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ANNUAIRE
DE
L'ACADEMIE ROYALE
DES
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts
DE BELGIQUE
ANNUAIRE
DE
L'ACADÉMIE ROYALE
DES
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts
DE BELGIQUE
1901
SOIXANTE-SEPTIÈME AWWÉE
BRUXELLES
HAYEZ, IMPRIMEUR DE LACADÉMIE ROYALE DE BHLGIQï'K
RUH DE LOUVAIN, 112
JHDCCCCI
TABLE
Êphémérides pour l* année 4901. — Calendrier Gré-
gorien et calendrier Julien. — Année d'après les
ères anciennes et modernes. — Gomput ecclé-
siastique 1
Fêtes mobiles. — Commencement des saisons. —
Jours fériés 8
Éclipses 3
Calendrier 4
Calendrier de TAcadémie 10
Franchise de port 13
Adresses des membres, des correspondants et des
associés habitant la Belgique 15
Personnel du secrétariat 18
Liste des membres, des correspondants et des associés
de l* Académie 19
Commission administrative 19
Classe des sciences. . . 20
Classe des lettres et des sciences morales et poli-
' tiques 24
Classe des beaux-arts 28
Commission de la Biographie nationale 33
Commissions spéciales des finances des trois
Classes 33
Commission permanente des paratonnerres. ... 34
\
( VI )
Commission pour les portraits des membres décé-
dés U
Commission pour la publication des œuvres des
anciens musiciens belges 34
Commission chargée de discuter toutes les questions
relatives aux lauréats des grands concours ... 34
Commission royale d'histoire 35
Nécrologe 36
Liste des Présidents et des Secrétaires perpétuels de
l* Académie depuis la fondation en 4769 37
Liste des Directeurs depuis 4845 40
Notices biographiques. — Sur la vie et les travaux
de Alphonse Wauters (avec portrait); par H. Pi-
renne 45
Alphonse Briart (avec portrait); par C. Malaise. • . 103
Caisse centrale des artistes belges.
Exposé de la situation au 31 décembre 1900; par
H. Hymans, secrétaire 143
État général des recettes et des dépenses de la Caisse
pendant les années 1899 et 1900 147
Composition des Comités en 1901 151
Liste des membres 15i
ËPHÉMÉBIDES POÏÏB L'ANNËE 1901.
Calendrier Grégorien et Calendrier Jnllen.
Le ealendrier Grégorien, introdait le i5 octobre 1582 par le pape
Grégoire XIII, est en usage chez la plupart des peuples de l'Eu-
rope et de l'Amérique.
Les Russes, et les Grecs orthodoxes, en général, suivent encore
le calendrier Julien, introduit par Jules César. Ce calendrier est en
retard de 13 jours sur le calendrier Grégorien : cette différence
provient de ce que, dans le calendrier Grégorien, le lendemain du
4 octobre 1582 a été le 15 octobre 1583, et que les années 1700,
1800 et 1900 n'ont pas été bissextiles.
Dans le calendrier Julien, Tépacle est XXII, et la lettre domini-
cale G, pour l'année 1901.
Année d'après les ères anciennes et modernes.
Année de la période Julienne 6614
— de la fondation de Rome selon Varron â654
— de l'ère de Nabonassar 2648
L'année 2677 des Olympiades, ou la i^* année de la 670" Olym-
piade, commence en juillet 1901.
L'année 1319 des Turcs commence le 20 avril 1901, selon l'usage
de Gonstantinople.
L'année 1901 du calendrier Julien commence le 14 janvier de la
mdaie année.
L'année 5661 des Juifs a commencé le 24 septembre 1900, et
l'attHée 5662 commencera le 14 septembre 1901.
Gomput ecclésiastique.
Nombre d'or 2
Épacte X
Cycle solaire 6
Indiction romaine ... 14
Lettre dominicale ... F
( «)
Fèt«s mobiles.
Septaagénme . . 3 février.
Cendres .... 90 février.
Qoatre-T. . Tl fér., 4 et S mars.
Pâques TavriL
ÀscensioD. . . . 46 mai.
Pentecéte. . . . 96 mai.
Qoatre-T. S9, 34 mai et 4 juin.
Trinité 3 juin.
Fête-Dieu 6 juin.
Quatre-Temps. 48, 90 et 34 sept.
4«>' dim. de l'Avent . . 4 dée.
Quatre-Temps. 48, 90 et 94 dée.
Commencement des saisons.
Printemps le 91 mars, k 7 h. 94 m. du matin.
Été le 99 juin, à 3 98 du matin.
Automne le 93 sept., à 6 9 du soir.
Hiver le 99 dée, à 49 36 du soir.
Jours fériés*
* Les dimanches.
* 4«' janvier.
* 8 avriJ. — Lundi de Pâques.
* 46 mai. — Ascension.
* 97 mai. — Lundi de Pentecôte.
* 94 juillet. — Anniv. de l'inau-
gurât du roi Léopold 1^'.
Fêtes nationales.
♦ 45 août. — Assomption.
♦ 4«' novembre. — Toussaint
9 novemb. — Jour des morts.
45 novembre. — Fête patronale
du roi régnant Léopold II.
♦ 95 décembre. — Noél.
96 décembre. — Second jour
de Noël.
Les///#x lég^aUs sont précédées d'un astérisque (*).
(3)
Éclipses*
Il y aura en 1901 deux éclipses de Soleil, une tolale, inyisiblo
en Belgique, et une annulaire, partiellement visible en Belgique, et
deux éclipses de Lune, une pariielle et une par la pénombre, toutes
les deux en partie visibles en Belgique.
Le 3 mai, éclipse de Lune par la pénombre, en partie visible à
Bruxelles : premier contact avec la pénombre, à 4 h. 6 m. du soir;
milieu de 1 éclipse, à 4 b. 81 m. du soir; dernier contact avec la
)énombre, à 8 b. ëë m. du soir. Le premier contact avec la pénom-
)re se fera à 62o du point Nord du disque lunaire, en comptant vers
'Est; le dernier contact à 38° vers TOuest; dans les deux cas, pour
'image directe. La Lune se lève à Bruxelles, le 3 mai, à 7 h. 15 m.
du soir.
Le 27 octobre, édipse partielle de Lune, en partie visible à
Bruxelles : premier contact avec l'ombre, à !2 h. 2ë m. du soir;
milieu de réclipse, à 3 h. 15 m. du soir: dernier contact avec
l'ombre, à 4 h. b m. du soir. Le premier contact avec l'ombre se
fera à 137o du point Nord du disque lunaire, en comptant vers
l'Est; le dernier contact à 166<> vers l'Ouest; dans les deux cas, pour
l'image directe. La Lune se lève à Bruxelles, le 27 octobre, à 4 h.
29 m. du soir. Cette éclipse sera visible dans la moitié Nord-Ouest
de l'Américiue du Nord, dans la moitié occidentale du Grand Océan,
en Australie, en Asie, dans l'Océan Indien, dans la plus grande
partie orientale de l'Europe et dans les régions arctiques.
Le 11 novembre, éclipse annulaire de Soleil, partiellement visible
à Bruxelles : commencement de l'éclipsé générale, à 4 b. 30 m. du
matin (temps off.); fin de l'éclipsé générale, à 10 h. 27 m. du matin.
A Bruxelles, la tin de l'éclipse partielle aura lieu à 7 h. 7 m. du
matin (temps off.}. Le dernier contact se fera à i& du point Nord
du disque solaire, en comptant vers l'Est, pour l'image directe.
Cette éclipse sera visible dans la moitié septentrionale de l'Afrique
à l'exception des territoires occidentaux, en Europe à l'exception
de la Norvège, de la Grande-Bretagne, de la pointe Nord Ouest de
la France et de la moitié occidentale de l'Espagne, en Asie à
l'exception du Nord-Est, et dans l'Océan Indien.
(4 )
1 M.
2 M.
5 J.
4 V.
5 S.
6 D.
7 L.
8 M.
9 M.
10 J.
H V.
12 S.
13 D.
14 L.
1*> M.
16 M.
17 J.
18 V,
19 S.
tO D.
il L.
22 M.
23 Bl
24 J.
25 V.
26 S.
27 D.
28 L.
29 M.
30 M.
SI J.
Janvier.
GlKCONClSION DB N.-S- ^
S. Adélard, ab. de Gorbie.
S*« G«neviève, vierge.
S. Tile. S»» Pbaraïlde, v.
S. Télespbore, pape.
Epiphànib ou les Rois.
S*« Mélanie, vierge.
S^ Gudule, vierge.
S. Marcellin, évéque.
S. Agathon, pape.
S. Hygin, pape.
S. Arcade, martyr.
S^ Véronique de Milan.
S. Hilaire, év. de Poit.
S. Paul, ermite.
S. Marcel, pape.
S. Antoine, abbé.
Chaire de s. Pierre à R.
S. Ganut, roi de Danem.
SS. Fabien ci Sébastien.
S»* Agnès, V. el m.
SS. Vincent et Anastase.
Epousailles de la Vierge.
S. Timothée, év. d'Ëph.
Conversion de s. Paul.
S. Polycai-pe, év. et m.
S. Jean Chrysostoiiie, év.
S. Julien, év deCuença.
S> Franc, de Sales, év.
S«" Martin*, v. el mârt.
S. Pierre Noltfsque.
Pleiae Lone le 8.
DerDier Quartier le 1^.
Nouvelie Lune le S'J.
Premier Quartier le t7.
1 V.
2 S.
3 D.
4
5
L.
M.
6 M.
7 J.
8 V.
9 S.
10 D.
H L.
12 M.
13 M.
14 J.
15 V.
16 S.
17 D.
18 L.
19 M.
20 M.
21 J.
22 V.
23 S.
24 D.
25 L.
26 M.
27 M.
28 J.
■•'évrler.
S. Ignace, év. et mart.
PuRip. ou Ghandilkuk.
Sept. S. Biaise, év. et m.
S. André, S*« Jeanne, ▼,
S'« Agathe, vierge et m.
S. Amand, S'* Dorothée.
S. Romuald, abbé.
S. Jean de Matha.
S Cyrille, St« Apolline.
S** Scholastique, vierge.
S. Séverin, abbé.
Sie Eulalie, v. et mari.
S^ EuphrosiR«, vierge.
S. Valentin, p. et m.
SS. Faustii) et Jovite, m.
S** Julienne, vierge.
SS. Théodule el Juliea.
S. Siméon, évéque et m.
S. Bonifaee, év. de Laos.
Les Cendre». S. Éleafhère.
Le Bap. Pépin de Landefi.
G. de s. Pier. à Anlioche.
S. Pierre Damien, év.
SS. Mathiiis et Modeste.
S'« Walburjife, vierge.
S^ Adeltriide, abbess^.
Q.'temps S. Alexandre.
S. Julien, niarlyr.
Pleine Lurte le S.
Derai«i^ Quartier fè II.
Nouvelle Lune le 19.
Premier Quartier le fi.
( 5)
t y. Q.- temps. S. Aubin, év.
i S. Q 'teinpg.S. Simplice, p.
3 D. S** Gunégonde, iiupérat.
4 L. S. Casimir, roi.
5 M. S. Théophile.
6 M. S** Colette, vierge.
7 J. S. Thomas d'Aquin.
8 V. 3. Jean de Dieu.
9 S. S*« Françoise, veuve.
fO D. Les 40 Mari de Sébaste.
il L. S. Vindicien,év. d'Arras.
li M. S. Grégoire le Grand, p.
15 M. St*> Euphrasie.
14 J. S»* Mathilde, reine.
15 V. S. Longin, soldat.
16 S. S** Eusébie, vierge.
17 D. S««Gerlrude,abb. deNiv.
18 L. S. Gabriel, archange.
19 M. S. Joseph, pair, de la B.
fO M. S. Wulfran, év. de Sens.
tt J. S. Benoît, abbé.
23 V. S. Basile, martyr.
tS S. S. Victorien, martyr.
S4 D. Pauion. S Agapet, év.
35 L Annomciat. S. Humbert.
36 M. S. Ludger,év.de Munster.
37 M. S. Rupert, év. de Worms.
38 J. S. Sixte III, pape.
39 V. S. Eustase, abbé.
30 S. S. Véron, abbé.
31 D. /tameaux. S. Benjamin.
Pleine Lune le S.
Deruier Quartier le IS.
Noavrll* Lune le SO.
Premier Qaartier le 17.
Avril.
1 L. S. Hugiies,év.deGren6b.
3 M. S. François de Paule.
3 M. S. Richard, év. de Chich.
4 J. S. Isidore de Séville
5 V. Vend -Saint S. Vincent.
6 S. S. Célestin, pape.
7 D. PAQUES S. Albert, erm.
8 L. S.Perpfltue.év.deTours.
9 M. S*« Waudru, nbbesse.
10 M. S. Macaire, évêque.
11 J. S. Léon le Grand, pape.
12 V. S. Jules I, pape.
13 S. S. Herménégildn, mari.
14 D. S. Justin, marlyr.
15 L. SS.AnasIasieetBasilisse.
16 M. S. Drogon, ermite.
17 M. S. Anicet,p. et marlyr
18 J. S. Ursmar. év. et abbé.
19 V. S Léon IX, pape.
30 S. S*« Agnès, vierge.
31 D. S. Anselme, archev.
33 L. $S.SoteretCajus,p.etm.
23 M. S. Georges, mnrtyr.
24 M. S. Fidèle de SijKraaring.
25 J. S. Marc, évanoéliste.
26 V. SS. Clet et Marcellin, p.
27 S. S. Antime, évéq. et m.
28 D. S. Vital, martyr.
29 L. S- Pierre de Milan, mart.
30 M. S<« Catherine de S., v.
Pleine Lune le i.
Dernit-r Quariit-r le 11.
Nouvellr Lune le 18.
Premier Quartier le 1(-
(6)
1 M.
9 J.
3 V.
4 S.
5 D.
6 L.
7 M.
8 M.
9 J.
10 V.
Il S.
19 D.
13 L.
14 M.
15 M.
16 J.
17 V.
18 S.
19 D.
90 L.
91 M.
99 M.
93 J.
94 V.
95 S.
96 D.
97 L.
98 M.
99 M.
30 J.
31 V.
Mal.
SS.Phil. etjacq.,apôt.
S. Athanase, évéque.
Invention de la Croix.
S^* Monique, veuve.
S. Pie V, pape.
S. Jean Porte- Latine.
S. Stanislas, év. et mart.
Apparition de S. Michel.
S. Grégoire de Naziance.
S. Antonin,arch. deFlor.
S. Franc, de Hiëronymo.
SS. Nérée et Achillée, m.
S. Servais, év. de Tongr.
S. Pacôme, abbé de Tab.
S** Dvmphne, v. et m.
ASCENSION. S. Jean N.
S. Pascal Baylon.
S. Venant, martyr.
S. Pierre Céleslin, pape.
S. Bernardin de Sienne.
S^ Itisberge, vierge.
S** Julie, vierge et mart.
S. Guibert.
N. D. Sec. des Chrétiens.
S. Grégoire VU, pape.
PENTECOTE. S. Phil.
S. Jean I, pape.
S. Germain, év. de Paris.
Q.-temps. S. Maxim in.
S. Ferdinand III, roi.
Q. temps. St« Pétronille.
Pleine Lune le 8.
Dernier Quartier le II-
Nouvelle Loue le 18.
Premier Quartier le M.
i S.
§ D.
S L.
4 M.
5 M.
6 J.
7 V.
8 S.
9 D.
10 L.
11 M.
12 M.
13 J.
14 V.
15 S.
16 D.
17 L.
18 M.
19 M.
90 J.
91 V.
99 S.
93 D.
34 L.
95 M.
96 M.
97 J.
98 V.
99 S.
30 D.
Jnln.
Q. temps. S. Pampbile.
La TaiNiTtf. S. Marcellin.
S^ Clotilde, reine.
S. Optât, év. de Milève.
S. Boniface, év. et mart.
La Fbtb Dibd. S. Norbert.
S. Robert, abbé.
S. Médard, év. de Noyon.
S. Prime
S^'Margueril e, r. d' Ecosse
S. Barnabe, apôtre.
S. Jean de Sahagem.
S. Antoine de Padoue.
S. Basile le Gr., archev.
SS. Guy et Modeste, m.
S. Jean- François-Régis.
S^ Alêne, vierge et mart.
SS. Marc el Marcellin, m.
S^'Juliennede Falconieri.
S. Syh'ère, pape.
S. Louis de Gonzague.
S. Paulin, év. de Noie.
S*^ Marie d'Oignies.
Nativ. de S. Jean-Bapt.
S. Guillaume, abbé.
SS. Jean et Paul, mart.
S. Ladîslas, roi de Hong.
S. Léon II, pape.
SS. PiBBRB BT Paul, ap.
S*« Adile, vierge.
Pleine Lune le 1.
Dernier Quartier le 9.
Nouvelle Lune le iC
Premier Quartier le 18.
( 7)
Juillet.
( L. S. Rombaut, évéque.
3 M. Visitation de la Vierge.
3 M. S. Euloge, martyr.
4 J. S. Théodore, évéque.
5 V. S. Pierre de Lunenib.
6 S. S^ Godelive, martyre.
7 D. S. Willebaud, évéque.
8 L. St« Elisabeth, r. de Port.
9 M. SS. Martyrs de Gorcum.
10 M. Les sept Frères Martyrs.
11 J. S. Pie I, pape.
13 V. S. Jean Gualbert, abbé.
13. S. S. Ânaclet, pape et m.
14 D. S. Bonaventure, évéque.
13 L. S. Henri, emp. d'Aliem.
16 M. N.-D. du Mont Garmel.
17 M. S. Alexis, ronfesseur.
18 J. S. Camille de Lellys.
19 V. S. Vincent de Paule.
30 S. S. Jérôme Éniilien.
31 D. ^. Sa(T. de Mir. à Brux.
33 L. S(« Marie-Madeleine.
33 M. S. Apollinaire, év. de R.
34 M. S*" Christine, v. et mart.
35 J. S. Jacques le Majeur, ap.
36 V. S^' Anne, mère delà Vier.
37 S. S- Pantaléon, martyr.
38 D. S. Victor, martyr.
39 L. S^ Marthe, vierge.
30 M. SS. Abdon etSenuen,m.
31 M. S. Ignace de Loyola.
IMeÎDc Lune le I.
Dernier Quartier le 9.
Nouvelle Lune le 15.
Premier Quartier le tS.
Pleine Lune le H.
Aoftt.
1 J. S. Pierre-ès-Liens
3 V. S. Alphonse de Liguori .
3 S. Invention de S. Etienne.
4 D. S. Dominique, confess.
5 L. Notre-Dame-aux-Neiges.
6 M. Transfiguration de N. S.
7 M. S. Donat, év. et mari.
8 J. S. Cyriaque, martyr.
9 V. S. Romain, martyr.
10 S. S. Laurent, martyr.
11 D. S. Géry, év de Cambrai.
13 L. S*« Claire, vierge.
13 M. S. Hippolyte, martyr.
14 M. S. Eusèbe, martyr.
13 J ASSOMPTION. S.Arn'd.
16 V. SS. Hyac. et Roch, conf.
17 S. SS.Joachim et Libérât, a.
18 D. S** Hélène, impératrice
19 L. SS. Louis Flores, Jules.
30 M. S. Bernard, abbé.
31 M. S««J. Franc, de Chantai.
33 J. S. Timothée, martyr.
33 V. S. Philippe Béniti!
34 S. S. Barthélemi, apôtre.
35 D. S. Louis, roi de France.
36 L. S. Zéphirin, pape et m.
37 M. S. Joseph Calasance.
38 M. S. Augustin, év. etdocl.
39 J. DécoU. de S. Jean-Bapt
30 V. S*«Rosede Lima, vierge
31 S. S. Raymond Nonnnt.
Dernier Quartier le 7.
Nouvelle Lune le 14.
Premier Quartier le it.
Pleine Luiie le «9.
(8)
i D.
S L.
3 M.
4 H.
5 J.
6 V.
7 8.
8 D.
U L.
10 M.
li M.
12 J.
13 V.
14 S.
15 D.
16 L.
17 M.
18 M.
19 J.
20 V.
21 S.
22 D.
23 L.
24 M.
25 M.
26 J.
27 V.
28 S.
29 D.
30 L.
Meplcnibri*.
S. Gilles, abbé.
S. Etienne, roi de Hong.
S. Remacle,év.deMaest.
S^ Rosalie, vierge.
S. Laurent Justinien.
S. Donatien, martyr.
S** Reine, vierge.
Nativité dk la VisacB.
S. Gorgone, martyr.
S. Nicolas de Tolentino.
SS. Prote et Hyacinthe.
S. Guy d'Anderlecht.
S. Ame, év. Sion en Val.
Exaltation de la Croix.
S. Nicomède, martyr.
SS. Corneille f t Cyprien.
S. Lambert, év. deMaesl.
Q.-temp». S. Joseph de G.
S. Janvier, martyr.
Q -temps. S Eustache.
Q.-lempx. S. Mathieu, ap.
S. Maurice et !»«s coiiip.
S** Thècle, vierjie et m.
N.-D. de la Merci.
S. Firmin, év. et martyr.
S. Cyprien et S'^ Justine.
SS. Côme et Damien, m.
S. Wenceslas, martyr.
S. Michel, archange.
S. Jérôme, docteur.
Dernirr <juarticr ir S
Nouvelle Lune le 13.
Premier Quartier li- 31.
PIrine Luue le iS-
1 M.
3 M.
3 J.
4 V.
5 S.
(> D.
7 L.
8 M.
9 M.
10 J.
11 V.
12 S.
13 D.
14 L.
15 H.
16 M.
17 J.
18 V.
19 S.
20 D.
21 L.
22 M.
23 M.
24 J.
25 V.
26 S.
27 D.
28 L.
29 M.
30 M.
31 J.
<^cC«ikre.
S. Bavon, patr. de Gtfnd.
S. Léodegaire, évéque.
S. Gérard, abbé.
S. François d'Assise.
S. Placide, martyr.
S. Brunon, confesseur.
S. Marc, pape.
S*« Brigitte, veuve.
S. Denis etse8Comp.,m.
S. François de Borgia.
S. Gommaire, p. de Lier.
S. Wilfrid, év. d'York.
S. Edouard, roi d'Angi.
S. Calixte, pape et mart.
S** Thérèse, vierge.
S. Mummolin, évéque.
S** Hedwige, veuve.
S. Luc, évangéliste.
S. Pierre d'Alcantara. <
S. Jean de Kenti.
S*<^ Ursule et ses comp. m .
S. Mellon, évéque.
S. Jean de Gapistran.
S. Raphaël, archange.
SS. Crépin et Crépinien.
S. Ëvariste, pape et m.
S Frumence, ap. de l' Ëth.
SS. Simon et Jude, apôt.
S^ Ermelinde, vierge.
S. Foillan, martyr
S. Quentin, martyr.
Dfriiier Quartier le 4.
Nouvelle Lune le it.
Premier QuHrticr le SO.
Pleine Lune le 17.
(9 )
I V.
t S.
3 D.
4 L.
5 M.
6 M.
7 J.
8 V.
9 S.
10 D.
11 L.
13 M.
13 M.
U J.
15 V.
16 S.
17 D.
18 L.
19 M.
20 M.
31 J.
33 V.
33 S.
34 D.
«8 L.
26 M.
37 M.
38 J.
39 V.
30 S.
!Vo«eiiibre.
TOUSSAINT.
Lei Trépastté».
S. Hubert, év. de Liège.
S. Charles Borromée, év.
S. Zacharie, S^ Elisabeth.
S. Winoc, abbé.
S. Willebrord, év. d'Ut.
S. Godefroi, év. d'Am.
Déd.derégLduSauv.àR.
S. André Avellin.
S. Martin, év. de Tours.
S. Liévin, év. et mart.
S. Stanislas Kosika.
S. Albéric, év. d'Utrecht.
S. Léopold, confesseur.
S. Edmond, archevêque.
S. Grégoire Tbaumalur.
Déd.de>SS.Pier.etPaul.
St« Elisabeth deThuring.
S. Félix de Valois.
Fréisentat. de la Vierge%
S^ Cécile, vierge et mar.
S. Clément I, pape et m.
S. Jean de la Croix.
S** Catherine, v. et m.
S, Albert de Louv., év.
S. Acaire, évéque.
S. Rufe, martyr.
S. Saturnin, martyr.
S. André, apôtre.
Dernier Quartier ii'- 3.
MouTeile Lune le il.
Preuiier Quartier le lO.
Fleine Lune le 26.
1 D.
3 L.
3 M.
4 M.
5 J.
6 V.
7 S.
8 D.
9 L.
10 M.
11 M.
12 J.
13 V.
14 S.
15 D.
16 L.
17 M.
18 M.
19 J.
20 V.
21 S.
22 D.
23 L.
24 M.
25 M.
2f> J.
27 V.
28 S.
29 D.
30 L.
31 M.
Wccenihre.
Àtent. S Éloi,év. de N.
S*« Bibiennc, v. et m.
S. François -Xavier.
S'« Barbe, martyre.
S. Sabbas, abbé.
S. Nicolas, év. de Myre.
S. Ambroise, év. et doct.
Conception db la Vibrgi.
S^B Léocadie,v. et mart.
S. Melchiade, p. et m.
S. Damase, pape.
S. Valéry, abbé en Pic.
S*^ Lucie, vierge et m.
S. Nicaise, évéque.
S. Adon , arch. de Vienne.
S. Ëusèbe, évéque.
S*' Begge, veuve.
Q.-temps Expect.de la V.
S. Néniésion, martyr.
Q.-temps. S. Philogone.
Q.- temps. S. Thomas, ap.
S. Hungère, ev. d'Utr.
S'* Victoire, vierge et m.
S. Lucien.
NOËL.
S. Etienne, premier m.
S. Jean, apôt. et évang.
SS. Innocents.
S. Thomas de Cantorb.
S. Sabin, évéq. et mart.
S. Sylvestre, pape.
Dernier Quartier le i.
Nouvelle Lune le II.
Prentier Quartier le 18.
Pleine Luue le SS.
(10 )
CALENDRIER DE L'ACADÉMIE.
Janvur. — Election du Directeur dans chacune des trois Classes.
Election des membres, associés et correspondants de la
Ciasse des Beaux- Arts.
Élection du jury pour les Prix De Keyn (XI" concours,
i^^* période, enseignement primaire).
Questions pour le programme du concours annuel de la
Classe des Sciences,
Février. — Élection du Comité chargée de la présentation des
candidats Pour les places vacantes élans la Classe
des Lettres,
Lectures pour la séance publique de la Classe des
Lettres.
Rédaction définitive du programme du concours de la
Classe des Scieftces.
— Propositions de candidats pour les places vacantes dans
la Classe des Lettres.
Réunion de la Commission administrative pour le règle-
ment des comptes.
— Lecture des rapports sur les mémoires de concours :
Classe des Lettres (concours annuel) ; Prix De
Keyn.
Discussion des titres des candidats proposés pour les
places vacantes dans la Classe des Lettres, et, éven-
tuellement, propositions de candidatures nouvelles.
Réunion des Commissions spéciales des finances pour
l'examen des comptes.
Mai, — Jugement des travaux envoyés pour le concours annuel
de la Classe des Lettres et pour les Prix De Keyn.
Election des membres, associés et correspondants de la
Classe des Lettres
Élection par chaque Classe de son délégué dans la
Commission administrative de l'Académie.
Séance générale des trois Classes pour régler leurs inté-
rêts communs.
Séance publique de la Classe des Lettres; distribution
des récompenses.
Mars.
Avril.
(11 )
Mai. — Le délai pour la remise des manuscrits destinés au con-
cours littéraire ouvert par la Classe des Beaux-Arts
expire le 3i de ce mois.
Juin, — Désignation par la Classe des Lettres des questions à
maintenir au programme; désignation des matières
sur lesquelles porteront les questions nouvelles et
nomination pour chacune de celles-ci d'un Comité de
trois membres chargé de présenter trois sujets.
Désignation des commissaires pour les mémoires desti-
nés au concours littéraire de \AClasse des Beaux- Arts.
Le 3o de ce mois expire le délai pour la remise des
travaux à soumettre au jury de la 5* période du Prix
Chailes Lemaire.
y utile t. — Rapport des Commissions de la Classe des Lettres sur
les sujets à mettre au concours, détermination des
prix et rédaction définitive du programme annuel. —
Question pour le Prix Teirlinck.
Le délai pour la remise des manuscrits destinés au
concours annuel de la Classe des Sciences, expire
le 3i de ce mois.
Août. — Désignation des commissaires pour les mémoires reçus
pour le concours annuel de la Classe des Sciences.
Lectures pour la séance publique de la Classe des
Sciences.
Les vacances, pour chaque Classe, commencent après
les séances respectives.
Septembre, — Les sujets d'art appliqué mis au concours par la Classe
des Beaux-Arts doivent être remis avant le i»»" octo-
bre.
Fin des vacances le 3o.
■Octobre . — Propositions de candidats pour les places vacantes dans
la Classe des Sciences.
Rappel aux membres et aux correspondants de la
Classe des Lettres au sujet des lectures à faire pen-
dant l'année.
Jugement des mémoires littéraires et des sujets d'art
appliqué, envoyés au concours annuel ouvert par la
Classe des Beaux- Arts.
Dernier dimanche. Séance publique de la Classe des
Beaux-Arts : distribution des récompenses («).
(1) Lors des années du grand concours bisannuel de composition
jnusicale, cette séance aura lieu le dernier dimanche de novembre
2
( 1-2 )
Octobre. — Le délai pour la remise des manuscrits destinés au
concours annuel de la Classe des Lettres pour 1903»
expire le 3x.
N^ovembre, — Propositions de candidatures nouvelles pour les places
vacantes dans la Classe des Sciences.
Propositions de candidats pour les places vacantes
dans la Classe des Beaux- Arts.
Désignation des commissaires pour le concours annuel
de la Classe des Lettres
Désignation par la Classe des Beaux-Arts des matières
du concours annuel; formation des Commissions
chargées de composer le programme.
Décembre. — Nomination des Commissions spéciales des finances
pour chaque Classe.
Discussion des titres des candidats proposés pour les
places vacantes dans la Classe des Sciences.
Jugement des mémoires envoyés au concours annuel
de la Classe des Sciences et des travaux leçus pour
la 5* période du Prix Charles Lemaire.
Élection des membres, associés et correspondants de la
Classe des Sciences.
Discussion des titres des candidats proposés pour les
places vacantes dans la Classe des Beaux-Arts» et,
éventuellement, propositions de candidatures nou-
velles.
Séance publique de la Classe des Sciences i distribution
des récompenses.
Réunion de la Commission administrative pour arrêter
le Budget.
Le délai pour la remise des travaux destinés à la seconde
période du XI « concours des Prix De Keyn, et à la
septième période du Prix Castiau, expire le 3i de
ce mois.
( 13)
FRAIVCHISE DE PORT (1)
Art. 4«'. Notre Ministre de Tlntérieur est au-
torisé à correspondre en franchise de port,
(1) Accordée par arrêté royal du 21 décembre 1841.
N. B. Pour que les envois parviennent avec la franchise
de port, il est indispensable que les lettres, papiers ou
livres soient mis sotis bandes croisées à l'adresse du secré-
taire perpétuel et contresignées par le membre, correspon-
dant ou associé, qui fait Uenvoi. De plus, les envois
doivent être déposés au bureau de la poste; Texemption
n*est pas admise pour les papiers qui seraient simplement
jetés dans la boîte atuc lettres, La largeur des bandes est
fixée au tiers de la surface des lettres. Les documents
de grand format, manuscrits de mémoires, etc., peuvent
être placés sous bandes croisées dont Tune couvre en
largeur toute la surface de l'envoi, et Tautre la moitié de
ceUe-ci ; ces envois peuvent être entourés d'une corde.
Tout envoi qui ne satisferait pas à ces conditions, sera
taxé au double de la taxe officielle d'expédition.
( 14)
SOUS enveloppe fermée, avec le bureau de l'Aca-
démie des sciences et belles- lettres de Bruxelles,
et les membres de ce corps, individuellement.
Art. 2. La franchise est également attribuée à
la correspondance sous bandes et contre-seing
que l'Académie et son secrétaire perpétuel doivent
échanger avec chacun de ses membres.
Art. 3. Le contre-seing de l'Académie en nom
collectif sera exercé, soit par le président, soit
par le secrétaire perpétuel délégué à cet elFet.
Modèle :
i
1
Monsieur le Secrétaire perpétuel
de l'Académie royale de» Sciences, des Lettres
et des Beaux- Arts de Belgique,
(AU PALAIS DRS ACADÉMIES)
à BRUXELLES.
1
I
ADRESSES DES MEBIBRES,
DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS HARITANT
LA RELGIQUE.
Beernaert (Aug.), rue d'Arlon, ii, à Bruxelles.
Benoit (Peter), rue Vieille Bourse, A% à Anvers.
BiOT (Gust.), rue du Taureau, 10, à Anvers.
BORDUU (Gédéon), rue Joseph II, 68, à Bruxelles.
BoRMANS (Stanislas), rue Fabri, 10, à Liège.
Brants (Victor), Marché-aux-Grains, 9, à Louvain.
Brialmont (Alex.), rue de l'Equateur, 7, à S»-Josse-ten-Noode.
Cesàro (Giuseppe), à Glons.
Glutsenaar (Alfr.), rue de la Source, 68, à Saint-Gilles.
CoufiTENS (Frans), rue du Cadran, 28, à Bruxelles.
Crépin (Fr.), rue de l'Association, 43, à Bruxelles.
DE BoRCHGRAVE (le baron Ém.), rue d'Idalie, 17 (Ixelles) et à Vienne
(Autriche).
DE Chestret de Haneffe (Le baron J.), rue des Augustins, 34,
à Liège.
De Groot (Guillaume), avenue Louise, 484, à Bruxelles.
De Heen (P.), rue Monulpbe, 9, à Liège.
Delacre (Maurice), boulevard du Fort, 46, à Gand.
de Lalaing (le comte J.), rue Ducale, 43, à Bruxelles.
DE LA Vallée Poussin (Ch.), rue de Namur, 490, à Louvain.
de LA Vallée Poussin (Gh.-J.), rue de Namur, 490, à Louvain.
Demannez (Jos.), rue de la Ferme, 40, à S^-Josse-ten-Noode.
Denis (H), rue de la Croix, 34, à Ixelles.
DE Paepe (Polydore), rue Joseph II, 44, à Bruxelles.
Derutts (François), rue des Augustins, 35, à Liège.
(16 )
Deruyts (Jacques), rue des Augustins, 35, à Liège.
Descamps (le chev. Ed.), rue de Namur, 99, à Louvain.
De Smedt (Gh.), rue des Ursulines, 14, à Bruxelles.
De Tillt (le lieutenant-général Jos.), rue Masui, 462, à Schaerbeek.
De Vigne (Paul), rue du Progrès, 76, à Schaerbeek.
Dewâlque (Gust.), rue de la Paix, 17, à Liège.
Discailles (Em.), rue Royale, 243, Saint-Josse-ten-Noode; rue de
Flandre, 35, à Gand.
Dupont (Éd.), villa du Lac,*à Boiisfort.
DuviviER (Ch.), place de l'Industrie, 28, à Bruxelles.
Errera (Léo), rue de la Loi, 38, à Bruxelles.
FÉTis (Éd.), rueBodenbroeck, 2o, à Bruxelles
Folie (F.), rue Billy, 1, à Grivegnée (Liège).
Fraipont (J.), Mont-St-Martin, 35, à Liège.
Francotte (Polyd.), rue Gillon, 72, à Saint-Josse-ten-Noode.
Frederigq (Léon), rue de Pitteurs, 20, à Liège.
Fredericq (Paul), rue des Boutiques, 9, à Gand.
Geyaert (â.), place du Petit-Sablon, 18, à Bruxelles.
GiLKiNET (Alfr.), rue Renkin, 15, à Liège.
Giron (Alfr.), rue Goffart, 16, à Ixelles.
GOBLET d'Alviella (le comte E.), rue Faider, 10, à Saint-Gilles.
GOSSART (Ernest), à La Hulpe.
Gravis (A.), rue Fusch, 22, à Liège.
GuFFENS (Godfr.), place Le Bon, 4, à Schaerbeek.
Hennebicq (A.), rue de Lausanne, 1, à S'-Gilles.
Henry (L.), rue du Manège, 2, à Louvain.
Hermans (Charles), avenue Louise, 290, à Bruxelles.
Hcberti (Gustave), avenue Rogier, 30, à Schaerbeek.
Hymans (H.), rue des Deux-Églises, 15, à Bruxelles.
Janlet (Èm\ rue de la Concorde, 58, à Ixelles.
JoRissEN (A.), rue sur-la-Fontaine, 106, à Liège.
KuRTH (G.), rue Rouvroy, 6, à Liège.
Lagrange (Gh.), rue Sans-Souci, 42, à Ixelles.
Lambeaux (Jef), rue César De Paepe, 7, à S*-Gilles.
( 17 )
Laueere (JuIcs-P.-A.\ rue de Naples, 45, à Ixelles.
Lamy (Th.), rue dès Moutons, iS3, à Louvain.
Lancaster (Albert), avenue Brugmann, 297, à Uccle.
Laurent (Emile), à l'Institut agricole de l'État, à Gembloux.
Leglercq (Jules), avenue de l'Astronomie, 26, à S'-Josse-ten-Noodc.
Lenain (Louis), chaussée de Vleurgat, 262, à Ixelles.
Le Paige (G.), à Ougrée, Institut astronomique (Liège).
Loise (F.), rue Louise, 4, à Saint-SeiTais (Namur).
Malaise (C), rue Latérale, à Gembloux.
Mansion (P.), quai des Dominicains, 6, à Gand.
Maquet (Henri), rue du Trône, 20, à Bruxelles.
Marghal (lechev. Edm.), rue de la Poste, 63, à S*-Josse-ten-Noode.
Markelbagh (Alex.), chaussée d'Haecht, 45.1, à Schaerbeek.
Masius (V.), rue Beeckman, 14, à Liège.
Mathieu (Emile), rue Haut Port, 56, à Gand.
Mergier (Désiré), rue des Flamands, i, à Louvain.
Mesdagh de ter Kiele (Ch.), rue Montoyer, 5, à Bruxelles.
Meunier (C), rue de l'Abbaye, 63, à Ixelles.
MoNGHAMP (Georges), rue de l'Évéché, 14, à Liège.
Mourlon (M.), rue Belliard, dOT, à Bruxelles.
Neuberg (J.), rue de Sclessin, 6, à Liège.
Nys (Em.), rue Saint-Jean, 30, à Bruxelles.
Pelseneer (P.), boulevard Lèopold, S3, à Gand.
Pirenne (Henri), rue iNeuve-Saint- Pierre, 132, à Gand.
Plateau (Félix), chaussée de Gourirai, 148, à Gand.
POTVIN (Ch.), rue Vautier, 62, à Ixelles.
Prins (Ad.), rue Souveraine, 69, à Ixelles.
Radoux (J.-Th.), boulevard Piercot, 27, à Liège.
Renard (A.), rue Ernestine, 14, h Ixelles, et boulevard Lèopold, 45,
à Gand.
ROBiB (J.), chaussée de Charleroi, 147, à S*- Gilles.
Rolin-Jaequemtns (G.), avenue Louise, 161, à Bruxelles.
RoosES (Max.), rue de la Province (Nord), 83, à Anvers.
Sleegkx (Domin.), rue Simenon, 11, à Liège.
( 18 )
SuiTS (Eugène), rue de la Constitution, 7, à Schaerbeek.
Snieders (Aug.), rue Van Lérius, "lA, à An?ers.
SOLVAY (Lucien), rue Scailquin, i% à S^-Josse-ten-Noode.
Spring (Walthère), rue Beeckman, 38, à Liège.
Stallàert (J.), rue des Ctievaliers, ^, à Ixelles.
Stecher (J.), quai Fragnée, 86, à Liège.
Tardieu (Ch.)» rue de la Tulipe, 38, à Ixelles.
Terbt (F.), rue des Bogards,9t>, à Louvain.
Thomas (Paul), rue Plateau, 41, à Gand.
TiBERGHiEN (G.), rue de la Conimune, 4, à St-Josse-ten-Noode.
Van Bambeke (Ch.), rue Haute, 7, à Gand.
Van Beneden (Éd.), quai des Pêcheurs, 50, à Liège.
Van den Keden, rue d'Enghien, 20, à Mons.
VANDER Haeghen (F.j> tossé d'Othon, % k Gand.
VANDERKtNDERE (Léon), avenue des Fleurs, 51, à Uccle.
Van der Mensbrugghe (G.), Coupure, 131, à Gand.
VAN DuYSE (Flor.), rue Laurent Delvaux, 4, à Gand.
Van ëven (Edouard), rue Edouard Van Even, 6, à Louvain.
Vanlair (C.), boulevard d'Avroy, 53, à Liège.
Van Ysendygk (J.-J.), rue Berckmans, 109, à Saint-Gilles.
Vinçotte (Thomas), rue de la Consolation, 97, à Schaerbeek.
VoLLGRAFF (Johann-C), rue d'Arlon, 46, à Bruxelles.
VuYLSTEKE (J.), me aux Vaches, 45, à Gand.
Wauters (Emile), rue Souveraine, 83, à Ixelles.
WiLLEHS (Alphonse), chaussée d'Haecht, Si, à Schaerbeek.
Wilmotte (Maurice), rue Léopold, 57, à Liège.
Winders (Jacques), rue du Péage, 85, à Anvers.
PERSONNEL DU SECRETARIAT :
RauIs (N.), chej de bureau, rue Juste Lipse, 5i, à Bruxelles.
Meirsschaut (Pol.), attaché, rue Potagère, 22, à S'-Josse-t-Noode.
Tobac(H.), huimier de \^* clause^ avenue Beckers, 41, à Ëtterbeek.
U8TE DES MEMBRES,
DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE l' ACADÉMIE.
(!• Janvier •••I.)
LE ROI, PROTECTEUR.
Président de l'Académie pour 1901 : Fétis (Éd.).
Secrétaire perpétuel de l'Académie: le chev. Marchal (Edm.).
COMMISSION ADMINISTRATIVE POUR 1901.
Le directeur de la Classe des Sciences, De Tilly (Jos.).
» » des Lettres, Fredericq (P.j.
> » des Beaux-Arts, Fétis (Éd.}.
Le Secrétaire perpétuel, Marchal (le chev. Edm.).
Le délégué de la Classe des Sciences, Crépin (F.).
» » des Lettres, Mesdagh de ter Kielb (Ch.).
• » des Beaux-Arts, FÉTis (Éd.).
( 20 )
OLASSB UBII «ClKMCSa
De Tillt, Jos., directeur pour 4901.
Marchal, le chev. Edm., secrétaire perpétuel.
30 MEMBRES.
(15 membres.)
Brialmont, Âlexis-H., ^G. C; à Saint-
Josse-len-Noode Élulel5décem. 1869.
Folie, François-J.-Ph., ® 0.; à Grivegnée. — 15 décem. 1874.
De Tilly, Jos.-M., ® G. 0. ; à Schaerbeek. — 16 décem. 1878.
Van der Mensbrugghe, Gust.-L.,% 0.; à
Gand — 14 décem. 188:^.
Spring, WaIthère-V.,®0.;àLiége. . . - 15 décem. 1884.
Henry, Louis, ® 0. ; à Louvain ... — 15 décem. 1886.
Mansion, Paul, ® 0.;àGand — 16 décem. 1887.
De Heen, Pierre- J.- F.,®; à Liège. . . — 14 décem. 1888.
LE Paige, Constantin-M.-M.-H.-J., )S; à
Liège — 16 décem. 1890.
Marchal, le chev. Edm., ® 0.; à Sainl-
Josse-ien-Noode - ^^^^ ^^^ •
Terby, François, gg; à Louvain .... — 15 dècem. 1891.
Lagrange, Charles, ®j à Ixelles ... — 15 décem. 1891.
Deruyts, Jacques, ®; à Liège "" i5 dècem. 1892.
Nedberg, J.,®;àLiège - 15 dècem. 1897.
Lancaster, Albert, ®; à Uccle .... — 15 dècem. 1897.
(21 )
Section des Seleaees natarellee (15 membres).
Dewalque, Gustave G.-J., % G; à Liège
Dupont, Édouard-L.-F., ® G.; à Boitsfort
Van Beneden, Edouard, ^ 0. ; à Liège
Malaise, Gonstantin-H.-G-L., ^; à Gem-
bloux
Plateau, Félix-A.-J., gg 0.; à Gand .
Crépin, François, ® ; à Bruxelles .
Van Bahbeke, Ch.-E.-M., % 0.; à Gand
OiLKiNET, Alfred- Charles, ® ; à Liège .
MouRLON, Michel-J. ^, 0.; à Bruxelles
Fredericq, Léon, ^; à Liège . . .
Masius, J.-B.-N.- Voltaire, ^ 0.; à Liège
Renard, Âlphonse-F., % 0.; à Gand .
Errera, Léo, ^; à Bruxelles . . .
Vanlair, Constant, ^ 0.; à Liège . .
N
Élu le 16 décem. 48«'>9.
— 15 décem. 4869.
— 46 décem. 1872.
— 15 décem. 1873.
— 15 décem. 1874.
— 15 décem. 1875.
— 15 décem. 1879.
— 15 décem. 1880.
— 15 décem. 1886.
— 14 décem. 1894.
— 15 décem. 1896.
— 15 décora. 1898.
— 15 décem. 1898.
— 16 décem. 1899.
correspondants (10 au plus).
■eetioa des Heieaees mathématlqnee et phyalques.
JORISSEN, Armand; à Liège Élu le 15 décem. 1892.
Delacre, Maurice; à Gand — 15 décem. 1893.
Cesâro, Giuseppe; à Glons — 14 décem. 1894.
Deruyts, François; à Liège — 15 décem. 1898.
de la Vallée Poussin, Ch.-J.; à Louvain . — 15 décem. 1896.
■eetloa des Seleae«a aaturalles.
Frai PONT, Julien- J.-J., ]g; à Liège . . . Élu le 13 décem. 1895.
Francotte, Pol.-Ch.-J., ® ; à S*-Josse-t.-N. — 15 décem. 1897.
Pelseneer, Paul; à Gand — 16 décem. 1899.
Gravis, A.,®; à Liège — 16 décem. 1899.
Laurent, Emile; à Gembloux — 17 décem. 1900.
( 22 )
50 ASSOCIÉS.
matliéi
itU
(25 associés.)
DE CoLNET D'HuART, Âlex.; à Luxembourg. Élu
Struvf, Otto-Wilhelm ; à Pouikova . . . —
Faye, Hervé-Aug.-Et.-Albans; à Paris . . —
Kelvin (lord) [William Thomson], ®[ C. ; à
Glasgow —
SCHi APAR ELLi, Jean - Virginius ; à Milan . . —
Thomsen, Jules; à Copenhague . . . . —
Berthelot, Marcelin-P.-E.; à Paris . . —
Hermite, Charles; à Paris —
VON Bâryer, Adolphe ; à Munich. . . . —
Newcomr, Simon; à Washington . . . . —
Van der Waals, J.-D.; à Amsterdam . . —
Foerster, Guillaume; à Berlin .... —
Cornu, Alfred; à Paris —
Ouincke, George-H.; à Heidelberg . . . —
VAN 't Hoff, J.-H.; à Berlin —
Cannjzzaro, Stanislas; à Rome . . . —
Mendeléeff, Dmitri-Ivanovitsch ; à Saint-
Pétersbourg —
Janssen, P.-J.-C; à Paris —
Klein, F.;à Gœttiugue —
Salmon, G.;à Dublin —
Cremona, Louis; à Rome —
Stokes, sir G.-G.,bart. ; à Cambridge (Angl.) —
MOISSAN, Henri; à Paris —
Jordan, M.-E.-C; à Paris —
Gesâro, Ernest; à Naples —
le 15 décem. 1873.
15 décem. 4874.
1B décem. 4878.
-16 décem.
15 décem.
i5 décem.
46 décem.
46 décem.
45 décem.
15 décem.
Ib décem.
15 décem.
15 décem.
14 décem.
44 décem.
13 décem.
45 décem.
15 décem.
15 décem.
45 décem.
15 décem.
16 décem.
16 décem.
16 décem.
17 décem.
487a
4879.
4887.
4889.
4889.
4890.
4891.
4891.
4892.
4899.
4894.
4894.
1895.
4896.
1896.
4897.
4897.
489a
4899.
1899.
4899.
4900.
(23 )
M«c«loa des 0«lcBc«fl ■«tar«ll«a (S5 assOciés).
HOOKER, sir Jos.-Dalton; à Berkshire (Ângl.) Élu le 46 décem. 4872.
GOSSELET, Jules- Aug.-Âlex.,]^; à Lille . — 45 décem. 4876.
KOLLIKER, Rod.-AIbert; à Wurtzbourg. . — 44 décem. 4877.
Gegenbaur, Charles; à Heidelberg. . . — 15 décem. 4881
KowALEWSKY, Âiex. ; à Saint-Pétersbourg . — 45 décem. 1882.
NORDENSKJOLD, le b»" Ad.-N.-E.; à Stock-
holm — 45 décem. 4884.
ViRCHOW, Rud. ; à Berlin — 45 décem. 4884.
DE LA Vallée Pocssin, Charles-L.-J.-X.,
]g:0.;àLouvain — 45 décem. 48&*».
Gaddry, Jean-Albert; à Paris — 46 décem. 4889.
DE Lacaze-Duthiers, F.-J.-H.; à Paris . . — 45 décem. 4892.
ENGELMANN,Th.-W.; à Berlin — 45 décem. 4893.
SUESS, Edouard; à Vienne — 44 décem. 4894.
Renault, B.; à Paris — 44 décem. 4894.
Strassburger, Edouard, ^ 0.; à Bonn . — 48 décem. 4895.
Maret, Étienne-Jules; à Paris .... — 43 décem. 4895.
Geikie, Sir Archibald; à Londres ... — 43 décem. 1895.
Treub, Melchior ; à fiuitenzorg (Batavia) . — 45 décem. 4896.
Haeckel, Em.- Henri; à léna — 45 décem. 4897.
Chadveau, J.-B.-Aug.;à Paris .... — 45 décem. 4897.
PFEFFER,Wilhelm; à Leipzig — 45 décem. 4897.
deLapparent, A.-A.;à Paris — 45 décem. 4897.
Lankester, Edwin Ray; à Oxford ... — 45 décem. 4898.
Karpinsky, Alexandre; à S'-Pétersbourg . — 45 décem. 1898.
Murray, John; à Edimbourg — 46 décem. 1899.
Maupas, E.; à Alger -— 46 décem. 4899.
(24 )
C'LASSK DKS 1.BTTHKM BT DB0 «OIBNCHS HORALBfW
BT POLITIQDBB.
Fredericq, Paul, direcleur pour 1901.
Makchal, le chev. Ëdm., secrétaire perpétuel.
•«etIoB d*llla<*lr« et des Lettrée.
(15 membres.)
BoRMANS, Stanislas, % G. ; à Liège. . . . Élu le 5 mai 1879.
PoTViN, Charles, g^ ; à Ixelles — 9 mai 1881.
Stecher, Jean-A., % G.; à Liège .... — 9 mai 1881.
Vanderkindere, Léon-A.-V.-J., gp[ 0.; à
Uccle. — 7 mai 1888.
VAMDER Haeghën, Ferdinand, ]^ 0. ; à Gand . — 4 mai 189 1 .
Marchal, le chev. £dm., ]|g 0.; à Saint-
Josse-ten-Noode — o mai 189-1.
Vuylstekë, Julius, g;; à Gand — 9 mai 1892.
DE Ghëstret de Haneffe, le bo<* J» %; à
Liège — 8 mai 1893.
Fredericq, Paul, ^ ; à Gand — 7 mai 1894.
Kdrth, Godefroid,g(0.;àLiége .... — 7 mai 1894.
Sleeckx, Dominique, ^; à Liège .... — 10 mai 1897.
Thomas, Paul, g; à Gand — 10 mai 1897.
Discailles, Ernest, % 0.; à Gand .... — 10 mai 1897.
De Smedt, Charles, ^; à Bruxelles ... — 7 mai 190O.
WiLLEMS, Alphonse, g;; à Bruxelles ... — 7 mai 1900.
Se^ctien des 0cleeces morelea et pelltiqnes.
(lt> membres.)
DE BORCHGRAVE, le baron Ëmile-J.-Y.-M.,
® G. 0.; à Vienne Élu le 12 mai 1878.
Rolin-Jaequeuyns, Gust., % C; à Bruxelles. -— 6 mai 1887.
( 2S )
0.
Lamt Thomas-J., ^ 0.; à Louvain . .
TiBERGHiEM, GuilL, ®[ C; à S»-J.-t.-Noode
GOBLET d'Alviella, le comte Eug., ^ 0.; à
Saint-Gilles (Bruxelles)
Peins, Adolphe, ^ 0.; à Ixelles . .
GiBON, Alfred, % G.; à Ixelles . . .
Mesoach de ter Kiele, Gh.-Jean, ]£ G.
à Broxelles
Denis, Hector, à Ixelles
Descamps, le chev. Ed., ^ 0.; à Louvain
MOMCHAMP, George, ]^; à Liège . . .
DuviYiER, Charles, ^ 0.; à Bruxelles .
Brants, Victor, ^; à Louvain . . .
DE Paepe, Polydore,^ G. 0.; à Bruxelles
Beernaert, Aug.-H.-J., % G. G.; à Bruxelles
Élu le 8niaii881
— 9 mai 4887.
— 5 mai 1890.
— 4 mai 1891.
— 9 mai 189!2.
— 6 mai 1895.
— 6 mai 1895.
— 11 mai 1896.
— 11 mai 1896.
— 9 mai 1898.
— 8 mai 1899.
— 8 mai 1899.
— 8 mai 1899.
CORRESPONDANTS (10 au plus).
■•etioa 4*Blstolre mt des Lettres.
LoiSE, Ferdinand, ]gO.; à St-Ser?ais(Namur}. Élu le 12 mai 1878.
Leclercq, Jules, ® ; à Bruxelles .... — 10 mai 1897.
WiLHOTTE, Maurice; à Liège — 10 mai 1897.
PiRENNE,Hemri,®;àGaiid — 9 mai 1898.
GossART, Ernest,®; à LaHulpe . ... — 9 mai 1898.
•eetioB des SeleBeee Merales et pelltiqaes.
Nts, Ernest, ]g; à Bruxelles Élu le 8 mai 1899.
Mercier, Désiré,®; à Louvain — 4déc.l899.
Lameere, Jules-P.-A., ® G.; à Ixelles ... — 4 déc. 1899.
N
N
(26)
•cctioa <i*Blat«lre mt Je* E,«tti
(25 asfociéf.)
VON LOHER, François, % G. ; à Munich . . Élu le iS ma
MoMHSEN, Théodore ; à Berlin — 5 ma
d'Antâs, le che?. M., ]^ G. C; à Rome . . — 6 ma
Oppert, Jules ; à Paris — 4 ma
Delisle, Léopold-Victoi'j à Paris . ... ~ iO ma
BOHL, Joan, ^; à Amsterdam — 9 ma
Bréal, Michel-Jules-Alfred; à Paris . . — 5 ma
Beets, Nicolas ; k Ulrecht — 4 ma
SULLT Prddhomme, René-François-Arm<i ; à
Paris — 4 ma
Perrot, Georges ; à Paris — 40 ma
Snieders, Auguste, ^ 0.; à Anvers ... — 10 ma
NADAiLLAC,J.-F.-A.duPouGET,rat«de;àParîs. — 7 ma
Hirschfeld, Otto; à Berlin — 6 ma
TE WiNKEL, Jean; à Amsterdam — 5 ma
HObner, Ém.; à Berlin — 4 ma
BODiNGER, Max., à Vienne — 9 ma
liA VISSE, Ernest ; à Paris — 8 ma
YoLLGRAFF, Johann-C., ®; à Bruxelles . . — 6 ma
HOMOLLE, J.-Théopb.; à Athènes .... — 6 ma
Paris, Gaston-B.-P.; à Paris — 6 ma
Friedlaender, Louis ; à Strasbourg ... — (5 ma
Reinach, Théodore; à Paris — il ma
LemaItre, Juies-E.-J. ; à Paris — 10 ma
Meyer, Paul; à Paris. — 9 ma
TiELE, Corneille- Pierre, )g 0.; à Leyde. . — 8 ma
1862.
1866.
1872.
1874.
1875.
1881.
1884.
1885.
1885.
[88B.
1886.
1888.
1889.
1890.
1891.
1891
1893.
1895.
1895.
1895.
1895.
1896.
1897.
1898.
1899.
(«0
•t polltl4«ea*
(2ff associés.)
Desmaze, Charles; à Paris . . • . .. • .Élu.le 4. mai 1874.
Di Giovanni, Vincenzo; à Palerme. ... — 6 mai 1878.
o'Olivecron A , Samuel • Rodolphe - Detler-
Canut ; à Stockholm — 10 mai 1880.
Dareste, Rodolphe» ]^ C; à Paris . • • — o mai 1884.
Philippson, Martin ; à Berlin — 10 mai 1886.
Leroy-Beaulieo, Paul-Pierre; à Paris. . . — 9 mai 1887.
Oanonico» Tanerède: à Rome — 7 mai 1888.
SoHH, Radolphe; à Leipzig — 7 mai 1888.
Lallemand, Léon ; à Paris — 7 mai 1888.
LucGHiNi, Louis; à Bologne — 7 mai 1888.
WoRMS, Emile; à Rennes — 6 mai 1889.
0E Franqueville, le c^ Amable-Ch. Fran-
QUET,® C.;à Paris — 5 mai 1890.
Lefèvre-Pontalis, Ântonin ; à Paris ... — 9 mai 1892.
Brunner, Heinrich; à Berlin — 8 mai 1893.
DE Martens, Frédéric; à Saint-Pétersbourg. — 8 mai 1893.
Tylor, Edward Burnett; à Oxford .... — 8 mai 1893.
Naville, Jules-Ernest; à Genève .... — 7 mai 1894.
àyeeury (lord) [LuBBOCK, John]; à Londres. ~ 6 mai 1895.
Bryce» James; à Londres — 11 mai 1896.
Westlake, John; à Londres .... — 9 mai 1898.
BoDio, Luigi; à Rome — 9 mai 1898.
ÂSSER, Tobie-AIichel-Ch.; à Amsterdam . . — 8 mai 1899.
Hagerdp, Georges-Francis; à Christiania . — 8 mai 1899.
<ÎUACK, H.-P.-G. ; à Amsterdam — 7 mai 1900.
N
(tt )
Fétis, Edouard, directeur pour d90i.
Marchal, le chev. Edm., secrétaire perpétuel.
30 MEMBRES.
GuFFENS, Godfr.-E., )i[ G.; à Scliaerbeek . Élu le 6 janv. 1876.
Wadters, Ch.-Émile-M., ® C. ; à helles. . — K janv. 4882.
Stallaert, Joseph-J.-F., ® 0.;à Ixeiles . — 5 janv. 4888.
Markelbach, Alex.-P.-J., ®[ 0. ; à Scliaerb. — 40 janv. 4889.
ROBIE, Jean; % G. ; à S'-Gilles (Bruxelles) . — 8 janv. 4894.
Hennebicq, a , % 0.; à S^Gilles (Bruxelles). — 7 janv. 4899.
Gluysenaar, Alfred, )£ 0.; à Saint-Gilles
(Bruxelles) — 40 janv. 4896.
riE Lalaing, le comte Jacques, ^ 0.; à
Bruxelles — 9 janv. 4896.
Hermans, Gbarles, ^; à Bruxelles ... — 40 janv. 4901.
•••tl*a de «ealptare •
De Groot, Guillaume, )£ 0.; à Bruxelles . Élu le 40 janv. 4884.
VmçoTTE, Thomas-J., ]g[ G.; à Schaerbeek . — 4â mai 4886.
De Vigne, Paul,]^0.;àScbaerbeek. . . — 40janv.489S.
Meunier, Gonst., ^ 0.; à Ixelles .... — 5 janv. 4899.
Demannez, Joseph-A., ]£ 0.; à S*-Josse-ten-
Noodti Élu le 44 janv. 4883.
BiOT, Gustave-J, ^ 0.; à Anvers . ... — 40 janv. 4884.
S9 )
tloa d*Arttlilte«t«re t
WiKDERS. Jacq., %;à Anyers Élu le 9jànv. {896.
Janlet, Émile»]^ 0.;à Ixelles .... — 9janv. 4896.
Maquet, Henri, % 0. ; à Bruxelles ... — 9 janv. 1896.
Van Ysendyck, J.-J., ]|g 0.; à Saint-Gilles
(Bruxelles) — 6janv. d898.
•««tl4
Gevaert, F.- Auguste, ^ G. 0.; à Bruxelles. Élu le 4 janv. 187S.
Radoux, J.-Théodore, ® 0.; à Liège ... — 3 avril 1879.
Benoit, Peler, ^ C; à Anvers — S janv. 1882.
HuBERTi, Gustave, ^; à Schaerbeek . . . -> 2 avril 1891.
Mathieu, Emile, ^0.;k Gand . . . . . ~ 10 janv. 1901.
l«etioB d«s •«leaces «t ëmm Esmttwm SauKm l««rs rapporta
FÈTis, Édouard-F.-L.,^ C: k Bruxelles
Hthans, Henri, gg 0.; à Bruxelles. .
Marcbal, le chev. Edmond-L.-J.-G.. ^
Saint-Josse^ten-Noode
RoosES, Maximilien, ^ ; à Anvers . .
Van Even, Edouard, gg 0.; à Louvain.
Tardieu, Charles, ]|g; à Ixelles . . .
. Élu le 8 janv. 4847.
. — 8ianv.l888.
;à
. — 7 janv. 1886.
. — 10 janv. 1889.
. — 7 janv. 1892
. — 5 janv. 1893.
CORRESPONDANTS (10 au plu»).
Peiatars t
Smrs, Eugène, ® 0.; à Schaerbeek . . . Élu le 4 janv. 1900.
COURTENS, Frans,®0.; à Bruxelles. . . — 10 janv. 1901.
N
(50)
M««lpt«ire •
Lambeaux, Jeî,1^0.; à SaintrGilles (Bruxelles). Élu le 4 janv. i900.
Lenaim, Louis, %; à Ixelles Élu le 10 janvier 1901.
Ar«lilt«i«<ar«t •
Bordiau, Gédéon, % C; à Bruxelles . . Élu le 5 janvier 1899.
Van den Eeden, Jean-B., % 0.; à Mons . Élu le 3 avril 1891.
N
•el*a«Mi •« Lettres 4«aa lems rt
les Beeajc-Arts i
VAN DuTSE Florim., ^; à Gand. . . .Élu le il janvier 1894.
SOLVAY, Lucien, ® ; à S*-Josse-ten-Noode. — 4 janvier 190O.
50 ASSOCIÉS.
Peletere t
GÉROHE, Jean-LéoD, ®; à Paris . . .Élu le 12 janvier 1865.
HÉBERT, Aug.-Ant.-Ern., ® 0.; à Paris . - 12 janvier 1871.
Fritb, William-PowELL, ^; à Londres . — 8 janvier 1874.
WiLLEMS, Florent- J.-E., ® C.; à Paris . - 7 déccm 1882.
Menzel, Adolphe; à Berlin .... — 6 janvier 1887.
BouGUEREAU, William -Adolphe, ^; à
Paris . — 9 janvier 1890.
iZ\ )
AlmaTadema, Lawrence, %0.; à Londres Élu le 8 janvier 4891.
Lefebvre, Jules, ^C; à Paris. ... — 8 janvier 4891.
Breton, Jules-A.» ^ 0.; à Courrières
(France) — 7 janvier 4892.
Stevens, Alfred, ® G. 0.; à Paris ... — 10 janvier 4895.
ISRAÊLS, Joseph ; à La Haye — 5 janvier 4899.
N
•«•■ipcnre t
MoNTEVKRbË, Jules; à Rome . . .
Guillaume, Cl. -J.-B.-Eugène; à Paris
Tbomas, Gabriel-Jules; à Paris. .
KUNDMANN, Charles; à Vienne . .
Begas, Reinhold, ^ 0.; à Berlin .
Dubois, Paul; à Paris
Mercié, Antonin; à Paris. . .
Frémi ET, Emmanuel; à Paris . .
Élu le 8 janvier 4874.
— 6 janvier 4876.
— 44 janvier 48a3.
— 44 janvier 4883.
— 8 janvier 4885.
— 5 janvier 4893.
— 5 janvier 4893.
— 40 janvier 1904.
Clr«v«r* •
Stang, Budolphe ; à Amsterdam . .
Cbaplain, Jules-Clément; à Paris . .
Unger, Wi!liam-Georg.-Bodo; à Vienne
Flaheng, Léopold, % 0.; à Paris. .
Élu le 8 janvier 4874.
— 5 janvier 4888.
— 5 janvier 4893.
— 4 janvier 4900.
ArclilCeet«ir« t
Vespignani, le comte Virginio; à Rome . Élu le
Raschdorff, J. -Charles; à Berlin . .
Waterhouse, Alfred; à Londres . .
Revoil, Henri, %; à Nîmes. . . .
Vaudremer, F.-A.-E.; k Paris. . . .
Daumet, P.- J.-H., ® 0. ; à Paris . .
AiTCHisoN, George; à Londres . . .
COTPER$,Plerre-Jos.-H.,^; à Amsterdam —
12 janvier 1871.
5 janvier 188$.
7 janvier 4886.
40 janvier 4889.
3 mars 4893.
40 janvier 4895.
7 janvier 1897.
5 janvier 4899.
(52)
Verdi, J oseph ; à Busseto (Ital.) . . .
Saint Saëns. Gamille-Gh., ^; à Paris
BouBGAULT-DucouDRAY, Louis-Âlberl;
r ans •«• ••■•••
WOLLNER, Franz; à Cologne. . .
Massenet, Jules-E.-J., ® ; à Paris.
Reter, L.-Et -Ern ; à Paris . . .
Cor, César; à Saint-Pétersbourg .
d'Indy, Vincent; à Paris ....
Grieg, Edw.-Hagerup; à Copenhague
à
ÉlQ le 42 janvier 1865.
— 8 janvier 1885.
— 6 janvier 1887.
— 8 janvier 1891.
— 5 janvier 1893.
— 11 janvier 1894.
— 9 janvier 1896.
— 7 janvier 1897.
— 6 janvier 1898.
S«ieDC«s et liettrea dans lenrs rapporta
•▼e« !•■ Beaas-Artst
Le radja Sir Sourindro Mohun Tagore,
®[C.; à Calcutta Élu le 4 janvier 1877.
BODE, Guillaume; à Berlin — 10 janvier 1889.
MONTZ, L.-Fréd.-Eugène; à Paris ... — 11 janvier 1894.
GONSE, Louis; à Paris — 11 janvier 1894.
Weale, W.-H.-James; à Londres ... — 9 janvier 1896.
Larroumet, L.-B.-G.-P.; à Paris ... — 4 janvier 1900.
Lafenestrr, Georges- Edouard; à Paris . — 10 janvier 1901.
COLviM, Sidney; à Londres — 10 janvier 1901.
Jdsti; à Bonn — 10 janvier 1901.
(33)
COMMISSIONS DES CLASSES.
Commiuion pour la publication d'une Biographie nationale.
Président, Dewalque (G.), délégué de la Classe des Sciences.
Vice-président, Hymens (&.)» délégué de la Classe des Beaux-Arts.
Secrétaire, VANDER Haechem (F.), délégué de la Classe des Lettres.
Membres t
Crépin,
délégué
de la Classe des Sciences.
Le Paige,
id.
id.
Marchal, le chev. Edm.
id.
id.
Van der Mensrrugghe,
id.
id.
BORMANS,
id.
Classe des Lettres.
GossART (Ern.),
id.
id.
PlRENNE (H.)»
id.
id.
Stecher (J.),
id.
id.
Geyaert,
id.
Classe des Beaux- Arts.
RORTB,
id.
id.
ROOSES,
id.
id.
VAN DuTSE (Florim.),
id.
id.
C*H»m€««€«»ui mpéeialmm tfea lima-
•m ê
ClatM des Seleneet.
Classe dea Lettres.
Classe des Beaax«Arts,
Brialmont.
Bornans.
Demannez.
Crépin.
DE PAEPE.
Huberti.
De Tillt.
Descamps.
Hyhans.
Lahcastbr.
Giron.
ROBIE.
MOURLON.
Lamt
Stallaert.
(3i)
Classe des Sciences. — Commission permanente
des paratonnerres,
N. . , président. Spring, membre.
Folie, membre. Van der Mensbrugghe, id.
Lancaster, id.
Classe des Beaux-ÂRTS. — Commission pour les portraits
des membres décédés. .
Fétis. Demannez. N
Commission pour la publication des œuvres des anciens
musiciens belges.
Gevaert, président. Huberti, membre.
VtTis, secrétaire, N
Radoux, membre.
Commission chargée de discuter toutes les questions relatives
aux grands concours dits prix de Rome.
Président s
Le Directeur annuel de la Classe des Beaux-Ârts.
Membres :
Deuannez. Marghal.
Cluysenaàr. Stallaert.
Fétis. Tardieu.
Geyaert. Vinçotte.
Hennebicq. Winders.
Htmans.
( 35)
COMMISSION ROYALE d'bISTOIRE
pour la publication des Chroniques belges inédites.
BoRMANS (S.), président.
Kdrth (GocL), secrétaire et trésorier.
Devillers (Léopold), membre.
GiLLiODTS Van Seyeren, id.
Vanderkinderb (L), id.
DE Pauw (N.), id.
Pirenne (H.), id.
Gauchie (A.), membre suppléant.
Berlière (Uremer), id.
Reusens (E.-H.-J.), id.
(5^ l
nrEGROLOGE.
CLASSE DES SCIENCES.
DE Selts Longghamps (baron Michel-Edmond), membre titulaire,
décédé à Liège, le 11 décembre 1900.
Beltrami (Eugène), associé, décédé à Rome, le 19 féyrier 1900.
CLASSE des lettres ET DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.
MOLLER (D>^ Friedrich- Max), associé, décédé à Oxford, le 26 octo-
bre 1900.
CLASSE DES BEAUX-ARTS.
Glays (Paul-Jean), membre titulaire, décédé à Schaerbeek (Bru-
xelles), le 9 février 1900.
Meunier (Jean-Bapl.), correspondant, décédé à Ixelles (Bruxelles),
le 6 février 1900.
De Vriendt (Albrecht), correspondant, décédé à Anvers, le 14 octo-
bre 1930.
RusKiN (John), associé, décédé à Brentwood (Sussex-Angleterre), le
20 janvier 1900.
Falguière (Alex.), associé, décédé à Paris, le 19 avril 1900.
Ravaisson-Mollien (J.-G.-Félix), associé, décédé à Paris, le
18 mai 1900.
Riegel (Dr Bcrmann), associé, décédé à Brunswick.
Becker (Cbarles-L.-Fred.), associé, décédé à Berlin, le 20 décem-
bre 1900.
( 57 >
LISTE
DBS PRtSIDBNTS ET DES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS DE L'ACADÉMIE
depuis la fondation en 1769.
ANCIENNE ACADÉMIE (1)
(f 9«f» — fste).
présidents (s).
Le comte de Cobenzl 4769.
Le chancelier de Crampipen 4772.
Secrétaires perpétuels.
Gérard 4769 à 4776.
Des Roches 4776 à 4787.
L'abbé Mann • • • '*787 à 4794.
Directeurs (s).
L'abbé Needham 4769 à 4780.
Le comte de Fraula 4780 à 4784.
Le marquis du Chasteler 4784 à 4784.
Gérard 4784 à 4786.
Le marquis du Chasteler 4786 à 4789 (4).
L'abbé Cheyalier 4794 à 4793.
Gérard 4793 à 4794.
L'abbé Chevalier 4794(5).
(f) L'aneieaae Aendëmie n'a pat tenu deiéanee de I7t4 k 1816, période pendant
laquelle elle resta ditpertde pur suite des événements politlqaes.
(1) Nommés par le Goarernement.
(S) Élus par l'Académie.
(4) Il n'y pas eu de directeur pendant l'intervalle compris entre la mort du
marquis du Chasteler (Il octobre 1789) et la nomiaation de l'abbé Chevalier
(18 mai 1791).
(5) L*abbé Chevalier fut élit direetenr dans la séanee du tt mai 1794, la der-
■Icre que I* Académie ait tenue.
( 38 )
ACADÉMIE DEPUIS SA RÉORGANISATION EN 1816.
Présidents,
Le b»n de Feltz. . 484^-4820.
Le pn" de Gavre . 4820-4832.
Ad. Qaetelet. . . 4832-4835.
Le baron de Stassart
. 4835.
Le baron de Gerlache
. 4836.
Le baron de Stassart.
. 4837.
Le baron de Gerlache
. 4838.
Le baron de Stassart
. 4839.
Le baron de Gerlache
. 4840.
Le baron de Stassart.
. 4844.
Le baron de Gerlache
. 4842.
Le baron de Stassart.
. 4843.
Le baron de Gerlache
. 4844.
Le baron de Stassart.
. 4843.
Le baron de Gerlache
. 4846(>)
Le baron de Stassart.
. 4847.
Verhulst
. 4848.
F. Fétis
. 4849.
d'Omaliusd'HalIoy .
. 4850.
M.-N.-J. Leclercq. .
. 4851.
Le baron de Gerlache
. 4852.
Le baron de Stassart.
. 4833.
Navez
. 4854.
Nerenburger .... 4855.
Le baron de Gerlache . 4856.
de Ram 4857.
dOmalius d'Halloy . . 4858.
F. Fétis 4859.
Gachard 4860.
Liagre 4861.
VanHasselt 4862.
M.-N.-J. Leclercq . . . 4863.
Schaar 4864.
Alvin 4865.
Faider 4866.
Le vicomte Da Bas . . 4867.
F. Fétis 4868.
Borgnet 4869.
Dewalque 4870.
Gallait 4874.
d'Omalius d'Halloy . . 4872.
Thonissen 4873.
De Keyzer 4874.
Brialmont 4875.
Faider 1876.
Alvin 1877.
(I) Depuis I8M. e*«at le Roi qui aomme le président, iMirmi Iw dlreeteun
annuels des Classes.
Houzeau . . •
M.-N.-J. Leclercq
Oallait . . .
P.-J. Van Beneden
Le Roy . .
Éd. Fétis. .
Dupont . .
Piot . . .
Alvin . . .
De Tilly . .
Bormans . .
F.-A. Gevaert
J.-S. Stas. .
( 39 )
. 1878. G. Tiberghien .... 1891.
. 1879. Éd. Fétis. ..... 1892.
. 1880. Van Bambeke .... 1893.
. 1881. Gb. Loomans .... 1894.
. 18S2. F.-Â. Gevaert .... 189S.
. 1883. Â. Brialmont. .... 1896.
. 1884. le c«« Goblet d'Alviella . 1897.
. 1885. Ch. Tardieu 1898.
. 1886. W. Spring 1899.
. 1887. Ch. Mesdach de ter Kiele . . 1900.
. 1888. Ed. Félis 1901.
. 1889.
. 1890.
Secrétaires perpétuels.
Van Hulthem 1816 à 1821.
Dewez 1821 à 1835.
Ad. Quetelet 1835 à 1874.
Liagre 1874 à 1891.
Le chev. Edm. Marchai Élu eu 1891.
(40 )
LISTE
DES DIRECTEURS DEPUIS LA RÉORGANISATION EN IStt.
Cil
Dandelin.
Wesmael
Verhuist
Le v*« Du Bus . . . .
d'Omalius d'HalIoy . .
De Heniptinne . . . .
Kickx
oias «••••••
de Selys Longchamps .
Nerenburger . . . .
Dumont
Gluge
d'Omalius d'Halloy . .
Melsens
P.-J. Van Beneden . .
Liagre
de Koninck
Wesmael
Schaar
Nerenburger . . . .
d'Omalius d'Halloy . .
Le v« Du Bus . . . .
Spring
Nyst
Dewalque
d'Omalius d'Halloy . .
Gluge
■■• des ■•!«■««••
4846. Candèze 1874.
4847. Brialmont 1875.
1848. Gloesener 1876.
1849. Maus 1877.
1850. Houzeau 1878.
1851. de Selys Longchamps • 1879.
1852. Stas. ...... 1880.
1853. P.-J. Van Beaeden . . 1881.
1854. Montigny 1882.
1855. Éd. Van Hcnedeu. . . 1883.
1856. Éd. Dupont .... 1884.
1857. Morren 4885.
1858. Mailly 1886.
1859. DeTilly 1887.
1860. Crépin 4888.
1861. Brian 4889.
1862. Stas 1890.
1863. F. Plateau 1891.
1864. F. Folie 4892.
4865. Van Bambeke. . . . 4893.
4866. M. Mourlon .... 4894.
1**67. G.VanderMensbrugghe. 4895.
1868. A. Brialmont .... 4896.
1869. Alfr. GUkinei . . . . 1897.
1870. Éd. Dupont 4898.
4871. W. Spring 1899.
1872. Cb. Lagrange. . . . 4900.
1873. Jos. De Tilly .... Iflût
(« )
Clmsse des l<ettr«s.
Le b«n de Gerlache
Le b»!* de Stassart
Le b<*>> de Gerlacbe
Le bon de Stassarl
de Rain. . . .
M.-N.-J. Leclercq
Le b«» de Gerlache
Le bol* de Slassart
de Ram. . . .
M.-N.-J. Leclercq
Le bon de Gerlache
de Ram. . . .
M.-N.-J. Leclercq
Le b«» de Gerlache
Gachard . .
de Ram. . .
De Decker. .
M.-N.-J. Leclercq
Gachard . .
Grandgagnage.
Faider . . .
Roalez . . .
Le bo» Kerryn de
tenhoTe . .
Borgnet . .
Défacqz . .
Haus . . .
De Decker. .
Thonissen . .
Let-
4846. Chalon 1874.
1847. le b"» Guillaume. . . 1878.
4848. Ch. Faider .... 1876.
4849 Alphonse Wautcrs . . 4877.
4850. deLaveleye .... 4878.
4851. M.-N.-J. Leclercq . . 4879.
48U2. Nypels 4880.
48o3. H. Conscience . . . 4884.
4884. Le Roy. . . . . . 4882.
4888. Roiin-Jaequcmyns . . 4883.
4886. Wagener 4884.
4887. Piot 4888.
4888. P. Willems .... i886.
4889. Tielemans 4887.
4860. Bormans 4888.
4864. Polvin 4889.
4862. Slecher 4890.
4863. G.Tiberghien. ... 4894.
4864. T. Lamy 4892
4868. PaulHenrard. . . . 4893.
4866. Cb. Loomans . . . . 4894.
4867. L. Vanderkindcre . . 4898.
A. tienne 4896.
4868. le c»* Coblet d'Alviella . 4897.
4869. F. Vander Uâeghen . . 4898.
4870. A. Giron 4899.
4874. Ch. Kesdath de ter Kiele . . 4900.
4872. P. Fredericq .... 4901.
4873.
(.42 )
cil
F.Fétis
Navez
Alvin
F.Fétis
Baron
Navez
F.Fétis
Roelandt
Navez
F.Fétis
DeKeyser
Alvin
OeGeefs
F. Fétis
Baron ......
Suys
Van Hasselt . . . .
Éd. Fétis
De Keyser
Alvin
De Busscher ... .
Balat
F.Fétis
De Keyser
Fraikin. . . . . .
Callait
Éd. Fétis
Alvin.
De Keyser
4846. Balat 1875.
i847. Gevaert 4876.
4848. Alvin 4877.
4849. Portaels 4878.
4850. Le ebev. de Burbure . 4879.
4854. Gallait 4880.
1852. Balat 4884.
4853. Siret 4882.
4854. Éd. Fétis 4883.
4855. Slingeneyer .... 4884.
4856. Pauli 4885.
4857. Alvin 4S86.
4858. Fraikin 4887.
4859. Robert 4888.
4860. Gevaert 4889.
4864. Schadde 4890.
4862. H. Hymans 4894.
4863. Éd. Fétis 4892.
4864. Samuel 489a
4865. J. Stallaert 4894.
4866. F.-A. Gevaert . . . . 4895.
4867. Th. Badoux .... 4896.
4868 Th. Vinçotte .... 4897.
4869. Ch. Tardieu .... 4898.
4870. J. Bobie 1899.
4874. Alfr. Cluysenaar . . . 490O.
4872. Kd. Féiis 4901.
4873.
4874.
NOTICES BIOGRAPHIQUES.
^li^'^iio ^
[
NOTICE
SUR
LA VIE ET LES TRAVAUX
DE
ALPHONSE WAUTERS
MEMBRE DE L'ACADÉMIE
ni A Bruxelles le i3 avril x8xy, décidé dans la même ville
le j'"' mai i8ç8.
Avec Alphonse Wauters a disparu le dernier et Tun des
plus éminents représentants de ce que Ton pourrait
appeler la première école historique belge du XIX» siècle.
11 est aisé de reconnaître, dans cette école, deux groupes
nettement distincts. On trouve, dans l'un d'eux, des
hommes politiques (Nothomb, de Gerlache) qui se sont
surtout attachés, comme écrivains, à l'étude de ces évé-
nements de 1830 dans lesquels ils avaient joué un si grand
rôle. L'autre se compose de purs érudits (Gachard, Piot,
De Smcdt, Henné, etc.), mais d'érudits qui, bien diffé-
rents des savants allemands formés dans les universités,
( 46)
ou des « cliarlistes » de France, ont dû acquérir. pénible-
ment par eux-mêmes les connaissances indispensables à
l'historien. Tous forcément autodidactes, par suite de
rinsuffisance lamentable du haut enseignement dans le
pays pendant la période semi-séculaire qui a suivi la
Révolution, rien ne les avait préparés, pendant leurs
années d'études, à la tâche qu'ils entreprirent, et si Ton
peut reprocher à certains d'entre eux quelque manque de
pénétration dans les recherches, une critique parfois
insuffisante et une information souvent sommaire, il leur
reste le grand honneur d*avoir, avec une énergie extra-
ordinaire, déblayé les première le terrain sur lequel doit
s*élever Tédifice de l'histoire nationale. C'est dans ce
groupe qu'Alphonse Wauters a conquis une place de pre-
mier rang.
Né à Bruxelles le i3 avril i8i7, il appartenait, par sa
famille, à cette bourgeoisie laborieuse dont l'influence, en
Belgique comme dans le reste de l'Europe, fut si consi-
dérable sur la vie publique durant la première moitié du
siècle. Il dut s'imprégner de bonne heure, dans ce milieu
qui contribua tant au succès de la Révolution de 1830, de
cet amour de la liberté politique, de cet optimisme libéral,
de cette confiance dans l'avenir des classes moyennes,
qu'il n'abandonna jamais. Nous n'avons pu recueillir
d'ailleurs presque aucun renseignement sur ses pre-
mières années. 11 suivit, très jeune encore, les cours de
l'Athénée de Bruxelles. 11 sortit de rhétorique en 1834,
après d'excellentes études, pendant lesquelles nous
savons, par les attestations de ses professeurs, qu'il
s'éprit particulièrement de l'histoire. 11 est permis de
croire que la lecture d'Augustin Thierry, alors dans tout
( 47 )
l'éclat de la renommée, et œile des motans de Walter
Seotty qui restèrent jusqu'à ses derniers jours sa lecture
favorite, ne furent pas sans exercer une influence pro-
fonde sur ces premières tendances intellectuelles.
L'histoire était alors, comme naguère encore, étroite-
ment unie à la géographie. Or, au moment où Wauters
achevait ses études, F. Van der Maelen venait de fonder
(1830) son célèbre institut géographique. Ce fut sans doute
autant pour satisfaire un goût déjà très vif chez lui que
pour utiliser ses aptitudes spéciales, que Wauters résolut
d'y entrer.
L'institut Van der Maelen (1), établi aux confins de
Molenbeek-Saint-Jean, dans un site aimable, au milieu
de serres et de jardins, était à cette époque le centre
scientifique le plus actif de Bruxelles. Son directeur n'y
avait pas seulement rassemblé une riche bibliothèque, il
y avait encore ouvert des cours de botanique, de chimie,
de géologie ; il songea même un moment à y installer une
école normale. Autour de lui se groupaient des jeunes
gens bien doués qu'il dirigeait et excitait au travail, et
parmi lesquels Wauters trouva ses premiers et ses plus
fidèles amis : A. Warzée et J. Delhasse. Des savants étran-
gers visitaient l'établissement, Lelewel en était l'un des
familiers, et Ton devine quel fruit un esprit ardent et
avide de connaissances dut tirer de la fréquentation de
tant d'hommes excellents et instruits. Wauters fit donc
son apprentissage scientifique sous les plus heureux
(4) Voyez sur Van der Maelen la notice que Wauters lui a consa-
crée dans la Biographie nationale, oh il lui paie un juste tribut
de reconnaissance.
(48)
auspices. L'époque d'ailleurs dut encourager singuliè-
rement ses efforts, et il subit, comme tant de ses
contemporains, Tinfluence salutaire de ces années si
fécondes et, si Ton peut ainsi dire, si sympathiques, où,
dans le jeune royaume de Belgique, un patriotisme
confiant se donnait carrière, où la vie politique était
ardente, où s'élaborait l'organisation de l'État, où fonc-
tionnait, aux applaudissements de l'Europe, une consti-.
tution parlementaire considérée comme un modèle,
où, enfin, le Gouvernement avait l'honneur de faire
construire le premier chemin de fer qui ait existé sur le
continent.
Ce grand événement fut l'occasion de la première
publication de Wauters. 11 fit paraître en 1839 — il avait
alors 22 ans — un Atlas pittoresque des chemins de fer de
Belgique, qui eut, l'année suivante, une seconde édition.
Ce n'était pas là sans doute un travail scientifique, mais
un simple ouvrage de vulgarisation géographique tel
qu'on pouvait l'attendre d'un des jeunes disciples de Van
der Maelen. Pourtant, les occupations de Wauters à l'éta-
blissement de Molenbeek ne l'avaient pas détourné de
l'histoire. Elle restait l'objet principal de ses études et,
en 1840, il fondait, avec une audace juvénile, secondé
par son ami André Warzée, un Athénée historique, qui
n'eut d'ailleurs qu'une seule livraison (1).
(1) Le titre complet de cette Revue est : Athénée historique ou
recueil de mémoires, traités, dissertations, etc., sur l'histoire, ta
philologie, l'archéologie, la numismatique, la paléographie, etc.,
publié par une Société d'hommes de lettres. Le nom de Wauters
n'est cité ni dans le titre ni dans les prospectus du recueil On voit
(49)
(Test vers le moment où parut Y Athénée historique que
Wauters quitta rétablissement Van der Maelen, plein de
reconnaissance pour tout ce qu'il y avait appris et
bien décidé dès lors à se consacrer entièrement aux
recherches historiques. En 1841, il fut attaché en qualité
d'auxiliaire aux travaux de dépouillement nécessités par
la confection de cette Table des chartes et diplômes con-
cernant V histoire de Belgique dont la Commission royale
d'histoire venait de décider la publication, et qu'il devait
être appelé, une vingtaine d'années plus tard, à réaliser.
Ses nouvelles fonctions firent de lui un hôte assidu de la
Bibliothèque royale et des Archives. Avec un zèle et une
énergie extraordinaires, il apprit rapidement par lui-
même la paléographie et s'initia aux notions les plus
essentielles de la diplomatique et de la chronologie.
D'immenses lectures le mirent bientôt au courant de tout
ce qui avait été publié jusqu'alors sur l'histoire de la
Belgique. Gachard, témoin de tant d'efforts et de bonne
volonté, l'avait pris en affection et songeait à le faire
entrer dans le dépôt qu'il dirigeait déjà avec tant d'éclat (1).
Le hasard en décida autrement.
pourtant, par une lettre du 21 février iSiO adressée à l'Administra-
tion communale de Bruxelles, qu il en fut le directeur. D'après les
prospectus, la revue, tout en s'occupant d'histoire universelle,
devait faire une place spéciale à l'histoire de Belgique.
(1) En recommandant Wauters au choix de TAdminlstration com-
munale de Bruxelles pour le poste d'archiviste, Gachard écrivait,
le 24 février 1842 : « Je ne puis. Messieurs, vous faire connaî-
tre mieux mon opinion sur le compte de M. Wauters qu'en vous
disant que si une place était vacante aux Archives du royaume^ ee
serait lui que je proposerais au Gouvernement d'y nommer. »
(50)
Les archives de la yille de Bruxelles se trouvaient
depuis de longues années dans le désordre le plus com-
plet. Entassées dans les greniers de THôtel de ville,
eUes moisissaient lamentablement dans la poussière et
rhumidité. 11 suffît de dire, pour donner une idée de
leur état d'abandon, que leur conservateur joignait à
ses fonctions d'archiviste, celles de fontainier commu-
nal. Ce fontainier ayant pris sa retraite en 1841, le
collège échevinal décida de mettre au concours l'emploi
vacant. Wauters ne manqua pas une occasion si favo-
rable de conquérir une position qui devait lui assurer
jusqu'à la fin de sa vie la liberté de se vouer à des
études qui le passionnaient. 11 prit part au concours et
l'emporta de haute lutte sur ses nombreux compétiteurs,
parmi lesquels se trouvait le jeune Schayes qu'il devait,
bien des années plus tard, retrouver à l'Académie. Désor-
mais, sa voie était tracée, ses vœux les plus chers étaient
comblés. Une longue carrière de travail s'ouvrait devant
lui et, de tous les titres qu'il conquit par la suite, c'est
celui d'archiviste de Bruxelles qui lui resta toujours le
plus cher (1).
Au moment où Wauters prenait possession de ces
archives qu'il devait diriger pendant cinquante-six ans,
il était occupé, depuis longtemps déjà, d'un projet qui
absorbait toute son activité. £n 1838, le prince de Ligne
avait fondé un prix pour la meilleuro histoire de la ville
de Bruxelles. Aucun sujet ne pouvait mieux convenir
a«x goûts, aux aptitudes, aux connaissances du jeune
(1) La nomination de Wauters comme archiviste de la ville porte
Ja date du 2 avril i849.
(51 )
érudiU L'histoire de sa ville natale avait été» depuis
l'abandon du trop ambitieux Athénée^ l'objet de prédi-
lection de ses études. De nombreux articles parus depuis
4841 dans les périodiques fondés après la Révolution,
Reme de Bruxelles, Revue de Liège, Trésor National, etc. ,
témoi|;nent clairement de cette préoccupation dominante.
Ce n'étaient là pourtant que les « copeaux » de l'atelier
de Wâuters. S'il communiquait parfois au grand public,
pour se faire la main, quelques-uns des résultats de ses
recherches, il consacrait chaque jour de longues heures
à recueillir de toutes parts un véritable trésor de notes,
matériaux toujours insuffisants à son gré, du monument
qu'il rêvait d*élever à la gloire de Bruxelles.
Pendant ses séances quotidiennes aux archives et aux
bibliothèques, Wauters rencontrait régulièrement, aussi
infatigable que lui-même, un travailleur à peu près de
son âge. Ces conversations de table de lecture qui,
pendant l'attente des livres demandés, ont noué entre
savants tant d'amitiés solides, rapprochèrent bientôt les
deux jeunes gens. Ils apprirent l'un de l'autre sans trop
de surprise, j'imagine, qu'ils étaient concurrents, et une
généreuse émulation inspira désormais leurs efforts.
Accablé par la quantité des documents qu'il avait amassés,
Wauters ne put achever son manuscrit pour la date fixée
à la clôture du concours. Plus heureux, son rival, Alexan-
dre Henné, obtint le prix. Mais il ne voulut pas jouir seul
d'une récompense dont il savait mieux que personne
qu'elle eût dû être partagée. Il proposa à son ami de
fondre leurs œuvres en une seule, et c'est à cette collabo-
ration, noblement offerte et acceptée avec joie, que nous
devons V Histoire de Bruxelles, qui parut en trois volumes
en 4845.
(52)
Cette œuvre remarquable a conservé depuis lors une
place d'honneur parmi les monographies d'histoire locale
que possède la Belgique. Elle est Tun des premiers
travaux scientifiques consacrés à l'histoire nationale
après la Révolution. Le succès en fut aussi grand que
légitime et mit tout de suite hors de pair les deux jeunes
auteurs. Eux-mêmes d'ailleurs avaient pleinement con-
science de la valeur de leur ouvrage, dont la préface
exprime la légitime satisfaction d'avoir atteint le but de
cinq ans d'efforts acharnés. Aujourd'hui encore VHistoire
de Bruxelles, puisée tout entière aux sources et particu-
lièrement aux documents d'archives, alors si difficilement
accessibles et à peine classés, constitue une mine pré-
cieuse de renseignements.
L'ampleur du point de vue ne le cède point d'ailleurs,
dans ce livre, à l'étendue des recherches. Henné et Wau-
ters n'ont pas voulu se contenter de raconter les annales
de la cité brabançonne. Ils ont consacré plus de la moitié
de leur ouvrage à l'étude des institutions, des mœurs et
des arts, ouvrant ainsi la voie nouvelle où devaient s'en-
gager de plus en plus, depuis lors, les études d'histoire
locale.
Sans doute, pour les exigences de la critique moderne,
tout n'est point parfait dans YHutoire de Bruxelles.
La division chronologique du récit par règnes de souve-
rains s'adapte mal à un travail d'histoire municipale, et
un érudit chercherait de nos jours, dans l'étude même
du développement de la vie communale, un plan plus
organique et plus naturel. Sans doute aussi, les détails si
instructifs qui nous sont fournis sur le mouvement
économique, la constitution urbaine, etc., sont plutôt
(55 )
juxtaposés aa sujet qu'ils ne font corps avec lui. Mais il
serait inique de juger un ouvrage déjà ancien d'après des
idées qui commencent seulement à s'introduire dans la
science. Le seul reproche que Ton puisse adresser à ses
auteurs, c'est de n'avoir pas renvoyé plus fréquemment
et plus clairement aux sources, et de n'avoir pas donné
en appendice un volume de pièces justificatives (1).
11 est facile de reconnaître dans V Histoire de Bruxelles
le point de départ de la plupart des travaux postérieurs
de Wauters. On n'exagérerait guère en disant que — à
part quelques excursions dans des domaines étrangers —
son œuvre si considérable n'est que le développement des
études entreprises par lui pour la confection de ce grand
ouvrage. L'histoire locale et territoriale du Brabant, celle
des institutions urbaines, l'histoire de l'art et les recher-
ches consacrées aux documents d'archives restèrent,
depuis lors, en efiet, les branches principales de son
activité scienlifique. Nous les passerons successivement
en revue dans les pages suivantes.
(i) Wauiers songeait, dans les dernières années de sa yie, à
donner une nouvelle édition remaniée de VUittoire de Bruxelles.
Absorbé par d'autres travaux, il n'a pu réaliser ce plan, et il est
regrettable que l'on n'ait pas retrouvé dans ses papiers les matériaux
qu'il dut réunir en vue de ce projet.
( M)
TRAVAUX d'histoire LOCALE ET TERRITORIALE.
Les grands travaux d'histoire locale qui absorbèrent
une bonne partie des forces de Wauters de 1845 à 1884,
furent entrepris au nom d'un principe, ou, si l'on préfère,
en vertu d'une conception particulière de la science. Il
n'y fut pas amené par simple curiosité de chercheur, par
ce goût inné de collectionner les détails et les petits faits
précis que l'on retrouve chez tous les hommes d'érudition :
il s'y adonna pour des raisons fort élevées d'histoire
générale. Déjà, dans la préface de V Histoire de Bruxelles,
il affirmait que o tous les efforts [pour écrire l'histoire de
notre pays] seront inutiles, tant que des recherches con-
sciencieuses et éclairées n'auront pas produit de bonnes
histoires particulières de chacune de nos villes ». Mais
pourquoi s'arrêter aux villes? Logiquement développée,
l'idée de Wauters devait nécessairement l'amener à traiter
méthodiquement l'histoire spéciale de tous les bourgs et
villages, de tous les établissements religieux ou civils qui
se pressent si nombreux sur le sol belge. L'histoire des
campagnes, en effet, ne nous fait-elle pas « connaître une
quantité de détails qui permettent de reconstituer la
topographie archéologique du pays, son organisation
féodale, son morcellement en échevinages, ses coutumes,
sa statistique ancienne, et ce qui lui reste de vieux
tableaux, de vieux édifices, de débris de toute espèce et
( 35 )
de tout âge (1;? » Le passage de Waaters chez Van der
Maelen, sa collaboration aux dictionnaires géographiques
fMibiics par celui-ci, lui avaient donné de bonne heure le
goÀt de la statistique, des descriptions complètes et
détaillées. Il est certain que sa conception de l'histoire et
je dirais volontiers sa méthode s'expliquent en grande
partie par les influences qui agirent sur lui à l'établisse-
ment de Molcnbeek. En avançant, il se rendait compte de
plus en plus nettement de l'insuffisance des travaux d'en-
semble consacrés ^ l'histoire nationale. Il apercevait la
fragilité des bases sur lesquelles ils s'élevaient, il se ren-
dait compte de l'insuffisance de leurs matériaux, du peu
de profondeur de leurs recherches, et l'idée se précisait
chez lui de faire, d'une vaste et minutieuse enquête
d'histoire locale étendue à tout le pays, le point de
départ des travaux futurs de synthèse. On pourrait définir
son point de vue en disant que, d'après lui, des monogra-
f>hies consacrées à toutes les communes belges devaient
précéder l'élaboration d'une histoire générale de la
Belgique.
Ce point de vue est bien celui d'un autodidacte. Plus
pratique que scientifique, il s'inspire d'une idée évidem-
ment trop simpliste de l'histoire. Wauters ne s'est pas
demandé s'il n'eût pas été plus méthodique de spécialiser
le travail, d'instituer, par régions, des études séparées
sur l'histoire politique, l'histoire des institutions, l'histoire
religieuse, etc. Il confondait, si l'on peut ainsi dire, l'unité
géographique et l'unité historique. 11 concevait comme
im tout l'histoire d'une localité quelconque, oubliant que»
(1) llis'.oiie des cnnrons de Bruxelles, 1. 1, Préface, p. ii.
( 56)
en suivant le procédé purement descriptif et statistique,
excellent dans les limites restreintes de Tarcbéologie èc
' de la pure annalistique , il s'exposait, pour d'autres
domaines, à des redites incessantes et courait le risque
de n'arriver point à retracer un tableau complet de tant
de manifestations de l'activité sociale qui, par la nature
même de leur développement, se prêtent mal à une
répartition arbitraire en cadres territoriaux.
Wauters appliqua pour la première fois la méthode qu'il
avait conçue dans V Histoire des environs de Bruxelles,
qui parut en trois volumes de 1850 à 1857. Il n'épargna
rien pour faire de ce beau travail un « trésor » de ren-
seignements de toute sorte. Non seulement il a exploré
avec le plus grand soin les archives, les bibliothèques,
les collections particulières, mais souvent en semaine,
après la fermeture de son bureau, et chaque dimanche en
toute saison, il s'acheminait par les chemins du Brabant,
allant étudier sur place le pays, visitant les églises et les
châteaux, causant avec les paysans, se faisant raconter les
légendes locales. On eût pu le prendre, dans ces courses
à travers champs, pour un botaniste en tournée d'herbo-
risation, et de fait, le soir venu, il rapportait au logis,
comme une fleur rare, une anecdote inédite, un fait
inconnu, la description d'une œuvre d'art ignorée qu'il
classait soigneusement dans ses cartons. Élaborée avec
tant de patience et d'amour, VHistoire des environs de
Bruxelles eut un brillant succès. Elle fut l'un des ouvrages
couronnés par le jury quinquennal d'histoire de 1856, et
elle est restée jusqu'aujourd'hui un livre de références
d'une valeur inestimable par la masse de détails vraiment
extraordinaire qui y est accumulée.
( »7 )
Tout en menant à bien ce grand travail, Wauters,
toutefois, en méditait un autre, plus vaste encore, et qui
devait être dans sa pensée, comme je l'ai dit plus haut le
fondement même de l'histoire nationale. Il rêvait d'appli-
quer à toutes les communes de la Belgique la même
méthode descriptive qu'il venait de faire porter sur un
coin du Brabant. L'immensité du champ à défricher ne
Tefifrayait pas. La fatigue était légère à cet homme robuste
sous des apparences chétives, et dont la nature nerveuse
semblait exiger, au lieu de repos, un labeur ininterrompu.
Il s'ouvrit de ses projets à son ami Jules Tarlier, et la
publication de La Belgique ancienne et moderne {Géogra-
phie et histoire des communes belges) fut décidée.
Il ne s'agissait de rien moins que d'instituer une
enquête complète sur toutes les localités habitées du
pays. Un plan uniforme fut arrêté, comportant pour
chaque commune les rubriques suivantes : situation,
cadastre, dépendances, sol, hydrographie, habitants,
agriculture, industrie et commerce, voies de communi-
cation, noms (variantes, étymologies), antiquités, faits-
divers, juridiction, châteaux et seigneuries, culte, charité,
instruction, fêtes, personnages célèbres, bibliographie. Il
suffît de parcourir cette nomenclature pour constater que
la part réservée à l'histoire l'emporte énormément sur
celle de la géographie et que, partant, la tâche de Wauters
était singulièrement plus lourde que celle de son colla-
borateur. En réalité, la Belgique ancienne et moderne est
presque exclusivement son œuvre : il la continua seul
d'ailleurs, après la mort de Tarlier. On commença
naturellement par le Brabant. De 1859 à 1887 parurent
en livraisons compactes plus de trois gros volumes d'en-
(58)
viron huit cents pages à deux colonnes, relatifs aux
arrondissements de Nivelles et de Louvain (cantons de
Tirlemont et de Léau).
Ces détails montrent quelle étendue eût prise Touvrage
s'il eût pu être achevé. Mais on ne s*étonnera pas qu*il
soit demeuré incomplet. Le plan en était infiniment trop
vaste pour pouvoir être exécuté par les forces d'un ou de
deux travailleurs. Pour le mener à bien, ce n*eût pas été
trop d'une armée d'érudits locaux, actifs, tenus en haleine,
pourvus d'instructions détaillées. Wauters avait certaine-
ment, dans son ardeur, mal calculé l'étendue delà tâche.
Même pour un laborieux comme lui, elle était irréali-
sable. J'ajoute que, malgré l'estime dont elle est digne,
la Belgique ancienne et moderne n'obtint pas tout le succès
qu'elle méritait. Rédigée en forme de dictionnaire, elle
ne pouvait trouver de nombreux lecteurs parmi le grand
public, et la lenteur de sa publication découragea sans
doute les souscripteurs. 11 en eût été autrement peut-être
si, au lieu de raconter en détail l'histoire presque toujours
très incolore des diverses communes, les auteurs s'étaient
bornés à confectionner, avec la plus grande concision
possible, une sorte de répertoire d'histoire locale, rele-
vant en quelques mots, pour chaque localité, les monu-
ments et les objets d'art remarquables, indiquant les
sources imprimées ou manuscrites à consulter, bref, se
bornant à renvoyer aux documents au lieu de les mettre
eux-mêmes en œuvre. Mais l'utilité de tels répertoires,
déjà hautement appréciée à l'étranger, était encore à
cette époque inconnue en Belgique. Un travail d'érudi-
tion paraissait alors inconcevable sans une forme litté-
raire, et l'immense et monotone labeur de rédaction
( 59 )
auquel Wauters fut entraîné parla, compte sans doute au
nombre des causes principales de l'abandon de la grande
entreprise quMl avait conçue. Pour inachevée qu'elle soit
d'ailleurs, elle ne laisse pas que de présenter une valeur
de premier ordre. C'est le plus vaste réservoir de faits
d'histoire locale que nous possédions pour une région
importante du pays. Quelle que soit l'époque que l'on
étudie, on y trouve des matériaux aussi riches qu'abon-
dants, et il n'est pas un travailleur qui ne sache par
expérience combien on peut glaner, dans ses pages com-
pactes, de ces détails précis et topiques qui font revivre
le passé. Il faut regretter seulement que, gêné par la
nécessité qu'il s'est imposée de composer pour chaque
localité un récit suivi des événements, Wauters n'ait pu,
dans un ouvrage qui doit servir surtout d3 recueil de
faits, citer les sources auxquelles il a puisé aussi souvent,
et d'une manière aussi explicite, qu'on le souhaiterait.
Si les travaux d'histoire locale absorbèrent surtout
Wauters pendant la première partie de sa féconde car-
rière, il fut bien loin toutefois de s'y confiner. Outre ses
recherches sur l'histoire de l'art, qu'il menait de front
avec les grandes publications qu'il avait entreprises, il ne
laissa pas de faire des excursions hors du terrain spécial
qu'il s'était réservé. Il entreprit, en 1858, pour la Société
de l'Histoire de Belgique, alors si florissante, une édition
des Mémoires de Viglivs et d'Hoppénis sur les commence-
ments des troubles des Pays-Bas^ édition qu'il enrichit
d'une annotation aussi précise qu'abondante et qui
montre ce qu'il eût pu accomplir dans le champ de
l'histoire moderne s'il n'avait voulu, semble-t-il, l'aban-
donner à ses collègues Gachard, Henné et Pioj;. En dehors
5
(60)
de quelques notices postérieures de peu d*étendue, c'est
là la seule contribution de Wauters à l'histoire de nos
provinces après le XV^ siècle; il ne franchit même que
rarement les temps postérieurs au XIV».
Son entrée à l'Académie (9 mai 1860) lui fournit l'occa-
sion, d'autre part, de concentrer, en des tableaux d'en-
semble, cette histoire du Brabant qu'il connaissait si
parfaitement dans ses détails. Son travail sur le duc
Henri III, qui parut en 1874-1875 dans le Bulletin de la
Compagnie (1), mais surtout sa grande étude, couronnée
par la Classe des lettres en 1862, Le duc Jean I^ et le
Brabant sous le règne de ce prince, comptent certainement
parmi ses meilleures productions. Nous ne possédons, sur
aucun autre règne de notre moyen âge, une enquête aussi
approfondie, aussi fouillée. Non seulement la politique du
duc, qui fut pendant toute sa carrière le centre des intri-
gues et des intérêts des princes belges, y est exposée dans
ses moindres détails, mais Wauters a consacré la moitié de
son ouvrage à une description minutieuse de l'état social,
économique et moral du Brabant dans la seconde moitié
du XIII« siècle : on trouve là, condensés en deux cents
pages, les résultats de longues années de patient labeur.
Il est intéressant de constater que ce travail n'a pas
complètement satisfait Wauters. Il s'excuse (page xii) d'y
avoir laissé des lacunes et de n'avoir dépeint que d'une
manière incomplète la situation interne du duché. C'est
qu'en effet, d'après la méthode qu'il s'était imposée, les
œuvres de synthèse, forcées de négliger une foule de
(i) C'est à ce travail qu'il faut rattacher son étude sur les doctrines
des hérétiques au XIII« siècle.
l 61 )
particularités et d*user, pour ainsi dire, de violents rac-
courcis, ne lui semblaient pas répondre au vrai but
de rhistoire. Il devait éprouver, lui dont la vaste mémoire
contenait une masse si effrayante de détails, lui dont le
bonheur était de fouiller les archives à l'affût de faits
nouveaux, une sorte de scrupule, sinon de gène, à
adopter un mode d'exposition qui l'obligeait à sacrifier
tant de notes patiemment recueillies. Aussi ne consacra-
t-il jamais aux œuvres d'ensemble qu'une portion
restreinte de son activité et, à part Texception des
Libertés communales dont nous parlerons plus loin, se
borna-t-il à esquisser ses idées générales sur l'histoire
de Belgique dans ses cours publics, dans des conférences
ou dans les préfaces des divers volumes de sa Table
chronologique des chartes et diplômes.
Jusqu'à la fin de sa vie, Wauters resta fidèle à l'histoire
brabançonne et à l'histoire de Bruxelles. Le nombre des
monographies qu'il consacra à ces sujets favoris, auxquels
il revenait toujours malgré d'absorbantes besognes, est
considérable, et non content de leur consacrer une foule
de brochures et d'articles, il ne dédaigna pas de commu-
niquer encore aux journaux quotidiens de nombreuses
notices sur les rues et les maisons anciennes de sa ville
natale. Président d'honneur de la Société d'archéologie
fondée dans la capitale en 1887, il y dépensait en même
temps, sans compter, une activité que l'âge n'avait pas
altérée. Il songeait, dans ses dernières années, à donner
une nouvelle édition de Vtiistoire de Bruxelles qui, de
même qu'elle avait marqué le brillant début de sa carrière,
en eût ainsi formé le couronnement.
N'oublions pas de mentionner enfin la sollicitude
(62)
conslante qu'il porta aux archives communales. C'est à lui
qu'on doit les beaux et vastes locaux qu'elles occupent
actuellement, c'est lui qui y rassembla une bibliothèque
de plus de quinze mille volumes Enfin, en 1888 et en
1894, il fit paraître deux volumes d'un Inventaire des
cartulaires et autres registres faisant partie des archives
anciennes de la ville. L'Administration communale ne
laissa pas échapper l'occasion de s'acquitter envers lui.
Le 1" avril 1892, à l'occasion du cinquantième anniver-
saire de l'entrée en fonctions de Wauters, le conseil lui
témoigna solennellement sa gratitude et son admiration.
Tout récemment un médaillon de bronze, reproduisant
les traits du vénérable savant, a été placé à l'entrée même
des archives, dans l'Hôtel de ville de celte cité qu'il a
tant aimée et qui lui doit tant.
II
TRAVAUX SUR LES I^STITUTI0NS MUNICIPALES.
Nous avons vu que Wauters consacra une bonne partie
de cette Histoire de Bruxelles, qui forme le point de
départ de ses travaux ultérieurs, à la description des
institutions urbaines. Sorti de la bourgeoisie, témoin
dans sa jeunesse d'une révolution qui fut essentiellement
l'œuvre des classes moyennes, plein d'enthousiasme pour
cette liberté civile dont témoignent si éloquemment les
annales de toutes nos grandes communes, il fut amené
naturellement à l'étude des constitutions municipales,
( 63 )
particulièrement attachante d'ailleurs dans un pays de
villes tel que le nôtre. Un article sur les serments de
Bruxelles, paru en 1841, peut être considéré comme son
premier essai dans ce genre. Mais il était impossible de
se limiter ici au Brabant qui n'offre malheureusement,
pour la question si importante de l'origine des villes, que
des matériaux très insuffisants. Wantersle comprit et, de
1860 à 1863(1). il s'attacha à l'étude du mouvement
urbain en Flandre sous les deux premiers comtes de la
maison d'Alsace.
Il n'est pas douteux qu'il ail conçu, dès cette époque,
ridée d'un grand ouvrage destiné à donner un tableau
d'ensemble du développement des institutions commu-
nales des Pays-Bas. S'il avait reconnu déjà la défectuosité
des histoires générales de la Belgique, il constatait plus
clairement encore combien laissaient à désirer les
travaux de Raepsaet, de De Basl, de Coremans sur nos
anciennes constitutions urbaines. Ses recherches d'his-
toire locale lui avaient fait découvrir d'ailleurs, de tous
côtés, une foule de textes précieux absolument inconnus
avant lui et dont il avait peu à peu constitué une sorte
de corpus. Il se décida à les faire paraître, en 1869,
sous le litre : De l'origine et des premiers développe-
ments des libertés communales en Belgique, dans le nord
de la France, etc. Étude sur les progrés de la civilisation
depuis le X^ jusqu'au Xllh siècle. Preuves. Ce titre, on le
voit, est tout un programme, ou, si l'on veut, une pro-
(i) Un /pisode des annales des communes belges. A vènement
et mort du comte de Fiandre Guillaume de Normandie (1860). —
Étude sur Thierry d^ Alsace (i863).
( W)
messe. Il montre que Wauters avait décidé dès lors la
rédaction du grand ouvrage qu'il publia en 1878, mais
dont les lignes essentielles devaient être déjà arrêtées
dans son esprit. Pour prendre date, il en a donné tout
d'abord les pièces justificatives, et tous les spécialistes
savent quelle est la valeur de son recueil. Si quelques
documents copiés à la bâte dans des dépôts d'archives,
au cours de voyages d*exploration, ne présentent pas
toujours une correction parfaite, si l'on exigerait aujour-
d'hui une méthode d'édition plus rigoureuse, il n'en
reste pas moins établi que peu de collections de docu-
ments présentent d'aussi riches matériaux sur une
question d'un plus vif intérêt (1). Il suffira de mentionner
ici, parmi les pièces inédites qu'il contient en si grand
nombre, la célèbre nomenclature des droits du comte
de Namur à Dinant que Wauters, par des conjectures
ingénieuses, date de 1070 (2), les statuts de la gilde de
Malines (1276), la charte de Haelen (1206), celle de
Trazegnies (1220), etc.
Comme on vient de le voir, c'est seulement plusieurs
années après en avoir publié les Preuves que Wauters fit
paraître son Histoire des libertés communales. Elle obtint
aussitôt le prix de 25,000 francs institué par le Roi (3). On
{i) Voyez, dans les Gôtiingische gelehrte Anzeigen, 1872,
l'article étendu, mais d'une critique un peu trop sévère, que Waitz
lui a consacré.
(2; Cette date a été acceptée par Waitz {Urkunden zur deuttchen
Verfasmng.sgeschichte im X, XI und XU Jahrhanderi), En
réalité, l'acte est un peu plus ancien.
(3) Voyez le rapport rédigé par Ch. Faider au nom du jury, dans
le Moniteur belge du 13 août 1878, n» S2g.
( 65 )
peut dire de cette œuvre qu'elle a joui, pendant une
vingtaine d'années, d'une légitime célébrité. Depuis les
travaux d'Augustin Thierry, il n'avait plus paru, en langue
française, d'étude d'une telle envergure dans le domaine
de l'histoire urbaine. Wauters, en effet, avait conçu sa
tâche de la manière la plus large. Il avait vu qu'il était
impossible de la limiter étroitement aux frontières des
Pays-Bas, il avait très justement senti que les institutions
municipales de la Belgique se rattachent étroitement à
celles du Nord de la France et des contrées rhénanes, et
il avait embrassé dans le champ de ses recherches cette
région d'entre Seine et Rhin qui constitue, pour ainsi
dire, le cœur de l'Europe, et qui nous montre, alliées
dans le grand mouvement de rénovation économique du
XII« siècle, comme auparavant déjà à l'époque carolin-
gienne, les deux races, romane et germanique, qui ont
fait la civilisation du moyen âge. Nulle part d'ailleurs,
dans ce territoire privilégié, l'action des villes n'a été
plus féconde et plus active que dans les bassins de
l'Escaut et de la Meuse, et Wauters affirmait, non sans
quelque exagération toutefois, que ce montrer comment
sont nées et se sont constituées les bourgeoisies, exposer
les droits qu'elles réclamèrent ou obtinrent, rappeler les
travaux de toute espèce qu'elles entreprirent, raconter
leurs luttes, rechercher leurs tendances, c'est en réalité
esquisser toute l'histoire de la civilisation dans notre
pays ».
Ces paroles indiquent clairement que l'auteur s'est
proposé de donner une idée d'ensemble de la marche
du progrès social dans les Pays-Bas, dont les institutions
municipales, d'après lui, forment le couronnement.
( 66)
C'est ce qui explique que son livre s'ouvre par de longs
chapitres consacrés à la Belgique romaine et à la
conquête franque. Les communes lui apparaissent en
somme comme le résuliat de la combinaison d'éléments
de civilisation existant dans ces deux périodes. Elles
doivent aux municipes romains Tordre public et la
police. Mais l'apport germanique est, aux yeux de l'au-
teur, bien plus considérable. C'est par l'esprit d'indépen-
dance et de liberté, dont il était de mode à cette époque
de faire honneur aux barbares, qu'il explique la forma-
tion des institutions d'après lui essentielles des villes
médiévales : la gilde(l), l'amitié et la paix.
Cette manière de voir présente évidemment une com-
binaison et comme une fusion des théories qui se
partageaient alors, en France du moins, le monde des
érudits; elle allie la doctrine romaniste de Ravnouard
aux idées d'Augustin Thierry et de Guizot. Il serait
toutefois tout à fait inexact de croire que Waulers ait
emprunté à ses devanciers. Comme dans ses travaux
d'histoire locale, il ne doit rien qu'à son propre fonds, et
on pourrait plutôt lui reprocher de n'avoir pas accordé
une attention suffisante aux travaux de ses contemporains.
Au moment où il écrivit ses Libertés communales, Vf SiVL'
ters avait soixante ans, et ses habitudes de travail étaient
prises depuis longtemps. Il n'avait guère jusqu'alors
traité que des sujets neufs, employé que des matériaux
vierges, découverts par lui dans les archives. 11 n'avait
pas eu à prendre parti en présence de théories contra-
Il) Wauters avait déjà publié en 1874 une intéressante étude sur
les giides dans le Bulletin de l'Académie, â< série, t. XXXVII.
(67)
dicloires, à se frayer un chemin au milieu de la végé-
tation surabondante qui pousse sur les terrains fortement
remués par Térudition. LMiistoire des libertés commu-
nales le conduisait précisément sur un terrain de cette
sorte. Ici, les documents à mettre en œuvre avaient déjà
subi le travail prolongé de la critique. Une bibliographie
touffue s'attachait à chacune des questions qu*i1 fallait
traiter. Une brillante phalange d'historiens allemands,
les Hegel, les Nitzsch, les Arnold, les Heusler, les
Gierke, les von Maurer (1), avaient renouvelé le sujet et
émis ces fécondes hypothèses qui, aujourd'hui encore,
pour une bonne partie, alimentent la production scienti-
fique. On devrait s'étonner que Waulers ait absolument
ignoré leurs travaux, si le fait ne s'expliquait très
facilement par la situation intellectuelle de la Belgique
à l'époque où il s'initiait aux études historiques. Pendant
les trente ou quarante années qui suivirent la Révolu-
tion de 1830, en effet, la science allemande, qui jeta
pourtant alors un si vif éclat, fut complètement inconnue
dans le pays. La France seule, où les hautes études
étaient alors, comme on sait, bien éloignées du degré
de développement qu'elles ont acquis depuis lors,
exerçait chez nous son influence. Telle était l'indiffé-
(4) Le mérile d'avoir appelé l'atteniion des érudiis belges sur les
travaux consacrés en Allemagne à l'histoire municipale revient ^
M. Vanderkindere qui, dès -1874, chercha à expliquer, dans le
Bulletin de l'Académie l2« série, t. XXWIII , lorigiue des magis-
trats communaux en s'inspirant des idées de von Maurer. Ou doit
regretter que W'auters n'ait pas attaché à ceîte étuile l'attention
qu'elle méritait.
(68)
rence à Tégard des travaux de nos voisins de l'Est,
qu'aucun des érudits belges de cette époque n*a connu
le texte allemand de la Flandrùche Staats- und Rechts-
gesckickte de Warnkoenig, qu'ils ont tous citée à Tenvi
d'après la traduction incomplète de Gheldolf.
On ne peut donc sans injustice faire un grief parti-
culier à Wauters d'une ignorance qui fut générale de
son temps et dont il n'est pas responsable. Mais il n'en
est pas moins vrai qu'elle a eu pour son ouvrage de
graves conséquences et que, depuis la renaissance des
études historiques en Belgique et en France, les Libertés
communales ont cessé d'occuper la place éminente qu'on
leur avait attribuée tout d'abord. On voit clairement
aujourd'hui combien de questions essentielles y ont été
négligées ou mal comprises. Faute d'avoir pu profiter
des résultats acquis par ses devanciers, Wauters, aban-
donné à ses seules forces, n'a pu ni creuser son sujet
assez profondément, ni se guider avec assurance au
milieu des difficultés qu'il présente en si grand nombre.
Son livre manque de proportion et de clarté, et la
conception d'ensemble ne s'en dégage pas clairement.
Il y a longtemps déjà qu'on a reconnu qu'il renferme
c( plus de détails que de synthèse, plus d'érudition que
de conclusions nettes et précises (1) ». Wauters a admira-
blement reconnu l'importance et l'ampleur de son sujet,
mais on peut dire que, étant données les circonstances au
milieu desquelles il s'y attacha, il ne lui était pas possible
de le traiter d'une manière complètement satisfaisante.
11 n'en a pas serré d'assez près les multiples problèmes
(I) Rapport du jury, page 9.
( 69)
et s'est contenté, trop souvent, de considérations géné-
rales qui ne s'adaptent pas toujours à la réalité. Manifes-
tement, il ne se sent pas complètement à l'aise sur le
terrain où il s'est engagé, et c'est à cela sans doute qu'il
faut attribuer les défauts de composition que l'on a
relevés dans son ouvrage.
Il convient de reconnaître d'ailleurs que, pressé par
le terme fatal d'un concours, l'auteur dut travailler avec
une précipitation dont on remarque facilement les traces
dans son style. Plus condensé, plus raccourci, son livre
eût eu certainement une difiusion plus grande et une
plus longue durée. On aurait tort, toutefois, de croire
qu'il puisse être négligé par les historiens. Si les théories
qu'il expose sont vieillies et dépassées, il n'en contient
pas moins une foule de remarques utiles et d'excellentes
observations de détail. Bornons-nous ici à rappeler qu'il
a eu le mérite de faire justice d'une erreur qui défigurait
complètement le tableau de la vie sociale au moyen âge,
en montrant qu'une prétendue révolte des métiers de
Gand en 1064 eut lieu en réalité en 1348. Insistons
encore sur la valeur des chapitres consacrés à la descrip-
tion du mouvement commercial et industriel, auxquels
on ne peut reprocher qu'une parcimonie vraiment
jextréme de renvois aux sources. Fidèle en cela à une
habitude malheureusement trop répandue parmi ses
contemporains, Wauters a complètement négligé la
documentation de son ouvrage, et l'on a peine à s'expli-
quer que le volume de Preuves publié par lui en 1869
ne soit presque jamais cité dans les notes des Libertés
communales»
(70 )
III
TRAVAUX DE DIPLOMATIQUE.
Les travaux d'histoire locale de Wauters avaient fait de
lui, nous Tavons vu, dès les premières années de sa
carrière scientifique, un hôte assidu des bibliothèques,
mais bien plus encore des archives. Les chroniqueurs,
en effet, lui parurent toujours de médiocre valeur, et
il est caractéristique que, parmi ses publications si nom-
breuses ne figure — si Ton fait exception des Mémoires
de Viglins et (THnppérvs - aucune édition de sources
narratives. Dans les récits historiques du moyen âge, il
voyait surtout les lacunes et les inexactitudes. La critique,
toujours plus ou moins conjecturale, que requièrent de
tels documents, n'allait pas à ses habitudes d'esprit, et,
s'il ne s'en désintéressa pas complètement, comme le
prouvent ses travaux sur la légende des forestiers de
Flandre (1873), sur les premiers temps de l'histoire de
Flandre (188.*)) et sur le peu de créance que méritent
quelques-unes de nos sources historiques (1894), il ne
s'y livra jamais avec ardeur, et il est visible que, parmi
les matériaux dont dispose l'historien, il considérait
les œuvres d'annalistique comme de qualité inférieure.
Peut-être la pauvreté relative de l'historiographie braban-
çonne contribua-t-elle pour sa part à faire naître chez
lui cette manière de voir. Quoi qu'il en soit, il est cer
tain que les chartes et les documents d'archives lui
( 71 )
inspiraient seuls une pleine confiance, et que c'est à
eux que, depuis ses premières recherches sur l'histoire
de Bruxelles, il eut recours de préférence dans tous ses
travaux.
Une bonne partie de sa laborieuse jeunesse fut consa-
crée, on l'a vu, à s'initier péniblement aux connaissances
multiples que requiert l'intelligence de ce genre de
sources. Aucun maître n'existait alors en Belgique qui
pût guider le débutant parmi les nombreuses difficultés
qu'il avait à vaincre. Seul, il dut apprendre à déchiflfrer
les écritures anciennes, à se reconnaître au milieu des
systèmes chronologiques si divers du moyen âge, à se
familiariser avec le style et les formules des actes. A
force d'énergie et de patience, il triompha de tous les
obstacles, et nous avons déjà dit que, dès 1841, il fut atta-
ché en qualité d'auxiliaire aux travaux nécessités par la
Table chronologique des chartes et diplômes imprimés
concernant Vhistoire de la Belgique.
Cette grande entreprise avait été décidée, sur la
proposition de Gachard, le 7 mai 1837, dans l'une des pre-
mières séances que tint la Commission royale d'histoire.
Il est inutile d'insister ici sur l'importance de cette
initiative et sur le mérite du savant éminent qui en fut le
promoteur. On doit regretter pourtant que Gachard, au
lieu d'indiquer comme modèle à ses collègues les Regesta
de Boehmer, dont les premiers fascicules avaient paru
en 1831, se soit inspiré, dans la note qu'il leur soumit,
du plan vieilli de la Table de Bréquigny. Ce choix,
qui s'explique d'ailleurs facilement par l'attitude des
érudits belges de cette époque à Tégard de la science
allemande, devait exercer une influence fâcheuse sur
( 72 )
Touvrage si utile auquel Wauters était appelé à attacher
son nom.
La Commission décida tout d*abord de faire dresser
sur fiches la liste de toutes les chartes relatives à nos
anciens territoires « depuis Tépoque la plus reculée
jusqu'au commencement du XVI« siècle » (1). Em. Gachet
et Kreglinger furent chargés tout d'abord de ce travail
préparatoire (1839), et on leur adjoignit bientôt Wauters
(14 juillet 1841), KoeUist(1841) et Lefebvre (1843). Gachet,
chef du bureau paléographique récemment fondé, avait
la direction de ces collaborateurs. £n 1849, les bulletins
confectionnés furent centralisés entre ses mains (2), et,
dès 1852, le ministre Rogier exprimait le vœu de voir sans
retard commencer l'impression. Mais on s'aperçut bientôt
que les dépouillements effectués étaient fort insuffisants.
Plusieurs collections importantes n'avaient pas encore été
explorées, et parmi les fiches rédigées, un bon nombre
étaient inutilisables. Gachet résolut de faire procéder à
une revision complète du travail et s'adjoignit, en 1854,
deux nouveaux collaborateurs : A. Van Rossum et E. Van
Bruyssel. Mais sa mort prématurée remit tout en question,
et, pendant plusieurs années, on ne parla plus de la Table
chronologique. Enfin, en 1858, on résolut d'en reprendre
l'exécution. Parmi les anciens collaborateurs de l'œuvre.
(1) Voyez l'historique de la confection de la Table dans la préface
rédigée par Wauters en tète du premier volume.
(2) Ils étaient au nombre de seize mille cent cinquante et un,
recueillis dans cinq cents ouvrages. Voyez les Complet rendus de
la Commission royale d'histoire, 2« série, t. XI, p. 4; t. XII, pp. 7,
279, H85.
(73 )
Wauters s'imposait dès lors par trop de titres à l'attention
de la Commission pour que son choix pût être douteux.
Il fut chargé de mener à bien le travail commencé depuis
si longtemps, sous la surveillance, toute platonique
d'ailleurs, de P.-X. de Ram.
Wauters brûlait de l'impatience de donner sans délai
au public le premier volume de cette Table attendue
depuis si longtemps. Mais les difficultés de la tâche dont
il venait d'assumer la responsabilité étaient plus grandes
qu'il ne l'avait prévu. Les vingt-quatre mille bulletins qui
lui avaient été remis en désordre devaient être classés,
contrôlés, parfois refaits. Deux cent dix huit ouvrages
négligés par ses devanciers furent dépouillés soigneuse-
ment. On avait oublié de déterminer exactement l'étendue
du territoire qu'il fallait faire rentrer dans le champ du
travail. Y comprendrait-on toutes les régions qui firent
partie jadis des Pays-Bas méridionaux, ou se bornerait-
on à celles que renferment les frontières de la Belgique
moderne? Sur la proposition de Wauters, on se prononça
avec raison pour le premier système qui entraîna naturel-
lement des investigations et des recherches complémen-
taires. Enfin, après deux ans d'une activité soutenue,
Wauters put écrire à la Commission, le 31 mars 1860,
que « le travail est aujourd'hui assez avancé pour que
l'on puisse en aborder l'impression (1) ». Mais cette
impression, dont il espérait l'achèvement pour la fin de
l'année suivante, retardée elle-même par la nécessité de
nouveaux dépouillements et par les mille difficultés
(i) Voyez les Comptes rendus de la Commission royale d'histoire,
3« série, t. Il, p. 4.
(74)
inhérentes à la mise en train d*un grand ouvrage
marcha très lentement (1). En avril 1865, Wauters com-
mençait seulement la préparation des Index. Il avait
l'intention d'en confectionner quatre, consacrés respec-
tivement aux noms de personnes, aux noms des lieux,
aux ouvrages cités et aux « particularités intéressantes ».
La Commission rejeta ce dernier, mal adapté à la
nature d'un travail d'analyse. Enfin, deux ans et denû
plus tard, le premier volume fut déposé sur son bureau
(6 janvier 1868), accompagné d'une lettre de l'auteur
annonçant que la préparation du tome II était déjà fort
avancée.
En effet, après les lenteurs et les tâtonnements du
début, la publication de la Table marcha avec une rapidité
surprenante. Le second volume parut la même année
que le premier, et, en 1881, Wauters avait donné déjà
six énormes in-quarto. Mais en même temps que se
poursuivait la publication de la Table, les éditions de
documents inédits se multipliaient dans toutes les parties
du pays. Déjà les premiers volumes se trouvaient fort
incomplets et il fallut s'interrompre quelque temps
pour confectionner un supplément devenu indispen-
sable, qui parut en deux énormes volumes en 188S
et 1889. A peine était-il distribué, qu'il fut suivi des
tomes VIII et IX, et Wauters travaillait au tome X quand
il mourut, ayant mené son travail jusqu'à l'année 1330.
On dirait qu'en vieillissant il apportait à ce grand
ouvrage une énergie d'autant plus grande que le temps
(1) Voyez les Comptes rendus de la Commission royale d'histoire,
3« série, t. II(, pp. 170, 314.
(75)
sur lequel il pouvait compter pourrachever lui était plus
étroitement mesuré. Dans ses derniers jours, cloué sur
son lit par la maladie, il s'en faisait lire les épreuves par
les membres de sa famille, et Ton peut dire vraiment
qu'il ne l'abandonna qu'avec la vie.
Dès l'apparition du premier volume, la Table chronolo-
gique a eu sa place marquée dans toutes les bibliothèques.
On peut affirmer qu'aucun autre ouvrage, dans notre
littérature historique, n'est aussi fréquemment consulté
et ne rend autant de services. Il a valu à son auteur,
parmi les érudits belges, une place analogue à celle qui,
en Allemagne, revient à Boehmer. Il s'en faut toutefois,
nous l'avons déjà dit, que l'on puisse comparer la Table
chronologique aux Regesta imperatorum, mais nous avons
vu aussi que Wauters n'est pas responsable du plan
suivant lequel il a travaillé, et il importe, pour apprécier
justement son œuvre, de tenir compte de la méthode qui
lui a été imposée. Il en est de même pour la disposition
typographique, choisie par la Commission royale d'his-
toire, et qui est loin d'être irréprochable. Ce n'est pas à
dire, d'ailleurs, que, même en tenant compte de ces
circonstances, la Table chronologique soit sans défauts.
Aujourd'hui que la diplomatique a accompli tant de pro-
grès, ces défauts sont devenus plus visibles, et l'on
s'aperçoit sans peine qu'une critique assez sévère n'a
pas toujours présidé à l'analyse des documents qu'il
fallait analyser. On peut reprocher aussi, du moins aux
derniers volumes de l'ouvrage, des lacunes et des
omissions regrettables, et déplorer le grand nombre de
fautes d'impression qui déparent une publication dont on
doit exiger une exactitude rigoureuse. Mais n'oublions
6
(M)
pas, pour être équitable, les conditions si défavorables
au milieu desquelles l'auteur a dd aborder l'étude des
diplômes, et, pluUt que de faire preuve d'une sévérité
excessive, admirons le vaillant vieillard qui, voyant
venir la mort, se hâtait d'acbever un travail dont il
sentait toute l'utilité , et épuisait ses yeux fatigués à
relire péniblement des épreuves que sa mauvaise écri-
ture rendait trop souvent incorrectes. En dépit de ses
défectuosités, la Table chronologique reste un monument
considérable d'érudition, et celui qui eut le courage de
l'accomplir, n'eût-il pas d'autres titres à faire valoir.
se serait assuré par elle la reconnaissance durable des
historiens.
Si Wauters dut renoncer à adjoindre auï volumes de
la Table un « index des particularités intéressantes », il
s'en dédommagea par des préfaces étendues, consacrées
tantôt à élucider quelque question de diplomatique ou
de chronologie (tomes I, IV, VIII), tantôt à montrer l'im-
portance que présentent, pour l'histoire politique ou
consUlulionnelle, les actes analysés. A ce point de vue,
la préface du tome VI, où l'on trouve une description
excellente de la situation du pays au XIII* siècle, est
l'un des morceaux les plus remarquables qui soient
sortis de sa pliune (1).
(1) Il (aul menlLonner encore, pour donner une idée complète di
l'Acliiïtâ de Waulers en matière de diplomatique, une foule di
l>ubtic*lîoM d'acles inédils, parmi lesquelles nous meniioDcerin)'
Burtoal MS Analeatt de diplomatique, doni le titra lui a un!
douta été inspiré par les Aaaleeiei belgiquei de Gaehtrd, ei ad ii
( '7 )
IV.
TRAVAUX d'histoire DE L'ART.
Si Wauters n'avait été doué d'une inlassable énergie,
on aurait peine à comprendre comment, à côté des
travaux que nous venons de passer en revue, il eut
encore le temps de consacrer à l'histoire de l'art des
publications qui, tant par leur nombre que par leur
valeur, suffiraient à assurer la réputation d'un érudit. Le
passé artistique si glorieux de la Belgique fut, dès le
début de sa carrière, un de ses sujets de prédilection.
Nous avons déjà vu la place qu'il lui réserva dans l'histoire
de Bruxelles et qu'il eut soin, dans ses ouvrages d'histoire
locale, de s'attacher tout particulièrement à la statistique
des monuments et des œuvres d'art éparpillés dans les
châteaux et les églises du Brabant. Le patriotisme
s'alliait aux goûts de chercheur innés chez lui pour le
diriger vers des études dont il fut en Belgique l'un des
initiateurs. Plus tard, lorsque commença à grandir la
renommée de son neveu, le peintre Emile Wauters, des
motifs plus intimes, et comme des raisons de famille,
a inséré une quantité de chartes trouvées par lui dans divers dépôts
d'archives, pendant trente-cinq ans de recherches. Signalons aussi
son Rapport sur des manuscriis qui se trouvent à la Bibliothèque
nationale et aux Archives nationales de France (i^A), complé-
ment indispensable des recherches de Gachard sur le même objet.
( 78)
(lurent lui inspirer pour elles un allacliemcnt plus étroil
encore.
Il est naturellement impossible d'analjser ici les tra-
vaux de Wauters dans le domaine de l'histoire de l'an.
Leur valeur, en eflèl, réside dans le détail, dans une
quantité de découvertes ou de rectifications qui ont sin-
gulièrement coniribué à enrichir et â préciser nos con-
naissances. Pour les apprécier comme ils le méritent, il
faudrait d'ailleurs une compétence que l'auteur de la
présente notice est malheureusement bien loin de
posséder.
Bniiellois de cceur, c'est naturellement au plus grand
des artistes bruxellois, â Roger van der Weyden, que
Wauters consacra tout d'abord ses recherches. Dès 1846,
il en faisait l'objet d'une notice qui parut dans le Messager
des sciences historiques. 11 la remania et la compléta
considérablement en 1836. S'il s'obstina, trop opiniâtre-
ment sans doute, S revendiquer pour la cité brabançonne
l'honneur d'avoir vu naître Roger, et .si les arguments
qu'il employa pour combattre les titres allégués en faveur
de Tournai n'ont pas réussi à convaincre les savants (I),
ses travaux n'en conservent pas moins la plus grande
importance pour l'élude d'un maître auquel on reconnaît
unanimement aujourd'hui une influence de premier
ordre sur les débuts de l'école flamande. Jean Belle-
gambe, Thierry Bouts, Hugues van der Goes attirèrent
ensuite son attention. Puis il revint a un peintre
bruxellois, Bernard van Orley, dont il élucida l'histoire
( 79 )
con amore dans deux études datées de 1881 et de 1893.
Enfin, dans les derniers temps, il communiquait à la
Société d'archéologie de Bruxelles de curieux articles
sur les Teniers. Ces quelques lignes sont bien loin de
donner une idée, même grossière, de tout ce dont l'histoire
de la peinture belge est redevable à Wauters. Il faudrait
encore, pour être complet, mentionner, outre sa colla-
boration au grand ouvrage de Blanc, une foule de notices
et de monographies dont on trouvera plus loin la longue
liste, témoignage éloquent d'une activité vraiment extra-
ordinaire. Et pourtant l'élude des peintres fut loin
d'absorber celte activité qu'on ne se lasse pas d'admirer.
Wauters la mena de front avec des recherches appro-
fondies sur les tapisseries bruxelloises et sur une foule
de monuments de sculpture et d'architecture, comme si
son érudition eût été aussi inépuisable que sa puissance
de travail.
Nous avons cherché, dans les pages précédentes, à
faire ressortir le caractère de l'activité scientifique de
Wauters, à montrer comment tant de travaux, et des
travaux si divers, se rattachent les uns aux autres par
l'identité de la méthode et se trouvent, pour ainsi dire,
en germe déjà dans le premier grand ouvrage du jeune
érudit qui signa avec Henné VHistoire de Bruxelles, La
fécondité surprenante de notre confrère serait inexpli-
cable, d'ailleurs, si elle ne provenait de celte unité de
vues et de conception propre à tous les vrais érudits.
Wauters l'a possédée au même degré que Gachard,
mais son œuvre est peut-être plus étonnante encore par
son ampleur que celle de l'illustre archiviste. Gachard,
li
l«:
1^1
Bir.i
«■
ii!
i,f
!,i.J
I I il
:
I
( 80 )
en effet, eut constamment recours, sinon à des collabora-
teurs, du moins à des auxiliaires. Wauters, au contraire,
mit son point d'honneur à tout faire par lui-même. Sauf
son association avec Henné et plus tard, mais dans une
mesure très restreinte, avec Tarlier, il travailla toujours
seul. Il mettait une certaine coquetterie à achever, sans
le secours d*aulrui, des ouvrages qui eussent fait reculer
les plus intrépides. Il possédait d'ailleurs cette régularité
d'habitudes, en apparence machinale, qui se retrouve
chez tous les puissants travailleurs et que Littré a si bien
décrite (1). Il ignorait les vacances et les congés, et s'il
voyagea, ce ne fut que pour explorer des archives ou
étudier quelque œuvre d'art peu connue. Il faut ajouter
à son honneur que, malgré ses occupations écrasantes,
il n'hésita jamais h abandonner ses livres et ses papiers
chaque fois qu'il fut fait appel à son dévouement ou à
sa science. Pendant trente ans, il professa l'histoire de
Belgique aux cours publics organisés par la ville de
Bruxelles (2), et il siégea dans une quantité de commis-
sions et de comités d'enseignement, d'art et d'archéologie.
Pendant un demi-siècle, on n'organisa dans la capitale ni
fêtes nationales ni cortèges historiques sans avoir recours
à ses lumières, et il apportait à la préparation de ces
cérémonies, dont plusieurs, on le sait, sont restées
célèbres, le même soin et la même conscience qu'il
mettait à ses recherches scientifiques. Bruxelles lui doit
(1) Comment j'ai fait mon dictionnaire. {Études et glanures.)
(2) Wauters iut nommé professeur à ces cours le 23 septembre
i861. 11 donna sa démission le 7 octobre i892, et reçut le titre de
professeur honoraire.
( 81 )
en grande partie la création de son Musée communal, et
il fut l'un des fondateurs de la Société d'archéologie qui
lui décerna, dès sa constitution, le titre de président
d'honneur.
Wauters entra comme correspondant à l'Académie le
9 mai 1860 et fut élu membre le 11 mai 1868. Sa biblio-
graphie atteste le dévouement qu'il apporta aux travaux
de la Classe des lettres, dont il occupa les fonctions de
directeur en 1877. 11 en fut à tous égards l'un des repré-
sentants les plus éminents et les plus influents. La
Biographie nationale n'eut point de collaborateur plus
zélé, et l'on ferait plusieurs volumes en réunissant les
articles qu'il a rédigés pour elle <1). Quelque grande
qu'ait été l'activité de Wauters à la Classe des lettres,
celle qu'il déploya à la Commission royale d'histoire la
dépasse pourtant de beaucoup. S'il ne devint membre de
ce corps savant qu'en 1869, ses relations avec lui
remontent, on se le rappelle, au moment où, sortant de
rinstitut Van der Maelen, il fut attaché à la confection de
la Table chronologique des chartes. Cette nomination,
qui exerça sur sa carrière une si grande influence,
créa depuis lors, entre lui et la Commission, les liens les
plus étroits. Il s'acquitta envers elle par une collaboration
qui ne fut pas moins féconde que celle de Gachard, auquel
il succéda en 1886 comme secrétaire-trésorier. Le
dévouement qu'il apportait à ses fonctions était admi-
rable. Il en donna une preuve héroïque lorsque, presque
(1) Wauters fut vice-président puis, après la mort de Van Bene-
den, président de la Commission académique chargée de publier la
Biographie,
(M)
mourant, mais domptant la maladie par un admirable
efiort de volonté, il voulut assister encore ïi la séance du
4 avril 1898 qui, sur sa demande, eut lieu dans son
domicile.
Si le public n'a guère connu ei admiré en Waulers qite
le savant, un petit groupe d'intimes a pu apprécier la
générosité d'âme et la bonté qu'il dissimulait sous des
dehors froids en apparence. Une existence tout entière
consacrée au travail n'avait pas tari chez notre confrère
la source fraîche des sentiments affectueux et des ten-
dresses intimes. Hais il cachait soigneusement sa vie,
et, parmi ceux auxquels son bureau des archives était
familier, bien peu ont pénétré dans cet autre cabinet de
travail où, le soir venu, dans la chaude atmosphère de la
famille, il aimait à poursuivre ses études au milieu
des rires et des jeux de ses petits-enfants. Rien n'atteste
plus hautement d'ailleurs les qualités de son cœur que la
solidité des liens qui l'unirent aux compagnons de sa
jeunesse. Peu â peu, au cours de sa longue carrière, il
eut la douleur de les voir disparaître. Un seul d'entre eui
lui survécut. 11 avait bien voulu promettre de rassembler,
pour cette notice, des documents qui l'eussent rendue
moins indigne de son sujet, mais la mort l'a enlevé à son
tour, quelques mois après son ami.
H. PlRENNB.
Bollendorf, 28 août 1900.
LISTE DES PUBLICATIONS
DE
ALPHONSE WAUTERS (i)
PUBLICATIONS ACADEMIQUES.
Mémoires.
Quelques mots sur la situation du camp dans lequel Quintus Cicé-
ron fut assiégé par les Nerviens. 4847. {Mém. des sav. étrany.,
m-4o, t. XXI.)
Le duc Jean V' et le brabant sous le règne de ce prince. Mémoire
couronné. 4862. {Mémoires in-8o, t. XIII.)
Rapport sur le mémoire de J. KUniziger : Fébronius et le fébro-
nianisme. 4889. {Ibid., t. XLIV.)
Quelques mots sur André Vésale, ses ascendants, sa famille et sa
demeure k Bruxelles» nommée la Maison de Vésale. 4897. {Ibid.,
t. LV.)
(1) Je remercie M. Paul Bergmans d'avoir bien touIu m'aider
'i dresser des œuvres d*A. Waulers la liste ci-dessus, qui, si elle
présente probablement encore quelques lacunes, est pourtant plus
complète et plus exacte que celles qui ont été publiées ailleurs.
Halletint («• tirie).
Notice sur la cône de 11 Gaule sous le procaoïulat de César,
publiée par le Gouveroeaieut r^ançai». iSOS. (T. XIII, p. 390.)
Quelques obseiralions ï propos de ÏAdaaluca de César. 18Ki.
(T. XV, p, are.)
Une charle inédite de l'empereur Louis le IMbonnaire. 1863. {Ibid.,
p. 466.1
L'Iiisloire de notre première école de peinlure, cberchée dans les
meilleures sources. Discours prononcé â la séance publique du
jl mai 1863. (ffrtrf., p 7^.)
Rapport sur uu mémoire de H. Driesen : Giograpbit aneleane.
Adualuca. (T. XVI, p. 213.)
Rapport sur un mémoire de H. Klipffel : Le régime mumcipal da
cùéi romanei de l'Empire germanique. 136T. (T. XXMl, p. 300. J
Le tFEUmcut du peiaire Tbierri Bouts. 1B67. tlb,d., p. 717.)
Rapj>ort sur un ^avail de M. Van Rossum : La vérité à propot da
leitres de Charlei-Quini à Rabelaii. 186T. (T. XXIV, p. 199.Ï
Uuelqucd mois sur le Bruiellois l'ierre de Kempeneer, connu sous
le nom de Pi^dre Caaipana. lSh7 {Ibid., p. g49 )
Le tabernBote de l'éKlise de Léau, (euire de Caroeille De Vrïendl
dit Flo'-is. 1868. (T. XXVI, p. 38i.)
Noie à l'appui de la question de caneours sur les pagî. 1869.
(T. XXVIII, p. 284.)
Ce que l'on appelait en Brabant les uréTes du comte {Treugae
comil(«|.1871.(r.XXXl,p.TT.)
Rapport sur un mémoire de concours ea réponse à la queslim :
Indiquer let limiiet du ancieai pagi de la Belgique. 1871.
{Ibid., p. 376,)
Rapport sur deai mémoires de concours en réponse k la question :
Apprécier le régne de Marie-Théréte aux Payt-Bai. ISTi.
(T. XXXIII, p. 489.)
Henri Kerens, éitque de Ruremonde. \«l% (T. XXXIV, p. 76-1
(86 )
Un essai du système du libre échange en Belgique, au milieu du
XV1I« siècle. 187-2. (T. XXXIV, p. 481.)
Uii diplôme de l'époque carlovingienne concernant le ?iliage de
Huysse en Flandre, etc. 1873. (T. XXXVI, p. 91.)
La légende des forestiers de Flandre. 1873. {Ibid., p. 208.)
Les gildes communales au XI» siècle. 1874. (T. XXXVII, p. 704.)
Rapport sur un mémoire de M. L. Vanderkindere, intitulé : Origine
des magistrats communaux, etc. 1874. (T. XXXVIII, p. 140.)
Henri III, duc de Brabant. 1874 et 1875. (1" partie, t. XXXVIII,
p. 672, et 2« parUe, t. XXXIX, pp. 45, 153.)
Rapport sur un mémoire de L. Galesloot sur la Découverte d'an-
tiquUés à Assche. 1875. {T. XXXIX, p. 151.)
Rapports sur les mémoires de concours sur Jacqueline de Bavière.
1875, 1877 et 1879. (T. XXXIX, p. 666; t. XLIII, p. 628, et
t. XLVÏI, p. 630.)
Notice sur le second volume des Troubles relvjieux de Valen-
ciennes, par Ch. Paillard. 1875. (T. XXXIX, p. 967.)
Les doctrines des hérétiques du XIII^ siècle; le duc Henri IV; les
premières années de Jean l'i*. 4375. (j, XL, p. 351.)
Rapport sur un mémoire de L. Galesloot : Sur des antiquités
romaines découvertes d Assche, 1875. (Ibid., p. 579.)
Rapport sur un mémoire de P. Génard : Notes biographiques sur
Corneille Duplicius Scepperus. 1875. {Ibid., p. 593.)
Sur la féodalité. 1876. (T. XLI, p. 361.)
Rapport sur un mémoire de G.-H.-L. Guillaume : Histoire de
l'infanterie wallonne sous la domination de la maison
d'Espagne (1500-1800,. 1876. {Ibid,, p. 684.)
Rapport sur le mémoire de concours de 1876 et de 1830 sur Les
institutions charitables en Belgique. 1876 et 1880. (T. XLI,
p.867,ett. XLIX,p.465.)
Rapport sur le mémoire de concours de 1876 sur YHistoire du
droit de chasse aux Pays-Bas. 1876. (T. XLI, p. 889.)
Discours prononcé aux funérailles d'Adolphe Mathieu. 1876.
(T. XLII, p. 186.)
(M)
Rippori sur un mémoire de Cb. Piot i Sur ht Bert dt Flandre.
18T6. (T. XLU, p. 399.)
Rapport sur le projet de Bibliogriptûe belge de M. P. Vaoder
Haegen. 1816. ilbid.. p. 630.)
Rapport sur an mémoire de Ch. Paillard : Sept moti de la vte d'un
peuple. 1877. (T. XLllI, p. 206 |
Les Iraïaui historiques de jadis et ceni d'aujoard'hni. Discours
prononcé comme directeur de la Classe des lettres en séance
publique du 15 mai 187T.((»/if.. p. 653.)
Nodce sur La nuniiiniallqae yproi$e, par Alph. Vandeupeere-
boom. 1877. (T. XLIV, p 612.)
Discours prononcé aux funérailles du général baron Guillanme.
1817. {IM.. p. 837.)
NoiLoe sur Lei libenii conaaanatet, par Alph. Waulers. 1S78.
|T. XLV, p. 819.)
Rapport sur le mémoire de concours ; Sur la réanioa aux Pays-
Bai de la <;aelilre. etc. 1878. (Ibid., p. 8îi.)
Notice sur Oome confirencet iiir VhUloire de l'en'ttgnemenl et
de fiducalion, par P. Wjnen. {T. XI.VI, p. £04.)
Rapport sur un mémoire de Ch. Paillard, intitulé : Voyage dam
In Payi-Bai d'Éléonore d'A alriehe, femme de Françoit t", etc.
1878. [Ibid., p. B06.)
WisaanI, l'ancieti Porlu* leeia: 1879. (T. XLVII, p. 111.)
Rapporl sur les mémoires de concours : Sur la propagande dt»
tticgclopéditte) françati dont la principaulé de Liège à la fin
du XVIIl' siècle. 1879. {Ibid., p, 599.)
Rapport sur un mémoire de M. A. Daverger ; Quelques noiei tvt
rinquûilion en Belgique. {Ibid., p. 841.)
Des efforls tentés au XVll" siècle pour entraîner la Belgique dans
le s;slime prohibitiunniste. 1879. (T. XLVIII, p. 37S.)
Notice sur le CaHulaire de la commune de Oinani, par H. S. Bor-
maE8.1880. (T. XLlX,p.271.)
Rapport sur Ifs raémoirea de concours sur VHiiloIre de* datte
rurale» en Belgique. 1880. (Ibid., p. 4Ta)
(87 )
Happorl sur un mémoire de Gh. Paillard : Le procès du chancelier
Hugonei et du seigneur d'Humber court, i880. (T. L, p. 43.)
[3* série.)
Bernard Van Orley, sa famille et ses œuvres. 1881. (T. I, p. 369.)
La Révolution du XVI« siècle et Guillaume le Taciturne. i881.
[Ibid,, p. 305.)
Des localités distinguées par le qualificatif vieux {oud) et de leur
ancienneté. 1881. [Ibid., pp. 399 et l>53.)
Rapport sur le mémoire de concours sur L'origine et le dévelop'
pement du parti des Mécontents. 1881. {Ibid.» pp. 689, 683.)
Note sur la population du canton de Glabbeek à différentes époques,
du XlVe au X1X« siècle. 1882. (T. III, p. 265.)
Un portrait du duc Gharles le Téméraire et la gilde de Saint-
Sébastien de Linkebeek. 1883. (Ibid.y p. 414.)
Rapport sur le mémoire de concours sur Les mœurs et les usages
du peuple retracés dans les poèmes flamands des XUl^ et
XI r« siècles. 1881 [Ibid., p. 579.)
Quelques peintres peu connus de la fin du XV« siècle. 1882. [Ibid.,
pp. 685, 805.)
Sur quelques peintres de la fin du XV« siècle, suite et fin. 1881
(T. iV, p. 83.)
Les commencements de Tancienne école flamande de peinture,
antérieurement aux Van Ëyck. 1883. (T. V, p. 317.)
Note sur un portrait de Philippe le Beau, jeime. 1883. {Ibid., p. 453.)
La vie d'Anlonello de Messine et son influence sur l'école italienne.
1883. {IHd,, p. 53i.)
Notice sur Le droit de propriété des œuvres dramatiques et
musicales, par L. Gattreux. 188^1 (T. VI, p. 738.)
Rapport sur on mémoire d'À. Gastan : L'un des peintres du nom
de Coxcie aux prises avec l'Inquisition. 1884. (T. VII, p. 68.)
{ H8)
Rapport EUT trois mémoires d'A. CasUn : i' Conlrtbalion â la
biographie du porlrailhlt A. De Vriti; 9<> La rtlaliona du
peintre Thiodote Van Loon avec la ctladtlle de Fallm à
Loauiiin i 3° Sar les ilales de la naUiance et de la mort de
Wencatat Coebergher. 188*. {T. VII. pp. Vli el KM.)
Réclsmalioasa sujet du mémoire surTA. l'aiitoDii.parA. Cistao.
1884. (/*«., p. SH.)
Rapport sur le mAmoire de coacours : Sur le$ anclent corpa de
méiiert. 183t. (IbiJ., p. S38.)
Rapport sur un rrémoire de M. Fr. De Potter : Hei hotet ean graaf
d'Hane en de honderd dagen le Cent [Ibid , \i. 751.)
Rapport sur un méirioire d'A. Caaian '. Lei peintre» Jean et
Jacquet Kan Satiele el Roland Maille, du XVI' itàcle. 18S4.
(T. Vm. p. 413.)
Rapport sur une leUre coneeroant un manuscrit dn XIV* ou du
XV* siècle relatif 1 la seigneurie Je Poilaer.lggi ilbid.,p.AH.)
Quelques détails tnir Wiasani. Térouanue n'a jamais élé loisiae de
la mer; le Sinus Ittui at-il euslé? 1SS4. (Ibid.. p. 668.)
Sur les premiers temps de l'Iilstoire de la Flandre. 1885. (T. IX,
p. 16S.1
Les origiDés do U populaiioD flamande de la Belgiqne. Ëlnde
précédée de quelques Douieaux détails 1 propos des Sui>ea de
U Flandre. 188S. [T. X, p 99.)
Les origin<^s de la population flamande. Réponse «ai obsenations
faites sur mou travail. 1883. {Ibid., p. 794.)
Notice sur La taclique au XIII' iiécle, par H. Delpecb, 4886.
{T.XI,p.lB7,)
Le chlieau impérial de Gand et la fos^e oihoaieniw. 188U. {Ibil.,
p. 1«S.I
Les SuËies el les autres populations de la Belgique. 18S6. (T. 111.
Rapport sur un mémoire de H. Henri Stein : Étude biographique,
lUIiraire. blblionraphlque $Mr Olivier de la Marche. 1886.
(/Wd., P.ÎWÏJ
(89 )
Les Suèves, oa quelques variations snr ce thème : La critique est
aiêée et l'art est difficile. 4887. (T. XIII, p. 869.)
Notice sur la cinquième livraison (Léau) de la Belgique ancienne
et moderne. d887. (T. XIV, p. US.)
Sur rÉpistémonomie de feu Philippe Van der Maelen. d887. (Ibid.,
p. m.)
Notice sur Leê origines de la métallurgie au pays d Entre-
Sambre-et-Meuse, par M. Tahon 4887. ilbid., p. 666.)
Discours aux funérailles de Jules Van Praet. 4888. (T. XV, p. SS3.)
Rapport sur un mémoire d'Â. Gastan : Les noces d'Alexandre
Famèse et de Marie de Portugal. 4888. (Ibid., p. 439.)
Notice sur le tome YI des Relations politiques des Pays-Bas
et de l'Angleterre, par Kervyn de Lettenhove. 4888. {Ibid.,
p. S43.)
A propos d'un nouveau système historique relatif à l'établissement
des Francs en Belgique. 4888. [Ibid., p. 994.)
Rapport sur le projet d'unification de l'heure proposé par l'Aca-
démie des sciences de Bologne. 4888. (T. XVI, p. 9.)
La première enceinte de Bruxelles. 4888. (Ibid., p. 496.)
Discours aux funérailles de R. Ghalon. 4889. (T. XVII, p. S40.)
Notice sur le tome IV du Cartulaire des comtes de Hainaut, par
M. L. Devillers. 4889. (T. XVIII, p. 97.)
Rapport sur un mémoire de J. KQntziger : Febronius et le fébro-
nianisme. 4889. [fbid., p. 230.)
Rapport sur un mémoire de M. G. Kurth : Sur le Gesta Regum
Francorum. 1889. (Ibid., p 237.)
A propos du Portus Iccius. 4889. {Ibid., p. 413.)
Rapport sur une lettre de M. Bonmassari : Sur des tapisseries de
haute lice conservées dans la cathédrale de Trente. 4889.
{Ibid., p. 7:28.)
Notices sur L'architecture romane dans ses diverses transfor^
mations, par Âlph. Wauters, et la seconde partie du tome VII
de la Table des chartes et diplômes de la Belgique. 4880.
(T. XIX, pp. 12 et 44a)
(00 )
Rapport sur le mémoire de M. A. De Vlaminck : Sur l'origine de ta
vUle deÇand. d890 (T. XIX, p. 438.)
Notice sur Le théâtre de la Monnaie, etc., par M. Isnardon. 1890.
(T. XX, p. 356.)
Rapport sur un mémoire de M. A. Logeman : Sur un reliquaire de
Végiite Sainie-Gudule à Bruxelles. 1891. (T. XXI, p. 374.)
Rapport sur le projet de la section centrale de la Chambre des
représentants d'attribuer à l'Académie royale flamande tout ce
qui concerne les lettres flamandes. 4891. (Ibid., p. 772)
Notice sur : Enquête sur les habitations ouvrières en I890,
par MM. Lagasse et De Quéker. iSOd. (Ibid., p. 8^.)
Notice bibliographique sur Lex questions ouvrières, par M. De
Quéker. 4892. (T. XXIII, p 276.)
Notice sur le tome V du Cariulaire des comtes de Hainaut, par
H. L. Devillers. 4892. [Ibid., p. 412.)
Rapport sur le mémoire de M. le baron de Chestret de Haneffe :
Renard de Schônau. 4892. (Ibid., p. 445.)
Rapport sur les mémoires de concours sur La position des comtes
dans le royaume franc. 4892. (Ibid., p. 552.)
Notice sur le tome VIII de la Table des chartes et diplônes.
4892. (T. XXIV, p. 549.)
A propos des dépouilles mortelles du célèbre Antoine Amauld»
. mort à Bruxelles en 4694. 4893. (T. XXV, p. 294, et t. XXVI,
p. 430.)
Rapport sur l'utilité de la reproduction de la grande carte d'Europe
de Mercator. 1893. (T. XXV, p. 797.)
De l'emploi des termes : style gothique et style ogival. 4893.
(T. XXVI, p. 675.)
Notice sur Bernard van Orley, par Alph. Wauters. 189*. (T. XXVII,
p. 444.)
Notice sur YEssai de numismatique luxembourgeoise ^ de R. Ser-
rure. 489*. [Ibid., p. 608.)
Rapport sur le mémoire de concours : Histoire du Conseil privé
aux Pays-Bai. 4894. (Ibid., p. 692.)
(91 )
Discours prononcé aux funérailles de G. Frédérix. 4894. (T. XXVIII,
p. 284.)
Rapporl sur un mémoire de M. J. Nenwirth : Considérations sur
les artistes brabançons au XI V^ iiècle. iSQA. {Ibid., p. 290.)
Sur le peu de créance que méritent quelques-unes de nos sources
historiques. 4894. (Ibid., p. 293.)
Observations sur le discours prononcé par M. Yanderkindere dans
la séance publique de la Classe des lettres du 7 mai 4895.
(T. XXX, p. 453.)
Les fondeurs en cuiyre à Bruxelles aux XV« et XVI« siècles. 4895.
{Ibid., p. 627.)
Notices sur : 4o Les fleurs de lis de Vancienne monarchie fran-
çaise; 2o Le Goedendag, par J. Van Malderghem. 4896.
(T. XXXI, p. 292.)
Quelques mots sur les progrès de la toponymie en Belgique. 4896.
(/6/d., p. 307.)
Notice sur le Traité d'économie rurale, de M. Piret. 4896. {Ibid.,
p. 396.)
Notice sur le tome YI du Cartulaire des comtes de Hainaut, par
L. Devillers. 4896. (T. XXXII, p. 455.)
Notice sur : 4» Bruxellensia; Croquis artistiques et historiques;
2» Le poison alcool; 3» La loi de Valcool, par M. Van den
Corput. 4896. {Ibid., p. 338.).
Quelques mots sur André Vésale. 4897. (T. XXXIII, p. 64.)
Notice sur David Teniers et son fiU, le troisième du nom, par
Alph. Wauters. 4897. {Ibid., p. 430.)
Annuaire.
Notice nécrologique sur Ad. Mathieu. 4879.
Notice nécrologique sur le général baron Guillaume. 4884.
Notice nécrologique sur Jules Van Praet. 4890.
7
PUBLICATIONS DE LA
Table cluoaologique des cbaries el diptAmes
l'hisMire de ta Belgique. Taœea 1 3 IX. 1866-1896; aeaF
en 10 laluines La--4°.
Note sur Corneille Aerjsens. (V. VII, p. 90.)
(3" iirie.)
Db llmporlance des correspondances dn moyen âge. (T, V, p. 6.)
Note sur les riifficultéa que présente la chroDologie des dlplOroes.
(T. VII, p. 233.)
Rapport BUr une lettre de M. Vanderkindere : Sur U port et
OBïiuni. (T. XIV, p,34l.)
[4' lérie)
Rapport sur des niBDnserits,eie.,n>ii se troDTent fi la Bibliolhfeque
nationale et aux Arcbiies nationales de Fraoce. 1874. —
Deuiitme rapport. JSTG. (T. II, p. 79. et t. III, p. 66.)
Fragmenta ioédiis coDceroani l'ahbaje de Gembloui. 1STB. (T. Il,
p.MT.)
Le Haiaaut pendant la guerre du comte Jean d'tvesnes conlre la
Tjlle de Valencienues, IS90-4397. 1876. (Ibid., p. 39SJ
(93)
AdïIccIm de diplomatique. Uuaire séries, 1819 i 1890, (T. VII,
pp. m et .117; t. Vm, p. 3M ; I. X, p. «; t. Xlil, pp. 78 « 1«;
t. XIV,p.H8;l. XVl[,p.3Ta)
UnemeDliondsnsimdiplAmeda IX'ùècle de Thutnaita Heabaie,
c'esl-1-dire TMenen ou Tirremonr. 188t. (T. IX, p. 367.)
Chaneg inédilea eilraiUa du cartulaira de SaÎDl-Nicaiae de Reinu,
par M. le comte de Gaurjauir, annoléea par H. Wtmlers. 188S.
[T. X, p. le.)
A propos de la manière de compter que l'on suiiail dans la partie
du Brabant reasoniastm à l'éitché de Liège. 1BS4. CT. XI, p. 103.}
Le lesiameDt d'Ermesiode, eomtease de Luiembourg. 4881. ((Md,,
p. 336.)
A propos de deui documeDls apocryphes ou altérés : rinseription
de Conrad 1"', comte de Luiembourg; la charte de fondation de
l'abbaye de Laach, en 1098. 1884. (T. XII, p. 6.)
VirJétéB bibliographiques. 1886. (T. XIII, p. 3S0.|
Les sermenta préiés aui viDea principales du Brabant par tesducs
lors de leur inauguralian. 1887. (T. XIV, p. 80.)
Sur les documents apocryphes qui concemeraienl Henri de Gand,
le Doeleur Soleunel, et qui le rallacbent i la Tamllle CoethalK.
1888. [lild., p. 179.)
ynelquei réflexions à propos de l'Imitaiion de JésuA-Chrisl. 1888.
(T. XV, p. 680
Sur la aigniBciiion du mot latin Formaior, k propos de Henri de
Gaud, 1889. (T. XVI, p. 11.)
Le mat latin Formaior au moyen Igs aiaii la aignificatiou île
Proftittur. 1889. (f»fd., p. 399.)
La formation d'une armée brabanfonne au temps du due Jean III.
1891. (T. I, p. 19Î.)
Une anelRine deseilpUon ds U nlle de Léan, 1889. (T. II, p. «H.)
(M)
Il réponse aux criliques ilonl 11 Tahle cliroualoglqar a âlé
n réponse à une remarque de M, Pinot 1896. (T. V, p. 393.)
BIOGRAPHIE NATIONALE.
Tome II : Betlegambe (Jean); Bodeghein (Louii Tan]i Boula (Albcn) ;
Bouls(Tliierri;; Boula le Jeune (Thierri); Breda(Cariieille de).
Tama IV : Ch^irlesll; Chasieler (le marquis de); Clodien; Cobenil
(le comle de); Coghen (comie J.-A df); Darel (Jacques); De
Bruj^n (Gaillau'ne).
Tome Vt : DuKaen (tdricii); l>unou1iD (Gitka); Ëberard; t-fts
(.Vnequin de); Einfbe'i; Knghien (Jean dl; Ermens (Josqili];
Ennesinde de Namur; Ëiienne, Itvèque de Tournai; ËTerard de
Hfihune; ETergbem (Henri v>n\ Kinailen (Hai'milien d'j;
Ftllon (J.-B.); FaElrade; Faulconnier iPicire).
Tome Vil : Fillastre (Guillaume); PJodor]) (Jean de); Folcard de
l.ohbes; Folcard de Sainl-Berlin; Folcuini France (Reoon de);
Kraneon Calaber; Francon d'Arquennes; FrauU (Thomae^ camie
del; Fricx [Eugène-Henri); FuIImM; Fulclier; C»lopin (Georges);
r.amonil [M»" Galti de); Gérard 1", éiéque de Cambrai;
G<!rard, cjmte de Looi, Gérard de Saiol-Trond; Gerbald;
Gcrtrude (sainle); Cliistelles (les scigneura de); Gilberl, comic
de Luxembourg; Gi^lebert, duc de Lolliiringie ; GoJefroid 1".
Godefroid II, Gadefraid III, ducs d<! Brabanl; Godefroid de
Bi','it>anli GodÈfroi I, duc de Rasse-Lolhiringie; Godetroid 1, 11
ei 11! d'Ardi-nne; Gudi r oid le BoBsu.
(M)
Tome Vlll : Godcscak, éièque d'Ârrasj Gws (Hugutiian dcr;;
Gocisen (Jean); Golhtba I"; GotheJan ll{ Granvelle (Nicofai il
Autoine Pcrrenoldc); Grimberghe (les seigncun de); Crobbta-
dODck (Scbels de); GrujibujEe (les seigneurs de); Cutlben de
Bruges; Guss 'Jean); Guibeitde Ccmbloux; Guidon; Cuillaume,
comte de Laitoibourg; GuiltsDine de STessîf.ts; Cuiilaume de
l'Olite: GuillauiuG de Dampierre, coirlede Flandrr; Gnillaume
deTauroaiiCuillauine de Hildeinissp; Gaillaume de Caitben';
GuImaD; Cmard; Hardouin.
TomelX : Liscomles de Lou*aiii t Henri 1". II tl III ; Il s ducs de
Brabanl: lleniil", II, III ei IV; les duisde Unibourg :HeDii I",
ll,llleilV;le$eDDiUsdeLiiieniboiirg: Hmii III et IV; Henri de
Krabanl, duc de Limbuurg; hcDii de FIsQdre, cenite de Lodi;
Henri de Hainautoude Flandre, empereur d'Ori<nl; Keimando
ValeDcieiiucg; Uoobroecii d'lsper(Coa:Iai:iin van); Hoobriieik
le Walle(Cbailesvan<.
Tome X : lacquemin dit de Lau|ioit;ne; Jansiers (Vicior-Elonoi^);
ks ducs de Brabant : Jean I", Il el III; Jeau d'Avesnes, héritiii'
deUaiuaui; Jeaa d'Aiesnes, (omle de HaiD<iui; Jean de Dieit,
évtque d'Ulrechti Jean de HaïDiui, seigneur de Beaumont; Jean
de Heusdeo, cbanolne de Couitraii Jeanne de Gonsiaminoiile,
comtesse de Flandre.
Tome XI : Lalaing (Antoine de), comte d'Hoogstraeien ; La'aing
(Antoine de), égalemput comte d'Hoogstraeteu, mort eu ISdS ;
Lalaiag (Georges de], comie de Rennelwurg ; Lambert, comte de
Louiain (perionnage bbuleux); li« cornes de Launîo ;
Lambert 1" st II; Langren (Miihel-Klorenl ïan); Lanooj (Cbarlc,
Chrétien, Eugtue. Ferrand, Hugues, Jean, ^apoléon et Rodolphe
de); Lathem (Jacques van); Laibem (Liévin Tan) père; Laibem
(LidTin ?an)fll»;LautersîPau));LatrT(Cbarlcs;; Le Comte ou Le
Conte (Pierre); Le Groa de Saint-Hartin (tlbert-josepl;); Lejem.e
(Pierre-François); Le[eweI(Joacbim)i Lelis (Tobie de) ; Le Jlaj
iOliTier);Léopotd II, empereur; Le Ro; (le baron Jacques].
I
<i
< 96 )
Tome XII : LeyDiers (les); Lideric; LiesYeld (Thierri Van); L.igfae
(les de); Ligne (le prince Gh.-J. de); Limniingle (ies de);
Lindanas (David); Locquenghien 'Jean de); Lombeke (Jean de);
LonsiDg (Fr. J.); Loon (Théodore Van); Loovens (J.); Louyet
(Paulin); Loyet (Gérard).
Tome XIII : Maelen (Philippe Van der); Maillarl (Philippe-Joseph);
Malouel (Jean); Ma na ssës I«^ archevêque de Reims; Manassès,
seigneur de Hierges; Maras(N.-J.); Marchai (le chevalier Fr.-J.-F.);
Marguerite d'Alsace; Marguerite d'Autriche; Marguerite de Con-
stanlinople; Marguerite de Flandre, duchesse de Brabant;
Marguerite de Flandre ou de Maie; Marguerite de Hainaut,
impératrice d'Allemagne; Marguerite de Parme; Marie de
Brabant, impératrice d'Allemagne; Marie la Malheureuse; Mar-
mion (Simon); Marne (Jean de); Marselaer (Adrien de); Marselaer
(Frédéric de); Martini (Guillaume).
Tome W\ : Mathieu (Adolphe); Mattens (J.-N.); Maurissens (Jeao-
Bai)tiste); Médard (saint); Médina (Jean-Baptiste de); Meer de
Moorsel (le baron de); Meert (Pierre); Mercx (P.-P.); Mertens (J.);
Meulemans (P.)i Meulen (Adam-François Van der); Meulen (Jean-
Désiré Van der); Meulen (Pierre Van der); Mille (Jean-Baptiste);
Miraeus (Aubert); Miraeus (Jean).
Tome XV : Moer (J.-B. van); Mol (Henri de); Molanus (Jean) ; Moli-
net (Jean); Mommaert (Jean); Monford (Je^n de); Monstrelet
(Ë. de); Montoyer (L.-J.); Murrai (Marie-Caroline); Mytens
(Arnoul),
OUVRAGES NON PUBLIÉS PAR L*ACADÉMIB.
Allas pittoresque des chemins de fer de la Belgique. Bruxelles,
1839, i vol. oblong. — 2« édition, 1840. — 3« édition, 4841
:■
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(9T)
Atbéaée hbtorique on r»cudl de mémoirM et uaMs sur l'hisioire
deU Belgique, i"IiTrïîïoD (en colIaboratioDaiec André Warzée:.
Bruiellsii, 1810, in-B°.
Guide piitoresqiiB du rojageur 1 la grotte de Hia-aur^esse.
Bruielles, 1841, ia-rolio.
Les serments de Bruielles, leur origine, leur organisatioi) et leurs
rËglemeals. Bruielles, 1841, icH3. {Revue de Bruxella.)
L'OmmegaDck et les autres Ries du serinent de Bruxelles.
Bruielles, 1S41, in-l'î. (Ibid.)
Recherches sur l'hSiel de tille de Bruielles, l'époque de u
construction et la destination de chacune de ses parties. Gand,
1841, in-8°. IMeJJûjer des tdentet hiuoriqutt.)
Notice sur le cbaiesu de Beersel. Gand, 1S4I, iii-8° {Ibid)
La lerée dn dixième denier. Bruielles, 181S, in.8°. (Trltor
L'émeute de 1533. Bruielles, 1843, iii-8°. {Ibid.)
Commencements dee troubles des l'afs-Bas soas Hai^nerile de
Panne. Rruxelles, 1842. Id-8*. {Ibid.)
Motice sur la Maison du Roi ou Maison au pain, sur le Grand
Marché à Bruielles. Gand, 1843, in-6°. {Meitager de» hcienctt
lililoriques.j
notice sur le chSleau de Bouchout. Gand, 1843, in-S" {Heiiager des
iciencei hùioriquca).
Notice sur le chlieau d'Esschembeek ou Escaubecq. près de Hal.
Gand, 4843, in-8».(/!.id.l
Uislalre ciiile, politique et monumentale de la ville de Bmielles.
(En collaboration avec A. Henné.) finiielles, I8M-184A. 8 toI.
in-»>.
Les délices de la Belgique ou Description historique, pillorsaque
el monumentale de ce royaume. Bruielles. 48(4, in-9>.
Noiice sur i'hAtol de ville de Uil. Gand, 1845, ia-S°. {Matager da
uienca hiitoriquti.)
Noiice sur Roger Vander Weydea, appelé aussi Roger de Bruges,
le Gaulois ou de Bruielles. Gsad, 1846, in-8°. (Ibid.)
(M)
L'aneienue tbbaje de Coudenberg k Bruxelles, aujourd'hui l' Ecole
miliuira. Bruieires, ^S^^, in-folio. (Belgique communale.)
BruuJIeB et ses environs. Guide de l'étraoger dans celte capitale.
BrnieUes, 181?, in-ia. Noui. «d., 1839 el 18S7.
Nolice hiFloriquc sur les anciens sermenls ou gildes d'arbalétriers,
d'archers, d'arquebusiers et d'escrimeurs, Bruieiles, 1818,
ia-raliuA i ca'.aûaea. {Belgique cammunute.)
Le bombardement de Bruxelles en leUS. Bruielles, 1848, iD-19.
[(iid)
L'ancien mm egaack de Bruxelles. Bruxelles, 1848, \n-U.flâ/d.)
Histoire des environs de Bruielles. Bruxelles, ISSIMSBT, 3 vol. et
une table in-8>.
L'tgliw; de Laeken pris de Bruxelles. Gind, 18B9, iD-8°. (Henager
des iciencet hiatori^uet.)
Roger Vander Wejden, ses leuires, ses élèves el se* descendants.
Bruxelles, 18SS, in-8». {Revue unicerselle de* am.)
L'ancienne abbaje de Villers. Uisloire de l'abbaje el description de
ses ruines. Bruxelles, 1836, iu-S°. Nouv.éd., 1t68.
Mémoires de Viglius et d'Hopperus sur le commencepienl des
treilles des PajsBas, avec notices el anuolalions. Bruielles,
18B8, in-8°. {Colleclion de intmolres relulift à thMoire de la
Belgique, publiée par la Sociélé de l'hisloire de Belgique.)
La Belgique ancienne et moderne. Géographie el histoire des
communes belges. Arrondisse meots de Niielles el de Lauvain
(canlons de Léau el de Tirlemont). Bruxelles, 18S9-I88I, 4 vol.
gr. iii-B°, 1 3 colonnes. (Les deux premiers volumes en coliabo-
L'n épisode des annales des communes belges. Avènement el mort
du comte de Flandre Guillaume de Normandie. Bruxelles, 1S60,
in-8°. {Reuue d'hitlatre el d'archéologie.)
Hélanges d'histoire el d'arcbéologle. Bruxelles, 1863, in-S".
(ibid.)
Jean Bellegambe da Douai, te peinlre du lableau poljpdque
d'Anehln. BruxeUes, 1B6% \d-»'.
(M)
Rapporl k H. le Gouierneur du Brabani sur lei eiptanlLons de
tumuli taiWi pendant l'auaâe IStiX Bruiellei, 1863, in-S*.
Tbierri d'Alsace. Ëludes sur le règne de ce prince. Gand, 1883,
in^. {Hémeirei de la Société dci beaux-aru de Gand.)
Noire première école de peinlnre. Tbierri Bouts dil de Uarlem.
Bruxelles, 1863, in-8'.
Une incienne moanaierie des ducs de Brabant, Liusmeau près de
Jcrdoigne. Bruielles, 4S6i, in-S°. (Revue belge de numiimc-
ilque.)
Nouvelles éludes sur la géographie ancienne de la Belgique.
Bruielles, 1867, Ja-12. {Revue irmeiirielle.)
De l'origine et des premiers développements des libertés commu-
nales. Preuiea, Bruielles, 1869, in-8".
Hugues Van der Ooea, sa Tie ft ses œuîres. Bruielles, 187S, in-8°.
L'ancienne Maison des raissonuii rs i Bruxelles. Brutelle^, iSTIi,
ia-8*. iBall. des Comm. d'an et d'archéologie.)
Lts libertés communales. Essai sur leur origine et leurs premiers
développements en Belgique, dans le Nord de la Fraoce el «tir
les bords do Rbin. Bruielles, 1S18, 2 vol. in-8<>.
Les tapisseries bruielloises. Essai historique sur les tapisseries
de haule et de basse-lice de Bruielles, Bruxelles, 1818, in-H».
{Bail, det Comm. itarl el d'archéologie.)
Les petits atsllres de ta peinture flamande. Paris, 1880; in Toi. {ta .
eollaboratioD avec Alfr. Hiehiels e( P. Hantz.)
Les bais eommunaui de Chimai. Recbercbes historiques sur U
nature el l'âiendue des droila des communes de Cbimai, Saint-
Rem;, Baunelz et Vjllers-la-rour. Bruielles, 4681, in-8°.
il de Willebroecli, publiés par ordre
Bruielles. Bruielles. 1883,
in 8°.
Les lapisseries bislorîées i l'Exposition nationale belge de 18t0.
Bruielles, 1863, in'8°, oroi de planches exi^cutées par M Kocller.
AlpbDDEe Waulera apprécié par M. Charles Potvin. bnlaisie lilié-
raire. Bruxelles, 1883 iii-8*.
(100)
Landen. Description. Histoire. Institations. Braxelles, 1883, in-8«.
{Bulletins de la Société de géographie.)
Attenhoven, dans le canton de Landen. Bruxelles, i884, in-S®. (ibid.)
Le rôle des grandes villes et leur importance politique et sociale.
Discours lu à la séance annuelle de la Société de géographie du
47 avril 1884. Bruxelles, 1884, in-8o.
Liste par ordre chronologique des magistrats communaux de
Bruxelles depuis 1794 jusqu'en 1883, publiée par ordre de
l'adrainistraiion de la ville. Bruxelles, 1884, in-8°.
Jean-Baptiste Van Moer. {Journal des beaux-arts du 31 décembre
1884.)
Études et anecdotes relatives à nos anciens architectes. Bruxelles,
1885, in-8<». {L' Émulaiiou, iournû d'architecture.)
Le bâtiment du haut de la Grand'Place, à Bruxelles. 1886. [iôid.)
Discours prononcé dans la sc^ance inaugurale de la Société d'archéo-
logie de Bruxelles, le 16 juin 1887. {Ann<Ues de la Société, 1. 1"^,
1887.)
Visite de la Société d'archéologie au Musée communal de Bruxelles.
{Ibid.)
Bernard Van Orley et Michel Coxie. {Bulletin du Cercle archéolo-
gique, littéraire et artistique de Malines, 1887.)
Homère a-t-il existé? {Annales de la Société d'archéologie de
Bruxelles, t. 11, 18S8.)
La famille Breughel. {Ibid,)
A propos de la ville de Léau, de son ancienneté, de son nom et de
ses origines. [Ibid)
De l'emploi de la pierre et de la brique en Brabant pendant le
moyen âge. {Ibid.)
Liste chronologique des doyens des corps de métiers de Bruxelles,
de 1696 à 1795, publiée par ordre de l'administration de la ville.
Bruxelles, 1888, in-8°.
Inventaire des cartulaires et autres registres faisant partie des
archives anciennes de la ville, publié par ordre de l'administra-
tion communale. Bruxelles, 1 1", l»' fascicule, 1888; 2« fascicule,
1894, in-8o.
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( 101
L'arcbitectnre romuie dans ses diiersefi IransrarmstEoos. {Annalet
de la Société d'archéologie de Bruxelles, t. Ili, 4889.)
Tapisseries d'AotoiDC Ujniers. (Ibid.)
La piemière enceinle de BniieUes. {L' Émulation, 4889.)
Sur nue tenture d« tapisseries de Bruielles représeatsat i'btgtaire
de RinBa[a».{Annalt3 de in Société d'archéologie de Bruxelles,
t. IV. 1890.)
Bernard Vsd Orley. Paris, 1893, gr. in -8°.
Quelques mots sur le missel Grimani. Bruiellea, 1894, iQ-8°.
(.4nnal?i de la Société d'archéologie de Brazellel.)
PiËces relatLTes au litige etijlaDl entre la ville de Bruxelles et
la commune de Saini-Josse-ten-Noode. Bruxelles, ISM, iii-8".
Les plus anciens érhevins de la «illc de BruielJes. liruielles, lg9S,
in-H<'. (Annales de la Soctélé d'archéologie de Bruxelles.]
Les rues, les plaides publiiiues, les boulevards, etf^., de Bruxelles,
de jadis el d'aujourd'hui, dans YEtofte belge, de juillet 1
novembre Oat, (rragmeuls).
David Teniers et son fils, le Iroisîtme du nom. Bruxelles, 48^,
in-8°. {Annalei de la Société d'archéologie de Bruxelles.)
Corlège historique. Le releveraenl de Bruxelles, 4697-4891.
aDO" anniversaire. Bruielles, 18^, in-8° oblong.
Le palais de la ville de Bruxelles k l'Ëiposiiioa uoiverselle de 1897,
(En callaboraiioD avec H. C Lemonnier.) Bruxelles, 4897, iD-46.
Waulers a, ea outre, publié : dans VÈmancipaUon de 1840, une
série d'articles cancemani les monuments de Bruxelles{ — dans
r£cAo du Parlement de 4880, une suite d'articles sur les
tapisseries, les denleiles, les objets d'orfèirerie, les cartes
géograpbiques, etc., eiposés k Bruxelles, à l'ancien Cbamp des
Manœuvres, k l'occasion de l'Exposition nationale de 1880, et, en
18&t, cloq articles sur l'bigloire de rarchiteclure eu Belgique,
intilulés : A propos de l'EipotllIon nationale d'archiieclare ; —
dini le journal L'Ait (l. X) ; Qui a signé David Teniers juniort
uae biographie de Rubens et (t XXVI et XWII) un anicJe
idénble sur les lapisaertes de Bruxelles; — dans le volume
lie intitulé : L'Arl ancien i l'Ej^poiilion natiotiate belgi
JSO, deux chapiirea canaBcrés I'ud aui tapisseries faîstoriérs,
re aux porcelaines et aui fuiencES; — dans le joumai de la
ilé d'architecture, L'Rmalalion, des noticea sur la maison
la Louve, k Bruiellea; le châleau de Sieen, etc. — Il a
i coliaboré k l'outrage de Charles Hlinc, Vie det peintrei
lutet hi ieoUi. Ecole flamande. (Paris, 1868, %r. ïd-4>.)
I
'4
ALPHONSE BRIART
Alphonse Briart est né à Chapelle lez-Herlaimont'le
25 février 4828. Il éiailftls de 'Pierre Briart, dé Wavre,
chirurgien-major aux armées belgo-néerlandaises, lequel
nssista à la bataille de Waterloo, puis devint' le médecin
de la plupart des charbonnages du Centre.' Sa mère,
Nnpoléone Boulard, était dé Chapelle lez-Hérlaimont.
Après de bonnes études aux pénsi()nnais de Chapelle
Icz-Herl aiment et de Horlann-elz, puis à Namur sous le
professeur Cauchy, i! suivit les cours de l'École des Mines
de Mons et obtint, en iSii, le diplôme d'ingénieur.
Après un séjour de peu de durée au Couchanlde Mons ,
où il s'initia à la pratique des mines, Briart entrait au
cliarbonnage de Bascoup, pour y occuper au début une
liDsilion modeste.
Ses remarquables aptitudes ne tardèrent pas à s'y révé-
ler, et, sans qu'il fût besoin pour ainsi dire de mesures
ou décisions spéciales, son rûle s'étendit de jour en jour.
On peut dire que ses capacités imposèrent son autorité.
La direction de l'exploitation ne tarda pas à lui âtre con-
Rée; et, en 1868, à la suite d'un changement d'organisa-
tion, il fut nommé ingénieur en chef de l'exploiiation
des charbonnages de Hariemont et de Bascoup (i).
Nommé Chevalier de l'Ordre de Léopold en 1875, il fui
promu au grade d'OHicier le 9 mai 1890, et par arrêté dit
30 décembre 1697, le Roi l'éleva à la dignité de Comman-
deur de l'Ordre de Léopold.
Le 3 août 1890, à l'occasion de sa promotion comme
Officier de l'Ordre de Léopold, la Société des ingénieurs
sortis de l'Ëcole des mines du Hainaut, après un banquet
mémorable, lui fit la remise de son buste en bronze.
Dans son assemblée générale du 7 octobre 1894. la
même société, en une manifestation touchante et gran-
diose, â laquelle voulurent s'associer les autorités de la
province du Hainaut et de la ville de Mons, célébrait le
cinquantenaire de la sortie de l'Ecole des mines de son
président Alphonse Briart.
Elle lui offrit en cette occasion un objet d'art en bronze
représentant le Génie du progrès, qui vint prendre place
(1) Nous dleroDs trois doeameots dans tesqaels noDS tioos
puisé des raaMigDemenlB reluifs à li oarrière d'Alphonse Briin :
Alphonie Briart, ingèaiear el géologue, iStS-iSQS, publié pir
la Société des cbirbonnageB de Bascoup el de Mariemoat, li
nolice académique de F. Cornei, par G. Dewslque, et le rapport du
Jurj chargé deMécemer, en 1881, le ptii décennal des sciences
minérales.
( 105 )
à côté du buste précédent, pour rappeler aux siens le
souvenir du chef de famille et l'affection générale dont il
était entouré à la Société.
A la mort de leur premier président Guibal, en 1888, ce
fut par acclamation que Briart fut appelé à lui succéder.
Le 29 août 1897, Alphonse Briart fut l'objet d'une
manifestation grandiose : les sociétés charbonnières de
Mariemont et de Bascoup célébraient solennellement le
jubilé de cinquante années de fonctions de leur ingénieur
en chef, entré au service de ces charbonnages en 1846.
La fête fut divisée en deux parties : la cérémonie
proprement dite qui eut lieu au château de Mariemont,
puis le banquet, donné dans l'orangerie.
Au château, la cérémonie fut empreinte d'une cor-
dialité simple et pourtant émouvante; il semblait qu'on
sentît planer sur l'assemblée la belle âme d'Arthur Waroc-
qué, le chef toujours regretté qui avait été l'ami du jubi-
laire.
M. Lucien Guinotte, dans un remarquable discours, a
longuement parlé des services rendus par Briart à la
Société, grâce à sa féconde intervention dans le domaine
de l'art des mines et des sciences naturelles. Il a cité les
principales applications de ses études, de ses recherches
et de ses inventions.
On lui doit les grilles qui portent son nom, le traînage
automoteur, les clapets d'aérage, de nombreux et ingé-
nieux procédés qui ont permis de mener à bonne lin la
traversée des morts terrains, un système de guidonnage
des puits, l'invention de la poulie à rayons variables.
En ce qui concerne l'art des mines, il a produit un mé-
moire sur la comparaison des méthodes d'exploitation
( 100)
dans le Centre, un rapport sur les liouillères anglaise)
une traduction, en collaboration avec J. Weiler, d'u
mémoire sur le traînage mécanique on Angleterre, el des
études sur la structure du bassin liouiller du Cenlre-
Enfin H. Guinotte annonça que les Sociétés de Harie-
niont et de Bascoup, pour consacrer solennellement le
cinquantenaire de leur éminent ingénieur et laisser un
souvenir impérissable de celte fête, avaient décidé de
faire frapper une médailleà sonelTigie; cette médaille fut
très bien réussie.
H. Julien Weiler, ingénieur, chef de la division du ma-
tériel, après avoir parlé des bonnes relations qui avaient
toujours eïisté entre Briart el ses subordonnés, et de
l'admiration de ceux-ci pour leur chef, lui remit égale-
ment un souvenir. C'était le portrait du jubilaire et du
personnel, le tout entouré des nombreuses installations
qu'il avait tant contribué à créer e( à embellir.
Les funérailles d'Alphonse Briart, qui eurent lieu
le 18 mars 1897 à Morlanweli, furent grandioses; on peut
dire que tout ce que la Belgique compte d'illustrations
savantes s'était donné rendez-vous pour venir lui pré-
senter un suprême hommage.
Des discours furent prononcés à la maison mortuaire
par M. Raoul Warocqué, administrateur- délégué des char-
bonnages de Hariemont et de Bascoup, au nom du Conseil
d'administration de ces charbonnages; H. Lucien Gui-
notte, administrateur- directeur général des charbonnages
de Eariemont et de Bascoup, au nom du personnel des
charbonnages; M. Constant Druine, ouvrier mineur, ïice-
président du conseil de conciliation et d'arbitrage de
Bascoup, au nom des ouvriers de Hariemont et de
( 107)
Bascoup; M. Derideau, président de la Commission admi-
nÎEtrative de TÉcole provinciale des mines duHainaut;
M. Emile Hardy, vice-président de la Société des ingé-
nieurs sortis de TÉcole des mines du Hainaut; M. Auguste
Macquet, directeur de l'École provinciale de l'industrie
el des mines du Hainaut; M. Éd. Dupont, directeur de
la Classe des sciences de l'Académie royale de Belgique;
M. Emile Harzé, président du Conseil de direction de la
Commission géologique de Belgique; M. G. Dewalque,
secrétaire général de la Société géologique de Belgique;
M. Joseph Smeysters, ingénieur en chef, directeur des
mines, au nom de l'Association des ingénieurs sortis de
l'École de Liège; M. le docteur Bondeau, président du
Cercle de Morlanwelz, au nom de ce cercle et des amis;
€t par M. Julien Weiler, vice-président de la Société
d'harmonie des charbonnages de Mariemont et de
Bascoup.
Le cortège funèbre, qui se déroulait en rangs pressés
sur un parcours de plus d'un kilomètre, témoignait élo-
quemment du respect et de l'amour que la population
ouvrière des environs avait pour l'illustre défunt.
Dans tous les discours qui furent prononcés, on rendit
un légitime hommage à l'homme de science, à l'habile
ingénieur, à l'homme dont la bonté et la droiture s'al-
liaient à une extrême bienveillance, qui s'étendait aux
plus humbles. D'une franchise quelquefois un peu rude,
il exprimait parfois sa façon de penser avec une brus-
querie, empreinte d'une grande bonhomie.
Nous relevons dans le discours d'un ouvrier, M. Con-
f?tant Druine, quelques particularités intéressantes :
« Les plus anciens d'entre nous ne peuvent se rappeler
8
( 108 )
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Si
sans émotion les débuts, au charbonnage de Bascoup,
de M. Alphonse, comme ils rappelaient.
» Les installations étaient alors fort primitives et les
travaux du fond ne se trouvaient guère dans les condi-
tions d'hygiène et de sécurité qui existent aujourd'hui.
Sous son habile direction, ces conditions s'améliorèrent
rapidement, et, convaincu qu'en s'attachant à procurer
le bien-être à l'ouvrier, en cherchant à réduire son séjour
dans la mine sans diminuer son effet utile, il servait en
même temps les intérêts qui lui étaient confiés, M. Briart
a pu, en marchant continuellement dans cette voie, faire
des charbonnages de Mariemont et de Bascoup, des
mines que l'on peut citer comme modèles. M. Briart a
toujours fait preuve des sentiments les plus généreux à
l'égard des ouvriers; il les a toujours traités avec la plus
grande bonté et s'est constamment dévoué à leurs inté-
rêts; nous avions pour lui le respect, la confiance et
l'attachement que les membres d'une famille ont pour
leur chef. »
Briart, qui s'intéressait constamment à l'amélioration
du sort des ouvriers, recevait, en 1894, la décoration
spéciale de première classe, instituée en 1889, en faveur
des promoteurs et administrateurs des sociétés de secours
mutuels.
L'École des mines du Hainaut a, dit M. Oerideau dans
son discours, perdu en lui un de ses meilleurs soutiens,
« l'un des hommes qui, après Devillez et Guibal, ont jeté
le plus d'éclat sur sa renommée et contribué le plus à la
réputation dont elle jouit légitimement dans le monde
industriel ». Il désirait une revision du règlement et une
extension du programme des études, ayant pour but de
( 100 )
placer l'Ëcole des mines de Mons au rang des meilleures
écoles similaires du pays et de l'étranger : ces desiderata
ont été réalisés.
Hais il ne fut pas seulement un in^jênieur distingué,
il fut aussi un savant dont la Belgique doit être fière.
Éminenl paléontologiste, mais non moins remarquable
slraUgraphe, comme le prouvent bienses dernières publi-
cations, il a laissé des travaux purement personnels, des
œuvres et des idées d'une grande envergure,
La plupart des ouvrages qu'il a publiés jusqu'en 1885
sont faits en collaboration avec Frani;ois Cornet; Ils sont
signés Briart et Cornet, ou Cornet el Briart suivant la
prédominance, dans le travail, de la paléontologie ou de
la stratigraphie
Briart, qui se distingua d'abord comme paléontologiste,
devint dans la suite excellent straligraphe.
C'est dans le BalUlin de la Sodélé des anciens élèues de
l'École spéciale des mines, etc., que parut, en 1863, la
première publication géologique d'Alphonse Briart. en
collaboration avec son ami Fr. Cornet. Dans cette Com-
munication relative à la grande faille qui limite oit
sud le terrain houiller belge, les auteurs donnent une
explication très remarquable, pour cette époque, du
mécanisme de sa formation, la considérant comme due à
un pli couché.
En 1864, la Société des sciences, des arts et des lettres
du Hainaut avait mis au concours la Description du ter-
rain crétacé du Hainaut. A. Briart et Fr. Cornet répon-
dirent à la question, et leur mémoire obtint la médaille
d'or (1866) et parut dans le tome I" de la 3' série des
mémoires et publications de cette Société.
( no )
Ce travail étendu bien eoordonné et documenté, por-
tait la connaissance du terrain crétacé du Hainaut fi un
niveau presqueéf;a1àcelui que Dumont avait atteint dans
ses ouvrages sur les terrains ardennais et rhénan.
C'était le commencement d'une collaboration qui devait
durer une trentaine d'années, et un exemple de l'amitié
qui peut unir deux géologues travaillant sur le même
terrain et s'aidani mutnellemenl de leurs lumières.
Kn 186!^, les deux amis présentèrent ù l'Académie une
Note sur la découverte dans le Hainaut, en dessous des sables
rapportés par Dumonl au système landenien, d'un calcaire
grossier avec jaune tertiaire. C'était une faune nouvelle
qui devait prendre place entre le Crétacé et le Tertiaire.
Quelques autres notices consacrées â la même forma-
tion furent suivies de la Description des fossiles du aU-
caire grossier de Mons, grand travail composé de quatre
parties, accompagné de vingt-six ptancliËs, admirable-
ment dessinées d'après nature par Briart. Trois cent dix-
huit espèces, dont vingt quatre seulement étaient con-
nues, et dix-huit formes, trop incomplètes pour pouvoir
être caractérisées spécifiquement, y sont décrites.
Presque simultanément, ils publiaient la Description
tninéralogigue et slraligraphique de l'étage inférieur du
terrain crétacé dv Hainaut. On y avait trouvé des plantes
qui furent décrites en même temps par l'abbé Eujç.
Coemans. C'est dans ces dépOts, considérés généralement
comme wealdiens, et rapportés à tort, par Dumont, à
l'Aachenien, base du Crétacé du Limbourg. que furent
découverts les Iguanodons de Bernissart.
Ils firent également connaître, d'une façon remar-
quable, le second étage du Crétacé du Hainaut, en don-
ï III )
nant la Descriplion minéralogique, géologique et patéon-
tologiquede la llleuledeDracguegnies. Outre )a composition
de cet Étnge et sa ilisposiiion idéographique, les auteurs
décrivent quatre-vingt-treize espèces de fossiles, dont
quarante-deux sont nouvelles; sur cinquante et une
espèces déjà connues, quarante-deux se retrouvent dans
le green xand de Blackdown.
Leur mémoire Sur la division de ielage de la craie
btancfie dit Hainaiil en quatre assises a Été parfaitement
analysé par notre savant confrère M. G. Dewalqiie dans sa
notice nécrologique sur Fr. Cornet. « La première assise,
craie de Soinl-Vaasi, esl presque sans fossiles ; sa partie
inférieure, straliiiée irrégulièrement en bancs épais peu
fissurés, n'existe que sur le versant se|iientrional du bas-
sin, où elle repose sur la partie la plus élevée de l'étage
hervien (le gris des mineurs), dont elle est séparée par
une dénudaiion avec de petits amas de glauconie. La
partie supérieure est en bancs épais, très lUsurés, sans
silex. Viennent ensuite la craie d'Obour^, caractérisée
surtout par Deleinnitetla qiiadrala, Ananchytes conoidea
et A. gibba; puis la craie de Nouvelles, caraciérisée sur-
tout par J4agas piiniilvs. Au sommet est la craie de
Spiennes, sul^renue, non travante, rude au toucher,
avec Baciililes Faujasi, Terebralulina striala, Fusstirt-
roslra Palùsii, Cardiaster granulosus, etc. »
Par leurs publications sur Les gisemeni s de phosphate
de chaux dans le terrain crilacé de la province de Hai-
naut, les deux amis appelèrent l'attention du public sur
la grande quantité de cette substance, si importante au
point de vue de ragriculture, que l'on rencontre aux
environs de Nous.
( 112)
Les deux ingénieurs envoyèrent à TËxposition de
Bruxelles, en 1889, une Carte géologique de la partie cen-
trale de la province du Hainaut, occupant trente plan-
chettes au 20 OOO».
Briart s'était beaucoup occupé du Landenien et nous
insistons particulièrement sur la légende de ce système,
donnée dans cette carte, parce que nous savons qu'elle
est Texpression de ses recherches et éludes sur cet étage
dans le Hainaut. Il considérait cette formation comme le
résultat de phénomènes poldériens et dunaux, séparés
par une invasion de la mer k Phaladomya Konincki.
Il Tavait subdivisée à partir du sommet en :
Sables et argile. — Formation poldérienne supérieure;
Sables et grès blancs. - Formation dunale;
Sables glauconifères ou silexifères. — Formation
marine;
Tufeau d'Angre à Phaladomya Konincki, — Formation
marine;
Sables et argile. — Formation poldérienne inférieure.
11 revient sur ces divisions dans sa Notice descriptive
des terrains tertiaires et crétacés de VEntre-Sambre-^t-
Meuse, Déjà dans sa notice sur la Structure des dunes, à
propos de Texcursion que la Société malacologique de
Belgique avait faite sur le littoral en 1866, il insiste sur
la valeur de la stratification entre-croisée que Ton
remarque dans les sables à grès mamelonnés du lande-
nien supérieur, et il y voit le caractère des formations
dunales. Quant aux assises argilo-sableuses qui alternent
avec ces sables, elles présentent de telles analogies avec
les dépôts de sable et d*argile des plaines basses de la
( 113)
Flandre, auxquelles on a donné le nom àe polders, qu'il
propose le nom de poldérien pourc^s Eorles de dépôts.
Comme on le voit, c'est surtout la belle série crétacée
du Hainaul qui fut l'objet des longues et fructueuses
recberclies des deux amis.
Ils ont aussi établi te synchronisme de l'étage heniien
de la province de Liège avec la craie blanche moyfnne du
Hainaut.
Les dépôts tertiaires du Hainaut atUrèrent égale menl
leur ailention.
Les dépôts quaternaires, et surtout les peuplades des
âges de In pierre, leur fournissent de nombreuses révé-
lations. Avec le concours d'un compatriote, H, Houzeau
de Leliaie, les inséparables chcrcbeurs découvraient à
Hesvin, dès 1867, des silex taillés par l'bomme paléo-
lithique suivant les types de la Seine et de la Somme.
Puis \enaient l'étude des silex de Spiennes et la reconsti-
tution du mode d'extraction du silex par l'homme néoli-
Attachés il des charbonnages, nos savants inf;énieurs
devaient nécessairement s'occuper du Carbonifère el du
Primaire, ce qu'ils firent avec beaucoup de succès.
Ils publièrent un intéressant mémoire dans les Annales
de la Société géologique de Belgique : Sur le relief du
sol en Belgique après les temps paliozoiques. Dans ce
travail, très remarquable pour l'époque où il fut édité
(1877^ les auteurs, qui avaient publié l'année précé-
dente une Holice sur l'accident qui affecte l'allure du
terrain houiUer entre Bottssu et Onnaing, s'occupent du
renversement des couches inférieures du Primaire sur le
HouiUer, des contacts anormaux qu'ils ont produits, des
( IIS)
s, 000 à 6,000 mètres celui que présente aujourd'hui la
surface de nos terrains primaires. Briart corrigea ulté-
rieurement ce travail pour le détail; mais les conclusions
sur l'importance des monlagnes paléozoïques restent
debout.
Nous rappellerons que H. Suess. dans son magistral
ouvrage La face de la Terre, a reproduit les idées de
Cornet et Briart sur l'allure des couches dans la partie
méridionale du bassin franco-belge, ainsi que ces géo-
lo^es le concevaient en 1877.
Les travaux des deux savants ingénieurs les avaient
désignes pour une candidature survenue à l'Académie.
Aussi, comme l'a très bien dit H. G. Dewalque, « â la
première place vacante, on se trouva fort embarrassé en
présence de deux collaborateurs également recomman-
dablcs ; pour se tirer d'affaire, on se décida en faveur
du plus agc 11. A. Briart fut élu correspondant le 16 dé-
cembre 1867, et membre titulaire le 13 décembre 187i.
Il fut directeur de la Classe dos sciences en 1889.
L'association scientiiiquc A. Briart et Fr. Cornet ayant
été fatalement dissouie par la mort de ce dernier géolo-
gue, arrivée le 22 janvier 1887, nous n'avons plus â
nous occuper que de Briarl seul, et des ouvrages qu'il a
publiés dans la suite.
H. Hector Manceaux ayant consulté Briart sur l'utilité
et l'opportunité de la publication d'une nouvelle série de
livres vulgarisateurs des sciences et des arts, rédigés
autant que possible au point de vue de notre pays, celui-
ci ne put que l'encourager chaleureusement à metire
ce projet â exécution. L'édileur ayant fait appel à sa col-
laboration, nous devons à notre savant ingénieur, en
(110)
1683, ia publication d'an inlëressanl volumede 596 pages :
Principes ilémentaires de paléontologie.
Dans cet ouvrage, il s'est toujours maintenu au niveau
delascience.etl'onpeutdirequ'il a même poussé au pro-
grès en émettant plusieurs idées nouvelles sur diverses
questions importantes, au sujet desquelles toute lumiëre
est loin d'être faite, quand il expose, par exemple, ses
idées sur la formation de la houille, et surtout un cha-
pitre dans lequel il essaie d'emprunter aux nouvelles
tliéuries de la thermo -dynamique, l'explication des faits
si intéressants que nous révèle la climatologie des temps
géolf^iques.
La formation des houilles avait tout naturellement dû
occuper llriart; aussi, dès 1867, avait-il publié une yole
sur tn {onnation de la liouille, et le IT décembre 1889,
comme directeur de la Classe des sciences, il prononçait
un discours sur La formation lioaillère.
Il semblerait que la formation houillère, la mieux con-
nue de toute la science géologique, doive être aussi la
mieux expliquée et que sa géogënie ne soit plus â faire.
C'est plutôt le contraire qui est vrai. La roche caracté-
ristique de la formation, par cela même qu'elle est d'ori-
gine organique, a donné lieu à loiis les débats, à toutes
les incer^tudes. Malgré l'abondance et la belle conserva-
lion des fossiles végétaux que renferment les roches
houillères, on est toujours à discuter leur nature intime,
et l'on ne parvient pas à s'entendre sur la façon dont tant
de débris se sont accumulés.
Ou bien la bouille s'est formée à l'endroit même où
croissaient les végétaux, à la façon dont se forme le com-
bustible de nos tourbières actuelles ; ou bien elle est due
(H7I
à l'accumulation des végétaux arrachés des lieux de
croissance éloignés, amenés et déposés par les eaux
comme une alluvion végétale, résultat d'une sédimenta
lion réelle. D'un côté nous avons la formalion sur place
ou autncltlone, de l'autre la formalion par transport ou
allachione.
Partisan convaincu de la formation sur place pour
nos bassins marins, voici comment se seraient effectués,
d'fiprès lui, les depuis, et ce que devait être notre pays
à l'époque des houilles.
Une plaine basse, immense, s'étend à perte de vue
dans le sens de l'est et de l'ouest et s'arrête, vers le sud,
aux montagnes bleues qui bornent l'horizon de ce côté et
qui sont les premiers soulèvements des Ardennes. Depuis
l'i'poque déjà lointaine de ces soulèvements, la contrée
n'^ cessé de s'affaisser et la mer a commencé le comble-
nit^nt de l'Immense dépression qui en était rcsullée.
Los bassins secondaires se sont remplis dés l'époque
di'vonienne, puis est venue l'époque carbonifère qui a
complété l'iiorizontalilé des dépôls. Les premières assises
sédimenta ires de l'époque des houilles se sont déposées
ï leur lour et la mer s'est retirée vers le nord. Elle y a
formé un cordon littoral et élevé de faibles dunes, cein-
iiiic proleciriee qui lui a, de ce côté, fermé l'accès de la
plaine. Par le jeu des marées, elle y a fait lon^mps
refluer les cours d'eau qui y apportaient leurs dëp<)ts
limoneux. Le niveau s'est élevé de plus en plus, et loui y
ci^t admirablement préparé pour la formation qui va
A un régime purement marin a succédé un régime
d'eaux saumâtres. et bientôt celui-ci a été remplacé par
(118)
lin n^ime enlifirement d'eaux douces. Les eaux limo-
neuses se sont peu à peu délournées, et il ne reste sur la
vasie plaine qu'une eau peu protonde dans laquelle n'ar-
rivent plus les sédiments terreux.
Bionidt une importante végétation vient s'y implanter
et elle se trouve transformée en une forêt immense. Des
œurs d'eau, maintenant au-dessus du balancement des
marées, ydécrivent leurs méandres aus cours changeants,
paisibles et tranquilles, et quelques rares éclaircies se
montrant par intervalles concourent b en varier l'aspect.
Tout le reste n'est qu'une forêt sans fin.
Si nous y pénétrons, nous voyons que l'eau, d'une lim-
pidité extrême, nous laisse facilement apercevoir le fond
tourbeux où viennent s'implanter une multitude de troncs
de toutes natures, qui, s'élevant dans les airs, y étalent
leurs feuillages des plus varies el des plus étonnants.
11 nous montre la véfçéialion, les foujtères arborescentes
auï vastes frondes, les bir;lllaîres, les Lépidodendrons.
les Cordaîtes, les Calamités, les Calamodendrons; puis
les Astéropliylliles, Anmdarin. SplienophyUam, etc., qui
étaient considérées comme les plantes les plus délicates
de l'époque houillère, et dans leiquellcs on voit actuelle-
ment des ramihcaiions de Calamodendrées, etc., les Sltg-
innria, rhizomes ou racines de Lépidodendroes, etc.
Une atmosphère chaude et humide favorise une végé-
lalion tropicale luxuriante.
I^s frondes des fougères et les feuilles des autres
phintes s'affaissent el tombent successivement dans le
marécage.
Pas de fleurs, pas de chants d'oiseaux ; parmi le monde
animé, des insectes : Orthoptères de taille gigantesque,
(119)
qu'ils n'atteindront plus jamais, et des Névropt^res ; des
Poissons, des Sauriens nageurs, et le Labyrintliodon,
souclie des Ampliibiens.
Mais la plaine houillère ne doit pas conserver indéfini-
ment l'aspect forestier que Briart vient de décrire si bien.
L'affaissement général de la contrée continue ; il s'accen-
me même à un moment donné et moditie brusquement
le ré{;ime des eaux. Les ruissellements les plus raijidcs
entaillent plus profondément les terres émergées et, se
répandant au milieu de la forêt liouillËre, y transforment
les eaux limpides en eaux boueuses et sédimenlaires.
De son c6té, la mer y revient, d'abord par les embou-
chures des rivières, puis, franchissant les faibles bar-
rières que lui opposent les dunes affaissées, en refoule
les débris dans la plaine. Les sables et les argiles se
déposent, tantôt en eaux douces, tantôt en eaux salées,
nous offi'ant ainsi le type le plus saisissant d'une forma-
tion poldêrienne. La végétation disparaît ; des tiges isolées
ou disposées en massifs plus ou moins serrés élèvent
encore leurs cimes au-dessus des eaux, parsemant de
leurs débris les assises sédimentaires qui s'accumulent
à leurs pieds -
Cet état de choses conlinue jusqu'à ce que ces sédimenis,
après un temps plus ou moins long, finissent à leur tour
par combler le Polder- Alors les niissellemenls devien-
nent moins rapides et de nouvelles dunes restreignent
encore l'empire de l'Océan. L'eau, moins profonde,
redevient limpide, la végétation reprend possession du
domaine dont elle avait été momentanément dépos-
sédée, et une seconde couche de houille commence ù se
former.
p*
<1S0
Telle est la façon dont Briar
la houille sur place. En ce n
encore à l'ordre du jour, il i
rappeler les idées ei théories
A diSerenles reprises, Bria;
En 189j, il publiait une Étude
len temps quatenatres en Bel
fat, et des plus controversés.
Dans ce travail, après avoi
liesbaj'ens avaient jusqu'alors
dépAt unique, il les divise et
d'époques différentes : le Umo
limon des plaines moyennes.
Les premiers sont de be.iui
limons récents établissent la I
sont les dépôts sur les pentes
torrentiels, comme on les a a|
limon de lamge, comme dise
dus au ruissellement. Il en c(
hauts plateaux et les limons
sont plus en connenion inlimt
présent.
On remarque presque partoi
hauts plateaux, des cailloux n
seur peut aller jusqu'à celle c
se trouver isolés sur le sable. :
Le limon des plaines moyen
seur |>lus considérable que cel
repose fréquemment sur des d
velenx ou sableux, débris de
rains plus anciens de tfisemen
ces diluviums qu'ont été rencontrés les princiiiaux débris
fossiles qualernaires, ossements de grands animaun ou
débris de l'industrie tiumaine paléolithique.
Au contraire, le limon des hauts plateaux n'eft jamais
fossilifère, ni par lui-même ni par les lits de cailloux de
sa base.
Ces deux limons, diflërents au point de vue slratigra-
phiqueet paléonlologique, seraient d'origine glaciaire,
sédimentaire cl lacustre, et ils correspondraient à deux
époques glaciaires séparées par une période inlei^la-
ciaire, pendant laquelle les grands animaux, ainsi que
l'homme, ont vécu dans notre pays.
Ce travail est une œuvre de grande envergure où
l'auteur indique dans le délai! toutes ses idées ei con-
clusions relatives à ses études sur te Quaternaire de
Belgique.
Pour nous, ma!^ ce qui a été dit récemment, nous
croyons que les vues d'Alphonse Briart sont vraies. Malgré
les judicieuses conclusions d'un observateur français,
H. Ladrière, nous pensons que, en Belgique, les deux
limons doivent élre difTérenciés, comme le proposait
Briart et comme le fait d'ailleurs la légende de la carte
géologique de la Belgique à l'échelle du 40,000° (édition
de mars 1900).
H. Ladrière appuie sa classiHcation sur des caractères
pélrographiques : or, comme l'a fait observer Briart, les
mêmes causes ont dil produire les mêmes effets. Ces
deux limons, s'étanl déposés au sein des eaux tranquilles,
ont dû évidemment produire des dépôts minéralogique-
ment semblables, ic Presque tous les géologues, écrit
Briart, reconnaissent aux limons des hauts plateaux et
( 122 )
des plaines moyennes les caractères d'une sédimentation
en eaux tranquilles, et en quelque sorte lacustres, des
boues glaciaires provenant soit de Tune des roches sur
lesquelles ont cheminé les glaciers, soit d'un lavage des
moraines qui en auraient enlevé les parties les plus
ténues, soit de l'érosion des terres préexistantes par les
grands cours d'eau ou le ruissellement. » Il s'ensuit donc
que le simple caractère pétrographique est insuffisant
pour détruire l'argumentation de Briart (1).
On remarquera qu'il avait suivi très attentivement les
travaux de M. Ladrière, qu'il avait pris part à l'excursion
que le géologue lillois avait dirigée en France et en Bel-
gique, et que cet esprit judicieux était resté convaincu.
Mais c'est surtout la continuation de ses études d'ingé-
nieur sur Tétage houiller du Hainaut qui nous a valu
des travaux du plus haut intérêt, dans lesquels il expose
les conclusions que lui ont fait acquérir cinquante années
d'observations journalières.
Deux mémoires paraissent, en 1894, sur la coordination
des grandes failles qui dénaturent la succession des
couches houillères.
V Étude sur la structure du bassin houiller du Hainaut
dans le district du Centre a l'honneur d'être publié
(1) Briart, dans les cartes manuscrites qu'il était chargé de lever,
avait distingué nettement ces deux limons. Les notations ont été
changées en q3m après son décès, ce qu'il naurait nullement
approuvé. Nous estimons que Ton eût dû maintenir la notation
qin pour les limons des hauts plateaux.
J'ajouierai que c'est contre le gré de M. Bayct, qui a été chargé
par le Conseil de direction de la Commission géologique de mettre
au point et de donner le bon à tirer, que ce changement a été fait.
( 1Ï3 )
simultanément dans Irois revues. Ce mémoire a pour but
de faire connaître un accident (çÉologîque important, qui
s'étend, d'après l'auteur, à presque tout le bassin houiller
du Hainaul. et qui sert ï expliquer certaines anomalies
apparentes. Il monire que, par suite d'une faille, un
faisceau de couches exploitées au midi est, contraire-
ment à l'opinion reçue, le même qu'un autre exploité
au nord. Ce mémoire eut un complément dans un autre
sur les Couches du Placard (Mariemont), dans lequel il
montre un faisceau intermédiaire , celui du Placard,
recouvrant le faisceau du nord par suite d'une nou-
velle faille. On s'est seni ici, entre autres caractères, de
l'analyse des houilles pour démontrer ridenlité des
couches.
La Géologie des envirom de Fontaine-VÉvêque et de
Landelies parut, en 1894, dans les Annales de la Société
géologique de Belgique. C'est un mémoire qui a élé publié
i l'occasion de l'excursion de la Société aux environs de
l.andelies en 1893, sous la direction de Briai-t.
Ce mémoire est divisé en deux parties. Dans la pre-
mière, qui est la plus importante, il s'occupe de la tecto-
nique. Il y étudie le massif de terrains anthraxiféres
recoupé par la vallée de la Sambre, entre Landelies et
Harchicnne-au-Pont, massif qui a, depuis longtemps, attiré
l'attention des géolo(;ues, principalement k cause de ses
relations étranges avec le terrain houiller qui l'entoure
en grande partie.
Dans la carte générale des mines du bassin de Char-
leroi, H. l'ingénieur Smeysters admet que le massif
anthraiitère de Landelies avec le terrain houiller qui lui
succède vers le nord, jusqu'à la faille du Carabinier, con-
( iu)
stitue une masse complètement isolée et mise en contact
avec le terrain houiller sur lequel elle repose par un
ensemble de failles, dont la principale reçut le nom de
faille de la Tombe.
On savait , depuis l'apparition de VArdenne , de
M. Gosselet, que Briart et Cornet, tout en admettant
risolement du massif de Landelies et l'existence de la
faille de la Tombe, introduisaient de notables modifica-
tions dans la conception du savant auteur de la carte des
mines du bassin de Gharleroi, et attribuaient au recou-
vrement de Landelies une indépendance plus grande,
relativement aux failles propres du terrain houiller.
La première partie de la Géologie des environs de Fort-
taine-VÈvêque et de Landelies a pour but d'établir la
réalité du recouvrement établi par la carte des mines et
des modifications apportées par l'auteur à cette concep-
tion première, et d'exposer une théorie nouvelle sur la
succession des phénomènes qui ont donné naissance à
cette curieuse structure.
Dans les deux premiers paragraphes, l'auteur fait con-
naStre ce qu'il nomme les lambeaux de refoulement et les
principales failles : de la Tombe, de Fontaine-VÉvêque et
de LeerneSy qui, avec la faille du Midi, rendent compte des
nombreux contacts anormaux observés dans la région.
Les descriptions précises de l'auteur suffiraient à
démontrer les conclusions qui se dégagent clairement
des faits observés; quelques-uns des plus importants ont
pu être vérifiés par MM. L. Bayet, H. de Dorlodot, Ch. de la
Vallée Poussin et G. Dewalque, lors de l'excursion de la
Société géologique de Belgique en 1893.
Postérieurement à la publication du mémoire, un
( 138)
puits continué par un sondage, entrepris par la Société
charbonnière de Honceau-Fontaine. sur le temloîre de
Halfalise, en plein massif de Landelies, vint apporter une
éclatante confirmation â la théorie conçue par Briart.
11 étudie, dans un troisième paragraphe, la sucression
des phénomènes qui ont donné lieu aux failles horizon-
tales du massif. L'auteur les attribue à des refoulements
par l'efTort de poussée venant du sud. Il fait remarquer
que l'étendue des lambeaux refoulés était bien plus con-
sidérable que ce qui nous en est resté aujourd'hui, et que
les massifs refoulés devaient aussi s'étendre fort loin vers
le nord. Et dans cette dernière direction, les lambeaux
refoulés, sortant en quelque sorte de terre, abandon-
naient leur plan de faille pour cheminer sur le sol qui
constituait ainsi le plan de refoulement. Des cassures ont
également pu se produire au milieu des masses trans-
portées, et en empêcher la prolongation plus loin.
L'auteur ne se prononce pas en termes explicites sur
la cause qui a déterminé la formation de nouvelles cas-
sures au milieu du massif refoulé. Toutefois, il semble
avoir indiqué suffisamment cette cause lorsque, d'accord
avec M. Gosselet, il attribue la forme courtw des surfaces
de faille ù l'affaissement du bassin houiller pendant le
refoulement. Il fait observer que si les couches ont été
refoulées parallèlement ù leur direction primitive lors
des deux dernières phases du phénomène, il n'en a plus
été de même pour le refoulement dû à la faille de
Leemes ; les poussées semblent, en effet, s'être ici loca-
lisées davantage.
L'auteur a conclu, de l'ensemble des phénomènes
èladiés, en établissant le principe que ces acùdenis
( 126 )
tectoniques sont d'autant plus anciens qu'ils se trouvent
plus au nord.
Le savant rapporteur des travaux d'Alphonse Brian,
pour le jury décennal des sciences minérales, dit qu'il n'a
pu cacher l'émotion qu'il a éprouvée lorsque, au lende-
main de l'apparition du mémoire de Briart, il vit en
Suisse la disposition devinée par l'intuition du savant
auteur, mais détruite depuis longtemps par l'érosion
dans nos montagnes en ruine, réalisée dans les grands
chevauchements alpins qui faisaient en ce moment l'objet
de l'étude de plusieurs géologues de ce pays. On y voit,
en effet, reposer les massifs refoulés, non pas comme
chez nous sur des plans de cassure, mais sur la surface
plissée des bassins éocènes qui jouaient, à l'époque des
grands chevauchements alpins, le même rôle que notre
grand bassin houiller au lendemain de sa formation.
C'est que, si nous ne possédons plus que les fondements
de nos vieilles montagnes écroulées, les Alpes, au con-
traire, ne permettent de voir que l'étage, et elles le
montrent tel que le décrivaient les déductions de Briart.
Dans la seconde partie, l'auteur a en vue d'adapter
l'échelle stratigraphique de la nouvelle carte géologique
au calcaire carbonifère des environs de Landelies.
Il y confirme, notamment, et démontre qu'une dolomie
à crinoïdes correspond au petit granit de l'Ourthe et du
Houyoux, et y trouve la base du Yiséen dans quelques
bancs de calcaires occupant quelques mètres de largeur
seulement, fort irréguliers et assez minces, à joints de
stratification bien plans, à texture compacte, de teinte
assez foncée et renfermant des noyaux de phtanite.
Arrivée aux calcaires à Productus Cora, la coupe n'a
( 127 )
plus la parfaite régularité qu'elle a montrée précédem-
ment, et elle manifeste des accidents stratigraphiques.
Dans cette partie de la coupe, on exploite des brèches
à pûte rouge. Briart s'attache à démontrer Torigine
dynamique de cette brèche de Landelies, ainsi que ses
relations avec la faille de Leernes. Il a fait ressortir,
avec grand talent, les arguments qui semblent se dégager
d'une observation minutieuse des faits, et certains argu-
ments paraissent d'une réfutation difficile. L'explication
qu'il donne de la réapparition de la brèche dans les anti-
clinaux retournés (pli plissé) de la tranchée du chemin
de fer, est particulièrement ingénieuse. Il suppose que
cette brèche a été produite lors de la première manifes-
tation de la faille de Leernes. Le glissement s'étant arrêté
momentanément en ce point, la poussée aurait déterminé,
dans la partie nord, des plissements qui auraient affecté
le plan primitif de la faille ; plus tard, le glissement
aurait repris au sud, suivant le môme plan, mais au nord
suivant un plan supérieur au premier et aujourd'hui
enlevé par l'érosion à l'endroit de la coupe.
Il a considéré la brèche de Landelies comme brèche
dynamique, en opposition aux brèches stratigraphiques
ou de dépôt. Contrairement à ce que quelques géologues
se sont imaginé, Briart admettait plusieurs modes de
formation des brèches. (1 ne faudrait pas conclure, dit-il,
que je n'admets dans le calcaire carbonifère que des
brèches accidentelles ou dynamiques : ce serait nier la
formation du calcaire par voie détritique.
L'auteur conclut que la légende de la carte géologique
s'adapte assez bien au calcaire carbonifère de la région,
si Ton excepte l'assise des brèches qui, selon lui, doit
disparaître.
(lis )
La première partie de Touvrage est surtout remar-
quable, et l'on se ferait une idée très inexacte de cette
première partie, si on la considérait simplement comme
donnant la solution d'un problème très compliqué de
géologie locale et comme rendant intelligible une région
dont les affleurements semblent à première vue consti-
tuer un véritable chaos. Ce qui imprime surtout un cachet
hautement scientifique à l'important mémoire de Briart,
c'est la théorie nouvelle qu'il expose pour expliquer l'ori-
gine des lambeaux isolés, et la véritable relation des phé-
nomènes qui leur ont donné naissance avec la faille du
midi. Les failles qui limitent inférieurement les lam-
beaux de refoulement représentant les premières phases
de la faille du midi, alors que ces lambeaux prenaient
corps avec le grand massif refoulé du sud au nord ; la
marche de certaines parties profondes de ce massif ayant
été entravée, ces parties sont restées en arrière, tandis
que le reste du massif s'en séparait pour continuer sa
course vers le nord. Cette théorie bien différente de celle
de M. Gosselet, qui voyait dans les « lambeaux de pous-
sée » des morceaux arrachés à la lèvre inférieure de la
grande faille, modifie complètement les notions rendues
classiques par les travaux du savant professeur de Lille
sur la nature de la grande faille elle-même.
Les vues exposées par Briart furent fécondes pour l'in-
terprétation des résultats obtenus par d'autres observa-
teurs. Ainsi M. H de Dorlodot nous apprend que, en
étudiant des phénomènes dont il n'eut pas de peine à
reconnaître l'analogie avec ceux qui se présentent aux
environs de Landelies, il parvint à confirmer pleinement
les vues de Briart en étudiant le massif de Bouffîoulx.
11 se pl^l i reconnailre que c'esl le travail de Briart
qui lui a donné la clef des phénomènes observas par lui,
et que, sans ce travail, il n'aurait probablement qu'irapar-
faiteioenl compris leur portée.
Les résultats obtenus vers l'ouest ne sont pas moins
frappants. L'année même de la publication de la Géologie
des environs de Fontaine-V Évéque et de Landelies, H. Uar-
cel Bertrand, professeur de géologie à l'École supérieure
des mines de Paris, publiait un excellent mémoire sur
le bassin h oui lier de Valenciennes et ses relations avec
les bassins de Hons et du Pas-de-Calais. Le remarquable
travail de Briarl, en lui montrant les faits sous un jour
tout nouveau, l'a engagé à reprendre la question, et il
croit pouvoir appliquer sans modiScations, au bassin de
Valenciennes, les coupes de Briart pour le bassinde Cbar-
teroi. Si l'observation confirme les vues théoriques inspi-
rées au savant professeur de l'Ëcole des mines par ce
travail, il en résultera, pour la région de Valenciennes,
une grande augmentation de sa richesse houillère.
L'important travail de Briart apporte une éclatante
lumière pour la solution de problèmes orogéniques qui
comptent parmi les plus intéressants de la péolof^e.
Briart formule une règle pour reconnaître l'Sge relatif
des failles de refoulement, et bien qu'il ne l'explique pas
en termes formels, la régie qui ressorlde sa théorie pour
replacer les lambeaux de refoulement dans la situation
relative qu'ils occupaient avant le chevauchement, don-
nera des résultats précieux; tels, par exemple, certains
grands chevauchements des Alpes. Aussi, dit le rappor-
teur des travaux de Briart, n'est-il pas douteux que la
grande &veur qui a accueilli son mémoire b l'étranger est
( 150 )
pleinement légitimée par son importance au point de
vue des problèmes les plus généraux et les plus intéres-
sants de la géologie, et nous croyons pouvoir dire, sans
être taxé d'exagération, que, depuis le jour où le génie
d'André Dumont a établi les bases de la géologie de nos
terrains soulevés, aucun ouvrage fait par un Belge n'a
éclairé d'un jour plus grand la structure de notre massif
paléozoïque et n'est appelé à exercer une influence plus
féconde sur la science des dislocations de la croûte
terrestre.
Adoptant les conclusions du rapporteur, M. deDorlodot,
et par les motifs exprimés ci-dessus, le jury a décerné
le prix décennal des sciences minérales à l'ouvrage de
M. Briart ayant pour litre : Géologie des environs de
Fontaine- L'Êvêque et de Landelies.
C'est un résultat auquel tous les géologues belges ont
été heureux d'applaudir.
Briart avait concouru, en 1871, en môme temps que
son ami Cornet, à la fondation de la Société géologique
de Belgique, qui avait choisi son siège à Liège. Le premier
président fut L. De Koninck ; Briart lui succéda l'année
suivante. Depuis lors, il fut appelé plusieurs fois à la
présidence et, en 1898, alors que l'on devait célébrer
le vingt cinquième anniversaire de la fondation de la
Société, on s'empressa de l'élire pour la cinquième fois.
Depuis 1871, il a publié la plupart de ses travaux géo-
logiques dans les Annales de cette Société.
Briart prit une part importante k la création et au
développement de la grande œuvre nationale : la carte
(lai)
géologique de Belgique. Il fut naturellement nommé
membre du conseil de direction de la Commission géolo-
gique de Belgique, et lorsque H. G. Dewalque se retira
du conseil de direction, Briart fut appelé â le remplacer
comme vice-président.
Dès les premières séances, aucune question mise à
l'ordre du jour des délibérations ne le laisse indifférent.
On le voit successivement s'occuper des conditions de
collaboration, dans lesquelles il tient surtout à sauvegar-
der la liberté des géologues chargés des levés au 20000»,
et auxquels on devrait, selon sa tbése, réserver le droit
de se critiquer eux-mêmes, lorsque, en vue de l'unité
scientifique de l'ccuvre, ils auront à se rallier à une
légende imposée par le conseil, pour la publication de sa
carte au 40000».
Il a longuement discuté les termes de la légende qui
lui étaient les plus familiers, et donné maintes fois
d'intéressantes notes jiislificati v es,
L'esprit judicieux de Briart se remarque dans ses
notes de voyage mises en ordre par M. L. Bayet et
conservées au secrétariat de la Commission géologique
de Belgique : on y peut constater le sens pratique et les
soins consciencieux qu'il mettait dans toutes ses obser-
vations.
Il a aussi fourni à la Commission géologique plusieurs
cartes minutes au 30000* et des feuilles au 40000».
Ses magnifiques collections paie ontologiques sont
maintenant en sûreté. Grâce à un généreux mécène, elles
font actuellement partie des collections de l'Ëcole des
mines du Hainaut, où elles seront certainement bien
utilisées par un jeune et savant géologue.
(132)
Ses brillantes qualités d*ingénieiir étaient hautement
appréciées à l'étranger. Nous le voyons appelé par
diverses sociétés pour Tétude de gisements houillers et
autres en Sardaigne, en Italie, en Espagne, etc.
En 1895, à la demande de la Société commerciak
française au Chili, il entreprend, malgré son $;rand âge,
un voyage dans ce pays lointain, pour Texamen d'un
gisement houiller déjà en exploitation, pour donner son
avis sur sa richesse, sa productivité et indiquer les
moyens d*une extraction fructueuse. Ce que Ton sait
moins, c'est qu'il profita de ce voyage pour visiter les
Cordillères des Andes et revenir en passant par l'isthme
de Panama au lieu de retourner par le détroit de Magellan.
Nous exprimons un regret au sujet de ces missions :
c'est que les rapports qu'il fit à leur sujet n'aient pas été
publiés ; il y aurait certes là une source d'instruca'on et
de renseignements utiles à la science.
C'est à la suite d'un de ses voyages qu'il a publié
son Élude des dépôts gypseux et gypso-salifériens, où il
discute les conditions de leur formation et rectifie divers
préjugés.
Alphonse Hriart épousa, en 1855, M^i« Ëlisa Deltenre,
qu'il eut le malheur de perdre en 1889. Il laisse six
enfants : deux filles, Marie, qui a épousé M. P. Fontaine,
de la Hestre, et Ëlise, mariée à M. A. Brockett Holden, de
Buxton. Les quatre garçons marchent dignement sarles
traces du père; l'aîné, Edmond Briart, ingénieur civil,
est attaché au charbonnage de Bascoup ; Lucien Briart est
pharmacien à la Hestre; le docteur Paul Briart est din»-
teur de la Compagnie du Haut- Congo, à Kinchassa (Congo);
SX
fit
■::
( <33)
il a fait partie, avec Delcommune, de Texpédition dans le
Katanga; enfin, Alphonse Briart est docteur à Chapelle
lez-Herlaimont.
Alphonse Briart, ingénieur en chef des charbonnages
de Mariemont et Bascoup, vice- président de la Commis-
sion géologique de Belgique, président de TAssociation
des anciens élèves sortis de TÉcole des mines du Hai-
naut, membre de la Commission administrative de TÉcole
des mines de Mons, membre d'honneur de l'Association
des ingénieurs sortis de TÉcole des mines de Liège, faisait
partie de nombreuses sociétés savantes; outre l'Académie
royale de Belgique, il était président de la Société géolo-
gique de Belgique, membre correspondant de la Société
royale géologique de Londres, membre de la Société
géologique de France, de la Société des sciences, arts et
lettres du Hainaut, de la Société archéologique de Char-
leroi, de la Société géologique du Nord, ancien président
de la Société royale malacoiogique de Belgique, etc.
Alphonse Briart a été une des gloires de la science
belge : il a émis des idées grandioses, applicables à la
géologie générale; il a trouvé la solution de problèmes
techniques des plus ardus, et l'on peut dire qu'après
André Dumont, il est de ceux qui laisseront des traces
ineffaçables.
C. Mâiaise.
LISTE DES PUBLICATIONS D'ALPHONSE BRIART
PUBLICATIONS ACADÉMIQUES.
Mémoire»»
Description minéralogique et stratigi aphique de l'étage inférieur
du terrain crétacé du Hainaut, publiée avec F. Cornet, suivie
de la description des végétaux fossiles de cet étage, par Eug. Coc-
mans. i867. [Mémoires des sar. éir., in-4o, t. XXXill.)
Description minéralogique, géologique et paléontologique de la
Meule de Bracquegnies, publiée avec F. Cornet. i868. {Ibid ^
t. XXXIV.)
Sur la division de l'étage de la craie blanche du Uainaut en quatre
assises, publiée avec le même. 1870. [Ibid., t. XXXY.)
Description des fossiles du calcaire grossier de Mons, première
partie, publiée avec le même. 1870. [Ibid., t. XXXVI.)
Idem, deuxième partie, publiée avec le même. 1873. [Ibid.,
t. XXXVII.)
Idem, troisième partie, publiée avec le même. 1877. [ibid.,
t. XLIII.)
Idem, quatrième paitie, publiée avec le même. 1887. {Ibid.,
t. XLVII.)
Bulletins [2* série).
Note sur la découverte dans le Hainaut, en dessous des sables rap-
portés par Dumont au système landenien, d'un calcaire grossier
avec faune tertiaire, publiée avec F. Cornet. (T. XX, p. 757.)
( 135)
Notice sur Textension du calcaire grossier de Mons daos la valk'e
de la Haine, publiée avec F. Cornet. 4866. (T. XXII, p. 523.)
Note sur Texistence, dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, d'un dépôt
contemporain du système du tufeau de Maestricht et sur Tâge
des autres couches crétacées de cette partie du pays. Idem. 1866.
{Ibid., p. 329.)
Sur l'âge des silex ouvrés de Spiennes. Idem. 1868. (T. XXV, p. 12«.)
Notice sur les dépôts qui recouvrent le calcaire carbonifère à Soi-
gnies. Idem. 4869. (T. XXVII, p. 14.)
Notice sur les puits naturels du terrain houilier. Idem. 4870.
{J. XXIX, p. 477.)
Kotice sur la position stratigraphique des lits coquilliers dans le
terrain houilier du Hainaut. Idem. 4872. (T. XXXIII, p. 21.)
Rapport sur le mémoire en réponse à la sixième question du con-
cours de 4873 : On demande la description du xygième houilier
de la province de Liège. 4873. (T. XXXVI, p. 721.)
Notice sur les gisements de phosphate de chaux dans le terrain
crétacé de la province de Hainaut (avec F. Cornet). 1874.
(T. XXXVII, p. 838.)
Rapport sur le travail anonyme : Leê dépôts littoraux de l'assise
paniselienne des environs de B ru jc elles. iS^o.ÇT. XL, p. 681.)
Rapport sur le mémoire en réponse k la question du concours de
4873 : On demande la description du bassin houilier de la pro-
vince de Liège. 4875. [Ibid., p. î)49.)
Sur quelques massifs tertiaires du Hnnaut (avec F. Cornet). 1877.
fT.XLIll,p.73l.)
Sur l'existence d'un calcaire d'eau douce dans le terrain tertiaire
du Hainaut (avec F. Cornet). i877. {Ibid., p. 9.)
Rapport sur le travail de M. Firkel : Èiude sur les gîtes métalli-
fères de la mine de Landenne-sur-Meuse et sur la faille silu-
rienne du Champ d*oi^eau. 4878. (T. XLV, p. 363 )
( 136)
(3* série).
Rapport sur un travail de M. Rutot : Sur la posUion straiigraphique
des restes de mammifères terrestres recueillis dans les conclus
de l'éocène de Belgique. 4881. (T. f, p. 454.)
Rapport sur le travail de MM. Fraipont et Tihon : Sur les cavernes
de la Mehaigne. I. La grotte du Docteur. 1888. (T. XYI, p. 537.)
La formation houillère. 1889. (T. XYIII, p. 815.)
Rapport sur quatre notes de M. Ddaurier : Sur le grisou, 4890.
(T. XX, p. 584.)
Rapport sur un travail de MM. G. Vincent et J. Couturieaux : Sur
les dépôts de l'éocène moyen etsupérienr de la région contprise
entre la Dyle et le chemin de fer de Nivelles à Bruxelles. 1894.
(T. XXII, p. 440.)
Rapport sur un travail de M. le major Yerstraete : Sur les fossiles
d'âge sénonien dans le grarier à Nummulites lœvigata qui
sépare le bruxellien supérieur des environs de Bruxelles du
sable laekenien verddtre de Dumont. 1891. (Ibid., p. 19.)
Rapport sur le travail de MM. de la Vallée Poussin et Renard : Sur
les tufs kératophyriques de la Mehaigne. 1896. (T. XXXI, p. 89.)
Rapport sur le travail de M. G. Schmitz : Sur un banc à troncs
debout aux charbonnages du Grand^Bac {Sclessin-Liége).
1896. (Ibid., p. 85.)
OUVRAGES NON PUBLIÉS PAR L'AGABÉMIE.
Société des Ingénieurs sortis de l'École provinciale
d'industrie et des mines du Hainaut.
Mémoire sur la comparaison des méthodes d'exploitation du Centre
et du Couchant de Mons. 1855. (l'A série, 3^ Bulletin, p. 45.)
( 137 )
Notice descriptiTe des appareils d'extraction établis aa puits
Sainte-Catheriae du charbonnage de Bascoup. 48^. (!'• série,
7« Bulletin, p. 58.)
Note sar une bobine mobile employée au charbonnage de Bascoup.
4860. (1" série, ?• Bulletin, p. 82.)
Creusement d'un puits destiné à l'établissement d'une warocquère
et d'un Yentilateur. 4860. (l** série, ?• Bulletin, p. 86.)
De la translation des ouvriers dans les mines. 486S. (4'« série,
»• Bulletin, p. 447.)
Rapport adressé à MM. A. et L. Warocqué, administrateurs des
charbonnages de Mariemont et de Bascoup, sur les mines de
houille de rAngleterre. 1863. (4'« série, iO« Bulletin, p. 44.)
Communication relative à la grande faille qui limite au sud le
terrain houiller belge (avec F. Cornet). 1863. (!'• série, if Bul-
letin, p. 9.)
Note sur une disposition de puits d'extraction permettant de le faire
servir de puits d'aérag3 au moyen d'un ventilateur placé à la
surface. 4865. (4" série, i«« Bulletin, 4« livraison, p. 73.)
Mole sur la formation de la houille. 4867. (!'« série, i^« Bulletin,
p. 4.)
Note sur une disposition de soutènement en fer employée dons les
mines de Mariemont. 18G8. (4'« série, i4« Bulletin, p. 19.)
Du transport mécanique de la houille. Rapport fait à l'Institut des
ingénieurs des mines du nord de l'Angleterre. Traduit de l'anglais
en collaboration avec J. Weiler. {Publications de la Société des
anciens élèves de l'École spéciale d'industrie et des mines du
Hainaut. 1870. 2« série, annexe au tome I; in-8'>, 52 pi.)
Note sur un système de triage mécanique. {Ibid., 1873, 2« série,
t. lV,p.57;in-8»,4pl.)
Note sur un système de traînage automoteur. {Ibid., 4873, â« série,
tlV,p.69;in-8o,4pl.)
Noie sur un système de guidage, complètement en fer, des puits
d'extraction. 4876. {Bull, de la Soc. des ingén. de l'École des
mines de Mont, 2e série, t. VU, p. 243.)
( i38)
Compte rendu de l'excursion de la Société des ingénieurs sortis
de l'École provinciale d'industrie et des mines du Hainaut, en
Angleterre, en Ecosse et dans le pays de Galles, da â7 juin au
40 juillet 1892. {Bulletin de la Société des ingénieurs de F École
des mines de Mons, 3« série, t. II, p. 167.)
Géologie des environs de Fontaine -TÉvéqne et de Landelies.
(3« série, t. Ill, p. 57, 1893.) (A paru également dans Ann. de la
Société géol. de Belgique, t XXI, 1894.)
l^tude sur la structure du bassin houiller du Hainaut, dans le
district du Centre. (3^ série, t. IV, 1894.) (A paru égalenent dans
Ann. de la Soc, géol. de Belqigue, t. XXI, 1894, et dans la Revue
universelle des mines, t. XXVI, 1894.)
Les couches du Placard (Mariemont). — Suite à l'étude sur la
structure du bassin houiller du Hainaut, dans le district do
Centre. (3« série, t. VI, p. 29B, 1896.)
Société géologique de Belgique.
Note sur la découverle de l'étage du calcaire de Couvin ou des
schistes et calcaires à Cnlceola Sandalina dans la vallée de
THogneau (avec F. Cornet). {Ann. de la Soc, 1. 1 ) 1874.
Note sur l'existence, dans le terrain houiller du Hainaut, de bancs
de calcaire à crinoïdes (avec F. Cornet). {Ibid., t II.) 1874.
Sur le synchronisme du système henrien de la provincce de Liège et
de la craie blanche moyenne du Hainaut (avec F. Cornet). {Ibid.,
t. IL) 1873.
Sur la présence du système tongrien de Dumont dans le pays de
Hervé, sur la rive droite de la Meuse (avec F. Cornet). {Ibid., t. IL)
1875.
Sur l'accident qui affecte l'allure du terrain houiller entre Boussu
et Onnaing (avec F. Cornet). (Ibid., t. III.)
Compte rendu de l'excursion de la Société géologique de Belgique
le 10 septembre 1876 (avec F. Cornet). {Ibid., t. III.) 1876.
( 139 )
Rapport sur un trayail de M. Renier Malherbe inlitnlé : Observa-
tion» sur l'allure du système houiUer entre Meltn et Chameux.
{Ann. de la Soc, t. tll.) 1876.
Sur le relief du sol en Belgique après les temps paléozolques (avec
F. Cornet) (Ibid., t IV.) 1877.
Sur la craie brune phosphatée de Giply (a?ec F. Cornet) (Ibid,,
I. V.) 1878.
Mole sur la carte géologique de la partie centrale du Hainaut,
exposée en 1880 k Bruxelles (ayec F. Cornet). {Ibid,) 1880.
Sur les dépôts tertiaires des environs de Mons. Excursion de la
Société géologique de Belgique aux environs de Mons du 3 au
5 septembre 1882. {Ibid., t XI.) 1882.
Excursion de la Société géologique de Belgique, le 4 septembre
1882, sous la direction de H. Briart {Ibid., t. Xi.) 1882.
Note sur la présence d'une hydrocarbure liquide dans l'étage
houiller du Hainaut {Ibid,, t XY.) 188a
Note sur la séparation de l'eau au sein des matières sédimentaires.
{Ibid,, U XV.) 1888.
Notice descriptive des terrains tertiaires et crétacés de l'Entre-
Sambre-et-Meuse. [Ibid., t XV.) 1888.
Étude sur les dépôts gypseux et gypso-salifériens. {Ibid,, t. XV.)
1889.
Note sur les mouvements parallèles des roches stratifiées, {ibid.,
t. XVII.) 1890.
Note sur une faune marine Landeoienne dans TEntre-Sambre-et-
Meuse. {Ibid., t. XVII.) 1890.
Étude sur les limons hesbayens et les temps quaternaires en
Belgique. {Ibid., t XIX.) 1892.
Rapport sur un travail de M. le chanoine H. de Dorlodot : Sur Fâge
du poudingne de Namur et sur la présence du couvinien dans
le bassin de Namur. {Ibid., t XXII.) 1895.
Rapport sur un travail de M fiayet intitulé : Étude sur les étages
dévoniens de la bande nord du bassin méridional dans l'Entre-
Sambre-et-Meuse. {lbid,X. XXII.) 1895.
10
( 140)
' Société malacologique de Belgique,
Compte rendu de l'excursion faite par la Société malacologique de
Belgique, aux environs de Giply, le 20 avril 1873 (avec F. Cornet).
{Ann., U VllI.)
Description de quelques coquilles fossiles des argilites de Hor-
lanwelz (avec F. Cornet). {Ibid., t. XIII.) 4878.
Sur l'âge du Tufeau de Ciply (avec F. Cornet), {[bid., t. XX.) 1885.
Note sur la structure des dunes. {Ibid., t XXI.) 1886.
Sur le genre Trigonia et description de deux trigonies nouvelles
des terrains supra -crétacéâ de Maestricht et de Ciply. (ibid.,
t. XXIII.) 1880.
AUTRES PUBLICATIONS.
Description minéralogique, paléontologique et géologique du ter-
rain crétacé du Hainaut, suivie de la description de trois Rhyn-
cbonnelles particulières à la craie grise, ou gris de mineurs,
publiée avec F. Cornet. (Mémoire couronné par la Société des
sciences, des arts et des lettres du Hainaut, concours de 186^
1864, Mons, 1866; in-8<», 5 pi.)
Rapport sur les découvertes géologiques et archéologiques faites k
Spiennes en 1867, publié avec le même et Houzeau de Lehaye,
l868;in-8M2pl.
Seconde édition : Mons, 1872.
L'homme de l'âge du Mammouth ; l'âge de la pierre polie et les
exploitations préhistoriques de silex dans la province de Hai-
naut; publiés avec F. Cornet. (Extrait du compte rendu du Con-
grès international d'anthropologie et d'archéologie, 6« session
Bruxelles, 1872) ; in-8s 18 pi.
( Ui
Notice sur le terrain crétacé de la vallée de l'Hogneau et sur les
souterrains connus sous le nom de trous des sarrazins des
environs de Bavay (avec F. Cornet). {Mémoire de la Soc. des
sciences, de Vagric, et des arts de Lille, t. XI, 3« série.) d873.
Compte rendu de la réunion extraordinaire tenue à Mons par la
Société géologique de France, du 30 août au 4 septembre 1874
(avec F. Cornet), 3« série, t. II, 4874.
Sur l'accident qui affecte Tallure du terrain houiller entre Boussu
et Onaing (avec F. Cornet), 4876, t. III. [Ann, de la Soc. géoL
du Nord.)
Principes élémentaires de Paléontologie. — Hect. Manceaux, édit,
Mons, 4880.
L'industrie houillère en Belgique, 4894. Lecture faite au meeting
de l'institut du fer et de Tacier, tenu à Bruxelles, le 24 août i894.
{Revue universelle des mines, t XXVII, i894.)
The mining industry of Belgium. 4894. (Journal ofthe iron and
Steel imtitute, n» 4i for 4894.)
Note sur la période hesbayenne et note sur les divergences de vues
dans la destruction des limons quaternaires. {Bull, de la Soc.
belge de géolog., de paléont. et d'hydrologie, t. VIII.) 4894.
a J j .» > -> ■^
CAISSE GENmS DES ARTISTES BELGES
EXPOSÉ DE LA SITUATION
an 81 décembre 1900, par M. H. Hymans, secrétaire.
Messieurs y
Contrastant avec une situation des plus satisfaisantes,
sous le rapport financier, Tannée qui s'achève a, malheu-
reusement, été assombrie par les vides répétés que la
mort a faits dans les rangs de notre Association. Nous
avons à déplorer la perte de dix membres, dont plu-
sieurs, dès Tori^ne, avaient tenu à soutenir l'institution,
et lui restaient fidèles.
Rappeler les noms de Madame Joseph Oppenheim, dont
la charité, sans cesse en éveil, s'exerçait avec une discré-
tion qui en rehaussait le prix; de M. Georges Brugmann,
le philanthrope non moins éclairé que généreux; de nos
éminents confrères le baron Edm. de Selys Longchamps,
J.-P. Glays, J.-B. Meunier, Jules Pécher, Albert DeVriendt,
c'est raviver des regrets qu'avec nous la Belgique entière
partage.
Et à cette liste, déjà si longue, il nous faut ajouter les
noms de MM. François Platteel, Steenackers et Watelle,
artistes musiciens, étrangers à TAcadémie, les deux: pre-
miers décédés, le troisième démissionnaire.
Le nombre de nos adhérents est aujourd'hui de
soixante-quinze, dont dix-^sept honoraires.
C'est peu, assurément, après un demi-siècle d'existence
et la surprise qu'on éprouve à le constater, le dispute au
regret que tant d'indifférence inspire.
Les avantages de notre institution sont manifestes. A
un taux de cotisation presque risible de modicité —
fr. 1,00 par mois I — s'ajoute, pour les associés, l'absence
de tous frais d'administration; l'exemption de toute
enquête médicale ; la dispense d'enregistrement de
contrat. Il semble, dès lors, que tout convie l'artiste à
s'affilier. S'il s'abstient, c'est apparemment qu'il a trouvé
par d'autres voies à assurer le sort des siens. Nous nous
plaisons à le croire, aimant mieux nous arrêter à cette
supposition consolante, qu'attribuer à l'insouciance de
ses intérêts le mépris des avantages que les fondateurs
de la Caisse ont voulu assurer à ses membres.
Ce n'est pas sans motif sérieux, on voudra bien le
reconnaître, que le taux des pensions de veuves n'a pas
été, jusqu'à ce jour, porté à un niveau supérieur. Si la
Caisse avait eu pour uniques ressources les cotisations
de ses membres, s'élevant en bloc à quelques cents
francs, son avenir eut, en somme, été gravement compro-
mis. Par bonheur, l'intervention de quelques généreux
amis des arts, le produit de fêtes, d'expositions, tout
cela joint au zèle et à la prudence de ceux qui, successi-
vement, ont présidé à la gestion de son avoir, ont permis
» » * t .
( 145 )
jQ à celui-ci de grossir et de fructifier; nous pouvons
î. aujourd'hui envisager Tavenir avec confiance.
r Donnant suite au vœu, souvent exprimé dans nos
rapports annuels, nous aurons la satisfaction de pouvoir
V inaugurer le nouveau siècle en majorant le taux des
pensions.
jr Ce ne sera encore, sans doute, qu'un acheminement
.. vers le maximum statutaire, mais ce sera un pas de £ait
dans la bonne voie.
g Si ce résultat, dont vous vous féliciterez avec nous, a
pu être atteint, disons-le bien haut, et sans craindre.de
froisser une modestie bien connue, c'est au plus constant,
au plus généreux de nos bienfaiteurs, M. Henri Van
Cutsem, qu'en revient le mérite.
A ses libéralités, poursuivies durant plusieurs années,
est venu se joindre un nouveau don de vingt mille francs
en titres de la rente belge à 2 */i pour cent, fait sans réserve
[ aucune, si ce n'est, dans les subsides que nous serions
amenés à répartir, de donner la préférence à des sculp-
teurs.
Non content d'aimer les arts, d'en favoriser l'essor par
le choix éclairé des œuvres de sa galerie, M. Van Cut-
sem n'entend pas, comme certain personnage fameux
de comédie, se désintéresser du sort de ceux qui les
cultivent.
Notre œuvre, en lui conférant le titre de Membre
d'honneur, dont vous avez d'enthousiasme ratifié l'octroi,
a pu bien faiblement exprimer la gratitude dont elle est
pénétrée envers un homme qui, de tant de manières,
prodigue ses bienfaits à la famille artistique.
Et peut-être m'est-il permis de rappeler que la ville
(146)
de Tournai, en retour des dons précieux dont M. Van
Cutsem a enrichi ses collections, a tenu à nommer d'après
lui Tun de ses boulevards.
La mort d'une des titulaires de nos pensions ayant
coïncidé avec la création d'une rente nouvelle au profit
de la veuve d'un de nos associés, le nombre des pensions
reste le même, c'est-à-dire de dix-neuf. Une somme
de sept cents francs a été, en outre, distribuée en secours
temporaires.
Il nous est agréable, au moment de clore cet exposé,
de pouvoir adresser de nouveaux remerciments à too5
ceux qui, durant Tannée, nous ont continué leur pré-
cieux concours.
Les petites eaux, dit le proverbe, font les grandes
rivières. Qu'on nous permette d'insister encore auprès
de tous ceux qui s'intéressent aux arts — et combien ils
sont nombreux en Belgique! — pour qu'ils alimentent
notre Caisse par leurs dons, même les plus minimes.
Puisse le siècle qui commence voir se réaliser d'une
manière complète les généreuses intentions de ses fon-
dateurs I Ce sera le plus bel hommage qu'il soit permis
de rendre à leur noble initiative.
(447)
ÉTAT GÉNÉRAL des recettes et des dépenses pendant
Vannée 4899^ dressé en conformité de V article 46 du
Règlement, par M, Edm. Marchai, trésorier.
I. KBGBTTE*.
4. Reliquat de l'exercice i9&8 clôturé le
31 décembre fr. 604 46
9. Cotisations des membres honoraires et
effectifs 1,024 i
3. Intérêts des fonds placés, en 4 Vi p- ®/o»
au Crédit communal 20,052 i
4. Intérêts d'un premier don de 20,000 fr.,
fwrM. VanCutsem, imcrit au grand-
ivre de la Dette publique, 2 V2 P- % • 250 »
5. Remboursement d'une obligation, 4 Vs
p. %, sortie au pair i^OOO 1
6. Dons : io par M. Henri Van Culsem,
1,000 francs; 2o par la Société pour
l'encouraf^emeni des beaux-arts, à An-
vers, 753 francs ; 3<^ par le Cercle artis-
tique, 200 francs 1,953 »
Ensemble . . . . .fr. 24,880 46
II. — •éPRlf«B«*
1. Pensions à ?ingt veuves ftr. 7^00 »
2. Subsides : l» à M«»« V« V..., 400 francs;
2» à M. J. S..., 200 francs: 3» k M"»« Y«
S..., 200 fr. ; 4© à M"» V* D..., 100 fr. . 900 »
3. Rachat de cinq obligations de 500 francs
sorties au pair au tirage au sort ... 707 70
4. Achat de treize obligations de 1,000 francs
du Crédit communal, 4 </« p. «/o . . . 14,681 28
5. Frais divers 350 1
6. Rflste disponible le 31 décembre 1899. . 441 48
Ensemble . . . . .fr . 24,880 46
D'où résulte, au 31 décembre 1899, un reliquat de. . fr. 441 48
(448 )
ÉTAT GÉNÉRAL des recettes et des dépenses pendant
ï* année 1900, dressé en conformité de l* article 16 àt
Règlement, par M. Edm. Marchai, trésorier.
i. —
i. Reliquat de l'exercice iS&d clôturé le
31 décembre fr. 441 4S
S. Cotisations des membres honoraires et
effectifs 839 •
3. Intérêts des fonds placés, en 4 */« p. ^/f^,
au Crédit communal 90,592 >
4. Don en numéraire par M. H. Van Cutsem. SOO »
5. Intérêts de deux dons de 20,000 francs
chacun, par M. H. Van Cutsem .. . . 750 •
Ensemble 28,S2S 48
II. DKPBKSBS.
1. Pensions à dix-neuf veuves 7,508 90
2. Subsides : io à M«^ V« V..., 400 francs;
"29 k M. H. .,50 francs; 3* à M»* V« D...,
50 francs ; 4o à M»< V» S. ., 200 francs . 700 »
3. Rachat de trois obligations Crédit com-
munal sorties au pair au tirage au sort. 408 40
4. Achat de douze obligations de 1,000 francs
du Crédit communal, 4 ViP%. . • 13,785 31
5. Frais divers v 325 »
6. Reste disponible le 31 décembre 1900 . 494 87
Ensemble fr. â3;iS3 18
D'où résulte, au 31 décembre 1900, un reliquat de . fr. 494 87
( i*9 )
III. BÉMI7MÉ.
Encaisse en naméraire le 81 décem-
bre 4900 fr. 49487
■
Capitaux inscrits aa grand-livre du Crédit
communal, en rentes 4 V< P- % • • • 46T,100 »
Capitaux inscrits au {rrand-li?re de la Dette
publique belge, en rentes 2 V« P* %• . 40,000 >
Ensemble . . . .fr. 507,594 87
Intérêts annuels des capitaux inscrits au
grand'livre du Crédit communal, à par-
tir du 4" janvier 4904 . . . . .fr. 2i,519 50
Intérêts annuels des capitaux inscrits au
grand-livre de la Detié publique belge,
à partir du 4«' janvier 4904. . . . •. 4,000 i
Ensemble . . . . fr. 22,549 50
Progression des intérêts pendant l'année 4900 . . fr. 4,290 i
Bordereau des valeurs appartenant à la Caisse centrale
des artistes belges, se trouvant, à la date du !«' jan-
vier 4901, entre les mains du trésorier de TAssociation.
A. Certificats d'inscription au grand-livre du Crédit
communal :
DATE.
4879, 8
i880, 30
4881, â6
— 49
4882,44
4883, 6
— 46
4884, 9
4885, S4
— 5
4886, 27
4887, 30
1888, 34
4889, 4
1890, 13
4892, 9
— 28
4893, 7
4894, 7
1895, 46
4896, 4
4898, 24
4898, 31
1899, 28
4900, 43
mai. .
juin .
février.
novembre
août .
juin .
noYembre
mai .
mars .
novembre
mai . .
novembre
décembre
décembre
décembre
février .
novembre
décembre
décembre
noTembre
novembre
janvier .
décembre
décembre
décembre.
(180)
NUMÉROS. CAPITAL.
5982
6550
6689
6838
6974
7442
7490
7323
7479
7569
7742
7980
8207
8394
8599
8783
8924
9095
9360
9476
9624
9904
40040
40229
40396
238,0C0
40,500
6,000
40,000
6,200
44,700
5,900
5,000
5,600
8,000
6,500
45,500
44,000
44,000
40.000
44,000
44,000
9,000
44,800
9,400
40,000
9,500
40,500
42,000
12,000
467,100
RENTE ANRDKUL
laTio »
472 SO
270 >
450 >
279 .
S96SD
S6SSÛ
225 I
360 >
292 50
697 50
495 >
4m >
450 >
495 >
495 >
405 >
531 >
423 I
450 »
427 50
473 50
540 k
540 >
24,019 50
B. Certificats d'inscription au grand-livre de h Mte
publique belge, 2 V« P« Vo '
DATE.
1899, 9 août . . .
4900, 30 novembre .
KDMÉROS. CAPITAL. RENTE ANVUEUK.
44207
14649
20,000
20,000
500 »
500 »
40,000
4,000 »
C. En numéraire, la somme de 494 fr. 87 c.
(IM )
CO3IP0SITI0N DES COMITÉS EN 1901.
COJIITÉ CENTRAL.
Bureau de la Classe des Beaux- A ris»
MM. Éd. Fétis, directeur;
N , vice-directeur;
Marchal (le chev. Edm.)» secrétaire perpétuel,
trésorier du comité.
Membres délégués de la Classe,
MM. Éd. FÉTJS;
H. Htmans, secrétaire du comité;
DEMANNEZ;
J. ROBIE;
J. Stallaert;
N
SouS'Comité d'Anvers,
MM. N..., président;
P. KocH, directeur du Musée.
Sous-comité de Gand,
MM. F. Yan der Haeghen» préndent;
N
Sous-comité de Liège,
MM. N , président;
Radoux.
(152)
LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIAI ION.
(!«' janvier 1901.)
SA MAJESTÉ LE ROL
S. A. R. Ne LE Ck)MTE DE FLANDREr
M. Hehri Van Cdtsem» à Bruxelles.
Q«*liM
Beernaert (M»* Eaphrosine), peintre, rue du Buisson, 20,
à Bruxelles a
Bruyoinne (M>m), rue de Ligue, 43, à Bruxelles .... SO
De Haas, J.-GL-L., peintre, place du Luxembourg, 9, à
Bruxelles 90
DB Hemptinne, cl, industriel, rue des Meuniers, 52, à Gand. iS
DE Lalaing, le comte Jacques (de l'Académie), rue Ducale,
42, à Bruxelles : <5
Pologne, Égide, architecte du -Palais du Roi, rue de Namur .
42, à Bruxelles {i
Htmans, Henri (de l'Académie) , conservateur à la Biblio-
thèque royale,* rue des Deux-Églises, 15, à Bruxelles . . iî
KocH, Pierre, directeur du Musée de peinture, à Anvers,
boulevard Léopold, 86, à Anvers , . • ii
(i»5:)
Lambert-db Rothschild, (le baron Léon), consal général dé
Grèce, rue d'Egmont, 2, à Bruxelles W
Maquet» Henri (de l'Académie), arehitecte^ rue du Trône, 90,
à Bruxelles .. i^
Marchal (le chev. Edm.), secrétaire perpétuel de l'Académie
royale de Belgique, rue de la Poste, 63, à Saint-Josse-
ten-Noode ^ - . 43
MARKELBAcp, A. (de l'Académie), peintre, chaussée d'Haecht,
155, à Scbaerbeek 34
Prisse (le baron i^.)» rue Gall^it,. 130, à Scbaerbeek • ^ . 43
ROBiE, J. (de l'Académie), peintre, obauasée de Gharlerot, 447,
à Saint-Gilles lez-Bruielles . . ». . . ... . 43
SiGART, FI., avocat, rue de l'Arbre-Bénit, 405, à fxelles . . 43
Stallaert, J.-J.-F. (de l'Académie), peintre, ancien direc-
teur et professeur à l'Académie royale des beanx-arts dé
Bruxelles, rue des Chevaliers, 30, à Ixdles. . .... . 43
Van der Haeghen, Ferdinand (de l'Académie), bibliothécaire
de l'Université de Gand, fossé d'Othon, 3, à Gand . . ,. 43
MmmiUfrmm mffe9t4ftÊ,
Allaert, Polydore-François, peintre, rue fiasse -des -
Champs, 45, à Gand 43
Anciaux, Jules-Louis, professeur à l'École dé musique,
à Namur 43
Antoine, Charles-Léon, professeur à l'École de musique,
rue ÉmilfvCarlier, 63, à Namur 43
AuDELHOF, Frans, directeur de l'École de musique de
Tamhout 42
Benoit, Pierre (de l'Académie), directeur du Conservatoire
royal de musique, rue de la Vieille-Bourse, 43, à Anvets. 1^
BiOT, G. (de l'Académie), graveur, professeur à l'Académie'
d'Anvers, rue du Taureau, 40, à Anvers 43
(154)
Braecke, Pierre, stttnaire, me de l'Abdicatieii, 3i, à
Bruxelles ■ il
Gantilloi^ Emile, sculpteur, me de Cologne^ 31, à Saint-
iosse-ten-Noode fl
Charlier, GnUkume, statiudre, avenue de Gortenbei^, M,
àBraxelles iS
Glutsenaae, Alfred (de rAcadémie), me de la Source, 68,
à Saint-Gilles 1)
De Groot, g. (de l'Académie), a?enae Louise, 4^, à
Bruxelles • • H
De Jans, Ëdouard-fienuffd, peintre, professeur à fAesdémie
des beaux-arts, me du Moulin, 41, à Anvers H
Dkkannez, Joseph (de l'Académie), graveiff, ancien profes-
seur à l'Académie des beanx-arts, me de la Ferme, 40, à
Saint- Josse*tett«Noode ^^
De Rudder, Isidore, statuaire, rue de Hennin, 76, à Ixelles . ^
De Butter, André, littérateur, me Boisot, S8, à Anvers (Sud). ^
Dr Vigne, Paul (de l'Aeadémie), statuaire, me du Progrès,
76, à Schaerbeek IS
Dewaele, Joseph, architecte, professeur ft l'Académie des
beaux-arts, boulevard de la Gitadelle, 69, Gand .... ^^
D'HoNDT, Pieter, bibliothécaire de l'Académie royale des
beaux-arts de Bruxelles, me Terre-Neuve, âS, à Bruxelles. ^^
Farastn, Edgar, artiste peintre, me du Moulin» 90, à
Anvers ^
FÊTis, Éd. (de l'Académie), conservateur en chef de la Biblio-
thèque royale, professeur à l'Académie des beaos-arts,
me Bodenbroeck, S5, à Bruxelles ^^
Geyaert, F.- a. (de l'Académie), directeur du Conservatoire
royal de musique, place du Petit-Sablon, 18, à Bmxelies. 1^
Goeyens, Alphonse, professeur au Conservatoire royal de
Bruxelles, chaussée de Bruxelles, 48» à Forest .... ^^
GurFENS, Godfried (de l'Académie), peintre, place Le Bon, 4,
à Schaerbeek ^^
( 155 )
Haseleer, ë.-â., peintre, rue Philomène, 47, à Scbaerbcek. i*l
Uknnebicq, J. (de l'Académie), peintre, rue de Lausanne, I,
à Saint-Gilles lez- Bruxelles 42
IlEBBO, Léon, peintre, rue des Drapiers, !28, à Ixelles. . . -It2
11 ERN ANS,. Charles. (de lAcadémie), artiste peintre, avenue
Louise, 290, à Bruxelles la
H EKTOGS,- Joseph, architecte, avenue du Commerce, 16!2,
à Anvers i2
HouTODX, L., artiste peintre, rue de Bordeaux, 86, à Saint-
Gilles lez-Bruxelles 42
Janlet, Emile (de l'Académie), architecte, rue de la Con-
corde, 58, à Ixelles 12
Kerckx, Jean, statuaire, professeur à l'Académie royale des
beaux-arts, chaussée de Malincs, 127, à Anvers .... 12
Lagae, Jules, statuaire, avenue Michel-Ange, 10, à Bruxelles. 12
Lahorinière (J.-P-J.), peintre, rue de la Province, 163,
Anvers , . 12
Lynen, Araédée, peintre, rue Philippe de Champagne, 21,
à Bruxelles 12
Motte, Emile, directeur de l'Académie des beaux arts de
Mons 12
Pion, Louis, peintre, directeur de l'Académie des beaux-aris
de Tournai 12
Pohtieue, Edward, pemtre, rue Kets, 68, Anvers (Borgerhout), 12
PoRTiEUE, Gérard, peintre, professeur à l'Académie royale
des beaux-arts, rue de l'Harmonie, 80, à Anvers. ... 12
Radoux, Théodore (de l'Académie), directeur du Conserva-
toire royal, boulevard Piercot, 23, à Liège 12
ROOSES, Max. (de l'Académie), conservateur du Musée Plan-
tin, rue de la Province (Nord), 83, à Anvers ..... ^2
SouBRE, Léon, professeur au Conservatoire royal de Bruxel-
les, rue Jean -Baptiste Labarre, 16, à Uccle 12
Stobbaerts, Jean, peintre, rue Yifquin, 54, à Schaerbeek . 12
Stroobant, François, peintre, rue d'Edimbourg, 8, à Ixelles. 12
11
( i56)
TiMMERMANS, H., peintre» roc Yaa Diepcnbeek, 46» à Anvers, ii
Van BiESBROBCK, L., statuaire, professeur à rAcadémic des
beaux-arts, rue d'Ëgmont, 13, à Gand t!
Van Dahme-Stlva, Emile, peiutre, rue Vauderlinden, 56, à
Schaerbeek ^-
Vanden ëycken, Charles, peintre, rue du Moulin, 6i, à
Saint-Josse-ten-Noode IS
Van Engelen, Pierre, peintre, me du Moulin, 50, à Anvers . ^i
Van ëven, Edward (de l'Académie), archiviste de la ville,
me Edw. Van Even, 6, à Louvain ii
Van Kuyck, peintre, longue rue d'Argile, âiâ, à Anvers . . 12
Van Lampehen, M., ancien bibliothécaire du Conservatoire
royal, rue de Florence, 4!^, k Ixelles M
Van Leeuputten, Frans, peintre, rue Véuus, 5, à Anvers . M
Van Strydonck, Guillaume, peintre, professeur à l'Académie
des beaux-arts, rue Kindermans, 3, à Bruxelles. . . . ii
Verplancke, Bcro., professeur à l'Académie des beaux-arts,
rue de BeUe-Vue, i06, à Gand ii
ViNÇOTTF., Tbon^as (de l'Académie), statuaire, rue de la Con-
solation, 97, à Schaerbeek ii
Vdlners, Isidore-Alex., professeur à l'École de musique, me
derÉtoUe,8,àNamm' «
Wauters, Emile (de l'Académie), peintre, rue Souve-
raine, 83, à ixelles . M
WiMDERS, Jacques (de l'Académie), architecte, 8o^ rne du
Péage, à Anvers 12
WoiQUENNE, Alfred, secrétaire-préfet des études du Conser-
vatoire royal de Bruxelles, place du Petit-Sablon, i6, à
Bmxelles iî
N, B, Les membres effectifs qui négligent de faire connaître leur
changement de domicile s'exposent à être considérés comme ayaDi
renoncé à faire partie de l'Association.
ANNUAIRE
DE
L'ACADEMIE ROYALE
DES
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts
DE BELGIQUE
ANNUAIRE
DE
L'ACADÉMIE ROYALE
DES
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts
DE BELGIQUE
1902
SOIXANTE-HUITIÈME ANNÉE
BRUXELLES
HAYEZ, IMPRIMEUR DE L' ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE
RUR DE LOUVAIN, XX2
MDCGGCII
TABLE
Êphémérides pour l'année 4902. — Calendrier Gré-
gorien et calendrier Julien. — Année d'après les
ères anciennes et modernes. — Gomput ecclé-
siastique . .• 1
Fêtes mobiles. — Gommencement des saisons. —
Jours fériés S
Éclipses. . .... 3
Calendrier 4
Calendrier de TAcadémie 10
Franchise de port 13
Adresses des membres, des correspondants et des
associés habitant la Belgique 15
Personnel du secrétariat 18
Liste des membres, des correspondants et des associés
de l'Académie 19
Commission administrative 19
Classe des sciences. . . 90
Classe des lettres et des sciences morales et poli-
tiques ^
Classe des beaux-arts ^
Commission de la Biographie nationale 33
Commissions spéciales des finances des trois
Classes 33
Commission permanente des paratonnerres. ... 34
( VI )
Commission pour les portraits des membres décé-
dés -• 34
Commission pour la publication des œuvres des
anciens musiciens belges Si
Commission chargée de discuter toutes les questions
relatives aux lauréats des grands concours ... 34
Commission royale d'histoire 33
Nécrologe 36
Liste des Présidents et des Secrétaires perpétusls de
l'Académie depuis la fondation en 4769 37
Liste des Directeurs depuis i 845 40
Notices biographiques. — Le baron Michel-Edmond
de Selys Longchamps (avec portrait); par Félix
Plateau 45
Egide-Godfried GufFens (avec portrait) ; par le Chev.
Edm. Marchai 1S9
Petrus Génard (met portret); door Max Rooses. . . 347
Joseph Dupont (avec portrait); par G. Hubert!. . . 259
Caisse centrale des artistes belges.
Exposé de la situation au 31 décembre 1901; par
H. Hymans, secrétaire • S13
Ëtat général des recettes et des dépenses de la Caisse
pendant Tannée 1901 ÎÎT
Composition des Comités en 1902 279
Liste des membres 280
•«M-
ËPHÉMËBIDES POUR L'ANNÉE 1902.
calendrier Grégorien et Calendrier Julien.
Le calendrier Grégorien, introduit le i^ octobre i58â par le pape
Grégoire XIII, est en usage chez la plupart des peuples de FEu-
rope et de rAmérique.
Les Russes, et les Grecs orthodoxes, en général, suivent encore
le calendrier Julien, introduit par Jules Gésar. Ge calendrier est en
retard de 13 jours sur le calendrier Grégorien : cette différence
proTient de ce que, dans le calendrier Grégorien, le lendemain du
4 octobre 4883 a été le i5 octobre 4589, et que les années 1700,
1800 et 1900 n'ont pas été bissextiles.
Dans le calendrier Julien, i'épacte est III, et la lettre domini-
cale F, pour l'année 1903.
Année d'après les ères anciennes et modernes.
Année de la période Julienne 6615
— de la fondation de Rome selon Varron 3655
— de l'ère de Nabonassar 3649
L'année 3678 des Olympiades, ou la 3°>< année de la 670< Olym-
piade, commence en juillet 1903.
L'année 1330 des Turcs commence le 10 avril 1903, selon l'usage
de Gonstantinople.
L'année 1903 du calendrier Julien commence le 14 janvier de la
même année.
L'année S6G3 des Juifs a commencé le 14 septembre 1901, et
l'année 8663 commencera le 3 octobre 1903.
Gompnt eoolésiastiqae.
Membre d'or 3
Épacte XXI
Cycle solaire 7
Indiction romaine ... 15
Lettre dominicale ... E
( 3)
FèteB mobiles.
Septoagésime . . 96 janvier.
Cendres .... là février.
Qoatre-Temps. 19, Si et â2 fé?.
Pâques 30 mars.
Ascension. . . . 8 mai.
Pentecôte. . . . 18 mai.
Quatre-Temps. Si, 83 et S* mai.
Trinité 95 mal
Fête-Dieu â9auL
Quatre-Temps. il, 19 et SO sepL
1» dim. de i'Àyent . • 30 nor.
Quatre-Temps. 17» 49 et W déc.
CSommenoement des saisons.
Printemps le âl mars, à 1 h. 35 m. du soir.
Été le ââ juin, à 9 34 du matin.
Automne le 24 sept, à 12 13 du soir.
HiTer le 22 déc., à 6 54 du matin.
Jours fériés*
* Les dimanches.
* l^jauTier.
* 31 mars. — Lundi de Pâques.
* 8 mai. — Ascension.
* 19 mai. — Lundi de Pentecôte.
* 21 juillet. — Anniv. de l'inau-
gurât du roi Léopold l'''.
Fêtes nationales.
* 15 août — Assomption.
* 1" novembre. — ToussaînL
2 novemb. — Jour des morts.
15 novembre. — Fête patronale
du roi régnant Léopold IL
* 25 décembre. — NoSL
26 décembre. — Second jour
de Noël.
\jn/it€* ligaU* sont précédées d'un astérisque (*).
(3)
Aclipi
Il y aura en 4903 trois éclipses partielles de Soleil, dont une en
partie yisible en Belgique, et deux éclipses totales de Lune, en par-
tie visibles en Belgique.
Le âS ayril, éclipse totale de Lune, en partie visible à Bruxelles t
premier contact avec l'ombre, à 5 h. 2 m. du soir; milieu de
l'éclipsé, ft 6 h. 52 m. du soir: dernier contact avec l'ombre, à 8 h.
45 m. du soir. Le premier contact avec l'ombre se fera à 89« du
point Nord du disque lunaire, en comptant vers l'Est; le dernier
contact à 60» Ters l'Ouest; dans les deux cas, pour l'image directe.
La Lune se lève à Bruxelles, le ffî ami, totalement éclipsée, à 6 b.
45 m. du soir. Cette éclipse sera visible dans la moitié occidentale
du Grand Océan, en Australie, en Asie, en Europe, en Afrique, dans
la moitié orientale de l'Océan Atlantique et sur la pointe orientale
de l'Amérique du Sud.
Le 17 octobre, éclipse totale de Lune, en partie visible à
Bruxelles : premier contact avec l'ombre, à 4 h. 47 m. du matin;
milieu de l'éclipsé, à 6 b. 3 m. du matin; dernier contact avec
l'ombre, à 7 h. 50 m. du matin. Le premier contact avec l'ombre se
fera à 86^ du point Nord du disque lunaire, en comptant vers l'Est;
le dernier contact à 449o vers l'Ouest; dans les deux cas, pour
l'image directe. La Lune se coucbera à Bruxelles, le 47 octobre,
totalement éclipsée, à 6 h. 42 m. du matin. Cette éclipse sera visible
en Europe, dans l'Afrique occidentale, dans l'Océan Atlantique, en
Amérique, dans le Grand Océan, sur la pointe orientale de l'Austra-
lie et dans l'extrême Nord-Est de l'Asie.
Le 34 octobre, éclipse partielle de Soleil, en partie visible à
Bruxelles : commencement de l'éclipsé générale, à 5 h. 58 m. du
matin (temps oflf.); fin de l'éclipsé générale, à 40 b. 2 m. du matin.
A Bruxelles, le Soleil se lèvera, éclipsé, à 6 b. 33 m. du matin et
l'éclipsé finira à 7 h. 4 m. du matin (temps off.). Le dernier contact
se fera k 4i<* du point Nord du disque solaire, en comptant vers
l'Est, pour l'image directe. Cette éclipse sera visible dans l'Europe
centrale, septentrionale et orientale et dans la presque totalité du
continent asiatique.
(4)
1 M.
2 J.
3 V.
4 S.
5 D.
6 L.
7 M.
8 M.
9 J.
10 V.
11 S.
19 D.
15 L.
U M.
15 M.
16 J.
17 V.
18 S.
19 0;
50 L.
51 M.
52 M.
» J.
94 V.
95 S.
96 D.
97 L.
98 M.
99 M.
50 J.
51 V.
Janvier*
GlltCO{IC13IUll DB N.-S.
s. Adélard, ab.deCorbie.
S** Geneviève, vierge.
S. Tile, S»« Pharaïlde, v.
S. Télesphore, pape.
EviraAifiB ou LIS Rois.
S** Mélaniej vierge.
S*« Gudule, vierge.
S. Marcellin, éréque.
S. Agathon, pape.
S. Hygin, pape.
S. Arcade, martyr.
S*« Véronique de Milan.
S. Hilaire, év. de Poit.
S. Paul, ermite.
S. Marcel, pape.
S. Antoine, abbé.
Gbaire de s. Pierre à R.
S. Ganut, roi de Danera.
SS. Fabien et Sébastien.
S** Agnès, v. et m.
SS. Vincent et Anastase.
Epousailles de la Vierge.
S. Timotbée, év. d'Eph.
Conversion de s. Paul.
Sept. S. Polycarpe, év.
S. Jean Ghrysostome, év.
S. Julien, év. de Guença.
S. Franc, de Sales, év.
S*« Martine, v. «t mari.
S. Pierre Nolasque.
Dernier Quartier le 1.
Nouvelle Lune le 9.
Premier Quartier le |7.
Pleine Lune le U.
Dernier Quartier le 81.
1 S.
9 D.
3 L.
4 M.
5 M.
6 J.
7 V.
8 S.
9 D.
10 L.
11 M.
19 M.
13 J.
14 V.
15 S.
16 D.
17 L.
18 M.
19 M.
90 J.
91 V.
99 S.
95 D.
94 L.
95 M.
96 M.
97 J.
98 V.
Février.
S. Ignace, év. et mart.
PùftIF. oc CHANDVLSfnr.
S. Biaise, év. et luaif.
S. André, S*« Jeanne, r.
S*« Agathe, vierge et %.
S. Amand, S^e Dorothée
S. Romuald, abbé.
S. Jean de Matba.
S Cyrille, S»* Apolline.
S** Scholastique, vierge.
S. Séverin, abbé.
Les Cendreg. S^ Eulalîe.
S"* Euphrosine, vierge.
S. Valentin, p. et m.
SS. Faustin et Jovite, m.
S*" Julienne, vierge.
SS. Théodale et Julie*.
S. Siméon, évèque et m,
QMempê. S. Boniface, m.
S. Ëleuthère, év. deTenni.
Q,-lemp$» Le Bap. Pépin.
Q.-leinps. G. de s. Pienre.
S. Pierre Dnmien, èri
SS. Matbias et Modestes
S»» Walburge, vierge.
S^ Adeltrude, abbesse.
S. Alexandre, évéque*
S. Julien, martyr.
Nourelle Lune le 8.
Premier Quartier le IB<
Pleine Lune le St.
( »)
1 s.
9 D.
3 L.
4 M.
5 M.
6 J.
7 V.
8 S.
9 D.
10 L.
11 M.
li M.
13 J.
14 V.
15 S.
16 D.
17 L.
18 M.
19 M.
10 J.
SI V.
25 S.
23 D.
54 L
55 M.
26 M>
27 J.
28 V.
29 S.
30 D.
SI L.
Mars.
S. Aubin, év. d' Angers.
S. SimpHce, pape.
S^ Gunégonde, impérat.
S. Casimir, roi.
S. Théophile.
S*« Colette, vierge.
S. Thomas d'Aquin.
S. Jean de Dieu.
S** Françoise, veuve.
Les 40 Mart. de Sébaste.
S. Vindicien,év.d'Arra8.
S. Grégoire le Grand, p.
S^ Euphrasie.
S^* Malhilde, reine.
S. Longin, soldat.
Passion. S^ Eusébie, v.
S^ Gertrude^abb. deNiv.
S. Gabriel, archange.
S. Joseph, pair, de la B.
S. Wulfran, év. de Sens.
S. Benoît, abbé.
S. Basile, martyr.
Rameaux, S. Victorien.
S. Agapel, év dé Synn.
ÂNNoncuT. S. Humbert.
S. Ludger, év.de Munster.
S. Rupert, év. de Worms.
Tenii -failli S. Sixte III.
S. Eustase, abbé.
PAQUES. S. Véron, ab.
S. Benjamin, martyr.
Dernier Quartier le t.
Nouvell* Luoe le 10.
Premier Quartier le 16.
Pleine Luoe le SI.
Avril.
1 M. S.Hugues,év.deGrenob.
2 M. S. François de Paule.
3 J. S. Richard, év. de Chich.
4 V. S. Isidore de Séville.
5 S. S. Vincent Ferrier.
6 D. S. Célestin, pape.
7 L. S. Albert, ermite.
8 M. S. Perpétue, év. de Toun.
9 M. S<" Waudru, abbesse.
10 J. S. Macaire, évéque.
11 V. S. Léon le Grand, pape.
12 S. S. Jules I, pape.
13 D. S. Herménégilde, mart.
14 L. S. Justin, martyr.
ib M. SS.AnastasieetBasilisse.
16 M. S. Drogon, ermite.
17 J. S. Anicet, p. et martyr.
18 V. S. Ursmar, év. et abbé.
19 S. S Léon iX, pape.
20 D. S^ Agnès, vierge.
21 L. S. Anselme, archev.
22 M. SS.SoteretGaju8,p.etm.
23 M. S. Georges, martyr.
24 J. S. Fidèle de Sigmaring.
25 V. S. Marc, évangéliste.
26 S. SS. CI et et Marcellin, p.
27 D. S. Antime, évéq. et m.
28 L. S. Vital, martyr.
29 M. S Pierre de Milan, mart.
30 M. S^' Catherine de S., v.
Dernier Qaarlin- le I.
Nouvelle Luoe le 8.
Premier Quartier lo 15.
Pleine Lune le 3i.
Dernier Quartier le O*
(6)
Mal.
I J. SS.Phil. etjacq.,apôt.
1 V. S. Àthanase, éTéque.
8 S. Invention de la Croix.
4 D. S** Monique, veuye.
B L. S. Pie V, pape.
6 M. S. Jean Porte- Latine.
7 M. S. Stanislas, ér. et mart.
8 J. ASCENSION. S. Michel.
9 y. s. Grégoire de Nazianee.
10 S. S.Antonin,arch.dePlor.
11 D. S. Franc, de Hiéronymo.
If L. SS. Nérée et Achillée, m.
15 M. S. Servais, év. deTongr.
14 M. S. Pacôme, abbédeTab.
15 J. S** Dymphne, v. et m.
16 V. S. Jean Népomucène, m.
17 S. S. Pascal Baylon.
18 D. PENTECOTE.S.Venant.
19 L. S. Pierre Céleslin, pape.
tO M. S. Bernardin de Sienne.
tl M. Q.-ietnpê, S** Itisberge.
ti J. S** Julie, vierge et mart.
15 V. Q.-temp». S. Guibert.
t4 S. Q.(<>mfM. N.b.Si^c.desC.
t6 D. La TaiMiTi. S. Grég. VII.
16 L. S. Philippe de Néri.
t7 M. S. Jean I. pape.
t8 M. S. Germain, év, de Parii.
19 J. La F«t«.Dibd. S. Maxim.
50 Y. S. Ferdinand III, roi.
51 S. S<« Pétronille, vierge.
NooTCIle La ne le 7.
Premier Quartier le 14.
Pleine Lnae le tt.
Deroicr Quartier le M).
1 D.
1 L.
5 M.
4 M.
6 J.
6 V.
7 S.
8 D.
9 L.
10 M.
11 M.
11 J.
15 V.
14 S.
16 D.
16 L.
17 M.
18 M.
19 J.
10 V.
11 S.
n D.
15 L.
14 M.
15 M.
16 J.
17 V.
18 S.
19 0.
50 L.
Juin.
S. Pampbile, martyr.
SS. Marcellin et Ërasme.
S« Glotilde, reine.
S. Optât, év. de Milève.
S. Boni face, év. et mart.
S. Norbert, évêque.
S. Robert, abbe.
S. Médard, év. de Noyoa.
S. Prime.
S^'Marguerite, r. d* Ecosse
S. Barnabe, apôtre.
S. Jean de Sahagem.
S. Antoine de Padoue.
S. Basile le Gr., archev.
SS. Guy et Modeste, m.
S. Jean- François-Régis.
S** Alêne, vierge et mart.
SS Marc et Marcellin, m.
S*' Julienne de Faleonieri.
S. Sylvëre, pape.
S. Louis de Gonxague.
S. Paulin, év. de Noie.
S** Marie d'Oignies.
Nativ. de S. Jean-Bapt.
S. Guillaume, abbé.
SS. Jean et Paul, mart.
S. Ladislas,roi de Hong.
S. Léon II, pape.
SS. PixBHB BT Paul, ap.
S^ Adile, vierge.
NoQTelle Lune le 6.
Premier Quartier le It.
Pleine Lune lell.
Dernier Quartier le SI.
( 7)
Juillet.
I M. S. Rombaut, eTêque.
9 M. Visitation de la Vierge.
3 J. S. Euloge, martyr.
4 V. S. Théodore, évéque.
5 S. S. Pierre de Luxemb.
6 D. S** Godelive, martyre.
7 L. S. Willebaud, évéque.
8 M. S«« Elisabeth, r. de Port.
9 M. SS. Martyrs de Gorcum.
10 J. Les sept Frères Martyrs.
11 V. S. Piel, pape.
19 S. S. Jean Guaîbert, abbé.
13 D. S. Anaclet, pape et m.
14 L. S. Bonaventure, évéque.
15 M. S. Henri, emp. d'Allem.
16 M. N.-D. du Mont Garrael.
17 J. S. Alexis, confesseur.
18 V. S. Camille de Leilys.
19 S. S. Vincent de Paule.
90 D. 5. Saer, de âtir. à Brus.
91 L. S** Praxède, vierge.
99 M. S^ Marie-Madeleine.
93 M. S. Apollinaire, év. de R.
94 J. S*« Christine, y. et mart.
95 V. S. Jacques le Majeur, ap.
96 S. S** Anne, mère de la Vier.
97 D. S. PantaléoA, martyr.
98 L. S. Victor, martyr.
99 M. S** Marthe, vierge.
30 M. SS. Abdon et Sennen, m.
31 J. S. Ignace de Loyola.
NouTclle Luue le 5.
Premier Quartier le 11.
fleine Lune ie ta.
Dernier Quartier le i8.
A*Af.
1 V. S. Pierre-ès-Liens.
9 S. S. Alphonse de Liguori.
3 D. Invention de S. Etienne.
4 L. S. Dominique, confess.
5 M. Notre-Dame-aux-Neiges.
6 M. Transfiguration de N. S.
7 J. S. Oonat, év. et mart.
8 V. S. Gyriaque, martyr.
9 S. S. Romain, martyr.
10 D. S. Laurent, martyr.
11 L. S. Géry, év de Cambrai.
19 M. S>< Claire, vierge.
15 M. S. Hippolyte, martyr.
14 J. S. Eusèbe, martyr.
16 V. ASSOMPTION. S.Am".
16 S. SS. Hyac. et Roch, conf.
17 D. SS.Joachimel Libérât, a.
18 L. S** Hélène, impératrice.
19 M. SS. Louis Flores, Jules.
90 M. S. Bernard, abbé.
91 J. St«J.-Franç. de Chantai.
99 V. S. Timothée, martyr.
93 S. S. Philippe Béniti.
94 D. S. Barthélemi, apôtre.
95 L. S. Louis, roi de France.
96 M. S. Zéphirin, pape et nu
97 M. S. Joseph Calasance.
98 J. S. Augustin, év. etdoct.
99 V. Décoll. de S. Jean-Bapt.
30 S. S** Rose de Lima, vierge.
31 D. S. Raymond Nonnat»
NeuTelle Lune le 8.
Premier Quartier le 11.
Pleine Lune le 19.
Dernier Quartier le M.
(6)
Mal.
i J. SS.Phil. etjacq.,apôt.
f V. S. Athanase, évéque.
3 S. Invention de la Croix.
4 D. S** Monique, veuve.
6 L. S. Pie V, pape.
6 M. S. Jean Porte- Latine.
7 M. S. Stanislas, év. et mart.
8 J. ASCENSION. S. Michel.
9 V. S. Grégoire de Naziance.
10 S. S.Antonin,arch. deFlor.
11 D. S. Franc, de Hiéronymo.
ti L. SS. Nérée et Achillée, m.
iS M. S. Servais, év. de Tongr.
U M. S. Pacôme, abbédeTab.
15 J. S** Dymphne, v. et m.
16 V. S. Jean Népomucène, m.
17 S. S. Pascal Baylon.
18 D. PËNTECOTË.S. Venant.
19 L. S. Pierre Célestin, pape.
10 M. S. Bernardin de Sienne.
tl M. Q.-temps. S^ Itisberge.
fS J. S** Julie, vierge et mart.
18 V. Q.'temps. S. Guibert.
14 S. Ç.-epmp». N.D.Sec.desC.
15 D. La TninnÉ. S. Grég. VII.
16 L. S. Philippe de Néri.
17 M. S. Jean I, pape.
18 M. S. Germain. év. de Parts.
19 J. La P«tk.Dibo. S. Maxim.
50 V. S. Ferdinand III, roi.
51 S. S^ Pétronille, vierge.
NooTelle Lune le 7.
Premier Quartier le 14.
Pleine Lune le 8t.
Deroler Quartier le 80.
Juin.
1
1
8
4
5
6
7
8
D. S. Pamphîle, martyr.
L. SS. Marcellîn et Érasois.
M. S** Glotilde, rein».
M. S. Optât, év . de M îlève.
J. S. Boniface, éw. et mart.
V. S. Norbert, évéque.
S. S. Robert, abbe.
D. S. Médard, év. de Moyoa
9 L. S. Prime.
10 M. St«Marguerite»r.d'ÉeosM
11 M. S. Barnabe, apôtre.
11 J. S. Jean de Safaageoi.
18 V. S. Antoine de Padoae.
14 S. S. Basile le Gr., arche?.
15 D. SS. Guy et Modeste, m.
16 L. S. Jean- François-Régis-
17 M. S^ Alêne, vierge et mart
18 M. SS Marc et Marcellîn, B.
19 J. St« Julienne de FalooDieri.
10 V. S. Sylvère, pape.
11 S. S. Louis de Gonxague.
11 D. S. Paulin, év. de Noie.
18 L. S>< Marie d'Oignies.
14 M. Nativ. de S. Jeao-Bapt.
15 M. S. Guillaume, abbé.
16 J. SS. Jean et Paul, mart.
17 V. S. Ladislas,roideIlong.
18 S. S. Léon II, pape.
19 D. SS. PiBRHB BT Paul, ap.
30 L. S^e Adile, vierge.
Nouvelle Lune le S.
Premier Quartier le IS.
Pleine Lune le il.
Dernier Quartier le 29.
( 7)
Juillet.
1 M. S. Rombaut, évéque.
9 M. Visitation de la Vierge.
3 J. S. Euloge, martyr.
4 V. S. Théodore, évéque.
B S. S. Pierre de Luxemb.
6 D. S** Godelive, martyre.
7 L. S. Willebaud, évéque.
8 M. S«« Elisabeth, r. de Port.
9 M. SS. Martyrs de Gorcum.
10 J . Les sept Frères Martyrs,
il V. S. Pie 1, pape.
19 S. S. Jean Gualbert, abbé.
13 D. S. Anaclet, pape et m.
14 L. S. Bonaventure, évéque.
15 M. S. Henri, emp. d'Allem.
16 M. N.-D. du Mont Garmel.
17 J. S. Alexis, confesseur.
18 V. S. Camille de Leilys.
19 S. S. Vincent de Paule.
90 D. ^'. Sacr. de Mir. à Brus.
91 L. S<« Praxède, vierge.
99 M. S^* Marie-Madeleine.
IS M. S. Apollinaire, év. de R.
94 J. S** Christine, v. et mart.
95 V. S. Jacques le Majeur, ap.
t6 S. S** Anne, mère de la Vier.
t7 D. S. PantaléoA, martyr.
18 L. S. Victor, martyr.
99 M. S*« Marthe, vierge.
50 M. SS. Abdon et Sennen, m.
M J. S. Ignace de Loyola.
NoDTelle Lttuc le 5.
Premier Quartier le It.
Pleine Lune le SO.
Dernier Quartier le 38.
Aeftft.
1 V. S. Pierre-ès-Liens.
9 S. S. Alphonse de Liguori.
3 D. Invention de S. Etienne.
4 L. S. Dominique, confess.
5 M. Notre-Dame-aux-Neiges.
6 M. Transfiguration de N. 8.
7 J. S. Donat, év. et mart.
8 V. S. Cyriaque, martyr.
9 S. S. Romain, martyr.
10 D. S. Laurent, martyr.
11 L. S. Géry, év de Cambrai.
19 M. Ste Claire, vierge.
15 M. S. Hippolyte, martyr.
14 J. S. Eusèbe, martyr.
15 V. ASSOMPTION. S.AmW.
16 S. SS. Hyac. et Roch, eonf.
17 D. SS.Joachim et Libérât, a.
18 L. S^ Hélène, impératrice.
19 M. SS. Louis Flores, Jules.
90 M. S. Bernard, abbé.
91 J. S<« J.-Franç. de Chantai.
99 V. S. Timothée, martyr.
95 S. S. Philippe Béniti.
94 D. S. Barthélemi, apôtre.
95 L. S. Louis, roi de France.
96 M. S. Zéphirin, pape et m.
97 M. S. Joseph Calasance.
98 J. S. Augustin, év. etdoct.
99 V. DécoU. de S. Jean-Bapt.
30 S. S** Rose de Lima, vierge.
51 D. S. Raymond Nonnat.
NeoTelle Lune le 8.
Premier Quartier le II.
Pleine Lune le 19.
Dernier Quartier le tS.
(8 )
1 L.
1 M.
3 M.
4 J.
6 V.
6 S.
7 D.
8 L.
9 M.
10 M.
11 J.
13 V.
13 S.
14 D.
15 L.
16 M.
17 M.
18 J.
19 V.
20 S.
SI D.
22 L.
23 M.
24 M.
25 J.
26 V.
27 S.
28 D.
29 L.
30 M.
ii«pl«mlir«.
S. Gilles, abbé.
S. Étieone, roi de Hong.
S. Remacle, év. de Maest.
S^ Rosalie, vierge.
S. Laurent Justinien.
S. Donatien, martyr.
S^* Reine, vierge.
Nativité db la Vibrgi.
S. Gorgone, martyr.
S. Nicolas de Tolentino.
SS. Prote et Hyacinthe.
S. Guy d'Anderlecht.
S. Ame, év. Sion en Val.
Exaltation de la Croix.
S. Nicomède, martyr.
SS. Corneille et Cyprien.
Qrtempi. S. Lambert, év.
S. Joseph de Cupertino.
Q.-temps. S. Janvier, m.
Q. 'temps. S. Eustache.
S. Mathieu, apôtre.
S. Maurice et ses comp.
S^ Thècle, vierge et m.
N.-D. de la Merci.
S. Firmin, év. et ninrlyr.
S. Cyprien et S^« Justine.
SS. Côme et Damien, m.
S. Wenceslas, martyr.
S. Michel, archange.
S. Jérôme, docteur.
Nouvelle Lune le 3.
Preoiier Quartier le 9.
Pleine Lune le t7-
Dernier Quartier le M.
1
9
3
4
5
6
7
M.
J.
V.
S.
D.
L.
M.
8 M.
9 J.
10 V.
11 S.
12 D.
13 L.
14 M.
15 M.
16 J.
17 V.
18 S.
19 D.
20 L.
SI M.
22 M.
23 J.
24 V.
25 S.
26 D.
27 L.
28 M.
29 M.
30 J.
31 V.
S. Bavon, pair, de Gai
S. Léodegaire, évê^.
S. Gérard, abbé.
S. François d'Assi».
S. Placide, martyr.
S. Brunon, confessw.
S. Marc, pape.
S^ Brigitte, veuve.
S. Denis etsescomp.,B.
S. François de Borgia.
S. Gommaire, p. deUa.
S. Wilfrid, év. d'Yak
S. Edouard, roi d'Anfl.
S. Calixte, pape et nuL
S^ Thérèse, vierge.
S. MuminoIin,évéqiM-
S*» Hedwige, veare.
S. Luc,évangéliste.
S. Pierre d*Alcantara.
S. Jean de Kenti.
S^« Ursule et sescomp.»-
S. Mellon, évéque.
S. Jean de Capistrao.
S. Raphaël, archange
SS. Crépin et CrépiuieiL
S. Evarisle, pape et m.
S. Frumence, ap. del'Elk.
SS. Simon et Jade, â;)âL
S»« Ermelinde, vierge.
S. Foillan, martyr
S. Quentin, martyr.
Nouvelle Lune le <•
Premier Quartier le 9.
Pleine Lune le 17.
Dernier Quartier l<f ^
Nouvelle Lune le Si.
Woveiiibre.
(0 )
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c.
9
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1
ff
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II
■1
i
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t
t
'l
ï
I S. TOUSSAINT.
3 D. Leé Trépassée.
S L. S. Hubert, év. de Liège.
4 M. S. Charles Borromée, év.
5 M. S. Zacharie,S« Elisabeth.
6 J. S. Winoc, abbé.
7 V. S. Willebrord, év. d'Ut.
8 S. S. Godefroi, év. d'Am.
9 D. Déd.del'égLduSauv.àR.
10 L. S. André Aveliin.
II M. S. Martin, év. do Tours.
13 M. S. Liévin, év. et mart.
13 J. S. Stanislas Kostka.
14 V. S. Albéric,év.d'Utrecht.
15 S. S. Léopold, confesseur.
16 D. S. Edmond, archevêque.
17 L. S. Grégoire Thaumatur.
18 M. Déd.desSS.Pier.etPauI.
19 M. St« Elisabeth deThuring.
30 J. S. Félix de Valois.
SI V. Présentât, de la Vierge.
SS S. S'« Cécile, vierge et mar.
93 D. S. Clément I, pape et m.
94 L. S. Jean de la Croix.
S5 M. S^** Catherine, v. et m.
26 M. S. Albert de Louv., év.
37 J. S. Acaire, évéque.
S8 V. S. Rufe, martyr.
29 S. S. Saturnin, martyr.
30 D. Avent. S. André, apôtre.
Premier Quartier le 8.
i'ieine Luue le IB.
Deruler Quartier l« H.
Nouvelle Lune le 30.
1 L.
2 M.
3 M.
4 J.
5 V.
6 S.
7 D.
8 L.
9 M.
10 M.
11 J.
12 V.
13 S.
14 D.
15 L.
16 M.
17 M.
18 J.
19 V.
20 S.
21 D.
22 L.
23 iM.
24 M.
25 J.
26 V.
27 S.
28 D.
29 L.
30 M
31 M.
Oécenibre.
S. Eloi, év. de Noyon.
S^" Bibienne, v. et m.
S. François-Xavier.
S** Barbe, martyre.
S. Sabbas, abbé.
S. Nicolas, év. de Myre.
S. Ambroise, év. et doct.
Conception db la Vibrgk.
S** Léocadie,v. et mart.
S. Melchiade, p. et m.
S. Damase,pape.
S. Valéry, abbé en Pic.
S*« Lucie, vierge et m.
S. Nicaise, évéque.
S. Adon, arch. de Vienne.
S. Eusèbe, évéque.
Q.'temps. SteBegge, V.
Expect. de la Vierge.
Q.-temps. S. Némésion.
Q.-tenips, S. Philogone.
S. Thomas, apôtre.
S. Hungère, év. d'Utr.
S'* Victoire, vierge et m.
S. Lucien.
NOËL.
S. Etienne, premier m.
S. Jean, apôt. et évang.
SS. Innocents.
S. Thomas de Canlorb.
S. Sabin, évéq. et mart.
S. Sylvestre, pape.
Premier Quartier le 8.
Pleine Lune le 15.
Dernier Quartier le SI.
Nouvelle Lune le 29.
MO )
CALENDRIER DE L'ACADEMIE.
Janvùr. — Élection du Directeur dans chacune des trois Classes.
Election des membres, associés et correspondants de la
Classe des Beaux- Arts,
Élection du jury pour les Prix De Keyn (XI* concoun,
a* période, enseignement moyen et art industriel).
Questions pour le programme du concours annuel de la
Classe des Sciences.
Février. — Election du Comité chargé de la ^résentatiim da
candidats pour les places vacantes dans la. Clastt
des Lettres.
Lectures pour la séance publique de la Classe da
Lettres.
Rédaction définitive du programme du concours de la
Classe des Sciences.
Mars. — Propositions de candidats pour les places vacantes dans
la Classe des Lettres.
Réunion de la Commission administrative pour le rès^ie-
ment des comptes.
Avril. — Lecture des rapports sur les mémoires de concoun :
Classe des Lettres (concours annuel) ; Prix De
Keyn.
Discussion des titres des candidats proposés pour les
places vacantes dans la Classe des Lettres, et, éveo-
tuellement, propositions de candidatures nouvelles.
Réunion des Commissions spéciales des finances poor
l'examen des comptes.
Mai. — Jugement des travaux envoyés pour le concours annnel
de la Classe des Lettres et pour les Prix De Keyn.
Election des membres, associés et correspondants de It
Classe des Lettres^
Élection, par chaque Classe, de son délégué dans la
Commission administrative de l'Académie.
Séance générale des trois Classes pour régler leozs inté-
rêts communs.
Séance publique de la Classe des Lettres; distribotioi
des récompenses.
(11 )
Âfai. — Le délai pour la remise des manuscrits destinés au con-
cours littéraire ouvert par la Classe des BeauX'Arts
expire le 3x de ce mois.
3 yuin — Désignation par la Classe des Lettres des questions à
maintenir au programme; désignation des matières
sur lesquelles porteront les questions nouvelles et
nomination pour chacune de celles-ci d'un Comité de
trois membres chargé de présenter trois sujets.
Désignation des commissaires pour les mémoires desti-
- nés au concours littéraire de la Classe des Beaux- Arts,
y utile i. — Rapport des Commissions de la Classe des Lettres sur
les sujets à mettre au concours, détermination des
prix et rédaction définitive du programme annuel.
r Le délai pour la remise des manuscrits destinés au
concours annuel de la Classe des Sciences, expire
9 le 3i de ce mois.
: AotU. — Désignation des commissaires pour les mémoires reçus
pour le concours annuel de la Classe des Sciences.
Lectures pour la séance publique de la Classe des
Sciences.
: Les vacances, pour chaque Classe, commencent après
les séances respectives.
c Septetnbre. — Les sujets d'art appliqué mis au concours par la Classe
des Beaux-Arts doivent être remis avant le !•' octo-
bre.
Fin des vacances le 3o.
Octobre . — Propositions de candidats pour les places vacantes dans
la Classe des Sciences.
Rappel aux membres et aux correspondants de la
; Classe des Lettres au sujet des lectures à faire pen-
dant l'année.
Jugement des mémoires littéraires et des sujets d'art
appliqué, envoyés au concours annuel ouvert par la
Classe des Beaux-Arts.
Dernier dimanche. Séance publique de la Classe des
BeauX'Arts : distribution des récompenses (>).
Le délai pour la remise des manuscrits destinés au
concours annuel de la Classe des Lettres pour igo3,
expire le 3i.
(*) Lors des années du grand concours bisannuel de composition
musicale, cette sésnce aura lieu le dernier dimanche de novembre.
1 12 )
Novembre. — Propositions de candidatures nouvelles pour les place»
vacantes dans la Classe des Sciences.
Propositions de candidats pour les places vacante»
dans la Classe des Beaux- Arts.
Désignation des commissaires pour le coaeouis annuel
de la Classe des lettres
Désignation par la Classe des Beaux-Arts des matière»
du concours annuel; formation des Commissions
chargées de composer le programme.
Décembre. — Nomination des Commissions spéciales des finances
pour chaque Classe.
Discussion des titres des candidats proposés pour les
places vacantes dans la Chisse des Sciences.
Jugement des mémoires envoyés au concours annuel
de la Classe des Sciences.
Élection des membres, associés et correspondants de ht
Classe des Sciences.
Discussion des titres des candidats proposés pour les
places vacantes dans la Classe des Beaux-Arts, et,
éventuellement, propositions de candidatures nou'
velles.
Séance publique de la Classe des Sciences : distribution
des récompenses.
Réunion de la Commission administrative pour arrêter
le Budget.
Le délai pour la remise des travaux destinés à la pre-
mière période du XIl^ concours des Prix De Keyn,
et à la sixième période du Prix Gantrelle, expire le
3i de ce mois.
(i3)
FRAIVCHISE BE PORT (1).
Art. 1®'. Notre Ministre de l'Intérieur est au-
torisé à correspondre en franchise de port,
(i) Accordée par arrêté royal du 21 décembre 1841.
N. B. Pour que les envois parviennent avec la franchise
de port, il est indispensable que les lettres, papiers ou
livres soient mis sous bandes croisées à V adresse du secré-
taire 'perpétuel et contresignées par le membre, correspon-
dant ou associé, qui fait l'envoi. De plus, les envois
doivent être déposés au bureau de la poste; l'exemption
n'est pas admise pour les papiers qui seraient simplement
jetés dans la boîte aux lettres, La largeur des bandes est
fixée au tiers de la surface des lettres. Les documents
de grand format, manuscrits de mémoires, etc., peuvent
être placés sous bandes croisées dont Tune couvre en
largeur toute la surface de l'envoi, et l'autre la moitié de
celle-ci ; ces envois peuvent être entourés d'une corde.
Tout envoi qui ne satisferait pas à ces conditions, sera
taxé au double de la taxe officielle d'expédition.
( 14 )
sotis enveloppe fermée , avec le bureau de FAca
demie des sciences et belles- lettres de Bruxelles
et les membres de ce corps, individuellemeDt.
ART. 2. La franchise est également attribuée ï
la correspondance sous bandes et contre-seing
que l'Académie et son secrétaire perpétuel doiveot
échanger avec chacun de ses membres.
Art. 3. Le contre-seing de l'Académie en nom
collectif sera exercé, soit par le Président, soit
par le Secrétaire perpétuel délégué à cet effet.
Modèle :
T
1
19
Monsieur le Secrétaire perpétuel
de l'Académie royale des Sciences, des Lettres
et des Beaux- Arts de Belgique,
(AU PALAIS DKS ACADÉMIES)
à BRUXELLES.
I
ADRESSES DES MEBfBRES,
DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS HABITANT
LA BELGIQUE.
Beernaert (Aug.), rue d'Arlon, ii, à Bruxelles.
BiOT (Gust.), rue de la Baleine, 30, à Anvers.
Blockx (Jan), rue Demoy, 14, k Anvers.
BORDUU (Gédéon), rue Joseph II, 68, à Bruxelles.
BoRMANS (Stanislas), rue Fabri, 10, à Liège.
Brants (Victor), Marché-aux-Grains, 9, à Louvain.
Brialmont (le lieutenant-général Alex.), rue de l'Equateur, 7, à
S»-Josse-ten-Noode.
Gesàro (Giuseppe), à Cheratte (Liège).
Cluysenaar (Alfr.), rue de la Source, 68, à Saint-Gilles.
GODRTENS (Frans), rue du Cadran, 28, à Bruxelles.
Crépin (Fr.), rue de l'Association, 43, à Bruxelles.
deBorchgrave (le baron Ém.),rue d'Idalie, 17 (Ixelles) et à Vienne
(Autriche).
DE CsESTRET DE Haneffe (Le baron J.), rue des Augustins, 34,
à Liège.
De Groot (Guillaume), avenue Louise, 484, à Bruxelles.
De Heen (P.), rue Monulphe, 9, à Liège.
Delacre (Maurice)» boulevard du Fort, 16, à Gand.
DE Lalaing (le comte J.), rue Ducale, 43, à Bruxelles.
de la Vallée Poussin (Ch.), rue de Namur, 190, à Louvain.
DE u Vallée Poussin (Gh.-J.), rue de Namur, 190, à Louvain.
Demannez (Jos.), rue de la Ferme, 10, à S^-Josse-ten-Noode.
Demis (H.), rue de la Croix, 34, à Ixelles.
DE Paepe (Polydore), rue Joseph II, 44, à Bruxelles.
( 16 )
Deruyts (François), rue des Augustins, 85, à Liège.
Deruyts (Jacques), rue des Auguslins, 38, à Liège.
Descamps (le chev. Ed.), rue de Namur, 99, à Louvain.
De Smedt (Ch.), rue des Ursulines, 14, à Bruxelles.
De Tilly (le lieutenant-général Jos.), rue Masui, 462, à Schaerbeek.
Dewaloue (Gust.), rue de la Paix, i7, à Liège.
Discailles (Em.), rue Royale, 24H, Saint-Josse-ten-Noode; rue de
Flandre, 35, à Gand.
Dupont (Éd.), villa du Lac, à Boitsfort.
DuviviER (Ch.), place de l'industrie, 26, à Bruxelles.
Errera (Léo), nie de la Loi, H8, à Bruxelles.
FÉTis (Éd.), rue Bodenbroeck, 25, à Bruxelles.
Folie (F.), rue Billy, 4, à GriYegnèe (Liège).
Fraipont (J.), Mont-St-Martin, 35, à Liège.
Francotte (Polyd.), rue Gillon, 72, à Saint-Josse-ten-Noode.
Fredericq (Léon), rue de Pilleurs, 20, à Liège.
Fredericq (Paul), rue des Boutiques, 9, à Gand.
Gevaert (A.), place du Petit-Sablon, 48, à Bruxelles.
GiLKiNET (Alfr.), rue Renkin, 45, à Liège.
Giron (Alfr.), rue Goffart, 4H, à Ixelles.
GOBLET d'Alviella (le comte Ë.), rue Faider, 40, à Saini-Gillcs.
Gossart (Ernest), à La Hulpe.
Gravis (A.), rue Fusch, 22, à Liège.
Hennebicq (A.), rue de Lausanne, 1. à S'-Gilles
Henry (L.), rue du Manège, 2, à Louvain.
Hermans (Charles), avenue Louise, 290, à Bruxelles.
Hubert] (Gustave), avenue Rogier, 30, à Schaerbeek
Hymans (H.), rue des Deux- Églises, 45, à Bruxelles.
Janlet (Ém.), rue de la Concorde, 58, à Ixelles
Jorissen (A.), rue sur-la-Fontaine, 406. k Liège.
Kdrth (G.), rue Rouvroy, 6, à Liège.
Lagrange (Ch.), rue Sans-Souci, 42, à ixelles.
Lambeaux (Jef), rue César De Paepe, 7, à S«-Gilles.
Lameere (Jules-P.-A.), rue de Naples, 45, à Ixelles.
( 17 )
Lamy (Th.), rue des Moutons, iS3, à Louvain.
Lâncaster (Albert), avenue Brugmann, 297, à Uccio.
Ladrent (Emile), à Tlnstitut agricole de l'État, à Gembloux.
Leclercq (Jules), rue de la Loi, 89, à Bruxelles.
Lenain (Louis), chaussée de Vleurgat, 262, à Ixelles.
Le Paige (C), à Ougrée, Institut astronomique (Liège).
LoiSE (F.), rue Louise, 4, à Saint-Servais (Namur).
Malaise (C), rue Latérale, à Gembloux.
Mansion (P.), quai des Dominicains, 6, à Gand.
Maquet (Henri), rue du Trône, 20, à Bruxelles.
Marchal (lechev.Edm.), rue de la Posie, 63, à S*-Jossc ten-Noode.
Markelrach (Alex.), chaussée d'Haecht, loo, à Schaerbeek.
Masius (V.), rue Beeckman, 14, à Liège.
Mathieu (Emile), rue Haut-Port, 56, à Gand.
MELLtRY (Xavier), rue des PaUiis, 556, à Laeken.
Mercier (Désiré), rue des Flamands, 1, à Louvain.
Mesdach de ter Kiele (Ch.), rue Montoyer, o, à Bruxelles.
Melnikr (C), rue de l'Abbaye, 63, à Ixelles.
MoKCHAMP (Georges), rue de l'Évcché, i4, à Liège.
MOURLON (M.), rue Belliard, 107, à Bruxelles.
Neuberg (J.), rue de Sclessin, 6, à Liège.
Nys (Em.), rue Saint-Jean, 30, à Bruxelles.
Pelseneer (P.), boulevard Léopoid, 53, à Gand.
PiRENNE (Henri), rue Neuve-Saint- Pierre, 132, à Gand.
Plateau (Félix), chaussée de Courirai, i48, à Gand.
POTVIN (Ch.), rue Vautier, 62, à Ixelles.
Prins (Ad.), rue Souveraine, 69, à Ixelles.
Radoux (J.-Th.), boulevard Piercof, 29, à Liège.
Renard (A.), avenue Ernestine, 14, .'i Ixelles, et boulevard Léopoid
45, à Gand.
ROBiK (J.), chaussée de Charleroi, 147, à S* Gilles
ROLiN (Albéric), rue Savaen, dl, à Gand.
ROOSES (Max.), rue de la Province (Nord), 83, à Anvers.
Smits (Eugène), rue de la Constitution, 7, à Schaerbeek.
( i8)
Snieders (Âug.), rue Van Lérius, 24, à Anvers.
SOLVÂY (Lucien), rue Scailquin, i2, à S^-Josse-ten-Noode.
Spring (Walthère), rue Beeckman, 38, à Liège.
Stallaert (J.), rue des Chevaliers, 20, à Ixelles.
Stecher (J.), quai Fragnée, 36, à Liège.
Târdieu (Gh.), rue de la Tulipe, 38, à ixelles.
Terbt (F.), rue des Bogards, 9(i, à Louvain.
Thomas (Paul), rue Plateau, 41, à Gand.
TiNEL (Edgar), boulevard S^«-Catherine, 2, à Malines.
Van Bambeke (Ch.), rue Haute, 7, à Gand.
Van Beneden (Éd.), quai des Pécheurs, 50, à Liège.
Van den Eeden, rue d'Ënghien, 20, à Mens
VANDER Haeghen (F.), Fossé d'Othou, % à Gand.
Vanderkindere (Léon), avenue des Fleurs, ol, à Uccle.
Van der Mensbrugghe (G.), Coupure, 131, à Gand.
VAN DuYSE (Flor.), rue Laurent Delvaux, 4, à Gand.
Van Even (Edouard), rue Edouard Van Even, 6, à Louvain.
Vanlair (G.), boulevard d'Avroy, 53, à Liège.
Vauthier (Maurice), avenue de Cortenberg, 205, à Bruxelles.
ViNÇOTTE (Thomas), rue de la Consolation, iOI, à Schaerbeek.
VOLLGRAFF (Johaun-C.), rue d'Arlon, 46, à Bruxelles.
VuYLSTEKE (J.), rue aux Vaches, 15, à Gand.
Waoters (Emile), rue Souveraine, 83, à Ixelles.
WiLLEMS (Alphonse), chaussée d'Haecht, 84, à Schaerbeek.
WiLMOTTE (Maurice), rue Léopold, 57, à Liège.
WiNDERS (Jacques), rue du Péage, 85, à Anvers.
PERSONNEL DU SECRÉTARIAT :
RAU18 (N.), chejde bureau, rue Juste Lipse, 51, à Bruxelles.
Mbirsschaut (Pol), attaché, rue Potagère, 22, à S'-Josse-t-Noodc.
ToBAC(H.), huissier de \'^ classe^ avenue Beckers, 43, i Ëtterbeek.
LISTE DES MEMBRE»,
DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE l'ACADÉMIE.
(11 Janvier 190t.)
LE ROI, PROTECTEUR.
Président de l'Académie pour 1902 : Van Beneden (Éd.).
Secrétaire perpétuel de l'Académie : le chev. Marchal (Edin.).
COMMISSION ADMINISTRAT! VB POUR 1902.
Le directeur de la Classe des Sciences, Van Bëneden (Éd.).
» » des Lettres, Kurth (God.j.
» » des Beaux-Arts, Maquet (H.).
Le Secrétaire perpétuel, Marchal (le chev. Edm.).
Le délégué de la Classe des Sciences, Grépin (F.).
» » des Lettres, Mesdach de ter Kiele (Gh.).
"» » des Beaux-Arts, Fétis (Éd.).
( 20 )
CL.A9MB DBM ftClKNCB*
Vàn Beneden, Éd., directeur pour 1903.
Marchal, le chev. Edm., secrétaire perpétuel.
30 MEMBRES.
•(•«(ion des tieiences ma théma tiquer et ph/alqueM.
(15 membres.)
Brialmont, Alexis- h., ® G. C; à Saint-
Josse-ten-Noode Élu le io décem. 1869.
Folie, François-J.-Ph., ® 0.; à Grivegnée. — 15 décem. 1874.
De Tilly, Jos.-M., ® g. 0. ; à Schaerbeek. — 16 décem. 1878.
Van der Mensbrugghe, Gustave-L., ® 0.;
àGand. . — 14 décem. 1888.
SPRiNG,Walthère-V.,^0.;à Liège. . . - 15 décem. 1884.
Henry, Louis, )g 0. ; à Louvain ... — 15 décem. 188B.
Mansion, Paul, g 0. ; à Gand — 15 décem. 1887.
De Heen, Pierre- J.- F., ]g; à Liège. . . — 14 décem. 1888.
LE Paige, Constantin-M.-M.-H.-J., jg; à
Liège — 15 décem. d89a
Marchal, le chey. Edm., ^ 0.; à Saint-
Josse-len-Noode — 5 mai 1894.
Terby, François- J.-Ch., g[ ; à Louvain . . — 15 décem. 1891.
Lagrange, Charles-H., )g; à ixelles . . — 15 décem. 1891.
Deruyts, Jacques-J.-G., ®;à Liège. . . — 15 décem. 1892.
Neuberg, J.-B., g[;à Liège — 15 décem. 1897.
Lancaster, Albert- B., @:; à Uccle ... — 15 décem. 1897.
(M )
Secti*M dMi ««iMiemi aataawilea (15 membres).
Élulei6décem. 1859.
— 45 décem. 4869.
— i6décem.'1872.
Dewalquë, Gustave-G.-J., j^ G. ; à Liège
Dupont, Edouard- F., % G.; à Boitsfort.
Yam Beneden, Edouard, ^ 0. ; à Liège
Malaise, Gonstantin-B.-G.-L., ^; à Gem
bioux
Plateau, Félix-A.-J., ® 0.; à Gand .
Grépin, François, ® 0.;à Bruxelles .
Van BAMBEKE,Gharles-£.-M.,^0.; àGand
GiLKiNET, Alfred- Gharles, ^ ; à Liège .
MouRLON, Michel-J.-F., ^ 0.; à Bruxelles
Frëdericq, Léon, ^; à Liège . . .
Masius, J.-B.-N.- Voltaire, ^ 0.; à Liège
Renard, Alphonse-F., ®[ 0. ; à Gand .
Errera, Lèo-A., )g; à Bruxelles . .
Vanlair, Gonslant.-F., g( 0.; à Liège .
Fraipont, Julien- J.-J., 3g; à Liège . .
45 dècem. 4873.
45 décem. 4874.
45 dècera. 4875.
45 dècem. 4879.
45 décem. 1880.
45 dècem. 4886.
44 dècem. 4894.
45 décem. 4896.
45 décem. 4898.
45 décem. 1898.
46 décem. 1899.
46 décem. 4904.
correspondants (10 au plus).
JORISSEN, Armand- J.-J.; à Liège . . . Élu le 15 décem. 4892.
Delacre, Maurice; à Gand — 45 décem. 4893.
CesÂro, Giuseppe-R.-P.; à Cheratte ... — 44 dècem. 4894.
Deruyts, François; à Liège — 45 décem. 4898.
DE LA Vallée Poussln, Gh.-J.; à Louvain . — 45 dècem. 4898.
Se«tioB des Melea
ktur«ll«s.
Francotte, Pol.-Ch.-J., g[; à S*-Josse-t.-N. Élu le 45 décem. 4897.
Pelseneer, Paul; à Gand — 46 décem. 1899.
Gravis, A., ^; à Liège — 46 décem. 4899.
Laurent, Emile; à Gembloux — 17 décem. (900.
N
(22)
50 ASSOCIÉS.
(25 associés.)
DE COLNET D'HuART, Alex.; à Luxeoibourg. Éla
Struve, Otto-Wilhelm ; à Pouikova . . . —
Faye, Hervé-Aug.-Et.-Albans; à Paris . . —
Kelvin (lord) [William Thomson], ® C; à
Glasgow —
Schiaparelli, Jean -Virginius; à Milan. . —
Tmomsen, Jules; à Copenhague . . . . —
Berthelot, Marcelin-P.-E.;à Paris . . —
von Baeyer, Adolphe ; à Munich. . . . —
Newcomb, Simon; à Washington . . . . —
Van der Waals, J.-D.; à Amsterdam . . —
Foerster, Guillaume ; à Berlin .... —
Cornu, Alfred; à Paris —
OuiNCKE, George-H.; à Heidelberg . . . —
VAN 't Hoff, J.-H.; à Berlin —
Cannjzzaro, Stanislas; à Rome . . . . —
Mlndeléeff, Dmitri-Ivanovitsch; à Saint-
Pétersbourg —
Janssen, P.-J.-C; à Paris —
Klein, F.;à Gœttingue —
Salmon, G.;à Dublin —
Cremona, Louis; à Rome —
Stokes, sir G.-G., bart. ; à Cambridge ( Angl.) —
Moi&SAN, Henri; à Paris —
Jordan, M.-E.-C; à Paris —
Cesàro, Ernest; à Naples —
Mittag-Leffler, g.; à Djursholm-Stock-
holm
le 45 décem. 4878.
45 décem. 4874.
46 décem. 4878.
46 décem. 4878.
45 décem. 4879.
45 décem. 4887.
46 décem. 4889.
45 décem. 4890.
45 décem. 4894.
45 décem. 4891.
45 décem. 489^2.
45 décem. 4891
44 décem. 4894.
44 décem. 4894.
43 décem. 1895.
45 décem.
45 décem.
45 décem.
45 décem.
45 décem.
46 décem.
46 décem.
16 décem.
47 décem.
4896.
1896.
4897.
4897.
4898.
4899.
1899.
4899.
4900.
— 46 décem. 1904.
( 23 )
AeetloB des ■«■•■•en aaitaavllefl (15 associés).
X.
HoOKER, sir Jos.-DaltoD ; à Berkshire (Àngl.)
GosSELET, Jules-Aug.-Âlex., ^ ; à Lille
KOluker, Rod.-Âlbert; à Wurtzbourg
Gegenbaur, Charles; à Heidelberg .
YiRCflOW, Rud. ; à Berlin ....
DE LA Vallée Poussin, Gbarles-L.-J.
^0.;àLouvain
Gaudry, Jean-Albert, ^ 0. ; à Paris.
Engelmann, Th.-W. ; à Berlin . . .
SUESS, Edouard; à Vienne ....
Renault, B.; à Paris
Strassburger, Edouard, % 0.; à Bonn
Marey, Étienne-Jules; à Paris . .
Geikie, Sir Archibald; à Londres .
Treub, Melchior ; à Buitenzorg (Batavia)
Haeckel, £m.- Henri; à léna . . .
Cbauyeau, J.-B.-Aug.;à Paris . .
Pfeffër, Wilhelm; à Leipzig . . .
deLapparent, A.-A.;à Paris. . .
Lankester, Edwin Ray; à Londres .
Karpinsky, Alexandre; à S^-Pétersbourg
Murray, Sir John; à Edimbourg . .
Maupas, E.; à Alger
ZiTTEL, Gh.-Alf. Yon; à Munich . .
Giabd, Alfred, )g; à Paris ....
N
ÉIule16décem. 1872.
— i5 décem. 1876.
- U décem. 1877.
— 15 décem. 1882.
- i5 décem. 1884.
15 décem. 1885.
16 décem. 1889
15 décem. 1893.
14 décem. 1894.
14 décem. 18!Vé.
13 décem. 1893.
13 décem. 1895.
13 décem. 1893.
15 décem. 1896.
15 décem. 1897.
15 décem. 1897.
15 décem. 1897.
15 décem. 1897.
15 décem. 1898.
15 décem. 1898.
16 décem 1899.
16 décem. 1899.
16 décem. 1901.
16 décem. 1901.
( 24 )
« l<Alf«R ORS t.BTTKKM BT DRU SCIBKCRS MORAL**
BT POL.ITI9VB8.
KuRTH, Gode&oid, directeur pour 1902.
Mârghal, le cher. Edm., secrétaire perpétuel.
■••tlon 4'Hlatolre et des Letti
(15 membres.)
KoRHANS, Stanislas, ^ C. ; à Liège. . . . Élu le o mai 1879.
PoTViN. Charles, gî ; à Ixelles — 9 mai 1881.
Stecher, Jean-A., ® C.;à Liège .... — 9 mai 1881.
Vanderkindere, Léon-A.-V.-J., ® 0.; à
Uccle — 7 mai 1888.
VANDER Haeghen, Ferdinand- F.-E., ® 0.;
à Gand — 4 mai 1891.
Mârchal, le chev. Edm., ® 0.; à Saint-
Josse-ten-Noode — 5 mai 1891.
VuYLSTEKK, Julius-P., ]g; à Gand .... — 9 mai 1891
DE Chkstret de Haneffe, le bon J.-R.-M.-J.,
®[; à Liège — 8 mai 1893.
Fredericq, Paul, ® ; à Gand — 7 mai 1894.
KuRTH, Godefroid, gc 0.; à Liège .... — 7 mai 1894.
Thomas, Paul-L.-D., ®[; à Gand — 10 mai 1897.
Dtscailles, Emest-Ch.-J., 3® 0.; à Gand. . — 10 mai 1897.
De Shedt, Charles, }g[; à Bruxelles ... — 7 mai 1900.
WiLLEMS, Alphonse, ®; à Bruxelles ... — 7 mai 190(».
N
8ecti«n des Seleeces Hioralea et polltiqaeni.
(15 membres.)
DE BORGHGRAVE, le baron Émile-J.-Y.-M.,
G. 0.; à Vienne Élu le 12 mai 1873.
( âs )
Lamy Thomas-J., %0.;à Louvain . . . Éla le 8 mai 1881
GoBLET d'Alviella, Ic comte Eugène-F.-A.,
% 0.; à Saint-Gilles (Bruxelles) . ... - 5 mai 1890.
PhiNS, Adolphe, % G.; à Ixelles .... — 4 mai 4891.
Giron, Alfred, ]® G.; à Ixelles — 9 mai 1892.
Mesdach de ter Kiele, Gh.-Jean, ]£ G. 0. ;
à Braxelles — 6 mai 1895.
Demis, Hector, à Ixelles — 6 mai 1895.
Descamps, le chey. Édouard-E.-F., j^ 0.; à
Louvain — 11 mai 1896.
MONCHAHP, George-M.-N.-J., ^; à Liège. . — 11 mai 1896.
DfjYiTiER, Gharles A., ® 0.; à Braxelles . . — 9 mai 1898.
Brants, Victor- L.-J.-L.,^; à Louyain . . — 8 mai 1899.
DE Paepe, Polydore, 3® g. 0.; à Bruxelles . — - 8 mai 1899.
Beernaert, Aug.-M.-J., ^ G. G. ; à Bruxelles. — 8 mai 1899.
N
N
CORRESPONDANTS (10 au plus).
«•«tl«a d*Hlatolre •« des L^ttrea.
LoiSE, Ferdinand, %0.; à St-Seryais(Namur). Élu le IS mai 1873.
Leclercq, Jules, g^; à Bruxelles .... — 10 mai 1897.
WiLMOTTE, Maurice; à Liège — 10 mai 1897.
PiR£NNE,Henri, ®;à Gand -^ 9 mai 1898.
GossART, Ernest, ^ ; à La Hulpe .... — 9 mai 1898.
Nys, Ernest,]®; à Bruxelles Élu le 8 mai 1899.
Mercier, Désiré,^; à Louyain — 4déc. 1899.
Lameere, Jules-P.-A.,]g[G.;à Ixelles. . . — 4déc. 1899.
BOLIN, Albéric, ^;àGand — 6maili)01.
Yadthier, Maurice; à Bruxelles — 6 mai 1901.
( 26 )
Seetloa d*Hlatoii
•t d«a L«tt
(25 aisociés.)
VON LOHBR, François, % G. ; à Munich . . Éla
MOMMSEN, Théodore ; à Berlin —
d'Antàs, le chev. M., ® G. C; à Rome . . —
Oppert, Jules ; à Paris —
Deusle, Léopold- Victor; à Paris. ... —
BOHL, Joan, S^; à Amsterdam —
Bréal, Michel-Jules-Alfred; à Paris . . —
Beets, Nicolas; à Ulrecht —
SuLLT Prudhomme, René-Fraoçois-Arm'; à
Paris —
Perrot, Georges; à Paris —
Snieders, Auguste, )g[ 0.; à Anvers . . . —
Nadâillac, J.-F.-A. du P0DGET,m«« de; à Paris. —
Hirschfeld, Otto; à Berlin —
TE WiNKEL, Jean; à Amsterdam —
BODiNGER, Max., à Vienne —
I.AVISSE, Ernest ; à Paris —
VoLLGRAFF, Johann- G.,®; à Bruxelles . . —
HoMOLLE, J.-Théoph.; à Athènes .... —
Paris, Gaston-B.-P. ; à Paris —
Friedlaender, Louis ; à Strasbourg . . . —
Reinach, Théodore ; à Paris —
LemaItre, Jules-E.-J.; à Paris —
Meyer, Paul; à Paris —
TiELE, Corneille-Pierre, gg 0. ; à Leyde . . —
DOMMLER, Ern.; à Berlin —
le 13 mai
i 1861
5 mai
1866.
6 mai
1872.
4 mai
1874.
iO mai
i 1875.
9 mai
1881.
5 mai
1884.
4 mai
1 1885.
4 mai
1885.
■ iO mai
1886.
■ iO mai
1886.
7 mai
1888.
6 mai
i 1889.
5 mai
1890.
9 mai
189:2.
8 mai
[ 1893.
6 mai
1895.
6 mai
L 1895.
6 mai
1895.
6 mai
L1895.
• il mai
1896.
- 10 mai
1897.
9 mai
1 1898.
8 mai
[ 1899.
6 mai
1901.
(27 )
■••ttoa J«s «•!•■••■ moral** mt p*lltl«M*s.
(S6 associés.)
Desmaze, Charles; à Paris Élu le 4 mai 1874.
Di Giovanni, Vincenzo; à Païenne. ... — 6 mai 1878.
d'Olivecrona , Samuel - Rodolphe • Detler-
Ganut; à Stockholm — iO mai 1880.
Dareste, Rodolphe, gp[ G. ; à Paris ... — 5 mai 1884.
Philippson, Martin ; à Beriio — 10 mai 1886.
Lerot-Beaulieu, Paul-Pierre; à Paris. . . — 9 mai 1887.
Ganonico, Tanerède; à Rome •— 7 ma
SoHM» Rudolphe; à Leipzig — 7 ma
Lallemand, Léon ; à Paris — 7 ma:
Ldcchini, Louis; à Bologne — 7 ma
WoRMS, Emile; à Rennes — 6 ma
de Franqdeville, le c^ Amable-Gh. Fran-
QUET,i^G.; à Paris — 5 ma
Lefèvre-Pontalis, Antonin;à Paris. . . — 9 ma
Bronner, Heinrich; à Berlin. — 8 mai
DE Martens, Frédéric; à Saint-Pétersbourg. — 8 ma
Tylor, Edward Bumett; à Oxford. ... — 8 mai
Naville, Jules-Ernest; à Genève .... — 7 ma
Aveburt (lord) [Lubbock, John]; à Londres. — 6 ma
Bryce, James; à Londres — il ma
Westlake, John; à Londres .... — 9 mai
BoDio, Luigi; ft Rome — 9 ma
Asser, Tobie-Michel-Ch.; à Amsterdam. . ~ 8 ma
Hagerop, Georges-Francis; il Ghristiania . — 8 ma
QUACK, H.-P.-G. ; à Amsterdam — 7 ma
1888.
1888.
1888.
1888.
1889.
1890.
1893.
1893.
1893.
1893.
1894.
1895.
1896.
1898.
1898.
1899.
1899.
1900.
Lehr, P.-Emest; à Lausanne — 6 ma 1901.
3
(«)
CLASSB ■■• ■BAVX-AKTS.
Maquet, Henri, directeur pour 1902.
Marchal, le chev. Edm., secrétaire p«rpétaeL
30 MEMBRES.
Waitters, Ch.-Émile-M., li[ C. ; à Ixelles. . Élu le K jan?. 4882.
Stallaert, Joseph-J.-F., ]® 0.; à Ixelles . — 5 janv. d888.
Markelbach, Alex.-P.-J., ® 0. ; à Schaerb. — 40 janv. 4889.
ROBIE, Jean; % G. ; à S'-Gilles (Bruxelles) . — 8 janv. 4894.
Henrebicq, a., ]® 0. ; à S^Gilles (BruxeDes). — 7 janv. 489S.
Glutsenaar, J.-A.- Alfred, }g[ 0. ; à Saint-
Gilles (Bruxelles) — iO janv. 4895.
i)E Lalaing, le comte Jacques, % 0.; à
Bruxelles — 9 janv. 4896.
Hermans, Charles, %; à Bruxelles ... — 40 janv. 4904.
Smus, Eugène, % 0.; à Schaerbeek . . . _ 9 janv. 4902.
De Groot, Guillaume, % 0.; à Bruxelles . Élu le 40 janv. 4884.
ViNÇOTTE, Thomas-J., g G.; à Schaerbeek . — 42 mai 4886.
Meunier, Constantin, ® 0.; à Ixelles. . . — 5 janv. 4899.
Lambeaux, Jef, ® 0. ; à S^-GUIes (Bruxelles). — 9 janv. 4902.
fleetioB de CirMvai^ t
Demannez, Joseph-A., gg 0.; à. S^-Josse-ten-
Noode Élu le 44 janv. 4883.
BiOT, Gustave-J., ® 0.; à Anvers . ... — 40 janv. 4884.
( 29)
'*Ar«|i|««clar« •
WiNDERS. J.-Jacques, ®; à Anvers . . . Élu le 9janv.i896.
JAHLET,ÉmiIe,®0.;àIxelles . . . . _ 9janv.i896!
Maouet, Henri-J., ® 0. ; à BruxeUes. . . — 9 jaxiv. 4896.
BoRDiAD,Gédéon,®C.; à Bruxelles. . . — 9 jaiiv. 4902!
■««tloa de Maalqa* t
Gevaebt, F.-Augusre, ® G. 0.; à Bruxelles. Élu le 4 janv. 1872
Radoux, J.-Théodore, 3® 0.; à Liège . . . _ 3 avril i879
HuBERTi, L-Gustave, jg;àSchaerbeek . . - 2 avril 4891
MATHiEU,Éinile-L.-Y.,®0.; àGand . . . - 40janv 49(M
TiNEL, Edgar, ® 0.; à Malines _ 9 janv' 1902
tlo> des ileie»ees ec des Lettres daas leurs rapport .
avee les Be«ax*Avta «
FÉTis, Édouard-L.-F.,]gC.; à Bruxelles
H YUANS, Henri, ]g 0. ; à Bruxelles . .
Marchal, le chev. Edmond-L.-J.-G., ®
Saint-Josse-ten-Noode
RoosES, Maximilien, ® ; à Anvers .
Van Ever, G.-Édouard, )g[ 0.; à Louvain
Tardieu, Charles-H., gg; à Ixelles . .
. Élu le 8 janv. 1847.
. — 8 janv. 4885.
à
. — 7 janv. 4886.
. — 40 janv. 4889.
. — 7 janv. 4892.
. — 5 janv. 4893.
CORRESPONDANTS (10 au plus).
Peinture t
COURTENS, Frans, ® 0. ; à Bruxelles. . . Élu le 40 janv. 4904.
Mellery, Xavier. ® 0.; à Bruxelles. . . — 9 janv. 4902;
N
1
( 30 )
Me«lpC«r« t
N. . .
Lenain, Louis, ^; à Ixelles Élu le 10 janvier 'idOi.
JkvmttUttmtmrm >
N.
[ofll^n* •
Van den Eeden, Jean>B., S( ^-î ^ ^ons . Élu le 2 avril 4891.
Blockx, Jan ; & Anvers — 9 janvier 1903.
«•ImMMi «t Lettres ûmmm losrs rapports
«▼•e les Be«ieac»Arts i
YÂN DuTSE Florim., ®; à Gand. . . .Élu le 14 janvier 4894.
SOLTAY, Lucien» ^ ; à S^ Josse-ten-Noode. — 4 janvier 4900.
50 ASSOCIÉS.
PeletHVe t
OÉROME, Jean-Léon, ip[; à Paris ... Élu le 4S janvier 4865.
HÊBERT,Aug.-Ant.-Ern.,%0.;àPari8 . — 42 janvier 4871.
Frith, William-PowELL, ^ ; à Londres . — 8 janvier 4874.
WiLLEMS, Florent-J.-E., ® C; à Paris . - 7 décem. 4882.
Menzel, Adolphe; à fierlin — 6 janvier 4887.
BODGUEREAU, William -Adolphe, ]^; à
Paris* — 9 janvier 4890.
(31 )
AlhaTadema, Lawrence, j^O.; à Londres Élu le 8 janvier d89l.
Lefebvre, Jales,]gcG.; à Paris. ... — 8 janvier i89l.
Breton, .Jules-A., % 0.; à Gourrières
(France) — 7 janvier 1895.
Steyens, Alfred, ^ G. 0. ; à Paris ... — 10 janvier 1895.
ISRAËLS, Joseph ; k La Haye -* 5 janvier 1899.
GOBMOH, Femand;àParis — 9 janvier 190:2.
MoNTEVERDE, Jules; à Rome . . .
Guillaume, G1.-J.-B.- Eugène ; à Paris
Thomas, Gabriel-Jules; à Paris.
KuNDMANM, Charles; à Vienne .
Begas, Reinhold, j^ 0.; à Berlin
Dubois, Paul; à Paris ....
Mercié, Antonin; à Paris. • .
Frémiet, Emmanuel ; à Paris .
Élu le 8 janvi
— 6 janv
— 11 janvi
— 11 janvi
— 8 janvi
— 5 janv
— 5 janvi
— 10 janv
er 1874.
er 1870.
er 188:^.
er 1883.
erl885.
er 1893.
er 1893.
er 1901.
ar«VHv« •
Stang, Rudolphe ; à Amsterdam . .. Élu le 8 janvier 1874.
Gbaplain, Jules-Clément; à Paris ... — 5 janvier 1888.
Unger, William-Georg.-Bodo; à Vienne . — 6 janvier 1893.
Flameng, Léopold, ® 0.; à Paris. . . — 4 janvier 1900.
Vespignani, le comte Virginie; à Rome . Élu
Raschdorff, J.-Charles; à Berlin . . . -
Waterhouse, Alfred; à Londres . . . -
Yaudremer, F.-A.-E.; à Paris -
Daomet, P.-J.-H., S0.;àPari8 . . . -
AiTCHisoN, George; à Londres ....
Cutpers, Pierre-Jo8.-H., % ; à Amsterdam -
Normand, Alfired-N.; à Paris . . . . -
le 12 janvier 1871.
- 5 janvier 1882.
- 7 janvier 1886.
- 3 mars 1893.
- 10 janvier 1895.
7 janvier 1897.
5 janvier 1899.
- 9 janvier 1902.
(3«)
Saint Saëns, Gamille-Gh., ^; à Paris . Éla le 8 janTier 1885.
BouRGAULT-DucouDRAYy Louis-Albert; à
rans ••••••••
WOLLNER, Franz; k Cologne. .
Massenet, Jules-E.-J., Mî ^ ^^ris
Reter, L.-Et.-fim.; à Paris . .
Gui, César; k Saint-Pétersbourg
d'Indt, Vincent; à Paris . . .
Grieg, Edw.-Hagemp; à Copenhague
Lasssn, Edouard; à Weimar. . .
6 janvier 4887.
8 janvier 4891.
5 janvier 48d3.
44 janvier 4894.
9 janvier 4896.
7 janvier 1897.
6 janvier 4898.
9 janvier 4902.
•elaBcea et
IMI
- AvtB ■
Le radja Sir Sourindro Mohun Tagobe,
J^C; à Calcutta Élu le 4 janvier m7.
BODE, Guillaume; k Berlin ..... — 40 janvier 4889.
MONTZ, L.-Fréd.-Eugène; k Paris ... — 44 janvier 4894.
GoNSE, Louis; à Paris — 44 janvier 4894.
Weale, W.-Il.-James; à Londres ... — 9 janvier 1 896.
Larroubiet, L.-B.-G.-P.;àParis ... — 4 janvier 4900.
Lafenestre, Georges-Edouard; à Paris . — 40 janvier 4904.
G0LViK,8idney; à Londres — 40 janvier 4904.
Josn, Ch.-N.-H.;àBonn — 40 janvier 1904.
(«3)
COMMISSIONS DES CLASSES.
Commisêion pour la publication d*une Biographie nationale.
Président, Dewalqde (G.)> délégué de la Classe des Sciences.
Vice-président, Htmans (H.), délégué de la Classe des Beaux-Âits.
Secrétaire, vander Haeghen (F.), délégué de la Classe des Lettres.
Membres s
Crépin,
délégué
de la Classe des Sciences.
Le Paige,
id.
id.
Marchal, le chev. Edm.
id.
id.
Van der Mensbruggre,
id.
id.
BORMANS,
id.
Classe des Lettres.
GossART (Ern.),
id.
id.
PlRENNE (H.),
id.
id.
Stecher (J.),
id.
id.
Gevaert,
id.
Classe des Beaux- Arts.
ROBIE,
id.
id.
ROOSES,
id.
id.
VAN boTSE (Florim.)»
id.
id.
Ca«MiM<««<en« «pée<ato« «les |l»Min«ei» «
Glaise des Sciences.
Classe df!S Lettres.
Cias»« dm Beaux -Arts,
Beialmont.
BORMANS.
Demannez.
Crépin.
DE PAEPE.
HOBERTI.
De Tilly.
Descamps.
HYMfVNS.
LAMCA8TER.
Giron.
ROBIE.
Mourlon.
Lamt
Stallaert.
( 34)
Classe des Sciences. — Commission permanente
des paratonnerres,
N. . , président. Spring, membre.
Folie, membre. Yan dër Mensbroggiik, id.
Lancaster, id.
Classe des Beaux-Arts. — Commission pour les poriraiu
des membres décédés,
Fétis. Demannez. N
Commission pour ta publication des œuvres des anciens
musiciens belges,
Gevaert, président. Huberti, membre.
Fttis, secrétaire. N
Radoux, membre.
Commission chargée de discuter toutes les questions relatives
aux grands concours dits prix de Rome ,
Président :
Le Directeur annuel de la Classe des Beaux-Arts.
Membres :
Demannez. Marciiau
Gluysenaar. Stallaert.
Fétis. Tardieu.
Gevaert. Vinçotte.
Hennebicq. Winders.
Hymans.
<38)
COMMISSION ROYALE d'hISTOIRE
pour la publication des Chroniques belges inédites.
BoRMANS (S.), président.
KuRTH (God.), secrétaire et trésorier.
Devillers (Léopoid), membre.
Gilliodts-Van Severen, id.
Vanderkindere (L), id.
DE Pauw (N.), id.
PiRENNE (H.), id.
Gauchie (A.), membre suppléant.
Berlière (Ursmer), id.
Keusens (E.-H.-J.}, id.
(36 )
NEGROLOGE.
CLASSE DES SCIENCES.
Hermite (Charles), associé, décédé à Paris, le 14 janvier i9(H.
DE Lacaze-Ddthiers (le baron F.-J.-Q.), associé, décédé à Las Fons
(Dordogne), le ai juillet 1904.
NORDENSKJOLD (le buTon Adolf-Erik), associé, décédé à DalbvO
(Suède), le 12 août 19(H.
KowiaEWSKT (Alexandre), associé, décédé à Saint-Pétersbourg, le
^ novembre 1901.
CLASSE DES LETTRES ET DES SQENCES MORALES ET POLITIQUES.
Sleeckx (Dominique), membre titulaire, décédé à Liège, le 13 octo-
bre 1901.
TiRËRGHiEN (Guillaume), membre titulaire, décédé à Saint-Josse-
ten-Noode, le 28 novembre 1901.
Rolin-Jaeqdëmyns (Gustave), membre titulaire, décédé à Bruxelles,
le 9 janvier 1902.
HOBNER (Emile), associé, décédé à Berlin, le 21 février 1901.
CLASSE DES BEAUX-ARTS.
De Vigne (Paul), membre titulaire, décédé à Saint-Josse-ten-Noode,
le 13 février 1901.
Benoit (Peler), membre titulaire, décédé à Anvers, le 8 mars 1901 •
Yan Ysendyck (Jules), membre titulaire, décédé à Saint-Gilles
(Bruxelles), le 17 mars 1901.
GuFFENS (Godfried), membre titulaire, décédé à Schaerbeek, le
11 juillet 1901.
Revoil (A.-Henri), associé, décédé au château de Saint-Servane
par Mouriès (Bouches-du-Rhône), le 13 décembre 1900.
Verdi (Giuseppe), associé, décédé à Milan, le 27 janvier 1901.
<37;
LISTE
DES PRÉSIDENTS ET DES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS DE L'ACADÉMJI.
depuis la fondation en 1769,
ANCIENNE ACADÉMIE (1)
Présidems (a).
Le comte de Gobenzl 4769.
Le chancelier de Crumpipen 4772.
Secrétaires perpétuels,
Gérard 4769 4 4776.
Des Roches 4776 à 4787.
L'abbé Mann 4787 à 4794.
Directeurs (s).
L'abbé Needham 4769 à 4780.
Le comte de Fraula 4780 à 4784.
Le marquis da Ghasteler 4784 à 4784.
Gérard 4784 à 4786.
Le marquis du Ghasteler 4786 à 4789 (4).
L'abbé Chevalier 4794 à 4793.
Gérard 4793 4 4794.
L'abbé Chevalier 4794 (s).
(il L'aoefeoDe Aeadémie n'a pas teou daséaoee de I7M à 1816, période pendant
laquelle elle resta dispersée par soite des ërënements poUttqoas.
(t) nommés par le GÎBaTernement.
(8) Elus par l'Aeedémle.
(4) Il n'jr pas en de direetenr pendant rintervalle compris entra la mort da
narqais da Cliasteler (11 octobre 1789) et la nomination de l'abbë Cheralier
<18 mal I79II.
(8; L'abbë Cheralier fut ëln directeur dans la sëanee du SI mai 1794. la der-
nière que rAeadëmte ait tenac.
(38)
ACADÉMIE DEPUIS SA RÉORGANISATION EN 1816.
Présidents.
Le bon de Feltz. . 1816-1820.
Lep««deGavre . 1820-1832.
Ad. Quetelet. . . 1832-1835.
Le baron de Stassart
. 1835.
Le baron de Gerlache
. 1836.
Le baron de Stassart.
. 1837.
Le baron de Gerlache
. 1838.
Le baron de Stassart.
. 1839.
Le baron de Gerlache
. 1840.
Le baron de Stassart.
. 1844.
Le baron de Gerlache
•. 4842.
Le baron de Stassart.
. 4843.
Le baron de Gerlache
. 4844.
Le baron de Stassart.
. 1845.
Le baron de Gerlache
. 1846 (»).
Le baron de Stassart.
. 1847.
Verhulst
. 1848.
F. Fétis
. 1849.
d'Omalius d'Halloy .
. 1850.
M.-N.- J. Leclercq . .
.1851.
Le baron de Gerlache
. 1852.
Le baron de Stassart.
. 1853.
Navez
. 1854.
Nerenburger .... 1855.
Le baron de Gerlache . 1856.
de Ram 1857.
d'Omalius d'Halloy . . 185a
F. Fétis 1859.
Gachard 1860.
Liagre 1861.
VanHasselt 1862.
M.-N.-J. Leclercq . . . 1863.
Schaar ...... 1864.
Alvin 1865.
Faider 1866.
Le vicomte Du Bos . . 1867.
F. Fétis 4868.
Borgnet ...... 4869.
Dewalque 4870.
Gallait 4874.
d'Omalius d'Halloy . . 4872.
Thonissen 4873.
De Keyzer 4874.
Brialmont 4875.
Faider 4876.
Alvin 4877.
(I) Depuis 18M, c'est le Roi qui nomme le présideiii, parmi 1m direeteurt
annuels des Classes.
(5»)
Houzeau . . .
M.-N.-J. Leelereq
Gallait . . .
P.-J. Van Beneden
Le Roy . . .
Éd.Fétis. . .
Dupont . . .
Piot ....
AlTin ....
De Tilly . . .
Bormans . . .
F.-A. Gevaert .
J.-S. Stas. . .
. 4878. G. Tiberghien . . .
. 4879. Éd. Fétis. ....
. 4880. Van Bambeke . . .
. 4881. Gh. Loomans » . .
. 4882. F.-A. Gevaert . . .
. 4883. A. Brialmont. . . .
. 4884. le c'« Goblet d'Ahiella
. 4885. Gh. Tardieu. . . .
. 4886. W. Spring ....
. 4887. Ch. Meidaeh de ter Kiele .
. 4888. Éd. Fétis ....
. 4889. Éd. Van Beneden. .
. 4890.
4894.
4892.
4893.
4894.
4895.
4896.
4897.
4898.
4899.
1900.
4904.
1903.
Seeréiaires perpétuels.
Van Hulthem 4816 à 1821.
Dewez 1824 à 1835
Ad. Quetelet 4835 à 1874.
Liagre 4874 à 1894
Le che?. Edm. Marchai Élu en 1891.
1
(4Ô )
LISTE
DES DIRECTEURS DEPUIS LA RÉORGANISATION EN 1845.
€■••■• «•■ ■«■•■ami.
Dandelin i846.
Wesmael 1847.
Verhulst 4848.
Le ▼»« Du Bas . . . . i849.
d'Omalias d'HalIoy . . 1850.
De Hemptinne . . . . 185i.
Kickx 481)2.
Stas 4853.
de Selys Longchamps . 4854.
Nerenburger .... 4855.
Dumont 4856.
Gluge 4857.
d'Omalius d'Halloy . . 4858.
Melsens 4859.
P.-J. Van Beneden . . 4860.
Liagre 4861.
de Koninck 4861
Wesmael 4863.
Schaar 4864.
Nerenburger .... 4865.
d'Omalius d'Halloy . . 4866.
Le v« Du Bus .... 4867.
Spring 4868.
Nyst 4869.
Dewalque 4870.
Stas 4871.
d Omalius d'Halloy . . 487î2.
Gluge 4873.
Candëze 4874.
Brialmont 1875.
Gloesener 4876.
Maus 1877.
Houzeau 4878.
de Selys Longchamps . 4879.
Stas 4880.
P.-J. Van Beneden . . 1881.
Montigny 1882.
Éd. Van Bcnedeu. . . 1883.
Éd. Dupont .... 1884.
Morren 4885.
Mailly 4886.
DeTilly 4887.
Grépin 4888.
Briart 4889.
Stas 4890.
F. Plateau 4891.
F. Folie 4892.
Van Bambeke. . . . 4893.
M. Nourlon .... 4894.
G.VanderMensbrugghe. 4895.
A. Brialmont .... 4896.
Alfr. GUkinet . . . . 4897.
Éd. Dupont 4898.
W. Spring 4899.
Gh. Lagrange .... 4900.
Jos. De Tilly .... 4904.
Éd. Van Beneden. . . 4902.
A. Brialmont .... 4903.
(41 )
Cil
émm Ms9tt\
Le h^ de Gerlache
Le h^^ de Stassart
Le h^ de Gerlache
Le b«n de Stamtrt
de Ram. . • •
M.-N.-J. Leelercq
Le b^^ de Gerlache
Le b«i* de Stassart
de Ram.. . . .
M.-N.-J. Leelercq
Le bo» de Gerlache
de Ram. . . .
M.-N.-J. Leelercq
Le h**^ de Gerlache
Gachard . .
de Ram. . .
De Decker. .
M.-N.-J. Leelercq
Gachard . .
Grandgagnage.
Faider . . .
Roalez . . .
Le b»«» Kervyn de
tenhove . .
Borgnet . .
Defacqz . .
Haus . . .
De Decker. .
Thonissen. .
Ghalon . . .
Let-
iS46. le b<» GBillaume. . . i875.
^«47. Ch. Faider .... 1876.
4848. Alphonse Waaters . . 4877.
4849 deLayeleye .... 4878.
4850. M.-N.-J. Leelercq . . 4879.
4854. Nypels 4880.
4852. H. Conscience . . . 4884.
4853. Le Roy 4882.
4854. Rolin-Jaequemyns . . 4883.
4855. Wagener 4884
4856. Piot 4885.
4857. P. WiUems .... 4886.
4858. Tielemans 4887.
4859. Bormans 4888.
4860. Potvin 4889.
4864. Stecher 4890.
4862. G.Tiberghien. . . . 4894.
4863. T. Lamy 4892.
4864. PaulHenrard. . . . 4893.
4865. Gb. Loomans .... 4894.
4866. L. Vanderkindere . . 4895.
4867. A. Henné 4896.
le ct« Goblet d'Alviella . 4897.
4868. F. Vander Haeghen . . 4898.
4869. A. Giron 4899.
4870. Ch. Mesdaeh de ter Kiele . . 4900.
4874. P. Fredericq .... 4901.
4872. G. Kurlh 4902.
4873. H. Denis 4903.
4874.
(48)
Ctai
d«»
«s «Avis.
F. Fétis ^846.
Mavez 1847.
AlTin 4848.
F. Fétis. ..... 1849.
Baron 1850.
Navez 1851.
F. Fétis 1852.
Roelandt 1853.
Navez 1854.
F. Fétis 1855.
DeKeyser 1856.
Alvin 4857.
G»eGeefs 1858.
F. Fétis ..... 1859.
Baron 1860.
Suys 1861.
VanHasselt .... 1862.
Éd. Fétis 1863.
DeKeyser 1864.
AWin 1865.
De Busscher .... 1866.
Balat 1867.
F. Fétis 1868
DeKeyser 1869.
Fraikin. ..... 1870.
Gailait 1871.
Éd. Fétis 1872.
Alvin. 1873.
De Keyser 1874.
Balat 1875.
Gevaert 1876.
Alvin ...... 4877.
Portaels ...... 1878.
Le chev. de Burbnre • 1879.
Gailait 1880.
Balat 1881.
Siret 1882.
Éd. Fétis 1883.
Slingeneyer .... 1884
Pauli 1885.
Alvin ...... 1S86.
Fraikin 4887.
Robert 1888.
Gevaert 1889.
Schadde 1890.
H. Hymans 4891.
Éd. Fétis 1892.
Samael 1893.
J. Stallaert 1884.
F.-A. Gevaert . . . . 1895.
Th. Radouz .... 1896.
Th. Vinçotte .... 1897.
Ch. Tardieu .... 1898.
J. Robie. 1899.
Alfr. Cluysenaar . . . 1900.
Éd. Fétis ..... 1901.
H. Maquei 1902.
G. Haberti 1903.
NOTICES BIOGRAPHIQUES
^xi£„ -,,^^.<^^«e-^^~r
NOTICE
SUR
LA VIE ET LES TRAVAUX
DE
Midiel-Edmond baroo de Sel}s LoogÉmps
MEMBRE DE LACADEMIE
né à Paris . le 25 mai i8i3, décédé à Liège
le it décembre igoo.
AVANT-PROPOS.
Certaines morts creusent au sein de TAcadémie des
vides profonds que rien ne vient combler. Dé nouveaux
membres, dignes de nos suffrages par leur caractère et
leur savoir, viennent bien occuper les places des défunts»
mais ceux-ci continuent à nous manquer; il nous semble
qu'il ne s'agit que d'une absence momentanée, que nous
allons encore les voir prendre une part active à nos tra-
(46)
vaux, que nous allons entendre leurs voix et retrouver
leurs physionomies sympathiques parmi les visages de
nos confrères.
Il en fut ainsi après le décès de Michel-Edmond de
Selys Longchamps. Que de fois, depuis qu'il nous a
quittés, tournant nos regards, pendant les séances, vers
la table qu'il occupa si longtemps en face du bureau,
n'avons-nous pas été péniblement surpris de n'y plus
rencontrer sa figure intelligente à côté de celle de son
ami Gandèze disparu peu de mois avant lui.
C'est que de Selys Longchamps n'était pas une simple
unité dans notre corps savant; il en représentait en
quelque sorte, à lui seul, une partie notable.
Si, en effet, sa haute situation politique, son incon-
testable valeur comme naturaliste et la diversité de ses
sujets de recherches, les uns de science pure concernant
les parties les plus délicates de la zoologie systématique
des Vertébrés et des Insectes, les autres de science appli-
quée embrassant l'étude des animaux utiles ou nuisibles,
les phénomènes périodiques des mondes animal et
végétal, la pisciculture, l'acclimatation, etc., augmen-
taient le prestige de l'Académie dans le pays, ses rela-
tions suivies avec de nombreux savants illustres, ses
voyages, la façon brillante dont il représenta la science
belge dans des congrès, sa collaboration à la publication
des résultats de plusieurs expéditions importantes,
accrurent le renom de notre Académie à l'étranger.
Travailleur infatigable, il ne laissa pour ainsi dire
jamais passer une année sans faire insérer dans les
Bulletins de nos séances des notices toujours intéres-
santes. Tous nos volumes de Bulletins, à très peu
147)
d'exceptions près, de 1839 à 1898, contiennent des tra-
vaux dus à sa plume féconde.
Il accepta deux fois les fonctions de directeur de la
Classe des sciences, en 1854 et en 1879. et tantôt en
cette qualité, tantôt par pur intérêt pour notre Compagnie,
il rehaussa l'éclat de nos séances publiques en y pro-
nonçant des discours très étudiés et d'une haute portée.
11 ne lui suffisait pas de suivre le mouvement scienti-
fique intense de notre époque et d'y coopérer activement;
il voulut susciter des recherches sur un sujet qui lui
tenait particulièrement à cœur, en créant un prix impor-
tant destiné à récompenser le meilleur travail sur le
repeuplement des rivières et les moyens de purifier les
eaux contaminées par Tindustrie.
Admirateur fervent de la nature animée, il entraînait,
par son exemple, les jeunes travailleurs pris de respect
et d'étonnement à la vue de ce vieillard qui, arrivé à
Tâge où Ton aspire légitimement au repos, montrait une
ardeur toute juvénile et entamait sans hésiter de nou-
veaux travaux.
Bien qu'il n'eût jamais enseigné, la plupart des mem-
bres de la Section des sciences naturelles pouvaient,
jusqu'à un certain point, se dire ses élèves, ayant acquis,
par la lecture de ses ouvrages, ce qui doit toujours faire
la base des études zoologîques, c'est-à-dire la connais-
sance d'un grand nombre des animaux de la faune de
nos régions.
La bienveillance qu'il témoignait aux débutants, les
encouragements qu'il voulait bien leur donner, l'intérêt
qu'il affectait, par bonté, pour les communications les
plus modestes, le faisaient aimer de tous.
(48)
Cette affection, cette estime générale se traduisirent
d'une façon éclatante, lorsque, dans la séance générale
des trois Classes, du 11 mai 1897, TÂcadémie célébra le
cinquantenaire académique de de Selys Longchamps.
M. Gilkinet, directeur de la Classe des sciences, félicita
notre éminent confrère et, après avoir rappelé à grands
traits et dans les termes les plus heureux cette belle vie
scientifique dont pas une journée ne fut perdue, ter-
mina par ces paroles qui caractérisent si bien l'homme
auquel elles s'adressaient : « Cher et vénéré Confrère,
» de votre longue carrière, si noblement parcourue,
» découle un grand enseignement. Né dans des condi-
» lions de fortune et de position sociale qui vous dispen-
» saient de la lutte pour l'existence, vous auriez pu,
» comme tant d'autres, vous borner à jouir des biens
» que le destin vous avait départis; vous ne l'avez pas
» voulu, votre vie, vous l'avez consacrée tout entière
» au culte de la science et au service de la patrie. Vous
» avez montré que le travail, représenté par certaines
» théories dissolvantes comme un châtiment immérité
» infligé par le sort aux déshérités de la fortune, est au
» contraire la loi et en même temps l'honneur et la
» consolation de tous. L'exemple que vous avez donné
» ne sera pas perdu. »
Les quelques pages ci-dessus justifient amplement la
phrase qui leur sert d'introduction ; la mort de de Selys
Longchamps a creusé au seip de l'Académie un vide que
rien ne viendra combler. Hais ce n'est pas seulement
l'Académie qui fit une perte sensible, d'autres asso-
ciations savantes belges, la Société entomologique, la
Société royale de botanique, la Société royale des sciences
(49)
de Liège, la Société de géologie, de paléontologie et
d'hydrologie, la Société d'anthropologie furent frappées.
Notre Société entomologique surtout vit disparaître, avec
de Selys, son guide le plus sûr.
Avant 1855, nos entomologistes travaillaient isolément,
se connaissaient à peine et produisaient peu. Quelques-
uns d'entre eux, frappés de ces conditions déplorables,
eurent l'heureuse idée de se grouper; la Société ento-
mologique fut fondée le 26 août 1855, et de Selys Long-
champs en fut bientôt nommé président. Il remplit cette
fonction délicate durant les trois premières années et
accepta de nouveau ce poste de confiance en 1884. Dès
1880, ses confrères lui avaient décerné, en témoignage
de reconnaissance, le titre de président d'honneur. On
sait comment la Société, après une période de tâtonne-
ments inévitables, conquit graduellement le rang hono-
rable qu'elle occupe aujourd'hui.
Là aussi, de Selys fit preuve d'une activité remar-
quable. Il fut l'auteur du premier travail que la Société
publia à ses débuts, sous le titre de Catalogue des
Insectes Lépidoptères de la Belgique (Diurnes et Crépus-
culaires) et, à partir de ce moment, jusqu'en 1899, ne
cessa d'augmenter l'intérêt des séances par des commu-
nications et la valeur des Annales par de nombreuses
publications souvent importantes.
Les services multiples que de Selys rendit à la Société
entomologique ont été rappelés par M. Aug. Lameere
dans le discours qu'il prononça à l'assemblée générale
du 36 décembre 1900. « C'est lui, disait l'orateur, qui
» fonda la Société avec quelques entomologistes bruxel-
» lois qui avaient fait appel à son concours, c'est lui qui
(60)
3» la soutint dans toutes les circonstances difficiles (1),
» c'est lui qui lui donna sa vie, c'est à lui que nous
» devons la bonne entente qui a toujours régné parmi
» nous, bonne entente qui fait notre force.
» Il n'assistera plus à nos séances, mais nous l'y
» verrons toujours en pensée; nous nous rappeUerons
» toujours sa bonhomie et son malicieux sourire; nous
» regretterons les conseils pleins de modération qu'il
» nous donnait, mais son souvenir planera sur nos
» assemblées, nous resterons groupés autour de sa
» mémoire »
Nous n'avons pu, dans ce qui précède, qu'indiquer
d'une façon bien faible les titres de notre confrère à
l'admiration et à la reconnaissance de tous ceux qui
l'ont approché. C'est l'exposé succinct de la vie labo-
rieuse de de Selys Longchamps, c'est l'analyse de ses
travaux qui feront apprécier la valeur de l'homme et du
savant.
(i) Parmi ces circonstances difiSciles, il en est une qa'il est bon
de rappeler : 11 y a une vingtaine d'années, un ministre, éTtdem-
ment mal conseillé, oubliant combien sont respectables à tous les
titres les sociétés dans lesquelles des hommes aux occupations
les plus diverses se réunissent pour consacrer leurs quelques
heures de loisir à la science, eut l'idée malencontreuse de supprimer
les modestes subsides que le Gouvernement accorde à ces asso-
ciations dans le but de leur permettre de couvrir les frais de leurs
publications. Pour presque toutes et pour la Société entomologiqoe
entre autres, c'était un arrêt de mort.
Indigné, de Selys Longchamps se fit le défenseur des sociétés
menacées; il plaida leur cause devant le Sénat avec tant d'énergie
qu'il obtint le retrait de cette mesure déplorable.
(SI )
II
BIOGRAPHIE (l).
La famille de Sclys, dont Thistoire est intimement
liée, depuis le XVII« siècle, à celles de la ville et du pays
de l^iége, est originaire de Maestricht. Sa filiation connue
ne remonte pas au delà de Michel, docteur en droit,
seigneur d'Opoeteren, etc., mort vers 1622 et dont les
petits-fils reçurent des lettres patentes de noblesse
en 1656.
L*un de ceux-ci, Godefroid, né en 1610, seigneur de
Fanson et bourgmestre de Liège en 1653, devint la
souche de la branche de Selys Fanson (branche cadette).
Un autre, Michel, né d'un premier lit, mort en 1656,
fut bourgmestre de Liège en 1624 ainsi qu'en 16if5 et
devint, comme on va le voir, la souche de la branche
aînée ou des Selys Longchamps.
En effet, un de ses fils, François (1626-1681), échevin
de Liège et envoyé extraordinaire auprès de Louis XIV
et des Provinces-Unies, fut le père de Walter, échevin de
Liège b son tour, mort en 1711, qui reçut en 1609 le titre
de baron pour lui et ses descendants et acquit, par son
mariage avec M"« de Fabricius, héritière de l'ancienne
(1) Nous devons à M. le baron Walter de Selys Longchamps, (ils
du défunt, la plupart des renseignements qui nous ont permis de
rédiger la partie biographique de cette notice. M. Walter de Selys
nous excusera si, dans le désir d'être exact, nous reproduisons
parfois presque textuellement les notes qu'il nous a transmises.
(54)
thousiasme du jeune de Selys et faire naître cet amour
de la nature qui fut le bonheur de sa vie entière. C'est
en effet, en 1823, pendant son quatrième séjour dans la
propriété paternelle, que Michel-Edmond, à l'âge de
10 ans, sentit se développer ses goûts de naturaliste et
forma ses premières petites collections d'oiseaux, d'œufis,
de lépidoptères, etc.
Beaucoup d'enfants cherchent des nids, soufflent des
œufs et font la chasse aux papillons, puis se fatiguent de
ce qui ne fut qu'un jeu et s'occupent d'autre chose. Mais
chez de Selys, la passion de l'histoire naturelle était
sérieuse, et loin de s'affaiblir après son retour à Paris,
continua à se développer malgré le séjour à la ville et
malgré le mécontentement de son père qui craignait avec
quelque raison que cette vocation n'eût un effet déplo-
rable sur les autres études. Le jeune de Selys ne cessait
d'amasser ses trésors zoologiques, faisant des achats,
des échanges et rangeant le produit des chasses effectuées
soit dans son jardin, soit au Luxembourg.
Ses études proprement dites, qui ne prirent une tour-
nure un peu sérieuse qu'en 1825, furent malheureuse-
ment ce qu'elles sont encore aujourd'hui dans maintes
familles de l'aristocratie. C'est-à-dire qu'à peu d'excep-
tions près, elles eurent lieu à domicile, sous la direction
de plusieurs professeurs des deux sexes.
Cette triste méthode qui. sous prétexte d'éviter des
contacts dangereux, supprime toute émulation ainsi que
les frottements qui trempent les caractères pour les
luttes futures, ne forme généralement que de petits
messieurs infatués de leur personne, insupportables pour
les autres et succombant d'autant plus vite aux séduc-
lions malsaines dès qu'ils sont débarrassés de leur
Mentor. Les natures d'élite, telles que de Selys Long-
champs, résistent seules à ces procédés d'éducation et
à leurs conséquences.
Il avait, parait-il, les mathématiques en horreur et
affectionnait le latin dont la connaissance allait lui être
précieuse plus tard pour le choix des noms à donner aux
nombreuses espèces nouvelles d'animaux qu'il devait
décrire.
On voit ainsi se dessiner, dès son enfance, toutes les
tendances qui vont le dominer : il est non seulement un
naturaliste débutant, il est aussi politicien en herbe.
D'après ses propres annotations, à 7 ans, alors qu'il ne
savait pas encore bien lire, il était déjà « révolutionnaire
dans l'âme ».
A l'âge où l'on joue encore à la toupie ou au cerceau,
il se sentait philhellène et anticlérical farouche. Ayant
vu un jour les gendarmes charger la foule, il eût voulu
les écharper.
*
Un événement en apparence bien simple devait avoir,
pour le développement du jeune zoologiste, les plus heu-
reux effets. Sa grand'mère maternelle étant morte en
1826, sa mère quitta Paris et vint définitivement s'instal-
ler â Longchamps en 1827.
C'est dans ce beau domaine, endroit idéal pour celui
qui ne rêvait que plantes et animaux, terrain d'herbori-
sations et de chasses fructueuses, lieu de découverte
d'espèces intéressantes pour la faune belge, séjour qu'il
devait plus tard embellir, où il se bâtirait un musée et
(56)
qu'il affectionna toujours, que Tadolescence de de Selys
se passa presque entièrement.
La famille ne quittait Longchamps que pour passer
quelques mois d*hiver à Liège, dans la vieille maison
patrimoniale de la rue Hors-Château, dont Timmense
jardin montait jusqu'à la citadelle.
Le professeur de latin du jeune homme, à Paris,
M. Hoffmann, avocat, avait consenti à l'accompagner en
Belgique en qualité de précepteur; mais ses fonctions
cessèrent au bout de quelques années et, à partir de ce
moment, en 18^29, Michel-Edmond, à l'âge où commen-
cent ordinairement les études importantes, où les pas-
sions s'éveillent et où l'adolescent a le plus besoin de
surveillance et de conseils, parait avoir été à peu près
livré à lui-même. La liberté dont il jouissait s'étendait
jusqu'à ses lectures, ses parents lui laissant lire tout ce
qui lui plaisait. Jamais il ne fut soumis à la discipline
d'études régulières ; il ne suivit les cours d'aucun collège,
d'aucune université.
On peut s'étonner à bon droit qu'un système d'éduca-
tion aussi bizarre ait donné d'heureux résultats. Ce qui
sauva de Selys, c'est incontestablement ce goût pour
l'histoire naturelle, qui inquiétait autrefois son père. La
botanique et la zoologie l'absorbaient de plus en plus.
11 fit, en 1828, la connaissance d'Henri Stephens (1), jardi-
nier de l'Université, qui l'encouragea dans ses recherches
et Taida à classer son herbier, d'abord d'après Linné,
(i) De Selys Longchamps n'oublia jamais Stephens et ini coo-
sacra un article nécrologiqae dans les BuUetim de la Société
royale de botanique.
( 57 )
ensuite d'après iussieu. Le 5 mai 1829, date mémorable
dans sa carrière, il fut reçu, sur la proposition de Ste*
phens et de Davreux, membre effectif de la Société des
sciences naturelles de Liège, après lecture d*un Mémoire
sur les Lépidoptères de la province de Liège (1), sa toute
première œuvre scientifique. Le jeune auteur n'avait pas
16 ans révolus !
Dès ce moment, de Selys Longchamps est pris dans
l'engrenage qui entraîne ceux qui ont joui une fois de la
satisfaction intime de voir le fruit de leurs efforts accueilli
avec faveur. Il ne doutera plus de lui-môme; il osera
aborder des sujets de recherches de plus en plus diffi-
ciles et publier ses résultats. La longue série de ses
travaux imprimés commence, en effet, deux ans après,
en 1831 > par un Catalogue des Oiseaux des environs de
Liège classés diaprés une nouvelle méthode, (Dictionnaire
GÉOGRAPHIQUE DE LA PROVINCE DE LiÉGE, publié par
Ph. Vander Maelen.)
Nous reviendrons plus loin sur cette œuvre étonnante
de la part d'un aussi jeune homme. L'auteur dit lui-même
en terminant : « Ce catalogue est probablement encore
» fort incomplet, surtout en ce qui concerne les Oiseaux
» aquatiques, et il a besoin de beaucoup d'indulgence,
» car il faudrait vingt années d'observations pour con-
» naitre exactement la zoologie de notre province; on
» ne peut guère réclamer une si longue expérience d'un
D aspirant naturaliste de 17 ans. »
(1) Ce travail oe semble pas avoir été publié. On n'en trouve
aucune trace dans les listes bibliographiques revues par de Selys
lui-même.
(58 )
Déjà alors Taspirant naturaliste, comme il s'intitule,
étudiait ses chers Oiseaux avec un soin méticuleux. Il
avait dessiné et peint lui-même les figures des espèces
du pays (1).
Après avoir rappelé ainsi les débuts de notre confrère
dans les sciences naturelles, nous laisserons momenta-
nément de côté rénumération de ses autres publications,
qui vont bientôt se suivre rapidement, pour continuer
l'exposé de sa biographie.
La zoologie ne captivait pas tant le jeune de Selys
qu'il ne pût songer à autre chose. Livré à peu près com-
plètement à lui-même, ainsi que nous l'avons dit, il donna
libre cours aux idées politiques et philosophiques de son
enfance. En 1830, il se passionna pour la Révolution de
Juillet, puis pour la Révolution belge, et s'indigna de voir
celle-ci aboutir à la monarchie constitutionnelle au lieu
de la république qu'il avait rêvée.
Démocrate exalté, en même temps que disciple fervent
du Christ (à sa manière), il organisa, parmi les ouvriers
et le personnel de Longchamps, une confrérie mystiqm
avec cérémonies et costumes, s'y livra k des prédications,
et comme le zoologiste ne pouvait entièrement dispa^
raitre devant le prédicateur, il donna simultanément aux
mêmes auditeurs un cours d* ornithologie suivant une
nouvelle méthode qui lui était personnelle.
Plus tard encore, en 1834, il ouvrit une chapelle révolu-
tionnaire dans une des pièces du château.
(1) Renseignement puisé dans l'article nécrologiqae publié sar
de Selys Longchamps par M. Robert Mac Lachlan et reproduit par
M. Rudolf Blasius dans le Nachrufqu!i\ a consacré à la mémoire
de notre confrère. [Journal fur Ornithologie, Juli-Hefl, 1901.)
(59)
II lisait beaucoup, et parmi les auteurs qui semblent
l'avoir surtout impressionné, on peut citer Linné, pour
lequel il professa un véritable culte jusqu'à la fin de ses
jours; Lamennais, dont les théories cadraient avec les
siennes; enfin, Béranger, qu'il s'essayait à imiter dans
de petites pièces de vers prouvant, d'après les notes qui
nous ont été remises, « une imagination féconde et
I) d'heureuses dispositions pour ce genre de littérature ».
*
De Selys Longchamps se maria jeune, à ââ ans. Il
épousa, le 27 février 1838, M"*» Sophie-Caroline d'Omalius
d'Halloy, fille de notre illustre confrère Jean-Baptiste-
Julien d'Omalius d'Halloy, le célèbre géologue.
Fidèle jusque-là à ses idées démocratiques, il avait eu
soin de stipuler, avant cette union, qu'il ne porterait pas
le litre de baron, regrettant que son père, après l'avoir
abandonné avec la particule même, l'eût repris vers la tin
de sa vie.
Si Michel-Edmond, cédant à certaines sollicitations, dut
plus tard faire reconnaître officiellement son titre,
en 1866, à la suite d'une mission diplomatique en Italie,
ce ne fut que pour le monde, car il n'y tint jamais et
n'en fit nulle part étalage. Jamais, remarque M. A. Dubois
dans l'intéressante notice nécrologique qu'il lui a con-
sacrée, « je n'ai vu un écrit imprimé ou manuscrit signé
» Baron de Selys Longchamps ».
D'un caractère doux, aimant, fait pour la vie de
famille, de Selys eut pour sa femme l'affection la plus
profonde, et lorsque celle-ci mourut le 22 décembre 1869,
5
(60)
cette perte fut pour lui un coup terrible dont il ne par*
vint pas à se consoler.
De son mariage naquirent quatre enfants, deux fils et
deux filles (1), dont une mourut jeune. Les survivants,
mariés à leur tour, devaient lui donner une nombreuse
lignée de petits-enfants, parmi lesquels il eut le bonheur,
dans sa vieillesse, de compter trois petits-fils s'adonnanf
à l'étude des sciences avec le plus grand succès (2).
De Selys était d'une sobriété telle qu'il ne se décida
à user du vin, du reste avec une grande modération, que
vers 40 ans; il aimait à se coucher relativement de bonne
heure, évitant ainsi les veilles énervantes, et menait ane
existence d'une régularité extrême. Cette sobriété et cette
régularité non seulement lui permirent d'atteindre un
(i) Caroline, née à Liège le 28 féTrier 1839, mariée au comte
Jules Lallemant de Lévignen; Raphaël, né à Liège le âO DOTero-
bre 4844, qui embrassa la carrière militaire et fut ofiScier de
cavalerie; Walter, né à Liège le Si décembre 4846^ docteur en droit
et sènatear pour Namur depuis 4896; Marguerite, née à Liège en
février 4848, morte en mai 1853.
(% Le comte Raoul Lallemant de Lévignen, docteur en sciences
chimiques de l'Université de Liège; le baron Maurice de Selys
Longchamps, élève, à l'Université de Liège, de notre savant confrère,
M. Éd. Van Beneden (au moment de la rédaction de cette notice,
il se préparait à subir les dernières épreuves du doctorat en scien-
ces zoologiques et compte se consacrer ensuite à la continuation
des travaux de son grand'-père sur les Odonatcs; il est, depuis
cette année, membre de la Société entomologique); le baron Mare
de Selys Longchamps, élève du même professeur, se préparant
aussi au doctorat en sciences zoologiques et déjà auteur d'excel-
lents travaux sur le développement des Tu niciers, publiés dans le§
Archives de biologie.
(61 )
âge .avancé en conservant presque jusqu'au bout une
bonne santé et un air de jeunesse que nous admirions,
mais lui permirent surtout d'accomplir, sans fatigue intel-
leetuelle apparente, l'énorme somme de travail qui carac-
térise sa double carrière de savant et d'homme politique.
Ses collections, commencées depuis son enfance^ aug-
mentaient de plus en plus et exigeaient une besogne
continue de classement et de surveillance. Celles con-
cernant les Vertébrés prirent une telle extension qu'il
dut les loger dans un bâtiment spécial, vrai musée édifié
dans le parc de Longchamps à quelques pas du château.
On y voit entre autres : !<> les Mammifères d'Europe,
comprenant la série complète des petits Rongeurs et
Insectivores qui farent une de ses spécialités; ^ une
riche collection de Chiroptères européens et exotiques ;
3» les Oiseaux d'Europe ; 4° un gênera des Oiseaux en
générai, contenant deux formes actuellement éteintes :
VAlca impennis (1) et le Fregiluptis varius (2), encore plus
rare dans les musées que VAlca \ S» la famille des
Mésanges à laquelle il ne manque, croyons-nous, que
deux espèces pour être absolument complète ; &> les Rep-
tiles, Amphibiens et Poissons cyprinides d'Europe.
Les collections d'Insectes qui auraient probablement
souffert de l'humidité à la campagne étaient presque
toutes conservées à Liège dans l'hôtel du boulevard de la
Sauvenière. Elles sont considérables et présentent une
(i) D'après de Selys, il n'existait plus, en tout, en 1876, dans les
musées, que soixante-douze peaux, neuf squelettes et soixante-cinq
œufs de \Alca impennis,
(2) Fregilupus varius Bodd., passereau éteint de la famille des
Sturnidœ, qui vivait à l'Ile dé la Réunion.
(62)
valeur scientifique inappréciable, renfermant la plupart
des types décrits par de Selys et un grand nombre de ceux
d'autres auteurs célèbres. Nous aurons donné une idée de
leur importance en disant qu'elles comprennent : l" la
faunule entomologique de Longchamps; 2° les Lépido-
ptères de la région paléarctique; 3» les Orthoptères d'Eu-
rope ; 4° les Névroptères et les Odonates du monde entier.
L'immense série des Névroptères et des Odonates, le
véritable joyau des collections de de Selys, contient les
types de Latreille, d'Audinet-Serville, de Rambur, auteur
de l'histoire naturelle des Névroptères, publiée en 1842
dans les Suites à Bufifon, les Odonates, récoltés par le
célèbre voyageur Baies sur les bords de l'Amazone, ceux
recueillis par Alkinson au Bengale, ceux rapportés par
Semper des Philippines, ceux provenant des chasses de
Pryer aux îles Loo-Choo, ceux envoyés par M. Weyers de
Qucensland, en Australie, les espèces récoltées au Brésil
par M. Walter de Selys Longchamps, lors du voyage qu'il
fit en 1872 avec MM. Éd. Van Beneden et C. Van
Volxem, etc.
L'étude de ses collections et de maintes autres qu'on
ne cessait de lui soumettre pour en décrire les formes
nouvelles nécessitait de la part de notre éminent con-
frère une correspondance incessante avec les natura-
listes étrangers. La plus suivie fut celle qu'il échangea
depuis 1841 avec son ami et collaborateur H.-A. Hagen,
de Kœnigsberg. Forcément ralentie, lorsque, en 1867,
Hagen partit pour l'Amérique, afin d'y diriger le dépar-
tement des Arthropodes au Musée de Cambridge, elle ne
cessa cependant qu'en 1893, à la mort de ce correspon-
dant, et dura donc un demi-siècle.
( 63)
Parmi les autres personnalités marquantes du monde
savant avec lesquelles de Selys entretenait une corres-
pondance plus ou moins active, on peut signaler le
baron Bellier de la Chavignerie, le P. Armand David,
René Martin, K. Mac Lachlan, le Rév. A.-E. Eaton, Mal-
colm Burr, Benjamin Walsh, Samuel, H. Scudder, Tiddo
Folmer, Herm. Albarda, C. Brunner von Waltenwyl,
R. Blasius, le marquis Doria, Fried. Ris, etc.
D'une exactitude scrupuleuse dans les descriptions, il
ne se contentait ni des livres ni des renseignements
fournis par écrit ; aussi fit-il d'assez nombreux voyages
dans le but presque exclusif de voir les échantillons
conservés dans les divers musées d'Europe. C'est ainsi
qu'il accomplit, en 1838, une longue tournée en France,
en Italie, en Suisse et en Allemagne, afin d'étudier de
près les petits Mammifères des Musées de Paris, Lyon,
Strasbourg, Francfort-sur-le-Mein, Rome, Pise, Milan,
Genève, etc. Vers 4840, il va voir les collections d'In-
sectes de Boyer de Fonscolombe, de Curtis et d'autres
entomologistes connus. Il se rend en Angleterre,
en 1873, dans le même but. En 1876, il entreprend un
voyage scientifique en Allemagne et en Autriche-Hongrie
pour examiner principalement les Odonates des Musées
de Strasbourg, Munich, Vienne, Budapest, Aug.^ bourg,
Stuttgart et Darmstadt. Enfin, en 1880, il part pour l'ile
d'Helgoland et y étudie la curieuse collection d'oiseaux
de passage formée par H. Gâtke (1).
(1) Les voyages de de Selys Longchamps farent, selon toute
apparence, plus nombreux que rénumération ci-dessus semble
l'indiquer. Nous n'avons cité que ceux dont il parle lui-même dans
ses écrits.
( 64)
11 aimait à participer aux congrès ayant le développe-
ment des sciences comme objet; il y rencontrait des
naturalistes et de nouvelles occasions d'examiner des
collections publiques ou privées. On le voit, en 1891,
malgré ses 78 ans, se rendre pour la seconde fois à Buda-
pest et y prendre une part active au deuxième Congrès
ornithologique international avec un mémoire sur Les
migrations de Loxia bifasciata, Garrulus glandarius et
Parus Pleskei. i
L'une des dernières réunions de ce genre dans laquelle
notre confrère représenta, comme toujours, brillamment
la science belge, fut le troisième Congrès international
de zoologie tenu à Leyde, en 1895, où il était délégué
par TAcadémie avec M. Ed. Van Beneden. De Selys Long- |
champs y lut son intéressant travail : Sur le progrès dans
la connaissance des Odonates^ oubliant cependant, par i
modestie, de dire que cette partie de Tentomologie était
presque tout entière son œuvre. 1
L'étude de la faune de Belgique, qui eut constamment à j
ses yeux une grande importance et qu'il ne cessait d'en-
courager chez les jeunes zoologues, ne pouvait progresser
qu'à condition d'explorer fréquemment le pays. De Selys
fit ainsi de nombreuses excursions fructueuses, parmi
lesquelles nous relevons celles dans l'Ëntre-Sambre-et-
Meuse en 1863, dans le Luxembourg en 1869 et en 1870,
à la Baraque Michel en 1871, à Maeseyck en 1874, aux
Hautes Fagnes en 1877, etc. Son terrain d'observation
préféré resta cependant toujours le domaine de Long-
champs et les environs; il l'avait scruté dans tous ses
rôcoins depuis qu'il était enfant et en avait réuni avec
soin la faune spéciale.
(65)
11 assistait régulièrement aux séances de TAcadémie et
de la Société entomologique, ainsi qu'aux réunions du
Conseil de surveillance du Musée royal d'histoire natu-
relle dont il était président.
Malgré tout ce que nous venons d'énumérer, formation
de vastes collections, correspondance considérable,
voyages, excursions, malgré l'administration d'une
grande fortune, malgré la surveillance des travaux parfois
importants effectués à Longcbamps, tels que l'isolement
d'un affluent du Geer sur 2 kilomètres de longueur, par
exemple, malgré, enfin, les nombreuses heures consa-
crées à l'accomplissement consciencieux de hautes fonc-
tions politiques, notre confrère trouvait le temps néces-
saire pour rédiger, toujours avec clarté et élégance,
parfois sous une forme littéraire charmante, des causeries
entomologiques, des notices, des discours académiques et
de volumineux mémoires.
Le nombre de ses productions scientifiques dépasse
deux cent cinquante. Elles traitent, nous l'avons déjà fait
remarquer, de sujets fort divers exigeant chacun une
compétence particulière. Ce sont la faune de Belgique,
les petits Mammifères Rongeurs, Insectivores et Chiro-
ptères, la classification des Oiseaux, les Oiseaux migra-
teurs, l'acclimatation, l'hybridation chez les Oiseaux
palmipèdes et chez les Poissons cyprinides, la piscicul-
ture et le repeuplement des cours d'eau, les animaux
utiles et nuisibles, les migrations des Orthoptères des-
tructeurs, plusieurs familles de Névroptères proprement
dits, toute l'étendue du groupe des Odonates, les phéno-
mènes périodiques des animaux et des plantes, voire
même quelquefois la botanique et l'archéologie.
(66)
Le 7 mai 1841, de Selys Longchamps fut élu corres»
pondant de rAcadémie royale des sciences, des lettres et
des beaux-arts de Belgique. C'était le commencement de
la série d'honneurs qu'allaient lui décerner l'une après
l'autre de nombreuses sociétés savantes, heureuses de
pouvoir lui témoigner leur admiration pour ses belles
recherches et fières d'inscrire son nom dans leurs
listes.
11 devint membre titulaire de notre Académie le 16 dé-
cembre 1846 et fut choisi comme directeur par ses con*
frères de la Classe des sciences en 1854 et en 1879. La
Société entomologique de Belgique l'éleva au rang de
président d'honneur. Les sociétés entomologiques Néer-
landaise, de France, de Londres, de Berlin, de Florence,
de Vienne, de Stockholm, de Dresde, de Slettin, de
Berne, d'Helsingfors,la Société zoologique de France, elc,
le nommèrent membre honoraire, titre qu'elles réservent
aux savants illustres.
L'Académie où, comme partout, il était entouré d'affec-
tueux respect et qui, ainsi que la Société entomolo-
gique, avait contracté envers lui une dette de recon-
naissance, saisit plusieurs fois l'occasion de témoigner
sa gratitude. En 1892, elle lui adressa ses félicitations
et ses vœux au sujet du cinquantième anniversaire
de la publication de la Faune belge; le 11 mai 1897,
elle célébra, d'une façon solennelle, son cinquantenaire
académique; enfin, le 2 juin 1900, de Selys, venant
d'être promu au grade de Grand cordon de l'Ordre de
Léopold, l'Académie, par l'organe- de M. De Tilly, vice-
directeur de la Classe des sciences, exprima de nouveau,
à c< Téminent doyen d'ancienneté des trois Classes », les
( 67 )
sentiments de reconnaissance et d'affection de tous ses
confrères (1).
Du reste, cette aflFection était réciproque, et de Seiys
prouva, jusqu'à la fin, combien il aimait l'Académie à
laquelle il attribuait volontiers ses premiers succès (2)#
Écouté du Gouvernement, car il n'usait de son influence
que pour des causes justes, il parvint à aplanir, pour
l'Académie, bien des difficultés de nature à entraver son
développement.
On voyait à l'empressement qu'il mettait à se rendre à
toutes nos séances, qu'il était heureux de se trouver
parmi nous. Son vif regret, quelques jours avant sa mort,
était de ne pouvoir assister à une de nos réunions. Il
écrivait, à ce sujet, au Secrétaire perpétuel, le 30 no-
vembre 1900 : a Depuis cinquante-quatre ans que j'ai
» l'honneur d'être membre effectif de l'Académie, la
» séance de demain pour la discussion des titres des
» nouveaux candidats, sera la seule à laquelle je n'aurai
» pu prendre part à cause de ma santé, et ce sera pour
» moi un réel crève-cœur. »
(i) M. le chevalier Edm. Marchai, secrétaire perpétuel, avait
adressé à de Selvs, à Toccasion d'une manifestation faite en sop
honneur à Longchamps, le 24 mai i900, les remerciements de
l'Académie pour la sollicitude qu'il témoigna toujours pour ses
intérêts durant les quarante-cinq années qu'il fit partie du Sénat.
(2) Dans une lettre en termes émus, envoyée à l'Académie en
réponse aux félicitations pour le cinquantième anniversaire de la
publication de la Faune belge et lue en séance du 6 août 1892,
de Selys rappelait que c'est à l'Académie qu'il reçut ses premiers
encouragements et que c'est à elle qu'il dut d'avoir surmonté les
obstacles que l'on rencontre presque toujours au début d'une
carrière scientifique.
(68)
L'intérêt qu'il nous portait devait se manifester jusqu'à
6on dernier souffle. Peu de temps après ses obsèques, ses
deux fils, MM. Raphaël et Walter de Selys Longcbamps,
en adressant, le 15 janvier 1901, une lettre de remercie-
ments pour les marques de sympathie que rAcadémie
leur avait données à Toccasion de ce deuil, disaient, en
effet : « La vie de l'Académie s'identifiait, pour notre
» père à jamais regretté, avec la sienne propre, et elle
» était restée pour lui, jusqu'à sa dernière heure, sa
» grande préoccupation. Son plus amer tourment au
» cours des derniers mois, fut de ne pouvoir se rendre,
» comme d'habitude, aux séances académiques et tout
» spécialement à celle où devaient avoir lieu les élections
» et qui se trouvait fixée à cette date du 14 décembre
» qui devait être celle de ses funérailles (1).
» Â la veille de s'endormir pour toujours, il ne parve-
» nait plus à secouer la torpeur qui l'envahissait que pour
» s'entretenir de ces élections qui le préoccupaient pa^
» dessus tout et pour discuter les mérites respectifs des
9 divers candidats en présence. Ce fut le dernier objet de
» ses pensées.
» L'Académie aura eu ainsi sa suprême pensée, comme
» elle a eu le meilleur de son existence. »
Son testament contenait une nouvelle preuve de son
attachement pour l'Académie, il renfermait la disposition
suivante : « Je laisse à la Classe des sciences de l'Acadé-
» mie royale de Belgique une rente annuelle et perpé-
» tuelle de cinq cents francs, à charge de l'employer i
» décerner des prix biennaux, triennaux ou quinquen-
j[1) La séance fut remise au lundi suivant, 17 décembre.
(69)
» naux à des mémoires publiés ou à publier concernant
» la faune de Belgique (1). »
Par cette fondation généreuse, son auteur continuera
aux jeunes naturalistes belges les encouragements pré-
cieux qu'il leur donnait de son vivant et qui contribuèrent
tant aux progrès des études zoologiques dans le pays. Le
nom de de SelysLongchamps, en figurant périodiquement
dans nos programmes de concours, rappellera aux géné-
rations futures la science du savant et l'excellent cœur
de rhomme.
C'est avec la sérénité que donne la conscience du
devoir accompli pendant tous les jours d'une longue vie
que notre confrère doit avoir vu venir le moment de se
séparer des siens, n était soutenu par des convictions
religieuses qui, bien que très indépendantes, n'en étaient
pas moins sincères et profondes.
L'étude constante des animaux et des plantes ne l'avait
pas entraîné sur la pente sur laquelle glissent la plupart
des naturalistes et qui aboutit au matérialisme. Il écri-
vait dans son testament, le 19 février 1894 : « Ha reli^on,
» fondée notamment sur la contemplation de la Nature,
» est éclairée par la raison, la science et le progrès. »
Ses écrits les plus intimes sont imprégnés de foi et de
(i) D'après le règlement adopté par la Classe des sciences, le
prix de Setys Longchamps est quinquennal, de 2,$00 franes, et
sera décerné tous les cinq ans au meilleur ouvrage original,
imprimé ou manuscrit, portant sur l'ensemble ou sur une partie de
la faune belge. À défaut de trayaux sur la faune actuelle, le prix
pourra être attribué à un trayail traitant d'une faune antérieure.
La première période du concours, ouverte le !«' mai 1901, sera
lose le l** mai 1906.
(70)
confiance en Dieu, tel qu*il ie comprenait en dehors des
conceptions de religions déterminées. 11 saisissait volon-
tiers l'occasion d'aflSrmer ses croyances en public et
dans des circonstances solennelles. Ainsi, dans sa lecture
à la séance de l'Académie du 16 décembre 1897, sur Le
déclin (Tune faunule, parlant de la disparition de ncior-
breux animaux sauvages par suite de Tindustrie et de
l'accroissement de la population humaine, il disait :
a je considère le principe de la vie dans la Nature
» comme étant d* essence divine. Il se transformera en
» s'adaptant aux circonstances ambiantes et ne périra
» pas. )) L'année suivante, devant la tombe de son ami
Gandèze, il terminait le discours, prononcé au nom de
l'Académie et de la Société entomologique, par ces mots:
a Tenant compte de l'âge que j'ai atteint, je pouvais
» m'imaginer que ce serait le D' Gandèze qui me conduirait
» au champ du repos éternel; mais les décrets de la
» Providence sont impénétrables, et c'est moi qui viens lui
» dire un dernier adieu. »
Telle fut la vie privée et scientifique de l'éminent
zoologiste. Il nous reste à parler de l'homme politique et
des services que de Selys Longchamps rendit en cette
qualité au pays.
Les sciences mathématiques ou naturelles d*un côté,
la politique sérieuse, élevée, utile, de l'autre, exigent
des aptitudes si différentes que la plupart des savants
qui ont voulu se mêler de politique active ont fait triste
figure, quand ils ne se sont pas couverts de ridicule.
De Selys constitue à cet égard une exception. Il est
( 71 )
vrai que, suivant une locution courante, il chassait de
race. Nous avons, en eflfet, relaté plus haut qu*il comptait
parmi ses ancêtres plusieurs personnalités politiques
de la ville ou de la principauté de Liège et que son
père, qui joua un rôle assez marquant dans les événe-
ments de la fin du XVIIIe siècle et des origines de notre
indépendance nationale, fut successivement investi de
mandats importants comme maire de Liège, député du
département de TOurthe, député de l'Ordre équestre,
enfin membre du Congrès national.
De Selys resta fidèle, jusque sous le second empire,
aux idées libérales, démocratiques, républicaines et plus
ou moins révolutionnaires de sa première jeunesse. Il
connut le patriote italien Mazzini, le révolutionnaire
hongrois Kossuth, Thistorien polonais exilé Lelewel,
ainsi que nombre de proscrits français. Il admirait la
fermeté de leurs convictions, leur rendait service et les
faisait même figurer ï)our des sommes assez élevées sur
son testament. Cependant son caractère doux, presque
timide, le préserva des exagérations; il fut toujours
ennemi de toute violence.
Les premières fonctions politiques qu*il remplit furent
celles de conseiller communal de Waremme. Nommé en
4841, à Tâge de 28 ans, et constamment réélu, il se plaisait
à répéter que c'était le mandat auquel il tenait le plus.
En 1846, nous voyons de Selys, à l'avant-garde du
libéralisme belge, prendre une part active au Congrès
libéral du 14 juin.
La même année, le canton de Waremme le choisit
comme conseiller provincial, poste qu'il occupa pendant
deux ans.
(7« )
Ne se croyant pas de talent oratoire, méfiance qui
étonnera ceux qui ont entendu la façon élégante dont
il maniait sa langue maternelle, craignant de plus de ne
pouvoir consacrer assez de temps à ses chères études
zoologiques, il ne désirait pas de mandat législatif;
aussi est-ce presque malgré lui qu'il fut nommé, en 1848,
membre de la Chambre des représentants pour rarron-
dissement de Waremme.
Ici un parallèle curieux : Son père, nous l'avons dit,
se retira du Congrès national dont il désapprouvait les
faiblesses vis-à-vis du clergé; de Selys aussi donna
bientôt sa démission de député, trouvant la Chambre
réactionnaire et la taxant de courtisanerie.
Cependant Tâge et la réflexion devaient calmer ses
premières ardeurs. Élu sénateur en février 1855, il ne
tarda pas à envisager les choses d'une façon plus conci-
liante, et, sans renier aucun de ses principes, il en atténua
progressivement les conséquences pratiques à tel point
que, vers la fin de sa vie, il était probablement devenu
le plus conservateur d'entre les parlementaires libéraux
encore subsistants. Il fit partie de la haute assemblée
durant quarante-cinq ans et eut le grand honneur de la
présider de 1880 à 1884.
La bonne élaboration de nos lois fut l'objet de son
attention constante; les services qu'il rendit en soute-
nant les humbles, en appuyant les revendications justes,
sont inoubliables. Nous les trouvons résumés en ces
termes dans le discours que prononça M. Dupont, vice-
président du Sénat, lors des funérailles de notre confrère :
c< Représentant d'un arrondissement essentiellement
» agricole, de Selys en défendit avec vigilance les inté-
(73)
» rets spéciaux, venant efficacement au secours de tous
» ceux qui avaient besoin de son intervention.
» Il prit part à la discussion de toutes nos lois poli-
» tiques importantes; telles les lois sur Tabolition des
» octrois, sur les bourses d'études, sur l'enseignement
» supérieur et sur Tinstruction primaire, sur l'emploi
» des langues.
» Grâce à lui, la position des instituteurs et des secré-
» taires communaux fut améliorée et leurs droits à la
» pension mieux assurés.
» Plus récemment, lors de la revision constitution-
» nelle, de Selys se prononça pour le suffrage universel
» à deux degrés et pour le scnitin uninominal. 11 espé-
» rait ainsi, disait-il, neutraliser les dangers d'une exten-
» sion trop grande et trop rapide du droit de suffrage.
» La liberté ne lui fît jamais peur. Esprit sagement
» conservateur, il ne reculait devant aucun progrès, dès
» qu'il le jugeait possible et avantageux pour l'intérêt
» général. »
Parmi celles de ses tendances premières graduelle-
ment modifiées, se rangent ses aspirations républicaines
qui devaient forcément s'émousser au contact journalier
des institutions d'un pays aussi libre que la Belgique.
Dès 1865, de Selys s'était suffisamment réconcilié avec
la monarchie pour être choisi, par notre jeune roi
Léopold II, comme envoyé extraordinaire chargé de noti-
fier son avènement au trône à la cour d'Italie. Notre
confrère, mû, peut-être, par le désir de soutenir le
Gouvernement libéral d'alors, par la nécessité de défen-
dre la nationalité belge contre les entreprises menaçantes
(74)
de l'Empire français, enfin par son admiration pour
Tœuvre de Victor-Emmanuel, accepta cette haute mission
qu'il remplit avec éclat.
Après la clôture de la session sénatoriale, le 7 mai 1900,
de Selys se retira de la vie politique pour prendre enfin
un repos mérité. Mais le pays ne pouvait assister indiffé-
rent à la retraite de celui qui lui avait vaillamment
consacré près d'un demi-siècle ; il lui réservait un der-
nier honneur.
Sur le désir formulé par la gauche du Sénat, le Roi
promut de Selys au grade de Grand cordon de l'Ordre
de Léopold (1), distinction exceptionnelle rarement
conférée. A cette occasion eut lieu à Longchamps une
cérémonie grandiose et touchante.
' Le 24 mai, par une radieuse journée printanière, une
foule considérable de manifestants envahit le parc. On y
voyait représentées toutes les couches sociales, depuis
les membres du Sénat venant féliciter leur vénérable
collègue et lui adresser leurs adieux, jusqu'aux modestes
artisans.
Le héros de la fête, en proie à une vive émotion,
debout sur le seuil du château, entouré de sa famille
entière, vit sa modestie mise à une rude épreuve en
entendant rappeler, dans une série de discours souli-
gnés d'acclamations enthousiastes, les multiples services
qu'il rendit à la patrie pendant soixante années.
En répondant aux orateurs, de Selys taxa les éloges,
[i) De Selys était décoré de la Croix civique de première classe,
Grand cordon de l'Ordre des SS. Maurice el Lazare, Commandeur
de la Légion d'honneur, etc.
(75)
eependant si justes, d'exagération, disant qu'il avait
simplement cherché à remplir son devoir en servant
l'intérêt général et en consacrant ses efforts à l'améliora-
tion des classes laborieuses, il promit d'employer ce qui
lui restait de force et d'énergie au soutien des idées pour
lesquelles il avait lutté depuis son entrée dans la carrière
politique.
Malheureusement, les jours de notre cher et éminent
confrère étaient strictement comptés; il ne devait plus
assister que pendant un été aux manifestations sublimes
de cette nature qu'il avait aimée d'un amour profond.
Michel-Edmond de Selys Longchamps s'éteignit à Liège
le 11 décembre 1900, à l'âge de 87 ans et six mois,
entouré de ses enfants et petits-enfants désolés.
Ses funérailles (1), célébrées avec la pompe qui reve-
nait à son grade de Grand cordon et aux charges élevées
qu'il avait remplies, furent, pour ses concitoyens, l'occa-
sion d'affirmer encore une fois d'une façon solennelle et
publique l'estime universelle qui entourait le défunt.
Il repose dans le cimetière de la commune de
Waremme, qui lui doit sa prospérité et où son souvenir
restera populaire.
Sous l'influence des événements, de préoccupations ou
de besoins nouveaux, nos descendants en arriveront
peut-être à oublier les services rendus à la nation par de
Selys; les institutions dont il fit partie peuvent s'eflbn-
drer à un tournant de l'histoire; la pierre de son
(i) Voir le journal £a Meute du i I décembre 1900, ainsi que la
brochure intitulée : A la mémoire de Michel-Edmond, baron de
Selyn Longchamps, Liège, Vaillant-Carmanne, 1901.
6
(76)
monament s'effritera sous Taction du temps, rendant
rinscription illisible; l'auréole de Thomme politique
sera effacée par Téciat de celles dont on entourera
d'autres personnalités, mais le nom du savant restera
impérissable, parce que la science plane sereine au-
dessus de nos luttes de partis.
Grâce à l'usage respectable et rationnel qui veut que
le nom du naturaliste ayant décrit et dénommé le
premier une plante ou un animal soit inscrit, comme sa
signature, à la suite du nom latin de cet être, désormais,
de même que nous voyons les noms de Linné, de De
Candolle, etc., suivre ceux de nos végétaux, ceux de
Cuvier, J. Mûller ou P.-J. Van Beneden être accolés à
ceux d'animaux, il ne sera plus possible de parcourir un
ouvrage quelque peu complet sur les Mammifères, les
Oiseaux, les Odonates, sans rencontrer sur bien des pages
le nom de de Selvs.
III
TRAVAUX SCIENTIFIQUES.
De Selys s'étant occupé, souvent presque simultané-
ment, de sujets fort différents et reprenant plusieurs fois,
dans le cours de sa carrière, des travaux anciens afin de
les modifier ou de les compléter, il était impossible
d'adopter, pour résumer son œuvre, l'ordre chronolo-
gique. Nous avons donc groupé les mémoires et notices
par matières. C'est, pensons-nous, la meilleure manière
( 77)
de faire ressortir la part qui revient à leur auteur dans
le développement de l'histoire naturelle.
A, — Faune belge.
Deux zoologistes contribuèrent surtout à faire con-
naître la faune de notre pays : Pierre-Joseph Van Beneden
et Michel-Edmond de Selys Longchamps. Contemporains,
confrères et amis, ils se partagèrent en quelque sorte la
tâche : Van Beneden étudiant principalement les ani-
maux marins, Cétacés échoués sur nos côtes. Poissons
de la mer du Nord, Vers, Crustacés, Polypes, et, sans
négliger le côté systématique, insistant sur leur anaiomie
ou leur embrj'ologie ; de Selys portant au contraire son
attention sur les Vertébrés et les Arthropodes de l'inté-
rieur, Mammifères terrestres. Oiseaux, Poissons d'eau
douce, Lépidoptères, Orthoptères, Névroptères, traitant
son sujet en naturaliste descripteur, se préoccupant des
caractères extérieurs, de la distribution géographique, etc.
Les résultats de leurs investigations se complètent l'un
l'autre et forment un magnifique ensemble.
De Selys attacha toujours une grande importance à la
connaissance de la faune de nos contrées et cherchait
tous les moyens d'en encourager l'étude. Comme il le dit
fort bien dans un de ses ouvrages (1), « ... la connais-
sance de la faune indigène est beaucoup plus intéres-
sante que l'amoncellement des richesses exotiques... ».
Ainsi qu'on va le voir, il prêcha d'exemple.
[i) Études de Micromammalogie, page 4.
(78)
i . — Travaux d* ensemble sur la faune.
En 4842 parait sa Faune belge, /*"« partie, Indication
méthodique des Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons
observés jtisqu'ici en Belgique, livre devenu classique
parmi nous et qui fut longtemps un des guides indispen-
sables des naturalistes belges.
En rédigeant sa Faune, de Selys s'était proposé deux
buts : « Faire connaître d'abord aux Belges les produc-
» lions de leur pays...; ensuite fournir aux naturalistes
» étrangers un document détaillé sur la géographie
» zoologique de la Belgique, pour servir à ceux d'entre
» eux qui s'occupent de la géographie générale des
» animaux. »
Le travail contient :
40 L'indication de toutes les espèces de Vertébrés
reconnues en Belgique jusqu'en 1842. Il énumère,
l'homme y compris, soixante-trois espèces de Mammi-
fères, parmi lesquels huit Cétacés d'apparition acciden-
telle sur nos côtes, onze Mammifères domestiques, trois
cent dix Oiseaux sédentaires ou de passage et dix-sept
Oiseaux domestiques, dix Reptiles, treize Amphibiens,
cinquante -trois Poissons d'eau douce et quarante et un
Poissons de mer (1).
(1) Si le nombre de nos Poissons marins atteint actuellement
environ quatre-vingt-trois espèces, c'est-à-dire le double de ce qae
de Sclys signalait, on le doit surtout aux patientes recherches de
P.-J. Van Beneden.
(79)
Les nombres pour les Mammifères et les Oiseaux, très
voisins de ceux qu'on admet aujourd'hui, prouvent que,
dès 1842, de Selys avait étudié notre faune à fond. Les
recherches ultérieures n'ont permis d'apporter à ses
listes que des modifications insignifiantes.
L'ouvrage renferme en outre :
2® Les localités du pays où les espèces se rencontrent
ordinairement, celles où on les a observées d'une façon
accidentelle, leurs habitudes ;
3** Les époques de l'année où les espèces voyageuses
apparaissent chez nous;
40 Quelques notes critiques sur les points douteux, les
variétés locales, la synonymie, plusieurs indications
pour distinguer les espèces rares, peu caractérisées ou
mal décrites ;
5® Des renseignements sur des espèces observées près
de nos frontières, dans la Flandre française, la Picardie,
TArdenne française, la Lorraine, les provinces rhénanes
et la Hollande.
Le livre se termine par des résumés de classifications
de Vertébrés. Il y figure, entre autres, un projet de classi-
fication des Oiseaux, personnel à l'auteur et dont il
avait publié l'ébauche en ^834 (1).
Des planches en partie coloriées représentent les
oreilles et les pieds de nos Chauves-Souris, quelques
autres petits Mammifères, tels que VArvicola agrestis,
des Tritons et plusieurs Poissons d'eau douce.
(4) Nous reviendrons sur ce projet de classification des Oiseaux
dans le paragraphe intitulé Ornithologie,
(80)
En 1854, notre confrère, alors directeur de la Classe
des sciences de rAcadémie, prononça, dans la séance
publique du 17 décembre, un discours excessivement
intéressant sur la Faune de Belgique. Il y envisageait
surtout la distribution géographique de nos animaux et
divisait le pays en sept régions, dont il énumérait les
habitants les plus caractéristiques. Ces régions étaient,
d'après lui :
a. La région de la mer et du littoral ;
b. La région des landes et des marécages (Campine);
c. La région des plaines découvertes de la Hesbaye,
dont il regardait la faune, assez réduite par la culture et
la présence d'une population dense, comme formée des
animaux véritablement typiques du pays, animaux qui
persistent à y habiter malgré des circonstances peu
favorables;
d. La région de la Meuse;
e. La région du Condroz et de l'Entre-Sambre^t-
Meuse ;
f. La région de TArdenne (à faune subalpine) ;
g. La région de la Lorraine représentée par la lisière
méridionale du Luxembourg.
On remarquera que de Selys, se basant sur ses obser-
vations, était déjà arrivé, il y a quarante-sept ans, avec
une sûreté de coup d'oeil remarquable, h une subdivision
zoogéographique de notre territoire si exacte que celle
qu'admettent nos naturalistes actuels n'en diffère que
par quelques détails.
La grande compétence de de Selys en tout ce qui
touchait à notre faune continentale le désigna au choix
(81 )
d'Eugène Van Bemmel pour la rédaction du chapitre
intitulé : Mammifères, Oiseaux, Reptiles, dans le tome I
de Patria belgica, publié en 1873.
La publication de Van Bemmel était une œuvre de
vulgarisation, mais de Selys, loin d'écrire hâtivement
quelques pages banales, rédigea la partie qui lui était
confiée de façon à en faire un travail éminemment utile
et d'une portée sérieuse. Après un exposé des caractères
zoologiques des principales régions du pays, il passe en
revue nos Mammifères, nos Oiseaux, nos Reptiles et nos
Amphibiens en donnant sur chaque ordre, souvent sur
chaque espèce, des renseignements nets, réduisant à
néant les préjugés populaires, fournissant des détails
sur les mœurs, les dates d'apparition des formes migra-
trices, sur les dégâts causés par les espèces nuisibles,
sur les faits qui rendent beaucoup d'espèces utiles, etc.
On a souvent dit que la botanique était une science
aimable; sous la plume de notre confrère, la zoologie
aussi devenait une aimable science.
Dans la séance publique de la Classe des sciences du
46 décembre 4897, de Selys fit une lecture qui excita le
plus vif intérêt sous ce titre : Le déclin dhme faumde.
Comme tous ceux d'entre nous qui collectionnèrent dans
leur jeunesse les productions naturelles de certains
cantons déterminés, il avait été frappé des effets destruc-
teurs de plus en plus intenses de l'homme.
Séjournant â Longchamps tous les ans, depuis les pre-
miers jours du printemps jusque fort tard en automne,
et en ayant recueilli soigneusement la petite faune locale
dès son enfance, c'est-à-dire durant soixante-dix ans, il
avait vu avec peine cette faunule s'appauvrir graduelle-
(82)
ment ; le nombre des individus diminuait incontestable-
ment pour beaucoup d'espèces; plusieurs d'entre elles
semblaient disparues en tant qu'habitants réguliers.
Quelles sont les causes principales de cette regrettable
transformation dans la faune d'un petit territoire, type de
la Hesbaye? De Selys estimait qu'il faut accuser surtout
la suppression des jachères, l'extension de l'élevage, le
remplacement des cultures variées par celle de la bette-
rave, le sulfatage des pommes de terre et l'emploi des
engrais chimiques, la corruption des eaux natureUes par
les résidus industriels, enfin la création des lignes de
chemin de fer. 11 ajoutait ces mots, résumant les tristes
conséquences de ce qu'on est convenu d'appeler le pro-
grès : a L'homme finit par établir le désert autour de
lui. »
2. — Mammifères de Belgique.
En 183G, à un âge où les jeunes gens en sont encore
presque tous à la période des tâtonnements, l'éminent
naturaliste débute en mammalogie par un coup de
maitre en publiant son Essai monographique sur les
Campagnols des environs de Liège. A cette époque, celui
qui voulait déterminer les petits Mammifères rencontrait
les plus grandes difficultés ; « parmi les genres nombreux
» qui composent l'ordre des Mammifères rongeurs, il en
» est peu, disait alors de Selys, qui soient encore aussi
» embrouillés que celui des Campagnols, surtout en ce
» qui concerne les espèces indigènes ».
Il avait recueilli un grand nombre d'exemplaires dans
la province de Liège, et, utilisant les caractères tirés des
(83)
dimensions, de la longueur des oreilles, du chitire deâ
vertèbres caudales, du nombre de mamelles, de la forme
du crâne, enfin de la dentition, il distingua cinq espèces
(réduites aujourd'hui à quatre) et décrivit pour la pre*
mière fois l'intéressant Campagnol souterrain, Arvicola
(Microtus) subterranem, répandu dans toute la Belgique,
même dans les Flandres. Le nom de de Selvs est accolé
actuellement, dans tous les ouvrages, à celui de celte
forme bien nette qu'il a eu le mérite de signaler à
Tattention des zoologues.
On confondait habituellement le Mus agrestis de la
deuxième édition de la Fauna suecica de Linné avec le
Campagnol des champs Arvicola arvalis. De Selvs, ayant
pu comparer des échantillons reçus de Suède à d'autres
individus capturés à Longchamps, montra dans sa Note
sur le Mus agrestis de Linné, publiée en 1844, qu'il
s'agissait bien d'une espèce distincte devant porter le
nom à* Arvicola agrestis. C'est avec raison qu'il la main-
tint dans sa Faune belge et dans son article de Patria
belgica, quoique d'autres auteurs aient cru devoir la
supprimer de nos catalogues, car un naturaliste des plus
compétents à cet égard, J.-H. Blasius, après une étude
attentive de la dentition, est arrivé, seize ans plus tard, à
cette même conclusion que V Arvicola agrestis est distinct
des A, arvalis et A. glareola.
En 1841 aussi, dans une Note sur deux espèces de
Musaraignes observées nouvellement en Belgique, de Selyâ
put ajouter, aux Mammifères de notre faune, le Sorex
pygmœus Laxm. capturé à Saint-Hubert et la Crocidura
teucodon Herm. prise à Es pierres.
L'examen d'un manuscrit anonyme, datant probable-
( 84 )
ment de 1800, attribué à Van der Stegen de Putte et
trouvé dans les papiers de feu Van Mons, révéla à
de Selys des détails si curieux qu*il crut bien faire en en
publiant une analyse très complète dans le tome XXIV
(1850) des Mémoires de r Académie, sous le titre d'Analyse
et extraits d'un Essai sur L'histoire naturelle du Brabant.
Nous ne pouvons résumer ici ce long travail d'un intérêt
surtout historique. Bornons-nous à dire, avec de Selys,
que le manuscrit qui paraît l'œuvre d'un auteur conscien-
cieux et instruit prouve des changements assez notables
survenus dans la faune des Mammifères du Brabant
depuis la tin du XVIlIe siècle. Le Sanglier, par exemple,
existait encore à cette époque dans les forêts du centre
du pays.
La recherche des origines probables de nos races
domestiques l'occupa plusieurs fois, et dans la séance du
30 juillet 1883 de la Société d'anthropologie de Bruxelles,
il fit part de ses vues sur ce sujet : « Pendant assez
» longtemps, dit-il, on avait éprouvé de la difficulté pour
» rapporter nos animaux domestiques à leurs types sau-
» vages, parce qu'ils présentent avec eux certaines diffé-
» rences. Mais les études récentes sur la variabilité des
» espèces et les théories relatives à l'évolution, à la
» sélection et à l'adaptation aux milieux, ont permis de
» ne pas attribuer un caractère spécifique aux diffé-
» rences observées L'idée que l'on avait, bien
}} à tort, que l'Aurochs, encore existant, était la souche
» de nos bœufs, étant reconnue inexacte, on se deman-
» dait d'où proviennent nos troupeaux. Aujourd'hui, on
» ne voit rien qui s'oppose à ce qu'ils dérivent du Bœuf
» fossile (Bos primigenius Bojanus), comme le pensait
» Cuvier »
( 85)
0e Selys rappela, dans la même communication, que
lorsque J. Steenstrup visita le Musée royal d'histoire
naturelle de Bruxelles, en 1872, et y examina les osse-
ments de Rennes, de Moutons, de Chèvres et de Chiens
trouvés dans les grottes de la Lesse, ce savant remarqua
le peu de constance des caractères offerts par ces restes
et se demanda si bon nombre de ces os ne provenaient
pas d'animaux déjà domestiqués à l'époque du Renne.
3. — (Hseaiix de Belgique.
Nous avons déjà rappelé, dans la partie biographique
de la présente notice, ce fait assurément digne de
remarque, qu'à 47 ans de Selys publia dans le Diction-
naire géographique de la pravinoe de Liège, édité par
Vander Maelen en 4831, son premier travail imprimé :
Catalogue des Oiseaux des environs de Liège classés d'après
une nouvelle méthode.
Cette liste d'oiseaux, qui renferme déjà plus de deux
cents espèces sur les trois cent dix que l'auteur devait
mentionner onze ans après pour la Belgique entière,
était presque en totalité basée sur des observations per-
sonnelles ; « les onze douzièmes de ce catalogue, dit-il,
» sont le résultat de mes propres recherches ».
Chaque nom est accompagné de renseignements sur la
rareté relative, l'habitat spécial des espèces peu com-
munes, les dates de passage, etc.
On trouve naturellement dans cette énumération
quelques espèces fausses, telles que Pyrrhula coccinea et
Perdix belgica, dont de Selys a fait justice plus tard,
(86)
ainsi que certaines formes, comme Hirundo rupestris
qui n'appartiennent pas au pays; cependant, l'ensemble
est présenté d'une façon intéressante; la classification
prouve déjà beaucoup de méthode et un esprit observa-
teur. Il est facile de constater que le débutant deviendra
un ornithologiste de premier ordre.
Après la publication de sa Faune belge (184S), dont
nous avons parlé plus haut, de Selys n'eut plus guère à
ajouter d'espèces à ses listes des habitants réguliers de
nos provinces, mais il nota avec soin les variétés curieuses
et les arrivages accidentels. C'est ainsi qu'il entretint
l'Académie de variétés de la Buse commune et du Pigeon
domestique, des passages de Casse-Noix [Nucifraga] (1844),
de Becs-croisés [Loana cttrvirostra et L. bifasciata] (1846),
de Guêpiers [Merops apiaster] (1871) et des deux appari-
tions, en 1863 et en 1888, du Syrrhaptes paradoxus, inté-
ressant Galiinacé originaire de la Mongolie et des déserts
de l'Asie centrale. Suivant lui, le Syrrhapte se reprodui-
rait peut-être chez nous, dans les landes sablonneuses et
les dunes, si on Vy laissait tranquille, car, en 1863,
l'oiseau essava de nicher au Jutland et en Hollande.
En 1893, de Selvs fit une communication sur VAccli-
matation de deux espèces de Tétras en Belgique. Cette
notice avait pour objet de recommander dès essais d'in-
troduction de la Grouse ou Tétras d'Ecosse (Lagopus
albus L., race scoticus Lath.) et d\i Grand Coq des bois
(Tetrao urogallus L.) dans les forêts et les bruyères de
l'Ardenne, où ces deux espèces se multiplieraient si elles
étaient protégées contre le braconnage. L'auteur citait à
ce sujet les résultats remarquables d'une tentative faite
dans les bois et les bruyères de la Cédrogne, par
M. E. Nagelmackers-Orban.
(87 )
4. — Poissons de Belgique,
De Selys avait donné une place étendue aux poissons
d'eau douce de la famille des Cyprinides dans sa Faune
belge de 1842, ajoutant à leur énumération des diagnoses
destinées à faire reconnaître plusieurs formes nouvelles
ou peu connues que, pour plus de certitude, il avait
soumises à Texamen de spécialistes tels que Louis Agas-
siz, Ch. Bonaparte et J. Heckel. Toutefois, malgré le soin
apporté à ce travail, il reconnut par la suite qu'un cer-
tain nombre de prétendues espèces n'étaient que des
variétés ou des hybrides. C'est ce qui l'engagea à com-
muniquer d'abord au Congrès scientifique de France
(session de Chartres, 1869) une notice intitulée : Liste
rectifiée des Cyprinidées de Belgique, etc., puis à revenir
encore sur cette question, dans sa Revision des Poissons
d^eau douce de la faune belge, lecture faite à la séance
publique de la Classe des sciences de l'Académie, le
16 décembre 1887.
Cette lecture qui, comme son titre l'indique, embrasse
l'ensemble de nos poissons d'eau douce, nous présente
ces animaux classés non plus d'après Ch. Bonaparte,
mais d'après les idées plus récentes de Gûnther. De Selys
cite quarante et une espèces d'eau douce authentique-
ment constatées en Belgique et donne leur répartition
géographique exacte. Il indique, en même temps, les
corrections à effectuer à sa Faune belge et qui consistent
en l'élimination de onze formes qui ne sont que de
simples races, d'une forme qui n'existe probablement
pas chez nous, le Salnio trutta, de quatre formes qui
^ I
(88)
sont des hybrides et, enfin, dans l'addition d'une espèce,
le Leucaspius delineatus, découvert en 1880 à Anvers par
M. Emile Gens.
Rappelons, pour terminer ce qui concerne les poisscms
du pays, que c'est de Selys qui signala le premier, en
1842, comme faisant partie de notre faune, le Goregone
Lavaret (Coregonus oxyrhynchus L.) que nos pécheurs
capturent dans les eaux saumâtres avec les Ëperlans.
5. — Vertébrés belges utiles ou nuisibles.
En 1851, à la demande du Gouvernement, notre con-
frère, à la science duquel on ne faisait jamais appel en
vain, rédigea un Aperçu sur les animaux utiles ou nui-
sibles de la Belgique, qui fut publié dans le Rapport
décennal sur la situation administrative du royaume. Le
sujet l'intéressant beaucoup, de Selys continua à s'en
occuper et accepta, en 1860, d'écrire, pour Le livre de la
Ferme et de la Maison de campagne^ édité par P. Joi-
gneaux, le chapitre sur les animaux utiles ou nui-
sibles.
L'article en question fut l'origine de la lecture Sur les
animaux vertébrés de lu Belgique utiles ou nuisibles, faite
à la séance publique de la Classe des sciences, le
16 décembre 1861 . De Selys y passe en revue nos Verté-
brés les plus communs, en indiquant la nature de leurs
services ou de leurs déprédations et surtout en redressant
à chaque instant, comme ils le méritent, les erreurs et
les préjugés qui régnent encore partout dans nos cam-
pagnes et qu'avec quelques efforts de la part des institu-
(89)
leurs ou d'autres personnes instruites il serait facile
d'extirper.
Il y a, en effet, quelque chose de honteux à notre
époque de voir clouer sur les portes des granges les
cadavres des Hiboux, oiseaux si utiles cependant par
l'énorme quantité de petits rongeurs qu'ils détruisent,
de constater que les Cigognes qui arrivent dans les
Flandres et qui y nicheraient probablement aussi bien
que dans les plaines de la Hollande, sont accueillies à
coups de fusil, comme cela eut lieu près de Gand, cette
année même (1901), etc. Nous ne pouvons, on le com-
prend, nous étendre davantage sur cette lacune dans
l'instruction du peuple, mais nous exprimons le vœu que
la lecture de de Selys soit rééditée et reçoive le plus de
publicité possible.
6. — Lépidoptères de Belgique.
Naturaliste extrêmement précoce, de Selys, tout jeune,
presque encore enfant, encouragé par Henri Stephens,
débuta, en 1829, comme nous l'avons relaté, par la lec-
ture, devant la Société des sciences naturelles, d'un
Mémoire sur les Lépidoptères de la province de Liège.
Cette œuvre, le premier de tous ses travaux, resta
manuscrite, mais servit vraisemblablement de canevas à
une Liste des Lépidoptères de la province de Liège qu'il
publia en 1831 , en même temps que son catalogue
d'Oiseaux, dans le Dictionnaire géographique de Vander
Maelen.
Ce fut en cette même année 1831 qu'il se lia d'une
(90)
amitié qui devait durer plus de cinquante ans, avec
Charles Donckier de Donceel, alors aussi à ses débuts (1).
Les deux jeunes gens manquant de guides et de livres
pour la détermination des groupes difficiles des Phalé-
nides et des Microlépidoptères, s'associèrent dans le but
de classer les insectes de ces familles au fur et à mesure
de leur apparition dans Touvrage de Duponchel, conti-
nuateur de Godart. De Selys a déclaré lui-même que
c'est grAce au concours de Donckier de Donceel et aussi
de J. Putzeys, ainsi que de plusieurs amateurs bruxellois
et namurois, qu'il osa « risquer », en 1837, la publication
de son Catalogue des Lépidoptères ou Papillons de la
Belgique^ précédé du tableau des Libellulines de ce pays (2).
Ce catalogue comprend l'énumération des Rhopalocères
ou Diurnes (quatre-vingt-sept espèces), des Crépusculaires
(trente-sept espèces) et des Bombyciens (quatre-vingt-
dix-neuf espèces), avec des indications sur la distribu-
tion géographique, sur les collections contenant les
types rares et sur les dates d'éclosion. Il devait être suivi,
en 1838, de deux livraisons consacrées aux autres
groupes, mais l'auteur, avec la conscience scrupuleuse
qui le caractérisait, en différa la publication jusqu'en 1844,
afin, dit-il, « d'obtenir la détermination exacte de plusieurs
espèces douteuses », détermination qui fut faite par
(1) Ch. Donckier de Donceel a acquis une grande compétence
quant aux Lépidoptères de notre faune. C'est à lui que nous devons,
entre autres, le catalogue le plus complet des Lépidoptères de
Belgique, publié dans les Annales de notre Société entomologique
en 1882.
(3) Publié à part à Liège.
( 91 )
Boisduval, Duponchel et Pierret, lors d'un voyance à
Paris en 1843.
Le résultat de ces dernières investigations a été
fusionné avec le reste dans VÊnumération des Insectes
lépidoptères de la Belgique qui parut en 1844 dans le
tome II des Mémoires de la Société royale des sciences de
Liège, et constitua durant longtemps le vade mecum des
lépidoptéristes belges.
Ce n'est strictement qu'une énumération comprenant
mille vingt et une espèces, classées d'après Boisduval
jusqu'à la fin des Phalénides, d'après Duponchel pour les
Microlépidoptères et à laquelle manquent malheureuse-
ment les données géographiques ou autres qui augmen-
taient beaucoup l'intérêt du catalogue de 1837.
De Selys s'était aperçu de cette lacune, car il écrit dans
sa préface : « Plus tard, je me propose de publier un
D catalogue raisonné avec des détails sur les mœurs des
» espèces, les localités où elles existent, l'époque d'appa-
» rition, etc. j»
Le travail se termine par des descriptions de treize
variétés et de quatre espèces présumées nouvelles, mais
dont une seule a été maintenue ultérieurement: le Ptero-
phorus (Oxyptilns) hemidactyltis.
Enfin, en 1857, notre^confrère collabora, dans le tomel
des Annales de la Société entomologiqiie, au Catalogue
des Insectes lépidoptères de la Belgique, en y donnant la
série de nos Diurnes et de nos Crépusculaires. A partir
de cette date, il laissa à d'autres le soin de dresser des
listes de plus en plus complètes et se borna à faire à la
Société entomologique des communications sur les
résultats d'excursions, sur des variétés curieuses comme
7
(Ô2)
celles des Zygaena trifoliiy Z. Umicerae, Zffilvpendulae,
Z, hippocrepidiSj ou sur les ravages de certaines espèces,
telles, par exemple, que la Noctua segetum au sujet de
laquelle il conseillait de protéger les Freux Corvus {ru-
gilegus, grands destructeurs des chenilles de cette Noc-
tuelle.
7. — Orthoptères de Belgique.
De Selys ne commença à collectionner sérieusement les
Orthoptères qu'en 1857. Jusqu'à cette époque, nos ento-
mologistes ne possédaient d'autre guide que VEnumeratio
methodica Orthopterorum Belgii de Wesmael (1), remon-
tant à 1838 et renseignant trente espèces. De Selys, cher-
cheur habile, éleva bientôt le nombre de nos formes
indigènes à quarante-deux et publia, en 1862, son premier
Catalogue raisonné des Orthoptères de Belgique, auquel il
devait, du reste, apporter plusieurs modifications plus
ou moins importantes, notamment en 1868 dans ses
Additions et corrections au catalogue raisonné des Ortho-
ptères de Belgique, où il indique sept espèces à sgouteret
en élimine trois, puis, vingt années plus tard, en 1888,
dans le Catalogue raisonné des Orthoptères et des Névro-
ptères de Belgique, résultat de récoltes nombreuses qui lai
permettent d'énumérer, avec les localités, les époques
d'apparition et une courte synonymie, quarante-sept
espèces d'Orthoptères belges.
Enfin, en 1899, il compléta nos connaissances sur ce
groupe par une ^ote comparative sur la distrilmtion géo-
(4) Bulletins de CAcad. roy, de Belgique, t. V, n« 9, 4838.
(93)
graphique des Orthoptères en Belgique, en Angleterre et
en Hollande.
Quelques apparitions accidentelles de formes étran-
gères furent aussi, de sa part, l'objet de communications
intéressantes. Il signala, entre autres, deux captures de
la Mante religieuse en 1890 et en 1892 dans le Hainautet
six observations d'apparitions du Pachytylus migratoriiis
(de 1822 à 1849).
8. — Névroptères de Belgique.
Respectant la manière de voir de notre vénéré con-
frère, nous conserverons ici au mot Névroptère le sens
étendu qu'il lui donnait avec Linné, Latreille, Hagen,
Brauer et Mac Lachian.
C'est encore au Dictionnaire géographique de la pro-
vince de Liège, édité en 1831 par Vander Maelen. que
nous devons recourir pour trouver la plus ancienne
publication de de Selys sur les Névroptères. On y ren-
contre une liste des genres d'Insectes Aptères, Névro-
ptères et Lépidoptères de la province de Liège. Cette pre-
mière et modeste énumération de nos Névroptères n'a
évidemment que la valeur d'un document historique, et
il faut arriver à l'année 1837 pour voir de Selys aborder,
avec une science qui se développera de plus en plus, le
groupe des Odonates auquel il consacrera une bonne
partie de sa vie laborieuse. En efiet, dans la brochure
concernant les Lépidoptères qu'il publia à cette époque,
figure un Tableau des Libellulines qui se trouvent en Bel-
gique. Il raconte comment la lecture du travail de Vander
(94)
Linden(l)sur les Libellulines d'Europe lui suggéra Tidée
de rechercher les espèces habitant notre pays. Le jeune
naturaliste réussit à souhait, puisque, aux vingt-six
espèces que son prédécesseur signalait en Belgique, il
put déjà en ajouter six, dont deux qu'il considérait
comme nouvelles : Pelalura flavipes, qu'il reconnut plus
tard être le Gomphus pulchellus Stephens, et VAgrian
aurantiaca, qui s'est trouvée n'être qu'une variété femelle
de VIschnura pumilio Charp.
En 1840 et en 1841, il présenta à l'Académie une Ênu-
mération des Libellulidées de la Belgique, puis successi-
vement deux Additions à cette notice. Le chiffre des
formes belges s'élève à quarante-quatre et deux bonnes
espèces entièrement inédites : Diplax Fonsœlonibii (sous
le nom générique de Libellula) et Agrion Scitnlum, sont
décrites pour la première fois.
En 1843, sous le titre de Nouvelles additions aux Libel-
lulidées de la Belgique, il publia, dans les Bulletins de
V Académie, une nouvelle liste des Odonates du pays en
ajoutant des données nouvelles sur les localités et les
dates d'apparition. Le nombre des espèces se trouve
porté à cinquante-six.
De Selys donna ensuite, dans les Annales de la Société
entomologique^ de 1859 et de 1862, un Catalogue des
Insectes Odonates de Belgique et une Addition à ce cata-
logue. U y énumérait cinquante-neuf formes indigènes.
En 1878 parait, dans le même recueil, une notice
intitulée : La Libellula erythraea en Belgique, où l'auteur
(1) Monographiœ Libellulinarum Europœarum Spécimen^ auc-
lore P,'L, Vander Linden, Bruxelles, 1825.
( 9n )
signale une capture authentique sur l'étang de Long-
champs d'un mâle adulte de cette espèce méridionale
déjà indiquée par lui dans le catalogue cité plus haut
comme vue antérieurement, dans la même localité,
en 1859. Il saisit l'occasion de cette communication pour
ajouter encore quelques espèces à la liste déjà longue
des Odonates de Belgique, dont le nombre atteint alors
soixante-trois, c'est-à-dire plus des trois cinquièmes des
formes européennes.
De Selys condense enfin toutes ses études sur nos
Odonates et nos autres Névroptères dans son Catalogue
raisonné des Orthoptères et des Névroptères de Belgique,
paru en 1888 et dont nous avons dit un mot dans le para-
graphe précédent. Ce travail remarquable par l'exactitude
minutieuse qui a présidé à sa rédaction et par les nom-
breux documents de distribution géographique, de dates,
de synonymie et de bibliographie dont il est enrichi,
constitue certainement un des ouvrages les plus utiles à
consulter pour les travailleurs belges. On est étonné en
le lisant de la richesse relative de notre faune qui com-
prend vingt-deux Psocides, soixante- quatre Odonates et
deux cent quarante et un Névroptères d'autres types,
Éphémérides, Perlides, Phryganides, etc.
Le lecteur a pu apprécier, par ce qui précède, l'impor-
tance fort grande des recherches de de Selys sur la faune
belge; leur ensemble suffirait à faire la réputation d*un
savant et, cependant, ces recherches ne constituent,
ainsi qu'on va le voir, qu'une partie de l'œuvre scienti-
fique du regretté naturaliste.
( W)
B. — Mammifères.
Le travail capital de notre confrère sur les Mammi-
fères est incontestablement l'ouvrage intitulé : Études
de Micromammalogie, Revue des Musaraignes, des Rats et
des Campagnols, suivie d'un index méthodique des Mam-
mifères d'Europe» Paris, 1839.
Pour en apprécier toute la valeur, il faut d'abord s'être
heurté soi-même aux difficultés qu'offre la détermination
des petits quadrupèdes, il faut ensuite se reporter à
l'époque où le livre fut rédigé. A cette date, on connais-
sait, grâce à Temminck, la série à peu près complète des
Oiseaux européens, mais il n'existait encore aucun
recueil concernant toute l'Europe pour la classe des
Mammifères.
Cette lacune regrettable amena en premier lieu de
Selys à composer VEuropœorum Mammalium index
methodicus qu'il inséra à la fin du volume et qui, loin
d'être une compilation, est le résultat d'un grand
nombre de recherches et de l'examen attentif des Mam-
mifères conservés alors dans les Musées de France,
d'Allemagne, de Suisse et d'Italie.
Ayant constaté les peines que devaient se donner les
zoologistes pour arriver h déterminer les Musaraignes,
Rats et Campagnols encore peu connus et décrits d'une
façon défectueuse, il entreprit courageusement, sous le
titre de Micromammalogie, la monographie détaillée des
Sorex, Mus et Arvicola d'Europe, et, utilisant ses facultés
observatrices, le fit avec tant de talent que, malgré les
(97)
progrès de la zoologie systématique actuelle, peu de
chose est à modifier à cette œuvre utile.
Ainsi, sur les huit espèces de Musaraignes décrites par
de Selys, une seule doit disparaître, le Crossopus ciliatus
qui n'est qu'une variété du Cr. fodiens. En outre, le
genre t^achyura qu'il créa d'après le système dentaire
est encore adopté aujourd'hui. Des huit formes de Rats
européens admises par l'auteur, une seule aussi est à
supprimer, le Mus islandicus, variété du M. muscidus.
Dans le groupe des Campagnols, le plus difficile à
débrouiller, le nombre des variétés élevées inutilement
au rang d'espèces est, il est vrai, assez notable, mais ce
défaut est racheté par la distinction et la description de
deux espèces très nettes auxquelles le nom de de Selys
restera attaché, VArvicola Savii et VA. subterraneus
dont nous avons parlé à propos de la faune de Bel-
gique.
Notre confrère a publié vers le moment de l'appari-
tion de ses Études de Micromammalogie, c'est-à-dire en
1838 et 4839, divers articles sur les Campagnols dans la
Revue zoologique de Guérin Méneville et dans les Actes de
V Académie de Florence. Ils ont trait à des formes décrites
dans son ouvrage principal.
C — Ornithologie.
Les recherches de de Selys sur les Oiseaux sont nom-
breuses, mais ne forment pas un tout coordonné comme
celles ayant trait aux Micromammifères de la faune
européenne. Elles ont presque toutes été publiées, sous
(98)
forme de notices détachées, dans les Bulletins de V Aca-
démie et dans divers recueils étrangers.
La plus ancienne en date de ces notices est intitulée :
Extrait d*une lettre sur la Motacilla cinereocapilla, et
parut en 1839 dans les Alti délie Reunioni degli Sienziati
italiani.
En 1843, de Selys fit insérer dans nos Bulletins une
Note sur une nouvelle Mésange d^ Europe, dans laquelle il
décrit, comme nouveau, le Parus horealis et donne les
descriptions différentielles des P. palustris L., P. atri-
capillus Gm., P. horealis Selys, P. Sibiricus Gm. et P.
lugubris Pall. Le genre Mésange fut un de ceux pour
lesquels il montra toujours une véritable prédilection.
La vivacité des mouvements de ces petits oiseaux, la
grâce avec laquelle ils se suspendent aux rameaux
flexibles en recherchant les insectes, leur arrivée en
troupe en automne alors que la plupart des autres habi-
tants ailés des jardins ont disparu, leur familiarité à
regard de Thomme, enfin les colorations élégantes de la
plupart, en font des êtres charmants. De Selys, nous
1 avons dit ailleurs, en avait réuni une collection très
riche et à peu près complète.
A la suite d*un voyage en Angleterre, en septem-
bre 1883, au cours duquel il put voir dans les belles
collections particulières de MM. Dresser, Seebohm,
Shelly, Sclater et lord Lillford, les quelques espèces
qu*il ne possédait pas, il publia, dans le Bulletin de la
Société zoologique de France pour 1884, une étude détail-
lée sous le titre de : Considérations sur le genre Mésange
(Parus). 11 y admet neuf sous-genres caractérisés par la
couleur du plumage et la distribution géographique ;
(99)
deux de ceux-ci, Sittiparus et Periparus, sont des créa-
tions personnelles. Il décrit trente-cinq espèces distinctes
et, à propos de chacune, les races locales dont on a fait
souvent des espèces fausses et qu'il rattache très judi-
cieusement aux formes types.
Les Loxia ou Becs-croisés furent aussi des oiseaux
intéressant spécialement notre confrère. Dans une
notice Sur les Becs-croisés leucoptère et bifascié parue
dans les Bulletins de V Académie, en 184f), il donna avec
précision les caractères qui séparent le Loxia leucoptera
Gm. de TAmérique septentrionale du L, bifasciata Brehm
de Sibérie, en ajoutant des notions sur les variétés
d'âge et de sexe, sur les mœurs, l'habitat, etc. Enfin,
il compléta ce travail par quelques indications sur les six
espèces du genre alors connues. De Selys écrivit encore,
plus tard, sur ces curieux animaux à propos de leurs
migrations. Il fit, en effet, au deuxième Congrès inter-
national de Budapest (1891), une communication sur les
Migrations de Loxia bifasciata, Garrulu^ glandariu^ et
Parus Pleskei,
En 1847 parut, dans les Mémoires de la Société royale
des sciences de Liège, une contribution intéressante à la
distribution géographique des Oiseaux intitulée : Sur les
Oiseaux américains admis dans la faune européenne.
De Selys s'y élève, avec raison, contre la légèreté avec
laquelle on avait admis dans la faune d'Europe un assez
grand nombre de formes exotiques, soit de passage
accidentel, soit introduites artificiellement et acclimatées,
soit même vendues frauduleusement par des marchands
comme espèces européennes.
L'auteur énumère d'abord vingt espèces américaines
( 100 )
indiquées d'Europe par suite d'erreurs et devant être
rejetées des catalogues; puis les Oiseaux américains
terrestres au nombre de huit, parmi lesquels Columha
migratoria, Coccystes ameriranus, Alcedo Akyon dont
l'apparition en Europe sembie constatée; enfin les
Oiseaux américains aquatiques, au nombre de vingt,
dont l'arrivée accidentelle dans les contrées européennes
serait exacte.
Il donne ensuite deux listes, l'une des Oiseaux ter-
restres et aquatiques comprenant soixante-dix espèces
qui sont d'une façon incontestable communes à l'Europe
et à l'Amérique septentrionale, l'autre comptant vingt-
quatre espèces qui ne constitueraient que des races
climatiques américaines ne différant pas spécifiquement
des formes d'Europe.
D'après de Selys, tous les Oiseaux communs aux deux
mondes appartiennent à des espèces qui se trouvent
dans la zone glaciale des deux continents et ne s'en
écartent qu'en hiver ou accidentellement. En un mot,
leur aire géographique est continue, les mêmes formes
fréquentant la Laponie, le Spitzberg, l'Islande, le Groen-
land et le Labrador.
De Selys fournissait ainsi, dès 1847, un argument
puissant aux naturalistes qui font de l'ensemble de la
partie septentrionale de l'Amérique du Nord, de l'Europe
proprement dite et de la plus grande partie de l'Asie
une seule région zoogéographique sous le nom de région
Holarctique.
La même année, il publia, dans la Reviie zoologique de
Guérin Méneville, une Note sur le Passer pusilliis et la
Sylvia icterina, puis, en 1855, dans Naumannia, Journal
( 101 )
fur die Ornithologie, un article concernant les Oies
d'Europe : Bemerkungen ûber die Wahren Ganse (^Anser)
Europa*s, où il attire l'attention sur l'observation de
Ûegland quant à la couleur des ongles des Oies sauvages
européennes comme caractère spécifique ; ensuite, dans
nos Bulletins, une Notice sur VHirondelle rousseline
d'Europe et sur les autres espèces du genre Cecropis, tra-
vail critique dans lequel, par la description minutieuse
des échantillons de onze espèces, il arrive à éclaircir à
peu près complètement une question d'ornithologie qui
avait embarrassé longtemps les naturalistes.
Une étude attentive des Oiseaux réunis dans les musées
d'Italie devint le sujet de ses Notes on varions Birds
observed in Italian Muséums in 1866, parues en 1870
dans Ibis, Journal of Omithology.
Mentionnons aussi une série d'analyses d'ouvrages de
Lesson, Von der Miihle, Schlegel, Ch. Bonaparte et
Strickland sur les Oiseaux, insérées, de 1842 à 1848,
dans la Revue zoologique de Guérin Méneville; les
remarques et critiques qu'elles contiennent n'ont rien de
banal et sont presque toujours le résultat d'observations
de l'auteur.
Le 16 décembre 1879 constitue une date importante
dans la carrière du savant zoologiste. En efiTet, dans son
beau discours Sur la classification des Oiseaux depuis
Linné, prononcé, en qualité de directeur, dans la séance
publique de la Classe des sciences de l'Académie, il
résuma de main de maître ses idées et celles des autres
fondateurs de la science sur les classifications ornitholo-
giques, puis, s'élevant plus haut encore, il exposa ses vues
personnelles sur la théorie de révolution.
( 102 )
Résumer en peu de lignes un travail de cette portée
n*est pas chose aisée ; aussi réclamons-nous ici particu-
lièrement rindulgence du lecteur.
De Selys, dans ce discours, passe d'abord en revue
les classifications proposées pour les Oiseaux depuis la
première édition du Systema naturae de Linné (1735],
savoir : la classification de la douzième et dernière édi-
tion publiée par Linné lui-même en 1766, puis celles de
Latham (1790), de Lacépède (1799), les diverses classi-
fications de Gh. Bonaparte (depuis 1828 jusqu'en 1854) et
celle de Sundewall (1872), toutes dérivées de Tidée
linnéenne.
Il cite ensuite les méthodes fondées sur les caractères
du squelette : De Blainville (1815), Huxley (1871).
Admirateur de Linné, notre confrère lui rend hom-
mage en ces termes : « £n remettant en lumière la
» haute valeur des connaissances ornithologiques de
» Linné, en montrant la sûreté générale de son coup
» d'œil en cette matière spéciale, nous avons voulu
» accomplir un acte de justice et de gratitude envers lui,
» puisque c'est à lui que nous devons l'origine des
» classifications véritablement méthodiques propres à
» faciliter la connaissance des corps organisés. y>
En appendice, de Selys reproduit son projet de classi-
fication des Oiseaux inséré en 1842 dans sa Faune belge.
Dans ce système, les Drontes (Dididœ)y formant l'ordre
des hier tes, étaient placés en télé, immédiatement avant
les Acci pitres.
Il réunissait en un seul ordre des Cheldidones, les
Caprimulgidœ et les Hirundinidœ, Son ordre des Pas-
seres était, comme dans presque toutes les classifications,
(103)
un mélange des groupes difficiles à ranger ailleurs ; tou-
tefois les Trochilidœ en étaient exclus. L*ordre des Pici
comprenait ce que nous nommons vulgairement les
<irimpeurs plus les Trochilidœ; Tauteur s'y servait des
caractères fournis par la langue et le bec, sans placer en
première ligne ceux tirés des doigts, d'où un groupement
moins clair cpie celui de Sundewall.
De Selys intercalait l'ordre des Strutiones (nos Ratites
actuels) entre les Alectorides comprenant les Rallidœ,
Megapodidœ et Palamedeidœ et les Grallœ ou Échassiers
au sens strict, au lieu de les ranger à part de tous les
Oiseaux à sternum caréné, ainsi qu'on le fait aujour-
d'hui.
Enfin, le dernier ordre était celui des Anseres ou Pal-
mipèdes.
Pendant les trente sept années qui s'écoulèrent entre
Ja première publication de ce projet et le discours que
nous analysons, Tauleur ayant beaucoup réfléchi, recon-
nut une partie des imperfections de son essai primitif;
aussi indique-t il une série de corrections à y apporter.
Il laisse cependant les ordres, sauf celui des Inertes, dans
leurs positions respectives adoptées dès le début et
conserve notamment l'emplacement des Strutiones que
les morphologistes n'accepteront certainement pas.
De Selys ne pouvait, dans son discours, passer sous
silence les théories transformistes et l'influence immense
qu'elles ont eue sur les classifications modernes. Pénétré
des idées que son beaurpère, l'illustre géologue d'Omalius
d'Halloy, professa constamment depuis 1830, il admet
Y évolution, mais l'interprète d'une façon toute spéciale.
Voici comment il s'exprimait à cet égard : « Si cette
(104)
» opinion est fondée, qu'il nous soit permis de dire
» sous quelles réserves nous pourrions l'adopter :
» 1^ En ne perdant jamais de vue que bien des groupes
» ont dû s'éteindre complètement sans laisser de descen-
» dance modifiée;
» 2° En remarquant que Tétude des animaux fossiles
» nous parait manifester, dans les genres et les espèces
» de chaque horizon géologique où chacune vivait, une
» régularité et une fixité relatives étendues à leurs nom-
» breux individus, équivalente à celles que nous consta-
» tons dans la nature vivante actuelle et qui ont porté
» Linné et son école à admettre la permanence des
» espèces;
» 3^ Ne trouvant pas, dans les formes fossiles, la trace
» des irrégularités et des oscillations qui devraient se
» montrer si les transformations avaient été indivi-
» duelles, partielles et opérées insensiblement, nous
» arrivons à formuler une conjecture qui paraîtra pro-
» bablement singulière, peut-être même excentrique,
» mais qui, à nos yeux, semble concilier les difficultés
» qui nous paraissent s'opposer, à des points de vue
» différents, à l'adoption de l'un ou de l'autre des deux
» systèmes radicaux en présence. Cette idée, la voici :
» Lorsque les formes organiques sont modifiées au
» point de se différencier en ce que nous appelons
» groupes ou genres nouveaux (le nom ne fait rien) et
» notamment lorsque l'organisation a été transformée en
» vue d'une adaptation spéciale (quelle qu'en ait été la
» cause efficiente), elle a dû, selon nous, s'opérer à un
» moment donné d'une façon en quelque sorte immé-
x> diate, par un processus régulier appliqué à tout un
( d05)
» ensemble d'individus et non par tâtonnements et pour
» ainsi dire à Taventure.
» Il y aurait eu, dans la vie de beaucoup d^animaux et
» de plantes, des époques marquées par une transfor-
» mation importante et comparable, jusqu'à un certain
» point, aux métamorphoses inhérentes, dans la nature
» actuelle, à chaque individu de beaucoup d'insectes et
» d'animaux inférieurs, métamorphoses régulières s'il
» en fut et qui s'accomplissent de la même manière
» dans chaque individu de l'espèce, quel qu'en soit le
» nombre et quelle que soit l'étendue géographique de
» leur habitation. »
Il ne nous appartient pas de discuter le bien fondé de
l'hypothèse émise par notre savant confrère; en bio-
graphe fidèle, nous devions nous borner à rappeler sa
conception originale.
Le dernier écrit de de Selys sur l'Ornithologie est la
relation intéressante et pittoresque de son Excursion à
Vîle d' Helgoland, en septembre 1880, publiée dans le
Bulletin de la Société zoologique de France (1).
Un peintre paysagiste allemand, H. Gâtke, séduit par
la beauté du site, s'étant fixé dans la petite ile d'Helgo^
land située au voisinage des embouchures de l'Ëlbe et du
Weser et placée sur le trajet direct des Oiseaux qui, de
l'Europe méridionale, de l'Asie Mineure, du Turkes-
tan, etc., se rendent chaque année, pour la reproduction,
dans les plaines arctiques, s'intéressa bientôt aux nom-
breuses formes qui s'arrêtaient momentanément dans la
(i) Le titre du tiré à part de VExcurtion à Vile (VHelgoiand
porte, par erreur, septembre d879. Mais le texte indique bien iSSO,
( 106)
localité, devint savant ornithologiste et réunit une col-
lection unique d'oiseaux migrateurs comprenant plus de
quatre cents espèces sur les cinq cents considérées
comme européennes (1).
De Selys, qui avait lu divers articles publiés par Gâtke
ainsi que les relation^ des visites faites à sa collection
par plusieurs naturalistes connus et qui, comme ses tra-
vaux le prouvent, s'était toujours hautement intéressé
aux migrations régulières ou accidentelles des Oiseaux,
résolut d'aller voir par lui même le collectionneur et son
musée. Voici comment il résume ses impressions :
« En jetant un coup d'œil d'ensemble sur les espèces
» erratiques observées à Helgoland, on reconnaît immé-
» diatement que le plus grand nombre appartient à des
» Oiseaux dont la patrie est la Scandinavie, le Sud-Est
» de l'Europe, l'Asie Mineure, le Turkestan, la Sibérie et
» la Daourie. Les Emberiza, Saxicola, Phillopneustes,
» Turdus de l'Asie septentrionale sont particulièrement
» bien représentés, non seulement par le nombre des
» espèces, mais aussi par celui des individus observés;
» statistique importante qui tend à faire croire que plu-
» sieurs espèces regardées comme purement asiatiques
' y> sont en réalité de passage régulier dans le Nord-Est de
» l'Europe.
» Les captures d'Oiseaux américains sont, au contraire,
» peu nombreuses et se réduisent pour ainsi dire à des
» exemplaires uniques plusieurs de ces Oiseaux se
(i) Cette collection, acquise, à la mort de son auteur, par
M. Heury Seebohm, fut généreusement donnée par ce dernier au
Brilish Muséum de Londres.
( 107 )
» trouvent dans TAlaska et. ... d'autres espèces erra-
» tiques de la Sibérie arrivées en même temps qu'eux
» montrent qu'ils sont venus par le nord de l'Asie et non
» à travers l'Atlantique. i>
D. — Pisciculture, repeuplement des cours
d'eau, etc.
Vers 4856 se fonda à Bruxelles une Société de pisci-
xîulture, dont la Commission administrative se composait
du vicomte Bernard du Bus, président, P.-J. Van Beneden,
de Selys Longchamps, d'Udekem, Mathieu et Schram,
membres. Elle fit au Jardin botanique de Bruxelles des
essais sur l'élevage des Salmonidés qui furent abandonnés
au bout d'un certain temps.
De Selys, que le problème du repeuplement des rivières
a constamment passionné, tenta lui-même des essais à
Longchamps-sur-Geer, au moyen d'œufs de Saumon et
de Truite provenant de l'établissement de Huningue.
Mais le succès ne répondit point à ses efforts; les jeunes
poissons, après avoir prospéré quelques mois, ne tar-
daient pas à périr. Ils avaient complètement disparu au
bout de trois ou quatre ans. Il attribua cet échec à la
nature vaseuse du fond du Geer.
Dans une lecture Sur la pêche fluviale en Belgique^ faite
en séance publique de la Classe des sciences de l'Acadé-
mie, le 46 décembre 1866, de Selys, après avoir rappelé
les travaux d'une commission nommée, sur la proposi-
tion du ministre Ch. Rogier, pour faire une enquête
scientifique et fiscale sur la situation de notre pêche
8
( 108 )
maritime, demanda s'il n*y avait rien à faire au point
de vue de la pêche fluviale : « Les choses, disait-il ^
»> se présentent de telle façon, en ce qui concerne du
» moins les espèces d'eau douce, que si des remèdes ou
» des palliatifs ne sont pas trouvés et employés, on peut
» prévoir le moment prochain où la rareté, la cherté^
» feront place à la disette et à Tanéantissement complet
» de plusieurs Poissons. »
Il examina ensuite quelles sont les causes principales
de dépeuplement de nos cours d'eau : le braconnage, le
maraudage, la pêche de nuit au moyen des engins des-
tructeurs où de substances chimiques, la pèche pendant
le temps où fraient les espèces les plus importantes, les
changements dans le régime des eaux par le déboisement
et le drainage, l'emploi de la chaux en agriculture, la
canalisation des rivières et les barrages, enfin l'empoi-
sonnement des eaux par l'industrie.
Notre confrère préconisa, en même temps, une série
de mesures de surveillance et de réglementation.
Il est plus que probable qu'il ne se borna pas à la lec-
ture que nous analysons et qu'il était parvenu antérieure-
ment à faire partager au Gouvernement une partie de
ses vues, car peu de jours avant la séance académique,
le 28 novembre, les ministres de la Justice, des Finances
et de l'Intérieur avaient présenté aux Chambres un projet
de loi sur la pêche fluviale.
Malheureusement, malgré tous les règlements pos-
sibles, le dépeuplement de nos eaux douces faisait
des progrès de plus en plus inquiétants. La contami-
nation des petites rivières non navigables ni flottables,
par les matières solides ou liquides déversées par les
( 109 )
établissements industriels, en était la cause princi-
pale (1).
De Selys, préoccupé de celte situation grave, résolut de
provoquer la recherche sérieuse de remèdes efficaces et
mit généreusement, en 1882, à la disposition de TAcadé-
mie, une somme de trois mille francs destinée à récom-
penser le meilleur travail sur une série de questions à la
fois chimiques et biologiques : 1° Détermination des
matières nuisibles aux Poissons déversées dans les
petites rivières; ^ Liste des rivières de Belgique dépeu-
plées avec indication des industries spéciales contami-
nant chacun de ces cours d*eau et liste des Poissons
comestibles qui y vivaient avant rétablissement des
usines; 3» Recherche des moyens pratiques pour rendre,
sans nuire à Tindustrie, les eaux sortant des fabriques
sufiisamment inoffensives; 4° Expériences séparées sur
les matières qui, dans chaque industrie spéciale, causent
la mort du poisson et sur le degré de résistance de chaque
espèce de Poisson comestible.
Le prix fondé le 9 mai 1882 devait être décerné le
!«' octobre 1884, mais notre confrère ne s'était pas aperçu
que le programme était beaucoup trop vaste; aussi, à
(i) De Selys a démontré, par une expérience en grand, que telle
est bien la cause dominante de la disparition du poisson. Il a isolé
de la rivière le Geer, infectée par les résidus de fabriques, un cours
d'eau de 2 kilomètres de longueur en supprimant le moulin appelé
Walkin et en y réunissant le produit des belles sources du ruisseau
de Waxhnié. Depuis lors, neuf espèces de poissons d'eau douce y
prospèrent et deux Salmonidés s'y sont acclimatées : la Truite
arc-en-ciel {Salmo irideus), depuis 1894, et la Truite ordinaire
{Salmo fario), depuis 1896.
( 110)
cette date, bien qu'il eût attiré, dans le Bulletin de la
Société nationale d'acclimatation (mars 1883), Tattention
des hommes compétents sur les questions et la récom-
pense, aucun mémoire n'avait encore été déposé. De
Selys proposa alors de proroger le concours jusqu'au
1««" octobre 1887 en écartant quelques-unes des condi-
tions du programme primitif.
Celte fois des travaux furent envoyés et l'on dut recon-
naître, encore une fois, que malgré quelques adoucisse-
ments, l'ensemble des questions posées était trop étendu ;
les plus sérieux des mémoires n'y répondaientj qu'en
partie.
A la suite de la lecture des rapports des commissaires,
MM. Gilkinet, de Selys Longchamps et P.-J. Van Bene-
den, la Classe des sciences, dans sa séance du 14 décem-
bre 1888, décida de ne décerner qu'une partie du prix,
soit une médaille d'or de la valeur de mille francs au tra-
vail portant pour devise : Trutta, et une autre médaille
d'argent de la valeur de 500 francs au mémoire ayant
pour épigraphe : Travail et persévérance (1).
Quel qu'ait été le résultat du concours, nous devons
rendre hommage à la généreuse initiative de celui qui
l'institua et qui donna ainsi une preuve de plus de son
dévouement à la science et au pays.
(1) Les auteurs de ces travaux sont respeciivemenl, pour le
mémoire auquel fut décerné le prix de mille francs, le D' Weigeli
de Berlin, et, pour celui auquel fut attribuée la médaille de cinq
cents francs, M. Defosse, ingénieur, à Bruxelles.
(111 )
E. — Hybrides.
De Selys élevait, dans son domaine de Longchamps,
de nombreux oiseaux domestiques ; il s'intéressait aussi
beaucoup, nous l'avons répété, aux Poissons habitant ses
étangs ou le Geer traversant sa propriété. Une observa-
tion constante de ces divers animaux lui permit de
constater un certain nombre de cas de croisement entre
espèces voisines. Ceux-ci et d'autres cas analogues relevés
ailleurs firent le sujet de plusieurs notices.
En 1845, il publia, dans les Bulletins de l'Académie, sa
Récapitulation des hybrides observés dans la famille des
Anatidées, où il décrit les résultats de vingt-cinq croise-
ments dont quinze observés personnellement, entre
espèces différentes de Cygnes, de Canards ou d'Oies. Les
descriptions sont faites avec beaucoup de critique et
Tauteur déduit de son étude quelques notions générales
telles que celle-ci : « Dans une môme couvée, il est rare
» que les hybrides soient tout à fait semblables les uns
» aux autres. Les caractères n'ont pas de fixité et se
» rapprochent de ceux de l'un ou de l'autre des
» parents. »
Onze ans après, en 1856, dans des Additions à la réca-
pitulation des hybrides observés dans la famille des Ana-
tidées, il porte le nombre des cas à une quarantaine par
l'addition de quinze nouveaux hybrides, dont dix observés
par lui en Hollande, en France et en Angleterre. Certaines
de ces formes avaient été décrites comme espèces nou-
velles. Les recherches de de Selys, en démontrant
combien la formation d'hybrides est fréquente chez les
(112)
Anatidées, ont rendu un véritable service en prémunis-
sant contre des erreurs possibles.
A la même date, notre confrère a attiré l'attention des
ornithologistes allemands sur cette question en publiant
dans Naumannia, Journal fur Ornithologie, ses Bemer-
kungen Hber einige VOgels Europa*s et Revue des hybrides
observés dans la famille des Anatidées.
Lors de Tapparition de la Faune belge, en 1842, l'exis-
tence de croisements fréquents entre Poissons d'eau
douce voisins était à peine soupçonnée. Il était résulté de
cette ignorance d'un fait aujourd'hui incontesté, rétablis-
sement d'assez nombreuses espèces fausses. De Sel y s, en
partie guidé, ainsi qu'il le relate lui-même, par Von
Siebold, qui vint voir sa collection, reconnut les erreurs
du reste fort excusables qu'il avait commises, et, son
attention étant portée sur ce point spécial, il étudia parti-
culièrement l'hybridation chez les Poissons Cyprinides.
Aussi, dans sa lecture de 1887, Revision des Poissons
d^eau douce de la faune belge que nous avons résumée
antérieurement, put-il donner une liste documentée de
quatorze cas de Cyprinides hybrides; neuf de ceux-ci
avaient été authentiquement constatés par lui.
Enfin dans sa lecture de 1897 sur Le déclin d'une (an-
nule, déjà citée, il énuméra les quatre formes hybrides
curieuses que l'on pouvait encore observer à cette époque
dans l'étang de Longchamps.
F. — Orthoptères-Névroptères.
Toutes les publications de de Selys sur les Orthoptères
autres que ceux de notre faune se rapportent aux
(lia)
Acridiens migrateurs et ont paru dans les Annales de la
Société entomologique. Nous extrayons ce qui suit du
résumé qu'il en a fait lui-môme (tome XXI [1878] de ce
recueil).
En 1866, à propos d'un mémoire de M. Lallemand sur
rinvasion des Sauterelles en Algérie en 1864 et 1866,
notre confrère fit la remarque que VAcridium peregrinum,
étant parfois poussé dans ses migrations jusqu'aux lies
Baléares et aux côtes d'Espagne, pouvait être admis dans
la faune européenne à titre accidentel. Il vit bientôt ses
prévisions confirmées, le savant oi*thoptérologiste Brun-
ner von Wattenwyl lui annonçant, par lettre, l'observa-
tion à Corfou de la variété jaune de l'A. peregrinum qui
habite le nord de l'Afrique, alors que la variété rouge ou
rose s'observe au Sénégal, au Sennaar et dans l'Inde.
En 1877, de Selys mentionna les observations faites
par MM. Bolivar et Mac Lachlan de l'arrivée de la variété
rose en Espagne et jusqu'en Angleterre, puis, considérant
que l'A. peregrinum existe aussi en Amérique et appar-
tient, du reste, à un sous-genre américain, il émit l'opi-
nion que c'est du nouveau continent que celte espèce a
été transportée originairement dans l'ancien monde.
Enfin, en 1878, il communiqua le contenu d'une lettre
de M. Scudder à l'appui de son hypothèse sur l'origine
américaine de TA. peregrinum et suggéra l'idée originale
et intéressante que ce que la Bible dit de la plaie des
Sauterelles en Egypte pourrait, peut-être, s'appliquer à
la première apparition du Peregrinum dans la vallée
du NU.
En dehors des Odonates que nous abordons plus bas,
de Selys publia peu de cliose sur les Névroptères étran-
gers au pays. Rappelons brièvement : ùiagnose dCune
Panorpide nouvelle (T Australie (Bittacus nigriceps), 1868;
Revision des Psocides décrites par Rambur, 1873; Sous-
famille des Psocines en Angleterre, en Belgique et en
Scandinavie, 1879 ; Sur une race de TAscalphus bœticus
Rambur, 1880, et quelques autres notices.
G, — Odonates (1).
La prodigieuse quantité de travaux publiés par de
Selys Longchamps sur les Odonates (2) et la grande
importance de beaucoup d'entre eux permettant de
ranger leur auteur parmi les créateurs de ce chapitre
considérable de l'entomologie, auraient rendu la tâche
du biographe bien lourde, si notre éminent confrère ne
l'avait allégée lui-même en donnant à ses successeurs,
par sa communication au troisième Congrès international
de zoologie à Leyde, en septembre 1895, intitulée : Le
progrès dans la connaissance des Odonates, un guide
pour le classement rationnel des résultats de ses fécondes
recherches.
Lorsqu'on parcourt l'ensemble de son œuvre, on voit
que les travaux dont elle se compose forment quatre
groupes : 1® les publications sur les Odonates de Belgique
dont nous avons déjà parlé et sur lesquelles nous ne
(1) Le terme d'Odonates pour désigner les insectes appelés vul-
gairement Libellules a été introduit dans la science par Fabricius,
mais ne fut employé définitivement par de Selys qu'en 18S0.
{% Cent quinze environ.
( ii^ )
reviendrons plus, faisant seulement remarquer que de
Selys débuta sagement par l'étude des espèces indigènes;
âo les mémoires et les notices sur les Odonates de la
région paléarctique (Europe proprement dite, Algérie,
Asie Mineure, Asie septentrionale, Japon, nord de la
Chine) (1); 3» les descriptions sous forme de monogra-
phies ou de synopsis des Odonates du monde entier;
kp des travaux fauniques isolés sur les Odonates de
parties déterminées du globe.
Région paléarctique.
En 1840, de Selys publia sa Iconographie des Libellulû
dées d'Europe qui constituait un pâs en avant des plus
sérieux dans la connaissance de ces animaux. Il entreprit
ce travail éminemment utile afin de coordonner, pour
la région européenne, les résultats de Vander Linden,
Hansemann, Boyer de Fonscolombe, Stephens et Curtis.
Il existait, en effet, jusqu'à ce moment, une grande con-
fusion pour les noms spécifiques et génériques, chacun
de ces auteurs ayant adopté des caractères diagnostiques
différents, rendant fort difKcile la comparaison des
descriptions.
Pour plus de certitude, de Selys était allé examiner
avec soin les diverses collections de Vander Linden,
Robyns, Boyer de Fonscolombe. Curtis, Stephens et
autres.
(1) Nous entendons ici la région paléarctique dans le sens de
A.-R. Waliace, c'est-à-dîre en lui donnant une extension plus grande
que ne le fit de Selys.
( 116)
L'ouvrage comprend les caractères et la synonymie
des genres, des observations sur le faciès, la coloration,
les caractères types, la description et la synonymie des
espèces, les variétés, 1* habitat, des renseignements sur
les mœurs, une table comparative des dimensions, des
tables dichotomiques facilitant les déterminations. Des
planches dessinées par Fauteur représentent les appen-
dices anals des mâles.
De Selys y créa le genre Libella, les espèces Cordulia
aipestris, Gomphtis simillimus, Agrion Lindeni et décri-
vit d'une façon claire soixante et une formes, débrouillant
un véritable chaos et rendant désormais aisée la déter-
mination des Odonates d'Europe. Mais ce qui marque
surtout un progrès, c'est l'introduction de caractères non
employés jusque-là pour les grandes divisions.
Pendant longtemps, s'inspirant des principes de Fabri-
cius, on s'était servi des divisions de la lèvre inférieure
comme de premiers caractères de classification. De Selys,
impressionné par les résultats obtenus par J urine pour
les Hyménoptères et par Meigen pour les Diptères, eut
ridée de diviser les Libellulidées, d'après la structure
des ailes, en deux groupes, comme suit :
I. Ailes dissemblables, Libelltilines (en y comprenant
les Cordulines, Gomphines et Aeschnines) (1).
II. Ailes semblables, Algrionines (avec les Caloptery-
gines)\ groupes qu'il devait plus tard, en 1854, désigner
(i) De Selys se servit ultérieurement de désinences différentes
pour les familles et les sous- familles, disant, par exemple : famille
des Libelluft'd^f, sous-famille des Gordu/Ai<f«.
( 117 )
par les termes d'Anisoptères et de Zygoptères (1) et qui
constituent des subdivisions trèâ heureuses, très natu-
relles, confirmées depuis par Tétude des larves et de leur
appareil trachéen.
. £n 1845, il donna, dans les Annals and Magazine of
Natural history, une Revision of the British Libellulidae,
puis, en 1850, s'étant, ainsi que nous Tavons relaté, lié
jd*une étroite et durable amitié avec le D^ Hagen, il
publia, en collaboration avec celui-ci, dans le tome VI des
Mémoires de la Société royale des sciences de Liège, une
Remie des Odonates ou Libellules d'Europe, complétant et
rectifiant sa Monographie de 1840. Le total des espèces y
est élevé à quatre-vingt-dix-huit. Dans le même volume,
de Selys décrivit aussi les Odonates de l'Afrique septen-
trionale et de l'Asie Mineure qu'il connaissait alors, de
sorte que, pour compléter la faune paléarctique, il n'y
avait plus à ajouter que les espèces de la Sibérie, de
l'Asie centrale, du Japon et du nord de la Chine, chose
qu'il fit successivement, mais en revenant nécessaire-
ment, par de nouvelles communications, sur ses publi-
cations antérieures (2).
Ainsi furent publiés : en 1849, dans V Exploration scien-
tifique de P Algérie, les Libellulines de l'Algérie; en 1865
et 1866, dans le Bulletin de V Académie dHippone, Odo-
nates de P Algérie, dont le nombre était évalué à quarante,
puis, en 1870, dans les Annales de la Société entomolo-
(d) [soptères d'autres entomologistes.
(!2} Ici, comme pour d'autres sujets, nous nous écartons souvent
de Tordre chronologique. Les travaux sont groupés par pays ou
Konfs géographiques et non par dates.
i i48)
giqiie de Belgique, Nouvelle révision des Odonales de VAU
gérie, où Fauteur indique quarante-sept espèces.
En 1851, dans les Mémoires de l* Académie royale de
Turin, un Résumé géographique sur les Libellules de
lltalie continentale et insulaire, suivi, en 1860, dans les
Annales de la Société entomologique de France, du Cata-
logue des Odonates de Sicile recueillis par H. Bellier de la
Chavignerie,
En 1868, dans les Annales de notre Société entomolo-
gique, Note sur les Névroptères odonates recueillis en Min-
grélie par Th. Deyrolle, Toutes les espèces examinées, au
nombre de dix, sont essentiellement européennes et en
général semblables à celles du Midi de l'Europe.
En 1871, dans le même recueil, les Matériaux pour une
faune névroptérologique de VAsie septentrionale, en colla-
boration avec M. R. Mac Lachlan, travail résultant de
Texamen d'une collection d'Insectes de la Sibérie et du
pays de TAmour recueillis par le voyageur naturaliste
D"" Maack. Les auteurs y joignirent les espèces signalées
en Asie septentrionale par le h^ Hagen. L'ensemble du
mémoire est un tableau de ce qu'on connaissait en 1871
au sujet des Névroptères de la portion de l'Asie comprise
entre le 50« degré de latitude nord et la Mer glaciale, et
entre les montagnes de l'Oural à l'ouest et l'Océan Paci-
fique à l'est. De Selys y signale quarante-quatre espèces
d'Odonates, dont cinq nouvelles, et donne d'intéressants
détails sur la répartition géographique.
En 1887, dans les Horœ Societatis Entomohgicœ
Rossicœ, les Odonates recueillis en Asie centrale par le
général Przewalski, Insecta in itinere CL Prxewalski in
Asia centrali novissime reperta (Odonata , qui, nous
parait-il, doivent être classés à cette place.
( m )
En 1883, dans les Annales de la Société entomologiqtie
de Belgique, les Odonates du Japon, où se trouvent décrites
soixante-sept espèces dont vingt-quatre inédites. Notre
confrère appelle l'attention sur ce fait qu'au Japon on
rencontre six formes qui ne sont que des races japonaises
à peine distinctes de leurs types européens ou sibériens,
et seize autres d'un faciès complètement européen.
Comme pour l'ensemble des Mammifères, des Oiseaux et
des Poissons d'eau douce, les Odonates japonais ressem*
blenl plus aux formes d'Europe, de l'Amour et de l'Asie
septentrionale qu'à celles d'autres régions.
En 1888 (même recueil), les Odonates recueillis aux
iles Loo-Choo par feu Pryer. La faunule de ces îles, qui
forment une traînée entre le Sud du Japon et la Chine,
aurait, d'après de Selys, les mêmes rapports de faciès
avec celle du Japon que ceux qu'on observe entre les
Insectes de l'Algérie et les Insectes d'Europe.
En 1884 (même recueil), la Revision des Diplaxpalé-
arctiques. De Selys divise ce sous-genre démembré des
Libellula par Toussaint de Charpentier, et dont le type
bien connu est la Libellula vulgata de Linné, en quatre
groupes caractéristiques. Il décrit vingt-cinq espèces
dont six nouvelles.
En 1886 (même recueil), Odonates nouveaux de Pékin,
renfermant la description de cinq espèces inédites de
cette contrée.
En 1887 (même recueil), Odonates de VAsie Mineure et
revision de ceux des autres parties de la faune dite euro-
péenne. Mémoire remarquable ayant pour objet de con-
denser toutes les données recueillies sur les Odonates de
l'Asie Mineure, de la Syrie et de la Transcaucasie, dont le
nombre d*espèces se trouve porté de vingt-sept à quatre-
vingt-trois.
A la suite du catalogue raisonné des formes de TAsie
Mineure et de ses annexes, Tauteur donne une revision
des Odonates de l'Asie septentrionale et du Japon, de
l'Afrique septentrionale en y comprenant Madère, les
Canaries, TÉgypte, enfin de l'Europe proprement dite.
C'est le complément des divers travaux que de Selys a
publiés jusqu'à cette date sur l'ensemble de la faune de
la région paléarctique. Huit espèces nouvelles y sont
encore décrites.
Nous passons quelques petites notices isolées pour
aborder le groupe suivant.
Synopsvi et monographies.
C'est en 1853 que de Selys commença, sous forme de
synopsis ou de monographies , dans les Hémoires et Bulle-
tins de l'Académie, ainsi que dans les Mémoires de la
Société royale des sciences de Liège, la description des
Odonates du monde entier. Au lieu de décrire les diverses
sous-familles dans l'ordre où elles figurent dans sa classi-
fication, c'est-à-dire de débuter par les Libellulines pour
terminer par les Agrionines, il préféra ne faire paraître
chaque monographie que lorsqu'il possédait tous les
documents nécessaires. M. Aug. Lameere a fort bien
caractérisé, comme suit, cette méthode de travail de
de Selys : ce II n'éparpille pas ses forces sur des groupes
» variés; il ne publie pas des descriptions au hasard de
» sa fantaisie; il a la patience d'attendre; il procède
( 421 )
» méthodiquement, décrivant des faunes locales corn-
1» plètes ou publiant son synopsis par chapitres. C'est là
» le secret de sa renommée. »
Ceci nous explique pourquoi nous le voyons entamer
son vaste programme, en 4853, par le Synopsis des Cah-
ptérygines (première sous- famille des Agrionides). Ce
mémoire n'était qu'une prise de date pour l'ouvrage
bien plus étendu publié en 4854 avec la collaboration du
D' Hagen, sous le titre de Monographie des Caloptéry-
gines, et dans lequel les deux auteurs donnent les carac-
tères détaillés, les différences sexuelles et la distribution
géographique de cent espèces appartenant à onze genres
et vingt-cinq sous-genres. Si nous laissons de côté la part
qui revient à son collaborateur, nous trouvons que de
Selys seul a dénommé trente-six espèces nouvelles et
créé les six genres Echo, Phaon, Veslalis, Heliocharis,
Dicterias, Amphypteryx, ainsi que les huit sous-genres
Mairona, Cleis, Sapho, Mnais, Neurobasis, Dysphcea,
Calœpteryx et Cora, Le travail est accompagné de qua-
torze planches, dont sept, dessinées par notre confrère,
représentent les ailes des genres et sous-genres décrits.
Cette contribution importante à la connaissance d'un
groupe intéressant fut complétée successivement en 4859,
4869, 4873 et 4879 par de petits mémoires intitulés :
Additions, Secondes additions. Troisièmes additions.
Appendice aux troisièmes additions et Quatrièmes addi-
tions au Synopsis des Caloptérygines, contenant la des-
cription d'espèces inédites, dont soixante-dix-buit dénom-
mées par de Selys. Le total des Caloptérygines décrites
s'élevait alors à cent quatre-vingt-trois.
Enfin, en 4889, de Selys publia, dans les Annales de la
( 482 )
Société entomologique : Palœophlebia, nouvelle légion de
Caloptérygines, etc., notice sur un genre nouveau consti-
tuant à lui seul une légion nouvelle et représenté par la
Palœophlebia superstes. Dans son ensemble, ce genre est
le plus extraordinaire et le plus anormal des Odonates
vivants; il aurait des rapports marqués avec plusieurs
genres fossiles des terrains secondaires, et même serait
voisin du genre Heterophlebia du Lias inférieur d'Angle-
terre.
En 1854, de Seiys, abordant la première sous-famille
des Âeschnides, fit paraître le Synopsis des Gomphines.
C'est encore une fois le prodrome d*un travail capital :
Monographie des Gomphines, publié en 4858, en commun
avec Hagen, dans les Mémoires de la Société royale des
sciences de Liége^ et d'après le même plan général que
celui de la monographie précédente.
Les auteurs y décrivent trente-sept sous-genres, dont
vingt-neuf dus à de Selys, et cent vingt-trois espèces. La
part de de Selys, dans la création d'espèces nouvelles, y
est considérable. Nous en donnerons une idée en signa-
lant que, sur soixante-six espèces du genre type Gom-
phus, trente-six, soit plus de la moitié, ont été dénom-
mées par lui. Les vingt-trois planches qui accompagnent
la monographie sont, cette fois, toutes dessinées par
Hagen.
Il nous est naturellement impossible d'analyser ici plus
en détail une œuvre de cette nature, dont le mérite réside
surtout dans l'exactitude minutieuse des descriptions.
Les entomologistes de l'avenir trouveront de nouveaux
genres et de nouvelles espèces, mais les deux mono-
graphies des Caloptérygines et des Gomphines de de Selys
( 123 )
et Hagen resteront des modèles qu'ils auront à imiter
s'ils tiennent à faire aussi bien.
Procédant suivant sa méthode habituelle, de Selys
publia encore en 1859, 1869, 1873 et 1878 les Additions,
Secondes additions. Troisièmes additions. Appendice avx
troisièmes additions et Quatrièmes additions au Synopsis
des Gomphines, dans lesquels il dénomma six sous-genres
nouveaux et soixante-neuf espèces nouvelles. Le chiffre
des Gomphines alors connues s'élevait à deux cent
quarante.
Quelques petites notices isolées sur des Gomphines
furent en outre insérées dans les Annales de la Société
entomologiqiie.
En 1871, l'infatigable naturaliste donna au monde
savant ses études sur la deuxième sous-famille des Libel-
lulines sous le titre de Synopsis des Cordulines, insectes
dont Linné ne connaissait qu*une seule forme, et Rambur,
en 1842, dix-huit seulement. De Selys en décrit quatre-
vingt-trois; vingt-six sont de lui. Il admet six genres et
onze sous-genres, parmi lesquels cinq lui appartiennent.
Puis parurent, en 1874 et 1878, des Additions et Secondes
additions au Synopsis des Cordulines. Dix-huit espèces
nouvelles y sont décrites, parmi lesquelles douze nom-
mées par de Selys. Le nombre total des Cordulines
atteignit cent un.
Ce travail, comme les précédents, se termine par une
table générale des légions, genres, sous-genres et espèces,
permettant au lecteur de trouver aisément le renseigne-
ment désiré dans le synopsis et ses additions.
Deux autres notes sur le genre nouveau Neophya de
Selys, et sur le genre Gomphomacromia Brauer, publiées
9
(124)
dans les Annales de la Société entomdogique en I8dl et
1882, vinrent compléter les études sur les Cordulines.
Pour le Synopsis des Agrionines (deuxième sous-faroille
des A((rionides), Fauteur adopta un autre mode de p«Ui-
cation ; c'est-à-dire qu'au lieu de présenter le tout en un
travail unique, il le publia par légions séparées. C'est
ainsi que parut d'abord, en i860, la Première légion :
Pseudostigma, composée d'Agrionines géantes, l'abdomen
des mâles de certaines formes mesurant plus d'un déci-
mètre de longueur. Douze espèces sont décrites, dont
trois dénommées par de Selys. Puis vint, la même année,
la Dernière légion : Protonevra, riche de vingt-sept
espèces nouvelles, parmi lesquelles treize nommées par
notre confrère.
Les légions intermédiaires ne tardèrent pas à être
publiées : en 1862, la Deuxième légion : genre Lestes,
avec vingt-cinq espèces nouvelles dont huit dues à de Se-
lys; en 1862. encore, la Troisième légion : Podagrion,
contenant vingt-huit formes nouvelles dont quinze nom-
mées par lui ; en 1863, la Quatrième légion : Platycneniis,
où se trouvent décrites dix-neuf espèces inconnues
jusque-là, parmi lesquelles dix nommées par l'auteur;
en 1865, 1876 et 1877, par portions, la Cinquième légion :
Agrion^ comprenant le chiffre considérable de deux cent
quarante-neuf espèces.
De Selys a créé, dans l'ensemble de son Synopsis des
Agrionines, de nombreux sous-genres et dénommé per-
sonnellement plus de soixante espèces inédites.
Il compléta ce travail, dans les Annales de notre Société
entomologique, par des Tableaux systématiques des sous-
genres du genre Agrion (1876), par le Programme d'une
( 12»)
revision des Agrionines (1885), dans lequel il passe en
revue quatre des six légions qu'il avait établies, en signa-
lant encore l'existence de nombreuses formes à ajouter à
ses listes, par une notice intitulée : Pronevray nouveau
genre cC Agrionines de la légion des Protonevra (1889),
enfin, dans le tome XXXVIII (1886) des Mémoires in- 8^
de l* Académie par une Revision du Synopsis des Agrio-
nines, 1'® partie [Légions Pseudostigma, Podagrion, Pla-
tycnemis et Protonevra).
Le Synopsis des Aeschnines (deuxième sous-famille des
Aeschnides) ne fut qu'ébauché en 1883 par la publication
de la Première partie. Classification, contenant les carac-
tères des genres et des sous-genres, mais pas de descrip-
tions d'espèces. De Selys y créa le genre Telepliebia et
douze sous-genres nouveaux.
Si nous résumons par le petit tableau ci-dessous, où les
groupes traités par Téminent entomologiste sont indi-
qués en grands caractères :
iSous-familie : I. Libellulines.
Id. II. CORDULINES.
l Id. I. GOMPHINES.
Id. II. Aeschnides . j j^ n AESCHNINES (moins
( la description des espèces).
( Id. I. CALOPTÉRYGINES.
Id. III. Agrionides. ;
I Id. IL AGRIONINES.
on voit que de Selys a été bien près d'édifier en entier
le travail colossal de la description de tous les Odonates
du globe entier. Il ne manque à sa belle œuvre que le
( 126 )
synopsis des Libellulines et la description des espèces
de la sous-famille des Âeschnines. Il crut devoir s'excuser,
en 1896, de n'avoir pu accomplir tout son programme,
n dit, en eflTet, dans Le progrès dans la connaissance des
Odonates : « A mon grand regret, je n'ai pu l'achever,
n parce que le temps m'a manqué, à cause de mes fonc-
n tions au Sénat pendant quarante ans...., puis par bon
» nombre de travaux sur les Odonates, tels que des
» additions successives aux quatre synopsis publiés, et la
v> rédaction de diverses faunes locales dont Tétude ne
» pouvait être ajournée, etc. »
Travaux fauniqiies sur les Odonates des centrées situées
en dehors de la région paléarcUque.
Il est devenu d'usage courant de faire décrire par des
spécialistes les productions naturelles recueillies dans
les grands voyages scientifiques. La compétence incon-
testée de de Selys en fait d'Odonates fit solliciter fré-
quemment son concours, qu'il ne refusait d'ailleurs
jamais. Notre confrère eut ainsi l'occasion de publier de
nombreux travaux sur les Libellulidées des contrées
suivantes :
Asie subtropicale et Malaisie. — En 1882 et 1891,
dans les Anales de la Sociedad Espanola de Hisloria
naturale : Odonates des Philippines et Additions aux
Odonates des Philippines. En 1889, dans Annali del
Museo civico di storia naturale di Genova : Odonates de
( 127 )
Sumatra, comprenant les espèces recueillies à Pullo Nias
par le D^ Modigliani. Cette faunule n'avait jamais été
étudiée dans son ensemble; l'auteur énumère soixante-
treize espèces, dont plusieurs nouvelles. En 1891, dans
le même recueil, les Odonates du Viaggio di Leonardo
Fea in Birmania e rigioni mcine; de Selys y signale
quatre-vingt-huit espèces et décrit vingt formes inédites
ainsi que deux sous-genres nouveaux.
OcÉANiE. — En 1878, dans les Mittheilungen des KgL
Zool. Muséums in Dresden : Odonates de la région de la
Nouvelle-Guinée, puis, en 1879, dans les Annales du
Musée de Gênes, déjà citées, une suite à ce travail sous le
titre de Nouvelles observations sur les Odonates de la
région de la Nouvelle-Guinée,
Afrique tropicale et australe. — La véritable faune
africaine est tropicale et australe; la faune de TAlgérie,
de la Tunisie, etc., doit être rattachée à celle de la région
paléarctique. C'est pour ce motif que nous avons cité
les travaux de de Selys sur les Odonates algériens dans
un paragraphe antérieur.
Notre confrère a publié, en 1867, dans les Reclierches
sur la faune de Madagascar, par H. Schlegel et Fr. Pol-
len : Odonates recueillis à Madagascar et aux îles
Mascareignes et Comores, et, en 1872, dans Revue et Maga-
sin de zoologie de Guérin Méneville : Notes sur plusieurs
Odonates de Madagascar et des îles Mascareignes,
En 1868, dans Spedizione italiana neU* Africa centrale :
Odonati, et, la même année, dans les Annales de la
Société entomologique : Odonates des îles Seychelles,
( 1^ )
résultat de Texamen des Odonates recueillis dans ces
lies par le D' Wright.
En 4881, au Congrès d'Alger de T Association française
pour Tavancement des sciences, de Selys a communiqué
un travail sur la Distribution des Odonates en Afrique,
contenant des considérations géographiques sur la faune
odonatologique africaine, ainsi que la liste des genres et
des espèces alors connues, au nombre de deux cent
cinq.
Amérique. — Les importants ouvrages du D' Hagen
sur les Odonates du nouveau continent avant £ait
connaître la grande majorité des Libellulidées de cette
partie du monde, de Selys, d'un autre côté, ayant décrit
nombre de genres et d'espèces dans ses synopsis, il res-
tait relativement peu à découvrir; aussi les travaux
fauniques séparés de notre confrère sur les Odonates
américains se réduisent-ils, à part quelques minimes
notices, à ceci :
En 1857, dans V Histoire naturelle et politique de l'île
de Cuba, par Ramon de la Sagra, Odonates de Cuba;
en 1868, dans les Annales de la Société entotnoloyique :
Communication sur quelques Odonates du Mexique;
l'auteur considère lui-même cette note comme un sup-
plément au synopsis de Hagen. Il y décrit neuf espèces
nouvelles et signale cette particularité que plusieurs
autres n'avaient jamais, jusqu'à ce moment, été capturées
au Mexique.
( i29 )
Cameries odonatologiques.
a Dans le cours de mes études entomologiques, a dit
» de Selys, mes préférences ont toujours été pour deux
» catégories de travaux : la classification naturelle ton*
» dée sur l'examen morphologique exposée dans
9 des monographies descriptives embrassant un groupe
» plus ou moins étendu , la géographie wologique
» donnant lieu à la publication de faunes
» En dehors de ces deux grandes divisions du travail,
» il reste à classer, sous le nom de Miscellanées si l'on
» veut, les notices isolées, la description d'une ou de
» plusieurs espèces nouvelles, les rectifications, les
» extraits de correspondances scientifiques, les annonces,
» les faits nouveaux, des notes bibliographiques, etc. »
Tels furent l'origine et le but de onze communications,
sous le titre de Causeries odonatologiques, qu'il fit à la
Société entomologique de 1890 à 1898. Bien que toujours
intéressantes, elles ne sauraient guère être l'objet d'ana-
lyses abrégées ; aussi nous bornons-nous, à regret, à les
signaler à Tattention des naturalistes.
H. — Botaniqae, arboriculture.
Absorbé par ses vastes travaux zoologiques, de Selys
ne pouvait consacrer beaucoup de temps au règne végé-
tal. Il s'intéressa cependant, d'une façon constante, aux
végétaux de Longchamps ou des environs, les observa au
point de vue des phénomènes périodiques dont nous
( 130)
dirons un mot plus bas, et publia au sujet de ses arbres,
dans les Bulletins de la Société royale de botanique de
Belgique, les deux notes ci-dessous :
En 1864, Note sur une variété pyramidale du Populus
virginiana Desf. (P. monilifera Ayt.). Après avoir fait
remarquer que c'est le P. virginiana et non le P. cana-
densis que Ton multiplie dans la province de Liège sous
le faux nom de Peuplier du Canada, Fauteur décrit deux
pieds mâles du Peuplier de Virginie, plantés par son
père et ayant pris, sans cause connue, le port du
Peuplier d'Italie (P. fastigiata). Il propose de désigner
cette variété curieuse sous la dénomination de P. moni'
lifera var. erecta.
En 1880, Les arbres à Longchamps-sur-Geer après
V hiver de 4879-1880. Il y énumère, avec de multiples
observations, les Conifères et les arbres fruitiers ayant
résisté ou péri à la suite de cet hiver rigoureux. Le
travail est d'une utilité directe pour le choix des essences
à planter dans notre pays.
7. — Phénomènes périodiques.
Dès 1842, de Selys prit une part active à l'observation
des phénomènes périodiques des deux règnes, organisée
dans toute la Belgique par Ad. Quetelet. Il avait natu-
rellement choisi Longchamps et l'arrondissement de
Waremme comme terrain d'études et communiqua ses
résultats à l'Académie dans d'assez nombreux travaux..
Les uns ne se composent que d'énumérations accompa-
gnées de dates et ne sont guère susceptibles d'être
( 131 )
résumés ici, mais d'autres offrent un intérêt particulier
et nous les analyserons brièvement.
Il proposa, en 1849, à TAcadémie, d'ajouter à la liste
des obsen'ations à effectuer sur les phénomènes pério-
diques présentés par les Végétaux, la constatation, à la
date du 20 octobre, de l'état de la défoliation ou, comme
il disait plus exactement, de ïeffeuillaison des princi-
pales plantes énumérées dans son programme.
Cette proposition fut adoptée, et notre confrère, outre
les observations annuelles sur le phénomène en ques-
tion, publia, en 1884 et 1889, deux noies Sur Veffeuil-
laison à Longchamps-sur-Geer concernant, la première,
une efieuillaison très tardive, l'autre, au contraire, une
effeuillaison fort précoce. Il concluait des phénomènes
météorologiques qui avaient marqué les étés de ces
années que ce sont, non la sécheresse, mais les pluies
fréquentes en été avec des intermittences de jours
froids et de soleil qui hâtent la décoloration et la chute
des feuilles.
En 1848 parut, dans les Mémoires in-4o de l'Académie,
le travail principal de de Selys sur les phénomènes
périodiques, intitulé : Observations sur les phénomènes
périodiques du règne animal et particulièrement sur les
migrations des Oiseaux de 484i à 4846. Rédigé avec
clarté et une exactitude minutieuse, ce mémoire renferme
des renseignements précieux sur les dates d'arrivée et de
départ d'un certain nombre d'Oiseaux dans diverses sta-
tions belges, anglaises, hollandaises, françaises et ita-
liennes.
On y trouve des tableaux concernant l'arrivée et le
départ des Oiseaux d'été, les migrations de printemps et
( 132 )
d'automne des Oiseaux de double passage, Tarrivée et le
départ des Oiseaux d'hiver.
La dernière partie est consacrée à un calendrier zoo-
iogique. L'auteur avait été frappé de la manière dont
Tannée se trouve partagée, pour les Oiseaux, en quatre
périodes presque égales de trois mois chacune, deux de
migrations, deux de séjour ou de repos. Il décrit ces
périodes à peu près en ces termes :
i« La migration de printemps commence vers la mi-
février. 11 y a, dans notre pays, traversée des oiseaux de
double passage, départ des oiseaux d'hiver et arrivée de
ceux d'été ;
2° Le séjour d'été, temps de repos, commence vers le
10 au 15 mai et dure trois mois, jusque vers le 10 août.
11 est consacré à la nidification et à la reproduction des
oiseaux d'été ;
3° La migration d'automne commence vers le 10 août»
jusque vers le 8 au 15 novembre. On observe latravereée
des oiseaux de double passage, l'arrivée des oiseaux
d'hiver et le départ des oiseaux d'été;
40 Le séjour d'hiver, qui est plus un temps de repos
que celui d'été, dure trois mois, du 10 novembre au
20 février. Il ne comprend ni arrivée ni départ d'oiseaux
terrestres, les déplacements des oiseaux d'eau et de
rivage étant réglés d'une façon toute particulière par la
cona:élation des lacs et des rivières.
'O'
Enfin, en 1852, dans la séance publique de la Classe
des sciences de l'Académie, de Selys fit, Sur le calendrier
de faune en Belgique, une de ces lectures éminemment
intéressantes dont il avait le secret.
( 133)
Après avoir remémoré les divers calendriers de faune
et de flore publiés depuis les Calendrier et Horloge de
Flore de Linné, notre confrère passa en revue les diverses
périodes de Tannée zoologique en insistant surtout sur
les phénomènes concernant les Oiseaux.
Chacune des parties caractéristiques des quatre saisoi^
fut Fobjet d'une description charmante. Entraîné par la
beauté du sujet, le zoologiste oublia ses classifications
arides, ses énumérations sèches de caractères spécifiques
et se révéla réellement poète.
Citons, comme exemple, le passage retraçant Taspect
des premiers jours d'avril : « Toute la nature est alors
» en mouvement. Quand notre climat si variable nous
» accorde, par bonheur, une série de beaux jours, c'est
» à notre avis le moment le plus solennel et le plus
» poétique de Tannée. A peine délivrés de Thiver, nous
» apprécions mieux la tiédeur de Tair que nous respi-
» rons; la verdure nouvelle du Saule et de TAubépine
» repose Tœil fatigué de la neige et des arbres défeuil-
9 lés; Therbe des prés, redevenue verte, est émaillée de
» Pâquerettes et de Primevères, la Pervenche orne les
» bois, THépatique et beaucoup d'autres fleurs printa-
» nières les jardins. L'air est embaumé par les Daphnés,
» les Violettes, les Narcisses et les Giroflées.
» Représentez-vous ce tableau animé par les cris des
» Oiseaux qui passent et de ceux qui partent et par les
» chants d'amour des espèces sédentaires ou qui viennent
)• d'arriver, imaginez ces prés sillonnés par des Papil-
» Ions aux couleurs brillantes, écoutez les mille bour-
» donnements des Abeilles, des Bombyles et des autres
» Insectes précoces butinant sur les fleurs; voyez les
(134)
» Pêchers, les Cerisiers, tous nos arbres fruitiers couverts
V de fleurs, espoir d'une abondante récolte, et dites si
M toute la nature n'est pas en fête ! »
Nous terminons, par cette page où éclate à chaque
ligne l'admiration de leur auteur pour la nature, passion
de toute sa vie, l'exposé des travaux du grand naturaliste
que fut Michel-Edmond de Selys Longchamps.
F. Plateau.
LISTE DES NOTICES NÉCROLOGIQUES
PUBLIÉES SUR
m.-Edm. de selys longchamps
A la mémoire de Michel-Edmond, baron die Selys Longcbamps,
. 4843-4900 (Recueil des disconrs prononcés lors des funérailles).
Liège, 4904.
M.-E^ baron de Selys Longcbamps t. Mit ?orir&i,{lntekten Sorte,
48 Jbg., N' 44, S. 84, 4904.)
Caltekt, P.-P. — Baron Edmond de Selys Longcbamps. With
portr. {Entomological News, vol. XII, Febr^ pp. 33-37, 4904.)
Lamebre, Aug. — Discours à l'assemblée générale du 26 décem-
bre 4900. {Annalet de la Société entomologique de Belgique,
t XLIV, 4900.)
M< LACHLAir, R. — Baron Micbel-Edmond de Selys Longcbamps.
Obiluary. {Entomological SSonthly Magazine (2), yol. XII (^,
March, pp. 78-80, 4904.)
Nayàs Longin. — El baron Edmond de Selys Longcbamps. {Bol.
Soc, Etpan. Hùt, Nat., 1 1, n» 4, pp. 74-77, 4901.)
Baron Micbel-Edmond de Selys Longcbamps. Obituary. With pho-
tography. {Entomological Record, vol. XIII, N» 2, pp. 79-80,
4904.)
(436)
Dubois, A. — Le baron Edmond de Selys Longchamps. {BuUeUn
de la Société zoohgique de France, t. XXVI, iâ féYiier, p. 34,
i90i.)
Martin, René. — Le baron E. de Selys Longchamps. (Même
recueil, même volume, pp. â8-S9, i9(H.)
Camerano, L. — M.-E., barone Di Selys Longchamps. Bre?i parole
di commemorazione. {Academia ReaU délie Scienze di Torino,
Aui, Yol. XXXVI [13 gennaio 1900], 4901.)
Bargagu-Marcb, p. — Commemorazione de! Barone Mich.-Ed.de
Selys Longchamps» (fio/. Soc, Entonh Italiana, ann. XXXIII,
i trim., pp. 36-39, 1904.)
Kroger, Leop. — Michel-Kdmond de Selys Longchamps 1:,{Suuin.
entom. Zeitung, 62 Jhg., N™ 4-6, SS. 244-247, 4904.)
Ris, F. — Nekrolog. Michel-Edmond de Selys Longchamps. [MUth.
schweiz. entom. Ges., M 40, 8. Heft, SS. 367-369, 4901.)
Blasios, R. — Michel-Edmond, baron de Selys Longdiamps.
Nachruf. {Journal fur Ornithologie, Juli-Heft, S. 304, 1901.)
AlouRLON, M. — Allocation à l'occasion de la mort du baron
Michel-Edmond de Selys Longchamps. {Bulletin de la Société
belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie, t. XIV,
pp. 345-318, 4900.)
LISTE DES PUBLICATIONS
DE
M.-EDM. DE SELYS LONGCHAMPS »
PUBLICATIONS ACADEMIQUES.
Mémoires.
Observations aanuelles sur les phénomèxifs périodiques du règne
animal à Waremme, de 4842 à 1872. {Nouv. mém., t. XV et suit.)
Observations sur les phénomènes périodiques du règne animal et
paiticulièrement sur les migrations des oiseaux, de i84i à i846.
1848. {Mém. de l'Académie, t. XXI.)
Tableau de la végétation k Waremme (avec le concours de
Michel Ghaye) les 21 mars, 21 avril et 21 octobre, depuis 1849
jusqa'en 1873. (T. XXIII et suiv.)
(1) Dans les bibliographies qui accompagnent certains des articles
nécrologiques sur de Selys Longchamps 6gurent çà et là des tra-
vaux dont on ne trouve pas mention dans les listes revues par
de Selys lui-même. Ces indications ou bien sont erronées ou bien
se rapportent à de simples reproductions dans des revues scienti-
fiques. Nous avons cependant cru pouvoir conserver quelques cita-
tions qui, se rencontrant dans la Bibliotheea zoohgica de Garus et
Engelmann, ont un caractère d'authenticité.
(138)
Analyse et extraits d'un Essai sur l'histoire naturelle da Brabant,
lus le 6 octobre 4848, attribués à Van der Stegen de Putte. 4850.
(T. XXIV.)
Revision du Synopsis des Agrionines. 4'* partie (Légions Pseudo-
stigma Podagrion, Platycnemis et Protonevra). 4886. {Mém. in-8>,
U XXXVIIl.)
Bulletins, (ir« térie.)
Description de deux nouvelles espèces à'jEschna du sous-genre
Anax. 4839. (T. VI, 2«, p. 386.)
Énamération des Libellulidées de la Belgique. 4840. (T. VII, i;
p. 34.)
Additions à deux notices sur les Libellulidées. 4844. {Ibid., !<•,
p. 87.)
Sur le ilfit^ agretiit de Linné. 4844. (T. VIII, S», p. 234.)
Sur deux espèces de Musaraignes observées nouvellement en Bel-
gique. 4844. {Ibid., p. 335.)
Sur le Corégone Lavarel. 4842. (T. IX, 2«, p. 540.)
Observation sur d'anciennes constructions romaines à Waremme
au lieu dit : Autuaxhe {Atuatuca ?). 4843. (T. X, 4», p. 494.)
Note sur une nouvelle Mésange d'Europe [Parus borealis Selys).
48*3. (/Wrf.. 2o, p. 24.)
Nouvelles additions aux Libellulidées de la Belgique de 4840 à 4843.
48*3. {Ibid., p. 449.)
Note sur la nomenclature zoologique. 4843. [Ibid., p. 904.)
Sur une migration de Casse-noix (Nucifraga). 4844. (T. XI, 2*,
p. 298.)
Récapitulation des Hybrides observés dans la famille des Anatidées
4845. (T. XII, 2», p. 336.)
Communication au sujet des phénomènes périodiques. 48i6.
(T. XIII, 40, pp. 63 et 6i.)
Notice sur les Becs-croisés leucoptère et bifascié. 48S6. {Ibid,, 4»,
p. 468.)
Sur un phénomène météorologique. 4849. (T. XVI, 2», pp. 2 et 342.)
Sur la Sauterelle voyageuse observée en Belgique. 48^9. (T. XVI,
pp. 288 et 096.)
Note sur la famille des Récurvirostridées. 1851. (T. XVI II, 1«, p. 5.)
Discours sur le Calendrier de Faune en Belgique, prononcé à la
séance publique du 16 décembre 185S. 1852. (T. XIX, 3», p. 639.)
Observations sur l'état de la végétation à Waremme pendant le mois
de janvier 1853 (avec le concours de Michel Ghaye) et additions
au 20 mars 1853. {T. XX, 1«, p. 347.)
Synopsis des Caloptérygines. 1853. (Annexes aux Bulletins,)
Synopsis des Gomphines. 1854. (T. XXI, 2\ p. 23.)
Discours sur la Faune de Belgique, prononcé à la séance publique
du 17 décembre 1854, comme directeur de la Classe des sciences.
1854. (Ibid., p. 1020.)
Notice sur l'Hirondelle rousseline d'Europe et sur les autres espèces
du sous-genre Cecropis. 1855. (T. XXII, 2<», 95.)
Additions à la récapitulation des Hybrides observés dans la famille
des Anatidées. 1856. (T. XXIII, 2», p. 6.)
(?• térie )
Paroles prononcées sur la tombe d'André Dumont 1857. (T. I,
p. 373.)
Sur deux oiseaux observés en Belgique {Buteo variegatus var. plu-
mipes, et Columha livia var. didina), 1859. (T. VI, p. 471.)
Additions au Synopsis des Caloptérygines. 1859. (T. VII, p. 437.)
Additions an Synopsis des Gomphines. 1859. {Ibid,, p. 530.)
Synopsis des Agrionines. 1» légion : Pseudostigma. 1860. (T. X,
p. 9.)
Synopsis des Agrionines. Dernière légion : Protonevra, 1860. {Ibid,,
p. 431.)
Observations sur la Pisciculture. 1861. (T. XII, pp. 3 et 205.)
Discours sur les animaux vertébrés de la Belgique, utiles ou nui-
sibles à l'agriculture, prononcé à la séance publique du 16 décem-
bre 1861. 1861. {Ibid,, p. 418.)
iO
( 140 )
Synopsis des Agrionines. ^ légion : Lestes. 186^. (T. XIII, p. 288.)
Synopsis des Agrionines. 3« légion : Podagrion. 4862. (T. XIV, p. 8.)
Synopsis des Agrionines. 4« légion : Plaiycnemis. 4863. (T. lYI,
p. 447.)
Apparition du Syrrhapte hétéroclite en Belgique. 4864. (T. XVIÎ,
p. 22.)
Synopsis des Agrionines. S* légion '.Âgrion (le genre Argia), 486S.
(T. XX, p. 375.)
Discours sur la pèche fluviale en Belgique, prononcé à la séance
publique du 46 décembre 4866. 4866. (T. XXII, p. 879.)
Bapport sur un mémoire de M. Félix Plateau, relatif aux Crustacés
deau douce de la Belgique. 4867. (T. XXIV, p. 439.)
Secondes additions au Synopsis des Caloptérygines. 4869. (T. XXVII,
p. 645.)
Bapport sur les deuxième et troisième parties du mémoire de
M. Félix Plateau : Sur les Crustacés d'eau douce de Belgique.
4869. (T.XXVlïl, p.42.)
Sur la présence de la neige dans diverses localités de la province
de Luxembourg, le 49 juin 4869. 4869. {Ibid., p. 29.)
Secondes additions au Synopsis des Gomphine<*. 4869. (Ibid., p. 469.)
Bapport sur un mémoire de M. Félix Plateau concernant les
Crustacés isopodes de la Belgique. 4870. (T. XXIX, p. 72.)
Synopsis des Cordulines (en deux parties). 4874. (T. XXXI, p. 238
et 549.)
Le guêpier en Belgique. 4874. {Ibid., p. 565.)
Communication au sujet de la mort de M. Antoine Spring. 4872.
(T. XXXIil, p. 4(H.)
Annonce de la mort de M. Michel Ghaye, auteur d'une note sur li
phosphorescence de la neige. 4872. {Ibid., p. 492.)
Bapport sur la notice de M. Félix Plateau concernant les Myria-
podes de Belgique. 4872. {Ibid., p. 373.)
Bapport sur l'époque à laquelle Je Telrao lagopus a disparu de la
Belgique. 4873. (T. XXXV, p. 495.)
Troisièmes additions au Synopsis des Caloptérygines et table des
matières. 4873. {fbid., p. 469.)
( Ul )
Troisièmes additions au Synopsis des GQmphines. 1873. (T. XXliLY,
p. 732.)
Appendice au travail précédent et table des matières. 4873.
(T. XXXVI, pp.492 et 640.)
Sur la reproduction des anguilles. 4873. {(bid., p. 737.)
Additions an Synopsis des Cordulines. 4874. (T. XXXVII, p. 46.)
Rapport sar la notice de M. Alph. Dubois : Variabilité des espèces
du genre Caliste. 4874. (T. XXXVIII, p. 49.)
Synopsis des Agrionines. ^^ légion : Agrion (suite), le genre Agrion.
4876. (T. XLI, pp. 247, 496 et 4233.)
Synopsis des Agrionines. 5^ légion : Agrion (suite et (in), les genres
Tekbasis, Agriocnemis et Hemiphlebia. 4877. (T. XLIÏI, p. 97.)
Secondes additions au Synopsis df^ Cordulinjes et. table des
matières. 4878. (T. XLV, p. 483.)
Quatrièmes additions au Synopsis des Gomphines. 4878. (T. XLVI,
pp. 408 et 638.)
Quatrièmes additions au Synopsis des Caloptérygines, 4879,
(T. XLVII, p. 349.)
Discours sur la classification des Oiseaux depuis Linné, prononcé
à la séance publique du 46 décembre 4879, comme directeur de
la Classe des sciences. 4879. (T. XLVIII, p. 729.)
(5» série.)
Rapport sur la notice de M. Héron-Royer concernant une nouvelle
forme de Grenouille rousse {Hana fusca Honorati). 4884. (T. I,
p. 70.)
Prix de trois mille francs offert à un concours extraordinaire
pour résumer la question de la purification des eaux contaminées
par diverses industries qui empêchent le repeuplement des
petites rivières. 4882. (T. 111, p. 462.)
Rapport sur le concours académique ayant pour objet la conser-
vation des Poissons et le repeuplement des rivières par la puri-
fication des eaux. 4888. (F. XVI, p. 686.)
Synopsis des iEsdmines. i^ partie. GiassifieatioD. 4883. (T. V,
p. 712.)
Effenillaison à Longcbamps-sar-Geer en 4884. 4884. (T. VIII,
p. 5S8.)
Ëtat de la végétation à Waremme les 24 mars et 24 avril 4885. 488S.
(T. IX, pp. 236 et 342.)
Reyision des Poissons d'ean douce de a Faune belge. Discours
prononcé à la séance publique du 46 décembre 4887. 4887. (T.IIV,
p. 4024.)
Nouvelle apparition do Syrrhapte hétéroclite en Belgique. 4888.
(T. XV. p. 942.)
Présentation du catalogue des Orthoptères et des Névroptères de
Belgique. 4888. (T. XVI, p. 303.)
If ote bibliographique à propos de son mémoire sur les Odonates de
Sumatra. 4889. (T. XVIIl, p. K48.)
Sur l'cfTeuillaison à Longchamps-sur-Geer en 4889. 4888. {ibid.,
p. 5:^0.)
Note bibliographique sur les Odonates do voyage de M. Léonardo
Fea en Birmanie. 4894. (T. XXI, p. 400.)
Sur l'acclimatation de deux espèces de Tétras en Belgique. 4893.
(T. XXVi, p. 72.)
Le déclin d*une faunule (Lecture faite à la séance publique du
46 décembre 4897). 4897. (T. XXXIV, p. 4439.)
Discours prononcé au nom de l'Académie et de la Société entomolo-
gique aux funérailles de M. Ernest Candèze 4898. (T. XXXVI, p. 4^
Annuaire.
Alexandre-Louis-Simon Lejeune. Discours prononcé sur sa tombe.
Année 4859.
Notice nécrologique sur Constantin Wesmael. Année 4874.
Notice sur le D' Ernest Candèze. Année 4900.
( i^3 )
OUVRAGES NON PUBLIÉS PAR L'ACADÉMIE.
Essai monographique sur les Campagnols des environs de Liège.
Liège, Desoer, 1836.
Post-scriptam à cet Essai. Liège, iS6S.
Catalogue des Lépidoptères ou Papillons de la Belgique, précédé
du tableau des Libellulines de ce pays. Liège, 1837.
Études de Micromammalogie. Revue des Musaraigne?, des Rais et
des Campagnols, suivie d'an Index des Mammifères d'Europe.
Paris, Roret, 1839.
Monographie des Libellulidèes d'Europe. Paris et Biuxelles, Roret
et Muquardt, 1840.
Faune belge, l'« parlie. Indication méthodique des Mammifères,
Oiseaux, Reptiles et Poissons observés jusqu'ici en Belgique.
Liège, Dessain. — Bixixelles, Muquardt, 1842.
Sociétés savantes de Bel^rique.
Société des sciences naturelles de Liège,
Mémoire sur les Lépidoptères de la province de Liège, lu dans la
séance du 5 mai 1829 (resté manuscrit}.
Mémoires de la Société royale des sciences de Liège.
Énumération des Insectes Lépidoptères de la Belgique. (T. II, 184^.)
Sur les Oiseaux américains admis dans la Faune européenne.
(T. IV, 1" parlie, 1847.)
Revue des Odonates ou Libellules d'Europe (avec la collaboration
du D' U.-A. Hagen, de Kœnigsberg), servant de complément et
de supplément à la Monographie des Libellulidèes d'Europe.
(T. VI, 1850.)
(144)
Monographie des Caioptérygines (avec la collaboration du D' Hagen).
Cet ouvrage a obtenu, en d857, le prix quinquennal des sciences
naturelles, en partage avec les ouvrages de MM. Kickx, Wesmael
et L.-G. de Koninck. (T. IX, 1854.)
Monographie des Gomphines (avec la collaboration du D** Hagen).
(T. XI, 1858.)
Annaiei de la Société entomologique de Belgique.
Premier rapport de M. de Selys Longchamps, président. (T. 1, 4857.)
Catalogue des Insectes Lépidoptères de la Belgique. (Rédaction de
la partie concernant les Diurnes et les Crépusculaires. {Ibid.)
Second rapport du président. (T. II, 1858.)
Troisième rapport du président. (T. III, 4859.)
Catalogue des Insectes Odonates de la Belgique. {Ibid.)
Catalogue raisonné des Orthoptères de Belgique. (T. VI, 186S.)
Additions au catalogue des Odonates de la Belgique. {Ibid.)
Note sur une excursion dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. (T. VII,
1863.)
Remarques sur la notice de M. Laiiemant concernant l'invasion
des Sauterelles en Algérie. (T. IX, 1865.)
Notice sur une nouvelle espèce de Némoptère. (T. X, 1866.)
Ravages de la Noctua tegeium. {Ibid., Compte rendu, 3 novem-
bre 1866.)
Additions au catalogue raisonné des Orthoptères de Belgique.
(T. XI, 1867-1868.)
Note à propos d'une communication faite par M. Amédée Manrin :
Sur une invasion de Sauterelles en Algérie et sur la préience
de /'Acridium peregrinum en Europe. {Ibid., C. R., 6 avril 4867.)
Sur la Deilephila etulœ. {Ibid., C. R., 6 avril 1867.)
Sur la Chelidura acanihopygia observée par M. Camille Van
Volxem. (Ibtd., C. R., 2 novembre 4867.)
Sur une migration de VAnax mediterraneus observée par M. Victor
Ghiiiani. {Ibid., C. R., 7 décembre 4867.)
(148)
Sur quelques Odonales du Mexique. (T. XI, C. R., !•' février
4868.)
Diagnose d'un nouveau genre d'Agrion {Hemipklehia Seiys) de
Port-Denison. [fbid., C. R., 7 mars i868.)
Suite à ce travail (genres Syn testes et BUtacus). {ibid., G. R.,
4 avril 1868.)
Sur les Lycœna euphemus et alcon et sur une variété du damon.
(Ibid., C. R., 4 avril 4868.)
Sur VAgrion scitulum pris en Belgique. {Ibld., C. R., 4 juil-
let 4868.)
Sur la Macromia sptendens prise par M. Delamain. {Ibid., C. R.,
4" août <868.)
Odonates des lies Seychelles. (T. XII, 1868-1869.)
Névroptères de Mingrélie (Odonates). (Ibid.)
Sur une excursion dans le Luxembourg. [Ibid., C. R., 3 juillet 1869.)
Annonce de la mort de M. Benjamin Walsch et observations sur
ses Odonates. (T. XIII, 4869-1870.)
Note sur trois Lépidoptères pris en Belgique par M. Frein-Tom-
belle. {Ibid., C. R., 8 mai 4870.)
Sur le Merope tuber. (Ibid., C. R., 4 juin 4870.)
Note sur l'excursion de la Société entomologique dans le Luxem-
bourg les 18-22 juin 1870. {Ibid., C. R., 2 juillet 1870.)
Nouvelle revision des Odonates de lAlgérie. (T. XIV, 4870-1871.)
Nouvelle classification des Cordulines. {Ibid., C. R , 5 novembre
4870.)
Sur la bedephila euphorbiœ, var. horoscopiœ, et la D. etulœ.
(/^rf., C. R.,4mars4871.)
Sur le genre Cordulecerus. {Ibid., G. R., 6 mai 1871.^
Sur la Plttiia Y-aureum et la P. iota var. pencontationis. {Ibid.,
C. R., « août 1871.)
Compte rendu de l'excursion à la Baraque Michel du 8 au 41 juil-
let 1871. {Ibid., G. R., 2 septembre 1871.)
Matériaux pour une Faune névroptérologique de l'Asie septentrio-
nale (Odonates). (T. XV, 1871-1872.)
(448)
Sur la nouvelle classification des Ascalaphides de M. Mac Lachlai.
(T. XV, C. R., 3 février i872.)
Sur les formes de la Zygœna trifoHi, sur une notice de M. Briggs
et excursion aux Hautes- Pagnes avec M. de Borchgra?^. {IMâ^
G. R., 6 juillet 1873.)
Revision des Psocides décrites par Rambur, suivie de la liste des
espèces de cette famille observées en Belgique. (T. XVJ, 4873.)
Notice nécrologique sur le comte Léon de Borcbgravc, décédé le
3 janvier 1873. Jbid., Compte rendu, 11 janvier 1873.)
Sur ks limites de la Faune européenne. {IbM., C. R , i*' mai 1873.)
Rectification &ur les Syrichtux de la Belgique cités par M. i^uaed-
vlicg. [Ibid., C. R., 5 juillet 1873.)
Additions aux Lépidoptères des Haut^s-Fagnes. [Ibid,, C. R.,
o juillet 1873.)
Sur les questions de prloiiié en nomenclature, les noms de cata-
logues, de collections et ceux in litterts. (T. XYII, 1874.)
Sur l'aberration icfim soiJes de la Vanessa uriicœ. (Ibid., G. R.,
7 mars 1874.)
Note iur une excursion à Maeseyck. {Ibid,, G. R., 4 juillet 1874.)
Note sur le genre Agrion, et suite. (T. XIX, G. R., 6 mai et
1" juillet 1876.)
Note sur un voyage scientifique m xVulriche et en Hongrie. [Ibid,,
G. R , 7 octobre 1876.)
Examen de quelques Acridites d'Espagne envoyés par MM. Lich-
tenslein et Ign. Bolivar. ^T. XX, G. R., 6 janvier 1877.)
Névroptères recueillis le 24 juin pendant une excursion à Galmpt-
hout. {Ib,d., G. R , 7 juillet 1877.)
Nouvelle excursion aux Hautes-Fagnes avec M. Mac LachIaR. {Ibid^
G. R., 4 août 1877.)
Encore VAcridium peregr,num. [Ibid , G. R., 4 août 1877.)
Lettre de M. Samuel Scudder et observations sur VAcridium
peregnnum. (T. XXI, G. R.. 5 janvier 1878.)
Diagnose de deux espèces nouvelles de Galoptérygines de Panama.
(Ibid., G. R , 5 février 1878.)
( 1« )
Note sur deux Libellulines du genre Uroihemi$, (T. XXI, G. R.»
4 mai 1878.)
Rectification concernant ÏEpUheca Yamaskanemù, {IbiéU, 0. R »
!•' juin 487a)
La Libeilula erythrœa en Belgique. {Ibid., G. R., 6 juillet 4878.)
Révision des Ophiogomplius et description de quatre espèces
nouvelles de Gomphines américaines. (T. XXII, Compte rendu,
3 mai 4879.)
Apparition d'une quantité de Lepas anaiifera à Ostende. {[bid,,
G. R., 2 août 4879.)
La sous-famille des Psocines en Angleterre, en Belgique et en
Scandinavie. (Ibid., 6 décembre 1879.)
Sur une race de VAscalaphus bœticus Ramhur, sur Lais Deoillei
avec un tableau des Lais. (T. XXIII, G. R., 3 avril 4880.)
Neophya Selys, nouveau genre de Gordulines. (T. XXIV, G. R>,
5 février 4881.)
Sur quelques variétés ou aberrations des Zygœna de Belgique.
(T. XXVI, G. R., 4»' juillet 4882.)
Note sur le genre Gomphomacromia Brauer et le sous-genre
Syncordutia Selys. {ibid., G. R., 2 décembre 4882.)
Les Odonates du Japon. J. XXVii, 4883.)
Rapport du président de la Société, {[bid., G. R., 26 décembre 4883.)
Revision des Diplax paléarctiques. (T. XXVIII, 4881.)
Diagnose d'un nouveau Macrogomphus, {ibid., G. R., 5 janvier
4884.)
. Rapport du président de la Société. {Ibid., G. R.,26 décembre 4884.)
Le quarantième anniversaire de la fondation de la Société entomo-
logique néerlandaise. {T. XXIX, G. R., i^' août 4888.)
Programme d'une Revision des Agrionines. — Rectification concer-
nant YOnych. Genei et signalement de deux Gomphines nou-
velles. {Ibid., G. R., 5 décembre 4885.)
Odonates nouveaux de Pékin, (ibid., G. R., 6 novembre 4886.)
Odonates de l'Asie Mineure et Revision de ceux des antres parties
de la Faune paléarctique, dite européenne, (t. XXXI, 1887.)
(448)
Sur deux Entomostracés de Belgique. (T. XXXi, G. R., 2 juillet
4887.)
Sur une note du D' Hagen relative à un ouvrage de fgnatio d'Asso
concernant les Odonates d'Espagne. {Ibid , C. R., 5 novembre
4887.)
Odonates recueillis aux lies Loo-Choo, par feu H. Pryer. {Ibid.,
C. R., 7 juillet 1888.)
Sur l'hibernation de deux espèces d'Odonates. {Ibid., G. R.,
3 mars 4888.)
Gharles Donckier de Donceel. Nécrologie, {fbid., G. R., 3 mars 1888.)
Eugène Sellier de Ghavignerie. Nécrologie. {Ibid., G. R., 3 novem-
bre 4888.)
Catalogue raisonné des Orthoptères et des Névroptères de Belgique.
(T. XXXiï, 4888.)
Palœophiebia, nouvelle légion de Galoptérygines, et Tackopteryx
Pryeri. {Ibid,, G. R., 7 septembre 4889.)
Pronevra, nouveau genre de la légion des Protoneura, {ibid.,
G. R., â novembre 4889.)
Gauseries Odonatologiques, n^ 4. Travaux récents du D' Hagen ;
CalopteryT et Mecistogasier, (T. XXXIV, C. R., 5 juillet 489a)
Gauseries Odonatologiques, n» % Bibliographie des ouvrages nou-
veaux de MM. Fr. Kirhy et A. Preudhomme de Borre. {Ibid.,
G. R., 46 septembre 4890.)
Gauseries Odonatologiques, no 3. Les G. Nesobasis, (T. XXXV,
G. R., 40 janvier 4894.)
Gauseries Odonatologiques, no 4. Sur les Zygonyx et les Schi-
ronyx, {Ibid., G. R., â mai 4904.)
Gauseries Odonatologiques, n® 5. Netolette* et Nesocnemis. {Ibid.,
G. R., 7 novembre 4894.)
Gauseries Odonatologiques, no 6. Gomphines d'Afrique. (T. XXXVI,
G. R., 5 mars 4892.)
Apparition accidentelle de la Mantis reiigiosa et de quelques
autres insectes en Belgique. {Ibid.)
Adrien Maurissen. Nécrologie. {Ibid,)
Causeries Odonatologiqaes, no 7. Gomphines nouvelles communi-
quées par M. Mac Lachlan. (T. XXXVill, C. R., T avril 1874.)
Edgar Claes. Nécrologie. (T. XXKIX, i895.)
Causeries Odonatologiques, n» 8. Neophlebia et'Calophlebia,
(T. XL, d896.)
Causeries Odonatologiques, no 9. Sur le groupe Urothemit. Brauer.
(T. XLI, C. R., 6 mars 4897.)
Causeries Odonatologiques, n® 10 : 1^ La Neurobcuis ckinensts et
ses races locales; 2o L'Aeschna Martini (n. sp.). (T. XLI, C. R.,
4 décembre 1897.)
Causeries Odonatologiques, no 1 1 : !<> Sur le genre Isomera Selys;
2o Echo uniformis Selys; 3o Euphœa Modigliani Selys; 4» Sur
les noms Euphœa et Calopteryx. (T. XLII, 6 août 1898.)
Note comparative sur la distribution géographique des Orthoptères
en Belgique, en Angleterre et en Hollande. (T. XLI 11, C. R.,
p. 447.)
Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique.
Sur une variété pyramidale du Populut Hrginiana Desf. (P. moni-
tifera Ayton). Variété erecta Selys. (T. III, 1864.)
Les arbres à Longchamps-sur-Geer (commune de Waremme) après
l'hiver de 1879-1880. (T. XIX, 1880.)
Henri Stephens. Nécrologie. (T. XXX, 1891.)
Manifestation en l'honneur de M. Fr. Crépin. Discours de M. de
Selys Longchamps, délégué de l'Académie royale de Belgique.
(Dans le compte rendu par MM. L. Errera et Durand.)
Société centrale forestière de Belgique.
Les corbeaux au point de vue de l'agriculture et de la sylviculture.
(1895.)
(1»)
Bulletin de la Société d'anthropologie de Bruxellee.
Communication sur le pays d'origine de nos animaux domestiques.
(T. Il, 4883-1884, séance du 30 juillet i883» pp. 98-iOO.)
CiOUaboration & quelques ouvrages belges.
Catalogue des oiseaux des environs de Liège classés d après une
nouvelle méthode. {Dictionnaire géographique de la province
de Liège, publié par Ph. Vander Maelen, 1834.)
Liste des genres d'Insectes aptères, névroptères et lépidoptères
de la province de Liège. (Dans le même volume.)
Aperçu sur les animaux utiles ou nuisibles de la Belgique. (Dans
le Rapport décennal sur la tituation administrative du
royaume, 4854.)
Mammifères, Oiseaux et Reptiles de la Belgique. (Dans Patria
belgica, publiée sous la direction de M. Eug. Van Bemmel,
1 1, 4873.)
Artioles Insérés dans les publications périodiques
étrangères.
Annales de la Société entomologique de France.
Note sur quelques Libellules d'Kurope. (â« série, 1. 1, 4843.J
Lettre sur quelques Lépidoptères recueillis en Italie en 4838.
(2e série, t. Il, 4844.)
Détails sur le résultat de chasses entomologiques aux Eaux-Bonnes
et à Biarritz en 4857. (3« série, t. VI, 4858.)
Correction aux espèces et variétés nouvelles de Lépidoptères
décrites dans rénumération des Lépidoptères de la Belgique.
(!bld., t. VII, 4869.)
Catalogue des Odonates de Sicile, recueillis par M. Bellier de la
Chavignerie. {Ibid., t. VIII, 4860.)
Magaiin de zoologie, publié par G. Guérin-NéneTitle.
Description de la Cordulia xplendens. (T. XIII, 1843 )
Bévue zoologique, sous la directiOD de M. Guérin-Nénentle.
NoQTelles espèces du genre Campagnol. (4838.)
Campagnols inédits. —Analyse d'une classification des Oiseaux
passereaux. — Diagnose de trois espèces européennes d'jEschna
du sons-genre Anax. (i839.)
Sur trois espèces nouvelles du genre il (^r/on. (4840.)
Nouvelles Libellulidées d'Europe. — Analyse de roavrage du
D' Hagen : Synonymia Libellularum europœarum, (1844.^
Observations sur l'ouvrage de M. Lesson intitulé : Nouveau tableau
du règne animal. (i84S.)
Note sur quelques petits Mammifères du Midi de la France. —
Réponse à M. Lesson. (4843.)
Analyse de l'ouvrage de M. le comte von der MQhIe : Beitràge zur
Ornithologie Griechenlands. » Note sur un nouveau Cordule-
gaster d'Europe. (4844.)
Analyse de la revue critique des Oiseaux d'Europe de M. le
D' Schlegel ~ Lettre sur le tome XVII de {'Histoire de» Pôle-
sons de M. Valenciennes. (4845.)
Note sur le Passer pusillus Pallas, et la Sylvia icterina Vieillot.
— Distribution géographique des Campagnols en Europe. — Sur
le Campagnol mineur de M. J. Ray. (4847.)
Liste des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nou-
velles. — Résumé concernant les Oiseaux brévipennes mention-
nés dans l'ouvrage de M. Strickland sur le Dodo. — Analyse de
cet ouvrage. ^4848.)
Analyse de l'ouvrage : Catalogue des Oiseaux d'Europe,àvL prince
Charles-Lucien Bonaparte, et Annotations parce dernier. (1837.)
Note sur plusieurs Odonates de Madagascar et des lies Masca-
reignes. (4872.)
(1S2)
Bulletins de l'Académie d'Hippone, B6ne, Algérie.
Odonates de l'Algérie. (BuUeOn, n« 4» 4865.) Additions. (N* % 48661)
Bulletins de la Société nationale d'acclimatation de Paris.
Repeuplement des cours d'eau en Belgique. (Mars 4863.)
Bulletins de la Société zoologique de France,
Excursion à l'Ile d'HelgoIand en septembre 1880. (T. VH, 4882.)
Considérations snr le genre Mésange {Parus), (T. IX, 1884.)
Àtti delV I. e R. Accademia dei Georgofili, de Florence.
Description d'une nouvelle espèce de Campagnol propre à l'Italie
{Arvicola Savii Selys). (Vol. XII des AUi, 4838.)
Mémoires de V Académie royale de Turin,
Bésumé géographique sur les Libellules de l'Italie continentale et
insulaire. (2^ série des Mémoires, t. II, 4854.)
A nnali del Museo ciuico di storia naturale di Genova.
Nouvelles observations sur les Odonates de la région de la Nou-
velle-Guinée. (Vol. XIV, 4879.)
Spedizione italiana nell' Africa centrale (Odonati). (Vol. XVI, 1884.)
Odonates de Sumatra comprenant les espèces recueillies à PuUo
Nias, par le D' Modigliani. (2« série, vol. VIÏ, 4889.)
Odonates. Dans le Viaggio di Leonardo Fea in Birmania e regioni
vicine. (2« série, vol. X, 4891.)
( t«3)
Anales de la Socieiad Espafiola de Historia naturale, Madrid.
Odonates des Philippines. (T. XI, 1882.)
Additions aux Odonates des Philippines. (T. XX, 1894.)
Horœ Soeielcuis Entomologicœ Ronsicœ.
Insecta in itinere Cl. Przewalski in Âsia centrali novissime reperta.
Odonata. (1887.)
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Révision of the British Libellulidae, présentée in the Meeting of
the firitish Association for the advancement of science in Cam-
bridge 1845. (T. XVill.) — Un abrégé de ce travail est donné
dans le Zoologist de Newman. (1846.)
Ibis, Journal of Orniihology, Londres.
Notes on Tarions birds observed in Italian Muséums in 1866. (New
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Aperçu statistique sur les Néyroptères Odonates. (1871 )
Entomologistes Monihly Magazine, Londres.
Notes on two new gênera of Psocidœ {Psyllipsocus and Hemi-
psocus Selys). December 1872.
Description of a new species of Phyllomacromia {Ph. contumax),
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Bemerkangen liber die Wahren Ganse {Amer) Enropa's. (1858.)
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fiemerknngen fiber einige Vogels Enropa's, et Revue des hybrides
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MUtheilungen des kgl. xoolog. Muséums in Dresden.
Odonates de la région de la NouTelle-Guinée. (Reft3, 1878.)
Articles publiés dans les Actes des Congrès scien-
tifiques et dans différents ouvrages à rétraui-
ger.
Briiixh Association for the advancemeni of science.
Projet d'obsenrations annuelles sur la périodicité des Oiseaux,
(ll^h Meeting heald at Plymouth in 1841 (184â). Report, Transac-
tions, pp. 7()-75.)
Congrès scieniifUjue de France,
Travail relatif à l'ordre des Passereaux. Rapport et analyse par
M. Holandre. (5« session, Metz, 1837.)
De l'intérêt des collections d'histoire naturelle locale et des moyens
de les instituer. (38« session, Montpellier, 1868.)
Liste rectifiée des Gyprinidées de Belgique et obseryations sur
les moyens de repeupler les rivières. (36* session, Chartres, 1869.)
(Publié en 1870.)
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Analyse d'un mémoire intitulé : Nuove notizie risguardante
parecchi ptccoli Mammiferi d'Europa dei Getieri Sorex, Mus,
Anricola, p. 224. — Examen de divers animaux soumis à la
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Analyse d'un mémoire sur les Libellulidées d'Italie, p. 338. —
Analyse d'un programme pour les observations périodiques sur
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Rapport sur les oiseaux que l'on peut considérer comme utiles i
l'agriculture et k la sylviculture, et mesures à prendre pour les
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sous la direction de M. P. Joigneaux.
Des animaux vertébrés nuisibles ou utiles. (T. II, cb. 36, 186S.)
Le même article dans la ^ édition. (1884.)
Recherches sur la Faune de Madagascar, par MM. H. Sehlegei
et Fr. Pollen, Leyde.
Odonates recueillis à Madagascar et aux lies Mascareignes et
Comores. (1867.)
;^:^~^?^
PEINTRE d'histoire
MEMBRE DE L' ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE
ni à Hasseli U a a juillet i8a3, mort à Schaerbeék
le II juillet igoi.
LA PEINTURE DÉCORATIVE EN BELGIQUE.
Gomme Ta dit si éloquemment Ë. Beulé au chapitre :
« La peinture décorative », de ses Causeries sur l'art (1),
«c le genre de peinture le plus propre à former les artistes
et à les faire grands, c'est la peinture qu'on appelle tantôt
murale, tantôt monumentale, quoique cette union de
mots inquiète Toreille. Mais on ose à peine prononcer le
mot de peinture décorative, parce qu'il est usurpé par
des industries basses. Il faut cependant rendre toute sa
dignité à une expression qui est juste et française, en se
rappelant que les fresques du Vatican et de la chapelle
(i) 2« édition. Paris, 1867, libr. académ. Didier et Gi«, p. 78. In-iS.
( 160)
Sixtine sont de la peinture décorative. Je répète donc que
ce genre de peinture est par excellence Técole du talent
et sa gymnastique la plus nécessaire, de même que la
science du portrait est le brevet du peintre d'histoire.
Gomment peindre des œuvres grandioses dans un atelier
où la lumière trop vive exagère la valeur des tons, où
l'échelle des proportions est fausse, où la place manque
pour reculer, où la toile se laisse charger et surcharger
sans cesse, jusqu'à ce que les hardiesses de l'ébauche
disparaissent sous les retouches? Que le même artiste
soit transporté dans une église ou dans un palais, qu'on
lui livre cent pieds de mur, où l'enduit frais l'appelle,
le presse et menace de se sécher, qu'il sente autour de
lui l'attention de tout un peuple qui lui confie sa gloire,
son âme s'exaltera pour être digne d'un tel théâtre; l'art
lui apparaîtra avec une majesté nouvelle et un éclat qu'il
n'avait point soupçonnés. »
Et plus loin, page 94, après avoir développé ses idées
sur la question si controversée de l'antagonisme de la
forme et de la couleur, et avoir cité d'illustres noms de
peintres qui, depuis Polygnote, ont retracé sur les monu-
ments les pages les plus admirables sans être coloristes,
Beulé ajoute : «... Or, la fresque est le champ le plus
libre et le plus idéal qui soit ouvert au génie. La couleur
n'y sert que de lumière, elle éclaire la beauté des compo-
sitions et des formes. Voilà pourquoi les peintres qui ne
sont point des coloristes, le deviennent devant les parois
qu'ils décorent et surpassent souvent ceux qui n'ont que
le don de la couleur, non seulement par la perfection
du dessin, mais aussi par l'entente de la fresque. »
: ( m )
Lai peinture décorative ou la peinture murale, al
fresco (1), comme disent les Italiens, remonte à ce loin-
tain passé qui a vu surgir l'architecture monumentale.
'Elle à eu ses époques de splendeur en Egypte, en Grèce
avec Zeuxis, et dans la Lesché de Delphes décorée par
Polygnote, dans le temple d'Ëmpédocle à Sélinonte, dans
i-ancienne Grande Grèce (la Sicile actuelle), à Herculanum,
à Stables et surtout à Pompéi, où Ton en découvre encore
tous les jours des vestiges d'un haut intérêt dont le Musée
national de Naples renferme de beaux spécimens {%.
(i) C'est-à-dire « fraîche ou fraîchement », parce que les couleurs
détrempées dans de l'eau de chaux s'appliquent sur le mur au
moment oU le plâtrage est encore humide.
Nous comprenons indilTéremment sous le nom de peinture
décorative, la peinture sur les parois mêmes des murs et la pein-
ture sur toile comme le pratiquaient déjà les Romains. (Otfried
MULLER, III, S 113.)
Dans les contrées du Nord, les artistes ont fait souvent de la
peinture décorative sur panneau après avoir fait maroufler la toile
(collage derrière le panneau de toile ou de filasse pour empêcher
les planches de se disjoindre) qui y était appliquée, et de la pein-
ture à la détrempe, c'est-à-dire de la couleur délayée avec de l'eau
et de la colle.
- D'après les idées qui prévalent aujourd'hui, jusqu'à l'époque de
Giotto on ne peignit sur les murs qu'en détrempe; à partir de
Giotto on peignit à fresque le dessous, la couche supérieure était
peinte al secco; ce ne serait que vers la fin du XI V« siècle
qu'aurait commencé la peinture à fresque proprement dite.
(BURCKHARDT, Le Cicerone, 2« partie. Art moderne, p. 542, en
note.)
{% MuLLER (Otfried), Nouveau manuel complet d'archéologie,
traduit de l'allemand par E. Nicard. 3 vol. in-iâ, le second en
( 162)
Elle a brillé à Rome depuis Auguste jusqu*auz Antonins
(milieu du Il« siècle), notamment dans la casadi Livia (au
Palatin) qu^habitait Livie, mère de Tibère, et dans les
Thermes de Titus sur l'Esquilin, où Ton assure qœ
Jean d'Udine et Raphaël recherchèrent leurs admirables
motifs décoratifs du Vatican.
Elle a servi de langage imagé aux premiers chrétieDS,
ainsi qu'en témoignent les catacombes, non seulement
des environs de Rome, dont la plus intéressante est celle
de Sâinte-Galixte, mais aussi d*Aibano, de Naples et de
Syracuse, dans lesquelles le culte nouveau célébra ses
mystères jusqu'au moment où Constantin, par son édit
de Milan de 312, permit aux chrétiens l'usage public de
temples.
Byzance l'a rénovée.
C'est de cette rivale de Rome que partit le réel mou^e^
ment de renaissance. A Byzance, les peintres, au lieu des
symboles du Christ, le poisson, etc., ne se contentèrent
plus de choisir dans les livres saints quelques épisodes
deux parties, 4841. (Manuels Roret) — LEKORMAifT (Charles), Sur
les peinture.^ que Polygnote avait exécutées dans la Lesché de
Delphes. (MÈM. DES MEMBRES DE L'ACADÈMIE ROTAIS DE BELGIQUE»
i864, t. KXXIV.) - HlTTOBFF(J.-J.), ResiUution du temple d'Em-
pédocle à Sélinonte ou l'architecture polychrome chez les Gréa,
Paris, i8S4, toI. in-4o, avec atlas in-plano. — Bitrckhabdt, Le
Cicérone, â« partie. Art moderne, traduction française d'Aug.
Gérard. In-43. — Perrot et Chipiez, Histoire de l'art dahs
l'antiquité, 1. 1, L'Egypte. Paris, 4882.— Batet (Ch.), L'art byan-
tin. — Paris (Pierre), La sculpture antique, — Lafenestre [ÈdL\
La peinture italienne, 3 vol. Éd. Quantîn. — fiOTTARi (J.-4v.),
Sculture e pitture, etc. Rome, 4753, 3 toI. in-folio. — Etc.
( i63)
auxquels on attribuait une signification mystique, bientôt
sur les murs des basiliques se déroulèrent de grandes
séries de peintures où figuraient, dans leur ordre chrono-
logique, les principaux récits de TAncien et du Nouveau
Testament.
Presque toutes ces peintures ont disparu : c^était un
mode de décoration plus rapide, plus économique que la
mosaïque, mais aussi moins durable. On cite, au sujet
d'édifices ornés alors de fresques, Téglise que saint Nicon
fit élever vers 966, près de Sparte, et dont la décoration
égalait, dit-on. les œuvres de Zeuxis et de Polygnote (1).
Ce genre de peinture, tel que nous le comprenons
actuellement, est donc non seulement le développement
des motifs pieux figurant dans les catacombes qui eurent
leur pleine Horaison au II« et au commencement du
nie siècle et qui constituent les réels commencements de
rhistoire de la peinture chrétienne, mais aussi le résultat
de la transformation de la mosaïque qui fut surtout
souveraine à Ravenne, comme en témoignent les restes
splendides qui datent en moyenne du VI® siècle et où le
style historique chrétien s'est formé en remplacement
de l'ancien style symbolique. Cette combinaison devint le
genre dominant de la peinture byzantine à partir de
Justinien environ (527-565). Byzance régnant alors en
souveraine sur le monde par sa somptuosité, tout l'art
chrétien s'y était concentré et en irradiait jusqu'à Rome.
Ce fut surtout vers le milieu du XI^ siècle que s'établit la
réelle influence byzantine sur ce genre de décoration
qui devait faire bientôt la gloire de l'Italie.
(ij Bayet, Lari byzantin, p. 446, Ed. Quantin.
( 164 )
Voici comment Burckhardt (1) parle de cette transfor-
mation.
«... Nous y voyons, dit-il, à côté du style hiératique et
ritualiste de Byzance, un art jeune qui aurait beaucoup
à dire, mais qui n*a encore de l'expression qu'une maî-
trise très restreinte. Il n'est pas encore orienté vers la
beauté et la grâce, mais il ne se croit pas tenu d'être
ascétique et morose; presque sans y penser, il donne à
ses figures la forme de la jeunesse. Il n'attribue pas
davantage une sainteté particulière à la série byzantine
des attitudes ou des motifs de draperie, ni aux types déter-
minés de l'histoire sacrée. Il s'abandonne à ses propres
inspirations, et, de lui-môme, il crée des attitudes plus
naturelles, des draperies plus libres et plus flottantes,
une vie plus prompte et plus agile. Il s'essaie à telle ou
telle paroi d'église avec trois ou quatre couleurs à la
colle. Quant aux mosaïstes, qui tenaient leur technique
et le style byzantin pour inséparables, ils s'aperçoivent
un jour que le style nouveau s'est emparé d'une des
églises patriarcales de Rome, et qu'il aborde, lui aussi,
la mosaïque. A partir de ce moment, la lutte commence.
Les Byzantins affirment de tout leur pouvoir leur canon
et leur programme, ou bien ils apprennent le nouveau
style, le mêlent au leur et cherchent à lui ravir sa vraie et
hardie physionomie. Le nouveau style apparaît dans les
œuvres déjà mentionnées de Rome et de Venise; mais
le byzantinisme se maintient à côté, soit dans sa forme
\i) Le Cicérone, ^ partie, An moderne, p. 503.
( 165 )
rude et absolue, soit au prix de quelques concessions.
La chute complète ne date que de l'école de Giotto. Ce
qui donna à ce style une si longue durée, ce fut surtout
son alliance avec le genre réputé le plus élevé et le
plus sacré de la peinture : la mosaïque. Mais le jour où
la mosaïque, sans disparaître, cessa du moins d'être
prépondérante, lorsque Tltalie entière fut en état de se
passionner pour la fresque, ce fut l'arrêt de mort du
style byzantin sur le sol italien. » Avant cette évolution,
comme le fait encore remarquer spirituellement Burck-
hardt (p. 493), le peintre italien, en sa barbarie, est
confiné dans des tâches médiocres, à moins d'aider les
artistes byzantins dans l'exécution de leurs propres tra-
vaux, dans cette période qui va du Vile au XIII® siècle.
Le XII1« siècle, c'est Giotto tout entier qui vécut de 4267
à 1337, et ses élèves, surtout les Gaddi et Orcagna, les
plus illustres (1).
Ermold Nigellus (Ermold le Noirj ou Ermenald, abbé
d'Aniane (Hérault), monastère bâti au temps de Charle-
magne, parle avec enthousiasme, dans son poème écrit en
826, en l'honneur de Louis le Pieux ou le Débonnaire,
des « magnifiques peintures » de la chapelle du palais
d'Ingelheim, qui avaient pour sujets l'Ancien et le
Nouveau Testament. On en trouve la description dans le
volume XIV de la « Collection des Mémoires relatifs à
l'Histoire de France », par Guizot, pages 89-91,
D'autre part, lors de l'incendie qui dévora en 1183 ou
1185(?) la cathédrale dédiée à Notre-Dame et à saint Lam-
•
(1) BuRCKHARDT, p. 509, doDiie le catalogue succinct des meil-
leures œuvres de Gioito et de ses successeurs florentins.
(466)
bert, à Liège, par Notger (972-1008), disparurent des
peintures murales à sujets semblables à eelles d'Ingel-
heim, dont Gilles d'Orval déplorait la perte, d'après ce
qu*assure Ghapeaville dans son Gesta ponti/icium Léo-
diensis, tome II, page 129. Avec les peintures de Tabbaye
de Saint-Bavon, à Gand, ce seraient les plus anciens spé-
cimens de peintures murales dans le nord de TËurope et
surtout dans nos anciennes provinces, où ce genre de
décoration a servi de parure aux parois intérieures des
temples religieux jusqu'aux troubles du XVI^ siècle (1).
Gette période néfaste, où plus de quatre cents églises,
selon les historiens du temps (2), furent dévastées de
fond en comble, fut sa mort dans les anciens Pays-Bas.
Lorsque, sous la domination des archiducs Albert et
Isabelle, les églises furent rouvertes au culte, non seule-
ment révolution complète du style de la Renaissance
venait d'avoir lieu, mais les dévastations avaient été telles,
qu'en présence du manque de procédés — au surplus
déjà délaissés depuis la fin de l'époque gothique — pour
les réparer, on aima mieux passer le badigeon, lequel
ne devait disparaître que de nos jours, sur tout ce qui
restait de l'ancienne splendeur de la peinture murale.
On en retrouve à chaque instant d'intéressants vestiges,
à ne citer, entre autres, que les fresques du commence-
ment du XlVe siècle, découvertes en 1846 par Félix De
Vigne, à Gand, dans la chapelle de l'hospice Saint- Jean
(1) Voir De Bruyn (l'abbé Hyacinthe), Architecture religieuie,
U II, p. 266. Peinture murale. Bruxelles, 1880, 2 yol. m-8o.
(S) Voir mon livre : La tcuiplure et les chefs-^œuvre de
Vorfèvrerie belges, pp. 339 et suivantes.
('167 )
rÉvangélisle ou Saint- Jean et Saint-Paul (l), Grande Bou-
cherie, transformée en brasserie et connue sous le nom
de Levgemeete (à cause de son horioge menteuse qui
jamais n'indiquait Theure vraie), fresques représentant
des corporations armées, entre autres du célèbre goeden-
daÇj pour lequel des archéologues ont failli, récemment,
en venir aux mains et se livrer, entre eux, à un massacre
peut-être aussi terrible que la bataille même des Éperons
d'Or ou de Groeninghe près de Courtrai, mais heureuse-
ment ce ne furent que des flots d'encre qui coulèrent au
lieu de sang; puis les fresques découvertes, en 1873 (2),
dans la chapelle de l'ancien château des comtes de
Hainaut, à Mons, qui semblent dater du XII» siècle, et qui
présentent une analogie frappante avec celles découvertes
en juillet 1885 dans la cathédrale de Tournai, celles-ci
ayant pour objet la « Jérusalem céleste » et la w Légende
de sainte Marguerite » (3).
Ont encore été retrouvées, des époques romane et
gothique, les peintures murales suivantes :
En 1822, fresque du XIII« siècle découverte lors de la
(1) \ OIT Bulletins de l'Académie, 2» série, t. Xil, 1861, p. 71.
La même chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul renferme aussi
d'autres peintures du XIV« siècle : « L'arbre de Jessé », des c figures
d'apôtres », c La Résurrection »,et « L'épopée apostolique de saint
Jean l'Évangéliste ».
(2) Voir Annales du Cercle archéologique de Mons, t. XI, p. 327.
^ Le chanoine Voisin a publié une notice, avec planches, sur ces
fresques romanes dans le Bulletin des Commissions royales d'an
et d'archéologie, t. iV, 1865, p. 256. — Voisin a parlé, en même
temps, des curieuses peintures murales du XV l» siècle (?) de l'église
Saint-Quentin, aussi à Tournai. Voir page 2^ du tome précité.
(468)
démolition de Tancien château fort de Nieuport pour les
fortifications nouvelles de la ville. D'après J.-L. Kesteloot,
elles représentaient en six compartiments : a Les trois
jeunes gens dans la fournaise (Livre de Daniel) », <c Judith
faisant porter devant elle la tête d'Holopheme », « Saint
Louis dans sa captivité soutenu par la Foi et FEspé-
rance », « Un Laïc terrassant l'Incrédulité », « La reine
Blanche donnant des leçons à saint Louis », et « L*Ënfant
Jésus devant les docteurs » (1).
En 1844, fresques de la fin du Xy<> siècle ornant la salle
du magistrat dans les Halles d'Ypres (2). Ces fresques,
dont la restauration ne commença qu'en 1867, se com-
posent de deux parties : au-dessus, à droite et à gauche
de la rose, les apôtres saint Marc et saint Jean; au-
dessous, dans la frise surmontant les arcades gothiques
des trois portes, les figures, accouplées deux par deux,
de six comtes de Flandre, chacun avec leur femme. Lors
de la découverte de cette seconde fresque, en 1862, il
n'existait plus, sous l'épais badigeon qui la recouvrait,
que les trois premiers couples, dont les douze figures,
selon les comptes de la ville, de 1467 à 1469, seraient
des maîtres peintres Joris Uutenhove et Jean Penant (3).
Franz Vinck, d'Anvers, aidé des précieux conseils de
Leys, son maître, restaura la partie subsistante et, à l'aide
des inscriptions et des armoiries non encore efiPacées en
(1) J.-L. Kesteloot, Notice $ur une peinture ancienne décou-
verte à Nieuport^ (MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE» t, XVII, avec pUoehe.)
(^ M. J, Coppieters a donné dans la YK année, 1867, p, 179 da
BulleU» de$ Comminions royales (tart et d'archéologie, one
notice sur ces peintures faites à rencaostique, . .
(3) A. VANDENfEEREBOOM, Ypriona, t. II.
(169)
1844, et relevées alors par le peintre Fr. Bôhin d'Ypres, il
refit les trois derniers couples. La frise a conséquemment
pour sujets, comme dans son état primitif : Louis de
Nevers avec Mar|i;uerite d'Artois, Louis de Maie avec
Marguerite de Brabant, Philippe le Hardi avec Marguerite
de Maie, Jean sans Peur avec Marguerite de Bavière,
Philippe le Bon avec Isabelle de Portugal et Charles le
Téméraire avec Isabelle d'York (sa troisième femme).
Le même Franz Vinck décora de peintures, avec Joseph
Hendrickx, la cathédrale Notre-Dame; en 1879, avec
Joseph Janssens, l'église Saint-Joseph, et, seul, le plafond
de la salle du Conseil communal de l'hôtel de ville,
ainsi que la grande salle de l'Athénée d'Anvers.
En ^855, peinture décorative à l'huile, sur un enduit
de chaux, à l'emplacement où se trouvait la chapelle du
métier des bouchers dans la Grande Boucherie, à Gand.
Cette fresque, restaurée par Félix De Vigne, a pour sujet :
« L'adoration de l'fclnfant Jésus ». Elle porte l'inscription
suivante : « Heeft doen maken Jacob de Ketelbotere . .
men schref MCCCCLVIII » ( ... a fait exécuter Jacques de
Ketelbotere [de la corporation des bouchers]. . . on écri-
vait 1448). Edmond De Busscher l'attribue au peintre
gantois Nabur Martins, l'auteur, en 1453, des peintures à
Saint-Martin d'Eckerghem (Gand). Ses deux notices, accom-
pagnées chacune d'un dessin de la fresque, lors de sa
découverte et depuis sa restauration par De Vigne, renfer-
ment de curieuses indications sur les anciennes peintures
murales à Gand, sans compter celles de la Biloque (1).
{i) Voir Bulletins de l'académie, 1« série, t XXII, 4'« partie,
p. 586, et 2e série, t. V, p. 48Ç.
( 170)
En 1859, fresques du XV* siècle découvertes dans
l'élise du Sablon, à Bruxelles; elles représentent dans
vingt-huit compartiments, indépendamment du Christ et
de la Vierge, des iigures d*apôtres, de saints et de saintes
avec leurs attributs distinctifs, leurs symboles allégori-
ques et leurs types conventionnels; elles furent confiées,
en 1866, pour la restauration à J.-B. Van der Plaetsen (1)«
Sous saint Adrien figure l'inscription suivante :
« Dit heef doen maeken Willem Clulinck in 't jaer Onze
Heer MIV^XXXV. » (Guillaume Glutinck a fait faire ce
travail en Tan de Notre-Seigneur 1435.)
En 1862, fresques du XVI« siècle, dans la chapelle du
Béguinage, à Saint-Trond. On a jugé inutile de les res-
taurer.
Fresques du XV« siècle dans la chapelle des fonts
baptismaux de Téglise Sainte- Gertrude, à Nivelles.
Restauration confiée à J.-B. Van der Plaetsen et Etienne
Le Rov.
Fresques du XVI* siècle, dans l'église de Meysse. Res-
tauration confiée d'abord à J.-B. Van der Plaetsen, puis à
Franz Meerts et, enfin, à Joseph Middeleer.
Fresques du XV« siècle, dans l'église Notre-Dame, à
Tongres, représentant : « le Christ, les Apôtres, la Vierge
et les Prophètes ».
En 1863, fresques dans l'église primaire de Wervicq.
(i) Voir Bulletins de VAcadémie, ^ série, t X, 1860, pp. 38,
161,163; ainsi que la brochure in-4o de l'abbé Uyac. D£ Bruyn :
Anciennes ei nouvelle* peintures murales de l'église Notre-Dame,
au Sablan, à Uiuxelles, SiYec des considérations générales sur
l'art de la peinture murale eu Belgique.
( 171 )
En la même année, fresques dans Téglise Saint-Suipice,
à Diest.
En 4866, fresques découvertes dans l'église romane de
Siase (Limbourg) et se composant de cinq médaillons à
sujets relatifs au Christ et à la Vierge.
£n 1868, fresques dans la chapelle des coiùtes de Flan-
dre à Téglise Notre-Dame, à Courtrai,dont la restauration,
confiée à J.-B. Van der Plaetsen, fut terminée en 1878.
En 1870, fresques découvertes dans l'église Saint-Martin
à Hai. Il en existe au Musée des arts décoratifs et indus-
triels une copie faite, en 1894, par M. Hannotiau : « Saint
Georges » et « Saint Christophe ».
En 1873, fresques découvertes à l'église Saint-Léonard,
à Léau, et à l'église Saint-Martin, à Courtrai.
Fresques dans l'église Saint-Quentin, ë Hasselt.
1897, fresques du XV1I« siècle, dans l'église Saint-
Jacques, à Bruges.
1898, fresques dans l'église de Nieuport.
Peintures à l'huile, datant de 1515-1518, dans l'ancien
hôtel Busleyden, à Malines. Le Musée précité des arts
décoratifs renferme une copie, par A. Hannotiau, de ces
^ntures dont l'une représente « les Noces d'Amphitrite »
et l'autre « le Festin de Balthazar ».
Citons encore ici pour mémoire les fresques retrouvées,
à des dates indéterminées, dans les églises : Saint-Martin,
à Alost, Satnt-Plerre, à Anderlecht, cathédrale Notre-
Dame el> cliapelle de Bourgogne (Longue rue Neuve), à
Anvers, église Saint-Donatien, à Arlon, à Ben-A-hin,
église Saint-JaC'ques, à Bruges, Sainte-Gudule, à Bruxel-
les, à Dadizeele, à ûieghem, Sainte-Walburge, à Furnes,
Saint-Martin, à Hal, à Hamoir, Notre-Dame, à Huy,
12
( il'* )
ancienne église de Laeken, Lelle-sous-6ergh (Brabant),
cathédrale Saint-Paul et église Saint-Jacques, à Liège, à
Lisseweghe, cathédrale Saint- Rombaut, à Malines, à
Mespelaere, Neeroeteren, Ternath, Waremme, Wuestwezel
et Zarren (Flandre orientale).
Le badigeon, ce néfaste blanc linceul qui a décoré nos
églises, ne devait disparaître que de nos jours.
Sur le pourtour du chœur de la cathédrale Saint-
Bavon, à Gand, figurent des grisailles d'un très beau
caractère, représentant des sujets bibliques, et peintes
en 1774, par P.-N. Van Reysschot.
D'autre part, il existe de Mathieu Van Brée, derrière le
maitre-autel de la cathédrale Notre-Dame, à Anvers, des
grisailles de toute beauté imitant parfaitement le bas-
relief et ayant pour sujets : « Le Mariage de la Vierge »,
« L'Annonciation », et « La Visitation ». Van Brée est
mort en 1839.
C'est J.-B. Van Eycken, Jean Portaels et Antoine Wiertz
qui firent les premiers réels essais de fresques comme
peintures mates décoratives en Belgique depuis iSoO.
Adolphe Quetelet, dans la notice qu'il a consacrée à
J.-B. Van Eycken (1), l'a fait suivre de détails biogra-
phiques écrits par l'artiste lui-même et où, entre autres,
celui-ci explique de la manière suivante comment il
s'occupa de peinture murale :
(( En 1848, Van Eycken proposa à l'Académie de Bel-
gique de mettre au concours la peinture murale ; sa pro-
position figura au programme, mais les concurrents firent
défaut.
(i) Antmqire de l'Académie pour 1859.
( 173 )
» Il avait compris que là était l'avenir de la peinture
d*histoire en Belgique, et désireux d'introduire dans son
pays la peinture murale, il ne se borna pas à des
recherches et à des essais, il partit pour l'Allemagne
afin d'étudier par lui-même les procédés et la manière
des grands maîtres qui illustrent ce pays II en reçut
Taccueil le plus bienveillant Cornélius lui expliqua ses
admirables cartons; Kaulbach lui enseigna le procédé
allemand dit Wasserglass (1). Il fit, en présence de ce
dernier, une tête de vieillard d'après ce procédé. A son
retour en Belgique, le Gouvernement l'engagea à intro-
duire la peinture murale dans le pays et à choisir un
emplacement pour son exécution (10 décembre 1850).
Notre artiste, reconnaissant envers son digne ami, le curé
Willaert, choisit une chapelle dans son église pour y faire
des peintures. Il y aborda de front toutes les difficultés
en se servant des procédés différents, la fresque, le Was-
serglass et l'encaustique, et il décora le plafond par un
procédé qu'il avait inventé lui-même.
» Après avoir travaillé pendant dix- huit mois, il finit
le 4 juin 1852 son œuvre dont l'inauguration eut lieu
le 6 du même mois. »
Quetelet ajoute : « Le public vit avec intérêt ces pre-
miers essais de peinture murale; il applaudit aux efforts
de l'artiste, comme il avait applaudi à ceux de son ami
et de son émule, H. Portaels, à qui l'on doit la décoration
de la chapelle de la rue Notre- Dame-aux-Neiges.
» Les amis de Van Ëycken purent apprécier avec quelle
active persévérance notre confrère poursuivait le noble
(1) Méthode stéréochimique.
but qu'il voulait atteindre. Déjà, depuis longtemps, il
était en possession du procédé spécial mis en œuvre dans
la peinture des huit figures qui décorent la voûte gothique
de la chapelle confiée à ses soins; dans la s^nce du
8 août 1850 de notre Classe des beaux-arts, il déposa qd
billet cacheté contenant la description de ce procédé, et,
le lendemain, il partit pour l'Allemagne, afin d'y étudier
les différents genres de peinture murale.
» Ce n'est que dans la séance du 3 juin 1852, veille de
l'inauguration de la chapelle dont la peinture venait
d'ôtre terminée, qu'il invita la Classe à faire l'ouvôrturc
du paquet déposé dans ses archives, et le Bulletin de cette
séance reproduisit tous les détails relatifs à la nouvelle
invention (1). »
C'est ainsi que l'église Notre-Dame de la Chapelle, à
Bruxelles, se vit doter de ces peintures, lesquelles ont
pour sujets, sur le grand panneau de gauche, « La Sainte-
Croix », peinte au Wasserglass; dans les quatre compar-
timents de la voûte, les « Huit Béatitudes », peintes d'après
le procédé inventé par l'auteur même, c'est-à-dire k la
gutta-percha; et au-dessus de l'autel, V a Apothéose du
Christ », peint à la cire et pouvant servir de complément
au c( Chemin de croix » du même artiste.
Sur le mur de droite sont trois figures de femmes
agenouillées portant chacune une couronne ; ces figures
sont fort détériorées par l'humidité. Il m'a été impossible
de trouver ce qu'elles signifient.
Jean Portaels, qui avait décoré en 1851 la chapelle,
actuellement démolie, des frères de la Doctrine chré-
(i) Tome XIX, 1853, 1'» série, 3« partie, pp. 986 et sairantes.
( 4T5 )
tienne dans Tancienne rue Notre-Darae-aux-Neiges, aussi
disparue, se vit confier en la même année Tornementa-
tiedi du fronton de l'église Saint-Jacques-sur-Gaudenberg,
place Royale, dans lequel figure : « Les nations venant
rendre hommage à la puissance du catholicisme per-
sonnifié par les figures de la Vierge et de l'Enfant
Jésus » (1). Victor Lagye aurait collaboré à ces travaux.
En cette même année 1831, Gustave Wappers faisait un
essai de peinture à la cire dans son tableau : « Les deux
Mères. Épisode du jugement de Salomon. » Nous ne
savons où est ce tableau.
Antoine- Joseph Wiertz fut Tinvenleur d'un procédé de
peinture mate, dont son Musée comporte le plus intéres-
sant ensemble de productions de son talent aussi bizarre
que grandiose (2^. Ce Musée renferme entre autres ses
colossales compositions : « La révolte des enfers contre
le ciel », datant de 1842 ; « Les Grecs et les Troyens se
disputant le corps de Patrocle », de 1845 ; « Le Triomphe
du Christ », de 1848; « Le dernier canon », de 1855;
« Polyphème, le plus redoutable des cyclopes, dévorant
les compagnons d'Ulysse », de 1860, etc.
{i) Portaels déposa, dans la séance delà Classe des beaux-arts
du 8 août 18ë0, un billet cacheté renfermant Texplication de son
procédé. Ce billet subsiste toujours fermé. — Edm. de Taye» Let
artistes contemporains, p. 686, dit que pour la fresque de
l'ancienne chapelle des frères de la Doctrine chrétienne, Portaels
employa le procédé, alors nouveau, du docteur Pettenkofer, ancien
membre de l'Académie royale des sciences de Munich.
(3) Ce procédé a été rendu public dans une brochure intitulée :
Peinture mate. Procédé nouveau. Mémoire posthume, par ànt.
WIERT7. Bruxelles. Y® Parent et fils, 1867, gr. in-S».
( 176)
Pois arriveiit :
Théodore Canneel, qui décora, de 1857 à 1863, des
« Figures da Christ, des apôtres et de saints » la chapelle
absidiale de l'égtise Saint-Sauveur, à Gand; de 1862
à 1893, l'église Sainte-Anne de la même Tille, construite
par RoeJandts en 1853. et où figurent « L'entrée de Jésus
à Jérusalem et des scènes de la vie de sainte Anne et de
la Viei^ Marie », (Il existe au Musée des arts décoratifs
et industriels quatre dessins : « Le Sacrifice d*Abraham,
Salomon, David, le Sacrifice d'Abel et Sainte- Anne », des
firesques de Téglise Sainte-Anne); et enfin, de 1865 à
1874, relise, nouvellement construite en style gothique,
de Burst, près d'Aiost, où s'étalent au chœur, dans dix
|)anneaux, des sujets de «c La vie de saint Martin ».
L'église précitée de Sainte-Anne, à Gand, a aussi été
décorée par Lybaert, entre autres la chapelle de la Passion
et la chapelle des Fonts haptismaux.
Joseph Stallaert, l'auteur, en 1879, du plafond de
l'escalier d'honneur du Musée moderne, dans les bâti-
ments de l'ancienne Cour, place du Musée à Bruxelles, et
représentant a Les Saisons ». Stallaert, au surplus, a
décoré trois plafonds du palais du comte de Flandre, rue
de la Régence; le plafond et les parois (quinze sujets) de
la salle des fêtes de la Banque Nationale de Belgique
(« Apollon et les douze mois » ; « Les points cardinaux » ;
« Les éléments »,etc.). Il est l'auteur d'une composition :
a Les nations amies », pour la fête du Cercle artistique de
Bruxelles en 1880, d'une peinture décorative (Luciana),
d'après le procédé Van Eycken à la gutta-percha, pour
l'ancienne maison du docteur NoUet à Bruxelles (1855),
peinture actuellement à l'Université, sans compter plu-
(177)
sieurs plafonds pour de grands hôtels particuliers. J.-Â.
Van Ëycken, Portaels, Alex. Robert et Alb. Roberti avaient
aussi exécuté des peintures murales dans l'ancienne
maison du docteur Nollet.
Nicaise De Keyser, Tauteur de « La Glorification des Arts
à Anvers », grandiose suite de peintures achevées en 1870
pour l'Académie et qui décorent actuellement le grand
escalier du nouveau Musée de la ville. L'œuvre comprend
trois grandes divisions : « La marche historique de l'école
d'Anvers »; « Les influences qu'elle a subies », et « L'in-
fluence qu'elle a exercée sur l'art européen » (1).
La superbe décoration dont Henri Leys a doté la salle
qui porie son nom dans l'hôtel de ville d'Anvers se
compose de quatre panneaux exécutés entre les années
1864 et 1869, comme suite à un accord conclu en 1861
entre la ville et le Gouvernement. L'artiste a résumé dans
ses magistrales compositions les Droits et les Privilèges
de la commune : « L'autonomie communale personnifiée
par Charles Quint, duc de Brabant et marcgrave du Saint-
Empire, jurant, à 15 ans, de respecter les privilèges et les
franchises d'Anvers (1514) » ; « Le droit de bourgeoisie,
ou le magistrat d'Anvers conférant au marchand génois
Battista Palavieini le droit de bourgeoisie (1541) »; « Le
droit de défense à main armée, ou le bourgmestre Lance-
lot Van Ursel haranguant les milices bourgeoises et en
remettant le commandement à l'échevin Van Spangen
(1542) »; « Le droit de police, ou Marguerite de Parme
(1) Nicaise De Keyser en a donné une description détaillée dans
la m* année, 1864, page 437, du Bulletin des Commissions royales
d'art et d'archéologie*
( 178 )
investissant le bourgmestre d'Anvers du commandement
en chef de la police (avril 1566) ». Les autres panneaux
ont pour sujets, groupés par trois : « Godefroid de Bouil-
lon (en esquisse seulement), Henri, duc de Lotbier,
Jean I«r, Jean II et Jean III, ducs de Brabant, l'empereur
Henri VII, Antoine de Bourgogne, duc de Brabant, Sigis-
mond, roi des Romains Philippe le Bon, Marie de Bour-
gogne, Maximilien d'Autriche et Philippe le Beau », qui
ont octroyé des libertés à la ville d'Anvers (1).
L'hôtel de ville d'Anvers renferme, depuis peu, de Leys,
les peintures murales qu'il avait faites pour son habitation
particulière et auxquelles il avait donné comme sujet, en
cinq compartiments : « La fête de Noël ou un festin
donné par un riche bourgeois d'Anvers au XVI^ siècle ».
Victor Lagye et d'autres peintres anversois y collabo-
rèrent : Joseph Lies, Van Reuth, L. de Taye et Alb. De
Vriendt.
La salle des mariages du même hôtel de ville renferme,
de Victor Lagye, précité, quatre panneaux, achevés en
1889, représentant le mariage aux différentes époques :
« Le mariage chez les Belges avant l'ère chrétienne ; le
mariage romain; le mariage chrétien; le mariage poli-
tique; le mariage civil », compositions datant de 1891.
(i) Le projet soumis par Leys à la Commission royale des
Monuments, comprenait encore deux panneaux : « Le Landjuweel
de 4561 » et a L'ouverture de la grande foire de 1562 », destinés
à figurer entre les fenêtres. Us restèrent en projet, l'auteur les
considérant sacrifiés d'avance dans cet emplacement. ^Voir le
Bulletin des commiuions royalet d'an et d'archéologie, II« année,
i863, pp. 444 et suiv. et IX» année, 4870, p. 396)
( 4T9 )
Lagye travailla aussi à Téglise Saint-Antoine, à Anvers. Il
s'occupa également des peintures murales de TUniversité
de Gand (1859-1863) et orna la salle à mander de Tbôtel
Florent Joostens, à Anvers.
La salle des pas perdus, où aboutit Tescalier d'honneur
de rhôtel de ville d'Anvers, vient d'être ornée de cinq
compositions : « L'arrivage du premier vaisseau apportant
du sucre à Anvers », auteur P. Verhaert; « L'inauguration
de la Bourse », auteur Charles Boom ; « Le Landjuweel »,
auteur Edgar Farasyn ; « Quentin Metsys reçu à la gilde
Saint-Luc », auteur Edouard De Jans ; et « La chapelle
des Magistrats », auteur M. Houben.
Camille Payen, élève de Picot, orna l'église du Saint-
Sacrement des Miracles, rue des Sols, à Bruxelles, de
dix-huit compositions relatives à la vie du Christ. Il
peignit aussi un chemin de croix pour l'église Notre-Dame
^ Argenteuil.
Jules Helbig décora, de 1857 à 1859, avec Edouard
Van Marcke, le chœur et le transept de l'église Notre-
Dame à Saint-Trond où figurent : chœur : « Une vision de
saint Euchère » et une série de seize figures d'anges sym-
bolisant les litanies de la Vierge peintes sur fond d'or;
voûte du transept : « Les Prophètes et les Pères de
l'Église ». Il décora avec Osterrath, en 1888, l'église
Saint-Christophe à Liège, et seul, en 1863, l'église Sainte-
Croix : « Le Christ », « La Vierge » et « Les Apôtres »;
ainsi que le chœur de l'église Saint-Jacques, également à
Liège.
D'autre part, Tassyn, de Liège, exécuta en 1894 les
peintures murales de l'église de Neeryssche.
Emile Delpérée, orna, en 1886, la salle des pas perdus
(480)
du palais de justice et, en 1888, le grand escalier de
rhôtel du gouvernement provincial à Liège, dont Van
Marcke décora aussi une des salles. Les peintures de la
salle des pas perdus ont pour objet : « La paix de Fexhe,
i316 »; « La réédification du Perron de Liège enlevé par
Charles le Téméraire en 1468 »; en plus, au-dessus des
portes, les portraits des hommes célèbres de l'ancienne
principauté.
Edouard Van Marcke et P.-Jos. Carpay, aussi de Liège,
coopérèrent également à rorneraentalion des salles de
l'hôtel provincial de Liège.
Louis de Taye, auteur des huit compositions représen-
tant : a La Grèce ou l'histoire du développement de la
pensée humaine », commencées en 1858 avec l'aide de
Victor Lagye, dans la cage du grand escalier de l'Univer-
sité de Gand, où se trouvent, d'Alfred Cluysenaar, cinq
grands panneaux représentant : « La domination romaine
en Gaule »; « L'anéantissement du druidisme »; « Le
dogme de la Trinité (concile de Nicée, 325) »; « L'Empire
et la Papauté (suprématie de Grégoire VII) »; « La Réforme
et la Renaissance »; et « La Pensée moderne ». Cluvsenaar
décora également la salle des jeux du Casino de Hom-
bourg (1882); et il peignit le panorama de la bataille de
Woerth qui est installé, depuis 1881, dans le Jardin zoolo-
gique d'Anvers.
Le comte Jacques de Lalaing se vit confier par la ville
de Bruxelles la décoration de l'escalier de la salle gothi-
que de l'hôtel de ville. La salle de milice du même édifice
doit renfermer un panneau décoratif de Léon Frédéric,
représentant « Le départ des conscrits de leur village ».
Le Gouvernement commanda en 1895 à Léon Herbo un
( 181 )
panneau décoratif représentant « la princesse d'Épinoy »
pour la salle des séances publiques du Conseil provincial
du Hainaut, à Mons. La même salle a été décorée, par
Antoine Bourlard, d'un panneau intitulé : « Industria »; et
par André Hennebicq, d'une composition historique :
« Les Milices communales acclamant Marie de Bourgogne
à sa première entrée dans Mons (1477). »
C'est au même André Hennebicq que Ton doit : « Bau-
douin VI donnant les premières chartes de la commune
au comté de Mons, le 28 juillet 1200 », qui orne (1878) la
grande salle de Thôtel de ville de Mons; puis, depuis 1888,
dans la grande salle de Thôtel de ville de Louvain : « La
translation du corps du bourgmestre vander Leyen
(1379) »; « La lecture de la Bible aux Réformés par
Antoinette Van Rosmael (1547) » ; « L'institution de l'Uni-
versité en 1426 » ; « Pierre Couthereel déchirant devant
le peuple insurgé les privilèges des patriciens (1360) »;
« Mathieu de Layens », etc.
D'autre part, Louis Cardon s'est vu confier la décoration
des plafonds de la galerie- promenoir attenante à la salle
de bal du Palais Royal à Bruxelles ; il décora aussi de
peintures la salle des mariages de l'hôtel de ville précité
de Louvain.
François Stroobant décora, en 1859-1860, le château de
Presle restauré par Balat; en 1887, le cabinet du bourg-
mestre de Bruxelles où figurent ses neuf panneaux
représentant « Le vieux Bruxelles » et, en 1887-1889,
une suite de peintures consacrées à « L'ancienne cour
ou ancien hôtel Nassau » et « Les Bailles de l'ancien
palais des ducs de Brabant », aussi à Bruxelles. Voir le
livret du Salon de Bruxelles de 1890 pour le détail de la
décoration du cabinet du bourgmestre.
( 182)
Jean-Baptiste Yan Moer, dont il figure au Palais du Roi
à Bruxelles trois superbes panneaux représentant, de
Venise : « Le quai des Ësclavons ». « La façade de l'église
Saint-Marc » et « La cour du Palais des doges ».
Dès Taché vement du palais de justice d'Anvers, la
ville et le Gouvernement résolurent d'orner de pein-
tures murales la salle de la Cour d'assises de motifs se
rapportant aux coutumes judiciaires locales. Un pro-
gramme fut arrêté et les cinq sujets suivants furent
choisis parmi les principes de l'ancien droit anversois
qui ont passé dans la jurisprudence actuelle.
Voici les titres des compositions :
Panneau du fond au-dessus du prétoire. — Auteur
P.-J. Vander Ouderaa : « La punition du parjure ». — Le
22 novembre 1569, exécution à Anvers au Tapessierspand,
d'un soldat allemand coupable de faux serment.
Au-dessus du panneau sont deux attributs décoratifs :
l'un représentant un miroir avec l'inscription : « Vérité »,
l'autre une épée entourée d'une banderoUe sur laquelle
se lit le mot : « Justice ». L'inscription suivante se trouve
entre ces deux attributs : « Le faux témoignage est
toujours puni, et, en matière criminelle, môme de la
peine de mort ».
Premier panneau de droite. — Auteur Juliaan De
Vriendt : « Tous les citoyens sont égaux devant la loi ».
— Le 22 mai 4578, l'archiduc Mathias ne put réformer la
peine de mort prononcée par la « Hooge Vierscliare »
contre Martin Van Asse et Corneille Pede, officiers de la
garde bourgeoise, coupable de menaces et d'injures à
l'égard du bourgmestre Jean Van Stralen.
( 183 )
Deuxième panneau de droite. ~ Auteur Charles Ooms :
« L'innocence est protégée par la loi ». — En Tan 1564,
le 15 décembre, en la « Hoogere Vierscliare », Pauwel van
Dale, seigneur de Lillo, et Melchior van Groenenberghe,
chevaliers, furent déclarés libres de toute accusation
d'émission de fausse monnaie après s'être soumis à
l'épreuve connue dans les coutumes d'Anvers sous le
nom de Purge criminelle. Au-dessus Tinscription : « La
loi protège l'innocent ».
Premier panneau de gauche — Auteur P.-J. Yander
Ouderaa : « Personne ne peut être distrait de son juge
naturel ». — En 1425, Técoutète d'Anvers, accompagné
d'une force armée, délivre un bourgeois que Jean de
Glimes, seigneur de Berg>op-Zoom, allait faire exécuter.
Au-dessus l'inscription : « Personne ne peut être distrait
de son juge régulier » (Joyeuse entrée : Blijde inkomst).
Deuxième panneau de gauche. — Auteur Juliaan De
Vriendt : « Les bourgeois d'Anvers sont libres et agissent
en pleine liberté ». — Le 31 juillet, 1599, le marchand
Adriaan Wannemaker déclare devant le tribunal du Vier-
schare, libre son esclave noir Jean-Maria, né à Ubohala
(royaume d'Angola). Au-dessus l'inscription : « Tous les
hommes sont libres et aucun n'est esclave dans la ville de
franchise d'Anvers » (Coutumes d'Anvers).
Le panneau du fond de la salle à l'entrée fut ajouté
plus tard. — Auteur C. Ooms; il a pour sujet : « La
justice est le recours de toutes les conditions sociales ».
— Cette allégorie représente la Justice, les yeux bandés,
tenant la balance vers laquelle s'approchent riches et
pauvres, nobles, bourgeois et manants, évèque, artistes,
ouvriers, etc. ».
(184)
C*est à Albrecht De Viiendt que furent confiées les pein-
tures murales de la salle d'audience du palais de justice
à Fumes : « Philippe le Beau jure fidélité aux privilèges
de la ville de Furnes » ; du chœur de la Gristus Kirche
à Anvers : « Les quatre Ëvangélistes ». 11 était occupé à
Tachèvement de la salle échevinale de l'hôtel de ville
de Bruges lorsque la mort le frappa le 14 octobre 1900.
Indépendamment de trente-cinq figures représentant les
premiers apôtres de la Flandre, ses principaux comtes
et ses plus célèbres artistes ou savants, plus une série de
motifs décoratifs, d'armoiries, etc., cette salle compren-
dra, dans de vastes proportions, les sujets suivants :
« Le retour de la bataille de Courtrai (1302) »; « Tlnsti-
lution de Tordre de la Toison d'or » ; « Thierry d'Alsace
déposant à la chapelle de Saint-Basile les reliques du
Saint- Sang »; « Les magistrats de Bruges renouvelant
les privilèges de la Hanse teutonique » ; « Philippe
d'Alsace donnant à la ville de Bruges sa première charte »;
c< Louis de Maele posant la première pierre de l'hôtel
de ville »; u J. Van Haerlant »; c< L'imprimerie de Jean
Britho »; ce La table des pauvres à Thôpital Saint-Jean»;
« La foire franche », et « l'Inauguration du nouveau Swyn
en 1402 », qui n'était pas encore esquissée à la mort de
l'artiste (1 ).
Albrecht De Vriendt avait peint en 1882, avec son frère
Juliaan, le panorama : « La mort du Christ ».
L'on doit à Emile Wauters le beau panorama du « Caire
(i) Albrecht De Vriendt, Notice par Fernahd Donhet. {Bul-
leiin de l'Académie d'archéologie de Belgique, ^ série des
Atmales, i.\,i90i p. 550.)
( 186)
et des bords du Nil », actuellement dans le parc du Cin-
quantenaire à Bruxelles. Il peignit aussi : « Sobieski et son
état- major au Kahlemberg, devant Vienne, assiégé en 1683
par les Turcs ».
Emmanuel Vanden Bussche, auteur de la décoration
(1878) de l'église de Champion près de Namur, ayant,
entre autres, pour objet : « La vie de sainte Catherine »;
la cheminée de la salle des mariages à Thôtel de ville de
Schaerbeek : « La Fontaine d'Amour dans la vallée de
Josaphat» (1887); et les quatre grands panneaux décora-
tifs dans le vestibule de la nouvelle poste à Bruxelles.
Ceux-ci ont pour sujets : « Charles-Quint recevant le
serment de J.-B. Tour et Taxis, grand maître des postes
de l'empire (1520)»; « Arrivée à Anvers d'un steamer
postal du Congo. Débarquement du baron d'Hanis (1895)»;
ce L'Union postale universelle : cortège des peuples » ;
a Charlemagne institue les postes de son empire ».
. Le Gouvernement a commandé en 1900 à Léon Rotthier
une peinture décorative : « L'Éternelle justice », pour
la salle de la Cour d'assises du tribunal de première
instance à Hasselt.
De Camille Tulpinck on connaît : Les peintures murales
de Belgique aux siècles passés : « Le Christ de Lucques »
(chapelle des Ménétriers, à Bruges); «Ex voto » (Bouche-
rie, à Gand); « L'Annonciation », à Bruges; « Le Couron-
nement de la Vierge » ; Hospice de la By loque, à Gand ;
« Comtes de Flandre »; « Saint- Marc » (Siège scabinal,
Vpres); « Saint-Louis » (église Notre-Dame, à Bruges);
« Ange » (église de Waereghem».
Louis Delbeke commença, en 1887, les fresques de
l'aile sud-ouest des halles d'Ypres, ayant pour sujets,
( 186)
premier panneau : « Le Dragon, symbole de Tindépen-
dance communale (1171) »; deuxième panneau : « Le
Franc-marché, prospérité communale (1251) » ; troisième
et quatrième panneaux : « L'industrie drapière »; cin-
quième et sixième panneaux : « Fondation de l'hospice
Belle, par Christine de Guines (1274) » ; septième et hui-
tième panneaux : <c La fondation des chambres de rhéto-
rique, inscription : Wedstrijd door Alpha Oméga reder-
rijkkamer »; neuvième panneau : « Levée du siège
d'Ypres en 1383, sortie de la procession de Notre-Dame
de Tuine ».
Le Gouvernement avait demandé à Charles De Groux
une série de cartons pour orner de fresques les mêmes
halles d'Ypres. Six de ces dessins, achevés avant 1870,
sont au Musée des arts décoratifs et industriels au parc
du Cinquantenaire, à Bruxelles. La mort empocha De
Groux de réaliser son œuvre ; ce fut Ferdinand Pauwels
qui le remplaça. Celui-ci représenta en douze panneaux :
«Un épisode du siège d'Ypres par les Gantois et les
Anglais en 1383 », qui occupe le fond de la salle est
du côté du beffroi ; « Le banquet à l'occasion du mariage
de Mahaut, fille de Robert de Béthune, avec Mathieu,
duc de Lorraine et de Bar, en 1314 » ; « La peste à Ypres,
en 1349 »; « Le retour des milices yproises après la
bataille des Éperons d'or ou de Groeninghe, en 1302 »;
« La construction de Taile ouest des Halles, en 1285, sous
Gui de Dampierre »; <c Le magistrat de la ville remettant
de Fargent et des bijoux à la comtesse Marguerite i)Our
la rançon de son fils Guillaume, prisonnier en Egypte
avec saint Louis (1250) » ; « Jeanne de Constantinople
remettant en liberté les prisonniers, le Vendredi -Saint
( 187)
de l'an 1206 »; « Ferrand de Portugal, en guerre avec la
France, ordonne de fortifier la ville en 1214»; et « La
visite de Philippe d'Alsace ^ l'hôpital Notre-Dame, à
Ypres, en 1187 ».
Alexandre Markelbaeh décora en 1867 le palais Lampo-
recchi, à Florence, il orna aussi de quatre compositions
allégoriques le salon de son hôtel de la chaussée d'Haecht,
à Schaerbeek.
Joseph Bellemans est Tauteur des fresques de Téglise
Saint-Augustin, également à Anvers, et des peintures :
«c Le Christ dans sa gloire », a Les Ëvangélistes » et « La
communion mystique de saint Raymond », dans l'église
primaire de Saint-Remacle, à Verviers (1860).
Joseph Janssens, auteur des peintures murales exécu-
tées de 1882 à 1884, dans la chapelle du Sacré-Cœur à
Saint-Nicolas (Waes); du « Couronnement de la Vierge »,
a Saint Joseph » et « la Création » dans l'église Saint-
Joseph, à Anvers; et « Sainte Oodelieve », dans la cha-
pelle du petit béguinage, à Gand (1893).
Constantin Meunier, auteur de quatre tableaux marou-
flés sur les murs de l'église Saint-Joseph, à Louvain, et
se rapportant à « la vie de la Vierge ainsi qu'à celle de
sainte Marguerite » ; cette église renferme aussi des pein-
tures murales de Joris. Meunier, assure-t-on, a décoré
de fresques, avec le peintre Edouard Dujardin, d'Anvers,
l'église Sainte-Gertrude de la même ville. Le même
Dujardin orna aussi de peintures murales, faites à la cire,
la chapelle de Saint-Jean-Berchmans dans l'église Saint-
Sulpice, à Diest, ainsi que d'un « Saint Pierre » et d'un
a Saint Paul », l'église de Ranst (Anvers).
Le Musée précité des arts décoratifs et industriels ren-
13
(188)
ferme, en fait de peintures à la cire, une excellente copie
faite en 1891 par Gondry, du « Miracle de Bolsena », peint
au Vatican, par Raphaël ; un fragment, par G. Van Aise,
de la « Dispute du Saint-Sacrement », également de
Raphaël, au Vatican, et par Félix Cogen (1892), de la
fresque du Pénigin, à la chapelle Sixtine : « Saint Pierre
recevant les clefs du Paradis ».
Bien qu'ayant été peintes à Thuile, je ne puis passer
sous silence, en terminant cette longue énumération de
peintures mates, la décoration de la grande salle du
Palais des Académies, à Bruxelles, par Ernest Slinge-
neyer.
Les douze panneaux des parois des murs latéraux
représentent les principaux épisodes de Thistoire poli-
tique et intellectuelle de la Belgique : à gauche, à partir
du fond, « Les premiers Belges » avec leur chef Ambiorix,
jurant de délivrer leur patrie du joug des Romains,
l'an 54 avant J.-C. ; « La civilisation chrétienne », ou
Clovis promettant de se faire chrétien à la bataille de
Tolbiac, en 496; « Les Institutions carlovingiennes w,
ou Charlemagne (768-814) visitant l'école d'Héristal; « La
Féodalité », ou Godefroid de Bouillon visitant, avec deux
. chevaliers croisés, le saint Sépulcre, après la prise de
Jérusalem, 1099; « Les ('ommunes », ou Jacques d'Arle-
velde recommandant aux villes de Flandre la neutralité
entre la France et l'Angleterre, 1337; « Les Corporations»,
ou Anneessens, le doyen des métiers de Bruxelles, l'éner-
gique défenseur de leur droit contre la domination autri-
chienne avant son exécution, 1719; à droite, également
à partir du fpnd, « Léopold !«' » prêtant le sennent
comme roi constitutionnel, le 21 juillet 1831 ; « Les
(189)
Belles-Lettres », ou Albert et Isabelle écoutant une leçon
de Juste Lipse à TUniversité de Louvain; « La Musique »,
ou sainte Cécile ayant comme auditeurs Willaert, Clé-
ment, Lassus, Grétry et F. Fétis ; « L'Art ancien », ou
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, visitant l'atelier de
Jean et de Marguerite Van Eyck; « L'Art moderne», ou
Rubens, de retour à Anvers, est reçu par Van Dyck,
Jordaens, Snyders, etc. ; « Les Sciences », ou Tanatomiste
Vésale, médecin de Charles-Quint, soignant les blessés
sur un champ de bataille.
Le grand tableau du fond de la salle est consacré aux
« Gloires belgiques » comme l'appelait l'auteur. C'est
une composition consacrée aux deux grandes époques de
l'histoire du pays : « le règne de Charlemagne » et « le
règne de Charles-Quint ». Aux portraits historiques,
l'auteur a mélangé des figures symboliques profession-
nelles.
Slingeneyer peignit aussi quatre grandes décorations,
en 1860, pour le château de Seneffe : « Clodion élevé
sur le pavois » ; « Saint Amand prêchant le christianisme
dans les Gaules »; « Saint Ëloi affranchissant les
esclaves » ; et « L'apparition des arts dans les Gaules ».
De Charles Verlat, il existe un panorama représentant
la bataille de Waterloo, à Anvers, et une grande revue à
San-Stefano de l'armée russe, à Moscou.
Doivent prendre aussi place ici, les quinze portraits
historiques en pied dont Louis Gallait a orné la salle des
séances du Sénat de Bruxelles et qui ont pour sujets :
Pépin de Héristal, Charlemagne, Godefroid de Bouillon,
Robert de Jérusalem, Baudouin de Constantinople,
Notger, Philippe d'Alsace, Jean II, duc de Brabant, Guil-
(190)
laume le Bon, Philippe le Bon, Charles-Quint, Albert,
Isabelle et Marie-Thérèse.
Enfin, Jean Swerts et Égide-Godfried Guflfens :
Le premier est né à Anvers, le 25 décembre 18^. Il est
mort à Harienbad le 11 août 1879, après une brillante car-
rière consacrée, pendant les cinq dernières années de sa
vie, à la dii'ection de l'Académie de Prague. Au moment
où la mort le frappa, il venait d'achever la décoration de
la chapelle Notre-Dame, consacrée à la Vierge et à sainte
Anne, dans la cathédrale Saint-Vit, à Prague.
liC second naquit à Hasselt, le 22 juillet 1823. Il vient
de mourir le 11 juillet 1901, à Schaerbeek, en laissant une
mémoire tout aussi vénérée que son illustre confrère,
après avoir doté le pays de peintures murales qui lui
vaudront une place parmi les peintres d'histoire les
plus éminents de la Belgique au XIX® siècle.
C'est à Guifens que je consacre les lignes qui vont
suivre, et c'est d'abord une autobiographie, qui va me
servir d'entrée en matière (1).
(1) CeUe autobiographie, retrouvée par M"« Hubertine Gaffens,
sa fille aînée, dans les papiers de son père, a également senrl à
M. Edm. de Taye pour l'article qu'il a consacré h Guffens dans le
D«41,du 21 juillet 1901, XXVlUe année, de la Fédéraiion artistique.
l i91 )
II
ÉGIDE-60DFRIED GUFFEN8.
Sa vie et ses travaux.
« Mon père, écrit-il, était fils unique d une des bonnes
familles bourgeoises de Hasselt; malheureusement, il
avait perdu ses parents à Tâge de 7 ans, et ses tuteurs
avaient entièrement négligé son éducation comme ils ne
prirent aucun souci de ce qu'il possédait en biens. Mon
père et ma mère se sont mariés très jeunes et avaient
monté une boulangerie.
Quand j'avais 4 ans, comme notre maison était assez
grande, il est venu habiter chez nous une dame du
nom de Soiron, qui a ouvert dans son appartement une
école pour jeunes demoiselles. Cette dame me prit tout
de suite en affection, et j'étais plus souvent auprès d'elle
qu'auprès de mes parents. A l'âge de 6 ans, — et je me
rappelle le fait comme s'il datait d'hier,— elle a commencé
mon instruction en m'apprenant à écrire et à lire. J'étais
le seul garçon de cette école où ne venaient que des
demoiselles des premières familles de Hasselt. C'était moi
qui taillais leurs plumes, car à cette époque on ne con-
naissait pas encore les plumes en acier, et je devais aussi
dessiner sur le tableau les figures de la mythologie. Je
faisais également des dessins de broderies pour ces jeunes
filles. Cette dame a donc exercé une grande intluence sur
mon caractère, de même que la fréquentation journalière
de ces demoiselles.
( 492 )
Gomme je barbouillais plus facilement mes papiers de
petits bonshommes que je ne les remplissais de bonne
écriture ou de thèmes, M™« Soiron remarqua ainsi que
j'avais des dispositions pour le dessin et, afin de les
développer, elle m'envoya à une école spéciale du soir,
tenue par un peintre décorateur nommé Doifijné. Cet
homme avait une bonne méthode pour apprendre à des-
siner. Le premier soir que je me rendis à cette école, le
maître me donna un œil à copier, et j'en ai dessiné ce
soir-là un si grand nombre que je fis comme une petite
révolution dans la classe; tous les élèves -vinrent se grou-
per autour de moi pour me voir dessiner, et je n'osais
lever les yeux. Je faisais de grands progrès en peu de
temps, mais je ne négligeais pas pour cela les dessins
des patrons pour mes compagnes de classe, et c'est
précisément grâce à un dessin de broderie que je suis
parvenu à poursuivre mes études à Anvers, et voici com-
ment :
Un jour, chez M. Ulysse Claes, à son château de Herc-
kenrode, où l'on recevait beaucoup d'artistes, tels que
Servais, Vieuxtemps, Léonard, Blaes, etc., M«»« Claes,
dont la fille Valérie fréquentait l'école de M»»» Soiron,
travaillait à un ouvrage de main dont j'avais tracé le des-
sin. Ces messieurs trouvèrent mon modèle fait avec talent
et furent unanimes à dire que je devais absolument
entrer à l'Académie d'Anvers.
Dès lors, la chose fut résolue, et c'est M. Ulysse Claes
lui-même, accompagné de son fils Télémaque, qui m'ont
conduit à Anvers le 11 octobre 1838; j'avais donc 15 ans.
Je les vois encore tous deux m'attehdant dans l'avenue
de leur château, à 6 Vs heures du matin. Ils sont montés
( 193 )
auprès de moi dans la diligence qui nous transporta
jusqu'à Louvain; là nous avons pris ensemble le chemin
de fer, et après avoir changé de train à Malines, nous
sommes arrivés à Anvers, un jeudi, à 4 heures de Taprès-
ittidi. Descendus à YHâtd des Pays-Bas, nous y avons
dîné ce jour-là avec MM. De Keyser, Leys et Godecharle.
- Me voilà à Anvers! une autre existence va commencer
pour moi. Les premiers jours ont été durs; venir d'une
petite ville et être jeté du coup dans col atelier de De
Keyser, où il y avait une trentaine d'élèves, tous beaucoup
plus âgés que moi, n'était pas une chose ordinaire pour
un novice.
A mon arrivée, les cours de l'Académie ayant com-
mencé déjà, il n'y avait plus de place disponible, à moins
qu'un des élèves ne se conduisit assez mal pour être ren-
voyé; malheureusement pour moi, ils se conduisaient
tous bien. J'allais voir tous les soirs pendant trois
semaines s'il n'y avait pas une place vacante, et, tous les
soirs, déçu, je retournais tristement à la maison. A la
longue, le professeur Erin Corr me prit en pitié et lisant
dans mes yeux ma grande tristesse, s'adressa à M. Swerts
pour lui demander s'il ne voulait pas me céder la moitié
de sa place, ce que ce bon Jean accorda sans hésiter. Je
dessinais donc la même figure que Swerts, mais il en
était à la moitié de sa tâche quand je commençais la
mienne, et cependant j'avais fini mon dessin avant le
sien. Gomme Swerts était également élève de De Keyser,
nous nous voyions à l'atelier pendant le jouc; et la con-
naissance une fois faite, elle le fut pour toujours, et nous
restâmes amis jusqu'à sa mort, qui eut lieu en 1879 en
Bohème.
( 194 )
A l'atelier de De Keyser, j'ai dessiné pendant six mois
avec Sano et Verlat, et le 1^ mai j'ai commencé ^
peindre également en même temps que Verlat.
En 1845, je me suis rendu pour la première fois à
Paris. J'y ai exposé au Salon un ce Saint-Paul », qui se
trouve à Téglise de Hasselt, et une « Marchande de Cre-
vettes d*Anvers », qui se trouve chez M. Fischbach-Mala-
cord, à Louvain. Ce dernier tableau a été lithographie à
Paris. Durant ce voyage, j'ai fait la connaissance de pla-
sieurs artistes français, entre autres d'Ary Scheffer, dont
j'étais un ardent admirateur, parce qu'il mettait beaucoup
de poésie dans ses tableaux.
En 1847, je lis mon second voyage à Paris, mais cette
fois avec Swerts; il dura quatre mois; c'était une grande
fête pour moi de pouvoir montrer cette belle ville à mon
ami.
En 1849, j'y retournais pour la troisième fois, et cette
année-là j y exposais mon tableau : « Rouget de Lisle
chantant la Marseillaise », qui se trouve au Musée de
Philadelphie.
En 1850, je suis parti avec mon ami Jan Swerts pour
l'Allemagne et l'Italie, où nous avons passé environ deux
ans.
En 1847 ou 1848, me promenant un soir avec Swerts,
nous fîmes la rencontre de Lies, qui se rendait chez
Busschman, où il était attendu pour causer d'un projet
qu'il élaborait à l'effet de fonder une association artistique
à Anvers. Lies nous engagea à l'accompagner chez
Busschman, ce que nous fîmes. Sano se trouvait égale-
ment là ; il était d'avis que les artistes devaient avoir tto
représentant à la Chambre, pour y défendre les intérêts
(195)
de l'art. Nous étions tous de la môme opinion, et pour
arriver à cette fin, nous avons proposé d'organiser une
association. Ce projet fut adopté, et dès le lendemain nous
nous mîmes à l'œuvre.
Quelques jours après, nous eûmes une première réU'
nion, où Sano fut nommé président. Cette association a
prospéré pendant quelque temps ; ensuite elle s'est réu«
nie à la Société de musique, dont le frère de Swerts était
le membre le plus actif. C'est avec ces éléments qu'on a
fondé le « Cercle Artistique », dans lequel on a introduit
une section de littérature et de sciences. M. Loos, alors
bourgmestre d'Anvers, fat le président de cette société,
dont Busschman, Lies, Sano, Swerts et moi fûmes en
somme les premiers fondateurs. »
Ici s'arrête ce document non daté. Guffens se mariait
en octobre 1852; en 4871 il vint habiter Bruxelles qu'il
n'a plus quitté.
Comme nous l'avons vu ci-dessus dans son autobiogra-
phie, c'est lors de son premier voyage à Paris, en 1845,
que Guffens fit la connaissance d'Ary SchefFer. Il avait
alors 22 ans. Le suave peintre de « Sainte Monique et
saint Augustin », l'une des gloires du Louvre, lui inspira
les plus profonds sentiments d'admiration pour ce mys-
tique : ces deux natures étaient faites pour se comprendre,
et Scheffer eut alors une grande influence sur le talent
naissant de notre jeune confrère. Au surplus, il devait en
être ainsi, non seulement en raison des affinités des sen-
timents de religiosité de tous les deux, mais aussi par
leur rapprochement de races : Dordrecht, la ville où
(196)
naquit Scheffer, cette localité du sud de la Néerlande, est
si près des provinces flamandes; Hasselt, où est né
Guffens, et Anvers, où il a passé ses vingt premières
années, sont aussi néerlandais que flamands.
Un cadre grandiose devait s'offrir pour le développe-
ment du talent de Guffens lorsqu'il entreprit en 1850,
avec son ami Swerts, son voyage en Allemagne et en
Italie où ils passèrent deux années consécutives avant de
rentrer en Belgique.
Partis d'Anvers le 35 juillet, ils séjournèrent successi-
vement à Aix-la-Chapelle, Cologne, Dusseldorf, Berlin,
Dresde, Leipzig, Prague et Munich, pour arriver le
12 décembre à Rome par le Brenner. Us y restèrent
jusqu'au 21 juin 1851 et visitèrent Naples et la Sicile
jusqu'au 30 août. Ils partirent de nouveau de Rome le
!•' mars 1852 pour reprendre le chemin de la Bel-
gique.
L'Allemagne, en ce moment là, venait de réaliser sa
grande évolution dans la peinture décorative. Parmi ses
jeunes peintres qui avaient fait leurs études à Rome au
moment où sombrait le premier empire français, quatre
se distinguaient par un génie supérieur, l'austérité de
leurs études, un noble enthousiasme pour tout ce que
l'art a produit de grand et de beau depuis l'antiquité,
et par la ferme résolution de relever l'art allemand
de Tétat de décadence qui le dégradait depuis plusieurs
siècles. Ils se nommaient Fréd. Overbeck, Pierre von
Cornélius, G. von Schadow et Ph. Veit. Ils débutèrent
pour cette époque par une œuvre des plus sensationnelles
dans la ville éternelle : « L'histoire de Joseph », dont ils
décorèrent une des salles du palais du consul de Prusse.
(197)
€eci se passait de 4816 à 1848 (4). La réforme était
accomplie et présageait une ère nouvelle des plus gran-
dioses pour la rénovation si désirée de Tart en général.
Julius Schnorr von Garolsfeld, de Leipzig, vint s'adjoindre
en 4827 à ces quatre fervents de la peinture historique,
et c'est avec Cornélius, Veit, Fûhrich et Overbeck qu'il
décora la villa Massimo.
Ils avaient eu comme prédécesseur, à Rome, Cartens
qui y mourut en 4798, presque ignoré, malgré le gran-
diose de conception de son œuvre; il n'eut pas le bon-
heur, comme ses émules, d'avoir Louis 1" pour protecteur.
Lorsque Louis I«r monta sur le trône de Bavière en 1825,
il s'empressa d'appeler à lui Cornélius et Schnorr, avec
qui il avait eu d'excellentes relations d'amitié lors de son
long séjour à Rome, pour orner de fresques les monu-
ments dont il dota bientôt Munich, où arrivèrent aussi
Veit et von Schadow. Seul Overbeck resta dans la ville
papale dans laquelle, disait-il, il avait trouvé sa véritable
patrie et où il voulait mourir. Sa plus belle œuvre est la
« Vision de saint François », sur la façade de l'oratoire
de la grande église de Notre-Dame-des-Anges, à Assise,
illustrée déjà par Giotto!
A Cornélius fut confiée la décoration de la Glyptothèque
bâtie par von Klenze de 1816 à 1830; ses élèves et amis,
(1) Ces fresques, exécutées pour le compte du consul de Prusse
Bartboldy, à Rome, dans la casa actuelle Zuccari, qui a porté aussi
le nom de casa Bartholdy, Via Sistina» figurent depuis 4883 au
troisième étage de la Galerie nationale à Berlin.
Ce nom de Zuccari provient des peintures dont le peintre
Federigo Zuccaro a orné le rez-de-chaussée.
( 198 )
et surtout les professeurs Zimmermann et Schlothauer,
Ty aidèrent C'est sur ses deux cent quarante cartons que
Zimmermann, Gassen et autres ornèrent les vingt-cinq
loges de la Pinacothèque terminée par le même von
Klenze en 1836. L'œuvre de Cornélius ne s'arrêta pas là :
il se vit également confier à Munich les peintures de
l'église Saint-Louis, commencées en 1829, et à Berlin,
dans la Galerie nationale, première salle du second étage
qui porte son nom, figurent ses cartons composés pour le
Campo Santo du Dôme qui devait former une enceinte
destinée aux sépultures royales et entouré de galeries
ouvertes où figureraient sur les murs ces compositions
auxquelles Cornélius travailla de 1841 jusqu à sa mort,
en 1867 (1).
Julius Schnorr exécuta, de 1846 à 1867, ses fresques
des Niebelungen occupant cinq salles du rez-de-chaussée
du Koenigsbau, partie du palais royal de Munich donnant
sur la place Max-Joseph, dans lequel s'étala aussi, alors,
le talent de Moritz von Schwind, l'auteur de la décora-
tion (1844) de l'escalier de l'Académie de Garlsruhe,
représentant la consécration de la cathédrale de Fri-
bourg, l'auteur des scènes de la vie du landgrave de
Thuringe, ainsi que de l'histoire de sainte Elisabeth, dans
la Wartbourg. Nous ne citons ici que ces deux illustres
maîtres, bien que vingt salles de la Résidence ou l'ensem-
ble du palais royal de Munich renferment aussi des
fresques d'une haute valeur dues à toute une catégorie
(i) Le Dôme de Berlin, au bord de la Sprée, sur le Lustgarten
et vis-à-vis du Château royal, qui a été commencé en 4893 sur les
plans de Raschdorff : il est en voie d'achèvement.
( 199)
de peintres de talent. Ces travaux s'exécutaient pendant
que Henri von Hess se voyait confier, dans la même ville,
la décoration de la chapelle byzantine de Tous-les-Saints
commencée en 4826, ainsi que la basilique ou église
Saint-Boniface, qu'il illustra avec ses élèves J. Schrau-
dolph, Metz, Muller et Koch.
Quant à la nouvelle Pinacothèque, commencée en 1846
et dont Nilson a peint la fresque du haut, à l'extérieur,
d'après les esquisses de Kaulbach, Rollmann y a repré-
senté, en vingt- trois paysages à l'encaustique, les princi-
paux sites de la Grèce.
Après Cornélius, arrive par droit de préséance de
talent, son illustre élève Willem von Kaulbach. Berlin lui
doit les fresques qui se trouvent sous le portique du
vieux musée, fresques exécutées, dit on, sur les dessins
de Schinkel. représentant « La formation du monde » et
« L'histoire de la civilisation », d'après la mythologie ; au
nouveau musée, « La Tour de Babel », a Homère et les
Grecs », « La destruction de Jérusalem », « La défaite
des Huns » (la meilleure de toutes), « Les Croisés devant
Jérusalem » et « L'époque de la Réforme », exécutées
de 4847 à 4866 dans le grand escalier. A Munich, il donna
les esquisses peintes par Nilson de « L'histoire de la
renaissance de l'art allemand au temps du roi Louis I«' »,
à l'extérieur de la nouvelle Pinacothèque; ainsi que sa
ce Bataille de Salamine » au Maximilianeum, bâti par le
successeur de Louis !«'; et nous en passons bien d'autres
de cet illustre maître.
Après Cornélius viennent : Edouard Bendemann, qui
décora en 4845 deux salles du château royal de Dresde,
ainsi que la salle des séances du tribunal de Naum bourg.
( 200 )
Edouard Steinle, Fauteur des -fresques du Dôme de
Cologne (1) ainsi que de celles de la cage du nouveau
musée de la ville, représentant « L'histoire de la civilisa-
tion et de l'art à Cologne », et qui donna les modèles de
la décoration du Grand Théâtre de Francfort-s/M., achevé
en 1880.
Bernard Neher, l'auteur de la fresque de l'Isar-Thor à
Munich, et qui orna de travaux semblables le château
grand-ducal de Weimar, où se trouvent aussi, au Musée
de la ville, les admirables compositions de Fr. Preller :
« Scènes de l'Odyssée », que l'on met au nombre des
meilleures œuvres d'art en ce genre; et des fresques
de TAltstâdter Marck à Hildesheim, ainsi que dans la
salle des pas perdus de l'Augusteum ou Université de
Leipzig.
Gegenbaur, qui décora, de 1843 à 1845, la Résidence ou
château royal de Stuttgart, de fresques relatives surtout
à l'histoire du comte Evrard le Barbu.
Jean Schraudolph précité, qui entreprit, de 1846 à 1854,
avec son frère et un autre de ses aides, la décoration du
Dôme de Spire.
Ernest Deger, Franz Ittenbach, Karl et Andréas MûUer,
tous les quatre de Dusseldorf, illustrent, de 1843 à 1851,
l'église Saint-Apollinaire à Remagen-sur-le-Rhin.
Et pour finir, d'abord : A. Rethel, à qui la salle de
(1) « Les chœurs des anges », peinls par Steinle, de 1843 à 1846,
sur la retombée des arcades, remplacent des peintures du
XlVe siècle qui figuraient à la même place, dans le même ordre
d'idées. J. Uelbig, La peinture murale dans nos contrées. {BulU'
lins de l'Académie royale d^ archéologie de Belgique, 1901, p. 63.)
(201 )
TEmpereur dans Thôtel de ville d'Aix-la-Chapelle, doit
l'histoire de Gharlemagne, dont les cinquième et sixième
panneaux ont été peints par Keren, de Dusseldorf, Rethel
ayant été frappé de folie. La première de ces compositions,
c< Othon III faisant ouvrir le caveau funéraire de Gharle*
magne », est saisissante de majesté (1).
Puis F. Geselschap, dont les peintures de la salle des
Souverains à l'Arsenal de Berlin (Zeughaus) sont l'une des
plus remarquables productions de la fin du XIX« siècle.
Ce pèlerinage artistique, nous l'avons fait également
depuis Munich jusqu'à Aix-la-Chapelle, et nous sommes
encore toujours sous la plus profonde impression de ces
grandioses compositions.
Quant à l'Italie, où la peinture à fresque resplendit
depuis Giolto, le dernier Byzantin, et où les glorieux lau-
riers de ses peintres ont servi à tresser à la péninsule
sa couronne d'immortalité, Guffens et Swerts en par-
{ij Une description délai Ilf'e de toutes ces fresques a été don-
née par J. Sweris et G. Guffens dans leur brochure intitulée :
Souvenirs d'un voyage ariisiique en Allemagne. Seconde édition.
Aix-la-Chapelle, Anvers, Ostcnde. Max Kornicker, libraire de la
Cour, 4858, in-S», de vm-87 pages. Guffens fit encore valoir ses
facultés d'observateur ainsi que ses vues personnelles en. matière
d'art dans un Rapport, aussi avec J. Swerts, sur VExpotiiion
historique de Munich de 1858. On lui doit également un Rapport
sur rt^xposition des beaux-arts de Bruxelles de 1866, ainsi que des
lettres sur Pompéi et sur Naples.
J'ai ajouté à l'énumération des fresques existant déjà lors da
voyage de Guffens et Swerts, celles exécutées depuis et que j'ai eu
également le bonheur de pouvoir admirer dans mes excursions en
Allemagne.
( â02 )
coururent, comme nous Tavons déjà dit, toutes les pro-
vinces jusqu'en Sicile.
Telles sont les deux grandes écoles, TÉcole allemande
moderne et TËcole italienne des XIII«, XIV« et XV« siècles,
auxquelles Guffens et Swerts allèrent fortifier leur talent
avant de commencer la magnifique série de fresques dont
ils ont doté la Belgique.
L'esquisse rapide que je viens de dresser de Taurore et
de l'épanouissement de la peinture décorative en Alle-
magne, ne saurait amoindrir ou atténuer en rien la célé-
brité de la France en fait de productions semblables, où
Vinchon, prix de Rome en 1814, contribua, entre autres,
à remettre en vigueur la peinture à fresque. Ces considé-
rations historiques étaient nécessaires, Guffens dérivant
de l'École allemande.
La France peut se glorifier de sa pléiade de grands
peintres d'histoire qui ont abordé la peinture décorative :
Abel de Pujol, Picot, Louis Janmot et Jules Lenepveu,
élèves d'Ingres, Hippolyte Flandrin, Victor Orselç Al-
phonse Périn, Ghenavard, Âlaux, Puvis de Chavannes,
Léon Gogniet, Auguste Hesse, Signol, Gabanel, Baudry,
Bouguereau, Dubufe, MazeroUe, Guichard, Gervex, Ben-
jamin-Constant, Laurens, H. Levy, Besnard, Glaize,
J.-N. Robert-Fleury, etc., et surtout Eugène Delacroix,
dont le plafond de la grande salle du Louvre : « Apollon
combattant le serpent Python », et Paul Delaroche, par son
a Hémicycle » décorant l'amphithéâtre de l'École des
beaux-arts, resteront comme la marque la plus élevée de
la gloire artistique française.
A l'époque où Guffens abandonnait — son éducation
(203 )
faite — les bancs de récole ainsi, que l'atelier du maître,
un jgi;s[nd mo|ivement s'élaiit déjà produit en Belgique
pqi^r j^^DÇstauratio^et rprnementation des anciens édi-
fices ^|i pays. D'autre part, Taugmentation de la popula-
tion nécessitait rétablissement de nouveaux temples
religieux. Les vingt années de paix — en moyenne — qui
venaient de s'écouler jusqu'alors, depuis notre glorieuse
indépendance, permirent à tous les pouvoirs, tant muni-*
cipal que gouverpemental, de chercher à rétablir les
|>e9uxponuments du passé dans leur ancienne splendeur.
La peinture murale allait de nouveau jouir dans nos
provinces de ce môme éclat illustre qu'elle a possédé,
eomme nous l'avons vu dans l'introduction à cette notice,
jusqu'au moment où le badigeon l'ensevelit dans son
blanc linceul au commencement du XV1I« siècle, époque
qui, si elle vit surgir Rubens et la pléiade qui l'entourait,
fut des plus néfastes pour la décoration picturale des
églises. Le tableau de chevalet ou le tableau d'autel tua
la peinture à fresque, la peinture murale, cet orgueil des
anciens temples romans et gothiques.
Guffens s'était épris de la peinture murale. Il y voyait
un champ où les conceptions religieuses ou historiques,
vers lesquelles se portaient ses sentiments d'artiste, pou-
vaient s'étaler dans un cadre digne des sujets. Il chercha
à réaliser ses conceptions par un procédé de peinture
mate dans lequel il est resté un maître incontesté avec
son confrère et ami Jean Swerts, aussi d*illustre mé*
moire. C'est à ces deux vaillants du pinceau que l'on dut
les admirables fresques qui suivent :
A en juger par leur style, les peintures murales de la
14
( !SÈ04 )
salle de la Chambre de commerce d'Anvers, entreprises
par Gufifens et Swerts, en 1855, constituent leur première
manière. Les treize panneaux détruits, au moment de
leur achèvement, par l'incendie de la Bourse, en 1858,
avaient pour objet les principales relations du commerce
d'Anvers avec les grands continents du monde ; les parties
concernant l'Europe et l'Asie étaient signées Guffens;
celles de l'Afrique et de l'Amérique, J. Swerts (1).
Ce fut dans la séance du Conseil communal d'Anvers
du 19 mai 1855 que, sur la proposition des commissions
des travaux, du commerce et des beaux-arts, adjointes au
Collège, et présidées par le bourgmestre Loos, fut décidée
la peinture murale de la Chambre de commerce d'Anvers.
Ces fresques devaient représenter les principaux épisodes
de l'histoire du commerce d'Anvers. Deux jeunes artistes,
J. Claes, d'Anvers, et N. Otto Schwertgeburt, de Weimar,
aidèrent avec beaucoup de talent et d'intelligence G. Guf-
fens et J. Swerts dans leur tâche. La partie décorative fut
tîonfiée à P. De Wit.
Voici les sujets des principales compositions :
c< L'an 1315. Les doyens et négociants de la Hanse
déposent leurs chartes et privilèges aux archives de
l'abbaye Saint-Michel. » (Auteur : GufFens.)
« L'an 1324. Deux envoyés de la république de Venise,
(1) Ces peintures ont été gravées en un album de huit planche»
à l'eau-forte, par 0. Schwertgeburt et J. Marshall. AnTers, 1856. —
Voir aussi : Notice des peintures murales exécutées à la Chambre
de commerce d'Anvers, par MM. G. Guffens et J. Swerts et décrite»
par F.-H. Mertens, bibliothécaire de la ville. Auvers,.1858,ia-8*
avec figures.
( 205 ) ■
Dardo Bembo et Giovanni Georgi, débarquent au quai
de la Werf, où les magistrats d*Anvers leur font une
réception solennelle au milieu du concours de la popu-
lation. » (Swerts.)
« Edouard III, roi d'Angleterre, pendant son séjour à
Anvers, consulte les principaux négociants sur ses projets
financiers, 1338. » (Swerts.)
« L*an 1451. Les magistrats d'Anvers offrent le vin
d'honneur aux négociants de France. » (GufiFens.)
« L'an 1523. Marguerite d'Autriche reçoit à Anvers la
première ambassade de Perse. » (Guôens.)
« L'an 1524. Les magistrats d'Anvers reçoivent les pre-
miers envoyés moscovites. » ^ Swerts.)
Guffens et Swerts décorèrent aussi les parois entre les
fenêtres, le plafond, la frise, de sujets on ne peut plus
gracieux qui disparurent également dans le terrible
incendie du 2 au 3 août 1858.
L'église Notre-Dame de Bon-Secours, à Saint-Nicolas
(Waes), construite en 1844, sur les plans de l'architecte
Louis Van Overstraeten, comporte, de ces deux maîtres,
quatre-vingt-trois panneaux ayant pour sujet « La Tradi-
tion, la Loi écrite et l'Évangile w, formant les trois
grandes époques de l'Histoire sacrée. Cette décoration,
commencée en 1855 et inaugurée en 1870, fut exécutée
d'après le procédé à la gutta-percha de J.-B. Van Eycken.
Les mêmes artistes entreprirent aussi, à Saint-Nicolas,
les peintures murales de la chapelle du pensionnat de la
Présentation.
Selon Guffens, les hémicycles, au fond de l'église, des
deux côtés de l'entrée principale, sont consacrés à la
( S06)
représentation du Sacrement du baptême etde la Ck>nver-
sion par la grâce.
Le pourtour de Torgue contient des sujets caractérisant
la musique sacrée.
Aux nefis figurent les patriarches, les douze «prophètes
mineurs, les douze apôtres, des anges portant les instru-
ments de la Passion et les flèches des sept douleurs de
la Vierge; le transept est orné de chœurs d'anges, des
quatre grands prophètes, des quatre évangélistes et des
quatre pères de TËglise.
Les peintures du chœur sont le prologue, l'épilogue et
le complément de l'œuvre. Elles représentent le mystère
qui suivit la mort du Christ : le ciel, les anges, les saints
et la patronne de l'église intercédant pour les humains
au pied du trône de l'Éternel (1).
C'est de 1858 à 1871 qu'ils s'appliquèrent à la déco-
ration au Wasserglass de l'église Saint-Georges, à Anvers.
L'ensemble est consacré à la vie du Christ. L'idée
fondamentale est figurée en trois parties symbolisant
l'unité et le triple caractère de « L'Ëglise militante,
souffrante et triomphante ». Peter Benoit, assure M. E.
Lagae, s'en est inspiré dans une de ses géniales compo-
sitions musicales. Le bas-côté de droite, en commençant
(Ij Peintures murales exécutées à Véglite Notre-Dame de
Bon-Secours, à Saint-Nicolas (Waas, Flandre orientale), par
MM. G. GufifeDS et J* Swerts. Saint-Nicolas, in-^o de 12 pages. —
Muurschilderingen uitgewerkt in de kerk van Onze Lieue-Vroêuv
van Bijstand, te Sint-Nicolatu (Waas, provincie bost-Vlaanderen),
door de Heeren G. Guffens en J. Swerls. Sint-Nicolaas, 1870.
In^8o de 8 pagei.
( m^)
par le chœur, représente la « Vie de Jésus jusqu*à son
entrée à Jérusalem»; dans le bas-côté de gauche, à partir
de l'entrée, « La Passion du Christ, sa Résurrection, son
Ascension et la Descente du Saint-Esprit » ; dans le
chœur, « Jésus-Christ, la Vierge, saint Joseph, les Évangé-
listes, les Apôtres et saint Georges », le patron du temple.
Gufiëns et Swerts devaient aussi décorer les nefs
de la même église Saint-Georges. A cette occasion, la
Commission des monuments a émis Tavis, au sujet des
peintures déjà faites par ces deux artistes, que de nom-
breuses expériences faites en Allemagne ont prouvé la
supériorité du procédé de stéréochimie au Wasserglass
qu'ils emploient.
Guffens peignit dans la nef de droite : « Jésus allant
demander le baptême à saint Jean », « Le sermon sur la
montagne», et « Jésus guérissant les malades »; et dans la
nef de gauche : « Jésus maltraité par les soldats, devant
Caïphe, portant sa croix et rencontrant les femmes de
Jérusalem » et « Sa mort ».
Swerts peignit dans la nef de droite : « La naissance
de Jésus », « La fuite en Egypte », « Jésus travaillant avec
ses parents », « La tentation sur la montagne » et « L'entrée
à Jérusalem » ; et dans la nef de gauche : c< Jésus trahi
par Judas, renvoyé d'Hérode à Pilate, et condamné à
mort par celui-ci ».
Les deux artistes ornementèrent aussi le chœur de
sujets religieux (1).
(1) Muur$chUderingen uitgevoerdin Sint-Joriskerk, te Antufer-
peu, door Godfried Guffens en Jan Swerts. Anvers, G. Geudens,
i87i, iD-12 de 8 pages.
(208 )
. Lors de la restauration de la chapelle Sainte-Barbe, à
Louvain, en 1858, Guffens en orna les parois, entre les
fenêtres, de six compositions ayant pour objet : « L'An-
nonciation », ce La Naissance de Jésus », ainsi que des
scènes du « Martyre de sainte Barbe ».
Lors de Tachèvement, en 1881, de l'église Saint-Joseph
en la même ville de Louvain, Guffens se vit confier les
quatre grandes compositions qui décorent ce temple :
<c L'Offrande à Melchisedech, la Translation de l'arche
d'alliance, l'Institution de la Fête-Dieu et l'Action de
grâces après la Gène ».
Guffens décora aussi d'un « Saint Paul », peint en 1879,
Téglise Saint-Quentin nouvellement restaurée, il Hasselt;
le chœur de l'église de Lanaeken ; l'église Saint-Ignace, à
Anvers (1864-1870), où son œuvre est constituée par un
chemin de la croix, et le chœur de la chapelle du château
de Well Blundel, en Angleterre. (1870), où figurent : « Le
Christ et deux anges »«
C'est sur l'initiative du Ministre de l'Intérieur, Alphonse
Vandenpeereboom, que fut décidée la décoration des
Halles d'Ypres.
Voici les éloquentes paroles qu'il prononça à ce siyet
dans la séance de la Chambre des Représentants du
25 février 1863 :
« Si je me place au point de vue national, je soutiens
qu'il est du devoir du Gouvernement d'encourager la
grande peinture et spécialement la peinture murale.
» En effet, Messieurs, pensez-vous que les grandes
pages de notre histoire, inscrites sur les murs des édifices
pablics, ne seraient pas le meilleur enseignement histo-
rique qu'on puisse donner au peuple?
» Ne sont-elles pas les pages d'un livre toujours ouvert
à tous, où tout le monde peut lire l'histoire de la patrie?
Ne croyez-vous pas que nos généreuses populations
belges, si fières lorsqu'elles voient la représentation de
ces grands combats livrés pour l'indépendance du pays,
ne sentent pas battre aussi leurs cœurs d'une patriotique
émotion, lorsqu'elles voient la représentation de l'ouver-
ture de ces États Généraux qui jadis, comme nous, ici,
aujourd'hui, s'occupaient des intérêts de la patrie et
réglaient les affaires du pays. Croyez-vous que ces popu-
lations ne comprennent pas alors que la liberté n'est pas
née d'hier en Belgique, qu'il est de leur devoir de la
défendre, et que, si nous sommes fiers de nos œuvres
depuis 1830, nous avons dans nos veines du vieux sang
de ceux qui siégeaient avant nous dans ces grandes
assemblées?
» Et puis, Messieurs, pensez-vous que lorsque nous
voyons représentées dans nos halles, dans nos hôtels de
ville, ces grandes luttes soutenues par des bourgeois, nos
ancêtres, pour conquérir leurs franchises, leurs privi-
lèges, croyez-vous que, lorsque nous voyons représentée
une Joyeuse entrée des anciens seigneurs du pays que des
populations reconnaissantes acclamaient quand ils gar-
daient la foi jurée, croyez-vous que ces représentations
ne soient pas faites pour surexciter le patriotisme et le
sentiment national?
» Quant à moi, je considère la peinture monumentale
comme une insti*uction, comme un stimulant du patrio-
(210 )
tisme, comme un bienfait pour tous, et je pense qu'il
est du devoir du Gouvernement de l'encourager lar-
gement (1). »
G*est à la suite de ces paroles que la décoration des
Halles d*Ypres fut décidée [%. Guflfens et Swerts se virent
confier la salle du magistrat, dont Tornementation com-
mença en 1861 et ne fut terminée qu'en 1869.
Guffens réalisa en une grandiose composition de
15 mètres de largeur sur 2^,40 de hauteur la magistrale
entrée de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, accom-
pagné de sa femme, Marguerite de Maie, le 24 avril 1384,
dans leur bonne ville d'Ypres.
Swerts représenta, en deux panneaux, les mesures les
plus utiles et les plus glorieuses prises par l'ancien
magistrat d'Ypres, c'est-à-dire la proclamation de Tédit
de réorganisation de l'enseignement public (1253), et
la proclamation de l'édit concernant l'entretien des
pauvres (1525).
L'inauguration de la salle eut lieu le 8 août 1869.
Il existe au Musée des arts décoratifs et industriels au
Parc du Cinquantenaire une reproduction, de proportions
(1) La Chambre des Représentants s'occupa de la question de ift
peinture décorative dans ses séances des 6 décembre 1869,
39 novembre 1861, !24 février et 1*2 mars 1863, 6 mai 1868 et
S6 février 1869. Voir Hyhans (L), Histoire parlementaire de la
Belgique, t. III, p. 46; t. IV, pp. 107, 168, 18:5, 473, 523.
(2) Nous avons donné pages 185 et 186 l'énumération des fresques
qui lureni commandées à De Groux, Delbeke et Pauwels pour la
décoration des deux ailes du beflfroié
( 211 )
Moindres, de la fresque de GuflTens laquelle porte les
insci^iptioils suivantes :
Au-dfessus figure le serment du duc Philippe le Hardi :
Mùué iutùxïp gue a noftre bide b'gP^^ ^^ ^
no5Î fiourjeoW b^icclle ferons Bon et loial itU
0neut et bante | et qixt noflce bicte bille b'gpte
et le^ bourgeois b'icede gacberûn0 1 beffenbtoni
et maintienbron^ en leur loi;: | pribilege^ I libers
tes I bonnejî couflume^ et ufaiges par eujc
maintenu^i* .Sic ^ieup nou^^ ait et tou^ ït^
^aint^H bu jl^arabis.
Au-dessous :
3lînt jaer Mii] iiij" enbe bière fo guam be
I|erto0ge pgilip^ met gaberj^" .iBebraubie sine
(C^gefeineibe | erbagtige l^raulne ban I^Iaenb^
ren | errflbiaerbe bifiteere 3sin lanb | enbe
Quam t'^pre op ^^inte Miittj: abonb ;^)ciii| bacg
ban SCpril*
Traduction : « En Tan M. IIJ IIIJ" et quatre (1384), le
duc Philippe avec Madame, sa femme, dame héritière de
Flandre, visita pour la première fois son pays et vint à
Ypres, la veille de la fêle de Saint Marc, xxuije jour
d'avril. »
Ces inscriptions sont extraites de documents du temps
reposant aux archives de la ville.
( 212)
jLa superbe fresque de Guffens, placée en face de la
cheminée monumentale, représente les échevins se por-
tant à la rencontre du duc et de la duchesse jusqu*à la
tête du pont-levîs abaissé, de la porte de la ville.
. Philippe en costume d'apparat, ayant à sa gauche Tuni-
q^ue héritière de Flandre dont la haquenée est retenue par
un page, écoute attentivement la harangue que lui adresse
ail nom de la commune un conseiller-pensionnaire; un
des échevins tient sur un plateau les clefs des portes de
la ville.
. Derrière les échevins se trouvent le prélat de l'abbaye
de Saint-Martin entouré de dignitaires ecclésiastiques et
d*autres membres du clergé ; l'un d'eux porte la bannière
abbatiale, un récollet lient celle de la confrérie de Notre-
Dame de Tuyne, instituée après le fameux siège d'Ypres
de 1383.
La tête du cortège princier a déjà franchi la porte; on
aperçoit cependant encore, sous la voûte, quelques
hérauts d'armes attendant la fin de la harangue.
Des deux côtés du duc et de la duchesse se trouvent,
suivant leur privilège antique, les chefs-hommes des
gildes armées de Saint Georges, de Saint-Sébastien et de
Sainte-Barbe; ils sont revêtus des insignes de leurs
dignités et tiennent haut et ferme les guidons des con-
fréries qu'ils «-eprésentent.
Derrière le duc et la duchesse chevauche Madame de
Salgy, dame d'honneur de Marguerite, entre des sei-
gneurs des maisons de Bourgogne et de Flandre; l'un
porte le casque et l'autre le glaive du duc.
D'autres seigneurs, tenant les étendards de Flandre et
de Bourgogne, ainsi que des chevaliers armés de pied en
cap, suivent le duc, et ferment la marche du Cortège qui
traverse les rangs serrés du peuple; des membres des
^Ides contiennent la foule.
Au fond se voient le beffroi, les hautes tours des églises
et les pittoresques maisons du moyen âge. Ypres est en
f^te : les monuments publics comme les habitations par-
ticulières sont pavoises.
Cette scène émouvante est rendue de la manière la
plus vraie et la plus saisissante. Guffens a parfaitement
compris les sentiments tout à la fois de joie et de fierté
que devaient ressentir les magistrats de la ville, les
doyens et les chefs des corporations ainsi que le clergé,
lorsqu'ils recevaient leur souverain et sa suite aux portes
de la ville (1).
' C'est certainement la fresque historique la plus remar-
quable de Guffens.
La Commission royale des monuments déclara que ces
peintures comptaient parmi les plus heureux essais de ce
genre que l'on eût tentés jusqu'alors en Belgique.
C'est le 8 septembre 1875 que furent solennellement
inaugurées dans la salle échevinale de l'hôtel de ville de
Courtrai, les peintures murales de Guffens et Swerts.
Le but de ce? peintures était de placer sous les yeux
de la génération actuelle quelques-uns des grands faits
qui ont illustré Courtrai — mettre en scène, tour à tour,
le clergé, la noblesse, la bourgeoisie, — retracer dans
des épisodes choisis, les progrès de la civilisation par le
(1) Voir : Ville d'Ypres, salle échevinale. Compte rendu de l'inau-
guration, 8 août 1869, in-S».
( ^14)
christiamsme, les arts, les sciences et les letlMS, — -
raviver Tamour de la cité par la contemplation dé ses
gloires séculaires, - telle fut la patriotique pensée d'où
a jailli Tœuvre des deux peintres.
Guffens entreprit les sujets suivants qu'il réalisa.: gran»
diosement : a Llntroduction du christianisme en Flandre»
(premier panneau, côté gauche de la cheminée); et « La*
Féodalité. Départ pour la Terre Sainte de Baudouin IX,
comte de Flandre, 1202. » (troisième panneau, en face
des verrières).
Swerts peignit le deuxième panneaPu : ce Développement
de la civilisation par les arts et les lettres »; quatrième
panneau : « La Commune. Réunion, dans la saUe du
collège échevinal, des chefs de Tarmée flamande, la veille
de la bataille des Éperons d'or, en 1302»; cinquième
panneau : « Siger de Courtrai, professeur à la Sorbonne
(seconde moitié du XIII« siècle), dont le Dante a chanté
Téloquence {Divine Comédie, X) »; sixième panneau :
(c Philippe d'Alsace »; septième panneau : a Saint Amand
venant, TÉvangile à la main, annoncer la bonne nou-
velle » (première moitié du VII« siècle) (4).
11 existe une reproduction de la fresque de Guffens : « La
Féodalité. Départ pour la Terre Sainte de Baudouin IX »,
au Musée des arts décoratifs et industriels.
Appelé par le baron van de Werve et de Schilde à
décorer de peintures murales la grande salle de son hôtel
rue Kipdorp, à Anvers, Guffens y a reproduit, en 1879,
(4) Voir : La salle échevinale de CouttraL Étude historique
par Gh. et Gustave Mussely. Gand, 487$, in-4o.
( 245 )
quelques faits des van de Werve qui se rattachent autant
à Tadministration de la ville qu*aux œuvres de bienfai-
«anœ et à la protection accordée aux lettres, aux sciences,
aux aris et au commerce. Tout en retraçant le passé de
cette famille, ces sujets appartiennent essentiellement à
l'histoire locale. En effet, l'histoire de la ville d'Anvers se
confond en quelque sorte avec celle de la Maison van de
Werve : Depuis le X1II« siècle, peu de faits remarquables
se sont passés dans la métropole commerciale de la
Belgique auxquels n'aient participé des membres de
cette lignée qui, descendant des anciens vicomtes d'An-
vers et des comtes de Pierrepont, a produit, dans l'espace
de six siècles, seize bourgmestres, deux écoutètes-
marquis du pays de Ryen, cinq ammans, quatre écoutètes
du Yiaterlant, sans parler d'un nombre considérable
d'écbevins et d'autres hauts fonctionnaires (i).
Les six compositions de Guffens ornant la grande salle
du rez*de-chaussée ont pour sujet :
« Le Mariage de Raymond de Pierrepont avec Wal-
burge, vicomtesse d'Anvers (11Î4) »
<c Le chanoine Jean Tuclant fonde, en 1303, l'hospice
SaintrJulien, de concert avec Dame Ida van der List,
veuve de Tamman Gisbert van Wyneghem. »
« Le bourgmestre Jean van de Werve reçoit, en 1516,
sur l'estrade érigée devant l'ancien hôtel de ville, le
(i) Le programme détaillé de ces peintures a été publié à deux
reprises par M. PiEARE Génabd, ancieD arcbivisie communal, dans
un mémoire ayant pour titre : Le$ peinturet muralfs de l'hôtel et
du château de Schllde, AnYcrs, J.-B. Van Aarsen, 1877, in-8^
132 .pages.
( ®[6)
serment du prince Charles, plus tard Temperéur Charles*
Quint* »
« L'échevin Gérard van de Werve, plus tard bourg-
mestre, offre dans son hôtel une fête à Albert Durer et à
sa femme (1521). »
a Le bourgmestre Arnould van de Werve, ouvre, en
1531, la Bourse d'Anvers aux négociants de tous les
peuples et de toutes les langues. »
« L'échevin Jean van de Werve meurt à la tête de la
bourgeoisie en défendant la ville pendant la Furie espa-
gnole (1576). »
Ces six pages mémorables de l'histoire de la famille
van de Werve, qui se confond avec l'histoire de la ville
d'Anvers même, ont été l'objet, par la maison W. Otto,
de Bruxelles et Dusseldorf, d'une magnifique reproduc-
tion phototypique (1). Les appartements du premier
étage renferment des médaillons peints par Pierre Vander
Ouderaa, Aug. Stalins et Alph. Janssens. Ils ont aussi
pour objet des sujets se rapportant aux van de Werve.
Toutes ces fresques, dans lesquelles la Bible, l'Histoire
Sainte, les faits historiques s'étalent en de grandioses
conceptions, sont déjà, à elles seules, un labeur immense
qui prouve combien était prodigieuse l'activité des artistes
qui les ont conçues et exécutées.
Les rapports intimes de Guff'ens et de Swerts avec la
pléiade de peintres allemands d'alors (2) durent certai-
(i) Les cartons de la plupart des fresques de Ouffens ont été
exposés entre autres aux expositions de Gand en 1-868, de Bruxelles
en 1872, d'Anvers en 1885, etc. •
(2) Herhan Riegel, à la suite de son livre : Geschichie der
Wandmnlerei in Belgien seit 1856, a publié les lettres adressées
( 217 )
nement réagir sur ces deux organisations d'élite et siir
leur mysticisme. La si étroite communion d'idées et de
sentiments qui les avait attirés l'un vers l'autre, en fit
une personnalité qui les distingue dans leurs travaux en
commun par une tournure de style aussi simple qiie
grandiose.
D'autre part, c'est à la suite de leur rapport à M. le
Ministre de l'Intérieur sur l'Exposition historique de
Munich de 1858, que le Gouvernement prit l'initiative, avec
le concours du Cercle artistique et littéraire de Bruxelles,
des deux expositions de cartons auxquelles s'associèrent
non seulement les plus célèbres peintres allemands
d'alors, mais aussi les gloires de l'art français : Paul
Delaroche, Flandrin, Lenepveu, Chenavard, etc. La
première de ces expositions eut lieu à Binixelles du
19 juillet au 10 août 1859, et se continua à Anvers dès le
20 août. La seconde s'ouvrit de nouveau à Bruxelles, en
1864.
On a rendu hommage au crayon de GufFens et de
Swerts, mais en leur reprochant le manque d'audace de
leurs frères allemands; on leur accorde cependant de
racheter ce manque de puissance par des qualités d'ar-
rangement et d'expression qui rappellent les recherches
à Guffens et Swerts par ces artistes : Fr. Overbeck, P. Cornélius,
W. Kaulbach, Fr. Voltz, Jul. Habner, 0. Begas, Fr. Preller,
£d. Steinle, L. Sussmann-Hellborn, Ed. Bendemann, Jui. Schnorr,
J.-W. Schirmer, J. Keller. E. FOrster, E. Deger, Ad. Ehrhardt,
A. et K. Muller, M. von Schwind, Feodor Dietz, Aug. Kreling,
B. Neher, Ch. RubeD, K.-G. PfanDSchmidt, M. Echteir, i -H. von
Hefaer-Allenack et F. Ittenbaclu ...
(218 )
de la conception germanique. Ces qualités, selon nous,
ils Jes durent plutôt ^^leur tempérament flamand.
Leur association a produit entre «eux une ceirtaine
similitude de style, quoique Guffens possède plus de
vigueur et d'originalité. Des deux il est le moins enclin
au maniéré pittoresque des Allemands et il a maîtrisé
plus complètement les principes de la composition.
Dans le maniement technique de la fresque, les Belges
dépassent leurs rivaux allemands; les résultats sont
moins opaques, n^oins crus que dans la fresque alle-
mande. L'exécution est plus large çt moins n^écapique.
La couleur, en général, grave et riche, aidée d'un usage
libéral de brun et de noir, est sombre sans être lourde
et parfois même a de la splendeur; le réalisme des dra-
peries d'or, de brocart, etc., est amené suffisamment loin
pour assurer le relief et la lumière sans sacrifier, pour
cela le principal. Tel est l'avis qui fut émis, avec sa haute
compétence, par le célèbre journal anglais The Architect,
dans son numéro du 4 mars 1876 (1), au sujet des fresques
de Guffens et de Swerts, dans la Chambre échqvinale
d'Ypres, avis qui s*applique à toutes les productions en
fait de peintures décoratives de nos deux compatriotes.
Nous ne pouvions rencontrer meilleur juge de leur talent.
Guffens, car nous n'avons à parler en ce moment que
de lui, resta toujours personnel. Dans ses saintes ou
héroïques figures se reflète une certaine morbidesse,
dans laquelle le pinceau de l'artiste flamand se trahit, le
Flamand qui a été s'inspirer chez les grands maîtres
(1) U traduction de l'article d« ce journal figura dans le n«8
du 30 avril suivant du Journal, de$ beaux-arts, d'Adolphe Siret.
( 'il9 )
allemands et italiens, comme ee fut le cas pour lui. Quant
au drapé et à Tarrangement des groupes, il en possédait
la plus admirable entente.
Voici ravis même de Guffens et de Swerts en ce qui
concerne la couleur dans les compositions monumen-
tales :
« Sous le rapport de la couleur, la peinture de genre et
surtout le paysage ne laissent rien à désirer; mais il n'en
est pas de même pour la peinture de grand style où sou-
vent la couleur amoindiit la beauté de la conception. Une
des principales causes de cette imperfection provient de
ee que la plupart de ces grandes œuvres sont exécutées
entièrement sans que Tartiste se soit occupé d'autre chose
que d'exprimer sa pensée par la composition, le senti-
ment, les lignes, la forme, l'ombre et la lumière.
» Tout ce que le peintre a senti en lui se trouve exprimé
dans le carton, et ce n'est que lorsque sa création est
achevée qu'il songe à la couleur. Méditée et appliquée
après coup, et n'ayant pas été conçue en même temps que
le reste de l'œuvre, la couleur peut difficilement s'harmo-
niser avec elle, et doit nécessairement être plutôt nuisible
que favorable (i). »
Edm. de Tave considère Guffens « comme un artiste
pondéré, d'allure esthétique très calme, un artiste ayant
beaucoup de méthode, de la technique, le sens d'une
ligne correcte, le goût des compositions dignes et nobles,
l'amour de la tradition, la notion de la haute mission
(1) G. Guffens et J. Swerts, Rapport à M. le Ministre de
l'Intérieur sur l'Exposition historique de Munich de 1858, p. 35.
1?5
sociale de l*art, Tinstinct des ordonnances simplesi
toutes choses qu'il doit un peu à son éducation pre-
mière (1) ».
Pour nous, Téducation première de Gufifens n*y a été
pour rien. Les qualités qui le distinguent dans son art
furent instinctives. C'était un tempérament qu'illuminait
sa foi de chrétien.
On lui a reproché, comme un défaut, le manque de
virtuosité et même la froideur de ses tableaux de cheva-
let et de ses portraits. Mais n'oublions pas que son
objectif, dès qu'il fut entré dans la carrière des arts,
était la peinture décorative ou la fresque. Il avait à peine
trente ans au moment où il entreprit, avec Swerts, la
décoration de la Chambre de commerce d'Anvers. £t ils
avaient déjà passé ensemble dix années à voyager, pour
aller fortifier leur talent en France, en Allemagne ou en
Italie, par l'étude approfondie des grands maîtres qui
se sont illustrés dans leur genre préféré de peinture*
Us se sentaient instinctivement portés vers la fresque
qui a fait la gloire de l'art chrétien, d'autant plus qu'ils
étaient profondément religieux l'un et l'autre. Ce qui
les séduisait dans ce genre de peinture, c'est, comme
Beulé l'a dit et comme nous l'avons répété au commen-
cement de cette notice, que la fresque est le champ le
plus libre et le plus idéal pour l'artiste. £t c'est pour
cela que tous deux cherchèrent à arriver le plus possible
non seulement à l'entente des compositions en ce genre,
mais également à la perfection du dessin, ce qu'ils ont
incontestablement possédé.
(i) Fédération orMlique, naméro précité du S4 jaillet I90f .
(221)
Tout cet ensemble de productions n*em pécha pas
Gufifens de s'occuper de tableaux de chevalet et de
portraits. Ils sont innombrables. Ses portraits compren-
nent les plus nobles et les plus belles figures de Taristo-
cratie, des arts, du monde de la science et de la politique ;
ils témoignent de la haute confiance que Ton avait dans
le talent de notre confrère.
Tableaux.
Jean Mantelius, chroniqueur. (Â l'hôtel du Gouvernement provincial,
à Hasselt.)
Couronnement de la sainte Vierge.
Le comte de Looz octroyant les priTilèges de viUe k la commune
de Hasselt
Épisode de la destraction de Pompél.
Prière des trois sœurs. Ballade de F. van Kerkhoven.
Arabe et sa femme. (Appartient au roi de Wurtemberg.)
Deux jeunes Italiennes à la fontaine. {Ibid.)
Lucrèce la Romaine parmi ses femmes. (A Mu« la comtesse
de Baillet, à Anvers.)
Pausias et la belle bouquetière. Ballade de Goethe.
La Vierge et l'enfant Jésus. (A H. Mackensie, à Londres.)
Rouget de Lisle chantant pour la première fois la Maneillaiie,
(Au Musée de Philadelphie, Amérique.)
Julie et sa mère. D'après le poème Jocelyn, par Lamartine.
(A M. Maus, à Anvers.)
Retour du Saint-Sépulcre. (Au Musée de Prague.)
Le Christ en croix. (Au comte de Thun, à Prague.)
Marguerite d'Autriche recevant la première ambassade de Perse.
(Au château de M. Philps, en Angleterre.)
Triptyque représentant la Vierge et l'Enfant Jésus, sainte Made-
leine et sainte Isabelle. Sur les Tolets sont les portraits de la
famille du comte de Liedekerke-Beanfort
(232)
Triptyque représentant la nativité du Christ, sa mort et sa résur-
rection. (Dans la chapelle da château de Minlej, en Angleterre.)
L'Hymne mystique. (Au château de M. Phiips» en Angleterre.)
Blanche de Felsenstein en prison. Ballade de Van Ryswyck. (En
Amérique.)
Le Christ assis dans sa gloire. (Exécuté dans la chapelle de
M. Chambers, à Londres.)
Jeune fille italienne. (Appartient à la princesse Ghika, à Waslisi.)
Jeune fille grecque à sa toilette. (A la comtesse Olga Meraviglia, à
Grâz.)
Saint Herman reçu au couvent des Prémontrés. (A la comtesse de
Stainlein de Saalenstein.)
Mort de saint Herman. {Ibid.)
L'Annonciation et la Visitation. (A M»* Goethaels van Landegbem.)
Si ses portraits n*ont pas cette virtuosité que ron
cherche habituellement à leur donner, peut*étre pour
suivre la mode, ils ont par contre un grand accent de
vérité et un réel caractère de distinction.
En voici la liste :
M. Ulysse Claes d'Herckenrode.
Le général comte du Val de Beaulieu.
Le chevalier de Corswarem.
Le comte et la comtesse Emile de T'Serclaes.
La comtesse Léon de Baillet.
Mme Becquet d'Harpigny.
Le baron et la baronne de Mercx.
M^e la comtesse Victorine de Baillet.
W^ Nathalie Eschbom (duchesse de Wurtemberg).
Prum, violoniste.
La comtesse de Ways-Ruart.
La comtesse van de Werve.
Le baron et la baronne de Gilman.
(2S3)
Le maréchal comte de Baiilet la Tour.
M""« Osterreith-Lemmée.
La comtesse de Baillet-Bauwens de Lichtenrelde.
M. et Mme p, Moretus de Bouchout
M. et M«"« Bauwens de Lichtenrelde.
M">* G. Van Hoobrouck ten Heule.
La baronne de GaiflSer de Moreau.
Le chevalier G. de Stuers.
La baronne BnfiBn.
La comtesse d'Âerschot.
Le baron et la baronne de Yrients de Treoenfels
M. Jaminé, ancien président du Conseil provincial du Limbourg,
Le comte et la comtesse de Renduff.
M. JuUiot, ancien membre de la Chambre des Représentants.
M. Thonissen, Ministre d'État.
Le chevalier de SchOller.
Le baron et la baronne van de Werve et de Schilde.
La baronne Van der Bruggen.
La vicomtesse G. de Beughem.
M"* Anna Garoly.
Mme V. Wauters.
Mme Geudens.
Mme (Je Prins.
M»»« Ad. Siret.
M. et Mne J. Meeus-de Vicq de Gnmptich.
La vicomtesse de Sousberghe.
Le comte Herman de Stainlein de Saalenstein.
La comtesse Bloudoff.
M. Van Heule, ancien bourgmestre d'Ypres.
M. et M°i« Dujardin-Dansaert.
La baronne de Vicq de Cumptich.
Le comte A. du Val de Beaulieu.
M. et U^^ Goetbaels-DanneeL
M. le comte A. de Baiilet.
(2S4 )
Le cbeyalicr de Gorswarem, ancien membre de la Chambre des
Représentants.
M°>« de Gorswarem.
M. Le Mercier.
M. et M*"* de Dobbelaere.
Le chevalier de Meoten de Home.
Le baron van Zuyien.
Mi>« M. de Theux de Montjardin.
M. le baron Van den Branden de Recth.
Guffens, portrait figurant an Musée d'Anvers.
M. Orban de Xivry, ancien gouverneur du Luxembourg.
M"» Orban de Xivry.
La baronne Bethune.
M°>* de la Minne.
M"»« Smits-Forgeur.
M"« Constance Teichman.
Arrivé à l'époque de la carrière de Tartiste où la con-
ception proprement dite des sujets, c'est-à-dire leur com-
position, n'a plus la verdeur des premières années,
ractivité de Guffens se tourna vers la reproduction des
chefs-d'œuvre de l'École italienne des XIII*, XlVe, XV* et
XVI« siècles, qui l'occupa jusque dans ses derniers
instants.
Passionnément épris de l'Italie, il y alla longuement
séjourner chaque année, de 1886 à 4899, avec sa fille
Hubertine, en vue de reproduire l'une ou l'autre fresque
qu'il jugeait la plus avantageuse pour servir d'inspiration
à nos jeunes peintres. Gomme il le disait souvent, « tout
ce qui constitue la gloire de l'Italie en fait de peintures
murales est exposé aux désastres des tremblements de
terre si fréquents dans la péninsule. Chaque œuvre qui
disparait est une perte pour l'art. En reproduisant le plus
( 3^2â )
tidèlement possible les œuvres dont j'aurai fait une sélec-
tion, j'empêche qu'elles meurent en entier. Je leur crée
une nouvelle existence. D'un autre côté, les années que
je consacre à cette laborieuse besogne ne sont pas per-
dues, car si Dieu me prête vie, je doterai la Belgique de
ce qui pourrait un jour faire la gloire de son Musée
des arts décoratifs. J'aiderai de cette manière cette insti-
tution à devenir en ce genre Tune des premières du
monde ». Noble et touchante pensée, où la question
nationale primait la question pécuniaire.
En se consacrant à la reproduction des fresques qui
ont fait la gloire de l'Italie, Guffens ne faisait que suivre
le sentiment d'Éd. Fétis au sujet de ces reproductions et
de l'action que ce genre de travail pourrait avoir sur les
jeunes artistes.
Voici en quels termes celui-ci termine les « Quelques
réflexions sur la peinture monumentale » dont il a doté
le Bulletin des Commissions royales d*art et d^archéo-
logie (1) au sujet de celte question.
<c Le Gouvernement a commencé à réunir les éléments
d'une galerie de copies à laquelle une place sera assignée
dans les nouveaux locaux du Musée. C'est une mesure
dont l'idée première ne pourra qu'être approuvée des
artistes. Il serait à désirer qu'on fit entrer dans cette
collection les copies des fragments de peintures murales
les plus remarquables de l'époque byzantine et du
moyen âge, qui existent encore, plus ou moins bien
conservées, dans différentes contrées de l'Europe cen-
trale et qui formeraient une introduction naturelle à la
(\) IXe année, i870, pp. 322-358.
(M6)
série des spécimens d'un art plus avancé. Ce seraient dise
matériaux intéressants pour i*étude des origines de la
peinture, en même temps que de précieux moyens
d'instruction pour les artistes auxquels on pourrait avoir
à confier des travaux d'art monumental, a
Afin de faire ressortir l'entendement de Guffens dans
l'histoire de la peinture italienne da moyen âge, nous
avons fait précéder chacune de ses copies de l'opinion
émise sur les œuvres originales mêmes, par le célèbre
Burckhardt, dans son Guide d'art en Italie, Le Cicérone,
2» partie, L'Art moderne.
lU
REPRODUCTIONS, PAR GUFFENS,
DE FRESQUES D'APRÈS LES MAITRES ITALIENS DU Xlll«, DU XIV«,
DU XVe ET DU XVI» SIÈCLE.
I. — Giotto (1) [Ambrogio di Bondone), né à Vespi-
gnano, près de Florence, en ^267, mort à Florence le
8 janvier 1336. Élève de Cimabue.
c ... c'est la peinture qui a attirée e»le, comme une vocatioD,
le plus grand génie du siècle, Giotto. Le rang que la peinture
occupait au XII l« siècle vis-à-vis des autres arts est par lui élevé très
haut. La prédilection pour la peinture monumentale et cyclique à
la fresque lui est due ainsi qu'à son école, et c'est ce qui, dans la
suite des temps, a comme préparé le terrain sans lequel Raph:iSl
et Michel-Ange n'eussent pas accompli les œuvres où s'est surtout
révélée leur grandeur. >
(1) Pour Angiolotto, diminutif d'Angelo, ou petit ange.
( S27 )
c ... Le grand mérite de Giotto ne fut ni la recherche de la
beauté idéale (les Siennois avaient sar lui l'avantage), ni la recherche
de la vérité jusqu'au point de produire l'illusion ... Chez lui le détail
n'est poussé qu'autant qu'il est nécessaire à l'impression de l'ensem-
ble. C'est pourquoi il n'observe nullement la matière dont les choses
sont faites et qu'il traite de même les draperies, Tarchitecture et les
chairs, etc. Le coloris lui-même est réglé sur une certaine échelle
conventionnelle plutôt que sur la réalité. >
«... Giolto a un type général d'homme et de femme qui, sans
être désagréable, n'a cependant pas de charme... C'est |.eut-éire
dans sa première œuvre, les fresques de l'Arena, que ses figures
ont le caractère le plus individuel. »
a ... Giotto lui-même a ouvert une source d'invention et de créa-
tion nouvelle. 11 n'y a peut-être pas de maître qui ait si parfaitement
remanié son art et qui lui ait donné une orientation si nouvelle.
» L'œuvre de sa jeunesse, les fresques de la Madonna deU'Arena,
à Padoue, sont à cet égard très propres à caractériser sa manière
et celle de l'école dans les sujets d'histoire. Dans chaque fait, c'est
le côté le plus significatif qui est choisi pour concourir à l'ensemble
de la représentation. Ce sont quelques faits terrestres de la vie
journalière : le mérite en est d'être compris d'eux-mêmes, ce qui
n'était pas le cas chez les prédécesseurs de Byzance. »
c ... Les fresques de Padoue sont une œuvre monumentale de
premier ordre, i
« ... Il ne faut aborder les créations de Giolto que pour y trouver
ses pensées immortelles. L'école les a reçues de lui en héritage
et les a fait valoir... » (Burgkhardt, pp. l$09, 5d6-5i7, 519-520.)
lo « La Fuite en Egypte », dans la chapelle de la
Madonna deirArena, à Padoue. — Acheté par le Gouver-
nement pour le Musée des arts décoratifs et industriels ;
2° « L'Annonciation ». Même chapelle ;
3' a La rencontre de saint Joachim et de sainte Anne
sous la porte d'or ». Copié en 1897. Idem;
(2^ )
4^ « Le Christ mort et les saintes femmes ». Fragment.
Idem;
5® « La Foi ». Idem.
U. — Jacopo d'Avanzo, de Vérone (?), mort en 1397.
Selon BuRCKHARDT, pp. 535-536 : « U commença à peindre, en
'f377, avec Altchieri da Zcvio, la chapelle Saint-Georges, sur la
place devant le Santo (Vérone). Il ne sei'ait pas aisé de définir la
part que chacun d'eux a prise à l'œuvre, ajoute cet auteur. Dans
les vingt et un grands tibleaux se trouve la légende de sainte
Lucie. La composition offre les mêmes avantages que dans les
meilleures œuvres de l'école de Giotto; outre la clarté de l'action,
il faut remarquer encore la beauté du groupement, mais surtout le
caractère, la vérité individuelle de ces centaines de Ogures et de
ces scènes, toutes très réelles, à tous les degrés de l'échelle, mais
sans caricature et dans les limites du type de ce siècle. Pour la
beauté des têtes, les deux maîtres sont supérieurs à la plupart des
élèves de Giotto; leur palette a une richesse double, et ils l'em-
portent encore sur ces derniers par la vérité du modèle, la graduation
des tons, enfin, dans le dernier tableau de la légende de sainte
Lucie, par un heureux essai d'illusion. Il y a également plus de
justesse dans la perspective d'architecture, dans le raccourci des
figures et dans la perspective de l'air. »
6^ « Le supplice de sainte Lucie ». Chapelle Saint-
Georges, à Vérone ;
7® « Mort de sainte Lucie ». Fragment. Idem;
8° « Ses funérailles ». Idem ;
9** « Idem ». Idem ;
10> « Idem ». Idem ;
11<^ « Le miracle de saint Georges ». Fragment de la
fresque des légendes de saint Georges.. Idem;
i?o « Portrait de Jacopo d'Avanzo ». Tdom.
( m )
III. — Fra Giovanni Angelico da Fiesole, de- son
nom de famille Gnido, surnommé le peintre des anges,
né à Fiesole en 1387, mort à Rome en 1455.
c A l'élémeDt de beauté introduit dans l'école par Orcagna, ce
maître unique en son genre ajoute une expression de pureté et
d'intimité supra-terrestre. Il y a dans ses œuvres le grand idéal du
moyen âge, rafraîchi par la brise des temps nouveaux. Nous savons
par lui comment llmagination pieuse des hommes de cette date se
représentait le royaume du ciel, des anges, des saints et des bien-
heureux; et, à cet égard, ses tableaux seraient déjà, pour l'histoire
de la religion, d'une importance de premier ordre. Ne pas aimer
Fra Angelico, c*est de môme n'avoir pas le vrai sentiment de l'art
antique; car tout en reconnaissant la pieuse naïveté du moine, il y
a dans la beauté céleste des figures, dans la foi heureuse et jeune
qui anime l'artiste, un chaime tel que Thistoire entière n'en offre
pas d'égal. Quant au récit dramatique, Fra Angelico est l'un des plus
habiles successeurs de Gioito, dont la technique a trouvé en lui son
dernier représentant. Né grand artiste, il s'efforça toute sa vie à
donner à ses créations une âme. » (Burckhârdt, p. 546.)
130 « Le Christ en croix et saint Dominique ». Au
couvent ou Musée de Saint-Marc, à Florence ;
14° « Saint Laurent distribuant des aumônes aux
pauvres ». Fresque de la vie de saint Laurent dans la
chapelle de Nicolas V au Vatican. — Acquis par le Gou-
vernement pour le Musée des arts décoratifs et industriels
au Parc du Cinquantenaire, à Bruxelles.
IV. — Andréa del Castagne (vers 1390-1457). École
florentine. Contemporain de Fra Angelico.
15° « Portrait équestre de Niccolô da Tolentino »,
d*une vie si intense et d'une exécution si puissante, dit
Burckhârdt, p. f)5. Au Bôme de Florence depuis 1456.
(230)
V. — BenoBBO di I<ese di Sandro, dit Benoaso
Goaszoli, né à Florence en 1420, mort à Pise en 1408
(après 1497, selon fiurckhardt). Élève de Fra Angelico
qu'il assista dans ses travaux à Rome et à Orvieto.
i&* « Portraits de Gosimo de Médicis, du cardinal
Salviati et de Piero de Médicis ». Fragment de la fresque
« Le Cortège des Mages vers Bethléem », au Palais
Riccardi, à Florence.
« ... Puis il revint à Florence, ou il peignit pour Piero de'
Médicis, la petite chapelle du palais qui venait d'être achevé par
Micheiozzo, aujourd hui Palais Kiccardi. Dans ces fresques exécu-
tées de 14S7 à 1463, et qui sur trois parois de murs continues
représentent le Cortège des Mages vers Bethléem, le maître semble
avoir atteint sa plus grande hauteur. Ces peintures d'ailleurs sont;
dans leur ensemble, au nombre des œuvres les plus accomplies de
la Renaissance. Ce défilé de nobles Florentins, avec leur suite,
dans les montagnes de la Toscane, cette série de personnages,
tous des portraits, avec leurs chevaux et les animaux de chasse,
toute cette pompe, d'un détail très soigné et presque de genre, est
an pendant magnifique au cortège de chevaliers et de pèlerins
peint par Van Kyck dans le tableau d'autel de Gand. » (Borck-
HARDT, p. 55;^ )
17» Portrait de Benozzo Gozzoli. Idem.
VI. — Gosimo Tura, dit Gosmè (14S0 à peu près
jusque vers 1498), fut peintre à partir de 1458 de la cour
des ducs d'Esté. École de Ferrare.
« .. En regard des élèves de Squarcione, Tura a plus de fraî-
cheur et de vie dans le coloris, plus d'imagination et de richesse
dans les détails d'architecture et de décoration. » (Bdrgkhardi;
p. 598.)
( â3i )
18<* «c Fragment » d'une fresque au Palais Schifanoja
(Sans-Souci), à Ferrare.
VU. — GentUe Bellini, né vers 1427 {?), mort en 1507.
École de Venise.
19^ Détails da tableau : « Un miracle opéré par les
reliques de la Croix » (août 1494), faisant partie d'une
suite de scènes de « l'Histoire de la sainte Croix »,
peintes pour la scuola di S. Giovanni Evangelista. Dans
les Galeries royales, à Venise.
Vni. — GioTamii BeUini, le cadet de Gentile de
quelques années à peine, né en 1428, mort en 1516,
accuse davantage le caractère du détail que son frère et
est un coloriste plus consommé.
c( Giovanni était un maitre de la fresque, comme le prouve le
tombeau mural du sénateur Onigo à S. Niccolo, à Trôvise, irès
vraisemblablement peint par lui, d'une belle invention, avec de
graudes et magnifiques figures, dans un coloris dont la puissance
rappelle Ântonello. » (Burckhardt, pp. 611 et 614.)
W^ « Guerriers », fresques ornant le mausolée du
sénateur Âgostino Onigo dans l'église de S. Niccolo, à
Trévise ;
21<> ce Son portrait » peint par lui-même. Musée des
Offices, à Florence.
IX. — Andréa Mantegna, né à Padoue en 1431,
selon Burckhardt (p. 594), mort à Mantoue le 13 septem?
bre 1506. Élève de Francesco Squarcione (1394-1474), à
( 332 )
qui avaient été commandées, après 1443, les célèbres
fresques de la chapelle S. Cristoforo, aux Ëremitani, de
Padoue, mais qui, selon Burckhardt, ont été exécutées
uniquement par ses élèves (elles ont été achevées avant
1460) (4).
c Mantegna exécuta la plus grande partie da traTail, dont
l'inflaence se trahit visiblement dans le reste. Les scènes sont
tirées de la légende de saint Christophe et de saint Jacques.
D'après la description de V < Anonimo », continue Burckhardt, les
fresques à gauche sont toutes de la main de Mantegna (la Tentation
de saint Jacques, sa Vocation, son Baptême, saint Jacques conduit
au supplice, son Martyre); à droite, la partie inférieure est égale-
ment de Mantegna (le Martyre de saint Christophe et la Translation
de son corps). »
^ « Saint Jacques marchant au supplice guérit un
aveugle ». — Acheté par le Gouvernement pour le Musée
des arts décoratifs et industriels ;
23*^ « Le martyre de saint Jacques » ;
^o ce Saint Jacques baptisant les Gentils » ;
25® « Idem. Fragment » ;
26° « Idem. Fragment »;
270 Décoration au mur de gauche;
28<> Deux fragments de la fresque : « Le martyre de
saint Christophe»;
29'* Deux fragments de la fresque : « Les funérailles de
saint Christophe ».
(1) Lafenestre dit qu'il commença ces fresques à S3 ans (1453-
i4S9).
( 233 )
X. — Domenico di Tommaso Bigordi, dit Ghir-
landajo, né en 1449, mort en 1494. Fin de TÊcole
florentine.
c Élève d'Âlesso Baldonneiti, soumis à l'influence de Gaslagno et
plus tard de Verrocchio, il aime la belle apparence de la vie, mais
il la subordonne au caractère sérieux des figures saintes et à
l'importance du moment représenté. Les belles figures, dont la
plupart sont des portraits, admirablement groupées et qui assistent
à l'événement, prennent part à la grande et noble composition de
l'ensemble. 11 travaille de préférence en grand, k fresque; et de
même dans ses tableaux sur bois, par amour de la production
facile et calme, il s'en tient aux anciens procédés en détrempe.
Plusieurs de ses contemporains et de ses devanciers l'emportent
sur lui par l'effet dramatique, l'exécution du détail, l'intelligence
de la figure humaine, le sens du coloris. Mais sa manière
sérieuse, son grand et clair talent de composition, son sentiment
profond de la beauté, la pureté de son goût, faisaient de lui l'artiste
des grandes tâches, le maître de la fresque. La facilité de son
talent créateur, jointe à la haute gravité de son effort, lui permit,
avec Taide de ses deux frères et de quelques autres élèves, d'exécu-
ter une série étonnante de cycles de fresques, tous d'une valeur
égale et tels que seul, avant lui, avait pu les créer Benozzo Gozzoli,
qui d'ailleurs a avec lui une étroite parenté, quoique Benozzo soit
plus artiste et homme du métier. »
« La date du 15 décembre 1485 marque sans doute l'achèvement
des célèbres fresques dé la chapelle Sassetti dans l'église de San
Trinità, à Florence. » (Burckhardt, pp. 561-563.)
3(^ « Portrait de Francesco di Tommaso Sassetto » ;
fresque de la chapelle Sassetti, dans l'église de la Sainte-
Trinité, à Florence;
31® « Portrait de Nera Corsi ». Idem.
(234 )
XL — Vittore Garpaocio, oa Soarpaooio. Élève
de Gentile Bellini.
« Parmi les élèves et les successeurs de Bellini, le pltis original
et le mieux doué est Vittore Garpaocio (ou Scarpaccio), qui produi-
sit de 1480 à iM9. Élevé d'abord sous l'influence de l'école de
Murano, dont il a gardé, surtout au début, certaine dureté angu-
leuse dans les figures et la draperie, il doit l'achèvement de son
éducation artistique à Gentile Bellini, qu'en 1479 vraisemblable-
ment il accompagna à Gonstantinople. Il a de Gentile, et presque
à un degré supérieur, le récit facile, complaisant, et il eu use
avec la plus libre naïveté. » (Buhckhabdt, p. 615.)
3^ « Saint Georges », d'après les peintares décora-
tives des scènes de la « Vie de saint Georges et saint
Jérôme », dans la scuola di S. Giorgio degli Schiavoni, à
Venise;
33® Détail de la peinture : « Le retour des ambassa-
deurs ». Galeries royales, à Venise ;
34*> « Portrait d*homme ». Musée Civique, Venise.
XII. — Ansuino da Forli. École de Padoue. Élève de
Squarcione.
3«'5o « Portrait de Vittorio Golonna ». Musée Civique,
Venise.
BuRCKHARbT dit en note (p. 596) au nom de Ansuino da Forli :
< Peut-être est-il l'auteur d'un excellent profil de jeune homme
au Musée Gorrer, actuellement Musée Givique, à Venise, signé
A. F. P.? »
XIII. — Tiziano Vecellio, né à Pieve di Cadore en
1477, mort à Venise en 1576. Élève de Giovanni Bellini.
( 235)
A résumé en lui ce qu'il y a de meilleur dans Tart
vénitien.
« Le trait divin du Titien est qu'il donne aux êtres et aux choses
cette harmonie de l'existence qu'ils devraient avoir, ou qui vit en
eux trouhlée encore et méconnaissable. Ce qui, dans la réalité
n'est que fragmentaire, détaché, réservé, il le complète, lui rend
bonheur et liberté. C'est sans doute la loi générale de l'art; mais
nul ne l'a comprise plus calme, plus simple, avec une telle expres-
sion d'absolue nécessité. C'était en lui, pour détourner de son sens
ordinaire un terme philosophique, une harmonie préétablie. Plus
que personne, il possédait à un haut degré les ressources et les
procédés de l'école; et cependant, à ce dernier égard, plus d'un
artiste l'a égalé parfois. Ce qui lui est propre, c'est sa grande
manière. » (Burgkhârdt, p. 731.)
W^ « L'Amour sacré et l'Amour profane », réduction
du tableau du Palais Borghèse, à Rome ;
37» « La Vierge », détail de la peinture de la « Présen-
tation ». Galeries royales, à Venise.
a Une preuve de la puissante influence qu'exerça sur le jeune
maître la manière magnifique de Giorgione, c'est au Palais Borghèse,
à Rome, l'Allégorie [de 1508] (Tiziano avait alors 31 ans), une des
plus belles oeuvres pittoresques de tous les temps : c l'Amour sacré
et l'Amour profane >, motif déjà traité, entre autres par Pérugin.
Le sens du tableau est illustré de toute manière : l'une des fl<;ures;
entièrement vêtue, y compris les gants; la rose effeuillée; sur le
sarcophage de la fontaine, un bas-relief représentant l'Amour
éveillé de son sommeil par des génies armés de fouets; les petits
lapins, et dans le lointain un couple d'amants. Ce n'est qu'une
allégorie si l'on veut, mais d'une espèce rare, où l'idée à exprimer
se perd et se confond dans une poésie inexprimable. Le tableau
exerce ce charme rêveur que des images seules pourraient rendre,
que les mots peut-être ne réussissent qu'à profaner. » (Burgk-
hârdt, p. 731.) 16
(236)
XIV. — Pietro di Benedetto de' Franoeschi, dit
Piero deUa Franoesca, de la petite ville de Borgo San
Sepolcro, sur les Apennins, né vers 1490, mort en 1492
(mais non pas ayengle comme le prétend Vasari^.
« Eut le bonheur de foire à Péroase la connaissance de Dôme-
nico Veoeziano avant que les peintures des maîtres siennois
n'eossent produit sar lai one impression durable. En 4439, Dôme-
nico remmena k Florence, et pendant dix ans l'occupa à l'exécution
des fresques (aujourd'hui détruites) de l'église de Tb^ital de
San Maria Nnova. Et de fait, c'est bien le style de Domenico et des
peintres naturalistes de Florence que nous retrouTons plus original
et plus achevé dans les œuvres de Piero. Les figures de Piero ont,
comme celles de son maître, une certaine rudesse et une certaine
indifférence de type, mais elles ont plus d'ampleur, d'énergie, de
gravité. Piero connaît Tanatomie, mais il aime mieux l'indiquer
que la souligner d'une façon trop précise. Son coloris est aussi
clair et même il l'fst un peu plus que celui de Domenico; il repro-
duit d'une façon étonnante et nouvelle l'effet de la lumière et du
clair-obscur. C'est ce qui donne à ses tableaux une merveilleuse
profondeur, à ses figures une forme plastique si extraordinaire que,
dans les scènes mouvementées, elles paraissent trop calmes et trop
raidcs. Les lois de la perspective aérienne et linéaire, qu'il avait
lui-même établies dans un traité excellent arrivé jusqu'à nous,
sont maniées par lui avec une maestria qui l'élève au-dessus de
ses contemporains de Florence. Il ajouta de même des raffinements
aux nouveaux procédés de I huile et du vernis; il les traite avec
plus de légèreté et, pour broyer ses couleurs, il n'avait besoiu que
d'une mince couche d'huile. » (Burckhardt, pp. 572-673.)
38» a Portrait du duc d'Urbin ». Musée des Offices, à
Florence;
39© a Portrait de la duchesse d'Urbin ». Idem.
« ... Le plus remarquable des tableaux de Piero se trouve mainte-
( 237 )
nant aux OfiBces (n» i300) : c'est nn petit diptyque contenant deux
portraits inimitables du duc Federigo et de sa femme Batiista
Sforza (morte en 4472); sur le revers, les petits triomphes des
deux altesses dans un paysage rayissant. > (Burckhardt, p. 574.)
40> « Portrait de femme ». Au Musée Poldi-Pezzoli, à
Milan.
XV. — Melozzo da ForU, de TËcole d'Ombrie (1438-
1498).
4 Se forma sous l'influence de Piero délia Francesca; quant à
l'influence de Mantegna, qui se serait exercée par son élève
Ânsuino da Forli, malgré plus d'une aflBnité entre les deux grands
maîtres, elle ne doit pas avoir été efiBcace, car Ansuino ne termina
ses fresques à la chapelle des Eremitani et d'après les dessins de
Mantegna, qu'en 1459, puis il retourna dans son pays.
» Les œuvres de Melozzo qui sont conservées en Italie sont
presque exclusivement celles qu'il composa pour Sixte IV et ses
neveux. > (Burgkhardt, pp. 574-575.)
41o « Sixte IV entouré de ses neveux recevant l'hom-
mage de Platina, son bibliothécaire », copiée en 1895.
Fresque exécutée dans Tancienne bibliothèque du Vatican
et transportée dans la Pinacothèque. — Acquis par le
Gouvernement pour le Musée des arts décoratifs et
industriels.
« Quelques années auparavant, en 1478, Melozzo avait peint la
fresque de la Galerie du Vatican, « Sixte IV avec ses neveux >, au
nombre desquels il est malaisé de reconnaître le futur Jules II ;
au milieu, à genoux, le savant bibliothécaire Platina. Cette fresque
est également importante par rexcellence de ses portraits, la
richesse des architectures en perspective et la clarté magistrale
du coloris. » (Bubcrhardt, p. 575.)
( 238 )
\t^ c( Cinq anges musiciens ». Fragments provenant de
la fresque qui décorait la demi-coupole du chœur de
l'église des Saints-Apôtres, à Rome, détruite en 1714,
actuellement conservés dans la sacristie de Saint-Pierre.
XVI. — Luca SiernorelU, de Cortone (1441-1523).
« Est aussi l'un des élèyes de Piero délia Prancesca. De. même
que ce dernier esi un anneau essexitiel dans la cbaine de la peinture
florentine du XV« siècle, de même Lura représente cet art dans son
moment de pleine floraison. 1! n'y a pas en Italie, dans toute cette
période, un seul artiste, sans excepter Mante^a, qui ait une telle
puissance de composition, une connaissance aussi profonde de la
forme humaine, un talent aussi dramatique. • (Bdrckhardt,
p. n78.)
43<> « Quatre anges musiciens ». Fragment de la fresque
ce Les Élus », dans la chapelle San Brizio, au dôme
d'Orvieto ;
« Le maître fut appelé à Onrieto (1499) pour exécuter» dans la
cathédrale, la di^coration de la chapelle de la Vierge (achevée en
1S05) et qui est son chef-d'œuvre. Avec les fîresqaes de Fra Beaio
Angelico, d'après les dessins duquel Signorelli peignit sur la voûte
sud les Ap6ire8 et les Anges tenant les instruments de la Passion,
ces fresques constituent le cycle de « la Fin du Monde » : l'Anté-
christ, la Résurrection des morts, l'Enfer, le Paradis... Loin
d'être la représentation la plus appropriée et la pins saisissante, ces
fresques, surtout l'Enfer et le Paradis, ont une grande importance
historique, comme étant le premier triomphe du nu dans l'art
moderne. » (Borckhardt, p. 579.)
44» « Portraits de Luca Signorelli et de Fra Angelico ».
Fragment de la fresque « L'Antéchrist », dans la même
( S39 )
chapelle San Brizio, au dôme d'Orvieto. — Acquis par le
Gouvernement pour le Musée des arts décoratifs et
industriels ;
45** « Portraits de Luca Signorelli et de Niccolo Fran-
cescbi », président du dôme d*Orvieto de 1499 à 1504.
Au Musée d*Orvieto.
XVII. — Bemardino Betti Biagi, dit Pintnric-
chio (1), né selon Vasari vers 1435, mort vers 1513.
a Nous apparaît d'abord travaillant auprès du Pérugin aux
fresques de la Sixtine. L'influence de ce compatriote mieux doué,
dont il semble avoir été l'élève, jointe aux traditions de la vieille
école ombrienne, surtout de Fior. di Lorenzo, se trahit dans ses
nombreux ouvrages. Sa vocation était la miniature; très conscien-
cieux, coloriste éclatant, passionné pour les scènes de genre et le
riche détail ornemental, inaltérablement fidèle aux anciens procé-
dés en détrempe, il est cependant, de tous les maîtres de l'école,
celui qui eut à exécuter le plus de grandes tâches et l'un des
maîtres italiens dont nous ayons conservé le plus grand nombre
de fresques considérables. Oes fresques sont remarquables, moins
par leur valeur artistique absolue que parce qu'elles nous donnent
l'idée da luxe et de l'éclat de ce temps. De plus, malgré le manque
de vraie profondeur, malgré une connaissance imparfaite de la
nature, malgré certain caractère de métier, elles ont une naïveté
facile, elles sont 1 image heureuse de la belle et large vie contem-
poraine, elles ont la grâce vraiment ombrienne sans la suavité
préméditée des Pérugins; l'ensemble en est bien ordonné, l'exécu-
tion est élégante et d'un grand éclat décoratif. » (Burckhardt,
p. 588.)
Lafenestre le dit élève de Benedetto Bonfigli et condisciple de
Pérugin.
(1) Ou le petit peinturlureur.
(240)
46^ c La visite de saint Antoine à saint Paul ermite ».
Salle de la vie des saints;
47® ce Le iiape Alexandre VI ». Fragment de la firesque
if La Résorreetion ». — Acquis par le Gouvernement pour
le Musée des arts décoratifs et industriels ;
48^ a Un Cardinal ». Fragment de la fresque a L'As-
somption ». ^ Même destination actuelle ;
(Tous les trois dans l'appartement Bor^a, au Vatican )
t ... Alexandre VI fit de lui son peiatre de cour. C'est pour ce
pape qu'il peignit les lunettes et les Yoùtes des cinq salles de
l'Appartamento Borgia, au Vatican (i492-449i). Ce sont des pro-
pbètes, des sibylles, des apôtres, des saints trônant ayec leurs
soifants, des légendes de différents saints, des scènes du
Nouveau Testament : le tout sans grand effort de pensée» mais
ayec nombre de traits et d'épisodes naïfs et un riche effet décoratif.
(L'artiste a eu yraisemblablement pour collaborateur le maître de
Perazzi, Pietro d'Andréa, de Volterre.) i (Bdrckhardt, p. S89.)
XVIII. — Sandro di Mariano Filipepi, dit Botti-
ceUi (1447-iMO). École florentine.
« Ëlèfe de Fra Filippo Lippi, n'est pas le peintre des grandes
conceptions ni des grandes tâches; le naturalisme de ses figures
n'est pas non plus très serré, son dessin est souvent fautif» la
vivacité dans le mouvement qu'il aime dégénère parfois chez lui en
une sorte de hâte maladroite; quant aux nouveaux procédés de
l'huile et du vernis, après s'y être essayé dans sa jeunesse, il les
abondonna, et plus tard, alors que presque tous ses contempo-
rains les employaient, il parait les avoir tout à fait ignorés. L'art
de Botticelli glt surtout dans la grâce, dans le charme original et
chaste de ses figures, de ses types, de ses mouvements, dans son
imagination propre, qui est souvent d'une féerie toute magique. >
(BURCKHARDT, p. 558.)
( 241 )
49<* « Une femme portant un fagot ». Fragment de la
fresque « La Tentation du Christ », au mur de droite de
la chapelle Sixtine, au Vatican (peint vers 4481). —
Acquis par le Gouvernement pour le Musée des arts
décoratifs et industriels ;
50> « Un groupe de six têtes ». Idem ;
51® c( Un enfant». Idem;
52» « Deux têtes ». Fragment de la fresque « La vie de
Moïse », mur de droite de la chapelle Sixtine;
53° Une tête d'homme ;
54® « Tête de femme », partie du tableau : « La nais-
sance de Vénus », au Musée des OfiQces, à Florence.
XIX. — Giovanni di Pietro, dit Le Spagna
(d'après son origine espagnole), mort vers 1530. Élève du
Pérugin. École de Pérouse.
Selon bURCKHARDT (p. 591), le caracière de ses premières pein-
tures semble indiquer que son maître ou son modèle était plutôt
Fiorenzo. De bonne heure Savant 1503), il semble avoir connu
Raphaël, et cette influence fut décisive pjur son talent.
55<> ce Les neuf Muses ». Fresque provenant de la villa
Magliana, près de Rome, actuellement au Musée du
Gapitole.
Le bas de ces fresques, jusqu'à mi-jambe de chaque
sujet, avait été endommagé par le temps.
Guffens, dans ses copies, a reproduit ou refait cette
partie du corps, de manière à faire supposer que Tœuvre
n'a jamais été détériorée.
Selon BURCKHARDT (p. 591), elles sont de la dernière manière de
l'artiste.
( 242 )
Ces neuf muses ont été acquises par S. M. Léopold II
pour son château de Laeken.
XX. — Lionardo da Vinci (1452-1M9).
c Rlève de Yerrocchio, assure à TÉcoie florentine cette gloire
bien méritée d'avoir vu, la première, sortir de son sein le génie
libérateur. » (Burckrardt, p. 644.)
56® « La Vierge et TEnfant Jésus ». Fresque qui lui est
attribuée, dans le couvent San Onofrio, à Rome. Copié en
1892. — Acquis par le Gouvernement pour le Mu.sée des
arts décoratifs et industriels.
XXI. — Bernardine Lnini, né vers 1470, mort après
1529. Élève de Léonard de Vinci.
Dut, selon Burckhardt (p. 720), sa première éducation à un
artiste milanais de l'école de Foppa. Mais quand Léonard de
Vinci s'établit à Milan, le jeune peintre s'attacha au maître avec
enthousiasme, et sur ce fondement solide, continua à se déve-
lopper lui-même, tant son indestructible naïveté n'empruntait au
maître que les éléments conformes à sa propre valeur. Son goût
pour la beauté et l'expression psychologique des tètes, pour le
caractère de jeunesse dans la béatitude, trouvait k se rafraîchir
chez un tel maître et à s'y épanouir... »
57® « L'ensevelissement de sainte Catherine d'Alexan-
drie ». Sur le sarcophage se trouvent les lettres G. V. S. X.
(Gatharina, Virgo, Sponza, Ghristi . Fresque au Musée
Bréra, à Milan. — Acquis par le Gouvernement pour le
Musée des arts décoratifs et industriels ;
Belle et simple composition, œuvre primitive, dit encore Burck-
hardt, p. 731.
( 243)
XXII. ~ Tommaso di Ser Giovanni Goidi da
Caste! 8. Giovanni, dit Masaccio (1401-1428). Était,
dit Burckhardt, p. 544, d'après Topinion vraisemblable
de Vasari, Télève de Masolino.
58° a Le portier du couvent ». Fresque au Musée des
Offices, à Florence.
XXIII. — Fra Filippo (di Tommaso) Lippi, né vers
1406, mort en 1469. Elève de Masaccio selon Vasari.
f Filippo doit à ce mallre et à son école naturaliste le sentiment
de la vie dans la composition, la grâce dans l'exécution du détail,
la vérité du caractère, surtout frappante dans les portraits (ses
lypes, très naturalistes, sont souvent d'une grande laideur,
ramassés, la tête carrée et déprimée, le nez court, la bouche
large; le coloris de même est généralement affreux). » (Burck-
HABDT, p. 551.)
59® « Son portrait », peint par lui-même. Musée des
Offices, à Florence.
XXIV. — Raffitello di Giovanni Santi, né à Urbin
en 1483, mort à Rome en J523. Élève du Pérugin.
60^ « Un ange ». Fragment de fresque au Musée de
l'Académie de Saint-Luc, à Rome. — Acquis par le
Gouvernement pour le Musée des arts décoratifs et
industriels.
Guiiens ajouta à cette splendide série de productions
de maîtres italiens, une copie de : !<> « Médée méditant
la mort de ses enfants ». Fresque de Pompéi d'après le
( 244)
chef-d'œuvre de Timonaque. Musée national de Naples;
et S*, de Pierre Breughel (le Vieux), né vers 15!26 à
Breughel, près de Bréda, mort à Bruxelles en 1568 : « La
parabole des Aveugles », datée de 1568. Musée de Naples;
et a Le Solitaire », du même. Idem.
Guffens fut élu membre titulaire de la Classe des beaux-
arts le 6 janvier 1876. Il remplaçait Gustaaf Wappers. Il
ne passa pas par le grade de correspondant.
11 avait obtenu la médaille de vermeil en 1848 et la
médaille d*or en 1851, aux Salons de Bruxelles.
En 1855, il fut nommé chevalier de TOrdre de Léopold,
promu officier en 1869 à la suite de l'inauguration des
halles d'Ypres, et commandeur en 1885.
Comme décorations étrangères, il avait obtenu : en
1860. la 4« classe de TOrdre de l'Aigle rouge de Prusse,
ainsi que la l^e classe de l'Ordre du Lion de Zaeringhen,
de Bade; en 1861, l'Ordre de la Couronne de chêne de
Hollande (officier); en 1865, la 1" classe de l'Ordre du
Faucon blanc de Saxe-Weimar; en 1871, l'Ordre de
Saint-Grégoire le Grand ; et, en 1875, TOrdre de François-
Joseph d'Autriche (officier).
Guffens appartenait depuis le 23 avril 1886 à la Com-
mission directrice des Musées royaux de peinture et de
sculpture.
11 avait été élu en 1884 membre effectif du corps
académique de l'Académie royale des beaux-arts d'An-
vers.
Indépendamment de l'Institut de France, où il fut élu
correspondant de l'Académie des beaux -arts en 1873,
il eut encore l'honneur d'appartenir à l'Académie de Saint-
( ^ )
Luc, à Rome, ainsi qu'aux Académies d'Amsterdam, de
Berlin, de Dresde et de Munich.
Il fit aussi partie de la Société ecclésiologique de
Londres.
Guffens s'était marié en 1852. De son mariage sont
issus deux filles, Fainée, Hubertine, qui fut la compagne
de ses séjours en Italie, Thécla, la seconde, qui a épousé
Alphonse Diegerickx, archiviste de l'État, à Gand, et
un fils, Victor, capitaine-commandant au régiment des
Grenadiers.
Déjà, lors de son avant-dernier séjour en Italie, il
avait ressenti les premières atteintes du mal qui devait
l'emporter. Dès qu'il fut rétabli, il en reprit le chemin.
Ce fut peu de temps après son nouveau retour en
Belgique qu'une seconde apoplexie le frappa en pleine
séance de la Classe des beaux-arts, le 4 janvier 1900 :
il s'ensuivit une paralysie partielle du côté gauche. Sa
convalescence fut assez longue. Il caressait toujours
l'espoir de revoir l'Italie pour y continuer ses copies,
lorsque au commencement du mois de juillet 1901 une
troisième apoplexie se déclara et, en peu de jours, la
mort le frappait définitivement.
Les circonstances m'appelèrent à parler au nom de la
Classe des beaux-arts lors des funérailles qui eurent
lieu le 15 juillet à Schaerbeek, mission que j'ai été
heureux de remplir en raison de la profonde estime et
de la sincère amitié que je professais pour Guffens. Et
c'est sous l'impression de ces sentiments que j'ai terminé
mon discours par ces paroles :
<c Cher et bien-aimé confrère, au moment où ta
( 246)
dépouille mortelle va être rendue à la terre, au moment
où ton âme sereine sera dans ce Monde céleste qui, de
ton vivant, excitait si profondément ton pinceau, Monde
immatériel où tu cherchais tes plus belles et tes plus
suaves inspirations, tes confrères, tes collègues, tes
amis, tes admirateurs t'adressent, d'esprit et de cœur,
non leur dernier adieu, mais leur au revoir dans cette
éternité où les âmes pures et vaillantes d'ici-bas trouve-
ront leur récompense.
1» Guffens était un chrétien profondément convaincu. Il
avait la foi sans bornes. Il est mort dans la paix du
Seigneur.
» Que sa famille reçoive ici l'expression de notre
sincère condoléance, surtout sa fille Hubertine, l'ange
gardien de ses dernières années, de ses derniers
moments, et la réelle personnification du dévouement
filial.
» Guffens a eu tous les honneurs durant sa longue et
belle carrière : distinctions honorifiques et titres acadé-
miques. Il a droit à tous nos regrets et à tous nos
souvenirs dans la mort. »
ËDM. MaRCHAL.
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LEVENSCHETS
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' . * '
geboren te Antwerpen cUn a 7*» A^ril r^3o,,aldaar overleden
den-So"" Maart x8gg.
Petrus Génard werd geboren te Antwerpen den
27»°.April 1830. Hij ^ezoeht ejBR paar bijzonéere gestich>
ten van lager en laiddelbaar onderWiJ6, miaar reeds op zijn
veertiende jaar verliet hij de scbool éti werd beambte op
het kantoor van den heer Selb, ontvanger van het Bureel
van Weldadigbeid. Al spoedig gevoeldë de kndap, dat hij
niet in de wieg gelegd was voor het baantje van klerk of
van rekenplichtige : Fraaie Letteren en wetenschappelijke
studiên trokken hem aan. Evenals de meeste jongelingen,
die zich gedreven voelden tôt het beoefenen dier edeler
vakken, trad hij in een der kringen, waar men zich toe-
legde op Vlaamsche letterkunde en waar men dweepte
met het nieuwgeboren ideaai der Vlaamsche jeugd^ de
eigen taal in eere te herstellen en het volk wakker te
( 248 )
schudden uit zijn onverschilligheid voor zijn eigen roem-
rijk verleden. Hij maakte verzen en novellen zooals zijne
kamerâden, vertaalde een tooneelstuk van Goethe en
schreef over dramatische kunst. Maar wat niet allen
deden : hij zette zijne zeer onvoUedige studiên voort,
leerde op eigen hand nieuwe en oude talen aan en las
veel over geschiedenis, kunst en oudheidkunde. Zijn
leven lang zou hij trouw blijven aan de overtuiging en
aan de voorliefde zijner jeugd. Génard was immer een
volbloed vlaamschgezinde; in den politieken strijd, voor
de rechten zijner taal, trad hij niet op omdat hij met
zijn rust- en vredelievend karakter zich liefst buiten aile
rumoer en kamp hield ; maar in zijne schriften, in zijn
leven ais ambtenaar en als privaat mensch beleed hij
op zijne wijze en in zijnen kring de leer, die hij in de
opwelling van zijn jeugdig hart had omhelsd. Hij zou
zich naderhand niet meer aan letterkunde v^agen, omdat
in het latere leven de zucht naar stellige kennissen bij
hem verreweg de verbeelding zou overheerschen en
omdat hij, ofschoon begaafd met een warm gemoed en
een open zin voor elke kunstuiting, toch zelf geen kunste-
naar was. Hij zegde al vroeg vaarwel aan de poëzie en
aan al hare verlokkingen, maar tôt in zijn laatste dagen
bleef hij een hartstochtelijke liefhebber en een bevoegd
waardeerder van de tooneelkunst. Van den eersten dag
van het ontstaan van het Provinciaal Leescomiteit voor
Tooneelletterkunde en Tooneelkunst (1854) was hij te
Antwerpen secretaris van dien kring en hij bleef het tôt
in zijn laatste jaren; van het Algemeen Leescomiteit voor
Tooneelletterkunde te Brussel maakte hij insgelijks deel.
Zijne neiging volgende verliel hij zijn kantoor en in
( Si9 )
1849 vroeg en verkreeg hij de plaats van onderbibliothe-
karis der stedelijke bibliotheek te Antwerpen. Daar begon
hij zijn waar geestesleven. Zijne werkzaamheid was
onvermoeibaar en overal waar hij de hand aan stak
leverde hij nuttigen, degelijken arbeid; het eenige wat
men hem ten iaste zou kunnen leggen was dat hij te veel
ondernam om ailes tôt een goed einde te brengen. In de
stedelijke bibliotheek bleef hij tôt in 4863 als onderbiblio-
thekaris, toen werd hij benoemd tôt bibliothekaris; in
1868 werd hem hetambt van archivaris opgedragen; van
1868 lot 1873 vervulde hij terzelfder tijd dat van archivaris
en van bibliothekaris; van 1873 tôt 1896 stondhij aan het
hoofd van het stedelijk archief. Onder zijn beheer werd
een lijvig aanhangsel (Troisième Supplément, 1873) van
den Gatalogus der stedelijke bibliotheek uitgegeven, en
van jaar tôt jaar liet hij een lijst der nieuw aangeworven
boeken verschijnen. Maar zijn loopbaan als bibliotheka-
ris, met hare twee vijfjarige helften, vormde slechts een
tusschenpoos in zijn wetenschappelijk leven; het was
een tijd van overgang; als archivaris was hij gekomen op
de plaats, waar hij zich thuis gevoelde, waar hij zich
een hoogen en welverdienden naam verwierf.
Génard had dit veld zijner studiên en ambtsbezigheden
lief, omdat het hem ruimschoots gelegenheid verschafte
den schat zijner en onzer geschiedkundige kennissen te
verrijken. De jacht op de oorkonde, die een duister
gebleven gebeurtenis toelicht, die een nieuwen naam
doet kennen, een ongekend feit veropenbaart, heeft een
onweerstaanbare aantrekkelijkheid voor hem die er op
uîtgaat; de verrassing van het onverwaehte, de voldoe*
ning over den verworven huit, de prikkelling van het
(250 )
die ontroeringen, dit «enoegen en f^'^^^^Z
Maar voof hem had die inspanning nog een anoer u«
stad harutochtelijk lief, en 8el»kk.g voeWe hij «^
wanneer hii iets kon doen kennen ^^Vj^^^^ï*,^
roem; zijn heel leven heeft hij gewijd aan die taak van
vereering en verheffing. levens-
Niet enkel als haar geschicdschnjyer «« «^ J*^*'"^
verhaler harer grootc mannen droeg Genard tôt den
L'tîvanltwerpen bij. ook als beoefenaar van an^»*
wetenschappen als ^f^.Jl^i'^i::^:^,!^!^
lijke kringen. Zoo gaf hij m 1854 de eersie geu
herdenking van de vierhonderdste venanng ^^'^^f
ling van de Sint-Lucas Gilde; bij het naken van he^
jaar 1877 ging van hem het voorslel uit de dnehonderdste
veijaring van Rubens' geboorledag te vieren en h^-
zelfde deed hij voor Antoon van Dijck omstreeks i»yo.
Niet alleen gaf hij den eersten stoot tôt het innehten dier
vaderlandsche plechligheden, maar onder de ijvengslen
telde hij immer bij het helpen uitvoeren van zijn pro-
gramma. Alleen voor het laatste feest kwam een onge-
nadige ziekte hem verhinderen deel te nemen aan den
gezamenlij k ondernomen arbeid*
Hij was een van de secretarissen der Commissie tôt
inrichting der driehonderdste verjaring van het Land-
juweel van 4 561, en in later tijden ging het hart hem nog
open bij het verhalen van al de hoofdbrekerij en vermoeie-
(251 )
nissen die hij zich op den hais had gehaald. loen hij zich
gelastle een onderkomen te vinden voor de duizende
kunstenaars en letterkundigen, die bij die heugelijke
gelegenheid zijn geboortestad kwamen bezoeken.
En zoo in twintig andere gelegenheden ; er werd niets
ondernomen in het belang van kunsten en letleren, er
werd geen feest gevierd of hij was er bij en stond vooraan
in de rangen van de inrichters. Geene maalschappij van
wetenschappelijken aard kwam tôt stand of hij telde
onder de stichters en ijverige medewerkers. Zoo leverde
hij niet alleen lai van bijdragen in de uitgaven van de
Académie van Oudheidkunde en van het Aardrijkskundig
Genootschap, maar hij was van den beginne af en gedu-
rende lange jaren secretaris van dit laatste. Toen door de
bemoeiingen van de Académie van Oudheidkunde het
verbond der kringen van denzelfden aard in België tôt
stand kwam was hij de secretaris van het eerste Congres
door dit verbond te Antwerpen ingericht ; toen in dezelfde
stad het eerste Aardrijkskundig Congres werd gehouden
vervulde hij nogmaals het ambt van secretaris en ijverde
hij met gunstigen uitslag om soortgelijke congressen in
andere landen te doen bijeenroepen. Hij bevorderde in
beide omstandigheden de wetenschap en droeg er in
mime mate toe bij om voor Antwerpen de eer te verwer-
ven den grondslag gelegd te hebben tôt die zeer belang-
rijke landdagen der wetenschap.
Hij was ook een der stichters van de Antwerpsche
Bibliophilen; in het tijdschrift van dezen kring leverde
hij verscheiden bijdragen en in zijne uitgaven liet hij een
paar werken verschijnen.
Maar in het archief zijner stad lag vooral zijn werk-
(25«)
kring; bel was hem een rijke inijn van bouwstoffen voor
velerlei historische werken. In de eerste plaats komt de
ambtelijke uitgave van het Arckievenblad door hem aan-
gcvangen en voortgezet tôt het twintigste deel. Met de
zorg en de belezenheid die hem eigen waren liet hij
daarin een ontzaglijke menigte oorkonden van allen
aard afdnikken. Henig op zich zelf staande werk van
geschiedkundigen aard was verder de vnicht van zijn
archivarische studiên ; zoo was een zijner eerste schrif-
ten : O.-L.-V. op *t Staaksken (1853). Later kwamen :
L Hôtel des Monnaies d^ Anvers (1874); De Oostendsche of
Oost'lndische Maatschappij ; Les origines commerciales
d'Anvers (1877), en Anvers à travers les âges (1888). Dit
laatste en groote werk was aïs de samenvatting en de
bekroning van wat hij bijeengelezen had over het verle-
den zijner geboortestad.
Génard vatte de geschiedenis van Antwerpen breed en
veelzijdig op ; hij verhaalde niet enkel van hare vorsten, van
hare omwentelingen, van de oorlogen waarin zij betrokken
was en de belegeringén die zij onderstond ; hij handeide
ook breedvoerig over de wijze waarop zij geregeerd werd,
over de ambtenaren die aan haar hoofd stonden, over hare
rechterlijke instellingen, over haar Financiewezen, over
haren Handel, over hare Nijverheid, over hare Kunst.
Volgens het prospectus van zijn werk was zijn plan nog
veel uitgebreider : hij had zich voorgesteld ook de geschie-
denis te schrijven van de Scheepvaart, van de Drukkunst,
van de Letterkunde, van de Muziek, van het Onderwijs,
van de Geneeskunst, van de Weldadigheid, en te doen
kennen wat Antwerpen was op het gebied van Godsdienst,
van Krijgswezen, van Wapenkunde en van wat nog niet
( a.'Ja )
al. Bij het schrijven en drukken van zijn boek bleek het
wel dat zijn plan te veel omvattend was en eenige van de
belangwekkendste hoofdstukken moesten achterwege
blijven. Spijtig genoeg, want de geleerde man die het
leven zijner geboortestad in al zijn uitingen had nagegaan,
die over ailes eene menigte bijzonderheden had opgegaard
in zijn verbazend trouw geheugen en in zijne tallooze
aanteekeningen, hadde ons zeker een rijken schat van
wetenswaardige dingen veropenbaard, geput uit de echte
bronnen. Zooals zijn boek daar voor ons ligt is het nog
een kostelijke aanwinst voor de geschiedenis onzer stad
en door zijn talrijke en wel gekozen afbeeldingen een
hoog gewaardeerde bron voor hen die de menschen en
dingen van vroeger tijden in hun uiterlijken vorm willen
weerzien.
Behalve deze afzonderlijke boeken liet Génard een
menigte bijdragen over de geschiedenis van Antwerpen
verschijnen in allerlei uitgaven waar hij aan medewerkte.
Wij vermeidden reeds zijne studiën opgenomen in de
jaarboeken van het Oudheidkundig en van het Aardrijks-
kundig Genootschap ; stippen wij nog aan zijn zeer
belangrijke verhandelingen over de verschillende kerken
en kloosters der stad Antwerpen in de Verzamding der
Graf- en Gedenkschriften der provinde Antwerpen, een
werk waar hij bestendig aan mee werkte.
Zijn ambtstudiën en zijne ingenomenheid met ailes
wat rechtstreeks of onrechtstreeks tôt de kunst behoorde
brachten er hem toe zich met voorliefde op de Oudheid-
kunde toe te leggen. Hij droeg het meeste bij tôt het
stichten van het Antwerpsch Muséum van Oudheden;
in 1876 gaf hij er den eersten Catalogus van uit; in 1895
( 254)
liel hij de Engelsche vertaling van het boek verschijnen.
Eene wetenschap, die hij met niet minder lust beoe-
fende, was de Wapenkunde. Een half dozijn schriften
getuigen er van, en allereerst zijn zeer belangrijk
werk Wapenboek der Antwerpscfie Gemeente-lnstellingen
(4883).
Kunstgeschiedenis was voor hem altijd een geliefkoosd
vak ; onder al de eerelitels, die Antwerpen mag doen gel-
den, is vvel de benijdenswaardigste die van België's eerste
kunststad. In het eigen land bekleedt zij den eererang; in
de wereld lelt zij onder de voomaamste middelpunten
van hoog kunstleven. Génard was er diep van doordron-
gen, en in zijn onverpoosden ijver om zijn moederstad
goed te doen kennen en hoog te doen waardeeren legde
hij er zich vooral op toe hare kunstenaars in helder licht
te stellen. In het lijdschrift Het Tadverbond, waarvan hij
de jaargangen 1853 en 1854 met J.-F.-J. Heremans uitgaf,
komen reeds een paar artikels van hem voor over den
beeldhouwer van Raephorsl en over « Eenige kunstwer-
ken in de Kempen ». In 1855 hielp hij de Vlaamsche
School stichten en gedurende de vier jaar, welke hij deel
maakte van het bestuur van dit tijdschrift, dat nog altijd
voortleeft, liet hij haast in elk nummer de eene of andere
bijdrage van zij ne hand verschijnen. In dit maandschrift
en in andere plaatste hij velerlei stukken over kunst-
geschiedenis, meer bepaaldelijk levenschetsen van
kunstenaren; in de Biographie nationale schreef hij
menig artikel van gelijken aard. In het Rubens-Bulletijn
plaatste hij verscheiden bijdragen over den grooten
meester. In 4857 maakte hij deel van de Commissie gelast
met het uitgeven van den Catalogus van het Muséum van
( 'm )
Schoone Kunsten; omstreeks 1890 schreef hij voor de
verzameling photograpbiên door Ad. Braun naar de voor-
naamste schiiderijen van dit Muséum gemaakt, een
uitvoerigen tekst.
Zijn omvangrijkste werk op dit gebied was zijn
P.-P. Hubens, Aanteekeningen over den grooten meester
en zijne blœdverwanten (1877, in-4o), geschreven 1er
gelegenheid der viering van den driehonderdsten ver-
jaardag van 's meesters geboorte. In dit boek brengt hij
bij elkander wat hij vroeger of later over den prins der
Vlaamsche schilders ontdekt had in het Antwerpsch
archief of elders en brak hij nogmaals eene lans tôt
staving der aanspraak van Antwerpen op den titel van
Rubens' geboorteplaats. Hij achtte Antwerpens' goeden
naam betrokken in den kamp tusschen haar en Siegen,
en met evenvee] v^armte als hij het voor Quinten Massijs
gedaan had, was hij onvermoeibaar in het aanbrengen
van bewijsredenen om zijne bewering te staven.
Génard trad op als geschiedschrijver der kunst nu een
halve eeuw geleden, op het oogenblik dat die wetenschap
in onze gewesten en voor onze school nog in de luiers
lag. Hij telde onder de eersten. die zich stelden aan den
arbeid om uit de gelijktijdige oorkonden stellige berich-
ten omtrent den levensloop der kunstenaars op te sporen
en bewezen feiten de plaats van overgeleverde sprookjes
te doen innemen. Hij volbracht een goed deel van dien
dorren maar nuttigen arbeid. Hij had te worstelen tegen
zijn eigen ingeboren neiging om de feiten onder hun
mooiste daglicht te stellen, om voor zijn geliefd Antwer-
pen en voor zijne dierbare dooden te pleiten; maar aan
de schriftelijk bewezen waarheid kende hij alleen geloof-
( 256 )
ji.
waardigheid loe. Hij had een juist en fijn gevoel voor
kunstschoon, ongelukkiglijk had hij zich te zeer aan zijn
stiizittend leven gewend om in den vreemde de meesters
in hunne werken te gaan studeeren en zoo kon hij nage-
noeg alleen schrijven over kunstenaars naar hetgeen hij
in het archief ontdekte.
Quinten Massijs en Rubens waren voor hem de meesters
bij \ntnemendheid : telkens kwam hij terug op hen, en tel-
kens bracht hij iets nieuws aan. Voor Jordaens had hij
ook al vroeg een hooge vereering en hij was de eerste
die de aandacht op den te weinig gekenden meester riep
en een Gatalogus zijner werken poogde samen te stellen.
Het raadselachtige figuur van Adam van Noort trok hem
eveneens aan, een paar keeren kwam hij terug op dien
meester en hij beloofde er nog vollediger berichten over,
die ongelukkiglijk achterwege bleven.
Niet enkel als geschiedschrijver der kunst maakte
Génard zich hoogst verdie nstelijk, hij stond de kunste-
naren ook met raad en daad ter zijde. Door de meeste
onzer historieschilders werd hij geraadpleegd over de
keus hunner onderwerpen en over de historische bijzon-
derheden, die zij in het oog te houden hadden; met
dezelfde gedienstigheid en belezenheid hielp hij allen.
Aan Leys bezorgde hij de onderwerpen zijner muur-
schilderingen in het Antwerpsch stadhuis; aan Guffens
en Swerts die hunner werken uitgevoerd in de woning
van baron van Schilde ; de Keyser stond hij ter zijde bij
het aanleggen zijner tafereelen in de voorzaal van het
Muséum; hij was de raadsman van Ooms en van der
Ouderaa voor hunne muurschilderingen in het Gerechts-
hof, en aan dezen laatste bezorgde hij de onderwerpen,
(257 )
voor verscheiden zijner historische doeken, zooals hij
ook aan Janssens en Stalins zijne hulp bood voor hunne
glasramen in O.-L.-V. kerk.
Ëen levendig belang stelde hij niet alieen in de
nieuwe maar ook in de oude Glasschildering; herhaal-
delijk schreef hij over de historische ramen van O.-L-V.
kerk Ook de geschiedenis der Bouwkunst trok hem aan :
de artikels in de Biographie nationale van Dominicus en
Herman de Waghemaekere werden door hem geleverd;
over al de kerken van Antwerpen en voornamelijk over
de hoofdkerk schreef hij. Voor het bewaren onzer merk-
waardige gebouwen ijverde hij voortdurend. Al de open-
bare verzamelingen van kunstschatten te Antwerpen
hebben, de eene min, de andere meer, verplichtingen
aan hem : het Muséum van Schoone kunsten, aan wiens
Catalogus hij meewerkte; het Muséum van Oudheden, dat
hij hielp stichten en waarvan hij den Catalogus vervaar-
digde; het Muséum Plantin-Moretus, bij wiens aankoop
hij werkzaam was, nadat hij de geschiedenis der be-
roemde drukkerij had toegelicht en het leven van Kilia-
nus, haren grooten proeflezer, had doen kennen.
Men kan in het oude Antwerpen geen stap doen zonder
sporen van zijn verlichte bemoeiingen te vinden; in de
nieuwe stad werd hij geroepen om de menigvuldige
straten te doopen, die daar in de laatste veértig jaren
werden aangelegd, en bij het vervullen dier taak vond
hij nog gelegenheid de namen zijner beroemde stadge-
nooten te vereeuwigen.
Zijne talrijke verdiensten werden op velerlei wijzen
herkend, aile wetenschappelijke kringen rekenden het
tôt eer hem onder hunner leden te telien; bij het stichten
(258)
der Koninklijke Vlaamsche Académie werd hij onder de
eerste leden benoemd; de Koninklijke Académie te
Bnissel koos hem in 1893 tôt briefwisselend lid. Wij
hebben hem, belaas I te korten tijd in ons midden mogen
zien, eene onverbiddelijke ziekte belette hem kort na
zijne benoeming onze zittingen bij te wonen.
Hij stierf den 30» Maarl 1899, een leven eindigende vol
nuttigen arbeid met zeldzame toewijding en bekwaam-
heid volbracht, geacht door iedereen om zijn ongemeene
verdiensten, geliefd om zijn trouw hart, zijn dienstvaar
digen en zachtzinnigen aard.
Max Rooses.
dLi^/i-'^^^
NOTICE
SUR
JOSEPH DUPONT
MEMBRE DE L'ACADÉHIE
lU à Ensival U 3 Janvier i838, mort à Bruxelles
le 2x décembre x8gg.
Joseph Dupont était une des physionomies les plus
connues des Bruxellois. Tous Tont vu, soit lorsque,
debout à son pupitre, son bras souple et nerveux battait
la noesure, soit lorsqu'il sortait, plein d'entrain, d'un
concert, d'une première ou d'une répétition. Beaucoup
d'entre nous l'ont rencontré dans un costume pitto-
resque : casquette et veston gris, pantalon serré à la che-
ville, remontant la Montagne de la Cour à côté d'un vélo
qu'il poussait avec précaution. Il se dirigeait vers le Bois
pour y faire sa promenade hygiénique. « Le vélo est un
excellent instrument pour les gens nerveux, » disait-il;
<c il vous absorbe au point de vous faire oublier vos
ennuis. » Il roulait avec une sage lenteur, qui ne le pré-
(960)
serva pas pourtant de légères avaries. Nous riions de sa
prudence, mais il faisait chorus avec nous, car il ne cher-
chait qu'une distraction dans le vélo, et n'avait nulle
prétention à jouer le sportman.
Cette physionomie, si connue des Bruxellois, n'était
pourtant pas originaire de notre ville.
Joseph Dupont naquit à Ensival le 3 janWer 1838. Il
reçut de son père les premières leçons de musique, et
fréquenta ensuite le Conservatoire de Liége^ alors sous la
direction de Daussoigne-Méhul, où il remporta en 1855
un premier prix de solfège. 11 était en même temps tim-
balier à l'orchestre du théâtre de la ville, poste qu'il
quitta pour passer à celui de la Monnaie en qualité de
premier violon. 11 suivit en même temps les cours du
Conservatoire de Bruxelles, où, en 18()0, il remportait un
premier prix de violon dans la classe de Léonard. Cepen-
dant la virtuosité ne l'attirait pas, et il quitta presque
aussitôt ce champ d'action pour se livrer à la composi-
tion; déjà en 1861 il obtenait, à l'unanimité, le second
prix de Rome avec sa cantate : Agar dans le désert. Les
journaux de l'époque font de son œuvre un éloge des
plus flatteurs, en cela parfaitement d'accord avec l'opi-
nion du jury, qui lui avait accordé trois voix pour le
grand prix. 11 Tobtint deux ans plus tard avec sa cantate :
Paul et Virginie, qui brillait plus par l'entente des
situations, par le sentiment de l'action dramatique, que
par l'invention personnelle. Sa grande habileté lui valut
son succès.
Libre d'étudier à sa guise, il partit aussitôt pour l'Italie.
Venise fut sa première étape; sa correspondance relate
ses impressions enthousiastes sur les peintres de cette
( 261 )
ville : « J'ignorais la peinture italienne, s'écrie-t-il,
j'ignorais les Véronèse, les Titien, les Tintoret! Venise me
les a révélés. »
Il est peu question de musique dans ses lettres de
Venise, mais beaucoup de peinture ; Dupont fréquentait
assidûment les musées, meublant son esprit d'impres-
sions d'art, notant en outre tout ce qu'il pouvait trouver
d'original dans la vie et les mœurs des habitants.
D'une activité fiévreuse, il ne néglige aucune occasion
de se faire connaître, de se mêler au mouvement musical,
de se créer des relations qui réaliseront son rêve : trouver
un poème d'opéra ! Il veut à tout prix écrire pour le
théâtre ! Ce vœu semble pourtant ne s'être jamais réalisé ;
il n'a pas déniché l'oiseau rare ! Mais si nous n'avons pas
pu suivre dans sa correspondance les phases de ces évé-
nements, nous trouvons Dupont en proie à un découra-
gement qui coïncide avec eux. Il commence à voir clair
en lui-même, et n'échappe pas à cette dure épreuve, par
laquelle tout artiste passe tôt ou tard : « Mon bagage
scientifique est suffisant, dit-il, mais il n'est pas digéré,
et je n'arrive pas à l'appliquer à mes œuvres. » Chez
les uns, cette épreuve a pour effet de retremper l'esprit
et de lui donner une force nouvelle pour la lutte. Chez
les autres, le découragement amène l'annihilation des
facultés et tue les forces d'action. Dupont avait une
nature trop bien trempée pour succomber à cette néfaste
influence. Il avait assez d'énergie pour prendre une
suprême résolution, dût-elle même anéantir quelques-uns
de ses rêves.
A part une ouverture, Italia, écrite sur des thèmes
nationaux italiens et exécutée en 1865 à la séance
( Wi )
annuelle de l'Académie, il n'est plus guère question de
ses aspirations créatrices.
En 1867, il est à Berlin; il a porté ses vues sur la
direction de l'orchestre, et parait avoir renoncé à la
composition. Puissamment secondé dans ses efforts par
notre compatriote, M"* Désirée Artôt, alors très appré-
ciée à Berlin, il ne tarde pas à être engagé comme chef
d'orchestre par Merelli, directeur d'une troupe italienne,
et émigré avec lui à Varsovie, où il fonctionne de 1867
à 1870. 11 fait encore avec le même impressario la cam-
pagne de 1870-1871 à Moscou.
Il avait profité de son séjour en Italie pour s'assimiler
la langue du pays, qu'il parlait couramment; cette étude
lui était d'un puissant secours dans cette étape de sa vie.
Cette situation ne pouvait satisfaire longtemps ses
aspirations, car s'il avait renoncé à la carrière du com-
positeur, ce n'était certainement pas dans le but de con-
tribuer à perpétuer la routine du théâtre italien. Il entre-
voyait un horizon plus vaste.
bln 1872, il saisit avec empressement l'occasion qui lui
est offerte par M. Avrillon, et revient à Bruxelles se
placer à la tête de l'orchestre de la Monnaie. En même
temps, il est appelé par M. Gevaert au Conservatoire de
Bruxelles en qualité de professeur d*harmonie. Il ne
quitta sa chaire de professeur que de 1886 à 1889, pen-
dant les années où il fut directeur de la Monnaie. Il a
formé une nombreuse pléiade d'élèves. Tous pourraient
témoigner de son zèle et de son activité ; il ne se conten-
tait pas de donner son cours : il y travaillait chez lui pour
Le perfectionner, pour amonceler les matériaux néces-
saires. On retrouvera sans doute dans ses papiers un
( 263 )
traité complet d'harmonie, car il fut fréquemment ques-
tion de ce travail entre nous. Il parlait souvent, dans
l'intimité, des bizarres solutions d'accords qu'il avait
trouvées : « Voici un nouveau petit casse-tête », disait-il ;
et il s'amusait beaucoup lorsque nous n'en trouvions pas
immédiatement la solution. Dupont était plutôt un cher-
cheur qu'un instinctif. Tout ce qu'il savait, il l'avait acquis
plus par la force de sa volonté que par son tempérament
naturel.
Arrivé au pupitre de chef d'orchestre de la Monnaie,
il entrevoit immédiatement les lacunes à combler. La
routine régnait en maîtresse à l'orchestre; les vieux
racleurs et les souffleurs ankylosés qui faisaient paisi-
blement leur partie n'étaient pas l'affaire de Dupont : il
lui fallait des éléments jeunes, bien doués, animés de
bonne volonté, capables de rehausser l'éclat des exécu-
tions qu'il rêvait. Il élimine les éléments disparates et
réussit à s'attirer la sympathie des artistes de talent dont
il s'entoure ; il devient non seulement leur chef attitré,
mais leur chef moral.
La justesse de coup d'oeil, l'esprit d'ensemble et l'éner-
gie que déploya Dupont dans cette réforme, devaient lui
conquérir le succès. Il avait vu juste; l'avenir le prouve,
car de cette époque date l'ère brillante du théâtre de la
Monnaie.
Chaque campagne amenait de nouveaux progrès, et en
un temps relativement court, la Monnaie s'éleva au rang
d'un théâtre de premier ordre, rivalisant, dépassant
même l'Opéra de Paris, classé à cette époque comme un
des meilleurs.
La réorganisa n ne se fit pas sans peine. La pre-
( 364)
mière année fut dure et peu féconde en résultats artis-
tiques ; car rien n'est difficile à déraciner comme la rou-
tine! Il ne suffisait pas de réorganiser Torchestre, il
fallait modifier Tesprit des chanteurs. Cette tâche était
plus ardue encore que la première. Les étoiles du chant
croient devoir s'imposer parce qu'elles sont rares; elles
aspirent à être le but et non le moyen, et n'envisagent
la réalisation d'une exécution artistique qu'au travers
de leur succès personnel ; or le public aurait protesté si
on l'avait privé de ses étoiles pour obtenir une exécution
plus homogène 1 II fallait manœuvrer avec prudence.
Dupont eut ce talent. Il s'efforçait de transformer peu à
peu l'opinion, s'attachait des amis dévoués qui défen-
daient ses idées et faisaient entrevoir la nihilité des
exécutions basées sur un succès personnel de virtuose.
En 1873 déjà nous voyons figurer parmi les premières
exécutions le Tannhàuser de Wagner et le Don Juan
de Mozart. L'année 1874 n'apporte comme nouveautés
que Pierre Fantôme, de Vercken, le Passant, de Palha-
dille, et MaocimUien, de Limnander, ouvrages quelque
peu oubliés depuis.
En 1873, M. Campo Casso succède à M. Avrillon à la
direction; il y reste jusqu'en 1876, époque à laquelle
commence la longue gestion de MM. Stoumon et
Calabresi.
En 1876, on exécute pour la première fois le Requiem
de Verdi et Carmen de Bizet; en 1877, c'est le tour de
Piccolino de Guiraud, et d'Aïda de Verdi; en 1878, Paul
et Virginie de V. Massé; en 1879, le Timbre d'argent de
Sainl-Saëns ; en 1880, la Flûte enchantée de Mozart ; en
1882, Hérodiade de Massenet, et, en 1883, Jean de Nivelles
( 265)
de Delibes et le Méphisto de Boïto^ qui obtint un si grand
et si légitime succès. Pendant cette saison, la Monnaie
accorda Thospitalité à la troupe allemande de Neumann,
qui pour la première fois à Bruxelles fit entendre inté-
gralement la tétralogie de V Anneau du Nibelung de
Wagner, Le succès que le public fit à ces auditions et à
leurs interprètes, sous l'habile direction de Seidl, prouva
que les efforts de Dupont commençaient à porter leurs
fruits. Cette œuvre, plus que toute autre, exigeait un
public sérieux et attentif. 11 est juste d'ajouter que les
interprètes avaient noms : M"»e8 Materna, Reicher-Kinder-
man, M. Scaria, etc.
En 1884, nous voyons figurer comme premières,
Sigurd de Reyer, Manon de Massenet, Joli Gilles de
Poise, et enfin, en 1885, la mémorable exécution des
Maîtres Chanteurs de Wagner, avec M™" Caron (Éva),
Deschamps (Madeleine) et M. Jourdain (Walther).
On n'avait pas trop négligé les compositeurs nationaux,
car de ces années datent Sir Witlame et le Capitaine
Raymond de Colyns, Georges Dandin et la Bernoise
d'Emile Mathieu, le Chanteur de Médine de Demol, ainsi
que plusieurs ballets de Stoumon.
En 1885-1886, M. Verdhurt fut appelé à la direction de
la Monnaie en remplacement de MM. Stoumon et Cala-
bresi, démissionnaires. Cette gestion de courte durée (un
an à peine) mit cependant au jour trois œuvres incon-
nues du public bruxellois ; nous voulons parler des Tem-
pliers de LitoIfiF, de Saint-Mégrin des frères Hillemacher,
et de Gwendoline de Chabrier. La réputation de la
Monnaie était faite à l'étranger, comme le prouve en
1881 et en 1884 l'engagement de Dupont au théâtre
Italien de Londres.
(266 )
La période la plus prospère de la Monnaie date de 4886.
Dupont, avec son collègue Lapissida (alors régisseur), se
décide à reprendre la direction du théâtre, laissée vacante
par la faillite de Verdhurt. Il conserve néanmoins son
bâton de chef d'orchestre.
La première année, il monte Laknié de Delibes, les
Contes d'Hoffmann d'OfFenbach, et la WaUcure de
Wagner. Ce fut la première audition en langue française
de l'œuvre de Wagner. L'exécution, très soignée et con-
fiée à des artistes tels que M"«» Litvinne et Martini et
M. Ëngel eut un plein succès, auquel vint s'associer la
presse étrangère, largement représentée. On put alors
apprécier les progrès réalisés par les chanteurs et par
l'orchestre. De l'unité dans l'interprétation, plus de
tiraillements de personnalités encombrantes, avides de
se faire applaudir au-dessus de tout et de tous, un effort
général tendant à donner à l'œuvre son véritable carac-
tère. Dupont avait fait appel à ses sympathies, et s'était
entouré pour l'étude des rôles d'artistes de valeur,
connaissant à fond l'œuvre wagnérienne. La Walkûre eut
une longiie série de représentations, et dès ce moment
Wagner est intronisé à Bruxelles.
Plusieurs ouvrages importants voient encore le jour
pendant la gestion de Dupont. Notons en passant les
Pêcheurs de perles de Bizet, Gioœnda de Ponchielli,
Jocelyn de Godard, les Aventures d^ Arlequin des frères
Hillemacher, le Roi Va dit de Delibes, Richilde de
Mathieu, Milenka^ le joli ballet de Jan Blockx, monté avec
beaucoup de luxe, et pour terminer, la magistrale reprise
du Fidélio de Beethoven, avec les récitatifs de M. Gevaert,
et M™« Caron pour héroïne.
y
( 267 )
Encore une inoubliable soirée ! M. Gevaert avait bien
voulu aider les directeurs de ses conseils autorisés, et
l'œuvre de Beethoven rayonnait dans toute sa splendeur I
M™e Caron incarna le rôle de Léonore, et, par son talent
de tragédienne et de chanteuse, contribua dans une
large pail à la réussite de Tœuvre. Les représentations
de Fidelio furent non seulement un succès artistique,
mais encore un succès de public. Ce fait démontre une
fois de plus que la masse doit être guidée, et que, sous
une impulsion intelligente, elle arrive à la compréhen-
sion. Pour atteindre un but artistique, il faut plus encore
que la bonne volonté : il faut découvrir des interprètes
de valeur et savoir se les attacher. Dupont n'avait pas
failli à cette mission ; les noms de M™«» Caron, Blanche
Deschamps, Martini, de MM. Seguin, Engel, Sylva, etc.,
en font foi.
Malheureusement, cette période prospère allait prendre
fin. Dupont, par un excès de délicatesse, ne voulant pas
engager à l'aventure les garanties de ses actionnaires,
concluait, après trois années de direction, que les res-
sources du budget étaient insuffisantes et écrivait, en ce
sens, . au conseil communal. La réponse fut que l'on
renomma MM. Stoumon et Calabresi, qui s'étaient mis
sur les rangs in extremis,
Dupont parut enchanté d'être délivré de cette charge,
« trop lourde pour lui», disait-il; mais au fond, il était
trop artiste pour abandonner sans regret l'œuvre qu'il
avait si bien menée, ou contribué à mener, pendant de
longues années. Son influence n'avait-elle pas été visible
pendant la première gestion de MM. Stoumon et Cala-
bresi? Il est certain que son indifférence n'était qu'appa-
18
( 268 )
rente, et le chagrin qu'il en conçut fut peut-être la cause
de sa fin prématurée.
Son départ fut une grande perte pour les Bruxellois,
car, à partir de ce moment, le théâtre de la Monnaie
retomba dans Tancienne ornière. Dupont eut le chagrin
d'assister en spectateur impuissant à l'émiettement de
son œuvre.
Heureusement, son activité ne s'était pas bornée au
théâtre. En 1873, il avait été nommé chef d'orchestre
des Concerts populaires. Il vit grandir, se développer et
prospérer cette institution qu'il n'abandonna qu'à sa
mort.
Je devrais retracer l'histoire des Concerts populaires
pour faire apprécier d*une façon complète l'impulsion que
Dupont sut donner au mouvement musical de Bruxelles.
On se rappelle les superbes exécutions qu'il réalisa
pendant un espace de vingt-six ans. L'énumération des
œuvres nouvelles qui y ont vu le jour deviendrait fasti-
dieuse. Ceux que la question intéresse peuvent se ren-
seigner au volume : Les Concerts populaires, publié lors
du vingt-cinquième anniversaire de la direction de
Dupont. Les noms de Beethoven, Bach, Wagner (ce der-
nier dans une large mesure), Berlioz, Blocltx, Borodine,
Chausson, Chabrier, d'Indy, Gluck, Gilson (qui eut plu-
sieurs œuvres importantes créées par Dupont), flândel,
Haydn, Huberti, Franck, Lalo, Liszt, Mendelssohn,
Mozart, Raff, Raway, Saint-Saëns, Strauss, Sohumann,
Tinel, pour ne citer de mémoire que ceux-là, témoignent
de l'éclectisme et de l'intérêt toujours nouveau de ses
programmes.
En 1891 fut célébré le vingt-cinquième anniversaire
( 269 )
de la fondation des Concerts : symphonie de Samuel,
dirigée par Tauteur, fondateur des Concerts, puis des
fca^paients de la tétralogie du Nibelung et des Maîtres
Chanteurs de Wagner, concerto de Vieuxlemps, exécuté
par E. Ysaye, ouverture d'Éléonore de Beethoven et
fragments de la Damnation de Faust de Berlioz, sous la
direction de Dupont.
A la suite de cette solennité musicale, tous les compo-
siteurs, exécutants, journalistes et les amis de Dupont
se réunirent dans un fraternel banquet, où de nombreux
toasts célébrèrent les services rendus à l'art par l'insti-
tution des Concerts populaires.
Une nouvelle et émouvante cérémonie eut lieu à
l'occasion du jubilé de vingt-cinq ans de la direction de
Dupont. Ses plus illustres collaborateurs prêtèrent leur
concours au concert extraordinaire donné les 4 et
5 mai 1898. Nous y voyons figurer les noms de Van Dyck
(qui chanta pour la première fois en public au concert
du 8 avril 1883 sous l'anonymat d'un X...), M™e Caron et
M. Delmas. Grande scène d'Alceste par M»ne Caron et
M. Delmas, finale du troisième acte et scène du Vendredi
saint de Parsifal, Le Chasseur maudit, de C. Franck.
Programme digne de la fête, par sa composition et par
son exécution.
Il serait injuste d'oublier de citer ici le nom de Léon
d'Aoust, un intime et un dévoué de Dupont. Dût sa
modestie en être blessée, nous devons rendre hommage
à son goût éclairé ; il fut un puissant secours pour Dupont
dans l'organisation des Concerts et dans le choix des
programmes.
Mais si le succès avait couronné les efforts, l'entreprise
( 270 )
avait eu ses revers I Sur une réclamation de MM. Stou-
mon et Calabresi, les successeurs de Dupont, le conseil
communal de Bruxelles avait cru devoir retirer aux
Populaires la jouissance de la salle de la Monnaie. Après
un échange de correspondance entre l'administration
des Populaires et le collège, celui-ci avait maintenu son
refus, se basant surtout sur une lettre des directeurs du
théâtre qui menaçaient de se retirer au bout de la pre-
mière année de leur gestion si M. Dupont réapparaissait
à la Monnaie. Après de nombreuses péripéties, la victoire
resta aux Populaires. Si nos souvenirs sont exacts, l'atti-
tude de la presse et l'indignation du public ne furent pas
étrangères à cette victoire.
Quelques années plus tard la lutte recommençait. Lors
du réengagement des artistes de Torchestre de la Monnaie,
M. Flon, alors leur chef, voulut faire signer aux musi-
ciens rengagement de ne prêter leur concours à aucune
entreprise de concerts sans autorisation de la direction.
Il était naturellement fait exception pour les concerts du
Conservatoire. Ce que Ton n'avait pas réussi à faire
ouvertement, on voulait le réaliser sournoisement. Mais le
but était trop visible. L'attitude énergique de MM. Guidé,
Anthoni, Van Bout, Poncelet et Berendès, chefs de
pupitre à la Monnaie, qui refusèrent de signer leur
engagement dans ces conditions, conjura de nouveau
l'orage; l'opinion publique s'émut à tel point que
MM. Stoumon et Calabresi durent renoncer à leur projet.
Les Concerts populaires étaient de nouveau sauvés I
A la suite de ces événements, chaque audition était
pour Dupont l'occasion d'ovations nouvelles; le public
commençait à s'apercevoir de la véritable cause de la
déchéance de la Monnaie.
(271 )
Ce fut à cette époque que Dupont appela à la direction
des Concerts les chefs d'orchestre étrangers, les Richter,
les Mottl, les Strauss. Personne ne songera à nier le haut
intérêt de l'audition de ces virtuoses de l'orchestre. Cepen-
dant, toute médaille à son revers, et le public s'habitua
si bien à cette invasion étrangère, qu'il y perdit quelque
peu l'intérêt des exécutions conduites par des artistes
qu'il coudoyait tous les jours. L'unité artistique des
programmes devait également en souffrir; le public
recherchait plus l'extraordinaire que le seul intérêt musi-
cal. Toute institution d'art a un but plus élevé que celui
de flatter la simple curiosité : elle doit contribuer à
former le goût et initier aux œuvres d'art avec une
certaine méthode.
Quand j'aurai parlé des concerts de l'Association des
artistes musiciens que Dupont dirigea pendant quelques
années, des différentes fêtes musicales auxquelles il
prêta son concours, du festival de 1880, où l'on exécuta
VOorlog de Peter Benoit et enfin de l'inauguration de
l'Exposition de Bruxelles en 1897, où il dirigea la cantate
inaugurale de Gilson, j'aurai terminé la courte analyse
de la carrière artistique de Dupont.
Dépossédé du sceptre directorial de la Monnaie, Dupont
sut néanmoins maintenir son autorité sur l'orchestre. Il
avait le don d'électriser les masses; un geste nerveux
suffisait pour rappeler au devoir le musicien distrait,
pour faire marquer nettement un rythme ; un mouvement
particulier de la main gauche pour obtenir une nuance
plus délicate. 11 n'avait pas cessé d'inspirer la confiance,
il s'imposait toujours.
Il a laissé quelques partitions intéressantes, des can-
( 272 )
tates de concours, des ouvertures, des fragments sym-
phoniques, des transcriptions et môme une pièce lyrique
flamande : ùe gouden Sleutel, exécutée en mars 1863;
mais quelque mérite que renferment ces partitions, elles
ne témoignent pas d*un tempérament de créateur.
Je ne voudrais pas terminer cette notice sans dire
quelques mots de Thomme, de son caractère.
Dupont avait beaucoup d'esprit naturel, et il était vrai-
ment intéressant lorsqu'il racontait ses aventures de
théâtre. 11 trouvait toujours le côté comique des choses,
et savait les présenter sous une forme pittoresque. 11
n'était pas sentimental et dissimulait généralement son
émotion intérieure sous une apparence moqueuse, qui
cachait son sentiment et le faisait paraître plus sceptique
qu'il ne l'était en réalité.
Je me rappellerai toujours les charmantes heures que
nous avons passées ensemble à Berlin. Il savait donner
un tour intéressant à la conversation, et par ses remarques
piquantes et humoristiques provoquer la bonne humeur.
Après les Concerts populaires, il était fidèle aux rendez-
vous que se donnaient quelques artistes, désireux, soit de
se communiquer leurs impressions, soit de resserrer les
liens de la confraternité artistique. 11 conserva jusqu'aux
derniers moments sa bonne humeur, ainsi que l'amitié
de tous ceux qui l'ont connu, de tous ceux qui savent
rendre un juste hommage au talent et à l'afBAbilité du
caractère.
G. HUBERTI.
mm CENTRALE DES mmi BELGES
EXPOSÉ DE LA SITUATION
an 81 décembre 1901, par M. H. Hymans, seorétalre.
Messieurs,
Le XX<> siècle a débuté, pour notre institution, sous de
favorables auspices. Favorisée d'un nouveau don de
M. Henri van Gutsem, la Caisse a vu son capital s'accroître
de 20,000 francs.
Pareil acte de munificence s'ajoutant aux libéralités
antérieures du généreux philanthrope, aurait en quelque
sorte épuisé pour nous la série des formules de la grati-
tude si, pour acquitter notre dette, nous n'avions trouvé
la forme la plus adéquate aux intentions du donateur :
une majoration du taux de nos pensions. Cette mesure,
décrétée l'année dernière avec l'assentiment de la Classe,
se répétera en 1902. Nous ferons ainsi un nouveau pas
. (274)
vers la réalisation de l'idéal rêvé par les fondateurs de
notre œuvre.
La Caisse des Artistes est avant tout une institution de
prévoyance. 11 importe, dès lors, que ses administrateurs
se pénètrent sans cesse du but poursuivi par le grand
artiste qui prit Tinitiative de sa création, but qui consiste
à soustraire au besoin les veuves de ses associés. Ils ont
aussi pour devoir de tendre, à Toccasion, une main secou-
rable aux membres de la famille artistique atteints par
l'adversité.
Certes, il ne manque pas d'institutions poursuivant un
but similaire; étant donné toutefois que Tadministraiion
de la Caisse appartient, en fait, à la Classe des beaux-
arts, c'est à celle-ci qu'il incombe d'apprécier et ses
besoins et ses obligations. J'ajoute que la dignité de
ceux qu'elle a pour mission de soulager aura moins à
souffrir de l'intervention d'un corps comme le nôtre, que
de celle des œuvres de philanthropie d'une nature plus
générale.
Il eût été sage, peut-être, au moment de l'institution
de la Caisse, de se préoccuper non seulement du sort des
familles d'artistes défunts, mais également de procurer
une retraite aux affiliés eux-mêmes. Nos Statuts ne nous
permettent pas d'affecter les fonds de la Caisse à pareil
usage. On pourrait les reviser, sans doute; malheureuse-
ment la cotisation devrait être au moins décuplée pour
permettre aux membres d'aspirer à une modique pension
de retraite. Et si une mensualité de 1 franc parait lourde
déjà à quelques-uns, comment croire à la possibilité
d'amasser jamais un capital suffisant pour nous donner
(275 )
Tespoir d'atteindre le résultat, si hautement désirable,
d'allouer des pensions à la vieillesse?
Il faut bien le dire, le nombre de nos membres hono-
raires va décroissant d'année en année. Les ressources
extraordinaires déclinent de môme. Alors qu'à l'origine,
à presque toutes les expositions organisées en Belgique,
un tantième était prélevé, sur les recettes, au profit de la
Caisse, et même sur les ventes, il est extrêmement rare
aujourd'hui que nous recevions quoi que ce soit de l'un
ou de l'autre chef.
L'on critiquera la modicité du taux de nos pensions de
veuves; encore faudrait-il considérer ce qu'elles repré-
sentent, en retour des versements efiFectués. On ne dira
sûrement pas qu'il existe une caisse quelconque où une
contribution annuelle de 12 francs, payée durant dix
années, donne droit à une rente de 550 francs.
Il va de soi que si nous avions eu pour toute ressource
les 1,000 francs de recettes que représente, en totalité,
la cotisation de nos membres, ce résultat n'eût pu être
atteint. On voit, dès lors, combien sont vives nos obliga-
tions envers ceux dont la générosité nous permet d'en-
visager l'avenir avec confiance.
Nous avons malheureusement à déplorer la perte de
quatre de nos adhérents, quatre illustrations de l'art
belge, récemment décédées. M"e Euphrosine Beernaert
figurait en tête de nos membres honoraires; M. Peter
Benoit, le grand compositeur; M. Paul De Vigne, une des
gloires de l'Ëcole belge de sculpture ; M. God. Guffens
dont la Belgique n'a pas été seule à déplorer la perte,
étaient membres effectifs.
(276)
La liste de nos adhérents s*éciaircit encore par la
démission d'un membre honoraire, la démission d'un
autre membre effectif et la radiation d*un autre membre
fréquemment, mais en vain, sollicité de remplir ses obli-
gations statutaires.
A ce propos, il peut être utile de rappeler à fllM. les
membres effectifs que la négligence à faire part à Tadmi-
nistration de la Caisse, de leur changement d'adresse,
les expose à être rayés comme démissionnaires.
( 277 )
El AT GÉNÉRAL des recettes et des dépenses pendant
l'exercice 4904, dressé en conformité de Vartide 46 du
Règlement, par M. Edm. Marchai, trésorier.
1. Refiquat de l'exercice 1900 clôturé le
31 décembre ûr, 494 87
3. Cotisations des membres honoraires et
effectif 907 »
3. Intérêts des fonds placés, en 4 ^/^ p. o/q,
au. Crédit communal 24»019 80
4. Intérêts des fonds placés, en 3 p. o/o, au
Crédit communal iSO »
5. Intérêts des fonds placés en rente belge,
2VaP.*/o i,2B0 .
Ensemble 23,821 37
11. —
1. Pensions de dix-huit veuves à SiOO francs
et une à 400 francs 9,400 >
1 Secours : 1© à M^e v« V..., 4O0 francs;
20 à Mn>e V« D... D..., 300 francs; 3» à
m™ Y» De R. ., 100 francs 800 »
3. Différence pour rachat d'obligations Cré-
dit communal 4 ^/j p. %, sorties au
pair au tirage au sort 1,050 35
4. Achat de douze obligations de 1,000 francs
du Crédit communal, 3 p. o/o . . . . 11,606 90
5. Frais divers 325 »
6. Reste disponible le 31 décembre 1901 . 639 12
Ensemble fr. 23,821 37
(ÎW)
■U. — A
TAUCBS. bRÉlÉlS.
Caftaï iBKiît aa Gnnd-fiTre 4 */t p. •/«
du Crédit eoBuiniial fr. 467,100 • 91/M9 50
Cifital inerit ao Gnnd-tivre 3 p. */•
en dédit eommimal iSjOOO • 900 •
Capital iBscrit an Gnmd-liTre 9 V> P- Vo
de la Dette pnbUqae belge 60,000 > 4,500 >
Bn caisse, en imménire, le 4» jan-
TierlOOS 639 4S
Totaux fr 539,739 4S ttJ819 50
( 279 )
COMPOSITION DES COMITÉS EN iOOt.
COMITE CBRTBAL.
Bureau de la Classe des beaux-arts,
MM. H. Maqdet, directeur;
N , vice-directeur;
Màrchàl (le chev. Edm.), secrétaire perpétuel,
trésorier du Comité.
Membres délégués de la Classe,
MM. Éd. FÉTIS;
H. H YUANS, secrétaire du Comité;
Demannez;
J. ROBIE;
J. Stallaert;
N
SouS'Comité d'Anvers,
MM. N..., président;
P. KocH, directeur du Musée.
Sous-comité de Gand.
MM. F. VA» DER Haeghen, président;
N
Sous-comité de Liège,
MM. N , président;
Radoux.
(380)
LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION.
(!«' janvier 1902.)
SA MAJESTÉ LE ROI.
S. A. R. Nr LE Comte de FlandrEc
M. Henri Van Gutsem, à Bruxelles.
(Quotité
paras.
Briayoinne (M»«), rue de Ligne, 55, k Bruxelles .... 90
De Haas, J.-H.-L., peintre, place du Luxembourg, 9, à
Bruxelles . • âO
de Hemptinne, le comte C, rue des Meuniers, 52, à Gand. iS
DE Lalaing, le comte Jacques (de l'Acadéfflie), rue Ducale,
42, à Bruxelles 45
Pologne, Égide, architecte du Palais du Roi, rue de Namur.
12, à Bruxelles 42
Htmans, Henri (de l'Académie) , conservateiir à la Biblio-
thèque royale, rue des Deux-Églises, 45, à Bruxelles • . 42
KocH, Pierre, directeur du Musée de peinture, à Anvers,
Grand Hôtel, à Anvers 42
Maquet, Henri (de l'Académie), architecte, rue du Trône, 20,
à Bruxelles 42
(ÎM)
Marchal (ie chev. Edro.)* secrétaire perpétuel de l'Académie
royale de Belgique, me de la Poste, -63, à Saint-Josse-
ten-Noode i3
Markelbach, A^(de l'Académie), peintre, chaussée d'Haecbt,
155, à Scbaerbeek 34
Prisse, le baron É., rue Gallait, 146, k Schaerbeek ... 42
ROBiE, J. (de l'Académie), peintre, cbaussée de Gharleroi, d47,
à Saint^Ues lez-BraxelIes i3
SiGART, FI, avocat, rue de l'Arbre-Bénit, 97, à Ixelles . . 12
Stallaert, J.-J.-F. (de l'Académie), peintre, ancien direc-
teur et professeur à l'Académie royale des beaux-arts de
Bruxelles, rue des Cbevaliers, 20, à Ixelles 12
Vandeh Haegben, Ferdinand (de l'Académie), bibliothécaire
de l'Université de Gand, fossé d'Othon, 2, à Gand ... 12
Allaert, Poly dore-François, peintre, rue Basse -des -
Champs, 15, à Gand 12
Antoine, Charles-Léon, professeur à l'École de musique,
rue Émile^Garlier, 63, à Namur 12
Audeluof, Frans, directeur de l'École de musique de
TurnhouPt 12
BioT, G. (de l'Académie), graveur, professeur à l'Académie
des bèaiïx-art^ d*Anvers, rue de la Baleine, 30, à Anvers- 12
Braecke, Pierre, statuaire, rue de l'Abdication, 31, à
Bruxelles ; 12
Gantillon, Emile, sculpteur, rue de Cologne, 31, à Saint-
Jo&se-ten-Noode 12
Gharlier, Guillaume, statuaire, avenue de Cortenberg, 35,
à Bruxelles 12
Clutsenaar, Alfred (de l'Académie), rue de la Source, 68,
à Saint- Gilles lez- Bruxelles 12
( 282 )
De Groot, g. (de l'Académie), statuaire, avenue Louise, 484,
à Bruxelles 12
De Jans, Édouard-Bemard, peintre, professeur à l'Académie
des beaux-arts, rue Schul, 35, à Anvers 12
Demànnez, Joseph (de l'Académie), graveur, ancien profes-
seur il l'Académie des beaux-arts, rue de la Ferme, 10, à
Saint-Josse-ten-Noode 12
De Rddder, Isidore, statuaire, rue de Hennin, 74, à Ixelles . 12
De Butter, André, littérateur, rue Boisot, 28, à Anvers (Sud). 1 2
Dewàele, Joseph, architecte, professeur à l'Académie des
beaux-arts, boulevard de la Citadelle, 59, Gand .... 12
Faràstn, Edgar, artiste peintre, rue du Moulin, 30, à
Anvers •••••.»•••..•*••• m
FÉTis, Éd. (de l'Académie), conservateur en chef de la Biblio-
thèque royale, ancien professeur à l'Académie des beaux-
arts, rue Bodenbroeck, 25, à Bruxelles 12
Geyàert, F.-A. (de l'Académie), directeur du Conservatoire
royal de musique, place du Petit-Sablon, 18, à Bruxelles . 12
Goetens, Alphonse, professeur au Conservatoire royal de
Bruxelles, rue Saint-Bernard, 186, à Saint-Gilles ... 13
Haseleer, E.-A., peintre, rue le Titien, 22, à Bruxelles . . 12
Hennebicq, J. (de l'Académie), peintre, rue de Lausanne, 1,
à Saint-Gilles lez- Bruxelles 12
Uerbo, Léon, peintre, rue Wiertz, 65, à Ixelles 12
Hermans, Ch. (de l'Académie), peintre, avenue Louise, 290,
à Bruxelles 12
Hertogs, Joseph, architecte, chaussée de Malînes, 182,
à Anvers 12
HouTODX, L., artiste peintre, digue de Mer, 4, à Middel-
kerke 12
Janlet, Emile (de l'Académie), architecte, rue de la Con-
corde, 58, à Ixelles 12
Kerckx, Jean, statuaire, professeur à l'Académie royale des
beaux-arts, chaussée de Matines, 113, à Anvers .... 12
( 283 )
Lagae. Julea, statuaire, avenue l|ie^§)- Ange, 8, | Broiel|(|a. ii
l^AMORiNiÈRE, J.-P -J^ peintre, rue de^ la Province, i&i,k
Anvers ...«.,*«.«,« » 12
Lynen, Amédi^fi, peintre, rue de la Boue, 6, à Biui^ellçs. 4 S
Mathieu, Emile, (d^ l'Académio), directeur dv GonaervatQira
royal de musique, rue Haul^Port, ^, k Gandt . , < • 48
Motte, Emile, directeur de i'Aça4émia doa bfaux arts de
Mons . « t , * 4â
piON, Louis, peintre, directeur de l'Académie des heaux-aris
de Tournai, f iâ
pûHTiçuE, Edward, peintre, rue Kets, G^ Anvers Oargçr-
hout) 12
pORTiEME, Gérard, peintre, professeur à l'Académie royale
desbeaux-arts, mode rilarmoni^, 80, à Anvers. ... ii
Eadoux , Théodore ^de l'Acadénnie) , directeur du Conserva*
toire royal, boulevard Pi§r0at, d9, h U^ge ..-»'. 43
RoosES, Max, (de l'Acad^mio), conservateur du Musé^ IMan-
. lin, rue de la Province (Nord), 83, à Anvers 42
SouBRE, Léon, professeur au Conservatoire royal de Bruxel-
les, rue Jean -Baptiste Labarre» 4G, & Uccle ...... i'i
Stovbaerts, Jeani peintre, rue Vifquiq, 54, à Schaerbeek . 42
Stroobant, François, peintre, rue d'Éduubourg, 8, ^
Ixelles 42
TiMHERVANS, H., peintre, rue Van Diepenbeek, 46, à Anvera. 42
Van Biesbroeck, L., statuaire, ancien professeur à l'Aca-
démie des beaux-arts, rue d'Ëgmont, 6, à Gand .... 42
Van Damme-Sylva, Emile, peintre, rue Vauderlinden, 64, à
Schaerbeek. ...» 42
Vanden Eycken, Charles, peintre, rue du Moulin, 64, k
Saint-Josse-ten-Noode 42
Van ëngelen, Pierre, peintre, rue du Moulin, 50, à Anvers . 42
Van Evën, Edward (de l'Académie), archiviste de la ville,
rue Edw. Van Even, 6, à Louvain 42
Van Kuyck, peintre, longue rue d'Argile, 200, à Anvers . . 42
19