas riche; le petit pécule qu'il 
avait reçu de ses parents était presque épuisé. Il allait 
devoir quitter Paris au moment où il venait de remporter 
un premier succès. Ce retour prématuré pouvait compro- 
mettre toute sa carrière. Damas le craignait, et il s’em- 
ploya d'une manière touchante pour assurer à son élève, 
qui le chérissait, une prolongation de séjour. 

À l'insu de Stas, Dumas écrivit en même temps à 
A. Quetelet et à B. Dumortier, qu'il ne connaissait que 
de réputation, afin de les engager à obtenir l'interven- 
tion du Gouvernement belge en faveur du jeune chimiste 
destiné à jeter tant d'éclat sur son pays. M. le Ministre 
de Theux accorda un subside de 4,500 francs. Cette 
somme était suffisante pour subvenir à un séjour de 
quelques mois, mais elle ne répondait pas aux désirs de 
Dumas qui projetait de conserver Stas encore pendant 
deux ans pour terminer son éducation scientifique. Ne 





PF 


(MS) 


voulant plus rien demander au Gouvernement belge, il 
éerivit à Quetelet et à la famille de Stas, qu'il le gar- 
derait à Paris entièrement à ses frais. La famille de Stas 
voyant la persistance de Dumas à retenir son élève 
uniquement dans l'intérêt de son instruction, se décida à 
de nouveaux sacrifices et subvint aux frais de son séjour 
à Paris. Il n'est pas moins vrai qu'à deux reprises diffé- 
rentes, Dumas a offert sa bourse à Stas pour lui per- 
mettre de continuer ses études. | 

Ce trait de Dumas démontre, d'une manière éclatante, 
la noblesse de son caractère ; mais qu'il me soit permis de 
faire remarquer qu'il est aussi le plus haut témoignage 
que le Maitre eût pu donner aux mérites de son élève. 


STAS COLLABORATEUR DE DUMAS. — SES RECHERCHES SUR 
LE VÉRITABLE POIDS ATOMIQUE DU CARBONE. — MÉMOIRE 
SUR LES TYPES CHIMIQUES. — ANALYSES DE L'AIR DE 
BRUXELLES. 


Dumas a fait plus pour Stas que lui donner son instruc- 
tion scientifique et lui offrir les moyens matériels qui lui 
permissent de la recevoir. 1l l’a associé à ses travaux, ce 
qu'il n'avait jamais fait pour un étranger. Stas a publié 


("246 ) 


avec lui deux mémoires, l'un sur la composition de 
l'acide carbonique, l'autre sur les types chimiques, tra- 
vaux pour lesquels l’Institut de France a donné aux 
auteurs un si magnifique témoignage, et auxquels la 
Société royale de Londres a décerné la médaille de 
Copley. En outre, Stas a exécuté avec Dumas un travail 
fondamental sur la composition de l'eau ainsi que des 
recherches restées malheureusement inachevées, sur une 
théorie générale des matières colorantes : celles-ci avaient 
pour objet de découvrir comment la nature fait ses 
couleurs. Brongniart avait fait semer, pour eux, au Jardin 
des Plantes, un grand nombre d'espèces végétales à pro- 
duits tinctoriaux. Je n'ai pu trouver, dans les papiers de 
Stas qui m'ont été confiés, trace de la raison de l'abandon 
de ce travail. 

L'association de Stas aux travaux de Dumas est un 
honneur dont notre pays peut être fier. Son importance 
et sa signification ne seront malheureusement comprises, 
chez nous, que par ceux de nos compatriotes dont le 
sens des choses de la science n'a pas été éteint par cette 
indifférence qui est la conséquence inévitable de l'orga- 
nisation de notre enseignement. 

Quant à Stas, il goûtait cet honneur au delà de toute 
expression : « On vous a dit peut-être chez moi, éerivait- 
» il à son ami Bosmans, que je fais un travail en ce 
» moment avec mon cher maitre Dumas. Il est très 
» avancé ce travail-là, et sous peu il paraitra. Qu'on dise 
» quelque chose de ces recherches, c'est un honneur 
» pour mon pays. Encore une fois on me mettra de côté, 
» mon pays avant tout; je suis Belge sur ce chapitre-là. 
» J'attends la fin de ce travail avec la plus vive impa- 








( 347 ) 


» tience. N'en dites rien à personne, une fois qu'il sera 
» terminé, je vous le mentionnerai de suite. Il sera assez 
» temps alors de faire connaître qu’un Belge est le coopé- 
» rateur du plus grand chimiste actuel de France, de 
» celui qui tient aujourd’hui le sceptre de la science 
» entre ses mains. » 

La collaboration offerte à Stas par Dumas ne fut pas 
seulement un honneur pour celui-ci; elle eut une con- 
séquence capitale dans sa vie scientifique : elle fut l'ori- 
gine, et peut-être la raison, des travaux qui devaient im- 
mortaliser son nom. Ce fait montre bien l'influence que 
peut exercer, sur la carrière d’un homme, un événement, 
même inattendu, qui s'accomplit pendant ces années de 
la jeunesse où le cerveau bouillonne et produit les idées 
dont l’homme mûr vivra et dont le vieillard se souvien- 
dra; il montre comment la science s'allume à la science, 
et il nous fait penser au nombre de belles intelligences 
qui ont dû se perdre, parce qu'elles n'ont pas eu le bon- 
heur de trouver à se développer sous les auspices bien- 
faisantes d’un homme supérieur. 

En raison de l'influence exercée par le travail sur la 
composition de l'acide carbonique sur la carrière de 
Stas, je crois utile d'entrer dans quelques détails à son 
sujet. 

Parmi les constantes physiques dont la connaissance 
est capitale pour le chimiste, se trouvent les poids ato- 
miques. Lorsque Dalton eut formulé sa célèbre hypo- 
thèse et montré que le rapport pondéral, constant, sui- 
vant lequel les corps simples se combinent, exprime le 
rapport du poids de leurs atomes, les chimistes s'occu- 
pèrent de dresser la table des poids atomiques. 


( 348 ) 


Biot et Arago avaient déterminé le poids atomique du 
carbone par la comparaison des poids spécifiques de 
l'oxygène et de l'anhydride earbonique : ils avaiert 
obtenu le nombre 75,33, l'oxygène étant 400. Berzélius et 
Svanberg étaient arrivés à un autre résultat par l'analyse 
du carbonate et de l'oxalate de plomb. 

L'incertitude régnait donc sur la connaissance du véri- 
table poids atomique du carbone. 

On sut bientôt qu'il devait y avoir réellement une erreur 
dans le nombre adopté jusque-là, car, lorsque l'on fit 
l’analvse de substances très riches en carbone, comme la 
naphtaline, et que l'on calcula le carbone et l'hydrogène 
en appliquant à l’anhydride carbonique et à l'eau, pro- 
duits de la combustion, le poids admis pour l’atome de 
carbone, on arriva à un poids de matière dépassant la 
quantité de naphtaline employée. Le nombre 15,33 devait 
nécessairement être trop grand. 

Le carbone entrant dans la composition d'un nombre 
étonnant de corps, parmi lesquels se trouvent toutes les 
substances dites organiques, la science réclamait une 
vérification immédiate des travaux de Biot et Arago, et de 
Berzélius et Svanberg, sinon elle était exposée à voir 
s’accumuler, à chaque pas, des erreurs de fait, de nature 
à masquer les relations les plus importantes. 

Ainsi, la théorie des substitutions était menacée. En 
effet, pour que le chlore pût remplacer l'hydrogène de la 
naphtaline, atome par alome, c'est-à-dire volume par 
volume, il était nécessaire que la naphtaline renfermät 
94 of, de GC et 6 o/o de H, tandis que l'analyse donnait 
95,5 ofo de C et seulement 4,5 o/o de H. Les adversaires 
de la théorie des substitutions conclurent qu’il fallait 





( 249:) 


repousser une théorie qui obligeait à admettre qu'un 
corps où l'on trouvait 95,5 e/o de C n’en renfermait 
que 94. ; 

Cependant, la difficulté pouvait se trouver ailleurs. Il 
n'était pas impossible que Biot et Dulong se fassent trom- 
pés dans l'analyse de l'anhydride carbonique; il pouvait y 
avoir une erreur dans les densités de J'oxygène ou dans 
l'application trop générale de la loi de Mariotte. Dumas 
et Stas entreprirent cette vérification. Au lieu de déduire 
le poids de l’atome de carbone de la comparaison des 
poids spécifiques de l'oxygène et de l'anhydride carbo- 
nique, ils procédèrent à une synthèse complète de 


Fanhydride carbonique. A cet effet, ils soumirent à la 


combustion dans l'oxygène pur, des quantités connues de 
carbone également pur, pesées soit à l'état de graphite 
naturel ou artificiel, soit à l'état de diamant. L'anhydride 
carbonique formé fut pesé en le retenant dans une solu- 
tion concentrée de potasse caustique imprégnant des 
fragments de ponce purifiée. 

Cette méthode nouvelle, exécutée avec un soin scrupu- 
leux, a permis de constater effectivement une erreur 
dans le poids de l’atome de carbone donné par Berzélius. 

Le résultat fut fixé à 75, l'oxygène étant 100. 

Ce travail eut, pour la science, des conséquences dont 
les chimistes peuvent encore aujourd’hui apprécier toute 
l'importance. Il apprit, pour la première fois, à faire une 
analyse organique exacte, en faisant connaître toutes les 
précautions à prendre pour obtenir une combustion com- 
plète du carbone; il permit de calculer rigoureusement 
les résultats des analyses des substances organiques et 
d'en fixer la composition. À présent encore, on se sert, 


( 250 ) 
dans tous les laboratoires, du rapport déterminé par 
Dumas et Stas. 

La constatation d'une erreur dans le poids atomique 
du carbone eut, comme je l’ai déjà dit, des conséquences 
très grandes pour la science. La revision de tous les 
poids atomiques fut décidée par Dumas et par Stas. Ce 
travail devait être fait en commun; mais Stas, avant 
accepté la chaire de chimie à l'École militaire de 
Bruxelles, dut quitter Paris, et il fut convenu que chacun 
travaillerait de son côté à ce grand objet. 

Voici le passage d'une lettre de Stas à son ami Bosmans, 
relatif à ce point : 

« Je pense que lundi M. Dumas lira notre travail. 
» Il est destiné à faire grand bruit. Je crois qu'il annon- 
» cera que je dois le quitter, mais que, pour cela, le 
» grand travail sur tous les poids atomiques ne sera pas 
» interrompu, que chacun, de son côté, s'occupera de la 
» question et qu'on réunira ensuite les travaux indivi- 
» duels (1). » 

En fait, Dumas entreprit bientôt la revision de la 


(1) Voici, à titre de curiosité, un autre passage de la même 
lettre : 

« Occupé toujours à notre travail commun, le poids atomique, 
» je puis vous annoncer aujourd'hui qu'il est terminé, et terminé 
» d'une manière digne d'un roi. En disant ceci, vous croirez que 
» je plaisante; mais point du tout. Croiriez-vous, mon bon ami, 
» que nous avons fricassé du diamant et déjà pour une somme de 
» 4,200 francs? Le travail sur l'atome de carbone nous avait mis 
» dans l'alternative ou de l'abandonner ou de faire des sacritices. 
» À plusieurs reprises, j'avais engagé M. Dumas à demander à 
» l'Institut la somme nécessaire pour ce gentil repas. ll a cédé à 





(251 ) 


composition de l'eau, dont dépendait la connaissance 
exacte du poids atomique de l'oxygène. Puis, en collabo- 
ration avec Boussingault, il fit des recherches sur la 
composition de l'air atmosphérique à Paris, tandis que 
Stas opérait, exactement par la même méthode, sur l'air 
de Bruxelles. Il fit douze analyses à douze époques 
différentes, et trouva que 4000 d'air contenaient, en 
poids, 230,4 à 230,8 d'oxygène; mais deux fois, sans 
cause d'erreur appréciable, cette quantité s'est élevée 
à 231,1 ou 931,4. Ce travail est l'un de ceux qui ont 
démontré la grande uniformité de composition de l’atmo- 
sphère. Il a confirmé aussi l'observation faite à Paris de 
variations brusques, qui paraissent, de temps en temps 
et sans cause connue encore, modifier la composition de 
l'air par zones. 

Le seeond travail que Stas fit en collaboration avec 
Dumas porte pour titre : Second mémoire sur les types 
chimiques. Il traite de l’action de la potasse caustique 
sur les alcools, et démontre que tous les corps apparte- 
nant au type alcool sont décomposés par les alcalis avec 


» la fin, et l'Académie lui a accordé la modique somme de 
» 5,000 francs pour les frais nécessaires aux expériences sur les 
» diamants et sur la densité du gaz que nous nous proposons de 
» prendre. Que dites-vous de cela? C'est parfait, n'est-ce pas, mon 
» bon Jepbus? Eh bien, me croiriez-vous si je vous disais que le 
» diamant nous a donné le même poids atomique que le charbon 
» proprement dit? ce qui, en d'autres termes, veut dire : 4° que 
» le diamant est, comme on l'admettait sans preuve suffisante, du 
» carbone pur; ®% que nos anciennes expériences, faites sur du 
e charbon à différents états, étaient exactes; et 3° enfin, que le 
» travail est terminé. » 


P | 





(252 ) 


‘formation de sels organiques et dégagement d'hydrogène. 

Cette réaction a reçu, par la suite, une application 
extraordinairement féconde dans beaucoup de synthèses 
chimiques; mais ce n'est pas là seulement la raison de 
son importance : elle permit à Dumas et à Stas d'opérer 
le classement de plusieurs substances, par exemple de 
l'huile de fusel, dont la nature n'avait pu encore être 
reconnue avec certitude. 

Dumas et Stas font connaitre les avantages de l'emploi 
de la chaux potassée obtenue en chauffant au rouge un 
mélange à parties égales de potasse et de chaux. Ce 
mélange devient très dur par le refroidissement, et 
s'emploie après avoir été pulvérisé. Il est peu fusible et 
attaque moins les vases en verre que la potasse seule. 
Quand on arrose ce mélange d'alcool, celui-ci s'y 
combine. La masse solide, soumise à une température 
modérée, à l'abri de l'air, donne naissance à un abondant 
dégagement de gaz hydrogène; le résidu, qui n’a ni noirei, 
ni fondu, traité par de l’acide sulfurique, fournit l'acide 
correspondant à l'alcool en quantité proportionnelle à 
l'alcool employé. 

L'esprit de bois fournit l'acide formique, l'alcool 
éthylique donna l'acide acétique, l'éthal, dont Stas fit 
connaitre plus tard la composition, fournit l'acide 
palmitique (éthalique, comme on disait alors), l'huile de 
fusel forma de l'acide valérianique; mais, auparavant, il 
y eut production d'aldéhyde valérianique. 

L'espoir de produire, au moyen de l'acide valérianique, 
un acide correspondant à l'acide chloracétique, qui était 
célèbre à cette époque, et celui de voir se former de 
nouveaux corps analogues au chloroforme, a conduit les 


( 255 ) 


auteurs à étudier avec soin l'action du chlore sur cet 
acide. Elle a fourni deux acides nouveaux : l'acide tri- et 
l'acide tétrachlorvalérianique. Parmi les autres expé- 
riences. je citerai encore l’action des alcalis sur la glycé- 
rine, qui donne deux acides, formique et acétique, et son 
action sur les éthers. L'éther oxalique donna de l’acide 
oxalique et de l'acide acétique, l'éther benzoïque de 
l'acide benzoïque et acétique, les éthers halogénés se 
scindèrent nettement en éthylène et en sels halogénés, ete. 

Je ne terminerai pas ce chapitre sans faire remarquer 
que Dumas et Stas ont eu en mains, au cours de leur 
travail, la découverte des amines (ammoniaques compo- 
sées), et qu'elle ne leur a échappé que par un préjugé que 
leur travail leur avait inspiré, à savoir qu'un éther halo- 
géné devait réagir avec l'ammoniaque comme il le fait avec 
la potasse, pour donner de l'éthylène. En effet, voici ce 
qu'ils disent à la fin de leur mémoire : « Boullay père 
avait mis en contact depuis longtemps du chlorure 
d'éthvle et de l’ammoniaque. Tout l'éther avait disparu. 
En examinant le vase abandonné à lui-même depuis près 
de vingt années, nous y avons trouvé une grande 
quantité de chlorure d'ammonium, et rien qui pût faire 
supposer qu'il se fût produit quelque sel vinique. La 
liqueur saturée et soumise à la distillation n'a fourni 
aucun produit alcoolique. Il est probable qu'il s'était 
formé de l'éther qui a échappé à notre recherche par sa . 
volaülité. » 


(24) 


Iv. 


STAS PROFESSEUR A L'ÉCOLE MILITAIRE. — SON PROJET 
CONCERNANT LE DÉVELOPPEMENT DE CET ÉTABLISSEMENT. 
— SON ÉMÉRITAT. 


Nous avons dit déjà que le séjour de Stas à Paris lui 
était devenu difficile par suite de l'insuffisance de ses 
ressources pécuniaires. Sa famille avait fait des sacri- 
fices, et il avait hâte de diminuer les charges qu'elle 
s'était imposées pour lui. Malgré son vif désir de rester 
auprès de son maitre chéri, malgré même la perspective 
que Dumas lui avait ouverte pour le eas où il consentirait 
à réserver à la France les services qu'il était en état de 
rendre, Stas avait fait des démarches pour obtenir un 
emploi selon ses goûts dans son pays natal. Son patrio- 
tisme se refusait aussi à priver ses compatriotes de ce 
qu'il espérait faire pour eux. On raconte même qu'à un 
moment donné, très proche de celui de son retour défi- 
nitif en Belgique, une chaire devint vacante à Paris, et 
qu'elle fut offerte à Stas. Il refusa. On insista vivement, 
mais Stas persista dans son refus. Enfin quelqu'un (il y 
a tout lieu de eroire que ce fut Dumas lui-même) vint le 
trouver à Bruxelles, espérant le décider : « Vous seriez 
en relation avec tous les savants, lui fut-il dit. Vous 
auriez un laboratoire toujours à votre disposition. Enfin, 
pour tout dire, nous trouvons que votre place est à Paris. 
Vos travaux nous prouvent que vous deviendrez un des 





( 355 ) 


grands savants de ce siècle : bref, la Belgique est un 
théâtre trop petit pour un homme tel que vous ». « Eh 
bien, répliqua Stas avec modestie, si la Belgique est trop 
petite pour moi, je tâcherai d'être assez grand pour elle. » 

Stas était plein d'illusions : il savait que la science 
n'était guère comprise ni honorée chez nous; néanmoins 
il espérait que le temps atténuerait, petit à petit, les 
causes de l’abaissement de l'esprit scientifique et que, 
per le relèvement des écoles, le pays saurait recon- 
quérir, dans le concert des nations, la place que devraient 
Jai assurer les qualités intellectuelles de ses enfants (1). 

Grâce à l'appui de (Quetelet et de Dumortier, Stas obtint 
la chaire de chimie générale de l’École militaire de 
Bruxelles. 

Sa nomination est datée du 2 septembre 4840. Il se 
trouvait encore à Paris et ne devait commencer son ensei- 
gnement que dans le courant de février 1844. Ce fut donc 
à Paris qu’il conçut son plan d'enseignement et qu'il 
rédigea les notes qui lui avaient été réclamées par le 
commandant de l'École, ainsi que les détails des expé- 
riences nécessaires pour chacune des leçons. Dumas 
l'avait aidé avec une complaisance sans exemple, en lui 


(f) Il y aurait mauvaise grâce à méconnaitre que de grands pro- 
grès ont été réalisés par les efforts persévérants de quelques 
hommes éminents. Cependant les symptômes du mal n'ont pas 
disparu, car, il n'y a pas longtemps, un ministre de l'instruction 
publique a dit, du haut de la tribune, pour défendre ses actes : 
« On dit que le pays est eu peine pour le recrutement de son corps 
» professoral, et quand une chaîne devient vacante, je reçois plus de 
> quasante requêtes. » . 


(. 256 ) 


communiquant tout ce qu'il possédait en fait de docu- 
ments de ce genre. 

Cependant son zèle et son dévouement ne furent guère 
reconnus au début de sa carrière professorale. I1 dut 
absorber plus d'un calice d'amertume. On lui refusa les 
moyens de faire un enseignement objectif, de prouver 
les faits qu'il avançait, de montrer aux élèves ce qu'il 
décrivait. On le laissait sans instruments, malgré ses 
pressantes instances; on lui refusa même l'autorisation 
de faire des achats, et il dut écrire au colonel comman- 
dant l'École qu'il laissait à d’autres la responsabilité du 
cours qu'il faisait, ne pouvant prendre sur lui une œuvre 
qu'il répudiait d'avance. 

Je me hâte de l'ajouter, la cause de cet état déplorable 
_n'était, en aucune façon, à imputer à l'établissement 
même. De tout temps celui-ci s'est efforcé de répondre le 
mieux à ce qu'on exigeait de lui. Cette cause se trouvait 
dans l’état général des esprits dans notre pays : les 
universités n'étaient pas mieux partagées, car il s'exergait 
sur Je Gouvernement une pression continue pour le 
détourner d'assurer le développement de l'enseignement 
de l'État. Les savants éclairés, appelés dans le pays par 
le Gouvernement hollandais, avaient été éloignés pour 
la plupart et remplacés par dés soi-disant hommes prati- 
ques égarés par les suggestions d'un utilitarisme étroit, 
ou travaillant, à leur insu sans doute, à la réalisation 
d'un but bien opposé au développement intellectuel. 

« De jour en jour je regrette de plus en plus de vous 
» avoir dû quitter, écrivait Stas à son maitre. Oui, tous 
» mes compatriotes, quelque position élevée qu'ils occu- 
» pent, sauf MM. Dumortier et (Quetelet, sentent fort peu 





( 237 ) 


» les sciences et ne s'y intéressent pas plus qu'à la fin du 


Mais Stas n’était pas homme à se laisser rebuter. Sous 
son apparence douce et timide il cachait une fermeté et 
une énergie peu communes. Il sut défendre les intérêts 
de l'enseignement de la ebimie à l'École militaire avec 
une ténacité telle qu’il finit par convaincre toutes les 
autorités de la nécessité de fournir aux élèves le moyen 
de voir, par eux-mêmes, les faits énoncés, afin qu’ils puis- 
sent les connaitre à leur juste valeur. Le cours de Stas 
devint peu à peu un cours à démonstrations expérimen- 
tales, en état de supporter la comparaison avee ceux des 
meilleures écoles. Si les élèves n'ont pas pratiquéla chimie 
au laboratoire et s'ils ne la pratiquent pas encore aujour- 
d'hui, ce n’est plus parce que les autorités méconnaissent 
la valeur des observations personnelles, mais plutôt parce 
que l'insütution d'un enseignement pratique reneontre 
des difficultés matérielles et administratives non encore 
résolues. 

Est-il nécessaire de faire mention de la science que 
Stas avait mise dans son enseignement? S'il le fallait, je 
me bornerais à dire que l'École militaire a toujours été 
la première à connaitre les progrès fondamentaux réa- 
lisés, chaque année, dans les sciences chimiques. Pen- 
dant toute la période d'évolution qui a marqué le passage 
de la théorie de Berzélius à la théorie unitaire telle 
qu'elle est généralement admise aujourd'hui, les élèves de 
l'École sont restés au courant des progrès accomplis. 
Stas enseignait la théorie unitaire à une époque où, dans 
les quatre universités du pays, on ne connaissait que la 
doetrine du chimiste suédois. Bien plus, Stas força, en 


17 


( 258 ) 


quelque sorte, les universités à rénover leur enseigne- 
ment; il fit, en ce qui concerne l’Université de Liège, un 
rapport au ministre de l'intérieur, sur la nécessité d'une 
réorganisation fondamentale des cours, qui fut suivi d'un 
effet complet. 

Stas avait conçu le projet de développer l'enseigne- 
ment de la chimie à l'École militaire d'une façon extraor- 
dinaire. A son sens, cet établissement était destiné à 
devenir le dernier refuge des hautes sciences dans le 
pays. Voici la raison de son opinion : Stas avait observé, 
depuis les dix années qu'il avait quitté Paris, l’abaisse- 
ment continu du niveau des études dans le pays, à cause 
des entraves qu'apporte l'enseignement libre à l’État, dans 
son enseignement universitaire. Une loi venait mème 
d'être votée, qui empéchait les professeurs des universités 
de l’État de défendre, dans les Chambres législatives, le 
haut enseignement, tandis que les universités libres con- 
servaient le droit, non seulement de se faire représenter, 
mais encore de fournir des ministres de l'instruction 
publique. Une telle situation ne devait pas laisser d'in- 
quiéter les hommes prévoyants; l'avenir a bien prouvé 
que leurs craintes n'étaient pas vaines (41. 

L'École militaire, libre dans son action puisqu'elle est 
entièrement ontre les mains du ministre de la guerre, 
pouvait seule, d’après Stas, survivre à la catastrophe que 


(4) Pour le prouver, je rappellerai qu’un de nos hommes d'État 
Jes plus en vue n'a pas craint de dire, il y a quelques mois, pour 
réfuter une opinion, émise par des professeurs, qui le génait : 
« Que deviendraient les Chambres, si nous devions écouter les 
hommes compétents! » 





PF 


( 259 ) 


l'on préparait lentement, mais sûrement, à l’enseigne- 
ment de l’État (4). Il voulait que, non seulement, elle se 
maintienne à son niveau, dans la position qu'elle s'était 
faite, qu'aucune branche de l'enseignement ne souffrit, 
mais qu'elle fût prête à recueillir le plus bel héritage qu'il 
soit donné à un établissement de recevoir, celui de tra- 
vailler au développement intellectuel du pays et de son 
honneur national. L'armée aurait eu la tâche glorieuse de 
nous défendre autant contre les ennemis du dedans que 
contre les ennemis du dehors. 

La pensée généreuse de Stas était cependant irréali- 
sable, en ce qui concerne l’enseignement de sciences 
expérimentales telles que la chimie ou la physique. 

Aujourd'hui, pour être maitre de la technique chimique. 
c'est-à-dire pour manipuler eonvenablement, cinq années 
de pratique dans le laboratoire ne sont pas de trop. Les 
nécessités militaires de l’École n’auraient pu s'accommo- 
der d'un semblable régime. La création de sections de 
chimistes, ou de physiciens, n’eût jamais été acceptée 
par les Chambres ; on sait pourquoi. 

Stas n'a done pas fait de disciples proprement dit, 
durant sa carrière professorale, mais il a su inspirer 
l'amour de la science au plus grand nombre de ses 
élèves ; il en a imposé le respect à tous. 

Au delà de ses fonctions professorales, il aimait à 
entretenir des relations avec les jeunes gens studieux. 
C'est avec un rare talent qu'il savait les exciter à l'acti- 
vité; il encourageait les timides, dirigeait ceux qui 


14, UI y a, au Sénat, un enfant terrible qui prend soin, chaque 
année, de confirmer les tendances dans lesque!les on se trouve. 


( 260 ) 


étaient trop hardis et poussait les uns et les autres vers 
le travail productif. Il mettait un soin constant à les pré- 
venir du danger d'ajouter une foi trop absolue aux théo- 
ries philosophiques proposées pour l'explication des 
faits. Sa critique des conceptions de l'esprit était d’ailleurs 
impitoyable. Elle n'épargnait ni jeunes ni vieux. Un jour, 
le célèbre auteur de la théorie des substances aromatiques 
Jui exposa ses idées sur la tétravalence du carbone. Stas 
lui demanda aussitôt comment il s'expliquait l'existence 
de l'oxyde de carbone, qui suppose un atome bivalent. 
« C'est qu'il y a des combinaisons à lacunes », lui fut-il 
répondu. « Oh! répliqua Stas, les lacunes sont dans votre 
esprit, mon ami. » 

La santé de Stas avait beaucoup décliné à la suite 
du travail excessif auquel il s'était livré. Des manifesta- 
tions herpétiques diverses s'étaient localisées dans la 
trachée et le larynx; elles v déterminèrent des phéno- 
mènes congestifs tels qu’il devint impossible à Stas de 
parler devant un auditoire Il dut se retirer de l'École 
militaire. Par arrêté royal du 22 juillet 4865, il fut, sur sa 
demande, mis en disponibilité sans traitement. Deux 
années plus tard, à la suite de la démission de son suc- 
cesseur, M.Th. Swarts, aujourd'hui professeur à Gand, il 
fut remis en activité (arrêté du 25 décembre 4867), pour 
être déclaré émérite le 15 février 1868. Le taux de sa 
pension fut fixé à 5,074 francs. 





{ 261 ) 


Vv. 


STAS DANS SON LABORATOIRE PRIVÉ. — SACRIFICE DE SON 
PATRIMOINE. — INTERVENTION SPONTANÉE DE LIEBIG — 
SUBSIDE DU GOUVERNEMENT BELGE. 


Un des pères de la science, Albert le Grand, le maitre 
de saint Thomas d'Aquin, disait déjà, au XIIIe siècle, 
que la condition principale de la vie des chimistes est 
d'avoir à leur disposition de la fortune afin de pouvoir 
acheter tout ce qui est nécessaire aux opérations. 

La situation n'avait pas changé depuis Albert le Grand 
jusque Stas. L'École militaire ne pouvant fournir à Stas 
les moyens de travailler, il dut se monter un laboratoire 
à ses propres frais. 

Je n'ai pas connu celui qu'il avait fait construire, dans 
une ancienne écurie, quand il habitait la rue des Champs, 
à Ixelles ; en revanche, j'ai fréquenté souvent son second 
laboratoire. C'était toute une petite maison à deux étages, 
séparée de son habitation de la rue De Joncker, à Saint- 
Gilles, par une autre maison seulement. Il pouvait s'y 
rendre par le jardin, sans passer par la rue. 

Dans le sous-sol se trouvaient installés les appareils 
distillatoires pour l’eau, des étuves, et des fourneaux 
de fusion. Les deux pièces du rez-de-chaussée conte- 
naient une partie de sa bibliothèque, des objets de 
collection et des appareils de précision. Les pièces 
du premier étage renfermaient les célèbres halances 


( 262 ) 


que Stas a décrites dans ses Recherches sur les rapports 
réciproques des poids atomiques, et enfin, les trois pièces 
du second étage formaient le laboratoire proprement 
dit, muni de ses tables de travail, de ses chapelles 
d'évaporation et de la série d'appareils et de substances 
que le chimiste doit toujours avoir sous la main. 

De grandes dépenses avaient été nécessaires pour amé- 
ner partout le gaz destiné aux appareils de chauffage, 
pour assurer la ventilation, pour fournir l’eau sous pres- 
sion à toutes les tables, faire passer à travers toute la 
maison des tuyaux de décharge, etc., etc. Pour faire face 
aux frais d'installation de ce laboratoire, dans lequel la 
science belge a été illustrée, Stas ne disposait que de 
ses propres ressources; le Gouvernement avait refusé 
d'intervenir. 

Il lui fallut sacrifier son petit patrimoine et prélever 
chaque année, sur son traitement de professeur, une part 
considérable. 

« Pour achever mes travaux, je me suis imposé, écri- 
» vait-il, le 7 octobre 1860, à mon père, des sacrifices qui 
» m'ont mis dans une gêne voisine de la pauvreté. » 

En 1857, il avait demandé une augmentation de traite- 
ment pour pouvoir subvenir aux besoins de son labora- 
toire. On lui alloua deux cents francs. Il fut tellement 
blessé de ce procédé qu’il réclama la révocation de l'ar- 
‘ rêté. 

On doit se demander jusqu’à quel point un pays qui 
n'a rien fait pyur aider un savant dans son travail, a droit 
aux fruits, ou à l'honneur, de ses recherches. Est-il noble 
de sa part, de citer cet homme pour démontrer combien 
sont erronées les opinions que les nations voisines se 





(265 ) 


sont faites sur sa propre culture scientifique? En France, 
en Allemagne surtout, où cependant la fortune publique 
est proportionnellement bien inférieure à la nôtre, on 
eût bâti pour Stas un établissement spécial. 

L'exécution de la première partie de son grand travail 
sur les poids atomiques avait épuisé ses dernières res- 
sources. Il se trouvait contraint de surseoir à son achè- 
vement « pour permettre à l'eau de revenir sur le mou- 
lin ». Il se produisit alors un événement que je ne puis 
me défendre de faire connaitre. 

Stas avait envoyé, en septembre 1860, un exemplaire 
de son travail sur les rapports réciproques des poids ato- 
miques, à Liebig, avec un mot d'écrit dans lequel il lui 
demandait son avis. Il terminait sa lettre en lui disant 
son intention de poursuivre ses recherches, tout en lui 
exprimant le regret de devoir attendre qu'il eùt pu 
faire des économies pour mettre son projet à exécu- 
tion, car il entrevoyait que ces travaux l'entraineraient 
à des dépenses considérables. Il reçut une réponse que 
je traduis en tremblant presque d'émotion; je crois 
cependant devoir à la vérité historique de la reproduire 
ici : 


Munich, le 22 septembre 1860. 


« Mon cher ami, 


» J'ai reçu hier vos Recherches sur les poids atomiques, 
» et je m'empresse de vous en témoigner ma reconnais- 
» sance sincère. C’est vraiment le fruit d'un travail extra- 
» ordinaire et immense, poursuivi avec une patience, 
» une persévérance et un talent que j'admire. Il est vrai 


>» 
» 


» 
» 
» 
» 


( 264 ) 


que le sujet valait qu'on y emplovât ces qualités, car 
vos chiffres deviendront la base du système de la chi- 
mie. Pour compléter votre travail, il faudra étendre 
vos recherches encore sur un plus grand nombre de 
corps, et c'est le désir que je forme, d'accord, certai- 
nement, avec tous les chimistes. Je ne méconnais pas 
les difficultés qui s'opposent à cette entreprise, mais 
vous êtes homme à les vaincre. Vous savez que le 
roi de Bavière éprouve un véritable plaisir à favoriser 
les sciences, en fournissant les moyens matériels 
nécessaires aux travaux scientifiques. Il v consacre, par 
an, environ 400,000 florins, sur sa liste civile : il a 
accordé récemment encore à notre professeur de phy- 
siologie, le docteur Bischoff, la somme de 8,500 florins 
pour couvrir les frais d'un appareil destiné à recueillir 
les produits de la respiration. Dans le cas où vous dési- 
reriez un subside de ce genre, je vous prierais de m'en 
informer par une lettre rédigée de manière à pouvoir 
être soumise au Roi. Je ne puis rien vous promettre 
avec certitude, mais je n'ai aucun doute d'être en état, 
par la voie indiquée, de vous aider à écarter les diffi- 
cultés de cette espèce que vous pourrez rencontrer 
dans votre travail. Je m'estimerais heureux de rendre, 
de cette manière, un grand service à la science. Que le 
Ciel vous conserve votre courage pour mener à bonne 
fin votre entreprise! 

» Comme toujours, votre bien sincère ami. 


» JUSTUS VON LIEBIG. » 


Il n'entrait pas dans le caractère de Stas d'accepter 


cette offre bien qu’elle fût toute spontanée; son patrio- 





( 265 ) 


tisme s'y refusait d’ailleurs. Cependant il envoya une 
copie de la lettre de Liebig, à Ch. Rogier, alors ministre 
de l'intérieur, pour le décider à lui ouvrir les cordons de 
la bourse du budget des sciences. 

Peu de temps après, il fut reçu en audience par 
Ch. Rogier. et le ministre décida qu'une somme de 
6,000 francs lui serait allouée, à répartir sur trois années. 
Cette somme devait couvrir à peine la moitié des dépenses 
nécessaires, et encore parut-elle énormément élevée; 
elle ne représentait pas cependant la dixième partie de 
celle que Stas avait déjà consacrée à son laboratoire. 

Le passage suivant d'une lettre qu'il écrivait à mon 
père, le 7 octobre 1860, nous fait connaitre l’état d'esprit 
dans lequel il se trouvait : 

« ... Les privations qui ont résulté, pour moi, des 
» sacrifices que j'ai faits, m'ont été moins poignantes que 
» la démarche que j'ai faite pour obtenir ce subside. Je 
» n'étais plus le même homme; ma parole était obscure, 
» comme mes idées, à tel point que M. Rogier s'en est 
» aperçu et qu'il. m'a arraché l’aveu de la révolte inté- 
» rieure que je ressentais. Ah! mon bon ami, lorsqu'on 
» a mon caractère, on ne peut pas solliciter pour soi! 
» Un moment, j'ai vu M. Rogier géné lui-même, car je me 
» suis permis de reprocher au Gouvernement de m'avoir 
» laissé, pendant vingt années, abandonné à mes propres 
» ressources et de m'avoir forcé à sacrifier à mes tra- 
» vaux le modeste patrimoine que mes excellents parents 
» avaient gagné à la sueur de leur front. Mais détour- 
» nons nos regards du passé et sovons philosophe ... » 

Cette histoire du laboratoire de notre grand chimiste 
laisse une pénible impression. Il serait injuste, toutefois, 


( 266) 


d'en rendre le Gouvernement responsable. Le budget des 
sciences avait alors, déjà, des crédits pour l’encourage- 
ment des travaux; malheureusement, l’absence de sens 
scientifique dans le pays, si je puis m'exprimer ainsi, 
s'opposait, dans une certaine mesure, au bon emploi des 
deniers publics. L'incompétence de l'administration avait 
été exploitée plus d’une fois pour des objets qui ne méri- 
taient aucun appui, et l'opinion ne se serait émue, en 
aucune façon, si un secours avait été refusé à Stas : car Le 
sentiment du bien et du mal, en matière scientifique lui 
fait défaut. 

Après la mort de Stas, la Classe des sciences de l'Aca- 
démie a émis un vœu unanime pour que le matériel du 
laboratoire fût conservé par les soins de l’État. Les héri- 
tiers le cédaient pour une somme de 17,000 francs. Le 
Gouvernement a refusé. Heureusement, un ami des 
sciences, M. E. Solvay, a pris à sa charge la dépense que 
l'État belge regardait comme trop lourde pour lui. La 
précieuse collection restera chez M. Solvay jusqu’au jour 
où le Gouvernement, mieux en fonds. comprendra ce que 
le pays doit à la mémoire de Stas. L'Académie avait aussi 
demandé que l'œuvre de Stas, aujourd'hui introuvable, 
füt rééditée en un volume. La dépense devait s'élever à 
cinq mille francs, environ. Le Gouvernement s'est trouvé 
également dans la triste nécessité de refuser ce service 
à la science et cette gloire au pays. 








( 267 ) 


VI. 


PREMIERS TRAVAUX EXÉCUTÉS PAR STAS A BRUXELLES. — 
RECHERCHES SUR LE BUTYLÈNE. — ACTION DE L'HYDRO- 
GÈNE SUR QUELQUES MATIÈRES CHLORÉES. — TEMPÉ- 
RATURE DE LA TERRE. — PROPRIÉTÉS ET COMPOSITION 
DE L'ACÉTAL. — LES LIQUIDES DE L'AMNIOS ET DE 
L'ALLANTOÏDE. 


On se le rappelle, il avait été convenu entre Dumas et 
Stas que chacun reprendrait, isolément, la détermination 
des poids atomiques des éléments. Stas se mit au travail 
aussitôt qu'il le put. Il fit de l'argent, du plomb, du sodium, 
du potassium et du chlore l’objet de ses recherches ; mais, 
par suite de l'insuffisance des moyens matériels dont il 
disposait, il ne parvint pas à des résultats satisfaisants, 
c'est-à-dire concordants. Il en écrivit à Dumas et en 
reçut le conseil de suspendre provisoirement les recher- 
ches eommencées, pour s'adonner à la chimie organique. 

C'est l'étude du gaz de Faraday, du butylène, qui 
l'occupa en premier lieu. Il se le procurait par l’action 
des bases sur l'acide valérianique. 1] en prépara de nom- 
breux dérivés bromés et chlorés, tous nouveaux à cette 
époque, et il étudia leur réaction avee la potasse dissoute 
dans l’alcool. Il ne publia cependant pas ce travail qui 
contenait des résultats importants : je n'ai pu en décou- 
vrir la raison. 

Son deuxième travail établit un fait qui fit plus tard 
la fortune scientifique de Melsens, tandis que Stas ne prit 


( 268 ) 


mème pas la peine d'achever ses recherches. Il démontra 
la propriété de l'hydrogène de se substituer au chlore des 
dérivés chlorés et de restaurer, de cette façon, la matière 
hydrocarbonée primitive. Pour comprendre l'importance 
de cette découverte, il faut, de toute nécessité, connaitre 
l'histoire de la chimie, du moins depuis Berzélius. Dumas 
avait découvert que le chlore prenait la place de l'hydro- 
gène dans l'acide acétique, sans que la bastcité de l'acide 
fût modifiée ; il conçut l’idée que l'acide trichloracétique 
et l’acide acétique avaient la même constitution, et por- 
tait, par-là, un coup mortel aux idées électro-chimiques 
de Berzélius, suivant lesquelles ces corps devaient étre 
essentiellement différents. Le triomphe de la théorie de 
Dumas sur celle de Berzélius fut amené par Melsens, qui 
réussit à convertir l'acide trichloracétique en acide acé- 
tique, par substitution inverse; il n’était plus possible 
d'envisager ces deux acides comme possédant une con- 
stitution différente. La cause était gagnée Or, le mémoire 
de Melsens date de 1843, alors que la découverte de Stas 
remonte au mois de mars 1841. Il établit dans sa note 
(voir, plus loin, la bibliographie) que, sous l'influence de 
la mousse de platine, à la température ordinaire, ou à 
une faible chaleur, l'hydrogène détermine la transforma- 
tion du chlorure d’éthylène, du chloroforme, du tétra- 
chlorure de carbone et du pentachlorure de phosphore, 
respectivement en éthane, méthane et hydrure de phos- 
phore. 

Toutefois, le travail est resté inachevé en ce qui con- 
cerne la démonstration complète de la restauration des 
corps hydrocarbonés. 

La même année, Stas s'occupait d'une question bien 
éloignée de la chimie. A la demande de l’Académie, il 





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( 269 ) 


détermina l'élévation de la température de la Terre par 
rapport à la profondeur. Ses expériences, faites à la 
houillère de Sainte-Cécile, près de Mons, le conduisirent 
à ce résultat que « l'élévation de la température de cette 
houillère serait de 4 degré par 38 mètres d'abaissement, 
en admettant que la température moyenne, annuelle, du 
lieu fût de 10c,5 ». 

Un travail plus considérable fut ses recherches chi- 
miques sur les propriétés et la composition de l’acétal ; 
elles parurent en 1848. 

Dôbereiner avait trouvé, en 1833, en oxvdant l'alcool 
par le noir de platine, un liquide particulier dont Liebig 
fit l'examen et qu'il nomma acétal. 

En comparant la composition de l’acétal à celle de 
l'acide butyrique, on remarque que le premier corps ne 
diffère du second que par un atome d'hydrogène en moins 
et par un atome d'oxygène en plus. D'après cette compa- 
raison, l’acétal soumis à une cause déshydrogénante et 
oxydante, pourrait bien se convertir en acide butyrique. 

Malheureusement, l'étude de l’acétal était encore à faire 
et la eomparaison donnée par Liebig paraissait douteuse. 

Stas montre que le procédé de préparation de Liebig 
donne un produit impur; il découvre un procédé certain 
pour débarrasser le produit de l’aldéhyde et de l'acétate 
d'éthyle qui l’accompagnent. Il fait connaitre les proprié- 
tés de l'acétal. « Le chlore l'attaque, dit-il, lui enlève de 
l'hydrogène et produit des corps chlorés que le temps ne 
m'a pas encore permis d'étudier. » On sait aujourd'hui 
que le chlore forme avec l'acétal du chloral ; Stas a donc 
eu cette importante substance en mains, avant qu'elle 
fût découverte par Liebig. 

Il déduit de l’ensemble des propriétés observées sur 





( 270 ) 


un produit pur, que l'acétal peut être représenté par 
une combinaison d'éther avec une molécule d'aldéhyde; 
déduction, quantitativement, d'accord avec nos connais- 
sances actuelles. L'aldéhyde, ajoute Stas, n'existe eepen- 
dant pas toute formée dans l’acétal, sinon elle réagirait 
avec la potasse ; « ce corps doit être une molécule unique, 
produite par la condensation de trois molécules d'éther 
ou de trois molécules d'alcool ». Cette conclusion se rap- 
proche bien, au point de vue chimique, de la conception 
moderne qui regarde l'acétal comme un produit de eon- 
densation d'alcool et d’aldéhyde. 

Le dernier travail que Stas fit avant de reprendre la 
détermination des poids atomiques est un travail de chimie 
physiologique; c'est un examen des liquides de l’amnios 
et de l’allantoïde. 

Il avait remarqué que l’amnios du poulet renfermait 
toujours du biurate d'ammonium, et il se demanda si ce 
sel était le résultat des phénomènes chimiques accomplis 
pendant le développement du fœtus et si celui-ci possédait 
déjà les fonctions qu'il est destiné à exercer plus tard. I 
eonstata que l'acide urique arrive dans l’amnios par la voie 
du rein et qu'il est un produit de combustion intérieure 
qui s'opère déjà chez le poulet avant qu'il ait atteint son 
entier développement. La liqueur de l’allantoïde ne ren- 
ferme ni urée, ni acide urique, mais une matière orga- 
nique azotée cristallisable, des chlorures, des sulfates et 
des phosphates alcalins. Enfin, il a constaté également 
de l'urée dans le sang placentaire, et, chose remarquable, 
la partie liquide de ce sang est presque entièrement for- 
mée par de la caséine. 





eus use 





(271 ) 


VII. 


TRAVAUX SUR LES POIDS ATOMIQUES. — LA LOI DE PROUT 
SUR L'UNITÉ DE LA MATIÈRE. — HISTORIQUE. — DUMAS 
ET STAS. — DÉMONSTRATION DE LA LOI DES PROPORTIONS 
DÉFINIES. — INDÉPENDANCE DE LA COMPOSITION DES 
CORPS DES FACTEURS PHYSIQUES. — ACCUEIL FAIT AUX 
CONCLUSIONS DE STAS PAR LE MONDE SAVANT. 


L'erreur constatée par Dumas et Stas dans le poids 
atomique du carbone (voir plus haut) avait mis en doute 
l'exactitude des nombres admis alors pour les poids 
atomiques des autres éléments. La revision des résultats 
des travaux anciens constituait déjà, par elle-même, une 
œuvre d'une importance capitale; mais dans l'esprit de 
Stas, son exécution répondait à une nécessité de pre- 
mier ordre dans le domaine de laphilosophie naturelle. 
Ï} y voyait le moyen de soumettre à un contrôle une idée 
qui, émise d’abord à la légère, avait fait son chemin et 
se trouvait acceptée par un grand nombre de chimistes 
et de physiciens: je veux parler de l'hypothèse de l'unité 
de la matière. Ce n'est pas le lieu de montrer les con- 
séquences du principe de Prout, selon qu'il se trouvait 
confirmé par l'expérience ou bien infirmé, pour la théorie 
de l'univers. On se trouverait inévitablement entrainé à 
les rattacher à nombre de questions qui ont occupé les 
esprits dans les temps anciens et qui ont eu la plus grande 
influence sur la connaissance de la position de l’homme 


(272) 


dans l'univers. Je me bornerai seulement à toucher la 
question du côté spécial de la chimie, afin de faire voir 
comment une détermination exacte des poids atomiques 
est en état de former notre conviction à ce sujet. 
J'aurai ainsi atteint mon but principal, celui de montrer 
que l'œuvre de Stas n'est pas seulement une merveille au 
point de vue de la technique scientifique, mais qu'elle a 
pour point de départ, comme pour point d'arrivée, une 
pensée philosophique inséparable du grand problème de 
l'origine des choses. Il me sera permis d'utiliser, en les 
complétant, les faits mentionnés dans le discours que 
j'ai eu l'honneur de prononcer lors du jubilé académique 
de Stas, en 1891; leur relation ayant été reconnue exacte 
par le héros de cette féte, je me trouve moins exposé, de 
cette façon, à dépasser sa pensée. 

L'étude des phénomènes chimiques avait bientôt appris 
que la matière ne se présente comme constante que dans 
une de ses propriétés : la masse. Ses autres manifesta- 
tions sont sujettes aux changements les plus inattendus. 
Un gramme de diamant pourra fournir exactement un 
gramme de charbon noir; un mélange d'un gramme 
d'hydrogène et de huit grammes d'oxygène pourra don- 
ner exactement neuf grammes de vapeur d’eau. Rien n'est 
changé sous le rapport de la masse, mais rien n’est con- 
servé, en apparence du moins, sous le rapport des autres 
propriétés. L'idée de la mutabilité de la matière devait 
venir nécessairement à l'esprit; les essais sur la transfor- 
mation des métaux, en vue de la production de l'or, qui 
oceupèrent l'humanité pendant tant de siècles, ne sont 
que la manifestation de cette idée. 

L'expérience finit cependant par enseigner que toutes 


(255 ) 


les transformations ne sont pas possibles au moyen de 
corps donnés. Chacune s'accomplit toujours à l’aide des 
mêmes matières et dans les mêmes conditions. Bien plus, 
on apprit qu’il y avait une limite à la faculté chimique. 
Il est des substances qui n’ont plus la propriété de réagir 
par addition, comme disent les chimistes, d’autres qui 
n'ont plus la propriété de se dédoubler. A ces dernières 
on a donné le nom de corps simples ou éléments, toutes 
les autres formant le vaste arsenal des corps composés, ou 
combinaisons. 

La distinetion des corps simples et des corps composés 
se trouvait naturellement subordonnée aux conditions 
que le chimiste pouvait réaliser. On devait s'attendre à 
rencontrer, dans les eorps dits simples, des substances qui 
céderaient devant des actions plus énergiques ou devant 
des forces nouvelles. 

En fait, les alcalis et les terres alcalines avaient figuré 
parmi les éléments, lorsque Davy démontra qu'en les 
soumettant à l’action d’un courant électrique intense, ils 
se résolvaient en métaux et en oxygène, en un mo qu'ils 
étaient de nature composée. La célèbre découverte de 
Davy eut le plus grand retentissement. Venant à une 
époque où l'on s'était habitué à regarder les corps dits 
simples comme s'ils l'étaient effectivement, elle diserédita 
l'idée des éléments au point de mettre leur réalité com- 
plètement en question. 

La croyance de l’époque était que, tôt ou tard, tous les 
corps passant pour simples seraient reconnus comme 
corps composés, à l'exception d’un seul sans doute; leur 
résolution en éléments moins compliqués devait dépendre 
uniquement de certaines circonstances dont la réalisation 


18 


(274 ) 


était regardée comme possible. En résumé, de même que 
l'on ramenait le nombre immense de corps composés à un 
nombre relativement faible d'éléments, on concevait 
ceux-ci comme dérivant peut-être d'une matière primor- 
diale. 

Cette idée, qui faisait pour ainsi dire partie de l’atmo- 
sphère chimique, reçut une forme précise à la suite des 
déterminations des poids atomiques dont beaucoup de 
chimistes s’occupaient à cette époque. 

En 1815 parut un premier article, anonyme, sur les rela- 
tions des poids atomiques et la densité des corps gazeux; 
puis un second, dans lequel il était dit, explicitement. 
que les poids des atomes s'exprimaïent par des nombres 
entiers si l'on pose le poids de l'atome d'hydrogène comme 
unité, et que, par conséquent, l'hydrogène devait ètre la 
matière primordiale de laquelle les autres corps déri- 
valent par voie de condensation plus ou moins forte. 

Cette hypothèse gratuite, qui non seulement ne s'ap- 
puyait sur aucune donnée certaine, mais qui faisait état 
d'expériences mauvaises, dues à certains chimistes de 
l'époque, séduisit un grand nombre de savants éminents. 
Son auteur, le Dr William Prout, de Londres, trouva 
même dans Thomson, l’ami de Davy, autorité de premier 
ordre dans la matière, en Angleterre, un défenseur con- 
vaincu. Thomson essaya de vérifier l’idée de Prout par 
un grand nombre d’analyses dont la valeur n’était cepen- 
dant rien moins que contestable. Il fut cause, néan- 
moins, de l'adoption, en Angleterre, des poids atomiques 
exprimés en nombres entiers rapportés à l’hydrogène. 

L'hypothèse de Prout n'eut pas, cependant, le même 
succès dans les pays où Berzélius avait conquis sa légi- 





ve PE © = 


(278 ) 


time influence. Ses mémorables travaux, dont l'exacti- 
tude n'avait pas encore été dépassée, éclairèrent l'opi- 
nion des savants, et, on peut le dire, à part quelques 
exceptions, les chimistes se détournèrent de l’hypothèse 
de Prout. Bien plus, il se produisit une sorte de réaction 
dans les esprits qui entraîna, sans doute, à des consé- 
quences fâcheuses, comme il arrive le plus souvent : la 
théorie des atomes, elle-même, malgré son indépendance 
complète de l'hypothèse de Prout, tomba en discrédit 
chez des hommes éminents. La trace de ce discrédit 
n'est pas encore complètement effacée. 

La destinée de cette hypothèse célèbre n’était cepen- . 
dant pas accomplie. Bâtie sur le sable mouvant des idées 
vagues et ruinée par les recherches exactes de Berzélius 
et d'autres chimistes, elle eut la force de reparaitre et de 
prétendre s'imposer de nouveau. Il est même curieux de 
remarquer qu'elle s'appuyait, cette fois, sur des faits soli- 
dement établis. 

Dumas et Stas venaient de corriger le poids atomique 
du earbone, et ils avaient constaté un rapport simple entre 
le poids de l'atome d'oxygène et le poids de l'atome de 
carbone, ces poids étant entre eux comme 4 est à 3. 

La constatation d'un rapport simple entre les poids 
atomiques de deux substances rappela inévitablement 
l'attention sur l'hypothèse de Prout. La plupart des chi- 
mistes se erurent autorisés à attribuer l'absence de rap- 
port simple des poids atomiques des autres éléments à 
des erreurs d'observation que des travaux exécutés avec 
exactitude feraient disparaitre. 

Dumas a partagé cette manière de voir. Stas lui-même 
« avait une confiance presque absolue dans l'exactitude 


(276 ) 


du principe de Prout »; il le déclare dans ses Recherches 
sur les rapports réciproques des poids atomiques, page 8. 

Berzélius, cependant, qui s'était exprimé d'une façon si 
catégorique sur l'absence de relation simple entre le 
poids des atomes, refusa d'admettre, comme démontré, 
le résultat simple obtenu par Dumas et Stas. Il formula 
quelques objections contre la certitude du résultat et 
il engagea le baron von Wrede à déterminer de nouveau 
les poids spécifiques de l'oxygène, de l'oxyde de carbone 
et de l’'anhydride carbonique, afin de déduire de leur 
comparaison le véritable poids atomique du carbone. 
On ignorait,à cette époque, que l'acide carbonique ne 
suit pas la loi de Mariotte : les travaux de V. Regnault sur 
cet objet n'étaient pas encore publiés. Les résultats des 
recherches de von Wrede ne pouvaient donc pas concorder 
avec ccux de Dumas et Stas; ce savant trouva le poids 
atomique ducarbone supérieur à 75,4 et inférieur à 76,0. 

Liebig et Redtenbacher voulurent également contrôler 
le travail de Dumas et Stas. Se basant sur l'exactitude 
des poids atomiques de l'argent et de l'hydrogène, ils 
cherchèrent la quantité de métal que laissent, par com- 
bustion à l'air libre, l'acétate, le tartrate et le malate 
d'argent ; ils arrivèrent à ce résultat que le poids atomique 
du carbone devait s'élever à 75,85! Ce résultat, évidem- 
ment trop élevé, est dû à une cause d'erreur inhérente à 
la méthode : la volatilisation de l'argent pendant la com- 
bustion du sel. 

Quoi qu'il en soit, Stas a tenu à dissiper le doute qui 
pouvait s'être emparé de l'esprit des chimistes en raison 
de l'autorité de Berzélius et de celle que Liebig avait déjà 
conquise de son côté. 





1 277) 


La détermination nouvelle du poids atomique du car- 
bone a coûté à Stas plusieurs années de travail (1842 
à 1845). I] modifia complètement la méthode d'abord 
suivie avec Dumas, à la fois pour éviter la combustion de 
diamant, qu'il ne pouvait se procurer, et pour se mettre à 
l'abri des erreurs pouvant résulter de la difficulté de 
peser exactement du graphite. La méthode à laquelle il 


. s'arrêta fut celle de la combustion de l'oxyde de carbone, 


dont la préparation à l'état de pureté ne présentait pas 
de difficultés insurmontables. Le poids atomique du car- 
bone était déduit de la comparaison du poids d'anhydride 
carbonique formé par la réduction d'un poids connu 
d'oxyde de cuivre sous l’action d'une quantité quel- 
conque d'oxyde de carhone. 

Stas démontra l'exactitude du résultat trouvé en pre- 
mier avec Dumas. Le nombre proposé par Berzélius, 
ou par Liebig, devait être rejeté; mais le nombre 75, 
l'oxygène étant 100, devait-il étre conservé? En d’autres 
termes, y a-til véritablement un rapport simple entre 
l'atome de carbone et celui d'oxygène. Voiei comment 
Stas s'exprime à ce sujet, dans ses conclusions : 

« Je suis pleinement convaincu aujourd’hui que cette 
» limite (celle du poids atomique) se trouve entre 75 et 
» 15,06. Si ce résultat laisse quelque chose à désirer 
» sous le rapport spéculatif, il suffit amplement à tous 
» les besoins de l'analyse chimique la plus rigoureuse 
» possible. » 

Cette phrase nous éclaire sur la rigueur de l'esprit de 
Stas et sur la sévérité de sa conscience de savant. Pour 
beaucoup d'expérimentateurs, la différence des nombres 
15,0 et 75,06 est une quantité négligeable dont il n’v a 


(278 ) 


pas lieu de tenir compte dans la vérification d'un prin- 
cipe; pour Stas, au contraire, cette différence est énorme; 
elle n'est pas à imputer aux erreurs d'observation ou aux 
accidents ; elle apparait parce que le principe de Prout 
n'est pas absolu. 

Depuis ce moment, le doute s’était emparé de l'esprit de 
Stas; il ne partageait plus la foi de son maître, mais Il 
ne se prononcait pas encore, attendant, pour le faire, qu'il 
eût pu soumettre le principe de Prout à un contrôle plus 
complet. 

Pendant que Stas était à l’œuvre dans son laboratoire, il 
parut, en 1857,un mémoire de Dumas sur les équivalents 
des corps simples. L'illustre chimiste, se basant sur les 
travaux de Marignac sur l'argent, trouva que tous les 
corps, bien connus, qu'il avait eu l’occasion d'examiner, 
obéissent parfaitement au principe de Prout, lorsqu'on 
apporte à ce principe certains tempéraments. D'après lui, 
les corps simples sont des multiples d'une matière dont 
le poids de l'atome serait 0,25. 

Trois années plus tard, en 1860, Stas donna aux Bulle- 
tins de notre Académie son célèbre travail intitulé Recher- 
ches sur les rapports réciproques des poids atomiques, tra- 
vail qui fat accueilli avec tant d'admiration par la plus 
grande partie du monde savant. 

Il fit connaitre les opérations qu’il exéeuta, pendant 
nombre d'années, avec une exactitude inimitable, sur 
l'azote, le chlore, le soufre, le potassium, le sodium, le 
plomb et l'argent. Ces éléments étaient ceux que Dumas 
regardait comme probants pour le principe de Prout. 

11 n'est pas possible de donner une idée exacte du soin 
mis par Stas dans ses recherches : les opérations décrites 


(279 ) 


dans son mémoire ne peuvent être résumées. Dans le 
cours de son travail, il s'ingéniait, pour ainsi dire, à 
trouver une nouvelle objection qu'il eùt pu faire à ses 
opérations, et à découvrir le moyen d'y répondre d'une 
facon peremptoire. On peut le dire sans crainte d'être 
accusé d'exagération, jamais, avant Stas, personne n'avait 
réalisé des produits à un degré si grand de pureté ; peut- 
être l'avenir ne verra-til se reproduire que de loin en 
loin un travailleur d'une conscience aussi sévère, d’une 
sagacité aussi grande et d'une adresse aussi étonnante. 

Yoiei les points principaux qui firent l’objet du travail 
de notre savant confrère : 

Le rapport proportionnel de l'argent au chlore a été 
déterminé par sept essais, dans lesquels l'argent servait 
à la préparation du chlorure d'argent, soit par la combus- 
tion du métal dans le chlore, soit par la précipitation 
d'une solution d'azotate d'argent par l'acide chlorhydrique 
ou le chlorure d'ammonium, suivie de l'évaporation à 
sec de toutc la masse liquide, ou bien du lavage du 
chlorure d'argent, pour se terminer par la fusion du chlo- 
rure dans une atmosphère d'acide chlorhydrique sec ou 
d’air atmosphérique. 

Le nombre proportionnel de l’azote à l'argent fut donné 
par sept essais dans lesquels l'argent se trouvait converti 
en azotate sec. 

Le nombre proportionnel de l’argent au soufre fut fixé 
à la suite de cinq préparations de sulfure d’argent, par 
combustion du métal dans le soufre ou dans l'acide 
sulfhydrique et élimination du soufre en excès en le 
volatilisant dans un courant d’anhydride carbonique. 

Le rapport de l'argent aux chlorures de potassium, de 








( 280 ) 


sodium et d'ammonium fut obtenu en précipilant exacte- 
ment, dans trente-neuf expériences, cent parties d'argent 
par chacun de ces chlorures. Le nombre proportionnel 
de l'azotate d'argent aux chlorures fut déterminé d'une 
manière analogue. 

La synthèse de l'azotate et du sulfate de plomb 
conduisit au nombre proportionnel du plomb, et la 
décomposition du chlorate de potassium fixa le rapport 
du chlore au potassium. 

Stas trouva ainsi, en prenant l'hydrogène pour unité 
et en adoptant, dans les calculs, 45,96 pour le poids de 
l'oxygène, que si ° 


l'hydrogène est. . . . . . . . 4 

. l'argent » ese . . « 107.660 
l'azote » . + + + … 44.009 
le chlore Dee « … 35.368 
le soufre De ee … … … 45.995 
le potassium » 39.040 
le sodium » . 22.980 
le plomb >» 103.187 


En comparant les nombres obtenus par ces essais, 
Stas montre que les poids atomiques de ces éléments ne 
sont des multiples ni de l'unité, ni de la moitié, ni du 
quart de l'unité. Les différences entre les nombres calculés 
d’après le principe de Prout et ceux résultant de l'obser- 
vation sont de deux à quatorze fois plus grandes que les 
valeurs extrêmes des résultats, fournis par l'expérience, 
pour un même corps. 

La question devait donc être considérée comme résolue 
pour tout esprit dégagé d'idées préconçues. Stas n'hésite 


(281) 


donc pas à prononcer la sentence de mort de la célèbre 
hypothèse : 

« Il n'existe pas de commun diviseur entre les poids 
» des corps simples qui s'unissent pour former toutes 
» les combinaisons définies : aussi longtemps que, pour 
» l'établissement des lois qui régissent la matière, on 
» veut s'en tenir à l'expérience, on doit considérer la loi 
» de Prout comme une pure illusion. » 

Ce travail, qui était comme le miroir de l’âme de Stas : 
constience, fermeté, indépendance et vérité, a été accueilli 
avec enthousiasme partout, excepté peut-être en France. 
Je ne puis reproduire toutes les lettres exprimant l’admi- 
ration la plus sincère pour cette œuvre magistrale, qui 
ont été adressées à Stas par les hommes les plus émi- 
nents. Je me bornerai à donner la traduction d'un extrait 
d'une lettre de R. Bunsen qui résume, en quelque sorte, 
le sentiment général : 

« Nous possédons les travaux les plus exacts sur les 
» éléments géodésiques et astronomiques qui servent de 
» base aux déterminations du temps et des lieux, sur la 
» longueur du pendule servant de point de départ à 
» toutes les déterminations des poids et des mesures, 
» sur la mesure des phénomènes calorifiques formant 
» la base de l'application de la vapeur comme force 
» motrice. Mais en chimie, nous étions encore presque 
» entièrement privés d'une détermination également 
» exacte de la valeur numérique de la plupart des poids 
» atomiques. Cependa connaissance de ces valeurs 
» numériques est d'un ortance décisive, tant pour 
» la science elle-mêm pour son application aux arts 








( 282 ) 


» chimiques de toute espèce. L'absence de ces détermi- 
» nations numériques doit être attribuée à deux causes : 
» d'une part, elles appartiennent, par leur nature, aux 
» problèmes les plus difficiles que la science peut poser, 
» d'autre part, les moyens pécuniaires dont un particu- 
» lier peut disposer, et même ceux qui sont accordés 
» aux laboratoires chimiques les mieux dotés, n'ont pu 
» suffire à écarter les difficultés matérielles qui empé- 
» chent de remplir cette lacune. 

» Le premier travail qui a résolu le problème posé, et 
» qui l’a résolu avee une exactitude inconnue jusqu’au- 
» jourd’hui, qui touche à l'exactitude astronomique, ce 
» sont vos importantes recherches expérimentales sur 
» les rapports réciproques des poids atomiques. Elles 
» attacheront votre nom, pour toujours, au domaine le 
» plus difficile de la chimie .....» 

En France, on a pensé que Stas voulait contredire les 
résultats de Dumas et renverser son mémoire de 1857. 
Son maitre lui écrivit, le 29 août 1860, une lettre dont un 
passage lui fit le plus vif chagrin : 

« Les considérations que je poursuis, lui disait-il, ne 
» peuvent être modifiées par des difficultés aussi légères 
» que celles qui vous ont occupé. . . 

» La discussion de vos résultats donne lieu à des con- 
» clusions que vous trouverez bien vous-même en conti- 
» nuant, et, soyez-en sûr, vous me reviendrez. » 

Dumas a pensé que Stas avait dirigé ses recherches 
contre les siennes, alors qu'il est aisé de le prouver, par 
le journal du laboratoire de notre compatriote, que l’idée 
de contrôler l'exactitude de la loi de Prout l’occupait bien 
avant que Dumas songeât lui-même à appliquer la 





et 


( 285 } 
détermination des poids atomiques à la résolution du 
problème. | 

1 parut dans le Cosmos, tome XVII, page 656 (1860), un 
article que pourront lire les personnes curieuses d'être 
renseignées sur l’état des esprits à cette époque, relative- 
ment à la question de l'unité ou de la pluralité de la 
matière. Il est dû à l'abbé Moigno. Stas s'y trouve repré- 
senté comme un rétrograde, tournant le dos au progrès, 
car « admettre la loi de Prout, c'est la vérité et la science ». 
Je ne m'arrêterai pas à ces considérations, qui ne peuvent 
être regardées comme l'expression de l'esprit scientifique 
français. Je ne m'oceuperai que des objections que Stas 
lui-même a jugé devoir soumettre au contrôle de l’expé- 
rience. 

Marignac attaqua surtout les conclusions de Stas dans 
la Bibliothèque universelle de Genève. Reconnaissant la 
haute valeur de son travail et acceptant les nombres 
fournis par ses expériences, il essaya de dégager, en 
quelque sorte, la responsabilité de l'hypothèse de Prout, 
en attribuant les écarts à des circonstances secondaires 
ou accidentelles. 

Il est inutile de s'arrêter à cette pensée que l'unité de la 
matière pourrait étre reculée plus loin que la moitié ou 
le quart de l’atome d'hydrogène, et que, par suite de sa 
petitesse, elle serait absorbée par les erreurs des obser- 
vations. Cette supposition soulève plus de difficultés 
qu'elle n'en écarte. 

. Une question d’un autre ordre a été posée. Marignac 
s'est demandé si, comme l'ont dit Wenzel, Richter et 
d'autres chimistes, les éléments d'un corps sont exacte- 
ment et d'une manière invariable dans le rapport de 


( 284 ) 


leurs poids atomiques. S'il n'en était pas ainsi, la véri- 
fication du principe de Prout échapperait nécessairement 
à l'expérience, car les écarts constatés entre la théorie 
et la pratique ne seraient alors que l’expression de la 
variabilité des proportions pondérales suivant lesquelles 
les corps se combinent. 

Pour le surplus, l'opinion émise par Marignae a une 
importance que l’on ne saurait s'exagérer. Elle met en 
doute toutes les notions fondamentales sur lesquelles se 
trouvent basées nos connaissances en chimie. 

Il faut le reconnaitre, à l’époque où cette opinion a été 
formulée, elle était admissible. 

La loi des proportions définies et la loi des proportions 
multiples dont la théorie atomique de Dalton n'est que 
l'expression, ne s'appuyaient pas sur des faits constatés 
avec toute la rigueur nécessaire. On pouvait considérer 
ces lois comme des formules moyennes, pour ne pas dire 
comme des impressions. 

Stas a donc soumis à un contrôle minutieux les 
fondements mêmes de la science. Cette œuvre se trouve 
exposée dans trois mémoires réunis sous le titre com- 


mun : Nouvelles recherches sur les lois des proportions . 


chimiques, sur les poids atomiques et leurs rapports 
mutuels. | 

Marignac avait reconnu que les corps passant généra- 
lement pour stables se décomposaient dans certaines 
conditions. Par exemple, l’acide sulfurique émet facile- 
ment des vapeurs d'anhydride sulfurique quand la tem- 
pérature s'élève, et devient, proportionnellement, plus 
riche en eau. Selon M. Roscoe, ce fait serait général : un 
grand nombre d'acides aqueux changent de composition 


( 285 ) 


quand la pression que leur vapeur supporte vient à varier 
pendant la distillation. 

Ces observations furent l'origine du doute soulevé par 
Marignac au sujet de la constance de la composition des 
eorps en général. Il s'est demandé si le sulfure et l’azotate 
d'argent, par exemple, qui avaient servi dans les expé- 
riences de Stas, ne renfermaient pas, l’un, un excès de 
soufre, l'autre, un excès d'acide azotique. Ou bien si la 
composition de ces corps n’est peut-être définie qu’à la 
limite, de sorte qu’ils pourraient ne pas renfermer leurs 
éléments dans les rapports rigoureux de leurs poids 
atomiques. 

L'ensemble des travaux de Stas renverse déjà la 
question posée par Marignac. Pour tout chimiste qui 
en a étudié les conditions, linvariabilité des rapports en 
poids des éléments formant une combinaison est évidente. 
Mais Stas a tenu à soumettre la question à un nouvel 
examen. 

Les facteurs en état de concourir à rendre inconstante 
la composition des combinaisons peuvent être d'ordre 
physique ou d'ordre chimique. 

Dans un premier mémoire, Stas s'occupe de l'influence 
de la température et de la pression sur la détermi- 
nation du rapport proportionnel entre l'argent et le 
chlorure d'ammonium. Dans cette opération, on peut 
faire varier à volonté tantôt la température, tantôt la 
pression : le chlorure d'ammonium peut être préparé à 
la température ordinaire ou à une température élevée ; 
il peut être volatilisé, à chaud, sous pression ou dans 
le vide. Enfin, l’'ammoniaque elle-même, destinée à la 
production du chlorure, peut étre préparée de diffé- 





( 286 ) 


rentes manières, ce qui augmente encore les moyens de 
contrôle. 

Les résultats de ces expériences ont été ce que les 
recherches antérieures pouvaient déjà faire rationnelle- 
ment prévoir : la température et la pression se sont 
montrées sans influence sensible sur la composition du 
chlorure d’argent ou du chlorure d'ammonium. 

La vérification de la constance de composition des 
combinaisons, quels que soient les facteurs chimiques, 
présentait une difficulté d'un ordre particulier : la 
. méthode à suivre était à trouver. 

Il n'est pas possible, en effet, de vérifier la loi des 
proportions définies par l'analyse ou la synthèse des 
corps composés. Toute opération chimique de ce genre 
comporte nécessairement des erreurs d'observation. 

Nous n'avons pas le moyen de faire la part qui revient 
à l’imperfection du travail et celle qui revient à une 
inconstance possible dans la composition des corps. On 
se trouve, en un mot, en présence d’un problème indé- 
terminé, comme le serait la résolution d’une équation à 
deux inconnues. 

Stas a triomphé de cette difficulté par une remarque 
aussi simple qu'ingénieuse. Il suffit de s’assurer, dit-il, 
« que dans les corps binaires et dans les corps ternaires 
» ayant chacun deux éléments communs, les éléments 
» communs y existent invariablement dans les mêmes 
» rapports en poids. Ainsi, dans deux corps AB et ABC, 
» les rapports, en poids, de À à B doivent être exacte- 
» ment les mêmes dans AB et dans ABC. » 

Ainsi posé, le problème devient indépendant de l'ana- 
lyse proprement dite, Il suffit de s’assurer, par exemple, 


nn 





pe 


( 287 ) 


si le chlorate d'argent peut être ramené à l’état de 
chlorure, sans qu'une trace de chlore ou d'argent 
devienne libre. 

Stas a opéré, d'après ce pragramme, sur le chlorate, 
le bromate et l'iodate d'argent. Son travail, hérissé de 
difficultés imprévues, n'a pas duré moins de quatre 
années. Il a conduit à la démonstration péremptoire de 
la loi des proportions définies, et il a réduit à néant 
les objections formulées par Marignac aux conclusions 
radicales de Stas relativement au principe de Prout. « La 
» simplicité de rapport de poids que présuppose l'hypo- 
» thèse de Prout entre les masses qui interviennent dans 
» l’action chimique, ne s’observe point dans l’expé- 
» rience ; elle n'existe point dans la réalité des choses, » 
dit Stas dans ces nouvelles recherches. 

Ce n'est pas à dire cependant que Stas rejetait, à la 
suite de ces travaux, toute idée d’une relation entre les 
éléments. Pour nous éclairer sur son opinion, nous 

| n'avons qu'à lire une lettre qu’il écrivait, le 20 octobre 

| 1879, à S. M. l'Empereur du Brésil, dom Pedro II, qui 
tenait à être renseigné sur ce point. En laissant parler 
Stas lui-même, nous ne serons que mieux instruits. 

«oe. L'Empereur, je le sais, a des doutes sur le 
» fondement des conclusions que j'ai déduites de 
» recherches qui ont duré près d'un tiers de sièele. Je 

| » prie Votre Majesté de considérer qu’en entreprenant ce 
» long labeur, j'étais guidé par les idées qu'Elle partage 
» avec quelques chimistes et notamment avec mon 
» illustre maitre, M. Dumas. Je pensais et j'espérais 
» démontrer qu'il existe un rapport simple entre les 
» masses qui interviennent dans l’action chimique. Je 





( 288 ) 


» suis un vaincu de l'expérience. Je l'ai dit avec une 
» sincérité et une liberté philosophiques. Je n’admets 
» pas, pour cela, que les poids atomiques ne sont reliés 
» entre eux par aucune loi. Je n’adore pas le dieu hasard, 
» je pense au contraire qu'une loi doit exister, mais je 
» dis que les hypothèses émises jusqu'ici pour expliquer 
» les faits ne sont pas confirmées par une expérience 
» rigoureuse. .. » 

On a souvent entendu soutenir que le principe de 
l'unité de la matière est une nécessité philosophique, 
qu'il doit y avoir une raison à l'existence des familles 
naturelles que Berzélius, Döbereiner, Pettenkofer ont 
signalées les premiers, que le système périodique des 
éléments de L. Meyer et Mendelejeff parlait dans le mème 
sens, enfin qu'il n'y avait pas lieu de s'arrêter aux 
écarts, souvent très faibles, constatés par Stas. 

À mon avis, il y a une réponse péremptoire à opposer 
à ces considérations : la science exacte doit connaitre 
les faits tels qu'ils sont; en tidéalisant les choses, 
on fait courir à la science le danger de la retarder 
dans son développement. L'histoire de la science nous 
fournit des preuves de ce danger. J'en citerai une. Si, au 
XVIIe siècle, on avait idéalisé l'orbite de la terre en la 
déclarant une ellipse parfaite, si l’on avait nié les pertur- 
bations, Le Verrier n'aurait pas fourni au monde la 
démonstration la plus éelatante de la vérité des principes 
de Newton; car il n’aurait pu faire servir ces pertur- 
bations à la découverte, par le calcul, d'une planète non 
encore observée. 

Qui sait ce que cachent les pertubations constatées 
par Stas dans les poids atomiques? Qui sait ce que 








PT 


| 





( 289 ) 


l'humanité devra un jour au labeur et aux sacrifices de 
notre compatriote ? 

Les nombres de Stas ont d’ailleurs fait l'objet, de la 
part de plusieurs savants, parmi lesquels il convient de 
«iter surtout J.-D. van der Plaats, d'Utrecht, et Fr. W.: 
Clarke, de Cinéinnati, de calculs qui peuvent être regardés 
comme un travail préparatoire à une découverte d’un 
ordre supérieur. | 

Les mémoires de Stas ont été traduits en allemand par 
le professeur Dr L. Aronstein, de Brëda. 


VIIL. 


ŒUVRES POSTHUMES. — RECHERCHES SUR L'ARGENT. — 
DESTRUCTION DES PRODUITS DE STAS PAR L'INCENDIE 
DU PALAIS DU MIDI. — NOUVELLE DÉTERMINATION DU 
RAPPORT PROPORTIONNEL DE L'ARGENT AU CHLORURE DE 
POTASSIUM. — ÉTUDES SPECTROSCOPIQUES SUR LE POTAS- 
SIUM, LE LITHIUM, LE CALCIUM, LE STRONTIUM, LE BARYUM, 
LE THALLIUM. — IMMUTABILITE DE CES ÉLÉMENTS. — 
NATURE DE LA LUMIÈRE SOLAIRE. 


Je crois bien faire en rompant ici l'ordre chronologique 
des travaux du maitre pour conserver l'ordre logique. 
Les œuvres posthumes de Stas sont en effet le complé- 
ment de ses recherches sur la valeur du principe de 

19 


(290 ) 


Prout. Leur origine est due à des articles qui ont paru 
un moment ébranler la juste confianee des chimistes 
dans les nombres de Stas. 

En 1878, Dumas (1) constata que l'argent pur, préparé 
« par les procédés usités pour la fonte de ce métal et sa 
conversion en grenaille, c'est-à-dire par la fusion avec 
addition d'un peu de borax et de nitre », retenait une 
quantité considérable de gaz. Selon le mode de prépara- 
tion, il trouva 57 à 174 centimètres cubes d'oxygène par 
kilogramme de métal, ce qui abaisse le titre de l'argent 
à 99,992 ou à 99,975. 

On conçoit que cette observation ait produit une cer- 
taine sensation. Quoi! l’argent préparé avec des soins si 
serupuleux n'est pas pur? Alors, il peut en être de même 
des autres matières? Comme le poids atomique de l'ar- 
gent avait servi de base pour le calcul de tous les poids 
atomiques: des autres corps simples étudiés par Stas, 
l'observation de Dumas paraissait avoir une importance 
dont la valeur était évidente. Elle menagait tout l'éditive 
élevé avec des soins qui ont fait l’admiration et l'éton- 
nement du monde savant. Les poids atomiques devaient 
être corrigés de manière à les rapprocher du principe 
de Prout. 

Stas ne pouvait rester indifférent à l'objection soulevée 
par son illustre maitre ; celui-ci avait, au surplus, exprimé 
le désir qu'il déterminât lui-même l'effet que les gaz 
dissous dans l'argent pouvaient avoir sur la grandeur du 
poids atomique de ce métal. 

La même année, Stas, malgré son àge avancé — il avait 


(1) Annales de chimie et de physique, (5), XV, 289. 





( 201 ) 


alors 65 ans, — se mit courageusement à la besogne. Il 
fut obligé d'interrompre son travail à plusieurs reprises, à 
cause du mauvais état de sa santé; mais il le poursuivit 
jusqu'au dernier jour de sa vie. La rédaction n'en était 
mème pas complètement achevée quand il mourut : les 
calculs des expériences, surtout, n'étaient pas faits. Ce 
trait est caractéristique pour sa manière de travailler : 
il ne voulait pas que la connaissance des résultats 
numériques d'expériences antérieures gênât sa liberté 
d'appréeiation dans les expériences encore à faire. 

Stas soumit à une revision complète les propriétés, 
les méthodes de préparation de l'argent employé par lui 
aux déterminations des poids atomiques et les moyens 
pratiqués pour rechercher les matières étrangères que cc 
métal retient dans des conditions données. 

L'argent pur se fond sans se couvrir de taches et sans 
donner de vapeur colorée. Le métal contenant seulement 
des traces de silicium, d’aluminium, de cuivre, de fer, 
se couvre d'une tache mobile lorsqu'on le fond au chalu- 
meau à hydrogène. Le métal renfermant des gaz se 
soulève et une bulle éclate bientôt avec projection du 
métal. 

On peut done reconnaitre la pureté du métal par la 
façon dont il se comporte à l’état fondu. 

L'origine des taches est due à la dissolution de l'oxy- 
gène dans le métal parce que celui-ci oxyde les matières 
étrangères : les oxydes insolubles, plus légers, viennent 
flotter à la surface du métal fondu. Lors de la solidifi- 
cation du métal, les gaz se dégagent pour la plus grande 
partie. 

Fondu avee les carbonates ou les borates de sodium ou 


(292) 


de potassium, l'argent emprunte les métaux alcalins et 
donne le spectre du sodium ou celui du potassium. Les 
hydrates alcalins pénètrent l'argent, comme les gaz, au 
point que Stas s’est servi de cette propriété pour enlever 
à l'argent en culot les traces de silicium et d'aluminium 
qu’il peut renfermer. Il chassait ensuite le sodium en 
. maintenant le métal à la température la plus élevée du 
chalumeau oxyhydrique pendant le temps nécessaire, et 
il obtenait un métal dont la ‘surface était « d'une netteté 
et d'un brillant incomparables ». Les culots ont fait 
entendre un cri, au laminage, analogue à celui de l'étain 
qu'on plie. Amené à un demi-millimètre d'épaisseur 
environ, le métal a présenté des soufflures et ensuite des 
trous. Les culots renfermaient donc des bulles closes, 

Stas s'est servi de l'argent ainsi purifié pour s'assurer 
si ce métal ne donne, à aucune température, le spectre 
sodique, et pour contrôler ses anciennes observations sur 
Ja couleur de la vapeur d'argent. 

Il a trouvé, conformément à ses recherches anté- 
rieures, que l'argent émet, dans le dard oxycarbohy- 
drique, au-dessous de son point d'ébullition, une vapeur 
à peine teintée de bleu, et que, chauffé à l'ébullition, le 
dard prend une couleur bleu pâle légèrement violacée. 
La vapeur de l'argent a donc une couleur bleu pâle, et 
non verdâtre, comme on l’a prétendu. 

En soumettant à analyse spectrale la vapeur émanée 
de l'argent, on n'observe jamais l'apparition du spectre 
du sodium, quelle que soit l'élévation de la température. 

Stas déclare donc que l'argent est irréductible en 
sodium (voir plus loin : Loekver:. Il étend la même con- 
elusion au mereure, qu’il a essayé dans des conditions 
semblables. 





( 295 ) 


Stas ne s'est pas borné à rechercher si le métal de ses 
recherches antérieures contenait des gaz ou des matières” 
étrangères ; il a soumis à un examen minutieux les 
méthodes elles-mêmes employées pour préparer ce 
métal, et, comme moyen de contrôle, il n’a pas reculé 
devant l’institulion de procédés nouveaux. 

Il n'est pas possible de résumer, dans cette notice, ces 
travaux dont l'exposé embrasse plusieurs centaines de 
pages, en conservant aux nombreux faits découverts 
leur valeur relative. Le mémoire de Stas est sous presse; 
les chimistes pourront donc en prendre bientôt connais- 
sance. 

Cependant je crois indispensable de signaler les résul- 
tats relatifs à la nature et à la quantité des gaz trouvés 
par Stas, dans l'argent sous des états divers et des prove- 
nances différentes. Ils font voir que Dumas a pris, pour 
des gaz oeclus par l'argent, des produits de la“combus- 
lon qui filtrent à travers les tubes où l'argent était 
chauffé, et que l'objection soulevée se trouve réduite à 
une quantité négligeable. 

Dumas avait montré, en effet, que l’argent fondu dans 
les conditions ordinaires retient environ 97e d'oxygène 
par kilogramme, et qu'il accuse un poids spécifique de 
10,512 après avoir été fondu dans le vide. L'argent main- 
tenu longtemps en fusion dans l’oxygène peut retenir, 
d'après Dumas, jusque 174ce de gaz par kilogramme. 

D'autre part, M. Hallet a reconnu que l'argent fondu au 
dard oxyhydrique retient 34,63 d'oxygène par kilo- 
gramme, et M. Santos a trouvé 30e, c'est-à-dire le tiers 
environ du volume du métal. 

Stas montre, par des expériences concluantes, que les 


( 294 ) 


appareils de porcelaine, généralement employés, laissent 
passer indéfiniment les gaz de l'enceinte au sein 
de laquelle ils sont chauffés. 11 établit que « plusieurs 
observateurs, en opérant à haute température, ont pris 
pour des gaz occlus ou reclus les produits de la combus- 
tion soit du charbon, soit du gaz de l'éclairage, filtrés 
lentement à travers les tubes, ballons ou cornues de por- 
celaine vernis intérieurement, extraits et récoltés par la 
pompe de Sprengel ». 

Il a, par conséquent, procédé à la confection de tubes 
en porcelaine imperméable aux gaz à haute température, 
en cherchant, par lui-même, les proportions dans les- 
quelles doivent étre mélangées les matières premières 
pour amener une vitrification assurant l’imperméabilité. 

En outre, il a opéré également à l'aide d'un tube en 
verre réfractaire, fabriqué expressément pour lui, afin 
de pouvoir faire l'analyse spectrale des gaz dégagés. 

Cela posé, voici les résultats généraux obtenus à la 
suite de quinze expériences exécutées en variant la pro- 
venance de l’argent et la température. 

Le métal brut de fonte renferme 0sr,02793 de gaz par 
kilogramme; le métal traité à l'hydrogène en renferme 
Osr,00043 et le métal traité à l'hydrogène d'abord, et en- 
suite à l'air, Oer,01110. 

Ces quantités, fait remarquer Stas, doivent ètre eonsi- 
dérées comme des maxima. 

Finalement, le contenu, en gaz, de l'argent qui a servi 
dans les recherches sur les poids atomiques « s'élève à 
{/s5800 du poids de l'argent; cette quantité ne peut 
avoir eu aucune influence sur les conclusions déduites 
de ses travaux, puisque l'incertitude qui en résulte se 





Manta 





( 295 ) 


confond absolument avec l'erreur inévitable dans les 
expériences de cette nature ». 

Pour terminer l'étude de l'argent, il restait encore à 
rechercher le poids spécifique de ee métal sous ses diffé- 
rents états. Cette partie du travail a été exécutée en colla- 
boration avec M. Depaire. 

Le malheur est venu s'abattre sur ces recherches. L'in- 
cendie du Palais du Midi, à Bruxelles, dans lequel Stas 
avait dû transporter tout son précieux matériel, — à la 
suite de la suppression du laboratoire du Musée de l’In- 
dustrie, où il travaillait jusqu'alors, — avait détruit ou 
altéré Ja plupart de ses produits. Une valeur historique 
incomparable était perdue. Stas en ressentit un chagrin 
profond, mais il ne se laissa pas abattre : courageuse- 
ment et plein de résignation il se remit à l’œuvre. Les 
échantillons d'argent qui avaient partiellement échappé 
aux conséquences de l'incendie furent restaurés et. les 
autres furent reproduits. 

La série de déterminations de poids spécifiques, due à 
Stas et à Depaire, représente certainement le travail le 
plus grand et le plus instructif qui ait été exécuté dans cet 
ordre de faits. 

Dumas avait demandé aussi à Stas de reprendre les 
travaux qu'il avait exécutés sur le chlorate, le perchlo- 
rete et le chlorure de potassium, dans le but de recher- 
cher à nouveau, en partant de l'argent pur, le rapport 
proportionnel entre le métal et le chlorure de potassium 
pur. 

Après de longues et délicates recherches, Stas est 
parvenu à préparer les sels de potassium à un degré de 
pureté tel, qu'ils ne donnaient plus la raie sodique à 


( 206 ) 


l'analyse spectrale, et il a constaté qu’à la température 
de fusion de l’iridium et du rhodium cette raie n'appa- 
raissait pas. 

Le sodium constaté dans les flammes potassiques ne 
provient pas de la dissociation du potassium, comme 
Lockyer le pense (voir plus loin), mais il préexiste dans 
les sels étudiés, surtout à l’état de silicate. Ce travail est 
le plus considérable qui ait jamais été exécuté sur les 
composés du potassium. Dans l'air NON sodique, le chlo- 
rate et le perchlorate de potassium purs donnent, à la 
flamme de la lampe de Bunsen, une coloration d'un bleu 
d'azur, et le chlorure pur, une coloration bleu foncé. La 
coloration violette, admise par tous les chimistes, appar- 
tient aux sels impurs ou aux impuretés de l'air. 

Le rapport proportionnel entre l'argent et le chlorure 
de potassium, trouvé au moyen de produits d'une si 
grande pureté, est absolument inconciliable avec le prin- 
cipe de Prout. 

Je passe maintenant à la troisième partie des œuvres 
posthumes de Stas; elle n'est pas la moins importante 
par ses conséquences, car elle fait voir que les conclu- 
sions tirées par Lockyer sur la dissociation des éléments 
à la suite de ses belles recherches de spectroscopie, ne 
peuvent être acceptées comme fondées. 

On se rappelle que le savant anglais avait observé, dans 
ses études spectroscopiques de la lumière solaire et de la 
lumière de certaines nébuleuses, des faits aussi remar- 
quables qu'inattendus. 

Les raies brillantes obtenues, par exemple, par l’ana- 
lyse prismatique de la chromosphère solaire différe- 
raient, selon lui, par leur forme, leur longueur et leur 


a ee eee 0 n__n 


( 297 ) 


structure, des raies que l’on peut obtenir en faisant, dans 
les conditions ordinaires de température, l'analyse spec- 
trale d'une flamme contenant des vapeurs d'un composé 
métallique volatilisable. 

11 crut observer, d'autre part, .que- les flammes lumi- 
neuses, très chaudes, de certains métaux donnaient les 
raies caractéristiques d’autres éléments ; ainsi, l’appari- 
tion de la raie sodique serait constante avec tous les élé- 
ments, au delà d'une certaine température; le spectre du 
cuivre laisserait voir les raies du calcium, les spectres du 
potassium et du sodium montreraient celles de I'hydro- 
gène, etc. 

En rapprochant ces observations, il pensa pouvoir 
donner l'explication de ces faits par la dissociation des 
corps par la chaleur : ceux-ci se résoudraient, d'après 
lui, en éléments plus simples, connus ou inconnus. Les 
anomalies constatées dans l’analyse des corps célestes 
devaient s'expliquer de la même manière. Le soleil et la 
plupart des nébuleuses ne contiendraient pas seulement 
certains éléments dont notre terre est formée, mais, en 
outre, les produits de dissociation de ces éléments. Plus 
la température d’un astre est élevée, plus, suivant 
Lockver, la matière qui le constitue est simplifiée. 

It faut en convenir, l'idée de Lockver est séuuisante : 
elle nous montre l'univers comprenant non seulement 
des mondes à des degrés divers de condensation phy- 
sique ou mécanique, mais encore en élat d'évolution 
chimique depuis une substance de simplicité absolue 
jusque des états de composition de plus en plus compli- 
quée. 

Stas a tenu à soumettre aussi cette idée au contrôle de 





{ 298 ) 





l'expérience. Il a voulu s'assurer si l'on peut arriver, 
effectivement par l'élévation de la température ou de 
l'intensité des phénomènes électriques, à amener une 
corrélation entre les raies caractéristiques des spectres 
Jumineux des composés des divers corps simples. 

Ce travail l’a occupé pendant les dix dernières années 
de sa vie; les résultats se trouvent déerits dans sept 
cahiers comptant, en tout, environ huit cents pages. 

H s'est assuré d'abord s’il est possible de se procurer 
des corps ne donnant, dans aucune condition, les indices 
de la présence du sodium. Il a reconnu que les résultats 
dépendent autant du milieu dans lequel les composés 
métalliques sont répandus que de leur impureté acciden- 
telle. 

Avant constaté ce fait, il fut obligé de faire d’abord 
l'étude de l'air au point de vue spectroscopique et de 
devenir maitre des conditions dans lesquelles l'air 
d'une salle ne fait plus naitre la raie sodique. 

ll parvint même à doser les matières sodiques répan- 
dues dans l'air, dans les conditions ordinaires; il trouva 
que 17 mètres cubes d'air en renferment Oer,00023. 

Son attention s'est portée ensuite sur les appareils ser- 
vant à produire les flammes. Il fait connaitre les moyens 
à employer pour se procurer des lampes, des supports, 
des chalumeaux, des gaz, etc., ne donnant plus la raie 
sodique ; il montre les précautions à prendre pour attein- 
dre le même résultat à l’aide de l’étincelle, de la décharge | 
ou de l'arc électrique. | 

Ces travaux préliminaires achevés, il a procédé à la 
préparation des composés spec{roscopiquement purs du 
potassium, du lithium, du calcium, du strontium, du 





( 299 ) 


barvum et du thallium. Il a enrichi la science de rensei- 
gnements dont l'importance ne saurait être exprimée, 
car il est parvenu, au milieu des plus grandes difficultés, 
à réaliser, dans leur absolue rigueur, des états chimiques 
que l'on s'était résigné 4 regarder comme un idéal qu'on 
ne saurait atteindre. 

Le fruit de ces délicats travaux a été la constatation 
certaine de l’immutabilité des éléments. Il est impossible 
de faire apparaitre la raie sodique dans le spectre d'une 
flamme, de l'étincelle, de la décharge ou de l'arc élec- 
trique lorsque l'air, ou le composé, ne renferme pas de 
sodium à l'état d'impureté; plus généralement, il est 
impossible de faire apparaitre, par la vapeur lumineuse 
d'un corps, d’autres raies que celles qui lui sont propres. 

L'hypothèse de Lockver sur la dissociabilité des corps 
est démentie par l'expérience. Les chimistes et les physi- 
ciens qui croient encore à l'exactitude de cette hypothèse 
partageront l'avis de Stas lorsqu'ils auront pris connais- 
sance de ses merveilleux travaux. 

C'est au cours de ces recherches que Stas observa que 
les spectres calorifiques ne sont pas identiques avec les 
spectres produits par une décharge électrique disruptive. 
Il vit immédiatement la conséquence énorme de cette 
observation pour la théorie du soleil. En effet, le spectre 
de la lumière n'est pas superposable au spectre d'une 
flamme, mais bien au spectre électrique. 11 découle néces- 
sairement de là que la lumière solaire n'est pas le résul- 
tat de flammes produites par un énorme fover, siège de 
combinaisons chimiques, mais le résultat d’orages formi- 
dables et continuels dont les éclairs ne cessent de déchi- 
rer l'immense enveloppe gazeuse. 


( 509 ) 


L'exposé de ces conclusions a fait l'abjet d’un discours 
mémorable que Stas a prononcé, en sa qualité de diree- 
teur de la Classe des sciences, dans la séance publique 
annuelle de décembre 1890. 


IX. 


STAS ET LE PROCÈS DE BOCARMÉ. — RECHERCHES MÉDICO- 
LÉGALES SUR LA NICOTINE. — REVENDICATION DE PRIO- 
RITÉ AU SUJET DU DÉCÈLEMENT DES ALCALOÏDES EN CAS 
D'EMPOISONNEMENT. 


Stas a été appelé souvent à éclairer la justice dans ses 
arrêts ou dans ses jugements. Non seulement un grand 
nombre de procès civils, portant sur des questions dont 
la solution réclamait le concours du savant, ont occupé 
son activité pendant toute une période de sa vie, mais il 
a eu maintes fois à déeider de l'issue d'affaires crimi- 
nelles. 

Il serait sans utilité actuelle de montrer la part que 
Stas a prise dans chacune de ces affaires, de mettre en 
évidence le dévouement et la conscience qu’il apportait 
dans l'accomplissement de sa mission; mais il n’est pas 
possible de passer sous silence le rôle qu’il joua dans une 
cause célèbre : le procès de Bocarmé. Il réalisa, à cette 
occasion, un prodige de science et d'habileté tel, que le 





PF 


( 301 } 


monde entier, on peut le dire sans exagération, en fut 
émerveillé. La renommée de Stas sortit du cercle des 
savants, où elle était enfermée, pour atteindre toutes les 
classes instruites du pays et de l'étranger. Nous devòns 
aussi à cette expertise une méthode générale pour la 
recherche des alealoïdes dans les cas d'empoisonnement, 
méthode encore connue et pratiquée en toxicologie sous 
le nom de méthode de Stas. 

Au château de Bitremont, à Bury, près de Mons, vivait 
le comte Hippolyte Visart de Bocarmé, avec sa femme 
et ses deux enfants. Le comte avait des goûts bien au- 
dessus des moyens pécuniaires dont il disposait. Dans 
l'espoir de rétablir ses affaires, il avait épousé une demoi- 
selle de la bourgeoisie de Péruwelz, qui passait pour un 
fort beau parti. Il comptait surtout sur la fortune du 
frère de sa femme, Gustave Fougnies, dont l'état de santé 
était précaire. 

Un jour, le frère de Mme de Bocarmé exprima l'inten- 
tion de se marier. Le comte se trouvait menacé de voir 
la fortune qu’il convoitait lui échapper. Il résolut d'éloi- 
gner ce désastre de son château en faisant périr son beau- 
frère avant que celui-ci pùt mettre son malencontreux 
projet à exécution. 

Il fallait procéder à l'assassinat de manière à déjouer 
les poursuites de la justice. Le programme fut vite arrêté: 
il empoisonnerait, dans son château, Gustave Fougnies 
avec un poison inconnu et indécelable, et annoncerait que 
son heau-frère avait été frappé d’une attaque d'apoplexie. 

Dans le choix du poison, Bocarmé hésita entre diverses 
plantes vénéneuses qu'il achetait à Gand; mais il fut fixé 
après avoir Ju, chez le libraire Tircher, à Bruxelles, une 





( 302 ) 


édition d’Orfila, de 4843, dans laquelle il était dit qu'il 
n'existait pas de réactif pour la nicotine. 

Il se procura du tabac et procéda dans son ehâteau à 
l'extraction du poison, et, quand il se fut assuré de la 
qualité de son produit en opérant sur des animaux, il 
attira sa victime chez lui. 

Le jeudi 21 novembre 1850, Gustave Fougnies s'en vint 
diner au château de Bitremont. Après le diner, auquel, 
contrairement aux habitudes de la maison, les enfants 
n'avaient pas pris part, on éloigna les domestiques et le 
comte se renferma avec sa victime et sa femme dans la 
salle à manger. Une lutte eut lieu entre les deux hommes, 
dans l'obscurité; Fougnies fut terrassé et sa sœur lui 
versa le poison dans la bouche tandis qu'il demandait 
grâce : une partie du poison s'éeoula sur ses vêtements 
et sur le plancher de l'appartement. 

Le comte fit transporter sa victime sur un lit et il or- 
donna de nettoyer, à l’aide d'acide acétique, le plancher 
et les habits de Fougnies. 

Cependant les eris poussés pendant la lutte avaient été 
entendus par la domestique chargée de servir les enfants 
restés à l'étage. L'opinion publique déclara qu'il y avait 
erime. Les magistrats, venus au château, pensaient qu'ils 
avaient seulement à calmer les esprits; mais ils eurent 
leur conviction faite à l’aspect du cadavre de la victime. 

L'autopsie de G. Fougnies fut exécutée. Stas reçut du 
juge d'instruction un réquisitoire ayant pour objet de le 
faire procéder à l'examen des matières cadavériques, à 
l'effet de rechercher et de constater s’il y avait eu, chez le 
défunt, ingestion d'une substance vénéneuse, notamment 
de l'acide sulfurique. Le médecin légiste chargé de l'au- 





( 305 ) 


topsie avait émis l'opinion d’un empoisonnement par cet 
acide, parce que les organes, surtout la langue, étaient 
tuméfiés et de couleur noire. Je rapporte ces détails, car 
on a dit que Stas connaissait la nature du poison quand 
il fut nommé expert et qu'il n'avait pas le mérite de la 
découverte de la nicotine. La vérité est que les indica- 
tions fournies étaient plutôt de nature à dérouter l'expert 
qu'à l'éclairer. 

Stas ne trouva pas de l'acide sulfurique, mais bien de 
l'acide acétique. I} s'était décidé, alors, à rechercher des 
alealoides végétaux : morphine, strychnine, brucine, 
quand, versant une solution de potasse dans une partie 
du liquide, il sentit une odeur âcre. Ce fait fut pour lui un 
trait de lumière. Avec une pénétration étonnante, il soup- 
conna, à l'instant même. la présence d’un alcaloïde volatil. 
Le 3 décembre, il l’avait isolé. Il erut un moment avoir 
affaire à de la eonicine, mais, ayant préparé le sulfate et 
l'azotate de l'alealoïde, il reconnut avec certitude lu nico- 
tine. Le soir du même jour il communiqua le fait au juge 
d'instruction, et peu après il apprit que ce magistrat avait 
reçu une déposition d’un témoin de laquelle il résultait 
que le comte de Bocarmé avait fait certaines opérations à 
l'aide du tabac. « J'ai ressenti alors, dit-il, une de ces 
douces émotions que l’homme de science seul peut 
éprouver et qui sont généralement aussi la seule récom- 
pense qu'il ambitionne. » 

A partir de ce moment, l'instruction était en bon che- 
min. Des gendarmes reçurent l'ordre de faire toutes les 
recherches nécessaires pour découvrir le laboratoire du 
comte. Îls avaient inutilement visité tous les apparte- 
ments du château. Finalement, comme dernier moyen, on 


L 


( SU ) 


recourut à la pioche. et, après quelques coups donnés 
dans le parquet d'une salle de l'étage, on découvrit enfin, 
entre le plancher et le plafond, une cachette où se trou- 
vaient les appareils de chimie cherchés. 

Les habits du malheureux Fougnies, les planches déta- 
chées du parquet de la salle à manger du chäteau des 
époux de Bocarmé, furent envoyés à Stas. Il put en 
extraire, par la méthode qu'il venait d'inventer, plusieurs 
centimètres cubes de nicotine qu'il trouva identique à un 
produit préparé, par lui-même, au moyen du tabac. 

Le procès du comte et de la comtesse commença le 
27 mai 1881 et dura dix-sept séances. Stas y fit une dépo- 
sition mémorable qui provoqua l'admiration par la clarté 
et la force avec laquelle il écarta le moindre doute sur la 
question qui lui avait été posée. Visart de Bocarmé périt 
sur l'échafaud, mais sa complice fut acquittée. 

Ici se place un incident que je crois devoir rapporter 
pour défendre les droits de Stas à la découverte de la 
méthode propre à déceler les alcaloïdes dans les cas 
d'empoisonnement. J'aurais préféré ne pas avoir à sou- 
lever ce point, mais comme l'usurpation des titres de 
notre compatriote s'est faite dans un écrit universelle- 
ment répandu, nombre de chimistes ont versé dans une 
erreur dont l'histoire de la toxicologie doit être débar- 
rasséc. 

Dans la dernière édition de son grand traité de toxico- 
logie, Orfila avait dit que la nicotine était un poison 
échappant aux recherches toxicologiques. 

L'annonce prématurée faite par les journaux, avant 
l'ouverture du procès de Bocarmé, de la découverte de 
la nicotine dans les organes de G. Fougnies, avait produit 


( 505 ) 


une grande sensation dans le monde. Orfila essaya de 
partager l'honneur de cette découverte avec Stas. Il lui 
écrivit (1), le 4 avril 4851, plusieurs mois après l'indis- 
crédon des journaux, pour lui demander s'il était vrai 
qu’il fût parvenu à déceler la nicotine dans des matières 
cadavériques, et, dans l'affirmative, pour l'informer de 
son désir de faire des expériences sur les animaux, si 
Stas n'en avait déjà fait. 

Avee son obligeance bien connue, Stas lui communi- 
qua les détails de sa découverte. Il ne fut pas peu sur- 
pris de lire, quelque temps après, dans les Annales 
d'hygiène publique et de médecine légale (t. V, n° 66), un 
passage où Orfila disait que dès qu’il eut appris l’ar- 
restation de M. et Mme de Bocarmé comme prévenus 
d'avoir tué Fougnies, il s'était livré à des recherches nom- 
breuses dans le but de savoir s’il n’était pas possible de 
déceler la nicotine, soit qu'elle se trouvât dans le canal 
digestif, soit qu'elle eût été portée dans les organes. 
a On verra, dit-il, en lisant mon mémoire, que je suis 
parvenu à surmonter toutes les difficultés et qu'il est 
possible, à l’aide de moyens fort simples, de découvrir 
des traces de nicotine, alors même qu'on la recherche 
dans le foie, la rate, les poumons, etc. » 

En réalité, comme l'a fait remarquer Stas dans une 
note qu'il a donnée à l’Académie de médecine de Bel- 
gique, Orfila n’a découvert que ce qu'il savait fort bien 
avoir été trouvé par Stas plusieurs mois auparavant. En 
effet, dans son mémoire, Orfila parle d'expériences qu'il 
aurait commencées, sur des animaux, le 23 mars, alors 


(1; J'ai cette lettre par devers moi. 


( 506 ) 


que, le 4 avril, il éerivait n'en avoir encore fait aucune 
et qu’il ne se proposait d'en faire que si Stas n'en avait 
pas tenté, | 

Au surplus, le mobile d’Orfila a été indiqué par un de 
ses compatriotes, M. L. Fleury, qui a rendu compte de 
son mémoire à l'Académie de médecine de Pans : 
« M. Orfila, dont le zèle et l’ardeur sont éveiliés par 
toute question neuve et importante, ne veut pas que la 
toxicologie française, qui lui doit en grande partie sa 
supériorité, soit devancée dans l'étude que ce fait va pro- 
voquer. » 

Il est tristè de devoir le dire, la priorité d’une décou- 
verte n’est pas toujours reconnue à celui qui y a seul tous 
les droits, mais, le plus souvent, à celui qui a pu la lan- 
cer dans l'une des grandes artères d'information dont 
l'origine se trouve communément dans les centres scien- 
tifiques. Stas partageait peut-être cette manière de voir, 
car, dans la réponse qu'il fit à Orfila, il dit explicitement : 
« J'ai voulu revendiquer pour mon pays le fait d'avoir 
constaté, le premier, au sein même des organes de la 
victime d’un crime affreux, un alcaloïde volatil qui tue 
d'une manière foudroyante et dont l’action sur l'homme, 
pour les lésions des tissus, était complètement inconnue ». 





( 307 ) 


TRAVAUX LITTÉRAIRES. — NOTICES BIOGRAPHIQUES : 
J.-B.-F. VAN MONS; A.-D. DE HEMPTINNE. — DISCOURS 
ACADÉMIQUES : L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN; LA SCIENCE 
ET L'IMAGINATION; DE LA NATURE DE LA LUMIÈRE 
SOLAIRE, — CONFÉRENCES. 


Stas était Flamand; sa langue maternelle n’était donc 
pas le français. Dans sa famille, il a parlé le flamand sa 
vie durant. IÌ devait nécessairement éprouver, au début de 
sa carrière, les difficultés contre lesquelles lutte inévita- 
blement celui qui se trouve dans l'obligation de faire 
usage d'un idiome dont la grammaire diffère tant de celle 
des langues germaniques. 

Cependant, il écrivait en français avec une rare cor- 
rection. Son style, simple et précis, rendait exactement 
les plus fines nuances de sa pensée. Il avait toujours le 
mot propre et, dans la conversation, il avait un tour ori- 
ginal qui charmait ses auditeurs. 

Il a fait deux notices biographiques, l’une sur J.-B.-F. 
Van Mons, qui a été insérée dans le Bulletin de l'Académie 
de médecine, et l'autre sur Auguste-Donat de Hemptinne, 
qui fait partie de notre Annuaire. 

Dans la première, qui porte la date de 1843, il s'ex- 
euse en quelque sorte de ne pouvoir donner à ses idées 
« ce vernis séduisant qui les fait accueillir dans le monde 
et leur sert de passeport et d'introduction ». I] convient 


( 508 ) 


de ne voir toutefois dans cette phrase que l'expression de 
Ja timidité ou d’un excès de modestie. Stas a fait connaitre 
Ja vie de son ancien maitre, Van Mons, avec l'esprit et le 
cœur qu'il savait mettre dans tous ses actes. Le dernier 
paragraphe de sa notice reflète si bien la pensée qui 
l'animait quand il retraga cette vie, que je crois devoir 
le reproduire ici : 

« En mourant, Van Mons exprima le désir que ses 
restes fussent déposés près de ceux de son épouse adorée 
et de ses fils chéris. Les enfants exécutèrent les désirs 
du père. Aujourd’hui, à Molenbeek-Saint-Jean, une tombe 
unique recèle les restes de tant d'amour et de génie. Le 
symbole de la paix éternelle seul la recouvre : une simple 
croix recommande au passant le respect du lieu. 

» C'est à nous qu'il appartient maintenant de montrer 
que sous cette terre reposent les dépouilles d'un homme 
qui illustra son pays. » 

Il ne mit pas moins de cœur à retracer la vie de son 
ami de Hemptinne, qui fut aussi un chimiste de talent. 

En 1853, Stas fut appelé, par ses confrères, à l'honneur 
de diriger la Classe des sciences. En déposant ses fonc- 
tions, il prononça un discours qui fut l'objet d'attaques 
aussi injustes que vives de la part du clergé catholique et 
de ses adhérents. 

Stas souffrait de voir combien l'esprit scientifique était 
rare en Belgique; il déplorait l'indifférence du public à 
l'égard des productions de l'intelligence. Il attribuait, ave 
raison, ce triste état à l'influence funeste qu'avait exercée 
l'ancienne Université de Louvain à dater du jour où, 
déviant du but de son institution : l'instruction et le pro- 
grès des sciences, «elle n'enseigna plus que pour la 








( 309 ) 


défense d’une doctrine. Elle perdit ainsi la liberté sans 
laquelle il n'y a pas de progrès possible ». 

U regarda comme un devoir patriotique de montrer, 
avec documents en mains, à quel état l’enseignement 
était tombé, et comment « les provinces belgiques, qui 
donnèrent tant de preuves d'intelligence et qui fourni- 
rent aux sciences, aux lettres et aux arts tant d'enfants 
glorieux, étaient tombées dans le néant ». 

Son discours, ferme et énergique, est un avertissement 
qu'il donna à ses compatriotes pour les prémunir contre 
le danger que court un pays quand l'État, oubliant ses 
droits et ses devoirs, abandonne l'enseignement aux par- 
tis politiques ou religieux. 

La colère soulevée par ce discours patriotique montra 
bien que Stas avait touché la plaie du doigt. Non seule- 
ment il fut insulté par les journaux catholiques, mais 
nombre de personnes n’ont pas craint de lui adresser des 
lettres anonymes malveillantes; on sentait, sans doute. 
que la défense de l’ancienne Université de Louvain était 
un acte que Ja conscience humaine réprouve. 

L'année du cinquantenaire de l'indépendance de la 
Belgique, Stas fut de nouveau directeur de la Classe des 
sciences. IÌ prononça alors un discours dont le souvenir 
est loin d'être effacé. Il choisit comme sujet la srience et 
l'imagination, et il s'attacha à montrer ce que nos con- 
naissances ont à craindre des conceptions de l'esprit. On 
comprendra aisément la pensée qui a guidé Stas, si l'on 
se rappelle qu’à cette époque, on avait déjà fait plus d’une 
tentative pour soustraire l'hypothèse de l'unité de la 
matière aux conséquences de ses travaux. Stas vovait 
qu'on voulait cette hypothèse à tout prix, même à l'en- 


à 


( 310 ) 


contre des enseignements de l'expérience. et il nous dit : 
« Ceux qui apprennent qu'il existe des peuplades entières 
qui appliquent des bandes et des bandelettes sur la boite 
cranienne de leurs nouveau-nés pour la déformer et la 
ramener ainsi à l'idéal de leur esprit, s'en étonnent et 
s'élèvent, avec raison, contre l'obstacle insensé porté 
au libre développement de l'organisation de ces êtres; 
ils ne se doutent pas que leur cerveau est autrement 
déformé ét déprimé par tous les préjugés que nous tenons 
de notre éducation et qui, en somme, ne sont que le 
résultat de l'imagination de ceux qui nous ont précédés 
et de notre propre imagination. » 

On verserait, toutefois, dans une étrange erreur si l'on 
pensait, à la suite de la lecture de ce discours, que Stas 
condamnait la philosophie. « Celui qui observe ou expé- 
rimente à l’aventure n'est qu'un empirique du travail 
duquel il n’y a rien à attendre, » nous dit-il. 

“Au fond, ce n'est pas la philosophie qu'il a attaquée, si 
ce n'est pour repousser toute immixtion de l'a priori 
dans le domaine des sciences expérimentales. A ce point 
de vue, tout le monde sera d’accord pour reconnaitre que 
l'imagination, ou, si l'on veut, la spéculation, a entravé 
beaucoup le progrès des sciences. Cependant, si les 
savants, par impossible, en venaient à renoncer absolu- 
ment à toute hypothèse, on ne sera pas moins d'accord 
pour reconnaitre qu'ils perdraient bien des oceasions de 
vérification, c'est-à-dire des occasions de découvertes. 
L'imagination est un facteur dont on ne doit se servir, 
dans le domaine des faits positifs, que pour l'éliminer 
ensuite, nous conseille Stas; soit, mais si elle n’inter- 
venait jamais, les faits resteraient sans lien entre eux ; or, 





( 511 ) 


la science ne consiste pas seulement en un catalogue de 
faits groupés d’après leur analogie, elle a et aura toujours 
pour but de connaître la cause des faits, c'est-à-dire de 
les rapporter à une conception première. | 

En un mot, ce n'est pas des philosophes, mais des 
dogmatistes que la science doit se défier. 

Le suecès du dernier discours académique que Stas 
prononga, le 16 décembre 1890, sur la nature de la lumière 
solaire, a eu un retentissement extraordinaire. C’est un 
modèle de clarté et de science. La forme ne le cède en 
rien au fond: elle témoigne, d'une manière brillante, de 
la force des facultés intellectuelles de Stas, qui semblaient 
défier les atleintes de l'âge. L'objet de ce discours avant 
été touché précédemment, je n’en ferai plus mention ici. 

Stas a fait aussi plusieurs conférences au Cercle artis- 
tique à Bruxelles et au Cercle artistique, littéraire et 
scientifique, à Anvers. Elles sont restées inédites, mais 
les journaux de l’époque nous apprennent qu'il a traité 
de l'histoire des sciences, des procédés matériels de la 
peinture, de l'art héliographique, etc., « avec tant de tact, 
de eoneision et de clarté, que l'on voyait en quelque sorte 
mentalement les images se former au milieu de la 
démonstration ». 


(312 ) 


XI. 


STAS ET L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE L'ÉTAT. — Il 
ACCEPTE UNE CHAIRE A L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE. — OPPO- 
SITION FAITE A SA NOMINATION. — SON CONCOURS POUR 
LE RECRUTEMENT DU CORPS PROFESSORAL. — SON 
DISCOURS AU ROI LE 4€" JANVIER 1894. 


Après la révolution de 4830, le Congrès national 
proclama la liberté de l'enseignement. Ce grand prineipe 
eut bientôt une conséquence que certainement il n’im- 
pliquait pas. Au lieu d'y voir, pour les établissements 
d'instruction, pour les professeurs et pour les élèves, la 
garantie de la liberté scientifique, on l'appliqua comme 
s’il donnait le droit, à chaque citoyen, de pratiquer les 
professions scientifiques dont l'exercice est réglé par la 
loi, quel que soit d’ailleurs le lieu où il a fait ses études. 

Les conséquences de cette manière de voir ne se firent 
pas attendre : des facultés libres s'établirent, et le Gou- 
vernement rencontra les plus grandes difficultés pour 
s'assurer de la réalité des connaissances des personnes 
‘auxquelles leur titre de docteur donnait les droits 
définis par la loi. De guerre lasse, il finit par renoncer en 
quelque sorte à toute espèce de contrôle; il se borna (1816) 
à fixer les branches sur lesquelles les examens devaient 
porter, à régler la forme de ceux-ci, et il abandonna aux 
universités le soin de conférer les diplômes. En fait, les 
deux partis qui se sont partagé le pouvoir jusqu’au 





( 515 ) 


jourd'hui, avaient chacun une université dont l'objet 
était bien défini : l'une et l’autre avait son drapeau 
politique. Les deux universités de l’État n'échappaient 
pas complètement aux conséquences des luttes politiques 
intérieures. En un mot, l’enseignement supérieur, au lieu 
d'être dirigé dans la pensée unique de développer la 
eulture intellectuelle du pays et d'assurer le progrès de 
la nation, se trouve en danger de devenir un instrument 
de parti. Ne parle-t-on pas déjà de l'inutiltté de l’ensei- 
gnement de l'État? 

Stas vit les dangers de la situation, et, en bon patriote, 
il s'emplova à enrayer autant que possible le mouvement 
qui doit nous amener fatalement au point où le pays se 
trouvait sous l’ancienne Université de Louvain. Mais que 
faire? Changer les bases de notre droit public en matière 
d'enseignement? il ne fallait pas y songer. Mais en 
développant l'enseignement des universités de l’État, en 
fortifiant leur vie scientifique et en augmentant leur 
somme d'influence, il pensait, avec raison, les mettre à 
l'abri du danger dont elles se trouvent menacées ensuite 
de l'absorption toujours grandissante de l'esprit national 
par l’esprit de parti. A cet effet, il voulait que les univer- 
sités de l’État fussent affranchies autant que possible des 
entraves du pouvoir administratif, que le corps profes- 
soral comptât dans son sein des hommes indépendants, 
consacrant entièrement leur vie au culte de la science, et 
enfin, que les moyens matériels des universités fussent 
augmentés de manière que le goût des recherches scienti- 
fiques pût être inspiré aux étudiants. 

Déjà en 1850, il présenta au Gouvernement un rapport 
pour appeler son attention sur la nécessité de créer, à côté 


(314) 


de l'enseignement de la chaire. « un second enseigne- 
ment qui, d'après lui, devait être privé, entrepris unique- 
ment dans le but de développer dans la jeunesse Yesprit 
scientifique, et de provoquer ainsi des recherches, ca- 
pable de faire des médecins réellement à la hauteur des 
progrès de l'époque, de brillants ingénieurs, de bons 
professeurs, enfin de vrais savants ». Il fit le tableau de 
l'enseignement en Allemagne et montra Liebig, Wöhler, 
Weber, etc., dans leurs laboratoires, entourés de leurs 
élèves, les initiant aux recherches et faisant vibrer en 
eux la fibre de l’amour du vrai. Il entra même dans les 
détails d'exécution de son projet, montrant la nature des 
travaux à faire selon les diverses sciences. 

Ce beau et patriotique projet n'eut d'abord pas de suite. 
11 fut écarté non seulement par l'administration, mais, 
chose triste à dire, il rencontra aussi des résistances de la 
part de certains membres du corps enseignant auquel il 
fut soumis. 

Stas ne se tint cependant pas pour battu. Il prépara 
l'opinion avec la plus grande persévérance, et il veilla 
avec un soin jaloux sur les nominations nouvelles aux 
chaires universitaires. 

En 1858, il fut assez heureux pour décider le Gouverne- 
ment à appeler à Gand, pour occuper la chaire devenue 
vacante par suite du décès de Mareska, un jeune chimiste 
qui se trouvait dans toute l’ardeur de sa carrière et qui 
devint une des gloires de la science : j'ai nommé Auguste 
Kekulé. Un projet d'organisation de l'enseignement 
pratique de la chimie dans les deux universités de l'État 
fut présenté au Gouvernement : il aboutit à Gand, mais 
avorta à Liège. On institua à l'Université de Gand non seu- 


(315) 


lement un laboratoire d’instruetion, mais un véritable 
laboratoire de recherches dans lequel sont venues se 
former les sommités de la science d'aujourd'hui : Baever, 
Hubner, Ladenburg, Wichelhaus, Linnemann , Radzi- 
zewski, Mever. A Liège, la Faculté des sciences était 
encore prisonnière des hommes qui voyaient dans le 
libre esprit de recherche, un danger pour l'éducation des 
ingénieurs et qui, par crainte d'une contagion sans 
doute, ont fait tous leurs efforts pour que les étudiants 
de l'Université ne fussent jamais reçus dans aucun labo- 
ratoire. 

il fallut attendre. Au bout de quelques années, l'occa- 
sion se présenta d'agir d'une manière décisive. La place 
d'administrateur-inspecteur de l’Université de Liège 
était devenue vacante. Stas parvint à obtenir du Gou- 
vernement qu'elle fût confiée à un ami des sciences qui 
avait déjà donné hypothèque sur l'ampleur de ses vues et 
fourni des gages de son dévouement à la bonne cause. 
Notre confrère F. Folie était cet homme. Il trouva, en 
prenant possession de ses fonctions nouvelles, à la tête 
de l'Université de Liège un homme éminent, le professeur 
Ch. Loomans, dont l'esprit philosophique s'était développé 
chez les meilleurs maitres, à Berlin et à Paris. Ce fut lui 
qui, en sa qualité d'administrateur par intérim, commanda 
les premiers microscopes que l’Université mit à la 
disposition des étudiants. L'élan était donné. En 41876, 
la loi consacra l'enseignement pratique, et en 4878, le 
Gouvernement alloua les sommes nécessaires pour le 
réaliser convenablement. L'Université de Liège a produit 
de nombreux travaux dans ces vingt dernières années, 
fruits de l’activité des élèves aussi bien que du corps 


( 316 ) 


enseignant. Elle possède des installations qui peuvent 
rivaliser avee celles des universités les mieux aménagées 
de l'Allemagne. La vie lui est revenue et, avec elle, la 
force et l'espoir dans l'avenir. 

On doit cette situation rassurante au patriotisme d'un 
grand nombre d'hommes, professeurs, administrateurs 
ou ministres; mais on n'oubliera pas que le bon génie à 
qui revient l'honneur de la première pensée, celui qui a 
conduit la barque au milieu des écueils et des orages, 
celui qui a relevé les courages dans les moments où il y 
avait lieu de désespérer, c'est notre grand compatriote 
Stas. 

En ce qui concerne l’organisation des universités, Stas 
pensait, avec raison, que le seul système compatible avec 
l'esprit de recherche, était le système de la liberté; lui 
seul était digne d'un corps professoral auquel on ne 
pouvait faire l'injure de supposer qu'il n’accomplirait 
son devoir que sous l’action de la contrainte; lui seul 
enfin assurait le développement de toutes les branches de 
la science parce qu'il laissait à chacun l'honneur de son 
travail. 

Pendant quelques années, nos universités ont été 
menacées de perdre leur régime collégial. Un homme qui 
jouissait dans les sphères du Gouvernement d'une grande 
influence, avait pensé que l'enseignement de l'État devait 
être soumis à l'autorité d'un chef unique, qui aurait pris 
le titre d'inspecteur général des universités et qui, avec 
l’aide de ses professeurs, aurait pourvu aux besoins intel- 
lectuels et scientifiques du pays. Cet homme savait qu'il 
rencontrerait de la part de Stas la plus grande opposition 
dans la réalisation de son projet. Il essaya néanmoins de 





( 317 ) 


le gagner à sa cause, en lui laissant entrevoir que les 
fonctions d'inspecteur pourraient être remplies par lui. 
Stas l’éconduisit d'une manière charmante : « Monsieur, 
» lui dit-il, j'ai été lié avec un archevèque; nous avions 
» souvent des conversations sur des points de théologie. 
» Un jour je lui dis : Monseigneur, je vous rends res- 
» ponsable de mon salut; il m'a répondu : Je renonce à 
» faire votre salut, car si je restais en votre compagnie, 
» vous finiriez par me convertir! » 

L'Université de Liège devait compter Stas dans son 
sein; mais des manceuvres révoltantes l'ont privée de cet 
honneur. 

En 1857, le Gouvernement offrit à Stas la chaire de 
métallurgie devenue vacante, à Liège, par le décès de 
Lesoinne. Après bien des hésitations, Stas accepta, 
surtout quand il sut que ses futurs collègues de l’Univer- 
sité s'étaient exprimés d’une manière très favorable sur 
son arrivée. Mais cette nomination déplaisait au parti 
catholique, dont ja ligne de conduite n'était pas de contri- 
buer au renforcement d'un enseignement rival, et, chose 
plus triste encore à dire, elle déplaisait à certaines per- 
sonnes passant pour avoir des idées libérales, qui trou- 
vaient que l'École des mines de Liège, comme la Répu- 
blique française sans doute au temps de Gofinal, « n'avait 
pas besoin de savants ». 

Le ministre De Decker céda sous la pression qu’un 
évêque, aidé d'un professeur de Liège, exerça sur lui. 
Les conséquences de la faiblesse du ministre sont incal- 
culables pour notre école; nous lui devons les idées 
bizarres que se font nombre d'ingénieurs sur l'objet des 
études scientifiques, et nous lui devons aussi le préjugé de 


h 


( 318 ) 


notre école, qu'il y a incompatibilité entre la science et 
l'industrie. 

Je ne puis citer nominativement, on le comprend, les 
professeurs travaillant aujourd'hui dans nos universités 
à l’avancement de la science, grâce aux efforts de Stas; 
mais il me sera permis de parler des absents, et de dire 
que c'est Stas qui a déterminé Th. Schwann à passer de 
Louvain à Liège; c'est lui qui a aidé à relever l'enseigne- 
ment de la chirurgie par l'appel de Gussenbauer; dans la 
Faculté de droit, on lui doit surtout la nomination de 
Mainz. 

L'œuvre de Stas subit cependant un temps d'arrêt, et 
méme de recul, depuis ces dernières années. Des nomi- 
nations regrettables ont été faites ; les titres des candidats 
les plus méritants ont été sacrifiés, et les universités de 
l'État ont reçu un contingent d'hommes que l’on savait 
plus dévoués aux intérêts de leur parti politique qu’au 
développement intellectuel de leur pays. Sous prétexte 
d'économie, des moyens matériels d'action ont été 
supprimés. 

Stas résolut de sonner l'alarme jusque devant le Chef 
souverain de la nation. Le 4er janvier 1890, il prononça 
devant le Roi, en sa qualité de président de l'Académie, 
un discours qui eut, dans le pays, le plus grand retentis- 
sement. Il ne sera pas de trop de reproduire ici ces mâles 
paroles; elles sont un témoignage de plus de l’amour de 
Stas pour sa patrie. Voici son discours : 


« Sire, 


» L'Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaux-arts vous exprime les vœux sincères qu’elle forme 


(319) 


pour le bonheur de Votre Majesté et la prospérité de son 
règne. | 

» Organe central du mouvement intellectuel du pays, 
l’Académie s'attache à réunir dans son sein les talents 
les plus variés et à demeurer en tout temps une expres- 
sion adéquate et vivante de l’activité totale de l'esprit 
humain. | 

» C'est son devoir et sa raison d'être. | 

» Dans la carrière des lettres et dans celle des beaux- 
arts, ses suffrages sont presque toujours sûrement guidés 
par le sentiment publie, juge compétent d'œuvres acces- 
sibles à tous. 

» }Ì n'en est pas de même dans l'ordre scientifique. 

» Les sciences physiques, mathématiques et naturelles, 
de même que les sciences morales et politiques, ne 
relèvent pas au même degré de l'opinion générale. Si 
leurs conquêtes ravonnent au loin, si elles modifient 
incessamment les conditions d'existence des sociétés, 
elles s'élaborent dans des cercles restreints, elles pro- 
duisent à l’abri des regards, à l'insu de la foule. 

» Les universités, Sire, sont, dans notre pays surtout, 
les foyers principaux de la vie scientifique. C'est là non 
seulement que se formerit les savants futurs, mais que 
travaillent, créent, s'illustrent les représentants actuels 
des hautes études. C'est là aussi que, de préférence, l’Aca- 
démie va chercher ses élus pour les associer à sa tâche 
et la rendre fructueuse. 

» Sa mission est inséparable de celle des institutions 
d'enseignement supérieur, et leur lustre, comme leur 
déelin, sont solidaires. 

» C'est au nom de ce double et grand intérêt que le 


( 320 ) 


président de l'Académie royale se croit obligé d'appeler 
l'attention de Votre Majesté sur le mode de recrutement 
du personnel enseignant dans les universités de l'État. 

» Ce mode est absolument défectueux ; il ne donne à 
la science aucune des garanties qu'elle est en droit de 
réclamer. | 

» L'intensité des luttes politiques a pour effet d'attürer 
dans leur orbite les actes même de la puissance publique 
qui devraient le moins se ressentir de leur influence. Au 
lieu de répartir les chaires universitaires entre les 
hommes les plus capables, comme leur revenant de droit, 
avec la pensée unique de hausser le niveau des études et 
d'accroitre le patrimoine intellectuel de l'humanité, on a 
vu trop souvent l'esprit de parti en disposer arbitraire - 
ment au détriment de l'esprit scientifique. 

» Un professeur insuflisant immobilise pour un quart 
de siècle, si même il ne le fait déchoir, l'enseignement 
de la branche qui lui est confiée. Une nomination indue 
est un déni de justice. 

» Les cours de justice ont été investies du droit de 
présentation; une prérogative analogue devrait être con- 
férée aux facultés universitaires : leurs choix seraient 
dictés par des considérations essentiellement scienti- 
fiques, et pour cela l'Académie royale compte sur la haute 
sollicitude du Roi. » 


Stas avait frappé juste, car ces paroles soulevèrent la 
colère dans le parti au pouvoir. Le 4 juin 1891, un 
homme d'État, oubliant le respect dù à la science, à une 
vie de probité et d'abnégation, osa dire de Stas, du haut 
de la tribune parlementaire, qu'il avait agi, en cette cir- 


| 








( 321 ) 


constance, en « sectaire libéral ». Je ne me donnerai pas 
la peine de relever cette injure en rappelant que ce 
« sectaire libéral » avait forcé en quelque sorte, peu de 
temps auparavant, le Gouvernement à confier une chaire 
à un abbé que les autorités de l’Université de Louvain 
voulaient tenir éloigné de l'enseignement de l'État à rai- 
son même de sa renommée scientifique. 

Au surplus, dans son discours, Stas avait aussi bien en 
vue, ainsi qu'il l’a déclaré à plusieurs reprises, les capi- 
tulations de conscience de ses amis politiques, qui, pen- 
dant qu'ils étaient au pouvoir, n'ont su prendre aucune 
disposition pour assurer d'une manière efficace le déve- 
loppement intellectuel de la nation, mais qui se bor- 
naient le plus souvent à combattre la superstition cléri- 
cale par la superstition libérale. 

Le discours de Stas au Roi ne resta cependant pas sans 
conséquence. Le Gouvernement venait de s'entendre 
accuser de ne pas récompenser le travail scientifique 
parce qu'il ne confiait pas les chaires des universités aux 
savants qui avaient conquis des titres par leurs décou- 
vertes. Il prit une mesure destinée à lui éviter, en grande 
partie, ce reproche à l’avenir. 

À la demande des universités, M. le ministre Van Hum- 
beeck avait organisé, au commencement de l’année 1882, 
l'institution si utile des assistants et, pour stimuler l’ar- 
deur au travail ainsi que pour former une pépinière dans 
laquelle le corps professoral pût se recruter, il fut décidé 
qu’à l'expiration du mandat d'assistant, les jeunes doc- 
teurs, auteurs de travaux de valeur, pourraient être atta- 
chés aux universités avec le titre d'agrégé spécial, et qu'ils 
jouiraient d'un traitement leur permettant de continuer 

21 


(32) 


leur carrière scientifique. On le voit, c'était implanter 
chez nous l'institution des professeurs extraordinaires 
telle qu’elle est comprise surtout en Allemagne, où elle a 
rendu de si grands services ; c'était assurer à l'assistant 
la récompense de ses efforts, en lui disant : « Excelle et 
tu vivras ». 

Eh bien, cette institution est aujourd’hui désorganisée. 
Les assistants en état de battre monnaie avec leur titre 
reçoivent un traitement équivalant à peu près au tiers du 
salaire d'un garçon de laboratoire, sans doute en vue de 
les engager à porter leur activité ailleurs qu'à l’université. 
Quant aux agrégés spéciaux, ils sont privés de tout traite- 
ment. 

On en revint, d'un trait de plume, à l'organisation selon 
la loi de 1849, qui a raréfié les productions scientifiques 
dans le pays, et l'on remit un obstacle au développement 
de l'esprit scientifique dans les universités de l’État. 





XII. 


SERVICES PUBLICS. — RAPPORTS SUR CERTAINES INDUSTRIES. 
— CONFÉRENCE DIPLOMATIQUE MONÉTAIRE DE 1867. — 
COMMISSION INTERNATIONALE DU METRE. — COMMISSION 
DE L'OBSERVATOIRE ROYAL. — COMMISSION DE LA CARTE 
GÉOLOGIQUE. — AUTRES COMMISSIONS. — SON RAPPORT 
SUR LE MÉTAL A CANON. 


Le nombre et la variété des services rendus par Stas au 
pays sont étonnants. Il n'est pas possible de les mention- 


(335 ) 


ner tous en détail sans sortir du cadre d'une notice. 
Il me sera done permis d'être très bref au sujet des 
objets qui forment l’en-tète de ce chapitre. 

Stas fut désigné par le Gouvernement belge pour faire 
. partie du Comité de l'exposition des produits chimiques 
qui eut lieu à Magdebourg, en 1855. 

En 1862. nous le trouvons à l’Exposition universelle 
de Londres, comme membre du jury. En exécution de sa 
mission, il a fait connaitre à nos industriels, dans les 
rapports qu'il a rédigés, les progrès réalisés alors dans 
les arts chimiques. Il ne s'est cependant point contenté 
d'agir comme simple reporter. Dans une question discu- 
tée en 1862, relative à l’industrie stéarique, 1l a contrôlé 
par des expériences personnelles, faites sur une grande 
échelle, les données contradictoires sur la décomposition 
des graisses par l'acide sulfurique. Il démontre que, de 
tous les corps gras, l'huile de palme se décompose le 
plus facilement, le suif le plus difficilement. Par un con- 
tact de peu de durée des graisses avec l'acide concentré, 
la saponification est incomplète, même à 100° ; mais elle 
s'achève à la suite d'une ébullition pro!ongée avec l'eau. 

Ailleurs, il discute la valeur relative du blanc de zinc 
et de la céruse pour la préparation de la couleur blanche 
à l'huile de lin. Il prouve que le durcissement de l'huile 
est provoqué par la céruse, et qu'il ne suffit pas, pour 
obtenir une couleur solide, d'incorporer à l'huile une 
matière couvrant aussi bien que le blanc de plomb, mais 
qu’il faut encore qu’elle se conduise, au point de vue chi- 
mique, comme la eéruse. Ce n'est qu’à cette condition 
qu'il peut y avoir égalité de solidité, et par conséquent de 
durée, pour les deux peintures. Le blanc de zine ne se 





n 


(324) 


dissout pas dans l’huile de lin comme le fait le composé 
plombique ; par conséquent, la couleur qu'il fournira sera 
inévitablement d’une durée moindre. L'expérience a 
bien vérifié cette conclusion. 

Il fit également, à la demande du Gouvernement, une 
visite des fabriques étrangères de produits chimiques, 
Afin de se renseigner sur la question de savoir jusqu’à 
quel point on pouvait condenser les émanations acides 
qui résultent de la fabrication du sulfate de sodium et de 
l'acide sulfurique, et faire droit aux justes réclamations 
des personnes habitant dans le voisinage des fabriques. 

Les services privés, ou personnels, qu'il rendit aux 
industriels ne pourraient être mentionnés, car ils sont en 
rapport avec son désintéressement et son obligeance qui 
n'avaient pas de limite. Il est l'inventeur de plus d'un 
procédé de fabrication dont il a abandonné à d'autres 
l'exploitation et le profit. C'est lui, entre autres, qui, le 
premier, a montré que le caoutchouc gris, vulcanisé avec 
un excès de soufre, perd sa funeste propriété de se dessé- 
cher si on lui enlève le soufre qu'il a en trop par une lessive 
alcaline. Il préparait ainsi ses appareils de laboratoire 
plusieurs années avant que le caoutchouc noir fût versé 


dans le commerce. 


* 
* & 


Lors de la Conférence diplomatique monétaire convo- 
quée à Paris, en 1867, pour arriver à l'unification moné- 
taire, Stas fut envoyé, avec M. Fortamps, pour y repré- 
senter la Belgique. Il prit une large part aux importantes 
délibérations qui eurent lieu. 

En 1870, le Gouvernement français se proposa de réu- 





( 525 ) 


nir une conférence internationale chargée de faire une 
nouvelle vérification des étalons du système métrique; il 
invita le Gouvernement belge à déléguer des savants qui 
seraient appelés à participer aux études et aux résolutions 
auxquelles ce travail délicat pouvait donner lieu. 

Stas fut désigné, en sa qualité de président de la Com- 
mission des poids et mesures, en Belgique, avec le colo- 
nel Liagre, pour remplir cette mission. Les événements 
politiques de cette année obligèrent à remettre à une 
époque ultérieure les travaux de la Conférence, qui ne 
fonctionna régulièrement qu’à dater de la fin de 1872 

La Commission internationale du mètre, convoquée à 
Paris, nomma Stas un des douze membres du Comité 
représentant la Commission. Cette délégation a été con- 
firmée, en 1874, par la Conférence diplomatique du 
mètre, dont il a fait également partie et qui l’a désigné 
comme représentant des États concordataires dans le 
Comité international qui exerce la haute surveillance sur 
le Bureau international des poids et mesures. En cette 
qualité, Stas a participé à toutes les études préliminaires 
ainsi qu’à la confection du kilogramme et du mètre 
internationaux. Son influence sur le résultat final de la 
Conférence a été des plus heureux, car c'est à lui que les 
nations ayant adhéré à la convention du mètre, doivent 
d'être en possession d'étalons certains, construits à l'aide 
d'un alliage métallique inaltérable, pouvant toujours être 
reproduit avec ses propriétés actuelles. Il est bien évi- 
dent que ces conditions sont indispensables pour assurer 
la conservation des unités de mesure, sur l'exactitude des- 
quelles se basent aujourd’hui les travaux scientifiques de 
tant de nations. 


(326 ) 


Un communiqué inséré dans le Journal officiel français 
a reconnu, en 1880, les services rendus par notre compa- 
triote, et le Gouvernement français lui a exprimé, à cette 
occasion, des remerciements publics. 

Le 43 mai 1874, on coula à Paris, au Conservatoire des 
arts et métiers, un lingot de platine du poids de 250 kilo- 
grammes, pour servir à la confection des prototypes 
métriques des nations concordataires. On pensait avoir 
opéré conformément aux prescriptions formulées par la 
Commission internationale dans sa séance du 28 septem- 
bre 1872, d'après lesquelles on devait employer, pour la 
fabrication des mètres, un alliage composé de 90 de platine 
et 10 d’iridium avec une tolérance de 2 e/, en plus ou en 
moins sur la quantité totale d'iridium. 

La réception du produit devait se faire par le Comité. 
C'est ici que nous retrouvons Stas comme il s’est montré 
dans tous les actes de sa vie. Sa conscience sèvère lui 
défendait d'accepter, sur la foi d’autrui, un produit qu'il 
n'aurait pas examiné à fond lui-même. Avant de signer le 
procès-verbal de réception, il procéda, avee son ami 
H. Sainte-Claire-Deville, au laboratoire de l'École nor- 
male supérieure, à l'examen d'un échantillon du grand 
lingot. Il constata que l’alliage ne remplissait pas les 
conditions voulues. Par plusieurs méthodes d'analyse 
qu'il inventa pour pouvoir résoudre le problème, et qu'il 
pratiqua contradictoirement afin de mieux assurer 
l'exactitude des résultats, il trouva que l’alliage renfer- 
mait environ 3 °/o de métaux étrangers, dont 2 1/e of, de 
métaux volatils et oxydables. A l’aide de nombreuses 
pesées hydrostatiques, il démontra incontestablement 
que l’alliage manquait d'homogénéité physique. 


(327) 

Il prit la peine de préparer, avec le concours de son 
ami Léonce Rommelaere, chimiste du Musée de l’indus- 
trie à Bruxelles, du platine iridié pur, au titre droit de 
40 e/. d'iridium, afin de le comparer avec l'alliage fran- 
gais. Ce travail considérable, qui dura près de deux 
années, a été résumé dans les procès-verbaux des séances 
du Comité international et publié à part (voir, plus loin, 
la bibliographie). 

Le poids spécifique, à Oe, de l’alliage pur fut trouvé 
égal à 21,55, tandis que l'alliage français pesait de 21,01 à 
21.08. En d’autres termes, un décimètre cube de platine 
iridié pur pèse 218,550, tandis que le même volume de 
l'allige du mètre ne pesait que 21ke,080, soit donc 
500 grammes environ de moins que l’alliage-tvpe! Les 
résultats de l'analyse permirent de calculer ensuite que, 
pour un lingot de 100 centimètres de long, il y avait de 
5 à 6 centimètres de métaux étrangers dans l’alliage du 
mètre. 

Les résultats de l’analyse permettaient de prévoir l’alté- 
rabilité de l’alliage. Stas et Sainte -Claire Deville consta- 
tèrent que, porté au rouge vif, il s'entourait d'une légère 
fumée noire en prenant une teinte d’hématite, qu’il per- 
dait son poli et devenait de plus en plus rugueux. Fondu 
dans un creuset de chaux pure, il abandonnait d’abon- 
dantes fumées d'oxyde de ruthenium; en d’autres termes, 
il éprouvait une destruction partielle. 

Ce fait était extrémement grave, car il empéchait la 
reproduction de l'alliage par voie de synthèse, celui-ci 
se détruisant partiellement pendant sa préparation. 

Les défauts de l’alliage le rendaient donc absolument 
impropre à la confection d’une masse destinée à conserver 


( 328 ) 


indéfiniment, dans l'air, le même poids; sa composi- 
tion résultant du hasard, ne pouvait être reproduite. 
Aussi Stas refusa de recevoir le métal produit au Con- 
servatoire des arts et métiers; il alla plus loin, et il 
demanda que la présentation, par la section française, 
des règles confeetionnées avee cette matière, n'eût pas 
lieu, ear, selon lui, « elle eût porté atteinte à la considéra- 
tion scientifique de la France ». 

Pas n'est besoin de dire que la position prise par Stas 
dans les travaux de la Commission compliqua les affaires. 
Il y eut des froissements, des difficultés que les gouver- 
nements essayèrent d’aplanir, mais Stas demeura iné- 
branlable dans sa résolution. 

La section française objecta l'impossibilité de préparer 
industriellement du platine pur à 40 o/o d'iridium. Stas 
répondit en faisant, avec son ami Deville, du platine iridié 
prouvant que la tolérance accordée par la Commission 
internationale aurait pu, au besoin, être réduite au dirième 
de ce qui avait été stipulé. Le célèbre métallurgiste 
anglais Johnson Matthey, de Londres, démontra la possi- 
bilité de pratiquer en grand la méthode de Stas pour la 
préparation du platine iridié pur. Il présenta à l'Acadé- 
mie, comme preuve, une règle de quatre mètres de lon- 
gueur. 

Je dois ajouter, cependant, que le travail complet de la 
confection des mètres et des kilogrammes ne fut pas 
repris. Il intervint une transaction. Tout en reconnais- 
sant que les prototypes internationaux devraient être en 
platine iridié pur, il fut admis que, suivant les conve- 
nances de chaque État, les prototypes du mêtre pourraient 
être commandés soit en alliage pur, soit en alliage pré- 
paré par la section française. 








( 329 ) 


Le dévouement apporté par Stas dans cette délicate 
mission, le talent qu'il mit dans la résolution des ques- 
tions scientifiques, enfin le tact parfait avec lequel il con- 
duisit les négociations sur un terrain qui pouvait cacher 
plus d’une surprise, furent hautement appréciés par ses 
collègues. Ils voulurent lui donner une démonstration 
éclatante des sentiments qu’ils éprouvaient à son égard, et 
ils Tappelèrent à la présidence du Comité international, 
que la mort du général Ibanez avait laissée ouverte. Stas 
déelina cependant cet honneur; l'état de sa santé lui 
défendait d'accepter des charges nouvelles. 


* 
* 


Lorsque la mort eut enlevé à l'Observatoire royal son 
éminent directeur Ad. Quetelet, le Gouvernement confia 
le soin de la direction de cet établissement à une com- 
mission. Celle-ci reçut aussi pour mission de reviser 
l'organisation de cet établissement. Stas fit partie de cette 
commission et présida ses séances. Son premier soin fut 
de mettre l'Observatoire en état de faire de l'astro- 
physique sans pour cela abandonner l'étude de l'astro- 
nomie de position. Le matériel devait ètre réorganisé et 
le personnel complété. Stas écrivit au célèbre directeur de 
l'Observatoire de Rome, le P. Secchi, pour lui demander 
de l'aider de son expérience et de lui fournir un inven- 
taire de tout le matériel nécessaire, ainsi que l'indication 
de la dépense à résulter de son acquisition. 

Peu de temps après cette démarche, la Commission 
présentait son rapport au Gouvernement; l'Observatoire 
fat outillé de manière à permettre l'exécution de tous les 


( 350 ) 


travaux scientifiques. Les résultats obtenus, dans la suite. 
par Fievez, parlent suffisamment en faveur de la manière 
dont fut faite la réorganisation. 

11 fallait donner encore un directeur à l'établisse- 
ment. Liagre et Stas eurent l’heureuse idée de proposer 
J.-C. Houzeau pour remplir ces fonctions. Grâce à l’in- 
fluenee considérable de Stas, cet homme éminent fut rap- 
pelé par le Roi de l'exil volontaire dans lequel il vivait 
depuis un quart de sièele. 

L'Observatoire doit encore à Stas de se trouver aujour- 
d’hui transféré à Uccle, sur l'emplacement reconnu, par 
Houzeau comme le plus convenable des environs de 
Bruxelles. 


+ 
« * 


En 1882, Stas fut nommé, conjointement avec MM. Brial- 
mont, Houzeau, Liagre et Maus, membre de la Commis- 
mission de contrôle de la carte géologique de Belgique, 
chargée, par arrêté royal du 1% juillet de la même année, 
de surveiller la confection de la nouvelle carte géologique 
du pays. 

La création de cette commission, dont le rôle était très 
délicat, trouve sa raison dans un conflit regrettable qui 
s'était élevé, entre la capitale et la province, au sujet de la 
direction de l’œuvre. 

En 1875, sur la proposition de notre éminent confrère 
M. G. Dewalque, l'Académie s’occupa de la question de la 
réédition de la carte géologique de Dumont; elle demanda 
le lever d'une nouvelle carte détaillée, à grande échelle. 


Plusieurs commissions entrèrent en jeu, nommées tant 


par le Gouvernement que par des sociétés scientifiques 


L 


(351 ) 


intéressées, et il fut décidé que la direction des travaux 
de la carte appartiendrait au Musée d'histoire naturelle 
de Bruxelles, tandis que les géologues de province forme- 
raient le comité d'exécution. Il est inutile de le dire, cette 
combinaison ne pouvait aboutir. Le Gouvernement dut 
intervenir. Il rattacha, en 1889, l'exécution de la carte 
géologique à la direction générale des mines, 

U n'est pas possible de suivre ici les péripéties de la 
lutte; mais je dirai que Stas a toujours déploré, comme 
décourageantes, les tendances qui donnent, artificielle- 
ment, une prépondérance à une ville du pays. Elles sont, 
au surplus, contraires à notre génie national et remplies 
de dangers pour l'avenir du pays. 

Stas fit partie d’un grand nombre d’autres Commis- 
sions. Je me bornerai à citer la Commission des poids ct 
mesures ; le Conseil supérieur d'hygiène ; la Commission 
administrative des stations et laboratoires agricoles; la 
Commission centrale de statistique, etc. 


* 
+ * 


Dans le courant de l'année 1887, Stas fut consulté par 
le Ministre de la guerre sur une question intéressant au 
plus haut degré la défense nationale. Chargée d'armer les 
forts alors en construction, l'artillerie belge avait proposé 
l'acquisition d'acier au creuset pour l’usinage des canons, 
parce que l'excellence de ce métal pouvait se recom- 
mander d’une longue et décisive expérience. Nos métal- 
lurgistes, qui n'étaient pas en état, alors, de fabriquer de 
l'acier au creuset, craignaient de voir passer à l'étranger 
un bénéfice qu'ils convoitaient. Ils firent une campagne 


( 352 ) 





contre la proposition de l'artillerie, et, pour exciter les 
passions du public incompétent devant lequel ils avaient 
porté le débat, ils osèrent dire que son Chef s'était laissé 
influencer par des intérêts privés. 

Stas se livra à une étude qui dura plusieurs mois, puis 
il remit au Ministre de la guerre un rapport, véritable 
chef-d'æuvre, concluant à la supériorité de l'acier au 
creuset sur l'acier Martin-Siemens; il se rangea donc 
entièrement à l'avis de notre artillerie. Si l'intégrité de 
celle-ci avait pu être atteinte par les attaques de certains 
industriels, elle eût été suffisamment vengée par l'attitude 
de Stas. 

Le Ministre de la guerre n'ordonna pas la publication de 
ce rapport. L'acier au creuset ne fut cependant adopté 
que pour la construction des appareils de fermeture des 
canons. Je dois ajouter que Stas a lui-même exprimé le 
désir de voir cette publication au moins différée. « Ma 
longue expérience des hommes et des choses, éerivit-il 
au Ministre, m'a prouvé l'impossibilité d’avoir raison des 
intérêts et des passions. La publication actuelle de mon 
travail aurait pour conséquence nécessaire de provoquer 
dans la presse des réponses dans lesquelles les intéressés 
tâcheront de dénaturer les faits rapportés par moi ou de 
jeter le doute sur leur exactitude... » Stas a eu bien 
raison de s'exprimer de la sorte. Quand les conclusions 
de son rapport furent connues, plusieurs journaux, et, 
parmi eux, des journaux de Ja capitale, ne se firent pas 
défaut de le prouver. 


( 555 ) 


ZI. 


STAS, COMMISSAIRE DES MONNAIES. — TRAVAUX SUR LA 
PURIFICATION DE L'OR; SUR LE DOSAGE VOLUMÉTRIQUE 
DE L'ARGENT ; SUR LA STATIQUE CHIMIQUE DU CHLORURE 
ET DU BROMURE D'ARGENT. | 


Des raisons de santé avaient obligé Stas à renoncer, 
dès 4865, à l'enseignement, à l’École militaire. La part 
qu'il avait prise, en 4850 et 1851, dans une commission 
d'État, à la discussion des questions monétaires, lui valut 
d'être chargé des fonetions de commissaire des monnaies. 

Il avait espéré pouvoir se reposer, dans cette nouvelle 
position, des fatigues de sa carrière scientifique, tout en y 
rencontrant cependant l'aliment indispensable à son acti- 
vité. IL s'était trompé. Une énorme besogne l'attendait, 
car il était incapable de composer avec sa conscience dans 
l'accomplissement de tout ce qu’il regardait comme son 
devoir. 

On sait que la fabrication de la monnaie n'est pas 
domaniale en Belgique : l'État abandonne la frappe à un 
industriel, sous des conditions fixées par la loi. Chaque 
citoyen peut présenter au monnayage des lingots de 
métaux, or ou argent, moyennant une redevance déter- 
minée par kilogramme de matière. 

Le commissaire des monnaies a la haute surveillance 
de la fabrication. Il veille à ce que les pièces aient le 
poids légal et le titre légal; sa surveillance s'étend jusque 


( 534 ) 


sur l'atelier d’affinage établi à l'hôtel des Monnaies. C'est 
lui qui reçoit les produits de la fabrication et les légalise ; 
aucune pièce ne peut étre lancée dans la eireulation sans 
son autorisation. En un mot, il est le délégué du Roi 
auprès du directeur de la fabrication. Dans cette organi- 
sation, la sincérité de la monnaie fabriquée dépend entiè- 
rement de la rigueur avec laquelle le commissaire des 
monnaies remplit ses fonctions, ou pour dire la chose en 
un mot, de son honnêteté (11..Les intérêts du pays nè pou- 
vaient se trouver en meilleures mains que dans celles de 
Stas; mais il fallait, nécessairement, que le chef du dépar- 
tement des finances, le ministre, prêtât son bienveillant 
concours aux efforts de son commissaire et ne permit 
jamais à des intérêts particuliers, quels qu'ils fussent, 
de le contrarier dans l’accomplissement de son devoir. 
Une simple faiblesse pouvait être préjudiciable au 
trésor. Je citerai, à titre d'exemple seulement. les 
dangers auxquels le trésor public peut être exposé, dans 
un pays où le double étalon est en vigueur, par les spécu- 
lations auxquelles donne lieu la valeur relative des métaux 
précieux. La loi qui fixe, pour le monnayage, à quinze et 
demi le rapport de l'or à l’argent, est naturellement sans 
action sur la valeur réelle des métaux; comme pour 


(1) A une cerlaine époque, le Ministre des finances désirait 
modifier cette organisation et introduire un contrôle nouveau dans 
son administration. Il en conféra un jour avec Stas, lui demandant 
s'il n'accepterait pas volontiers de partager sa responsabilité avec 
un collègue, car « vous pourriez vous tromper » lui dit-il. — 
a Soyez tranquille. M. le Ministre, répondit Stas, quand je me serai 
trompé, je l'aurai fait exprès! » 








( 355 ) 


toute autre marchandise, celle-ci est subordonnée aux 
fluctuations de l'offre et de la demande. Si la valeur de 
l'argent vient à baisser par suite de circonstances quel- 
conques, les payements à l'étranger ne seront acceptés 
qu’en or, si bien que l’argent refoulera l'or et que le pays 
conservera toujours, en proportion plus grande, le métal 
de moindre valeur. 

Ce fait se eonstate d’une manière frappante dans les 
pays obligés de déeréter le cours forcé. Le papier devient 
alors l'objet de moindre valeur : le métal est exporté et 
il ne reste, finalement, que le papier. Il est clair que la 
différence à résulter d'opérations de cet ordre sera iné- 
vitablement exploitée. Dans les pays de double étalon, 
les fluctuations dans la valeur des métaux précieux 
tournent à l’avantage des marchands de métaux; c’est 
là sans doute la raison de l'opposition qu'ils font à l'éta- 
lon unique. | 

Dans les premières années de son entrée en fonctions à 
la Monnaie, Stas n'eut qu’à se louer de l’aide qu'il trouva 
chez les ministres qui se succédèrent au pouvoir. Il put 
obtenir l'application des règlements en vigueur et répri- 
mer les abus qui s'étaient implantés petit à petit dans 
administration des monnaies. Plus tard, il n’en fut plus 
de même. L'autorité du commissaire des monnaies eut à 
souffrir plus d’une atteinte. On voulait que ce fonction- 
paire ne fût qu'un simple employé du ministre. Le mandat 
de commissaire des monnaies étant devenu une fiction, 
Stas jugea incompatible avec son inaltérable honnéteté 
de continuer à en toucher les émoluments, et, le 29 novem- 
bre 1872, il adressa à M. Malou un rapport qu’il terminait 
par une déclaration d'option pour la jouissance de sa 


( 556 ) 


pension de retraite en vertu des fonctions qu'il avait rem- 
plies à l'École militaire. 

Il fut vivement affecté de la manière dont on avait 
méconnu ses services. L'état de sa santé, déjà si ébranlée, 
s'en ressentit beaucoup. Dans une lettre qu’il écrivit à un 
ami, il fit part de ses sentiments en ces termes : « Il y 
aura, au mois de février prochain, quarante années que 
j'ai exécuté mon premier travail scientifique. Depuis cette 
époque, je n'ai pas cessé de consacrer à la culture des 
sciences tous les loisirs que m'ont laissés mes fonctions. 
Pendant ie même temps, j'ai rendu au pays tous les ser- 
vices que le Gouvernement a eru devoir demander à mon 
dévouement. Je croyais avoir acquis ainsi quelques droits 
aux égards et au respect, même de ceux qui exercent 
le pouvoir. Je me suis trompé, je m'incline et je me 
résigne... » 

Quittons donc ces régions et retournons au domaine 
plus aimable de la science. 

Le chimiste ne s'était pas laissé absorber par l'adni- 
nistrateur. Le laboratoire des essais de la Monnaie rece- 
vait tous les jours sa visite; c'était pour Stas une distrac- 
tion aimée de suivre les opérations des essayeurs, et 
bientôt son esprit sagace et inventif reconnut que les 
méthodes en usage, déjà si irréprochables, pouvaient 
encore être perfectionnées. 

ll inventa et fit pratiquer une méthode certaine pour 
la préparation de l'or pur, qui résolut les difficultés que 
l'on rencontrait dans l'élimination du platine, de l'iri- 
dium et du palladium. Ce travail est resté inédit. 

Il soumit, ensuite, à des investigations minulieuses, la 
méthode d'essai par Ja voie humide, inventée par Gay- 





{ 557 ) 


Lussae, pour la détermination du titre des matières d’ar- 
gent. 11 reconnut que cette méthode comportait une cause 
d'erreur dépendant de la solubilité du chlorure d'argent 
au sein du liquide dans lequel il a pris naissance. En 
effet, cette solution précipite également par une solution 
d’un sel d'argent et par une solution d'acide chlorhy- 
drique. La limite dans laquelle cette précipitation s'effectue 
varie de 1 à 6 millièmes. L'acide bromhydrique, ni 
les bronsures, ne présentent, toutefois, cette anomalie. 
Stas démontra que l'on peut pratiquement substituer ces 
réactifs à l'acide chlorhydrique et au chlorure de sodium 
dans la méthode de Gay-Lussac. On fait disparaitre, de 


cette façon, d'une manière absolue, les anomalies que 


l'on constate par l'emploi des chlorures. Les résultats 
sont si nets, ils s'obtiennent avec une facilité si grande, 
leur exactitude est telle, qu’ «on ne saurait trouver d'autre 
expression pour la définir que de la comparer à la pré- 
cision astronomique ». En effet, toutes les réactions 
se passent absolument dans les rapports des poids ato- 
miques de l'argent et du brome. 

Stas a exécuté, sur le chlorure et le bromure d'argent, 
un travail approfondi; il fait connaitre les variétés de 
ces produits, les conditions de leur formation et surtout 
l'influence du milieu sur la conservation des variétés 
instables. C'est un travail de statique chimique exécuté 
dans un ordre d'idées presque neuf à cette époque. Il eut 
même une conséquence inattendue pour l'application de 
la science à la photographie. La préparation des plaques 
rapides dites au gélatino-bromure est une réalisation des 
états spéciaux des sels d'argent étudiés et décrits par 
Stas. 


22 


( 558 ) 

Après s'être retiré de l'administration des monnaies, 
Stas accepta de devenir le conseil technique de la Banque 
nationale. Il rendit des services signalés à cet établisse- 
ment, surtout en l'éclairant sur les voies à suivre pour 
rendre la falsification des billets aussi difficile que pos- 
sible. Ces services n'étant pas d'ordre public, il ne nous 
est pas permis de nous y arréter. 


XIV. 


DISTINCTIONS SCIENTIFIQUES. — MANIFESTATION A LOUVAIN 
EN 4886. — JUBILÉ ACADÉMIQUE DE 1891. 


Stas n'a jamais recherché les honneurs; foncièrement 
modeste, il était opposé à toute mise en scêhe : il lui suf- 
fisait que sa conscience lui dit qu'il avait bien agi. On 
doit même ajouter qu'il était timide à l'égard des distine- 
tions : ayant appris, en 1859, que le ministre avait sou- 
mis à la signature du Roi un arrêté pour le décorer, il lui 
écrivit pour le supplier de ne pas donner suite à cette 
résolution. 

Il ne put cependant pas arrêter la marche des événe- 
ments : les institutions scientifiques et même les gouver- 
nements finirent par reconnaître ses mérites ainsi que 
les services qu'il rendait toujours avec le plus grand 
dévouement. 





1 339 ) 


En 1844, il fut nommé membre titulaire de l'Académie 
royale de Belgique. Quatre fois il fut directeur de la 
Classe des sciences (en 1853, 1871, 1880 et 1890); il la 
présida en 1890. 

Il fut membre titulaire, puis membre honoraire de 
l'Académie de médecine de Belgique; 

Membre étranger de la Royal Society de Londres ; 

Membre correspondant de l'Institut de France (Acadé- 
mie des sciences) ; 

Associé de l’Académie royale de Bavière; 

Associé de l'Académie royale de médecine de Stock- 
holm ; 

Membre étranger de la Société hollandaise des sciences, 
à Harlem; 

Membre correspondant de la Société royale des sciences 
de Geettingue; 

Membre de la Société royale des sciences de Turin; 

Membre de l’Associazione delle Conferenze chimiche di 
Napoli ; 

Membre d'honneur de la Société chimique allemande: 

Membre d'honneur de la Société chimique de Lon- 
dres, etc., etc. 

Ses travaux sur les poids atomiques lui ont valu, 
en 1868, le diplôme de docteur, honoris causa, en 
philosophie, de l’Université de Bonn, et, en 1874, le 
diplôme de docteur, honoris causa, en sciences mathé- 
matiques et philosophie naturelle, de l'Université de 
Levde. 

Un jury national lui a décerné le prix quinquennal 
des sciences physiques et mathématiques pour ses recher- 
ches sur les poids atomiques. 


(540 ) 


Enfin, en 1885, il reçut la distinction la plus élevée qui 
puisse être accordée à un homme de science, car elle n'est 
conférée qu'à la suite d’un vote unanûne du comité de la 
Royal Society de Londres. La médaille de Davy fut 
décernée à J.S. Stas. Cette médaille n'avait été remise à 
aucun Belge avant lui, et elle n’a été octroyée qu'à six 
chimistes. 

Cette distinction doit être regardée comme le témoi- 
gnage le plus éclatant de l'admiration universelle, provo- 
quée par ses remarquables travaux. 

Stas avait reçu un grand nombre de décorations; parmi 
celles-ci je me bornerai à mentionner le grade de grand 
officier de l'ordre de Léopold; d'officier de la Légion 
d'honneur; de chevalier de l'ordre du Lion de Zähringen 
de Bade; de commandeur de l’ordre de la Couronne 
d'Italie; de l'ordre du Christ du Portugal, ete. 

En 1886, sa ville natale tint à manifester publiquement 
combien elle était fière d'avoir été le berceau d’un homme 
dont la haute renommée jetait un si grand éclat sur le pays. 
Le dimanche 30 mai 1886, à midi, le conseil communal 
de Louvain tint une séance solennelle dans la salle his- 
torique de l'hôtel de ville, à l'effet de remettre à son 
grand citoyen la médaille d'or, aux armes de la viile, 
qu'il lui avait votée, le 11 décembre 1885, pour donner 
au héros « un témoignage de la satisfaction et de l’admi- 
ration du conseil communal, tant pour les éminents ser- 
vices rendus à la science et le lustre qu'il a ainsi jeté sur 
sa ville natale, qu'à l’occasion du brillant succès qu’il 
vient d'obtenir à la Royal Society de Londres, laquelle 
lui a conféré la Davy Medal pour ses savants travaux sur 
les poids atomiques ». 





( 341 ) 


Un public d'élite, dans lequel figurait le Ministre de 
l'intérieur, représentant le Gouvernement, et de nom- 
breux amis de Stas, rehaussait l'éclat de la séance. Le 
premier magistrat de la ville, M. Vanderkelen, retraça, 
dans un discours mémorable, la belle et féconde carrière 
de Stas; puis il lui remit, au milieu de l'enthousiasme 
général, la médaille d’or qui lui était destinée. 

Le collège échevinal prit ensuite la décision suivante : 


« Les Bourgmestre et Échevins, 


» Voulant s'associer aux sentiments du Conseil et don- 
» ner à leur concitoven M. Jean Stas, membre de l'Acadé- 
» mie des sciences, des beaux-arts et des belles-lettres 
» de Belgique, ancien professeur de chimie à l’École 
» militaire, un témoignage publie et durable de sympa- 
» thique admiration, à l'occasion du brillant succès qu'il 
» a obtenu à la Royal Society de Londres, où il a reçu la 
» médaille Davy pour ses travaux sur les poids ato- 
» miques: 

» Considérant qu'il y a lieu de rappeler aux générations 
» futures le nom du grand chimiste dont les travaux 
» remarquables ont honoré la ville et le pays qui l'ont vu 
» naitre, 


» ARRÈTENT : 


» La rue de Belle-Vue portera dorénavant la dénomi- 
» tion de 
» RUE JEAN-STAS. 


» Jan-Stas straat. » 


( 342 j 


Stas avait à peine exprimé, au milieu de la plus pro- 
fonde émotion, sa vive reconnaissance pour tous ces 
honneurs, que le Ministre de l'intérieur donna lecture 
d'un arrêté du Roi lui conférant le grade de grand offi- 
cier de l’ordre de Léopold. Il remit à Stas les insignes de 
son nouveau grade et les lui attacha sur la poitrine, aux 
acclamations de l'assemblée. 

Après la manifestation, quand Stas descendit les 
marches de l’hôtel de ville, au milieu de la foule empres- 
sée, un vieillard de quatre-vingt-dix ans, appuyé sur 
l'épaule de son fils de soixante ans, se présenta à lui et 
lui dit : 

« Jan! Kent ge mij niet meer? Ik ben Ramaeckers, die 
» u geholpen heeft uw taboratorium in 4832 bij uwen 
» vader in te richten ! (4). » 

Et les deux vieillards tombèrent dans les bras l'un de 
l'autre. 

Cinq années plus tard, en 1891, l’Académie rovale des 
sciences fêta, en assemblée générale des trois Classes, le 
jubilé académique demi-séculaire du grand chimiste. 

Au mois de décembre précédent, la Classe des sciences 
avait nommé un comité avec mission de faire le néces- 
saire pour qu’une médaille d'or, commémorative, pût être 
frappée à l'effigie de son vénérable doyen. Une liste de 
souscription cireula parmi les membres des trois Classes; 
mais, bien qu'il eût été décidé, pour se conformer à un 
désir exprimé par Stas, comme condition de son accep- 
tation, de ne pas la laisser sortir de la famille académique, 
on ne put empècher l'affluence des adhésions étrangères. 


(4) Jean! ne me reconnaissez vous pas? Je suis Rumaeckers, qui 
vous a aidé à construire votre laboratoire en 1889, chez votre père ! 








( 343 ) 


Nombre d'admirateurs et d'amis de Stas sollicitèrent 
comme une faveur d'être admis à collaborer à l'œuvre de 
l'Académie. | 

Le succès de la souscription fut tel, que non seulement 
tous les frais furent couverts, mais il resta un boni consi- 
dérable. La Classe des sciences le destina à la création 
d’un prix à décerner à un travail sur la chimie sous le 
nom de prix Stas. 

Le 5 mai, à une heure et demie, la grande salle du 
Palais des Académies était comble. La ville de Louvain 
avait tenu à être représentée à cette manifestation en 
l'honneur d'un Louvaniste illustre, et à remettre à son 
concitoyen l'adresse qui lui avait été votée par le conseil 
communal, mais le Gouvernement ne s’associa pas à cette 
fête académique. 

M. Tiberghien, président de l’Académie, ouvrit la séance 
par un discours dans lequel il établit que l'illustration 
que lui ont valu ses travaux n’est pas le seul titre de 
Stas aux honneurs qui lui sont prodigués, mais que son 
caractère, fait d'humilité et de désintéressement, doit être 
glorifié par l’Académie. 

M. Plateau, directeur de la Classe des sciences, fit part 
des sentiments de l'assemblée, et M. Spring, membre de 
la Classe des sciences, retraça sa vie et ses travaux. 

Le président de l’Académie remit ensuite à Stas la 
médaille frappée en son honneur, ainsi qu'un album 
contenant plus de cinquante adresses émanant de corps 
savants du pays et de l'étranger. 

Un liber memorialis fut imprimé pour garder le souvenir 
de cette belle journée. 





( 344 ) 


XV. 


CARACTÈRE DE STAS. — GRANDEUR D'AME. — FERMETÉ. — 


MODESTIE. — AFFECTION. — SA PHILOSOPHIE ET SA 
TOLÉRANCE. — VIE DOMESTIQUE. — ÉTAT DE SA SANTÉ. 
— SA MORT, SON ENTERREMENT. . 


Je satisferai, sans doute, une curiosité bien naturelle 
si, après avoir rappelé succinctement, dans les chapitres 
précédents, les titres de Stas à la renommée universelle 
et à la reconnaissance de ses concitoyens, j'essaye de 
reproduire quelques traits caractéristiques de sa vie; on 
s'assurera que l’homme a été digne du savant. 

Stas était doué d'un sens moral aussi fin et aussi sûr 
que son intelligence était élevée. Dans les conditions les 
plus difficiles où il s'est trouvé engagé, il a toujours 
reconnu, sans hésitation, la voie à suivre. Il faisait le 
bien tout naturellement, sans autre mobile que celui de 
garder la sérénité de la conscience. Son devoir, il l'aceom- 
plissait par amour; il se serait indigné si l'on s'était per- 
mis d'en douter ou de soumettre ses actes à un contrôle. 
C'était l'homme moral dans toute la force du terme; celui 
qui veut, lui-même, ce que l’humanité veut, ce que la 
vie sociale exige et ce que les lois de la nature imposent. 
Aussi ne ressentait-il aucune contrainte intérieure; il 
n’avait aucune lutte à soutenir; la liberté de son âme était 
complète, et, sous cette influence bienfaisante, sa bonté 
naturelle, sa bienveillance, son indulgence pour tous 





(343 ) 


allaient se développant toujours. Mais jamais sa bonté 
n'alla jusqu'à la faiblesse. Il y avait dans cette nature, si 
aimable et si douce, une fermeté qui étonnait tout le 
monde. À l'âge de 25 ans, il s'est parfaitement carac- 
térisé tel qu'il a été pendant tout le cours de sa vie, dans 
une lettre qu'il écrivait à un ami : « Mon cœur est toujours 
le même; aimable avec l'ami, complaisant avec tous, 
inexorable pour les hypocrites ». 

On a cité comme preuve de sa fermeté et de son courage 
l’alloeution qu'il fit au Roi le der janvier 1894. Ce fait a 
frappé, à cause du lieu et de l'oceasion où il se produisit; 
mais la vie de Stas est parsemée de faits pareils. Étant 
encore commissaire des monnaies, il avait refusé d'émettre 
un avis favorable à l'exécution des plans que M. Malou 
avait fait dresser pour l'érection d’un nouvel hôtel des 
monnaies; il regardait le projet du Ministre des finances 
comme hors de proportion avec les besoins du pays 4). 

Un jour, M. Malou, qui voulait en finir, dépécha les 
plans à Stas en lui enjoignant de les signer sans délai. 
Stas prit sa plume et écrivit en marge de chaque feuille : 


« Je désapprouve ces plans. 
» J.S. Stas. » 


On se rappelle aussi les discours qu'il prononça comme 
directeur de l’Académie, près de quarante ans avant son 
allocution au Roi, sur l'ancienne Université de Louvain, 


4) L'établissement de la Monnaie, à Saint-Gilles, était tracé pour 
comprendre seize presses, alors que la Monuaie de Berlin n'en 
compte pas davantage pour desservir tout l'empire d'Allemagne. 


( 546 ) 

et qui lui valut tant et de si injustes agressions, comme 
il le dit lui-même dans sa dédicace à Quetelet. Le courage 
ne lui a manqué dans aucune circonstance de sa vie : il ne 
connut jamais les défaillanees morales ni les capitulations 
de conscience. Homme de seience, il a eu à souffrir de 
l'absence de l'esprit scientifique dans le pays; plus qu'un 
autre, il a senti isolement dans lequel se trouve le savant 
lorsqu'il voit le public nier, en quelque sorte, l'utilité des 
connaissances (1), et ne pas faire plus de cas des travaux 
d'un savant que de jeux entrepris pour délasser l'es- 
prit (2). 

Le découragement s'est emparé de plus d'un homme 
dans ces tristes circonstances ; on pourrait en citer qui. 
après avoir produit des œuvres extraordinaires tandis 
qu'ils se trouvaient dans un milieu favorable, ont été 
comme frappés d'impuissance depuis le jour où ils ont 
pénétré dans notre atmosphère déprimante. C'est qu'il 
en est de la vie scientifique comme d'un foyer dont la 
température s'élève quand sa masse grandit, mais qui 
s'éteint lorsque l’on en disperse les éléments ou qu'on les 
mêle à des matières inertes. 


(4) On a imprimé ceci à Liège, en 18% (Bulletin de l'Association 
des ingénieurs, L XV, p. 78) : On veut utiliser une chute d'eau 
plus forte que de besoin, on étudie le moteur. « L'un propase une 
roue savamment combinée, rendant 89,90 o/ d'effet utile; c'est 
l’homme instruit, dépourvu de jugement (sic). Un autre construira 
une roue grossière, taillée à la hache dans des madriers et qui ne 
rendra peut-être que 20 0); c'ext l'homme de bon sens. (sic). 

(® Dans les discours prononcés dans une fête nationale, les 20 
et 22 juillet 14885, il n'a été fait aucune allusion ni à la science nt à 
l'enseignement. 


( 347 ) 


Stas ne se laissa jamais abattre; il continua de travailler 
au milieu de tous les obstacles, comme pour prouver ce 
que la Belgique pourrait produire si elle était débarrassée 
des entraves qu'elle a mises elle-même à son développe- 
ment intellectuel. Il a toujours prêté son concours 
empressé et dévoué pour tous les services qu'il a plu au 
Gouvernement de lui demander. 

Sa modestie égalait son savoir et sa fermeté. Le 
12 octobre 1860, il écrivait à son ami Bosmans : « Je 
» vous prie, mon cher ami, de ne -parler à personne des 
» lettres de M. Liebig et de M. Bunsen que je vous ai 
» montrées. Les vieux camarades seuls peuvent savoir 
» cela. D'ailleurs, moins que personne, je me fais illusion 
» sur la valeur de mon travail. Il renferme des faits qui 
» resteront acquis à la science: mais MM. Liebig et 
» Bunsen, guidés certainement par des sentiments d’affec- 
» tion qu'ils ont pour moi depuis de longues années 
» déjà, ont énormément exagéré mon mérite. Entre 
» M. Dumas, qui parle de difficultés légères qui m'ont 
» occupé, et l'éloge outré de mes amis allemands, il y a 
» un juste milieu que nous devons garder. Rappelons- 
» nous, d’ailleurs, que le bonheur réside dans l’aurea 
» mediocritas, et que, pour ne pas tomber très bas, il est 
» sage de ne pas suivre ceux qui veulent vous élever trop 
» haut. Je reste donc toujours votre vieux camarade, 


» JEAN. » 


En 1857 il refusa de se laisser porter à la Chambre par 
ses concitoyens de Louvain. 

Stas était une nature extrêmement affectueuse, bien- 
veillante et obligeante. Ce qu'il a rendu de services pen- 


| 548 ) 


dant sa longue vie, ce qu'il a obligé de personnes ne sau- 
rait se compter. Les pages affectueuses de ses lettres, 
les services rendus rempliraient des volumes. On s'adres- 
sait à lui pour tout. Il est arrivé que des parents d'un 
ministre faisaient passer leurs demandes par le canal de 
Stas, persuadés qu’ils étaient que leur requête ne pouvait 
être en meilleures mains. 

Son obligeance était mise à contribution aussi bien par 
des étrangers. Elles sont nombreuses les lettres qui nous 
renseignént à ce sujet; j'en trouve une par laquelle la 
veuve du général Colson, chef d'état-major du maréchal 
Mac-Mahon, tué le 6 août sur le champ de bataille de 
Weerth, prie Stas de s'informer si la lettre par laquelle 
elle avait écrit au comte de Bismarck. pour demander 
que le corps du général, enlevé du champ de bataille par 
les soldats prussiens, lui fût rendu, était parvenue à 
destination. Elle avait sollicité une réponse de M. de Bis- 
marck, sous le couvert de Stas ! 

Son affection pour ses frères et ses sceurs était aussi 
profonde que touchante. En recevant un jour, par télé- 
gramme, la nouvelle de la réussite d'une opération aux 
yeux, à laquelle une de ses sœurs avait dû se soumettre, 
il fut tellement ému qu'il en pleura de bonheur et qu'il 
perdit, ensuite, complètement connaissance. 

Lui, dont l'esprit de famille était si fort, il ne s'est 
cependant pas marié. Il n'appartient à personne de péné- 
trer les raisons qui l'ont déterminé dans sa conduite, 
mais on peut le dire, en ne se mariant pas, Stas a réalisé 
un idéal plus grand : au lieu d’appartenir à sa famille, il 
a appartenu à tout son pays. Nous serions des ingrats si 
nous méconnaissions le fait. 





( 549 ) 


Stas n'appartenait à aucune religion positive, ni à 
aucun des systèmes philosophiques qui ramènent les 
phénoménalités de l'Univers à un petit nombre de con- 
eepts. Il pensait que notre intelligence n’était pas en état 
de produire, aujourd'hui, un si grand travail de synthèse, 
d'autant plus que rien ne nous autorisait à admettre que, 
malgré la multitude des phénomènes connus à présent, 
nous nous trouvons en possession des éléments indis- 
pensables pour concevoir l’enchainement des faits, ni à 
croire que notre intelligence soit actuellement capable 
pour comprendre cet enchainement. Il n’était pas cepen- 
dant de l'école du scepticisme qui affirme l’impossi- 
bilité, pour l’homme, d'arriver à la connaissance de la 
vérité. Mais il croyait que la vérité devait être conquise 
par le travail et qu'elle ne pouvait être devinée. Il était 
de ceux qui admettent que l’homme n’a pas apparu 
sur terre dans un état parfait, qu'il a perdu ensuite par 
sa faute. 

Acceptant les enseignements de la géologie et de l'ar- 
chéologie, il était persuadé que l’homme a d'abord été 
misérable, aussi bien sous le rapport intellectuel que 
sous le rapport matériel, qu'il a eu à lutter pour l'exis- 
tence, contre les éléments et contre les animaux; en un 
mot, que son état actuel est le produit d'efforts incessants, 
soutenus à travers des milliers de siècles. 

De même, il était persuadé que l'homme n'avait pas 
reçu, tout d'une pièce, la connaissance des vérités physi- 
ques et morales. Celles-ci, à leur tour, ont été conquises, 
pied à pied, sur l'erreur. Chaque siècle, chaque généra- 
ton a augmenté le patrimoine de l'humanité. À aucun 
moment l’homme n’a eu la connaissance de la vérité, mais 


( 350 ) 


nous savons aujourd'hui plus, et mieux, que ceux qui 
nous ont précédés, et noddescendants auront des connais- 
sances plus complètes que les nôtres. A chaque époque il 
a été donné de résoudre seulement un certain nombre de 
questions, tandis que d'autres devaient rester couvertes 
du voile de l'ignorance. Résignons-nous donc si nous ne 
pouvons tout savoir de notre vie. Est-il permis de sup- 
poser qu'un jour l’humanité connaîtra le mystère de son 
origine ? Il serait téméraire de laffirmer; mais nous 
devons travailler comme si ce jour était destiné à luire 
pour nous, ear l’histoire nous prouve que c'est seulement 
au prix de nos efforts que nous avons accompli notre 
développement matériel et moral. 

Stas était done un partisan convaincu du progrès, mais 
du progrès par le travail et par la science ; il se refusait 
à suivre ceux qui prétendent que tout ce que nous devons 
savoir a été consigné dans un livre, ou confié à l'autorité 
d'un homme. Conséquent avec ses principes, il laissait 
chacun exprimer librement son opinion, lui disant tout 
au plus : « Vous avez la vérité de votre Église, mais non 
la vérité absolue ». Il ne montrait de la roideur que 
quand il voyait un système menacer la liberté des autres ; 
au contraire, il assistait avec plaisir aux efforts que 
chacun faisait pour prétendre sa part dans la vérité. 
« Tradidit Deus mundum disputationibus eorum », ajou- 
tait-il en balangant la tête. 

Stas était tolérant, et d'une tolérance aimable, qui 
devait captiver tout le monde. Est-il étonnant alors que 
lui, libéral, ne faisant partie d'aucun culte, comptât tant 
d'amis, même parmi ceux qui devaient condamner ses 
idées ? 11 mettait, au surplus, une grâce charmante à ne 





( 551 ) 


froisser les convictions de qui que ce fût. II me sera per- 
mis de citer le trait suivant : 

En 4867, il s'était retiré à Aywaille, un riant village de 
nos Ardennes, pour se reposer de ses fatigues. Je m'étais 
rendu auprès de lui pour l'accompagner dans ses prome- 
nades. 

Le dimanche il vint, le matin, frapper à ma porte, me 
disant qu’il était l'heure de la messe. 

Mes traits exprimèrent l'étonnement. 

« Oh! mon ami, dit-il, je ne veux pas causer de la 
peine à ces braves gens »; et nous primes place sur un 
banc de l'église de Dieupart. 

C’est lui qui, dans le temps, a engagé son illustre ami, 
le R. P. Secchi, à ne pas rompre avec l’ordre dans lequel 
il était entré. Plus récemment, il consola un autre père 
jésuite, savant extrémement distingué, du chagrin qu'il 
avait éprouvé en recevant défense de lire les ouvrages de 
sciences sans en avoir obtenu la permission, et, d'une 
facon absolue, de citer, comme sources, les ouvrages 
défendus. IÌ lui conseilla de sortir de la maison commune, 
mais de rester un bon prélre,soumis aux lois de l’Église, 

de vivre tranquille et ignoré, tout en se consacrant à 
l'étude des lois de la nature et à la recherche de la vérité. 

C'est lui aussi qui amena une réconciliation entre 
un prélat catholique et l'ordre des jésuites. 11 aimait à 

raconter cette aventure. Son éminent ami, L. Errera, l'a 
notée et l'a rendue dans sa belle étude sur Jean-Servais 
Stas, parue en février dernier, dans la Revue de Belgique. 
Je ne pourrais mieux faire qu'en lui empruntant son 
récit : 

« Stas était lié avec l’évêque de Namur, Mgr Deheselle, 





( 332 ) T 


le prédécesseur de Mgr Dechamps, et allait le voir chaque 
fois qu'il passait par Namur. Un jour qu'il s'y arrétait 
pour quelques heures, en compagnie de l’une de ses 
sœurs, il la laisse à la gare et se rend à l’évéché faire sa 
visite habituelle. On cause de mille choses, puis. au bout 
de quelque temps, comme Stas fait mine de s’en aller, 
Monseigneur le retient : 

« Je compte bien que vous restez pour diner aver 
moi ? 

— lmpossible, Monseigneur. Je dois encore aller voir 
un autre de mes amis. 

— Qu'à cela ne tienne. Faites dire à votre ami de venir 
également diner à l'évêché. 

— ]] s'agit d'un jésuite, le P. Maes. » 

Stas avait, en effet, promis de rendre visite au P.Maes, 
jésuite du collège de la Paix, qu'il connaissait pour 
avoir siégé avec lui au jury central, et qu'il estimait beau- 
coup. 

Au mot jésuite, l'évéque devint grave. Il était catho- 
lique libéral — cette race éteinte existait encore à cette 
époque reculée — et il n’aimait pas les jésuites. 

« Si c’est un jésuite, la chose est difficile. Jamais un 
jésuite n’a mis les pieds ici, depuis que je suis évêque. 

— Bah! répond Stas. Je suis plus tolérant que vous. Je 
n'ai pas de préjugés contre la Compagnie. » 

Après un instant de réflexion, l'évéque-accepte et donne 
ordre d'atteler pour aller quérir le P. Maes. 

« Mais, reprend Stas, ce n'est pas tout. J'ai ma sœur 
qui m'attend à la gare et qui s'inquiétera si elle ne me voit 
pas revenir. 

— Je l'invite également. 


( 355 ) 


— Monseigneur, vous êtes trop aimable pour qu'on 
refuse. Mais il reste un petit obstacle. 

— Lequel? 

— Ma santé exige que je prenne tous les jours un bif- 
teek à diner. Et comme c’est vendredi, je crains. 

— Vous aurez votre bifteck, interrompt l’évêque; 
maintenant, mon cher ami, la voiture vous attend : hâtez- 
vous d’aller chercher nos invités. » 

Lorsque la voiture épiscopale s'arrêta devant le collège 
de la Paix, ce fut un événement. Le carrosse de Monsei- 
gneur, qui avait toujours boudé jusqu'ici l'ordre de Saint- 
Ignace! Et l'étonnement redoubla quand on en vit des- 
cendre le petit bonhomme Stas. I] demande le P. Maes et 
Jui explique ce qui l'amène. Le révérend père, en jésuite 
correct, consulte le supérieur ; on examine, on discute et 
on finit par décider-que le révérend père peut accepter le 
grand honneur qui lui est fait. Seulement, il reste à lui 
trouver une soutane convenable, car la sienne est déei- 
dément trop râpée. On fait le tour des armoires et l'on 
finit par mettre la main sur une soutane presque neuve, 
d'un collègue obligeant. Et en route pour la gare, où il 
faut <hercher encore Mile Stas! 

Quelques instants après, le premier jésuite entrait à 
l'évêché, et cela grâce au plus affreux des mécréants. Et 
l'on eût pu voir Stas, assis auprès du jésuite, et man- 
geant un bifteck, un vendredi, à la table d'un évêque !… » 

Si Stas n'a jamais professé aucune croyance positive, 
ses actes ont toujours été ceux d'un chrétien; 1l en con- 
vint lui-même dans une lettre, très fière, qu'il écrivit un 
jour à un ministre pour lui reprocher d'avoir eu trop de 
complaisance pour l'autorité religieuse. « Je ne suis pas 

25 


( 354 ) 


comme vous, écrivait-il, un fils soumis de l’Église, car 
jamais je ne saurai consentir à abdiquer ma raison; mais 
je suis chrétien, et comme tel, tout en me séparant de 
vous, je vous souhaite mon cher ““ et la tranquillité de la 
conscience et tout le bonheur possible. » 

On retrouve, en somme, dans la vie de Stas, l'applica- 
tion du principe fondamental du stoïcisme qui fut si 
souvent, aux heures d'épreuve, le soutien de tant 
d'hommes illustres par leurs connaissances et par leur 
caractère, stoïcisme qui croit l'univers soumis à la loi et 
évoluant vers l'achèvement de tout bien, qui développe 
en l'homme l'austérité et la vertu, et place le bonheur 
dans le travail et dans l’accomplissement du devoir. 

Elevé dans des conditions modestes, Stas a conservé, 
toute sa vie, la simplicité de ses goûts. Il habitait une 
petite maison de la rue de Joncker, à Saint-Gilles lez- 
Bruxelles. Sa salle à manger, qui était aussi le lieu où il 
recevait les visites, était garnie d'un modeste mobilier 
en bois de chêne vernis. Quelques aquarelles dues à Navez, 
quelques portraits d'amis intimes ornaient les murs. Les 
sièges étaient rarement libres; ils étaignt couverts de 
livres, de papiers de toute espèce, un canapé en était 
littéralement chargé. On y voyait des lettres des plus 
grands savants de l’époque, des cartes de visite de hauts 
personnages, des invitations à la cour, etc. Stas gardait 
tout, mais ne classait rien. On verserait cependant dans 
une grande erreur si l'on inférait, de là, une absence 
d'ordre. Doué d'une mémoire merveilleuse, qui ne s'est 
même pas affaiblie dans les dernières années de sa vie, 
Stas avait tout classé dans son esprit, et il se souvenait, 
avec précision, du lieu où se trouvait chaque objet. 











( 355 ) 


Combien de fois ne m'est-il pas arrivé de l'entendre dire, 
au cours de la. conversation : « l’année X, M. N... m'a 
écrit sur ce sujet »? Puis il fouillait plus ou moins 
profondément le tas de sa correspondance et en retirait 
toujours l'objet cherché. Son bureau se trouvait au 
second étage, à côté de sa chambre à coucher; le premier 
était réservé à ses amis. 

Étant extrêmement régulier dans son régime et d'une 
très grande sobriété, il ne prenait du vin que lorsque 
son médecin lui recommandait un fonique. I] n'avait pas 
de cave, c'était connu, même à l'étranger. Avant fait, 
en 1863, un séjour à Heidelberg chez son ami Bunsen. il 
le pressa de venir, à son tour, le voir à Bruxelles. « Oh! 
non, dit Bunsen en riant, je ne vais pas chez vous; vous 
n'avez rien à boire! » « Eh bien, dit Stas, quand vous 
viendrez il y aura à boire! » Il s'arrêta en effet à Mayence 
et s’en fut commander, chez le marchand de vins de 
Bunsen, la collection complète de ses vins favoris. Quand 
l'envoi fut à destination, il écrivit à son ami qu'il pouvait 
venir. 

Il ne prenait guère de distractions. Le soir, après son 
diner, tl se rendait le plus souvent au café des Mille- 
Colonnes, où il savait rencontrer ses amis intimes, 
A. Brialmont, Alphonse Vandenpeereboom, etc. ; ou bien 
il allait passer la soirée chez son ami M. Wautier où, 
tous les mercredis, se réunissaient des musiciens distin- 
gués. Stas aimait les beaux-arts, surtout la musique, 
bien qu’il ne l'eût jamais pratiquée. Sa conversation 
avait un tour original; elle était émaillée de souvenirs 
et d'aneedotes. 

Dans les dernières années de sa vie il ne put plus 


( 356 ) 

sortir le soir, mais il trouva chez lui à délasser son esprit. 
Depuis longtemps il avait pris. comme aide, dans la 
maison, un jeune homme qui lui avait été recommandé 
par un ami. Il le traita avec sa bienveillance habituelle 
et trouva, en retour, le plus grand dévouement. Un 
jour ce jeune homme se maria, et Stas hébergea le nou- 
neau ménage dans les pièces disponibles de son labora- 
toire. Quelques années plus tard, deux petits garçons 
jouaient avec lui, le soir, et ils ne furent pas longtemps 
à s’apercevoir qu'ils avaient droit d'us et d'abus sur sa 
bienveillance. Ils avaient si bien fait la conquête de leur 
oncle à sucre, comme ils l'appelaient, que celui-ci, malgré 
son grand âge, travaillait à leur amasser une petite 
somme pour leur faciliter plus tard leurs études. Il avait 
gardé les fonctions de président du jury central de 
pharmacie, et consentait à siéger pendant des semaines 
par années pour rapporter ses jelons de présence à ses 
petits amis. - 

On me pardonnera si j'ajoute que deux chiens et un 
chat, venus on ne sait trop d'où, avaient adopté Stas pour 
maître, et élu domicile dans sa demeure : ubt bene ibi 
patria, auront-ils certainement pensé. 

Stas était de petite taille, extrêmement vif, toujours 
en mouvement. Son tempérament nerveux exagérait 
chez lui tous les phénomènes pathologiques. Il a été 
valétudinaire depuis sa jeunesse jusqu'à la fin de sa 
vie. Dès son séjour à Paris, il souffrait des intestins, 
qui ont toujours été sa partie faible. Ses travaux 
excessifs devaient apporter des troubles dans son orga- 
nisme; mais il était soutenu par son enthousiasme pour 
la science. 


(597 ) 

Voici ce qu'il écrivait, le 23 février 1839, à son ami 
M. Bosmans : 

« Ce que je vais vous écrire est pour vous seul : pas un 
» mot à aucun membre de ma famille quel qu'il soit, 
» cela leur ferait trop de mal (1). Dans ma dernière lettre, 
» je vous avais dit que je me portais à merveille. C'était 
» la vérité. Depuis ce temps mon horizon est changé. Ce 
» que j'ai souffert, je n'oserais vous le dire, cela vous 
» attristerait trop... J'ai dû quitter, hélas! le travail à 
» défaut de forces, et me voilà devenu l'être le plus 
» stupide, végétant, que possible. 

» Je vais vous donner quelques détails comment tout 
» cela m'est venu. 

» Mon travail sur la phlorhizine fini, je me jetai corps 
» et âme dans les huiles de girofle et de piment. Après 
» quinze jours de travail assidu, je sentis mon appétit se 
» perdre et les forces m'abandonner. Je ne quittai pas 
» pour cela le travail, il m'était trop cher. De jour en 
» jour j'empirai. Un beau matin, étant sorti pour 
» déjeuner, je suis tombé par terre sans la moindre 
» connaissance. Les mêmes vertiges se sont présentés 
» plusieurs fois dans la mème journée et plusieurs 
» journées de suite... » 

Stas dut rentrer à Louvain pour se rétablir. 

Plus tard, les voies respiratoires le firent également souf- 
frir. En 1848 il dut déjà faire une cure à Ems. Depuis cette 
époque il n’a cessé de visiter des villes d'eaux. La Bour- 
boule, Saint-Amand, etc., l'ont vu fréquemment. Il ne se 


U) Cest mà par le même sentiment qu'il ne voulait pas qu'on 
informât ses sœurs de sa dernière maladie. 


( 398 ) 


soutenait qu’à force de soins. Arrivé déjà à un âge assez 
avancé, il ne put plus passer l'hiver dans le pays. Il allait 
séjourner soit au bord de la Méditerranée, soit en Italie, 
le plus souvent à Naples. 1] aimait d'ailleurs les voyages. 
Il les considérait comme une diversion nécessaire à ses 
travaux. « Je vous assure, disait-il, que je ne saurais pas 
soutenir le travail pendant toute une année, si je n'avais 
la perspective d'un voyage ou l'autre à la fin de mes 
peines. » 

Souvent les médecins avaient exprimé des craintes 
sérieuses sur son état. Il y a vingt années environ, ses 
amis redoutaient un proche dénouement. Mais par sa vie 
sobre et bien réglée, Stas est parvenu à prolonger, 
comme par miracle, son existence jusqu'à l'âge de 78 ans. 

Un défaut sénile du cœur s'était manifesté dans ses 
dernières années. Au mois de novembre 1891, il fut pris 
d'une gêne respiratoire allant jusqu’à des accès d'étouffe- 
ment; mais il se rétablit au pointqu’il lui fut permis un jour 
de sortir en voiture. Il se proposa d'user de la permis- 
sion le lendemain. Le soir, rien ne faisait prévoir que le 
moment fatal allait arriver; il avait soupé de bon appétit 
et passé la soirée en donnant une leçon de géographie à 
son petit ami Jules. Il s’était assis dans son fauteuil pour 
se reposer, et à dix heures et demie, il exhala son 
dernier souffle. 

Il avait souvent exprimé sa volonté d’être enterré 
« sans honneurs, ni civils, ni militaires, ni religieux », et 
de reposer dans la terre de sa ville natale. Cette volonté 
fut pieusement respectée. Le jeudi 17 décembre, à midi 
et demi, ses amis le conduisirent à Louvain. La ville se 
trouvait en deuil. Le collège des Bourgmestre et Echevins 


( 339 ) . 


avait porté à la connaissance de leurs concitoyens le 
douloureux événement, en faisant afficher, sur les murs 
de la ville, en flamand et en français, la proclamation 
suivante, qui exprimait les sentiments de chacun : 


« Concitoyens, 


» Nous avons la douleur de porter à votre connaissance 
le décès d'un enfant de Louvain que son travail à conduit 


à la renommée. 
» M. JEAN STAS, 


l'une des illustrations les plus pures de la chimie 
moderne, est décédé à Bruxelles, le 43 décembre 1891. 

» 1] était né en notre ville le 21 août 1813. Les remar- 
quables travaux qu'il a accomplis, les admirables décou- 
vertes dont il a enrichi la science, ont immortalisé son 
nom dans les deux mondes et font honneur à la Belgique. 

» La ville de Louvain a le droit de revendiquer avec 
fierté cette gloire nationale. 

» Jean Stas, au milieu de son incessant labeur et de 
ses absorbantes recherches, avait conservé pour sa ville 
natale une affection inaltérable. C'est à elle qu'il a 
adressé son dernier vœu. 

» Il a exprimé le désir de reposer au milieu de nous. 

» Il sera obét à ce désir pieux. Les dispositions testa- 
mentaires du défunt ont été une affirmation solennelle de 
cette tolérance et de cette modestie qui ont été les vertus 
maltresses de toute sa vie. 

» Nous conformant à sa volonté suprême, nous laisse- 
rons à ses funérailles la simplicité qu'il a entendu leur 
imprimer. 


( 560 ) 


» Le conseil communal remplira néanmoins le devoir 
d’aller cejourd’hui, à deux heures et demie, saluer, à la 
gare, le convoi de son grand citoyen. 

» Il a décidé également qu'un terrain communal sera 
réservé au cimetière pour recevoir sa dépouille mortelle. 

» Ainsi, pendant que la science et la patrie porteront 
le deuil du Maitre disparu, la ville de Louvain gardera le 
cercueil] que lui a confié son ultime pensée. » 


Par ordonnance : 


Les Bourgmestre et Échevins, Le Secrétaire, 
LÉOP. VANDERKELEN. Euc. MARGUERY. 


Les abords de la gare de Louvain furent occupés par 
une affluence considérable de monde. La foule était 
silencieuse et paraissait comprendre l’affliction des vrais 
amis du défunt, car le convoi n’était formé que de 
ceux-là. Si plusieurs hommes ont oublié le bien que Stas 
a fait, si d'autres n'ont pu lui pardonner sa fermeté ou 
l'indépendance de son esprit, consolons-nous : le noble 
exemple qu’il a laissé n'en sera que plus aimé de ceux 
qui ont gardé, dans sa pureté, le sentiment du beau, du 
bien et du juste. 


W. SPRING. 


BIBLIOGRAPILIE, 


LISTE DES PUBLICATIONS DE JEAN-SERVAIS STAS. 


MÉMOIRES DE L'ACADEMIF. 


Nouvelles recherches sur les lois des proportions chimiques. sur 
les poids atomiques et leurs rapports mutuels, 1865. (Mémoires 
des membres, t. XXXV.) 

De la détermination du rapport proportionnel entre l'argent, les 
chlorures et les bromures. 4876-4881 (Ibid, t XLIT.) 

De La nature de la lumière solaire. 4894. (1b£.1., t, XLIX.) 

De l'argent. 4892. ({béd., t. XLIX, Are partie.) 

Recherches chimiques et études spectroscopiques sur le potas- 
sium, le lithium, le calcium, le strontium, le baryum, le thallium. 
4893. ({btd., id., 2e partie.) 

Recherches chimiques sur le chlorure, le chlorate, le perchiorate 
et le chioroplatinate de potassium, 1893. ({bid.) 

Rapport proportionnel entre l'argent et le chlorure de potassium. 
4893. (bid) 


Bulletins (1r° série). 


Sur la phlorhizine. 4835. (T. 11, pp. 5, 341.) 

Isolement du radical de l'éther. 1838, (T. V, p. 414.) 

Recherches chimiques sur la phlorhizine. (T. VI, p. 403.) 

Nete sur l'action de l'hydrogène sur quelques matières chlorées. 
18H. :T VII, p. 169.) 

Détermination de la température de la terre dans la houillère de 
Sainte-Cécile, montagne du Flénu, près de Mons. 4844. (T. VIII, 
p. 384) 





Recherches chimiques sur les propriétés et la composition de 
l'acétal 48465. (T. XII, 2° partie, p. 462.) 
‚ Nouvelles recherches sur le véritable poids atomique du carbone. 
1848. (T. XVI, Are partie, p. 9.) 
De l'organisation de l'ancieune Université de Louvain et de son 
influence sur le développement intellectuel du pays. 41853. (T. XX, 
p. 401.) Discours prononcé comme directeur de la Classe des 
sciences le 46 décembre 1853. 





Rapports sur : 


Uu mémoire de M. Koene, sur la non-existence du sulfate d'oxrde 
azotique. !T. XI, p. 96.) | 
Le mémoire de M. Koene, intitulé : De la nature de l'eau régale. 
(T. XI, p. 148.) 
Un mémoire sur l'appareil de Thilorier modifié. (T. XII, p. 86.) | 
Une lampe de sûreté de M. Eloin. (T. XIV, p. 170.) | 
Un mémoire de M. Toilliez relatif aux pierres taillées. (T. XIV, 
p. 248.) 
L'emploi du grès. (T. XV, p. 53.) 
Le concours de l’année 1848. (T. XV, p. 609.) 
Le projet de loi sur l'enseignement supérieur. (T. XVI, p, #13.) 
Un mémoire de MM. Mareska et Donny sur l'extraction du 
potassium. (T. XVIII, p. 274.) 
Une notice de M. Biot sur certains procédés proposés pour constater 
quelques falsifications des fariues céréales. (T. XIX, p. 336.) 
Deux notices du mème auteur relatives au mème objet. {T. XX, p. 8) 
Un mémoire de M. Namur sur un véritable lacrymatoire découvert, 
en 4859, dans le Luxembourg. (T. XX, pp. 426, A8.) 
Une demande du Gouvernement belge. (T. XX, p. 129.) 
Une notice de M. Bède relative aux chaleurs spécifiques de quel- 
ques métaux à différentes températures. (T. XXI, p. 473.) 
Une note de M. Francotay sur diverses inventions de sauvetage. 
(T. XXII, p. 761.) 


( 365 ) 


Une note de M van Arenberg sur une nouvelle combinaison du 
chlore et du brome. (T. XXII, p. 761.) 
Un mémoire de concours. (T. XXIII, p. 296.) 


(2e série.) 


Recherches sur les rapports réciproques des poids atomiques. 
1860. (T. X, n° 8.) 

Note sur la découverte, par M. Scacchi, d'un corps nouveau dans la 
lave du Vésuve. 1889. (T. XLIX.) 

La science et l'imagination. Discours prononcé comme directeur 
de la Classe des sciences le 46 décembre 488). (T. L.) 


(Rapports sur :) 


Un mémoire de M. Henry sur quelques classes de composés 
organiques et sur les radicaux organiques en général. (T. IV, 
pp. 227, 235, 236.) 

Deux notices de M. Baeyer sur un nouveau dérivé de l'acide 
picrique et sur la nature de l'acide allophanique. (T. VI}, pp. 489 
et 501.) 

La fête séculaire de Munich. {FT VIT, p. 499) 

Le mémoire de M Henry sur la berbérine et ses sels. (T. VII, p. 503.) 

Deux notices de MM. Kekulé et Forster, sur l'action du brome sur 
l'acide succinique et sur la transformation des acides succiniques 
bromés en tartrique et malique. (F. X, p. 55.) 

Une notice de M. Kekulé sur les acides itaconique et pyrotartrique. 
T. XI, p. 623) 

La modification des prix quinquennaux. (T. XII, p. à; 

Une note de M. Linnemann sur le sulfure de cyanogène. (T. XII, 
p. %6.) 

Une note de M. Swarts concernant l'action du brome sur le 
camphre. (T. XI, p. 212.) 


(564 ) 


Une notice de Al. Kekulé sur Faction de l'iode sur quelques sulfures 
organique. (T. XHI, p. 121.) 

Idem sur les dérivés pyrogénés de l'acide citrique. (T. XII, p. 223) 

Une notice de M. de Wilde sur l'action de l'amalgame de sodium 
sur les nitrates et les nitrites. (F. XV,p.524)  : 

Idem sur l’action du protochlorure de phosphore sur l'acide mono- 
chloracétique. (T. XV£, p. 477.) 

Un mémoire de concours. (F. XVIH, p. 505.) 

Une note de M. Esselens sur la détermination de la quantité de 
potasse et de soude contenue dans la potasse du commerce. 
(T. XVII, p. 87.) 

Une notice de M. de Wilde sur le chlorure de bromacétyle et le 
bromure de chloracétyle. (T. XVII, p. 225.) 

Une notice de M. Krouber sur les henzines, nitrobenzines et 
anilines destinées à la fabrication des couleurs. (T. XVII, p. 396.) 

Une notice de M. Mathelin sur le dosage des minerais de zinc. 
(T. XVEII, p. 220.) 

Un mémoire de M. Grischenko sur des recherches alcalimétriques. 
(T. XVIII, p. 112) 

Un mémoire de concours. (F. XVII, p. 442) 

Une note de M. Swarts sur quelques dérivés de l'acide pyrotar- 
trique. (T. XVIII, p. 343.) 

Un mémoire de M. Bortier sur la pesanteur spécifique des corps. 
(T. XIX, p. 394.) 

Une notice de M. de Wilde sur la production de l'acétylène. 
(T. XIX, p. 12.) 

Une notice de M. Pienkowski sur la conservation des substances 
organiques. (T. XIX, p. 527.) 

Une note de M. Glaser sur la transformation de l'aniline. (F. XXI, 
p. 197.) 

Un travail de M. Ladenburg sur la synthèse de l'acide anisique. 
(T. XXI, p. 199) 

Un travail de M. Henry sur l'histoire du chrome. (T. XXI, p. 901.) 

Un travail de MM. Ladenburg et Fritz sur l'acide paraoxybenzolque. 
(T. XXI, p. 341) 


( 565 ) 

Une note de M. Swarts sur l'acide itaconique. (T. XXI, p. 409.) 

Un travail de M. Glaser sur l'acide itaconique. (T. XXII, pp. 454 
et 687) 

Un travail de MM Glaser et Radz: szewsky sur quelques transfor- 
mations de l'acide formobenzoïque (T. XXIV, p. 109.) 

Une note de M. Ronday sur l'acide itamalique. (T. XXIV, p. 113.) 

Un travail de M. Van der Elst sur les progrès des sciences. (T. XXV, 
p. 486.) 

Une note de M. Swarts sur les substances saturées. (T. XXV, 
p. 186. 

Une note de M. Henry concernant les radicaux organiques (T. XXV, 
p. 620.) 

Une note de M.-Radziszewsky sur quelques dérivés de l'acide 
phényiacétique. (T. XXVI, pp. 259 et 620.) 

Une note de M. |. de Koninck sur une variété de prrophyllade 
(F. AXVL, p. 433) 

Une notice de M. Henry sur les sulfocyanures des radicaux alcoo- 
liques. (T. XXVII, p 142) 

Une note de M. Henry relative aux dérivés chlorés de T aldéhy de 
salicylique. (T. XXVII, p. 250.) 

Une note de M Robin sur la prérision de la couleur des composés 
minéraux, etc. (T. XXVII, p. 627.) 

Une note de M. Henry relative à l'isomérie, (T. XXVII, p. 6% , 

Une note du même sur les dérivés éthérés des acides et des alcools 
polyatomiques. (T. XXVII, p. 627.) 

Une note du mème sur le nitrile salicylique et ses dérivés. 
(T. XXVIII, p. 148) 

Une note du mème sur les nitriles. (T. XXVIIF, p 446.) 

Une note du même sur les dérivés éthérés des acides et des alcools 
polyatomiques. (T. XXVIII, p. 42.) 

Une note de M. de Koninck sur les acides phlorétique et sulfohy- 
drocinnamique. (T. XXX, p. 85.) 

Une note de M. Melsens sur le chlorure de. sulfuryle et l'anhydride 
sulfureux. T. XXXIV, p. 448.) 








eee ee 
- 


( 568 ) 


Un projet de M. Dupont de publier une histoire naturelle générale 
de la Belgique. (T. XXXV, p. 489.) 

Un travail de M. Henry sur les dérivés glycériques, allyliques et 
propargyliques. (T. XX XV, p. 461.) 

Une note de M. Swarts sur quelques propriétés des acides pyroci- 
triques. (T. NXXVI, p. 18) 

Une notice de M Spring sur les composés oxygénés du soufre. 
(T. XXXVI, p. 17.) 

Une note de M. Henry relative à un nouvel hydrocarbure acételinique 
isomère de la benzine. (T. XXXVI, p. 19.) 

Une notice historique de M. Melsens sur van Helmont. (T. XLI, 
p. 41.) 

Des notes de chimie de M. de Wilde relatives à la théorie du blan- 
chiment, à la préparation de l'acétylène, à l'action de Tefflure 
électrique sur quelques gaz et mélanges gazeux. (T. XXXVII, 
pp 10,12, 14) 


Une note de M. Henry sur les dérivés diallyliques. ‘T. XXXVIL p.6) 


Une note de M. Spring sur l'acide hyposulfureux et l'acide trithio- 
nique. (T. XXXVII, p. 7.) 

Deux notes de M Henry sur les dérivés diallyliques. (T. XXXVII, 
pr. 271 et 341.) 

Un travail de M. Spring sur la constitution des acides polythioni- 
ques. (T. XXXVII, p. 22.) 

Un travail du même sur deux nouveaux chlorures d'acides organi- 
ques. (T. XXXVILUL, p. 407.) 

Un travail du même sur l'action du pentachtorure de phosphore sur 
les hyposulfites inorganiques. (T. XXXVII, p. 409.) 

Le mémoire de concours de 187% sur la température de l'espace et 
la chaleur spécifique absolue des corps simples et des corps 
composés. (T. XXXVII, p. 748.) 

Un travail de M. Spring sur les acides du chlore. (T. XXXIX, 
p. 181.) 

Un travail de M. Bruylants sur les résines. (T. XLI, p. 850 et L XLI, 
p. 20) 








( 367 ) 


Un travail de M. Dubois sur le chlorure de sulfuryle. (T. XLI, 
p. f3,: 

Un travail de MM. Spring et Levy sur les acides tétra- et trithioni- 
ques. (T. XLI, p. 11) 

Un travail de MM. Spring et Arisqueta sur l'action du chlore sur 
le peroxyde d'argent. (T. XLII, p. 479.) 

Le mémoire de concours de 1876 sur l'acide citrique. (T. NL, 
p. #0.) 

Un travail de M. Chevron sur l'action de l'acide azotique sur l'éthy- 
lène et du peroxyde d'azote sur l'acétylène. (T. XLIII, p 79.) 

Le mémoire de concours de 1877 sur les substances albuminoïdes. 
(T. XLIV, p. 674.) 

Un travail de M. Motteu sur l'histoire du sucre saccharose.(T. XLIV, 
p. 318.) 

Un travail de M. Petermann sur les gisements de phosphates en 
Belgique. (T. XLV, p. 71.) 

Un travail de MM. Spring et Durand sur la constitution des com- 
posés oxygénés de l'azote. (l NIVE, p. 13.) 

Le travail de M. Spring sur la non-existence de l'acide pentathio- 
nique. (T. XLV, p. 578.) 

Une note de M. Monier sur une opale hydrophane. (T. XLVI, p. #44) 

Les superphosphates, par M. Chevron. (T. XLVII, p. 23.) 

Un nouveau procédé pour prendre l'empreinte des cachets et des 
médailles, par M. Reeckl. (T. XLVII, p. 744) 

Une nouvelle méthode de préparation des acides iodhydrique et 
bromhydrique, par M. Bruylants. :T. XLVIH, p. 745) 

Quelques nouveaux sels de mercure, par M. Spring. (T. XLVII, 
p. 491.) 

Une note de M. Fievez sur les raies spcctrales de l'hydrogène et de 
Yazote. (T. XLIX, p. £0.) 

Une note de M. Renard sur l'épidote de Quenast, (T. L, p. 80.) 

Le mémoire de concours de 1880 sur les relations entre les pro- 
priétés physiques et les propriétés chimiques des corps simples 
et des corps composés. (T. L, p. 369.) 


( 368 ) 
(3e série.) 


Les gisements de phosphates en Belgique, par M. Petermann. (T. Ì, 
p. 74.) 

L'élargissement des raies de l'hydrogène, par M. Fievez.(T.l.p #8. 

La transformation du méthrlchloracétol en acétone et en thiacétone, 
par M. Spring. (T. |, p. 462.) 

Un projet de thermomètre enregistreur par M. Delaey.(T. {,p. 871. 

Une note de M. Fievez sur la lumière de la comète b de 1881. 
(T. If, p. 5.) 

Un travail de MM. Spring et Legros sur les éthers composés de 
l'acide hyposulfureux. (T. [f, p. 433.) 

Un travail de MM. Spring et Winssinger sur l'action du chlore sur 
les combinaisons sulfoniques. (T. ll, p. 431.) 

Action du chlore sur l'alcool butylique tertiaire, par M. d'Otrepne 
de Bouvette. (T. If, p. #36.) 

Un travail de M. de Wilde sur l'action du trichlorure et du tribro- 
mure de phosphore sur l'hydrogène phosphoré gazeux !T. Il, 
p. 118) 

Un travail du même sur l'action du trichlorure de phosphore sur 
l'iodure de phosphonium. (T. Hf, p. 719.) 

Une note de M. Krutwig sur le chlorure d'acétrle monochloré. 
CT. HI, p. 142) 

Une note de M. A. Jorissen sur divers produits retirés des souches 
fraiches de pivoine. (T II, p 240) 

Une réclamation de priorité de M. de Heen. (T. IV, p. 4) 

Une note de M. De la Rovère sur quelques dérivés bromés du 
camphre (T. IV, p. 169) 

L'action du chlore sur le chlorure butylique tertiaire, par 
M. d'Otreppe de Bouvette. (T. IV, p. 298.) 

Un travail de M. Blas sur les eaux alimentaires. (T. VIT, p. 798) 

Un tratail de M. tievez sur l'influence de la température sur les 
caractères des raies spectrales. (T. VII, p. 290.) 


( 369 ) 


Les investigations de M. Nicolas von Konkoly sur les spectres 
cométaires et sur les spectres lumineux des gaz hydrocarbonés. 
(T. VIL, p. 277) 

Un travail de M. Errera sur le glycogène chez les Basidiomycètes. 
(T. VIN, p. 601.) 

Les recherches de M. Fievez sur le spectre du carbone dans l'arc 
électrique en rapport avec le spectre des comètes et le spectre 
solaire (T. IX, p. 78.) | 

In travail de M. Fievez sur l'influence du magnétisme sur les 
caractères des raies spectrales. (T. IX, p. 327.) 

Une note de M. E. van Aubel sur la transparence du platine. (T. XI, 
p. 396.) 

Un travail de M. E. Proost, concernant les sels de platine (T. XI, 
p. 339 ) 

l'ne note de M. L. Backelandt sur l'oxydation de l'acide chlorhy- 
drique sous l’influence de la lumière. (T. XI, p. 446.) 

Une note de M. E. van Aubel concernant la transparence des 
miroirs de platine. :T. XII, p. 641.) 

Essai sur l'origine des raies de Frauenhofer en rapport avec la 
constitution du Soleil, par M. Fievez. (T. X11, p. 40.) 

Une notice de M. De la Royère sur les hydrocamphènes tétra- 
bromés. (T. XI, p. 75.) 

Deux notes de M. Nelissen sur le formiate de sodium comme 
réducteur dans l'analyse par voie sèche, et recherches des sulfates 
alcalino-terreux par voie sèche. (T. XII, p. 170.) 

Nouvelles recherches sur le spectre du carbone, par Ch. Fievez. 
T. XIV, p. 9.) 

Un travail de MM. Jorissen et Hairs sur un nouveau glycoside 
dzoté retiré du Linum usitatissimum. (T. XIV, p 874.) 

Un travail de M. E. Proost sur le sulfure de cadmium colloïdal. 
(T. XIV, p. 497.1 

De nouvelles recherches faites par M. Fievez sur l'origine optique 
des raies spectrales. (T. XVI, p. 14.) 


24 





( 370 ) 


Un mémoire de M. Petermanh intitulé : Recherches de chimie et 
de physiologie appliquées à l'agriculture. (T. XVI, p. 148) 

Un nouveau procédé de rechercher le brome, par M. F. Swarts. 
(T. XVIII, p. 352.) 

L'occiusion de l'oxygène dans l'argent, par B. Brauner. (T. XVII, 
p 21. 

Un travail de MM. Jorissen et Grosjean sur la solanidine des jets 
de pomme de terre. (T. XIX, p. 162.) 

Une notice de M. E. Laurent sur la réduction des nitrates par la 
lumière so'aire. (T. XX, p. 237.) 

Un travail de MM. Jorissen et Hairs sur la Lyamarine, nouveau 
glucoside fournissant de l'acide cvanhydrique par dédoublement, 
et retiré du num usitatissimum. (T. XX], p. 518.) 





(Annuaire.) 


Notice nécrologique sur Auguste-Donat de Hemptinne. 1857. 


TRAVAUX NON PUBLIÉS PAR L'ACADÉMIE. 


Recherches chimiques sur la phlorhizine. Annales de chimie et de 
physique. 1839. (T. LXIX, p. 367.) 

Recherches sur le véritable poids atomique du carbone. (Colla- 
boration avec M. Dumas). (lbid., 1844 (3), t. ler, p. 5.) 

Second mémoire sur les types chimiques. (Collaboration avec 
M. Dumas). (lbid., 1840, t. LXXII, p. 118.) 

Notice historique sur J-B.-F. Van Mons, membre honoraire de 
l'Académie de médecine. (Bulletin de l'Académie royale de 
médecine de Belgique, 1843, t. II, p 851.) 

Recherches médico-légales sur la nicotine, suivies de quelques 
considérations sur la manière générale de déceler les alcalis 
organiques dans le cas d'empoisonnement.(Jbid., 1851-4852, t. XI, 
p. 202.) 


(371) 


Chimie appliquée à la météorologie. — Nouvelles analyses de l'air, 
‘Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1842, t. XIV, 
p. 510.) 

Chimie physiologique. — Note sur les liquides de l'amnios et de 
l'allantoïde. (fbíd., 4850, t. XXXI, p. 629.) 

Recherches de statique chimique au sujet du chlorure et du bro- 
mure d'argent. (Annales de chimie et de physique, 1872 (4), 
t. XXV, p. 2; 1. III, p. 445, et 1. LIT, p. 289. Comptes rendus, 
t LXXII, p. 998.) 

Rapport sur des travaux exécutés sur le platine iridié employé à la 
confeetion des règles, par MM. Broch, Sainte-(laire-Deville et 
Stas, rapporteur (Procès-rerbaux du Comité international des 
poids et mesnres, Paris, 1877.) 

De l'analyse du platine iridié employé par la section française de 
la Commission internationale du mètre à la confection des pro- 
totypes, par MM. Sainte-Claire-Deville et Stas. (Procès-verbaux 
du comité international des poids et mesures, Paris, 1817-1878.) 

Des types en platine, en iridium et en platine iridié à différents 
titres, par MM. Broch, Sainte Claire-Deville et Stas, rapporteur. 
(fbid., 1818-1879.) 

De la règle-type, en forme d’r,et en platine iridié à 40 e/o d'iridium, 
par MM. Broch, Sainte-Claire-Deville et Stas, rapporteur. (lid, 
1879-1880.) 

Recherches sur l'absorption, par la peau humaine saine, d'une 
solution aqueuse très diluée d'arséniate de sodium et d iodure 
de potassium, et de l'absorption de l'iode de sa teinture appli- 

quée sur la peau humaine saine et sur la peau humaine recou- 
verte de son épiderme altéré. (Bulletin de l'Academte royale de 
médecine de Belgique, 1886 (3), t. XX, p. 89.) 


_Rapports industriels. 


Bougies stéariques; allumettes chimiques ; blanc de céruse; blanc 
de zinc; peinture à la céruse ; peinture au blanc de zinc; outre- 


(372 ) 


mer artificiel. (Rapports fails au nom du jury mixte inierna- 
tional, Paris, 1856.) 

Produits chimiques : acide sulfurique; sulfate de soude; sel de 
soude; gélatines et colles fortes; silicate de potasse; bougies 
stéariques; allumettes chimiques; savons; vernis; caoutchouc; 
cuirs; papiers et cartons; blanc de céruse; blanc de zinc; outre- 
mer artificiel. — Préparation et conservation des substances 
alimentaires : farines, pâtes, amidon, sucres, alcools. (Rapport 
du jury belge de l'Exposition universelle de Paris en 1855, 
Bruxelles, 1856.) 

Rapport sur l'industrie stéarique au jury de l'Exposition univer- 
selle de Londres en 1862. (Reports by the juries, London, 1863.) 

Rapport sur l'industrie des corps gras : acides gras, huiles et 
graisses ; savons ; hydrocarbures ; huile de schiste; pétrole; paraf- 
fine; éclairage aux hydrocarbures; gélatine et colle forte; 
appareils destinés à la distillerie; appareils réfrigérants pour 
les moûts de bière et les vinasses de distillerie. (Insérés dans 
le tome ler des Rapports du jury belge de l'Exposttion univer- 
selle de Londres, Bruxelles, 1863.) 


TABLE DES MATIÈRES. 


INTRODUCTION . 


CHAPITRE PREMIER, 


Naissance et famille de J.-S. Stæs. — Ses études à Louvain. 
— Découverte de la phlorhizine. — Ses fonctions de pré- 
parateur à l'Université de Louvain. — Son désir de 
compléter son éducation scientifique à Paris. 


CHAPITRE IT. 


Stas étudiant à Paris. — Étude de la phlorhizine. — Son 
enthousiasme pour la science — Lecture à l'Institut, de 
son travail sur la phlorhizine, — Bontés de J.-B. Dumas à 
sou égard. 


CHAPITRE Ii]. 


Stas collaborateur de Dumas. — Ses recherches sur le véri- 
tahle poids atomique du carbone — Mémoire sur les 
types chimiques. — Analyse de l'air de Bruxelles . 


CHAPITRE IV. 


Stas professeur à l’École militaire. — Son projet concernant 
le développement de cet établissement. — Son éméritat. 


217 


(374 ) 


CHAPITRE V. 


Stas dans son laboratoire privé. — Sacrifice de son patri- 
moine. — Intervention spontanée de Liebig. — Subside 
du Gouvernement belge . 


CHAPITRE VI. 


Premiers travaux exécutés par Stas à Bruxelles. — Recher- 
ches sur le butylène. — Action de l'hydrogène sur 
quelques matières chlorées. — Température de la terre. 
— Propriétés et composition de l'acétal. — Les liquides 
de l'amnios et de l'allantoïde . 


CHAPITRE VI. 


Travaux sur les poids atomiques. — La loi de Prout sur 
l'unité de la matière. — Historique — Dumas et Stas. 
— Indépendance de la composition des corps des facteurs 
physiques. — Démonstration de la loi des proportions 
définies — Accueil fait aux conclusions de Stas par le 
monde savant 


CHAPITRE VIEL 


OEuvres posthumes. — Recherches sur l'argent. — Destruc- 
tion des produits de Stas par l'incendie du palais du Midi. 
— Nouvelle détermination du rapport proportionnel de 
l'argent au chlorure de potassium. — Études spectrosco- 
piques sur le potassium, le lithium, le calcium, le stron- 
tium, le baryum, le thallium. — {mmutabilité de ces 
éléments. — Natura de la lumière solaire. 


. 2 








( 375 ) 
CHAPITRE IX. 


Stas et le procès de Bocarmé. — Recherches médico-légales 
sur la nicotine. — Revendications de priorité au sujet du 
décèlement des alcaloïdes en cas d'empoisonnement . . 


CHAPITRE X. 


Travaux littéraires. — Notices biographiques : J.-B -F. Van 
Mons; A -D. de Hemptinne. — Discours académiques : 
L'Université de Louvain; La science et l'imagination; De 
la nature de la lumière solaire. — Conférences. . . 


CHAPITRE XL 


Stas et l'enseignement supérieur de l'État — Il accepte une 
chaire à l'Université de Liège; opposition faite à sa nomi- 
nation. — Son concours pour le recrutement du corps 
professoral, — Son discours au Roi, le 4er janvier 1891. 


CHAPITRE XII. 


Services publics. — Rapport sur certaines industries. — 
Conférence diplomatique monétaire de 1887. — Commis- 
sion internationale du mètre. — Commission de l'Obser- 
vatoire royal. — Commission de la carte géologique. 
— Autres commissions. — Son rapport sur le métal à 
CARBO... ee . + 


CHAPITRE XHIE. 


Stas commissaire des monnaies, — Travaux sur la purification 
de l'or; sur le dosage volumétrique de l'argent; sur la 
statique chimique du chlorure et du bromure d'argeut. 


. 307 


312 


322 


( 376 ) 


CHAPITRE XIV. 





Distinctions scientifiques. — Manifestation à Louvain en 1886. 
— Jubilé académique en 18H. . . . . + « 38 


CHAPITRE XV. 


Caractère de Stas.— Grandeur d'âme.— Fermeté. — Modestie. 
— Affection. — Sa philosophie et sa tolérance, — Vie 
domestique. — État de sa santé, — Sa mort, son 


enterremeat . . . … ee . . ee . + . 3 
Liste des publications de Stas . . . . . . . . . . . 461 
Table des matières . . . . . . . ee... . 8 








NOTICE 


SUR 


NICOLAS-EDOUARD MAILLY, 


MEMBRE DE L'ACADÈMIE, 


ad à Bruxelles le 17 juin 1810, décédé à Saint-Fosse-ten-Noode 
de 8 octobre 1891. 


En commençant l'une de ses impérissables études 
historiques, l’homme distingué auquel nous consacrons 
cette notice annonce qu'il évoquera les documents 
authentiques de l’époque. pour leur confier le soin de 
dévoiler au lecteur les faits passés et pour faire revivre, 
en quelque sorte, et ces temps déjà lointains et leurs 
personnages remarquables. Nous voudrions, nous aussi, 
faire revivre dans l'esprit du monde savant le confrère 
honoré dont nous déplorons la perte ; mais nous croirions 
cette tâche au-dessus de nos forces si une circonstance 
bien rare ne venait nous seconder : vers la fin de sa vie 
si laborieuse, accablé par l'âge et la maladie, mû peut- 
être par un secret et triste pressentiment, Mailly s'occu- 
pait de la rédaction et de la publication d’une autobio- 


(578 ) 


graphie préeise et détaillée. Étonnante et touchante 
coïncidence, cet ouvrage voyait le jour précisément à ia 
mort de son auteur, et était distribué à ses confrères sans 
que sa main défaillante eût pu compléter la dédicace 
insérée à la première page ! 

En cette occurrence, le biographe voit sa tâche se sim- 
plifier : où pourrait-il trouver plus sûrement et plus 
exactement les principaux points de repère de son 
travail? En groupant done autour de ces points précis les 
renseignements complémentaires que nous avons pu 
recueillir, en faisant parler surtout, si l'on peut dire, les 
œuvres nombreuses du défunt, nous tâcherons de 
retracer cette carrière si bien remplie avec une exactitude 
qui se rapproche, fût-ce même d'assez loin, de la fidélité 
avec laquelle un artiste habile a su reproduire les traits 
d'Édouard Mailly dans la vivante image qui orne ces 
pages. 


I. 


Notre regretté confrère naquit à Bruxelles, le 47 juin 
1810; son père, musicien du théâtre de la Monnaie et 
maitre de chapelle dans plusieurs églises, lui apprit de 
bonne heure les principes de son art; comme Mailly le 
dit lui-même, il connut ses notes avant ses lettres. et de 
cette première éducation date sans doute chez lui cet 
amour de l’art musical qui, avec celui des recherches 
scientifiques, était appelé à remplir son existence tout 
entière. D'une complexion délicate, Éd. Mailly s'exprimait 
avec beaucoup de difficulté dans son enfance, et à cinq 





( 379 ) 


ans seulement sa voix commença à s'affranchir de ces 
entraves; dès douze ans, il fut affligé d’une surdité com- 
plète de l'oreille gauche; il était d’une timidité extrême et 
avoue lui-même avoir conservé eette disposition fâcheuse 
pendant une grande partie de son existence; cette timidité 
devait avoir une grande influence sur son avenir, et l'on y 
trouve la eause de cette réserve parfois exagérée qui le 
caractérisait et qui souvent a dû être interprétée à son 
désavantage; peu communicatif, assez brusque et rude 
de manières, il cachait pourtant une âme accessible aux 
vives émotions; la musique surtout avait le privilège 
d'éveiller en lui cette sensibilité qu'il semblait vouloir 
refouler au dedans de lui-même : l'audition d'un bel 
opéra le remuait jusqu'aux larmes et même jusqu'aux 
sanglots (1), et qui ne se rappelle les accents émus qu'il 
trouva en honorant la mémoire de son bienfaiteur 
Ad. Quetelet et celle d'Ernest (Quetelet, si prématurément 
enlevé à l'Académie? 

Mailly fut à la fois historien, savant et artiste. La 
facilité avec laquelle il s’assimilait les langues étrangères 
lui permit bientôt de comprendre le hollandais, l'anglais, 
l'allemand, l'italien, l'espagnol et même le russe; son 
style se ressent de cette aptitude littéraire : il joint la 
correction et la sobriété à la précision qui trahit le 
mathématicien. Mailly avait regu en prix à l’école pri- 
maire « les Nouveaux éléments de littérature traduits en 
» partie d'Eschenburg par Breton, et reconnait devoir 
» beaucoup à cet ouvrage où il a trouvé des notions sur 


(4) Voir ftinéraires et souvenirs de voyages, précédés d'une 
autobiographie. Bruxelles, 1891, Hayez, pp. 89, 193. 


t 580 ) 


» les auteurs anciens et modernes pour tous les genres 
» et pour toutes les langues (1) ». 

Après avoir terminé ses études primaires, le jeune 
Édouard fréquenta l’Athénée royal, où il eut le bonheur 
de rencontrer des professeurs éminents : Vautier, Les- 
broussart et Quetelet, trinité bien faite pour inspirer à la 
fois au jeune homme le goût des belles lettres et celui 
des sciences. En 1827, à 17 ans par conséquent, il termi- 
nait sa rhétorique summâ cum laude; mais peu s'en fallut 
qu'une maladie grave, une fièvre muqueuse, ne le fit 
périr vers cette époque. 

Il nous raconte comment, malgré ses succès, il doubla 
sa rhétorique en suivant les cours du Musée des sciences 
et des lettres, installé depuis le 3 mars 1827; il avait 
pour but de se mettre sur les rangs pour l'obtention 
d'une bourse de la fondation Jacobs à l'Université de 
Bologne. Malheureusement le concours fut ajourné ; 
Mailly partit alors pour Liége où il commença, en octobre 
1828, à suivre les cours de la faculté des sciences. Parmi 
les professeurs dont il suivit les leçons, il aime à citer 
le mathématicien Van Rees, dont il écrivit plus tard la 
biographie. Le 12 juin 1830, il était reçu candidat en 
sciences physiques et mathématiques, non sine laudibus, 
et le 3 août 1831 il obtenait son diplôme de docteur avec 
distinction. 

Ce diplôme conquis sous le gouvernement des Pays- 
Bas devenait pratiquement à peu près sans valeur en 
1831, et ne pouvait que bien difficilement le mener à 
l’enseignement publie après le changement de régime. 


(4) ftinéraires, ouvr. cité, p. 12. 


( 581 ) 


Aussi vovons-nous alors Mailly cherchant vainement un 
emploi jusqu'au moment où il s'adresse à Ad. Quetelet, 
son ancien professeur à l’Athénée. Celui-ci le reçoit 
comme aide à l'Observatoire, le 1er juillet 1832, et use de 
son influence pour le faire nommer employé et secrétaire 
adjoint de la commission administrative du Musée des 
arts et de l’industrie, le der janvier 1833, et répétiteur de 
mathématiques à l’École militaire, le 24 juin 4835. Mailly 
n'oubliera jamais ce qu'il doit à son bienfaiteur; son 
Autobiographie rappelle que, dans son Essai sur la vie 
d'Ad. Quetelet, il sut concilier les devoirs de la reconnais- 
sance avec le respect de la vérité (1), et dans le discours 
qu'il prononça aux funérailles de cet homme illustre, il 
débuta par ces termes : « Je connaissais M. Quetelet 
» depuis un demi-siècle: j'ai été son élève à l’Athénée et 
» pendant trente-sept ans j'ai eu part à tous ses travaux ; 
» même après que l'état de ma santé m'eut forcé à 
» renoncer à mon emploi à l'Observatoire, je conservai 
» mon bureau dans cet établissement où s'était écoulée ma 
» vie et dont le fondateur m'avait généreusement recueilli 
» à ma sortie de l’Université (2). » Un arrêté ministériel 
nomma Mailly aide pour les calculs à l'Observatoire royal, 
le 13 mars 1839; le 6 avril 41840, il était confirmé dans ses 
fonctions de répétiteur à l’École militaire, et, le 11 octobre 
1845, nommé, par arrêté ministériel, secrétaire de la 
commission administrative du Musée. 

En qualité d'aide-ealculateur de Quetelet (3), Mailly 


(1) Page 40, oúvr. cité 

Y, Bull. de l'Acadeinte, ® série, t. XXXVII, 4874, p. 251. 

(3: Sous la direction de Quetelet, les fonctionnaires de l'Observa- 
toire n'ont jamais été désignés que sous la dénomination d'afdes. 


( 582 ) 


collabora à toutes les publications de l'Observatoire : 
l'Annuaire, l'Almanach séculaire, les Annales; son direc- 
teur ne cessa de louer son zèle dans l’accomplissement 
de ses fonctions, et bien que Quetelet se plaignit parfois 
de la rudesse de ses manières, comme Mailly nous le 
rappelle lui-même (1), il lui accorda toute sa confiance : 
Mailly devint le secrétaire d'Ad. Quetelet; la facilité avec 
laquelle il apprit les langues étrangères lui fut d'un grand 
secours dans ces fonctions, et rendit ses services plus 
précieux et plus complets encore. 

Outre ses travaux de réduction des observations, nous 
le voyons collaborer à la Correspondance mathématique et 
physique, que publie son directeur, et il commence, dans 
l'Annuaire, cette belle série de notices, si remarquées 
tant au point de vue historique qu'au point de vue scien- 
tifique. Nous rencontrons d’abord, dans le volume de 1840, 
son Tableau des constantes pour Bruxelles, données rela- 
tives à la position de l'Observatoire, au magnétisme, à la 
pesanteur, à la météorologie, recueillies à l'Observatoire 
de Bruxelles: cette notice vient combler une véritable 
lacune de cette époque. En 1833, Mailly nous retrace tous 
les accroissements que le système solaire a reçus 
depuis 1843 : découverte de Neptune, dont il donne un 
historique intéressant. petites planètes, comètes. En 1854, 
c'est une notice historique très détaillée concernant tous 
les satellites connus des planètes; également en 1854 
parait l’A/manach séculaire, contenant une étude très 
complète de Mailly sur le Calendrier; en 1858, une étude 
sur la Population de la Belgique; en 1859, l'auteur inau- 


À) Ouvrage cité, p 12. 


EN | 


( 385 ) 


gure la série de ses relations de voyages par l'exposé de 
son séjour en Sicile et dans le midi de l'Italie en 1858; 
comme toujours, Mailly s'y montre savant et artiste: il 
visite tous les établissements scientifiques de ces pays, 
observatoires et universités, nous les fait connaitre en 
détail, ainsi que leurs astronomes et professeurs; il 
assiste à une éruption du Vésuve et entre dans de grands 
développements sur le P. Secchi, son observatoire et ses 
travaux actuels. Puis e’est encore, en 1859, une note sur 
la Population de la terre, d'après M. Dieterici. Dans 
l'Annuaire de 1860, nous rencontrons son précis de 
l'Histoire de l'astronomie aux États-Unis d'Amérique, qui 
a été reproduit dans le journal l’Institut et traduit en ita- 
lien. De 1861 à 1867, Mailly publie les parties successives 
de son Essai sur les Institutions scientifiques de la Grande- 
Bretagne et de l'Irlande, formant un ensemble de 
632 pages in-18; c'est toujours le même soin des détails, 
toujours la même marche. Quand Mailly nous parle de la 
Sociëté royale de Londres ct de la Société royale astro- 
nomique, il nous fait connaître leur histoire, leur orga- 
nisation; il nous renseigne sur leurs membres, leurs 
présidents, leurs travaux; quand il nous entretient des 
observatoires de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, il 
nous décrit les établissements de ce genre, soit privés, 
soit publics, il nous détaille leur histoire, leurs instru- 
ments, nous fait connaitre leurs astronomes et nous 
raconte la vie de ceux-ci; de même pour les universités 
du Royaume-Uni Il étudie ensuite l’Institution royale de 
la Grande-Bretagne, la Société royale d'Édimbourg, 
l'Académie royale d'Irlande et le British Museum; il 
mentionne une foule de renseignements précieux sur 


( 584 ) 


Davy, Young, Dalton, Faraday, Tyndall, etc. Ces notices 
successives nous conduisent jusqu'à l’année 1867 de 
l'Annuaire. Dans le volume de 1868, nous trouvons le 
mémoire sur l'Espagne scientifique. Ce travail renferme 
une histoire de la science en Espagne, des renseigne- 
ments complets sur les observatoires de ce pays, ses 
astronomes, ses académies, ses universités. sur l’orga- 
nisation de toutes ces institutions; l'auteur termine 
par un examen des travaux de statistique et de géo- 
désie. 

Mailly est un écrivain consciencieux au plus haut 
degré; sa qualité maitresse est de ne parler que de visu 
ou d’après des documents de première main. 

Les publications que nous venons de passer en revue 
rapide ne sont pas les seules que l'on doit à cette période 
de la vie de notre confrère : le 3 mars 1838, MM. Belpaire 
et Quetelet lurent à l’Académie un rapport concernant 
une notice de Mailly sur le phénomène des marées, et 
celle-ei a été insérée dans les mémoires in-4°. M. Whewell, 
de la Société royale de Londres, avait sollicité du Gou- 
vernement belge des observations de marées sur la côte 
de notre pays; ce plan fut exécuté, et MM. Belpaire et 
Quetelet avaient remis à Mailly tous les documents reçus, 
pour les réduire et les discuter. « Les deux principaux 
» éléments, disent les rapporteurs, sur lesquels ont porté 
» les caleuls sont relatifs à l'établissement du port et à 
» l'unité de hauteur des marées. Ils ont été calculés soi- 
» gneusement par M. Mailly, ct si les résultats obtenus 
» n'ont peul-être pas encore toute la précision que l'on 
» pourrait désirer, cela tient uniquement à ce que les 
» observations n'ont pas toujours été à l'abri de tout 


( 385 ) 


» reproche. Les valeurs obtenues seront néanmoins d’une 
» utilité pratique incontestable (4). » 

En 1845, Mailly calcule l'orbite de lacomète du 2 juin (2). 

En 41846, il présente à l'Académie un mémoire Sur 
l'éclipse solaire du 9 octobre 1847; ce travail est inséré au 
Bulletin; il a pour but de déterminer les principales cir- 
constances numériques du phénomène pour la Belgique, 
el l'auteur y compare les méthodes de calcul employées 
à Berlin età Greenwich et les Éphémérides du Nautical 
Almanac et de la Connaissance des temps. Les Bulletins 
de 1848 contiennent encore de notre confrère une note 
Sur la collimation de la lunette méridienne. 

En 1850, Mailly publie ses Principes de la science du 
ralcul (arithmétique et algèbre;; ee petit traité, qui con- 
duit le lecteur depuis l'exposé des premières règles de 
l'arithmétique jusqu'à l'équation exponentielle, est un 
modèle de clarté, et celui qui le possédera à fond peut se 
considérer comme bien préparé à aborder la suite des 
études mathématiques. On y trouve aussi un abrégé inté- 
ressant de l'histoire de l'arithmétique et de l'algèbre, et 
Mailly est dans le vrai en disant lui-même que ce petit 
ouvrage renferme beaucoup de choses qu'on ne trouve 
point dans des traités élémentaires beaucoup plus volu- 
mineux. 


(4) Nouveaux Mémoires in-4° de l’Académie, t. XI. 
(2) De l'astronomie dans l’Acud. royale de Belyique, rapp. 
séculaire, p. 83. 


25 


( 586 ) 


II. 


Pendant la période de sa carrière que nous venons de 
retracer, Mailly, porté par ses goûts vers les voyages 
autant que vers l'art et la science, a parcouru déjà une 
grande partie de l'Europe : la France, Paris surtout, la 
Hollande, la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, l'Es- 
pagne, l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande, les Hébrides ; il a 
poussé jusqu’au Maroc. Partout il a visité les observa- 
toires et leurs astronomes, les institutions scientifiques 
remarquables, les théâtres ; il a entendu les artistes en 
renom; et, sous ce rapport, singulièrement privilégié dès 
ses premiers voyages à Paris, en 1836 et en 1840 notam- 
ment, il a vu le Théâtre-ltalien dans toute sa splendeur ; 
il a pu apprécier le talent incomparable de Rubini, de 
Tamburini, de Lablache, de la Grisi et de la Persiani. 
Il a vu Rachel au Théâtre-Français. I] a fait la connais- 
sance de savants célèbres comme Bouvard, Gambart, 
Gambevy: il a assisté aux séances de l’Institut. Il faut 
parcourir les itinéraires de ses voyages, qui suivent 
son Autobiographie, pour se faire une idée de la passion 
qu'il mettait à poursuivre ce triple but : étudier l’organi- 
sation des établissements scientifiques et surtout des 
observatoires, pour recueillir les matériaux de ces 
notices si remarquables que nous avons déjà signalées ; 
nouer des relations personnelles avec les savants de tous 
les pays, et entendre exécuter les plus belles productions 
de l’art par leurs interprètes les plus autorisés ; il n’épar- 
gne rien pour réaliser cet idéal si cher, et nous le voyons 


1 587 ) 


entreprendre souvent des voyages très longs pour enten: 
dre un opéra, pour revoir un artiste renommé. Souvent 
il fait le voyage d'Allemagne pour assister aux festivals 
célèbres de ce pays, tantôt à Düsseldorf, tantôt à Cologne, 
tantôt à Aix-la-Chapelle, tantôt à Bonn. En 1843, il est à 
Vienne, et ne manque pas de visiter le cimetière de 
Weering, où sont déposés les restes de Beethoven et de 
Schubert; plein d'émotion, il détache des feuilles et des 
herbes de ces tombes modestes et les emporte comme des 
reliques (1). Nous ne pouvons que renvoyer le lecteur, 
désireux de connaitre les étapes nombreuses parcourues 
par Éd. Mailly, à son ouvrage posthume; partoutil retrou- 
vera la précision du savant qui se rappelle, pour chaque 
voyage et à Ja minute près souvent, l'heure du départ et 
de l’arrivée, et l'enthousiasme de l'artiste émervcillé 
devant toutes les manifestations de l'art. 


III. 


Nous sommes en 1867; Mailly est arrivé à la fin d'une 
première phase de sa carrière; une trop grande applica- 
tion au travail, une trop forte contention d'esprit dans 
ses fonctions absorbantes à l'Observatoire surtout, avaient 
légèrement compromis sa santé; en 1865, au retour de 
son voyage d'Espagne, une congestion de l'oreille droite 
l'a profondément alfligé; ce mal s’est dissipé, mais lui a 
inspiré l’idée de demander sa retraite; ses longs services 
à l'Observatoire lui ont valu, en 1859, la croix de cheva- 


(4) Ouvrage cité, p. 82 


( 388 ) 


lier de l'ordre de Léopold. Une autre distinction très 
flatieuse lui est réservée pour prix de ses longs et con- 
seiencieux travaux: le 16 décembre 1867, l'Académie 
l'appelle dans son sein en qualité de correspondant. 
Combien Mailly fut sensible à ce juste hommage rendu à 
son mérite, tout le restant de sa carrière est là pour 
l'attester. On peut dire que, dès ce moment, il songe 
avant tout à remplir dignement son rôle d'académicien : 
historien, savant, artiste, nous le voyons assister ponc- 
tuellement à toutes les séances de notre Compagnie, 
aussi bien à celles des Classes des lettres et des beaux- 
arts qu'à celles de la Classe des sciences; il prend part 
aux travaux des trois Classes en adressant des mémoires 
et des communications à chacune d'elles, et plus tard, 
lorsque l'âge et les infirmités lui auront rendu les dépla- 
cements bien difficiles, nous le verrons encore arriver en 
voiture à chaque réunion, longtemps avant l'heure, et se 
trainer avec peine à son fauteuil, où, accablé de fatigue, 
il attendra l'ouverture de la séance. 
Maillv comprend les obligations que lui impose la 
hau‘e distinction dont il est l'objet; dans son mémoire 
concernant l’histoire des sciences et des lettres en Bel- 
gique pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, il rap- 
pelle que le règlement de l'ancienne Académie de l'im- 
pératrice Marie-Thérèse imposait aux membres de pro- 
duire tous les ans au moins un mémoire, et aux acadé- 
miciens étrangers un mémoire tous les trois ans; il ne 
faillira pas à la tâche; dès l'année 1869, notre confrère 
peut d’ailleurs, sans entraves, consacrer à ses recherches 
historiques et scientifiques de prédilection des loisirs 
noblement conquis : le 25 mars 1869, il oblient sa démis- 


( 589 ) 


sion honorable de secrétaire du Musée de l'Industrie et 
d'aide à l'Observatoire royal; dans une lettre datée du 
44 avril, M. Pirmez, ministre de l’intérieur, lui exprime 
sa satisfaction pour les services rendus : « Sur votre 
» demande, il vous a été accordé démission honorable 
» des fonctions que vous avez remplies à l'Observatoire 
» roval de Bruxelles et au Musée de l'Industrie. Je saisis 
» cette occasion, Monsieur, pour rendre hommage au 
» talent distingué et au zèle dont vous avez fait preuve 
» dans l'exercice de ces fonctions. Pendant votre longue 
» et honorable carrière, vous avez rendu d'importants 
» se: vices, ils ont été justement appréciés, et je me fais 
» un devoir de vous en remercier au nom du Gouverne- 
» ment (1). » 

Le 2 avril, il est déchargé, sur sa demande, de ses fonc- 
tions à l’École militaire et obtient le titre de professeur 
honoraire. 

C’est alors que Mailly devient l'historien de l’Académie; 
c'est alors que paraissent successivement dans nos 
recueils ces œuvres de longue haleine et de haut mérite 
qui ont immortalisé son nom. 

Le 2 mars 1872, il présenta à l'Académie un important 
travail intitulé : Tableau de l'astronomie dans l'hémisphère 
austral et dans l'Inde; cet ouvrage est inséré dans le 
recueil in-8e, « Dans ce mémoire, dit M. E. Quetelet, 
» chargé d'examiner le travail de notre confrère en qua- 
» lité de premier commissaire, M. Mailly nous présente 
» les progrès successifs accomplis dans la connaissance 
» du ciel austral, depuis l'époque où les premiers navi- 


(1) Ouvrage cité, p. 18. 


(590 ) 


» gateurs franchirent la ligne jusqu'au moment actuel. 
» Le mémoire est divisé en vingt-deux chapitres qui trai- 
» tent des différents voyages et des observatoires qui 
» ont contribué à l’avancement de l'astronomie. Les tra- 
» vaux sont généralement cités dans leur ordre chrono- 
» logique. L'auteur examine toutes les questions qui ont 
» été l’objet de l'étude des astronomes, telles que la 
» position géographique des observatoires, les recher- 
» ches faites pour obtenir de nouvelles déterminations 
» de la grandeur de la Terre, les positions absolues des 
» étoiles, les observations des planètes et des comètes, 
» les différents travaux exécutés pour déterminer la 
» parallaxe du Soleil et de la Lune, les recherches sur 
» les mouvements propres et les parallaxes de quelques 
» étoiles, sur les nébuleuses. L'auteur, en appréciant la 
» précision des résultats obtenus par les différents astro- 
» nomes, fait connaitre les instruments que chacun d'eux 
» a employés, et il a soin, dans des notes nombreuses, 
» d'indiquer les sources à consulter (11. » 

C'est ainsi que l'auteur passe en revue les travaux de 
Halley à Sainte-Hélène, de Lacaille au Cap; ceux de Bris- 
bane, de Rumker, de Dunlop à Paramatta; il nous fait 
connaitre les observatoires du Cap, de Madras, de Luck- 
now, de Trevandrum, du Chili, de Windsor, de Mel- 
bourne, de Sydney, d’Adelaïde, de Batavia, de Rio, de 
Cordoba. 

En 1879, l’Académie célébrait le centenaire de sa fon- 
dation et elle désigna Mailly pour la rédaction du rapport 
séculaire sur les travaux astronomiques exécutés dans 


(1) Bull. de l'Acad., ® série, t. XXXIHI, p. 302, 


( 391 ) 


son sein pendant cebte-période; notre confrère divise son 
travail, qui compte 208 pages in-4°, en quatre parties : 
la première comprend l’histoire de l'astronomie dans 
l'ancienne Académie jusqu’à la dernière séance de celle- 
ci, qui eut lieu le 21 mai 1794; la deuxième part du réta- 
blissement de l’Académie par le roi des Pays-Bas en 1816, 
et va jusqu’à la nomination d’Ad. Quetelet comme secré- 
taire perpétuel, en 1834. La troisième période s'étend 
jusqu'en 1853, et la quatrième jusqu'en 1872. C'est une 
étude très complète, contenant la liste de tous les acadé- 
miciens qui se sont occupés d'astronomie, les renseigne- 
ments biographiques qui les concernent, la mention de 
leurs communieations et l'analyse de leurs travaux. 

Le 16 décembre 1874, Mailly prononça l'éloge d'Ad. 
Quetelet en séance publique de la Classe des sciences ; 
c'est un résumé de l'étude complète qu'il a rédigée sur 
la vie et les travaux du premier directeur de l'Observa- 
toire royal de Bruxelles. 

Notre confrère réunissait déjà les éléments de ses 
importantes publications historiques, et, en 1876. il pré- 
senta un travail dans lequel il manifeste son intention 
de réunir les matériaux d'une histoire des sciences et des 
lettres en Belgique, pendant la seconde moitié du dix- 
huitième siècle; il montre les lacunes qui existent pour 
cette époque; c'est à peine, dit-il, si les membres qui 
composaient l’ancienne Académie sont connus; il traite 
ensuite du projet, formé en 1786, d’attacher von Zach à 
l'Université de Louvain en y érigeant un observatoire ; 
dans un autre travail, il montre que le discours placé en 
tête des mémoires de l’Académie impériale et royale de 
Bruxelles doit ètre attribué à Des Roches et non à Gérard. 


( 392 ) 


Cette notice contient de nombreux. renseignements sur 
Gérard, le plus ancien secrétaire perpétuel de l'Académie. 
Puis c'est un mémoire sur Rombaut Bournons, profes- 
seur de mathématiques, dont l’auteur fait connaitre en 
détail les travaux et la méthode d'enseignement. 

Le 15 décembre 1876, Mailly est nommé membre titu- 
laire de l’Académie; le 4er décembre 1877, la Société 
belge de géographie l’admet parmi ses membres effectifs. 

Le 10 octobre 1878, notre confrère présente à la Classe 
des beaux-arts son mémoire Sur les origines du Conser- 
vatoire royal de Bruxelles. Cette étude comprend l'his- 
toire de l'École de chant (1813-1826) et celle de l'École 
royale de musique (1826-1832), qui précédèrent le Con- 
servatoire actuel; les classes de celui-ci s’'ouvrirent en 
4833. L'auteur remplit son œuvre de renseignements 
nombreux et intéressants, puisés toujours aux sources 
de première main et concernant les professeurs de l'éta- 
blissement, leurs élèves, leurs méthodes, les artistes dis- 
tingués qu’ils ont formés, les lauréats de ces écoles de 
musique. 

En juillet 1879, c'est un mémoire sur le naturaliste 
français Adanson et sur les négociations entamées avec 
ce botaniste célèbre pour l’amener à venir enseigner à 
l'Université de Louvain. Comme toujours, l’auteur expose 
cet épisode de l’histoire de la science en Belgique en 
produisant les documents authentiques qui s'y rappor- 
tent, à savoir des lettres échangées entre Nélis, Adanson 
et le comte de Cobenzl. 

En 1880, Mailly soumet à la Classe des beaux-arts une 
note Sur une partition autographe de Berton ; il s'agit de 
la partition de la grande cantate intitulée : Thésée, qui 





( 393 ) 


aurait été exécutée à Bruxelles en présence de Napoléon. 
D'après Mailly, ce fait se serait passé en 1803, à l’époque 
du premier séjour de Bonaparte. dans la capitale. L'au- 
teur expose les raisons qui militent en faveur de cette 
opinion. Il fait remarquer à la Classe des beaux-arts le 
peu de notions que nous possédons sur l’histoire de la 
musique à Bruxelles, pendant la domination française; 
il propose de mettre au concours l'exposé de la situation 
de la musique en cette ville, de 1794 à 1814 et de 1814 à 
1830. Il-offre la partition autographe de Berton à la biblio- 
thèque du Conservatoire. 

Au mois d'octobre de la méme année, notre confrère 
présente à la Classe des sciences ses Notices sur les 
anciens académiciens De Beunie et Caels. L'auteur ana- 
lyse soigneusement les œuvres de ces deux médecins : le 
premier se distingua notamment par des travaux de chi- 
mie et obtint une récompense de l’Académie des sciences 
de Paris, pour ses recherches sur le salpêtre. Le second, 
habile praticien, ne fut pas sans avoir des démêlés assez 
curieux avec l'un de ses collègues, le médecin Van 
Asbroeck, démêlés que Mailly raconte en détail. 

Le 6 mars 1882, la Classe des lettres reçoit sa notice 
Sur quelques mémoires concernant les comtes de Hainaut 
et le royaume de Lotharingie, présentés aux concours de 
l'Aradénie impériale et royale des sciences et belles-lettres 
de Bruxelles. L'auteur s'occupe d'abord d'un mémoire 
que le chanoine Ernst envoya en réponse à une question 
posée par l’Académie en 1783; ce mémoire porte pour 
titre: Mémoire historique et critique sur les comtes de 
Hainaut de la première race. Mailly est d’opinion que si 
Je chanoine Ernst n'obtint ni le prix, ni l'accessit à ce 


( 394 ) 


concours, c'est parce que son mémoire ne répondait pas 
à la question posée, et non parce qu'il avait été envoyé 
tardivement, comme l'a supposé M. De Ram. Dans la 
seconde partie de sa notice, Mailly traite de deux mé- 
moires dus au chanoine Isfride Thys, et qui obtinrent un 
prix et un accessit au concours de 1793. Notre confrère, 
suivant sa coutume, nous fait connaître divers documents 
tirés des archives de l’Académie, notamment des extraits 
du rapport de Lesbroussart. 

Mais ces notices détachées n'étaient que le prélude de 
la grande publication à laquelle Éd. Mailly travaillait 
depuis plusieurs années. A la séance de la Classe des 
sciences d'avril 1889, il soumit à l'Académie son volumi- 
neux ouvrage intitulé : Histoire de l'Académie impériale 
et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Ce long 
mémoire occupe les tomes XXXIV et XXXV des mémoires 
in-8° de l'Académie. C'est l'histoire d'un quart de siècle, 
établie sur des documents tous de première main, 
empruntés aux archives de l'Académie et de l'État, racon- 
tée en quelque sorte par les contemporains, suivant la 
méthode de l’auteur. Nous y voyons d’abord l'établisse- 
ment d’une société littéraire aux Pays-Bas autrichiens. Le 
premier livre nous relate l'histoire de la société avant et 
après son érection en Académie. Le livre II fait connaitre 
les mémoires lus ou présentés dans les séances. Le 
livre II traite des concours; enfin un dictionnaire bio- 
graphique présente des renseignements précis sur les 
fondateurs de l'institution, ses membres, ses lauréats et 
toutes les personnes dont les annales de l'Académie ont 
conservé la trace. Cet immense travail fait connaître, 
année par année, les mémoires présentés à l'Académie, 


( 395 } 


par des extraits, par les rapports ou par les discussions 
auxquels ils ont donné lieu; il en est de même des 
mémoires de concours. L'auteur v a ajouté la liste com- 
plète des mémoires de concours qui ont été publiés. 

« On ne peut que féliciter l’auteur d'avoir mis tant de 
» soin et de patience dans ce travail considérable, dit 
» M. Chuquet, dans la Revue critique d'histoire et de litté- 
» ralure, de Paris; il n’a pas oublié un seul document 
» important; il n’y a dans son ouvrage, pour employer 
» son expression, aucune de ces notions superficielles et 
» de ces aperçus vagues qui n’apprennent rien; on lit 
» avec intérêt le récit des efforts que tentaient un petit 
» groupe d'hommes instruits et dévoués pour ranimer en 
» Belgique la vie scientifique. Toute l'histoire des belles- 
» lettres aux Pays-Bas pendant la dernière partie du 
» XVIIIe siècle est, pour ainsi dire, contenue dans les 
» travaux de l'ancienne Académie de Bruxelles; en ana- 
» lysant longuement et minutieusement tous ces travaux, 
» en exposant les observations et les discussions qu'ils 
» provoquaient dans l'Académie, en résumant tout ee qui 
» a fait l'objet des discussions de la Société, M. Mailly 
» a écrit l’histoire du mouvement littéraire et scienti- 
» fique en Belgique dans la seconde moitié du siècle 
» dernier (1). » 

Le 5 juillet 1883. Mailly entretient la Classe des beaux- 
arts de Quelques desiderata de l'histoire de l'art en 
Belgique. 

En décembre 1886, c'est son Étude pour servir à l'his- 
loire de la culture intellectuelle à Bruxelles pendant la 


(4! Voir ouvrage cité, pn. 40. 


OGEN ehs En On nd tn nennen 


( 396 ) 


réunion de la Belgique à la France; il nous fait connaitre 
l'enseignement publie introduit à Bruxelles par le nou- 
veau régime, les sociétés savantes et littéraires dont cette 
ville devint le siège, les collections diverses qu'on v 
forma, les travaux littéraires ou scientifiques des hommes 
de l'époque. 

En juin 1888, la Classe des lettres reçut son dernier 
mémoire, intitulé : La Société de littérature de Bruxelles 
(4800-1823). Dans la première partie, nous voyons 
l'histoire de cette Société racontée d’après les documents 
soit imprimés, soit manuscrits ; la seconde partie ren- 
ferme un examen des recueils de poésies publiés de 
1801 à 1823, la table alphabétique des auteurs et un 
dictionnaire biographique. L'auteur fait connaitre les 
règlements de la Société, ses membres et leurs œuvres. 

D'un autre côté, Mailly n’avait point cessé de colla- 
borer à l'Annuaire de l'Observatoire; le volume de 1871 
contient encore de lui une notice Sur la population de la 
Belgique; le volume de 1873, une étude Sur la population 
de la terre, et l'Annuaire de 1876, la Traduction de la 
notice biographique de Frédéric Argelander, par Schönfeld. 

Plusieurs fois le pays eut recours aux lumières de notre 
confrère : en 1855, 1856 et 1857, il fit partie du jury de 
concours des écoles moyennes; en 1869, du jury chargé 
de juger le concours universitaire; en 1879, du jury 
chargé de décerner le prix quinquennal des sciences 
physiques et mathématiques; il remplit les fonetions de 
secrétaire de ce jury. Nommé, le 5 juillet 1877, membre 
de la Commission de l'Observatoire royal de Bruxelles, 
il fut le secrétaire de ce collège; il fut appelé, après la 
retraite de Houzeau, à diriger cet établissement de 


(397) 


concert avec ses deux confrères, Stas et Liagre, par 
arrêté du 24 décembre 1883; le 15 mai 1885, sur sa 
demande, il reçut sa démission honorable de membre du 
comité directeur. 

Chevalier de l’ordre de Léopold depuis le 15 novembre 
1859, Mailly fut promu officier en 1884, et reçut aussi, 
en 1886, la croix civique de première classe. 

Appelé par ses confrères aux fonctions de directeur de 
Ja Classe des sciences de l’Académie en 1886, il prononça, 
en séance publique du 16 décembre de cette année, un 
diseours avant pour objet : Les sociétés savantes et litté- 
raires établies à Bruxelles sous la domination française, 
fragment de son mémoire sur ce sujet et que nous avons 
résumé plus haut 

On lui doit encore des notices biographiques sur 
Richard Van Rees, sur Ad. et Ern. Quetelet, et un grand 
nombre de rapports sur des travaux présentés à notre 
Compagnie. 


IV. 


Pendant cette période, Mailly avait continué ses 
voyages; presque chaque année le ramenait à Paris; en 
1869, il visite encore l'Italie, Vienne, Pesth, Prague, 
Dresde, Berlin; il est reçu à l'Observatoire de cette 
dernière ville par Foerster, dont il a connu aussi le 
célèbre prédécesseur, Encke; en 1870, il entend avec 
enthousiasme la Nilson dans Hamlet; en 1819, désigné 
par l'Académie pour la représenter au Congrès de statis- 
tique de Saint-Pétersbourg, il ne peut s'acquitter de cette 
mission, mais entreprend néanmoins un voyage de trois 


(58) 


mois qui lui fait parcourir la Russie, la Suède et le 
Danemark. En 1875, il visite de nouveau l'Italie, et, se 
trouvant à Naples, il constate qu’il a visité l'Observatoire 
de cette ville sous trois directions différentes : en 18H 
il va trouvé Capocci, en 1858 Del Re, et en 1875 c'est 
De Gasparis. En 1876, il assiste à Bayreuth à l'inaugura- 
tion du théâtre de Wagner. En 1881, il visite encore la 
Hollande, et ne clôt la série de ses expéditions qu'en 1885, 
par quelques visites à l'Exposition universelle d'Anvers. 

Mailly consacre à ces dernières excursions à Anvers 
un dernier chapitre de deux lignes dans ses Itinéraires 


de voyages. 
V. 


Après avoir suivi Édouard Mailly dans la première 
période de sa carrière, celle où il fut l'aide d’Ad. Quetelet 
à l'Observatoire, nous l’avons vu parcourir brillamment 
sa seconde période qui prend cours lors de sa nomina- 
tion à l'Académie royale de Belgique; nous avons vu le 
zèle qu'il a mis à s'acquitter des devoirs qui lui incom- 
baient en cette nouvelle qualité : nous trouvons en lui 
l’académicien modèle, préoccupé du seul souei du progrès 
de la science, car il aime celle-ci pour elle-même, et 
quiconque la sert avec désintéressement est certain de 
gagner ses plus chaudes sympathies; aussi est-ce vers 
l'Académie et vers les savants belges désireux de cultiver 
la science pour la science que se portent ses dernières 
pensées. Mailly est le fils de ses œuvres, et sa dernière 
volonté, inspirée par un noble sentiment de générosité en 
même temps que par son amour de la science, fut qu'un 


(59) 


prix soit fondé pour récompenser les Belges qui auront 
contribué au progrès de l'astronomie ou au développe- 
ment du goût des études astronomiques dans le pays : 
11 lègue, à cet effet, une somme de 10,000 francs à l'Aca- 
démie royale de Belgique. 

Notre savant et vénéré confrère mourut à Saint-Josse- 
ten-Noode, le 8 octobre 1891, 


F. TERBY. 





LISTE DES OUVRAGES DE N.-É. MAILLY. 


(Extraite de son autoviographie.) 


PURLICATIONS ACADÉMIQUES. 


Mémoires. 


Sur les marées en différents points des còtes de Belgique. 188; 
24 pp. ct 2 pl. (Nouveaux Memorres in-49, L XL.) 

Tab'cau de l'astronomie dans l'hémisphère austral et dans l'Inde. 
1872; 236 pp. (Mém. in-8°,.t. XXII.) 

ÉTUDES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES SCIENCES ET DES LETTRES 
EN BELGIQUE PENDANT LA SECONDE MOITIÉ DU XVill® SIÈCLE : 
Préliminaires. 

Du projet qu'on avait formé en 4786 de créer une chaire à l'Uni- 
versité de Louvain pour l'astronome de Zach et d'y ériger un 
ohservatoire. 1876; 16 pp. (Mém. in-8°, t. XXVII) 

Le discours préliminaire placé en tète des Mémoires de l’Académie 
impé:iale e: royale de Bruxelles. Le premier secrétaire de 
l'Académie, Gérard 4876 ; 18 pp. (Lbid.) 

Notice sur Rombaut Bournons, membre de l'Académie. 1876; 
32 pp. (/bid.) 

Sur le dessein qu'on avait formé en 4760 de faire l'acquisition du 
naturaliste Michel Adanson et de son cabinet pour l'Université 
de Louvain. 4879 ; 20 pp. (/bid., t. XXIX.) 

Notice sur Jean-Baptiste de Bennie, membre de l'Académie. 4880; 
22 pp. (btL,‚t. XXXL) 


( 401 ) 


Notice sur Théadoric- Pierre Caels, membre de l'Académie. 1880; 
16 pp. (/bid.) 

Les origines du Conservatoire royal de musique de Bruxelles. 
1878 ; n et 123% pp. (Mém. in-8, 1. XXX.) 

Histoire de l'Académie impériale et royale des sciences et belles- 
let‘res de Bruxelles. 4882 t. 1, de 11 et T20 pp ; t. Il, de #28 pp. 
(fbid ,t. XXXIV et XXXV.) 

Étude pour servir à l'histoire de la culiure intellectuelle à Bruxelles 
pendant la réunion de la Belgique à la France. 1887; 45 pp. 
(Mem in-8, t XL) 

La Société de littérature de Bruxelles. 4888; 77 pp. (Mém, in-8e, 
t XLL) 


Bulletins (47e série). 


ê 
Sur l'éclipse anvulaire du soleil du 9 octobre 4847. 1846; 16 pp. 
(T. XEIL, 4r° partie.) 
Sur une méthode donnée dans les Mémoires de l’Académie royale 
de Belgique, pour déterminer la collimation d'une lunette méri- 
dienne. 4848 ; 13 pp. (T. XV, 2e partie.) 


(2e série.) 


Rapports sur les relevés de tremblements de terre de M. Alexis 
Perrey. 4814, 4878 et 1874, (T. XXXIT, XXXV, XXXVI et 
XXXVHE.) 

Discours prononcé aux funérailles de M. Adolphe Quetelet. 4874 ; 
7 pp. (T. XXXVII) 

Rapport sur le mémoire de M. Terby concernant l'aspect physique 
de la planète Mars. 1874. (T. XXXVIIL) 

Ahot.PRE QUETELET. Biographie lue en séance publique de la 
‘Classe des sciences de l'Académie royale de Belgique, le 
16 décembre 1874.29 pp. (T. XXXVHL) 

26 


( 402 ) 


Rapport sur une note de M. Van Rysselberghe sur les oscillations 
du littoral belge. 4878. (T. XLV.) — Supplément au rappert 
précédent. 4878 (/bid.) 

Discours prononcé aux funérailles de M. Ernest Quetelet. 4878; 
4 pp. (T. XLVI.) 

Sur une partition autographe de Berton. — Sur l'opportunité de 
mettre au concours l'histoire de la musique à Bruxelles de 1794 
à 1814 et de 481% à 1830. 1890; 3 pp. (T. XLIX.) 


(3e série) 


Sur quelques mémoires concernant les comtes de Hainaut et le 
royaume de Lotharingie, présentés au concours de l'Académie 
impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. 
4882; 6 pp (T. IL) 

Sur quelques DESIDERATA de l'histoire de l'art en Belgique. 4883; 
3 pp. (T. VL) 

Rapport sur les observations des étoiles filantes périodiques faites 
à Lourain, en 1882 et 1883. par M. Terhy. 4893. (T. VL) 

Les sociétés savantes et littéraires établies à Bruxelles sous la 
domination française. Discours prononcé à la séance publique 
de la Classe des sciences de l’Académie royale de Belgique, le 
46 décembre 1886; 7 pp. (T. XII.) 


Annuaire. 


Essai sur la vie et les nuvrages de L.-A.-J. Quetelet. Année 1875; 
194 pp. 

Notice nécrologique sur Richard Van Rees. Année 1877 ; 94 pp. 

Notice nécrologique sur Ernest Quetelet. Année 4880 ; 50 pp. 


Centième anniversaire de fondation. 


De l'astronomie dans l'Académie royale de Belgique. Rapport 
séculaire (1772-1872), 1872 ; 208 pp. (T. If.) 


( 405 ) 
OUVRAGES KON PUBLIÉS PAR L'ACADÉKIE. 


Collaboration aux Annales, aux Annuaires et à l'Almanach sécu- 
laire de l'Observatoire royal de Bruxelles. (4833-1870) , 

Collaboration à la Correspondance mathématique et physique, 
publiée par A. Quetelet. 1838 et 4839. (T. X et XI.) 

Constantes pour Bruxelles (Observatoire royal). 9 pp. (Annuaire 
de l'Observatoire de 4840. 

Notiee sur les accroissements que le système solaire a reçus depuis 
l'année 1843 ; 30 pp. (Annuaire de 1853 ) 

Notice historique sur les satellites des planètes ; 23 pp. (Annuaire 
de l'Observatoire de 4834.) 
Traduit en italien dans l'Asnuaire de l'Observatoire de Naples, 

pour 1857. 

Sur la population de la Belgique, d'après le recensement de 1856; 
42 pp. (Annuaire de 1858.) 

Relation d'un voyage fait en Sicile et dans le midi de l'Italie, pen- 
dant les mois de mai et de juin 4858; 72 pp (Annuaire de 4859.) 


Traduit en allemand dans la Wockensckrift für Astronomie, 
Meteorologie und Geographie, année 1860. 


Sur la population de la terre, d'après M. Dieterici ; 12 pp. (Annuaire 


de 1859) 


Traduit en italien dans l’ Annuaire du Musde royal de physique et 
d'histoire naturelle da Florence, pour 1860. 


Précis de l'histoire de l'astronomie aux États Unis d'Amérique ; 
88 pp. (Annuaire de 1860.) 


Re uit dans le journal l'/#sfifué et traduit en italien dans la 
orrespondensa scientifica de Rome, 


Essai sur les institutions scientifiques de la Grande-Bretagne et de 
l'Irlande. 4867 ; in-18 de 632 pp. 


Les différents chapitres de cet ouvrage avaient paru successivement 
dans l'Awwaire de l'Observatoire, de 186: à 1867. Plusieurs 
avaient été reproduits, en 1864 et en 1865, dans la Revue britan- 
nigue à Paris. Le chapitre relatif à l’/nsfifution royale de la 
Grands-Breta a été traduit en anglais dans l'Anwsal Report 

the Board of Regents de la Smithsonian Instifuison 


ashington, 1868. 


( 4 : 


L'Espagne scientifique ; 140 pp. (Annuaire de 1868.) 

Reproduit en de partie dans les Archiv der Mathematlik und 
Aysik de nert, Greifswald, 1868.) 

Sur la population de la Belgique d'après le recensement de 41866: 
45 pp. (Annuaire de 4871 ) 

Sur la population de la terre ; 26 pp. (Annuaire de l'Observatoire 
de 1873.) 

FRÉDÉRIC ARGELANDER. Notice biographique, traduite de l'alle- 
mand, de Schönfeld. Avec une introduction du traducteur; 44 pp. 
(Annuaire de 4876.) . 

Théorie complète du calendrier, avec dix tables ; 55 pp. (Almanach 
séculaire, publié en 1854.) | 

Catalogue des collections du Musée de l'Industrie. 1846; in-8° de 
48 pp. 

Principes de la science du calcul (arithmétique et algèbre). 4850 ; 
in 42 de 230 pp, avec deux portraits, publié dans l'Encyclopédie 
populaire de Jamar. . 

Sur la théorie des probabilités et ses applications aux sciences 

_physiques et sociales, par sir John F.-W. Herschel. 


Traduit de l'anglais et placé en tête de la PhAysigue social de 
M. Ad, Quetelet. 1869 ; in-8° de 89 pp. 


Itinéraires et souvenirs de voyages, précédés d'une autobiographie. 
Bruxelles, Hayez, 4894 ; in-8° de 452 pp. Ouvrage posthume. 











NOTICE 


SUR 


JEAN-ÂUGUSTE-ULRIC SCHELER, 


MEMBRE DE L'ACAUÉMIE, 


né à Ebnat le 6 avril 1819, mort à Ixelles (Bruxelles) 


de 16 novembre 1890. 


La Belgique est facilement hospitalière. Elle l'a été de 
tout temps ; c'est comme une condition de son génie, une 
nécessité de sa situation géographique. Au centre de 
l'Occident européen, rendez-vous incessant, dès le début 
de son histoire, des Gaulois et des Germains, elle n'aurait 
pu être exclusive. Mais son originalité n'a rien à craindre 
de cet accueil des éléments étrangers. Elle les absorbe à 
son profit, et les naturalisés deviennent souvent ses meil- 
leurs citoyens. Cette assimilation est: rapide autant que 
fruetueuse lorsque, comme chez Scheler, on y est pré- 
paré par une affinité de caractère et par l'habitude de 
situations analogues à celles de la patrie adoptive. Rien 


qu’à énumérer les études et les travaux de ce romaniste 


( 406 ) 


né en Suisse, une sorte d'harmonie préétablie semble 
présider à sa transformation en citoven belge. Scheler 
ne faisait qu'obéir à la logique de ces faits, lorsque sa 
science le ramenait sans cesse à la glorification d'un pays 
auquel il avait été prédestiné. Aussi avait-il une haute 
idée de ses devoirs patriotiques. En toute reneontre, il 
aimait à les associer à ses devoirs de savant. 


* 
+ + 


Ebnat, où Auguste Scheler est né le 6 avril 1819, est 
un des plus pittoresques villages du canton de Saint-Gall. 
Cette vallée de la Thur, le Toggenburg appartünt long- 
temps à la riche abbaye carolingienne. Aujourd’hui pro- 
testants et catholiques vivent dans la plus parfaite con- 
corde, de même que, non loin de là, vers Coire, au pays 
roumansch, les éléments latins et germaniques se tou- 
chent sans se heurter. 

A six ans {en 1825), le futur romaniste, fils d'un pas- 
teur évangélique, suit son père à Lausanne, la ville 
romande si souvent citée dans l’histoire littéraire. « À 
Pâques 1830, écrit Scheler, non sans fierté, dans son 
journal intime, je me trouvai être le premier de la pro- 
motion (troisième classe du collège eantonal). » C'était 
une des meilleures écoles du pays de Vaud. 

Cette même année, « mon père quitte Lausanne pour 
l'Allemagne. Mes deux frères et moi sommes placés dans 
un établissement de jeunes gens à Kornthal, à deux 
lieues de Stuttgart ». Là s'était fondée, en 1819, une colo- 
nie de luthériens dissidents, une sorte de frères moraves, 
doux, tolérants et puritains sans mièvrerie mystique. Le 


( 407 ) 


directeur était, en 1830, le Dr Johann Kullen. Auguste 
Scheler, de plus en plus studieux, eut dès lors cette dis- 
cipline du travail obstiné qui fit sa force, et cette douceur 
d'âme bien équilibrée qui donnait tant de charme à son 
commerce. En voiei une preuve curieuse ; elle se trouve 
dans le journal déjà cité : 

« Pendant les premières vacances d'automne, à l’occa- 
sion d’une visite que mes deux frères et moi nous fimes 
à notre père, occupé alors à classer la bibliothèque de 
famille du baron von Palm, à Esslingen, il fut convenu 
que je resterais dans la famille du baron pour être le 
compagnon d’études de son fils Julius, et que je suivrais 
avec lui, en dehors des leçons données par le précepteur 
du jeune homme (le Dr Christophe Ulrich Hahn, candi- 
dat en théologie), les classes de l'École latine de la 
ville (1). » 

Notre induction, on le voit, n’est pas très hasardeuse : 
l'écolier de douze ans, après avoir servi de modèle à ses 
frères, avait d'emblée conquis la sympathie d'un grand 
seigneur soucieux de bonne éducation et de bonnes 
études. 


* 
À « 


Mais il fallut bientôt quitter la petite ville gothique, 
toute pleine des souvenirs du poête meister Heinrich et 
des réformateurs Luther et Mélanchthon. Le père de 
Scheler, qui avait des amis à Bruxelles, avait reçu plus 
d'une invitation pressante à venir solliciter la place de 
pasteur à l'église évangélique. Le célèbre Merle d’Aubi- 


(4) Papiers de famille, 


( 408 ) 


gné, l'historien de la Réformation au XVIe siècle, venait 
d'être rappelé à Genève pour y professer l’histoire eeclé- 
- siastique. Il était déjà remplacé à Bruxelles lorsque la 
famille Scheler y arriva. Le roi Léopold ayant appris 
Yachoppement rencontré par un savant compatriote il 
était, en effet, de Cobourg), lui fit espérer un emploi dans 
sa maison particulière, alors en voie de formation. En 
1832, le père de Scheler, après avoir été quelque temps 
chapelain de la Cour, fut nommé bibliothéeaire de Sa 
Majesté. Tandis qu'il résidait à Bruxelles avec sa femme 
et ses deux filles, ses fils avaient été envayés au collège 
royal de Stuttgart. Le jeune Auguste s'y distingua de 
plus en plus, et put même, dès l'âge de quinze ans, don- 
ner des leçons particulières de langue française. 

En 1835, nous le trouvons inscrit à l'Université d’Erlan- 
gen, dans la faculté de théologie. On sait que c'est la 
seule université protestante de Bavière (1), et que son 
séminaire philologique a eu une grande notoriété. Outre 
les cours de Harless sur les Épitres de saint Paul, d'Ols- 
hausen sur la doctrine de saint Jean, de Drechsler sur 
le livre de Job et de Hoffmann sur les psaumes messia- 
niques, le jeune étudiant goûtait fort les leçons du 
Dr Kopp sur le Cratyle et la philosophie du langage. 
Cette analyse de la causerie linguistique la plus an- 
cienne et peut-être la plus pénétrante du monde parait 
l'avoir profondément impressionné. Dès le second semes- 
tre (1836-1837), il renonce à la théologie pour se con- 


(4) En 1685, après la révocation de l'édit de Nantes, les Hugue- 
nots français vinrent y apporter leur industrie. Tout un quartier 
garde encore le souvenir de ces réfugiés. 


PF 


( 400 ) 


sacrer exclusivement, ou, du moins, principalement aux 

études philologiques. Louis Doederlein (qui mourut à 

Erlangen en 4863) l'intéressait vivement par sa Verglei- 
e chende Syntax et sa façon suggestive de diriger les exer- 
cices du séminaire. On a dit fort justement que cette 
elasse intime était comme la famille du professeur enthou- 
siaste; il la sollicitait surtout au rubuste travail du matin : 
Musis aurora benigna… « Les anciens — c'était son mot 
favori — sont des amis fidèles, mais ils ne viennent pas 
au-devant de nous et ne nous sautent pas au cou; ils 
veulent être pris de force. » 


* 
+ * 


A chaque vacance, Scheler avait hâte de revoir sa 
famille à Bruxelles. Le besoin de l'ambiance domestique 
n'était tempéré en son cœur que par le bonheur d'écouter 
des maitres célèbres, dont il a toujours parlé avec un res- 
pect attendri. Que de fois sa pensée reconnaissante s'est 
reportée vers Bonn, où il fit son quatrième semestre 
(:837-1828) avec d'autant plus d'ardeur qu'il était plus 
près du toit de ses parents ! A Bonn, il entendait Welcker 
développer sa Théorie des dieux grecs par le sens histo- 
rique comme par l'imagination diviratrice, ou interpréter 
Pindare en artiste idolâtre de l’art antique. Klausen fai- 
sait valoir l’éthopée de l’Ajax de Sophocle et Naecke la 
Curiosa felicitas d’Horace, « ki tant ot de sens et de 
grasce ». . 

Revenu encore à Bonn pour un nouveau semestre, l'in- 
fatigable studieux associa la philosophie et l’histoire de 
l'art à tout ce que demandait l'encyclopédie philologique 


( 410 ) 


de Welcker. À Munich, où il passa l’année suivante, il 
trouva Thiersch, le maitre de Doederlein et Schelling, le 
créateur de l'idéalisme transcendantal. Dans les inter- 
valles des cours, il préparait sa dissertation latine. En 
attendant les suprêmes épreuves du doctorat en philoso- 
phie et lettres, il s'établit comme précepteur des enfants 
de son onele à Augsbourg. C'est là qu'il a fait imprimer 
sa thèse inaugurale De Juliani Apostata ea vite parte 
que præcessit imperium. L'auteur signait Coburgensis et 
s’inspirait d’une épigraphe empruntée à Pindare : « Dieu 
peu! changer le jour en nuit et enténébrer la clarté la 
plus pure ». L'œuvre était dédiée à la fois au Dr Christo- 
phe Hahn, qu'il avait connu à Esslingen (1), et à son 
père, « carissimo Dr Sigismundo Scheler regis Belgarum 
bibliothecæ præposilo ». La préface, datée de Zurich, 
avril 4839, annonçait que la controverse serait faite 
sine ira et studio. Le sujet, un peu rebattu, serait renou- 
velé par un retour impartial et critique aux sources 
premières. Il s'est trouvé qu'après rédaction définitive, 
on était d'accord avec Gibbon. La difficulté vient de ce 
que, au lieu de consulter l'esprit de l’époque, on s’en 
tient à l'enthousiasme des payens ou au dénigrement 
des chrétiens. On perd de vue la grande influence des 
sophistes, ainsi que le syncrétisme néoplatonique con- 
juré à la fois contre le scepticisme d’'Empiricus et la 
nouveauté du christianisme. D'autre part, Julien avait 
puisé chez Mardonius le culte d'Homère et Hésiode, 
tandis que la religion que lui imposait Constantin, 
mort pontifer summus et plus ou moins arien, n'était 


(1) Nommé alors pasteur de Boennigheim. 


dd 


(411 ) 


qu’un badigeon de sépulere blanchi, s'écaillant trop faci- 
lement. Est-ce qu'à cette époque ses condisciples 
d'Athènes, saint Basile et Grégoire de Nazianze, ne rece- 
vaient pas la même éducation semi-payenne ? Et puis, 
celui qui fut à Lutèce un panthéiste naïf pouvait-il aimer 
la religion de l’assassin de son père? Au fond, l'initié de 
Mithra, l’enthousiaste de Libanius, ne fut jamais vérita- 
blement chrétien, bien qu'il ait été obligé de prendre la 
dignité d'anagnoste, la plus élevée dans les quatre ordres 
mineurs. 

L'aspirant docteur s'appuvait, en passant, sur son pro- 
fesseur Schelling, à propos de l'immense influence sociale 
des mystères d'Iacchos. Au demeurant, malgré ses sym- 
pathies pour le fondateur de la première bibliothèque de 
Constantinople, Scheler est moins indulgent que Ville- 
main, concluant que le neveu de Constantin « eut les 
mœæurs pures et la tête exaltée ». 


* 
x & 


Cette thèse dont l’auteur espérait faire un jour un livre, 
il le déclarait tout en s'inclinant devant les critiques 
éventuelles, lui valut un glorieux diplôme dont, cinquante 
ans plus tard ten 1859), la commémoration fut célébrée à 
Erlangen et à Bruxelles (à l'Académie et dans le cercle 
de la famille). Cette dernière fête correspondait, après un 
demi-siècle, à la fête organisée par le père du lauréat. Le 
jeune docteur n'avait eu rien de plus pressé que de reve- 
nir à Bruxelles. 

L'espoir de se fixer enfin dans la patrie adoptive de sa 
famille se réalisa. Scheler, après avoir quelque temps 


( 412) 


aidé son père, notamment pour les acquisitions et le 
travail des catalogues, fut nommé bibliothécaire adjoint 
du Roi. Ce fut un nouveau stimulant pour cet amoureux 
du Livre. 


En 1841 parut à Bruxelles, chez Ch. Muquardt, un 
Commentaire ruisonné sur un livre d'Homère, par A.S, 
« ancien élève de plusieurs universités allemandes », 
sous l'égide du mot de La Harpe : « Apprenez le grec, 
Lamotte, lisez-le dans sa langue! » On se proposait, par 
l'étude de la ravissante idylle de Nausicaa, de raviver 
parmi nous les études classiques, de les rendre plus pro- 
fondes et, par là, plus utiles. On invoquait Bekker, l’ancien 
professeur de Louvain, et même Hegel affirmant que 
l'étude grammaticale et analytique des langues est une 
philosophie élémentaire. Aussi Humboldt, Bernhardy, 
Buttmann, Hermann, Nitzsch et Wolf arrivaient tour à 
tour à la rescousse pour que même des minuties jhilolo- 
giques devinssent suggestives d'esthétique et de littéra- 
ture. Le style de ces notes était bien un peu naïf et même 
étrange pour nos étudiants, plus habitués alors aux tradi- 
tions françaises; mais Scheler avait la foi, et il l’a prouvé 
dans sa « postface aux élèves sensibles et attentifs ». Il 
espérait qu’il ferait songer sérieusement à Homère, à ces 
lauréats que le Roi venait de féliciter au grand concours 
des fêtes de septembre. C'était, au surplus, à l'instigation 
de deux amis qu'il avait tenté cet essai, les Drs Eberg, 
professeur à Francfort, et Schwalb, professeur à Duis- 
bourg, les titulaires de la dédicace. « Excusez, disait le 


(413) 


eommentateur, les duretés et les germanismes de mon 
style allemand; j'en porterai toujours l'empreinte. » 


L'an d’après, chez le même éditeur, parut un autre 
commentaire de texte grec. Cette fois, il s'agit de l’incom- 
parable OEdipe-Roi qui, par l'immortelle souveraineté de 
l'art, malgré les horreurs et toutes les impossibilités, fait 
encore frisonner le Paris le plus mondain. Scheler dédie 
son nouvel effort à lillustre Thiersch, son ancien direc- 
teur de séminaire philologique. « Depuis, ayant quitté 
l'Allemagne, j'ai vu que vous aviez sonc'é également les 
intérêts et les besoins de notre jeune Belgique, et je me 
suis fortifié moi-même à vos vues claires et à vos pro- 
fondes observations. J'ai appris à mieux connaitre, sous 
votre conduite, le champ sur lequel je travaille. » Le 
jeune humaniste faisait allusion au livre trop peu étudié 
de Thierseh : Oeffentlich unterricht in Deutschland, Hol- 
land, Frankreich und Belgien. Peut-être songeait-il aux 
mots de l'éminent ministre disant à des savants belges : 
« Vous serez mangés, Messieurs, mangés jusqu'aux os ! » 
(Voir ALPH. LEROY, Liber memorialis de l'Université de 
Liège. p. xLvIN) Altmeyer, dans le Trésor national, 
tome III (1843), observa que ces deux livres classiques 
« feraient du bien dans notre décadence philologique ». 
Au reste, il ne trouvait pas les notes trop longues; elles 
n'avaient rien de la prolixité indiserète et importune de 
Mathanasius. 


(414 ) 


Dans ce même Trésor national, récemment fondé pour 
propager le progrès scientifique, littéraire, artistique et 
industriel, Scheler fit admettre, en 1843-1844, trois arti- 
cles portant pour titre : Essai linguistique sur les éléments 
germaniques du dictionnaire français (1). Ce fut pour 
beaucoup de compatriotes du linguiste, soit Wallons, soit 
Flamands, une surprise, une révélation. L'étymologie 
française n'était plus la fantaisie que raillait Voltaire, « où 
les voyelles ne sont rien et les consonnes fost peu de 
chose ». Cette alchimie des Estienne, des C:seneuve, des 
Ménage allait faire place à une véritable science des mu- 
tations des vocables, selon une genèse dont les lois étaient 
tour à tour physiologiques, psyehologiques et historiques. 
Alfana ne viendrait plus d'eguus, sans doute; mais au 
lieu de rire du va-et-vient des racines et des suffixes, du 
corso ricurso « qui les fait bien changer sur la route », 
Scheler espérait pouvoir dire un jour : 


Je sais tous les chemins par où je dois passer. 


C'était la guerre à l’ancien dilettantisme. Pour com- 
battre « la divination sans eritique », si l'on était heureux 
de citer l’abbé namurois Chavée, on était fier surtout de 
se dire l'élève de Diez, le maitre des romanistes. Ce 
n’était pas qu'on eût suivi régulièrement, à Bonn, les 
cours du fondateur de la philologie nouvelle, mais sa 
Grammaire des langues romanes avait vivement impres- 
sionné le jeune étudiant. Nul mieux que Scheler, à cette 


(4) Ce début de philologie romane fut d'abord intitulé : Origine 
du français. Influence germanique. 


(45) 


époque, ne pouvait apprécier la révolution que préparait 
ce livre. Ampère, sans doute, en avait été légèrement 
inspiré quand, en 1841, il esquissait son Histoire de la 
formation de la langue française; mais, même en Alle- 
magne, On ne devinait pas encore l'avenir de la nouvelle 
seience (1). Lorsque Chavée, en 1844, à l'amphithéâtre de 
l'École militaire de Bruxelles, faisait ses vibrantes confé- 
rences devant un auditoire où l’on remarquait le général 
Chazal, le professeur Baron, Van Bemmel et Scheler, il 
s'attachait plutôt à la linguistique générale (2). Dans 
l'Essai de l’ancien étudiant de Bonn, l'influence de Diez 
était nette, directe et, pour ainsi dire, topique. Il s'agissait 
des lois secrètes qui ont présidé à la formation des langues 
romanes et qui ont été découvertes et exposées par les 
soins des Schwenck, des Orelli et des Dietz. En Belgique. 
il semblait piquant, opportun de consulter les patois et 
les vieux trouvères pour démontrer ce qui est aujourd'hui 
banal : l'importance de la langue franque, ce flamand pré- 
historique, dans l'ensemble du dictionnaire français. 


A côté de Ravnouard le provengaliste, le germaniste 
Grimm et le sanscritiste Bopp étaient également invo- 
qués. Quoi de plus naturel si l'on songe à la véritable 
genèse de la philologie romane? On sait comment Diez 
a trouvé sa voie enfin triomphale. Welcker, son compa- 


(4) Cfr. PauL MEYER, Rapport sur les progrès de la philologie 
moderne (BIBL'OTS. DE L'ÉCOLE DFS CHARTES, 1674, p. 681), 
(9) Cfr. Potvin, Histoire des Lettres en Belgique, p. 114. 


(416 ) 


triote hessois et son frère d'armes de la guerre de l’Indé- 
pendance, l'avait poussé à l'étude de l'italien et de l'es- 
pagnol. Goethe, qu'il avait vu à Jéna en 1848, lui avait 
parlé, avec un enthousiasme de poète, des travaux roma- 
nistes de Raynouard. Diez fit ensuite un voyage à Paris 
pour y faire la connaissance personnelle de celui qui 
devait enseigner aux savants allemands l'importance 
exceptionnelle du provençal dans l'étude du moyen âge. 
Lui-même pourtant déclara un jour à son ami, à son 
ancien élève, M. Gaston Paris (Introd. à la trad. franc. 
p. xvi), que c'était surtout la Deutsche Grammatik de 
Jacob Grimm qui l'avait inspiré. Cette grammaire, dédiée 
à Savigny, était, en effet, une première adaptation des 
principes de l'école historique. Rien ne vient de rien, rien 
ne se fait sans le temps: tout, principalement dans les 
langues, se fait par soulèvements lents, par évolutions 
insensibles. Voilà ce que Scheler appelait « des lois 
secrètes » en insistant, dès cette époque éloignée, sur les 
études plionétiques aujourd’hui partout en vogue. 


* 
+ «à 


Il pouvait le faire chez nous comme il eût pu le faire 
s'il était resté, en Suisse, sur un domaine linguistique 
participant du nord et du midi, du germanique et du 
latin. Il n'y manqua pas, et c'est par là encore qu'il se 
naturalisa d'une façon bien intégrale, puisqu'il s'intéres- 
sait dès lors au flamand comme au wallon. Un moment 
pourtant il parut quitter son heureuse orientation. En 
publiant à Paris, sous le nom d'Udairie de Saint-Gall, son 
Étude historique sur le séjour de l'apôtre saint Pierre à 


( 417) 


Rome, il semblait revenir à ses premières études d'Er- 
langen. Détail à noter : pour démontrer que saint Pierre 
n'est jamais venu à Rome, Scheler veut recourir sine ira 
et studio aux auteurs catholiques comme aux auteurs 
protestants. Il prélude, en quelque sorte, à ces confé- 
rences catholico-protestantes qui eurent lieu à Rome sur 
la mème question, les 9 et 40 février 4872. « Mon travail 
a peut-être cela de particulier, qu'il ne soumet les ori- 
gines de la papauté ni au sentiment de la foi purement 
évangélique, ni à l'examen de la raison absolue, ni au 
jugement du sceptique qui s'émancipe de toute espèce de 
confession religieuse, mais qu'il recherche seulement si 
les titres que Rome fait valoir pour étaver sa puissance 
peuvent subsister devant une saine critique historique, 
devant une lueide exposition et une sincère appréciation 
des faits que les divers monuments des siècles primitifs 
nous ont transmis. » Il ajoutait : « J'adore la plénitude 
des Écritures et je n’admets rien sans leur témoignage ». 


* 
* * 


Malgré le succès de sa dissertation, promptement tra- 
duite en anglais, Scheler retourne avec une nouvelle 
ardeur à ses travaux de romaniste. Encore en cette même 
année (1845), après avoir envoyé à une société de Mons 
une étude sur le roman-wallon, il adresse à l'Académie 
royale de Belgique un volumineux mémoire sur la conju- 
gaison française. Cette fois, tout en rendant encore un 
pieux hommage à Friedrich Dietz, il erut pouvoir se 
déclarer disciple indépendant. I} s'était mûri par l’étude 
de nos vieux textes de langues, et même, à en juger par 

27 


( 418 ) 


quelques allusions, au contact de nos patois dont tout 
d'abord il avait pressenti l'utilité philologique. Après 
avoir magistralement caractérisé la conjugaison néo-latine 
en général, il démontrait l’absurdité des anciennes clas- 
sifications grammaticales. Appliquant au français les prin- 
cipes de Grimm sur les verbes forts et les verbes faibles, 
il semblait, sans jactance, promettre un enseignement 
radicalement et surtout rationnellement transformé. Che- 
min faisant, il attaquait l’hérésie de Raynouard sur la 
prétendue langue romane unique, et, rappelant de nou- 
veau le cours de Chavée, il insistait sur l'importance de 
l'accent tonique dans le travail continu, incessant de la 
déformation ou transformatioñromane. Comme par une 
politesse à la patrie adoptive, il s'arrêtait avec complai- 
sance aux documents publiés par Barthélemy Dumortier. 


* 
* + 


À 97 ans, le travail devenait une passion qui, conduite 
avec méthode, quintuplait le prix des heures. Tandis 
qu’il travaille à une histoire de la maison de Saxe- 
Cobourg, on le voit engagé, avec le jeune professeur 
Jules Tarlier et des collaborateurs du Journal de l’in- 
struction publique (de l'abbé Louis, à Tirlemont), dans 
une controverse savante et ardente. Il s'agissait de la 
prononciation du grec ; c'était à propos d'un rapport de 
l'inspecteur général des études, Alexandre. Il proposait 
d'introduire dans les lycées la prononciation actuelle. 
De là, dit-on, la création de l'école française d’Athènes. 
Scheler, s'appuyant sur ses principes linguistiques, s’ef- 
force de montrer que la déformation romaïque du grec : 


( 419 ) 


n'est qu'un phénomène banal dans l’histoire des langues. 
Ce n'est pas qu'il tienne l’étacisme érasmien pour ortho- 
doxe; il le croit toutefois assez près de l’ancien grec, et, 
en tout cas, se dit, avec le Brugeois Van Meetkercke, qu'il 
n’y a pas de raison suffisante pour changer. Si son véné- 
rable professeur Thiersch a arboré un moment l’ifacisme, 
c'était pour plaire à Ja colonie de jeunes Hellènes qu’on 
voyait alors à l’Université de Munich. Scheler accumule 
les citations savantes et topiques pour combattre ce qu'il 
appelle, avec J. Voss, das gepiep, qui bouleversait l'ensei- 
gnement. On fut ravi de cette argumentation si docte, et 
sans trop rechigner, on lui pardonnait d’être touffue. 
Reiftenberg, dans le Bibliophile belge, qu'il venait de 
fonder, s'amusait de ce tournoi de l'aïéroïsme. « Nous 
aimons, écrivait-il, cette palestre des jeunes esprits, 
d'autant plus que les coups qu'ils se portent ne les peuvent 
blesser. » Le spirituel érudit s’intéressait particulière- 
ment à Scheler, qui collaborait à sa Revue, et qui, en 
outre, au Serapeum et par ailleurs, faisait connaitre à 
l'étranger les bibliophiles belges, leurs travaux et leurs 
recherches. En même temps il intéressait son pays d’adop- 
tion aux publications allemandes qui pouvaient lui être 
utiles, par exemple la fameuse collection du Literarischer 
Verein de Stuttgart. 


+ 


Une double récompense vint alors consacrer cette 
notoriété scientifique. En même temps que le ministre 
Vande Weyer envoyait le diplôme d'agrégé de l’Univer- 
sité de Liège, le roi Léopold Ier confiait à son bibliothé- 
caire adjoint une partie de l’éducation de ses enfants. 


( 420 ) 


Un livre fort remarquable, mais qui n'a pas été suff- 
samment remarqué, témoigne à la fois de la sagacité des 
élèves et de la haute conscience pédagogique du profes- 
seur. La Grammaire théorique de la langue allemande, 
publiée en 1854 par « l'ancien professeur de LL. AA: RR. 
le duc de Brabant, le comte de Flandre et la princesse 
Charlotte », est une heureuse application de la nouvelle 
science des mots. Rien n’est laissé au hasard ni à la rou- 
tine. Dès les premières règles de la prononciation, on 
devine un tin linguiste ad usum delphini. L'histoire de 
la philologie, la tradition et la raison s'allient avec un 
tact exquis. En outre, des fleurs de poésie et des eurio- 
sités charmantes égayent cet enseignement toujours très 
sévèrement scientifique. Sans abuser ni du gothique ni 
du moyen âge, comme il arrive aujourd’hui, il remonte 
discrètement aux sources. Jusque dans le chapitre de la 
ponctuation, on rencontre de la psychologie littéraire. 
Pour des élèves d'élite, le professeur profite d'ingénieux 
rapprochements à travers les idiomes anciens et mo- 
dernes. Les plus délicates nuances sont éclairées par ces 
comparaisons. Tout est si bien à sa place et si solidement 
calé, grâce à l’érudition la plus sùre et la plus vaste, que 
cette grammaire se lit comme une histoire vivante. C'est 
autant — chose curieuse! — par les préceptes que par les 
exemples et les anecdotes que le lecteur est amusé et 
captivé. L'auteur a peut-être été inspiré par le livre un 
peu transcendant de Tandel : Syntaxe de la langue alle- 
mande. Quoi qu'il en soit, on peut affirmer que, mise au 
point par quelques améliorations techniques et des réfé- 
rences plus nombreuses au flamand comme au wallon, 
cette grammaire théorique pourrait être d'un grand 


( 424 ) 


secours dans le développement de nos humanités mo- 
dernes et même, si l’on vent, nationales. Pour nos huma- 
nistes occupés de grec et de latin, ce livre, dans sa forme 
actuelle, est encore un trésor de suggestions instructives. 

Scheler se préoccupait de plus en plus des choses de 
notre pays. Il entreprenait un Annuaire statistique et 
historique qui, en 1867, avait déjà quatorze volumes. 
D'autre part, il envoyait aux grandes publications de 
Pierer et de Brockhaus des notices sur des personnages 
et des événements belges. Et, comme pour se délasser 
en changeant de besogne, il traduisit en allemand quel- 
ques romans de Conscience, tels que Chlodwig et Clo- 
thilde, Le bonheur d'être riche et La Plaie des villages. 

x" x 

Nommé bibliothécaire du Roi et du comte de Flandre, 
Scheler avait acquis une grande autorité dans le monde 
des bibliophiles. Après avoir été, dès la première heure, 
un actif collaborateur du Bulletin du bibliophile belge, 1l 
en devint le directeur titulaire. Autant que Reiffenberg, 
on le voit s'attacher à mettre en relief tout ce qui honore 
la patrie. Pendant les dix années de son directorat, cette 
publication grandit en intérèt national, sans préjudice 
de l'intérét scientifique. La bibliographie y devenait mieux 
qu'une innocente manie. 


* 
x 


Au milieu de ces travaux si méthodiques et si noble- 
ment obstinés, on rencontre une œuvre qui fait disparate. 
Vers 1897, un ami de Scheler lui confia de gros in-folio 


( 422 ) 


manuscrits. C'était l’autobiographie d’un original, Jobann- 
Christian Cuno, né à Berlin en 1708, mort à Londres 
en 4780. C'est d'après lui que Linné nomma Cunonia une 
plante du Cap. A lire ces mémoires, aujourd'hui déposés 
à la Bibliothèque royale, on reconnait un véritable Gil 
Blas, tour à tour racoleur, officier de fortune, marchand, 
banquier, botaniste, poète et finalement piétiste et spirite. 
La partie la plus curieuse de ce journal allemand se rap- 
porte au grand illuminé Svedenborg. Cuno a véeu avec 
lui à Amsterdam, vers 1769, dans la plus grande intimité. 
Malgré un style trainant et surchargé de néerlandismes, 
on s'intéresse à ces discussions de toute espèce, à ces 
anecdotes étranges, inattendues. Non moins intéressant 
est le tableau de la vie sociale et commerciale d’Amster- 
dam à cette époque. Ces Aufzeichnungen eines Amster- 
damer bürger nous montrent les types les plus extrava- 
gants dans une large et pleine sincérité. On comprend 
que le philologue ait un moment oublié ses chères études 
spéciales. Il comptait même détacher plus tard de plus 
notables fragments de ces volumineux mémoires. Ils 
intéresseront quelque jour un amateur de l'histoire des 
idées au XVIIIe siècle. C'est tout ce qu'il v a de plus docu- 
mentaire, comme on affecte de dire aujourd'hui. 


+". 
Après cette petite excursion littéraire (4), Scheler 


semble se recueillir. Tout au plus trouve-t-on alors dans 


(1) Quelques années après, en 1867. il fit encore une pointe vers 
l'histoire religieuse ; mais c'était au point de vue belge, 
L'Apparatus Melanchthontanus (inséré au Serapeum de Leip- 


(435) 


sa bibliographie un petit essai de Bibliotheca belgica 
(Trente années de la littérature belge). Au lendemain de 
la suppression de la contrefaçon littéraire, le directeur 
du Bibliophile belge voulait, comme il dit, dégager le vrai 
fonds national. C'était, à ses yeux, un nouveau moyen 
d'encourager le travail intellectuel et de propager la con- 
fiance dans l'avenir par le bilan des premiers efforts 
nationaux. Un catalogue général des principales publica- 
tions belges, de 1830 à 1860, c'était, en quelque sorte, la 
première idée de la grande bibliographie nationale tentée 
de nos jours. 


Vingt ans après le début du romaniste, arrive enfin le 
monument longtemps espéré, le master-piece, le meester- 
stuk qui consacrera le nom du maitre. Le Dictionnaire 
d'étymologie française d'aprés les résultats de la science 
moderne est introduit sans fracas, mais non sans juste 
fierté. « L'origine des mots français, disait la préface du 
4er novembre 1864, a, depuis trois siècles, occupé, en 
France et ailleurs, un grand nombre de savants, et la 
bibliographie des ouvrages consacrés à cette matière est 
passablement longue. Et cependant j'ose me flatter qu’en 
publiant le mien, j'ai non seulement fait œuvre utile, 
mais comblé en quelque sorte une lacune dans la littéra- 


zig) décrit les voyages et les recherches scientifiques du célèbre 
bibliothécaire de Louvain, Van de Velde qui, dans son exil, 
s'occupait d'une histoire de la Réformation dans l'Allemagne 
inférieure. 


(424 ) 


ture philologique française. » Cette conscience de la 
valeur de ses efforts n'ôte toutefois rien à son invincible 
modestie; il se hâte de remarquer que son ambition se 
limite « à un simple relevé des solutions variées émises 
successivement sur des questions d'étymolagie française ». 
Il veut accoutumer le public à se montrer plus rigoureux 
en des matières où si longtemps la fantaisie a régné en 
souveraine. Non qu'il faille absolument, quand même, 
condamner toutes les anciennes solutions; l'essentiel, 
c'est d’accroitre l'intérêt doctrinal, ne pas « regarder au 
plus savant, mais au mieux savant », comme disait Mon- 
taigne. La science, sans doute, est encore dans le devenir; 
mais avec Bopp, Grimm, Pott, Diez, que ne faut-il pas 
espérer ? 

… C'est avant tout au vénérable professeur Diez, de 
Bonn, que j'ai voulu rendre hommage, en consignant 
dans mon livre, pour mieux les faire valoir en dehors 
des frontières de sa patrie, ses heureuses découvertes, 
ses judicieuses démonstrations, ses habiles et prudentes 
conjectures. » La Belgique, par Grandgagnage, Bormans, 
Gachet, Chavée, etc., n’a pas été la dernière à s'incliner 
devant l'autorité du grand initiateur. Scheler aime à 
parler ainsi de ses amis qui l'ont encouragé et qu'il 
stimule à son tour. 

Si chaque jour amène sa peine, il donne aussi son 
salaire. Malgré le succès d'une première édition, qui 
paraissait bien complète (1), il fallut bientôt songer à la 


(1) En 4865, Scheler tit une traduction condensée : Kurz 
gefasstes etymologisches Wörterbuch der franzóstschen Spra- 
che. Leipzig, in-8°. 


(425) 


refondre. Succès oblige, comme on dit; honneur scienti- 
tique, bien davantage. L'apparition du Dictionnaire de 
Littré fut un stimulant de premier ordre. « L'illustre 
académicien, en exposant sous une rubrique spéciale 
l'historique de chaque mot, a singulièrement facilité la 
tâche de l’étymologiste. Pour établir rationnellement la 
provenance d'un vocable, rien n'est plus fructueux que 
la connaissance de l’époque et du terrain où il apparait 
pour la première fois. » D'autres aveux ne coûtaient guère 
à l'amour-propre, puisque Littré citait Scheler encore 
plus souvent que Grandgagnage. La gratitude de l'honnête 
travailleur n'oubliait pas même le petit lexique de Bra- 
chet. Celui-ci, d'ailleurs, avait, dès 1868, placé Scheler 
entre Diez et Littré, comme « cherchant uniquement à 
résoudre les problèmes étymologiques encore indécis, et 
s’inquiétant plus de découvrir et d'explorer de nouvelles 
régions que de décrire les régions conquises ». 


Encore quinze ans plus tard, une refonte bien plus 
radicale fut jugée nécessaire. La scienee avait marché 
à pas de géant, grâce à l’heureuse émulation suscitée 
entre la France et l'Allemagne. En vrai Belge qu'il était 
devenu, Scheler regardait des deux côtés du Rhin : inter 
utrumque tulissimus. La préface de 1887 est un loyal 
hommage aux progrès accomplis autour de lui. Son 
unique souci, c'est de rester à la hauteur. 

Quelle expansion, en effet, de la jeune philologie 
romane ! La Romania, de Paul Meyer et de Gaston Paris, 





Den te nen - 


( 426 ) 


et la Zeitschrift de Gröber, de Strasbourg, sont au premier 
rang des auxiliaires de l'infatigable lexicographe. Mais 
que de recherches eneore à faire dans le Jahrbuch 
d’Ebert et de Lemcke, les Romanische Studien de Böhmer, 
la Rivista et le Giornale de Rome, la Revue des langues 
romanes de Montpellier, l'Archiv de Herrig, Zuputza et 
Woetzhold, la Zeitschrift de Körting et Koschwitz, Il 
popugnatore de Bologne, la Revue des patois gallo- 
romans, elc.! En plus d’un de ces périodiques, Scheler 
apportait sa collaboration ou son autorité. 

Aussi le rapporteur du jurv de 1890 n’a-t-il été que 
juste en disant : « Le labeur original de M. Scheler est le 
plus considérable dans le travail de refonte auquel il a 
soumis pour la troisième fois son Dictionnaire d'étymo- 
logie française. N'étant plus retenu par des considé- 
rations de respect et d'extrême réserve, il a introduit 
dans le texte les améliorations qu'il jugeait nécessaires 
et qui tirent leur origine soit de sa persévérante saga- 
cité, soit de la collaboration d'autres romanistes. Non 
seulement un grand nombre d'articles ont été rema- 
niés ou allongés, mais le chiffre des mots élucidés s'est 
élevé dans une proportion notable. La seule lettre C 
du dictionnaire a été l’objet de près de cent cinquante 
retouches. » 

Déjà pour l'édition de 1872, M. Paul Meyer (Rapport 
sur les progrès de la philologie moderne) aimait à 
reconnaitre tous les mérites du linguiste belge. « C'est 
maintenant, disait-il, un ouvrage tout à fait scientifique, 
qui, même après l’Étymologisches Wörterbuch de Diez, 
peut être consulté avec fruit. » 

Ce rapprochement entre les deux lexiques se comprend 


(427) 


aisément. Dans les deux, il s'agit de l'intéressante genèse 
des vocables et de la vieille langue qui ne figure qu'à 
propos de la langue moderne. Inutile de rappeler que 
l'œuvre allemande ne se borne pas au français, mais 
s'étend à toute la famille des idiomes novo-latins. 


Scheler, d'ailleurs, s'était occupé du Wörterbuch depuis 
longtemps. En 1855, dans le Bulletin du bibliophile belge, 
il avait fait une chaude propagande pour le romaniste 
qu'il appelait un véritable Grimm. Il le félicitait, en 
passant, de citer avee honneur les Belges Grandgagnage 
et Gachet. Pour faire mieux apprécier encore le glossaire 
comparatif, il en traduisait quelques articles curieux. 
Enfin, dans son enthousiasme, il rappelait l'aveu de 
Francis Wev, déplorant, dans la Bibliothèque de l'École 
des chartes, la supériorité et la priorité des Allemands 
dans la philologie romane. 

En 1865, Diez envoyait à Scheler ses Altromanische 
Glossaren qu'il avait dédiés à Grandgagnage. L'inter- 
course, sans être intime, fut assez animé. Aussi quand il 
fallut, après la mort du professeur de Bonn, préparer une 
quatrième édition de son grand ouvrage, l'éditeur Marcus 
s’adressa-t-il à notre compatriote. Le supplément(Anhang 
de 1878) destiné à mettre le dictionnaire de Diez au 
courant des derniers et incessants progrès de la science, 
est une œuvre remarquable. Sans exagérer l'influence 
germanique, comme le fit le liégeois Grandgagnage, 
l'auteur utilise sa connaissance du flamand et du wallon 





( 438 ) 


pour débrouiller plus d'une origine. C'est plaisir à le 
voir s'escrimer vaillamment, mais non sans courtoisie, 
contre Littré, G. Paris, Darmesteter, P. et Léo Mever, 
Carolina Michaëlis, Brinekmann, Thomson, Mahn, Luc- 
king, Mussafia, Canello, Storm, Caix, J.-H. Bormans, 
Rönsch, Kern, Havet, Böhmer, Bugge, Devic, E. Müller, 
Glück, Flechia, Brachet, Ascoli, Behaghel, Grandgagnage, 
Schuchhardt, Förstemann, Suchier, Liebrecht, Andresen, 
Rajna, Tobler et Verdam. 

Faut-il s'étonner du respectueux éloge du Dr Johann 
Urban Jarnik, lersqu’en 1889 il publiait à Heilbronn son 
grand Index pour Diez? L'érudit Bohémien reconnaissait 
dans le supplément quelque chose de monumental, tout 
à fait digne d’être un acte de pietät gegen den Altvater der 
romanischen Philologie. 


Ce qui soutenait Scheler dans ce championnat auquel 
la Belgique des deux races pouvait s'intéresser, c'était la 
haute idée de la science. Cette genèse des vocables, 
c'était comme une cristallographie des idées. Pour lui, 
rien de plus important en anthropologie que cet orga- 
nisme des sons répercutant les Ames. Quoi de plus 
auguste dans la nature? Cette euphonie spontanée, 
instinctive et propre à chaque langue, surtout à chaque 
patois, quelle séduisante étude! 

Il v avait songé, à propos du français, de très bonne 
heure, nous l'avons vu. Après l'essai du Trésor national, 
encore fort impressionné, dit-il au début de sa carrière 


( 429 ) 


philologique, par l'attrait puissant des leçons et des 
conversations de Chavée, « un pionnier dont la Belgique 
doit être fière » (1), Scheler avait cherché à synthétiser 
ses vues sur la filiation latine de la langue française. Il 
avait même songé à en faire une introduction à son 
Dictionnaire étymologique. On trouve de curieux frag- 
ments de ce travail, notamment dans la Revue de l'Instruc- 
tion en Belgique. Enfin, en 1875, il se décida à publier à 
Bruxelles et à Paris un Exposé des lois qui régissent la 
transformation française des mots latins. L'avant-propos 
a soin de notifier que le livre a été écrit pour appuyer et 
justifier les assertions ou les conjectures mises en avant 
dans le Dictionnaire. Substdiairement, l’auteur comptait 
venir en aide à l'enseignement belge. 

Pour ce travail de longue haleine ‚note préliminaire du 
Catholicon), Scheler cherchait partout des documents. Il 
estimait particulièrement ceux qui montraient la lutte 
(plus ancienne qu'on ne croit) entre les déformations 
populaires et les redressements ou travestissements des 
savants. Parlant de ses scrupules d’éditeur, le rapporteur 
du jury de 18% dit très justement : 

« C'est avec les mêmes soins que M. Scheler a publié, 
en 1884, son Olla patella dont il avait, dès 1878, mis au 
jour un autre manuserit. Celui qu'il a édité six ans plus 
tard est accompagné de gloses flamandes, qui n'ont pas 
été utilisées avec moins de tact que les gloses françaises 
du premier par l'ingénieux critique. Il faut décerner les 


(4) Paroles de SCHELER. Note sur l'idéologie lextcologique des 
langues indo-européennes. (BULLETIN DE L'ACADÉMIE, 2e série, 
4 XLV.) 





( 450 ) 
mêmes éloges au Cutholicon de Lille, publié en 1885 dans 
les Mémoires de l'Académie de Belgique, et qui, tant par 
la restitution du texte que par le commentaire dont 
léditeur l’a enrichi, constitue une des plus importantes 
contributions de ces dernières années à l'étude de la 
latinité savante de la fin du moyen âge. » 

Littré a notablement profité d'un autre travail lexico- 
graphique de Scheler : Lexicographie latine du XIIe et 
XIIIe siècle. C'est, d'après des manuscrits de Bruges, une 
édition avec gloses de trois traités scolaires : Jean de 
Garlande, Alexandre Neekham et Adam du Petit-Pont. 


Dans ses Etudes et glanures (page 40), Littré dit : 
« M. Scheler est un éditeur qui commente véritablement 
son texte et aime à lutter contre les difficultés ». De cette 
assertion élogieuse, les preuves surabondent. On les 
trouve déjà dans les textes envoyés à l’Académie rovale, 
au Bibliophile belge, aux Annales de l'Acadéinie archéo- 
logique d'Anvers, au Jahrbuch de Leipzig, à la Romania, 
de Paris. Un fabliau de Gautier le Lang, le fragment 
provençal Aigar et Maurin, Jacques de Baisieux, la reine. 
Sebile, la mort du roi Gormond, la légende de sainte 
Marguerite, de copieux extraits de deux manuscrits de 
Turin, le roman des VII Ailes de courtoisie, tout est 
soigné, ventilé, épluché, presque avec tendresse. On 
sent l'homme heureux du travail qu'il s’est librement 
imposé. 





( 434 } 


Élu associé de l'Académie le 11 mai 1868, Scheler 
voulut se naturaliser davantage par l'élan qu'il allait 
donner aux travaux de la Commission de publication des 
œuvres des grands écrivains du pays. Il avait déjà donné 
à cette compagnie, en 1866, une savante édition des Dits 
et Contes de Baudouin de Condé et de son fils Jean. L'un 
était le ménestrel de Marguerite de Constantinople, « la 
grant dame de Flandre »; l’autre brillait à la cour du bon 
Guillaume de Hainaut. Malgré le ton allégorique qui pré- 
lude à la décadence finale des poésies du moyen âge, 
on trouve de l'inspiration et du naturel dans leurs satires 
souvent politiques, tels que le Conte des hérauts, la 
Messe des oiseaux, le dit des Jacobins et des Frères 
mineurs, surtout l’Ipocresie des Jacobins, où l’on réhabilite 
l'empereur Henri VII, parent du comte de Hainaut. Le 
texte de ces trouvères hennuyers, rectifié d'après des 
manuscrits de Bruxelles, de Paris, de Turin et de Rome, 
est d'une lecture facile, quelquefois même agréable. Li 
lay des blans chevaliers garde encore un reste de réalisme 
épique : 


Que de la caleur de vassaus 
Et de l'allaine des chevaus 
Fu moult tres grande la fumée. 


Un autre ménestrel de ce temps, Watriquet, de Couvin, 
fut alors publié pour la première fois, avec tout l'appareil 
indispensable des leçons, des variantes et des notes 
explicatives. Les tortuosités, les raffinements et les 
hardiesses du style provoquaient le commentaire le plus 
subtil. Il fallait étre sur ses gardes avec ce poète bizarre 


( 452 ) 


qui tantôt faisait, de très haut, la leçon aux dames et 
aux chevaliers, et tantôt hasardait à la cour des fastrastes 
insensées ou cyniques, véritables coq à-l'âne d'un fol en 
titre d'office. 


A peine cette publication achevée, Scheler prépara 
celle d'un quatrième poète du Hainaut, Froissart. Plus 
que jamais, avec sa modestie habituelle, il se défendait 
de toute ingérence spécialement littéraire au sujet de 
l'écrivain le plus brillant de l’ancienne Belgique. Pour 
la moralité douteuse de certains passages, il se bornait à 
bien marquer la différence entre le curé des Estinnes et 
eclui de Meudon. En revanche, il ne s'épargnait aucun 
détail ni aucune responsabilité de sa mission philolo- 
gique. Avec une sûreté de coup d'œil due à sa grande 
lecture, il déterminait la caractéristique des deux co- 
dices principaux. La paléographie, la grammaire, la 
lexicologie et l’histoire du XIVe siècle l'aidaient à dis- 
traire de la masse authentique des lois, virelais, ballades, 
contes, pastourelles, dicts et dictiers, deux poèmes sou- 
vent revendiqués au nom du gentil rimeur : la Cour de 
Mai et le Trésor amoureux. Pour les poèmes perdus. 
tels que Meliador et le Dict royal, le sagace éditeur 
pesait les conjectures et supprimait les chimères. Mais ii 
se préoccupait principalement de fournir des documents 
précieux à l’histoire de la langue. 

« Comme pour nos publications antérieures, disait-il, 
nous avons fait suivre notre édition des poésies de 
Froissart d'un glossaire, mais en l’établissant sur un 


(45 ) 


autre plan. 1} nous a semblé oiseux d'y reproduire, au 
grand complet, les vocables exclusivement propres à 
l'ancienne langue, que l'on est en droit de supposer fami- 
hers à tous ceux qui abordent la lecture des monuments 
littéraires du moyen âge. D'ailleurs, les ressources, à ce 
sujet, ne font pas défaut. C’est donc moins aux mots 
usuels de la langue d’oïl,et abandonnés par les modernes, 
que nous nous sommes attaché, qu'aux significations 
anciennes et obsolètes de termes encore usités dans la 
langue de nos jours. Nous avons pensé qu’en recueillant 
les aeceptions tombées en désuétude et généralement 
négligées dans les glossaires, en colligeant tout particu- 
lièrement les applications inaccoutumées de vocables 
familiers, nous rendrions un service plus utile à la science 
lexicographique et à l’intelligence des anciens écrivains, 
qu'en répétant les différents vocabulaires de l'ancienne 
langue qui, depuis Roquefort jusqu’à nos jours, ont été 
mis en circulation. » 

C'était même spécialement, il l’avouait, pour compléter 
« l'œuvre magistrale » de Littré qu'il s'attachait ainsi à 
la psychologie des mots, malgré le courant de plus en 
plus énergique qui entrainait les romanistes vers la phy- 
siologie absolue. Quand on voudra donner à l'histoire de 
la transformation des sens une rigueur analogue à celle 
des lois phonétiques aujourd'hui prônées indiserètement 
jusque pour l'enseignement primaire, ne faudra-t-il pas 
consulter avec attention ces nombreuses remarques de 
sémiologie répandues dans les coins et recoins des nom- 
breuses publications de Scheler ? 


( 454 ) 


Cette circonspection de recherches délicates le dési- 
gnait pour une œuvre plus importante encore. On sait la 
variété des sujets qui se rencontrent dans le vaste ealéi- 
doscope du XIVe sièele, qui a pour titre : Chronicques de 
France, d'Engleterre, d'Escoce, de Bretaigne, d'Espaigne, 
d Ytalie, de Flandres et d'Allemaigne. Le naïf narrateur 
de la guerre de Cent ans est comme un reporter appelé 
à toutes les fêtes, à toutes les ambassades, à toutes les 
batailles. Sa langue, ici plus souple encore qu'en ses vers, 
fournit à Scheler un glossaire tout à fait curieux. L'Aca- 
démie le comblait en le chargeant de le dresser. Il faut 
noter cette joie de savant : « Avant eu l'honneur d'être 
désigné pour l’accomplissement de cette tâche, je l'ai 
aussitôt embrassée avec toute l'affection que je porte à 
l'étude de la linguistique français. Quelle que soit 
l'appréciation que les juges compétents en cette matière 
feront de mon travail, ils ne me dénieront pas, j'ose 
l'espérer, le mérite d'avoir réuni, dans un espace relati- 
vement restreint, une grande abondance de renseigne- 
ments utiles et opportuns, soit pour l'intelligence de la 
langue de Froissart, soit pour la lexicologie française en 
général ; ils reconnaitront mon désir de porter la lumière 
sur tous les points difficiles, de ne rien affirmer sans 
preuves et de ne pas me laisser égarer par la réputation 
des savants qui, avant moi, se sont aventurés dans 
l'explication des textes en question sans être fondés sur 
la vraie science linguistique, etqui, en outre, font souvent 
preuve d’un peu honorable talent, celui de glisser adroi- 
tement sur les points qui sollicitent le plus le secours 
d'un interprète. » 

La vivacité exceptionnelle de la préface révélait bien 








( 455 ) 


un livre palpitant d'une grande ardeur de découvertes 
scientifiques (1). 

+ 

+ + 


Adenès li Rois, le ménestrel des cours de Brabant et 
de Flandre, un des plus féconds « romanciers » du 
XIlle siècle, attire ensuite l'attention de Scheler. Depuis 
l'édition de Berte aas grans piés de Paulin Paris, et 
celle de Cléomadès par André Van Hasselt, les progrès 
rapides de la science des romanistes avaient tout boule- 
versé. Le gracieux amplificateur des rifazimenti chevale- 
resques était mal apprécié. Successivement Les enfances 
Ogier, Berte et Buèves de Commarchis, trois grands poèmes 
dont le dernier entièrement inédit, furent donnés au 
publie dans un texte traité selon les dernières exigences. 
Un glossaire soigné comme celui de Froissart et s'éten- 
dant à toutes les œuvres connues du poète belge, vulga- 
risait encore la lecture de ce témoin de la primauté du 
français dans l’ancienne Belgique : 


Tout droit à celui tans que je ci vous devis, 
Avoit une coustume ens el tiois pals 

Que tout li grant seignor, li conte et li marchis 
Avoient entour aus gent française tousdis 
Pour aprendre francois lor filles et lor fis. 


(1) Dés 1862, Scheler avait aussi songé à Crestien de Troyes qui 
a si longtemps vépu en Belgique, Dans son article inséré au Jour- 
nal d'Ebert (/ahrbuch f. rom. sc. engl. lu, V, 4), M. Potvin 
disait : « Je dois les notes philologiques qui accompagnent ce 
fragment du Perceval, au savant bibliothécaire du roi des Belges, 
M. Aug. Scheler, qui achève en ce moment un glossaire de la 
langue de Crestien de Troyes ». Son ami, Émile Gachet, avait fait, 
en 1858, le glossaire du Chevalier au Cygne. 


( 436 ) 


De 1876 à 1879, toujours sous les auspices de l’Acadé- 
mie, l'éditeur d'Adenès composa une sorte de romancero 
belge en deux volumes. Ces deux séries de trouvères 
contiennent, selon de récentes critiques, quelques attri- 
butions peu justifiées. Les chansons d'amour, jeux- 
partis, pastourelles, dits et fabliaux ne semblent pas 
tous de provenance nationale. Il restera toujours, quoi 
qu'on fasse, un bon nombre de ces pièces qu'on ne 
pourra pas Ôter de notre écrin poétique. Quesnes de 
Béthune est bien le provincial qui, le premier, refusa de 
sincliner devant les caprices de Paris; l'esprit gausseur 
mi-wallon mi-flamand se reflète bien chez Mathieu de 
Gand, Jehan de Tournai, Jocelin de Bruges, et chez les 
auteurs de la Veuve et de la Vescie au prestre. A côté de 
ces chansonniers et de ces satiriques, le dit des Fiez 
d'amours de Jacques de Baisieux a tout l'air de se moquer 
des cours d'amour dont on a tant disputé il y a peu 
d'années. 

Scheler n’insiste pas sur la nationalité des auteurs. Il 
est très réservé aussi pour l'établissement des textes. Il 
semble préoccupé de ne pas interposer ses propres vues. 
I] les indique dans les notes et variantes recueillies avec 
Je soin le plus scrupuleux, mais tout aussi scrupuleuse - 
ment il se garde bien d'imposer une sorte d'édition 
radicale, ultra-critique, et qui d'emblée prétendrait être 
définitive : « 11 me semble, dit-il, que trop de minutie 
dans le remaniement du texte peut exposer l'éditeur, 
quelque entendu qu'il soit, au reproche d'une assurance 
outrée, d'un purisme trop individuel, auprès d’un publie 
qui, comme celui auquel notre collection est particuliè- 
rement destinée, ne se sent pas de taille à contrôler le 
bien-fondé des retouches ». 


mil 





(457 ) 


Pour le publie dont il parle, un morceau très intéres- 
sant serait, à coup sûr, celui que l'éditeur intitule : La 
prise de Noevile; mais ce n'est qu'un fragment de vers 
monorimes. C'est une parodie bourgeoise des vieilles 
chansons de geste dont on était alors fatigué (1). 
Gommeline, la femme de l'échevin Maquesai, fait penser 
à la femme du perruquier Lamour dans le Lutrin. Mais 
ce quiest bien de notre pays, c'est l’emploi facétieux 
d'un jargon à la fois flamand et wallon. On peut croire 
que cette épopée bouffonne du XIIIe siècle est née sur la 
frontière du Tournaisis ou de la Flandre wallonne. Avec 
une patience bien méritoire, l'éditeur invoque tour à tour 
nos deux langues nationales pour obtenir un déchiffre- 
ment légitime. Mais que de points d'interrogation après 
de pénibles recherches! Le phitologue, qui semble avoir 
pris pour devise : Quærendo, quærendo, s'arrête enfin un 
peu découragé. « Je veux seulement, dit-il mélancolique- 
ment, frayer la voie dans l'explication d'un texte dont la 
cacologie fait le mérite. » Peut-être bien un peu de mau- 
vaise humeur a-t-elle rendu le chercheur injuste à l'égard 
d'un document de notre Culturgeschichte bilingue. 


* 
xk & 


Ce bilinguisme, pourtant, l’intéressait, comme il arrive 
à tous eeux qui aiment ou qui étudient notre pays. Il était 
heureux, nous le savons, des progrès que faisait en 


(1) Principalement de la Geste des Loherains, où Paulin Paris 
croyait reconnaitre l'antagonisme des Flamands et des Wallons. 
C'est plutôt l'opposition entre la Neustrie et l'Austrasie, entre la 
Flandre et la Lotharingie. 


( 458 ) 


néerlandais son sympathique élève, le tant regretté prince 
Baudouin. On ne fait pas une conjecture trop chimérique 
en rattachant aux patriotiques espérances du professeur 
un article très ému qu'il envoya, en 1875, à la Revue de 
Belgique. En traitant de « la lutte des langues », il se pla- 
çait au point de vue de la raison et de l'équité. Sans 
peine il reconnaissait qn'au lendemain de 4830, on avait 
pu s’imaginer loyalement que la langue française serait 
notre scul organe littéraire. Nothomb, dans son Essai sur 
la révolution belge, n’avait-il pas préconisé une sorte de 
neutralité par un fond germanique sous une forme fran- 
çaise ? Mais depuis que les Flamands avaient profité des 
libertés constitutionnelles pour ressusciter un idiome 
proscrit sous le nom de hollandais, la situation n'était 
plus la même. La concurrence des deux littératures était 
une réalité qui s’imposait aux politiques les moins clair- 
voyants. Seulement Scheler, qui, en Suisse, dans son 
enfance, avait eu le spectacle de ces différences au sein 
d'une même nation, savait, par tradition, qu’elles s'har- 
monisent par le respect mutuel des droits et des devoirs. 

« Il est impossible, concluait-il, que dans la libre 
Belgique la liberté pleine et entière du langage puisse 
être retardée par les difficultés pratiques de son exercice. 
La force du pays git dans sa liberté, mais la liberté etle- 
même restera stérile si elle ne puise sa force dans le sen- 
timent de la justice et dans la conscience du devoir. Ce 
sentiment finira par éteindre l'antagonisme des deux 
langues : la conciliation des intérèts en jeu finira par 
trouver sa formule. Dès 1840, un homme d'État a laissé 
tomber ces paroles aussi sensées que patriotiques, qu'il 
était possible, juste, convenable, opportun de satisfaire aux 


( 459 ) 


désirs légitimes des Flamands; l'espoir de la paix n'est 
donc pas une vaine utopie. » 

Aussi vif était le sentiment de la réalité nationale dans 
l'étude que le bibliothécaire du roi et du comte de 
Flandre faisait paraître alors dans la Patria Belgica de 
Van Bemmel. On en peut contester certains points 
d'ethnologie, différer d’avis quant à la date et à la pro- 
venance du flamand et du wallon. Ce qui est indéniable, 
c'est la vérité des faits historiques allégués pour démon- 
trer que la démarcation entre les deux idiomes n'a guère 
varié depuis Charlemagne, ce Flamand qui voulait se 
romaniser. Considérations linguistiques, recherches d'ori- 
gines, statistiques lovales, tout ici a été honnêtement mis 
en œuvre pour faire réfléchir sur des choses qui ne datent 
pas d'hier, et pour empêcher qu'une pierre angulaire ne 
devienne une pierre d’achoppement. 


+ 
+ & 


Une autre œuvre patriotique consacrait, bientôt après, 
l'honneur de la grande naturalisation. On sait combien 
le pays de Godefroid de Bouillon s’est enthousiasmé pour 
les croisades. Nos deux littératures le démontrent assez (1'. 
La chanson d’Antioche, la plus ancienne épopée du pre- 
mier pélerinage, est l'œuvre de Richard de Flandre, et 
deux autres poètes belges l'ont successivement remaniée. 
Les Enfances de Godefroid premiers exploits du duc de 
Bouillon) sont le titre d'un poème attribué à Renaud de 
Saint-Trond. Tout ce cycle des croisades a été formé par 


(4) Voir notre Histoire de la littérature néerlandaise en Bel- 
gique, p. 21. 


[A 
{ 440 ) 


des poètes de la Flandre, du Hainaut et du pays de Liège. 
La mythologie nationale s'y est même infiltrée par les 
légendes du Chevalier au cygne et de Lohengrin (primi- 
tivement le Lotharingien). L'élément bourgeois et railleur 
s’y glissa aussi vers la fin, par exemple, dans Baudouin 
de Sebourc et Li bastars de Buillon. Ce dernier poème 
ne parut au jour qu’en 1877, par les soins ingénieux de 
Scheler. Cette fois encore, il déclara s'en tenir à « l'éta- 
blissement d'un texte unissant à la fidélité une correction 
relative, telle que la critique actuelle est en droit de 
l'exiger; d'autre part, à l’adjonction de notes explicatives 
qui, non seulement en rendent la lecture plus aisée au 
grand public des lettrés, mais d’où la science philolo- 
gique française puisse également tirer quelque fruit ». 
L'intérêt de ce texte grandirait si, comme le suppose 
l'éditeur, il était l'œuvre du poète belge qui a débuté par 
le remaniement du Godefroid de Bouillon. Un grand 
romaniste d'aujourd'hui, Tobler, de Berlin, a fait un juste 
éloge de cette nouvelle contribution à l’histoire des 
épopées belges. . 
5 & 

Li regret Guillaume comte de Hainaut est la dernière 
publication dont Scheler fut chargé par la commission 
académique. C'est un poème inédit retrouvé dans la 
bibliothèque de lord Ashburnam, si riche en épaves 
belges. Malheureusement, le trouvère du XIVe srècle 
Jehan de le Mote se ressent ‚de la décadence poétique 
qui devait faire mourir le moyen âge d'anémie. Au lieu de 
faire revivre ce Guillaume le Bon, protecteur de Baudouin 
de Condé et de tant de poètes belges, « il étouffe son héros 
(dit Scheler) sous les couronnes de deuil que lui tressent, 





( 441 ) 


l'une après l'autre, trente dames éplorées, représentant 
les génies de toutes les qualités qui brillaient dans le 
regretté souverain. » Par compensation, le commentaire 
est suggestif et transforme une élucubration bien veillotte 
en un véritable testo di lingua, comme dit la philologie 
italienne. 

Le commentateur eût voulu en faire autant des poésies 
de Gillon le Muisit, l'abbé de Saint-Martin de Tournai et 
grand admirateur de Jehan de le Mote. Scheler, pour 
payer, comme il dit trop modestement, son titre d'aca- 
démicien titulaire (4), dut se borner à une Étude lexico- 
graphique et grammaticale sur les poésies de Gillon le 
Muisit. Aucune question de phonétique ni de grammaire 
n'est omise. L'orthographe même, soumise dès le 
XIVe siècle à d'assez grandes fluctuations, a été examinée 
en ses moindres détails. En cherchant à compléter et à 
émonder l'édition du faisières ou facteur tournaisien, on 
attire spécialement l'attention sur les formes picardes et 
les adages tournaisiens. On signale ici un spécimen carac- 
téristique de ce dialecte septentriona}, qui était pour les 
écrivains de la Belgique wallonne le dialecte littéraire 
autant que pour d’autres régions de la langue romane, le 
normand, le français de l'Ile-de-France et le provençal. 


+ 
k + 
Muisis disait, en lançant les ouvriers qui « ès taviernes 
et cabarés » critiquaient leurs patrons : 


Bien say que men walesc je pière et mon langage. 


Ce walesc de l’octogénaire poète de Saint-Martin n'était 
donc pas le pur wallon de Tournai. Néanmoins il y tient 


(1) Accordé après la grande naturalisation honorifique. 


(482) 


de si près, qu'il fallait avoir wallonnisé pour l'élucider à 
coup sûr. C’est ce que Scheler avait pu faire de bonne 
heure, grâce à son ami Grandgagnage. Dès 1845, il avait 
pu reconnaitre dans son Dictionnaire étymologique de la 
langue wallonne, la pensée qui avait inspiré son propre 
Essai sur les éléments germaniques du dictionnaire fran- 
çais. 

En 1841, Charles Grandgagnage, disciple enthousiaste 
de la philologie allemande, étudiait les Celtica de Diefen- 
bach, dont deux fascicules venaient de paraitre. Le jeune 
savant liégeois remarqua aussitôt, dans la première partie 
consacrée aux débris de l’ancienne langue celtique, un 
grand nombre d'exemples où le wallon pouvait donner 
l'étymologie. Pourquoi n’avait-on pas tenu compte de ce 
facteur si important de la linguistique romane? Était-ce 
dédain? Non, sans doute, puisque, dans l’un des supplé- 
ments de la première partie, figuraient quelques mots 
patois empruntés à un roman allemand : La Blouse, scène 
de la vie populaire en Belgique, par Plate (Brême, 1839). 
Évidemment, Diefenbach était mal renseigné, tout en 
devinant l'importance de ce qu'il savait si mal. Grandga- 
gnage conçut dès lors la première idée d’un glossaire 
destiné surtout aux romanistes étrangers : « J'avais, 
raconte-t-il dans son Introduction, un vif désir d'apporter 
ma modique contribution à l'édifice philologique qui 
s'élève si glorieusement en Allemagne ». 

C'était l’homme qu'il fallait pour cette œuvre. Elle était 
plus difficile qu'il ne l'avait supposé. Les lexiques de 
Cambresier, de Remacle, de Zoude et d'autres étaient 
mal conçus; la transcription y était arbitraire, l'ortho- 
graphe fantastique, et, d’ailleurs, ces recueils semblaient 


(443) 

plutôt destinés à dénoncer des wallonnismes qu’à mettre 
sur la piste des origines romanes. Sans s'effrayer des 
difficultés de l’entreprise, Grandgagnage chercha un plan 
et une méthode. Pour la philologie comparée des langues 
romanes, il était nécessaire d'embrasser l’ensemble de la 
wallonnie, d'instituer sur une large échelle des parallèles 
étvmologiques et de remonter même aux plus anciens 
doeuments du vrai parler populaire. L'ambition grandis- 
sant avec les obstacles, à force de chercher une notation 
fidèle, exacte, adéquate des plus hardies transformations 
du patois, on en vint à esquisser « une phonologie wal- 
lonne » selon les plus récentes exigences de la linguis- 
tique. Aux bords de la Meuse et de l'Ourthe, l’ancien 
élève des universités allemandes songeait toujours au 
pays des Humboldt, des Grimm, des Bopp, des Dietz, des 
Diefenbach. Tout en écoutant, tout en interrogeant les 
enfants ou les vieillards, pour qui le français était 
demeuré une langue étrangère, il rêvait à l'honneur de 
donner un sens nouveau à ces paroles de Schiller : 


s 'S ist ein wallon! Respekt vor thm! » 
se 

En 1844, un prospectus annongait aux Liégeois et aux 
étrangers l'apparition d’une étude régulière et scienti- 
fique de ce dialecte qui paraissait si bizarre, si barbare 
et où, la plupart du temps, on s’amusait à découvrir des 
intrusions grecques, allemandes, anglaises ou espa- 
gnoles. Parmi ces étymologistes improvisés, combien 
peu songeaient à retrouver dans ces formes tantôt rudes, 
tantôt gracieuses, mais toujours originales, locales, indi- 
viduelles, le plus ancien français d'autrefois, celui des 


( 44 ) 


croisades et des premières chroniques! Aussi l’étonne- 
ment fut général, en dehors du petit cerele des linguistes, 
lorsque sortit des presses de Félix Oudart, à Liège, en 
4845, le premier fascicule du Dictionnaire étymologique 
de la langue wallonne. Le titre seul donnait déjà à réflé- 
chir. Eh quoi! il s'agissait d'une langue, d'un véritahle 
idiome qu’on pouvait avouer? Dès lors, aux chansonniers, 
aux faiseurs de paskeies et de crémignons, s'ajoutèrent les 
curieux, les érudits, les grammairiens, les amis des 
choses belges, et Grandgagnage put déjà songer à fonder 
la société liégeoise de littérature wallonne, qui ne s'établit 
définitivement que dix ans plus tard. 

Pourquoi, s'est-on demandé, ce dictionnaire, si bien 
accueilli en 1845, et au second fascicule, en 1846, s'arréta- 
t-il en 1847, puis fut tout à fait abandonné en 1852? Ce 
ne peut pas être à cause de critiques acerbes ou d'indif- 
férence politique. Certes, la popularité d’une œuvre si à 
part et d'aspect si doctoral ne doit pas s'entendre comme 
on le ferait pour un récit ou pour un drame emprunté 
aux riches annales de notre pays. 11 faut bien répéter le 
mot d’un publiciste : « découragement sans cause ». 

En 1852, Laurent Diefenbach plaçait le nom de Grand- 
gagnage en tête de ses Origines Europa. En 1856, Diez, 
« le maitre des romanistes », en indiquant l'importance 
exceptionnelle du wallon à l'extrême frontière nord-est de 
la langue d'oil, appelait à son tour le savant liégeois « un 
maitre ». Nous attendons toujours, disait-il, de ce maitre 
une analyse scientifique de l'idiome wallon, qui sera d'un 
grand secours à la philologie romane. (Grammaire com- 
parée des langues romanes, t. I, p. 119 de la traduction 
française.) Littré, dans ses articles du Journal des 





( 445 ) 


savants, de 1857 à 1859, et surtout dans son grand dic- 
tionnaire, aimait à invoquer le glossaire liégeois. Il faisait 
remarquer que l’auteur, tout occupé de soumettre aux 
meilleures méthodes l'examen du wallon, avait pénétré 
trop avant dans la nature de ce rameau de la langue d'oil 
pour ne pas lui avoir assigné sa véritable place dans le 
système entier. Il constatait aussi l'absence de toute 
partialité provinciale et le respect de la probité scienti- 
fique. Enfin, après avoir loué dans ce lexique la compa- 
raison étendue, l'analyse des caractères dialectiques et 
Finvestigation qui va droit aux difiicultés, il engageait 
vivement le philologue belge à terminer son glossaire 
« qui attend depuis longtemps une dernière partie. Il 
complétera ainsi, ajoutait-il, le service rendu ». 

Voilà ce que lui répétaient aussi ses amis de Liège et 
de Bruxelles, ses confrères de la Société wallonne, tous 
ceux enfin (et le nombre en était déjà grand) qui recon- 
naissaient l'importance des patois dans l’histoire des lan- 
gues. « Plus d’une fois, raconte Scheler dans son aver- 
üssement d'éditeur supplémentaire, quand il m'arrivait 
de lui reprocher familièrement l'abandon dans lequel il 
laissaitson précieux travail, et que je cherchais à ranimer 
son courage défaillant et à dissiper les nuages qu'il me 
disait s'être amassés sur son activité scientifique, Grand- 
gagnage me renvoyait par une amicale apostrophe qui se 
résumait dans ces mots : « Si vous voulez absolument 
que mon livre ait une fin, prenez mes notes, elles sont à 
votre disposition; donnez-leur un tant soit peu de façon 
et de poli, et comptez sur ma reconnaissance ». 


* 
* + 


Scheler, voyant bien que tous ces délais, tous ces ater- 


( 446 ) 


moiements ne provenaient que de la passion du mmieu.r, 
« ne désespérait pas de voir renaitre l'humeur requise 
pour la poursuite d'un ouvrage fatigant, il est vrai. mais 
qui pour l'amateur n'est pas dépourvu de tout charme ». 
Grandgagnage était obsédé de l'idéal philologique tel 
qu'on le comprenait en Allemagne. Chaque jour ses con- 
naissances s’accroissaient, mais en même temps ses desi- 
derata qu'étendait le progrès même de la science. D'un 
autre côté, il ne cessait d'enregistrer encore des notations 
nouvelles du parler populaire. 

En 1878, la mort le surprit au milieu de ces recherches 
obstinées. « La famille éplorée, dit Scheler, me notifia 
que dans l'acte de ses dernières volontés, j'étais nomina- 
tivement désigné par cet homme de bien que j'aimais 
autant que je l'estimais, pour assumer l'engagement 
scientifique dont il se sentait chargé. Je fus trop ému de 
cette persistante confiance pour que je ne fisse pas 
aussitôt trêve aux hésitations manifestées de son vivant. 
Je consentis à remplir, dans la mesure de mes forces 
et sans désemparer, le vœu suprême qu'il avait ex- 
primé » (4). 

Il faut reconnaitre que la pieuse tâche acceptée par 
Scheler était des plus délicates. 1l a beau nous affirmer 
que son rôle se trouvait réduit à bien peu de chose, sous 
prétexte que pour la fin du dictionnaire liégeois (0 à Z) les 
éléments étaient rassemblés alphabétiquement et suff- 
samment préparés pour être remis au compositeur. Ceux 
qui ont pratiqué la première partie de ce glossaire ne 


(1) Dictionnaire étymologique de la langue wallonne, t. I! 
(suite et fin), Avertissement de l'éditeur, p. vi. 





( 447 ) 


prendront pas le change. Tout en rendant honneur à la 
délicatesse de l'éditeur, ils sauront retrouver la trace 
d'une élaboration d'autant plus difficile pour un véritable 
savant, qu'elle devait se faire à la suite et sans liberté. 
Par les efforts mêmes de l'Avertissement pour atténuer, 
réduire les contributions du collaborateur, on apprend 
à les estimer davantage. On n'a qu'un regret, c'est que, 
pour beaucoup d'articles importants, les scrupules de 
Scheler l'aient empéché de faire une refonte au lieu d’une 
simple note additionnelle. 


* 
+ * 


Ce n'est pas que les deux lexicographes diffèrent de 
principes ou s'éloignent par les tendances. L'un et l’autre 
sont convaincus que le wallon proprement dit est, de 
tous les dialectes romans, celui qui s’est le plus ressenti 
du voisinage des idiomes germaniques. A de certains 
symptômes on croirait mème surprendre quelque vague 
souvenir des Nerviens et des Éburons, si fiers de n'être 
pas Gaulois. La vérité vraie, c'est que ce ne fut pas impu- 
nément pour la pureté de la langue romane que les 
bonnes villes flamandes demeurèrent, pendant des siè- 
cles, fidèlement unies aux républiques wallonnes pour 
défendre ensemble leur industrie et leur indépendance. 
Dans une lettre, aussi docte que spirituelle, du profes- 
seur Bormans à son ami Grandgagnage (Bulletin de l'In- 
stitut archéologique, t. 11), on pouvait déjà voir combien 
d'expressions flamandes avaient jadis passé au vocabu- 
laire wallon. Mais, outre ces emprunts, on constate des 
analogies non moins dignes d'étude. Entre les deux 


( 448) 
grammaires, l'une latine et l'autre germanique, il v a 
parfois un véritable échange de génie traditionnel. 


+ 
® 


Un remaniement où Scheler s'est accordé plus de 
liberté. concerne le glossaire d'anciens mots wallons, 
ébauché pas l'auteur du dictionnaire liégeois. I] n'avait 
guère songé qu'à Hemricourt, le chroniqueur de la ven- 
detta des Awans et des Waroux, outre quelques termes 
glanés dans Louvrex et dans quelques chartes et privi- 
lèges. L'éditeur, plus savant et mieux outillé, crut pou- 
voir insérer des mots curieux que ses notes lui fournis- 
saient d’après Jean d'Outremeuse, Jean de Stavelot et 
les Coutumes imprimées du pays de Liège. Écoutons 
pourtant cet aveu du consciencieux remanieur : « Les 
notes dont j'ai parsemé le glossaire sont fréquemment 
d’une nature purement conjecturale, tâtonnements d’un 
homme peu expérimenté en littérature wallonne, maïs 
désireux de payer de sa personne dans ce concours d'ac- 
tivité qui a pour objet l'archéologie littéraire de la Bel- 
gique, sa patrie adoptive. » 


La participation à l'œuvre nationale fut plus cécisive 
dans un autre travail de lexicologie. Le Glossaire philo- 
logique de la Geste de Liège, présenté à la Classe des 
lettres le 5 décembre 1880 et publié un an plus tard, 
est un mémoire de grande allure scientifique. Cette fois, 


(48 ) 


d'ailleurs, le philologue avait pu agir en toute liberté. 
« C'est, disions-nous en présentant le volumineux manus- 
crit à l’Académie, une première étude vraiment philolo- 
gique et méthodique sur les 53,000 alexandrins à laisses 
monorines, publiés par la Commission royale d’histoire. 
On sait que les éditeurs, nos savants confrères Borgnet 
et Bormans, ne pouvant disposer que d’un texte souvent 
mal lu ou transcrit avee négligence, ont pris le parti de 
le donner complètement avec toutes ses variantes et ses 
bizarreries, en réservant le plus possible les droits de la 
critique et de l'exégèse. 

Polain disait déjà, en 1839, dans ses Recherches sur la: 
vie el les ouvrages de J. D'Outremeuse : « Presque tous 
nos écrivains citent J. D'Outremeuse, et cependant il est 
certain que peu d’entre eux l'ont connu dans le texte ori- 
ginal Son nom, si célèbre dans notre littérature du 
moyen âge, a été attaché à une infinité de manuscrits, 
tous différents les uns des autres, et c'est ce qui n'a pas 
médiocrement contribué à répandre de l'obscurité, non 
seulement sur la vie de ce chroniqueur, mais aussi sur 
tous ses travaux. » 

Scheler, à son tour, a eu l'occasion de constater les 
énigmes accumulées comme à plaisir par les scribes et 
les copistes. À mesure qu'il déchiffrait les longues tirades 
de cette chronique rimée, il pouvait, mieux qu'un autre, 
reconnaitre les diflicultés exceptionnelles que les édi- 
teurs ont dû rencontrer. Il rend souvent hommage à leur 
zèle et à leur science, tout en contestant plus d'une de 
leurs transcriptions. Dans sa loyauté il n'oublie pas pour- 
tant qu’ils n'ont songé qu'à un texte diplomatique, invi- 
tant et provoquant la critique. 

29 


( 450 ) 


Ce qui Ya surtout inspiré dans ce long dépouillement 
biographique d’un poème dénué d'intérêt littéraire, c'est, 
sans doute, le desideratum de Diez à propos « d'une 
analyse scientifique de lidiome wallon, si riche, st 
original et d'un si grand secours pour la philologie 
romane ». Scheler le déclare ingénûment : « Ce n'est ni 
le poète ni l'historien qui m'ont attiré vers la Geste de 
Liège et qui me l'ont rendue attachante : ce sont les 
abondants enseignements que j'en voyais surgir au profit 
de la branche scientifique à laquelle j'aime à consacrer 
mes loisirs L'étude approfondie des dialectes romans 
dans leurs états présent et ancien, est devenue, de nos 
jours, la tâche favorite des philologues voués anx investi- 
gations historiques sur la naissance et les évolutions des 
divers groupes de la famille néo-latine. On comprend que, 
Belge d'adoption et de cœur, j'éprouve le désir de 
prendre ma part dans ce travail collectif, et que je sois 
jaloux de ne point perdre la priorité de l'exploitation 
scientifique d'une œuvre éminemment nationale. » 

J. d'Outremeuse, en effet « Clers ligois publes des auto- 
riteis apostolique et impérial del Court de Liège, notairs 
et audienchier, et par la grasce de Dieu et del majes- 
teit impérials nobles contes palatins », a de l'origina- 
lité, au moins dans son vocabulaire. Alors même qu'il 
copie Jean Lebel, en disant, à la manière de Froissart : 
« Je me fonde sur le noble chanoine », on le voit méler 
des tours et des vocables essentiellement liégeois aux 
mots, plus littéraires et plus français, que l’on préférait à 
la brillante cour des comtes de Hainaut. 

C'est même le départ entre l'idiome liégeois et le 
dialecte plus roman, moins germanique, en quelque 


( 451) 


sorte plus classique de nos trouvères, qui constitue une 
des grandes nouveautés de ce glossaire vraiment scienti- 
fique et positif. C'est là un exemple de stricte précision 
qui ne sera pas perdu; on voudra de moins en moins 
s'en tenir aux analogies sommaires entre le wallon et le 
vieux français. Mais ce qui mérite encore mieux d'être 
imité, c’est la circonspection, la réserve critique d’un 
philologue que la notoriété de ses ouvrages et l'étendue 
de ses connaissances semblaient dispenser de ce devoir 
ou, si l'on veut, de ces précautions. Par une juste 
défiance des solutions exclusives ou prématurées, par 
un sentiment de plus en plus vif de ce qu'exige la 
science rigoureuse, Scheler s'attache partout à ouvrir 
des questions, à en élargir d'autres déjà ouvertes et à 
suggérer le plus possible des recherches et des directions 
nouvelles. Semer ces doutes, c'est, pour lui, exciter l'esprit 
d'analvse, surtout chez ses compatriotes. A propos du 
vocable perron, par exemple, sa circonspection est 
remarquablement suggestive. Elle ne l'est pas moins à la 
rubrique : lecture. Les plus savants peuvent ici s'étonner, 
et cependant se convaincre, de l'épanouissement logique 
de ce mot dans le vocabulaire du fantastique chroni-. 
queur-rimeur. Tantôt il s'agit de narration et d'histoire, 
tantôt d'art, d'enseignement, voire de magie; mais la 
plus curieuse de ces déviations ou transmutations de 
sens, c'est, assurément, celle qui fait de ce terme un 
synonyme d'instigation et d'inspiration. Remarquons 
toutefois que ces écarts et ces métaphores sont ici sim- 
plement, discrètement notées par un lexicographe qui 
— scrupule excessif peut-être! — craint toujours d'’im- 
poser son opinion. 


(452) 


L'enseignement oral, dans l'intimité d'un auditoire spé- 
cial, aurait convenu à ce savant modeste, s'il avait pu s'y 
vouer plus tôt el se cantonner dans ses études favorites. 
Mais soit timidité, soit hasard ou défaveur des cireon- 
stances, Scheler eut peu de succès à l’Université libre, où 
il était professeur ordinaire en 1880. On y admirait 
pourtant sa bonté inépuisable autant que sa science. 
On n'y fut pas des derniers à applaudir au prix décennal 
de philologie qui, décerné pour la première fois en Belgi- 
que, couronnait les longs efforts d’un de ses fils adoptifs 
les plus reconnaissants. L'opinion publique sanetionna 
d’ailleurs sans réserve ce considérant décisif du jury de 
la première période (1880-1889) : 

« Sous la multiplicité apparente des tâches qui ont 
sollicité l'infatigable et sévère curiosité de M. Scheler, 
apparait l'unité fondamentale de son œuvre, et cette 
unité constitue peut-être le plus noble titre de ce travail- 
leur modeste à notre admiration. » 

Plus les romanistes belges développeront l'analyse 
historique d'une de nos deux langues nationales, plus ils 
respecteront la mémoire d'un maître qui a naturalisé 
leur science dans le pays. 

J. STECHER. 


RS ee 


LISTE DES OUVRAGES DE J.-A.-U. SCHELER. 


PUBLICATIONS ACADÉMIQUES. 


Mémoires. 


Mémoire sur la conjugaison francaise considérée sous le rapport 
étymologique. 1847, (Mém. des sar. étr., in-ho, 1. XIX.) 

La Geste de Liège par Jean des Preis, dit d'Outremeuse. Glossaire 
philologique. 4882. (Mem, des membres, t. XIV.) 

Étude lexicologique sur les poésies de Gilles li Muisis, avec glos- 
saire et correction. 188%. (Mémo res in-80, t. XXXVIL.) 

Le Catholicon de Lille, Glossaire latin-français. 1885. (Mémoires 
in-8”,t, XXXVII.) 


Bulletins (2° série.) 


Rapport sur une communication de M. St. Bormans relative à 
Doon de Mayence. 4874. (T. XXXVII.) 

Fragments uniques d'un roman du XIIIe siècle sur la reine Sebile, 
restitués, complétés et annotés 1875. (T, XXXIX.) 

Note sur l'Idéologie lexicologique des langues indo-européennes, 
par A. Chavée. (T. XLV.) 


(8° série.) 


Note sur un ouvrage de M. Karl Hamann : Mücheilungen aus dem 
Breviloquus Benthemianus. 1882. (T. IV.) 


TRAVAUX DE LA COMMISSION DE PUBLICATION DES ŒUVRES 
DES GRANDS ÉCRIVAINS DU PAYS, 


Dits et contes de Baudouin de Cond: et de son fils Jean de Condé. 
Bruxelles, 1866-1867 ; 3 vol gr. in-8”. 
Dits de Watriquet de Couvin. Bruxelles, 1868 ; fl vol. in-8°, 


( 454 ; 


Les poésies de Froissart ‘avec glossaire). Bruxelles, 1870-1872 ; 
3 vol. iu-8e. 

Adenés li Rois, les Eofances Ogier Berte aus grans piés. Bueves 
de Cunmarchis. Bruxelles, 1874 ; 4 vol. in-90. 

Glossaires des chroniques de Froissart. Bruxelles, 1874; | vol. in-8e. 

Trouvères belges du Xile au XIVe siècle. 18176; 1 vol. in-80. 

Li Bastars de Bullion 1877; 1 vol. in-8e. 

Trouvères belges. Nouvelle série. 1879; 4 vol in-8’. 

Jehan de le Mote Li Regret Guillaume, comte de Hainaut. 1852; 
4 vol, in-Se, * 


OUVRAGES NON PUBLIÉS PAR L'ACADÉRMIE. 


De Juliani Apostatae ca vitae parte quae præcessit imperium, 
Augustae Vindelicorum. 1#39 : in-So. (Dissertation doctorale. 

Commentaire raisonné sur un livre d'Homère (Odyssée VI. 
Bruxelles, 1844; in-8o. 

Commentaire sur l'OEdipe-Roi de Sophocle Bruxelles, 1813; in-12. 

Essai linguistique sur les éléments germaniques du Dictivnnaire 
français Bruxelles, 4844; in-8°. 

Étude historique sur le séjour de l'apôtre saint Pierre à Rome. 
Bruxelles, 1845; in-12. (l'ubliée sous le pseudonyme Udalric de 
Saint-Gall, traduite en anglais sous le vrai nom de l'auteur. 
Londres, 1846; in-12.) 

Histo're de la maison de Saxe-Cobourg-fiotha, traduction lihre, 
annutée et augmentée (avec tableaux généalogiques). Bruxelles, 
48,6; gr. in-8. 

Première et deuxième lettre à M. l'abbé Louis sur la prononciation 
du grec. Tirlemont, 1846; iu-8°. 

Cours élémentaire de langue allemande. Bruxelles. 1850 ; in-12 — 
2 édit'on. Bruxelles, 4852; in-12 

Crammaire théorique de la langue allemande. Bruxelles, 185%: 
in-12. 

Annuaire statistique et historique belge. Rruxelles, 1854-1867; 
44 vol. in12 


(455 ) 


Statistique personnelle des ministères et des corps législatifs 
constitués en Belgique depuis 1830. Bruxelles, 41857 ; in-19. 

Aufzeichnungen eines Amsterdamer Bürgers Aber Swedenborg. 
Hanovre, 1858 ; in-123. 

Hubert Thomas de Liège. Notice littéraire, Bruxelles, 1858; in-8e. 

Trente années de littérature belge. Bibliotheca Belgica. Bruxelles, 
4561, in-Jo 

Dictionnaire d'étymologie française, d'après les résultats de la 
science moderne. {re édition, Bruxelles, 1862; gr. in-8°. — 
ge édition, entièrement refondue. Bruxelles, 1873; gr. in-S°. — 
3" édition, 1888. gr. in-S&. 

Kurz gefasstes etymologisches Worterbuch der französischen 
Sprache. Leipzig, 1865; in-S0, 

Glossaire romain-latin du XVe siècle. Anvers, 186%; in-8°, 

La Veuve, fabliau inédit de Gautier Le Long, trouvère tournaisien. 
Bruxelles, 1856; in-8°. 

Notices et extraits de deux manuscrits français de la bibliothèque 
de Turin Bruxelles, 4867 ; in-8e. 

L'An des sept dames avec aunotations (en collaboration avec 
Ch. Ruele:s'. Bruxelles, 1867; in-So. 

Lexicographie latine du XII: et du Xille siècle. Trois traités de 
Jean de Garlande, Alexandre Neckam et Adam du Petit-Pont, 
avec les gloses françaises. Leipzig, 1867 ; in-Be, 

Apparatus Melanchthonianus des Löwener Professors Vandevelde. 
Nebst 37 unedirten Briefen Me:anchthons. Leipzig, 1857; in-8v. 

Li Romans des Eles par Raoul de Houdenc; publié pour la première 
fois en entier d'après un ms. de Turin. Anvers, 1868; in-80. 

Études sur la transformation francaise des mots latins. Gand, 
1869; in-S0. 

Jacques de Baisieux, trouvère belge. Poèmes inédits. Bruxelles, 
4850; in-5e, 

Chants historiques belges. Trois pièces inédites du XIVe siècle, 
avec notes Bruxelles, 1870; in-30. 

Exposé des lois qui rógissent la transformation frangaise des mots 
latins. Bruxelles, 1873; in-89, 


( 456 ) 


‚La mort du roi Gormond, fragment unique d’une chanson de geste 
inconnue (avec notes). Bruxelles, 1876; in-8e. 

Deux rédactions diverses de la: légende de sainte Marguerite en 
vers français Anvers, 1877; in-80. 

Aigar et Maurin, fragments d'une chanson de geste provençale 
inconnue; d'après un ms. de Gand. Bruxelles, 4817; in-&. 

Olla Patella, Vocabulaire latin versifié avec gloses franca ses; 
publié d'apres un ms. de Lille et annoté. Gand, 1879; m-8s. 

Olla Patella. Vocabulaire latin ,versifié avec gloses latines et 
flamandes; publié d'après un ms. de Bruges. Gand, 183%; in-8e. 


M. Scheler a dirigé le Bulletin da bibliophile belge, de 1855 à 1865. 

__ et collaboré aux recueils périodiques ou journaux suivants : 
Annales de l'Académie d'archéologique de Belgique, Revue de 
l'instruction publique en Belgique, Bibliophile belge, Gazette 
universelle de Leipzig, Schwäbischer Merkur de Stuttgart, 
Gazette universelle d'Augsbourg, Srrarpeum de Leipzig, Jah: - 
buch für romanische und englishe Sprache und Literatur 
(Leipzig), Romania (Paris), Zeitschrift fùr romauische Phito- 
logie (Halle); il a composé depuis 1854 la plupart des articles 
relatifs à la Belgique dans le Universal-Lexicon de l'ierer et 
les diverses éditions du Conversatiuns-Lexicon de Brockhaus 
Comme éditeur, on lui doit la 4e-édition due Etrymologtschez 
Wörterbuch der romanischen Sprachten », par Fr. Diez, Bonn, 
1878, gr. in-8, qu'il a mise au courant de la science dans un 
appendice de 75 pages, puis la suite et la fin du Dicttonn vre 
étymologique de la langue wallonne par Ch. Grandgagnage 
(tome [1, pp. 179 sq. Louvain, 1880), qu'il a enrichies de notes. 


Notons, en dernier lieu, la traduction allemande de quelques œuvres 
de Henri Conscience (Chlodwig uud Chlotilde, Das Glack reich 
zu sein, Die Dorfplage), publiées, à Bruxelles et à Leipzi: en 
1854 et 1855; 5 vol. in-8°. 


mn 











NOTICE 


SUR 


LE CHEVALIER LÉON DE BURBURE 


MEMBRE DE L'ACADÉMIE, 


né à Termonde Le 16 août 1812, décédé à Anvers 
le 8 décembre: 1889. 


L'Académie de Belgique a bien voulu me charger de 
rappeler dans son Annuaire la vie et les travaux de 
Léon de Burbure. Attaché à la famille de notre regretté 
confrère par d'anciennes relations d'amitié, j'ai accepté 
cette mission de grand cœur. Par malheur, l'exécution 
de mon engagement s'est trouvée retardée au delà de 
toute prévision, par des occupations absorbantes et des 
circonstances diverses. Au moment enfin où, ayant réuni 
tous les matériaux de mon travail, j'allais mettre la 
main à l'œuvre, je reçus communication de la notice 
biographique sur le chevalier de Burbure rédigée par 
M. Alphonse Goovaerts pour l’Académie d'archéologie 
de Belgique, notice consciencieuse, complète, et telle que 
j'eusse désiré l'écrire pour ma part. La lecture de cette 


( 458 ) 


brochure me jeta dans une grande perplexité. Recom- 
mencer une besogne faite par un autre, et bien faite, est 
une tâche ingrate, à laquelle je n’ai pu me résoudre. Il ne 
m'est resté, dès lors, qu'un parti à prendre : demander à 
la Classe des beaux-arts de faire insérer textuellement 
dans l'Annuaire, après que j'en eusse obtenu l'autorisa- 
tion de l’auteur, la notice en question. Je la publie donc 
ci-après. Tout ce que je me suis permis, c'est de retran- 
cher quelques développements qui m'ont semblé étre ou 
du domaine de la vie privée, ou d'un intérêt secondaire 
dans une publication de l'Académie de Belgique, ainsi 
que la liste des ouvrages de Burbure : celle-ci aurait 
évidemment fait double emploi avec le catalogue systé- 
matique inséré dans les Notices biographiques et biblio- 
graphiques concernant les membres de l'Académie royale 
de Belgique (Bruxelles, 1887). Par contre, il m'a paru 
convenable de résumer, en guise de conclusion, les faits 
les plus marquants de la carrière académique de Léon de 
Burbure et les travaux spécialement éerits en vue de notre 
Compagnie. 


* 
* « 


« Léon - Philippe - Marie de Burbure-de Wesembeek 
naquit à Termonde le 16 août 1812. Il appartenait à 
une famille d’ancienne nohlesse. Ses ancêtres avaient 
possédé la seigneurie de Burbure au pays d'Artois. Ils 
furent seigneurs de Wesembeek et d'Ophem, en Bra- 
bant, dès le XVIIe siècle. Son père, le chevalier Philippe- 
Édouard-Guillaume-Marie de Burbure-de Wesembeek, 
fut membre des États généraux, commissaire de dis- 
trict à Termonde, inspecteur de l'enseignement, che- 


( 459 ) 
valier de l'ordre du Lion Belgique. Sa mère, Hélène: 
Thérèse-Joséphine de Schoutheete-de Ter Varent et Ter 
Walle, appartenait à une très ancienne famille noble 
du pays de Waes. 

» Dès l'âge le plus tendre, le jeune Léon montra de si 
heureuses dispositions pour la musique, que son père 
le confia, quand il avait à peine sept ans, au maître de 
chapelle Troch qui dirigeait alors la maitrise de Notre- 
Dame de Termonde. Ce musicien de mérite lui enseigna 
le solfège et lui donna des leçons de violoncelle. 

» (Quant à ses humanités, c'est sous la direction d’un 
ancien religieux d'Afflighem, abbaye supprimée par les 
Français, qu'il les commença. Le Père de Vos, son 
précepteur, dirigeait alors le couvent des carmélites à 
Termonde. L'élève ne quitta son premier professeur, 
qu'il aimait beaucoup, que pour aller terminer ses 
humanités au collège roval de Gand. En 1828, âgé de 
46 ans, il entra à l’Université de la même ville. 

» Mais, ni pendant ses humanités, ni pendant ses 
études universitaires, Léon de Burbure n'oublia jamais 
son art de prédilection : la musique. 

» IÌ continua l'étude du violoncelle sous la direction 
du renommé professeur François Devigne, en même 
temps qu'il apprenait l'harmonie et qu'il fondait, avec 
quelques-uns de ses camarades de l’Université, une 
société de symphonie qui fut nommée La Lyre acadé- 
mique, et dont les membres exécutèrent, en 1830, lors 
de la visite que le roi Guillaume Ier fit à l'Université, 
un diverlissement pour orchestre, le premier-né de 
Léon de Burbure. 

» La révolution éclata peu de temps après, dispersa 


(460 ) 


les étudiants de l'Université et mit fin à l'existence de 
La Lyre académique. Rentré à Termonde, dans la mai- 
son paternelle, le jeune compositeur-amateur reprit 
ses études musicales, aidé des traités d'Albrechtsberger, 
Fétis et Reicha. [l fit de rapides progrès et commença 
à s'essayer dans tous les genres. 

» Après la révolution, les Universités de l'État se 
rouvrirent et le jeune étudiant reprit le chemin de Gand 
pour aller terminer ses études. Il n'avait pas 20 ans 
quand il obtint, le 8 août 1832, son diplôme de docteur 
en droit; mais, tout en étudiant sérieusement, il avait 
encore trouvé le moyen de se créer quelques loisirs et 
de les charmer en composant, en 1831, un Chant des 
Bardes (Bardenzang:, chœur à quatre voix avec 
orchestre, et, en 1832, une ouverture de concert pour 
orchestre et un chant intitulé : L'épée d'honneur offerte 
au général Chassé, dont les paroles frangaises étaient 
de son compatriote et intime ami, Prudent van Duyse. 

» M. de Burbure nous a parlé souvent de la grande 
amitié qu'il avait inspirée à celui qui devait devenir un 
de nos meilleurs poètes flamands. On nommait les 
deux jeunes amis : les inséparables. Leurs entretiens, 
le plus souvent, avaient pour objet l'art et la littéra- 
ture. Déjà alors, Prudent van Duvse s'était promis de 
ne jamais envisager sa journée comme terminée s’il 
n'avait rien écrit. Dans la belle allée qui longe la 
Dendre, les « inséparables » discutaient leurs idées 
littéraires et musicales. Souvent le compositeur tra- 
duisait en musique les inspirations du poète, et souvent 
aussi le succès couronnait leurs efforts, comme lors de 
la composition de L'épée d'honneur offerte au général 
Chassé. 


(461 } 


» À peine rentré à Termonde, le jeune musicien 
avait été placé à la tête de la Société philharmonique de 
Sainte-Cécile. Son ardeur au travail s’en accrut. En 
1833, il composa une seconde ouverture de concert 
pour orchestre et Le chant des Pirates, chœur à 
quatre voix avec orchestre. L'année suivante, il éerivit 
une ouverture de concert, intitulée : Jacques van Arte- 
velde; un motet : Veni sponsa Christi; un air varié 
pour harmonie, et un duo : Le beau Jour, publié à- 
Gand. Pendant cette même année 1834, la société dra- 
matique Kunstliefde offrit la présidence à Léon de 
Burbure. | 

» À partir de l’année 1835, ses compositions musi-. 
cales deviennent de plus en plus nombreuses. Pendant 
cette année il compose l'ouverture : Charlemagne; un 
grand divertissement pour orchestre, et deux roman- 
ces : La jeune Indienne, publiée à Bruxelles, et Devine- 
moi, publiée à Gand. 

» Ajoutons que de 1832 à 1835, il avait écrit, pour la 
Société philharmonique qu'il dirigeait, trente-sept qua- 
tuor et quintettes pour instruments à cordes. 

» En 1836, il composa un chœur pour voix de fem- 
mes: Miseremini mei; un Ave Regina; l'ouverture de 
l'opéra La Serafina, pour harmonie ; une fantaisie pour 
cor, avec orchestre; un duo : Attends encore; trois 
romances : Le Corsaire, La Marguerite effeuillée et 
Gulielmo, souvenir de Venise. Ces quatre dernières 
compositions furent publiées à Bruxelles. Mais ce n’était 
pas tout. L'apparition, en 1836, des Huguenots, de 
Meyerbeer, avait été un véritable événement. Tous les 
jeunes musiciens s'étaient jetés, avides, sur cette belle 


( 462 ) 


partition. Léon de Burbure et son frère Gustave (1) en 
furent enthousiastes et composèrent sur les principaux 
motifs des Huguenots une grande fantaisie pour 
orchestre, qu’ils dédièrent à la Société royale d'har- 
monie d'Anvers. Cette gracieuseté valut aux deux 
frères le diplôme de membre d'honneur de cette impor- 
tante société. 

» En 4837, Léon de Burbure composa un Te Dewun à 
grand orchestre ; un Salve Regina; une ouverture sym- 
phonique; l'opéra La Serafina, dont les deux premiers 
morceaux furent publiés à Bruxelles; un divertisse- 
ment de festival, pour harmonie ; une fantaisie pour 
harmonie sur le Postillon de Longjumeau; un air de 
basse, intitulé : le Marin; le Retour, duetto pour 

„soprano et ténor, publié à Gand; deux romances : 
Absence, pour soprano, et Nenni, qui vit le jour à 
Mayence. 

» À cette époque, Léon de Burbure travaillait et com- 
posait sans relâche. Tous les ans, il produisait une dou- 
zaine de parlitions. Certes, toutes n'avaient pas la même 
valeur, mais toutes prouvaient une véritable abondance 
d'idées et une grande sùreté de main. Ses compositions 
devinrent si nombreuses qu'il nous serait impossible 
d'en introduire tous les titres dans le texte de cette 


(1) Gustave de Burbure, plus jeune de trois ans que son frire, 
et encore actuellement vivant, s'est fait également une réputation 
comme musicien; clarirettiste hahile et chanteur de concert. il 
composa heaucoup de musique d harmonie. {1 a rempli les fonr- 
tions d'inspecteur du Conservatoire de Gand jusqu'en 1889. Une 
notice sur Gustave de Burbure figure dans la deuxième édition de 
la Btogruphie universelle des musiciens. (Note de F.-A. G ) 


t 465 } 


notice. Qu'il nous suffise de constater que ces œuvres 
appartiennent à tous les genres, depuis la musique 
d'église jusqu'à la simple romance, en passant par la 
musique symphonique, celle écrite pour harmonie, la 
musique de chambre, les cantates, les chœurs d'or- 
phéon, les marches, les pas redoublés, etc. Ajoutons 
que la vogue de beaucoup d'œuvres de M. de Burbure 
fut très grande. Ses psaumes Exultate Deo ‘1849:, Cœli 
enarrant gloriam Dei (1851, In exitu Israël (1858), 
appartiennent encore au répertoire courant de beau- 
coup de jubés importants. Il en est de même de ses 
motets Jesudulcis memoria, Cantantibus organis, Levavi 
oculos, qui furent publiés en 1869 par la maison Schott. 
Citons encore parmi ses œuvres qui eurent le plus de 
succès la cantate : De Hoop van België (1), qu'il composa 
sur un poème de Conscience, en 1853, pour les fêtes 
organisées à Anvers par la société Voor Taal en Kunst, 
à l'occasion de la majorité du duc de Brabant, aujour- 
d'hui Sa Majesté Léopold II; son ouverture intitulée : 
David Teniers of de Boeren-Kermis (2), qui date de 
l'année 1864 et fut composée à l’occasion de l’inaugu- 
ration, à Anvers, de la statue du peintre par excellence 
des kermesses villageoises ; enfin, sa Symphonie triom- 
phale, composée en 1853 et dont Benoit nous fit enten- 
dre le gracieux Andante au grand festival anversois 
de 1876. 

» Déjà en 1838, année où nous nous sommes arrêté 
dans la nomenclature de ses nombreuses compositions, 


(1, L'Esj oir de la Belgique. 
(2) David Tenters vu la Kermesse villageosse. 





( 464 ) 


alors qu'il n'avait encore que vingt-six ans, le cheva- 
lier Léon de Burbure s'était acquis une très grande 
notoriété. En cette année, le Gouvernement le nonama 
membre du jury du grand concours de composition 
musicale, et, depuis ce moment, il fit partie du jury de 
tous les concours dits « Prix de Rome ». 

» Le père Fétis l’appréciait fort. C'est à sa demande 
que de Burbure transerivit, en 1838, l'œuvre contre- 
pointique de Jean de Muris et le Fractatus effectuum 
musices de Carlier. 

» En 1839, il accepta la présidence de la société 
chorale Les échos de la Dendre, aux études de laquelle il 
imprima une impulsion nouvelle. Conduite par son 
jeune et vaillant président, cette société devint une des 
meilleures du pays et, de 1839 à 1842, remporta, dans les 
concours, victoire sur victoire à Audenarde, à Bruxelles, 
à Furnes, à Gand et à Mons, contre des sociétés de 
villes de premier rang. Il écrivit pour cette réunion 
lyrique plusieurs chœurs qui furent publiés à Gand et 
aussi à Bruxelles dans la collection de Costermans, 
intitulée : Le Choriste. Parmi les plus réussis, nous cite- 
rons : Amis, rentrons, chœur à cinq voix; Les mauvais 
Garcons, à quatre voix ; Chant de Noël, à quatre voix. 
Son Flandre au Lion, surtout, chœur à quatre voix, 
publié à Bruxelles en 1843, obtint un succès durable. 

» En 4840, la Société des Sciences, des Arts et des Let- 
tres du Hainaut, à Mons, ouvrit un concours pour la 
composition d'une ouverture pour harmonie. Léon 
de Burbure composa à cette occasion une ouverture 
intitulée : Charles-Quint, qui lui valut le premier prix 
consistant en une médaille d'or, remise au jeune com- 


( 465 ) 


positeur après l'exécution de son œuvre. A son retour 
à Termonde, le lauréat fut reçu triomphalement et avee 
enthousiasme par ses concitoyens. Ceux-ci, non seule- 
ment l'estimaient et se montraient’ fiers de son talent, 
mais, unanimement, l'aimaient pour son affabilité et 
la noblesse de son caractère. Pendant son absence, on 
avait orné la maison paternelle, où on le conduisit en 
cortège. C'est là qu'il reçut les félicitations des auto- 
rités et de ses nombreux amis, et qu’on lui lut une 
poésie de circonstance dont l'auteur était le poète 
Sacré, instituteur communal à Appels. 

» En 1842, Léon de Burbure fut nommé marguillier 
de l’église Notre-Dame, à Termonde. Il n'eut pas plutôt 
remarqué le désordre qui régnait dans les archives de 
cette église, qu'il se promit d'y mettre fin. Il elassa 
tous ces papiers et préluda ainsi à la vie de recherches 
historiques, artistiques et archéologiques qu'il mena 
pendant à peu près un demi-siècle. 

» En 1846, il eut la douleur de perdre sa mère. Ce 
triste événement amena un grand changement dans 
son existence. Avee son père, il quitta Termonde pour 
s'établir à Anvers, non sans tristesse, assurément, car 
1] aimait sincèrement sa ville natale et ses concitoyens 
Yadoraient. 

» Quelques jours avant son départ, la société Les 
Échos de la Dendre organisa, en l'honneur de son si 
regretté président, un concert dont le programme était 
composé uniquement d'œuvres du jeune compositeur. 
Ce fut une belle festivité, pendant laquelle les senti- 
ments d'affection et de reconnaissance des Termondois 
se donnèrent libre carrière. Léon de Burbure fut plus 

80 


( 466 ) 


applaudi que jamais ; après le concert, on lui offrit une 
bague en or enrichie de pierreries. Prudent van Duyse 
lut une poésie sur le départ de son « inséparable », 
puis les chœurs entonnèrent un chant d'adieu, dont 
les paroles étaient signées : Derboven, et la musique : 
Joseph Troch. 


* 
* & 


» Peu de temps après l’arrivée de Léon de Burbure à 
Anvers, le conseil de fabrique dela cathédrale, informé 
de son beau travail de classement des archives de 
l'église Notre-Dame à Termonde, le nomma archiviste 
de Notre-Dame d’Anvers. 


» Depuis 1797, le plus grand désordre régnait dans 


les archives si importantes de cette église. 

» M. de Burbure en entreprit aussitôt le classement 
avec cette ardeur et cette ténacité qu'il mettait à tout 
ce qu'il entreprenait. Il ne lui fallut pas moins de 
onze années pour mener à fin le triage, le classement 
et le dépouillement de ce fonds considérable. Onze 
années! Mais que de notes intéressantes pour l’art, du 
douzième siècle jusqu'à la fin de l’ancien régime, ne 
rassembla-t-il pas pendant ce long travail! Que de 
compositeurs des seizième et dix-septième siècles, dont 
on savait à peine les noms, ne fit-il pas revivre! Ocke- 
ghem, Pevernage, Liberti, Pottier, Susato, Turnhout, 
Verdonck, Waelrant! Et les architeetes anversois ! C'est 
lui qui, le premier, donna des indications sûres con- 
cernant leurs vies et leurs travaux ! 

» Le bureau des marguilliers de Notre-Dame tint à ce 
qu'il restât une marque durable de sa reconnaissance 


Ld 


PF 


( 467 ) 


et offrit, en 1858, au chevalier de Burbure une écritoire 
en argent ciselé, véritable œuvre d'art, exécutée par 
Lambert van Ryswyck, d’après le dessin de François 
Durlet. Puis il pria M. de Burbure de faire partie 
de la commission artistique et archéologique de la 
cathédrale d'Anvers. L'administration de cette église 
n'oublia, du reste, jamais les services que lui rendit le 
chevalier de Burbure. Elle le prouva en faisant célé- 
brer à Notre-Dame, un mois après le décès de M. de 
Burbure, le 14 janvier 1890, un service solennel pour 
le repos de son âme. 

» Le 95 septembre 1859, Léon de Burbure épousa, à 
Anvers, Mile Louise-Joséphine-Marie-Eugénie Ryme- 
nans, née à Dusseldorf, fille de Jean-Joseph-Eugène 
Rymenans et de Marie-Catherine-Guillaumine-Gertrude 
Reyland. Il trouva en elle une compagne aux goûts 
artistiques très prononcés et une âme remplie, comme 
la sienne, des plus purs sentiments d'humanité et de 
dévouement. 

» À Anvers comme à Termonde, le chevalier de Bur- 
bure se distingua par des œuvres charitables. C'est 
ainsi qu’en 4847, à peine établi dans cette ville, il se mit 
à la tête de la Commission des subsistances, et qu’en 
1849, pendant l'épidémie de choléra qui fit tant de 
victimes à Anvers, il fut membre de la commission de 
la troisième section pour le soulagement des familles 
éprouvées. Il fut l’un des fondateurs d'une société 
constituée en 4853, avant pour but de procurer aux pau- 
vres de la soupe à bon marché. Pendant de longues 
années, il fut administrateur à l'hôpital Saint-Julien, 
où il fonctionna dès 1852 avec un de ses meilleurs 


( 468 ) 


amis, M. Goovaerts-van den Wouwer, notre bien-aimé 
père. 

-_» Mais pendant qu'il classait des fonds d'archives et 
qu'il s'oecupait avec un grand zèle d'œuvres chari- 
tables, il ne négligeait pas la musique. C'est encore lui 
qui fonda, avec M. van Hal-van Regenmorter, M. de 
Neuf et notre père, la Société de Symphonie, qui eut 
pour président d'honneur le gouverneur de la province, 
M. Teichmann, pour président M. de Burbure, et pour 
chef d'orchestre, M. Joseph Bessems. Cet orchestre 
d'amateurs se donna pour tâche d'initier le publie 
anversois aux œuvres des grands maitres et organisa 
de brillantes exécutions. 

» En 4850, le nombre des compositions de M. de 
Burbure répandues par la gravure s'élevait à cinquante- 
quatre. C'est en cette année qu’on entendit pour la pre- 
mière fois, pendant le jubilé de la confrérie du Saeré- 
Cœur, à la cathédrale, l'Exultate Deo, un de ses plus 
beaux psaumes. C’est encore en 1850, à l’occasion du 
festival organisé par l'Association Lyrique anversoise, 
qu'il écrivit une grande œuvre chorale avec accompa- 
gnement d'harmonie, intitulée : De slag bij Doggers- 
bank, qui fut exécutée par quinze cents chanteurs. 
C'est toujours en 1850 qu'on admira l'Ode symphonique, 
écrite pour l'inauguration, à Termonde, du buste de 
David Lindanus, l'historien de cette ville. Ce jour-là, la 
musique de la garde civique d’Anvers et une foule 
d'amateurs anversois partirent pour Termonde et pré- 
tèrent leur concours à l'exécution de la nouvelle œuvre 
de M. de Burbure et à celle de sa messe solennelle à 
Notre-Dame de Termonde. 


( 469 ) 


» Il fut le promoteur de l'idée d'ériger un monument 
à l'historien de sa ville natale. Nous venons de voir 
qu'il composa une Ode Symphonique pour l’inaugura- 
tion de ee monument. Mais il ne s'en tint pas là et 
voulut être encore le biographe de David Lindanus. 

» C'est le moment de parler des travaux historiques 
de M. Léon de Burbure. 

» Déjà en 4835, il avait donné à un journal de Ter- 
monde, Le Courrier de la Dendre (1), un article sur 
La Surprise de Termonde en 1484. En 1841 et 1849, 
dans un autre journal de la même ville, De Onpartij- 
dige (2 , il avait écrit un essai biographique de David 
Lindanus (3). C'est en 1850 qu'il commença à publier 
des éerits plus importants et présenta au public des 
Lettres inédites d'Aubertus Miræus, qui virent le jour à 
Gand et furent bientôt suivies d'une nouvelle biogra- 
phie de l’historiographe de Termonde, intitulée : David 
Lindanus, sa famille, ses amis, également publiée à 
Gand. Cet excellent opuscule se termine par un vœu : 
« Puissent les fêtes brillantes qui ont été données dans 
» cette ville, à l'occasion de l'inauguration du buste de 
» Lindanus, exciter les jeunes intelligences, qui ont 
» tant coopéré à relever leur splendeur, à prendre, 
» comme Lindanus, pour but principal de leur ambi- 
» tion, l'honneur et la gloire de la commune patrie !.… » 
Ce vœu adressé à la jeunesse résumait ses propres aspi- 
rations. Lui aussi prit toujours pour but principal de 


(1) Numéro 10 de 4835. 
(3) Numéros du 30 mai 48H et du 18 septembre 1842. 
(3) Levensschets van David Lindanus. 


(40) 


son ambition l’honneur et la gloire de la commune 
patrie. Ce vœu explique encore les encouragements 
qu'il ne cessa de prodiguer à tous les jeunes qui se 
hasardaient à produire quelque chose, en art ou en 
littérature. Ce n'est pas le chevalier Léon de Burbure 
qui aurait jamais, par une trop grande sévérité, décou- 
ragé un débutant. Nous parlons ici de science person- 
nelle, au point de vue de nos compositions musicales 
et de nos écrits. Et puisque nous parlons d'une des 
grandes qualités de M. de Burbure, de cette exquise 
amabilité avec laquelle il a toujours accueilli même 
ceux qui n'avaient encore aucun titre à sa bienveil- 
lance, ajoutons qu'il en avait une autre qui n'est 
pas toujours la qualité dominante des artistes et des 
éerivains : Léon de Burbure ne connaissait pas la 
jalousie. Il savait applaudir ceux qui, sur les mêmes 
terrains qu'il défrichait avec tant de science, produi- 
saient de bons travaux. D'un autre côté, nous ne 
l'avons jamais entendu critiquer ceux qui en faisaient 
de médiocres. 

» Une seule fois, il crut nécessaire de dévoiler un 
plagiat . . . Mais l'exception ne confirme-t-elle pas la 
règle ? Un musicologue de seconde main, qui ne recou- 
rait Jamais aux sources inédites et donnait souvent pour 
du neuf ce qui n'était que du réchauffé, avait copié et 
publié, sous son nom, le fruit de recherches faites par 
Léon de Burbure; le fait exaspéra ce dernier, qui tit 
imprimer en regard, dans les colonnes du Journal 
d'Anvers, son texte et celui de son plagiaire. 

» En 1854, de Burbure publia un écrit fort intéres- 
sant sur la situation des arts à Anvers quatre siècles 


(474) 


auparavant, vers 4454 (1. Peu après, on créa pour lui 
la place d'administrateur de l'Académie des Beaux-Arts 
et on le nomma président de la Commission pour la 
publication du catalogue du Musée d'Anvers. En cette 
dernière qualité, il collabora aux éditions de 18517, 
1861 et 1874 de ce catalogue. En 1855, il fut nommé 
membre honoraire du Corps académique. I] devint 
aussi plus tard membre, puis vice-président du Comité 
provincial anversois de la Commission royale des monu- 
ments ; membre, puis président du Comité pour la 
publication des inscriptions funéraires et monumentales 
de la province d'Anvers ; membre de la Commission du 
Musée d'Antiquités et de celle du Musée Plantin-Moretus; 
enfin, président du comité de rédaction du Coder 
Rubenianus. Il fut aussi un des membres fondateurs 
de la Société des Bibliophiles anversois. Mais ce n'est 
pas dans les sociétés anversoises seulement que l'on 
tint à honneur de posséder le chevalier de Burbure. 
Celui-ci fut nommé membre d'honneur de la société 
gantoise van Duyse's Genootschap; de la Société Grétry, 
à Bruxelles; de la Société des Chœurs et de la Société 
philharmonique, à Bruges; de la Lyre gantoise, de 
la Société des Mélomanes et de celle de Sainte-Cécile, à 
Gand; de l’Académie de Sainte-Cécile, à Rome; de 
l'Association archéologique de Compiègne; de l’Union 
des Artistes, à Liège. Il fut membre dela Société des 
Bibliophiles de Belgique et de l'Académie de Florence ; 
membre correspondant de la Société des Beaux-Arts, à 


(4) Toestand der beeldende kunsten in Antwerpen, omtrent 
1154. 


(472 ) 


Gand et de la Société des Lettres, Sciences et Arts du 
Hainaut, à Mons; membre étranger de l'Institut des 
provinces de France. À Anvers, il fut encore nommé 
membre d'honneur de l’Association lyrique anversoise, 
de la société Voor Taal en Kunst et de la Société Royale 
d'Harmonte. 11 collaborait aux revues : La Belgique 
musicale, Les Belges peints par eux-mêmes, Le bon 
Ménestrel, La Mosaïque musicale, Le Choriste, Der Min- 
nesänger, Cecilia, Le Journal de chant d'ensemble, etc. 

» Mais reprenons l'énumération de ses publications. 
En 4856, Léon de Burbure publia à Anvers une notice 
sur le célèbre compositeur Jean van Ockeghem (4) 
(réimprimée à Termonde en 1868), et en 1859 une 
Lettre à M. Alvin sur l'ancienneté de l'art typogra- 
phique en Belgique, insérée dans les Bulletins de 
l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des 
Beaux-Arts de Belgique, qui devait bientôt l'appeler à 
faire partie de sa Classe des Beaux-Arts. 

» En 4860, il publia une notice sur la Sainte-Cécile 
en Belgique. 

» Élu membre de l’Académie le 9 janvier 1862, ses 
confrères de la Classe des Beaux-Arts le nommèrent 
souvent commissaire pour des manuscrits présentés. 
C'est ainsi qu'il fit rapport sur les travaux suivants : 
Éloge de Grétry 11863); Fabrication des tapisseries 
d'Audenarde, par van der Meersch (1865); Le diapason 
et la notation musicale simplifiée, par Charles Meerens 
(1871); Biographie d'Antoine van Dyck (1873 ; Histoire 


(4) Jan van Ockeghem, zijne geboorteplaats en zijn verblijf 
in Antwerpen. 


(473) 


et bibliographie de la typographie musicale aux Pays- 
Bas (4877); Étude critique sur la vie et les œuvres de 
Grétry (1881), etc. 
» ÌÌ fit paraître dans les Bulletins de l’Académie, en 
1862, un Aperçu sur l'ancienne corporation des instru- 
mentistes d' Anvers et, en 1863, ses Recherches sur les 
facteurs de clavecins et les luthiers d'Anvers, depuis le 
XVIe siècle jusqu'au XIXe. Tous ces travaux étaient le 
fruit d’incessantes recherches faites par M. de Burbure 
dans les archives de la ville d'Anvers et dans celles de 
| la cathédrale. 
» En 1864, on vit paraitre de lui, à Lille, une Notice 
| sur les auteurs de l'ancien jubé de Bourbourg et, à 
| Bruxelles, des Notes sur le graveur flamand Jean 
| Schorkens, pendant qu’il enrichissait de nombreuses 
notes l'édition des Liggeren de la gilde de Saint-Luc 
à Anvers, publiés par MM. Rombouts et van Lerius. 
» Ces divers travaux furent suivis, en 1865, de Docu- 
ments biographiques inédits sur les peintres Gossuin et 
Roger van der Weyden le jeune; en 1869, d'une Notice 
nécrologique sur le graveur Michel Verswyvel et d'un 
opuseule intitulé : Robert Peril, graveur du seizième 
siècle, sa vie et ses ouvrages; en 1871, de la liste 
chronologique des ammans d'Anvers (4) {publiée en 
collaboration avec feu Louis Torfs) et d'un Discours 
prononcé aux funérailles de Ch. L. Hanssens, l'excellent 
compositeur et chef d'orchestre; en 1572, de la Notice 
nécrologique sur Charles-Louis Hanssens et d'un autre 
opuscule fait en collaboration avec Torfs : la liste des 


(4) Chronologische lijst der Ammans van Antwerpen. 


( 474 ) 


échevins d'Anvers avant le XVe siècle 4}; en 1876, 
d'une Notice nécrologique sur Ch -F.-M. Bosselet, com- 
positeur et professeur d'harmonie; en 1878, d'un 
travail fort intéressant sur les processions et cavaleades 
à Anvers aux XIVe et XVe siècles (2), publié par la 
Société des Bibliophiles anversois, ainsi que d'une 
note sur Le nom de famille de Jean de Turnhout, com- 
positeur de musique du XVIe siècle; en 1879, d'un 
travail intitulé : Familles du pays de Waes affranchies 
en 1243. Généalogies de leurs descendants aux XIVe et 
XV: siècles, que publia le Cercle archéologique du pays 
de Waes. | 

» Nommé en 1879 directeur de la Classe des Beaux- 
Arts à l'Académie royale de Belgique, le chevalier de 
Burbure prononca, à la séance publique de l’Académie, 
le 25 septembre de la même année, un discours qu'il 
publia en 1880 et intitula : Deux virtuoses français à 
Anvers. Épisode des mœurs musicales au XVIe siècle. 
C'était encore une fois dans les archives si riches de la 
ville d'Anvers que M. de Burbure avait découvert le 
document qui lui avait fourni le sujet de son discours. 
C'était une convention, ou plutôt un contrat de société, 
daté de 1541, par lequel deux musiciens français s’obli- 
geaient à exercer en commun, à Anvers, leur profession 
de « minestreurs et joueurs d'instruments ». 

» Encore en 1880, M. de Burbure publia une autre 
plaquette fort intéressante, intitulée : Chartes Luython, 


(1) Oude Schependom van Antwerpen. 
(2) De Antwerpsche Ommegangen in de XIVde en XFée 
eeuw, naar gelijktijdige handschriften. 


OO 


SR 


( 475 } 


compositeur de musiquede la cour impériale (1550-1620), 
sa vie el ses ouvrages, suivie, en 1882, d'un travail plus 
intéressant encore, son Étude sur un manuscrit du 
XVIe siècle, contenant des chants à quatre et à trois 
voix: suivie d'un post-scripttun sur le « Bellum musi- 
cale » de Claude Sebastiani. | 

» À notre avis, ces trois derniers opuscules peuvent 
étre tenus pour les publications les plus importantes 
qu'ait faites le chevalier de Burbure. Tous ses amis, les 
musicologues surtout, espéraient qu'il en aurait encore 
publié plusieurs autres, quand, malheureusement, le 
savant chercheur fut affligé d’une maladie d’yeux à 
laquelle ses incessantes recherches dans les archives 
n'étaient pas étrangères. Nous nous souvenons de la 
tristesse avec laquelle M. de Burbure nous dit un jour 
que les hommes de l’art lui avaient défendu tout tra- 
vail, même la lecture! Sans cette affection des yeux, 
nous en sommes convaincu, Léon de Burbure aurait 
enrichi la littérature musicale belge, pendant les dix 
dernières années de sa vie, de quelques joyaux de 
plus. 

» Pendant les dernières années de sa vie, surtout 
depuis que l’état de sa vue ne lui permettait guère 
d'écrire, Léon de Burbure ne s’occupa plus que d’archéo- 
logie. Par la loi du 47 avril 1874, le Gouvernement 
s'était engagé à faire reconstruire, sur un nouvel aligne- 
ment, les quais d'Anvers. Pendant les travaux de démo- 
lition des maisons expropriées près du port, apparte- 
nant toutes au vieil Anvers, notre confrère eut comme 
un regain de jeunesse. Pendant la démolition de ce qui 
restait de l’antique Bourg, il ne quittait presque pas 


( 476 ) 


les travaux, attentif à la moindre découverte faite dans 
le sol. Aussi put-il faire entrer dans le Musée d’Anti- 
quités une foule d'objets anciens de toute nature 
retrouvés pendant ces fouilles. Plus d’une fois, nous le 
vimes arriver à nos séances avec un objet récemment 
découvert et le soumettre à l'avis de ses confrères. A 
cette époque, chaque fois que nous passions un jour à 
Anvers, M. de Burbure nous entrainait vers l’Escaut 
pour nous expliquer les découvertes qu'il pensait avoir 
faites au sujet de l'emplacement de l’ancien Bourg. 
C'était avec un véritable enthousiasme qu'il nous 
communiquait ses idées, sachant que nous préparions 
une histoire du Bourg, que nous regrettons vivement de 
n’avoir pu achever de son vivant. 

» Le 8 décembre 1889, notre confrère décéda après 
une assez longue maladie, âgé de plus de soixante-dix- 
sept ans. Sa mort fut vivement sentie par tous ceux qui 
s'intéressent à l'art, à l’histoire, à l'archéologie. 

» Le chevalier Léon de Burbure fut inhumé dans le 
caveau de la famille, au cimetière de Wesembeek, 
village où il passait tous les ans une partie de l'été, à 
l'ancien château seigneurial qui lui appartenait. Il y a 
quelques années, il avait fait mettre sur ce caveau 
l'inseription suivante : 


Ostium Monumentt 
Nobilissimi Uomitnt 
Gasparis Joannis de Burbure 
Toparchæ de Wesembeke, Ophem, Heystfort, 
Terbruggen, etc. 
ac posterorum. 


a 


(477) 


» Dans l'église Saint-Jacques d'Anvers, dont il était 
marguillier depuis de longues années et à laquelle il 
fit don, en 1858, à la mémoire de ses beaux-parents, 
d’une station du chemin de la croix, sculptée en marbre 
blanc par Joseph Geefs, Madame de Burbure vient 
d'élever un monument à notre confrère, dans la cha- 
pelle du Saint-Sacrement. C’est une statue de marbre 
blanc de Saint-Antoine de Padoue portant l'enfant 
Jésus, due à l’habile sculpteur anversois Frans Deckers. 
Deux anges. également en marbre blanc, sont placés 
des deux côtés du socle, sur lequel on lit l'inscription 
suivante : 


Leont Phil. M. equitf de Burbure 
de Wesembeek Ord. Leop. decurtoni 
Acadd. reg. Brux. Pont, S. Cæc. Flor. sou. 
hujus ecclesiæ ædituo 
de patria literis arteque bene merito 
qui pie obiit in Xpo VI id. dec. MDCCCLXXXIX. 
anos natus LYX VIT 
mario oplimo moesta 
titulum posuit uxor 
Aloys. M. Josepha Eug 
Rymenans. 
Vivas in pace. 


» Suivant les désirs exprimés par le chevalier Léon 
de Burbure, sa veuve a disposé en faveur de la ville 
d'Anvers de toutes les notes manuscrites, des compo- 
sitions musicales, des anciennes impressions de 
musique et des curiosités bibliographiques de son 
mari. 


(48) 
» Voici ses dispositions à cet égard : 


Sont destinés 
a) Aux archives : 


te Dix volumes de notes manuscrites, presque toutes rela- 
tive à l'histoire d'Anvers, et un volume de table alphabétique 
des noms cités dans ces volumes. 

2e Un volume de notes semblables sur la chantrerie de la 
cathédrale d'Anvers. 

3e Trois volumes de notes diverses prises dans les archives 
de cette église. 

4e Un volume de pièces diverses. 


b) 4 la bibliothèque communale : 


Toutes les partitions de musique composées par M. de Bur- 
bure, avec la charge qu'elles devront toujours étre gratuite- 
ment mises à la disposition de la Société royale d'Harmonie 
et des fabriques d'église d'Anvers qui désirerom les faire eré- 
cuter. 

© Au Musée Plantin: 


Les anciennes impressions de musique et curiosités biblio- 


graphiques. . 





» En reconnaissance de ce legs, l'administration 
communale d'Anvers a donné le nom du chevalier Léon 
de Burbure à l'une des rues avoisinant le nouveau 
Musée des Beaux-Arts. » 


+ 
Car 





C'est à titre de musicien, et plus particulièrement 
d'écrivain sur la musique, que le chevalier de Burbure 





( 479 ) 


fut nommé membre de l’Académie de Belgique, le 9 jan- 
vier 1862. C'est done uniquement en cette dernière 
qualité que nous avons à caractériser ici son activitéintel- 
lectuelle si multiple. 

Sur le terrain de l’érudition musicale, Léon de Berbure 
a des droits certains à la reconnaissance du pays. Il a 
contribué, dans une proportion considérable, à enrichir 
l’histoire de notre ancienne et glorieuse École de musi- 
que, en exhumant de l'oubli beaucoup de compositeurs 
belges, en apportant une fodle de détails ignorés sur la 
vie de quelques-uns des plus célèbres. On peut dire qu’il 
possédait à un haut degré les qualités essentielles du vrai 
chercheur : une curiosité universelle et toujours en éveil, 
une patience inaccessible au découragement, une sagacité 
rare et, en mème temps que tout cela, un enthousiasme 
juvénile pour la gloire artistique de notre patrie Mon 
illustre prédécesseur, dans sa Biographie universelle des 
musiciens, rend un hommage éclatant au mérite de Léon 
de Burbure et se plait à reconnaître ce qu'il doit aux 
déconvertes du laborieux érudit. Peu d'hommes ontconnu 
aussi à fond notre grande période musicale du XVe et du 
XVIe siècle. 

Par la direction particulière que les circonstances ont 
imprimée à ses recherches, de Burbure a été amené natu- 
rellement à exposer les résultats de ses investigations 
historiques sous forme de monographies, ou même de 
simples notes détachées. C'est ainsi qu’il écrivit pour 
l'Académie trois dissertations des plus remarquables et 
justement louées par M. Goovaerts (Deux virtuoses fran- 
çais à Anvers au XVIe siècle; Charles Luython; Étude sur 
un manuscrit du XVIe siècle, contenant des chants à quatre 
et à trois voix). 


( 480 ) 


Mais, ainsi qu'il arrive d'ordinaire aux travailleurs qui 
explorent les sources premières, Léon de Burbure n'a 
pas vécu assez longtemps pour exploiter les richesses 
amassées au prix de toute une existence de labeurs et de 
la perte de ses yeux. 

On peut, à coup sûr, prédire un résultat fructueux 
à celui qui saura mettre en œuvre les matériaux histo- 
riques légués par notre savant confrère à sa ville d'adop- 
tion. 

Léon de Burbure fut un académicien modèle, un colla- 
borateur précieux pour la section de musique. Les 
Bulletins de l'Académie rendent témoignage de son 
activité infatigable et de son talent d'exposition, par 
le grand nombre de rapports, comptes rendus, mé- 
moires qui s'y rencontrent, signés de son nom (À). 
Pendant une carrière académique de plus de vingt-sept 
ans, de Burbure fut continuellement appelé par la con- 
fiance de ses confrères à remplir les fonctions et les man- 


(1) Voici quelques morceaux de cette espèce non mentivnnés 
dans le catalogue des Notices biographiques et bibliographiques : 

4. Éloge de Grétry. (Mém de concours. Bull, t. XVI, 4963, 
p 21.) 

2. Importance des manuscrits légués à l'Académie par le doctear 
D.-J. Van der Meersch. (Tapisseries d'Audenarde. Bull, t. XX, 
1865, p. 907.) 

8, Concours d'art appliqué (quatuor). (Bull, t. XXXVII, 4873, 
p. 589.) 

4. Typographie musicale dans les Pays-Bas. (Mém. de concours. 
Bull., 1. XLIV, 1877, p. 272) 

5 Vie et OEuvres de Grétry. (Mém. de concours. Bull, 3° série, 
t. 11, 4881, p 34.) 





( 481 ) 


dats les plus honorables. Directeur de la Classe des 
beaux-arts en 1879, membre du Comité directeur de la 
Caisse des artistes depuis 1863, et du Comité de la Bio- 
graphie nationale de 1865 à 1884, qu'il a enrichi de nom- 
breuses notices, membre du jury pour les grands con- 
cours de composition musicale de 1865 à 1881, délégué 
de l'Académie aux fêtes jubilaires de 1880, il laissa 
partout le souvenir d’une personnalité éminemment 
sympathique, d'un caractère intègre, plein d'aménité et 
exempt de toute petitesse, d'un esprit conciliant ct 
modéré, d’un cœur affectueux et sensible. La mémoire 
du chevalier de Burbure restera en vénération à l’Aca- 
démie : «b auditione mala non timebit. 


F -A. GEVAERT. 


st 








NOTICE 


SUR 


LOUISHENRI-FRÉDÉRIC MELSENS, 


MEMBRE DE L’ACADÉMIE, 


né à Louvain le 11 juillet 1814, décédé à Bruxelles 
le 20 avril 18986. 


La vie de Melsens présente un caractère tout spécial tant 
par la diversité et l'originalité des travaux qu'on lui doit, 
que par les particularités du début de sa carrière scienti- 
fique. Melsens n'était pas ce qu'on pourrait appeler un 
savant improvisé, fait de toutes pièces et lancé dans une 
voie déterminée par les circonstances du moment. L'ima- 
gination pour l’homme de science, de même que pour 
le poète, est un don divin qui ne s’acquiert pas, mais 
que Fon reçoit en naissant. 

Poussé par une force pour ainsi dire invincible vers la 
carrière scientifique, Melsens emploieles premièresannées 
de sa jeunesse à se débattre contres les circonstances défa- 
vorables qui semblaient devoir réduire l'existence de 


( 484 ) 


notre confrère à celle du commerçant. Son père, honnète 
bourgeois de Louvain, en avait, parait-il, décidé ainsi : 
il envoya le jeune Melsens à Anvers pour lui permettre 
de s'initier aux rouages de la vie commerciale. Il travailla 
quelque temps dans un comptoir dirigé par les frères 
Josson. Mais en cette circonstance, on vit Melsens se 
comporter à peu près comme le cheval de la Fable, 
Pégase, qu'un paysan tenta un jour d'atteler à la charrue, 
et qui rua tant et si bien qu'il parvint à se débarrasser 
des entraves qui le retenaient au sol. 

Il parait que les voyages que Melsens était chargé de 
faire pour le comptoir dont nous avons parlé, présentaient 
un caractère tout particulier, mais qui, certainement. 
n'aurait jamais eu pour résultat d'enrichir les frères 
Josson. A cette époque où les moyens de locomotion 
étaient incomparablement plus rares qu'ils ne le sont 
actuellement, Melsens parcourait les grand’routes à che- 
val. Tout porte à croire que le franc bucéphale monté par 
notre futur chimiste devait avoir pour son maitre un atta- 
chement tout spécial, eu égard aux faveurs peu communes 
dont il était l'objet. En effet, si l'ami de la nature rencon- 
trait quelque endroit propre à lui-même et à son compa- 
gnon, il se hâtait de mettre pied à terre, et tandis que 
l'un broutait l'herbe tendre, l’autre, appuyé contre un 
arbre, laissait errer son imagination dans le domaine de 
la science, ou se livrait à quelque expérience dont l'intérêt 
Jui paraissait incomparablement plus grand que celui de 
la maison Josson. 

Mais on comprend qu'un pareil état de choses ne pou- 
vait subsister longtemps. La mère de Melsens, douée 
d'une intelligence supérieure, comprit les aspirations du 


( 485 ) 


fils auquel elle avait donné elle-même la première instruc- 
tion. Ce fils devait briller dans la science. 

Mme Melsens écrivit à l'illustre maitre Dumas, afin 
de le prier de bien vouloir recevoir son fils dans le labo- 
ratoire où Stas se livrait déjà à ses premières investi- 
gations. Cette proposition fut accueillie et eut pour résultat 
de réunir pendant quatre ans nos deux chimistes, les- 
quels, habitant le même appartement, se partageaient les 
plaisirs et les peines de cette vie incomparable pour 
laquelle luisent la jeunesse et l'avenir. 

Melsens se rendit ensuite à Bonn, où il ne séjourna, du 
reste, que peu de temps et à unique fin de conquérir un 
diplôme. Rentré en Belgique, il fut nommé professeur 
de physique à l'École vétérinaire. 

Maintenant que nous avons esquissé quelques particu- 
larités de la vie, du reste peu accidentée, de notre savant 
et regretté confrère, nous allons tâcher de montrer l'im- 
portance de ses recherches scientifiques. Mais nous tenons 
à déclarer que cette tâche est difficile, car elle se rap- 
porte à des travaux si divers qu'elle nécessiterait non 
seulement le concours d’un physicien, mais encore celui 
d'un chimiste, d'un médecin et même celui d'un ingé- 
nieur. 

Nous avons pensé qu'il serait difficile de suivre, dans 
eet exposé, l’ordre chron.‘sgique, et qu'il serait préférable 
d'adopter un ordre plus rationnel eu égard à la diversité 
des points de vue à considérer. 

Deux ordres de recherches dominent l'existence scien- 
tifique de Melsens. Les unes se rapportent à l’art de guérir 
et ont pour ohjet l'emploi de l’iodure de potassium; les 
autres appartiennent au domaine de la physique : elles ont 


( 486 ) 


pour objet le perfectionnement des paratonnerres dont les 
dispositions, comme on le sait, n'avaient pas été sensible- 
ment modifiées depuis Franklin, leur illustre inventeur. 

Examinons d’abord le premier ordre d'idées. 

Dès 1843, Melsens s'occupa, en collaboration avec le 
docteur N. Guillot, des facultés curatives de l'iodure de 
potassium pour combattre des affections chroniques pro- 
venant d'intoxications par les composés métalliques véné- 
neux; mais ces premières tentatives paraissent avoir 
fourni des résultats incertains, à la suite desquels Melsens 
abandonna momentanément ce genre de recherches. Ce 
n'est qu’au mois de mai 1848 qu'il présenta à notre Aca- 
démie sa première note, intitulée : « De l'absence du 
cuivre et du plomb dans le sang ». En 1849, parut dans 
les Annales de chimie et de physique, un mémoire plus 
étendu dans lequel il s'occupe spécialement des affections 
saturnines et mercurielles. 

Dans ces travaux, l’auteur arrive aux econelusions 
importantes que voici : 

L'iodure de potassium rend solubles les composés 
métalliques que l'économie peut garder et en facilite 
l’excrétion, en les associant à un corps qu'elle peut élimi- 
ner avec la plus grande facilité. 

Tous les composés du mercure qui peuvent se réaliser 
dans l'économie sont solubles dans l'iodure de potas- 
sium; le mercure métallique lui-méme s'y dissout; la 
présence des matières organiques de l’économie n'em- 
pêche pas ces réactions; cependant, on ne peut donner 
directement pour le plomb toutes les preuves de dissolu- 
tion accumulées pour les sels de mercure. 

Dans le même travail, Melsens rend compte des condi- 





487 ) 
tions exigées pour guérir une affection saturnine à l'aide 
de liodure de potassium, et nous expose un cas de 
guérison obtenu sur un étameur au mercure. 

Il résulte également de ces recherches qu'un homme 
soumis à une intoxication lente du mereure métallique 
rend, sous l'influence de liodure de potassium, de 
liodure de mercure par les urines. 

L'iodure de potassium peut également servir de préser- 
vatif pour les personnes soumises à l'influence du mer- 
cure métallique. 

Dans le mème travail, Melsens nous signale déjà ce fait 
important, que l’iodure de potassium s'impose comme 
conséquence de ce qui a été dit dans le traitement des 
accidents secondaires et tertiaires des maladies syphili- 
tiques; en effet, lorsque pour ce genre d'accidents on 
administre l’iodure de potassium à des individus qui ont 
été traités par les composés de mercure, on fait par un 
seul agent deux médications distinctes : d'abord, on rend 
solubles et actifs les composés du mercure gardés dans 
l’économie; ensuite, on leur donne une forme qui permet 
à l’économie de les éliminer; mais par cela même le 
malade subit un nouveau traitement mercuriel, par les 
composés du mercure qui se trouvaient dans l'organisme. 

Cependant, Melsens nous dit, en même temps, que 
l'iodure de potassium agit par lui-même sur les accidents 
secondaires de la syphilis, mais que cette action doit être 
nécessairement considérée comme essentiellement diffé- 
rente de la première. 

Les admirables résultats donnés par l’iodure de potas- 
sium ont rendu son emploi universel dans les cas que 
nous venons de citer. Afin de reconnaitre l'immense 


( 488 ) 


service que Melsens rendit à l'humanité, l'institut de 
France lui décerna le prix Montvon. Cette découverte lui 
valut aussi le prix Guinard. 

Qu'il me soit permis à cette occasion d'exprimer un 
regret : lorsqu'il se produit dans le domaine des sciences 
pures une découverte importante, les savants se font un 
devoir d'en faire connaitre l'auteur; il n'en est probable- 
ment pas ainsi pour ce qui concerne le domaine des 
sciences appliquées, car j'ai constaté avec peine que le 
nom de ce grand bienfaiteur de l’humanité est presque 
inconnu des nombreux médecins belges avec lesquels j'ai 
eu l’occasion de m'entretenir. 

Signalons, en terminant la partie des recherches de 
Melsens qui a trait à la médecine, une note sur la vitalité 
du virus-vaccin qui parait devoir classer notre regretté 
confrère parmi les promoteurs de la théorie microbienne 
qui, comme on le sait, a donné lieu de nos jours à des 
résultats d'un si haut intérêt. Voici comment il s’ex- 
prime : « Sans prétendre discuter les diverses opinions 
» émises sur la nature du virus-vaccin, je me suis 
» demandé s'il ne serait pas permis de le considérer 
» comme un ferment, susceptible, quand on le place 
» dans des conditions convenables, de se reproduire à 
» la façon du ferment alcoolique, ou de l'assimiler à 
» certains ferments solubles tels que le principe actif du 
» malt ou la partie soluble de la levure de bière. 

» S'il en était réellement ainsi, le virus-vaccin devrait 
» être TUÉ ou rendu inactif par les corps qui détruisent 
» la vitalité du ferment alcoolique ; il en serait encore de 
» même pour certaines actions physiques, par exemple 
» lorsqu'on l'expose, à l’état humide, à une température 


( 489 ) 


» un peu élevée. Par contre, ce virus devra résister 
» à des températures très basses, dans les conditions de 
» mes expériences récentes sur le ferment alcoolique. » 
(Ce qui a été vérifié par l’auteur.) 

Puis cet autre passage de la même note : « Je poursuis 
» mes recherches dans le but de savoir si de nouveaux 
» faits pourront autoriser de nouveaux rapprochements 
» entre le vaccin et certains ferments susceptibles de se 
» reproduire en dehors de l'économie vivante,en un mot 
» si le virus-vaccin peut-être SEMÉ et peut se multiplier 
» dans des vases de laboratoire. » 

Il nous paraît impossible de mieux spécifier la culture 
microbienne. 

Une note publiée en 1871 traite des moyens les plus 
eflicaces pour la conservation du vaccin. 

Dans cet ordre de recherches, Melsens s'occupe encore 
de l'emploi thérapeutique de l’ammoniaque (1881). . 

Il résultait d'observations faites à Londres en 1849, 
qu'aucun des ouvriers maniant le guano n'avait succombc 
pendant la terrible épidémie de choléra. D'autre part, 
tout le monde connait le remède vulgaire et ancien qui 
consiste à faire respirer l'air des étables aux phtisiques. 
Melsens conclut de ces faits que l’'ammoniaque doit con- 
stituer un remède efficace contre les bronchites, et il pro- 
pose de placer sur la poitrine des malades des sachets 
renfermant du carbonate d'ammoniaque. 

J'ignore jusqu’à quel point les médecins ont tenu 
compte de ce traitement qui, au dire de plusieurs per- 
sonnes, a produit des effets remarquables. 

Ocenpons-nous maintenant d'un ordre de recherches 
absolument différent, celui qui concerne la construction 


( 490 ) 


des paratonnerres, auxquels Melsens a apporté des per- 
fectionnements considérables. 

L'ancien paratonnerre, que tout le monde connait, dù 
au génie de Franklin, ne présente pas le degré de süreté 
qu'on lui avait attribué d'abord; des coups de foudre 
ayant endommagé des édifices munis de ce mode de pré- 
servation, certains physiciens le croyaient même nuisible 
plutôt qu'utile. 

C'est en 1865 que Melsens publia la première note sur 
son remarquable système de préservation. 

Un paratonnerre quelconque se compose de trois par- 
ties essentielles : 4° celle qui a pour objet de soutirer 
l'électricité atmosphérique; % les conducteurs aériens : 
3° les conducteurs souterrains qui établissent le contact 
avec la terre. 

Melsens a fait subir à chacune de ces parties de pro- 
fondes modifications. | 

Pour ce qui concerne la première, Melsens fait d'abord 
remarquer l'inutilité de tiges élevées, et aussi combien 
souvent s'est trouvée démentie cette opinion, que le para- 
tonnerre protège les objets placés dans un rayon égal au 
double de la hauteur du paratonnerre. En effet, la hauteur 
de la tige pouvant être considérée comme négligeable par 
rapport à la hauteur du nuage, on peut se demander pour- 
quoi une pointe placée près du sol ou près de l'édifice, ne 
soutirerait pas avec autant d'efficacité l'électricité d'un 
nuage qu'une autre, plus rapprochée, mais d’une quantité 
insensible. 

Se basant sur cette considération, Melsens supprime 
les tiges élevées, mais, par contre, multiplie avec raison 
aussi le nombre des pointes, en les disposant en éventail 
sur un conducteur. 


( 491 ) 


Les tiges utilisées ont un diamètre beaucoup plus faible 
que celles employées antérieurement (4 à 6 millimètres 
seulement). 

Mais la deuxième partie de l'appareil, celle qui concerne 
les conducteurs aériens, est incontestablement la plus 
intéressante. Melsens nous enseigne que si l’on vient à 
déterminer une décharge électrique de manière à l'obli- 
ger à traverser un cadre formé de plusieurs fils même 
inégalement conducteurs, la décharge électrique devient 
inoffensive en se divisant entre ceux-ci. Si donc on enve- 
loppait un édifice d'un réseau de conducteurs reliés 
entre eux et mis en communication avec le sol, cet édifice 
serait parfaitement préservé. Comme le fait remarquer 
notre regretté confrère, l’idée de la division de la décharge 
électrique avait déjà été préconisée par de Romas 
en 1159. Ce physicien proposait de préserver les cham- 
bres à l'intérieur des habitations, en munissant les parois 
de fils métalliques reliés au sol, de manière à réaliser de 
véritables cages. 

Plus tard, Faraday reconnut que l'intérieur d'une cage 
métallique, en parfaite communication avec le réservoir 
commun, est absolument indemne de phénomènes élec- 
triques. 

Se basant sur ce fait, Melsens conclut qu'il faut multi- 
plier les conducteurs destinés à conduire l'électricité au 
sol, tout en les reliant entre eux; de plus, toutes les 


. pièces métalliques un peu considérables doivent être 


mises en communication avec les conducteurs des para- 
tonnerres, de façon à former des circuits métalliques 
fermés, c'est-à-dire reliés par deux points à deux con- 
ducteurs au moins. 


( 492 ) 


L'ensemble de tous ces conducteurs embrasse l'édifice 
comme le ferait une cage de Faraday. 

Melsens s'occupe longuement des substances qui doivent 
être adoptées de préférence pour conduire l'électricité au 
sol; il résulte de ses recherches exécutées en étudiant le 
passage simultané des étincelles à travers deux conduc- 
teurs, l’un en fer, l'autre en cuivre, que les coefficients de 
conductibilité, ainsi que la loi de résistance pour les 
courants de la pile, ne sont pas applicables aux cas des 
courants et des étincelles à forte tension, et que l'emploi 
du fer peut étre considéré comme aussi favorable que 
l'emploi du cuivre dans la construction des paratonnerres. 

Melsens a, de plus, obtenu ce résultat véritablement 
étonnant que, pour des fils de grande longueur, le fer 
résiste mieux à la fusion que le cuivre, lequel, comme on 
sait, est cependant meilleur conducteur. 

Si nous passons à la partie souterraine du paraton- 
nerre, Melsens insiste sur diverses précautions à prendre, 
qui sont également de la plus haute importance. Il nous 
montre d’abord, contrairement à ce qui avait été admis, 
que pour établir un contact parfait avec le sol il est 
extrêmement utile de raccorder les conducteurs avec les 
conduites de gaz et d'eau, et cela indépendamment de la 
eréation des puits où les conducteurs plongent égale- 
ment. leurs extrémités étant munies de larges surfaces 
métalliques ou encore de charbons de cornue permettant 
un contact parfait avec l'eau du puits. 

Toute la pensée de Melsens peut se résumer dans la 
maxime ancienne adoptée par lui : divide et impera, qu'il 
appliqua avec tant de sagacité pour commander au feu 
du ciel. 


( 495 ) 


On doit encore à Melsens des travaux ingénieux 
traitant des sujets les plus variés. C'est ainsi qu'on 
le voit faire des observations fort curieuses sur les 
boissons alcooliques portées à de basses températures. 
Il résulte de ces expériences que les liqueurs portées 
à — 2e C. sont plus agréables à prendre qu’à la teinpé- 
rature ordinaire; on peut même boire impunément les 
liquides à — 71° C. 

Melsens propose également d'améliorer la qualité des 
vins, et même des bières, en les congelant. Cette congé- 
Jation a, en effet, pour résultat de concentrer, dans la 
masse demeurée à l'état liquide, de l'alcool ainsi que les 
aromes. Cependant, il est à remarquer qu'une partie des 
substances s'incorpore dans la glace obtenue; pour éviter 
ectte perte, Melsens propose de turbiner le vin congelé; 
par ce procédé, les substances liquides sont complètement 
expulsées, l'eau seule est retenue à l'état solide et 
et séparée du vin concentré. 

Les recherches entreprises par Melsens sur les poudres 
sont aussi dignes d'intérêt. Dans un travail publié en 
1865, il s'occupe de l'emploi du peroxyle et surtout des 
précautions à prendre dans sa fabrication pour empêcher 
le produit de détonner trop facilement sous influence 
du choc ou sous l'influence d'un faible accroissement de 
température dans les armes de guerre. Cette question 
n'offre évidemment, dans l’état actuel de la science des 
explosifs, qu'un intérêt historique; cependant je ne 
doute pas que ces observations, faites avec soin, n'inté- 
ressent encore les spécialistes. 

Notre confrère avait également porté ses investiga- 
tions sur la question si compliquée de la combustion de 


( 494) 


la poudre ordinaire (poudre de guerre, de mine et de 
chasse). 

Cet ordre d'idées a dû vivement préoccuper Melsens, car 
on le voit publier, en 1872, un travail important dans 
lequel, se basant sur les principes de la thermodynamique, 
il étudie l'échauffement qu'éprouvent des projectiles de 
diverses natures lancés sur des cibles de natures varia- 
bles (bois, chair, os, argile, ete); il conclut de ses expé- 
riences que la balle qui frappe ne peut entrer en fusion 
dans la blessure qu’elle produit. La nature des blessures 
produites par les armes à feu l'intéresse également, 
et à ce sujet ce travail présentait un intérêt considé- 
rable si l'on se place au point de vue du traitement des 
désordres produits par les projectiles. Comme on le sait, 
dans l’état actuel des choses, les armes à feu fournis- 
sent des vitesses incomparablement plus grandes que 
celles que l'on obtenait à cette époque; aussi les blessures 
produites présentent-elles également des caractères diffé- 
rents. 

Déjà alors, Melsens nous montre que le projectile 
n'agit pas sur l'objet frappé comme s'il se mouvait dans 
le vide, mais qu’il s’entoure au contraire d'une enveloppe 
d’air atmosphérique. Melsens dit à ce sujet : « 4° qu'un 
» projectile sphérique entraine avec lui une quantité 
» considérable d'air dépendante de sa vitesse et d’autres 
» circonstances; % qu'une partie de cet air précède le 
» projectile; 3 que par lui-même ou en communiquant 
» sa force vive à d’autres corps, cet air est capable de 
» produire des effets mécaniques considérables; 4e j'ai 
» démontré que cet air est capable d'empêcher le contact 
» immédiat d'une balle de métal dur, acier, fer, cuivre, 


( 495 ) 


» bronze, etc., avec un obstacle très résistant, des lames 
» de fer épaisses, et même des plaques de fonte de 
» 16 millimètres d'épaisseur que les balles de métaux 
» durs brisent et traversent cependant. 

» On observe, en effet, que les balles de cuivre ou de 
» bronze, qui frappent un obstacle résistant, présentent 
» un plan parfait à la place qui a touché l’obstacle, à 
» faible vitesse; mais l'air qui les précède lorsqu'elles 
» sont animées de vitesses considérables ne permet plus 
» qu’il se produise un plan, et la balle, bien que brisée 
» ou aplatie, offre encore une forme convexe au point 
» d'impact. 

» Les balles de plomb qui frappent un bloc de même 
» métal à faible vitesse, y produisent un enfoncement, 
» mais n’adhèrent pas au bloc. La vitesse augmente- 
» t-elle, elles adhèrent; si celle-ci atteint 250 mètres, non 
» seulement elles adhèrent, mais paraissent parfaite- 
ment soudées plomb sur plomb sur tout le pourtour 
» du creux dans lequel elles sont logées; le point d’im- 
» pact au centre est libre; la vitesse atteint-elle 400 mè- 
» tres environ, l'impression est profonde, la balle 
» occupe le fond'd’un cône considérable, dont la base 
» est tournée vers le tireur, mais, chose étonnante, elle 
» n’adhère plus, car la grande quantité d'air qui la pré- 
» cède a empéché cette adhérence. » 

Il résulte de ces observations que lair joue un rôle 
important dans les effets produits par un projectile. Aussi 
Melsens considère-t-il non seulement le projectile pro- 
prement dit, mais encore le projectile-air. Gelui-ci étant 
soumis à une forte pression en avant du projectile, se 
détend ensuite brusquement lorsque le mobile a atteint 


ÿ 


( 496 ) 


le but, et s’il le traverse, on constate ce fait remarquable 
qu’au moment où il pénètre, l'ouverture produite corres- 
pond sensiblement à son diamètre ; mais, à mesure qu'il 
s'enfonce plus avant, le projectile-air, en se dilatant, 
accroît de plus en plus le diamètre de celle-ci et lui com- 
munique la forme d'un cône dont le sommet est tourné 
vers le tireur. 

Melsens nous décrit enfin les procédés ingénieux qu'il 
a employés afin de recueillir l'air qui accompagne le pro- 
jectile. Comme le fait remarquer notre regretté con- 
frère, le fait de l'existence du projectile-air, de masse et 
de volume variables avec la vitesse du projectile, nous 
dévoile l’insuccès des hypothèses admises pour rendre 
compte du mouvement des projectiles en tenant compte 
de la résistance du milieu, laquelle est évidemment une 
fonction beaucoup plus cemplexe de la vitesse qu'on ne 
j'a supposé jusqu'ici, et qu'il sera certainement bien diff- 
cile de définir. 

Signalons à la suite de ces recherches deux notes ayant 
pour objet la conservation des bois, dans lesquelles l'au- 
teur préconise l'emploi du goudron comme substance 
préservatrice, lequel pénètre le bois par des chauffes et 
des refroidissements successifs (1848 et 1864 . Tout le 
monde sait que cette substance a servi pendant long- 
temps, d'une manière pour ainsi dire exclusive, pour la 
conservation des billes de chemin de fer. Disons cepen- 
dant que le procédé d’incorporation du goudron a été 
quelque peu modifié. 

La question des moyens préventifs contre les explo- 
sions de grisou a également préoccupé Melsens. Aussi le 
voit-on publier sur ce sujet une note dont les résultats 


( 497 ) 


pratiques sont incontestables. Un accident grave venait 
de frapper le charbonnage de l'Agrappe (1879) et, chose 
étonnante, le mélange explosif avait pris feu à l'orifice 
de l'entrée de l'air atmosphérique. 

L'auteur fait remarquer à ce sujet qu'il ne faut pas seu- 
lement attribuer la propagation du feu au gaz combus- 
tible lui-même, mais encore aux poussières en suspension 
dans l'atmosphère qui peuvent propager la flamme à la 
façon d’une trainée de poudre. Quand, à la suite de la 
dépression succédant à la dilatation subite produite par 
l'explosion, les courants chargés de poussières reviennent 
vers les lieux de l'explosion, chargés des gaz méphitiques 
produits par la combustion dela houille, ceux-ci exposent 
les ouvriers non blessés à une véritable asphyxie. L'au- 
teur cite à l’appui de sa thèse le fait d'un coup de feu, 
après un tirage à la poudre, survenu dans une exploita- 
tion où dl n'y avait pas de grisou. 

Le remède proposé par Melsens pour éviter ces acci- 
dents est simple : il consiste à enlever les poussières par 
l'arrosage des galeries. 

Melsens insiste enfin sur l'importance qu'il y aurait à 
multiplier les analyses de l'air dans les mines. 

Avant de terminer cette énumération des travaux de 
Melsens, il importe de signaler ses laborieuses recher- 
ches, entreprises en 1848 sur la fabrication du sucre, 
mais qui n'ont pas été publiées. 

Je dois à l'obligeance de M. le général Brialmont une 
longue série de lettres datant de cette époque, mais qui 
nous laissent malheureusement dans l'ignorance sur le 
procédé lui-même. Quoi qu'il en soit, celui-ci eut un cer- 
tain retentissement, des pourparlers nombreux avaient 

52 








( 498 ) 


été engagés avec les principaux gouvernements de 
l'Europe, et d'après les documents que j'ai eus entre les 
mains, l'Angleterre se montrait disposée à payer six cent 
mille francs le brevet pris par Melsens. 

Je n'ai pu savoir quels sont les motifs qui n'ont pas 
permis de donner suite à cette invention, mais il parait 
que les magnifiques résultats obtenus à Paris, au labora- 
toire de Dumas, ne se sont pas maintenus lorsqu'il s’est 
agi de faire des applications sur une plus vaste échelle. 

Afin de montrer à quel point les choses en étaient, nous 
reproduisons un fragment d’une lettre datée du 7 juil- 
let 1849 et adressée au ministre de la marine de France, 
par une commission chargée d’examiner le procédé 
Melsens. Elle conclut de la manière suivante : « {° Le pro- 
» cédé de M. Melsens constitue une révolution dans l'art 
» d'extraire le sucre soit de la canne, soit de la betterave; 
» Jo il permet de doubler le rendement en sucre cristal- 
» lisé de la canne à sucre; 3 il élève à 33 o/o le rende- 
» ment de la betterave; 4° il fournit du sucre de qualité 
» bien supérieure à ceux qu’on extrait aujourd'hui, soit 
» pour la blancheur, soit pour la pureté; òe le pro- 
» cédé consistant dans la simple addition de quelques 
» millièmes d'une substance chimique à bas prix, sans 
» inconvénient ni pour la couleur, ni pour le goût, ni 
» surtout pour la santé publique, il est de la plus facile 
» application; 6° tous ces avantages sont constatés par 
» des expériences de laboratoire très précises, par un 
» travail en grand suffisamment prolongé pour la bette- 
» rave et par des essais industriels sur quelques cen- 
» taines de kilogrammes de cannes à sucre ». 

Après de pareils résultats, il est bien diflicile de se 


( 499 ) 


rendre compte des causes qui ont déterminé le rejet du 
procédé, mais quoi qu’il en soit, cet exemple est bien fait 
pour montrer aux jeunes inventeurs les difficultés de 
toute espèce qu’ils rencontreront s'ils veulent faire pré- 
valoir une invention. 

Les relations que j'ai eues avec Melsens ont été peu 
suivies; j'ajouterai cependant qu'elles ont été suffisantes 
pour me permettre de reconnaitre que sous une rude 
écorce, notre confrère était doué d'un caractère très 
généreux et même très sensible. Ses lettres témoignent 
de plus de beaucoup d’attachement pour ses amis et 
d'une honnêteté à toute épreuve. 


P. DE HEEN. 


LISTE DES TRAVAUX PUBLIÉS PAR MELSENS. 


MÉMOIRES DE L'ACADEMIE. 


‘ Action de l'acide sulfurique sur l'acide acétique. 1843. (Mém. des 
sav. étrang., t. XVI.) 

Mémoire sur l'emploi de l'iodure de potassium pour combattre les 
affections saturnines, mercurielles et les accidents consécutifs de 
la syphilis, 1865. (Mémotres in-8, t. XVII.) 

Notes chimiques et chimico-physiques. (bid, t. XXIII; 4879) : 

49 Sur la préparation de l'anhydride sulfureux, ses dérivés el ses 
usages; — % Sur le point d'ébullition et la tension de vapeur 
de l’anhydride sulfureux à 400 C.; — 30 Sur le chlorure de 
sulfuryle; — 4” Sur la combinaison directe da chlore et de 
l'hydrogène à l'obscurité parfaite ; — 5° Sur la liquéfaction des 
gaz condensés par le charbon. 

Note historique sur J -B. Van Helmont à propos de la définition et 
de la théorie de la flamme. Opinions des anciens chimisies et 
physiciens sur la Chaleur, le Feu, la Lumière et la Flamme 
dans leurs rapports avec les idécs et les travaux de Van Hel- 
mont. 4875. (Mémuires in-8°, 1. XXIV) 

Notice sur le coup de foudre de la gare d'Anvers du 40 juillet 1865. 
4875. (Mémoires in-8, 1. XXVI) 


BULLETINS DE L'ACADÉMIE. 


(47° série.) 


Sur la conservation des bois, des cuirs, des harnais, elc., el sur 
quelques phénomènes de coloration. 4848. (T. XV.) 

De l'absence du cuivre et du plomb dans le sang. 488. (1bid. 

Sur les matières albuminoïdes. 4851. (T. XVII.) 

Note sur la fécule. 4856. (T. XXII.) 





( 501 ) 


Note sur quelques dispositions à donner à la marmite de Papin et 
sur un avertisseur électrique, 4836. (T. XXIIL.) 
Deuxième note sur les matières albuminoïdes. 1837. (T. XXIV.) 


‚2e série.) 


Recherches sur la persistance des impressions sur la rétine. 1857. 
(T. HI) 

Discours comme directeur de la Classe des sciences. 4859. 

Note sur les poudres de guerre, de mine et de chasse. 4864. (T. XI ) 

Rapport sur un chronographe électro-balistique de M. Le Boulengé. 
1863. (T. XVEL) 

Rapport sur un chronographe fondé sur l'emploi du diapason de 
M. Valerius. 4863, (T. XVII et XVIIL.) 

Deuxième note sar la conservation des bois. 1864. (T. XVII.) 

Nates sur les pyroxyles. 1865. (T. XIX.) | 

Sur les paratonnerres et sur quelques expériences faites avec l'étin- 
celle d'induction et les batteries de Leyde. 1868. (T. XX) 

Note sur l'action mutuelle des éléments des sels solubles comparée 
aux phénomènes que ces corps produisent dans l'économie ani- 
male. 4866. (T. XXEL) 

Résultats de projectiles de la plupart des métaux. 1869. (T. XXVIIL) 

Note sur la force élastique des gaz liquéfiables. 1870. (T. XXIX.) 

Note sur la vitalité de la levure de bière et du vaccin. 4870. (T. XXX.) 

Première et deuxième notes sur le passage de l'iodate de potassium 
par l'économie animale. Mars et avril 1874. (T. XXXI.) 

Note sur les explosions des chaudières à vapeur. Aoùt 187{1.iT. XXX1.) 

Note sur la conservation de la viande. 4874. (T. XXXL.) 

Note sur la génération spontanée. 1874. (T. XXXIL) 

Rapport sur un mémoire de concours concernant la température de 
l'espace. 1872, (T. XXXIV.) 

Première et deuxième notes sur les hoissons alcooliques portées à 
des températures très basses et sur le refroidissement et la con- 
gélation des vins ordinaires ou mousseux. 1873. (T. XXXV et 
XXXVL) 


( 502 ) 


Note sur l'importance du gisement de phosphate de chaux des 
environs de Ciply (province de Hainaut). 4874. (T. XXXVII.) 

Note sur les charbons décolorants, leur production artificielle et La 
revivification des noirs employés dans l'industrie. ({btd.) 

Note sur ia conservation du virus-vaccin. (/btd.) 

Deuxième note sur les paratonnerres. ({bid.) 

Troisième note sur les paratonnerres. ({bid.). 

Quatrième note sur les paratonnerres. 1875. (T. XXXIX.) 

De l'application du rhé-électromètre aux paratonnerres des télé- 
graphes. 1877. (T. XLIIL) 

Cinquième note sur les paratonnerres. 4878. (T, XLVI.) 

Appendice à la cinquième note sur les paratonnerres. ({béd.) 

Sur les mines de houille dans lesquelles on constate la présence du 
grisou. 4879. (T. XLVIT) 


( 8e série.) 


Rapport sur le Mémoire de M. G.-A. Hirn : Recherches expéri- 
mentales sur la relation qui existe entre la résistance de l'air 
et sa température. 1881. (T. Ul.) 

Balistique expérimentale : 4° Note sur une expérience de M. Daniel 
Colladon, Résistance de l'air dans les canons de fusils. % Note 
sur les Expériences sur le passage des projectiles à travers 
les milieux résistants, sur l'écoulement des solides et sur la 
résistance de l'air au mouvement des projectiles. 1832, (T. IED. 

Sixième note sur les paratonnerres. 4883. (T. V.) 

Rapport sur le Mémoire de M. G.-A. Hirn : Recherches expérimen- 
tales et analytiques sur les lois de l'écoulement et du choc des 
gaz en fonction de la température. 4895. (T. IX.) 

Présentation d'un volume des légendes et planches de son tra- 
vail : Paratonnerres a pointes, à conducteurs et à raccorde- 
ments terrestres multiples. 1885. (T. 1X.) 


( 503 ) 
OUVRAGES NON PUBLIÉS PAR L'ACADÉMIE. 


Sur la mannite de l'avocatier. 1839, (Annales de chimie et de phy- 
sique, t LXXII, 2e série.) 

Sur l'action du chlore sur le gaz des eaux stagnantes. 4840. ({bid., 
t. LXXIV, 2e série.) 

Sur l'acide chloracétique 1843. (/bid., t. X, 3e série.) 

Fixation de l'hydrogène par le cuivre pendant la réduction de l'oxyde 
de cuivre au moyen de ce gaz. (Citation dans le travail de Dumas : 
Rech. sur la comp. de l'eau.) (lbtd., t. VIN, p. 305, 3e série.) 

Sur la nicotine. Présence de cet alcaloïde dans la fumée du tabac. 
4843. (Ibid , 1. IX, 3° série ) | 

M. Melsens a été collaborateur de M. Eugène Chevandier de Val- 
drome, dans les Mémoires ayant pour titre : Recherches sur la 
composition élémentaire des bois et sur le rendement annuel 
d'un hectare de forét. (ANNALES DE CBIMIE ET LE PHYSIQUE, 
t. X, 3e série, el ANNALES FORESTIÈRES, L. V et VI) 

Sur l'action thérapeutique de l'iodure de potassium dans le traite- 
ment des tremblements mercuriels et des maladies saturnines. 
Lettre de MM. Natalis Guillot et Melsens. 4844. (Comptes rendus 
de l'Académie des sciences de Paris,t, XVII1) 

Sur la fabrication de l'acide acétique. 1844. (lbid., t‚ XIX.) 

Recherches sur l'acidité du suc gastrique. (/b{d.) 

Recherches chimiques sur la matière des mélanoses. (Lbid.) 

Sur le dosage de l'azote dans les matières organiques. 1845. ({bid., 
t XX) 

Sur la formation des bulles de mercure et la perte de ce métal dans 
les procédés de l'amalgamation. 4845. (fbid ,t XX.) 

Sur la synthèse des corps chlorés par substitution. 4845. (lbid., 
t XXL) 

Lettre à M. le Ministre de l'Intérieur sur la valeur, comme engrais, 
des vidanges des villes de Belgique. — Prix comparés du kilo- 
gramme d'azote dans les vidanges et les matières alimentaires, 
question des octrois, etc. etc. (Moniteur belge, p. 1317, novembre 
1816) 

Des engrais. (2e article ) (/bid., p. 1 +46.) 


( 504 ) 


Notice sur Van Helmcnt. (Extrait d'une leçon professée à l'École 
de médecine vétérinaire.) (Moniteur belge, 4848, Deltombe, 
Bruxelles, 4848.) 

Nouveau procédé pour l'extraction du sucre de la canne et de la 
betterave. (/bid., septembre 1849, et Annales de chimie et de 
physique, 1849, t. XXVII, 3e série.) . 

Sur l'emploi de l'iodure de potassium pour combattre les affections 
saturnines et mercurielles. 4849. (Annales de chimie et de phy- 
sique, t XX VI, 3° série.) 

Sur la falsification du guano. — Résumé d'une leçon professée à 
l'École de médecine vétérinaire, (Moniteur belge, 2 juillet 1852.) 

Procédés nouveaux de saponification des corps gras naturels et de 
la fabrication des bougies stéariques. Quatre brevets. (Recueil 
spécial des brevets d'invention. Bruxelles, 1854-1855 à 
4856-1837.) 

Procédés relatifs à la fabrication de la glucose, ou matières susct p- 
tibles d'éprouver la fermentation alcoolique. ({bid., 4854-1855. 

Nouveaux procédés de préparation des produits de la distillaticn 
des résines. (lbid., 1851-4855.) 

Procédés de fabrication de la soude. (fbid., 4854-1856.) 

Perfectionnemen!s dans le nettoyage des vases en hois des brasse- 
ries et de la préparation interne de leur surface. ({bid., 1858-1859. 

Sur l'extraction du sucre de la canne et de la betterave. 182. 
(Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, t. LV.) 

Appareil destiné à l'essai des poudres de guerre, de mine ct de 
chasse avec Rapport par M. Ch. Laboulaye. 14864. (Bulletin de la 
Societé d'encouragement pour l'industrie nationale de Paris. 

Extraits des Mémoires sur l'emploi de l'iodure de potassium pour 
combattre les affections saturnines mercurielles et les accidents 
consécutifs de la syphilis. Rapport de MM. Hairiou et Thiry. 
1866. (Bull. de l'Acad. royale de médecine de Belgique, 1. 1X.) 

Application du principe de la transparence des métaux. 4866. 
(Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, L LXIUL) 

Sur le passage des projectiles à travers les milieux résistants. 4867. 
(lbid ,1. LXV.) 





({ 505 ) 


Lettre relative aux observations faites par M. Morin au sujet de la 
précédente note. 1867. (Comptes rendus de l'Académie des 
sciences de Paris, t. LXV.) 

Sur le passage des pro'ectiles à travers les milieux résistants. 4869. 
(bid, t. LXIX.) 

Note sur la vitalité de la levure de bière. 1810. ({bid., t. LXX.) 

Sur la vitalité du virus-vaccin. 1870. (/btd., t. LXXII.) 

Note sur la conservation du vaccin. 1851. (Journal de la Société 
royale des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, 1. LIN.) 

Note sur les plaies produites par les armes à feu, sur quelques effeis 
de la pénétration des projectiles dans divers milieux et sur l'impos- 
sibilité de la fusion des balles de plomb qui frappent les hommes 
ou les chevaux. 14872. (/btd., t LIV et LV.) 

Sur quelques effets de la pénétration des projectises dans divers 
milieux et sur l'impossibilité de la fusion des balles de plomb 
dans les plaies produites par les armes à feu. 4872. (Comptes 
rendus de l'Académie des sciences de Parts, t. LXXIV) 

Sur le refroidissement et Ja congélation des liquides alcnoliques et 
des vins. Turbinage des vins congelés. 4873. (/bid., t. LXXVI, 
Recherches physico-chimiques sur les gaz et les liquides condensés 
par le charbon poreux. 1874, (Journal de physique théorique et 

appliquée, t. INL) 

Note sur les intoxications métalliques. 4876. (Extrait du t. I, pp. 854 
à 861, des Comptes rendus du Congrès international d'hygtene, 
de sauvetage et d'économie sociaie.) 

Des paratonnerres à pointes, à conducteurs et à raccordements te r- 
restres multiples. — Description détaillée des paratonnerres 
établis sur l'Hôtel de ville de Bruxelles, en 4885. — Exposé des 
motifs des dispositions adoptées. (Bruxelles, F. Hayez, 4877.) 

Note complémentaire sur les paratonnerres du système Melsens. 
(Bruxelles, A.-N. Lebègue et Cie, 1881.) 

Sur le passage des projectiles à travers les milieux résistants, sur 
l'écoulement des solides et sur la résistance de l'air au mouve- 
ment des projectiles. 4884. ‘Comptes rendus de l'Académie des 
sciences de Parts, t. XCIIL.) 


( 506 ) 


Sur ua phénomène particulier observé pendant la chute du grésil. 
(Ciel et Terre, avril 4881.) 

Emploi thérapeutique de l'ammonisque, de ses sels et des composés 
ou mélanges ammoniacaux complexes dans les affections des 
organes respiratoires. 14881. (Bulletin de l'Académie royale de 
médecine de Belgique, t. XV, 3° série.) . 

Exposé du système des paratonnerres à pointes, à conducteurs et 
à raccordements terrestres multiples; leur discussion au Congrès 
international des électriciens de 4881. (Compte rendu des tra- 
vaux, pp. 175 el suivantes.) 

Conférence sur les paratunnerres faite au Congrès international des 
électriciens en 4884 (Revue scientifique, % année, 3e série, mai 
4882); reproduite dans le Bulletin de la Société d'encourage- 
ment de Paris, 1882, dans les Annales télégraphiques, dans 
L'Électricien, etc.) 

Balistique expérimentale : Erpértences sur le passage des projec- 
tiles à travers les milieur résistants, sur l'écoulement des 
solides et sur la résistance de l'air au mouvement des projec- 
tiles. 1882 {ANNALES DE CHIMIE ET DE PHYSIQUE, t. XXV, Be série ; 

Notes et commentaires sur les paratonnerrex. (Extrait du Recueil 
des rapports des délégués belges sur l'Exposition internatio- 
nale d'électricité de Paris en 1881 ) Bruxelles, F. Havez, 4882 

Sur les paratonnerres. — Application particulière de l'électricité 
statique à la thérapeutique. 1883 (Bulletin de l'Académie royale 
de médecine de Belgique, 1. XVII, 3e série.) 

Sur un moyen d'empêcher l'état sphéroïdal de l'eau dans les vases 
métalliques surchauffés. 1883. (Bulletin de la Société d'encoura- 
gement de Paris, t X, 3° série.) 

Légendes et planches du travail : Paratonnerres à pointes, à con- 
ducteurs et à raccordements terrestres multiples. — Descrip- 
tion détaillée des paratonnerres établis sur l'Hôtel de ville de 
Bruxelles en 1865. (Bruxelles, A.-N. Lebègue et Cie, 4883.) 

Sur les paratonnerres à pointes, à conducteurs et à raccordemeats 
terrestres multiples. 4886. (Bulletin de la Société d'encourage- 
ment de Paris.) 








NOTICE 


SUR 


LA VIE ET LES TRAVAUX 


D'ANATOLE DE CALIGNY, 


ASSOCIÉ DE L ACADEMIE, 


né à Valognes (Manche) le 31 mas 18171, mort à Versailles 
de 24 mars 1894. 


Chargé, presque à mon insu, par la Classe des sciences, 
de rédiger une Notice sur le savant Associé dont je venais 
d'annoncer le décès, je tâcherai de raconter une vie 
modeste, simple, entièrement consacrée à la science et à 
l'amitié. 


Sa famille. 
Anatole-François Hüe, marquis de Caligny, est né à 


Valognes (Manche), le 31 mai 1811. Fils de Bernard-Henri- 
Louis Hüe, marquis de Caligny, et d'Eugénie-Marie- 


ue. 
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Le. 


4. à? 


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( 508 ) 


Léonore-Avice de Fermanville (4), il était allié aux d’Har-- 
cour, aux de Bellefonds, aux de Villars, aux Turgot, aux 
de Tourville, ete. ; le célèbre abbé de Saint-Pierre, apôtre 
de la Paix perpétuelle, était son proche parent. 

Suivant le Petit Versaillais, journal de Seine-et-Oise, 
notre confrère descendait de Louis le Gros et de Charle- 
magne ! Mais ne remontons pas si haut. Il continuait une 
glorieuse pléiade d'ingénieurs hydrauliciens, parmi les- 
quels on peut citer : 4e le fondateur de l'ancien port de 
Cherbourg (2); %% les frères Jean-Anténor, Hercule et 
Louis-Roland de Caligny, tous trois officiers du génie. 


Il 
Ses études. 


M. de Caligny entra, en 1822, au collège de Saint-Lô. 
Plus tard, il devint élève des collèges de Valognes et de 
Caen. Ses études furent terminées en 1829. Pendant ces 
quelques années, il a été l’émule, le camarade de Le Ver- 
rier. Leur amitié a été constante et inaltérable, malgré 
les changements d'opinion du grand astronome. Quant à 
de Caligny, il est resté, fermement, légitimiste et catho- 
lique : pour lui, tout ce qui s'est fait, depuis 4789, n'exis- 
tait pas. A cette divergence près, ils étaient comme deux 
frères. 


(1) J'ai connu Mme de Caligny de Fermanville, et je me la rappelle 
encore fort bien. 
(2) Un quai de cette ville porte le nom de Caligny. 





Ses travaux. 


Dès 1837 (1), Anatole de Caligny a fait des expériences 
sur les oscillations de l'eau, expériences continuées pen- 
dant plus de cinquante ans! 

Élu membre de la Société Philomatique le 6 avril 1839, 
à la suite d'un très favorable Rapport de Combes, il avait 
été, antérieurement, l’objet d'une plus haute distinction : 
en 1838, l'Académie des Sciences décernait le prix de 


Mécanique (fondation Montyon) à son Mémoire sur un 


système d'écluses à flotteurs et à colonnes oscillantes (2). 
Dans un premier rapport, illustre Coriolis s’énongait 
ainsi : | 

« L'idée heureuse, qui distingue cette machine à 
» colonne oscillante, et, en fait, une véritable invention, 
» c’est de vider le tube vertical après l'oscillation ascen- 
» dante, sans perdre d'autre force vive que celle qu'exi- 
» gent les frottements; c'est-à-dire en ne faisant des- 
» cendre que très peu le centre de gravité de la colonne 
» fluide qui doit sortir »... « Sans doute l'invention de 


(4) Bulletin de la Société Philomatique, 184, p. 67. Suivant 
M. Boussinesq, juge très compétent, ces premières expériences 
remontent à 4833. Le Mémoire sur les oscillations de l'eau dans 
les tuyaux de conduite, date de 1838. (Journal de Livuville, t. INL, 
p. 209.) 

12) Ce système est-il connu en Belgique? On peut se le deinan- 
der quand on se rend, eu bateau à vapeur, de Liege à Kinkvmpois. 


( 510 ) 


» l’auteur parait facile à trouver, mais on sait qu'en fait 
» de machines, ce n'est pas en diminuer le mérite que 
» d'y voir une conception facile à imaginer (4); il suffit 
» que la chose n'ait pas été faite pour que l'inventeur 
» recueille le fruit de son invention. » 

À partir de cette époque, Anatole de Caligny marche de 
triomphes en triomphes. Ses machines sont primées à 
toutes les expositions internationales (2, et lui-même est 
surchargé de diplômes académiques (3). 

Le savant M. Boussinesq, déjà eité, dit, à ce sujet : 
« Il n’a cessé de pubiier… les résultats de ses recherches 
» originales, poursuivies avec un zèle aussi désintéressé 
» qu'infatigable, car il n'a jamais fait partie d'aucune 
» administration publique, ni d'aucune entreprise privée. 
» Ces recherches, exposées de nouveau en 1883, avec 
» des développements les synthétisant et les complétant. 
» dans deux volumes Sur les oscillations de l'eau et les 
» machines hydrauliques à colonnes oscillantes ». 

Qu'on me permette d'emprunter encore, à l'intéres- 
sante Notice écrite par M. Boussinesq, le passage suivant, 
relatif au premier appareil imaginé par Caligny :« Du fond 
» d'un réservoir contenant de l’eau en repos, part une 
» longue conduite, horizontale ou de pente insensible, 
» aboutissant d'autant plus bas que l’on veut élever l’eau 
» davantage; finalement, elle se recourbe et se continue 


(1) Témoin la brouette, sí elle est due à Pascal. 

(2) Elles ont été employées, avec succès, pour le percement du 
mont Cenis. 

(3) Gomme on le verra plus loin, il n'était nullement pédant : il 
se donnait, en plaisantant, le surnom de Nicolas-Tuyau. 


P 


(311 ) 


» par un tuyau vertical, que nous supposons, pour sim- 
» plifier, de même calibre que la conduite, et qui peut 
» s'élever, dans ce cas, non seulement jusqu'à la hau- 
» teur du niveau du réservoir d'amont, mais encore 
» presque autant au-dessus C’est à son sommet qu'on se 
» propose de faire monter et de laisser se déverser, tout 
» autour, le liquide. 

» À cet effet, une soupape, mobile autour d’un axe 
» horizontal et qu'on peut maintenir du dehors, sépare, 
» au début de l'expérience, le tuyau vertical, alors vide, 
» du long tuyau horizontal, oceupé par une eau immo- 
» bile, mais sous pression. La soupape étant, à un mo- 
» ment donné, abandonnée à elle-même, cette eau, la 
» soulevant et devenue libre, commence à monter dans 
» le tuyau vertical ; et toute celle que contient la conduite 
» aussi, mais seulement peu à peu, à cause de sa grande 
» masse, une certaine force vive, qui atteint son maxi- 
» mum $ l'instant où le liquide, dans le tube vertical, 
» s'est élevé jusqu'au niveau d'amont. Cette force vive 
» serait capable, sauf les petites pertes dues aux frottc- 
» ments, de porter la colonne liquide ascendante aussi 
» haut, au-dessus de son niveau, que son point de départ 
» a été plus bas au-dessous; comme elle n’est dépensée 
» qu'en partie au moment où le liquide commence à se 
» déverser supérieurement, le déversement continue jus- 
» qu’à ce que s'annule la vitesse, lentement décroissante, 
» de toute la colonne en mouvement. Or, à ce moment, 
» la soupape retombe par l'effet de son propre poids, et 
» un court tuyau horizontal, qu’elle fermait pendant 
» qu'elle était relevée, s'offre au liquide du tuyau verti- 
» cal qui v pénètre, et acquérait rapidement (vu le peu 


( 512 ) 


» de masse du liquide ainsi mû) une vitesse sensible, 
» s’y écoule tout à fait en un instant, alors même que le 
» réservoir auquel aboutit ce second tuyau, serait un peu 
" » plus haut que la soupape. Le liquide contenu dans la 
» conduite horizontale, revenu, pendant ce temps, tout à 
» fait au repos, se remet à osciller en soulevant la sou- 
» pape, et une nouvelle période d'ascension avec déverse- 
» ment recommencera. » 

Si les expériences, instituées par Caligny, n’avaient 
été réalisées pendant un demi-siècle, ne croirait-on pas 
trouver, dans ces deux pages, une tentative de mouve- 
ment perpéluel ? 


IV 


Ses titres. 


Notre savant Confrère était Correspondant de l'Institut, 
Membre de la Société Philomatique (Paris:, et de la 
Société de Physique (Genève); Correspondant des Acudé- 
démies de Turin, Rome, Lisbonne, Florence, Philadelphè; 
Correspondant des Sociétés de Prague, Luxembourg, 
Liège, Manchester, Dantzig, Zélande, Avranches, Evreux, 
Cherbourg, etc. 


Son caractère. 


Le Petit Versaillais dit : « C'était un homme de bien, 
dans toute l'acception du mot ». A cette appréciation, 


( 513 ) 


très juste, j'ajouterai ceci : il était simple et bon. 11 tenait 
fort peu, je le crois, à son titre de marquis. Les nom- 
breuses lettres que j'ai reçues de lui se terminent toutes 
par cette formule : Votre fidèle Anatole (1). 

Vers la fin de sa vie, sa vue s'était affaiblie, mais cette 
souffrance était adoucie par les soins et la coopération 
de sa courageuse compagne, qui lui servait de secrétaire. 
Dans ses derniers jours, non content des services signalés 
qu’il m'a rendus spontanément, à diverses époques, il 
écrivait (ou faisait écrire) en ma faveur, à deux Académies 
dont il était membre (2:. 


VI 
Sa mort. 


L'année dernière, au mois de mai, quand il est venu 
visiter ses confrères de Bruxelles, j'ai eu la joie de l’em- 
brasser. Malgré l'affaiblissement de sa santé, j'espérais 
que cette satisfaction me serait accordée encore. Les des- 


(1) La Constitution de 4849 asant aboli les titres de noblesse, je 
ne manquais pas, quand il venait me voir, de lo saluer d'un : 
« Bonjour, ex-marquis! » Cette plaisanterie, toujours la même, 
provoquait, chez mon excellent ami, le rire inextinguible 
qui, selon Homère, est le partage des Dieux. 

(@) Dans une lettre du 4 avril, que Mme de Caligny m'a fait 
l'honneur de m'écrire, je trouve ce trail caractéristique et tou- 
chant : « Un jour (en mars), il voulait faire partir pour ia Russie, 
» son demestique, confident de scs recommandations ». 

55 


(514) 


tins en ont décidé autrement, et mon ami de plus d’un 
demi-siècle (4) est mort le %4 mars dernier, dans sa 
quatre-vingt et unième année. 

Je souhaite que cette simple Notice fasse juger quelle 
est la grandeur de la perte subie par l’Académie. Je sou- 
haite, aussi, que la famille de M. de Caligny, si elle lit ces 
quelques pages, soit bien convaincue qu'elles sont l’œu- 
vre, sans prétention aucune, d’un vieux et fidèle ami. 


{4) Si j'ai bonne mémoire, c'est en 4838, chez mon illustre 
maître Liouville, que, Caligny et moi, nous nous rencontrâmes pour 
la première fois. 


E. CATALAN. 





NOTICE 


LOUIS-CHRÉTIEN ROERSCH, 


MEMBRE DE L'ACADÉMIE, 


nd à Maestricht le Jo mai 183:, mort à Liège 
de 28 octobre :18c:. 


Dans les derniers mois de l'année 1894, la Classe des 
lettres eut le regret de perdre inopinément un de ses 
membres les plus actifs et les plus érudits. 

Le dimanche % octobre, j'assistai, en société de 
M. Roersch, à la séance publique de la Classe des beaux- 
arts. Notre confrère fut charmé par l'exécution de la can- 
tate d'Andromède, aussi bien par le caractère classique 
du sujet que par les qualités brillantes de la musique. 
Bien que ce jour même, immédiatement avant la séance, 
un malaise de quelques instants fût venu l'inquiéter, il 
semblait jouir d'une parfaite santé; et le soir, vers cinq 
heures, nous nous quittâmes, nous disant au revoir pour 
la prochaine séance de la Classe des lettres. Hélas ! trois 
jours plus tard, le mercredi, il tomba foudroyé par une 


( #16 ) 





congestion cérébrale, pendant que, comme prorecteur de 
l'Université, il accompagnait M. le Ministre de l'Intérieur 
et de l’Instruction publique, qui s'était rendu à Liège 
pour v inspecter les nouvelles installations universi- 
taires. 

La lugubre nouvelle frappa douloureusement les nom- 
breux amis que le défunt comptait dans tous les coins 
du pays. Le samedi 31 octobre, l'Université de Liège 
célébra les funérailles de son ancien recteur avec un 
éclat digne des services qu’il lui avait rendus. 

Le nouveau recteur, le doyen de la Faculté de philoso- 
phie et lettres, des délégués des étudiants et des anciens 
élèves, M. Stecher, au nom de l’Académie royale de Bel- 
gique, payèrent, tour à tour, un tribut d'hommages à la 
mémoire du cher défunt. Ils proclamèrent l’éminent 
mérite du savant qui alliait une rare modestie à nne éru- 
dition peu commune. Ils exprimèrent leur reconnais- 
sance au professeur toujours dévoué à ses élèves, au rec- 
teur zélé dont le nom restera dans l’histoire de l’Univer- 
sité liégeoise, à l'ami sûr dont le dévouement ne fut 
jamais en défaut. Et les assistants nombreux, accourus 
de partout, ratifiaient unanimement ces éloges, et ils par- 
tageaient les angoisses cruelles d'une veuve éplorée et de 
ces malheureux enfants à qui une catastrophe soudaine 
avait enlevé la plus chère de leurs affections. Les con- 
solations chrétiennes pouvaient seules jeter un baume 
bienfaisant sur une si grande calamité. Ils savaient 
que leur ‘époux et père pouvait être ravi, non surpris 
par la mort. 

Pour moi, je remplis un pieux devoir que m'impose 
une longue et étroite amitié, en retraçant la vie et les 


(517) 


travaux de notre cher confrère dont nous déplorons la 
mort prématurée. 


* 
k + 


Louis-Chrétien Roersch naquit à Maestricht le 30 mai 
1831. L'Athénée royal de cette ville, dans lequel il fit ses 
humanités, était reconnu pour la solidité de ses études 
classiques, et il fournit à la Belgique, pendant le pre- 
mier demi-siècle de son indépendance, grand nombre 
d'hommes qui se distinguèrent dans les diverses car- 
rières libérales. Sorti premier de rhétorique, Roersch se 
rendit à l’Université de Louvain, où son oncle maternel, 
M. Martens, enseignait avec grand succès la chimie et la 
botanique. 

Le jeune Roersch avait une préférence marquée pour 
l'étude de l'antiquité classique. Il se fit donc inscrire à la 


Faculté de philosophie et lettres; et, une année plus 


tard, le 9 août 1850, il subit avec grande distinction 
l'examen de candidat. 

Cependant le jeune philologue ne se bornait pas, 
comme tant d’autres, à étudier les branches que le pro- 
gramme légal lui imposait; déjà alors il avait une soif 
dévorante d'apprendre, d'apprendre toujours. Cette soif 
de connaissances, qui ne le quittera plus, explique l'éru- 
dition étonnante qu'il acquit pendant une carrière de 
soixante ans, dans les domaines les plus variés de la 
science. S’appliquant avec un grand zèle aux branches 
de la littérature classique et de la philosophie, qui con- 
duisaient directement aux grades académiques, il suivit, 
en outre, le cours de sanscrit de M. Nève, le Nestor des 
indianistes belges, à une époque où l'on n'entrevoyait 





( 518 ) 


que dans une demi-obscurité la lumière que l'indianisme 
jetterait sur les études classiques. Il était, à la fois, 
membre de la Société littéraire française et de la Société 
littéraire flamande Met Tijd en Vlijt; et, pendant la 
seconde année de son séjour à Louvain, il lut dans cette 
société un travail sur le théâtre néerlandais au moyen 
âge. En effet, après avoir subi l'examen de candidature, 
Roersch était retourné à Louvain pour suivre les cours 
du doctorat en philosophie et lettres, qui comprenaient 
deux années d'études. Mais comme la loi du 1er juin 1850 
sur l'organisation des athénées royaux avait créé de nom- 
breuses places de professeurs, le jeune candidat profita 
de cette circonstance favorable; après une année d'études 
du doctorat, il brigua une de ces places, et le 15 septembre 
1854, à peine âgé de 20 ans, il fut nommé professeur de 
quatrième latine à l’athénée royal de Bruges. 

Son extérieur juvénile ne correspondait pas encore aux 
graves fonctions dont il était investi, et lui ménageait des 
surprises qu’il aimait à raconter lui-même. Un jour, à 
la sortie d'une distribution de prix de l'athénée, les 
gamins le voyant descendre les marches de l'hôtel de 
ville les mains vides: « Regardez, criaient-ils, ce grand 
gaillard! Quel paresseux! Il n'a pas remporté un seul 
prix! » 

Cependant le jeune professeur ne se reposait pas sur le 
succès de sa nomination. Malgré les nombreuses occupa- 
tions que ses nouvelles fonctions lui imposaient, il avait 
décidé de conquérir le grade de docteur en philosophie 
et lettres. Et, en effet, après deux années d’études pri- 
vées, le 19 août 1853, il fut proclamé docteur avec grande 
distinction par le jury combiné Louvain-Liège. 


(519 ) 


Roersch enseigna à l'Athénée de Bruges pendant qua- 
torze années, en quatrième jusqu'en 1861, puis en troi- 
sième et en deuxième jusqu'en 1865. 

Le jeune professeur, après avoir subi le doctorat, pour- 
suivit avec la même ardeur ses études favorites. Aussi, 
déjà en 1855, il publia dans la Revue pédagogique (1) une 
étude critique fort étendue sur la grammaire grecque de 
Burnouf, qui, à cette époque, était classique dans les col- 
lèges belges, et, dans le tome IV de la même revue (1856- 
1857), il inséra une étude littéraire et philologique sur le 
chant séculaire d'Horace. 

Le jeune philologue se révéla ainsi, à la fois, comme 
helléniste et comme latiniste, dans des articles qui témoi- 
gnaient déjà à cette époque de l'étendue de ses connais- 
sances et de la précision de son argumentation. 

La Revue pédagogique, dans laquelle Roersch avait fait 
ses premières armes, fut transférée de Mons à Bruges. 
Elle prit le titre de Revue de l'instruction publique, et fut 
dirigée par Roersch, de concert avec M. Fevs, son col- 
lègue à l’Athénée de Bruges. Les deux directeurs en eom- 
mencèrent une nouvelle série, dont les dix premiers 
tomes parurent à Bruges, de 1858 à 4867. La Revue ren- 
dit des services signalés à l’enseignement et à la science 
philologique, dont elle était seule, en Belgique, le repré- 
sentant autorisé. 

Outre des études originales, dont bon nombre, comme 
nous dirons plus loin, appartenaient à Roersch, la Revue, 
pour renseigner le corps professoral de la Belgique sur 
les livres nouveaux, publiait des comptes rendus éten- 


(4) Mons, Manceaux, 3° année. 


( 520 ) 


dus, marqués au coin d'une sage et impartiale critique, 
et fournissait des notices sur l'organisation des études 
moyennes ou supérieures dans les différents pays. C’est 
Roersch qui était la cheville ouvrière de toute la partie 
qui concernait l'antiquité elassique, et il y a certaine- 
ment sacrifié beaucoup de temps et un labeur considé- 
rable. 

L'amitié qui unissait les deux directeurs de la Revue fut 
rendue encore plus étroite par le mariage de M. Roersch, 
qui épousa, le 41 avril 4860, la sœur de M. Feys. Il obtint 
une compagne digne de lui, et dans l'intimité de la vie 
de famille, il a joui d'un bonheur qu'aucun nuage n'est 
jamais venu assombrir. 

La direction de la Revue, les travaux scientifiques 
qu'elle renfermait, des éditions estimées d'auteurs clas- 
siques, destinées à l'enseignement moyen, avaient appelé 
l'attention du Gouvernement sur le savant professeur de 
Bruges. Aussi, dès l'institution du jury de gradué en 
lettres, en 1861, Roersch y siégea d'ordinaire, et peu 
d'années après, en 1865, un arrêté royal du 12 octobre le 
nomma maitre de conférences à l’École normale des 
humanités de Liège. Sept ans plus tard, tout en conser- 
vant ses attributions à l'École normale, il fut nommé, 
par arrêté royal du 27 septembre 4872, professeur ordi- 
naire à la Faculté de philosophie et lettres de l’Université 
de Liège, et chargé du cours d'exercices philologiques et 
littéraires sur la langue grecque en candidature. 

La vie de Roersch resta à Liège toujours également 
occupée, également studieuse. Il ne lui suffisait pas d’être 
professeur et d'enseigner, avec sa clarté et sa netteté 
habituelles, toutes les branches de la philologie classique. 


(521) 


Il redevint élève et il suivit pendant plusieurs années 
les cours d’hébreu et d'arabe, donnés par son collègue 
et ami, M. Burggraff. Comme, un jour, je lui exprimais 
mon étonnement de ce qu’il préférait aborder des études 
nouvelles, plutôt que de consacrer ses loisirs à produire 
quelque belle œuvre sur l'antiquité classique, il sembla 
fort surpris de mon observation. Pour lui, disait-il, rien 
ne lui plaisait autant que d'étendre toujours l'horizon de 
ses connaissances. Les langues sémitiques lui présen- 
taient d'ailleurs un attrait spécial. Chrétien convaincu, il 
était heureux de pouvoir lire les livres sacrés dans leur 
texte original. Ses soirées à Liège n'étaient pas moins 
studieuses que ses journées. Quand ses occupations le lui 
permettaient, il les passait tantôt en société de son col- 
lègue et maitre, M. Burggraff, lisant ensemble le Coran, 
tantôt avec son compatriote et ami, Nypels, l’éminent 
eriminaliste, savourant les beautés d'Homère, de Vergile 
ou du Dante. 

Sa longue expérience et ses études variées lui avaient 
donné pour les choses de l'enseignement une compétence 
spéciale, à laquelle le Gouvernement aimait d’avoir 
recours. [Ì était généralement membre du jury chargé 
d'examiner les concours annuels des établissements de 
l'enseignement moyen. Depuis 1874, il fut membre du 
Conseil de perfectionnement de l’enseignement moyen, 
a auquel, d’après les paroles d’une voix autorisée, eu 
égard à sa longue expérience comme professeur d’athé- 
née, il n’a cessé de rendre des services signalés ». Il 
siéga à diverses reprises dans le Conseil de perfectionne- 
ment de l’enseignement supérieur, et il prit notamment 
une part importante à la discussion d'un nouveau projet 


(522) 


de loi sur l'enseignement supérieur, qui fut soumis en 
1883 à l'avis du Conseil. 

Tant d'occupations diverses ne permirent pas à Roersch 
de publier, pendant cette période, beaucoup de travaux 
personnels. Les auteurs grecs et latins qu'il interprétait 
à l'École normale et à l'Université lui fournirent la 
matière d’une série de notes critiques et herméneutiques 
qui parurent dans la Revue de l'instruction publique. 
Cependant sa nomination à Liège et ses nouvelles fonc- 
tions l'obligèrent à renoncer à la direction effective de la 
Revue. Dès 1868. elle fut transférée à Gand et conférée 
à l’habile direction de MM. Gantrelle et Wagener. Les 
nouveaux directeurs se firent un honneur de maintenir 
sur le titre le nom de Roersch, qui, d'ailleurs, au témoi- 
gnage de la rédaction, n'a jamais cessé de prêter sa 
précieuse collaboration à la Revue. 

Mais une circonstance fortuite vint donner aux recher- 
ches scientifiques de Roersch une direction nouvelle. 
Lorsque M. Van Bemmel conçut le projet de la Patria 
Belgica, il demanda à Roersch de se charger de l’histoire 
de la philologie en Belgique. Le sujet était difficile, le 
terrain en quelque sorte vierge. L'élaboration de cette 
histoire exigeait d longues et patientes recherches. 
Roersch s'y adonna avec ardeur. Il eut, dès lors, une pré- 
dilection marquée pour ce domaine de la philologie, et il 
acquit en cette branche des connaissances très étendues 
dont il fournit, en diverses circonstances, des preuves 
non douteuses. Il professait d’ailleurs une profonde admi- 
ration pour nos grands philologues du XVIe et du 
XVIIe siècle. 

Je me rappelle avec quel sentiment de satisfaction il 


( 525 ) 


accepta (c'était en 1888) ma proposition de faire ensemble 
un pèlerinage à la maison natale de Juste-Lipse, à Isque; 
avec quel curieux intérêt il parcourut les vastes et antiques 
salles de cette maison patricienne, qui, jusque dans les 
derniers temps, était restée la propriété de la famille de 
Juste-Lipse, et qui d’ailleurs, depuis trois sièeles, n'avait 
guère subi de changements ; mais aussi avec quel dépit 
nous apprimes que l'hiver précédent on avait vendu aux 
enchères, peut-être à des prix dérisoires, et sans qu'on 
s'en doutât à trois lieues de là, des meubles et des livres 
qui avaient servi à l’un des hommes les plus illustres que 
la Belgique ait jamais produits ! 

La Classe des lettres, appréciant les services qu'elle 
pouvait espérer d’un travailleur si actif et si érudit, élut 
Roersch membre correspondant, le 8 mai 1882, et mem- 
bre titulaire, le 9 mai 1887. Notre confrère n’a pas trompé 
l'attente de la Classe. Toutes les fois que des circonstances 
spéciales ne l'empéchaient pas d'accepter cette mission, 
il fut nommé membre du jury des concours De Keyn, et 
deux fois il fut rapporteur. Il fut membre de la Commis- 
sion pour la publication des anciens monuments de la 
littérature flamande, aussi longtemps que cette Commis- 
sion a existé. Dès 4884, il devint membre de la Commission 
de la Biographie nationale; et en 1891, quand la Classe 
décida en principe de publier les œuvres latines compo- 
sées par des Belges pendant le moyen âge, il fut nommé 
membre de la Commission pour la publication des œuvres 
des grands écrivains du pays. 

Depuis sa jeunesse, comme nous l'avons dit plus haut, 
Roersch avait allié à l'étude de la philologie classique, 
celle de la philologie germanique. Sans v prendre une 


(524) 


‘part active, il avait toujours suivi avec intérêt le mouve- 
‘ment qui tendait à remettre en honneur en Belgique 
l'usage de l'idiome national parlé par la moitié du pays, 
et qui était en même temps la langue maternelle de 
Roersch. : 
En 1869, il assista au Congrès néerlandais qui se réunit 
à Louvain, et, dès son origine, il fut membre de la Zuid- 
‘Nederlandsche Maatschappij van Taalkunde, société de 
linguistique flamande qui avait été créée en exécution 
d'une décision du Congrès. Plus tard, à Liège, la Société 
d'étudiants « Onze Taal » le compta parmi ses membres 
d'honneur. Des comptes rendus publiés dans des revues, 
des rapports faits à notre Académie avaient démontré que 
Roersch n'était pas moins versé dans les anciens dialectes 
germaniques que dans le thiois du moyen âge. Aussi 
lorsque, en 1886. l'arrêté royal du 8 juillet créa l'Académie 
royale flamande de langue et de littérature, un autre 
arrêté du même jour nomma Roersch un des dix-huit 
premiers membres titulaires de la nouvelle Académie. 
Le Gouvernement avait récompensé les services rendus 
à l'enseignement public, en décernant à Roersch. en 1874, 
la eroix de chevalier, en 1885, celle d'officier de l'Ordre de 
Léopold; en 1888, il le décora de la croix civique de pre- 
mière classe. 
+ Les élèves, anciens élèves, et les nombreux amis de 
Roersch saisirent avidement cette occasion pour lui 
témoigner tous leurs sentiments de reconnaissance et 
d'affection, et ils lui offrirent, Je 2 juin, son portrait litho- 
* graphié, dû à Florent Van Loo. 
Mais des fonctions plus élevées et fort délicates atten- 
daient encore Roersch. 








( 525 ) 


Le 2 octobre 1888, un arrêté royal l’investit, pour un: 
terme de trois ans, des fonctions rectorales de l’Univer- 
sité de Liège. La presse, à cctte époque, s'est rendue 
l'écho de certains tiraillements auxquels la désignation 
du recteur donna lieu dans le sein de l’Université. Cepen- 
dant toutes les difficultés disparurent bientôt grâce au 
tact exquis du nouveau recteur. Son rectorat colncida 
avec une époque particulièrement difficile. D'une part, le 
Gouvernement procédait à l'agrandissement des installa- 
tions universitaires que réclamait l'essor pris par l'étude 
des sciences naturelles dans nos universités. D'autre 
part, les Chambres élaboraient une loi nouvelle sur l’en- 
seignementsupérieur, qui fut promulguée le 10 avril 1890. 
Le recteur de Liège reconnaissait le progrès réalisé par 
la nouvelle loi; mais, professeur depuis vingt-cinq ans à 
l'École normale des humanités, il voyait à regret la dis- 
parition de cette institution, dont la suppression était 
réclamée par beaucoup d’autres dans l'intérêt des hautes 
études universitaires. Le recteur exposa ses vues au sujet 
de la nouvelle loi dans le discours rectoral qu'il pro- 
nonca, le 21 octobre 4890,à la réouverture des cours. 
Restait l'exécution de la nouvelle loi. Ce n'était pas une 
mince besogne. Pourvoir, sans froisser personne, aux 
modifications multiples imposées par la loi nouvelle, 
exigeait beaucoup de circonspection, beaucoup de tact. 
Le recteur sortit heureusement de ces nombreux embar- 
ras; et j'ai la certitude qu'il avait conservé l'estime de 
tous ses collègues, lorsque, le 43 octobre 1891, il remit 
les insignes de la dignité rectorale à son successeur, 
M. Galopin. 

Satisfait d'étre déchargé du lourd fardeau du rectorat, 


(526 ) 


Roersch espérait se remettre tout entier à ses chères 
études, dont il avait été distrait plus qu’il ne l’eût désiré. 
Tout semblait lui promettre une verte vieillesse, pendant 
laquelle il eût pu récolter les fruits de soixante années 
de travail. La Providence en avait décidé autrement. Le 
mois d'octobre n'était pas encore terminé que les restes 
mortels de Roersch reposaient déjà dans le champ de 
paix de Robermont, laissant à sa veuve, à ses enfants 
éplorés la mémoire d’une vie sans tache, toute d'honneur 
et de travail. 


* 
+ & 


Le centre des études de notre confrère fut toujours la 
philologie classique ; il se sentait invinciblement attiré 
vers la civilisation gréco-latine. Ce n'était pas seulement 
le sentiment du beau qui lui inspirait cette admiration, 
c'était encore la profonde conviction que l'étude de 
l'antiquité est un moyen indispensable au progrès de la 
civilisation moderne. « On conteste, dit-il (4), au grec et 
au latin la part qu'ils occupent encore dans notre éduca- 
tion publique. Ce n'est pas ici le lieu de discuter cette 
question : qu’il nous suffise de faire remarquer que 
toujours le réveil de l'esprit humain a été précédé ou 
accompagné d’une restauration des études antiques, 
tandis que l'abandon de ces études a eu pour suite 
l'affaiblissement des intelligences et la décadence des 
sciences et des lettres. » 

« La philologie classique », dit-il dans son premier 
discours rectoral, prononcé en octobre 1889, qui traite de 


(4) Hisioire de la philologie en Belgique, sub fine. 


(527 ) 


l’état actuel des études de l'antiquité gréco-romaine, « a 
conçu cette science comme un organisme, un ensemble 
barmonieux dont toutes les parties s'enchainent et 
s’expliquent naturellement. Elle a créé, pour l'appro- 
fondir, une méthode rigoureuse et féconde, qui, appli- 
quée à des civilisations diverses, n'a pas produit des 
résultats moins merveilleux. Il en est résulté que l'étude 
de l'antiquité, tout en conservant la valeur qui lui est 
propre, est en même temps l'école-par excellence pour 
tous ceux qui veulent entreprendre sérieusement n'im- 
porte quelle étude littéraire ou historique. » Les études 
antiques, Roersch les entendait dans le sens large que 
l’école moderne leur attribue. 

« La fin de la philologie, dit-il dans le mème discours, 
est de reproduire celte civilisation dans son ensemble et 
dans ses détails, d'en montrer la genèse et le développe- 
ment successif. Elle n'a rien négligé pour en tracer des 
tableaux fidèles et complets. Tous les domaines ont été 
explorés : la religion, les constitutions politiques, le droit 
et les institutions judiciaires, la tactique militaire et 
l'organisation des armées, les finances, le commerce et 
la navigation, l’agriculture et l'horticulture, la pêche et 
la chasse, les métiers et les arts, la famille, l'éducation 
des enfants, les usages domestiques, les fêtes et les jeux, 
les maisons et le mobilier, les costumes et le repas, rien 
n’a échappé à un examen scrupuleux; toutes les mani- 
festations de la vie ont été exhumées, ressuscitées pour 
ainsi dire, telles qu'elles étaient aux diverses époques de 
leur existence. » 

Mais au début de sa carrière, la première oceupation 
du jeune professeur fut de doter notre enseignement 


( 528 ) 


moyen de bons livres classiques. Il choisit done certains 
auteurs latins qui sont généralement lus dans les classes 
d'humanités, et il en prépara, avec grand soin, des édi- 
tions classiques C'estainsi qu’il publia Nepos (Liège, 1861 ; 
Je édition, 14884), César, De bello Gallico (Liège, 1864), et 
Cicéron, Pro Archia et pro rege Dejotaro (Liège, 1867). Ces 
éditions qui, dès le début, furent bien accueillies, com- 
prennent une introduetion sommaire, le texte établi 


. d'après les dernières éditions critiques, et un choix judi- 


cieux de notes littéraires, linguistiques et historiques, 
destinées à aider le jeune latiniste pour l'intelligence du 
texte. 

Roersch avait longuement préparé l'édition de Nepos, 
sa première œuvre. Dès l'année 1858,11 publia dans la 
Revue de l'instruction publique une série d'articles très 
érudits sur la latinité de Nepos. Il se proposait de prou- 
ver que si certaines tournures ou certaines expressions 
de cet auteur ne sont pas conformes au langage ordinaire . 
de Cicéron, elles n’appartiennent pas moins à la latinité 
de la période classique. Pour la constitution du texte, il 
collationna à nouveau, outre les restes du Codex Bata- 
vicus, renfermés dans le manuserit n° 9889 de la Biblio- 
thèque royale de Bruxelles, le Codex Parcensis de la 
Bibliothèque de l'Université de Louvain, dont l'excellence 
avait été reconnue en 1853 par Roth, le premier éditeur 
critique de Nepos. Il examina en outre toutes les conjec- 
tures que les savants ont proposées sur le texte de 
Nepos. Le résultat de ce travail fut d'apporter des 
changements assez nombreux au texte vulgaire des 
éditions qui, à cette époque, étaient en usage dans les 
collèges belges. Roersch motiva les nouvelles leçons, soit 


( 529 ) 


diplomatiques, soit conjecturales, dans une série d'articles 
qu'il publia dans la Revue de l'instruction publique pen- 
dant les années 1861 et 1862. Ces articles présentent un 
intérêt sérieux, non seulement par la discussion appro- 
fondie des variantes, mais aussi parce que l'auteur 
donne des indications plus complètes que celles qu’on 
possédait jusqu'ici sur le Codex Parcensis et sur deux 
manuscrits de moindre aloi : le manuscrit de la Biblio- 
thèque de Clermont-Ferrand et le manuscrit n° 14636 de 
la Bibliothèque royale de Bruxelles. Nous avons été 
étonné de constater que ce travail de solide érudition a 
échappé à l'attention des philologues allemands, et que. 
ni Baehr ni Teuffel ne le mentionnent dans leurs histoires 
de la littérature latine. 

Pendant les premières années de son enseignement à 
l'École normale de Liège, Roersch publia, comme nous 
l'avons dit plus haut, une suite d'articles sur des passages 
d’auteurs anciens, soit en présentant une interprétation 
nouvelle, différente de celle qui est généralement reçue, 
soit en proposant parfois, malgré sa préférence pour la 
critique conservatrice, des conjectures nouvelles. Ces 
articles ont paru dans la Revue de l'instruction publique, 
de 1865 à 1871, et, plus tard, dans les années 1881-1882. 
Les passages discutés sont empruntés, parmi les auteurs 
latins, aux œuvres de Plaute, Cicéron, Salluste, (:ésar, 
Tite-Live, Vergile, parmi les auteurs grecs, spécialement 
à Xénophon. Sophocle, Euripide. Nous avons cru faire 
chose utile en publiant, à la fin de cette notice, une table 
des passages interprétés ou corrigés dans les articles épars 
de Roersch ; car ses observations sont toujours judicieuses 
et révèlent une connaissance intime des langues clas- 

34 


( 530 ) 


siques, et si ses conjectures restent toujours des conjec- 
tures, on n'en lira cependant pas l'exposé sans en tirer 
profit. 

Nous mentionnerons encore certains articles intéres- 
sants qui ont paru dans la Revue de l'instruction publique 
en 1866 et en 1867 : une étude surla différence du dis- 
cours de Cyrus mourant dans le Cato major de Cicéron 
et dans la Cyropédie de Xénophon, et un travail sur le 
but poursuivi par Salluste dans la Conjuration de Cati- 
lina. Salluste, dit Roersch, a voulu montrer la corruption 
des mœurs de son époque, et par là aboutir à un chan- 
gement du gouvernement, au triomphe de César. Dans ce 
sens seul le Catilina peut être appelé un écrit politique. 
Enfin, dans un autre article, Roersch discute le sens de 
l'expression alea jacta est, que César aurait prononcée au 
passage dn Rubicon. 

Roersch était un linguiste et grammairien consommé. 
Il possédait toutes les qualités requises pour compo- 
ser, soit de la langue latine, soit de la langue grecque, 
une grammaire méthodique, exacte, conforme aux der- 
nières données de la grammaire comparée. Aussi, grand 
fut le succès des Éléments de grammaire grecque, qu'il 
publia en 4885 en collaboration avec un autre grammai- 
rien non moins compétent, M. Thomas, professeur à 
Gand. Une seconde édition parut déjà en 1891. En effet, 
cette grammaire élémentaire, destinée à l’enseignement 
moyen, réunit les deux conditions qui, de l'avis des deux 
auteurs, s'imposent à une publication de ce genre : d’une 
part, elle est au courant des progrès de l’érudition 
moderne; d’autre part, elle présente « les prineipes sous 
une forme et dans un ordre qui les rendent faciles à 


(331 ) 


saisir ». Ce fut pour ces motifs que l’Académie, sur la 
proposition du jury académique des concours De Keyn, 
accorda, en 1886, un prix de 1,000 francs à ce livre, et 
que, dans sa séance du 27 décembre 1887, la Société pour 
le progrès des études philologiques et historiques vota 
une médaille aux deux auteurs. 

Peu de jours avant sa mort, le 43 octobre 1891, en 
déposant les fonctions rectorales, Roersch prononça un 
discours sur un sujet que la découverte récente de 
l’Aënvalwv roktteta a rendu tout d'actualité : La constitu- 
tion d'Athènes jusqu'à l'établissement de la démocratie. 
L'auteur y trace à grands traits, en recourant au texte du 
nouveau document, le tableau des diverses constitutions 
athéniennes qui se sont succédé jusqu’à l'établissement 
complet de la démocratie. Il admet, dans le texte nou- 
vellement découvert, certaines interpolations, mais il 
combat l'opinion de Th. Reinach qui lui semble aller trop 
loin dans cette voie. 


* 
+ + 


Nous avons indiqué plus haut les circonstances qui, 
peu après 1870, déterminèrent Roersch à concentrer spé- 
cialement son activité sur l’histoire de la philologie clas- 
sique en Belgique. 

Déjà antérieurement, il avait donné des preuves de 
intérêt qu’il attachait à ce genre d'études. Dans un 
voyage à Paris, il avait copié dans un manuscrit de la 
Bibliothèque nationale trois lettres inédites de Kusterus, 
le célèbre éditeur de Suidas. Ces lettres, adressées de 
1106 à 1714 à des philologues contemporains de haute 
réputation, Bentlée, Bignon, Hemsterhuis, traitaient de 


(552) 


l'herméneutique et de la critique des textes classiques. 
Roersch les publia, en 1858, dans la Revue de l'instruction 
publique. En 1862, il inséra dans le Bulletin du bibliophile 
belge les Rythmi veteres de vita monastica, attribués, sans 
motif péremptoire, à saint Bernard. Le texte, emprunté 
à un manuscrit de la Bibliothèque de Bruges, est plus pur 
et plus complet que celui qui avait été publié par Fabri- 
cius et par Migne. 

L'œuvre sans conteste la plus importante de notre 
confrère, ce fut l'Histoire de la philologie en Belgique, 
insérée dans la Patria Belgica, 3° partie, 1875. 

Il existait des mémoires, des monographies étendues 
sur certains humanistes et philologues belges, ou sur 
certains collèges ou certaines périodes de l’Université de 
Louvain (1). Mais le sujet jusque-là n'avait pas été traité 
dans son ensemble. Roersch ne s'est pas contenté de 
compulser tous les travaux existants. Il a vu et lu, autant 
que les ressources des bibliothèques belges et étran- 
gères le permettaient, les œuvres que les humanistes et 
les philologues belges ont produites dans la suite des 
siècles. 

Il a amassé ainsi des matériaux suffisants pour écrire 
une histoire critique complète de la philologie en Bel- 
gique. Mais le plan de la Patria Belgica ne comportait 
pas l'insertion d'un travail aussi étendu. L'auteur a été 
obligé d'abord de supprimer tout l'appareil des notes 
justificatives. En second lieu, il a dû résumer l'exposé 


(1) Voyez à ce sujet, spécialement sur les études de M. Félix Nève, 
l'article que nous avons publié dans le Journal de Bruxelles, 
supplément du 2 août 1892 


( 555 ) 
des résultats acquis dans un texte substantiel, qui com- 
prend en tout vingt-six pages in-8o. 

Après une introduction sur l’état des études classiques 
en Belgique pendant le moyen âge, l'auteur aborde 
l'époque de la Renaissance. « Pendant tout un siècle, 
dit-il, la renaissance des études de l'antiquité n'exerca 
aucune influence marquée sur notre pays; mais les rap- 
ports avec le Saint-Siège étaient trop fréquents pour 
qu’un tel mouvement pût rester ignoré et sans effet. Les 
dignitaires des églises belges qui se rendaient à Rome, 
honteux de parler ou d'écrire un langage réputé barbare, 
cherchaient des latinistes pour leur servir d'orateurs ou 
de secrétaires, et se faisaient aecompagner de jeunes 
gens capables de s'approprier les beautés du style clas- 
sique. D'un autre côté, la cour brillante des duc de Bour- 
gogne favorisait, dans les lettres comme dans les arts, 
tout ce qui tendait à épurer le goût, et comme la connais- 
sance du latin était requise pour les relations diploma- 
tiques, elle avait en haute estime les hommes qui, à 
l'exemple des Italiens, savaient danner une tournure 
élégante à l'expression de leurs pensées. » De là l’avène- 
ment des humanistes du XVe siècle, parmi lesquels 
Roersch distingua particulièrement Rudolf Agricola, les 
professeurs louvanistes de Nève et Van Dorp, et surtout, 
vers la fin du XVe siècle, Geert Geeraerts ou le célèbre 
Érasme. 

Les progrès de l’humanisme, favorisés par la fonda- 
tion du Collège de Busleiden ou des trois langues à 
l'Université de Louvain, eurent à lutter contre des oppo- 
sitians redoutables, « Mais, grâce à l'appui de l'opinion 
publique, à la faveur des princes et à la protection des 





( 534 } 


papes eux-mèmes, la philologie sortit triomphante de la 
lutte, et le Collège de Busleiden prospéra au delà de 
toute attente. Les professeurs de ce collège furent les 
représentants les plus autorisés de la philologie gréco- 
latine en notre pays; ils préparèrent, par leurs publica- 
tions, la voie au célèbre grammairien Jean Despautère, 
surnommé Belgii nostri Priscianus, dont la grammaire 
latine fut longtemps employée en France et se maintint 
dans beaucoup de nos écoles, au moins en abrégé, jus- 
qu’au commencement de ce siècle. 

» Rien ne prouve mieux la gloire que s'étaient acquise 
nos philologues et la renommée dont jouissait déjà le 
Collège de Busleiden, que l'appel fait aux Belges par 
François Ier. Bartholomeus Latomus (né à Arlon, mort 
en 1860) professa neuf ans à Paris, interprétant de préfé- 
rence les ouvrages de Cicéron. Jodocus Badius, surnommé 
Ascensius, du lieu de sa naissance, qui était Assche dans 
le Brabant (mort en 1535), enseigna les lettres à Lyon et 
y écrivit des explications simples et claires, enarratiomes 
familiares, sur la plupart des auteurs latins... 

» Les humanistes, au commencement du XVIe sièele, 
avaient accompli un double travail : ils avaient chassé 
des écoles ce qu'ils appelaient la barbarie, et inspiré le 
culte de l'antiquité. Vers le milieu du règne de Charles- 
Quint, les auteurs anciens étaient reconnus par tous 
comme des modèles parfaits de bon goût, et leur étude 
semblait indispensable à tout esprit cultivé. Cependant, 
ces auteurs tant admirés étaient encore peu compris : ils 
circulaient dans des textes souvent altérés et étaient 
rendus obscurs par des difficultés inhérentes à la langue, 
aux sujets traités, ou par des allusions fréquentes à des 


(55 ) 


coutumes et à des événements ignorés alors. Un grand 
travail d’érudition devenait indispensable, et notre pays 
y prit une part très grande. Une foule d'auteurs anciens 
parurent dans des éditions soigneusement revues et com- 
mentées; on entreprit, en Belgique, de savantes recher- 
ches sur l'antiquité et sur l’histoire, et ce furent encore 
des Belges qui rédigèrent les premiers recueils d'inscrip- 
tions et de médailles. Nos philologues se placèrent parmi 
les plus illustres de l’époque : un d’entre eux, Juste-Lipse, 
partagea la palme de l'érudition avec Scaliger et Casau- 
bon, et forma avec eux, selon une expression du temps, 
le « triumvirat littéraire ». 

Roersch passe ensuite en revue les travaux de nos 
philologues de 1540 à 1700, en constatant les progrès 
qu'ils ont réalisés : 4° dans la critique et l’interprétauon 
des auteurs; % dans la grammaire, les antiquités, 
l'histoire et l'archéologie; 3° dans le style latin en vers 
et en prose. Nous voyons défiler entre autres, outre Juste- 
Lipse, Paul Léopard et François Nansius, tous deux 
d’Isenberghe près de Furnes, Adolphe van Meetkerke, 
André Hovus, Bonaventure Vulcanius (De Smet), tous trois 
de Bruges; André Schott, d'Anvers; Jean Livineus 
(Lievens), de Termonde; J. Cruquius, de Messines; 
Théodore Poelmann, de Cranenburg; Livinus Tòrrentius 
(van der Beke) et Daniel Heinsius, de Gand; Erycius 
Puteanus (Henri de Put), de Venloo; Pierre Castelanus, 
de Grammont; Stephanus Winandus Pighius (Étienne 
Wynands , de Kampen, Martin Desmedt, de Westwinkel 
près de Bruges, et Jean Gruterus (Gruytere), d'Anvers, 
les pères de l'Épigraphie latine; les pères jésuites poètes 
latins, Sidronius Hosschius (van Ossche), de Merckem, 
Guillaume Becanus, d’Ypres, etc. 


( 556 ) 


A cette période brillante suceède une période de som- 
meil, de 1700 à 1817, et une période de réveil depuis 1811. 

Nous avons résumé brièvement le travail de Roerseh. 
De préférence nous avons laissé la parole à l’auteur lui- 
mème, jugeant qu'il est difficile de résumer une étude 
qui n’est elle-même qu'un résumé substantiel de travaux 
étendus. Heureusement Roersch eut l'occasion d'utiliser 
ailleurs une partie des trésors d'érudition qu'il avait 
amassés. La Commission pour la publication de Ja 
Biographie nationale eut recours à sa collaboration 
estimée, et à parür de la lettre G, dont l'impression 
commença en 4881, jusques et y compris la lettre L, dont 
les derniers fascicules sont sous presse, Roersch rédigea 
la notice de vingt-six personnages, pour la plupart des 
poètes latins ou des philologues. Les notices biographiques 
de Roersch sont, comme on l’a dit, des chefs-d'œuvre de 
netteté et d’exactitude. Mentionnons parmi les plus 
importantes celles de Gautier de Lille ou de Chatillon, 
poète latin du XIle siècle, de Gruterus et de Daniel 
Heinsius. La notice qui, je n’en doute pas, sera la plus 
importante entre toutes (tant Roerseh a étudié con amore 
l'illustre écrivain\, ce sera la notice sur Juste-Lipse, qui 
n'a pas encore paru. 

Cependant, même les notices nécessairement restreintes 
de la Biographie nationale ne permettent pas encore de 
découvrir toute l'étendue des investigations de Roersch 
sur chaque personnage en particulier. On peut s’en faire 
une idée plus exacte par la lecture qu'il a faite à la 
Classe dans la séance du 4 juillet 1887, sur Barthé- 
lemy Latomus, le premier professeur d'éloquence latine au 
Collège de France. Né à Arlon dans une des dernières 


(357 ) 


années du XV: siècle, Barthéleiny Steinmetz, Masson ou 
Latomus, fut admis, âgé d'un peu plus de vingt ans, à 
professer à l'Université de Fribourg. En 1534, François ler, 
sur la recommandation de Budée, le nomma premier 
professeur d’éloquence latine au Collège de France, 
jusqu'à ce que, en 1542, il fut attaché comme conseiller à 
la personne de Louis de Hagen, archevêque de Trèves. 
Pendant ces fonctions, il soutint des controverses 
célèbres avec les réformateurs, spécialement avec Bucer 
et Dathénus. Les travaux sur cet écrivain, qui passait de 
son vivant pour un des hommes les plus savants de 
l’époque, étaient déjà nombreux. « Mais, comme le dit 
Roersch, les auteurs des notices antérieures n'ont pas 
toujours vu eux-mêmes les livres dont ils donnent les 
titres, ou ne paraissent en avoir fait qu'un examen 
superficiel. De là des erreurs constamment répétées par 
les écrivains postérieurs, qui ont cru pouvoir ajouter 
foi à leurs assertions sans recourir aux sources. » 

» En nous adressant à diverses bibliothèques du pays 
et de l'étranger, nous sommes parvenu à lire la plupart 
des écrits de Latomus; il nous a été ainsi possible de 
compléter et de rectifier les notices qui lui ont été con- 
sacrées jusqu'ici. » 


* 
* + 


Dès sa jeunesse, Roersch avait uni aux études de philo- 
logie classique la culture des anciennes langues germa- 
niques et spécialement de la langue flamande. Les 
comptes rendus qu'il écrivit dès 1859 dans la Revue de 
l'instruction publique sur le mémoire de Delforterie sur 
les analogies des langues flamande, allemande et anglaise, 


( 558 ) 


et plus tard sur les éditions d'auteurs thiois du moyen âge 
par Bormans et Snellaert, démontraient la grande érudi- 
tion que des travaux personnels lui avaient acquise dans 
ce domaine. 

Dans la Zuid-Nederlandsche Maatschappij van Taal- 
kunde, il a lu une étude très intéressante sur les mots 
néerlandais d'origine latine ou néo-latine. Malheureuse- 
ment sa modestie l’a empéché de publier ce travail. 

On conçoit que la Classe s’adressait à lui pour composer 
la notice biographique de nos confrères qui avaient 
cultivé les lettres flamandes, ou pour faire rapport sur 
des mémoires relatifs aux langues germaniques. Nos 
Annuaires renferment de la main de Roersch la biogra- 
phie de Heremans, le savant linguiste, etcelle de Nolet de 
Brauwere, le spirituel poète. Elles portent l'empreinte à la 
fois du travail de notre confrère, dont les études sont 
toujours achevées jusque dans les derniers détails, et de 
sa sereine impartialité mêlée à une grande bienveillance 
qui lui était innée. Sa compétence dans les anciennes 
langues germaniques se fait pleinement jour dans le 
rapport étendu qu'il présenta à l’Académie flamande sur 
une question de concours relative à la langue gothique(4), 
et dans le rapport qu'il lut à notre Classe sur une note de 
M. Logeman concernant une inscription anglo-saxonne 
figurant sur le reliquaire dit de la vraie Croix, appartenant 
au trésor de l'église des SS. Michel et Gudule, de 
Bruxelles (2). Sa connaissance exacte de la langue thioise 
du moyen âge apparaît dans les remarques critiques qu‘ 


(4) Verslagen en Mededeelingen, 1887, pp. 218-296, 
(3%) Bull, 3° série, t XXL, p. 380. 


(559 ) 


présenta dans un rapport sur des fragments en vers 
thiois d’une traduction du roman de Pereeval, présentés 
par M. Van Veerdeghem (4). 

Pendant un voyage à Rome, Roersch avait feuilleté le 
manuscrit 4906 de la bibliothèque du Vatican, un recueil 
dans lequel le célèbre Gruterus avait réuni diverses 
compositions écrites en son honneur par des savants 
contemporains. Il y avait découvert un poème néerlan- 
dais inédit de Janus Dousa (2), le curateur de l’Université 
de Leide, bien connu pour ses heureuses rmitations 
latines des poètes élégiaques. Dans le poème néerlandais, 
Dousa déplore la perte de ses deux fils ainés, et annon- 
çant à Gruterus le mariage de sa fille, il le prie de 
composer un poème de circonstance, comme Scaliger et 
Grotius le lui avaient promis également. Le texte, précédé 
d’une introduction, fut lu en 1887 à l'Académie flamande 
et inséré dans ses Bullelins 3). 

L'entreprise la plus considérable dont Roersch se 
chargea au point de vue de la philologie flamande, ce fut 
le glossaire des Alexanders Geesten de van Maerlant. 

Malheureusement une seule livraison a paru (4). Bien 
que comptant 68 pages grand in-8&, à deux colonnes en 
petit texte, cette livraison ne va que jusqu'à « duer af ». 
C'est assez indiquer la large conception de ce glossaire, 


(4) Bull., 3e série, t XX, pp. 632 et suivantes. 

(2) Jant Dousae Nordovici elegia Belgica. Le poème comprend 
464 vers. 

(3 Verslagen en Mededeelingen, 4887, pp. 111-191. 

(4, Woordenboek op Alexanders Geesten van Jacob van 
Maerlant, eerste aflevering. Gent, 1888. 


( 540 ) 


qui, s'il avait pu étre achevé, serait devenu un vrai 
trésor pour la connaissance de la lexicologie, de la gram- 
maire et de la syntaxe thioises du moyen âge. 


* 
$ + 


Roersch, nous l'avons déjà dit, était grammairien de 
goût et d'instinct. Aussi ne fut-on pas étonné de l'appari- 
tion des Éléments de grammaire française à l'usage de 
l'enseignement moyen publiés par Roersch en collabora- 
tion avec son collègue, M. Delboeuf. Cette grammaire, 
bien accueillie en Belgique et à l'étranger (parue en 
4885, elle en était à sa troisième édition en 4889, obtint 
le prix institué par le Gouvernement pour la meilleure 
grammaire française destinée à l’enseignement moyen. 
Comme le témoignait notre confrère, M. Leroy, quand, 
au nom des auteurs, il présenta leur ouvrage à la Classe, 
« les deux auteurs ont trouvé le secret d'être neufs, 
en évitant avec le plus grand soin les définitions banales 
ou inexactes et en mettant à profit les conquêtes les plus 
récentes de la philosophie du langage, sans oublier un 
instant qu'ils s’adressent aux jeunes intelligences. . . 

» Les publications de cette sorte sont modestes en 
apparence ; en réalité, elles sont hautement importantes, 
à raison de l'influence qu'elles peuvent être appelées à 
exercer sur l'éducation intellectuelle de toute une géné- 
ration (1). » , 

* +# 

Cependant les travaux dont nous venons d'énumérer 

la longue série ne représentent qu'une partie de la 


4) Bull, 3 série, t. IX, p. 120. 


( 541 ) 


somme du travail intellectuel de Roersch. En dehors 
de l'antiquité classique envisagée dans toutes les manifes- 
tations de sa civilisation, l'orientalisme arien et sémiti- 
que, la philosophie, l'histoire générale occupaient sa 
curiosité insatiable. Il étudiait toutes ces branches de la 
science comme si chacune d'elles était sa spécialité. Le 
principal profit qu'il en tirait, c'était, outre sa satisfaction 
personnelle, le plaisir d'être utile à la fois aux savants et 
au public, en vulgarisant les publications nouvelles, si 
diverses fussent-elles, soit par des comptes rendus, 
insérés dans la Revue de l'instruction publique, soit par 
des rapports faits aux académies. Ces comptes rendus.et 
ces rapports excitaient l'admiration de ses confrères et 
de ses collègues par l'érudition solide et variée qui s’y 
manifeste. La liste en est longue, et il n’est pas sans 
profit de pouvoir les consulter à l’occasion. Aussi avons- 
nous pleinement approuvé le zèle et la piété filiale du 
jeune docteur A. Roersch, qui a publié dans le Bulletin 
de la société liégeoise de bibliographie la « liste par ordre 
méthodique des publications de L. Roersch. » Nous 
reproduisons plus loin cette liste qui est un répertoire 
complet de tous les travaux, articles, comptes rendus, etc. 
écrits par notre confrère. 

Au début de sa carrière, Roersch a écrit une phrase qui, 
malheureusement, est restée vraie toute sa vie : « Quant à 
nous, disait-il, n'avant pas le temps de nous arrêter à des 
travaux de longue haleine (1}.... » Et vraiment, ses 
occupations professionnelles, d'autant plus nombreuses 
que sa compétence spéciale lui assignait d'avance une 


(4) Revue de l'Instruction publique, 1858, p. 319. 


( 542) 


place dans toutes les commissions officielles au acadé- 
miques instituées pour des questions qui intéressaient 
l'enseignement ou les lettres, son désir d'étendre toujours 
l'horizon de ses connaissances, son désir d'être utile au 
public par la vulgarisation des récentes publications, ne 
lui laissaient guère le temps de mettre la main à des 
travaux de longue haleine. 

Je le regrette pour la science. Outillé comme il l'était, 
avec l'exactitude et la netteté de ses conceptions, avec la 
sûreté de sa critique, Roersch, s'il l'avait voulu, eût 
produit, dans le domaine de la philologie classique, des 
œuvres d'un mérite vraiment supérieur dont une seule 
eût suffi pour lui assurer pour toujours un rang éminent 
parmi les savants belges. 


P. WILLEMS. 


TABLE DES PASSAGES D'AUTEURS GRECS ET LATIRS 


INTERPRÉTÉS OU CORRIGÉS. 


A. Auteurs grecs. 


ARISTOPHANE. Nuées, 969. (Revue de l'Instruction publique, 
t XI, pp. 86-91.) 

Denys D'HALIC. Arch. rom., Il, 88. (/b., VIII, 408.) 

EURIPIDE, Hippolyte, 33, 78, 449, 200, 324, 398, 467-470, 494, 658, 
663, 618, 715, 133 (Mémoires couronnés de l'Académie, in-&, 
XXXVI, der fasc., 75-79), 736 (Jbid., 19-84 et R. |. P., XXIV, 
3233-30), 1005 (Mém., 81), 

Hénonors, VII, 228, (R. 1. P., IX, 81-82) 

HYPÉRIDE, Or. fun., 137, 473. (lbid , II, 19-13.) 

PLUTARQUE, de garr., 4. (lbid., VIII, 408.) 

SOPHOCLE, Ajax, 1067 (/b1d., VIII, 406-407), Oed. Rex, 219-231 
(bid., XIII, 447-449.) 

THÉOCRITE, Syrac, 89-95. (lbid., XI, 474-172) 

TAUCYD1DE, Il, 44 $ 7. (Jtd, XII, 449.) 

X£ROPHON, Anab., |, 40 $ 42 (/bid., VIII, 277-278), Hellen, II, 
8 856 (Ibid, IX, 79-81), Mem., I, 4 $ 6, 6 20, 3 87 (lbid., X, 
25-28). 





( 544» 


B. Auteurs latins. 


CÉSAR, B. G. II, 8. (Revue pédagogique, M, 388-289.) 

CICERON, p. Mur. | (Revue de l'Instruction publique, XVI, 396- 
400). p. Sest.. 1-8 (lbid., XXVI, 285-290), Orat., 3840, 10835, 
29 $ 402 (bit, XU, 435-427), 57 $ 4M (fbid., XIII, 120). 

Dial. de Orat., 24 ({bid, VUIL, 302). 

Livius, L, 4, 39 ({béd , VII, 300-302). 

Nepos, Milt, 254, 8%,8814, 86,484, 5253584 55,746. 
883. Them. 152,283,84,88.682,55,7 56,40 8 4. Arist., 
3 $ 9. Pausan., 4 8 3,9 $ 4, 3 5 4,556. Cim., 144,265, 48 2. 
Lys., 4 84,592 54, 55,262, 3652 4 $3 (Ibid, IV, 401-409). 
Ale. 482 282, 352, 454,52, 559 68,54, 7583, & À, 
889,14089, $ 4,41 $4. Thras., 152, 54, 363, 4 $ 2 Conon, 
184, 4892. Dion,189, 84 252,582 54,54 652 SS, 
9 8 3,40 $ 4 bd, IV, 432-437). Iphicr.. 4 $ 4, 2 $ 5. Chabr., 
182833828684. Timoth, 884. Dat,152355,655, 954, 
1052, Epam., 282,583,682 Pelop. 284,85, 3589. 464. 
Agesil, 6 83, Eum., 4 85, 385,5581,7592, 83 887,98, 
10 8 2, 43 5 3. Phoc., 2 $ 4. Timol., 4 $ 4,3 $é (/bíd., V, 45-49). 
de Reg, 184, $3. Ham, 185. 2$8. Hann, 351. 454,84 
584, 82684, 187,884, 983, Cat, 181,52, 282. $ 4, 
364. Atl, 281,84, 56, 352. 83, 485, 881, $ 5, 987, 
1085, 4152, 56, 1252, 83, 54, 13851, 1484, 158 2,475 4, $3, 
18 $ 3, 19 83, 205 4, 22 $ 2. Epist. Corn, 3 (bid, V, 14542). 

PLAUTE, Captiv., 63, 178 (/bid., XII, 424-525). 

SALLUSTE, Jug, 47 $ 2 (/bid.. XIII, 122. 

VERGILE, Georg. IV, 387 suiv. (/bid., VIN, 299-300. 


IE. 


LISTE PAR ORDRE MÉTHODIQUE 


PUBLICATIONS DE L. ROERSCH, 


COMPOSÉE PAR ALPH. ROERSCH, 


docteur en philosophie et lettres (1). 


I. — PHILOLOGIE CLASSIQUE. 


1. — CRITIQUE ET RERMÉNEUTIQUE. 


À. — Auteurs grecs. 


Notice sur l'oraison funèbre d'Hypéride (R. 1. 1859, 10-13), non 
signé. 

De la critique du texte de l'Anabase d'après les travaux de Cobet 
(R. I. 4860, 69-77). 

Opinion de M. J. Stecher sur les fables de Babrius. 


(x) Extr. Bulletin de la Sociëtd lidgeoise de Bibliographie, t. 1. — 
Abréviations : R. 1. = K'euxs de l'Instruction publique de Belgique. 
B. A. R. e= Bulletins de l'Académie royale de Belgique. V.M. K. V.A. 
= Verslagen en Mededeelingen der Koninklijke Vlaamsche Academie. 

95 


( 546 ) 


Opinion de Dübner et critique d'une fable (R. I. 4860, 83-87), non 
signé. 

Fragment inédit de Posidonius (R. 1. 4860, 378-379), non signé. 

Les nouvelles fables de Babrius. Idées d'Homère sur la vie future 
(R. FE. 4860, 444-445), non signé. 

Sur le Prométhée d'Eschyle (R. 1. 4861, 30-33), non signé. 

Observation sur un passage de l’Anabase [I, 40, 49] (R. 1. 1863, 
277-278). 

Observation sur Sophocle, Ajax [v. 4067 sqq ] (R. 1. 4865, 406-407), 
non signé. 

Observation sur Plutarque, de Garrulitate fc. I] (R. I. 4865, 
407-408), non signé. 

Observation sur Denys d’Halicarnasse, Ant, Rom. (ll, 58) (R. L 
1865, 408-409), non signé. 

Sur le discours de Cyrus mourant, dans le Cato Major de Cicéron 
et la Cyropédie de Xénophon (R. I. 41866, 9-12). 

Observations sur quelques passages du Livre | des Memorabilia 
(1, 1,65; 1,4, 20; 1, 3, 7]. (R.L. 1867, 25-28). 

Note sur nn passage des Nuées d'Aristophane [v. 969) (R. I. 1868, 
86-94). 

Remarque sur les Syracusaines de Théocrite (R. 1. 4868, 171-179). 

Observation sur Sophocle, OEd. R. [v. 249-221) (R. 1. 117-449). 

Observation sur Thucydide [1E, 44, 7) (R. 1. 419-120). 

Note sur Euripide, Hipp. (v. 736) (R. 1. 4881, 328-329), 


Comptes rendus. 


Bedenkingen tegen de echtheid der zoogenaamden TETÀO van 
Aristoteles, door J.-G. Hulleman. Amsterdam, 1858 (R. L 1858, 
361-362), non signé. 

Éditions classiques d'Homère publiées en France : Theil, Dübner, 
Bouchot, Sommer, Dübner (R. 1. 1859, 358-366, 395401, non 
"signé. 


( 347 ) 


Fragmenta philosophorum græcorum coll. Mullachius: Poeseos 
philosopbicæ ceterorumque ante Socratem ph. quæ supersunt. 
Paris, Didot (R. 1. 1861, 157-158), non signé (4). 

S. Joannis Chrysostomi opera selecta, éd. Dübner, vol. [; Paris, 
Didot (R. I. 1869, 138-137) non signé. 

Wagener. Inscriptions grecques de l'Asie-Mineure (R. 1. 1862, 
236-239), signé L. R. 

J. Micheels. De Redevoering van Demosthenes voor Ctesiphon 
« wegens de kroon » uit het Gr. vertaald (R. I. 4864, 381-382, 
non signé. 

À. F. Didot. Notice sur Anacréon (R. I. 4865, 67-72. non signé. 

Epigrammatum anthologia Palatina. Paris, Didot, 1864 (R. 1. 4865, 
198). 

Xenophontis Anabasis, éd Dübner (R. L. 4865, 330), non signé. 

Homeri Odyssea; texte et notes de Dübner (R. |! 1856, 997-298), 
non signé. 

Anabase de Xénophon, L, let ll, ann. par Hurdebise (R. 1. 1868, 
49-52), non signé. 

Aristophanis Plutus, éd. Kappeyne van de Coppello (R. I 1868, 
415-418), signé L. R. 

Philippiques et Olynthiennes de Démosthène, ann. par Courtoy 
(R. L. 4869, 437-438). 


Rapport à l'Acadéinie royale de Belgique. 


À. Willems. Notes et corrections à l'Hippolyte d'Euripide. (Mémoires 
couronnés, coll. in-8°, XX XVI, 1883, pp. 78-81). 


(1) La préface du seccnd volume de Mullach (1865) porte ce qui suit : 
Nam neque in Gallia, neque in Brittania, neque in Belgio, neque in 
Germania defuerunt qui primum volumen anno 1860 emissum summis 
laudibus prædicarent ac doctrinarum studiosis commendare niterentur. 
Hoc cum omnes ejus libri:æstimatores censoresque in ephemeridibus 
benevole fecisse animadverti, tum neminem disertius de eo dixisse et 
copiosius disputasse quam A. (sic) Roerschium, celeberrimum anti- 
quarum litterarum apud Brugenses professorem. 


LON) 


B. — Auteurs latins. 


Quelques mots sur César [de B. G. IÌ, 8] (Revue pédagogique, 
1855, 388-389), signé L. C. R. 

Étude ‘sur le chant séculaire d'Horace (R. 1. 1856-7, 125-139, 
24-209, 364-370). 

De la latinité de Cornélius Népos (R. 1. 1858, 2-9, 73-78, 209-2414) 

Fragments des Annales de Granus Licinianus (R. I. 1858, 163-467). 

Vers latins inédits du treizième siècle (R. [. 4859, 369-370), nan 
signé. 

Discussion sur Horace. Sat. 1, 4, 11 et I, 40, 50 (R. 1. 1860, 26-27), 
non signé. 

Notes critiques sur Cornélius Népos; 3 articles (R. 1. 1864, 
233-257; 401-409, 432-437). 

Cornelii Nepotis de Viris Illustrihus recensuit L. Roersch. Leodii 
sumptibus et typis H. Dessain, MDCCCLXÍ, 417 pp. in-12. 

Cornelii Nepotis de Viris Iilustribus quæ supersunt. Texte revu et 
annoté par L. Roersch, docteur en philosophie et lettres, profes 
seur à l'Athénée royal de Bruges. Liége, A. Dessain, imprimeur- 
libraire, rue Trappé; 4861. déposé en Belgique et en France, 1v, 
210 pp. in-12. 

Nouvelle édition en 1885, sous le titre : Cornelii Nepotis de 
Viris Ilustribus que supersunt. Texte revu et annoté par 
L Roersch, professeur à l'Université de Liége. Liége, H. Dessain, 
imprimeur-libraire, rue Trappé; 1885. Déposé en Belgique ct en 
France, 1v, 210 pp. in-12. 

Compte rendu : Hurdebise, R. I. 4869, pp. 25 sqq. 

Rythmi veteres de vita monastica, corrigés et complétés d'après un 
ms, de la bibliothèque publique de Bruges (Bulletin du biblio- 
phile belge. Bruxelles, 1862, 161-166). 

C. Julii Cesaris de Bello Gallico commentariorum libri septem 
cum libro octavo A. Hirtii. Texte revu et annoté par L. Roersch, 
professeur à l'Athénée royal de Bruges. Précédé d'une introduc- 


(549 , 
tion sur les commentaires de la guerre des Gaules et sur l'or- 
ganisation militaire des Romains du temps de César. Liége, 
A. Dessain, imprimeur-libraire, rue Trappé; 1864. Déposé en 
Belgique et en France, xx1v-372 pp. in-12. 


Nombreux tirages portant sur le titre la mention édition. Légères 
modifications dans le tirage de mai 1870. 


Compte rendu : J, Micheels, Revue trimestrielle, 18565, 
pp. 434, sqq. 

Critique de l'Histoire de Jules César par Napoléon III (R. 1. 1865, 
150-476; 213-227). 

Observations sur quelques passages d'auteurs anciens [Virgile, 
Georg. IV, 338; Tite-Live, II, 1, 39 ; Tacite, dial. de Orat. XXIV} 
(R. I. 4865, 299-303). 

Sur le récit de la conspiration de Catilina par Salluste (R. 1. 1866, 
353-457). 

Discours choisis de Cicéron avec introductions et notes par 
L. Roersch, maitre de conférences à l'École normale des Huma- 
nités établie à Liége. Tome |. Orationes pro A Licinio Archia et 
pro Rege Deiataro. Liége, H. Dessain, imprimeur-libraire, rue 
Trappé, 1867, 73 pp. in-12. 

Compte rendu : J Micheels, Revue trimestrielle, 1868, 
pp. 324 syq. 

Observations sur quelques passages d'auteurs latins (Plaute. Capt, 
v. 64 et v. 175 ; Cic. de Orat. ILL, 40, 35, 102) (R. 1, 4870, 424-427). 

Observations sur quelques passages d'auteurs anciens (Cic. de 
Orat. JU, 57, 494 ; Salluste, Jugurtha 47, 2} (R. 1. 4871, 120-123), 

Observations sur l'exorde du discouis de Cicéron pour Murena 
(R. 1. 4873, 498-400). 


Comptes rendus. 


Aen. Senecæ oratorum et rhetorum sententiæ divisiones colores 
C. Bursian rec. et em (R. I. 4858, 437), non signé. 


( 550 ) 


C. J. Cesaris de Bello Gallico ed. Gidel {R. 1. 4858, 171-172), non 
signé. 

P. Virgilii Maronis Carmina, ed. Dübner, Paris 1838 1R. I. 4858, 
387-342). | 

Oct. d'Hendecourt. Études sur la carrière politique et littéraire 
d'Asinius Poliion (R. 1. 1859, 122-493), non signé. 

Éditions classiques de Coruelius Nepos par sabatier, Poumarin, 
Quicherat, Dubner (R. 1. 1859, 204-209). 

Le Virgile de M. O. Ribeck (R. L 186), 25-26). 

M. Tullii Ciceronis pro T. Annio Milone oratio ad judices; texte 
revu et annoté par J. Wagener (R. L. 4860, 546-549 et 572-573; 
en collaboration avec M. E. Feys), non signé. 

Phèdre: fables ehoisies, éd. A. Alvin (R. I. 1864, 382-383), oon 
signé. 

Phædri fabulæ, ed. Jopken (R.L. 1866, 298-301), non signé. 

M. Tullii Ciceronis Cato Maior, ed. Hurdebise (R. I. 1867, 229-231), 
non signé. 

P. Virgilii Maronis opera, ed. Benoist. Les Bucoliques et les Géor- 
giques. (Collection des éditions savantes de Hachette) (R. I. 1867, 
HB-H9), oon signé (1). Ibid. Ze édition (R. 1. 1876, 128-430), 
signé L. R. 

Chuix de Métamorphoses d'Ovide, éd, Hubert (R. [. 4868, 53-55), 
signé L. R. 


(1) M. E. Benoist écrit à propos de cet article dans le 2° volume de 
son édition de l'Énéide, p. 1x : 

„ J'ajoute ici la mention d’un article que je regrette de n’avoir connu 
qu’assez tard, et où mon entreprise se trouve comprise de la façon la 
plus exacte et appréciée de la manière la plus favorable. 

« Ilest contenu dans la Revue de l'Instruction publique en Belgique 
(XV: année, 4° livraison, 14 nov. 1867). La compétence du directeur de 
ce recueil, M. Roersch, professeur à l’Université de Liége, déjà bien 
connu des philologues pour divers travaux relatifs à la langue latine, 
et particulièrement au texte de Cornelius Nepos et à celui de Cesar, 
me read ce suffrage extrémement précieux, # 


(551) 


Lucretii Cari de rerum natura excerpta e libris Vl, éd. Grouslé. 
Fxcerpta e Plauti fabulis, ed. Crouslé (R. I. 1870, 276-279), 
signé L. R. 

Plaute; morceaux choisis, ed. Benoist (R. |. 1872, 327-329), 
signé L,R. 

Terentii Andria, ed. Benoist (R. L. 1872, 329-330), signé L. R. 

E. Feys. Ordonnance de l'art poétique d'Horace ’R. 1. 1879, 140- 
141), signé L. R. 

T. Livii ab U. c. L. II, ed. Robyt (R. 1. 1880, 38-49), signé L. R. 

Schyrgens. Essai d'analyse oratoire du discours de Cicéron pour 
Archias (R. I. 14886, 114), signé L. R. 

B. Pirenne, Sédulius de Liége (R 1. 1882, 957-249), signé L. R. 


Rapports à la Société pour le progrès des études 
philologiques et historiques. 


4e Le Virgile de Benoist, 
qe Les histoires de Tacite de Gantrelle (R. I. 1880, 359-362. 


2. — GRAMMAIRE. 


GRAMMAIRE GÉNÉRALE ET COMPARÉF. 


Comptes rendus. 


Burggraff. Principes de grammaire générale (R. 1. 1863, 265-274), 
non signé. 

P. Kersten. Essai sur l'activité du principe pensant, II (R. 1. 1864, 
97-102), non signé. 

Lapaume. Philologie et grammaire comparée (R. |. 1866, 58-60), 
non signé 

Jalg. Ueber Wesen und Aufgabe der Sprachenwissenschaft (R. L. 
4869, 475-418), signé L. R. 


(532 ) 


Max Müller, De Uitkomsten van de wetenschap der Taalkunde; uit 
het hoogduitsch door Penon (De Toekomst, 1873, 233-2%). 


Rapport à l'Académie royale de Belgique. 


Sur un mémoire concernant le redoublement dans les thèmes ver- 
baux et nominaux du grec et du latin (B. A. R., 3° s., XXI, 4891, 
623-630). 


GRAMMAIRE GRECQUE. — OUVRAGES POUR L'ENSEIGNEMENT 
DU GREC. 


Compte rendu de l'examen eritique de la grammaire grecque de 
Burnouf par J.-J. Courtaud-Diverneresse. Observations sur cette 
grammaire. (Revue Pédagogique, 1855, 105-119, 164-466, 202- 
205, 226-234. 265-270, 293-298, 329-333.) 

Lettre sur un point de grammaire grecque. (Journal général de 
l'Insiruction publique en France, 1855 ; et R. I, 1865, 304-306), 
signé : Un professeur belge. 

Éléments de grammaire grecque par L. Roersch, professeur à 
l'Université de Liége et à l'École normale des humanités, et 
P. Thomas, professeur à l'Université de Gand. Gand, librairie 
Clemm (H. Engelcke, successeur), rue de l'Université, 24, 1885, 
xvi11-264 pp. in-8°, — Deuxième édition revue et corrigée en 
1891; Gand et Leipzig. H. Engelcke, libraire-éditeur (ancienne 
maison Clemm), rue de la Calandre, 4894, xv1-267 pp. in-82. 
Ouvrage qui a obtenu le prix de Keyn décerné par l’Académie royale 

de Belgique. 


Comptes rendus : J. Stecher, Rapport à l'Académie royale de 
Belgique : Prix Joseph de Keyn; 3% concours, ®% période 
(B. A. R., 3e série, tome XI, n° 5, 1886). — Z. R. 1. 1885, pp. 325 
sqq. — J. Keelhoff, R. 1. 4888, pp. 84, sqq. — Litterarische 
Centralblatt, 4887, pp. 253-4, — Ch. Tilman. La Revue Belge, 


( 553 ) 


1890, pp 106-107, 145-416. — G. Gérard. La Revue Belge, 1890, 
pp. 142-444, 152-155. — Desrousseaux. Revue critique, 1887, 
pp. MH, sqq. — Courtov. Examen critique de la Grammaire 
grecque de MM. Roersch et Thomas. Ixelles-Bruxelles, 1889. 


Comptes rendus. 


Burnouf. Méthode nour étudier le langue grecque. Dübner. Quatre 
brochures sur cet ouvrage (R. 1. 4888, 474-475, 204-207), non 
signé. 

Dübner. Exercices sur les premiers éléments de la langue grecque 
(R. EL 4860, 28-29), non signé. 

Dübner. Chrestomathie grecque (R. |, 1878, 34), signé L. R. 

Dübner. Lexique français-grec (R. 1. 861, 45-46), non signé. 

Stephani Thesaurus græcæ linguæ, ed. Hase et Dindorf (R. I. 1865, 
252-253), non signé. 

V. De Block. Grammaire grecque (R. I. 1863, 79), non signé, — 
1865, 326-329. non signé. — 1868, 480-484, signé L. R.). 

Dübner et Hurdebise, Grammaire de la langue grecque (R. I. 4865, 
122-126), non signé, — 4871, 377-380, signé L. R. — 1878, 
32-34, signé L. R.). 

Dübner. Conseils pratiques pour la composition du thème grec 
(R. L 4865, 381-389), non signé. 

Guérard et Passerat. Grammaire (R. 1. 4866, 443-444), non signé. 

Parmentier. Les subst. et les adj. en EX dans la langue d'Homère 
et d'Hésiode (note : B. A. R.. 3° s., XVIII, année 4889, pp. 550- 
554). 


GRAMMAIRE LATINE. — OUVRAGES POUR L'ENSEIGNEMENT 
DU LATIN. 


Thèmes d'imitation sur César (R. 1. 1859, 440-454, 200-203 : 35H- 
358), non signé. 





(554 ) 


Rapports faits à M. le Ministre de l'Intérieur par le jury chargé 
d'apprécier le concours relatif à la composition du texte français 
d'un cours de thèmes latins à l'usage de la rve. — Le jury : Paul 
Devaux, Stas, Blondel, Gantrelle ; Roersch, rapporteur. 

(4er rapport : Moniteur belge, 16 janvier 1859. 
2 id. id. id. avril 4860 et R. I, 1850, 474-174). 

Une nouvelle histoire du supin et de la conjugaison latine (R. I. 
1860, 218-221), non signé. 

Du discours indirect en latin (R. [. 4863, 209-219), non signé. 

Sur la syntaxe de postquam (R. I. 41863, 381-386). 

Id. antequam (R. |. 1853, 436-441). 

Note sur un article de X. Prinz sur posiquam et antequam !R. I. 
1863, 474-475). 

Rapports faits à M. le Ministre de 1 Intérieur par le jury chargé 
d'apprécier le concours relatif à la composition du texte français 
d'un cours de thèmes latins à l'usage de la mie. — Le jury : 
P. Van Hoegarden, Gantrelle, Roulez, Blondel; Roersch, rap- 
porteur. (Moniteur belge, 2) décembre 1865 et R. I. 1866, 29-35). 


Comptes rendus. 


Freund et Theil. Grand dictionuaire de la langue latine (R. L. 1858, 
96-97), non signé. 

Maertens. Epitome bistoriæ sacræ (R. [. 1858, 65-66), non signé. 

J. Gantrelle. Grammaire Latine (R. |. 41859, 264), non signé. 

A. Lefranc. Cours éléinentaire de langue latine (R. 1. 4859, 244- 
245), non signé. 

De Jonghe. Index latinus (R. 1. 4860, 167), non signé. 

O. Hennebert. Cours de thèmes latins (R. I. 1861, 185-188), non 
signé. 

Branquart. Nouvelle chrestomathie latine; Cours de thèmes (R. I. 
1865, 386-387), non signé. 

Millozius. Martyrum Christi Domini, vita el res præclare gestæ 
(R. [. 1865, 66-67), non signé. 


er 





CSSS ) 


Lebaigue, Dictionnaire latin-français (R. [. 4870, 249-245, — 1874, 
275-216, — 4879, 144-142), signé L. R. 

Delbœuf et Iserentant, Chrestomathia latine (R. 1. 1885, 395, — 
1888, 395-307), signé L. R. 

Keelhoff. Notions de prosodie et de métrique latine (R. 1. 4888, 
395-396), signé L. R. 


% — MYTROLOGIE, ANTIQUITÉS, HISTOIRE ANCIENNE, 
HISTOIRE LITTÉRAIRE. 


Quelques mots sur la prétendue colonie de Cécrops (R. 1. 1859, 
195-200). 

Observations sur quelques points d'histoire littéraire (R. 1. 4859, 
50-56 ; 77-85). 

De la symphonie dans la musique ancienne. Examen des mémoires, 
de MM. Fétis et Wagener (R. I. 1862, 304-395; 1863, 25-30), non 
signé. 

Organisation militaire des Romains du temps de César (R. I. 1884, 
240 250). 

Des comices par curies (R. 1. 1864, 289-295). 

Des institutions religieuses chez les Romains, quatre articles 
(R. EL. 4865, 37-46; 81-91 ; 438-150; 181-193), non signé. 

Sur l'étymologie du mot Minerve (R. 1.4865, 275-277), non signé. 

Note sur deux points d'histoire ancienne. [Mort de Théramène, 
épitaphe des Spartiates morts aux Thermopyles] (R. 1. 1866, 
79.89), signé L. R. 

Sur le mot prononcé par César au passage du Rubicon (R. 1. 1867, 
28-30). 

Sur l'étendue des bibliothèques dans l'antiquité (R. 1. 4873, 448- 
420), non signé. 


Comptes rendus. 


L'inscription du monument Bourdon, à Liège (placo St-Pierre, 45). 
Lettre à M. H. Schuermans dans : Épigraphie romaine de la Bel- 


( 556 ) 


gique ; Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie; 
Bruxelles, 48717. Cf. pp 360-364. 

Mommsen. Römisehe Geschichte ; Curtius, Griechische Geschichte 
(R. [. 4858, 21-25), non signé. 

Maury. Histoire des religions de la Grèce antique (R. L. 1858, 60-65), 
non signé. 

Moke. La Belgique ancienne (R. 1. 4860, 468), non signé. 

Doellinger. Paganisme et Judaïsme (R. 1. 4860,387-389), non signé. 

Rapports de MM. Roulez, Borgnet, Wauters, sur la carte de la 
Gaule, sous le proconsulat de César (R. I. 1862, 207-241). 

Mommsen. Römische Forschungen, [ (R. I. 1864, 214.43), non 
sigué. 

Friedländer, trad. par Vogel. Mœurs romaines du règne d'Auguste 
à la fin des Antonins (R. |. 4866, 52-56), non signé. 

Fustel de Coulanges. La Cité antique (R. 1. 4866, 115-1%;, non 
signé. 

Lapaume. Mémoire sur divers usages de la vie commune chez les 
anciens (R. [. 4865, 158), non signé. 

Troisfontaines. Traité d'antiquités romaines (R. 1. 4866, 444-449), 
nou signé. 

Humbert. Mythologie grecque et romaine (R. 1. 1867, 320-321), non 
signé. 

Theil. Dictionnaire de biographie, mythologie, géographieanciennes 
(R. 1. 1865, 56-59), von signé. 

P. Willems. Antiquités romaines (R. í. 1870. 270-275). signé L. R. 

P. Willems. Droit public romain (R. I. 1872, 188-192), non signé. 

De Ceuleneer. Essai sur la vie et le règne de Septime-Sévère 
(R. 1. 4880, 187-192), signé L. R 


Rapport à l'Académie royale de Belgique. 


Frantz Cumont. Alexandre d'Abonotichos, un épisode de l'histoire 
du paganisme au [Ie siècle de notre ère (B. A. R,, 3° série, XVI, 
1887, pp. 128-129). 


(557) 


$. — HISTOIRE DE LA PHILOLOGIE. — ENCYCLOPÉDIE 
DE LA PHILOLOGIE. — BIOGRAPAIE. 


Trois lettres inédites de Kusterus (R. L 1858, 18-321; 368". 

Notice sur la vie et les travaux de M. Baguet (R. 1. 4867, 513-528), 
non signé. 

Histoire de la philologie en Relgique, dans : Patria Belgica, ency- 
clopédie nationale ou exposé méthodique de toutes les connais- 
sances relatives à la Belgique ancienne, moderne, physique, 
sociale et intellectuelle, publié sous la direction de M. E. Van 
Bemmel Bruxelles 4873-8. Cf, III, pp. 407-492, in-8°. 

Biographie de François de Maulde ou Modius, dans : Histoire 
d'Oudenbourg par E. Feys et D. Van de Casteele. Bruges, 1873. 
Cf. I. pp. 595-600, in-4e. 

D.scours prononcé aux funérailles de Pierre Burgraff dans : Journal 
de Liége du 2 juillet 1891, — La Meuse du 21 juillet 14884, — 
Luxemburger Wort für Wahrheit und Recht du 98 juillet 4884. 

Biographie nationale publiée par l'Académie royale de Belgique. 
Braselles : Bruylant. 

Notices sur : 

Gautier de Lille ou de Châtillon; vir, coll. 314-524. 
Gevaerts, Jean-Gaspard; vir, coll. 694-700. 
Giselin, Victor; va, coll. 787-792. 

Grumsel, Gérard: vit. coll. 353-355. 

Grumsel, Guillaume; vur, coll. 351-454. 
sruvtere, Jean; vu, coll. 365-384. 

Haemus, François: vit, coll. 604-606. 
Halewyn, Georges (de); vin, coll. 628-633. 
Heins, Daniel; vint, coll. 854-874, 

Beylerboff, Martin-Jean {van'; 1x, coll 454-356 
Hologne, Grégoire (de); 1x, coll, 44-436. 
Hologne, Lambert (de); 1x, coll. 496. 

Horion, Jean (de); rx, coll. 416-478. 





( 558 ) 


Houthem. Libert ; rx, coll. 546-554. 
Hoye, André (van) ; coll. 570-574. 
Huygs, Guillaume; 1x, coll. 749. 
Latomus, Barthélemy; x1, coll. 425-434. 
Laurin, Guido; x1, coll. 487-464. 
Laurin, Marc; x1, coll. 461-469. 
Leernout, Jacques; x1, coll. 630-631. 
Leernout, Jean; Xt, coll. 631-638. 
Leopard, Paul; xt, coll. 829-832 
Lipse, Juste (sous presse). 

Livineius, Jean (sous presse). 

Loeus, Jean (sous presse). 
Longolius, Christ (sous presse). 

Barthélemy Latomus, le premier professeur d'éloquence latine au 
Collège de France (B. A. R., 3e série, x1v, 1887, pp. 132-476). 
Comptes rendus : Victor Chauvin : Centralblatt für Biblio- 
theks-wesen, 1882, p. 19. — Journal de Liége du 11 novembre 
1887. — Revue critique, 1888, J, 208-209. 


Comptes rendus. 


3. F. Gronovii ad A. Rubenium epistolæ ed. Boot (R. 1. 4878, 205- 
208), signé L.R. 

Kilianus. Latijnsche Gedichten uitgegeven, etc, door Rooses (R. I. 
4881, 48-51), signé L. R. 

P. Willems. Notice sur J.-H. Bormans (R. I. 1884, 417-449), signé 
L. R. 

Iwan Müller. Handbuch der klassischen Alterthums Wissenschaft; 
erster und zweiter Band (R. 1. 4887, 84-90), signé L. R. 

Sormani. De J. Schraderi vita ac scriptis (R. 1. 4887, 461-199, 
signé L. R. 

E. Feys. Biographie brugeoise. Documents inédits concernant les 
frères Lauryn et Lernutius (B. À. R., 3° série, 4888, pp. 117-118). 


( 559 ) 


Bibliographie lipsienne. OEuvres de Juste-Lipse, première série, 
let 11, Bibliotheca Belgica (R. I. 4866, 193-209). 

F. Nève. La renaissance des lettres et l'essor de l’érudition ancienne 
en Belgique (R. 1. 4894, 24-27), 


Zi. — PHILOLOGIE ARIENNE ET ARMÉNIENNE, 


Histoire ancienne des Ariens, d'après M. Duncker; 3 articles (R. L. 
4867, 258-281, 339-460, 466-4871, non signés. 

Lévitique, chap. XVIIL, verset 46, en collaboration avec M.J. Del- 
bœuf, dans : Opinions of the hebrew and greek professors of the 
European Universities on the scriptural aspect of the question 
regarding the legalization of marriage with a Deeeased Wife's 
Sister. London 1882, Cf. pp. 107. 


Comptes rendus. 


F. Nève. Exposé des guerres de Tamerlan et de Schah-Rokh dans 
l'Asie Occidentale (R. I. 1864, 122), non signé. 

Avesta, traduit du texte par C. de Harlez (R. 1. 1876, 132-433 et 
1877, 27-29), signé L. R. 

C. de Harlez. Grammaire pratique de la langue sanscrite (R. |. 
1878, 20-282), signé L. R. 
F. Nève. Le dénouement de l'histoire de Ramä, drame de Bahva- 
bhouti (R. 1. 4880, 278-280), signé L. R. 

C. de Harlez. Manuel du Pehlevi (R. 1. 4881, 46-48), signé L. R. 

F. Nève. Les époques littéraires de l'Inde (R,. I. 4884, 106-104) 
signé L.R. 

F. Nève. L'Arménie chrétienne et sa littérature (R. [. 41887, 156- 
158), signé L. R. 


1 560 } 
Rapport a l'Académie royale de Belgique. 


4. Van den Gheyn. Nouvelles recherches sur la vire classe des 
verbes sanscrits (B. A. R., 3° série, xt, 3, 1896). 


JIL — LANGUES ET LITTÉRATURES MODERNES, 


4. FRANÇAIS. 


Éléments de grammaire française à l'usage de l'enseignement 
moyen, par J. Delbœuf, professeur de langues anciennes à l'Uni- 
versité de Liége et à l'École normale des humanités, et L. Roersch, 
professeur de langues anciennes et de grammaire générale aux 
mêmes établissements. Liége. Imprimerie de Ch-Aug. Desoer, 
libraire, 1885, x1V-146-x1 pp. — Deusivme édition revue et 
corrigée. Liége, ibid., 1886, xxv-449-x1 pp. — Troisieme édition 
revue et corrigée. Liége, ibid., 4889, x1v-149-x1 pp. 

Ouvrage ayant obtenu la récompense instituée par arrêté royal du 
ier décembre 1882, en faveur de la meilleure grammaire de la 
langue française destinée à l’enseignement. 

Autorisé par arrété royal du 20 avril 1886. 


Critiques : Archiv für das Studium der neueren Spracheu, 
tome LXXIV (traduit dans le Journal de Liége). — Ch. Joret. 
Revue critique d'histoire et de littérature, du 22 soùt 4887. — 
Henri Goelzer. Revue de l'ensrignement secondaire et de l'ensei- 
gnement supérieur, du 4ef avril 4887. — L. Struman. L'école 
communale (Huy), du 45 mai 4887. — Raskop. L'Avenir, journal 
pédagogique, du 12 juillet 4885. — R. Lapaille. Gazette de Liége, 
des 13 août, 20 août, 3 septembre, 10 septembre, 17 septembre 
1885. — Id. La grammaire et les grammairiens. Liége, Bénard, 
4889, 47 pp. — J. de Bastin. R. 1. 4887, pp. 169-174. — C. Ti:- 
man. La Revue belge du 45 juillet 4889. . 


( 561 ) 


Comptes rendus. 


Sgheler. Dictionnaire d'étymologie francaise (R. 1. 1862, 132-135), 
non signé, en collaboration avec E. Feys. 

Scheler. Exposé des lois qui régissent la transformation francaise 
des mots latins (R. 1. 1876, 180-432, signé L. R. 

Gilles. De l'emploi de la négation dans la langue française (R. I. 
1878, 218-280), signé L. R. 

Feys. Sommaire d'un cours de litt. franc. (R. 1. 4881, 149-122), 
signé L. R. 

J. Dory. Wallonismes (R. £. 4883, 124). 

Loise. Moyens de se former à l'art d'écrire (R. [. 4886, 113). 


2 — LANGUES GERMANIQUES, 


Sterke en zwakke buiging. Sterke en zwakke vervocging (Noord en 
Zuid, 41878, 494-132. 

Levenschets van J.-F -J. Heremans. (Annuatre de l'Académie 
royale de Belgique, 1886, pp. 229-256), avec portrait. 

Een onuitgegeven Nederlandsch Gedicht van Janus Dousa (V. en 
M. K. V. A. 1887), pp. 177-186. 

Woordenboek op Alexanders Geesten van Jacob van Maerlant. 
Eerste afl. Gent : S. Leliaert, A. Siffer et Cie, 1888, 11-68 pp. 
(Uitgaven der K. V. A). 

Notice sur J.-C -H. Nolet de Brauwere van Steeland. (Annuatre de 
l'Académie royale de Belgique, 1889, pp. 497-518), avec por- 
trait. 


Comptes rendus. 


J.-J. Gheur Méthode pour étudier la langue anglaise (R. I. 4858, 
234), non signé. 

Delforterie. Mémoire sur les analogies des langues flamande, alle- 
mande et anglaise (R. 1. 1859, 17-21). 56 


(562 ) 


Dr Kern. Handleïding bij het onderwijs der Nederlandsche Taal 
(R. L, 1859, 444-415), non signé. 

Van Driessche. Geschiedkundig overzicht der Nederdaitsche Taal- 
en Letterkunde (R. I. 41860, 384-387), nan signé. 

Braun. Deutsches Lesebuch (R. 1. 4864, 80-81), non signé. 

Henkens. Lectures allemandes (R. L. 1863, 220-2M4), non signé. 

J.-F.-J. Heremans. Het geslacht van de zelfstandige naamwoorden 
oog en oor (R. Î. 1854, 383-384), non signé. 

De brabantsche Yeesten, éd. J.-H. Bormans (R. I. 4870, 246-249, 
signé L.R. | 

Nederlansche gedichten uit xrv* eeuw uitgegeven door Snellaert 
(R. 1. 1870, 249-252), signé L. R. 


Rapports à l'Acadénrie royale de Belgique. 


Van Veerdeghem. Een paar fragmenten van den roman van Perche 
vael (B. A. R., 3e série, xx, 1890, 632-636). 

Logeman. Inscription anglo-saxonne figurant sur le reliquaire dit 
de la vraie Croix, appartenant au trésor de l'église des SS, Mi- 
chel et Gudule à Bruxelles (B. A. R., 3 série, xxt, 4894, 38C- 
38%). 


Rapports à l'Académie royale flamande. 


Verslagen over de wedstrijden voor : 
4887; oudgermaansche taalkunde (V en M. K. V. À. 18-296). 
1888; oudgermaansche taalkunde (V. en M. K. V. A. 259-262). 
4889; middelnederlandsche taalkunde (V. en M. K. V. À., 203- 
305). 
4890; middelnederlandsche taalkunde (V, en M. K. V. A., 967- 
288) 


( 565 ) 


IV. — PÉDAGOGIE. — ENSEIGNEMENT. 


Part prise à la discussion relative aux réformes à introduire dans 
l'organisation de l'enseignement des humanités en Belgique. 
Compte rendu détaillé des séances du Conseil de perfectionne- 
ment de l'instruction moyenne. Bruxelles, Gobbaerts, 1880, 
323 pp. in-8°. 

Les congrès des philologues et professeurs allemands à Breslau et 
à Vienne (R. 1. 1859, 240-247, 287-288), non signé. 

Enseignement du grec en France (R. 1. 1862, 55-56), non signé. 

Notice sur la vie et les travaux de Martin Martens (R. L 1863, 126- 
430), non signé. 

Projet de réorganisation de l'enseignement supérieur dans les 
Pays-Bas (R. I. 1869, 236-244), non signé. 

Le nouveau programme des gymnases en Prusse (R. 1. 4882, 221- 
228), signé L. R. 

Université de Liége. Ouverture solenrelle des cours : 

Année académique 1888-1889. Discours inaugural et rapport 
de M. le recteur Ad. Wasseige. Liège : Léon de Thier. Discours 
de M. Roersch, recteur entrant, pp. 55-58. 

Année académique 4889-1890. Discours inaugural et rapport 
de M. le recteur L, Roersch, 18-55 pp. (Sujet du discours: De 
l'état actuel des études de l'untiquité gréco-romaine). 

Année académique 1840-91. Discours inaugural et rapport, 
18-54 pp. (Sujet du discours : La loi du 40 avril, sur l'enseigne- 
ment supérieur). 

Année académique 1894-92. Discours inaugural et rapport, 
20-61 pp. (Sujet du discours : La constitution d'Athènes jusqu’à 
l'établissement de la démocratie.) 

Reproduit dans : Le Journal de Liège, La Meuse. 

Discours prononcés aux funérailles de MM. les Professeurs : 
Adolphe Wasseige (Journaux de Liège du 29 août 1889.) 

Victor Thiry. (Journaux de Liège du 7 octobre 1889.) 
PJ. Namur. (Journaux de Liège du 5 juillet 4890.) 


| 564 ) 
Comptes rendus. 


Dübner. Les humanités et l'enseignement secondaire. Quatre 
années d'études classiques (R. 1. 4862, 373-374), non signé. 

Réforme nécessaire dans l'enseignement des humanités Paris. 
(R. 5, 1863, 85-86), non signé. 

Dübner. Urgence d'une réforme sérieuse dans notre enseignement 
public des hnmanités (R. [. 4863, 146), non signé. 

Van Driessche. De Kindervriend. Mechelen. (R. I. 1863, 219-220), 
non signé. . | 

Th. Braun. Le livre des mères (R. I. 1864, 246-218), non signé. 

Verhandlungen der Directoren Versammlungen in den Provinzen 
des Königreichs Preussen, 1. (R. I. 4880, 418-125), signé L. R. 

N. Gillet, De l'amélioration des études littéraires de Belgique (R. I. 
1887, 459-161). signé L. R. 


Rapports à l'Académie royale de Belgique. 


Prix Joseph de Keyn: 
Concours de 1880-1881 : instruction primaire (B. À. R., 3° sé- 
rie, v, 1833, pp. 678-684). 
Concours de 1882-4883 : enseignement moyen et art indus- 
tiel B. A. R., 3e série, vir, 1884, np. 626-632, 


V. — VARIA. 


Articles sur les publications de philologie en 1871 et 4872 (R. I. 
4971, 452-159; 1872, 201-208, 271-279), signé L. R. 


Comptes rendus. 


Loise. De l'influence de la civilisation sur la poésie. Le monde 
chrétien (R. 1. 1865, 81-S5), non signé. 


( 565 ) 


Mailly. Étude pour servir à l'histoire de la culture intellectuelle à 
Bruxelles pendant la réunion de la Belgique à la France (Rl, 
1888, 44). 

Deschamps. La genèse du scepticisme érudit chez Bayle (R. L 
1879, 139-140), signé L. R. 

Ch. Loomans. De la connaissance de soi-même; essai de psycholo- 
gie analytique (R. I. 4881, 39-46), signé L. R. 

Namèche. Cours abrégé d'histoire nationale (R. L. 1861, 148-165; 
non signé. 

Suringar. Bijdrage tot de kennis van den regeeringsvorm van 
Maastricht en zijn ressort. — Habets. Geschiedenis van het 
tegenwoordig bisdom Roermond, 1. — Crahay. Essai sur l'his- 
toire du droit coutumier de l'ancienne ville de Maestricht (R. I. 
1877, 29 31), signé L. R. 

Lehon. Temps antédiluviens et prébistoriques (R. I. 1867, 255-260), 


nou signé. 

OKelly. Dictionnaire des cris d'armes et devises (R. I. 1865, 421- 
423), non signé. 

Moeller. Atlas de géographie historique (R. 1. 1865, 387-388), non 
signé. 


Laude. Catalogue méthodique des manuscrits de la bibliothèque 
publique de Bruges (R. L. 4859, 410-41;, non signé. 


Articles dans la R. [. sous les rubriques : 


Collections classiques d'auteurs anciens. — Philologie clas- 
sique. — Variétés philologiques. — Nouvelles diverses. — Cor- 
respondance. — Revue académique. 


( 566 } 


LISTE 
DES 


SOCIËTÉS, ÉTABLISSEMENTS ET RECUEILS PÉRIODIQUES, AVEC 
LESQUELS L'ACADEMIE EST EN RELATION. 


La lettre A, placée à la suite du nom d'une societé, etc., 
signifie que celle-ci regoit toutes les publi- 
cations de l'Académie. 

B signifie qu'elle reoit les Bulletins et l'Annuaire. 


r M » » les Mémoires. 

»  C » » le Compte-rendu des séances 
de {a Commission d’his- 
toire. 

» K x v les Chroniques publiées 
par cette Commission. 

» E » les OEuvres des grands 

écrivains du pays ‘À). 

» _N , » la Biographie nationale. 


EUROPE. 
BELGIQUE. 


Anvers. .. .. Académie d'archéologie. BMN. 
Académie royale des beaux-arts. E. 
Archives communales. BKC. 
Archives provinciales. M. 


(1) I n'a plus rien été publié de ces OEuvres depuis 1885, 


Anvers. .... 


Arlon. .,.,.. 


Audenarde . . 
. Archives de l'État BCKE. 


Bruges ... 


Bruxelles .. 


(567 } 


Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 
Société de géographie. B. 

Société de médecine. B. 

Société de pharmacie. B. 

Archives de l'État. CKE. 

Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE 
Institut archéologique. CK. 
Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 
Bibliothèque communale. MCKE. 


Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 
Séminaire de Bruges. CK. 

Société archéologique. C. 

Société d'émulation. BMCKN. 


. Académie royale des Beaux-arts. B. 


Académie royale de médecine. BMC. 

Annales de médecine vétérinaire. B. 

Annales des travaux publics. BM. 

Archives générales du royaume. BMCKE. 
Association belge de photographie. B. 

Athénée roval. BM. 

Bibliothèque de Sa Majesté le Roi. A. 

Bibliothèque de S. A. R. le Comte de Flandre. A. 
Bibliothèque royale. A. 

Bibliothèque royale : Section des manuscrits. BM. 

Bollandistes (les). BMCKN. 

Bulletin de statistique démographique et sani- 
taire. B. 

Cercle artistique et littéraire. B. 

Chambre des Représentants. BMCKE. 


Bruxelles... 


( 568 ) 


Commission centrale de statistique. BMCK. 
Commission des échanges internationaux. A. 
Commission royale des monuments. BCE. 
Commissions royales d'art et d'archéologie. B. 
Conseil de perfectionnement de l'enseignement 

moyen. B. 

Conservatoire royal (Auuuaire). 

Cour d'appel. BCK. 

Cour de cassation. BMCK. 

Cour de cassation (Parquet). BM. 

Cour des comptes. CK. 

École de médecine vétérinaire. BM. 

École militaire. RM. 

Ministère des Affaires Étrangères : Bibliothèque A. 
Ministère de l'Agriculture, de l'industrie et des 

Travaux publics : 

a) Bibliothèque centrale, BMCKE. 

b) Bíblioth. de la direction des Ponts et Chaus- 
sées, BM. 
Ministère des Chemins de fer, Postes et Télé- 
graphes : Biblioth. BMCK. ‘ 
Ministère des Finances : Bibliothèque. BMCKE. 
Ministère de la Guerre : BMCKE. 
Ministère de l'Intérieur et de l'Instruction publique: 
a) Bibliothèque contraie. BMCKE. 
b) Bibliothèque de la direction des heaux- 
arts. RME. . 
c) Biblioth. de la direction des lettres et des 
sciences. B. 

d) Bibliothèque du Cabinet du Ministre. E. 
Ministère de la Justice : Bibliothèque. BMCKE 
Moniteur belge. BM. 

Moniteur industriel belge. BM (in-8°). 
Musée royal d'antiquités. E. 


( 569 ) 


Bruxelles .. . Musée de l'industrie (École industrielle). B, 


Musée royal d'histoire naturelle. BM. 

Musée royal de peinture, BM. 

Musée scolaire national. B. 

Observatoire royal. BMCKE. 

Presse médicale belge. B. 

Sénat. BMCKE. 

Société d'anthropologie de Bruxelles. B. 

Société centrale d'architecture. BC. 

Société royale de botanique. BM. 

Société belge d'électriciens. B. 

Société entomologique. B. 

Société royale belge de géographie. B. 

Société belge de géologie, de paléontologie et 
d'hydrologie. B. 

Société royale malacologique. BM. 

Société royale de médecine publique de Belgique. B. 

Société belge de microscopie. B. 

Société royale de numismatique. B. 

Société royale de pharmacie. B. 

Société des sciences médicales et naturelles. BM. 

Tribunal de {re instance. BM. 

Université libre. BMCKE. 


Charleroi. . . Bibliothèque communale. E, 


Chimay . .. 


Courtrai, . . 
Eecloo.... 
. . Cercle archéologique. BC. 


Enghien. . 


Athénée royal. BM. 

Société paléontologique et archéologique. BCKE. 
. Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. CKE. 


. Bibliothèque communale. MCKE. 


. Bibliothèque communale. E. 


Furnes. . . . . Bibliothèque communale. CKE. 


Gand .... 


. Koninklijke vlaamsche Academie van taal- en 


letterkunde. A 


Gand . . 


(370 ) 


. Archives de l’État. BMCKE. 


Athénée royal. BM. 

Cour d'appel. MC. 

Messager des sciences historiques. B. 
Revue de l'instruction publique. B. 
Séminaire. CK. 

Société académique d'histoire. G. 
Société de médecine. B. 

Université. BMCKE. 

Willems-Fonds. BN. 


. Institut agricole de l'État. BM. 
. Archives de l'État CKE. 


__ Athénée royal. BM. 


Bibliothèque communale. BMCKE. 
Société des mélophiles. B. 


. Athénée royal. BM. 


Bibliothèque populaire. BM. 
Cercle hutois des Sciences et des Beaux-Arts. C. 
Athénée royal. BM. 


. Archives de l'État. BCKE. 


Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. B. 

Cour d'appel. C. 

École normale primaire d'institutrices, de l'État: 
Section normale moyenne. B. 

Écho vétérinaire. B. 

Institut archéologique. BN. 

Séminaire. CK. 

Société des bibliophiles liégeois. B. 

Société d'émulation. BMN. 

Société des étudiants libéraux. à l'Université. B. 

Société géologique de Belgique. BM. 

Société médico-chirurgicale. B. 

Société royale des sciences. BM. 


Malines ... 


Nieuport .. 
Nivelles .... 


Ostende... 
Saint-Nicolas. 
Saint - Trond . 


Termonde. . . 
Tirlemont. . . 


(374 ) 


. Université. BMCKE. 


Bibliothèque communale. E. 
École normale de l'État. BMCKE. 


. Bibliothèque communale. E. 
. Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de 


la Belgique C. 
Athénée royal. BM. 
Bibliothèque communale. E. 
Société littéraire. BN. 
Université catholique. BMCKE. 


. Athénée royal. BM. 


Bibliothèque communale. BMCKE. 
Grand Séminaire. BMCKE. 
Archives de l'État. BMCKE. 
Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 
Cercle archéologique. BC. 

École normale. E. 

Société des sciences, arts et lettres. BMCN. 
Archives de l'État. CKE 

Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. 

Société archéologique. 
Séminaire. CK. 


. Bibliothèque cominunale. E. 


École normale de l'État. BMCKE, 
Société archéologique. E. 


. Athénée royal, BM. 


Bibliothèque communale, BMCKE. 

Bibliothèque communale. E. 

Cercle archéologique du pays de Waes. BCKEN. 
Bibliothèque communale. B. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 

Bibliothèque communale. CKE. 


en et ana mm 


Tongres .. à 


# 
Tournai.... 


Verviers. ... 


Ypres . .. 


Alienbourg. . 
Bamberg . .. 
Berlin. .... 


(372 ) 


Athénée royal. BM. 

Société scientifique et littéraire. BGKN. 
Archives de l’État. BMCKE. 

Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 
Séminaire. CK. 

Société historique et littéraire. BCKN. 
Athénée royal. BM. 

Bibliothèque communale. BMCKE. 


. Bibliothèque communale. BMCKE. 


ALLHMAGNE. 


Naturforschende Gesellschaft des Osterlandes. B. 

Naturforschende Gesellschaft. B. 

Akademie der Wissenschaften. BMKN. 

Archeologische Gesellschaft, B. 

Archives de l'État. CK. 

Königliche Bibliothek. M. 

Berliner Gesellschaft far Anthropologie, Ethnologie 
und Urgeschichte. B. 

Deutsche chemische Gesellschaft. B. 

Gesellschaft far Erdkunde. B. 

Deutsche geologische Gesellschaft. B. 

Geologische Landesanstalt und Berg-Akademie. B. 

Légation belge. K. 

K. preuss. metcorologische Institut, B. 

Gesellschaft naturforschender Freunde. B. 

Physikalische Gesellschaft. B. 

Physiologische Gesellschaft, B. 

Sternwarte. B. 

Universität. K. 


( 578 ) 


Bonn. ..... Naturhistorischer Verein der preussischen Rhein- 
lande und Westphalens. B. 
Rhenisches Museum. K. 
Universität. BMK. 
Verein von Alterthumsfreunden im Rheinlande. B. 
Bréme. . . . . Naturwissenschaftlicher Verein. B. 
Breslau . ... Gesellschaft fur vaterländische Cultur. BM. 
Verein für Geschichte und Alterthum Schlesiens. B. 
Brunswick . . Verein für Naturwissenschaft. B. 
Carlsruhe.. . Archives du Grand-Duché de Bade. CK. 
Naturwissenschaftlicher Verein. B. 
Cassel. .... Verein für Naturkunde. B. 
Colmar. .. . . Société d'histoire naturelle. B. 
Dantzig .. . . Naturforschende Gesellschaft. BM. 
Darmstadt. . . Bibliothek. B. 
Verein für Erdkunde. B. 
Dresde. .... Koônigliche Bibliothek. CK. 
Gesellschaft für Natur- und Heilkunde. B. 
Verein für Erdkunde. B. 
Dürkheim .. . Naturwissenschaftlicher Verein der Rheinpfalz. B. 
Dusseldorf . . Archives provinciales. CK. 
Erlangen . . . Physikalisch-medizinische Societát. BM. 
Francfort s/M. Physikalischer Verein. BM. 
Senckenbergische naturforschende Gesellschaft.BM. 
Francfort s/O. Naturwissenschafilicher Verein : Societatum lit- 


terae. B. 
Fribourg (Bade). Naturforschende Gesellschaft. B. 
Universität. K. 
Giessen . ... Oberhessische Gesclischaft für Natur- und Heil- 
kunde. B. 


Universität. KM 
Gorlitz. . .. . Oberlausitzische Gesellschaft der Wissenschaf- 
teu. K. 
Gotha ..... Bibliothek. CK. 


Gotha ..... 
Göttingen. . . 


Halle...... 


Hambourg. . . 
Hanau..... 


Hanovre. . . 
Heidelberg. . . 


Königsberg . . 


Leipzig . . 


Leisnig..... 
Magdebourg 


Marbourg... 


( 574) 


Geographische Anstalt von J. Perthes. BM. 

Gesellschaft der Wissenschaften. BMK. 

Sternwarte. B. 

Universität. K. 

Leopoldino-Carolinische deutsche Akademie der 
Naturforscher. BM. 

Naturwissenschaftlicher Verein für Sachsen und 
Thüringen. BM. 

Verein für Erdkunde zu Halle a/Saale. B. 

Universität. K. 

Naturwissenschaftlicher Verein. BM. 

Wetterauische Gesellschaft für die gesammte Natur- 
kunde. B. 


. Historischer Verein für Niedersachsen. C. 


Naturhistorisch-medizinischer Verein.B. 

Universität. BMCK. 

Medizinisch-naturwissenschaftliche Gesellschaft. B. 

Universität. K 

Gesellschaft for die Geschichte der Herzogthümer 
Schleswig , Holstein und Lauenburg. B. 

Universität. BC. 

Physikalisch-ökonomische Gesellschaft. BM. 

Universität, MCK. 


. Archiv der Mathematik und Physik. B. 


Astronomische Gesellschaft. BM. 

Beiblätter zu den Annalen der Physik und Che- 
mie. B. 

Gesellschaft der Wissenschaften. BM. 

Verein für Erdkunde. B. 

Universität, K. 

Zoologischer Anzeiger. B. 

Geschichts- und Alterthurs- Verein. B. 

Naturwissenschaftlicher Verein. B. 

Jahresbericht über die Fortschritte der chemie. B. 


Marbourg. .. 
Mets. .... . 


Munich .... 


Munster... 


Nuremberg . . 
Ratisbonne . . 


Strasbourg . . 


Stutigart. ... 


Wiesbaden. 
Wursbourg. . 


( 575 ) 
Universität. BM. 
Académie des lettres, sciences, arts et agricul- 
ture. BM. 


Akademie der Wissenschaften. BMKN. 
König). Hof- und Staats-Bibliothek. BMC. 
Sternwarte. B. 

Universität, K. 


. Westfalischer provinzial-Verein für Wissenschaft 


und Kunst. B. 

Germanisches Nationalmuseum. BMC. 

Bayerische botanische Gesellschaft. BM. 

Naturwissenschaftlicher Verein (ci-devant Zoole- 
gisch-mineralogischer Verein). B. 

Société historique du Haut-Palalinat. C. 

Kaiserl. Universitäts- und Landesbibliothek. BMCK. 

Société des sciences, agriculture et arts de la 
Basse- Alsace. B. 

Konigliche Bibliothek. BMCK. 

Verein für vaterländische Naturkunde in Württem- 
berg. B. 


Coppernicus-Verein f. Wissenschaft u. Kunst. B. 
Universität. BMK. 


Verein für Kunst und Alterthum in Ulm und Ober- 
schwaben. B. 


. Verein für Naturkunde. B. 


Historischer Verein von Unterfranken und Aschaf- 
fenburg. C. 

Physikalisch-medizinische Gesellschaft. B. 

Universität. K. 





Iglo. ...... 


( 516 ) 


ACT MRICHE-OOEG RIE. 


Naturforschender Verein. B. 


. Magyar tudomanyos Akademia. BM. 


Bureau de statistique. B. 
Institut roval hongrois de géologie. BM. 
Universität BM. 


. Académie des sciences. BM. 


Historischer Verein far Steiermark. B. 
Naturwissenschafilicher Verein für Steiermark. B. 
Universität. BM. 

Ungarischer Karpathenverein. B. 


Inspruck ... Ferdinandeum far Tirol und Vorarlberg. BM. 
Klagenfurt . . Naturhistorisches Landes-museum von Kärnten, B. 
Lemberg (Leopol) Institut Ossolinski. BMCK. 


Prague. .... 


Trieste. .... 


Vienne... .. 


Bübmische Gesellschaft der Wissenschaften. BM. 
Société mathématique. B. 

Sternwarte. B. 

Museo civico di storia naturale di Trieste. BM. 
Società adriatica di scienze naturali. B. 


. Akademie der Wissenschaften. BMCN. 


Anthropologische Gesellschaft. B. 

Central-Anstalt für Meteorologie und Erdmagne- 
tisinus. B. 

Geographische Gesellschaft. B. 

Geologische Reichsanstalt. BM. 

Ministerium für Cultur uud Unterricht. CK. 

Naturhistorisches Hofmuseum. B. 

Sternwarte. B. 

Von Kuffner'schen Sternwarte. B. 

Verein zur Verbreitung uaturwissenschaftlicher 
Kenatnisse. B. - 

Universität. CK. 


(317 ) 
Vienne. . . . . Zoologisch-botanische Gesellschaft. B. 


DANEMARK. 


Copenhague. . Det kongelige danske Videnskabernes Selskab, 
BMKN. 
Institut météorologique danois. B. 
Société royale des antiquaires du Nord. B. 


ESPAGNE. 


Madrid .... Academia de ciencias. BMN. 
Academia de ciencias morales y politicas. B. 
Academia de la historia. BMCKN. 
Academia de jurisprudencia y legislacion. B. 
Sociedad geográfica. B. 

San-Fernando. Academia de bellas artes. B. 
Instituto y Observatorio de marina. B. 


FRANCE, 


Abbeville . . . Société d'émulation. B. 
Amiens .... Bibliothèque de la ville. K. 
Société des antiquaires de Picardie. BMN. 
Société industrielle, B. 
Société linnéenne du Nord de la France. B. 
Angers .... Société d'agriculture, sciences et arts (ancienne 
Académie d'Angers). B. 
. Société industrielle et agricole. BM. 
Arras. . . ... Académie des sciences, lettres et arts. B. 
Commission départementale des monuments histo- 
riques et antiquités du Pas-de-Calais. B. 
37 


Besançon . .. 


Bordeaux... 


(578 ) 


Académie des sciences, belles-lettres et arts. B. 
Bibliothèque publique. K. 

Société d'émulation du Doubs. BM. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts. B. 
Société linnéenne. BM. 

Société des sciences physiques et naturelles. BM. 


Boulogne s/M. Bibliothèque de la ville. K. 
Caen. .. .. . Académie nationale des sciences, arts et belles- 
lettres. B. 
Société linnéenne de Normandie. B. 
Cambrai . . . Société d'émulation. BMN. 
Chdlon s/S.. . Société d'histoire et d'archéologie. CG. 


Chambéry. . . 
Cherbourg. . . 
Dax ..,... 


Limoges. ... 
Lyon. . .. 


Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. B. 

Société des sciences naturelles. B. 

Société de Borda. B. 

Académie des sciences, arts et belles-lettres. BM. 

Archives générales du département de la Côte- 
d'Or. B. 

Bibliothèque de la ville. KC. 

Société d'agriculture, de sciences et d'arts. BMCKN. 


. Société pour l'encouragement des sciences, des 


lettres et des arts. B. 


. Société d'études diverses. B. 


Archives générales du département du Nord. 
BMCK. 

Comité flamand de France, C. 

Société des architectes du Nord de la France, B. 

Société géologique du Nord. B. 

Société des sciences, de l'agriculture et des arts. 
BMN. 

Université. B. 

Société archéologique et historique du Limousin. B. 


. Académie des sciences, belles-lettres et arts. B. 


Société d'agriculture, histoire xaturelle et arts 
utiles. BM. 


{ 579 ) 


Lyon. .. . . . Société linnéenne. B. 


Marseille . 


Université B. 


. . Société scientifique industrielle. B. 


Montpellier . . Académie des sciences et lettres. BM. 


Nancy.... 


Paris. .... 


Bibliothèque publique. K. 
. Académie de Stanislas. BM. 
Société des sciences. BM. 
. Académie de médecine. BM. 

Archives nationales. CK. 

Bibliothèque de l'Arsenal. K. 

Bibliothèque de la Sorbonne. K. 

Bibliothèque Mazarine. K. 

Bibliothèque nationale. MK. 

Bibliothèque Sainte-Geneviève. K. 

Bulletin scientifique de la France et de la Bel- 
gique (Giard). B. 

Corps législatif. K. 

Cosmos, revue des sciences. B. 

Département des manuscrits de la Bibliothèque 
nationale. K. 

École des chartes. K. 

École normale supérieure. BMCK. 

École polytechnique. BM. 

Institut de France. BMCKN. 

Journal de l'Agriculture. B. 

Journal des savants. CK. 

L'Électricien, revue internationale de l'Électri- 
cité. B. 

Ministère des Affaires Étrangères. K. 

Ministère de la Guerre. K 

Ministère de l'instruction publique et des cul- 
tes. CK. 

Comité des Travaux historiques institué près le 
Département de l'instruction publique. K. 





( 580 ) 


Commission du Répertoire des Travaux historiques 
de France. B. 

Moniteur scientifique. B. 

Musée Guimet, B. 

Muséum d'histoire naturelle. BM. 

Nature (la). B. 

Polybiblion (le). B. 

Progrès médical (le). B. 

Revue britannique. BM. 

Revue des questions historiques. BC. 

Revue générale des sciences pures et appliquées. B. 

Revue scientifique, et Revue politique et litté- 
raire. BM. ’ 

Semaine des constructeurs (la). B. 

Société académique indo-chinoise de France. BM. 

Société d'agriculture de France. B. 

Société d'anthropologie. B. 

Société des antiquaires. B. 

Société de biologie. B. 

Société chimique. B. 

Société de l'École des Chartes. B. 

Société des études historiques. B. 

Société de l'histoire de France. BCKN. 

Société de géographie. B. 

Société géologique de France. BM. 

Société mathématique. B. 

Société météorologique de France. B. 

Société philomatique. B. 

Société zoologique de France. B. 

Académie nationale, B. 

Bibliothèque de la ville. K, 

Académie des sciences, belles-lettres et arts. B. 

Société d'émulation de la Seine-Inférieure. B. 

Société des amis des sciences naturelles. B. 


(581 ) 


Saint-Omer. . Société des antiquaires de la Morinie. BCK. 
Sèvres. .... Comité international des poids et mesures. B.M. 
Soissons . . .. Société archéologique, historique et scientifique. B. 
Solesmes. . .. Bibliothèque de l'abbaye. MCK. 
Toulouse. .. . Académie de législation. B. 
Société archéologique du midi de la France. B. 
Société d'histoire naturelle. B. 
Valenciennes. Société d'agriculture, sciences et arts. BMC. 


GRANDE-BRETAGNE HT IRLANDE. 


Birmingham. . Philosophical Society. B, 
Cambridge. . . Philosophical Society. BM. 
Dublin . ... . Dublin Society. B. 
Irish Academy. BMN. 
Geological Society of Ireland. B. 
Édimbourg . . Botanical Society. B. 
Geological Society. B. 
Laboratory of the royal College of physicians, B. 
Physical Society. B. 
Royal Society. BMN. 
Glasgow. . . . Geological Society. B. 
Philosophical Society. B. 
Liverpool . . . Biological Society. B. 
Literary and philosophical Society. B. 
Londres . . .. Anthropological Institute. BM. 
Society of antiquaries. BMK. 
Institute of british Architects. B. 
Astronomical Society. BM. 
British Museum (Natural history). BM. 
Chemical Society. B. 
Institute of civil Engineers. BM. 
Entomological Society. BM. 
Geographical Society. BM. 


Londres. ... 


Manchester . . 


(382 ) 


Geological Society. BM, 

Historical Society of Great-Britain. B. 
House of Commons. CK. 

Institution of Great Britain. BM. 
Linnean Society. BM. 

London Library. K. 

Mathematical Society. B. 

Institution of mechanical Engineers. B. 
Meteorological Society. B. 
Microscopical Society. B. 

Museum of practical Geology. BM. 
Nature. B. 

Numismatic Society. B. 

Greenwich Observatory. B. 

Public Record Office. KE. 

Royal Society. BMN. 

Statistical Society. B. 

Zoological Society. BM. 

Philosophical and literary Society. BM. 


Newcastle-upon-Tyne. Institute of mining and mechanical engi- 


Oxford. .... 


Athènes .... 


Arezzo. ... 


Astt ee eee « 


Bologne..... 


neers. B. 
Radcliffe Observatory. B. 


GRÈCE. 


Bibliothèque nationale. K. 
Chambre des Députés. BMK. 
Société littéraire « Le Parnasse. » B. 


ITALIE, 


. Accademia Petrarca di scienze, lettere ed arti. B. 


Stazione enologica. B. 
Accademia delle scienze dell’ Istituto. BM. 


(53 ) 


Brescia. .. . . Ateneo. B. 
Florence. . . . Bibl. nazionale (R. Istituto di studi superiori). B. 
Museo di fisica e storia naturale. BM.  ” 
Rivista scientifico-industriale. B. 
Società entomologica italiana. B. 
Lucques . . . . Accademia di scienze, lettere ed arti. BM. 
Mantoue .. . . Accademia Virgiliana. B. 
Milan. . . . . . Istituto lombardo di scienze e lettere. BM. 
Socielà italiana di scienze naturali. BM. 
Modène . .. . Accademia di scienze, lettere ed arti. BM. 
Società dei naturalisti. B. 
Naples. .. . . Società Reale. BMN. 
Station zoologique. BM. 
Padoue . ... Società veneto-trentino di scienze naturali. B 
Palerme. . . . Accademia di scienze, lettere ed arti. BM. 
Circolo giuridico. B. 
Circolo matematico. B. 
Società di scienze naturali ed economiche. B. 


Pesaro. .... Accademia agraria. B. 
Pise ...... Scuola nonnale superiore. B 

Società toscana di scienze naturali. B. 
Portict. .... R. Scuola superiore d'agricoltura. B. . 
Rome. ..... Accademia dei Lincei. BMN. 


Accademia pontificia de’ Nuovi Lincei. BM. 

Biblioteca nazionale centrale Vittorio Emanuele. B. 

Bibliothèque du Vatican. K. 

Bullettino del vulcanismo italiano. B. 

Comitato di artiglieria e genio. B. 

Comitato geologico d'Italia. B. 

École frangaise. K. 

Ministero dei Lavori pubblici : Biblioteca e Archi- 
vio tecnico, B. 

Observatoire du Capitole. B. 

Società italiana delle scienze (dite des XL). BM 

Società romana di storia patria. CK. 


( 584 ) 


Turin ..... Accademia reale delle scienze. BMN. 

Deputazione sovra gli studi di storia patria. K. 
Venise ..... Istituto veneto di scienze, lettere ed arti. BM. 
Vérone. .... Accademia d'agricoltura, commercio ed arti. B. 
Vicence.. . . . Accademia olimpica. B. 


LUXEMBOURG (GRAND-DUCHE DE). 


Luxembourg. . Institut grand-ducal : a. Section historique. 
BMCKN. 6. Section des sciences. BM. 


PATS=-BAS. 


“Amsterdam. . Université (ci-devant : Athénée illustre). N. 
Koninkl. Akademie van wetenschappen. BMCKN. 
Zoolog. Genootschap « Natura Artis magistra.» BM. 
Boîs-le-Duc.. Genootschap van kunsten en wetenschapp. BMK. 
Delft... École polytechnique. B. 
Groningue. . Université. CK. 
Harlem... . . Hollandsche Maatschappij der Wetenschapp. BMF. 
Teyler museum. BM. 
La Haye. ... Koninklijke bibliotheek. A. 
Entomologische Vereeniging. B. 
Instituut voor de taal- land- en volkenkunde van 
Nederlandsch Indië. B. 
Leeuwarden... Friesch Genootschap van geschied. oudheid- en 
taalkunde. F. 
Leyde... ... Maatschappij der nederlandsche Letterkunde. B. 
Nederlandsche dierkundige Vereeniging. B. 
Observatorium. B. 
Universiteit. BMK. 


(985 ) 


Maestricht . . Société historique et archéologique. BC. 
Bibliothèque des Archives du Duché de Lim- 
bourg. CK. 
Middelbourg. . Zeeuwsch Genootschap van wetenschappen. B. 
Rotterdam. .. Bataafsch Genootschap der proefondervindelijke 
wijsbegeerte. BM. 
Utrecht. . . . . Genootschap van kunsten en wetenschappen. BM. 
Historisch Genootschap. BCKN. 
Universiteit, K. 


PORTUGAL, 


Lisbonne. . .. Academia real das sciencias. BMKN. 
Observatorio do {nfante don Luiz. B. 


ROUMANIS. 


Bucharest. . . Institut météorologique. B. 
Jassy. . .... Société scientifique et littéraire. B. 


Dorpat. .... Dorpater Naturforscher Gesellschaft. B. 
Universität. BM. 
Helsingfors . . Société de géographie finlandaise. B. 
Société finlandaise des sciences. BM. 
Societas pro fauna et flora Fennica. B. 
Kazan, . ... Université. BM. 
Hitau ..... Kurländ. Gesellschaft für Literatur und Kunst. B. 
Moscou . .. . Musées public et Roumiantzow. BM. 


( 586 ) 


Moscou . ... Société impériale des amis d'histoire naturelle, 
d'anthropologie et d'ethnographie, attachée à 
l'Université. BM. 

Société impériale des naturalistes. BM. 
Odessa..... Société des naturalistes de la Nouvelle-Russie. B. 
Poulkova . .. Ohservatoire impérial. B. 
St-Pétersbourg. Académie impériale des sciences. BMN. 
Bibliothèque impériale. BM. 
Comité géologique à l'Institut des Mines. BM. 
Commission impériale archéologique. BM. 
Jardin impérial de botanique. B. 
Observatoire physique central. B. 
Société de chimie. B 
Société impériale russe de géographie. BM. 
Université impériale. BM. 

Tifits...... Administration des mines du Caucase. B. 


SUÈDE ET NORWÈGE, 


Bergen . . . Bergens Museum. B. 
Christiania . . Kongelige Frederiks-Universitet. BM. 
Gothembourg . Vetenskaps och Vitterhets Samhället. B. 
Lund...... ‚Université. BM. 
Stockholm. . . Acta mathematica. (Mittag-Leffler). BM. 
Vetenskaps Akademien. BMN. 
Vitterhets, Historie och Antiqvitets Akademien. 
BM. 
Nordiskt medicinskt Arkiv. B. 
Bibliothèque royale. K. 
Société entomologique. B. 
Institut royal géologique de la Suède. B. 
Musée du Nord. BM. 
Trondhjem . . Norske Videnskabers Selskabet. B. 
Upsal ..... Societas regia scientiarum. BM. 
Université. BM. 


( 587 ) 


. Naturforschende Gesellschaft. B. 


Berne ..... Bibliothèque fédérale. KE. 


Lausanne . . 


Neuchâtel ... 


St-Gall. . ... 


Zurich. .... 


Bibliothèque publique. K. 

Société helvétique des sciences naturelles. BM. 

Naturforschende Gesellschaft Graubündens. B. 

Bibliothèque universelle : Archives des sciences 
physiques et naturelles. B. 

Bibliothèque publique. CK. 

Institut national genevois. BMN. 

Société de géographie. B. 

Société de physique et d'histoire naturelle. BM. 


. Société d'histoire de la Suisse romande. B. 


Société vaudoise des sciences naturelles. BM. 
Société des sciences naturelles. B. 
Bibliothèque publique. K. 
Naturwissenschaftliche Gesellschaft. B. 
Naturforschende Gesellschaft. B. 


TURQUIs. 


Constantinople. Sylloge grec. BM. 


Le Cap .... 


Alger ..... 





AFRIQUE. 


AVRIQUE AUSTRALE. 


South african philosophical Society. B. 


ALGÉRIE 


École supérieure des lettres. R. 
Académie d'Hippone. B. 


( 588 ) 


karrPTs. 


Alexandrie. . Institut égyptien. BME. 
Le Caire . . . Société khédiviale de géographie. B. 


AMÉRIQUE. 


ARGENTINE (RÉPUBLIQUE). 


Buenos-Ayres. Museo püblico. BM. 
Sociedad cientifica Argentina. B. 
Cordova. . . . Academia nacional de ciencias exactas. B. 


BRÉSIL. 


Rio de Janeiro. Bibliothèque nationale. K. ‘ 
Gouvernement brésilien. K. 
Instituto historico, geographico e ethnographico. 
BM. 
Museu nacional. B. 
Sociedade de geographia. 8. 


CANADA. 


Haltfax . . . . Nova Scotlian Institute of natural science. B. 
Montréal . . . Natural history Society. B. 
Ottawa... . . . Société royale du Canada. B. 

Geological and natural history Survey of Canada. B. 
Toronto . . . . Canadian Institute. B. 


( 589 ) 


CHILI. 


Santiago. . . . Observatorio nacional. B. 
Universidad de Chile. BM. 


ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE. 


Albany . - ... New-York State Library. BM. 
Baltimore. . . . John Hopkins University. BM. 
Boston ..... American Academy of arts and sciences. BM. 
Natural history Society. BM. 
Cambridge. . . Harvard College Observatory. BM. 
Museum of comparative zoology. BM, 
Chicago. . . . Kenwood astro-physical Observatory. B. 
Granville, Ohio. Denison University. B. 
lowa-City . .. University. B. 
Lincoln . . .. University of Nebraska. B. 
Mount Hamilton. Lick Observatory. BM. 
New-Haven. . . Connecticut Academy of sciences. BM. 
American Journal of sciences and arts. BM. 
Observatory of Yale University. B. 
New-York ... American geographical and statistical Society. B. 
New-York Academy of sciences (ci-devant : Ly- 
ceum of natural history). B. 
Philadelphie. . Academy of natural sciences, BM. 
American naturalist. B. 
American philosophical Society. BM. 
Franklin Institute. B. 
Historical Society. BMCKN. 
Second geological Survey of Pennsylvania. BM. 
Wagner free Institute of science. B. 


( 590 ) 


Saint-Louis . . Academy of sciences. B. 
University. K. 
Salem...... Essex Institut. B, 
Peabody Academy of science. BM. 
San Francisco. California Academy of sciences. B. 
Washington . . Bureau of Education. B, 
Department of Agriculture. B. 
Government. K. 
United States geological Survey. BM. 
United States naval Observatory. B 
Smithsonian Institution. BM. 
War Departement ; Office of the surgeon general 
U. S. army; Medical museum. B. 
Signal Office. M. 


Mexico. . ... Sociedad de geografia y estadistica. BM. 
Sociedad mexicana de historia natural. B. 
Sociedad cientifica « Antonio Alzate ». B. 


ASIE. 


INDK ANGLAISE. 


Calcutta . .. Asiatic Society of Bengal. BM. 
Geological Survey of India. BM. 
Meteorological department of the Government of 
India (ci-devant: « Meteorological Committee »). B. 


( 591 ) 


JAPON. 


Yedo (Tokyo). Deutsche Gesellschaft far Natur- und Völkerkunde 


Brisbane. .. 
Melbourne. . 


Sydney . . 


Batavia . . 


Buitenzorg 


Wellington 


Ost-Asiens. B. 
Seismological Society of Japan. B. 
University of Japan. BM. 


OCÉANIE. 


AUSTRALIE, 


. Royal Society of Queensland. B. 
. Observatoire. B. 
Public Library, Museums, and national gallery of 
Victoria. BMCKN. 
Royal Society of Victoria. B. 


. R. Society of New South Wales. B. 


Linnean Society of New South Wales. B. 


INDES NÉERLANDAISES. 


. Bataviaasch Genootschap van kunsten en weten- 
schappen. BM. 
Observatorium. B. 
Natuurkundige Vereeniging. BM. 


. Jardin botanique de l'État. B. 


HOUVELLE-SÉLANDE. 


. New Zealand Institute. B. 


CAISSE CENTRALE DES ARTISTES BELEES. 


EXPOSE DE LA SITUATION 


DE LA CAISSE CENTRALE DES ARTISTES PENDANT L'ANNÉE 1894, 
PAR M. H. HYMANS, SECRÊTAIRE. 


MESSIEURS, 


Le rapport que j'ai l'honneur de vous présenter, comme 
secrétaire de la Caisse centrale des artistes belges, n'aspire 
pas à l’éloquence de l'exposé de la situation financière qui 
lui fait suite. L'état satisfaisant de nos ressources, s'il nous 
permet de faire face à des besoins immédiats, est aussi. 
veuillez l'observer, notre garantie d’avenir. Les années ont 
pour conséquence fatale d'amener l'échéance d'obligations 
imposées par les statuts, et dont l'importance éventuelle 
échappe à tout calcul. Nous aspirons à la possibilite de pou- 
voir, sans nous écarter des règles d'une gestion prudente, 
vous proposer bientôt une majoration du taux des pensions, 
actuellement fixé au maximum de 400 francs et dont, comme 
vous le savez, le règlement organique prévoit l’extension 
jusqu'à 1,200 francs. But constant de nos efforts, la réalisa- 


( 585 ) 


tion de ce desideratum ne peut malheureusement dépendre 
que dans une faible mesure de la contribution de nos 
associés, celle-ci ne nous procurant en tout qu'un revenu de 
moins de 1,200 francs. 

Nous avous, par bonheur, des recettes imprévues. L'année 
1891 mérite à cet égard d'être signalée d'une manière très 
spéciale à votre attention comme à votre gratitude. M. et 
Mee Van Cutsem, dont la collection jouit parmi les connais- 
seurs d'une juste notoriété, nous ont fait parvenir spontané- 
ment une somme de 2,000 francs; la Société royale pour 
l'encouragement des beaux-arts, à Anvers, fidèle à ses 
généreuses traditions, à fait abandou, au profit de la caisse, 
d'une somme de 883% francs prélevée sur les receltes de sa 
dernière exposition triennale ; le Cercle artistique et littéraire 
de Bruxelles nous a gratitiés, pour sa part, d'une somme de 
100 francs, reliquat des expositions de la Société linnéenne 
et de la Société de Flore, tenues dans ses locaux. 

En graude partie, la situation favorable dont nous nous 
réjouissons est due a ces libéralités. A elles aussi, — et c'est 
à coup sûr la plus douce récompense de ceux de qui elles 
émanent, — nous devons de pouvoir venir en aide à des 
besoins impérieux, sans manquer à des obligations d'une 
nature plus régulière. C’est ainsi que la caisse a cru pouvoir 
accorder à la veuve et aux enfants d'un artiste notable, ayaut 
fait partie de l'Acacémie, un subside égal au taux de la peu- 
sion. 11 nous eùt été agréable de pouvoir donner à ce secours 
un caractère définitif, en présence de la situstion vraiment 
pénible de la bénéficiaire. Mais, vous le savez, le règlement 
met un obstacle absolu à ce que la jouissance d’une pension 
soit attribuée sans qu'il y ait eu participation à la caisse. Or, 
tel était le cas de notre défunt confrère. Il s'agit moins de 

38 


( 394 ) 


l'importance de la contribution que d'un principe salutaire, 
l'intervention de la caisse n'étant pas une prime attribuée à 
l'imprévoyance. 

Le comité estime toutefois que Ja lettre et l'esprit même 
de l'institution l’autorisent à intervenir par voie de secours 
temporaires, alors que des actes fréquents de libéralité 
semblent dictés par le désir de faire de la caisse l'exécutrice 
d'intentions généreuses envers les membres de la famille 
artistique particulièrement éprouvés. Si l'article 16 des 
statuts dispose que les pensions sont exclusivement réservées 
aux veuves d’associés, l'article fer déclare que le but de 
l'institution est d'assurer des secours aux artistes infirmes et 
à leurs familles. 

Après un examen approfondi des circonstances, le comité 
peut donc être appelé à intervenir par voie de subsides, ce 
que, du reste, il n’a jamais cessé de considérer comme 
inhérent à sa mission. 

La csisse a fait, en 1891, des pertes extrêmement sensibles. 
La mort lui a enlevé, coup sur coup, Liagre, Mailly, Stas, 
Rousseau, tous de l'Académie et membres honoraires, et 
J.-B. Capronnier, le peintre verrier bien connu. MM. Stas et 
Capronnier appartenaient à la Caisse depuis l’origine de sa 
constitution. 

Deux nouveaux membres effectifs, un peintre et un musi- 
cien, ont été admis pendant le même exercice. 

Appelé à donné un successeur à M. Robert, le comité a 
unanimement porté ses suffrages sur M. Robie. Vous vous 
joindrez à nous pour remercier cet excellent et éminent 
confrère d’avoir bien voulu, par son acceptation, donner 
une preuve nouvelle de dévouement à l'œuvre dont le but 
se recommande d'une manière si sérieuse à la sollicitude des 
amis de l'art, 


( 595 ) 


État général 


DES RECFTTES KT DES DÉPENSES DE LA CAISSE CENTRALE DES 
ARTISTES PENDANT L'ANNÉE 1991, DRESSÉ EN CONFORHITÉ DE 
L'ARTICLE 15 DU RÈGLEMENT, PAR EDM. MARCRAL, TRÉSORIER. 





1. — REOETTES. 








20,171 16 


1. Encaisse au 1°r janvier 1891 . . .fr. 238 66 
2. Cotisations des membres associés et pro- 
tecteurs . . .. eee 1,178 » 
3. Intérêts des fonds places au Crédit com- 
munal . . , . . . . « « . © 16,375 50 
4. Dons : par M. et Mee Van Cutsem, 
2,000 francs; Cercle artistique et lit- 
téraire de Bruxelles, expositions de 
Flore et linnéenne, 100 francs; Societe 
royale pour l’encouragement des heaux- 
arts, d'Anvers, 885 francs. . . . 2,985 » 
Exszmsix . . fr 
18. — DÉPENSES. 
1. Pensions (16 veuves) . . . . . «fr. 6,400 » 
2. Secours . . . . . . . . . . . 600 » 
3. Achat de rentes, Crédit communal, obli- 
gations 4 Ue p. %o. + + « «+ » 12,967 15 
+. Frais divers. . . . . . . . . 330 » 
Enssusis . fr. 


D'où resulte, au 31 décembre 1891, une encaisse de fr. 


20,297 15 


474 Ol 


( 596 ) 
HAS. — nésvné. 


A. Avoir de la Caisse au 31 décembre 1891 . .fr. 372,374 O1 
B. Capitaux placés au Crédit communal 4 !/e p. 0/0. 371,900 » 
C. Intérêts annuels des capitaux à partir du 

4er janvier 1892 . . . . . . . . . « 16,735 50 
D. Progression du capital en 1891 . . . . . . 11,000 » 
E. Progression des intérêts pendant la même année. 495 » 


Bordereau des valeurs appartenant à la Caisse centrale 
des artistes belges, se trouvant, à la date du 31 décembre 
1891, entre les mains du trésorier de l'Association. 


A. Certificats d'inscription au grand-livre du Crédit com- 


munal, 
DATE. RUMÉBOS. CAPITAL. RERTE ARNUELLE. 


1879, 8 mai . . . 5982 238,000 10,710 » 


1880, 30 juin . . . 6550 10,500 473 50 
1881, 26 fevrier . . 6689 6,000 270 » 
— 19 novembre . 6838 10,000 850 rv 
1882, 14 août. . . _ 6974 6,200 279 » 
1883, 6 juin. . . 7112 11,700 526 50 
— 16 novembre . 7190 5,900 265 50 
1884, 9 mai. . . 7323 5,000 225 » 
1885, 21 mars. . . 7479 5,00 252 - 
_ 5 novembre . 1569 8,000 360 «» 
18N6, 27 mai . . . 7713 6,500 292 50 
1887, 30 novembre . 7980 (5,500 697 50 
188x, 31 decembre . 8207 {1,000 495 » 
1859, 4 décembre . 8394 11,000 495 » 
190, 13 décembie . 8599 10,000 450 » 
192. 9 fevrier . . 878% 11,000 495 » 








371,900 16,735 50 
B. Eu numéraire, la somme de 474 fr. 1 c. 


COMPOSITION DES COMITÉS EN 4895. 


COMITÉ CENTRAL (1). 
Bureau de la Classe des Beaux-Arts. 


MM. A. SAnuEL, directeur; 
N..., vice-directeur ; 
MARCHAL (le chev. Ep.), secrétaire perpétuel. 


Membres délégués de la Classe. 


MM. Éd. Fétis: 
H. Hruans, secrétaire du comité ; 
Epu. MARCRAL, trésorier du comité; 
. À. SAMUEL ; 
DEMANNEZ. 
RoBie. 


Sous-comtie d'Anvers. 


MM. SCRAODE, président ; 
P. Kocn, administrateur de l'Académie royale 
des Beaux-arts. 


Sous-comité le Gand. 


MM. F. VANDER HAEGHEN, président; 
À. SAMUEL. 


Sous-comité de Liège. 


MM. le Bon DE SELYS LONGCHAMPS, président. 
RADOUX. 


{1} Voyes article 5 du Règlemant. 


( 598 ) 


MINISTÈRES DE L'INTÉRIEUR ET DES FINANCES. 


CAISSE CENTRALE DES ARTISTES. 


LéoroLp, Roi des Belges, 
A tous présents et à venir, salut. 


Vu le règlement adopté par la Classe des beaux-arts de 
l'Académie royale de Belgique, pour l'établissement d'une 
Caisse centrale des artistes belges, qui serait destinée à assu- 
rer des pensions et des secours aux artistes infirmes et à 
leurs familles; 

Vu le désir exprimé par ladite Classe de voir ce règlement 
consacré par uue disposition royale; 

Considérant que l'institution projetée offre un haut degré 
d'utilité et mérite, à tous égards, le patronage du Gouver- 
pement: 

Sur le rapport de notre Ministre de l’Intérieur et vu l'avis 
de notre Ministre des Finances, 


Nous avons arrêté et arrêtons : 


Arr. ter, Est approuvé, dans sa forme et teneur, le règle- 
ment suivant : 


Règlement. 


Aar. 1e', [lest formé, sous la dénomination de Catsse cen- 
trale des artistes belges, une Association dont le but est d'as- 
surer des pensions et des secours aux artistes infirmes et à leurs 
familles. 

L'Association a son siège à Bruxelles, au secrétariat de l'Aca- 
démie royale de Belgique. 











( 599 ) 


Aar. 2. Pour être membre de l'Association , il faut : 1° être 
agréé par le comité; 2° signer une adhésion aux présents sta- 
tuts, dans la forme qui sera ultérieurement déterminée; 3° payer 
exactement la cotisation, fixée à un franc par mois (1). 

Tout membre de l'Association qui manque à cet engagement 
cesse de faire partie de l'Association. 

Le comité juge des causes qui empêchent un membre de 
payer exactement sa cotisation et décide si le membre doit être 
relevé de sa déchéance. 


Anr. 5. La Caisse est instituée pour les artistes peintres, 
sculpteurs, graveurs, dessinateurs, musiciens, architectes et 
littérateurs, qui seront invités à s'associer conformément à 
l'article 4 ci-après. 

Les membres de l'Académie sont admis de droit dans l'Asso- 
ciation. 

L'Association admet dans son sein, comme membres hono- 
raires, les amateurs qui consentent à contribuer à l’alimenta- 
tion de la Caisse. 


Ant. 4. Pour la première formation de l'Association, le co- 
mité adressera aux artistes qui se sont fait honorablement 
connaitre par leurs travaux, une invitation personnelle de s'as- 
socier, accompagnée d’un exemplaire des présents statuts. 

Chaque année, des invitations seront adressées de la même 
manière aux artistes qui auraient été involontairement oubliés 
dans les iavitations des années précédentes, ou qui se seront fait 
connaître récemment par la production d'un ouvrage important. 


ART. 5. Les intérêts de la Caisse centrale des artistes belges 


(1) Et n'avoir pas dépassé l'âge de 40 ans. (Décision du comité 
directeur, en date du 6 octobre 1859.) 


( 600 ) 


sont gérés par un comité composé du bureau de la Classe des 
beaux-arts de l'Académie royale de Belgique, auquel seront 
adjoints six membres de la Classe, vommés par elle. 

La durée du mandat de ces six membres est de cinq ans; les 
membres sortants peuvent être réélus (1). 

Si l’un des académiciens désignés pour faire partie du comité 
vient à être nommé membre du bureau de la Classe, il lui est 
donné un suppléant pour la durée de son mandat de membre 
du bureau. 

Le comité peut délibérer au nombre de cinq membres. 

Les résolutions sont prises à la majorité absolue des suffrages; 
en cas de partage, la voix du président est prépondérante, 

Il est tenu procès-verbal des délibérations ; les proces-verbaux 
font mention des membres qui ont assisté à la séance. 

Le comité se réunit au moins une fois par mois, au plus lard 
la veille du jour de la séance de la Classe des beaux-arts. 

Le comité nomme, parmi les associés, un agent dans chaque 
localité importante sous le rapport des arts. 


Ant. 6. Le directeur de la Classe des beaux-arts préside le 
comité ; il est remplacé, en cas d'absence, par le vice-directeur. 

La Classe nomme un trésorier parmi les six membres du 
comité dont le choix lui est confié. 

Le comité fait un réglement d'ordre intérieur, lequel est 
soumis à l'approbation de la Classe des beaux-arts. 


Ant. 7. Les sources de revenu de la Caisse centrale des 
artistes belges sont : 

1° La cotisation personnelle obligatoire des membres de 
l'Association; 


(1) Le renouvellement du comité aura lieu ea février 1893. 





{ 601 ) 


%æ La rétribution volontaire des amateurs, membres hono- 
raires; 

3° Les dons et legs des particuliers; 

4° Les subventions qui seront réclamées du Gouvernement 
et autres autorités ; 

5e Le produit des expositions, des concerts ou des fêtes 
publiques que le comité pourra organiser dans l'intérêt de la 
Caisse et, en général, de toutes les recettes qui seront réalisées 
en dedans et en dehors de l'Association. 


Anr. 8. La cotisation personnelle des membres de l’Associà- 
tion, ainsi que la rétribution volontaire des amateurs, est 
acquittée tous les mois entre les mains du trésorier de l’Assu- 
ciation pour Bruxelles, et, pour la province, chez l'agent du 
comité (1). 

Les quittances à délivrer sont coupées dans un registre à 
souche parafé par le président et le secrétaire perpétuel. 

Le 15 de chaque mois, le trésorier et les agents de comité 
dans les provinces versent chez l'agent du caissier général de 
l'État de leur ressort les sommes provenant desdites cotisations 
et rétributions mensuelles. 

Les agents provinciaux transmettent immédiatement au tré- 
sorier le récépissé du versement. 


ART. 9. Les subsides accordés à l'Association, soit par l'État, 
soit par la province, soit par la commune, sont liquidés au 
profit du secrétaire perpétuel de l'Académie, lequel acquitte les 
mandats. Le trésorier encaisse les sommes et opère le verse- 
ment dans la forme prescrite à l'article qui précede. Il en est 


(1 Llest néanmoins facultatif aux personnes qui le préferent de 
solder en un seul versement leur colisation annuelle. 


( 602 ) 


de même des sommes de toute autre recette quelconque, opérée 
au profit de l'Association. 
Toutefois, pour éviter des pertes d'intérèts, le comité peut au- 
toriser le placement immédiat de tont ou partie de ces sommes. 
Le trésorier de l'Association ne peut conserver en caisse uns 
somme excédant 500 francs en espèces. 
Toute somme versée à la Caisse lui est définitivement acquise. 
Il n'y a lieu, en aucun cas, à restitution. 


Aar. 10. Le directeur de l'administration du trésor public 
ouvre un compte courant à la Caisse centrale des artistes belges. 

Tous les trois mois, il communique un extrait de ce compte 
au Ministre de l'Intérieur, qui le transmet au secrétaire per- 
pétuel. 


Ant. 11. L'avoir de l'Association est placé en rentes sur 
l'État, ou en obligations du trésor. Le comité statue sur les 
placements qui sont opérés par l'intermédiaire du Ministère 
des Finances. 

Toute inscription nominative de rente porte l'annotation 
suivante : 


La présente inscription ne pourra étre transférée qu'à la 
demande de la Caisse centrale des artistes belges. 


Les intérêts des capitaux inscrits au nom de l'Associationelui 
sont portés en compte par l'administration du trésor. 

Les titres des rentes demeurent déposés au Ministère des 
Finances. 


ART.12. Dans la séance qui suit la communication de l'ex- 
trait de compte dont il est parlé à l'article 10, le comité statue 
sur le placement des fonds disponibles. 


( 605 ) 


Anr. 13. Le compte et le bilan de la Caisse sont dressés 
chaque année; ils sont soumis à l'examen du comité, qui les 
arrête définitivement. Ce compte , accompagné d'un exposé gé- 
néral de l'administration de la Caisse pendant l'année écoulée, 
est inséré dans |’ Annuaire de l”’ Académie royale de Belgique 
et dans le Moniteur. 

Chaque membre de l'Association reçoit un exemplaire de cet 
exposé général, par les soins du comité. 


Ant.14. Le comité n'emploie en dépenses que les intérêts 
de l'année précédente ou les arrérages produits par les fonds 
appartenant à l'Association, sans jamais toucher au capital. 
Jusqu'au jour où les intérêts annuels des capitaux de l'Asso- 
cialion auront atteint la somme de six cent cinquante francs, 
le comité est autorisé à disposer, chaque mois, d'une somme 
de cinquante francs. 


Aar. 15. Le comité prononce dans toutes les questions de 
collation de pension ou de secours; il détermine le taux et la 
durée de ces derniers, selon les circonstances , dont l'apprécia- 
tion lui est abandonnée. 

Les membres de l'Association qui se croiraient lésés par une 
décision du comité peuvent en appeler à la Classe des beaux- 
arts, laquelle, après avoir entendu les observations du comité, 
réforme ou maintient la décision. 


AnT. 16. La Caisse prend à sa charge : 

1° Des pensions; 

ge Des secours temporaires. 

Les pensions sont exclusivement destinées aux veuves; elles 
sont conférées par la Classe des beaux-arts, sur la proposition 
du comité; elles ne peuvent excéder douze cents francs par an 


( 604 ) 


et ne sont accordées, dans aucun cas, qu'après dix années de 
participation à la Caisse (1); la veuve qui se remarie cesse d'y 
avoir droit. 

Les secours accordés aux orphelins prennent la dénomina- 
tion de bourses d’éducation. 

Les bourses d'éducation ne peuvent excéder quatre cents 
francs par an; elles ne peuvent être conservées au delà de l’âge 
de dix-huit ans accomplis. 


Aur. 17. Le comité nomme, parmi les membres de l’Asso- 
ciation, un patron à tout orphelin titulaire d'une bourse d'édu- 
cation. 

Le patron veille à ce que l'orphelin boursier acquière un 
état en rapport avec la position que son père occupait. 

Le patron est le seul intermédiaire entre le boursier et le 
comité ; il signale à ce dernier tous les faits importants qui 
intéressent l'orphelin placé sous son patronage. 


Ant. 18. L'association est pourvue d'un conseil judiciaire et 
d'un conseil médical dont les membres sont nommés par le 
comité. 

Le conseil judiciaire est composé de la manière suivante : 


le D'avocats à la Cour de cassation; 
2 D'avocats et d'avoués à la Cour d'appel: 
5" D'un notaire. 


Les membres de ce conseil sont consultés individuellement 
par Ic comité sur les questions relatives aux intérêts des veuves 


(1) La disposition additionnelle rendant obligatoire la participa- 
tion à la Caisse pendant la durée de dix ans, a été approuvée par 
arrête royal du 49 avril 185%. 


( 605 ) 


et orphelins secourus par l'Association. Leurs vacations sont 
entiérement gratuites. L'Association ne prend à sa charge que 
les frais de justice. 


Aat. 19. Le conseil médical est composé de la manière sui- 
vante : 

1° De docteurs en médecine; 

2 De docteurs en chirurgie en nombre proportionnel aux 
besoins; 

5° De pharmaciens dans chaque localité où le comité en 
jugera l'institution nécessaire. 

Les médecins de ce conseil prêtent gratuitement leurs soins, 
sur la réquisition du comité ou de son agent, aux artistes mal- 
heureux faisant partie de l'Association. 

Le pharmacien fournit, sur l'ordonnance du médecin du 
conseil , les médicaments à des prix réduits, d'après un tarif 
arrêté de commuo accord avec le comité. 


Ant. 3. Nos Ministres de l'Intérieur et des Finances sout 
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du 
présent arrêté. 

Donné à Bruxelles, le 10 janvier 1849. 


LEOPOLD. 
Par le Roi: 


Le Ministre de l'Intérieur, 
Ca. Rocien. 


Le Ministre des Finances, 
FRÈèRE-ORBAN. 


( 606 ) 


AVIS IMPORTANT. 


L'article 7 de l'arrêté royal du 10 janvier 1849, approu- 
vant les statuts de la Caisse centrale des artistes, range 
au nombre des sources de revenu de celle-ci les dons et 
legs faits par des particuliers. Le legs de 10,000 francs com- 
pris dans le testament de M. Édouard De Biefve n'a pas été 
délivré à la Caisse, parce que celle-ci ne jouit pas de la per- 
sonnitication civile. Les trois Classes de l’Académie n'ont 
pas, individuellement, davantage, qualité pour recevoir 
des libéralités. Mais le Gouvernement a toujours accepté au 
nom de l’Académie les legs qui lui ont été faits par M. le 
baron de Stassart, le baron de Saïint-Genois, Ducpetiaux, 
Joseph De Keyn, Teirlinck, Adelson Castiau, etc. Si M. Edouard 
De Biefve avait spécifié que son legs était destiné à l'Aca- 
démie avec affectation spéciale à la Classe des beaux-arts 
pour le service de la Caisse des artistes, nut doute que le 
Gouvernement ne l'eùt accepté. 

Avis aux personnes qui auraient l'intention de faire des 
libéralités à la Caisse. 


( 607 ) 


LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION EN 1893. 


Proetectoewurs. 


SA MAJESTÉ LE ROI. 
S. A. R. M6r LE COMTE DE FLANDRE. 


Membres honoraires. 


BEERNAERT, Mile Euphrosine, peintre, rue du Buisson, 20, 
à Bruxelles . 

BRIAVOINNE, Mee, rue de Ligne, 43, à Bruxelles . 

BRUGMANN, G., consul de Suède, rue d'Arenberg, 9, à 
Bruxelles . 

BUCHERON-GALLAIT, Mme, peintre, r rue de Prony, on, à Paris, 

DAELE, Auguste, rue Haute-Porte, 20, à Gand. . 

DE HAAS, J.-H., peintre, place de Luxembourg, 9, à 
Bruxelles . . . . . . . 

LE HEMPTINNE, C., industriel, rue des Meuniers, 52, à Gand. 

DE LALAING, le comte Jacques (de Acaddmig, rue Ducale, 
42, à Bruxelles . . . 

DE SENZEILLE, le baron, proprii, au u château de Bruille 
par Binche . . . . . 

FoLOGNe, Égide, architecte, rue de Namur, 12, à Bruxelles. 

HYMANS, Henri (de l'Académie), conservateur des estampes 
à ‘a Bibliothèque royale, rue de la Croix, 44, à Ixelles. 

Koca, Pierre, avocat, administrateur de l’Académie royale 
des Beaux-arts, boulevard Léopold, 86, à Anvers . . . 


Quouité 
par ao. 


49 


4 : 


( 608 ) 


LAMBERT-DE ROTHSCHILD, Léon, consul général de Grèce, 
rue d'Egmont, 2, à Bruxelles. . . . . 
MARCHAL, le chev. Edm., secrétaire perpétuel de l'Académie 
royale de Belgique, rue de la Poste, 63, à St-Josse-ten- 


Noode . . . . ._…. . 
MARKELBACE, À. (de l'Académie), peintre, chaussée d'Haecht, 
135, à Schaerbeek . . . . . 


Maus, Henri (de l'Académie), directeur général honoraire ‘des 
ponts et chaussées et des mines, rue de Naples, 41, à 
Ixelles . . . . . . 

OPPENHEIM, Moe Joseph, rue e Royale, 8, à Bruxelles ee 

_ PrissE, le baron É., à Saint-Nicolas (Waes) . . . . . 

SCHADDE, Jos. (de l'Académie), professeur à l'Académie des 
beaux-arts, rue Leys, 18, à Anvers. . . . . 

SIGART, F1., avocat, rue de l'Arbre-Bénit, 405, à Ixelles 

STALLAERT, J.-J-F. (de l'Académie), peintre, professeur à 
l'Académie des beaux-arts de Bruxelles, rue des Cheva- 
liers, 20, à Ixelles . 

VAN DER HAEGHEN, Ferdinand (de TA Académie), bibliothécaire 
de l'Université de Gand, fossé d'Othon, 4, à Gand rs. . . 

WiLnoTTE, Ch., place de Meir, 42, à Anvers . . . . . 


Membres effectifs. 


ALLAERT, Polydore-François, artiste peintre, rue Basse-des 
Champs, 15, à Gand. . . + . 

AUDELHOF, Frans, directeur de l'école de musique de a 
ville de Turnhout. . . . . 

BALAT, Alph. (de l'Académie), architecte, rue de Londres, 
17, à Ixelles . . . . . . … e a . 

Bexoir, Pierre, (de l'Académie), directeur de l'école de 
musique, Marché Saint-Jacques, 43, à Anvers. + + » 


42 


12 


12 


13 


( 609 ) 


BEYAERT, Henri (de l'Académie), architecte, rue du Trône, 


48, à Ixelles . . . . . . . . . . . . . . . 
Biot, G. (de l'Académie), graveur, rue du Dragon, 47, 
à Anvers . . . . e. os 
BRAECKE, Pierre, statuaire, ru rue du Cadres 35, à Saïnt-Josse- 
ten-Noode . . . . . 
CHARLIER, Guillaume, statuaire, avenue de Cortenberg, u, 
à Bruxelles. . . . . . . . 


Crays, Paul-Jean (de l'Académie), peintre, rue Seutin, 27, 
à Schaerbeek . 

DAUGE, Franz, peintre, rue de Suède, 49, à Bruxelles . 

De BLocx, Eug., peintre, rue Bréderode, 149, à Anvers (Sud). 

DE GROOT, G. (de l'Académie) avenue Louise, 406, à 
Bruxelles . . . . . 

De JANS, Édousrd-Bernard, peintre, professeur à l ‘Académie 
des beaux-arts, rue du Moulin, 41, à Anvers . 

DEMANNEZ, Joseph {de l'Académie), graveur, rue de la 
Ferme, 8, à St-Josse- ten-Noode. . . 

DE SELTS Loxcenaups, le baron Edm. (de | Académie), bou- 
levard de la Sxuvenière, 34, à Liège 

DEWAELE, Joseph, architecte, professeur à l'Académie des 
beaux-arts, Coupure, 93, Gand . . 

Féris, Éd. (de l'Académie), conservateur en chef de la Biblio- 
thèque royale, professeur à l'Académie des beaux-arts, 
rue de Bodenbroeck, 45, à Bruxelles. . . . . 

FRAIKIN, C.-A. (de l'Académie, statuaire, chaussée d' Haecht, 
198, à Schaerbeek . 

GEVAERT, F.-A. (de l’Académie), directeur du Conservatoire 
royal, place du Petit-Sablon, 46, à Bruxelles. 

GUrFENS, Godfried (de l'Académie), peintre, place Le Hon. 4, 
à Schaerbeek . . . . . . 

HASELEER, E.-A., peintre, rue Philomène, 1, à Schaerbeek. 

HEMLEB, professeur de musique, Place du Théâtre, 39, 
à Namur. . . . 


99 


13 


42 


( 610 ) 


HENNE, Alex. (de l'Académie), secrétaire-administrateur hono- 
raire de l'Académie des beaux-arts, rue de Livourne, 44, 
à Ixelles . . . se eee se ee … , 

RENNEBICO, J. (de l'Académie), peintre, rue de Lausanne, 4, 
à Saint-Gilles . 

HerBo, Léon, peintre, rue des Drapiers, 28, à Ixelles, 

HERTOGS, Joseph, architecte, avenue du Commerce, 162, 
à Anvers. 

HoFMAN, J., architecte- ingénieur, marché au Fi 8, à Gand. 

JAQUET, Joseph (de l'Académie}, statuaire, prof. à l'Acadé- 
mie des beaux-arts, rue des Palais, 156, à Schaerbeek. 

K£RCKX, Jean, sculpteur, professeur à l'Académie royal des 
beaux-arts, Chaussée de Malines, 127, à Anvers . 
LAGAE, Jules, statuaire, rue Jolly, 24, à Schaerbeek 
LAMMENS, Jean-Charles, peintre, professeur à l'Académie 
des beaux-arts, rue du Rabot, 36, à Gand. . . . . 
LAMORINIÈRE (J.-P -J.), peintre, rue de la Province, 463, à 
Anvers . . . . . 

Laureys, Félix (de l'Académie), architecte boulevard du 
Nord, 9, à Bruxelles. 

LyNEN, Amédée, artiste peintre, rue | Philippe de Chap 
gne. 21, à Bruxelles. 

MEUNIER, Ch.-Jean-Baptiste (de l'Académie), graveur, rue 
Maes, 20, à Ixelles. . . , . . . . . . 

MoysARD, Louis, chef de musique pensionné du 2e régiment 
de lanciers, rue de Potter, 8, à Schaerbeek . . 

MUSSELS, F., ancien chef de musique du 4er régiment de 
lanciers, à Thulin (Hainaut) . . 

PAULI, Adolphe (de l'Académie), professeur d ‘architecture 
à l'Université, place des Fabriques, 1, à Gand . . 

Pion, Louis, peintre, rue de la Bienfuisance 16, à Saint- 
Josse-ten-Noode. . . . . . 

PLATTEEL, Franç., régisseur des concerts, ete. au Conserva- 
toire royal, chaussée de Bruxelles, 40, à Forest. . . . 


(611 ) 


PoRTAELS, Jean (de l'Académie), peintre, directeur de 
l'Académie des beaux-arts, rue Royale, 232, à St-Josse- 


ten-Noode . . . . . . 
PORTIELJE, Gérard, artiste peintre, rue de l'Harmonie, 80, 
à Anvers . . . . . 


Rapovx , Théodore (de l'Académie), ‘directeur du Conserva- 
toire royal, boulevard Piercot, 23, à Liège . . . . . 
ROFFIAEN, Fr., peintre, rue Godecharle, 16, à Ixelles. 
Rooses, Max. (de l'Acalémie,. conservateur du Musée Plan- 
tin. rue de la Province (Nord), 99, à Anvers . . . . . 
SAMUEL, Adolphe (de l'Académie), directeur du Conserva- 
toire royal, place de l'Évêché, 4, à Gand. . 
SLINGENEYER, Ernest (de l'Académie), peintre, rue du Com- 
merce. 413, à Bruxelles . 
STOBBAERTS, artiste peintre, rue Vifquin, 63, N Schaerbeek, 
STROOBANT, François, peintre, rue d'Édimbourg, 8, à Ixelles. 
TIBERGRIEN, Louis, peintre, boulevard de Bruxelles, à Gand. 
VAN BIESBROECK, L., sculpteur, professeur à l'Académie des 
beaux-arts de Gand, rue d'Egmont, 43, à Gand . . 
VAN DAuMr, Émile, peintre, rue Vanderlinden, #6, à Schaer- 
beek . . . . . . . . . . 
VANDEN BOGAERDE, François-Liévin, chef de musique pen- 
sionné du 9e régiment de ligne, à Alost. . . . . 
VANDEN EYCKEN, Charles, peintre, rue de Robiano, 85, à 
Schaerbeek. 
VAN EVEN, Edward (de Académie), archiviste ‘de la ville, 
rue des Bouchons, à Louvain . 
VAN KEIRSBILCK, professeur à l'Académie des beaux- arts 
de Bruxelles, rue Thiéfry, 41, à Schaerbeek . . . . . 
Van Kuyck, peintre, longue rue d'Argile, 242, à Anvers . 
VAN LAMPEREN, M., ancien bibliothécaire du 1 Conservatoire, 
rue de Florence, 41, à Ixelles . 
VAN LEEMPUTTEN, Frans, artiste peintre, rue Vénus, 5, à 
Anvers. . ee ee … + 


49 
12 


12 
42 


12 
12 
42 
12 
12 
12 
12 
42 
42 
42 
42 


42 . 
12 


42 


12 


\ 


(612 ) 


VAN STRYDONCK, Guillaume, peintre, rue Vilain XIII, 24, à 
Bruxelles . . . . ne ee 

VAN VoLxen, Jean- Baptiste, ‘professeur honoraire au Con- 
servatoire, rue Jean Stas, 2%, à Saint-Gilles-Bruxelles. 

VERPLANCKE, Bern. professeur à l'Académie des beaux-arts, 
rue des Douze Chambres, 56, à Gand . . . . . . 

VERWÉE, Alfred, peintre, rue de la Consolation, à Schaerbeek. 

VINCOTTF, Thomas {de l'Académie), statuaire, rue de la Con- 
solation, 97, à Schaerbeek . 

WAGENER, À. (de l'Acadéinie), administrateur-inspecteur de 
l’Université de Gand, boulevard du Jardin  zoologique, a, 
à Gand. . . . . oe 

WATELLE, Ch.-Henri „professeur ac musique, rue de la vile, 
22, à Boisfort . . 

WAUTERS, Émile, peintre (de l'Académie), rue Mercelis, 
29, à Ixelles . . . . 


42 


N. B. Les membres effectifs qui négligent de faire connaître leur 
changement de domicile s'exposent à être considérés comme ayant 


‘renoncé à faire partie de l'Association. 








TABLE. 


Éphémérides pour l’année 1893. — Année d'aprés les 
êres anciennes et modernes. — Comput ecclésiastique. 
— Fêtes mobiles. . . . . . - 

Quatre-Temps. — Saisons. — Jours fériés, — Éclipses . 

Calendrier. 

Calendrier de l'Académie. 

Organisation de l’Académie. — Aperçu inorique. 

Statuts organiques. . 

Règlements de l’Académie. — “Règlement général 

articles additionnels . . 

Résolutions de la Commission administrative au | sujet des 
impressions . . . se 

Réglement intérieur de la Classe des sciences . 

Reglement intérieur de la Classe des lettres. 

Règlement intérieur de la Classe des beaux-arts . 

Bibliothèque de l’ Académie. — Règlement général. 

Costume des membres de l’ Académie . . 

Franchise de port. 

Local et travaux de l'Académie. — Palais des âca- 
démies. — Bustes des académiciens décédés. 

Travaux spéciaux. — Adjonction de savants, etc. . 

Commission chargée de la publication d'une biographie 
nationale. — Règlement . . . . . . . . . 


( 614 ) 


Commission royale d'histoire. — Règlement organique. 
Commission chargée de la publication des œuvres des 
anciens musiciens belges. — Institution et Règlement. 
Prix perpétuels, Concours périodiques. — Prix décernés 

__ par les trois Classes de l’Académie, depuis 1816. 

Prix Guinard. . . . . . . 

Prix quinquennal d'histoire. — Institution . . 

Prix quinquennauzx de littérature et de sciences. — 
Institution. . . . . 

Remplacement du prix quinquenaal des s sciences s morales 
et politiques par trois autres prix, et création d'un 
prix quinquennal des sciences sociales 

Reglement général pour les prix quinquenaaux et dé- 
cennaux . . … . . 

Prix quinquennaux et décennaux décernés depui leur 
iastitution (1851) . . 

Prix quinquennal de statistique fondé par Xavier 
Heuschling . . . . . . . . 

Coucours . . 

Prix triennal de littérature dramatique française. 
— Institution et réglement . . 

Prix triennal de littérature dramatique famande 

— Institution et règlement . . . . « 

Prix triennaux de littérature dramatique française et | de 
littérature dramatique flamande décernés depuis leur 
institution. . . . + . . . . . . . . 

Grands concours de peinture, d’architecture, ds 
sculpture et de gravure. — Réorganisation géné- 
rale. . «es ee + + … « 


Articles additionnels relatifs aux grands concours d'ar- 


108 


109 


chitecture et de gravure . . . . . . . . 118, 120 


( 615 ) 


Lauréats des grands concours de peinture, de sculpture, 
d'architecture et de gravure. . . . …... 
Fondation Godecharle . . . . . . . . . . 
Organisation, . . . . . ee ee + . . + . 
Grand concours de composition musicale. — Organi- 


salion . 
Règlement. . . . . . . . . . + 
Concours pour les cantates. — Institution . . 
Programme. . . . . . + . 
Lauréats des grands concours de composition musicale. 
Lauréats des concours des cantates . . . . 


Fondations académiques. — Prix de Stassart pour une 
notice sur un belge. célèbre. — Institution 

Concours . . 

Prix de Stassart pour une je question d histoire nationale. 
— Ínstitution. 

Concours . . . + . 
Prix de Saint-Genois pour une question d'histoire ou 
de littérature en rage flamande. — Institution . 

Concours, . . .  . 

Priz Teirlinck pour une question de littérature fla- 
mande, — Institution , 

Concours. . . . . + . 

Prix Bergmann. — ‘Institution d'un prix perpétuel de 
littérature flamande. 

Concours. . . « ee 

Prix Joseph de Keyn. — Prix annuels et perpétuels 
pour des ouvrages d'instruction et d'éducation laïques. 
— Institution. . . . . . . . . ee 

Règlement des Concours . , . . . . . 

Concours. . . «eee ee ee ee 


121 
126 
128 


154 
156 
142 
144 
145 
148 


151 
152 


154 
16. 


157 
158 


159 
160 


161 
165 


167 
170 
172 


( 616 ) 


Prix Adelson Castiau en faveur de l'amélioration de la 
condition morale, intellectuelle et physique des classes 
laborieuses et des classes pauvres. — Institution 

Règlement des Concours . . . . . . . . 


Concours. . . . . . . 

Prix biennal de philologie classique. — Institution . 
Réglement . . . . . . . . . . . . . ee 
Concours. . . ns ee 


Prix Charles Lemaire, pour des questions relatives 
aux travaux publics. — Institution. . . . 

Règlement . ese ee 

Prix Édouard Mailly, pour favoriser les progrès de 
l'astronomie en Belgique. — Institution . . . . . 

Règlement . 

Liste des membres, des correspondants et des associés 
de Académie . . . ae ee . . . 

Commission administrative . . . . . . . . . . 


Classe des sciences . . . . . 
Classe des lettres . .. . . . . . ee . 
Classe des beaux-arts . . . . .. ee ee 


Commission de la Biographie nationale . . 
Commissions spéciales des finances des trois Classes . 
Commission permanente des paratonnerres. . . . 
Commission des grands écrivains du pays . 
Commission pour les portraits des membres décédés . . 
Commission pour la publication des œuvres des anciens 
musiciens belges. . . . . . 
Commission chargée de discuter toutes Îles questions rela- 
tives aux lauréats des grands concours . . . . . 
Commission royale d'histoire . . . . . . . . . 
Nécrologie. . . . ae ee . . . . 


176 
It. 
178 
179 
180 
182 


185 


187 


192 


( 617 ) 


Adresses des membres, eto., de l’Académie habitant 
Bruxelles ou ses faubourgs. . . . . 
Adresses des membres, etc., habitant la province . 
Personnel du secrétariat 
Liste des Présidents et des Secrétaires perpétuels de 
l’Académie depuis la fondation en 1769 . . . 
Liste des Directeurs depuis 1845. . 
Notices biographiques. — Jean-Servais Stas, sa vie 
et ses travaux (avec portrait); par Walter Spring . 
Nicolas-Édouard Mailly (avec portr.); par Franc. Terby. 
Jean-Auguste-Ulric Scheler (avec portr.); par J. Stecher. 
Le chevalier Léon de Burbure (avec portrait); par 


F.-A, Gevaert. . . . ee 
Louis- Henri-Frédéric Melsens (avec portrait); par P. De 
Heen . . . eee 


Anatole de Caligoy, sa vie et ses travaux; par E. Catalan. 
Louis-Chrétien Roersch (avec portrait); par P. Willems. 
Liste des Institutions et Revues périodiques en relation 
avec l'Académie . . . … . 
Caisse centrale des artistes belges. — Exposé de l'admi- 
nistration pendant l’année. 1891; par H. Hymans, 
secrétaire . . . . . . 
État général des recettes et des dépenses de la Caisse 


pendant la même année ; par Edm. Marchal, trésorier. 
Composition des Comités. . . . . . . . . 
Règlement . . . . . . . 
Liste des membres . . . . . . . . . . . . . 
Table des matières. . . . . . see ee 


FIN DE LA TABLE. 


206 
208 
209 


210 
212 


217, 
317 À 
405: 


457; 


483 » 
507 
515 , 


566 


592 


595 
597 
198 
607 
615