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Full text of "Annuaire des cinq départements de la Normandie;"

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Nota.  Pour  faire  partie  de  i^Associalion  normande ,  H  faul  adresser 
sa  demande  h  M.  de  Gauuont  ,  rue  des  Carmes  ,  n»  23  ,  ou  îi  M.  Daniel, 
recteur  de  TAcadémie ,  et  premire  l'engagement  de  payer  5  francs  par 
année. 

Le  Conseil  se  réunit  chaque  mois ,  et  prononce  sur  les  admissions. 


La  réunion  générale  de  la  Société  fhinçaise  peur  la  conservation  des 
monuments  aura  lieu  à  Metz  le  30  mai ,  et  durera  six  jours. 

La  i4«  session  du  Congrès  scientifique  de  France  s'ouvriri,  le  i« 
sc])tembre  ,  à  Marseille. 

La  8«  session  du  Congrès  italien  s'ouvrira  ,  le  15  septembre  ,  à 
Gènes. 

La  4fi  session  du  Congrès  agricole  de  TAssociation  bretonne  s'ou- 
vrira à  Saint-Brieux  ,  le  2  août. 

La  5«  session  du  Congrès  agricole  du  Nord  s'ouvrira  k  Amiens  , 
en  novembre. 


DES  CINQ  DEPARTEMENTS 

L'ANCIENNE  NORMANDIE  , 


ar  ri^MOCtrttton  ^totmanbr 


1846.  —  DOUZIEME  ANNÉE. 


C4EN. 

IMPRIHBBIË  DB   H.  LB  ROT  ,  RUB  NOTRB-DAHB. 

1846. 


Cai^eudrieb. 


JANVIER.  Signe  le  Verseau  «. 

soleil  entre  au  Verseau  le  ao.  Il  se  lève  à  7  h.  4?  min. , 
et  se  couche  à  4  h*  ^6  nilu. 

Premier  Quartier  le  4  >  à  2  heures  35  mîn.  soir. 
Pleine  Lune  le  12  ,  à  1  h.  1 1  inih.  soir. 
Dernier  Quartier  le  20  ,  à  4  heures  1  min.  soir. 
Nouvelle  Luie  le  17  ,  à  g  h.  32  min.  matin. 


^1    Jours 
^ISeiDaioe. 


Noms 
des  Saints. 


Soleil. 


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Ui.  CiRCORGISlOV. 

S.  Basile  ,  ëvécpie. 
ste  «Geneviève. 
s.  Rigobert. 
stc.Amélie. 
l'Epiphabis» 
5«  Tbëau  ,  orf. 
s*  Lucien  y  ëvéque* 
s.  Furcy ,  abbë. 
s.  Paul  y  ermite* 
s«  Th<$odose. 
s*  Arcndius ,  mart. 
Baptême  de  N.  S. 
s.  Hi  1.1  ire,  ëvéque. 
s.  Maitr  ,  abbë. 
s.  Guillaume. 
s.  Antoine  ,  abbé. 
Chaire  do  s.  Pierre. 
t.  C'onl«*5t  ,  évi^que. 
s.  Sebastien, 
sto.  Agnès  ,  V.  ni. 
8.  Vincent. 
&le  ErpérAntimne,  v. 
5.  BabyJfls ,  ëvéque. 
Conv.  de  s.  Paul. 
•  Polyc3rpp/,évè(|ue. 
s.  Julien  I  ëvèqne. 
s.  Charlemagne. 
s.  François  de  $• 
sleBathilde  ,  reîoe. 
s.  Pierre  N. 


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Calbadiaiei. 


FÉVRIER.  Signe  les  Poissons  X . 

L^sçileil  entre  aux  Poissons  le  i8.  Il  se  lève  q  7  h.  Çinia.  ^ 

et  sç  couche  à  5  h.  23  i:^iin. 

Prçinier  Quartier  ]e  3  ,  ^  5  heures  %t  min.  matin. 
Pleine  Lune  le  11  y  à  9  h.  11  miu.  niatln. 
Dernier  Quartier  le  19  ,  a  4  h.  53  min.  matin. . 
Nouvelle  Xune  le  aÔ  ,  à  5  Iieuies  4i  lu.  soir. 


Jours 
de  la 
ëî  Semaine. 


Noms 
des  Sainb. 


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LEIL. 


Lev. 

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samedi 


s.  Ignace. 

Purification 

ste. Félicité,  mart. 

s.  Entycke»  martyr. 

ste  A|plhe  ,  y.  et  m. 

s.  Philéas. 

s.  Homuald. 

Sepiuagésime* 

s^e  Apollioa  v.  «t  m 

ste.ScoIastîque. 

s»  Sév-rio,  évêtjue. 

sfe  Eiiiatic  ,  vierge. 

s  Licin ,  é^éque. 

s.  Va  lent  in. 

»te.  Julienn6t!vierf;e. 
8  Sylvin  ,  tfvéquc. 
s.  Simon,  évéqiie. 
s.  Gabien  y  prêtre, 
s.  Eucher,  évéque. 
A.  Fcpin  I  duc. 
Quinq  uagésirn  e« 
s  Svrenne ,  martyr, 
s.  Mathias ,  apôtre. 
Les  Cendres» 
s.  Félix ,  pape, 
s.  Nestor, 
s.  Romain ,  abbié. 


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CALEironiER. 


MARS.  Signe  le  Bélier  t-- 

Le  soleil  entre  au  Bélier  le  %o.  Il  se  lève  à  6  h.  6  min.  , 

et  se  couche  à  6  h.  lo  min. 

Premier  Quartier  le  4  9  ^  10  bernées  4>  mfai.  fo«r. 
Pleine  Lune  }e.i3  ,  à  1  heures  58  min.  matin. 
Dernier  Quartier  le  ao  ,  h  12  heures  7  min.  soir. 
Nouvelle  Lune  le  27  ,  à  6  heures  o  min.  matin. 


• 

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1     Jours 

1              ^       M 

Noms 
des  Saints. 

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39 

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46 

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7 

5 

jendi 

s.    DrauMiif  évêdiic 

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37 

5 

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samedi 

s.  Tlé.ptnle,dv. 

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lundi 

4o  Mailyrs. 

S 

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13 

10 

mardi 

s.   Doctro%ëp,  *bbé. 

ti 

77 

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55 

3    39 

1 

5o 

i3 

11 

mercredi 

s.  Soplirone,ë\cqoe 

B 

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57 

1  4<> 

5  43 

6  4 

16 

i4 

13 

jeudi 

8.  Maxifiiilien  ,  ni. 

(i 

23 

5 

58 

.T 

^9 

i5 

i3 

vendredi 

^te  Eiiphrasie,  v. 

6 

21 

ô 

0 

6 

4 

16 

M 

samedi 

».  Luhin  ,  évèque. 

6 

19 

6 

1 

7    55 

6 

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i5 

3  Dim. 

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16 

6 

3 

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6 

55 

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lundi 

i,  Gynaque  »  diacre 

6 

i4 

6 

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10      8 

7 

24 

"9 

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mardi 

a    Patrice ,  évêque. 

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Il     i5 

7 

5H 

ao 

mercredi 

s.  Cyrile  |  ëvé|ue. 

6 

10 

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7 

8 

38 

21 

'9 

jeudi 

s.  Jos^pîu. 

6 

8 

6 

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C2l!/ 

9 

2i 

13 

20 

vendredi 

s.  Nicrlle  ,  cv. 

6 

6 

6 

10 

t^.,8 

10 

30 

23 

21 

«amedi 

«.  Liicîpin  ,  abb^. 

6 

4 

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12 

23   10 

11 

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4  Dtm. 

Lcrf^re. 

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23 

lundi 

s.  V ici 0 rien. 

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l^V^'l 

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25 

mardi 
mercredi 

s   Pip;raénie ,  prèlre« 
j4nnonciuiion 

5 
5 

11 

6 

16 

t8 

4    4^ 

4 

27 

^§ 

26 

jeudi 

«.  Ludger ,  évêque. 

53 

»9 

5     ,. 

5 

A5 

'9 

s 

vendredi 

».  Rupert ,  é\éque. 

î 

51 

b 

21 

5    42 

7 

0 

1 

samedi 

s.  Contran. 

i9 

t) 

03 

6    i3 

8 

i3 

3 

29 

Dinim 

La.  Passion» 

5 

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6    46 

9 

23 

3 

dd 

lundi 

s.  Jean-Cliiiifque- 

5 

45 

f> 

3' 

7    20 

10 

29 

4 

3i 

mardi 

s  Guy ,  abbé. 

5 

43 

'•) 

37 

8      I 

1 1 

3o 

5 

AVRIL.  Signe  le  Taureau  y. 

Letoleil  entre  au  Taureau  le  30.  Il  se  lève  ^5)i.  4» 
etse  couche  k  61t.  55  mm. 

Premier  Quartier  le  3  ,  à  5  h.  21  nùn.  «oir. 
Pleine  Lune  le  1 1  ,  à  6  h.  5  inin.  loir. 
Dernier  Quartier  le  tS,  à  8  heures  34  >nin.  loii 
ItouTelle  Lune  le  aS  ,  à  4  heure*  58  nùn.  soir. 


g- 

Jours 
Semaine. 

des  Saints. 

Soleil. 

LU>E. 

î 

B 

n";-.P-. 

Lev.    Coue. 

r 

, 

mercredi 

,.  H..KnM  ,  ir*.,.,e 

824G 

6 

,.  Franroi«H..Paule. 

giîj    o2a3 

3 

rcndredi 

.V.  D.  ,k  Piiii. 

o?3o     'ï..  9 

4 

samedi 

,.  Aml.r..l*e.d>êque 

I    a,    i?48 

5 

Dim. 

Lt,  Ram^ux. 

o>^,6    >     al 

6 

luudi 

».  Sixte  ,   pspe. 

.^7    a    49 

l 

mardi 

t.  H^iiésippe.liiilor. 

>    «9    l    'l 

>.  Gautier,  sbN. 

3    3a    :i    43 

9 

jeudi 

1.  EuDsTche.niarL 

4    36    4     G 

vendredi 

Femb-eA-Sidnl. 

5  4a    *    3o 

6  5o     4     57 

s    E".!-.'!!.,  |.rêtre. 

Dim. 

PAQUES. 

1    ja   5    aS 

.3 

lundi 

1.  Justin  ,  martyr. 

9      5    .î     53 

i5 

mardi 

5.  l,.mbert,éTlque. 

0     ,2    (î    37 

mercredi 

1.  Crescent ,  martyr. 

.  .3  7  s; 

16 

jeudi 

».  Paterne  ,  ^vique. 

H    lâ 

lé 

s.  Auicet ,  p*p«. 

°n^4.«olJ 

s.  Eleulhére.ëy. 

>3 

'9 

1  Dim. 

Quasima&i. 

.5-35  1.     39 
«     ;o    0^54 

3( 

lundi 

stc.HiLdegonde. 

s5 

mardi 

s.  Anselme. 

^  t  \n 

>6 

mercredi 

sle.OjiporCune. 

3 

3: 

jeudi 

■.  Georges ,  martyr. 

3  4.  j  39 

a 

ste.Beuve. 

4     10    ."i    53 

'9 

35 

samedi 

s.  Marc ,  aUl. 

4    *'    ■?     4 

3a 

26 

j  Dim. 

t.  Clet ,  pape. 

5     15    8     >i 

S 

lundi 

s.  Polycarpe. 

5    54    9     .5 

mardi 

».  Vital  et  Agricole 

6     37  10     11 

3 

ao 

mercredi 

s.  Robert,  abbë. 

7    aC  ,1 

ï 

3^ 

jeudi 

s.  Eutrope. 

8    .9..    44 

Caleitdribii. 


MAI.  iSfgite  les  Gémeaux  n. 

Le  soleil  entre  aax  Gémeaux  le  21.  Il  se  lève  à  4  li.  i3m. , 

et  se  coucbe  à  7  h.  4o  iiiin. 

Premier  Quartier  le  3  ,  à  o  heme  i  mîn.  soir. 
Pleine  Lune  le  11  ,  à  6  heures  16  min.  matin. 
Dernier  Quartier  le  18  ,  à  i  heure  36  min.  matin. 
Nouvelle  Lune  le  aS  ,  à  4  heures  54  min.  malin. 


Jours 
de  la 
Semaioe. 


I  vendredi 
a  samedi 

3  ^  Dim. 

4  lundi 

5  mardi 

G  mercredi 

7  jeudi 

8  vendredi 

9  samedi 

10  4  Dim, 

11  hmdi 

13  mardi 

i3  mercredi 

14  jeudi 

i5  vendredi 
16  samedi 
ir  S  Dim, 
lé  lundi 
79  mardi 
20  mercredi 

31  jeudi 

32  vendredi 

33  samedi 

34  6  Dim, 

35  lundi 
26  mardi 

22  mercredi 
20  jeudi 

29  vendredi 

30  .samedi 
Si     I^xnt, 


Noms 
des  Saints. 


Sole 


EIL. 


Lev. 

H.     M. 


Couc 

H.     M. 


LUKE. 


Si,  Jacques  et  Philip. 

s.  Athanase,  évéqiie. 

Inv.  de  la  ste.  Croix. 

ste  .Monique. 

s.  Pic  V,  Pape. 

s.  Jean  Porte- latine. 

s.  Stanislas. 

s.  Viron ,  évêque. 

s.  Grégoire,év.  et  d. 

s.  Antonin. 

s.  M.imert  ,  évêque. 

s.  £piphane. 

s.  Servais ,  ë^êque. 

s.  Pacôme,  abbé 

sfc  Dimpne,  vierf^e 

s.Regnohertjév.  de  B. 

ste.Restitu**,  vierge. 

Zej  Rogations, 

s.  Yves ,  prêtre. 

s.  Paul,  évcque.  ' 

Ascension. 

sie.  Julie  ,  vierge 

s.  Didier  ,  évê'jue. 

s.   Don.ilien,!u.jrlyr. 

s.  Urbain  ,    p^pe. 

f.  Augustin, ëxê^ue. 

s.  Hildevert. 

s.  Manvieo,  é%êqur. 

s.  Maximin,  é' êque. 

Vijçilc  ,   jeûne* 

PENTECOTE. 


4 


4 
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i 
i 
i 
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i 

4 


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4 
4 
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4 


Lev. 

H.   M. 


Couc. 

H.    M 


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6 

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Calkiidrirr. 


JUIN.  Signe  TEcrevisse  *. 

Le  soleil  entre  à  TEcrevisse  le  2 1 .  Il  se  lère  à  3  h.  58  m. , 

et  se  couche  à  8  h.  5  min. 

Premier  Quartier  le  2  ,  à  5  heures  89  min.  matin. 
Pleine  Luiie  le  9  ,  a  3  heures  45  iiiiii.  soir. 
Dernier  Quartier  le  16  ,  k  6  heiucs  47  ^nin.  matin. 
Nourelle  Lune  le  aB  ,  k  5  heui*eâ  67  min.  soir. 


a^ 
a 


Jours 
de  la 
Semaine. 


Noms 
des  Saints» 


So 


iLBIL. 


Lcv. 

H.    M. 


Coiic 

H.     lf« 


LUKE. 


Lcv. 

11 .   M. 


(^OllC. 
H.     M* 


S" 


I 

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IX 

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212 

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26 

29 
3o 


lundi 

mardi 

mercredi 

jeudi 

vendredi 

samedi 

I  Dun. 

londi 

mardi 

mercredi 

jeudi 

vendredi 

samedi 

3  Dim, 
lundi 
mardi 
mercredi 
jeudi 
vendredi 
samedi 

4  Dim, 
lundi 
mnrdi 

mercredi 

jeudi 

vendr'^di 

samedi 

4  Dim» 

lundi 

mardi 


t.  Pnmphîle  ,  mart. 

4 

3 

7 

5a 

113  \ 

8 

s.  Potliin  ,  martyr. 

4 

3 

7 

53 

oSi  5 

ogi. 

9 

Quatre-Temps. 

i 

a 

m 
i 

54 

»|-9 

0^.35 

10 

s.  Quirin  ,  évê:|ue. 

4 

1 

7 

55    2  ■  i!)! 

o5'5i^ 

II 

s*  Bonif«ce  ^  mart^-r 

4 

1 

7 

56 

3    ai 

«     2, 

11 

s    Paul ,  ëv.  et  mart. 

4 

0 

7 

•?7 

4    29 

i     53 

i3 

IRIMTK. 

4 

0 

7 

57 

5    37 

a     a; 

»4 

S*  Medaril. 

5 

59 

» 

7 

50 

6    46 

3       7 

i5 

ste  Félicité,  mart 

3 

59 

7 

59 

7     5o 

3    55 

i(> 

s.  Evremont,  abbé* 

S 

6; 

8 

0 

8    45 

4     5j 

«7 

Fête  Dieu. 

3 

58 

8 

0 

9     3a 

6      0 

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s.  B.isilide. 

3 

5S 

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1 

»o     |3 

7     >^ 

«9 

s.  Antoine  de  Pad. 

3 

58 

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2 

io    4^ 

6     a.; 

30 

s.  Quintien,  évoque 
stc  !\lodestp,  martyre. 

3 

t.8 

S 

2 

11      18 

9    47 

11 

3 

58 

S 

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Il    ^9 

Il      y 

l'a 

5.  Cyr,  martyr. 

3 

58 

.s 

3 

ocr'i5 

a3 

s.  Avit ,  abbé. 

3 

5S 

8 

3 

ogi? 

i2a9 

H 

ste.Marine,  v.et  m. 

3 

5fi 

8 

4 

0*146 

a*  4o 

a5 

s.  Gcrvais  cts.Prot. 

3 

58 

8 

4 

I3'l6 

3    47 

a"» 

s,  Sylvère  ,  pape. 

3 

58 

8 

4 

i-  51 

4    5,a 

17 

Sacré'Cçeur. 

3 

58 

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5 

2    a9 

i)    54 

a8 

s.  Paulin  ,  évêque. 

i 

5H 

8 

5 

3     \S 

6    49 

'^ 

s.  Félix ,   ipartyr» 

3 

58 

8 

5 

4     1 

7    37 

3d 

S.  J^a II- Baptiste. 

3 

59 

8 

5 

4    5i 

8     17 

1 

s,  Prosper,  évè]ue. 

3 

59 

8 

5 

5    52 

8    53 

a 

s.  Ribolein* 

1 

0 

8 

5 

6    52)  g    a'« 

3 

s*  Ladislas* 

0 

8 

5 

7    5a 

9    Sq 

4 

s.  Irénée  ,  évêque. 

4 

0 

8 

5 

8    53 

10     14 

5 

ss»Pierre  et  Paul* 

i 

1 

8 

5 

9    54 

10    39 

6 

Comm.  de  s.  Paul. 

4 

1 

8 

5 

lu    55 

Il      4 

7 

JUILLET.'  Signe  le  Lion  fl. 

Le  soleil  eotre  an  Lion  le  x3.  Il  se  lève  à  4  !)•  ^3  min.  \ 
et  M  couche  n  7  heures  49  min. 
Premier  Quartier  le  i ,  !i  9  heures  33  inin.  soir. 
Pleine  Lime  le  8 ,  3  1 1  heures  30  min.  soir. 
Dernier  Quartier  le  i5,  à  1   heure  33  miu.  soir. 
I4ouTclle  Xrune  \c  2Z  ,  à  8  heuiu.s  is  mm.  iiiaiiit. 
Premier  Quartier  le  3i  ,à  n   h.  13  min.  malin. 


Jours 
delà 

Nom 
des  Saints. 

SOLEJL. 

Lm. 

"G 
1- 

H.     U. 

ifï: 

Lev,  " 

H.   H 

jCouc. 

S- 

r 

mercmli 

».  Marital. 

i     » 

»      5 

Ii3 

iig>i8 

s 

jeudi 

Viiit.  de  h  sic.  V. 

i    3 

H      i 

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9 

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yeiiaredi 

i    3 

8      i 

jï 

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smctli 

Tiat»l.  de  s.  Martin. 

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H      } 

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023i 

l 

S  c™. 

iCe.Zoc  ,  mnrtyre. 

t    5 

3      3 

4 

1"  0 

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lundi 

..  TranquiUin. 

i      6 

i 

l='4a|i3 

l 

n»rdi 

ïte.Aubiarge. 

i      6 

a     3 

a 

3"â4i.i 

itc,Elisabetli. 
<.  kphrem. 
ste./élicit.--. 

i     ' 

a    4 

i 

3  37  iiî 

s 

ieDdi 

l     » 

R      1 

4    5o  16 

vendredi 

i    '.t 

8      1 

B 

6      7  ,7 

samedi 

..  Bfnoll  ,  .hbj. 

H       0 

7     95  18 

6  Dùn. 

ta  DéOai». 

7     5v 

9 

8    4»  "a 
10      a. 10 

I^ 

lundi 

iSihi..pAlre 

7    5., 

■4 

mardi 

i  1:1 

7     S-* 

M        17,3c 

.3 

Dicrcreili 

1.  Thomas  d'Atiinn. 

•4 

7     57 

oVi3o  aa 

iG 

jeudi 

I.  Vitilien.ëvâque. 

|5 

7     56 

.S.,o'flJ 

vendredi 

I.  Al«i,. 

.6 

7     55 

^^^34 

,k 

,ame.li 

s.  Clair. 

i    '' 

7     54 

î  la  4 

'9 

7  Dû». 

s.  Vincent  de  P. 

7     S.i 

4  4»:'0 

I.mdi 

sle.M.irgiieritP. 

i    >9 

7    5'^ 

5    ?.a  a. 

nwrdi 

7     Si 

6    .(î'as 

mercredi 

ste.Madcleine. 

7    5o 

i 

6    5Via 

a3 

jeudi 

».  Apollinaire. 
(tcChristinc. 

a3 

7    49 

7    aS    ; 

^ 

Tendredi 

"4 

7     48 

5 

î^ 

a5 

»medi 

s.  Jac<|acsleHaj. 

a5 

7    4? 

B 

3 

3G 

8Dùn. 

j6 

7     46 

7 

8    43 

4 

lundi 

s.  Christophe. 
..  PanUt^n. 

a« 

7      (4 

» 

9      î 

5 

^ 

mardi 

7     43 

9 

9    31 

B 

^ 

mercredi 

ste.Martl.e. 

3^ 

7     4' 

9    S7 

7 

S 

cudi 

s.  Alidnn  ,  martyr. 

3. 

7  L 

•  0    35 

S 

3» 

(cndredl 

..  <leni,«in,eTé<iuc. 

33 

7   39 

0 

rj    S8 

3 

AOUT.  Sigite  la  Vierge  in:. 

Le  soleil  entre  à  la  Vierge  le  a3.  U  te  lève  à  5  b.  5  m., 

et  se  couche  à  ^  h.  om. 

Pleine  Lune  le  7  ,  k  6  heureiginin,  ma(in.' 
Dernier  Quartier  le  1 3  ,  à  1 1  licures  i  min.  soir. 
Nonrelle  Lune  le  ai  ,  à  11  heures  35  inin.  soir. 
Premier  Quartier  le  39  ,  h  10  heures  aS  min.  loir. 


g- 

Joon 
Seroaine. 

Ho» 
dei  Saints. 

SOLIIL. 

Lc«. 

g- 

s 

Lev.  ICouc 

Lev.    Couc- 

~ 

omedi 

s.  Picrre-és-Hens. 

i          h 

a«  5 

.iw=36 

g  Oim. 

1.  EtieiinR,  pape. 

i          iû 

3°-io 

3 

tm.di 

i          a 

î  'i 

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4 

iAar,li 

1          33 

13 

5 

s.  Yon  ,  martyr. 

i          31 

5  57 

35-34 

i/ 

6 

ieiidi 

Transfig.  de  N.  S. 

i              3o 

(i  3. 

3°38 

.1 

l 

vendredi 

Suscept.  sic.  Croix. 

î                  r.8 

5     i! 

4    58 

16 

s.™.ftdi 

s.  Justin ,  martyr. 

7    5, 

6     .9 

17 

g 

<o  /)i™. 

s.  Spire. 

i              i5 

tt     al 

■5  1? 

iS 

lundi 

a.  Laurent ,  mari. 

i                aS 

•   s( 

■9 

mardi 

Suicept.  lie.  Cour. 

i 

q    ai 

.0      |3 

a^ 

mercredi 

ste  .Claire. 

i            a.. 

9    Si 

Il    a5 

i3 

jeudi 

s.  Hippolyte. 

t             .S 

1.    3o 

o„îl 

<4 

ViEik./'""" 

l             16 

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a3 

.5 

«mcHi 

ASSDMPTIOS. 

i                .5 

Il    M 

a:- 37 

ai 

.G 

Il   D>»t. 

s.  Rocli. 

i                li 

3    3o 

aS 

■9 

lundi 

s.  M^immèi. 

i 

02i7 

1    16 

16 

mardi 

sir. Hélène.    ^ 

Si  Louis,  évéïTue. 
s.  BeniarJ  ,  abbé. 

t                 9 

4               3 

a5M7 

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5     ag 

^ 

5               i 

S-  :iG 

5    iâ 

>9 

Teiidredi 

s.  Privât ,  evéque. 

5                  3 

4   3, 

6     ,S 

3d 

«imedi 

-s.  Svinnliorieii. 

î                  = 

5    3M 

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3; 

19  Diia. 

s.  Sidoine,  évê-iue 

S                  0 

6    S, 

7  >a 

24 

lundi 

s.  nnrtli^Eemi. 

S                SM 

7     <» 

7  37 

3 

manii 

s.  Lr..m,roi. 

S                ih 

8    .= 

8      ) 

4 

a6 

mercredi 

!.  ZL'nhirin. 

S            si 

9    il 

8    ag 

5 

s.  Céi.ire.éviq..e. 

5              ia 

1.    49 

3    S« 

6 

l 

s.  Augustin. 

5                5û 

Il     bl 

9    Î4 

7 

Dé.;.  Jes.Jean-B. 

5                4H 

-ï» 

10   li 

S 

a  Dim. 

s.  ri.-.cre. 

5               4* 

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"    7 

9 

3 

lundi. 

itclsabelte. 

5           44 

a-  53 

SEPTEMBRE.  Signe  la  Boknce  a. 

Le  solàl  entre  à  la  Balance  le  a3.  Il  >e  lève  k  5  b.  4g >n. 
et  M  conche  à  5  b.  55  min. 

Pleine  Lune  le  5  ,  h  i  heure  36  mÎD.  SMr. 
Ihmier  Quartier  le  la  ,  à  11  benret  5i  min.  malin. 
Nonrelle  Laite  le  to  ,  k  Z  heure*  4^  ■")>)■  f^''- 
Premier  Quartier  le  s8 ,  k-j  heures  U6  min.  malin. 


g- 

Joun     j 

'      Hou 
duSaintl. 

SOLHI.       ' 

Lu».        1 

1. 

s:  Semaine. 

Lct. 

Couc. 

Lev.. 

H.    M.l 

r 

I   Durii 

s.  Leu  ,  ^  GiUe». 
s.  Laiare. 

f. 

5ïr, 

:l,'5 

■  a 

aj^ndi 

1.  Grégoire ,  pape. 

5'   ,1 

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i3 

5  samedi 

sle.Ro5ilie. 

3G 

5    ^5 

3"  48 

>4 

s.  Bertin  ,  abb& 

34 

6    .7 

S      8 

.3 

6  ,4  Dim. 

*.  Onésippc  ,  ^ïéq. 

31 

<    49 

6    .9 

.6 

;  lundi 

s.  Cioud.piilre. 

ag 

7    ai 

7    4» 

n 

8  niardi 

W.TlVlïi  DE  LX  V. 

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g 

mercredi 

S.  Oiner  ,  ë\éiiue. 

i5 

10 

jeudi 

rte.Pnlchérie. 

33 

Il     l5 

vendredi 

ï.  Patienl ,  4-^inae. 

9  s: 

o„,« 

umedi 

».  Ibph»ël. 

■n 

.5  44 

,¥, 

i3 

■S  IMm. 

s.  Maurille. 

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>i    37 

i3 

11 

Inndi 

Exa  lt.dp  la  ste  .Croiz. 

a'  i! 

aJ 

.5 

mardi 

Octale  de  la  N»(it. 

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3    « 

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16 

Quatre-Ti"^: 

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1.  Lamberl  ,  évtque 

1 

1=5 

37 

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8.  Ferrrfol.roartjT. 

6 

3   IT 

55 

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i.  ItnyxtT  ,i\i<iue. 

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iGDtm. 

1.  Euilacbe/mariyr 

S    4 

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londi 

•.Malhleu,  apôtre. 

0   ïi 

S      7 

39 

mardi 

s.  Maurice. 

y 

J  J 

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33 

ste.ThècIe  ,  Tierce. 

55 

34 

jeudi 

I.  Andoche. 

53 

9  << 

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>5 

s.  CWoplus,  diadpl 

5 

a6 

samedi 

tteJattine  ,  vierge. 

9      a 

S 

17  Dim. 

5.  CÔme  ,  9.  D»m. 

'i^J 

9    S7 

kndi 

a.Miche(,  arch. 

11      0 

3Q 

mardi 

a    35 

3^ 

mercredi 

s.  J<!râme. 

5 

3      5 

ogfl 

t 

OCTOBRE.  Signe  le  Scorpion  m. 

Le  soleil  entre  anScorpimi  le  33.11  Rel^eàôb.  34  min,  ^ 
ei  se  couche  à  4  !>■  54  inin. 

Pleine  Lune  le  4  .  à  lo  lieur«g  i6  min.  goir. 
Dura ier  Quartier  le  la  ,  à  4  beurei  fj  min.  matin. 
Nouvelle  Lune  le  ao  ,  37  Loures  53  m.  matin. 
Pivinier  Quartier  le  37  ,  à  3  heures  19  min.  soîr. 


Jours 
Je  la 

Nous 
des  Saints. 

SoLtll.. 

Ldki. 

1 

=f 

Lev.  jCouG. 

Lev. 

Co,„. 

1 

~. 

icuJi     ^ 
ViMliIrcill 

».  Rémi ,  éyiqut.       6 

Ilfi 

st 

1»  Dim. 

s.  Fimncoii  d'A«s.      fi 

ni 

l^; 

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>4 

luxJi 

ïlc.Auré,  vierge.       6 

5    4S 

(,    36 

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marHi 

s.  Ri'uno.                    6 

6    aî 

7    5a 

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mercredi 

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s.  Scrfic  et  s.  Dwa.    C 
stc.I!ri^;ltlP.                6 

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7    45 

9      5 

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vpiKli-eili 

».  Zfc;iM  ,  êvéqut,       tt 

8    3i 

Il       13 

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8.  Paulin.                       f, 

q     37 

ov,  5 

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ig  Dùa. 

s.  Firi..Ii> ,  ëv^c.    6 

10    a3 

oSls. 

lumll 

s.  Viirrid  ,  (S^élluc.    fi 

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>3 

mnrdi 

s<  Gcmud  ,  conile.    A 

33 

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mercredi 
eudi 

s.  G.lli,sto,i»pe,       6 
ste.TlKÎrwe.                (î 

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3    3^ 

3     » 

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tendredi 

s.  G»l ,  abbé.             6 

3  S'a) 

3    ai 

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»i...'d! 

».  Cerbonaet.              6 

3'  31 

3    46 

a? 

!é 

3}  Diia. 

s.  Luc  ,  ëvïugéllile.  6 

iîi 

4     10 

aa 

Ul>l<i 

s.  Savinien.                 6 

1    36 

aj 

iiiirdi 

s.  Seiidou ,  prfitre,    ti 

6    S> 

5       S 

mercredi 

stc.Ursule ,  vierge.    G 

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5    3, 

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s.  Mellon.  ,                û 

U    il 

6    iS 

3 

3.1 

vendredi 

s.  HiUrion.                 6 

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s.  Mngloite.                6 

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7    53 

5 

Il   Dùii. 

s.  CnTpin ,  ».  C. 

û 

8     ÎJ 

fi 

sG 

IuilU 

s.  Ruïtii[ue. 

6 

ovi» 

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7 

M.ar.li 

s.  Frumeocc. 

fi 

12.  3 

ft 

J 

nieicrcdi 

»,  Simon,  ç.Jude. 

6 

•'h 

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39 

.en'Lli 

s.  f^roii ,  «Ténac. 

6 

"    ;!    oBJÎ 

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s.  Luoiti. 

C. 

2    43     .i3« 

3i 

un'.'^i'. 

s.  Quentin  f.  /. 

6 

3    13 

»  =  Si| 

» 

Calibdriek. 


NOVEMBRE.  Signe  le  Sagittaire  m. 

Le  soleil  entre  au  Sagittaire  le  ai.  D  se  lève  à  ^  h,  ai  m.  ^ 

et  se  couche  a  4  h-  >  <  m. 

Pleine  Lune  le  3  ,  à  9  heui^s  ai  min.  matin. 
Dernier  Quartier  le  10  ,  à  11  henres  53  min.  soir. 
Nouvelle  Lune  le  18  ,  à  11  heures  9  mih*  soir* 
Premier  Quartier  le  a5  ,  à   10  heures  4o  niin.  soir. 


JOQTS 

delà 
maille. 


Noms 
des  Saints. 


Soleil* 


Lev.  ICouc. 

H«     M.lil*     M. 


LUBE. 


Lev.  IGouc. 
H«  H«  I  H.   u. 


eu 
» 


1 

a 
3 

4 
5 

6 

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10 
11 
12 
i3 


2'2  Dim. 

lundi 

mardi 

mercredi 

jeudi 

▼endredi 

samedi 

'Vi  Dim. 

lundi 

mardi 

mercredi 

jeudi 

▼endredi 
là  samedi 
x^  04  Dim. 
16  lundi 
xn  mardi 
10  mercredi 
19  jeudi 

30  vendredi 

31  samedi 

32  nSDim* 

33  lundi 

34  mardi 
2  mercredi 
a6  jeudi 

37  vendredi 
36  samedi  ' 
39  I  Dim. 
3o  lundi 


La  Toussaibt. 

Les  Trépassés. 

s.  Marcel  «  é>éque. 

s*  Charles  B« 

ste.Berlilde* 

s.  Léonard. 

s.  Willebrod. 

stes*Kelic|ues. 

s.  Mathurin. 

Léon  I.»» ,  pape. 

Martin  ,  évérpie* 

René ,  cvéque. 

Brice  ,  é^éc|ue•. 

Maclou. 

Eugène  »  martyr, 

Euclier  )  é\éque. 

Agnan  ,  évêque. 
ste.Aude  ,  vierge. 
ste.Elisabeth. 
s.  Edmond  ,  roî. 
Présent,  de  la  ste.V. 
$te*Cécile. 
s.  Clément, 
ste.  Flore ,  viexge. 
ste.Catherine. 
ste.Gen.  des  A. 
s.  Maiime,  évéque. 
s.  Soktliéne. 
l'Avebt. 
$,  André. 


s. 

s. 
s. 

s. 
s. 
s. 

8. 
S. 


6 
6 
6 
6 
6 
6 
6 
6 


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5c 
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38 

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35  II 

34 

33 
31 
20 
18 

17 
16 

15 

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13 
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10 

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7 
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DÉCEMBRE.  Signe  le  Ca))ricorne  % . 


■au  C^rîconie  le  32.  Il  selére  à  7  b.  54  m,  , 
et  >e  couche  à  4  h.  4  mil. 


(Pleine  Lune  .  1 
Deroier  Quariiei 
Nouvelle  Lune 
Premier  Quart'n 


-  le  aS  ,  à  6  heures  46  uùn.  inaiio. 


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,  Nicolas.  _ 

'C't'arc  ,  viei^c. 
■JdmCEPIUlII. 
sti^.Gorgonic. 
ste.VaUr.; ,  vierge. 
Fuicien  ,  martyr. 

c.Luce  ,  vierge  m. 
.  Uralien ,  ëiéque. 
Oclare 

tle-Ulympiadc. 
SI.  RufetZoïime. 
s.  Neméie ,  martyr. 
•.  Pliilogone ,  mart. 
s,  Thomas  ,  ap. 
s.  Honorât, 
s  le  .Victoire. 
s.  Delphin.  F.  J. 
HOEL. 

*.  Elienne  ,  martyr. 
t,  Jtan,  apàlre  et  iv. 
a.  Innocents. 
$.  Thomas  de  C. 
ste  .Colombe. 
Syîveslrp. 


Lit». 

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Lev. 

Couc. 

H.   U. 

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DE  NORMANDIE; 


Par  M.  DE  CAUMONT^ 


(  Ctitotrihiu  Jvajgtatnti  ) 


1a  toute  directe  de  Caen  à  Redties,  par  Vire  ,  Mortâifi) 
St-Hi1aire-du-Harcouet  et  Fougères  ^  est  celle  qui  commua 
nique  le  plus  directement  avec  le  centre  de  la  Bretagne* 
£lle  otite  un  grand  intérêt ,  non-seulement  à  cause  des 
rapports  qu^elle  éteblit  entre  deux  grandes  provinces  « 
mais  aussi  par  la  variëtë  des  sites  ^  qui  distingiiënt  le 
Bocage  normand  qu'elle  traverse  dans  son  parcours. 


ROUTE  DE  CAEN  A  FOUGÈRES. 
§  ler.-^De  Caen  à  Villen-Bocage. 

Cette  route  de  Caéû  à  Yillers-Bocage  «  dirigée  vers  le 
S.  0.,  passe  d'abord  à  Venoix,  pui^  à  Bretteville-la- 
Pavée  ,  où  la  route  départementale  d'Evrecy  et  d'Aunaj 
vient  se  joindre  à  elle. 

Bretteville ,  dont  le  patronage  appartenait  à  l'abbaye 
du  MoDt  St-Michel  >  avait  autrefois  deux  églises  (i).  N.-D.« 

(i)  V.  ma  StalistMpie  monumentale  da  Calvados ,  !«  volume* 

1 


3  STATISTIQUe 

qai  sert  aujourdliui  au  culte  et  qui  est  la  plus  ToisÎDfl  de 
Caen,  offre  p«n  d'intérêt.  On  j  voit  quelques  parties  du 
XTIt*  sif^cle  ;  le  reste  ne  mérite  guère  d'attention.  St- 
Pierre ,  qui ,  avant  la  Bévolulion  ,  était  succursale  de 
N.-D.  et  servait  de  chapelle  aux  moines  du  prieuré  ,  est 
maintenant  en  ruine.  La  nef  a  perda  sa  totture  ;  il  n'en 


reste  plus  que  les  murs  latéraux ,  qui  offrent  une  corniche 
è.  modillons  et  une  porte  latérale  ornée  de  zigtags.  Le 
chœur  est  presque  intact ,  voûté  en  pierre ,  et  l'arcade  à 
plein  cintre,  par  laquelle  il  communique  avec  la  nef, 


prtente  âne  riche  bordure  de  loaanges-  Tons  ces  détails 
■nDODcent  le  XII*  riède.  La  tour  ,  ap[rtkpiée  après  coup 
contre  l'extrémité  occidentale  de  ]a  nef,  est  de  l'an  1680. 

Les  maisoDS  da  prienrë,  bu  snd  de  l'ëgilse ,  et  la  grange 
qui  en  fait  partie ,  doivent  dater  en  grande  partie  da  XV* 
•iëcle.  Le  village  de  Bretteville  garnit  de  ses  maisons  les 
deux  bords  de  ta  route  ,  sur  une  assez  longue  étendue. 

Vereon  ,  que  l'on  i;mcontre  ensuite ,  offre  aussi  denx 
lignes  de  maisons  assez  jmportautes.  L'église  ,  à  gauche 


r  le  bord  de  l'Odon     est  considérable  , 


4  STATISTIQIJB  lOUTIÈRS 

et  de  plusieurs  époques.  Le  chevet  est  droit,  orné  de  deux 
fenêtres  arrondies ,  séparées  par  un  contrefort  et  surmon* 
tées  d'un  gable  ou  fronton  triangulaire  :  sous  ces  fenêtres 
se  développent  des  arcatures  trilobées  fort  élégantes ,  re- 
posant sur  une  base  continue  à  plusieurs  retraits  (1). 
Cette  partie  de  Téglise  ,  les  murs  latéraux  du  chœur ,  et 
peut-être  les  transeps  «  me  paraissent  ce  qu'il  y  a  de  plils 
ancien  dans  l'édifice,  et  remontent  peut-être  à  la  première 
moitié  du  XIIP  siècle.  La  nef  peut  dater  du  XIY*.  La 
porte  principale,  placée  au  nord,  était  précédée  d'un 
joli  porche  ,  dont  la  façade  a  été  défigurée  et  refaite  sans 
goût  en  1752(2). 

Yerson  dépendait  autrefois  du  diocèse  de  Lisieux*  La 
cure  se  divisait  en  deux  portions. 

M.  Donnet,  liaire  de  Caen,  vient  de  faire  construire  àVer* 
son,  sur  les  plans  de  M.  Guy,  un  château  élégant,  que  Ton 
aperçoit  facilement  de  la  grande  route. 

Bntre  Yerson  et  Mouen  ,  on  trouve  la  voie  romaine , 
nommée  le  Œemin-Haussé ,  dont  j'ai  déjà  signalé  le  pro** 
longement  sur  les  routes  de  Caen  à  Harcourt  et  de  Caen 
à  Falaise.  Elle  arrive  sur  le  bord  de  l'Odon,  au  lieu  dit 
le  Pont-Jalon ,  près  de  la  ferme  nommée  la  Plauderie ,  où 
l'on  a  trouvé  anciennement  des  constructions  romaines  (3)» 
Un  peu  plus  loin,  des  médailles  ont  été  découvertes  dans  un 
vase  en  terre  grise ,  et  l'on  assurait ,  il  y  a  quelques  an« 
nées ,  que  les  fondations  dû  pont  antique  existaient  encore 
au  fond  de  la  rivière^ 

(1)  y.  ma  Statistique  monamentale  da  Galtados  »  i«  volume. 

(2)  y.  pour  les  détails  arcliitectoniqnes  de  l'église  de  yerson ,  FaN 
ticle  que  je  lui  ai  consacré  dans  ma  Statistique  monumentale  du  Cal- 
vados ,  i^  volume. 

(^  y.  mon  Cours  d'antiquités  monumentales  »  tome  S. 


DB  nOWAnDIB. 


On  dUtlng^ee  la-deU  de  rOdoD ,  àunel/ilKeiM  vers  le 
Mid,  l'égliae  de  Fontaioe-Eloupefour,  et  {dus  loin  la  tour  de 
Bsroo.  Elle  appartient ,  aioal  qae  le  dusur  de  l'église  , 


C  STATISTIQUE   «OUTlàBE 

au  atjle  ogival  primitif;  mais  la  pyramide  à  quatre  pans 
qui  la  lermioB  a  été  reooostruite  posLérieuremeat  (l). 
L'église  de  Uauen  est  h  peu  de  distance  de  la  route  .  au 


nord  :  c'est  une  des  plus  inléressuntes  du  département  du 
(]]  V.  ma  Siatùliqua  nioDumeoUle.  1'  volume. 


OB  NORXAIfDIE.  7 

CalYados,  et  le  yoyageur  fera  bien  de  la  TÎsiter.   Le 
X^ourtour  des  murs  au  niveau  des    fenêtres   est  com* 
platement  garni  d'arcatures  ,   dont  les  archivoltes  sont 
ornées  de  zigzags.  La  façade  occidentale  montre  cette  or- 
donnance. II   est  fâcheux  qu'une  sacristie,    appliquée 
sur  le  cheyet  droit  qui  termine  le  chœur ,  vienne  mas* 
quer  désagréablement  les  élégantes  arcatures  qui    le 
décoraient.  Hormis   cette    addition  et  Tagrandissement 
de  quelques  fenêtres  ,  l'église  est  à  peu  près  intacte , 
et  c'est  un  des  spccimen  les  plus  complets  et  les  plus 
brillants  que  nous  puissions  citer  de  l'architecture  ro- 
mane du  XII*  siècle  ,  en  Basse-Normandie. 

Tounrille  et  Mondrainville  succèdent  à  Mouen.  L'église 
de  Tom^ille  est  ruinée  etn'ofirequ'unfaiUe  intérêt  ;  celle  de 
Mondrainville,  en  grande  partie  du  XIIP  siècle  et  du  XIV*, 
mérite  Tattention,  à  cause  d'une  inscription  latine  très-an- 
cienne, incrustée  dans  le  tympan  de  la  porte  méridionale. 
Elle  parle  d'un  certain  Mundretus,  lequel  avait  contribué  à 
l'érection  ou  à  l'accroissement  de  l'église  qui  avait  précédé 
celle  qu'on  voit  aujourd'hui.  La  paroisse  s'appelait ,  au 
moyen-âge  ,  JHundreti  villa.  J'ai  publié  cette  inscription 
dans  le  premier  volume  de  la  Statistique  monumentale  du 
Calvados. 

A  gauche  de  la  route  ,  on  trouve  la  grille  du  parc  de 
M.  le  comte  d'Osseville,  dépendant  du  château  de  Gavrus, 
Ce  parc  ,  dont  une  partie  s'étend  sur  Mondrainville ,  est 
remarquable  par  sa  grande  étendue.  La  rivière  d'Odon 
le  traverse.  Il  est  peuplé  d'un  grand  nombre  de  lièvres , 
de  lapins  ,  d'écureuils  ,  etc  ,  etc. 


8  STATISTIQUE   ROCITiBRE 

Etienne  Duval ,  riche  marchand  de  Caen  ,  né  à  Mon-» 
drainYiUe  ,  s'est  rendu  célëhre  par  le  service  important 
qu'il  rendit  en  feisant  entrer  adroitement  des  vivres  dans 
la  ville  de  Metz  ,  en  1 55â  ,  pen  de  temps  après  qu'elle  fut 
assiégée  par  Charles  Quint.  Henri  II ,  pour  l'en  récom- 
penser ,  lui  donna  des  lettres  de  noblesse.  Ce  Duval ,  sei- 
gneur de  MondrainviUe  ,  fut  trésorier  de  l'ordre  de  Saint<* 
Michel  en  1569» 

Jacques  Duval ,  son  fils  ,  lui  succéda  dans  la  même 
charge,  et  donna  sa  démission  après  avoir  été  fait  che-i 
valier  du  même  ordre,  en  octobre  1577. 

La  route  passe  ensuite  sur  le  territoire  de  Grainville. 
L'église,  au  nord  de  la  route  ,  dépendait  de  l'abbaye  de 
Sainte-Trinité  de  Caen  ;  et ,  comme  toutes  celles  dont  les 
abbayes  avaient  le  patronage  ,  elle  offre  de  l'intérêt  par 
son  architecture.  La  nef  appartient  au  style  roman  ;  le 
chœur  et  la  tour,  au  style  ogival  de  la  troisièn^e  époque  (1), 

L'église  de  Noyers ,  à  peu  de  distance  à  droite  de  la 
route  ,  à  3  kilomètres  de  Grainville  ,  appartenait  aussi  à 
une  abbaye  (  l'abbaye  d'Ardennes  près  Caen),  Elle  parait 
du  XIIP  siècle. 

La  nef  était  autrefois  garnie  de  bas-côtés,  qui  ont  été 
Bupprimés.  On  distingue  de  chaque  côté  cinq  arcades 
}>ouchées  ,  au-dessus  desquelles  s'ouvrent  de  petites  fe** 
pêtres  en  lancettes  ,  sans  colonnes.  Le  portail  de  l'ouest 


(I)  Voir  la  description  détaillée  do  cette  église  dans  ma  Statistl^^ 

Slwmn^^ie4i)(C:9lY9dQ5^  i«vo)ma^ 


De    NOUfAIfDIB.  9 

tat  m  qui  mérite  le  pius  d'attentioD.  L'esquUse  que  voici 


offre  la  moitié  de  ce  portail  ;  elle  en  fera  comprendre  l'or- 
donnance.  Au-dessus  de  la  porte  surbaissée  et  festonnée 
s'élëre  l'ogive  centrale ,  dont  l'archivolte  principale  est 
muée  de  létea  plates. 

Le  chœur  ,  percé  de  deux  fenâtres  au  chevet ,  doit  être 
à  peu  près  du  même  temps  que  la  nef;  mais  les  voûtes  ne 
■ont  que  du  XVI*  siècle.  La  toor  centrée  est  massive  et 
moderne. 

Tout  près  de  la  route  eit  une  maison  peu  importante, 
dont  la  cour  est  précédée  de  deux  portes  cintrées ,  l'une 
ponr  les  charrettes  ,  l'autre  pour  les  piétons.  L'une  do 
ces  ouvertures  est  sunnoatée  de  l'inscriptioa  suivante  : 

ÙKin  DtHUDx  n'i  juuis  de  uros  ; 
Assu  T*  flDi  rOKTDSE  rusE. 
IGW. 


ariTUTKIfl'E   80UTIBBE 


Missy  est  en  face  de  Nojers,  du  cOté  opposé  de  la 
route.  L'église  n'offre  de  remarquable  qu'une  porte  ogi- 
vale entre  deux  arcades  obscures.  Le  travail  des  chapiteaux, 
et  des  archivoltes  se  rapporte  au  XUl*  siècle. 


Tout  pris  et  i  l'est  de  l'église ,  exûle  une  maison  de  la 


première  iooiLi(5  du  XVP  siècle  ,  dont  les  fenêtres  sont 


DE  HORMAIIDIR.  11 

encore  assez  bien  conservées.  Elle  appartient  à  H.  le 
oomte  de  Chazot ,  membre  de  l'Association  normande. 

La  butte  de  Montbroc  est  un  point  culminant  d*où  la 
irue  s*étend  au  loin  ,  au  sud  et  au  nord.  On  découvre  de 
là  la  cathédrale  de  Bayeux  ,  et  une  assez  grande  quantité 
de  points  divers  :  ce  terrain ,  autrefois  couvert  de  bois  et 
de  bruyères,  fut  le  sujet  de  longues  contestations  entre 
les  moines  d'Ardennes  et  les  habitants  de  Monts.  Les 
moines  prétendaient  que  la  montagne  de  Monlbroc  était 
une  dépendance  de  la  baronnie  de  Tesnière,  qui  leur  avait 
été  donnée  y  en  1190  ,  par  Richard  Cœur-de-Lion ,  roi 
d'Angleterre.  On  trouve  un  grand  nombre  de  pièces  rela* 
tives  aux  contestations  qui  s'élevèrent  ,  à  difl'érentes 
époques  ,  relativement  à  ces  bruyères  ,  dans  le  cartulairo 
de  l'abbaye  d'Ardennes  (1). 

Du  point  culminant  de  Montbroc  ,  la  route  descend  vers 
le  bourg  de  Yillers ,  laissant  à  droite  le  village  de  Viily, 
à  gauche  celui  de  Parfouru  et  d'Epinay-sur-Odon  (2). 

Gédogie,  —  Entre  Caen  et  Yerson ,  la  route  est  établie 
sur  le  calcaire  secondaire  (grande  Qolite  et  oolite  infé- 
rieure); à  Yerson,  elle  passe  sur  les  phyllades  dénudés 
sur  ce  point  ,  le  long  de  la  vallée  de  l'Odon  ;  à  Mouen  , 
une  chaîne  de  grès  quartzeux  se  montre  à  la  surface  du 
sol  ;  puis  ,  à  partir  de  Tour  ville ,  la  route  court  sur  roolilo 
inférieure  et  peut-être  le  lias,  jusqu*à  Epinay ,  à  1  kilo- 

(1)  V.  ma  Statistique  monumentale  du  Calvados  ,  t.  l«r ,  page  âOO  ; 
on  y  trouvera  une  longue  note  extraite  du  cartulaire. 

(2)  V.,  sur  ces  deux  communes,  ma  Statistique  mouumeJitale  du  Cal- 
vados, t.  !<»'. 


IS  STATISTIQUB  MOUTIBRE 

mètre  1/3  de  Villere ,  qu'elle  entre  dans  la  régioii  des 
phyllades  (1), 

Agriculture,  -—  Suivant  la  nature  géologique  des  ter- 
rains que  je  Tiens  de  citer ,  le  sol  arable  offre  des  qua« 
lités  très-diverses  :  ]jk  région  la  plus  productive ,  celle  où 
le  colza  et  toutes  les  cultures  épuisantes  réussissent  le 
mieux ,  est  comprise  entre  Mouen  et  les  buttes  de  Mont« 
broc ,  au-dessus  de  Toolite  inférieure  et  du  lias  :  ce  sont 
des  terres  argileuses  et  profondes ,  dans  lesquelles  la  vé- 
gétation des  arbres  est  aussi  très-belle.  Les  terrains  ara- 
bles qui  bordent  la  route  dans  le  reste  de  son  parcours 
(  grès  schistes  grande  oolite  )  ,  sont  généralement  plus 
légers ,  quoique  productifs ,  dans  des  proportions  diver^ 
sèment  graduées,  suivant  les  circonstances  ùciles  à  appré- 
cier sur  place  y  mais  qu'il  suiBt  d'indiquer  ici, 

TUXSnS-BOGAGB. 

Yillers ,  aii^ourd^hui  chef-lieu  de  canton  ,  était  autre- 
fois le  chef-lieu  d'un  doyenné,  comprenant  31  paroisses,  et 
d'une  sergenterie^qui  en  avait  26  dans  son  ressort. 

n  y  avait  deux  églises  paroissiales  à  Yillers  :  St-Ger- 
main  et  St-Martin.  L'une  d'elles  (  St-6ermain  )  a  été  re- 
construite tout  entière ,  et  n'est  pas  encore  achevée  ;  c'est 
l'église  paroissiale  actuelle.  Elle  est  d'un  assez  pauvre 
style;  on  vient  d'y  construire  une  tour,  ornée  de  colonnes, 
et  au  haut  de  laquelle  se  trouve  un  édicule  où  Ton  doit 
placer  la  statue  de  St-Martin  ,  devenu  premier  patron  de 

(i)  V.  la  preuve  de  ces  assertions  dans  ma  Topographie  géognostique 
du  Cfdvados.  Y.  aussi  la  carte  géologique  de  ce  déi>arlcineui. 


Vinen,  depuis  que  Fëglige  SMfartia  a  élé  suppriniëe  et 
abattoe* 

Yillerg  possédait  un  priearë  hospitalier ,  fondé  en  1366' 
par  Jeanne  Bacon ,  ehâtelaine  de  Lisie»  dame  du  Mollay 
et  de  ViUers.  Elle  fonda  cet  hôpital  dans  un  grand  manoir 
qu'elle  ayait  acquis  de  Perrin  Gastel  ^  en  ia  bonne  ville  de 
Villen ,  paroisse  de  St-Germain  «  et  le  dota  de  200  livres 
de  rente.  Un  second  acte,  passé  trois  ans  après  ^  en  1369  y 
explique  les  Tolontés  de  la  fondatrice. 

L'administration  de  l'établissement  fut  confiée  à  deux 
prêtres  séculiers ,  dont  Tun  était  prieur  et  administrateur 
en  titre ,  et  l'autre  chapelain  :  le  prieur  devait  rendre 
compte  à  l'évèque  de  son  administration  une  fois  chaque 
année. 

Cet  établissement  utile  ne  demeura  pas  long-temps  dans 
un  état  florissant  ;  il  fut  dans  la  suite  réduit  à  l'état  de 
prieuré  simple. 

M.  d*Angennes ,  évèque  de  Bayeux  >  substitua  an 
prieur,  du  consentement  du  seigneur  de  Yillers,  des  reli- 
gieuses bénédictines  que  l'on  appela  de  l'abbaye  des  Vi« 
gnats ,  près  Falaise  La  démission  du  prieur  en  faveur  de 
la  dame  de  Belin ,  prieure,  est  du  26  juin  1643.  Le  décret 
de  révéque  ,  donné  le  12  septembre  suivant,  porte  union 
du  prieuré  de  l'hApital  de  Yillers  au  monastère  de  reli- 
gieuses nouvellement  établi  ;  il  fut  confirmé  par  lettres- 
patentes  du  mois  d'avril  1647  et  du  20  février  1650,  en- 
registrées au  parlement  de  Rouen ,  le  3  juin  1652. 

En  1740 ,  le  mauvais  état  du  temporel  obligea  le  supé* 
rieur  de  ùire  défense  à  la  communauté  de  recevoir  des 
novices  ;  IL  de  Luynes ,  évèque  de  Bayeux ,  se  détermina 
A  supprimer  le  couvent.  Ce  projet  trouva  une  opposition 


14  STATtSriQIÎB  lOUTliftE 

très-forte  dans  M.  le  marquis  de  BlcQg^y ,  ^igneur  de 
Villers ,  et  dans  les  religieuses  elles'^mômes.  Cependant , 
par  un  arrêt  du  15  avril  1743  ,  Févéque  fut  autorisé  à 
transférer  ces  religieuses  ailleurs  ,  et  à  faire  administrer 
par  un  économe  le  revenu  du  prieuré ,  en  attendant  qu'il 
en  fût  ordonné  autrement. 

L'hôpital  de  Villers  a  conservé  la  plus  grande  partie  de 
ses  revenus  ,  et  est  aujourd'hui  administré  par  une  dame 
religieuse. 

Le  château  de  Villers ,  précédé  de  belles  avenues  y  est 
situé  au  midi  du  bourg ,  sur  la  route  allant  à  Aunay.  Le 
côté  gauche,  avec  sa  tour  carrée  angulaire  en  encorbelle- 
ment, ce  qu'il  reste  de  bossages  et  de  hautes  cheminées, 
peuvent  dater  du  temps  de  Louis  XIII  ou  de  Louis  XIV.  Le 
pavillon  formant  la  partie  droite  de  l'édifice  près  des  dou- 
ves est  moderne  et  d'une  grande  pesanteur.  Il  y  avait  une 
chapelle  sous  l'invocation  de  St- Jacques  .eC  de  St-Rom- 
phaire.  Robert  de  RoncheroUeS ,  seigneur  du  lieu  ,  dé- 
clare en  1609 ,  dans  un  acte  de  nomination  pour  :  cette 
chapelle ,  qu'elle  était  ruinée  depuis  environ  16  ans  :  elle 
fut  rebâtie  dq^is ,  mais  elle  n'existe  plus* 

Ce  château ,  qui  appartient  aujourd'hui  A  H.  le  baron 
de  Granddos,  n'occupe  pas  l'eàiplacement  du  château 
primitif:  celui  *ci,  que  j'ai  décrit  dans  le  5*  volume  de  mon 
Cours  d'antiquités  monumentales,  était  k  quelque  distance 
à  l'est  ;  il  se  composait ,  d'après  ce  que  j'ai  pu  conclure 
par  ce  qui  reste  ,  d'une  motte  ronde,  entourée  de  fossés. 
Cette  éminence ,  maintenant  couverte  de  bois  ,  se  trouvait 
à  l'un  des  angles  d'une  place  à  peu  près  carrée ,  dont  le 
tracé  du  Vallum  est  encore  indiqué  par  une  dépression  au 
milieu  des  (erres  labourées. 


DE  1f01l]IAin>IB«  15 

n  7  a  ,  tons  les  mercredis ,  un  marcLë  considérable  à 
Vaiers-Bocage. 

S  II.  — .  Dj  Vaieri  à  Viré. 

En  sortant  de  Villers  ,  on  reconnaîtra  fiicilement  qae 
l'oD  a  passé  d'une  région  pliysique  dans  une  antre  région 
Iié8«dîstincta  ;  cette  région,  c'est  le  Bocage  ,  dont  le  sol 
appartient  aux  terrains  intermédiaires  et  aux  terrains  pri- 
mitifs ,  et  présente  des  élévations  et  des  enfoncements  « 
des  vallées  profondes  à  pentes  rapides  ;  en  un  mot ,  des 
accidents  que  n'offrent  pas  habituellement  »  au  moins ,  les 
terrains  secondaires. 

La  roule  que  nous  avons  à  suivre  jusqu'aux  confins  de 
la  Bretagne  ,  va  se  prolonger  constamment  sur  lés  roches 
anoiennes. 

A  pen  de  distance  de  Villers  ,  on  traverse  la  Seulino. 
Le  village  de  Tracy  ,  qui  se  trouve  à  1  kilomètre  du  côté 
droit ,  offre  une  petite  église  ,  dont  quelques  parties  sont 
construites  en  arêtes  de  poisson  (  côté  nord  de  la  nef) , 
mais  qui  est  en  grande  partie  du  XIII*  et  du  XY*  siècle.  La 
tour  doit  être  du  XV*  ;  elle  sert  de  chapelle.  On  y  voit 
un  aiitd  en  pierre  ,  scellé  d'un  eôté  dans  le  mur  et  porté 
en  avant  sur  deux  colonnes,  dont  les  chapiteaux  et  les  bases 
annoncent  le  XY*  siècle.  Je  l'ai  figuré  dans  mon  Cours 
d'antiquités  (  pi.  Lxxxxm  ,  fig.  6  ). 

J'ai  remarqué ,  à  l'angle  qui  termine  le  mur  latéral  du 
sud ,  une  inscription  très-fruste^  qu'il  ne  m'a  pas  été  pos- 
sible do  bien  déchifiirer.  Les  lignes  sont  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  traits  gravés  dans  la  pierre  ;  je  les  crois 
au  moins  du  XII*  siècle. 


16  STATISTIQGB  BOUTIÈRB 

Les  actes  des  martyrs  saint  Rayen  et  saint  Rasiplie  font 
mention  d*an  miracle  opéré  dans  cette  paroisse  vers  865, 
lors  de  la  translation  des  reliques  de  ces  saints  du  village 
de  Macé  à  Saint^Wast.  Les  chevaux  qui  portaient  ce  dépôt 
précieux  ,  passant  par  Tracy  ,  ne  voulurent  pas  ,  si  l'on 
en  croit  la  légende  ,  aller  au-delà  ;  lé  seigneur  du  lieu  fut 
obligé  de  donner  de  Jeunes  chevaux,  qui  n'avaient  pas  en- 
core été  dressés  La  relation  dé  ce  iait  prouve  au  mdins 
Tancienneté  de  la  paroisse  de  Tracy* 

La  terre  de  Tracy  est  ude  ancienne  baronnie  d*où  tirait 
son  nom  la  famille  de  Tracy  ^  bien  connue  sous  nos  duos 
de  Normandie  ,  rois  d'Angleterre.  Le  sire  de  Tracy  ac« 
compagna  Guillaume-le-Conquérant  à.la  conquête  dé  l'An- 
gleterre, en  1066.  Elle  a  passé  ensuite  à  la  famille  Pelletey, 
puis  a  été  vendue  successivement  à  plusieurs  proprié- 
taires. L'un  des  derniers  ,  avant  la  Révolution ,  a  été  mon 
bisaïeul  maternel ,  M.  Léonard  Radulphe  ,  lieutenant<»gé- 
néral  de  police ,  à  Caen. 

Maisoncelles-Pellevey  se  trouve  du  c6té  gaiiche  de  la 
route.  L'église  n'a  de  remarquable  que^la  porte  d'entrée, 
dans  le  style  du  XIII*  siècle. 

A  Conlvain ,  on  rencontre  l'embranchement  de  la  route 
départementale  allant^  par  la  Perrière  et  les  Resaces ,  re- 
joindre la  route  de  Torigny  à  Vire  ;  puis  on  aperçoit  à 
droite  le  village  de  Saint-Pierre^du-Fresne  et  l'église  de 
Jurques.  On  franchit  à  Jurques  une  chaîne  d'éminences 
fort  élevées*  en  grès  quartzeux^  dont  la  direction  est  de 
l'ouest  N.-0«  à  Test  S.-E. 

Après  avoir  franchi  les  hauteurs  de  Jurques,  on  descend 
au  village  du  Mesnil-Auiouf ,  résidence  d'une  brigade  de 
gendarmerie,  et  qui  n'ofire  ,  du  reste ,  rien  d'intéressant. 


b»  jiaivAinNii.  ^i 

do  iiioiitre,fl  est  Traîi,  dan&lës  bois^  ranofddb  îli  jmhotss^, 
une  pierre  de  grès  ars^ienx  ,  éôtinne  'soIk  le  Bom  de  pierfe 
émiktn  ,  et  qui  a  été  «igvalée  par  M.  Gàstèl  ;  mriê  dbtte 
pierre  paadt  en  jiace.  Siqoelqiiestf édifions  »*y  îattàcliieiii, 
on  ne  peut  ^  areb  certitéide,  en  fiiire  «n  iabtitfiBefft  dmiv 
(S^e«  .    •    ' 

A  peu  db  ê&sïskbéé  dd  Mêshil-Adiôâr  ;  bii  rèncôh^i»',  à 
droite  de  lâl^outte ,' les  avenues  dé  Moatàtej;  De  6e  point 
4ort  éleré ,  dn  di^tin^ué  la  ville  dé  Tiré.  '-  -    « 

On  ne  ta^dé  pai  à  descendre  dAns  l'es  vaux  àé  Saulosùviré, 

IL  1  «  1*1"'"  "l  '  '  '  *■  I 

profondément  encaissés  an  milieu  dé  coteaux  scnisteux  ; 
puis  on  gravit  Une  seconde  chaîné  de  grès'  qiiârtzeùx  et  de 
conglomèrafts  (1)  ^  suivant  k  peti  près  là  même  direction 
que  celle  de  Jurques.  Ce  fut  dans  la  vallée  de  Soul'œuvrey 
'k  i  iieue  1/2  de  là  i'ôote  ,  i\x  cÀté  âirbit  »  que  s'établirenît 
d*abord  lès  religieux  dû  Val-Ricïier  ,  pires  de  Lîàieux'. 

LeBény,  cbef-Iieu  de  canton  ,  est  à  peine  à  2  kilo^ 
mètres  de  l^TOute.  Du  côté  opposé,  et  4l^a  m4ipe^c|i^t^^çf^ 
se  trouve  ïe  Dézert,  ^ncien  prieuré  dépendant  4^jl]fb<' 
l)aje  de  Troam,  En  1118,  Henri  I*"  avait  d(^nné.  ^u^ 
religieux  du  Dézert  la  dîme  du  revenu  du  château  dé 
Vire.  Le  prieur  était  seigneur  de  la  paroisse,  et  possédait, 
dans  d'autres  communes  du  canton  ,  des  revenus  prove^ 
I)antdelapercq>tk^d0s#m6s>.    -,  .  m*.  :  ''  ;'' 

En  1250  ,  le  prieur  dû  Déiert  dédiarà  à  Fàfcbévéque'de 
ftotien  y  Odôn  R4gaidt ,  que  le  personnel  de  sa  '  nfaisM 


'  '.  '^ 


(1)  V.  Bâ  Topographie  géogna^tique  du  Q^ndo»;  wn  vpMn-go,aTec 
atlas ,  et  ^f  Carte  géologique  du  même  dépai^temeut. 

..   „  g, 


M  STAvaruyOE  ioutièrb 

devait  ètie  de  «ix  moines  ;  les  reTenns  da  prieuré  étaient 
alors  estimés  à  21M>  livres  (1). 

Etou?j  et  la  Graverie  se  trouvent  à  peu  de  distance  à 
Tovest  ;  puis  ,  après  avoir  reçu  la  route  départementale 
de  Saint-Lo  et  passé  la  rivière  d'Allier ,  la  route  parcourt 
le  territoire  de  Neuville,  paroisse  limitrophe  de  Vire. 

Il  7  avait ,  dans  cette  commune  »  un  fief  de  Tracy  et  un 
château  en  ruine ,  qui  a  été  dessiné  et  décrit  par  feu 
M.  Dubourg  d'Isignj.  Une  léproserie  y  avait  aussi  existé. 
Le  collège  de  Vire  fut  fondé  y  en  1682  y  par  François  Le 
Qiartier  ,  curé  de  Neuville. 

Agriculture.  —  De  Yillers  à  Vire,  le  terrain ,  assez  acci- 
denté ,  divisé  par  de  nombreuses  clôtures ,  est ,  comme  je 
Tai  dit,  entrecoupé  de  ruisseaux  et  de  vallées  plus  ou  moins 
profondes»  Tous  les  vallons  sont  en^prairies  ,  et  notre  Bo« 
cage  peut  être  considéré  comme  une  région  agricole  mixte* 
On  y  élève  beaucoup  de  bestiaux.  Les  terres  arables  , 
reposant  sur  un  sous-sol  schisteux  ^  sont  assez  produc* 
tives  dans  plusieurs  communes  ,  et  l'emploi  de  la  chaux 
comme  engrais  j  qui  est  général  dans  cette  contrée  , 
y  a  produit  les  meilleurs  résultats  sur  la  production  des 
céréales. 

VIRB. 

On  entre  à  Vire  ,  en  arrivant  de  Caen  ,  par  une  belte 
rM  réf  ttUèrement  idignée  (  la  rue  du  Calvados  ).  On  pé- 
nètre ensuite  dans  la  viUe  »  après  avoir  passé  soos 
la  porte  du  beffroi ,  dont  une  partie  date  de  l'an  1480é 

(i)  V.  FExtraâi  des  tîsîtes  d»Odon  Riganlt,  arcberèqne  de  Rcmen»  an 
XI  n«  siècle»  que  f  ai  pubUé  ,  il  y  a  plvsieiirs  Uinées^  diaprés  le 
Buscrit  de  la  bibliolbècpie  royale. 


DE  NnUMAHDIB. 


M  STÂTISTIQtlft  ROtTriBRE 

Anciennement  trois  autres  portes  principales  donnaient 
accès  à  la  ville  ;  elles  étaient  munies  d'un  appareil  im^ 
posant  de  herses  et  de  ponts-leviii.  D'épaisses  murailles  , 
dont  il  reste  encore  quelques  vestiges  ,  défendues  aux  an- 
gles par  de  grosses  tours  à  mâchicoulis  »  formaient ,  der» 
rière  de  larges  et  profonds  fossés  ,  une  enceinte  continue 
sur  un  développement  de  près  de  700  mètres  (1). 

Des  porches  garnissaient  encore  plusieurs  maisons  il  y 
a  vingt  ans  ;  il  n^en  reste  plus  aujourd'hui  que  deux  ou 
trois. 

L'église  paroissiale  de  Notre-Dame  fîit  d*abord  une 
simple  chapelle  ;  bâtie  au  commencement  du  XII*  siècle  ^ 
sous  le  règne  de.Henri  I*' ,  elle  ne  devint  paroissiale  qu'au 
XIII*  siècle  (  1272  )«  Elle  est  asse:&  Vaste  et  de  plusieurs 
époques. 

Dans  son  ensemble  ,  la  nef  présente  tous  les  caractères 
du  XltP  siècle  ;  on  remarque  seulement  sous  l'orgue  des 
parties  qui  doivent  dater  du  XIP.  Les  bas-côtés  de  la  nef 
paraissent  attssi  du  XlIP.  Les  chapelles  attenantes  sont 
du  XV. 

D  convient  d'assigner  la  même  date  au  chceur  ,  à  Tab* 
side  et  à  une  partie  des  bas-c6tés  qui  l'entourent.  Le 
transept  méridional ,  avec  le  portail  qui  en  Mi  partie  ^ 
doit  être  du  XÏV*  siècle  ou  de  la  fin  du  XIIK 


(i)  Dlsigny  ;  Etioi  sur  Ja  ville  9t  \le  ehdieau  de  Tin. 


SB    NOIHAIfBIB. 


Sa  STATMTIQUIt  KOOTIÊI» 

La  JoHe  place ,  située  près  de  Téglise ,  occupe  l'étendue 
de  l'anciea  château. 

Ce  château  ,  reconstruit  au  XII''  siècle  par  Henri  P' , 
et  situé  sur  une  presqu'île  rocheuse  comme  ceux  de  Fa- 
laise et  de  Domiront ,  était  inaccessible  de  tous  côtés  » 
excepté  de  celui  qui  regarde  la  ville  et  par  où  le  cap  s'at* 
tache  aux  plateaux  voisins.  Mais  un  fossé  profond  et 
d'épaisses  murailles,  fortifiées  par  des  tours,  en  défendaient 
l'approche.  Deux  de  ces  tours  qui  flanquaient  la  porte 
d'entrée  avaient  plus  de  60  pieds  de  hauteur.  On  entrait 
d'abord  dans  une  première  enceinte  ,  où  se  trouvaient 
des  logements  et  des  écuries  ;  plus  loin  était  un  second 
fossé  avec  un  pontJevis,  pour  entrer  dans  la  seconde  en-* 
ceinte,  qui  était  garnie  de  bons  murs  avecHrois  tours.  Il 
y  avait  entre  les  deux  autres  tours  une  chapelle  dédiée 
à  saint  Biaise.  À  l'extrémité  opposée  et  sur  la  pointe  du 
rocher  se  trouvait  le  donjon  dans  lequel  on  entrait  par 
plusieurs  degrés. 

La  plupart  des  fortifications  ont  été  démolies  en  1630 , 
par  les  ordres  de  Richelieu. 

Ce  fut  à  la  môme  époque  que  le  donjon  fut  démantelé  ; 
il  était  divisé  en  quatre  étages.  Au  reje<de*chaussée  se 
trouvait  un  escalier  maintenant  complètement  détruit,  qui 
accédait  au  premier  étage  et  à  une  galerie  pratiquée  dans 
l'épaisseur  du  mur ,  d'où  partaient  sans  doute  des  esca* 
liers  tournants,  donnant  accès  aux  deux  étages  supérieurs. 
On  remarque  dans  la  partie  des  murailles  qui  répond  au 
premier  étage  une  vaste  cheminée ,  près  de  laquelle  était 
une  fenêtre ,  qui  a  été  élargie  long-temps  après  la  fonda* 
tioQ  de  la  tour. 

Au  troisième  étage  sont  deux  fenêtres  ;  le  quatrième 
étage  n'offre  que  des  ouvertures  étroites. 


OB  NORIIANDIB.  SIS 

Les  mars  de  œ  damier  étage  étaient  beaucoup  moins 
épais  que  les  autres ,  de  sorte  qu'on  avait  pu  ménager  à 
Textérieur  de  la  tour  et  à  un  niveau  correspondant  au 
plancher,  un  trottoir.  Ce  trottoir  est  encore  garni  de  con- 
soles ou  de  longs  modillons  saillants ,  qui  ont  probable- 
ment supporté  un  mur  en  encorbellement ,  de  manière 
qu'il  restait  entre  chacun  d'eux  une  ouverture  pour  laisser 
tomber  des  pierres  ou  autres  corps  pesants  sur  ceux  qui 
auraient  tenté  d'assaillir  la  tour. 

M.  d'Is^nj  a  ,  dans  un  mémoire  remarquable  sur  le 
château  de  Vire ,  indiqué  les  principaux  &its  de  Thistoire 
militaire  de  cette  ville,  depuis  le  XII*  siècle.  Durant  les 
guerres  de  religion  ,  la  ville  fut  exposée  aux  ravages  des 
Calvinisles.  Elle  fut  prise  et  reprise  plusieurs  fois.  Mont- 
gommery  s'en  empara^dèsle  commencement  des  troubles, 
en  1662  ;  il  pilla  et  enleva  le  tréMr  de  l'église.  Le  duc 
d'Estampes  la  reprit  sur  Montgommery,  et  Montgommerj 
s'en  empara  une  secondé  fois,  en  1563.  La  ville  fut  encore 
prise  et  pillée ,  pour  la  troisième  fois ,  par  Montgommery, 
en  1568. 

Vire  prit  part  aux  troubles  de  1639,  qui  agitèrent  pres- 
que toutes  les  villes  de  Normandie  ,  au  sujet  des  va-nu- 
pieds.  ^  ' 

Elle  était  menacée  du  pillage  par  l'armée  du  Roi ,  sous 
les  ordres  de  Gassion,qui  venait  pour  punir  ses  habitants; 
mais  elle  en  fut  préservée  par  la  prudence  et  la  sage  con- 
duite de  Philibert-le-Hardi  »  avocat  du  JRoi. 

En  1759  ^  un  incendie  réduisit  en  cendres  une  partie 
des  faubourgs  de  Vire. 

n  y  avait  autrefois,  à  Vire,  trois  couvents  de  femmes  et 


f  4  STATISTIQUB  KOUTIÉRE 

4eiii  d'iMMUnas;  saroir  :  les  Cordelien,  étabKs  en  1481  (i  )  ; 
leaCapndoi,  qui  dataient  de  1625;  les  Ursalines^  de  1691  ; 
^Bénédictines,   de  1646. 

L'hdpîtaJ  général,  auquel  on  accède  par  la  rue  tendant  à 
Vaasy  eà  à  GandëNiur-Noireau  ,  fut  établi  Fan  1683. 

l/hûtcl-Dieu  «  qui  avait  été  fondé  vers  le  miSeu  du 
Xlh  siècle  ,  fut  ocoii^  ,  en  4661  ,  par  des  religieuses 
Ihospitalièrei. 

Tout  le  monde  sait  que  l^ire  est  la  patrie/  d'Olivtêr'Bas- 
selia  ^  àonti  les  poésies  ont  élé  éditées  d'abord  par  H.  Âs- 
selin  1  puis  p^r  Af .  Traviers ,  l'on  et  Uaytre  membres  de 
J'Ai^^çkÇJ^tion  pQClDaQde.  Le  poète  contemporain  ChénedolM 
^tait  ai^i  Yicois,  car.  son  châtean  n'est  qu'à  2  lieues  de  la 
YÎUei^oivilipassait,  d'ailleurs,  quelque  temps  chaque  année. 
Virf)  a,per4)u  récemneot.un  homme  d'ua  grand  mérite , 
H;  d'Isis^ny  ,  et  un  sftvailt  botaniste  ^  M.  IMise  ;  leurs 
Botiœa  bicifçràphiqnes  ont  été  pubtiées.  M.  Le  Normand  , 
dont  les  magnifiques  oollections  botanique»  ^sont  connues 
foi  loin^  soutient,  par  ses  tcaraux  remarquables  ,Ja  haute 
if^putation  do;it  jouit  sayllle  natale  parmi  les  naturalistes. 


(i)  les  bâtiments  du  coQvent  firent  achevés  en  1491 ,  et  l'église 
fui  consacrée ,  sous  le  titre  de  Saint-Michel ,  le  20  mai  i500  ,  par 
Guillaume  ,  évèque  de  Porphyre.  Il  est  sorti  de  ce  cpuyent  plusieurs 
religieux  dii^lingués  par  leur  érudition.  En  1568.,  les  Calvinistes  firent 
mb^iHr  cinq  religieux  de  cette  maison  et  y  firent  de  grands  dommages. 
OH'  MsiÉAi'  ce  qui  suit  sur  use  poutre  sculptée  dA  PégUse  auJourd*htii 
^émoiie  : 

L'an  mil  cinq  cent  soixante-huit 

Ce  temple  fut  destruit  ; 

L'an  suivant ,  que  Ton  dit , 

Ls9go>iQ  me  resjUiurit. 


VB  IVORMAlfDIB.  25 

L'industrie  principale  de  Yire  consiste  dans  la  £ibrica« 
don  des  draps  et  da  papier.  L'Association  normande  a  pu-. 
Nié,  en  1837,  des  documents  très-préeis  sur  l'importance 
de  ces  deux  industries  ,  sur  leurs  progrès  et  leur  origine. 

MM.  Chemin  et  Lemarchand  ont  Ait  des  recherches 
intéressantes  sur  Tbistoiredu  pays. 

M«  Mary,  doicteur  en  médecine,  inspecteur  deTAssocia- 
tion  normande,  connaît  parfaitement  la  statistique  agricole 
et  géologique  de  rarrondissement  ;  il  met  la  plus  grandie 
obligeance  à  donner  ans  voyageurs  qui  le  yisitent  les  ren- 
seignements dont  ils  peuvent  avoir  besoin  (I). 

n  n'y  a  pas  à  Vire  de  collection  publique  d'histoire  na- 
turelle ;  mais  on  y  trouve  une  bibliothèque  publique  de 
7,000  volume». 

§  IIL  —  De  Vire  à  Moriain, 
La  route  de  Yire  à  Mortain  traverse  une  zone  grani- 

• 

tique  y  large  environ  de  8  kilomètres  ,  offrant  une  suite 
d'éminences  et  de  dépressions ,  comme  au  nord  de  la  ville. 
A  3  kilomètres  de  distance ,  on  remarq\^e ,  à  droite  de  If 
route,  commune  de St-Germ^in-de-Talvende,  l'habitaliop 
et  les  jardins  deM.  le  chevalier  du  Clos-Fortin.  AYengeons, 
où  l'on  p^^  sur  le  département  de  la  Manche  ,  un  soulè- 
vement granitique  ^^  plus  él^vé^que  les  autres  ,  forme  une 
ligne  d'éminences  ;  parvenu  au  sommet  de  la  côte ,  on  ne 
tarde  pas  à  quitter  le  granit  pour  passer  sur  le  micaschiç^* 

(1)  On  reii^ur(|[i:(e  sotfs  l^escarpemem  Uu  château  de  Vire  des 
filons  de  granit ,  injectés  dans  les  micaschistes ,  que  les  géologues  vi- 
siteront avec  intérêt.  Le  même  fait  se  reproduit  sur  plusieurs  autres 
points  du  Calvados  et  de  la  Manche.  (  V.  mon  Euoi  iur  la  gérgron' 
fhie  des  roches  de  la  Mitnche  et  Us  coupes  qui  l'accompagnent. 


M  STATISTIQUE  ROUTIBHB 

9ourdeyal ,  bourg  considérable  (3,000  habitants),  repose 
sur  cette  roche ,  qui  cède  à  son  tour  la  place  au  granit , 
ft  3  kilomètres  au  sud  de  cette  bourgade.  Là  ,  comme  à 
Vengeons ,  le  soulèvement  granitique  a  produit  une  es- 
pèce de  barrage ,  et  il  faut  gravir  une  côte  assez  longue. 

Après  avoir  couru  2  kilomètres  à  peine  sur  le  gra« 
nit ,  on  retrouve  le  micaschiste ,  puis  le  grès  quartzeux, 
ce  grès  qui  forme  les  pittoresques  escarpements  de  Mortain. 
Après  avoir  franchi  la  petite  rivière  de  Cance,  qui  s'en  va 
l]^ndissant  sur  les  rochers,  on  se  trouve  en  fisice  de  Tabbaye 
Blanche ,  où  il  faudra  s'arrêter  un  peu. 

Abbaye  Btanehe.-^^Vabhaje  Blanche  ,  construite  au  fond 
du  vallon  de  la  Cance ,  en  vue  des  rochers  les  plus  pitto* 
resques  et  près  d'une  cascade  qui  rappelle  celles  de  la 
Suisse  y  offre  une  église  qui ,  k  cause  de  la  certitude  de 
sa  date ,  mérite  d'être  examinée  arec  soin. 

Le  chœur  et  les  transepts  offrent  un  des  plus  beaux 
types  que  l'on  puisse  trouver  de  l'architecture ,  durant  la 
première  moitié  du  XIP  siècle.  Les  chapiteaux  des  co- 
lonnes sont  simples  et  élégamment  profilés  ;  mais  les  bases 
offrent  une  pureté  et  une  élégance  que  Ton  trouve  ra- 
rement ,  et  qui  montrent  que  la  dureté  du  granit  n*a 
point  empêché  les  sculpteurs  habiles  de  donner  à  leurs 
œuvres  toute  la  rectitude  de  lignes  qu'on  remarque 
dans  les  églises  construites  en  pierres  tendres  et  faciles  à 
travailler. 

La  nef  oflre  beaucoup  moins  d'intérêt  que  le  chœur  et 
les  transepts  ;  elle  a  été  réparée  à  plusieurs  reprises  ,  et, 
dans  ce  moment,  les  voûtes  demandent  des  travaux  consi- 
dérables. On  y  remarque  des  stalles  de  la  fin  du  XY**  siècle. 

Au  sud  de  l'église  était  le  cloître,  dont  il  reste  plusieurs 


UK   .tOKMA.'tUllf.  â7 

parties  fort  intéressantes.  Ce  sont  d«  arcades  A  plein  cintre 
eu  granit ,  portées  sur  des  oolooDes  dont  le  fût  est  d'un 
seul  morceau ,  avec  base  atlique  et  des  espèces  de  pattes 
ou  de  bourrelets  aux  aogles. 

Ce  doitre  doit  être  du  XII-  siède. 

La  vue  que  voici  d'une  salle  qui  existe  à  l'extrémilé  do 


réglise  ,  montre  le  miaxv  nAyle  et  les  mêmes  chapiteaux. 


38  6TATI8TIQV£   BOUTIÈllE 

L'abbaye  avait  été  fondée,  en  1105,  par  le  fils  du  comte 
de  Mortain.  On  croit  que  l'église  fut  commencée  peu  de 
temps  après.  On  j  yoit  quelques  ogives  de  transition  mé- 
langées aux  pleins-cintres  ;  mais  les  cbapiteaux  ,  les  co-> 
lonnes  et  rornementatioo  appartiennent  au  style  roman. 

De  l'abbaye  Blanche  à  Mortain ,  on  parcourt  la  vallée  la 
plus  pittoresque  et  la  plus  romantique  qu'il  soit  possible 
de  trouver  en  Normandie.  Outre  la  belle  cascade  que  j'ai 
déjà  citée ,  on  en  trouve  une  autre  plus  loin ,  du  côté 
droit  de  la  vallée  ,  en  face  du  château  ,  qui  tombe  per- 
pendiculairement d'une  hauteur  de  7  mètres  (1). 

La  position  de  Mortain  s'harmonise  merveilleusement 
avec  ce  délicieux  vallon  et  ses  abords  si  heureusement 
accidentés.  Elle  est  construite  sur  le  versant  d'un  coteau 
abrupte  sur  plusieurs  points,  et  couronné  de  blocs  énormes 
^  grès  couverts  de  lichens.  ^ 

M.  Gally  Knigt ,  savant  voyageur  qui  a  parcouru  tojut^ 
l'Europe ,  s'exprime  ainsi  en  parlant  de  Mortain  : 

«  La  scène  '  qu'offre  la  position  de  Mortain  a  quel- 
»  qu«  chose  de  plus  enchanteur  et  de  plus  attachant 
»  que  les  autres  sites  de  la  Basse-Normandie  ;  les  vallées 
9  sont  plus  étroites ,  les  montagnes  plus  rocailleuses  et 
»  plus  boisées  i  l'eosemble  du  tableau  nous  rappelait  les 
»  paysages  italiens  et  Tivoly  ,  et  les  cascades  qui  murmu- 
9  raient  au-dessus  de  nos  tôtes  et  dont  nous  sentions  la 
»  fraîcheur ,  justifiaient  encore  ce  rapprochement  entre 


(i)  On  cite  comme  croissant  près  de  cette  cascade  :  VhymencH 
fhyllum  ttmbridgeme  ,  plantes  U'ès-rares  en  Normandie. 


DB  MOUUIIDIB.  29 

»  les  objets  de  nos  joinssances  passées  et  ceux  d^iitti 
B  seosations  prëseates» 

»  Nos  I^teurs  otit  eotteÀdu  parler  de  ces  rocs  bù  l^aigle 

*  âadaciéilx  Ta  déposer  son  oid  :  qa'ib  aillent  à  Utôrtâio, 

»  et  qu'ils  disent  si  le  rocher  sur  lequel  est  suspendu  le 

9  cbâteaii  n'est  pas  l'image  de  ce  séjour  favori  du  roi  des 

»  oiseaux.  Un  roc  escarpé ,  qui  n'est  lié  à  l'émitience  iquë 

»  par  un  étroit  cordon  de  pierres ,  laissait  à  peine  un  es- 

>  pace  suffisant  pour  l'établissement  d'un  cbâteau  féodal. 

B  La  position  formidable  de  lu  forterissse  en  fit  autrefois 

»  une  place  de  la  plus  haute  importance*  » 

Aujourd'hui  il  ne  reste  plus  de  Ce  château  célèbre  que 
le  Toqiqui  le  supportait ,  et  &  sa  place  se  trouve  l'hOtel 
de  la  sous-préfecture. 

Tout  escarpée  qu'elle  était,  la  position  du  château 
était  dominée  par  une  chaine  degrés  fort  élevée,  dont  les 
crêtes  déchiquetées  forment  un  rideau  derrière  la  ville,  qui 
s'élève  elle-même  en  pente  àu^essus  du  château. 

L'église  collégiale  de  M ortain ,  aujourd'hui  paroissiale^ 
est  oblongue,  terminée  circulairement  à  l'est;  elle  n'ofiî^e 
point  de  transepts»  Les  bas-côtés  font  le  tour  du  cho^r,  et 
donnent  accès  à  une  seule  chapelle  derrière  le  sanctuaire*^ 
Mais  j'ai  tout  lieu  de  penser  que»  dans  la  partie  orientale, 
on  a  fait  des  changements  qui  ont  modifié»  de  ce  cêté,  le 
plan  primitif.  En  efiet  g  l'examen  auquel  je  me  suis  livré 
ne  me  permet  pas  de  douter  que  cette  partie  de  l'église  , 
depuiâ  la  courbure  de  l'hémicycle  du  chœur  ,  ne  soit  pos* 
lérieore  au  reste.  Bien  qu'aucun  de  ceux  qui  ont  visité 
l'édifice  n'ait  été  fi'appé  des  différences  qui  annoncen|t  un^ 
reprise  en  sous-ceuvre ,  je  n'hésite  pas  à  tenir  ce  faitjpour 


SO  STATISTfQVB  ROUtlRRE 

hieowteiUible.  Déjà  l'examen  des  colonnettes  et  de^  etia« 
pileaax  qai  les  surmontent ,  dans  la  partie  de  l'église 
que  Je  viens  de  citer ,  suffirait  pour  annoncer  une  diffë* 
rence  d*ëpoque  ;  mais  si  Ton  exanùne  Vextérieur  de  l'é* 
difice ,  on  verra  que  ni  Fappareil  ni  les  corniches  de  cette 
partie  semi-circulaire  ne  correspondent  au  corps  du  bàti« 
ment  avec  lequel  ils  ont  été  rajustés  de  manière  à  tromper 
l'observateur.  Cette  apside  à  pans  coupés  annonce  tout  au 
(dus  le  XIV^  siècle  ;  peut-être  même  est^elle  postérieure. 
Quant  À  la  partie  ancienne  de  l'église  ^  on  ne  peut  que 
la  signaler  comme  un  excellent  modèle  du  commencement 
du  XIIP  siècle.  Les  piliers  engagés  dans  les  murs  latéraux 
du  pourtour  supportent  les  arceaux  des  voûtes  ogivales  , 
et  sont  ornés  de  colonnes  groupées.  Ces  colonnes  en 
granit  offrent  toutes  des  bases  attiques  très-pures  et  des 
chapiteaux  d*un  excellent  goût  et  &  volutes ,  comme  on 
les  faisait  partout  au  XIII*  siècle.  Du  côté  de  la  grande 
nef,  les  arceaux  de  la  voûte  allaient  s'appuyer  sur  de 
grandes  colonnes  nionocylindriques^qui  portaient  en  môme 
temps  les  niurs  du  grand  comble.  Les  bases  de  ces  co- 
lonnes sont  attiques ,  avec  le  second  tore  épanoui  et  orné 
de  pattes  aux  angles ,  caractère  si  fréquent  à  la  fia  du  XIP 
siècle  et  au  XIIP. 

Les  travées  de  la  grande  nef  offrent  des  arcades  ogi- 
vales portées  sur  les  colonnes  monocylindriques  dont  je 
viens  de  parler ,  et  qui  correspondent  aux  fenêtres  à  lan- 
cettes des  bas*côtés.  Au-dessus  de  ces  arcades  se  trouvent 
des  lancettes  courtes  »  obscures ,  représentant  le  frt/briiim, 
et  de  niveau  avec  le  grenier  formé  par  le  toit  des  ba»<êtés. 
Une  lancette  ,  de  la  même  dimension  à  peu  près  que  celle 
des  bas*cêtés  ,  occupe  le  niveau  du  Heresiory,  Il  n'j  a 


Bi  mùKMÂjnali.  i\ 

poÎBt  en  4e  ToAte  i  cctteégliM ,  et  le  plancher  est  encore 
en  bois. 
Une  porte  latérale  au  sud  ,  décorée  de  zipaga ,  eat  tout 


ce  qui  reste  de  la  collë^le ,  qni  arait  été  constmite  en 
1062.  Il  est  facile  de  voir  que  cette  porte  et  le  pao  dfl 
mar  qui  l'encadre  De  se  lient  pas  avec  le  reste. 

La  tour  ,  séparée  de  l'église  du  cOté  du  nord  ,  est 
postérieure  au  XIII*  siècle ,  par  conséquent  au  corps  prin* 
cipal  de  l'édifice. 

Quand  Odon  Rigault ,  archevêque  de  Ronen ,  visita  Uê 
chapitre  de  Hortain  en  1360  et  en  1369 ,  il  y  avait  seize 
cbanoioes  réguliers  ;  il  j  trouva  des  abus  k  réformer. 


|B  STATHTIQOS  BOUTlàRB 

Le  pri«Dr4  4«  Rodier ,  dent  l'égHae  existe  «ta  ham  iht 
coteau  hors  la  villes  était ,  en  1263,  habité  par  dix  mmiea 
de  l'abbaye  de  MarnuHitiers ,  près  de'Tours, 

Od  a  commencé  à  former  è  rHôtel-de-Ville  de  Mortain 
une  bibliothèque  publique.  Les  archiTes  de  Tabbayede  Sa^ 
i^ignyy  ont  été  déposées  pendant  quelque  temps;  puis,  sur 
un  ordre  du  ministre  ,  elles  ont  été  transférées  aux  archi^ 
yes  du  royaume ,  sans  la  moindre  opposition  de  la  part  de 
l'administration  locale.  On  remarque  ,  dans  la  cour  de 
l'Hôtel-de^Ville,  quatre  beaux  chapiteaux  romans  du  XIP 
siècle  ,  en  granit ,  provenant  des  ruines  de  Savigny  ,  que 
nous  y  avons  fait  transporteri  M*  de  Milly  et  moi.  Ils  mé^ 
ritent  l'attention. 

§  iV^-^tk  iloriam  à  Paugèréi, 

En  sortant  de  Mortain  ,  point  culminant  de  la  centime  ^ 
Fteil  s'étend  ,  au  sud  et  à  l'ouest ,  sur  une^  immense  dé-^ 
pression,  qui  annonce  la  formation  schisteuse  (phylladeset 
micaschiste  ) ,  et  que  diverses  éminences,  foriiiées  par  des 
soulèvements  granitiques ,  viennent  borner  vers  le  sud 
(  Saint-Symphorien,  Ferrières  et  le  Tilleul  ).  jusqu'à  Saint*^ 
Hilaire  et  au-delà  ',  là  roiitè  court  sur  la  formation  schis-^ 
teuse  (1) ,  qui  offre  lès  mêmes  faits  agricoles  et  le  même 
aspect  que' dans  les  régions  de  ménie  nature  déjà  pai^- 
courues.  On  rencontré,  à  Û  lieues  de  la  ville,  du  côté  droit, 
le  château  de  M.  le  comté  de  Bonvouloir  ,  membre  de 
FAssociation  normande  et  président  de  là  Société  d'agri* 

(1)  V.  ma  Carte  géologique  da  département  de  la  Manche,  partie  da 
sud. 


Dl  IfOUHAHDIE.  33 

coltere  de  Hortain  ;  c'est  rhabitâtion  la  plas  importante 
des  enirirona.  L*ëglise  et  le  cbdteau  de  Milly  se  trouvent 
plus  loin  ,  du  côte  opposé  ,  à  2  kilomètres.  L'église  de 
Parigny  borde  la  route  ,  du  même  côté  ,  à  3  kilomètrea 
de  Saint-Hilaire.  A  un  kilomètre  au-delà  de  cette  église,  la 
route,  qui,  depuis  Mortaio  ,  se  dirigeait  vers  le  sud-ouest, 
prend  la  direction  du  nord  au  sud  ,  et  traverse  la  Selune 
en  entrant  à  Saint-Hilaire. 

Saint-Hilaire-do-Harcouet  est  un  bourg  considérable , 

qm  prend  de  Faccroissement  cbaque  année. 

* 

Le  cbâteau  appartenait  en  grande  partie  à  la  fin  du 
XYP  siècle  et  au  commencement  du  XYIP  (1).  Tout  dé- 
labré qu'il  est ,  il  mériterait  d'être  dessiné. 

L'église  n'est  pas  d'un  grand  intérêt.  On  y  voit,  à  Tinté* 
rieur  du  cbœur  ,  des  colonnes  romanes  du  XIP  siècle  ou 
dtt  XI*  ;  mais  d'autres  parties  de  l'édifice  appartiennent 
an  XV*^«  Deux  fenêtres  ,  surmontées  de  frontons  aigus  et 
ornées  de  feuilles  roulées  et  de  divers  animaux  ,  parais- 
sent de  l'époque  de  Louis  XL  La  tour  ,  carrée  et  très- 
feaokie  ,  n'offre  de  remarquable  que  l'inscription  qui  en 

apprend  la  date  *  M  IIH  Illf  XV  (  1495  ) ,  et  qui  est 
gravée  sur  une  bande  de  granit  ^  vers  le  milieu  de  la  bau* 
teur  de  cette  pyramide. 

M,  l'abbé  Caret ,  curé  de  Saînt-Hîlaîre  ,  a  le  projet  de 
Reconstruire  cette  église  et  de  lui  donner  des  dimensions 
plus  spacieuses.  Il  y  avait  à  Saint-Hilaire  un  prieuré ,  dé- 
pendant de  St^Benoit-snr-Loire  ,  qu'Odon  Rigault  trouva 
miné,  par  suite  d^un  incendie  ,  en  1363. 

(1)  Quelques  autres  parties  sont  modernes. 


34  STATISTIQUE  ROLTIÉERB 

Oo  voiU  dans  la  principale  rae  de  Saini-Hilaîre,  le  bâti- 
ment neuf  des  halles  et  de  la  justice  de  paix  ,  construit  en 
granit ,  dans  un  style  qui  ne  ferait  guère  soupçonner  sa 
destination. 

Après  avoir  traversé  Saint-Hilaire,  on  passe  une  rivière 
qui  va  se  réunir  à  la  Selune ,  puis  on  monte  une  côte 
assez  longue ,  formée  par  le  micaschiste.  Au  haut  du  co- 
teau, on  trouve  le  granit ,  qui  forme  dans  les  micaschistes 
de  nombreux  filons,  et  des  Ilots  «  dont  un  est  exploité  sur 
le  bord  de  la  route  même  (1).  Ces  filons  ,  qui  sont  venus 
traverser  les  roches  maclifères  et  forment*au  milieu  d'elles 
des  trouées  et  des  injectiom,  prouvent  peut-être  là  ,  mieux 
que  partout  ailleurs  ,  que  le  granit  est  une  roche  ignée, 
qui  est  venu  ,  suivant  l'ingénieuse  théorie  de  M.  Elie  de 
Beaumont,  soulever  les  schistes,  et  les  a  plus  ou  moins  al- 
térés par  son  contact. 

Parvenue  sur  les  confins  du  département  de  la  Manche, 
à  7  kilomètres  environ  de  Saint-Hilaire  ,  la  route  ne  se 
trouve  guère  qu'à  2  kilomètres  des  ruines  de  Tabbaye  de 
Savigny. 

Cette  abbaye ,  qui  remontait  au  XII*  siècle ,  devint 
mère  de  plus  de  quarante  maisons  de  Tordre  de  Çiteaux» 
L'église ,  dont  il  ne  reste  plus  que  quelques  pans  de  mur, 
avait  été  commencée  en  1173  par  l'abbé  Josse ,  pour  rem- 
placer une  église  plus  ancienne  ,  trop  petite.  La  consécra- 
tion de  cette  nouvelle  église  n'avait  eu  lieu  qu'en  lâ20  , 

(l)'V.  ma  Carte  géologiqne  du  dëpartement  de  la  Manche  (  partis  da 
sud  )  ;  Paris  ,  Derache  ,  rue  du  Bouloy ,  7.  —  V.  aussi  mon  Essai  sur 
la  distribution  géographique  des  roches  dans  ie  département  de  la 
Hanche ,  et  les  coupes  figurées  qui  raccompagnent. 


DR    nOWANDW.  H 

«B  présence  de  l'arehevéque  de  Rouen'  et  de  plusieurs 
érCquee. 

Les  ruines' des  bâtiments  claustraux  étaient  considéra* 
blee  encore  qnand  je  tes  visitai  il  7  a  quelques  années. 
Alors  Je  fus  particulièrement  intéressé  par  une  vaste  »aUe 
repoeaDt  sur  d'autres  salles  voûtées  ,  que  l'on  était  en 


train  de  détrnire.  C'était  l'aociea  réfectoire  ;  il  commua 
niquait  au  cloKre  par  une  magnifique  porte  à  deux  baies, 
dont  les  moulures  ,   d'une  grande  finesse  ,  montrent  avec 


M  STATISTIOUB  lOUTIÈIIK  Dl  NOBMAIIDIS. 

quelle  babikté  on  a  sculpté  ,  au  XII*  siècle ,  le  granit  le 
plus  dur.  Je  fis  immédiatement  des  propositions  aux  pro- 
priétaires pour  acquérir  ces  beaux  restes,  afin  d*en  arrêter 
la  démolition  ;  mais  ils  appartenaient  à  plusieurs  person- 
nes, et  j'attendis  en  vain,  à  St-Hjlaire,  la  réponse  qu'ils 
m'avaient  promise.  Ce  ne  fut  qu'un  an  après  que  M.  de 
Milly  »  membre  de  l'Association  normande ,  parvint  à  con- 
clure ce  marcbé  pour  moi  ;  mais  alors  il  ne  restait  qu'une 
partie  des  murs  du  réfectoire,  ceUe  dans  laquelle  s'ouvrait 
la  magnifique  porte  donton  voit  l'esquisse  :  nous  sommes 
Iieoreux  d'avoir  encore  pu  sauver  cette  belle  ruine  de  la 
destruction.  Plosieurs  chapiteaux  romans  de  la  salle  infé- 
rieure nous  furent  cédés  en  même  temps  «  et  ceux  que 
nous  avons  signalés  à  Hortain  en  proviennent. 

Savigny  est  sur  les  confins  de  la  Normandie ,  k  i  kilo- 
mètre du  bourg  de  Landivy ,  qui  fait  partie  du  départe- 
ment d'Ille*et- Vilaine.  Après  avoir  franchi  les  limites  bre- 
tonnes, on  rencontre  sur  la  route  le  bourg  de  Louvigney  ^ 
dont  l'église  est  en  grande  partie  du  XY*  siècle. 

Le  granit  domine  sur  ce  point  ;  mais  plus  loin  on  re- 
trouve les  inicaschistes ,  qui  forment  le  sol  d'une  partie 
de  la  forêt  de  Fougères.  Au-delà  de  la  forêt ,  on  rencon- 
tre  à  droite  le  château  de  M.  le  comte  de  La  Riboissière^ 
pair  de  France  I  et  plus  loin  quelques  habitations  moins 
importantes. 

La  ville  de  Fougères  se  présente  ensuite  avec  ses  rem- 
parts couronnés  de  mâchicoulis ,  son  château  en  ruine  ^ 
et  quelques  autres  curiosités  ;  mais  déjà  nous  sommes  i 
è  lieues  des  frontières  normandes,  et  nous  devons  bornef 
nos  indications  à  cet  aperçu. 


NOTIONS  UTILES. 


Hnonoii  liInsTiuiK  w  plques  tebies  dibciuiectdre! 

Par  m.  it  Caunumt , 

Directeur  de  l'Association  nonnand». 


1^6  Conseil  de  rAfisociatioa  normande  a  décidé ,  il  y  a 
long-temps  ,  que  l'Annuaire  renfermerait  des  instrue- 
tioBS  élémentaires ,  non-seulement  sur  l'agriculture  et  les 
sciences  accessoires,  mais  aussi  sijr  les  beaux-arts  ,  et  no- 
tamment sur  l'architecture ,  la  peinture ,  la  musique  , 
etc. ,  afin  de  populariser  des  notions  qui  devraient  être 
généralenient  répandues,  et  dont  manquent  pourtant  bon 
nom)^  de  personnes  éclairées. 

n  7  a  près  de  dix  ans  ^e  je  traduisis  le  dictionnaire 
d'architecture  de  M.  Parker ,  d'Oxford ,  dans  l'intention 
de  le  publier  avec  deï  figures  et  de  nombreux  change- 
ments ;  mais  diffërents  travaux  me  détournèrent  de  ce 
projet.  M.  Beaude  ,  de  Beauvais  ,  annonça  d'ailleurs  qu'il 
s'occupait  de  la  rédaction  d'un  glossaire  conçu  sur  le 
Btaie  plan. 

H.  Beaude  n'a  point  donné  suite  à  son  projet  ;  mais  un 
magistrat.  M»  Pejré,  membre  du  Conseil  général  du  dépar- 
tement du  Rhône ,  a  £aiit  paraître  ,  en  1843 ,  à  la  fin  d'un 
Manuel  d'architecture  ,  un  glossaire  très-court ,  qui  m'a 
rappelé  celui  que  j'avais  en  portefeuille  :  je  l'ai  donc 
HNimis  au  cooqdté  de  l'Ai^sociaiion ,  qui  m'a  engagé  à  en 
faire  un  extrait  pour  l'Annuaire  ,  pensant  que  cet  extrait 


3$  DÉrimnoN  klkmntaihb 

pourrait  être  utile.  Je  dois  déclarer,  avant  tout,  quejen'ai 
nuUemeot  eu  l'idée  de  faire  un  dictiounaire  d'architeo- 
ture(*),  mais  seulement  de  préciser  le  sens  de  quelque» 
termes  doDttoulle  monde  ne  connaît  pas  bien  la  yaleur. 

i.  DB  CADHONT. 


ABAQtli.  —Partie  supérieure 
des  chapiteaux  ,  en  forme  de  . 
tablette ,  sur  laquelle  reposent 
les  arcbitraves  et,  dans  l'archi- 
tecture A  ogives  ,  les  arceaux 
qui  s'élèvent  pour  soutenir  les  voûtes.  Jusqu'à  la  fin  du 

jj   XIII'     8iô- 

r  de ,  l'aba- 
I     queesttou- 
jonrs  car- 
ré; mais,  à 
partir 
cette  époque  ,  il  est  souvent  octo- 
gone. On  désigne  aussi  l'abaque  sous  le  nom  de  tailloir. 

Absidi.  —  Par-  j 
tie  circulaire  à 
l'extrémité  des 
édifices  : 


,  (1)  Al  moment  où  nou»  motions  cet  arlido  sous  pra&se ,  aoos  reca- 
TOiisle  prospeclus  d'un  OiclIoiiDaîre  d'arcbilccture ,  qui  doit  être 
prochai nemenl publié  i Paris,  par  M.  Berty,  arcbiteclc.  En  Angle- 
terre, on  connaît  plusieurs  ouvrages  de  ce  genre  ,  noumnent 
ceint  de  H.  Parker ,  dont  Je  viens  de  parler ,  el  celui  de  H.  Briitoo. 
H.  Gnenebaul  publie  ea  France  un  UoUonnidTe  inograpliique  des 


DB   QOBLQOKS  TBHMBS   D'UCBITRCTVM.  99 

toaire  des  églises  se  termloe  souvent  par  une  abside. 
C'était  là  que,  dans  les  premiers  siècles,  siégeait  l'Evéque, 
accompagné  de  ses  prêtres  assistants  ,  la  face  tournée 
Ters  le  peuple.  Les  églises  présentent  parfois  plusieurs 
absides  distribuées  dans  différentes  parties  de  l'édiGce. 

AcANTBa.  —  Plante  méri- 
dîooale  employée  par  les 
Grec»  A  l'oraemeDt  du  cbapï- 
teta  corinthien ,  et  dont  les 
farines  ont  été ,  loas  les  Bo- 
auiDS ,  et  sont  encore  ,  daits 
notre  architecture  moderne  ,  ' 
nn  des  plus  beaux  élémenls  de 
la  décoration  architecturale. 

AcROrtaga.  —  Piédestaux  placés  A  l'angle  des  frontons 
on  des  entablements  ,  et  destinés  à  supporter  des  statues  , 
des  vases  ou  d'aub'es  ornements. 

AiGCiLLES  ou  PiMCus.  —  Tourelles  terminées 
'  par  des  tofts  coniques  fort  aigus ,  en  forme  d'o* 
bélisques  carrés  ou  octt^onei ,  qui  décorent  di- 
verses parties  des  édifices ,  à  partir  de  l'adoption 
du  style  ogival ,  particulièrement  les  contreforts. 
Les  aiguilles  >oaI  souvent  creuses  à  l'intérieur  et 
ouvertes  sur  les  côtés  ;  elles  servent  alors ,  dans 
beaucoup  d'églises,  de  niches  pour  des  statues  de 
grande  proportion.  Quelques  aiguilles  réGsein- 
blent  tout-Â-fait  à  depcliles  tours  ,  et  ou  les  dé- 
(igne  aouvent  sous  le  nom  de  clocbotons. 


40 


DBFIMTIUK   BLEllE^TÂlaE 


rO 


AiLK.  ~  On  appelle  aîosi  les  divi- 
fions  lalérale*  d'une  église  ,  c'esl-i- 
dire  les  ae&  §econdaires  ,  que  l'on 
nomme  vulgairement  bas-cdté«. 

Les  ailes  ou  bas-cfltés  s'arrêtent  a&sez 
fiouveat  piës  de  l'abside,  dans  les  églises 
antérieures  au  XII*  siècle;  dans  d'autres 
églises,  elles  ea  font  le  tour.  ' 

f. 

Allais  «odtbbtbb.  --  J'ai  dooné  ce  nom  i  des  lignes 
parallèles  de  pierres  dressées  et  pOTtant  d'antres  pierocs 
placées  horizonialeiDeHt.  Les  allées  couTertes  ne  sont  que 


de  grands  dtdmeos.  (  V.  le  tome  1"  de  mua  Cours,  p.  83.) 

Ahboh.  — Espèce  de  tri- 
boue  ou  de  chaire  à  la- 
quelle on  noBtail  par  deux 
escaliers ,  et  dans  laquelle 
on  venait  lire  l'épltre  et 
l'évangile.  L'amboa  ser- 
vait aussi  de  chaire  A  prêcher  :  on  eu  voit  encore  dans 
plusieurs  églises  de  Rome.  A  partir  du  XIII*  siècle,  oo 
abandonna  l'usage  des  amboas  dans  les  églises. 


DK   (jtfiLUUKS  TBBMKS   D'AECmXKCTLRIl.  41 

AMrutpiosTYLK.  —  Oa  appella  ainû  uu  Mifice  qui  a  un 
]K>rtîque  à  chacune  do  sei  extrémilës  :  c'est  le  iroUièew 
ordre  de  temples  dont  Vitruve  lait  meotioa.  (  Voir  le  3* 
volume  de  mon  Cours ,  chap.  8.) 

AMrHtTuùTRB.— Edi- 
fice très-spacieux  et  de 
Jorme  ovale  dans  lequel 
les  emperean  romsins 
donnaieiit  an  peuple  If 
spectacle  des  combats  de 
gladiateurs  et  de  bétes 
féroces.  (Voir,  dans  le  3* 
volume  de  mon  Cours 

d'antiquités  ,  la  descriptiou  d'an  cerlain  nuuibre  d'amphi- 
théâtres comparés.  )  Une  grande  loUe  velarium  était  éleu- 
due  sur  l'amphithéâtre,  pour  garantir  de  l'ardeur  du  soleiL 

AxTBriXE.  —  On  désigne  ainsi  des 
figures  de  diverses  espèces  placées 
•ODS  le  toit  des  temples  ,  soit  pour 
maintenir  les  tuiles  ,  soit  pour  en 
cacher  les  lignes  de  jonction  et  décorer 
la  corniche.  Les  aatefixes  de  plusieurs 
monuments  anciens  étaient  en  bronze; 
on  les  faisait  aussi  en  terre  oiite. 
Quelques-unes  ont  été  dorées, 

Apophisb.  —  Petite  bande  an  soiamet  et  à  la  base  des 
filts  des  colonnes. 

ArpAKUL.  —  Forme,  taille  et  disposition  des  pierres  ou 
des  briques  employées  dans  la  cunslrucliua  des  murs.  J'ai 


4S 


DEFINITION  ÉLBMBNTAIKS 


donné,  dans  le  4*  volume  de  moa  Cours ,  une  classification 
des  appareils  ,  qui  a  été  géoéialement  adoptée.  La  nature 
de  l'appareil  est  d'un  grand  secours  pour  reconnaître  Tâge 
d'un  édifice. 

Akc-dovblbau.  -*  Arc  en  saillie  formant  plate-bande 
sous  une  voûte  qu'il  est  destiné  à  fortifier.  Les  Romains 
ont  parfois  employé  les  arcs-doubleaux  ;  j'en  ai  trouvé 
dans  une  des  salles  des  bains  de  Dioclétien.  Au  mojen-âge, 
ils  ont  été  habituellement  employés  ^  et  ont  acquis  une 
grande  élégance  dans  les  monuments  en  ogive. 

Arc-boutant.  —  Arcade  portée  en 
l'air  sur  un  pilier  et  allanf  butter 
contre  la  partie  supérieure  des  murs, 
pour  les  soutenir  et  neutraliser  la 
poussée  des  voûtes.  C'est  à  partir  du 
XIII*  siècle  que  les  arcs-boutants  ont 
été  usités.  Ils  sont  bientôt  devenus 
d*une  étonnante  légèreté  »  et  ces  ar* 
cades  aériennes  ont ,  dans  les  édifices 
les  plus  élevés  ,  été  superposées  les 
unes  aux  autres  jusqu'au  nombre  de 
trois. 

Ababesqdb.  —  Feuillages  et  moulures  diverses  d'orne- 
mentation empruntés  à  l'architecture  mauresque. 

ABBtE  DE  Jbssb.  —  Représentation  par  laquelle  les 
sculpteurs  et  les  imagiers  du  moyen-âge  rendaient  sen- 
sible l'accomplissement  de  la  prophétie  qui  avait  prédit 
que  Jésus-Christ  naîtrait  de  la  race  de  Da%ad  ,  huitième 
fils  de  Jessé]:  Et  egredietur  Virga  de  radice  Jette ,  et  flot  de 
radiée  ejuê  aecendet.  Les  nombreuses  représentations  qui 


existent  <le  ce  sujet  symbolique  ,  présentent  un  arbre  ffé- 
néalogîque  oB'ranl  les  diOereuL':  personnages  de  la  race  de 
David  ,  depuis  Jessé  jusqu'à  la  saiaCe  Vierge  :  la  iîgurede 
celle-ci  occupe  le  faite  de  rarl)re  ,  et  les  autres  figures 
■ont  habituellement  portées  cliacuae  t>ar  une  branche  , 
dont  la  hauteur  dëterniine  l'ordre  chronologique.  Ce  sujet 
ce  trouve  dans  un  grand  nombre  de  cathédrales  et  dans 
beaucoup  de  vitrauxpeints  ,  depuis  le  XUI*  siècle  jus- 
qu'au XVI-. 

AacADB.  ~  On  distingue  plusieurs  espèces  d'arcades  ; 
savoir: 

L'Abcadb  SEin-cntcD- 
Luu  —  Offrant  la  moitié 
^a  cercle  ,  que  les  Ro- 
mains ont  constamment 
employée  dans  leurs  édi- 
fices, et  dont  les  arcbitec  • 
tes  dn  mojen-âge  se  sont 

■ervisjiisqu'à  la  fin  duXIIl' siècle,  qu'ilsont  adopté  l'ogive. 
L'Arcade  sdkhavssék  ou  ek  feb  a  cheval  ,   dont  le 
dntre  excède  le  demi-cercle. 

L'argadb  soBBAissÊ*,  dont  Ja  oourbure  n'atteint  pn» 
celle  d'un  demi-cercle. 

L'Abcadb  bvbtbi- 
LOB^E.— Offrant  trois 
)obes  sous  le  cintre  , 
et  qui  était  usitée 
principalement  à  la 
fin  du  XII'  siéde. 


W  BÙlfllTlON   ELUISnTAIRB 

L'Arcadb  ooivalb  od  bn 
TiBBS-poiifT.  —  Usitée  géné- 
ralement à  partir  du  XIII* 
■iëcle  ,  et  dont  les  propor- 
tions varient  un  peu  de  siècle 
eu  siècle. 

Les  Anglais  l'appeUeot  or- 
eade  en  point». 

L'Abcadb  poi.tlo> 
b£b.  —  Garnie  de  lo- 
bes arrondis  ,  que 
l'on  -trouve  assez  ra- 
rement ,  il  est  vrai  , 
dans  les  moonmenIJi 
du  XII'  siôcie  et  dans  i 
les  première  temps  de  ' 
l'arcliitecture  ogivale  (  première  moitié  du  XIII*  siècle  ). 


'  L'Abcadbogitalbsdbhad»- 
nsB  oi;  URCBOLU.  —  Arcade 
dont  la  courbure  se  prolonge 
au-dessous  des  centres.  Elle 
est  d'une  très-grande  élé- 
gance ,  et  donne  aux  monu- 
ments du  XIII* -siècle  une 
partie  de  la  noblesse  qui  les 
distingue. 


SB    QDELQVU  TËMUES   1 
L'ASCAM    Kl    TALOM  OU  BIf  | 

ACCOLADB.  —  Arcade  formée 
par  le  relèvement  en  pointe 
aiguë  de  la  partie  supériéare 
d'une  ogÎTe  :  dùposition  que 
l'on  ne  rencontre  guère  avant 
le  XV*  Biècle,  et  usitée  Hurtout 
ven  la  fin  de  ce  sjèole  et  an 
commencement  du  XVI*. 

L'AlCADB  Ofil- 

FEST05-  .^jTjt 

^i 

du  XV*  siècle. 

L'AiCADB  MACBESQUE.  —  Quelquct  arcIiéo1ogue§  ont 
non  déliré  l'arcade  présentant  Iroii 
quarts  de  cercle  et  se  liant  sans  impostes 
aux  piedfrdroits.  Cette  arcade  se  ren* 
contre  très-fréquemment  dans  les  mo 
numenls  mauresques  de  l'Espagne  ,  et 
donne  à  l'architecture  do  moyen-dge  , 
dans  ce  pajs  ,  une  physionomie  parUcollère  et  très-dk* 
tincte.  H.  de  Prangey  a  publié  sur  les  monuments  maa* 
lesques  d'Esp^oe  un  bel  ouvrage  ,  qoe  l'on  peut  con* 
su)  1er  • 

Abcatdsb.  —  Série  d'arca'des  fermées  et  supportées 
par  des  colonnes  on  des  piliers.  On  a  souvent  employé 
les  arcatnres  pour  l'ornement  des  mtiraîUeB ,  aux  XI* 
et  Xn*  siècles,  et  dans  les  siècles  suivants.  A  partir  du 


46  DeFlUlTIOK    ILEMinTAIllE 

commeiiceoteal  du  Xllb  siècle  ,  le«  arcatuies  foot  en 
tiers-point. 


ABCHTnLiTE.  —  Partie  inférieure  de  l'enlaUemeat,  qui 
repose  sur  l'abaque  du  chapiteau. 

Archivolte.  —  Bordure  simple 
ou  décorée  de  moulures  qui  règne 
autour  des  arcades. 

Au  XI'  et  au  XII'  sjède ,  les 
archivoltes  sont  ricbement  ornées 
de  dessins  variés.  A  partir  du  XIII* 
siècle  ,  elles  portent  des  canelures 
plus  ou  moins  nombreuses. 

Abckab.  —  Partie  cintrée  d'une  voûte  ,  d'un  passage 
ou  d'une  ouverture.  Les  arcs-doubleaux  des  voûtes  s'ap- 
pellent aussi'  arceaux. 


SB  QUHLQDBS  TBUIBS  D'AaCBlTBCTimB.  47 

AsTmiAAUS.  —  Moulure  arrondie  qui  entoure  une  oih 
lonne  au-dessous  du  chapiteau. 

Atbium.  —  Salle  d'entrée  des  maisons  grecques  et  ro^ 
maines.  On  désigne  ainsi  la  première  cour  ou  le  vestibule 
d*une  maison  moderne. 

Attiqcb.  —  Etage  élevé  au-dessus  de  la  corniche  ser- 
Tant  à  cacher  la  toiture. 


Baiics.  —  Vastes  édifices  publics  où  les  anciens  venaient 
se  baigner,  et  qui  se  composaient  d'une  suite  de  pièces  dis- 
posées suivant  les  exigences  de  l'époque  et  les  habitudes 
des  anciens. 

Les  ruines  des  bains*  de  Titus ,  de  Caracalla  et  de  Dio- 
clétien  ,  à  Rome  ,  peuvent  donner  une  idée  de  l'impor- 
tance de  ces  établissements  «  dans  lesquels  on  trouva  sou- 
vent, à  partir  du  temps  de  Néron  ,  des  gymnases  ,  des 
palestres ,  de  longs  portiques ,  etc.  Sans  être  aussi  gran- 
dioses que  ceux  de  Rome,  les  bains  des  villes  de  province^ 
ceux  de  Nimes ,  par  exemple ,  furent  d'une  grande  ma« 
gnificence.  J'ai  donné  des  détails  étendus  sur  lesbaind 
dans  mon  Cours  d'antiquités ,  tome  3  ,  chapitre  1*'.  On 
y  trouvera  le  détail  de  toutes  les  parties  de  ces  édifices 
et  l'indication  de  leurs  usages.  Les  bains  modernes  n'ont 
aucune  importance,  comparés  aux  bains  antiques.  Il  n'y  a 
il'ailleurs  de  grands  établissements  publics  pour  les  bain^ 
que  dans  les  lieux  où  des  eaux  thermales  existent,  au  liea 
que  ,  sous  la  domination  romaine ,  toutes  les  villes  ^  et 
souvent  de  simples  bourgades  ,  en  étaient  pourvues. 

Baignoires.  —  Réservoir  dans  lequel  on  se  met  au  bain. 
Chez  les  anciens ,  il  y  avait  des  baignoires  en  porphyre, 


48  MPIMII-iOX  »:l.BXIM<TAItK 

m  baulle  et  en  tiiari>rea  de  diverses  natores.  Qoriqsea  bai- 
frnoiree  élaient  ansKi  Tormëes  en  maçonnerie  et  suspen- 
dues Kur  des  fourneaux  au  moyen  desquels  on  pouvait 
ehaufier  l'rau  du   bain.  Telle*  étaient  celles  de  Saintes  « 


figurées  daos  le  second  volume  de  mon  Cours  ,  dont  je 
reproduis  ici  l'esquisse. 

BALOSTBAns.— Rmn-  ■ 
j»e  en  pierre ,  reposant  s 
tantôt  sur  de  petits  pi-  / 
tiers  ,  tanlU  snr  dis  K 
compartiments  décou- 
pés de  différeatea  for-  - 
mes,  dont  le  bal  est  de  - 
servir  de  ^rde-foa  ' 
\t  long  d'une  galerie  ^^^^^^^HBI^H^^^^^V 

intérieure  ou  extérieu-   ■ i         ^ 

le.  Dans  les  monuments  A  ogives ,  les  balustrades  coU' 
ronnent  souvent  les  combles  ,  et  forment  des  espèces  d'at' 
tiqnee  ao'^tessas  de  l'entablement. 

Baptistbhr.  —  Edifice  où  l'on  administrait  le  baptême. 


DB  QCBl.QCkB  TUims  D'AICBitSCtURli.  40 

nn       Les  baptistères  ëlaieat,  dans  IV      jm    h^ 
^^    ^^  rîjtine  ,  séparés  des  églises.  Leur  J^    ^^^ 
■    ^^   ■  forme  tlaît  ronde  ou  octogone  [  fljjj    (~\   ]||l 
^^    ^  le  réservoir  qui  contfeaaît  l'eau  ^^n^___,<^^ 

^^  du  baptême  était  au  milieu.  Tels  ^^^^^^ 
sont  encore  les  baptistères  de  Si-Jeau-de-Latraa ,  de  Flo- 
rence ,  de  Ravenne ,  de  Parme ,  de  Pise,  et  autres,  H  y  eut 
pourtant  quelques  baptistères  d'une  ailtre 
ferme,  notamment  de  carrés.  Par  la  suite  ,  on  I 
a  cessé  de  construire  des  édifices  séparés  pour  \ 
le  baptême,  et  la  cuve  baptismale  a  été  placée 
dans  une  cbapelle  de  l'église.  (Voir  mon  Cours  d'anliqui- 
tés ,  6*  partie  ,  chap.  1".) 

lUifeAC&iiK.  —  Sorte  de  tonr  d'obset-ration  ,  Ouvrage 
Avancé  devant  la  porte  d'un  château  ou  d'une  place  for- 
tifiée. On  appelle  edcore  hùrhacàM  an  ouvrage  extérienf 
placé  tk  qodque  distancé  des  fortifications  principales. 

Bm.  —  Pïrtie  basse  de  la  co- 
looMi  Dans  l'architecture  antique, 
la  base  est  ornée  de  tores  ,  dilTé- 
reninent  disposés ,  suivant  l'ordre 
de  la  colonne.  {V.  art.  ordra.  )  Au 
mojcD-Age  *  elle  offre  aussi  des 
Inodificatîons  ,  suivant  les  éges  de 
l'arcbileclure  ,  et  même  des  varié- 
tés à  la  même  époque.  La  base 
ci-joinle  appartient  au  XII"  siècle. 
(V,  mon  Cours  d'antiquités  ,  tome  4,  pages  1*4~ 334.) 

Basiliqdi.  —Dénomination  appliquée  par  les  Romains 

4 


SO  DEriNinO.t   ÉLÉMENTAIRE 

aux  édifices  publics  dans  lesquels  on  rendait  la  justiro  , 
011  l'on  parlait  d'affaires  commerciales , 
T  et  qui  servaient  parfois  de  niarcltés  cou- 
I  voris.  Les  basîliquffs  se  coinposai''nt  do 
I  trois  nefs  et  d'une  abside  ;  dann  la  s»Ha 
I  elles  devinrent   des    temples  chréiiens  : 
I  leur  plan  fut  imité  dans  la  ronsiruclion 
j  des  premières   églises  ,  qui  long-temps 
■  furent  désignées  sous  le  même  nom    (V. 
mon  Cours  d'anltquités,  t.  4 ,  et  mon  Histoire  de  l'ar- 
chitecture religieuse.) 
Bas-cAtës  ou  coLLATÉRAiis.  —  Vojez  alla. 
Bas-hf.liep.  —  Sculpture  dont  la  saillie  ,  sur  une  sur- 
Ëce  plate ,  est  moindre  que  la  moitié  de  sa  propre  épais- 
seur.  Quand  la  sculpture  égale  en  proportion  la  moitié  de 
■on  épaisseur ,  on  l'appelle  moyen  relief  ;  quand  elle  semble 
se  détacher  de  la  surface  plaréo  derrière  elle ,  elle  prend 
le  nom  de  haut  relief.  Hans  le  discours  ordinaire ,  on  lait 
rarement  ces  distinctions,  et  l'on  appelle  fins-re/ie/"  toute 
sculjiturc  appliquée  sur  une  surface  plaie  avec  laquelle 
elle  fait  corps ,  n'importe  quelle  en  soit  la  saillie. 

Bave.  —  Divisions  principales 
d'uue  ouverture  (  porte  ou  fenêtre  , 
etc.  ).  Au  moyen-dge  ,  il  y  a  des 
fenêtres  à  deux  ,  à  trois  bayes,  et 
plusieurs  en  ont  ciDi]  et  un  plus 
grand  nombre  encore  :  c'est  an 
XI y  et  au  XV'  siècle  que  ces  larges 
fenêtres oDt été  usitées. 


DE    QtElQUES  TBBUES   D'^R€lilTl£CTl'RE.  &i' 

BEFFROI.  —  Haute  toui*  d'où  des  seDtinelles  pouvaient 
observer  au  loin  et  avertir  de  rapproche  de  rennenii.  Le 
beffroi  était  au  nombre  des  privilèges  des  communes;  on  y, 
suspendait  des  cloches  pour  appeler  les  habitants.  J'ai  fi- 
guré et  décrit  plusieurs  beffrois  dans  mon  Cours,  5**  voL 

On  appelle  aussi  beffroi  la  charpente  sur  laqueUe  on 
suspend  les  clm^hes  dans  les  tours  d'églises. 

Bemtiek.  —  Réservoir  placé  à  l'entrée  des  églises  pour 
contenir  l'eau  bénite.  Il  y  en  a  quelques-uns  d'intéressants 
par  leurs  sculptures. 

Bu. LETTES.  —  Nom  par   lequel  on  désigne   un  orne-^ 
ment  des  XI*  et  Xïï*  siècles  ,  *  placé   le  plus  souvent 
sur  les  archivoltes  et  les  corniches  ,  et  ressemblant   aux 
jjAorceaux  d'un  bàtdn  cylindrique  scié  par  petits  mor- 
ceaux d'égale  longueur.  On  les  ^^rf*^' 
dispose  quelquefois   sur  plu-   »  ■   t 
ftieurs  rangs  ,   de  manière  à  ^^ 
présenter  alternativement  des 
parties  vides  et  des  parties  pleine?. 

BiSRAD.  —  Coupe  en  talus  des  parties  saillantes  dans 
les  édifices.  Les  bases  des  colonnes  sont  taillées  en  bise^i^ 
dans  le  dorique  de  Pestum,  et  souvent  dans  l'architecture. 
du  XI""  siècle. 

Bossage.  —  Saillie  non  taillée  ,  ménagée  au  milieu  dos^ 
pierres  de  l'appareil.  Le  bossage  ,  que  l'on  trouve  parfois; 
dans  les  murs  romains  ,  a  été  aussi  usité  au  moyen*âgq 
dans  le  midi  de  la  France  ,  principalement  dans  l'archi- 
tecture militaire.  A  la  renaissance  ,  les  architectes  l'ont  em- 
ployé  souvent,  à  Fimitation  de  Brunelleschi,  qui  l'adopta  ^ 
à  Florence  ,  pour  un  grand  nombre  de  ses  constructions. 
Ce  goût  pénétra  bientôt  en  France,  et  l'on  vit  les  colonnes, 


Isa  séninTiON  ÉLéasiiTAiRB 

dlm-memes  coopées  de  bossages  trés-prononcés  (  palais  du 
Luxeraboui^,  Tuileries,  gderie  du  LoDVre  ).  Le  goût 
du  bossage  est  tombé  depuis  (ong-temps. 

Bbodbhibs.  —  i'ai  désigné  ainù 
dans  mon  Cours  certaines  mow 
lores  romanes  tria<riches  et  tr^ 
Tariées,  quiierencontrentsurtout 
an  XII*  siède.  Rien  de  plus  élé* 
gant  que  ces  moulnret ,  qui  nous 
offrent  une  imitation  des  dessins 
des  plus  riches  éteSIss  du  temps. 

C 

Cablb.  —  Moulure  on  torsade  imitant  un  gros  cdJtle  ^ 
quel'onrencontreaBsezsourentdaQs  j 
l'architecture  des  Xl'etXII*  siècles. 

Caissons.  —  On  appelle  ainsi  des  panneaux  concaves 
pratiqués  dans  les  planchers  plats  ou  voûtés  des  ëdiBoM 
coDEtruits  d'après  les  règles  de  Tarchilecture  antique. 

Caldabich.  —  Salle  des  bains  romains  où  l'on  échaufr 
bit  l'air  pour  (aire  suer.  (V.  mon  Cours  d'antiquités ,  t.  3, 
chap.  1"  ,  p.  25  et  SK.l 

CAHPAinLLB.  -^  Ce  mot ,  tiré  de  l'italien,  est  synonyme 
de  clocher.  On  désigne  ainsi  en  Italie  des 
tours  rondes  ou  carrées,  séparées  des  églises. 
Tout  le  monde  a  va  des  dessins  du  charmant 
campanille  de  Florence  et  de  la  tour  penchée 
de  Pise.  Les  archéologues  français  ont  parfois 
désigné  sous  le  nom  de  campanille  les  pe- 
tites tours  de  cette  forme  .  placées  sur  les 
mura  des  chapelles  ou  des  églises  peu  im* 
portantes. 


9M  QtWLQnê  maas  s'iEcamcruiB. 


B» 


CABiàTiDBS. — Personnages  faisant  l'o& 
fce  de  colonnes  et  supportant  l'en^- 
klement.  Au  moyen-âge  ,  on  voit  peu 
de  cariatide ,  mais  beaucoup  de  figures. 
d'hommes  on  d'animaux  en  encorbel- 
lement ,  portant  des  consoles  sur  les« 
quelles  reposent  des  colonnes.  On  dé-, 
signe  souvent  ces  figures  sous  le  nom 
de  cariatides. 

Certaines  boiseries  du  XVP  siècle 
offrent  des  cariatides  d'une  belle  exé- 
cution. 


Cavucolbs.  —  Petites  volutes  plïicées  aux  angles  de«' 
Fabaque  du  chapiteau  corinthien  ,  et  qui  représentent  les»; 
extrémités  entrelacées  des  feuilles  d'acanthe. 

CATXBim.  «•-  Cour  intérieure  d'une  maison.  (  V.  mon 
Cours  d'antiquités  ,  t.  3  »  p.  92  et  suivantes  ,  et  l'Atlas. 
dn  même  Tolume*  ) 

Cayea.  -^  Partie  des  anciens  théâtres  occupée  par  les 
gradins  ou  sièges  des  spectateurs.  (  T.  mon  Cours  d'anti- 
qpiités  ,  t.  3  »  pi.  X  ;  et  l'Atlas  y  pi.  41.  ) 

Castbixuii .  -^  Ce  mot  »  qui  signifie  château  fprtifié  ^ 
désigne  aussi  parfois  un  château  d'eau. 

Castiuv-.  —  Camp  ou  caserne  des  Romains.  J'ai  décrit. 
ITordonnance  des  camps  romains  dans  mon  Cours ,  t.  2^ 
ch.  8.  Les  garnison^  sédentaires  des  villes  occupaient  de& 
^mps  ipuréSt  quelquefois  ornés  d'édifices,  comme  le  au- 
Irum  MagufUiaeum  à  Mayence  »  où  il  y  avait  des  temples 
et  divea  monument?  sur  le  bord,  même  des  rempartji. 


m  D^FIKITIO?!   Ll.liHll>TUIIE 

l.e  camp  prétorien  à  Rome  est  encore  Irès-curiciix  ,  et 
nomme  je  ne  sache  pas  que  jiersonne  ait  publié  des  ïues 
lies  petites  chambres  voftlées  et  peintes  à  l'encauHlique,  ((ni 
garnissent  l'intérieur  des  remparts  ,  je  place  ici  le  desna 


que  j'ai  fait  mni-mCmo  do  qiielques-ime.e  de  ces  chambres. 
■  On  sait  quel  riVle  joua  la  milice  prélorienne  dans  les  révo- 
lutions de  l'Empire  :  aussi  le  vaste  camp  qu'elle  occupait 
et  que  personne  ne  visite  ,  m(5rite  pourtant  tout  l'intérât 
des  touristes.  Il  se.  trouve  près  de  la  porte  ^Vomen^irna  , 
aujourd'hui  Parla  pia ,  ni  communiquait  avec  les  thermes 
de  Dioclélien.  L'intérieur  est  cultivé  en  vignes ,  et  appar- 
tient à  nn  couvent. 
'     Celi.a.  —  La  partie  fermée  d'tin  temple  antique. 


DK  QOELQUES    TK1HX5  1>'aI(:IDTM:TVHB.  !UI 

Céiluiiqck.  —  On  déagne  par  ce  mot ,  tiré  du  grec  y 
tons  les  produits  de  l'art  àa  potier.  M.  Alexandre  Bron- 
goiart ,  directeur  de  la  mauuraclurc  de  Sèvres,  vient 
de  publier  un  savant  ouvrage  sur  la  céramique  ancienne 
el  moderne  ,  qui  ne  laisse  rien  k  désirer,  (  2  vol.  8* ,  el 
Allas  renfermant  un  grand  nombre  de  planchti.  ) 

Cebcceils.  —  Depuis  le  IV*  siècle  jusqu'au 
XV*  ,  les  cercueils  paraissent 
avoir  «lé  liabi  lu  elle  ment  en  pier- 
re. Ik  sont ,  en  général ,  d'une 
seule  pièce  ,  larges  vers  la  li>le  et 
allant  en  diminuant  vers  les  pieds. 
Les  couvercles  ,  égalenient  en 
pierre  ,  ont  souvent  la  forme  pria- 
malique.  (V.  mon  Cours  d'antiqui- 
tés, t.  6,cliap.  3,p.  3l2elsuiv.) 

Chaiub.  —  On  donne  ce  nom  à  deux  objets  différenls  : 
d'abord  au  siège  qui  était  destiné  &  l'évétjua  dans  les  égJi-. 
ECS,  siège  qui  était  en  marbre  et  pUfié  au  fond  de  l'abside, 
comme  le  siège  du  présideot  dans  un  prétoire. 

Secondement ,  à  la  petite  trihuno  k  laquelle  on  monte 
par  on  escalier  et  qui ,  dans  les  églises  ,  sert  aux  prédi- 
cateurs. L'Dsage  des  chaires ,  placées  dans  la  nef  des 
églises,  ne  paraît  guère  remonter  qu'au  XIII'  stMe; 
auparavant  l'ambon  en  tenait  lieu.  Les  plus  anciennes  de 
celles  que  je  connais ,  ne  sont  que  du  XV"  siècle .  (  Stras- 
bourg ,  Fribourg ,  Vitré ,  St-Lo ,  etc;  ) 

CflAPtTEin.  —  Voir  ordre»  d^ architecture. 

Chassk.  -—  CofTi-e  ordinairement  on    cuivre,  Remaillé  , 


BÀniflTIOM  KLUIIItTAlUI 


nlui  ou  moios  riche  ,  dans  lequel  on  dépotait  lea  paliques 
^ei  laiots.  Od  donnait  ordinairement  à  Ge«  coffires  U  form» 


â*ane  église.  Les  chdsses  d'Aix-la-Chapelte ,  celle  es  trois 
rois  ,  à  Cologne ,  et  celle  de  St-Taurin  ,  à  Evrenx  ,  smit 
des  plus  riches  et  des  plus  belles  qui  existent,  (  Voir  mon 
Cours  d'anUquités ,  6*  vol. ,  cbap.  7.  ) 

CHimT.  —  C'est  le  nom  qu'on  donne , 
avec  celui  d'ahsîde  ,  &  l'extrémité  du 
chœur  ,  derrière  le  mattre-autel.  Quand 
il  n'y  a  pas  d'abside  ,  le  chevet  est  droit, 
commff  dans  cette  figure  ,  et  il  est  alors 
flécoré,  suivant  l'importance  de  l'édifice, 
soit  de  pinsieurs  fenêtres,  soit  d'une  laig« 
jêoétre  à  plusieurs  bayes. 


CiBOïKBS.  —  Espèces  de  baldaquins ,  portés  sur  des  co- 
lonnes ,  qui  recouvraient  les  autels  dans  les  {u^miers 
siëcles^de  l'église. 

Dans  beaucoup  d'églises  ,  les  ciboires  n'étaient  compo- 
y^  que  de  quatre   colonnes ,  avec  des  rideaux  plus  ou 


J>K  QOKLQOSS  TUMES    D'aICHITKCTDBB.  S7 

■MMiu  riches.  Aoastase ,  le  biUiothë* 

caire,  décrit  plusieiira  ciboires  msgni- 

fiques  élevés  par  les  papes  Léon  III 

ctLétHi  IV.  f Conrs  d'aotiquiiés,  t.  6, 

cb.  2.)  Ottappelleaiissî  ciboire  le  Tase 

dans  lequel  od  conserrait  lea  bostiei 
ctnsacrëes.  Ces  vases,  assez  souvent 
en  brtHiie  ëmaillé,  alTeolaient  des  fort 
mes  diverses  ;  quelques^ns  avaiept 
la  forme  d'oDe  colombe.  Ou  en  con- 
naît plusieurs,  dans  les  collections ,  qui  ont  la  Ibrme  d'uM 
petite  bo!(e  ronde  surmontée  d'une  couverture  conique. 
CnranÈwi  ou  cbaitp  de  flÉPCLTosE.  —.  Lieux  où  l'on 
jubumait.  Les  cimetières  ont  été  très-vénérés  chez  tous 
les  peuples.  Au  moyen-âge ,   divers  cimetières  ont  ét4 
fermés  de  murs  et  entourés  de  galeries  ;  il  j  avait  de  pa« 
rais  cimetières  à  Nimes ,  à  Orléans  ,  à  Houtreuil-Bellay  . 
•t  dans  un  grand  nombre  d'autres  villes.  Tout  le  monde 
connaît  le  rampo  tanto  de  Pise. 

CnQOB.  —  Vaste  emplace-  . 
ment  oblong  où  se  donnaient  1 
les  courses  de  cbars  chez  les  ' 
Romains ,  et  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  les  amphithéâtres,  comme  ou  fait  souvent. 
(V.  mon  Cours  d'antiquités,  t.  3, p.  STletsuiv.)  Le  cirque 
dit  de  Caracalla,  hors  les  murs  de  Honte,  est  le  plus  com- 
plet que  j'aie  vu  et  le  seul  peut-être  qui  puisse  donner 
une  idée  de  ces  grands  mopuments.  Monlùucon  a  figuré 
plusieurs  cirques  restitués. 

Clsekstoky.  —  Mot  anglais  par  leqnel  on  désigne  ré-< 
tjige  supérienr  des  fenêtres  des  grandes  églises ,  plus  pari 
^ulièrepient  destiné  i  éclairer  U  nef  centrale. 


hS  DkHMnON    KI.ÉMI;^TAIHH 

Cf.ntQUEf,  —  Egoiits  on  condnils  voAlés  prnti<]iié<(  soiis 
les  ru^s  [wur  IVcoirtoiiient  dps  eaux  pJiivinies  et  <les  im- 
Tii(indt4.-es  :  Rome  et  los  viiloK  deit  provinrps  avnicut  des 
('(iotils  reman[uablcs  par  kur  solidilé.  Les  cloaqiips  de 
IVinii's  .  d'Aritis ,  de  Lyon  antiipio  ,  ont  élé  retrouv(^«. 

C.uinuE.  —  On  appelle  ainsi  leK  galeries  oo  portiques 
couverts  disposés  en  carré  dans  tes  irionasiLTes  ,  et  l'es- 
pace dérou  vert ,  nommé  pMU  on  jardin  ,  que  ces  por- 
li<|ues  enviruiment.  l*s  cluilres  sont  deslint^s  A  servir  de 
promenade  couverte  ,  et  à  faciliter  dnns  Ions  les  temps  la 
communication  entre  les  diverses  parties  dn  cotivent  et 
r^glisc,  llansbeancoupdemonnsières,  le cloftroétait,  après 
IVglise,  la  partie  la  plos  intéressante,  soit  par  la  bcanté  et 
la  sinj^Hiarito  de  son  arrhitcctnre.soil.  parles  inscriptions, 
les  loniix'anx  et  les  iieiiiinrfs  qui  s'y  trouvaient.  On  pent 
citer,  en  France,  leji  doitros  d« Mnissac,  d'Arles,  du  l'nj  , 
cnVclay,  comme  étant  dns  pk»  remarqnables. 

CossDLF.s  ou  cuRBEAtJX.  —  Morccaux  de  pierre  on  ào 
bois  encliiissés  dan»  une  ronraille,  et  qui  ont  pour  objelde- 
supporler  une  masse  quelconque  placée  aii-dessns,  I.'ima- 
ginsEion  du  sculpteur  a  dotiné  diverses  formes  à  la  porlie 
apparente  des  con- 
soles. Celles'q  ni  snp-  ; 
portent    l'entable- 
ment offrent  les  fi- 
gtires  les  plus  bi- 
zarres dans  l'archi- 
tcclure  des  XI'  et 
XII'   siècles.  Vers- 
lafinduXII'siècIe. 
elles  chang^èrcnt  un 


DE  OI^ELQUIU  TBBUES  D'AICRITECTlntF.  59 

pen  de  forme  et  s'amincirent.  (V.  mon  Courg  d'antiquités, 
V  volnme,  p.  134  et  suivantes.)  Au  XIII*  siècle,  les  con- 
soles d'entablement  n'étaient  plus  que  des  ftislons  sculptés 
EOU9  les  comicbes.  Les  consoles  supportant  des  colonnes 
ont  été  parfois  sculptées  avec  beaucoup  de  soin  aux  Xni% 
XIV  et  XV'  siècles. 


CoHTXEFoiTs.  —  Supports  extëneuTG  des  moraillcs  dont 
!■"  les    formes    varient  suivant   les 

époqnes.  Jusqu'au  Xll"  siècle  ils 
sont  peu  saillants;  mais,  à  partir 
du  XIII*,  ils  se  partagèrent  en 
éUf^s,  et  devinrcttl  d'autant  pins 
saillants  ((u'ils  apparlinrcol  à  dos 
temps  plus  voisins  de  la  seconde 
moitié  du  XV'  siècle.  J'ai  dit 
qu'à  partir  du  XIII*  siècle  ils  sup- 
portaient souvent  des  arcs-bou- 
taots. 


CoasicHE.  —  Partie  supdrieiire  de  l'entablement  au- 
dessous  de  laquelle  est  la  frise.  An  mnjcn-Sge  ,  la  frise 
manque  souvent ,  ou  elle  est  considérablenicDt  réduite. 

Costume.  —  C'est  ainsi  qu'on  désigne  rngencomcnt  des 
vélemeuts.  Il  varie  suivant  les  siècles  et  ne  peut  être 
bien  connu  que  par  les  sculptures  et  les  statues,  si  mul- 
tipliées dansles  églises  depuis  le  XII'  siècle  jusqu'au  XVP. 
I.,es  statues  dit  XII*  siècle  ont  des  robes  et  des  manteaux 


40  ranRiTie<f  ÉLÉHRirrAmi 

richement  bordés   de  iF^Ioas.    Les  femnes  portent  d» 

fnitdes  trcnes  de  cbeveux ,  tombant  de     ^ 

cbaqne  cAlë  sur  la  poitrAie;  leor  robe  e»t 

qoelqiiffbii  fiide  par  une  ceinture  nouée 

et  lonItMit  en  avant  juKqn'aux  genoux. 

Elles  avaient  souvent  de  doubles  man* 

cbes  ;  les  manches  extérieures  s'élargis- 

uienl  démesurément  en  a^trocliaDt  des 

poignets. 

Itens  la  classe  élevée  Jesbommes  portaient  aussiune  robe 
on  babit  fermé ,  et  par-dessas  nn  manteau  bordé  de  galons. 

Deux  statues ,  Urées  du  grand  portail  de  Chartres  , 
&gsrëes  ci-contre ,  donneront  une  idée  du  costume  le  plus. 
riche  de»  Temmes  et  des  hommes  au  XII*  siAcIe. 


An  Xni*  sîède  ,  et  dans  le* 
lièdes  suivants ,  le  costume  fut 
différent  r  les  cheveux  étaient  le 
plus  souvent  nattés  ;  les  femmes 
portaient  ordinairement  un  maa- 
teait  sur  les  épaules.  Les  hommes 
riches  portaient  U  robe  longue,  et 
souvent  en  dessus  un  gurcot  avec 
ou  sans  manches.  A  partir  de  cette 
époque ,  les  statues  et  les  vittaux 
d'église  fournissent  des  types  nom- 
Ivenx  pour  étudier  les  costumes. 


«B  QURLQUS9  TIUUS   D'AKWTCCTDRB. 


(12  mnitiTion  liLEiii^riiiiB 

Cqttr  d'aburs,  —  Espèce 
df.  c.iBuque  saas  manches  que 
les  rlifivaliera  portaient  par- 
dessus leur  colle  de  mailles  ou 
leur  cuirasse  cotnine  orne- 
ment, et  aussi  pour  distinguer 
les  ilifTérfinU  partis.  La  rotte 
d'armes  a  été  plus  ou  moins 
longue ,  suivant  les  époques. 
On  déploya  henuroup  de  luxe 
dans  cette  partie  du  vi^tement: 
le  drap  d'or  et  d'argent ,  les 
riches  fourrures  y  étaient  em- 
ployés. Le  schevalieis  p«i<;ni- 
rent  sur  leur  lolted'armes  les 
si(;Qes  et  les  figures  qui  étaient 
sur  leurs  enseignes. 


CoTTB  DE  MAILLES,  —C'était  l'cspèce  d'habîl ,  composé 
d'anneaux  de  fer  formant  une  sorte  de  tis^u  ,  que  lus 
clievaiiers  portèrent  sous  la  cotte  d'armes  jusqu'au  XV" 
si6de.  (  V.  mon  Cours  d'antiquités  ,  t.  6  ,  p.  419.  ) 

I-a  figure  précédente  porte  une  cotte  de  mailles  au- 
dessous  de  la  cotte  d'armes.  Cette  cuirasse  flexible  était 
muuie  d'une  espèce  de  capuchon  ,  qui  pouvait  se  relever 
sur  la  tête.  On  Joignit  aussi  à  la  cotte  des  gants  et  des 
h  au  ts-dc -chausse  en  mailles  ,  comme  on  le  voit  par  celte 
figure. 


UB   yiELOLES  TEBKEl   I>  ARCHlTBCTL'Bi:.  63 

Cotte  hakdie.  —  Celait  une  wpÀee 
d'babillement  rc^seaihhml  à  une  suu- 
taoe  el  qui  avait  une  (|iieui!lrairiRiUe; 
les  maiM'hef;  en  élaientétruitei,boiilon- 
nées  co  dessous  jusqu'au  cnudo.  Les 
femmes  faisaient  usage  de  ce  vétumeat 
aa  XIV*  siècle  ;  au-dessus  de  la  colle 
Lardie  ,  elles  portait;nt  un  surent ,  ou 
surtout  ,  STunt  de  grandes  ouvertures 
pour  laisser  passer  les  brus.  La  tl;;ure 
que  voici  présente  un  surcot  au-dessus 
de  la  coite  hardie. 

Beaucoup  de  statues  officnt  des 
exemples  de  ce  coslumc.  Le  siircot 
se  nomniaîl  aussi  ^rini(fc/«!;  ci'liii  lît'S 
hommes  était  plus  court  que  celui  des 
femmes. 

Coupole.— Vot'ile  ,  de  forme  circulaiiv ,  resseiiihiaiit  4 
uoe  coupe  renvi'rsiie,  Plusieurs  «églises  des  X!*  cl  XII' 
siècles ,  en  Frauce  .  ont  ct6  voùtiies  en  coupoles.  (  V.  mon 
Cours  d'aiitiquités,  4*  partie, p.  172  elKuiv.)  Les  coiinnioa 
modernes  sont,  en  général,  elliptiques,  c'est-à  dire  un  peu 
.plus  hautes  que  larges,  au  lieu  d'olfrirluforuie  d'un  demi- 
globe,  comme  celles  des  anciens  et  diis  aniliilectes  du 
mov en -;!;.'(•.  La  coupole  du  p;i iitlii^uii  de  Konie  et  culte 
de  Sainte-Sophie  ,  à  roristaiitimiple  ,  sont  les  plus  belles 
que  l'on  puisse  citer, 

CuoRTi.XE. — On  appelle  conrline  l'e-pace  compris  eutro 
deux  tours  dans  les  anciens  murs  de  déPensit.  Li;s  rouiliu^'S 


64  DËFI?IITtOK   ÉI.ÊIIKNTitlBE 

étaient  crénelées ,  et  un  chemin  de  ronde  ou  plate-forma 
pMvieltait  de  les  garnir  de  défenseurs  en  cas  de  siège. 

CklÊbsIfCB.  —  Niche  pratiquée  dans 
le  mur  voisin  de  l'autel  pour  y  déposer 
les  burettes  et  ce  qui  est  nécessaire  au 
■ervice  de  la  (posse.  Les  crédences 
sont  rares  dans  les  églises  avant  le 
XIII*  siècle ,  et  on  n'en  trouve  pres^ 
que  jamais  dans  les  églises  romanesi 
^V.mon  Cours  d'antiquités  ,  t.  6  , 
dtap.  2.  J 

CiàRBÀOX.  —  Echancrures  pratiquées  au  haut  des  mors 


âe  fortification  pour  Toir  au  dellors  et  pouvoir  tirer  sur 
l'ennemi  sans  être  à  découvert! 

GkOCBKTS  ou  CBOS5ES. — 

Feuilles  détacliées  en  for- 
me de  crochets ,  dont  on 
décorait  principalement 
les  angles  des  pyramides 
et  des  frontons  dans  l'ar- 
chitecture  t^vale.  Les 
plus  anciens  crochets  n'of- 
frent qu'une   courbe  ou  vclute  ,  qui  s'allonge  dans  le 


IW  QDRbOVBS  THRMB»  DAKCWTBCTCTK.  OS 

Xni'  siècle,  et  prend  parfois  au  XIV*  la  fonAe  d'un 
bouquet  de  feuillace.  Dans  les  derniers  tenpt  de  la  pé- 
riode ogivale  (  XV'  siècle  )  ,  les  crocUets  Ggurcnt  des 
feuillages  frisés  et  coutournés  ,  offrant  beaucoup  de  relief 
et  de  saillie.  (  V.  mon  Cours  d'antiquités  ,  4' volume   ) 

Caoulbcks.  —  Enceintes  ordinairement  circulaires  on 
fmales  ,  formées  par  des  pierres  plus  ou  moins  volumi- 
Beiues.  J'ai  donné  ,  dans  le  1"  volume  de  mon  Cours,, 


p.  87  et  snivantes  ,  la  description  de  plusieurs  cromleclu 
de  France ,  et  celle  dn  Stonehen|;e  et  dn  grand  cercle 
d'Avebur;  ,  en' An^terre  ,  cromlecks  très -compliqués. 

CiTTTE.  —  Eglise  ou  chapelle  souterraine  pratiquée 
uns  le  cboBur  des  grandes  église*.  Les  crjples  sont  con- 
temporaiaes  de  l'architecture  romane  ;  on  n'en  voit  guère 
après  le  Xll*  siècle.  (  V.  mon  Cours  d'antiquités ,  4'  vol,  ) 
Les  cryptes  de  Saint-Gilles  (Bonches-du-RhAne)  ;  de  Saint- 
EutFope  ,  à  Saintes  ;  de  Uputsi^jor  ,  i  Arles ,  peuvent 
Ctre  citées  parmi  les  ^ua  vastes  qui  existent  en  France, 
n  5  en  «  de  trè«-graades  aussi  dans  certaines  églises  de  la 
Haute-Italie. 

On  a  sonveot  désigné  sous  le  nom  générique  de  crypte 
des  caveaux  de  sépulture  annexés  fiux  églises  ;  mais  les 


66  ftHTiKrriox  bléMextaihb 

«rohéoMgiiej;  res(r«{goenl  IWcc^plion  dil  mot  aux  dia- 
pellcs  MniterraiÀes  que  je  vicm  d'indiquer.  ' 

CnvrTO-PoitTiQLE.  —  Galerie  couverte  que  les  Romains 
praliquaicnt  dans  leurs  maisons  de  campagne  et  dans  leurs 
palais  ,  pour  prendre  le  frais  et  se  garantir  ,  le  jour  ,  des 
rayons  du  soleil.  Ccrtnines  galeries  ,  ainsi  appelées  par  les 
tffteîcns .  déblaient  ressembler  ^  nos  doflres  du  moren- 
âgé  et  être  édairées  par  di»  arcades.  (¥.  moa  Ciours  d'an- 
liquilés  ,  t.  3  ,  chap^  3.  ) 

Cymaise.  ~  Ou  donne  ce  nom  à  la  moulure  qui  ter- 
mine ou  couronne  les  eotoîclies.  Au  moyen-âge,  ^a  forme 
des  cymaises  a  beaucoup  varie.  On  désigne  paclbis  sous,  ce 
nom  la  moulure  qui  forme  le  bord  extérieur  <des  arclii- 

YOllCS, 


.  Dais. —Petit  couronnement  en  pierre  qui  décore  la 
parlie  supérieure  des.  niches  des  statues  ,  depuis  le  Xljft* 
siècle  jùsqu*au  XV*"  :  Tes  dais  du  XV^  siècle  sont  chargés 
de  cisehircs  et  surmontés  de  pinaéles. 
Bi^castVLe.  —  Façiade  ornée  de  dix  coloAnes.  * 
DirrÈtiB.  -^  Dénohiination  que  l'en  donné  au!«-temptes 
entourés  d'un  doublé  rang  de  colonnes.  (  Courii  d^nti- 
quités,  t.  3  ,  cbap.  8.  ) 

Dirrvx}ces.— Doubles  feuilles  d'ivoire  ^'ouvrant,  comme 
la  Couverture  d*nn  livre,  et  offrant  des  figures  séul^tées. 
Les  diptyques  sont  rares  dans  les  coHeclîotts,  etremontent, 
en  général ,  à  une  haute  antiquité.  On  appelle  diptyques 
consulaires  côux  qui  offrent  l'image  en  relief  des  consuls 
romains  parés  de  leurs  ornements. 


|ïotMS!f.  r-  ]||Wqiif«*f>t  |ir6«»inM'.  driiitligtio,  ol  qijl.  m 
compose  d'une  pier- 
re aplalîc  ,  orc]^ 
naireoinnl  plus  Icin- 
fme  (|iie  lnr|;p,  ile- 
\ée  comme  ime  ta- 
ble gr«s«îëni  $\ir 
ptiiBWura  smtt^t 
pierres  TerlkAl«fi    i 

I-es      tables     de"    ,  , . ,    . 

grands  dolmens  sonl  composdos  jo'plnsV'Hui^ 'morceaiiv 
(Cours  d'anli(|iiitiS8  monumontalçs,  i.  1" ,  p.  "i  et  siilv.) 
Quelques  dolmen*  sont  divisiis  inliirio uniment  en  deii!^ 
ioyes  ou  chamtiros,  el  beannnip  ont  U-ur  oin'crlure  irru 
l'orient.  I^  grand»  dolmenïdi>l.«;mariJi-kor;Jl|irliiliiiriJ, 
Offrewt  q^eiqnes.  scnlptiirc»  g nisslérçs      ,     ',,:.,.,,,,  ;,| 

yftoiaùTi.  —  Tour  ina«iit<*  ef- 
«ouTêtlitftirr*cï(iic*wbiï  centre  \ 
d« ancien*  châtedmilOrt  ytii-" 
tMlt  queliliieftts  paf  lihe  'porté  ■■ 
placée  *  une  certaine  baiitcnr, 
et-  à  -latrtrfte  tin  aecM*i(  4u 
moyend'un escalier:  pliisienrs 

(ft  ,|KyifRiie«l  iUge..i,9ti*Kà$:.il>i\ 
Kdwité  fMir.Ja^.pbt»  <em(I»i) 
sûreté  de  la  tour  (V.  mt»).:! 
Cp,urs  d'smli^vf^,  tffflïe,3;j,.i 
A  par^^u.;4(J',sWc;e.,„l** 
donjons   furent  plus  souvent  rond^ ,  et  ils  finirent  y  4iaiu, 


68  D^FnVTTIOX  l^LI^MCNTAtftK 

les  siècles  suWanU,  par  se  lier  aux  corps  de  logb  qui 
faisaient  partie  des  forleress^es^ 
Dorique.  —  Voyez  Ordres  ^arehitecture^ 


U. 


Egyptien.— Architecture  égyptienne.  C*est  une  opinion 
assez  généralement  répandue  que  cette  areUlecUire  est  lé 
prototype  de  tous  les  styles  qui  Tout  suivie. 

Emailloek.  -^  Procédé  par  lequel  on  disposait  sur  des 
plancti'es  d^  cuivre  ou  d*un  autre  métal  des  entailles  de 
la  forme  du  '  dessin  que  l'on  voulait  reproduire  ,  et  que 
Ton  remplissait  ensuite  d*émail  de  différentes  couleurs. 
Après  la  fusion  de  ces  couleurs  dans  un  foUrneàu  ,  elles 
formaient  corps  avec  la  planche  qui  leur  servait  de  réci- 
pient, et  offraient  les  tableaux  vitrés  que'  Ton  connaît  soutf 
le  nom  d*éniaux.  Les  châsses  du  XU*  siècle  sont  prei^e 
toates  en  bronze  énuiillé  et  fort  remarquables.  Au  XV\et 
au  XVI*  siècle  ,  de  grancfs  changemepts  s'opérèrent  dans 
l'émaillure.  (V.  ce  que  j'ai  dit  à  ce  sujet  daps  le  chap.  7 
de^  mon  Cours  »  t.  6.  ) 

EiiBaASURB.  —  Ouverture  pratiquée  dans  un  mur*  (  V# 
er9Man.  ) 

"^  Encavstiqob.  ^  Genre  de  peinture  à  la  eire,  appliquée- 
avec  le  secours  du  feu ,  dontles anciens  ont  fint  vo ffuni- 
usage.  Une  partie  des  peintures  murales  de  l'ère  gallo- 
romaine  étaient  à  l'encaustique* 

Encobbbllbubiit.  —  Construction  fldsant  saillie  sur 
le  plan  vertical  du  mur  et  soutenue  par  des  corbeaut  ou 
consoles. 


I«  QVIUrVU  TBMU  »  iKKTVCTtlIB.  fiS 

Eitra.  —Lieux  destinés,  après  la  mort,  A  la  demeura  ijes 
jifiwi  GOttpaUeii.  Les  peines  de  l'enRsr  sont  MHivent  répré- 


■entéeSjavecIéJugement  dernier,  sur  les  bçaden  des  églises^ 
surtout  au  XHT*  sldcle  et  an  XtV.  Ces  bas-reliefs  ofirent 
toujours  un  grand  intérêt  par  la  variété  des  figures  et  lu 
dramstïqne  de  la  scène.  Les  sculpteurs  et  les  peinlrea  sur 
T nre  en  ont  Uré  un  (rand  parti. 

Les  flammes  de  l'eafer  paraùseot  souvent  ,.daa«  ces  re> 
pniseiitatiom  ,  sortie  d'uiui  imovn»e  gueu^  béante  ,  ven 
laquelle  des  diables ,  aux  formes  bizarres  et  hideuse*)  en>i 
trainem  la  Toute  des  damnés.  Les  costumes  variés  de  ceux- 
ci  annoncent  que  toutes  les  classes  de  la  société  fournissca)^ 
des  suppliciés. 


ErmOtLEMENTâ  OtJ  ttlN- 

CBACX.  —  Moulures  cm- 
ploj<^3  à  la  dëcoralioD  , 
particulièremont  ait  XU*  - 
siècle. 

CerlaîlH  cnroulemeiiU 
Bonl  d'une  gratule  ri- 
dlésse  de  dessin. 

ËriTkBLuiiiNT.  —  AsscnltTagc  des  parues  i 
aux  colonnes  ,  et  qhî  se  divise  en  architrave  ,  Trise  et-cor- 
■■  BÏcbc  (  V,  l'art.  Ordre*  d'tuxhiietiwr».  ) 

L'e.ilablcmenl  a  présenté,  au  mojen-âge,  des  «lUiralioDs 
cwisidérablcs,  qu'il  serait  trop  long  d'indùjaer  ici.  {V.  mon 
Cobirs  d'antiquité ,  4'  volume.  ) 

ENTRK-coi^K^eiiEitT.  —  Espaci  existant  entre  les  co- 
lonnes. (  V.  l'art.  Ordru.  )  Selon  Vilruve  ,  les  Romains 
avaient  cinq  propoKioni  djftévMtes  d'wtre-colunoeiuents, 
désignés  par  les  noms  picnotUjle ,  tittyle,  âioMgU,  ariailfle, 
eutlyle  {  V.  mon  Cours  d'antiquités,  t.  3  ,  p.  7. } 

Entrelacs.  —  Mouluies-  Irës-usilées  mk  XÏ°  et  XU* 
siècles  ,  et  figurant  des  bandelelles  ou  des  cordons  eolacà 
les  uns  dans  les  autres.  (  Y.  le  i'  volupui  de  inoa  Cours. ,  )i 

ENTaE-Momi.LON.  —  Espace  qti'oo  laisse  entre  les  cor. 
bennx  ou  modillons.  F..es  entrc-mudillons  sont  parfois  ornés 
de  «cutplures  dans  l'architecture  romane  ;  on  tes  appelle 
aussi  enire-eorbtaux. 

Efiscemuji.  —  EUiçe  supérieur  de  la  scène  dans  les 
théâtres  antique'. 


i   n'UKailTKTUU! 


BacAkCELLS.  —  Bourse  que ,  dans  la 
■KtTen-Age  ,  les  personnes  des  deux 
Kxes  portaient  suspendue  &  la  «tin- 
Inre.  Ces  bourses,  (|Tii  ressembleiU  ' 
snx  '  sacs  dans  lesquels  leK  fcinâies 
portent  aujourd'hui  leur  moncboîr  , 
s'appelaieat  aussi  aumônUre  et  tour- 
attoi.  Elles  dlaieut  plus  ou  moins  riches 
et  sauvent  garnies  de  glands  aux  an- 
«le.. 

De  cette  contame  de  porter  sa  bourse 
uosi  Mispeitdue ,  vinrent  ces  exprvs- 
nons  qui,  aujourd'hui  que  les  choses 
aoiA  changées,  ont  besoin  d'être  expli- 
quée* :  coaftr  Ut  koune,  fouiller  à  l'tt- 
evceUe. 


Etohcs.  -^Mealnpn  trfts-uiitées  ea 
Normandie  aux  XI*  et  XII*  siècles , 
et  figurant  atwA  bien  d«  étoiles.  On 
les  teaconlFc  aar  le  tjnpan  des  portes , 
sur  les  archivoltes ,  etc.,,  ete. 

EuHiptis.  —  Espèce  de  retranchement  ou  de  canal  qui 
entourait  l'arène  des  cirques  et  la  séparait  dt'S  sièges  des 
spectateurs. 

EusTVLE.  —  Le  cinquième  ordre  de  lomples  inillquO  par 
Vitruve  ,  qui  lé  regardait  comme  le  plus  élëgaat.  La  dis- 
tance qui  séparait  les  colonnes  était  de  2  diaiuèlres  f/i. 


72  BÎPRHT 

EviKQÉLiSTES.  —  Lcs  qiutre  évangëliites  sont  MMivent 
repréfteulés  ,  au  moyea-ëge ,  sous  les  quatre  figures  sjiu- 
boUques  désigaées  dans  l' Apocalj'pse  de  saint  Jeao  ;  Baroir: 
l'aigle  (saint  Jeaa) ,  l'ange  [saint  Mathieu ),.lfl  lion  (saint 
Marc  )  ,  et  le  boHif  (  saint  Luc  ).  Les  artistes  ont  aculplé 
ces  figures  autour  de  l'image  du  Christ ,  sur  beaucoup  de 


portails  romans.  (  V.  non  Cours  d'antiquités ,  t.  4 ,  p.  1S4 
elsuiv.) 

ExBDRBs.  —  Portiques  annexés  aux  paloctres  et  aux 
gymnases  des  anciens  ,  «t  dans  loaqii^  les  ^ilosophes  et 
les  savants  disiierUiient  en  public. 

ExTKADos.  —  Courbe  extérieure  d'une  arcade  opposée 
à  l'intradoE. 

F. 

Fahal.  —  Tour  élevée  près  d'un  port  de  mer ,  au  haut  ' 
de  laquelle  on  entrelient  du  feu  la  nuit ,  pour  servir  de 
signal  aux  navigiiicurs.  I^s  Romains  ont  eu  des  lanaux  & 
l'entrée  de  quelques-uns  de  leur^  ports. 


DE  QCELQOES  TlUIBS   R  AKCUTSCTVBB.  73 

Fanadx  i>b  cniKTiÉBB.  —  J'sï  le  pre- 
nàer  décooTcrt  et  ngoalé ,  il  ;  i  long* 
leiBp§ ,  dei  coloiii)e§  creuses ,  rosdesou 
carrées ,  ajant  au  Bominet  ploùeurs  ou- 
verloreset  daiu  leiqueUe§  onenlrel^Mt, 
au  mojen-dge  [  XII*  et  XIII*  liècles  s«r- 
loul),  des  lampes  aUumto  au  milieu  des 
grands  cimetières.  J'ai  décrit ,  dans  le  6* 
Toinme  de  mon  Cours,  page  32^  et  sui* 
vaDleSgplusieim  monuments  dece  genre. 
n  paraît  que  tous  les  fanaux  de  cime- 
tïère  avaient ,  i  leur  base  ,  un  autel 
orienté,  où  l'on  disait  parfois  la  messe  , 
lors  des  inhumatioDS.  La  lampe  servait 
à  éclairer ,  la  nuit ,  les  convois  mortuai- 
res qui  venaient  de  loin ,  et  qui  pou- 
Taîent  tHeu  ne  pas  toujours  arriver 
avant  la  Gn  du  jour.  (  V.  ce  que  j'ai 
dit  des  cimetières  dans  le  L  6  de  mon 
Cours.) 

FsHtnis.  —  Ouverture  par  laquelle  le  Jour  pénétra 
dans  les  édifices.  I.es  fenêtres  des  églises  ont  présenté  suc* 
oessivement,  depuis  le  XI'  siècle  Jusqu'au  XVI* ,  de> 
formes  diverses  ,  qui  ont  été  figurées  sur  une  plaacbe 
spéciale  de  la  4"  partie  de  mon  Cours.  Les  fenêtres  ont 
acquis,  dans  l'architecture  ogivale  (  XIV*  et  XV°  siècles 
surtout  ) ,  des  dimensions  colossales  ,  dont  les  archi- 
tectes dos  siècles  précédents  n'auraient  pu  se  fiùre  ane 


T4  fiBVI^ITIlKI 

idée ,  tint  les  éléments  de  la  Douvelle  archilectare  modifie 
cette  putiedea  édifices  relig{eux. 

FeiiLLAGES.  —  Les  feuilles  de  divenea  espAoes de  végt- 
taux  ont  été  l'ornetneitl  le  plus  iMité  dm  'arChileelet. 
Au  mojren-dge  surtout  ,  ils  ont  reproduit  av»o  Imii- 
heur  un  grand  oombre  de  reuillages ,  et  l'on  pont  ramaiv 
quer ,  i  cet  égard ,  que  les  végétaius  indigènes  ont  ^té ,  à 
partir  du  XIII'  siëde.  iurilés  irès-fidèleffient  par  les  sculp*' 
leun,  qui  abandonnèrent  une  partie  de  ieeos  qu'ils  arateaC 
reproduits  le  plus  songent  doas  les  temps  antérieurs. 

FLAMBoyA-iT.  — Expression 
inventée  par  H.  Le  Prévost , 
ponrdésigner  le  st^le  ogival  du 
XV*  siècle.  Celle  dénomination 
est  liréede  la  broderîedes  fené- 
lre«,c]ui  simule  as$ez  bien  leson- 
dmemenladela  Oammc,  et  qui  : 
constitue  ua  de»  principaux 
caractères  distinctiSide  ce  sljle. 
Le  stjle  flamboyant  ne  s'est 
pas  développé  en  Allemagne 
aussi  bien  qu'en  France  ;  en 
Anglelerre ,  il  est  remplacé 
par  le  stjle  perpendiculaire. 
Toute»  ce^  variétés  ont  ,  du 

reste,  detearaclèrescomiiums  qui  constituent  mon  sljlo 
•gKal'  tertiaire.  (V.  moo  Cours  d'antiquités,  t.  4.) 

Fonxs  BAmsuAtx. — On  appelle  ain^i  le  réservoir  en 
ptvrrc  ,  en  marbre  ,  en  plomb  ,  dans  lequel  on  conservait* 
l'eau  qui  servait  à.  administrer  le  baptême  dans  les  ^lises. 


DE  Ql'RLQ*»   TBUKS   D  AMMTECTUIB.  71! 

ieu  Coatê  sodI  1«ës4atérfluuits  A  emniner  ;  ib 


•■t  parMs  Hé  MUlpiris avec  fcpsnMirp  de  sditt,  etieurs 
famm  varleNt  comnw  celtes  Aï'f*rehit«ctiire.  J'oi  figuré 
ira  auez  grand  nenbre  ds  fonts  de  dfSSrents  àfces  dans 
le  toute  6  de  id«b  Coura  d'anli^mlës.  (  V.  le  cbap.  1*'  de 
••Tohme*) 

FoHUJï.  —  Pln<re  publique  qui ,  dàDS  les  villes  romaines, 
«laîl  souvent  entourée  d'êdiflcespublics  et  de  colonnes  , 
et  ob  l'on  se  réaniS^ait  ^tiàt  les  àflkîres  publiques  et  piv 
Tées.  On  eoatiSiU  le  forum  roiàaniim  ,  qui  se  développé  au 
jAei  du  Capilolë  jusqu'au  Cotisée  :  c'était  le  principal 
de  Rome, 


76  BlfllUTION  àUBMEntàMME 

Les  villee  de  province  «a  peu  conndërableft  avaient 
leur  forum ,  et  plusieurs  éUient  d'une  grande  richesse.  On 
peut  citer  ceux  d'Arles  »  de  Nîmes ,  d'Avignon,  d'Orange, 
de  Lyon ,  de  Vienne ,  d'Avanches  (Suisse) ,  et  plusieurs 
autres.  (  V.  mon  Cours  ,  3*  volume  ,  page  S68  et  suiv.  ) 

Francs-maçons.  ^  On  a  beaucoup  parlé  des  confréries 
de  francs-maçons  qui ,  au  moyen-âge  ,  construisaient  des 
églises  dans  tous  les  pays.  Ce  que  les  auteurs  anglais  et  al- 
lemands ont  écrit  &  ce  sujet  ne  nous  a  pas  complètement  sa- 
tisfait, en  ce  sens  que  nous  n'avons  pas  vu  dans  leurs  ouvra- 
gesde  preuvessuffisantesdesiaitsavancés.  Voici,au  surplus, 
le  résumé  de  ce  qu'ils  disent  à  cet  égard  :  vers  la  fin  du  X* 
siècle,  il  exbtait  en  Lombardie  une  corporation  de  francs- 
maçons.  Vers  la  fin  du  même  siècle,  ils  obtinrent  du  pape 
des  bulles  qui  vinrent  confirmer  et  multiplier  leurs  pri- 
vilèges. Ces  bulles  leur  eonfiéraient  le  droit  exclusif  de 
bâtir  des  églises  par  toute  la  chrétienté.  Elles  venaient  les 
soustraire  à  l'autorité  des  souverains  des  différents  pays 
qui  étaient  le  théâtre  de  leurs  travaux ,  et  ne  les  fiiisaient 
dépendre  que  du  pape  seul.  Des  hommes  de  tous  les  pays 
furent  appelés  dans  leurs  rangs  ;  et  partout  où  se  prépa- 
rait l'érection  d'un  grand  monument  »  des  francs  maçons 
s'assemblaient  en  assez  grand  nombre  pour  L'entreprendre* 
Aussitôt  qu'ils  avaient  mis  à  cette  entreprise  la  dernière 
main ,  ils  se  portaient  sur  un  autre  point ,  quelquefois 
assez  éloigné  ,  où  leurs  services  étaient  nécessaires.  De 
cette  manière,  les  progrès  de  l'art  et  les  découvertes 
se  communiquaient  avec  tant  de  rapidité  d'un  pays  A 
va  autre  »  que  l'avancement  de  plusieurs  pays  dans 
la  voie  des  progrès  architectoniques  paraissait  presque 
simultané  ;  et,  pour  nous  servir  des  paroles  de  M.  Hope , 


DB  QCBLQtCS  tCftHfeS  Û^AUCllItÈCTtme.  T7 

dans  «on  histoire  de 'l^ardiifecture  :  «  Les  arcbitectes 
de  tcNM  leg  temples  ée  TégHse  Wtine,  à  quelque  pays 
qelk  appartinssent,  an  nord  ;  an  sud,  au  levant  et  au 
eonefaant ,  tiraient  tous  leur  science  de  la  même  école  , 
do  même  centre  ,  obéissaient  tous  pour  la  conf^tion  de 
leors  plans  à  la  même  Mérarchîe ,  marchaient  tous  dans 
leurs  constructions  sous  la  même  bannière  et  suivaient 
tons  les  mêmes  principes  de  netteté  et  d'élégance  ,  gar- 
daient tous  entre  eux ,  quelqu'éloignés  que  fussent  les 
pajs  où  ils  étaient  mandés ,  les  rapports  les  plus  cons- 
tants ,  et  fliisaient  de  tout  progrès ,  quelque  faible  qu'il 
ftt ,  la  propriété  dû  corps  entier  et  une  nouvelle  conquête 
de  Fart.  Le  résultat  de  cette  marche  unanime  était  qu*à 
chaque  période  successive  de  la  dynastie  maçonnique , 
quel  qoe  tài  remplacement  choisi  pour  Férection  d'une 
église  ou  d*uoe  maisoâ  monastique  nouvelle  y  elle  ressent-' 
Maità  toutes  celles  élevées  dans  la  même  période,  sur 
toot  autre  point ,  quelque  distant  qu'il  fût  de  remplace* 
ment  de  l'autre;  et  cette  ressemblance  était  si  frappante 
qu'elles  semblaient  avoir  été  construites  au  même  endroit 
jiar  le  même  architecte.  Ainsi  nous  rencontrons,  à  certaines 
époques ,  des  églises  aussi  distantes  les  unes  des  autres 
que  le.  nord  de  l'Ecosse  l'est  du  sud  de  lltalie  ,  et  ces 
monuments  offrent  de  véritables  analogies  entre  tous  leurs 
caractères  essentlds.  «  (Hope ,  Hiêiaire  de  Varehiteeture.) 

Il  est  presqu'inutile  de  dire  que  les  francs-maçons  for- 
maient une  corporatbn  ecclésiastique  ,  puisqu'à  leur  tète 
était  le  pape  ;  les  directeurs  étaient  les  évêques  et  les  plus 
grands  dignitaires  du  clergé  :  comme  les  seôls  hdmmes 
instruits  d*alors ,  ils  étaient  presque  de  droit  les  seuls 
architectes. 

Au  XV*  siècle ,  les  loges  maçonniques  sont  très-bien 


oripni^  en, \9o)na8i>c,^'p,i^v(tyqns,¥n,l{m,  Délai  nsnr, 
arcliilccle  dclncalhéckalc  dç  Slrashoiirg,  xéimù- loiitfit  Wft 
Corporalioiu  éparsos  pQiv  former  une  grande  AsGOCÎarînty 
compreniint  la  pkis  graode  paclic  de l'AUitinafcnv-  f  V.->Mll 
Cours  d'antjquiLvH  ,  i*  partie  ,  p,  46T.  )  Cetlfs  As^ocMliaa 
fut  cunsolidûe.eQ  1459,  par  uoe  asticmbliîe  générale  lewo 
à  Ralifibonoe.  La  suprématie  dii  graod-inajlrq  de  l'alflfisr 
deStranboiiresurleslofc^  de  rAIldn^aenece&gaqu'apFJ» 
la  réfipioa  de  celle  ville  A  la  France.  , ;, 

Jii^u'au  XV*  &i^le  ,  je  ne  oooaajs  rien  fie  pasilirgup 
l'ori^aDisalvii)  des  francs-inaçons  ,  et  (oui  ce. qui  a  iSld  dit 
sur  les  temps  antérieurs  me  parait,  je  lo  répète,  çnawiuw 
de  preuves  «uin.saates, . 

Sir  CbristOfiie  Wrea  ,  architecte  de  Saiat-Pauldç  Loii-, 
dires,  et  plusieurs  autces,  ontpiétcitdii  tuela,frajBc-maç(>if- 
q«rie  npo^ne.^n'avait  pas  f^'^^t^. ^W^I^Q-  ^^  suit^incpm* 
pètent  pour  traiter  ce^e  q^ifattlioa  .;f|u^  je.nlai  nulten^ 
étudiée. 

,  Fbëtr  n4^>-KS- .—  Ifowlure  cooqposiije.d*uii  tore  oco^ 
santà  angle  drqit  , 
dcmanièreàlbrmcT  i| 
alt^alivement.au*  ^ 
dessus  et  au-des-    i 
8IMXS,  les  trois  cOtéa 
d'an.carré,  cl  are- 
préacnier  de*  cré» 

nUHx..  Cet  oraenent|C!i|t  enqilqyé.,. surtout  co  NVnf>i>die 
et  en  Anglel^rre.,  au  Xj' ,  et  au  XM*  siècle.  J'ai  dist^tugué 
deux,.ï^iSiÈs  do  Irôtw,,  que  j'ai  appelées /"«/rt  créneléet 
diiKMuéa^  eL  frifa  criiuim  trioaguinini.  (  V.,  mon  Cours: 
d'antiquités  ,  4-"  volume  ,  p.  (23—124.  ) 
.  FiE9QSE«  —  Qepre.,4«  peinture  appliqM^  piu-'lvs  .^u- 


DE  QVBbQL-88  TUtNE»  >  ARCSITECTDRB.  -Ht 

raiQes  Iralcfaement  enduites ,  et  dana  lesquelles  les  cou- 
leurs  s'imbibent  de  lelle  sortj,  qu'ellt-s  sont  extrêmement 
solides.  On  appelle  également  fretqnrt  des  peintures  sur 
mur,  n|:pliqii(!es  long-temps  aprèi  quclesenduîb  oUt'été 
faits.  (  T.  mon  Cours  d'antlqulfâ  ,  I.  6.  ,  chap.  T.  ) 

Les  fresques  de  Safnt-Savin ,  in  Poitou  ,  sont  peut-Ara 
les  plus  imporbrotes  qui  nous  restent  du  '  moyen^l^  ,  «il 
France.  Plusîenrs  parties  d*ét[li»es  ont  été  «aUéremefft 
peintes  aux  XIII-  ,  XÏV  et  XV*  siècle»: 

Fntss.  —  Partie  de  l'entablement  comprise  entre  I  ar- 
«bïlrave  et  la  cornicbe.  (  V,  Ordra  d'architecture.  )      ' .  , 

FiQNTOK.  —Couronnement  triangulaire 
formé  de  trois  corniches  et  d'un  intérieur 
nommé  tympan  ,  placé  au  sommet  d'un 
édïËce.,  d'une  porte  ou  d'nne  fenâtro. 
l^sfronlonslriangulairesont  été  employés 
i    prafasiaa  dans  rarchileclure  ogivale. 


FcTS.  —  Partît'cjUndriquo  àm 
cokmnes.  {  V.  Orim  iartiàltC' 
lun.  ]  An  Xlï*  siècle  et  au  X!" , 
les  fùla  sont  parfoïa  converU  de 
ciselures  dans  les  parties  les  plus 
wnées  des  édifices,  telles  qae  les 
portails.  A  partir  du  XlU'Viécte, 
le  fût  est  toujours  uni ,  mais  lés 
proportions  en  varient.  {  V.  mon 
Cours  d'nniiquilés,   4'  volume.  ) 


Bénnmon  ÉuÉHSiiTAmi 


Garoovillb,  —  Ouverture  saillante  destinée  i  faire 
écouler  l'eau.  Elle  figure  souvent  un  monstre  qui  icmble 
«orlk  de  l«  corniche  ou  du  contrerort  de  l'édifice ,  et  dont 
la  bouche  vomit  l'eau  et  la  jette  plua  ou  moins  loin  des 
mure.  Les  gargouilles .  sculptées  de  la  sorte ,  sont  un  des 
tccessoires  des  monuments  à  ogives. 

GaiFFOTi.  —  Animal  fabuleux  que  les  sculpteurs  ont  re- 
produit en  bas-relief  dans  l'aiiliquité  et  au  moyen-âge.  On 
lui  attribue  le  corps  du  lion  ,  la  léte  et  les  ailes  de  Taigle, 
les  oreilles  du  cheval  :  nu  moyen-Age ,  on  a  varié  la  re- 
préftenlation  d«  cet  animal  ;  on  lui  a  donné  tanlAt  des 
plunes ,  tantAt  des  écailles ,  sur  le  dos ,  le  cou  et  la 
poitrine. 

Les  deux  magnifiques  grifToos  que  voici ,  sont  sculptés 


sur  un  des  chapiteaux  de  la  cathédrale  de  Mayence. 


DE   QUELQUES   TEBHES  D'àRCHITECTURE.  8i 

Gaine.  —  Corps  aHongé  d'où  parait  sortir  la  tête  et 
la  partie  supérieure  du  corps  d'une  statue.  Dans  l'anti- 
quité les  statues  du  dieu  Terme  étaient  toutes  des  sta- 
tues à  gaine. 

Gaix>ns.  —  Les  étoffes  de  TOrient  étaient  au  XII'^. 
siècle  richement  ornées  de  bordures  ou  de  galons ,  que 
les  architectes  ont  imités  non  seulement  dans  le  costume 
des  statues,  mais  aussi  dans  les  nrKMiIures  architecto- 
niques  :  on  désigne  donc  en  architecture  sous  le  nom 
de  calons  les  moulures  destinées  à  reproduire  les  galons 
des  étoffies.  (V.  les  détails  que  je  donne  dans  raon€ours, 
4*.  partie  ,  3*.  édition ,  p.  129.  ) 

Gothique.  —  C'est  la  dénomination  injurieuse  que 
pendant  long-temps  on  avait  appliquée  à  Tarchi lecture 
du  moyen-âge  ,  mais  plus  particulièrement  à  Tarchi lec- 
ture des  XIII''. ,  XIV*'.  et  XV^.  siècles.  Comme  les  Goths 
avaient  disparu  depuis  long-temps  de  la  scène  du  monde 
quand  cette  architecture  a  paru ,  cette  nomenclature  im- 
pliquait une  idée  fausse.  J'ai  substitué  à  ce  nom  im- 
propre de  gothique  celui  de  style  ogival  (V.  la  4^.  partie 
de  mon  Cours  d'Antiquités}  qui  a  été  adopté  en  France, 
en  Belgique,  en  Italie  et  en  Allemagne.  Quelques  anti- 
quaires persistent  pourtant  à  appeler  le  style  ogival 
style  gothique. 

Gouttes.  —  Ornement  employé  dans  l'entablement 
dorique  et  qui  ressemble  à  des  gouttes.  (Y.  Tart. 
Ordres.  ) 

Grisaille.  —  On  désigne  ainsi  les  vitraux  du  moyen- 
âge  dont  le  fond  blanc  est  couvert  de  dessins  :  ces  vitres 
moins  chères  que  les  vitres  de  couleur  à  personnages , 

6 


82  DÉFINITION   ÉLiBBNTAIIIB 

produisaient  dans  les  églises  un  clair  obscur  d'un  eflel 
agréable.  (  V.  Cours  d'Anliqnilés ,  I.  6 ,  p.  474>  ) 

GnÉniTE.  — 
en  pierre  sur  U 
parts  des  cbJ 
et  des  places 
du  moyen-Age 
Benlinelle  se  n 
i  coufert.  Lei 
rites  sont 
rondes,  l«ntd 
rées,  — 

GuiLLOCHUREs.  ~  Ornement  formé  par  des  lignes  ou 
moulures  de  différentes  formes,  entrelacées  les  unes 
dans  les  autres ,  de  manière  à  composer  une  série  de 
compartiments. 

Gymkasb.  —  Edifices  destinés  à  certains  exercices  chez 
les  anciens  :  il  y  avait  souvent  des  gymnases  attachés 
aux  bains  publics. 

GvNEcËE.  —  Appartements  occupés  par  les  femmes 
dans  les  maisons  des  anciens. 


Hache.  —  Moulure  hacbée ,  ornement  employé  dans 
l'architecture  romane  (XI' 
et  XII'.  siècles).  (  V.  mon| 
Cours,  I.  4'  ) 

Haubert.  —  Voyez  cotte  de  maille. 

Heaume.  —  Casque  du  moyen- âge  ;  il  a  subi  des  mo- 
difications considérables  depuis  le  XU*.  siècle  jusqu'au 


DE    QUEU(IJBg   TBKHBS  D'aBCPITECTDIB.  83 

XVI*.  H.  Alloa ,  ingénieur  des  mines ,  a  publié  un  tné- 
DHiîre  et  une  série  de  desuns  indiquant  ces  modifications, 
nous  ae  pouvons  que  renvoyer  i  son  travail. 

Hélice.  Moulare  tracée  en  spirale 
autoar  d'nn  cyliinlre.  Les  colonnes 
cannelées  ou  ornées  de  moutures  en 
hélice  se  rearontrent  parfois ,  au  KII". 
siide ,  dans  le  roman  fleuri ,  notam- 
ment à  la  cathédrale  de  N.-D.-deg> 
I^ons ,  à  Avignon  ,  et  dans  plusieurs 
églises  du  Midi  de  ta  France  ,  qui  re- 
montent au  \1I*.  siècle  ou  au  XI*.  On 
les  retrouve  au  XVIII'.  siècle  ;  elles  se 
transformèrent  alors  en  colonnes  torses- 

HEuocAMiNL'g.  —  Appartement  des  maisons  romaines 
exposé  an  soleil ,  pour  être  échauffé  par  lui.  (V.  mon 
Cours  d'Antiquités ,  (.3,  p.  97.) 

HËncTCLE.  (Voyez  absicU.  ] 

HBKffiH.  —  Espèce  de  bonnet  surmonté  de  deux  cornes 
Irés-èlevées  que  portaient  les  femmes  sous  Charles  VI. 
Isabeau  de  Bavière ,  femme  de  ce  monarque  ,  introduisit 
ce  genre  de  coiffure  ,  et  ce  fut  à  qui  aurait  les  hennins 
les  plus  riches  et  les  cornes  les  plus  élevées  ^  de  ces  cornes 
descendaient  de  longs  voiles  (i).  On  trouve  cède  coiffure 

(1)  Let  mirlf  te  plaignirent  de  U  ctterlé  de  tf»  collftirei  ;  et  )ei 
conCrwenn,  et  \rs  molnM  lurloul,  voalurenl  entreprendre  d'arrêter  ce 
Inu.  Un  carme  i'biIm  de  prêcher  ronire  la  mode  JHurre  de*  kennins; 
il  at  put  II  détruire  ;  mail  il  lit  déserter  lea  wrmoiii.  a  Apréj  ion 
Mparl,  dit  ParadlD,  lei  tïmmet  reJe*êrent  leun  cornef,  et  firent 
CDoine  le*  limaçon*,  iwqael*,  quand  II*  enlendeal  quelque  bruit , 
TCtlrtot  eUreMcrrent  tout  bellenient  leun  coraea  ;  eninlte ,  ie  brait 


84  DKriHITlOn   tLiMBNTlIBE 

dam  les  baB-reliefs  du  temps  oA  elle  fui  en  usage  et  i 
quelques  statues  de  la  même  ^H}que. 

Hebse.  —  Espace  de  grille  on  de  barrière  [en  fer  ou 
en  bois)  année  par  le  bas  de  grosses  pointes  et  placée 
entre  le  pont-levis  et  la  porte  des  châteaux  ou  des  for- 
teresses. La  berte  abaissée  derrière  les  assiégeants  qui 


avaient  pu  franchir  le  seuil  de  la  porle  les  séparait  de 
leurs  compagnons  d'armes  et   les  enfermait  dans  une 

paué  ,  lli  let  KlèrenI  iiluigraDduqnederint:  «ioii  Qrcntlndamti; 
car  let  bennlDi  ne  niKntJiniili  plui  grandi,  plut  pompcni  et  plnc 
niperbct,  qo'apré)  le  départ  du  eanne.  {  V.  Millin  ,  aniiquiiéf 
nationaltt  et  Dictionnaire  dei  beaux-arts.  J 


DB   QDKtQDBS    TBBHES  d'aKCHITBCTOKE.  85 

sorte  de  cage  où  les  assiégés  pouvaient  facilement  les 
accabler.  Ia  plupart  des  portes  étaient  surmontées  d'une 
diambre  d'où  l'on  faisait  manœuvrer  la  beree;  quelques 
pwtes  avaient  deux  herses ,  l'une  du  côté  des  fossés , 
l'autre  da  cAté  de  la  place  :  les  faerses  glissaient  dans 
des  coulisses  pratiquées  dans  l'épaisseur  du  mur. 
BixASTTi^.  —  Temple  dont  la  façade  est  «née  de 


HiproDaom.  —  V.  l'art.  Cirques. 

H^KL  SE  TILLE.  — Haison  destinée  aux  aisemblées 
des  représentants  des  communes.  Dans  l'origine  les  bâtds 
de  Tille  furent  établis  prés  des  portes  des  villes ,  suriAon- 
tées  de  tours;  plus  tard  ce  furent  des  palais  ayant  uae 
baoto  tour  appelée  beffroi ,  signe  de  la  puissance  muni- 
cipale. (V.  mon  Cours,  t.  5*.,  p.  (J^s  et  sutv.  ) 

Htpètbkbs.  — Temples  ayant  dix  colonnes  sur  chaque 
face  avec  un  portique  doable  sur  les  cAlés ,  comme  les 
temples  diptères ,  mais  doat  la  cella  était  sans  toit  poor 
qoe  la  lumière  pAt  éclairer  l'intérieur.  [V  mon  Cours 
d'Anliqnilét,  t.  3 ,  chap.  VllI.) 

Htpocadste.  —  Espèce  de  calorifère  ,  établi  sous  les 
aires  des  rez-de-chaussées  des  maisons  romaines:  c'était 
un  plancher  élevé  d'environ  3  pieds  au-dessus  du  sol 
et  suspendu  sur  de 
piliers  d'égale  bau 
distants  les  uns  des  a 
d'un  pied,  entre  let 
la  chaleur  pouvait  1 
1er  et  échauffer  le 
d'une  manière  unif 
Le  feu  qui  échauffai! 
pocaaste     était 


86  BdniTITION  itÉHGKTAIKE 

dans  un  fourneau  placé  dans  une  cour  Totslne.  (V.  m(»i 
Coure  d'Anliquilés,  t.  2,  p.  170,  et  l'atlas,  pi.  33  et  suiv. 


Imbkicatioii.    —   Diiposilion 
d'ornement*  saperpoiés  les  i 
aux  aolres  corame  des  écailles 
de  poisson,  lea  plumes  des  oiseaux  on  les  tailes  d'un  toit. 

IHPLUTIUM,  —  On  appelait  ainsi  cbez  les  anciens  le 
centre  des  cours  qui  n'était  pas  couvert  et  dans  lequd 
tombait  la  pluie.  (  V.  mon  Coure  d'Antiquités .  I-  3 , 
chap.  III.  )  Dans  les  grandes  cba- 
leon  ou  tendait  quelquefois  des  j 
toiles  au-dessus  de  VimpUmium  pour 
■e  garantir  des  rayons  du  soleil. 
Voici  le  plan  de  deux  maiseos  de 
Vompél  avec  leur  cour  carrée  ou 
nnp/n)àM  an  centre  des  b&liments  | 
de  chacune. 

Immste.  —  Assise  de  pierre  qui  couronne  un  jambage 


oupîed  droit ,  et  sur  laquelle  vienaent  reposer  les  pre- 
mières assises  des  arcades. 


DB  QDZLQOBI  TBIMBS  I>'ABCBR8CTDHB  87 

InaiTOi.  —  GeHre  d«  maçomerie  conpesée  de  pellls 
moelloiiB  liés  avec  du  mortier  et  aùni  appela  par  Vitruve. 
(V.  mon  Conrs ,  I.  a.  ] 

InTEBSEcnoN.  —  Point  où  denx  UgiiM  «e  CTotsent. 
An  moyen-lge  les  TOÛteB  sont  fortîGées  par  des  arceanx 
CToisés  doDt  les  intersecllona  sont  Murent  ornés  d'un 
fleorwi  ,    A    partir    du. 
Xn*.  siècle.  Ah  XVI'. 
siicle  les  poiola  d'inter- 
leclion  des  voûtes  furent 
omfa  de  cnls-de- lampe 
oa  pendentif  très-sail- 
lants.  [  V.   mon  Cours 
d'Antiquités,  4*-  parlie.) 
L'intersection    des   ar- 
calores  cintrées  produit 
aecidenlellement  la  for- 
me de  l'ogive. 

Intbados.  —  Surface  intérieure  et  concave  d'un  arc 
ou  d'une  voûte. 


^M 


IftROSALH.  — Dans  les  scnlpluros  des  poctaik  d'église 
qui  représ^tent  le  Jugement  dernier,  la  Jérusalem  cé- 
leste a  été  symbolisée  sous  la  forme  d'une  maison  ou 
d'un  édifice  avec  portes  et  fenêtres ,  ou  par  des  tount  et 
des  murailles  offrant  l'image  d'une  ville  fortifiée  : 
habituellement  les  bieidieureui  .sont  conduils  par  des 
■«ges  vers  la  porte  de  cette  enceinte-  (V.  mon  Cours, 


88  DtnitmoN  ëlémbhtaue 

4*.   volnrafl  ,   et    les   nombreiiie*  représenlationt  qui 

exislent  de  porlaiis  d'église.  ) 

JésuS'Cbbist.  —  Représealalion  de  N.-S.  J.-C,  fila 
de  Dieu.  J'ai  donné  dans  le  t.  4*-  de  mon  Cours  d'An- 
iiquilés  et  dans  le  t.  ti*.  de*  notioas  sur  la  représealalion 
duCbrist,  dans  les  bas-relieb  du  moyen-Age:  Je  rappellerai 
seulement  que  le  Christ  est  toujours  facile  i  lecon- 
uallre  par  l'auréole  arrondie  (nimbe)  qui-  entoure  sa  léle 
et  au  milieu  de  laquelle  te  demne  «or  croix  gree^ue.  On 


peut  consulter  sur  l'iconographie  du  Sauveur  un  volume 
de  M.  Didron  (iconDgra()hiecbrélicnnc),  publié  dernière- 
ment par  le  Ministre  de  l'inglruclion  publique  et  qui  eal 
Irès-eomplel  sur  ce  sujet. 

Jubé.  —  C'est  le  nom  qu'on  donne  quelquefois  à  la 
galerie  placée  au-dessus  de  l'entrée  du  chœur ,  à  cause 
de  la  formule  Jtiie  domine  benedicere ,  de.  Celait  ordî- 
nairemenl  dans  celte  galerie  que  leclure  était  faîte  de 


DE  QUBLQDB9  TKRMBS  D  AICWTBCTUBB.  89 

l'éptlre  et  de  \'iiwagi\e  ,  celle  coulume  ('est  encore 
conservée  daas  quelques  nalbédrales ,  telles  que  celle  de 
Bayeax. 

L'établisse naent  des  jubés  remonte  à  l'époque  où  pour 
se  garanlir  du  froid  on  entoura  le  cbœur  de  beaucoup 
de  calbédrales ,  de  murs  qui  barraient  la  partie  infé- 
rieure des  arcades  :  on  n'en  voit  guères  maintenant  qui 
remonlent  au-delà  du  XV'.  siècle.  Si  quelques-uns  , 
comme  celui  qui  existe  dans  une  des  églises  de  Troyes, 
sont  remarquable*  par  la  ricbesse  de  leurs  ornements  , 
presque  tous  interrompent  Irès^sagréablement  la  per- 
spective et  nuisent  à  l'effet  général.  C'est  donc  avec 
raison  que  parfois  on  les  a  fait  disparaître  quand  ils 
étaient  modernes,  mais  il  faut  bien  se  garder  de  détruire 
ceux  qui  offrent  quelque  mérite  archi tectonique. 

JooEnBKT  DEBKiBi.  —  Le  tsblcau  le  plus  important 
que  les  sculpteurs  aient  babilueltement  représenté  sur 
les  façades  d'églises,  c'est  le  Jugement  dernier  ,  la  Ré- 


surrection des  morts ,  l'examen  defc  bonnrg  œuvres  et  des 


9^ 


DÉFINITlOlf  'ÉLBNBlfTAIRB 


fautes,  puis  la  séparation  des  bons  conduits  au  ciel  et  des 
méchants  livrés  aux  flammes  par  les  démons ,  se  déve- 
loppent au-dessous  du  tribunal  céleste  et  ont  offert  aux 
sculpteurs  les  sujets  les  plus  dramatiques.  (V.  mon  Cours 
d'Antiquités I  4'-  partie.) 


L. 


Labahuh.  —  Etendard  adopté  par  Constantin  :  c'était 
une  espèce  de  banière  brodée  d'or  et  couleur  de  pourpre, 
suspendue  à  une  longue  pique  ;  à  la  partie  supérieure 
était  attachée  une  couronne  brillante  d'or  et  de  pierre- 
ries ,  au  milieu  de  laquelle  brillait  le  monogramme  du 
Christ ,  formé  par  les  lettres  grecques  initiales  X  P  jointes 
ensemble. 

On  Toit  la  représentation  du  labarum  sur  un  grand 
nombre  de  médailles  ;  on  la  trouve  aussi  dans  les  bas- 
reliefs  de  quelques  sarcophages  chrétiens  en  marbre , 
des  premiers  siècles  du  christianisme.  (Y.  sur  les  tom- 
beaux de  celte  époque  le  tome  6*.  de  mon  Cours.  ] 

Lapidaire.  —  Stjle  lapidaire  :  style  consacré  pour 
les  inscriptions  gravées  sur  les  monuments. 

Lancette.  —  Nom  que  l'on  donne  aux 
fenêtres  longues  et  étroites  qui  se  ter- 
minent en  pointe,  comme  un  fer  de  lance , 
et  qui  ont  été  particulièrement  en  usage 
au  XIIP.  siècle. 

J'ai  appelé  lancettes  géminées  dans  mon 
Cours  les  lancettes  réunies  deux  à  deux 
et   encadrées  dans  une  autre  arcade. 

Les  proportions  des  lancettes  sont  extrê- 
mement variables. 


DB  QUBLQDES   TBKMBS   D  ABCHITECTCIB.  yi 

Lautbbkb.  —  En  architeclure  on  appelle  lanterne  un 
petit  dAme  oa  ane  pelite  tour  ouverte  flur  ses  Tacea, 
comme  on  en  a  construit  chez  les  anciena  et  chei  W 
modernes  {lanterne  de  Démoslhènes ,  lanternes  des  In- 
valides, de  la  tour  centrale  de  Baveux,  du  Val  de  Gr&ce, 
elc.  ].  Par  extension  les  Antiquaires  ont  aussi  désigné 
sous  Ifl  nom  de  lanterne  la  partie  supérieure  des  loors 
de  grande   dimension  ,  qui  dans  les   ^ses  s'élèvent 
an  point  d'intersection  de 
la  croix  et  qui  a  des  fe- 
nêtres sar  chacun  de  sei 
cAtés.  Beaucoup    de   ces 
tonn  étaient  ouvertes  A 
leur   base  et   la  himière 
pésétrant  par  tes  fr^nélres 
venait  se  répandre  dans 
r^glise,  comme   i  Cou- 
.tances. 

Cette  disposition  des 
tours  centrales  est  carac- 
téristiquede  la  Gn  du  KIII". 
et  ptuB  spécialement  du 
XIV".  siècle,  ainsi  que  }e 
pourrais  le  prouver  par  de 
nombreux  exemples;  mais 
on  la  rencoutre  encore  au 
XV',  siècle  et  même  an 
XVI*.  Dans  beaucoup 
d'Églises  «n  a  voAté  posté- 
rieurement l'ouverture  4ei 
loors  cealrales. 


ga  DÉFINITION  ÉLÉHENTAIRE 

Laque ATOREs.  —  Classes  de  gladiateurs ,  plus  connus 
sous  le  nom  de  réliaires.  (  Y.  mon  Cours  d^Antiq.  «  t.  3 , 
chap.  XI.  ) 

Lakaibb.  ^  Oratoire  domestique  dans  lequel  on  véné- 
rait les  dieux  lares,  chez  les  Romains:  on  y  déposait 
les  images  des  divinités ,  particulièrement  honorées 
dans  la  famille. 

Lariiier.  -^  Nom  donné  â  la  partie  carrée  d'une  cor- 
niche. (  y.  art.  Ordres  d'architecture.  ) 

Lavabo.  —  J'appelle  ainsi  des  réservoirs  en  pierre  que 
Ton  trouve  dans  plusieurs  cloîtres ,  notamment  dans 
celui  de  St.-Waudrille ,  et  où  les  moines  venaient  se 
laver  les  mains  avant  d'entrer  au  réfectoire  pour  prendre 
leur  repas.  Ces  réservoirs  en  pierre  souvent  engagés 
dans  les  murs  recevaient  l'eau  par  divers  conduits 
et  étaient  plus  ou  moins  ornés  de  moulures. 

Lesardb.  —  Crevasse  ou  fente  dans  les  murailles. 

Liaison.  —  Manière  de  disposer  les  pierres  posées  les^ 
unes  sur  les  autres,  de  sorte  que  les  joints  montant  d'une 
assise  supérieure  se  trouvent  sur  le  milieu  des  pierres  de 
rassise  inférieure. 

Lion.  —  I^  lion  a  été  reproduit  par  les  sculpteurs  de 
toutes  les  époques  :  au  moyen-âge  on  a  placé  des  lions 
de  grande  dimension  de  chaque  côté  des  portes  d'églises  , 
et  cet  usage  se  rattache  à  celui  qui  existait  de  rendre  la 
justice  et  de  faire  certains  actes  publics  devant  le  portail 
qui  devenait  ainsi  une  espèce  de  tribunal..  (V.  le  4** 
volume  de  mon  Cours  ,  p.  i63.  )  De  là  la  formule  sedenie 
inter  leones.  Le  trône  deSalomon  était  supporté  par  des 
lions ,  el  l'on  a  voulu  probablement  iaire  allusion  à  cette 
circonstance  dans  la  disposition  du  siège  où  Ton  rendait 


DE    QUBLQDES  TERMES   D'aRCOITKCTDKE.  gi 

la  jasiïce.  Le  lion  est  aussi  remblâme  de  la  force.  Il  j 
a  en  dans  l'emploi  de  l'image  du  lioo  ,  an  moyen-ftge, 
plaaenrs  autres  idées  syniboliques  qu'il  sérail  trop 
loDg  de  faire  connaître. 

Les  lions  les  plus  remarquablos  sont  ceux  qui  ornent 
le  grand  portail  des  églises  de  l'ilalie  et  du  Midi  de  U 
France  (St.-GiUes).  Ils  perlent  sooyent  sur  leur  doà  les 
colonnes  du  péristyle. 


Listel.  —  Petite  moulure  carrée  e(  unie  qui  accom- 
pagne une  aulre  moulure  plus  grande  ou  qui  sépare  des 
cannelures. 

LocTE.  —  Machine  en  fer  qu'on  engage  dans  le  lit 
supérieur  d'une  pierre  qu'on  veut  enlever,  pour  la  mettre 


94  DtPlniTlOIf   ËLÉMEKTAIKE 

à  U  place  qui  lui  est  destinée.  Celles  danl  se  servaient  les 
anciens  s'appelaient  forcipet.  Les  Irous  de  celle  forme  wm 
queTon  (rouTC  pretqne  toujours dansles  pierres  de  grand 
appareil  des  construclions  romaines  ont  été  faits  pour 
recevoir  la  louve ,  et  c'est  à  tort  qu'on  les  a  confondus 
avec  les  entailles  des  queues  d'aronde. 

LozANfift.  —  Dénomination  donnée  dass  mon  Cours 
[4*-  volume),  et  depuis  généralement  adc^tlée,  k  une 
moulure  trâs-fréquenle  dans  l'architeclure  romans  du 
Nord-Ouest  de  U  F 
et  composée  de  ton 
duilsde  manière  à 
deslozanges;  un  Irèi 
nombre  d'édifices  | 
cet    ornement    au: 
et  XII%  siècles.   L 
s'entend  d'une  arc 
ou    d'une    autre    suriace 
garnie  de  lozanges. 

Ldcarnbs.  —  Fenêtres  pratiquées 
au  niveau  des  toits  et  correspon- 
dant au  grenier  ;  elles  ont  été  au 
moyen -ftge  (  XV".  et  XVI",  siècles  ) 
Irès-élevécs  et  ornées  de  nombreuses 
moulures.  Les  lucarnes  du  palais  de 
Justice  et  de  l'hftlel  du  Bourtbe- 
roulde  à  Rouen  ,  sont  de  véritables 
monuments  ;  celles  du  château  de 
Gbambord,  du  cbàleaudeFontaine- 
Henry  (Calvados)  et  de  beaucoup 
d'autres  édifices  du  XVI'.  siècle  , 
peuvent  aussi  être  citées.  , 


DB  QUELQUES  TBUiES  d'aICHITECTUBE.  oS 

LtmiN.  —  Pupitre  placé  dans  les  ^lises  et  sur  lequel 
on  plaçait  les  livres  :  il  en  reile  quelques-uns  du  XVI*. 
ftiàcle ,  intéressant  par  leurs  moulures  ,  mais  U  plupart 
ne  datent  que  du  XVII*.  j  ilg  prennent  alon  le  plus 
ordinairement  la  figure  d'un  aigle,  le«  ailes  éteadu es. 
Quelques-uns  offrent  l'image  d'un  pélican  qui  s'ouvre  le 
flanc  pour  nourrir  ses  petits.  Sur  les  ailes  est  le  plan  in- 
cliné deslioé  à  recevoir  les  livres. 


Macellvm.  —  Marché  oh  se  vendaient  les  viandes 
chez  les  Romains. 

Mâchicoulis.  —  Galerie  en  surplomb  portée  sur  des 
corbeaui  ou  consoles,  que  l'on  établissait  au  haut  des 
tours  et  des  courtines^ 
des  chftleaax  du  moyen-r 
ige.  On  pouvait  jeter  des  j 
projectiles  par  les  ouver-  p 
tures  qui  régnaient  entre^ 
les  consoles ,  et  dérendre' 
ainsi  le  pied  des  mu-r 
raîlles.  Les  consoles  des^ 

mâchicoulis  ont  affecté  différentes  formes  depuis  le  Xlll". 
jusqu'au  XVI*.  Je  les  ai  fait  connaître  dans  le  5".  volume 
de  mon  Cours ,  consacré  à  l'archJtectnre  militaire  du 
moyen-âge  ;  au  XV*.  siècle  et  au  commencement  du 
XVI*.  elles  sont  très- allongées. 

M&nr.  — -  La  main  dans  les  sculptures  et  les  peintures 
chrétiennes  ,  était  le  symbole  de  Dieu  :  souvent  sur  les 
tympans  des  portes  d'église  oà  le  Christ  est  figuré 


i^  DÉFINITION  ÉLÉHENTAIBE 

dans  sa  gloire  ,  une  main  placée  à  la  partie  supérieure 
du  tableau  représente  Dieu  le  père.  (  Y.  mon  Cours , 
t.  4^.  ,  p.  194-  )  1^9  anciens  ont  eu  des  mains  votives 
ordinairement  en  bronze ,  que  Ton  a  désignés  sous  le  nom 
de  tnams  panthées  à  cause  des  symboles  qu'on  suppose  s'y 
rattacher ,  et  qu'on  a  cru  se  rapporter  à  autant  de  di- 
vinités. 

Au  moyen-Age ,  les  mains  symboliques  ont  toujours 
les  trois  premiers  doigts  élevés  et  les  deux  autres  fer- 
mées. Les  représentations  d'évéques  et  d'abbés,  si  nom- 
breuses dans  les  bas-reliefs  et  les  monuments  du  moyen- 
Age,  offrent  constamment  cette  disposition  des  doigts  pour 
la  main  droite  avec  laquelle  se  donne  la  bénédiction. 

Manipule.  —  Corps  d*infanterie  qui  formait  la  lo'. 
partie  d'une  légion  romaine. 

Manteau.  —  Le  manteau  se  rencontre  si  souvent 
dans  les  bas-reliefs  ,  au  moyen-âge ,  qu'il  est  bon  d'en 
dire  un  mol  :  le  manteau  s'agrafiail  sur  l'épaule  droite» 
de  sorte  qu'étant  toujours  ouvert  de  ce  c6ié-là  ,  jamais 
par  devant ,  on  avait  l'entière  liberté  du  bras  droit  :  on 
le  retroussait  sur  l'épaule  gauche  pour  laisser  le  libre 
usage  de  l'épée  ,  il  traînait  par  derrière.  On  distinguait 
les  divers  ordres  des  seigneurs  par  l'ampleur  du  manteau, 
à  la  qualité  de  la  fourrure  en  hermine  qui  l'entourait,  â 
la  largeur  du  repli  du  collet,  à  la  longueur  de  la  queue 
traînante.  Les  ducs,  comtes,  barons,  chevaliers ,  le  por- 
taient d'un  drap  écarlate  ou  violet.  Cette  dernière  couleur 
a  prévalu  dans  le  long  habit  de  cérémonie  pour  les  pairs. 
Le  manteau  devint  pendant  long- temps  le  symbole  et  le 
signe  de  la  chevalerie,  an  point  que  nos  rois  même  s'ac- 
coutumèrent à  faire  présent  de  manteaux  aux  nouveaux 


DE   QUELQUES  TERMES  D' ARCHITECTURE .  97 

chevaliers  qu'ils  honoraient  de  Taccolade  aux  fêtes  solen- 
nelles et  aux  jours  de  cour  plénîère.  Pour  les  rendre  plus 
honorables ,  ils  les  distribuaient  le  plus  souTent  d'écariate 
Termeille ,  couleur  qui  approchait  le  plus  de  leur  habit. 
Ces  manteaux  se  donnaient  tous  les  ans  pour  Tété  et  pour 
lliWery  par  le  roi,  aux  principaux  seigneurs  du  royaume 
et  aux  chevaliers  de  sa  maison  ,  et  cela  s'appelait  utréb 
ou  livraison  de  manteaux.  Du  Cange ,  dans  son  Glossaire  , 
ao  mot  Mantum  ,  fait  voir  que  l'investiture  des  plus 
grandes  dignités  se  faisait  par  le  manteau.  La  cotte 
d'armes  fut  remplacée  par  le  manteau  (i). 

Maisons.  —  Chez  les  anciens  les  maisons  de  la  ville 
et  de  la  campagne  offraient  des  dispositions  qui  les  dis- 
tinguaient considérablement  des  nôtres.  J'ai  donné  des 
détails  assez  étendus  sur  ce  sujet  dans  mon  Cours  d'An- 
tiquités ,  tome  3*. ,  chap.  III.  Les  maisons  du  moyen-âge 
présentent  un  grand  intérêt  et  il  en  reste  encore  beaucoup 
du  XY«.  et  du  XVt.  siècle  ;  l'hôtel  du  Bourgtheroulde 
et  plusieurs  anciennes  maisons  de  Rouen  sont  des  plus 
curieuses  z  elles  ont  été  décrites  par  M.  de  la  Querière 
dont  l'ouvrage  a  eu  deux  éditions.  —  J'ai  donné  dans 
le  5^.  vol.  de  mon  Cours  ,  (histoire  de  l'architecture 
civile  ,  chap.  XI] ,  lindication  d'un  grand  nombre  de 
maisons  anciennes  de  différentes  villes  :  il  y  en  a  très- 
peu  d'antérieures  au  XV®.  ou  à  la  fin  du  XIV®.  — Celles 
qui  restent  des  XV*.  et  XVI®.  siècles  sont ,  les  unes 
en  pierre  ,  les  autres  en  bois.  M.  Bouet  ,  peintre  ,  a 
lithographie  dans  un  grand  format  les  anciennes  mai- 
sons les  plus  intéressantes  de  la  ville  de  Caen.  La  maison 
de  bois  que  voici  existe  à  Dinan  (Côte-du-Nord). 

(i)  miHo ,  Dictionnaire  des  beaux-^rts.  7 


DËFirtlTIOn   ÉLÉMENTAIRE 


DE   QDELQUKS  TSBMBS  D  ABCniTBCTDRE.  99 

BfANSifHt.  —  Lieu  d'étape  Eur  les  routes  romaioeg , 
oà  les  voyageurs  pouvaienl  passer  la  nuit.  (V.  mon  Cours 
d'Antiquités,   t.  a*.) 

Masdelle.  — C'est  le  nom  que  l'on  donne  aa  parapet 
qui  enlonre  l'orifice  des  puits  :  les  anciens  étaient  plus 
recherchés  que  nous  dans  cet  accessoire  de  leurs  maisons. 
Souvent  les  mardelies  de  leurs  puits  étaient  en  marbre 
et  garnies  de  canelures  ,  comm 
fât  des  colonnes.  On  en  a  trouvé 
beaucoup  â  Hercuianum  et  à  Pompéï. 

Au  moyen-Age  quelques  noardelles 
de  puits  ont  été  taillées  avec  beau- 
coup de  soin;  il  en  existe  piusieursa 
du  XV*.  et  du  XVI'.  siècle,  qui  mé-  * 
ritent  sous  ce  rapport  d'être  remarquées. 

Maikodset.  —  Terme  par  lequel  on  distingue  de 
petites  figures  humaines  sculptées  sur  les  monumenls 
du  mojen-ige  et  afl'eclani  diverses  postures. 

Mabqdbterie.  —  Assemblage  de  pièces  symétriques 


de  diflérentes  couleurs  ,  formant  ornement  soit  pour  les 
murs  ,  soit  pour  les  pavés  des  édifices.  En  Auvergne  et 


,^^,  DÉPinlTION   ÉLËMBNTÂIRB 

M  Italie  on  a  tiré  parti  de  l'ornementation  versicolore 
des  pierres  de  l'appareil  pour  l'ornement  des  façades  , 
des  absides  et  des  arcliivoltes ,  etc. 

En  menuiserie  la  marqueterie  se  compose  de  bois 
dure  de  diflerentes  couleurs ,  taillés  avec  soin  et  appli- 
qués sur  un  assemblage  pour  représenter  diverses  figures. 

Les  meubles  de  ce  genre  ont  été  autrefois  très-re- 
Gherchés. 

Mascabon.  —  Tête  grotesque  que  les  architectes 
placent  sur  les  clefs  des  arcades. 

MÉDAII.LON.         — 

Encadrement  tantAt 
rond  en  forme  de 
médaille  ,  tanidt 
ovale  ou  elliptique  , 
aumilieuduquelsont 
sont  sculptés  des  bas- 
reliefs  ,  des  tètes  , 
etc.  ,  etc. 

On  a  fait  souvent 
au  moyen- âge  ,  à 
partir  du  XIII'. 
siècle,  des  médail- 
lons ou  eucadre- 
mentsàquatre  lobes, 
surtout  pour  les 
sujets  symboliques 
représentés  dans  une 
série  de  tableaux 
sur  les  portails  des 
cathédrales. 


DB  QUELQUES   TBBMKS   D  «BCHITBCTUHB. 

Héâkdrb.  — Moulure*' 
appdée  aussi  desBÎn-^ 
jrec  ,  usitée  au  XU'.f 
siècle  et  k  d'autres  épo-|g 
qoes.  On  voit  de  très-' 
beaux  méandres  au  pwtail  latéral  de  la  cathédrale  du 
Mans. 

HsifEAcx.  —  Han- 
tants en  pierre  qui  di- 
TÎsent  les  fenêtres  des 
églises,  construites  dans 
le  style  ogiral  ,  en 
^nsienrs  comparti- 
ments longiludinaux  , 
et  qui  se  ramifient  ordi- 
Bairement  à  la  partie 
snpérienre  des  fenê- 
tres. (  V.  mon  Cours 
d'Anliq. ,  t.  4*.  ) 

MsfliSQnE.  —  Espèce  de  disque  ou  de  plaque  en 
bronte ,  que  les  Grecs  plaçaient  sur  la  tête  de  leurs 
statues  pour  les  garantir  de  la  pluie  et  des  ordures  des 
raseaax.  Cet  ornement  était  ainsi  appelé  à  cause  de  sa 
ressemblance  avec  le  disque  lunaire- 

Méplat.  —  Terme  de  sculpture  par  lequel  on  désigne 
la  manière  d'exprimer  les  muscles  et  les  parties  rondes 
do  corps ,  pour  les  faire  paraître  plus  grands  et  plus 
larges,  sans  que  les  contours  en  soient  altérés.  (V. 
Millin  ,  dictionn.  des  beaux-arts.) 

Meta.  —  Borne  placée  dans  les  cirques,  aux  ex- 
trémités da  barrage  appelé  spika.  (V.  l'art.  ciVfur.]  J'ai 


toa  DÉnNiTion  blAhentaibb 

donné  dans  le  t.  3'.  de  mon  coara,  cbap.  IX,  TexpU- 
cation  des  cirques  et  de  toutes  leurs  parties  ;  on  peut 
aussi  consulter  les  pl.4oftùel4i  duCoun,oiij*ai  figuré 
des  cirques. 

Le  musée  de  Douaj  possède  une  borne,  fn^a,  trourée 
i  BaTay ,  dont  j'ai  donné  une  esquisse  pi.  ^obù.tif.  1 1 
de  mon  Cours. 

Ia  meta  sudans,  à  Rome ,  dont  on  voit  la  place  près 
du  colysée ,  était  une  fontaine  qui  offrait  l'image  d'une 
énorme  borne  de  cirque ,  meta. 

Métope.— Inlervalle  carré  qui  existe  dans  la  frise  do- 
rique  entre  les   Irigljphes.    (V.  l'art,  ordres.) 

Mboktriéres.  —  Ouvertures  étroites  pratiquées  dang 
les  murailles ,  notamment  derrière  les  créneaux ,  par 
lesquelles  on  pouvait  lancer  des  flèches  sur  les  assiégeants. 
A  l'eilérieur  de  la  place  les  meurtrières  ressemblent  i 
des  fentes  de  la  muraille,  mais  à  l'intérieur  elles  s'évasent 
obliquement,  de  sorte  que  l'arbalétrier  pouvait  diriger 
sa  flèdie  À  droite  ou  k  gauche  dans  un  certain  rayon. 


MiLLiAiREs.  —  Bornes  placées  de  mille  en  mille  sur 
les  voies  romaines  pour  indiquer  les  distances.  [V.  les 
détails  nombreux  que  j'ai  donnés  sur  ces  monuments  et 
leurs  inscriptions  ,  dans  le  tome  2*.  de  mon  Cours, 
cbap.  IV  )  et  la  fig.  ■  ,  pi.  1 7  de  l'allas. 


DB  qublqObs  tkrkbs  d'architecturb.         io3 

MiTKB.  —  Coiffure  des  èvAques  et  des  archevêques. 
Les  mitres  furent  d'abord  assez  basses  et  termin^a 
par  des  triangles  obtus,  jusqu'au  XIII*.  siècle.  Depuis 
cette  époque  elles  s'élevèrent  snccessÎTemenl  jusqu'au 
XVI*. ,  mais  ce  ne  fut  qu'à  la  fin  de  ce  siècle  et  au 
XVII*.  qu'elles  devinrent  pyramidales  comme  aujour- 
d'hui. On  peut  s'en  convaincre  par  celles  des  tombeaux 
et  des  statues  du  moyen-Age.  (V.  monCours,6*.  vol.) 
Dés  le  XI*.  siècle  le  privilège  de  porter  la  mitre  fut 
accordé  à  différents  abbés.  Quelques  chanoines  avaient 
le  droit  d'officier  la  mitre  en  téle. 

HisÉucoBDB.  —  On  appelle  aiusi  l'espèce  de  console 
placée  eo-dessous  de  la  bascule  des  stalles  ,    dans  le 


chœur  des  églises  ;  elle  était  aussi  nommée  patience  , 
à  cause  de  l'attitude  qu'a  le  prêtre  lorsqu'il  en  fait 
asage.  { V.  mon  Cours  ,  I.  6  ,  p.  598.  ) 

Module.  —  Mesure  de  proportion  qui  équivaut  au 
demi  diamètre  des  colonnes.  Le  module  se  divise  lui- 
même  en  trente  parties ,  dont  chacune  prend  le  nom 
de  miaule.  (V.  art.  ordre.) 


to4  DAFINITIOD   ÉLÉMEKTAIBE 

JjloNOCTUHDMQUE.  — C'est  le  nom  qoe  j'aï  donné  dam 
noa  Cours  et  dans  mes  mémoires  aui  grosses  colonnes 
oflnnl  un  seul  cylindre  et  un  chapileau  ,  pour  les  dis- 
lioguer  de  celles  qui  se  composent  de  plusieurs  colonnes 
cylindriques  taillées  dans  la  même  pierre. 


HoHOGKAHME.  —  Chiffre  formé  des  lettres  qui  entrent 
dans  la  composition  d'un  nom  propre ,  entrelacées  ou 
liées  les  unes  aux  autres  ;  tel  est 
le  monogramme  de  Théodoric  à  Ra- 
venne.  Le  monogramme  du  Christ  • 
repcoduil  très-souvent  dans  les  mo- 
numents, se  compose  d'un  X  (chil 
et  d'uD  P  (ro)  entrelacés,  et  se 
traduit    par   ChrUua,   en   grec   le 


DE  QDBLQOeS  TKBMES   D'aBCHITECTDHB.  1o5 

ChrisL  C'est  ce  monogramme  que  Canstantîa  avul 
ùût  placer  sur  le  labarum.  Les  leltres  A  et  u  accom- 
pagnent ordinairement  le  monogramme  du  Christ  : 
dies  indiquent  que  J.  C.  est  le  commencement  et  la 
fia  ,  suivant  les  paroles  rapportées  dans  l'Apocalypse 
de  saint  Jean  ;  Ego  lum  alpha  et  oméga,  principium  et  finit. 
J'ai  trouTé  parfois  le  X  remplacé  par  une 
croix  aux  branches  de  laquelle  l'alpha  et 
l'oméga  sont  figurés  suspendus  par  de 
petites  chaînes. 

MonoFTÉBB.  —  Dénomination  appliquée  par  Vilruve 
aux  temples  circulaires  dépourvus  de  Cella. 

UoccHABABTs.  —  B&lcou  en  saillie  placé  au-dessus  des 


portes  et  à  jour  à  la  partie  inférieure ,  de  manière  è  faire 
l'oflSce  de  mâchicoulis  et  i  défendre  l'entrée  des  tours  ou 


I06  DÉFINITION   ÉtÉMENTAlRB 

des  maisons.  J'ai  vu  quelques  portes  de  maisons  privées  y 
défendues  par  des  mâchicoulis  de  ce  genre. 

Mosaïque.  —  Pavé  composé  de  petites  pierres  de 
diverses  couleurs  ,  formant  par  leur  arrangement  divers 
dessins  symétriques  ,  et  figurant  quelquefois  des  ani- 
maux ,  des  figures  humaines  ,  etc. 

Les  Romains  ont  employé  à  profusion  ce  pavé  de 
luxe  pour  leurs  maisons  de  ville  et  de  campagne. 
Toutes  les  maisons  de  Pompéi  sont  ainsi  pavées  ;  et 
chaque  jour  on  en  trouve  dans  les  anciennes  villes  du 
Midi  de  la  France.  On  peut  juger  de  l'importance  des 
mosaïques  du  midi  de  la  France ,  par  le  bel  ouvrage  de 
M .  Artaud  ,  et  par  celles  qui  ont  été^transportées  au 
musée  de  Lyon. 

Au  moyen-Age  des  mosaïques  de  diverses  couleurs  et 
dorées  ,  formées  de  petits  cubes  en  verre  ,  ont  été  in- 
crustées dans  les  murs  et  dans  les  voûtes.  Ces  mosaïques 
dont  il  ne  nous  reste  qu'un  seul  débris  en  France,  sont 
d'un  effet  prodigieux.  J'ai  décrit  celles  de  Ravenne  (t.  7 
du  Bulletin  monumental ,  et  Cours ,  t.  4  *  nouvelle 
édition);  on  en  trouve  aussi  â  Rome,  à  Lucques  >  en 
Sicile  ,  etc.  ,  etc. 

MuFFLB.  —  Ornement  ainsi  appelé  parce  qu'il  imite 
la  tète  d'un  animal ,  le  plus  ordinairement  celle  du 
lion.  Les  robinets  des  fontaines  sortent  souvent  de 
muffles  qui  paraissent  ainsi  vomir  l'eau;  les  cymaises 
des  édifices  antiques  étaient  parfois  ornées  de  muiOes  : 
on  trouve  encore  cet  ornement'  sur  quelques  poteries 
gallo-romaines. 

MuEAL.  —  Ce  mot  s'entend  de  tout  ce  qui  est  sculpté 
sur  murs  :  ainsi  par  ornementation  murale ,  j'ai  désigné 


SB  QUELQUES  TSRMBS   D'àBCHITBCTUKB .  107 

dansmonCourgrenEembledeBscuIpluresquidécoraitt,  lux 
diflërents  i^es ,  toutes  les  parties  des  murs  des  édifices. 
La  /Zore  murale,  d'après  )a  nomenclature  que  j'ai  créée  et 
qui  a  été  adoptée  généralemeut ,  s'entend  de  la  collec- 
tion des  végétaux  sculptés  sur  pierre  et  formant  ce  qu'on 
appelle  aussi  l'ornementation  végétale.  J'ai  dit  (  Cours , 


I.  IV'.  )  que  ,  à  partir  du  XIII*.  siècle ,  les  sculpteurs  ont 
ûguri  presque  exclusivement  des  végétaux  indigènes; 
auparavant  on  a  souvent  reproduit  dans  ces  sculptures, 
des  végétaux  exotiques. 

UoTULE.  —  Espèce  de  modillon  carré  placé  en-dehors 
des  trigljplies  dans  la  corniche  dorique.  (V.  art.  ordre.) 


Naos.  —  Partie  d'un  temple  qui  est  environnée  de 
marailles  ;  c'est  le  sjnonyme  de  cella. 
Na*thex.  —  Portique  ou  espèce  de  vestibule  placé  à 


Io8  SAninTIOII   ÉLÉaSKTAIKE 

l'entrés  des  basîlîquea  et  des  églises  :  c'était  \k  que  se 
tenaient  dans  la  primitive  église,  les  cathÂcumènea  et 
les  pénitens. 

Natté.  —  Moulure  qui  imite  les 
eolacemeots  des  nates  ou  des  papiers 
et  qui  est  employée  dans  l'architec- 
ture romane.  En  Normandie  cet  or- 
nement n'est  pas  rare  sur  les  chapi- 
teaux. 

Nadkachie.  —  Li«n  consacré  à  la  représentation  d'un 
combat  naval  et  aux  joutes  sur  l'eau  ;  ce  devait  être  un 
grand  bassin  rempli  d'eau,  entouré  de  constructions 
analogues  à  celles  des  cirques  ;  il  parait  d'ailleurs  bien 
certain  que  souvent  les  cirques  et  les  amphithéâtres 
ont  servi  pour  les  jeux  de  la  naumachie. 

Nazal.  —  Partie  antérieure  du 
casque  normand  qui  ae  prolongeait 
de  manière  à  couvrir  le  nez  et  une 
partie  du  visage.  La  tapisserie  de 
Bajeux  nous  offre  un  grand  nom- 
bre de  figures  dans  lesquelles  l'on 
peut  observer  cette  partie  du 
casque. 

Nbp.— Division  principale  comprise  entre  les  ailes  d'une 
cathédrale  ou  d'une  grande  église.  On  entend  ordi- 
nairement sons  ce  nom  l'espace  existant  entre  le  portail 
et  l'entrée  du  chœur.  Mais  les  archéologues  désignent 
quelquefois  sous  le  nom  àenefs,  les  divisions  longitu- 
dinales des  églises  ;  ainsi  la  grande  nef  est  la  division 
centrale  des  églises  depuis  l'entrée  jusqu'à  la  courbure 


DB   QDBLQCBg  TBBIfBS  D'aBCBITBCTOKS.  I09 

des  ailes  ,  derrière  le  sanctuaire  et  les  nefs  latérales  oà 
les  bas-cdtés  sont  les  petiles  nefs. 

Nervuies.  —  Moulures  sail- 
lanles  qui ,  au  moyen-âgo,  or- 
naient les  arêtes  des  arcades 
des  fenêtres  ,  des  portes  ,  des 
arceaux  do  voûte ,  elc.  ,  elc. 
Les  plus  anciennes  sont  ron- 
des. 

Elles  deviennent  légèrement  ovales  au  XIV'.  siècle , 
puis  prismatiques  ou  aogiileuses. 
Ces  dernières  caractérisent  la  3*. 
époque  du  stjle  ogival  (V.  mon 
Cours  ,  tome  4'-  ) ,  et  l'on  peut  dire 
que  le  prismatique  des  nervures  est 
le  caractère  le  plus  saillant  du  XV*. 
siècle. 

NiMtB.  —Cercle  ou  disque  lamineas  qui, sur  plusieurs 
monumenls  antiques ,  environne  la  léle  des  divinités. 
L'usage  de  cet  allribut  remonte  à  une  haute  antiquité; 
on  le  trouve  chez  les  Grecs  et  les  Romains  :  ceux-ci  dé- 
corent souvent  du  nimbe  la  léle  des  empereurs,  depuis 
le  règne  de  Constantin. 

Les  artistes  chrétiens  adoptèrent  le  nimbe  ;  il  fut  ponr 
eux  le  symbole  d'une  nature  ou  d'une  origine  céleste. 
Ainsi  non  seulement  les  trois  personnes  de  la  Trinité, 
mais  la  Sainte  Vierge  et  les  Saints  reçurent  le  nimbe. 
On  le  voit  aussi  habituellement  à  l'Agneau  ,  symbole 
du  Cbrist  ,  et  aux  quatre  animaux  symboliques  des 
Evangélistes.    (  V.  la  page  72.  )    Toujours  la  tête  du 


MO  DKFIMTION   El.liHE>TAIRE 

ChrisI  est ,  comme  je  l'ai  dit 
précédemment  ,  entourée  d'un 
nimbe  sur  lequel  se  dessine  une 
crois  grecque.  (Cours  d'Anliq., 
t.  4*>i  p'  <94-}  ^  nimbe  croisé 
parait  l'attribut  presque  exclusif 
des  trois  personnes  de  la  Tri- 
nité. 

Le  nimbe  sans  croix  qui  en- 
toure la  télé  des  saints  est 
toujours  rond  ou  en  forme  de 
bouclier  :  il  est  rond ,  dit  Guil- 
laume Durand  ,  écrivain  du 
XIII".  siècle ,  conformément  à 
ce  passage  de  l'écriture  ;  tcuto 
bonté  voUmtatù  tua  cormaui 
nos.  Mais  quand  on  représen* 
lait  un  saint  vivant,  le  nimbe 
avait  la  forme  d'un  bouclier 
carré ,  dont  les  quatre  c6tés 
étaient  symboliques  des  quatre 
verluB  cardinales.  [V.  mon 
Cours  d'Antiquités  ,  nouv. 
édit.  ,  t.  4''-  I  P-  207.  )  Le 
Bulletin  monumental  renferme 
des  détails  intéressants  sur  le 
nimbe. 

NticLEi'S.  —  Coucbe  de  matériaux  concassés  el  quel- 
quefois mélangés  avec  de  la  cbaux  et  de  la  terre  glaise 
qui   supportait  le   pavé  (  sttmma  crusta  )  des  voies  ro- 


DE   QUELQUES  TERMES  D  ABCHITBCTURE.  ni 

mâines.  Quand  ce  pavé  n'existait  pas  ,  le  nucleus  et 


la  rudératîon ,  couche  qui  ne  dilfôrait  souvent  que  par 
la  grosseur  des  matériaux  se  trouvaient  à  la  surfilée.  (V. 
moii  Cours  d'Anliq.  ,  t.  2 ,  p    9a.) 

Ntxphées.  —  Grottes  ou  édifices  dédiés  aux  nymphes 
et  près  desquels  murmuraient  ordinairement  des  cascades 
d'eau  limpide.  L'édifice  connu  sous  le  nom  de  temple 
de  Diane ,  à  Nîmes  ,  prés  de  la  fontaine  ,  est  aujour- 
d'hui regardé  comme  un  nymphée. 


G. 


Obélisque.  —  Pyramide  ou  aiguille  à  quatre  faces  , 
laquelle  diminue  vers  son  sommet  ,  et  qu'on  plaçait 
sur  un  piédestal  carré  devant  les  temples  ou  sur  les 
places  publiques  chez  les  Egyptiens.  On  croit  que 
ces  monuments  étaient  dédiés  au  soleil  ;  ils  portaient 
le    plus   souvent     des    hiéroglyphes    sur    les    quatre 

côtés. 

Les  obélisques  étaient  d'un  seul  morceau  en  granité» 
rarement  en  marbre.  Les  empereurs  romains  (Auguste, 
Caligula  ,  Claude ,  Caracalla  )  en  firent  venir  plusieurs 
à  Rome  ,  à  grands  frais ,  qui  furent  dans  la  suite 
renversés  par  les  barbares. 

On  en  voit  à  Rome  plusieurs  qui  ont  été  relevés  et 
employés  à  la  décoration  des  places  publiques  par  les  soins 
des  papes.  On  connaît  l'obélisque  de  Louqsor,  transporté 
dernièrement  à  Paris.  Après  ce  dernier ,  le  seul  obélisque 
antique  que  je  connaisse  en  France  est  celui  qu'on  voit  à 


112  DÉFINITION  ÉLÉMENTAIRB 

Arles,  sur  la  place  de  rHôtel-de-Ville,  et  qui  provient, 
à  ce  qu'il  parait ,  de  la  spina  du  cirque  de  cette  ancienne 
métropole.  (  V.  mon  Cours  d'Antîq.  ,  t.  3*. ,  p.  SgS.  ) 
On  sait ,  en  effet ,  que  sur  la  spina  des  cirques  étaient 
ordinairement  un  temple  et  un  obélisque  dédiés  au 
soleil.  (Y.  mon  Cours  d*antiq.  ,  t.  3  ,  p.  377.)  Il  y 
avait  des  obélisques  dans  les  cirques  de  Rome.  Cons- 
tantin en  avait  fait  apporter  plusieurs  à  Constantinople, 
et  le  plus  remarquable  était  dans  Thippodrôme  ,  au  mi- 
lieu de  la  spina  qu'il  partageait  en  deux  parties. 

OcTOSTTLE.  — *  Ordonnance  de  huit  colonnes  éga- 
lement espacées  sur  une  façade  d'édifice.  (Y.  mon  Cours 
d'Antiq.  tome  3,  p.  32o.] 

Ogive.  —  Y.  Tarticle  arcorfe. 

Oiseaux.  —  Les  sculpteurs  ont  reproduit  en  bas-relief 
l'image  de  divers  oiseaux. 

Dans  les  monuments  chrétiens  des  premiers  siècles  , 
certains  oiseaux  avaient  une  signification  symbolique  : 
le  paon  et  le  phénix  étaient  l'emblème  de  l'immortalité. 
Les  palmipèdes  étaient  emblématiques  du  baptême , 
parce  qu'ils  vivent  dans  l'eau.  On  voit  aussi  dans  beau- 
coup de  sculptures  chrétiennes ,  des  oiseaux  becquetant 
des  fruits,  quelques-uns  7  ont  vu  l'image  de  l'àme  chré- 
tienne ,  se  nourrissant  des  fruits  de  la  foi  et  de  la  parole 
de  Dieu  dans  la  vigne  de  J.-C. 

Opistodomos.  —  Pièce  annexée  à  la  cella  des  temples 
antiques  ,  et  où  l'on  conservait  les  trésors  des  temples  et 
des  villes. 

Obdmës  d'archit£cture.  —  On  appelle  ordre,  Tar- 
rangement  de  diverses  parties  saillantes  disposées  d'après 
des  proportions  fixes ,  pour  composer  une  ordonnance 
régulière. 


DB  QUBLQUBS  TBMIB8  B'ARGHITBCTURE  1 1 S 

Un  ordre  se  dirise  en  trois  parties  et  se  compose  d*on 
piidesuU ,  d'une  coUmne  et  d'un  emtablemenu  Ces  parties 
ont  reçn  le  nom  de  membres.  Chaque  membre  se  dî- 
en  trois  parties  ,  ainsi  quMI  sait  : 
]".  membre    r  Base. 

on  I   Dé. 

piédestal.       (  Corniche. 


2*.  membre 

r  Base. 

on 

j  Fût. 

odonne. 

(  Chapiteau. 

3*.  membre 

r  Architrave. 

ou 

/  Frise. 

entablement. 

j   Corniche. 

Quelquefois  on  supprime  le  premier  membre  ou  pié- 
destal ,  et  le  fût  de  la  colonne  repose  simplement  sur 
une  plinthe  ou  socle  servant  de  soubassement. 

Les  ordres  employés  par  les  Romains  étaient  au 
nombre  de  cinq  : 

le  Toscan  , 

Le  Dorique , 

U  Ionique ,  ^ 

Le  Corinthien  , 

Lt  composite. 

Le  Dorique ,  l'Ionique  et  le  Corinthien  étaient  ori- 
ginaires de  la  Grèce. 

Le  Toscan  et  le  Composite  avaient  pris  naissance  en 
Italie. 

C'est  pour  cela  qu'on  désigne  quelquefois  les  trois 

8 


11^  DÉFINITION   ÈLÉMBNTAIRB 

preniers  fous  la  dénomination  d'ordres  Grecs  ,  et  les 
deox  autres  sous  celle  d'ordres  latins. 

Toutes  les  colonnes  diminuent  d'un  sixième  de  leur 
diamètre  inférieur  ,  à  partir  du  tiers  du  fût  jusqu'au 
chapiteau. 

Dans  les  ordres  Toscan  ,  Dorique  ,  Ionique  et  Co- 
rinthien ,  la  colonne  a  des  proportions  diflférentes  ; 
celles  du  Corinthien  et  du  Composite  sont  les  mêmes. 
Voici  le  tableau  de  ces  proportions ,  d'après  Vi- 
gnole  : 

!  Toscan  de  T  fofs  *\ 

Dorique  de  8  fols  i 

Ionique  de  9  fols  >*°",  diamètre  In- 

Corinthien  de  10  fols  I    'êrleur. 

^  Composite  de  10  fols  J 

Les  distances  ou  vides  compris  entre  les  colonnes  , 
s'appellent  entre-colonnements.  Suivant  les  rèjçles  indi- 
quées par  Vitruve  [liv.  III),  il  y  en  avait  de  cinq  es- 
pèces chez  les  Romains. 

Les  architectes  modernes  ont*  fixé  ainsi ,  suivant  les 
ordres  ,  la  largeur  des  entre-colonnements. 

L'entre-colonnement  Toscan  est  de  4  modules  7;3. 

Le   Dorique   de  5  modules  i;2. 

L'Ionique       de  4       t^*    ^  6  parties. 

Le  Corinthien  de  4       id.       2;3. 

Les  principales  moulures  cmployéf^s  dans  la  compo- 
sition  des  ordres  ,  sont ,  en  nous  servant  de  la  nomen- 
clature adoptée  par  les  architectes  : 

Les  filets  ou  listels ,  moulures  étroites  dont  la  saillie 
doit  égaler  la  hauteur  (V.  la  pi. ,  fig.  it  ). 


BB  QUELQUES  TBEHBS  D^ARCHITBCTUBE.  Il5 

Les  larmiers ,  moulures  larges  et  saillantes  placées 
dans  les  corniches ,  fig.  X2. 

Les  plates'bandes  •  moulures  larges  et  plates  ayaat 
peu  de  saillie ,  fig.  i3. 

Le  quart  de  rond  ou  quart  de  cercle,  fig«  i4* 

La  bagnette^  moulure  saillante  et  très-étroite  et  semi- 
circulaire  j  fig.   i5. 

Le  tare  ou  boudin,  moulure  semi-oircutaire  et  large; 
%•  i6{i). 

La  gorge,  moulure  semi-circulaire,  en  creux  ,  fig.  17. 

La  scotie,  moulure  en  creux  ,  %.  18. 

Le  caoet ,  ou  quart  de  rond  en  creux ,   19. 

Le  congé,  qui  est  une  espèce  de  cavet ,  fig.  3o« 

Le  talon  ,  moulure  demi-creuse  et  demi- saillante  , 
composée  dun  quart  de  rond  et  d'un  cavet  ,  fig.  ai. 

La  douane ,  moulure  semblable  au  lalon ,  mais  dis- 
posée en  sens  contraire ,  fig.  22. 

Uastragale ,  moulure  composée  d'une  baguette  et 
d'un  filet  réunis ,  fig.  22» 

Oedbe  Toscan.  Le  Toscan ,  fig.  i ,  est  le  plus  simple 
et  le  plus  solide  des  cinq  ordres  d'architecture»  et  con- 
séquemmenl  il  se  place  toujours  au  rez-de-chaussée  des 
édifices.  Si  l'on  examine  les  membres  de  cet  ordre  en 
commençant  par  le  bas  ,  on  trouve  que  la  base  du  pié- 
destal se  compose  d'une  plinthe  et  d'un  filet,  a  b 
(Y.  la  pi. ,  fig  6)  ;  la  corniche  du  mémo  piédestal  d'un 
filet ,   d'une  cymaise  el  d'un  larmier  [c  d  e  ^  fig.  6). 

Les  moulures  qui  ornent  les  parties  basses  du  fût , 

(1)  Plusieurs  de  ces  moulures  sont  ornées  de  ciselures.  On  peul 
Yolr  des  baguettes ,  des  tores  et  des  quarts  de  rond  ciselés ,  n^*. 
«7-18-a9  cl  30. 


Il6  DÉFINITION   ÉLÉMENTAIRE 

sont  le  §ocle  ou  la  plinthe  f ,  le  tore  g ,  le  filet  k  et  le 
congé  t  ;  un  astragale  orne  la  partie  supérieure  du  fût. 
Le  chapiteau  se  compose  d*un  gorgerin  ,  d  un  quart  de 
rond ,  et  d'un  tailloir  (  Y.  la  pi.  ,  fig.  i)  ,  sa  hauteur 
est  d'un  module  ou  demi-diamètre  de  la  colonne. 

On  remarque  dans  l'entablement  l'architrave  séparée 
de  la  frise  par  un  listel  ,  la  corniche  composée  d*uu 
talon  00  cjmatse  inférieure,  d*un  larmier  et  d'une 
cymaise  supérieure. 

L'Ordbe  Dorique  (V.  la  pi.  ,  fig.  2  et  7  ]  n'eut 
pas  de  base  chez  les  Grecs ,  et  les  colonnes  reposaient 
simplement  sur  un  socle  ou  plinthe.  La  base  qu'on  lui 
a  donnée  dans  la  suite  est  presque  semblable  i  la  base  de 
Tordre  Toscan ,  et  n'en  diffère  que  par  un  plus  grand 
nombre  de  filets  au  socle  et  à  la  corniche. 

La  base  de  la  colonne  se  compose  d'une  plinthe , 
d'un  tore ,  d'une*  baguette  et  d'un  filef .  —  Le  fât  est 
quelquefois  orné  de  canelures,  se  louchant  l'une  l'autre, 
et  dont  les  intervalles  forment  des  vive>arétes.  Ces  ca- 
nelùres  sont  au  nombre  de  dix-huit. 

Le  chapiteau  est  semblable  à  celui  de  l'ordre  Toscan  , 
à  l'exception  de  quelques  moulures. 

Varchxirave  est  composée  de  deux  plates-bandes ,  dont 
la  deuxième  porte  des  gouttes  [a  a  a  fig.  2}. 

La  frise  est  ornée  de  triglyphes  et  de  métopes  {b  c , 
fig.  2  y  même  planche. 

Les  triglyphes  (  fig.  2  )  se  composent  de  plusieurs  ca- 
naux sculptés  verticalement  au-dessus  des  colonnes, 
et  occupant  l'espace  d'un  module. 

Les  métopes  sont  les  intervalles  laissés  entre  les  tri- 


DB  QUBLQVBS  TBBIIBS  D'aUCHITSCTUIB.  ïln 

giyphes ,  et  qai  sont  carrés ,  ayant  une  largeur  égale  à 
la  haotear  de  la  frise  ;  le  centre  de»  métopes  est  quel- 
quefois orné  de  sculptures. 

La  corniche  est  nmtulaire  ou  dentiaUaire,  selon  que 
l'on  décore  le  larmier  de  mutules  ou  de  denticules.  La 
fig.  2  offre  une  corniche  mutulaire.  On  distingue  dans 
cette  figare  ,  d'abord  une  cymaise  inférieure  i(  au-' 
dessus  des  triglyphes  et  des  métopes  ;  puis  deux  lar- 
miers €  e  dont  l'un  inférieur  porte  des  mutules,  pièces 
saillantes  senrant  de  couronnement  aux  triglyphes ,  et 
enfin  la  cymaise  supérieure  /*  surmontée  d'un  socle. 

Dans  une  corniche  denticulaire ,  les  denticules  rem- 
placeraient les  mutules  sur  le  larmier  inférieur. 

L'Obdes  Ioxiqub  tient  le  milieu  entre  les  deux  ordres 
précédents  que  Ton  a  nommés  »olide$  et  l'ordre  Corin- 
thien que  l'on  désigne  sous  la  dénomination  de  délicat , 
ainsi  que  le  Composite* 

La  base  du  piédestal  est  ornée  d'une  plinthe ,  d'un 
filet  y  d'une  doiieine ,  d'une  baguette  et  d'un  filet  ;  sa 
corniche,  d'une  cymaise  composée  d'un  talon  et  d'un  filet, 
d'un  larmier  et  d'une  cymaise  supérieure. 

La  base  de  la  colonne,  plus  ornée  que  dans  les  ordres 
précédents,  offre  une  plinthe  et  deux  tores  ou  boudins  a  c 
séparés  l'un  de  l'autre  par  nw  saHîe  b  et  des  filets  (V. 
la  pi. ,  fig.  8). 

Quand  le]{&t  de  la  colonne  ionique  est  orné  de  cane- 
lures,  elles  y  sont  au  nombre  de  24  >  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  côtes  ou  listels. 

Le  chapiteau  Ionique  est  composé  d'un  quart  de  rond, 
d'où  partent  deux  volutes  en  spirale,  en  forme  de  coussin, 


ïift  DitFIRITlOlf  ÉLÉXBlfTAIEB 

bordées  par  on  astragale  (V.  la  pl«,  fig.  3)*}  des  oves 
décorent  souvent  le  centre  de  ce  chapiteau* 

L'architrave  est  divisée  en  3  plates-bandes  surmontées 
d'un  talon  ;  la  frise  est  unie* 

La  corniche  se  compose  d'une  cymaise  inférieure  a  s 
d'un  larmier  denticulaire  6,  d'une  cymaise  intermédiaire 
€  y  d'un  grand  larmier  i  et  d*une  cymaise  supérieure  e 
(  V.  la  pi. ,  fig.  3). 

La  hauteur  totale  de  l'ordre  est  de  28  modules  1/2 
sans  la  base. 

L'oBDEB  GoBiNTHiEif  ost  le  plos  svelte  et  le  plus  riche 
des  4  ordres;  son  piédestal ,  dont  la  base  est  plus  ornée 
que  dans  les  autres  ordres  ,  se  compose  d'une  plinthe , 
d'un  tore ,  d'un  filet ,  d'une  douciue  »  d'une  baguette 
et  d'un  filet.  —  Sa  corniche  est  composée  d'un  gorgerin , 
d'une  cymaise  inférieure ,  d'un  larmier  et  d'une  cymaise 
supérieure  (V.  la  pi.,  figure  9). 

La  base  de  la  colonne  ,  la  plus  usitée  y  se  compose 
d'une  plinthe ,  d'un  tore ,  d'une  baguette  ou  filet ,  d'une 
scotie  y  d'un  boudin  et  d'une  seconde  baguette. 

Le  fût  est  orné  ,  comme  dans  l'ordre  Ionique ,  de  24 
canelures  séparées  par  des  listels* 

Le  chapiteau  Corinthien  est  garni  de  deux  rangs  de 
feuilles  d'acanthe,  et  deux  autres  volutes  plus  petites  v  v 
occupent  sur  chaque  face  le  centre  du  chapiteau  (  V. 
la  pi. ,  fig.  4) 

L'architrave  consiste  dans  trois  plates-bandes  surmon- 
tées de  baguettes  sculptées. 

La  frise  est  tantôt  unie ,  tantôt  ornée  de  rinceaux  ou 
de  diverses  sculptures. 


DB  QUELQUES  TBUIBS  D  ARCHITBCTUUS.  II9 

La  corniche  est  encore  pins  ornée  que  celle  de  l'ordre 
lomciae ,  et  offre  de  plus  qu'elle ,  un  rang  de  modillons 
ridiement  sculptés,  de  sorte  qu'on  distingue  ordinai- 
Tement  dans  la  corniche  corinthienne  ; 

Une  cjmaise  inférieure  a  ; 

Un  larmier  couvert  de  denticules  9  comme  dans  Tordre 
loniqne  b  ; 

Une  cjmaise  intermédiaire  c  ; 

Un  larmier  portant  des  modillons  d  ; 

Un  grand  larmier  e  ; 

El  une  cjmaise  supérieore  surmontée  d'un  sodé  f. 

L'OiBRE  Composite  ,  dont  la  base  et  le  fAt  ont  les 
mêmes  proportions  que  dans  Tordre  Corinthien,  est  une 
variété  de  ce  dernier  et  ne  doit  point  être  regardé 
comme  un  ordre  proprement  dit ,  quoiqu'on  hii  ait 
donné  cette  qualification.  Il  offre  un  chapiteau  qui  tient 
de  l'Ionique ,  dont  il  a  à  peu  près  les  volutes ,  et  du 
Corinthien  dont  il  emprunte  deux  rangs  de  feuilles 
Mais  son  architrave  n'a  que  deux  plates- bandes  et  sa 
corniche,  deux  larmiers  seulement  dont  un  est  orné 
de  dentelures  (Y.  la  pi.  ,  fig.  5). 

f  Extrait  du  tome  3*.  de  mon  Cours  d*  Antiquités,  J 

OBiEifTATiON.  —  On  désigne  ainsi  la  direction  habi- 
tuelle des  églises  vers  Test  :  cette  direction  du  sanc- 
tnaire  offre  bien  quelques  variations ,  mais  il  est  très- 
rare  qu*elle  n'existe  pas.  Le  défaut  d'orientation  quand 
il  a  lieu  tient  à  des  inégalités  de  terrain  ou  à  d'autres 
circonstances  qui  ont  gêné  l'architecte.  Plusieurs  églises 
non  orientées  ont  reçu  le  surnom  de  mal  tournées 


)3(>  oiwaaTloa  tLkmMiriAimx 

Odies.  ~-  Od  appelle  ftiiui  les  fenélreB  on  les  oa- 
verlures  des  (oors  d'église  par  lesquelles  le  ion  des 
cloches  se  répand. 

Otbs.  —  Houlnres  en  forme  d'œuf  qni  entrent  dans 
la  décoration  du  chapileaa 
ionique    et  de  quelques 
coroiches  (V.  la  pi.  , 

fig.  39  ]  !  lea  oves  ont  été 
employés  au  XII*.  siècle 
dans  quelques  parties  de 
la  France  où  l'on  a  imité 
les  monuments  romain 
qui  eiistaienl  encore  ; 
ainsi  en  Provence  Je  les  ai 
rencontrés  dans  diverses 
églises.  Le  cintre  de  la 
nicbe  qui  renreme  la  sta- 
tue de  la  Vierge  que  voici, 
i  Beaucaire  ,  porte  des 
oves  pour  ornement. 

Palla.  —  Manteau  ou  habillement  extérieur ,  que  les 
dames  romaines  portaient  au-dessus  de  la  tunique , 
appelée  itola  :  l'art  de  draper  la  palla  avec  grAce  était 
un  point  essentiel  de  l'art  de  la  toilette  des  dames  ro- 
maines. L'examen  des  baB-reliefs  antiques  fera  com- 
prendre la  forme  de  celle  partie  du  costume  ro- 
main. 

Palliuh.  — Chez  les  tirées  et  les  Romains,  c'était  un« 
espèce  de  manteau  qui  devint  aussi  l'habit  des  phî> 
losophes.  Le  PtUiium  ecclésiastique  qui  a  plus  d'intérêt 


BB  QSELQUB»  TBBIUS  D  aKCHITECTUIB.  IÏI 

pour  nouS)  parce  qu'on  le  trouve  dans  un  trés-grand 
■rambra  de  bas-relîefi  et  de  peintures  da  moyen-Age , 
élail  un  ornement  par  lieu  lier  aux  papes,  aux  primats, 
aux  patriarches  et  aux  méiropolitaîns.  Il  était  fait  de 
laine  blanche  et  consistait  dans  une  bande  qui  entourait 
les  épaules  et  descendait  par  devant  jusqu'à  la  hauteur 
des  genoux ,  et  sur  laquelle  étaient  appliquées  des 
croix  de  couleur  rouge.  L'origine  du  PaUium  est  très- 
obscnre.  Il  n'appartient  qu'au  pape  de  donner  le 
Patlùm. 

Palhbttb.  —  Petit  ornement  de  sculpture  en  forme 
de  feuilles  de  palmier. 

Palodambntum.  —  Espèce  de  manteau  carré  que  le 
chef  militaire  portait  par-dessus  la  cuirasse ,  chez  les 
Romains.  (V.  la  pi.  XII  de  mon  Cours  d'Antiquités  et  la 
page  399  du  I.  2*.].  Le  paludammt  était  retenu  sur 
l'épaule  avec  une  fihule  ;  le  manteau  ducal  que  porte 
Guillaume-le-Conquérant  dans  la  tapisserie  de  Bayeux, 
a  la  Ibrme  du  paludamentum  et  est  agralTé  de  même. 

Panacbb.  —  On  dislingue 
BOUS  ce  nom  certains  bouquets 
de  feuillage  qui  couronnent  les 
clochetons  et  les  frontons  des 
églises;  principalement  an  XV'. 
siècle  les  panaches  terminent 
aussi  assez  souvent  les  gables 
des  maisons  des  XIV'.  et  XV. 


Paeiheaitx.  —  Compartiments  de  boiseries  encadrés  de 
moulures  et  portant  parfois  des  ornements  sculptés  ;  les 


133  DÉFINITION    lÏLEJiBIlTAlKB 

portes  et  les  lambris  des  XV*.  et  XVI*.  siècles  nous 


offrent  encore  des  panneaux  riches  de  sculptures.  On  a 
aussi  sculpté  ou  peint  sur  les  murs  des  panneaux  portant 
i  peu  près  les  marnes  ornements  que  les  lambris  en  bois. 


BB   QUELQUES  TEBHES   D'aBCHITECTOHE.  133 

Pabadis.  —  Les  justes  ont  été  le  plus  souvent  figurés 
dans  la  grande  scène  du  Jugement  dernier,  Redirigeant 
sous  la  conduite  d'un  ange  vers  la  porte  du  ciel ,  repré- 
senté, comme  je  l'ai  dit,  par  la  ville  de  Jérusalem. 
Quelquefois  la  Jérusalem  céleste  est  remplacée  par  un 
personnage,  probablement  le  Seigneur ,  tenant  dans  son 
giron  uite  foule  d'Ames  bienheureuses. 


PiïAPETosMATA.  —  Rideaux  ou  tapisseries  que  les 
anciens  tendaient  devant  les  portes  de  leurs  appartements 
Bt  qui  répondaient  à  ce  qu'on  nomme  aujourd'hui  ;»»- 
lièret.  Les  anciens  avaient  rarement  des  portes  en  bois 
k  leurs  apparlements  ;  des  tapisseries  suspendues  leur 
en  tenaient  lieu. 

Pakement.  —  Revéleiueut  extérieur  des  murs  (  V. 
appartil- 


ia4  DÉMHlTIOIf   iLËHBHTAIBB. 

Partis  .— Pince  située  devanl  le  portail  des  cathédrales. 

Pattb.  —  Appendices  qui  retient  la  base  des  colonnes 
romane*  de  transition  aux  angles  du  piédestal  qui  les 
supporte  :  ces  appendices  figurent  le  plus  souvent  des 
grandes  feuilles  ,  quelquefois  des  pattes  d'animaux,  elc. 

pATts  ÉMAILLÉ6. — Pavés  en  terre  cuite,  couverts  d'un 
remis  métallique  de  plusieurs  couleurs  et  représentant  des 
animaux  >  des  armoiries  ou  diverses  figures  :  ces  pavés 
dont  nous  retrouvons  quelques  restes  dans  les  anciennes 
maisons ,  tes  églises  et  les  cb&teaox  ,  se  composaient 
de  pièces  symétriques  dont  la  réunion  formait,  soit  des 
espèces  de  mosaïques,  soit  des  rosaces  plus  ou  moins 
considérables  :  telle  élaîl  la  rosace  du  pavé  découvert ,  il 
y  a  aS  ans ,  è  Callevilie ,  département  de  l'Eure,  et  celle 


qui  existait  plus  aiiciennement  dans  la  belle  salle  des 


OB    QUELQUES  TBUIBS  B'iRCaiTBCTUBB.  135 

gardes  de  l'abbaye  de  Sl.-ELienne  de  Cten.  (V.  mon 
Coars  d'Antiquités,  I.  5*. ,  p.  4^4 )• 

Ces  deux  rosaces  offraient  beaucoup  d'armoiries  =  dans 
la  salie  des  pirdes  de  l'abbaye  de  Caen ,  les  écuMona 
étaient  pour  la  plupart  ceux  des  familles  marquantes  qui 
avaient  fourni  des  dignitaires  au  monastère.  A  Calleville, 
les  armes  des  Harcourt ,  auxquels  appartenait  le  chA- 
teau,  étaieotBouTent  répéléesiony  voyait  aussi  les  armes 
de  plusieurs  familles  normandes ,  en  témoignage  des 
rapports  de  liaison  ,  de  service  militaire  ou  d'amitié 
qui  existaient  entre  elles  et  la  maison  d'Harcourt. 

Le  sanctuaire  du  cbœur  de  l'église  de  Sl.-Pierre-snr- 
Dives  (Calvados)  est  encore  en  grande  partie  pavé  de 
briques  émaiUées,  dont  plusieurs  portent  des  armoiries. 
{ V.  ma  Statistique  monumentale  du  Calvados. } 

Péchés.  —  Au  moyen-Age  on  a 
figuré  les  pécbés  et  les  vices  sous 
diflërentes  formes  ,  la  représen- 
tation des  péchés  capitaux  a  prin- 
cipalement exercé  la  verve  des  sculp- 
teurs :  La  luxure  est  représentée 
par  une  femme  nue  dont  les  seins 
sont  déchirés  par  des  serpens  enlacés 
autour  de  ses  cuisses. 

M.  Desmoulins  ,  de  Bordeaux  , 
membre  de  l'institut  des  provinces  , 
vient  de  composer  un  mémoire  très- 
intéressant  sur  les  sculptures_emhlé- 
matiques  des  péchés  capitaux:  ce  mémoire  doit  paraître 
dans  le  tome  XI'.  du  Bulletin  monumental. 

Pédicule. —  Espèce  de  tige  ou  de  piédestal  très-mince 
servant  de  support,  soit  à  des  statues,  soit  k  des  bouquets 


126 


DÉFINITION  &LÉXENTÀIRB 


de  feuillage ,  dans  rarGhitecture  ogivale  :  les  frontons  du 
XY^.  siècle  se  terminent  souvent  par  un  pédicule. 

Peduh.  —  B&ton  recourbé  qui  dans  l'antiquité  était 
le  signe  de  la  vie  pastorale ,  et  qui  a  souvent  été  con- 
fondu avec  le  Utuus  à  peu  près  de  la  même  forme  et 
le  signe  des  fonctions  augurales. 
La  crosse  des  évéques  fut  une  imi- 
tation du  pedum;  elle  était  courte , 
droite  ,  avec  une  légère  courbure  : 
c*était  l'emblème  des  fonctions  pas- 
torales des  évéques  chargés  de  la 
direction  des  chrétiens  et  des  églises. 
Au  XI®.  siècle,  la  crosse  était  encore 
assez  courte  comme  dans  ce  bas-re- 
lief; elles  s'allongent  et  deviennent 
très-élégantes  au  XI  1\  et  au  XIIP. 
siècle.  (  y.  mon  Cours  d*ant.  ,  tome 
6  ,  p.  379etsuiv.).  La  forme  lourde 
des  crosses  acluelles  ne  date  que  du  XVII*.  siècle.  Les 
crosses  des  XIIP.  ,  XIV*.  et  XV*.  étaient  beaucoup 
plus  élégantes. 

Pendentif.     —-     Encorbellement  dont  la  forme  est 
variable  et  qui  a  pour  but  de  racheter 
les  angles  d'une    élévation   carrée ,  \ 
pour  la  relier  à  une  élévation  circu- 
laire. Nous  avons  beaucoup  de  tours 
d'églises  qui  deviennent  circulaires 
ou  octogones  à  leur  partie  supérieure 
et  dont  la  base  est  carrée  ;    cette 
transition  du  carré  au  cercle, se  fait 
au  moyen  de  quatre  pendentifs.  La 
même  combinaison  a  lieu  pour  les 


DE    QDBLQUES  TBUIBS  I>  AICBITBCTDRE .  107 

coopolea  qui  reposent  ordinairemeal  sur  quatre  arcades. 
Oo  appelle  encore  pendemifs  les  clefs  de  voûtes  Irès- 
«aillantes  que  l'on  rencontre  sorloul  au  XVI*.  siècle. 

PBPLUif.  —  Espèce   de    manteau   que  quelques-uns 
regardent  comme  identique  avec  la  palla. 


Jésns-CbrisI  est  représenté  ^f'iu  du  péplum  ,  dans  les 
fiaçadctdes  églises  romanes  où  on  le  voit  en  bas-retîef. 


138  DKPinlTIUN   ÉLftHBHTAlBB. 

P«BiPT«KB.  —  Temple  ou  antre  édifice  entoari  d'un 
raniï  de  colonnes  isolées  (V.  mon  Coure  d'antiq. ,  t. 
3,  p.  3i7|).  PsBDDO-PÉWMTÉM  80  dit  d*uD  temple 
dont  les  colonnes  sont  collées  lux  mure  de  !■  ceHa  au 
lieu  d'en  être  détachées. 

Pbbles.  —  Imitation  des  perles  dans  les  moulures 
surtout  dans  celles  du  XII'.  siècle.  Les  empereore  ro- 
mains ,  après  aToir  transporté  le  siège  de  Tempire  à 
Constantinople,  voulurent  égaler  les  rois  de  l'Asie,  en 
magnificence  ;  leure  vétemenUde  pourpre  ftirent  décorés 
de  broderies  en  pcrlea  et  en  pierres  précieuses.  Leur 
diadème  était  couvert  de  pertes.  La  croix  du  tabarum 
en  était  garnie.  Au  moyen-âge  le   luxe  des  perles   et 


des  broderies  Tut  poussé  à  l'excès  à  Bysance;  et  c'est  des 
étoffes  el  des  décorations  de  l'Orient,  que  les  artistes  du 
XII*.  siècle  empruntaient  cet  accessoire  des  gracieuses 
moulures  dont  ils  couvrirent  les  édifices.  Les  bandelettes 
et^es  galons  sont  couverts  de  perles  dans  quelques  églises 
du  XII*.  siècle  ;  certains  chapiteaux  ont  leure  feuilles 
bordées  de  perles. 

Pésbhent.  —  Le  pésement   des   Ames  est   un  des 
thèmes  favoris  des  sculpteurs  du  moyen-Age  ,  dans  leur 


DE   OVKLQQBI  TmiBS   B'a-HCBIYSCTDKE.  i  29 

npréaenlations  du  jogemest  dwaier  ;  loufent  mime  ils 
ront  figuré  séparément  sur  des  chapiteaux.   Ovdinii. 


remetit  rarebange  St. -Michel  lient  la  balance  ,  et  la 
diable  ,  soun  la  forme  d'un  animal  ,  fait  tous  ses 
effbris  p3ur  que  le  bassin  ,  qui  renferme  l'Âme  'figurée 
par  un  petit  corps  humain  ,  penche  de  son  çMi  ;  mais 
l'archange  est  vainqueur,  et  sa  main  puissante  imprime 
au  fiéau  de  la  balance  un  mouvement  qiri  amène 
Tavanlage  à  la  somme  des  bonnes  œuvres. 

Philactêre-  —  Espèces  do  banderoltes  que  tiennent 
souvent  les  statues  du  moyen-âge  et  sur  lesquelles  des' 
inscriptions  sont  peintes  ou  gravées. 

PtcTAVo-RouAN.  —  C'est  ainsi  que  j'ai  parfois  désigné 
le  style  roman  du  Poitou  ,  plus  orné  que  celui  dii  N.-O. 
de  la  France  et  offrant  des  moulures  particulières' (V. 
le  t.  4'-  ^^  l'on  Cours ,  p.  %5&  e(  suiv.  ,  et  Ifs  fnquétei 


l3o  DftFINITION   &LÉHBHTÂ1RE 

faite*  par  la  Société  française  pour  la  conservatioii  de» 
monnmetils ,  dans   les    villes  de    Niort ,  de  Saintes  et 

de  Poitiers;  Bulletin  monumenlal ,  t.  6,   7,  8,  9  et 


Piédestal.  ^  Corps  carré  ou  rond  omé  d'une  base 
et  d'une  corniche,  servant  de  support  à  une  colonne ,  à 
un  pilastre,  à  un  vase,  à  une  statue,  etc.  (V.  art. 
ordres  ). 

FiÉDOucHB.  —  Petit  piédestal  ou  base  de  diERrentes 
formes ,  orné  de  quelques  moulures ,  qui  sert  à  supporter 
de  petites  figures  ,  bustes  ,  etc.  (V.  Millin  ,  dicl.  des 
beaux-arts). 

PlBRKB-LBTÊ£     OU 

PEULTAN.  —  Monu- 
ment présumé  celti- 
que ,  composé  d'une 
pierre  plus  ou  moins 
haute  ,     d'un    seul 


terre  et  ainsi  main- 
tenue en  position  ver- 
ticale. Certaines  pier- 
rM  de  cette  espèce 
d'un  plus  gros  volume 
que  les  autres  ,  re- 
lativement à  leur  hau- 
teur, ont  simplement 

été  posées  sur  la  lerre.  [V,  mon  Cours  d'Antiq.  n 
t.  i".,p.  70.) 


BE    QUELQUES  TBIHIS  »  AkCBITBCTDBE.  l3l 

PiE*BE  et  Pavl  [SS,).  Les  apAlres  Sl.-Pierre  et  St.. 
Riul ,  si  soitveDt  représenta ,  sur  no  église  du  niojeH- 
ige  ,  ont  été  sculptés  ,  suivant  certaines  données  :  St.- 
Pîerre  est  armé  de  clefs;  St. -Paul  porte  un  livre  et 
une  épée.  Le  livre  rappelle  sa  conversion  ,  l'épée  qu'il 


ElWfelw    EllSlt'aw'ï' 


avait  été  soldat.  Du  reste ,  il  parait  que  daits  les  pre- 
miers temps  de  Téglise  ces  attributs  n'élait-nt  pas  encore 
adoptés. 


,33  DÉriNtTION  Alénertaiib 

PiniB     TOMU.B.    I 

—  Grande  dalle  d'an 
seol  morccan  recou-  ' 
▼ranl  les  lorabps  des 
personnes  enterrées 
dans  les  églises  ,  les 
cloîtres  ,  etc.  Ces 
grande*  pierres  qtiî 
font  partie  du  pavé 
sont  ordinairemont 
décorées  de  dessins 
on  oreuK  et  olD-cnl 
ordinairement, su  mi- 
lieu d'nne  arcade  for- 
mant encadrements  ) 
l'image  du  défunt , 
dessinée  au  Irait.  On 
peut  voir  dans  mon 
Cours,  t.  &.  ,  ch- 
IV  ,  qneHea  modiB- 
calions  les  pierres 
tombales  subirent 
dans  les  différenu 
siècles     da    illôyen- 


PiGBO»  ou  CoLOMBe.  —  Il  n'j  a  pas  d'oiseau  qui  ait 
été  plus  fréquemment  représenté  que  la  colombe ,  par 
les  sculpteurs  chrétiens  des  premiers  siècles.  On  la 
trouve  sur  un  grand  nombre  de  tombeaux  ,  notamment 


DE   QCELOniS  TSRKES  D  AIlMniCTlIIIE.  l33 

SOT  celui  d'Honorius  ,  à 

Ratveane  ,  sur  l'ambon 

<le  la  calbédrale  de  celle 

▼nie  et  iur  un  très-grand 

DMnbre  de   monamenlB 

dea  V'.  el  VI*.  siècles. 

EUe  élait  embléroalique 

et  te    rencontrait  avec 

le       mrMMgraninic      du 

Cbràl  Gur  les  tablettes 

qui  aecompaf  naient  les 

urcophaçei  Telles  sont 

le*  macriptions   nombreuses  de  Trèvei ,  de  Rome  ,    de 

Ravenne  ,  de  Lyon  ,  etc. ,  que  j'ai  estampées. 


i34 


DiriRITlOll  ÉLÉUirrAIRE 


PiGifQN.  —  Partie  supé- 
rienre  d*on  mur  ayant  la 
forme  d'an  triangle.  Au 
moyen-Age  la  façade  de  la 
plupart  des  édifices  se  ter' 
minait  par  nn  pignon  qui 
était  très-aigu,  aux  XIII''. , 
XIV«.  et  XV*.  siècles.  (V.  mon  Cours  d'ant.,t.  4«.  et  5«.  ) 

PiLiSTaES.  —  Les  colonnes  ne  sont  pas  toujours  em- 
ployées à  la  décoration  des  édifices,  on  les  remplace 
soutent  par  des  pilastres,  qui, sans  avoir  l'aspect  gracieux 
des  colonnes ,  produisent  néanmoins  un  effet  très- 
agréable  à  rœil.  Les  pilastres  doivent  avoir  an  moins 
1  pouce  et  au  plus  la  moitié  de  leur  largeur,  en  saillie; 
ils  ne  diminuent  pas  de  diamètre  comme  les  colormes  à 
leur  partie  supérieure. 

Quand  on  place  plusieurs  ordres  de  colonnes  on  de 
pilastres  dans  un  édifice  >  il  faut  nécessairement  que  les 
ordres  légers  soient  superposés  aux  ordres  les  plus  solides. 

Pile.  —  C'est  le  nom  douné  par  les  antiquaires,  qui. 
ont  adopté  le  nom  vulgaire ,  à  des  pyramides  carrées 
et  pleines  à  l'intérieur ,  que  Ton  trouve  sur  le  bord 
de  plusieurs  voies  romaines  :  la  Pile  de  Pirelonge  , 
à  3  lieues  de  Saintes,  est  une  des  plus  intéressantes 
qui  existent;  on  peut  encore  citer  la  Pile  St. -Mars ^ 
entre  Tours  et  Angers. 

Polychrome  ,  de  plusieurs  couleurs.  On  appelle  sculp- 
tures polychromes  les  ornements  sculptés  qui  ont  été 
peints  et  dorés.  Plusieurs  portails  d'églises  nous  offrent 
des  exemples  de  la  sculpture  polychrome  des  XII*.  , 
XIII*.  et  XIV'.  siècles  ,  etc. ,  etc.  V.  mon  Cours  d'ant. , 
6«.  vol. 


DB    QDBLQDSB  TKIKB9   D  AieHlTICTUHE .  l35 

Prarr-LKTis.  -^  Pont  mobile  en  bois ,  par  leqnri  on 
accédait  k  la  porte  des  châteaux  et  des  rillea  murées. 
Des  chaînes  fixées  A  l'extrémité  de  deux  poutres 
fnunt  l'oflSce  de  leriers,  servwent  à  lever  le  poot  qui 
knuit  alors  un  mur  de  bois  devant  la  porte  i  ces  poutres 
allaient  s'engager  dans  des  sillons  pratiqués  pour  les 
ncevoir,  dans  l'épaissear  du  mur. 


ïoacHES.  —  C'est  un  petit  vestibule  couvert ,  qui 
précède  quelquefois  les  portes  des  églises ,  surtout 
^and  ^efl  sont  décorées  de  sculptures.  Les  portails 
qui  ont  ont  été  peints ,  ont  presque  toujours  été  prér 
cédés  d'un  porche  qui  les  mettait  A  l'abri  de  la  pluie. 
—  Un  assez  grand  nombre  de  porches  sont  remarquables 
et  d'ime  architecture  fort  élégante. 


i36  >tnnnGH  fctiÉKKNTji»if 

PMra-BiaD&s.  —  On  désigne 
(IHdqofldbn  de  ta  lorte  lu  portM 
ganiira  d«  fatrurcs  Maîntsnnes  par 
dn  cfonB  Iris-Bullanti  comne  on  «i 
trovrn  eneoredans  cerlainm  églises 
et  dans  quelques  numons  trte-an- 
ciennes.  Au  \111*.  siècle  les  portes 
tardées  offrent  souvent  des  ferrures 
dessinant  des  broderies  élégantes. 

Pditb  uk  tillb.  —    Pbrio   flanquée  de  deux  loiirs 
saillantes  ordinairement  semi -circula ires  ;  entre  les  deux 


toeri ,  au-dessus  de  la  porte ,  était  ordinairement  une 
salle  d'où  l'on  faisait  manœuvrer  les  hcrees  :  les  portes 
en  bois  qui  fermaient  le  passage  étaient  revêtues  de 
fer  et  hérissées  de  clous;  il  y  en  avait  souvent  deux, 
une  à  l'eitérieur  vers  les  fossés ,  l'autre  ù  Vextrémilé 
Of^MMée  ,  du  c6(é  de  la  ville. 


DB   QIIBLQtlCil  TUnWS  » ABCHITBCTUBB.  \i-J 

Potbbiss.  —  Débris  de  vtee^  en  terre  cuite.  Les  po- 
lerias  gallo-ronMiaee  dont  on  rencontre  si  «ouyenl  les 
tléWis  offrent  des  vu-iétés  assez  nombreuses  que  j'ai 
décrites daiK le  a',  voiume  de  men  Cours.  M.  Broogniarl, 
membre  de  l'bislilut ,  «  ,  depuis ,  dans  sod  imporianl 
ouvrage  sur  la  Céramique ,  donné  sur  les  paieries  et  le* 
procédés  de  fibricalion  des  détails  d'ua  baut  intérêt. 

PoTEBNB.  —  Porte  secrèle  po«r  Im  sorties  ,  dans  les 
places  fortes.  Potemu  se  dit  aussi  d'une  porte  apparente . 
mais  placée  en  arrière  ou  dans  la  partie  escarpée  du  ter- 
rain, et  à  laquelle  mi  ne  pouvait  guère  aceéder  qi'à  pied. 

PaÉAU.  —  Espace  découvert  au  niilic:t  des  (|i!a(re 
galeries  des  cloîtres ,  lestiuels  ressemblent  t^mt-à-fait 
ii'atrimndes  maisons  romaines.  (V.  mon  Cours,  I.V'.); 

PSALTERIOH. 

—Instrument  de 
musi(|ue  Tort  an- 
cien, composé  de 
cordes  métalli- 
ques tendues  sur 
une  caisse  en 
forme  do  cdne 
tronqué  ,  quel- 
quefois en  forme 
de  b.  Les  cordes 
métalliques  de- 
vaient élre  pin- 
cées avec  une 
phnue  ou  quel- 
que   «hose     de 


l38  DÉFIIfinOIl  ÉLÉHBHTAIRB 

QcADiaGB.  —  Char  attelé  de  quatre  che^aiix  :  on  en 
voit  dans  les  bas-relîeb  antiques,  sur  les  médailles ,  etc. 
(Y.  Cours  d'Antiq. ,  t.  3«. ,  et  l'atlas,  pi.  XLI. } 

Quai.  —  Bord  d'une  rivière  ou  d'un  bassin ,  reyétu 
d'un  large  mur  de  soutènement  :  les  Romains  avaient 
construit  dans  leurs  ports  et  le  long  des  rivières  qui 
baignaient  les  villes ,  des  quais  considérables  dont  on 
a  trouvé  d'imposants  vestiges ,  à  Vienne  y  à  Ljon  »  à 
Aries  et  dans  beaucoup  d'autres  villes. 

QuABT-DB-HOND.  —  Mouluro  offrant  un  quart  de 
cjlindre.  (  V.  art.  ordres,  ) 

QuATBE-FBDiLLBS.— Ornement  représentant  les  quatre 
pétales  d'une  fleur  crucifère. 
(Cours  d'Antiq.,  t.  4*.)  Cette 
moulure ,  dont  l'emploi  a 
commencé  au  XII*.  siècle,  devint  très-fréquente  auXIIP. 
et  au  XIV*.  J'ai  appelé  qttaire-feuiUes  €ncadrés,ceux  dont 
les  quatre  lobes  sont  entourés  d'un  cercle.  On  trouve 
dans  les  mosaïques  gallo-romaines,  des  quatre-feuilles 
absolument  semblables  è  ceux  du  XIII*.  siècle. 

QuBUB  d'aronde.  ^  Entaille  pratiquée  près  des  bords 
des  pierres  pour  les  assembler 
et  les  tenir  fortement  unies  ; 
ces  entailles  étaient  plus  larges 
aux  extrémités  qu'au  collet.  On 
les  trouve  danç  presque  toutes 
les  constructions  gallo-romaines  de  grand  appareil  :  les 
tenons  qui  s'ajustaient  dans  les  entailles  étaient  en  bois 
de  chêne.  J'ai  pu,  l'année  dernière,  voir  à  Saintes  les 
tenons  qui  avaient  scellé  les  blocs  dont  l'arc  de  triomphe 
de  cette  ville  était  formé  :  ils  avaient  pris  beaucoup  de 


isf^^^T^ 

4n!^  L       i  I 

DB  QDBLQUBS  TBUfBS  D'&KCHITBCTDRE.  iSg 

retrait  et   ilaient  devenus  très-l^re,  mais  araîent 
encore  une  certaine  solidité.      | 

Les  queues  d'aronde   étaient 
sarlont  en  usage  ponr  les  parties         »■ 
intérieures   de   l'appareil ,   non 
exposées  à  la  pluie. 


RATALBHEnr.  —  Opération  qui  consiste  à  donner  aux 
moulures  et  aux  pierres  des  murs  leur  dernier  poli ,  en 
les  frottant  avec  divers  outils  :  on  commence  le  ravale- 
ment  par  la'   partie  supé- 
rieure des  murs. 

RAYOHifAMT.  Dénomina- 
tion donnée  au  style  ogiva| 
de  la  seconde  époque  ,  à 
cause  des  compartiments 
arrondis  et  symétriques  des 
fenêtres  et  des  broderies 
appliquées  sur  les  murs. 

Le  style  ogival  rayonnant 
a  été  particulië rement  usité 
au  XIV*.  siècle. 

REUQUiiass.  —  Charniers  accolés  aux  églises  ou 
placés  près  d'elles  ,  dans  les  cimetières  de  la  Bretagne , 
et  dans  lesquels  on  dépose  les  os  des  morts  que  l'on  a 
déterrés  :  on  désigne  plus  souvent  encore  sous  ce  nom  les 
chisses  ou  les  boites  qui  renferment  de  saintes  reliques. 
~  Renaisbauce.  —  Dénomination  appliquée  à  l'a rcbitec* 
lure  du  XVI'.  siècle  ,  dans  laquelle  dominent  le  plein 
cintre  romain  et  diverses  moulures  imitées  de  l'antique  ; 
parce  qu'alors  on  se  passionna  pour  les  formes  classiques , 
an  point  de  croire  que  Tirt  avait  sommeillé  pendant  les 


lia  BftriNinOH  iLÉNKftTAlBH 

siècles  pràcéiJeiiU  ai  qu'il  venait  de  reiullre!  Etrange 
illusion  dont  l'observalion  fait  prompleoienl  justice. 

Quoi  qu'il  en  soil  ,  les  monumenls  de  ce  style  ont 
quelque  chose  de  gracieux  ;  ils  plaiMnt  par  l'élégance 
de  leurs  proportions  et  la  délicatesse  de  leurs  ornemente- 

Au  milieu  des  orncmenls  emprunlés  au  stjle  ogival , 
on  remarque  une  grande  «juanlité  d'arabesques ,  de 
rinceaux  ,  de  moulures  imitées  de  l'Anlique,  des  bustes, 
des  médaiUons ,  des  culs-de-lampe ,  etc. ,  etc. 


Un  grasd  nombre  de  maisons  privées  oit  élé  con- 
struites dans  le  5tyle  de  la  renaissance  depuis  iocommen- 
ceneut  du  XV1<=.  siècle  j  celles  qui  furent  élevées  sous 
François  l*^  et  Henri  II  sont  généralement  rena&rquablefi. 


DE  QtELQtlKS  TBBHBS  D  ARCIDTKCTCBe.  l4l 

RntPLBaiNT.  —  Augmentation  ajonlée  «u  diamètre 
d'une  colonne ,  Yen  te  premitr  tien 
inférieur  da  fAt  ;  l«a  colonnes  du 
mojen^go  n'offrent  pas  de  renflement 
bien  senrible  ,  mai»  parfois  one 
augmentation  de  diamètre  dans  la 
partie  supérieure  d'un  fdt ,  qui  alors 
se  tronve  séparé  de  la  partie  Inri- 
rieure  par  un  tore  ou  une  espèce 
de  console ,  taillée  en  doucine  ou 
en  biseau. 

R6SEHY0IB.  —  Bassin  en  maçonnerie  dans  lequel  on 
amasse  de  l'eau  pftur  la  distribuer  ensuite  dans  diflé- 


i4a  DiFUtmoit  iLÉMBimus 

rentes  directions  ;  les  aDciens  avaient  dca  réserroirs  où 
l'eati  de  leurs  aqueducs  se  rendait  avant  de  se  diviser 
dans  différenls  tujaux  qui  la  portaient  dans  les  édifices 
publics  ou  les  maisons  privées. 

Le  réservoir  gallo-romaiD  découvert  â  Nloaes  ,  cette 
année,  est  rond,  et  l'on  j  voit  oomment  après  avoir 
refu  l'eau  de  l'aqueduc  du  pont  du  Gard ,  elle  en 
ressortait  par  des  conduits  cylindriques  pour  se  distribuer 
dans  différents  quartiers- 

BËTABLE.— Ouvrage  en  pierre  ou  en  bois  qui  forme 
la  décoration  d'un  autel  ;  on  appelle  conlre-rélable  le 
lambris  dans  lequel  on  encbasse  un  tableau  dans  nos 
autels  modernes  qui  ne  ressemblent  guère  aux  anciens. 
(V.  mon  Cours  d'antiq. ,  t.  6*.  ,  cbap.  II  ]. 

Bétiawe.  —  Espèce  de  gladiateur  qui  portait  d'une 
main  un  trident  et  de  l'autre  un  filet  avec  lequel  il 
cherchait  A  embarrasser  son  adversaire.  (  V.  Cours 
d'Antiquités ,  t.  3°. ,  p.  458.  ] 

BÉTiGCLi.  —On  désigne  ainsi  le  revêtement  dont  les 
pierres  taillées  avec  soin  et  de 
grandeurs  égales  étaient  placées 
de  manière  que  les  joints 
dessinaient  des  lignes  diagonales 
et  simulaient  ainsi  les  mailles 
d'un  filet. 

RiNCBAVX.  —  {V.  em-oulemem). 

RocAiLLB.  —  On  donne  ce  nom  à  une  composition 
d'archileclure  rustique  qui  imite  les  rocailles  naturelles, 


DK   QDKLQDBS  TE«BBS   D'AtCBITECTIIEB.  143 

et  qui  représente  des  grofteB  et  des  fontaines.  (V.  Mfflin , 
Bict.  des  beaui-arts  ,  t.  6*.  ,  p.  4So.}  Il  ;  a  de  très- 
belles  rocailles  sur  une  des  places  de  Nancj'. 

Rosace.  —  Ornemenl  eo  relief  figurant  une  espèce  de 
flenr  et  offrant  autour  du  calice  un  certain  nombre  de 
lobes  ou  de  pétales  épanouies.  Le  point  d'intersection 
des  arceaux  des  voûtes  est  parfois  orné  de  rosaces  dans 
les  monuments  du  moyeu -âge. 

Roses.  — Fenêtres 
rondes  qui  jusqu'au 
XII'.  siècle   furent 
très    '    petites     et 
comme    an     cal  de  li 
bauf.  A  celte  époque  ii 
(XII*.  siècle)  on  ai 
commencé  â  les  di-  \ 
viser  par  des   me- 
naus,  qui,   partant 
dn    centre  >   rajon- 
naient  vers  la  cir- 
conférence et  ressemblaient  h  une  roue.  Plus  tard  les 
rajoDs  firent  place  à  des 
broderies     plus     compli- 
quées ,  rayonnantes ,  jus- 
qu'an  XV".  siècle  ;  puis , 
à  partir  de  cette  époque  ,/i 
contournées    et    prisma-l' 
tiques,  comme  les  com-' 
parliments  des  autres  fe- 
nêtres. Les  roses  te  ren- 
contrent    habituellement 


1^4  BÉFIItlTian   i!|,ËIIKriTAIBIt 

aU'dflKus  de  U  porta  occideatale  de*  église»  ,  »ui 
extrémité»  d«  tr«iseplB  et  quelquefois  au  clief  et  ç  om 
en  connaît  dont  le  diaokélre  eicède  3o  pieds. 

RoLBS  8YMBOLIOI1E9.  —  C'cst  ainsi  que  l'on  désigne 
certaines  roses  en  forme  . 
de  roue,  autour  desquelles 
sont  disposés  des  person- 
nages en  bas-relief  ;  les 
uns  montant  au  sommet 
du  cercle ,  les  anrres  pré- 
cipités en  tws  et  offrant 
ainsi  le  symbole  de  la  vi- 
cissilude  des  choses  hu- 
maines et  de  l'aclioD  de 

la  providence  dans  tous  les  érénements  de  la  vie. 
MM.  Jourdain  et  Duval  ont  publié  un  très-bon  mé- 
moire sur  les  roues  symboliques  de  Bcauvais  el  d'Amiens, 
dans  le  t.  XI*.  du  Bulletin  monumenlal  ,  p.  89  ol 
suivantes. 

RtntEirrvBBS.  —  On  appelle  ainsi  un  corps  arrondi 
dont  on  remplit  les  cannelures  des  colonnes  et  des 
pilastres ,  depuis  la  base  jusqu'au  premier  tiers  ,  cl 
dont  la  convexité  contraste  avec  la  concavité  des  ran- 
nelurcE. 


DB   QCEIX^OBS  TBMMBS  D'aKCHITECTUBE.  i45 


Sacristie.  —  Les  appartements  annexés  aux  églises 
et  dans  lesquels  on  conserve  les  ornements  et  tout 
ce  qui  forme  le  trésor  des  paroisses ,  n'existaient  pas 
autrefois  ;  les  grandes  églises  seules  en  étaient 
pourvues  ;  aussi  la  plupart  des  sacrîsliea  que  Ton 
trouve  dans  les  campagnes  sont-elles  postérieures  à 
l'an  1600  ,  a  moins  qu'elles  n'aient  été  placées  dans 
une  chapelle  ou  derrière  le  maltre-autel  du  chœur, 
dont  le  centre-rétaUe  forme  séparation  ,  entre  le 
sanctuaire  et  la  sacristie ,  et  dans  ce  cas  la  disposition 
du  contre-rétable  est  ordinairement  de  Tépoque  que 
jMndique.  Dans  les  églises  importantes  ,  la  sacristie 
s'ouvrait  dans  les  bas-côtés  qui  entouraient  le  chœur  ; 
souvent  aussi  ^e  était  attenante  au  transept.  Dans 
quelques  cathédrales  c'était  un  bAtimeat  détaché ,  mais 
accolé  à  l'édifice. 

SiUSiTTAiBB.  —  Signe  du  Eqdiaqoe ,  fréquemment  re- 
présenté sur  les  églises  romanes  ;  on  le  trouve  habi- 
tuellement accompagné  du  capricorne.  Or ,  on  s'est 
deouadé  pourquoi  ces  deax  signes  isolés  des  autres 
se  reaoontraient  sur  les  portails  et  antres  portes 
apparentes  des  églises  ;  quelques  antiquaires  ont 
pensé  que  la  naissanœ  du  Sauveur  ayant  éu  lieu  dans 
le  signe  du  eapricorney  les  sculpteurs  ont  pu  avoir 
pour  objet  de  rappeler  cet  avènement ,  et  le  mois  oè  il 

10 


«  eu  lieu  ,  mais  la  question  mérite  d'èlre  cxamin<ïe  <Ic 
nouveau. 


Saints.  —  Les  sculpleare  du  moyen-ige  ont  reproduit 
à  prorusion  l'image  des  aainls  :  rien  n'est  plus  intéres- 
sant ()ue  rétade  de  ceii  statues  ,  grandes  ou  petites  ,  qui 
Torment  sur  nos  égliiee  de  longues  galeries  historiques; 
mais  il  faudrait  un  volume  pour  gujder  dans  Tétude  de 
l'iconographie  chrétienne  :  il  nous  suffira  de  dire  ici 
qu'on  a  figuré  sur  les  églises  ,  soit  en  sculpture ,  soit  en 
peinture ,  d'une  part  les  patriarches  et  les  prophètes  ou 
Minls  de  l'Ancien  Testament  ;  de  l'autre  les  apAlres ,  les 


DE  QCKLQDE»  TRBMBg  D  ABCHITECTURE.     147 

■vtjrs,  les  confesseurs,  qui  coDstUuenl  le  moM  per- 
jokmI  da  noQTean  Tpatament. 

Lee  sainls  de  l'ancien  TeBtament  sont  pRrrois  nimbés 
amûte  ceux  du  nouveau  :  ceux-ci  ont  tons  le  nimbe 
dtM  les.  stalnes  de  grande  proportion  ;  quand  les  petites 
Utlaes  se  détachent  des  Toussures  des  portes ,  elles  n'ont 
pu  lonjonra  de  nimbe ,  mais  cetle  absence  ne  lient  qu'à 
la  difficulté  d'exécater  ce  détail. 

Souvent  on  a  rangé  les 
martyrs  et  les  confesseurs 
dans  deux  séries  distincles. 
Saint  ^tienne,  ■".martyr, 
■e  Ironve  alors  à  la  léte  des 
martyrs  i  saint  Martin  ,  à  la 
télé  des  confesseurs.  Les 
martyrs  portent  des  palmes, 
symbole  de  leur  triomphe, 
et  quelquefois  les  instru- 
ments de  leur  supplice.  Les 
confesseurs  sont  représenlés 
avec  leurs  insignes ,  savoir  ' 
les  évâques  avec  une  mitre, 
les  abbés  avec  leur  costume 
(V.  mon  Cours  d'Antiquités  monumentales,  I.  4*.,  p.  307]. 

Les  attributs  particuliers  à  certains  personnages  de- 
mandent une  élude  particulière  qui  nous  conduirait  trop 
loin  et  qui  est  du  domaine  de  l'archéologie. 

Saikt-esprit.  —  L'Ë^rit-Saint  a  été  très-ancien- 
nement représenté  sous  la  figure  d'une  cfJombe  ;  plus 
tard ,  depuis  le  \l'.  ,  la  colombe  et  l'homme  ont  figuré 
indifféremment   et  parfois  réunis ,  l'Esprit-Saint  ;  mais 


,48  DinMTIO»    iLItHEKTAIHH 

depuis  le  XVI'.  siècle,  la  colombe  Bsole  eal  redeTenue 
le  symbole  du  Sainl-Espril. 

Saihtb  ViBioB  coMiONKBB.  —  Au  XIII'.  liècle  ,  le 
Gouronneroenl  de  la  Sainle  Vierge  a  élé  pris  pour  «ujel 
de  libleau  dans  les  tympans  sculptés  de  certaines  portes 
d'églises  sous  l'invocation  de  la  N«lre-Daine.  Voici 
pour  eiernplfi  de  ces  conipoeîtîons  une  esquisse  du  cou- 


ronnement de  la  Vierge  que  l'on  voit  sur  le  portail  sep- 
tentrional de  l'intéressante  église  de  N.-D  ,  à  Trêves, 
commencée  en  1^17.  Le  Cbrlst ,  reconnaissable  &  son 
nimbe  croisé,  pose  la  couronne  sur  la  léle  de  sa  mère  , 
aidé  par  un  ange  placé  du  c6lé  opposé  ;  puis  viennent 
deux  autres  anges  debout,  lenant  des  couronnes;  l'espace 
qui  reste  de  chaque  cAté  est  occupé  par  des  arbres.  La 
bordure  du  tablean  est  remplie  par  huit  anges  ,  dont 
deux  encenseitl  la  Vierge  et  six  portent  des  couronnes 
qu'ils  semblent  Inî  oflrir. 


OB  QUBLQOSS  TBBXBS  d'aBOIIYBCTUEB.  149 

SAiHTB^yiBBGB.  —  Les  ÎDiageB  de  la  Sainte- Vierge 
oot  été  traitées  avec  un  soin  particulier  j  et  nos  cathé- 
drales en  présentent  un  certain  nombre  de  justement 
rcBommées. 

I>orant  les  premiers  siècles  jusqu'au  XIIP.  on  re« 
présentait  presque  constamment  la  Sainte*  Vierge  as<* 
sise  (v.  la  page  120) ,  tenant  Fenfant  Jésus  sur  ses 
genoux. 

Ce  ne  fut  guère  qu'au  XIII*.  siècle  que  vint  Tusage 
de  la  représenter  debout ,  portant  le  Christ  enfont  dans 
ses  bras. 

Salomok.  —  Le  roi  Salomou  était  dans  l'esprit  des 
Pères  la  figure  du  Sauveur  »  comme  il  en  était  le  pro- 
phète dans  ses  écrits  :  d'après  leurs  interprétations  ,  le 
temple  que  Salomon  éleva  au  Seigneur  est  encore  une 
figure  de  la  maison  que  J.-C.  bâtit  pour  Dieu  dans 
rétemité  y  non  avec  la  pierre  et  le  bois,  mais  avec  les 
homones  justes.  Les  docteurs  ont  poussé  fort  loin  le  pa- 
ranèle  du  temple  de  Jérusalem  et  de  Téglise ,  et  ont 
fait  beaucoup  d'autres  rapprochements  qui  justifient  la 
présence  de  ce  roi  dans  les  portails  de  certaines  églises  ; 
on  le  trouve  entre  autres  ainsi  figuré  sur  celui  de  la 
cathédrale  d'Amiens.  (V.  dissertation  de  MM.  Jourdain 
et  Durai  sur  le  grand  portail  de  la  cathédrale 
d^Amiens). 

SAXsœf.  —  Samson  a  été  pris  par  les  pères  pour 
remblénM  du  Christ  ^  et  sa  victoire  sur  le  lion  a  été 
regardée  conune  le  signe  de  la  victoire  qm  Jésus- 
Christ   devait  remporter  pbis   tard  sur  les  idol&tres 


DKFIRITIOH   tLAaenTAlKE 


[  Cours  d'Anliqiiilés ,  I.  4*-  ' 
p.  3o3}.  Imbus  de  celle 
peméo  tes  seulpleurs  ont 
parfoig  représenté  Ssmson 
affourchè  sur  un  lion  dont 
il  déchire  la  gueule  de  seii 
deux  mains.  On  le  trouve 
ainsi  Gguro  à  Bourges  ,  à 
Nevers  et  dans  plusieurs 
•aires  églises ,  notamment 
en  Poitou. 


Saicopbage. — On  appelle  ainsi  les  cercueils  de  pierre 
dont  j'ai  parlé  précédemment  ,  cependant  on  a  particu- 
lièrement appliqué  celle  dénominalion  aux  colTres  en 
marbre  et  en  pierre  sculptés  ,  qui  dans  les  premiers 


siècles  du  mojen-Age  ont  renfermé  les  dépoaîUes 
mortdles  des  dtréliens  opulents ,  et  sur  lesquels  j'ai 
donné  des  renseignemenls  Irès-étendus  dans  le  chap.  III 


DB   OnBLQDKS  TERMBS   d'aBCHITECTVRB.  i5i 

ds  6*.  vol.  de  mou  Cours  (TAnliquîtés  (  V.  p.  200  à  aSo). 
Les  Hrcopbage»  hïgtoriés  sont  d'autant  plus  carieux 
qu'ils  offrent  dans  leurs  bas-rGliefs  un  grand  nombre 
de  EDJels  sjniboliques  ,  tels  que  le  monogramme,  les 
agmaux,  les  cotombn,  les  palmiers  chargés  de  fruits,  elc. 


Sceau.  —  Empreinte  en  cire  représentant  les  ar- 
moiries d'un  prince  ,  d'une  communauté  ou  de  divers 
personnages ,  et  que  l'on 
suspendait ,  durant  le 
mojen  Age  ,  aux  actes 
écrils  sur  parchemin  ou 
même  sur  papier.  L'é- 
tude dessceaui  est  1res- 
intéressante,  souvent  les 
éiAques;  les  barons,  les- 

ecclésiastiques  y  sont  re-      .  1 

présentés  dans  leurs  cos- 
Inaies  :  on  peut  y  trou- 
ver beaucoup  du  rensci-  '     ' 
gcMnents  précieux  que 

l'on  cberdierail  en  vain  ailleur*- Les, sceaux  sont  lanlôt 
ronds,  tanlAt  de-forme  eliipliqur. 


l52  Dl^PUIinON  ÉLÉMBNTAIMI 

ScoTiB.  —  Moulure  concaTe  eolre  les  deux  tores  qui 
décorent  la  base  des  colonnes  (V.  art.  Ordres). 

SioNBs  d'apparbil.  —  Ce  sont  des  figures  diverses 
dont       quelques  -  unes 

ressemblent  à  des  let-       XT       >-^    ^     V  II 
très  renversées ,  et  que 

l'on  trouve  gravées  en       j^  X         ^       -L    "^ 
creux   sur    les  pierres 
d'appareil  dam  la  plu- 
part   des    édifices    du 
midi  de  la  France  et 


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dans  beaucoup  d*autrea  /y      i 

contrées.  -^  ^ 

So^iTBS.  -—  Compartimenls  des  plafonds  formés  de 
moulures  en  relief  et  de  renfoncements  ;  ces  compar- 
timents sont  souvent  enrichis  de  peintures.  On  trouve 
des  SoflStes  au  XVI*.  siècle  et  au  XVII*.  dans  les  salles 
d*un  grand  nombre  de  chÂleaux  et  d*b6tels. 

Spina.  —  Muraille  haute  de  4  pieds,  large  de  12  en- 
viron, qui  régnait  au  milieu  des  cirques  dans  presque 
toute  la  longueur  de  l'enceinte  et  la  barrait  longitudi- 
nalement.  Des  autels  ,  des  obélisques  ,  de  petits  temples 
et  divers  autres  (ri>jels  s'élevaient  sur  la  spina  (V.  mon 

Cours  t  t.  3*. ,  p.  376  et  suiv.). 

# 

Stalles.  -—  Les  stalles  que  l'on  appelle  aussi  formes, 
sont  les  sièges  en  bois  de  chêne  qui  garnissent  le  chœur 
des  églises.  L'usage  des  stalles  en  bois  remonte  vers  le 
XII*.  siècle ,  au  moins  en  général ,  et  l'on  peut  voir  ce 


DK  QUBLQUBS  TBRHES  B*ABCHITECTORE.  l53 

que  j'ai  dit  à  ce  sojel  dans  le  6'.  vol.  de  mon  Cours  ,  p. 
598  et  59g  j  mais  il  parait  qu'il  7  en  a  eu  auparavant , 
d'après  MM.  Jourdain  et  Duval.  Quoi  qu'il  en  soit ,  les 
stalles  anciennes  se  divisent  en  plusieurs  parties  :  on  y 
dislingue  i®.  le  siège  à  bascule  au-dessous  duquel  est  une 
espèce  de  console  sar  laquelle  on  peut ,  quand  le  siège 
est  leyè  »  s'appuyer  en  restant  presque  debout  (misé- 
ricorde ou  patience);  2P.  les  accoudoirs  ou  bras  du  fau- 
teuil ordinairement  sculptés  ;  enfin  ,  dans  les  stalles 
complètes  ,  les  dossiers  et  les  couronnements  ou  dais  , 
sont  couverts  de  moulures. 

J'ai  figuré  dans  mon  Cours  d'Antiquités  ,  pi.  106 ,  les 
dossiers  et  les  couronnements  des  stalles  de  St. -Martin- 
au-Bois  (Obe) ,  décrits  par  M.  Barraud,  et  réparés  au 
moyen  des  fonds  votés  par  la  Société  française  pour  la 
conservation  des  monuments. 

MM»  Jourdain  et  Duval  ont  publié  un  volume  du  plus 
haut  intérêt  sur  les  stalles  d'Amiens  y  les  plus  complètes 
peut-être  qui  nous  restent.  Je  donne  ici  une  esquisse  des 
stalles  de  Lonlay( Orne)  :  quoique  moins  anciennes  que 
celles  qui  viennent  d'être  citées  ,  elles  ont  conservé  leur 
couronnement  et  leurs  dossiers. 

J'ai  cité  dans  mon  Cours  (t.  6  ,  p.  606)  ,  quelques 
stalles  bien  conservées. 

Lors  même  que  les  stalles  ont  perdu  leurs  dossiers 
qui  ont  été  détruits  depuis  le  siècle  dernier  ,  les  misé- 
ricordes sont  souvent  décorées  de  sculptures  byzarres 
qui  méritent  d'être  examinées  et  décrites. 

Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Poitiers ,  qui  datent 
du  XIIP.  siècle ,  sont  probablement  les  plus  anciennes 
qui  existent  en  France. 


■M  , 


DÉnNlTION    ALBMSNTiaKE 


DBQUELQDKS  TKMIKB   d'âBCBITBCTDIE.  i55 

&T1TDA1KE.  — Repriseotalion  de 
la  fi^re  humaine  en  relief,  en 
pierre ,  en  marbre  ,  en  bma  ou 
en  métal.  La  statuaire ,  telle  que 
nous  la  présentent  les  monuments 
durant  plusieurs  siècles  ,  est  un 
curieux  sujet  d'étude  pour  l'histoire  i 
de  l'art  el  U  connaisunce  des  ' 
usages  et  des  costumes,  depuis  le 
X1I°.  siècle  jusqu'au  \VIK 

Les  statues  du  XII*.  siècle 
offrent  de  longs  bustes  ,  des 
draperies  collantes  et  chargées  de 
plis,  des  physionomies  allongées, 
des  poses  extrêmement  raidës  , 
l'imitation  d'un  tjpe  à  peu  près 
uniforme  dans  les  traits  du  visage 
et  la  tournure  des  différents  per- 
sonnages. 

An  XIII*.  siècle  la  statuaire  fit 
des  progrès   immenses  ;    on    re- 
marque dès  la  première  moitié  de 
ce  siècle,   de  la   souplesse   et  du 
mouvement  dans   les  poses  ,  de  l'eipression  dans  les 
figures  [V.  mon  Cours,  t.  ^'.,  p.  356  et  suivantes}. 
CerlaineB  figures  de  cette  époque ,  surtout   celles  qui 
étaient  placées  dans  les  grandes  portes  et  exposées  pins 
que  les  autres  à  l'attention  et  A  la  vénération  des  fidèles , 
sont  de  Tèritables  chefs-d'œuvre.  Mais  pour  bien  juger 
les  statues  du  moyen-Age ,  il  faut  observer  que  la  beauté 
chrétieDoe  n'est  pas  la  beauté  païenne:  ainsi  le  déve- 


l56  DÈPlNITlOlf  ÉLÉMENT AlftB 

loppement  des  épaules  et  de  la  poitrine ,  signes  caracté- 
ristiqaes  de  la  force  et  du  beau  physique ,  ne  sont  pas 
les  attributs  de  la  sainteté;  les  sculpteurs  chrétiens  ont 
en  quelque  sorte  dissimulé  le  charnel  pour  s'attacher  à 
Tesprit,  à  Tidéal  de  Part. 

Dans  la  statuaire  antique  les  sens  parlent  aux  sens, 
dit  M.  Magnan;  dans  la  sculpture  chrétienne  c'est  un 
dialogue  entre  les  sens  et  Tesprit.  La  statuaire  chré- 
tienne développe  plutôt  le  sentiment  du  beau  moral  que 
le  sentiment  du  beau  physique  (V.  mon  Cours  d*Antiq. , 
t.  4**  >  p*  358).  Ces  réflexions  peqrent  s'appliquer  à  la 
statuaire  du  X[V«.  siècle  comme  A  celle  du  KIII*.  , 
quoiqu'il  y  eût  à  signaler  des  différences  si  Ton  étudiait 
à  fond  les  statues  de  ces  deux  époques. 

Au  W*.  siècle,  les  statues  ont  des  poses  moins  simples» 
quelquefois  un  peu  prétentieuses  ,  et  quoique  lu  perfec- 
tion des  détails  soit  remarquable  dans  une  multitude  de 
figures,  petites  ou  grandes,  de  cette  époque,  elles  n'ont 
pas  en  général  la  noblesse  des  statues  des  XIII*'.  et 
XIV*;  ce  qu'il  y  a  de  tourmenté  dans  l'architecture  parait 
souvent  s'être  reflété  dans  la  statuaire. 

Au  XVI*.  siècle ,  la  statuaire  redevient  franchement 
charnelle  ;  dans  les  statues  de  femmes,  on  remarque  une 
étude  spéciale  de  la  gorge  ,  des  bras  ,  des  hanches  ;  une 
certaine  désinvolture  prouve  que  l'artiste  avait  étudié 
l'anatomie ,  non  seulement  dans  les  statues  antiques , 
mais  aussi  sur  les  modèles  vivants  et  nus.  Ainsi ,  comme 
ou  le  voit  par  ces  quelques  mots ,  la  statuaire  a  suivi  les 
mômes  phases  que  l'architecture* 

Strigiles.  —  Cannelures  en  spirale ,  qu'on  appelle 
ainsi  parce  qu'elles  ressemblent ,  par  leur  forme  y  à  Tins- 


DK   QUELQUES  TERHES   D'iRCHITHCTDRB.  167 

Inimenl  dont  les  Bomsina  se  serTaient  pour  Mer  la  Hienr 
qui  couvrail  leur  cor|«  et  pour  ev  oélojer  la  pcao  dai» 
le  bain.  Les  camiehireg  strigilléet  ont  priocipalement  éii 


employées  à  la  décoration  des  cercueils  chrétiens,  en 
marbre ,  des  premiers  siècles  [  V.  mon  Cours  d'Aotiq.  , 

1.6'.,  p.   323). 

Stvlobatb.  —  Piédestal  continu  qui  forme  la  base 
sur  laquelle  reposent  les  coiomaes  d'un  cloître  ou  les 
murs  d'un  édifice. 

Stuilles  —  Ces  antiques  prophélesses  étaient  re- 
gardées comme  ayant  prédit  la  venue  du  Christ,  d'où 
elles  ont  fignré  dans  la  décoration  des  églises  i  sculp- 
tées, mais  plus  souvent  encore  peintes  sur  verre  , 
elles  y  sont  ordinairement,  aux}(V'.  et  XVI'.  siècles, 
velues  des  plus  riches  coslumes.  T.es  sjbilles  les  plus 
connues  élaienl  ainsi  désignées:  la  sj'bille  de  Cumes, 
la  Tyhvrtine,  la  Persique ,\»  Lybiemte  ,  \a  Sarmienne  , 
la  Delphique,  la  Phrygienne,  VHéUtponûde,  VEryircetme, 
etc. 

Symbolique.  —  Les  figures  symboliques  embléma- 
tiques ou  allégoriques ,  sculptées  ou  peintes  dans  nos 
monumenls  religieux  ,  forment  ce  qu'on  appelle  la  sym- 
bolique chrétienne. 

Ainsi ,  le  poisson  qui  était  comme  je  l'ai  dit  précé- 
demment le  symbole  du  Christ;  la  palme,  symbole* du 
martyre  ;  le  liwi ,   le  bceuf ,  l'aigle  ,  l'ange  ,  symboles 


l58  triiriMlTIOK    iLiKENTIlBB 

des  4  ^vanf^ÂUstes ,  (onl  au  nombre  des  fait»  dont  te 
compose  la  symbolique  chrétienne. 

On  remarque  dans  un  grand  nombre  d'églises ,  que 
l'ase  de  l'abside  du  chœur  ,  au  lieu  d'être  le  prolonge- 
ment de  l'axe  de  la  nef ,  forme  avec  celui-ci  un  angle 
parfois  assez  sensible ,  dans  lequel  il  est  très-nalnrcl 
de  voir  une  représentation  de  l'inclinaison  de  la  tèle  do 
J.-C.  sur  la  crois  lorsqu'il  eipira.  C'est  encore  U  un 
fait  de  symbolique  cbrétienne. 

Parmi  les  ligures  qui  paraissent  le  plus  incontesta- 
blement symboliques  ,  on  peut  ciler  la  sirène  qui  a  été 


sculptée  avec  profusion  sur  les  églises  nimanesde  cer- 


DE   QUELQUES   TERMES   D'aRCHITECTURE.  i59 

taînes  contrées.  Au  Puy  on  trouve  des  sirènes  fort  re- 
marquables sur  la  porte  principale  de  l'église  St.-Michel, 
si  singulièrement  construite  au  sommet  d'une  aiguille 
de  roche  volcanique. 

A  Angers  ,  la  sirène  tient  d'une  roaia  un  poisson  , 
emblème  du  Christ ,  de  l'autre  un  glaive  que  Ton  a  cru 
être  l'emblème  de  l'autorité  de  la  foi  ou  de  la  puissance 
de  la  parole  divine.  La  sirène  est  aussi  emblématique  du 
baptême. 

Du  reste  ,  il  faut  se  garder  de  pousser  trop  loin  l'inter- 
prétation des  figures  et  prendre  garde  de  donner  trop 
d'extension  au  symbolisme.  A  toutes  les  époques  de  la 
sculpture  ,  la  fantaisie  a  joué  son  rôle  ,  la  fantaisie  est 
un  des  éléments  de  Tart ,  et  l'on  ne  doit  pas  s'étonner 
qu'il  y  ait  eu  dans  l'ornementation  y  au  moyen-âge ,  des 
figures  de  convention  comme  il  y  en  avait  dans  l'archi- 
tecture grecque  et  dans  l'architecture  romaine. 

Symphonie.  —  Concert  d'instruments  exécutés  en  bas- 
reliefs  sur  les  portails  d'églises ,  quelquefois  même  sur 
les  chapiteaux  historiés  comme  dans  celui  de  Bocherville, 
Ces  représentations  sont  très-importantes  à  étudier  pour 
l'histoire  de  l'instrumentation  au  moyen-âge.  A  Paris, 
M.  Bottée  deToulmon,  bibliothécaire  du  conservatoire; 
dans  le  département  du  Nord,  M.  Coussemaker ,  ont  fait 
des  recherches  très-intéressantes  sor  la  musique  ancienne, 
je  m'occupe  moi-même  de  réunir  toutes  les  sculptures 
qui  peuvent  conduire  à  une  connaissance  parfaite  des 
instruments ,  et  j'en  ferai  plus  tard  l'objet  d'une  descrip- 
tion spéciale. 

On  distingue  dans  le  développement  du  bas-relief  de 
Bocherville  que  je  viens  de  citer,  la  harpe ,  le  nablum , 
l'organistrum,  la  flûte  de  pan,  le  psaItérion,le  violon, etc. 


DK   OUBLOVEt  TBIlUKfl   O'AWStrRCTIJRK.  »6l 

«TFMetos.  —  Bana  le  Xilff.  nècU  ;et  Iw  sUth» 
«•WMts ,  oa  a  repr^MBli  U  s^sagogns  Mnm  k  figure 
d'âne  femne ,  inuge  de  laTeligMMvnl^iBa!*  ij'amène- 
meal  fc  Christ,  et  M  l'a  mîw  «■  repai  d'oM  «iilre 
«tatoe  couronnée,  repvéïanUnt  U  rdli^^o  cIvMeiine 
trianpfamle ,  -et  (|di  reçoit  paribï*  d«u  ub  caUn  .le  Mlig 
de  J.-C.  crucifié.  Cetlepenonnification  de  l'aMieMwloi 
a  ité  égeleiuenl  adoptie  ip«r  kes  peinlrM  »tr  verre  (i)  ; 
die  a  èl4  auui  fom  tea  aimfaleiin  n»  lUan  de  pséii- 


^  'JMgogue  est  figurée  le*  yeuï  couTCrls  d'un  ban- 
deao  ,  et  penchant  «a  t6la  d'où  la  couronne  se  détache 


l63  DÉFINITION   6l6HKNTAIRK 

et  tombe  ,  pour  montrer  que  la  religion  d'Israël  a  fléchi 
devant  la  religion  chrétienne.  Elle  n*a  point  de. man- 
teau et  tient  eu  main  une  bannière  ou  guidon  brisé 
en  dewxou  trois  endroits  de  la  hampe.  (V.  moft  Goura, 
t.  6*. ,  p.  4^  )•  Enfin  »  elle  laisse  tomber  de  ses  mains 
les  tables  de  la  loi  qui  ont  cédé  la  place  aux  lois  du 
christianisme. 

SYNCHaoNiSMB  oB.  L'ARCHrTBCTVRB.  —  RappoTts  exis- 
tant entre  le  style  d'édifices  élevés  i  la  même  époque  , 
dans  des  contrées  différentes.  Les  monuments  de  même 
âge  offrent  bien  des  types  généraux  uniformes ,  les 
mêmes  principes  de  construction ,  mais  avec  des  diffé- 
rences dans  la  manière  dont  les  ornements  sont  traités  , 
dans  l'adoption  de  certaines  formes ,  de  certaines  combi- 
naisons habituelles  dans  une  province ,  plus  rares  ou 
insolites  dans  d'autres,  dans  Tavancement  ou  le  retard 
de  la  marche  progressive  de  Vart  ^  en  un  mol ,  dans,  une 
multitude  de  détails  qu'un  cbII  exercé  apprécie  iivec  un 
peu  d'attention. 

J'ai  le  premier,  je  crois ,  après  des  voyages  entrepris 
dans  un  grand  nombre  de  directions ,  indiqué  les  carac- 
tères qui  différencient  les  monuments  de  même  <^ge  dans 
les  diverses  contrées  de  la  France. 

J'ai  divisé  le  royaume  en  plusieurs  réjj^ons  que  l'on 
peut  circonscrire  À  peu  près-  ainsi  qu'il  suit  : 

La  région  du  Nord  ; 

L'Ille  de  France; 

La  Normandie  ; 

La  Bretagne  ; 

Le  Maine,  TAnjou  et  la  Touraine  ; 

Le  Poitou,  l'Aunis  ,  la  Saintonge  ; 


D£   QUBf.QU£S  TVBIIE8   d'aRCHITECTUBK.  i63 

Le  Midi ,  depuis  U  Garonne  jusqu'aux  frontières  de 
ritalie; 

L'Auvergne  ; 

La  Bourgogne  ; 

La  région  de  TËsl  ou  Franco-Germanique. 

Il  sérail  trop  long  d'indiquer  sur  quels  faits  je  fonde 
cette  géographie  monumentale  de  la  France,  au  moyen- 
âge;  mais  on  peut  recourir  à  l'article,  assez  étendu ,  que 
j*ai  lu  sur  ce  sujet  au  Congrès  scientifique  (i839).(Compte- 
rendu  de  la  session)  »  et  au  4*.  volume  de  mon  Cours , 
p.  252  et  suivantes. 


Tabernacle.  — -  Tourelle  ou  niche  destinée  à  ren- 
fermer les  hosties  t  les  tabernacles  placés  sur  les  autels 
ne  remontent  pas  A  une  haute  antiquité;  Tusage  n*en 
était  pas  général  au  XIII^.  et  au  XIY*'.  siècles  (V.  mon 
Cours  d'Antiq. ,  t.  6^,p•  166)»  et  Ton  plaçait  lea  hosties, 
nous  apprend  l'archevêque  de  Rouen  ,  Odon  Kiganll , 
tft  vasi  pixide ,  but  m  aliquQ  loca  eelebri  ei  eminetite  supra 
aUare  veljuxta  (1).  On  ne  sait  guère  comment  se  com- 
posait l'espèce  de  piédestal ,  indiqué  par  ces  mots  t  lûco 
eminente  supra  aUare  veljuatto,  qui  servait  d'exposition 
au  ciboire,  mais  ce  n'était  pas ,  le  plua  souvent  au  moins, 
une  tourelle  en  pierre  comme  celles  qui,  au  XY*.  siècle, 
servirent  de  tabernacle  dans  plosieura  églises.  Ces  der- 


(1)  Voir  yUiies  pastorales  (VOdon  Bigault ,  fragments  que  j'ai 
pabliéi  pour  la  première  fois  d*aprés  le  manuscrit  de  la  Bibliolhé((ue 
rofsle.  €aen,  1887. 


i64 


DÉFINITION   ÉL*!IIENTAI»E 


niers  (abemacles ,  dont  ▼oîcî  un  spé- 
cimen, n'étaient  pas  toujours  placés 
sur  l'autel  ;  quelquefois  ils  étaient 
près  de  lui  accolés  au  mur  et  for. 
mant  encorbetlemeni. 

Plusieurs  des  tabernacles  en  pienre 
que  j'ai  observés ,  et  que  je  crois  de 
la  fin  du  XV*.  siècle,  offrent  l'image 
d'une  tour  è  deux  étages  ;  l'étage 
supérieur  percé  de  fenêtres  flam- 
boyantes ,  comme  dans  le  spécimen 
précédent ,  pouvait  servir  de  lieu 
d'exposition,  et  le  ciboire  pouvait 
être  en  temps  ordinaire  enfermé 
dans  la  cavité  du  premier  étage. 

An  XVI*.  siècle  ,  les  tabernacles 
cbangèrent  de  forme  et  devinrent 
de  petils  temples  k  colonnes ,  plus 
ott  moins  ornés ,  comme  on  fes  voit 
dans  nos  églises  :  alors  les  contre* 
rétables  adossés  aux^murs,  offraient 
l'image  d'une  façade  ou  d'un  péri- 
style grec  ;  une  révolvtion  s'opéra 
dans  la  forme  ^t  la  déconrtwn  des 
autels.  (V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t. 
€•♦  ,p.  182.) 

Dans  la  description  des  monuments  on  donne  souvent 
le  nom  de  tabernacles  à  des  ornements  qui  simulent  de 
petits  édifices,  découpés  â  jour,  et  des  clochetons  ouvragés, 
au-dessus  des  niches  des  statues  ou  ailleurs;  j'en  ai  vu 
de  très-élégants  dans  les  façades  d'églises ,  et  doni  ies 


DE   QUELQUES  TBEMK5  D'ABCHlTSaTURfi  l65 

petites  f^oétroa  «voient  èi&  garaies  4e  mqrçeaux  de  verre 
poar  imiter  les  vitres. 

Tablinuv.  —  Salon  placé  i  rextréoiilé  de  Vatriutn 
dans  les  maisons  dies  anciens  et  dans  le^el  en*  phf ait 
les  tableaux  de  ftimiWe  (Y.  mon  Cours  d'Antiq*. ,  I.  3'., 
page  74)9  les  livres ,  les  archives  et  les  tablettes  concer- 
nant les  affaires  du  propriétaire  ou  les  documents  relatifs 
à  sa  profession. 

Tbwples.  —  Edifices  consacrés  au  culte  des  faux  dieux 
chez  les  anciens  :  ils  étaient  ronds  et  le  plus  souvent  en 
forme  do  carré  long. 

Saivanrt  la  disposition  des  oolônnes  qai  le^  décoraient 
on  distingue:  les  temples  à  aaM«  les  j^styUs^  Jles 
ampkt-prasiyles ,  les  périptèires,  les  diptères j,  les.  pseudo- 
dipières,  les  hypèthres^  les  monoptères»  (  V.  pour  rejpK- 
cation  de  ces  diverses  combinaisons  de  colonnes  ,  le 
Cours  d'Anliq. ,  t.  3*. ,  chap.  YIII  ). 

La  cella  ou  naos  était  la  partie  fermée  où  se  trouvait 
l'autel  éa  dieu.  Bn  avant  de  la  cella  était  le  frorMi^  ou 
vestibale  dans  lequel  était  psaticpiée  lapQcte  d'enU|ée«. 
L'extrémité  opposée  d»  temple  qui  répondrait  au  ebevet 
de  nos  églises  portait  le  nom  de  posticum. 

Les  sacrifices  ne  se  faisaient  pas  à  Tintérieur  des 
temples ,  mais  sur  des  autels  placés  dehors  en  avant  du 
péristjle.  J*ai  vu  à  Pompci  plusieurs  de  ces  autels»  devant 
les  temples  (ju'on  y  rencontre  encore  si  bien  conservés. 

Les  maisons  carrées  de  Mimes  et  de  Vienne  sont  les 
temples  les  plus  complets  qui  nous  restent  en  France ,  où 
ils  ont  été  nombreux  sous  la  domination  romaine.  (  T. 
CoiArsd'Antiq. ,  t.  3^« »  p-  336  et  suiv.  ) 

On  en  voit  à  Rome  et  dans  le$  diverses  contrées  de 


l66  DÉriMTlON  ÉLÉMENTAIRE 

ritalîe.  n.  le  duc  Serf  a  di  Falco  a  décrit  et  figuré  teéx 
que  l'on  trouve  en  Sicile. 

T&TB»  FLATJBs^  —  J*ai  défijgné  aiofti  dans  mon  Cours 
les  figures  applatie»  ou  masques  qui  décorent  l'archi' 


voltedes  portes  et  des  fenêtres  danararehiteclure.co- 
mane.  (V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  4*-  »  P  i26«)  Cet 
ornement  a  été  fréquemment  encore  employé ,  au  XIII*. 
siècle,  dans  le  Calvados ,  pour  la  décoration  des  archi- 
voltes.. 

TÈTB  DE  CLOU.  —  Moulure  très-commune  au  XÏI^. 
siècle  et  ressemblant  à  la  tête  d'un  clou. 

TImAsnrLB.  -^  Façade  otrnée  de  quatre  ook>nnes  dans 
les  temples  ou  les  autres  édifices  construits  d'après  le^ 
principes  de  rârchiCeclure  antique. 

Théitres  antiques.  —  Edifices  destinés  à  la  repré- 
sentation des  pièces  tragiques  ,  comiques  ,  saliriques , 
aux  pantomimes,  et  même  aux  lûtes  (ambolies)  ,  etc. 

Dans  les  théâtres ,  les  gradins  ou  sièges  des  specta- 
teurs étaient  disposés  en  derai-cercle;  au  pied  des  gradins 
était  l'orchestre,  répondant  à  ce  que  nous  appelons  le 
parterre  dans  les  Ihéâtres  actuels.  La  scène  formait  une 
ligne  droite  et  se  divisait  en  trois  parties  »  savoir  :  le 
pulpùum,  la  scena  et  le  post-scentum.  (Y.  mon  Cours 
d'Antiq.,  t.. 3%  p.  Î98.  ) 


DB  QUELQUES   TBRHES   S  AKCBlTKCTUItE.  107 

L'ensemble  d*UD  théâtre  [vé^enlall  donc,  d'un  cAté,' 
h  forme  semi-circalcire ,  de  l'autre  belle  d'un  i^rré  :' 


on  accédait  anx  gradins  aa  mojen  de  pIuBieurs  escaliers 
Tenant  du  pourtour  et  se  dirigeant  de  la  circonférence 
▼en  le  centre ,  de  manière  i  établir  plusieurs  divisions , 
qui ,  à  raiBon  de  leur  forme  en  coin  ,  étaient  appaléas 
aaiei. 

Dans  l'élévation  des  gradins  qui  eOvirônnaient  I'oe'^ 
ehestre  régnaient  deux  ou  trois  divieions  prîncipalM', 
indîjjaées  par  des  séparations  nommées  7?r^aMit(»u. 

Il  nous  reste  en  France  un  aaseï-  grand  liomttM  '  de 
raines  de  théâtres  antiques  dont  qiielqne^unM  étaient 
peu  connues  avant  la  description  que  j'am  ai  dopÉée; 
(  V.  Cours  d'AAtiq.  ;  t  3". ,  chap.  X.  )  ■  V»rm  .elle»  om 
peat  dter  les  restes  du  tbéfttre  d'Arles  et  la  w^ne-  dot 
tbé&tre  d'Orange. 

Je  ne  connais  pas  de  ruines  romgjnes  plus  belles .  -di- 
ploB  Imposantes  que  ce  marctflMsal  qui  bordail  la-pl^^^ 


■w  BtnHmoK  iuk«BinAiiiB 

ou  le  foruK  d«  la  Tille  aotiiiiie  d'Ortage.  (  V .  msB  Coun 
d'AaUi|. ,  t.  3-. ,  {tafw  40&  «t  suif.  ) 


■Di  n  LÀ'  Kfat  fit  -ttitnt  Mmn  BroiirWi. 

TnUfts.  —  Vâatw  édi&«ea  «}«  QwUennuBl  des  bMU 
«I  *m  ftWÊà  Bombro  d'aMeweires  «  tsis  qne  purliques, 
gymnatea,  promenades  plantées  d'arbree,  elc. ,  etc.  (V. 
nett  Cours  d'AsIiq. ,  l.  3*. ,  dwp.  I".  )  Lw  Ibqrswsi  de 
PindAlmi  «t  d«'  CwaeaUa  i  Rome ,'  dont  laa  niiB« 
BubtnieM  «  |tewrM)1  deaner  une  iJAe  de  la  grandeur  et 
d*  l'inporUdee  de  oea  Mifices  pobKca. 

l^inia.  •-  L«B  UuB6  wcient  af^rti»  de  l'OrienL,  et 
dMt  ptusleim  ont  fourni  des  notifc  aux  Kolpleura  da 
Meyea-Ags ,  M  aont  pas  mbb  inlirét  pour  celmi  qui  étudia 
k  son^iiurt  el  rarofaiiecture.  On  en  «  décounu-i  ua 
usez  grand  nombre  dans  les  sépultures  des  ivéques,  des 
àbbés  el  4e»  MMrei  personnage»  marquant*  de  différeala 
sUclest  Tela  tant  le»  tianu  4»  wie  brochés  d'or,  ornés 


DE   QUeLQULâ  TESMtS    D'AltClIITliCTtJllE.  1(3:} 

IMS.  taOHvés  dans  les  lombeiuiiL  dg  St.-G«inijuu-', 


lient 
de  Dol  : 

toutefois  on  dMgne  plus  partie uliàreroeat  par  ce  mol , 
laa  monnnienls  fanéraires  qui  occupaient  un  certain 
e^iace  dans  les  églises ,  tels  sont  ceux  de  Georges  d'An- 
boise  et  de  Pieire  de  Brezi  dans  la  calbédrale  de  Reuon 
(V.  nioa  Cours  d'Antjq.  ,  I.  6*.  ,  chap.   IV),  et  les 


I^O  DÉriHITlOIt   ftLÊHBNTAlKE 

nombreui  monuments  inoin§  imporlants  de  ^MTérenls 
stjles  qui  dans  un  grand  nombre  d'édifices  rdigïenx 
étaient  adossés  aux  murs. 

Les  tombeaux  an- 
tiques ,  élevés  sur  le 
bord  des  routes ,  of- 
fraient parfois  des 
pyramides  considé- 
rables :  tels  sont  les 
monuments  funé- 
raires de  la  rue  des 
Tombeaux,  à  Ponipéï. 
Le  monument  élevé 
par  les  Juliw  â  la 
mémoire  de  leurs  pa- 
rents, dans  la  petite 
ville  de  St.-Rémy  , 
qui  se  compose  de 
trois  étages  superpo- 
sés, ayant  environ  5o 
pieds  de  hauteur  (i)  ; 

Enfin  la  belle  py- 
ramide d'Igel ,  prés 
de  Trêves  ,  haute  de 
70  pieds,  tombeau  des 
Secundins  ,  et  bien 
d'antres  que  l'on  pourrait  citer.   "*"""  *  •"•'■""■- 

(0  Le  ilcroler  jlage  offre  l'imige  d'un  pelil  temple  rood  monop- 
lére,  WB)  lequel  (onl  placées  \n  (laluet  des  père  el  mère  des  Jullni 
qai  ont  hli  èleter  le  miHiuiiieDi. 


DE   QUELQUES  TEBIIES   D'ARCHITECTURE.  T'71 

TovcHE.  —  On  appelait  ainsi  les  porte-cierges  bisto- 
nés  et  parfois  très-ridies  des  corporations ,  ou  corps  de 
métiers.  Ces  torches  que  Ton  portait  avec  solennité  dans 
les  processions,  se  terminaient,  au  siècle  dernier*,  dans 
eertaines  villes  ,  par  des  cadres  peints  oii  par  des  sta- 
tuettes représentant  le  patron  de  la  corporation  ;  quel- 
quefois même  on  faisait  faire  quelques  mouvements  à 
ces  petites  statues  y  au  moyen  de  cordes. 

D'antres  torches  plus  anciennes  offraient  un  énorme 

« 

manche  en  métal,  richement  ciselé /au  sommet  duqtiel 
on  plaçait  un  cierge. 

ToBCHis.— Terre  mêlée  de  foin  ou  de  paille  et  dont 
CD  a  fait  parfois  des  remplis  dans  les  édifices  construits 
en  bois.  Les  Romains  eux-mêmes  ont  fait  «n  grand  usage 
de  ce  genre  de  construction  pour  leors  maisons  prirées. 
On  a  trouvé  à  Lîllebonne  des  débris  très^arieuc  de> 
torchis  gallo-romains,  qui,  tombés  sons  des  ruines  amon- 
celées, s'étaient  conservés  intacts  :  une  légère  oouche  de' 
chaux  recouvrait  l'argile  gâchée  avec  Je  foin ,  et  sur 
cette  couche  très- mince  des  peintures  à  fresque  avaiieat 
été  appliquées.  ...  .  ^ 

Tore.  —  Moulure  arrondie  ,  empk^ée  à  profiisiou: 
dans  Tarchitecture  antique,  comme  dans  celle  du  moyei^, 
âge. 

Toscan.  —L'un  des  cinq  ordres  d'arohileclure.  (  V.art. 
ordres.) 

Tours. — Tours  d^ église.  Les  tours  qui  couronnent  le^ 
monuments  religieux  du  moyen-âge  sont,  ij^ne  invention 
des  architectes  chrétiens  ;  ce  fut  au  XI^.  siècle  que  les, 
tours  acquirent  une  grande  importance  et  commencèrent 
à  prendre  une  place  considérable  dans  le  plan  des  édifices 


17a  DBFlKlTIUa    ÊLÉHIiHTAUE 

religieui.  On  les  brouve  au  iwnitMcede  UoUdans  lesii^aes 
romatu»  de,  (^luaieura  provinces  de  la  France  ,,{iu  nonjbre 
de  àoq  ,■  de  six  el  oi^me  de  huîl  dans  la  réf;ion  g^rmanor. . 
romaiu,     (  V.    mon 
Cours,  t.  4'->  V-  >7^ 
et  suîranlet.  } 

I^  toun  romanes 
se  divisent  en  pl«- 
siears  i(^B  siiper- 
poK^t  décote»  d'ar- 
catiires.  La  forme  car- 
rifi  «st  1»  pItM  «rdi- 
naire  ,  maù  on  en 
twuve  aussi  4'oclo- 
gancs.  Les  pjvamidM 
lanninries  sanl  par- 
fois tti»«btusea;  dans 
le  nord-««est  elles  ont 
me  tendance  mar- 
qn^  A  e'élever ,  cl 
prennent  d'assez  bon- 
ne heure  une  grande 
iMfatmn.  Mais  ce 
fut  iurtout  au  XIII*. 
siècle ,  comme  je  l'ai 
dit  ailleurs  (  Cours 
d'Antîq. ,  t.  4*- 1  P- 
36i  ),  que  le  génie 
des  architectes  par- 
vint  à  élever  à  une 
hauteur    prodigieuse 


DE   QUELQUES  TBftlIBS  D'ARCBlTECTniB.  173 

ces  pyramides  élancées  qui  feront  Tadiuîration  de  tous 
ceux  qui  seront  témoins  de  leur  durée.  U  faut  observer 
que  certaines  contrées  ont  été  plus  habiles  que  d'autres 
dans  ces  sortes  d'ouvrages  :  le  Midi  dans  lequel ,  du 
reste ,  rarchiteclure  ogivale  a  constammest  langui , 
n'offre  guère  de  belles  tours ,  et  c'est  dans  le  Nord  et 
le  centre  (Ille-de-France ,  Normandie  ,  etc. ,  «te.  ),  là 
où  le  style  ogival  avait  pris  de  bonne  beure  son  dévelop- 
pement que  se  rencontrent  les  plus  belles  tours  ;  c'est 
li  que  Ton  trouve  ces  flèches  qui  s'en  vont  fendant  la 
nue  et  portant  jusques  dans  les  nuages  le  signe  de  la 
rédemption  humaine ,  ces  pjramides  aériciuies  4|ui 
semblent  ne  pouvoir  résister  au  moindre  Teat ,  tant  elles 
sont  frêles  ,  et  qui  pourtant  affrontent  depuis  des  siècles 
les  tempêtes  les  plus  redoutables. 

Tai  fait  un  travail  sur  la  forme  comparée  des  tours  du 
XIII*.  siècle  et  des  siècles  suivants  dans  les  différentes 
contrées  de  la  France  :  il  serait  impossible  d'analyser  , 
même  aommaipement ,  ce  travail  dans  un  ariiche  aussi 
court  que  celui-ci.  Je  présente  seulement  deux  fifuees 
offrant  des  types  de  tours  d'églises  assez  remarquables 
et  assez  nombreux  dans  l'Ouest  de  la  France. 

Towrt  de  guerre.  -^  Les  anciens  flanquaient  leurs 
murs  d*enceinte  de  tours  carrées  ou  nmdes ,  placées  à 
portée  de  trait  les  unes  des  autres,  de  sorte  que  les 
assiégeants  pouvaient  être  pris  en  flanc  de  deux  cêiés  » 
lorsqu'ils  s'approchaient  des  remparts  dont  Fabord  était 
en  outre  défendu  par  des  fossés.  (  V.  Cours  d'Autiquités , 
t.  5*. ,  chap.  II.  ) 

Ce  système  fut  suivi  durant  le  moyen-âge  et  dMindoimé 
seulement  à  une  époque  assez  récente ,  après  Tintroduc** 


■  74  -  DÊPINITIOfl   ÉLÉMSNTAIBB 


BE   QDBLQUBS  THBMEB   D  AKCBITECTOHE.  I-}5 

liaa  de  l'artillerie  et  l'adoption  de  la  théorie  moderne. 
Les  tours  du  Xlil*.  et  du  XIV*.  siècle  uot  faites  en 
général  avec  une  grande  perfection  :  le  cjlindre  fat 
préféré  au  carré,  surtout  à  partir  de  cette  époque ,  et 
les  tours  de  guerre  s'élevèrent  comme  de  Tobmtéa  co- 
loanes  deslioées  à  consolider  les  mar«  et  à  les  défendre 
contre  ratlaqne   des  machines.  C«s    lonrs  étaient  di- 


visées en  plusieurs  étages  roulés.  Elle»  furent  cou- 
ronnées de  machicou))»  à  partir  du  XIV".  Vers  le  XV'. 
on  en  fit  assez  BouvenI  de  carrées,  dans  le  Midi  de  la 
France,  gurloul. 

TouBiLLON.  —  C'est  le  nom  qu'on  donne  è  de  petites 
lovrs  accolées  aux  édifices  du  mojen-Age.  Ces  loarelles 
ont  souvent  pour  objet  de  renfermer  un  escalier.  On  en 
voit  beaucoup  au  XV*.  siècle  ou  au  XVl".  qui,  éleUies 
en  encorbellement  près  des  perles  extérieures ,  servaient 
i  observer  ce  qui  se  pastait  au-debors. 

TiAnsEFT.  —  Nef  transversale  qui  donnait  aux  églises 
la  forme  d'une  croix.  On  se  sert  quelquefois  du  pltiriei 
pour  indiquer  celle  nef  tout  entière ,  et  on  dislirfgue 


176  DteUflTIOlf   ÉLÉMBKTAIRII 

«hscMii  fdflfi  bras  ée  la  croix  sous  la  dAnmninaUQs  de 
'traMefiit  nopd  et  transept  sud.  Il  y  a  des  égliiea  à  deax 
«taateptB.  (V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  ^'^  >  ^^  Tatlas, 
pK  LMi.) 

ÏBi^te.  -^  Blevatien  d'une  partie  d'église  prise  d*un 
pilier  à  l'autre  :  œs  dîvisronB  symétriques  se  répétait 
dans  loule  la  longueur  d'une  nef  offrent  conséquem- 
ment  un  spécimen  de  son  ordonnance  architectonique , 
et  les  descripteurs  de  monuments  feront  bien  de  dessiner 
des  travées  de  chaque  partie  importante  des  édifices  : 
c'est  un  moyen  d'analyse  excellent  que  j'ai  toujours 
employé  avec  fruit  dans  mes  excursions. 

TRIB0NB.— Hémicycle  qui,  à  l'extrémité  des  anciennes 
églises,  répond  à  cette  partie  des  basiliques  où  siégeaient 
le  juge  et  les  assesseurs  qui  formaient  avec  lui  le  tri- 
bunal (  V.  mon  Cours,  t.  4)  P-  i?)*  ^*^^  ^ussi  appelé 
tribunes  les  galeries  spacieuses  qui ,  dans  certaines 
églises  ,  surmontent  les  ailes  ,  comme  à  S^^.-Agnès  hors 
les  murs ,  à  Rome  ,  i  S^- Etienne  de  Caen  ,  N.-D.  de 
Paris ,  à  la  cathédrale  de  Tournai ,  etc. ,  etc. 

Triglinium.  —  Appartement  qui ,  dans  les  maisons  des 
anciens ,  servait  de  salle  à  manger.  (  V.  mon  Cours 
d'Anliq. ,  t.  3*. ,  cbap  III.  ) 

XaiFOBiuii.  —  Les  Antiquaires  anglais  ont  ainsi  nommé 
des  arcatures  formant  galerie  dans  les  églises ,  au-dessus 
des  arcades  du  i*'*'.  ordre  :  les  arcatures  du  triforittm  sont 
simples  ou  géminées ,  quelquefois  même  composées  de 
plusieurs  arcs  réunis  dans  une  grande  arcade.  (Y.  mon 
Cours\  t.  4**  9  p-  338  et  suivantes.) 

TiuGLTrHB.  ^  Ornement  dans  la  frise  dorique.  (  V. 
art.  Ordres,  ) 


DE  QtELQDBS   TKBMBS    D  ARCHITECTOIiE.  1^7 

TuUTnK.  —  Notn  que  j'ai  donné  aux  oionunieaU  cel- 
tiques ,  conposéB  de  trois  pierres  et  formant  une  porte. 
[  V.  mon  Cours  d'Aotiq. ,  I.  i".  ]  Un  des  cercles  du  grand 
cromelec  de  Stonekenge ,  en  Angleterre ,  était  formé  de 
triKlhes  disposés  en  rond.  (Même  volume ,  V.  l'Atlas.  ]  - 

TnunTÉ.  —  Représentation  des  trois  personnes  divines, 
en  peinture  ou  en  sculpture.  Une  main  nimbée ,  l'agneau 
et  la  colombe  représenlèreut  fort  anciennement  le  Père , 
le  Fils  et  le  St.-Esprit.  Mus  lard  la  Trinité  fut  représen- 
tée par  trois  personnes  tdenliques;  quelquefois  même 
par  trois  létes  sur  un  seul  corps  ou  sur  trois  corps  soudés 
les  uns  aux  autres. 


La  Trinilé  a  été,  au  XV*.  siècle  et  au  XVK, figurée  par 


T-8  DÊnniTION    tl.ËMBNTAIBB 

le  Père  élernel ,  coifië  de  la  liare  «t  lenanl  dafanl  la 
le  Christ  en  crois  :  une  colombe  sorlani  de  la  buuebe  du 
l'ère  et  appuyée  sur  sa  poitrine  figure  dans  ce  groupe 
la  troisième  personne  uu  le  Saint-Esprit.  Quoique  cette 
représentation  des  Irola  personnes  dale  rn  général  du 
XV'.  sièclo  et  du  X.VI'.  ,  on  l'a  pourtant  remarquée  sur 
des  vilraus  du  Xlil'.  siècle  ou  de  la  fin  du  XII*. 

Triptïqubs  — Panneaux  au  nombre  de  trois,  sculplés 
nu  peints  et  réunis  au  mojen  de  charnières.  Le  panneau 
central  plus  large  quelesdeux  autres,  s«  Iruuvail  recouvert 
par  les  panneaux  latéraux.  Les  plus  anciens  tableaux 
éluient  disposés  en  trois  parliea  et  mudtés  en  triptyques. 

Tympan.  —  Espace  compris  entre  les  corniches  d'un 


fronlon  ou  les  arcbivoUes  d'un  portail.  Le  (jmpan  des 


DB  QUELQUES  TERMES  D  ARCHITBCTUBE.     179 

portes  n'est  pas  toujours  uni  ,  il  est  souvent  couvert  de 
figures  en  bas-relief. 


11. 


Ubkks  ciKÉRAiBEs.  —  Vases  destinés  à  recueillir  les 
cendres  des  morts  pendant  le  temps  et  dans  les  contrées 
où  l'incinération  des  corps  fut  en  usage.  (Y.  mon  Cours, 
t.  2*. ,  p.  249  et  suiv.  ) 

Les  urnes  cinéraires  gallo-romaines ,  découvertes  dans 
un  grand  nombre  de  localités  ,  sont  très-simples  et  le 
plus  souvent  en  lerre  cuite. 

Les  urnes  en  verre,  beaucoup  plus  rares,  ont  dû  être 
employées  pour  les  personnes  riches  ,  aussi  bien  que 
celles  en  cuivre  battu ,  beaucoup  plus  rares  encore  que 
les  autres. 

L*orifice  des  urnes  était  recouvert  avec  une  plaque , 
quelquefois  avec  une  assiette  retournée,  parfois  même 
tout  simplement  avec  une  ardoise  ,  une  brique ,  une 
pierre  plate,  etc. ,  etc. 

Quelques  urnes ,  les  plus  précieuses  sans  doute ,  telles 
que  les  urnes  de  verre,  ont  été  renfermées  dans  une  espèce 
d*étui  ou  de  boite  en  pierre,  munie  d*un  couvercle. 

On  a  presque  constamment  trouvé  près  des  urnes  , 
des  coupes  de  différents  genres  et  de  petits  vases  à  cou 
étroit  et  allongé ,  espèces  de  bouteilles  de  formes  assez 
variées ,  la  plupart  en  terre  rouge ,  que  Ton  suppose 
avoir  renfermé  du  vin  ,  du  lait  ou  quelque  liqueur 
offerte  aux  mânes  du  défunt. 

Voici  des  vases  cinéraires ,  découverts  dans  le  cime- 
tière gallo-romain  de  Gièvres  (  Cher } ,  par  M.  Jollois. 
Uo  grand  nombre  d'urnes  galio- romaines  se  trouvent 


DKFIMTIOK    KLSKBnTAIRB 


à  BloU  ciiuz  M.  de  La  Sausujre  el  dans  1«  musée  d'an- 
tiquitéade  Tours. 


DE   QUELQIFBA  nslIBS  Iv'ABCfllTBCTURE .  l8l 

Si  Ton  vent  des  notioDs  plus  complètes  sur  les  sépuU 
tores  gallo-romaines  ,  on  les  trouvera  dans  le  tome  2*. 
de  mon  Cours  ,  ebap.  VU  ,  p.  24^,  280. 


V. 


YteÉTAUx.  —  L'étude  desvégélaux  sculptés  est  ialé* 
ressante  et  utile ,  car  elle  n'a  pas  encore  occupé  sérieuse- 
ment les  observateurs,  e(  je  suis  le  premier  qui  aie  pro* 
Toqué  la  détermination  des  plantes  en  réunissant  les 
éléments  d'une  flore  nmraie. 

M.  Besmoaliiis ,  de  Bordeaux ,  qui  a  bien  voulu  ré- 
pondre â  mes  demandes ,  fait  observer  que  dans  les 
monuments,  comme  dans  les  tableaux ,  eomme  dans  les 
modes ,  on  remarque  et  on  remarquera  toujours  ,  on 
signalera  comme  une  exception  ,  rimitatlon  fidèle  et 
rigoureuse  des  formes  de  délai!  des  végétaux.  On  peut 
même  arguer  de  faux  les  modèles  ciassiqtnes,  tout  aussi 
bien  que  les  types  les  pins  élégants  des  diverses  phases 
sculpturales  de  notre  art  chrétien.  Quoi  de  plus  inexact, 
en  effet ,  que  FAcanthe  Corinthienne?  Le  ientiment,  le 
mouvement ,  comme  disent  les  peintres ,  s'y  trouvent , 
mais  non  la  reprodaotionda  détail. 

En  tenant  compte  de  ces  judicieuses  observations  y  il 
n'est  pas  douteux  que  certains  végétaux  ont  été  repro- 
duits à  des  distances  très*éloignéés  les  unes  des  autre», 
avec  des  fleurs,  des  fruits,  des  feuillages^  qui  permet- 
tront de  les  rapporter  aux  genres  ou  aux  espèces  qu'ils 
représentent  :  cette  détermination  est  importante  pour 
fixer  la  nomenclature  et  faciliter  la  deseription  des  mo- 
numents. Le  tome  XI'.  du  Bulletin  monumental  reo- 
ferme  un  bon  mémoire  sur  les  végétaux  sculpléa.  On 


i8a  DÉmnnoR  élékbiitairb 

peot  Yoîr  aussi  le  t.  4*«  ^^  ^^^  Cours d'AnUq.  (p.  3i5 

•t  SOIT.  ). 

Vbrtos.  —  L'antagonisme  du  bien  et  du  oral  est  in- 
diqué dans  les  sculptures  chrétiennes  par  diverses  figures, 
dont  quelques-unes  ont  été  déjà  citées  :  la  représentation 
des  Vertus  terrassant  les  Vices  est  une  des  plus  intéres- 
santes» et  qui  ait  offert  au  sculpteur  le  plus  de  mouvement. 

Les  Vertus ,  sous  la  figure  de  femmes ,  le  casque  en 
tète,  portent  des  boucliers  au  bras  gauche,  et  tiennent 
de  la  main  droite  une  épée  â  deux  tranchants  ou  une 
lance,  qu'elles  plongent  dans  la  gueule  de  figures  hideuses, 
représentant  les  Vices,  et  qu'elles  ont  terrassées  :  ce  sont 
ordinairement  des  fen^mes  qui  représentent  les  Vertus. 
Durand,  éréque  de  Mende,  liturgîste  du  XUI'^.  siècle  , 
en  indiqué  le  motif.  (V.  mon  Cours,  t.  4**  9  P«  199)* 

Vksica  piscis.  ^  Encadrement  elliptique  ou  ovale , 
dont  on  a  souvent  entouré  le  Christ  et  la  Vierge  dans 
les  bas-reliefs,  et' que  l'on  a  improprement  appelé  vessie 
de  poisson. 

ViBiLLABDs  DB  L'ApocALYPSE.r-J'ai  dit  quo  les  sculp- 
teurs des  XI'.  et  XI1<.  siècles  ont  souvent  cherché  i 
reproduire  l'image  du  trône  céleste,  tel  qu'il  est  décrit 
dans  le  chap.  IV  de  l'Apocalypse  (art.  Evangélùtes.),  Or , 
il  est  dit  que,  à  côté  du  trône  il  y  avait  2k  autres  trônes,  et 
que  sur  ces  2k  trônes  étaient  assis  2k  vieillards,  vêtus  de 
robes  blanches ^  ayant  des  couronnes  d'or  sur  la  tête  (  chap. 
IV ,  §  4)  :  ces  24  vieillards  ont  été  sculptés  sur  beaucoup 
de  portails  d'églises.  Conformément  aux  indications  de 
l'Apocalypse,  ils  ont  la  tète  couronnée ,  et  tiennent  d'une 
main  un  instrument  de  musique  ,  et  de  l'autre  ,  qui  est 
ordinairement  élevée ,  une  fiole  ou  une  coupe  à  parfums 
(  V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  4^  p»  86). 


DB  QUELQUBS  TBRMBS  d'aBCHITBCTURE  i83 

ViEB«Bg  voiXKS  BT  ViBiiGEs  «AGES.  —  La  représen- 
tation deft  Vierges  sages  et  des  Vierges  folles  de  la  para- 
bole, rapportée  par  saint  Mathieu,  cbap.  xxv,  a  été 
fréquemment  sculptée  sur  les  portails  d'églises,  è  partir 
du  XIII'.  siècle.  (V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  4<'. ,  p.  345 
et  saiv.  )  Les  Vierges  sages  tiennent  soigneusement  une 
lampe  en  forme  de  coupe  ;  les  autres  portent  négligem- 
ment,  d'une  seule  main,  la  même  lampe  renversée. 

ViGiŒ.  —  Ce  végétal  a  été  très-fréquemment  employé 
et  fidèlement  rendu  par  les  artistes  du  moyen -âge  ,  et 
ce  n'était  pas  sans  intention.  On  connaît  en  eflet  TaHé- 
gorie  sons  la  forme  de  laquelle  J.-C.  se  désigne,  lui  et 
ses  disci|des  :  Je  suis  la  vigne ,  vous  les  branches ,  ego 
6um  yitis,  vos  palmites  ;  <  celui  qui  démettre  en  mai  et  en 

<  ipii  je  demeure,  porte  beaucoup  de  fruk ;  ceUn  i(ui 

«  ne  demeure  pas  en  moi  sera  jeté  dehors  comme  un  sarment 
«  mutile;  U  séchera,  on  le  ramassera  et  on  le  jettera  au 
■  feu.  > 

MM.  Jourdain  et  Duval,  membres  de  la  Société 
fraoçaise ,  nous  apprennent  dans  leurs  savantes  disser- 
tations sur  les  figures  du  grand  portail  d'Amiens,  combien 
les  commentateurs  se  sont  plu  à  développer  ces  idées 
touchantes  (i)  :  saint  Bernard  leur  a  consacré  dans  ses 
œuvres  on  traité  tout  entier  dans  lequel  la  vigne  y  sa 
nature,  sa  culture,  ses  propriétés  ,  ses  agréments  ,  son 
Qtililé  ,  ses  feuilles  ,  ses  fruits ,  sont  passés  en  revue. 
Avec  les  feuilles  de  vigne  les  mieux  caractériseras ,  on 
rencontre  les  feuilles  de  vigne  sauvage  ou  vigne  vierge, 
etc. 

(t)  BaUeUn  monumental ,  t.  XI". 


i84 


DÉPIHITIOlf  ÉLtVBlITAIEB 


V1LI4A.  «-  Maison  de  campagne  ded  ondens  :  les 
grandes  villœ  se  divisaient  en  trois  parties ,  savoir  :  la 
viUa^urbana  00  habitation  du  maître ,  Yagraria  on 
habitation  des  laboureurs  et  des  ankaanx  nécessaires 
â^Teiploitation  ,  la  vMa  fructuaria  ûiï  Ton  déposait  les 
moissons  et  les  produits  de  l'exploitation.  Le  cbap. 
III,  du  3*.  Yolome  de  mon  Cours ,  renferme  des  détails 
très-étendus  sur  les  vUUb  trouvées  en  France  et  en 
Angleterre. 


ViTRAirx  PEINTS.  —  Assor- 
timent de  morceaux  de  verre 
coloré  y  formant  des  mo- 
saïques ou  des  tableaux  à 
personnages.  Le  dévelop- 
pement de  la  peinture  sur 
verre  coïncide  avec  leXII*. 
siècle.  Au  XIIP.  siècle 
les  sujets  sont  disposés  dans 
des  médaillons  circulaires , 
elliptiques  ,  quadrilobés  ^  ils 
se  distinguent  par  le  mélange 
heureux  et  bien  entendu  de 
couleurs  brillantes  (  V.  mon 
Cours  d'Antiq. ,  t.  6^  ,  p. 
472  et  suiv.)  y  c'est  le  bleu, 
le  rouge  et  le  vert  qui  domi- 
nent. 


Les  bordures  variées  de  feuillages  enlacés,  entourent 


OB   QOSUtCriS  TBUUS  U'ARCSniCTUtB.  l85 

d'un  cadre  général  les  divers   iHJeto  d'une  mdine  fe- 
nètre. 


Les  vitraux  du  XIII*.  siècle  sont  toujours  composés  de 
pièces  de  peliles  dimensions  :  l'art  était  privé  de  plu- 
sieurs ressources  dont  il  usa  plus  tard  pour  étendre  le 
verre  en  grandes  feuilles  :  la  fracture  des  pièces  élait 
d'ailleurs  plus  facile  1  réparer  et  les  verrières  avaient 
une  bien  plus  grande  solidité. 

A  partir  du  temps  de  saint  Louis,  la  peinture  sur  verre 
fit  de«  progrès  notables.  Les  fenêtres  qui  s'étaient  élargies 
dans  la  seconde  moitié  du  XIII'. ,  offrirent  alors  aux 
peintres  verriers  de  plus  grands  espaces  à  remplir. 

Si  l'on  considère  l'effet  général,  l'barmonie  et  la  ri- 
chesse des  couleurs ,  te  XIII".  siècle  est  le  bel  âge  du 
vitrail  :  à  mesure  qu'on  s'éloigne  de  cette  période  si 
brillante  aussi  pour  l'architecture,  les  productions  des 
peintres  verriers  perdent  de  leur  mérite  i  plus  lard  ,  au 
XIV".  siècle,  il  j  eut  une  disposition  évidente  à  substi- 
tuer le  dessin  à  la  couleur.  Les  figures  de  grandeur  na 
turelle  prirent  souvent  la  place  des  encadrements  i 
petites  figures.  J'oubliais  de  dire  que,  dans  les  XII' 
XIII*.  et  XIV*.  siècles,  on  fit  parfois  usage  de  vitres  en 
grisailles,  c'est-à-dire  dont  le  fond  blanc  était  couvert 


X^'. 


i86  Btnnmon  fcLkBiNTAiM 

d'entveltM  et  de  àemnt  noirs  on  gris  :  moio»  ebères  «lue. 
les  vitres  A  personnages ,  elles  étaient  quelquefois  .Iràs- 
riches  de  dawin  et  produisaient  un  effet  de  clair-obscur 
très- agréable: 


Les  vitres  des  grandes  églises  ont  été  le  plus  souvent 
données  pnr  des  corporalions  i  c'était  l'usage  de  figurer 
au-dessous  du  tableau  les  donateurs  avec  leurs  allribulii  : 


DE    QUELQOCg  IVmiiBS  D'AKCHITBCTURE  .  187 

cei  espèces  de  signatttret  qu6  Ten  trouve  |H*esqiiejcoiw« 
tammenl ,  méritent  d'être  eMamniées  ;  les  abbés  i  les 
barons  solit  reprèsenlésde  même  au  baa  des  vitres  qu'ils 
ont  données  :  quelquefois ,  quoique  très-rarement ,  dans 
le  médaillon  qui  les  surmonte. 

Au  XV*.  siècle ,  lemploi  plus  habituel  des  émaux  ou 
oeulears  fusibles ,  appliquées  dans  des  entailles  prati* 
quées  sur  le  verre ,  au  mojen  de  rémeri ,  permettait 
d'emplojer  sur  le  même  morceau  plusieurs  couleurs 
diflérentes.  On  imita ,  à  ce  moyen ,  les  étoffes  damassée» 
pour  les  vêtements  (Y.  mon  Cours  d*Ântiq« ,  4.  6*.  >  p. 
Sic  et  sulv.  ) ,  sur  lesquelles  on  distingue  des  fleurs 
peintes ,  suivant  ce  procédé  et  pour  me  servir  du  terme 
consacré  en  apprêt. 

Le  dessin  des  figures  est  assez  fin,  mais  elles  manquent 
souvent  d'effet  par  suite  de  l'emploi  des  blancs ,  des 
jaunes  et  des  couleurs  pâles  :  les  détails  d'architecture 
s'accroissent  et  se  compliquent,  ils  deviennent  écrasants 
pour  les  figures  ;  elles  paraissent  succomber  sous  ces 
clochetons  et  les  pyramides  sans  fin  qui  s'élèvent  au- 
dessus  de  leurs  têtes. 

A  la  fin  du  XV*.  siècle  et  au  XVI«. ,  les  vitres  peintes 
qui  n'avaient  guère  été  employées  que  dans  les  églises 
et  les  palais,  décorèrent  les  fenêtres  des  châteaux  et  des 
maisons  de  ville  :  cette  diffusion  dut  naturellement  nuire 
à  Fart  déjà  en  décadence  ,  car  les  maîtres  durent 
descendre  des  grandes  fenêtres  des  églises,  aux  panneaux 
toujours  assez  étroits  des  ouvertures  des  salles  et  des 
boudoirs. 

En  même  temps  ,  dans  les  vitres  des  églises,  on  s'at- 
tacha à  figurer  des  paysages  assez  étendus ,  des  lointains; 


i88  DÉFimnoiv  Éi.6iaiirrAimE 

mais  les  ombres  et  les  reflets  du  cUir^obscur ,  le  goèt  du 
dessia  plus  pur  ,  l'observation  de  la  perspective  aérienne 
et  linéaire ,  la  variété  des  oestunes  et  des  portraits;  en 
un  mot,  toutes  ces  modifications  qui  rapprochent  la  pein^ 
ture  sur  verre  de  la  peinture  ordinaire,  ne  furent  intro- 
duites qu'au  détriment  des  qualités  qui  lui  étaient 
propres  et  en  opposition  à  sa  distinction  qui  est ,  oomoie 
peinture  décorative  ,  plutôt  de  frapper  et  d'éblouir  par 
l'éclat  et  Teffet  d'ensemble ,  que  d'attacher  par  la  perfec* 
tion  des  détails.  (  Cours  d'Antiq.  ,  t.  6^. ,  p.  53i.  ) 

A  la  fin  du  XVI*.  siècle  et  au  XVII". ,  époque  où  l'on 
abandonna  le  style  ogival,  la  peinture  sur  verre  devait 
expirer  :  à  cette  époque,  on  fil  de  petits  tableaux  d'une 
extrême  finesse  dans  lesquels  les  artistes  épuisaient  toutes 
leurs  ressources  et  que  l'on  peignait  avec  des  émaux 
habilement  étendus  à  la  surCace  du  verre. 

A  côté  de  ces  petits  chefs-d'cBuvrè  de  patience  ,  l'em* 
ploi  de  la  grisaille  devint  général ,  et  l'on  vit  ces  teintes 
monochromes  appliquées  à  des  vitres  entières. 

Au  XVIIP.  siècle ,  une  immense  quantité  de  vitraux 
magnifiques ,  qui  avaient  coûté  des  peines  et  des  sommes 
considérables,  furent  démontés  et  anéantis  par  le  clergé 
lui-même,  et  remplacés  par  des  vitres  blanches,  montées 
en  petit  plomb,  afin  de  se  procurer  plus  de  jour.  (V. 

■ 

mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  6". ,  p.  538.  ) 

Depuis  quelques  années  une  heureuse  réaction  s'est 
opérée  dans  les  idées  artistiques  :  on  a  mis  la  main  à 
l'œuvre  pour  réparer  les  désastres ,  résultats  de  l'aveu* 
glement ,  de  Tignorance  et  du  mauvais  goût  des  artistes 
du  XVIIP.  siècle. 

Les  fabriques  de  Choisy-le-Roi ,  de  Sèvres ,  de  Paris  , 


DB   QnBLQUeS  TBBMES   O'aBCUITECTDRE.  189 

de  CleriDoni,  du  Mans,  ele. ,  rivalisent  entre  elle»  :  les 
procédés  ancieDa ,  qui  n'ont  jamais  été  perdus ,  seront 
appliqaés  et  perfeetionoés  peut-être;  une  seule  chose 
arrête  encore  les  progrès  manifestes  de  la  peinture  sur 
Terre ,  c'est  l'imitation  exacte  des  styles  :  des  anachro- 
niâmes  et  des  contre-sens  ont  été  faits  d'abord  ;  mainte- 
nant les  artistes  s'éclairent ,  ils  se  Csimiliarisent  avec  les 
styles  de  chaque  âge,  et  produiront  bientôt ,  je  l'espère , 
des  compositions  irréprochables.  Je  suis  heureux  d'avoir 
pu  ,  par  mon  Cours  d'Antiquités  et  par  les  Congrès 
archéologiques  ,  espèce  d'enseignement  oral  qui  n'a 
pas  été  sans  résultat ,  contribuer  à  hâter  cet  heureux 
résultat  et  les  progrès  d'un  art  aussi  important. 

Vis.  — C'est  le  nom  qu'on  donne  aux  escaliers  conduits 
en  spirale  :  l'escalier  de  ce  genre  qu'on  voit  attenant  au 
transept  nord  de  la  curieuse  église  de  St. -Gilles,  départe- 
ment du  Gard,  est  un  des  plus  remarquables  qui  existent 
pour  la  précision  avec  laquelle  les  pierres  sont  ajustées. 
Lavis  de  St.-GiUes  a  été  long  temps  un  but  de  péleri- 
nage  pour  les  tailleurs  de  pierre  ,  et  elle  jouit  d'une 
grande  célébrité. 

Des  vis  moins  connues ,  et  pourtant  non  moins  re- 
marquables d'exécution ,  existent  dans  un  grand  nombre 
de  châteaux  et  de  maisons  du  moyen-àge.  Au  XV^.  et 
au  XVI®.  siècles,  les  architectes  ont  fait  en  ce  genre  de 
véritables  chefs-d'œuvre  -y  ou  peut  citer  entre  autres  un 
escalier  du  palais  de  Blois,  celui  du  château  de  Chambord 
et  beaucoup  d'autres.  Dans  beaucoup  de  manoirs  et  de 
maisons  d'une  importance  médiocre ,  on  a  fait  des  vis 
en  saillie  qui  ne  manquent  pas  de  hardiesse  et  d'élé- 
gance. 


190  DÉVINITlOIf   ÉLÉMKNTAIBE 

VoiBS  itOMAiNEs  -— Routes  au  moyen  desquelles  les 
Romains  avaient  établi  des  communicatioM  eolre  toutes 
les  parties  de  leur  vaste  empire.  Ces  routes  se  compo- 
saient en  général  d*une  première  couche  de  pierres 
posées  à  plat ,  et  quelquefois  cimentées ,  strattmun,  d*un 
second  lit  formé  de  pierres  concassées ,  ruderatio,  d'une 
troisième  couche  composée  de  chaux,  mêlée  de  tuiles 
ou  de  gravier  ,  nucleus;  et  parfois ,  surtout  dans  certains 
passages  .  de  pierres  poligonales  irrégulières  formant  un 
pavé  très- solide  ,  ,5imtma  crujfa;  mais  bien  souvent  on 


ne  trouve  que  deux  de  ces  couches ,  la  première  et  la 
deuxième.  (V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  2'.  ,  p.  92  et 
suiv.  ). 

Il  est  assez  rare  de  rencontrer  des  pavés  proprement 
dits  f  summa  erusta  :  j^en  ai  dessiné  un  à  Aulun,  où  l'on 
a  retrouvé ,  comme  à  Rome  ,  une  partie  des  anciennes 
rues.  La  voie  Sacrée  qui  conduit  du  capilole  è  Tare  de 
Constantin,  en  passant  sous  celui  de  Titus,  nous  montre 
depuis  qu'elle  a  été  mise  à  nu  ,  un  magnifique  exemple 
des  anciens  pavés  romains  :  on  en  voit  aussi  dans  toutes 
les  rues  de  Pompéï. 

Les  voies  romaines  étaient  quelquefois  élevées  au- 
dessus  du  sol  et  un  agger  servait  de  base  è  la  chaussée  » 
ce  qui  leur  a  fait  donner  le  nom  de  chemins  haussis;  leur 
largeur  ordinaire  était  de  i5  i  20  pieds  :  elles  étaient 
bordées  de  colonnes  milliaires  ,  indiquant  les  distances. 


DE    QUELQVBS   TKRHKS  D  AKCBITECTDHB  191 

On  pe«l ,  pour  tout  ce  qui  concerne  les  voiei ,  consulter 
lecbip.  IV  du  t.  2*.  de  mon  Cours  d'Antiquité. 

V0D88URB.  —  On  s]>pelle  ainsi  les  vofitee  en  relratl 
qni  encadrent  le  tympan  des  portes.  A  partir  du  XIll'. 
siècle,  les TOUBSures  tant  presque  consi ■■ment  garnies 
de  slalaellee.  (V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  1.  4*.,  p.  345-) 


La  dénomination  s'applique  aussi  aui  voûtes  en  retrait 
desj  arcades. 

VouTBft.  —  EHerres  disposées  de  manière  i  former  les 
plafonds  des  édi&ces.  Les  voâtes  embarrassèrent  d'abord 


192  DÉVmiTION   ÉLÉ3IEJ<ITAIILE 

les  arehilecles  du  moyen-Age  »  mais  ils  surnionlèrent 
habilemenl  tous  les  obstacles  et  finirent  par  jeter  « 
à  des  hauteurs  énormes ,  des  voûtes  d'une  incroyable 
légèreté.  Us  divisèrent  les  voûtes  par  parties  carrées  »  et 
produisirent  par  Tinterseclion  d'arcs  cintrés  qui  la  pé- 
nètrent ,  ce  que  nous  appelons  des  voûtes  d'arête.  (  V. 
mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  4'-  9  P-  167  ,  et  là  fig.  de  Tatlas  )• 
La  pression  se  trouvait  ainsi  dirigée  dans  chaque  travée 
sur  quatre  points  perpendiculaires.  Les  Romains  avaient 
eui-roémes  ,  dans  leurs  édifices  ,  pratiqué  ces  voûtes  i 
intersections  diagonales  ;  on  les  voit  aux  thermes  de 
Julien  ,  à  Paris  :  je  les  ai  trouvées  â  Rome ,  dans  plu- 
sieurs salles  des  bains  de  Dioclétien  et  deCaracalla.  J'ai 
même  observé  dans  une  des  salles  des  bains  de  Diocté- 
tien ,  à  Rome ,  des  espèces  d'arceaux  croisés  ,  formés  de 
briques,  sur  les  arêtes  de  la  voûte  ^  mais  cet  exemple 
est  peut-être  unique. 

Depuis  le  XI*.  et  le  XII*  siècle ,  les  voûtes  furent 
consolidées  au  moyen  d'arceaux  on  pierre  de  taille , 
conduits  en  lignes  diagonales.  Les  points  d'intersection 
de  ces  arceaux  furent  quelquefois  ornés  de  fleurons  for- 
mant clef  de  voûte. 

On  distingue,  suivant  leurs  formes  ,  les  voûtes  cintrées^ 
les  voûtes  en  vagon,  la  voûte  en  cul-de-taur ,  en  coupole, 
la  voûte  ogivale  surhaussée ,  la  voûte  ogivale  surbaissée^ 
etc. ,  etc.  (  V.  mon  Cours  d'Antiq. ,  t.  4'* } 

Les  arceaux  des  voûtes  offrent  aux  XIII*. ,  XIV*.  , 
XV*.  et  XVP.  siècles ,  des  profils  différents  que  j'ai  in- 
diqués dans  mon  Hist.  de  l'Architecture  (Cours  d'Antiq. , 

t.  4*.). 


DE  QDELQOBa  TERHBS   B'aRCHITBCTUBB.  igS 


Zigzag.  —  Q'est  un  des  omemeatg  qu'on  renconlra  le 
plus  louvent  en  Normandie  el  en  Angleterre  d«n§  l'ar- 
cfailectare  romane:  il  peut  être  double,  triple,  qua- 
druple ,  quintuple ,  multiple ,  suivant  le  nombre  des 
monlnres  parallèles  qui  forment  le  même  dessin. 

ZoDiAQDB.  — Les  figures  du  zodiaque  ont  été  sculptées 
sur  les  façades  d'églises  aux  XII*.  siècles  et  dans  les 
siècles  suivanlB.  (V.  Cours  d'Antiq.  ■  t.  4-  ) 


AttBIflVIiraMb 


DE  L'ÉPEilITRE, 


DE  SA  CCLTUBE  ET  DE  SES  PBODOTS. 


(  Article  tiié  de  l'ouvrage  de  Schwen|. 


Quoique  l'épeaulre  ne  soit  pas  cultivé  dans  l'ouest  de  la  France  •  M 
est  fait  assez  soufeot  mention  de  cette  céréale  dans  les  livres  d'agricul- 
ture pour  qu'on  ne  puisse  ignorer  quels  produits  on  en  tire  dans  les 
départements  de  l'est  et  en  Allemagne  ;  nous  croyons  donc  fort  utile 
de  donner  on  extrait  du  chapitre  très- loi éressant  que  Schwerz,  savant 
agriculteur  allemand ,  lui  a  consacré  dans  son  ouvrage  Intitulé  :  Cul- 
tare  des  planées  à  grains  farineux  ou  céréales  et  des  plantes  à 
cosses. 

(Note  de  M,  île  Caumonf.  ) 


Dès  le  moment  où  il  lève,  l'épeautre  se  dislingue  du 
froment  par  ses  feuilles  plus  étroites  et  d'un  vert  plus 
vif  ;  plus  tard  ,  il  s'en  distingue  d*une  manière  encore 
plus  tranchée  ,  par  ses  écales  déprimées  ,  dans  les- 
quelles le  grain  est  si  fortement  enfermé,  qu'il  ne  peut 
en  être  délaché  par  le  batage  ,  qui  ne  fait  que  séparer 
les  écales  de  l'épi.  Un  épi  bien  développé  porte  de  ig 
à  23  paires  d'écales  ou  cosses  ,  et  par  conséquent  de 
38  à  46  grains. 


DE  SA  CVLTUBE    Ef  DE  SfiS  PRODUITS.  igS 

$   I.    Variétés. 

Gomme  le  froment ,  ré|)eautre  est  tanlAt  barbu , 
tantôt  non  barba;  le  graîn  est  tantôt  rude^  tantôt 
lisse  ;  et ,  comme  pour  le  froment ,  la  présence  déê 
barbes  est  accidentelle  et  dépendante  du  climat ,  du 
sol  et  de  la  culture.  Lorsqu'on  sème  de  Tépeautre  sur 
an  $ol  non  approprié  ,  trop  léger  ou  épuisé ,  si  on  lui 
donne  une  mauvaise  culture  ,  l'épeautre  non  barbu 
devient  barbu  avec  le  temps  j  et ,  dans  les  ciroena* 
tances  contraires  ,  l'épeautre  barbu  perd  ses  barbes.  EU 
Sooabe ,  l'épeautre  blanc  n'est  regardé  qoe  comme  uii 
très-niauvais  grain. 

On  a ,  dans  le  Wurtemberg  ,  deux  variétés  d'épeantré 
non  barbu ,  qui  ne  se  distinguent  qu'à  l'état  de  itiatu* 
rite  ;  un  épeautre  rouge  et  un  épeantre  blanc.  La  va* 
riété  rouge  mérite  la  préférence  ,  parce  qu*eile  résiste 
mieuiK  à  l'humidité  et  au  froid ,  talle  niieux  ^  pouséë 
des  tiges  plus  fortes  et  plus  hautes ,  porte  des  épis  plils 
développés  ,  rend  mieux  au  boisseau  et ,  ce  qui  la  rend 
particulièrement  préférable  dans  beaucoup  de  contrées, 
elle  est  moins  sujette  au  niellât  et  an  charbon  i  enfln , 
selon  l'opinion  de  quelques-uns.  elle  donne  une  Isrine 
plus  belle  et  plus  liante  que  la  variété  blanche.  Pour 
maintenir  cette  variété  ,  il  faut  apporter  le  plus  grand 
soin  au  choix  de  la  semence  »  ou  chercher  à  se  la  pro- 
corer  de  cultivateurs  reconnus  pour  la  produire  pure , 
parce  quelle  dégénère  promptcment  :  aussi  on  trouve 
souvent,  dans  le  Wurtemberg ,  les  deux  variétés  mêlées 
sor  le  même  champ  :  toutes  deux  ^  d'ailleurs ,  pasfàent , 
dans  ce  pays,  pour  une  très-bonne  culture  d'hiver. 


icfi  DE   l'ÉPEACTRE  , 

§  2.  Climat: 

L'opinion  générale  est  que  Fépeautre  convient  mieux 
anx  climats  tempérés  qu'aux  climats  rigoureux.  L'hiver 
de  i8i5  à  1816,  écrit  M.  de  Willen  ,  a  détruit  toutes, 
les  récoltes  d'épeautre,  même  celles  confiées  à  des  sols 
abrités. 

Le  siège  principal  de  cette  culture  est  la  Souabe ,  la 
Franconie,  la  Suisse  et  les  bords  du  Rhin.  Dans  les 
dernières  contrées ,  la  culture  commence  aux  environs 
de  Landau  et  s'étend  jusqu'au-dessous  de  Cobleniz. 
Ou  cultive  encore  l'épeautre  sur  les  bords  de  la  Meuse, 
si  Ton  peut  donner  le  nom  de  culture  aux  pratiques 
barbares  que  l'on  applique  â  ce  précieux  produit.  L'é- 
peautre est  inconnu  dans  les  Pays«Bas. 

Il  paraîtrait  que  la  culture  de  Fépeautre  a  été  an* 
ciennement  beaucoup  plus  étendue  dans  les  contrées 
du  nord-ouest  de  l'Allemagoe  ,  et  qu'il  j  a  été  même 
la  céréale  principalement  affectée  à  la  panification , 
parce  que  les  anciennes  rentes  foncières  et  même  les 
fermages  temporaires  étaient  et  sont  même  encore  sti- 
pulées en  épeautre.  Mais ,  comme  cette  culture  a  gêné* 
ralement  ou  complètement  disparu  ,  l'usage  légal  s'est 
établi  de  payer  l'équivalent  de  la  rente  ou  du  fermage, 
soit  en  une  autre  céréale,  soit  en  argent. 

Suivant  le  manuel  d'économie  rurale  et  domestique 
de  Schnee  ,  ouvrage  utile  et  consciencieux ,  l'épeautre 
est  une  des  céréales  le  plus  anciennement  connues , 
dont  il  est  déjà  question  dans  la  Bible,  dans  Hérodote , 
Columelle  ,  et  qui  doit  avoir  été  la  plus  usuelle ,  sinon 
la  seule  dans  l'ancienne  Egypte. 


DE  SA  CULTURE  ET  DE  SES  PRODUITS.      197 

§  3.  Sol. 

Comme  toutes  les  céréales  ,  Tépeautre  se  platt  dans 
les  sols  propres  au  froment  ;  mais  il  se  contente  aussi 
de  terrains  trop  peu  riches ,  trop  légers  et  trop  secs 
pour  le  froment ,  ainsi  que  j'ai  pu  l'observer  dans  une 
partie  du  Palatinat  d'outre-Rhin.  Près  de  Spire,  je 
l'ai  trouvé  dans  un  sol  sablonneux ,  faisant  partie  d'as- 
solements anciens  et  réguliers ,  comme  succédant  au 
trèfle ,  et  ce  climat  ne  peut  être  regardé  comme  hu- 
mide. 

Dans  les  terres  fortes ,  l'épeautre  produit  plus  de 
paille  ;  dans  les  sols  légers  ,  et  particulièrement  dans 
les  sols  calcaires ,  son  grain  devient  meilleur,  plus  fa- 
rineux et  ses  écales  restent  plus  minces.  La  même  dif- 
férence résulte  de  la  situation  basse  ou  élevée. 

§  4*  '^<^'^  àe  rotation. 

Aucune  céréale  n'est  plus  accommodante  que  Tépeautre 
pour  les  précédents  et  ne  se  succède  plus  facilement  à 
elle-même.  Toutes  les  plantes  ,  à  l'exception  peut-être 
du  froment ,  peuvent  venir  sans  inconvénients  après 
l'épeautre,  et ,  comme  il  supporte  une  semaille  tardive , 
l'épeautre  peut  aussi  succéder  à  presque  toutes  les  autres 
plantes,  avec  plus  ou  moins  d'avantages ,  sans  doute, 
ainsi  que  cela  se  conçoit  facilement.  Ainsi  l'épeautre  , 
succédant  à  la  pomme  de  terre  et  au  lin  ,  ne  viendra  pas 
aussi  bien  que  celui  succédant  au  trè&e  et  surtout  à  la 
jachère  complète. 

Les  principaux  précédents  pour  l'épeautre  sont  donc 
la  jachère  complète  ,  le  trèfle  ,  l'esparcette ,  la  luzerne; 


198  9X  L'i^SAUTEB  , 

le  Ubac  et  la  nayelle  ;  puis  les  choui ,  la  pomme  de 
terre ,  les  navets  ,  le  maïs  ,  le  lin ,  le  seigle  et  le 
chanvre.  Seuleoieot ,  lorsque  le  trèfle  est  en  mauvais 
état,  comme  en  182a,  on  Csiit  mieux  de  ne  pas  y 
mettre  Tépeautre ,  à  moins  qu'on  ne  pv^iwe  donner  au 
moins  trois  labours  et  une  fumure. 

Malbeureusemeat  la  réputation  d*étre  très -endurant, 
attribuée  à  Tépeautre,  a  été  cause ,  dans  quelques  con- 
Iffées,  particulièrement  sur  le  Rhin  inférieur  et  la  Meuse, 
qjue  Us  euUivateurs  ont  par  trop  maltraité  cette  précieuse 
plante ,  en  se  fondant  sur  le  proverbe  ,  qu'il  faut  char- 
ger beaucoup  qui  peut  porter  lourd  ;  aussi ,  dans  ces 
deux  contrées  ,  lorsqu'un  champ  ne  veut  plus  produire 
autre  chose ,  le  paysan ,  qui  veut  user  le  peu  de  force 
qui  peut  lui  rester  encore ,  se  dit  :  semons-y  encore  de 
l'épeautrejcela  vaudra  n^ieux  que  rien.  Le  résultat  ne 
manque  pas  de  se  trouver  en  rapport  avec  une  pareille 
pratique  et  vient  réagir  sur  l'opinion  qu'on  a  de  cette 
céréale  >  généralement  si  mal  appréciée.  Il  arrive  ainsi 
qu'on  reproche  à  la  plante  la  mauvaise  culture  qu'on 
lui  a  donnée.  Mais  dans  quel  pays  le  cultivateur  est-il 
asses  clairvoyant  pour  s'accuser  lui-même  des  mécomptes 
qu'il  fe  prépare  7 

ToMtes  les  mauvaises  récoltes  de  céréales  sont  un 
malheur  ,  dit  Hergen  ;  mais  une  mauvaise  récolte  d'é- 
peav^tre  surpasse  toutes  les  autres  en  inconvénients, 
parc^  qu'elle  laisse  le  sol  dans  le  plus  pitoyable  état. 

§  5»  Préparation  du  soi. 

Dans  le  Palatinat,  on  répand  la  semence  de  l'é- 
peautre  sur  le  chaume  du  trèfle  et  l'on  enfouit  l'un  et 


DE  SA  CULTURE  BT  DE  SES  PRODUITS.      199 

Taolre  par  un  seul  labour  superficiel.  Le  sol  reste  dans 
cet  état  jusqu'au  printemps  ,  époque  à  laquelle  on  passe 
le  rouleau  ,  ce  qui  est  indispensable  après  une  prépa- 
ration aussi  commode.  Lorsque  la  température  de 
l'automne  est  trop  humide  ou  trop  sèche ,  on  renverse 
d'abord  le  chaume  du  trèfle ,  on  sème  sur  ce  labour  et 
on  enfouit  la  semence  à  la  herse  ;  cette  préparation  est 
d'autant  meilleure  que  la  saison  est  plus  humide.  Le 
labour  peut  renverser  le  trèfle  peut  être  très-super- 
ficiel ,  de  manière  à  ce  que  la  herse  puisse  déchirer  le 
chaume  et  le  mêler  avec  la  semence,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  en  parlant  du  froment. 

Lorsque  la  luzerne  doit  être  remplacée  par  l'épeautre , 
il  ne  faut  pas  la  faucher  plus  de  deux  fois  la  dernière 
année.  On  laboure  deux  à  trois  fois  et  très- profon- 
dément la  première.  Le  hersage  doit  Aire  très-énergique 
et  jouer  un  grand  rôle  dans  celte  préparation.  L'épeautre 
ne  doit  pas  être  semé  dru  ,  et  encore  faut-il  que  le  sol 
ne  soit  pas  riche  de  sa  nature ,  sans  quoi  l'épeautre  ne 
conviendrait  pas  et  ne  pourrait  que  verser. 

L'épeautre  devant  succéder  aux  pommes  de  terre  , 
on  unit  seulement  le  sol  à  la  herse  ,  on  répand  la  se- 
mence et  on  l'enfouit ,  soit  à  la  herse  ,  soit  à  la  charrue. 
Lorsqu'il  est  nécessaire  de  donner  une  addition  d'en- 
grais à  un  champ  maigre  ,  ayant  porté  des  pommes  de 
terre  »  on  répand  l'engrais  avant  la  semence  ,  et  l'on 
enfouit  d'un  seul  trait  de  charrue  la  semence  et  le  fu- 
mier; mieux  vaut  cependant  ne  répandre  le  fumier 
que  lorsque  l'épeautre  a  déjà  levé ,  ainsi  que  cela  se 
pratique  dans  le  Wurtemberg. 

Après  la  navetle   semée  ,  on   donne  deux   ou  trois 


200  DB   L'ÉPEAUTBB, 

laboura  ;  mais ,  sur  h  navette  repiquée  ,  on  se  con- 
tente de  herser ,  on  sème  et  on  enfouit  par  un  seul 
trait  de  charrue. 

En  général ,  les  préparations  pour  l'épeaulre  sont  les 
mêmes  que  celles  pour  le  froment. 

§  6.  Engraù. 

L'épeautre  aime  un  sol  en  vigueur ,  mais  non  trop 
poussé  d'engrais  ;  sur  ce  dernier  >  il  verse  infailliblement. 
Il  supporte  la  fumure  récente  ,  et  la  fumure  par-dessus 
lui  convient  également  bien  ,  sinon  mieux  ,  lorsqu'il  a 
dépassé  le  sol  de  trois  centimètres  environ.  On  retire 
aussi  de  grands  avantages  du  pâturage  par  les  mou- 
tons ,  pendant  deux  à  trois  semaines  ,  sur  les  champs 
semés  d*épeautre.  Bien  qu'on  tfenne  le  temps  sec  pour 
particulièrement  favorable  à  ce  pâturage ,  l'expérience 
a  démontré  plus  d'une  fois  que  ce  pâturage  ,  en  temps 
humide ,  piétinant  le  sol  et  le  rendant  aussi  dur  que 
l'aire  d'une  grange  y  est  suivi  des  meilleurs  résultats. 

§  7.  Temps  de  la  semaûle  et  semence. 

L'époque  de  la  semaille  de  Tépeautre  coïncide  à  peu 
près  avec  celle  du  froment.  La  période  la  plus  ordi- 
naire commence  huit  jours  avant  et  finit  huit  jours  après 
la  Saint-Michel.  Dans  quelques  pays  de  montagnes  ,  on 
sème  immédiatement  après  la  récolte  ,  et  même  avant 
la  récolte  ,  lorsqu'elle  est  tardive.  Sur  les  Alpes  wur- 
tembergeoises ,  on  sème  une  grande  partie  de  Tépeautre 
vere  la  Saint4acques ,  pour  ne  récolter  que  vers  la 
Saint -Michel. 


I^B   SA  CULTURE  ET  DE  SES  PRODUITS.     SOI 

Cependant ,  el  surtout  dans  les  bons  pays ,  les  se-: 
mailles  très-tardives  peuvent  avoir  de  très-bons  résul- 
tais ;  il  n'est  pas  du  lout  extraordinaire  de  voir  semer 
encore  de  Vépeantre  au  commencement  de  février.  M. 
de  Varnbûbler  rapporte  ,  dans  ses  annales ,  un  exemple 
d*épeaatre  d'biver ,  semé  seulement  le  i4  nai^rs  1817  , 
qui  a  parfaitement  réussi ,  et  qui  nVst  arrivé  à  maturité 
que  quinze  jours  plus  tard  que  ceux  semés  en  temps 
ordinaire. 

Comme  l'épeaulre  se  sème  avec  les  écales,  il  faut 
une  beaucoup  plus  forte  quantité  de  semence  ou  ,  du 
moins  ,  un  plus  grand  volume  ;  on  en  prend  à  peu 
près  le  double  en  mesure  que  des  céréales  nues.  Divers 
préjugés  augmentent  ou  diminuent  aussi  cette  pro- 
portion ;  ainsi  ,  dans  le  Wurtemberg  ,  on  sème  par 
hectare  : 

a.  Dans  les  grands  bailliages  de  Vaibtngucn  et  Léonberg,  3,M> 

b.  Dans  d'autres  contrées  ,  4,ia 
e.  Dans  les  plaines ,  5,6S 
d.  Dans  roberland ,  en  terres  lourdes  ,  f  l»ai 

ou  bien  5-6-8- 16  simri  par  morgen.  On  observe  géné- 
ralement d'augmenter  la  quantité  de  semence  en  pro- 
portion que  la  semence  est  plus  lourde. 

Nous  semons  en  moyenne  ,  â  Hohenheim  ,  dans  les 
parties  basses ,  7  simri  ou  4)9o  hectolitres  par  hectare. 
Cependant ,  après  la  navette ,  cette  quantité  est  trop 
grande  ,  et  6  simri  ou  4  hectolitres  sont  largement  suf- 
fisants. Moellinger  suit ,  A  peu  de  chose  près ,  la  pro- 
portion de  Vaibinguen  ,  c'est-à-dire  3,84  hectolitres. 
Si  nous  écartons  la  proportion  indiquée  pour  FOber- 


ao3  DE  l'éprautrb  , 

lând  ,  les  cinq  autres  données  nous  fournissent  une 
moyenne  de  4)4^'  hectolitres  par  hectare. 

Les  cultivateurs  réfléchis,  nous  dit  M.  de  Varnbiihler, 
se  règlent  encore  sur  l'état  de  développement  du  grain  : 
comme ,  pour  Tépeautre ,  les  écales  produisent  un  eflet 
sensible  en  augmentation  de  volume  du  grain ,  le  semeur 
doit  prendre  les  poignées  d'autant  plus  fortes  que  le 
grain  est  plus  gros ,  parce  qu'il  y  a  une  plus  forte  pro- 
portion d'écales. 

U  est  d*usage  d'employer  moins  de  semence  après  la 
navette ,  davantage  après  la  jachère  ,  la  plus  forte  pro* 
portion  après  le  trèfle ,  dans  le  rapport ,  à  peu  près  . 
de  6  à  7  et  de  7  à  8. 

Sur  les  sols  qui  ne  sont  pas  particulièrement  appro- 
priés à  l'épeautrO)  qui  manquent  de  richesse  et  de  co- 
hésion ,  il  est  avantageux  de  semer  du  seigle  en  mé- 
lange avec  répeautre  ;  la  proportion  ordinaire  est  de 
i;5  de  seigle  snr  ^jb  d'épeautre.  Cependant  il  ne  faut 
pas  oublier  que,  dans  un  simri  de  seigle,  il  se  trouve 
largement  une  fois  plus  de  grains  que  dans  un  simri 
d'épeautre.  Ainsi  celui  qui  a  coutume  de  semer  six  simri 
d'épeautre  pur  par  morgen  ne  doit  prendre,  à  la  place  de 
cette  quantité,  que  cinq  simri  de  mélange.  Là  où  l'on 
prend  8  simri  d'épeautre  ,  il  n'en  faut  prendre  que 
6  i;2  de  mélange  :  ainsi  cinq  parties  d'épeautre  et 
I  i;a  de  seigle.  Je  ne  regarde  pas  comme  admissible 
une  plus  forte  addition  de  seigle,  parce  que  le  seigle, 
croissant  plus  vite  et  s'élevant  plus  haut ,  comprimerait 
trop  facilement  le  développement  de  l'épeautre. 

Ce  mélange  oflre  une  plus  grande  sécurité  que  la 
semence  pure ,  lorsque  les  circonstances  ne  sont  pas  favo- 


DE  SA  CULTUM  BT  DS  SBS  PRODUITS.     Ao3 

raMM«  Lorsque  Tune  des  graines  ne  réussit  pas,  Tau  Ire 
gagna  plus  d'espace  et  réussit  ordinairement  d'autant 
mieux.  Ce  mélange  a  aussi  des  avantages  particuliers 
pour  les  sols  qui  se  gercent  facilement  par  la  gelée.  Par 
suite  de  celte  remarque,  Tusage  s'est  établi  dans  le 
HundsTuck,  pays  élevé  entre  la  Moselle  et  la  Nah,  où 
domine  la  culture  du  seigle,  d'ajouter  à  la  semence  de 
celui-ci  un  cinquième  d'épeautre.  On  attribue  aussi  à  ce 
mélange  la  propriété  de  garantir  Tépeautre  du  cbarbon; 
du  reste ,  la  séparation  de  l'épeautre  et  du  seigle  après 
le  battage  est  très-facile  3  et  c'est  une  raison  de  préférer 
l'addition  de  Tépeautre  à  celle  du  froment ,  dont  la  sépa- 
ratbn  du  seigle  est  extrêmement  difficile  ,  sinon  impos« 
sible. 

§.  8.  Soins  et  façons. 

Le  hersage  au  printemps  ne  fait  autant  de  bien  A 
aucune  céréale  qu'à  l'épeautre ,  particulièrement  lors- 
qu'il est  très-rempli  de  mauvaises,  herbes  et,  bien 
entendu  ,  lorsqu'on  procède  au  hersage  comme  si  on 
voulait  tout  détruire;  comme  le  commun  des  cultivateurs 
ne  se  défie  de  rien  tant  que  de  cette  pratique ,  qu'on  ne 
saurait  trop  lui  recommander ,  il  me  sera  permis  de 
rapporter  ici  quelques-uns  des^  exemples  qui  sont  à  ma 
eouiaissance  et  qui  constatent  ses  bons  effets* 

M.  Vacano  ,  maître  de  poste  à  Simmern ,  trouva  ,  aa 
printemps  de  1817 ,  ua  de  ses  champs  d'épeautre  telle- 
laeat  îafesté  de  mauvaises  herbes ,  qu'il  fut  tenté  de 
désespérer  de  la  récolte  ;  il  eut  l'idée  de  le  faire  herser , 
et  cela  avec  la  herse  de  fer.  Le  valet  chargé  de  l'opé* 
ration  ne  voulut  consentir  A  la  faire  qu'après  qu'on  lui 


2o4  BE   L'ÉPBAUniE  , 

eut  assuré  que  le  champ  devait  ensuite  être  labouré  et 
semé  d'orge ,  il  agit  en  conséquence  et  fit  fonctionner  la 
herse  dans  l'intention  de  tout  détruire.  Quelques  jours 
après,  la  pluie  survint ,  et ,  quelques  semaines  plus  tard , 
lorsque  le  même  valet  revit  le  champ  d'épeautre,  il  fut 
tout  étonné  de  le  trouver  superbe ,  et  courut  Chercher 
son  maître  pour  lui  faire  partager  son  admiration  et  le 
prier  de  n'y  pas  mettre  la  charrue.  J'ai  vu  moi-même 
ce  champ  d'épeautre  en  été ,  il  était  réellement  magni- 
fique. 

En  t8i8 ,  la  carie  ayant  détruit  un  seigle  dans  lequel 
on  avait  semé  du  trèfle ,  M.  Hergen ,  propriétaire  près 
Coblentz ,  attendit  la  fin  de  l'automne  pour  faire  déchirer 
le  trèfle  à  la  herse,  semer  de  Tépeaulre  et  enfouir  par 
un  trait  de  charrue.  Au  printemps  suivant ,  les  feuilles 
de  l'épeautre  ne  se  montrèrent  pas  nombreuses;  cepen- 
dant il  fit  passer  la  herse  de  fer ,  de  manière  à  briser 
toutes  les  mottes  de  gazon  et  tous  les  grumeaux  qui 
existaient  encore ,  et  cette  opération,  inusitée  dans  le 
pays ,  douna  lieu  à  de  vives  discussions  entre  les  cultiva- 
teurs,  blâmant ,  pour  la  plupart ,  ce  procédé;  mais  Tété 
arriva  et  donna  un  démenti  aux  critiques  et  un  triomphe 
éclatant  à  l'emploi  de  la  herse. 

Quelque  unanimes  que  soient  les  auteurs  qui  n'écri- 
vent pas  toujours  ce  qu'ils  savent  par  expérience ,  pour 
assurer  que  Tépeautre  n'est  pas  sujet  â  verser ,  c'est  par 
expérience ,  c'est  après  une  longue  pratique  dans  la 
culture  de  cette  céréale,  que  je  suis  malheureusement 
obligé  de  les  contredire.  Là ,  sans  doute ,  où  on  ne 
donne  à  l'épeautre  que  ce  qu'il  lui  faut  pour  vivre ,  il 
ne  peut  pas  verser  par  réplétion  ,  pas  plus  que  le  seigle 


DE  8A   CULTURJS   ET  DE    SES  PRODUITS.  2o5 

sur  un  sable  aride  ;  mais  y  sous  de  bonnes  conditions , 
il  ne  verse  pas  plus  rarement  que  le  froment  et  Torge. 
Le  danger  du  versage  est ,  au  contraire ,  si  particulier 
â  l'épeautre  ,  qu'il  y  a  peu  d'années  dans  lesquelles  il 
n'y  soit  pas  exposé  y  raison  pour  laquelle  on  l'effiole  tous 
len  ans.  En  iSaS  ,  à  Hohenheim ,  un  champ  d'épeautre 
qui  n'était  pas  extrêmement  dru ,  mais  venu  dans  un 
sol  très-approprié,  fut  effiolé  deux  fois,  et  la  première 
lorsque  les  liges  commençaient  à  se  former  en  tubes , 
et  cependant  cela  ne  Tempécha  pas  de  verser.  L'eflBo* 
lage  ,  comme  moyen  d'empécber  l'épeautre  de  verser , 
est  si  généralement  répandu,  qu'on  dit  en  allemand 
dinkeUn  (  épeautrer  ]  pour  effioler. 

Suivant  M.  de  Varnbûhler,  lorsque  les  plants  d'é- 
peautre  se  présentent  trop  drus  au  printemps,  lorsqu'ils 
tallent  fortement  et  affectent  une  couleur  verte  foncée  , 
il  fiamt  eflfioler  ,  si  Ton  ne  vent  pas  être  sûr  de  les  voir 
verser.  On  fait  ordinairement  cette  opération  en  avril 
et,  au  plus  tard ,  au  commencement  de  mai.  Lorsque 
les  tiges  se  sont  formées  en  tubes ,  il  faut  que  l'opération 
soit  faite  avec  beaucoup  de  précaution.  Le  produit  de 
Veffiolage  est  le  premier  fourrage  vert  pour  les  bétes  à 
corses,  et  on  doit  le  donner  coupé  avec  de  la  paille  de 
vesces  ou  d'avoine. 

L'épeautre  n'a  pas  de  maladie  qui  lui  soit  propre  ;  le 
charbon  ne  l'atteint  pas  aussi  souvent  que  le  froment. 
Les  grains  charbonnés ,  d'une  belle  apparence  exté- 
rieure, contiennent  une  poussière  brune  d'une  odeur 
tellement  fétide,  que,  lorsque  plusieurs  épis  char- 
bonnés sont  voisins  les  uns  des  autres,  on  en  est  averti 
par  cette  odeur  en  passant  près  du  champ. 


2o6  DE    l'ÉPBAVTRE  , 

§.  9.  Récolle. 

• 

La  matorité  de  l'épeautre  arrive  dans  la  première  quin- 
zaine d'août.  On  coupe  dès  que  la  paille  a  blanchi ,  même 
quand  l'épi  n'est  pas  encore  complètement  mûr.  Comme 
les  épis  parfaitement  mûrs  s'égrènent  facilement  ^  on  ne 
peut  pas  retarder  la  récolte ,  quand  la  maturité  est  suffi* 
santé.  L'épeautre  coupé  achève  de  mûrir  en  javelles  par 
l'influence  de  l'air ^  et  le  grain  y  gagne  en  qualité  ;  ce* 
pendant  l'épeautre  germe  aussi  plus  facilement  que  toute 
autre  céréale  sous  T influence  d'une  température  hutnide« 

On  peut  couper  l'épeautre  aussi  bien  à  la  faux  qu'A  ta 
faucille.  J'ai  vu  ,  par  une  température  sèche  et  chaude , 
rentrer  >  le  soir,  de  l'épeautre  coupé  le  matin.  Dans  le 
Palatinat ,  on  lie  en  gerbes  et  on  rentre  ,  à  mesure  qu'on 
a  coupé.  Seulement,  lorsque  les  épis  sont  trop  peti 
mûrs,  ou  lorsque  la  paille  est  mêlée  de  beaucoup  d'herbesi 
on  laisse  mûrir  et  sécher  pendant  quelques  jours  avant 
de  lier  et  de  rentrer.  Pour  éviter  la  perte  du  grain,  on  fait 
bien  de  garnir  les  chariots  de  grandes  toiles ,  précaution 
négligée  dans  beaucoup  de  localités  ,  mais  toujours  ob- 
servée dans  le  Palatinat.  On  peut  battre  l'épeautre  aus- 
sitôt arrivé  à  la  grange  II  se  conserve  des  années, 
étendu  sur  le  plancher  des  greniers,  même  sur  de  bonnes 
aires  .  probablement  parce  que  ses  cosses  le  garantissent 
des  avaries. 

Quatre  hommes  peuvent  battre  en  six  jours  le  produit 
d'un  hectare.  Le  battage  ne  fait  que  séparer  de  l'épi  les 
grains  avec  leurs  capsules ,  et  c'est  dans  cet  état  que 
l'épeautre  se  vend  y  cependant  quelques  capsules  se  bri- 


DE  SA  GULTUBE  BT  DE  SES  PKODUITS.      2O7 

sent,  et  une  petite  proportion  de  grains  est  mise  à  du; 
quelques  cosses  aussi  ne  contiennent  qu*un  seul  grain. 
On  sépare  ce  déchet  en  passant  au  crible  à  épeautre. 
Le  battage  de  Tépeautre  donne  encore  ce  qu'on  appelle 
des  pointes ,  qui  consistent  en  capsules  vides  ou  ne  con- 
tenant que  des  grains  très-petits  ;  on  les  retrouve  dans 
la  poussière  après  avoir  passé  au  tarare,  ou  en  recriblant 
après  le  battage;  ces  pointes  sont  destinées  aux  bestiaux. 
Les  pointes  et  le  déchet  peuvent  s'élever  de  |  à  3  hec- 
tolitres par  hectare 

S  10.  Rendement, 

lioctolilrct. 

Moellinger,  à  Pfeddersdorf ,  en  Palatinat , 
moyenne  des  années  i8o3  à  1812,  par  hectare.        ^6 

Plus  petit  rendement,  en  181 1  ,  19  '  hectoli- 
tres, plus  fort  rendement,  en  181 2  ,  86  hectoli- 
tres. 

M.  de  Vambûhler  donne  pour  plus  fort  rende- 
ment ,  dans  le  Wurtemberg ,  pour  des  pièces  sé- 
parées, n'ayant  jamais  été  atteint  par  l'ensemble 
de  ses  soles ,  1 5  scheffels  par  morgen ,  ou  84  hec- 
tolitres par  liectare. 

Dans  de  bonnes  récoltes ,  dit-il  ,  et  sur  de  bons 
terrains,  on  obtient  ordinairement  9  à  loschef- 
fels,  ce  qui  revient  moyennement,  par  hec- 
tare, à  53,60 

Pour  tout  le  Wurtemberg  pris  ensemble,  il  ne 
pense  pas  néanmoins  qu'on  puisse  compter  plus 
de  5  i  scheflTels  ,  ce  qui  tient  à  une  forte  propor- 
tion des  mauvais  terrains  montueux ,  par  hectare.  3i  ,00 


2o8  DE   l'ÉPSAOTEB, 

h(  rtolitm. 

Dans  un  canton  sur  la  Meuse  »  où  l'on  ne  sème 
de  Pèpeautre  que  dans  les  champs  qui  ne  veulent 
plus  rendre  autre  chose ,  on  obtient  encore  32 
hectolitres  par  hectare;  mais  nous  ne  mettons  pas 
en  ligne  ce  rendement ,  parce  qu'il  est  le  résultat 
d'une  détestahle  pratique. 

A  Hohenheim ,  1820 ,  7  scheffels,  5 1  simri  par 

morgen,  par  hectare.  43|24 

Idem,  1821  ,  10  scheflels,  a  |  simri  parmor- 
gen,  par  hectare.  56,27 

Idem,  1822,  9  scheffels,  7  i- simri  par  mor- 
gen,  par  hectare.  55,90 

Idem,  1823,  9 scheffels  par  morgen,  par  hec- 
tare. 5o,63 

Dans  le  canton  de  Berne ,  d'après  Tschiffeli , 
en  moyenne.  51,26 

Moyenne  des  données  ci-dessus.  4^Al 

Cette  moyenne  ne  doit  se  prendre  cependant  que 
pour  les  terres  appropriées  i  Tépeaulre  et  avec  une 
bonne  culture.  Comme  moyenne  générale ,  il  ne  fau- 
drait prendre  que  4o  hectolitres  par  hectare. 

S  11.    Valeur. 

On  a  donné  à  Tépeautre  le  nom  de  demi-céréale , 
parce  que  le  battage  le  laisse  dans  ses  cosses  et  quMl  se 
mesure  dans  cet  état,  parce  qu'ainsi  il  se  présente, 
comme  nous  l'avons  déjà  remarqué,  sous  un  volume 
relatif  beaucoup  plus  considérable  que  toutes  les  autres 
céréales.  Pour  savoir  ce  qu'il  contient  en  grain  net , 


DE   SA  CULTCIIB   ET  OE   SES  PRODUITS»  aog 

il  faut  le  broyer  et  séparer  l'écale,  opération  après  la- 
qoelle  il  ne  reste  guère  que  la  moitié  de  la  niasse  en 
grain. 

Celte  opération  se  fait  avec  des  meules  plus  rudes 
que  celles  employées  aux  moutures  ordinaires  ;  dans  le 
Wurtemberg,  tous  les  moulins  sont  pourvus  de  ces 
sortes  de  meules,  et  du  mécanisme  nécessaire  pour 
opérer  la  séparation.  On  décale  ainsi  environ  sept  hec- 
tolitres d'épeautre  par  heure.  Le  commerce  n'admet 
que  répeautre  décalé;  les  marchés  ordinaires  Tadmetlent 
dans  les  deux  états. 

Pour  faire  connaître  la  proportion  de  grains  et  de 
farine  qu'on  peut  attendre  d'un  scheffel  d'épeautre,  égal 
â  177,22  litres,  je  produis  les  tables  de  mouture  qui 
suivent»  dontl^  sept  premières  observations  sont  tirées 
des  annales  agricoles  du  Wurtemberg  et  les  deux  der- 
nières ont  été  faites  avec  le  plus  grand  soin  anmonlin 
même  de  l'établissement  de  Hohenheim. 


AKNÂBS. 

Kilogr. 

Kilogr. 

Kîloor. 
ded^cnel 

Kilof^r. 

Litrei 

Kilogr. 

Kilogr. 

d'épeautre 

d«  coMei 

de  grain 

de  grain 

Je  furiae 

de  «on. 

1800 

74,00 

30,56 

5,44 

48,00 

69,13 

43,00 

5,00 

180t 

77.00 

17.75 

3,25 

56,00 

76;34 

51,00 

5,00    1 

1801 

74,00 

17,00 

2,80 

54,20 

75,18 

48,60 

5,60 

1817 

74,76 

58,40 

1817 

76,40 

15,65 

4,00 

56,77 

77.52 

51,42 

3,72 

1817 

71,60 

16,82 

3,27 

51.40 

74,75 

46,73 

3,27 

1818 

74,76 

15,30 

3,04 

56.42 

83,00 

55,00 

1,40 

I8il 

73,36 

20,00 

1.66 

51,70 

68,45 

4.5.17 

6.53 

18SS 
Moyenne  par  scheffel. 
Moyenne  par  heclolîtrc. 

78  00 

18.53 

0,75 

58,72 

72.65 

52,50 

5.00 

74,t?6 

17,66 

3.50 

54,62 
30,82 

74,63 

49,18 

5,00 

42,i4 

10,00 

2,00 

42,lt 

27,75 

3.00 

, 

i3 


21 0  DB   L*ApBâUTBB, 

D'après  ces  tables ,  le  poids  d'un  scheffcl  wurlember- 
geois  d'épeaulre  non  décalé,  ou  de  127,22  litrea  » 
comporte  : 


Au  moins. 

71  »5  kli. 

Au  plus. 

7«,0 

En  moyenne. 

7i,ae 

Poids  moyen  de  l*hectoUtre. 

ia»u 

L'épeautre  décalé  donne  par  scbeffel  : 

Au  moins. 

§s,isiftre3. 

An  plos. 

77,sa 

En  moyenne. 

74,03 

En  moyenne  par  bectolltre. 

4a,ii 

Ainsi  on  peut  regarder  un  kilogramme  d^épeantre 
comme  donnant  un  litre  de  grain;  en  d'autres  termes, 
on  peut  attendre,  en  moyenne,  d'un  sac  d'épeaotre, 
pesant  un  quintal  métrique,  un  bectolltre  de  grain. 

Comme  ,  suivant  notre  table ,  la  moyenne  en  poids  de 
l'épeautre  çn  cosse  est  A  la  moyenne  en  poids  de 
l'épeautre  décalé  :  :  74:  54,  il  s'en  suit  qu'on  doit 
attendre  20  kilogrammes  de  moins  que  le  poids  du 
scbeflel  d'épeautre,  et  environ  100  litres  de  moins  en 
mesure.  Il  s'entend  que  celle  proportion  peut  être  un 
peu  plus  ou  un  peu  moins  forte,  selon  l'influence  des  sols 
et  des  saisons. 

Dans  les  20  kilogrammes  de  cosses  on  peut  compter 
2  kilogrammes  de  poussière  et,  par  conséquent,  18 
kilogrammes  de  balle  nette.  Si  l'on  prend,  pour  ren- 
dement de  l'hectare,  4^  hectolitres  d'épeautre,  ils 
donnent  au  broyage  4^0  kilogrammes  de  cosses,  plus 
i5o  kilogrammes  de  pointes  et  de  barbes  ou  déchet, 
qui  ont  été  recueillis  au  battage  sur  l'aire  de  la  grange. 


BB  SA  CULTDIIB  BT  DE   SBS  PBODUITS.  311 

L'bectare  donne  ainsi  63o  kilogrammes  de  balle ,  appU- 
eables  à  la  noarritore  du  bétail  et  qu'il  convient  de 
GOBiprendre  dans  le  produit  en  paiUe. 

Valeur  comparée. 

Pour  apprécier  plus  eiaotement  la  valeur  de  Tépeau» 
tre ,  il  Goilvîent  de  comparer  ses  produits  en  grain  et 
en  farine  avec  cenx  du  froment:  d'après  les  données 
rapportées  au  §  9,  l'hectare  d'épeautre  donne  en  moyenne 
48  hectolitres,  pesant  2027,5  kilogrammes,  donnant  30 ^ 
21  hectolitres  de  grain  net,  au  poids  de  i47974  ^^^* 
grammes;  le  grain  donne  i3S2  kilogrammes  de  farin^. 
Je  remarque  que  ces  données  en  poids  concordent  par- 
faitement, ainsi  que  celles  de  rendement  en  farine, 
avec  les  données  de  Lurzer,  rapportées  dans  le  manuel 
de  Burger ,  tome  II  >  page  22. 

Au  chapitre  du  froment ,  noua  avons  admis  son  ren« 
dément  à  22  hectolitres  par  hectare:  ainsi  ce  rendement 
dépasserait  de  -^  celui  de  l'épeantre  en  grain  net^  mais 
il  reste  encore  à  comparer  les  rendements  en  farine,  et 
mameurensement  je  manqne  de  données  snffiaamoieat 
exactes  pour  ce  rendement  du  froment. 

D'après  la  motaurt  éconûmitftte  de  Paris,  ThectoHlro 
de  froment,  pesant  77  kilogrammes»  rend  57,76  kilo- 
grammes de  farine;  d'après  J.  Syringlon,  il  n'en  rend 
que  60,9  ;  diaprés  une  circulaire  du  ministre  du  commerce 
de  France,  en  date  du  20  mai  181 2,  il  n'en  rendrait 
même  que  â3»33.  Les  premières  de  ces  données  me 
paraissent  avoir  été  calculées  au  profit  des  meuniers; 
les  dernières  ont  été  établies,  sans  doute ,  sous  d'autres 
influences  encore.  L'évaluation  de  Syrington  me  paraît 
également  au-dessous  de  la  réalité,  lorsque  je  la  compare 


212  DB    L*ÉPBAUTRE, 


avec  les  données  du  manuel  de  Scbneo ,  et  avec  celles  de 
Lurzer,  page  23  des  Annales  de  Burger.  Suivant  ces 
données,  85  livres  de  froment  rendent,  i  la  moulure, 
71  livres  de  farine:  par  conséquent,  rhectolitre  de 
froment ,  du  poids  dé  77  kilogrammes ,  rend  64,32  kilo- 
grammes de  farine,  ainsi  i»52  kilogramme  de  moins 
que  le  grain  d*épeautre;  mais  le  rendement  en  farine  de 
rheetare  en  froment  est  de  t4>5  kilogrammes,  tandis 
que  l'hectare  d*épeautre  n'en  rend  que  i332,  ainsi  le 
premier  rend  83  kilogrammes  de  plus  que  le  dernier. 
La  différence  entre  les  rendements  en  farine  n'est  donc 
que  de  J» ,  tandis  que  la  différence  entre  les  rendements 

en  grain  est ,  comme  nous  Tavons  vu  plus  haut,  de  -p^. 

En  ce  qui  touche  la  qualité  de  la  farine  d'épeautre , 
quelques  personnes  lui  donnent  la  préférence  sur  la  farine 
de  froment,  comme  plus  fine  et  plus  blanche;  d'autres 
la  regardent  comme  inférieure,  parce  que  le  pain  qu'on 
en  fait  est  plus  rude  et  se  dessèche  plus  vite.  La  vérité 
pourrait  bien  se  trouver  ici,  comme  de  coutume,  entre 
les  extrêmes,  et  Ton  se  tromperait  de  bien  peu,  sans 
doute,  en  regardant  les  deux  farines  comme  égales  en 
qualité. 

Si  les  diverses  céréales  trouvaient  dans  toutes  les 
contrées  un  débouché  également  facile,  elles  obtien- 
draient nécessairement  des  valeurs  relatives,  qui  pren- 
draient leur  expression  soit  en  iiuméraire,  soit  en  une 
céréale  normale  donnée.  On  a  reconnu  l'inconstance  de 
l'appréciation  en  argent ,  et  on  a  adopté  comme  normale 
celle  par  comparaison  avec  une  autre  céréale,  comme 
plus  fixe,  quoique  ne  valant  que  pour  une  contrée: 
ainsi,  par  exemple,  le  prix  du  seigle,  généralement 


DB  SA   CULTURE   BT   DE  SES  PRODUITS.  2li 

adoplé  comme  base  normale  dans  le  nord  de  l'Alle- 
magne ,  ne  se  trouve  ni  en  France ,  ni  en  Angleterre , 
dans  on  rapport  même  approximativement  exact  avec  sa 
véritable  valeur;  par  conséquent  aussi,  il  ne  se  trouve 
pas  non  plus  en  rapport  avec  la  valeur  extérieure  des 
autres  céréales,  et  cependant  c'est  cette  valeur  exté- 
rieure, cette  valeur. représentative  en  numéraire,  qui 
est  décisive  dans  tous  les  cas  pour  le  producteur  partout 
et  toujours,  là  où  il  peut  arriver  avec  une  partie  de  ses 
produits  sur  un  marché  quelconque.  Ainsi,  dans  le 
Wurtemberg,  on  aurait  peine  à  obtenir,  pour  un 
scheffel  de  froment ,  le  prix  qu'on  obtiendrait  pour  ua 
scbeflel  d'épeautre;  dans  les  Pays-Bas,  au  contraire» 
on  aurait  de  la  peine  à  obtenir  pour  douze  scheffels 
d'épeautre  la  valeur  de  cinq  scheffels  de  froment,  bien 
que,  comme  nous  Ta  vous  déjà  vu,  douze  scheffels 
d'épeautre  donnent  une  plus  grande  quantité  de  farine 
d'égale  qualité.  Dans  les  Pays-Bas ,  on  obtient  en 
édiange  deux  scheffels  d'épeautre  contre  un  gcheffel 
de  seigle;  dans  le  Wurtemberg,  on  n'en  obtient  guère 
qa'uD  schelEBl  deux  tiers. 

En  rapportant  quelques  données  sur  le  prix  et  la 
valeur  relative  del'épeautre,  il  est  donc  bien  entendu 
qu'elles  ne  peuvent  se  rapporter  qu'au  Wurtemberg  ou 
à  quelques  Etats  voisins,  et  ne  doivent  servir  directe- 
ment, ou  telles  qu'elles,  qu'aux  cultivateurs  de  ces 
contrées.  Sous  le  bénéfice  de  cette  observation ,  je  donne 
ici  une  table  des  prix  des  céréales  dans  le  Wurtemberg, 
de  1766  à  i8i5,  d'après  les  annales  de  Varnbuhler,  qui 
pourra  servir  à  nos  cultivateurs  pour  établir  la  propor- 
tion de  leurs  cultures,  suivant  la  faveur  de  prix  de 
telle  denrée  relativement  à  telle  autre. 


DB   l'ApBADTBK  , 


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DB  6 A  CULTUBB  JST  AB   SBS  PRODUITS.  ai 5 

Ainsi  se  trooyement  à  peu  près  égaax  en  valeur  : 

611  schefltels  de  seigle. 

818      id.      d*orge. 
1,000      id.      d'épeantre. 
1,S90     id.     d*avoine. 

Eo  d^aatres  lermes ,  le  rapport  de  valeur  vénale  serait  : 

Pour  un  scbeffel  de  leiglc.  r=  IT 

id,           d'orge.  =  18 

id.          d'épeaatre.  r=  10 

id.           d*avoine.  8 

Je  rappelle  encore  toutefois  que  ces  rapports  ne 
doivent  être  regardés  que  comme  temporaires  et  locaux , 
lorsque  nous  les  employons  pour  établir  une  compa- 
raison avec  les  rapports  que  nous  avons  énoncés  dans 
le  chapitre  consacré  au  froment. 

En  ajoutant  cet  élément  de  comparaison  ,  nous  trou- 
vons le  rapport  suivant  : 

Seigle.  =  17     . 

Orge.  =  11^4 

Ëpeaulre.  r=   8.50 

Avoine.  ir:^   8,85 

Froment.  =:  as.oe 

Avanw^fis  H  propriétés  de  la  ctdture  de  l'épeautre. 

Si  nous  réunissons  tous  les  avantages  et  toutes  les 
propriétés  de  Tépeautre  pour  les  comparer  à  ceux  du 
froment ,  il  en  résultera ,  après  avoir  écarté  quelques 
idées  erronées  ,  légèrement  admises  ou  copiées  par 
des  écrivains  sans  expérience  propre  de  la  culture  de 
l'épeautre  : 


2l6  DB   L*ÉPEAUTRB  , 

1 .  Queirépeautre  semé  sur  un  mauvais  terrain ,  ou 
sur  un  sol  tout-i-fait  épuisé,  ne  peut  venir  que  très-mal; 
qu*il  s^accommode  cependant  d'un  sol  un  peu  trop  léger 
ou  trop  sec  pour  le  froment,  mais  qu'il  ne  réussit  bien 
parfaitement  que  sur  une  véritable  terre  à  blé. 

2.  Qu'il  exige  les  mêmes  préparations  du  sol  que  le 
froment  et  quil  supporte  mieux  la  fumure  tardive  et  la 
fumure  par-dessus. 

3.  Qu'il  se  contente  d'une  proportion  moins  forte  d'en- 
grais, et  qu'il  exige  moins  que  le  froment  la  présence 
de  vieille  force  dans  le  sol. 

4«  Qu'il  est  beaucoup  plus  accommodant  relativement 
à  sa  place  dans  l'assolement,  et  surtout  qu^il  se  succède 
plus  facilement  à  lui-même  que  le  froment ,  et  cela,  sans 
doute»  parce  qu'il  épuise  moins  le  sol. 

5.  Qu'il  est  beaucoup  moins  sujet  aux  maladies,  nom* 
mément  au  charbon. 

6.  Qu^il  souffre  moins  de  la  voracité  des  oiseaux  après 
la  semaille. 

7.  Qu'il  n'est  pas  moins  que  le  froment  exposé  au 
versage  et  au  bris  des  épis,  et  que,  par  conséquent, 
il  ne  court  pas  moins  de  chances  de  pertes  que  le 
froment. 

8.  Que  l'humidité  n'est  pas  moins  nuisible  à  l'épeautre 
coupé  qu'au  froment ,  mais  qu'il  supporte  mieux  d'être 
lié  et  engrangé  immédiatement  après  la  coupe. 

9.  Qu'il  est  plus  facile  à  battre,  qu'il  tient  plus  de 
place  sur  les  greniers,  mais  aussi  qu'il  s'y  conserve 
mieux  que  le  froment. 

10.  Que  L'épeautre  est ,  à  bien  peu  dechose  près,  l'égal 
du  froment,  sous  le  rapport  du  rendement  eu  farine. 


DE  SA  CULTURE  ET  DE  SES  PRODUITS.      2x7 

M.  Que  répeaiitre  fournit  une  farine  plus  fine  que  le 
froment  j  mais  cette  farine  fait  un  pain  plus  rude  et  qui 
ne  se  maintient  pas  aussi  long-temps  frais. 

12  Que  la  paille  d'épeautre  est  un  peu  plus  raide  que 
celle  du  froment  ;  mais  qu'elle  n*est  pas  moins  un  excel- 
lent fourrage  coupé  pour  les  chevaux  et  une  très-bonne 
paille  longue  pour  les  bétes  à  cornes. 

De  ce  qui  précède  on  voit  ressortir  quels  grands 
avantages  sont  attachés  h  la  culture  de  Tépeautre  et 
combien  les  cultivateurs  de  la  Souabe  ont  raison  de  s  y 
tenir;  et,  si  cette  culture  n'est  pas  à  conseiller  avec 
plus  d'insistance  à  toutes  les  localités  dont  le  climat  lui 
est  favorable,  cela  tient  bien  plus  à  l'absence  des  dis- 
positions nécessaires  dans  les  moulins  existants^u'à  la 
valeur  propre  et  réelle  de  cette  précieuse  céréale. 


LE  SÉSAME 

GONSIDfiRË  SOUS  LES  POINTS  DE  TUE 
MARITIME ,  œMMERCIAL  ,  AGR1C0LE|  ET  INDUSTRIEL  ; 


PAR 


m.  LE  T^.  DE  ROMAIVET , 

Membre  du  Conseil  général  de  Tagrlcullure. 


Quoique  la  question  relative  ans  droits  dMmportatlon  du  sésame 
soit  Jugée  par  les  deux  Chambres,  nous  reproduisons  les  considéra- 
tions suifantet  de  M*  le  T**.  de  Remanet,  qui  noua  ont  parti  répondre 
▼ictorleasement  à  des  obJecUons  qui  ont  été  fhites  bien  des  fois  et  le 
aoot  encore  fonvent  :  nous  pensons  que  cet  article  qai  se  recommande 
par  la  brièveté  et  la  clarté  xn  la  avec  intérêt  par  les  membres  de 
rAssodatlon.  ("^ote  de  M,  de  Caumoni.J 


L'importation  de  la  graine  de  sésame  semble  intéresser 
à  la  fois  les  quatre  grandes  sources  de  la  richesse  natio- 
nale, la  navigation,  le  commerce,  Tagriculture  et 
l'industrie,  et  comme  toutes  ont  des  droits  égaux  à  la 
sollicitude  du  gouvernement  et  des  Chambres,  il  importe 
d'examiner  également  la  question  sous  les  points  de  vue 
maritime,  commercial,  agricole  et  industriel  (i). 

(1^  Je  pourrais  la  traiter  aussi  sous  le  point  de  vce  des  intérêts  du 
fisc,  qui  viendraient  encore  appuyer  mes  conclusions ,  mais  dans  la 
diKussIon  qui  a  eu  lieu  devant  la  Chambre  des  Députés,  cela  a  été 
parfaitement  démontré,  et  compris,  Je  crois ,  par  tout  le  monde. 


AUroniT  DB  VUE  AOMCOLE  ET  COMMERCIAL.      219 

Au  FOUIT  DE  VUE  MABiTiMB  qui ,  en  ce  moment ,  est 
à  mes  jeox  le  plus  important ,  les  adversaires  du  droit  de 
10  fr.  par  loo  kiiog.  voté  par  la  chambre  des  députés  , 
•ni  dit  :  Le  transport  de  la  graine  de  sésame  donnait  à 
notre  navigation  un  fret  coasidérable»  et  cette  denrée 
aeule  la  soutenait  dans  la  Méditerranée.  Cela  est  com- 
plètement inexact;  voici  à  cet  égard  quels  spnt  les  faits  : 
Le  dernier  tableau  du  commerce  de  la  France,  publié 
par  Tadministration  des  Douanes,  est  celui  de  i84S. 
Pendant  cette  année  i843 ,  qui  a  vu  entrer  en  France  la 
plus  grande  quantité  de  sésame ,  c'est-à-dire  17  millions 
de  kilogrammes,  la  marine  étrangère  en  a  transporté  12 
millions  y  et  la  marine  française  seulement  5  millions; 
donc  c'était  la  marine  étrangère  qui  était  surtout  intéres- 
flée  dans  cette  question.  Bien  plus,  en  1841  ;  époque  è 
laquelle  l'importation  du  sésame  ne  s'élevait  qu'à  un 
nBUon  de  kilog.  »  le  mouvement  du  port  d'Alexandrie, 
oùaeebarge  la  plus  grande  partie  de  cette  graine,  a 
donné  (d'aprèa  les  doeamenta  officiels  publiés  par  le  mi- 
■islère  du  commerce»  n^.  116  da  1844)  loa  résultats 
sMirenta: 

1841  uAvires  français  entrés  ou  sortis.  .  129 

Id.  navires  autrichiens 83 

Id.  navires  anglais.  .  •  .  •  .  2^5 
Dans  l'année  1844  <^«  comme  chacun  le  sait,  l'impor- 
tation du  sésame  ^n  France  a  atteint  son  maximum ,  le 
mouvement  du  port  d'Alexandrie  a  présenté  (d'après  le 
tableau  inséré  dans  la  Presse  du  14  février  dernier)  le 
résultat  qui  suit  : 

1844  navires  français  entrés  ou  sortis.      94 

Id.  navires  autrichiens 3o2 

Id.  navires  anglais 438 


220  LB   SÉSAME, 

Donc,  l'importaHon  du  sésame  en  France  a  contribué 
à  ce  résultat  ;  tripler  en  trois  ans  la  navigation  autri- 
chienne dans  la  Méditerranée  et  doubler  la  narigation 
anglaise,  tandis  qu'elle  n*a  pas  empêché  la  navigation 
française  de  tomber ,  pendant  cette  même  période ,  de 
129  à  94.  Il  n*est  donc  pas  vrai  que  le  transport  de 
la  graine  de  sésame  ait  soutenu  notre  navigation  dans  la 
Méditerranée:  donc,  encore  une  fois,  c*est  la  marine 
étrangère  qui  a  été  jusqu'à  ce  jour  intéressée  dans  la 
question  du  sésame ,  tandis  qu'avant  l'apparition  de  cette 
graine  c'était  notre  propre  pavillon  qui  transportait  i 
Marseille  les  graines  oléagineuses  de  nos  provinces  du 
nord  ,  attendu  que  la  navigation  de  cabotage  nous  ap- 
partient exclusivement.  liC  sésame  qui  donne  plus  de 
fret  au  pavillon  étranger  qu'au  nétre ,  étant  venu  se 
substituer  sur  le  marché  de  Marseille  à  une  denrée  dont 
le  transport  était  exclusivement  réservé  è  notre  pa- 
villon j  n*est-il  pas  évident  que,  jusqu*ici ,  la  navigation 
française ,  au  lieu  de  gagner  à  l'importation  du  sésame 
a  perdu  d'autant  plus  au  contraire  qu'il  en  est  entré 
davantage.  La  protection  nouvelle  et  fort  considérable 
que  la  Chambre  des  Députés  vient,  par  la  même  loi , 
d'accorder  à  notre  pavillon ,  doit  nécessairement  mo- 
difier cet  état  de  choses.  J'admets  donc  que  cette  pro- 
tection atteigne  complètement  son  but ,  et  qu'à  partir 
du  jour  de  l'application  de  la  loi  nouvelle ,  la  marine 
étrangère  ne  nous  apporte  plus  une  seule  tonne  de  sésame, 
notre  marine  aura-t-elle  plus  de  fret  qu'elle  n'en  avait 
avant  l'apparition  de  cette  graine  7  non  sans  doute  :  les 
quantités  de  sésame  qui  entreront  A  Marseille  rempla* 
ceront  toujours   des   quantités   semblables   de  graines 


AU  POINT  DE   YUB  AGBICOLB  ET  COMMERCIAL.      221 

^neuses  indigènes  qui ,  Tenant  par  le  cabotage , 
sont  exclusifement  réservées  à  notre  pavillon.  Donc  y 
en  admettant  pour  Favenir  les  circonstances  les  plus  fa- 
▼ornbles  qu'on  puisse  espérer  ,  la  marine  française  est 
sasu  intérêt  dans,  la  question  du  tarif  sur  la  graine  de  se- 


Au  POINT  DE  TUE  COMMEBCUL  on  a  dit  :  qu'en  dimi- 
nuant la  fabricalion  des  savons  à  Marseille  j  la  France 
perdrait  un  objet  d'échange  important ,  surtout  dans  le 
bassin  de  la  Méditerranée.  J'espère  démontrer  plus  bas, 
en  traitant  la  question  au  point  de  vue  industriel ,  que 
la  fabrication  des  savons  ne  sera  nullement  diminuée 
par  l'adoption  du  droit  de  lo  francs;  mais  il  y  a  dans 
dans  cette  assertion  une  erreur  de  fait  qu'il  importe  de 
rectifier.  La  France  ne  fournit  de  savon,  du  moins  dans 
des  proportions  un  peu  importantes ,  à  aucun  des  Étals 
que  baigne  la  Méditerranée  ;  le  tableau  du  commerce 
de  la  France  ,  publié  par  l'administration  des  douanes  ^ 
prouve  que  la  Turquie  et  l'Egypte  ,  qui  nous  vendent 
le  sésame  y  nous  prennent  è  peine  chacune  une  tonne 
de  savon  ;  et,  à  l'exception  d'un  million  de  kilog»  environ 
que  nous  fournissons  à  la  Suisse  ,  le  savon  que  fabrique 
Marseille  est  presqu'exclusivement  destiné  au  vaste  mar- 
ché de  la  France  et  de  ses  colonies  ;  donc  le  savon  n'est 
pas  pour  notre  commerce  un  objet  d'échange  maritime , 
sortent  dans  le  bassin  de  la  Méditerranée. 

Dira-t-on  que  le  pacha  d'Egypte ,  ne  pouvant  plus 
nous  vendre  ses  graines  de  sésame  ,  les  livrera  à  l'An- 
gleterre ?  Mais  nos  tarifs  ne  peuvent  rien  à  cela  ;  l'An- 
gleterre  a  supprimé ,  par  des  motifs  extrêmement  sages 


et  qui  tiennent  4  Tinsaffisance  bien  connue  de  ésl  pro* 
duclton  en  céréales ,  toote  espèce  de  droit  sur  Fimpor- 
tatîon  des  graines  oléagineuses.  Notre  ancien  droit  de  3 
francs ,  s'il  était  maintenu ,  suffirait  donc  pour  bvoriser 
le  transport  du  sésame  en  Angleterre  ; .  et  si  cette  con- 
trée n'en  prend  pas  plus  que  nous ,  c'est  que  cela  ne 
convient  pas  à  ses  manufactures  de  savon  ;  le  chiffre  de 
notre  tarif,  quel  qu'il  soit ,  ne  peut  avoir  à  cet  égard 
aucun  effet  :  le  commerce  est  dame  aussi  sans  intérk  réd 
dans  cette  question. 

Au  POINT  DB  TUE  AGRicoiB ,  la  culluro  dcs  grainos 
oléagineuses  n'est  pas  confinée,  comme  on  Ta  prétendu, 
dans  quelques  contrées  privilégiées  ;  cette  cullure  s'étend 
sur  soixante  de  nos  départements  ;  et  partout  oà  la  fer- 
tilité du  sol ,  naturelle  ou  artificielle  ,  lui  permet  de 
pénétrer  ,  elle  porte  avec  elle  la  richesse ,  parce  que 
ces  graines  donnant ,  à  ceux  qui  peuvent  les  culthrer  , 
un  prix  convenablement  rémunérateur  ,  les  encouragent 
A  fumer  grassement  leurs  terres.  Des  théoriciens  obI 
prétendu  qu'on  ne  devait  pas  chercher  A  propager  la 
culture  des  graines  oléagineuses ,  parce  que  ne  four- 
nissant pas  de  paille  ,  elles  ne  rendent  rien  à  la  terre , 
et  qoe  ces  graines  devaient  être  considérées  comme  ré- 
coltes épuisantes.  Si  elles  ne  rendent  pas  à  la  terre  en 
paille  ,  elles  lui  rendent  en  tourteaux  ;  d'ailleurs  ,  ces 
raisonnements  sont  des  abstractions  qui  n'ont  aucune 
valeur  en  économie  rurale  et  qui  tombent  devant  les 
faits.  Si  cette  culture  rend  au  cultivateur ,  elle  rend  par 
cela  même  à  la  terre ,  car  plus  le  cultivateur  est  riche  , 
mieux  il  cultive;  et ,  en  effet ,  on  ne  peut  pas  nier  que 


AU  POINT  DB  T0B  COMMBECIAL   ET  AGBICOLE.      3^3 

l'enflemble  des  procédés  de  culture  n'ait  été  amélioré 
partout  oà  les  graines  oléagineuses  ont  pu  entrer  dans 
l'assoleaient.  SI  elles  se  substituent  aux  céréales  une 
année  sur  quatre  ou  sur  cinq  dans  les  terrains  les  plus 
fiertiles ,  comme  une  portion  considérable  de  nos  terres 
labourables  est  encore  incuilB  y  et  que  ,  d'autre  part , 
l'usage  de  la  jachère  est  loin  d'être  généralement  sup^ 
primé ,  ainsi  que  chacun  le  sait ,  les  bénéfices  obtenus 
sur  lo  hectares  cultivés  en  grainesoléagineusespermettent 
au  cultivateur  d'enlever ,  soit  à  la  jachère ,  soit  aux 
terres  vaines  et  vagues,  lo  hectares  au  moins  pour 
cultiver  des  céréales  ou  des  plantes  fourragères;  en  sorte 
que  chez  nous  la  culture  des  céréales  ne  peut  qu'y  ga-* 
gner ,  et  les  faits  patents  sont  encore  là  pour  justifier 
ce  que  j'avance*  11  y  a  plus  ,  toute  culture  largement 
rémunératrice  entrant  dans  un  assolement ,  lend  A  faire 
diminuer  le  prix  du  produit  des  autres  cultures  qui  font 
partie  du  même  système  d'assolements  ;  si  donc  la  rota^ 
tion  se  compose  de  colzayODoine,  trèfle  et  blé,\e&  bénéfices 
que  le  cultivateur  obtiendra  de  sa  récolte  de  colza 
tendront ,  grAce  à  la  concurrence  locale  ,  à  faire  baisser 
le  prix  de  l'avoine  et  du  blé.  Si  ^  eomme  cela  arrive  lo 
plus  souvent  »  le  colza  exclut  le  blé  t  et  si  la  rotation 
adoptée  se  compose  ainsi  i  fourrages-racines  ,  orge  au 
avoine  ,  trèfle  ei  eotza,  l'abondance  des  fourrages  amène 
dans  la  ferme  l'augmentation  du  bétail  et  tourne  ainsi 
au  profit  de  la  culture  en  général. 

En  Angleterre  ,  la  situation  des  choses  est  toute  dif-^ 
férente  ;  il  est  reconnu  que  cette  contrée  ne  prodnit  pas 
assez  de  blé  pour  la  subsistance  de  ses  habitants.  Si 
donc ,  dans  l'intérêt  de  sa  défense  en  temps  de  guerre  , 


et  pour  encourager  chez  elle  la  culture  des  céréales  , 
TAngleterre  se  résigne  à  conserver  la  taxe  exorbitante 
sur  les  grains  étrangers  qui  fait  payer  le  pain  si  cher  à 
sa  population  indigente,  il  ne  faut  pas  qu'die  encourage 
en  même-temps  cbez  elle  la  culture  des  graines  oléa- 
gineuses. Elle  n*a  pas  comme  nous  des  millions  d'hec- 
tares  de  terres  incultes  sur  lesquelles  peuvent  s'étendre 
les  céréales  lorsque  des  cultures  plus  productives  viennent 
les  remplacer.  Chez  elle  ,  chaque  hectare  consacré  pen- 
dant une  seule  année  aux  graines  oléagineuses  est  ri- 
goureusement enlevé  pendant  cette  même  année  aux 
céréales  ;  donc  son  gouvernement  a  été  sage  et  consé- 
quent avec  lui-même  ,  lorsque,  par  une  mesure  récente , 
il  a  affranchi  ces  graines  de  tout  droit  d'importation. 

On  a  dit  encore  que  notre  agriculture  perdrait  les 
tourteaux  de  sésame  ;  tant  mieux  cent  fois ,  si  elle  gagne 
en  échange  des  tourteaux  de  lin  ou  de  colza ,  et  il  faut , 
de  toute  nécessité ,  qu'elle  recueille  les  uns  ou  les  autres , 
comme  je  vais  le  démontrer  plus  bas  en  traitant  la  ques- 
tion au  point  de  vue  industriel.  A  ce  sujet  d'autres  théo- 
riciens ont  prétendu  que  les  tourteaux  de  sésame  étaient 
égaux  en  qualité  et  même  préférables  aux  tourteaux 
d'cnllette  et  de  colza.  Je  pourrais  leur  répondre  par  des 
dissertations  chimiques ,  et  bien  mieux  que  cela  ,  par 
les  expériences  que  j'ai  faites  nioi<même  sur  des  bêtes 
à  laine ,  mais  à  quoi  bon  ?  le  prix  du  marché  n'est-il  pas 
là  pour  détruire  tous  leurs  raisonnements  <  qu'ils  ouvrent 
le'  premier  tableau  venu  du  prix  des  denrées  sur  nos 
différentes  places  ,  et  ils  trouveront  les  tourteaux  dos 
graines  étrangères  d'arachide  et  de  sésame  à  lo  et  ii 
francs ,  et  les  tourteaux  des  graines  indigènes  d'œillette , 


AC  POIIVT  DE  YUB  AGRICOLE   ET  COMMERCIAL.       225 

de  colza  et  de  lin  ,  à  i4  fr.  5o  c. ,  i5  fr.  et  i8  fr.  led 
loo  kil.  Comparons  maintenant,  sous  le  rapport  delà 
quantité ,  le  rendement  de  ces  diverses  graines  en  tonr- 
teaax.  Pour  faire  loo  kil.  d'huile  ,  il  faut  : 

200  kiL  de  sésame , 

280  kil.  soit  de  colza ,  soit  d'œillette  , 

333  kil.  de  lin. 
Cela  n'est  pas  contesté  ,   donc  la  confection  de  loo 
kil.    d'huile  de  lin  ,  donne  à  l'agriculture  23o  kil.  de 
toarteanx  contenant  des  substances  nutritives  pour  une 
ralenr  de  4^  fr.  (au  prix  actuel  de  i8  fr.  les  tookil.). 
I^  confection  de  loo  kil.  d'huile  d'œillette  ou  de  colza 
donne  i  l'agriculture  1 80  kil.  de  tourteaux  contenant  des 
substances  nutritives  pour  une  valeur  de  27  fr.  (au  prix 
de  iSfr.  les  100  kil.) ,  tandis  que  la  confection  de  100 
kil.  d'huile  de  sésame  ne  donne  à  l'agriculture  que  100 
kil.  de  tourteaux  contenant  des  mêmes  substances  pour 
une  valeur  de  x  1  fr. ,  prix  le  plus  élevé  que  les  tourteaux 
de  sésame  atteignent  habituellement.  Ainsi ,  le  résultat 
réel,  pour  l'agriculture,  de  la  confection  de  100  kil. 
d*hnile  de  sésame,  est  au  résultat  de  100  kil.  d'huile d'ceiU 
lelte  ou  de  colza ,  comme  1 1  sont  à  27  ;  au  résultat  de 
100  kil.  d'huile  de  lin  ,  comme  11  sont  à  4^-  ^  main- 
tenant  on  déduit  des  27  fr.  de  valeur  réelle  du  tourteau 
de  colza  ,  ou  des  42  fr.  de  valeur  du  tourteau  de  lin 
que  le  sésame  nous  fait  perdre  ,  les   11  fr.  de  valeur 
qu*il  nous  donne  en  échange  ,  on  trouvera  cette  con* 
séquence  positive  :  chaque  quantité  de  200  kil.  de  graines 
de  sésame  qtti  entre  en  France  et  qui  se  substitue  aux  graines 
indigènes  ,  enlève  rigoureusement  à  notre  agriculture ,  soit 
pour  1 6  fr. ,  soit  pour  SI  /r.  de  substance  nutritive  également 

i4 


2a6  LE   SÉSAME, 

propre  à  fumer  directement  Les  terres  ou  à  nourrir  le  bétail 
quiproduit  le  fumier.  Voilà ,  sous  le  rapport  des  engrais  y 
le  résultat  incontestable  de  Timportalion  du  sésame. 

Au  POINT  DE  VUE  INDUSTRIEL ,  je  no  répéterai  pas  les 
calculs  de  M.  Darblaj  et  autres  agriculteurs  sur  les  prix 
de  revient  ;  ils  ont  suffisamment  démontré  qu*il  s*en 
fallait  de  beaucoup  que  la  protection  accordée  par  le  tarif 
de  lo  francs  f&t  rigoureusement  égale  à  la  différence  des 
prix  de  revient ,  si  Ton  considère ,  d'une  part ,  le  ren- 
dement du  sésame  en  huile,  et  le  prix  que  vaut  la  graine 
sur  les  marchés  d'où  elle  nous  vient ,   d'autre  part ,  les 
avantages  que  cettecultureoffre  au  cultivateur dcrOrient. 
Ces  avantages  sont  tels  ,  en  effet ,  qu'en   deux  ans  le 
sésame  a  réduit  de  plus  de  moitié  la  culture  du  coton 
en  Egypte  et  en  Turquie ,  d'où  il  résulte  que  ,  malgré 
le  tarif  de  lo  fr.  ,  le  sésame  continuera  certainement  à 
se  présenter  sur  le  marché  de  Marseille  ;  seulement  il  y 
trouvera  une  concurrence  sérieuse  de  la   part  de  nos 
graines  indigènes,  tandis  que  si  le  droit  était  abaissé  , 
le  sésame  conserverait  le  monopole  dont  il  jouit  depuis 
deux  ans.  Cela  a  été  parfaitement  établi ,  je  n*en  dirai 
donc  pas  davantage  à  ce  sujet  ;  mais  j'eiaminerai  si  la 
fabrication  des  savons  a  réalisé  des  progrès  sous  le  rap- 
port de  la  qualité  depuis  la  grande  importation  du  sé« 
same.  S'il  faut  en  croire  les  feuilles  commerciales  pu- 
bliées dans  les  diverses  parties  de  la  France  ,  et  notam- 
ment à  Nantes  ,  la  substitution  de  l'huile  de  sésame  à 
celle  d'œillette  dans  la  fabrication  a  eu  pour  effet  de 
rendre  le  savon  plus  mou  ;  la  coupe  en  est ,  dit-on,  motit^ 
nette ,  le  transport  et  la  conservation  moins  faciles.  Je  ne 


AV  POINT  DE   VUE  AGRICOLE   ET  COMMEKCIAL.       227 

présente  nullement  ces  assertions  comme  exactes;  à 
Dieu  ne  plaise  que  je  veuille  porter  atteinte  à  la  répu- 
tation d'un  seul  produit  de  l'industrie  nationale  ;  mais 
du  moins  est-il  certain  qu'aucune  amélioration  n^a  été 
signalée  dans  la  fabrication  depuis  que  le  sésame  s'est 
substitué  aux  graines  indigènes,  et  personne,  soit  parmi 
les  membres  du  jury  central  pour  la  dernière  exposition 
de  l'industrie  ,  soit  parmi  les  fabricants  de  savons  eux- 
mêmes,  n'osera  affirmer  publiquement  le  contraire. 

On  a  dit ,  dans  la  discussion  qui  a  eu  lieu  à  la  Chambre 
des  Députés  :  Si  le  sésame  ,  qui  joue  maintenant ,  à  tort 
on  à  raison  ,  un  rôle  important  dans  la  fabrication  des 
savons  ,  est  frappé  d'un  droit  si  lourd  à  son  entrée  chez 
nous  9  rindustrie  se  transportera  hors  de  France ,  et 
▼ons  anrez  porté  une  grave  atteinte  au  travail  national. 
Il  y  a  ici  une  erreur  qu'il  importe  de  rectifier.  Le  savon 
n'est  pas  pour  nous,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut ,  un 
objet  sérieux  d'exportation.  La  plupart  des  nations  de 
l'Europe  repoussent  nos  savons  par  la  prohibition  ou  des 
droits  prohibitifs  ,  et  se  suffisent  à  elles-mêmes  sons  ce 
rapport.  Le  produit  des  savonneries  de  Marseille  est  donc 
consommé  par  la  France  et  ses  colonies.  Or  ,  comme 
rien  ne  tend  à  diminuer  chez  nous  la  consommation ,  si 
la  fabrication  des  savons  ou  même  seulement  la  con- 
version des  graines  oléagineuses  en  huile  se  transportait 
ailleurs  »  il  faudrait  nécessairement  que  leurs  produits 
rentrassent  en  France  sous  forme  de  savon  ou  sous 
forme  d'huile.  Sous  forme  de  savon  ,  cela  est  impos- 
sible, puisqu'il  y  a  prohibition;  sous  forme  d'huile, 
le  sésame  trouverait  nos  droits  protecteurs  de  33  francs 
par    loo    kilogrammes;   or  ,   son   rendement  en    huile 


2a8  LE   SÉSAME, 

étant  de  5o  p.  too  ,  le  droit  nouveau  de  ii  fr.  (décime 
compris] ,  par  100 kilogrammes  quand  il  arrive  en  grain, 
ne  le  frappe  dans  ce  cas  que  de  22  fr.  par  100  kilo- 
grammes de  Thuile  qu'il  contient  (f  ).  Il  aura  donc  tou- 
jours un  intérêt  manifeste  à  se  présenter  à  noire  frontière 
sous  forme  de  graine  comme  par  le  passé.  Et  pourquoi , 
d'ailleurs  ,  cesserait-il  de  s'y  ^  présenter  7  Le  pacha 
d'Egypte  perçoit,  en  ce  moment,  sur  la  graine  de  sésame 
un  droit  de  sortie  de  12  p.  too  ad  valorem  ,  ce  qui ,  au 
)[»rix  actuel  de  la  graine  (2) ,  équivaut  à  peu  près  i  6  fr. 
par  100  kilogrammes;  ce  droit ,  réuni  à  notre  taxe  dMm- 
portation  de  3  fr.  3o  cent.,  élève  à  9  fr.  3o  cent,  le 
droit  total  que  supporte  aujourd*hui  la  graine  de  sésame 
entrant  en  France.  Le  pacha,  qui  a  besoin  d'écouler  ses 
denrées,  pourrait,  sans  doute,  faire  ce  que  vient  de 
faire  le  gouvernement  anglais  pour  faciliter  le  placement 
des  houilles  anglaises  sur  le  marché  français  \  il  pourrait 
supprimer  son  droit  de  sortie ,  et  alors  la  graine  de 
sésame  ,  qui  paye  en  ce  moment  9  fr.  3o  cent,  de  droits» 
aurait  seulement  à  supporter  notre  nouvelle  taxe  de  1 1 
francs,  décime  compris.  La  différence  serait  donc  seu- 
lement de  I  fr.  70  cent.  ,  et  il  est  évident  que  cette  sur- 
charge de  I  fr.  70  cent,  serait  insensible.  Mais  si  les  né- 
cessités du  budget  ou  d'autres  causes  ne  permettent  pas 
au  pacha  de  supprimer  son  droit  actuel  de  sortie,  le 
produit  de  la  culture  du  sésame  comparé  ,  d'après  les 
cours  du  marché  d'Alexandrie  ,  au  produit  de  la  culture 

(1)  Je  ne  liens  pas  compte  des  frais  de  trituration  qni  sont  large- 
ment  compensés  par  le  prii  des  lourteaui  que  Tend  le  trltaraleur. 

(S)  La  graine  de  sésame  est  cotée  en  ce  moment  de  50  à  5t  fr.  las 
iOO  kilog. 


AU  POnfr  DE  TUE  AGRICOLE  ET  COKHEBCIAL.      2^9 

des  céréales  et  autres  denrées  est  si  avantageux  pour  le 
cultivateur  égyptien  ,  que  cette  graine  p^ut  facilement , 
comme  je  l'ai  dit  plus  haut ,  supporter  notre  nouveau 
droit  et  continuer  à  alimenter  les  savonneries  de  Mar- 
seille ,  concurremment  avec  nos  graines  indigènes.  Le 
pacha  ou  les  Egyptiens  y  perdront  un  revenu  ,  cela  est 
évident;  mais  ce  revenu  ,  c'est  la  France ,  c'est  notre 
administration  des  douanes  qui  le  recueillera  tout  entier. 
Si ,  au  contraire  ,  ces  calculs  n'étaient  pas  justes  y  si 
la  taxe  de  lo  francs ,  votée  par  la  Chambre  des  Députés, 
pouvait  contribuer  &  diminuer  en  Egypte  et  en  Turquie 
la  culture  du  sésame  au  profit  de  la  culture  du  coton  »  que 
le  sésame  tend  ,  en  ce  moment ,  à  expulser  entièrement 
de  ces  contrées  ,  l'avantage  serait  plus  grand  encore  pour 
nous  ;  car  les  cotons  des  États-Unis  ,  qui  font  aujourd'hui, 
gr&ce  au  traité  de  1822  ,  des  conditions  si  dures  à  notre 
navigation ,  pourraient  trouver  dans  l'Orient  une  con- 
currence plus  sérieuse 9  et  cela  rendrait  moins  difficiles 
pour  nous  des  modifications  au  traité  de  1822. 

En  résuhé  ,  le  débat  n'existe  réellement  qu'entre  l'In- 
dustrie savonnière  et  l'industrie  agricole.  On  a  voulu 
intéresser  dans  la  question  la  navigation  et  le  commerce  ; 
mais  la  navigation  qui  y  avant  l'adoption  du  droit  diffé- 
rentiel de  4  fi**  ^^^^  P^  Is  Chambre  des  Députés  pour 
protéger  notre  pavillon ,  perdait  en  fret  presque  autant 
de  tonnes  de  graines  indigènes  qu'il  entrait  en  France 
de  tonnes  de  sésame  ,  est  désintéressée  depuis  qu'un 
droit  fortement  protecteur  lui  assure  pour  l'avenir  le 
transport  du  sésame  »  de  même  que  la  réserve  générale 
du  cabotage  lui  assure  le  transport  des  graines  indigènes 
venant  de  nos  ports  de  mer.  / 


23o  LE    SÉSAME, 

Quanl  au  commerce  ,  le  savon  n*est  pas  pour  nous  un 
objet  d'échange  maritime ,  puisqu'à  l'exception  de  la 
Suisse  ,  nous  n*en  fournissons  pas  à  Fétranger  de  quan- 
tités appréciables  ;  puisque  l'Egypte  et  la  Turquie  réu- 
nies nous  en  prennent  environ  deux  tonnes  en  échange 
des  dix-sept  mille  tonnes  de  sésame  qu'elles  nous  four- 
nissent. D'autre  part ,  l'élévation  de  notre  tarif  ne  peut 
avoir  aucune  influence  pour  déterminer  le  pacha  à  livrer 
ses  graines  de  sésame  à  l'Angleterre ,  puisque  le  gouver- 
nement anglais  vient ,  par  des  motifs  qui  tiennent  à  sa 
position  particulière,  de  supprimer  entièrement  les  droits 
d'entrée  sur  toute  espèce  de  graines  oléagineuses.  Notre 
ancien  tarif  de  3  fr.  suffirait  pour  ameuer  le  résultat 
qu'on  semble  craindre  »  s'il  convenait  aux  fabricants  an- 
glais d'employer  le  sésame.  Le  commerce  est  donc  éga- 
lement désintéressé  en  ce  qui  concerne  le  chiffre  plus  ou 
moins  élevé  du  tarif. 

Ainsi ,  le  débat  reste  tout  entier  entre  la  fabrication 
du  savon  ,  qui  jouit  en  ce  moment  même  des  avantages 
attachés  à  la  prohibition  absolue  des  savons  étrangers  , 
et  l'agriculture  qui  n'a  et  ne  demande  aucune  prohi- 
bition ,  qui  ne  veut  pour  ses  produits  qu'une  protection 
modérée.  L'industrie  savonnière  exige  de  l'industrie 
agricole  un  sacrifice  immense,  et  elle  ne  justifie  ses  exi- 
gences ni  par  une  amélioration  dans  ses  produits  résul- 
tant de  la  substitution  du  sésame  aux  graines  indigènes  , 
ni  par  des  avantages  équivalents  qui  puissent  compenser 
pour  d'autres  sources  de  la  richesse  nationale  les  pertes 
énormes  qu'elle  veut  imposer  à  l'agriculture.  D'autre 
part,  le  chiff're  de  lo  francs  n'est,  comme  on  l'a  dé- 
montré à  la  Chambre  des  Députés  ,  que  la  représentation 


AV  POllfT  BE  TUE  AGRICOLE  ET  GOMMEBGIAI.      aSi 

insufiisante  de  la  différence  des  prix  de  revient  entre  le 
sésame  et  les  graines  indigènes  ,  et  de  la  différence  de 
leor  rendement  en  hniie.  Donc  »  lorsque  le  drort  de  lo 
francs  sera  perçu  ,  il  arrivera  ce  qui  arrive  pour  les  fils 
et  toiles  ,  pour  la  laine  ,  pour  les  bestiaux  ,  pour  la 
houille ,  pour  les  fontes  ,  enfin  pour  tous  les  produits  de 
notre  sol  qui  jouissent  d'une  protection  modérée  et  pour 
lesquels  »  par  conséquent  »  l'étranger  prend  une  large 
part  dans  Tapprovisionneraent  de  notre  marché  ;  le  sé- 
same continuera  à  s*y  présenter  ,  mais  au  lieu  d'avoir  le 
monopole  dont  il  jouit  en  ce  moment  y  il  trouvera  une 
concurrence  &  armes  à  peu  près  égalisées  ,  ce  qui  n'est 
que  la  stricte  justice.  Les  intérêts  du  contribuable  fran- 
çais seront  donc  également  ménagés  ,  soit  qu*on  le  con- 
sidère comme  producteur  »  soit  qu'on  le  considère  comme 
consommateur.  Si ,  an  contraire ,  on  abaisse  la  taxe  de 
lo  francs ,  on  laisse  le  pacha  maître  d'en  paralyser  les 
effets  ,  parce  que,  sans  parler  même  du  droit  de  sortie 
qu'il  perçoit  en  ce  moment  »  les  bénéfices  que  cette 
denrée  présente  à  la  culture  égyptienne  et  son  rendement 
en  huile  sont  tels  y  qu'elle  exclurait  encore  nos  graines 
indigènes  de  notre  propre  marché. 

Enfim ,  il  ne  s'agit  pas  ici  d'un  traité  de  commerce 
qu'on  ne  peut  rompre  qu'en  le  dénonçant  un  an  d'avance, 
il  s'agit  d'un  simple  tarif  révocable  i  volonté  :  les  Cham- 
bres peuvent  le  modifier  »  le  gouvernement  Ini-méme  a 
des  pouvoirs  suffuants  pour  l'abaisser ,  si  après  l'ex- 
périence faite ,  il  reconnaît  à  ce  '  tarif  des  inconvé- 
nients sérieux.  Toutes  les  considérations  qui  ont  une 
valeur  réelle  se  réunissent  donc  en  faveur  duj^tarif  voté 
par  la  Chambre  des  Députés. 


MÉLANGES  D'AGRICULTURE. 


K^,  Lm  arUelei  tffés  de  diliftrento  «uteun ,  qve  depuis  plusieurs 
années  noos  donnons  dans  l'Annaalre  sous  le  lilre  de  Mélanges 
d'agriculture,  ont  présenté  quelqa'inlérét  :  de  tous  côtés  noos  avons 
été  prié  de  contlnner  ces  extraits;  nous  nous  rendrons  avec  plaisir 
an  vœn  de  nos  confrères»  nous  désirons  seulement  que  l'on  veuille  bien 
nous  aider  dans  ce  cboli  d'articles  et  nons  signaler  ceni  qui  mérite- 
raient de  figurer  dans  le  chapitre  de  Mélanges  que  nons  noos  pro* 
posons  de  composer  chaque  année. 

{'J.  de  Caumoni,  rédacteur  de  V Annuaire.  J 


EMPLOI   DU  6VANO 

Une  foule  d*expériences  ont  élé  faites  sur  la  manière 
d'employer  le  guano ,  et  il  est  maintenanl  avéré  que 
cet  engrais  est  trop  puissant  pour  être  employé  seul; 
qu'il  brûle  les  semences  avec  lesquelles  il  est  en  contact 
immédiat.  £n  Angleterre,  les  cttitivateurs  les  plus  in- 
telligents mélangent  le  guano  de  la  manière  suivante  : 

Pour  fumer  un  champ  de  navets  tl'hiver  au  de  betteraves 
(  on  suppose  que  tx  champ  a  2  hectares) ,  il  faut ,  à  un  ton- 
neau ou  i,ooo  kilogrammes  de  guano,  ajouter  trente 
charretées  (  à  un  cheval  )  de  terre  sèche  ;  tirée  de  plu- 
sieurs endroits;  mais  surtout  du  champ  même  qui  doit 
être  fumé  :  on  mélange  bien  le  guano  par  un  temps  sec  ; 
le  lendemain  on  retourne  la  masse  dans  tous  les  sens  ; 
le  surlendemain  on  répand  ce  compost  également  sur  le 
champ  f  les  ouvriers  prenant  soin  d*écraser  avec  la  pelle 
toutes  les  mottes  de  guano  qui  se  présentent. 


BJMPJLOI  DU  GUAlfO.  233 

On  met,  si  cela  est  possible ,  en  réserve,  sous  un  Aon- 
^ar,  le  tiers  de  la  masse  ci-dessus ,  pour  en  saupoudrer 
les  navets  aussilAt  qu'ils  commencent  à  lever 

Le  compost  dont  on  vient  de  parler  plus  haut  étant 
étendu  dans  le  champ,  il  faut  labourer  immédiatement  » 
herser  dans  tous  les  sens ,  pendant  toute  une  journée  »  et 
semer  le  jour  suivant  et ,  si  faire  se  peut,  par  un  temps 
de  pluie. 

Pour  froment ,  avoine  ou  orge ,  à  i  ,000  kilogrammes  de 
guano  ajouter  quatre  fois  son  poids  de  terre  quelconque, 
calcaire  ou  marneuse ,  mais  sèche  ;  et  quatre  fois  son 
poids  de  vieux  fumier  d'élable  bien  consommé;  mélanger 
le  tout  quinze  jours  avant  de  s'en  servir  ;  labourer  le 
champ  ,  étendre  le  compost  uniformément  sur  ce  champ , 
à  raison  de  1 ,5oo  kilogrammes  par  hectare  ;  herser  de 
suite  profondément  (toute  l'opération  par  un  temps  sec) , 
semer  deux  ou  trois  jours  après  ;  lorsque  le  grain  sera 
levé  et  par  un  temps  de  ploie  ,  saupoudrer  le  champ  de 
ce  même  compost  mis  en  réserve  (à  rabri)  à  cet  effet: 
environ  5oo  kilogrammes  à  l'hectare. 

Pommes  de  terre:  1,000  kilogrammes  de  guano ,  3,000 
kilogrammes  de  terre  sèche ,  6,000  kilogrammes  de  fu- 
mier ;  mélanger  le  tout ,  immédiatement  avant  de  s'en 
servir;  fumer  comme  ou  le  fait  ordinairement  pour  les 
pommea  de  terre ,  et  k  raison  de  750  kilogrammes  à 
Theetare;  saupoudrer  quand  les  pommes  de  terre  seront 
levées. 

Prairies  naturelles  ou  artifidelles  t  i  ,000  kilogrammes 
de  goano,  5oo kilogrammes  déterre,  100  kilogrammes 
de  charbon  de  bois  réduit  en  poudre  ;  aussitôt  qn*on  aura 
bien  mélangé  et  bien  écrasé  les  molles  de  guano;  répan- 


234  MÉLANGES   d'aORICULTURB. 

dre  uniformément  le  compost  sur  Tberbe  par  un  temps 
pluvieux,  maïs  calme,  dans  tout  le  mois  (t avril ,  à  raison 
de  3o  ou  40  kilogrammes  par  hectare  (i). 

OBSERVATIONS  GÉNÉRALES.  —  Le  guano  so  Yond ,  i 
Liverpool ,  6  1.  st.  10  sch.  le  tonneau  de  1,000  kilo- 
grammes ;  le  fret  de  Liyerpool  au  Havre  est  de  1 2 
sch.  6  d.  ;  ainsi  le  tonneau  ,  rendu  au  Havre ,  coûtera 
7  1.  st.  2  sch.  6  d. ,  ou,   en  francs,   i85  fr.  5o  c. 

Une  expérience  faite,  en  i843  ,  sur  la  betterave,  avec 
25o  kil.  de  guano,  sur  un  étendue  de  terrain  égale  à  celle 
où,  Tannée  précédente ,  on  avait  mis  22,000  kilog.  de 
bon  fumier  d'étabie  ,  a  donné  un  produit  égal.  (Culture 
semblable  à  celle  du  navet ,  ui  suprà). 

(  y^*.  DE  BRÉzé.  Bulletin  des  séances  de  la  Société 
Royale  et  centrale  d? jtgricultare  )• 


Le  professeur  Johnston  a  fait,  en  Angleterre,  sur  le 
guano  et  d'autres  engrais  appliqués  à  diflérentes  natures 
de  récoltes,  des  expériences  dont  il  est  intéressant  de 
faire  connaître  les  résultats;  nous  allons  en  donner  quel- 
ques-unes ;  les  chiffres  suivants  se  rapportent  tons  à  des 
champs  de  40  ares  : 

Navets  db  SuAde. 

Fumier  de  cour 80,900  k.  a  produit  18»8S0  k. 

Guano 150         —  93,745 

Gendre 1,163  lit.  —  16,075 

POMIIBS   DB  TIBBB. 

Guano 900  k.  a  produit  14,510 

Os 1,535  lit.    «-  9,885 

(1)  Il  y  a  probablement  erreur  ;  c'est  300  ou  iOO  kll.  qui  doivent 
éire  donnéa  par  hectare. 


BMPLOI   DU   GUANO.  235 

OmGE. 

Guano 150  k.  a  produit  6i,960 

Sans  engrais »  —  48,455 

Atoinb. 

Guano 100  ]{.  a  produit  71,050 

Sans  engrais »  —  13»780 

Faomert. 

Guano 150  k.  a  produit  30,650 

Sans  engrais »  —  S4,360 

Ces  expériences  ont  été  faites  sur  des  sols  de  différentes 
qualités  et  dans  différentes  parties  du  royaume.  Le 
savant  professeur  fait  observer  que  des  résultats  obtenus 
semblent  indiquer  que  le  guano  serait  plus  constamment 
convenable  aux  racines  qu'aux  blés  et  aux  prairies  (i]  ;  il 
croit  aussi  que  son  action  se  prolonge  plus  d'une  année. 

Lorsque  Ton  connaît  la  composition  du  guano  ,  on  voit 
qu'il  n*est  pas  difficile  de  former  de  toutes  pièces  un 
engrais  artificiel  qui  probablement  lui  serait  peu  inférieur 
et  régalerait  peut-être  en  qualité.  C'est  ce  que  l'on  a 
fait  sur  l'indication  de  M.  Johnston  ;  et  c'est  ainsi  que  Ton 
a  contraint  les  importateurs  à  baisser  le  prix  du  guano 
naturel.  Voici  la  composition  et  le  prix  de  revient  du 
guano  artificiel: 

PolJt.  Prix. 

Os 14Sk.  70  iif,87c. 

Sulfote  d'ammoniaque.  .    <  45  30  iS  75 

Cendres 2  26  1  04 

Sel  marin 45  30  2  50 

Sulfate  de  soude 4  55  l  04 

Total.     .     .    240      11  45     20 

(1)  Le  guano  convient  mieux  aux  prairies  qu'aux  céréales , 
parce  qu'il  pousse  fortement  au  développement  des  feuilles  et 
des  liges.  D.  C. 


a36  MÉLANGES  D'aQBICULTURB  . 

qui    égalent    aoo  kilogrammes    de   guano. 

Voici  encore  une  formule  qui  est  adoptée  chez  M.  Pot- 
ter  y  Tun  des  plus  célèbres  fabricants  de  guano  artificiel  : 

Pondre  d*os aoo  parties. 

Sulfate  de  chaux.    ...  100 

Sel  marin 100 

Saiftite  de  soude.    ...  75 
Sulfate  d*ammoniaqne  dé- 
layé dans  l'urine.    .    .        ss 


soo 

(  Journal  d'Àgricnlture  pratique  ). 


QUAUTÉS  FERTILISANTES  COMPARÉES  DES  EAUX  COURANTES. 

La  puissance  fertilisante  des  eaui ,  comparée  à  la 
nature  des  sols  qu'elles  ont  parcourus  ,  est  un  curieux 
sujet  d'études  qui  m'a  intéressé  il  y  a  déjà  long-temps  , 
et  qui ,  au  témoignage  de  plusieurs  membres  distingués 
de  l'Académie  [des  sciences  ,  n'a  encore  été  abordé  par 
personne  que  par  moi  (i)  ;  le  peu  d'observations  que  j'ai 
faites  sont  d'ailleurs  bien  insuffisantes ,  mais  j'ai  l'espoir 
que  d'autres  me  suivront  dans  cette  voie  et  que  mon 
savant  ami  ,  M.  Girardin ,  m'aidera ,  par  ses  analyses 
précises ,  à  expliquer  des  faits  que  je  vais  annoncer  som- 
mairement. 

Partout ,  dit  avec  raison  M.  Puvis  ,  nous  foyons  que 

(t)  Le  safanl  M.  Brongnlart  m*a  dédaré  tout  récemmeot  qu'il  oe 
ooDBaisaait  aocoo  trafaU  de  la  nature  du  mien. 


QUALITÉS   FICRTlUSANTEft  DBS  EAUX.  287 

les  irrigations ,  long-temps  continuées,  niodiBent  la  na- 
ture du  sol  snr  lequel  on  les  conduit  ;  les  eaux  même 
les  plus  limpides  charrient  toujours  avec  elles  j  pendant 
les  pluies  ,  des  limons  précieux  ,  et  en  tout  temps  des 
sels  terreux  dissous  qui ,  s'infiltrant  dans  le  sol ,  finissent 
par  changer  sa  nature.  Aussi  voit-on  presque  tous  les 
sols  anciennement  arrosés ,  acquérir  de  la  qualité  à  côté 
de  terres  de  même  nature  qui  restent  de  la  qualité  la 
plus  médiocre  :  il  j  a  là  un  important  accroissement 
de  valeur  territoriale  ,  et  cette  valeur  une  fois  acquise 
se  conserve  presqu'indéfiniment. 

Ces  faits  sont  incontestables  ,  mais  les  eaux  employées 
aux  irrigations  offrent  des  différences  bien  grandes  dans 
Taccroissement  de  valeur  qu'elles  procurent  au  sol. 
Celles  qui  sourdent  de  couches  calcaires  et  coulent 
constamment  sur  des  couches  de  même  nature ,  n*ont 
pas  la  même  capacité  fertilisante  que  les  eaux  qui  sortent 
de  couches  dune  autre  nature  que  les  terrains  qu'elles 
arrosent  ensuite  et  sur  lesquels  elles  circulent  pins  ou 
moins  long-temps. 

Par  exemple,  les  rivières  qui  prennent  leur  source 
dans  les  terrains  anciens  (granits,  micaschistes,  grau- 
wakes,  phyllades)  m'ont  toujours  paru  plus  fertilisantes 
que  celles  qui  ont  traversé  les  bancs  des  calcaires 
jurassiques.  Jamais  elles  ne  sont  aussi  limpides ,  et  j'ai 
tout  lieu  de  croire  que  leur  température  est  en  général 
un  peu  plus  élevée.  Effectivement  elles  n'ont  pas  été 
filtrées  en  quelque  sorte  par  les  couches  épaisses  de 
cette  formation  que  les  eaux  pluviales  mettent  un 
temps  considérable  à  traverser.  Dans  les  formations 
intermédiaires  il  n'y  a  pas  ,  comme  dans  les  calcaires 


238  MÉLANGES   D* AGRICULTURE. 

secondaires  et  tertiaires,  péoétralion  du  tissu  de  la 
roche,  mais  seulement  infiltration  dans  les  fentes  et 
les  fissures  de  stratification. 

Les  matières  tenues  en  dissolution  par  les  eaux 
qui  ont  traversé  les  granités,  les  schistes  et  autres 
terrains  anciens  renferment  de  la  potasse,  résultat  de 
la  décomposition  du  feldspath  (i)  ,  et  cette  substance, 
lorsqu'elle  est  transportée  sur  les  terrains  calcaires  qui 
en  manquent ,  y  produit  nécessairement  des  résultats 
remarquables. 

Les  faits  sont  donc  encore  une  fois  ici  d'accord 
avec  la  théorie. 

Parmi  les  rivières  delà  Basse-Normandie  dont  les  eaux 
peuvent  être  regardées  comme  très-fertilisantes,  je  ci- 
terai la  Vire  qui  sort  du  granit  et  coule  long-temps  sur 
les  schistes;  la  Dromme,  qui,  après  avoir  parcouru  les 
grauwakes  entre  dans  la  région  du  lias  et  s'y  perd;  FOrne 
dont  le  parcours  se  fait  dans  les  mêmes  circonstances; 
la  Seulle  qui  sort  aussi  des  schistes  ;  enfin  beaucoup  de 
rivières  ou  de  ruisseaux  qui  ont  coulé  sur  les  roches 
anciennes  avant  de  parcourir  les  terrains  calcaires* 

Il  est  évident  que  ces  cours  d*eau  sont  un  moyen 
de  transport  des  parties  provenant  des  terrains  argilo- 
siliceux  sur  les  terrains  calcaires  et  que  ,  indépen- 
damment de  rirrigation  proprement  dite,  il  y  a  amen- 
dement des  terres  les  unes  par  les  autres  quand  on 
fait    dériver   les  rivières  sur  les  prairies. 

(1}  La  composition  du  feldspath  est  d*aprés  Tanalyse  de  Vauquelin  : 

Silice 64 

Alnmine 20 


Chaui.   . 
Potasse. . 


... 

.     .     t4    J 


QUALITÉS  PEBTIUSANTBS  DBS  EAUX.      239 

Comme  les  roches  anciennes  sont  plus  élevées  que  les 
roches  calcaires  ;  beaucoup  de  nos  rivières  descendent 
de  celles-là  sur  celles*ci ,  aucune  ne  porte  ses  eant  sur  % 
les  terrains  anciens  après  avoir  coulé  sur  le  calcaire. 
Je  n'ai  donc  pas  d'observations  faites  sur  les  résultats 
de  l'irrigation  des  terrains  anciens  par  les  eaux  impré- 
gnées de  sels  calcaires  ;  mais  la  théorie  nous  indique 
que  les  résultats  en  seraient  excellents. 

Les  eaux  du  lias  sont  généralement  fertilisantes  :  le 
lias  est  composé  de  couches  alternatives  de  marne 
bleuAtre  et  d'un  calcaire  argileux,  à  couches  peu  épaisses 
et  fendillées  ,  que  les  eaux  pluviales  traversent  en  s'im- 
prégnant  des  substances  solubles  qu'elles  rencontrent. 

Les  eaux  de  TOxford-Clay  ,  de  cette  marne  calcaréo- 
argileuse ,  qui  forme  la  base  de  la  région  herbifère  de  la 
vallée  d'Auge ,  sont  aussi  très-bonnes.  Ainsi  les  irriga- 
tions de  la  Vie  ,  qui  coule  presque  constamment  sur  ces 
argiles,  sont  regardées  comme  excellentes  dans  la  vallée 
de  Corbon  ,  tandis  qu'on  j  redoute  quelquefois  les  eaux 
de  la  Dive  qui  coule  presque  constamment  sur  le  calcaire 
oolilique  et  charrie  un  gravier  calcaire. 

En  visitant  les  vallées  de  la  région  calcaire  de  la 
grande  oolite  et  les  rivières  et  ruisseaux  qui  les  par- 
courent,  j'ai  été  frappé  de  l'infériorité  des  prairies 
qu'elles  arrosent ,  et  tout  en  tenant  compte  de  la  qualité 
da  terrain  ,  je  suis  convaincu  que  les  eaux  qui  ont  tra- 
versé les  épaisses  couches  calcaires  de  l'oolite  avant 
d'alimenter  les  ruisseaux  de  cette  région  ,  ont  moins 
de  propriétés  fertilisantes  que  les  autres  ;  elles  sont ,  en 
général ,  limpides  et  froides  ,  et  leur  séjour  sur  les  prés 
parait  favoriser  le  développement  des  carex  et  de  gra- 
minées maigres,  peu  nutritives  pour  le  bétail. 


a4o  MÉLANGES  D'aGRICULTURE. 

Les  eainx  de  la  craie  qui  ont  aussi  traversé  des  cou- 
ches épaisses  avant  de  surgir  dans  les  vallées  ,  sont 
aussi  très-limpides  et  peu  fertilisantes  ,  en  général ,  je 
les  crois  pourtant  meilleures  que  celles  dont  je  viens  de 
parler.  Dans  le  Calvados  où  nous  n'avons  que  la  craie  in- 
férieure  et  moyenne ,  et  où  les  sources  qui  arrosent 
cette  région  coulent  presque  toutes  sur  des  couches  ar- 
gileuses suportant  la  craie  verte ,  elles  sont  chargées 
de  principes  autres  que  celles  de  la  craie  supérieure  ,  et 
tiennent  souvent  en  suspens  des  argiles  et  autres  parties 
terreuses. 

Des  faits  observés  ailleurs  concordent  tout-à-fait  avec 
ceux  que  je  signale  dans  le  Calvados.  Dans  les  pays  de 
granit  et  de  grès  en  décomposition,  dit  M.  Puvis,  «  Les 
«  eaux  contiennent  une  quantité  notable  de  potasse  dont 
c  l'effet  est  très-grand  sur  les  graminées,  i  M.  Puvis 
annonce  aussi  que  dans  le  département  de  Vaucluse  , 
les  eaux  de  la  Dtfrance  qui  prend  sa  source  dans  les 
terrains  primitifs  ,  sont  infiniment  plus  fertilisantes  que 
celles  qui  sortent  des  formations  jurassiques  telles  que 
les  eaux  de  la  fontaine  de  Vaucluse  ,  et  les  agriculteurs 
font  une  grande  différence  entre  ces  dernières  et  les 
autres. 

A  cet  énoncé  fort  intéressant  j*ajouterai  que  la  Du- 
rance  ,  dont  j'examinais  encore  il  y  a  quelques  mois  les 
dérivations  ,  aux  environs  d'Arles  ,  charrie  souvent ,  et 
dès  que  des  pluies  ont  gonflé  ses  eaux  >  une  grande 
quantité  de  matières  terreuses  ;  ses  eaux  en  sont  parfois 
tellement  chargées  que  ,  sauf  la  fluidité  elles  ressem- 
blent à  de  la  vase ,  elles  déposent  donc  beaucoup  plus 
de  matières  sur  les  terrains  qu'elles  arrosent ,  que  les 
eaux  limpides. 


FORMATION    DES   TlNOUfiS.  341 

Les  rivières  da  €alvados  qui  viennent  des  lerrains  de 
fransition,  parties  les  plus  élevées  du  département ,  nous 
offrent,  en  petit ,  les  mêmes  faits  que  la  Durance  ;  elles 
affluent  sur  les  éminences  A  pentes  rapides  de  grès , 
de  phyllades  ,  de  granits ,  entraînent  une  assez  grande 
quantité  de  matières  terreuses  qu'elles  tiennent  long- 
temps en  suspension  dans  les  temps  des  pluies ,  surtout , 
et  leurs  apports  sur  les  terrains  bas  qu'elles  baignent 
doivent  être  considérables. 

Il  résulte ,  je  croîs  ,  de  ces  faits  qui  seront  expliqués 
plus  longuement  ailleurs  ,  que  Faction  fertilisante  de 
Veau,  varie  suivant  la  nature  des  terrains  qu'elle  a  par- 
courus ,  et  dont  elle  a  dissous  les  principes  salins ,  et 
selon  la  nature  des  sols ,  à  l'irrigation  desquels  on 
Vapptique. 

A.  DE  Gaomont. 

C  Nouvelles  considérations  sur  les 
caries  agronomiques,  J 


COIfDlTIOKS  DANS  LESQUELLES  SB  TROUVENT  LES  RIVIÈRES 

A  l'embouchure  desquelles    se    DEPOSENT    DES 

TANGUBS   ABONDANTES   ET   FERTILISANTES. 

La  tangue  est  un  engrais  d'une  importance  très-grande 
pour  certaines  contrées  de  l'Ouest.  (  Nous  avons  publié 
dans  l'Annuaire  de  l'année  dernière  ,  p.  44'  >  1^  compo- 
sition chimique  de  ces  sables  fécondants)  ;  mais  un  fait 
très-intéressant  à  signaler,  et  qui  ne  l'a  pas  encore  été  Je 
pense  ,  c'est  que  toutes  les  rivières  qui  en  produisent  à 
leur  embouchure,  ont  coulé  sur  les  phyllades  ou  d'autres 

i5 


24^  MÉLANGES  D'aGRICULTDRE. 

roches  intermédiaires  dont  elles  ont  dissous  les  parties 
argileuses  et  siliceuses.  Ces  parties  sont  en  général  d'une 
grande  finesse  dans  ces  roches ,  et  dans  certains  temps  les 
eaux  les  tiennent  en  suspens  comme  les  grains  de  pous- 
sière qui  voltigent  dans  Tair  ,  jusqu'à  ce  que  l'équilibre  , 
la  suspension  produite  par  l'ascension  des  eaux  marines 
à  rencontre  des  eaux  douces ,  favorise  le  précipité. 

Pour  citer  des  exemples  à  l'appui  de  mou  assertion  , 
la  Vire,  la  Selune,  la  rivière  de  Lessay  ,  la  Sienne,  et  un 
très-grand  nombre  d'autres  rivières  moins  importantes  , 
à  l'emboucbure  desquelles  on  trouve  de  bonnes  tangues  ^ 
ont  traversé  le  pays  schisteui  et  coulent  plus  ou  moins 
long-temps  sur  les  roches  intermédiaires  ;  au  lieu  que  les 
rivières  qui  ont  couru  sur  le  calcaire  n'offrent  que  des 
attérissements  sableux  et  calcaires  qui  ne  sont  point  des 
tangues. 

On  conçoit  d'ailleurs  que  la  tangue  qui  contient  parfois, 
indépendamment  des  sels  solubles ,  4^  parties  de  silice 
et  8 d'alumine  sur  loo,  doive  emprunter  ces  éléments 
aux  roches  qui  les  contiennent ,  et  dont  l'état  mécanique 
a  offert  pour  la  dissolution  et  le  transport,  les  circon- 
stances les  plus  favorables.  Ainsi  on  ne  voit  point  de 
tangues  dans  les  rivières  qui  depuis  le  Uâvre  jusqu'au 
département  du  Pas-de-Calais  ,  coulent  sur  la  craie , 
avant  de  se  rendre  à  la  mer ,  parée  qu'elles  ne  dissolvent 
guère  que  de  la  chaux  :  les  rivières  qui  ont  coulé  sur 
l'oxford-day  ne  déposent  aussi  que  des  vases  ou  argiles 
très-différenls  de  la  tangue  par  leur  composition. 

La  tangue  est  donc,  jele  répète ,  constamment  produite 
par  les  rivières  qui  ont  long-tenops  coulé  sur  les  terrains 
intermédiaîres  ou  prinicifs,  sur  les  yiàyllades  et  les  grau* 
wackes,  les  micaschistes  et  les  granits,  etc. ..  etc. 


DANGE15   DE   l'eNIHGUAGB  DES  RIVIÈRES.         ^3 

C*est  eaeore  une  observalion  qui  montre  combien 
l'étude  de  la  géologie  appliquée  à  Tagriculture  peut 
rendre   de   services    et  expliquer  de  faits  ni|turel8. 

A.  BE  Cauhont. 

(  Communications  faites  « ii  Congrès 
scientifique  de  France,  J 


VANGEA^  DE   I^'eNDIGCAGE  BE9  RIVIÈRES. 

L'exhaussement  du  Ht  des  rivières  diguées  arrive 
assez  promptement.  Ainsi  les  cours  d'eau  d'Italie  au* 
raient  été  amenés,  depuis  la  domination  romaine ,  à  se 
trouver  en  relief  au-dessus  du  sol. 

Lorsque  plus  tard ,  on  a  digue  leurs  bords,  pour  faire 
échapper  leur  littdtal  aux  dég&ls  des  inondations ,  leur 
lit  s'est  d'autant  plus  promptement  exhaussé  que  les  eaux 
charriaient  plus  de  limon  ;  et  ce  limon  est  resté  dans  leur 
lit ,  pendant  que  dans  le  cours  naturel  des  choses,  il  se  fAt 
déposé  sur  tonte  retendue  du  fond  de  leur  bassin.  Nous 
pourrions  prendre  une  idée  de  la  rapidité  de  ces  exhaus- 
sements par  ce  qui  se  passe  dans  le  lit  de  la  Loire, 
digue  dans  une  grande  partie  de  son  cours.  Nous  avons 
vu  dans  les  lies  ao-dessous  d'Angers  des  têtards  de  frênes 
recouverts  par  les  attérîssements  presque  au  niveau  de 
leur  tête.  Il  est  à  croire  que  les  alluvions  successives 
ont  bien  recouvert  un  à  deux  mètres  de  leur  tige.  Or,  ces 
lies  sont  maintenant  peu  élevées  au-dessus  du  lit ,  puis- 
qu'elles s'inondent  encore  dans  les  grandes  eaux.  On  doit 
donc  admettre  que  le  lit  de  la  Loire  se  serait  élevé  d'un 
mètre  au  moins  depuis  l'époque  où  ces  frênes  ont  été  plan- 
tés Le  sol  alors  était  déjà  au-dessus  des  eaux  et  en  culture, 


244  MÉLANGBft   d'aGRICULTUIIB. 

car  autrement  les  frênes  n'eussentpas  réussi,  elson  ni  veaa 
devait  être  avec  celui  du  lit  ancien  dans  le  même  rap- 
port k  peu  près  que  le  sol  actuel  Test  maintenant  avec 
le  lit  du  fleuve. 

Mais  quel  serait  Tâge  de  ces  frênes?  Nous  ne  pensons 
pas  qu'il  puisse  être  de  plus  de  deux  siècles.  On  pour- 
rait donc  croire  que  le  lit  digue  de  la  Loire  s'élèverait 
d'un  demi  mètre  par  siècle ,  ce  qui  laisserait  entrevoir 
pour  ce  grand  fleuve  un  avenir  pareil  à  ceux  d'Italie ,  qui 
cessent  d'être  les  grandes  artères  par  où  les  eaux  surabon- 
dantes du  pays  peuvent  s* écouler  dans  la  mer.  On  pourrait 
d'ailleurs  avoir  quelque  chose  de  précis  sur  cette  impor- 
tante question  :  il  suffirait  d'arracher  un  des  frênes ,  ce 
qui  mettrait  à  portée  de  juger  d*une  part  de  la  hauteur 
de  l'attérissement,  et  de  l'autre  de  la  date  de  la  planta- 
tion par  le  nombre  des  couches  annuelles. 

On  ne  peut  douter  que  ce  ne  soit  aux  diguages  du 
fleuve  que  serait  due  la  difficulté  actuelle  de  la  naviga- 
tion. Les  terres  et  les  débris  amenés  par  les  affluents  des 
grandes  eaux  restent  tout  entiers  dans  le  lit  de  la  Loire , 
ils  y  forment  des  masses  mobiles  sans  cesse  déplacées 
et  poussées  par  le  flot  d'un  lieu  à  un  autre.  Si,  dans  le 
moment  des  grandes  eaux,  les  digues  ne  leur  portaient 
pas  obstacle ,  ces  débris ,  ces  alluvions  se  déposeraient 
en  plus  grande  partie  sur  les  rives  ;  le  fleuve  alors  aurait 
toute  la  force  nécessaire  pour  déblayer  sa  faible  part 
de  débris  ;  il  conserverait  des  passages  réguliers  qui  ne 
changeraient  pas  chaque  jour,  et  dans  lesquels  les  na- 
vires pourraient  circuler  à  l'aise ,  pendant  que  chaque 
jour,  dans  Télat  actuel  des  choses,  des  hommes  sont 
obligés,  en  été  comme  en  hiver,  de  parcourir  le  Ht  du 


DANGERS  DB  I^'SNDIGUAGB   DBfl  RIYIÉEES.         24^ 

ileoYe  pour  chercher  et  indiquer  par  des  balises  les 
passes  de  la  navigation. 

Ces  eaax,  il  est  vrai^  quelquefois  intempestives, 
couvrent  des  ricoltes  prêtes  A  être  recueillies  et  ravinent 
parfois  le  sol.  On  s'en  défend  par  des  diguages  ;  mais 
la  sécurité  pour  les  produits  agricoles  ne  a^agranjJit 
qu'aux  dépens  de  raccroissement  de  fécondité  que  les 
eaux  apportent  au  sol.  Ajoutons  à  cela  que  lorsque  les 
eaux  sont  contenues  dans  leur  lit  par  des  digues ,  les 
débris  féconds  charriés  par  elles  le  remplissent,  relèvent 
bientôt  au-dessus  des  terres  environnantes  dont  elles  font 
des  marais ,  qu'ils  comblent  les  ports ,  forment  des  barres 
âleur  entrée,  éloignent  la  mer  des  côtes,  et  créent  des 
marais  pestilentiels  lorsque  le  sol  a  été  enlevé  à  Tac- 
tion  des  grandes  eaux  avant  d*élre  suffisamment  exhaussé, 
ou  qu'il  n'a  pas  assez  de  pente  pour  que  les  eaux  s'en 
écoulent  facilement.  Ainsi  sont  créés  une  partie  des 
maremmes  d'Italie,  h  s  marais  Ponlins,  et  d'autres  en 
grand  nombre  sur  nos  rives  de  la  Méditerranée  et  de 
l'Océan. 

Lorsqu'on  permet  au  contraire  aux  eaux  de  se  répan- 
dre, tout  en  opposant  cependant  quelques  obstacles  à  leur 
trop  rapide  irruption,  la  plus  grande  partie  du  limon 
s*épanche  sur  les  terres  environnantes;  le  lit  du  fleuve 
s'élève  bien  encore,  mais  ses  bords  s'élèvent  en  même 
temps,  et  leur  fécondité  s'accroît.  Il  arrive  bien  alors , 
il  est  vrai,  que  l'agriculture  ne  peut  pas  être  aussi  régu* 
lîère,  qu'elle  essuie  des  pertes  ;  mais  elle  en  est  ample- 
ment dédommagée  par  l'accroissement  de  fécondité 
que  lui  apportent  les  eaux.  Sans  doute  les  grandes 
inondations  causent  des  ravages,  mais  les  diguages  le 


346  MÉLAimESeB*  AMtCOLTUftfe . 

plus  souvent  ne  8*élèvent  pas  lisses  pent  préserver  le 
littoral,  et  en  général  ils  font  payer  bien  eher  è  un 
pays  les  avantages  qu'ils  lui  apportent. 

C'est  ailleurs  qtie  sur  les  bords  des  grands  cours  d*eaa 
qu*il  faut  travailler  à  défendre  ces  terrains  précieux; 
c^est  par  la  plantation  des  terrains  en  pentjSv  par  le  non- 
di^uage  des  cours  d*eau  secondaires ,  et  surtout  par  les 
irrigations  multipliées,  qu'on  peut,  en  relardant  et  mo- 
dérant l'arrivée  des  eaux  des  grandes  pluies,  tes  proté- 
ger, ainsi  que  nous  le  verrons»  avec  quelque  eificacité. 

Et  puis,  (es  eaux  d'inondation,  chargées  de  limon, 
peuvent  féconder  xlos  terrains  arides  et  y  faire  des  col- 
nuxtages  ,  opérations  peu  connues ,  il  est  vrai,^en  France , 
mais  répandues  en  Angleterre  sous  le  nom  de  Warping  ^ 
fréquentes  en  Itali^surlesbordsdescours d'eau  limoneux: 
en  France,  nous  avons  vu  ceux  deM.  RîgauddeLiile,  sor 
les  bords  de  la  Drôme  ;  M.  de  Gasparin  cite  ceux  de  ia  ri- 
vière d'Ouvèxe  dans  le  département  de  Vauclnse  ;  partout 
où  o^n  les  pratique ,  on  crée  des  sols  de  la  plus  grande  fé* 
condité.  Cette  opération,  employée  avec  discernement, 
peut  assainir  lés  marais  en  élevant  \e  ^ù\  de  lenr  siirâtce. 
Ainsi  la  vallée  marécageuse  de  Cfaiana  en  Toscane  s'est 
assainie  et  est  deventre  de  la  plus  grande  fécondité  ; 
ainsi  encore  on  «spère,  avec  des  colmatages,  assainir, 
èVi  partie  dti  thoins ,  quelques  maremmes  ;  ainsi  on  vou- 
drait, enFrat^ce,  amener  à  ce  résultat,  en  \ts  élevant, 
quelques. parties  du  gràAd  Delta  de  la  Camargue. 

Alors  mêînë  encore  que  rindustrre  de  Vbomme  ne 
vîenl  pas  provocjucr  ces  dépôts,  tes  cours  d*eiau,  comme 
pour  compenser  en  partie  dti  moins  leurs  ^arts,  for- 
ment ^ous  nos  yeux  des  attérissements  de  là  plus  grande 


rBRTlLISATIO!!   PAR  LES  ftiSLS   AMMOHlACAtX.        ^47 

fécondité  :  ils  ferment  des  lies  comme  celles  da  RhAne)  de 
la  Loire ,  dont  le  sol  naguère  couvert  de  galets  s'eihausse 
ineeseamment ,  produit  d'abord  les  arbres  des  sols  inon- 
dés ,  et  en  s'élevant  donne  bientôt  naissance  à  des  sols 
de  la  pins  haute  qualité.  Sur  les  bords  mêmes  des  flenres, 
on  voit  se  former  des  attérissemenls  comme  les  Segon- 
naux  du  Rhône  qui ,  chaque  année ,  produisent  sans  fu- 
mier d'abondantes  récoltes. 

Bien  des  cours  d'eau  encore  par  leur  simple  extraya- 
ston  sur  leurs  borda  j  répandent  la  plus  grande  fécondité 
qui  disparaîtrait  avec  leur  diguage.  Ainsi  dans  le  bassin 
de  la  Saône ,  les  rives  du  Doubs ,  de  la  Looe ,  de  TOgnon , 
celles  de  TArroux  dans  le  bassin  de  la  Loire ,  que  couvrent 
assez  souvent  les  inondations,  se  cultivaient  naguère  sans 
fumier,  comme  certaines  terres  du  bassin  de  TEibe,  au 
rapport  de  Thaër  ;  les  céréales  y  versaient  lorsqu'on  leur 
donnait  de  Tengrais;  mais  depuis  qu'on  y  a  introduit  la 
culture  alterne  et  les  produits  industriels ,  l'engrais  y  trouve 
un  utile  emploi  ;  celte  fécondité  extraordinaire  est  due  en 
premier  ordre  &  la  couche  d*alluvion  qui  s'est  déposée  de 
temps  immémorial  sur  les  bords  de  ces  cours  d'eau , 
mais  elle  se  renouvelle  encore  annaellement  par  le  seul 
effet  des  débordements  accidentels  des  grandes  eaux. 

Puvis , 

Membre  de  rinstital  des  Provioces. 


FBETILlSATiœt   DES  TEfiUBS  PAR  LBS  SELS  AMMONIACAUX  , 
LES  IflTRATES   ET    D'AfTERES  COMPOSÉS  AZOTÉS. 

Si  tons  les  chimistes  admettent  que  les  végétaux  peu- 


a48  lIÉtAlfGBS  D'AttBlCULTCmJS. 

▼ent  •'approprier  racole ,  soit  qu'ils  l'emprantem  i  l'at- 
mosphère, comaie  cela  a  lieu  dans  cerlaînes  conditions , 
soit  qu'ils  le  tirent  des  engrais ,  ils  ne  sont  plus  autant 
d'accord  lorsqu'il  s*agit  d'établir  comment  s'opère  cette 
fixation  et  dans  quel  état  cet  azote  doit  être  présenté 
àus  YégétauK  pour  permettre  l'assimilation  la  plus  facile. 

Si  donc ,  pour  me  servir  d'une  expression  de  M.  Du- 
mas ,  un  des  plus  beaux  problèmes  de  l'agriculture  ré- 
side dans  l'art  de  se  procurer  de  l'azote  à  bon  marché , 
il  est  un  autre  point  très-important  â  fixer  d'une  manière 
bien  positive  »  c'est  de  constater  les  divers  états  dans 
lesquels  cet  azote  doit  être  présenté  aux  plantes  pour 
activer  le  plus  énergiquement  la  végétation. 

L'ammoniaque  qui  résulte  de  la  décomposition  des 
matières  organiques  azotées  et  l'acide  azotique  qui , 
ainsi  que  je  l'ai  démontré  dès  i838  par  mes  expériences 
sur  la  uitrificaf  ion ,  peut  se  former  sous  un  grand  nombre 
d'influences  par  Toxidation  de  l'azote  de  l'ammoniaque  » 
ont  dû  fixer  toute  l'attention  des  chimistes  et  ont  dû 
Caire  admettre  par  un  grand  nombre  d*entr'eux ,  que 
c'est  dans  ces  divers  états  que  l'azote  est  fourni  le  plus 
souvent  aux  végétaux. 

Il  restait ,  en  multipliant  les  exemples  de  l'action  di- 
recte de  ces  divers  agens  ,  à  faire  sortir  la  question  du 
terrain  conjectural  afin  de  la  livrer  &  la  pratique  de 
Tagriculture  dégagée  de  toute  incertitude.  L'on  ne  saurait 
porter  trop  de  soins  à  fixer  l'opinion  publique  sur  un 
point  qu'on  peut  considérer  comme  capital  pour  le  dé- 
veloppement de  la  prospérité  agricole. 

Si  des  matières  servant  d'engrais  fournissent  leur 
azote  aux  plantes  à  l'état  d'ammoniaque  ou  d'acide  azo- 
tique ,.  les  composés  salins  contenant  cette  base  ou  cet 


FERTILISATION  PAR  1£S  SBLS  AMMONIACAUX.       ^g 

acide  denendront  les  sources  d'action  les  plus  énergiques, 
et  tonte  l'attention  des  agriculteurs  devra  se  porter  sur 
les  moyens  de  se  procurer  à  bas  prix  des  agens  d'autant 
plus  précieux  que ,  présentant  une  grande  puissance  sous 
un  faible  poids  ,  ils  permettraient  de  porter  la  fertilité 
dans  des  contrées  privées  de  voies  de  communication 
faciles. 

Occupé  depuis  quelques  années  d'essais  de  culture , 
î'ai  fait  de  nombreuses  expériences  pour  m'assurer  jus- 
qu'à quel  point  l'agriculture  peut  trouver  dans  les  pro- 
duits ammoniacaux  des  auxiliaires  utiles  et  économiques. 

Mes  essais  de  1841  et  1842  m'avaient  donné  la  con* 
viction  de  la  baute  efficacité  de  ces  sels  pour  activer  la 
végétation ,  et  je  supposais  que  les  faits  observés  étaient 
tellement  conformes  aux  opinions  des  cbimistes  que  leur 
publication  ne  me  paraissait  pas  d'un  intérêt  assez  grand 
pour  la  science  ;  ils  ne  faisaient  en  effet  que  confirmer 
l'application  des  principes  posés  dans  le  travail  de  MM. 
fioussingault  et  Payen ,  inséré  dans  le  troisième  volume 
des  AnnaUsde  Chimie  (3*.  série)  >  en  ce  qui  concerne 
les  engrais  »  et  appuyer  l'opinion  de  l'influence  des  sels 
ammoniacaux  répandus  dans  Tair  ,  d'après  une  des  pro- 
positions énoncées  par  M.  Boussiugault  »  à  la  fin  de  son 
Mémoire  sur  l'absorption  de  l'azote  de  l'air  par  les  plantes 
(Annales  de  Chimie^  t.  69,  page  353  ,  i838),  propo- 
sition qui ,  par  suite  des  observations  de  M.  Liebig  sur 
l'existence  de  l'ammoniaque  ou  des  sels  ammoniacaux 
dans  l'air ,  ne  pouvait  plus  laisser  beaucoup  de  doute 
dans  l'esprit  des  chimistes. 

Telle  était  pour  moi  la  situation  de  la  question ,  lors- 
que dans  sa  séance  du  3o  janvier  1843  ,  M.  Boucbardat 
a  communiqué  à  l'Académie  des  sciences  un  Mémoire 


aSo  V*tAN0B6  D*AGElGOLTCaB. 

sur  l'influence  des  eampoêés  amimantaeaux  sur  la  véçào^ 
tiùn ,  dans  lequel  l'auteur  arrive  aui  eonclusions  ci  -après  : 

1^.  Les  dissolutions  des  sels  aminonîacaux  suivants  : 
sesqui-carbonate,  bî-carbonate ,  hydrochlorate ,  nitrate  ^ 
svifate  d'ammoniaque ,  ne  fournissent  pas  aux  végétaux 
Taxole  qu'ils  s'assimilent  ; 

2®.  Lorsque  ces  dissolutions  à  un  millième  sont  ab* 
sorbées  par  les  racines  des  plantes,  elles  agissent  toutes 
comme  des  (loisons  énergiques. 

Ces  oonclusions,  si  peu  d'accord  avec  les  faits  qui  s'é- 
taient produits  sous  mes  yeux ,  avec  des  résultats  liT'ex- 
périencesdeux  fois  reproduites  et  sur  une  grande  échelle, 
m*engagèrent  à  renouveler  mes  estais  en  i843 ,  et  comme 
l«8  coucUisions  si  positives  auxquelles  est  arrivé  M.  Bou- 
chardat ,  pourraient  avoir  pour  résultat  de  faire  aban- 
donner toute  expérimentation  ultérieure  sur  l'action  des 
sels  aminomacaux  dans  la  fertilisation  des  terres,  je  me 
sais  décidé  à  consigner  ici  le  résumé  de  mes  nouvelles 
observations ,  qui  ne  font  que  conlirnier  mes  résultats 
antérieurs  et  me  paraissent  de  nature  a  faire  cesser  toute 
incertitude* 

11  m'a  paru  ,  du  reste,  qu'on  ne  saurait  recueillir  avec 
trop  de  soin  des  faits  bien  observés  »  lorsqu'il  s'agit 
d'asseoir  sur  des  bases  bien  raisonnées  les  pratiques  de 
l'agriculture.  Ces  observations  exigeant  des  années  en- 
tières ne  peuvent  pas  être  aussi  multipliées  que  celles 
qn)  concernent  les  autres   branches   des  connaissances 


Mes  essais  ne  se  sont  pas  bornés  à  l'action  des  sels 
ammoniacaux  ,  j'ai  expérimenté  l'action  du  nitrate  de 
soude  ;  j'ai  comparé  les  résultats  obtenus  par  ces  divers 
sets  employés  comme  engrais  A  l'action  d'uwe  dissolution 


FERTIUSATtON  PAR   LKS  SKLS  AM01fIACAUX«       aSi 

gélatloeuse ,  i  Taclion  de  Turine  de  cheval  et  k  l'aGlioii 
de  l'engraM  flamand 

J  ai  choisi  pour  faire  mes  expériences  ane  vaste  pfairie 
dont  toute  la  surface  était  dans  les  mêmes  conditions 
d*ex^ositioB  et  de  fertilité. 

Sa  prenant  la  production  du  foin  pour  exemple  >  j'ai 
crû  me  placer  dans  des  conditions  où  les  soins  de  culture 
ne  pouTaienat  pas  influencer  les  résultats.  Chaque  essai 
a  eu  tteu  aur  une  surface  de  trois  ares  ,  et  de  distance 
en  dîstimcè  entre  les  bandes  destinées  aux  essais ,  se 
trouvait  une  bande  sans  engrais  pour  permettre  de  bien 
apprécier  les  résultats  produits.  Lfs  bandes  étaient  sé- 
parées l'une  de  Taulre  par  des  rigoles. 

Tous  les  ençrra'is  ont  été  dissous  ou  délayés  dans  de 
l'eau ,  de  manière  à  présenter  chacun  un  Tolume  de  978 
litres  ou  3^5  hectolitres  par  liectare.  L^arrosement  a  eu 
lieu  le  86  mars  1 843  ,  par  un  temps  trcs-sec  ;  le  3o  mars 
est  «nrvenu  une  pluie  assez  forte  et  le  temps  est  resté 
pluvieux  jusqu'au  5  avril ,  de  telle  sorte  que  les  engrais 
ont  été  bien  uniformément  répartis.  L'année  a  été 
assez  pluvieuse;  la  récolte  a  eu  lieu  le  3o  juin  ;  le  tout 
a  été  fauché  le  même  jour  ,  le  temps  a  été  favorable  i 
la  dessiccation  ;  après  quelques  jours  d'exposition  à  un 
soleil  ardent  ,  le  ibin  récolté  sui*  chaque  bande  a  été 
pesé  séparément  avec  les  plus  grands  soins  ;  je  présente 
sous  forme  dé  tableau  les  résultats  de  ces  divers  essais 
calculés  par  hectare  de  ^perGcie,  et  comme  la  question, 
telle  que  je  me  la  suis  posée  ^  comprend  l'utilité  de  l'ap- 
plication des  produits  essayés  d'après  leur  prix  actuel 
en  Flandre  ,  j'ai  complété  le  tableau  par  des  chifires  qui 
permetient  d'apprécier   cette  utilité  pour  les  autres 


a52 


MÉLAHGBS  d'aGRICULTUSS  . 


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(ff)  L'eao  ammoniacale  de  l'usliie  à  gas  de  Lille,  qui  a  aerti  à  cet 
essai,  marquait  4".  à  raréométre;  arant  d*élre  réiModue  tor  lea  terres. 


FEITILISATION   PAl   LES  8BL9   AMHOHIICIUX.       a53 

Le  tableau  qui  précède  pennel  d'éuUir  les  rapporlB 

soÎTaDts  ; 


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Les  essais  dont  le  détail  se  trouve  consi^é  sur  les  deux 


riniinoniaqtie  contenu  dini  ce  liquide  ■  été  conTertI  en  ehlorhidrale 
par  le  milange  de  ce  liquide  ammonlacil  «kc  le  double  de  soo  volame 
iTadde  proTcnant  de  racidiflcalion  dei  oi  dani  la  bbricalion  de  la 
gélalloe.  Ceriaidu  n'avait  pai  été  Jaiqu'alon  utilisé daoa  m»  mines. 

Le  pbocptMie  de  cbani  rAtultanl  de  la  décompoiltlon  e«l  retté  mêlé 
an  liquide  répandu  anr  lea  Itrrei  ;  mal*  aan  InOnence  imniédlale  a  dd 
<tre  peu  contidérablc  ;  car  nn  euai  Tait  dam  Jei  mf  nuei  clrrontlancef , 
en  décomposant  la  même  quantité  de  dluolatlon  acide  de  phoipbde 
de  cbaai ,  an  moren  d'an  léger  eicéi  de  chaui ,  mal)  lani  addition 
traaaiiHHiUqae  n'a  donné  ancon  ré*ultat  appréciable.  8toa  oler  l'in- 
flncnce  de  ce  phosphate  comme  engrais  ou  amendemeot.  J'ai  la 
contlctlon  qne  son  action  ne  peut  s'eiercer  que  trét-leotemenL 

(6)  Liquide  obtenu  par  t'éballltlon  dans  l'eau  à  laquelle  Je  soumeli 
les  os  de  cuisine  pour  en  eilraire  la  graisse.  L'eau  gélatineuse  qui 
reste  après  la  séparation  du  luir  d'os  contient  S  Ijl  p.  100  de  gélatine 
hnpnre  et  un  peu  altérée. 

{c)  L'engrais  Bsmsnd  employé  consistait  en   urine  et  madères 


a54  MKLA7HSB6   D  AfiRlCULTUIE. 

tableaux  qui  précèdent  donnent  liçu  aux  déductions 
suivantes  : 

POINT  DIS  VUE  THÉORIQUE.  -^  I.  Lcsscls  aminonlacaus 
directement  employés  comme  engrais  agissent  comme 
les  engrais  azotés  habituels  ;  la  quantité  de  produits 
récoltés  est  ass^z  en  rapport  pvec  la  quantité  d*azote 
que  ces  divers  sels  contiennent* 

2.  Le  nitrate  de  soude  employé  comme  engrais  donne 
lieu  à  des  résultats  apalogiies;  l'azoti^  du  nitr/ite  de 
soude  parait  même  plus  facilement  assimilé  que  celui 
des  sels  ammoniacaux ,  si  Ton  ne  veut  pas  faire  inter- 
venir l'action  de  la  soude  du  nitra'e  comme  ayant  con- 
couru au  développement  de  ]^*végétalion  (*). 

fécales  pures,  li  était  moins  aqueui  que  relui  livré  habituel lement 
aux  cultivateurs.  La  Tente  de  ce  produit  ay^nt  lieu  au  profit  des 
domestiques ,  ces  derniers  ont  soin  d' j  joindre  foutes  les  eaui  ména- 
gères, aussi  remarque-t-on  des  différences  Tort  considérables  daof 
Tacllon  fertilisante  de  cet  engrais. 

Aoia.  Peu  de  Jours  après  que  les  engrais  eurent  été  répandus  ,  oo 
pouvait  déjft  apercevoir  leur  action  sur  la  végélalioo  ,  les  bandes 
chargées  d*engrais  étaient  d*un  vert  beaucoup  plus  foncé.  Les  rësuU 
tats  étalent  surtout  remarquables  pour  Ivs  N*^*.  5 ,  6  et  8. 

Pour  les  N*^.  1,2,  3  et  i  ,  le  foin  est  parvenu  h  parfaite  maturité, 
pour  les  numéros  suivants  et  surtout  pour  les  N"'.  6  et  8  Therbe  était 
moins  mare ,  mais  il  convenait i^epcndant  de  faucher ,  parce  que  très- 
serrée  elle  commençait  k  8*étioIer  au  pied  et  se  serait  promptement 
altérée. 

(*}  Nota.  Un  essai  fait  dons  les  mêmes  circonstances ,  avec  des 
quantités  de  sulfate  de  soude  sec  égales  à  celles  du  nitrate  de  soude, 
n*a  donné  aucun  résultat.  La  végétation  n'était  pas  plus  active  que 
sans  remploi  de  ce  sel  ;  mais  il  est  possible  que  la  soude  provenant 
de  ta  décomposition  du  nitrate  de  soude,  et  pouvant  former  des  sels 
de  soude  à  acide  organique  ,  agisse  différemment  que  la  soude  engagée 
dans  une  combinaison  aussi  stable  que  le  sulfate  de  soude. 


FKRTILI^ITIO?!    PAt   LES  SELft  AMMONIACArX.       355 

3,  L'imporlance  de  la  recolle  a  été,  dans  meseMaîs , 
proporlionnelld  à  la  quantité  du  nitrate  de  soude  employé^ 

4.  La  dissolutioa  gélatineuse  employée  comme  engrais 
a  eu  une  énergie  d'action  qui,  comparée  i  celle  du 
chlorhydrate  d'ammoniaque,  est  en  rapport  avec  les 
quantités  d'azote  que  contiennent  les  deux  corps- 

poiAT DE  yvM  PRATIQUE.  —  Si  nous  abordous  la  question 
ioduslrielle  et  commerciale,  nous  devons  reconnaître 
que  dans  les  conditions  actuelles  du  prix  des  sels  am<» 
mooiacaux  et  du  nitrate  de  soude  en  France,  si  Ton 
ne  tient  compte  tiae  d'une  seule  récolte,  et  lorsqu'il 
a*agit  de  la  fertilisation  des  prairies,  il  y  a  une  perte 
de  i;^  du  montant  de  la  dépense.  Il  faudrait  donc,  pour 
qu'il  n'y  eût  pas  de  perle,  lorsqu'il  s'agit  de  cette  cul- 
ture, que  tout  au  plus  les  2|3  de  l'action  fertilisante 
fussent  épuisés,  et  qu'au  moins  173  fût  produit  par 
le  regain  ou  les  coupes  de  l'année  suivante. 

On  admet  généralement  en  Flandre  que  la  deuxième 
année,  il  reste  dans  les  terres  moitié  de  la  fumure, 
lorsqu'on  se  sert  de  fumier  d'étable.  Quant  à  l'engrais 
flamand,  on  a  remarqué  que  son  action  fertilisante 
est  presqu'entièrement  épuisée  dès  la  première  année  ; 
ce  dernier  résultat  s'explique,  si  l'on  considère  que 
dans  l'engrais  flamand  la  plus  grande  partie  des  principes 
fertilisants  se  volatilise,  et  celte  circonstance  m'a  fait 
recommander  à  nos  cultivateurs  d'ajouter  à  cet  engrais , 
avant  de  le  répandre  sur  les  champs ,  du  plâtre  en  poudre 
on  des  sels  qui,  par  leur  décomposition,  sont  suscep- 
tibles de  donner  plus  de  fixité  au  sel  ammoniacal.  C'est 
une  pratique  déjà  proposée  par  les  chimistes  pour  les 
engrais  en  général,  et  dont  j'ai  constaté  toute  l'utilité 
pour  l'engrais  flamand  en  particulier. 


a56  MÉLANGES  d'agricultoib. 

Celle  grande  volalililé  du  principe  fécondanl  n'existe 
pas  dans  remploi  du  sulfate  el  du  chlorhydrate  d*ani- 
moniaqne  ,  bien  que  la  décomposition  de  ces  sels 
doive  avoir  lieu  à  la  longue  par  la  craie  qui  fait  partie 
de  la  terre  végétale. 

Il  est  donc  permis  d'admettre  qu'au  prix  actuel  du 
sulfate  d'ammoniaque ,  l'on  peut ,  en  faisant  emploi  de 
celle  matière  comme  engrais,  môme  lorsqu'il  s'agil  de 
la  culture  des  prairies,  retrouver  dans  l'augmenlation 
des  récoltes  l'équivalent  de  la  somme  dépensée  ;  à  bien 
plus  forte  raison  la  dépense  sera-t-elle  couverte  lors- 
qu'on appliquera  celle  méthode  de  fumure  i  la  culture 
des  lins,  des  tabacs,  du  colza,  etc.,  etc. 

D'un  autre  c^té ,  il  ne  faul  pas  perdre  de  vue  que  du 
niomenl  où  les  sels  ammoniacaux  auronl  trouvé  des 
débouchés  assurés  dans  l'agricullure,  ils  seront  recueillis 
en  plus  grande  quantilé  el  leur  prix  pourra  considéra- 
blement  fléchir. 

Lorsque  l'heureuse  influence  des  produits  ammonia- 
caux aura  été  appréciée  par  l'agriculteur ,  ce  n^est  pas 
à  l'étal  de  sels  purifiés  que  ces  produits  lui  seront 
livrés,  mais  à  l'étal  du  produit  brul  de  la  distillation 
des  matières  azolées ,  et  pour  rendre  ces  produits  moins 
volatils  el  éviter  ainsi  des  pertes  considérables  qui 
se  produisent  dans  l'emploi  des  engrais  en  général ,  on 
opérera  la  décomposition  du  carbonate  d'ammoniaqae 
par  des  matières  de  peu  de  valeur,  par  du  plAlre,  par 
des  magmas  d'alun  ,  etc. ,  etc. 

Depuis  trois  années  je  fais  l'application  de  celte  mé- 
thode k  plusieurs  hectares  de  prairies  ;  je  décompose  les 
produits  ammoniacaux  résultant  de  la  distillation  de  la 


FERTILISATION  DBS  TEABES.  QiS'] 

houille  dans  les  établissements  où  se  fabrique  le  gaz 
par  les  eaax  acides  provenant  de  l'acidification  des  os, 
j*obtiens  ainsi  uoe  dissolution  économique  de  sel  am- 
moniacal, qui  me  permet  de  faire  jusqu'à  trois  et  même 
quatre  coupes   d'herbe  en  une   année ,   et  avec  une 
dépense  qui  est  infiniment  moins  considérable  que  celle 
que  nécessiterait   tout  aulre  engrais  pour  arriver  au 
même  résultat   (i).    C'est   là   une   application  que  je 
signale  à  l'attention  des   agriculteurs,  des  fabricants 
de  produits  chimiques  et  des  directeurs  d'usines  à  gaz. 
L'on  verra,  d'après  les  résultats  obtenus  par  le  N^.  5 
du  tableau  qui  précède ,   que  de  tous  les  essais  faits, 
c'est  celui  qui  a  donné   les  résultats  les  plus  remar- 
quables. En  comparant  la  dépense  à   la  recette ,  on 
arrive   au   rapport   de    ioo*à  34o^  lorsque  l'engrais 
flamand,  qui  est  sans  contredit  l'engrais  le  plus  avan- 
tageux lorsqu'il  est  pur,  n'a  donné  qu'un  bénéfice  de 
69  32  p.  100  de  la  somme  dépensée. 


ALTEaiCANCE   QES  ESSENCES   FORESTIÉEES. 

La  question  de  Talternance  des  essences  que  j*avais 
formulée  au  Congrès  scientifique  de  Strasbourg  avait 
une  certaine  importance  aussi  en  la  vojant  inscrite 
dans  notre  programme  imprimé.  Le  Congrès  forestier 
allemand^  réuni  la  môme  année  à  Baden,  en  a  fait 
l'objet  d'une  discussion  qui  nous  parait  d'autant  meil- 

(t)  Pour  obtenir  (fttatre  coapei  d'tierbe,  il  convient  de  faucher  avant 
la  floraison  ;  le  prodnll  réoolté  B*e0t  pas  aussi  nourrisMnt ,  Il  était  donné 
en  vert  aui  ehevaui  et  aex  vachea • 

16 


l58  ItfÉLATCGES   d'aGRICULTIIIE. 

leure  3  reproduire  Ici,  qtic  Yiobs  avons  dans  un  précé- 
dent annuaire  donné  le  réstimé  delà  discussion  ouverte 
à  Strasbourg  ^ûr  )e  hnême  sujet.  [Anpitaire  de  184S]. 
D'ailleurs  la  conclusion  du  Congrès  fereslîcr  n'est 
pas  la  môme  que  celle  du  Congi'ès  de  Strasbourg ,  el 
c'est  une  raison  encore  pour  que  tious  la  fassions 
ôonnatlre  aux  hommes  qui  s'occupent  de  silviculture. 
Voici  ce  que  nous  lisons  à  ce  sujet  dans  le  compte 
rendu  du  Congrès  de  Baden,  publié  par  les  annales 
forestières. 

LTnspecteur  delà  principauté  de  Sagmaringen  eipose, 
d'après  les  documents  authentiques,  que  Tépicéa  a  com- 
mencé à  se  montrer ,  il  y  a  trois  siècles  à  peine ,  dans 
cette  principauté,  et  qu'il  a  successivement  empiété 
sur  le  hêtre  et  sur  le  chéAe,  au  point  d'être  aujourd'hui 
presque  exclusivement  maître  du  terrain. 

Ce  fait  ne  doit-il  pas  étréattrîbué  à  une  loi  d'alternance? 

Le  président  ayant  Invité  les  membres  à  présenter  les 
faits  analogues  qui  seraient  â  leur  connaissance,  des 
exemples  en  grand  nombre  sont  cités  d'abord  de  l'em- 
piétement des  bois  résineux  sur  les  bois  feuillus ,  et 
ensuite  du  contraire. 

Ces  exemples  tendent  à  démontrer  : 

1°.  Que  les  bois  résineux  en  général ,  et  surtout  l'épi- 
céa ,  sont  plus  envahissants  que  les  essences  feuillues  ; 
toutefois,  les  bois. blancs  et  l(*s  morts-bois  sont  mis  en 
dehors  de  la  question  ,  leur  introduction  spontanée  dans 
les  forêts  ne  pouvant  en  aucune  manière  être  attribuée 
à  une  modi0cation  élémentaire  du  sol; 

a^.  Que  Jefl    ««eepces  à   «emences  lourdes,  même 
lorsqu'elles  ne  sont  mélangées  à  d'autres  que  dans  une 


ALT£1INANCC  DES  ESSElfCBS  VOi(£STIÉRES.  25q 

proportion  lrès*faible,  peuvent  quelquefois  8*emparer 
du  sol.  Le  hêtre  surtout,  sans  doute  à  cause  de  son 
jeune  plant  qui  persiste  long-temps  sous  le  couvert , 
montre.,  dans  certaines  localités  et  dans  certaines 
circonstances»  une  disposition  très-marquée  à  l'enva- 
hissenient. 

Après  l'exposé  des  faits  bruts,  la  discussion  est  amenée 
sur  les  causes  probables  qui  les  ont  fait  naître. 

Un  grand  nombre  d'bjpothèses  et  de  théories^  plus 
ou  moins  plausibles,  se  produisent  â  cette  occasion. 

Les  partisans  du  principe  en  discussion  prennent 
d*abord  la  parole. 

L'alternance  des  essences,  disent- ils,  est  une  loi  de 
la  nature. 

Le  forestier  doit,  comme  l'agriculteur,  faire  varier 
les  productions  du  sol ,  et  adopter  dans  sa  culture  une 
certaine  rotation ,  un  certain  assolement ,  que  cepen- 
dant l'étal  actuel  de  nos  connaissances  ne  nous  permet 
point  encore  de  préciser.  Les  éléments,  pour  découvrir 
celte  loi  naturelle,  se  trouveront  surtout  dans  une 
Histoire  des  forêts  qui  est  encore  à  faire.  En  attendant , 
nous  devons  nous  conformer  aux  indications  de  la 
nature  et  favoriser  la  croissance  et. la  propagation  des 
essences  qui  montrent  une  tendance  prononcée  à  s'in- 
troduire et  â  prospérer  dans  un  terrain,  en  même 
temps  que  l'essence  existante  devient,  malgré  nos 
soins,  à*une  régénération  de  plus  en  plus  difficile.  C'est 
surtout  lorsque  les  bois  feuillus  tendent  ainsi  à  rem- 
placer les  bois  résineux  qu'il  est  permis  de  croire  à 
une  indication  positive  de  la  nature. 

Pour  vérifier  cette  opinion ,  les  exemples  de  chan- 


:i6fi  MÉLANGES   D*AaMCLXTirkE. 

gement  d'essences  cités  précédemment  sont  repris  ei 
examinés  de  nouveau  ;  le  président  adresse  aux  membres 
qui  les  ont  présentés  des  questions  snr  les  circonstances 
administratives  ou  autres  sous  IMnfluence  desquelles  les 
faits  se  sont  accomplis. 

Bien  que  les  renseignements  nécessaires  pour  rendre 
cet  examen  complet  ne  soient  pas  fournis  avec  toute 
la  précision  désirable,  il  reste  cependant  acquis  aux 
débats  que  tous  les  changements  d'essence  cités  et 
attribués  à  une  prétendue  loi  d'alternance  peuvent 
s'expliquer  tout  aussi  bien ,  sinon  mieux  encore ,  par 
des  exploitations  vicieuses,  l'abus  du  pâturage,  l'en- 
lèvement continuel  des  feuilles  mortes ,  la  légèreté  des 
graines  de  certaines  essences ,  etc. 

Par  opposition  aux  exemples  de  changement  d'essence, 
on  cite  des  forêts  considérables  où ,  de  temps  immé- 
morial ,  les  mêmes  essences  se  sont  maintenues  sans 
difficulté.  La  plus  belle  futaie  de  hêtre  du  Wurtemberg 
se  nomme  Schoenbuch  (beau  hêtre),  et  ce  nom  lui  est 
déjà  donné  dans  d'anciennes  chartes  qui  remontent  au 
xiii°.  et  au  nw.  siècle.  Dans  rarrondissement  de 
Saint-Dié  (Vosges),  il  existe  une  forêt  appelée  Bel 
Fays ,  traduction  littérale  de  Schoenbuch ,  et  dont  Tes* 
sence  dominante  est  également  le  hêtre. 

Tacite  rapporte  qu'une  partie  du  grand  duché  actuel 
de  Hesse-Darmstadt  est  appelée  par  les  habitants 
Buchonia  y  nom  tiré,  dit-il,  des  vastes  forêts  de  hêtre 
qui  couvrent  cette  contrée  ;  et  celte  essence  y  domine 
encore  aujourd'hui. 

César  dit  que  les  montagnes  des  Vosges  sont  cou- 
vertes de  sapins  (pini) ,  et  la  chaîne  parallèle  n'a  très- 


ALTERNANCE  DES  ESSENCES  VQESSTIÉEBS.  a6l 

probablement  reçu  le  nom  de  Forêt  Noire  qu'à  cause 
des  bois  résineux  qui  la  peuplaient.  Or,  cet  état  de 
choses  s'est  conservé  jusqu  a  nos  jours  »  et  rien  n'annonce 
qu'il  doive  cesser. 

D'après  ces  faits  généraux  et  une  infinité  d'autres 
qu'il  serait  facile  de  recueillir  «  n'est-il  pas  évident 
que  les  mêmes  essences  se  perpétueront  sur  un  terrain 
aussi  lonj|[- temps  que  des  cas  de  force  majeure  ou  l'im- 
péritie  de  l'homme  ne  les  en  excluront  pas? 

Que  penser  d'ailleurs  d'une  loi  d'assolement  qui  ne 
deviendrait  applicable  que  tous  les  cinq,  dix,  quinze  ou 
^ngt  siècles? 

Ajoutons,  pour  terminer,  que  les  savants  travaux  de 
l'illustre  chimiste  Justus  Liebig,  dont  l'ouvrage  se  pu- 
blie en  ce  moment,  ont  répandu  sur  cette  matière 
une  clarté  nouvelle ,  et  qui  prête  un  appui  complet  aux 
adversaires  de  l'assolement  des  essences. 

Après  ces  intéressants  débats ,  la  réunion  ,  pénétrée 
de  la  haute  importance  du  sujet  qu'elle  vient  de  traiter , 
adopte,  sur  la  proposition  de  son  président,  les  conclu- 
sions suivantes: 

i^.  L'alternance  des  essences  n'est  point  une  loi  de 
la  nature;  l'influence  que  les  circonstances  extérieures 
exercent  sur  la  végétation  des  forêts  en  rend  suffisam- 
ment raison. 

2^.  Les  essences,  feuillues,  aussi  bien  que  les  rési- 
neuses, peuvent  être  introduites  ou  maintenues  à  l'aide 
d'une  culture  raisonnée  et  soigneuse. 

3^  Toutes  les  essences  ne  prennent  pas,  dans  le  sol, 
la  même  quantité  de  substance  nutritive.  L'échelle  à  dres- 
ser sous  ce  rapport  s'établira  au  fur  et  à  mesure  quenos  ex- 


l6l  ■ÉLANOBS  d'AGEICULTDRB. 

périences  ,  déjà  nombreuses ,  deviendront-plus  complèfes. 

Les  essences  les  moins  exigeantes  tendent  généralement 
à  évincer  les  autres;  c'est  au  forestier  à  combattre 
cette  tendance,  en  tant. qu'elle  est  en  opposition  avec 
les  intérêts  qu'il  a  en  main. 

Je  crois  devoir  ajouter  quelques  mots  à  ce  qui  précède 
concernant  f'influence  qu'eierce  la  nature  géologique 
du  sol  sur  l'accroissement  et  la  distribution  de  certaines 
essences.  Si  parmi  des  espèces  d'arbres  qui  croissaient 
depuis  des  siècles  sur  un  terrain  oà  elfes  ne  trouvaient 
pas  tout  ce  qui  convient  à  leur  développement ,   des 
espèces  nouvelles  viennent  à  s'introduire ,  espèces  qui 
s'accommodent  mieux  de  ce  sol ,  il  est  évident  que  les 
dernières  pourront  envahir  peu  à  peu  le  bois  sans  que 
Ton  puisse  en  tirer  de  conséquences  pour  Taltemance 
des  essences.  Mais  ce  fait  de  l'accroissement  de  certaines 
espèces  aux   dépens  des   autres  sera   encore    un   fait 
important  à  observer  ,  surtout  si  l'on  étudie  les  causes 
qui  l'ont  produit.   C'est  malheureusement  ce  qui  n*a 
point  encore  été  fait   :   les  forestiers  n'ont  point ,  au 
moins  à  ma  connaissance  ,  tenu  compte  de  la  nature  du 
sot  ;  ils  n'ont  point ,  que  je  sache  ,  recherché  quelles 
essences  s'accommodaient  le  mieux  des  terrains  calcaires, 
quelles   essences  prospéraient  le  mieux  sur  les  roches 
non  calcaires. 

L'étude  de  la  géologie  appliquée  à  la  sitviculture  est 
pourtant,  selon  moi,  très-utile  et  doit  amener  des  ré- 
sultats importants.  J*ai  déjà,  dans  ma  topographie  géo- 
gnoslique  du  Calvados  ,  indiqué  certains  faits  que  je 
croîs  devoir  rappeler. 

Ainsi  le  hêtre  vient  mal  dans  nos  plaines  calcaires  de 


I 


ALTSRNA5CB  DES  i^^fiUClÇ»  F^MIE^TIÉBES.  26$ 

la  grande  oolile  ;  il  croit  au  contraire  très-bien  et 
acquiert  de  très-grandes  dimensions  dans  les.  lerra^ips  de 
pbjllades  (schistes  interjooédiaires ]  ,  les  granités  et  les 
autres  roches  anciennes  :  il  croit  également  bien  dans 
les  argiles  à,sUex  qui  si^rmontent  la  craie  dans  beaucoup 
de  contrées  de  la  Normandie. 

L'orme  s'accommode  de  tous  les  terrains  ;  mais  quelle 
diflérance  dans  son  développement  quand  on  le  considj^re 
dans  les  terrains  argileuiL  el  profonds  où  il  acquiert  d^ 
dimensions  énormes  ,  ou  dans  les  plaines  calcaires  où 
il  s'élève  peu.  On  peut  en  dire  autant  du  chéoe ,  si  beau 
sur  les  sebisies  pbjllades  ,  les  argiles  profondes ,  plus 
ou  flioins  mêlées  de  silex  (argiles  supérieures  à  la  craie  i 
(Oxford-ClayjySi  chétif  et  parfois  rabougri  sur  les  terrains 
calcatres  i  couches  horizontales. 

Toutefois  il  n'est  pas  de  terrain  calcaire  si. aride  qui 
ne  puisse  uourrir  quelques  arbres ,  et  les  clôtures  au 
mlUeu  de  nos  plaines  calcaires ,  soit  de  quelques  cantons 
du  Calvados,  soît  du  Poitou  ,  soit  de  la  Champagne  et 
des  attires  contrées  qui  en  manquent ,  serait  chose  fort 
utile  i  établir  et  qui  offrirait  de  grands  avaniages 
pour  l'agriculture.  Outre  qu'elles  rompraient  le  vent  qui 
dcaoèche  les  plaines  sans  arbres  et  augmenteraient  i'hu* 
■lidiié  si  nécessaire  pour  la  végétation  des  plaines  cal- 
caires ,  qui  ne  retiennent  pas  les  eaux  de  pluie  comme 
les  terrains  argileux  ,  ces  clôtures  fourniraient  du  bois 
de  chauflage  là  où  il  est  plus  cher  que  dans  les  contrées 
boisées.  Mais  répétons-le  en  terminant,  il  faut»  pour  ces 
plantations  de  haies.cboisirlesesseucesqui  s'accommodent 

je  mieux  des  terrains  calcaires,  et,  je  le  répète,  Tétud^ 
de.la  géologie  appliquée  à  la  silvicplture  est  importante 


264  MÉLANGES  D  AtlBICULTOBE. 

et  devrait  avoir  depuis  long-temps  occupé  nos  forestiers: 
j*aî  fait  sur  ce  sujet  un  mémoire  que  je  compte  présenter 
au  Conseil  général  de  l'agriculture*  avec  quelques  consi- 
dérations sur  le  reboisement  des  différentes  parties  de 
la  France.  A.  de  Cavmont. 


SUR  LA  MALADIE  DES  POMMES  DE  TEBRE  EN  l845  ,  ET  SCE 
LES  MOYENS    DE  TIRER  PARTI  DES  TUBERCULES  GÂTÉS. 

Cette  année,  un  fléau^jusqu'alors  inconnu  dans  nos  con- 
trées ,  a  exercé  d'affreux  ravages  sur  Tune  de  nos  récoltes 
alimentaires  la  plus  précieuse ,  la  pomme  de  terre.  L'on 
peut  affirmer,  sans  crainte  d'exagération  ,  que  les  2|3  de 
la  production  ont  été  perdus.  Le  mal  a  fait  des  progrès 
si  rapides  ,  que  c'est  i  peine  si  les  cultivateurs  ont  eu  le 
temps  dé  mettre  à  profit  les  conseils  donnés  par  quelques 
agronomes  distingués  ;  c'est  à  peine  s'ils  ont  pu  mettre 
en  pratique  certains  procédés  industriels  et  économiques 
indiqués  pour  tirer  parti  des  tubercules  gâtés  ou  en  voie 
de  perdition.  La  nature  chimique  et  géologique  des  sois , 
l'exposition  des  terres ,  les  modes  de  culture ,  rien  n'a 
arrêté  la  marche  de  cette  nouvelle  carie  ,  et  parmi 
les  diverses  variétés  de  pommes  de  terre  cultivées ,  il 
serait  difficile  d'en  signaler  quelques-unes  qui  aient  été 
moins  atteintes  que  d'autres.  Il  y  a  eu  là  un  vice  général, 
une  véritable  épidémie  ,  qui  a  embrassé  dans  son  par- 
cours une  grande  partie  des  états  du  Nord  de  TËurope. 

Deux  opinions  bien  différentes  ont  été  émises  sur  la 
cause  primordiale  de  cette  désastreuse  maladie. 

Les  uns,  prenant  en  considération  que  le  printemps  et 


MALADIB   1IB6  POJIME8   DE   TERRB.  a65 

une  grande  partie  de  Tété  ont  été  sombres,  humides  et 
froids,  pensent  que  la  maladie  s'est  développée  sous 
Finfluencé  de  la  basse  température  et  de  l'excès  d'humi- 
dité. C*est  là,  nous  le  crojons,  l'idée  la  plus  probable  , 
celle,  au  moins,  qui  s'accorde  le  mieux  avec  cette ob« 
servatîon  que  la  pomme  de  terre,  étant  originaire  des 
pays  tempérés  ,  a  besoin ,  pour  sa  bonne  végétation , 
d'une  température  suffisamment  élevée  et  d'une  sèche* 
resse  modérée. 

D  autres  admettent  l'existence  d'un  champignon  ,  le 
Boirytis  in festans^ comme  cause  réelle  du  mal,  champignon 
dont  les  sporules  agiraient  de  la  même  manière  que 
VUredo  canes  dans  le  blé  noir.  Mais  hÂlons-nous  de  le 
dire ,  la  presque  totalité  des  observateurs  nie  formelle- 
ment l'existence  de  ce  champignon  dans  les  divers  or- 
ganes et  notamment  dans  les  tubercules  des  pommes  de 
terre  malades  ,  et  regarde  avec  raison  les  productions 
cryptogamiques ,  les  vibrions ,  qui  apparaissent  dans  les 
dernières  périodes  de  la  maladie ,  connue  des  effets  se* 
condaires  et  non  comme  la  cause  immédiate  de  celle  ci. 
Les  observations  de  MM.  Decaisne,  Leveillé,  Thuret» 
Duchartre,  Ad.  Drongniart,  Desmazières,  Philippar  , 
Pouchet ,  les  nôtres ,  celles  toutes  récentes  de  M.  Greliey 
d'£lbeuf ,  s'accordent  pour  démontrer  que  les  champi- 
gnons et  autres  niocédinées  sont  complètement  étrangers 
à  l'altération  des  tubercules. 

En  réalité,  la  maladie  consiste  dans  une  altération 
des  liquides  du  végétal  ,  et  surtout  du  liquide  albu- 
mineux  ;  c'est  une  simple  fermentation  qui  rentre  dans 
le  cadre  des  fermentations  ordinaires ,  et  qui  parait  avoir 
été  provoquée  par  les  circonstances  atmosphériques  si 


266  VÉLANGfiS  D*AGRlCVLTtJBB. 

défavorables  de  celle  année.  On  ne  peut  mieux  spécifier 
le  mal ,  qu^en  lui  donnanl ,  comme  Miinler  el  tant 
d'autres  Tonl  fail,  le  nom  de  gangrène  humide* 

L'invasion  de  la  maladie  a  eu  lieu  en  France  et  dans 
certaines  localités,  vers  la  fin  d'août.  Dans  quelques  pays» 
elle  s'esl  présenlée  dans  le  court  intervalle  de  3  à  4 
jours,  souvent  au  milieu  de  recolles  oflVant  les  plus 
belles  apparences.  D*après  Munter,  en  Allemagne,  le 
fléau  a  manifesté  sa  présence  du  fî  au  8  septembre , 
principalement  aux  environs  de  Berlin. 

Sur  une  même  touffe  de  pommes  de  terre  ^  on  a  sou- 
vent trouvé  des  tubercules  parfaitement  sains  et  d'autres 
en  voie  d'altération. 

La  maladie  a  commencé  â  se  manifester  par  quelques 
points  rougeâtres  placés  sous  l'épiderme.  La  quantité  de 
ces  points  augmentant  rapidement ,  ils  n'ont  pas  tardé  à 
former  autour  du  tubercule  une  couche  de  quelques 
millimétrés  d'épaisseur  ,  et  attaquant  principalement 
le  tissu  cellulaire  ,  ils  lui  ont  communiqué  une  telle 
cohérence  qu'il  a  acquis  la  propriété  de  ne  plus  se  ra- 
mollir dans  l'eau  bouillante.  Dans  une  période  plus 
avancée  ,  l'adhésion  des  cellules  est  totalement  dé- 
truite ;  elles  cèdent  au  plus  petit  effort  qui  tend  â  les 
désagréger.  La  membrane  cellulaire  elle-même  ,  d'in- 
durée qu'elle  était,  a  fini  par  se  ramollir;  alors  tout  le 
parenchyme  des  tubercules  s'est  transformé  en  une 
matière  pulacée  analogue  à  de  la  bouillie.  C'est  à  la 
suite  de  ces  phénomènes  que  commence  â  se  dégager 
une  odeur  putride  et  nauséabonde  dans  laquelle  il  est 
facile  de  distinguer  celle  de  l'ammoniaque,  dont  la 
présence  a  été  indiquée  par   Munter-,  de  reconnaître 


MALAIME  DES  POMME»  DE  TEBRE.       267 

tiissl  Fbyîirogène  sulfuré  dont  TexistenGe  a  été  démontrée 
par  M.  Glranttn  et  moî.  C'est  dans  eette  dernière  pé- 
riode de  décomposition  qu'apparaissent  ces  végétations 
microscopiques,  ces  infusoires ,  accompagnement  obligé 
de  toute  putréfaction  organique. 

La  fécule,  dans  les  pommes  de  terre  les  plus  avancées 
en  décomposition ,  n*a  perdu  aucun  de  ses  caractères 
physiques  et  chimiques  ,  et  sa  quantité  est  à  très-peu 
de  chose  près  la  même  que  dans  les  tubercules  sains ^ 
ainsi  que  M.  Girardin  et  moi  l'avons  reconnu  par  l'ana- 
lyse. 

Bès  l'origine  du  développement  de  la  maladie  des 
pommes  de  (erre ,  ou  a  cru  généralement  qu'elles  étaient 
impropres  à  la  nourriture  de  l'homme  et  des  animaux , 
et  on  en  a  perdu  d'immenses  quantités  en  les  aban- 
donnant dans  les  champs»  On  sait  aujourd'hui,  grâces 
aux  expériences  qui  ont  été  faiteâ  de  tous  cùtés,  que 
Vusage  alimentaire  des  tubercules  malades  n'entraîne 
aucun  inconvénient,  alors  mémo  qu'ils  sont  dans  un 
état  très-avancé  de  décomposition. 

Pour  la  consommation  des  bestiaux,  les  tubercules 
faiblement  altérés  sont  d'un  bon  usage  ;  mais  autant 
que  possible,  il  faut  s'abstenir  de  les  faire  consommer 
crus.  La  coctionà  la  vapeur,  à  l'eau  ,  au  four,  sera 
d'un  bon  emploi  toutes  les  fois  qu'on  agira  sur  des  pro- 
duits altérés  ou  en  voie  d'altération  II  sera  bon  de 
mélanger  la  pulpe  avec  une'  certaine  quantité  de 
sel,  soit  environ  5oo  grammes  â  i  kilog.  par  quintal 
métrique  de  pommes  de  terre.  M.  Boussingault  a  indiqué 
un  mode  opératoire  qui  est  très-commode.  Il  consiste 
i  faire  cuire  les  tubercules  à  la  vapeur ,  et  pendant 


268  MËLANOKS    d'aORJCULTDRE* 

qirils  sont  chauds  encore,  de  les  tasser  très-Gortemenl 
et  par  couches  peu  épaisses,  dans  un  tonneau  ouvert. 
Quand  le  tonneau  est  plein ,  on  le  démonte  ,  et  on  obtient 
une  masse  cylindrique,  qui  bien  qu'exposée  à  l'air»  mais 
à  l'abri  de  la  pluie,  se  conserve  pendant  plusieurs  mois 
sans  altération. 

Pour  arrêter  Tallération  peu  avancée  des  pommes  de 
terre ,  on  peut  faire  usage  de  la  méthode  employée  ea 
Suisse  en  1816  et  1817,  sur  la  recommandation  de 
l'habile  agronome  Pictet ,  méthode  qui  consiste  à  des- 
sécher au  four  les  tubercules  préalablement  cuits.  Cette 
sorte  de  pulpe  se  conserve  indéfiniment.  On  peut 
aussi ,  comme  M.  Liebig  l'a  indiqué ,  faire  macérer 
les  tubercules  coupés  en  rouelles  dans  de  l'eau  con- 
tenant I  centième  de  son  poids  d'acide  sulfurique 
du  commerce.  Après  ?.4  heures  de  contact  1  on  procède 
à  des  lavages  jusqu'à  ce  que  Teau  employée  ne  soit 
plus  acide  ;  puis  on  sèche  à  l'air  ou  au  four.  On  obtient 
ainsi  25  °;o.  du  poids  des  pommes  de  terre  employées  » 
en  morceaux  d'une  apparence  crayeuse  qui  ,  passés  au 
moulin ,   donnent  une  farine  blanche. 

Pour  tirer  parti  des  pommes  de  terre  pourries  comme 
nourriture  ,  on  commence  par  réduire  les  tubercules  en 
bouillie ,  on  les  soumet  dans  des  cuviers  i  plusieurs 
lavages  à  grande  eau;  trois  ou  quatre  lavages  suffisent 
pour  débarrasser  complètement  la  matière  pulpeuse  de 
son  odeur  infecte.  On  la  laisse  égoutter ,  on  la  soumet 
à  une  forte  pression  dans  des  sacs  de  toile  et  on  fait 
sécher  les  gAteauz  obtenus  dans  le  four  après  la  cuisson 
du  pain.  On  recueille  ainsi  une  matière'  complètement 
inodore  ,  facile  à  conserver  et  à  transporter,  qui  peut 


MALADIE   DES   POMMBS  DE  TBBBE.  269 

très-bien  servir  à  la  nourriture  des  bestiaux  et  s'employer 
à  la  manière  des  tourteaux  de  colza.  C'est  là,  en  définitive, 
ce  qui  nous  a  le  mieux  réussi ,  à  M.  Girardin  et  à  moi. 

M.  le  baron  d'Haussez,  de  St.-Saens  et  M.  le  comte 
Gustave  de  Robillard,  de  St. -Maurice  (Orne],  qui  ont 
adopté  ce  mode  de  préparation  pour  les  tubercules 
gâtés  en  sont  très-satisfaits  ,  et  ils .  ont  conservé  une 
énorme  quantité  de  matière  alimentaire  pour  la  nour- 
riture de  leurs  bestiaux  fondant  tout  cet  hiver. 

Pour  ce  qui  concerne  l'extraction  do  la  fécule  des 
tubercules  altérés,  on  éprouve  des  difficultés  assez  sé- 
rieuses. Ainsi ,  il  n'est  pas  facile  d'extraire  une  fécule 
marchande  des  produits  à  l'état  de  putrilage ,  quelle  que 
soit  la  finesse  des  tamis  avec  lesquels  on  veut  séparer 
la  fécule  du  parenchyme;  une  portion  notable  de  ce 
dernier  est  assez  divisée  pour  passer  avec  la  fécule  par 
les  mailles  de  ces  tamis  et  tomber  au  fond  du  vase  en 
mélange  intime  avec  celle-ci.  Des  lavages  nombreux  ne 
peuvent  alors  la  purifier  et  elle  garde  toujours  une 
couleur  bise.  Nous  devons  à  M.  Grellej  ,  d'Elbeuf ,  un 
moyen  très-simple  et  fort  ingénieux  pour  extraire  ia 
matière  féculente  à  l'état  de  grande  pureté.  Cet  habile 
chimiste ,  ayant  vu  au  microscope  que  les  fragments 
bruns  ou  roux  du  parehchyme ,  qui  altèrent  la  pureté 
de  la  fécule ,  sont  au  moins  très-dilatés  dans  l'eau  am- 
moniacale quand  ils  n'y  sont  pas  en  parties  solubles , 
en  a  conclu  qu'ils  se  tiendraient  plus  long- temps  en 
suspension  dans  une  eau  faiblement  ammoniacale  que 
les  grains  de  fécule  ,  et  qu'en  agitant  le  mélange  dans 
ce  liquide  on  pourrait  facilement  en  former  deux 
couches  ,    l'une  composée  exclusivement  de  fécule  et 


270  MÉLANGES  D^AGEICULTUBE. 

Taulre  des  fragments  colorés.  Cette  prévision  s'est 
complètement  réalisée.  Dans  la  séance  du  23  décembre 
1845 ,  la  Société  centrale  d  agriculture  de  Rouen  a  reçu 
de  M.  Grellej  des  échantillons  de  fécule  très-blanche 
obtenue  par  son  procédé,  que  Ton  peut  considérer  comme 
très-applicable  en  industrie. 

L'imperfection  de  la  maturité  et  la  présence  dans  les 
masses  de  tubercules  gAtés ,  qui,  malgré  le  triage  fait 
avec  le  plus  grand  soin^^iéchappent  à  l'attention  des 
ouvriers,  peuvent  devenir  la  source  de  grandes  pertes 
de  matières  alimentaires,  et  il  est  important  de  prendre 
toutes  les  précautions  convenables  pour  éviter  toutes 
ces  causes  d'altération. 

Les  tubercules  devront  être  placés  dans  des  caves  ou 
celliers  aussi  secs  que  possible  et  bien  aérés.  Les  cou- 
ches devront  être  fort  peu  épaisses  ^  aCn  qu'on  puisse  fa- 
cilement en  faire  l'inspection  et  éliminer  les  racines  qui 
présenteraient  quelques  traces  de  putréfaction.  L'ensile- 
tage  préconise  par  certains  agronomes  ne  produit  que  de 
mauvais  effetç  ;  il  est  vicieux  surtout,  parce  que  la  masse 
reste  humide  et  entraine  par  suite  la  pourriture.  Le  sel 
marin ,  dont  l'emploi  a  été  indiqué  par  plusieurs  per- 
sonnes et  notamment  par  des  i^gronoraes  anglais,  doit 
être  rejeté,  attendu  que  les  esifpériences  faites  par  MM. 
Dumas  et  Melsens  ont  démontré  que  ce  sel  détermine 
en  24  heures  la  putréfaction  des  tubercules  malades.  La 
poussière  de  chausL  répandue  sur  les  racines  qu'on  doit 
emmagasiner  parait  donner  d'assez  bons  résultats  d*après 
les  expériences   de  M.  Morren. 

Relativement  au  choix  des  variétés  à  préférer  pour 
la  semence  prochaine  ,  il  y  a  une  raison  économique 


MALADIE  DBS  POHM£S  DK  TERRE.  27 1 

qoî  domine  toutes  les  autres  »  c  est  Tabondanee  du 
produit  et  la  rusticité.  Les  innombrables  variétés  cul- 
tivées dans  les  jardins  ne  peuvent  luUer ,  âeet  égard , 
contre  les  variétés  assez  peu  nombreuses  cultivées  dans 
les  champs  pour  le  bétail  et  l'industrie  ;  et  dût'K>n ,  dans 
une  année  malheureuse  comme  i845,  voir  la  récolte 
d'une  variété  très-abondante  plus  fortement  attaquée  que 
celle  d'une  variété  moins  productive  habituellement ,  il 
faudrait  encore  donner  la  préférence  à  la  première. 

Toutefois  ,  comme  il  existe  heureusement  des  variétés 
suffisamment  productives,  telles  que  laShaw,  la  Patraque 
jaune  et  la  tardive  d'Irlande,  etc.,  dont  la  maturité 
s'accomplît  en  trois  saisons  différentes ,  les  cultivateurs 
devront  choisir  ainsi  trois  variétés  de  première  ^  deu- 
xième et  troisième  saison  ,  au  lieu  de  se  borner 
à  la  culture  d  une  seule  variété.  De  cette  manière 
chacune  des  variétés,  présentant  un  degré  différent  de 
maturation ,  quand  viendraient  A  éclater  les  influences 
atmosphériques  nuisibles ,  on  aurait  plus  de  chances  de 
voir  une  partie  notable  de  la  récolte  échapper  à  ces 
influences. 

Quelles  que  soient  les  variétés  cultivées  en  plein 
champ  ,  on  devra  toujours  préférer  pour  la  semence 
de  1846,  les  plus  gros  tubercules  parmi  ceux  qui  ne 
présentent  aucune  trace  d'altération.  On  devra  planter 
ces  tubercules  entiers  contrairement  à  l'usage  établi  trop 
généralement  de  les  couper  en  quartiers  ou  m^me  d'en 
extraire  les  yeux  seulement ,  ou  de  n'employer  que  des 
petits  tubercules.  Cet  usage  est  d'autant  plus  vicieux, 
que  des  expériences  positives  ont  établi  que,  dans  toute 
culture  de  pommes  de  terre ,  le  rendement  s'est  tou- 


27^  MÉLANGES  D*AGBICULTIJBE. 

jours  montré  proportioiinel  *au  volume  des  semendes 
employées. 

En  Allemagne  ,  où  diverses  alléralions  allaquent  les 
récoltes  de  pommes  de  terre  ^  tous  les  savants  placent  en 
première  ligne  comme  cause ,  l'usage  où  Ton  est  de 
planter  des  fractions  de  tubercules. 

Quant  aux  petites  pommes  de  terre,  elles  résultent 
ordinairement  d'une  formation  imparfaite  et  tardive  qui 
offre  moins  d'énergie  vitale  aux  plantes  qui  en  pro- 
viennent, et  par  conséquent  plus  de  prise  aux  agents 
destructeurs  qui  pourraient  les  atteindre. 

Les  gros  tubercules ,  choisis  parmi  les  plus  sains  et 
plantés  sans  être  coupés,  devront  donc  toujours  obtenir 
la  préférence. 

A.  BiDABD  ,  de  Rouen. 


XIII*  CONGRÈS  AGRICOLE 


i*p  » 


SESSION  GillRAll  AMUEIll 


mnm  DAm  ix  viluk  ds 


NEUFiCHATEL  ^  B«A¥ 

(  Ôrinf-3nffrînire  )  , 


.  '. 


OCJVKRtURB  DE  LA  SESSION  »  LE  U  JUILLET  1845  , 

« 

noms  la  grwU  êolU  d$  l'Bôtêl-^yilk. 


A  4ix  heuvès ,  M.  bb  Caiïbk>iit  ,  dhB0tear  de  TAmo- 
riatjofi  oonnande  ,  nuMite  afei  bureau  »  accompagné  de 
HM^  GoHBi*SitTft ,  MNia-préfet  de  farroudiMement  ;  Da- 
ROTiLUB ,  maife  de  Neuftfaâlel  ;  J.  Gnuamn  ,  iuspedeur 
de  rAflsodatioD  peur  le  départemest^CAPPLBT /inspecteur 
do  canton  d'Elbéuf  ;  ns  Mot  y  président  de  ia  Société 
centrale  d'agricutlufe  ;  Baâvnovin ,  président  des  €oniioes 
agrioalee  de  PaviUy  ;  Dai^ALOMOB  dv  Tbil  ,  préadenl  des 
Comices  agricole$  de  Cailler. 

18 


M.  Capplet  est  invité  à  remplir  les  fondions  de  trésorier, 
en  remplaceiçeitf  de  If.  Dooiift  »•  mjfii&é.  H.  Bourlet 
de  la  Vallée  est  prié  de  tenir  la  plume  comme  secrétaire- 
général  ,  en  attendant  l'arrivée  de  M.  le  comte  de  Beau- 
repaire  ,  chargé  de  cette  fonction  |par  l'inspecteur  divi- 
sionnaire. 

Sont  ^Tésents  :     . 

MM.  DE  GiRANCOviT  (Joachim) ,  maître  de  verrerie  aux 
Essarls-Varimpré ;  w^^ikRAMCimmt  (Atetandre) ,  mattre  de 
verrerie  à  Yatierville  ;  nu  Lesmont  ,  maire  de  NoUeval  ; 
Lb-M£T4(Tbb,  inspecteur  4o  F'AiMkdiiltodr  pdiif  Fârfbnlîaiè- 
ith^nf  dë^FbYtMËVéque  ;  OijhaAel  ,  délégué  ^e la  Société 
d'agriculture  de  Pont-r£véq«e  ;  Aumont  ,  délégué  de  la 
Société  d'agricuHure  de  Pont-FEvéque  ;  Dcbreuil  (Alpb.), 
professeur  d'agriculture!  à  VEtole  départementale  ;  Mabieb 
fik,cultivateur  à  St-Germain-d*£table  (Dieppe)  ;  Houdb* 
LiÊBE  ,  cultivateur  et  ingénieur  civil  aux  Genettes  (Orne)  ; 
BARDydéléguédela  Société  centrale  d'afi;ri|;u]MiJ^.dp^fien  ; 
Debray  ,  délégué  de  la  Société  centrale  d'agriculture  de 
Rouen  ;  AblriAHtmE  ,  directeur-adljôrlni  àe'TVhion  généraU 
à  Rouen  ;  Oursel  ,  propriétaire  à  Bertreville-Saint-Ouen 
(  Dieppe  )  ;  de  Boutowsky  ,  conseiller  de  Cour  de  Russie 
à  P^ris  $-X«BAfULUER  y  Mégilé  de  k  SocMtévoyale  S'a- 
f^icfultitre  et  de  commerde  de  Gaen  ;  MAésé  ^  prepriéMre 
àGuiaMTfiUe;  J^àMtxAi^Yomtm  ,  piopriëlalnft  Baudrl- 
OMirt  ;  Ql}EPioeii.LB  ^  dëlé^  ides  Coibiecs  agrieèle»  de 
Gaiilj;  iBrichbt  \j  irr^oné  à  Nèiifidiâlel)  'DB  MiLtEviLLU 
{ Arofaamftadk  )  ^  otiitîi{ateiir  4  Neslè^NèrmandinMe  ;  M 
B0UTTEV11.LB  pève  ,  proppiélarirè  à  NeuiUiâtel  ;  Le  HeijW- 
TKun  ^  propriéUffue  A*  Mënoiival  \  I^Hcifôfc  %  Aiàiire  de 
Saint-Valery-sous-Bures  ;  de  BrrÎLLÉ  ('M>Claudë  ) ,  ptb^ 


OITfBBTCBI  DS  LA  8B86IOK;  378 

friéi^m  à  NedUUitkl.;  db BralLB  (Alph4nfle)^pfopriët«irie 
au  chdteaii  d'Iseof  rcvMr  ;  BbauisIeb  ,  mpecteur  d'«iini« 
raaces  à  NeitfdUttel  ;  Dblacoitumcb  (Pïédénc)^  ppopriélairè 
è  Neufchâtel  ;  Mauvb  ,  avocat  â  Neufchâtel  ;  Wbnatb  ^ 
pvopriéUîra  à  Siumofit-]a<>F«terie  ;  LBHAnrtB ,  percepteut 
à^  FoucanBoiil  ;  JjroodTTE  (  Goiaiiune  ),.  propriétaire  A 
Botem;  DBMCOiri.Bis  (Antoîac)  ,  propriétaire  à  StiValerjr» 
80fi8-Bure«;  YTBR*Li<iNi«VB«  i^  médecimvétéribaire  â  Rooat; 
BùmsmsiM  (AehiUe)  »  prapriét^re-eokiiraleurà'OsYiUci- 
hi^Bîviëre  (  Dieppe  )  ;  db  Bif llbtiua  (  Racal  )  ^  tsaire  d6 
LonâifiièreB  ;  tAVcan  ,  àHé^né  dé  la  Sociétë  cenlrah 
d*agricutture  de  Rooen  ;  Le  Habib  (Louis)  ^  prepriétain 
à  ToaflBreYille-la^GorbeUne  (¥vétot)  ;fiEtB8Q0B  (Isidore H 
pcopriélaire  à  Goomay»;  BtarvAfTx  ,  prQprittlaîre4culli;vt^- 
iBor  à  Poix  ;  DBLAnTBB  (Edptiard) ,  délégué  de  la  Sodété 
ceotnle  d'agricritare  de  Rouen  ;  de  Pipbrby,  délégué  de  M 
Sociétéde  lisieux  ;  d'Étancovrt»  propriétaire  à  Ste^^roix-» 
Mnr»BD€iqr;a«BEAOiiAr  9  propriétaire  à  Bellevifie  ;MoiiBi. , 
«ecrétaire  de  la  tooef  réfecCdr»  de  Ne ufchàtel  ;  MAâra 
(Aniédée)  ^  déléfpié  des  Coonces  agricoles  de  GaiUj  ;  Ghé^ 
TBBAUX  t  iaspeete«r  de  rAssoeiatioa  pour  ranroodissMwÉt 
d*EvTettx  ;  Lb  Vaillant  aa  la  Fibffe  y  notaire  k  Blaagy  ; 
HooBBYiUB  (  Lucien  ) ,  délégué  de  la  Société  eentrala  d'a^ 
gricnkiire  de  Rouen  ;  Lefbw«b  ,  percepteur  à  Nesle«Ho^ 
dbig  ;  PiifCBOii ,  Buîré  de  Douvf end  { IKei^pe  )  ;  LnaLom^  4 
propriétaire  à  Neste*Hodeng  ;  le  Ticointé  pbPobmbbbux 
(AimaniiQ^  an  lUron  ;  Pabvbntieb,  propriétaire  à  Ar^ueîl^ 
AiLr  (  Louis- Stanidas) ,  àEpioay;  GraLLOur,  notaire  4 
Neofchâlel  ;  LBKoaif  an d  ^  notaire  honoraire  à  fio6C-le*Hanl 
(Dieppe)  ;  Mctbl-Cotblan  ,  maîredo  la'Ferté^St-Samsoii^^ 
Bamcb  (Louis))  cultÎTateur  à  Sommery  ;  THnioN,  inspec^ 


876  SÊANCHS  GB1IK1AUE8  A   NIUrCHATBL. 

leor  dc«  farèts  à  F<>rges-te«-Eaut  ;  LfiMn-Wocù  ^  pro* 
priëtairê  à  Forges  ;  Lblohg  ,  propriétalre-^ultiTateiir  à 
RoaTraj^Catilloii  ;  Thiesault  «  propriéUire  à  Aumale  ; 
Lbciias  \  Michel  )  ,  maire  de  NeuYille-Ferrière  ;  Fibub 
(Loiiis) ,  propriëUrire*cultiTaleiir  à  SuValerj-aoïKoBareB  ; 
Gossii ,  propriétairB-culâvateur  à  Biiisaay  ;  WAiifiio<GoLoif * 
propriélaire  au  Canl^Ste-Beare  ;  Pwabt  ,  maire-  d'Haut 
driooort  ;  db  Lovbbdo  ,  procnreir  du  Roi  A  Neafchâlèi  ; 
Fovbbbt^Dbpaillibbbs  ,  subetUiit  do  procureur  du  Rot  à 
Neufdiàfel  ;  DBSQuiiiEiiABB  (N/A.) ,  propriétaire  à  Neuf- 
AAM  ;  Lbobas  (Narciss^^propriëtaire  à  NeuviHe*Ferrièra; 
f»B  Ligiibmarb  ,  propriélaire^ciiltiTateur  A  Smermesail  ; 
Long  (  AlphooM  ) ,  prepriétaire«coltiTatear  à  Croiséafle  ; 
Mabg  (Loiiii^Edouard) ,  propriétaire  A  Nonrchâlel  ;  Sbmi* 
CHOU  ,  avocat  A  Neufcbâtel  ;  Dbcobdb  ,  juge  de  paix  à 
Neufeiultel  ;  bb  Cacx  ,  maire  de  Forges  ;  Cis8bviixb  , 
docteur  en  médecine  à  Forges  ;  Gillbt  ,  phartnacien  à 
Forges  ;  Micmi,  propriétaire  A  NeufchAtel;BaÉBO!t«  avoué 
A  Neufcbâiel  ;  Dibl  (  Josepb  ) ,  A  GonneviBe  (  Dieppe  )  ; 
MoiKET  y  greffier  A  Neufchâtel  ;  Gaillard,  avoué  A  Neuf- 
ebAtel  ;  Boubdiii  fils,  propriétaire  à  NeoicfaAtel;  Hobabd^ 
avocat  A  NeofehAtel  ;  Qubnooillb,  greffier  A  'NeuiidiAtel  ; 
NoBiiÀiVD  ,  maire  de  <Bradiancourt  ;  db  Bbauubu  ,  prési* 
dent  du  tribunal  ctvy  ;  Drbvbt  ,  inspecteur  des  farèts  da 
demaine  privé  du  Roi,  A  Anmde  ;  Viorbcx  ,  propriétaire 
A  8aint*Saëns;  Joly-Coqubt  (Pierre) ,  propriétaire  A  Neuf- 
châtel ;  LiJCAS  (  Philippe  ) ,  à  Neufchâtel  ;  DBSQuii^Bif abb  , 
ancien  pharmacien  A  Neufchâtel  ;  Fbbnbl  ,  avocat  A  Nèu^ 
châtel  ;  BoiytEifOEB  ,  avocat  A  Neufchâtel  ;  Suzbmoht  ,  per* 
cepteur  A  Lucy  ;  Delaflacb  ,  géomètre  à  Bouelie  ;  Ddiar- 
m!f  (Vital),  irfgénieur  des  ponts  et  chaiissées  A  Neufchâtel  ; 


.  ommtoftft  Dm  Làt  msmon.  277 

TABifK ,  Mtam  A  :  NewbkÊÈàA  ;  IIumT4o£ir  y  propriétaiiie 
à  Neufchltel  ;  le  baron  D*HA«asas ,  A  SaiaUSaèas  ;  m 
BoiJTT£TiLLB  ,  noUite.à  Neufebâtol  ;  Mathosi  ,  bibliolhé% 
caire  de  IVeuicbAlçi  ;  ds  CBOUTstm  ,  mmbre  da  Comice 
de  Neurchâtel,  à  Londinières  ;  Lkhoi^iiib  .,  propri^teire-) 
cultivateur  à  Baillolet  ;  D(w^nivGau.la«o  •  délégiië  .  de 
la  Société  d'agriculture  pratique  de  Valmont  ;  Nassb  »  dé- 
légué de  la  Société  de  Lisieux. 

Plus ,  un  assex  grand  nombre  dliabitaots  et  de  cultiva'* 
teara  qui  n'ont  pa«  fiiit  conaaltre  leurs  noms. 

M.  de  Caumont  déclare  la  session  ouverte. 

Après  avmr  jeté  nu  coop-d'cnl  sur  les  progrès  de  1- Air* 
aoriation  normande  et  sur  rîmportaoce  des  iMts  ^iri  se 
maniliBstent  de  nos  joues  y  IL  de  CaQnMmt  Conclut  ainsi  : 

«  Fartoat  les  As^oeialliMiii'se  mnUfpUeat.  La  réindon 
des  ptodncteufs  de  iainé  ^  qiri  ^  d*après  iios  conseils  ,  a  ; 
r année  demîève  ;  étMân  le  eer^M  de  ses  discussions  à 
tout  ce  qui  pent  intéresser  l'agricnltore' ,  s'est  fortifiée  du 
eonooprs  des  pridcfliales  notabilités  des départemeatsda 
Nord ,  el  s'organise  en  sotMé  permanente,  tous  le  titre 
à'AiêêciaiimkékNoni  dé  la  France. 

•  L'Association  peitevine  et  saiâlcMlg'eoise,'dettt  les-  basèii 
ont  été  jetées  à  Niort ,  l'année  derniéiM  ,  va  ëé  réulnr ,  dani 
quelques  jours ,.  à  la .  Bncbelle ,  â^m  lu  piéaidenoe4aM. 
Fleuriau  de  Qallevue-,  pour  dîscirtei:  dTÂmportantes  qneat 
lionset  adopter  fin  }régl€tment44Anitir.  ...      n.Miu 

«  A  Boungep^  t.Mp  Spjer  ,  Jinembre  du  Conseil g4n4n|l 
du  Cher  «vient  d^ppser  lesbBs^^.d'Moe.Associatîon,]^!!! 
le  contrp  ^.  |a:£rtUice.  Une  va^  As^MK^iation  sçrgapiw 
encore  daiis.  te.  Midi*  G^  diverses,  réunions  y  dont,  ÏA^^ 


378l  séances  •qénéialu  a'  nhdibchatbl. 

eiation  noranande  a  dwHié  ie  jpraiÉier  eteuple  i  «ât  toatêi 
me  sesaion  générale  aamiellè  ^  un  Con§tè$  aanUaMe  à- 
aebii  qni  nous  rassemble  «i^oard*hui.. 

»  Le  Congrès  cenlral  d'agricuUure  fondé  ft  Paris  ,  il  y 
deux  ans.,  est  iin^méme  une  création  de  nos  Associations 
provinelales  :  c'est  à  Sentis  qu'il  a  été  orgaidsé. 

•  Les  pliis  habiles  producteurs  y  ont  apporté  le  tribut 
de  leur  expérience  ^  et  leurs  vœux  pour  les  progrès  de 
rietgriculture. 

•  D'heureuses  idées  ,  comme  il  en  jaillit  tOMJours  du 
contact  des  hommes  pratiques  et  instruits  ,  se  sont  fixées 
sur  oe  qui  petit  rendra  la  pioAttelm  pk»  riche ,  pnépapoint 
jûofi  ]ia  4fifiusMon  deif  qufMtfon^  4'4qooihii»  politique  qoi 
se  «:«Uaobent  4  De  gffiuid  art  d0  Tag inculture. 

»  tei  Çcpgfiés  fîfiitf^ail ,  où  Jfim  de  Mû  délégnés  dte  dé- 
pi^temenU  ont  paru  oetl^  aonée^doil  rendcc  ë'fanportBntti 
fjervii:es  ;  i^ai»  il  w  ^vt  pas  que  h»  réuoîef»  régîonalea 
sa  iassent l'écho  du. Congrès  ceptrald0  P^rw*  8îdlesâgi»* 
saîentmm ,  ce  serait  méconnaître  leur  wssîob  «  qui  est 
d'étudier  les  besa^ls  dfs  chiuiue  conti'ée  ,  d^xamioèr  at« 
tentivement  les  faits  agricoles  qui  s'y  naiiifestnBt  ;  il  ùaA 
quiQ  les  Congés  dQ  prince  aktit  ihfonn.kiir  poiAt  de 
y/ve  et  Içurs.spéfsialitéii. 

•  'Sans  doute  ^  tMiades  sujets  d'étude  serotit  communs 
atfiGongrès  eenti^âl  et  aux  Congrès  pt^ovinciaut  ;  .mais  on 
aurait  tort  décéder  à  cette  tendance,  qui  ne  se  manUeiste 
que  trop  souvent,  de  foravuler  la  solution  des  questions 
sur  l'opinion  qui  a  prévalu  dans  les  asaeittblées  qui  siègent 
«u  centre  du  royaume  ,  tendance  que  nous  croyons  devoir 
'rignaler  kA  comme  pouvant ,  si  dieti'était  maintenue  dans 


OOVMma  M  Là  fttBMMi       '  '  Mt 

d»  pÊÊtm  HaArn,  éom^  cb$  i^umoiif 'dû  tétîlifalé  Mc 

H.  dcf  Catimont  a  rendu  ensailé  an  è'ètiipte  détaillé  âeê 
iniTaux  de  t* Association  normande  depuis  là  session  tcnue^ 
à  Coutances  en  1^9  ',  et  à  terminé  ainsi  i'' 

«  Celle  année ,  lf\  le  ministre  de'Fàgftfcidture  a  bien 
wda Totu-âoeerier-^^MO franco' pour  un  Cettoaurapro* 
viMial  de  ke^aihx  :'  wm  ne  doaliMiB  pM  que  aetle  ImIU 
lotion  »,  que  vous  aviez  sollicitée  d^p^ïs  deux  ans  ^  ne^  pro'^ 
ëoise  de  hoÊ»  résultais;  oèmlaiie  elle^ed  a  produit  ed  Bre« 
(afne.  Volve  GonsetI  gdawnlstratif  regrette  toutefeia  qu'es 
aeeerdant  ceiCCeitlIoeàtid'n  ^asaez  Aiiiilftid'aiHemii  pour  u^ 
Cencouriprovinoifll  ^  'M^  l'iiispeol«|ur4(éddnal4le  Tafrioul^t 
ture  ait  icvoideveir  soppricier  rell^oealieft  da  l/$itO  inauet 
fae  Yeua  iMen^s'^defte»  Ux  bte.)  aUocetiou>8iiriaq«Ue 
tauseouifilîes  peai$  dialHhfeier  des  fiéseniipeMdB«eiL.  luches 
UlièraB  «aux  femes  ies  -mieui  lepueayauap  Hgiisutowu'É 
qui  vou»  aMroienlfvëièalé  letimeilfeuibJBathiBienlaa^ 
tama  ;  enfiu,  mÊx  mtbwes  et  aux: fwagedestî  IfeiapDrtd 
4ue  k  budget  de  rAasooiairion  soîtelaMe:^  ét^îiiÉltk:boft 
de  laisser  élu- diBptNMen  de  iar  Ceinpegu8B«quemiwiS'éeiidk 
applicables  à  divers  eneotti«gei0eBitS'qui.Be.fiekwrpttt'Miiar 
dktrifcudsitoaedaua'Ub  Co«sôu«e  aM|ael>>savlout!dftdg  une 
paoviuoé  mis^  "vaale  qiieilà  NorBiHnÉiie«"  -  >  <> 

-  >  Quoiqu'il  ^*80il»j'Hêssîeérft  ^  ùoUs  feraup  Bôsr^ftwtp 
ponr-dèpoer  au  Gontuu»  provincial  -tout.. réclat.^  tuuta 
Fâupefftaueé'qiAI-pbot  et  éûitâàiaévir  par i»  suite.  L^àa 
ptochala  ,•»  fioooçiuMiid^ustfhiDënl»  iaisataicee:  et  une 
exhibition  de  produits  agricoles  seront ,  surdq  pftipiîaîriuii 
que  j'eq  ai;'fidiie*a)uCon8tfiiSi  uuuesii  au  Concourt  pro- 


vjdcialdebttlkni»  ^  h»  printi^ wix  piodriU 

turéfl  du  pays  lerwiMm  »%poiés  ^|<^iy0qitatt'Vet  iioiip 

pArvieodroo9  «.ayec  le  temps  »  idpj^iner  A  m>tre  Congrès 

agricde  et  induêtrid  nornuind  la  même  ioiiportanoe  que  de 

semblables  solenoités  ool  acquise  eu  Angleterre  et  eo 

Allemagne. 

»«Noiia  ne  deutoQs  pas  «Messieun,  qm  le  Coneovrs 
oimrrt ,  eetle  aattéQ  •  à.Neufehàtel ,  pe  produ^e  un  grand 
bien. ,  et  nous,  vous  remereionsdea  efforts,  ^ue  YOna  an» 
iaitapeur  noua  secondeif. 

»  Le  Conseil  adminIstraAif  4e  rAssodation  normande 
accueillit  vreo  d'autant  plus  d'empressement  la  demanda 
que  lui  adressa  l'année  dernière  M.  Deitf^rt  «  de  choisir 
la  viHe  de  Neufebàtel  pour  point .  de  fcéunioo  fa  iSM  ^ 
que*  06  pays  ait  un  des  plus  intéressants  à  ^étudier  ^  un  de 
eeiix  ott  ragrkultnraa  faii  lepliiade  progrès  depuis  viagll 
années.  Des  hommes  acti&^tintélHgeats  se  sontjsppKqués 
à  l'amâioratton  des  exploitations  rurales.  ;  les  assolements 
ont  été  redifléa  ,  les  prairies  oonsidér|iblement  bomfiéès , 
les'  races  perfactimBées ,  les  produits  -emt  sensiblement 
augmenté  et  a^augmentent  chaque  Jour  leneoce  :  il  taidaità 
rAssoomt^dnoormandade  venir  constater  «eaftitsat  d'en 
fiflieiter  puUîquenept  les  a^cultenrs* 

»  Noos  nous  oooupeM>ns  do«a ,  Uessîelui  yiComéM  ki 
années  précédentes,  deééterminev-^  a« moyen  d^ne^ea-^ 
quéle  poUiqsws  Fétafc  do  l'agricalUM  dans  l'atrandime- 
ment  de  'Néb&hAtel.  Nous  consearerons  aussi  plusieufa 
séances  à  l'enquête  sur  l'état  de.  l'indipstrSe.  dana  l'amm^ 
^ssement ,  et  à  l'étude  de  la  atatisisqoe  moaaie  et  inld^. 
leatueUedupays. 

•^  Vous  réserverez  «ne  pa^tde  vaire  tempa  pourka 


.  OOVm^Ull  M .  LA  SUMOH«      .  381 

CoMoarf  wrieoto  »  et  pour  «Headie,  en  séafioe  f  ëmlrale^ 
les  Ifëwoiiw  et  lD§.  Bapperl»  qei  voqs  seront  putoerté»  ; 
enfin  ^  l'une  :de  vos  eéaiioee  sera  epéoUement^oosaerée  i 
reounien  des.pnopositiens  qni.  tous  serootrsomnises  et  an 
rapport  de  la  Gonumsion  des  mnuc 

>  M«  Giraffdîp»  fnspeeteor  divinonnaire  de  rAiseeiâtion 
normande  »  qni  n'^ œHé,  depuis qunlonê ans^dedwiget 
les  travanx  de  la  Compagnie ,  dans  la  Seino^nlërieure  , 
aTiee  le  talent  et  ^  zè|o.dont  il  a  donné  tanide  pcenves  y 
a  réf^  ,  d'accord  nvec  nous  et  M.  le  maire  y  préndent  4m 
Comîfie ,  l'oidre  qui  a^ia  suivi  chaque  jour  pour  les  dilë- 
ronfa  travaux*  ^ 

r  ».  Tels  sont  ^  Memsturai  »  le^  oUeUprincipanx  qui  de« 
vTODt  vous  occuper  pendant  cette  sewon;  vou^  contMiuetf 
d'impiânier  aux  iprogrès  de  toute  genre  une  impulsioa  pm^ 
filaUe..  AjfT^  avw  Jf^W  tans  les  doçotoents  'Statialiqnai 
q/A  peuvent  fiiire.  connailie  le  mouvement  agricole  et  -in» 
dustriel  du  pajs  i  après.ayoir  dî«eulé  Ica  intérêts  de  Fagri* 
culture  et  de  l'industrie  locales ,  écouté  les  propositioni 
qui  pourront  vous  étr^  soumises  ,.et  Carpnulé  des  vomz  ; 
sll  y  a  lieu  ^  vous  aurez  ,  Hessieui^^  rempli  dîgnenieon 
la  lAche  que  vous  vous  éfes  imposée  et  que  vous  penrMii^ 
vez ,  depuis  treize,  aimées  >  avec  tant  d^  fiourage  «t:  de 
dévouement».» 

M.  J.  Oirardite  V  èbargé  ,  en  qualité  dHospecteur  du 
département ,  de  préparer  les  travaux  de  là  session ,  se 
lève  et  dît: 

«  Messieites  , 

»  C'est  une  j  grande  et  noble  pensée  que  celle  qai  a 
donné  naissance  à  l'Association   normai^de.  Héler  les 


Sii  SBAICGBS  ûàMÈÊJdM  à  ItBëMBATBt. 

progirfe  de  k  morule  yuMi^oe,  idè  rfaidatlrie  agriede  » 
9iMMfiMlnntee  «t  coniiifreUe  ;  véuvlr  pour  oel  lAjet 
tputes  Im  Anmm  virei:  du  pagrs;  mettre  ea  eoiiUi*  dt* 
rwt  le»  homail»  MHnét'd'vfi  mmùÊB  «ptOietbine ,  afin 
qa'ik  donnenl  en  oodimmi  leura  uAm  «mi  pefllM)tioiiae- 
■MMl  de  tout  «e  qui  peut  eentriboer  A  la  frospérité  de  la 
peint  BèriBaadeS'Iid^dtë  y1el^teiioorBle.bat  éfreeMnl 
qui  ^  à  la  ▼ois  génëeeuse  de  tiMMirable  M.'AeQàmtDeaC  ,- 
çotioaAé.rÀsiedatioii'qtti  embrasée ,  ikfnâ«a  sphèi«'d''a(y 
iiniAij MMÊq  ,dea  plut  beafax départenentedeta^FraMe:  - 
>  »  Depàiii  t^3i  v  cêi$ê  Aisoefathm  a  prfdWeootfaiiieie 
aecroissements  ;  et ,  à  mesure  qu'elle  a  grandi',  deaira*^ 
Yabx^nldeiTMasjdefilus  en  pbis  importants.  D^onie 
AauwaiwD  ^  puMate  par  «Ae,  présënflent  «me  maase  dé 
doe^ments,  ji»  phM  hatttiatiMtysor>Fétat  aeturtde'  ndire 
paoriaoe ,  aux  polliti  de  wede  ragrtcahuÉe  ,  4é  FtttéiH^ 
laie 4  du  oèmnierGe,  des  ëtabKMeeienis'* philatttrepiquea; 
de  rinsl^uetion  >  de  la  Iftlérature  ,  de  la  A^rice  et*  des 
baaiix<*^arts;  L-enqoéCe  ,  si  heureusement*  commencée  à 
Caan,  sar  ces  graves  questions,  et pdorsuiViesrvec^tanl 
êapeMév^raMe  à  Brren  ,  à  Alèfiçdiî  /  *  'Sàînt^D» ,  à 
Pent^Udeiner ,  à  Avranches  ,  à  Dieppe;  à  Cherbourg'', 
a  Biiyeax',  a  lilsîefik  ,  à  Fiers,  à  VH« ,  à  IHôrtain  ; 
à  Rouen  ,  à  Hortagne ,  à  Laigle ,  à  Cbutandes  ,  est 
upe  œuvre  capital^  qiii ,  tou(ea  ^tis(^mpf:l^  cfiriq^té 
du  savant ,  fournit  A  l'adiqiaîstrale^  ^  à  l'éciw^iata 
et  au  pbilantrope  ,  la  connaissance  des  ressous^QS  içt  f^ 
besoins  du  pays  ,  et  leur  indique  la  dii;Qction  la  plus 
utile  à  donner  aux  tendances  progressives  des  esprits , 
a  l-énergiquë' yitatfté  qui  se  manflfesté  diins  totfttô  les 
classes  de  la  population. 


.•  1 


»  Lfs  rëomoiis  annneUei  da'rAflaooiatiM'Oat  pMduii 
d'excellents  résulUls .,  et  ont  raniiiié  partout  l'enour .  de 
sfd  natal ,  *le  zèle  pinir  le  bien  publie  ,  .  la  déair  du 
progièi  social.  Aucune  aorponation  acianlifiqiie  n'aju» 
qn'id  roMontré  autai^  de  iQwipatbie  pour  aoo  KBOvré* 
Bea  adikéiiooa  eoios^  aoot  «  veavas  et  noua  anivent  Joutj^ 
■ellciimt  de  toea  las  fK>iaits  de  la  Noraiaodie^  las  pra> 
onéres  autorités.»  dans  las  eiaq  départemanls  ,  tfous  mÊL 
aoaordé  leur  eancoora ,  et  m  Isnt  «m  bovpeuf  de  remplir 
les  Ibnctîons  d'inspecteurs:;  les  Saoiélés.  d-aiprieullure  .et 
lea  Comicea  noes  pistent  Tappui  de  leurs  noms  et  da 
leur  ei^périeaiie;  partout  .les  afieiioaitsei  les  fcneîei»; 
ka in Awtriels ,  les  egaMMarçants.,  las.  ésonoaaistes  «  lea 
banmes  de  saiente ,  les  artistes  les  pl«B  distînipiés  aa 
aaat  méWa  à  aovs  i  aussi  airt>oe-nona  la  satislwtioo  de 

m 

«efar  BMPdbnr  i^SMAïaMsabses  sous  >eetDa  paaifique 


»  Comme  Ta  si  bien  dit  notre  directeur,  en  posant  lait 
pransèrel  basas  de  eoMs  utile  institution.,  jas^'alors<  les 
AiaoQÎaiiaos  pbilaeâsa9iqttaaiev2â(wit:agt'  dana  -ua  cjerolf 
Ifop  Yaste  ou  trop  restreint.  Jteç  «ms  «  fondées  à  Paxi^ 
pour  toute  la  France  ,  se  sont  épuîaées  ee  vaina^afforla^^ 
sans  pouvoir  donner  l'impulsion  dans  des  contrées  di- 
verses et  éloignées  ;  Tes'  autres  ,  établies  dans  Tintérét 
de  Jocalitte èemées ,  nCeat  .obiaim  ^e*  das.réànllstSfin- 
signifianta  j^  et  à  peine-  ée  xap^ort  ayee  Je  but'  qu'allai 
se  proposaient. 

»  Nous ^  Messieurs,  nous  avons  Vavanlage  de  travailler 
au  bieB*étre  d'une  'province  bomogène  ,  dont  tbiites  les 
parties  nous  sont  4connaës  ,  dont  la  pepehrtiott  est ,  'eu 
général ,  éclairée   et  laborieuse.  Nous  avons  une  onga- 


88è  SBAIICM  CniiBAUtt  Jk  MNVCHATBL. 

nûation  tiiiifk ,  sageaient  combinée  ;  nous  éôviow  donc 
véuflfir  éààê  nos  projeb  d'«nëlioratioa« 

»  Pour  k  trohième  £m ,  F Assodation  vieiit  viiltar  le 
départeneot  de  la  8einé<1afilriearo.  CVat  sur  la  deoMUide 
de  riionorabla  M,  Doijoliert ,  dé^ivlé  ai  défoeé  aa«  ia» 
tévéU  de-  cet  arrondiMemem ,  que  le  GMseil  d'adoniBia- 
tration  a  fixé  à  NeuMiâtel  te  tenue  de  la  êemkm  de 
1845.  Nous devona  le déctMrer  teiit  d'abord:  c'est  ateo 
le  {dm  vif  regret  que  notfs  nons  yeyooa  prhKét  d«  coo* 
oeort  de  rnspécteor  de  rairondiaMuifnt  de  Nes&hâtd» 
Homme  de  sciemce  et  dfaoiion,  M.  Oetjobert  eût  |Mr« 
fintenent  dirigé  ka  travaaic  de  cette .  setrion.  8a  ooo* 
naissanoe  des  bommei  et  dea  choses}  s»  Iclngeé  etpérienoe 
des  «i&Dfea ,  les  sjmpallhiea  qui  reumonnent  dans  oe 
]iaya  qall  représente  si  bien  ,  tout  TeÉt  senri  pam 
dadner  à  noa  séaaees  nn-inlérèt  sontena  ,  eties  rendre 
aussi  fructueuses  que  possible  en  résultats  efficaces  pour 
la  loeaUDé. 

»  PermetCQz*moi,  Messieorîs ,  de  ¥oos  lire  la  lettre  que 
Je  ^ns  de  recevoir'  de  notre  sairant  confMre  ;  elle 
ajoutera  à  tes  regrets ,  en  tous  expliquant  la  cause  ds 
aon  abaence  iarrolontaiee:' 

cPariç,  18  juillet  1B45. 

»  A  MamieurJ.  Oimriim  ,  \nmibrêé$l'ImêiM'f  impeé^ 
w  teiÊrdifMonnaindeVA$iO<>Uaiênmrmmd0,eiù^ 


»  Monsieur  l'Inspecteur  , 

».  Mon  étal;  n'a  pas  cfea^gé  depuû  que  j'ai  eu.  l'Iuiiweuir 
»  de  vous  y^  i^  y  ^^  j^  x^ains  ^  passer  l'été  conunQ 
»  j'ai  pa/ssé  le  printemps. 


OirvmVftB  DB  LA  SESSION.  SSS 

»  Jett'espërtis.  gmèr^  pooToir  me  rendre  à  la  réunioo 
»  de  l'Association  normande  à  Nèufchâiei  ;  cependant 

•  j'ailendais.  ADjourd'lini  je  suis  iMigé  devons  dire  com- 
»  bien  je  suis  peiné  d^  rester  id  daas  monappartemesC  » 

>  tandis  qne  J'amaisëté  si  henreox  de  prendre  part  à 

•  vosiravaiiE  ,  aime  vons^  MessiewB ,:  et  avec  mes  amis 
»  de  Tarrondissement  de  Neofchétel. 

»  Je  m*aamâe  d'avanoe  à  >tottt  ce  qoe  vms  tnez  pour 
»  tous  nos  intérêts  et  surtout  pour  Tagriculture. 
»  Je  Yons  r^UMHreie  de  nouveau  »  ainsi  que  notre  bono- 

>  raUe  directeur,  H.  de  Caumont ,  d'avoir ,  cette  année , 
»  tnuMiiortë  cheis  nous  la  session  de  vos  «travaux  :  nous 

>  vous  en  eonsferverons  bon  souvenir  et  recennaissaape* 

•  J*ai  Ilionneur  d'être ,  avec  la  plus  bante  ceosidé^ 
»  ration , 

•  Monsieur  et  cber  confrère  , 

»  Votre  bien  dévoué , 

»  Dbsiobbbt.  • 

»  Quoique  malade  depuis  kmg-tèmps  »  M«  Oeqobert 
B*a  pas  cessé  un  seul  instant  de  se  préoccuper  de  notre 
réunion*  C'est  lui  qui ,  de  concert  avec  MM.  de  Cauraoot 
et  de  Sainte-Marie ,  k  obtenu  du  mipaistre  de  l'agriculture 
les  fonds  nécessaires  pour  le  Conconrs  provincial  des  bes* 
tiaai.  C'est  lui  qui  a  invité  les  membre  dn  Comice  agricole 
de  Nenibbâtel  à  réutiir  une  foule  de  documents  statistiques 
qid  vous  seront  communiqués.  C'est  par  son  entremise  que 
nous  avons  obtenu  le  bienveillant  et  empressé  patronage 
des  autoffilés  locales^  Enfin  ,  c'est  de  concert  avec  loi  et 
M.  de  Caumont  ^  que  j'ai  arrêté  les  dbpositions  suivantes 


886  SÉANCBS  Gi^BKAbBS  é-  NBCFOIATEL. 

pour  Forf  àoiwdoii  àm  tniTios  pcidanl  les  quatre  jours 
que  doit  durer  k  session  : 

-    •  Tous  les-  membres  assistsol  à  la  rëooioM  vont  âtre 
répRlis  daos  les  trois  sections  suivantes  t 

«  f*  section.  «-^Agrîoaltnre  et  industrie  ùgtieolt. 

»  â*  section. ^Industrie  9  commen»  ^  scietioes  d*appli^ 
cations. 

*  3*  secissn. --Sciences  morales  ,  ëcenomte  sociale  , 
instructiou* 

»  La  f*  section  se  réiinira  tous  les  Jouré^dè  7*9  heures 
du  malin. 

»  Elle  aura  pour  secrétaire  :  MM.  DubremI  ^  pnofesseur 
d'agriculture  à  Rouen  ,  et  Lebariliier ,  délègue  de  la  So*- 
ciélé  royale  d'agriculture  de  Caen. 

»  Cette  section  s'occupera  principalement  de  Tenquéte 
agricole  de  Tarrondissement  de  Neufcbâlel  ;  elle  signalera 
les  améliorations  à  introduire  dans'  les  diverses  branches 
de  l'agriculture  locale ,  et  indiquera  à  la  Commission  des 
tœux  les  objets  d'intérêt  général  sur  lesquels  elle  désiie 
que  l'Association  provoque  et  appelle  toute  l'attention  de 
l'administra tioB  supérieure. 

»  La  section  aura  à  étudier  en  particulier  les  procédés 
de  M.  Guenon ,  de  Liboumé  ,  pour  Tappréciatieni  du 
mérite  des  vaches  lâitîère».  L'importance  de  ces  procédés, 
pom*  l'arrondissement  de  NeufcbAtei ,  nous  a  engagés  à 
tollicitér,  de  M.  le  président  de  la  Société  centrale  d'agri* 
culture  du  département ,  la  faveur  d'avoir  ici ,  pendant 
ta  éession ,  le  sieur  Cruenon ,  venu  d  RkMten  pour  le  eompfn 
de  la  Société  centrale.  L'empressement  avec  lequel  notre 
demande  a  été  accueillie ,  nous  ftit  un  devdr  d^ei^mer 
id  puliKquemcot  nos  remercfments  à  MM .  les  membres 


de  la  Société  centrde ,  qui  ne  négligent ,  comme  mi  le 
sMt,  aucune  occasion  d'étra  utiles  è  notre  économie  raràle. 
Des  expériences .  airont  lieu  yendredi  el  éamedi  sur  leA 
vadies  de  la.  localité,  devant  les  membres  de  h  1^  -sec-^ 
tfon^  et  «B  wmpifwt  dee  résnknts  sera  là  en  séance  fâiérahi 
»  La  S^seetien  se  féammde^A  11  boutes  du  matai. 

>  Elle  aura  pour  secrétaire  M.  Boiiriet! de  liai  Yidléë  ^ 
ntoenibrede  1*  Association  ;  à  Rbiien. 

»  Cette  seetied  établira  l'enquête  industrielle  et  e&m^ 
merciale  defartt>adissëmént  de  NenfcbAtel ,  et  fimsuleni 
le  progranHne  des .  anélforaiions  et  deSi  yerfectiotmeffienll 
les  plus  urgents  et  les  plus  désirables  pour  findllstrië  M 
te  cèmmerce  du  pays.  Bile  viaitera  ]ea'6briqaeBet 'les 
ateliers  de  la  ville  et  des  environs,  prendra  des  rensei* 
fbemenb  sttr  ceux  des  localité»  qu'elle  ne  pourra  voir  en 
parlicriîer  ,  et  signalera  an  Conseil  adnrtoiscraftf  las  «J 
dustrida  qui  kd  parallrent  dignes  dé  recevoir  des  récom- 
penses ou  des  eneanragements^ 

>  La  3*  section  tiendra  ses  séances  particulières ,  (oM 
\m  matins  ,  de  tt  beures  à  i  bènre. 

»  EHeaura  ponr  seèrétiiil«  M  de  BoottefiUe  >  tiotëirë  ^ 
membre  de  l'Association ,  à  Neufcbâtel. 
.  >  Cèltè  sèotien  atnra  à  eonstater  l'état  actuel  de  Tlns- 
Iroctien  é  ses  dii«rs  degi'éi  dans  la  localîté ,  à  ëxamirï)^ 
les  établissements  pbilantropiques  ,  et  à  traiter  toutes  les 
qneMiohs^  ffécenoinie  sociale  qui  touchent  aex  intérêts 
préaeitls  du  pays.  Bllé  préparehi/poiirla  Conmimion  dèè 
rœuûCj  les  fciiaraleâ  dee  demandes  i  trafismetlre  àl'atitorîté 
supérieure  en  faveur  de  l'arrondissemeat  et  de  la  ville  en 
partienlieri 

•  Tous  les  .|siw«  j  de  2  à  ^  beures ,  il  y  aura  réunion 


S88  SAaNCIS  CÉNÉKALIS  a  TfBVTCVATBL. 

de  toutes  k»  «edioos  m-  aMemblées  géDérales.  MM.  les 
secrétaires  de  sections  présenteront  nn  résnmé  des  tra- 
vaux aecompUs  dans  les  séances  particulières.  Il  sera  en- 
suite  donné  leotnre  des  Mémoires  qui  auront  été  signalés  an 
Conseil  administratif  par  la  CoaMsiissiott'des  Ménoireis  et  les 
présidents  de  sections ,  comme  étant  de  nature  à  recevoir 
pne  grande  puMicité. 

»  Le  Concours  provineial  de  bestiaux  ,  dont  M.  le  mi^ 
AÎstro  de  ragricultura  a  iiien  venlu'  arrêter  les  bases  ,'anra 
lieu  sous  la  présidence  de  M.  ^de  Sainte^Marie  ,  dâégué 
da  ministre  ,  d'après  lés  termes  du  psogrdmme  publié  en 
avril  demier. 

»  Voici  la  composition  des  diflërents  jurja  appelés  A 
statuer  : 

•  1,  Junf^ powr  le»  béiei  boûineê.  —  MM.  Leharilier.y  de 
Qaen  ;  Beaudouîn  ,  de  Pavilly  ;  Guenon ,  de  Lîbounieb 

»  2*  J^fy  powr  U$  Uîe$4mm»^  —  MM.  Lebarillier  ,  dé 
Caen  ;  Beaudouin  ,  de  PayiOj  ;  Ddalonde  An  ThSL  père  ^ 
dfsCaiUy. 

»  3.  Jury^pour  le»  unwHe»  r-r  MM.  Lebarillier,  de  Caen; 
Beaudouin ,  de  Favilly  ;  Ddalonde  du  Thil  père ,  de 
Cailly. 

»  4.  Jury  four  le»  imirumetit»  arofoîrcf.— MM.  Dobreuil, 
4a  Rpœn  ;  Houdsiière  ,  do  Mortags»  ;  Bebray ,  de 
Ste^CroiiL-sur-Boçhy. 

»  &.  Jury  p(mr  le»  amiUoraiion»  o^'€oles.*^MM.  de  Moy , 
de  Rouen  (  Did>rciiil  ^  de  Aouen  ;  HoudeviU» , .  de  Bonen; 
Faudiet ,  de  Rouen  ;  Delaistre  ,  de  I4ssy<-Poville. 

»  6.  Jmyfemr  U»  mémjùt».  —  MM.' le  baron  d'&aussft» 
de  Saint-Saéns  ;  le  comte  de  Beaurepatre-Louvagny ,  de 
Falaise  ;  Bourlet  de  la  Vallée ,  de  Rouen* 


OUVEBTCRB    DE   LA  SESSION.  280 

*  7.  Cùmmisswn  pour  r appréciation  des  procédés  de  M. 
Guenon.  —  UM.  Lebarillier  ,  de  Gaen  ;  de  Hoy  ,  de 
Roaen  ;  Beaudouin  ,  de  Pavilly  ;  Mabire  fils  ,  de  Saint- 
GennaÎQ-d'EUbles  ;  de  Bray ,  de  Sle-Croix-sur-Bucbj  ; 
Du  LesmoQt ,  de  Nolleval  ;  Lemoanier ,  de  Baillolet  ; 
LdoDg ,  de  Rouvray-CalilloD. 

»  MH.  de  Sainte-Marie  ,  inspecteur  général  de  l'agri- 
Gultare  ;  de  Caumont ,  directeur  de  TAssociation  nor* 
mande ,  el  J.  Girardin  »  inspecteur  divisionnaire  du 
département»  font ,  de  droit ,  partie  de  toutes  les  Com- 
missions. 

»  Les  primes ,  médailles  et  autres  récompenses  seront 
décernées  ,  dans  la  séance  générale  et  solennelle  du  di- 
manche 27  y  à  deux  heures ,  après  la  lecture  des  rap- 
ports de  chaque  jury  et  des  Commissions  spéciales. 

»  C'est  dans  cette  même  séance  qu'il  sera  donné  con- 
naissance du  rapport  de  la  Commimon  des  vœux.  Cette 
Commission  spéciale ,  qui  recevra  les  éléments  de  son 
travail  des  trois  sections,  sera  ainsi  composée: 

•  MM.  Tabur  ,  de  Nenfcbâtel  ;  Mabire  fils ,  de  Saint- 
Germain-d'Etables  ;  Le  Métayer-Desplanches  ,  de  Pont- 
VEvéque  ;  de  Moy  ,  de  Rouen  ;  Houdeville  ,  de  Rouen  ; 
Da  Lesmont  ,  de  Nolleval  ;  Beaudouin  ,  de  Pavilly  ;  Le 
Marié ,  de  Touffreville-la-Corbeline  ;  Drevet ,  d'Auroale; 
Fauchet ,  de  Rouen  ;  Aumoot  ,  de  Ponl-r£véque  ; 
Dubreuil  ,  de  Rouen  ;   de    Boutteville  fils ,    de  Neuf- 

.châtel  ;   Lebarillier  ,  de  Caen. 

»  Pour  prendre  part  aux  discussions  qui  auront  lieu 
dans  les  assemblées  générales  ,  il  £aiut  appartenir  à  l'As- 
aociation  ,  ou  se  fiiire  inscrire  à  l'avance  sur  les  listes  de 
présence  qui  vont  être  déposées  sur  le  bureau. 

19 


290  SÉANCES  GENERALES    A    NEUFCHATEL. 

»  Aucune  lecture  ne  pourra  avoir  lieu  qu'après  Tas- 
seotiment  du  Conseil  d'administration.  MH.  les  membres 
ou  les  personnes  étrangères  auront  donc  la  bonté  de 
soumettre  leurs  manuscrits  à  MM.  les  officiers  du  Con- 
seil. Cette  mesure  a  pour  but  d'écarter  des  discussions 
toutes  les  questions  qui  ne  rentrent  pas  dans  le  cadre 
des  travaux  de  l'Association. 

»  En  terminant  la  lecture  des  dispositions  réglemen- 
taires arrêtées  par  le  Conseil  administratif,  dans  la 
vue  d'imprimer  une  marebe  ferme  et  rationnelle  anx 
travaux  de  la  session  de  18i5  ,  je  dois ,  comme  son 
organe  officiel ,  adresser  publiquement  l'expression  de 
sa  vive  reconnaissance  à  : 

M.  Desjobett ,  inspecteur  de  Tarrondissement  ; 
M.  Combe-Sièys  ,  sous-préfet  de  l'arrondissement  ; 
H*  Denojelle ,  maire  de  Neufchâtel  ; 
et  à  MM.  les  membres  du  Comice  agricole  deTarrondisse- 
ment ,  pour  le  concours  empressé  qu'ils  ont  accordé  à 
l'inspecteur   divisionnaire  ,  et  Tbospitalité  généreuse  et 
libérale  qu'ils  ont  bien  voulu  offrir  à  l'Association. 

»  Je  dois  également  remercier  la  Société  centrale  tl'a- 
griculture  du  département;  les  Comices  de  Yalmont , 
de  Pavillj  ,  de  Cailly  ,  de  Goderville  ;  la  Société  Ubte 
d'émulation  de  Rouen  ;  les  Sociétés  d'agriculture  de  Caen, 
de  Bayeux  ,  de  Pont-l'Evéque ,  de  Yaiognes  ,  de  Lisieux, 
d'Argentan,  qui  ont  nommé  des  délégués  à  notre  réunion. 

»  Nous  sommes  convaincus  qu'avec  tous  les  bons  été* 
mentsde  travail  réunis  ici,  la  session  de  1845  produira  des 
résultats  non  moins  remarquables  que  les  sessions  de 
IHeppe  et  de  Rouen  ,  qui  figurent  avec  éclat  dans  lés 
fastes  de  l'Association  normande.  » 


oeruTou  dk  la  sbuioh.  a^i 

-Aprt.  cette  kebue ,  M.  Giianlin  p«cède  au  «UpouQ. 

lemeiit  de  1«  c<««|K>iidMce .  qui  w  compte  des  objet» 
novante: 

I.  —  LBTTIBS. 

Le  secrétaire  de  la  Société  libre  d'émulation  de  Rouen 
inferme  que  sa  Compagnie  a  délégué  MM.  Bourkt  de  la 
Tallée ,  de  Boutteville ,  de  Rouen,  et  Lefebvre,  de  Saint- 
Saéns ,  pour  la  représenter  au  Congrès  de  T Association- 

M.  Graindorge-Desdemaines,  secréUire  de  la  Société  d> 
gricolture  pratique  des  cantons  de  Valmont ,  Canj  ,  Fau- 
▼îUe,  etc. ,  annonce  que  cette  Société  a  chargé  MM.  Dar- 
gent  (Achille),  propriétaire-cultivateur  à  Gerponville;  Dq- 
mesnil-Gaillard ,  propriétaire  rural  à  Angerville-la-Martel; 
Belalonde  du  ThU ,  fils ,  propriétaire  rural  à  TocqueviUe- 
Henarvilla  ,  et  plusieurs  autres  sociétaires  ,  de  venir 
prendre  part  aux  travaux  de  la  session. 

M.  Lantour ,  maire  d'Argentan  et  inspecteur  de  l'Asso- 
ciation pour  cet  arrondissement ,  écrit  que  le  Comice  d'Ar- 
gentan a  invité  cinq  de  ses  membres  à  se  rendre  à  Neuf- 
châtel. 

M.  Desplanches,  inspecteur  de  l'Association  pour  l'ar- 
rondissement de  Pont-rEvéqoe ,  annonce  son  arrivée  et 
celle  de  plusieurs  délégués  de  la  Société  académique  de 
cette  ville. 

M.  Gilles ,  maire  de  Valognes ,  a  adressé  une  lettre 
semblable  à  la  direction. 

M.  le  marquis  de  Torcy,  membre  du  Conseil  général  de 
l'agriculture .  exprime  ses  regrets  de  ne  pouvoir  assister 
à  la  réunion  ,  attendu  que  les  Courses  du  Haras  du-Pin 
doivent  avoir  lieu  le  28  ,  et  qu'il  est  vice-président  de  la 
Commission  chargée  de  les  diriger. 


292  SÊAlfCBS  GBNBRALBS  A  NEOFCHATEL. 

M.  Renaud  ,  inspecteur  divisionnaire  du  département 
de  la  Hancbe ,  témoigne  son  vif  regret  de  ne  pouvoir 
quitter  la  ville  de  Coutances  ,  où  il  est  retenu  par  la  pro- 
chaine tenue  des  assises. 

n  &it  connaître  le  désir  que  lui  ont  témoigné  les  culti- 
vateurs de  sa  circonscription  de  voir  rAssocîation  choisir, 
pour  le  concours  provincial  de  1846  ,  une  des  villes  du 
département  de  la  Hanche  ,  et  notamment  Yalognes  ou 
Carentan. 

M.  de  Belfond  ,  inspecteur  honoraire  à  St-Lo ,  adresse 
une  réclamation  concernant  une  récompense  à  décerner  à 
un  membre  de  FAssociation.  ^  Renvoi  à  la  Commission 
des  améliorations  agricoles. 

M.  Leclerc-Patin ,  cultivateur  à  Buchy,  expose  qu'il  a 
composé  un  engrais  nouveau  pulvérulent,  qui  convient 
beaucoup  aux  terres  argileuses ,  fraîches  et  compactes.  Il 
demande  qu'il  soit  examiné.  Il  annonce  l'envoi  d*un  petit 
tonneau  de  cet  engrais  ,  qu'il  vend  3  fr.  l'hectolitre ,  et 
dont  il  emploie  8  à  10  hectolitres  par  hectare.  r~  Cette 
lettre  est  renvoyée  à  la  section  d'agriculture. 

II.  ^OUVRAQBS  mPRIUBS. 

n  est  fait  hommage  des  ouvrages  suivants  : 

1**  Par  H.  G.  Lecointe ,  de  Rouen  : 

Comptes  rendus  des  travaux  de  ta  Société  pour  le  pa^rh 
nage  des  jeunes  Hhérés  du  département  de  la  Seine-Inférieure. 
—Année  1836  à  1845  inclusivement.  —  6  brochures  in-8^ 

2®  Par  M.  de  Caumont ,  de  Caen  : 

Lettre  sur  les  cartes  agronomiques  et  sur  l'influence  exercée 
par  la  nature  du  sol  sur  les  productions  agricoles; 


OUTEKTUBE  DE  liA  SESSION.  i93 

Bêtement  œiuiiivaifde  la  Sociéié  française  pour  la  tomer^ 
vmiinn  €tla  deuripîwn  <kê  monumenU  hiêtorique$: 

Note  sur  les  toadteaux  et  les  cryptes  de  Jcuarre  (SeiM^i^ 
Marne); 

IjuUtut  des  provinces  de  France^^Uémoires^IulrodtACihn: 

Rapport  fait  à  la  Société  française  sur  ^ptelquee  antiquités 
du  midi  delà  France  ; 

Nouveau  procédé  de  rouissage  du  chanvre  et  du  lin,,  par  une 
Sociëlé  gérée  par  MM.  Bisson  et  Pradet  de  SUIbades. 

3»  Par  M.  Girardio,  de  Rouen  : 

Notices  Inogr^iques  sur  MM.  de  Mord-  Yindé,  d'Àrcef 
et  Mathieu  de  Dombasle; 

Mks  fumiers  considéra  comme  engrais.  -^4*  éditioo,  adoptée 
par  le  Conseil  cpéoéral  de  la  SeioeJnférieure. 

Sur  te  cidre.  —  Lettre  à  M.  Seminel ,  directeur  do  la 
Normandie  agricole.  —  Brochure  in-8*  -^  184S.  (Extrait 
Ae  la  Normandie  agricole ,  â*  année  »  9^  livraison.) 

4"»  Par  MM.  Girardin  et  Dubreuil ,  de  Rouen  : 

Extrait  de  deux  Mémoires  sur  les  plantes  sarclées  à  racines 
alimentaires,  et  détermination  des  meilleures  variétés, i  cultiver 
ions  chaque  espèce  de  sol; 

Frimes  proposées  par  la  Société  centrale  d'agriculture  de 
la  Seine-lnférieuref  et  instruction  sur  la  culture  de  la  garance. 

S""  Par  M.  de  Bout  te  ville ,  de  Rouen  :    . 

É 

Des  SooiétésdeprMganee  ou  de  secours  mutuels  ;— H^cfer- 
ches  sur  l'organisatien  de  ces  institutions  »  suivies  d'un  pro^t 
de  réglemonl  et  de  taUes  à  leur  usage.  —  Brochure  in-a*"  de 
154  pages  *-  1644. 

Cet  ouvrage  est  renvoyé  à  Vexamen  de  M.  le  comte  de 
Beanrepaire^  qui  est  invité  à  présenter  un  rapport  dans 
Tune  des  prochaines  assemblées  générales* 


ÈH  SÉANCBS  GÉ1IBRALB9  A  KEUVC0ÂTBL. 

6*  Par  H.  Micéta§  Pénaux ,  de  Ronen  : 

10  Exemplaires  du  cahier  de  juin  IMI^  de  la  Rfwe  d$ 
HûUêHm 

7*  Par  H.  A.  Dubreuil ,  de  Rouen  : 

Ihi  andemevtU  et  de  leur  applicalicn  à  la  culture  i»  dé- 
pariement  delà  Seme^Inférieare.^Vremiet  Mémoire  ; 

Noie  fur  deux  twueellei  ferme;  applicablee  aux  ûrbree  /hn- 
iien  en  espalier. 

Tons  ces  ouvrages  imprimer  sont  offerts  par  l'Associa* 
tion  normande  à  M.  le  maire  de  Neufebâtel ,  pour  qu'il 
en  soit  fait  dépôt  dans  la  bibliothèque  publique  de  la  ville. 

IIL— MBMOIBBS  MANtJSCaiTS. 

L'inspecteur  divisionnaire  a  reçu ,  pour  ôtre  soumis  à 
l'Association ,  les  Hémoires  manuscrits  suivants  : 

V  Rapport  eur  Vélat  de  ragrieutiure  dam  farronéieeement 
de  Ifeufclèdiel ,  en  1845  ,  eomparé  à  la  culture  ancienne  ;  par 
M.  Mabire ,  cultivateur  et  correspondant  de  la  Société 
centrale  du  département.  (Renvoi  à  la  1*^  section.  ) 

2^  Mémoire  sur  les  difficullés  pratiques  de  Vagrieulture  et 
la  néceseiié  de  régénérer  l'apiculture  et  la  marine  par  d«s 
droits  de  douane  fortement  protecteurs ,  combinés  auee  dée 
primes  à  la  sortie  pour  les  produits  falbriqué*  ;  par  M.  Bien  , 
ancien  capitaine  de  navire ,  propriétaire  au  yal*de4a-Hayey 
près  Rouen.  (Renvoi  &  la  i'*  section.) 

S^  Observations  agricoles  ;  par  M.  Hnbert-Joly ,  proprié- 
taire à  Meufchâtel.  (Renvoi  à  la  1**  section.) 

4*  Rapport  tiir  les  forêts  et  kns  de  r arrondissement  de 
NetifchdtA  ;  par  M.  Drevet ,  inspecteur  des  forêts  du  do* 
maine  privé.  (Renvoi  à  la  1'"  section.) 

5*  Obsen>ations  sur  la  vaine  pâture;^-"  Etat  statistigue  des 
terres  arables ,  herbages ,  bouveries  et  prairies  des  coÊnmunei 


OrVEKTUllB  DE  LA  SESSION.  295. 

du  eanUm  d$  Neufchalel;  -*  SiatUtlque  de  la  racê  ovine; — iVa- 
Hire  et  commerce  des  moutons  ,  etc,  ;  par  M«  Quenouille  , 
de  Neafchàtel.  (Renvoi  à  la  l'*  section.) 

6*  Bappcrt  sur  Vétat  des  irrigaUom  dans  Varrondi^if^nt 
de  Neufchdtel  ;  par  M.  Pollet  »  de  Ùaudricourt.  (Renvoi  & 

b  1"^  section*) 

7*  Leflr^deM.Bertaux-Renout,  cultivateur  à  Hontroly, 
sur  les  instruments  aratdres  de  l'arrondissement.  (Renvoi  à  la 
1^  section.) 

S^  Mofport  sur  ht  moutons  de  l'arrondissement,  :  par  M. 
Normand ,  de  Bradiancourt.  (Renvoi  à  la  1'*  section.) 

9«  Rapport  ^ur  fa  pér^nemnonie  des  bftes  bovines  du  foys 
de  Bray  ;  par  H.  Villain  ,  vétérinaire  à  Neufchâtel.  (Ren v. 
à  la  f*  section.) 

iOf  Rapport  sur  la  fahrication  des  fromages  ;  par  M . 
Legras ,  de  NeuviUe*Ferrière«  (Renvoi  à  la  1'*  sectio^.) 

il*  Quelques  considérations  géologiqy^u  concernant  la  re- 
cherche de  ta  houille  dans  le  départemeni  de  la  Sàne^  Inférieure; 
par  H.ledocteurÇisseville,deFprgf;s.(]&envoi  à  la  2*  seft.) 

12*  De  l'insiructimi  primaire  dans  l'arrondissement  de 
Neufchdtel  ;  par  M.  Ccsurderoj  ,  employé  ^  la  sous-préiS^- 
tttre.  (Reavoi  à  la  3*  section.) 

13®  Notice  sur  Godefroy-du^Rdaume,  maire  et  capitaine 
de  Bouen^  as  1369  ;  par  M.  Uilaîre  de  Neuville,  de  Rouen^» 

IV  Sia  jours  des  Caternes  ou  compte  de  Glaude-Goiart  ; 
Bianiiscrit  du  xvi^  siède ,  avec  lettre,  d'envoi  ^  par  M. 
Dossier  père  ,  de  Rouen* 

Ces  deux  dernlersllémoirçs  sont  remis  à  M.  de  Caumont 
pour  être  offerts  à  la  Société  des  antiquaires  de  NormandiCi 
oa  à  la  Société,  française  pour  la  conservation  des  monu- 
jaeiits  nationaïAi. 


296  SÉAlfCBS  GKNÉRALES   A   lIBUFCflATBL. 

VM7ÀI02  iDiss  saiviKoas» 

!'•  SECTION.— AGBICIJLTÏJBE, 


SÉANCE  DU  24  JUILLET  1845. 

PftBSlDMCB  DE  H.  DE  MO  Y. 


H.  de  Moy  ,  président  de  la  Société  d'agrieidtare  de 
Rouen  ,  est  appelé  au  fauteuil. 

MM.  Delalonde  do  Thil ,  père  ,  et  Beaudooin  siègent 
comme  vice-présidents. 

MM.  Lebarillier  ,  de  Caen,  et  Dubreuil,  de  Rouen,  rem* 
plissent  les  fonctions  de  secrétaires. 

La  section  commence  immédiatement  I'Enooêtb  agki* 
coLE/et  M.  le  président  lit  successivement  les  diverses 
questions  du  programme. 

La  première  question  posée  est  celle-ci  : 

Quelleestla  nature  dv  sol  dansVarrondissemmtdêlfeufckdtel? 

Pour  faire  Comprendre  la  question  ,  M.  de  Caumont 
entre  dans  quelques  détails  su?  la  «imposition  géologique 
et  minéralogique  du  sol  dans  le  pays  de  Bray  ,  et  indique 
à  priori  quelles  sont  les  principales  natures  de  sol  cultivable 
qui  doivent  s'y  rencontrer.  Les  terres  fortes  et  argileuses 
doivent,  dit*il,  se  rencontrer  dans  les  vallées  et  les  colliiies 
ondulées ,  dont  le  sol  se  compose  d'argiles  et  de  calcaires 
marneux.  Les  plateaux  devront  oflrïr,  suivant  quMIssont 
recouverts  ou  non  d'argiles  et  de  silex  «  des  terres  tantôt 
compactes  ,  tantôt  légères  ;  puis  certains  dépôts  de  sable , 
des  alluvions  entraînées  des  hauteurs  dans  les  vdions , 


ENQVÊTB  AGRICOLE.  297 

tiennent  modifier  ,  par  des  raélangeg  et  des  transports ,  la 
nature  du  terrain  Dormal.  Ce  sont  toutes  ces  circonstances, 
ajonte-t-ii  ,  qui  devraient  donner  lieu  à  une  étude  ap- 
profondie ,  étude  qui  mettra  en  mesure  de  dresser  plus 
tard  ,  selon  le  plan  que  j'ai  proposé  ,  des  cartes  agrono- 
miques pour  tous  les  cantons. 

L'assemblée  reconnaît  que  les  distinctions  qui  viennent 
d'être  faites  sont  exactes. 

Du  reste ,  la  nature  du  sol  est  très-variée  dans  Tarron- 

dissement  de  Neufchâtel. 

» 

Trois  vallées  traversent  Farrondissement  ;  savoir  : 

La  vallée  de  Bray,  qui  commence  près  Gournaj  et  se 
termine  à  St«Valery-sout-Bores  (environ  60  kilomètres)  ; 

La  vallée  A* Aulne  ,  qui  s'étend  depuis  Hortemer  Jusqu'à 
Wanchy  (enviton  26  à  30k3omètres)  ; 

La  vallée  XAndHîe ,  qui  commence  à  Catillon-Sigie  et  se 
termine  ^  Groisy-Ia-Haie (environ  18  à  20  kilomètres). 

La  moitié  delà  vARée  de  la  Bresle,  frontière  du  départe- 
ment de  la  Somme  ,  se  trouve  aussi  dans  rarrondîssement. 

Le  sol  de  ces  vallées  est ,  pour  le  versant  exposé  an  sud, 
généralement  calcaire  ,  marneux  ou  siliceux  ;  le  sol  des 
versants  ,  à  Touest ,  est  plus  communément  composé  de 
ferres  fortes  ;  le  sol  des  prés  naturels  et  des  herbages  est 
composé  d*alInviorïs  superposées  sur  une  couche  de  glaise 
ou  d'argile  ,  mais  plus  communément  sur  l'argile.  On  ren- 
contre ,  dans  la  vallée  de  Brtiy  seulement ,  quelques  sols 
où  le  sable  domine  et  quelques  terrains  tourbeux. 

Tous  les  plateaux  qui  dominent  ces  vallées  ont  un  sol 
argileux  ,  quelquefois  calcaire ,  et  reposant  sur  une  argile 
plus  ou  moins  éloignée ,  mais  presque  toujours  imper- 
méable. 


398  SÉANCBS  GéNBRALBS  A  NBIfVOUTEL. 

Au«des8ous  de  ces  plateaux  ,  U  existe  quelques  valions 
et  mamelons  qui  ont  beaucoup  de  lerres  fortes ,  argileuses, 
calcaires.  Ces  sols  se  reucootrent  ouauBunéneut  dans  le 
canton  de  Londinières. 

En  résumé  ,  est-il  dit  y  le  sous-sol  »  pour  les  plateaux  , 
se  compose  tantôt  de  la  marne  ,  tantôi  de  sable  méiaagé  de 
sUex  ;  dans  les  vallées  ,  de  terre  glaise ,  de  catoaire  mar- 
neux,le  tout  mélangé  parfois  de  quelques  allu viens  de  sifox. 

FLANTBS  CULTIVÉES. 

Les  plantes  cultivées  dans  rarrondissenieni  de  Neufchâ- 
telsont: 

1 .  --  Dans  les  terrains  cttoiires  :  sainfoin  ,  luseme , 
céréales  »  avoine ,  blé. 

2. — Dans  les  terrains  argileux,  le  trèfle  prospère;  lé 
sainfoin  et  la  luzerne  périssent  à  l'hiver  ,  k  cause  de  l'im- 
perméabilité du  sou&«ol,qui  est  argileux  :-- céréales,avoine, 
blé.— Plantes  industrielles:^!»! ,  peu  de  lin  et  de  chanvre* 
seulement  pour  les  besoins  du  ménage. 

3.  —Dans  le  sol  sableux  ^SabUtUUwsù:  seigle^pommes 
de  terre  ,  peu  d'avoine  ,  trèfle  incarnat ,  trèfle  blanc  ,  lu- 
puline. — SahU  humide  y  propre  à  la  culture  des  betteraves  : 
pommes  de  terre  «  navets  ,  avoine,  trèfle  blanc.  —  SabU 
argileux  :  argile  mêlée  de  sable ,  particulièrement  propre 
k  l'établissement  de  prairies  naturelles. 

4. — Daoslesol  lourbeux*  une  grande  étendue  de  tourbes 
a  été  labourée  et  mise  en  culture  après  dessèchement.  La 
marnejadonné  de  bons  résultats.  Le  bouleau  y  réussit  bien, 
ainsi  que  le  saule ,  l'aune  et  le  peuplier.  Le  bouleau  a  poussé 
spontanément  sur  écobuage  ,  et  donné  de  très-beaux  pro- 
duits. Plus  le  dessèchement  est  complet ,  plus  le  succès 


est  certain.  Les  prairies  naturelles  ont  été  essayées  sur  le 
sol  tourbeux  peu  profond  ,  sans  beaucoup  de  suceès  ,  eu 
é^ard  aux  dépenses  occasionnées  par  ce  genre  de  culture. 
QÊtelle$$ont  les  plantes  nouvellement  introduites  ? 
H.  Mabire  dit  que  le  colza  ,  les  carottes  et  la  betterave 
ont  été  introduits  «depuis  quelque  temps,  dans  les  cantons 
de  St-8aêns  ,  Loadinières  et  Blan^y. 

M.  Dubreuil  pense  que  ,  dans  Tétat  actuel  de  la  culture 
derarrotidissement ,  on  devait  partieuliéreinent  enceura- 
gerl  a  culture  des  plantes  fourragères  propres  à  nourrir  un 
noaabreux  béCsnt  et  à  donner  des  engrais  ,  le  colza  épui- 
sant le  sol  et  ne  donnant  pas  le  moyen  de  faire  des  engrais* 
M.  LebarifHef.  soutient  que  la  culture  du  eotea  ofli%  des 
kénéfiees  tels  ^qu'on  ne  doit  pas  la  proscrire.  Le  colza  est 
une  plante  épuisante ,  mais  il  donne  au  cultivateur  les 
capitaux  nécessaires  pour  acheter  des  engrais  ;  il  cite  la 
enlture  de  Flandre  et  du  Caiyados  ,  oà  cette  plante  enri- 
diit  le  cuUivaleur. 

M.  Houdelière  appuie  Topinion  du  préopinant  ;  il  eîle 
des  sols  médiocres  qui ,  convenaMenent  traités,  ont  donné 
de  très-beaux  résultats.  Sans  faire  une  grande  quantité  de 
colza  ,  m  doit  encourager  les  essais  de  cette  culture ,  qui 
est  pratiquée  dans  les  pays  oùragricultareesttrèfr<avaBeée. 
M.  Dabreuil  propose  les  conclusions  suivantes ,  qui  sont 
adoptées  : 

I^  section  pense  que ,  dans  l'état  actuel  de  Tagricultare 
de  rarrondtsséroent  y  la  culture  du  colza  doit  être  limitée^ 
Ce  ne  sera  qu'au  moment  où  le  cultivateur  pourra  se  pro* 
cnrer  économiquement  une  plus  grande  quantité  d'eograis^ 
que  cette  récolte  pourra  présenter  de  grands  avantages. 
La  séance  est  levée.  Le  Secrétaire  , 

LEBARILLIER. 


300  SÉANCES  6JBIIBBALES  A  HBWCHATBL. 

SÉANCE  DU  25  JUILLET. 

PWBSIDBIICE  DE  M.  ACGUSTB  BEAUDOUIN. 


La  séance  est  ouverte  à  7  heures  du  malin. 

Siégeât  au  bureau  :  MM.  Denoyelle ,  maire  de  Neof* 
châtel  ;  de  Caumont ,  Girardin  ;  Lebarillier  et  Dubreuil  ^ 
secrétaires. 

M.  rinspecteur  dWisionnaire  de' F  Association  dépose 
sur  le  bureau  les  Mémoires  suivants: 

ObêorwUUmt  9ur  la  vaine  pdiure  ;  par  M.  Qveiiouille,  gref> 
fier  de  la  justice  de  pain  de  Neufchâtel  ; 

Réponas  auxqueêliont  d'enquête  agrieeU  poêéeê  par  l'A$mh 
dation  ;  par  M.  Parmentier  ,  président  du  Sous-Gomioe 
agricole  du  canton  d'Argueil  ; 

Obtirtationt  eut  la  toim  hygiéfùçuei  que  réelameni  les  raeee 
bowne^t  porcine  dam  l'arrondiaemeni,  el  mr  Vaetion  dupldirei 
comme  insecticide  ;  par  M.  Hubert-Joly ,  propriétaire  à 
Neufebdtel; 

Notice  sur  l'industrie  agricole  et  manufadurière  dans  le 
canton  de  Saint^Saàu  ;  par  M.  le  baron  d'Haussez** 

L'ordre  du  jour  appeUe  les  réponses  à  iaire  aux  ques- 
tions relatives  à  Tenquète  agricole.  La  section  s'est  arrê- 
tée,  à  cet  égard  ,  dans  la  dernière  séance  ,  à  l'art.  6  ^ 
ainsi  conçu  : 

Quelle  est,  dans  diaque  région  agnoole ,  la  proportùm 
enêre  les  terres  labourables  f  les  herbages  et  Us  prairies  natU" 
reUes? 

6.— Dans  la  vallée  de  Bray,  les  deux  tiers  environ  de  la 
surbce  du  sol  sont  en  terres  labourées  ;  le  reste  est  en 
herbages. 


ENQCÉTB  AGBtCOLI.  30! 

Dans  la  Yallëe  d'Aune  «  les  3/4  en  terres  labourées  ;  le 
reste  en  pâturages. 

Bans  la  vallée  d'AndelIe^  1/6  en  terres  labourées  ;  le  res- 
tant en  pâturages. 

Sur  les  plateaux  y  7/8  en  terres  labourées  ;  1/8  en  her- 
bages. 

L'assolement,  généralement  usité  dans  le  pays,  est  Fasso- 
lement  triennal,  sans  jachères. 

La  rotation  d'une  culture  se  compose  :  \^  année  ,  bU  ; 
2*  année ,  avinne  ;  3*  année ,  moitié  en  trifU  et  moitié  en 
moittf  grain», 

La  culture  de  la  pomme  de  terre  a  pris  beaucoup  d'ex- 
tension depuis  25  ans. 

On  compte  maintenant,  dans  l'arrondissement ,  huit 
exploitations  où  l'on  a  adopté  l'assolement  quadriennal  : 
c*est  H.  Desjobert  qui  a  «  le  premier  ,  employé  et  propagé 
cette  rotation. 

8.  —  La  jachère  morte  est  employée  dans  la  proportion 
de  1/8  environ. 

9«— Pour  le  blé ,  on  donne  quatre  labours  dans  les 
terrés  compactes,  et  trois  seulement  dans  les  terres  plus  lé- 
gères. Quand  le  blé  succède  au  trèfle  ,  on  ne  donne  qu'un 
seul  labour. 

hti  profondeur  moyenne  de  ces  labours  est  de  0 m.  15  c. 
environ.  Us  sont  toujours  pratiqués  à  plat. 

10.  —  La  charrue  cauchoise  est  généralement  employée 
dans  les  terrains  horizontaux.  Toutefois ,  la  charrue  Rozé 
commence  à  être  adoptée  pour  cet  usage.  Pour  les  terrains 
en  pente  ,  on  préfère  la  charrue  tourne-oreille.  Dans  les 
cantons  d'Aumale  et  de  Blangy ,  on  se  sert  exclusivement 
de  ces  derniers  instruments  pour  tous  les  terrains. 


30â  SÊANCBS  QBNBRALBS  A  NB9FCHATBL. 

Sur  la  charrue  cauchoise  on  met  au  moins  3  chevaux. 

Sur  la  charrue  tourne-oreille,  on  attële  parfois  6  chevaux 
pour  les  terres  compactes,  4à  5  pour  les  terrains  plusieurs. 

Sur  la  charme  Rozë  ,  on  met  trois  chevaux. 

La  charrue  cauchoise  peut  labourer  60  à  70  ares  de 
terrain  ,  dans  une  journée  de  10  heures  ; 

La  charrue  tourne-oreille  ,  30  ares  seulement  dans  les 
terres  compactes,el  50  environ  dans  les  sols  moins  difficiles; 

La  charme  Rozë,  65  A  75  ares. 

La  largeur  de  la  raie  est,  dans  tous  les  cas,  de  0  m.  29  c. 
environ. 

1  i .— On  emploie  un  exlirpateur  imité  de  celui  de 
Domhasle  ,  qui  fut  introduit  dans  la  contrée  par  M.  Deff- 
jobert. 

On  rencontre  également,  mais  en  petit  nombre,  la 
herse  Bataille ,  celle  de  Yalcourt,  quelques  butors. 

Les  rouleaux  en  usage  sont  presque  tous  en  bois  ,  et 
présentent  une  longueur  d'environ  2  m.  33  c.  sur  0  m.  33  c. 
de  diamètre.  On  commence  à  diminuer  la  longueur  trop 
considérable  de  cet  instrument.  L'emploi  des  rouleaux  en 
fonte  devient  aussi  plus  fréquent  pour  les  pâturages. 

12.  —  Les  terres  labourées  sont  égouttées  seulement  à 
l'aide  de  rigoles  à  ciel  ouvert ,  pratiquées  après  l'ense- 
mencement. 

13. — Les  terres  sont  marnées  dans  les  proportions  sui- 
vantes : 

Oans  le  canton  d'Argueil ,  on  répand  de  2  à  3,000 
.hectolitres  de  marne  par  hectare  ; 

Dans  les  cantons  d*Aumale  et  de  Blangy ,  1,000  hec- 
tolitres dans  les  terres  de  consistance  moyenne  ,  le  double 
dans  les  terres  compactes; 


EKQViTE  AGRICOLE.  303 

Oans  le  canton  de  NeufehAtel ,  600  à  1,200  hecto- 
litres ,  sdon  la  nature  plus  on  moins  compacte  da 
terrain  ; 

Sans  le  canton  de  Londiniëres  ,  de  600  à  2^000 
hectolitres,  suivant  la  compacité  du  terrain  ;^ 

Dans  le  canton  de  Saint^Soêns,  900  hectolitres. 

La  0iame  est  extraite  dn  sol  au  moyen  de  puits  et  de 
galeries  souterraines* 

D  existe  dans  Tarrondissenent  deux  sortes  de  marnes  : 
la  marae  grasse  ou  argileuse  ,  puis  la  marne  maigre  on 
silioense*  Elles  sont  ^employées  indifféremment  sur  tons 
les  uÀs.  M.  de  Caumont  indique  le  choix  qu'il  y  aurait 
à  iaire  de  Tune  ou  de  l'autre  espèce  ,  selon  la  nature 
du  sol  ,  et  entre  ensuite  dans  diverses  considérations  géo- 
iegiqnes  sur  les  résultats  que  l'on  pourrait  obtenir  au 
moyen  de  ce  chois. 

L'opération  du  marnage  est  répétée  tous  les  25  ans 
environ.  Cette  opération ,  qui  prend  beaucoup  d'exten- 
sion y  est,  depuis  peu,  étendue  avec  avantage  aox  pâtu- 


14.  —  Le  chariage  est  rarement  employé.  Il  résulte 
des  essais  tentés  à  cet  égard  que  le  marnage  produit, 
MT  les  terres  labourées  ,  des  effets  analogues  an  chau- 
lage  ;  maïs  que ,  pour  les  pâturages  ,  le  chaulage  doit 
être  préféré.  Ce  résultat  est  confirmé  par  des  faits 
<di6ervés  ailleurs  par  H.  de  Caumont,  et  qui  sont 
produits  par  lui  dans  la  discussion. 

15.  —  Le  plâtrage  est  pratiqué  ,  au  mois  de  mai  , 
Mr  toutes  les  récoltes  légumineuses ,  et  même  sur  les 
(ffairies  naturelles.  Le  prix  du  plâtrage  est  de  8  fr. 
40  cent,  par  hectare. 


30i  SÉANCES  6BNÉKALBS  A  HKDVCHATEL. 

Le  plâtre  cuit  est  exclusifement  employé.  H.  Girardin 
&it  remarquer ,  et  la  section  reconnaît  l'avantage  qu'il 
y  aurait  à  substituer  le  plAtre  crû  an  plâtre  cuit.  Le 
second  est  d'un  prix  moitié  plus  élevé ,  et  renferme 
une  grande  proportion  de  matières  étrangères  ,  qui 
nuisent  à  son  action.  L'expérience  d'nn  grand  nombre 
de  localités  démontre  ,  d'ailleurs ,  que  le  plaire  crû  agit 
avec  la  même  efficacité  que  le  plâtre  cuit. 

A  l'occasion  de  cette  question ,  la  section  entend  la 
lecture  du  Mémoire  qui  a  été  présenté  à  rAssociatioa 
par  H.  Hubert-JoTy  ,  de  Neofefaâtel.  Ce  propriétaire 
pense  que  le  plâtre  agit  sur  la  végétation,  non  comme 
stimulant,  mais  seulement  en  raison  d'une  certaine 
proportion  de  chaux  caustique  que  renfermerait  cette 
substance  ,  et  qui  détruirait  les  insectes  et  autres  ani* 
maux  qui  nuisent  aux  plantes  fourragères ,  lors  de  leur 
premier  développement. 

MH.  Girardin  et  Mabire  combattent  victorieosement 
cette  opinion.  Ils  démontrent  que  le  plâtre  cuit  ne 
renferme  qu'une  dose  de  chaux  caustique ,  beaucoup 
trop  feible  pour  produire  les  effets  insecticides  qa*on 
lui  attribue.  Ils  rappellent,  d'un  autre  côté,  que  le  plâtre 
crû  ,  qui  ne  présente  aucune  trace  de  chaux  vive  »  et 
qui  n'a  aucune  action  nuisible  sur  les  insectes ,  pro- 
duit cependant  de  bien  bons  résultats  sur  les  récoltes. 

La  section  a  donc  pensé  qu'on  devait  considérer  le 
plâtre  comme  agissant  directement  sur  la  végétation ,  en 
la  stimidant 

En  terminant  sa  notice  ,  M.  Joly  s'est  élevé  contre 
le  préjugé  qui  fait  souvent  considérer  la  moisissure 
des  fourrages  comme  étant  le  résultat  du  plâtrage ,  et 


ËNQCÊtB  ACRiCOLfi.  SOtt 

aUribue  etdUMTemeDt  cet  accident  à  ce  que  les  fom^ 
rages  sont  rentrés  trop  boniides.  La  seclbn  partage  en» 
tièrement  cette  manière  de  voir. 

Le  Secrétairt: 
1)UBREUIL,  de  Rouen. 


SfiANCE  DU  3«  JUILLET. 

Pbésideiicb  de    h.    d£  CAUMONT. 

La  séance  est  ouverte  à  7  heures* 

MM.  Capplet,  Didirenil,  Le  Hétayer-Desplanchei)  baron 
d^Haussez  ^  Cheveraux  ,  d'Evrenx  ,  siègent  au  bureau. 

Le  procès^verbal  de  la  séance  précédente  est  adopté. 

La  section  décide  qu*en  raison  du  grand  nombre  de 
questions  que  comporte  Tenquéte  ,  et  du  peu  de  temps 
qu  il  reste  à  y  consacrer  ,  elle  ne  s'arrêtera  qu'aux  points 
les  plus  importants  pour  la  contrée  ;  en  conséquence , 
die  passe  immédiatement  à  la  question  des  bestiaux. 

VACBBS. 

La  première  de  ces  questions  est  ainsi  conçue  :  Eit^U 
jhu  atanîageux  4»  tirer  te  vadœê  laiiiêreB  du  dehors  que 
de  te  éieeèr  î 

Le  G^mice  d'Argneil  répond  que  9  dans  les  bons, 
fonds ,  il  y  a  avantage  à  les  tirer  du  dehors  ;  mais 
que ,  dans  les  fonds  de  moyenne  qualité ,  il  y  aurait 
avantage  à  élever,  pour  avoir  de  bonnes  bitières  faUee 
em  crû. 

M.  Mabire  pensQ  que  les  cultivateurs  n*ont  pas  d*a- 

20 


306  SÉANCES  GBlfBBALES  A  NEVFCHATEL. 

VMiâge  à  élever  ,  parce  qu'ils  ont  plas'  de  profil  i 
ceAsacrer  leurs  péturâges  exclusivement  à  la  produc- 
tion du  beurre ,  et  que  les  înfluenees  atiiiosphëri« 
ques  sont  souvent  nuisibles  aux  jeunes  animaux  ; 
toutefois  il  conseille  Télëve  pour  les  plateaux.  Cette 
opinion,  combattue  par  M.  Duhamel,  donne  lieu  à 
une  discussion  ,  de  laquelle  il  résulte  ,  conformément  à 
Fopinion  du  Sous-comioe  d*Argueil  ,  que  ,  dans  les 
bons  fonds  ,  il  convient  de  tirer  les  vaches  du  dehors , 
tandis  que ,  dans  les  petits ,  il  vaut  mieux  élever  soi- 
même.  M.  Parmentier  ajouCe  que  ,  dans  le  canton  d'Ar- 
gueil  ,  non-seulement  on  élève  poor  les  besoins  'de 
Fendrbit ,  asaiB  anssî  pour  la  vente  au  dehors. 

Une  bonne  vache  laitière  se  reconnaît  principalement 
à  Tâge  et  à  la  beauté  des  formesJ  Far  exemple  ,  die 
doîtavèir  de  4  à  6  ans ,  la  couleur  vive ,  la  tête  moyenne, 
les  cornes  courtes  et  jaunes ,  la  poitrine  et  les  épaules 
larges  ,  le  bas  de  jambe  gros  ,  la  tète  largç  et  relevée  » 
lo  cuir  moelleux  ,  le  rein  droit,  le  cimier  et  le  fessier 
larges ,  la  queue  bien  placée ,  pas  trop  hante ,  les  veines 
prononcées ,  la  mamelle  forte ,  soyeuse ,  de  couleur 
jaune  ,  avec  les  avant  et  arriére-laits  bien  saillants. 

Le  procédé  Guenon  n'est  point  usité. 

M.  Guenon  demande  si  ,  lorsque  la  vache  est  jeune, 
pleine  ou  sèche ,  on  peut  reconnaître  la  quantité  de  lait 
qu'elle  donnera  ,  par  d'autres  caractères  que  ceux  indi- 
qués dans  son  ouvrage.  Il  est  répondu  que  la  plupart 
des  signes  précédents  pe\ivent  conduire  à  cette  détermi^ 
nation. 

M.  Guenon  demande  encore  si  la  souplesse  de  lama* 
ttielle  et  la  grosseur  des  veines  ne  donnent  pas  quelquefois 


"BHQCÈJE  AGRICOLE.  307 

Keo  à  àd  fausses  indicalioos.  D'exeellents  praticiens  lui  ré- 
pondent que  les  veines  trompent  quelquefois  ,  mais  rare- 
ment; qne  ,  qnantà  la  mamelle,  il  est  toujours  £icile 
4e  distingaer  si  eHe  est  soyeuse  ou  fibreuse ,  et  que  ce  ca- 
ractère esl  toujoara  certain.  Toutefois  i  ils  déclarent  que 
ce  n'est  qu'à  6,  et  même  15  mois,  qu'Hs  peuvent  juger 
ràrement  d'une  génisse.  M.  Guenon  annonce  que  non- 
seulement  il  peut  distinguer ,  dés  les  premiers  jours  ,  la 
qiiantité  de  lait,  que  '  donnera  la  génisse ,    mais  qu'il  peut 
distinguer  de  même  dans  les  jeunes  mâles  si  les  femelles 
qui  en  naîtront  seront  bonnes  ou  mauvaises  laitières. 
•     U  donne  ensuite  sur  son  système  quelques  explications, 
qui  sont  continuées  par  H.  Faucher ,  de  Rouen.  Enfin  , 
enr  b  proposition  d*un  membre  ,  adoptée  par  la  section, 
il  est  décidé,  sor  le  consentement  de  H.  Guenon,  qu'il 
lait  par  lui  «ne  démonstration  de  son  système  sur 
série  d'animaux  de  différente  âges,   et  notamment 
sur  les  vaches  présentées  au  concours.   Il  est  décidé  que 
celle  expérience  se  iera  piibhqnement ,  à  midi ,  sur  le 
champ  de  l'exposition. 
.  Qnnmmi  fHmrril  en  la  tacka  danê  le  pays  (le  Bray  ? 

Les  vadies  restent  a»  pâturage  depuis  le  I**"  mai 
jusqu'au  15  novembre.'^  A  l'élable,  elles  sont  altmcntt^cs 
avec  du  foin  ,  du  trèfle  et  de  la  bourgogne  (sainfoin) ,  des 
poîftfdes  lentSios,  de  la  paille  d'épi  et  des  issues  de  grains» 
mélangés  de  ratines  ,  telles  que  betteraves,  navets,  dits 
rutabagas  et  pommes  de  terre  ;  pourtant,  ce  dernier 
aliment  n'est  bon  qu'étant  mélangé  avec  du  son  ou  des 
moutures  et  de  la  peille  d'épi. 

Dans  le  canton  de  Forges  ,  on  emploie  moins  de  ra^- 
L  M.  Pépin  bit  (dMerver  que  les  spergules  sont  pré- 


308  SBAXCBS  GBXBBALKS  A  5SUFCHATBL. 

férëes  par  le  bétail  à  tout  antre  fourrage ,  et  qu'elles 
devraient  être  plus  employées. 

M.  de  Caumont  pose  la  question  relative  aux  races 
introduites  dans  le  pays  ,  et  4  la  quantité  de  lait 
qu'elles  produisent.  Ces  questions  donnent  lieu  aux  ré- 
ponses suivantes  : 

On  achète  beaucoup  de  vaches  de  Fespèee  dite  du 
Cotentin  ;  on  se  sert  aussi  de  vaches  flanuindes. 

M.  Auquclin  préfère  les  dernières  comme  plus  produc- 
tives. M.  Guenon  appuie  cette  opinion;  il  regarde  Tes- 
pèce  bretonne  comme  supérieure  pour  la  qualité  de  la 
viande  et  du  suif,   plus  homogène  et  plus  blanc. 

M.  Tabur  parle  d'essais  faits  avec  soin  chez  M.  Des- 
jobert ,  desquels  il  résulte  également  que  c'est  la  vache 
flamande  qui  donne  le  plus  de  lait  et  le  garde  le  plus 
long-temps.  Cette  observation  est  également  confirmée 
par  M.  Bieron  ,  qui  constate  toutefois  qu'elles  no  donnent 
pas  pour  cela  plus  de  crème. 

Le  taureau  de  la  Basse-Normandie  est  le  seul  adopté 
pour  la  reproduction ,  par  le  cultivateur  vraiment  in* 
telligent.  La  monte  et  la  saillie  des  génisses  n'y  com- 
mencent également  qu'à  18  mois  ou  2  ans  ;  mais  M. 
Mabire  iait  observer  qu'il  est  loin  d'en  être  ainsi  dans  la 
majorité  des  exploitations. 

M.  Lebarillier  fait  remarquer  tous  les  inconvénients 
de  (aire  saillir  les  géoiises  à  un  an  ,  ainsi  que  de  faire 
servir  trop  souvent  les  taureaux ,  qui  s'énervent  dès  la 
première  année ,  et  ne  donnent  plus  que  des  produits 
chétifs  et  mal  conformés.  Il  demande  qu'ils  ne  fassent 
qu'une  ou  deux  saillies  par  jour. 

M.  Tabur  iait  remarquer  qu'on  ne  choisit  pas  assex 


KlIQtJÉTB   ilGRlCOLE.  309 

les  taureaux;  on  preod   presque   toujours  le  premier 
venu  et  surtout  le  moins  cher. 

M.  Hubert^oly  voudrait  que  le  Gouvernement  fit 
vendre  des  taureaux  à  des  prix  modérés,  pour  en.  fact* 
fiter  l'acquisition  aux  cultivateurs. 

Sur  cette  question  ,  formniée  par  M.  le  directeur  :  ILe$ 
bœufs  prétenientiU  pour  l'engraiêiêment  plat  d'avantage  qîi0 
U$  vaches  de  réforme  ?  on  répond  : 

La  diffirence  entre  les  bœub  et  les  vadies  est  peu 
sensible ,  et  ne  pourrait  guère  s'apprécier  dans  Tarron- 
dîasement,  où  Ton  n*engraisse  guère  que  quelques  vadiès. 
C'est  l'opinion  de  M.  Auquetin.qoi  fait  observer  cependant 
qu'on  se  procure  plus  fiscilement  les  vaches  que  les  bœufs 
dans  le  pays.  M.  Mafaire  donne  la  préfi^nce  aux  bœu6 , 
qui  sont  moins  délicats  sur  la  nourriinre  ,  manquent 
moins  souvent ,  et  ne  sont  pas  /  comme  les  vai^hes ,  tour- 
ineiités  de  fureurs  utérines. 

M*  Du  Lesmont  pense  qu'en  raison  de  la  nature  de  l'in- 
dostrie  locale ,  qui  fournit  un  grand  nombre  de  vaches 
de  réforme ,  il  vaut  mieux  leur  donner  la  préférence. 

L'engraissement  à  Tétable  est  préférable  à  l'engraisse- 
ment au  pâturage  ,  soit  pour  les  bœufïi ,  soit  pour  les 
vaches. 

MOUTONS. 

QtteUes  ton!  les  espèces  (h  moutons  nourris  dans  te  pays  ? 

Il  existe  dans  l'arrondissement  difTérentes  races  de 
moutons.  La  meilleure  y  selon  le  Comice  d'Argueil ,  est 
la  rare  cauchobe  ^  à  laine  fine  ;  la  seconde  est  l'es- 
pèce picarde  ,  venant  du  Santerre  et  de  l'Artois,  lainage 
moins  fin.  L'une  et  l'autre  race  sont  à  peu  près  de  même 


310       SiANCBS  «BNÉIALBS  A  HBDFCHATEL 

groweur  y  et  offrent  le  mdme  avantage  pour  l\ 
sèment. 

MH«  Mabire  et  Tabur  pensent  qu*eD  rafaon  de  la 
laine  et  de  la  précocité ,  il  y  a  tout  avantage  à  crDÎsnr 
les  moutons  de  pays  avec  les  moutons  Dishley  et  Near* 
kent.  Ils  sont  boas  à  vendre  A  3  ans ,  tandis  que  les 
attires  ne  le  sont  qu  à  4. 

M.  Le  Marié  craint  que  les  laines  précédentes ,  deve* 
nant  très«abondantes  »  ne  -  soient  d'un  pkoement  plus 
difficile. 

M.  I^barillier  explique  pourquoi ,  par  suite  de  leur 
fxipformation  ,  les  moulons  de,  pays  engraissent  moins 
Acilement  que  les  moutons  anglais.  Il  cita  des  toisons  de 
son  troupeau  ,  pesant  jusqu'à  6  kilogrammes  et  a  kilo- 
grammes et  demi. 

Les  moutons  se  tirent  du  pays  de  Gaux  ,  de  la  Picardie 
et  de  r Artois*  —  II  y  a  peu  d'avantage  à  élever,  mrigré 
les  essais  des  cultivateurs  des  plateaux.  Les  fermes  de  la 
vallée ,  qui  engraissent  pour  la  boucherie  »  réussissenl 
infiniment  mieux  ;  ce  qui  doit  être  attribué  à  la  supério- 
rité du  pâturage. 

Du  15  avril  au  i^'  août ,  les  moutons  sont  nourris 
au  pâturage  par  des  herbes  arlificielies  faites  sur  les 
jachères.— Du  1*'  août  au  15  décembre  ,  au  moyen  de 
parcours  dans  les  plaines  ,  après  la  moisson.  —  La  nour- 
riture d'hiver  consiste  en  paille  de  blé  ,  pois  ,  vescés  et 
autres  fourrages. 

CHEVAUX. 

La  majeure  partie  des  chevaux  de  l'arrondissement 
sont  de  gros  chevaux  de  charrois ,  dont  l'origine  est  du 
Vlmeux  et  du  Boulonnais.  Cependant,  depuis  quelques 


BRQIIÉTB   AfiKIOOLB.  311 

taaée» ,  on  a  laH  qneUpie»  élèves ,  provenant  des  étalons 
du  Gouvernement  »  qui  ont  donné  des  chevaux  plus  fins. 
.  H.  LebariiUier  caprkne  le  voiu  qu'une  Cooimission 
dépcrlmentale  examine  les  élaimis. 
.  Après  quelques  observations  présentées  par  11.  de 
Caumont ,  la  section  exprime  le  vœu  que  le  GouvernOi' 
aient  eavcie  deux  stations  d'étalons  dans  l'arrondissement, 
n  ne  but  élever  que  de  bonnes  races  ;  elles  ne  coûtent 
pas  plus  cher  à  élever  que  d'aittres. 

poacs. 

On  élève  des  porcs  en  assez  grand  nombre.  T:.e  meil- 
lear' parti  est  de  faire  des  élèves  qu'on  vend  après  le 
sevrage,  ou  qu'on  engraisse  à  un  an  pour  la  charcuterie. 

VOLAILLES. 

Celte  industrie  est  presque  nulle.  Cependant  on  élève 
éaas  certains  cantons  ,  voisins  des  bois ,  quelques  din- 
dons ,  qu'on  vend  pour  Piaris  et  Rouen  ;  le  reste  est  con^ 
sommé  dans  la   localité. 

FEMMES^ 

M.  de  Caumont  pose  ensuite  une  série  de  questions 
sur  les  fermes  ou  exploitations  rurales  de  l'arrondissement. 
Ces  questions  donnent  lieu  aux  réponses  suivantes  : 

L'importance  des  fermes  varie  jie  10  bectares  jus-» 
qu'à  120.  Les  bâtiments  sont  généralement  isolés.  Dans  les 
cantons  d' Aumale  et  de  Blangy  ^  ils  sont  plus  rapprocbés , 
et  la  cour  même  souvent  close. 


312  SBAlfCBS  GKXÉftJLLBS  ▲  HBUFCnATBL. 

Les  elôtures  sont  des  baiisi  en  majeure  partie^  qudqi 
bacrièros  ,  des  fossés  et  peo  de  murs. 

Les  oonsIradioDs  sont  généraleraeDt  en  bois ,  argile  et 
cailloux ,  avec  couverture  en  ohaume.  Les  constmctiona 
d'habttatioa  nouvelles  sont  en  briques  et  pierres  j  et  sont 
couvertes  en  tuiles^  et  en  ardoises  ;  peu  se  font  en  cbamne 
aujourd'hui.  H.  Lenomand  exprime  le  dësir  de  Toir  ce 
dernier  genre  de  toiture  complètement  disparaître. 

H.  Hubert-Joly  donne  lecture  d*un  Mémoire  sur  la 
mauvaise  construction  ei  ledéfiiut  d'aérage  des  étaUes, 
auxquelles  il  attribue  la  plupart  des  maladies  qui  inihstent 
les  bestiaux  de  ce  pays.  Il  voudrait  que  l'on  p6t  compai^ 
les  pertes  (ailes  par  les  propriétaires  soigneux  et  ceux  qui 
sont  plus  négligeuts  ,  pour  arriver  à  la  preuve  de  ces  faits 
importants  pour  tout  cultivateur.  Il  indique  en  même 
temps  les  moyens  &  employer  pour  éviter  ces  inconvé- 
nients. Il  insiste  sur  l'importance  de  la  propreté  pour 
la  santé  des  bestiaux  ,  et  voudrait  voir  bouchomier 
chaque  jour  les  vaches  «  comme  on  le  bit  pour  les  che* 
vaux.  Il  s'élève  également  contre  l'usage  adopté  de  né 
faire  boire  ces  animaux  que  deux  fois  chaque,  jour  ;  les 
eaux  étant  trop  fk'oides  en  hiver ,  les  animaux  ne  peuvent 
boire  asseat  ;  il  voudrait  voir  l'eau  à  leur  disposition  dans 
les  étables  mêmes.  Il  exprime  enfin  le  désir  de  voir  les 
taureaux  et  leurs  génisses  soumis  à  l'examen  d^un  Comité, 
dont  l'autorisation  deviendrait  obligatoire  pour  qu'ils  puis* 
sent  servir  à  la  reproduction.  Il  trouve  aussi  les  porcs 
beaucoup  trop  mal  nourris,  et  leurs  étables  essentiellement 
insalubres. 

'  Une  opinion  émise  par  H.  Joly  ,  qu'il  fkut  donner  cinq 
repas  aux  vaches,  est  combattue  par  M.  llabire,  qui 


nfQtlATB  AGRICOLB.  313 

ii'eii  voudrait  voir  donner  qtie  éenu  ,  afin  qu*eUes  aient 
plus  de  temps  ponr  riimineret  dormir. 

Lesbaax  sont  généralement  de  nenfans;  quelques-uns 
de  douze  à  quinze.  Les  prescriptions  ordinaires  sont  :  les 
SmpOls  prévus  et  imprévus ,  la  prestation  en  nature  ,  des 
fournitures  en  beurre ,  cidre ,  bois,  volailles,  cochons 
de  lait ,  qudquefois  des  cliarrois  y  et  la  défense  expresse 
de  dessoler. 

M.  Lenormand  exprime  le  vœu  de  voir  les  propriétaires 
donner  plus  de  durée  aux  baux.  Ce  vceu  est  fortement 
appujé  par  la  section. 

Pour  une^ferme  en  labour ,  le  capital  doit  être  au  moins 
de  350  fr.  par  hectare ,  et  de  400  fr.  pour  les  fermes  en 
herbages ,  non  compris  le  capital  de  circulation.  —  Plu^ 
sieurs  membres  trouvent  ce  capital  généralement  trop 
feible,  et  pensent  qu'il  devrait  être  portée  500  fr. 

DOMCSTIQUBS. 

Un  bon  domestique  màle  se  paie  300  fr.  ,  une  servante 
200  fr»  ;  niAÎs  ces  salaires  ,  vrais  pour  une  partie  de  Far- 
rondissement ,  sont  trop  élevés  pour  d'autres ,  et  notam* 
ment  pour  le  canton  de  Blangy. 

Le  prix  des  journées  varie  de  1  fr.  50  à  S  fr. ,  selon  les 
aai^ns. 

Les  instruments  de  transport  sont  les  chariots  j  les 
charrettes  et  les  banneaux. 

Il  y  a  eu  de  grandes  améliorations  obtenues  ;  cependant 
ils  laissent  encore  beaucoup  à  désirer  sur  certains  points. 

Les  usuriers  se  rencontrent  dans  le  pays  de  Bray  comme 
partout  ailleurs:  mais  Tabus  en  est  moins  grand  dans  les^ 
lampagnes  que  dans  les  villes. 


314  SÉANCES  ûiniMAlMÈ  ▲  lUHWClIATBI.. 

M.  de  Hoy  explique  ee  Isdt  par  le  peu  do  dkposiiMm 
qu*a  le  paysan  caueboia  il  couveclir  /sa  terre  les  fonds  qu'il 
m,  el  plus  souvent  ceux  qu'A  n'i|  pas ,  comme  dans  les 
autres  oonUrées  de  la  Normandie. 

BBUBRB. 

La  fabricalion  du  bourre  est  en  proffèe;  on  le  fSûl 
mieux  qu'autrefois. 

M.  Gnyan  founrit  sur  la  iSibriealioQ  lesdétalb  saivanis  : 
On  trait  le  lait  avec  propreté,  on  le  meCdans  des  pots ,  et 
on  le  dépose  dans  les  caves  pour  le  laisser  refroidir  et  laisser 
menlcr  k  erème ,  que  Ton  enlève  après  1 3, 1 5.  ou  1 8  beu- 
res,  suivant  la  saison.  On  bat  deux  et  trois  fois  la  semaine. 
I^eg  caves  sont  orientées  d'une  flMinière  quelconque ,  mais 
Hotanl  que  possible  ouvertes  au  nord.  On  lave  le  pavé  dans 
des  endroits  pour  rafrafcbir  ;  dans  d'autres  on  saUe,  el 
cela  vaut  beaucoup  mieux.  L'eau  rafraicbit  bien,maisavec 
une  aération  suffisante;  sans  quoi  l'air  reste  cbargé  de 
miasmes  qui  font  tourner  le  lait  à  l'aigre. 

M.  de  Caumont  fait  observer  que  les  poteries  non  ver- 
nies sont  de  beaucoup  préférables  aux  autres ,  et  il  in- 
dique, comme  moyen  de  les  perfectionner,  de  (aire  entrer 
plus  de  sable  dans  la  composition  de  ces  pots. 

«  Ce  matin  même,  dit  M.  de  Caumont,  en  me  rendant  à 
la  séance,  j'ai  visité,  dans  plusieurs  magasins,  les  pots  qui 
servent  à  recevoir  le  lait  dans  les  fermes  des  environs , 
et  j'ai  reconnu  qu'ils  ne  sont  pas  assez  cuits  et  que  la  pâte 
ne  renferme  pas  assez  de  sable  siKceux.  Il  serait  très- 
iacîle  d'améliorer  la  Êibrieation,  en  introduisant  dans  l'ar- 
gile que  l'on  emploie ,  une  certaine  quantité  de  sable 
quarlzeux  ou  siliceux  ;  on  aurait  ainsi  un  grès  plus  dur  et, 


ENOIIÊTB   AGAICOLK.  3tft 

je  erojB  t  beaucoup  meilleur.  U  importe  peu  que  les  poU 
floienl  rugueux  et  préseoteut  des  aspériiés  ;  on  a  même 
cru  remarquer  que  cw  pota  aont  meilleurs  que  les  pota 
plus  unis.  •. 

l>es  membres  praiicieas  reoouaaissent  qu^en  effei  le  laii 
ae  fiait,  mieux  et  erènte  mieux  daos  les  pots  nàgamix  que 
dans  les  petift  unis. 

M.  de  Moj  fait  remarquer  que  nulle  part  les  hiteries  ne 
sont  mieux  tenues,  ni  plus  proprement  que  dans  le 
pays  de  Bray.  La  section  est  imaniroe  à  reconnaître  cette 
extrême  propreté  «  commune  aux  ménagères  aussi  bien 
qu'aux  servantes,  et  adresse  en  partieolier  des  ftlicitations 
è  ces  dernières  potfr  leurs  soins  assidus  et  leur  constante 
sctivké. 

La  moyenne  du  lait  d*une  vache  du  pays  de  Bray  est  de 
quatorze  à  quinze  litres  par  jour. 

Le  produit  moyen  des  vaches  n'est  pas  le  même  dans 
tout  rarrondissemcnt;  la  fixation  de  la  moyenne  donne 
lieu  à  une  longue  discussion  entre  MM.  Guyaa  et  Mabire. 
If.  Mabire  dit  que  cette  moyenne  doit  être  au  moins 
de  200  fr. ,  et  M.  Guyan  quelle  est  déjà  forte  à  150  fr. 
On  met  aux  voix  ,  et  une  première  épreuve  est  déclarée 
douteuse.  Après  de  nouvelles  explications^auxquelles  pren« 
Dent  part  MM.  Levillain  et  Guenon  ,  une  seconde  épreuve 
a  lieu ,  et  le  chiffre  de  200  fr.  est  adopté  par  vingt-huit 
voix  contre  seize. 

Des  membres  font  observer  que  les  cultivateurs  des  can* 
tons  de  Gournay  et.aulres ,  étant  en  majorité,  ont  seuls 
causé  ce  résultat ,  et  demandent  que  leur  observation  soit 
consignée  au  procès-verbal. 


316  SÉANCES  «BKBIIALBS  A  VEITCH ATEL. 

On  fail  trois  traites  par  jour  :  celle  du  matin  est  la  pin» 
forte ,  celle  de  midi  la  moindre. 

La  nourriture  la  plus  propre  à  la  sécrétion  du  lait  est, 
en  hiver ,  les  moutures  de  toute  espèce  ,  et ,  en  été , 
Tberbe  la  meUleure  et  h  plus  nouvelle. 

M*  MaUre  ajoute  que  les  racines  sont  élément  très- 
propres  à  la  sécrétion  du  lait  ;  surtout  la  betterave , 
dont  font  «n  ^ad  usage  les  nourrisseara  de  Paris.  On 
reconnaf  t  toutefois  que  le  lait  est  moins  riclie  en  crème.    • 

Un  membre  indique  les  bons  effets  da  sel  dans  Tait 
mentation  par  les  racines ,  et  Mè  de  Moy  insiste  forte- 
ment pour  que  ce  fait  soit  con8%né  i  afin  qu'il  serve  à 
appuyer  de  l'autorilé  de  VÂssociatioB  la  demande  de  dé* 
grèvement ,  actuellement  en  instance  auprès  du  Gouver- 
nement. 

H.  Lucas  observe  que  k  nourriture  A  Tétable  coûte  plus 
cher,mais  que  la  sécrétion  du  lait  est  tout  aussi  abondante. 

Le  petit  lait  se  soutire  en  inclinant  le  vase.  H.  de  Cau- 
mont  conseille,  à  cette  occasion ,  les  pots  percés  à  la 
partie  inférieure  »  en  usage  dans  la  Basse-Normandie. 

Une  discussion  s'élève  sur  la  fabrication  des  beurres  de 
lait  frais.  Ils  ont  plus  de  qualité  ;  mais  cette  fabrication , 
exigeant  trop  de  main-d'œuvre  ,  ne  peut  guèrç  se  faire 
qu'en  petit ,  et  là  où  cette  main-d'œuvre  serait  à  très-bas 
prix  ,  comme  en  Bretagne.  Quelques  cultivateurs  en  font 
cependant ,  et  paraissent  y  trouver  profit. 

Généralement  on  emploie  ,  dans  le  pays  de  Bray  ,  la 
baratte  rotative  ,  à  ailes  fixes. 

M.  Guyan  exprime  le  désir  de  voir  les  presses  à 
beurre  se  répandre.  M.  de  Caumont  insiste  sur  l'impor- 
tance extrême  du  bon  lavage  des  beurres  ,  qui  leur  fait 


MQOtTfi  ACiÊMOLt.  317 

MUYent  acquérir   nne  valeur  de  5  ou  6  sous  de  plus 
par  livre  sur  les  marchëii. 

MM.  de  Caumont  et  Lebarillier  donnent  ensuite  des 
détails  sur  la  fabrication  du  beurre  dansJepajsdcCaea 
et  dans  le  Bessin .  Ils  s'étendent  d'abord  sur  l'imiiorlanco 
de  la  quantité  et  de  la  qualité  de  l'eau  employée  dans 
les  lavages  ,  ensuite  sur  la  nécessité  de  ne  pas  laisser  la 
crème  se  rider.  On  écréme  trois  fois  sur  la  même  terrine  , 
deux  fois  pour  la  vente  ,  la  troisième  pour  la  consomma- 
tioo  de  la  maison.  Après  avoir  baratté  ,  on  lave  le  beurre 
lorsqu'il  commence  à  perler.  Un  procédé  pour  le  rendre 
plus  fin  est  d'y  ajouter  ,  au  moment  de  le  battre ,  du 
lait  doux  de  la  dernière  traite. 

Les  pots  sont  lavés  aussitôt  qu'ils  sont  vides ,  écurés 
avec  des  orties,  lavés  de  nouveau  ,  inspectés  avec  le  plus 
grand  soin  par  la  maîtresse,  puis  séchés  aussi  rapidement 
que  possible,  soit  au  soleil,  soit  en  face  du  feu,  soit  même 
sur  un  brasier  ,  pour  les  griller  plus  ou  moins  fortement. 
M.  Houdeville  ,  de  Rouen  ,  indique  que  plusieurs  cul- 
tivateurs sont  dans  Tbabitude  ,  pour  conserver  leur  traite 
du  midi  jusqu'au  lendemain  ,  de  plonger  les  vases  dans 
Veau  froide  aussitôt  que  le  lait  y  est  versé.  C'est  une  më- 
Ibode  également  uâtée  à  Saint«Saëns  et  à  Neufcbâtel  par 
les  laitiers. 

1H  faut ,  par  liilogramme  de  beifrre ,  de  120  à  30  litres 
de  lait  :  30  en  hiver  ,  25  en  automne  ,  et  30  en  été. 

L'importance  de  la    fabrication  du  beurre ,  pour  le 

canton  d'Argueil ,  est  de  300  à   350,000  fr.   Elle   est 

d'environ  5,000,000  fr.  pour  l'arrondissement ,  en  y  corn* 

prenant  le  fromage. 

Les  centres  d'écoulement  sont  Paris  et  Rouen. 

Yoici  quelques  renseignements  sur  le  prix  des  beurres  : 


318 


SBAIfCBS  GBBBBALBS  A  RKBVCDATBL. 


Uiit  d€$  Cmliivaieurê  qui  ofarfenl  /et  meiUeum  qiÊolUm  iê 

beurre  aux  iiMrrfMi. 


MARCHÉ  DE  FORCE^LES-EAUX. 


ROVS 

DEBEOie. 

QfiAKTITÉ 

vendue 

par  chacun 

d'eux. 

*  t 

PRIX 

obieiMispur 

des  cnlliTatetirs. 

kilogramme. 

Cousin  (M»!"). 

Trefforest,  romm»' 

55^40  kil. 

irr.80a2rr.30. 

• 

dn  M«8iiil-MRiiger 

t.ovill]iîfi-Bloqiicl. 

RpAiitMîc  la  Rosière 

:v>à40 

Id. 

lliirpy(Jean  PiciTeVSerqueQX 

55  à  00 

Id. 

nwre. 

Yidccoq. 

\éTi  (  baule,  comin"« 

70 

Id. 

de  Maaqoencliy. 

Tampteu. 

Maiiquencby. 

70 

Id. 

Lc'Iong  (RminaiH).Kouvniy. 

75 

Id. 

Decittx  (Samuel).  pleRiibec. 

40 

Id. 

Ilaineniarre. 

Serqucux. 

45 

id. 

MM.  Forestier. 

fiODbwnme. 

Hariéc. 
Uelajiorle. 
Semiclion. 
Hergeani. 

Boutîn. 

Gillet. 

Sergcanl. 

Gelléc. 

Ledcz. 

Foreevill';'. 

Monnier ,  maire. 
Laronlaine  (N^^). 
Lerôvre. 


MARCHE  DAUMALE* 

55à40kil. 


Boift-Robia,  coni- 
niiine  d'Aiimalo. 

Marescot ,  cointnu- 
ne  d'ElIccouM. 

Idem. 

Vieux-Rouen. 

IdcMn. 

llonaffles ,  comni»* 
du  Vicux-Rouei). 

.NulliMnont. 

llléc,com«d*lllo{s. 

La  Marre-dii-Bois, 
commune  d'Hau- 
dricoiurl. 

Bretagne,  conim"* 
d'Haudricourt. 

Fn'^vcMt,  commune 
d'Haiidncourt. 

Ili'anva],  commune 
d'Haudricourt. 

Marques. 

Idem 

Rondépine  ,  com- 
mune deMftrques. 


«>à93 

20;ifô 
30à55 
50  5Ô5 
20&25 

20îi95 
55à40 
55à40 


50  à  55 

SoàSO 

50^55 

90&S5 
20à3ft 
a0à35 


i  rr.  70 
M. 

Id. 
Id. 
Id. 

Id. 
Id. 
Id. 

Id. 

Id. 

M. 

td. 
Id. 

Id. 


tItOVÊYB  AGfet4:ôL«. 


$19 


Suite  4m  nkmcaé  B'AOïAts. 


MM .  Dobac 

Rondépine  ,  com- 
mune de  Marques. 

S0à25k. 

1  fr.  -tÔ 

Pepio,  Teuve. 

Prettseville,coroM 
de  Marques. 

^^^ 

Id. 

Buancbon. 

Marques. 

f0à25 

Id. 

By,  maire. 

Rivery,  commune 
deS<«-MarKuerile. 

l5J!iO 

Id. 

Blondel. 

Mondavcrgne ,  c"« 
de  Marques. 

i5àâ» 

M. 

Bonbonune. 

Villers,  commuuc 
d'Haudricoarl. 

12à15 

Id. 

Foomot 

Remompré ,  com"« 
de  NuUeniont. 

isàao 

Id. 

1 

MAtCHÉ  DE  FOOCAIUIOXT. 

UM.CÊKM. 

Réalcamp. 

35i^40ka. 

1  Dr.  OS  à  1  fir.  75 

Le  Mire  (Pierre). 

.St-L.6gers. 

55  il  40 

Id. 

Parrâ. 

Aubennesnil. 

40 

Id. 

Débuleus. 

Idem. 

MàS3 

Id. 

De  la  Haie. 

Rétonval. 

35  à  30 

Id. 

lySpinay. 

Vilters. 

t»2i30 

Id. 

DirfèoiUi. 

idem. 

S5àS0 

Id. 

Picani. 

Foucarmont 

25à50 

Id. 

Miol. 

SirRemy. 

as^so 

Id. 

Langlois. 

Idem. 

25à30 

Id. 

MARCHÉ  DE   1 

ICCRT. 

MM.  Angué. 

Manquencby. 

00  kil. 

i  fr.  80  II  SA'. 
Id. 

Uicroilnler. 

Idem. 

54)       1 

Le  RoHX. 

Idem. 

45à50 

Id. 

Marendé,  maire. 

Idem. 

45 

Id. 

Floqaet 

Idem* 

45 

Id. 

LjAcîea. 

Idem. 

30 

Id. 

LcColnie(Etienne) 

Toumery 

50 

Id. 

Cwcboîft,  maire* 

Rocqucmont. 

50 

Id. 

PajoC  (iean). 

Monlérolier. 

45 

Id. 

Le  Roy. 

Idem. 

45 

Id. 

BoudeL 

Héron. 

45 

Id. 

Boodet. 

Idem. 

45 

Id. 

Rony  (Elol). 
Daniel  ,  maire. 

Héroncbel. 
idem. 

75 
45 

id. 
Id. 

Lbemault. 

Bosc-Edeline. 

65 

Id. 

Le  Clerc  «maire. 

RébèU. 

45 

Id. 

Le  Clerc. 

Vieux-Manoir. 

45 

Id. 

Lefebvre  (venve). 

Bois-HéroulL 

35 

Id. 

SaiMiel  (François). 

idem. 

35 

Id. 

Houle  (veuTc). 
Houle  (fille). 

St-Germ  -de»-Ess. 

30 

Id. 

Idem. 

30 

Id. 

330                  SBANCRS  «BNKKALES 

A  MBl'FCHATBL. 

miUMÈ  BE  fiMIXBF03KTA»t. 

MX.  Thomas.  * 

Tbil  (aux  Grands- 
Herl)ages  ). 

150  kïl 

2fr.20 

TbomM. 

lx>ngroc«uU. 

125 

S      30 

Billard.  * 

Tbîl. 

1£S 

2      20 

Uriaucbon. 

iXt^sle-Hodcng. 

1i5 

2      80 

Jean  (Jean-Bapl«). 

Si-Maurice. 

110 

2fr.l0à2fr.20 

Piaquet  (veuve). 

Criqnicrs. 

60 

2fr.20 

BloiiileL 

Haussez. 

60 

8fr.10i2fr.20 

Gillet. 

niois. 

50 

2      10    2      20 

Horcliolle. 

MesoiUMauger. 

40 

2      10    2      20 

Gautier. 

Tbîl. 

40 

2fr.  10 

Taburet 

Gaillefontaine. 

1S5 

2      iO 

Oabancourt;  maire 

LongmesBil. 

75 

2      10 

Cfosae. 

Galllefoiitaine. 

40 

2      10 

Découdre  (veuve). 

60 

2fr.10à2(ir.90 

Maasire. 

GaiUefoBtalBe. 

40 

2fr.10 

(*)  Les  noms  marqués  d'un  astérisque  indiquent  cens  ipH  n'appor- 
tent pas  tout  leur  beurre  à  Gaillefontalne. 

■AtCBÉ  BE  LOUniXIÊRES. 

Londinières. 


MM.  Gautier  (N«s;. 

Chevalier. 

Letellier. 

Cuel-Gonrty. 

Gourty  (Hilalre). 

Bnbrd. 

Coorty-Fardie. 

Guél  (Joseph). 

Cnel-Lerasseur. 
Delafontaine. 
Lelailleur-Bertay. 
Renard  (Thomas). 
Leieu-Delestre. 
bienfait  aîné 
BienCiit  père.' 
Bienfiiit  Als. 
Devambez-Gouvcr-! 
chel.  t 


Hiver  ,30  k. 

Eté,   70k. 
Lignemare ,  oom"*  » 

die  Smermesnil. 
Wanchy-Gapval. 

MABCBÉ   DE  GOURIVAT  BM  BEAT* 


2fr.  5Ôk2fr.80. 
2rr.  15à2fr.90. 

m 


Bonricourt ,  com- 
mune de  Gancourt 
Mont-Louvet 

Beuvreuil. 

Cuy-St-Fiacre,  c"» 

du  Quesnoy. 
Beauvré,  commune 

de  Mont-Ruel. 


Eté  200k. 
Hiver,  100 
Eté,  200 
Hiver,  lOd 
Eté  ,  125 
Hiver,  60 
Eté,  125 
Hiver,  60 
Eté  ,  100 
Hiver,  50 


2f\r  20k2fr.40 

2rr.50 
2fr.10à2fr.30 
2      70    S 
2      10    2      30 
2      70    4 
2      10    2      30 
2      70    3 

Mêmes  prix. 


Elbeuf. 


Mêmes  quantités  et  mênaes 
prix. 


80  kilogramoieSy  même  prix. 


ini.lliffie>]toiiaiii. 
Herbe. 

Leien,  veii?e. 
DebfoBlaine. 


BlfQVÉTE  AMiCOLr  321 

Suit»  dm  MABCflÉ  DV  GOOIXAT. 

Lngëras  (Oise),     (  Environ  50  kiiogramines  , 
Coy-Si-Fiacre.       l     même  prix. 


Oq  pane  aux  quesiions  rdatives  aux  fromagen. 
M.  Legrat  lit  une  note  en  réponse  à  ces  questions. 

HOTE  SUR   LA  FABElCATlON  DBS  FEOXAGBS ,  PAE   M.   LEGEAS. 

Le  rapport  que  Je  suis  ebarsé  de  vous  frire  sur  la  &** 
bricatioD  des  Tromafes  se  réduit  è  des  termes  bien  simples. 
La  cooversioD  du  lait  eo  fromages.  s*opère  par  des  liqueurs 
acides  ou  par  la  prëttire  :  ainsi  le  lait  «  une  fois  cailTé , 
est  déposé  dans  des  fromagers  ou  des  bannettes ,  pour  être 
ëgontté  et  ensuite  pressé  de  manière  à  en  extraire  le  petit 
lait  y  Tulgaîrement  appelé  maigre.  Arrivés  â  un  élat  dé 
pâte  f  les  fromages  sont  moulés  et  ensuite  salés  ;  après 
quoi  on  les  frit  sécber  sur  des  casiers  placés  dans  des  bâti* 
ments  aérés ,  puis  on  les  descend  dans  des  eaves  ou  des 
endroits  enfoncés  où  ils  restent  un  mois  ou  deux,  et  même 
un  temps  plus  considérable ,  suivant  la  température.  Oo 
frit  des  fromages  de  diverses  qualités  ;  on  en  fait  dans  les- 
quels il  entre  un  tiers  de  crème  et  deux  tiers  de  lait  ;  oa 
en  frit  avec  du  lait  pur ,  d*autres  avec  du  lait  mélangé  de 
lait  écrémé ,  et  enfin  d'autres  avec  du  lait  tout-à-frit 
ëcremé.  La  bonté  des  fromages  est  donc  due  aux  soins  et 
à  la  volonté  des  maîtresses  de  maison  ,  et  à  la  nature  du 
terrain ,  c*e8t*à«dire ,  que  tous  les  berbages  ne  sont  pas 
également  propres^à  la  bonté  des  fromages  ;  ainsi  il  arrive 
qu'on  berbage  de  seconde  classe  conviendra  mieux  qu'un 
antre  de  première  qualité^dans  lequel  on  pourrait  engrais- 
ser des  vadies  ou  des  bCBub.  Cette  denrée  se  consomme 

21 


dâS  SÉANCES  CBHBBALBS  A  HBCFCEATEL. 

dans  toutes  les  classes  de  la  sociétë ,  el  particuliôreinent 
dans  la  classe  ouvrière  ,  qui  en  fait  son  priacipal  alimrât. 
Sous  ce  rapport  donc  ,  la  Société  d'agriculture  trouve  ici 
une  nouvelle  occasion  de  renouveler  des  vœux  au  Gou- 
\crnement ,  pour  obteftii!  ulia  diminution  sur  Tinapôt  du 
sel ,  qui  peso  sur  la  classe  peu  aiaée  eâ  sur  ragrioulHIre. 
Il  me  serait  difficile,  Messieurs,  de  vous  signaler  une  seule 
amélioration  h  introduire  dans  la  fabrication  des  fromages; 
eHe-est  confiée  à  des  mains  si  exercées ,  qu'il  'n'y  aundt , 
je  crois  ,  rien  à  gagner  à  déroger  à  leiM  habitildes. 

• 

NBfUté  Mon  rqiport  sur  la  fiibvkatioD  des  fromtgesaTaBt  été  fait  avait 

d'avoir  eu  connaissanee  du  programme  des  quesiioas  de  l'AssociatioA, 

jedojs  y  saouler  que  je  me  suis  assuré  quc,dc  16  Ulrcs  de  lait»  on  peut 

obleuir  23  fromages ,  pesant  5  kilogrammes  281  grammes  ; 

'  Lesquels  23  fromages ,  à  raison  de  9  fr.  le  o/o>  font.    .    Sfr.  6  c. 

SI,  au  lieu  de  faire  des  fromages,  on  \eut  faire  du  beurre  ,  de  b 
même  quantité  de  lait  on  en  obtiendra  5  hectogrammes  70  grinnmes , 
qui,  à  raison  de  2  fr.  le  kilogramme,  font.     .....    4lSr.  15e. 

Plus ,  12  fromages  écrémés  à  3  fr.  le  «/o S6 

Ifr.SlC 

Itcste  h  déduire  ,sur  le  produit  des  fromages,  le  sel,  l'usure  des 
linges ,  et  un  temps  plus  considérable  que  celui  qn*on  emploie  pou 
fliire  le  beurre. 

M.  Gujan  lit  un  Mémoire  sur  les  moyens  de  se 
préserver  de  la  péripneumonie«  Il  combat  l'opinion  éonse 
de  marquer  les  vaches  malades ,  comme  mesure  gênante. 
Il  voudrai^  que  Ton  obligeât  tout  individu  ifiiire  im- 
médiatement aux  autorités  la  déclaration  de  rin¥a8ion 
de  la  maladie  dans  son  troupeau  ;  qu'il  j  eût  expertise , 
séquestration  ,  cstimaiiw  ,  femboursemeAt ,  indemnité 


même  ;  el ,  comme  ressource  ,  il  indique  le  Trésor  ,  soit 
c|ii*il  agisse  par  voie  de  centimes  additionneb  ,  soit  au- 
trement. 

M.  Habirc  donne  connaissance  d*une  pétition  sur  le 
même  sujet.  Il  appuie  ë|;aleikient  sur  rimporfance'  d*une 
indemnité. 

Ces  deux  pièces  sont  déposées  sur  le*  bureau  ,  ainsi  que 
le  Mémoire  de  M.  Jolj. 

H.  Anaelin  préaente  quelques  observations  au  sujet  de 
la  péripneumonie. 

La^éaneeestlevéeà  il  heures  et  demie. 

Itf  S(crélaire  : 

HOIIDELIÈRE. 


SÉANCE  DU  27  JUILLET. 

■ 

PaasiDEiCB  DB  M.  DK  CAUMONT. 


MM.  DenoyeIIc,baroDd*IIanssez,CheTeraux,  d*Evreux, 
siègent  an  bureau.  U.  Houdelière  remplit  les  fonctions  de 
secrétaire. 

M.  de  Caumont  pose  diverses  questions  relatives  à  la 
valeur  des  terres  et  au  prix  de  location  dans  l'arrondisse- 
ment de  Neufchdtel. 

H.  Mabire  indique  ,  coihme  moyenne  du  prix  de  loca- 
tion ,  fe  chiffre  de  40  francs  net  l'hectare.  Cette  estimation 
esl  trouvée  beaucoup  trop  faible  par  MM.  Houdeville  , 
Belalonde  du  Thil  ,  Du  Lesmont  et  Lenormand.  M.  Par^ 


321  SÉANCES  GKKBftALBS  A  NSVFCHATEL. 

meniier  appuie  l'opinion  de  M.  Mabire ,  d'après  laqueUa 
on  pourrait  ainsi  classer  les  prix  de  loealion  par  hectare 
net  de  toutes  charges  : 

Herbages IM  fr. 

Terres  cultivées  dans  les  valMes  et  en  corps  de 
ferme 40 

Terres  labourées  des  plateaux  ,  en  corps  da 
ferme •     •       3S 

Les  terres  rapportent,  dans  le  pays  de  Braj,  â  1/3  p.  °/o. 

Sur  les  plateaux  ,  environ 3  p«  */<»• 

M.  de  Cauniont  ajant  posé  diverses  questions  sur  llm- 
portance  des  fermes  dans  le  pays ,  diverses  exploitations 
sont  successivement  décrites. 

Le  temps  n'ayant  pas  permis  de  traiter  tous  les  sujets  qui 
avaient  été  indiqués  comme  devant  faire  partie  de  Tenquéte 
africoledans  les  questions  imprimées ,  nous  consignons 
ici ,  A  titre  de  renseignements  ,  des  réponses  fiiites  par 
écrit  et  adressées  à  rAssocialion  ,  au  nom  du  Comice 
d'Argucil  ,  relativement  aux  pommiers  ,  par  M.  Parmen- 
tier.  Ces  réponses  aux  questions  de  l'Association  ont  été 
rédigées  avec  soin  et  ont  mérité  les  remercfments  de  ras- 
semblée j  qui  les  a  trouvées  très^jiistes  ,  surtout  pour  le 
canton  auquel  s'appliquaient  les  questions. 

ARBRKS  A   CIDRE. 

Quellet  sont  les  variéiés  de  poinoUers  et  de  poiriers  etdiivéeê 
de  préférence  ? 

Les  variétés  de  pommiers  cultivées  de  préférence  dans 
le  pays  sont  celles  qui  produisent  les  espèces  de  pommes 
suivantes  :  La  Maillarde ,  le  Roquet  ou  Orteil  «  la  RoufS' 
Brière ,  la  Douce  JUozette  j  la  Germaine  ^  ete^ 


BMQVftTB  ACaiCOLE.  3SS 

\  «spèoN  ^sgeDi  de  noms  ,  dans  difltfrciites  loGaè* 
•ans  dianger  de  natnre. 

dùU-cnimplaeerf  dam  h$  k€riagê$?  iamhi  terre$ 
Ub(mrée$l9mrleharddê$  rouiet? 

De  préfireace  dans  les  herbages;  ensuile  sur  le  bord  de^ 
routes. 

A  q^dh  dfMtûneê  doit-on  le$  meiirê  enire  4um  f 

De  15  à  90  mètres  les  uni  des  autres. 

G^mmaU  U$  pré$9r904^om  de  i'aitêmte  de$  keUkuuc  î 

Au  moyen  d'une  armure  composée  de  deux  pieuv,  pla- 
cés en  lace  Tun  de  Tautre,  avec  un  lattage  attaché  par  des 
pointes  ,  on  de  3  pieux  en  triangle  ,  liés  entre  eux  par 
des  chevilles ,  ou  enfin  de  fascines  d'épines  ou  de  Joncs 
marins  liés  autour  de  l'arbre. 

Commeni  ptanÊe-t-an  ,  $i  queb  soim  dofme'i-on  dam  le 


On  plante  une  belle  ente ,  <fe  Tâge  de  6  è  7  ans ,  dans 
un  trou  de  deux  mètres  de  circonférence  et  d'un  mètre 
de  profondeur  ,  dans  lequel  on  dépose ,  pour  rendre  la 
terre  aussi  légère  que  possible ,  des  joncs  marins ,  des 
fougères ,  des  feuilles  ,  des  ronces ,  des  genêts  et  autres 
substances  mortes  j  indifféremment  ;  puis  on  y  ajoute  les 
meilleures  terres  végétales  possible  ,  avec  lesquelles  on 
recouvre  la  radne  du  jeune  arbre  ;  quant  aux  soins , 
ils  consistent  à  dégager  le  pied  tous  les  deux  ans  «  en 
enlevant  une  couche  de  terre  de  20  à  23  centimètres  de 
largeur  autour ,  sur  une  profondeur  de  8  &  10  centi* 
mètres  ,  et  à  y  substituer  de  la  terre  de  vAse  ou  des  dé« 
bris  de  {vieille  maçonnerie  j  ce  qui  est  de  beaucoup  pré* 
férable  au  meilleur  fumier.  Il  faut  observer  que  si  1^ 
jeune  arbre  est  planté  dans  un  terrain  marneux  ou  sa- 


ZU  SÉANCES  GKlUBftALttS  ^  MBIVCHATBL. 

bleux  fCe'quilenuid  brAIaiil^ildeyra.étre,4aB|ioe'€aft, 
repiété  de  préférence  avec  de;  la  terre  d»  vâae  oh  argi- 
leuse ,  plulôè  qtt'avee  des  décombres  de  maçannerie. 

Les  variétés  de  poiriers  soat  celles  «{ni  produisent  le. 
flûs  et^i  fooi  le  meilleur  poifd  ;  par  exempte  ^  le  Picard, 
le  Cariiy ,  etc. 

Quant  aux  soins  à.  apporter  à  la  plantalioa ,  .à  la  dis- 
tance  et  à  l'armure  des  poiriers  ,  ce  .soiit  exactemBqnt,les 
mômes  procdiéA  que  pour  kss  pommiers^  > 

Le  Secrétaire , 
HOUPELIÈRE. 


W  SECTION. 

IXBUSTKie  ET  COIHKtCE. 


«»■ 


PfiÊSIDENCB   DB   M.    LE   BARON    b*HAUSSEZ. 


Wkémwmê  ^kmm  Sdaneest  des  94  ,  9A  9  VS  et  t9 

JuUlet  % 

Par  M;  Bocrlbt  db  la  Talléb  »  Secrélaîie. 

«  MessieCbs  , 

»  Nous  avons  déjà  eu  l'occasioil  de  vous  doaner  à  dit 
verses  reprises  ,  dans  les  procès«veriNWK  des  séanses  de 
la  ^  section  ,  les  résoltats  de  Tenquéte  îadustrieile  et 
commerciale  à  laquelle  nous  nous  sommeç  livrés ,  résultais 


que  un»  dX(fi»,9m^jnr  4e  ré^ouHir  4«p#  ^  fa|ipori«; 
»  Cooiiiie  Yous  avez  pu^  1^  voir^niHfatfijpie  mmiiftf turjère 
«ti  fori  peu  avancée  dM9'lK  vilfai  d^NeufcMM  ;  eli^quo^pie 
plus  développée  daos  les  canteofl.de  BbuifQr  /  d*AuiMle  ,- 
de  Saint-S^êas  et  de  Forges  «  eUe  oflre  encore  as^eoe  peu 
d'importaace  poiur  que  l'arrondissevient  de  Neu&hâteî 
doive  être  regardé  comme  le  moins  foroductif  de  holr^ 
riche  déparlemeot ,  sous  le  rapport  de  rindustrie  prepre- 
naeDt  dite.  Esl-ce  un  bien  pour  cet  arrondissement  ?  eal«ce 
un  mal ,  el  doit-il  s'en  pbindre  ?  C'est  une  question  dif< 
fieile  à  résoudre ,  Messieurs.;  et  »  en  présence  des  pcédi^:^ 
résultats  qu  a  offerts,  lenquélf)  agricole ,  en  présence  de  la 
prospérité  que  vous  avez  constatée  dans  ragrjcuUure  de 
cet  arrondissement ,  nous  nous  demandons  s'il  devrait 
désirer  de  voir  ses  fertiles  et  grasses  vallées  se  peupler  de 
naoufiietures  et  d'importantes  umnes.  Nous.avons .parfois 
entendu  dire  ,  Messieurs  y  que  c'est  souvent  aux  dépens 
de  l'agricultuEe  que  s'accroît  Tindustrie  manufiietnrière  ; 
souvent  •  là  où  elle  s'établit ,  ks  travailleurs  .  séduits  par 
la  trompeuse  amorce  d*un  salaire  plus  élevé  ,  enlèvent  h 
l'agriculture  les  brm  qui  lui  sont. si  nécessaires  ,  et  ne  lui 
^rendent  plus  leurs  services  que  moyennant  un  prit  exor* 
bitant.  Disons*  en  outre  y  que  l'industrie  est- bien  plus 
sujette  que  l'agrieutture  k  de  brusques  revirements  ,  et 
qu'en  conséquence  ,  si  Fiddustrie  spporte  dans  qn  pays  la 
richesse  et  l'opulenee  ,  presque  toujours  à  cùté  du  luxe  se 
trouve  la  misère  ;  et  rappelone  qu'hier  nous  avons  enteur 
du  avec  plaisir  H.  le  rapporteur  de  la  section  des  sciences 
morales  nous  dire  que  les  mendiants  ,  dont  cette  section 
demandait  l'expulsion  ,  étaient  presque  tous  des  pauvres , 
étrangers  *  l'an ondissement.  Mous  ne  savons  donc  si  nous 


9»  8BAXCBS  «ixéftALIS  A  nmOKMXTBL. 

devons  fiéliciter  m  pModre  rarromlisMaieiil  de  NcwCshâlel 
du  peu  de  déreloppemeot  industriel  dont  nous  yenons  de 
vous  entreteoir.  Car  qui  pourrait  mus  dire  si  ragricuUure 
aurait  donné  matière  â  des  rapports  aussi  intéressants  i|ue 
eeux  que  vous  venei  d'entendre  ,  si  nous  eussions  eu  des 
résultats  plus  nombreux  et  plus  brillants  à  vous  signaler 
dans  la  section  de  l'industrie  f 

»  Mais  à  quoi  peut  tenir  cette  quasi-stérilité  industrielle 
d*nn  arrondissement  qn»  «  d*aprôs  le  témoignage  des  a»> 
torités  locales,  est  si  abondamment  pourvu  de  chutes  d'eau 
prapres  à  bire  d'admirables  moteurs  d'usines  ,  et  qui  aa 
trouve  si  prés  des  grands  marchés  manufacturiers,  si  près 
dès  ports  qui  peuvent  lui  apporter  ses  matières  premières 
et  emporter  ses  produits  fiBibrîqués,  si  près  ,  enfin  ,  de  ces 
grands  centres  de  production  manufacturière  qui  semblent 
rayonner  autour  d'eux  l'activité  et  le  besoin  do  lucre  T 
Comment  se  fait-il  que  ,  depuis  âOO  ans,  les  industries, 
primitivement  existantes  dans  cet  arrondissement ,  soient 
restées  sans  progrès,  que  qnelques«unes  se  soient  éteintes, 
et  que  très-peu  d'industries  nouvelles  soient  venues  les 
remplacer  ?  Je  l'entendais  expliquer  hier  par  le  raorcdle- 
ment  de  la  propriété ,  d'une  part  ;  de  l'autre ,  par  le 
maintien  du  vieux  et  caduc  régime  dotal  dans  les  contrais 
amtrimonianx.  A  coup  sûr  ,  ce  ne  sont  pas  le  les  véri* 
tables  causes  de  cette  espèce  de  stagnation  industrielle. 
Il  est  vrai  que  le  réglnue  dotal  ,  qui ,  bon  par  lui-même , 
parce  qu'il  maintient  la  fortune  dans  la  bmilie  ,  peut  être 
regardé  comme  trop  favorable  à  la  femme  lorsqu'il  est  mêlé 
à  la  communauté  d'acquêts ,  parce  qu'il  lui  acoorde  une 
l>art  léonine  ;  il  est  vrai ,  dis-je  ,  que  ce  régime  est  anti* 
commercial  ,  parce  qu'il  immobilise  la  fortune  et  met 


BM^ÉTB  IHMCVMSLLK.  SM 

dbstade  ao  crridit  ;  maig  il  est  aiwt  maiiitenu  j^r  nnerlie 
de»  pratideoscl  par  la  rovltoe  ées  maMesdai»  les  antres 
jMVIias  de  la  Normandie  <,  où  ooos  voyons  cependant  rin* 
dnatrie  flenrir  et  se  défd^Bpper  malgré  œtte  sérieuse  en- 
trave. Uest  vrai  aussi  quele  moroeUement  de  la  propriété, 
on  fractionBant  les  IbrUines  ,  s*oppose  à  raoeumoiatiott 
des  capitaux^  et  par  conséquent  à  la  fiMnnatîon  on  mèoM) 
an  maintien  d'entreprises  iodasUielles  importantes; omis , 
sauf  une  partie  des  départements  de  la  Smne-Inftrieure , 
de  l'Eure  et  du  Calvados ,  oe  morceilement  de  la  propriété 
M  renoDtttre  dans  toute  la  Normandie  :  oe  n'est  donc  point 
eneore  la  véritable  cause  de  la  stagnation  industrielle  de 
cal  afroadissement.  No  serait-ce  pas  plutôt  parce  que  • 
pendant  long-temps ,  les  voies  de  communication  ont  été. 
iaeomaiodes  et  difllciles,  et  que  Tiadustrie»  qui  avait  reftwé 
de  s'étendre  dans  cet  arrondissement ,  parce  qu'elle  n'y 
trouvait  que  d'onéreux  moyens  de  transport ,  n'a  point 
encore  eu  le  temps  d'y  pousser  ses  ramifications  ,  de- 
pois  que  les  moyens  de  communication  avec  la  métro- 
pole ,  avec  les  départements  de  l'Oise  et  de  la  Somme, 
et  surtout  avec  la  mer  ,  sont  devenus  faciles  et  peu  dis* 
pendieux  ?  Ne  voyons-nous  pas  ,  en  effet ,  que  d(<jà  l'in- 
dimtrie  de  Forges  a  reçu  quelques  développements  depuis- 
peu  d'années ,  et  n'entendionis-noas  pas  hier  M.  le  baron 
dllaussez  nous  dire  que  le  canton  de  8aint«Saéns  n'atten- 
dait ,  pour  entrer  dans  une  voie  progressive  ,  que  Taché- 
veoient  d'une  route  depuis  long-temps  promise,  et  depuis 
long-temps  vainement  attendue  ?  Croyons  donc,  Messieurs,' 
que  -  l'arrondissement  de  Neufchdtel  sortira  bientôt  do 
cette  espèce  de  torpeur  industrielle  que  nous  avons  cons-» 
talée  ;  croyons  que  bientôt  l'industrie  manufiicturière 


330  SÊAICCBS.  GBIlÉtAUfl  ▲•IttlifeHATBL. 

iriondru  «xfloiter  les  molaw»  ttoUmb  offerts  p«r  «es  ri* 
vièm-,  à  umos  que  la  oréatiûa  des  che&ikiB  iefmfém 
RMieaas  Utirre  et  A  Dteppe  ne  relègue  eaoore  cet  an«»- 
dîfae»enl-daii$  uoeisapèie  d'ûp^esae  iadottrieL- 

9  £tt  atf eodiint  l'avenir ,  oeasCatoiift  l'état  prédent/el  per« 
MeHes'inotde  résumer  eo  <|uelques>  Miots  tes  wmeiy enieime 
que  nous  a  finirais  Tesquâlie  industrielle' et  conuierciade. 

•  Naus  n'avooaeu  que  {ieu.de  rèaeeijinemetttasiir'ies. 
caulona  de  Gournay  et  d'Acgueil*  Seulement  on  nous  a 
sipudé  dçux  filatures- importonles  dans  ce  dernier  iaiôton; 
mnîs  Létons-notts  de  dire  qu'elles  sont  situées  à  Crobj-*- 
laJiaîe  «  cow&une  Uaiilro|i)ie  du  départemtet  derfinre, 
comme  ei  rinduslrje  manuiocturière  n'osait  mettre  qu'aur 
pied  dans  ce  oanloQ* 

»  fi*a|^'^  le  rapport  trè&-préots  et  substastielqisi  nous 
a  été. présenté' sur  le  canton  de  St-8aéns  par  M.  d*llaus* 
862,  président  de  la  section  ,  ce  serait  à  ce  cantOAqoe 
devrait  appartenir  la  première  place  de  rarrondîsseflaeot, 
sous  le  rapport  industrid.  Deux  filatures  de  oaiton  ,  sises 
ù  St-Saéns,  exploitées  par  M.  Duforestel  ,  donnant  du 
travail  à  130  ouvriers  et  produisant  annuellement  eavjron 
200,000  kilogrammes  de  coton  filé ,  une  scierie  méear 
nique  y  trenle-sept  tanneries ,  cinq  établissements  de  oor- 
roierie  et  quatre  raoulias  k  Un ,  occupant  ensenUe  près 
de  âOO  ouvriers  et  contribuait  à  la  préparation  de 
45^000  gros  cuirs ,. donnant  en  résultat  au  pays  un  proit 
de  1^917,000  fr«  sur  lesquels^  elle  ;  emploie  pour  prés  de 
600,000  fr.  d'écorces ,  dont  une  grande  partie  est  extraite 
des  ^èts  de  rarrondissement  ;  tels  sont  les  principaux 
établissements  industriels  de  ce  canton ,  auxquels  nous 
devrons  ajouter  quelques  &urs  à  (rliaux  ,  iabriquant  en- 


U^ftTB  1HBII6TKIBIXB.  331 

YÎroB  7,MM  he€tolilics  de  co  phiduit;  quelques  brique*^ 
teries ,  bkrUfHàot  environ  £,500^000  briqoes ,  et  om- 
htiflKrie  de  Uèrei  En  tetniiiiittt  cette  lUMMnclature , 
legrettMB  que  Findottrie  de  là  fennerie  ,  ri  iokportMte 
pour  oeiersondisBenent ,  ^it  restée  slatiooamre  et  n'ait 
pes  profité  des  attéKeraâoos  apportées  â  cette  branehe 
de  (abncatkm  par  les  réoentes  éécooTertes  jde  la  efahnie  ; 
•t  ittsofis  des  vmix  poor  qn» ies-tanneurs  de  Saint^^SaGos , 
sortant  des  sentiers  4le  la  roatioc ,  ad^p^ent  les  procédé» 
qui  eut  pour  efflei  de  diminuer  le  prix  de  lu  fabrication,en 
laiawAt  jamus  leng^emps  dormir  dans  les  fosses  les  ma^ 
tières  qui  çont  la  représenSatioa  de  leurs  capiUiu^k 

«  Après  le  cani»n  de  Saint-Saêns  »  nous  assignerons  lu 
seconde  phee  aux  cantons  de  Uangy  et  d'Âumaie,  qOî 
powëdent  d^  nombreuses  et  smportimtea  vejprerjes.  Mal*- 
heurauseuMUt ,  là  aussi  nous  avons  peu  de  progrès  à  confi<^ 
tater  :  cependant  il  iaut  reconoaitreque  M.  de  Giraoeourî' 
fik ,  désireux  de  soutenir  la  gloire  des  anciens  genlih* 
bommas  verriers  dont  il  descend,  et  MM.  Vimont,  Einerjr, 
Deain ,  Gruel  ,  de  Saint-Ujiaife  ,  «n  important  danii 
leurs  établissements ,  les  uns  la  fabrication  de  la  verro* 
\erie  et  des  cristaux  ,  Tautre  la  fabrication  des  verres  à 
vitre,  ont  depuis  plusieurs  années  donné  à  cetU; industrie 
un  plus  vif  essor. 

»  Outre  ees  importants  établissements,  le  canton  de 
Haagj  possède  aussi  deux*  savonneries ,  dont  l'une ,  oe« 
cupéepar  M.CuvelKer  et  consommant  des  huiles  de  oolxa; 
aest  pas  sans  importance  pour  l'agriculluve ,  et  livre  aa 
commerce  des  produits  qui  ont  mérité  les  encouragements 
du  Gouvernement.  Il  s'y  trouve  aussi  une  brasserie  imf 
portante  »  appartenant  à  M.  Lebreton  ;  une  fSsdirique  de 


333  8BA3ICB9  fiéffUAUBS  À  KIWCBATU. 


drimiqoes  ^  fiiiNiqiuial  TtcUe  pyrolîgMMiv  et 
tous  1^  pjroligiiitet  otilet  A  la  teûiUiffe  ;  ims  leiarie  mé^ 
caniqae  »  siae  à  Mut^^aux ,  et  enfin  dit  tanneries  moitts 
ioiportanles  que  celles  de  8aint*8aflnf  «  fonetionnant  ansti 
d!aprës  les  anciens  procédés.  Malheureusement  nous  n'a- 
vons pu  obtenir  sur  ces  diverses  indostries  des  ronsnigne- 
menls  statistiques  propres  A  nous  fiiire  connaitre  le  nombre 
d'ouvriers  auxquels  elles  donnent  dn  travail,  el  le  nonve- 
ment  de  capitaux  qu'elles  occasionnent. 

•  Le  canton  d*  Aunnle  a  aussi  d'autres  ressources  indus» 
trielles  que  les  manuhctures  de  verreries  prëcédensment 
citées.  D'un  rapport  intéressant  qui  nous  a  été  remis  par 
M.  Orevet ,  il  résulte  que  si  l'ancienne  fabrique  de  draps, 
qui  avait  autrefois  apporté  quelque  richesse  dans  ce  pays, 
n'existe  plus;  si  la  fabrication  du  drap,  dit  St-Lo»  qui  avait 


décadence  dont  elle  ne  parait  pas  devoir  se  leiover,  pnrsnile 
de  la  concurrence  intdligente  des  fabriques  de  Lisieox  et 
des  villes  du  Midi ,  ces  branches  d'industrie  ont  été  rem- 
placées par  une  filature  de  laine  cardée ,  par  une  fabrique 
de  bonneterie  de  laine  et  par  un  moulin  à  blé ,  monté  à 
l'américaine. --La  filature  de  laine  occupe  8ë  ouvriers,  et 
produit,  par  année,  environ  55,000  kilogrammes  de  laioe 
filée.  Elle  s'alimente  de  laines-pelures  et  de  déchets  pro- 
venant, partie  de  notre  déparlement ,  partie  éeè  départe- 
ments voisins;  tous  ses  produits  sont  employés  pour  la 
bonneterie,  qui  se  fabrique  dans  un  grand  nombre  de  vil- 
lages voisins  d'Aumale  et  dépendant  du  département  de 
l'Oise,  dont  la  fiibrication  a  une  importance  évaluée  à 
plus  de  deux  millions  de  francs. 
»  Quant  à  la  fabrique  de  bonneterie  de  laines ,  elle 


BlKHJftTS  I50V&TBIKIXB.  S33 

livre  au  eommerce ,  par  année  «  S,M8  doasaines  de  hùth 
néU  iràféê ,  1 ,000  doattines  de  gileU  de  tricot ,  qui  re- 
préseoteot  une  valeur  de  1âO,000  fr.  Espérons  que  cette  fa- 
brication, de  récente  création ,  prendra  déraecreiisenient| 
et  que  les  essais  tentés  par  M.  Ivart ,  pour  ajouter  à  ses 
produits  des  bas  demi*drapés,  seront  couronnés  de  succès. 

»  Le  moulin  à  blé,établi  d'après  le  syslAnse  américain  , 
improprement  appelé  tysiémf  anglak,  et  monté  de  4  paires 
de  meules  ,  est  aussi  une  importation  utile  et  fructueuse 
pour  les  cultivateurs  du  canton  ,  auxquels  elle  assure  un 
débouché  permanent  pour  leurs  céréales.  Il  convertit  en 
farine  environ  300à  350  hectolitres  de  blé  par  semaine. 

Après  les  cantons  d'Aumale  et  de  Blauf  j ,  et  peot*étre 
sur  la  même  ligne  ,  vient  se  placer  dans  la  statistique  IH^ 
dnsirielle  le  canton  de  Forges,  sur  lequel  MM.  Ilecaut 
et  Ledoux-Vood  ,  ancien  fiibricant ,  nous  ont  fourni  de 
précieux  renseignements. 

»  Les  établissements  industriels  se  composent,  d'abord, 
d*ane  fiibrique  de  couperose,  exploitée  par  M.  Dopré  -, 
occupant  20  ouvriers  en  moyenne ,  et  fournissant  des  pro- 
doits qui  peuvent  s'évaluer  à  une  valeur  de  30  à  35,000  f. 
par  année»  Le  minerai ,  qui  forme  la  matière  première  , 
est  extrait  à  Forges  et  i  Baubec ,  ainsi  que  la  tourbe , 
qui  seule  est  employée  à  la  cuisson.  Outre  le  produit  dont 
BOUS  venons  de  parler ,  cet  étaMissement  livre  à  l'agri- 
csdtttre  des  cendres  vitrioliques  pour  amender  et  stimuler 
les  terres ,  dont  la  valeur  annoelle  est  de  plus  de  3,000  fr« 

»  Mais  c'est  surtout  la  ûibrication  des  firiences  qui  formé 
la  principale  industrie  de  ce  pays  :  un  étaMissement 
exploité  par  M.  Narcisse  Ledoux ,  occupant  50  ouvriers  ^ 
fabrique  avec  la  terre  de  pipe,  extraite  des  environs,  de 


1 


334  S^AKCRS  «A5iftALCS  A   IfRUFCnATEL. 

b  faïence  façon  anglaise  ;  deux  autres  ,  exploités  par 
IL  Diipnis  et  H.  Rilhard-Vood ,  et  occupant  ensemble 
ICOtNivriers,  fabriquent  de  la  faïence  façon  de  Rouen.  Les 
prodaiila  de  ces  trois  fabriques  sont  de  pins  de  300,000  fr. 
|Mr  an-La  matière  première  est  aussi  extraite  dans  le  pays. 

Une  f8i>riqae  de  pipes  fines  ,  nouvellement  établie  et 
occupInU  dO  <i«vriers ,  et  dont  les  produits  petirent  s'es- 
timer à  90,000  fr.  par  an,  et  cinq  briqueteries  ,  fabri- 
quant ensemble  plus  de  1(00,000  briques,  et,  en  outre  ,des 
iMÎks.  «1  des  parés  émaillës,  achèvent  de  compléter  la 
Bomendature  des  établissements  industriels  du  pays. 

»  Mous  devons  mentionner  cependant ,  avant  de  ter- 
miner ce  qui  coneeme  ce  canton ,  iroe  industrie  impor- 
tante, occupant  plus  de  âO  ouvriers  et  produisant  un  re- 
venu 4e  phis^  150,000  fr.  par  an;  c'est  l'extraction  de 
la  terre  è  creusets,  pour  les  verreries  et  les  manufactures 
de  glaces  et  de  faïences.  Une  grande  partie  de  ces  pro- 
dnita  sont  exportés  à  l'étranger ,  en  Suisse ,  en  Allemagne, 
en  Belgique  et  jusqu'au  Mexique. 

•  Ce  qu*il  y  a  de  remarquable  dans  l'industrie  de  ce 
canton  ,  c'est  qu'elle  se  suffit  pour  ainsi  dire  à  elle-même, 
puisque  toutes  les  matières  premières  des  fabriques ,  que 
nous  venons  d'énunérer,  sont  extraites  du  sol  de  ce  canton, 
d'ailleurs  si  riche  et  si  curieux  sous  le  rapport  géologique. 

»  ?^ous  regrettons  que  le  temps  trop  court  assigné  à 
iiotreGongrès,et  la  diversilé  de  nos  travanx,ne  nous  aient 
pas  permis  de  nous  rendre  dans  les  cantons  que  noua  ve- 
nons de  citer,  a&i.de  visiter  ces  manorfiaictures.  D  est  à 
croire -que  nous  aurions  pu  appeler  les  récompenses  de 
l'Association  suc  quelques-uns  des  indualrids  qui  ont  créé 
ou  développé  les  établissements  dont  nous  vous  avons  en- 


mqoAtb  mwsniBLLV.  335 

treteniis  ;  esfërooB  qu'A  un^  aalre  mbhod  hom  iserons 
liioiheoreox. 

»  MainflBBaDt  ^  Measieiifs  ^  il  niMig  foite  é  voub  entre- 
tenir  du  eadlon  et  de  fai  TÎUe  do  Neufe^âtel.  LA  quiïlqiies 
élaUiiBeiKOts'iBdiulriel»  seidemént,  et  de  peè  dlmpor- 
lanoe ,  nous  mit  élé  sifiialés.  Ce  gont  ;  lA  fihture  de  Ncu- 
▼tHe  ;  deux  nouKns  A'  ramérieaine  ,  Ais  A  NeufcbAIel , 
exploités  fiiff  M.  Tareroier  ;  deux  tanneries  ;  une  brasse- 
rie et  une  ehapeUerib. 

»  Votre  Commission  a  ^ëlé  visiter  quelques-uns  de  ces 
établiteements.  Des  movKnsdeM.  Tavenriei*;  INrd  est  A 
â  paires  de  meules  «I  l'autre  A  SfMiires,  montes  tous  deux 
d*après  le  nouveau  système  ,-  aveu  leurs  bluteries  et  net- 
toyages ;  ils  nous  ont  par»  fonetiooner  eonvéoÉblement. 

»  Quant  auxlslnoertes ,  elles  n'emploient  guère  que  kns 
cuirs  du  pays.  L*une  d'elties  >,  eehede  M.  BâuAtre  *,  tanne 
les  peauiE  de  vaehe,  de  cheval,'  de  veau  et  de  mouton, pou^ 
la  basane  ;  l-autre  ne  tanne  que  les  peaux  de  vacbe  ,  de 
Teau  et  de  mouton.  Du  reste  ,  lAlés  ne  fabriquent  aucnh 
des  'cuirs  forts  tfai  forment  la  principale  'febrieation  des 
tumieries  de  Saint-Saôns.  Employant  aussi  les  anciens 
procééés ,  eHes  sont,  comme  celles  de  Saiat-Saêns,  en  ar- 
rière des  progrès  felts  récemmebt  par  cette  industrie ,  et 
ne  peuvent ,  en  conséquence  ,  que  rivaliser  avec  peine 
centre  les  ëtaUiss^nents  qui  ont  suiri  le  mon  vernit  d'l^^ 
pahûm  donné  A  cette  fobrioatièn.  Disons  cependant  qu'ut 
cuir  d*uBe  grande  dimension ,  qui  a  été  eiposé  par  M. 
Baoâ^pei,  ttous  a  paru  d'eue  excellente  confection  ;  mais 
pour  que  riedestrie  soit  profitable ,  M  ne  suffit  pas  de  bien 
fidre  j  il  fiiut  aussi  tfavmlier  économiquement  ;  sans  quoi 
le  tnvaO  esteansfNwfit  du  sans  débouché. 


336  sÉAUGES  etnviALBa  a  kbcfchatbl. 


»  Nous  a  VOUA  TU  efaez  M.  Blaaqoet  ^  tonnelUsr ,  des 
seaux  d'une  excellente  iabrication ,  et  nous  derons  à  la 
v«ril4^  de  prodamer  que  nous  n  avens  vu,  ni  à  Paris  ,  ni  à 
Rouen  »  rien  qui  puisse  les  dépasser,  ni  pour  la  beauté  do 
travail  »  ai  pour  la  force  unie  à  la  légèreté  ,  ni  pour  la 
complète  jonction  des  douves.  Nous  eroyons  devoir  si* 
gnaler  cet  ouvrier  dans  un  pajfs  où  les  laiteries  néocssi* 
tent  l'emploi  d'un  frand  nombre  de  ces  produits^  et  où,  par 
conséquent,  ce  genre  d'industrie  est  d'une  immense  utilité. 

»  Ou  nou3  a  montré  les  travaux  de  deux  relieurs , 
MU.  Basse  et  Gcossard.  La  reliure  de  M.  Grossard  ,  qui 
BOUS  a  été  préientée  comme  spécimen  y  est  d'un  très- 
frand  luxe  ;  d'un  luxe  tel,  qu'il  s'est  cru  obligé  de  h 
mettre  sous  verre,  et  qu'on  n'ose  j  loucber  qu'avee  les 
mains  gantées  et  en  retenant  son  haleîoe;  mais  nous 
croyons  que  M.  Grossard  a  plus  soigné  la  ferme  que  le 
fond*  Ses  fers  sont  bien  appliqués ,  ses  fitels  bons  ,  cor* 
rects;  mais  son  livre  s'ouvre  mal ,  ce  qui  laisse  voir  que 
le  dos  n'a  pas  été  suiBsamment  brisé,  et  laisse  craindre 
qu'à  Tusage  la  tranche  ne  se  cofiserve  pas  unie  et  plane^ 
Les  reliures  de  &1.  Basse,  au  contraire,  sont  parfaitement 
brisées  et  s'ouvrent  avec  facilité;  mais  qwHqu'eUes  aient 
une  belle  apparence  9  soit  défaut  dans  la  confection  des 
ioslrumenls ,  soit  mauvaise  exécution ,  les  fers  paraissent 
niai  appliqués  et  les  filets  ont  des  bavures.  S'il  foUait  ce* 
pendant  choisir  entre  les  deux  ouvriers ,  nous  dénnertons 
à  H.  Basse  la  préférence  sur  M.  Grossard  ;  car,  dans  la 
reliure ,  comme  partout  ailleurs ,  la  beauté  est  chose  fra^ 
giie  et  qui  passe.  Bendons*lui  hommffe  ;  mais  préftronsi 
dans  la  reliure,  au  moins  ce  qui  est  sûiiie  et  durable. 

»  Des  ouvrages  d'or  nous  ont  aussi  été  soumis  par  M. 


B^OftTE  f:CDl'STIltKUfi«  937 

Félix  Dubos.  Nous  sommes  trop  près  de  Dieppe^  où  se  fabri* 
queot  d'admirables  ouvrages  d'or  et  d'ivoire ,  pour  que 
nous  croyions  devoir  arrêter  ici  loDg;*temps  votre  attention; 
disons  cependant  que  les  petileti  fleurs  de  M.  Dobos  ne 
manquent  pas  de  mérite  ,  surtout  quand  on  songe  aux 
diflicuUés  d'exécution  que  doit  lui  présenter  l'imperfec- 
tion de  ses  instruments,  dont  une  partie  est  fabriquée 
par  lui- môme. 

•  »  11.  Uathon  nous  a  montré  quelques  essais  de  mou* 
lage  en  terre  plastique  ;  mais  ces  essais  sont  encore  im* 
pariâila*  Malgré  toute  ta  bonne  volonté  dont  M.  Mathon 
a  lait  preuve  ,  nous  n'avons  pu  asseoir  de  jugement  cer- 
tain sur  les  avantages  qu'on  en  pourrait  tirer ,  parce  qu'ils 
ont  été  exéeutés  très  en  petit ,  et  que  d'ailleurs  le  défaut 
d'exercice  de  M«  Hathoa  dans  Tart  du  moulage  et  l'im^ 
perfection  de  ses  instruments  ne  lui  ont  pas  permis  de 
oooa  offrir  des  spécimen  de  quelque  valeur.  Ccpendan  nous 
eroyoïw  devoir  signaler  ces  essaii^,  afin  d'appeler  l'attention 
des  hommes  de  Tart  sur  cette  matière  ,  dont  Temploi 
smdrait  peolètre  des  services  à  l'architecture. 

•  Nous  avions  été  chargés  d'examiner  l'état  des  secours 
en  matière  d'incendie  ;  mais  il  nous  a  paru  que  les  détails 
à  donner  à  cet  égard  étaient  étrangers  à  un  rapport  sur 
llndastrie  manufacturière^  Nous  nous  contenterons  de 
Cfliciter  la  ville  de  Neufchàtel  sur  ce  que  la  rareté  des  in- 
cendies ne  lui  a  peint  fait  sentir  la  nécessité  d'appareils 
de  secours  plus  importants  et  plus  en  harmonie  avec  les 
progrès  que  cette  industrie  a  faits  depuis  plusieurs  années; 
mais  èomme  les  fléaux  sont  imprévus ,  et  qu'il  est  toujours 
bonde  se  prémunir  contre  eux ,  nous  croyons  que'ce  serait 

22 


[ 


338  SÊAXCBS   GéXÉttALES  A  XECFCHATEL. 

faire  acle  de  prudence  qiio  de  consacrer  quelques  fonds  à 
Tamélioralion  de  ce  service. 

»  Puisque  nous  avons  appelévotrc  attention  sur  ce  point, 
nous  ne  terminerons  pas  sans  vous  rappeler  les  efforts  faits 
par  un  homme  dévoué  au  service  do  I*humanité  pour 
faciliter  les  secours  en  matière  d*inccndie  ,  et  dont  les 
travaux  vous  ont  été  signalés  par  M.  Capplet. — Bien  que 
M.  Pion,  d*£lbeufy  n'appartienne  pas  à  cet  arrondissement, 
nous  avoqs  cependant  pensé  qu*il  sérail  bon  de  profiler -de 
celte  solennité  pour  lui  accorder  un  de  ces  témoignages  de' 
satisfaction  que  la  Société  réserve  à  oetix  qui  ont  bien 
mérité  de  leur  pajs.  L'échelle  de  secours,  inventée  par 
M;  Pion  ,  pouvant  rendre  de  grands  services  en  cas  d'in- 
cendie ,  soit  pour  sauver  les  jours  des  malbeareux  exposés 
à  mourir  au  milieu  des  flammes  ^  soit  pour  permettre  aux 
pompiers  de  préserver  d'une  ruine  complète  l'édifice  sur 
lequel  le  fléau  exerce  ses  ravages ,  nous  avons  regardé 
celte  invention  comme  un  service  poblioet  national  t  et 
nous  vous  proposons  d'accorder  à  M.  Piott  ,  pour  récom- 
pense de  ses  services  pasiH^  et  coinaae  encouragement 
dans  Tavenir  ,  une  médaille  d'argent.   » 

* 

Le  Président  ,  Le  Secrétaire , 

Baroa  d'IIAUSSEZ.  BOURLET  DE  LA  VALLÉE. 


111'  SECTION. 

fTlTIOlIlL  M  L'IBHOSDISSEIEST  DE  KESrClUTEl-HXSTRIlCnOS 
— lœiiOllI  SOQALE— ÉTiUMMilTS  PHlLimOPIOUES. 


SÉANCE  DU  2.=V  JUILLET. 
Prbsioexce  de  Jf.  DE  BEAULIEC. 


Prscèa-vcrbaux  lua  en  asaeiiibl^  ginérM*. 

ParlV*  A.  de  Bodxt^yills  ,  SecréUire  de  U  3«  section. 

■ 

.  La  3*  section  de  rAssocîalîpn  normande  ,  celle  à  la- 
quelle revient ,  d'après  la  distribution  des  travaux  que 
V0U8  ave?  arrêtée  ,  la  tâche  de  rechercher  et  de  constater 
rétat  moral  de  rarrondîssemenl  ,  avait  employé  sa  séance 
d'hier  à  se  constituer  ,  à  jeter  un  premier  coup-d'œil  gé- 
néral  sur  les  questions  qui  lui  étaient  soumises,  et  h  déter- 
miner Tordre  dans  lequel  elle  entendait  les  traiter. 

»  C'est  aujourd'hui  seulement  ^  Messieurs  ^  qu'elle  est 
entrée  en  matière  ,  et  l'instruction  que  reçoit  la  jeunesse 
a  d'abord  attiré  son  attention . 

»  Elle  a  constaté  à  regret  que  les  sciences  physiques  , 
naturelles  et  morales,  n'éljaient  nulle  part  professées 
dans  l'arrondissement ,  et  que  si  elles  étaient  cultivées , 
comme  il  y  avait  tout  lieu  de  le  croire  .  par  quelques  per^ 
sonnes  studieuses  ,  leurs  travaux  ne  pouvaient  être  fort 
importants ,  et  n'avaient  reçu  ,  en  tous  cas  ,  aucooe  pu* 
Uicité. 


.340  ftKAXCES  GKXKttALfiS    A    KErFCHATKI.. 

»  Ssir  ce  qui  est,  en  particulier,  de  rinstruclîoD  primaire, 
deu\  MiSmoires  iroporfantR  ont  été  sonmis  à  la  section. 

»  Le  premier  est  de  M.  C^rderoy  ;  le  second,  de  H. 
Ilubard. 

A  L'un  et  l'autre  partent  des  mêmes  donnée^Jes  rapports 
de  rinspecteur  des  écoles  primaires  du  département ,  et 
arrivent  au  même  résultat ,  la  constatation  de  raccroisse* 
ment  du  nombre  des  écoles  et  des  enfanU  qui  y  reçoivent 
l'instruction. 

»  Le  Mémoire  de  M.  Cœiirderoy ,  moins  étendu  que 
celui  de  M.  llcibard  ,  moins  complet ,  se  trouve  en  réalité 
contenu  ,  ponr  sa  partie  la  plus  essentielle  ,  dans  l'œuvre 
de  ce  dernier  ,  dont  lecture  va  vous  être  donnée. 

»  M.  Cœurderoy  a  cru  aussi  devoir  éliminer  les  considé- 
rations morales  et  In  possibilité  d'améliorationsdésirables, 
sur  lesquelles  M.  Ilubard  s*est ,  an  contraire  ,  appesanti. 

»  Tout  en  accordant  donc  la  préférence  au  Mémoire  de 
ce  dernier ,  la  section  n*a  eu  que  des  éloges  à  donner  au 
Rapport  consciencieux  el  écrit  avec  beaucoup  de  fermeté 
çt  de  mesure,  de  M.  Cœurderoy;  et  elle  a  été  d'autant  pins 
empressée  à  lui  rendre  cet  hommage ,  qu'elle  a  appris 
par  M.  Combes  ,  qui  préside  en  ce  moment  l'assemblée  , 
que  M.  Cœurderoy  était ,  il  y  a  trés-peu  d'années  encore  , 
toul-à-&it  illettré ,  ce  que  le  manuscrit  par  lui  produit 
serait  loin  de  laisser  soupçonner. 

»  En  résumé  ,  Messieurs ,  comme  nous  l'apprend  M. 
liMbard  ,  sur  14i  communes  dont  se  compose  l'arrondisse- 
joent ,  34  manquent  absolument  d'écoles  ;  et ,  sur  les  1 10 
qui  en  sont  pourvues ,  celles  qui  ne  peuvent  être  classées 
i^mme  bonnes  sont  au  nombre  de  65. 

■ 

»  C'est  un  résultat  plus  satisfaisant  que  celui  que  Ton 


ENQUÊTE  MORALE.  341 

pouvait  obtenir  preçédemmeat  ,  mafis  dont  il  n*y  à  certes 
pas  lieu  de  s'enorgaeillir. 

»  Une  pépinière  de  bons  maîtres  existe  à  r<$coIe  nor- 
male ,  et  on  doit  espérer  que  Tadministration  supérieure 
continuant  avec  la  inème  énergie  son  action  sur  lés  com- 
mones  point  ou  mal  pourvues  ,  cet  état  de  choses  s'amé- 
Korera  rapidement. 

»  Avant  d'entrer  en  séance  ,  la  section  a  visité  Técole 
communale  de  Neufchâtel ,  tenue  par  M.  Lesueur  ,  et  a 
interrogé  les  élèves. 

•  Cet  examen  loi  a  laissé  toute  satisfaction  pour  ce  qui 
est  du  maître  A  des  progrès  des  enlants. 

»  Hais  une  salle  unique,  assez  exiguë,  et  peu  heureuse- 
ment située  pour  100  élèves  habituellement  réunis  ,  n'a 
pas  paru  répondre  à  toutes  les  conditions  d'hygiène  dési- 
rables. 

»  Un  membre  a  fait  observer  que  la  mauvaise  tenue 
d*utte  partie  des  écoles  de  Tarrondissement  venait  de  l'in- 
suffisance des  tournées  d'inspections ,  et  qu'il  serait  à 
désirer  que  ,  dans  chaque  canton  ,  rinçpecleur  eût ,  au 
lieu  de  Comités  qui  fonctionnent  et  se  réunissent  difficile- 
ment ,  un  délégué  spécial  et  non  rétribué  ,  désigné  par 
rao(orl(é  ,  qui  serait  plus  ù  portée  de  surveiller  les 
instituteurs  et  de  c'onstater  les  infractions  â  leurs  devoirs, 
heureusement  rares ,  qui  seraient  commises. 

»  La  section  a  reconnu  et  déploré  unanimement  l'in- 
sttflisaûce  du  salaire  des  instîtutcurs  ,  qui  met  la  plupart 
d'entre  eiix  dans  un  état  de  gène  voisin  de  la  misère. 

•  M.  Brichet  a  étevé  la  question  de  savoir  ai  l'Etat  ne 
devait  pas  seul  supporter  le  traitement  derinsliluteur. 

•  M.   Semichon   a   fait  observer  qu'avec  le   régime 


343  8BA2fCES  GBfIBRAtBS   A    NBUFCHATEL. 

actuel .  une  certaioe  partie  ^eg  e^iaoU  pauvre  étak ,  dans 
beaucoup  de  communes  ,  forcément  exclue  des  écoles,  les 
Conseils  municipaux  ^  auxquels  H  appartient  de  désigner 
les  enfants  qui  ont  droit  à  Tinslruction  fratuUe  ,  ne  {lou* 
yant  satisfaire  à  toutes  les  demandes  qui  lour  étaient 
adressées. 

»  M.  Brichet  a  demandé  alors  que  la  geetion  émit  le 
\œu  que  les  rétril>ution6  mensuelles  et  casuelles  de  Fins* 
tituteur  soient  supprimées  ;  que  les  instituteurs  »  comme 
fonctionnaires  publics  ,  soient  rétribués  par  l'Etat  d'une 
manière  suffisante  ,  et  que  rinstmclion  tiémeotaire  soit 
donnée  gratuilement  à  toug  les  eoSànts  pauvres  comme 
riches. 

»  Si  la  section  tout  entière  ne  s*est  pas  associée  k  cse 
vœu ,  c*est  uniquement  qu'elle  a  été  arrêtée  par  la  consi* 
dération  de  l'importance  des  dépenses  dont  une  semblable 
mesure  viendrait  grossir  le  budget  de  l'Etat, 

f  Mais  la  section  a  accueilli,  sans  hésiter ,une  autre  pro< 
position  présentée  également  par  M,  Brichet. 

»  Cette  proposition  ,  ù  laquelle  nous  avons  espéré  que 
votre  Commission  des  vœux  donnerait  volontiers  son  agré* 
ment ,  est  cellc>ci  : 

«  Qu'aucun  instituteur  ne  soit  admis,  à  l'avenir,  qu'aU'* 
»  tant  qu'il  possédera  des  cennai^sances  exactes  sur  les 
»  sciences  agricoles  ;  que  chacun  d'eux  soit  tenu  d'ea 
é  donner  à  ses  élèves  des  leçons  élémentaires  ,  et  qae  les 
»  instituteurs  actuels  qui  ne  possèdent  pas  les  notîotts 
tt  ^filsanlcs,  soient  mis  en  demeure  de  les  acquérir.poor 
»  les  répandre  dans  les  campagaes.  » 

»  Après  les  écoles  proprement  dites  ,  viennent  las  éUn 
blissemeats  d'instruction  secondaire. 


B?IQI'ÉTP  MORALE.  343 

»  L'arrpodissemeot  n'en  compte  qu'un  polit  nombre  • 
les  jeunes  gens  qui  d^partiennent  à  des  familles  aisées 
étant  placés  de  préGérence  aux  collèges  d'Amiens  •  de 
Beauvais  ,  de  Rouen  surtout. 

»  Indépendamment  d'un  pensionnat  nombreux  et  bien 
dirigé  ,  établi  à  NeuCcfaâlel ,  nous  trouvons  à  Mesniéres  « 
dans  le  vaste  et  magnifique  cbdtean  de  feu  H.  le  marquis 
de  Biencourt  •  une  institution  dirigée  par  des  ecdésias* 
tiques  ,  â  U  tète  desqfiels  était  naguères  placé  U •  l'abbé 
Eude. 

»  Cet  établissement  renferme  encore  aujourd'hui  4^ 
élèves  pensionnaires  ,  qui  y  font  leurs  études  jusqu'à  la 
seconde  inclusivement. 

»  Les .  règlements  de  l'Université  sont  observés  dans  la 
maison. 

»  La  langue  anglaise ,  le  dessin  linéaire ,  la  musique  y 
sont  enseignés. 

•  Annexée  A  cette  maison  ,  et  sous  la  même  direction  j 
existe  une  école  primaire  autorisée  pour  des  orpbelins  , 
qui  sont  là  recueillis  et  élevés  gratuitement. 

»  Kons  ne  nous  arrêterons  p^s  ai\jourd'bui  à  ce  qui 
concerne  ces  orplieltns  ;  nous  aurons  occasioH.d* y  revenir. 

»  La  petite  viUe  d'Anmala  est  fière  »  à  juste  titre  »  àè 
son  collège  coifimunal ,  de  création  ancienne ,.  mais  qui 
était  tout-à-fait  décbu  et  comme  Abandonné  ,  lorsque 
l'administration  en  a  été  confiée  à  M.  Tabbé  Bouien  »  qui 
l'a  réorganisé  et  l'a  porté  à  un  baut  degré  de  prQs^fL'rité* 

»  L'emplacement  de  ce  collège  appartient  A  la  ville  » 
qui  a  droit  d'y  faire  entrer  ,  moyennant  une  réiributioQ 
très-modérée  ,  un  certain  nombre  d'eniaots. 

»  Le  nombre  actuel  des  pensionnaires  dépasse  lOO.  Le 


344  SÊA?CCBS  GÉNÉRALES  A  RKtTCBATBL. 

cours  des  études  est  complet,  et  assez  fort  pour  que  les 
jeunes  gens  qui  Font  parcouru  avec  fruit  subissent  heu'» 
reusement  lesépreuves  du  baccalauréat  ès-lettres. 

•  L'arrondissement  renferme  atissi  quelques  maisons 
où  les  jeunes  filles  des  classes  plus  aisées  de  la  société 
reçoivent  une  instruction  convenable. 

•  C'est  à  Ncufchàt^  seulement  que  se  rencontrent  une 
bibliolbèque  publhiue  et  un  musée  ,  si  toutefois  on  peut 
appliquer  ces  noms  pompeux  &  des  coHecttons  ,  non  dé* 
pourvues  d'intérêt  sans  doute  ,  mais  trop  incomplètes  et 
composées  d'éléments  rassemblés  avec  trop  d'indulgence 
pour  offrir  au  savant  ou  à  l'artiste  des  moyens  d'étude  ou 
des  inspirations  fécondantes. 

»  Cependant ,  Messieurs  ,  cette  modeste  bibliothèque  a 
déjà  plus  d*un  siècle  d'existence. 

»  En  17S0 ,  l'abbé  Bridoux  légua  à  la  ville  tous  ses 
livres  ,  qui  étaient,  nombreux  ,  et  la  maison  qui  les  ren- 
fermait. 

»  Des  dons  successifs  vinrent  accroître  ce  dépôt ,  qui , 
en  1791  ,  fut  transféré  à  la  municipalité  et  enrichi  des 
débris  des  abbayes  voisines ,  de  Foocarmont ,  Beaubec ,  etc. 
Blalheureusement  aussi ,  des  commissaires  envoyés  de 
Rouen,ettravaillant  au  profit  du  cheMieu  du  département, 
vinrent,  peu  de  temps  après,  fouiller  et  piller  ces  richesses. 

»  A  cette  époque  de  désordres  ,  une  partie  des  livres 
fut  en  outre  vendue  ,  et  cette  vente  ,  comme  le  triage 
opéré  au  profit  de  la  bibliothèque  de  Rouen  ,  eurent  lieu 
avec  tant  de  précipitation  ,  les  soins  donnés  h  la  conser* 
vation  de  ce  qui  resta  furent  si  négligents  ,  que  la  plupart 
des  ouvrages  anciens  sont  aujourd'hui  incomplets. 

M  Depuis  quelques  années ,  grâce  aux  dons  du  Gou- 


K50UÉTE  MORALE.  34$ 

veroemeiit  et  h  uoe  petite  subvention  accordée  sur  le 
budget  de  la  ville,  les  rayons  vides  se  repeuplent  de  beaux 
et  ,ee  qui  vaut  mienx  ,  de  livres  utiles. 

'  •  Notre  bibliothèque  municipale  compte  donc,  en  ce 

moment,  au-delà  de  9,000  volumes,  et  querques  manuscrits 

I         qui  vont  vous  être  indiqués  : 

»  Une  Bible  ,  sur  vélin ,  du  XIII*  siècle  ;  un  terrier  de 
Fabbaye  de  Foucarmont ,  composé  vers  1700  ;  une  table 
alphabétique  de  l*histoire  du  ^uvemement  de  la  France, 
IMur  le  fameux  comte  de  Boulainvillers  ;  une  copie  de 
rbistoire  de  Neufchàtel  ,  par  dom  Baudin  et  Vigreux  , 
tiféesur  Toriginal  et  donnée  par  M.  Le  Prévost,de  Bernay. 

•  Le  musée  comprend  : 

I  »  Une  centaine  de  tableaux  de*  maîtres  inconnus  et  de 

pea  de  valeur],  une  collection  de  modèles  en  plâtre  d'or- 
nements d'architecture  ,  600  médailles  romaines  ,  400 
médailles  modernes  ,  tant  françaises  qu*étran{2:ères  ; 

»  Bon  nombre  enfin  de  petits  monuments  ou  de  débris 
des  époques  romaine  ,  gallo-romaine  et  moyen-age  ,  pro- 
venant particulièrement  des  fouilles  et  découvertes  faites 
aux  environs  de  NeufchâtèL 

>  Après  avoir  passé  en  revue  ces-  4]Ui4ques  richesses 
municipales ,  nous  serions  impardonnable  de  nous  taire  sur 
le  taieot ,  sur  le  zèle  et  sur  le  désintéressement  de  M. 
Machott ,  auquel  la  conservation  en  est  confiée.  Ses  efforts 
ponr  augmenter  Timportanco  du  dépôt  remis  à  ses  soins  , 
ioot  dignes  de  tous  nos  éloges. 

•  A  la  fin  de  la  séance,  H.  Quenouille  communique  une 
note  historique .  sur  lé  bourg  de  Saint-Saëns  ,  extraite 
des  recherches  manuscrites  bites  par  M.  Concédicu  ,  an- 
cien maire  de  cette  commune. 


346        8BAHCE3  GÉNÉBALBS  A  KBCFCDATEL. 

»  Il  en  résulte  que  ce  boui^g  aurait  été  fondé ,  vers  l'aa 
670 ,  par  Sidpnius  «  iqoÎJie  de  l'abbaye  de  Jumiôges  ,  qui 
y  fonda  un  monastère  ,  détruit  en  860  par  le»  Nonnands; 
que  Saint*Saêns  eut  pour  «e^oeur  ,  en  lOiO  ,  Richard  , 
\icomte  de  Rpuen  ,  auquel  wcoéda  Lambert  qui  ^  en 
1066  ,  accompagna  Guillaume^le-BAtard  4^  la  eonfu^te  de 
l'Angleterre  ;  que ,  de  Lan»bert ,  la  seigneurie  passa  à 
Hélie  ,  comte  de  la  Flècbe  et  du  Haine,  qui ,  en  1106  , 
donna  asile  dans  son  château  ,  dont  les  vestiges  subsisteol 
encore  ^  à  Guillaume  Cliton  ,  fila  de  Robert  II ,  duc  de 
Normandie  »  poursuivi  par  les  troupes  de  Henri  V^ ,  son 
oncle  ;  qu'en  1 408 ,  le  bourg  appartenait  à  l'illustre  maison 
de  Douglas;  enfin,  que  Saint-Saêns ,  saccagé  une  première 
fois. par  les  Normands ,  une  seconde  fois  durant  les  longues 
guerres  de  l'Angleterre  avec  la  France  au  XIV®  siècle  .« 
fut  brûlé  en  1592  par  Henri  IV  ,  qui  tenait  à  empocher 
les  Espagnols  de  s'y  établir.  » 


SÉANCE  DU  26  JUILLET. 

«  MfsssiBVBa, 

9  Les  établissements  de  bienfaisance  ne  poiivaîent 
manquer  d'attirer  toute  l'attention  de  la  troisième  section, 
dqnt  j'ai  l'honneur  d*étre  en  ce  moment  l'orgaae  auprès 
de  vous. 

»  Nous  n'aurons  point  oepepdant  .à  voua  enlr^enir , 
Messieurs  y  de  Thospice  de  Neufchf  tel  f  que  vous  avez 
visité  aviint-hier  av^c  intérêt  et  satisfiiction,  M.  SemîcboPt 
un  des  .administrateurs  de  cet  établissement ,  dout  il  a 


BNQUiTE  MOBALB.  947 

depois  long-temps  dépouillé  les  riches  archives  ^  prépare 
sur  l'histoire  et  l'état  actuel  des  hôpitaux  de  cette  ville 
une  Notice,  qui  prendra  place  sans  doute  dans  votre  pro- 
chain Annuaire  ,  où  l'antiquaire  »  l'administratioa  et 
l'homme  du  monde  seront  heureux  de  la  rencontrer. 
»  Dans  l'arrondissement  on  trpuve  : 

•  A  Blaagy,  un  hôpital  fondé  par  le  duc  de  PenthièvrCt 
dont  la  mémoire  est  toujours  demeurée  chère  aux  pauvres  ; 

9  A  Goumay  ,  un  hospice  ; 

•  A  Aumale  »  un  autre  hospice  desservi  par  les  dames 
religieuses  de  l'ordre  de  St-Vincent-de-Paule,  dont  la  fon- 
dation  remonte  jusqu'au  XIP  siècle  ,  qui  jouit  de  7  à 
8,C0O  livres  de  revenu  ,  où  l'on  reçoit  des  malades,  et  où 
en  même  temps  vingt-cinq  en£aints  orphelins  sont  habi- 
tueDement  recueillis  et  élevés. 

»  Tous  ces  établissements  paraissent  remplir  parfaite- 
ment le  but  pour  lequel  ils  ont  été  institués. 

»  M*  Semichoj^  &it  part  à  l'assemblée  de  la  fondation 
qni  eut  lieu  le  13  septembre  1349,  à  Gaillefontaine, 
d'un  hôpital  qui  a  été  ^puis  supprimé, 

>  Un  autre  fait  assez  remarquable  est  signalé  : 

»  Le  bourg  de  Saint-Saêns  a  fait  construire ,  il  j  a 
quelques  années,  un  hôpital;  mai^  tous. les  fonds  que 
cette  localité  pouvait  consacrer  à  cette, pieuse  entreprise 
ayant  été  absorbés  parles  dépenses  de  construction,  il 
n'est  plus  resté  d'argent  pour,  meuhler  le  bâtiment ,  que 
1  on  s'est  vu  ^édui^  donner  â  bail  à  no  simple  partioutier, 
qni  j  ùit  sa  demeurée* 

I»  C'est  un  nouvel  et  fâcheux,  exemple  de  l'impjféi 
Tojance,  qui  trop, souvieot:  présidée  la  conception  ^es 
plaps  et  à  la  distrihution  des  deniers  coauounauj^, 


348  SBAHCES  GÉXÉAALBS   À   NEUFCilATKL. 

»  Mesniëres  enfin^dans  la  maison  de  INazarette  >  fondée 
par  M.  Tabbë  Eude ,  dont  le  nom  a  été  déjà  hier  prononcé 
à  cette  assemblée ,  offre  à  un  certain  nombre  d*enfant8 
orphelins  du  sexe  masculin,  un  refuge  où  ils  sont  reçus 
jusqu'à  ce  qu'ils  se  trouvent  en  état  de  gagner  au  dehors 
par  leur  travail  de  quoi  vivre. 

»  M.  Arson  ,  en  Tabsence  de  M.  Eude  ,  a  bien  voulu 
nous  transmettre  sur  cette  œuvre  de  charité  quelques  ren- 
seignements. 

»  La  maison  de  Mesnières  a  été  fondée  en  183o. 

»  Le  but  de  cet  établissement  est  d'accueillir  les  orphe- 
lins de  père  et  de  mère  légitimes,  et  âgés  de  moins  de 
13  ans.  Ainsi  adoptés,  ces  enfants  sont  nourris ,  instruits 
et  formés  au  travail. 

»  Pour  rinstruction  ,  les  orphelins  forment  école  pri- 
maire  reconnue ,  et  reçoivent  les  enseignements  que  sup- 
pose ce  titre. 

»  Suivant  leur  âge ,  leurs  forces  et  leur  aptitude ,  ils 
sont  appliqués  aux  travaux  suivants  : 

»  Exploitation  des  terres  (70  hectares) ,  des  prairies 
(10  hectares); 

•  Jardinage; 

9  Charrohnage  et  menuiserie  ; 

»  Fabrication  de  tresses  et  de  chaussons  ; 

»  Cordonnerie; 

9  Brosserie  en  tous  genres. 

9  Le  nombre  des  orphelins  est  présentement  de  70. 

•  De  1835  à  1845  ,  217  enfants  ont  été  reçus  dans  ré- 
tablissement ;  148  en  sont  sortis. 

Parvenus  &  l'âge  d^environ  IB  ans ,  ces  jeunes  gens  sont 
placés,  par  les  soins  du  directeur ,  comme  commis  ,  arti- 


^ 


fiKQCÊTC  XOAALB.  349 

sans,  ouvriers,  domestiques,  suivant  Taptilude  de  cbacun. 
»  La  section ,  à  raisoo  du  caractère  privé  de  Tëtablisse- 
menl  de  Mesnières  ,  ne  croit  pas  pouvoir  faire  plus  que  de 
dëcLirer  qu*i]  offre,  pour  une  classe  la  plus  malheureuse  et 
la  plus  intéressante  de  toutes ,  un  asile  précieux  ,  et  que 
Tœavre  de  H.  Eude  a  fait  et  peut  encore  faire  du  bien, 

•  La  population  officielle  de  la  ville  de  Neufchdtel  est 
de  3,57*2  émes. 

Sur  cette  population,  72  ménages  indigents  sont  inscrits 
sur  les  listes  du  bureau  de  bienfaisance,  et  reçoivent  des 
secours. 

»  I..es  distributions  consistent  en  pain,  et,  dans  Fbiver, 
en  bois,  tourbes  et  couvertures. 

•  Jamais  on  ne  donne  d'argent. 

»  Le  bureau  de  bienfaisance  possède  une  rente  de 
3,000  fr. ,  qui  suffit  et  au-delà  aux  besoins  ordinaires. 

■  Le  clergé  est ,  là  comme  partout ,  animé  d*uoe  cha- 
rité vigilante  ;  par  ses  soins ,  des  quêtes  à  domicile  sont 
faites  mensuellement ,  et  le  produit  en  est  réparti  parmi 
les  indigents,  de  telle  sorte  qu'il  est  avéré  que  les  seaours 
ne  manquent  jamais  à  la  misère. 

»  Nulle  part,  dans  TarrondisseiDient,  il  n'existe  de  salle 
d*asile. 

■  Ces  établissements  ,  d'une  utilité  équivoque  et  discu- 
table 9  qu'on  nomme  Mont-de-Piété ,  ne  s'y  rencontrent 
point  non  plus. 

•  Aucune  société  damis ou  de  secours  mutuels ,  ce  qui 
est  plus  regrettable. 

»  Une  salle  d'asile,  à  Neufcbâtel  même  »  a  été  projetée, 
il  y  a  quelques  années,  et  quelques  fonds  ont  été  votés 
pour  cet  objet  ;  mais  l'urgence  de  cette  création  n'a  pas 


350  SKAltCES  GÉNÉRALES  A  NECIFCHATBL. 

dté  reconnue  généralement ,  et  la  quotité  des  sacrifices  à 
faire  par  une  ville  dont  lés  revenus  sont  très-bornés ,  a  , 
,  jusqu*à  présent  ,    empoché  Taccomplis^ment  de  cçtte 
CDuvro. 

»  Un  membre  fait  observer  que  Tenfant  du  pauvre  ,  qui 
ne  trouve  chez  ses  parents  ni  de  bonnes  conditions  hygié- 
niques ,  ni  de  bons  exemples  à  rr  cueillir ,  appelle  à  grands 
cris  l'ouverture  d*une  salle  d'asile. 

»  M.  Corréa  objecte  qu'il  ne  faut  pas  appliquer  le  remède 
là  où  n'existe  pas  le  mal;  que  ce  qui  convient  et  ce  qui  est 
nécessaire  dans  les  grands  centres  de  population ,  dans 
les  cités  manufacturières  ,  où  te  manque  d^air  et  d'espace 
se  fait  particulièrement  sentir  ,  est  inapplicable  à  une  pe- 
tite vîlle  dont  la  population  est  presque  exclusivement 
adonnée  aux  travaux  agricoles. 

»  M.  Corréa  ajoute  qu'il  existe  deux  petites  écoles  où, 
moyennant  une  très-faîbïe rétribution,  lesr  ouvriers  peu- 
vent ,  s'ils  le  désirent,  envoyer  leurs  enfants  dès  l'âge  de 
deux  ans  et  demi. 

»  Le  secrétaire  représente  qu'il  peut  n'être  pas  sans  dan- 
ger d'accoutumer ,  sans  nécessité  bien  manifeste  ,  dés  pâ- 
fenU  à  compter  sur  la  charité  publique ,  pour  Recueillir 
leurs  enfants  dès  le  plus  bas  âge,  pour  leur  donner  ensuite 
l'instruction  gratuite  et ,  plus  tard  ,  l'enseignement  égale- 
ment gratuit  d'une  profession  ;  qu'il  est  à  craindre  qa'avec 
des  enfants  ainsi  élevés ,  les  liens  de  famille  ne  s^affaiblis- 
sent,  et  que  le^liabitudesdu  travail  sérieux  ,  qui  nourrit 
l'homme  ,  ne  soient  très-difficilement  contractées  ;  il  fait 
i-essortir  l'abondance  des  secours  déjà  distribués  à  la  popu- 
lation de  la  ville. 

*  La  section  ,  à  l'unanimité  et  avec  la  plus  grande  ins- 


feliTQUÉTfS  MORALfi.  351 

tance^cxprime  le  vœu  qu'une  caisse  d'ëpdrgnes  soit  établie 
au  che&licti  de  rarrotidîssettieiit ,  avec  des  succursales ,  s*il 
est  possible,  on  lieux  de  dépôts ,  dans  chacun  des  cantons. 
>  Elle  est  convaincue  qu*avecle  taux  des  salaires,  et  avec 
les  habitudes  d'ordre  et  d'économie  qui  heureusement 
régnent  dans  une  grande  partie  de  la  population  ,  cette 
caisse  ne  pourrait  que  prospérer  et  rendre  dé  signalés 
services,  en  offrant  un  refuge  à  quantité  ^é  petits  capi- 
taux, ou  complètement  inactifs,  ou  perdus  dans  des  place- 
ments mauvais. 

•  La  section  s'étaie  do  nombre  de  souscriptions  que 
reçofvent,  dans  rarrondissementjes  deux  banques  philan* 
tropiques  qui  y  fonctionnent^ 

»  A  propos  de  la  mendicité ,  M.  Rîcquier  ,  juge  d^ins- 
troetioB  ,  représente  que  la  plupart  des  mendiants  vicn^ 
lient  do  dehors  ,  de  IKeppe  surtout  ;  que  ce  sont  en 
grande  majorité  des  fiinéants ,  des  vagabonds ,  qui  por- 
tent la  terreur  et  soovent  la  dévastation  dans  les  campa- 
gnes qu'ils  parcourent ,  et  que  le  plus  sûr  moyen  dé  pré^ 
Venir  cette  irruption  et  la  mendicité  ette-méme ,  est  Tem- 
brigademéot  des  gftrdes-ehawipéfres. 

•  M.  de  loverdo  se  jcint  à  M.  Ricqtiier ,  et  tous  deux 
demandent  ^ue  rembrigadement  soit  conçu  d'après  uil 
plan  qui  rende  le  gârde«diampétre  indépendant  de  toul# 
infliieeoe  locale  ,  pour  ne  rélever ,  comme  oftoier  de  po* 
lice  judiciaire  ,  non  pas  seulement  en  dit,  mais  eU' droit, 
Jiue  du  probureurdu  roi.  ils^soufaaiteniîHil  aussi  que  la 
puminatioii  des  gardés>-cbaiiipétreii  Mt  enlevée  aux  maires 
et  aux  Conseils  municipaiix  /pour  être  remise  &  Tautorité 
administrative  supérieure. 
-    »  Hv  de  ftf^lieu  voudrait  que  les  mendiant»  fussent 


332  SKA>'CES  GÉXÉBALBS  A   NEUFCBATBL^ 

munis  au  moins  d*une  carie  ou  permis,  h  en%  délivré  par 
les  maires  des  communes  où  ils  résident  habituellement; 
mais  on  objecte  que  les  maires  délivreraient  des  cartes  k 
la  condition  qu'on  irait  mendier  hors  de  leurs  communes, 
ce  qui  est  déjà  arrivé. 

»  M.  Quenouille  souhaiterait  qu'on  établit,  en  chaque 
commune  où  il  serait  nécessaire ,  un  atelier  de  charité. 

»  M.  de  Beaulieu  réfute  cette  pensée ,  en  représentant 
la  nécessité  et  la  dépense  d*nn  matériel  à  créer  et  à  en* 
tretenir  ,  l'impossibilité  d'avoir  toujours  dea  travaux 
prêts ,  la  mauvaise  volonté  de  cette  sorte  de  travailleurs. 

»  M.  de  Loverdo  met  en  saillie  les  g^os  profits  que  re« 
tirent  les  mendiants  de  leur  déplorable  industrie»  et  les 
hideux  moyens  qu'ils  emploient  pour  attirer  la  charité 
publique ,  comme  la  location  et  même  le  vol  des  eoiants. 

»  M.  Corréa  voudrait  qu'on  cessdt  de  traiter  les  men* 
diants  avec  une  indulgence  en  quelque  sorte  paternelle,  et 
qu'on  recourût  à  des  mojens  rigoureux  de  répression  » 
sans  lesquels  pas  de  salut. 

•  Le  secrétaire  fait  remarquer  qu'il  faut  distinguer 
avec  soin  deux  classes  de  mendiants  :  ceux  qui  en  fimt 
métier,  et  ceux  qui  recourent  à  la  commisération  publique 
aecidentellement  et  par  néeessité  ;  que  les  moyens  k  em* 
ployer  ne  peuvent  être  les  mêmes  à  l'égard  de  tous  et  qu'il 
serait  injuste  de  punir  le  malheureux  qui  n'obéit  parfois 
qu'au,  ori  du  besoin. 

»  La  discussion  (ait  demeurer  constant  qn*un  tr^petit 
nombre  de  mendiants  appartiennent  à  FarrondîssemeBt; 
qu'ils  viennent  de  Dieppe  en  grande  partie,  et  un  peu  du 
département  de  l'Oise. 

>  Et  la  section  émet  le  vœu  que  ladministration  pour- 


/  .' 


i5Qt6Tfi'  Mmxt/».  SB  A 


didlé^  otaime  il.. s'est}  fiir  m  ifiirl^teg  :dé|Mrlêhieiit« 
T«iiM»»  V  aataiaflieiif  dans  lB>d4)partëmei»l*de  tft  Somnief.- 

a  Nous  voudrions  ,  Messieurs  .•  ii*â«oif'  piAht  4fViniê 
Mlretaiir  d*ua  Iriâte  monuroeiit  de  cc^te  \i\h  ,  qité  votre 
troifiiëinë'sectioD  a  dû  f  i^tef,  èt'ddi>CéIle^»'e6l  vweiMn^ 
traînte  de  faire  une  appréciation  s6vèvé.<  '    .  •  •! 

«»  Latprâon  dr:Nie»fobâtel  présente^  à  rextërteiir^,  une 
bçade  noBdëpofrVae  de  'mérite  pen#*èlre  r'ïuàis  eellA 
trompeuse  muraille  franchie ,  que  de  défiiuls  yqikatdcila* 
nines  A  déplorer  l 

•  An <fB»rlter des  femme»»  point  de  ckttîiflbir ';  k'^èee 
hme  et  malsaine  ^i  porte  ce  nom  ^  suffirait  à'  peine  à 
onq«n  mu  îndividas/et'papfdi^ptiisde  Yiaf I  i*]f"tro«rvtmt 
entassés  :diira[nt  de»  Jonrnrées  ehtièrei  ;  un*  Anf  (oir  in«ofl& 
UDl,  à  ce  point  qu*onest  obligé  Uelogbr^niEf'  pbrMe'd^â 
Conme^dass  «ne  prétendue 'infintierîe'plaisée  dan^-fe  côté 
tetioé:  aoK  liommes ,  ^ont  -on  lewâiiC  IraTerser  snîr -et 
mûu  ie  quttlier  :  les  prévenues  ,"les  condaron^^.,  les 
filles  mineures  •  tout  est  confondu.  Enfin  ,  il.  est  manifeslè 
que  si  les  ibâliipaentb  ûfleotés  a«x  femmesineisent  prochai- 
nement réparés ,  ils  «^peuvent  que<defenii*  lottt*à*Ent  i» 
hahflaUea  ,'si  même  ils>ne:a'<écrDul^rt 

»  Awr  œqui  iesl  destbammas ,  .lesprévéiins  et  les  ootf» 
damnés  sont > séparés  ;  .mais  'les  jeanesiéienus' «ont  oon- 
faidiK  rav(ee>  :eqx  :  même  dhauffoiri' méose  dortoir.  La 
OHir  dea  ooodampés  est  si  ëxigud  atisi- matarientée  ^  qae 
Mi  malheareuiE  y  pour  raeevoir  quelque»  rajans  de  soleU, 
iottl  obKgéa  de  se  teaàr  debout  bot  un-  bane:    ' 

■  Dn  reste.absence  complète  de  secret,  pas-  d^ifirraerie, 
pM  d'isolement  passible ,  paa-do  tvavail  pour  les  détcnas. 


BtH  SltANCBS  Oàni^JiMM  A  NEtiFCBATEL. 


•  Gel  éisàéeeboÊH  «stUi .,  qo'iïeil'doidevoir'de- l'Ail- 
mÎAMUttÎQii  dépai^itenKnlilc  d'.f  jipportor  remM»,  jet,  dt-* 
vani  riMgeiM:^  <k»  amélioralioOfl  à  âfiporiar  ,  Umte^mmii 
4«iiil«Da'daît  dÎBparaHre. 

•  I>esprii)«M,  hk  trénailion  était  tôvia  nàturelte ans 
malbenireM  qttifealiàtiileDt ,  qui  Tiennent  jaubir  w  y 
attendre  leur  chdtinwttt4 

r'ii  Uirfleolion  a  pris.  connâManw'd^iMi  iasportant  Hé- 
moife  de. M.  de  L«recdo  sarcla  filalÎBlM|M  érimincUe  d6 
IVtnrondtiweinant. 

»  Nous  n'avons  point ,  Messieurs ,  à  v^ua  analysev  ce 
dMiyiMnt  ;  toctMfe  va  toua,€n-étte  à  ridstaot4ottni^. 
.  n  jyiaîa  noMS'  avons  à  neotpHr  uaetMtpettâcbe ,  BMdpia? 
oét^e» ttoi'maMia  :  ceUè  de  naproduire  ici  r«xainen.cri« 
ljqmi:tiiia>pe»sonneUeoientynaBs  a^robs  cru  deiroir  Aûre  du 
ti»vatt;da  M.  de  Lotead^^      • 

]•  ta  «eetion  »  en  se  rangeant  à  nottf  sentioMit ,  a^cni 
devoir  noba  recamimiadcride  voils  expoaer,  avn  quelques 
ddveloppemehtS)  en  4|uoi  noa  idées  dilTéoaieniide  'delkaés 
M»  dé  Lov^odà. 

I»  Uéiana-mnia^  Hessicurs,  d'ajouter  «que.  .ce  débaba 
tmirné  toirt k  Tboimeur  deoe  jeof eiet  savant  magiflnil » 
par  son  empressemettlili  recannaftrë  Ift|iialessQ  d'eJ^erte* 
lions fu-il  eût  assiirément pvétcnacs  j  m  ie>tcnipa'  lai  eût 
fÊtrvM  de  revoir  -ei  dai  oomplélar  son  Mémoiiie^ Mais  son 
désir  de  tétaaoi^aeff  de  tout  llnlérét  qtt'il-porte  A  vastfa* 
\wa%  •  en  y  prenant  part ,  ne  lui  amit  pas  ipenniad'ain* 
»ger,  dans:  une  ani\i»  .rainderoent  exécutée ,  œs  dillicilas 
questions  ,  de  tons  les. peinte  de  ^tte-oÀ-  elea  poavaieot 
être  considérées. 

»  C'est dono-à. peu piès en o^  termeagiie ropiniondil 
secrétaire  de  la  troisième  section  a  été  formulée. 


•  n  est  fiort  à  tegretter-y  Messieurs ,  que  M.  de!  Lûverdo 
ait  é(é  empêché  de  rapprocher  des  données  statbtiqaei 
qu'il  YWÉt  de  vous  présenter* pour  l'arvondissement  de 
Neufchàlel ,  le  nombre  des  crimes  et  délits  commis  durant 
les  aimées  correspondait  tes  dansies  arroadissements  voi* 
sias,  en  tenant  compte  du.  chiffi'e  respectif  des  popu- 
latioB^  JestiiS'CDaTaiâcU).  pour  ma  part,  que  si  Jes  ta- 
bleaux eomparatife  doat  je  déplore  rabsence  ,  euâseotété 
dressés ,  il  en  tàt  ressorti  des  enseignements  tels ,  qut 
M.  de  Loverdo  eût  dû  modifier  les  tonolusioos  auxquelles 
il  s*est  arrêté.  Car  je  ne  vous  cacherai  pas ,  Messieurs,  que 
je  ne  suis  d^aooord  arec  Tauteurdii  Mémoire  que  vous 
venez  d'entendre,  ni'sqr  les  causes  dé  oef^rand  nombse 
de  crimes  cainmis  dans  Tj^rrondissemetit,  ni  sur  le  femède 
à  apportef  au  mal  qui  vous  est  sî|;Balé.  ■  • 

»  U  s'agit  ici ,  vous  le  sentez',  d'uae  quèstian  ca^talf 
poumons^  il  y  va  de  rhonaeur  de^ndtre-pays^'>Poufqpoi 
s'y  prodait*il  plus  de  crimes  qu'en  aponae  avilie  coalrdè 
de  la  Normaadie  ?  Cet  étiit  doit^il  durer  ,  eu  tend*il  é  disi> 
paraître  t  Quelmo^en  à  employer  pour  en  amener  un  racil« 
leur  t  La  solution  de  ces  doutes  est  évidemment  poprnous 
dhi  plus  haut  ibtérét*     ' 

Et  d'abord ,  Messieurs* ,  remarquon^què^^du  momeBt  où 
3  est  constant  que  l'arrondissemenit  4  purement  agricole  ^ 
de  Neu&hâtel  effreune  |dps>  grande  proportion  de  délits  « 
et  sorlout  de  crimes  horribles  et  de  faits  d'ude  d^liauebe 
poussée  à  ses  dernières  limites  ,  qoe  les  arrondissements 
voisins ,  notamment  que  celui  dé  Koaen ,  il  (but  bien  ad* 
mettra  aussi  cette  vérité  importanto*,  qoe  Fagglomératioa 
de  la  population  dans  les  graudes^  vièks  et  la  multiplicité 
des  ateliers  dé  fabrique  ne  sont  pas  des  drcoastanoes 


d$i6       SÉANCES  GtSÊtALE&  A  KBUFCnATSL. 

aussi  ËLchtiises  pour  la  moralité  des  iDdîvidus  ,  qu*bn  Ta 
dit  avec  kréflexioit. 

».  H.  de  Loverdo  ,  povr  guérir  le  mal  qu'il  décrit /nV 
perçoit  qu*un  remède  9  la  religiod.  ! 

»  Je  suis  loin  de  -conlealer  Theureiise  iiifliienoe<  des 
lio|iB  principes  religieux;  mais  je  dis  que  st,  de  oecùté^ 
éttiît  le  remède ,  ade  ee*  cMé  aussi  devrait  «e.  reneootrer  là 
source  da  mal  ;  que  si  une  jeuiu|sse  dlcHrée  dans  des  senti* 
nents  plus  pieux  que  «eux  quelle  «ace  à  présent,  devait 
nécessairement  nous  donner  de  tout  autres  résoltals,îl  (au« 
érait  en  oonclure  que- la  grande  «quantité  de  crimes  et 
de  d^its  signalés  lient  < à  ce  qu'une  édocation  soffisam* 
ment  chrétienne  n'Ii  pas  été  ,  Jusqu'à  ce  jour,  diâlriboée 
dans  ce  paja.  Or  il  est  impossible  de  sonlenir  que  la  re« 
ligion  ,  dans  rarrondissement  de  Neufcàâiel ,  est  professée 
faxéè  nmos  bonS'Oiiaiatres ,  moins  bonopée  /  moiés  pra- 
âiqpée  qii*el)e  .ne  Test  ailleurs;  dans  rarrondissement  de 
iUmens  par  exempiew  Im  pemède  recotqntondé  ne  «e 
trouve  d6nopo»  en  rapj^art  avecla  oause  de  la  maladie. 

»  £tencA»t,  llessieiirs/«  H. de  Loverdo  ne  nous  pré- 
sente point  l'absetice  de  sentiments  religieux  comme  le 
principe  spécial  qu*il  faille  rendre  comptable  deis  eifimes 
et  des  4éiâts  iquil,  a  constatés*  Il  trouve  ube  double  pater- 
niCé  à  tiette  délesta))leiignée  :  la  dëbaache  et  Tivrognerie. 

»  M.  de  Loverdo  n'entend  pas  assurâDaent  que  la  dé* 
bàiicbe  et  rivrognerie  -  nfexistent  qiie  ponr  Tarrondisse* 
ment  de.Neufcbâtel  ;  maisa4-iil:aii  moins  établi  qu'elles 
y  régnaicntâvec  plu»4e  forcé  qu'ailleurs  t  Nullement  !  Il 
vous  A  bien  dit  (  et.  vooft  Ji^aver  pas  entendu  sans  surf^riso 
et  sans 'effroi  les  nombres  qu'il  a:  citéà  à  celte  oceasion) 
combien  il  existait  de  cabarets  dans  nos  144  communes  « 


.   KNQVàTB  .xoiLiis;*  ,  357 

ooaibiaD  il  y  élaithiite  UAfcsdMM4e-m:;  mab  U4t*a 
pas  préteBdu  Beua  déçhrer-  par  Jà  ^e  em  Amestea  établia* 
floneats  fussent  moîas;  AombreitK  ai  ifooios  fré^uantéa 
dans  les  coalrées  lîeaîtropbea^iEt  .os  {Mmt  fùt^U  établi^ 
qu'il  iaudraii  nous  evfillqMeii  poiic^oi  celte  intiItîplîcUë 
de  cabarets  et  de  buveurs  ebez  dpvs  pivtùi  qu'ailleurs; 
car  y  eneom  •un  ooup^iitMOQ  ^il^plipn  jcixcepUtowieUe.tt 
&•&  Dii«:Ciifi8e>eicçptioii>ael|e4U8$|. 

».  I^es  i babiUides  . A^.xi^ucbe y.iHyjç^fmTifi/, . yoUli , 
a^lOPi  U.4  !de  Lov^do^  fie  qpî.pojuç^.  oo9,.flf^pula^io|i^.  k 
foire  le  mal.  Mais  ces  habUodes  niiâaies.syift  4i^k  uq^.  foal,. 
muA  d4l|à  ua  nqs ,  sopt  <parlb^.,  seloi),les.circQns(ai)çes  , 
presqulua  crifoe.  Poucq^9i  rè((QeDUellos  ,  d'apr^  yous  ^ 
chez  nous  pins,  que  çhe^i^as  voUiQ9?.Cçt.bojnj0pe,  (^i(es- 
vous ,  va  au  cabaret ,  d*où  il  sortira  j^ur  accomplir  quel; 
que  mauv^ife  açtioa.  Mais.  jq.,you$  d^manderai^poiirquoi 
ya-t-il  a«  cabaret? La  débaucbe.,  Jl'iYp^oerie ^. ça  sont 
déjà  des  conséquences ,  des  causes  secoodai^s  ;,  ipais  la 
cause  première ,  la  cause  de  la  cause ,.  où  es(-eUe  ?  . 

•  £b  bien,  Messieurs.,  nous  croyons  qu'elle,  doit  être 
cbercb^e  dans  la  consti^tutionpby.sique ,  dans  l'é^t  maté- 
riel du  paj#«  • 

Procédons,  Messieurs,  par  voie.de  con^raison;  les 
iàîfs. rassortiront  plus  sensible ,  ot  nptre  pep^fe.fjera  plus 
laciJbnent  saillie.  ;  ,        , .: 

9  Les  arrondissements  de  Rouenet  de  Nçyfcbàtel  si; 
loocbent  sur  une  trôs;^ rande  ciendue.  Il  sablerait  ^ono 
naturel  de  penser  qu'une  grande:analogie  règne  ^eçitre  eux^ 
mais  il  sfiffit  d*un  coup-d'œil  pour  reconnaître  que  e^est 
exactement  tout  le  contraire^ 

»  Au. centre  du  premier,  nous  trouvons   unci  grande 


358  ,   SÉAlfCES  QisélÊCAtESi  A  KBCVCHàTEL. 

Tflle  ,  siéfe  d*«n  ièiiftiiniie'  «oMmèro»'  el  fryer  imporlmt 
de  lumîèrM  ,  «(,  tout  ««(•tir,  911e  |M»pii1alMi  Utto*pre«ée^. 
trèM)ceopée,  toujours  fm  mouvement;  une  circninti— 
incessante  et  iéfinié  du  cênlre)  |»'ki  circonfëiiMoe  et  de  Ja 
circonlvrence  ou  oentl^e-;  Ude  iiflfklence  d'élfangors  liràs<- 
com^idérable.  Et  ce  sont  ;  êOfez^n  bien  {>ci:situdéB  ,  a» 
Monvements  ,  cette  fi^éqiientnlioii'coptîffiiielle  de  l^bomme 
par  rhomme,  cesbabiludesfloboiiénses  ^c^He'diUîJiiimi^fe^ 
hmii6res,'tiiH  cÎTÎKsent,  assouplissent,  éni^chiMenl ,  nnié- 
llorent  rarrondissement  d(*if  je  ptfrle',  et  y  reiidenl  ettftn 
plosrare^le^criiïiesèlîès  déRbi.'^  ' 

»  L*àspect  de  rarrondi^scmcKtll  de  NeuA^iâtél  est  tùnt 
différent.  Point  de  d ré  troportariie  dont  Faction  se  :fa«âQ 
sentir  au  loin.  Çà  et  là  qttelqncs  bourgs.,  décorés  du  ùùm 
de  %'jlles  ;'une  population  rare  ,  disséminée  dans  les  cam- 
pagnes; quelques  manufactures  médiocres  dans  les  cân* 
tons  de  Saint-Saëns  et  de  Blan^j  ;  ailteurs  ,'fien.  Quant  au 
âêgré  d*instrnction  du  peuple,  M.  Hûbard  vous  a  dit  hier, 
dans  son  rapport ,  combien  d'écoles  étaient  encore  àr  créer,' 
combien  étaient  mat  tenues;  enfin  ,  les  agents môtnes les 
plus  nécessaires  de  toute  civilisation  ,  les  cbeiodtfs  tnan* 
quent  ou  manquaient  du  moins  il  y  a  quelques* auriëes. 

»  Ce  sont  kk.  Messieurs,  les  traits  générau?^  du  tàUeau; 
mais ,  vous  le  savez ,  et  M.  de  Loverdo  a  prrs  -soin  de  vous 
le  rappeler ,  les  crimes  et  les  délits  sont  loin 'd*étrë  reportés 
également  entre  toutes  les  parties  de  notre  arfondisisement. 
Neufchâtel  /Blangy  ,  Gouroay ,  Saint-Saëns ,  Aumale,  et 
hi  petite  ville  même  de  Forges ,  appellent  trôs-raremént 
les  investigations  de  la  justice.  Tout  se  passe  là  comme 
dans  les  pays  les  plus  tranquilles  ;  et  c'est  à  detix  cantons^ 
seulement,  celiri  de  Forges  et  celui  d'Arguen,[qne  nous  de- 


■HQl'ÉTE  MOKlkLEé    •  .      .  -  -  d$9 


comme  les  foyers  d'une  infection  que  ni  rDctipn  ivigilm^ 
éa  ma^Uats-;  mies'rigueiirside>ia  lo&a'^^lp^^jlisqu'â 
crjovr,  fiilpe:di«paMlHe;  Qr^Ja  eonfif^mli^a  4t^  9«s  c^n^ 
tons,  MefiileiMls , ' la  vnofr:'!»  floi  yre^tiOfN^v^ripiMidf 
eotâferenleÉit  d'kerlMigfstv^i  prairie»;  Jefl  eiiploîlM«M^  i 
1m  fermes^  .ai>:rtm  \  iept ,  ÉMl^ptlile$  ;:«hAotfQft^'eHi^ 
est  séparée  de  ses  roisines  par  ;mi^rtiysoaa  y  fiMi  ua  «  ^M 
de  mière  ^  k.  plus  aoinrisnt-por  sdes  kafea'haiilW)  al  tmpé- 
nëtrables  même  àM.t«e:;  le>igiwpi<g«>ot; myeii elett 
tout  temps  h  peu  près  iroprali^^^.  Chaque. ^pi^iUe  vit 
sur  la  ferme  qu'elle  occupe ,  o'ayant  que  peu  de  relations 
avec  ses  voisins,  point  du  tout  avec  d*autres.  popula- 
tions. La  pauvreté  des  communes ,  rèxtrôme  diilîcuUé 
des  communications  .  font  que  les  écoles  sont  plus  rares 
et  moins  fréquentées  qu'ailleurs  :  si  Tinstruction  première 
est  négligée ,  cette  éducation  ,  tout  autrement  importante^ 
qui  vient  à  Thommé  adulte  par  la  fréquence  de  ses  ran- 
ports  avec  ses  semblables ,  par  Texpérience  ,  le  frottement 
du  monde,  manque  tôiK4-fâ1(.  ^n An,  Tunique  industrie 
de  ces  cantons  est  la  production  dû  beurre  et  du  fromage  ; 
leâ  Taches  sojftt  lèUsèut^b^Htiami  r  (rr,  te^fhnmes  prénuent 
goîn  des  vs(ches ,  tra  vMlhM  à  '  lut  récoRe  des  firink  ,  foot  le 
iicurre  et  le  lihnnage  ^  te  transportent,  le-rendènt  ad 
nutrefaé;  tout  ïë  ÏM  par  elles  y  etTbofchme,  âdéfàui 
(f  occupations  spéciales ,  s'abandonne  àToiâvelé.  ' 
'  »  Noo^  n*héittôn8  pas  à  ny'ùtttéi^ ,  Ubsstevlrs  ,  qu'il  y  a 
dans  la  '  éttuatién  roatéHélle  que  nous  S-enbny  de  totis  es- 
quisser de  ces  deux  noirs  cantdns  ';  'ré^plitatfoti  dii'tnal 
quiles  'Inurnientâ  «I  4}ui  su  'mamfeitr»iQUtdehors  ,'cèmme 
nous  l'a  montre  M.'d^'lîoVerto/pafr'^t^wfcs'qne'ao» 


«»  »     ' >' • 


»  ••; 


860  SÉANCES  GBNRIUILES  '.  A  9BUFCHATEL . 

éeufetatenrt  la  morale  réprooTei^  nite  que  la'loi  càt  co» 

''  't^'-M.  dto'iliÉ^êt^tbttda  dît:4-îvitiipherieiet:ladëb^ 
c^t  «t  itéustfon»  Hlkonii ,  iu>ii»  :  irisoieipétitet>rotBra|té. 
l;%<]Aeitikli€>  <<{iii  irtn^l  VèoMmefressier^^briilaf^légoIstei 
FofeiMéM'  /qtri  l^condaitaq  cabarcti;  M  Jeu  ,  èJadâtiiH 
ebé»  frSiOlettMRt:  «t  r«isîv«lë  ,  qurfontlfannaateran  M 
lM<|)lM>dM«vtfi8M fussions.  .  >'h:i  >  /  ^  •<  •. 
'  'ii>:*Lé0  oaiiie»dir«ial  €«teaii^  ;iiea<  aiesùreit  à  «mi 
poUr  le g<iérir  en ilëuwrfeiit AatureHeaàeat:'  »    >ii  "  '•  I^* 

•    . 'Ce ^t, suivant boiïs:'  *i       '     I    '   i  '      :  "' '' 

»  En  premier  lieu  :  —  le  percement  der  routes  nou- 
Yelles .  raclièvêment  prompt  de  celles  qui  sont  CQmmen- 
cées.  A  ce  moyen  ,  de  nouvelles  populations  visiteront  des 
contrées  encore  aujourd'hui  inabordables.et  y  apporteront 
dejs  germes  féconds  ;  le  contact  et  le  piélapgé  des  hommes 
sont  de  la  plus  haute  importance  ;  à  ce  mojen  encore,  les 
capitaux  qui  maiïquent  se. rapprocheront^  et  la  lèprç  de 
l'usure ,  sévèrement  stigmatisée  par  M.  de  Loverdo,  ces- 
sera plus  sûrement  que  ie  toute  autre  (açon. 

.  A.Bxi  doui^fi^e  lien:  T--riatf>odu4io9,'S*il  jf^l  ppssl' 
^e.^  de  tjrafaux  auxq^el^ Jes  Imuiwi^  puii^fi^t  se  .içoi^- 
crer,  .dofAAt  les  saiM^as  .çù  ila  ne  sool  p^s,occupi^:4iJLf 
Jierlm^es;  le  ,t|&we:,  par  e^epai^\^.,^,jnév(kp  bm>wajt 
atteint  par  r^ipigtatipn  des  .bommiçi^  aux  ^pogijies  9fly^: 
girolles  leur. présence  n*est  pas  utjleçbefJEHix,  $ui.eooore 
parle  développement  de  cultures  plus  .yaçié^  y.f^?^ 

».  En  tjmsièDi6ilieu  :  -rr-  une  insIrQcUoa  priamice  don- 
née  par.de  teos  Mitlpesyict  plus  répandoe;* 


I  i 


BSOVAtE  INMMLB.  364 


i».      ••»     •  '      • 


,.£^  .^iMlrièma  lieu  ,.•!  fK>ur>cDtik*oaaèr'  Fœavre^'*^ 
V^hUmm  mpcaiJAftnto  de  iateliglea'  ebsèciaiulft/    ' 

.  «  f^  mtiêiàn»:  prêteraient  «  Heteiéunri  à  de  vestes 

d!éveloRpei9eAt8«  .  ;  />      *  •  '>  'F 

t.]}{aQ8p«iesonaiquace'qne  neag  vtenbaê d-ëtpritifier  à 

<ul8  {lOHr  que«io4i*;pea«&«eît  étéi  comprise:^  et 

tput^  l^rQiempiMiBid»..oaliUie)d'Affgmil«ëteiénfeMé«t 
pas  ëgalemenl  d'être  misesiài'iarite ;  qiielhieq  dUlle»,  1* 
^lî^iiJtip ,  ^^épQt^jilfiOtXkne^^ùïnzèÂwb'  d'anhëeÉ^^cenime 
ope  dçSsi^lui^^uyai^^.dMpliiftdâiigferessee'f  dtHîtpap- 
fi|itepiefit  .tW^uiUe.A  préMfnt;.qiie»k^  tribooibx'n^râdevt 
plqs,-4  9*ooqpper  .délie, i- .*.     ..;■.:■:>    .        m:  !.  a    .••, 

»  Eh  bien  ,  Messieurs,  si  vous  prenez  la.  Fedillietctte 
qu*elii}>.ët^l  il  y.jaqwiaae  avisai  tous  tronveE^aur  gh  ter- 
jnli>îre  qu^.n'a  piis.j|poêis  de-aq»!  lieues  de  teuii  ;  «nepopn- 
JatioA  wi^^Ui ,.  dispersée  idans  sept  eii'li«t'hâniea«x!>, 
sans  rapport  les  .uns  auréole  autres ,  ni  avqs  lésfpayv  veft- 
sip^^  une  Agriculture  «xtréanement  «rpiéqée  ;  «ne  pof«- 
li^ti^.  £|ipé9»lp.^.afi4)(>ulW9éeÂ.yiivce  du*  produit  de:sce 
vob  dans  les  .boif  4^  T^tat  ;  tout  à  rextréotsté^d^twtaate 
lerritpire  ^  u|ie  .Ur^inaovaise.neiiiteiiet- cpiiinBeâpipMtl- 
c^JUe  >  trachée  enU'^  RiHieB  et  Goilmaj}  A  œtte  époquey  la 
Feuillie  ai^uier^  la  plus .tciste  oélébrîlé. 

»  .IIHÎSiM  choses  cbdogent  :  <cette  h>ote  dëtesittible  est 
tégfffé^.f  eQtç0€|i«^>»i.et,  devient  exoeUenla  r  lefrdenrées 
trouvent  un  débouché  facile  $  .de  nombreuses  voiuicqs 
pahliqu^  S(*jéUibIi6seot;Aine.goiidole«pporte  chaque  jour, 
au  centre  niéinet 4^  la  Feuillie^.  i4ie  pepûlatMo  nouHrelIe  ; 
deSiétrapgers.s'jé^hlissent.)  s'y  font  eonstnikedeilanâi- 


36d  5ÉA5CES  OBNnJILES  A  ZiaFCHATEL. 


«ODS  ;.yttgriciilftwe  lait  det  prêfrèt  ;  lc»*t»rréd  gagnèal 
un'  tiers  de  Tohinr  dans  on  lix  dtfiiièrê9«iiliëês'(  fardent 
devient  plu^alwodaati;  la  imiiubtiôn  iibeiidellM  toplilhge 
pour  un  travail  mieux  réiribué  ;  elle  fàçoûnm^/an^Wn  le 
|>oîs  Kiv  iuiU6  iosItrmieBls  de  ménags'i'naiirle'beb  ()u*eile 
a  «ciwlié  el  pajé  *|.et  cette  iwt«stvie;pkus  têfêX»  ^'Uouvé 
être  aussi  plus  lucrative.  Bref ,  cette  cèaMMuei^ci^iliset 
iravaiUe.,  ««'iiBricfcct:,  l&t  iieureilse.,  et  li0»ldéKls'et  W 
ttiniti  tefil  aât«ri;Hème0t  ^deviettlient  'atissi  rams  qu*Uà 
étaitoKfrtSqmflts  précédénintenl.   :  i 

•  ii.rCîc^'t4:kiatbire.  d'autres  ectotimiites  '^oé' Je  pourrai» 
eili;r ^e^  eBe a  cela^d^  coli^talnt  ;  qiA^llèlifmis pré^è eè 
«lue.  deviendront  .rapidement  les  villages  mfdiird'litii  Ifeà 

■ 

plus  mal  notés  ,  dès  que  les  conditions  de'  leur  e&i^tence 
«(ùroiU  été  améliorées;.    >    • 

»  Los  observations  de  M.  de  fiouife^ilte  sur  le  Itf ëmoiié 
de  &I.  de  Lovèrdo  entendties  ,  M.  de  Beaùlieti  exposé 
que  «i  rarrondissement  se  distingfiie  par  le  ^àtitfliômbre 
d«  criminels  qu*ii  lift^ie  mue  trvbitnaux  ,  il  se  ëignale  aussi 
par  la  i^nde  proportion  ,  et  toujours  croissante  ^'dètf  sé- 
-paraliong  deJuenipionbneées  ;  que  ces  séparations  biil«ét(^; 
en.'  tStôy  â»%i  ;  e»  IM3  ,  de  SI  •  «Éf  f BM  ,  ùb  <S<?  f  en 
ISèâ,  pour ie  premier aemcstre  seiilem^t»d1é  26  ;  qu*eHes 
eonceroçat  aussi,  pour  la  plu»  fnnAh  pàHie,  )e6-1iabilaiH^ 
des  cantons  d'Argueil  et  de  Forges  ^  ei  qu'elle^  doitîent 
<èlre  attribuées  A  f aelton  :d*una'des^cati8es-  ittlicpiées  par 
-lei  aeci^étaire,'  ta:fàfnéanfîsc  4  qui  amène  é  sa  suite  tft  Uiss?- 
pation-^Iedésordredesaflaines.  .»  <  •     :     . 

.  »  M.  Ilùbnrdidfitiaussi'qu'un  jifus  graiid  nombre  def de» 
mandn^eniaiftaéiB^ipnée  toiibber  ians  remploi  dés  somnics 
dotales;  vient  annucltemetit  de'cesrantbns  f  ce  qîii  iridiqii^ 


KKQCÙTB  «lOKALB»  363 

ime  géménlisaûàu  àiMalMit»  ,  d-hif^rétoyâhcc  et  de 
OMttvaîsr  aSniiiiistfisitioti:'  : 

9  Mi  fiemiebbii  (ait  dbs/trVêt  que  les  entrii?es  gônnntos 
du  ntffiiDe  dotal  ,^mvl  tnnsagcf  dans  ces  cbûlrt^»  ,  peut 
expliipierie  £itt  ailégtid  fUtr  M.  liéèârd.  :     • 

»  La  section  constate  que  les  salafrcs  sont  à' ira  (rafiit 
frîx  dans  tWrokidltsseibénl  \  et  auséi  tjiiè  la  (iopulaticm  y 
sfjoarne  et^'t^niigre  ptas  «  saur  les  maçons  de  la  commcmt^ 
de  Bkhenont. 

»  li.  Bvéchet  ejEpUqve  qoe  ,  dans  le  tanlonde  Londi^ 
niéffet.^la  pliipart^s  ouvrieM ,  feîMttl  le'  'meis'd'doâf ', 
travaillent  à  la  gerbe  et  nonél'entreprfoë  ^«u  moyennant 
un  BalaJreq«otldiefi';qu^il'yaa¥antafi^{Kkir  eoit ,  et  que 
ce  mode  dTeiploftatàon,  q^îassocto-  te  journalier  au  cuû 
Uvaieiir  ,inë#iteâ'étfe'erie(Hirag^.     ' 

»  Phisieuis  nefiabtes'  afi^ment  ,  au  cDritraîre  ,  que 
cette  méthode  est  masiraiseet  de  plfis-eafrids  abandonnée. 
»  Le  secrétaire  demande  que  l'attention  de  Tautorité 
Mit  appelée  sor  l'accroissaifeent  du  nombre  deseabarets 
dans  le8  eampafuf»  ,  et*  la  néeessité-de  les  soun^eltre  à  une 
poKee  s6vère.        .    .       > 

»  M.  Quenouille  dérirerait  que  les 4omedM|nes  fiissent 
astreints  à  se  munir  de  livrets  comme  les  ouvrière* 

•  J^es  médecins,  appelés  dans  le  sein  de  la  section ,  dé- 
darenitiikaaviBémeàt que  Tétai saaitaire'de.lii oeotxée est 
bon ,  que  les  hdbîtaDieiK  seot  généralement  «aiaas^  et  qné 
la  popuhiCMii  n'y  eal  point  lifrée  h  des  travaihx  éneprants» 
»  Les  maladies  k»  plus  onbosTires) sont  les  •fiévrca^a** 
tarrhales  ,  résultant  éelU  vacation  rapide  de  la  tempéiar 
ture.  Les  fièvre^itftêtnrfttOBfles  ,  qui  ontrégné  ja4is^  ..ont 
cessé.'  '       ' 


d6i  SÉANCES  GÉNÊiALES  A   NBVFCHATEL. 

»  La  vacciae  wi  inëdiocreiiiettivépaiHl«e  ;  des  préjugés 
populaires,  qui  heureusemeot  perdeiil«tédii;^iÉ'y  opposent* 
.».  MU.  les  dopi^iurs  VîprMiyfel£oriâa'«igflKdeat  cmnme 
un  vérUabbi  fléau,  pour  les^oampagn^s  ,  l'ekleoâev:  dû 
cbarlatanisme  ,  la  ve/Mt'dosroiadde^sticnéta  ^et<l9iil9>la 
mMeciae  anibulaoïtei'  .        >.i..  •  <  •  ;  >  — ^  t  > 

•  II*  dp  J^ovecdo  appelle  TaHepiaioo  Ailasedion  sur  ce 
^1  qi|>,l>pQqiiediM»  pemaiUes  »  et dao» leseiJ caDli de 
Neufchâlel ,  Ténorme  quanlilé  de  150  Liloguié'avBéMb  est 
lîirri^.,  chaque  aoiHte.t  :pour  élns;  dipployéè4Htf:cUâulage 
dfa  J^iés»  U  vti^diviit  qu'uM . autre' iDatîÉreti|oîiisdaBge«> 

. .  •  U,c|o»D4|.ilefUir9  id'upe  Mlite  fprt  inlëmsaatesaria 
léi^islMi<^a:  dp  la .  ptebd  «  «onlpei^ée  à  la  légialàiioti  4le  la 
chasse  ,  telle  que  Ta  é(a^î&}a<iieroièrcf]oîj  II  MuhaMerail 
que  les  «aesures  rigotureuses  dut  Kumpâfliasseolidaiis  Tautre. 
.  ».  y<aci  la  Notifie  M.  de  Loveidou. 

KoïK.sva  itEiwB  ^tOMsnois  :  £«  lài.iu.t  mut  IMisirr  Im 

.fdiee  dr  la*  charnu ,  ne  t€mi*Me  jpêr  m^kpeiiiMttde  réwmr, 

dam  $e$  dùpoêition» pénaUi,  la  loi  du  iS  atrilA^È^  sur  Im 

.   fiehe^wa/itÊU,  a/kt  dé  meittè  en  ÀamuMita  in  dmuû  legis^ 


laiiant^?' 


•  •  i 


[t  '  i'-»  .'  •    .  '  -.f 


Trois  «otib'  primÀpanx  ont  dÎQté lesdiapaaifont  de  la 
bidu  3  fliài'4814.  On  «  voiil«  assvvieif  la  eanservatUMi 
dès  biens  dakt  terre,prévenir:ladii8lraclietiiiwaiNSentedu 
gibier,  eitipéèher  une  ehsàlK.nonibreuse  et  lotéreasadte  de 
la  (Société  de  se  livras  à  des  habitudes*  de.  désordre  etd'oî- 
sireté'  qui  poovaicAt  iaicondnîre-auçsifiie. 

Le  premier  de  ces  motiis  ,  inapplicable  à  la  pèche  ,  a 


Qoe  importance  tnetinte^tabl*'  ;  mais  la  preuve  qu'il  .n^^A 
pas  seal  détermine  les  auleuradelo  loi,c'est4|iu»'laobaBM^ 
dans  «ertaioes  cooditiens  pFérws  €l  prohibë^s^  contîuae 
d'être  uo  déliltméme  à  une  époque  où  les  fruita*  do  la  terre 
sont  •engnofés  eC  à  fabri- de  toute  entreprise  de  la:  part 
de  chasseur;  c'est  que  certains  prooédési'^  fort  îodiie* 
nmts/iort  inoBenaUf^  mAnie  quant  au  fort  que  les  récoltes 
en  peuvent  éprouver^  deviennent  ooupal^lés  lorsqu'on  les 
applique  à  la  poursuite  du  gibier.  Ln  conservatiqn  du  gi* 
Mer  a  donc  été  aussi  un  des  buts  qn'on  s'est  proposé 
d^Btteindre  ;  lo  nMif  de  rinlérét  portée  cette  conserva^ 
lion  est  que  le  gibier  conMitue  un  élénenl  importai^ 
d'alimentation  ,  que  le  braconnage  étaît«  au  moment  de 
Cnre  disparaftre»  Mais  le  poisson' «'«ivtre*t*ii  pas  aussi  dans 
les  nnoyens  â'atimentalion  d'une porti» de;  la  population.? 
ITest^l  pa^  d'un  UfOgë -pins  général,  plus  indispensable? 
Necom^titue^toil  pas,dës-lors^une  risssourœ  plus  pr^deose^ 
qu'il  est' important  de  sauver' d'une  destrudieni  oomplèto 
et  prochaine;  car  le  nombre  des  pécheurs,  et  des  pécheors 
liraoomiierss  est  plus  grand  que  jamais  ;  il  s'est  augmenté 
de  tous  ctVLt  que  lacrainte  desTigneurs  de  la  loi  nouvelle 
n  déterminés  à  rtioonoeif  aux  déUts  de  ehasse  ? 

La  lei  du  •  d  mai  f  8t4-  a  teu  pour  bot  ^  et  ^  bAlan^-nmis 
dele  dire,  promet  d^avoir  jiour  eliet  de  démeiner.des 
habitudes -d^isiveté  qui  peuvent  devenir  uÉieoccasiondé 
crimes.  £e  môme  danger  eiriste,  et  pour  la  cbassev  et  peut 
la  pèche.' tl'  estsans  doute  un  point  sur  lequel  nnecon« 
cession  doit  être  Mie.  LHndi^du  qni  se  livre  clandestine* 
ment  à  la  pèche  est  moins  dangereux  que  le  bcaeeonîer^ 
qui  a^^ntre  les-  iasàlnsime''arnw  fpkii  peut  devenir  un  ms« 
trumelft  de  ramrt  v  qu'il  dirigera  contre*  le*  garde  qui  le 


%%$  SÉAXCKS  QBXÊiM.E»  A  NliVCHATEL. 

«urprend.  Mak  il  est  vrai  aum  de  dire4)ue  certaioft  modes 
proiûbés 'de  obasfie  7  notadiBieia  le  collet  vo^oflreoi  fias 
plus  .de  da8eer«.fiouf  ee  raf  [nnI,  que  les  engins  de  pêche.( 
et  que  ce^ndaat  la  nouTelle  loi  applique  à  oèuxL  qui  toi 
emploient  «ne  pënaliié  qai  ficot  être.  Ms'«é>vère.  Il  .esl 
dciu;  vrai  de  dîrèqiie  le  danger  qiie  le  braoonnier  fait  cou- 
rir ail  garde  JiVst  pas  le  seul  meilif  q«i  ait  dirigé  le  lëgig* 
laienr  ;  il  n'est  pas  moins  Trai  'de  dire  que  les  metîfe  qui 
ont  bit  proscrire  le  braconnage  Rappliquent  aux  délils  de 
pécfae.  II  y  a  là  ai^si-  «  eonitte  on  Ta  dit  av«c  rai)K>n ,,  ua 
dëitt  moins  grave  eocoro  comme  attentat  à  Ja  propriété^ 
qae  par  la  démaralisalâon  qa*il  peul  adieoer  ebec  les  i^di* 
vidus  qui  b*j  lirrenl.  • 

L'IuName  qui  sadooiie à  cemétier  ingmtî  ^JMmdoane 
safomille  pour  poursuivre  une  proie  qui  peutt'lui.flc^app^i^* 
Rëussil^il  s*en  eqiparer ,  la  Y)»pte.qu'iltet|.fera,  lui.dpQ^ 
vmtmà  peine  de  quoi  subvenir  à  des  ^eaoMrstMaoins»  aux 
premiers  besoins  de  s»  famille.  La  misère  ,..que  Je  irarail 
aurait  chassée,  s^asseôit  au  fbyer  domefilique,  eC.lea  mau- 
vaises et  funestes  inspira tipns  de  la  fi|im  conduisenti  aa 
mal  un  bommëpeut«^tre. jusque-là  bontiéte  il  y. alà  évi- 
demment un  intérêt  social  assea  p«issanl  pour  éveiller  la 
scWritodo  du  législateur ,.  comme  Qetle.sol)içiUi4e  a  «été 
éviBiHéepar  ies  abus  qui  natssaiefil  du  Iwif  onfiage.  Les 
Idis  sur  la  péohe  sont^^eiles  en  barmonie  avec  Jc^  nouvelles 
biis  sur  la  ebasse  ?  Cette  question  se  résoul ,  ce  .i|ous  sem- 
ble )  d'elfe-ipéme»  par  up  exaaiien  sommaire  et  rapide  des 
unes  et  des  autres,  quanta  quelques*uaes  de  leua  disposi? 
lions  pénales. 

L'exercice  da  droit  de  ebasse  est  s«dii{9rdiainé  à  la  d^U- 
Yrancc  d*un  permis  par  ravtorité  compétmte;  1#  paiemenl 


d'Ha droUnrn» âerécalh  condilion âe oetfti(Mivraiic«. 
Qiqp  d^  MDbUbte^  to  a  liea  pmir  l'^ncareic»  ilu-  droit  de 
V^k^f  q4Î..#IVftr»Mii&J|brëttiefit  au.praMkr-tvéna.  G«M 
diaëf«ii<e^i?^  dqiiUaUe?;  L'iMélrétinéiiie^ii  fàtan'^Ki^ 
1^8^41  |mi4ii*Ât  «II,  fin  «utfenièDl?  Car ,  apvte  Inrt ,  cbc»* 
il  VfiifPyôtpliisJcif^iie,  ptoiMiial,  qad^^  fKappé 
sur  le  supoi;fllirû^  ^^Atallà  pOBfitÎMid^iin  {laiaitdoiit  on 
peiit^  «ef«0ief -stBfr  le  moindre  idçodvéttîeAt?  . 

L'^rt  11  drila  loidudiiMii'ISii  pneoneememieiide 
de  i^à  loafir.  Mnire  «Q^qî  qtn.-ckasseéinr  je  levrailfe  d'm- 
trui,  saosla  pemiisBion  du  propriétaire.  La  pécbe  dans  ua 
eow^^ffumi  mmI*  peniiisdoB)du  fÉo^élaire  dèce  cours 
d'eau  ou  éBCebii  auquel  appirtieiitfardrQÎtde  pâche  ,eae 
pmie.d'ilMaiteiidedèâO^à  tOOfr^  parFort.  S  de  la  M 

/'Une  akMidedé  16  A  lOO  fr.  (i)  Mt  protioncëe  eon(r# 
cekiî^BitprMidi^iiddlruiivMrle  fienrain  d'âulruî,  désoèiiA 
oftiHiimtedé^fiiiHnsvpevdrixiini  enilh».  U  pôclie  d6 
peiafow  .to^jaut  paè  iono'  oertaim  dlniei»ioii,  e^paiito 
d!iiiie  BBHMidede  âdA  SO  fr.<9) ,  et  de  la  ^^n&caliefi  des 
peîiW».'"'-  ■      '^•'''  '-  .   ' 

VmAmead»  dti  «b  «.  1NH>  fl*.  (a)€t  on  emprisonnéiiiefrt 
fiurullatif  deisiti  joiiM'ftideiix' mol»  sent  iMMncéK- «outre 
ceoÉ  qm  Wiitttettt'im  temps-probAlië*,  «tax  qui  chaskeoi 
Ifrfiiiil^  ou  à  Taide >  d'engins  et  d^nstr^Ments  prohibes, 
œuit  qui'  soiitdélienteiirs  ou  sbbt  trouvés  iM>rteBrs'd'en^ 
^ita  pnoltihés'  ^ céM  qui ,  elî'téttips  où  la'  cbassè  est  pro- 
Mkée,  meilekitea  tenté-;  vendeiil  y  achètent ,  transportent 

(1)L.  de  1944,  art.  il.  —  (^)  L.  de  1829 ,  art  ^. 
(3)  L.  de  1844 ,  art  12. 


Mft  SÉANCBS  GSX£BÀLE9  A   NCUFCBATEL. 

(Hà  «olparlunti  do  gibier ,  oeox  ^ui-ciiiplôieiiC  des  drogua 
ciU  a|)fiâts.liiM.soDt^'  Miure  A  eMvrerlegibhn-M  irld 
déUUire.  Ces  pèMcsfienvfnt  être  polh^lë6»'MPfJk>ikMé  coûtté 
QMisLqtii  tbàssenlv  pendant U  ûuit, ^ir  le  têrratii  d'aatHiî, 
avec  enf h»  pfohjbés  ,  si.  letcbnsaeiii^ e«t  mwàï  é'une  armé 
appai«Qlc|où.cacbë^.  Sniia,  le  tiiajcvtfMtti'eSt  Q[>iiJ0Ui*5  pro« 
nonoé  èoalre  les  gaftxles^tïbMiipélres»  duToVesliers,  recenatia 
coupables  de  ces îééiîls  (1%  LWU ISproiiôiM^deppeioetf 
plut*  rif^attreBacscacqrecoa  ire  certains  déKts  ndn  prévus 
en  manière  de  pèche  ^  eê  qn  supposent  uoe  àïiààteti  \xm 
perversî(é.phis^#ajides.     •  '.  .  -      •  .-  «l".. 

£a  msiUèro.  de  ipfckf  y  les  défiu  aqalogws  êmi  {iiilris* , 
savoir:  la  .péché  vidaba-uii  temps  'iNii'à'une  heére  piièhi*- 
bés  ,  d'«ne  MoKiidiir  dfi  W' A  200  fiasèii;  M  pAehé ,  «rcq 
des  engins  prohibés ,  d'une  amende  de  31kàt  bMViradcas^ 
^i  es!  portée  au  (ioublei  si  te  déMt  a  en  lien^damiic  ieiAps 
du  frai.;  la  péobQ^deii^iiiestfnQÎê  dfybepéiMi()do|il«(ft)^ 
heurte  peiae  nest  praaoncéâitoftreJea  détèDleaisd'ed* 
fîns;  de'  pétibe*,firflhibéfl.;.  seuleRi0ni.i.<c«iiK/4iii,  eBc^sÔDl 
lrA«4V^  jporiottffs  y  h<u*S'de  leur  domicile. /la^M  fwm  d-une 
amende  dont  le  minimum  n*est  pas  fixé  «  et  qni.M'peol 
exicédenrâiX  fnaAcs  (9).  te  colporlagi^  da  pAissbU'iest  jMriiis 
eQi:lainpa,priiAâbé.(ijyi  en  t^st/doi  méroeifdei  laweote  y  du 
Taduti:,  du  transport  du  poi<»oii;s0ubm0ntiiilatâé|feiida^ 
soQsi  t^m  d>Qe  i9<liep#^  do  20  4  .M.  Xrane^  >  -dQjco^rilte 
e^  débiter  des  pqi^soipsqttî  ooot  pAS  Jefi.dÎRieps^is.viHH 
lues  ^)^»Geiu:«qui  jettonl^  d/^s  les  em^  .des  4imM^S'4q 
natiure.àeBivrer et  id^lr^ire  le poiflsoa  , soii{..p$miîs dV 

(I)  L.  de  1820,  art.  27. —(2)  I,.  dç  f 829,  art.  28  et 70. 
(3;       Id.  an.  29.— (4)       Id.     '  Art.  50. 


ËHOuAn  MOIALS.  ^ 

âttiéDde  de  30  fr.  A  SMû*.  et  d*un  emprisottoemeiit ,  non 
/bcnitaitft  de  ini  à  IroiiBioîs  {i)*. 

E vîdevunenl  ^  au  noiiM  selon  hou» ,  il  y  a  déiaat  d'har- 
HMMiié  entre  les  deux  lels  :  l'emprMooaement  faeulfattf 
darrail  être  prbnooeé  ooatre  oelui  qui  pédie  eu  temps 
et  A  béiire  prohibés  ^  avec  de»  engios  proliibës  ;  cotftre 
celui  qfui  est  trouve  porteur  d*eiiKÎli8  de  pèche  prohibés  y 
et  la  peine  devrait  être  la  même  que  pour  les  délits  de 
cba^ae.  Pourquoi  punir  celui  qui  détient  des  engins  de 
dune  prohibés ,  et  ne  pas  punir  oelui  qui  délient  des  en* 
gins  de  pêche  du  même  genre  t  Les  motifs  sont  les  mêmes 
dane  les  deux  cas.  Pourquoi' ne  pas  défendre  le  colportage 
et  la  vente  do  poisson  en  temps  prohibé  ,  comme  on  Ta 
lait  pour  le  gibier  1  C'est  le  seul  moyen  efflcace  de  faire 
respecter  la  prohibition,  il  serait  utile  aussi  de  porter  ulie 
aggravation  de  peine  contre  ceini  qui ,  péchant  de  nuit  , 
ebas  autnri ,  M^ree  un  engin  prohibé  y  sera  porteur  d'une 
arme.  Il  y  a  là  on  fait  menaçant  pour  les  personnes,  et 
indigne  de  toute  indulgence.  Enfin  ,  Taggravation  de  peine 
prononcée  contre  les  gardes  par  \à  loi  sur  la  chasse  , 
pourrait  être  prononcée  en  matière  de  pêche. 

L'emprisonnement  aeul*  pourra  empêcfaerdéfinitivement 
t&B  abus  ;  seul ,  il  peut  arrêter  ou  punir  le  braconnier , 
homme  d*ordinaire  sans  aveu  et  surtotit  sans  ressources. 
Btra^-on  qu'on  a  un  moyen  de  répression  dans  Tart.  79 
de  la  loi  du  15  avril  I8S9 ,  qui  dispose  qu^efn  cas  d'insol* 
vabilîté  constatée  >  la  détention  par  ybie  de  cbnlrainle  par 
oorpa  ,  pour  les  frais  y  amendes  et  autres  condamnations 
pécuniaires ,  cessera  au  bout  de  quina^  jours  ,  nn  mois  ou 

(1)  Loi  de  i82Sf ,  an.  25. 

24 


d70  ftliAIICBS  GilliftÀLBS  A  NglIFÇHATBL. 

deux  mois  ,  suivant  riiiipQrUoG0>d«0  sommes  dues  t  Nous 
répondrions  qu'en  bonne  légidaiMm  ^  il  bmi  aller  droit 
à  son  but  »  surtout  quand  on  édicté  «ne  peine  ;  que  l*art. 
79  n'établit  autre  chose  qu'une  peine  par  une  voie  détour» 
née  ;  que  celte  pénalité  est  mal  assise ,  en  ce  qu'elle  cal 
plus  ou  moins  forte  ,  suivant  que  les  frais  de  radian  au* 
ront  été  plus  élevés ,  et  non  suivant  que  le  délit  aura  été 
plus  ou  moins  grave  ;  et  qu'il  peut  arriver  que ,  pour 
constater  un  délit  d'une  importance  médteera  »  on  ait  été 
obligé  de  laire  des  frak  plus  considérables  ^e  pour  cens» 
tater  un  délit  trèargrave  ,  qui  se  trouve«a  ainsi  plus  légè- 
rement puni  que  le  pcemier.  D'ailleurs ,  il  n'y. a  aucune 
gradation  dans  la  peine  ,  et  le  minimulA  de  quîme  joura 
peut  se  trouver  beaucoup  trop  fort  pour  certains  délits. 

Les  dispositions  relatives  à  la  répression  desdiHila  com- 
mis par  récidive  méritent  aussi  d'être  signalées*  D'après 
la  loi  sur  la  chasse  ,  l'emprisonnement  desix.  jows  à  trois 
mois  peut  être  prononcé  en  cas  de  récidive ,  mèmis  contre 
l'individu  convaincu  de  délits  de  chasse  n'entraînant  d'or- 
dinaire qu'une  simple  amende  ,  si  le  délinquant  n'a  pas 
satisfait  aux  condamnations  précédeiites  (1)»  Dans  tous  lea 
cas  de  récidive  ,  les  peipep  ,  y  compris  l'emprisonnement , 
peuvent  être  dotiblées.  P€|ut*étre  eût^il  été  à.désirer  qu'es 
cas  de  récidive^  l'eraprisofaoement  fot  oi^ligé  au  lieu  d'être 
facultatif.  Dans  tous  les  cas ,  ces  dispositions  noua  paraissent 
préférables  à  celles  de  la  loi  de  1829  ^  puisque  «  même  ea 
cas  de  récidive  ,  cette  loi  ne  prononce  ,  en  général ,  que 
des  amendes  (2). 

L'art.  18  de  la  loi  sur  la  v'basse  permet  aux  tribunaux 

(1)  Loide  1844,  art.  14.— (S)  Loi  de  1829  ,  art. 69. 


ENQUÊTE  MORALE.  371 

de  priver  ,  pendant  on  certain  temps ,  le  délinquant  du 
droit  d'obtenir  le  permis  de  cbasse.  Là  même  dispcsilion 
pourrait  être  introduite  dans  la  loi  sur  la  police  de  la  pèche 
fluviale. 

Les  dernières  dispositions»  dont  nous  nous  occuperons 
icnt  les  art.  ^0  de  la  loi  dv  3  mai  1M4  et  79'de  la  loi  du 
i%  avril  1829.  Le  premier  de  ces  article»  dëféhd  de  mode- 
rer  les  peînei  par  une  dédaraiion  de  circonstances  attë^ 
imanles  ;  le  second ,  au  contraire  ,  aotorise  cette  modéra- 
Hm^  Le^  ttotijb  qui  ont  bit  défendre ,  en  mârtièM  de  chasse; 
rappHcaCîmi  de  Tarticle  463  do  Godé  pénal  •  s'appliquent 
tool-à4iBiU  en  matière  de  pèche  ;  H  riôVè  ne  rëpëteron^ 
pas  id  ce  qui  a  été  dit  lors  de  la  discussioti  de  la  loi  ed 

tau. 

Pour  ne  pas  excéder  les  Kaites  d'une  simple  ffote,  nous' 
bornons  ici  nos  observations  ,  que  ocfAs  résumons  en  deux 
mote  :  La  loi  du  15  avril  1829  est  bonne  ;  mais  ses  dis* 
poskioDs  pénales  sont  incomplètes  ,  inefficaces  ,  et  ont 
besoin  d*étre  mises  en  barmedi»  avec  la  loi  do  3  mai  1844. 

«  11.  Ricquier  iait  observer  que  les  braconniers  de  là 
pèche  sont  d'Me  espèce  plus  dangereuse  que  ceux  de  là 


»  M.  Séttiicbon  expose  que  l# dernière' loi  sur  la  chasse 
lui  parait  en  opposition  avec  les  mœurs  de  Pépoque  ^  èn« 
tadiée  de  féûAilité  ;  que  ^  atUiquée  de  toutes  parts  ,  elle 
fie  peut  taider  de  succùmber ,  et  qu'il  ne  faut  passe  bâter 
de  la  prendre  pour  modèle.  • 


372  SBAHCKS  GBNBEàLBS  à   NKtFCIlArBt. 


SÉANCE  DU  27  JUILLET. 


«  La  s dmiee  ooveftei  le  secrélâire  a  donné  lecture  d'une 
Note  d'obiervations  sur  le  Hémoire  tmr  riottruction  pri- 
maire de  H*  Huèard  yla  à  voire  dernière  atsemblée. 

»  L*aule«r  anonyme  deeelteNote  expose  que  le  principal 
obstacle  que  rencontre  rinstmotion  primaire ,  est  la  nan* 
vaise  habitude  qu*op|  les  parents  de  retirer  leurs  enfiints 
des  écoles  à  de  certaines  saisons ,  pour  les  employer  à  des 
travaux  agricoles . ,  travaux  que  l'auteur  voudrait  voir 
exécuter  par  les  ouvriers  âgés  ou  les  indigents ,  tandis 
que  les  che&  de  famille  ^«enlieDt  astreinis  à  envoyer  réga- 
liéremeot  »  et  sans  interripption ,  les  élèves  aux  leçons  de 
Vinstituleur. 

»  La  discussion  ouverte  sur  cette Note,il  est  fidt  «diserfar 
par  M.  Semicbon  «  qu'avant  dn  contraindre  les  parants  à 
envoyer  leurs  enfants  aux  écoles  »  il  faudrait  être  en  me- 
sure d'y  recevoir  tous  ceux  qui  s'y  présentent  volontaire- 
ment ,  et  qu'actuellement  è  Neufisbâtel ,  par  exemple  ,  et 
dans  beaucoup  d'autres  communes  ,  les  Conseils  munid* 
paux  ^nt  obligés  de  rejeter  les  demandes  d'admission  qui 
leur  sont  adressas. 

.1^  M.  Dujardin  explique  que  les  enûints  pour  lesquels  la 
rétribution  est  payée  trouvent  toujours  accès  ;  qu'il  en 
devrait  être  de  même  pour  les  indigents. 

■M.  Semicbon  répond  que  la  mesure  dont  on  se  plaint  est 
la  conséquence  de  cette  disposition  de  la  loi ,  qui  veut  que 
l'instituteur  tire  une  partie  de  son  alaire  de  la  rétribution 


SNQUftTB  MÛRAtB.  S73 

que  lai  paient  le«  enbnts  riches  ;  que  contraindre  lllisti- 
tDteur  à  recetoir  une  plus  forte  proportion  d'eofiinii 
pauvres ,  quand  f  école  est  trop  petite  pour  admettre  tooi 
les  enfants  de  la  commune ,  serait  aonréûî  dimAatier  son 
modique  émolument  au-delà  de  h-  finrite  à  laquelto  il 
faut  s'arrêter  ;  car ,  avant  foui ,  il  Ikul  qtie  Tinsti^ileiÀr 
vive  ;  car ,  sans  lui ,  pas  d^école. 

»  M.  de  Beaurepaire  lit  le  Rapport  suivant  sur  un  ou* 
vrage  récent  de  M.  Lucien  de  Boiitteville ,  de  Rouen. 

RÊfpori  de  M.  Ueomi*  db  Bêavuê^àibe  mr  U  Mànoire  iê 
M.  h  doeîêwr  Lucim  4$  BimtleMU ,  in9Mé:  Db8  Socri^ 

Tés     M  .  VKàWtinCtL    00    MT    88000»    MimiBLi  ;  '  Kfr 

enoMaiES  sra  i/okaiiisatioii  ds  cas  iMTmiTioiis^  seivitts 

O'UH  PROJET  DB  RÉGLBUBIIT  ET  DB  TABLES* 

i  •       -      •  ' 

Parmi  les  compagnies  qui  se  sont  formées  sur  le  sol 
normand  par  amour  et  pour  le  bien  du  pays ,  et  qui  ont 
exploité  fnictuedâemen tune  voie  conforme  à  cette  nobfè 
origine ,  une  placé  honorable  et  distinguée  appartient  à 
la  Société  d'émulation  de  Rouen;  Embrassant  dans  toute 
son  étendue  la  vaste  et  productive  sphère  d'encouragement 
que  lui  ouvrait  soù  titre  ,  elle  cherche  à  déveToppër  dans 
sa  source  ,  à  augmenter  danâ  ses  résultats  et  ses  effets  tout 
ce  qui  constitué  la  gloire  y  Tactivild''  industrielle  et  le 
bien-être  de  notre  belle  capitale  norniande  ,  et ,  par  une 
heureuse  conséquence  ,  de  la  Normandie  entière.' 

Elle  a  pris  l'initiative  et  le  soin  dé  l'érection  d'une  sta- 
tue au  grand  Corneille  ;  elle  éclaire  de  ses  conseils  »  eik- 
courage  de  ses  distinctions  et  de  ses  récompenses  lés  per- 


374  SÉAXÇBS  GfiNÊlULES    A    KI^VFCHATEL. 

fisQU<y9«aiii€HiiVi  et  les  déopaye^te^^  .^lû  p^Yeqt  apparier, 
émsk  le&diCfôreiUeft  brapcbes  de  la  vi^  usuelle ,  une  jouis- 
sante, an  soubigemeot  et  une  sfécoriié.  Aujourd*bqi  sa 
AoUi^Dde  fiaise  Am.  ateliers  du  travail  daw  la  £unille 
niéme  du  In^vaitleuir ,  pour  lui  doonor  le  goût ,  l'babitude 
et  leiinajen  d*fisaMret  son  «veair  coutrelef  chanees  d'iofir* 
mité  ou  de  mort  qui  peuvent  rattQM)dre^,et  frapper  dans  sa 
personne  le  sort  de  sa  coinpagne ,  de  ses  enfants  ;  pour 
lui  jlaire»  dans  ce  bu^y/ormer  av^>es  çaniarades  des 
engagements  et  des  liens  d*assistance  réciproque  ,  grâce 
auxquels  il  échappe  aux  tristes  préoccupations  d'un  misé- 
rable indif idualitHiie  ;  pour  venir ,  daiia  un  hiureux  esprit 
de  ceofiftoce  et  de  iralerail^ ,  iiarticiper  ;  auUNir  do  (bjer 
de  la  fiimiHeainfri  agran<fie  el  pour  loujourf  ,  aux  avau- 
la|^.<iue  lgir«ii#iM  aura  ceAceiMru  à  assuser  à  la  com- 
munauté. .  ; 

Dans  ce  désirable  but ,  la  Société  d'émulation,  ou  plul6t 
6on  bonorable  membjç  M-  de  Bouttieyille ,  directeur;de 
l'asile  dc^partementa^  des  aliénés  <^  la'Seioe-Ioffirieure  « 
9  entrepris  une  oeuvre  très-mériloir^  ^  qar  elle  n'est  paa 
jheile  k  mener  ji  bien.  En  etTet ,  dans  cette  matière ,  tï  y  a 
beaMcaup  à  faire ^  ily  a  befjkucoujf  qi  éfjHer. 

Guidées  soit  par  un  sage  instinqt  dç  pmdencc;  et  de  pré- 
vision pers09neUe8 ,  soit  pardescopse^ls  ou  des  encourage- 
ments étrapgersyun  certain  non4)re,(}e  personnes  qui  n'ont 
de  ressource  qiie  le  travail ,  veulent  ^'assurer  des  siçcpur? 
pour  les  temps  et  pçur  les  circonstances  où  elles  pourront 
élre  privées  delà  faculté  de  eontinuer  ce  travail  ^lllîes  cens- 
tiluent  ces  secoqrs  éventuels  à  l'aide  d'pne  cais^,,cQmmiine 
qju'elles  dotent  ctt  aAilienbe.nt.par  des  cotisatiops  ;  le  fonds 
^résnllant  de  ces  divers  appprts,form^«\neapita]l.qui  s'aug- 


IHQCÉTB  MOBALS.  376 

noiie  par  Im  4ifùl$  8iicee«fii  et  par  yiatérét  que  pfo» 
Mfenl  les  piacemeDli  »  mA  euari  qai  dinioue  fer  le 
nrfice  des  seceuc»  ou  penaem  fee  FéeUaieiit  les  dtversee 
camtalHés  euxquèUes  nnsUtutioii'  â  ckarge  de  poonroir  | 
au  décès  de  chaque  cointéressë^  la  mise  apportée  par  lui 
aa  fimds  eemeaim  devanl  »  ea  toot  ou  en  partie  «  rester  en 
caisse  et  s'applîqasr  au  profit  des  surrivants. 

Ce  genre  d'étabb^iieHient ,  asses  justement  nommé  a$êu^ 
fameêomtairf,  rentre  dans  la  classe  des  tontinei ,  mot  qui 
nppelleà  nos  soorenirs  communs  beaucoup  de  mécomptes, 
de  déceptions  et  de  banqueroutes!. 

Ces  iSftcheux  résultats  ont  pu  avoir  dsi  catises  bien  ^f* 
firentes;  les  unes  tiennent  à  «ne.  mauvaise  ou-  impré* 
voyante  «qj^anisation  des  statuts ,  les  attires  à  «aeimpm- 
éeate  dérogation  è  l'esprit  ou  à  la  lettre  des  règlements  ; 
oaUen  é  une  gestion  déloyale.  LtS'  bases  constitotives 
de  Taete  social  peuvent,  de  la  meilleure Ibi  du  monde , 
avoir  été  posées  de  manière  à  amener  tôt  ou  tard,  pour 
déaeûment  à  pea  près  inévitable  ,  la  fiiillite.  Le  soin 
principal  pour  prévenir  uae  si  déplorable  cbnté  ,.  consisté 
à  bien  cakider  ks  dmnces  »  et  surtout  à  bien  diesser  M 
taUes  de  asorlalilé;  c^est-à-dtre  qu'il  fkttt  avoir  scruté,àvëe 
asssi  d'ensemble  et  de  précision ,  dans  le  passé ,  les  éven* 
toalités  et  accidenta  de  la  vie  homaine^  penr  pouvoir  eom* 
biner  une  marabe  nlgelière  4  travers  raveMr,  surpris  et 
dévoilé  dans  les  secrets  de  son  aotiei»  tou^ours^ystériense 
al  imprévue  sur  la  destinée  de  rbomitiei     • 

M.  de  Bealteville  ne  recule  peint  devant  cette  tâché 
ardue  et  acnbnmse ,  armé ,  pour  la  surmonter  aussi  beti^ 
leweaseot  qne  pofsilfle,  d«  puissant  levier  de  la  sdence 
hoamine,  laqiidlerwFcepoi0t,en  Fusnceetén  Bompe  » 


376  SÊAKCES  GnVÉRALES  À  IfECFCHATEL. 

a  ttuUi|ilié  des  rechercbeg  eiactcs ,  miiiiilieiises  ,  mioTM- 
copH|ueb  j  dMl  Me  a  jéuai  la  masse  poar  porter  qadqoe 
fixité  s«r  un  lerraift  «n  qaehfw  sorte  mouTiiii ,  ne  laisser 
presque  pas  de  prise  à  à'errenr,  et  forcer  Tliypelhèse  dans 
aes  derniera  retrandienients. 

Dans  ce  cbamp  de  l'obierfation  et  de  ranaljBe  des  fiiîts, 
le  savant  qaî  vient  sur  le  sol  aprèy  les  antres ,  se  présente 
toujours  avec  un  avantage  réd  de  position ,  et  M.  de 
Boutteville  n'a  rien  négligé  ,  à  nos  jenx ,  pour  donner  è 
son. travail  la  supériorité  et  la  garantie  relatives  que  per- 
mettait d'attendre  d'un  explorateur  tel  que  lui  ee  privi* 
lége  de  dernier  vestu  « 

.  L'Jtienune  de  kien  qui  se  livre  à  un  peieil  labeur,  ne 
Tentreprend  quepscune.  conviction  proCdodede  son  utilité; 
çe\tB  convictieii  ^  M,,  de  Boutteville  l'a  ponède ,  et  fril 
d'iieuiieux  eflbrte  pour  la  lortifier  ebea  tauaaes  Jeetesue. 
A  «ce  mérite  il  en  j^ute  un  autre  ;  c'est  une  scrupuleuse 
(ranphise  4  signaler  d'avance ,  sans  ménagenienl,  les  nom* 
breux  et  funestes  écuçils  dont  est  semée  la  route  qu -il  veul 
noua  frayer  sur  une  mer  si  fôconde  en  mmfnges  ;  rien  ne 
manque  i^.rénaméralÎQn  des  embarras  et  des  sinistres  que 
les  ^oqiétés,  comme  celle  dont  il  nous  entrelieàt ,  ont 
éprouvés  des  deux  cétés  du  d^roit,  à  Paris  et  en  province» 
àltanlesy  k  Boueo,  où  il  s'en  est  éteint  dix-neuf.  Ces 
désastres  sont  loin  détenir  ji  riustUutîon.eneUe*Diéme,  et 
l'auteur  le  fait  voir  en  monirant  les  biens  Qu'elle  a  pro- 
duits ,  nouoseulement  par  le  soulagement  direot  des  indi- 
vidus qu'elle  réunit  en  service  d'assistence  asntuelle,  mais 
encore  par  son  influence ,  tent  sur  la  moraUsation  d'une 
classe  nombreuse  que  sur  la  paix  publique ,  tantisnr  l'ex- 
tinction de  la  mendiidté.  que  sur  l'épargne  considérable  de 


BKOtÉTB  MORALB.  377 

iBÎllîoiifr  dépensés  sais  cela  en  seeourt  pabKcs;  enfin  sur 
une  heureuse  extension  dn  sentfanent  de  h  idignifé  hu- 
auiine. 

Ces  Sociétés  de  prévoyance  mntnene  olit  encore  en 
France  ,  comme  on  le  voit ,  une  vie  trop  précaire ,  un 
avenir  trop  peo  assuré  ^  pour  qu'on  ne  cherelie  pas  na- 
tnreUemeat  jusqu'à  quel-  point fl-faut  ,  puremenlet  sim^ 
pieraent  ,  se  vattocber  à  une  autre  institution  plus  o« 
moins  analogue,  solidement  établie  en  France,  sous  l'égide 
de  h  loi  et  du  crédit  public  ,  celle  des  caiiKi  d'éfargtiei. 
Les  dépôts  apportés  dans  les  établissements  connus  sous 
€e  dernier  nom,sonl  toujours  à  la.  libre  disposition  des  in* 
téressés  ,  qui  peuvent ,  dans  un  moment  de  séduction  ou 
de  firaz.  ealciil  y  nstker  j  pour  le  compromettre  ou  le 
perdre  i  le  fruit  de  longues  et  laborieuses  économies  ; 
d-ailleuvSt  les  caisses  d'épargnes  soèc  privées  des  avantages 
delà  mutualité.' M*  de  Boutteville  ,  qui  &il  cette  dennère 
4dwervation  ',  rentre  lin  ^u  »  par  cela  même  ,  dans  là 
q>bëre  des  réflexions  que  ees  caisses  ,  considéréeis  an 
point  de  vue  HMral'Ot  dans  leurs  conséquences  bur  le  cœur 
bauMUD ,  on!  inspirées  à  l'un  de  nos  plus  respectableii 
eeasfloeiés  normands  ,  M.  Eugène  Pagny  ;  réflexions  que 
le  Comité  de  rédaotion  de  l'Ânmiaire  a  bien  voulu  consi- 
gner dans  l'avant-dernier  volume  ,  avec  un  juste  bom« 
aageao  vertueux  auteur  qui  n'a  pas  à  craindre  d'en  assu- 
mer la  responsabiKlé.  Ssns  exclure  aucune  des  combinai^ 
wns  prioeipates  pour  le  placement  des  économies  ,  IL  de 
Bouttevfllé  veut  les  coordonner  dans  une  gradation  mo- 
tivée par  leur  mérite  et  leur  avantage  relatib  ,  et  ainsi 
fonnaiéo  : 

«  Les  Saeiétés  de  secours  raïutuels  devraient  recevoir 


378  SÉARCBS  OBlUBALBa  ▲  SMTFCHATBL. 

»  les  premièrfa  ëparfoos  de  loat  hotame  nyaol  4le  sa- 
»  lairea  ;  puis  viendmeoi  •  «a  «econd  lien ,  la  e&iscef 
»  d'épargnes  ,  et ,  en  troisième  ordre  enfin  ,  les  banquet 
»  de  prié  voyance,  <• 

Pour  laciliter ,  dans  la  pratique ,  la  préférence  qiili 
rédafloe  »  an  point  de  vue  d'iHililé ,  pour  le»  Sociétés  de 
prévojuaee  ^  Tauteur  déploie  un  lèlo  édnirpS.  U  tcaee  lea 
différentes  disposilioas  à  prendre  penr  remédier  ans  vices 
qui  se  son!  glissés  dans  des  slntnls  connus  jusqu'ici  »  pour 
faire  firoctifier  ,  par  l'intérêt ,  tes  fonds  apportés  dans  la 
eaisse  de  Tonivre  •  ou  peur  les  répartir  équilaUement 
entre  les  ajrant-dreîi ,  pour  cause  de  malniie  ou  d'incn» 
pacité  de  travail. 

te  pr^t  de  xégiement  qm  l'milénr  a  élaboié  ponr  ia 
constitulioA  et  le  service  d*une  si  bienûâsantéinatitoliott  » 
ne  contient  pas  nnéns  de  143  artiefeB  ;  il  est  précédé  d*un 
Inref  eoa^mantaire  ^  doot  la  conelasion  conalate  ^  avec  uan 
noble  franchise  ^  toute  1^  gravité  d'un. obstacle*  Ibndameft- 
tal  apporté  à  la  sanction  de-ee  texte  léglementai^. 

«  Pour  obtenir  ,  dit-il  ,  le&^i^Ai^aiEalea  jaécessaires ,  la 
»  législation  française  n  offrirait.  matbenreusementjMn  les 
»  facilités  que  présentent  les  lois  spécialea,.  mudunscba 
»  nos  voisins  d'outre-^er  j  en  fiiveur  des  Sbciétés  ami*^ 
»  cales*  I». 

M.  de  Bout  le  ville  signade  souvent  le  xMe  persévérante 
éclairé  ,  la  paternelle  sollicitude  ei  la  prédiletitiptt  motivée 
du  parlement^  anglais  p^or  qea  Associations  de  prévoyance 
qui  ,de  l'autre  côté  du  déiffolt..  portent  le  titre  de  So^ 
ci^és  d'amis»  Ce-  titrç  n  esl.  pas*  indifférée^  A  <diserver , 
quand  il  s'agit  de  faire  au  Gouvernement  parleaMnAaive 
de  la  Gran4^Bre||jagnem^  part  équitable  dwe  le  mérite 


f  u*îi  peu!  avoir  ici  :  ceMe  part  ^t«M  disons  |to4  dimiaiiée; 
naaiselle  est,  à  Gooy  sûr,  expliquée  ea  par^îo*  Sa  lâche  a  été 
grandement  £icilitée  et  adoucie  par  l'esprit  d'union  chré** 
tienne  qui  n'a  poîat  dîmioué .  dans  le  pays  depuis  le  Jour 
où  il  a  surgi ,  par  le  onouvepienl  d'opposition  ol  par  la 
besoin  de  défense  que  fit  naître  le  sys^taie  ineoaséqueai 
de  domination  et  d'absolutisme  dis  l'Ef  lise  nationde ,  «Uto 
anglicane.  D'anejennes  et  de  nouvelles  eomamnÂoiis  for«* 
mèrent  entre  elles  des  liens  que  le  temps  n'a  pas  dissoiM. 
Parmi  ces  dernières  ,  il  en  c&t  une  qui  s'esi  donné  précisé* 
ment  ce  titre  de  Société  d'amis ,  et  elle  le  justifie  ;  car  oatte 
secte  ,  paraissant  résoudre  un  grand  problème  souvent 
posé  par  les  philosophes  et  les  moralistes  ,  a  mi  fonder  et 
maintenir  la  fraternité  au  milieu  de  l'inégalîlédas  forfiunef 
et  des  conditions.  LaSociélé  des  Quakers  n'est  pas  la  sttule 
que  sa  position,  via^-\is  de  l'Eglise  étabye^aîA  mise  à  nséasa 
de  nourrir  et  de  développer  cet  heureux  esprit  de(appro« 
chemept  et  de  charités  On  conçoit  que  cp  même  esprit , 
ainsi  exdîé  et  ré^ai^du  ,.ait  donné  un  précieux  élément 
pour  infiijser,  dans  da  plus  nombreux  rameaui^,  cette  sivn 
de  religieuse  sjmpatbie  qnî  découle  de  la  son^be^^mère  dm 
catholicisme  ,  laissi^  à  son  diévefeppemnnt  naturel  ;  en.  un 
mot,  poar  fonder  des  Sociétés  d'assistance  mutuelle  •  pou? 
gérer  leurs  fonds  avec  loyauté»  les  distribner  Avec juatioa , 
el  pour  remfdîr  ^«ec  sincérité  et  amour  .toutes  les  eondti* 
tiona  de  leur  exis^ncB. 

Sirauteura'a  pas  pensé,  qw  ,  ches  noHf  . ,  les  ciimiis- 
Innaiisi',  diljCteenUrs  do  ceUjQç-*là ,  permissent  également, -de 
fonder  de  V!éi?ilables  Saçiéiéf  d'umiê  ou  amical  ;  ai  o'eatiHi 
le  maltf  qm  Va  emp4«bé  d'adopteir  ee  Utre ,  il  iaut ,  tont 
enrespectanl  saidélMOtease ,  n^eonmilce ,  d'un  antre  cOté, 


380  SBÂlfCBS  GillSHAtBS  A  NBCrFCBATEL. 

b  loaaUa  insistance  qu'il  a  mise  à  vouloir  doter  le  pays 
d'une  insUtuUon  pour  laquelle  il  y  a  tant  d'obstacles  à 
aplanir. 

H.  de  Boutteville ,  pénétré  de  la  grandeur  et  de  l'impor- 
tance du  bienfait  qu'il  veut  procurer  à  notre  ordre  social , 
aborde  kardinent  toutes  les  difficultés  ,  et  lait  de  nobles 
efforts  pour  les  écarter,  A  eet  eft»t ,  il  assume  sur  lui  seul 
la  tâcbe  qu'exploite  ,  en  Angleterre  ,  le  Comité  d'enquête 
du  parlement  «  avec  tous  ses  moyens  d'information , 
de  contrôle  et  d'action.  Il  ouvre ,  lui  aussi ,  son  enquête  , 
passe  en  revue  les  Sociétés  ,  dans  ce  qu'elles  ont  de  bon  à 
prendre  ou  à  éviter  ;  il  cite  à  sa  barre  tous  les  témoignages 
de  leurs  fondateurs  ,  et  Aes  écrivains  ou  publicistes  qui 
CD  t  Jeté  du  Jour  sur  la  question . 

En  nu  mol ,  M.  de  Boutte ville  a  laborieusement  et  beu- 
reusement  eomposé  une  OMivre  utile  ,  complète  et  méri- 
toire* « 

Jusqu'ici ,  parmi  nous  ,  la  même  défaveur  ne  s'eàt  pas 
attachée,  en  firit  d'importations  anglaises^  aux  idiées  qu'aux 
denrées  )  les  prohibitionnistes  ,  qui  tendent  à  mettre  les 
scellés  sur  nos  ports  ,  ne  travaiRent  pas  au^  directement 
à  frapper  d'un  embargo  Tintroduetion  des  réformes  mo- 
Mleft.  Gependifnt ,  plus  d'une  fois  /  des  projets  d'amélio- 
ration au  aert  de  l'humanité ,  appuyés  de  Feiemple  et 
présentés  à  la  secte  de  l'Angleterre  ,  ont  éfé ,  à  cause  dé 
cela  ,  accueillis  par  le  cri  répulsif:  TSmeo  Danâm ,  etc. 

Neus  Mlieilons  If.  de  lIouttevfHe  d!avo$r  tenu  ferme 
contre  un  rertiin  coursât  ;  d'avoii^  voidu ,  non-seulemeet 
prendre  le  bien  d'oè  il  arrive ,  ou  même  aller  le  diereher 
où  il  se  trouve  ,  mais  encore  honorer  la  source  où  il  àété 
puisé.  En  agissant  ainsi  ^  en  consacrant  un  kmg  et  eon* 


lUCOtÉTfc  MOBALS.  381 

sGÎeiiGieux  labeor  à  une  œuvre  utile  plus  que  brillanle ,  à 
une  œuvre  difficSe  ,  au  moins  difficile  à  naturaliser  pleine- 
ment parmi  noua,  M.  de  BoulteviUe»  disona*le  en  deux 
mots  9  Messieurs  ^  a  iail  une  bonne  brochure  et  une  bonne 
action* 

La  conclusion  de  ce  Rapport  sera  donc  de  vous  proposer 
d'adopter  celle  que  Fauteur  lutméme  a  formulée  en  ces 
termes: 

«  Nous  avons  Tespoir  que  la  Société  d*émuIation  de 
»  Bouen  voudra  persévérer  dans  la  voie  où  elle  est  entrée» 
»  et  qu'elle  saura  adopter  les  mesures  les  plus  propres  à 
m  atteindre  sûrement  le  bnt  qu'elle  se  propose.  • 

>  La  section  remercie  H.  de  Beaurepaire  de  cette  com- 
munication où  respirent ,  admirablement  exprimés  «  les 
sentiments  les  plus  élevés  et  les  plus  honorables. 

»  Un  Mémoire  de  M.  le  docteur  Cisseville  sur  les  eaux 
minérales  de  Forges  est  communiqué  à  la  section.  Ce  Mé- 
moire est,  de  tous  points,  digne  de  la  réputation  que  Fau- 
teur s'est  déjà  acquise  près  de  TAssociation  normande , 
par  son  travail  sur  les  recherches  à  faire,dans  le  canton  de 
Forges ,  pour  la  découverte  de  la  houille ,  dont  il  a  été 
donné  lecture  dans  une  des  précédentes  séances  publiques. 

•  Ce  nouveau  Mémoire  est  l'histoire  et  l'analyse  complète 
et  très-intéressante  des  eaux  de  Forges ,  dont  l'action  to- 
nique sur  l'économie  animale  ne  résulte  pas  seulement  du 
fer  qu'elles  renferment ,  mais  encore  des  substances  ga- 
leuses et  salines  qui  s'y  trouvent  en  dissolution. 

»  L'efficacité  de  ces  eaux  a  été  nombre  de  fois  éprouvée 
dans  toutes  les  maladies  qui  tiennent  à  la  langueur  du 
principe  vital ,  à  l'atonie  des  tissus ,  à  la  faiblesse  des  mou- 
Tements  organiques. 


382  SÉANCES  GBlrâlAtES  A  NEtFCHATEL. 

»  Nëaâtnoiiit,la  sectibn  Ta  reconiin  pour  le  dét^lorer ,  les 
eaux  de  Forges ,  après  avoir  joui  A*nne  renommée  écla- 
tante qui  leur  attirait  la  visite  annuelle  d^une  multitude  dé 
finrands  personnages  ,  sont  tombées  dans  un  état  d*oubIi  et 
d*abandon  immérités  ,  où  elles  languissent ,  «aigrelet 
efforts  généreux  tentés,  dans  ces  derniers  temps, pour  leur 
redonner,  sinon  Tédal  pompeux  du  passé,  du  moins  l'Cxis* 
tenceetia  durée. 

»  Si  ces  eaux  sont ,  comme  tout  l'attesté ,  aussi  efficaces 
que  celles  dTnghien,  pourquoi ,  dans  nos  pays,  coilseille- 
t-on  celles-ci  de  préférence  à  celles-là ,  plus  voisines  du 
domicile  de  la  plupart  d'entre  nous? 

»  Aussi  la  section  recommande-t-elle  à  TAssociation  nor- 
ipande  tout  entière  de  publier  ,  par  tous  les  moyens  en 
son  pouvoir ,  Tellicacité  incontestée  des  eaux  de  Forges. 

Notice  Èur  les  eaux  minérales  de  Forges  (  Seine-Inférieure) , 

par  Jl.  le  docteur  Cisseyille. 

Nous  nous  proposons  de  scinder  cette  Notice  sur  les 
eaux  minérales  de  Forges  en  cinq  ftéries  ,  pour  faciliter  la 
description  d'objets  qui ,  bien  qu'ils  aient  entre  eux  une 
corrélation  réciproque  «  ont  besoiu  d'être  examinés  sépa- 
rément. Au  moyen  do  cette  division,  on  évitera  une  con- 
fusion toiyours  nuisible  à  l'intelligence  du  sujet  que  Ton 
traite. 

La  première  série  aura  trait  à  la  statistique  de  Forges 
f  l  à  son  histoire  .naturelle;  la  deuxième  concernera  les 
propriétés  physiques  et  chimiques  des  eaux  minérales  y 
ainsi  que  leur  historique  ;  dans  la  troisième; nous  nous  oc- 
cuperons de  l'établissement  en  particulier  ;  la  quatrième 


BKQOftTB  MOBALI.  383 

comprendra  leB  firopriéléB  médicaleB  de  ces  eaux  ;  dans 
k  cinqnièiDe ,  enin  ,  xmw  traiterons  de  leur  asode  d'ad- 
ministration. 


ForfeaJesJSaiix  est  mi  bourse  du  département  de  la  Seine- 
loCéneore ,  à  13  njrrîamètres  nord  ouest  de  Paris  ,  dont 
h  population  8*élèv%  maintenant  de  1 ,550  à  1 ,600  personnes 
eoviton.  Il  tire  son  nom  des  aneiénnes  forges  qui  ont 
existé  à  son  iFoisinage  et  à  reiidroît  Même  où  il  est 
csnstmk.  Une  dfi  ses  extrémités  ,  celle  où  les  scories  fer* 
nigineusea  se  rencontrent  en  plus  ^ande  quantité ,  a  con- 
flcrvé  encore  le  nom  de  quartier  d'Enfer.  Traversé  ,  dans 
toute  sa  longueur  ,  par  la  grande  route  royale  qui  va  di- 
rectement de  Paris  à  Dieppe ,  il  est  en  partie  entouré  par 
la  forêt  de  Bray  >  qui  occupe  plus  de  la  moitié  de  son 

territoire. 

On  trouve ,  aux  environs ,  des  fontaines  minérales , 
des  lestes  de  foumemx ,  des  portions  ou  fragments  de 
tuiles  romf  ineaet  autres  terres  cuites  vitrifiées^qui donnent 
à  croire  qo'dies  oui  servi  à  la  constoiotion  de  fourneaux 
où  fut  contenue  une  matière  soumise  à  uii  feu  violent. 

Ces  débris  se  sont  reneontréa  ,  en  grande  quantité ,  dans 
des  terres  voisines,  qui ,  de  l'état  de  bruyères  dans  lequel 
des  étaient  depuis  fort  long-temps^  ont  été  converties  en 
laitages  on  prairies.  Quelques  endroitp  de  la  forêt  de  Bray 
renfiMrraent  de  ces  débris ,  ainsi  que  de  nombreusea  scories 
de  fer. 

Lorsqu'on  lit ,  en  I77S  ,  les  fondements  d'un  pont  sur 
l/mière  d'Andelle  ^  on  trouva  un  grand  aqueduc  en  bois 


38i  SRANCBS  GBSBftALES  A   lfBUFCBAT£L. 

4a  chêne  «  irès^HCn  eooservé  ,  et  deveiiu  «oir  ocMmiie  île 
Tébèoe.  Sa  dureté  était  telle ,  que  la  hache  et  la  me  ne 
lentainaient  que  difficilement. 

Derrière  rétablissement  des  eaux  minérales  et  le  long 
de  la  rivière  d'Andelle ,  on  yoil  laeeule  Êibricyie  de  sul- 
&te  de  fer  naturel  qui  existe  dans  le  département ,  créée 
eo  1816  par  le  sieor  Ditpré^  qui  en  est  le  ooneesrfoQnaire. 
Bn  faisant  des  fouilles  pour  extraire  le  minerai  nécessaire 
à  la  fiibrication  du  solfiite  de  1er»  on  a  reiicoiitréf  au-dessous 
d'une  couche  de  tomrbe  et  à  la  profondeur  d'environ  3 
viètres  ^  un  grand  nombre  de  chênes  noirs ,  dont  les  uns 
étaient  durs  et  les  autres  friables.  I^  plupart  étaient  eou- 
chés  ;  quelques-uns  étaient  restés  debout*  Noos  en  avons 
vu  plusieurs  dont  i'écorce  ^  présentant  un  brillant- et  une 
dureté  métalliques  »  indiquait  une  minéralisatîon  par  le 
fer.  Eo  général  »  on  n'en  a  guère  retiré  d'autve  emploi 
utile  que  celui  d'en  feirede  médiocre  bois  de  chauffiige. 

Le  monticule  sur  lequel  est  construit  le  bourg  de  For- 
ges se  dirige  de  Test  ii  l'ouest.  Il  est  composé  ^  depuis 
l'argile  bigarrée  qui  apparaît  à  la  surface  du  sol  jusqu'au 
grès  vert,  de  nombreuses  alternances  d'argile  iriaslique  , 
de  sables  et  grès  ferrugineux  ,  ayant  une  puissance  de  30 
à  35  mètres ,  et  desquelles  sortent ,  au  nombre  de  tit>is , 
les  fontaines  minérales  dont  nous  aUons  nous  occuper  ci- 
après. 

Le  bourg  de  Forges-Ies-Eaux  occupe  le  point  le  plus 
élevé  de  rhorixon  qui  l'entoure  ;  trois  rivières  prennent 
leur  source  daau  se»  environs ,  et  coulent  dans  des  direc- 
tions diverses  et  opposées. 

liioières.  —  L'Ëple  prend  sa  source  dans  les  prairies  ,  à 
Serqueux  )  commune  au  nord  de  Forges  ,  et  coule  vers  le 


*  peo  de  dttUoçe  des  fonta&Ms  mioëMM ,  et  «e  dirigé  ait 
«id-oue$t.  Un^traMèiM a  «m orifiiK» «ôntre  te  c»  dtftâïrt 
•bbayc  deBeimbfe^et  m.  rend  à  Mml^htlèl:  tw  détit 
premières  mûéàkê^ni  iàÉà  ie  âefaie  ,  «t  fc  fmirfème , 
WM  le  nom  derivîève  d'An|Mf  ;  Mhi»è  Mtt^là  iliei^. 

Piiiiito.  —  Les  p)«te»4iteJe  soi  pmè«tt  se  tmeiitent 
UHijouw  un  peu  de  sa  Mlnm  eoefeimeitoêtit  ttah^feeuse. 
Ob  y  trowe  ie  buloiitas  iiailM««iu#f  jiHiéllefrri) ,  fe  Vac* 
dnim»  pxyeoeeos  (caiuMbinpl),  fa  ^NIW«itt^Béctaimiigfet; 
les  plaoles  des  genres  usiileHa ^tylRtfHMi ,  siëllàrfeÉ,  tat* 
Kwierie,  mifioarfsKs ,  ItyiM^amtM ,  MIMeeeHis  j  (^ntîatia; 
pdjgaie.  La.flofedft  paji'defWàf^est,  att*  rtrte,  an^sf 
nomkreuse  qâe  vanéd^      ..    i 

LéldvatKHiaksoliMide  Forges  at»4èMi»détf  baillés  mèfrf 
d'éipiinoM.  est  de  im  m.Mê  miH^  Oirpemcbhiptet  iui* 
estte  estimatio» ,  qui^infa  «é  o^mmmlfjnée  par  *t.  Vlaîéi* 
Bevaa«es  »•  wuAdi^  îègdiiîenr  à  f(sttfeHMêil',  aÛrs  qti'if 
s'occupait  4iL€aiia}fflisfett  4»  t>lsp^à^A^  -^ 

TmpéraUff4  du  fay  .-^  L*  fenêt  d#'  BffSf  èf  le^  (^^crÂ*' 
rivières  qnifireBiHial  naiskanoe  m«  «iiW^eeii  de  Pdffres  < 
ontnae  iofluenef  awea  «staquéti  stiMa  'tempi$ra(t!t^  dit 
pays;  ee  ^tfodral»  dte  is^est  |»iqt  tuès^libtde,  ét'est  Mbdi^ 
fiée  par  les  nombreases  haies  qui  divisent  et  sëparwri  le* 
lierbages.  Depuis  que  Ton  a  défriché  les  landes  des  com^^ 
nranes  voisines  de  Fotgn^,  àMr'kflMillards  qui  rendaient 
l'air  malsain  ont  disparu  )  ainsi  que  les  fièvres  intermit- 
tentes doiii  ils  4firittl.ilne€ai«ni)diracle*  Lethefittomèti^ , 
terme  nsoyen  ^  dans^  l'été  y  indique  29  mf  M  degtés  ccït- 
tigrades*  A  rétaMiasÉamiot  ^  il^esl'IbnjMrsde^ù^eetf 
degrés  plus  bas  qoe.dana -le  hopifii  '    ' 

25 


386  oiAVGES  GiNilàLBS  A  KnM:HATEL. 

Eniémia. '^U.n'j  a  plaide tnalâdfés endémiques, dé- 
pote ledefl^éctieoiMi  dfli'Uaéntf  et  de§  mams  quf  exis- 
taieat  ^Ueiiw  am.'^lmtooB.d^PiM^ 
avant  q^'on  m.  •'<M6lipât)de<  o»  tm^radt  iïtipèrtantv'déâ 
fièvres  mleipiUleiiilM  »  i>piniMaeB  ^  qnt  Msbtalétat  à  tous 
les  moypaf  ea^i)<i74il.eaatre  e^.  Qiiéiqiies  pei^sonnes  les 
ecMsaeryaiîant.  pendant,  das-  arindef  antiln«B  ;  d^an  tre^  étaient 
atteintea  4*tÔr4f)W^  aante^v^Mt^Iteê  moundenl.  Ce 
fl/éau.^dëmiqiiet.ajaateeas^aveo'aa  eaosé,  fut  t^mplàcé, 
en  1813,  par,im.0iiM7iMiàlér>Vi^' qui,  traité  par Ttisage 
de  Yemuj^aiif^àiBA^^  ainai  'ifa^oèla  etfi  liëii  en 

1768,  a'apli|a^^^p|M?P«  LMwMfbies,  qa^oa  a  df tes  éndé- 
mifues  4aili  le  payaid^Baty^n^ipiift  pas  plus  Tréqoènte^ 
qu'aiUears.  Elles  ne  se  lenoontreol  qwe  diez  '  qtièlqùek 
sqjeU^  ci  jnft  i/^g^/^àM  qued^  elreÉnstdneés  ittdiiridiiéllfes. 

« 

Ym^0  ar^ll9i,.r*rLesi.veatsdea'phiè  fréquents*  qui  rè- 
goiHit^  Ibinissntes^Einubysoi^  novd^HKlét  et  de 

FoiMt^  V4ntfapt0  :flt»lB^nctbn^^  eesi^^nts  sontiiéces- 
sairement  modM^ps  paaln  Ibeèt  de  Bragr,  et  les  nobbreuses' 
liaiea:exisla9t  dawla  vallëe  de  Brayv  Les  orages  n'y  sont 
pas  pUif  ii)0qiieals  i|«'aillenn..  Là  ^foudt^eaa^  rarement 
des  drwnnwys  de ,  îguelqtie  i  mpm  tanee*  Bë|Hiis  182?,  oh 
n'a.pl».v^4e.cléles««^ptiUed'<scmkionn^  un  notable 
piéj 


')  î 


naiiMiJMh  sàÊÊW* 

FcM^oûm .  mîMntfba  dis  Arpar.  -«-  Lea  tiiris  eeîihM  d*«nttt 
minérales,  de  KsrfBs  »  ajppciéefr  là  Reidette,  la  Royale  , 
la  Cfl^nale  ,  sootiSÎtnées'rau  «oadumlt'dti  bourg  y 'datas 
nn  vallon  dominé  par  quelqaes-éminénoes;  * 


BNQUÂTB  MORALE.  387 

Efles  coulent  dans  un  enfoncement  quadrilatère,  prati- 
qué en  maçonnerie  dans  le  sol  ,  de  S  môtrei  à  pen  pré» 
de  profondenr  ,  et  où  Ton  a  creosé  poar  diacnne  nn  petit 
bassin  séparé. 

La  Reinette  et  la  Cardinale  content  hmzontalement  : 
la  Reinette ,  de'  rest'ft  Tônest  ;  et  là  Cardinale ,  dn  nofd  au 
sad.  La  Royale  sourd  perpendiculairement  an  milieu 
dès  denx  antres  »  et  eottle  ensuite  de  Test  k  Fouest ,  coottie 
la  Reinette. 

La  Reinètté  est  la  source  qui  fournit  le  plus  d'eau;  et 
est  la  moins  ferrugineuse. 

La  Royale  coule  moins  vite  que  la  Reinette  ;  c'est  elle 
que  Ton  boit  le  plus  communément  la  première. 

La  Cardinale  coule  plus  kntemenC  que  les  deux  autres  ; 
et  M  plus  chargée  de  fer  que  les  précédentes  1  Chsf^e 
source  déverse,  pa^un  petit' canal  pratiqué  dans  Tépaissenr 
iitKrieure,  là  quantité  d'eau  qui  dépasse  son  niveau,  dans 
un  réservoir  disposé  de  telle  sorte ,  qu'A  reçoit  isolément 
chaque  espèce  d*eau. 

Prapriétùphysiqueê»  -^'Lés  eaux  des  trois  sources  sont 
païfillendënt  limpides  ;  seulement  lés  bassins  sotif  pins  6u 
moins  chargés  d'une  poudre  jaunâtre  qui  s'attache  à^leurd 
parois.  Les  vases  dont  on  se  sert  habituellement  pour 
puiser  Teau  aux  bassins  ,  se  recouvrent ,  à  la  longue,  d'un 
enduit  jànae^^rougeâtre,  qui  atteste  la  dissolution  dafet 
daBsTean.  Les  buveurs  ,  pour  se  convaincre  ,  d'iine  ma^' 
nière  évidente  ,  de  la  pi^ë^nce  ée  ce  métal ,'  font  macérer,' 
pendant  quelques  minutes  ,  une  feuille  ou  deux  de  chêne 
que  Ton  a  broyée  dans  un  verre  d'eau  minérale ,  qiii  ,  de 
claire  et  limpide  qu'elle  était ,  devient  noire  comme  de 
rcBcre. 


3tt  SÉANCBS  GÉmllÀUS  A  BtttJFCBATEL. 

An  rafpoH  d»  historié»  «il  ont  toit  dcpuîft  Linaud , 
te  pranier  qui  ea  ait  fiiit  mention  ,  la  Reinette  offre  un 
pliéMomèiie  «ingid  w  :  •  Tous  les  jour*  régulièrement  (p^est 
Linaud  qui  parle) ,  vers  les  6  à  7  heures  du  ^oir  ♦  elle  sa 
hrcwiUe  ,  de  i^amtee  que  >'eaNL  s^rt  toute.  cougeAtre^  et 
«Aarfé^t  de  flacons  vm  plus  ou  moins  sro« ,  qui  se  eban-' 
^hM; «n  «ne  imiu  rousse ,  qjuff,nd  oni vient  h  le&remoer  dana 
WiMiA.  >  Marleau  ^ute  que  ce  phénomène  se  répi^le  1^ 
jour ,  trois  à  quatre  heures  avant  l'orage  et  la  pluieu Monnet,, 
d'^pcèr  M.  Lopefq  de  la  Clôture ,  affiitm^  }e  m6(pe  fait. 
Qfi  a  môme  dit  que  ces  flocons  éUient  plus  abondants  et 
s»mQntraieiil  phia  fréqueouoMVit  le  jour  o^  le  temps  était 
orageux, et  lorsqueVatmosphèce  était  pl^s.  ou  moin&agitée.. 
Nous  d0¥fltn»  ajouter  que  noas  n'avons  pas  remarqué  cette 
xémaim^  4|ns  l-appanijoa  et  ^0xist^m:e  de  ces  flocons. 

La  sav^r  n'est  pas  lambn^  dans  l'eau  des  trois  source^^ 
elle  est  fcalche  dan»  toules  ,  peu  ferrugineuse  dans  la  Rei- 
n^Ue  ,  ferrugineuse  dans,la  Rojrale,  et,  décidément,  atra* 
mentaire  dans  la  Cardinale. 

La  pesaAl^ui:  spécîCqu^i  de  l'eau  des  trois  sources  est  « 
h  p^u  dei  ç)M>8e,pxëi  r^  môme  ;  la  Cardinale  ,  touiefins  , 
pèse  1,5. 

£lles  sont  inodores. 

La  températiure  est  aussi  k  peu  prts  la  mémo  dsms  len 
trois  sources,  et  dans  le  réservoir  qui  les  reçoit  en  sortant 
de  leur  canal.  Le  thermomètre ,  plongé  dans  Je  hasain ,  a 
donné  ,  après  un  quart  d'immersion  : 

Pour  la  ReineUe ,        T*"  centigrade»  ; 

Pour  la  Royale  ,  7°        id.  ; 

Pour  la  Cardinale ,      6^"        id.  ; 

Réservoir  commun,     6^  1/4  id.  , 


inQuiri  MORALE.  3Sé 

b  tenpétalaffe  •xtériaor»  étaiU  de  I5<»  oentigrâdst  ; 
la  iireflriûii  atOKMipliériqiie  y  de    76*    cenU 

La  variation  de  température  des  soarced ,  de  9  heureadn 
matin  à  10  heures  du  soir  ,  est  à  peine  de  1/4  de  degni  , 
lorsque  la  température  atmosphérique  a  varié  de  7  à  8 
degrés  dans  la  journée. 

Nous  devons  Csiire  observer  que  la  Cardinale  présente  j 
à  sa  surface  ,  nne  pellicule  irisée  fort  recherchée ,  en  gé» 
néral ,  des  buveurs ,  et  qu'ils  appdknt  la  erême  de  la 
iource. 

L'Àndelle  ,  qui  est  la  rivière  la  plus  voisine  dea  fon^ 
tailles  minérales  de  forges  ,  est  de  5  centimètres  plus 
élevée  que  ceDes-ci  ;  elle  ne  présente  aui  réàetlb  «uotme 
trace  de  fer.  Il  en  est  de  même  de  deux  sources  é^9Xk  vive» 
dont  Tune  est  renfermée  dans  l'enceinte  de  f  étaMissement^ 
et  l'autre  n*en  est  séparée  que  par  la  grande  route  royale 
de  Paris  à  Dieppe.  Lei  réactib  chimiques  n*ont  pu  y  dé* 
celer  l'existence  du  moindre  atome  ferrugineux. 

La  quantité  d'eau  fournie  par  chaque  source  a  été  dé* 
terminée  par  nous  avec  soin  ,  et  a  donné  les  résultats  sui- 
vants: 

Beinette  ,  900  litres  par  heure  -^  21600  par  jour  ; 
Royale  ,    450    id.        id.        ^  10800      id.  ; 
Cardinide,  180    id.        id.        —   4320      id. 


C'est-à-dire  ,     36720  litres  , 
pour  les  trois  sources  réunies  ,  pendant  24  heures. 

Avant  de  terminer  ce  qui  a  rapport  amx  propriétés  phy- 
siques des  eaux  minérales  de  Forges^  nous  JG^rons  observer 


890  SBAMCES  GBHBIALES  A  If BVFClUTBt . 

que ,  ^ans  le  dëpartenent  ^elle»  «Ml  les  «euk»  eaw  mi- 
nérales qui  D9  «oient  pas  voisÎBea  et  ne  sortit  pas  «pour 
ainsi  dire  /de  la  ceinture  crayeuse  qui  borde  nos  grandes 
Ya4ées  ,  ainsi  que  cela  se  voit  à  Rouen  et  |i  Quiévrecourt , 
près  Nauichâtel,  Cette  différence  de  position  géologique 
explique  la  présence  d'ingrédients  minéralisateurs  dans 
les  eaux  de  Forges ,  qui  ne  se  retrouvent  point  ailleurs. 

Mous  devons  aussi  faire  mention  d*un  phénomène  re^ 
marquable  ,  qui  a  paru  tel  à  II*  £(enry  ^  lorsquHl  est  venu 
faire  une  nouvelle  analyse  des  eaux  minérales  ,  eni  vertu 
d'une  mission  spéciale  que  lui  a  doinnée  le  Gouvernement. 

Lorsqu'on  vient  à  découvrir  le  bassin  qui  reçoit  séparé^ 
ment  ^afff«M»  des  trqis  sources  Reinette  ,  Royale  et  Gar*> 
dinale,  on  est  frappé  de  l'aspect  [ce  sont  les  termes  di| 
Bapport)  qtfm  présentent  les  dépôts  qui  s*y  trouvent.  Ce 
n'est  pku  un  itmas  rouge  ,  ochracé  ,  que  l'on  aperçoit , 
mais  une  réunion  de  flocons  lanugineux  en. apparence  , 
rouges  ou  rosés  ,  tr^-légers  ;  quelques-uns  même  sont 
tont-ià-fait  blancs  et  comme  soyeux. 

jL.orsqu*on  a  recueilli  ces  flocons  ,  qui  se  divisent  avec 
une  grande  fiicilité  et  semblent  fuir  sous  la  maiù  qui  veut 
les  saisir  ,  on  y  dislingue  ,  à  l'aide  du  microscope  ,  une 
réuidon  de  confërves  parfkifement  organisées  ,  au  milieu 
d'une  masse  grisâtre,  amorphe,  et  de  parties  ferrugimeuses 
également  sans  fbrmes  régulières.  Lavées  et  pt^Vées  de  la 
substance  ferrugineuse  ,  ces  conferves  ont  l'apparence  de 
filaments  brillants  et  de  couleur  argentine  ,  qui  s'entre* 
croisent  dans  tous  tes  sens. 

L'eau  dans  laquelle  ces  conferves  se  sont  développées 
(  il  y  en  a  dans  chaque  division  du  bassin  )  ^  est  toujours 
ferrugineuse  au  goût  et  aux  réaetils. 


UfQUlïn  MOMU.  S«l 

Enfia,dpUM  pu  rés^iroirqm.iàUrorifi^e.diieÉoalsoa^ 
terrain  condinsiuBt  Jes  trois  eaux  réwrfes^  et  da»  eennAoïe 
eaoal ,  on  trovme  (piqQurs  des  confenres  an  milieu  du  dé- 
p6tochracé. 

Analyse  chhmque.-^hn  première  analyse  chimique  digne 
de  ce  nom  ,  et  qui  ait  donné  des  résultats  conformes  à  la 
science ,  date  de  1813.  Elle  fut  ikite ,  à  Forges  môme ,  par 
If.  R<Aert ,  pfcarmacien  en  chef  de  l'Hôtel-DIeu  de  Rouen , 
qui  y  apporta  beaucoup  de  soins  et  fit  de  son  travail  un 
résumé  aussi  consciencieux  qu'instructif ,  hiséré  S^ns  tes 
Annales  de  physique  et  de  chimie.  Ce  trarrailfut  considéré, 
à  cette  époque  ]  comme  une  œayre  rema^uable  en  son 
genre. 

Après  une  série  <f  opérations  qu'il  décrit  avec  une  grande 
lucidité ,  M.  Robert  a  trouvé  qu'une  pinte  d'eau  de  la 

source  Reinette  contenait  : 

«    » 

Acide  carbonique 1/4  son  volume. 

Carbonate  de  chaux.   •     .    .    •    ...  1/4  de  grain. 

Carbonate  de  fer 1/8 

Chlorure  de  sodium .3/4 

SulGaite  de  chaux.  .......  1/3 

Chlorure  de  magnésium.  ,     .    •     .    .  1/5 

Chlorure  de  silîcinip.    ...••>  1/1^, 


.1 


Royale, 


Aci^e  carbonique.     •    •    .    une  fois  et  1/4  ton  volume. 

Carbonate  de  chaux 3/4  de  grain. 

Carbonate  de  fer.    .......    1/2 

Chlorure  de  sodium.    .«••••    5/8 


i9i  8BANCBS  OÉNBftALBê  A  VBeFCllATBL . 

Sulfiite  de  ehattx *  i/igfftin. 

CUorure  de  magoéiiimi •  1/8 

BiUoe. l/fâ 

Sulfate  de  mafnétie 2/8 

•  • 

Càrdimh» 


Acide  carbonique.  •  , 
Carbooale  de  cbaiix.  • 
Carbonate  de  fer.  •  . 
Cblpi^ure  de  soude.  » 
Sulfiita  de  chaux.  •  . 
Chlorure  de  magnésiam. 

Silice. 

Sulfate  de  magnésie,    . 


«    • 


^ 

t 


9  foja  aoa  volome. 
3/4  de  gnon. 

K/6 
,  6/10 

.    1/i  . 
1/5 
1/6 
3/10 


L'analyse  de  M.  Robert  ne  pouvait  pas  ôtre  plus  exacte 
pour  l'époque  où  cMe  eut  Heu ,  bien  qu*il  fût  évident  que 
la  connaissance  de  la  composition  des  flocons  ferrugineux 
était  incomplète.  L'année  dernière ,  M.  le  professeur  Che- 
vallier ,  visitant  les  eaux  de  Forgés  ,  crut  reconnaître  la 
présence  de  Tacidè  crénique,  combiné  avec  le  fer,  dans 
les  flocons  ferrugineux.  Comprenant  l'importance  de  s'as- 
surer de  la  réalité'de  la  pensée  de  M.  Chevallier  ,  le  mé- 
decin-inspecteur s'adressa ,  par  l'intermédiaire  de  H.  Des- 
joberl  ,  député  de  l'arrondissement  de  Neufchâtel  «  à 
M.  le  ministre  de  l'agriculture  et  du  commerce ,  pour 
qu'il  voulût  bien  ordonner  qu'uhe  houvelle  analyse,  en 
rapport  avec  les  p'rogVès'de*  la'  science,  fût  faite  par  un 
chimiste  revêtu  ,  dans  cette  circonstance ,  d'un  caractère 
authentique.  L'académie*  rdyalb  de  médecine  ,   d'après 


ftKQOÂtB  MiniALE.  39S 

riovitatlon  qu'eflè  reçut  de  M.  le  ministre  de  s*occuper  da 
la  demande  da  médecin-inspecteur ,  désigna,  pour  opérer 
cette  noovdte  anaijFi»,  M.  le  profeascnr  Henry ,  chef  de 
068  travaux  chimiques  ,  qui  se  rendit  à  Forges ,  où  il  fit ,  i 
l'établissement,  Fopération  qui  lui  était  confiée.  M.  Henrj 
eicprime ,  dans  le  rapport  auquel  son  travail  donna  lieu  | 
l'étoiMiemeot  qu'H  éprouva  en  voyant  cette  espèce  da 
flocons  ferrugineux  qu'il  n'avait  pas  rencontrés  ailleurs. 
Déjà  H.  Chevallier ,  à  qni  le  médecin-inspecteur  en  avait 
envoyé  une  certaine  quantité,  ainsi  que  del'ean  minérale, 
avait  reconnu  la  présence ,  dans  ces  flocoqs,  dé  Tacide  cré« 
nique  et  de  l'acide  apocréniqne ,  dont  la  combinaison  avec 
Toxide  de  fer  ferme  le  crénate  et  Tapocrénate  de  fer.  Ces 
mêmes  acides  organiques  se  rencontrent  dans  Teau  ,  alors 
qu'elle  arrive  4latts  ses  bassins  à  l'état  de  dissolndon  com« 
|>lèle.  On  sait  que  c'est  le  savant  Berzéiius  qui,  le  premier» 
a  signalé,  dans  les  eaux  minérales  de  Porta  (Sarde),  Texis» 
tenoe  de  ces  acides  que  U.  le  professeur  Gârardin  a  rer.- 
contrés  dans  celles  da  St*Allyre  (Puy-de-Dôme) . 

M.  Henry  admet  comme  résultat  de  son  examen  chi* 
miqoe  ,  pour  Teau  intacte  des  trois  sources  d'eaox  miné* 
raies  de  Forges  ,  la  composition  suivante  :   .  .  . 


3M 


SULNCBS  fiBNVKAUtS  A  HmCIUTBt. 


. 

WM  ifiOO  <nUipiE6  l>*EAO  UfUCTK  9 

^SJSA  aOK  FOUIT  d' 

.  Bovee    ' 

S«ètla«ees 

'    Source 

.    >8çin» 

■imévalUantes«  . 

Cardinale. 

*                                        1 

^^        [E.,^! 

Ai^tt  aTec    oxi- 

-.     -      T ■ 

■ 

gtoa^mcesu  .  . 

Fwi.  ' 

>e»* 

'     PM. 

Acide  carbouqae 

1  •        1 

• 

• 

:  ttnre. 

am.  «5. 1/5  TOT. 

0  ttt.  150.  i/*  ^oî. 

0  in.  i/e  voT. 

BicarB<ynàles    de 

Graine*. 

1 

Granules. 

chM9i  >  (te.  nâ« 

»               1- 

. 

•  ;• 

CMonire  de  se- 

.0    0761 

■ 

0    0934 

* 

0  lOOSV 

'  dUi^k. 

0  oiao 

a  0170 

.  ooua 

C^Uorare  de  ma- 

û 

[   gnésiftiifra  »  »  • 

0  ooso 

•  0  <mo 

0  030O 

SulEale  de  chaux. 

0    OéUO 

0    03i0 

0^0100 

Stoffate  dé  souder 

;  et  d^  iBKgnésie. 

^    OOiO 

^    0    QAOa 

00060 

KiUate     içagué- 

>  Bien.    ..... 

»      .  •  , 

Indiœs.    ' 

•  ' 

Créiiate  idcalm.  . 

•       0    0090 

0    09^^ 

Traces.    . 

Siircë  et  alumine. 

0    0330  . 

0    034O 

0  0380 

M;    aanioBkcal 

« 

*         ... 

» 

(  carbonate     de 

soude).    .... 

Sensible  Si  peine. 

Traces. 

Traces. 

Sel  de  pelasse.  . 

Id. 

w.    .. 

Jd. 

Crénate  die  pt^to- 

wdedefev'ii).  . 

0  oieo 

0  •  Oa70td^ 

OOttOO»; 

Cit^nate  de  man- 

f^intse.  .... 
Sète. 

« 

EaHpure..  .  . 

Traces. 

'  Trace». 

'  TYaces. 

0    S701 

0    2554 

0  3605(4] 

999    9i99 

999    7499 

999  6345 

iOOO      » 

1000      » 

1000     » 

(f)  RiBpréwBte  fer  métiltiqiM 0    oJSft 

(S)  R«pré«ente  fer  mèuUiquc 0    0(0t 

(t)  Hepréstnle  fer  méUlUqnc 0    OtOJ 

(V}  L'iufmenulioD  des  acte  vient  de  l'addilion  de  l'acide  carbonique  qui  consUtue  les  bicatbo- 
aaicftw 


Movg  àW&fi  fait  '  «Metrver  préoëd^mciit  4{u&  Vem  des 
trois  fiovrces  eà  s'é^alant  \  par  des  rigoles  yartieiilières , 
dans  un  bassin  divisé  en  trois  oomparChnents  dtetinets,  y 
laîflBe  unprodoit  abondant  rougeâtre  ,  DoeonneuTi,  oà  Vm 
tfslhigne,  à  TaSde  4^  k  loupe,  un  'réseau  capillaîre  fiUnnen^ 
teax  ,  et  d'une  (coidenr  d'un  lilanc  argentin^  Nous  âireiiè 
ajouté  que ,  dans  ion  parêours.  l'eau  forme  encore  ^un  oo» 
"véao  dépôt  '  trèso'abbndant  «  qui  tapisse  un  •.  canal  soutërraJn 
«t  une  longue  rigole  cpH  la  e<>ndnil  dans  la  rivière  d^An* 
dene ,  où  oRe  se  perd. 

L'examen  de  ce  dé]^  do'v^nalt  tif As-ioipottatit  ;  pwee 
qu'il  d<^  i^présenter  \é  prtnff^  tpécUU  ferraginewib  deî 
eufct  de  Forges  dans  un  état  de  concentration  ootaidèlè^, 
et  qu*il  devient  alors  plus  facile ,  par  l'analyse  ^dTen  bien 
connaître  la  nature;  Aprèii  uiie  sérié  d'opérations  i|«e'riia- 
bilo  chimiste  a  faites  devant  noiis ,  Il  a  obtenu,  pour  100 
do  dépôt  anèttéà  Fétat  seo,  saVoir  :     • 

liatiôre  organique  (acMteserénique  etapocrénique)  f  l»^?! 

Sesqni-oxide  de  féi<  ,  avec  traces  de  tnàn|^nèsè  Sl^lt 

Micft ,  carbonate  de  dttiux  et  conferves/  '•    .    4,^ 

tOO-<î- 

C'est  ce  composé  qui  lait  la  base  des  eaux  niinéinlesTdo 
Forges.  Il  existe  pt^initiifentent  dans'  Feau,  à  son  point 
d'teeffgenoe  4  à  Fétaide^proto-eréMita  sotuble^cu  disBoos 
èla  faTeor  d'un>excès  d'acide  carbonique  r  aussi  l'eau  fest« 
eBe  pariaitenMHit  liaspido ,  daire  et  transparente.  Toatts^ 
fois ,  après  va  eertaSn  temps  qu'elle  est  exposée  il  l'air  «t 
à  la  lumièro^  ce  composéferrugineux  déviait  insoluble '<M 
passant  à  T'état  de  eréiale  ferrijue ,  et  se  dépose  en  flocons 
rougoMres  ÎBsohiblé& 


396  SÉANCES  GBJliAAi.BS  A  HBUFCHATEL. 

Noms  tvoqs  en ,  depuis  quelque  tauip»  •  l'UtlttiMiMi  d'a- 
lUiser  ce  4éf6i  ferrugiieuxi  sous  forme  de  pastilles,  qui 
u'eureiept  i  en  Frmee ,  d'à  peu  prés  auelogues  queeelles 
que  l'oa  pourrait  faire  A  8i*AUjre  { Poy-deOOiue)  •  dont 
les  eaux  minérales  ool  4t^  analynto^  pnr  M.  loptofeseewr 
GIrardin  ,  qui  y  a  trouva  les  addes  i^éoique  el  apocrtf* 
nique  combinés  ayec  le  fer.  On  ^^  que  c!es4  BerséUus 
qui  y  le  premier,  a.  signalé  t  en  1834  »  l'existenee,  dana  les 
eaux  minéfaice  de  Pof  la  (Suède)  »  de  ces  acides  de  naiure 
organique.  M.  le  professeur  Henry  »  dans  sen  rapport  » 
iail  observer  qu'il  approuve  ce  dessein  d'utiliser  le  produit 
Pûturel  9péei€i  des  eaux  de  JForges ,  parce  que  sa  eompo* 
sition  dûmique  étant  eonnue  i.il  devient  facUe  d'en  pré- 
ciser l'emploi* 

On  peut  juger  maintenant  du  résultat  donné  par  les 
deux  analyses ,  deol  1«  dcf  nièce  a  démontré  la  préseare , 
dans  les  eaux  minérales  de  Forges  »  d'une  substance  orgar 
nique  long«temps  inconnue  »  et  que  lea  progrès  seub  de  la 
science  ont  permis  d'apprécier.-*-<Quelle  est  Tinfloence  de 
cette  substance,  sur  le  fer  ?  En  quoi  modifie4«lle  son  action 
sur  l'économie  animale  ?—  C'est  ce  que  nous  essaierons  de 
déterminer,  alors  que  nous  nous  occuperons  des  propriétés 
médicalea  des  eaux  de  Forges. 

Hiêtariq^fi,  —  L'bistoire  est  asaea  obscure  en  œ  qui  con- 
cerne l'origine  des  sources  minérales  des  eaux  de  Forges. 
La  présence  des  mines  de  fer  en  asaei  grand  nombre,  Fex* 
ploitalion  de  ces  mines  dans  ce  lieu  même  qui  a  reçu 
son  nom  des  usines  qui  y  étaient  étabUes ,  doivent  influer 
sur  la  nature  des  eaux  du  pays  ;  et  si ,  comn»  l'ont  pré* 
tendu  la  plupart  des  premiers  écrivains  ,  on  trouve  dans 
l'usage  des  eaux  de  Forges  un  remède  elBaace  am>liqoé 


vtiknMal  i  ki  g«ér&Mm  é*mk  grand  kioubre  ite  maladietf 
dwmiyag ,  cfert  que  cein  ^  ks  araieikt  d*abord  èm- 
pluyéot ,  «raieat  vetnarqué  cp»c«8  eanx  leur  éfiiieai.  d'un 
grud  stoofora  dhsf  qtiriye^viies  de  Icufs  infirmiléi. 

Ce  fat  ca  IK7S  qu'on  tienr  Baquet ,  oôiMilter  a«  par* 
lement  de  Normandie  ,  fit  vider  le  bassin  de  TaBcieMe» 
ÉMulme  die  FWgM  i  qui  avail  élé  cemUë  durant  les 
^pm/Btréê.  Les  «uvrien  d*alora  ^  tremfiés  par  4e  fiwisseg 
appatenees  »  rapportèrent ,  dH*0B,  dea  paillette»  d'argent, 
doal  il  n'til  plus  question  dîne  la  suicie.  ]>&  oe  Inoaiiaft 
diientles  preaniers  travauji  peur  isoler  lee  sounse»^  en 
Tfrmin  l'usage  plua  pttitieabte  et  plua  ieoile. 

Le  premier  otivrage  dans  lequct  on.  metitioiliia  ftortteiF 
lièfVHneni  le&eauY  dé  Fosgeseat  de  1603  :  c'e^t  celui  pu* 
bKéé  Booen  «  par  J«  DuvaKBaaacet  ouvrage  »  qui  a  paur 
titre:  BfftarHMntfHUiifye  dn  fénlaùm  ^M^êfwkê  d$  B0i$m 
ei  dn  enoirom ,  le  docteur  Duval  fiak  rbiaMre  de  cdtes  de 
la  province.  A  l'«aeaaîoai  des  eanx  4a'Foife%  \l  a'eapriiue 
ainaîi  «  L'ean  date Ibnlaine  dite  de  Jouveace  ^  pom^  M 
»  noftiea  efclb ,  est  fort  daiaec  ei  froide^  tr^shplaisf^ate  A 
»  boue  ;  nuiiaapiès  qu'on: fa  bue,  an  font  quelque  légère 
»  sLjptické  àla  laûgiae ,  aveo  une  odeur  telle  qu!on1e  re« 
9  HMfqae  en  Veau  dedan»  laquelle  on  aurait  éteint  ne  finr 
>  chani.  »  Btpaatageant  l'ernaur  à  laquelle  avaient  doeaé 
Heu  les  travaux  ordonnés  par  Buquet  »  ilajoute':  «  'De  cela 
»  il  eat  nnniliBste  qu'elle  (îre  ses  vertus  et  propriétés  du 
9  fer  confas  en  loufe  sa  aabstance ,  nien  toutefiiia  d'iedui 
9  pur  9  HaisipafliGipaBt  de  Targent*  • 

En  1607 ,  Pierre  de  Gfousset,  apothicaire  du  prince  de 
Gaadé ,  qui ,  pendant  20  ans  ^  avait  observé  les  effets.pro* 
dnils  par  les  eaux  de  Forgea,  pvAlia  un  ouvrage  sdua  le 


398:       SÉANCES  GBNiBALfiS  A.  SIDFGHATBL. 

tilrede:  Reeuml  cb  la  vnim  d$  b  fimiaimméiiâimiUip  Si" 
Bkfy  iit4deJ(meenœ.  Oki  ae  doitpaBii'atleàdie  ài^aveir 
ranatyso  «des  eaiix  de  Forges  ;  et^  en  eSat,  8*en  lappwtaiii 
â  quelques  indices  trompeOTs  et  peu  conthante  j  IVinlnir 
aAnne  qu'élles-oontiennent  du  titriol,  da  niftre>dek  terre 
eldasM(i*e» 

Ce  fat  en  i49S  que  I»uis  XlII ,  TinAuile  d*Atitriclie  et 
le  esrrdinsD  deRidtelieu  vinrent  à  Forges  et  y  prirent  les 
eanx.  Jusque-là  les  troi»  sources  aTsient  été  confonduee  en 
n»» senle V ^és  Airent  eiifln  séparées»  exaunnées  avec 
soin  ;  et  comme  ùù  avait  remarqué  qu'elles  a^ient  dMK- 
rents  degrés  d'énergie  ^  on  donna  le  nom  de-Jl^îneM  à 
celle  d^nlTla  reine  (êksit  nsage  ,  celui  de  Hofalv  A  celle 
que  bdvaille  roi  et  qai  pantissiîfe  douée  d^une^ufei  grande 
énergie 9  et  celui <de  CsrrfCmt/tf^ A «la'sdinisf  lapins  ferru- 
gfaeuBe et  lapiùs  dctivè,  dont  la  maladie  plus  igmve  du 
niimslre  nécessitait'  Tèmploi.      • 

La  présence  du  monarque -el  te  naissance  prodiaine  de 
Letiî»'XIV,  que>^  saiis  rencontrer'  beam6up.  de  cootia* 
Acteur» ,  dn  n'avait  paé  craint  â'aftlriUier  èfuSage  db  ces 
emix ^î  vantées «Mtre laMériKtl' ^ee iémmes ,"Oo mieux, 
sans'^douie',  contre  tes  acddents  qui  le' plussèvrenten 
Sdnt  In  cause  ,  iajoutèrent  à  la  granderépuGationd^cnux 
deFdrges^  eCdècemoinenteI]etfde«lumitlesujet4'd)* 
servaiibns  importanteir.      >     • 

£n  1670 ,  Disckm'  publia ,  dans  ses  OftMrsoliow  mtr-  la 
Muif  minétah^  de  ééoenes:  phibàtcet  ife.«te.iFra»0»  ,  me 
analyse  succincte  des  eaux  de  Forges*. Lès di^mentsiclii- 
nriqnes  qn*on  y  'trouve  ^  ressentent  de  rînsuffisancB  M  la 
science  k  cette  époque  ;  les  observatieoB'  mëdittiles  y  «at 
plus  de  solidité  et-  sont  assoz  bien  recueillies. 


BlfQUiTB  ttORALB*      .  399 

Ea  1697 ,  Barlhâenay  Linaud  a.  publié  un  TraiM  spé- 
9l  de»  eaax  tniiM^ales  d6.ForgeÉ ,:  enfmie  le  tomfiê' 
nent  d'va*  petit  ouvn«6  ^'tt  axait  mis  a«  joû^  l'aenée 
pr^cédentev  M  qui  se  Croiiv0  refendu  dam ^  ceM-eu  L'aa* 
teor piié0en(e  <meattx«0HiiDednriéeftdwprii!mpM4Hé!. 
menlaire^  dont  est  «ompos^Je  teatyéeÈtkà^r^&uuc^bi 
aolation  de  parties  Titrioliques ,  sulfureuns<ftl  tereestras, 
vA  fmi  tout^,  la  substanœ  du  fer.et  qaise  trouténtea  {41» 
grande  qualité  dans  JaCsardidate ,  ea  ladindre  ^atfli 
dans  ia  Bojrale  »  el  oui^adoB  eiicoBe  dans*  la  Reiéettè.  CM 
p:«st  ^e  par  hut  %4A{  et  leur  odeuF  qaTil  adiqet  eés  pri». 
cîpes  dans  les  eaux  de  J'ac»es ,  et  on  o^  trouve  dans  la 
reste  dj^  r&U¥raf a  aiiemea«);M>€Uittî«uç.      ; 

«attldiici,a(dlM(ié  patf.Heivdl^,'«ttëdfMJtt>da  itd.ea» 
treprit  ,en  1735  »  «l^aiialysëidès^aadbL  de  Foi^esi  San  Ira^ 
vatt  ^  qiHiiqaepIfliS qQiQplelf.qaè  twl  oeiquenous  avMtf 
T«  josqu'akn  V  jaisseieëiieiriant  èko  àrdMrcr,  Il  «xe 
9Mam  Mea  la^^quanlHé  'da*sel ■nrinlqoi  se  «eiMïMtr^dattà 
49seawç  <liaiaUipaflé4>eu(duier<;et  de  la  quantité  qni^f 
^râte.  U>Be,fa«it pM.peEdte^avue que fipaUuo oe^fir pas 
aas-eei^émnefsiattXiaMniBs.- , 

Aanaat;^  en.  1 751  ^a  écrit  à  peu  pràadansjiéaéaie  aerfsr 
Nous  devons  à  M.  Marteau  ,  médecin  à  AumaW  y  oné 
allasse,  detf  QMix^  quïha  Ait  itaFaltré*eftl7a6.:  Cetôa- 
wafpa  y  !d*MDe  asses  ;  finnd^  *  îasporianoa  pouii  Fi^poque  a^ 
il  pamt,  Iié:^  ipéftték  cposMéraliolida  seaconeiijo^râ; 
£a  177B.>'Aairiiti>  dans  vne  ex|Kisittoa  rsuocioete  don 
fKfQCÎpe»êt  4e»^<^pt{éiés,daa  enniL  minéralea^  qu*on  dis-^ 
tribue  a»  bureau  géaésal  de^Paria  ^  préBenfe  les  eaux  mu 
nécaleseaminefeivii^ineases^Qt  oontenanfcflos  défer  dans 
la  Cardinale  que  (daq&  Ira  deux*  antres  souroea.         > — 


400  SÉAXCKS  GÉimULGg  il  mOFCRATEL. 

En  1776 ,  tt»  CiflieTiHe  y  médledfià  Forges ,  û  eônmitr*» 
nique  A  M.  Lefetq  de  la  Clôture  ,  q«i  lès  «  éomignéetf 
4an»  ses  Epidénia  dt  fa  jRfennfffKflt ,  des  ohêenwipo»  entf 
le»  eeux  des  Irais  soMrcei*  Cet  oèsermtioiM  ne  sont  fm 
leiyevrs  oonfermeeècdilee  de  M.  Mâfleeir;  meis  elles 
mml  en  rapperieveclont  ce  qui  a  ëtépirtilië  de  itius-eseel 
sur  cette  meAièteu 

Penni  ke  eurrages  ndatMi  etft  eem  nrinërâles  en 
lénéral  j  oli  distingue  eehii  de  Socbenoy  y  qui ,  sens  le 
tHre  nodeste  d'JSsHrî  fer  Terf  à^fmipaferlet  0imwminénriê$i 
Ureffert  anpnMienn  Beetieit  et  se  trouvent  rénnis  Mus  tes 
fenseignements  qu'en  peut  ddsirér. 

La  haute  réyiBtntien  dont  |o«issenC  leseanit  de  Foii^, 
ne  pouvait  menqtier  d'inspirer  *  M.  Dnebaney  le  ddsir  de 
les  faire  connattre  fit  de  les  kiiter,  A  la  sirite  d*uae  dlsser^ 
talion  sur  les  eaux  ferrtigineuses,en  gënëffad ,  dissertation 
daes  laquelle  ranteur  a  fasssnal|lé>les  éxpërienoes  les  pies 
jjnpertsnlpiy  il  eite  les  eau  de  Forges  ofpnmie  eneni|de 
d^eanx  nênèmies  fersugiDeiises.  Il  rappeHe  le  trvnrH^  de 
II.  Marteau,,  et  passe  en.revueles  pfq^dlés  de  ces  eauty 
dans  lesquelles  il  annonce  que  le fern'esisie  pas'iKMiB  ta 
forsse  vitrieUqne  ^  maïs  y  est  dînons  àTdide  d*nn  acide 
Saseux. 

L'ouvrage  de  M«  Doebanoy  f  en  1780  ^et  les  tratinin 
p«faliés<pnr  M.  Fonrerey  ^  eut  reçu  pins  tardmynowveaa 
dévdnppennnt  par  M.  Bsuillsn  Lagrsmge ,'  qtdf ,  dans  usf 
essai  sur  les  eaux  minérahs  naturelles  et'arlificMIes,  a 
joint  sen  prepses  expérisnoinè  èeH^s  des  éorivniie  qai 
l'ont  préeëdé.  Les  eaux  de>Fergns  censervent ,  nveirraisiMif 
un  mng  distingué  dans  Inseaui  fevrnginenses;  et«e  safani 
laborieux  ,  qui  a  déjà  fonroi  tant  de  prenee^  de  eapaeilé , 


BîiQuÊTÊ  aronALB.  ilOi 

s'atCache  à  la  fois  à  rappeler  ce  qu'on  a  appris  de  leur 
nature  eC  à  indiquer  le  procédé  le  plus  convenable  d'imi- 
talion. 

TROISlÊlfB  SBRIE. 

Les  avantages  qu'on  a  retirés  de  remploi  des  eaux  mi- 
nérales de  Forges,  dans  un  grand  nombre  de  circonstances. 
les  ont  toujours  fait  considérer  de  première  classe  parmi 
celles  de  leur  espèce.  Elles  étaient  autrefois  très-fréquen- 
fées  ,  et  les  souvenirs  auxquels  elles  se  rattachent  ont 
certes  beaucoup  d*intérét.  Indépendamment  de  Louis  XIII 
et  de  la  reine  Anne  d*AiHriche  ,  d'autres  branches  de  la 
famille  royale  ont  honoré  de  leur  présence  le  bourg  de 
Forges ,  dont  elles  ont  pris  ïes  eaux.  G  est  ainsi  qu'en 
17S5  ,  M"*»  la  duchesse  de  Bourbon  ;  en  1749  ,  M™*»  la 
dauphine,  et .  en  1772,  M-»*  la  duchesse  de  Chartres,  sont 
venues  à  Forges  et  y  ont  bu  les  eaux.  Nous  nous  bornerons 
à  Êdre  observer  que  le  fils  aîné  de  cette  dernière  princesse 
(Louis-Philippe)  naquit  l'année  suivante  (1773). 

Au  nombre  des  circonstances  qui  ont  contribué  à  l'a* 
bandon  de  ces  eaux  ,  jadis  le  rendez-vous  de  l'élite  de  la 
société  ,  qui  venait  y  chercher  la  santé  et  des  distractions, 
nous  trouvons  la  doctrine  physiologique  exagérée  ,  qui  , 
dans  sa  proscription  de  tout  médicament ,  si  peu  actif  qu'il 
soit ,  avait  enveloppé  la  plupart  des  eaux  minérales.  Celles 
de  Forges  eurent  leur  grande  part  de  cette  fâcheuse  in- 
fluence. Toutefois  ,  l'avantage  n'est  pas  tot^ours  resté  à  la 
doctrine  physiologique  ;  une  réaction  salutaire  s'est  opérée, 
cromme  cela  devait  avoir  lieu  ,  en  faveur  de  la  thérapeu- 
tique médicale  bien  comprise  ,  et  les  ferrugineux  ont  re- 
pris ,  dans  cette  branche  importante  de  la  médecine  ,  le 
rang  qu'ils  n'auraient  jamais  dû  y  perdre. 

26 


40â  SÉANCES  GSNÉftALES  A  ITEIJFCHATEL. 

La  cause  que  nous  venons  de  signaler  n*élait  pas ,  il  est 
vrai  de  le  dire ,  la  seule  qoi  ait  oecasionnë  Toubli  immérité 
dans  lequel  étaient  tombées  les  eaux  de  Forges.  La  per« 
sonne  qui  en  était  propriélaire  les  avait  laissées,  à  peu  de 
chose  près ,  telles  que  les  avait  concédées  à  la  famille 
Cisseville  la  maison  Montmorency  ,  sans  nullement 
s^nquiéter  des  exigences  de  la  société  actuelle.  D'autres 
considérations  s*ajoulant  à  celles  que  nous  venons  de  si- 
gnaler ,  il  en  était  résulté  que  le  public  les  négligeait , 
cherchant  ailleurs  ce  qu'il  aime  par-dessus  tout ,  le  plaisir 
et  les  amusements.  Depuis  qu^iyie  réunion  d*habitants  de 
Forges  et  d*autres  personnes  ont  fait  Tacquisilion  de  Fan- 
cien  établissement  dn  propriétaire ,  dans  les  mains  duquel 
il  ne  pouvait  prospérer  ,  une  construction  nouvelle  ,  en 
harmonie  avec  sa  dcslinalion  ,  a  remplacé  d*incommodes 
et  insalubres  bâtiments  ;  une  grande  prairie,dépendant  de 
la  propriété  acquise  ,  a  élé  desséchée  et  convertie  en  un 
jardin  ,  où  sont  dessinées  de  jolies  promenades  ,  en  même 
temps  que  Tautre  partie  du  parc  va  élre  agrandie  au  mojen 
de  concessions  que  consentent  à  faire  les  voisins ,  dans 
Tintérét  de  rétablissement. 

La  construction  nouvelle  ,  qui  a  trois  ans  à  peine  d'exis- 
tence ,  consiste  en  un  bâtiment  rectangulaire  ,  élégant  et 
élevé  sur  pilotis  ,  à  2  mètres  et  quelques  centimètres  du 
sol.  Il  se  compose  de  plusieurs  salles  de  réception ,  fraîche- 
ment décorées  ,  dont  une  à  usage  de  bibliothèque  ,  et  une 
autre  très-grande  peut  servir  de  salle  de  bal, et,  au  besoin, 
de  spectacle.  Sur  chacune  des  faces  latérales  se  trouve  une 
aile  renfermant  les  cabinets  de  bains  et  les  appareils  pour 
les  douches.  Un  côté  est  destiné  aux  hommes ,  et  Tautre 
aux  dames.   Les  appareils  pour  bains  et  pour  douches 


à 


fonolionnèDt  de  manière  à  ne  laisser  rien  à  désirer  ,  et  les 
cabinets  tont  munis  de  tous  les  objets  nck^essaircs  en  pa- 
reille circonstance. 

L'eau  des  trois  sources  ,  destinée  â  Tusage  des  bains  et 
des  douches  ,  est  recueillie  dans  un  réservoir  en  briques  ; 
spadenx  ,  profond  ,  couvert  et  placé  sons  le  ]>âtiment. 
On  la  fait  monter  ,  au  moyen  d'une  pompe  ,  dans  un  autre 
réservoir  en  zinc  ,  situé  en  dehors  et  au-dessus  d'une  des 
ailes  ,  d'où  elle  est  dirigée  dans  une  chaudière  qui  lui 
communique  le  degré  de  chaleur  nécessaire  ,  à  l'aide  du 
mode  habituel  de  cbaufiage.  Nous  avons  soin  que  ce  degré 
de  chaleur  soit  le  moins  étevé  possible,  pour  diminuer  l'al- 
tération qu'éprouve  toujours  l'eau  minérale  ,  alors  qu'on 
h  chauffe. 

Le  boarg  de  Forges-Iés-Eaux  est ,  avons-nôus  dit ,  situé 
dans  la  vallée  de  Bray  ,  sur  la  grande  route  royale  de 
Paris'  h  Dieppe.  Il  oflre  toutes  les  ressources  que  l'on  peut 
désirer  pour  le  logement  et  la  nourriture  des  personnes 
qui  prennent  les  eaux.  Le  pain  ,  la  viande  ,  la  volaille , 
les  légumes  ,  y  sont  excellents.  Les  étrangers  qui  viennent 
aux  eaax  de  Forges  logent  le  plus  souvent  chez  les  habi- 
tants ,  dont  les  maisons  sont  disposées  à  l'intérieur  d*une 
manière  convenable  pour  les  recevoir;  ils  y  sont  nourris,  à 
moins  qu'ils  ne  préfèrent  prendre  leurs  repas  à  l'hôtel. 
Tous  les  renseignements  dont ,  au  reste  ,  les  baigneurs 
peuvent  avoir  besoin  ,  leur  sont  donnés  par  le  concierge  de 
rétablissement. 

OUATRIÈMB  SÉRIE. 

Prùpriélh  médicedei.  —  L'action  de  ces  eaux  sur  l'éco- 
nomie animale  est  essentiellement  tonique.  Elles  ne  tirent 


4pi  SÉANCES  GBIfBBilLES  ▲  NEUFCHATEL. 

pas  uniqucmoot  leur  vertu  do  fer  qu'elles  renferment  ;  les 
substances  gazeuses  et  salines  leur  communiquent  des  pro* 
priëtësqui  leur  sont  communes  avec  d'autres  eaux. Une  foule 
d'observations  attestent  leur  efficacité  dans  les  maladies  qui 
procèdent  de  la  langueur  du  principe  vital ,  de  l'atonie  des 
tissus  vivants,  de  la  faiblesse  des  mouvements  organiques. 
Elles  conviennent  ^  en  général,  aux  individus  d'une  consti- 
lution  lymphatique,  d  un  tempérament  humide;  mais  c'est 
principalement  dans  les  digestions  lentes  ou  irréguliëres , 
dans  les  affections  de  Tappareil  gastrique  qui  tiennent  à  la 
faiblesse  do  cet  appareil ,  qu'elles  sont  employées  avec  suc- 
cès. Elles  sont  efficaces  dans  la  débilité^qui  est  la  suite  d'hé- 
morrhagies  abondantes;  dans  certains  écoulcments^comme 
ceux  provenant  de  la  leucorrhée  ,  les  pertes  abondantes 
de  semence  à  la  suite  de  la  masturbation.  Elles  sont  indi- 
quées dans  les  catbarres  chroniques  de  la  vessie ,  les  go- 
norrhées  anciennes,  les  diarrhées  chroniques  dont  les 
symptômes  inflammatoires  ont  disparu ,  les  engorgements 
abdominaux ,  l'empalement  du  foie.  En  1768 ,  toute  la 
population  de  Forges  ,  tourmentée  par  une  diarrhée  an* 
cienne  ,  se  guérit  en  buvant  uniquement  de  la  Reinette. 
Les  Recueils  des  observateurs  sont  remplis  d'exemples  de 
guérisoas  d'hydropisies  passives ,  de  coliques  néphréti- 
ques «  d'incontinences  d'urine ,  d*aménorrhées,  par  l'usage 
de  ces  eaux. 

J'ai  dit  que  ces  eaux  étaient  très-avantageuses  dans  le^ 
affections  de  la  matrice  ,  alors  qu'il  s'agissait  de  donner 
de  l'activité  à  une  mcnstnialion  irrégulière,  peu  abon- 
dante ,  ou  môrae  pour  la  faire  naître  quand  elle  n'existe 
pas;  j'ajouterai  qu'elles  sont  aussi  susceptibles  de  modérer 
une  menstruation  simulant,  en  quelque  sorte^  la  métror- 


BlfOCÉTE  KOftALfr.  kOÈ 

rjiagie ,  si  cette  dernière  dépend  de  rinettie  et  d'un  trpf^ 
grand  relâchement  de  la. matrice:  dans  eeco9,  les  eaut 
Baarlîales ,  en  fortifiant  ton»  les  timus  de  réoonomie  et 
cdui  de  la  matrice  en-  particulier,  ont  poifr  eCKdedi? 
.minuer  un  flux  do  sang  trop  abondant. 

Depuis  plus  de  25  ans  que  nous  est  confiée  Fadminislra- 
tion  médicale  des  eaux  minérales  de  Forges  ,  nous  avons 
pu  faire  les  mêmes  observations  ;  et,  parmi  celles-ci,  il  en 
est  une  très-remarquable,  concernant  un  jeune  homme 
d* Amiens ,  dont  la  guérison  a  été  pour  les  médecins  de 
celle  ville,  qui  lui  donnaient  des  soins  depuis  longtemps, 
un  sujet  d'étonnementt  Atteint  du  dernier  degré  de  ma- 
rasme  et  de  consomption  ,  provenant  d'une  affection  ra-. 
chitique  ,  M.  Dujardin  fils ,  après  un  séjour  de  deux 
mois  aux  eaux  de  Forges ,  qu*il  prit  en  boisson  et  en 
bains  ,  en  partit  complètement  rétabli.  M.  le  docteur 
Barbier  ,  d*Amiens,  nous  a  différentes  fois  dit  que  ce 
ne  fut  pas  sans  surprise  que  ses  confrères  et  lui  virent  la' 
cure  radicale  d'une  affection  contre  laquelle  tous  les  se- 
cours de  Fart  avaient  été  inutilement  employés.  Quelque 
temps  auparavant ,  un  membre  de  la  même  famille  s'é- 
tait guéri  ,  aux  eaux  de  Forges,  d'une  paralysie  des  mem- 
bres inférieurs  ,  qui  avait  pour  cause  une  lésion  de  la 
moelle  épinière.  \ 

Ces  eaux  ont  une  vertu  diurétique  pai:ticuliére  ,  en* 
vertu  des  sels  et  du  gaz  acide  carbonique  qu'elles  renfer- 
Bient.  Sous  ce  rapport,  elles  conviennent  aux  personnes 
atteintes  de  la  gravelle ,  en  les  débarrassant  de  lexirs  gra- 
viers, et  senivent  même  en  déterminant  la  sortie  de  petiter 
pierres^  eBes  font  ainsi  cesser  les  douleurs'  atroces  aux- 


406  SBAHCBS  GÊNJBIULES  A   XBUFCHATEL. 

quelles  sont  en  proie  les  calculeux  ,  et  contriboeot  à  reO'-^ 
dre  aiosi  leur  existence  plus  supportable. 

J*ai  très  souvent  remarqué  ,  aiasi  que  j*en  ai  fait  Tob* 
servation  à  H.  le  professeur  Henry,  lorsqu'il  vînt,  au 
mois  de  juin  dernier ,  faire  Tonalyse  des  eaux  de  Forges, 
Ique  l'eau  de  la  source  Cardinale  se  digérait  très-souvent 
mieux,  même  chez  les  personnes  d'une  faible  compleuony 
que  Feau  des  autres  sources.  J'avouerai  avoir  été  long- 
temps à  me  rendre  un  compte  satisfaisant  de  cette  circon- 
stance. J'ai  attribué  à  la  présence  de  l'acide  carbonique 
dans  la  Cardinale ,  cette  facilité  plus  grande  de  digestion 
que  les  buveurs  ,  prenant  cette  eau  ,  me  signalaient.  II 
n'en  est  évidemment  rien  ,  puisque  nous  savons ,  d'après 
la  dernière  analyse  ,  que  c'est  la  Royale  qui  contient  une 
plus  grande  quantité  de  ce  gaz.  Tout  porte  donc  à  croire 
qu'il  faut  en  rapporter  la  cause  à  une  dose  plus  forte  d'a- 
cide crénique  existant  dans  la  Cardinale.  On  sait  qu*il  est^ 
en  quelque  sorte  ,  acquis  à  la  science  j  ou  du  moins  c'est 
une  grande  présomption ,  que  cette  substance  organique 
modiûe  d'une  manière  avantageuse  les  propriétés  trop 
styptiques  ou  trop  astringentes  du  fer  ;  il  favorise  alors 
bien  mieux  son  absorption.  J'ajouterai  qu'on  ne  remarque 
pas  chez  les  personnes  qui  font  usage  des  eaux  de 
Forges  ,  les  accidents  qui  accompagnent  ordinairement 
l'emploi  des  ferrugineux  artificiels  ou  de  certaines  eaux 
ftrrugineuses  naturelles. 

Mode  d'adminiitralion  de$  ectux;  époqm  à  laquM»  ou  le$ 
preii(2.  —  C'est  vers  les  mois  de  juin,  juillet,  août  et 
septembre ,  qu'a  lieu  le  plus  ordinairement  le  rendez-vous 
des  baigneurs  à  Forges.  Quelques-uns  prolongent  leur 


inqvAtb  moralv.  407 

séjoar  jii84|tt'au  mois  d*octobre ,  lorsque  la  température  le 
permet. 

La  Reioette ,  rougie  arec  un  peu  de  vin  de  Bordeaux  » 
est  la  boisson  à  l'usage  des  baigneurs,à  leurs  repas.  Comme 
elle  est  légère ,  assez  agréaUe  au  goût ,  les  personnes  dé- 
licates ,  en  remployant  ainsi ,  disposent  leur  estomac  à 
l'usage  de  la  seconde. 

La  Royale,  plus  ferrugineuse ,  eiige  quelques  précau^ 
tions  :  le  premier  Jour,  on  en  prend  deux  verres ,  à  la  dis- 
tance l'un  de  l'autre  d'une  demi-heure.  On  augmente  ,  les 
jours  suivants,  d'un  verre  ,  jusqu^à  ce  qu'on  soit  parvenu  à 
en  boire  cinq  à  six  verres  par  jour.  La  distance  i  mettre 
entre  chaque  verre  est  alors  moindre  ;  on  comprend 
qu'elle  doit  varier  suivant  le  plus  ou  moins  de  facilité  qu^a 
l'estomac  à  la  digérer.  Lorsque  cette  quantité  d'eau,conti- 
Duée  quelques  Jours  ,  foue  bien  ,  on  essaie  l'usage  de  la 
Cardinale,  et  on  diminue  d^aotant  de  la  première  que  l'on 
prend  de  la  seconde. 

Le  laps  de  temps  pendant  lequel  on  boit  ces  eaux  ,  varie 
suivant  les  eirconstances  dans  lesquelles  on  se  trouve  ;  où 
ne  les  prend  jamais  moins  de  21  jours  ,  qui  composent  ce 
qn^on  appelle  une  saison  ,  et  fort  rarement  au-delà  de  60 
Jonrs.  ilans  ce  dernier  cas ,  et  lors  même  qu'on  ne  boit 
que  pendant  deux  saisons,  on  a  soin  de  mettre  entre  cha- 
cune d'elles  un  intervalle  de  quelques  Jours ,  pour  donner 
quelque  vepos  au  tube  digestif. 

La  température  à  laquelle  on  boit  ces  eaux  est  celle  de 
la  source  où  on  les  puise.  Cette  température,  entièrement 
indépendante ,  comme  nous  l'avons  fait,  observer  ,  de  cdie 
de  l'atmosphère ,  contribue  aussi  à  leur  propriété  toni- 
que* Le  plus  souvent ,  et  surtout^pour  peu  qu'il  se  trouve 


408  SÉANCES  GSNKlUaES    A    IKlUJFCHATEt. 

cbez  les  personnes  quelque  disposilioa  ^  Tirrilftiîoii  de  la 
membrane  gaslro-pulmonaire  ,  je  fais  ajouter  à  cbaqu^ 
verre  d^eau  une  ou  deux  cuillerées  de  sirop  do  gomma  ou 
de  guimauve. 

Quelque  convenables  que  puissent  éUe  les  eau  de  Forges 
dans  les  cas  précités ,  il  est  quelquefois  uiilp  de  lésasses 
cier  à  des  moyens  pharmaceutiques  ,  pour  atleiadre  plus 
sûrement  le  but  que  Ton  se  propose.  Le  quinquina  et  d'au- 
tres amers ,  sous  diverses  formes,  peuvent  ÔUre  heureuse- 
ment combinés  avec  elles.  Les  différents  exercices ,  en 
plein  air ,  à  pied  ,  ù  cheval ,  en  voilure  ,  etc.  »  ne  doivent 
jamais  ôlrcomis.  L'observation  d'un  régime  approprié  est 
une  condilion  indispensable  et  sans  laquelle  oa  ne  peut 
guère  obtenir  de  bons  effets. 

Lorsqu'après  avoir  iait  usage  des  eaux  de  For^s  pen- 
dant le  temps  utile  ,  oaen  a  obtenu  son  rétablissement  ou 
une  amélioration  dans  sa  santé,  il  faut  continuer  cet 
usage  encore  huit  à  dix  jours ,  et  ne  pas  rompre  le  régime 
auquel  on  s'est  astreint.  Il  est  souvent  nécessaire  de  les 
prendre  l'année  suivante  j  pour  consolider  sa  guérîson  et 
entretenir  les  bons  résultats  obtenus. 

C'est  toujours  le  matin ,  à  jeun  ,  et  immédiatement 
après  leur  lever  »  que  les  baigneurs  doivent  descendre 
aux  fontaines  prendre  leurs  eaux.  Quoique  la  promenade 
entre  chaque  verre  d'eau  «oit  recomoiwidéa  pour  en  favo> 
riser  l'absorption ,  il  est  en  méme^  temps  aasenliel  de  ne 
point  être  en  sueur  lorsqu'on  les  boît  :  on  conçoit  le  danger 
de  l'ingestion  dans  l'estomAB  d'un  verre  d'eau  froide,  alors 
qu'on  est  en  transpiration.  J'ai  donné  des  soios  à  una  per- 
sonne qui  s'est  trouvée  atteinte  d'une  pleurésie  inleoase  ^  à 
la  suite  d'une  course  rapide ,  après  hiquelie  elle  avait  im- 


nMJdiattffment  bu  uii  gnnd  verre  d'etade  la  toonee  CaD« 
dioale. 

La  conslipation  ,  quel<|iieCs»i8  assea. opiniâtre.,  qui  tour* 
manie  les  malades ,  est^efficacemeiU  ooialNltUie  ù  Taîdede 
lavements  émoUieats. 

Si  quelques  symptômes  de  surcbaiye  bilieuse  e&islent 
avant  de fcendxe  les  eaui^,  il  est  bon  de  la  laireeesier 
avec  un  léger  puig^itif  «  tel  qu'une  bouteille  d'eangueasd 
de  sediita. 

A  l'époque  de  l'évacuation  mens4nieHe  ^  le»  femmes 
sont  dans  la  néoei^Mté  de  suspendrepeadant  quelques  joun 
l'usage  des  eaux  ;  elles  s'exposeraient  4  srs  cetfte  hn 
lerruption ,  à  une  suppression  4ui  pourrait  être  flmeste  « 
malgré  la  propriété  emménagogue  bien  connue  de  eey 
eaux.  Cette  cireonstance  ne. sera  point  oensidérée  par 
les  gens  de  l'art  être  en  opposition  avec  cette  propriété 
confirmée  tous  les  joivs  par  rexpécienoe» 


SCBIE»  .      ..  / 


Les  eaux  de  Forges  ne  sont  pas  seukmeat-^inplojées  eif 
boisson.,  comme  nous,  venons  de  le  fiiiaeeliseryer  cklessus; 
on  en  prend  aussi  des  bains ,  des  douches ,  et  le.dé^ 
lèrmgineux  4es.  baiêiqsicréoale  de  )kéfoxyde.deJer)'«  a 
«té  utilisé  en  pi«itil)M  ieitrugifieuses .  dites  de  Focgesi  : 

Ces  pastilles  Mt  pour  objet  de.  remplacer  Peau  mlaéiniev 
alors  qu'on  n'wpeut  pas  facjlieaient  boire.  ;  comme,  pac 
emmple^en  biver,  à  mcinaque  oene  soit  aux  reposv  L'élft* 
Uissementa  Qcmcédé.  aux  dbnix .  pbarmacieas  deForgea^ 
MM.  GiUet  et.MaUard,Je  droit  dor fabriquer  des  pastilles , 
avec  le  dépût  ferrugineux  dont  nous  itenoos  de  parter  ^  et 


410  SKANCBS  G&miftALEd  A  tl^lîFCBATEL. 

d'eaveodre  partout  06  ils  le  Jugeraient  convenable.  Avong- 
110118  besoin  de  faire  observer  que  les  eaux  ferrugineuses 
de  Forges ,  ainsi  que  les  pastilles  do  même  nom ,  sont 
immùMeêy  puisqu'il  n'est  pas  donné  an  pouvoir  de  la 
science  de  bire  les  acides  crénique  et  apocrënique  qu'elle 
vient  de  découvrir  dans  ces  eaux. 

Les  personnes  auxquelles  on  prescrivait  autrefois  les 
bains  d'eau  minérale  de  Forges ,  étaient  dans  la  nécessité 
de  la  faire  apporter  chei  elles  ,  ce  qui  pouvait  l'altérer. 
Gît  inconvénient ,  et  bien  d'autres  encore  ,  n'existent 
frfus  depuis  qu'un  système  de  bains  ,  tout-à-iait  en  bar- 
monie  avec  sa  destination  ,  a  été  construit  il  y  a  deux  ans. 
J'cD  ai  fait  •  ci«avant ,  la  description  ,  que  je  ne  répéterai 
pas.  Je  ferai  seulement  observer  que  ,  d'après  le  conseil 
de  plusieurs  membres  compétents  de  T Académie  de  mé- 
decine ,  entre  autres  de  M.  le  docteur  Pâtissier  ,  membre 
de  la  Commission  des  eaux  minérales  ^  et  sur  les  rensei- 
gnements que  je  lui  ai  donnés  ,  lorsqu'il  vint  à  Forges  en 
visiter  l'établissement  ,  on  a  jugé  convenable  de  réunir  les 
eaux  des  trois  sources  pour  le  service  des  bains,  ainsi  que 
pour  celui  des^iouches. 

Ces  bains  se  prennent  froids  /cbauds ,  et  dans  des  degrés 
intermédiaires  dei  chaleur. 

:  Les  bains  froids  ne  conviennent  qu'aux  personnes  qui  ne 
sont  pas  trop  irritables  ;  ils  sont  Ioniques  »  et  fortifient 
tmite  l'économie  animale.  Les  bains  tièdes  conviennent 
aux  personnes  nerveuses  ,  ober  lesquelles  la  sensibilité  est 
exaltée.  La  propriété  tonique  du  fer ,  dissous  dans  l'eau  , 
modifie  d'une  manière  avantageuse  ,  à  l'aidé  de  l'acide 
crénique  ,  l'effet  ,  souvent  affiiibUssant  ;  du  bain  tiède 
ordinaire  que  redoutent  beaucoup  de  personnes.  J'ai  sou- 


BNQUÉTB  MOBALB.  411 

Teot  rencontré  des  ëlranfers  à  Forges  ,  à  qui  TusAge  in- 
térieur de  Teau  minérale  ne  convenait  pas  ;  je  pais  dire 
n*en  avoir  jamais  entendu  se  plaindre  des  mauvais  résul- 
tais qu'auraient  produits  les  bains  de  la  même  eau. 

Les  demi-bains  d'eau  minérale  sont  quelquefois  employés 
avec  avantage  chez  les  jeunes  personnes  dont  la  région 
épigastrique  est  d'une  grande  sensibilité  ;  elles  les  pré* 
firent  souvent  au  bain  entier,  qui  les  gène  et  les  oppresse* 
Les  effets  de  cette  espèce  de  bains  ne  diffèrent  guère  de 
ceux  des  bains  entiers. 

On  prend  ordinairement  un  bain  d'eau  minérale  diaque 
jour  ;  la  durée  en  est  de  20  à  S5  minutes. 

Les  effets  des  bains  d'eau  ferrugineuse  ont  quelque 
ressemblance  avec  les  effets  des  bains  de  mer  »  surtout  si 
celle-là  est  abondamment  chargée  de  fer  et  contient  dea 
substances  salines  en  dissolution  ,  qui  excitent  les  tissua 
avec  lesquels  elles  se  trouvent  en  contact. 

L'usage  des  eaux  minérales  k  l'intérieur  et  à  rexlérieur, 
combiné  avec  le  régime  tonique  indiqué  ,  a  été  utile  aux 
scrofuleux  ,  d'après  Cullen. 

Les  bains  d'eau  ferrugineuse  ,  à  une  température  mo- 
dérée ,  ont  fait  cesser  des  transpirations  très^aboodantes  » 
devenues  babituelles  ,  et  qui  avaient  entièrement  énervé 
réconomieanimale.  Qb  cas  requiert  beaucoup  d^  prudence;: 
m  emploi  inconsidéré  de  ce  moyen  deviendrait  funeste*   : . 

Dana  l'hypocondrie  ,  l'hystérie ,  la  chorée  ,  ^t  «diverses 
antres  aCections  nerveuses  ,  une  administration  sage  de 
ces  bains  serait  très-^ivant^geuse  aux  malades  atteints  do 
ces  affections.  Le  docteur  Russel  ,  dans  ses  Economiœ  tia« 
iwœ  ,  les  recommande  ,  et  cite  des  observations  de  leur 
léoasite. 


413  SÉANCES  GBNBBALES  A  NBOFCHATBL. 

TottCcs  les  fois  que  Ton  prend  des  bains  freids  ,  il  ne  favC 
point  abandonner  l'idée  qu'ils  ne  sont  réellement  tooiqaes 
qu'aulant  que  les.  malades  ont  assez  de  force  pour  éfMo- 
ver  ,  à  la  sortie*  de  l'eau  ,  on  sentiment  agrédrie  de  cha- 
leur. Souvent  il  est  difficile  de  déterminer  ,  au  juste ,  le 
degré  de  faîUesse  organique  qot  les  proscrit  ;  mais  alors 
en  les-  essaie  à  une  température  de  di  à  3B*  centigrades  t 
et  si  le  malade  en  éprouve  ijpielques^  bons  effets  ,  on  lui 
eft  administre  ,  gradoeUement ,  de  {dus  Qnoids. 

Les  eaux  de  Forges  sont  non-seulement  utilisées  de  h 
mapiAre  que  neus  veneas  d'indiquer  ,  en  boisson  et  en 
bains  ;  on  les  administre  aussi  en  touches  avec  un  avantage 
égal.  Les  doucbes  peuvent  être  froides  ,  tîèdes  et  chaudes. 
Toutefois  y  le  principal  élément  de  l'action  des  douches 
consistant  dans  la  percussion  ,  les  efiMs'ée  la  température 
sont  moins  remarquables  qu'on  ne  le  pense  commune^ 
ment  »  surtout  dans  la  partie  frappée  ,  &  moins  qu'on  ne 
compare  leurs  divers  degrés  de  chaleur  :  telles  sont  les 
douchesfroides  de  I  à  10^ ,  et  les  douches  chaudes  de  30  à 
40'^;encore  les  effets  observés  sonrMls  quelquefois  les  mêmes, 
scnrtiout  dans  tendroH  percuté.  C'est  le  Kquide  qui  coule 
et  se  répand  autour  de  la  partie-  dotichée  ^t  smr  le  reste  dn 
corps  ,  qui  agit  réellement,  par  sa -température,  sur  les 
parties  éloignées  et  placées  hors  du  cercle  particulier 
d'excifalion.  LesalTusiotts  agissent-,  au  contraire  ,  parleur 
température  bien  plus  évidemment  que  les  douches  ,et 
c'est  encoi^'upe  dlKirence  essentieHè  entre  ces  deux,  ma- 
nières  de  mettre  eh  action  lès  effets  de  la  percussion  de 
Veau. 

La  douche  froide  soustrait'  loujouf^^  «me  certaine  quan- 
tité de  calorique  libre  à  la  partie  qui  la  reçoit.  Le  refroi* 


.      BNQLÂTB  MOftALB.  iH 

4teeaid«t  conlinueratt ,  srrexfîtatton  qu'elle  proToqwM 
rq»roduisait  pas  iwDédiateinenl  de  la  chalear  scne  wnè 
certaine  ipteanlé.  Aussi  ,  quand  la  doudie  .fraïqw  dei 
parties  peit  actives  ^  eUes  leg  raftoidit  réellement  y  et  cet 
eftt  est  principalevaent.  pr^^Aiit  por  le  liquide  qui  m  ré« 
pand  autour  du  point  frappé.  La  douche. chaude,  au  con« 
traire  ,  excite  et  récbauOe-le  point  qu'elle  frappe  »  et  ppo» 
duit  le  méuie  eibt  sur  les  parties  envirounanlea  par  le 
liquide  chaud  qu'elle  répand.  Ces  considérations  ne  sont 
pmnt  inutiles  daas  l'emploi  qu'on  peut  fiiira  des  douches; 
dles  établissent ,  dans  certains  cas ,  une  graniê  diflé^ 
rencc  coUre  les  eifets  de  l'une  et  Fautre  douche.  C'est 
ainsi  que  ,  chez  les  sujets  qui  présentent  peu  de  force 
de  réaction  ,  la  douche  froide  ,  prolongée  quelque  temps, 
produirait  un  eflat  loqal  sédatif,  au  lieu  d'un  effet  excitant^ 
tandis  que  •  la  douche  chaude  agit  constamment  comme 
excitante. 

Les  douches  d*eaux  minérales  de  Forges  ont  été  em^ 
plojées  avec  succès  daa9  .plusieurs  cas  d'aliénation  roen* 
taie ,  soit  pour  produire  une  vive  impression  sur  le  système 
nerveux  ,  soit  pour  calmer ,  au  cootraire  ,  l'irritation 
cérébrale.  Mais  on  doit  avoir  l'idée  bien  c^xacte  de  l'effet 
qu'on  veut  produire  y  ainsi  que  de  l'état  des  parties  ;  car 
la  bauleur  de  la  douche  d^t  être  d'autapt  moindre  que 
reflbt  que  Ton  veut  produire  doit  être  moins  excitant. 

Il  est  du  remarque  que  la  douche  n'agit  pas  seulement» 
sur  les  surfaces ,  mais  qu'elle  occasionne  une  secousse  qui 
^  communique  plus  ou  moins  profondément  ,  et  s'étend 
jusque  sur  les  articulations  et  sur  les  viscères  des  cavités.. 
Elle  peut  agir  plus  généralement  encore  ;  et  la  douche  ^ 
80it  froide ,  soit  chaude  ,  est  susceptible  d'ébranler  le  8)'s^ 


414       SKANCBS  GBNÉtALES  A  MlUTCHATSt. 

tème  nerreux.  O»  oosçoit  qyeoette  oommoUon  itvlye  phM 
•ottvent  à  la  suice  de  la  doucbe  froMe ,  par  le  sakisM* 
ment  qu'elle  opère  ,  qu'après  la  douche  diaiide« 

Il  fautétre  réservé  sur  l'usage  des  douches  froides  chet 
les  persoones  douées  d'une  vire  susceptibilité.  H  en  est  de 
même  si  les  malades  sont  arrivés  à  un  degré  de  biblesse 
marquée. 

'  J'ai  administré  les  douches  d'eaux  minérales  deForges^ 
avec  succès  ,  dans  des  cas  d'hémiplégies ,  de  paralysies 
locales  :  dans  les  hémiplégies,  on  douche  la  tète,  la  nuque, 
les  parties  paralysées  ;  dans  les  paralysies  des  extrémités 
inférieures  ,  on  douche  particulièrement  la  colonne  verte" 
brale.  J'ai  aussi  emplc^é  utilement  chez  une  jeune  per* 
sonne  amaurotiqiie  j  les  douches  sur  le  crâne  et  sur  les* 
tempes;  la  maladie  avait  résisté  aux  vésicatoires  et  ao 
selon.  J'ai  déjà  cité  l'obserration  remarquable  de  M.  Du* 
jardin  ,  d'Amiens ,  guéri  d'une  paralysie  des  membres  in* 
Cérieurs ,  provenant  d'une  lésion  de  la  moelle,  par  l'usage, 
à  la  vérité  prolongé  quelque  temps  ,  des  eaux  de  Forges 
en  boisson  ,  en  bains ,  et  surtout  en  douches. 

Les  douches  chaudes  des  menues  eaux  sont  convenables 
dans  les  douleurs  rhumatismales  chroniques  ;  on  les  dirige 
alors  sur  la  partie  endolorie.  Amenées  sur  le  trajet  du 
lierf  sciatique ,  elles  ont  souvent  calmé  des  doideurs  très* 
intenses  de  ce  nerf.  Quelques  ankiloses  incomplètes  ,  ainsi 
que  des  engorgements  indolents  ,  ont  été  guéris  par  les 
mêmes  moyens. 

Dans  toutes  les  aflecltons  où  l'on  croit  nécessaire  de  re* 
courir  aux  douches  ,  on  en  administre^iine  ou  deux  par 
jour  ,  suivant  la  force  des  personnes  ,  et  on  les  continue 
pendant  cinq  ,  dix  et  quinze  jours  de  suite  ,  au  bout  des- 


KHQUÂTB  MORALB.  415 

quels  on  les  suspend,  poor  ensuite  j  retenir,  si  besoin  est. 

La  durée  de  chaque  douche  varie  de  5  à  15  minutes. 

La  rédaction  de  ce  Mémoire  •  que  j'ai  Thonneur  de 
présenter  à  l'Association  normande  ,  se  ressent  de  la  pré- 
cipitation avec  laquelle  il  a  été  j&it ,  parce  que  je  n*ai  reçu 
que  tout  récemment  le  résultat  de  la  nouvelle  analyse 
faite  par  H.  Henry.  Le  temps  m'ayant  manqué  pour  lo 
transcrire  au  net  et  faire  les  corrections  Décessaires  y.  j*ai 
pris  la  liberté  de  l'adresser  à  M.  Girardin  ,  tel  que  je  Tai 
écrit  sous  la  première  inspiration  ,  ne  voulant  pas  perdre 
une  semblable  occasion  de  foire  oonnaftre  les  eaux  miné- 
raies  de  Forges. 

»  H.  Hubert-Joly  a  déposé  sur  le  bureau  une  Note  où  Q 
expose  la  pénurie  du  musée  de  Neulchàtel ,  surtout  en  ce 
qui  est  d'échantillons  d'objets  d'histoire  naturelle ,  et  de- 
mande à  ce  qu'on  vienne  au  secours  de  cet  établissement 
naissant. 

•  La  section  entend  ensuite  M.  Semichon  dans  le  déve- 
loppement de  ses  recherches  très-curieuses  sur  l'histoire 
des  hôpitaux  que  Neufchàtel  a  successivement  possédés  , 
et  sur  l'état  actuel  de  celui  qui  existe  encore. 

«  Les  Notes  de  M.  Semichon  sont  réunies  ;  il  ne  lui  reste 
plus  qu'à  les  mettre  en  œuvre.  Comme  il  a  montré  qu'il 
savait  le  faire  ,  pour  en  composer  un  morceau  d'histoire 
localc,fécond  en  enseignements  et  précieux  à  toutes  sortes 
d'égards ,  nous  avons  insisté  ,  Messieurs  ,  et  nous  sommes 
heureux  de  vous  donner  Tassurance  que  le  travail  de  M. 
Semichon  pourra  trouver  place  dans  notre  plus  prochain 
Annuaire  ;  il  n'en  sera  pas  un  des  moindres  ornements.  • 

ÏA  Président ,  Le  Secrétaire , 

DE  BEAULÏEU.  A.  DE  BOUTTEVILLE. 


! 

A  VBOX  HBITKÉS   , 

SÉANCE  DU  24  JUILLET. 
PMBSiMifai  M  H.  COMBE-SIEYS  ,  sous  pbépet. 


.MH.  Il)»  secrétairi^  des  trois  ^sections  fiwi  ooAnallre  ce 
qui  s*est  passé  dans  la  réunion  particulière  du  matin. 

M.  Girardîn  annonce  qu'un  Mémoire  lui  a  été  envojé 
par  M.  Ilubard  ,  sur  Vêlai  de  Vimtruciion  primaire  dam 
Varronimcment  de  Neufchdiel.  Ce  Mémoire  est  renvoya! 
A  la  troisième  section. 

n  donne  lecture  de  lettres  de  MM.  Corneille,  inspectem 
deTacadémie  de  Rouen  ,  et  Quevremont ,  de  Rouen ,  qui 
s*cxcusent  de  ne  pouvoir  assister  ausL  travaux  de  TAsso- 
ciation. 

M.  le  président  accorde  ensuite  la  parole  à  M.  Drevet 
inspecteur  des  forêts  du  domaine  privé  du  Roi  ^  pour  h 
lecture  du  Rapport  suivant ,  dont  la  première  section  i 
demandé  la  lecture  en  séance  générale. 

Happori  de  M.  Drevet  sur  les  Forêts  et  Bois  deVarron^ 

dissement  de  NeufchdteL 

StJEFACfi  OGCUPBE  PAB  LB  SOL  FDBS8TIBB. 

Les  bois   et  forêts    que  possède  Fârrondissement  d 

Neufchâtel  occupent  une  surface  de  42,^08  liect.  01  are. 

ci 43,608  h.  01  a 


)PORÊTS  Et   BOIS   DE  !(EtFCttATEL.  4|7 

Savoir  : 

A  l*EUt ,  6,673  h.  67  a. ,  faisant  partie  des  forêts  de 
Lyon ,  d^airy  cl  de  Croixdalles ,  ci      6,6t5  h,  67  a. 
A  la  commune  d'Aumale.     ...         175  Ws^lSÔSb.  ci  à. 

A  l'hospice  de  Ncafchâtel.    .    .  40 

Aux  pariicvUen 35,617      34 

Parmi  les  forêts  et  bois  aux  particuliers,  les  principaux 
sont  possédés  par  le  doiBMne  privé  ^a  roi  ,  faisant  partie 
de  la  basse  forèld'Ba  et  des  boisd^Auroale.    S,3ft9  h.  »  a^ 

La  forêt  de  Bray ,  dàas  le  canton  de  For> 
|es  y  appartenant  à  la  famille  de  Montmo- 
rency  3,7iO      ■ 

Les  forêts  deConteville  et  de  Gattlefon- 
taine  <,  qiparlenant  à  M*'  Hoche.    ...        817      » 

Situation  des  masses. — Nature  du  sol. 

Les  forêts  et  bois  occupent  presque  tous  les  coteaux  , 
t|iii  sont  en  général  escarpés.  Leur  inclinaison  varie  entre 
1 5  et  40  degrés  ;  elle  est  en  moyenne  >  et  le  plus  conunu* 
nément ,  de  20  è  25. 

L'élévation  des  plateaut  au-dessus  du  niveau  de  la  mer 
Tarie  entre  i  00  et  180  mètres* 

A  la  crête  des  coteaux  et  sur  les  plateaux  y  que  nous 
estimons  devoir  former  les  deux  tiers  de  la  surface ,  le  sol 
Buperficiel  est  argilo-siliceux  ;  ^épaisseur  de  la  couche 
arable  est  de  0  m.  20  c.  à  1  mètre  y  reposant  sur  une  cou*- 
ehe  d^argile  plastique^  au-dessous  de  laquelle  on  trouve 
des  bancs  de  marne  ,  à  une  profondeur  variable  de  3  à  9 
mètres.  Sur  les  versants,  il  est  exclusivement  calcaire. 

Dans  plusieurs  parties  de  la  forêt  de  Bray ,  il  est  argilo* 
sableux  et  tourbeux. 

27 


418  SÉANCES  ùiniM ALE9  A   NEVFCHATEt. 

Droits  d'usage. 

Un  droit  de  chauffage,  de  hàiisaage  et  de  pâturage,  pèse 
gur  la  forêt  de  Croixdalles ,  appartenant  à  l'Etat  ;  sur 
partie  de  celle  d'Eawj  ,  un  droit  de  pâturage. 

De$  droits  importants  de  cette  nature  grèvent  la  ibrét 
d'Eu.  Sur  quelques  parties ,  le  bob  mort  et  les  mortB'hon 
appartiennent  en  outre  à  certaines  communes. 

Diaprés  la  Charte  normande ,  les  morts-bois  sont  :  le 
saule-marsault,  l'épine  ,  le  sureau  ,  Faune  ,  le  genêt ,  le 
genévrier  et  les  ronces.  Ces  morts-bois  ne  peuvent  être 
pris  que  dans  les  bois  de  30  ans  et  au-dessus ,  et  pourvu 
que  leur  portion  ne  soit  pas  [dus  forte  que  celle  des  essen- 
ces principales ,  le  chêne  et  le  hêtre. 

Enfin  ,  la  commune  du  Caule  a  le  droit  de  prendre  dans 
toute  la  basse  forêt  d*£u  :  «  Toutes  espèces  de  bois  morts 
»  en  estant  et  bois  rompus  et  arrachés  par  impétuosité  des 
«  vents ,  pourvu  toutefois  quil  y  en  ait  sept  d'une  vue 
»  desdits  arbres  arrachés  ou  rompus ,  et  ce  pour  chauffer 
»  et  édifier,  »  disent  les  titres. 

AménagerocDt — ^Essences  qui  forment  le  peuplemeat. 

40,603 h.  07  a.  sont  trailés  en  futaie  pleine: 

A  l'Eut.    ....  6»263  h.  67  a.  i 

Au  domaine  privé.  .  4,540  00  !  *0,605b.  67a. 
5,751      00       à  30  ans  : 

An  domaine  privé.  .  %90i  00  \ 

Foxèt  de  Contevllle.  264  00  '    5,751      00 

Forêt  de  Bray.    .    .  2,885  00  ) 


1S,354  h. 67 ar.  A  reporter,    .    .    .    16,354  h.  67  a. 


i^ORÉTS   ET  BOIS  OB   NECFCHATfiL.  41$ 

46.354  11.  67 a.  Repart.     .     .    •    46,354^.67  3. 

6,212     00      de25àl3aos: 

A  b  ville  d'Anmalë.       175  h.  00  é> 
A  TËtat ,  la  forêt  de  ' 

Croixdalles.    .     .       402      00 
'     Partie  de  la  forêt  dé 

Bray iM5      00      )    6,212      00 

Fo«è(  de  Gafllefoo- 
.     .  taine.    ....      555     oo 

Au  domaine  privé.  .    1,257      00 
A  divers  particuliers.    3,000     00 

19,641      34      au-dessous  de  15  ans ,  ci 19,641      34 

300      00      broussaiHes. •         300      00 


42,508  h.  01  a.  42,508  h.  01  a. 


Bans  les  futaies  pleines ,  le  hêtre  est  Tessence  domi- 
Daote  y  mâai^  de  quelques^  chênes  ,  qui  entrent  à  peine 
pour  un  dixi^nifB  dans  le  peuplement.  Dans  la  forêt  de 
Lyon ,  cette  ppoportioa  est  plus  forte.  Nous  ne  pouvons 
toutefois  Findiquer. 

Dans  les  taillis^  e^f^Ioités  â  30  ans^  des  forêts  de  Croix* 
dalles,  d'Eu  et  de  Conteville ,  le  hêtre  est  aussi  Tessence 
domioanle ,  mélangé  deduirme  et  de  bouleau.  Dans  oelle 
de  Bray  ,  le  bouleau  domine  :  vienAent  ensuite  le  chêne  t 
le  Jiétre ,  le  charme  et  le  tremblov 

Dans  les.  taillis  de  2^  ans  et  au-dessous»  les  essences 
dominantes  sont  très-v.ariées.  Â  la  crête  des  coteaijx  et 
sur  les  |ibiteauX)  lo.  coudrier  domine.  Dans  le  canton 
d'Aumale ,  il  forme  les  deux  tiers  de  la  population. 
Vautre  tier&pe  composfa  de  charme  ^  saula-inarsauU ,  hou* 
leau  »  hêtre ,  érable  >  merisier  et  frêne  ,  et  çà  et  là  quel- 
ques oçp0^  de  chênes  eb  quelques  glands. 


4iO  SÊA5CB8  GENERALES  A   NBtrCHATEU 

Sur  les  versants ,  le  hêtre  est  Tessence  dominante  ,  mé* 
langé  de  cornouiller  ,  fréne«  érable  et  merisier. 

Il  y  a  peu  d'années  encore  ,  les  futaies  étaient,  comme 
les  taillis,  esLploilées  â  tire  et  aire,  c'est-à-dire  que  les 
coupes  étaient  régulièrement  assises  ,  qu  OQ  les  balivait 
comme  les  taillis.  D*aprës  l'ordonnance  de  1 669  ,  titre  XI, 
art.  6  ,  on  devait  réserver  20  arbres  par  hectare  ,  et  jus- 
qu'à la  révolution  de  l'aménagement,  on  vendait  seulement 
les  chablis. 

On  conçoit  facilement  combien  un  tel  système  était  pré- 
judiciable, au  point  de  vue  des  produits  en  nature  et  pécu- 
niaires ,  puisque  tous  les  bois  qui  n'arrivaient  pas  au 
terme  de  l'aménagement  étaient  perdus  ,  ear  ib  deve- 
naient la  proie  des  riverains. 

Un  autre  inconvénient ,  plus  funeste  encore  ,  qui  a  eu 
pour  résultat  de  ruiner  une  partie  considérable  de  nos 
forêts ,  aujourd'hui  stériles  ,  ou  qui  ne  donnent  que  des 
revenus  très-médiocres  ;  c'est  que  procédant  de  suite  à 
des  coupes  définitives,  les  arbres  que  l'on  réservait  comme 
baliveaux  étaient,  pour  le  plus  grand  nombre ,  renversés, 
peu  de  temps  après  l'exploitation  ,  par  les  vents  ,  et  que 
œux  qui  avaient  résisté  mouraient  presque  tous  en  cime, 
par  l'effet  du  changement  subit  apporté  aux  conditions 
de  leur  existence  ,  c'est-à-dire  que  ces  arbres ,  élevés 
dans  un  massif  serré ,  qui  n'avaient  obtenu  la  phw  grande 
partie  de  leur  nourriture  que  par  leurs  racines  ,  se  trou- 
vant ,  sans  transition  ,  exposés  à  toute  l'inÉoenoe  deTair 
•t^  la  lumière ,  ces  deux  puissants  agents  de  la  végéta- 
tion ,  leurs  pores  étant  très-ouverts  ,  leur  tronc  se  cou- 
vrait presque  de  suite  de  branches  gourmandes  qui  absor- 
baient toute  la  sève  au  préjudice  dé  la  tête,  le  pense  aussi 


FOftÉTS  ET  BOIS  DB  IfBUFCAATEt.  4âl 

que  cette  surabondance  d'alimentation  les  étoufBiit ,  pour 
ainsi  dire. 

Cet  ineonTënient  se  produit  smient  sur  le  cfaéne  ^  qui 
est  plus  poreux  que  les  autres  végétaux.  De  là  rimpossi* 
bilité  d'obtenir  des  semis  naturels  :  or ,  comme  on  ne 
ponvait  attendre  la  reproduction  par  lés  soucbes  ,  consë- 
quemment  le  sol  ëla't  envahi  par  les  essences  à  gfraines 
légères ,  le  charme,  le  bouleau ,  le  saule^  le  tremble;  dans 
les  sols  maigres  ,  par  les  plantes  parasites.  Ces  parties  de 
forêt  comprennent  aujourd'hui  ces  nombreux  vagues  dont 
le  repeuplement  artificiel  coûterait  des  sommes  considé« 
raMes.  Heureusement  les  forêts  de  l'arrondissement  de 
Neufcbâtel  présentent  peu  de  cas  semblables. 

De  là,  sttDs  doute,  a  pris  naissance  la  question  deTalter*  ' 
fiance  des  essences ,  qui  divise  beaucoup  de  bons  esprits. 

Aujourd'hui  ,  les  forêts  de  l'Etat  et  du  domaine  privé 
sont  soumises  au  système  nouveau  de  stlvieulture ,  c'est-à- 
dire  que  l'on  pratique  des  nettoiements  et  éclaircies^afin  de 
prûléger  la  croissance  des  bois  durs  ;  que  ces  ëclaîrcies  se 
répètent  autant  de  fois  qu'il  y  a  nécessité  de  les  opérer,  et 
qu'enfin  Tou  ne  fait  jamais  une  coupe  définitive  qu'autant 
que  le  réensemencement  naturel  est  assuré. 

L'Etat  et  le  domaine  privé  soumattent  aussi  leurs  taillis 
è  des  nettoiements  et  éclaircies.  Cette  opé^sltion  produit 
également  d'excellents  efi<dts sur  ces  bois.  Nous  soumettrons 
plus  loin  le  résultat  d'expériences  que  nous  av<Ais  finîtes  à 
cet  égard. 

Nous  ne  connaissons  que  deux  pi^opriétaires  qui  orppH- 
quent  ce  traftemeut  à  leurs  bois  î  M<*»  Ifocbe ,  dans  la 
forêt  de  CoûteviBe;  M.  Boreldé  Dreti2el,att  Vieux-Rouen. 
Dans  la  partie  dé  rarrondissemeat  qui  avoisine  la  forêt  éê 


42â  SÉA?ICSâ  GBNfiBALES  À   MUFCHATBL. 

LyoQS,  les  taillis  >  quoo  exploite  à  vingt  ans  ^  y  sont  aussi 
soumis. 

On  ne  compte  qu'une  très-faible  étendue  de  tafllis  sur 
laquelle  on  n'entnetient  pas  de  futaie.  Dans  le  caAton 
d*Aumale  ,  la  moyenne  peut  être  portée  à  tâO  arbres  à 
l'heietare  ,  parmi  lesquels  il  en  existe  de  fort  beaux.  Dana 
les  autres  cantons  ,  la. population  est  ^  je  pense  ,  beaucoup 
moins  considérable  et  d'une  valeur  bien  moindre.  Les  es- 
sences dominantes  sont  le  bétre  et  la  cbénç.  On  élague  loua 
les  arbres  de  la  première.  Dîins.les  cantons  de  Saint^aëns, 
de  Gaillefontaine,  de  Gournay,  de  Forges  et  d'Argueil^  les 
cb^nes  le  sont  aussi.  Les  boîs  que  nous  avons  vus  daiis  oea 
parties  de  l'arrondissement  laissent  beaucoup  à  désirer  à  cet 
égard;  lesarbressontpresqueélaguésausçibaut^e kspeu- 
pliersdans  les  vallées.  C'est  là  une  erreur  Cicheuse;€ar,  au- 
tant un  élagage  bien  fait  nous  parait  utile  ,  autant  cette 
opération  est  préjudiciable  quand  elle  a  lieu  avec  iqintellî- 
gence.  D* abord  ,  en  enlevant  k  up  arbre  une  trop  grande 
quantité  de  branches,  ayant  moins  de  fisuillesil  prend  moins 
de  nourriture,  on  l'épuisé^  et,  Iqin  d'activer  sa  croissance, 
on  l'arrête  ;  puis ,  la  tète  ne  prenant  plus  assex  de  nourri- 
ture ,  le  tronc  se  couvre  d'une  quantité  considérable  de 
jeunes  rejets  qui  le  rendent  noueux  ;  enfin  ,.ea  amputant 
de  trop  gros  bras  y  on  fait  des  plaies  qui  ne  se  réouvrent 
pas  ,  qui  amènent  la  pourriture  et  rendent  ]e  sujet  im- 
propre, à  être  employé  oomime  bois  de  service. 

On  ne  songe  jamais  à  tailler  les  baliveaux  de  l'4ge  ,  4 
le»  disposer  ainsi  pour  la  suppression  de  branches  basses 
etgourmsndes^défaut  qu'offrent  presque  tous  iea  baliveaux 
de  taillis,  et  à  les  arranger  de  manière  à  dervenir  de  beaux 
arbres.  Nous  nous  expliquerons  plus  loin  à  cet  égard. 


FORÊTS  BT  BOIS  J>B  5BIIFCHATBL.  423 

Débit  des  bois. 

L'arroodissement  ne  consomme  pas  tous  ses  produits , 
employant,  d'ailleurs ,  cwime  bois  de  charpente  et  de  me- 
nuiserie  ,  une  grande  quantité  de  sapin  du  Nord  ,  qu -il  tire 
de  Dieppe  et  du  Tréport. 

Une  grande  partie  des  hêtres  de  la  forêt  de  Ljons  sont 
convertis  en  boisselerie  et  en  instruments  aratoires.  On 
tire  ,  en  outre  ,  de  celte  forêt  des  rails  pour  les  chemins 
de  fer.  La  forêt  d'Eawy  envoie  du  bois  de  iieu  à  Rouen  et 
à  Dieppe  ;  celle  d'£u  ,  à  Eu  ,  au  Tréport  et  à  Abbeville. 
Les  bois  des  forêts  de  Gaillefontaine  et  de  Gonteviile  sont 
en  partie   carbonisés   et  expédiés  à  Paris  et  à  Rouen  ; 
enfin ,  les  bois  du  canton  d'Aumale  approvisionnent  par- 
tie des  communes  des  départements  de  la  Somme  et  de 
rOise  qui  les  environnent.  Toutes  ces  localités  prennent 
aussi  une  assez  grande  quantité  de  bois  de  service  ,  soit 
eo  chêne  »  soit  en  hêtre.  Il  existe  dans  ranrondisseBMnt 
8  verreries ,  une  fabrique  d'acide  pyroligneuxà  Blangj ,  et 
plusieurs  fiifenceries  à  Forges-les-Eaux.  Ces  établissements 
n'emploient  ni  houille  ,  ni  charbon  de  bois.  Le  bois  y  est 
brûlé  dans  son  état  naturel,  après  avoir  subi  une  dessicca- 
tion parfaite  dans  les  séchoirs  chauffés  pour  cela.  Les 
verreries  et  la  fabrique  d'acide  emploient  34,000  stère» 
par  an  ;  les  faïenceries  ,  6  à  7,000. 

Les  menus  bois  servent  à  la  consommation  des  brique* 
teries  et  chaufours  ,  qui  sont  en  grand  nombre  dans 
l'arrondissement. 

Ëtat  matériel  des  forêts  et  bois. 

Les  forêts  et  bois  ,  à  rexceplion  de  celle  de  Bray  ,  dans 


424  SKAKC&5  GÊNÉE ALE9  A   NECKCBATBt. 

laquelle  ,  il  y  a  sept  ans  ,  un  cinquième  environ  pouvait 
être  considéré  comme  improduclif ,  par  suile  d'une  uaau- 
Taise  exploitation  et  de  manque  d^assainissement ,  reofer* 
ment  peu  de  vides*  Les  propriétaires  font  tous  leurs  eObrts 
pour  reboiser  les  parties  qui  sont  en  mauvais  état. 

Dans  la  forêt  de  Bray ,  on  repeuple  annuellement  en 
plantations  faites  sur  défoncement  à  la  main  ,  de  25  à  30 
hectares*  Les  essenees  employées  pour  ces  repeuplements 
soûl  Taune  et  le  bouleau  ;  puis  on  sème  aussi  des  glands. 
Les  plaata  sont  placés  à  1  (nètre  les  uns  des  autres.  M, 
Thirion ,  inspecteur  de  cette  forêt ,  qui  opère  ces  travaux^ 
m'a  assuré  qu'il  obtenait  de  fort  beaux  résultats.  Je 
craindrais  cependant  que  les  glands  fusseut  étouffés  par 
les  bois  blancs. 

Deux  autres  modes  de  repeuplement  sont  encore  em- 
ployés : 

Le  défoncement  à  la  charrue,dans  les  terrains  en  plaine 
et  d*une  culture  facile  ; 

La  plantation  au  fossé  sur  les  sols  calcaires  y  et  dont  la 
couche  de  terre  végétale  est  peu  épaisse. 
Ydci  comment  en  l'opère  : 

La  largeur  4  donner  aux  bandes  sur  lesquelles  la  plan** 
tation  sera  fiitte  étant  déterminée  ,  on  ouvre  à  c^té  ,  sur 
une  ligne  parallèle  ,  un  fossé  ordinairement  de  la  largeur 
de  la  bande  cultivée.  Préalablement  ,  deux  lignes  de 
plants  sont  placées  sur  la  même  bande  ,  Tune  à  droite  , 
l'autre  à  gauehe  ;  les  tiges  ,  bien  entendu  ,  se  trouvant 
dans  un  sens  opposé  ,  c'est-^à-^dire  que  les  racines  sont  au 
bout  Tune  de  Tautre.  Ces  plants  sont  recouverts  avec  la 
terre  provenant  du  fossé  ,  qui  est  enlevée  d'abord  par  ga^ 
7op^ ,  de  l'épaisseur  de  la  couche  de  terre  végétale.  Il  est 


VOftBTS  ET  BOIS  DB  KBUFCBÀTEL.  495 

iâutile  de  dire  que  c'est  la  (erre  meuble  qui  couvre  les 
racioes  ;  mais  elles  ont  été  placées  sans  que  le  sol  de  U 
baude  cultivée  ait  reçu  aucune  préparation  ,  et ,  d'un  côté, 
elles  se  trouvent  appujrées  seiilen»eat  sur  le  g^zon  ;  on 
recouvre  ensuite  le  gazon  ,  sous  lequel  ae  trouve  le  plant , 
de  la  terre  provenant  du  fond  du  fessé ,  qui ,  le  plus 
cvrdioairemeut ,  a  1  oiètre  de  profondeur  sur  une  égale 
largeur. 

Comme  on  ne  peut  remi^acer  les  plants  qui  mesrent , 
on  les  place  très«prôs  les  uns  des  autres» 

Cette  plantation  réussit  ordinairement  bien. 

J.es  futAies  des.  forêts  de  l'Etat  et  du  domaine  privé 
sont  généralement  très^ndles  ;  les  arbres  sont  élevés  eC 
bien  proportionnés. 

Les  taillis  du  domaine  privé  renferment  aussi  de  très- 
lieaux  chênes  et  hêtres.  Les  chênes  sont  propres  A  la  me<« 
nuîserie  ,  à  la  tonnellerie  ,  A  la  diarpente-et  aux  travaux 
hydrauliques.  Il  y  a  peu  de  temps  eneore ,  on  en  eonvèN 
tissait  une  grande  quantité  en  planches  à  Mvires, 

La  forêt  de  Bra j  en  renferme  aussi  no  grand  nombre  , 
de  très-forte  proportion  et  d'une  bonne  qualité. 

Dans  plusieurs  bois  de  particuliers  du  canton  d'Aumale» 
et  notamment  dans  celui  de  M^  Borel  de  Bretizd  ,  on 
trouve  encore  de  beaux  chênes.  Nous  pensons  que  les 
prodiiilB  des  autres  boia  ne  peuvent  fournir  qu'aux  besoins 
de  la  petite  charpente. 

Tels  sont  A  peu  prés  Fétat  forestier  et  l'éconotnie  fores- 
tière dans  i'anrondisseareat  de  NeufcbAIeh 

ConsldéràUons  sur  les  aménagements ,  au  point  de  vue  des  produita 

en  nature  et  en  argent. 

Nous  croyoùs  devoir  faire  précéder  les  observations  que 


4SI6  SBAACJBS  GBKBAALES  A  NBUFCHAtfiL. 

* 

nous  allons  soumettre  d  cet  égard  ,  d*an  état  présentant  la  J 

moyenne  des  produits  de  cette  nature  obtenus  dans  une 
4es  forêts  de  l'arrondissement ,  pendant  les  années  1842  , 
1843  et  1844.  L'étendue  des  coupes  a  été  de  996  hectares 
ÇO  ares.  (  Foir  U  tableau  d^eontre,  ) 

Nous  pouvons  garantir  l'exactitude  de  ce  renseignement; 
il  a  été  relevé  sur  les  états  d'estimation.  Les  produits  en 
nature  ont  été  plutôt  estimés  faiblement  que  forcés.  Nous 
pensons  qu'un  tel  résultat  est  aussi  satis&isant  que  pos-  TqUL 
sible ,  et  que ,  d'une  part ,  il  répond  victorieus^nent  aux 
objections  laites  par  des.  forestiers  distingués ,  qui  pensent 
fue  les  taillis  composés  sont  impuissants  à  donner  des 
produits  qui  satisûissent  aux.  besoins  de  la  société  ,  et , 
d'une  autre  part ,  aux  propriétaires  qui  siNit  dans  la  per- 
suasion que  ,  pécuniairement ,  il  y  a  désavantage  à  élever 
de  la  futaie  ,  à  raison  de  l'amoindrissement  du  taillis  ,  et , 
de  l'autre  »  de  l'intérêt  du  capital  engagé  dans  la  futaie. 
L'aménagement  des  forêts  en  taillis  composé  est  considéré 
par  de  bons  esprits  coaune  tellement  videux  ,  que  der- 
nièrement on  exprimait  le  désir  qu'une  loi  en  prononçât 
la  suppression. 

C'est  là  une  erreur  évidente  ;  bSen  des  considérations 
ne  peuvent  faire  craindre  qu'dJe  se  réalise  jamais.  Ce» 
pendant  nous  croyons. qu'il  n'est  pas  hors  de  propos  de 
chercher  à.  démontrer  somauiirement  ici  quel  funeste 
résultat  elle  produirait. 

.  Nous  sommes  cependant  partisan  sincère  de  la  futaie 
pleine  ,  mais  dans  une  juste  proportioiÉ  ;  et  nous  disons 
qu'en  créer  dans  toutes  les  localités  serait  une  chose  im- 
possible ,  préjudiciable  même  aux  intérêts  généraux. 
Ainsijdans  les  contrées  où  une  grande  quantité  de  cercles 


1     of    . . 


^ 


FOBÀTS  ET  BOIS  DE  NEUFCBATEL.        4â7 

est  nëoessaire  ;  dans  celles  ot  il  existe  des  taoneries  ;  daris 
les  forêts  où  ,  comme  certaines  près  de  Paris ,  tout  le 
bois  est  réduit  en  eharboii  pour  la  cuisine  ;  dans  tes  pajs 
de  forges;  dans  ceux  où  les  usines  consomment  une  grande 
quantité  de  menus  bois,  etc.  ;  là  ,  à  coup  sûr,  des  futaies 
pleines  ne  pourraient  répondre  aux  besoiqs  locaux.  Il 
faudrait  donc  exporter  leurs  produits,  souvent  à  de  grandes 
distances,  et  faire  venir  ceux  dont  on  a  besoin,de contrées 
éloignées.  Non,  il  ne  pourrait  en  être  ainsi.  Tout  aménage- 
4iient  doit  être  basé  sur  les  besoins  auxquels  il  doit  pour- 
voir. Et  que  l'on  se  rassiu*e  à  Tégard  des  taillis  composés; 
ils  sont  en  état  de  satisfaire  aux  besoins  usuels  du  pays  , 
sous  plus  d'un  rapport  »  ils  sont  même  préférables  à  ceux* 
des  futaies  pleines.  D'abord  ,  si  les  chênes  sont  n^oins 
élevés  ,  ils  sont  plus  gros  ,  ils  ont  plus  de  qualité  ;  en6n  , 
les  taillis  fournissent  des  pièces ,  notamment  des  courbes  . 
que  Ton  ne  trouve  pas  dans  la  futaie  »  par  suite  de  Télat 
serré  et  uniforme  du  peuplement  :  cela  est  si  vrai ,  que 
les  chênes  de  la  forêt  dont  je  parle  sont  beaucoup  plus 
recherchés  que  ceux  des  futaies  voisines.  Dans  celte  même 
Ibrêt ,  on  trouve  beaucoup  d*arbres  de  cette  essence  ,  cu- 
bant 2  ,  3  ,  4  ,  5  et  6  mètres  cubes  ,  et  dont  la  longueur  ^ 
en  bois  de  service ,  est  de  plus  de  10  mètres; elle  renferme 
des  hêtres  de  plus  fortes  dimensions  encore.  Pour  obtenir 
de  tels  produits ,  il  sufiit  de  maintenir  toujours  le  même 
peuplement  dans  les  baliveaux  anciens  ,  modernes  ,  et  de 
r^ge.  Ainsi ,  au  moment  du  balivage  ,  la  moyenne  .des 
arbres  composant  la  futaie  était  de  lOB  à  Tbectare  :  20 
anciens  ,  88  modernes.  10  anciens  et  43  modernes  ont  été 
conservés  ,  et  10  anciens  et  45  modernes  ont  été  aban- 
donnés. Pour  remplacer  ces  45  modernes  ,  62  baliveaux 


4â8  SÉANCES  «BNÉBALBS  A   ICCOFCHATEL. 

ont  été  marqués.  Ainsi ,  à  la  prochaine  révolniioo ,  la 
population  serait  de  115  ;  mais ,  par  suite  de  la  perte! 
inévitable  d*une  certaine  quantité  de  baliveaax  de  Tàfs 
dans  le  cours  de  Texploilation  ,  il  &ut  compter  qo  elle  m 

trouvera  réduite  à  100. 
On  ne  marque  pas  d*aneiens  an-dessons  de  1  mètre  €S 

centimètres. 

Nous  conseillons  de  ne  conserver  que  le  moins  posnUe 
de  charmes.  La  graine  de  ces  arbres  est  légère  et  s'étend 
fort  loin  ;  et  comme  les  récoltes  en  sont  abondantes ,  c'est 
une  des  essences  les  plus  envahissantes.  Jusque  30  ans  ^ 
die  donne  de  bons  taillis  ;  passé  cet  âge  ,  sa  croissance  est 
très-lente.  Elle  n*est  nullement  propre  à  donner  de  la 
futaie. 

On  a  vu  que,  dans  le  prix  à  Thectare  de  1>406  francs, 
le  taillis  y  entrait  seulement  pour  422  francs.  En  ad- 
mettant que  ,  par  la  suppression  de  la  futaie ,  ce  produit 
doublât  ,  on  aurait  844  fr.  ;  lors  même  qu'il  triplerait ,  ce 
qui  n'est  pas  possible,  on  n'obtiendrait  encore  que  t,266  f.: 
donc  ,  pécuniairement ,  îl  y  a  avantage  incontestable  à 
élever  des  futaies  sur  taillis  ,  et  à  les  conserver  jusqu'à  ce 
qu*elles  aient  acquis  une  valeur  déjà  importante.  Outre 
que  c'est  un  moyen  d'accroître  le  revenu  du  sol ,  on  se 
crée  ainsi  un  capital  qui  est  toujours  à  votre  disposition; 
car  il  est  possible  d'enlever  sur  des  taillis  déjà  âgés  des 
arbres,  sans  causer  autant  de  dommage  qu'on  le  suppose 
généralement ,  et  c'est  là  encore  ,  à  notre  avis ,  un  des 
grands  avantages  des  taillis  composés  sur  les  taillis  simples» 
et  même  sur  les  futaies  pleines. 

Ainsi,  un  propriétaire  ,  par  suite  de  circonstances  im- 
prévues ,  a  besoin  d'une  somme  importante;  cette  somme 


rOBÉTS  Et  Bois  Dfi  NStl^COAtBti  429 

«st  en  partie  reprësenlëe  par  les  futaies  de  son  taillis 
composé  ;  îi  ne  veut  pas  emprunter  ,  il  coupe  ^  futaie. 
Comme  nous  Tavons  dit  ^  son  taillis  n*épro«vera  pas  un 
dommage  sérieux,  en  prenant  les  précautions  voulues  ;  par 
eiemple ,  en  élaguant  le  plds  baiit  possible  les  arbres. 
Le  produit  des  plus  jeunes  taillis  gagnera  ,  augmentera 
■ensiblement  par  suite  de  la  disparition  dé  la  futaie.  Ce- 
pendant il  aura  toujours  dans  son  retenu  un  déficit 
considérable  ;  mais  enfin  il  aura  pouHu  à  des  besoins  qui 
rensscnl  oMigé  de  vendre  ou  d'emprunter ,  et  le  préjudice 
qu'éprouYera  sa  fortune  «e  trouvera  déjà  atténué  par  la 
plus*value  qu'acquerra  son  taillis;  enfin,  il  peut  travailler 
de  suite  h  recréer  une  futaie  nouvelle  ^  et ,  dans  un  temps 
qui  n'est  pas  encore  très^reculé  »  il  aura  réparé  en  partie 
le  sacrifice  que  des  circonstances  malheureuses  lui  ont 
imposé  ;  tandis  que  s*il  avait  eu  seulement  des  taillis 
simples  ,  ou  même  des  futaies  pleines  ,  il  lui  eût  été 
impossible  d*opérer  ainsi  sans  jeter  une  perturbation 
considérable  darts  son  revenu  ,  puisque  les  taillis  simples 
s'exploitent  par  contenances  fixes  et  régulières ,  et  que 
les  futaies  pleines  ,  bien  que  s*exploitant  par  possibilité  , 
si  Ton  dépasse  cependant  cette  possibilité,  compromettent 
pécuniairement  Tavenir.  Matériellement  l'on  renverse 
tonte  l'économie  du  système  ,  c'est-à-dire  que  les  coupes 
de  réensemencement ,  par  exemple  ,  ne  sont  plus  assez 
garnies  ,  et  que  les  coupes  définitives  auront  lieu  avant 
le  repeuplement  complet  du  sol  ,  etc. 

Il  faut  même  reconnaître  que  les  taillis  composés,  c'est- 
à-dire  ceux  sous*futaie,  présentent  un  avantage  qu'aucune 
propriété  n'offre  ;  à  savoir ,  de  pouvoir  toujours  disposer 
d*an  capital  important  sans  aliénation  du  fonds. 


430  SÊAKCES  6B1IÉRALES   A   NEtFdUTBt* 

La  présence  d'arbres  sur  un  taillis  est  d'ailleurs  utile  à 
la  vëgétatioo  ;  elle  entretient  sur  le  a<d  une  humidité  qui 
lui  est  favorable ,  et  » .  dans  cette  contrée  où  les  vents  de 
«ler  se  font  sentir  avec  forcb  ,  elle  en  neutralise  Faction  ^ 
qui  leur  serait  très-préjudîeiable. 

Voici  de  nouvelles  preuves  de  ce  que  nous  avançons  : 

Dans  la  forêt  de  Bray  ,  les  arbres  abandonnés  avec  le 
taillis  dans  les  coupes  de  30  ans,  sont  de  15  à  dO  ii  Thec-' 
lare  ;  le  prix  mojen  de  i:es  coupes  est  de  1,700  fr.  aussi 
à  Fliectare  ;  tandis  que  Tbectare  vendu  à  20  ans  I  «406  fr., 
vaudrait  à  30  ^  par  la  puissance  de  Tintérôt  composé  à  4 
pour  V, ,  2,066  fr.  82  c. 

Dans  les  taillis  À  20  ans ,  les  arbres  vendus  avec  sont  ait 
nombre  de  40  à  50 ,  mais  de  faible  dimension.  La  moyenne 
de  la  vente ,  aussi  à  Tbectare ,  est  de  900  fr»  (1)« 

Nous  avons  assisté ,  Tan  dernier ,  aux  adjudications  de 
coupes  de  deux  forêts  situées  ù  20  lieues  de  Paris,  dont 
les  produits  servent  à  Tapprovisionnement  de  grands  cea« 
très  de  consommation.  I^  bois  est  plus  cher  que  dans 
Farrondissement  de  Neufchâtel ,  et  l'essence  dominante 
an  taillis  est  le  chêne  f  ce  qui  en  augmente  sensiblement 
la  valeur,  à  raison  de Técorce qu*on  en  retire  ;  mab,  dans 
CCS  foréls ,  le  peuplement  en  futaie  est  moins  considérable 
que  dans  celle  de  l'arrondissement  dont  nous  avons  donné 
la  moyenne  des  produits.  Dans  Tune  ,  le  prix.,  moyen  du 


(1)  La  moyenne  h  Iliêctare  du  produit  du  bois  appartenant  à  la 
tHIc  d'Anmale  ,  aménagé  à  23  ans  ,  situé  sur  un  bon  sol  et  dans  la 
localitô  de  la  forêt  oli  Fon  a  obtenu  un  produit  de  1 ,406  francs ,  a  été, 
p9ar  les  ordtoaîros  »  do  1831  à  1S40  ,  de  1,260  francs  ,  charges  com- 
prises. 


FOftÉTS   ET  BOIS  DE  NEVFCBATEL*  431 

faillif  ,  à  20  ans  ,  a  été  de  1,385  franc»  ;  dans  Tattlra  ,  de 
1,228  fr.(l). 

Sans  donte  on  obtiendrait  un  reYeno  pins  important  en 
capitalisant  la  fîitaie,  en  plaçant  seulement  le  capital  à 
intérêt  à  4  p.  7^.  Hais  ce  n'est  pas  là  ce  que  nous  avons 
Yonlu  contester  ,  et  cette  objection  pourrait  être  fiiite  à 
tous  les  placements  en  biens-fonds. 

TRAITenSlIT  DES  B018  ET  FORÊTS. 

Ëclaircieâ. 

Des  nettoiements  ou  ëclaircies  nous  paraissent  utiles , 
indispensables  môme ,  dans  tous  les  bois  et  forêts ,  sauf 
de  très-rares  exceptions. 
Cette  opération  offre  lés  avantages  suivants  : 
1®  D'activer  la  végétation  ,  en  enlevant ,  en  temps  op- 
portun ,  sur  les  cépées  les  brins  surabondants  les  plus 
vigoureux ,  ceux  qui  doivent  composer  la  population  dé- 
finitive ,  étouffent  et  font  mourir  ;  en  permettant  à  la 
lumière  et  à  l'air  d'arriver  en  plus  grande  quantité  dans 


(i)  Dans  le  canton  d'Ânmalê,  la  moyenne  dn  produit  des  bois  des 
partîGiiliers ,  à  90  ans ,  peut  être  d^  i  ,010  fhiDCs  ;  savoir  : 

eo  arbres  abandonnés  avec  le  Uillis,à  10  tr.  Tun.    .    .    600     » 

1 ,000  Êigots  de  taillis,  à  35  (ir.  le  «/<>•    •    •    •    350  f. 

Bois  d'industrie  que  l*on  peut  en  outre  tirer  »  f      ^ 

tels  que  perches  à  lioublon ,  cercles ,  voles , 
ployons ,  etc.    ...•....'...     60 

Total ».    1,010  f.  »c. 


4i3  SÉANCES  €ÉKéRAtES   A  NErFCBATSt. 

les  roassib  ,  circonstanoe  qui  réagit  en  même  temps  et  sur 
le  sol  et  sur  le  bois  ; 

3^  De  combattre  les  essences  enrahissantes ,  tels  que 
)cs  coudriers ,  trembles ,  charmes ,  etc.  ; 

3*  De  favoriaer  Taccroissement  des  semis  naturels  des 
bois  durs ,  du  chêne  sortont ,  dont  un  trës^tii  nombre 
dans  Tétat  pressé  des  taillis  ,  crûs  dans  de  bons  sols ,  sur* 
\ivent; 

4°  D'obtenir  de  meilleurs  baliveaux ,  en  ce  qu^ayant 
pris  plus  de  nourriture  »  leur  élévation  est  en  rapport 
avec  leur  grosseur;  tandis  que,  dans  des  taillis  serrés,  près* 
que  tous  les  baliveaux  de  semis  sont  en  grande  partie  trop 
minces  et  trop  élevés ,  de  sorte  qu*aprës  Texploitalion , 
ils  ne  peuvent  supporter  leur  télé  ;  ils  font  Tare  ou  sont 
déracinés  ,  et ,  dans  Tun  et  Tautre  cas ,  ils  sont  perdus. 

EnGn  le  bois  a 'plus  de  qualité. 

Dans  toutes  les  parties  de  forêts  où  j*ai  appliqué  ce  trai* 
tcnient  (depuis  1836)  ,  il  a  parfaitement  réussi.  Jusque* 
là  y  les  Jeunes  taillis  n*y  avaient  pas  été  soumis.  Au  début, 
il  y  a  eu  de  nombreux  contradicteurs.  Il  reste  encore  un 
assez  grand  nombre  d*incrédules  ^  qui  ne  peuvent  croire 
que  Taccroissement  en  volume  est  plus  que  compensé  par 
la  réduction  de  la  population.  Déjà  quelques  coupes  éclair*» 
cies  ont  été  exploitées  ,  et  nous  avons  pu  comparer  «  par 
les  états  d'estimation  de  la  dernière  révointion  ,  que  les 
produits  en  matière  avaient  acquis  de  Taugmentation. 

Kons  allons,  d^ailleurs,  donner  ici  un  tableau  présentant 
)e  résumé  de  vérifications  auxquelles  nous  nous  sommes 
itvré  ,  afin  de  nous  former  une  opinion  exacte  sur  ce  sys* 
terne.  {  V»  le  tableau  ci'ConireJ, 


Age  de 

s  taillis 

Popula- 
tion 

Volu 

au 

moment 

de  l'é- 

claircie. 

au  mo- 
ment de 
la  com- 
paraison. 

moyenne 
à  l'hec- 
tare. 

Groi 
seu 

b. 

c.dl 

Eclaircis. 

16  ans. 

20  ans. 

9500 

19 

Kon  éclaircis. 

16  ans. 

20  ans. 

12000 

17 

Idem. 

16  ans. 

20  ans. 

16000 

15 

Eclaircis. 

14  ans. 

16  ans. 

11000 

18 

Non  éclaircis. 

14  ans. 

16  ans. 

16000 

16 

Idem.  : 

14  ans. 

16  ans. 

16000 

14 

Eclaircis. 

12  ans. 

14  ans. 

9800 

14 

Non  éclaircis. 

12  ans 

14  ans. 

15500 

12 

Eclaircis. 

10  ans. 

13  ans. 

9000 

12 

Non  éclaircis. 

10  ans. 

13  ans. 

15750 

10 

Eclaircis. 

10  ans. 

12  ans. 

9000 

12 

Non  éclaircis. 

10  ans. 

12  ans. 

■ 

16000 

9 

Quoique  les  dernières  éclaircies  aient  eu  Ueu  sur  des  ts 
fagots  y  payée  d'abord  14  francs  ;  et,  quoique  la  qualiti 
quetiers  et  les  cbaufoumiers  ayant  reconnu  que  ces  bc 
ne  s*arrôtera  pas  là. 

On  remarquera  que  les  coupes  de  14  ans  donnent  un  v< 
Cela  tient  à  ce  que  ^  sur  ces  coupes ,  il  existe  moins  de 


I 

I 

t 


IfOBÉts  £r  ttojs  Dr  hsupciiàtbL.  43 â 

Mes  expëriences ,  toutes  rigoureuses  »  onl  porté  sur  des 
superficies  de  2$  à  30  hectares.  Elles  n'ont  eu  lieu  ,  bien 
entendu  ,  que  sur  des  coupes  présentant ,  sous  tous  'les 
rapports ,  des  conditions  de  peuplement  aussi  identiques 
que  possible  ;  enfin,  pour  les  bois  de  16  et  14  ans  ,  j*ai  en 
soin  d'établir  deux  bases  de  comparaison  ,  d'après  des 
moyennes  prises  sur  divers  cantons. 

Il  résulte  donc  des  chiffres  qui  précèdent  et  des  résultats 
de  la  comparaison  : 

1^  Que  le  volume  cubique  des  brins  de  tous  les  massib 
éclaircis  ,  est  constamo^ent  supérieur  à  celui  de  ceux  qui 
ne  l'ont  pas  été  ; 

,    2^  Qu'il  entre  par  silère  cube  ,  savoir  : 
Bans  les  taillis  de  16  ans  éclaircis.     .     .      53  brin». 
Sans  ceux  du  même  âge  non  éclaircis  ,  71 

et  100  ;  soit  en  moyenne 86 

Dans  ceux  de  14  ans  éclaircis 67 

Idem  ,  non  éclaircis ,  91  et  100;  soit    .     •     101 
Dans  ceux  de  12  ans  éclaircis.     *     «    •     •    100 

Idem  ,  non  éclaircis. 143 

Dans  ceux  de  10  ans  éclaircis;  en  moyenne    1 55 
Idem  ,  non  éclaircis;  en  moyenne.     .    •    •    265 
3**  Que  raccroissement  d'accroissement  »  procuré  par 
Téclaircie  ,  a  donné  les  proportions  que  voici  ^  selon  l'Age 
.des  bois  : 

Dans  les  taillis  de  20  ans ,  le  volume  moyen  de  chaqiie 
brin  étant  : 

Pour  les  bois  éclaircis  ,  de lObrins. 

Pour  les  bois  non  éclaircis  ,  de.     •     .     •      12 
7  représente  l'excédant  d'acfrois^emeat  procuré  par 
Téclaircie  »  lequel  a  été ,  en  4  ans ,  de  58  1/3  p.  V» }  soit 

28 


4SI  SéAlfCBS  CéKÉRALES  1  lIBVFCflATBt. 

par  ao U  58p. «/o 

Le  même  cakul  ,  appliqué  aux  autres 
recrus  ,  a  oonstalé  : 

Dans  les  taîHis  de  16  ans  éclaircis  à  1 4,  un    ^ 
eioédant  de  50  p.  ^o  en  3  ans  ;   soit  par  an      25     • 

Dans  les  taillis  de  14  ans  éclaircis  à  13  , 
un  excédant  de  43  p.  ''/o  en  2  ans  ;  soit  par  an      21  50 

Dans  les  taillis  de  13  ans  éclaircis  à  10  , 
un  excédant  de  48  p.  °/o  en  3  ans  ;  soit  par  an      1 6     » 

Enfin  ,  dans  les  taillis  de  12  ans  éclaircis 
à  10 ,  un  excédant  de  94  p.  ^o  en  2  ans  ; 
soit  par  an 47     » 

4^  Que  si  le  produit  matériel  de  quelques  coupes  non 
édaircies  est  cependant  plus  considérable  que  celui  des 
cantons  qui  ont  été  soumis  ft  cette  opération  ,  cela  tient 
uniquement  à  la  différence  considérable  du  nombre  de 
sujets  qui  composent  en  ce  moment  la  population  ,  et  au 
peu  de  temps  qui  s*est  écoolé  depuis  le  nettoiement  ;  mais 
que  déjà  ,  en  portant  le  prix  du  stère  à  7  francs  pour  les 
bois  de  16  à  14  ans  ,  et  à  5  francs  pour  ceux  de  12  et  de 
10  ans ,  évaluation  qui  ne  peut  être  plus  élevée  pour  de 
telles  marchandises  ,  cette  différence  est  en  partie  com- 
pensée par  les  produits  retirés  de  Féclaircie  »  bien  que  ces 
produits  aient  été  vendus  à  de  très-bas  prix. 

D*où  la  conséquence  évidente  que  cette  opération  a  pour 
eflfet  de  développer  activement  la  végétation  après  un  très- 
court  délai  ,  puisque  nos  comparaisons  ne  portent  que 
sur  des  taillis  nettoyés  depuis  4  ,  3  et  2  ans.  Donc  ,  plus 
ces  taillis  vieilliront ,  plus  leur  accroissement  sera  consi- 
dérable ,  et  bientôt  les  différences  qui  existent  encore 
entre  les  produits  matériels  des  cantons  qui  n'ont  pas  été 


l^OllÊtS   tîT   BOtS   DB   NBt't^CltATEL.  43(1 

BOumis  à  ce  traitement ,  auront  disparu  ,  tst ,  au  moment 
de  rexploitation  ,  on  aura  à  la  foi8  plu»  de  bois  et  ,  en 
outre  ,  le  pri\  des  fagots  obtenus  par  l'éclaircie  »  dont  le 
produit  en  argent  peut  être  senëiblement  accru  par  Tac 
Gumulation  des  intérêts. 

Les  grosseurs  d^s  brins  des  coupes  de  16  et  14  ans  ont 
été  prises  à  1  mètre  33  centimètres  du  sol  ;  puis  ,  pour 
opérer  le  cubage  ,  on  a  défalqué  un  dixième.  Le  tour  des 
brins  des  autres  coupes  a  été  mei^uré  à  la  môme  hauteur  , 
mais  on  n'a  iàit  aucune  réduction.  Toutes  les  hauteurs  ont 
été  mesurées  avec  une  perche  jus()u'à  la   cime  ,  afin 
d'opérer  avec  plus  d'exactitude.  En  évaluant  ces  mesures 
À  Ttieil  ,  on  aurait  infailliblement  commis  des  erreurs 
d'appréciation  qui  n'eussent  pu  donner  des  résultats  exacts, 
ce  qu'il  importait  d'obtenir.  Il  est  presque  inutile  de  faire 
remarquer  que  le  volume  ajant  été  calculé  sur  une  gros* 
seur  invariablement  prise  à  1  mètre  33  centimètres  du 
sol  ,  le  cube  réel  ,  qut  n'aurait  pu  être  obtenu  qu'en  pre* 
nant  la  grosseur  aii  milieu  exact  de  la  hauteur  des  brins  , 
est  nécessairement  exagéré  dans  les  résultats  présentés  ; 
et ,  en  effet ,  les  taillis  de  20  ans  ne  produisent  environ  , 
dans  cette  localité  ,  que  100  stères  de  bois  à  charbon  à 
Thectare ,  et  non  180  stères  donnés  par  le  calcul  du  volume 
en  matière  dans  le  tableau  qui  précède.  Mais  j'ai  dû  ré- 
fléchir qu'il  s'agissait  moins  ,  dans  l'expérience  faite,  de 
rechercher  des  bases  rigoureuses  d'estimation ,  que  de 
déterminer  ,  d'une  manière  exacte  et  surtout  uniforme  , 
les  rapports  et  les  proportions  de  l'accroissement  entj* e  les 
taillis  éclaircis  et  ceux  qui  ne  l'ont  pas  été  ;  et  le  mode 
que  j'ai  suivi  m'y  a  conduit.  J'aurais  pu  ,  sans  doute  ,  me* 
surer  les  brins  à  leur  base  et  les  cuber  comme  des  cônes  ; 


436  siANccs  csnAkales  ▲  nbofchâtel. 

tnaii  la  grosseur  des  brkis  est  très-irrégulièrement  déve* 
loppëe  dans  ces  taiUis  ,  et ,  en  outre ,  il  serait  fort  diflScile 
de  la  prendre  exactement  •  A  cause  du  grand  nombre  de 
•qjets  qui  existent  souvent  sur  une  méuM^  aoucbe  \  tandis 
qu'en  mesurant  les  brins  A  1  mètre  ou  à  1  mètre  33  cent.» 
on  ne  pouvait  varier  sur  le  point  où  cette  grosseur  doit 
^tre  prise. 

C'est  à  Tcige  de  8  ans  qu'il  nous  paraît  le  plus  conve- 
nable d^exécuter  ce  travail.  Les  taiUis  sur  lesquels  j'ai 
opéré  à  cet  âge  ,  ont  parfaitement  supporté  cette  opéra* 
tien.  I^s  recrus  de  bois  durs  et  les  semis  ,  dégagés  de 
bonne  heure  des  plantes  parasites  et  de  bois  blancs  qai  les 
dominent ,  peuvent  combattre  avec  plus  d'avantage  leur 
influence.  Enfin,  dans  les  parties  mal  plantées ,  les  graines 
qui  sont  répandues  sur  le  sol  ,  après  ce  travail ,  peuvent 
encore  se  développer  et  croître. 

Depuis  long-temps ,  dans  toutes  les  j^ties  de  forêts 
soumises  à  mon  inspection  ,  quoique  la  futaie  renferme 
une  grande  quantité  de  chênes*,  on  ne  trouvait  que  çà  et  là 
quelques  glands ,  et  cette  essence  a  disparu  entièrement 
«u  taiUis  ,  si  ce  n'est  dans  les  sols  maigres.  Cependant  la 
richesse  de  la  futaie   est  une  preuve  irrécusable  qu'elle 
était  la  primitive ,  et  que  c'est  elle  qui  dominait.  Voici 
les  causes  que  nous  assignons  à  sa  disparition  :  d'abord, 
pendant  long-temps  la  conservation  d'une  trop  nombreuse 
futaie,  car  un  rapport  de  1812  dit  qu'à  cette  époque  il 
existait  au  moins  un  ancien  ou  un  moderne  par  are  ;  la 
rareté  des  glandées,  qui ,  dans  cette  contrée  »  sont  presque 
toujours  détruites  par  les  gelées  du  printemps  ,  occasion- 
nées par  les  brusques  changements  de  température  dus  au 


FOiAtS  et  bois  PB  NBUFCHATBL.        437 

Toisinage  de  la  mer  ;  enfin  ,  et  comme  conséquence  de  ces 
circonstances ,  renvahissement  des  bob  blanen. 

Ce  raisonnement  nous  parait  découler  natnrellement  da 
h  présence  sur  les  mauvais  sds  de  cette  même  essence  ^ 
car  là,  si  les  bois  blancs  poussent  d'abord  avec  vigueur  , 
leur  croissance  s'arrête  au  bout  de  quelques  années ,  et  ib 
se  détruisent  même  promptemeat.  Us  ne  sont  donc  pas  un 
obstacle  au  développement  des  bois  durs  ;  ils  iavorisent 
même  leur  croissance  en  donnant  ,  dans  les  premièrea 
années,  de  rbnmidité,  oircoostaace  si  utile  dans  ces 
mauvais  sols. 

Cependant ,  dans  les  taillis  éclaircia  ,  on  a  trouvé  un 
assez  grand  nombre  de  semis  de  cbénes,  qui,  dans  les  cou* 
pes  e'xploitées ,  ont  donné  de  bons  baliveaux. 

Ce  fait  prouve  assez  que  la  disparition  du  cbéne  dans  Ie# 
taillis  ne  provient  pas  de  Tépuisement  du  sol,  et  peut  venir 
en  aide  aux  défenseurs  de  la  perpétuité  des  essences  ;  car 
si  9  comme  les  partisans  do  système  opposé  le  soutiennent^ 
c'est  par  fatigue ,  par  appauvrissement  du  sol ,  que  le 
diéne  9  qui  est  nombreux  à  la  futaie  et  que  nous 
considérons  comme  l'essence  primitive ,  cesse  de  se  repro* 
duire  dans  le  taillis ,  les  siyets  produits  par  les  semis  nar 
tnrels  seraient  languissants ,  ne  donneraient  aucun  espoir, 
tandis  qu'au  contraire  ,  toutes  les  fois  que  ces  semis  se 
sont  trouvés  dans  les  conditions  que  leur  nature  exige  ,  ih 
poussent  avec  vigueur ,  et  il  y  a  certitude  qu'ils  fourni* 
ront  de  très*beaux  arbres.  Je  le  répète ,  ces  faits  sont  heu- 
reusement assez  nombreux.  A  ce  sujet ,  j'ajouterai  que  , 
dans  cette  localité  ,  les  adjudicataires  des  coupes  sont  au- 
torisés â  arracher  les  gros  arbres,  à  charge  par  eux  da 
replanter  les  surfaces  qu'ils  occupaient  ;  que  ces  planta* 


438  SBANCBS    Gé.^êKALBS    A    NBUFCHATBL. 

ttODS  sont  fiiite$  en  firaode  parlie  en  hè(re  ,  et  que  sur 
remplacement  où  étaient  les  arbres  de  cette  essence  , 
comme  sur  le  terrain  où  se  trouvaient  des  cbénes  ,  ces 
plantations  réussisKent  également  bien.  Cette  année 
môme ,  on  a  tiré  de  semblables  repeuplements  de  forts 
beaux  sujets ,  qui  ont  été  replantés  dans  des  clairières  , 
où  ils  ont  parfaitement  réussi . 

Nous  avons  cru  devoir ,  en  soulevant  cette  question , 
qui  déjà  a  été  traitée  dan$  les  Annales  forestières  (n^  de 
février  et  d'avril  1843),  par  M.  le  baron  de  Sabune  , 
coLservateur  des  forêts  de  la  Couronne,  avec  le  talent  et 
l'expérience  qui  le  caractérisent ,  donner  à  l'Âssociatioa 
le  fl-uit  de  nos  remarques. 

Dans  toute  éclaircie  ,  on  doit  soigneusement  conserver 
le  massif,  c'est  *à-dire  ne  pas  faire  de  vide.  Afin  d'éviter 
cet  inconvénient ,  il  serait  préférable  de  conserver  des 
essences  que  Ton  voudrait  détruire,  ou  des  arbustes.  On 
peut  enlever  sur  les  brins  les  brancbes  gourmandes  et 
basses  ;  mais  il  faut  avoir  grand  soin  de  les  (aire  couper 
à  cinq  centimètres  au  moins  du  corps  ;  car,  sans  cette  pré* 
caution  ,  presque  toujours  l'ouvrier  endommage  le  sujet , 
ce  qui  lui  fait  une  plaie  qui  est  très-nuisible.  Nous  insis- 
tons à  cet  égard ,  ayant  été  à  même  de  nous  assurer  da 
lort  que  les  brins,  ainsi  endommagés,  éprouvent.  Il  faut 
bien  se  garder  aussi  que  l'élagage  ait  lieu  trop  haut ,  ça 
énerve  d'abord  les  sujets  ;  puis  ,  le  couvert  n'étant  pas 
assez  épais  ,  les  brins  enlevés  donnent  des  jets  qui  absor- 
bent une  partie  de  la  sève  de  la  souche ,  ce  qu'il  importe 
aussi  d'éviter. 

L'on  peut,  en  faisant  ce  travail ,  tailler  les  jeunes  semis 
qui  doivent  fournir  des  baliveaux  ,  c'est-à-dire  leur  en- 


FOBiTS  ET  BOIS  DE  NE17FCHATBL.  439 

le^er  les  branches  basses  ou  gourmandes,  raccourcir  celles 
qui  se  développent  horizontalement  et  qui  prennent  une 
trop  grande  quantité  de  sè\'e.  Ces  soins  ne  pourraient  être 
confiés  à  l'ouTrier,  à  raison  du  temps  qu'ils  exigeraient , 
car  ils  augmenteraient  sensiblement  la  main-d'œuyre  ; 
mais  le  garde  peut  en  être  chargé,  après  avoir  reçu  les 
indications  nécessaires  sur  le  terrain. 

Elagage  et  taille. 

• 

Comme  nous  Tavonsdit ,  nous  considérons  l'élagagedes 
jeunes  modernes  comme  avantageux  ,  afin  d'activer  leur 
accroissement  et  d'atténuer  Tinfluence  filcheose  que  le 
convert  de  la  futaie  exerce  sur  le  taillis. 

Le  couvert  du  hêtre,  surtout,  est  très-préjudiciable,  à 
raison  de  Tépaisseur  de  son  feuillage. 

Voici  le  résultat  d'une  expérimentation  que  nous  avons 
faite  à  cet  égard: 

Le  29  avril  1841  ,  nous  avons  fait  élaguer  onze  jeunes 
modernes  hêtres.  Nous  avons  pris  comme  point  de  com- 
paraison ,  pour  chaque  arbre  élagué  ,  un  arbre  situé  près 
de  lui ,  et,  bien  entendu,  offrant  le  plus  d'analogie  possible 
dans  son  volume* 

La  grosseur  des  dix  arbres  élagués  était  de  6  mètres 
94  centimètres  ;  la  hauteur  »  de  131  mètres  60  centim. 
L'élagage  a  eu  lieu  sur  une  élévation  moyenne  de  5  mètres 
98  centim.  ,  c'est*à-dire  anr  à  peu  près  moitié  de  la  hau- 
teur de  chaque  arbre  ;  la  grosseur  des  10  arbres  non  Ma- 
gués  était  de  6  m.  93  c. ,  la  hauteur  de  130  m.  22  c. 


440  SBàNCBS  GBlIBtALlS  A   NBUFCOATBI^. 

Le  produit   cubique  des   «rbrei  élagués   était  »  em 

moyeunei  de.     ...    * 5  M 

Celui  de  ceux  aoo  élagués ,  de 4  1^7 


Différence »     12 

J'ai  mesuré  ces  arbres  le  13  avril  1843. 
Voici  ce  que  j*ai  constaté  : 

Arbres  éUgaés. 

Grosseur,  7  m.  53  c.  M  mil.;  longueur,  151  m.  24  c. 
Moyenne  en  produit  cubique 6    89    20 

Arbres  non  élagués. 

Grosseur,?  m.  58  c.;  longueur,  144  m.  73  c. 

Moyenne  du  produit  cubique 6    68    Sd 

Différence        »    20    90 

Soit,  pour  les  arbres  élagués,  un  accroissement  de  35 
pour  V«  ; 

Pour  ceux  non  élagués,  de  34. 

Après  l'élagage  opéré  le  29  avril  1841  , 

La  circonférence  occupée  par  le  couvert  de  chaque 
arbre  élagué  était,  en  moyenne,  de.     •     •     14  m.  45  c. 

Celle  occupée  par  ceux  non  élagués  ,  de    17        90 

Au  13  avril  1843  , 

Les  arbres  élagués  donnaient,  en  moyenne,  un  couvert 
de 16  m.  91  c.  »»  mil. 

Ceux  non  élagués,  de.     <    •     •    21        94       50 

Soit,  pour  ceux  élagués,  un  accroissement  de  17  pour  */«; 

Pour  ceux  qui  ne  l'ont  pas  été  ,  de  28. 

Vn  tel  résultat  obtenu  en  si  peu  de  temps  n*a  pas  be» 
soin  d'autre  explication.  Nous  ajouterons  pourtant  que. 


F01ÉT5  ET  BOIS  DE  NBUECHATEl..  44 1 

soitf  ée  trëfli-forts  béires  suffisamment  élagues  ,  il  existé 
du  taiUU  assez  beau ,  et  qu'ainsi  rinQueiice  fiàcbeuse  du 
couvert  de  la  futaie  est  cousidërablemeat  atténué. 

Les  baliveaux  de  Tâge  ont  bien  besoin  d'être,  non  pas 
élagués ,  mais  taillés  ;  car  les  quelques  branches  à  lesr 
retirer  ne  peut  être  considéré  comme  un  élagage.  Cette 
suppression  doit  porter  sur  les  branches  basses  et  sur 
eelles  gourmandes.  Il  convient  aussi  de  raccourcir  en  tire- 
sève  celles  qui  ont  pris  une  direction  horizontale ,  qui 
absorbent  une  trop  grande  quantité  de  sève,  lin  baliveau 
ainsi  diVigé  deviendra  un  beau  sujet ,  tandis  qu'il  n'eût 
donné  qu*on  vilain  arbre;  mais  il  importe  de  laisser  tou'*' 
joars  à  ces  jeunes  sujets  une  tête  bien  garnie  et  suffisam* 
ment  de  tirants.  La  tête  d'un  arbre  bien  conduit  doit  tou*» 
jours  être  en  rapport  avec  son  pied. 

Il  existe  un  instrument  très-convenaMe  pourjopérer 
cette  taille.  C'est  un  petit  croissant  à  deux  tranchants  ;  on 
le  place  sur  une  perche  de  4  à  5  mètres.  En  le  tenant 
bien  perpendiculairement  et  an  peu  incliné  en  dehors ,  on 
enlève  fadlement  des  branches  déjà  assez  fortes.  On  sait 
d'ailleurs  que  celles  à  Caire  disparaître  ne  sont  jamait 
très-grosses. 

Dans  toute  la  localité  ,  les  plus  gros  hêtres  ont  été  éla» 
gués  à  un  âge  d^à  avancé  ;  leurs  troncs  sont  plus  élevés, 
plua  cylindriques  que  ceux  qui  ne  l'ont  pas  été;  leur  port 
est  |rius  majestueux.  La  plupart  sont  employés ,  soit  pour 
les  travaux  hydrauliques,  smt  pour  la  boissellerie  ,  soit 
pour  d'autres  travaux  d'art.  Nous  n'avons  jamais  entendo 
dire  qu'il  s'en  trouvât  de  viciés. 

Je  ne  pourrais  donner  aucun  renseignement  sur  cette 
opération  appliquée  au  chêne.  J'en  ai  vu  élaguer  dans  la 


443  SÈANCIS  fiéNBRALBS  A  NBOFCBATEt. 

forêt  de  Compiègne ,  dans  de  jeunes  gaolû.  Voici  ee  que 
l'iospecteor  de  cette  forêt ,  M.  PoîrBon  «  forestier  très->di6- 
tingué,  qui  9*occttpe  avec  beaucoup  de  succès  d'expéri- 
meotations  sylricoles ,  a  constaté,  par  un  article  publié 
dans  les  Annales  forestières  (numéro  d'octobre  1842)  : 
qu'ayant  lait  découvrir  au  moyen  d'une  hache  y  sur  plus 
de  cent  sujets  coupés  en  éclaircies,  élagués  depuis  7  ans 
(ces  arbres  étaient  des  modernes  âgés  de  66  ans  ) ,  les 
plaies  doni  l'aspect  pouvait  faire  supposer  des  vices  , 
il  a  reconnu  par  l'examen  minutieux  de  ces  plaies  : 
»  1®  Que  toutes  celles  dont  le  diamètre  n'excède  pas. 
10  centimètres  ,  se  sont  cicatrisées  sans  renfermer  le 
moindre  principe  de  corruption  y  le  miroir  s'étant  asses 
promptemeni  recouvert  et  colincidant  parfaitement  , 
quoique  sans  adhérence  ,  à  l'écorœ  nouvelle  qui  le 
préserve  maintenant  de  tout  contact  avec  l'air  comme 
avec  l'humidité  ;  nous  pensons  que  ces  cicatrices  peuvent 
rester  intactes  pendant  toute  la  vie  de  l'arbre. 
•  9®  Quêni  aux  plaies  qui  excèdent  le  diamètre  indiqué 
ci-dessus  (10  centimètres) ,  la  plupart  de  celles  qui  s^eii 
rapprochent  le  plus  sont  également  saines  ,  et  ce  n'est 
que  parmi  les  plus  grandes  que  quelques^nes  offrent 
des  vices  qui  auraient  sérieusement  détérioré  l'arbre  , 
s'il  eût  été  conservé  sur  pied.  Appliquant  ces  deux  re- 
marques aux  principes  d'élagage  des  arbres  forestiers  , 
nous  disons  que  ,  les  sujets  étant  âgés  de  58  ans  lorsque 
cette  opération  leur  a  été  appliquée  pour  la  première 
fois  9  il  a  été  difficile  ,  pour  ne  pas  dire  impossible  , 
d'éviter^  de  couper  d'assez  fortes  branches  ;  qu'il  est 
résulté  aussi  du  défiint  d'élagage  ,  dans  la  jeunesse  des 
s  sujets  ,  que  les  branches  basses  ,  étouffées  par  le  taillis 


F0ttftT8  ET  BOIS  DK  NBUFCHATBL. 


4i3 


à  mesure  qu'il  moatoit ,  sont  tombées  et  ont  laissé  îles 
chicots  corrorapos  ,  qui  ,  enveloppés  par  la  sève  ,  ont 
occasionné  des  vices  ;  mais  que  .  partout  où  cette  cause 
n'existe  pas  et  où  l'élagueur  a  pris  le  soin  de  ne  couper 
rez-troDc  que  les  branehes  dool  la  grosseur  permettait 
cette  amputation  ,  sans  laisser  la  crainte  d'un  mauvais 
résultat ,  les  miroirs  sont  sains  et  parfaitement  recoin 
verts. 

»  Examinant  ensuite  l'eflel  produit  par  la  taille  de  ces 
modernes  sur  le  peuplement  du  massif,  nouer  a  von» 
remarqué  que  l'accroissement  du  taillis  y  est  bien  su« 
périeur  à  celui  des  parties  qui  n'ont  pas  été  élaguées  ; 
c'était  d'ailleurs  un  résultat  infaillible  que  nous  ne  si- 
gnalons ici  que  pour  compléter  les  observations  qui  se 
rattacbentà  cette  importante  question. 
»  Résumant  tout  ce  qui  précède  ,  on  voit  que  Télagage 
ou  la  taille  raisonnée  des  arbres  forestiers  ,  commencée 
dés  la  jeunesse  des  sujets  et  poursuivie  d'après  les  prin« 
cipes  qui  doivent  la  régler  ,  présente  des  résultats  très- 
avantageux  y  sans  qu'aucun  inconvénient  vienne  contre* 
balancer  ces  avantages  ,  et  que  si  les  opérations  de  ce 
genre  ,  pratiquées  dans  la  forêt  de  Compiègne  ,  offrent 
quelques  exceptions  ,  elles  sont  bien  rares  et  dues  uni- 
quement à  l'âge  avancé  des  arbres  sur  lesquels  l'élagueur 
a  pu  faire  une  fausse  application  des  principes ,  en^rafné 
par  le  désir  mal  entendu  de  produire  beaucoup  de 
bois  ,  et  croyant  par  là  donner  plus  d'importance  à  son 
travail.  » 

Nous  considérons  cependant  que  la  non-adhérence  de 
l'écorce  nouvelle  avec  le  bois  ancien  sur  les  cicatrices 
résultant  de  l'élagage ,  est  uu  défaut ,  car  elle  doit  néces* 


444  SKâNCBS  GBRiEALBS  1  HEUF€»ATBL. 

aairemdot  occasionner  une  solutiea  de  eoâtlmitté. 

Or  il  peut  en  résulter ,  soit  une  perte  dans  le  débit  de 
l'arbre  ,  soit  qu'il  devienne  impropre  à  certain  travail  au- 
quel il  était  destiné. 

Mous  estimons  donc  que  les  arbres  élagués  dans  la  forêt 
de  Gonpièf  ne  l'ont  été  à  un  âge  trop  avancé ,  et  que  ce 
n'est  seulement ,  comme  nous  l'avons  dit ,  que  sur  de  très^ 
jeunes  modernes  qu'il  faut  appliquer  cette  méthode  ; 
nous  conseillons  même  de  n'y  soumettre  qtie  des  baliveaux 
sur  taillis  ,  car  les  sujets  qui  croissent  en  massif  s'élèvent 
toujours  assez. 

Avantage  du  chêne  »  comme  taillis  ,  sur  les  autres  essences. 

D'après  diverses  expériences  que  nous  avons  faites,  nous 
avons  acquis  la  preuve  que,  dans  la  localité  «  on  ne  pouvait 
obtenir  plus  de  100  stères  de  bois  à  charbon  dans  les  meil- 
leurs taillis ,  dont  l'essence  dominante  est  ie  coudrier  , 
mélangé  de  charme,  hêtre ,  saide  ,  bouleau  ,  traDble,etc., 
en  convertissant  tous  les  brins  en  bois  de  œtte  natore  ,  et 
portant  le  prix  du  stère  à  5  francs  l'un  ;  soit  500  francs; 

Si ,  dans  les  conditions  où  se  trouvent  ces  taillis ,  leur 
peuplement  était  en  chêne  ,  nons  estimons  qu'on  obtien- 
drait,  au  minimum  »  130  stères.  Chaque  stère  produit 
une  botte  et  demie  d'écorce  ,  pesant  75  kilogrammes , 
valant  en  moyenùe  7  francs;  soit,  en  natore,  173  bottei  39; 
et  en  argent 1212f.ill  c.\ 

Nous  avons  trouvé  que  le  bois 
écorcé  diminuait  d'un  septième;  f  jo^ofr  Ql 

ce  serait  19  stères  à  réduire  sur 
les  130.  Cakulimt  seulement 
sur  1 10  stères ,  à  6  f  l'ua  ;  s^      660      » 


PORAtS  et  bois  DB  NBOfCKàTEL.        44S 

On  roH  quel  avantagd  il  y  aurait  à  pouvoir  sabstituer , 
ou  au  moins  en  partie  »  TeBseBce  de  ch^ne  à  celle  de  cou* 
drier.  Bans  celle  contrée  ,  celte  dermére  essence  a  aussi 
une  certaine  valeur  ,  attendu  que  l'on  en  tire  de  bons 
cercles.  Mais  elle  a  pris  beaucoup  trop  d'extension  ;  il  faut 
s'occuper  à  la  réduire ,  à  ne  fournir  seulement  qu'aux 
besoins  de  l'industrie. 

£corcement. 

Beaucoup  de  bons  foresders  sont  d'avis  qu'on  doit  s'abs* 
tenir  d'ëcorcer  les  taillis  ntuës  dans  des  aols  maigres  ,  où 
Ja  reproductioâ  est  dilBcile  ,  et  ceux  coupés  à  1 8  ans. 

En  premier  lieu  ,  parce  que  la  sève  du  printemps  est 
perdue,  et  que  le  recru  n'est  plus  assez  robuste  pour  résister 
aux  fortes  gelées  de  Tiiiver  ;  en  second  lieu  ,  attendu  que 
J'abattsigè  ayant  lieu  en  fdeine  sève  ,  les  souches  en  sont 
altérées  et  que  la  reproduction  en  souffre. 

Depuis  long-temps  nous  cherchons  à  établir  ,  sur  des 
fiiiU  matériels  ,  notre  conviction  à  cet  égard. 

Pour  cela  y  nous  avons  plusieurs  fois  fait  laisser  ,  dans 
des  coupes  ,  de  petits  carrés  ,  qui  ont  été  abattus  dans  le 
iwurant  du  printemps.  L'année  suivante  ,  il  nous  eût  été 
fort  difikile  d'établir  une  diflërenœ  entre  le  recru  de  ces 
carrés  et  celui  qui  Tavoisioait.  Pendant  plusieurs  années  , 
aeus  avojos  iiait  couper  ,  an  commencement  de  l'hiver , 
4laos  une  plantation  au  fossé  ,  les  plants  jl'un  c6té  de  ces 
iÎBSsés  y  et ,  au  printemps ,  ceux  du  côté  opposé.  A  la  fin 
de  l'été  ,  ou  au  printemps  suivant ,  il  n'était  pas  possiMe 
4e  reconnaître  quel  était  celui  des  deux  côtés  dont  la  coupe 
avait  précédé  Taotre.  Le  peu  de  taillis  de  chêne  qui  existe 


446  SKÂlfCBfl  GéNÉBALES  A   NfctFGfiATfiL. 

daiM  les  ooapes  de  moD  inspection  ,  est  écorcé.  Je  wiâ 
partout  que  les  cepëes  donnent  de  beaui  recrus.  Enfin  , 
ce  ne  sont  pas  les  gelées  de  l'hiver  que  les  jeunes  pousses 
de  chêne  redoutent;  ce  sont  celles  du  printemps,  psr  suite 
des  effets  solaires.  D'ailleurs,  la  perle  ,  dans  la  première 
sève  ,  n'est  pas  trèsnioBiniageable  ,  car  une  grande  partie 
des  premières  poussées  est  détruite  ,  soit  lorsqu'on  relëvd 
et  façonne  le  bois  ,  soit  par  les  voitures.  A  l'appui  de  ce 
que  nous  venons  d'avancer  ,  nous  pourrions  citer  des  fo- 
rêts entières  où  ,  de  tout  temps  ,  on  a  écorcé  le  chêne  ,  et 
qui,  quoique  situées  sur  de  mauvais  sok,  se  maintiennent 
dans  un  bon  état  de  reproduction. 

Mais  les  inconvénients  sur  lesquels  on  s'appuie  existe* 
raient-ils  ,  qu*à  raison  de  l'augmentation  du  revena  que 
procure  l'écorce  ,  nous  serions  encore  d*airi$  de  ne  pal 
reculer  devant  ,  puisque  œtte  augmentation  de  revenu 
permettrait  de  satisfaire  ,  et  au-delà  ,  à  tous  les  frais  d'en- 
tretien auxquels  la  détérioration  ,  plus  ou  moins  éloignée  ^ 
du  taillis ,  entraînerait. 

PUmtsdans* 

Les  divers  modes  de  plantation  que  nous  avons  indi* 
qués ,  sont  également  bons.  Nous  pensons  cependant  que^ 
4lans  le  système  de  plantation  atf  fossé,  il  convient  de 
donner  aux  bandes  1  mètre  5(^  centimètres  de  largeur^  an 
lieu  d'un  mètre.  Les  racines  peuvent  ainsi  se  développer 
sur  une  surface  plus  étendue*  prendre  conséquemment  plus 
do  nourriture  et  ne  plus  s'enlacer  les  unes  dans  les  autres, 
epmme  ça  doit  avoir  lieu  lorsque  les  bandes  n'ont  qa  ua 
mètre  de  largeur. 


rOBÉTS  BT  BOIS  DB  NBCFCHATEt.        447 

La  profondeur  à  donner  aux  dëfoncementff  doit  être  dé* 
terminée, d'abord,  parla  nature  du  sous-sol,  et  ensuite  par 
l'épaisseur  de  la  couche  superficielle ,  de  manière  à  pou- 
voir remplir  la  jauge  de  bonne  terre.  Ainsi ,  dans  les  ter* 
mins  riches  ou  perméables ,  là  vous  pouvez  pratiquer  un 
défoncement  de  50  centimètres  au  moins ,  en  mettant  au 
fond  de  la  jauge  un  lit  de  gazons  coupés  à  la  surface, 
dont  l'épaisseur  sera  calculée  de  manière  à  conserver  assez 
de  terre  meuble  pour  asseoir  les  plants  et  recouvrir  les 
racines  ;  puis  l'on  emploie  la  terre  provenant  du  fond  de 
la  jauge  pour  couvrir  entièrement. 

Hais  si  le  sous-sol  est  calcaire  ou  que  ce  soit  une  argile 
plastique ,  il  importe  alors  de  8*arréler  à  ces  couches  ;  car, 
en  creusant  plus  avant ,  f6t*on  en  mesure  de  remplir 
toute  Touvertore  d^  bonne  terre ,  elles  se  trouveraient  em- 
prisonnées dans  une  nauraille  qu'elles  ne  pourraient  percsr, 
ou  exposées  à  trop  d'humidité.  Dans  les  premières  an- 
nées ,  le  repeuplement  pousserait  avec  force,  mais  ensuite 
il  languirait  ;  on  attribuerait  cet  état  au  sol ,  tandis  qu'il 
ne  serait  que  le  résultat  d'une  mauvaise  culture. 

Au  contraire,  en  arrêtant  le  défoncement  au  mauvais 
sol,  arrive' es  là,  les  racines  seront  obligées  de  tracer  et 
d'aller  chercher  leur  nourriture  sur  la  surface  végélalive. 

Bien  entendu  ,  on  doit  avoir  grand  soin  de  toujours  ap- 
proprier les  essences  au  sol. 

Ainsi ,  dans  les  sols  riches  ou  perméables ,  le  chêne ,  le 
hélre  ,  le  frêne ,  le  charme  ,  toutes  les  essences  viendront 
bien.  Dans  les  terrains  calcaires  ,  le  hêtre,  le  frêne  ,  le 
merisier  ,  les  érables  sont  les  seules  essences  dont  on 
puisse  espérer  de  bons  produits.  Le  bouleau  et  le  saule 
poussent  d'abord  assez  bien;  mais,  après  quelques  années, 


446  SÉA^^Cfifi  6ÉKBBALBS  A   lIBUFCflATSi. 

i\ê  végèteot*  Nous  pouvons  affirmer  que  le  frêne  est  fine 
4les  essences  qui  s'accommode  le  mieux  de  ce  soL  On  peut 
.s'en  convaincre  par  les  cépées  qui  j  croissent  natureile^ 
jnent.  Depuis  10  ans ,  nous  l'employons  dans  les  repeuple* 
ments  que  nous  avons  opérés  dans  des  sols  analogues. 
•Elle  a  toujours  parlaitement  réussi  et  ae  se  dédit  pas;  elle 
trace  ou  elle  pivote ,  suivant  les  sols. 

Nous  lui  donnons  la  préférence  sur  toutes  les  autres  essen- 
ces. D'abord,  la  réussite  en  est  presque  toiiyours  assurée; 
'Sa  croissance  est  tràs-prompte,  et  elle  donne  des  produits 
abondants ,  qui  sont  très-recherchés  par  l'indusU'ie* 

Il  est  préférable  d'employer  des  plants  de  pépinière. 
Leurs  racines  capillaires  sont  beaucoup  plus  développées 
que  celles  des  plants  de  fiorét,  et  leur  réussite  est  par  cela 
.même  plus  certaine.  Cependant  on  pcipt  aussi  obtenir  de 
boosrepeuplementsde  cesderniers,en  ayant  soinde  rebuter 
,tQus  ceuji  dont  les  racines  laissent  à  désirer.  Je  n'emploie 
.que  des  plants  de  cette  nature  ,  et  toutes  mes  plantations 
nlussissent  bien,  même  celles  en  hêtre,  quoique,  générale- 
ment, on  pense  que  le  succès  en  est  très«incertain.  Seule- 
ment les  plaots  de  cette  essence  demandent  à  être  em- 
ployés peu  de  temps  après  leur  arrachis. 

Ici  je  dois  faire  observer  que  je  parle  des  plants  à  basse 
,tige  ;  ceux  à  haute  tige  ne  sont  nullement  propres  à  être 
replantés.  J'en  ai  fait  plusieurs  essais ,  tous  ont  édioué. 
«Les  racines  ont  peu  de  chevelu  ;  mais  ça  tient  plus  encore 
«ji  ce  que  ces  sujets  qui  ont  été  élevés  dans  des  massiilse^ 
rés ,  ne  peuvent  supporter  le  changement  subit  de  tempé- 
ra ture  auquel  ils  sont  exposés.  Leur  écorce  durcit  ;  elle  se 
couvre  de  mousse  :  s'ils  ne  meurent ,  ils  languissent. 

Les  plants  de  toutes  les  essences  demandent  à  être  re* 


l^BÊtS  ET   BOIS  nE  NKtrCDATEL.  449 

eëpës  ,  en  les  pldntdnt  à  3  ou  4  centimètres  au-dessus  du 
collet  de  la  racine.  ]*aî  fait ,  à  cet  égard ,  des  expériences 
qui  ne  laissent  pln6  de  doate  sur  Ta vantage  de  ce  recépagë. 
On  comprend ,  eto  etiTet ,  que  tout  le  travail  de  la  sève 
ayant  lieu  dans  les  racines  ,  elles  acquièrent  pluil 
de  force  ,  et  que  les  jets  qui  en  sont  le  produit  sont  yU 
goureux  et  robustes,  atteignent  et  dépassent  promptetnent 
les  plants  restés  entiers,  qui  ont  soufleirt  pendant  plusieurs 
années.  Les  feuilles  des  plants  coupés  confirment  tout  ce 
que  j^avance  ;  elles  sont  plus  développées  »  d'un  vert  plus 
foncé;  enfin,tout  en  elles  témoigne  delà  vigueur  des  sujets. 

J*ai  exécuté  avec  succès  des  plantations  à  haute  tige  en 
châtaignier  ,  A*éne  et  hêtre  ^  dans  des  parités  de  coupes 
dégarnies  de  futaies,à  ^automne  qui  a  suivi  ^exploitation* 
Ces  jeunes  sujets ,  qui  provenaient  de  pépinière  «  né  sont 
pas  dominés  par  le  taillis,  et  beaucoup  donneront  de  beaux 
baliveaux.  Une  précaution  utile  est  d*cntourer  les  plants 
de  paille  ,  depuis  la  racine  jusqu'aux  branches. 

J'ai .  cette  année ,  apporté  une  modification  au  mode 
de  plantation  au  fossé.'  Voici  en  quoi  elle  a  consisté  :  au 
lieu  de  planter  entre  deux  gazons ,  de  la  tnanière  que  j'ai 
décrite ,  la  plantation  à  eu  lieu  sur  fe  sommet  de  la  bande; 
j*ai  continué  à  faire  augmenter  cette  bande  dé  toute  l'é- 
paisseur de  la  terré  végétale  pri^e  sur  celle  voisine ,  qiii 

4 

doit  rester  inculte.  Un  gazon  a  d^labord  été  enlevé  et  placé 
sur  celui  de  la  bande  à  planter  ,  puis  recouvert  d'une  cou- 
die  de  terre  meuble  ,  suffisante  pOfur  bien  envelopper  et 
garnir  les  racinés'.La  plantation  a  eu  lieu  sur  cette  couche, 
et  a  été  recouverte  ensuite  d'une  terre  de  moins  bonne 
qualité.  Ce  mode  offirè ,  comme  celui  généralement  em- 
ployé ,  l'avantage  de  doubler  la  couche  de  terre  végétale  ; 

29 


459  SÉANCES  GBNBIULLBS    A    IfBUFCIlATEL. 

mais  il  emploie  moins  de  plants ,  et  Ton  peut  remplacer 
ceux  qui  meurent.  Nous  pensons  que,  par  FeiTet  de  FinSU 
tration  des  eaux  et  de  détritus  qui  en  sera  la  consé* 
quence  ,  le  gazon  ,  qui  est  resté  inculte  ,  sera  incessain- 
ment  rendu  suffisamment  perméable  pour  que  les  racines 
des  plants  puissent  y  pénétrer  et  y  prendre  la  nourriture 
qui  leur  est  nécessaire.  L'essai  que  nous  avons  faiit  a  eu , 
jusqu'à  présent ,  un  plein  succès. 

Un  très-bon  moyen  de  contribuer  à  la  réussite  des  plan* 
talions  et  d'activer  leur  végétation,  est  de  les  couvrir  d'une 
épaisse  couche  de  feuilles  mortes  ;  elles  tiennent  la  terre 
légère  et  suflSsamment  humide.  Si ,  d'abord ,  c'est  une 
augmentation  de  dépense  assez  considérable,  elle  se  trouve 
en  grande  partie  compensée  par  les  sarclaq^  qu'on  n'a 
plus  à  donner. 

Abattage. 

L'abattage  des  taillis  est  une  opération  fort  importante  ; 
c'est  d'elle  que  dépend  la  bonne  ou  mauvaise  reproduction 
du  recru.  L'ordonnance  des  eaux  et  forêts  de  1669  pres- 
crivait de  couper^  rez  de  terre  ,  et  les  cahiers  des  forêts 
de  l'Etat  portent ,  je  pense  ,  cette  clause  :  a  Que  les  bois 
»  seront  coupés  à  la  cognée  ,  et  les  souches  et  étocs  ra- 
»  valés  le  plus  près  de  terre  que  faire  se  pourra.  »  C'est 
aussi  ce  qu'enseigne  le  traité  de  culture  professé  à  l'école 
de  Nancy. 

A  notre  avis  ,  un.  mode  uniforme  d'abattage  ne  peut 
être  adopté.  Il  cpnvient  d'avoir  égard  :  1^  au  sol  ;  2^  aux 
diverses  essences. 

Ainsi ,  dans  les  sols  profonds  et  perméables  ,  là  on  peut 
couper  le  chône^et  même  les  autres  essences,  près  de  terre. 


VûkÂtS  kt  ROIS  bS  NEVFCHAtteL.  4SI 

babs  les  ter^aîos  hunridcè  ,  tous  les  bois  demandent  à 
être  i»up^  ait'^eflsas  do  sol. 

Dans  tes  Éoh  ttKeeax  reposàUk  sur  «nb  argile  plastique  ou 
sur  la  craie  ^  lès  racines  tracent ,  snrtont  celles  de  hètrë  ^ 
iBréne^booleau,  etc.,  et  se  trouvent  souvent  à  la  surface»  Ici 
il  Ciut  eocoàre  abattre  an  dessus  du  sol  et  bien  se  donner  de 
garde  de  toucber  au^  racines  ,  de  les  doler  ;  car  c^est  Sur 
elles  que  se  développent  les  bourgeons^  que  la  reproduction 
s*opère.  Nous  pensons  qu'on  doit  poser  comme  règle 
générale  que ,  dans  tous  les  sols ,  il  faut,  laisser  intact 
\e  collet  de  la  racine.  NoUs  avons  remarqué  »  dans 
toutes  tes  forêts  où  nous  avons  été  employé  ^  qu'il  y  a  eu 
^u  d'inconvénient  à  couper  un  peu  haut ,  et  qu'au  con- 
traire i)  y  à  danger  à  couper  bâSé  C*est  surtout  pour  le 
liétre  que  ce  danger  existe.  Aussi ,  à  Tégàrd  de  cette  es- 
sence )  le  traité  de  culture  y  enseigne  à  Nancjr ,  indique  dé 
coupeï*  au-dessus  du  noeud  de  l^e^cploitatioo  précédentes 
Nous  avotis  toujours  Tait  sùivk-e  le  système  d^abattage  que 
tious  venons  d'indiquer  ,  et  noiis  potkvous  assurer  que  les 
taillis  de  toutes  essences  donnent  de  très-beaux  recrus* 

Réserve  des  bsAkèanx  de  l'Age  * 

Les  insthMion^  forestières  prescrivent  d'espacer  le 
tftieux  pôsribtetes  baiiveauii:  del'àge,  et  elles  sotit  d^aecord 
âveis  Tosagé.  C^est  dànà  le  bût  dé  répai^tir  également  le 
iBonvërt  qu'lb  donnent.'  Sotis  te  tappOK ,  c^esi  une  sage 
prééailtioni  eependaiitôttn'MitiendraU  ainsi  que  des  arbres 
peu  élèves ,  pànéé  ^i^ayânt  beaucoup  d'^pace ,  les  bran- 
€hea  latérales  è(  teutf  iéte  s'attendraient  horizontalement , 
et  beaucoup  de  tes  Jèîines  sujets  »  étant'  très-minees/  ne 


452  SéAVCM  GBKBRALBS   ▲    NEOFCOATEL. 

rémstoffaient  pas  à  l'aetkNi  Au  Tant  £a  les  serrant ,  au 
contraire ,  ils  se  soutiennent  mutodleflaent  et  prennent 
de  l'élévaiion.  C'est  aîn8H]ue,  dam  des  tnHk  de  30  ans^on 
parvicmt'à  avoir:do(  dbénes  qui  ont  ph»^  18  mètres  de 
^efYÎee.  A  la  procbaue  révotntion ,  on  pe«t  sansiaconvé» 
nient  édâîrcir  ces  jeimes  modérées  ^  qnî  ont  iders  acqais 
d0  belles  proporUoBSw 

C*est  surtout  dans  les  parties  de  eonpes  el  posées  aux 
TnauTais  yents ,  qa*il  est  bien  essentiel  de  serrer  les  jeunes 
sujets.  Souvent  aussi  on  trouve  ,  au  milieu  de  taillis ,  de 
jolis  brins  de  semis  bien  filés ,  sur  lesquels  on  compte  pour 
donner  de  beaui  arbres. 

S'ils  sont  isolés ,  on  peut  être  sâr  que  le  plus  grand 
nombre  seront  renversés  par  le  vent.  Pour  prévenir  ce  fà- 
cheux  accident,  il  j  a  nécessité  de  conserver  autour  d*eux 
des  brins  de  taillis,  quels  .qu'ils  soient^  afin  de  les  sou- 
tenir. Ces  brins  devront  être   enlevés  à  la  prochaioe 

I 

éclaircie. 

Plusieurs  auteurs  trèfr-distingnés  ont  écrit  que  le  fût  des 
baliveauit  de  l'âge,  réservés  sur  les  taillis,  n'acquérait  plus 
en  bauteup  ,  à  paFlir  de  là.  Lorsqu'ils  sont  complètemeat 
isolés ,  j'admele ,  jusqu'à  un  certain  point ,  cette  assertion  ; 
mais  je  soie  convaincu  qa'eU»  es4  inevacle ,  peur  peu  qf 'ils 
ae  trouvent  rapprocbés  d!arbr^  o»  serrés  par  d'autres 
baliveaux.  Voici  sinrTqu^l  raisonottwnt  Jf»  m'appirie  :  Ua 
taillis ,  à  S^tX  ans  ,  pai;  exempte  y  a  d'<lév«tioo ,  jusqu'à  la 
dme  ,  djB  8.à  9  nidtfes.  Sîi.dass  oes  MaHî#5  l*«n  trouve  de^ 
lirb^res  .qui  donnent  des  pi^çen  de.  S  ^  iO  jnëtres  de  loo- 
gveur  »  éi^MeAiofeiit  te  m4p  xx»  arbres  af  àA  pandir  depuis 
qu'ils  jonléié  epiiwwés  cpmmei^Teaux. , 


FOUETS  ET  BOIâ  DS  NBCFCIUTBL.  i53 

DéUto. 

On  commet  y  dans  le8lK>iB  de  l'arrondissement ,  un  délit 
très-grave  et  qai  ,  dans  eerlaines  parties  ,  détruira,  avant 
peu ,  l'essence  do  bouleau.  Ce  délit  consiste  à  enlever  sur 
les  jeunes  recrus,  dont  très^souvent  oneoope  aussi  la  cime, 
foutes  les  branches  dont  on  bit  des  balais  ,  qu'on  exporte 
en  immense  quantité  dans  les  départements  voisins. 

Tous  ces  délits  restent ,  on  peut  dire  ,  impunis.  Leurs 
auteurs  étant  insolvables  ,  ou ,  pour  les  contraindre  à 
payer  ,  les  propriétaires  ayant  à  s'exposer  à  des  frais  de^ 
Tant  lesquels  ils  reculent ,  cette  impunité  augmente  le 
nombre  des  délinquants  et  leur  audace.  Aussi  beaucoup 
d'entr'eux  ,  qui  pourraient  pourvoir  à  leur  existence  par 
un  travail  bonnéte ,  se  livrent  o^clusivement  à  ces  dévas- 
tations. 

Les  balais  soot  vendus  pttbliquemenl ,  d^ns  les  villes  , 
les  jours  de  marohé.  J'avais  peasé  qu0  l'autoriilé  publique 
pouvait  exiger  que  k^  personnes  qui  vendent  ces  balais 
produisissent  des  certifteats  justifiant  A  quel  titre  elles 
les  possèdent  ;  ç'cAtéM  un  nioj en  efficace  de  répression. 
Mais  M.  le  préfet  ,  auquel  je  me  suis  adreaë  ,  n'a  pas  cru 
pouvoir  donner  d'instruetionseai  «oneéqutnce.  Cependant, 
éaos  le  département  de  la  Somme  ,  ou  a  procédé  ainsi  ; 
et ,  dernièrement ,  utt  individu  ayant  exposé  des  plants 
sur  le  marché  d'Oisernoot ,  le  maire  ,  accompagné  de  la 
gendarmerie,  a  exigé  qu'il  produisît  un  certificat  d'origine. 
Cet  homme  ,  mal  famé  ,  n'a  pu  justifier  où  il  se  les  était 
procurés.  Les  plants  ont  été  provisoirement  saisis  ,  et 
eomme,pIus  tard  ,  il  n'a  pu  fournir  ce  certificat,  un  procès- 
verbal  a  été  dressé  contre  lui.  Traduit  devant  le  tribunal 


4&4  SBANCBS  aélfÉRALBS  A   KEtWCBATEL^ 

d'Amieiu  par  suite  de  cet  acte  ,  il  a  été  condamné.  Cett^ 
({uestion  in*a  paru  dig;ne  de  toute  TatteotiOQ  de  TAsMcia* 
tlon. 

Percement 

Noua  avons  oublié  de  dire  »  mais  tout  le  inonde  est 
d'acGprd  à  cet  égard ,  que  le  percement  bien  entendu  -des 
forêts  et  bois  est  aussi  un  point  fort  important ,  soit  pour 
accélérer  la  végétatiop ,  ftoit  pour  faciliter  la  traite  des  bots  : 
pourtant ,  peu  de  propriétaires  se  décideol  à  entreprendre 
cette  amélioration.  Nous  pensons  qu'on  doit  y  consacrer 
du  cinquantième  au  soixantième  de  la  surface.  Ainsi  »  dans 
un  bois  de  100  hectares,  les  percées  occuperaient  de  I  hec« 
tar^  67  centiares  ft  2  hectares.  - 

Débo^gement. 

Au  pied  de  forêts  et  bois  situés  dans  rarrondissemeat  « 
plusieurs  petites  rivières  prennent  leur  souroe ,  entre 
autres  la  Bresie  et  la  Mesline ,  qui ,  sur  un  parcours 
de  plus  de  40  kilomètres  •  arrosent  une  vallée  trèfrriehe  > 
qui  leur  doit  sa  fertUilé.  Les  coteaux  qui  bordent  ces  ri« 
▼ières  ne  sont  pas  trèstélevés ,  et  pourraient  faoileaient  et 
avec  avantage  élre  livrés  à  la  mdture  des  céréales.  Si  ja« 
mais  il  en  devait  être  s^insi ,  il  serait  très-à  craindre  ,  o*^ 
du  moins  lÀ  notre  avis .  que  la  vaUée  ne  ressentit  de  fa« 
nestes  eiets  de  ce  changement  de  culture.  Le  déboise* 
ment  peut  donc  n*être  pas  seulen^ent  dA|igereu](  d^Bm  las 
montagnes  proprement  dites. 

Enlèvement  des  herbes. 

L^  Code  forestier  défend  l'enlèvement  d'herbes  dans  les 


FOBÉTS  ET  BOIS  DE  NECFCHATEL.        455 

ferèts*  L'ordonnance  de  1669  le  prohibait  aussi.  Dans  les 
fcréCs  de  TEtat ,  dans  celles  de  la  Couronne  et  du  domaine 
prÎTé  ,  cette  prohibition  est  rigoureusement  observée. 
Beaucoup  de  propriétaires  ,  au  contraire  ,  en  autorisent 
l'extraction  ,  soit  qu'ils  l'accordent  à  leurs  gardes  y  comme 
augmentation  de  salaire  ,  soit  comme  gratification  ,  soit 
enfin  qu'ils  en  tirent  un  produit. 

Nous  avons  cherché  j  autant  qu'il  nous  a  été  possible  , 
à  nous  rendre  compte  de  Teifet  qui  pouvait  résulter  de  cet 
enlèvement  ,  tant  dans  cette  localité  que  dans  celles  où 
nous  avons  précédemment  résidé.  Nous  estimons  que  si 
l'herbe  ,  par  suite  de  sa  dc^composition  ,  est  un  engrais 
dans  les  sols  gras  et  humides  où  elle  pousse  abondamment 
et  devient  très-élevée  ,  elle  fait  un  grand  tort ,  dans  les 
premières  années ,  au  recru  qu'elle  domine  et  surtout  aux 
semis  qu'elle  étouffe  ,  ou  qui ,  forcés  de  trop  s'élever  d'a- 
bord ,  s'effilent.  L'avantage  ,  nous  le  pensons  ,  ne  peut 
compenser  l'inconvénient.  Dans  beaucoup  de  localités ,  on 
retirerait  de  ces  herbes  un  produit  qui  aurait  une  certaine 
valeur.  En  en  faisant  faire  l'enlèvement  soi-même  ,  il 
pourrait  avoir  lieu  sans  danger. 

Bans  les  sols  calcaires  et  légers ,  là  il  en  pousse  peu  ,  et 
elle  est  utile  pour  y  entretenir  l'humidité  qui  leur  est 
nécessaire.  Nous  sommes  d'avis  qu'il  serait  très-nuisible 
de  ne  pas  l'y  conserver. 

La  lecture  du  Mémoire  de  M.  Drevet  donne  lieu  A  quel- 
ques observations. 

M.  de  Caumont ,  après  avoir  annoncé  que  ce  Mémoire 
sera  inséré  dans  l'Annuaire  de  l'Association  ,  fait  remar- 
quer qu'au  Congrès  de  Strasbourg ,  on  a  demandé  s*il  n'y 


456  SÉANCES  GÉNÉRALES  A  N^UFCHATBL. 

avait  pas  un  assolement  fiorestier  ,  et  s'il  m  pooyait  pas 
arriver  que  la  terre  ,  à  la  longue  ,  se  fatiguât  de  produire 
les  mômes  essences  de  bois.  En  admettant  cette  hypothèsoi 
il  y  aurait  avantage  à  allerner  ,  mais  dans  de  loagxie* 
séries  d'années  ,  les  essences  des  forêts.  Il  a  été  dit  »  d'ail* 
leurs  y  qu'on  avait,  remarqué  cette  aUemance  natoreDe 
dans  les  forêts  non  exploitées. 

M.  Drevet  répond  que  cettequestion  a  été  laissée  en  litige 
par  le  Congrès  de  Strasbourg  ;  que  les  causes  de  Talter* 
nance  naturelle  des  forêts  ne  sont  pas  bien  constatées  ; 
qu'on  a  expliqué  cette  alternance  par  la  facilité  qu'ont  les 
graines  de  certains  arbres  d'être  transportées  au  loin  par 
les  vents  ,  tandis  que  d'autres  restent  au  pied  de  l'arbre  ; 
mais  qu'au  surplus  le  principe  adoûs  serait  inap^icable 
en  grand. 

Une  discussion  s'établit  ensuite ,  entre  U.  Drevet  et  H. 
Dubreuil ,  sur  le  moment  où  doit  être  bit  le  recépage  des 
jeunes  plants  ;  M.  Drevet  prétendant jqu'il  y  a  avantage  à 
recéper  dès  la  plantation ,  et  M.  Dubreuil  exprimant  l'oi 
pinion  qu'il  serait  préférable  d*opérer  le  recépage  après  la 
première  année  et  lorsque  déjà  les  plants  ont  pris  de  la 
vigueur.  M.  Drevet  promet  de  foire  rexpérience  qui  lui  est 
conseillée. 

M.  Villain  ,  vétérinaire  à  NeulchAtd  »  est  appelé  à  la 
tribune  pour  donner  lecture  du  Mémoire  avivant  : 

Rapport  de  M.  VuLÂiNSur  la  péripneumonis  des  Mes  bovine» 

du  pays  de  Bray, 

«  Messiecbs, 
»  De  tous  les  fléaux  qui  frappent  l'agriculture  ,  le  plus 
redoutable ,  dans  nos  contrées  surtout  y  est  celui  qui  dé- 


^BBIPHBOVONip  DBS  BÉTBS  BOVIMBS.  457 

ùme  k  bétail ,  lequel  fait  à  peu  près  la  seule,  resaouroe 
des  herbagers  et  l'objet  de  tous  leurs  soins. 

»  L^arroodissenent  de  Neufchâlel  serait  assez  lieureut 
sous  ce  rapport  »  si  une  maladie  graye  n'était  veaue  s'y 
introduire. 

>  Celle  afiTeclion ,  connue  sous  le  nom  de  p&ipMumetiU 
4e$  Uie$  à  cerne  ,  est  épizootique ,  essentiellemait  coati»- 
gieuse ,  héréditaire  ,  le  plus  souvent  incurable  ;  elle  ooca* 
sionne  la  ruine  des  berbagers ,  tend  à  entraver  les  progrès 
de  ramélioration  de  l'espèce  bovine ,  et  cause  de  grands 
préjudices  sur  les  foires  et  marchés  du  pays  de  Bray. 

»  Cette  maladie ,  connue  depuis  long-temps  »  tant  à  l'é- 
franger  que  dans  plusieurs  de  nos  départements ,  n'existe 
dans  l'arrondissement  de  Neufchâlel  que  depuis  13  à  14 
»tts.  Avant  l'année  (831  ,  elle  était  ignorée  ,  ou  ,  si  elle 
ivait  apparu ,  elle  n'avait  jamais  été  signalée. 

9  L'objet  de  mon  Rapport  étant  de  vous  faire  un  ta- 
bleau fidèle  y  succinct  et  précis  do  la  péripneumonte  ,  je 
passerai  légèrement  sur  ce  qui  est  dn  ressort  essentiel  de 
la  médecine ,  pour  m'appesanlir  davantage  sur  les  circon- 
atanees  les  plus  ioDéressantes ,  c'est-A-dire  les  signes  qui  la 
font  receaDaitve ,  les  causes  locales  qui  la  produisent  j  la 
contagion  qui  la  propage  et  l'enlretient ,  et ,  enfin  ,  je 
terminerai  par  quelques  mots  sur  \^  moyens  employés 
pour  la  combattre. 

De  la  péripneomoDie  des  hèles  bottnes. 

»  On  se  demande  pourquoi  cette  affection  qui  agit 
épizootiquement  avec  autant  d'intensité  »  et  presque  tou- 
jours meurtrière  sur  les  botes  bovines ,  n'existe- t«eile  pas, 


458  SiANCBS  GBIfiEALBd  A  KBUFCHATEL. 

avec  le§  mêmes  caractères  ,  sur  d'autres  espèces  domes- 
tiques ,  qui ,  le  plus  souvent ,  sont  soumises  aux  mêmes 
influences  ?  L'organisation  interne ,  toute  particulière,  du 
poumon  des  bêtes  à  cornes  rend  bien  compte ,  jusqu'à  un 
certain  point ,  de  la  fréquence  et  de  la  gravité  des  mala- 
dies de  poitrine  ;  mais  rien  ne  peut  expliquer  les  carac- 
tères diligents  qu'affecte  la  péripnenmonie  dans  cette 
espèce.  Des  maladies  de  poitrine  ,  il  est  vrai,  attaquent 
souvent  les  chevaux ,  les  moutons ,  etc.  ;  mais  Jamais  elles 
ne  sont  ëpizootiques ,  ni  contagieuses ,  et  on  en  triomphe 
facilement  avec  un  traitement  rationel. 

»  La  péripnenmonie  ,  examinée  sur  tout  un  troupeau  , 
présente  ces  caractères. 

»  Comme  dans  toutes  les  affections  qui  sévissent  sur  un 
grand  nombre  d*animaux  à  la  fois  ,  on  lui  reconnaît  trois 
grandes  périodes  : 

»  1®  Une  seule  béte  est  d'abord  malade  (tnooitofi)  ; 

»  â«  Après  8  ou  15  jours ,  elle  sévit  sur  âou  3 ,  puis 
sur  7  ou  8  (violene0)  ; 

»  3»  Enfin  ,  elle  finit  par  se  ralentir  ,  n'attaquer  de 
loin  en  loin ,  tous  les  mois  par  exemple  ,  qu'un  ou  deux 
animaux ,  et  enfin  disparaître  {déeUn). 

'  »  La  malignité  de  la  maladie  ,  ainsi  t^ue  le  nombre  de 
bêtes  affectées ,  dépendent  beaucoup  de  la  saison  et  de  la 
nourriture  ;  ordinairement ,  en  hiver  et  en  été ,  la  ma- 
ladie sévit  sur  un  plus  grand  nombre  ;  plus  l'alimentation 
est  abondante  et  substantielle ,  plus  cette  dernière  est 
grave. 

»  La  durée  sur  tout  un  troupeau  n'a  rien  de  fixe;  elle 
peut  exister  3  mois  ,  un  an ,  ou  plus.  Les  moyens  curatiw 


KEIPNBCTMOHIB  DB9  BÉTBS  B0VI1VB8.  459 

et  hygiéniques ,  employés  ratioDellement ,  la  font  dispa* 
raiCre  plus  promptement. 

>  EUe  ne  fait  pas  plus  grâce  aux  jeunes  animaux  qu'aux 
adultes  et  aux  vieux  ;  eependaut  elle  est  plus  violente  sur 
les  Jeunes ,  sur  ceux  qui  sont  très-sapguins. 

>  Elle  se  lait  remarquer  plus  souvent  sur  les  vaches  Iai« 
tières  que  sur  celles  soumises  à  l'engrais. 

Siège,  oatnre et  dorée  de  U  pérlpneumonie. 

■  Cette  maladie  a  son  slëge  dans  la  cavité  pectorale.  Les 
organes  aflectés  sont  les  poumoas  et  la  membrane  (plèvre), 
qui  tapisse  la  cavité  et  enveloppe  les  organes  qui  y  sont 
contenus  :  quelquefois  un  seul  de  ces  organes  est  attaqué  j 
mais  le  |rius  souvent  les  poumons  et  la  plèvre  en  même 
temps. 

»  La  fuitfgre  de  cette  aflbotion  est  le  plus  ordinairement 
une  inflammation  vive ,  aigué ,  marchant  promptement. 
D'autres  fols ,  la  maladie  s'annonce  lentement  »  les  symp- 
tômes sont  moins  tranchés  ;  elle  revêt  alors  une  forme 
dironique  ,  ce  qui  a  lieu  plus  rarement. 

»  La  durée  varie  suivant  qu'dle  est  plus  ou  moins  aiguë^ 
suivant  la  saison  ,  Tâge ,  etc.  ;  le  plus  souvent  la  maladie 
parcourt  ses  périodes  de  15  ^  SO  Jours  ;  tantôt  la  gnérison 
s'obtient  au  bout  de  8  jours;  souvent  enfin  des  altérations, 
dont  je  vous  entretiendrai  plus  loin,  surviennent  dans  la 
poitrine  et  amènent  la  mort  en  peu  de  tempa, 

Symptômes  de  la  péripnemDQnie. 

»  Pour  procéder  avec  méthode  dans  Ténumération  des 
ngnes  à  Vaide  desquels  on  reconnaît  cette  maladie  sur  uo 


MO  3BA1CCES  GBIIBIULES  A  KBUFÇAàTBL. 


qi4  w  est  atteint ,  il  Cgiiit  diatiagucr  trois  périodes 
bien  distinctes ,  basées  sur  les  changements  survenus  dans 
1^  organes  maladesiau  fur  et  à  mesure  que  Tafifoction  iait 
ses  progrès  : 

»  V  Le  sang  afflue  rers  le  poumon  et  la  pierre  (coages- 
Uon ,  début J  ; 

»   2?  L'inflammation  s'empare  de  ces  organes  (éiatj  ; 

»  3"^  Enfin ,  dans  cette  dernière  période ,  ce  sont  les 
diverses  terminaisons,  soit  la  résolution  ou  guérison ,  soit 
Thépatisation  du  poumon ,  l'épanchement  dans  la  cavité 
peetorale ,  ou  anfin  le  passage  à  Tétai  chronique. 

»  PrenUèn  période.  — -  Lorsque  la  aialadie  débute , 
Fherbager  ne  s'en  doute  pas  ,  parce  que  la  béte  fonctionne 
bien  ;  elle  mange ,  rumine  ,  et  donne  du  iatt  comme  dans 
l'état  de  santé  ;  mais  le  vétérinaire*  viûtant  cet  animal 
scrupuleusement ,  s'aperçoit  de  ce  début  à  la  rougeur  et 
à  l'injection  des  jeui ,  à  la  vitesse  de  la  respiration  et  de 
la  circulation  ;  ToreiUe ,  appliquée  sur  les  parois  de  la  p^ 
Irine  ,  perçoit  vn  bruit  plus  ton  que  dans  l'état  de  santé, 
lequel  bruit  est  ooeasionné  par  l'entrée  brusque  de  Tair 
dans  le  poumon  ;  Tanimal  éprouve  de  la  sensibilité  lors- 
qu'on lui  percnte  hi  poitrine.  Après  deux  à  quatre  jonrs , 
d'autres  symptômes  appaitiissent  ;  c'est  h  ce  moment  que 
rherbager  s'aperçoit  ^^ue  sa  bte  est  malade. 

»  Deuxième  période*  -«*  L'appétit  et  la  rumination  dimi- 
oiient  d'activité.  L'animal  ne  mange  que  les  aliments  qu*il 
appelé  le  plus  y  la  digestion  s'efikctue  mal,  le  ventre  se 
météorise.  L'herbager,  soupçonnant  alors  une  indigestion, 
administre  des  remèdes  excitants  ,  qui  ne  servent  qu'à 
exaspérer  les  symptômes  de  la  péripneumonie. 

9  Si  ranimai  est  à  la  pâture ,  il  s'abrite  le  long  des 


PéRiPNEUVONrB  DEâ  BÊTfiS  BOVINBS.  461 

baies  et  est  totrfônirs  éloi^Dé  ^es  autres.  La  peanjeé  cornes 
et  les  oreilles  sont  froides  ,  on  tantôt  chatfdes  et  froides  ; 
la  sécrétion  du  lait  est  bien  diminuée  ;  une  toux  sècbe  et 
frëepiente  se  fait  entendre;  en  appuyant  la  main  sur  le  doâ, 
ranimai  parait  souffirîr  beaucoup ,  &  en  juger  par  ta  grande 
flexion  de  la  colonne  vertébrale  ;  la  respiration  eât  devenue 
irès-fréquente  (  110  k  40  respirations  par  minute  ,  au  lieu 
ée  f  8  à  29  )  ;  chaque  expiration  est  accôïvipafçnée  d'une 
plainte  (  ce  qu'on  exprime  dans  le  pays  ,  en  disant  que  ia 
béte  tègue  )  :  c'est  ordinairement  i  ce  signe  que  fberbafet 
soupçonne  la  péripneomonie  ;  la  circulation  est  devenue 
très-aeeéléréei  (  80  à  fOO  pulsations  par  minute ,  au  lieu 
^e  38  &  42  ).  En  écoutant  c6  qui  se  passe  dans  la  poitrine , 
du  coté  où  le  poiknion  e^t  enflammé  ,  le  murmure  respi- 
ratoire est  devenu  Irès^ftliMe  ,  un  bruit  particulier  se  fait 
«Dtendre  (rdie  crépitant)  ;  dit  èùté  où  le  poumon  est  sain , 
te  murmure  est  bien  pdus  fott  (respiration  supplémentaire); 
Il  là  percussion  ,  matitë  sur  les  parties  malades  ,  résoil- 
ttance  plus  grande  sur  celles  qui  sont  saines  ;  en  frappant 
«urifl  poitrine  ,  la  bète  est  très^seaisfUe  et  se  plaint. 

»  La  maladie^  arrivée  à  cet  état,  date  de  buîtàdrt 
jours  pour  le  vétérinaire  ;  il  y  a  seulement  trois  à  quatre 
Jours  que  rbérbaget^  è*en  douté.  •'• 

»  ntMème  périoUè^^^hai  péripneumonie,  avant  dette  pé- 
riode 5  peut  se  terminer  par  résolution  «  ce  qui  n*a  lieu  que 
^andéllë  a  étécomiattu^  ^vement  tors  du  début,ou  que 
^Inflammation  n*û  pas  feit  trép  de  progrès  ;  alors  les  symptè- 
mBÉrdisparaissent^ranimal^après  Une  courte  convalescence, 
iuyJoirt  d  la  sanié.  Halheureusement  cette  terminaison 
cat'cam^.Aiôra  nnflammtflîoD ,  augmentant ,  donne  lieu  à 
la  formation  àt  divers  pr odovtr  moiMdes  :  c'est  ainsi  que 


46â  SÉANCES  «ÉHÉBALÊS  A  JTfitJ^CHATBL. 

les  éléments  du  sang  contena  dans  le  poomon  se  sëfuirent  9 
rempUasent  tous  les  interstices  de  cet  organe,  s'organisent 
«vec  lui  ;  il  en  résulte  alors  une  altération  ,  connue  sopis 
le  nom  d'indaralion  ou  bépatisation.  La  plèvre  devient  le 
siégad*une  sécrétion  morbide  (  hjdrothorax  )  ;  la  maladie 
arrivée  à  ce  degré  ^  les  sympttoies  suivants  se  manifestenti 
l'appétit  )  la  rumination  et  la  sécrétion  du  lait  sont  anéaa« 
tis  ;  le  pouls  devient  petit  et  vite  ;.  l€)s  baltemenls  du  eosar 
sont  tiès'forts  ;  la  respiratioii  s'accélère  de  plus  en  plus  ; 
elle  est  courte  et  acconipagdéede  plaintes. 

»  L'auscultation  et  Ja.  percussion  ici  donnent  de  très- 
bon»  rensriigoements;  c'est  pourquoi  j'en  parle  dans  les 
trois  périodes  de  la  maladie*  A  l'aide  de  ces  moyeos  ,  il 
est  très-facile  de  se  rendre  compte  des  progrès  de  l'hépa-' 
tisation;  l'oreille ,  appuyée  sur  les  cèles  »  au  lieu  d'un  lAle 
crépitant ,  ne  perçoit  plus  aucun  bruit  5  absence  due  4  00 
ijpie  l'air  ne  peut  plus  pénétrer  dans  les  lobes  pulmonaireu 
Jtépatisés.  En  frappant  au  c4té  correspondant  au  poumon 
laflecté  »  il  7  a  matité  absolue  f  .c'est  le  contraire  là  oA 
l'organe  est  sain  et  respire  ;  le  murmure  respiratoire  est 
Revenu  beaucoup  plus  fort  et  rend  une  grande  résomanee 
par  la  percussion. 

•  La  guérison  de  la  maladie ,  arrivée  ft  ce  peint ,  de- 
vient  trèsHlifficile  ^  et  enoore  ,  quand  on  y  parvient ,  il 
ne  £aiut  pas^  qu'il  y  ait  complication  d'épancbemeot  ;  la 
convalescence  en  est  d'autant  plus  longue ,  que  l'bépati- 
si^tîon  elle-même  est  plus  étendue.  Sur  les  jwnea  ani- 
maux ,|[oq  a  plus  de  chances  de  succès  que  sur  les  vieuK  > 
/et  lorsque  la  température  est  douce ,  cowme  ati  prinlempe 
et  à,rautomnQ.£n,gj$néral  »la  jésobitiondel'liépatiflati^ 
s'obtient  du  vingtième  an  quarantième  jour. 


»niPlfSDll<MNIE  DES  bAtBS  BOVINES.  M3 

«  Hais  lorsque  répanchem^ot  dans  la  poUrioe  d'une  plus 
ou  moÎDs  grande  quantité  de  sérosité  existe iço  même  temfNi 
que  rhëpatisation  ,  ce  qui  arrive  malheiireusement  le 
plus  souvent ,  la  guérison  devient  impossible. 

•  Les  symptômes  suivants  surviennent:  les  mouvements 
du  fiane ,  devenus  tumuUuenx,  »  sont  irrégu|iflrs  ;  les  parois 
€ostaIes  sont  très-sensiUl^  au  toucher  ;  la  fiioa  se  grippe  ^ 
la  toux  est  très-pénible  ;  Tanimal  allonge  la  tête  pvMir  res« 
pirer  plus  à  l'aise  ;  il  salive  beaucoup  ;  si  on  le  fait  mar« 
cher  >  il  chancelé  ,  s'essouQle  aussitôt  ;  des  infillratioos 
séreuses  se  font  remarquer  sous  la  gorge  y  sous  la  poitrine, 
au  ventre  et  a^  bas  des  membres;  il  ne  se  couche  pas,crainte 
de  suffocation  ;  enfin ,  les  forces  l'abandonnent ,  il  tombe 
etoiQurt  aapbyxié. 

»  Etat  chronique.  —  H  est  des  bétes.sur  lesqu^les  la 
péripoeumottie  ne  niarch^  pas  avec  autant  4e  i^piditë. 
Elle  dâwte  lenlement  ;  les  symptômes  ne  sont  pas  aussi 
intenses  ,  aussi  aper^^ables  ;  les  lésions  de  la  poitrine  pq 
s'organisent  que  petit  à  petit  ;  enfin,  cette  affectioD  ,  au 
Heu  de  débuter  à  rétatjôgu  »  revêt  une  forme  chronique. 

>  D'autres  fois  .  la  maladie ,  qui  était  k  l'état  aigu  , 
n'ayant  pas  été  combattue  assez  énergiquemeat ,  persiste  5 
quoique  les  Ibnctîoas  paraisseat  à  peu  près  rétablies ,  et 
passe  à  eet  état  chronique. . 

»  Dans  l'un  et  Vautra  caa ,  ces  animaux  sont  de^peu  de 
vdciir  »  et  oûeux  vaudrait  les  sacrifier  q^ede.l€>sçoDser« 
fer.  Us.  ont  peu  d!appétît  ,  de  vraiment  très-difficiles  pour, 
le  choix  des  aliments  ,  se  météorisent  souvent ,;  la  peai| 
est  sèche  f  attachée  ;  le  lait ,  si  les  vaches  en  donnent ,  est 
très«séreux  ;  si  on  les  soumet  à  l'engraissement ,  elles  sont 
toujours  maigres  ;  et  enfin  ,  après  cinq  à  six  mois  ,  -plus 


i64  SiANCM  GÉlIKftALES  A  NBOrCBATU* 

OU  moins  ,  les  lësioDS  de  la  poitrine  bisaot  tonjoors  âeê 
piogrés ,  les  fonoCions  cessent  peo  à  peo  ;  ces  bétes  tombent 
dans  le  ■Bti'awne  et  fini&sent  par  mourir. 

Aatopsie  cadavérique. 

»  Lorsqu^'oB  fait  roir?ertHred*im  animal  qni  a  suGCombë 
à  la  péripnenmonie  aiguë ,  on  remarque  des  désordres  tels 
qnTon  ne  peut  pas  douter  de4Mncurabiliié  de  cette  affiectioa. 

to  Toutes  les  lénons  sont  renfermées  dans  la  catitë  pec« 
terale;  ailleurs  to6s  les  organes  sont  sains,  à  moins  cepen- 
dant  de  complications  d*aotres  maladies. 
'  1»  Les  côtes  qu'on  enlèTc  sont  adhérentes  aux  poumons, 
au  moyen  de  prodoclions  moiindes,  appelées  Caïusses  menH 
hranes  ,  composés  fébrino-albomineux  »  protenant  des 
éléments  du  sang. 

•Un  liquide  séreux, clair  ou  trouble,  se  coagulant  par  ie 
refroidissement^  s'écoule  de  la  cavité;  la  quantité  varie , 
quelquefois  elle  est  énorme  ;'  j'en  ai  mesuré  Jusqu'à  30  et 
M  litres. 

•  Le  poumon  ,  qui  est  très^gorgé ,  remplit  an  meinsla 
niOitié,  et  souvent  les  deux  tiers  de  la  cavité  ;  il  est  reoou' 
vert  de  fausses  membranes  ;  son  tissu  est  dur ,  sec ,  et  se 
déchire  dffioilement  :  ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est 
Isa  pesanteur.  Un  seul  poumon  ,  -qui ,  dans  l'état  de  santé , 
j[>èse  un  kilogramme ,  en  pèse,  quand  il  est  le  siège  de 
ï'bépatisation ,  }usqu*à  15  ou  20»  Des  sections  pratiquées 
dans  son  épaisseur  laissent  voir  fadlement  le  tissu  propre 
organisé  avec  le  saég. 

Causes  de  la  péripneumonie. 

».0n  a  cru  long^temps  que  la  périplieuflumîe  ne  prenait 


PlIRiPNEtllONlE   DES   BÊtES  BOVINES.  465 

fas  naissance  dans  le  pays  de^Bray ,  et  qae  là  où  elle  exis- 
tait ,  elle  y  était  apportée  par  des  vaches  étrangères.  Les 
recherches  et  observations  que  j*ai  faites  m'ont  convaincu 
que  cette  affection ,  le  plus  souvent ,  est  transmise  par  de» 
animaux  achetés  an  loin  et  sortant  d'éCables  infectées  ; 
mais  qu'elle  y  éclate  sans  le  concours  de  bétes  contagion*» 
nées.  En  effet ,  la  pérîpneumonié  s'est  déclarée  dans  des 
troupeaux  de  vaches  qui  avaient  été  élevés  sur  le  sol 
môme  »  qui  n'avaient  jamais  eu  communication  avec  des 
liétes  étrangères,  et  dans  des  communes  où  la  maladie 
n'avai  t  jamais  existé. 

>  C'est  pourquoi  je  parlek'ai  d'abord  des  causes  locales 
qoila  produisent  spontanément,  pourra  venir  ensuite  à  la 
cause  qui  l'entretient  et  la  propage  (la  contagion). 

»  Causes  locales.— La  nature  au  sol  peut'-elle  avoir  quel* 
que  effet  sur  la  production  de  la  maladie?  Non  ;  partout 
où  elle  a  existé ,  dans  les  montagnes ,  sur  les  plateau)L 
et  dans  les  vallées  ,  et  où  la  constitution  du  terrain  est 
bien  différente,  on  ne  lui  reconnaît  aucune  influence  sur 
le  développement  de  cette  dernière. 

>  C*est  principalement  dans  ce  qui  se  rattache  à  Thy- 
giènedes  animaux  ,  à  la  manière  de  les  gouverner ,  qu'il 
faut  chercher  les  causes  de  cette  maladie. 

Logemems,  alimenlation ,  séjour  daDs  \es  herbages. 

»  Les  vaches,  dans  le  pays  de  Bray,  restent  à  peu  près 
dûq  à  six  mois  de  Tannée  dans  les  étables. 

»  Les  étables,  généralement,  sont  mal  construites;  elles 
sont  petites  t  basses,  mal  aérées  ;  on  y  met  beaucoup 
trop  d*animaux  ;  elles  sont  chaudes ,  humides  ;  l'air  n'y 

30 


466        SBAKCES  GBXÊBALBS  A  HBUFCHATEL. 

étâDt  pas  assez  renouvelé ,  les  bétes  y  respireot  un  ga 
impur,  chargé  d'émanations  irriUntes. 

•  On  est  dans  l'habitude  de  les  sorUr  dans  la  journée 
pour  nettojer  Tétable  et  les  abreuvrer  ;  elles  boivent  l'eau 
des  mares  et  des  sources ,  qui  sont  très-finf»des  et  souvent 
glacées  ;  tout  le  temps  qu'elles  sont  dehors ,  elles  sont 
exposées  k  la  rigueur  du  temps,  éprouvent  pour  lors  l'effet 
d*une  transition  brusque  du  cbaud  au  firoid. 

»  Dans  le  but  de  provoquer  une  plus  grande  sécrétion 
de  lait ,  les  vaches  k  l'étable  sont  soumises  à  une  alîmen* 
talion  très-substantielle  ;  on  ajoute  au  fourrage  des  pro- 
vendes de  son ,  orge  et  avoine  ;  avec  cette  nourriture,  le 
sang  devient  abondant ,  riche  ,  très-épais  ,  circule  difficile- 
ment ,  surtout  dans  les  petits  vaisseaux  du  poumon ,  s'y 
aiccumule  et  finit  par  y  stagner. 

»  Toutes  ces  causes  agissant  sur  le  poumon ,  on  conçoit 
qu'il  se  trouve  dans  les  conditions  pour  devenir  malade. 

»  C'est  dans  le  courant  de  mai  et  au  commencement  de 
juin  qu'on  sort  les  vaches  des  étables  »  pour  les  envoyer 
dans  les  herbages. 

»  Elles  y  restent  d'abord  le  jour  ,  puis  ensuite  le  ionr 
et  la  nuit.  D'une  température  très-élevée(âO  degrés)  à 
laquelle  elles  sont  habituées  depuis  loog«temps ,  elles  res- 
sentent sensiblement  l'effet  de  l'intempérie  de  la  saison , 
les  courants  d'air  froid ,  les  brouillards  •  les  pluies;  quel- 
quefois ,  k  cette  époque ,  de  la  neige  et  des  gelées  blan- 
ches. Le  décubitus  ,  sur  un  sol  humide  ,  agissant  conti- 
nuellement sur  la  peau  et  le  poumon  ,  en  trouble  Itmvs 
fonctions  et  devient  autant  de  causes  déterminantes  de 
la  péripneumonie. 

9  Sécrétion  laiteuse*  —  Une  cause  qui  exerce  beaucoup 


^BRtP?IEU)iO?(IR   DES  BÊTES   B0VI5CS.  467 

itiaOrnence  sur  le  dévdoppemeni  de  la  pérSpneaniettie  et 
que  ne  cherehen  jamais  à  détraire  l'faerbager  sang  qoe 
•es  iotéréto  en  souffrent ,  c'est  In  grande  qnantilë  de  lait 
qu  on  cherdie  à  obtenir  des  vaches  ,  ce  qui  s'explique 
{ibysiologiqiiemeBt  par  les  rapports  foncUounels  des  or- 
ganes génilaox  avec  le  poumon. 

•  BéréiUé,  -^  La  péripnenmenie  est  héréditaire  ;  leé 
produits  des  vaches  atteintes  de  cette  affection  apportent, 
en  naissant»  une  prédisposition  à  la  contracter.  Je  puis 
citer  ce  fait  comme  exact  ;  car  il  m'est  arrivé  de  fiiire 
l'ouverture  déjeunes  veaux  (nés  non- viables) ,  provenant 
de  vacbes  malades,  et  avoir  remarqué  dans  leurs  pou- 
mons des  commencements  de  lésions  appartenant  à  cette 
maladie. 

»  Il  est  bon  d'observer  que  ces  jeunes  animaux  avaient 
été  séparés  de  leurs  mères  immédiatement  après  la 
naissance. 

Contagion  de  la  péripneumonie. 

»  La  péripneumonie  a  la  funeste  propriété  de  se  trans- 
mettre. Ce  n'est  que  dans  ces  derniers  temps  qu'on  a  jeté 
hs  yeux  sur  la  contagion  ;  beaucoup  de  personnes  en  dou- 
tent encore.  Pour  moi  Je  me  prononce  pour  Taffirmative, 
ne  basant  sur  les  observations  que  j'ai  été  à  même  de 
laire ,  ainsi  que  sur  celles  de  mes  confrères. 

•  En  184Ô ,  M.  Delafond  ,  professeur  de  l'école  d'Aï- 
ftrt ,  reçut  une  mission  du  Gouvernement  pour  se  rendre 
dans  Tarrondissement  de  Neufcbâtel,  afin  d'y  .étudier  la 
péripneumonie  ,  qui ,  à  cette  époque  ,  exerçait  de  grands 
ravages  ;  lui-même  émettait  des  doutes  sur  la  contagion. 


4G8  SÉAXCKS   GÉNÉBALES   A   IVRUFCHATBL. 

Nous  Boufl  sommes  transportés  dans  toutes  les  fermes  de 
ma  cîrconscriptioD  vétérinaire  où  la  p^ipneumonie  s'était 
manifestée,  sommes  remontés  dans  chaque  troupeau  à 
l'ori^ne  de  cette  afTeclioii,  et,  dlnformations  en  informa^» 
tions ,  de  recherches  en  recherches ,  sommes  arrivés  à  ce 
résultat ,  que  sur  500  bétes  peut-être  qui  étaient  mortes 
de  la  péripneumonie  ,  800  au  moins  avaient  été  victimes 
de  la  contagion» 

»  Pour  nous  convaincre  encore  davantage  de  cette  idée, 
des  vaches  ,  jouissant  d*une  bonne  santé  ,  que  nous  avons 
reconnues  comme  telles  aprôs  un  examen  scrupuleux  , 
avant  été  achetées  chez  des  herbagers  et  dans  des  pays 
où  la  pérîpncumonic  n^avaîl  jamais  paru  ,  et  qui.  depuis 
ce  temps,  ne  s'est  pas  encore  manifestée,  mises  à  l'clable 
près  de  vaches  malades  ,  8  ,  15  jours,  3  semaines  aprôs  y 
Taffection  se  déclarait  sur  ces  nouvelles  venues.  Je  pour- 
rais citer  un  grand  nombre  d'exemples  frappants  de  conta- 
gion par  des  animaux  achetés  sortant  d*étables  infectées, 
et  qui  ont  porté  la  maladie  dans  des  troupeaux  en  santé  , 
si  ce  que  je  viens  de  citer  ne  suffisait  pour  vous  convaincre 
de  cette  funeste  propriété  de  la  péripneumonie. 

»  En  examinant  les  diverses  contrées  de  l'arrondisse- 
ment où  cette  maladie  décime  le  plus  de  bestiaux ,  on 
reconnait  que  c*est  là  où  il  y  a  le  plus  de  mutations ,  de 
ventes  et  échanges  de  bétail ,  qu'elle  existe  et  y  est  conti- 
miellement  entretenue.  C'est  ainsi  que,  dans  les  cantons  de 
Forges ,  Gournay ,  et  souvent  Neufchâtel ,  où  l'on  ne  se 
jyivre  guère  à  Télève  des  vaches ,  et  où  l'on  remplace  celles 
.vendues  par  de  nouvelles  achetées  dans  tous  les  pays  où  la 
ipaladie  existe,  et  sur  les  foires  et  marchés  des  environs , 


FBSIPNBUHONIB  DES  BÉTBS  BOVINES.  469 

on  reoconlre  presque  coniiouellement  des  cas  dé  plirb 
pneumonie, 

>  Les  cantons  de  Londinières ,  Blangy  et  Aumale  »  au 
contraire ,  où  le  pins  ordinairement  on  élève  et  où  il  n'en* 
Ire  presque  jamais  de  bétes  étrangères  pour  alimenter  les 
troupeaux  »  ont  été  jusqu'alors  à  peu  près  préservés  de  la 
péripneumonie  ,  et,  dans  le  peud'étables  de  ces  cantons 
où  elle  s'est  manifestée  ,  j'ai  toujours  rémarqué  qu'elle  y 
avait  été  transmise  par  des  vaches  étrangères. 

»  Beaucoup  d'berbagers,  qui  ont  essuyé  de  grandes 
pertes  par  la  péripneumonie,  font  venir  des  vache|  de  la 
Basse-Normaniie ,  pays  d'élèves  »  où  il  n'entre  aucunes 
vaches  étrangères ,  et  qui ,  jusqu'alors ,  a  été  préservée 

de  la  maladie. 

»  D'autres ,  qui  se  livrent  à  l'engraissement ,  tirent 
des  bœufs  de  l'Auvergne  ,  qui  est  aussi  vierge  de  la  péri- 
pneumonie.  Depuis  ces  changements ,  aucun  n'a  vu  repa- 
yai trel'aflection. 

»  La  &cuUé  de  se  transmettre  par  voie  de  contagion  ne 
s'étend  pas  très-loin,  comme  dans  d'autres épixoolies  ;  ce- 
pendant il  arrive  fréquemment  que,  lorsque  la  maladie 
existe  sur  des  bétes  à  l'herbage ,  les  troupeaux  voisins 
6*en  trouvent  atteints. 

D  Contagion  pendant  la  convalescence:  —  La  contagion  ne 
s'exerce  pas  seulement  pendant  que  la  maladie  parcourt 
toutes  ses  périodes  ;  elle  se  fait  missi  remarquer  par  des 
bètes  qui  ont  été  malades ,  qu'on  croit  guéries  ,  qui  ne 
sont  que  convalescentes  ,  et  qui  ont  conservé  dans  le  pou- 
mon quelques  traces  d'hépalisalion  propres  à  transmettre 
la  maladie.  C'est  ainsi  que  le  beau  troupeau  de  vaches 
flamandes  de  M.  Desjobert ,  député  de  cet  arrondissement , 


470  SBAMCBS  GÊNBRALBS  Jk   NBVPCHATBL. 

a  été  décimé,  en  partie,  par  deux  bètes  arhetées  qui  avaient 
éprouvé  la  maladie. 

•  Ces  vachea ,  qu*on  pensait  être  en  bonne  santé  ,  ont 
été  mises  ,  à  leur  arrivée  dans  Tétable  ,  avec  les  autres 
vaches  laitières.  Quelques  jours  après ,  visitant  le  troupeau, 
comme  j'en  avais  l'habitude  ,  je  présumai  y  à  hi  maigreur 
de  ces  animaux  ,  à  la  reapiration  qui  n'était  pas  ordinaire 
et  à  la  salivation  ^qtinuelle  de  Tun  d'eux ,  qu'ils  pouvaient 
être  indisposés  ,  sans  présumer  le  genre  de  maladie.  Ib 
ftireot  aussitôt  placés  dans  l'infirmerie  ;  au  bout  de  quioze^ 
jours ,  les  trouvant  en  bonne  santé  »  ils  furent  remis  avec 
les  autres  ,  excepté  celui  qui  bavait  toujours.  Quarante  à 
cinquante  jours  après  ,  la  maladie  éclata  ;  les  vaches  qui 
avaient  communiqué  directement  avec  ces  deux  nouvelles 
furent  les  premières  aflTectées* 

»  Qmtagian  par  Im  débris  cadav&i^e$.  —  Les  bêtes  aU 
teintes  de  péripneumonie  ne  la  transmettent  pas  seulement 
pendant  leur  existence;  leurs  débris  cadavériques  jouissent 
encore  de  cette  propriété.  H  m'est  arrivé  deux  fois  d'exa- 
miner des  vaches  qui  avaient  contracté  la  maladie  après 
avoir  flairé  des  débris  cadavériques  d'animaux  qui  avaient 
succombé  à  cette  affection  ,  et  qui  avaient  été  laissés  sur 
le  sol  9  sans  les  enfouir. 

TVaitement  de  la  pérî|iQ6U]iKinie. 

»  Il  consiste  en  moyens  curatife  et  préservatifs. 

»  Moyem  curaiifi.  -^  Ce  n'est  qu'en  prenant  l'affection 
à  son  début  qu'on  peut  obtenir  quelques  succès.  Malheu* 
reusement ,  les  vétérinaires  ne  sont  appelés  que  rarement, 
dans  le  principe  »  pour  donner  leurs  soins  aux  animaux 


PCilPMBUMONIB  DBS   BÂTBS  BOVIIfBS.  471 

qui  en  sont  «ttoints*  Ce  n'est  qu*après  les  avoir  traités 
eux-mêmes  ,  les  avoir  confiés  à  des  empiriques  ,  dont  lé 
plus  souvent  les  prescriptions  très-eompliqoées ,  très-oné- 
reoses ,  dans  la  plupart  des  cas  contre-indiqués  ,  n'ont 
eu  pour  résultat  que  d'exaspérer  les  symptômes  de  la 
maladie  ^  que  les  herbagers  se  décident  à  avoir  recours  à 
un  vétérinaire.  A  ce  moment  «  plusieurs  vaches  ont  été 
victimes  ;  celles  qui  sont  aflTeetées  le  sont  à  un  degré  tel 
qu'il  n'y  a  plus  espoir  de  guérison. 

»  AuftsilOtque  la  maladie  se  déclare  dans  un  troupeau  , 
on  doit  s'empresser  d'isoler  les  animaux  atteints.  Le  trai« 
tement  est  très-rimple  ;  il  consiste  en  une  diète  absolue  , 
saignées  copieuses  ,  réitérées  plusieurs  fois  ,  suivant  l'état 
du  malade  et  la  mardbe  que  prend  l'affection  ;  breuvages 
tempérants  et  émétisés.  Comme  je  l'ai  dit  pins  haut ,  ce 
n'est  qu'à  l'invasion  qu'on  peut  espérer  triompher  ;  mais 
si  rhépatisalion  a  lieu  ,  si  la  maladie  passe  à  l'état  chro* 
nique,  quels  que  soient  les  moyens  employés  ,  il  est  dif-' 
ficile  de  réussir.  Il  est  alors  préférable  de  sacrifier  les' 
animaux  que  de  les  traiter. 

»  Moyens préunmtifê.^Lotêque  la  maladie  existe  dans 
un  troupeau ,  les  bétes  qui  sont  encore  en  santé  nécessitent 
autant  d'attention  que  celles  qui  sont  affectées. 

»  Elles  doivent  être  examinées  et  auscultées  journelle- 
ment ;  rentrées  la  nuit  dans  les  étables  ,  si  elles  sont  à 
rberbe ,  la  nourriture ,  en  général ,  doit  être  diminuée  ; 
on  pratiquera  de  légères  saignées,  qu'on  répétera ,  suivant 
l'indication  ;  enfin  ,  on  mettra  les  animaux  dans  des  con- 
ditions opposées  à  cdles  qui  ont  déterminé  la  maladie. 

>  Mais  il  est  d'autres  moyens  à  employer  pour  prévenir 
l'extension  et  les  ravages  de  l'épizootie  :  ce  sont  des  me- 


472  SKANCBS  GBNBBALES  JL  NBUFCHATEL. 

(ures  de  police  sanitaires  ,  qni  sont  du  ressort  de  raatorUë 
administrative,  et  qui  consistent  à  empêcher  la  vente  d'à. 
nimaux  qui  ont  été  en  eommunioation  avec  d'autres  en 
proie  à  l'affection  ,  et  à  exiger  un  cerlifioat  de  santé  pour 
chaque  animal  de  Tespèce  bovine  ,  exposé  en  vente  sur 
les  foires  et  marchés ,  qu'il  soit  ou  non  soupçonné  atteint 
de  l'épizioolie.  De  cette  manière  ,  on  parviendrait ,  sinon 
à  détruire  totalement ,  du  moins  à  empêcher  la  propaga- 
tion de  cette  redoutable  maladie  ,  et  le  commerce  de  bes- 
tiaux ,  sur  les  marchés,  se  ferait  avec  pliis  de  sécurité. 

»  Telles  sont.  Messieurs,   les  observations  sur  la  péri, 
pneumonie ,  que  j'ai  l'honneur  de  vous  soumettre, . 

Une  discussion  s*engage  à  la  suite  du  Rapport  lu  par 
M.  Yillain. 

M.  de  Moy  demande  si ,  aux  causes  de  îa  péripneumonie 
signalées  par  M.  ViUain  .  il  ne  fatit  pas  ajouter  l'eau  des 
mares  infectées  et  malpropres.  M.  Villain  déclare  que 
cela  peut  causer  des  maladies  antres  que  la  péripneumonie, 
mais  non  cette  malatlie  même. 

M.  de  Moy  demande  encore  si  les  bestiaux  de  la  Basse- 
Normandie,  qui  sont  constamment  au  grand  air  et  qui  ne 
rentrent  pas  même  en  hiver ,  sont  affectés  par  la  péri- 
pneumonie. M.  Lebarillier  répond  que  celte  maladie  est 
inconnue  dans  la  Basse-Normandie  ,  quoique  les  bestiaux 
soient  soumis  au  double  régime  ;  c'est-à-dire  que ,  dans 
certains  arrondissements  ,  ils  sont  constamment  au  grand 
air  ,  et ,  dans  d'autres  ,  soumis  à  la  transition  du  cbaud 
au  froid  :  d'où  il  résulte  qu'on  ne  doit  pas  Tattribuer  aux 
changements  de  température. 

M,  Guiant ,  de  Bellozane,  et  M.  Mabire  expriment  Topi* 


PÊftIPlIEVUONIB  DKS  BÂTES  B0V1IIB9.  473 

pk>n  que  la  maladie  ne  peut  venir  d'aueane  canse  locale. 
Us  disent  qu'elle  a  toujours  été  apportée  par  des  vaches 
venant  des  faubourgs  de  Paris  ,  où  elles  reçoivent  une 
nourriture  trop  abondante  ,  afin  de  leur  faire  produire 
une  plus  grande  quantité  de  lait.  —  M.  Lucas,  de  Long- 
mesnil  ,  appuie  cette  opinion. 

M.  Hubert-Joly  insiste  sur  Tune  des  causes  citées  par 
M.  Villain  «  c'est*à*dire  la  mauvaise  tenue  des  étables , 
comme  pouvant  amener  la  péripneumonie.  Cette  opinion 
est  combattue  par  M.  Lucas ,  qui  affirme  qu'il  ne  peut  y 
avoir  de  causes  locales  ,  puisque  cette  maladie  n'était 
pas  connue  il  y  a  quinze  années  ,  et  que  les  étables  étaient 
aussi  mal  tenues. 

M.  Yillain  soutient  l'opinion  que  les  causes  locales 
peuvent  influer  sur  Ip  développement  spontané  de  la  ma* 
ladie.  M.  Houdelière  appuie  son  opinion  sur  des  exemples 
étrangers. 

M.  le  président  engage  la  première  section  à  formuler 
à  ce  sujet  une.  proposition  pour  la  procliaioe  réunion  ,  et 
déclare  la  séance  levée,  h  5  heures* 

SÉANCE  DU  25  JUILLET. 
Pbbsidehge  de  m.  DËN0Y£LL£  ,  màike  de  neufchatel. 


Les  secrétaires  donnent  lecture  des  procès- verbaux  des 
séances  particulières  des  trois  sections. 

M.  Girardin  rend  compte  de  lettres  qu'il  a  reçues ,  tant 
de  M.  Feret ,  de  Dieppe ,  qu'un  accident  empêche  de  se 
lendre  à  la  réunion  ,  que  de  M.  le  docteur  Cisseville  ,  de 
Forges  ,  qui  s'excuse  de  n'avoir  pu  venir  à  la  première 
^nce. 


474  SSA^ICBS  GBNBRALKS  A   NBUFCHATBL. 

M.  l'inspecteur  divisionnaire  indique  ensuite  tfue  deux 
Rapports  ont  été  présentés  :  l'un ,  par  MM.  les  délégués 
de  Pont-rEvôque ,  $ur  le$  drmiê  ffréUvét  ntrU  cidre  ;  Tautre, 
par  M.  de  Loverdo  ,  procureur  du  Roi  ,  mr  la  UaHêiiqva 
crimneUe  d$  Varr<mdiuetiunf. 

M.  Lelong ,  de  Rouvraj-Catillon ,  est  appelé  à  la  tribooe 
pour  donner  connaissance  du  Mémoire  suivant ,  dont  la 
lecture  a  été  autorisée  par  le  Conseil  administratif. 

Kapport  de  M.  Lelong  $ur  Vengraiuement  dee  bœufs  et  des 
vaches  dans  C arrondissement  de  Neufchdlel. 

L'engraissement  des  bœufs  et  des  vaches  est  tm  deâ 
principaux  produits  de  notre  arrondissement ,  et  spéciale- 
ment pour  toute  la  vallée  appelée  le  pays  de  Bray  :  aussi 
doit-il  appeler  l'attention  de  rAssooiaiion  normande;  c'est 
le  but  de  noire  Rapport ,  et  nous  nous  eSbrcerons  d'en 
fiiire  ressortir  l'importance. 

Les  bœufe  et  les  vaches  que  Ton  engraisse  dans  les 
herbages  se  prennent  préfërablement  de  l'âge  de  quatre  à 
sept  ans  ;  les  vaches  sont  prises  ,  tant  dans  rarrondi8se> 
ment  que  dans  les  départements  voisins,  chez  les  cultiva- 
teurs qui  en  tirent  le  lait,  et  les  revendent  lorsqu'elles  ne 
sont  plus  propres  à  ce  service. 

Les  bœufs  viennent  de  la  Basse-Normandie  ,  du  Maine 
et  de  la  Bretagne  ;  nous  accorderons  la  préférence  à  l'es- 
pèce Cotentine.  Ceux,  du  Maine  sont  aussi  fort  aptes  à 
rengraissement  dans  nos  localités  ;  ceuiL  de  la  Bretagne 
sont  moins  convenables. 

Les  essais  qu'on  a  fisdts  sur  ceux  de  la  Savoie  n'ont  JMS 
réussie 


BlfGRilSSEMCNT   DUS   DOEtFS  ET  DBS  VACHES.         475 

I)*âutre5  essais  se  font  en  ce  moment  chez  H,  Giiiunt , 
à  Bellozâne ,  poor  l'engraissement  de  la  vache  hollandaise: 
c'est  le  premier  essai  qui  soit  à  notre  connaissance ,  et 
tionp  ne  pouvons  encore  en  juger. 

Jusqu'à  présent,  on  i/d  fait  que  parler  de  l'espèce  anglaise 
comme  élant  plus  propre  à  l'engraissement.  H  n'est  point 
à  noire  connaissance  que  quelqu'un  de  notre  arrondisse* 
ment  en  ait  tait  l'essai. 

Pour  les  vadies,  on  préfère  aussi  généralement  l'espèce 
normande. 

Dans  toutes  les  espèces,  et  même  dans  l'espèce  nor- 
mande 9  il  se  trouve  cependant  des  animaux  que  l'on  a 
beaucoup  de  peine  &  engraisser  ^  et  qui  quelquefois  mémo 
n'engraissent  pas.  Par  une  grande  habitude  de  l'examen 
extérieur  de  l'animal  ,  le  bouvier  a  remarqué  que  ce!ui 
qui  a  l'œil  plutôt  vif  que  morne ,  la  corne  blanche  et  fine, 
le  poil  long  et  épais  ,  est  préférable  pour  l'engraissement  ; 
s'il  a  le  poil  luisant  ou  dégarni ,  l'animal  est  sensible  aux 
piqûres  des  mouches  et  au  mauvais  temps. 

Il  est  d'une  grande  importance  pour  le  poids  et  la  qua- 
lité de  la  viande  que  le  bœuf  ou  la  vache  ait  l'âge  de  4  à 
7  ans ,  la  tête  large  et  courte ,  la  gorge  pleine  sans  avoir, 
de  fanons,  les  épaules  et  la  poitrine  larges,  le  nerf  du 
paleron  gros  et  bien  tendu ,  la  côte  large  et  bien  arrondie , 
le  rein  droit ,  les  hanches  ouvertes  et  les  jambes  grosses. 
'  i«s  bœu&  et  les  vaches  n'acquièrent  souvent  de  poids 
qu'en  raison  de  ce  qu'ils  possèdent  ces  qualités,  à  un  degré 
phis  ou  moins  élevé. 

Le  bœuf  Cotentin  peut  être  mis  dans  les  herbages  dès  le 
moi^  de -décembre  ,  en  ayant  soin  de  lui  donner  du  foin. 
Pendant  l'hiver ,  il  passe  les  nuits  dehors  et   supporte 


476  SEANCBS  GKNÉBALBS  A  NBUFCHATBL. 

bien  les  froids  el  les  pluies  :  ce  mode  d'eng^issement  con- 
tribue même  à  sa  supériorité  sur  les  autres  espèces.  Mis 
à  Therbeau  printemps,  il  n'acquiert  pas  la  même  qualité. 
Nous  croyons  même  que  celui  qui  vient  du  Maine  peut 
rivaliser  avec  lui,  parce  qu'il  sera  plus  tôt  gras;  mais  il  ne 
supportera  pas  aussi  bien  les  mauvais  temps  de  Tantomne. 

Très-peu  de  vaches  passent  Tbiver  dans  les  herbages  ; 
elles  7  sont  ordinairement  mises,  une  partie  vers  la  fin  de 
mars  »  une  autre  partie  dans  le  courant  d'avril ,  et  la  der- 
nière partie  au  commencement  de  mai. 

Autrefois  les  bestiaux  n'étaient  mis  à  l'herbage  que 
lorsque  l'herbe  était  montée  en  graine  ,  c'est-à-dire  plus 
tard  qu'on  ne  les  met  aujourd'hui.  L'expérience  a  fait  voir 
que  les  bestiaux,  mis  plus  tôt,  conservent  l'herbe  courte  et 
tendre  ,  et  produisent  une  viande  d'une  qualité  plus  belle, 
par  cela  qu'ils  prennent  plus  de  poids  ,  ce  qui  est  attribué 
à  la  végétation  régulière  du  terrain ,  également  rongé 
dans  chaque  endroit  de  Thei-bage. 

Nous  croyons  que  cette  ancienne  qiéthode  a  été  une 
des  principales  causes  de  ce  que  les  premiers  essais  sur 
l'engraissement  des  bœufs  n^ont  pas  réussi ,  tandis  qu'au- 
jourd'hui cet  engraissement  se  pratique  avec  succès. 

Les  bœufs  étant  généralement  plus  gros  que  les  vaches, 
puisque  nous  les  considérons  d'un  poids  moyen  de  350 
kilog. ,  et  que  les  vaches  en  moyenne  ne  pèsent  que  250 
kilog. ,  sont  mis  à  l'herbage  dans  la  proportion  de  2  à 
l'hectare ,  et  les  vaches  2/5  en  plus.  A  poids  égaux ,  nous 
n'en  faisons  aucune  différence  sous  tous  les  rapports,  môme 
pour  le  bénéGce. 

Une  des  précautions  à  prendre  pour  bien  engraisser  la 
vache,  est  que  son  lait  soit  tari  avant  de  la  mettre  ea 


KNGRAiSSBIlENt   DES  BOEUFS  ET  DES  YAi^ABS.  47t 

pleine  herbe.  Il  est  bon  qu'elle  seit  vélëe  depuis  looç« 
temps  ;  elle  est  plus  robuste ,  et  plus  elle  est  robuste  , 
mieux  elle  engraisse. 

La  vache  devient  en  chaleur  plusieurs  fois  lorsqu^on  ne 
la  fait  pas  saillir.  Il  fiiut  le  faire ,  mais  en  temps  convc^ 
nable ,  afin  qu'au  moment  où  elle  sera  livrée  à  la  bouche- 
rie ,  elle  soit  pleine  de  8  à  4  mois  ;  car  si  elle  était  pleine 
de  plus  de  3  à  4  mois ,  elle  serait  préjudiciable  au  boucher, 
et  par  conséquent  vendue  à  vil  prix.  On  concevra  donc 
qu'elles  ne  peuvent  être  saillies  toutes  à  la  même  époque , 
et  qu'il  faut  que  le  bouvier  prévoie  le  temps  nécessaire  à 
h  vache  pour  engraisser ,  avant  de  la  faire  saillir. 

Certaines  vaches  retiennent  rarement  la  saillie  ;  elles  de* 
mandent  souvent  le  taureau ,  et  elles  poursuivent  conti- 
nuellement les  autres.  Ces  vaches  ,  connues  sous  le  nom 
de  robinières  ou  taureliëres ,  sont  surtout  à  éviter  dans 
an  troupeau  ;  car  non-seulement  elles  n'engraissent  pas  ^ 
mais  elles  contrarient  beaucoup  l'engraissement  des  autres 
vaches. 

L'œil  trop  effronté ,  le  nerf  de  la  quene  détendu  et  la 
qnene  décharnée ,  sont  un  indice  de  ces  vices. 

Malgré  tous  les  soins  du  bouvier  ,  il  arrive  quelquefois 
que,  dans  un  troupeau ,  quelques  vaches  ne  sont  pas  plei- 
nes ,  même  sans  être  taurelières.  Ces  vaches  n'en- 
graissent pas  aussi  bien  ,  et  le  boucher  leur  préfère  pour 
la  viande  et  le  suif  cellea  qui  sont  pleines. 

Le  boeuf  n'a  pas  ces  désagréments ,  mais  aussi  il  est 
presque  impossible  de  le  parquer;  et,  pour  la  bonne  tenue 
des  herbages ,  nous  croyons  le  parcage  essentiel.  En  effBt, 
dans  un  terrain  accidenté ,  certains  endroits  sont  plus 
et  souvent  moins  poussants  les  uns  que  les  autres  ; 


<78  SBAXCSS  GÊNERALKS  A   NEtrCllATEt. 

par  le  parcage  on  rend  Therbe  plus  régalière ,  et  alor^ 
les  bestiaux  mangent  partout  :  sans  cette  prëcantiott  «  ib 
préfèrent  manger  dans  certains  endroits  qu'ils  déooovreot 
totalement,  et  perdent  l'herbe  dans  d'autres  places  moins 
friandes  et  qu'ils  ne  se  décident  à  naager  que  lorsqu'ils 
n'en  trouvent  pas  suflBsamment  ailleurs.  Si  on  ne  leur  assi- 
gnait, par  le  parc,  diverses  places  ^pour  coueher ,  iljs  en 
adopteraient  où  ils  coucheraient  plus  ou  moins  iong^Mips 
qu'il  ne  laut.  Noos  le  répétons ,  la  bonne  tenue  des  her- 
bages contribue  beaucoup  à  l'engraisseiDent. 

Les  herbages  frais  doivent  être  sillonnés  de  rigoles  »  ooe 
humidité  trop  grande  étant  contraire  aux  animaux  que 
Ton  veut  engraisser.  Les  excroissances,  tels  que  chardons, 
orties  »  patiences  ,  bardanes  ,  oseille  sauvage  ,  etc. ,  qui 
empiètent  sur  l'herbe ,  doivent  être  arrachées,  afin  de  ne 
pas  dégoûter  les  bestiaux  ,  ce  qui  ,  du  reste ,  se  bit  par- 
fout  par  mesure  de  propreté  et  à  cause  du  tort  que  ces 
plantes  feraient  au  gazon,  en  ne  les  arrachant  pas  ;  daus 
disons  en  ne  les  arrachant  pas,  car,  dans  certaines  localités, 
pn  les  coupe  avec  la  faulz.  L'expérience  nous  a  montré 
l'inconvénient  de  cette  méthode  ;  car ,  pour  détruire  Itt 
cbardonsavec  la  faulx.  il  iSsint qu'ils  soient  montés  et  même 
qu'ils  aient  atteint  la  floraison,  ce  qui ,  jusqu'à  ce  moment, 
empiète  sur  l'herbe  et  conserve  les  herbages  dans  un  état 
de  malpropreté  très-désagréable. 

Les  bestiaux  se  vendent  A  mesure  qu'ils  engraissent  ;  lef 
plus  âgés  doivent  partir  ,  au  p?us  tard ,  au  mois  d'octobre; 
car  beaucoup  ne  supporteraient  pas  les  pluies  et  les  froid». 
Les  bœufe  du  Goteotin  et  les  jeunes  vaches  sappoHen| 
mieux  ces  intempéries  ,  et  les  connaissances  du  boovier  lui 
permettent  d'en  choisir  quelques-uns  parmi  ces  anioM^  ; 


'  I  En  total  :  4400  bestiaux 


KNGKAISSEMBirr  DB6  BOEUFS  ET  DES  VACHES.        479 

et  qu'il  laisse  ,  en  mojeoBe  ,  jusqu'au  25  décembre  dans 
les  herbages. 

Maintenant  ,  jetons  les  yeux  sur  les  progrès  de  Ten* 
graissement. 

Une  statistique  ,  d'après  laqudle  M.  le  sous-préfet  nous 
a  bit  rhonoeur  de  nous  donner  des  renseignements ,  indi- 
qnait  qu'il  y  a  trente  ans,  on  engraissait  dans  rarrondisse* 
ment  de  Neofcbâtel  : 
400  bœub 
4000  vaches; 
et  de  1840  è  1844  y  par  chaque  année  : 
500  bœuls  ,  \ 
7410  vaches-  i  ^^*^  bestiaux  ,  anuroximativement. 

Nous  ferons  remarquer  que  les  animaux  compris  sous 
h  dénomination  de  bœufs  ,  et  engraissés,  il  y  a  trente  ans, 
au  nombre  de  400 ,  ne  devaient  être  que  des  bœufs  taurdireSy 
e'est-ili-dire  des  taureaux  qui ,  n'étant  plus  aptes  au  service 
chez  les  cultivateurs  ,  subissaient  la  castration  ,  et  qui , 
nourris  dans  les  herbages  ,  étaient  livrés  à  la  boucherie. 

Ce  n'étaient  pas  des  bœufs  comme  ceux  d'aujourd'hui, 
qui ,  importés  des  pays  que  nous  avons  désignés  plus  haut, 
ont  subi  la  castration  dès  leur  jeunesse  ou  quelques  mois 
après  leur  naissance  ,  et  ont  été  dressés  au  travail ,  qu'ils 
quittent  pour  être  engraissés. 

Nous  pensons  que  le  chiffre  de  500  bœufs  ,  porté  à  la 
statistique  de  la  sous-préfecture  pour  1840  à  1844,  peut 
être  porté  à  1 ,000  aujourd'hui  ,  sans  exagération  ;  car  i| 
a  encore  augmenté  depuis  que  M.  le  sous-préfet  s'est  pro- 
curé les  renseignements  :  c'est ,  du  moins  ,  un  &it  avéré. 

Nous  aurons  donc  8,41 0  bestiaux  engraissés  aujourd'hui, 
au  lieu  de  4,400  engraissés  il  y  a  trente  ànsj  le  nombre 


4S0  SÊANCBS  GëNÉAALBS  ▲   NEt'FGBATBL. 

en  est  donc  presque  doublé.  Cet  accroîs^nient  est  âdsèi 

frappant ,  surtout  si  Ton  considère  qu'il  y  a  use  aagmeiH 

talion  assez  sensible  dans  le  poids  de  ces  anîmaai  ;  car 

nous  croyons  que  la  masse  des  bestiaux  que  Von  engraisse 

produit  propoi  tionoellement  plus  d^  viande  qu'autrefois. 

Cependant ,  malgré  cet  accroissement ,  la  viaade  est  tau» 

jours  cbère  ,  plus  chère  même  qu'à  cette  époque ,  pois* 

qu'elle  coûte  aujourd'hui  au  consommateur  ,  dans  notre 

arrondissement ,  1  fr.  le  kilog. ,  et  qu'elle  ne  coûtait  alors 

que  0)80  c*  le  kilog.  ;  elle  est  même  montée  dans  les  villes 

où  nos  bestiaux  sont  conduits  pour  la  boucherie ,  c'esl-A* 

dire  à  Amiens  ,  à  Boauvais  ,  à  Rouen  ^  à  1  £r.  20  et  à  1  fr. 

M  le  kilog.  A  Paris ,  elle  se  vend  encore  plus  cher  ;  cela 

lient  à  une  augmentation  de  consommation  dans  les  diverses 

classes  et  aux  droits  d'entrée.  Cette  consommation  pourrait 

donc  faire  croire  que  le  nombre  des  bestiaux  pour  la  bou* 

chérie  ira  toujours  croissant  dans  notre  arroodissemeot» 

Malheureusement  rtous  ne  le  croyons  pas  :1e  bourierne 

gagne  presque  rien  ;  les  locations  sont  montées  à  un  degrtf 

trop  élevé  ,  et  les  bestiaux  maigres  coûtent  liop cher  pour 

qu^on  puisse  espérer  la  continuation  d'un  progrès  que  tout 

le  mondé  a  intérêt  de  voir  s'agrandir.  On  pourrait  croira 

que  le  remède  serait  l'entrée  en  France   des  bestiaux 

maigres  étrangers  ;  ce  n'est  pas  là  notre  opinion.  Noik 

croyons  que  l'entrée  des  bestiaux  maigres  ne  ferait  que 

faciliter  Tentrée  des  bestiaux  gras. 

En  effet ,  combien  cette  entrée  présenterait-elle  d'ote* 
tacles  ! 

Le  marchand  serait  toujours  dans  Tedibarras  de  savoir 
si  tel  animal  moins  maigre  qu'un  autre  serait  accepté 
comme  maigre. 


KXGBAISSBMEZrr  DES  fiOSVFS   ET  DES  VACHES.        48t 

Il  serait  à  la  merci  des  agents  du  Gouveraement ,  qui 
sauraient  plus  ou  moins  discerner  Tanimal  maigre  d*avec 
celui  qui  est  gras,  qui  vous  diraient  que  tel  animal  aooejplé 
comme  maigre  n*irait  pas  à  b  boucherie. 

Le  Gouvernement  prendrait  des  .mesures  ;  mais  on  ver^ 
Fait  quelles  difiicultës  d'exécution  elles  présenteraient. 

Une  vache  maigre ,  par  exemple ,  serait  reconnue  pour 
telle,  lorsqu'elle  donnerait  encore  un  peu  de  lait. 

Quoiqu'ayant  du  lait ,  certaines  vaches  seraient  assez 
grasses  pour  la  boucherie. 

L'entrée  des  bestiaux  maigres  étrangers  amènerait  la 
ruine  de  l'éleveur  et  de  l'engraisseur  ;  mats  elle  n'amène- 
rait pas  la  diminution  de  la  viande  ,  car  les  bestiaux  gras- 
diminueraient ,  â  l'intérieur  du  pays ,  d'un  nombre  égal  à 
celai  que  Ton  y  ferait  entrer. 

Les  locations  des  frùfriétMkerbag€$  diminueraient ,  et  , 
sans  aucun  doute  ,  il  y  aurait  diminution  des  contributions. 
Le  seul  moyen  ,  selon  nous ,  consiste  : 
10  Dans  les  baux  de  longue  durée  ;  car  le  cultivateur 
ou  l'engraisseur  qui  n'a  qu'un  court  bail ,  ne  peut  faire 
les  frais  nécessaires  pour  améliorer  un  fonds  et  le  faire 
produire ,  sur  une  propriété  qui  est  toujours  Tobjet  des 
enchères  de  tous  ^  et  qui  donne  lieu  à  des  prétentions 
plus  élevées  de  la  part  du  propriétaire  (1) ,  ce  qui  ùte 
au  fermier  toute  possibilité  de  rentrer  dans  ses  frais  ;  le 
terrain  étant  par  cela  moins  soigné  et  moins  engraissé  , 
ne  permet  plus  un  accroissement  dans  ses  produits  ; 

2^  Dans  l'encouragement  au  bouvier  pour  Caire  produire 
une  grande  quantité  d'herbe  dans  ses  herbages,et  à  réle- 


{1}  Au  renouveUemcat  d'un  bail. 

31 


482  SBANCBS  QBIfiRALBS   A   NBUFCtiATEt. 

veur  {Muria  quantité  et  la  beauté  de  ses  élèves.  Agir  ainsi, 
c'est  augmenter  le  nombre  de  nos  bestiaux  ,  c'est  en  amé- 
liorer l'espèce  et  en  augmenter  le  poids  ;  c'est  donc  la  di- 
minution du  prix  de  la  viande ,  c'est  l'amélioration  in 
sort  de  la  population  en  France. 

Ce  qui  nuit  encore  à  la  diminution  du  prix  de  la  viande 
dans  notre  arrondissement ,  ce  sont  les  maladies  épi^oo- 
tiques  ,  qui ,  malheureusement  trop  souvent ,  ravagent 
nos  contrées.  Le  bouvier  achète  souvent  plus  cher  qu'une 
vache  qu'il  ne  connaît  pas  ,  celle  qu'il  sait  être  saine,  dans 
la  crainte  d'être  trompé  et  d'avoir  son  troupeau  atteint  de 
cette  terrible  pérîpneumonie  ,  qui ,  celte  année  encore , 
a  ravagé  bon  nombre  de  troupeaux. 

Le  Gouvernement  ne  pourrait-il  pas  s'occuper  des 
moyens  de  réprimer  ce  fléau  terrible  ,  si  préjudiciable  à 
une  branche  d'une  aussi  grande  importance  en  Franccî 

M.  le  président  donne  acte  à  M.  Lelong  de  la  lecture  de 
son  Mémoire  ,  en  le  félicitant  sur  le  mérite  de  ce  travail. 

M.  de  Moy  demande  la  parole.  Il  signale  ,  comme  le 
moyen  le  plus  efficace  pour  l'industrie  de  l'engraissement, 
la  substitution  du  droit  au  poids  au  droit  par  tête ,  dans 

l'octroi  des  villes. 
M.  Lelong  se  joint  au  préopinant  pour  le  recours  a 

avoir  à  celte  dernière  mesure. 

M.  deCaumont  fait  observer  que,  dans  certaines  villes , 
à  Lyon  notamment  ,  le  droit  au  poids  a  été  calculé  dans 
un  esprit  fiscal ,  et  de  manière  àt  augmenter ,  en  réali  , 
le  prix  de  la  viande. 

Après  une  nouvelle  et  courte  observation  de  M.  de  Moy, 
M.  Duhamel  fait  ressortir  la  disette  de  bestiaux  maigres  ; 


SNGRAISSBIIJBHT  DBS  BOEUFS  ET  DES  VACHES.        483 

3  pose  ce  fait ,  que  le  pays  de  Bray  ne  fait  que  consommer 
et  n*élëve  pas.  II  demande  que  la  Commission  des  vœux 
émette  le  désir  qu*on  élève. 

M.  Viilain  répond  qu'on  n'élève  point ,  parce  qu'on  trouve 
plus  d'avantage  et  de  profit  h  ne  pas  le  feire  ,  mais  aussi 
parce  qu'il  règne  des  maladies  dans  le  pays  ;  que  ,  dans 
beaucoup  de  ces  localités  ,  on  a  voulu  élever  des  animaux 
qui  n'arrivaient  pas  à  l'âge  de  Tengraissemeot. 

M.  Aumont  ,  délégué  de  la  Société  de  Pont-l'Evéque  , 
signale  l'effet  que  produirait  sur  le  pays  qu'il  représente 
la  substitution  du  droit  au  poids  au  tarif  par  tête  ;  que  , 
dans  ce  pays  ,  on  n'engraisse  que  de  forts  bœuCs  ;  que , 
seuls,  les  fonds  de  première  qualité  nourrissent  les  grandes 
espèces  ;  qu'ayant  voulu  ,  dans  ces  sortes  de  pâturages  , 
engraisser  des  bœufs  de  moyenne  taille,  on  en  avait  perdu 
jusqu'à  10  ,  sur  60  à  70  bétes  ;  qu'on  avait  été  obligé  , 
pour  se  soustraire  à  cette  chance  ,  de  revenir  à  des  bœufs 
de  1 ,000  A  1 ,200  ;  que  la  force  du  bétail  doit  être  mise  en 
rapport  avec  la  force  du  sol  ;  qu'enfin  la  mesure  indi- 
quée tomberait  sur  les  grosses  espèces.  Il  conclut  que  la 
question  n'est  pas  assez  mûrie. 

M.  de  Caumont  se  lève  ;  il  cède  la  parole  à  M.  de  Moy. 
Celui-ci  fait  observer  que  les  fonds  de  qualité  supérieure 
sont  en  grande  minorité  ;  qu'ils  ont  en  privilège  exclusif 
l'approvisionnement  des  grandes  villes ,  dont  les  bouchers 
n'achètent  point  de  bestiaux  provenant  du  petit  fonds  ,  et 
ne  vont  point  JEaiire  leurs  choix  dans  les  pays  de  produc- 
tion ;  qu'ainsi  une  moyenne ,  dans  ces  contrées  ,  de  35  à 
40  c.  les  500  hectogrammes ,  s'élève  à  70  ou  75  dans  les 
grands  marchés  ;  qu'ainsi  la  viande  est  chère  dans  les 
grandes  villes ,  parce  que  leurs  bouchers  ne  s'approvi- 


484  SEANCfiS  GBKBBALES   A    NBCfCnATBL. 

sionoent  que  dans  les  pays  exceptionnels  ;  qu'il  faut  éviter 
un  résultat  tendant  à  amener  Tavilissement  du  prix  de  la 
denrée  ,  et  qu'il  importe  de  donner  A  la  consommation 
française  la  facilité  de  s'approvisionner  dans  les  fonds  mé- 
diocres ou  mauvais. 

M.  Leioog  demande  protection  et  encouragement  pour 
les  propriétaires  de  fonds  mauvais  ,  aGn  qu'ils  puissent 
vendre  leurs  produits  aussi  bien  que  ceux  des  bons  fonds. 

M.  la  président  fait  un  appel  au  sentiment  d'équité  gé- 
nérale qui  doit  régner  dans  l'établbsement  du  tarif  au 
poids. 

M.  Dujardin  reconnaît  que  ,  dans  la  demande  d'un  chan- 
gement de  régime  ,  on  avait  pour  but  de  diminuer  un 
privilège  et  d'amener  un  avantage  tout  social  ;  que  l'usage, 
suivi  dans  nombre  de  villes,avait  pour  effet  d'interdire  l'en- 
graissement dans  certaines  parties  du  pays  ,  etdevaît  èUe 
modifié  de  manière  à  répandre  l'engraissement  sur  presque 
toute  la  France  ;  qu'en  un  mot ,  le  résultat  dont  on  se 
plaint  était  le  but  même  de  la  proposition  faite. 

M.  de  Caumont  expose  que  le  Conseil  supérieur  avait 
envisagé  la  question  sous  le  point  de  vue  élevé  du  per- 
fectionnement général ,  et  dans  le  but  de  forcer  toutes  les 
contrées  à  fournir  de  bonne  viande  et  de  répandre  le  pro- 
grès partout. 

M.  Aumont  reconnaît  que  la  question  s'est  fort  agrandie; 
il  demande  qu'elle  soit  renvoyée  à  un  plus  ample  examen. 

M.  I>uhamel  fait  3es  observations  sur  la  difficulté  de 
l'élevage. 

Une  industrie  ,  pour  laquelle  il  était  supprimé  ,  celle  de 
la  iabricatioB  des  beurres  dans  le  pays  de  Gouriiay ,  va  étrp 


BKGRAISSBMftMT   DBS  BOEUFS  BT  DEg  VACHES.        4 80 

dëpossée  ,  sur  le  noarché  de  Parts  ,  par  les  provenances 
dlsigny  et  de  la  Bretagne.  Il  demande  ce  qu'on  fera  si 
les  oottditiona  natureUes  do  pays  no  sont  pas  favorables 

pour  l'élevage. 

M.  le  président  rappelle  à  la  question ,  qui  est  l'engraisse- 
oient  et  le  droit  au  poids. 

Cette  question  est  renvoyée  à  la  Commission  des  vœux. 

M,  Duhamel  se  plaint  de  la  manière  dont  on  clôt  dans 
oe  pays  ;  les  clôtures  basses  ,  minces  et  à  jour  ,  peuvent 
permettre  aux  animaux  malades  de  communiquer  la  con« 
lâgion  A  ceux  du  fonds  voisin.  L'introduction  de  haies , 
comme  en  Basse-Normandie ,  composées  de  plants  propres 
A  la  futaie  etrépandusau  milieu  de  rangs  d'épines  donnant, 
tous  les  six  ans  ,  une  coupe  de  taillis  ,  réunirait  les  avan- 
tages  d'assainir  le  pays  ,  de  le  reboiser  et  d'empêcher  la 
contagion. 

Après  une  courte  observation  de  M.  de  Moy ,  M.  Du- 
lunnel  reprend  la  question.  Il  parle  de  bestiaux  enlevés,en 
trois  ou  quatre  jours  ,  dans  une  pâture  que  l'établissement 
d'une  route  nouvelle  avait  fait  déclore.  Les  bestiaux  ^  ha- 
bitués ,  dans  les  ardeurs  du  Jour  et  le  temps  des  mouches , 
à  s'abriter  le  long  des  haies  ,  avaient  été  frappés  de  coups 
de  soleil.  Il  insiste  pour  l'adoption  de  l'usage  des  haies  , 
qiB  ,  en  empêchant  les  bestiaux  de  se  communiquer  et  de 
se  flairer  ,  seraient  salutaires  pour  protéger  l'élevage  et 
considérées  comme  une  richesse  du  sol. 

M.  Lemétayer  demande  si  ce  sont  de  mauvaises  méthodes 
en  usage  qui  empêchent  réellement  d'élever  des  bestiaux 
dans  l'arrondissement  ;  il  voudrait  que  M.  Yillain  s'expli- 
quât sur  oe  point. 
|;^M*  Yillain  renouvelle  son  opinion  sur  les  doubles  causes 


486  SÉANCES  GÉMÉBALBS  A  ]f£I7FCBATfiI.. 

qui ,  spécialemenl  dans  les  caotons  de  Forges  et  de  Goiû- 
nay  «  s'opposent  à  Télevage. 

M.  Legras  applique  plus  particulièrement  la  question 
au  canton  de  Neufchâtel ,  et  méconnaît  qu'il  y  règne  une 
mortalité  réelle. 

M.  Delaplace  partage  cette  opinion  ;  il  voit ,  dans  la 
dimension  peu  étendue  de  propriétés  bien  employées  ,  un 
motif  pour  ne  pas  introduire  l'usage  des  fossés  et  des  haies. 

M.  Hubert* Joly  examine  pourquoi  on  n'élève  pas  de 
bestiaux  dans  le  canton  de  Forges  ;  c'est  une  affaire  de 
calcul  et  d'intérêt  ;  c'est  parce  qu'on  y  tire  plus  de  parti 
du  lait  que  de  l'élève. 

M.  de  Moy  demande  que  M.  Lelong  veuille  bien  s'ex-: 
pliquer  sur  ce  point. 

*  M.  Lelong  reconnaît ,  comme  M.  Yillain,  que ,  dans  les 
contrées  de  Forges  et  de  Gournay  y  l'élevage  est  ooatrarië, 
parce  qu'on  a  reconnu  y  perdre  beaucoup  déjeune  bétail. 
Les  loyers  sont  cbers ,  et  ceux  qui  les  paient  doivent  aHer 
à  ce  qui  rapporte  le  plus. 

M.  Du  Lesmont  signale  le  danger  qui  menace  ce  même 
pays  d'ici  à  deux  ans ,  l'impossibilité  qu'il  y  aura  dese 
tenir  exclusivement  au  même  système  d^exploitation,  dont 
la  continuation  exposerait  à  manquer  de  placement  poar 
un  tiers  des  denrées.  II  demande  qu'on  examine  sérieuse- 
ment si  on  ne  peut  remplir  ce  vide  par  des  élèves. 

H.  le  président  ramène  à  la  question  ;  elle  offre  un  poîat 
sur  lequel  on  aura  à  aviser  plus  tard.  Dans  l'état  actuel , 
il  s'agit  de  savoir  si  on  exprimera  un  vote  sur  l'élevage. 

M.  Duhamel  demande  qu'on  renvoie  à  la  Commission 
des  vœux  ,  à  Teffet  de  formuler  simultanément  tout  ce 
que  requiert  la  situation  qui  a  été  signalée  ;  ilCaïut  se  pré- 


SNOAISfilMBirr  BBS  BOBUFS  BT  DBS  TACHBS.  487 

parer  doucement  au  roTirenient  qa'amènera  l'établissement 
des  chemins  de  fer. 

M.  Girardin  fiiit  observer  ,  relativement  au  renvoi  pro< 
posé  à  la  Commission  des  voeux  ,  que  cette  Commission 
ne  s'occupe  que  des  questions  amenées  à  un  point  d'exa- 
men et  de  solution  qui  permette  d'en  faire  le  sujet  d'un 
Yœu  à  adresser  au  Gouvernement. 

M.  le  président  propose  d'adresser  aux  cultivateurs  un 
avertissement  d'aviser  si  ,  en  favorisant  l'élevage  ,  ils  ne 
ae  prépareraient  pas  au  revirement  signalé. 

Cet  avertissement  est  adopté. 

M.  de  Beaurepalre  ,  secondé  par  M.  Duhamel ,  voudrait 
que  M.  Lelong  consentit  à  ajouter  à  son  Mémoire  quelques 
développements  sur  le  parcage  usité  dans  ce  pays  et  qu'il 
par^trait  utile  de  propager  dans  le  reste  de  la  province  , 
sur  le  mode  et  les  résultats  de  cette  pratique  ,  sur  la  con* 
fection,  l'agencement  et  le  travail  de  placement  et  de  dé* 
placement  des  claies. 

Sur  Finvilation  qu'ajoute  M.  le  président ,  M.  Lelong 
vent  bien  compléter  son  travail  dans  ce  sens. 

La  parole  est  alors  donnée  à  M.  Normand ,  maire  de 
Bradiancourt  ,  pour  la  lecture  du  Mémoire  suivant  : 

Bufpari  de  M.  Nommàhd  $ur  l'édueatim  âe$  moutons  dam 

l'arrondisêemint  dû  Neufchdtet. 

Le  Comice  de  l'arrondissement  a  manifesté  le  désir 
qu'il  soit  mis  sous  les  yeux  de  l'Association  normande  un 
exposé  de  la  méthode  et  des  usages  appliqués ,  dans  cet 
arrondissement ,  àFéducatiob  de  l'espèce  ovine. 

Chargé  de  cette  tâcbe ,  rendue  diflScile  par  I9  privation 


488  SBAlfCBS  GBZfSBALBS  A   NBliVCHilTEL. 

d'une  partie  des  élëmeots  néeesntres ,  nous  avons  pensé 
qu'il  était  convenable  de  nous  restreindre  dans  un  eerde 
peu  étendu. 

Avant  de  traiter  la  matière  ,  nous  exposerons  la  sitiia- 
tion  topograpbique  du  sol  de  ranrondissement ,  composé 
des  vallées  de  Bray ,  d'Aulnes ,  de  la  Bresle  ,  de  l'Yèrea  , 
et  d'une  partie  de  l'Andelle.  Le  mode  d'exploitation  n'é- 
tant point  le  même  que  eelui  usité  sur  les  plateaux ,  il  en 
résulte  une  diflërence  dans  les  moyens  de  nourriture. 

Afin  de  mettre  l'Association  à  même  d'apprécier  cette 
diflërence  ,  nous  avons  divisé  l'arrondissement  en  deux 
parties ,  en  prenant  pour  ligne  de  séparation  la  grande 
route  n®  15  de  Paris  à  Dieppe ,  traversant  Gournay  et 
Forges. 

Le  territoire  situé  entre  cette  route  et  les  limites  des 
départements  de  la  Somme  et  de  l'Oiae ,  est  composé  des 
vallées  de  Bray,  d'Aulnes,  de  la  Bresle,  d'Hyères,  séparées 
par  des  plateaux  qui  ont  peu  d'étendue. 

La  partie  de  l'ouest ,  limitéf.  parlçis  arrondissements  de 
Rouen  et  de  Dieppe ,  est  composée ,  en  migeure  partie , 
de  terres  en  plateaux .  L'espèce  ovine  y  est  entretenue  sur 
une  plu9  grande  échelle. 

Nous  prendrons  pour  point  de  départ  les  premières 
années  du  XIX'  siècle ,  époque  à  laquelle  l'agricidture  a 
commencé  à  porter  ses  soins  sur  le  perfectionnement  de  la 
race  ovine. 

Partie  nord-est  de  rarroiidissemeDt. 

Dans  les  vallées  du  c6té  nord-est  de  l'arrondissement  » 
les  troupeaux  étaient  composés  de  la  race  dite  Picarde ,  et» 


ÊDIHIATION  DBS  MOUTO!l9«  489 

en  grande  partie ,  de  moutoos  mâles.  Leur  laine  estgros^ 
et  longue ,  et  pousse  par  épis.  Chaque  béte  en  donne  de 
1  kil.  7  hect.  à  2  kil. 

Le  prix  était  de  3  fr.  le  kil.  :  cette  espèce  est  la  plus 
convenable  à  la  localité.  La  force  de  tempérament  et  U 
privation  de  laine  a^x  pattes  leur  font  mieux  supporter 
la  rigueur  du  mauvais  temps  et  les  inconvénients  des 
mauvais  chemins,  en  hiver. 

Achetés  20  fr.  dans  les  mois  de  juillet  et  août ,  à  Fàge 
de  3  à  4  ans ,  ils  étaient  nourris  au  pâturage  des  jachères 
jusqu'à  la  dépouille  des  récolles ,  et  ensuite  ils  parcou? 
ralenties  champs  jusqu'au  15  ou  20  décembre,  époque 
où  on  les  rentrait  à  la  bergerie  ;  ils  y  restaient  jusqu'à  la 
fin  du  mois  de  mars.  Pendant  ces  trois  mois,  ils  pâturaient 
les  herbages  et  prairies ,  à  l'exception  des  jours  où  la 
terre  était  couverte  de  neige,  circonstance  qui  se  présente 
plus  rarement  dans  les  vallées.  Lorsqu'ils  pâturaient ,  on 
leur  donnait  chaque  jour ,  à  la  bergerie  ,  7  kil.  de  ronds 
grains  ou  fourrages  pour  20  bétes;soit  3  hect.  50  grammes 
par  tête ,  non  compris  la  paille ,  et  14  kil. ,  ou  le  double , 
lorsqu'ils  restaient  à  la  bergerie.  A  partir  du  mois  d'avril 
de  l'année  suivante,  on  les  faisait  parquer  et  pâturer 
jusqu'au  moment  de  la  vente ,  qui  avait  lieu  en  jifin  , 
juillet  et  août.  Cette  vente,  pour  chaque  animal  pesant 
25  kil.  de  viande  et  donnant  5  kil.  de  suif ,  était  de  2$  fr. 

Les  cultivateurs  des  plateaux  usaient  d'une  autre  mé- 
thode. Beaucoup  de  troupeaux  y  étaient  en  communauté 
on  en  société;  ils  se  composaient  de  bétes  de  tout  âge ,  des 
deux  sexes  et  de  toute  origine.  Les  béliers  et  les  brebis 
y  étaient  péle-mèle ,  et  souvent  d'un  mauvais  choix.  Il  en 
résultait  des  productions  vicieuses.  La  monte  n'ayant  pas 


490  SiAlfCBS  CBmbtALBg  A  IVBUFCHATBL. 

ë'époqne  fixe ,  les  agneaux  naissaient  depuis  le  mois  de 
décembre  jusqu'au  mois  de  juillet.  Les  derniers  nés  n'a- 
Taient  ni  assez  d'âge ,  ni  assez  de  force  ,  pour  résister  aax 
intempéries  de  l'automne  et  de  Thiver  ,  qni  les  surpre-r 
Baient  avant  qne  leur  tempérament  ne  fbt  formé.  Les  pro^ 
priétaîres  faisaient  peu  de  sacrifices  pour  les  nourrir  en 
biTer  à  la  bergerio  ;  ils  ne  leur  donnaient  ordinairement 
que  de  la  paille  sans  grains.  En  été  ,  les  jachères  étaient 
seules  affectées  à  leur  nourriture  ;  les  propriétaires  n'y 
ajoutaient  pas  de  verdure.  Aussi  les  produits  de  la  laine 
et  de  la  vente  des  animaux  étaient  extrêmement  faibles. 

Vers  1805  ,  les  cultivateurs  des  vallées  ont  commencé 
à  entrer  dans  une  meilleure  voie  ;  nous  en  attribuons  la 
cause  à  l'babitnde  prise  de  diriger  vers  le  marché  de  Poissy 
un  assez  bon  nombre  de  moutons  gras.  Les  propriétaires 
des  troupeaux,  y  trouvant  de  l'avantage  ,  ont  perfectionné 
leur  manière  de  nourrir  à  la  bergerie  ,  sans  cependant 
faire  de  dépenses  autres  que  de  porter  la  ration, pour  vingt 
bétes ,  à  18kii.  de  ronds  grains  ou  fourrages,  outre  la 
paille  ,  ou  par  tête  9  hect. ,  et ,  pendant  le  temps  du  par- 
cage ,  de  leur  donner  un  peu  de  trèfle  à  la  crèche  ,  afin  de 
suppléer  à  rînsudîsance  du  pâturage  des  jachères. 

Les  cnltivateurs  des  plateaux  qui  ne  vendaient ,  dans 
leurs  troupeaux  mal  composés  ,  que  les  moutons  de  ré- 
forme y  ont  moins  profité  de  Pavantage  offert  aux  nour- 
risseurs  de  moutons  gras.  Leur  insouciance  les  a  privés  du 
bénéfice  qu'ils  auraient  pu  obtenir  d^une  administration 
mieux  entendue. 

Vers  iSIO,  dans  les  vallées  ,  le  progrès  a  été  plus  sen- 
sible. Le  marché  de  Poissy  favorisant  la  vente  des  moutons 
^as  ,  il  s'en  est  suivi  un  débouché  pour  les  moutons  de 


EDUCATION  DBS  MOOTONS.  491 

remplacemeot  y  et  on  a  augmenté  les  troupeaux  d*ua 
sixîème.Plusieurs  culiiTateurs faisaient  même  deux  levées, 
en  achetant  au  mois  de  décembre  ,  nourrissant  à  la  ber- 
gerie avec  21  kil.  de  ronds  grains  ou  fourrag^^s,  chaque 
jour,  pour  20  b^les,  ou  un  kil.  50  grammes  par  tète  en  sus 
du  pâturage  d*hiyer  »  faisant  parquer  au  commencement 
d'avril  et  donnant  à  la  crèche  du  trèfle  coupé  ;  ehaque  bête 
avait  pour  sa  saiçon  un  are  25  centiares  de  verdure ,  rer 
présentant  79  kil. 

La  tonle^opérée  au  commencement  de  juin,donnait  une 
dépouille  du  poids  d*un  kil.  8  à  9  hect.  Ces  mouton» 
étaient  vendus  en  juill^l.  Pour  la  seconde  levée ,  les  mou- 
tons achetés  aussitôt  après  la  vente  des  premiers  ,  étaient 
nourris  au  pâturage  jusqu'au  mois  de  décembre,  et  vendus 
pour  la  boucherie  avec  peu  de  gain.  Aussi  ce  mode  a  été 
bientôt  abandonné. 

Il  y  a  eu  ipoiqs  de  progrès ,  à  cette  époque ,  sur  les 
plateaux. 

Empressons-nous  cependant  de  rendre  justice  à  un 
certain  nombre  de  propriétaires  de  troupeaux  de  cette 
contrée ,  qui  ne  sont  point  restés  en  arrière.  En  somme , 
la  faveur  qu'a  éprouvée  cette  branche  de  commerce ,  a 
lait  augmenter  le  nombre  de  moutons  d'un  sixième ,  de 
1810  à  1815. 

En  1825,  les  perfectionnements  introduits  dans  la  cul- 
turB  ayant  diminué  l'étendue  des  jachères  et,  par  suite, 
celle  des  pâturages  d'été ,  il  à  fisillu  y  suppléer  par  des 
verdures  que  l'on  peut  évaluer  à  2  ares  par  tète  de  bétail. 

A  la  m^me  époque  ,  l'espèce  bovine  a  pris  dans  les 
vallées  du  développement ,  et ,  en  raison  de  FinsuSisance 
des  fourrages ,  elle  a  arrêté  celui  de  l'espèce  ovine. 


493  SKANCBS  CÈIfBEALES  A  REUFCBATEL. 

Les  plateaux  ont ,  au  contraire ,  suiiri  la  marche  pro- 
gresMYe  des  choses  et  des  idées.  Bon  nombre  de  cuUiva- 
teurs  ont  renoncé  au  système  de  communauté  ,  et  ont 
ibrmé  des  troupeaux  particuliers  du  même  âge  et  du 
même  sexe.  Us  ont  essayé  des  croisements  avec  des  béliers 
arlisiens  et  mérinos ,  ou  au  moins  métis.  Ces  derniers  sont 
ceux  qui  ont  le  mieux  réussi.  Cette  méthode  ayant  été 
mal  dirigée  dans  quelques  circonstances  ,  il  en  est  résulté 
une  dégénérescence.  Cependant  les  époques  des  montes 
ont  été  observées  avec  plus  d'exactitude ,  et  la  nourriture 
a  été  plus  abondante. 

De  1825  à  1840  ,  il  y  a  eu  un  mouvement  rétrograde 
dans  les  vallées.  La  grande  étendue  de  terrain  souslraîle 
à  la  culture  arable  et  convertie  en  herbages ,  a  arrêté  le 
progrès  qu'avait  (ait  jusqu'alors  la  race  ovine.  Des  cultiva* 
leurs  se  sont  vus  obligés  de  réduire  et  même  de  supprimer 
leurs  troupeaux  ,  £iute  de  pâturages  et  de  nourritures 
sèches.  Ceux  qui  ont  pu  persister  ont  été  dans  la  nécessité 
de  donner  y  par  tête,  pendant  la  durée  du  pAturage  d'été  , 
au  moins  â  ares  50  centiares  de  verdure ,  produisant  G3 
kiL  par  are. 

Mais  bientôt  le  retour  trop  fréquent  du  trèfle  et  de  la 
minette  sur  les  mêmes  terrres  altérant  la  végétation  de 
ces  plantes  et  diminuant  la  quantité  ainsi  que  la  qualité 
de  leurs  produits ,  l'étendue  consacrée  A  la  nourriture  des 
troupeaux  est  devenue  insuffisante ,  et ,  par  suite ,  l'enr 
graissement  a  été  rendu  plus  lent  et  moins  avantageux. 

Les  parlions  du  système  anglais ,  ne  consultant  peut- 
être  pas  assez  les  difiërences  qui  existent  dans  les  frcultc^ 
du  sol  des  deux  pays ,  dans  les  ressources  pécuniaires  des 
exploitants ,  dans  la  quantité  d'engrais  et  dans  la  possi* 


ÉDUCATION  DES  MorroNS.  49S 

bîlilé  de  sacrifices  plus  ou  moins  considérables ,  ont  blâmé 
les  agriculteurs  de  nos  contrées  ;  ils  ont  pensé  que ,  mieux 
avisés ,  les  propriétaires  de  montons  auraient  dû  chercher, 
dans  la  culture  des  racines  fourragères ,  un  remède  à  Té- 
puisement  de  la  terre ,  causé  par  la  trop  rapide  succession 
des  plantes  bisannuelles.  Ils  citent  les  avantages  obtenus  , 
en  Angleterre ,  de  la  culture  de  la  betterave ,  et  surtout 
des  diverses  variétés  du  navet  et  de  leur  application  à  la 
nourriture  des  bestiaux ,  et  ils  déplorent  la  situation  de 
notre  pays,  qui ,  selon  eux,  se  trouve  en  présence  d'un  sol 
ëpuisé,  se  refusant  à  certaines  cultures  dont  on  a  fait  abus. 
Reprenons  Thistorique  de  l'éducation  des  moutons  dans 
Farrondissement. 

Partie  onest. 

Vers  1800 ,  la  race  ovine  n'était  pas  très-répandue  dans 
la  partie  ouest  de  l'arrondissement;  elle  jetait,  au  con« 
traire ,  médiocrement  cultivée.  L'usage  de  la  communauté 
y  était  presque  général  ;  car  il  fallait  exploiter  une  ferme 
d'une  contenance  d'au  moins  50  hectares ,  pour  avoir  seul  ] 
un  troupeau  composé  de  80  à  100  moutons. 

L'espèce  connue  sous  le  nom  de  race  cauchoise  était 
celle  dominante.  Ces  animaux ,  dont  la  tète  est  rouge  ,  la 
laine  courte,  frisée  et  peu  tassée,  avaient  un  grand  rapport 
avec  les  moutons  caennais.  La  plus  grande  partie  des 
troupeaux  était  mal  dirigée ,  composée  de  bétes  de  diffé- 
rents âges  et  des  deux  sexes,  à  quelques  exceptions  près, 
mal  nourrie  et  produisant  peu. 

Vers  1805,  on  a  essayé  d'introduire  la  race  des  méri- 
nos ,  au  moyen  de  béliers  sortant  des  bergeries  de  Ram- 


494  SÉANCBS  GBirRBALBS  A  NBCFGHÀTEL. 

boiiillet.  Cet  essai  n'a  pas  eu  le  succès  qu'il  devait  avoir; 
Certains  ciiltivaleurs  avaient  en  grande  répugnance  les 
productions  de  Ces  béliers  croisés  avec  des  brebis  cau-^ 
cboises.  Cependant  nous  devons  rendre  hommage  Â  quel« 
qucs<uos ,  qui  y  ont  mis  de  la  persévérance.  Ils  ont ,  d'aile 
leurs  ,  été  amplement  dédommagés  des  critiques  dont  ils 
avaient  été  l'objet  »  par  les  avantages  qu'ils  ont  tirés  de 
Ifsur  heureuse  tentative.  Une  toison  ,  pesants  kil.,  se  ven* 
dait  8  à  9  fr.  le  kil. ,  tandis  que  les  toisons  communes  , 
d'un  poids  moindre ,  n'avaient  qu'une  valeur  de  3  & 
3  fr.  50  c.  le  kih 

C*est  à  M.  Jouanne ,  acquéreur  d'une  ferme  importante 
dans  la  commune  de  Sainte-Geneviève ,  que  revient  lé 
mérite  de  l'introduction  de  la  race  mérinos  dans  la  con- 
trée. Cet  agriculteur  ,  remarquable  à  plus  d'un  titre ,  a 
su  résister  à  tous  les  dégoûts  qu'éprouvent  en  général 
les  hommes  qui  apportent  des  innovations  utiles.  La  vue 
de  ses  beaux  troupeaux ,  la  vente  aux  enchères  qu'il  fai* 
sait  d'une  partie  de  ses  moutons ,  finirent  par  accoutumer 
ses  voisins  à  l'introduction  du  mérinos  dans  leurs  berge- 
ries ;  il  ne  manquait  à  ses  efforts ,  pour  augmenter  le 
bien  qu'il  a  fait  dans  l'arrondissement ,  que  de  &ire  des 
élèves  et  de  pratiquer  des  croisements  ,  dont  il  donnait 
:  les  moyens  plutôt  qu'il  n'en  a  donné  l'exemple.  Plus  tard» 
ces  croisements  se  sont  accrus  considérablement  et  ont 
contraint  les  propriétaires  de  moutons  à  sortir  de  leur 
erreur  ;  les  béliers  étaient  achetés  de  300  à  800  fr.  pièce  ^ 
et  les  brebis  de  50  à  150  fr. 

Ces  circonstances  ont  donné  l'éveil  aux  cultivateurs  et 
les  ont  portés  à  régler  avec  ordre  et  uniformité  leur  trou- 
peau ;  les  uns  se  sont  procuré  des  béliers  de  pure  race  y 


ÉDCCATIOU  DES  VOUTONS^  4i^5 

lés  aotres  des  béliers  et  des  brebis  métis.  Le  nombre  dé 
inoutons,  l'augmentation  de  récolte  et  la  qualité  des  bines 
ont  subi  une  progression  sensible. 

Soit  que  Ton  voulût  engraisser  les  moutons  ,  soit  que 
Ton  Yonlût  nourrir  des  mères  arec  leurs  agneaux ,  on 
donnait ,  ft  cette  époque  ,  depuis  le  P'  décembre  jusqu^an 
10  ou  15  mai  suivant  ,  ât  kil.  de  récoltes  fourragères  pour 
âO  bétes  (  1  kii.  50  grammes  par  tète  ) ,  sans  compter  la 
paille  de  blé  fancbée  et  10  litres  d*avoîne  (50  centilitres 
par  tête) ,  et ,  aux  champs ,  60  ares  de  plantes  fourragères 
(  3  ares  par  tête  )  à  pâturer  ,  produisant  3,780  kil.  Alors  le 
pâturage  des  jachères  étaitencore  très-nourrissant,  à  cause 
des  herbes  assez  abondantes  qui  le  couvraient. 

De  1815  à  1825  ,  l'émulation  a  eu  un  élan  remarquable^ 
Le  cultivateur ,  exploitant  30  hectares  de  labour  y  avait 
un  troupeau  composé  de  80  bétes  au  moins.  On  a  com- 
mencé à  classer  les  troupeaux  avec  uniformité  d'âge  et  de 
sexe  ;  c'est  de  ce  temps  que  date  leur  bonne  organisation. 
L'un  a  eu  des  mères,  dont  il  a  vendu  les  agneaux  six  mois 
après  leur  naissance  ;  l'autre  n'a  composé  son  troupeau 
que  de  ces  agneaux  nés  en  mars  et  qu'il  achetait  en  sep« 
tembre  ,  pour  les  revendre  ,  sous  le  titre  û^antenoît ,  un 
an  après.  Il  payait  ces  agneaux  18  fr. ,  les  faisait  pâturer 
Jusqu^au  1^  novembre  ;  et ,  comme  ils  sont  plus  sensibles 
au  froid  et  à  l'humidité'  que  les  vieux  moutons  ,  il  les  ren< 
trait  à  la  bergerie  vers  cette  dernière  époque.  Là  ,  il  leur 
donnait ,  chaque  jour  ,  pour  20  bétes  ,  10  kil.  de  récoltes 
fourragères  (  5  hect.  par  tète  ) ,  8  litres  d'avoine  par  tète  et 
f  0  kil.  de  paiOe  de  blé  fauchée  et  battue  au  muid  (  5  hect. 
par  tête  ).  Cette  paille  ,  ainsi  fauchée  et  battue  ,  conserve  , 
dana  le  pied  de  la  gerbe  ,  des  grains  et  de  l'herbe  dont 


496  sÉAifCiiS  genébàles  a  kkufchâtbl. 

les  jeunes  moutons  sont  très-friands.  Il  est  peu  de  nourri* 
tures  qui  favorisent  autant  leur  accroissement.  L'animal 
est  ainsi  nourri  jusqu'au  10  de  mai ,  saison  où  il  va  par* 
quer  et  pâturer. 

L'étendue  des  jachères  diminuant  successivement  par 
Faugmentation  des  plantes  fourragères  ,  on  dut  élever  de 
25  à  30  ares  ,  coupés  ,  la  quantité  de  verdures  données  à 
la  crèche  ;  ceux  qui  préféraient  donner  des  verdures  en 
pâturage  »  étaient  obligés  d'en  donner  40  ares ,  parce  que 
les  moutons  ,  en  pénétrant  dans  la  récolte  y  j  causaient 
des  dégâts  inévitables  en  la  piétinant ,  et  ne  mangeaient 
que  les  parties  les  plus  tendres. 

Ainsi  entretenus  »  ces  agneaux  antenois  produisaient 
par  tête  : 

Pour  la  laine ,  à  raison  de  i  kil .  8  becL  ,à  4  f.      7  (.20  c. 

Au  mois  de  septembre  y  ils  étaient  vendus    23      » 

30    20 
En  déduisant  le  prix  d^achat,  qui  est  de.     .    18     • 


Il  reste 12    20 

Toute  cette  somme  ne  forme  pas  le  produit 
net ,  car  il  faut  déduire  1/20*  du  prix  d'achat 
pour  les  cas  de  maladie  et  de  mortalité;  d.    «      »    90 

Ce  qui  laisse.     •     .    •     •     .     1  i  f.  30  c. 

Les  antenois  ayant  deux  dents  ,  achetés  en  septembre 
23  fr.  par  un  autre  cultivateur  ,  passent  un  an  chez  leur 
nouveau  maître  ;  ils  sont  rentrés  à  la  bergerie  du  15  aa 
20  novembre.  On  commence  alors  A  leur  donner,  à  la 
bergerie  ,  au  moins  pour  SK)  bétes ,  14  kil.  de  récolta 
fourragères  (  7  hect.  par  tète  ] ,  et  21  kil.  de  paille  de  \Àé 


BoocATiaii  OIS  Momrom.  497 

AnckéBet  iMiUue  (1  kil«  50  grammes  par  tôle).  L'animal, 
ë(aiit  plus  tort ,  supporte  plus  iacilemeot  l'intempérie  des 
saisons  et  peut  vivre  plus  long-temps  au  pâturage  ;  il  en 
résulte  une  économie  de  nourriture  à  la  bergerie.  Allant 
au  10  mai  parquer ,  il  Ëiut  compter  ,  pour  20  bétes  ,  40 
aies  de  trèfle  coupé,  ou  50  ares  à  pâturer  (2  ares  par  tête). 

Toodu  en  juin  ,  l'antenois  donne  ,  pour  t  kilogramme 
6  liectogrammes 6f»40c. 

Au  mois  de  septembre  ,  il  est  vendu.     .    .    28      • 

Total 34  f.  40  c. 

En  déduisant,  l""  le  prix  d'achat    23 f.    » 
2«  La  perte,  évaluée  au 20<-.     .     .      1     15 


■^»i 


Ensemble.     .     .    •    24f.l5ci24    15' 


n  reste  net.     .     .     .     10  f.  25  c. 

A  l'âge  de  trois  ans  ,  le  mouton  ,  qui  a  quatre  dents  , 
€at  acbeté  par  le  nourrisseur ,  qui  l'engraisse  ;  cette  ac*  ] 
qtiisitioD  est  faite  aux  mois  d'août  et  septembre.  Il  pâ- 
ture jusqu'à  la  rentrée  à  la  bergerie  ;  il  faut  lui  donner  de 
kons  pâturages  ,  afin  qu'il  rentre  bien  poussé  en  viande  » 
au  mois  de  novembre.  Il  est  nourri ,  aussitôt  rentré  à  la 
ber^rie ,  à  raison  ,  par  20  bêtes  ,  de  21  kil.  d%récoltes 
fcomgères  chaque  Jour  (  1  kil.  50  gramme^  par  tête  ) , 
14  kil.  de  paille  fauchée  (  7  hect.  par  tête  )  ,  10  litres 
d'avoine  (  50  centil.  par  tête  ) ,  et ,  an  printemps ,  par 
80  ares  de  verdure  à  la  crècbe  on  à  pâturer. 

L'animal  est  vendu 34f.  »c. 

Sa  tonte  a  produit  S  kil.,  donnant.    *    •    •      7    60 

Total 41    eo 

32 


498  SBANCM  oAlVteALBfl  A  HBITFGBATHL. 

Report 41  f.  60  c. 

L'on  doit  déduire  le  prix  d'achat    38 f.    » 
El  le  90*  de  perle  ,  qui  est  de.     .       1    40 

Ensemble.     .     .     .     29  f.  40  ci  29    40 


Il  reste  un  bénéfice  net  de.     .    .     .     1 2  f.  20  c. 


Quelquefois  il  arrive  qu'à  cet  âge  les  moutons  sont  con- 
servés deux  années  ;  ils  donnent  en  suif  10  kil.  au  lieu 
de  6.  La  viande  augmente  aussi  de  poids  ;  elle  ne  donne  , 
à  trois  ans  ,  que  25  kil. ,  le  suif  et  les  issues  déduits  ,  et  , 
à  quatre  ans  ,  l'on  obtient  30  à  32  kil.  et  plus.  Le  poids 
de  la  laine  est  aussi  plus  considérable  ,  et  va  jusqu'à  2  kil* 
3  et  4  hect.  ;  mais  il  faut  des  nourritures  plus  abondantes 
et  plus  fines  ,  car  le  mouton  devient  plus  firiand  et  plus 
difiicile  à  nourrir  à  mesure  qu'il  engraisse.  Celle  spécula- 
.lion  est  en-debors  des  usages  du  pays. 
.  Si  l'on  ne  considérait  que  le  prix  brut  de  18  fir.  »  indiqué 
plus  baul  s  comme  étant  le  produit  de  la  \%n\jà  des  agneaux 
de  six  mois ,  le  cultivateur  ,  qui  les  élèverait  jusqu'à  ceC 
âge  ,  ferait  des  bénéfices  beaucoup  plus  considérables  que 
ceux  qui  les  nourrissent  ensuite  pendant  une  année  ;  mais 
tout  ,  dans  ce  prix  ,  n'est  pas  bénéfice.  Les  éleveurs  coia* 
roencent  par  acheter  des  brebis  de  deux  ans ,  qui  leur 
coûtent  30  francs  ;  ils  les  font  saillir,  au  mois  de  novembre, 
par  des  i>éliers  de  troisième  et  quatrième  croisements 
mérinos.  Ils  ont  un  bélier  >  du  prix  de  200  francs ,  pour 
80  brebis,  et  perdent  sur  son  prix,  en  trois  ans,  160fr.  ; 
mais  il  faut  tenir  compte  des  trois  toisons,  s'élevant  à  30  f. 
-pour  7  kil.  5  hect.  ,  ce  qui  réduit  la  perle  à  130  francs. 

Les  brebis  donnent  leurs  agneaux  au  mob  de  mars  ; 


KDVCATIOK  DBS  MOUTONS.  499 

leur  nourriture  doit  être  forte  et  la  même  que  celle  du 
mouton  de  quatre  dents,  ou  trois  ans,  que  Ton  engraisse. 
La  perte  sur  les  agneaux  est  d'un  17"^  -,  au  lieu  du  âO* , 
parce  que  les  maladies  et  la  mortalité  sont  plus  fréquentes 
chez  le  jeune  sujet. 

La  brebis ,  achetée  30  francs  ,  donne  3  agneaux  en  trois 
ans  ,  et ,  à  Texpiralion  de  ce  temps ,  elle  ne  vaut  plus  que 
.15  francs  ;  mais  elle  a  donné  trois  toisons  moins  abon- 
dantes que  celle  des  moutons  ,  et  dont  la  valeur  cependant 
couvre  la  perte  éprouvée  sur  le  prix  de  l'animaK 

Le  part  occasionne  la  mort  des  mères,  ou  des  infirmités, 
qui  doivent  laire  coter  leur  perte  an  dix-huitième  par  an  ; 
soit >  f.  83  c. 

La  perte  sur  les  agneaux  est  ,  à  raison  d'un 
17%  de f     06 

La  perte  sur  le  bélier  ,  à  raison  de  43  fr. 
33  c.  par  année  ,  pour  90  agneaux.     ...       »     54 

Ensemble 2    43 

A  déduire  de.     ...     18       » 


Il  reste 15f.57c. 


tl  faut  cependant  observer  que  les  brebis  qui  nourrissent 

.  •  •  •  » 

à  la  mamelle  sont  toujours  d'un  meilleur  appétit  que  les 
moutons  gras.  Par  cette  raison  ,  les  terres  qu'elles  parcou- 
rent sont  pâturées  de  plus  près  ,  sont  plus  faciles  A  net- 
toyer ,  et  la  culture  s'en  trouve  mieux. 

Dans  le  cours  des  dernières  années  qui  ont  précédé 
1825  ,  le  nombre  des  tètes  de  bétail  composant  les  trou- 
peaux de  l'arrondissement  a  augmenté  d*un  tiers. 

Depuis  1825  jusqu'à  l'époque  où  nous. sommes,  il  y  a 


500  SEANCES  «BlfBEALBÉ»  A  IfBVFGBÂTBL. 

eu  peu  de  cbangements  daos  les  usages  du  |Miys,  relativc^- 
meut  à  réducalion  des  inoutoiis  et  à  riudosCrie  qui  s'y 
rapporte.  I^s  produite  sont  les  néaies  ,  en  subordonnant 
toutefois  leur  appréciation  aux  prix  de  vente  et  d'adiat  de 
chaque  année  ,  qui  ont  pu  varier  de  3  à  4  fr.  par  tête , 
et  ao  prix  des  laines  j  dont  leur  variation  possible  est  de 
SOc.  par  kil. 

I>e  1810  à  1815 ,  la  propagation  des  croisements  a 
obtenu  un  résultat  avantageux  au  pajs.  Au  troisième  eroi* 
sèment ,  les  productions  présentaient  des  animaux  d'une 
belle  conibrinaliott  et  d'une  constitution  convenable  à  la 
localité  ;  et  des  sujete  de  Tâge  de  six  dents  (  3  ans  ) ,  en- 
graissés  à  G  kil.  de  suif ,  pesaient  30  kil.  de  viande  et 
donnaient  2  kiL  de  laine ,  même  â  kii.  5  bect. 

Cette  contrée ,  peu  étendue  de  Tarrondissenieni ,  â 
fourni  des  élèves  présentant  assez  de  qualités  poar  riva- 
liser ,  parfois ,  avec  ceux  obtenus  dans  les  arrondisse* 
ments  de  Rouen  et  de  Dieppe,  dans  lesquels  on  obtient  les 
plus  beaux  agneaux  du  département. 

En  résumé ,  le  produit  que  les  moutons  procurent  dans 
Tarrondissement  aux  agricuileurs  est ,  par  année  et  par 

tête  ,  pour  les  agneaux  ,  de 15f«57c. 

Pour  les  antenois ,  de 10      2S 

Pour  les  moutons  de  3  ans  ,  de.     ...    12      56 
La  nourriture  de  l'animal  coûte  des  sommes  différentes, 
selon  Tâge. 

En  voici  le  détail  : 

Agneaux  arrioanl  antenois.  —  Plantes  fourragères  «^  S 
bect.  à   04  c.  le  kil.  — 160  jours  donnent.    3ir.20c* 

A  reporter Sfr.SOc. 


BBUCATIO?!   DBS  MOITrOm.  501 

Bepori. 3fr.  90  e. 

Avoine— 40  centilitres  à  06  c.  le  iitre^lOO 
Joundonneat .    3      84 

Paille  battue  an  muid  —  Blé  infëriear-*-  8 
litres*  13  c.      . i      04 

Senx  ares  de  verdure  à  pâturer  produisent 
ISSkil.  à  36  millièmes 4      89 

12fr.47c. 

Antewns  prenant  quatre  dents  f2  crni^,  —  Plantes  foiyra- 
gères  —  Par  tête  7  hect.  &  04  c.  le  kil.  —  160  jours  don- 
^nt-    •     • 4fr.48^. 

Paille  battue  au  inuîd  —112  kil.,  ou  16  bot- 
tes, contenant  dans  le  pied  5  centilitres  de  blé 
inférieur,  à  13  c.  le  litre 1       o4 

Avoine  —  48  litres  à  06  c 2      80 

Verdure  à  pâturer  —  2  ares,  produisant 
122  kil.  à  36  millîènaes  ,  donnent 4       39 

12fr.  71c. 


Moutons  de  quatre  dents  (^  ans).  —  Plantes  fourragères— 
Par  tète  ,  chaque  jour  1  kil.  50  g-  à  Oi  c.  le  kil.  —  160 

jours  donnent 6fr.  72  c. 

ÂToine  —  50  centilitres  è  06  c.  le  litre.         4      80 
Trois  ares  de  verdure,  produisant  183 kil.,  à 
36  miUiéBies  de  eeptimelakil 6      60 

18fr.  12  c. 

On  tie  compte  que  160  jours  d'ëtaUe ,  parce  que  la 
rentrée  se  fait  gradvAttement,  et  d'abord,  pour  un  nombre 
d'heures  beaucoup  moindre  que  dans  le  milieu  de  rhiver^ 


502       8ÉANCU  «BNBRALBS  A  NBUFGHATBL. 

nage  ,  ce  qui  permet  de  ne  donner  alors  au  bétail  qu'une 

faible  quantité  de  nourriture  sèche. 
Il  faut  y  ajouter  les  gages  du  berger ,  sa  nourriture  et 

celle  de  ses  chiens. 

Le  berger  gagne âOOfr.  »»c» 

Il  coûte  à  nourrir 172      35 

La  nourriture  de  deux  chiens  est  de.  .     .      9t       25 


463      50 


n  entre  dans  les  conditions  ordinaires  du  contrat  de 
louage  que  le  berger  ait  un  certain  nombra  de  tètes  de 
bétail  dans  le  troupeau.  Chéries  du  pasteur  et  respectées 
par  ses  chiens ,  ce  ne  sont  jamais  les  plus  maigres  de  la 
troupe  ;  mais  en  ne  comptant  leur  nourriture  qu*au  taux 
indiqué  pour  les  moutons  du  propriétaire ,  elles  sont  de 
8  à  10  ;  en  supposant  le  nombre  9  ,  elles  dépensent  dans 
la  ferme. 

Si  les  cultivateurs  pouvaient  bannir  cette  coutume ,  oe 
qui  introduirait  un  peu  d'égalité  dans  le  traitement  des 
bétes  du  troupeau ,  le  bénéfice  du  berger  serait  remplacé 
par  une  augmentation  de  salaire  équivalente  ;  cela  paraî- 
trait incontestablement  préférable  pour  leurs  intérêts  , 
quand  même  ils  paieraient  cher  le  sacrifice  auquel  le 
pâtre  consentirait. 

L'on  doit  dire  cependant  qu'eti  admettant  les  moutons 
du  berger  dans  leurs  troupeaux ,  les  cultivateurs  y  trou- 
vent la  garantie  de  soins  plus  assidus  et  d'un  meilleur 
pansement  de  la  part  du  berger ,  qui  craindrait  de  voir  ses 
hôtes  atteintes  du  mal  dont  il  ne  préserverait  pas  celles  du 
maître. 


BDCCÀTION  DES  MOUTONS.  503 

Qaoi  qu^il  en  soit  »  il  fout  porter,  dans  tons  les  eas,  la 
dépense  du  berger  an  môme  chiffre. 

Ce  qu'il  en  coûte  au  cultivateur  pour  le  berger  est  de 
650  fr.  n  suffit  d'un  seul  gardien  pour  la  garde  de  200 
bétes;  mais  ,  en  général ,  les  troupeaux  sont  moins  forts, 
et  le  nombre  de  moutons  qui  les  composent  n'est,  dans 
l'arrondissement ,  que  de  130  ,  en  moyenne  ,  ce  qui  met 
les  frais  du  berger  et  les  accessoires  à  5  fr.  par  tête. 

Les  cultivateurs  qui  élèvent  des  agneaux  sont  ,  en 
outre  ,  obligés  d'avoir  un  aide4>erger« 

Le  prix  des  nourritures  a  été  calculé  suivant  la  valeur 
vénale ,  et  il  est  sensible  pour  tout  le  monde  que  le  culti- 
vateur ,  obligé  de  consommer  les  récoltes  sur  la  ferme  , 
ne  pourrait  tirer  de  la  vente  de  ses  pailles  et  verdures  le 
prix  du  commerce  II  y  aurait  donc ,  sous  ce  rapport,  une 
déduction  d'un  tiers  h  (aire  sur  les  prix  indiqués. 

D'un  autre  côté ,  la  possession  d'un  troupeau  assure  au 
cultivateur  des  moyens  d'écoulement  de  ses  produits , 
dont  la  vente ,  en  la  supposant  permise  ,  serait  plus  ou 
moins  incertaine ,  selon  les  circonstances. 

En  général,  les  cultivateurs  tiennent  des  moutons,  beau- 
coup moins  pour  les  profits  nets  que  leur  donnent  ces 
animaux  qu'en  considération  des  engrais  qu'ils  en  ob- 
tiennent. 

Un  mouton  parque  chaque  jour  2  centiares  de  terre , 
ce  qui  permet  de  couvrir  3  arcs  60  cent,  pendant  les  180 
jours  durant  lesquels  la  troupe,  couche  dehors  :  le  parc  de 
130  moutons  couvre  ainsi  par  an  4  hectares  68  ares  ;  mais 
Tengrais  a  moins  de  durée  que  les  autres  fumiers. 

Pendant  les  185  jours  d'étable  ,  le  mouton  peut  pro- 
duire ,  avec  la  paille  qui  lui  sert  de  litière ,   1/185  de 


M4  8BÀRCB8  OÉHMULU  A  HBOFOIATEL. 

mètre  d'eugraU  par  jour  ;  en  tout,  un  métro  cube  au  plus 
par  saison.  Ces  engrais,  multipliés  par  le  nombre  des 
moulons  nourris,  produisent  par  ISObètesun  cube  de 
130  mètres,  représenté  par  52  benndées  à  icberanx. 
Avec  ces  engrais ,  on  couvre  3  hectares  35  ares ,  ce  qui , 
à  raison  de  40  mètres  par  hectare ,  représente ,  an  taux 
de  3  fr.  le  mètre  cube ,  une  valeur  de  120  fr.  pour  l'en* 
grais  d*un  hectare ,  et  de  390  fr.  pour  la  totaKté  de  Ten- 
grais  d'hiver. 

L'engrais  d'été  a  moins  de  prix  el  ne  vaut  que  2/3  de 
celui  d'hiver  ;  soit  80  fr.  par  hectare  :  ce  qui  donne,  pour 
les  4  hectares  08  ares,  374  fr.  40  c,  qui,  joints  aux  390  f. , 
forment  un  total  de  764  fr.  40  c.  pour  les  1 30  bêtes  ,  et 
donnent ,  pour  chaque  béte  ,  5  fr.  88  c. 

La  valeur  vénale  du  fumier  n'en  représente  qu'irapar- 
fiiitement  l'utilité  dans  la  ferme ,  parce  que  les  cnltirateurs 
ne  trouvent  pas  dans  les  campagnes  &  faire  l'achat 
d'engrais  aussi  fructueux. 

L'état  où  est  maintenant  l'éducation  des  bêtes  ovines 
dans  l'arrondissement ,  fait  désirer  que  Ton  s'occupe  de 
rapprocher  lés  croisements  au  moyen  de  béliers  d'une  lame 
pure.  L'espèce  actuelle  éprouve  une  dégénération  préju- 
diciable au  poids  des  laines  ;  la  différence  est  de  2  hect. 
par  toison ,  ce  qui  fiiit ,  dans  le  produit ,  une  perte  de 
80' c.  par  tête. 

Aujourd'hui  les  jachères  sont  considérablement  réduites. 
L'agriculture  a  été  forcée  de  remplacer  cette  sorte  de 
pâturage  par  des  plantés  fourragères ,  trèfle  rouge  ou 
blanc  ,  et  minette  ,  ce  qui  a  à  peu  près  réussi  jusqu'en 
1835  ,  et  sur  quelques  terres  jusqu'en  1840  ;  mais ,  depuis 
ces  époques ,  les  terres  fatiguées  de  produire  ces  verdures, 


BDUCATIOH   DBS  MOUTONf .  505 

trop  souYenl  répétées ,  au  lieu  ^e  donner  6,1S5  kil.  par 
hectare  •  en  produisent  à  peine  3,500  kil. 

Le  cultivateur  augmente  d'un  1/4  la  contenance  dea 
tert-ea  chargées  des  verdures  destinées  aux  pâturages  des 
troupeaux  pendant  Télé  ;  cette  augmentation  des  verdures 
d*été  produit  une  diminution  proportionnella  dans  les 
nourritures  d'hiver  et  trouble  l'administration  de  la  ferme: 
siiaai ,  en  iSil ,  le  défaut  de  récoltes  a  &it  réduire  le 
nombre  de  têtes  de  moutons  d'un  1/5. 

n  but  dire  pourtant  qu'en  1841  l'intempérie  des  saisons 
a  contribué  à  la  diminution  des  récoltes. 

Il  serait  utile,  dans  l'intérêt  de  l'agriculture  en  général, 
de  rechercher  s*il  ne  serait  pas  possible  de  modifier  tes 
assolements ,  de  substituer  alternativement  de  nouvelles 
plantes ,  telles  que  les  racines ,  A  celles  que  la  terre  a 
l'habitude  de  produire.  Mais  de  nombreuses  considérations 
lavorableset  contraires  à  de  nouveaux  modes  de  culture 
s'offrent  à  la  pensée ,  et  il  ne  serait  guère  possible  de  les 
adopter,  ou  de  les  repousser,  qu'en  appelant  à  son  aide 
l'expérience  et  en  taisant,  pour  l'acquérir,  des  essais  appli- 
qués, selon  la  nature  du  soi,  dans  les  diverses  parties  dé 
l'arrondissementr 

Ces  considérations  excèdent,  au  surphis,  le  sujet  dont  la 
tâche  nous  a  été  donnée ,  et  nous  ne  faisons  qu'appeler 
l'attention  de  l'assemblée  sur  une  matière  digne  de  ses 
méditations ,  et  peut-être  de  ses  encouragements. 

M.  le  président  donne  acte  à  M.  Normand  de  son  com- 
plet et  consciencieux  travail. 

11.  Girardin  fait  connaître  que  la  Commission  adminis- 
trative a  renvoyé  à  celle  des  vœux  les  trois  Mémoires 
ci-après  : 


506  SBARGBi  GBIféBÂLB»  ▲  RtVFC&ATBL. 

Sur  h  fiArieaiimi  dm  Qxmuige$  ^  par  M*  Legras; 
Sur  Vétat  de$  irrtgatioui  dam  l'arrtmdimemoèi  de  Nêufcké' 
M  »  par  M.  PoUet  ; 

Sur  t'élat  de  Vagrieuliure  y  eoui  le  rapport  de$  diffieulUe 
fu*épnmteui  le$  bonnee  pratiques  9  par  M  Bien. 

M.  Boitflet  de  la  Vallée  est  appelé  à  la  tribune  pour 
donner  lecture  du  Mémoire  de  M.  le  docteur  Cisseville  , 
de  Foiiges ,  sur  la  question  des  honiUès  à  décooTrir  et  à 
exploiter  dans  la  Seine^Infiérieure* 

11.  Boufrlet  de  la  Vallée  regrette  ,  va  rimportance  du 
sujet  et  le  mérite  du  travail ,  de  ne  pouvoir  ,  à  cause  de 
la  brièveté  du  temps  ,  donner  lecture  que  d'une  partie  de 
cet  intéressant  Mémoire. 

M.  le  président  partage  ces  regrets  ;  pour  diminuer 
ceux  qu'éprouve  le  Congrès  ,  on  priera  l'Association  nor> 
mande  d'insérer  dans  ses  Annales  le  Mémoire  de  H.  le 
docteur  Cisseville.  U  est  donné  acte  de  sa  présentation  , 
et  l'examen  des  propositions  qu'il  offre  à  formuler  est 
renvoyé Â  la  Commission  des  vœux. 

L'ordre  du  Jour  appelle  une  lecture  .de  M.  Lecointe. 
H.  Capplet  demande  et  obtient  la  priorité  pour  une  com- 
municadon  sur  les  salles  d'asile  ,  fondation  d'une  si  haute 
importance  ,  et  à  laquelle  l'auteur  a  consacré  toute  son 
attention  ,  en  France  et  dans  les  pays  étrangers. 

M.  le  président  donne  acte  à  M.  Capplet  de  ces  rensei- 
gnements »  l'en  remercie  et  le  félicite  des  sentiments  phiI-> 
anthropiques  dont  ils  contiennent  l'expression. 

M.  G.  Lecointe  ,  directeur  de  la  Colonie  horticole  et 
agricole  du  Pelit-Quevilly  ,  près  Rouen  ,  a  la  parole  pour 
donner  des  renseignements  sur  la  fondation  ,  les  résultats 
moraux  et  la  position  financière  de  l'utile  établissement 


BTABU9$UIK9T  BS3  JEUNES  ABTBlflIS  DE  lOCBN,       $07 

qu'il  a  créé  et  qu'il  dirige.  Vend  le  Rapport  qu'il  a  1«  sur 
cette  question  : 

Bapport  de  M.  6.  LemiNTE  iw  VétMiisement  dm  jeunm 

détenus  de  Rouen. 

Deux  années  se  sont  écoulées  depuis  la  fondation  de 
notre  Colonie  ,  et  nous  avons  vu  se  réaliser  les  prévisions 
que  nous  avions  émises  daos  un  Rapport  lu  en  1836  ;  en 
effet ,  nous  avons  le  bonheur  de  pouvoir  vous  annoncer 
un  progrès  rapide  ,  tant  dans  nos  essais  de  moralisation 
que  dans  notre  situation  financière. 

Que  demandions-nous  alors  î 

La  création  d*un  établissement  qui  fût  assez  va^te  pour 
réunir  à  rîmmeose  avantage  de  pourvoir  à  tous  ses  be- 
soins l'avantage  ,  plus  précieux  encore ,  de  nous  mettre 
à  même  de  former  des  jardiniers  et  des  garçons  de  ferme 
moins  ignorants  que  ceux  que  l'on  rencontre  habitudln- 
ment  dans  nos  campagnes. 

Nous  demandions  encore  des  états  professionnels  qui 
pussent  y  au  moment  de  la  libération  de  nos  eofiints ,  leur 
assurer  des  moyens  d'existence ,  une  profession  étant  le 
premier  élément  moralisateur  et  Je  seul  préservatif  contre 
les  rechutes  occasionnées- par  l'incapacité  et  le  manque  de 
travail. 

Grâce  au  concours  de  la  Société  de  patronage  et  au  gé<- 
néfeux  appui  de  quelques-uns  de  nos  concitoyens  ,  nous 
avons  pu  mettre  [en  pratique  nos  idées  de  colonisation  , 
qui  avaient  été  jugées  inexécutables  par  des  hommes  qui 
les  considèrent ,  les  uns  comme  des  utopies  ,  et  les  autres 
comme  un  moyen  propre  à  favoriser  une  spéculation  par* 
ticulière. 


506  SBAlfCKS  OinÈÊLÂLEB  A  KECFCHATBL. 

Notre  but  n'est  pas  de  réeiiminer  ;  noas  serions  d*antMt 
plus  mal  fondé  h  le  faire ,  que  le  temps  et  Texpërience  sont 
venus  détruire  »  pièce  à  pièce ,  tonte»  Ie$  ^ëgationa  et  les 
attaques  qui  ont  été  dirigées  contre  nous  et  contre  notre 
système. 

Nous  aflons  donc  tous  présenter  nos  résultats  ,  appuyés 
sur  des  fisiits  et  des  cUffres  ,  arguments  plos  puissants  que 
tous  les  raisonnements ,  et  qui  ,  nous  l'espérons ,  vous 
feront  partager  nos  convictions: 

Pour  procéder  avec  ordre  ,  nous  vous  parlerons  d'abord 
du  personnel  de  la  Colonie  ,  depuis  sa  fondation. 

60  enfants  ont  été  admis; 

53  sont  encore  présents. 

1  a  été  gracié  par  suite  de  sa  bonne  conduite ,  et  à  la 
recommandation  de  M"**  la  baronne  Dupont-Delporte. 

3  ont  été  réintégrés  dans  des  maisons  centrales  ,  pour 
mauvaise  conduite  et  insubordination. 

Sur  ces  trois  ,  deux  n'appartiennent  pas  â  notre  dé- 
partement. 

3  sont  libérés  : 

Le  n**  4  ,  le  10  mars  \ 

Le  n®  6  ,  le  20  mars  /  1844. 

Le  n*  5  ,  le  5  août      ^ 

C'est  encore  ici  le  moment  de  faire  ressortir  les  incon- 
vénients d'un  trop  court  séjour  dans  la  Colonie ,  et  surtout 
l'utilité  des  Sociétés  de  patronage  ,  pour  venir  au  secours 
de  ces  enfants  en  leur  procurant  un  placement  ou  les  moyens 
de  continuer  l'état  qu'ils  ont  commencé  à  apprendre  dans 
l'établissement  (1). 

(i)  Le  no  1  gagne  400  fr.  par  an ,  nourri  et  logé. 


ÉTABUMisnirr  dbs  iEimn  dbtshvs  be  iocen.     509 

Le  n<^  4  M  tfouvttt  dan»  celte  catégorie  ;  il  savait  bè* 
clier  »  eoasqpreBait  assez  bien  la  taiHe  raisoaoée  des  arbres 
frniliera  ;  mais  n'ayant  iiasaé  qu'an  an  dans  la  Colonie , 
il  ne  réunissait  pas  la  |»f|i tique  à  la  théorie  :  il  n'aurai* 
donc  pu  se  procurer  du  travail  ou  se  placer  ,  sll  eût  été 
abandonné  à  lui-raéme. 

Grâce  aux  soins  de  H.  Abel  de  Bosmelet ,  l'un  des  plus 
anciens  membres  de  la  Société  ,  un  horticulteur  distingué 
a  bien  voulu  s'en  charger  ;  mais  ce  jeune  homme  y  ayant 
éprouvé  quelques  désagréments  de  la  part  des  ouvriers  , 
qui  ont  su  à  quelle  source  il  avait  puisé  les  premières  no- 
tions de  son  état ,  s'est  vu  forcé  d'abandonner  son  maître 
et  de  travailler  pour  son  compte  ;  Il  vient  souvent  nous 
visiter  j  et  nous  savons  qu*il  gagne  aujourd'hui  1  fr.  76  c» 
à  des  travaux  de  culture. 

JLe  n"»  6  »  depuis  le  Jour  de  salibératioo  (20  mars  1844)  ^ 
est  domestique  chez  un  homme  généreux  ,  quf  n*a  cessé 
de  donner  des  marques  d'intérêt  à  notre  établissement  et 
à  nos  pupilles. 

*  Nous  avons  la  satisfiaction  de  vous  dire  que  son  maître 
lui  permet  de  nous  visiter  souvent ,  et  que  sa  eonduite  , 
Jusqu'à  ce  jour ,  est  exempte  de  reproches. 

Le  n<*  5  :  sa  conduite  dans  la  Colonie  l'avait  rendu 
digne  de  notre  confiance,  il  est  le  premier  qui  ait  été 
Tendre  le  lait  en  ville  ;  nous  avona  été  à  même  de  lui 
reconnaître  un  guûl  tréa-proBoncé  peur  le  oommerce.  Nous 
avions  formé  le  projet  d'en  faire  un  colporteur  ;  mais  ajant^ 
à  sa  libération  ,  trouvé  une  place  de  domestique  de  con- 
fiance dans  une  maison  de  banque ,  il  y  est  emtré^  Nos 
craintes  se  sont  réalisées  :  l'iadépendanoe  de  son  carafiière 
était  inocNQupatible  avec  son  nouvel  état»  Sorti  de  chez  son 


510  SÉAKCM  GBHBftAtW    ▲    mRJFCflânt. 

BMltre  avec  on  certificat  de  probité  ,  nous  gavoBMiu'il  éat 
OQwier  fileur  dans  une  fabrique  ,  qu'il  m  coodmt  bien. 
Nona  ne  renonçons  pas  au  projet  que  nous  avions  formé 
pour  lui ,  ne  retardant  pas  sa  position  comme  un  placer 
<  ment  beureux. 

ÉtatciviL 

Sur  60  eniants  : 

8  sont  enfants  naturels  , 
12  orphelins  de  père  , 
10  orphelins  de  mère  ^ 
3  orphelins  de  père  et  de  mère. 

Total.  .  S3 

7  sont  détenus  pour  complicité  de  Tol  avec  leurs  parents* 
Ces  60  eniants  ont  ensemble  : 

92  frères  , 

78  sœurs. 


Total-  .  170 

Sur  ces  170  : 

7  sont  naturels  ^ 
23  orphelins  de  père , 
32  orphelins  de  mève  , 
5  orphelins  de  père  et  de  mère. 

Total.  .  67,  privés  de  leurs  parents. 

Les  ,103  autres  sont  souvent  confiés  ,  pendant  que  leurg 
pères  et  mères  subissent  des  condamnations  plus  ou  moina 
longues  9  à  des  frères  et  sœurs  Agés  de  moins  de  quinze  otis • 


triBLifflrBiiBirT  bis  jbvnI»  ùétuni»  dé  roubn.  &li 

Cetefirajant  tableau ,  lonqu*oB  remonte  des  effets  aax 
causes ,  répond  ▼ictorieusement  aux  reproches  qui  nous 
sont  parfois  adressés  de  favoriêer  te$  enfants  qui  ont  failli^  de 
préférence  aux  tnfaniê  paueref* 

Tout  en  applaudissant  à  la  pensée  de  fonder  des  Colonies 
pour  les  enfants  de  la  classe  malheureuse ,  pensée  que 
nous  avons  émise  nous-méme  dans  un  Rapport  lu  en  1835, 
nous  avons  cru  cependant  que  lesjewMs  détenue,  qui  eux 
aussi  font  partie  de  la  classe  pauvre  ,  réclamaient  la  prio- 
rité par  Texcès  de  leur  misère ,  et  plue  encore  par  l'excès 
des  maux  dont  la  société  est  menacée ,  si  on  ne  s'applique 
à  les  détourner  de  la  pente  du  vice  et  du  crime. 

C'est  donc  pour  apporter  un  remède  à  tant  de  calamités 
que  nous  nous  sommes  occupé  de  sauver  ces  enlants ,  sou- 
vent abandonnés  par  leur  famille ,  d'autres  fois  entraînés 
par  l'exemple  de  leurs  parents  et  reniés  par  la  société  »  qui 
les  rend  responsables  des  fautes  dont  ils  sont  les  premières 
victimes. 

Faits  de  inonllté. 

n  y  a  peu  de  temps ,  nous  vous  disions  que  nos  enfants 
se  regardaient  comme  prisonniers  sur  parole. 

Des  preuves  matérielles ,  nous  ne  pouvions  en  donner  ; 
nous  en  trouvions  dans  leur  zèle  à  accomplir  des  travaux 
plus  pénibles  que  ceux  qui  leur  sont  imposés  dans  les  pri« 
sons;  mais  aujourd'hui  que  nous  avons  lait  des  essais  qui 
ont  eu  le  plus  grand  succès ,  nous  pouvons  aflBrmer ,  et 
sons  ne  manquons  pas  de  témoins  de  vieu  qui  pourraient 
affirmer,  comme  nous,  ce  que  nous  ne  disions  que  près- 
sentir. 


ti2  SIANCW  CBllétAUlS  ▲  RBUPUiATM» 

Ainsi,  nous  you» dirons  que  là  à  15  de  nos  enfiints 
vont  fréquemment ,  et  sous  la  seule  surveillance  d'uo  chef 
pris  parmi  eux ,  travailler  en  ville ,  soit  comme  jardinien, 
soit  comme  manœuvres  en  maçonnerie  ;  partant  au  point 
du  jour ,  ils  rentrent  exactement  à  l'heure  du  diner ,  qui  a 
lieu  â  cinq  heures. 

Nous  vous  en  citerons  plusieurs  qui  »  tous  les  jours  , 
dès  cinq  heures  du  matin,  ouvrent  les  portes  de  la  maison, 
vaquent  aux  soins  de  la  basse-cour  et  portent  alternative- 
ment à  Rouen,  dans  une  petite  voiture,  le  lait  et  les 
légumes  ,  produits  de  la  ferme  ,  du  jardin  et  du  travail 
de  leurs  camarades. 

Nous  vous  parlerons  également  de  ceux  qui ,  à  tour  de 
r6le ,  font  le  service  intérieur  de  la  maison  avec  la  plus 
sarupuleuse  exactitude  ;  de  ceux  enfin  qui,  chargés  d'aller 
au  village  ou  à  la  ville  chercher  les  outils  nécessaires  aux 
ateliers,  n'ont  d'autre  désir  que  de  s'acquitter  le  mieux, 
et  le  plus  promptement  possible  des  commissions  qui  leur 
sont  confiées. 

Vous  n'avez  sans  doute  pas  oublié  la  montre  du  contre- 
maître aux  travaux ,  perdue  dans  le  parc  et  retrouvée 
avec  tant  de  bonheur  par  le  n°  6 ,  qui  doit  à  sa  bonne  con- 
duite l'heureux  placement  dont  nous  vous  avons  delà 
entretenus. 

Nous  n'abuserons  pas  de  vos  moments  en  vous  citant 
beaucoup  d'autres  faits  journaliers  qui  n'auraient  d'intérêt 
peut-être  que  pour  les  personnes  initiées  à  la  vie  inté- 
rieure de  notre  famille  d'adoption. 

Mais  nous  pensons  devoir  appeler  votre  attention  sur 
un  fait  qui  nous  parait  la  mériter* 
Notre   aumônier ,  trop  gravementmalade  pour  pouvoir 


i 


BTABLfâSEMBNT  VK&  XBUNBS  DÉTENDS  BB  ROUEN       5t3 

rempKr  les  fendions  de  son  minktère  ,  manifesta  le  désir 
de  se  fixer  près  d'an  ie  ses  amis  dans  le  village  voisin. 
L'homme  de  GoDfiafice,chargé  de  son  déméndgement,noas 
paraissant  être  dans  un  état  qui  ne  nous  permettait  pas 
de  loi  livrer  avec  sécurité  l'argenterie  de  M.  l'aumAnier  , 
nous  TaviNis  confiée  à  trois  de  nos  colons  ,  qui ,  fiers  de 
ce  dépôt ,  se  soqt  acquittés  de  leur  mission  avec  zèle  et 
exactitude. 

Nous  devons  à  la  vérité  de  dire  que  /«/ià^^dont  jouis- 
sentuqe  partie  de  nos  colons  n'est  qu'une  rëeom^nse 
accordée  à  la  bonne  conduite.  Pour  obtenir  cette  faveur , 
ii  faut  avoir  été  inscrit  sur  le  tableau  de  réhabilitation 
pendant  six  mois  eonséculifs ,  n'avoir  pas  eu  une  man- 
Tttîse  «ote  pendant  ce  temps ,  et,  enfin ,  avoir  subi  un 
scrutin  d'élection  auquel  prennent  part  ceux  quri  sont 
l'olijet  de  cette  exception  ;  ceux-ci  n'ignorent  pas  que  ;  si 
un  seul  abusait  i)e  sa  liberté  ,  la  mesure  cesserait  aussitôt 
poor  tous.  C'est  en  les  rendant  ainsi  solidaires  que  nous 
maintenons  l'esprit  de  corps  ,  et  que  nos  enfants  qui  dé- 
sirent se  rébabilîter  aux  yeux  de  la  société  craignent  de 
commettre  une  fyute  qui  les  dégraderait  de  nouveau. 

Nions  n'ignorons  pas  que  quelqxies  personnes ,  ponrat' 
ténuer  ce  que  nous  regardons  comme  un  de  nos  beaux 
succès,  objectent  que  ces  enfants  sont  trop  heureux  ,  et 
qu'en  s'évadant  ils  ne  seraient  pas  mieux  chez  leurs  pa- 
rents ou  partout  ailleurs. 

Ces  personnes  ne  réfléchissent  pas  qu'à  cet  âge ,  où  Von 
munque  de  prévoyance  H  de  jugement ,  le  premiei"  bon- 
heur est  la  litm^é. 

Ces  enfants ,  U  est  vrai ,  se  trouvent  mieux  dans  notre 
étaUdsfieniciit  qu'entre  quatre  murailles  ,  privés  d'air  et 

33 


^14  SiiZfCBft  CBNBRALBS  A   NECIFaUTBi;.. 

de  soleil ,  sous  les  yeux  d*uDe  sentÎDelle  ^  toi]d<>urs  armée  , 
qui  plane  au-dessus  d'eux.  Là,  rarement  un  étranger 
jette  sur  eux  un  reg^ard  d'intérêt  ou  de  pitié  ;  pas  une 
main  secourable  ne  les  aide  à  sortir  de  Fabime  où  ils  sont 
tombés.  Ici ,  au  contraire  ,  une  société  bienveillante  les 
protège ,  et  des  soins ,  des  conseils  paternels  les  encoura- 
gent ;  de  là  vient  le  changement  qui  s'opère  en  eux ,  delà 
aussi  le  développement  de  sentiments  généreux  jusqu'à- 
lors  étouBés  ou  ignorés. 

Qu'on  ne  croie  pas  cependant  qu'ils  oublient  la  punitioa 
correctionnelle. 

Us  sont  soumis  à  une  discipline  sévère ,  couchés,  vètos, 
nourris  comme  dans  les  maisons  centrales  ;  eiqposés  à 
toutes  les  tentations  possibles  ,  ils  y  résistent  ;  les  pcnrtes 
ouvertes ,  ils  ne  cherchent  pas  à  fuir.  Au  milieu  de  fruits 
de  toutes  espèces ,  ils  se  gardent  d'y  toucher.  Leur  travail 
jusqu'alors  leur  a  été  improductif  ;  cependant  ils  s'y  li- 
vrent chaque  jour,pendant  huit  heures,  avec  zèle  et  appli- 
cation. 

Leur  bonne  conduite  dans  l'établissement  constate  les 
progrès  de  leur  moralisation  ,  et  est  pouç  nous  un  gage  de 
l'usage  qu'ils  pourront  faire  de  la  liberté  après  laquelle  ils 
soupirent. 

Etat  sanitaire. 

Un  des  grands  avantages  de  cette  vie  des  champs ,  c'est 
que  le  physique  s'améliore  en  même  temps  que  le  moral. 

Ces  enfants,  naguère  dissimulés,  soutenant  le  mensonge 
avec  effronterie ,  ne  regardant  jamais  en  foce ,  étonnent 
aujourd'hui  tous  ceux  qui  les  visitent  par  leur  bonne  mine. 


BTABLISSBMBNT   DES  JBCNBS  DÉTENUS   DE  ROCBIV.     515 

lear  air  franc  et  ouvert.  Leurs  mœurs  se  sont  adoucies 
et  leurs  forces  se  sont  développées,  par  suite  de  l'exercice 
qu'ils  prennent  dans  les  différents  états  auxquels  tous  se 
livrent  suivant  leur  âge.  Aucun  n'a  été  malade  sérieuse- 
ment depuis  son  entrée  dans  la  6olonie  ;  tous  sont  arrivés 
laibles ,  quelques-uns  souffrants  et  incapables  de  porter 
une  bêche  et  de  pousser  une  brouette:  aujourd'hui ,  leur 
état  sanitaire  est  des  plussalisiaisants.  Ces  60  eniants  ont, 
en  2  années  ,  coûté  ,  pour  médicaments ,  chacun  17  dix- 
millièmes  de  centime  par  jour. 

II  est  vrai  de  dire  que  le  médecin ,  M.  le  docteur 
Grout  (1)  y  donne  ses  soins  gratuitement ,  et  que  le  phar- 
macien ,  M.  Lescande ,  livre  ses  médicaments  au  prix 
eoûtant. 

iDstnicUon  religieuse. 

La  mort  nous  a  enlevé  le  digne  .aumônier  que  nous 
devions  à  l'intérêt  que  nous  porte  son  oncle ,  M.  l'abbé 
Denize ,  chanoine  de  la  métropole.  Privés ,  par  cette 
perte  cruelle  j  des  conseils  et  de  l'appui  de  cet  honorable 
ecclésiastique»  nous  sommes  heureux  de  pouvoir  vous 
signaler  les  sympathies  que  nous  avons  rencontrées  dans 
les  membres  du  clergé  auxquels  nous  avons  en  recours 
dans  cette  triste  circonstance. 

Nous  adresserons  donc  ici  de  sincères  remerciments  à 
MM.  Caumont  et  Juste,  grands-vicaires  de  ce  diocèse;  & 
M.  Hotte  ,  curé  de  Saint-Gervais  ,  qui  a  bien  voulu  per-< 
mettre  à  H.  l'abbé  Billard  ,  prêtre  habitué  de  sa  paroisse, 

-  (i)  Gendre  de  M.  Lecointe. 


516  SÉANCES   GÉNÉRALES   A   NEUITCHATCL. 

de  venir  provisoirement  dire  Toffice  dans  notre  chapelle  et 
faire  rinstnictîon  relipiense  à  nos  enfants. 

Nous  devons  an  zèle  et  anx  instriictfons  de  cet  excellent 
ecelésiaslique  laHalisf;iclion  d'avoir  mi  douze  de  nos  colons 
faire  leiir  première  communion  avec  recueillement  et 
modestie.  Celle  cérc'moiiie  ,  à  lav^uellc  assistaient  les  nota- 
bililcsde  la  ville  de  Rouen,  a  pn  convaincre  tous  ceux 
qui  en  ont  (^té  témoins  que  ces  enfants  sont  susceptibles 
de  retour  \^'rs  le  bien  ,  et  que  la  rclis^iôn  et  le  travail 
pourront  en  faire  d'honnêtes  citoyens. 

InstrucUon  élémentaire  et  professioimeDe. 

Pour  stimuler  le  zèle  de  nos  enfants  ,  Dousfaisois,  toi» 
les  deux  jours  ,  à  ceux  qui  savent  lire  et  écrire ,  un  cours 
de  géométrie  ,  appliquée  aux  arU  et  métiers  ,  et  un  cours 
de  taille  raisonnée  des  arbres  fruitiers.  Le  jeudi,  ils  sui- 
vent un  cours  de  dessin  linéaire ,  professé  gratuitement 
nar  M.  Leplickey  ,  iustituteur  comniuBal» 

Par  ces  mojcos  ,  et  à  i*aide  de  deux.  €ontre-inailres(l) 
qui  ont  compris  Timportaote  mission  qui  leur  est  confiée  r 
uous  foruious  des  charpentiers  ,  des  ctiarrons,  des  nienui* 
siers ,  des  bùcheroas  ,  des  jardiniers^  réunissant  la  pra- 
tique à  la  théorie. 

Le  coalre-maitre  surveillant  »  qui  est  en  môme  temps 
moniteur-général ,  s'acquitte  également  avec  zèle  do  ses 
fonctions  et  leur  enseigne  l'éluda  du  plain*chant  (2). 

(1)  Eugène  Trihoul,  coulre-niailre  aux  U'avaux  agricoles;  Vinay, 
cliarpeulier-iuenuisier  cl  charron. 

(2)  Nous  ne  laisserons  pas  échapper  cette  occasion  d'adresser  nos 
rcmei'ciniculs  h  MM.  Uullangcr,  instituteur  cottraniiitl,  etPavie»  mn- 
sici  en ,  pour  les  leçons  de  goût  qu'ilii  ont  bien  voulu  leur  donner. 


ÈTABLISSKUBNT   DES  JEUNES   DKTBSUS    D£  BOUEN.     517 

Nous  espérons  que  ce  chef  d'enseigoement,  qui  les  rend 
utiles  à  rétablissement^  puisque  les  offices  ne  sont  chantés 
que  par  eux  ,  ppurru  leur  procurer  ,  à  leur  libération  , 
des  relations  morales  dans  les  communes  qu'ils  habiteront. 

Après  vous  avoir  entretenus  de  nos  résultats  ,  il  est 
temps  de  vous  faire  connaître  les  moyens  à  Taîde  desquels 
nous  les  avons  obtenus  ,  et  qui  nous  ont  valu  ,  de  la  part 
de  l'un  des  illustres  fondateurs  de  la  Colonie  de  Mettraj 
(  M.  Demetz } ,  ces  paroles  qui ,  à  elles  seules  ,  nous  dé- 
dommagent de  nos  soins  et  de  nos  peines  : 

«  Je  suis  profondément  touché  de  ce  que  je  vois  ;  de- 
»  puis  plus  de  20  ans ,  je  suis  criminaliste  ;  depuis  long;ues 
»  années  ,  je  m'occupe  des  enfants  ;  je  connais  toutes  les 
»  ressources  qu'ils  offrent  et  tout  le  parti  qu'on  en  peut 
^»  tirer.  On  m'avait  dit  vos  résultats  ;  je  ne  pouvais  j 
»  croire.  » 

Règlement. 

héctmtpenseê.  Punitions, 

Les  bODoes  notes.  Les  mauvaises  notes. 

Tableau  d*lionneiir  el  de  réhabili-  Là  suspension  du  grade. 

talion.  Descente  à  un  grade  inférieur. 

Tableau  de  récompense.  Dégradai  ion,  si  l'on  est  au  dernier 
Le  droil  de  norumer  les  cbefs.  grade. 

Les  grades.  Ikuivoi dausucc  division inférieu  le. 

La  penr/issîon  de  faire  le  travail  La  privalii»!!  de  rucrôation. 

înlrriiHir.  -  Inlerdieiion  de  la  visite  des  pa- 

La  permission  do  fairb  les  commis-        reiit^. 

sious  au  dehors.  tiiscriplioii  au  tableau  de  punition , 
La  demande  au  ministre  pour  ob-        avec  collet  jaune. 

tenir  le  placement  avant  libé-  Le  pain  et  l'eau. 

ration.  Et  enfln ,  après  avoir  épuisé  tous 

ces  moyens  ,1e  renvoi  dans  tue 
maison  centrale* 


518  SÉANCES  GBFfÉBALBS  A   NBUFCHATBL. 

Art.  f .— Tout  chef  qui  se  mettra  dans  le  cas  de  subir 
une  punition  ,  sera  suspendu  ou  descendra  d'un  grade  ; 
celui  qui  se  trouvera  au  dernier  grade  sera  porté  le  der^ 
nier  sur  le  tableau  de  réhabilitation. 

Art.  2.  —  Tous  les  colons  portés  sur  le  tableau  de  réha? 
bflitation  ne  porteront  pas  de  collet  et  auront  seuls  le  droit 
d'aller  en  ville  ,  de  parvenir  à  un  grade  par  rang  de  con* 
duite  ,  soit  à  l'époque  du  placement ,  soit  à  la  dégradation 
d*un  chef.  (  Pour  être  porté  sur  le  tableau  de  réhabilita^ 
tionjl  faut  n'avoir  pas  eu  de  mauvaises  notes  pendant  six 
mob. } 

Art.  3.— Ceux  qui ,  pendant  deux  mois  ,  n'auront  pas 
de  mauvaises  notes  ,  aeront  inscrits  sur  le  tableau  de  rér 
compense  ,  porteront  le  collet  rouge  ,  et  auropt ,  ainsi 
que  ceux  inscrits  sur  le  tableau  de  réhabilitation  ,  le  droit 
d'élire  leurs  chefis  et  de  former  le  jury  de  punition. 

Art  4 . — Pour  être  élu  chef ,  il  faut  réunir  les  deux  tiers 
des  voix.  I^  choix  ne  sera  valable  qu'autant  qu'il  aunt 
reçu  la  sanction  de  M*  Leoointe. 

Art.  5.— -Celui  dont  le  nom  inscrit  sur  le  taUean  de 
récompense  méritera  par  sa  conduite  une  mauvaise  note 
dans  le  mois  ,  sera  inscrit ,  le  1*'  du  mois  suivant ,  sur  le 
tableau  d'épreuve  et  portera  le  collet  bleu.  Celui  inscrit 
sur  le  tableau  d'épreuve  ,  qui  aura  cinq  mauvaises  notes  , 
sera  porté  sur  le  tableau  depunition.le  1*'  du  inois  suivant, 
et  portera  le  collet  jaune. 

Art.  6.— Pour  passer  du  tableau  de  punition  au  tableau 
d'épreuve  ,  et  du  tableau  d'épreuve  au  tableau  de  réconi^ 
pense  ,  il  faut  n'avoir  pas  eu  une  seule  mauvaise  note  pei^- 
dant  deux  mois. 


iTABLISSBinBlT  DBS  IBCRES  D^TBNUS  BB  ROUBN.      5i9 

Art.  7.— Toat  colon  est  tenu  d*obéir  sans  répondre  et 
sur-le-champ  à  ce  qal  lui  est  ordonné  par  son  supérieur  , 
sauf  à  présenter  plus  tard  ses  observations  ,  s'il  les  croit 
fondées. 

Art.  8.— M.  Lecointe  aura  seul  le  droit  d'infliger  les. 
punitions  ,  sur  le  rapport  du  surveillant  qui  aura  porté 
plainte.  Ce  rapport  sera  lu  tous  les  dimanches  ,  à  Tissue 
de  la  Messe  ,  en  présence  de  l'administration  et  de  l'au* 
mônier  de  la  maison. 

Art.  9.— En  cas  d'absence  prolongée  de  la  part  de  M. 
Lecointe  ,  M.  Lecointe  fils  fera  exécuter  le  règlement. 

Comme  on  a  pu  le  remarquer  à  la  lecture  de  notre  rè- 
glement ,  toute  punition  corporelle  en  est  bannie  ;  les  peines 
infligées  ne  le  sont  que  par  un  jury  composé  des  enfiints 
dont  les  noms  sont  inscrits  sur  les  tableaux  de  réhabilita- 
tion et  de  récompense.  Si  quelquefois  nous  sommes  obligé 
d'imposer  notre  autorité  ,  ce  n'est  que  pour  atténuer  ou 
modifier  la  punition. 

Ces  jugements  sont  prononcés  et  subits  sans  réclamation 
de  la  part  des  coupables. 

Nous  terminerons  ce  Rapport  en  mettant  sous  vos  yeux 
notre  position  financière.  Cet  exposé ,  qui  se  trouve  justifié 
par  la  présentation  de  tous  les  renseignements  qui  s'y 
rattachent ,  par  les  livres  de  la  complabilité  et  par  des 
tableaux  soumis  à  votre  examen  «  dont  la  division  vous 
donnera  les  moyens  de  suivre  les  recettes  et  leur  emploi 
dans  leurs  détails  les  plus  circonstanciés  et  les  plus  minu- 
tieux j  peut  vous  mettre  à  même  ,  en  voyant  notre  point 
de  départ  et  le  but  que  nous  avons  atteint  en  si  peu  de 
temps  ,  de  juger  si  nous  avons  rempli  dignement  le  mandat 
qui  nous  est  confié  par  le  Gouvernement  et  par  vous. 


580 


SBANGES  OB^fBKALBS   ▲   NBVFCHATBL. 


Élal  fiuancier. 

La  Colonie  possède  aujourd'hui  : 

Chapelle,  .  .    Mobilior  du  culte ,  chaises ,  elc 600  f. 

Veetiaire.  .  .     57  tro  jsseaux  ,  à  40  fr 2i80 

Dortoir.    .  .    40  Mis  en  fer  ,  à  18  fr 720 

14  lits  de  sangle  ,  à  4  fV 56 

CUuiâ.  .  .  .    Bancs,  tablesr,  lampes ,  H ?res,  etc.    .     .    .  150 

Bifedoire.    .    Bancs  ,  tables  »  vaisselle  ,  etc iOO 

Cane 50  hectolitres  de  fûts iSO 

Cuisine.    .  .    Fourneaux  ,  seaux  ,  etc 300 

EtahUi.   .  .    4  vaches 600 

4  génisses 140 

Seuriei.  .  .    i  cberal 120 

BoMee^eour, .    PôtC6 80 

2  voilures  et  bornais 200 

Instruments  de  jardinage»  outils  de  menuisier 

et  scieur  de  long.    ........  150 

Moulins  k  blé, à  pommes,  etc 700 

ToUl.    .    .    •    •    .  6541 


L'adininistration  de  la  CokHiie  est  composée  de 


1  Directeur  (M.  Lecointe  père). 
1  Sous  -  directeur  -  inspecteur 

(M.  Lecointe  fils) ' 

1  Docteur-médecin  (M.  Grout , 

gendre  de  M.  Lecointe).    •    . 
1  Chef  des  travaux  horticoles 

(M.  Lecointe  père).    .    .    . 
1  Agent-complable-greffier  (M. 

Lecointe  fils) 

1  Instituteur  (MM.  Lecointe  , 

père  et  fils) 


ÉTABLISSEME!«T  DES  JEUNBS  DÉTENUS  DE  ROUEN.      521 

i  Econome  (M™*  LecoiiUe).     ,  »fr. 

1  Auménicr 1300    (logé). 

\  Moniteur-général, surteîHant 

de  nuit 700    y  compris  la  nourriture  (logé). 

i  Ckmire-mattre  aux  travaux , 

survcUlaot  de  nuit.    .     .    .  1000    (logé). 
i  Contre -maître  charpentier - 

menuisier. 800 

4  Employée  à  la  lingerie.    .     .  530    y  compris  la  nourriture  (logée). 

i  Gontre-maltre  tailleur.-   .    .  240 

1  Cuisinière.    » 180 

Total.      .      .      .  4670 


Tableau 


t«^ 


Sommée  reçues  depuiê  U  mois  d'avril  18i2  ^  jusques  et 
compris  te  31   décembre  18i4. 


Souscriptions  particulières. 


1842 

i843J 

1844 

i843| 

18 


^ 


1843  j 
1844 


Reçu  par  M.  Lecointe 

Mcm  idem 

Idem  par  M.  Lenormand  ,  banquier.    . 

Idfni  par  M.  Lecointe 

R^çii  de  M.  \e  ministre  de mnléricur  : 

20  trousseaux ,  à  80  fr 

4,781  journées  ,  à  0  fr.  80  c.     .     -    • 

57  trousseaux  ,  à  80  fr 

9,577  journées  ,  à  0  fr.  80  c.  .  •  • 
Solde  des  4,781  journées  de  1843.  . 
Avances  faites  par  M.  B'°  Durécu.  . 
Produit  de  la  culture  et  Tente  du  lait.    . 

Idem  idem 

Reçu  du  Conseil  général 

Travail  de  l'atelier •    • 

Journées  faites  en  ville  par  les  enfents. 
Vente  de  deux  lits  de  fer 


fr. 

2263 

5442 

15644 

3877 

1800 

2060 

7G61 

1472 

300 

333 

2194 

6000 

91 

61 

50 


fr.     c. 


4f 


27227  58 


A,  reporter. 


74 

A 

84. 

soi 

«(16046  70 
60\ 
30' 

vl     300     » 

ggj  2527  6» 
>.<  6000     » 

^]  152  06 
vi       50     » 


52304  03  52304  03 


5â2 


SiANCBS  GBNiBALBS  ▲  irBUFCOATBL. 


Repart.    .     . 
Diverses  souscriptions  provenant  de  chez 

M.  Baudou . 

Reçu  de  M.  le  ministre  de  rinstmcUon 

publique.   ...         

MoMse  des  enfanté  provenant  de  leur  tra^ 

vail  dam  les  maisons  centrales,    .    . 


Total  de  la  dépense.    • 
Total  de  la  recette. .    . 


Différence. 

Sur  la  dépense ,  montant  à. 
11  y  a  de  payé 


52304  03 
1800    9 


300 


5!2304  03 

1800     » 

300     B 

1038  93 


6d017  45 
55432  96 


Reste  à  payer.    .    .    . 

Pour  payer  ces 8433  20 

Ilyaencaisse.  .    .    .    1848  71\ 

Dft  par  H.  le  ministre    3972  80|602i  51 


200 


Dû  par  divers.  . 

DéOcit    .     . 
(V,  le  tableau  no  4,) 


2411  69 


6584  49 

62017  45 
53584  25 


8433  20 


55432  96 


Tableau  n*  •• 

ymmei payées  et  àpayerpourla  dépense  de  60  enfants,  depuis 
le  i^  janvier  iS^Sjusques  et  y  compris  le  31  décembre  1844 
f2  ansyùu  i9,32i  journées J. 


KOTA.  —  Lw  MauBM  data  premier»  «rionat  te  ee  tablMn  ,  «lodles  Bu^éM  4*m  aMéfta^M, 
M  «Mit  poftAea  qm»  ponr  Cdre  oosmUt*  le  chifte  euct  de  duiqw  clu]»llro« 


FMs  de  premier  établissement 

f  Indemnité  au  locataire.    .     . 
Impression  de  circulaires  , 
rapports ,  etc.    .    .    .    , 
Voyages  pour  obtenir  des  en- 
fants ,  etc 

A  reporter.    .    . 


SOMMES 

dues. 


SOMMES 

payées. 


fr.    c. 


fr.    c. 
10050    > 


TOTAL 

de 

chaque 

chapitre' 


fr.    c. 


912  95?11693  50 
730  55 


TOTAL 

générât 


^11693  50.11693  50 


fr.    c 


11693  50 


11693  50 


ÊTiBL|S8|tll«NT  PES  JEUNES  0ETKNU8  DU  BOCBIV.      523 


Hepori,    •    • 

Cimstrtêeiions, appropriation 
des  bâtiments. 

Cour  des  ^l)feDts.   .    .    .    , 

Classe 

I>ortoirs  ancien  et  nouveau, 
Réfectoire  et  cuisine.    .    . 

Chapelle 

Ateliers  ancien  et  nouveau. 
Dépenses  diverses,    .    .    . 

MMlitr. 

Classe 

Dortoir.  ...,.,. 

Réfectoire , 

Ateliers 

Cave 

Cuisine 

Chapelle 

Culture  (bestiaux).    .    .    . 
Culture  (instruments).    .    . 

frai»  non  productifs. 

Employés  (0  f.55  c.  34  m.) 

par  jour,  par  enfant.  . 
Moumture  (  0  f.  34  c.  13  m.  ) 

par  jour,  par  eufant. 
Vestiaire  et  entretien  du  roo- 

hilier.  • 

Chauffage  et  éclairage.    . 

Blancbissage 

(1)  Loyers  (Of.  29  c.  11  m.  ) 

par  jour,  par  enfant.  . 
TrouMseaux  fournis ,  masses 

rendues  à  divers.  .  . 
Dépenses  diverses  d'ateliers 

classe, réfecloirp,  etc. 
Dépenses  de  culture.  . 
Dépenses  de  service  médical 

(Of.  Oc.  17  m.).  .  . 
Dépenses  du  culte.  .  . 
Dépenses  de  greffe  e  t  instruc 

tion      ...... 

JHiuiet  duefaux  enfants. 
Avance*  duesà  Jlf.  Ba»  Durécu 

1844.  Sommes  dues  SL\kZi  déc. 


» 

11693  50 

1738  Q2 
210  70 

197  75 
406  45 
4627  25 
1009  » 
1965  42 
1070  65 
233  15 

80  » 
193  > 

257  05 
1124  » 

455  60 
56  60 

160  » 

421  75 
1061  25 
1483  50 
19iO  14 

546  50 

6281  35 

im  *3 

4990  14 

2113  08 
WO  » 

3520  79 
828  20 
584  10 

5625  » 

274  90 

125  69 

442  25 

695  » 
1739  72 

22  05 
21  15 

10  80 
317  45 

904  03 
180  » 

575  78 

11693  50 


11693  50 


75> 


25 


197 

406  45 
6565 
1009 
2174  12 
1070  65 

233  15 


»>11456  37 


337  05 
1124     » 

435  60 
56 

160     » 

421  751 
1061  25^ 
1483  50 
2133  14 


6827  85 
6596  27 


5634  47 

1078  20 

584  19 


nu  89 


^5(K^70  6a 


5625     p 
274  90/ 

820  69| 

2181  97 

52  85 
558  58' 


575  78 

>       1*1084  03 


^^ 


(1)  Les  lo;or8  flgnrent  pour  la  sobudc  qu 
}tê  |o^n  défricher  du  bois ,  doal  le  terraîa 


S435  20|53584  25i         »        62017  45 

l'en  teDiil  le  locataire ,  et  M.  Leooinle  a  Tait  et  fait  tom 
e«l  employé  au  proflt  de  rétablisaeiiifiit. 


5â4 


SBAIfCBS  GENERALES  A   TfRUFCHATBL. 


Tableau  it*  S. 

Produit  en  moyenne  (le  chaque  enfutU. — 60  enfants  sont  entrés 
dans  l'établiâsement  depuis  le  14  janvier  18i3  jusques  et  y 
compris  le  3i  décembre  18H  ,  ce  qui  forme  vn  total  de 
i9, 321^  journées» 


i9»%24  journées  ,  à  0  Tr.  80  c. 

57  trousseaux  ,  à  80  fr 

Produit  de  la  culture  ,  vente  de  lait ,  ateOers 
et  journées 

Mobilier  du  vestiaire  existant  en  magasin  , 
ZtiTîjU  ir*  om  V*     ••••••■•• 

A  déduire  pour  les  masses  et  trousseaux  four- 
nis et  rendus  aux  enfants  libérés.    .    .    . 


ToUl. 


•  •  -1 


fr.    c.       fr.  c.  m. 

15459  20  ou  0  80  00 
4560     »  ou  0  S5  59 

2679  73  ou  0  13  86 

2950  32  ou  0  13  26 

274  90  OU  0  01  42 

25924  17  ou  1  34  13 


TaMeaii  it^  4« 

Dépemes  en  moyenne  de  chaque  enfant. — 60  enfants  sont  entra 
dans  Vétabtissement  dépuis  le  \\  janvier  iS^3  jtisques  et  y 
compris  le  31  décembre  18ii  ,  ce  qui  forme  un  total  de 
id,32^  journées. 


Dépêrues  eJBtraordinaires, 

60  enfeBt3  ont  coûté  pour  l'indem- 
nité  

Construction  d'un  bâtiment ,  con- 
sistant tu  :  trois  dortoirs ,  une  in- 
firmerie, un  réfeetoire.un  atelier, 
une  buanderie ,  une  menuiserie , 
un  garde-meuble  ,  un  magasin 
pour  les  outils  ,  un  pour  des  mou- 
lins  

Réparations  à  la  chapelle  et  achat 
de  mobilier 

À  reporter,     .    . 


fr.    c.        fr.  c.  m. 


10050    »  ou  0  52  01 


11456  37  ou  0  59  28 
7212  89  ou  0  3?  33 


28719  26  ou  1  48  62 


fy.  c.  m. 


KTABLISftBlIBKT  DES  JEVNBS  DÉTENUS  DE  ROUEN.      525 


Mtepori,-    .     . 
Dépeme»  ordinaire». 

Fraie  doo  prodoctiA. 

Employés ,  Boiirriture ,  vestiaire  et 
enlrelûn  du  mobilier,  cliaufTage 
et  éclairage,  blanchissage,  loyers, 
dépenses  divc  rtos  des  ateliers  , 
des  réfectoires,  de  la  classe, des 
dortoirs ,  de  la  culture , de  service 
médical ,  de  service  du  greffe  et 
instruction  ,  etc 


impiression  de  circulaires,  rapports, 

etc*  ■  ■•••«^a* 

Voyages  pour  obtenir  les  enfants. 


Les  dépenses  ordinaires  étant  les 
sevies  qui  doirent  être  portées 
au  compte  des  (>nfants ,  il  résulte 
dii  tableau  ci-dessus  que  chaque 
enfanta  dépensé  par  jour.    .    . 

Dont  il  faut  déduire  le  produit,  qui 
est  de. 

Perte  par  jour  sur  chaque.    . 


28719  26  OU  1  48  62 


30570  66  ou  1  118  90 


59S89  92 

912  94  ou  0  04  72 
730  55  ou  0  OS  79 
>■ ■        ■  '  ■-■'  '  -i 


i  58  20 


60955  42  ou  5  15  53  p.  2  ans. 


M  58  20 


\  54  13 


*0  24  07 


Lelwsemestredel843,avecl2enfants,laperteaétéde  2164  01  26 

Le2«        ^             _             22     —                —  1822  59  02 

Le  fer       —           4844           44     —                —  638  43  66 

Lef»        —             —             54€t53                —  (1)24  93  38 

Total  de  la  perte 4649  97  32 

on  0  24  07  par  jour  sur  chaque  enfant  ;  ce  qui  représente  TinsufiS- 
sance  de  nos  ressources  ordinaires. 


(t)  8î ,  n%c  14  «t  II  ntam  ,  pendant  i«  denltème  lencttre  de  1844  ,  nont  n'aron»  perda 
«ne  44  fr.  as  c.  W  B.  ,  il  Cft  etatoaNM  dtaoïlré  «n^kreo  60  nous  pomlons  couvrir  not  lirtis. 


iâ6  SÉANCES  GBNÉftALB»  A  NEUPCHATBL.    . 

Vous  remarquerez  une  diminution  sensible  dans  notre 
perte  ;  cette  diminution  est  le  résultat  de  Taocroi^sement 
du  nombre  des  enfants  dans  rétablissement. 

Nos  prévisions  de  Tannée  dernière  étaient  qu'avec  giia- 
rante  enfants ,  la  perte  ne  serait  plus  que  de  0  fr.  37  c. 
par  jour  sur  chacun  ;  nous  tous  établissons  qu'avec  cin- 
quante quatre  et  €inquante'troii,nons  n*avons  perdu  que  0  f. 
24r.7m.(l). 

Il  est  donc  à  désirer ,  pour  Texbtence  de  la  Colonie , 
que  le  Gouvernement  nous  vienne  en  aide^  non^seulement 
en  augmentant  lé  nombre  des  colons  (â) ,  mais,  avant 
tout ,  en  donnant  les  fonds  nécessaires  pour  construire  un 
bâtiment  semblable  à  colui  qui  existe  ,  et  pouvant  égale-» 
ment  contenir  ioixante  ensuis.  (Nous  estimons  la  dépense 
de  8  à  10,000  fr.  ). 

Pour  nous  ,  nous  vous  avons  prouvé  que  les  obstades 
de  tout  genre  ne  nous  eflBrayaient  pas  ;  nous  sentons  bien 
que  'a  tâ.'he  sera  d'autant  plus  lourde  que  le  nombre 
des  rn&nts  sera  plus  considérable  ;  mais ,  laissant  de  côté 
tout  intérêt  personnel ,  guidé  et  animé  par  le  bien  que 
nous  pouvons  &ire  ,  nous  avons  foi  et  espérance  dans 
Tavenir.  Nous  avons  rencontré  trop  de  sympathies  pour 

(i)  Depuis  la  lecture  de  ce  l^apport^le  nombre  des  colons  a  él6  fKirté 
à  75.  — Monsieur  le  ministre  de  Piotérieur,  reconnaissant  la  justesse 
de  CCS  ots  }rvation8  »  vient  de  décider  que  le  chiffre  serait  porté  à  100 
pour  la  fin  de  Tannée  1845. 

(2)  La  proximité  de  la  ville  nous  donne  la  facilité  de  voir  tous  les 
jours  des  chefs  d'atelier  qui  se  proposent  de  diriger  eux-mêmes,  dans 
notre  établissement ,  depuis  cinq  jusqu'à  quinze  enfants  ;  de  leur  en- 
seigner des  états  rapportant,  au  début,  de  1  fr.  jusqu'à  1  fr.  50 ,  et  les 
mettant  à  même ,  à  leur  libération ,  de  gagner  de  3  à  4  fr.  par  joor. 


liTÂBUâSBlIBNT  DBS  IBUKES  DETENUS  DE  ROVEIf.     Sâ7 

que  le  Gouvernement  ne  nous  soutienne  et  ne  nous  en- 
courage pas. 

Le  Conseil  général ,  tout  en  reconnaissant  les  services 
que  rend  notre  Colonie ,  a  cru  devoir  se  renfermer  dans 
sa  décision  de  Tannée  dernière.  (  Espérons  mieux  pour 
l'avenir  !  ) 

Le  Conseil  municipal,  s'associant  à  notre  œuvre ,  nous 
a  donné  un  témoignage  de  sympathie ,  en  votant  une 
somme  de  400  fr.  pour  nous  aider  à  payer  un  instituteur. 

Nous  devons  également  à  Tappui  de  M.  Desmicheb  , 
recteur  de  l'Académie ,  une  somme  de  300  fr. ,  qui  nous  a 
été  accordée  par  M.  le  ministre  de  l'instruction  publique. 

L*administration  de  la  Banque  nous  a  continué  son  allo- 
cation de  100  fr. 

MM.  les  jurés,  grâce  au  concours  de  MM.  les  prési- 
dents ,  nous  ont  quelquefois  prêté  leur  appui. 

La  Société  d'agriculture  ,  reconnaissant  nos  efforts 
pour  propager  les  meilleures  méthodes  et  les  instruments 
les  plus  utiles  aux  cultivateurs ,  nous  a  donné  une  somme 
de  150  fr.  pour  nous  faciliter  les  moyens  d'acheter  un 
moulin  à  blé. 

Nous  avons  reçu  des  paroles  d*encouragement  de  la 
part  de  la  Société  d'horticulture ,  qui  a  pu  se  convaincre 
que ,  depuis  longues  années ,  nous  avons  adopté  les  prin- 
dpes  de  la  taille  raisonné e  des  arbres  à  finit ,  principes  si 
bien  démontrés  et  si  bien  {exécutés  par  le  savant  et  mo- 
deste professeur  du  Jardin  botanique  (1). 

(1)  M.  Dubreuil[fils.  Nous  avous  reçu,  depuis,  une  médaille  d^argenl 
pour  la  taille  des  arbres ,  dans  la  séance  publique  de  la  Société  d'hof^ 
ticttlture,'  le  ^  aTril  1845. 


528        SÉANCES  GBNÈ1ULE5  A  NËLFCBATEL. 

La  garde  nationale  elle-même  n'a  pas  voulu  rester 
étrangère  à  notre  institution  ,  dont  le  but  est  de  forauer 
ies  citovcnf  amis  de  Tordre  public. 

Nous  8i{]^nalei'ons  également  à  la  reconnaissance  de  nos 
concîto}  ens  le  Conseil  municipal  du  Graod-Couronne ,  qui 
a  voté  une  somme  annuelle  de  25  fr. 

Puisse  cet  exemple  trouver  des  imitateurs  ;  car  il  n*est 
peut-être  pas  ime  commune  qf}\  ,  faute  de  pareils  établis- 
sements, n*ait  à  déplorer  le  malhicur  d'avoir  vu  traîner  un 
de  ses  babitants  dans  les  prisons,  dans  les  bagn^,  et 
quelquefois  sur  Téchafaud  ! 

Pourquoi  faul-il  que  nous  ayons  à  vous  cacher  sous  le 
Toîle  de  l'anonyme  une  de  ces  personnes  qv^e  l'on  trouve 
toujours  partout  où  il  y  a  un.  acte  de  bienCaj^nce  À  faire  ? 

Dans  un  siècle  où  les  porfectionnemcskls  surgisseat  de 
toutes  parts ,  où  un  grand  nombre  de  Sociétés  savantes 
accordent,  pour  Tamélioration  des  races  o\inc,  bovine 
et  chevaline  ,  de  fortes  primes  d'encouragement;  où 
d'antres  décernent  an  cheval  qui ,  pour  un  moment,  ri- 
valise de  vitesse  avec  la  vapeur  ,  un  prix  qui  sufiîraità 
lui  seul  pour  sauver  20  familles  du  déshonneur  et  de  la 
misère  ;  dans  un  siècle  où  tous  Içs  esprits  s'émeuvent  à 
l'annonce  d'une  opizootie  qui  menace  les  animaux  ,  et  où 
des  honimos  généreux  organisent  une  association  pour  le 
sauvetage  physique  de  l'homme  «  dans  ce  siècle  ne  se 
trouverait-il  pas  des  hommes  assez  amis  de  l'humanité 
pour  former  des  assurances  morales  contre  les  innom- 
brables atteintes  portées  de  nuit  et  de  jour  aux  personnes 
et  aux  propriétés  ? 

Nous  avons  prouvé  qu'une  œuvre  qui  a  pour  but  d'ob- 
tenir l'amendement  de  l'enfance  par  la  «conviction  »  et  non 


BTABLISSBMBMT  I^Mâ   JKUNBS  DKTBNUS  DE  EOUBN.  529 

fax  la  force  brutale ,  est  un  résultat  qui  apporte  un  béné- 
fice réel  à  la  société  ;  nous  espérons  que  chacun  voudra  y 
concourir ,  et  que  ceux  qui  nous  onl  aidés  nous  soutien- 
dront  jusqu'au  moment ,  qui  n'est  pas  éloigné ,  où  nous 
pourrons  vivre  de  nos  propres  ressources. 

Après  la  lecture  de  ce  rapport ,  H.  le  président  adresse 
à  M.  Lecointe  ,  au  nom  du  pays  y  de  hautes  félicitations 
sur  une  aussi  grande  œuvre  de  régénération  et  de  morali- 
sation,  sur  le  caractère  qu'il  a  déployé  dans  cette  création, 
caractère  auquel  chacun  rend  justice.  —  Il  veut  achever 
son  ouvrage  :  honneur  lui  en  soit  rendu. 

H.  le  président  indique  qu'il  y  aura  réunion  ce^ir ,  à 
6  heures  1/2  ,  pour  les  instruments  envoyés  au  concours  ; 
à  7  heures,  pour  une  séance  de  la  Société  française  pour  la 
conservation  des  monuments. 

Demain  ,  de  7  à  1 1  heures  ,  pour  la  section  agricole. 

M.  de  Boutteville  propose  une  quête  pour  l'établisse- 
ment des  détenus  dont  vient  de  parler  M.  Lecointe. 

M.  le  président  répond  que  cette  quête  sera  jointe  à 
celle  qui  aura  lieu  dimanche  pour  les  indigents  de  la  ville. 

Séance  générale  demain,  à  2  heures. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie. 


SËÂNCfi  DU  26  JUILLET. 

pRiSIDBNGE    DB     M.   DE    BEAULIEU. 

La  séance  est  ouverte  à  fi  heures. 
Prennent  place  au  bureau  :  MM.  le  sous-préfet  *  de 
Gaumont  ;  J.  Girardin ,  de  Ste-Marie ,  inspecteur  général 

34 


530  SÊAlfCBS  GBNBRALBft  A   NBUFCHATBL. 

de  Vai^riciilture;  vicomte  deMadrM,  délégué  deVj 
tion  do  nord;  Dojardin  et  de  Beaurepaire. 

Le  procè^verbal  de  la  aéanee  générale  de  la  YelOe  est  la 
el  adopté. 

Après  la  lecture  des  procès* verbaux  des  sections ,  M.  61- 
rardin  fait  connaître  qu'il  a  reçu  deux  lettres  ,  Tune  de 
M.  Descolombiers  ,  président  de  la  Société  d'agriculture 
de  r Allier ,  qui  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  aux  réu- 
nions de  l'Association;  l'autre,  d'un  anonyme,  qui  pré.sente 
des  observations  sur  le  Mémoire  de  M.  Hubard  ,  relatif  à 
l'instruction  primaire  dans  l'arrondissement.  Ce  dernier 
écrit  est  renvoyé  à  la  3*  section. 

M.  Girardin  ajoute  que  le  jury  formé  pour  prononcer 
sur  les  résultats  du  concours  d'animaux  a  terminé  son 
jugement,  mais  que  la  proclamation  des  noms  et  la  remise 
des  primes  seront  ajournées  à  demain. 

M.  Girardin  dit  ensuite  que  le  rapport  sur  les  exploita- 
tions les  mieux  tenues  n'est  pas  terininé ,  et  qu'il  sera 
également  présenté  demain. 

Enfin  ,  M.  Girardin  annonce  qu'il  a  reçu  de  M.  le  doc- 
teur Cisse ville  un  Rapport  sur  les  Eaux  de  Forges  ,  qui 
sera ,  par  extrait ,  communiqué  à  là  fin  de  la  séance. 

M.  de  Caumont  annonce  à  la  réunion  l'arrivée  de  H.  le 
vicomte  de  Madrid ,  pr^si^ent  du  Comice  agricole  de 
Yervins ,  représentant  l'Association  du  nord  ;  celle  de 
M.  le  docteur  Le  Sauvage ,  médecin  en  chef  des  hospices 
de  Caen  et  délégué  de  la  Société  royale  d'agriculture  et 
de  commerce  de  la  même  ville  ;  celle  enfin  de  H.  Adelîne, 
délégué  de  la  Société .  d'agriculture ,  »fts  et  bdJ^fettrei 
de  Buyeux. 
M.  le  présî4^9t  reoierçie  ces  |f e^i^v/rs  ifi  if  ur  ymm- 


BTAT  DB  i.*IN$TttUGTION   PRIMAIIUS.  531 

M.  UutKird  y  au  nom  de  la  Z""  section  ,  donne  lecture  du 
Rapport  suivant  sur  Tétat  de  Tinstructidn  primaire  dans 
Tarrondissement  de  Neufchâtel. 

Rapport  de  M,  Hubàud  $ur  l'éfat  de  Vimtruciîon  primaire 
dans  Varronditsemeni  de  Neufehdtel. 

* 

Bepuis  10  anSy  Finstruction  primaire  s*est  généralement 
répandue  dans  Farrondissemeot  de  Neufchâtel  ;  et  si  elle 
laisse  encore  beaucoup  à  désirer  sous  certains  rapports ,  il 
dut  reconnaître  cependant  qu'il  j  a  dans  renseignement 
amélioration  et  progrès. 

Des  communes  qui  étaient  privées  d'instituteurs ,  à  dé- 
faut de  maison  d'école ,  se  sont  imposé  des  sacrifices  ,  et 
en  peu  d'années  elles  se  sont  placées  au  même  rang  que 
les  autres  communes  les  mieux  pourvues.  Les  instituteurs 
qui  se  sont  présentés  dans  ces  derniers  temps  et  qui  ont 
été  admis  par  les  Comités  locayx  et  par  le  Comité  d'arron- 
diasement ,  sont,  pour  la  plupart,  des  jeunes  gens  remplis 
de  zèle  et  ne  manquant  pas  de  capacité.  Parmi  eux ,  il 
s'en  trouve  qui  ont  une  instruction  aussi  solide  qu'avan- 
cée ,  et  qui  en  font  profiter  leurs  élèves»  De  jour  en  jour 
diminue  le  nombre  de  ces  anciens  instituteurs  que  l'âge 
contraint  à  prendre  leur  retraite  ,  et  qui ,  n'ayant  reçu 
qu'une  instruction  médiocre ,  ne  peuvent  transmettre  à 
leurs  élèves  que  des  connaissances  autant  incomplètes 
qu'elles  sont  insuffisantes.  De  toutes  parts  donc  l'instruction 
primaire  peut  être  donnée  et  reçue  aujourd'hui  à  peu  près 
au  même  degré  et  aveciles  mêmes  avantages. 

Les  habitants  des  campagnes ,  coupables  autrefois  de 
tant  d'iodiiUreAce  en  matière  d'instruction  ,  apprécient 


532  SRAIfCBS  GBIIBBALES  A   NBtJFCHATBL. 

maintenant  les  bienfaits  de  l'éducation  et  la  supériorité 
qu'elle  donne  à  ceux  qui  sont  à  portée  de  la  recevoir  et 
d'en  profiter.  Ils  savent  que  la  valeur  de  Thonime  ne  con* 
siste  pas  dans  le  hasard  de  la  naissance  ou  seulement  dans 
la  possession  des  richesses  ;  mais  que  la  science  et  le  talent 
ont  aussi  leur  prix  ,  et  qu'ils  font  la  véritable  distinction 
entre  les  individus.  Ils  envoient  donc  leurs  enfants  aux 
écoles  primaires ,  quand  leur  position  de  fortune  ne  leur 
permet  pas  de  faire  plus  ;  dans  les  pensionnats  et  les  col* 
léges,  lorsque  ,  sans  trop  se  gêner,  ils  peuvent  faire  les 
dépenses  nécessaires  pour  que  ces  enfants  reçoivent  une 
instruction  supérieure.  Ils  se  réjouissent  de  leurs  succès  , 
et  ils  font  ce  qui  dépend  d'eux  pour  seconder  les  institu- 
teurs. Ceux-ci  commencent  à  jouir   de  la  considération 
qu'ils  méritent ,  qui  leur  est  due,  et  qui  ne  leur  était 
pourtant  pas  toujours  accordée.  Ils  ne  tout  plus  regardés  * 
comme  des  mercenaires  jetés  dans  tes  derniers  rangs  de  la 
société  ;  on  s'accoutume  à  voir  dans  l'exercice  de  leur  pro- 
fession un  bel  et  noble  emploi.  Les  hommes  vraiment  ho- 
norables ,  ceux  qui  savent  combien  l'instruction  est  chose 
précieuse  ,  leur  tiennent  compte  des  efforts  qu'ils  font ,  et 
ce  témoignage  de  sympathie  ne  contribue  pas  peu  ,  dans 
nos  communes  rurales ,  à  encourager  les  instituteurs ,  à 
les  faire  redoubler  de  zèle  et  de  soins  ,  pour  qu'en  sortant 
de  leurs  mains  les  élèves  justifient  la  confiance  qu'on  a  eue 
dans  le  maître. 

Le  nombre  des  enfants  qui  fréquentent  les  écoles  s'est 
donc  accru  d'une  manière  sensiUe  depuis  quelques  années. 
Il  s'accroîtra  encore  en  raison  des  dépenses  que  feront  les 
communes  pour  avoir  des  maisons  d'école  commodes  et 
bien  entretenues  ,  et  des  subventions  qu'elles  pourront 


BTAT   DB  l'instruction  PaiMAI&B.  533 

payer  pour  avoir  de  bons  instiluteurB  ;  car  il  &ut  le  dire , 
Messieurs ,  il  est  vraiment  déplorable  de  voir  que  ceux^ 
ci  De  peuvent  pas  trouver  dans  le  seul  exercice  de  leur 
prolessioo  les  ressources  indispensables  à  leur  existence. 
Ib  ne  reçoivent  qu'un  traitement  bien  insuffisant ,  et 
souvent  ils  sont  obligés  de  recoui'ir  à  quelque  industrie 
accessoire ,  comme  celle  de  chantre  de  paroisse  ou  do* 
secrétaire  de  mairie.  Sans  doute,  cela  n'ùte  rien  à  leur 
considération  et  ne  porte  nulle  atteinte  à  leur  dignité  mo- 
rale ;  mais  ils  enlèvent  ainsi  aux  leçons  de  l'école  un  temps- 
qui  devrait  leur  être  uniquement  consacré  ;  leur  indépen- 
dance en  souffre ,  et  c'est  un  très-grand  mal. 

L'fnstruction  primaire  est  donnée  dans  les  termes  de  la 
loi  du  28  juin  i843.  Elle  comprend  l'instruction  morale  et 
religieuse ,  la  lecture ,  l'écriture,  les  éléments  de  la  langue 
française  et  du  calcul»  le  système  légal  des  poids  et  mesures» 

Quelques-uns  de  nos  instituteurs,  asseï  instruits  pour 
pratiquer  l'instruction  primaire  supérieure  ,  étendent 
l'instruction  éléokentaire  à  quelques-unes  des  branches  de 
ce  degré  d'instruction ,  quand  ils  trouvent  des  sujets  aptes 
à  profiter  de  leurs  leçons.- Ainsi  ils  font  entrer  dans  l'en- 
seignement les  éléments  de  la  géométrie  et  ses  applications 
les  plus  usuelles ,  le  dessin  linéaire  et  l'arpentage.  Il  yen 
a  qui  donnent  des  leçons  de  chant ,  d'histoire  et  de  géù^ 
graphie.  Si  en  cela  ils  s'écartent  un  peu  du  programme  or- 
dinaire, il  ne  faut  pas  trop  leur  en  faire  un  reproche. 
Très-peu  d'élèves  sont  en.  position  d'user  de  ces  bonnei 
dispositions  ;  et  si  nous  signalons  ce  fait ,  ce  n'est  que 
pour  mieux  constater  que ,  même  parmi  les  enfants  que 
la  condition  de  leurs  parents  appelle  à  ne  recevoir  qu'une 
instruction  primaire  élémentaire ,  il  en  est  cependant  qui 


534  SBANCKS  GRNBRALBâ  A    FIBUFGflATBL. 

peaveolet  quine  demandent  pas  mieux  que  de  recevoir  une 
instmctian  primaire  supérieure  ;  qu'il  n*y  a  pasd^ëloigiie- 
ment,  de  la  part  des  enfants,  à  s'instruire,  et,  delà  part  des 
parenis,  à  leur  faire  donner  de  l'iastmction  ;  que  toutes 
les  classes ,  au  contraire,  s'empressent  de  profiter  du  bien- 
fait qui  leur  est  offert ,  et  que  même ,  dans  tm  état  voisin 
de  l'indigence ,  les  parents  font  encore  tout  oe  qu'ils 
peuvent  pour  que  leurs  enfants  soient  admis  gratuitement 
dans  les  écoles  ,  aimant  mieux  se  priver  de  quelques  res- 
sources qu'ils  trouveraient  dans  le  fiiible  travail  de  ces 
enfiints ,  que  de  voir  ceux-ci  tester  tont-à-£aiit  sans  in* 
struclion. 

Il  ne  peat  être  permis ,  à  l'occasion  d'un  simple  exposé 
destiné  à  vous  présenter  l'état  de  Tinstruction  primaire 
dëmentaire,  de  vous  parler  de  l'instruction  secondaire. 
Nous  pouvons  dire  cependant  qu'elle  est  donnée  encore 
avec  succès  dans  une  proportion  assez  notable  de  la  popu- 
lation du  pays.  Il  n'y  a  que  peu  d'institotions.  Les  plus 
distinguées  sont  ,  pour  les  Jeunes  garçons  ,  celle  de 
M.  Boulen ,  à  Aumale ,  et  la  maison  de  Nazareth  ,  A 
Mesnières.  Ajoutons  que  beaucoup  d'enfants  de  nos  riches 
cultivateurs  sont  placés  dans  des  pensionnats  à  Rouen,  et 
même  au  collège  royal;  que  ce  sont  autant  d'élèves  enlevés 
à  l'instruction  qui  se  donne  dans  l'arrondissement,  mais 
que  ces  enfants  n'en  reviennent  pas  moins  phis  tard  au 
foyer  paternel  avec  des  connaissances  acquises;  qu'en 
fiibmme  donc  notre  population  reçoit,  autant  que  possible, 
l'instruction  primaire  au  premier  et  au  second  degré  ; 
qu'elle  peut  recevoir  dans  vn  certain  nombre  de  communes 
l'instruction  primaire  supérieure  ,  et  qu'il  y  a  encore  des 
ressources  suffisantes  pour  ceux  qui  veulent  et  peuvent 


BTAT  DE  LINSTftUCTION  FftlMAlRB.  &M 

acquérir  une  instruclMHi  plus  solide  et  plut  étendue ,  sens 
ôtre  celle  des  collèges  royaux. 

Cependant ,  Messieurs ,  nous  ne  pouvons  nous  enpé* 
cher  de  voua  bire  remarquer  que  si  Tétat  de  rinstructioa 
primaire  dans  notre  arrondissement  est  satisfeisant  sous 
oertair. s  rapports,  il  est  loin  de  Télre  autant aous  d'autres. 

Ainsi  beaucoup  de  maisons  d'école  sont  trop  petites 
pour  oontemr  le  nombre  des  élèves  qu'on  y  envoie  ;  il  y 
en  a  qui  sont  mal  entretenues  et  dans  un  grand  état  de 
délabrement.  Les  communes  ne  sont  pas  asseï  riches  pour 
faire  les  dépenses  nécessaires  pour  rendre  ces  maisons 
propres  au  service  auquel  elles  sont  destinées  ;  la  santé 
desenfiintsen  peut  souffrir;  beaucoup  d'instituteurs  sont 
mal  logés.  Il  y  en  a  qui  ont  été  forcés  de  renoncer  A  ren- 
seignement dana  quelques  conmiunes ,  k  défaut  d'baMIa- 
tion  convenable  pour  les  reeevoir. 

Mais  ce  que  nous  devons  plus  particulièrement  signaler 
à  Taltention ,  c'est  le  défout  d'institutrices  communales 
ou  privées  dans  presque  toutes  nos  communes. 

Nous  n'en  pouvons  compter  qu'un  petit  nombre  ,  —  M 
ou  â7  au  plus ,  -*-  en  n'y  comprenant  pas  les  trois  institu- 
tions du  cheMieu.  Dans  les  communes  où  il  ne  s'en  trouve 
pas,  —  et  notre  arrondissement  se  compose  de  144  com- 
munes ,  —  les  jeunes  filles  fk*équentent  les  écoles  des  insti- 
tuteurs. SI  les  sexes  sont  séparés ,  ce  qui  n'arrive  pas 
toujours ,  la  séparation  n'a  lieu  que  pendant  la  durée  des 
classes ,  qui  se  font  auit  mêmes  heures.  Mais,  les  classée 
terminées ,  les  garçons  et  les  filles*  se  rencontrent  et  se 
retrouvent  pour  retourner  ensemble  au  domicile  de  leurs 
parents ,  situé  souvent  A  d'aMs  grandes  dislances.  Nous 
n'avons  pas  besoin  de  vous  dire  quelles  sont  les  fKcheuses 


536  SBANCBB  GBNBBALB8  ▲  NBUFGBATBL. 

coosëquenoes  qui  peuvent  en  résulter  ;  car  oe  ne  sont  pas 
seulement  des  enCaints  de  7  on  8  ans  qui  fréquentent  les 
écoles  primaires ,  ce  sont  ajossâ  des  jennes  garçons  et  des 
jeunes  fiUes  de  12  ^  14,  15  ansei^ji^iff  ;  et  nos  annales  ju* 
diciaires  ne  nous  offirent  mallMureusMient  tous  les  jours 
que  trop  d'exemples  d'une  démoralisation  précoee  et  d'une 
perversité  bien  grande. 

IVun  autre  côté»  il  y  a  inoonvenanoe»  et  même  inconve- 
nance très-grande  selon  nous.  Messieurs,  à  ce  que  riiistruc- 
tion  fiimilière  soit  donnée ,  en-dehors  de  la  surv^llanoe 
des  parents,  par  un  jeune  instituteur  è  des  jeunes  filles 
facilement  accessiUes  à  la  séduction  des  sens.  Il  y  a  donc 
un  double  danger  pour  la  morale  publique  dans  la  confu- 
sion des  sesLes  parmi  les  élèves  admis  aux  écoles  »  dans  le 
déÛMit  de  surveillance  de  ces  élèves  hors  des  dasses,  dans 
la  fréquentation  par  des  jeunes  fiUes,  arrivées  déjà  A  Tâge 
de  puberté ,  des  écoles  tenues  par  un  instituteur  ,  qu'il 
soit  célibataire  ou  marié.  A  JKeu  ne  ptaiae  que  nous 
veuillons  insinuer  dans  vos  esprits  le  moindre  doute  sur  la 
pureté  des  mœurs  des  jeunes  filles  de  nos  hameaux  !  Nous 
croyons  avec  vous ,  Messieurs ,  que  ces  jeunes  filles  sont 
toutes  chastes  et  vertueuses  ;  mais  nous  croyons  aussi  que 
les  bienséances  »  aux  champs  comme  à  la  ville  ,  que  de 
hautes  considérations  inutiles  è  rappder  id  doivent  £ûre 
désirer  que  ,  le  plus  promptemeot  possible ,  des  femmes^ 
respectables  par  leurs  mœurs  et  par  leur  conduite ,  soient 
appelées  exclusivement  dans  toi^tes  les  communes  à  Tin- 
slruction  des  jeunes  filles,et  à  leur  donner  cet  enseignement 
qui  doit  en  faire  un  jour  des  bonnes  mères  de  famille,  des 
femmes  charitables ,  des  parents  dévoués  et  secouraUes. 
N'oublions  pa» ,  Messieurs ,  que  les  femmes  aussi  contri- 


ÉTAT   DE   l'instruction    PRIMAIBE.  537 

buent  piijssanunent  par  leur  bonne  éducation ,  par  la  soli* 
dite  de  leurs  principes ,  par  leurs  vertus  domestiques ,  aa 
maintien  des  bonnes  mœurs  ,  et  que  ce  sont  les  bonnes 
mœurs  qui  font  la  prospérité  des  nations. 

Et  cependant ,  Messieurs ,  ce  n'est  pas  sans  une  rive 
appréhension  que  nous  appelons  la  réforme  sur  ceUa 
partie  de  Tinstruction  primaire.  Tout  an  bisant  des  vœux 
pour  que  l'éducation  des  filles  soit  exclusivement  confiée 
à  des  institutrices  aussi  capables  que  zélées  y  nous  ne  poi»< 
vons  nous  dissimuler  que  le  moment  n'est  point  encore 
arrivé  où  cette  amélioration  puisse  se  foire  d*une  manière 
efficace  et  dans  l'intérêt  bien  entendu  de  l'instructioii 
primaire. 

Le  mieux  est  Tennemi  du  bien  ,  dit«on  souvent ,  et  à 
c6té  de  l'innovation  se  trouve  toujours  le  danger  d'innover. 
C'est  en  matière  d'instruction  qu'on  peut  foire,  au- 
jourd'hui plus  que  jamais ,  l'application  de  cet  adage. 
En  voulant  établir  deux  écoles  spéciales  dans  chaque 
commune,  l'une  pour  les  enfonts  du  sexe  masculin,  l'autre 
pour  les  enfonts  du  sexe  féminin  j  on  courrait  le  risque  ^ 
il  faut  bien  en  convenir  : 

D'avoir,  par  commune,  un  instituteur  et  une  institutrice 
qui  ne  recevraient  chacun  qu'une  très-modique  rétribution 
mensuelle,  insuffisante  pour  les  faire  exister  l'un  et  l'autre; 

De  ne  trouver  ,  dans  cette  circonstance  ,  ni  instituteur 
ni  institutrice  qui  voulût  donner  l'enseignement  à  ces 
conditions  ; 

De  ruiner  l'instruction  offerte  aux  jeunes  garçons,  à 
défaut  d'instituteur ,  ou  l'instruction  primaire  offerte  aux 
jeunes  filles ,  à  défaut  d'institutrice. 

En  effet,  le  traitement  de  l'instituteur  est  déjà  trop 


538  SKlflCBS  GBNéaiLBS  A   lYBVFCflATBL. 

fidble  pour  que  celui-ci  puisse  vivre  convenablement.  Ce 
qn'il  reçoit  est  si  peu  de  chose,  qu'il  reste  toujours  dans 
un  état  infime ,  dans  on  état  voisin  de  la  gène  et  du 
besoin.  Si  vous  divisez  ce  traitement ,  il  ne  reste  plus  rien 
à  chaque  partie  prenante ,  et  alors  la  position  de  Vinsti- 
tutenr  ou  de  l'institutrice  n'estpas  tenable< 

Cela  n'est  que  trop  facile  à  démontrer. 

Prenons  pour  exemple  Tun  des  instituteurs  de  nos 
Communes  rurales,  le  sieur  Le  Tellier  ,  à  Croisy^la-Haye , 
qui  reçoit,  avec  le  minimum  du  traitement  fixe  donné  par 
rStat ,  Tune  des  sommes  les  plus  élevées  qui  se  paient  le 
plus  généralement  à  titre  de  rétribution  memudte. 

Ce  minimum  est  de 200  fr.  •  »  c. 

Le  maximum  est  de.      •-..•.    450      «  » 


Total 650  fr.  »»  c. 


34  garçons  et  16  filles  fréquentent  l'école  en  été  ; 

20  garçons  et  30  filles  la  fréquentent  en  hiver. 

Pendant  Tannée  ,  Tinslituteur  reçoit  donc  autant  de 
filles  que  de  garçons  dans  son  école. 

Si  on  établissait,  en  ce  moment,  une  école  de  filles  dans 
la  commune  de  Croisy  ,  rînslîtuteur  ne  recevrait  plus  que 
la  moitié  des  450  fr.,  montant  de  la  rétribution  mensuelle. 
En  tout ,  il  ne  toucherait  donc  annuellement  que  425  fr. 

L'institutrice  toucherait  pareille  somme  ,  en  supposant 
qu'on  pût  aussi  lui  assurer  le  traitement  fixe  de  200  fr. 

11  est  impossible  qu'un  instituteur ,  quelque  économe 
qu'il  soit,  puisse  vivre  avec  un  modique  revenu  de  425  f., 
surtout  s'il  a  une  femme  et  des  en&nts ,  ou  une  vieille 
mère  infirme  ,  ou  une  sœur  à  sa  charge  ,  comme  cela 
n'arrive  que  trop  souvent. 


fiTAT   DB   L*IIfSTEUCT10N   PRIMAIRE.  539 

L'ioBlitiitrice,  placée  dans  la  même  position,  ne  pourra 
pas  mieux  exister  que  Tiostituteur.  Mais  en  admettant 
que  ,  par  Teflet  de  cette  économie  parcimonieuse  que  l'on 
rencontre  chez  beaucoup  de  femmes ,  rinstitutrice  puisse 
échapper  aux  horreurs  du  besoin  et  se  maintenir  en  pos« 
aession  de  son  école,  l'instituteur,  réduit  à  uii  traitement  de 
425  fr.  y  sera  forcé  de  déserter  la  sienne  et  de  chercher  ,  si 
cela  est  encore  possible  pour  lui,  une  profession  plus  lucra- 
tive que  celle  de  l'enseignement.  L'école  des  garçons  res- 
tera donc  sans  instituteur  ;  c'est-à-dire  que  ceux-là  se  trou- 
veront privés  d'instruction ,  qui  en  ont  le  plus  besoin  et  à 
qui  elle  doit  le  moins  manquer. 

Ce  que  nous  disons  de  la  commune  de  Croisy-la-Haye , 
Messieurs,  nous  le  dirons  alors  de  toutes  les  autres  com- 
munes rurales.  Ainsi ,  à  moins  d'une  résolution  à  prendre 
par  le  Gouvernement  pour  augmenter  le  traitement  fixe 
des  instituteurs  et  des  institutrices  dans  des  proportions 
suffisantes  pour  assurer  leur  existence,  il  devient  donc  dif- 
ficile ,  pour  ne  pas  dire  impossible ,  et  nous  l'avouons 
franchement ,  de  substituer  une  nouvelle  organisation  à 
celle  qui  subsiste  aujourd'hui. 

Ce  ne  serait  pas  sans  danger  que  l'on  tenterait  de  rem- 
placer les  instituteurs  et  les  institutrices  laïques  par  des 
instituteurs  et  des  institutrices  appartenant  aux  congré^ 
gations.  Dans  notre  pays  ,  nous  le  croyons  ,  l'esprit  public 
ne  s'accommoderait  pas  de  ce  changement ,  et,  loin  de  le 
favoriser  ,  on  s'alarmerait  de  ce  qui  serait  tenté  pour  le 
Élire  admettre.  Loin  donc  de  gagner  sous  aucun  rapport 
que  ce  soit  ,  nous  perdrions  tout  au  contraire. 

Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  discuter  les  graves  questions 
qui  s'agitent ,  en  ce  moment,  dans  des  régions  élevées,  et 


540  SBAIfCKS   GÉNÉRALES  A  NBUFCHATBL.  ' 

de  savoir  lequel  doit  prévaloir,  dans  Tiotërôt  général,  de 
renseignemeDi  laïque  ou  de  renseigoemeotcongrégaoisle. 
A  d*aulres  que  nous  il  appartient  de  traiter  cette  matière, 
et  de  la  traiter  avec  la  supériorité  de  lumières  qu'il  dut 
posséder  pour  bien  l'approfondir.  Mais  nous  ne  pouvons 
nous  empocher  de  dire  que,  chez  nous,  on  n'hésite  pas  à 
préférer  renseignement  laïque  ,  comme  le  plus  propre  à 
former  des  citoyens  et  des  pères  de  famille.  Et  ce  ne  sérail 
probablement  pas  sans  trouble ,  sans  dissensions  dans  les 
communes  de  notre  arrondissement,  qu'on  y  établirait 
exclusivement  l'enseignement  congréganiste. 

Aussi,  Messieurs,n'avons-nous  point  eu,  jusqu'à  présent, 
à  lutter  contre  ces  tentatives  qui  tendent  à  faire  remettre 
exclusivement  rinslruction  primaire  aux  mains  des  insti- 
tuteurs appartenant  à  des  congrégations,  et  à  faire  préva- 
loir celle  qui  est  donnée  par  ces  derniers.  Nous  devons  au 
bon  esprit  qui  anime  les  autorités  religieuses ,  si  bien  à 
portée  d*apprécier  l'opinion  publique ,  de  n'avoir  pas  à 
déplorer  le  douloureux  scandale  de  la  mésintelligence 
occasionnée  par  la  diversité  de  principes  en  matière  d'édu- 
cation. Nos  curés  accueillent  avec  empressement  nos 
instituteurs  laïques ,  et  nous  devons  dire  que  les  rapports 
qui  existent  entre  les  uns  et  les  autres  sont ,  en  général , 
excellents.  Nous  avons  l'espoir  que  cet  état  de  choses  se 
maintiendra  toujours.  Si,  dans  certaines  localités,  les  insti- 
tuteurs sont  mal  avec  le  curé  et  bien  avec  le  maire ,  et 
vîceversd,  ce  sont  des  exceptions  assez  rares.  Elles  dispa- 
raîtraient peut-être  complètement  si  l'autorité  religieuse 
et  l'autorité  civile  s'entendaient  mieux  ;  disons  le  mot ,  si 
les  instituteurs  étaient ,  par  une  position  moins  précaire  , 
dans  un  plus  grand  état  d'indépendance. 


ÉTAT  DB  L'wSTRtCtlOlf  PRlMAtUfi.  541 

Le  reproche  que  l'on  fait  quelquefois  au  Gouvernement 
de  protéger  les  congréganistes,  au  détriment  de  nos  insti- 
luteors  laïques,  ne  peut  donc  r||cevoir  et  ne  recevra  jamais 
son  application  dans  notre  arrondissement.   Ici  chaque 
Comité  local  a  le  choix  de  l'instiluleur  de  la  commune.  Il 
s'eiToroe  ,  autant  que  possible  ,  de  le  faire  bon ,  et  rare- 
ment il  se  trompe  sur  la  capacité  et  la  moralité  de  Vinsti- 
lateor  qu'il  choisit.  Le  dernier  tableau  dressé  par  M.  le 
aouft-inspecteur  des  écoles,nous  apprend  que  tous  les  livres 
employés  dans  les  177  écoles  de  Tarrondissement  sont  en 
quantité  suffisante  dans  167,  insuffisante  dans  10,  uni- 
formes dans  166,  non  uniformes  dans  11  ;  mais  qu'il  n'y 
es  a  aucuns  qui  soient  mal  choisis  ou  dangereux.  Ce  &it 
"VOUS  prouve ,  Messieurs ,  jusqu'à  quel  degré  est  observé 
le  respect  dû  aux  règlements  universitaires ,  et  combien 
peu  OD  serait  disposé  à  admettre  des  doctrines  qui  ne 
seraient  pas  en  harmonie  avec  nos  institutions. 

L'enseignement  ainsi  confié  à  des  laïques ,  à  des  pères 
de  famille  jouissant  de  tous  les  droits  des  citoyens ,  soumis 
aux  lois  dn  pays  et  ne  dépendant  que  du  chef  suprême  de 
l'enseignement,  du  ministre  de  l'instruction  publique, 
ne  peut  donc  être  que  dans  une  bonne  direction.  Nous 
n'avons  point  à  redouter  ,  quant  à  présent  du  moins  , 
que  la  cause  de  l'éducation  populaire  soit  compromise  ,  et 
tout  nous  fait  croire  que  nos  instituteurs  arriveront  au 
but  qu'ils  doivent  se  proposer  ,  celui  de  former  pour  le 
pays  des  hommes  probes  et  laborieux  ,  honorés  un  jour 
de  l'estime  et  de  la  considération  pnUique. 

En  TOUS  exprimant  donc  le  désir  de  voir  dans  toutes  les 
communes  des  institutrices  chargées  spécialement  de  l'in- 
struction des  jeunes  filles ,  ce  n'est  qu'avec  la  plus  grande 


$42  SEANCES  GÊNÊBALBS  A   NBUFÇHATBL. 

circonspection  que  nous  le  formons.  Nous  ne  pouvons  nous 
empêcher  de  reconnaître  que  c'est  au  temps  seul  qu'il 
faut  s'en  remettre  pour  son  accomplissement.  Lorsque  k 
Gouvernement  se  décidera  à  faire  pour  l'instruction  une 
plus  large  part  dans  la  distribution  du  budget ,  alors,  roais 
alors  seulement ,  il  sera  possible  de  voir  se  réaliser  les 
vœux  que  nous  formons. 

Ici ,  Messieurs ,  nous  sommes  forcés  de  termiaer  le 
travail  que  nous  avons  entrepris  ;  le  temps  et  les  docu- 
ments nous  ont  manqué  pour  le  compléter*  Cependant  il 
nous  est  permis  de  vous  donner  la  statistique  de  nos  ëeoles, 
et  c*est  par  elle  que  nous  clorons  ce  Rapport. 

Parmi  le  petit  nombre  d'écoles  spéciales  de  filles  qui 
sont  départies  sur  l'arrondissement  •  4  doivent  leur  ezia- 
tence  à  des  fondations  :  ce  sont  celles  des  communes  d'Ar- 
gueil,  Blangy,  Montérolier  ,  et  l'école  tenue  par  le»  Dames 
de  rhospice,  à  Neufchâtel. 

Nous  ne  connaissons  pas  de  fondations  en  bveur  des 
écoles  de  garçons. 

De  nos  144  communes ,  97  sont  pourvues  de  maisons 
d'école. 

13  ont  voté  des  fonds  pour  en  faire  construire  ,  et  ces 
communes  sont  en  instance  pour  l'approbation  de  leurs 
délibérations. 

10  sont  sans  instituteurs  ou  sont  réunies  à  d'autres  com- 
munes, à  cause  de  leur  &ible  population  et  de  l'exiguité 
de  leurs  ressources. 

24  ne  sont  pas  pourvues  d'instituteurs. 

Pendant  l'année  dernière  (1844),  les  écoles  ont  été 
fréquentées  par  5,357  garçons  et  5,05â  filles.  Ensemble  : 
10,409. 


iTAT  DB  l'instmjctiok  PRIMàIHB.  543 

La  popidalioii  de  rarroodûsement  n'est  que  de  85^236 
habitants ,  d'après  les  tableaux  authentiques  de  recra- 
sement 

II  y  a  146  écoles  communales  et  31  écoles  privées. 

Dans  toutes  ,  Tiastruction  est  élémentaire. 

3  écoles  pratiquent  l'enseignement  mutael. 
Iâ4  l'enseignemçnt  simultané. 

31  l'enseignement  mixte. 
19  renseignement  individuel. 

235  garçons  ont  fréquenté  les  3  écoles  mutuelles  en 
iSU. 

4,052  ont  été  ditfribués  dans  les  écoles  où  se  pratique 
l'enseignement  simultané. 

5753ont  suivi  les  écoles  où  l'enseignement  est  mixte. 

459  se  sont  trouvés  répartis  dans  les  écoles  où  l'ensei- 
gqement  individuel  est  encore  en  vigueur. 

3,694  filles  ont  reçu  l'enseignement  au  moj^n  de  la 
méthode  simultanée. 

1,012  parla  méthode  mixte. 

326  par  la  méthode  individuelle. 

En  été ,  les  écoles  sont  moins  fréquentées  qu'en  hiver. 
Dans  l'été,  on  n'a  compté  que  3,784  garçons  et  3,788 

filles. 
Dans  l'hiver ,  4,328  garçons  et  3,724  fiHea. 

1,029  garçons  et  1 ,318  filles  ont  été  admis  gratuitement 
aux  écoles. 

D  7  a  156  instituteurs  laïques. 
V   125  sont  mariés. 
27  sont  célibataires. 

4  fiOflit  veyfs. 


544  SBAHCBS  GBRBRALBS  A   NBVFCHATBL. 

21  instituteurs  et  institutrice»  appartiennent  à  de»  cor- 
porations religieuses. 
Toutes  les  écoles  sont  consacrées  aux  enfanU  du  coït» 

catholique. 

'  Le  revenu  approximatif  des  instituteurs  et  des  institu- 
trices peut  être  établi  comme  il  suit  : 

Traitement  fixe  ,  ensemble 34,711  ir. 

Rétribution  mensuelle 49,370 

ToUl •     •     .     8*.0gl  fr. 

Le  taux  moyen  de  la  rétribution  payée  mensueUemeot 
par  chaque  élève ,  est  de  184  fr.  M  c. ,  au  point  de  vue 
général;  mai»,  relativement,  la  moyenne  de  U  rétribatioa 
mensuelle  n'est  que  de  1  fr.  05  c-  par  mois. 

Les  écoles  peuvent  être  classées  de  la  manière  suivante, 
d'après  le  dernier  état  de  situation  des  écoles  dressé  par 
M.  le  sous-inspecteur  ,  pour  l'année  ISU. 

5  sont  remarquables  et  ne  laissent  rien  i  désirer. 
8  sont  excellentes  ou  très-bonnes. 

65  sont  bonnes. 
16  sooi  asBW  bonnes. 
7  sont  en  progrès. 
33  sont  passables. 

6  sont  médiocres. 

.  6  ne  sont  pas  bonnes. 

1 6  sont  mauvaises. 

4  sont  très-mauvaises. 

Tels  sont ,  Messieurs ,  les  seuls  résultats  que  nous  pu* 
rions  vous  présenter  aujourd'hui  ;  nous  regrettons  de 
n'avoir  pu  mieux  faire.  Nous  ne  savons  si  nos  parole» 
peuvent  avoir  du  retentissement  hors  de  cette  encemte. 


ÉTAT  DB  L'iNSTBUCTIOII  PRIHAIIB.  545 

Dans  tous  les  cas  ,  c'est  à  vous ,  Messieurs  de  rAssociation 
normande ,  que  nous  nous  adressons.  Nous  vous  prions  , 
dans  l'intérêt  de  notre  cher  pays ,  de  reporter  nos  vœux 
à  qui  peut  et  doit  les  exaucer  ;  nous  vous  prions  de  les 
appuyer  de  votre  influence  si  grande  et  si  puissante»  Nous 
regardons  comme  l'accom plissement  d'une  sainte  mission 
votre  présence  dans  notre  arrondissement.  Elle  stimulera 
le  zèle  de  ses  habitants  ;  elle  contribuera ,  n'en  doutons 
pas ,  aux  progrès  des  arts  et  de  l'industrie.  Elle  prouvera 
que  l'égoïsme  ,  ce  vice  de  l'époque ,  n'est  pas  partout  ; 
que  nos  sommités  littéraires,  scientiGques  et  industrielles, 
s'occupent  du  bien-ôtre  de  tous  ,  et  elle  parviendra ,  peut- 
être  ,  à  nous  réunir  un  jour  dans  un  intérêt  commun , 
celui  du  bien  public,  que  nous  devons  tous  envier  et 
désirer. 

M.  le  président ,  au  nom  de  l'assemblée ,  remercie  l'au- 
teur de  ce  travail  aussi,  complet  qu'intéressant ,  et  ren- 
fermant des  vues  aussi  élevées  qu'utiles. 

M.  Fernet  se  lève  et  rend  compte  d'une  proposition 
qui  a  été  faite  dans  le  sein  de  la  seclion  d'instruction ,  à 
l'eflet  d'examiner  s'il  ne  conviendrait  pas  de  demander  au 
Gouvernement  d'élever  les  instituteui*s  primaires  à  l'état 
de  fonctionnaires  publics  ,  c'est-à-dire  d'assurer  leur  trai- 
tement intégral  sur  les  fonds  de  l'Etat  ou  du  département, 
à  charge  de  donner  gratuitement  l'instruction  à  tous  les 
enfants  de  la  commune. 

Cette  proposition  est  renvoyée  à  un  examen  ultérieur. 

M.  le  sous-préfet  demande  à  présenter  une  simple  ob- 
servation qu'il  désire  voir  consignée  au  procès* verbal:  c'est 
que  l'arrondissement  de  Neufchâtel ,   qui  est  le  moins 

35 


546  8BARCB8  GBHBftALES  A  NBUFCHATBI.. 

peuplé ,  est ,  sous  le  rapport  de  riustruction  primaire ,  le 
plus  avancé  et  celui  qui  possède  le  plus  de  maisous 
d'école. 

M.  Mabire  est  appelé  à  la  tribune  pour  donner  lecture 
d'un  Rappoi:t  historique,  critique  et  raisonné,  sur  l'état  de 
l'agriculture  dans  l'arrondissement. 

Bapport  de  M.  Mabire,  fils,  sur  l'étnt  de  l'agriculiure  dont 
l'arrondiêsemmi  de  Neufchdîd  ^  en  1845,  comparé  à  la 
culture  ancienne^ 

L'agriculture ,  dans  Tarrondissement  de  Neufchâte! ,  a 
fiiit  peu  de  progrès  depuis  40  ans ,  c'est-à-dire  qu'elle  est 
à  peu  près  ce  qu'elle  était  en  1800  ;    car  déjà  ,  à  cette 
époque,  les  prairies  artificielles ,   les  luzernes  «les  mi- 
nettes étaient  cultivées.  Le  peu  de  changements  opérés 
consiste  dans  l'augmentation  des  herbages  ,  dans  quelques 
assolements ,  et  aussi  dans  l'emploi  de  quelques  instru- 
ments nouveaux.  Nous  parlerons  plus  longuement,  et  à 
leur  ordre,  de  ces  derniers  changements,  de  leur  avantage 
et  de  leur  opportunité. 
Les  instruments  nouvellement  mis  en  usage .  sont  : 
Le  semoir ,  la  herse  Bataille  ,  l'extirpateur ,  les  char- 
rues Raffin,  brevetées,  etDombasle  ,  la  herse  Yalcourt  et 
la  charrue  cauchoise . 

Tous  ces  instruments  ont ,  sans  contredit ,  une  grande 
supériorité  sur  les  anciens  ;  mais  suffit-il  de  le  dire  ?  Non  , 
il  iaut  le  prouver.  Le  semoir  Hugues  donne  une  grande 
économie  de  semence  ,  place  convenablement  les  grains  , 
et  permet  à  chaque  plante,  également  distancée,  d'obtenir 
tout  le  développement  dont  elle  est  susceptible. 


ÉTAT  DB  L*AGRICirtTimB.  5(7 

Les  grains  ainsi  faits  sont  toujours  plus  grands  et  plus 
beaux  que  ceux  qui  sont  semés  à  la  main.  Pour  ces  der- 
niers ,  ils  ne  peuvent  soutenir  de  comparaison  ;  trop  pres- 
sés ou  inégalement  répartis  ,  ils  se  gênent  mutuellement 
et  restent  toujours  rachittques  et  malingres  ,  puisque 
tantôt  ils  ont  un  mètre  carré  pour  les  nourrir  an  nombre 
de  100  9  et  tantôt  quatre  mètres.  : 

On  comprendra  donc  facilement  qu'un  hectare  ainsi 
traité  ne  peut  donner  qu'une  récolte  très-inégale. 

Dans  les  trois  quarts  des  exploitations  ,  la  somme  se 
trouve  répartie  sans  compte  ni  mesure ,  et  le  choix  du 
semeur  entre  pour  bien  peu  ;  la  pièce  est  semée ,  on  la 
herse  ;  viens  si  tu  peux  ,  tout  est  fini. 

La  herse  Bataille  est  un  parfait  instrument.  Comme  l'ex- 
tirpateur  ,  elle  évite  des  labours ,  donne  la  propreté  aux 
terres,  et  rend  de  grands  services  au  moment  des  semailles 
du  printemps.  Dans  un  jour  ,  avec  un  de  ces  deux  instru- 
ments ,  4  chevaux  mettront  dans  un  état  parfait  3  hec- 
tares de  terrain  ,  tandis  que  la  meilleure  charrue  ne 
pourrait  tout  au  plus  ,  avec  le  même  nombre  de  chevaux, 
en  labourer  que  75  ares ,  labour  qui  serait  inférieur  à 
l'ameublement  obtenu  par  ces  instruments. 

La  charme  Dombasle,  ou  araire,  n'a  guère  fait  que  pa. 
raftre  et  disparaître  chez  nous.  La  difficulté  de  la  faire 
bien  conduire ,  de  la  bien  traiter  par  les  maréchaux  ,  l'a 
fait  abandonner  de  tous  ceux  qui  ont  pu  lui  comparer  la 
charrue  Raffin  ,  qui  est  plus  facile  &  conduire  ,  et  qui  , 
par  ses  pièces  de  rechange  ,  économise  les  frais  de  ma- 
réchaux ,  ne  fait  pas  perdre  de  temps ,  tout  en  évitant 
les  défauts  de  fabrication ,  les  -réparations  et  entretiens 
inévitables. 


548  SBAKCBS  oiNÉltàLBS   A  NBUFCHATBL. 

L'araire  a  aum  été  remplacée  dans  quelques  localités  de 
notre  arrondissement ,  et  particoUèrement  dans  le  canton 
de  Londinières ,  par  une  charrue  Belette  ,  qui  est  un 
composé  de  l'araire ,  pour  la  haie  ;  de  la  charrue  cau- 
choise, pour  le  club;  de  la  charrue  Raffin  ,  pour  l'avantp 
train  et  le  régulateur.  Cette  charrue  est  assez  bonne  et 
très-préférable  À  l'ancienne  oreille.  La  charrue  cauchoise 
est  la  première  qui  soit  venue  faire  concurrence  à  la 
charrue  tourne-oreille  ;  elle  n'est  bonne  que  pour  les  pla- 
teaux; et  quoique  inférieure  à  la  charrue  RaflBn  brevetée  , 
cUe  n'en  est  pas  moins  celle  qui  existe  en  plus  grand  nom- 
bre ,  après  la  charrue  du  pays«  Les  maréchaux  ,  les  char- 
rons j  les  charretiers  ,  font  tout  ce  qu'ils  peuvent  pour  la 
soutenir  près  des  insouciants ,  et  malheureusement  ils  ne 
réussissent  que  trop  pour  la  poche  du  négligent  qui  les 
écoute. 

La  herse  triangulaire  ne  peut  être  mise  en  comparaison 
avec  la  herse  Yalcourt.  Ce  dernier  instrument  gagne  tou- 
jours à  être  connu,  et  n'a  jamais  été  abandonné  depuis 
15  ans  I  dans  nos  localités ,  par  aucun  de  ceux  qui  l'ont 
mis  en  action. 

Les  instruments  nouveaux  dans  l'arrondissement  de 
Neufchâtel ,  y  sont  dans  les  proportions  sui\  antes  : 

Semoir  Hugues.      ...        6  pour  144  communes. 

Herse  Bataille  et  extirpale. 

Charrue  Raffin 

Charrue  composée  ou  Be- 
lette  

Charrue  cauchoise.     .    • 

Herse  Yalcourt.      •    »    . 
n  résulte  de  ce  tableau  que  400  charrues  supérieures  et 


iO 

id. 

300 

id. 

100 

id. 

1000 

id. 

100 

id. 

ÎTAT  DB  l*agriculti;rb.  519 

1,000  cauchoises  servent  à  notre  pays,  qui  en  emploie  en- 
▼iroD  3,000. 

La  herse  trian^laire  est  non-seulement  défectueuse 
dans  son  travail ,  mais  elle  ne  fonctionne  à  peu  près  que 
dans  la  moitié  de  son  ensemble  et  n^offre  aucune  résistance 
à  l'usage.  Pour  la  charrue  tourne-oreille ,  c*est  le  plus 
mauvais  instrument.  Les  grands  accidents  de  terrain  et 
les  plus  entêtés  cultivateurs  seuls  la  font  encore  exister. 

L'engraissement  des  bestiaux  se  &it ,  dans  notre  arron- 
dissement y.  principalement  à   Therbage.  Nous  ne  dirons 
rien  de  cette  manière  de  l'obtenir.  Chacun  sait  qu'elle  est 
des  plus  simples  :  choisir  de  bonnes  espèces ,  leur  donner 
de  l'herbe  toujours  en  quantité ,  voilà  le  secret.  Il  n'en 
est  pas  de  même  du  peu  de  bestiaux  qui  s'engraissent  & 
l'étable.  Cette  manière  d'engraisser  deniande  de  grands 
soins  ,  beaucoup  d'attention  et  de  propreté  de  la  pari  de 
ceux  qui  veulent  réussir  à  faire  payer  les  réeolles  mises 
ainsi  en  consommation.^-Chez  la  plupart  des  fermiers ,  si 
une ,  deux  ou  quatre  vaches  sont  mises  à  l'engrais ,  on 
les  coupe  de  lait ,  on  les  place  dans  ua  coin  de  l'étable  ; 
puis  ,  par  une  plus  grande  abondance  de  nourriture  ,  on 
attend  qu'elles  deviennent  plus  ou  moins  grasses  ;  on  ne 
s'inquiète  pas  si  elles  sont  distraites  par  le  va^et-vient 
continuel  des  domestiques  occupés  à  soigner  les  autres. 
Si  elles  ont  besoin  d'être  saignées  »  si  des  démangeaisons 
viennent  à  les  tourmenter,  on  les  couvre  de  cendres. 
Couvrir  de  cendres  des  animaux  pour  qu'ils  ne  se  rendent 
pas  à  eux-mêmes  ce  que  la  main  du  nourrisseur  atten* 
tienne  doit  leur  donner,  est  une  grande  anomalie  ;  cepen- 
dant cette  incurie,  de  la  part  de  nos  nourrisseurs,  est  très* 


550  SÉANCES  GBRBRÀLES  A   NEUFCHATEL. 

commune  :  raDÎmal,  aiosi  couvert,  essaie  de  se  lécher;  il 
rencontre  des  aspérités  ou  de  la  malpropreté  qui  se  met 
dans  sa  langue  râpeuse  ,  il  se  dégoûte  et  souffre  sans  pou- 
voir se  guérir. — L'engraissement  bien  entendu  doit  se  faire 
d'une  toute  autre  manière.  Voici  comme  il  doit  être  traité, 
selon  notre  expérience  :  Isoler  d*abord  les  animaux,  pour 
qu'ils  obtiennent  le  repos  si  nécessaire  à  l'engrais ,  les 
tenir  dans  le  plus  grand  état  de  propreté  possible  ,  veiller 
à  ce  que  le  plus  grand  ordre  règne  dans  les  heures  où  on 
leur  distribue  les  aliments ,  régler  la  quantité  sur  leur 
estomac ,  ne  les  point  laisser  se  dégoûter  et  les  faire 
manger  beaucoup  en  peu  de  repaâ ,  afin  que  les  heures  de 
digestion  et  de  repos  prennent  au  moins  les  trois  quarts  du 
temps.  Si  un  animal  se  dégoûte ,  il  faut  le  mettre  à  la 
diète ,  attendre  que  son  appétit  reparaisse.  Souvent  aussi 
il  faut  lui  6ter  un  peu  de  sang,  afin  de  détruire  l'assou- 
pissement causé  par  une  trop  grande  masse  de  sang  faite 
en  peu  de  temps ,  et  se  souvenir  que  les  animaux  n'en- 
graissent qu'en  proportion  de  l'abondance  de  la  nourriture 
qu'ils  prennent ,  mais  sans  indigestion  ;  donner  beaucoup 
et  rendre  malade ,  n'est  pas  le  moyen  d'arriver  à  un  bon 
résultat.  Une  des  grandes  erreurs  des  nourrisseurs ,  c'est 
de  croire  que  l'appétit  des  animaux  assonpîs  est  de  l'as- 
souvissement ,  et  que  pendant  cet  assoupissement  ils  en- 
graissent. Les  grains  ,  les  fourrages  ,  les  légumes  les 
mieux  récoltés  doivent  seuls  être  employés  dans  l'engrais- 
sement ;  les  grains  médiocres  se  paient  peu  par  l'engrais, 
et  sont  souvent  un  obstacle  au  succès.  Il  vaudrait  bien 
mieux  vendre  ,  dans  ce*  cas,  les  grains  avariés,  et  donner 
la  même  somme  d'argent  en  moindre  quantité  ,  bien 
entendu  ,  que  de  Êiire  consommer.  L'écurie  où  se  fera 


ÉTAT  DB   l'aGRICCLTUBE.  55  t 

rengraiBsement  devra  être  propre  ,  aérée  ;  mais  sombre , 
et  la  nourriture  très-variée. 

L'augmentation  des  herbages  est ,  sans  contredit  y  le 
plus  grand  pas  vers  l'amélioration  que  notre  arrondisse» 
ment  ait  fait  depuis  40  ans  ;  il  n'est  guère  de  communes 
où  cette  amélioration  ne  se  soit  présentée  d'une  manière 
sensible.  Dans  beaucoup  d'entre  elles ,  les  herbages  sont 
augmentés  de  moitié.  Cette  culture  est  en  bonne  voie  do 
progrès,  et  peu  d'arrondissements,  en  France,  ne  s'en  occur 
peut  aulant  et  aussi  bien  que  le  nôtre.  Tout  routinier  a  dis« 
paru  devantes  progrès.  Je  connais  despropriétés  dont  la  va- 
leur est  augmentée  d'un  tiers  par  la  création  de  ces  herbar 
ges.  Espérons  qu'on  ne  s'arrêtera  pas  en  si  bon  chemin,  et 
que  l'on  deviendra  de  plus  en  plus  convaincu  que  l'homme 
qui  convertit  y  aussitôt  qu'il  le  peut ,  des  terres  labou* 
râbles  en  pré^  naturels  au  herbages ,  double  sa  fortune. 

De  l'élève  des  bestiaux  nous  ne  pouvons  pas  malheU'^ 
reusement  dire  ,  comme  dans^  l'article  précédent ,  que 
notre  arrondissement  est  en  progrès ,  et  il  est  inconce« 
arable  que  des  hommes  qui  mettent  tant  de  soin  dans  lai 
culture  de  leurs  herbages  ,  soient  aussi  négligents  sur  le 
choix  des  animaux  qui  doivent  y  yivre^  Les  Sociétés  d'a« 
griculture^  les  Comices  n'ont  encore  rien  pu  contre 
cette  plaie  de  notre  pays  de  Bray.  Des  milliers  de  veaux 
naissent,  tous  les  ans,  avec  une  valeur  moindre  de  moitié 
que  si  l'on  s'était  enquis  du  choix  du  taureau  ;  la  bouche- 
rie ,  l'élève  des  jeunes  vaches  ,  y  perdent  étonnamment. 
Les  vaches  viennent  en  folie ,  on  les  fait  saillir  par  le 
taureau  le  plus  voisin  ou  celui  dont  le  propriétaire  vend 
la  saillie  le  meilleur  marché  ;  fùt*il  noir  ,  blanc  »  gros  ^ 
petit  ^  de  bonne  ou  de  mauvaise  espèce  »  on  n*y  regarde* 


552  SÉANCB8  cAnBRALBS  A   NBUFCHATBL. 

pas.  Noire  vache  eet  pleine  ,  disent-iU ,  Me  n'en  donnera  ni 
plus  ni  moins  de  lait.  C'est  vrai  pour  le  lait  ;  mais  pour  le 
▼eau  ,  si  le  père  est  bon  ,   vous  le  vendrez  à  la  boucherie 
10  fr. ,  15  fr.  de  plus  à  Tàge  de  deux  mois  ,   5  fr.  à  Tàge 
de  deux  jours,  pour  ceux  qui  les  engraissent,  et  150  fr.  de 
plus  à  l'âge  de  trois  ans,  si  vous  Télevez;  et  il  n'aura  pas 
mangé  davantage.— Notre  pays  est  tributaire  du  Cotentin 
pour  les  laitières  ;  et ,  chaque  année  ,  des  sommes  énor- 
mes s'y  engloutissent ,  parce  que  nous  le  voulons  bien.  Ce 
que  font  les  habitants  de  ces  contrées,  pourquoi  ne  le 
ferions-nous  pas  ?  La  supériorité  de  leurs  élèves  tient  au 
grand  soin  qu'ils  apportent  dans  le  choix  de  leurs  tau- 
reaux.  îl  n'est  pas  rare  d'y  voir  payer  un  taureau  1,000  f«, 
et  le  fermier ,   qui  sait  apprécier  le  prix  que  nous  lui 
payons  les  jeunes  vaches  ,    ne   recule  pas  devant  une 
somme  qui  lui  est  remboursée  au  quadruple.  Si  les  jeunes 
taureaux  qu'il  élève  ne  sont    pas  bons ,  vous  le  voyez 
courant  à  droite  ou  à  gauche,  jusqu^à  ce  qu'il  les  ait  rem- 
placés ;  tandis  que  ,  chez  nous  ,  si  celui  qu'on  élève  est 
bon ,  on  le  conserve  ,  et  s'il  est  mauvais ,  on  le  conserve 
de  même ,  jusqu'à  ce  qu'il  plaise  au  hasard  d'en  £iire 
naître  un  meilleur.  J'ai  vu  plusieurs  foi»  des  troupeaux 
de  vaches,  dans  notre  arrondissement,  qui  valaient  moitié 
moins  qu'ils  n'auraient  valu  ,  si  le  choix  du  taureau  avait 
été  autre.— Les  Sociétés ,  les  Comices  ont  essayé  ,  comme 
je  l'ai  dit  plus  haut  ,   d'améliorer  cette  position.  Les 
moyens  qu'ils  ont  employés  ,  quoique  assez  bons ,  sont 
insuffisants.  Qu'est-ce,  en  effet,  qu'un  taureau  par  canton? 
Comment  voulez-vous  améliorer  la  race  ainsi  7  II  faut  une 
mesure  énergique,  faire  le  bien  de  nos  herbagors,  malgré 
eux  !  —  La  castration  des  jeunes  taureaux  défectueux^  ou 


iTAT  DB  L'AfiaiCULTUlB.  553 

la  défense  d'employer  à  la  saillie  un  animal  qui  n'aurait 
pas  été  reçu  par  une  Commission  composée,  dans  chaque 
canton  ,  des  membres  du  Comice ,  du  vétérinaire  de  la 
localité  et  du  maire  de  la  commune  où  la  visite  serait 
fiiite  tous  les  ans  en  janvier ,  est ,  selon  moi ,  le  meiUeur 
moyen  pcurrégénérer  la  race.Le  propriétaire  qui  mettrait 
de  l'obstination  à  garder  un  mauvais  animal,  serait  libre 
de  le  laisser  saillir  chez  lui  ;  mais  il  lui  serait  défendu  , 
sous  peines  de  droit,  de  &ire  saillir  d'autres  vaches 
étrangères.  Avec  ce  moyen ,  avant  cinq  années ,  notre 
espèce  bovine  serait  augmentée  d'un  tiers,  puisque  nos 
pâturages  et  nos  conditions  de  culture  permettent  d'avoir 
d'aussi  beaux  bestiaux  que  partout  ailleurs  en  France  , 
même  en  Angleterre  ,  dont  le  sol  a  tant  d'analogie  avec 
le  nôtre. 

Une  question  qui  touche  à  l'engraissement  et  à  l'élève» 
est  la  question  des  fourrages.  Les  fourrages  sont-ils  tou- 
jours &its  et  récoltés  comme  ils  devraient  l'être  dans 
notre  arrondissement  ?  Non.  Trop  de  cultivateurs  ou  her- 
bagers  visent  à  la  quantité,  au  lieu  de  viser  à  la  qualité. 
Bans  les  prairies  artificielles ,  les  foins  ne  sont  nourris* 
sants  qu'en  fleurs;  il  fiiut  donc  toujours  les  faucher  avant 
qu'ils  perdent  leur  qualité  nutritive  :  si  on  attend  la 
graine,  ils  perdent  leurs  fanes,  deviennent  paille-bois 
et  cessent  d'être  fourrages.  Nos  cultivateurs  ne  veulent 
pas  les  faucher  verts  et  succulents,  parce  que ,  disent-ils  , 
c'est  de  la  salade  dans  les  râteliers;  tandis  que,  mûrs,  les 
animaux  les  mangent  moins  vite,  et,  selon  eux,  en  tirent 
plus  de  profit.  C'est  une  grande  erreur  :  les  fourrages 
mûrs  ont  bien  moins  de  qualité  nutritive  que  ceux  qui 
sont  coupés  verts  ;   l'animal  n'est  bien  nourri  que  parce 


564       SiàNGM  CÉSÉMàLES    A  HBUFCHATBL. 

qu'il  maBgeaYec  plaisir.  50  kilogrammes  de  feorrageg, 
coupés  en  fleurs ,  nourrisseot  mieux  qae  75  kil.  fauchés 
mûrs.  Je  conseille  à  HM.  les  partisans  de  fourrages  des- 
séchés de  mettre  dans  leura  râteliers  des  bourrées;  les  ani- 
maux les  mangeront  encore  moins  vite.  D'ulleurs,  je  mets 
en  fait  que  les  fourrages^  en  mûrissant,  perdent  en  poids  oe 
qu'ils  gagnent  en  volume. 

Le  choix  des  semences  est  aussi  pour  beaucoup  dans 
le  rendement  en  culture.  L'homme  habile  n'y  apporte 
jamais  trop  de  soin  ,  et  le  cultivateur  qui  néglige  d'j 
fidre  attention  éprouve  de  grands  préjudices.  Dans  beau* 
coup  d'exploitations ,  on  recule  devant  la  dépense  occa- 
sionnée  par  l'achat  de  grains  de  première  qualité  ou  de 
telle  ou  telle  espèce.  Çest  pourtant  capital  ;  car  une  terre 
bien  cultivée  peut  ne  pas  produire  tout  ce  dont  elle  est 
susceptible  ,  selon  la  semence  qu'on  y  répand.  Une  dé- 
pense de  quelques  francs  par  hect.  pour  les  grains,  ei  de 
quelques  centimes  par  kil.  pour  les  graines  de  fourrages , 
donne  des  résultats  bien  supérieurs  à  ceux  qui  résultent 
du  moyen  économique  en  apparence ,  mais  ruineux,  d'à* 
cheter  des  semences  de  seconde  qualité,  et  d'employer  à 
cet  usage  des  graines  avariées  ,  ou  celles  qu'on  achète  A 
bon  compte.  Il  ne  peut  jamais  y  avoir  économie,  â  hect. 
de  grains  choisis  ,  répartis  sur  un  hectare ,  donneront 
plus  que  3  de  qualité  inférieure.  15  kil.  de  graine-four- 
T^E^f  première  qualité,  donneront  également  un  bien  plus 
beau  résultat  que  20  de  seconde  ou  troisième  ,  et  il  n'y  a 
jamais  la  différence  d'un  quart.  C'est  donc  toujours  une 
économie  trompeuse  que  celle  que  l'on  croit  faire  dan^ 
l'acquisition,  comme  semence,  de  grains  qui  n'ont  pas 
toute  la  qualité  désirable. 


ÉTAT  DB  L'AORICmLTIJRE.  5S5 

Les  beaux  grains  ne  font  pas  toujours  les  belles  rëool« 
tes,  mais  souvent;  tandis  que  ceux  de  qualité  secondaire 
en  donnent  rarement  de  très-bonnes  ,  et  souvent  de 
mauvaises  ,  quand  eUes  ne  manquent  pas  tout^*fait. 
Trop  communément ,  dans  les  exploilalions  ,  on  sème 
sans  attention ,  sans  choix  d'espèce  ou  de  qualité  ^  les 
graines,  ou  Ton  replace  constamment  sur  la  même  nature 
de  sol  des  plantes  qui  en  sont  fatiguées  et ,  parlant  de  là, 
qui  dégénèrent  pour  les  plantes  comme  pour  les  animaux. 
Tout  ce  qu'il  y  a  de  mieux  doit  toujours  être  employé  à 
la  reproduction. 

La  question  des  assolements  vient  à  son  tour  réclamer 
notre  attention.  Dire  que  l'assolement  varié  ou  alterne  est 
le  meilleur  »  n'est  pas  chose  nouvelle  ;  les  Sociétés  d'agri- 
culture ,  les  hommes  les  plus  distingués  dans  cette  partie 
ont  assez  clairement  prouvé  la  supériorité  qn'il  a  sur  les 
autres  assolements.  Nous  nous  bornerons  donc  à  dire  ce 
qu'il  est  dans  notre  arrondissement ,  et  quels  sont  les 
motifs  qui  empêchent  de  le  voir  mettre  plus  souvent  en 
pratique.  Peu ,  très-peu  d'assolements  alternes  sont  suivis 
dans  nos  144  communes  ;  une  exploitation  sur  cent  est  à 
peine  dirigée  de  cette  manière  :  pourquoi  donc  une  aussi 
bonne  méthode  n'est-elle  pas  adoptée  plus  souvent  ?  Cela 
doit  paraître  étonnant ,  au  premier  coup-d'œil ,  à  tous 
ceux  qui,  voyant  la  différence  des  résultats  par  les  chiffres 
théoriques  ,  se  disent  nécessairement  :  celui  qui  devant 
une  telle  comparaison  reste  routinier  ,  est  bien  incapable 
ou  bien  entêté.  Ce  jugement  rigoureux  n'est  vrai  que  pour 
l'exception;  mais  pour  la  masse ,  il  est  injuste.  Quelle  que 
soit  l'apathie  des  cultivateurs ,  vous  en  verriez  cependant 


556  SÉANCBft  €ÉNéftAI.BS   A   NEUFCHATRL. 

quelques-uns  comprendre  oes  chiffres  et  adopter  ud  assole- 
ment qui  augmenterait  leur  richesse  ;  mais  des  moti6 
paissants  arrêtent  toot-à-fait  ceux  qui  ohi  envie  de  sortir 
de  l'ornière.  Ces  motifr  capitaui ,  selon  nous ,  sont  au 
nombre  de  dnq  : 

1^  Pas  d*assoIement  citerne  possible  dans  une  exploita- 
tion, si  le  directeur  n'est  capable  et  intelligent.  L'homme 
intelligent  reste-t-il  cultivateur  ?  C'est  ce  que  nous  verrons 
plus  loin. 

â^  Pas  d'assolement  alterne  possible  sans  une  plus  forte 
mise  de  fonds.  (La  culture  en  est-elle  pourvue  ?) 

3®  Pas  d'assolement  alterne  possible  sans  constructions 
particulières  qui  permettent  la  conservation  desfourra-^ 
ges  et  racines,  Thivernage  et  l'engraissement  des  bestiaux 
qui ,  par  ce  système  ^  augmentent  prodigieusement  en 
nombre. 

i""  La  nécessité  d'avoir  plus  de  bestiaux  oblige  l'hoflimA 
qui  veut  changer  les  assolements  à  une  connaissance  plus 
grande  de  leur  valeur  ;  pas  d'assolement  alterne  possible 
si  le  chef  ne  sait  pas  bien  acheter  ee  qui  devient  la  pins 
forte  branctiB  de  commerce  de  son  exploitation.  Il  en 
coûte  bien  cher  pour  taire  un  connaisseur  en  bestiaux  ! 

5®  Si  ces  quatre  motifs  arrêtent  les  progrès  de  Fassole* 
ment  alterne,  le  cinquième  le  rend  impraticable»  Les  baux 
de  notre  arrondissement,  qui  sont  de  courte  durée  ,  ont 
un  assolement  triennal  obligé.  Se  ruinerait,  à  l'avantage 
de  son  successeur  et  au  grand  bénéfice  de  son  proprié- 
taire, l'homme  qui  oserait,  malgré  les  baux  de  notre  pays, 
prendre  l'assolement  alterne  ou  varié*  Cette  considération 


ÉTAT  DB  L'àGBICULTUBB.  557 

seule  arrêterait  ceux  qui  réuniraient  les  conditions  dont 
il  est  parlé  plus  haut  ;  il  liiudrait  des  baux  de  i  6  ans  au 
moins.  Que  les  propriétaires  en  soient  bien  convaincus  : 
enrichir  leurs  fermiers  serait  s'enrichir  eux-mêmes.  La 
Société  d'agriculture  de  notre  département,  pleine  de  zèle 
et  de  connaissances,  a  beau  engager  nos  cultivateurs  à 
sortir  de  rornière,  elle  ne  peut  espérer  réussir  que  quand 
elle  aura  convaincu  les  propriétaires  de  la  nécessité  de 
fiim  de  longs  baux  avec  4e&  conditions  qui  n'arrêtent  pas 
ceux  qui  veulent  le  progrès.  Autrement^  à  tous  les  culti- 
vateurs qui  voudraient  faire  l'assolement  alterne  je  de- 
manderai :  Ave&vous  un  long  bail  ?  Et  s'ils  me  répondent: 
Non;  je  leur  dirai  :  Tenez- vous  tranquilles ,  car  vous  ne 
travaillez  pas  pour  vous. 

L'assolement  alterne  ne  peut  et  «ne  doit  pas  toujours  se 
traiter  par  céréales  et  racines  ;  il  n'y  a  pas  de  culture 
générale.  On  peut  être  bon  cultivateur  et  ne  pas  faire  de 
racines.  Les  anciens  cultivateurs  sont  toujours  effrayés 
quand  on  leur  parle  de  l'assolement  alterne  ,  parce  qu'ils 
pensent  qu'il  but ,  malgré  tout ,  faire  des  carottes  et  des 
betteraves.  Il  est  bon  qu'ils  sachent  que,  pour  toutes  les 
terres  calcaires ,  glaiseuses ,  marneuses  ou  légères ,  l'as- 
solement alterne  ne  veut  de  racines  que  des  pommes  de 
terre  ;  les  sols  argileux  et  francs  permettent  seuls  la  cul- 
ture des  racines:  Faire  dans  sa  localité  ce  qui  vient  bien , 
est  toujours  de  l'adresse  en  culture  ;  étudier  son  sol  et 
chaque  pièce  de  terre,  est  de  nécessité;  ne  Jamais  s'entêter 
à  vouloir  faire  venir  dans  sa  ferme  ce  qu'elle  produit  diffi- 
cilement ,  est  un  pui&sant  moyen  de  réussite. 

L'assolement  alterne  nous  semble  devoir  être  conduit  de 
la  manière  suivante  : 


558  8BA1ICB8  OinAftALBi  À  HBITFCHATBL. 

Sols  francs  et  argileux. 

100  hectares.  —  Savoir  : 

âO  h.  herbages  ou  prairies \ 

20        hlé J  *0- l'isole. 

10        carottes  ,  betterares  ,  pommes  de 

terre 

5        colza ^  20.  â*  sole. 

8        seigle 

S        pois  et  vesoe 

âO        avoine  ,  orge  et  blé  de  mars.    .     .     ;  520.  S*  sole. 

10        trèfle. 

10        fourrages  verts  à  enfouir  ou  à  pà-    (  20.  4*  sole, 
turer. .    .    •    • ) 

Sols  glaiseux ,  calcaires ,  marneux  et  légers. 


I  36.  i"8ole. 


100  hectares.  —  Savoir  : 

20  h.    herbages  ou  prairies 

16        blé 

4        seigle 

♦       Pf""»«  de  terre.      .    .     ,    .    .    ^^g.  2.^^. 

4        hivernacbe 

4        pois  et  vesce 

16        avoine ,  orge  et  blé  de  mars.     .     .     |  16.  3*  sole. 

8        trèfle ) 

8       jachères jie.iesole. 

16        sainfoin  et  luzerne |  16.  5^  sole. 

.   Dans  ces  deux  assolements  ,  Fengrais  devra  toujours 
être  mis  sur  la  seconde  sole.  On  voit  que,  par  cette  combi- 


ETAT  DE  l'AGUCULTITRE.  559 

saison,  le  trèfle  ne  reparaît  qu'à  la  seconde  rotation,  c'est- 
à-dire  tous  les  huit  ans  ;  c'est  le  meilleur  moyen  de  le 
faire  réussir  parfaitement. 

Je  demande  la  jachère  frandie  pour  tous  les  sok  où  Ton 
cultive  les  luzernes  et  sainfoins ,  parce  que,  pourœtte  cul- 
ture, il  faut  des  terres  propres  et  bien  cultivées.  Il  sera 
donc  toujours  bon  de  bien  entretenir  de  labours  lajachère, 
et  d'y  semer  en  juillet  des  verts  pour  enfouir  ou  pâturer: 
il  est  aussi  entendu  que  la  quantité  d'herbages  devra  aug* 
monter  autant  que  possible  ;  mais  diminuer ,  jamais. 

Dans  Tassolement  triennal,  ily  a  ,  selon  ses  partisans, 
une  branche  qui  rapporte  :  c'est  l'éducation  du  mouton. 
Pour  moi ,  je  n*en  parlerai  ici  que  pour  dire  que  je  metf 
au  défi  un  cultivateur  de  me  prouver  que  les  moulons 
paient  la  nourriture  au  même  priK  que  les  vaches ,  et 
qu'une  seule  fois ,  leur  compte  fait ,  ils  aient  été  en  bé» 
néfice  dans  la  ferme.  Mauvaise  ,  mauvaise  spéculation  que 
celle  qui  met  celui  qui  la  fait  quatre*vingt-diz  fois  en 
perte  sur  cent. 

Quand  un  troupeau ,  chez  nous ,  peut  piller  sur  autrui 
sa  nourriture  et  venir  déposer  l'engrais  dans  les  terres  de 
l'exploitation  de  son  propriétaire  ,  il  cesse  seulement 
d'être  en  perte.  Des  moutons  pour  les  irielies  et  les  ri- 
deaux ,  mais  des  vaches  pour  les  terres. 

L'engrais  que  donne  un  troupeau  nous  coûte  toujours 
très-cher.  Ce  qui  se  perd  d'engrais  dans  notre  arrondisse- 
ment est  bien  supérieur  à  ce  que  tous  les  troupeaux  réunb 
en  produisent.  Peu  d'endroits  en  France  s'occupent  moins 
des  engrais  que  le  nôtre.  Les  fumiers,  toujours  mal  jriacés, 
reçoivent  souvent  tous  les  égouts  de  la  ferme  et  sont  ainsi 
lavés:  c'est  de  la  paille  pourrie  et  leisivée  des  sels  qu'elie 


560  S^VCBft  GBNBRALBS  A   IfBUFCHATBL. 

contenait ,  qa'aprè«  cela  on  charrie  sur  les  terres.  Les 
urines  des  étables  sont  presque  toujours  perdues  ;  cepen- 
dant l'effet  de  cet  engrais  est  tout  et  aussi  puissant  que 
celui  de  la  poudrette  et  du  guano ,  tant  à  la  mode ,  et  qui 
coule  fort  bien  30  fr.  l'hectolitre.  Que  de  fois  30  fr.  éco- 
nomiseraient des  citernes  placées  pour  recueillir  le  meilleur 
de  nos  engrais ,  que  la  négligence  laisse  couler  au  hasard 
dans  les  cours  des  fermes ,  les  chemins  et  les  rues!  Je  crois 
que  la  mauvaise  administration  de  nos  engrais  laisse 
perdre  au  moins  le  tiers  de  ce  que  la  consommation  des 
récoltes  en  produit*  Nos  cultivateurs  auraient  besoin  de 
faire  un  vojage  dans  le  département  du  Nord ,  pour  y  voir 
avec  quel  soin  les  engrais  sont  recueillis,  et  se  convaincre 
de  leur  influence  sur  la  culture  de  toutes  les  plantes.  Les 
Sociétés  et  les  Comices  devraient  aussi  y  apporter  toute 
leur  soUidtude.  —  Un  de  nos  meilleurs  amendements  et 
dont  l'emploi  n'est  pas  toujours  judicieusement  fait,  c'est  le 
plâtre  cuit.  Il  a  une  influence  considérable  sur  tous  les  sols 
qui  ne  sont  pas  humides  ;  il  échaufie  et  donne  une  force 
nouvelle  à  la  végétation  ;  mais  il  ne  faut  pas  le  semer , 
comme  cela  se  pratique  souvent ,  quand  les  récoltes  sont 
avancées  ;  car  alors,  au  lieu  de  tomber  sur  le  sol  qu'il  fé- 
conde ,  il  reste  sur  les  plantes  qu'il  salit,  sans  leur  faire  le 
moindre  bien.  Sans  eflfeC  pour  les  sols  humides,  il  a  beau- 
coup d'action  sur  les  sols  glaiseux ,  calcaires  et  légers. 

n'y  a  en  agriculture  un  animal  qui  rend  d'immenses 
services  ;  c'est  le  bœuf.  Sa  démarche,  lente  en  apparence, 
fait  croire  à  ceux  qui  ont  l'habitude  de  se  servir  Je  che- 
Taux  qu'il  n'est  bon  qu'à  nous  fournir  des  biftecks;  c'est 
une  grave  erreur.  Employé  aux  travaux  de  l'agriculture,  il 


ÉTAT  DE  L*AGRICI]LTIJRB.  56 1 

est  adroit,  courageux,  et  fait  pour  tous  ces  travaux  autant 
que  le  cheval.  Sa  sobriété  le  fait  employer  dans  tons  les 
départements  où  le  sol  n'est  pas  riche.  En  effet,  Messieurs, 
ai  vous  conseilliez  à  ces  départements  de  se  servir  ,  pour 
leur  cultare  ,  de  chevaux  ,  ils  vous  répondraient  ,  avec 
raison  :  Les  chevaux  sont  beaux  et  bien  séduisants  ;  mais 
avec  quoi  les  nourririons-noos?  Ils  nous  ruineraient.  Tous 
ees  départements  ne  récolleraient  pas  assez  pour  nourrir 
des  animaux  qui ,  chez  nous ,  mangent  la  moitié  des  ré*' 
coites  de  chaque  exploitation  où  on  les  emploie.  Dans 
Fassolement  triennal  de  nos  contrées  ,  le  cheval  dépense 
la  sole  d'avoine  tout  entière  ,  et  les  deux  tiers  de  la  ja- 
chère que  l'on  sôme  en   trèfle  et  pois ,  pour  pouvoir  le 
nourrir ,  sans  compter  toute  la  menue  paille  de  blé.  On  ne 
laisse  aux  autres  animaux  qu'un  peu  de  fourrages  et  la 
paille  d'avoine.  Béte  de  luxe ,  le  cheval  est  trop  souvent 
préféré  auxbètes  de  rapport.  Ainsi,  communément  ,dans 
les  exploitations  de  notre  arrondissement ,  on  le  trouve 
gras  et  superbe  ,  tandis  que  les  vadies  sont  affreusement 
maigres.  Beaucoup  de  nos  cultivateurs  se  croiraient  désho- 
iioré9,si,en  voyant  leur  attelage,  on  n'était  forcé  de  s'écrier: 
Ah  !  qu'ils  sont  bien  équipés ,  qu'ils  sont  gras  ,    qu'ils 
«ont  beaux  !  Est-ce  de  la  culture  ?  C'est  ce  que  je  laisse  à 
juger. 
Il  y  a  ffOièi  économie  dans  le  service  des  bœufs  : 
V  Dans  la  nourriture  ; 
^  Dans  les  frais  d'attelage  et  de  harnais  ; 
3<^  Dana  le  ferrage  ; 
4^  Dans  la  pins  longue  durée  de  tous  les  instruments  et 

Toitures. 
On  peataiMi  y  ajouter  la  dtfiërence  de  la  dépréciation. 

36 


56S  SBÂlfCBf  GBÏfBtALM   A  TCE17FCHATBL. 

Voici  le  tableau  comparatif  : 

4  bœnfe.  4  chevaux. 

GApital ,  i  .600  r.  Capital ,  S,000  f. 

DiiIéreiicedtDtérèt8paran,90r.  it 
Dépréciation  annuelle— 90  f.  cba-    Dépréciation  ,  chaque  chè- 
que—80  f.  val ,  40  f. 

Différence 80    »» 

Nourriture ,  ipiG9  f.  Nourrilure ,  1 ,825  f. 

Différence 657     •» 

Harnais   48  f.  Harnais ,  SOO  f . 

Différence.    ....      i2    50 
Entretien  des  harnais ,  1 2  f .  Entretien  des  harnais ,  96  f . 

Différence 84    »» 

Ferrage ,  48  f.  Ferrage  ,  96  f. 

Différence 48    »» 

Cbalnes ,  traita  et  crocbels ,  »»        Chaînes  ,    traits  et   cro- 
cheta, SOf. 

Différence 30    >» 

Le  tirage  du  bœuf  étant  plus  régulier,  tous  les  instnunents 
souffrent  moins  ;  les  charmes ,  les  voitures ,  ont  une  durée 
plus  grande.  On  peut  difficilement  apprécier  cette  différence , 
elle  est  énorme  ;  et  ne  la  porter  qu'à  50  fr.  par  an,  c'est  peu  :  ci  50    » • 

ToUl 981    50 

On  voit  y  par  le  travail  ci^dessua  «  que  l'exploitatioii  où 
le  bœuf  est  employé  se  trouve  en  bénéfice  de  981  f.  50  c; 
ce  qui  donne ,  par  paire ,  440  f.  75  c.  Dans  tout  ce  calcul 
je  n'ai  pas  fait  entrer  cette  considération:  si  on  revendait 
les  bœufs  comme  on  revend  ordinairement  les  cbevaux , 
le  chiffre  de  80  f. ,  posé  à  leur  compte  de  d<^)réciatîon  , 
disparaîtrait  tout*à-fait.  Je  n'ai  pas  non  plus  parlé  des 
accidents  sans  nombre  auxquels  le  cheval  est  exposé ,  tels 
que  gros  jarrets ,  pousse ,  cécité ,  etc.  ^  aeddeots  tout- 


ÉTAT   DE   L*AGRICULTUIIE.  563 

à*fait'  nuls  chez  les  bœufs  :  réconomie  csl  donc  au  moins 
de  50  f.  par  paire. 

Ce  que  je  viens  de  dire  du  bœuf  ne  diminue  pas  la 
valeur  du  cheval  et  l'avantage  qu'il  y  a  à  s'en  servir  pour 
les  charrois  accélérés  ,  les  postes  ,  les  roulages  ,  où  il  est 
préférable.  Des  chevaux  pour  tout  ce  qui  doit  élre  fait 
rapidement  ou  sur  route;  mais  des  bœufs  pour  la  culture, 
et  chaque  animal  sera  à  sa  place.  Séduits  par  le  brillant 
du  cheval ,  nos  cultivateurs  seront  lents  à  reconnaître 
cette  incontestable  ^rité. 

Le  prix  du  salaire  et  l'état  des  services  domestiques, 
dans  notre  arrondissement,  doivent  tenir  rang  au  milieu 
de  cet  examen  de  culture.  Le  salaire  est ,  chez  nous ,  fort 
élevé  ,  et  cela  se  conçoit.  Placées  au  milieu  d'un  dépar- 
tement industriel  ,  les  exploitations  sont  obligées  de 
mettre  leurs  prix  en  harmonie  avec  ceux  de  l'industrie  , 
qui  est  à  même ,  par  ses  privilèges  ,  de  payer  fort  cher 
les  bras  qu'elle  emploie.  Peu  d'arrondissements  paient 
aussi  eher  la  main-d'œuvre  et  sont  aussi  mal  servis.  Dans 
beaucoup  d'exploitations ,  les  domestiques  jouissent  d'une 
liberté  dont  ils  abusent ,  suite  du  défaut  d'ordre  de  leurs 
maîtres.  On  les  voit  déserter  les  fermes  ,  les  dimanches  et 
fêtes,  pour  dépenser  le  fruit  de  leur  travail  dans  des 
milliers  de  cabarets ,  qui  ont  surgi  dans  nos  communes 
depuis  15  ans  ;  mauvais  lieux  trop  peu  surveillés ,  où  ils 
puisent  des  habitudes  ruineuses  d'abord ,  puis  criminelles 
ensuite.  La  police  ne  fait  pas  assez  attention  à  ces  cabarets, 
que  nos  cultivateurs  laissent  fréquenter  avec  trop  d'ia- 
différence.  Il  faut  aimer  ses  domestiques  ,  mais  leur  être 
sévère  ;  c'est  rendre  un  mauvais  service  à  un  domestique 
que  de  le  laisser  dépenser  ce  qu'il  gagne.  Dans  quelques 


564  SBAlfCBS  GBXBBALBS  ▲   2IB0FCBATBL* 

exploitations  aussi ,  j'ai  vu  des  maîtres  prendre  Tavis  de 
leurs  charretiers  sur  Topporlunité  de  telle  ou  telle  question 
de  culture.  Je  pense  qu'ils  ont  grand  tort.  Il  ne  &ut 
Jamais  laisser  établir  un  commencement  d'autorité,  qui 
toujours  s'accroft  au  préjudice  de  celle  qui  doit  seule 
exister  dans  un  établissement  bien  tenu.  Les  maîtres  sé- 
vères sont  mieux  servis  et  gardent  leurs  domestiques  beau- 
coup plus  de  temps  que  ceux  qui  les  abandonnent  à  leur 
volonté.  Les  Sociétés ,  les  Comices  doivent  s'occuper 
activement  de  celle  question  ,  qui  est  toute  sociale. 

• 

Dans  ce  Rapport ,  à  Tarticle  de  la  Culture  alterne  ,  j'ai 
dit  qu'il  fallait  plus  d'argent  et  d'intelligence  pour  ce 
système  que  pour  l'assolement  triennal ,  et  alors  je  me 
suis  demandé  si  l'agriculture ,  en  France ,  ne  manquait 
pas  souvent  de  ces  deux  conditions.  En  effet ,  tout  on 
la  majeure  partie  de  ce  qu'il  y  a  d'intelligences  et  d'argent 
ne  se  porle-t-elle  pas  vers  les  privilèges  et  le  commerce  ? 
Que  reste-t-il  pour  faire  valoir?  Quelques  hommes  qui 
ont  l'amour  de  cet  état,  de  pauvres  gens  qui  voudraient 
mieux  faire  et  qui  n'ont  pas  les  fonds  nécessaires  ,  et  d'in» 
différents  praticiens  ,  qui  prennent  ce  qui  leur  vient  sans 
s'inquiéter  des  moyens  k  employer  pour  améliorer  leur 
position.  Ceux  qui  ont  de  l'intelligence  et  de  l'argent , 
n'ont-ils  pas  raison  de  quitter  la  culture  pour  le  commerce, 
les  places ,  les  privilèges  qu'on  rencontre  à  chaque  pas 
dans  les  villes? 

Le  Gouvernement ,  qui  soutient  à  grands  frais  le  com- 
merce et  l'industrie  ,  a  dicté  la  nécessité  de  venir  en  aide 
à  la  culture.  11  consacre  ,  chaque  année  ,  sept  à  huit 
cent  mille  francs  pour  encourager  les  progrès.  Cette 
somme ,  répartie  sur  tous  les  points  de  la  Franoe  ,  eM 


ÉTAT  DE  l'aGBICULTQRE.  56a 


iasuflSsante.  Espérons  que  ,  mieux  éclairé  sur  les 
si  généralement  sentis  de  l'agriculture  ,  il  lui  fera  bient<^ 
la  part  d'argent  et  d'honneur  à  laquelle  a  droit  de  pré- 
tendre une  classe  qui  forme  la  majorité  du  corps  social. 

M«  le  président  exprime  les  sentiments  de  l'assemblée 
sur  ce  travail  considérable,  et  sur  les  services  qu'il  pourra 
rendre  aux  agriculteurs  de  Tarrondissemeut  et  des  pays 
vobins. 

M.  Capplet  demande  à  parler  et  entretient  Fauditoire 
sur  une  question  traitée  dans  le  Mémoire  précédent ,  celle 
des  fumiers  ;  il  signale  quelques  méthodes  ,  tant  bonnes 
que  mauvaises  ,  pratiquées  à  cet  égard  dans  certains  pays. 

M.  le  président  du  Comice  de  Sl-Quenlin  provoque 
quelques  explications  de  M.  Mabire ,  tant  sur  l'emploi  en 
grand  du  semoir  Hugues ,  qu'il  reconnaît  comme  par* 
faitement  bon  dans  les  arrondissements  de  Valenciennes 
et  de  Yervins  ,  que  sur  l'usage  de  la  mixtion  du  sel  dans 
les  fourrages. 

M.  Mabjre  répond  ,  en  rendant,  de  son  côté^  justice  aux 
avantages  du  semoir  Hugues ,  dont  l'emploi  dans  le  pays» 
là  où  le  sol  n'est  pas  trop  inégal ,  est  retardé  ,  soit  par  le 
défaut  d'argent ,  soit  par  l'apathie  de  l'homme  »  que  l'ar- 
rondissement a  peu  d'exploitations  arables  assez  consi- 
dérables pour  exiger  plusieurs  semoirs,  ce  qui  arrive  sur 
toutes  les  fermes  d'une  grande  étendue ,  à  cause  des  con- 
ditions atmosphériques  nécessaires  pour  qu'il  fonctionne. 

M.  Mabire ,  quant  au  sel ,  répond  que  son  usage ,  pour 
l'assaisonnement  du  fourrage  ,  n'est  pas  général ,  mais 
partiel.  Il  estime  qu'au  prix  même  actuel ,  on  peutl'em- 


560  SKAIfCB3  OBIIÉBALBS  A   NBCFCUATBL. 

ployer  ;  que  lai-môoie  a  recours  à  ce  stimulant ,  qu'il  tire 
du  commerce  et  des  salaisons  maritimes. 

H.  Brichet .  relativement  aux  longes  baux  recomman- 
dés  par  M.  Habire ,  émet  le  vœu  que  Tadministration  en 
donne  l'exemple  dans  les  locations  qu'elle  fiait. 

M.  Desqninnemare  signale  certaines  terres  dont  la  con- 
dition s'oppose  au  fonctionnement  du  semoir  Hugues. 

M.  le  président  résume  et  clôt  cette  discussion. 

M.  Capplet  donne  des  détails  intéressants  sur  les 
échelles  à  incendie  imaginées  par  M.  Pion  ,  d'EIbeuf.  n 
présente  deux  modèles  de  ces  échelles ,  qu'il  fiût  manœu- 
vrer devant  l'assemblée  et  qu'il  offre  au  musée  de  la  ville. 

M.  le  président  remercie  M.  Capplet  de  cette  communia 
cation,et  reconnaît  les  grands  services  que  peuvent  rendre 
les  échelles  de  M.  Pion. 

M.  de  Loverdo ,  procureur  du  Roi ,  lit  le  Mémoire  sui- 
vant sur  la  statistique  criminelle  de  l'arrondissement ,  de 
1940  à  1844. 

Mémoire  de  M,  de  Loverdo  sur  la  ttatisHque  crimindU  de 
l'arrondissement  de  Neufchdiel^  pendant  les  années  1840| 
1841,1842,  1843  «I  1844. 

On  s'est  souvent  occupé  des  travaux  de  statistique  crî< 
minelle  publiés  périodiquement  par  le  ministère  de  la 
justice.  On  s'est  demandé  ,  dans  plus  d'une  circonstance, 
quels  en  avaient  été  les  résultats  ;  et  parce  que  ces  résul- 
tats n'ont  pas  toujours  été  ceux  qu'on  avait  cru  pouvoir 
attendre  ,  on  s*est  pris  à  contester  l'utilité  de  ces  inven- 
taires de  l'état  moral  de  la  France  ,  que  le  ministère  pu? 
blic  est  chargé  de  dresser  chaque  année.  £n  cela  on  s'est 
laissé  aller  à  l'exagération  et ,  par  conséquent ,   à  Tin- 


STATISTJQUB  CRUIINBIXK.  567 

Justice,  n  De  peut  jamais  être  indifféreot  pour  ud  peuple 
de  coonaitre  les  plaies  qui  le  rongent  ;  et  si  quelques  dé« 
tails  de  statistique  peuvent  paraître  puérils  ,  les  hommes 
graves  et  réfléchis  ne  peuvent  traiter  légèrement  des  tra« 
Yaux  qui ,  en  leur  signalant  le  mal  y  leur  permettent  d'en 
rechercher  le  remède  j  et  ont  ,  par  conséquent  ,  plus 
d'utilité  qu'on  ne  le  pense  généralement  pour  résoudre 
quelques-uns  do  ces  problèmes  qui  tiennent  à  Torganisa* 
tion  même  des  sociétés.  Nous  aurions  désiré  »  pour  oflrir 
un  travail  complet ,  comparer  la  statistique  criminelle 
de  Tarrondissemeiit  de  Neufchâtel  avec  celle  des  au- 
tres arrondissements  voisins  ,  rechercher  les  causes 
qui  peuvent  expliquer  la  diflërence  des  résultats  ,  et 
le  plus  ou  moins  grand,  nombre  des  faits  punissables. 
Le  manque  de  temps  nous  oblige  à  renoncer  à  ce  travail  » 
fécond  cependant  en  enseignements  utUes.  Nous  nous 
bornerons  donc  à  un  exposé  sommaire  de  la  statistique 
criminelle  de  l'arrondissement  de  Neufchâtel  pendant  cinq 
années ,  de  1840  à  1844  ,  en  envisageant  celte  statistique, 
non  pas  sous  toutes  ses  faces ,  mais  sous  celles  qu'il  peut 
paraître  le  plus  important  d'étudier  de  préfî^rence. 

Pour  faire  eomprendre  les  chiffres  que  nous  allons 
exposer  ,  il  &ut  rappeler  sommairement  quelques  notions 
relatives  k  Tadministration  de  la  justice  criminelle  et  à 
l'exercice  de  l'action  publique.  Quand  un  crime  est  signalé 
au  ministère  public ,  et  qu'il  ne  parait  pas  évidemment 
impossible  d'en  découvrir  l'auteur  y  le  juge  d'instruction 
doit  être  requis  d'informer.  Il  en  est  de  même  lorsqu'il 
s'agit  d'un  délit  qui  offre  de  la  gravité.,  ou  dont  les  circon* 
stances  n'ont  pasété  suffiuiamment  constatées  par  la  plainte. 

En  matière  correctionnelle ,  lorsque  les  preuves  de  délit 


568  SÉÂ1ICB5  GBNÉftALUS   ▲    NBlHirCBATBL. 

ont  été  recueillies  avec  soin  par  les  oflSciers  de  police  Ja* 
diciaire ,  le  tribunal  est  saisi  par  une  citation  directe. 
Lorsque  l'affaire  n'intéresse  pas  essentiellement  Tordre 
public ,  le  procureur  du  Roi  laisse  aux  parties  lésées  le 
soin  de  se  pourvoir  directement  devant  le  tribunal  cor- 
rectionnel ,  et  se  borne  à  surveiller  leur  action.  Il  en  est 
de  même  pour  les  affaires  intéressant  des  administrations 
publiques.  Enfin  ,  lorsque  la  plainte  ne  prétente  ni  crime 
ni  délit ,  que  le  délit  n'a  point  de  gravité  ,  ou  qu'il  parait 
impossible  d'en  connaître  l'auteur  ,  le  procureur  du  Roi 
ne  peut  que  laisser  la  plainte  sans  suite ,  sauf  à  y  recourir 
en  cas  de  besoin. 

Nous  envisagerons,  d'abord,  la  statistique  criminelle  de 
l'arrondissement  suivant  la  poursuite  et  ses  résultats; 
nous  classerons  les  prévenus  suivant  l'âge  elle  sexe;  nous 
donnerons  le  tableau  des  diverses  espèces  de  délits  ;  nous 
dirons  quelles  peines  ont  été  prononcées  ,  en  comprenant 
parmi  les  peines  la  mise  en  surveillance;  nous  parlerons  des 
circonstances  atténuantes ,  et  nous  mettrons  sous  vos  yeux 
Taffligeant  tableau  des  récidives;  puis  nous  dirons  quelques 
mots  des  causes  auxquelles  doit  être  attribué  ,  selon  nous, 
Tétatsi  triste  de  cet  arrondissement  sous  le  rapport  moral, 
cadre  immense  que  nous  n'avons  certes  pas  la  prétention 
de  remplir  :  trop  heureux  si  nos  paroles  peuvent  faire  ré- 
fléchir sur  un  sujet  qui  a  bien  aussi  son  importance  ! 

La  population  de  l'arrondissement  de  Neufchâtel  est  de 
85  à  86,000  habitants. 

En  1840,  le  parquet  a  eu  connaissance  de  844  plaintes. 
633  ont  été  suivies  de  poursuites  ,  à  la  requête  du  procu- 
reur du  Roi ,  des  parties  civiles  ou  d'une  administration 
publique  ;  231  ont  été  laissées  sans  suite. 


STATISTIQUE    CBISIINELLE.  569 

Le  juge  diastruction  a  été  saisi  de  171  aCbires,  dans 
lesquelles  il  est  intervenu  74  ordonnances  de  non-lieu , 
23  ordonnances  de  prise  de  corps  par  suite  de  faits  em< 
portant  une  peine  allliclive  et  infamante  ,  et  77  ordon- 
nances de  renvoi  en  police  correctionnelle  par  suite  de 
dëliu. 

Le  tribunal  correctionnel  a  été  saisi  de  529  affaires  y 
concernant  622  prévenus  ,  sur  lesquels  il  j  en  a  eu  31 
acquittés  et  587  condamnés.  Quatre  jeunes  détenus  oot 
été  reconnus  coupables ,  mais  acquittés  comme  ayant  agi 
sans  discernement.  Néanmoins  un  a  été  mis  sous  la  sur* 
veillance  de  la  police  ,  et  trois  envoyés  pour  plus  d'un  an 
dans  une  maison  de  correction  ,  conformément  à  Tart.  66 
du  Code  pénal. 

En  1841  ,  le  parquet  a  été  saisi  de  767  plaintes.  518 
ont  été  suivies  de  poursuites  ,  soit  par  le  procureur  du 
Roi ,  soit  par  les  autres  parties;  209  ont  été  abandonnées. 

Le  juge  d'instructions  été  saisi  de  143  affaires.  42  ont 
été  terminées  par  des  ordonnances  de  non-lieu  ,  33  ont 
donné  lieu  à  des  ordonnances  de  prise  de  corps  ,  68  à  des 
ordonnances  de  renvoi  devant  le  tribunal  de  police  correc* 
tionnelle. 

Le  tribunal  correctionnel  a  été  saisi  de  479  affaires , 
concernant  583^prévenus,  sur  lesquels  54  ont  été  ac- 
quittés, 521  condamnés  ,  et  8  jeunes  détenus  acquittés 
comme  ayant  agi  sans  discernement.  6  d'entre  eux  ont 
été  remis  à  leurs  parents  ou  à  des  tiers  ,  et  2  ont  été  en- 
voyés dans  une  maison  de  correction. 

En  18i2  ,  le  parquet  a  eu  à  s'occuper,  de  877  plaintes. 
620  ont  été  suivies  d'action ,  soit  de  la  part  du  ministère 
public  ,  soit  de  la  part  des  autres  parties  ;  257  ont  été 
laissées  sans  suite. 


570  SÉANCb'S  GRNBftALBfl  ▲   NBUrCflATBL. 

Le  iuge  d'ÎDStraclion  a  été  saisi  de  14-3  aflaires ,  parmi 
lesquelles  33  ont  amené  des  ordonnances  de  non-lieu  ,  33 
des  ordonnances  de  prise  de  corps  par  suite  de  crimes , 
et  78  des  ordonnances  de  renvoi  en  police  correctionnelle 
par  suite  de  délits. 

Le  tribunal  correctionnel  a  jugé  549  affaires  et  663  pré- 
Yenos  y  sur  lesquels  69  ont  été  acquittés  et  59i  condamnés. 

En  1843 ,  le  nombre  des  plaintes  a  été  de  743.  440  ont 
donné  lieu  à  des  poursuites;  303  sont  restées  sans  résultat. 

Le  juge  d'instruction  a  expédié  1 16  affaires  :  16  se  sont 
terminées  par  des  ordonnances  de  non-lieu  ,  17  ont  donné 
lieu  à  des  ordonnances  de  prise  de  corps  ,  83  &  des  ordon- 
nances de  renvoi  en  police  correctionnelle. 

Le  tribunal  correctionnel  a  jugé  403  affaires  et  523  pré- 
venus ;  il  y  a  eu  41  prévenus  d'acquittés  et  477 de  condam- 
nés. 5  jeunes  détenus  acquittés ,  comme  ayant  agi  sans 
discernement  ,  ont  été  envoyés  dans  une  maison  de  cor- 
rection. 

Enfin^en  1844,!e  parquet  a  dû  s'occuper  de  803  plaintes, 
sur  lesquelles  428  ont  donné  lieu  à  des  poursuites ,  et  375 
ont  été  abandonnées. 

Le  juge  d'instruction  a  expédié  137  afbires  :  9  ont 
amené  des  ordonnances  de  non-lieu  ,  36  des  ordonnances 
de  prise  de  corps  par  suite  de  crimes  ,  et  92  des  ordon- 
nances de  renvoi  devant  le  tribunal  de  police  correction- 
nelle ,  par  suite  de  délits. 

Le  tribunal  de  police  correctionnelle  a  jugé  384  affaires 
et  475  prévenus.  17  ont  été  acquittés  ,  446  condamnés  ; 
8  jeunes  détenus^  ont  été  envoyés  dans  une  maison  de  cor- 
rection ;  4  ont  été  remis  à  leurs  parents  ou  à  des  tiers. 

Les  622  prévenusjugés  en  1840,se  composaient  de  424 


STATISTIQi'B   CMMIMELLE.  571 

hommes  et  198  femmes.  7  avaient  moins  de  16  ans  ,  19 
avaient  plus  de  16  ans  et  moins  de  21  ,  596  avaient  plus 
de  21  ans. 

Les  583  prévenus  jugés  en  1841  ,  comprenaient  416 
kommes  et  167  femmes.  8  avaient  moins  de  16  ans  ,  44 
avaient  plas  de  16  ans  et  moins  de  21  ,  531  avaient  plus 
de  21  ans* 

Parmi  les  663  prévenus  jugés  en  1842  ,  il  y  avait  460 
hommes  et  203  femmes.  5  avaient  moins  de  16  ans  ,  80 
avaient  plus  de  16  ans  et  moins  de  21  ,  578  avaient  plus 
de  21  ans. 

En  1843 ,  il  a  été  jugé  523  prévenus ,  dont  370  hommes 
et  153  femmes.  7  avaient  moins  de  16  ans ,  54  avaient  plus 
de  16  ans«t  moins  de  21  ,  462  avaient  plus  de  21  ans. 

Enfin  9  les  475  prévenus  Jugés  en  1844  ,  se  décompo- 
saient ainsi  :  340  hommes  et  135  femmes.  12  avaient  moins 
de  16  ans  ,  36  avaient  plus  de  16  ans  et  moins  de  21  ,  427 
avaient  phis  de  21  ans. 

Les  affaires  jugées  en  1840  comprenaient  les  délits 
suivants  : 

Abus  de  confiance  ,  infraction  au  ban  de  surveillance  j 
diasse ,  coups  et  blessures  volontaires  ,  dénonciation  ca- 
I<mmieuse  ,  destruction  de  marchandises  ,  destruction  de 
clôtures  ,  dévastation  de  récoltes  ,  détournement  d'objets 
saisis,  diffamation ,  escroquerie,  évasion  par  bris  de  prison, 
infraction  aux  lois  sur  les  inhumations  ,  exercice  illégal 
de  la  médecine  ,  mendicité  ,  outrages  et  violences  ,  soit 
envers  des  magistrats  ,  soit  envers  des  fonctionnaires  et 
agents  de  la  force  publique  ,  outrage  public  à  la  pudeur , 
rébellion  ,  vagabondage  ,  vente  à  faux  poids,  vols ,  contra- 
ventions aux  lois  sur  les  contributions  indirectes,  la  pèche, 
et  les  eaux  et  forêts. 


572  SBAFICKS  «BNBRALBS  A  NBUFCBATBL. 

Les  affaires  jugées  en  1841  se  classent  ainsi  : 
Abus  de  conGance  ,  adultère  ,  infraction  au  ban  de  sur- 
Teillance ,  banqueroute  ,  blessures  par  imprudence  ,  bris 
de  clôtures  ,  cLasse  »  concussion  par  un  adjudicataire  de 
droits  de  place  •  coups  et  blessures  Tolonlaires  ,  coups  à 
un  agent  de  la  force  publique ,  destruclion  de  titres  ,  dé- 
tournement d'objets  saisis  ,  délits  ruraux  ,  diflamtion  , 
escroquerie  ,  exercice  illégal  de  la  médecine ,  homicide 
par  imprudence  ,  menaces  verbales  sous  condition  ,  men- 
dicité ,  mutilation  d'arbres ,  mutilation  volontaire  pour  se 
rendre  impropre  au  service  militaire  ,  outrages  envers  dea 
magistrats  et  des  agents  de  la  force  publique  ,  rébellion  , 
usure  ,  vagabondage ,  vente  à  l'encan  de  marchandises 
neuves  ,  vente  d'armes  profaibées^^  violation  de  domicile  y 
vols  simples ,  contraventions  aux  lois  sur  les  contributions 
indirectes  ,  la  poche  ,  et  les  eaux  et  forêts. 

En  1842,  on  a  déféré  au  tribunal  correctionnd  les 
délits  suivants  :  abus  de  confiance ,  adultère  ,  annonce  de 
loteries  étrangères ,  blessures  par  imprudence ,  bris  de 
clOtures,cbasse,  tentative  de  corruption  de  fonctionnaires» 
coups  et  blessures  volontaires  ,  destruction  de  titres ,  dif- 
famation ,  escroquerie ,  exercice  illégal  de  la  médecine  , 
homicide  par  imprudence  »  injures  publiques  envers  des 
agents  de  l'autorilé,  menaces  verbales  sous  condition, 
mendicité ,  mutilation  volontaire  pour  se  rendre  impropre 
au  service  militaire ,  naissance  non  déclarée  à  l'officier  de 
l'état  civil ,  outrages  à  un  magistrat ,  outrage  public  à  la 
morale  »  rébellion ,  infraction  au  ban  de  surveillance ,  vio- 
lation do  sépulture  y  vols  simples ,  contraventions  aux  lois 
sur  les  contributions  indirectes  9  la  pèche  »  et  les  eaux  et 
forêts. 


STATISTIQUE  CBISflUBLLE.  573 

Les  délits  jugés  en  1843  8e  classent  ainsi  qu'il  suit  : 
Abus  de  confiance  ,  adultère  ,  infraction  au  ban  de  sur- 
veillance ,  banqu*eroate  ,  chasse  ,  coups  et  blessures  vo- 
lontaires ,  destruction  de  clôtures  ,  détournement  d'objets 
saisis  ,  difl^malion ,  infractions  aux  règlements  sur  les 
épizooties  ,  escroquerie  ,  menaces  par  écrit ,  mendicité  , 
outrage  public  à  la  pudeur,  outrages  à  des  ministres  de 
la  religion  ,  outrages  à  des  agents  de  la  force  publique  , 
outrages  à  des  magistrats ,  rébellion,  mutilation  volontaire 
pour  se  soustraire  au  recrutement ,  ouverture  d'un  théâtre 
sans  autorisation ,  vagabondage  ,  vols  simples ,  contraven- 
tions aux  lois  sur  la  pèche  ,  les  contributions  indirectes  , 
et  les  eau&  et  forêts. 

£n  1844  ,  on  a  poursuivi  les  délits  dont  suit  la  nomen- 
clature : 

Abus  de  blanc-seing  «  abus  de  confiance  ,  mutilation 
d'arbres ,  infraction  au  ban  de  surveillance  ,  blessures  par 
imponideDce  ,  chasse  ,  coups   et  blessures  volontaires  , 
deistrnction  de  clôtnres  ,  détournement  d'objets  saisis  , 
jdîffigtmatioB ,  entraves  à  la  liberté  des  enchères  ,  escroque- 
rie ,  komicide  par  imprudence  ,  homicide  involontaire 
d'un  en&fit  nouveau-né  par  sa  mère  ,  incendie  par  impru- 
dence ,  exercice  illégal  de  la  médecine ,  mendicité  ,  nais- 
sance Bon  déclarée  k  roffieier  de  l'état  civil ,  outrages  à 
des  magistrats  ,  outrages  à  des  ministres  de  la  religion  , 
outrages  à  des  agents  de  la  force  publique  ,  outrage  public 
à  k  pudeur,  contravention  aux  lois  sur  la  librairie  et  l'im- 
prinerie  ,  rébellioii ,  vagabondage  ,  vols  simples ,  contra- 
ventions aux  1<M8  sur  la  pécbe  ,  les  postes ,  les  contributions 
mdireotea  ,  et  les  eaux  et  favéts. 

Certes  ,  peu  de  délits  manquent  à  cette  nooMUdaluve  ; 


574  SBANCB6  GBIIBKALES  ▲   NBCFCHATBL. 

mais  la  récapitulation  des  ordonnances  de  prise  de  corps 
offre  un  tableau  plus  affligeant  encore. 

En  1840,  23  ordonnances  de  prise'de  corps  ont  été 
rendues  ;  elles  se  classaient  ainsi  :  Deux  tentatives  d'as- 
sassinat ,  Tune  des  deux  avait  été  commise  sur  la  personne 
d'un  garde  par  un  braconnier  ,  surpris  en  flagrant  délit  ; 
deux  infanticides ,  l'une  des  deax  prévenues  a  avoué  avoir 
brûlé  son  eniant  pour  le  soustraire  aux  recherches  ;  deux 
viols  ;  une  aflSiire  de  coups  ayant  occasionné  une  incapacité 
de  travail  de  plus  de  vingt  Jours  ;  cinq  vols  domestiques  ; 
onze  vols  avec  circonstances  aggravantes. 

Une  triste  célébrité  doit  appartenir ,  dans  nos  fastes 
criminels,  à  Tannée  1841  ,  qui  a  été  marquée  par  plu- 
sieurs crimes  d'une  épouvantable  gravité.  Le  nombre  total 
des  ordonnances  de  prise  de  corps  s'est  élevé  à  33.  Le  35 
mars  de  cette  année  ,  rborribie  assassinat  de  la  Ferté-St« 
Samson  est  venu  jeter  la  terreur  dans  le  canton  de  Forges* 
Deux  personnes  ,  une  vieille  femme  et  un  enfant ,  furent 
égorgées  avec  des  circonstances  atroces.  Quelques-uns  des 
auteurs  de  ce  forfait  ont  été  atteints  ;  mais  la  justice  ne 
leur  a  pas  donné  encore  à  tous  ce  qm  leur  appartient. 
Dans  cette  même  année  ,  nous  avons  vu  un  fils  ,  après 
avoir  inutilement  essayé  le  fer  et  le  poison ,  armer  ,  à  prix 
d'argent ,  le  bras  d'un  assassin  contre  son  père  ,  et,  après 
de  longues  péripéties  judiciaires ,  subir  le  supplice  des 
parricides  sur  le  théâtre  même  de  ses  crimes. 

Dans  le  courant  ée  cette  même  année ,  une  ordonnance 
de  prise  de  corps  a  été  décernée  pour  crime  de  suppressioa 
d'eo&At  ;  deux  po«ir  crime  de  faux  témoignage  ;  une  pour 
crime  de  viol  ;  une  contre  mi  individu  prévenu  d'avoir 
porté  des  coups  à  son  père  ;  deux  contre  des  individus 


STATISTIQUE  CKIMINBLLS.  575 

prévenus  d'avoir  porté  des  coups  ayant  enlraîné  une  in- 
capacité de  travail  de  plus  de  vingt  jours  ;  deux  contre  des 
individus  prévenus  d'attentat  à  la  pudeur  avec  violence  : 
l'un  de  ces  deux  individus ,  qui  a  été  condamné  ,  avait 
commis  le  crime  sur  sa  propre  fille  ,  âgée  de  moins  de  dix 
ans.  Trois  ordonnances  de  prise  de  corps  ont  été  décernées 
contre  des  individus  prévenus  d'incendie  ;  une  contre  des 
prévenus  de  vol  domestique  ;  dix  contre  des  prévenus  de 
vols  avec  circonstances  aggravantes  ;  sept  contre  des  pré- 
venus de  faux  en  écriture  ;  une  ,  enfin,contre  deux  époux 
qui  avaient  transporté  ,  au  milieu  des  champs ,  un  crime 
qui  est  celui  des  grandes  villes  et  d'une  civilisation  plus 
avancée  ,un  crime  qui  suppose  une  corruption  poussée  aux 
dernières  limites.  Spéculant  sur  les  passions  honteuses 
d'un  habitant  de  leur  commune  ,  la  femme  l'avait  attiré 
chez  elle  et  fait  surprendre  par  son  mari  dans  une  position 
où  il  avait  dû  se  trouver  heureux  d'échapper  à  la  mort 
dont  on  le  menaçait ,  en  signant  des  ohligations  pour  une 
somme  considérable. . 

Trente-deux  ordonnances  de  prise  de  corps  ont  été  dé- 
cernées dans  le  courant  de  l'année  1842.  Deux  d'entre 
elles  frappaient  des  individus  prévenus  d'extorsion  de  si- 
g  natures  dans  des  circonstances  semblables  à  celles  dont 
nous  venons  de  parler.  Grâce  à  la  sage  fermeté  du  jury  et 
à  la  vigueur  de  la  répression  ,  on  a  pu  faire  des  exemples 
qui  ont  coupé  court  ik  une  spéculation  que  nous  semblions 
appelés  à  voir  se  reproduire.  Six  de  ces  ordonnances  frap-  ■ 
paient  des  prévenus  de  vol  domestique  ;  douze  des  pré- 
venus de  vol  avec  circonstances  aggravantes  ;  cinq  des 
prévenus  de  Ùlux  en  écriture  ;  trois  des  prévenus  de  viol  ; 
deux  des  prévenus  de  meurtre  ,  et  deu^  des  prévenus 


676  5BANCB6  GÉNRHALES  A   NEUVCHATBL. 

d'incendie  volonlaire.  L'une  de  ces  deux  dernières  affaires 
a  offert  l'affligeant  spectacle  d'un  fils  enflammant  le  toit 
paternel,  dans  un  accès  de  fureur,  excité  par  les  rapports 
îaoeslueux  que  son  père  était  accusé  d'entretenir  avec  sa 
femme.  Cette  même  affaire  présentait  encore  quelque 
chose  d'heureusement  insolite  :  un  incendie  allumé  par 
l'influence  d'un  de  ces  imposteurs  dont  nous  croyions  nos 
campagnes  purgées ,  et  auxquels  la  crédulité  populaire 
attribue  un  pouvoir  surnaturel. 

Les  crimes  suivis  d'ordonnances  de  prise  de  corps  ont 
été  moins  nombreux  en  1843  ;  le  nombre  ne  s'en  est  élevé 
qu'à  dix-sept.  JJalbeureusement  ce  n'est  là  qu'un  progrès» 
apparent ,  mensonger  même  ,  car  le  nombre  total  des 
crimes  constatés  pour  cette  année  a  été  le  même  ;  seule- 
ment les  recherches  de  la  Justice  ont  été  moins  heureuses. 
Les  faits  à  raison  desquels  ont  été  ,  dans  le   cours  de 
cette  année  ,    décernées   des  ordonnances  de  prise  de 
corps  ,  se  distribuent  ainsi  :  Une  ordonnance  pour  coups 
portés  à  sa  mère  légitime  ;  deux  pour  vol  domestique  ;  neuf 
pour  vols  avec  circonstances  aggravantes  ;  deux  pour  viol 
sur  dés  enfants  ;  une  pour  détournement  de  mineure  ;  une 
pour  meurtre.  Enfin  ,  une  ordonnance  de  prise  de  corps  a 
été  décernée  contre  les  auteurs  de  l'horrible  crime  commis 
en  pTein  jour ,  le  9  novembre  1843  ,  en  la  commune  du 
Tbil-Biberpré.  Une  malheareuse  veuve ,  infirme ,  a  été 
Ynassacrée  à  coups  de  fer  à  repasser,et  ensuite  brûlée ,  reS" 
pirnnt  encore ,  dans  sa  maison  ,  que  l'assassin  a  incendiée 
pour  cacher  son  crime,  pour  la  punition  duquel  l'échafiiud 
s'est  encore  une  fois  dressé  dans  l'arrondissement. 

Enfin,  Tannée  1844  a  été  aussi  marquée  par  des  crimes 
nombreux  et  graves.   36  ordonnances  de  prise  de  corps 


STATISTIQUE  CRIMINELLE.  577 

.ont  été  décernées  dans  le  courant  de  cette  année.  Â  la  suite 
de  la  condamnation  des  anloiirs  de  Tassassinat  du  Thil- 
Riberpré  ,  la  vengeance  a  allumé  plusieurs  incendies  con- 
>sécuti&  dans  la  commune  de  Grumesnil.  Les  premières 
propriétés  incendiées  appartenaient  au  maire  do  Grumes- 
nil ,  qu*on  punissait  ainsi  du  témoignage  ferme  et  sincère 
qu*il  était  ?enu  apporter   devant  la  Cour  d*assises.  Les 
autres   incendies  avaient  été  allumés  après  Tarrcstation 
du  coupable  par  sa  femme  ,   qui  voulait  détourner  les 
soupçons  si  graves  qui  planaient  sur  son  mari .  Le  magis- 
trat instructeur  a  dû  passer ,  sur  les  lieux,  17  jours,  pour 
découvrir  les  auteurs  de  ces  crimes  ,  les  plus  graves  et  les 
plus  dangereux  pour  Tordre  public   qui  eussent  été  com- 
mis depuis  long-temps  ;  car  ils  s*attaqtiaient  à  ce  qu*il 
doit  y  avoir  de  plus  respectable  et  de  plus  sacré  dans  les 
institutions  sociales ,  en  tendant  à  détruire  T indépendance 
du  magistrat  et  la  sécurité  du  témoin. 

Dans  le  courant  de  cette  même  année ,  3  ordonnances 
de  prise  de  corps  ont  é(é  décernées  à  la  suite  de  3  assas- 
sinats. L'un  do  ces  assassinats  ,  heureusement  découvert 
après  plusieurs  années  ,  avait  été  commis  sur  la  personne 
d'une  malheureuse  femme ,  à  l'instigation  de  son  gendre 
et  à  la  complicité  de  ^  ûlle. 

Deux  autres  ordonnances  ont  été  décernées  contre  les 
auteurs  de  deux  menrircs  ;  deux  contre  les  auteurs  de 
coups  ayant  entraîné  une  maladie  ou  incapacité  de  travail 

de  plus  de  ^  jours. 

Dans  Tune  do  ces  aHaîres ,  les  coups  av«>îcnt  été  portés 
à  un  eniant  de  2  ans  par  un  individu  dont  sa  mère  était 
devenue  la  concubine. 

Une  ordonnance  a  été  décernée  contre  un  individu  pré- 

37 


178  8BANGBS  6ÉNÉEALB8  À   NBUFCBATBL. 

▼enu  d'avoir  frappé  son  père  ;  trois  autres  contre  des  in- 
dividus prévenus  de  viol.  L'un  de  ces  individus  avait 
commis  ce  crime  sur  ses  propres  filles  ;  un  autre ,  em- 
busqué dans  une  des  forêts  de  l'arrondissement ,  se  ruait 
sur  toutes  les  femmes  qui  venaient  à  passer ,  et  dont 
quelques-unes  sont  devenues  ses  victimes  ,  avant  qu'on 
ait  osé  se  plaindre. 

Un  autre  y  enfin ,  s'était  adressé  à  un  enfant  de  7  ans. 

Une  ordonnance  de  prise  de  corps  a  été  motivée  par 
des  faits  de  banqueroute  frauduleuse ,  deux  par  des  faits 
de  vol  domestique ,  seize  par  des  vols  avec  circonstances 
aggravantes.  Trois  ordonnances  frappaient  des  individus 
prévenus  de  faux  ,  une  des  prévenus  de  (aux  témoignage, 
une  un  comptable  public  prévenu  de  détournement  de 
fonds  y  dont  il  était  dépositaire  en  cette  qualité. 

On  doit  faire  observer  que  certains  crimes  ne  sont  pas 
toujours  dénoncés ,  et  que  ,  par  conséquent ,  le  chiffre 
qu'on  en  donne  ici  n'est  point  leur  chiffre  réel.  Ainsi,  des 
données  certaines  ,  quoique  non  officielles ,  nous  permet- 
tent d'affirmer  que  le  vol  domestique  et  le  faux  restent 
k  souvent  impunis ,  parce  que  des  considérations  d'indul- 
gence ,  ou  même  d'une  autre  nature ,  dont  nous  aurons 
occasion  de  dire  un  mot ,  paralysent  les  plaintes. 

Telle  est  la  situation  de  l'arrondissement  de  Neufchâtel. 
Certes  elle  est  loin  d'être  satisfaisante ,  et  notre  arron- 
dissement est  encore  bien  au-dpssous  de  l'arrondissement 
le  moins  &vorisé  sous  ce  rapport.  Mais,avant  d'arriver  aux 
réfiexions  qù\in  pareil  état  de  choses  doit  suggérer ,  nous 
devons  achever  de  fournir  les  renseignements  que  nous 
avons  promis  en  commençant  ce  travail. 
Les  individus  qui  ont  'été  condamnés  par  le  tribunal 


STATISTfQUB  CRIMIIfELLE*  679 

correctionnel ,  en  1840  ,  ont  ë(ë  condamnés  :  21  à  un 
emprisonnement  d'un  an  et  pins,  128  à  un  emprisonne- 
ment de  moins  d'un  an  ,  437  à  l'amende  seulement. 

En  1841 ,  41  ont  été  condamnés  à  un  emprisonnement 
d'un  an  et  plus,  102  à  un  emprisonnement  de  moins  d'une 
année ,  378  à  l'amende  seulement. 

En  1842,  36  ont  été  condamnés  à  un  emprisonnement 
d'un  an  et  plus ,  131  à  un  emprisonnement  de  moins  d'un 
an  ,  427  à  l'amende  seulement. 

En  1843,  30  ont  dû  subir  un  emprisonnement  d'un  an 
et  plus,  143  un  emprisonnement  de  moins  d'un  an  ,  304 
ont  dû  payer  une  simple  amende. 

En  1844,  24  ont  été  condamnés  à  un  emprisonnement 
d'un  an  et  plus ,  119  à  un  emprisonnement  de  moins  d'un 
an  ,  303  à  l'amende  seulement. 

Le  nombre  des  individus  qui  ont  été  mis  par  le  juge- 
ment sous  la  surveillance  de  la  baute  police  de  l'Etat ,  a 
été  de  9  en  1840 ,  de  23  en  1841 ,  de  24  en  1842 ,  de  26 
en  1843  ,  et  de  13  en  1844. 

Enfin ,  le  nombre  des  condamnés  qui  ont  obtenu  le 
bénéfice  des  circonstances  atténuantes,  a  été  de  83  en 
1840  ,  de  64  en  1841 ,  de  89  en  1842  ,  de  81  en  1843  , 
et  de  99  en  1844. 

Ces  derniers  cbiflres  sont  élevés  et  répondent  d'une 
manière  suffisante  à  ceux  qui  prétendent  qu'on  ne  doit 
point,  comme  le  réclament  beaucoup  de  bons  esprits ,  at- 
tribuer aux  Cours  d'assises,  et  non  au  jury,  le  droit  de  dé- 
clarer les  circonstances  atténuantes  en  matière  criminelle. 
L'usage  fréquent  qui  est  fait  par  les  tribunaux  de  cette 
prérogative  en  matière  correctionnelle ,  doit  rassurer  les 
gens  les  plus  disposés  à  s'alarmer.  Cet  usage  fréquent , 


1^80  SÂANCBS  GBNÉBALBS  A  NBDFCflATBL. 

trop  fréquent  peut-être,  lient  surtout  à  ce  que  la  loi  fixe, 
en  général ,  un  minimuiB  de  peine  trop  élevé  et  souvent 
hors  de  proportion  avec  un  délit  de  peu  d'importance  « 
dont  Tauteur ,  en  stricte  justice ,  ne  devrait  point  obtenir 
une  déclaration  de  circonstances  atténuantes.  Cet  inoon- 
vénient  disparaîtrait  si  le  législateur  se  bornait  A  fixer  an 
maximum ,  sans  indiquer  de  miaimum ,  de  manière  à 
permettre  au  juge  de  descendre  aussi  bas  que  possible. 
Cette  idée  a  été  appliquée  une  fois  dans  le  Code  pénal ,  à 
l'art.  45 ,  qui  fixe  la  peine  du  délit  d'infraction  au  ban 
de  surveillance. 

Un  mot  maintenant  sur  les  condamnés  en  récidive.  Par 
récidive,  nous  n'entendons  pas  la  récidive  légale  définie 
par  les  art.  S7  et  58  du  Code  pénal,  et  de  laquelle  résulte 
pour  le  juge  l'obligation  d'infliger  une  certaine  aggravation 
de  peine  ;  il  y  a  pour  nous  récidive,  dès  qu'une-  condam- 
nation antérieure  a  été  prononcée ,  quelles  qu'en  aient  été 
la  nature  et  la  durée. 

En  1840  ,  il  y  a  eu  47  condamnés  en  récidive.  25  n'a- 
vaient précédemment  subi  qu'une  condamnation ,  5  en 
avaient  subi  deux ,  lOen  avaient  subi  trois  ,  2  en  avaient 
subi  quatre,  3  en  avaient  subi  cinq,  1  en  avait  subi  six ,  et 

1  en  avait  subi  quatorze. 

En  1841 ,  il  y  en  a  eu  46.  23  n'avaient  subi  précédem- 
ment qu'une  condamnation  ,  14  en  avaient  subi  denx,  2 
en  avaient  subi  trois ,  5  en  avaient  subi  quatre ,  1  en 
avait  subi  six,  et  2 en  avaient  subi  huit. 

En  1842 ,  il  y  a  eu  49  condamnés  en  récidive.  22  n'a* 
vaient  subi  qu'une  condamnation,  10  en  avaient  subi 
deux,  5  en  avaient  subi  trois ,  8  en  avaient  subi  quatre , 

2  en  avaient  subi  cinq,  1  en  avait  subi  huit,  et  1  neuf. 


STâTISTIQCB  cbiminblle.  581 

En  1843  ,  il  y  a  eu  50  condamnés  en  réridWe.  Si 
avaient  subi  nne  condamnation  ,  17  en  avaient  subi  deux, 
6  en  avaient  subi  trois ,  3  en  avaient  subi  quatre  ,  9  en 
avaient  subi  cinq  ,  et  1  en  avait  subi  douze. 

En  1844,  il  y  a  eu  58  condamnés  en  récidive.  â7  avaient 
subi  une  condamnation  ,  13  en  avaient  subi  deux  ,  9  en 
avaient  subi  trois ,  1  en  avait  subi  quatre ,  1  en  avait  subi 
cinq  ,  3  en  avaient  subi  six ,  2  en  avaient  subi  sept ,  et  2 
en  avaient  subi  onze. 

Un  mot  maintenant  sur  les  causes  déterminantes  des 
faits  punissables.  Nous  ne  parlerons  que  des  crimes  ,  et 
encore  de  quelques-uns  ;  parler  des  délits  nous  entraîne- 
rait trop  loin* 

Les  vols  sont  quelquefois  inspirés  par  la  misère  ;  mais, 
on  rou^t  d'avoir  k  le  dire,  car  la  misère  serait  nne 
cause  d'atténuation  an  moins  en  morale^  ce  sont  les 
plus  rares  ,  les  moins  considérables ,  ceux  qui  dénotent 
chez  leurs  auteurs  le  moins  d'audace.  Les  vols  les  plus 
graves  ont  eu  pour  but  de  se  procurer  le  moyen  de  satis- 
faire à  des  goûts  de  débauche. 

Le  faux  est  un  crime  commun  et  qu'on  ne  parvient  pae 
toujours  à  atteindre.  Ce  crime  est  habituellement  commis 
pour  se  tirer  d'un  embarras  pécuniaire  que  le  coupable 
espère  n'être  qtie  passager.  Une  sorte  de  bonne  foi ,  s'il 
n'y  a  pas  une  sorte  de  monstruosité  A  réunir  ces  deux 
idées ,  n'est  pas  incompatible  avec  les  actes  de  œ  genre  ; 
car  noua  n'avons  eu  à  poursuivre  aucun  individu  coupable 
d'avoir  commis  des  faux  pour  mettre  en  circulation  des 
valeurs  illustres,  afin  de  se  procurer  des  fonds  et  prendre 
la  fuite  après.  Le  faussaire  espère  toujours  payer  à  Vé* 
chéance  et  se  procurer  ainsi  l'impunité.  Disons  que  plii* 


58d  SRAffCBS  GBKBBALBS  À  WIVGflATBL. 

BÎevrs  caïues ,  trop  loogueg  à  énuroérer  toutes ,  contri- 
bueot  à  augmenter  le  nombre  des  crimes  de  ce  genre.  En 
première  ligne  figure  l'usure,  sur  laquelle  seule  il  y  aurait 
beaucoup  à  dire.  L'usure  règne  dans  certaines  parties  de 
cet  arrondissement ,  où  elle  fait  un  mal  immense  ;  elle  a 
des  limiers  qu'elle^  met  à  la  piste  de  tous  les  embarras  ,  de 
toutes  les  passions  ,  de  tous  les  désastres ,  et  ses  perfides 
secours  sont  toujours  acceptés.  On  pourrait  citer  des  fa* 
milles  que  l'usure  a  élevées  d'une  position  modeste  et 
humble  à  une  position  considérable  ,  tandis  que  d'autres 
ftmilles  aisées,  et  même  riches,  sont  descendues,  sans  mo- 
tif apparent,  jusqu'aux  derniers  degrés  de  la  domesticité* 
L'usure  encourage  le  faux ,  et  cela  est  facile  k  compren- 
dre. L'usurier ,  qui  sait  combien  son  industrie  est  com- 
promettante,est  bien  aise  d'avoir  sa  victime  àsa  discrétion. 
Aussi  les  billets  faux  ne  sontôls  pas  refusés  ;  au  contraire, 
dans  certains  pays,  ils  se  négocient  plus  facilement  que 
d'autres ,  car  on  sait  qu'ils  ont  plus  de  chances  d'être 
payés  à  leur  échéance;  on  sait  bien,  d'ailleurs,  que  la  taxe 
des  frais  faits  à  leur  occasion  ne  sera  jamais  demandée  ; 
on  sait  aussi  que,  tant  qu'ils  ne  serontpas  détruits,  il  n'y 
a  pas  de  plainte  possible  pour  faits  d'usure  :  aussi  se 
garde-t-on  bien  de  les  remettre,  même  après  le  paiement. 
Se  nombreux  faux  se  commettent  ainsi  sans  être  connus , 
et ,  par  réciproque,  la  crainte  d'une  dénonciation,  jointe  à 
la  répugnance  qu'on  éprouve  à  avouer  qu'on  a  eu  recours 
à  certaines  ressources  ,  explique  comment  l'usure  existe 
d'une  manière  notoire  ,  sans  qu'on  puisse  la  réprimer , 
fiiute  de  preuves.  Le  nombre  des  fortunes  dérangées  est 
trôs-considérable.  Il  y  aurait,  rien  que  sur  cette  matière , 
un  long  et  intéressant  travail  à  ùAre ,  et  le  nombre  des 


STATISTIQUE  CKIliniBI.LB.  583 

sëparalions  de  bieDs  et  autres  procédures  est  un  signe 
certain  de  cette  géoe ,  malheureusement  bien  souvent  ac- 
compagnée de  mauvaise  foi. 

Pour  ce  qui  est  des  autres  crimes ,  les  assassinats  ont 
eu  ,  en  général ,  pour  mobile  la  cupidité  ,  le  désir  de  fa- 
ciliter des  vols  ,  de  se  soustraire  aux  luttes  quotidiennes 
d'une  union  mal  assortie  ,  celui  de  hâter  le  moment  de 
l'ouverture  d'une  succession  ;  aucun  ne  doit  être  attribué 
à  la  haine  ou  à  la  vengeance. 

Les  meurtres  ont  été  commis  dans  des  rixes  ;  deux  l'ont 
été  par  suite  d'une  frayeur  panique  inspirée  par  la  victime 
au  meurtrier. 

Parmi  les  crimes  d'incendie ,  les  uns  ont  été  déterminés 
par  le  désir  de  toucher  le  montant  d'assurances  exagérées; 
les  autres  ont  eu  pour  but  de  dissimuler  l'existence  d'autres 
crimes  ;  d'autres  ,  enfin  ,  ont  été  le  résultat  de  la  ven- 
geance ou  de  la  haine. 

Quant  aux  causes  générales  du  grand  nombre  de  crimes 
et  de  délits  qui  se  commettent  dans  l'arrondissement  de 
Meufchâtel ,  on  a  plusieurs  fois  essayé  de  les  déterminer  ; 
mais  aucune  des  explications  ne  nous  a  complètement 
satisÊiit*  On  lésa  d'abord  attribués  à  la  position  de  Tarron* 
dissement ,  placé  aux  confins  de  plusieurs  départements. 
D'un  c6té  y  en  effet  •  l'arrondissement  est  au  point  de  réu- 
nion des  départements  de  la  Sei De-Inférieure  ,  de  l'Oise 
et  de  la  Somme  ;  d'un  autre  côté  ,  il  est  au  point  de  réu- 
nion des  départements  de  la  Seine-Inférieure ,  de  l'Eure 
et  de  l'Oise.  Il  est ,  en  outre  ,  au  point  où  le  teiritoire  du 
ressort  de  la  Cour  royale  de  Rouen  touche  à  celui  de  la 
Cour  royale  d'Amiens.  On  a  prétendu  que  le  changement 
de  département ,  et  surtout  de  ressort ,  o£Grait  un  moyen 


684       SÉAKCBS  6BNÊBALBS  il  NBCFCHATSL. 

d'édiapper  aux  redierche».  Ce  motif  pourrait  servir  à  ex- 
pliquer l'existence  d'un  phis  grand  nombre  de  oontnmaces , 
mais  il  est  impuissant  pour  exfdîquer  l'existence  d'ua  plus 
grand  nombre  de  coupables  ;  et  comme,  en  résumé,  le 
nombre  des  contumaces  n'est  pas  phis  grand  id  qu'ailleurs, 
il  s'ensuit  que  l'explication  n'est  point  admissible. 

La  grande  étendue  de  bois  qui  couvre  cet  arrondisse- 
ment ,  a  été  aussi  signalée  comme  une  cause  du  grand 
nombre  de  crimes  commis  dans  le  pays.  Cette  cause  peut  » 
en  effet ,  avoir  de  l'influence  ;  mais  nous  ne  lui  pouvons 
accorder  une  influence  unique  et  décisive.  Les  communes 
voisines  des  forêts  ont  ,  en  général  ,  une  population  mai^ 
beureuse ,  dont  les  délits  de  bois  forment  la  seule  ressource; 
mais  ces  délits  n'indiquent  pas  toujours  de  la  corruption 
chez  leurs  auteurs  ,  et  sont  souvent  considérés  par  en 
comme  des  actes  licites,  persuadés  qu'ils  sont  qu'ils  avaient 
précédemment  sur  les  forêts  des  droits  d'usage  et  même 
de  copropriété*  Ce  préjugé  ,  qui  va,  du  reste,  en  s'amoin- 
drissant ,  explique  un  grand  nombre  de  faits  de  maraudage 
et  même  de  petils  vols  ;  mais  le  voisinage  des  forêts  n'est 
qu'une  cause  de  délits  très-secondaire ,  impuissante  ,  en 
général ,  à  expliquer  des  faits  graves  dont  on  ne  reconnaît 
pas  un  plus  grand  nombre  dans  ces  communes  qu'ailleurs. 
L'une  de  ces  communes  (la  FeuilUe)  notamment ,  signalée 
précédemment  comme  trôs*dangcreuse  ,  est  peut-être 
maintenant  une  des  plus  tranquilles  de  l'arronditssement. 

Une  cause  qui  peut  être  déterminante  pour  les  mal- 
fidteurs  ,  c'est  l'impunité  que  leur  permet  d'espérer  la 
configuration  topographique  du  sol  .surtout  dans  le  canton 
de  Forges.  Chaque  héritage  y  forme ,  en  quelque  sorte  , 
un  petit  vallon ,  séparé  des  héritages  voisins  par  des  haies 


STikTlSTIQUE   CRIMINELLE.  *^^ 

épaisses  et  boisées,  et  par  des  accidents  de  terrain.  Quand 
le  hasard  amène  un  homme  disposé  à  mal  faire  auprès 
d'une  di5  ces  babilalions  solitaires  ,  il  faut  ,  si  elle  est  en 
ce  moment  abandonnée  de  seshabiUnts  .  une  circonstance 
presque  {wovidentielle  pour  que  le  malfaiteur  soit  troublé  ; 
et  si  quelqu'un  se  trouve  dans  la  maison  ,  une  triste  ex- 
périence nous  a  appris  combien  alors  il  peut  courir  de 
dangers  ,  sans  pouvoir  espérer  d'assistance. 

Le  braconnage ,  par  les  habitudes  d'oisiveté  qu'il  fait 
contracter  ,  devient  aussi  quelquefois  une  cause  détermi- 
nante de  délits  et  de  crimes.  Le  braconnier  ,  surpris  par 
le  Rarde ,  peut  être  entraîné  à  se  r«ttdre  coupable  d'un 
meurtre,  pour  éviter  les  conséquences  du  délit  qu'il  est  sur 
le  point  de  voir  constater.  Néanmoins  ,  si  le  braconnage 
sert  à  expliquer  certains  crimes  ,  il  en  est  d'autres  avec 
lesquels  il  n'a  aucun  rapport.  D'ailleurs ,  on  ne  pense  pas 
qu'il  y  ait  plus  de  braconniers  dans  l'arrondissement  que- 
dans  le  reste  du  département. 

On  attribue  souvent  aussi  la  multiplicité  des  délits  et 
des  ciimes  à  la  présence  d'un  grand  nombre  de  libérés 
auxquels  l'arrondissement  de  Dieppe  est  interdit ,  et  qui  , 
par  conséquent ,  se  trouvent  plus  nombreux  dans  l'arron- 
dissement de  Neufchâtel.'Sans  vouloir  traiter  incidemment 
ici  cette  importante  question  ,  nous  nous  bornerons  à  dire 
que  ,  pour  certains  délits  .  qui  sont  plus  particulièrement 
les  délits  des  libérés  ,  comme  l'infraction  de  ban  ,  la  men- 
dicité ,  le  vagabondage  et  autres  ,  le  raisonnement  est 
juste.  Mais  la  présence  des  libérés  dans  l'arrondissement 
n'a  pas,  en  général ,  notamment  sur  les  crimes,  l'influence 
qu'on  lui  suppose.  De  1840  à  1 844  inclusivement  ,  îlya 
eu  ,  dans  l'arrondissement ,  142  crimes  ,  suivis  d'ordon- 


586  SÊANCBS  GSHSRALES   A    PfEUFCBATBL. 

Bances  de  prise  de  corps.  Sur  ce  nombre  ,  9  seulement 
ont  ëlé  commis  par  des  forçats  ,  réclusionnaires  ,  ou  con- 
damnés correctionnellement  à  plus  d*un  an  et  soumis  à  la 
surveillance.  Ces  9  crimes  comprenaient  7  vols»  avec  cir- 
constances aggravantes,  et  S  incendies.  Encore  ne  faut-il 
pas  omettre  que  l'an  des  deux  incendies  avait  été  commis 
par  un  forçat  libéré,  qui  avait  obtenu  des  lettres  de  réha- 
bilitation et  se  trouvait  ,  par  conséquent  ,  affranchi  de  la 
sarveillance  ,  et  que  deux  des  libérés ,  prévenus  de  vol 
qualifié ,  se  trouvaient ,  dans  le  département ,  en  état 
d'infraction  de  ban. 

C^est ,  en  général ,  sur  le  nombre  des  déKts  qne  l'in- 
fluence de  la  présence  des  libérés  se  fait  sentir.  Quel  est 
le  motif  de  cette  différence  î  Nous  ne  savons  ;  mais  ne 
a'expliquerait-elle  pas  par  la  plus  grande  expérience  des 
libérés  en  matière  criminelle ,  expérience  qui  leur  permet 
de  calculer  l'étendue  du  danger  qu'ils  sont  disposés  à  courir 
par  suite  d'une  nouvelle  faute? 

Là  n'est  point ,  selon  nous  du  moins  ,  la  cause  de  ce 
que  l'éiat  moral  de  l'arrondissement  présente  d'affligeant. 
Encore  un  mot  pour  le  prouver.  Les  crimes  les  plus  graves, 
les  plus  révoltants  ,  les  plus  odieux  ,  ont  été  l'œuvre  de 
jeunes  gens  ,  livrés  à  toute  la  fougue  de  leur  ége  ,  à  des 
passions  désordonnées  et  sans  frein  moral ,  sans  frein  re- 
ligieux ,  sans  instruction  aucune.  Et  s'ils  en  sont  arrivés 
à  ces  atrocités  devant  lesquelles  l'imagination  recule  ,  ce 
n'a  pas  été  à  priori  ;  leur  but  était  de  se  procurer  ,  au  sein 
d'une  condition  humble  et  infime  ,  des  jouissances  ,  gros- 
sières sans  doute  ,  mais  vers  lesquelles  ils  aspiraient  de 
toute  l'énergie  de  leur  jeunesse.  Cette  soif  immodérée  de 
plaisirs  sensuels  en  a  fait  des  scélérats  abominables.  On 


STATISTIQUE   CRIMIiaLLB.  587 

les  a  vus ,  les  mains  tièdes  encore  de  sang  ,  se  gorger  de 
débauches  avec  leurs  concubines  ,  et  dianter  assis  sur  les 
objets  dont  ils  avaient  dépouillé  leurs  victimes. 

La  débauche  et  l'ivrognerie  ,  voilà  la  cause  de  tous  les 
crimes.  Nous  devons  à  l'obligeance  de  H.  le  directeur  des 
contributions  indirectes  un  renseignement   qui    pourra 
paraître  puéril ,  mais  qu'il  ne  nous  est  pas  permis  de 
négliger.  Il  existait ,  à  la  fin  de  Tannée  dernière  ,  près  de 
lyâOO  cabarets^  ou  cafés,  dans  Tarrondissement.  N'oublions 
pas  qu'un  assez  grand  nombre  de  maisons  de  ce  genre 
réussissent  à  tromper  l'active  surveillance  des  employés 
de  la  régie ,  et  que  ces  maisons ,  où  se  tiennent  des  réu- 
nions clandestines,  sont  précisément  les  plus  dangereuses. 
La  consommation  de  liquides  qui  a  lieu  ,  pendant  une 
année ,  dans  les  établissements  de  ce  genre  et  dans  les 
seuls  établissements  connus  ,  est  réellement  effrayante. 
Dans  le  courant  de  l'année  dernière  ,  il  y  a  été  consommé 
1,878  hectolitres  41  litres  de  vin  ,  8,694  hectolitres  72  lit. 
de  cidre  ,  3,796  hectolitres  25  litres  d'alcool  pur  ;  ce  qui 
représente  environ  7,500  hectolitres  d'eau-de-vie  ,  telle 
qu'elle  se  vend  dans  ces  établissements. 

On  peut  se  faire,  en  rapprochant  le  chiffre  d*one  pareille 
consommation  de  celui  de  la  population  de  l'arrondisse- 
ment ,  l'idée  de  ce  qui  se  passe  dans  ces  repaires,  en  fait 
d'orgies.  Ajoutons  que  ,  souvent ,  des  instructions  crimi- 
nelles nous  ont  prouvé  qu'il  s'y  jouait  un  jeu  effréné ,  hors 
de  tonte  proportion  avec  celui  que  jouent  trop  souvent  les 
classes  élevées.  Mais  là  ne  se  bornent  pas  les  débauches  ; 
et  de  récentes  investigations  nous  ont  initié  à  des  mystères 
de  lubricité  que  l'imagination  la  plus  impure  n'aurait 
jamais  pu  deviner. 


§88  SBAIfCBS  CBHBBALBS  A  NBOTCIIATBL. 

On  n*aUead  pas  de  nous  le  détail  de  &it8  trop  lonf- 
temps  iinpiuiis.  INsons  seuleaieDt  que  des  cabarets  mal 
famés  servaient  de  lieu  à  des  rëunioDs  clandestines  ;  qu*ao« 
tour  de  quelques  femmes    sans  honte  se  pressait  une 
horde  immonde  de  débauchés  du  plus  bas  étage ,  parmi 
lesquels  se  trouvaient  des  gens  que  leur  position  devait 
écarter  de  pareilles  scènes,  et  dont  on  réveillait  les  passions 
en  leur  abandonnant  de  malheureuses  filles  perverties 
avant  Tâge  de  la  puberté.  Il  en  est ,  oa  ne  nous  croira 
pas  y  il  en  est  qui  ont  été  perdues  dès  Tâge  de  9  ans.  La 
justice  a  atteint  ces  hideuses  mégères  qui  faisaient  trafic 
de  corruption  et  d'infamie ,  ces  femmes  impudiques  qui 
avaient  besoin  que  le  déshonneur  de  l'enfance  vint  fiiire 
corlége  à  leur  déshonneur ,  ces  vieillards  qui  avaient  ab- 
diqué la  majesté  de  leur  âge  pour  souiller  de  jeunes  fronts 
avec  de  la  fange.  Mais  était-il  au  pouvoir  de  la  magistra- 
ture  de  faire  refleurir  dans  tant  de  malheureuses  victimes 
la  pureté  morte  ,  avant  le  temps  ,  sous  un  souffle  pesti- 
lentiel ?  Etait-il  surtout  en  son  pouvoir  de  ranimer  ,  ao 
sein  d'une  jeunesse  pervertie ,  les  sentiments  qui  sont  le 
fondement  de  la  cité  ,  parce  qu'ils  sont  le  fondement  de 
la  famille  ?  Sera-t-il  en  son  pouvoir  d'empêcher  que  ceux 
qui  ou(  maudit  sa  sollicitude  y  parce  qu'dle  tarissait  la 
source  de  leurs  honteux  plaisirs  ,  n'agissent  suivant  les 
principes  qu'ils  se  sont  faits  et  qu'ils  transmettront ,  après 
eux  ,  à  d'autres  ? 

A  un  pareil  état  de  choses  un  seul  remède  est  possible, 
nous  le  disons  en  terminant,  c'est  la  diffusion  des  lumières» 
les  progrès  d'une  instruction  moralisatrice.  Mais  l'instruo 
tion  môme  est  insuffisante  ,  si  les  croyances  religieuses  ne 
viennent  lui  donner  la  lumière  et  la  vie  ;  ce  sont  elles  qui 


STATISTIQUE  CRIMITfELLE*  589 

sont  ,  en  définitive  ,  le  commencement  et  la  fin  de  tout 
bien  ,  la  digue  à  toutes  les  passions  mauvaises.  Et  nous 
n'entendons  pas  par  là  ce  je  ne  sais  quoi  qu'on  a  voulu 
décorer  du  nom  de  religion  pour  en  faire  un  frein  à  Tusage 
du  pauvre  qui  souffre  ^  pour  obtenir  de  lui  qu'il  veuille 
bien  ne  pas  troubler  les  jouissances  du  ricbe  ;  ce  qui  est 
nécessaire  ,  indispensable  ,  c^est  une  foi  respectée  par 
tous,  devant  régénérer  et  rapprocher  les  différentes  classes 
sociales,  promettant  au  pauvre  des  récompenses  immenses 
pour  ce  qu'il  aura  souffert ,  au  riche  pour  ce  qu'il  aura 
donné.  Alors  l'édifice  de  la  société  sera  définitivement 
reconstruit  sur  de  larges  et  inébranlables  bases  ;  et  si 
quelques  faits  viennent  encore  déranger  parfois  l'harmonie 
universelle ,  les  peines  pourront  être  douces  ,  parce  que 
le  danger  ne  sera  pas  grand.  Ce  sont ,  pour  terminer  ,  en 
rentrant  dans  notre  sujet ,  ce  sont  les  seules  croyances 
religieuses  qui  sout  appelées  à  arrêter  les  progrès  de  la 
criminalité.  Nous  n'en  citerons  qu'une  preuve  :  l'exemple 
de  ce  malheureux,  mourant  ,  à  23  ans  ,  sur  Téchafaud  , 
pour  avoir  commis  l'assassinat  et  l'incendie  du  Thil-Bi- 
berpré  ,  et  qui ,  au  moment  de  se  courber  sous  la  hache  , 
indiquait  comme  le  moment  où  il  s'était  perdu  ,  celui  où 
il  avait  oublié  la  foi  et  les  conseils  de  son  père  ;  et  mourait 
repentant ,  acceptant  avec  soumission  et  presque  avec  joie 
la  terrible  expiation  dans  Taquelle  il  voyait  un  gage  d'es* 
pénincr,  'îc  pardon  et  de  miséricorde. 

M.  le  président  exprime  à  M.  de  Loverdo  les  remercî- 
ments  de  rassemblée ,  qui  ne  peut  que  s'associer  pleine* 
ment  aux  sentiments  qui  ont  dicté  ce  travail. 

V.  de  Boutteville  s'en  réfère  au  procès- verbal  de  la 


590  SBAlfCBS  GÉNÉHALBS  A  NBDFCHATBL. 

section  où  le  même  Mémoire  a  été  lu ,  relativement  à 
quelques  points  qui  y  sont  touchés. 

M.  Houdeliëre  fait  remarquer  qu'on  avait  cru  ,  dans  la 
dernière  séance  de  la  section  ,  reconnaître  l'absence  d'un 
mal  dont  M.  de  Loverdo  a  constaté  l'existence  ,  l'usure. 

H.  Bourlet  de  la  Vallée  lit  pour  M.  Cisseville  »  absent, 
'le  Mémoire  suivant. 

Quelques  considératiom  géologiques  eoneernani  la  recherAe 
de  la  houille  dans  le  département  de  la  Seine^Inférieure  , 
par  M.  le  docteur  CissEvuLE ,  de  Forges* 

Il  manque  au  département  de  la  Seine-Inférieure ,  déjà 
si  remarquable  sous  divers  rapports  ,  d'être  compté  au 
nombre  de  ceux  qui  alimentent  le  pays  de  houille.  Si  l'in- 
dustrie manufacturière  doit  désirer  vivement  le  succès  de 
la  recherche  que  l'on  se  propose  de  faire  de  ce  précieux 
combustible  dans  cette  contrée  ,  l'agriculture  n'y  attache 
pas  moins  d'importance.  La  découverte ,  encore  récente, 
d'une  mine  d'anthracite ,  fait ,  depuis  son  exploitation ,  h 
prospérité  des  départements  de  la  Sarthe ,  de  la  Mayenne 
et  de  Maine-et-Loire. 

Mue  par  le  désir  de  doter  le  département  d'une  richesse 
nouvelle  ,  la  Société  libre  d'émulation  delà  ville  de  Rouen 
a  proposé  ,  il  y  a  quelques  années  ,  pour  sujet  d'un  prix 
qu'elle  avait  fondé  ,  la  question  formulée  de  la  manière 

suivante  : 

«  1<>  Indiquer,  d'après  les  données  de  la  science  géologique, 
corroborées  par  l'examen  raisonné  des  sondages  et  des 
puits  d'extraction  de  diverse  nature  exécutés  ,  jusqu'à 
ce  jour ,  tant  dans  le  département  de  la  Seine-Inférieure 


RRGHBlCHfc   DB  LA  HOUILLE.  591 

que  dans  les  départements  limitrophes  ,  et  par  les  obser- 
vations recueillies  sur  les  mines  houillères  de  France ,  de 
Belgique  et  d'Angleterre  ,  quel  serait  le  point  du  dépar- 
tement de  la  Seine*Inférieure  où  Ton  pourrait ,  avec  le 
plus  de  chances  de  succès ,  opérer  un  ou  plusieurs  son- 
dages dans  le  but  de  découvrir  des  bancs  houiilers. 

•  S^  Quel  serait  le  système  de  sondage  à  adopter ,  et  à 
combien  pourrait  s'élever  la  dépense ,  eu  égard  au  nom* 
bre  ,  à  l'épaisseur  et  à  la  nature  des  couches  à  traverser , 
aoit  qu'on  profite  des  sondages  déjà  commencés  ,  soit 
qu'on  se  porte  sur  un  point  qui  n'ait  pas  encore  été  at- 
taqué. 

9  3®  En  raisonnant  dans  l'hypothèse  de  la  réussite  du 
sondage ,  examiner  si ,  indépendamment  des  frais  d'ex- 
traction, la  di£Bculté  des  communications  et  i'éloignemeat 
des  centres  de  consommation  ne  seraient  pas  ,  quant  au 
point  déterminé  ,  un  obstacle  à  ce  que  les  produits  de  la 
mine  découverte ,  à  qualité  égale  ,  pussent  entrer  en  con- 
currence avec  les  houilles  actuellement  employées  dans  ce 
département ,  en  supposant  soit  le  maintien  ,  soit  la  dimi- 
nution du  tiers  ou  même  de  la  moitié  des  droits  dont  celles- 
ci  sont  frappées  en  ce  moment.  » 

J'adressai  à  la  Société  d'émulation  de  la  ville  de  Rouen, 
à  l'époque  où  elle  publia  son  programme,  quelques  ren- 
seignements réunis  en  Mémoire  ;  je  dus  croire  qu'ils  lui 
suffirent ,  puisqu'elle  rôtira  la  question  du  concours. 

Cette  division  en  trois  paragraphes  fiiciKtant  la  solution 
de  cette  question,  je  l'adopterai  dans  cet  Essai  soumis  à  la 
-  Société  savante  à  laquelle  j'ai  l'honneur  de  l'adresser. 

L'examen  des  roches  foi  mant  le  sol  géologique  de  notre 
département  a  été  fait  différentes  fois  et  avec  assez  de 


590  SBANCKB  GBIIÉRÂLBS  ▲  KSXJVCBÂ^ 

'  /  .r  natare 

section  où  le  même  Mémoire  a  été  //  jeerver  qiie 

quelques  points  qui  y  sont  touchés^//  s  de  ]a  série 

M.  HoudeKére  fait  remarquer /7/  '        .usieurs  endroits 
dernière  séance  de  la  section  .-/r  ;ment  délenmnée. 

mal  dont  M.  de  Loverdo  a  <^  V^'/    .oint à  négliger,  alors 

M.  Bourlet  de  la  Valié'////      jment  des  sondages, 
'le  Mémoire  suÎTant.        /./       ivers  minerais  de  fer  qu* on 

/       «i  la  vallée  de  Bray  ,  au  moyen 
Quelques  consid&atv        ^  dont  il  restait  toutefois  à  consta- 

de  la  houille  d       ^yen  5^  sondages ,  a  été  communiqué 

par  M.  le  doc      marquis  de  Morleraart ,  propriétaire  de 
lii-ay.  il  n'a  pas  reç«  son  exécution  ,  parce 

n  manq»  ^^^^  d'entrer  en  œuvre  ,  M.  de  Mortemart  est 
si  remar/ ^j^juent,  j'ai  conservé  la  correspondance  qu'a 
nomhv/f^.^  ce  projet. 

dust  /^ 

la       te  département  de  la  Seine-Inférieure,  géologiquement 

r/ant ,  appartient  an  groupe  crétacé  (terrain  secondaire 

<Cp^'rieur);  la  craie  blanche  ,  avec  quelques-unes  de  ses 

nombreuses  variétés  ,  occupe  presque  toute  son  étendue , 

et  les  diflerents  étages  de  ce  môme  groupe  ,  ainsi  que  le 

premier  système   marneux  de    la  formation    oolitique, 

apparaissent  sur  quelques  points  de  sa  surface. 

Mous  allons  maintenpnt  faire  Texamen  succinotet  rapide 
des  roches  qui  constituent  le  terrain  crétacé  dans  cette 
contrée.  Cet  exaoïcB  est  absolument  iadrâpeasable  en  ce 
quildoitMHis  servir. à  déterminer,  d'une  manière  con- 
forme à  la  science  ,  les  points  convenables  pour  la  recher- 
che que  Ton  a  voulu  faire  de  la  houille  dans  la  Seine- 
Inférieure. 


'-XXMWIWWH 


a  *'  j  j  *  i  *  ^j  >^  s  -'  -j 


tlteCtt^UCAlK  DS  LA  aOOlLLB^  ((9S 


Craie  blaneh<^ 


La  craie  Uaiiche  >  dite  aussi  sapërieitre ,  recouverte  par 
deux  espèces  de  lerraiBs ,  dont  le  plus  supeitfciel  paratt 
èlre  le  dernier  dépôt  des  eaux  dîluviales  »  existe  >  ainsi 
que  nous  venons  de  le  fiiire  observer  »  dans  la  majeure 
partie  du  déparlement,  dont  elle  forme  le  soi  géologique. 
On  la  reneoolre  chaque  fois  que  Ton  perce  le  sol  superfi* 
oiel ,  et  on  raperçoit  à  nu,  soit  que  le  long  des  côtes  elle 
fernie  ka  falaises  qtie  Ton  j  remarque ,  soit  qu'elle  vienne^ 
en  se  temunant  5  former  une  ceinture  blancàe  autour  du 
pays  de  Bray ,  dont  elle  détermine  les  limites»  Quelquefois 
laoouehe  amincis  par  laquelle  elle  finit  9  est  remplacée 
par  des  mamelons  ^  plus  ou  moins  saillants  »  composés  en- 
tiènement  de  celte  roche  :  le  mont  Sauveur , .  à  Argueîl , 
les  monts  de. Sigy  présentent  des  exemples  bien  marqués 
da  cette  disposition*  Sa  paîssanee ,  terme  moyen ,  est  do 
l<M>  mètres.  £Ue  est ,  en  génénd  ,  tendre  ,  et  est  caracté» 
riaée  par  upe  grande  abondance  de  silex  en  rognons  irré'- 
gnUers^diq^oséto  en  couches  et  liés  entre  eux  par  de  légères 
raniflcationa.  Ces  rognons  de  silex  deviennent  graduelle* 
ment  plus  tares  et  fiaissent  par  disparaître  entièrement  t 
c'est  cette  circoift^Miee  qui  a  Mt  partager  cette  formatioa 
eu  ctnie  supérieure  ou  crtrie  à  silex  ,  et  craie  inférieure  ou 
eraie  sans  silex.  Cette  dis^nction  no  saurait  dtre  générale* 
ment  admise  ;  car  ^  au  Havre ,  par  exemple  »  la  craie 
inlëffeure  ,  à  l'endtei t  même  où  die  passe  aux  grès  verts 
supérieurs ,  renferme  une  grande  quantité  de  silex  et  de 
rognons  siliceux.  D^un  antre  cOté  ,  en  suivant  la  cète  vers 
Test  y  et  à  partis^  du  cap  de  la  Hève,  on  observe  tme  mtiseé 

38 


5414  SS41ICK8  GÉHCIALIS  A  HIVrCHATEL. 

considérable  de  craie  ,  où  les  silex  sont  rares  ,  bien  qu*ë- 
videmment  celte  masse  soit  siipérieare  aux  couches  du 
Havre. 

La  craie  existe  souTent  en  masse  ;  d'autres  fois  elle  est 
disposée  ea  assise» ,  qui  a«t  plusieurs  centimètres  d'épais- 
seur. Ges  assises  sont  presifae  toujours  disposées  horizon- 
talement ;  toutefois  •  arrivées  vers  tes  terrains  qui  leur 
sont  inférieur» ,  leur  direction  incline  à  gauche  et  à  droite 
de  ces  terrains.  Cette  ioclkiaison  a  lieu  ,  principalement  , 
par  rapport  au  pays  de  Bray.  La  couleur  de  la  craie ,  le 
plus  souvent  blanche  ,  est  quelquefois  Jaune  on  rouge ,  oe 
qui  dépend  de  la  présence  d'une  petite  quantité  d'oxide 
de  fer, 

La  eraie  revêt  quelquefois  la  forme  snb*cristaUîne  dans 
le  département.  M.  Elie  de  fieaumont  a  signalé  le  premier, 
aux  environs  de  Roneù  ,  l'existenee  d'une  craie  dure  ,  un 
peu  jaunâ(tre«  et  dont  la  cassure  est  légèrement  brillante 
et  comme  cristallina;  Un  instant  oa  a  cru  avoir  découv^t 
une  carrière  de  marbre  ,  parce  que  cette  variété  de  craie, 
plus  dure  et  plus  compacte  ,  M  susceptible  par  le.  polis^ 
§»^  d'imiter  la  pierre  de  Florence.  On  a, plus  t^d,  acquis 
la  certitude  que  le  seul  marbre  véritable  ,  dans- le  dépar- 
tement y  est  le  calcaire  lumac^belle ,  dirersement  colorié , 
qu'on  rencontre  aux  environs  de  Gournay  et  de  Neufchdiel. 
C'est  à  St-£tienne-du-Rouvr9ty  et  è  Orival  »  près  Rouen  ^ 
que  se  rencontre  cette  crai^  compiuîte  signalée  par  M.  de 
Beaumoi\t* 

.  Le&téFébralules^tljsséebinitea  Caractérisent  essentid* 
lennent  la  craie  blanche. 

Des  deux  espèces  de  terrains  qui  recouvrent  la  craie  , 
l'un, superficiel, est  un  dépèt  Umoneux  dont  la  consbtanœ 


ABDRBOHB  DB  LA  HOUILLE/     •  595 

et  rëpaissecir  varient  beaucoup  ,  selon  les  localités  ;  com- 
posé d'éléments  divers  ,  taat6t  c'e^t  le  sable  qui  y  domine,  i 
tantôt  c*e8t  la  glaise.  Sa  couleur  générale  est  fauve ,  quel- 
quefois mélangée  de  gris.'  On  le  croit  le  dernier  dépôt  ili- . 
luvien.  L*âtttre  terrain ,  sous-jacent  âîi  premier  ,  semble 
ne  pa&  avoir  été  transporte^  par  les  éà\^i.  U  est  forhië'dë 
silex  pyromàques  ,  de  grdvierd  ,  de  sables  ,  d'argiles 'iU^ 
sibles  ,'  de  ihàâses  de  grës^  de^udingues  ,  etc.,'  etc.Oti  ne 
trouve  point  ordinairement  de  cailloux  dans  le  dilnvium 
des  plateaux  ,  qui  a  plusieurs  mètres  d'épaisseur  :  ces  dé- 
bris siliceux  sont  ordinairement  déposés  à  la  surface  de  la 
<Eaie^;4aii«  uçte  ^orle  de  marne. jaunâtre  ou  brunâtre  ; 
mais  ils  se  «/contrent  &  Jour  dès  que  je  sol  est  incliné ,  et 
Ton  en  rM^contre-des  amas  de  2;â-  3  mèpre^  de  pifissance. 
C'esBt.aiqfi  qiie  Tpn  efk  tqU  tii^e  grande  quantité  au  Bois- 
Ie*BQirgfi0  ^  à  Strl^nci^n  ,  près.ArguedL  .,.,,.  ^ 

L'épaisseur  de  ces  deu\  çopç^es  ^  jtçès- variable ,  est 
estitoëe.  I»  l&iOu.dQ  n\àtres4 .Règle  générale  ;  les  cailloux 
soAl  paln9ei)iitf$:à.la.9nr£|ce  ^a ^\y  lorsquç  oçlui-ci. n'est 
yas  bfiHze<ital;„ils  s^'enfoMissent et ^paraisseiQt  dans  le 
]mion>,|cff9qu^  le  terrain  est  sans  xnouvement^ 

Div^mes  '  autres  espèci^  dç  iroçbps.  accompagnent  la 
xnd^'Haffs  qpelqup  lpÇflVt(iB  ;,  tels  çont  le  ca}caice  travei>  j 
lin,  )e,iii|Qenai.}de  ftr,hidr#W  ^. la  broche  erayeuse.à 
structure  fragmentaire ,  les  :grte  à  jâlex  pf  ronaaques  et 
les  poudingues  à  silex  roulés.  Nous  ne  faisons  qu'énumérer 
ces  terrains ,  qui  n'ont  f  àms.  Tespèce  dont  il  s*agit  ici  , 
qa*une  médiocre  importance. 


696  9BANCB9  GélIBlALBS  A  KBOfCHârBL. 


Cnàe  gciae* 

La  craie  frUe  exiile  en  couche  peu  épaisse  à  la  c6te 
SCe-Cathefine  «  près  Rooeo  ;  elle  est  plus  (riable  que  la 
eraie  maraeusa ,  dUmt  elle  n*es(.qu'une  modification  ,  et  ne 
renferme  pas  de  ailei.»  Le  vallon  de  la  commune  de  Mont- 
ROty ,  près  Goumay  ,  présente  cette  variété  de  la  craie 
privée  de  sUes. 

Craie  marneuse. 

La  craie  marneuse ,  assez  semblable  à  la  craie  grise  et 
métne  à  la  craie  blanclie  compacte,  qui  lui  est  supérieure, 
passe^dans  ses  couches  inférieures^à  la  craie  glauconieuse. 
Elle  est  ordinairement  caractérisée  par  des  parcelles  mica* 
cées  ;  on  n'y  trouve  point  de  grains  verts ,  et  les  silex  , 
lorsqu'ils  y  existent  ^  sont  noirs. 

La  craie  marneuse  se  voit  à  la  partie  moyenne  de  la 
côte  Ste-Catherine,  à  St*Adften  el  â  Tourville.  Blleetiste 
depuis  Caudebec  jusqu'à  Sandonville ,  où  elle  est  rem* 
placée  par  la  craie  glauconieuse.  Cette  même  rdche  appa- 
raît au  bas  de  la  côte  qui  encétnt  la  vallée  de  Bray  y  de 
Neufchâtel  à  Beauvais.  Sur  la  é6!e  apposée ,  â  Méeao- 
guevifle  /  à  la  Ferté'^en-Bray ,  à  Hodenfflodenger ,  elle 
repose  sur  la  craie  glaucotâMise. 

CMèglaiNSaÈeasè. 

La  craie  glauconieuse  ,  que  caractérise  la  présence  de 
grains  verts,  qui  ne  sont  autre  chose  qu'un  silicate  de  fer  , 
se  compose  d'une  série  de  bancs  de  craie  plus  ou  moins 


imapade»  qtti,  diittiM  4»achei- le»  fias  Jirfl^ 
n^étre  plot  qu'on  saMe.  Bile  est  fotieiKéd  d'ime  gtmàë 
qnaatHé 4e ^aHIetles  de«iiea,et  les  silex  ealcédônieiix 
se  trmifeiit  dispersés  dans  la  usÉse  ou  y  formenlées  IHs 
assez  rapproc&és.Ce  que  tes  Anglais  appellent  grem  tand , 
et  qui  consiste  en  grès  et  sable ,  est  tout  simplement  là 
partie  inférieure  de  la  eraie  glaoconiense.  An  reste ,  ici 
comme  ailleurs ,  il  n'y  a  pas  de  limite  trancbëe  entre  la 
eraie  glauconiëuse  compacte  et  la  glauconie  sableuse  qui 
hâ  est  sous^Jaeentè. 

Ma  èraâe  glanconiense  ezisfe  à  la  cMe  Ste^atberine 
sotis  la  eraie  marneuse ,  dont  elle  est  séparée  par  une  assez 
grande  quantité  de  fossiles.  On  la  voit,  à  Orcber,  former , 
en  assises  nombi^uses  et  compactes ,  la  partie  sopérienre 
de  la  fidaise.  A  Litiefconne,  elle  se  montre  en  bancs  diTcrs 
de  glaoconie  sableuse  et  de  grès  en  blocs.  A  Bolbec ,  on  la 
retrouTe  aifec  ses  fossiles  eametéristiqnes. 

Dans  le  pays  de  Bray ,  que  nous  avons  occasion  de  sou- 
vent paroonrir .  noua  la  voyons  Ibmer  les  vallons  qui  se 
détacbent  de  la  biaise  sud-ouest.  A  la  Ferté-en-Bray,  on 
la  rencontra  en  banes  cempaeles  et  arénacés.  La  route 
d'Arguetl  à  la  Derté  est  traeée ,  en  grande  partie ,  dans 
cette  rocbe.  A  Féoamp-,  la  eraie  glaneonieuse  occupe  la 
droite  do  port  ^  et  on  k  mtrauve  à  quelque  distance,  au* 
dessMS  de  la  vîl|e  ,  iormant  un  relèvement  le  long  delà 
rente  dû  ibme.  EBèconstiti^  le  sol  littoral  depuis  Tan» 
carvHfe  joiBqB'ao  cap'd'Anlsfisr.  Les  craies  mameiiseB  et 
glanconieases  ,  réunies ,  ont  une  puiasance  de  100  à  ISO 
mètres« 

Nous  noos  bornons  è  cette  eoorte  descriptian  de  la 
craie ,  et  nous  atons  pensé  qn'il  n^était  pas  nécessaire  de 


40 jH4re(jéplu-4«iBieAtavec celtiî'd^ «M^fi  iia(ui»de«i ooih 
Ufies. .iKOisine^ y  parcequ^ln»; ^una^  oont l'élabUrow^iillë*» 
rieuceaiej^.,  là^où  il  constitua  le  sol  gécdogi^i^y.  U  laudra 
B'ab«.tepir  4»,  tante,  tsnl^tiv^ajaf  t  pç^^lôie^  la  reçberche 
de  laliouille. 

Il  ^t  vrai  que  ^  4aM^  i^kpief  locaUtâi.,  çokoime  à  Për 
treilles  ^  pi^ës  Bellesta ,  la  Ofak»  çofàtie^i4^  oomoIk^  explov 
tfibles  de  houillp  ;  k  Eraai^i  ^  •  prés  Inm ,  une  lûoe  d'aur 
thracite  ,  d'un  demi-mètre  an  moins  d'épaisseur  ,  est  ren- 
fermée dans  des  calcajrfts;  mais^  ces  exoq^os,  et  quekpies 
autres  encore  qge  nous,  pourrions  citer  f  n'iafirmeat  pas 
la  rë^oi  générale  qui  a  présidé  à  Tordre  suivant  lequel  les 
d^pOls  supcQssiis  ont  eu  lieu*  Nous  aurons,  d'aiUeurft,  1*00* 
casion  de  £aiire  ressortir  l'essai  infruotaeax.de  1796  »  en* 
trepris  sur  un  point  de  noire  départeooient ,  -00  la  çraîe 
)>lanche  a  une  puissance  considérable. 

TernéDS  inférieurs  à  là  craie. 

,  M.  de  Ehunboldt ,  dans  soq  Eaai  yéopiogHqw  titr  Ugùê^ 
mmt  df$  TfKhu  dam  le$  deus  hémiupkéret ,  fait  l'obsenration 
qu'en  France  les  formations  inférieures  à  la  craie  ont  été  « 
malgré  les  travaux. de  M.  QaHiliais^'Hal](fy  ,  tnès^nëgU» 
gées.  Ce  reproche  a  été  vivementietati  par  les  géologees 
français,  qui,  depuis  dix  ans ,  senUent  porter  leur  at^ 
tentiott  snr  ces^terrains  qui  lèjéritént,  à  JbîeK deà  égards , 
leur  intérêt  Le  nombre  des  descriptions  qui  y  ont  irait 
s'est ,  à  partir  de  cette  époque^  multiplié.  Il  en  est  résnlté 
la  oannaiâs|inoeplus  «xacte  de  divers  pointe  lon94emps 
douteux  ;  d  autres  sont  encore  restés  obscurs.  Au  nombre 


BICnnClIB  »B  LA   HOUILLC.  599 


V  • 


de  cje»  demien  ae  trouvent  certains  termes  de  la  série 
jurassique  dool  la  position  gëognostique ,  dans  le  pays  de 
Braj,  n'est  point,  avons-nous  éit,  e&acleinènt  déterminée. 

Les  ter riaiins  inférieurs  à  la  eraîé  se  présentent  ^  dans 
le  département  de  la  Seine-Infiérienre ,  sur  trois  pointâr 
diflëvents: 

I*  Dans  le  pays  do  Birai3r  ; 

S*  Dans  ta  Vallée  de  la  Seine ,  à  Rouen  ; 

3<^  Au  Havre. 

Nous  altons  suecessivement  les  examiner  dans  chacune 
des  localités  qne  BOUS  venons  d'indiquer.  - 

Le  pays  de  Bray  ,  petite  région  naturelle  ,  remar- 
quable par  l'absence  de  la  craie  ,  appaKient  aux  dépar* 
tements  de  la  Seine-Infêrieore  et  dé  TOtse.  Il  forme 
une  gibbosilé  ellipsoïdale  qui  ,  d'après  les  inclinaisons 
de  15  et  de  25  degrés  qu'on  y  a  constatées,  résulte 
évidemment  d'un  soulèvement  qui  a  mis  au  jour  les  étages 
supérieurs  de  la  formation  jurassique ,  selon  une  direction 
du  sud-est  au  nord-ouest ,  en  laissant  les  eoodhes  sapé- 
rieures  sur  lesHanos  du  terrain' soulevé.  Les  débris  de  ces 
Goucbes  ,  qui  recouvraient  la-  partie  à  jour  du  calcaire 
compacte ,  ont  été  enlevés  ^  et  il  s'est  opéré  une  dénuda- 
tioB  transgressive,  d'une  .coucbe  à  l'autre  Jusqu'au  calcaire 
crayeux ,  dont  on  ne  vint  aucun  vestige  sur  1»  protubé-* 
rance  du  Bray ,  quoique  la  craie  lui  serve  cependant  de 
limite* 

M»  Elie  de  Beaumont  pense  que  le  soulèvement  du  pays 
de  Bray  a  eu  lieu  en  même  temps  que  celui  des  Pyrénées 
et  des  Apennins  ,  entre  la  période  de  la  formation  de  la 
craie  etcelle  du  dép6t  des  terrains  tertiaires. 

Le  pays  de  Bray  et  celui  des  Wealds  »  en  Angleterre  ^ 


minfofipn  leecmptre  I0i|ipiir9»  0Mt4eux  ftîti  îdttiti9ie«« 
Qji  foroi^ieiit  deux  ik»  4e  fornie  M»^«bl9  et  à  pea  prte 
^ne  la  néme  dir^ien  aq.4p>nM  d^Ia  «ler  teftiaire  ;  se»* 
lemtot  ieB  coupbes  crétacées  K^nt  «obi  qm  ruptofe  et  me 
déwdaUoB  daoft.  le  peja  à^  Bf^y ,  q^i  e  qw ,  «iwi  que 
nous  Tenons  de  l'écrire ,  à  découvert  le  calceiiB  eoDi* 
pacte  épiolitique ,  circonstance  ^  n'a  pas^  en  lien  dfns 
les  Wealds ,  et  qui  eai  t<wt  à  IVantaie  d«  pipennier  pour 
l'objet  que  nous  traitons. 

Le  pays  de  Bnf  «  wwon  1$  Ueoen  de  lettgMur ,  de 
Bures  à  Frooourt ,  aiir'4*.  W  9  de Imyeqr  wm  Foiyes» 

Voîd  l'dirdr^  de  spperpositioa  d^  diftireiites  eoudies 
qui  s'y  rçnixHiitrent  : 

Glauconie  sableuse  de  la  craie. 

Marne  bleue  nmaoéci  ou  Gauit^ 

SaUes  à  grains  verts. 

Sables  fermgiaeux. 

Argile  à  fougères. 

Sables  ferrugiaeux« 

Grès  ^uconieux  »  calcaiœ  gIaiiconieux«  , 

Calcaire  marneux  à  grypbée  virgule  (  lamacbelle). 

Ne«s  allons  les  examiner  Béparément . 

La  glauconie  sableuse  consiste  en  oauohes,plas  on  moû» 
fortes,  de  sable  de  couleur  verte  foncée ,  dans  lequel  il  y  a 
peu  ou  point  de  calcaire.  On  y  trouve  de^  pyrites  et  du  fer 
pbospbaté. 

M ttme  bleue  mkncéû  ou  Gsult. 

Bans  le  système  des  saMes  verts ,  se  trouve  comprise 
une  argQe  marneuse  »  appelée  Gault  par  les  géogiosles 


ESQEISSCHB  DE  LA  UOCILLE.  601 

aoflais.  Cultp  roche  ,  d'uae  bell^  cpvleur  bJeuAtffe  ,  qui 
lui  a  vdtt  aussi  If9  nom  de  nuirm  Uev^ ,  est  rude  au  tou- 
cher. La  {lartie  siq^eure ,  entièrement  argileuse  «  iai& 
très-bien  pAle  avec  Teau  ,  ce  qui  la  rend  propre  auji  pote* 
ries^Ala  partie  inférieure,  on  troiive  .i|ne  marne  un 
peu  micacée ,  effervescente  avec  les  acides.  Ce  banc  argi* 
leux  contient  ordinairement  une  grande  qipaotité  de  veines 
d'oxyde  de  fer.  Cette  roche  existe  en  bancs  puissants  dms 
le  pays  de  Bray ,  à  M ésangueville  ,  à  Hodeng-Bodenger. 
Au  centre  de  la  vallée  «  on  la  voit  à  Louvicaipp ,  à  Ckim- 
painville.  Dans  le  puita  de  Meulers ,  près  Dieppe^  on  l'a 
retrouvée  à  une  profondeur  considérable.  Elle  a  été  ren- 
contrée à  40  mètres  de  profondeur ,  lors  du  forage  du 
puits  artésien  de  la  rue  Martainville  ,  à  Rouep.  La  puis- 
sance de  cet^  roche ,  dans  le  département,  varie  de  10  i 
â0;mètres. 

Sables  à  grains  verts  et  ferrugiiieuz. 

Au-dessous  de  la  marne  bleue  micacée ,  se  trouvent  de» 
masses  considérables  de  sables  ferrugineux.  Ils  occupent 
ordinairement  le  pied  de  colKnes  couronnées  par  la  craie 
glauconiense  ,  et  s'étendent  dans  la  vallée.  A  Forges 
comme  à  NeufcbAtel ,  où  l'en  exploite  différentes  argiles 
plastiques ,  ils  ont  de  28  A  30  mètres  de  puissance.  Ces 
sables  présentent  des  veines  de  nuances  différentes ,  depuis 
le  blanc  brillant  Jusqu'au  brun  foncé.  Le  sol  de  la  forêt  de 
Bray ,  qui  en  est  en  partie  composé  ,  renferme  beaucoup 
de  grès  ferrugineux ,  compactes ,  à  grains  fins  et  micacés. 
On  y  trouve  aussi  des  morceaux  de  fer  sulfuré  et  des  frag- 
ments de  ligttites. 


m2  SRANCBd   GÉNÉRALES   A   MKUFCHATEL. 

Les  bois  de  Bearabec  sont  remplis  d'un  fer  limoneux  , 
riche  en  métal.  I^  bois  dit  do  Lion  est  remarquable  sous 
ùt  rapport.  M.  Girardin,  professeur  de  chimie  à  Rouen  , 
qui  a  bien  voulu  analyser  ,  à  ma  prière  ,  deux  ëcban- 
tillons  de  minerai  de  fer  que  je  lui  ai  envoyés  ^  a  trouvé , 
dans  l'un  : 

.  51  parties  de  fer  peroxyde  et  48  parties  de  substances 
terreuses  ; 

Dans  l'autre  7 

71  parties  de  peroxyde  de  fel*  ;      ' 

29  parties  de  matières  étrangères. 

Le  pbys  de  Bray  a  été  autrefois  le  siège  d'importantes 
exploitations  de  minerais  de  fer ,  qui  n'ont  cessé  d*étre  en 
activité  qu'après  a  voir  consumé  les  forèls  qui  le  couvraient. 
Ces  exploitations  n'ont  pas  diminué  d'une  manière  sen- 
sible le  minerai ,  que  l'on  emploie  maintenant  à  la  cons- 
truction des  maisons  et  à  la  réparation  des  chemins  vici- 
naux. Le  socle  d'une  grande  quantité  de  maisons  et  celui 
de  toutes  les  églises  de  la  contrée  est  fait  avec  le  minerai 
de  fer  ,  converti  en  pierres  de  taille. 

Argile  bigarrée. 

Les  sables  ferrugineux  qui;  partent  de  la  limite  sud- 
ouest  de  la  vallée  de  Bi?â^,vieBnent  se  terminer  sur  l'argile 
bigarrée  qu'ils  laissent  à  découvert  dans  les  communes  de 
Roncheroiles,  la  Ferté*en-Bray,  Mesangue ville  ,  etc.  Cette 
argile  existe  tantôt  en  lits  minces  ,  tantôt  en  couphes  assez 
épaisses.  Sa  copieur  ,  ainsi  que  rin4ique  son  nom  ,  est  ua 
mélange  de  diverses  couleurs  ,  telles  que  du  rouge  y  du 
jaune  et  du  violet.  Quelquefois  elle  affleure  à  la  surtaco 


'RBGHBRCIIb  M:  lÀ  BOUILLE,  60â 

do  sol  ;  mifte.,  1«  plag  Muvetit  ^  eUé  ésit  recouyerte  fax  le 
terrain  >  8)j^i«ci«l|iiiriiculiër  itd  ]^ajs  de  lira j.  Dans  la 
eoniiàmë  dn  Thii-en-Braj  ;  elle  reiirerif&e  tone  grande 
quantité  de  géodes  ferrngittènses.  A  Hodeng-HMeéger  , 
éUtt<  eottlient  de  la  tM^x  snMalée.  Le  sol  gMogique  de 
Fbrgeg>  et  des  entirotts  est  èoinposë  de  cette  argâe  ,  qni 
est  emplbyée  à  âdre  des  tuiles  ,  des  patës  de  toutes  dU 
méosMaê  et  :des  poteries^  Les  pactes-,  ûih  earratuk  du 
JUm^*,  pâree' qu'on  les  fthriquê^aW  cette  commune ,  «ont 
a^une  beauté  «t'd'iHne  du^eié  reinarquables. 

Argile  à  ersmeu  (AygiledeFdiges). 

'  «  Cette  argile  plastique  des  terrains  inférieurs  ^  la  craie, 
dit  M.  Passy  ,  dans  son  intéressant  ouvrage  concernant  la 
géologie  de  la  Seine-Itiférieure  ,  ofl^e  de  nombreux  rap- 
ports de  dépôt  avec  l'argile  plastique  proprement  dite  , 
qui  appartient  à  la  série  des  terrains  tertiaires.  Ses  carac- 
tères minéralogiques  sont  presque  les  mêmes.  Des  lignites 
se  rencontrent  dans  toutes  deux  ;  mais  ce  qui  distingue 
Targiie  plastique  inférieure  à  la  craie  ,  c'est  la  présence 
'd'impressions  de  fougères.  »  Nous  ajouterons  qu'elle  edt 
en  quelque  sorte  infusible  et  résisterait  à  un  feu  qui 
fondrait  ftcilement  l'argile  plastique  des  terrains  ter*- 
Aaires.  Celte  esp^  d^àrgile  ,  remarquable  par  sa  valeur 
commerciale ,  se  rencontre  à  un  état  plus  ou  moins  grand 
ée  pureté',  et  fait  partie  des  rocbes  constituante^  de  la 
vallée  de  Bray  ,  excepté  au  cènti^  et  vers  le  nord-ouest  , 
où  viennent  a|)paraltre  ,  à  la  «urface  /dilTérents  calcaires 
compactes  ,  dont  nous  nous  occuperons  ultérieurement. 
he  banc  qu'elle  y  forme  a  une  puissance  de  1  jb  3  métrés, 


604  SÉA]fÇ«6  GKN^gAIM  À  KBUFCiUTBt. 

«f  on  y  arrive  â  uae  profondeur  4epiiU  80  jwqu't  30  m* 
|«a  piof  réfirectaire  ,  celle  ^i  est  propre  à  bi  oonfeelîoB 
4ee  cieoseU  »  ert  d'un  gns-argentin  >  ^  eouvenl  to  £pnM 
8chisle«8e  »  et  derient  efileresceiite  à  Tair.  Ce  earaetèfo 
aebiaCeox  appartient  esMatieHeoMiU  à  Taifile  qne  founiîi 
le  (enitoire  de  Forges ,  et  ne  ie  tetnmve  pas  dana  eelle 
eKiraite  dei  pirita  creusés  à  Cany  (Oise) ,  où  cette  argite 
esisle  en  alMHidaDce,  Ko  général,  elle  est  douce  au  taiober 
et  savonneuse ,  et  ne  fak  point  eflbrveseeMH)  nvee  les  aeidea* 
n  parait ,  au  reste  «  qu'etle  est  d'aulaaA  pins  eéinwtnîin  el 
propre  à  Tosage  auquel  on  la  destine ,  qu'elle  est  plus  com* 
pacte  et  qu'elle  gtt  plus  profoodénienl.  L'argile  plastique  » 
de  médiocre  qualité  ,  qu'on  trouve  à  peu  de  distance  de  la 
surface  du  sol ,  est  ensplojée  à  la  fabrication  dee  pipes  et 
de  la  laîenee  anglaise.  Nous  avons  rencontré  des  édiaiH 
liHons  ,  que  vus  conservons  ,  de  cette  espèce  d'argile 
plastiqon  y  dont  la  dnrelé  et  la  consistance  sont  telles 
qu'ils  léaiatant  an  marteau* 

L'argile  à  creuseta  de  Forges  t  alors  qu'elle  est  pure 
et  de  bonne  qodité ,  ne  coMait  guère  de  rivale  que  celle 
de  Saxe.  Elle  est  pour  ce  pays  l'oliiet  d'un  commerce 
assez  important  »  et  alimente  non^-seuleppeni  la  plupart 
des  verreries  de  la  France  ,  mais  elle  se  vend  aussi  pour 
l'étranger.  On  en  embarque  au  Havve  pour  las  Sti|ts4Jais» 
à  llarseille  pour  les  fies  Ioniennes^  L'établissement  de 
St-Gobio  avait  «utrefins  un  agent  à  Forges  »  ehatié  de 
surveiller  l'extraction  de  cette  argile ,  dopt  il  avait  la 
jouissance  privilégiée  dans  la  forêt  de  Biay. 

Avant  d'arriver  à  la  véritable  argile  à  creusets  ,  m  ren- 
contre des  alternances  de  ceuchea  de  sables  et  d'argiles 
plastiques.  Ces  dernières  sont  plus  ou  moins  mélangées  de 


RfiCHEKCDB  DB  hA  BOUIIXB*  W$ 

oMes  et  d'oxyde  de  fer ,  ee  qui  les  nùà  ta^ptopres  à  kt 
eonfectlon  dès  cremels. 

8al>l«i  tt  gfèt  fetn^ke»  ioféricnrs. 

Aa*de8Soii8  de  Fargile  à  creusets  ,  on  troave  encore  des 
sables  et  des  grès  ferragîneiiic  qui  existent  à  pea  près  dans 
les  mêmes  conditions  que  ceux  qui  la  recouvrent.  Il  sem* 
Mendt  que  cette  glirise  à  et«usets  n'ert  qu'un  dépôt  kolé 
au  adlieo  de  ta  messe  des  sriiles  qui  eenstitaent^en  grande 
pertié  ,  lé  é(à  géologique  de  cette  eoiArée*  Ces  saMes ,  à 
«Mureqti^ib  s'éloignent  de  Tinrgite  à  eranseti  ^  se  lrus« 
liM'mettt  en  tine  sorte  de  grès  gianooniem^  qni^  lutaiéitte^ 
pftsse  en  calcaire.  Ces  deux  dernières  roches  fenfnrtneiit 
éflcore  aœ  assec  grande  quantité  âe  grains  yeria.  Qoel^ 
qnelbts  le  gtês  glauconieax  rempUièe  le  calcaite ,  qui , 
dtfns  quelques  localité» ,  se  encontre  senl. 

Nous  serions  arrivé  au  moment  de  nous  occuper  dos 
eaux  minérales  de  Forges  ,  qui  ,  après  aroir  traversé  les 
alternances  de  sables  ferrugineux  et  de  glaise  plastique 
dpnt  se  coippose  la  colline  sur  .laquelle  est  construit  le 
bpuripde  Fofges ,  Tienmçnt ,  au  nombre  de  trois  sources , 
•erei|idipe^.c|lm^unf)  séparément ,  dans  le  bassin  en  grès 
qui  Ifnr  est  desti^.  Nom  feitms  observer  que  ces  eaux 
miuJMts.i  euégmà  à  leur  céljébrilé^et  à  leur  importance 
médicale  y  méritant  d'être  ferait^  particulièrement ,  nous 
m.  ferons  l'ol^et  d'un  ^Mémoire  qpécial  >  que  nous  adresse- 
ron»àrAeMlénise  roifalede  m^decii^i.Deuxcons«4écations 
nom  enfag^d'agiv  ainsi:  d'abord ,  nom  ne  youlons  pas 
Dans  écarter  de  notre  siyet  (  la  recbercbe  de  la  houille  ) , 
et  ensuite  nous  attendons  le  résultat  de  la  nouvelle  analyse 


€00  SBAlfCBS  «BinÉRALBS  A  HBtJMBATSL. 

dés  eaux  «mëràks  de  Fovges  ,  déni  le  Goiivefveniëiit 
vient  de  charger  M.  le  professeur  Henry  ^  chef  des  trmvaaz 
chimiques  à  rAcadémie  de  médecine. 

Nous  allons  donc  continuer  l'examen  dei  roches  infë* 
rieures  à  la  craie ,  dans  le  pays  de  Bray. 

CMcalre  gtaaoonian. 

Le  calcaire  glâpiçooiçux  ast  cgnaposé  d'pne  iimaem^ 
qiiaïKîlé.de  petilt»  coquilles  licîsé^s  (  chiarna  balîoti4es  » 
gryphseaforata  )  ;  w  y  tiviuve  ides  ^fifUeshifai  0Qnsery:<éM» 
La  couleur  de  œealcairej^plus  soayentigunttve^estquel- 
qoefins  U^uâUe.Oo  le  trotte  ahondumnent  àPomnereuxi^ 
à  SaimtoAlrla-^Poterie ,  àDaud^auville»,  yer^Qou^Day^Mi* 
Bray;  à  ^-fadn»;. à  Neufvillfl,  yers  (feuIohâtel^.A  ViUent- 
Vermont  »  filt à  S^aa^ute^ ,  ^ajui  ledéparlemaiit  de  rOiae. 
L'épaisseur  de  cette  rocl^ ,  tFës*varia))le  «^.plus  grande 
que  celle  du  grès  gUucon^eux. 

.      .  *  •        .        . 

Formation  épiolitique.         .  .      . 

Les  terrains  dont  fl  nous  restié  à  &ire  mentidti' ,  sont  les 
plus  ancien^  de  ceux  qui  entrent  ^tis  la  (tonsthution  géo* 
logique  du  pays  de  Brajr ,  ou  ,  du'  vîfAitk  ,'  qui  se  moisirent 
&  sa  surfSaice.  '  Ils  en  occupent;  en  ^riéfal ,  à  peu  près  lé 
centre  ,  entourés  quHs  sont ,  de  tous  côtés  ,  par  les  sables 
ferrugineux  /  les^  iiiarnes  et  grès  gla^cônieu'x.  Kons 
ferons  observer  ,  tôutefds  ;  la  diflërence  géognostique  qui 
caractérise  ,'  dans ^ lé  cabton'dcf  Forges  ,  les  dettxKnrites 
de  là  vallée.  La  partie  hiéridioniaile  oftètous  les  dflKrentt 
étages  y  sans  exception  ,  du  terrain  secondaire  ,  depuis  là 
craie  blanche  jusqu'au  calcaire  de  Purbeck  ,  ou  son  équi« 


lOieBBRCHE.  DB  LA  flOVlLLB.  607 

Talent*  Bu  cf^ié  âiinord*€&t ,  dan»  les  cooimunes  de  Lon^' 
vic^mpselde  Gompatiivîile  ,  Tar^  deRiromerygd^,  eellë 
d'Oxford  ,  ropréseniées  par  la  lumaefaèllê  et  divers  cal^ 
caires  compactes  ,  sontadossées  immédiatettient , et  sans 
aucune  transUioti ,  coolro  la  ceinture  de  eraie  blanche  qui 
forme  ,  de  ce  eùié  ,  la  limite  do  basdn*  A  Neufville^Fer^ 
dèreâ  ,  près  Neufcbâtel  i  et  à  peu  de  distance  de' la  conti* 
nuaiion  de  la  même  ceinture  crayeuse ,  on  voit  çà  et  là  | 
mélangés  avec  la  terre  végétale  ,  des  calcaires  compactes  ^ 
jauoAtres  y  simulant  la  pierre  litbographîque  et  ooatenant 
des  mitilua  très-striés*        ^ 

La  formation  jurassique  consiste  ,  daasle  paysdefirajr^ 
en  bancs  ,.plus  ou  moins  puissants, d'ua calcaire  compacte^ 
ordinairement  blanc  ,  qoel^uelbis  rongeâtve  où  Ueudtre; 
Le  œ^iiie  caloûre  compacte  se  présente^aussi.en  fragments 
d'un  blanc,  terne  ,  de  fovme^.et  de  grosseur  i^ariaUes;  il 
forme  le  sol  géologique  des  oemmUnes  d'Haussée  et  asiate 
llicbel-4*IbUescourt.  Oa  les  retrouve  aussi  h  Louvtcamp 
etè  CompapAvilIe  ^  avoisinant  laialaîse.  sud^ouesli  . 

Au-dessous  du  cakaire  compacte  et  souvent  intercalé 
dans  son  .épaisseur  :(  ce  qui  nous  a  rendu  difficile  la  déteo^ 
BiioBtioa  de  sa  véritable  position  gépgbostique  ) ,  se  ren? 
contre,  en  lambeaux  plus  ou  moins  isoléa»  et  quelqiiebia 
en  masses  assfz- considérables;  peur  éUre  exploitéeai.,*  le 
calcaire Iwp^^elle ,  seul  marJbre es^istaat.dans le dépar^* 
tement.  Il  est  pite^que  entièrement  formé  :de  petites  gry- 
phées^  réunies  ettive  elles  par  im  :ei<neiiit  calcaira  ,|soiivenlk 
qiiaf  lafiuaii  4st  divers^aiient  poloré  ep  gris ,  en  jaune.,  en 
rouga  et  en  bleu*  On  y  trouve  iiaifloî^  {des>/erîstsllisationa 
de  cbam  earbonatée.  Les  communes  d*Hanssez ,  de  Dou* 
deauville ,  de  Gaucourt ,  dans  la  Seine-InCirieure  ,  sont 


608  SBAIfCftS  JQÉISRALES  ▲  «BtrMKàtBL. 

celles  d'où  celle  roohe  «  élé  ettnnle  ie  pli»  abondamment 
pour  faire  le»  foadeaBieais  de  la  roMe  royale  de  Paris  à 
Dieppe ,  depuia  Goumay  jusqu'à  Forges.  Là  phi»  belle 
lumacbelie^  «convertie  en  marbre  par  le  pcdisBage  ,  pro- 
venait t  il  y  a  quelques  années ,  d'une  «arrière  sHuée  à 
Hëooun  (Oise) ,  appartenant  à  IL  Langlois ,  de  Beauvais. 
Elle  se  trouve  quelquefois  recouverte ,  dans  cet  endroit , 
par  divers  calcaires  marneux,  bleuàlies  on  Jaunâtres ,  avec 
ou  sans  fossiles.  On  en  a  fait  diMrents  meubles ,  tels  que 
des  tables ,  des  cbambranles  ^  «to«  Les  arehiteotes  de  la 
ville  de  Paris  qui  ont  lait  construire  le  palais  du  quai 
d'Orsay ,  ont  regretté  de  n'avoir  pas  été  informés  à  temps 
de  l'existence  de  ce  marbre,  dont  ils  auraient  pu  tirer 
parti  lors  de  la  constradion  de  cet  ëdMee» 

La  partie  de  la  vallée  de  Bray  qui  dépend  du  départe^ 
ment  de  l'Oise ,  appartient  aux  cantons  du  Gondray^  d*Au* 
neuiletde  Songeéns.  Les  terrains  ftmigineux  et  glauoo* 
nieox  constituent  priocipalemeni  le  sol  géologique  des 
deux  premiers.  Les  mêmes  terrains  i^appuient ,  au  nord- 
ouest ,  oontre  la  lumachelle  et  le  calcaire  comrpatM  mar- 
neux y  dans  le  canton  de  Songeons.  La  disposition  des 
couches  que  ces  divers  tetrains  forment ,  présente  deut 
elreottsladces  remarquables. 

En  examinant  avec  un  peu  d'attention  leur  développe-* 
ment ,  en  verra  qu'elles  sont  disposées  comme  antoord'un 
axe  longitudinal  que  représente  la  sOÉomUé  Ai  Bray.  Ainsi 
les  grès  éC  sables  ftrmgiiieuic  qu*^n  véit  à  Hyanoourt , 
à  Villérs^snr-Audiy ,  à  Ûeulaneoutt ,  se  dirigent  m  nord 
dans  les  cantons  du  Coudrày  et  deBesurais  ^  et  se  eonti- 
nuenl  par  l'Hérault ,  Glatlgny  ,  Ilacivoile  ,  Buicourt  et 
FoBtenay  ;  en-dedans  de  cette  ligne ,  les  grès  verts  for* 


•      t 


\ 


BBCBBRCBB  DB  LA  HOUILLE.  609 

ment  une  autre  bande  qui,  de  Hyancourt,  passe  à  Mothoig, 
à  Hauoache  y  à  Senautes  ,  à  Ville-en-Bray ,  remonte  dans 
le  canton  du  Coudray,  et  tourne  au  nord-ouest  par  Gla- 
tigny  ,  Hauvoile  ,  Hévécourt  et  Torcy. 

Quant  aux  lumachelles  ,  elles  forment ,  au  midi ,  le  sol 
de  Beaulévrier  ,  d*Hécourt ,  du  Talion  d*Haunache,  tour- 
nant autour  de  Lanlu  ,  et  arrivant  presque  aux  limites 
du  canton  de  Formerie  ,  par  Grocourt ,  Buicourt  et  Hévé* 
court.  De  Lanlu  à  Bazancourt ,  le  calcaire  marneux  com- 
pacte forme  une  bande  qu'entoure  la.  Inmachelle. 

La  deuxième  particularité  ,  dont  nous  allons  &ire  men- 
tion ,  n*est  pas  moins  intéressante.  On  remarque  que  Itf 
hauteur  relative  de  ces  diverses  roches  est  en  raison 
inverse  de  leur  niveau  géologique  ;  ainsi  le  calcaire  com- 
pacte ,  qui  est  inférieur  aux  autres  couches ,  forme  toute 
la  sommité  du  Bray.  On  descend  de  cette  roche  sur  les 
lumachelles.  Le  grès  vert ,  séparé  des  calcaires  marneux 
par  des  vallons  divergents  ,  est  de  beaucoup  inférieur  à 
la  ligne  anticHnale  du  Bray.  Le  sable  ferrugineux ,  qui 
est  à  une  grande  hauteur  à  THéraule  et  à  Yillers-sur- 
Auchy ,  descend  au  niveau  le  plus  bas  dans  la  partie  de  la 
vallée  de  Bray  qui  dépend  du  canton  de  Songeons.  Les 
couches  inférieures  viennent  successivement  à  jour  sur 
quelques  points  qu'on  monte  des  limites  du  Bray  vers  son 
centre.  Cette  anomalie  rendrait  difficile  la  reconnaissance 
exacte  de  la  constitution  du  pays* ,  si  des  mouvements  de 
terrain  n'avaient  mis  à  découvert ,  en  différents  lieux  ,  la 
superposition  des  roches.  Dans^  le  canton  de  Forges,  cette 
superposition  se  distingue  assez  bien  :  en  trarersant  la 
vallée  du  sud  au  nord*ouest,  on  voit  apparaître,  Tun  après 

39 


610  SÉANUtS   «KNÛiXBS  A  HECFGHàTM.. 

l'autre  ,  les  diflërents  termes  de  la  série  secondaire  snpé" 
rieure  ,  depub  la  craie  jusqu'au  calcaire  compacte. 

Il  parait  donc  évident  que  les  couches  inférieures  ont 
été  relevées  par  une  force  impulsive ,  agissant  de  bas  en 
liaut ,  qui  aura  mis  à  découvert  les  étages  supérieurs  de  la 
formation  jurassique ,  en  laissant  les  couches  supérieures 
sur  les  flancs  du  terrain  soulevé.  Les  délnris  de  ces  couches 
ont  été  enlevés,  et  une  dénudation  a  eu  lieu  d*nne  couche 
à  Tautre  jusqu'à  la  craie  y  dont  il  n'existe  aucune  trace 
dans  le  pays  de  Rray. 

M,  Elie  de  Beaumont  pense  que  le  soulèvement  du  pajs 
de  Braj  s'est  fait  en  même  temps  que  celui  des  Pyrénées 
et  des  Apennins,  entre  la  période  de  formation  de  la  craie 
et  celle  du  dépôt  des  terrains  tertiaires. 

La  coupe  théorique  des  terrains  de  la  vallée  de  Bray , 
que  nous  reproduisons  ci-contre  ,  donnera  une  idée  aussi 
juste  que  possible  de  la  disposition  imprimée  à  ces  terrains 
par  le  soulèvement  ;  elle  indiquera  en  même  temps  les 
points  d'élection  pour  pratiquer  des  sondages. 

Il  a  été  (ait  mention  dans  l'Annuaire  statistique  du  dé- 
partement de  rOise ,  pour  l'année  1826  ,  d'un  calcaire 
noir  ,  analogue  aux  marbres  carbonifères  ,  qui  aurait  été 
trouvé  dans  la  commune  dllécourt ,  au-dessous  du  caN 
Caire  marneux.  Cette  indication  fut  donnée  d'après  des 
échantillons  dont  l'authenticité  n'a  pas  été  suflisammeut 
établie  ,  et  l'on  n'a  pu  rencontrer ,  malgré  de  nombreuses 
investigations ,  aucun  gisement  de  ce  terrain  ancien ,  dont 
il  n'est  plus  possible ,  dans  l'état  actuel  de  la  science  , 
d'admettre  l'existence  au  milieu  du  pays^de  Bray.  M.  Bron- 
gniart ,  à  qui  de  semblables  échantillons  ont  été  montrés, 


KÈCItEBCÎHË  DE   LA   HOCH.tE.  611 

les  a  reconnus  ponr  appartenir  à  un  banc  de  la  formation 
jurassique,  autrement  coloré  que  ses  voisins.  Si  la  décou- 
verte du  calcaire  noirâtre  ,  analogue  aux  marbres  de 
Marquise  ^  dont  il  a  été  aussi  fait  mention  ailleurs  (dans 
Touvragede  M.  Passj)  que  dans  l'Annuaire  de  Beauvais, 
se  fût  réalisée  «  la  question  de  la  recherche  de  la  houille  ] 
dans  la  Seine*Infétieure  se  serait  bien  simplifiée  y  ou 
plutôt  eût  été  résolue» 

Temins  Inférieurs  à  la  craie  dans  la  vallée  de  la  Seine ,  à  Rouen. 

Le  sol  dé  la  ville  de  Rouen  ,  entouré  de  falaises  crayeU'* 
ses  et  que  recouvre  un  dépôt  alluvial  plus  ou  moins  épais  ^ 
présente»  à  quelques  mètres  de  profondeur,  et  principale- 
ment sur  la  rive  gauche  de  la  Seine  ,  une  grande  partie 
des  terrains  qui  existent  dans  le  pays  de  Bray.  On  y  ren-* 
contre  aussi  quelques  lambeaux  de  craie ,  qui  toutefois 
n'ont  que  peu  d'épaisseur. 

Lors  du  forage  du  puits  artésien  de  la  rue  Martainville , 
chez  M.  Le  Cerf  ,  après  avoir  franchi  des  argiles ,  des 
sables  y  la  glauconie  sableuse  ,  différentes  marnes  noire  et 
bleue  y  des  sables  verts ,  on  a  rencontré,  à  66  mètres  de 
profondeur,  le  calcaire  marneux  à  grypbée  virgule»  Le  but 
de  M.  Le  Cerf  se  trouvant  atteint  par  le  jaillissement  de 
l'eau  ,  on  a  discontinué  le  forage» 

Au  faubourg  St«Sever,  le  calcaire  marneux  sans  fossiles 
s'est  montré  à  30  mètres  de  profondeur ,  et^après  de  nom- 
breuses alternances  de  marne,  de  calcaire  et  de  grès ,  on 
a  trouvé ,  à  la  profondeur  de  58  mètres  ,  un  grès  calcaire 
contenant  de  petites  huitres.  MM.  Flachat ,  qui  foraient , 
en  1832  ^  un  puits  artésien  dans  ce  même  faubourg  de  la 


61 1  SKAlfCBS  «BHBKALIfl  A  NBOTCHATBL. 

ifille  de  Rouen  ,  ayaot  obtenu  une  eau  jaiUiasante  y 
aèrent  leur  opération.  Une  autre  puiU  artésien,  qu'un  An» 
glaîs  fit  aussi  forer  à  St-Sever ,  quelque  temps  après ,  A 
peu  de  distance  de  celui  que  nous  venons  de  citer ,  amena 
à  peu  près  les  mêmes  résultats  géologiques*  On  peut  donc 
admettre  là ,  ainsi  que  dans  le  Braj  ,  un  effort  souterrain 
qui  a  soulevé  les  couches  inférieures.  Ces  soulèvements  ne 
sont  point ,  au  reste  ,  les  seuls  reconnus  dans  nos  contrées. 
A  Fécamp ,  à  Lillebonne  ,  les  relèvements  de  craie  glau- 
conieuse  et  sableuse  sont  probablement  dus  à  la  même 
cause. 

Nous  ne  connaissons  pas  bien  les  roches  qu'a  fournies 
le  puits  de  Tabattoir ,  à  Grammont ,  près  Rouen ,  à  peu 
de  (tisLance  de  la  rive  gauche  de  la  Seine  ;  nous  savons 
aeulement  que  les  mêmes  alternances  de  marne  et  de  cal* 
caire  s'y  sont  montrées  à  une  grande  profondeur. 

Les  puits  artésiens  d*Elbeuf ,  qui  ont  si  bien  réussi  sous 
le  rapport  de  l'eau  jaillissante,  atteignent,  à  la  profondeur 
de  150  mètres ,  les  argiles  inférieures  à  la  craie.  Il  est 
évident  que,  dans  tout  sondage  à  Elbeuf,  cette  roche  devra 
être  franchie. 

Terrains  inférieurs  à  k  craie ,  au  Havre. 

Le  sol  sur  lequel  est  assise  la  ville  du  Havre  est  com- 
posé de  couches  alluviales  ,  auxquelles  sont  subordon- 
nés les  terrains  inférieurs  à  la  craie.  MM.  Flacbat ,  lors  de 
la  tentative  du  puits  artésien  qu'ils  y  ont  faite,  après  avcûr 
franchi  18  mètres  de  terre  de  remblai ,  différents  sables , 
des  eoudies  de  silex  noirs  y  39  mètres  d'argiles  plastiques 
et  autres,  21  mètres  d'alternances  de  calci^ire  et  de  marne. 


lECBBBCflB  Dl  LA  HOQILUI.  61A 

entremêlés  de  quelques  btncs  peu  épais  d^ar^Ie  sableuse, 
sont  parvenus  à  la  marne  oolitique  »  la  première  de  cette 
espèce  qui  ait  été  reconnue  dans  le  département.  Lear 
but  n'étant  pas  atteint  ^  ils  ont  continué  à  percer  de  nom* 
breuses  alternances  de  marnes  et  d'argiles  coquillère^"^  jus» 
qu'à  la  profondeur  de  208  mètres,  que,  malgré  Tinsuccès 
de  l'opération ,  on  n'a  pas  jugé  à  propos  de  dépasser. 

Il  est  résulté  de  cette  tentative  ,  au  Havre ,  de  puita 
artésien  ,  que  l'on  a  acquis  la  certitude  de  la  présence  do 
la  marne  ocditique  ,  subordonnée  au  calcaire  marneui:  qui 
existe  sons  le  sol  de  cette  ville.  On  en  peut  conclure  que  ce 
serait  aussi  la  première  rocbe  que  l'on  rencontrerait  sous 
k  calcaire  compacte  du  Bray  ,  si  mieux  encore  elle  n'était 
supprimée» 

Puits  de  M eulers. 

C'est  ici  roccasion  d'examiner  la  tentative  qui  a  ét# 
faite,  il  j  a  48  ans ,  pour  rechercher  de  la  houille  dans  le 
département. 

«  En  messidor  an  V  (1796) ,  écrit  M.  Passy  {Deserip^ 
Hon  gMogifue  de  la  Seine^InférieureJ ,  un  sieur  Castiau  a 
fait  sonder  près  de  Meulers ,  village  situé  entre  Dieppe  et 
Neufchâtel ,  dans  le  but  d'atteindre  des  couches  de  houille 
qu'il  supposait  exister  dans  les  environs  de  Dieppe.  Son 
espoir  se  iondait  sur  une  observation  qui  lui  était  propre: 
c'est  qu'en  tirant  une  ligne  à  peu  près  par  le  point  central 
autour  duquel  les  houillères  de  France  ,  de  Belgique  et 
d'Angleterre  sont  répandues  ,  cette  ligne  aboutirait  aux 
environs  de  Dieppe. 

»  IL  Castiau ,  ajoute  M.  Passy  ^  ne  parait  pas  avoir  eu 


614       8ÉANCBS  GÉNÉRALES  A  HBDPCHATBL. 

connaissance  de  la  présence  des  terrains  inférieurs  à  la 
craie  dans  le  pays  de  Bray.  S*il  eùl  examiné  la  constitution 
géologique  de  cette  contrée  ,  les  environs  de  Gournay ,  où 
se  relèvent  les  couches  inférieures  dépendant  du  premier 
système  marneux  de  la  formation  oolitique  ,  lui  auraient 
offert  les  chances  les  moins  défavorables  pour  son  entre- 
prise. Il  est  à  regretter  pour  la  géologie ,  du  moins  ,  qu'il 
n*ait  point  dirigé  les  sondages  dans  les  environs  de  cette 
tUIo  :  le  puits  de  Meulers  n'atteint,  à  1,025  pieds,  que  les 
couches  qui  viennent  à  jour  dans  le  Bray  ;  là,  peut<élre , 
sa  persévérance  aurait  rencontré  oe  qu'il  a  vainement 
cherché  ,  à  18  lieues  de  ce  point,  » 

Les  judicieuses  observations  de  M.  Passy  pourraient, 
jusqu'à  un  certain  point ,  s'appliquer  aux  environs  de 
Rouen  et  du  Havre  ,  où  l'on  a  pénétré  jusqu'à  une  profont 
deur  de  208  mètres ,  sans  rencontrer  de  nappe  d'eau  im* 
portante.  On  sait  que  les  travaux  du  puits  de  Meulers , 
poursuivis  avec  vigueur,  ne  furent  abandonnés  qu'à  cause 
de  l'irruption  d'une  très-forte  source,qui  domina  les  moyena 
d'épuisement. 

De  la  comparaison  de  quatre  points  de  notre  départe- 
ment où  des  sondages  ont  été  pratiqués  à  une  plus  ou 
moins  grande  profondeur;  savoir  :  le  puits  de  Meulers ,  le 
pays  de  Bray ,  la  ville  de  Rouen  .  celle  du  Havre ,  on  ac^ 
quiert  la  conviction  que  les  terrains  subordonnés  à  la 
craie  y  ont  été  déposés  dans  un  ordre  assez  constant ,  et 
que  ceux  de  môme  nature  ,  à  quelque  différence  près  ,  s'y 
rencontrent.  Toutefois,  l'argile  à  creusets  et  la  véritable 
lumachelle  ne  se  trouvent  que  dans  le  pays  de  Bray. 

La  tentative  infructueuse  de  Meulers  ,  en  môme  temps 
qu'elle  a  servi  à  nous  dpnner  une  connaiss^^ace  exacte  de 


IBCHEKCHB  Dl  LA  HOUULB.  6i$ 

la  constitution  gëognostique  de  la  partie  du  département 
où  elle  a  eu  lieu ,  démontre  évidemment  qu'alors  qu'il 
s'agira  de  nouveaux  essais  ,  il  faudra  s'abstenir  surtout 
d'agir  sur  le  groupe  crétacé  ,  qui  forme  non-seulement  le 
sol  géologique  de  notre  contrée  ,  moins  cependant  le$  poinii 
que  nous  avons  indiqués ,  mais  encore  celui  de  toute  la 
Haute>Normandie  et  des  départements  limitrophes. 

Il  ressort  des  considérations  ci -dessus  que  ,  dans  l'éten* 
due  de  pays  comprenant  les  départements  de  la  Seine- 
Inférieure  ,  de  l'Eure,  de  la  Somme ,  de  l'Oise  et  de  Seine- 
et-Oise ,  les  points  les  plus  convenables  ,  eu  égard  à  la 
suppression  d'un  grand  nombre  de  roches  qui  existent  par* 
tout  ailleurs,  pour  se  livrer  à  la  recherche  de  la  houille, 
sont  le  pays  de  Bray ,  la  vallée  de  la  Seine ,  à  Rouen ,  la 
ville  du  Havre. 

Quel  serait  celui  des  trois  points  qui  offrirait  le  plus  de 
chances  de  succès  ?  C'est  ce  que  nous  allons  essayer  de 
déterminer. 

Nous  avons  vu  que  ces  localités  ,  remarquables  par 
l'absence  de  la  craie  et  offrant  à  découvert  les  différents 
terrains  qui  lui  sont  subordonnés  ,  avaient  été  soulevés  par 
un  effort  intérieur.  Dans  le  pays  de  Bray  ,  cet  effort ,  plus 
énergique ,  a  produit  un  soulèvement  plus  considérable. 
En  effet ,  tandis  que  le  calcaire  marneux  est ,  à  Rouen  , 
à  4  mètres  au-dessous  du  niveau  de  la  mer  ,  il  est ,  à 
IlécourL(Oise)  ,  canton  de  Songeons  ,  à  120  mètres  au- 
dessus  ;à  Lanlu  (Oise),  à  220  mètres.  Au  Ilavre,  le  calcaire 
marneux  et  le  calcaire  oolitique  sont ,  le  premier  à  56  m. 
de  profondeur  ,  le  deuxième  à  80  m.  II  est  très-probable 
que  l'oolite  ,  si  elle  existe  dans  le  Bray ,  serait  bientôt 
rencontrée  par  la  sonde.  On  sait ,  d'après  M.  Elie  de 


616  SBAIVCBS  GÉNÉRALES   ▲    irBUFCHATBL. 

Beaumont ,  que  l'exhaussement  du  Bray  »  contemporain 
de  celui  des  Apennins  et  des  Pyrénées  ,  a  eu  Heu  entre  la 
période  de  formation  de  la  craie  et  celle  du  dépôt  des 
terrains  tertiaires  :  or  ,  â  cette  époque  ,  le  dépôt  houiller , 
s'il  existait  .  a  dû  être  soulevé  en  même  temps  que  les 
couches  auxquelles  il  est  subordonné.  Si  Ton  réunit  à  ces 
circonstances  la  direction  ,  à  peu  près  reconnue  ,  vers  la 
partie  de  la  Haute-Normandie  qui  correspond  au  pays  de 
Bray  ,  des  couches  houillères  de  la  Belgique,  on  sera 
disposé  à  donner  la  préférence, pour  la  recherche  des  gîtes 
carbonifères,  au  pays  de  Bray.  Au  reste  ,  quel  que  soît  le 
lieu  d'élection  des  sondages  ,  s'il  y  a  réussite  ou  seulement 
signe  d'existence  du  groupe  houiller  à  une  profondeur 
accessible  ,  nul  doute  que  les  deux  autres  parties  du  dé- 
partement que  nous  avons  signalées  (Rouen  et  le  Havre), 
ne  soient  le  siège  d'autres  investigations.  On  comprend  , 
en  effet ,  que  la  présence  de  ce  groupe  ne  serait  pas  bornée 
à  un  seul  point  de  la  contrée  ,  mais  aurait  inévitablement 
une  étendue  plus  ou  moins  grande. 

Nous  pensons  avoir  déterminé  ,  d'une  manière  aussi 
précise  que  le  permet  l'état  actuel  de  la  science  ,  et  en 
tant  que  cela  concerne  l'appréciation  de  la  superficie  des 
terrains  ,  le  point  le  plus  favorable  pour  pratiquer  utile- 
ment des  sondages.  Toutes  les  difficultés  ne  seraient  ce- 
pendant pas  levées.  En  effet,  si  l'on  jette  les  'yeux  sur  une 
coupe  proportionnelle  des  terrains  qui  composent  l'écorce 
du  globe  ,  celle  ,  par  exemple  ,  publiée  par  M.  La  Bêche, 
on  voit  que  l'espace  qui  s^étend  depuis  le  calcaire  com- 
pacte (  l'équivalent  de  l'argile  de  Kimmerygde }  jusqu'au 
terrain  houiller  ,  semble  infranchissable  par  nos  moyens 
ordinaires  de  sondage.  Ainsi  j  il  fkudrait  traverser  une 


BBCHBRCHB   DE  LA  HOUILLE.  617 

grande  partie  de  la  série  oolitique  ,  le  lias  ,  ainsi  que  les 
groupes  pënéen  et  keuprique ,  dont  lassemblage  présente 
reffrayante  épaisseur  de  1,172  mètres.  On  est  tenté  de 
renoncer  à  toute  pensée  de  recherche ,  lorsqu'on  songe 
aux  obstacles  à  surmonter.  Toutefois  ,  on  sait ,  d'après 
l'observation  qu'en  a  faite  M.  de  Humboldt ,  et  que  l'ex- 
périence a  toujours  confirmée ,  qu'on  ne  trouve  jamais 
réunis  ,  sur  le  même  point ,  tous  les  membres  composant 
la  grande  série  secondaire  ;   il  en  manque  constamment 
quelques-ans.  Cette  circonstance  ,  très-importante  dans 
l'espèce  qui  nous  occupe  ,  a  lieu  ,  d*abord ,  pour  les  ter- 
rains supérieurs  à  Fargile  de  Kimmerygde ,  qui  n'existe 
évidemment  pas.  Nous  allons  établir ,  autant  que  le  per- 
mettront les  découvertes  récentes  de  la  science  ,  que  les 
roches  inférieures  au  lias  ,  jusqu'au  calcaire  carbonifère  , 
semblent  ne  pas  avoir  été  déposées.   Nous  ferons  ensuite 
remarquer  la  grande  différence  qui  existe  entre  la  compo- 
sition géognoslique  de  la  Basse-Normandie  ,  du  Bas-Bou- 
lonnais  ,  et  celle  de  la  vallée  de  Bray.  L'étude  comparative 
que  nous  en  avons  faite  dans  les  ouvrages  de  MM.  de 
Caumont  ,  Rozet  et  Fournel  ,  nous  en  a  donné  la  preuve. 
Une  Note  ,  qui  appartient  à  M.  Burat  {Traité  de  gcofjnosîe^ 
lorae  2  ,  page  495  )  ,  vient  à  l'appui    de  celte  assertion. 
Nous  allons   transcrire  ici  cette  Note  :  «  Ces  puits  (  aux 
environs  de  Paris)  avaient  été  entrepris  ,  soit  pour  se 
procurer  des  eaux  ,  soit  pour  des  recherches  de  houille  : 
c'est,  en  effet ,  une  question  non  résolue  que  celle  de  savoir 
si  l'on  trouverait  le  terrain  houiller  au-dessous  de  la  craie 
de  Paris ,  ainsi  qu'on  l'a  trouvé  à  Yalenciennes ,  à  Monchy- 
le-Preux,  etc.',  à  une  profondeur  de  112  mètres  ;  le  puits 
de  Luzarches  entrait  dans  la  craie  tuffau.  Un  sondage ,  en- 


616 


t  j«HVfHATBL. 

^^    ^/«cherche  d*eaux  artésiennes , 

^gff^'u^  métrés  ,  et  se  trouvait  enoore 

^'*^^^^ ^'^L^ole  en  silex.  Les  incertitudes  sont 

^  \^  (f^ ^tties  :  mais  il  est  nécessaire  de  remar- 

•^t^/^^^ijyiirassique  qui  affleure  ,  vers  Test,  dans 

aer^.^  dei  Vosges  ,   oocupe  une  position  analogue 

^  Ji^.^tloù  (les  terrains  anciens  de  la  Vendée.  Il  y  a 

^^*  ^  àe  craindre  que  ce  terrain  ne  joue  ici  ,  relative- 

^   jj  craie  ,  le  même  rôle  que  celle-ci  remplit  par 

"^i  AUX  terrains  tertiaires  ,  c'est-à-dire  qu*on  ne  le 

^^,'e  encore  au-dessous  de  la  craie.  Au  contraire  , 

r  ifseoce  (les  terrains  keuprique  et  pénéen  ,  sur  les  pentes 

Agla  Vendée  ,  pourrait  faire  espérer  leur  suppression 

^ire  le  terrain  jurassique  et  le  terrain  houiller  y   8*il 

existe*  • 

Les  prévisions  de  M.  Burat ,  relativement  à  la  chance 
de  rencontrer  la  série  jurassique  au-dessous  de  la  craie  ,  à 
Paris,  se  réaliseraient  très-probablement.  En  effet ,  ce 
même  terrain  jurassique  affleure  dans  diOërents  endroits 
de  la  vallée  de  Bray  ;  il  y  existe  aussi  ,  recouvert  par  des 
masses  de  sables  ferrugineux  et  d*argiles  de  diverses  es- 
pèces. Nous  avons  vu  ,  ci-avant ,  qu'il  existait  à  St-Sever 
(Rouen) ,  à  quelques  mclres  de  profondeur.  Quant  à  l'opi- 
nion émise  par  ce  savant ,  elle  reçoit  sa  confirmation  de 
Yétudû  des  gifes  houiUcrs  et  mélallifèru  du  Bocage  vendéen , 
faite  ,  en  183^  »  par  M.  Henri  Fournel  ,  ingénieur  des 
mines.  Dans  la  description  qu'il  fait  des  terrains  secon- 
daires du  Bocage  vendéen  ,  M.  Fournel  ne  mentionne  , 
entre  le  terrain  jurassique  et  le  groupe  houiller ,  que 
Tarkôse  ,  qui ,  dans  la  Vendée  ,  repose  sur  le  gneiss  ,  et 
dont  l'époque  est  postérieure  au  terrain  houiller. 


RBCHBRCUE   DE    LA   HOUILLE.  $19 

Baas  le  Calvados  ,  le  lias  n*est  séparé  du  terrain  carbo- 
nifère que  par  trois  termes  des  formations  kcuprique  et 
pénéenne  ,  qui ,  même  dans  quelques  endroits  du  dépar- 
ment  y  sont  entièrement  supprimés. 

Bans  le  Bas-Boulonnais  ,  on  voit  la  ^ande  oolite  ,  par- 
faitement caractérisée  ,  buter  contre  le  grès  houiller.  Les 
coucbes  de  grès  sont  presque  verticales ,  et  celles  de  Toolite 
ne  sont  inclinées  que  de  15  degrés.  Ce  fait  prouve  que  , 
dans  le  Bas-Boulonnais  ,  quatre  formations  ,  le  lias  ,  le 
Tnaschelkalk  ,  le  grès  bigarré  et  le  zecfatein  ,  qui  ,  sur 
beaucoup  de  points  de  la  France  ,  existent  entre  Foolite  et 
la  grande  époque  des  bouilles  ,  manquent  entièrement^ 
En  Belgique  ,  toutes  les  formations  ,  depuis  le  terrain  cré- 
tacé jusqu'à  la  bande  houillère  qui  se  prolonge  sous  Bouai 
et  sous  Y^lenciennes  ,  sont  supprimées  complètement» 

^'ous  nous  bornerons  à  ces  citations ,  que  nous  pourrions 
multiplier  à  Tinfini ,  pour  établir  l'inconstance  des  dépôts 
de  la  grande  série  secondaire.  En  admettant ,  comme  un 
fait  bien  reconnu  ^  la  suppression  des  terrains  des  marnes 
irisées  ,  il  nous  reste  à  examiner  le  nombre  et  la  puissance 
des  rocbes  que  nous  devons  traverser  pour  arriver  au  ter- 
rain houiller.  Un  exposé  succinct  de  l'écbelle  des  forma- 
tions géologiques  nous  facilitera  cette  évaluation.  Les 
numéros  d'ordre ,  dont  nous  accompagnons  cette  échelle, 
nous  dispenseront  de  nous  servir  de  dénominations  scien- 
tifiques, longues  à  écrire,  et  dont  les  synonymies  entraînent 
quelquefois  delà  confusion. 

Terrains  tertiaires.     ......      1 

Fonnalions    [  ^raîe  supérieure 2 

crétacéçs.    (  Craie  inférieure  ou  grès  vert.     ...      3 


620 


SBANCBd  GBNliRALBS  A  NEUFCflÀTBL. 


Argile  de  Kimmerygde  ou  oolite  sap** 
Calcaire  1  Calcaire  d'Oxfordouoolite  moyenne.  . 
du  Jura.     \  Calcaire  de  Caen  ou  oolite  inférieure 

Lias  ou  calcaire  à  gryphées. 

FonnaUoDs  (  Marnes  irisées.      . 

<l«fi  ,    \  Huschelkalk.     .     . 
marnes  irisées.  J  ^  .    . . 

\  Grès  bigarré.     .     • 

Calcaire  pénéen.    • 

Grès  rouge.  •     .     • 

Terrain  houiiler.    • 

Terrain  de  transition 


4. 

7 

9 

10 
if 
13^ 
13 
14 


Nous  n*avons  pas  à  nous  occuper  des  numéros  1 ,  2  et  3, 
qui  n'existent  pas  là  où  devront  être  pratiqués  les  sondages. 
La  roche  n^  4  ,  espèce  de  marbre  lumachelle  ,  ou  quelque- 
fois simple  calcaire  compacte ,  vient  affleurer ,  à  la  surface 
du  sol  y  an  centre  de  la  vallée  de  Bray.  C'est  à  cet  endroit 
que  se  rencontrent  les  indications  géologiques  les  plus  la* 
vorables  &  la  recherche  de  la  houille  dans  cette  partie  du 
département.  Nous  avons  admis  ,  d'après  les  données  les 
plus  nouvelles  de  la  science  ,  la  suppression  des  numéros 
8  ,  9  ,  10  ,  11  et  12  ;  il  ne  resterait  donc  à  traverser ,  pour 
atteindre  le  n*  1 3  (  terrain  houiiler  ) ,  que  les  numéros  4  y 
5  ,  6  et  7.  Nous  allons  faire  Texposé  de  leur  épaisseur  , 
extraite  ,  terme  moyeu ,  de  différents  traités  de  géologie  : 

(En  Angleterre.)  (Dans  le  Jura.) 

Argile  de  Kimmerygde  (4)     150».     ..     .      30». 

Calcaire  d'Oxford  (5)    150 40 

Oolite  inférieure  (6)    100 100 

Lias  (7)    100 100 


500 


m 


270 


OL 


RBCHBRCHB  DB  LA  HODILLB*  €21 

Nous  ne  pouvons  pas  donner  d'évaluation  plus  précise 
de  ces  roches.  On  voit  qu'en  Angleterre  cette  puissance  est 
plus  forte  qu'en  France.  Personne  ,  au  reste  ,  n'a  pu  en- 
core calculer  les  événements  qui  auront  dérangé  leur  foi^ 
malien  à  l'époque  de  leur  dép^t ,  et  la  cause  de  la  difiërence 
de  leur  épaisseur,  et  môme  celle  de  leur  suppression  en- 
tière ,  est  restée  jusqu'alors  inconnue.  Si  l'on  prend  la 
moyenne  des  deux  chiffres  exprimés  ci-dessus  ,  on  aura  , 
pour  arriver  au  calcaire  carbonifère ,  à  franchir  une  épais- 
seur de  300  à  350  mètres.  La  profondeur  la  plus  forte  à 
laquelle  on  soit  parvenu  dans  les  terrains  inférieurs  à  la 
craie  de  notre  département ,  est  celle  du  puits  artésien 
qu'on  a  essayé  de  faire  au  Havre  ,  il  y  a  quelques  années^ 
L'opération  a  échoué  ,  relativement  à  l'eau  artésienne  que 
l'on  voulait  obtenir  ;  mais  ,  au  moins  ,  elle  a  procuré  ce 
résultat  de  faire  connaître  la  nature  des  roches  que  Ton  ji 
traversées. 

Quelques-uns  des  termes  de  cette  grande  série  secon- 
daire renferment  quelquefois  de  la  houille.  Le  lias ,  en 
Ecosse,  contient  de  ce  combustible  ,  qui  est  exploitable  ; 
ailleurs,  ce  sont  des  lignites  qu'on  y  trouve.  Un  autre 
combustible,  appelé  anthracite ,  se  rencontre  quelquefois, 
au  lieu  de  houille ,  et  peut  la  remplacer  dans  son  emploi 
industriel. 

Les  autres  roches  de  la  même  formation  contiennent 
au3si  souvent ,  outre  de  la  houille  ,  diverses  substances 
minérales.  Ainsi,  le  zechtein  offre  ,  comme  couches  sub- 
ordonnées >  du  sel  gemme  »  du  gypse ,  de  la  calamine  , 
du  plomb  sulfuré ,  etc*  »  etc. 

Nous  avons  non-seulement  déterminé ,  d'après  les  indi- 
cations géologiques  les  plus  récentes ,  les  points  d\ 


622  SÉANCES  GRKBIIALËS   À  NÈUFCniTEt. 

les  plus  favorables  pour  les  sondages ,  ayant  pour  objet  Ift 
recberche  de  la  bouille  dans  le  département  de  la  Seine- 
Inférieure  et  dans  ceux  qui  Tavoisinent;  nous  avons  aussi 
évalué  ,  en  tant  que  possible  i  la  distance  qui  nous  sépare 
du  groupe  bouiller^  Il  nous  reste  maintenant  à  nous  occu-' 
per  des  moyens  de  sondage  et  de  la  partie  économique. 

Moyens  de  ^o&dage. 

Le  systëtne  de  sondage  à  suivre  pour  la  reeberclie  de  la 
houille  doit  être  le  même  que  celui  adopté  pouf  le  forage 
des  puits  Artésiens.  Il  n'y  a  que  dans  certaincis  circonsfan-* 
ees ,  que  nous  croyons  rares  et  appréciées  seulement  par 
des  hommes  spéciaux,  qu'il  conviendrait  mieux  d'avoir 
recours  de  suite  à  un  puits.  Il  n'y  a  aucun  doute  qu'alors 
qu'il  s'agit  d'obtenir  une  eau  jaillissante ,  la  sonde  ne  soit 
le  seul  et  unique  moyen  à  employer  ;  il  en  est  de  même 
dans  les  cas  suivants  : 

1°  Lorsqu'on  a  &  percer  des  terrains  dont  les  couches 
fiont  très-bien  réglées  * 

2»  Lorsqu'on  a  à  déterminer  l'épaisseur  d'un  terrain  ré- 
couvrant une  formation  plus  ancienne  que  lui  ; 

3®  Pour  acquérir  la  certitude  qu'une  couche  qu*oii 
exploite,  et  dont  on  soupçonne  l'inclinaison,  se  retrouve  et 
existe  encore  à  une  certaine  distance  ; 

4^  S'il  existe  de  la  tourbe  subordonnée  à  des  terrains 
-d'alluvion  formant  le  fond  d'une  vallée  ; 

5®  Pour  constater  qu'un  amas  qu'on  exploite  se  prolonge 
à  une  distance  plus  ou  moins  grande  ; 

6^  Pour  reconnaître  s'il  n'existe  pas  de  couches  de  fer 
limoneux  au-dessous  de  celles  que  l'on  exploite. 


ttECH&nCfiE  DE   LA  HOUILLE.  62i 

M.  firard  ,  comparant  les  deux  moyens  de  recherche 
(le  puits  et  le  sondage) ,  estime  que  le  dernier  ,  eu  égard 
âTobligation  où  l'on  est  de  le  répéter  plusieurs  fois,  coûte, 
en  définitive ,  aussi  cher  que  le  premier  ,  et  qu*on  n'est 
pas  dispensé  de  faire  le  puits.  Les  raisons  que  donne 
H.  Brard  peuvent  être  excellentes  ;  toutefois ,  dans  l'es- 
pèce qui  nous  occupe  .  il  est  évident  qu'il  faut  avoir  re- 
cours aux  sondages  pour  reconnaître  le  gisement  de  la 
roche  que  nous  avons  intérêt  à  découvrir. 

L'nsage  de  la  sonde  arrêté  ,  voici  à  peu  près  quelle  en 
serait  la  dépense.  Un  sondage  de  33  mètres ,  dans  un  ter* 
rain  à  peu  près  identique  au  terrain  houiller ,  coûterait , 
savoir  : 

Sonde  et  outils  de  rechange  ,  avec  33  mètres  d'al- 
longe.  iyOOOf. 

300  journées,  à  2  f.  25  chacune 675 

Surveillance ,  usage  du  câble ,  de  la  chèvre.        325 

2,000 

M.  Brard  estime  à  3,000  f.  un  sondage  pour  100  mètres, 
non  comprise  l'action  des  instruments.  J Vu  les  difiîcultés 
qui  s'accroissent  à  mesure  qu'on  pénètre  dans  l'intérieur 
des  roches ,  nous  pensons  qu'il  est  indispensable  d'ajouter 
500  f.  par  chaque  33  mètres  de  terrain  que  l'on  percera  : 
ce  serait  donc  une  dépense  de  15,000  f.  pour  330  et  quel- 
ques mètres.  A  celte  profondeur ,  il  est  trés-présumable 
qu'on  saurait  à  quoi  s'en  tenir  sur  l'opération.  Le  parti 
le  plus  prudent ,  selon  nous,  consisterait  à  prendre  des 
arrangements  avec  un  entrepreneur  s'occupant  spéciale* 
ment  de  sondages. 

Nous  signalerons  ,  à  cette  occasion ,  un  essai  fait  à 


624  SBANCBS  GiNBBA.LBS  A  MBUFCHATBL. 

Bruxelles ,  il  y  a  quelque  temps ,  d'une  macliine  à  percer 
la  mine ,  pour  la  découverte  de  laquelle  H.  Mathieu  y  mé- 
canicien »  aurait  obtenu  un  brevet  d'invention.  Cette  mé- 
canique 9  aussi  simple  qu'ingénieuse ,  nous  écrivait-on , 
placée  en  face  du  grès  le  plus  dur  qu'il  fut  possible  de  ren- 
contrer dans  le  restant  des  anciens  remparts  ,  près  le 
moulin  de  la  porte  d'Ânderleck,  perça  ce  grès  avec  une 
telle  rapidité,  qu'on  acquît  la  certitude  que  son  action  était 
de  7  millimètres  par  minute  ;  qu'elle  peut  ainsi,  en  une 
heure  et  à  l'aide  d'un  seul  homme ,  faire  le  travail  que 
l'homme  le  plus  robuste  ne  saurait  terminer  en  un  jour. 
Sa  force  motrice  ,  ajoutait-on  ,  est  la  percussion  ;  et,  à 
l'aide  d'un  engrenage  ,  l'instrument  qui  sert  au  bris  de  la 
pierre ,  fait,  en  tournant,  l'office  du  foret ,  ce  qui  donne 
pour  résultat  le  dégagement  par  l'prifice  des  matières 
brisées. 

Il  est  certain  que  si  cette  machine  fonctionne  ainsi  que 
l'annonce  M.  Mathieu  ,  son  inventeur  ,  un  sondage,  qui 
est  toujours  une  opération  longue  ,  difficile  et  coûteuse , 
éprouverait,  sous  ce  triple  rapport,  une  modification  remar- 
quable. Vienne  le  moment  de  pratiquer  sérieusement  des 
sondages  dans  notre  département ,  nous  pensons  qu^alors 
il  serait  bon  de  prendre  auprès  de  l'auteur  même  des  ren- 
seignements positifs  sur  sa  découverte. 

Revenant  encore  sur  l'examen  comparatif  de  la  dépense 
que  nécessite  le  travail  du  sondage  et  celui  résultant  du 
foncement  d'un  puits  de  recherche  ,  nous  ferons  observer 
que,  bien  qu'il  soit  vrai  que ,  dans  ce  dernier  cas  ,  la  dé- 
pense puibse  ne  pas  être  plus  élevée  qu'alors  qu'on  a  agi 
avec  la  sonde ,  qui  ne  vous  donne  pas  toujours ,  il  faut  en 
convenir  ,  les  renseignements  dont   on  a  besoin,  et  au 


mfiGHERCBB  DB  LA  HOUILLE.  625 

moyen  de  laquelle  vous  n'acquérez  souvent  qu'une  eon- 
naissance  douteuse  et  imparfaite  de  la  nature  des  roches  ; 
nous  ferons  ,  disons«nou6  ,  observer  que  rëgalké  des 
frais  ,  pour  les  deux  modes  de  recherche,  n'existe  plus,  du 
nomeni  qu'on  pénètre  à  une  certaine  profondeur.  Le 
puits  de  Meulers,  commencé  en  1796  et  fini  en  1806  ,  a 
coûté  500,000  fr.  On  aurait  tait  bien  des  sondages  pour 
eette  somme. 

Au  reste  ,  l'art  de  sonder  pour  la  recherche  de  la 
houille  et  des  divers  minet*ais  a  fait  beaucoup  de  progrès 
depuis  quelques  années.  Si  la  découverte  de  M.  Mathieu  y 
de  Bruxelles  ,  n'était  pas  applicable  dans  l'espèce  qui  nous 
occupe ,  on  ne  manquera  pas  en  France  d^hommes  ha- 
biles qui  entreprendront  ,  pour  un  prix  convenu  ,  le  mode 
de  forage  qui  conviendrait  le  roieux,et  à  la  profondeur  que 
Ton  désirerait. 

70  mètres  de  forage  ,  exécutés  à  Forges  par  M.  MuUot , 
de  ^aris ,  pour  obtenir  une  eau  jaillissante ,  ont  coûté 
4,000  fr. 

^artie  économique. 

n  n*j  a  pas  d'exemple  dans  les  Annales  de  l'industrie 
B'un  produit  semblable  à  la  houille.  On  a  dit,  avec  raison, 
que  c^étaît  la  matière  f)rf  mière  des  matières  premières  » 
et  il  n'y  a  pas  aujourd'hui  de  question  industrielle  qui 
n'aboutisse  à  ce  combustible.  L'importance  qu'elle  a 
acquise  depuis  un  dèmi^siècle  >  l'immense  emploi  qu'on 
en  &it  tous  les  jours  et  qui  ne  peut  aller  qu'en  croissant 
dans  notre  département ,  sont  de  puissants  moti£t  de  la 

40 


626  8ÉÀNCM  4&toBIULBS  ▲  RBDFGBATBL. 

rechercher  partout  où  il  esl  possible  de  soupçonner  son 
existence. 

Il  en  est  de  la  houille  comme  des  dÎTers  minerais*  Si 
l'on  ne  peut  pas  dire ,  d'une  manière  absolue ,  que  telle 
espèce  de  terrain  soît  inconciliable  avec  certaines  sub* 
stances,  il  est  du  moins  rationel  de  n*en  faire  la  recherche 
que  dans  les  conditions  oà  l'expérience  indique  que  l'on 
a  quelque  chance  de  succès.  Faute  de  s'être  conformés  à 
ce  principe,  des  individuS)  comme  des  compagnies,  ont  été 
conduits  à  de  grandes  dépenses  ou  à  de  désastreuses  opé* 
rations. 

Les  houilles  ne  se  rencontrent  ni  dans  les  terrains  pri- 
mitifs, ni  dans  les  terrains  récents;  c'est  dans  les  forma- 
lions  intermédiaires  des  grès  et  des  schistes  qu'on  les  ren* 
contre.  Aussi  pensons«nous  ,  depuis  long-temps ,  que  les 
terrains  inférieurs  à  la  craie  de  nos  contrées  offrent  des 
chances  de  succès  à  des  investigations  habilement  faites. 

Quarante-six  bassins  houillers  ,  répandus  sur  trente- 
quatre  départements ,  constituent  la  production  houillère 
française.  Il  est  probable  que  ,  lorsqu'une  impulsion  sera 
donnée  à  un  système  éclairé  de  recherche  ,  on  en  décoo* 
vrira  de  nouveaux  ,  ou  Ton  retrouvera  la  trace  de  bassins 
qui  ont  une  étendue  plus  grande  que  celle  qu'on  leur  con- 
naissait. La  longue  bande  houillère  qui  est  exploitée  à 
partir  d'Eschivcifer ,  d'Aix-Ia-Chapclle  ,  de  liéfe  ,  de 
Charleroy  ,  de  Mons  ,  jusqu'au-dessous  de  Valencîennes 
cl  de  Douai ,  et  dont  les  relations  avec  les  gisements  d  une 
partie  de  l'Angleterre  ,  avec  ceux  d'Hardinghm  ,  près 
Boulogne  ,  ont  été  constatées  ,  ne  peut-elle  pas  envoyer 
ailleurs  des  prolongements  ?  CW  d'après  de  semblablen 
suppositions  que  furent  découvertes  les  mines  d'Anzin  et 


RBCHKBCHE  DE  LA  HOUILLE.  6â7 

d*Aniche.  Tous  ces  divers  gisements  dénotent  j  à  la  place 
qo*ils  occupent ,  Texistence  d'une  vaste  mer  ancienne. 

Une  remarque ,  digne  d'intérêt  ,  a  été  faite  en  France 
comme  en  Angleterre  :  c'est  qu'à  mesure  que  la  consomma^ 
tion  de  la  houille  a  suivi  une  progression  liroissanle  ,  les- 
prix  ,  dans  l'un  et  Taulre  pa)s  ,  ont  éprouvé  une  baisse 
sensible^  En  France,  depuis  1819  jusqu'en  1830,  les  prix 
moyens  ,  considérés  dans  leur  ensemble  ,  ont  diminué  ^ 
sur  le  carreau  de  la  mine  ,  dans  la  proportion  de  1  à  0,81  ^ 
£d  Angleterre  ,  la  même  quantité  de  combustible ,  qui 
était  payée  »  en  1807  ^  2  liv.  sterlings  7  b.  6  d.  »  ne  valait 
que  i  liv.  sterl.  11  .s.  6  d.  en  1829; 

Du  moment  que  c'est  un  fait  acquis  à  la  scieoee  que  le 
groupe  carbonifère  est  Tune  des  couches  constituantes  de 
l'écoroe  du  globe  ,  on  peut  espérer  ^  au  moyen  do  $on« 
dages ,  le  rencontrer  alors  qu'existeront  des  conditions 
géologiques  favorables  aux  recherches.  Le  pays  de  Broy 
présente  ces  conditions  ,  puisque  ,  d'une  part ,  la  craie  et 
ses  annexes  ^  qui  constituent  le  sol  géologique  du  départe-^ 
ment  et  cehii  des  départements  voisins  ^  manquent  entier 
rement ,  et  que  ,' d'autre  paît,  toute  là  formation  du 
nouveau  grès  rouge  ,  qui  se  compose  des  marAes  irisées  du 
muscbelkalk  ,  du  grès  bigarré  ,  du  calcaire  alpin  »  du 
SKechlein  et  de  quelques  autres  termes  du  même  système  , 
la  forn^ation  du  nouveau  grès  rouge  *  disons-noos  ,  n'a 
point  été  déposée,  ainsi  que  cela  résulte  des  ohservationd 
puisée^  ^dans  l'ouvrage  de  M.  Fournel  ^  que  bous  avons 
cité.f  Nous  insistons  sur  cette  dernière  circonstance  qui  * 
bien  qu'elle  ne  soit  pas'appréciable  à  la  vue,  ressort  d'un 
examen  géologique  approfondi,  et  sans  laquelle  il  faudrait 
renoncer  à  toute  tentative* 


628  SÉANCES  GÉKÉKALBS   A   KEOFCHATEL* 

Qae  Ton  trouve  sur  l'un  des  points  indiqués  de  Ift  vldléè 
deBrayune  mine  de  houille,  en  voici  quelques-unes  des 
principales  conséquences  :  on  ne  tardera  pas ,  excité  que 
Ton  sera  par  une  noble  émulation  ,  à  faire  à  Rouen  ,  an 
Havre  et  ailleurs,  des  essais  ayant  pour  objet  le  même 
Tésaltat.  La  plus  grande  partie  du  charbon  de  terre,  brûlé 
dans  le  département ,  vient  de  Belgique ,  d'Angleterre , 
oo  du  bassin  du  Nord  ,  en  France  ;  il  coûte  à  Rouen  ,  à 
Dieppe  ,  au  consommateur  ,  terme  moyen  ,  3  fr.  Thecto- 
litre  ,  pris  sur  place  ;  à  laquelle  somme  il  faut  ajouter  1  L 
pour  le  transpcvrt,  s'il  y  a  5  ou  6  myriamèires  de  distance. 
Le  prix  de  revient  donc  est  de  4  f . ,  arrivé  à  destination 
définitive.  On  Jugera  de  la  différence  de  prix  existant 
entre  les  houilles  étrangères  et  celui  de  houille  provenant 
d'une  exploitation  de  mine  découverte  dans  notre  dépars 
tement ,  lorsqu'on  saura  que  ,  dans  le  Midi ,  elle  est  payée 
60  e.  rhectolilre,et  75  c.  dans  lo  Nord, prise  sur  le  carreau 
de  la  mine.  Il  est  évident  que  si  le  pays  de  Bray  devenait 
le  siège  d'une  exploitation  de  charbon  de  terre ,  le  chemin 
de  fer  de  Rouen  à  Amiens  ne  tarderait  pas  à  être  établi  : 
de  même  aussi  la  construction  de  ces  voies  nouvelles  né* 
eessitera  qu'on  se  livre  avec  ardeur  à  la  recherche  de  ce 
eombaslible  indispensable ,  sans  lequel  il  n'y  a  plus  d'in* 
ddstrîe  possible.  Dans  la  supposition  d'une  exploitation 
&cîle  de  houille  sur  «ne  partie  quelconque  de  notre  terri* 
taire  ,  il  est  hors  de  doute  que  celle  provenant  de  l'é* 
teanffer  ,  déjà  frappée  à  sa  sortie  d'un  droit ,  grevée  d'an 
antre  à  son  entrée  en  France ,  ne  pourrait  pas  lutter  contre 
«a  prod«it  indigène  que  fevoriscmient  une  vente  aisée  et 
une  grande  consoonmafttoii. 

Les  avantages  ne  seraient  pas  les  mêmes  ,  &  la  vérité , 


lECHBaCHB  DE  LA  HOUILLE.  629 

avec  une  houille  de  difficile  extraction  et  de  médiocre 
qualité;  toutefois  on  pourrait  utiliser  un  charbon  maigre, 
pjriteux,  en  faisant  delà  chaux  avec  des  pierres  calcaires, 
ainsi  qu'on  le  pratique  dans  le  Calvados  ,  où  une  grande 
quantité  de  cette  substance  sert  à  amender  les  terres. 
Toute  la  Basse-Normandie  se  ressent  du  bieniait  que  pro- 
duit la  chaux,  qu'on  se  procure  à  bas  prix.  N*y  eût-il  que 
ce  résultat  dans  notre  département ,  qu*il  faudrait  encore 
s'en  applaudir.  A  Littry  ,  le  banc  supérieur  ,  négligé 
depuis  plus  d'un  siècle  ,  est  recherché  et  regardé  comme 
précieux ,  maintenant  qu'on  lui  a  donné  une  application 
si  profitable. 

On  sait  que  la  meilleure  pierre  à  chaux  est  le  calcaire 
compacte  ;  or  ,  le  centre  du  pays  de  Bray  est  entièrement 
composé  de  roches  de  cette  nature ,  que  l'on  pourrait 
convertir  en  excellente  chaux  avec  le  combustible ,  tel 
médiocre  qu'il  fût,  que  l'on  y  pourrait  trouver.  Nous 
n'avons  pas  besoin  d*indiquer  les  avantages  qu'en  pour- 
rait retirer  Tagriculture  de  notre  contrée  ;  ils  fessortent 
d'eux-mêmes.  L'addition  au  terrain  d'un  élément  qui  lui 
manqiie,  ne  pourrait  qu'augmenter  la  quantité  et  laquai 
lilé  de  ses  produits.  Nous  avons  déjà  fait  observer  que 
trois  départements  de  l'Ouest  doivent  leur  prospérité  à 
une  mine  d'anthracite,  récemment  découverte.  La  vallée 
de  Bray  et  les  pays  environnants ,  où  l'on  a  créé  un  grand 
nombre  d'herbages  depuis  quelques  années ,  commencent 
à  se  ressentir  des  efiéts  d'une  redoutable  concurrence  sur 
le  marché  de  Paris.  Ces  eficls ,  qui  consistent  surtout , 
comme  on  le  présume  bien ,  dans  une  diminution  de  la 
valeur  commerciale  des  denrée»  ,  ne  pourront  que  s'ac- 
croUre  en  présence  dea  moywa  de  communication  si 


630  SÉANCES  GBNÉRALBS    A    NRUFCHATBL. 

rapides ,  qui  vont  s'ëlabiir  de  tous  les  points  de  la  France 
avec  la  capitale.  La  découverte  d'une  mine  de  combustible 
quelconque  ,  jointe  à  un  cbangemeni  convenable  dans  le 
mode  de  culture ,  permettrait  à  cette  partie  du  dépar- 
tement de  lutter  avec  moins  de  désavantage. 

T?  n'est  pas  toujours  nécessaire  de  transporter  au  loin 
la  houille  ;  elle  est  souvent  employée  sur  le  lieu  même  de 
iton  exploitation.  Il  en  est  ainsi  dans  quelques  mines 
houillères  du  Midi ,  où  le  minerai  de  fer  se  trouve  en 
même  temps  que  le  combustible.  En  Angleterre  ,  l'heu- 
reuse coexistence  du  charbon  et  du  fer  carbonate  fait  la 
prospérité  de  diverses  contrées.  Nous  avons  déjà  fait 
observer  qu'à  Lîttry  (Calvados),  le  premier  servait  à  la 
conversion  ,  si  utile  à  l'agriculture ,  des  pierres  calcaires 
en  chaux. 

Nous  ne  connaissons   en  France    de  houille  qui  n*a 
cessé  d'être  exploitée  par  défaut  de  débouché  et  de  con- 
^oounation ,  que  celle  de  Fajmoreau  (  Boca?:e  vendéen  ). 
La  faute  en  est,  non  pas  seulement  à  la  qualité  médiocre 
du  combustible,  qui  ne  peut  pas  supporter  la  concurrence 
des  houilles  anglai.se  et  belge  importées  par  les  ports  de 
rOues^,  mais  aussi  aux  droits  d'entrée  dont  la  houille  in- 
digène est  frappée  à  Niort,  et  principalement  à  Fontenaj, 
où  elle  paie  un  droit  d'octroi  dont  le  chiffre  égale  le  quart 
de  la  valeur  de  son  prix  de  vente.  Avec  un  semblable 
tarif,  la  ville  de  Fontenay  a  comme  interdit  dans  son  sein 
rétablissement  de  toute  industrie  faisant  une  consomma- 
tion un  peu  notable  de  houille.  Nous  ne  pouvons  que  con- 
seiller à  la  ville  de  Fontenay  ,  si  elle  ne  l'a  déjà  pas  fait , 
de  supprimer  ou  tout  au  moins  de  réduire  le  droit  d'entrée 


IBCflBieHB  DB  LA  MKWILLR.  631 

du  charbon ,  de  manière  à  favoriser  la  créatien  d'usiiiefr« 
doot  tout  le  DM>nde  profiterait 

Que  si ,  par  suite  de  sondages  habilement  prattquite 
dans  notre  département ,  on  trouvait ,  au  lieu  de  houiUey 
une  mke  d'anthracite  ,  les  occasions  de  Patiliiser  ne  man* 
queraient  pas.  Ce  combustible  peut  servir  maintenant  â 
tous  les  usages  domestiques  ;  en  Amérique,  où  il  est  trèS'» 
abondant ,  on  commence  à  s'en  servir  sur  les  bateaux  ft 
vapeur. 

D'après  M.  Michel  Chevalier ,  Tanthraeite  l'emporte  de 
beaucoup  sur  la  houille  bitumineuse  ,  qui  est  presque  la 
seule  connue  aux  Etats-Unis.  Elle  brûle  sans  fumée ,  ne 
graisse  pas  les  tentures  et  ne  noircit  paa  les  tapis.  Rien 
n'est  plus  aisé  que  d'entretenir  un  feu  d'anthracite  :  un 
foyer,  chargé  deux  ou  trois  fois  par  24  heures,  ne  s'éteiot 
jamais ,  même  pendant  la  nuit.  Son  seul  inconvénient  est 
de  répandre  quelquefois  une  odeur  légèrement  sulfureuse* 
Le  prix  de  Tanthracile  est  de  22  à  25  c.  le  kilogramme. 

En  1814»  lorsque  les  Anglais  tenaient  les  Américains 
bloqués  dans  leurs  ports  et  empêcliaient  la  houille  de 
Virginie  d'arriver  à  Philadelphie  par  la  voie  de  mer  ,  qui 
était  la  seule  praticable  ,  quelques  fabricants  ,  qui  avaient 
besoin  de  charbon  ,  ayant  entendu  dire  qu'il  existait  un  . 
gîte  charbonnier  près  des  sources  du  Schuylkill  ,  en  firent 
venir  ,  à  grands  frais  ,  quelques  charretées  ;  ils  ne  purent 
parvenir  à  l'allumer.  Le  hasard  fournit  cependant  une 
démonstration  irrécusable  de  la  combustibilité  de  l'an^ 
thracite.  Un  de  ceux  qui  en  avaient  acheté  l'axait  ,  dés- 
espérant de  s'en  servir  ,  complètement  abandonné  en  las 
près  de  sa  maison.  Une  nuit  il  fut  réveillé  par  une  clarté 
assez  vive  ;  c'était  l'anthracite  qui  s'était  embrasé.  Oa 


€32  tÉAlCCBS  4mmMALK9  M  TfSOfOUTBL. 

répéta  les  essm  ;  on  apprit  à  se  senrir  de  randiracHe  y  et 
on  construisit  des  fourneaux  déforme  plus  appropriée  à  sa 
nature. 

L'exemple  fourni ,  11  j  a  trente  ans  ,  par  les  Etats-Unis 
d'Amérique ,  ne  devrait  pas  être  perdu  pour  la  France. 
Qu'une  guerre  arrive  avec  l'Angleterre;  que  cette  puissance 
Youile  interdire  la  sortie  du  charbon  de  terre  ,  nos  usines 
et  tous  les  appareils  ,  mus  par  la  vapeur  ,  qui  sont  entre- 
tenus par  la  houille  anglaise  ,  chômeraient  au  moins 
pendant  quelque  temps.  C'est  pour  prévenir  un  semblable 
iocMivéoient ,  autant  que  pour  nous  affranchir  do  tribut  ' 
payé  à  l'étranger ,  qu'il  serait  nécessaire  ,  alors  qu'il  en 
est  encore  temps  ,  de  se  livrer  aux  investigations  qui  , 
éaofl  de  bonnes  conditions  ,  pourraient  produire  un  ré- 
flultot  utile. 

Il  n'y  a  pas  encore  très^long^temps  que  les  Anglais  con- 
çurent quelque  crainte  sur  la  durée  des  mines  de  houille 
de  leur  pays.  Il  en  résulta  un  bill  du  Parlement ,  qui  dé- 
fendit ,  sous  des  peines   sévères  ,  la  sortie  du  charbon. 
Bientôt  revenus  de  leur  frayeur  ,  ils  levèrent  cette  inter- 
diction ,  rassurés  qu'ils  étaient,  par  une  appréciation  plus 
exacte  ,  sur  la  puissance  de  leurs  gites  carbonifères.  On  a 
calculé  que  les  descendants  des  habitants  actuels  de  la 
Grande-Bretagne  pourraient  vivre  tranquilles  sur  ce  point, 
pendant  plus  de  vingt  siècles.  On  arriverait ,  sans  aucun 
doute  ,  à  des  résultats  analogues  ,  si  l'on  se  livrait  à  des 
recherches  semblables  en  France  ,  en  Belgique ,  aux  Etats- 
Unis.  En  autre  ,  n'est-il  pas  probable  qu'il  y  a  ,  dans  le 
sein  du  globe  ,  d'autres  mines  que  celles  actuellement 
connues  ?  Au  reste  ,  avant  que  la  houille  manque ,  tout 
porte  à  cro  ire  qu'on  aura  trouvé  le  moyen ,  en  décomposant 


BfiCBBKÇHS  I>B  tA  BOOIULS.  63d 

Teau  ,  d*emp1o7er  ses  deux  éléments  comme  agents  com- 
bustibles. L'électricité  n'en  fait-elle  pas  l'office  ?  Naus- 
méme  nous  avons  fait  chauffer  de  l'eau  ,  en  la  soumet- 
tant à  un  courant  galvanique. 

Que  si  les  sondages  ne  produisaient  pas  le  résultat  désiré, 
on  aurait ,  au  moins  ,  résolu  le  plus  curieux  et  le  plus 
intéressant  problème  géologique  de  notre  contrée  ;  savoir: 
Quelles  sont  les  roches  déposées  dans  le  pays  de  Braj , 
depuis  l'argile  de  Kimmerygde  jusqn*au  terrain  houiller  ? 

En  écrivant  ces  pages  ,  nous  n^avons  eu  en  vue  qu'un 

seul  objet ,  celui  d'élre  de  quelque  utilité  à  notre  pays. 

Serions-nous  assez  heureux  d'y  parvenir?  Nous  n'osons  le 

croire.  Il  est  possible  toutefois  que  ,  si  les  renseignements 

qu'elles  contiennent  méritent  un  peu  l'approbation  des 

personnes  à  qui  elles  seront  soumises ,  il  est  possible  , 

disons-nous  ,  et  nous  avons  des  raisons  de  le  penser ,  que 

des  essais  soient  faits  pour  arriver  à  la  connaissance  des 

gîtes  carbonifères  ,  s'ils  existent. 

* 
M.  Lelong  donne  lecture  de  la  Note  suivante  ,  sur  le 

fartage  des  bêles  bovine  et  ovine  : 

«    BlESSlBlttS, 

»  Vous  m'avez  demandé  hier  quelques  explications  sur 
le  parcage  des  bêles  bovine  et  ovine  ;  je  vais  avoir  l'honneur 
de  vous  les  présenter  en  peu  de  mots. 

»  Le  parcage  se  pratique  ,  dans  l'arrondissement  de 
Neufchdtel ,  ainsi  qu'il  suit  :  On  enferme  les  vaches  dans 
des  enclos  mobiles  ,  appelés  parcs  ^  et  se.  composant  de 
six  ou  sept  lattes  ou  planches  d'une  mince  épaisseur  et 
d'une  Jongueur  de  2  mètres  ,  surchargées  d'une  autre 


4^34  SBÀNCBg  GBIfÊâALU  A  NBVFCHATRL. 

petite  planche  moins  large  ,  d'une  hautpur  de  t  m.  33  c«) 
qui  les  prend  transversalemenit  et  que  l'on  solidifie  au 
moyen  de  clous. 

»  Ces  sortes  de  planches  ,  ainsi  superposées  ,  prennent 
le  nom  de  claie». 

■  Les  claies  sont  fixées  debout  ,  au  moyen  de  petites 
pièces  de  bois  d*une  longueur  de  2  mètres  ,  surmontées  ^ 
à  leur  extrémité  supérieure  ,  de  deux  petites  , chevilles 
carrées ,  qui  les  traversent  à  une  distance  de  18  à  13  c. 
l'une  de  l'autre,  et  fixées  en  terre ,  par  l'autre  extrémité, 
au  moyen  d'une  autre  cheville,  plus  grosse^placée  dans  des 
trous  perforés  à  l'extrémité  inférieure  :  c'est  ee  qu'on 
appelle  une  croche. 

*  Les  bestiaux,  ainsi  enfermés,  répandent  l'engrais  aux 
places  que  le  cultivateur  juge  à  propos  de  fumer. 

»  Les  claies  sont  employées  en  un  nombre  proportionné 
à  la  quantité  de  vaches  que  Ton  veut  y  enfermer,  et  cette 
quantité  s'accroît  en  raison  de  l'exiguité  du  nombre  des 
bestiaux. 

»  Ainsi  ,  10  vaches  exigeront ,  pour  être  A  Taise  ,  ub 
parc  de  50  claies -de  périmètre  ,  tandis  qu'un  troupeau  de 
40  vaches  n'exigera  que  90  à  100  claies*  On  laisse  les  bes- 
tiaux enfermés  dans  le  parc  pendant  un  laps  de  temps  plus 
ou  moins  grand  ,  selon  que  le  terrain  a  plus  ou  moins 
besoin  d'engrais.  La  facilité  de  transporter  un  parc  d'un 
endroit  dans  un  autre  ,  permet  ainsi  de  régulariser  la  qua- 
lité du  terrain. 

»  En  moyenne,  10  vaches  peuvent  parquer  ,  par  jour  , 
1  are  50  centiares  de  terrain .' 

»  La  durée  de  ce  parcage  produit  dçs  effets  très-sensibles 
pcndaçit  deux  ans. 


KBCHKRCHB  DE  LA  HOlilLLB.  035 

»  Des  claies  de  même  forme  servent  à  confectionner 
les  parcs  où  l'on  enferme  les  moutons.  Seulement ,  pour 
obtenir  un  parcage  régulier ,  on  divise  l'enceinte  du  parc 
en  deux  parties  ,  dans  chacune  desquelles  ils  passent  la 
moitié  de  la  nuit. 

»  Des  bêtes  ovines  ne  peuvent  avoir  un  parc  d'une 
grandeur  indéterminée  ,  parce  qu'ils  s^amasseraient  daqs 
un  coin  du  parc  ,  où  ils  répandraient  une  trop  grande 
quantité  d*engrais. 

»  1 8  claies ,  pour  chacune  de  ces  parties  ,  est  la  quantité 
généralement  employée  pour  renfermer  100  ipouton^ 
pendant  la  nuit.  Dans  nos  localités  ,  on  les  y  laisse  jusqu'à 
10  heures  du  matin  ,  c'est-à-dire  environ  i2  heures  par 
nuit. 

»  100  moutons  peuvent  parquer,  en  moyenne  ,  1  are 
60  centiares  par  nuit ,  avec  un  parc  ainsi  composé. 

»  L'efTet  de  ce  parca«re  est  très-sensible  pendant  les 
deux  premières  années  qui  le  suivent.  Il  est  beaucoup  moins 
sensible  la  troisième  année. 

»  Les  claies  en  bois  de  chêne  fendu  et  non  scié ,  de 
première  qualité  ,  valent  de  3  fr.  50  c.  à  4  fr.  Leur  durée 
est  de  12  à  15  ans.— Les  claies  en  treillage  ,  qu'on  ob- 
tiendrait à  1  fr.  50  c.  ou  1  fr.  75  c.  ,  ne  sont  presque  pas 
employées  ,  parce  que  leur  durée  n'est  que  de  3  à  4  ans , 
et  que  ,  d'ailleurs  ,  elles  sont  beaucoup  plus  lourdes.— 
Les  crosses  .  que  l'on  fait  en  toute  sorte  de  bois  blancs  , 
se  vendent  de  40  à  50  centimes.  » 

IjSl  séance  est  levée  à  5  heures. 


(M       SBARCIfl  «éNÉBALBS  A  MIOrGBATBL. 

SÉANCE  PUBLIQUE  DE  CLOTURE 

»0  37  iOILLBT  ,  A  DSOX  HEURES. 

Présidence  de  M.  le  baron  DUPONT-DELPORTE  , 

Préfet  du  départeonent. 


Vu  l'affluence  extraordinaire  du  public ,  la  séanee  se 
tient  sur  la  place  de  rH6tel-de-VilIe  ,  où  sont  exposés  les 
animaux  primés,  la  veille ,  par  les  jurys  des  concours. 

A  2  heures  précises ,  M.  le  préfet  du  département,  venu 
exprès  de  Rouen,  prend  place  au  bureau  comme  préstdeat. 
A  ses  côtés ,  siègent  comme  vices-présidents:  MM.  de  Cau- 
mont,  directeur  de  l'Association  ;  Combe-Sieys^sous-préfet 
de  l'arrondissement  ;  Denoyelle  ,  maire  de  Neufchâtel  ; 
de  Sainte-Marie  ,  inspecteur  de  Tagriculture  ,  délégué 
du  ministre  ;  et  comme  secrétaires-généraux  :  HM.  le 
comte  de  Beaurepaire  ,  de  Falaise  ,  et  J.  Girardio  ,  de 
Rouen  ,  inspecteur  divisionnaire  de  l'Association  pour  le 
département  de  la  Seine-Inférieure. 

Ont  des  sièges  réservés  près  du  bureau  :  le  président 
de  la  Société  centrale  et  des  Comices  agricoles  de  la  Seine- 
Inférieure  ;  le  vicomte  de  Madrid  ,  délégué  de  TAssocia- 
tion  du  Nord  ;  et  MM.  les  délégués  des  Sociétés  d'agricul- 
ture de  la  Manche  ,  de  l'Orne  ,  de  l'Eure  et  du  Calvados. 

Après  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  générale 
du  samedi  26  ,  M.  Bourlet  de  la  Vallée  lit  le  Rapport  ré- 
digé ,  au  nom  de  la  deuxième  section  ,  sur  l'industrie  et 
le  commerce  de  l'arrondissement  de  Neufchâtel.  f  Voir  ci» 
devant,  page  326.^  Une  médaille  d'argent  est,  sur  sa 
proposition  ,  décernée  à  M.  Pion  ,  d'Elbeuf ,  pour  l'inven- 
.  tion  do  nouvelles  échelles  à  incendie. 


COMMISSION  BBS  TOBUX.  637 

H.  Tabur  donoe  lecture  du  Rapport  Suivant  ,  au  nom 
de  la  Commission  des  voeuœ. 

Commission  des  y gev\.^ Rapport  de  M.  TABvn. 

Le  26  juillet  1845  ,  à  7  heures  de  relevée  ,  la  Commis- 
^n  des  vœux  s'est  réunie  dans  la  grande  salle  de  la  manie, 
sous  la  présidence  de  M.  Girardln. 

Etaient  présents:  MM.  de  Caumont ,  Dubreuîl ,  MaUre , 
Du  Lesmont ,  Beaudomn  ,  de  Moy,  Drevet,  Desptonches» 
Lemarié  ,  le  baron  d^Haussez  ,  de  Croiitelle ,  i^long  ,  de 
Boutteville  ,  LebarilKer  ,  Bourlet  de  )a  Vallée  ,  Tabur. 

La  séance  ouverte  ,  M.  le  maire  de  Neufchâtel  a  pré- 
senté è  rassemblée 'deux  registres  tenas  dans  jes  buvearux 
ée  h  naairie  :  Tun  ,  destiné  A  recevoir  ,  d'après  les  com- 
munications officieuses  des  intéressés  ,  tous  les  renseigne* 
ments  relatifs  à  la  consistance  des  immeubles  situés  à  Neufr 
chdtel ,  à  leur  origine  et  aux  mutations  successives  qui 
s'opèrent  dans  leur  transmission  ;  l'autre  ,  destiné  à  la 
généalogie  des  babilants  de  la  viUe. 

Examen  feit  de  ces  registres  ,  qui ,  commencés  seule- 
ment ,  ne  comprennent  qu'une  partie  des  renseignements 
miles  qu'ils  fourniront  lorsqe'ils  seiKint  acbevés  ,  la  Com- 
mission pense  que  M.  Demrfette  mérite  ^es  félicitations 
pour  l'heurevse  idée  qu'il  a  eue.  EHe  croit  qu'il  torait 
désirable  qoe  4e  semblables  tegistfes  iusseift  ouverts  dans 
toutes  les  mairies. 

Sur  la  ;proposition  de  M.  de  Hoy ,  président  de  k  So- 
ciété centrale  d'agriculture  du  département  de  la  Scraa* 
Inférieure ,  la  ComMÛssion  a  esamiaé  le  v«bu  qu'il  désire- 
rait  voir  émetlïo  par  le  Congrès  : 


63^  SÉANCES  GÉIfÊRALES   A  ffElfFCItATRl.. 

«  Que  le  mode  de  perception  prélevé  par  tèle   sur  les 
bestiaux  ,  à  rentrée  des  villes  ,  soit  remplacé  par  le  mode 
de  perception  au  poids ,  et  qu'un  projet  de  loi  soit  présenté, 
dans  la  session  prochaine ,  aux  Chambres  ,  dans  le  but  de 
rendre  celte  mesure  obligatoire  ,  au  mcMns  pour  les  villes 
dont  la  popuIaUoD  excédera  un  chiffre  que  l'Administra- 
tion et  les  Chambres  seront  appelées  à  déterminer.  » 
.   Contre  la  proposition ,  il  a  été  dit  que  la  perception  au 
poids  serait  pr^udiciable  à  Tarroadissement  de  Pont-rJ&- 
vôque  et  à  toute  la  Basse-Normandie ,  qui  est  en  possession 
de  fournir  Rouen  et  Paris  de  la  majeure  partie  de  la  viande 
de  boMif  qui  est  consommée  dans  ces  deux  villes  ; 
,  Que  les  contributions  payées  par  la  Basse-Normandie 
sont  très-élevées ,  et  ont  été  portées  au  chiffre  où  il  se 
trouve  à  cause  des  avantages  dont  jouit  ce  pays  ,  en  four- 
nissant presqu'exclusivement  Paris  et  quelques  grandes 
villes  ; 

Que  y  par  le  mode  de  perception  proposé ,  la  grosse  es- 
pèce de  bétail  serait  exclue  dés  grandes  villes  ; 

Qu*il  serait  impossible  d*engraisser  ,  dans  les  pâturages 
de  Pont-l'Evéque  ,  des  animaux  d'une  taille  médiocre  ; 
que  ,  sans  succès  ^  on  avait  essayé  de  le  faire ,  et  que  le 
ys^ys  serait  con^ilètement  tuiné  ; 

£nfiil ,  qu*il  y  avait  pour  les  ptiys  qui  élèvent  de  grandes 
races  d'animaux  des  droits  acqois  ,  qu'il  serait  ityuste 
de  leur  ravir. 

Il  a  été  répondu  que  si  les  impôts  sont  élevés  dans  la 
Basse^Normandie  ,  c'est  ique  le  sol  y  est  d'une  grande 
valeur  ; 

Qu'évidemment]  \  le  mode  de  perception  des  droits 
d'octroi  n'a  aucune  influence  sur  le  dhtffce  de  l'impôt  ,  et 


COMMlSSIOlf  DBS  VOEVl.  iS% 

qtie ,  dans  fous  les  cas  ,  s'il  y  avait  surcharge  ,  la  voie  des 
réclamations  était  ouverte  ; 

Que  la  perception  au  poids  n^empéclierait  pas  la  fiasse- 
Normandie  de  fournir  les  grandes  villes  ,  parce  que  les 
bouchers  auront  toujours  plus  d'intérêt  et  moins  de  frais 
à  avoir  1 ,000  kilogrammes  de  viande  en  un  seul  animal, 
qu^un  poids  égal  avec  deux  animaux  ; 

Que  seulement  les  grosses  .bétes  n^auraient  plus  le 
privilège  injuste  d'alimenter ,  presque  exclusivement ,  les 
grands  centres  de  population  ; 

Que  l'octroi  y  étant  un  impôt ,  doit  être  supporté  pro- 
portionnellement ,  et  que  Ton  ne  demande  que  le  réta- 
blissement de  l'égalité; 

Enfin  ,  que  les  droits  acquis  ,  invoqués  ,  sont  l'éternel 
refrain  à  l'aide  duquel  on  défend  tous  les  abus  et  l'on  s'op- 
pose à  toutes  les  améliorations. 

Le  vœu  que  les  droits  d'octroi  soient  payés  au  poids 
ayant  été  mis  aux  voix  j  ce  vœu  à  été  adopté  par  la  Com- 
mission. 

Sur  la  proposition  de  la  troisième  section  «l'on  a  soumis 
à  l'examen  de  la  Commission  le  vœu  «  qu'à  l'avenir  aucun 
instituteur  primaire  ne  soit  admis  qu'autant  qu'il  pos- 
sédera des  connaissances  exactes  sur  les  sciences  agricoles; 
que  tout  instituteur  soit  tenn  d'en  donner  à  ses  élèves  des 
leçons  élémentaires ,  et  que  les  instituteurs  actuels  qui 
ne  possèdeiit  pas  les  notions^suffîsantes  /  soient  mis  en 
'demeure  de  les  acquérir ,  pour  les  répandre  dans  les 
campagnes.  * 

L'expression  de  ce  vœu  n'a  eu  aucun  contradicteur. 
Seulement  un  membre  a  demandé  s'il  était  prudent  de 


640  SBAIfCBS  6éllSftAi.BS  A   RSOPySHÀTEL. 

solliciter  une  modification  ,  si  légère  qu'elle  fût ,  à  la  loi 
sur  riastruction  primaire ,  quand  cette  loi  n'existe  que 
depuis  peu  d'années  et  quand  elle  fonctionne  parfaite- 
ment. 

La  Commission  a  décidé ,  à  l'unanimité  ,  que  ce  yœo 
serait  soumis  à  la  sanction  de  la  réunion  générale, 

La  troisième  section  a  demandé  encore  le  vceu  «  qu'il 
soit  pourvu  ,  par  une  mesure  générale  «  à  l'extinction  de 
la  mendicité  ,  comme  il  s'est  fait  dans  le  département  de 
la  Somme.  » 

En  faveur  de  la  proposition  ,  il  a  été  dit  que  plusieurs 
départements  voisins  s'étaient  débarrassés  de  la  lèpre  de 
la  mendicité  ;  que  ,  dans  les  départements  de  la  Somme  et 
de  l'Oise  «  des  poteaux  indicateurs  étaient  dressés  sur  les 
chemins ,  à  l'entrée  des  communes ,  portant  que  la  men- 
dicité était  interdite  dans  ces  communes. 

Un  membre  a  dit ,  et  l'exactitude  de  la  citatîoo  a  été 
reconnue  par  un  autre  membre  ,  que  l'abolition  de  la 
mendicité  n'avait  de  réalité  ,  dans  les  départements  dont 
il  s'agit ,  que  dans  les  décisions  écrites  des  autorités. 

Un  autre  membre  a  dit  que  l'arrondissement  de  Neuf- 
châtel  avait  peu  k  souiTrir  des  pauvres  du  pays  >  mais  qu'il 
était  infesté  par  des  caravanes  de  mendiants ,  venant  de 
l'arrondissement  de  Dieppe  ^  qui  pillaient  «t  effirayaient 
nos  campagnes  ,  et  qu'il  était  d'avis  qu'on  empêchât  de 
pénétrer  dans  l'arrondissement  ces  dangereux  bohémiens. 

D'autres  ent  dit  que,  depuis  50  ans,la  question  des  pau- 
vres et  de  la  mendicité  avait  occupé  les  meilleurs  esprits , 
tous  les  hommes  animés  de  la  véritable  ol^urité  chré- 
tienne ; 


comiimioif  DBS  Yoeirx.  61 1 

Que  souvent  Texlinction  de  la  mendicité  avait  été  dé- 
crétée; mais  que,  malgré  les  prescriptions  et  les  remèdes, 
le  mal  n'avait  jamais  été  guéri; 

Qu'il  ne  suflSt  pas  d'empêcher  les  pauvres  de  mendier  ; 
qu'il  faut  les  nourrir  et  créer  pour  eux  des  établisse- 
ments qui  ne  peuvent  être  soutenus  que  par  la  taxe  des 
pauvres,  taxe  qui  est  devenue  ,  en  Angleterre ,  une  plaie 
hideuse ,  qui  grandit  chaque  jour  et  donne  les  plus 
graves  inquiétudes. 

La  proposition  ,  mise  aux  voix  ,  a  été  rejetée. 

Sur  la  demande  de  la  troisième  section  ,  l'on  s'est  livré 
à  l'examen  du  vœu  «  qu'une  caisse  d'épargne  soit  établie 
au  chef-lieu  de  l'arrondissement ,  avec  des  succursales  ou 
lieux  de  dépôts  »  s'il  est  possible ,  dans  chaque  canton.  » 

Ce  vœu  a  été  adopté  par  la  Commission  ,  sans  discus- 
sion et  à  l'unanimité. 

La  Commission  s'est  occupée  du  vœu  ci«après\  formulé 
parle  troisième  bureau:  «que  l'embrigadement  des  gardes- 
champêtres  soit  conçu  d'après  un  plan  qui  les  rende  in* 
dépendants  de  toute  influence  locale ,  pour  ne  relever  , 
comme  oflSciers  de  police  judiciaire  ,  non  pas  seulement 
en  fait ,  mais  en  droit ,  que  du  procureur  du  Roi  ;  et  que 
la  nomination  de  ces  agents  soit  enlevée  aux  maires  et  aux 
Conseils  municipaux  ,  pour  être  remise  à  l'autorité  admi- 
nistrative supérieure.  » 

n  a  été  dit  en  Caiveur  du  vœu  que  les  gardes^^hampè- 
tres  ne  rendaient  pas  les  services  pour  lesquels  ils  avaient 
été  créés  et  que  l'on  était  en  droit  d'attendre  d'eux  ; 

Qu'ils  étaient  souvent  mal  surveillés  par  les  maires; 

41 


Oiâ  9RANCKS  r.É.NCRALES   A    NEtFCHATBL. 

que,  dépendant  des  Conscib  municipaux  ,  ils  toléraient 
les  abus. 

On  a  répondu  que  Ton  ne  pouvait  attendre  de  bons 
services  d'agents  mal  pajés  ; 

Que  les  gardes-cbampétres  devaient  être  maintenus  sous 
l'autorité  municipale  ,  qu'il  fallait  se  garder  d'affaiblir  ; 

Qu'au  bout  de  toute  question  d'amélioralion ,  il  y  a 
une  question  d'argent  ;  que  quelques  communes  ne  peu- 
vent même  avoir  un  garde-champêtre ,  faute  de  moyens 
pour  le  payer  ;  que  ,  dans  beaucoup  d'autres  ,  les  traite- 
ments alloués  s'élèvent  de  10  à  30  fr.  seulement ,  et  que  le 
budget  de  l'Etat ,  qui  va  toujours  croissant ,  ne  pourra  de 
long-temps  prendre  â  sa  cbarge  un  traitement  pour  les 
gardes-champêtres  embrigadés. 

Le  vœu ,  mis  aux  voix  ,  a  été  rejeté. 

Sur  le  vœu  «  que  l'instruction  élémentaire  soit  donnée 
gratuitement  à  tous  les  enfants  pauvres  comme  riches,  » 

Il  a  été  dit  par  les  uns  que  les  familles  aisées  de- 
vaient payer  les  frais  d'instruction  de  leurs  enfants  ;  que 
si  l'on  mettait  ces  frais  à  la  charge  de  l'Ëlat ,  on  y  ferait 
contribuer  les  célibataires  et  tous  ceux  qui  n'ont  pas  d'en- 
fants ,  ce  qui  serait  souverainement  injuste. 

Les  autres  ont  répondu  que  la  distinction  dans  les  écoles 
ries  enfants  en  deux  classes  ,  l'une  payant  et  l'autre  ne 
payant  pas ,  était  mauvaise  ; 

Que,  dans  l'état  actuel  des  choses,  beaucoup  de  parents 
a!^;és ,  mais  intéressés  ,  avares ,  n'envoyaient  pas  leurs  en- 
fants aux  écoles,  pour  se  soustraire  à  la  rétribution  men- 
suelle à  payer  aux  instituteurs  ; 

Que  l'instruction  étant  le  plus  grand  moyen  de  mora- 


COUMISSION   DES   TOBl'X.  6i3 

lisaiion ,  TEtat  avait  intérêt  à  ce  que  tous  les  enfants  , 
sans  exception  ,  fréquentassent  les  écoles  ,  et  que  cet  inté- 
rêt était  assez  grand  pour  que  la  partie  du  traitement  des 
instituteurs  qui  ne  pourrait  être  supportée  pak*  les  com« 
munes  ,  fût  portée  au  budget» 
Le  vœu  a  été  adopté. 

'  A  l'occasion  de  rexcèllenl  Mémoire  de  M.  PoHetsur  les 
irrigations ,  et  du  désir  qu'il  avait  Bmnifesté  de  voir  le 
Congrès  former  le  vœu  que  les  terrains  en  marais  et 
pâtures  de  la  vallée  deBray  fussent  affermés  à  longs  termes^ 
la  Commission  a  agité  In  question  de  savoir  si  le  vœu  ne 
devait  pas  s'étendre  à  tous  les  biens  communaux* 

On  à  dit  que  la  brièveté  des  baux  était  ficheuse  pour 
l'agriculture  ;  que  cette  habitude  serait  difficilement  rem* 
placée  par  une  autre  meilleure  pour  le  propriétaire  autant 
que  pour  le  fermier  ;  que  le  bon  exemple  viendrait  plutôt 
de  l'Etat  et  des  communes  que  des  propriétaires ,  dont 
rîntérét,  au  premier  abord, semble  lésé  par  les  longs  baux; 

Que ,  dans  toutes  les  communes .  les  terrains  abaa* 
donnés  à  la  vainc  pâture  sont  dans  le  plus  déplorable 
état  et  ne  produisent  rien ,  encore  qu'ils  soient ,  pour  la 
plupart,  d'une  bonne  nature  de  terre  et  dans  des  situa- 
tions avantageuses. 

Le  vœu  a  été  adopté  sens  presque  avoir  été  attaqué* 

Un  Mémoire  de  M.  Legras ,  envoyé  à  la  Commission  , 
contient ,  à  l'occaMon  des  fromages  ,  le  vœu  d*un  abais* 
dément  du  droit  sur  le  sel  employé  aux  besoins  de  l'agri* 
culture* 

Un  membre  a  demandé  que  le  vœu  fbt  étendu  à  tous  les 
emplois  du  sel  sans  exception ,  soutenant  que  cet  impôt 
pèse  bien  plus  lourdement  sur  la  classe  pauvre. 


644  SÉANCeS   CB^fÊRALES  A  IfKOPCIIjiTBL. 

II  a  été  répondu  que  Ton  exagère  la  charge  de  l'impôt, 
en  tant  qu'elle  augmente  la  nourriture  du  pauvre  ;  qu'en- 
core bien  que  cette  charge  soit  légère  ,  le  projet  de  rédac- 
tion générale  ne  trouverait  pas  d'opposant,  si  l'extension 
donnée  à  la  proposition  de  M.  Legras  ne  la  compromettait 
pas  en  ce  qui  regarde  Tagriculture  ,  et  qu'il  est  très-essen- 
tiel y  dans  cette  question  ,  de  ne  pas  perdre  de  vue  qu'une 
diminution  sur  le  sel  viendra  bien  plus  ^cacement  au 
secours  de  la  classe  pauvre ,  qui  profite,  comme  les  classes 
riches ,  des  améliorations  agricoles ,  que  si  l'on  se  bornait 
à  diminuer  les  droits  sur  le  sd  employé  à  la  nourriture  de 
l'homme. 

La  question  ayant  été  mise  aux  voix ,  il  a  été  décidé 
que  le  vœu  s'étendrait  à  tous  les  emplois  du  sel  sans 
exception. 

M.  Drevet  a  fait  connaître  à  la  Commission  que  les  forôts 
de  l'Elat ,  et  surtout  lés  bois  des  particuliers ,  se  trou- 
vaient dévastés  par  des  gens  dont  le  métier  est  de  couper 
de  petites  branches  de  bouleaux  pour  faire  des  balais  ; 
que  cette  industrie  ,  exercée  par  des  gens  qui  n'ont  pas  de 
bois ,  qui  ne  possèdent  rien  ,  est  alimentée  par  le  vol  et  le 
pillage  ;  qu'elle  prend  dans  le  pays  tant  de  développement, 
que  le  bois  de  bouleau ,  si  utile  pour  diverses  usines  »  dis- 
paraîtra complètement  avant  dix  ans ,  si  l'on  n'apporte 
quelque  changement  à  ce  fâcheux  état  des  choses  ; 

Qu'à  part  l'intérêt  des  propriétaires  de  bois,  il  importe 
à  la  société  de  ne  pas  laisser  prendre  à  la  population  des 
habitudes  de  pillage  qui  la  démoralisent* 

En  conséquence  »  il  propose  que  l'Association  émette  le 
vœu  que  toute  personne  trouvée  en  possession  sur  la  voie 


COmiISSlON  DBi  TOBVX.  645 

publique ,  sur  les  places  et  marchés ,  de  balais  ou  bran- 
ches destinées  &  cet  usage  ,  de  harls  ou  plants  provenant 
des  forêts  ou  bois ,  soit  obligée  ,  à  toute  réquisition  de 
l'autorité ,  de  justifier  de  sa  légitime  possession  ;  sinon 
poursuivie  ou  condamnée  à  une  amende. 
La  proposition  de  M.  Drevet  a  été  adoptée. 

Durant  la  discussion  de  la  proposition  de  M.  Drevet  »  un  ^ 
Membre  a  dit  que  les  délits  forestiers  commis  dans  les  bois 
de  TElat  étaient  poursuivis  à  la  requête  du  ministère  pu- 
blic ,  et  les  condamnations  eicécutées  sous  la  sanction  d'un 
emprisonnement.  Pour  les  bois  des  particuliers  ,  au  con- 
traire ,  les  poursuites  ne  f;ont  faites  qu'à  leur  requête  ;  ito 
ont  à  supporter  les  frais  des  procès  et  de  la  nourriture,  en 
prison ,  des  délinquants  qui  ne  sont  pas  solvables.  Les  bois 
de  TEtat  sont  admirablement  gardés  ;  ceux  des  particu« 
liers  ne  peuvent  Tétre  ,  surtout  quand  ils  sont  d'une  faible 
étendue;  il  résulte  de  ces  différences  qu'il  ne  se  commet 
plus  de  délits  dans  les  bois  de  l'Etat,  mais  que  ceux  des 
particuliers  sont  dévastés  comme  ils  ne  l'ont  Jamais  été. 

La  Commission  propose  à  la  réunion  générale  d'émettre 
le  vœu  que  la  répression  des  délits  forestiers  commis  dans 
les  bois  des  particuliers  ,  soit  poursuivie  à  la  requête  du 
ministère,  public ,  sur  la  demande  de  la  partie  lésée. 

Les  diverses  propositions ,  ci-dessus  formulées ,  sont 
adoptées  par  l'assemblée ,  qui  sanctionne  ainsi  le  travail 
de  la  Commisiiùn  des  t<Bux, 

M.  Beaudouin  ,  au  nom  du  jury  pour  le  concours  pro- 
vincial des  bestiaux  j  présente  le  Rapport  suivant  : 


M6  SBAlfCEft  GÉNÉmALCS  A   MBVFCHATBL. 

Bfffpori  du  jury  de  jugement  pour  le  concours  frç/vindal 

du  Beetiaux, 

PRIX  A  DÉCERNER, 

BESTIAUX. 

Race  bovine. 

Ces  prix  seront  dëcerDés  aux  taureaux  les  plus  par&its 
de  conformation  et  les  plus  précoces  en  développement,  eu 
égard  à  leur  taille  naturelle. 

Première  c'aeee,  — -  Taureaux  ,  nés  et  élevés  dans  l'un 
des  cinq  déparlements  sus«énoncés  ,  provenant  de  racé 
normande  ,  et  àgé%  d'un  an  et  au*dessus. 

Huit  taureaux  ,  d'environ  un  an  ,  ont  été  présentés  par 
MM.  Feret ,  de  Neuville  ;  Guian  aîné  ,  de  Bremontier- 
Merval  ;  Chevalier ,  du  Gosle-Sainte-Beuve  ;  Roméquan  , 
de  Boël  ;  Godeby  ,  deSauchay  ;  Bertaux  ,  de  Mener  val  ; 
])ebonne,deNeufcbàtel;  Anquetin,  d'Ernemont«la«Vtllette« 

Sept,  de  deux  ans  ,  par  MM.  Boulanger  ,  du  Tronquet. 
département  de  TEure  ;  Lemonnier,de  Duraoville  ,  corn- 
mune  de  Bagnolet  ;  Vincent ,  de  Massy  ;  Lanel ,  de  Clais  ; 
\euve  Prudent«Mal]ard  ,  de  Longmesnil  ;  Lefébore  ,  du 
Héron  ;  Gobin  ,  de  NeufcbâteK 

Onze,  de  trois  ans  ,  par  MM.  Boutrole ,  de  St-Germaiq  ; 
Trolét  de  Menerval  :  Riqnier,  de  Bose-Bordel  ;  Délié,  de 
Massy  ;  Dehedin  ,  de  Pierrecourt  ;  Ârçon  (abbé)  ,  de  Mcs^ 
nières  ;  Pinel ,  de  la  Pallie;  Massif,  de  Saumon-Ia-Polerie  ; 
Briancbon  ,  de  Longmesnil  ;  Tbillard  ,  de  la  Comman- 
derle  ,  département  de  TEure  ;  Charles  Feret ,  de  Nesle« 
Uodenç^  Sergent,  d'Haudricourt. 


COUCOURS  FROVI.XCIAL   DE   BESTIAUX.  $%7 

Qualre  ,  de  diffërents  âges  et  de  différentes  espèces ,  par 
MM.  Frédéric  Chairadamc  ,  d'Ecouché  ,  arrondissement 
d*Argen(an,dépjy-teinentderOrne;  Deltienne,  deNeufchd- 
tel;  Mallard^yr,  de  Longmesml  ;  Gresset,  de  Neufchâtel. 

1"  jPrtar.— Le  premier  prix,consistant  en  une  médaille 
d'argent  et  400  francs,a  été  mérité  par  le  taureau  brange, 
âgé  de  trois  ans  ,  appartenant  à  M.  Cbarles  Feret  ^  de 
Nesle-IIodeng. 

2*  Prix, — Le  deuxième  prix  ,  consistanten  une  médaille 
d'argent  et  300  francs  ,  a  été  mérité  par  le  taureau  rouan- 
caille,  âgéile  deux  ans,  appartenant  àM*^  veuve  Prudent- 
Mallard  ,  de  Longmesnil. 

3*  Prix. — Le  troisième  prix,  consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  250  fr.  ,  a  été  mérité  par  le  taureau  noir- 
eaille  ,  âgé  de  quinze  mois ,  appartenant  à  M.  Bertaux  , 
de  Mener  val. 

4*  Prix.— Le  quatrième  prix,  consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  200  fr. ,  a  été  mérité  par  le  taureau  rouan- 
caille  ,  âgé  de  trois  ans  ,  appartenant  à  M.  Sergent  , 
d*Uaudricourt. 

Deuxième  c/a«M.— Taureaux  de  tout  ùge  et  de  toule4*ace, 
nés  dans  Tun  des  cinq  départements  ou  y  ayant  été  im- 
portés avant  l'exhibition  ,  et  servant  à  la  reproduction  ou 
y  étant  destinés. 

A"  Prix.— Le  premier  prix  ,  consistant  en  une  médaille 
d'argent  et  400  francs ,  a  été  mérité  par  le  taureau  pagne-^ 
tigré  ,  appartenant  à  M.  Frédéric  Chairadame  ,  éleveur  et 
étalonnier  à  Ëcouché ,  arrondissement  d'Argenlan  ,  dé- 
partement de  l'Orne. 

2^  Prix. "'Le  deuxième  prix  ,  consistant  en  une  m^ 


M8  SBAlfCBS  CKHÛALU  A 

daille  d'argent  et  300  francs  ,  a  été  mérité  par  le  taoïmu 
noir ,  appartenant  à  M.  Gresset  ,  de  NeofcbâteL 

3*  Prix, — Le  troisième  prix^consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  âOO  francs,  a  été  mérité  par  le  taureau  pagne  <, 
âgé  de  14  mois,  appartenant  à  M.  Debonne,  de  NeuCcbâIel. 

Rice  ovine. 

Ces  prix  seront  décernés  aux  béliers  les  mieux  confor- 
més ,  d'un  an  et  au-dessus  ,  nés  ,  élevés  ou  importés  dans 
l'un  des  dnq  départements. 

Votre  jurj  de  jugement  ayant  pensé  qu'on  ne  devait 
pas  décourager  les  cultivateurs  qui,depuis  longues  années, 
se  livrent  A  l'élève  de  Vespèce  des  moulons,dite  cauduMe  ; 
mais  ,  d'un  autre  côté ,  pensant  également  qu'on  devait 
encourager  le  croisement  des  espèces  anglaises  dont  on  a 
TU,  cette  année,  de  si  beaux  résultats  au  concours  de  Poissj, 
s'est  permis,  avec  l'assentiment  de  M.  de  Sainte-Marie  p 
inspecteur  d'agriculture ,  qui  a  bieii  voulu  en  prendre  la 
responsabilité  ,  de  changer  votre  programme  en  ce  qui 
touche  les  prix  accordés  à  cette  espèce.  Il  a  divisé  en 
deux  catégories  les  béliers  présentés  au  concours  ,  et  il  a 
égalisé  les  prix  A  donner  à  chaque  catégorie. 

Seize  béliers  ,  de  diflërents  âges  et  de  différentes  es- 
pèces —  douze  ,  espèce  dite  cauchoise  ;  trois  Dtshley  ;  un 
New-Kent— ont  été  présentés  par  MM.  François  Guébert , 
de  Fermentel;  Fagnol ,  de  Maucomble  ;  Deboos  ,  d*Ardoa- 
val  ;  Pierre  Maillard ,  de  Neufchâtel;  Thillard  ,  de  Ste-Co- 
lombe-la-Commanderie  ,  département  de  l'Eure  ;  Gosse  , 
de  Boissaj;  Pinel ,  de  la  Feuillie;  Debonne  ,  de  Neufchâ- 
tel; Fagnol  ,  déjè  nommé  ;  Pessj  ,  de  Fontaine-le-Bourg  ; 
Alexandre  Bile ,  du  Bourg-Dun  ;  Tabur,  de  Neufi^teU 


CONCOURS  PROVIRCIAL  DE  BBSTIAUX.  649 

Première  catégorie.-— itaee  eauehoiie, 

1*'  Prûr.— Le  premier  prix,  consistant  en  une  médaille 
d*argent  et  150  francs  ,  a  été  obtenu  par  le  bélier ,  dgé  de 
trois  ans  ,  race  caucboise  ,  appartenant  à  M.  Pessy  ,  cuU 
tivateur  à  Fontaine-le-Bourg. 

2®  Prùr.  ^Le  deuxième  prix,  consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  100  francs  ,  a  été  obtenu  par  le  bélier  ,  âgé 
de  trois  ans  ,  race  cauchoise  ,  appartenant  à  M.  Gosse  ,  de 
Boissay. 

Seconde  catégorie. — Race  anglaise. 

i«'  Pria?.— Le  premier  prix  ,  consistant  en  une  médaille 
d'argent  et  150  francs ,  a  été  obtenu  par  le  bélier ,  âgé  de 
quatre  ans  ,  race  New*Kent ,  appartenant  à  M.  Tabur , 
de  Neufchâtel. 

2*  Prix. — Le  deuxième  prix, consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  100  francs  ,  a  été  obtenu  par  le  bélier  ,  âgé 
de  deux  ans  ,  race  Dishiey  ,  importé  ,  appartenant  à  M. 
Bile  ,  cultivateur  ,  à  Bonrg-Dun. 

Une  mention  très-honorable  a  été  accordée  à  M.  Pinel , 
déjà  nommé  ,  pour  un  bélier  ,  âgé  de  quatre  ans ,  de  la 
race  Dishiey. 

Race  porcine. 

Votre  jury  de  jugement  a  été  étonné  de  Tinfériorité  des 
sujets  qui  ont  été  présentés  ,  et  a  balancé  un  instant  pour 
accorder  des  primes;  mais  pensant  qu'on  devait  encourager 
les  cultivateurs  à  faire  un  choix  de  meilleurs  reproducteurs 
dans  ce  pays  où  les  laits  caillés  et  les  petits  laits  ,  résidus 


6S0  MAHCBS  gbubialbs  a  nbvfchatbl. 

de  leur  iadustrie  ,  les  forcent ,  pour  ainsi  dire  >  à  Télève 
de  ces  animaux  ,  et  espt^rant  que  ces  récompenses  enga- 
geraient les  cultivateurs  à  amener  de  meilleures  espèces 
dans  les  prochains  concours  ,  il  s*est  décidé  à  accorder  les 
prix  annoncés  au  programme. 

Ces  prix  seront  décernés  aux  verrats  les  mieux  confor- 
més et  les  plus  précoces. 

Les  verrats  présentés  devront  être  nés  dans  l'un  des  cinq 
départenaents  ou  y  avoir  été  importés  trois  mois  avanl 
l'exhibition;  ils  devront  être  âgés  de  six  mois  ,  au  moins» 
et  destinés  à  la  reproduction. 

Huit  verrats  ,  de  tout  âge  et  de  différentes  espèces  — 
sept  »  espèce  normande  ,  et  un  de  race  anglaise  —  ont  été 
présentés  par  MM.  Leblond-Gautier  ,  d*Ësclavel  ;  Romé« 
qnan  ,  de  Boêl  ;  marquis  du  Hallaj ,  de  Gaillefontaine  ; 
Louis  Bance,  deSommery  ;  Demarest,deBulIy;  Forestier, 
de  Maucomble  ;  Lemonnier  ,  de  Bailiolet  ;  Thillard  y  de 
Sainte-CoIombe<Ia-Commanderie  ,  département  de  l'Eure. 

l***  Prix, — Le  premier  prix  ,  consistant  en  une  médaille 
d'argent  et  150  francs  ,  a  été  mérité  par  le  verrat ,  âgé  de 
deux  ans  ,  race  du  Merierault ,  appartenant  à  M.  Thillard, 
deSle  Colomb&>]a-Commanderie  ,  département  de  l'Eure. 

m 

2*  Prix. — Le  deuxième  prix, consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  100  francs,  a  été  mérité  par  le  verrat,  âgé  de 
dix-huit  mois  ,  race  normande  ,  appartenant  à  M.  Dema- 
rest ,  de  Bully. 

3*  Prix.  —  Le  troisième  prix  ,  consistant  en  une  mé- 
daille de  bronze  et  70  francs ,  a  été  mérité  par  le  verrat , 
âgé  de  six  mois ,  race  anglaise ,  appartenant  à  M.  le  mar- 
quis du  Hallay  ,  de  Gaillefontaine. 


CONCOURS   PROVINCIAL   DE   BESTIAUX,  651 

Vaches  laitières. 

L'Association  décernera  deux  médailles  et  deux  mentions 
aux  plus  belles  et  meilleures  vacbes  laitières  de  la  vallée 
de  Bray. 

Quinze  vaches  ont  été  présentées  par  MM.  Habire ,  de 
Neufcbâtel;  Debonne  ,  de  Neufchâtel  ;  Gobin  ,  de  Neuf- 
châtel  ;  Lasnel, de Clais ;  Carpentier,deClavcl  ;  Vincent, 
de  Massy  ;  Boutrol ,  de  St-Germain  ;  Lesec  ,  dTselavel  ; 
Leroonnier  ,  de  Baillolet  ;  Guian  aine  ,  de  Bremontier- 
Merval;  Jean  Trolé  ,  de  Menerval. 

|er  />rûr.— *Le  premier  prix,  consistant  en  une  médaille 
d*argent  et  150  francs ,  a  été  mérité  par  la  vache  brange, 
âgée  de  six  ans  ,  race  normande  ,  appartenant  fx  M.  Car- 
pentier  ,  de  Clavel. 

y  Prix.— Le  deuxième  prix, consistant  en  une  médaille 
de  bronze  et  100  francs  ,  a  été  mérité  par  la  vache  baie  , 
âgée  de  sept  ans  ,  race  normande ,  appartenant  à  M.  Ma« 
bire  père ,  de  Neufchâtel. 

Une  première  mention  et  une  médaille  d'argent  ont  été 
méritées  par  la  vache  caille-noire  ,  âgée  de  six  ans  , 
race  hollandaise,  appartenant  À  M.  Guian  aîné  ,  de  Bre- 
montier-Merval. 

Une  seconde  mention  et  une  médaille  fté  bronze  ont  été 
méritées  par  la  vache  pagnc-truitée  ,  âgée  de  six  ans,  race 
normande  ,  appartenant  à  M.  Debonne  ,  de  Neufchâtel. 

Une  mention  honorable  n  été  accordée  à  M.  Lesec , 
d'Esclavel ,  pour  une  vache  pagne«trultée  ,  âgée  de  cinq 
ans. 

Voire  jury  a  été  surpris  dti  petit  nombre  et  de  la  mé- 
diocrité des  vaches  laitières  t[ui  ont  été  présentées  au 


652  SKAKCKS  GÉKRttALES   A  MBVFCnATBL. 

concours  ;  il  sait  qii*il  existe  encore  de  fort  belles  vaches 
dans  la  vallée  de  Bray  ;  il  s^est  donc  étonné  da  peu  d'em- 
pressement qne  les  cultivateurs  ont  mis  à  seconder  les 
efforts  des  hommes  honorables  ,  des  savants  économistes 
qui  viennent  des  diflërentes  parties  de  la  France  s'occuper 
de  leurs  intérêts. 

Votre  Jury  pense  qu*à  Tavenir ,  en  pareille  circonstance, 
vous  montrerez  que  ce  pays  n*est  pas  aussi  dépourvu  de 
beaux  animaux  qu'on  pourrait  le  supposer ,  et  que  vous 
vous  empresserez  de  faire  voir  ,  en  faisant  paraître  vos 
élèves  dans  ces  concours  ,  que  vous  avez  su  mettre  à  pro« 
fit  ces  beaux  herbages  ,  ces  riches  vallées  dont  vous  avez 
été  favorisés. 

A  la  suite  de  ce  Rapport ,  M.  le  préfet  remet  à  chaque 
lauréat  la  récompense  qui  lui  a  été  attribuée  ,  et  le  public 
accueille  ,  avec  de  grands  applaudissements  ,  la  procla^ 
mation  de  chacun  des  noms  ci-dessus  indiqués. 

Rapport  de  M,  Lebàmllier  sur  les  procédés  de  M.  Guesnon. 

•  La  Commission  chargée  d'examiner  les  procédés  de 
M.  Gitesnon  pour  reconnaître  les  qualités  laitières  chez 
les  animaux  de  la  race  bovine ,  s'est  livrée  k  diverses 
expériences.  Nofis  vous  rendrons  compte  de  l'examen 
auquel  nous  nous  sommes  livrés  chez  plusieurs  cultiva* 
leurs,  et  sur  des  animaux  de  sexe  et  d'âge  différents. 

Le  système  de  M.  Guesnon  est  le  résultat  de  l'observa* 
tion  et  d'une  longue  expérience.  C'est  en  examinant  avec 
attention  lessignesexlérieursque  l'on  remarque^  l'arrière- 
main  des  animaux  ,  que  M.  Guesnon  est  arrivé  à  déter- 
miner  leurs  qualités  laitières. 


FBaCBDÉS  DE  U.    GUBS!fOlf.  653 

Ces  signes  sont  de  diverses  sortes  et  de  formes  très- 
variées.  Ils  consistent  dans  la  direction  du  poil  ou  duvet 
qui  recouvre  la  mamelle  ,  dans  la  largeur  et  la  forme 
variée  de  ces  poils  ,  qui  présentent  à  Tœil  des  ëcussons  et 
des  épis  faciles  à  observer.  Ces  écussons  et  épis  corres- 
pondent ,  selon  M.  Guesnon  ,  aux  vaisseaux  lactifëres  qui 
alimentent  le  réservoir  du  lait  et  circulent  sous  la  peau  qui 
recouvre  Torgane  de  la  sécrétion. 

Ce  système  semble  rationel ,  et  il  est  à  désirer  que  des 
études  anatomiques  et  physiologiques ,  faites  avec  soin 
sur  un  certain  nombre  d*animaux ,  viennent  confirmer  oa 
détruire  cette  opinion  ,  qui ,  du  reste  ,  paraîtrait  probable 
quant  aux  vaches*  Il  resterait  à  expliquer  comment  on  les 
rencontre  cbex  les  jeunes  vaches  et  les  taureaux.  Quoi 
qu'il  en  soit,  que  ces  signes  extérieurs  correspondent  oa 
non  aux  vaisseaux  Itfctifères,  c'est  d'après  leur  inspection 
et  celle  de  quelques  autres  signes  que  M.  Guesnon  déter* 
mine  la  quantité  de  lait  fournie  par  l'animal  soumis  à  son 
examen ,  sa  qualité  et  sa  durée  après  la  saillie  y  ou  plutôt 
après  une  nouvelle  fécondation. 

M.  Guesnon ,  dans  l'ouvrage  publié  pour  la  démon-'' 
stration  de  sa  méthode ,  a  divisé  tous  les  animaux  de  la 
race  bovine  en  ordres  et  classes  résultant  de  la  direction  , 
de  l'ampleur^et  de  la  nature  des  signes  naturels  observés. 

Cette  classification  ,  qui  paraît  compliquée  au  premier 
abord,  se  simplifie  beaucoup  à  la  pratique.  Nous  n'entre* 
Tons  pas  dans  les  détails  de  cette  classification  ;  elle  est , 
du  reste  '  rendue  |sensible~  et  seulement  appréciable  à 
l'aide  des  gravures  qui  accompagnent  le  texte  de  l'ouvrage 
publié  par  M.  Guesnon ,  pbur  l'intelligence  de  son  système. 

Les  signes  qui  servent  à  l'appréciation  des  qualités  lai* 


654  SEANCES  GÊNBBALBS   A   NEL'FCHATEL» 

tières  dans  les  animaux  arrivés  à  leur  croissance  cotn* 
piclc ,  se  peuvent  observer  chez  les  jeunes  ,  et  cela  dès 
Tdge  le  plus  tendre ,  quelques  jours  même  après  leur  nai»* 
sance.  Enfin,  les  mêmes  marques  existent  chez  les  taa* 
reaux  ,  quoique  moins  développées. 

Chacun  comprendra  les  avantages  qui  résulteraient ,  et 
pour  rintérèt  général ,  et  pour  Fintérêt  des  éleveurs  ,  de 
la  vulgarisation  de  ia  méthode  de  M.  Gnesnon  ,  si  les  Caiits 
venaient  confirmer  la  théorie. 

En  eflet,  du  moment  que  Ion  pourrait  reconnaltrequ'un 
élève  ne  donnera  pas  de  bénéfice  pour  la  laiterie  ,  on  ne 
perdrait  pas  son  temps  et  son  argent  à  le  nourrir  et  à  le 
soigner  pendant  trois  années  ,  et  on  le  livrera  immédiate- 
ment à  la  boucherie.De  plus  ,  et  par  la  même  raison  ,  on 
pourrait  conserver  ,  pour  la  reproduction  ,  les  jeunes 
génisses  qui ,  dans  Tétat  actuel  de  nos  connaissances  à  ce 
sujet,  sont  sacrifiées  k  la  consommation. 

Enfin  ,  les  qualités  laitières  ,  si  recherchées  et  si  profit 
tables  à  Téleveur ,  pourraient  être  considérablement  aug- 
mentées dans  une  race  tout  entière,  puisqu'on  ne  livre- 
rait à  la  reproduction  que  les  laureaux  les  mieux  nuirqués, 
et  qu'on  amènerait  certakiemcnt  cette  race  à  un  haut 
degré  de  perfection  ,  quant  à  la  production  du  lait. 

Convaincuedel'importancede  ces  résuUats,  s'ils  peuvent 
être  obtenus  ^  votre  Commission  s'est  livrée,  avec  la  plus 
grande  attention,  à  l'examen  de  la  méthode  de  M.  Guesnon. 
Elle  a  visité  plusieurs  métairies  ,  et  s'est  livrée  à  l'inspec- 
tion de  plusieurs  animaux  d'âge  et  de  sexe  différents. 
'  Quant  aux  vaches  laitières ,  voici  comment  on  a  opéré 
en  procédant  ù  leur  examen  i  M.  Guesnon  a  d'abord  in- 
diqué ,  pour  chaque  vache  qui  lui  était  présentée ,  la 


PROCÉDÉS  DE  M.  GUESNON.  65S 

quantité  de  lait  donnée  par  jour  ,  cette  quantité  étant 
supposée  mesurée  un  mois  après  le  vêlage;  en  second  lieu, 
le  temps  pendant  lequel ,  après  une  nouvelle  fécondation , 
elle  continuerait  à  donner  son  lait. 

La  déclaration  de  M.  Guesnon  était  faite  hors  de  la 
présence  du  propriétaire  ,  de  manière  à  ne  pas  influencer 
sa  réponse  ;  et  nous  devons  proclamer  que  ,  sur  25  vaches 
laitières  soumises  à  nos  expériences  ,  la  déclaration  des 
propriétaires  a  été  conforme  à  celle  de  M.  Guesnon«  Une 
seule  a  donné  une  différence  assez  notable  ,  quant  à  la 
quantité  du  lait  ;  et  nous  avons  reconnu  ,  depuis  .  qu'elle 
avait  éprouvé  une  inflammation  mammaire  ,  qui  avait 
diminué  de  près  d'un  tiers  la  sécrétion  du  lait. 

Une  autre  ,  enfin  ,  a  donné  une  diflérence  de  4  litres  en 
sus  de  l'indication  de  M.  Guesnon  ;  mais  il  convient  de 
dire  qu'elle  a  pourtant  été  classée  par  lui  dans  le  premier 
ordre  ,  et  que  cette  difl*érence  a  été  attribuée  par  nous  à  la 
taille  et  aux  pieds  plus  qu'ordinaires  de  l'animal  observé. 

Quant  aux  génisses  ,  il  a  été  tenu  note  de  la  déclaration 
faite  par  M.  Guesnon  sur  la  quantité  de  lait  qu'elles  pour- 
ront fournir  à  l'âge  de  quatre  ans  ,  et  il  sera  très-intéres- 
sant de  la  vérifier  à  cette  époque.  Si  elle  était  confirmée 
par  les  faits  ,  elle  serait  de  nature  à  porter  la  conviction 
dans  les  esprits  les  plus  rebelles  à  l'adoption  de  la  méthode. 

Nous  ajouterons  que  M.  le  président  de  la  Société  cen- 
trale a  bien  voulu  nous  communiquer  le  résultat  des  expé- 
riences qui  ont  eu  lieu  à  Rouen  ,  par  les  soins  de  cette 
Société,  sur  plus  de  120  vaches.  Les  résultats  ont  été  tels,  ; 
qu'ils  ont  complètement  satisfait  et  convaincu  les  mem- 
bres de  la  Commission  et  les  propriétaires  qui  ont  soumis 
leurs  animaux  à  l'expérimentation. 


•56  SÉAMOSS  GÉNÊftALKS   A   NBVFMIATBL. 

En  présence  de  ces  faits  ,  et  par  les  considérations  déj& 
exposées ,  votre  Commission  pense  que  la  méthode  décou- 
verte et  exposée  par  M.  Gaesnon  est  réellement  fondée 
sur  l'observation  des  faits  ;  que  sa  vulgarisation  doit  être 
encouragée  dans  Tintérèt  général  et  dans  l'intérêt  partico- 
lier  des  éleveurs.  Elle  vous  propose,  en  outre,  d'honorer , 
par  un  témoignage  public  de  votre  satisfaction  ,  la  saga- 
cité de  l'homme  qui  a  su  lire  dans  le  livre  de  la  nature  et 
surprendre  ses  secrets  ;  d*honorer  surtout  cette  persévé* 
rance  si  rare ,  née  d'une  conviction  profonde ,  qui  a  fait 
braver  à  M.  Guesnon  des  obstacles  et  des  dégoûts  que 
rencontre  presque  toujours  celui  qui  veut  propager  une 
idée  nouvelle.  » 

Immédiatement  après  la  lecture  de  ce  Rapport ,  M.  le 
préfet  remet  k  M.  Guesnon  la  médaille  d'argent  que  le 
Conseil  d'administration  a  votée,  sur  la  demande  de  la 
Commission. 

M.  Houdelière  donne  ensuite  communication  du  Rapport 
du  jury  pour  les  instruments  aratoires. 

Rapport  du  jury  pour  U$  intirumenU  aratoim» 

Mbssibuhs  y 

«  Votre  jury  pour  les  instruments  aratoires ,  après  les 
avoir  sérieusement  examinés,  vient  vous  désigner  lea 
perfectionnements  apportés  dans  cette  branche  si  intérea- 
sante  de  notre  industrie  et  vous  en  signaler  les  auteurs. 

»  Bien  que  fort  peu  nombreux ,  les  instruments  expo- 
sés sont  la  représentation  assez  exacte  de  tous  les  moyens 


tNSTEUMENtS   ABAtOIRÉS.  I)&ï 

dWion  iiiis  en  lisage  dans  rarrondissemcnt ,  tel  qu'il 
irésulte  de  l'enquéto  dont  votire  première  section  vous  a 
déjà  t^endii  cbiQpte.  Nous  n'avons  pu  juger  comparative- 
ment lenir  travail ,  car  nous  n'avions  à  notre  disposition 
aucuns  moyens  dé  poiivtrir  le  fdire  ;  mais  les  renseigne- 

r 

ments  que  nods  avons  pu  reeafeUlir  â  ce  sujet ,  sont  égale- 
ment conformes  iui  doiinëies  qbi  vbus  ont  été  remises. 

*  l^rois  Garnies  ont  appelé  notre  attention  : 

»  Une  cbàrrua  Rosé,  par  iti  Mabire  fils,  do  Neufcbâtel  i 
introduite  depuis  un  an,  sans  autres  perfectionnetnents  qiHl 
ceux  âppoîrlés  par  le  constructeur.  Elle  revient  ici  à  lâë  frb 

»  tJnèchai'rîiecatiehoise,  parlf.  LoirisLeelerc,  charron 
è  Sommërj ,  canton  de  St-Saëns ,  notablement  amélforée 
par  Tabaisseinent  du  collier  de  traelîon  ,  qui ,  dans  les 
cbarrues  o^nàires ,  se  meut  sur  la  haie ,  sur  une  assez 
gralide  ItMlgueur  ,  an-dessus  du  contre ,  et  qu'il  a  placé 
an  «-dessous /rapprochant  ainsi  considérablement  la  direc* 
tion de l'efibrt de  celui  de  la  résistance,  de  manière  à 
diminuer  le  tirage. 

»  Quant  à  la  crétiiaitière  et  aux  deux  régulateurs  par 
lesquels  il  a  cru  deVoilr  retnpiacer  la  simple  chaîne  ,  ib 
n'ont  pas  pahl  à  VMk^e  jnlry  suffisamment  motivés.  Ils 
oompliqMnt  la  charme  ^  en  en  élèvent  Un  pea  le  prix ,  et 
la  rendent  d'un  entretien  pluii  fréquent  et  moins  tacWe. 
Noos  pensons  ^n'il  eût  iniéux  Êiit  de  s'en  tenir  aux 
moyens  en  usage  ,  qu'il  a  Aû  reste  eenservés ,  indépea- 
dammentdes  siens* 

•  La  position  inclinée  du  contré  ,  appuyé  sur  le  soc  » 

lui  donne  aussi  plus  de  force  ,  et ,  par  son  action  oblique, 

lut  permet  de  frandiir  des  obstacles  qui  pourraieiil  Mser 

lecoutre» 

42 


6&8  SÉANCES  GÉNÉRALES   A   NÊBFCHATEL. 

»  Enfin  ,  Messieurs ,  pour  déchirer  le  gazon  ou  pour 
travailler  des  terres  eoherbées  ,  qu'il  ioiporte  essentielle* 
xncnt  d'étouffer  pour  leur  destruction  complète ,  en  avant 
du  premier  soc ,  M.  Leclerc  en  a  placé  un  autre  plus  petit  ^ 
portant  aussi  son  contre  et  tranchant  horizontalement^  afin 
de  pouvoir  lever  le  gnton  A  quelques  centimètres  de  profon- 
deur^ et  de  le  jeter  au  fond  de  la  raie,  piNir  que  la  tranche 
qui  suit  le  recouvre.  C'est  une  addition  très-emplojée 
ddns  lé  Brabant ,  où  plusieurs  d'entre  vous  l'ont  peut-être 
déjà  vne  ,  et  où  l'on  s'en  loue  beaucoup  «  principalemeot 
pour  les  prairies  artificielles  et  les  terrains  humides* 

»  Le  prix  de  cette  charrue  est  de  1 SO  francs. 

to  La  troisième  chaiYue  ,  par  M«  Poliet ,  d'Haodricourt , 
est  d'espèce  picarde  ou  à  toume^oreille.  C'est  la  dbârrue 
ordinaire  employée  dans  le  pays  ,  mais  modifiée  dans  son 
aile  mobile,  qui,  au  lieu  d'y  être  unique  comme  dans 
l'autre  y  est  douUe  et  ne  sert  plus  que  d'un  seul  côté  ,  ce 
qui  permet  de  la  faire  en  fer  et  de  Ini  donner  la  forme  des 
Tersoirs  reconnue  la  plus  avantageuse  pour  la  perfection 
du  labour.  C'est  un  changement  Mm  vent  tenté  ^  mais  fort 
simple. du  reste ,  qui  ne  peut  avoir  ,  pour  cet  arrondisse-' 
ment  en  particulier ,  qile  de  fort  bons  résultats. 

»  Différents  extirpateurs  et  scarificateurs  nous  ont  pa* 
reniement  été  soumis  : 

tt  Deux  par  M»  Biile,  du  Bourg>*I>ud,  importés  d'Angh»^ 
terre ,  beaucoup  trop  lourds  et  surtout  trop  ohers.  L'un 
d'eux  pèse  750  kil. ,  ne  revient  pas  à  moins  de  2,900  fr.» 
et  exige  six  chevaux  pour  le  conduire  ;  l'autre  est  A  peu 
près  moitié  de  celui«ci  sous  tou»  rapports., 

»  Dcnx  autreik  lont  été  par  M.  Marcaux  ,  taillandier .4 
Aumale.  Ils  sont  semblables  quant  à  la  forme  des  dents: 


i\STnniRvrs  aratoires.  Bod 

l'un  en  porte  heu!  et  est  monté  en  bois;  l'aulrc  o  et  est  tout 
en  fer.  C'est  une  imitation  de  celui  de  Gratien,  bien  connu 
maintenant  de  tous  nos  dt^partements  du  nord.  C*est,  sans 
contredit,  le  meilleur  qui  existe,  et  nous  devons  louei* 
M.  Marcaux  de  Savoir  construit  sOr  des  formes  simples  ^ 
et ,  par  iJi  modicité  de  son  prix  ,  de  l'avoir  mis  à  la  portée 
de  (oiis  nos  cuUi valeurs. Lé  ^rand,à  9  dents, se  vend  150  f.; 
le  petit  100  à  120  fr. ,  suivant  sa  force. 

»  Partni  les  bersfcs,  nous  avons  remarqué  une  berse  Val- 
court  ,  exposée  par  M.  Mabîrc  ,  et  construite  dans  le  pays 
sur  un  ^rand  modèle  ,  d*aprôs  celle  de  M.  Desjobert ,  qui, 
le  premier  ,  en  a  doté  le  pays  comme  de  tant  d^autres 
innovations  ,  dont  nous  ne  poiivons  assez  lie  féliciter  ,  au 
faom  dé  tous  les  amisde  Tagriculture. 

»  M.  Mabire  fait  usage  de  cet  instrument  pour  ses 
J)raîrîes.  Il  lui  a  coûté  80  francs* 

*  Aux  berses  de  M.  Bille  nous  ferons  toiijours  lie  même 
reprocbe  :  cVst  que  les  grandes  sont  par  ti-op  lourdes  ,  et 
beaucoup  trop  cbéres  les  unes  et  lés  autres.  Les  plus  pe- 
tites exigent  trois  cbevaux  ,  et  ne  peuvent  pas  revenir  eu 
Trance  à  moins  de  3  à  400  francs. 

»  Nous  devons  aussi  vous  signaler  deux  semoirs  : 
»  Un  semoir  tlugues  ,  par  M.  Mabire  ; 
»  Et  un  semoir  à  amendement  pulvérulent ,  importé 
d*Angîeterre  ,  et  présenté  par  M.  Pessy  ,  de  Fontaine-le- 
Bourg.— Cet  instrument ,  quoique  laissant  beaucoup  à  dé- 
sirer à  diàérents  égards  ,  mérite  cependant  Tattenlion  du 
cultivateur ,  car  il  donne  un  moyen  de  répandre  la  chaux 
vive  ,  et  tous  savent  les  difficultés  qu'on  rencontre  dans  la 
manipulation  de  cette  substance,  si  éminemment  corrosive. 
»  Voilà  ce  qui  nous  a  paru  ,  Messieurs  ,  le  plus  digne 


60O  SBA:«CKS  GÊNÊIIALES  a    NEUrCIfATELe 

de  vous  être  rapporté  ;  mais  votre  CommissioD  ne  g'en  est 
pas  tenue  là  ,  elle  a  dû  s'occuper  aussi  de  voir  quels  se- 
raient ceux  de  ces  divers  exposants  qui  pourraient  le 
mieui  avoir  mérité  vos  récompenses). 

»  Nous  avons  tous  pensé  que  chacun  de  eeox  dont  nous 
vous  avons  présenté  le»  noois  méritaient  tous  vos  éloges; 
liiais  nous  avons  distingué  plus  particulièrement  11.  Ma* 
l)ire ,  comme  ayant ,  un  des  premiers  ,  introduit  dans  son 
exploitation  les  instruments  les  plus  perfectionnés,  les 
»neilleurs  de  Tépoque.  La  charrue  Rosé,  le  semoir  Hugues 
et  la  herse  Y alcourt  ont  réuni  trop  de  suffrages  poar  qu'il 
nous  soit  bi'soin  d'en  dire  tout  le  mérite  ,  et  nous  ne  pou' 
tons  émettre  qu'un  vœu  :  c'est  de  les  voir  se  répandre  sur 
toutes  les  {Kirlies  de  cet  arrondissement  ,  où  ils  sont 
appelés  ,  comme  partout  ailleurs ,  k  opérer  la  révcrfutioB 
la  plus  salutaire  dans  les  assolements  eomoM  dans  les 
fa(t)ns  que  chacun  exige. 

»  Nous  distinguerons  également  M.  Harcaux,  qui  a  rés* 
lise  ,  dans  son  atelier  ,  l'idée  féconde  de  M.  Gratien.  C'est 
en  appliquant  son  intelligence,  mm  à  des  instruments  vieil- 
lis j  que  l'usage  condamne  chaque  jour  ;  c'est  en  s'asso- 
ciant  À  tout  mouvement  de  progrès ,  c*es(  en  faisant  de  ses 
facultés  l'instrument  même  des  lumières ,  qu'on  se  rend 
vraiment  utile  et  qu'on  sert  son  pays. 

•  C'est  à  ce  titre  également  que  nous  vous  recommandons 
M.  Pessy ,  pour  son  semoir  à  plâtre.  Il  est  loin  d'être 
parfait  ;  mais  il  est  nouveau  pour  la  contrée ,  il  intéresse 
et  l'agriculture  et  l'hygiène  publique.  L'Association  ne 
peut  que  l'encourager  et  l'inviter  à  achever  sa  tâche  par 
les  améliorations  qu^il  réclame  encore. 

»  Enfin  ,  Messieurs,  tout  en  reconnaissant  le  mérite  in- 


INSTRVMBMTS   ARATOIRES.  661 

contestable  des  améliorations  apportées  par  MM.  Leclerc 
et  Pollet  aux  deux  anciennes  ebarrues  du  pays  ,  fidèle 
é  ses  antécédents  ,  votre  jury  regrette  infiniment  de  voir 
ces  perfectionnements  s'appliquer  à  des  objets  dont  elle 
poursuit  de  tous  ees  moyens ,  depuis  13  années ,  la  des- 
truction ;  les  encourager  serait  se  déjuger,  et  l'Association 
ne  peut  avoir  de  raisons  pour  en  agir  de  la  sorte. 

»  C'est  pourquoi  votre  Commission  a  rhonoeur  de  vous 
proposer  de  vouloir  bien  accorder  : 

>  A  M.  Mabire  fils,  de  Neufcbétel ,  une  médaille  d'ar- 
gent» pour  son  introduction  d'instruments  perfectionnés  ; 

»  A  M.  Marcaux ,  taillandier  à  Aumale ,  une  médaille 
d'argent ,  pour  son  nouvel  extirpateur  ; 

»  Et  à  M.  Pessy ,  de  Fontaine-le-Bourg ,  une  mention 
honorable,  pour  son  semoir  à  plâtre.  ». 

M.  de  Moy  prend  ensuite  la  parole  pour  faire  connaître 
les  décisions  du  Jury  relativement  aux  améliorations  agri* 
cotes  : 

Rapport  du  jury  pour  les  amélioraiiom  agrteoki. 

«  Messieurs  , 

»  Nous  allons  avoir  l'bonneur  de  vous  signaler  ceux  do 
MM.  les  cultivateurs  de  l'arrondissement  de  Neufchâtel 
ayant  droit  de  prétendre  aux  prix  que  l'Association  nor- 
mande ,  dans  son  désir  ardent  de  propager  partout  dans 
la  province  le  progrès  et  les  bonnes  méthodes  d'agriculture, 
vient  décerner  aux  cultivateurs  qu'elle  a  reconnus  comme 
les  plus  méritants  dans  cet  arrondissement. 

»  Le  jury  ,  formé  par  les  soins  et  la  confiance  de  l'Asso- 


66â  SBANCBS  GÊMJSttALBS  A   JfBUFCHATEL. 

cialion  ,  composé  de  personnes  étrangères  à  cette  localité, 
n'a  pas  cru  devoir  décliner  la  mission  honorable  dont  il 
était  investi ,  malgré  la  difficulté  de  sou  accomplissemeiit. 
»  A  Taide  des  connaissances  qu*il  pouvait  avoir  de  cette 
contrée  ;  après  avoir  pris  ,  près  du  Comice  da  Neufcbâtd  , 
les  renseignements  capables  d'éclairer  sa  religion  ,  le  jury 
a  rendu  les  décisions  suivantes.  Comoke  son  organe  ,  je 
vais  avoir  l'bonneur  de  vous  en  donner  conoaissaoce,  vous 
priant ,  Messieurs  ,  d*excuser  ,  en  raison  du  peu  de  temps 
mis  à  ma  disposition  pour  rédiger  ce  Rapport ,  s'il  n'est 
pas  présenté  avec  les  détâ^ils  aussi  con^plets  que  je  l'aurais 
désiré. 

Fermes  les  mieux  teoues. 

«  Pour  ce  genre  de  mérite  ,  l'Association  avait  misa  la 
disposition  du  jury  une  médaille  d'anrent  et  deux  mentions 
honorables  ;  mais  comme,  pour  faire  son  choix  imique  , 
le  jury  s'est  trouvé  embarrassé  ,  l'Association  a  bien  voulu 
lui  venir  en  aide  ,  en  accordant  deux  médailles  ex  œquo 
à  M.  Gautier,  de  Londinîères  ,  et  à  M.  Cuel ,  de  Gournay. 
M.  Gautier  a  converti  en   herha^ces  ,  très -bien  amendés 
et  forts  bons ,  uue  notable  quantité  de  ses  terres  labou- 
rables; ses  herbages  naturels,  il  les  a  améliorés  par  des 
égouts  judicieusement  disposés  ;  une  partie  de  ses  terres 
est  soumise  à  l'assolement  quadriennal  ;  les  beurres  qu'il 
confectionne  jonissent  de  la  plus  grande  faveur  sur  le 
piarché.  Son  exploitation  est  partout  regardée  comme 
r  modèle  ,  par  l'ordre  qui  y  préside. 

»  M.  Cuel  a  beaucoup  augmenté  ses  herbages  ;  il  a  su 
^uair  et  entretenir  sur  sa  ferme  une  proportion  remar- 


ASléuORATlONS  AGRICOLES.  6G3 

qiiable  de  bestiaux  ;  ses  fumiers  sont  très-bien  aménagés  ; 
il  recueille  avec  soin  le  purin  de  ses  élables  y  pour  eu  arro- 
ser ses  herbages  ;  H  jouit,  enfin,  dç  Fhonneur  d'avoir  donné 
TexempTe  ,  dans  ta  contrée  ,  des  meilleures  pratiquas 
agricoles. 

»  L'Association  décerne  à  MM.  Gautier  et  Cuel  une 
médaille  d'argent. 

»  M.  Savalle  ,  propriétaire  à  Roncherolles  ,  canton  de 
Forges  ,  a  transformé  ,  depuis  plusieurs  années  ,  en  bons 
herbages  et  tçrres  labourables  bien  cultivées ,  une  grande 
étendue  de  bruyères ,  jusque-là  improductives,  rr-  Les  her- 
bages de  M.  Savalle  sont  bien. amendés  et  plantés  de  bons 
pommiers*. 

»  L'Association  accorde  à  M«  $ay^le  upe  miçntipn  ho- 
norable. 

»  Mf  Brizeval  ,  du  canton  d^Argueil  ^  fait  valoir  tme 
ferme  com»idérabIe  ,  sur  laquelle  il  entretient  un  grand 
nombre  de  bestiaux  ,  vaches  ,  moutons  et  chevaux.  Cette 
exploitation  ,  réputée  une  des  plus  mauvaises  du  canton 
avant  M.  Brizeval ,  a  acquis  ,  par  les  coins  et  les  eflbrts 
bien  entendus  de  ce  cultivateur  ,  une  valeur  telle  que  le 
loyer  en  a  été  élevé  9  nous  a  t-on  assuré  ,  de  1,800  francs 
à  5,000  francs. 

9  L'Association  accorde  à  M.  Brizeval  une  mention  ho* 
norable. 

»  Le  jury  signale  encore,  avec  éloges  ,  les  exploitations 
die  MM.  Tabur  ,  Mabire  et  Levasseur ,  canton  de  Neuf- 
châtel  :  celieB  de  M.  Forestier  ,  canton  d'Aumale  ;  de  M. 
Le  Bertier ,  canton  de  Blangy  ,  et  de  H.  Le  Coq ,  de  Som- 
mery  ,  canton  de  Saint-Saëns. 


CCIi  S^AISCES  GBKêBALES   A  NEUFCBÀTEI.* 

Fumiere  les  mie^i  a«|éiiigés. 

»  Mcssieurs.cette  partie  de  ragriculture  est  tellement  ioh 
portante,  que  T Association  normande  en  a  faitTobjeld^uo 
de  ses  encouragements.  Chacun  de  ceuxqiii  m'^^utentle 
comprendra  facilement  >  eii  songe^mt  que  cette  o^ali^ ,  si 
grossière  en  apparence  ,  fait  la  force  et  Isi  riehessf;  dq  paya. 
Il  faut  donc  chercher  à  la  développer  par  tous  les  naojens 
possibles.  Ce  n*est qu'ft  Taidede  fumjers  riches  et  i^bondants 
que  Tagriculture  peut  vivre  et  prospéirer  :  puisseint  tous  1^ 
propriétaîrefli  comprendre  cette  vérité  ^  et  donner  aujic 
écuries  ,  étaUei  et  bergeries  de  lemra  fermes  ,  les  dispv: 
titions  convenables  ^  cet  eSfet  t 

»  1^  Le  jury  vous  signifie  l'exploitation  de  M.  Conrty  » 
de  MoniQje  ,  canton  de  Gournay.— L'Association  décerne 
à  H.  Courty  une  médaille  (l'argent  2 

»  5I«  A  M.  Desqitinnemare  y  canton  de  NeufchâtQl ,  unct 
ffiention  honorable  ; 

»  3^  A  M.  Emmanuel  Rouland  ,  canton  de  St-Saëns , 
une  mention  honorable  ; 

»  4^  A  M.  Daruel ,  canton  d*Argueil ,  une  mention 

....  â  -  • 

honorable. 

GonfecUon  do  benrre. 

m 

»  Nous  nous  trouvons  ,  Messieurs  ,  dans  une.  contrée, 
célèbre  par  la  confection  de  se^  beurres.  Pour  récompen- 
ser  ceux  qui  font  bien  en  eette  partie ,  il  faudrait  citer  un 
bien  grand  nombre  de  oultivateors.  L'appréciation  de. 
ceux  qui  ae  signalent  hors  ligne  en  cette  industrie , 
nous  a  été  extrêmement  difficile  à  faire.  Cependant  le 
jury  se  plait  à  distinguer  : 


AMÉLIORATIONS   AGRICOLES. 


iyii^ 


»  l''  M.  Teropleu  ,  cultivateur  à  Reudillon  ,  canton  de 
forges  «  et  lui  décerne  une  médaille  d'argent  ; 

»  2<*  M.  de  Villeneuve ,  à  Grandcourt  *  canton  de  Lon« 
dinières,  dont  la  laiterie  est  remarquablement  bien  tenue. 
Ses  produits  y  obtenus  sur  des  fonds  d0  moindre  qualité  que 
dans  la  vallée  de  Bray  ,  trouvent  pourtanf  un  placement 
facile  et  avantageux,  -^  D  est  accordé  à  M*  de  Villeneuve 
|ine  mention  honorable. 

»  3^  M,  Gillet ,  cultivateur  à  Iloi ,  canton  d'Aumale  , 
tire  également  de  ses  fonds  ,  situés  sur  les  plateaux  ,  et 
d'berbages  créés  par  lui  ,  des  produits  non  moins  remar- 
quables par  leur  abondance  que  par  leur  qualité.  —  L'As- 
sociation  décerne  à  M.  Gillet  une  mention  honorable, 

Fpbrication  du  fromage. 

»  Messieurs  ,  ce  que  nous  avions  l'honneur  de  vous  dire» 
il  y  a  un  instant ,  sur  la  production  du  beurre  ,  s'applique 
égalepient  à  la  production  et  à  la  faibrication  des  fromages. 
Le  fromage  de  Neufchâtel  est  en  possession  d'une  im- 
mense réputation  en  France  et  à  Tétranger.  Pour  la  con- 
quérir et  la  conserver,  les  cultivateurs  de  l'arrondissement 
de  Neufchâtel  n'ont  reculé  devant  aucuns  sacrifices.  Cette 
industrie  se  partage  en  deux  classes  principales  :  la  confec- 
tion du  fromage  dit  à  tout  bien  y  et  celle  du  fromage 
^àla  crime, 

»  Voici ,  pour  chacune  de  ces  deux  classes  ,  les  distinc- 
tions que  nous  croyons  avoir  à  vous  signaler. 

»  Fromage  à  tout  bien  : 

»  1<^  A  M.  Gosse,  canton  de  Londiniëres  ,  une  médaille 
d'argent  ; 


66G  SÉANCES  tiÉNÉBALES   A    NEl'PCHATKL. 

•  2^  A  M.  (le  Renaud  ,   de  Neufchâtel  ,  une  mentiofi 

Lonorable  ; 

•  3«  A  M.  Aimé  Feret ,  de  Neuvîlle-Ferrîères ,  une 
mention  honorable. 

»  Fromage  à  ia  crème  : 

»  1<^  A  M.  Leieu  ,  d*Avesnes  ,  canton  de  Gournay  , 
une  médaille  d'argent  ; 

»  2^  A  M.  Battement ,  canton  de  Forges  ,  une  mention 
honorable  ; 

»  3^  A  M.  Gardin  ,  de  Quiëvrecourt ,  canton  de  Neuf- 
châtel ,  une  mention  honorable  ; 

»  4*  A  M.  Néhout ,  de  Neufchâtel  ,  une  mention  hono- 
rable, 

»  Messieurs  »  nous  Tenons  d'avoir  rhonneur  de  procla- 
mer les  noms  des  cultivateurs  de  Tarrondissement  de 
Neufchâtel  que  nous  avons  crus  les  plu^  méritants.  Nous 
désirons  que  l'opinion  publique  ratifie  les  jugements  que 
nous  avons  cru  devoir  porter  ;  nous  désirons  surtout  que  , 
de  cette  solennité  où  FAssociatioa  normande  se  félicite 
de  voir  assister  les  premières  autorités  du  département , 
de  l'arrondissement  et  de  la  ville  ,  ainsi  que  Thonorable 
M.  de  Sainte-Marie ,  envoyé  spécial  du  ministère  de  l'agri- 
culture  y  ressorte  pour  tous,  grands  ou  petits  cultivateurs, 
cet  enseignement  :  que  rien  n'importe  plus  au  pays  que 
rhonneur  rendu  par  ses  premiers  magistrats  à  TagricaU 
ture  ;  que  sa  prospérité  fait  la  force  principale  de  r£tat , 
et  que,  pour  l'obtenir,  il  faut  que  cbacuntdans  s^  sphère, 
redouble  de  soins  ,  de  zèle  et  d'efforts,  » 

Après  toutes  les  distributions  de  prix  et  de  médailles  , 
M.  le  comte  de  Beau  repaire ,  secrétaire-général  j  prononoft 
le  discours  de  clôture  : 


Discomis  DE  CLÔTune.  667 

Discours  de  M.  le  comte  de  Beavrepaire. 

a  Messuurs  de  la  ville  et  de  l'arrondissement  de  Nuufcliùlel , 

»  Notre  capitale  de  la  Basse-Norpiandîe  a  vu  former  unp 
iDSlilulion  patriotique  dont  nous  ,  qui  avons  concouru  à  sa 
fondation  ,  sommes  venus  dans  vos  murs  ,  loin  de  son 
berceau  ,  aider  à  célébrer  et  à  clore  en  ce  moment  Ip  13° 
anniversaire.  Cette  date  ,  combinée  avec  le  chiffre  croiss^mt 
des  associés  à  l'œuvre ,  fait  voir  que  la  semence  a  fructifié, 
et  que  la  Normandie  ,  notre  mère  commune  ,  n'esf  pas 
restée  féconde  dans  Tordre  seul  des  produits  matériels. 
Nulle  part  ,  le  fondateur  de  l'Association  ,  et  ceux  qu'il 
appela  à  l'honneur  de  la  mise  en  œuvre ,  n'ont  en  à  re- 
gretter la  confiance  qui  avait  inspiré  leurs  premières  et 
petites  réunions.  Cette  confiance  les  a  appelés  à  sortir  dp 
leur  modeste  et  étroite  enceinte ,  pour  aller,  sous  Vçcil  de 
la  Providence,  s'établir  successivement  dans  toi)s  les  çhe£»- 
lieux  de  notre  vaste  province  ,  et  là  ,  eux  plus  ou  moins 
inconnus,  convoquer  hardiment  tous  les  hommes  aniiiiés 
de  l'amour  du  bien  ,  leur  demander  un  compte  public  de 
leur  savoir-faire  .  de  leurs  occupations  ,  des  bonnes  ou 
mauvaises  affaires  du  pays.  Partout  l'appel  a  été  entendu 
et  accueilli ,  et  il  est  attendu  et  sollicité  là  môme  où  il  n'a 
pas  encore    pu  parvenir.    Partout  la  petite  colonie  no- 
made  n'a  éprouvé  ,  pour   sa  mission  fraternelle  ,  qu'un 
moment  pénible,  celui  des  adieux.  Ceu%  que  nous  sommes 
chargé  d'exprimer  aujourd'hui  ,  rendent  bien  légitime 
l'émotion  qu'ils  nous  inspirent.  La  bienveillance  de  l'ac- 
cueil,  l'empressement  du  concours  pour  l'œuvre  commune, 
la  cordialité  dans  les  relations  destinées  $  la  piener  à  bien  ; 


669  SÉAKCES  GBNÊRALBS   A   HEUFCHATEL. 

▼oilà ,  Messieurs  ,  ce  que  les  arrivante  doivent  avoir  le 
désir  et  Tespoir  de  rencontrer  ;  voilà  ce  que  nous  tous  « 
étrangers  à  l'arrondissement ,  mais  enfante  aussi  de  la 
Normandie  ,  et  qui  sommes  venus  pour  elle  ,  nous  avons 
obtenu  éminemment  parmi  vous  ;  voilà  les  souvenirs  que 
nous  emportons  de  cette  visite  de  famille. 

»  Pour  exploiter  fructueusement  un  terrain  ,  surtout 
par  une  méthode  aussi  expéditive  que  la  nôtre,  il  faut , 
avant  tout ,  qu*il  soit  préparé.  Il  Ta  bien  ,  très-bien  été 
par  vons  ,  Messieurs  ;  1|i  voie  a  été  aplanie  d*avanoe  ;  elle 
a  été,  depuis  les  premiers  momente  de  la  réunion,  £icilitée 
et  adoucie  par  la  constante  prévenance ,  Texquise  cour^ 
toisie  et  l'exemplaire  assiduité  de  vos  premiers  magistrats 
civils  et  judiciaires.  Nous  sommes  heureux  que  notre  voix 
puisse  ici  leur  fiaiîre  entendre  ce  juste  hommage  ;  nous  le 
serions  plus  encore ,  si  elle  pouvait  retentir  jusqu'à  votre 
honorable  inspecteur  d'arrondissement  (I)  ,  retenu  dans 
la  capitale  par  une  cause  douloureuse  ,  qu'il  a  su  braver 
pour  nous  oOrir  un  important  tribut  de  coopération. 

»  Ainsi  donnée  et  soutenue  ,  l'impulsion  est  devenue 
générale  ;  chacun  s'est  mis  à  l'œuvre,  avec  zèle  et  accord. 
Pour  concourir  au  bien  d'un  pays  intéressant  parmi  les 
diverses  contrées  de  la  patrie  normande  ,  toutes  les  volon- 
tés ont  sorgi  du  sein  des  conditions  les  plus  diverses  de  la 
vie  publique  et  privée. 

»  Le  jeune  magistrat  qui  veille  pour  que  les  citoyens 
puissent  reposer  avec  tranquillité  (2)  ;  le  cultivateur  (3)  ; 

(1)  M.  Desjobert. 

(2)  M.  de  Loverdo  ,  procureur  du  Rof. 

(ô)  MM.LcIong^,  Mabirc  ,  Normand  ,  agronomes. 


DISCOURS   DE   CLÔTCRE.  669 

le  jurisconsulte  (1)  ;  le  praticien  dans  les  divers  degrés  de 
Tart  de  guérir  (2);  le  pieux  instructeur  agricole  des  pauvres 
orphelins  (3)  ;  l'honinie  d^Etat ,  administrateur  émérite  de 
départements  importants  qu'il  a  dotés  de  monuments 
utiles ,  et  qui ,  depuis  ^  a  enrichi  la  France  du  fruit  de  ses 
voyages  (4)  ;  tous  sont  venus  ,  à  Tenvi  ^  apporter  leur 
part  au&isoeau  d'observations  et  de  va!ux  qu'a  réuni  celle 
session. 

»  L'arrondissement  de  Neufchâtel  figurera  ainsi  avec 
honneur  dans  les  Annales  que  l'Association  consacre  ft  la 
Normandie.  Bon  témoignage  lui  sera  rendui  au<delà  des 
limites  de  la  province,  soit  dans  ce  département  formé  de 
l'ancienne  Flandre ,  cité  comme  modèle  agricole  ^et  dont 
nous  venons  d'accueillir  on  jeune  délégué  <5) ,  soit  près 
des  hautes  régions  du  pouvoir  «  où  vous  aurez  pour  in« 
terprète  de  vos  voeux  le  savant  et  modeste  fonctionnaire 
de  l'agriculture  qui  est  venu  assister  à  vos  concours  (6)  ^ 
et  y  plus  particulièrement  encore  ^  le  premier  administra- 
teur de  ce  beau  département  (7),  auquel  nous  nous  applau- 
dissons de  pouvoir  «  après  Mt  de  Caumont  ^  venir  rendre 
hommage  pour  l'active  bienveillance  dont  il  nous  donne  ^ 
par  sa  présence ,  un  nouvel  exemple^ 

»  L'enquête  locale  ,  but  particulier  des  réunions  suc* 
eessives  et  ambulantes  de  l'Association  normande  ^  a  offert 

(1)  M.  Hubard  ,  avocat. 

(2)  MM.  Cisseville ,  docteur-médecin.— Levillain  ,  vétérinaire. 
(5)  M.  Tabbé  Arçon  ,  de  la  maison  de  Nazareth  ,  à  Mesnières. 

(4)  M.  le  baron  d^aiissez. 

(5)  M.  le  vicomte  de  Madrid ,  délégué  de  la  Société  du  Nord! 

(6)  M.  de  Sainte-Marte. 

(7)  M.  le  préfet  de  la  Selne-lnférieore.. 


6t0  SÉANCES  ORXRRALES    A    Nl-CPaiATK*.. 

parmi  n(Mis  ,  Messieurs  ,  quelques  résultats  spéciaux  dont 
je  vous  demande  la  permission  de  vous  faire  ,  en  quelques 
mot»  ,  remarquer  l'imporlance^ 

»  Cetle  enquête  a  eu  un  caractère  complet,  sous  le  rap- 
port Roùial  ;  rédfication  de  la  jeunesse  ,  l'état  de  la  mora- 
lité d<»s  classeïy  aduKes  ont  élé  Tobjet  d'investiiîatîons  du 
plus  liant  Intérêt  ,  parce  qu'elles  portaient  éminemment 
le  sceau  de  la  franchise  et  d'une  philantropic  sincère  et 
éclairée. 

»  On  est ,  dans  ce  tnonde  ,  souvent  d^accord  sur  le  mal  ; 
on  Test  rarement  sur  le  remdde.  [ci  nous  avons  été  plus 
heureux  ;  car  nous  avons  entendu  lés  honorables  explo- 
rateurs ,  réunis,  sans  s'être  concertés,  pour  exprimer  leur 
conviction  que  le  baume  qui  ,  en  définitive  ,  doit  adoucir 
et  fermer  les  plaies  de  la  morale  publique  ,  elle  doit  l'at- 
tendre de  nolro  sainte  religion  ,  et  que  vous  possédez  , 
dans  le  sage  zôle  de  ses  ministres ,  une  bonne  garantie 
pour  la  salutaire  application  de  ce  dictame. 

»  Messieurs ,  un  des  premiers  vœux  que  la  voix  que 
vous  avez  la  botité  d'éntendré  eu  ce  moment  fiit  appelée 
h  formuler ,  comme  expression  des  sentiments  qui  ont 
présidé  à  la  formation  de  l'Association  normande  et  comme 
un  appel  à  des  adhésions  dans  le  pays  ,  ce  vœu  était 
«f  de  voir  régner  dans  nos  communes  les  vertus  chré- 
»  tiennes.  (1)  » 

»  A'^os  interprètes  ont  donné  à  cette  expression  de  nos 
premiers  désirs  un  sympathique  retentissements 

»  L'enquête  qui  concerne  les  ressources  matérielles  du 
pays  a,par  une  utile  et  prévoyante initiative,ouvert  Tatlea- 

(ï)  RcvîKî  normande. 


t)ISC0ttt6   DE  CLÔTUKB.  67 1 

tion  de  l'Association  normande  sur  le  gn)ve  et  inquiétant 
earacière  que  présente  l'avenir,  par  suite  de  ces  communi- 
cations rapides  qui,  en  rapprockànt  Paris  de  départements 
que  la  nature  en  avait  |rfus  ëcartt^s  que  les  nôtres,  vont  leur 
apporter  une  part  plus  oumoins  grande  dansTapprovision" 
nement.que  vous  donniez  à  1&  capitale.  Oui  ,  Messieurs  , 
le  péril  existe  ;  le  courage  que  tous  avez  mis  à  Tavouer 
et  à  le  signaler  est  un  heureux  augure  de  la  résolution 
que  vous  mettrez  à  le  braver  et  à  le  surroonler.L'Associa* 
tien  aura  à  cœur  de  voiii  seconder  et  de  vous  guider  dans 
cette  entreprise. 

»  Un  écoulement  à  Tintérieur  pourra  nous  manquer 
quelque  jour  ;  on  a  dit  ici  qu'il  commence  à  nous  man- 
quer :  eh  bien ,  il  est  bon  ,  il  est  nécessaire  d'en  chercher 
d'autres^  Les  premiers  rédacteurs  de  vos  statuts  ont  tenu 
ft  vous  en  réserver  et  à  vous  en  assurer  les  moyens. 

»  Messieurs  ^-il  nous  faut  ne  pas  foillir  devant  Torage. 
Le  monde  a  appartenu  à  l'activité  normande  :  pourquoi 
ne  lui  appartiendrait^il  pas  encore,  aujourd'hui  que  la  lutte 
dont  il  est  le  théâtre  est  portée  sur  le  domaine  de  l'indus- 
trie tant  agricole  qu'industrielle  ,  commerciale  et  autre  T 
Dans  ce  vaste  champ-dos  de  l'émulation  humaine ,  la 
lice  doit  demeurer  surtout  «^  l'intelligence  »  au  labeur 
patient  et  persévérant ,  À  la  prudente  combinaison ,  à 
l'esprit  d'ordre  et  d'économie,  aux  habitudes  d^une  vie 
régulière  et  sobre ,  c'est-à-dire  aux  qualités  mêmes  qui 
tiennent  le  plus  directement  au  caractère  normand. 

»  Pour  Toeuvre  qui  nous  appelle  »  l'histoire.  Messieurs  ^ 
vient  à  notre  secours.  Elle  abonde  pour  nous  en  grands 
exemples  de  nationalité  normande,  propres  à  nous  animer; 
elle  nous  montre  ,  en  particulier  ,  trois  grandes  Associa- 


672  SÉANCES  6ÉflÊRALBS   ▲  URUFCtÎAtBL. 

lioos  normandes  qui,  opérant  sûr  des  contrées  étrangères, 
y  ont  laissé  un  aulré  retentissement  que  le  bruit  passager 
de  leurs  armes.  La  première  en  date  est  oèlie  âé  quelques 
enfiints  d'un  même  père  i  nés  à  l'ombre  du  clocher  de  la 
petite  paroisse  de  Itaotëtille^la^uichard,  dans  leCotentin^ 
et  qoi  ont  étonné  le  inldi  de  rSuropé  et  TOrlenl ,  l'eaipire 
des  Grecs  et  lés  i'ojaumes  arabes  ^  non-sèulèmènt  par  dés 
merveilles  dé  valeur  guerrière^  mais  enoore  par  ce  toura^ 
civil  dont  ils  ont ,  dans  toute  sa  frafchenr  primitive  j  fait  ^ 
ënx  yeux  dti  monde ,  briller  la  pitls  précieuse  palme  ^  la 
chevalerie.  Ces  cadets  de  Normandie  ont  fait  fortune  en 
Syrie  4  et  dans  ce  beau  pays  d'Italie  où  leur  dépendance 
fimininè  règne  eneofe  entré  les  yolcàné  qui  dèmlneot  lès 
eaux  de  Sicile. 

»  Aux  autreè  l^nfins  de  l'Europe  ^  Un  trône  j/liiâ  pi6»* 
6àni;  et  qui  Toit  à  ses  pieds  bien  d'autresl  mersy  etft  occupé 
par  une  petite  fille  de  notre  Guillaume  de  Falaise.  Il  â 
été  fondé  par  une  autre  Association  normande  ,  recrutée, 
dans  le  XP  siècle ,  au  sein  de  nos  rîtes ,  de  nos  hameaux 
et  de  toutes  nos  familles.  Elle  a  établi  ce  trône ,  l'a  élevé 
au-de«us  des  siècles,  en  le  superposant^  comme  une  def 
de  voûte  ,  au  sol  qui  s'est  ainsi  affermi ,  après  avoir  été 
jusque-là  ébranlé  et  tiraillé  par  TelTet  du  système  d'indi- 
vidualisme et  d'aftarcbie  des  Saxons.  Si  f  Angleterre  est 
fière  du  rang  qu'elle  tient  dans  lé  mdndèf ,  n'en  soyons 
pas  jatodx  ;  car  les  moyens  qu'elle  a  pii  ^ecessivement 
mettre  en  œuvre  pour  l'obfenir ,  elle  en  a ,  1m  historiens 
et  poblicistes  le  reconnaissent ,  un  compte  à  rendre  aux 
Normands,  au  durable  essor  qu'ils  lui  ont  doitné  en  faisant 
prédominer  le  génie  de  leur  race  sur  l'esprit  des  popula- 
tions soumises  à  son  eOEipire. 


btscôchs  t)E  CLàruiifi;  6ti 

6  Cet  essor  a  acquis  toute  sa  puissance  de  civilisation 
progressive  le  jour  où  une  autre  Association,  dans  laquelle 
dominaient  des  éléments  do  même  origine,  a  fait  lever  sur 
la  graiide  firétagnis  et ,  par  elle ,  sur  TEuiope  ,  Taurore 
de  Tére  représentative  ,  en  élevant  au-dessus  dii  moyen- 
âge  ce  phare  lumineux  des  franchises  nationales, la  grande 
charte  ,  astre  normand  qui  s'est  reflété  sur  les  temps 
modernes  pour  les  fécondeir. 

»  Messieurs  ^  ces  traditions  de  chevalerie  ,  dé  puissance 
politique  et  de  liberté  constitutionnelle,  sont  de  nobles 
titres  dans  les  Annales  que  nous  avons  à  continuer  ;  elles 
forment  un  glorieux  souvenir  dé  notre  ancienne  préérai* 
nencè  ,  et  un  heureiix  garant  dé  celle  que  nous  pouvons 
recouvrer  à  l'aide  des  immenses  ressources  que  la  bonté 
divine  nous  a  données  pour  occuper  une  haute  et  fruc- 
tueuse place  dans  la  France  et  dans  le  mondé  ,  au  milieii 
de  notre  ère  de  civilisation  et  de  pacifiques  progrès.  Ce 
que  nos  pères  ont  fait  dans  un  ordre  diflerent ,  ce  que 
font  nos  émules  et  nos  rivaux  dans  la  paisible  arène  qui 
à,  grâce  à  t)ieu,  remplacé  celle  des  armes,  ils  l'ont  surtout 
effectué ,  et  ils  l^obtiennent  par  le  moyen  de  l'Association. 
Ce  puissant  et  irrésistible  levier  de  V Association ,   vous 
avez  ,  Messieurs  ,  aidé  à  le  consolider  en  Normandie  ,  par 
votre  zélée ,  loyale  et  patriotique  coopération.  Puissent 
Neufchâtel  et  son  arrondissement  recueillir  une  notable 
part  dans  les  effets  qu'il  doit  produire  ;  leurs  citoyens  n'ont 
rien  négligé  pour  Concourir  auWcommun:honneuràeux!» 

B»to  DUPONT-DELPORTE ,  présidmt. 

0«  DE  BEAUREPAIRE ,  secréiaire-généraL 

I.  GIRARDIN ,  impBcteur  du  département. 

Â.  i)E  GAUMONT ,  directeur  de  VÀssociation, 

43 


67^  ÉTAT  OKS  lRlIGATtO!l9 

Bappart  de  M.  Poliet  $ur  Vêlai  des  irrigatiom  iam  Vat* 

rondimmma  de  NeufekMA  (!). 

L^arrondisàemeDt  de  Neufchâtel  comprend  huit  coun 
d*eau  principaux ,  qui  prennent  leur  source  dans  les  can- 
tons qui  le  composent  ;  savoir  : 

1®  La  rivière  de  BreUe ,  qui  prend  sa  source  à  Blargj , 
département  de  l'Oise  ^  commune  limitrophe  du  canton 
d'Aumale,  se  réunit  à  un  autre  bras  qui  prend  sa  source 
à  Ilaudricourt ,  commune  du  môme  canton  ;  elle  coule  du 
sud-est  au  nord-ouest,  et  faitla  ligne  séparative  des  dépar- 
tements  de  TOise  et  de  la  Somme  avec  celui  de  la  Seine* 
Inférieure  ; 

â"*  La  Mdine  j  qui  prend  sa  source  à  Marques ,  canton 
d'Âumale  ,  s'embranche  à  EUecourt ,  dans  la  vallée  de  la 
Bresle ,   ci-devant  décrite ,  en  conservant  son  cours  du 
'  c6té  ouest  de  cette  vallée  ; 

S""  V  Tèrei ,  qui  prend  sa  source  à  Aubermesnil ,  canton 
de  Blangy ,  coule  du  sud  au  nord ,  en  traversant  quelques 
communes  de  ce  canton  et  une  petite  partie  du  canton  de 
Londinières  à  Grandcourt ,  et  entre  ensuite  dans  l'arron" 
dissement  de  Dieppe  ; 

4°  V Aulne ,  qui  prend  sa  source  à  Mortemer  ,  canton 
de  Neufchâtel ,  coule  du  sud-est  au  nord-ouest ,  traverse 
quelques  communes  de  ce  canton  ,  entre  aussi  dans  une 
autre  partie  du  canton  de  Londinières  ,  et  se  prolonge 
également  dans  l'arrondissement  de  Dieppe  ; 

5^  La  Varenne,  qui  prend  sa  source  à  St^MartinOmon* 

(I)  Gc  Mémoire  ayant  été  omis  dans  la  section  d'agriculture  de  la 
session  de  Neufchâtel,  nous  le  plaçons  ici  en  forme  de  supplément. 


I>APrS    L'ARnONDISSEMENT    DE  NFtPCHATEL.  6î5^ 

ville ,  traverse  la  partie  ouest  du  canton  de  St-Saëns  ,  et 
entre  aussi  dans  Tarrondissement  de  Dinppe  ; 

60  Le  Therain  ,  qui  prend  sa  source  à  St-MicbeUDales' 
court ,  passe  par  Grumesnil  ,  en  descendant  dé  l'ouest  à 
Test ,  et  entre  dans  le  départennent  de  l'Oise  ; 

7<>  La  Bethxtm,  qui  prend  sa  source  à  Gaillefontainé  ^ 
canton  de  Forges ,  coule  du  sud  au  nord ,  en  augmentant 
son  volume  de  différents  ruisseaux  qui  sillonnent  le  pays 
de  Biay  ,  et  passe  à  Neiifchdlel  pour  descendre  à  Dieppe  ; 

8^  VAmlèlté ,  qui  prend  sa  source  k  Serqiieux.  canton 
de  Forges  ,  coule  du  sud-est  au  nord-ouést ,  traverse  le 
canton  d'Argueil,  et  entre  dans  l'arrondissement  de  Rouen; 

Cinq  de  ces  vallées  sont  soumises  aux  irrigations.  Ce 
sont  :  les  vallées  de  la  Ëresle ,  de  la  Melîne  ,  de  ITères  , 
de  r  Andelle  et  de  la  Varenne.  C'est  ce  qui  fait  que  Ton  dé- 
signe les  prairies  de  cos  vallées  sous  le  nom  de  Bas-Prés. 

Bans  lés  autres  vallées  ,  les  rivières  sont  abandonnées  à 
leur  (Jourant ,  et  les  prairies  sont  qualifiées  du  nôin  de 
Hauts-Prés  ou  t^rt^s-Sccs. 

Maintenant  nous  nous  demandons  pourquoi  Tusage 
des  irrigations  n'est  pas  mis  en  pratique  dans  tout  Tarron- 
dissement.  Quant  à  nous  ,  il  nous  paraît  que  ce  système 
est  três-avantageux  ,  car  nous  estimons  qu'un  hectare  de 
prairie,  convenablement  disposée  et  arrosée,  donne  chaque 
année  ,  terme  moyen  ,  9,000  kil.  de  foin  ;  tandis  qu*UQ 
hectare  de  pré  sec  ne  donne  chaque  année  ,  aussi  terme 
moyen  ,  que  6,000  kil.  ,  c'est-à-dire  un  tiers  moîns  ;  et  si 
nous  déduisons  les  sacrifices  qu'il  faut  faire  pour  les  en- 
grais  de  ces  prcSs  secs ,  on  trouvera  que  le  produit  sera 
plus  de  moitié  moins  que  celui  de  la  prairie  arrosée  ,  qui 
n  exige  aucun  engrais. 


1176  ÉTAT   DES  IHIfiATIOXS 

Noue  conndéroDS ,  en  outre  ,  qne  ]es  récoltes  d'uM 
prairie  soumise  aux  irrigations ,  réunie  à  one  ferme  com- 
posée de  terres  arables ,  sont  converties  en  engrais  au 
profit  de  ces  terres,  et  tendent  à  les  améliorer  et  i  augmen- 
ter leur  valeur. 

Quelques  agriculteurs  prétendent  que  le  foin  de  kaut» 
prés  contient  plus  de  substances  nutritives. 

Noos  admettons  ,  en  fait ,  que  ce  foin  convient  mieux 
i  la  nourriture  des  animaux  de  l'espèce  bovine  ;  et  c'ert 
sans  doute  ce  qui  le  fait  préférer  dans  les  vallées  du  pays 
de  Bray ,  celle  contrée  étant  la  plus  peuplée  des  animaux 

de  cette  espèce.  .... 

Mais  nous  peMons,  en  principe  ,  que  le  foin  de  bas  près 
est  Keolaisant  pour  la  nourrilore  des  animaux  de  l'espèce 
chevaline  ,  étant  d'une  substance  plus  rafraîchissante  ; 
il  convient  mieux  &  la  nourriture  du  cheval  ;  et  comme 
l'arrondissement  de  Neufchâtel  se  compose  d'une  plus 
grande  quantité  de  terres  arables  que  d'herbages,  on  peut 
obtenir  suffisamment  de  plantes  fourragères  pour  la  nour- 
riture des  vaches  et  des  moutons  ,  et  conserver  les  feins 

pour  les  chevaux . 

Ainsi ,  BOUS  disons  qu'il  faut  encourager  le  plus  possible 
et  favorUcr  les  moyens  de  iàire  arroser  toutes  les  prairie» 
qui  en  sont  susceptibles. 

Il  ne  faut  pas  confondre  les  herbes  auxquelles  nous 
donnons  la  préférence  avec  les  foins  provenant  des  terrains 
fangeux  et  marécageux ,  qui  produisent  des  herbes  for- 
mant une  nourriture  malsaine  j  car ,  Ken  que  les  irriga- 
tions soient  mieux  conduites  aujourd'hui  qu'elles  nel'éUient 
autrefois ,  elles  laissent  encore  à  désirer.  En  effet ,  le  ter- 
rain que  l'on  veut  soumettre  à  cette  méthode  exige  des 


DANS  L^AKRONDISSKMENT    DE  NELFCUATEL.  677 

premiers  soins  ;  il  faut  former  des  chaussées  assez  étroites 
et  bieo  bombées  avec  le  sol  même  ,  en  creusant  des  fossés 
d^égoiit  pour  recevoir  les  eaux  qui  sont  amenées  ,  au 
mojen  de  vannes  établies  sur  la  rivière  y  par  un  ruisseau 
ouvert  exprès  sur  le  milieu  de  la  chaussée.  De  cette  ma- 
niôre  ,  et  pour  le  peu  d'inclinaison  que  Ton  peut  trouver 
pour  vider  les  égouts ,  Teau  passe  avec  rapidité  sur  le 
terrain  ainsi  disposé  en  forme  de  dos  d'âne  ,  y  dépose  le 
limon  qu'elle  contient  naturellement,  et  fait  produire  de 
rfaerbe  en  abondance  et  en  bonne  qualité. 

Il    ne  fout  pas  dissimuler  que  Tusage  des  irrigations 
donne  lieu  à  quelques  difficultés  entre  les  propriétaires 
d'usines  et  les  propriétaires  de  prairies;  l*intérétdes  uns  se 
trouve  souvent  en  contact  avec  celui  des  autres,  à  cause  des 
prises  d'eau  qui  se  font  irrégulièrement  et  à  des  époques 
différentes  dans  chaque  vallée.  Une  ancienne  coutume, 
consacrée  par  l'usage  dans  les  vallées  de  la  Bresle  et  de  la 
Meline,  établit  l'époque  des  irrigations  pendant  la  nuit, 
depuis  le  1 5  du  mois  de  mars  jusqu'au  24  du  mois  de  juin , 
pour  la  première  coupe  des  herbes  :  dans  quelques  loca- 
lités ,  on  fait  encore  arroser  pour  la  seconde  coupe ,  et 
dans  d'autres  cette  faculté  est  interdite;  de  telle  sorte  que, 
lorsqu'il  s'élève  une  contestation  sur  l'^élévatloo  des  eaux  ou 
sur  l'utilité  que  les  particuliers  doivent  en  retirer  ^il  fout  se 
reporter  à  l'usage  des  lieux  ;  l'affaire  se  juge  par  témoins , 
^t  l'on  sait  que  ces  sortes  de  procès  conduisent  souvent  â  un 
mauvais  résultat.  Il  fout  dire  que  le  grand  nombre  d'usines 
construites  sur  les  cours  d'eau  ,   et  qui  se  multiplient 
chaque  jour ,  fait  obstacle  aux  bienfaits  des  irrigations,  en 
ce  que  ,  pour  obtenir  une  bonne  chute ,  les  industriels 
font  élever  les  eaux  en  amont  jusqu'au  niveau  du  sol ,  de 
manière  qua  les  prairies  ne  peuvent  plus  s'égoutter. 


C78  ÉTAT   DES  IBRIGATIONS 

M.  le  préfet  de  la  Seine*Inférieure  ,  par  des  arrêtés 
réglementaires  en  date  des  28  mars  182t  et  7  octobre 
f  82i  ,  a  prescrit  les  formalités  à  observer  pour  construire 
les  usines,  vannages  ou  barrages  sur  les  cours  d'eau.  Des 
arrêtés  du  même  magistrat ,  en  date  des  17  pluviôse  an  X 
et  6  juin  1820,  ordonnent  le  curage  des  rivières.  Mais, 
nous  le  disons  à  regret ,  soitqne  les  autorités  Gommunaies 
reculent  devant  l'embarras  de  mettre  ces  arrêtés  à  exé- 
cution ,  soit  qu'elles  aient  des  intérêts  à  ménager  ,  il  ea 
résulte  que  peu  d'usines  ont  des  déversoirs *et  des  repères 
pour  le  nivellement  des  eaux  ,  et  que  la  curage  ne  se  fait 
qu'imparfaitement. 

Pour  obvier  à  ces  inconvénients ,  nous  proposons  d'in- 
viter l'administration  supérieure  du  départementà  nommer 
uneGommisston,oomposée:  1*  de  M.  l'ingénieur  de  l'arron- 
dissement; 2*  de  propriétaires  d'usines;  3^  de  propriétaires 
de  prairies  ;  laquelle  Commission  parcourrait  les  vallées  , 
assistée  dn  maire  de  chacune  des  communes  et  de  l'ngent- 
Yoyer  cantonal ,  à  l'eflfet  :  1°  de  constater  si  les  usines 
sont  légalement  établies  ;  2^  de  déterminer  la  largeur  de 
la  rivière  en  proportion  de  son  volume  d'eau  ;  3*^  de 
fixer  Tépoque  et  la  durée  des  irrigations  ;  4<^  de  iîxer 
aussi  l'heure  de  la  prise  d'eau  de  chaque  jour.  Puis  ,  sur 
le  rapport  de  la  Commission  ,  M.  le  préfet  prendrait  un 
arrêté  pour  servir  de  règlement  dans  les  vallées  de  Tar- 
rondissement ,  et  obliger  l'établissement  d'un  déversoir  et 
d'un  repère  à  tontes  les  usines.  Par  ce  moyen,  on  pourrait 
facilement  égosiller  les  prairies  dans  le  moment  qu'elles 
n'ont  plus  besoin  d'eau  ,  pour  les  rendre  plus  productives 
par  l'effet  des  irrigations  qui  seraient  mieux  ordonnées 
p\  deyiendraient  plus  profitables. 


DANS  l'abrondissbmbnt  db  keupchatel.        679 

D'ailleurs  ,  notre  proposition  n'a  rien  de  contraire  au 
vœu  de  la  loi  du  29  avril  dernier ,  puisque  ,  dans  son 
article  5  ,  il  est  dit  qu'il  n'est  nullement  dérogé  par  les 
présentes  dispositions  aux  lois  qui  règlent  la  police  des 
eaux. 

Ainsi  y  suivant  le  G)de  civil ,  les  riverains  ont  le  droit 
d'user  des  cours  d'eau  non  navigables  ,  ni  flottables  ,  qui 
bordent  leurs  propriétés ,  et  c'est  l'administration  qui 
fait  la  dispensation  des  eaux,  c'est-à-dire  qui  fait  les  régie*» 
ments  quand  il  lui  convient  ;  c'est  elle  qui  fixe  la  manière 
dont  on  peut  user  des  eaux  ,  parce  que  la  loi  nouvelle  lui 
a  conservé  ses  droits. 

Cet  exposé  nous  conduit  à  faire  connaître  à  l'Associa- 
tton  normande  qu'il  existe  une  étendue  considérable  de 
terrains  en  pâtures  et  marais  communaux  dans  l'arron- 
dissement de  Neufcbâtel  ,  notamment  dans  la  vallée  de 
la  Bresle  ;  que  ces  pâtures  sont  dans  un  état  d'abandon 
total  ;  qu'elles  servent  à  la  dépaissance  des  troupeaux 
communs  de  vacbes  ,  génisses  ,  mulets  et  poulains  ,  dont 
on  ne  retire  ,  pour  ainsi  dire ,  aucun  profit. 

Il  serait  plus  avantageux  pour  les  communes  et  pour 
les  populations  entières  que  ces  marais  et  ces  pâtures 
fussent  mis  â  ferme  par  bail  de  longue  durée  ,  en  oblir 
géant  les  fermiers  à  les  convertir  en  prairies,  qui  devien- 
draient fertiles  par  les  efl*ets  des  irrigations. 

Nous  prions  donc  Messieurs  les  membres  de  l'Associa* 
tion  d'user  de  leur  influence  près  du  Gouvernement  pour 
arriver  à  cette  fin  désirée  depuis  long-temps,  et  ils  auront 
mérité  la  reconnaissAucedes  habitants  de  l'arrondissement. 


ma  BE  L'ASSOCiATieii  KOMASN 


TKHVt,  LE  6  OCTOBBE  1845^ 


A    0AlMX-PlEKRS-01JB-l»IVE(i  , 


sots   LA    PBÉSIDBNCB  DB  H.   LE   DOCTBOE  LEGR AND , 


Inspecteur  de  l^arrondissemenl  de  Lisien:^. 


Sont  présents  au  bureau  :  MM.  de  Caumont  ,  directeur 
de  l'Association  ;  i>e  Bbaurepairb  ,  inspecteur  de  Tarron- 
dissement  de  Falaise  ;  J.  Girardix  ,  inspecteur  division- 
naire de  la  SeineJnférieure  ;  A.  Dubreuil  ,  de  Rouen  ; 
Ch.  Richelet  ,  du  Mans ,  membre  de  Tlnstilut  des  pro< 
\inces. 

Noms  des  principaux  propriétaires  et  cultivateurs  prëc 
sents  à  la  séance, 

MM.  Lkmaitbb  ,  vétérinaire  à  Viette  ;  comte  db  Veiv- 
dobuvrb  ,  de  Vendœavre  ;  Le  Désert  ,  de  Percy  ;  Lb 
Nbpvbd  ,  d'EscaJeul  ;  Lbrot  ,  maire  de  St-Georges-eo« 
Auge  ;  DE  MoiiTBRVif  ^  de  Quetbiéville  ;  d*Agieb  ,  de  St- 
Laurenl-da>Moot  ;  Lbroi  fils  ,  de  St-Georges-en-Auge;  de 
BouQUBBEL ,  de  Piainville  ;.Le  Saulnieb  ,  maft^e  de  poste 
à  St-Pierre-sur*Dive8  ;  Rochbt  ,  capitaine  d'artillerie  en 
retraite  ;  Bblcocr-Cbarlot,  de  Viette  ;  Cabtel,  jardinier  A 
St-Pierre-sur-Dives;  Lbroi,  jardinier  à  St-Pîerre-sur-Dives; 
Fabien,  jardinier  à  St-Pierre-sur-Dives  ;  MALFiLATBE^maire 


BNQUÈTB  -SUR   LB  CIDUE,  081 

d*Escot  ;  GuBSNOif ,  de  Mézîdon  ;  Lb  Brethon  ,  de  Vieux- 
Fumé  ;  de  Chaumontel  ,  à  Montpinçon  ;  Lamort-Lape- 
BBixB  ,  adjoint  à  St-Picrre-sur-Dives;  David  ,  de  Bossey  ; 
Lbcordier  ,  de  Bossey  ;  Bellais  ,  docteur-médecin  à  St- 
Pierre-sur*Dive8  ;  Lb  Saulkibr  ,  maire  de  Lieurry  ;  Mec* 
LION  ,  maire  de  St^Martin-de-Fresnay  ;  Debled  (Adrien) , 
jardinier  à  St-Pierre^sur-Dives  ;  Coloncb  (Simon) ,  jardi- 
nier à  St-Pierre-sur-Dives  ;  Lbgris-Dbsfontainbs  ,  à  St- 
Pierre-sur-Dives  ;  Doucbt  ,  propriétaire  à  St-Pierre-sur- 
IHves  ;  Duhamel  ,  propriétaire  à  St*Pierre-sur-Dives  ; 
Langlois  j  à  Percy  ;  Aubin  ,  à  St-Pierre-sur-Dives  ;  db 
Bbaumont  (Ferdinand) ,  h  Percy  ;  de  Ligneroles  ,  à  St- 
Pierre-sur-Dives  ;  Picot,  à  Ouville-la-Bien-Tournée  ;  Lair, 
à  Mithois;  Le  Boucheb-Duparc  ,  à  Yiette  ;  Doucet-Des- 
londbs  ,  à  Bossey  ;  Etienne  ,  à  Notre-Dame-de-^Livaye  ; 
Tailus  ,  aux  Authieux-Papion  ;  Jamot  (Armand)  .  à  Quer- 
ville;  Le  Boucher  (Désiré) ,  à  Yiette  ;  Le  Boucher  ,  à  St- 
Martin-de-Fresnay  ,  etc. ,  etc. 

M.  Legrand ,  président,  ouvre  la  séance  par  le  discours 
suivant  : 

«  Messieurs  , 

»  Vous  avez  dignement  répondu  à  Tappel  que  j'ai  eu 
rhonneur  de  vous  faire  au  nom  de  l'Association  normande; 
je  vois  avec  plaisir  dans  cette  enceinte  Télite  des  pro- 
priétaires du  pays.  Votre  empressement  à  vous  rendre  à 
cette  séance  témoigne  de  votre  zèle  éclairé  et  de  votre 
patriotisme. 

»  L'engrais  des  bestiaux  ,  la  fabrication  du  beurre  et 
des  fromages ,  la  fabrication  du  cidre  et  des  eaux-de-vie  , 


C82  SEANCE    A    8AINT-PII:URË-5L'R-DIVëS. 

voilù  co  qui  nous  inlérossc  an  plus  haut  degré  ;  la  cuU 
ture  des  céréales  nous  est  presqu'eutièrcment  étrangère , 
À  nous  autres  habitants  de  la  vallée  d'Auge  ;  et  cependant , 
notez  bien  ceci  :  depuis  quelques  années  ,  les  terres  ara- 
bles ont  presque  exclusivement  fixé  l'attention  des  agro- 
nomes et  des  économistes;  aussi  ces  terres  ont-elles  doublé 
et  méuie  triplé  de  valeur  dans  certaines  contrées  ,  tandis 
que  les  nôtres ,  quant  à  leurs  produits  ,  restent  presque 
stationnaires. 

»  Grâce  à  de  meilleurs  assolements,  à  l'établissement  de 
prairies  artificielles ,  à  la  culture  des  racines ,  des  plantes 
oléagineuses^etc,  on  élève,dans  les  pays  de  terres  arables, 
un  beaucoup  plus  grand  nombre  de  bestiaux  qu'autrefois  ; 
on  les  y  engraisse  même  très-bien  ,  et  aujourd'hui  , 
vous  le  savez  »  la  concurrence  faite  ,  sur  les  marchés  de 
Sceaux  et  de  Poissy  ,  aux  herbagers  de  la  vallée  d'Auge  , 
par  les  cultivateurs-éleveurs  du  centre  et  de  l'ouest  de 
la  France  ,  menace  notre  principale  industrie  agricole 
(l'engrais  des  bœufs)  d'une  funeste  et  prochaine  déca- 
dence. On  s'enrichit  ailleurs,  et  nous  nous  appauvrissons  S 
Heureusement  nos  revenus  ne  consistent  pas  seulement 
dans  Teugrais  des  bœufs  ;  l'exploitation  des  prairies  par 
des  vaches  laitières  est  un  mode  de  faire  valoir  qui 
promet  des  avantages  à  ceux  surtout  qui  sauront  faire 
progresser  Tart  de  fabriquer  le  beurre  et  les  fromages  s 
ect  art ,  dans  notre  pays ,  n'existe  pas  ;  la  science  y  est 
complètement  ignorée  ;  on  agit  encore  d'après  les  vieilles 
routines. 

»  Je  ne  vous  parlerai  pas  de  ce  qui  a  trait  à  l'économie 
forestière  ;  cette  source  de  revenus  n'est  cependant  pas 
pour  nous  sans  quoique  importance  ,  puisque  nos  coteaux 


ËNOt'£TK   SUR  IP,   CIDRE.     .  083 

sont  couronnés  de  taillis  et  de  forêts.  J'aime  à  reconnaître 
toutefois  que  celle  espèce  de  fonds  est  de  mieux  en  mieux 
administrée  ;  il  y  a  progrès  ,  et  même  progrès  sensible  , 
dans  les  plantations  et  les  aménagements. 

»  J'arrive  ,  Messieurs  ,  à  l'objet  de  cette  réunion  Vous 
connaissez  ee  dicton  popuIaire,à  l'occasion  des  fond^  plantés 
de  pommiers  et  de  poiriers  :  Le  dessus  vaut  mieux  que  ledes' 
sous.  Cela  pouvait  être  vrai  autrefois  ;  cela  n'est  pas  vrai  au- 
jourd'h:ii.  Cela  pouvait  être  vrai  quand  l'impôt  territorial, 
oorome  Ta  fait  remarquer  déjà  notre  honorable  collègue 
Lemétayer-des-Plancbes ,  ne  pesait  pas  en  même  temps 
sur  les  arbres  et  sur  le  fonds  ;  quand  l'impôt  indirect  et 
d'octroi  n'enlevait  pas  au  propriétaire  une  notable  part  du 
prix  de  vente  de  ses  cidres  et  de  ses  eauxrde«vie  ;  quand 
les  étrangers  ne  venaient  pas  nous  faire  une  déplorable 
concurrence  avec  leurs  vins  falsifiés  et  leurs  trois-six 
étendus  d'eau  .  relevés  d'acide  sulfurique  et  aiguisés  à 
l'aide  des  épiées  de  Java  ;  enfin  ,  quand  il  n'existait  pas  , 
comme  sous  l'empire  des  lois  actuelles  ,  une  si  choquante 
et  si  injuste  inégalité  de  droits  entre  les  diverses  boissons 
dont  nous  faisons  usage  ,  et  notamment  entre  la  bière  et 
les  cidres. 

»  Aujourd'hui  ,  quelque  bien  plantée  que  soit  une 
pièce  de  terre  ,  te  dessus  ne  vmti  pas  le  dessous  ,  année  cou- 
rante; car,  à  toutes;  les  csniscs  de  dépréciation  des  pommes, 
cidres  et  eaux -de-vie  ,  ci-dessus  énumérées  ,  ajoutons 
qu'en  ce  qui  concerne  Fart  d'élever  les  arbres ,  de  los 
greffer ,  d'approprier  les  espèces  de  pommes  à  la  nature 
du  sol  et  à  l'exposition  tles  vents ,  c'est  la  routine  aveugle 
qui  préside  à  ces  diverses  opérations  ,  sauf  pourtant  de  la 
part  de  quelques  honorables  cultivateurs,  malheureuse» 


684  SÉANCE   A   SAl.%T-PIEBftB«UR-DlVE9« 

ment  en  très-petit  nombre.  Parlerai-je  du  mode  de  récolte, 
eu  égard  à  la  maturité  des  fruits  et  à  la  teropérattire 
atmosphérique  du  brassage  des  pommes  ,  des  soins  à 
donner  à  la  cave  et  au  cidre  en  fÙt ,  de  la  fabrication  des 
eaux-de^vie  ,  des  moyens  d'utiliser  les  marcs  de  pommes 
et  de  poires  ,  les  vidanges  de  cidres  ,  etc.  ?  Queiff  progrès 
immenses  il  nous  reste  à  foire  pour  être  d*aocord  arec  la 
science  ! 

»  Messieurs ,  il  y  a  dans  notre  pays  des  bommes  de 
cœur  qui  se  dévouent  dans  l'intérêt  de  tous  ;  vrais  apê* 
très  de  la  science ,  ils  vont ,  le  flambeau  en  main ,  éclairant 
les  peuples ,  semant  partout ,  laissant  généreusement  à 
d'autres  le  soin  de  récolter.  Quatre  d'entre  ces  hommes  si 
dignes  de  notre  estime  et  de  notre  reconnaissance  ,  MM. 
de  Canmont ,  Girardin ,  Dubreuil  et  Richdet ,  sont  venus 
nous  visiter,  dans  le  but  de  constater  notre  situation  agri* 
cole  et ,  en  particulier  ,  l'état  de  nos  connaissances  dans 
l'art  de  cultiver  le  pommier  et  de  fabriquer  les  cidres  et 
les  eaux*de-vie  ;  je  vous  prie  de  leur  prêter  votre  attention 
la  plus  soutenue.  Une  série  de  questions  va  être  soumise 
à  l'honorable  assemblée  ;  j'attends  de  l'obligeance  de  quel- 
ques-uns de  ses  membres  qu'ils  voudront  bien  y  répondre  , 
dans  l'intérêt  du  pays  ;  et ,  à  l'avance  ,  au  nom  de  ces 
Messieurs  et  au  mien  en  particulier  ,  je  les  prie  d'agréer 
DOS  rcmerciments  et  Texpressbn  de  toute  notre  recon- 
naissance. » 

Après  ce  discours,  M.  le  président  donne  lecture  d'une 
lettre  de  M.  Eiie  de  Beaumont  ,  qui  s'excuse  de  n'avoir 
pu  se  rendre  à  la  séance  pour  prendre  part  aux  travaux 
de  l'Association . 


KTfQVÉTR  8CR   LE  CIDIIR.  6^3 

M.  J.  Girardin  ,  sor  l'invilation  du  président ,  indique 
que  le  but  spécial  de  la  réunion  est  de  connaître  Télat 
actuel  de  la  culture  des  arbres  «^  fruits  à  cidre  dans  la 
contrée  ,  et  les  procédés  employés  pour  la  fabrication  des 
cidres  et  poirés  et  la  distillation  des  eaux*de-vie.  Il  ex-> 
pose  la  marche  que  Ton  va  suivre  relativement  à  cette 
enquête  ,  et  cède  ensuite  la  parole  à  M.  Dubreuil  ,  chargé 
de  diriger  la  partie  qui  regarde  la  culture  proprement  dite* 

Goltitîe  des  arbres  h  fimits  à  ddre. 

i^  Question. ^^Le$  pépins  employée  comme  semence  sont-its 
préférablement  extraits  des  fruits  de  certaines  variétés?  Serait* 
il  convenable  de  faire  un  choix  sous  ce  rapport  ? 

On  ne  sème  pas  de  pépins  dans  la  contrée  ;  on  se  pro» 
cure  de  jeunes  plants  d*un  an  dans  la  commune  du  Pin  , 
près  Lisieux.  Ces  jeunes  plants  sont  repiqués  en  pépinière. 
Les  pépiniéristes  du  Pin  tirent  leurs  semences  du  pays 
d^Auge  y  sans  aucun  cboix  d^espèces. 

M.  Dubreuil  démontre  qu'il  j  aurait  avantage  à  donner 
la  préférence  aux  variétés  les  plus  vigoureuseSé 

2*  Question.*— il  quel  âge  Us  jeunes  plants  sont-Us  repi^ 
quésî 

A  un  an  ,  et  à  Vâge  de  deux  ans  pour  remplacer. 

3'  Question. — Greffe-t-on  en  tête  ou  en  pied  dans  les  pé^ 
pinières  î 

On  ne  greffe  presque  jamais  dans  les  pépinières.  Les 
arbres  sont  greffés  après  leur  plantation  à  demeure.  Si  » 
par  exception  .quelques  propriétaires  greffent  en  pépinière, 
c'est  presque  toujours  en  tète. 

4*  Question. — Quelles  sont  les  circonstances  çvi  détermi" 


r86  SÉANCE  A  SAI^T-PIEIllIB-SIJR-DIVKS. 

tient  le  choiœ  à  faire  entre  la  greffe  en  tête  et  celle  en  pied  , 
dans  le»  pépinièreê  ? 

Aucune  réponse  satisfaisante  n'ayant  été  faite  à  cêlté 
question,  M.  Dubrcuil  pense  qu'on  devra  préférer  la  preflfe 
en  pied  (la  greffe  en  écusson) ,  lorsqu'il  s*ag:îra  de  variétés 
vijroureuses  et  productives  ;  on  ehoisira  .  pour  cela  ,  les 
sujets  qui  paraissent  languissants.  On  obtiendra  de  cette 
manière  des  tiges  ;  on  gagne^ra  ainsi  un  an  on  deii^c  sur 
la  fornr)ation  de  la  tige  de  ces  arbres  ,  et  ces  titres  seront 
d'une  plus  belle  venue  que  si  on  les  eût  formées  aux  dé- 
pens du  sujet. 

La  preffe  en  tête  sera  réservée  pouf  les  sujets  tes  plus 
forts  et  pour  les  variétés  les  moins  vi^sonreuses. 

5"  Question.— /îcc^j)e-f-on  les  sujets  destinés  à  être  greffés 
entête? 

Le  recepage  est  pratiqué  deux  ans  après  le  repiqungcf. 
M.  de  Vendœuvre  cite  un  propriélaîrc  qui  ne  recèpe  pas  , 
et  qui  toutefois  obtient  une  belle  vép:o!atîon  ;  maïs  ses 
arbres  sont  moins  estimés ,  parce  qu'ils  ont  moins  bon 
pied. 

M.  Dnbreuil  dit  que  lo  recepage  est  indispensable  pour 
obtenir  de  belles  tiges  ;  qu'il  fait  gagner  du  temps  pour  la 
formation  de  ces  tiges.  Il  reconnaît  cependant  qu'on  peut 
s'en  dispenser  pour  les  plants  qui  présentent  une  belle 
venue. 

6"  Question.— Çwefc  soins  donne-t-on  aux  plants  recepés, 
ou  non  ,  pour  la  formation  de  la  tige  ? 

M.  Cartel  répond  :  Pendant  l'été  qui  suit  le  recepage  , 
on  choisit  le  bourgeon  le  plus  vigoureux  parmi  ceux  qui 
se  développent  à  la  base  de  la  tige  ;  les  autres  sont  pinces. 
Tous  ces  rameaux  ,  moins  celui  qui  a  été  réservé  et  qui 


teNQÙÉTE   SCR    LE   CWHÈ.  687 

formera  }a  tîge  ,  sont  suppninés  au  printemps  suivant , 
ainsi  que  le  Fommct  tronqué  de  l'ancienne  ti^re  ,  que  Ton 
coupe  immédiatemcnl  au-dessus  du  point  où  naît  la  nou- 
velle tige.  Ce  nouveau  prolongement  reçoit  ensuite,chaque 
année  ,  des  soins  semblables  à  ceux  que  l'on  donne  aux 
plants  non  recepés  ;  c'est-à-dire  que  l'on  conserve ,  du 
sommet  à  la  base  ,  tous  les  rameaux  qui  se  développent 
latéralement  sur  la  tige.  On  doit  veiller  à  ce  que  ces 
rameaux  n'acquièrent  pas  trop  de  vigueur.  Si  certains 
d'entre  eux  dépassent  les  limites  convenables  ,  on  pince 
leur  extrémité  herbacée  pendant  l'été;  puis  on  les  supprime 
complètement  au  printemps  suivant. 

Cette  surveillance  est  continuée  jusqu'au  deuxième  hiver 
qui  précède  la  greffe  de  ces  arbres ,  s'ils  doivent  être 
greffés  en  pépinière  ;  ou  leur  plantation  à  demeure  ,  s'ils 
sont  greffés  après  cette  opération.  A  ce  moment,  on  coupe 
fontes  les  petites  ramiBcalions  réservées  jusqu'alors,  moins 
quelques  unes  du  sommet. 

7«  Question.— J?«f-on  dans  Vtisage  de  former  la  tige  de* 
mijets  languissants ,  en  y  greffant  en  pied  certaines  variétés 
extrêmement  vigoureuses ,  mais  peu  productives  et  destinées 
à  être  ensuite  regreffces  en  tête  ? 

Non.  M.  Dubreuil  fait  observer  que  cette  opération,  qui 
équivaut  à  un  recepage  ,  présente  beaucoup  d'avantages 
pour  la  formation  de  la  tige  des  sujets  languissants  sur 
lesquels  on  veut  greffer  des  variétés  qui  poussent  peu. 

8«  O"*''''"^^!-  —  Lorsqu'on  greffe  les  arbres  en  tête  dans 
les  pépinurcs  ,  pratique-t-on  ce  greffage  sans  transplanter 
prêalahlenicvt  ces  arbres  f 

Aucune  n^ponse  satisfaisante  n'cFt  faile  à  cette  question. 
M.  Dukrnnl  est  d'avis  que  cette   transplantation  devra 


688  SÉANCE   À  SAiNt-i>lEllBfe-SiJR-t>lVE5. 

(^Irc  effectuée  lorsque  le  sol  de  la  pépinière  présentera 
beaucoup  d*huDiidité.  Sans  celle  précaution  ,  la  tige  des 
lirbres  se  couvrira  de  chancres  pendant  Tannée  qui  suivra 
la  greffe.  Dans  les  terrains  légers  ,  cet  accideqt  ne  se  ma* 
tiifcstcra  pas  ,  parce  que  la  sèvii  dés  arbres  est  moins 
abondante^ 

9*  Question. •>—£6r<  de  ta  plantation  des  pàiurageê  ovl  ieê 
terres  labùurées ,  choisit-on  des  arbres  greffés  ou  non  greffésl 

On  plante  toujours  des  arbres  non  greffés.  H.  Dubreoil 
pense  que  cette  méthode  qui  est  avantageuse  pour  s'as- 
surer d'un  bon  choix  de  variétés  lorsqu'on  est  obligé 
d'^acbetcr  les  arbres  ,  devient  moins  profitable  lorsqu'on 
élève  soi-même  les  arbres  dans  la  pépinière*  et  que  celle-ci 
ïk*est  pas  sur  un  sol  compacte.  Il  démontre  ,  en  effet , 
qoe  ,  d'une  part ,  les  arbres  souffrent  moins  lorsqu'on  les 
greffe  dans  ces  sortes  de  terrains  avant  leur  déplantation  4 
et  que  ^  de  Tautre  ^  les  greffes  sont  plus  faciles  à  défendre! 
des  accidents  dans  la  pépinière^ 

1 0*^  Question. — Quelles  sont ,  pour  àe  canton  t  Ut  t>ariété$ 
de  chaque  saison  qu'on  devra  préférer  7 

i"  Saison*  3*  Saison. 

Fréquin .  ÂIoulin<â-Yen  t  • 

fosse- Varin^  Peau-de-yache. 

2^  Saison.  Courte-queue. 

i>oux  -veret .  Lan  teau*gro6. 

Hariault.  Bouteille-rouge^ 

Routier.  tiermaine. 

Messire-Jacques.  Marin-Onfroj^ 

Long-pommier.  De  suiew 
Dameret. 


kJllOtÈtB  SVR  Lte  Clt>RÈ.  68$ 

ll^  Question. -^Lor^^ii 'on  fait  tinépiàntationi  eÉt-ôn  dàni 
Vwage  de  partager  é§alement  Veêpaôé  etitté  leé  tariétéê  dei 
diverêeê  iaiêons  ? 

Ce  résultat  est  toujours  abandonné  aii  hd^afdl.  toutefois^ 
bn  plante  de  préférehce  les  variétés  dé  première  et  de 
deuxième  saison  dans  les  terres  laboUréés  ,  afin  que  lé  sol 
soit  plus  t6t  débarrassé  5  et  qu'on  puisse  le  cultiver  ou  y 
tnettre  les  bestiaux; 

M;  dubreuil  fkit  ressortir  l6à  aVantaj^eâ  qui  résulteraient 
du  partage  égal  du  sol  à  planter  entre  les  variétés  deH 
diverses  saisons.  Ces  séries  de  variétés  ne  fleurissent  ptkê 
au  même  mbttiëdt  ;  il  s'ensuit  qde  la  técolte  est  Inoind 
exposée  à  être  détruite  par  les  intempéries  du  printemps. 
On  n'a  presque  jamais  ainsi  Une  i*écolte  ôoittplète  ,  ce  qui 
est  plub  souvent  embarrassant  que  profitable  ;  mais  on  a 
toujours  une  récolte  moyenne.  D'ailleurs  »  si  Ton  donnait 
la  préférenbe  à  tme  seule  série  ,  il  pourrait  ai^rivef  ^  dans 
les  exploitations  étendues ,  qu^on  né  pût  pas  brasser  tous 
les  fruits  en  temps  convenable  ,  puisqu'ils  mûrissent  toui 
au  même  moments 

12«  Question. — Est-il  avantageux  de  planter  de$  atbfeâ 
à  fruité  à  tndre  dans  les  terres  labourées  ?  La  fertilité  du  soi  » 
Uu  point  de  fhj^  du  rendement  des  récoltés  herbacées  >  peût-ellé 
servir  de  guide  à  cet  égard  f 

La  plantatibû  des  arbres  à  fruits  à  cidre  est  pttis  nui-* 
sible  qu'utile  dans  les  terrés  labotlrées  de  première  classe. 
Elle  présente  quelques  avantages  dans  lés  dois  de  dedxième 
classe  ;  elle  devient  très'lucrative  dans  les  sois  de  troisième  ^ 
elassë.  "¥'  ] 

M.  Dobreûil  est  d'avis  que  la  culture  de  Ces  arbres  j 
pourrait  ne  pas  être  exclue  entièrement  des  terres  dé  pre* 

U 


690  SEANCE  A   SAINT-FlBftlU^Sini^DlTES. 

mièro  classe.  Il  pense  que  des  bordures  du  côté  du  nord  et 
de  l'ouest  ne  présenteraient  aucun  inconvénient.  Il  adop- 
terait la  même  disposition  pour  les  terres  de  deuxième 
classe  ,  et  planterait  entièrement  celles  de  troisième. 

13*  Question. — A  quelle  distance  planU^Uon  lei  arbres  à 
fruUs  à  cidre  dans  les  terres  labourées,  sait  en  bordures,  $oU 
enpleinî 

A 18  mètres  pour  les  plantations  enbordures  dans  lesbons 
fonds,  et  à  1 2  mètres  pour  les  plantations  en  plein  dans  les 
sols  légers. 

U.  Dubrèuil  fait  observer  que  1 2  mètres  ne  lui  parais* 
sent  pas  être  une  distance  suffisante  pour  les  sols  légers 
en  labour.  Il  est  indispensable  que  les  récoltes  placées 
sous  les  arbres  reçoivent  l'influence  du  soleil ,  ce  qui  ne 
peut  plus  avoir  lieu  lorsque  les  arbres,  plantés  à  cette  dis- 
tance ,  ont  atteint  Yàge  de  35  ans  environ.  Il  pense  qae 
cette  distance  devrait  être  également  portée  à  18  mètres. 

14*  Question. — A  quelle  distance  doit-on  planter  dans  Us 
pâturages  ?  Le  degré  d'humidité  du  sol  doit-il  faire  wxrier  cette 
distance  ? 

On  plante  è  12  mètres. 

M.  Dubreuil  croit  cette  distance  convenable  pour  les 
sols  d'humidité  moyenne  ;  mais  il  pense  qu'elle  devrait 
être  portée  à  13  ou  14  mètres  pour  les  terrains  humides  y 
et  seulement  à  10  mètres  pour  les  sols  légers. 

15*  Question.  -*  Quelle  fortne  de  plantation  adopte-t-^m 
pour  les  pâturages  ou  les  terres  labourées  ? 

La  plantation  carrée. 

M.  Dubreuil  fait  ressortir  les  avantages  de  la  plantatioo 
en  quinconce  sur  la  plantation  carrée.  Cette  plantation ,  si 
souvent  confondue  avec  la  première  et  si  rarement  usitée , 


BIfQVÉTE  SUR   LE  CIDRE.  691 

consiste  à  disposer  les  arbres  de  telle  sorte ,  que  chacua 
d'eux  forme  Fangled'un  triangle  équilatéral.  Elle  permet 
de  placer  tous  les  arbres  A  la  même  distance  les  uns  des 
autres ,  ce  qui  n'a  pas  lieu  avec  la  plantation  carrée. 

16''  Question.  —  Comment  exécute-t'^n  les  fosses  pour  la 
plantation  ?  Comment  ces  fosses  sont-eUes  remplies  lors  de  la 
mise  en  terre  des  arbres  ? 

Les  fosses  présentent ,  en  général ,  3  mètres  de  largeur. 
Leur  profondeur  varie  selon  Tbumidité  du  sol.  Dans  les 
terres  labourées  ,  on  leur  donne  une  profondeur  de  0  m. 
64  c.  La  terre  de  la  surface  et  celle  du  fond  sont  mises  à 
part  ;  puis,  lors  de  la  plantation  ,  on  met  la  terre  de  dessus 
en  contact  avec  les  racines  de  Tarbre  ,  et  celle  du  fond  i 
la  surface  du  sol.  Quelques  cultivateurs  placent  une  botte 
de  joQC-marin  au  fond  de  la  fosse. 

Dans  les  pâturages  ,  les  arbres  sont  plantés  à  la  sur&oe 
du  sol  à  Taide  déterres  rapportées. 

17*  Question.  —  Quel  moyen  emphie-t-on  pour  défendre 
les  jeunes  plantations  contre  l'influence  de  la  sécheresse ,  contre 
l'attaque  des  bestiaux  et  le  choc  des  instruments  aratoires?       ] 

On  défend  les  jeunes  plantations  contre  la  sécheresse  i 
l'aide  de  couvertures  de  cailloux  et  de  jonc-marin  employés 
isolément  ou  concurremment.  Dans  ce  dernier  cas ,  le  jonc- 
marin  est  placé  sous  les  cailloux.  On  se  sert  également 
de  deux  binages.  Ce  procédé  est  particulièrement  réservé 
pour  les  sols  compactes  ;  il  concourt  à  rendre  la  terre 
l  plus  perméable  aux  influences  atmosphériques. 

Quant  à  l'attaque  des  bestiaux  ,  on  en  préserve  les 
jeunes  arbres  à  l'aide  de  diverses  armures  ,  qui  se  com- 
posent tantôt  d'un  seul  pieu  fixé  verticalement  dans  le 
sol  y  à  0  m.  25  c.  environ  du  pied  de  l'arbre,  et  portant  un 


é9â  SÉANCE   A  9Alirr-l»IBRAB*SUm-DlVËS. 

l^rtaio  nombre  de  chevilles  horizontales  ;  tantôt  de  deux 
^ieux  placés  de  chaque  côté  de  la  tij^e  et  Jiés  ensemble  au 
moyen  de  petites  trayerses  ;  tantôt  ^  en6n  «  de  trois  pieux 
disposés  en  triangle  et  consolidés  de  la  même  manière. 

Il  ressort  de  la  discussion  à  laquelle  on  se  livre  à  cet 
égard  ,  que  Tarmure  au  moyen  de  deux  pieux  doit  être 
préférée.  M.  Leroi  signale  une  amélioration  qu*il  a  appor*- 
tée  dans  la  disposition  de  ces  pieux  «  et  qui  consiste  à  les 
éloigner  davantage  de  la  tige  de  l'arbre  vers  la  base  ;  il  ea 
résulte  que  ces  pieux  gênent  moins  le  dévdoppement  des 
racines* 

I.«8  érbres  plantés  dans  les  terres  labourées  sont  dé** 
fendus  du  choc  des  instruments  artttoires  à  Faide  d'une 
corde  en  paille  roulée  en  spirale  sur  la  tige.  M.  Dubreuil 
fait  observer  que  ce  moyen  ,  bon  pour  les  arbres  qui  ont 
atteint  Tâge  de  1 5  à  âO  ans  ,  est  nuisible  aux  jeunes  tiges  ^ 
attendu  qu'il  empêche  de  surveiller  l'apparition  et  la  des* 
truction  des  bourgeons  qui  s'y  développent,  et  qu^il  nuit  en 
même  temps  à  l'accroissement  en  diamètre  de  ces  tigetf. 
M.  Dubreuil  pense  que,  jusqu'à  l'âge  de  12  à  15àns,  il  sera 
préférable  d'employer  pour  ces  arbres  Tarmuroi  au  moyen 
de  deux  pieux  i 

18*  Qficstion.  —  Combien  kdite'Uon  écouUr  d'annéei 
entre  la  plantation  des  arbru  non  greffée  et  l'opération  de  la 
greffe  ? 

On  greffe  lorsque  les  arbres  sont  bien  repris  «  <;'est*à- 
dire  deux  à  trois  ans  après  la  plantation. 

19*  Question.  ^  Cofnbien place-t^on  de  greffes  sur  le  même 
sujet  ?  La  longueur  de  la  greffe  varie-t-eUe  avec  la  tigueur  deê 
sujets  ? 

On  place  une  ou  deux  greffes  sur  le  même  siyet ,  selon 


bnquAtb  sur  lk  cidmb.  693 

qu*il  est  plus  ou  moins  vigoureux.  Lorsque  la  plaie  est 
cicatrisée  ,  on  supprime  la  plus  faible  des  deux  greffes  ;  la 
longueur  des  greffes  est  proportionnée  à  la  vigueur  des 
sujets. 

20«  Question.  -^  Quel  moyen  empMe-t^n  powr  empêcher 
les  greffes  d^Ùre  rompues  par  les  vents  ou  les  gros  oiseaux? 

Contre  les  vents ,  on  se  sert  dHin  tuteur  fixé  sur  la  tige 
de  l'arbre  ;  contre  les  oiseaux  ,  d'un  rameau  fi^xé  horizoQ-> 
talement  an  sommet  du  sujet. 

M.  ]>ubreuil  conseille  l'emploi  d*un  perchoir  ,  qui  con-% 
siste  dans  une  baguette  flexible  ,  longue  d'un  mètre, 
ployée  en  cerceau  au-dessus  de  la  greffe  ,  et  fixée  par  ses 
deux  extrémités  au  sommet  du  sujet,  k  l'aide  de  deux  liens 
d'osier.  Les  oiseaux  se  posent  sur  ce  cerceau.  Vers  la  fin 
de  Tété ,  on  fixe  sur  ee  même  cerceau  les  principaux 
bourgeons  de  la  greffe^ 

âi^  Question. — AppUgue-tHm  aux  greffes,  pendant  les 
fremères  années  de  leur  développement ,  un  mode  de  taille  qui 
imprime  à  la  tête  de  l'arbre  une  forme  régulière? 

Le  plus  ordinairement,  le  développement  de  la  greffe  est 
ahandc^né  &  lui-même. 

M.  de  Yendœuvre  ne  réserve  sur  la  greffe  que  deux 
rameaux  principaux  ,  qui  concourent  ensuite  à  la  forma- 
tion de  la  té(e  de  l'arbre. 

M.  Dubreuil  pensci  qu'il  est  Indispensable  de  surveiller  le 
développement  de  la  greffe  pendant  les  premières  années  , 
afin  4e  donner  à  la  tète  de  l'arbre  une  disposition  régulière. 
Dans  ce  but,  il  conseille  de  ne  laisser  se  développer  pendant 
la  première  année  que  deux  ou  trois  bourgeons  sur  la  greffe; 
ils  seront  maintenus  dans  un  état  de  vigueur  égal  au  moyen 
du  pincement  ;  au  piîntemps  suivant  ^  tous  leç  rameai^; 


694  SÉAlfCB  A  SAlEfT-PlBRBB-SUB-DIYBS. 

qui  en  régulteront  seront  taillés  à  20  oentimètresde  leur 
naissance  sur  deux  boutons  latéraux  ;  pendant  l'été ,  oo 
ne  laissera  développer  sur  chaque  rameau  que  ces  deax 
boutons  latéraux  ;  au  printemps  de  la  deuxième  année ,  on 
obtiendra  ainsi  quatre  ou  six  rameaux  principaux.  La 
même  opération  sera  répétée  sur  ces  nouvelles  productions, 
et  toujours  de  manière  à  ce  qu'elles  rayonnent  vers  la  cir- 
conférence ,  jusqu'à  ce  que  l'on  obtienne  six  ou  douze  ra- 
mifications principales.  Ces  soins  suffiront  pour  imprimer 
désormais  une  direction  symétrique  à  la  tête  de  l'arbre, 
ââ*  Question.— Que{«  iont  les  moyens  employés  pour  la 

destruction  du  puceron  laniger  ? 

Parmi  les  divers  essais  tentés  à  cet  ég^ard  ,  ce  sont  les 
corps  gras  qui  ont  donné  les  résultats  les  plus  satisfaisants. 

M.  Dubreuil  dit  que  ce  moyen,  praticable  pour  les  jeimes 
arbres,devient  presque  impossible  pour  les  plantations  Agées. 
Il  conseille  de  passer  rapidement  sous  les  arbres  attaqués 
une  torche  de  paille  enflammée,  et  cela  après  la  chute  des 
feuilles.  Il  dit  avoir  obtenu  de  bons  effets  de  ce  moyen. 

23*  Question.— E#r-or»  dans  l'usage  ,  lors  de  la  récolte  des 
fruits ,  de  mettre  à  part  les  variétés  des  différentes  saisons , 
celles  à  fruits  acides ,  celles  à  fruits  amers  ,  etc.  ? 

En  général ,  les  fruits  de  chaque  saison  sont  récoltés 
séparément.  On  n'apporte  aucune  distinction  quant  à  la 
saveur  des  fruits. 

24*  Question. — Quel  moyen  emploie^t^on  pour  détacher  les 
f^tiits  des  arbres  ?  Serait-il  possible  de  remplacer  le  gaulage 
par  un  autre  procédé  ? 

Le  plus  ordinairement  on  attend  ,  pour  eflbctuer  la  ré* 
coite ,  que  le  plus  grand  nombre  des  fruits  soient  mûrs  ; 
on  monte  alors  dans  les  arbres  et  on  secoue  violemment 


SNOVÉTB  SUR   LB  CIDIB.  695 

leg  bimnehes  ;  ceux  qui  résistent  à  cet  ébranlemeat  sont 
gdMléë. 

M.  Leroi  secoue  les  arbres  au  fur  et  à  mesure  de  la  ma- 
turité des  fruits  ^  il  ne  se  sert  donc  jamais  de  la  gaule. 

Dn  autre  cultivateur,  présent,  remplace  la  gaule  par  le 
crochet.  Ce  moyen  est  généralement  reconnu  préférable. 

» 
Fabrication  du  cidre. 

M.  Girardin,  chargé  de  diriger  l'enquête  sur  cette  partie, 
pose  successivement  les  questions  suivantes  : 

!'•  Question. ^Méle-t'On  indifféremment  les  fruits  pour  le 
brassage  ,  ou  suit^on  quelques  règles  pour  le  mélange  de  plur 
sieurs  solages  ? 

On  isole  les  pommes  de  chaque  saison  et  on  les  brasse 
séparément  ;  mais  toutes  les  espèces  d'une  môme  saison 
sont  confondues  ensemble,  sans  avoir  égard  à  leurs  qualités 
et  à  leurs  proportions  respectives. 

M.  Leroi  sépare  cependant  les  pommes  de  bouteille,  qu'il 
brasse  à  part ,  et  dont  il  réunit  le  jus  à  celui  des  pommes 
de  seconde  saison. 

M.  Girardin  regrette  qu'on  n'attache  pas  assez  d'impor- 
tance au  mélange  des  fruits  de  plusieurs  solages ,  seul 
moyen  de  neutraliser  les  défauts  des  uns  par  les  bonnes 
qualités  des  autres.  Suivant  lui ,  le  meilleur  cidt'e  est  celui 
qui  provient  du  mélange  ,  en  proportions  raisonnées ,  des 
pommes  amôres  et  des  pommes  douces. 

â^  Question.  —  A'tH)n  soin  de  séparer  les  pommes  aigres 
ou  acides? 

Il  y  en  a  ibrt  peu  ;  mais  on  les  laisse  avec  les  antres. 

M.  Girardin  fait  observer  que  ces  sortes  de  fruits  don- 


696  8BAKCB  ▲  9AI!IT-nBlRB*6l71*DIVBS. 

oent  toujours ,  quel  que  soit  le  sol,  une  liqueur  d'u«e  quat 
lité  fort  inférieure ,  e^  qui  g^te  le  jus  des  pommes  douées 
etjunères.  - 

3*  Question.— Comm^*  cùmerte-t-on  hs  femmes  après  ïa 
réedhe  et  avant  le  brassage  ? 

On  les  laisse  habituellement  sur  le  sol  en  grands  tas. 
Quelques  cultivateurs  cependant ,  entre  autres  H.  Leroi , 
les  réunissent  dans  dçs  greniers. 

M.  Girardîn  dit  que  c'est  une  bonne  pratique  de  réunir 
les  fruits  en  tas ,  afin  de  compléter  leur  maturation  ,  mais 
que  généralement  on  fait  les  tas  beaucoup  trop  gro9.  Il  ea 
résulte  ,  suivant  lui ,  le  grave  inconvénient  que  la  chaleur 
s*éléve  considérablement  dans  leur  centre  ,  et  qu'alors , 
aulieHd*2^voir  une  simple  réaction  favorable  dans  les  prin- 
cipeji  du  fruit ,  il  se  produit  une  altération  complète  j  ou 
hlossissemeni ,  qui  fait  disparaître  le  principe  sucré  et  ne 
permet  plus  d'obtenir  des  fruits  blets  qu'un  liquide  plat , 
cploré  par  le  parenchyme  qui  s'y  trouve  dans  un  état  de 
division  extrême ,  et  passant  très-promptement  ^  TaîgrQ 
ou  à  l'aoétification. 

M.  de  Vendœuvre  pense  qu'il  vaut  mieux  laisser  les 
pommes  dehors  que  de  les  serrer  dans  des  greniers.  M, 
Cfirardin  combat  cette  opinion ,  et  prétend  que  les  alternat 
tives  do  sécheresse  et  d'hiimidité  sont  trèstoontraires  |i  une 
bonpe  n^aturation^ 

M.  de  Vendœuvre  dit  qu'il  serait  bien  utile  de  dire  dis- 
paraître  le  préjugé  qui  veut  qu'il  y  ait  dans  le  brassage 
yine  partie  des  pommes  pourrie. 

M.  Girardin  répond  qull  combat  œ  préjugé  depuis  Xongt 
femps,  et  qu'il  s'efforce,  dans  ses  cours  et  dans  ses  écrits,  de 


bnquAts  sua  lb  cideb.  697 

^émoBtrer  que  les  pommes  pourries  ne  peuvent  améliorer, 
pomme  on  le  croU  généralement ,  la  qualité  des  cidres.  De 
pareils  fruits,  en  ^ffet,  daus  lesquels  le  sucre  a  presqu'entièt 
rement  disparu,  fournissent  un  jus  fade  et  détestable  ,  qui 
donne  au  jus  dçs  bons  fruits  un  goût  de  pourri  »  qui  ne  peut 
disparaître  ni  par  la  fern^entation  ,  ni  par  le  remaniage,  ni 
par  le  temps.  Ce  jus  d^s  pommes,  pourries  eiqpéçbe,  en 
outre,  le  cidre  dç  s'éclaircir,  et,  agissant  comme  un  levain 
acide,  il  en  accélère  Vac^tification.  On  devrait  toujours  avoir 
présent  à  la  pensée  ce  pFJqcipe  que  I4  forée  et  la  bqnté  des 
cidres  dépendent  eptièremçnt  de  Tétat  de  msiturité  des 
fruits  ,  ou  ,  en  d'autres  termes  ,  de  la  proportion  de  sucre 
qu'ils  contiennent.  Avant  leur  teripe  de  matqrUé  ,  les 
pommes  ne  renferment  qu'une  trôs^petite  proportion  du 
sucre  que  la  maturation  y  développe  ,  aux  dépens  des 
autrçs  éléments.  Après  la  maturité,lorsqu*elles  sont  blètes, 
et  à  plus  forte  raison  lorsqu'elles  sont  déjà  brunes  et  de 
consistance  pulpeuse,  la  majeure  partie  du  sucre  a  disparu, 
par  suite  d*un  commencement  de  fermentation  vineuse, 
La  disparition  du  sucre  dans  ces  fruits  est  la  cause  du  goût 
f^de  qu'ils  présentent  alors. 

4^  Question.— tJf(;^-^-on  les  jus  des  pommes  des  diverses^ 
gisons? 

Oui ,  dit  M.  Leroi  «quand  on  doit  vendre  les  cidres  dans 
Tannée  ;  non  ,  dans  le  cas  contraire, 

M.  Doucet  dit  que  les  meilleurs  cidres  sont  ceus^  qu'on 
obtient  avec  les  pommes  de  seconde  saison. 

tt*  Q\iesiipn.T-Pourqu<npréfère4'-<mdans  çep^yslestçurs^ 

â 

^  granité  ? 
Pflirce  qu'ils  font  plus  d'quyra^er 


W8  SKàNCB  ▲  fAIRT-Mflin-Sra-DIVBS. 

M.  Doucet  préfere  les  tours  en  bois ,  paroe  qm  le  pépie 
n'est  pas  écrasé  ,  ce  qui  donne  de  Durilleur  ddre. 

M.  de  Vendœuvre  prétend  que  les  tours  en  granité 
n'écrasent  pas  les  pépins  ;  mais  cette  assertion  est  com- 
battue  par  la  plupart  des  membres.  Quelques  personnes 
avancent ,  d'ailleurs ,  que  l'écrasement  du  pépin  fait  du 
bien  au  ndre.  M.  Girardin  s'élève  contre  cette  assertion 
et  affirme  que  les  pépins  communiquent  au  moût  un  prin' 
cipe  amer  ,  une  huile  d'un  goût  fort  peu  agréable ,  et  du 
mucilage  qui  tend  sans  cesse  à  se  détériorer. 

Relativement  aux  appareils  de  trituration  ,  M.  Girardin 
dit  que  le  tour  à  piler  employé  généralement  dans  ce  pays 
est  une  machine  défectueuse ,  qui  n'est  pas  très^xpéditive.' 
qui  réduit  les  pommes  en  une  bouillie  difficile  à  bien  ex- 
pnmer ,  et  qui  fournit  un  jus  bourbeux,  très-lent  à  s'éclaîr- 
dt ,  et  ayant  par  cela  môme  beaucoup  de  tendance  à 
tonmer  à  l'aigre.  De  plus  ,  ce  tour  à  piler  coûte  assez 
cher  de  premiers  frais  d'établissement ,  en  même  temps 
qu'il  exige  pour  son  service  un  homme  et  un  cheval  ;  en- 
fin  il  demande  un  assez  grand  emplacement ,  qui  est 
entièrement  perdu  pour  les  travaux  de  la  ferme  pendant 
plus  des  trois  quarts  de  l'année. 

Tous  ces  inconvénients  ,  ajoute  M.  Girardin  ,  devraient 
engager  les  cultivateurs  à  abandonner  cette  imparfaite  et 
dispendieuse  machine  pour  les  moulins  à  cylindres  ou  à 
noix  ,  usités  généralement  en  Angleterre  ,  en  Picardie  ,  et 
qu'un  grand  nombre  de  propriétaires  ruraux  de  la  Seine- 
Inférieure  ont  déjà  adoptés.  Le  moulin  à  écraser  les  pommes 
inventé  par  Leblanc  et  figuré  par  lui  dans  son  ottvragk,  stir 
les  instruments  d'agriculture  perfectUmnés ,   est  préférable 


BKQUl^TB  SUR   LE  aDlB.  699 

aax  moulins  à  cylindres  et  à  lames  de  couteau  des  Anglais. 
II  est  construit,  à  Paris ,  par  M.  Rosé  ,  et ,  à  Rouen  ,  par 
M.  Hédiard.  Son  prix  est  de  100  francs  ;  mais  ,  dans  les 
campagnes  ,  il  serait  facOe  de  le  faire  établir  pour  une 
trentaine  de  francs  :  il  est  vrai  qu'alors  il  serait  moins 
solide  et  moins  durable. 
Ce  moulin  ,  dont  voici  la  figure ,  est  formé  essentielle- 


ment  de  deux  espèces  de  noix  en  fonte  ou  de  deux  cylin^ 
dres  cannelés  à  dentures  à  rochet ,  de  21  centimètres  de 
diamètre  chacun ,  avec  six  cannelures  de  5  centimètres 


900  SBAifCB  A  SAiirr-piniKK*9im-i>iyM. 

de  hauteur.  Ces  dents  ou  Ganoelitres ,  engrenant  les  unes 
dans  les  autres,  saisissent  les  pommes  et  les  écrasent.  Un 
seul  homme  suffit  pour  faire  maroher  ce  moulin ,  dont  le 
maniement  est  rendu  pins  facile  par  un  volant ,  et  qui 
broie  100  hectolitres  de  pommes  en  10  heures.  Tout  le 
système  est  monté  sur  un  fort  bâtis ,  et  les  noix  sont 
couvertes  d^une  trémie. 

Les  avantages  de  ce  moulin  consistent  en  ce  qu*il  n*oct 
eupe  que  peu  d*espace  ,  qu'il  est  portatif ,  qu'il  fonctionne 
rapidement  sans  exiger  beaucoup  de  force  ,  que  ses  répa-. 
rations  sont  faciles  et  peu  dispendieuses ,  et  que  son  bas 
prix  le  met  à  la  portée  de  tous  les  cultivateurs.  Il  faut 
avoir  le  soin  de  bien  nettoyer  et  essuyer  les  noix  une  fois 
que  le  piiage  est  terminé  ,  de  les  huiler  pour  empêcher 
l'oxydation  pendant  le  repos  de  Tinstruinent ,  et  de  le 
serrer  dans  un  endroit  sec. 

Il  résulte  de  la  discussion  qui  s'engage  an  sujet  de  ce 
moulin  comparé  aux  tours ,  que  te  premier  ftit  tout 
autant  et  même  plus  d'ouvrage  que  ces  derniers.  M.Malfi- 
litre, cultivateur  à  £scots*ien«Auge,  emploie  le  moulin  dont 
il  est  question ,  et  le  préfère  à  Tanoien  mode  de  piler.  Il 
appuie  tout  ce  qui  a  été  dit  par  M.  Girardin  sur  cette 
question. 

6*  Question.  —  Quand  les  pommeê  sont  écrasa,  a'4-on 
Vhabiiuie  de  laisser  cuver  la  pulpe  pour  donner  de  la  coukur 
au  moût  ? 

Non ,  parce  qu'on  n'en  a  pas  le  temps  ;  cependant  on  ne 
presse  pas  immédiatement. 

M.  Girardin  dit  qu'il  est  avantageux  de  laisser  cuver 
pendant  12  à  15  heures:  d'abord, paroe  que  la  pulpe  prend 


ttne  cooleur  rougeâtre  qui  se  communiqué  au  jus  i  puid 
parce  que  cette  macération  facilite  la  sortie  du  jus  ,  le 
inouveméut  intestiu  qiii  se  produit  dans  la  pulpe  faisant 
déchirei^  les  cellules  qui  le  retiennent  y  divisant  le  paren* 
bhyme  qui  a  résisté  à  Taction  des  moulins  ,  et  probable^ 
ment  aussi  déterminant  un  commencement  d^altération 
dans  lé  mucilage  qui  s^oppose,  jusqu^à  un  certain  point  ^ 
à  Técoulemetat  du  liquide  sucré. 

M.  Lehreton  dit  que  le  cUvageesttrès''bonpoUr  les  petits 
tidres.  M.  Leroi  reconnaît  qu^il  ne  serait  pas  moibs  avan^ 
tageux  pour  les  gtos ,  mais  que  lé  tenlps  manque. 

7*  Question.  —  Quels  sont  les  pressoirs  employt^s  ?  S^esUil 
introduit  quelque  amélinaration  sous  ce  rapport  î 

On  ne  èonnaît  dans  le  pajrs  qite  deux  espèces  de  presse  i 
le  gros  pressoir  à  mouton  et  le  pressoir  à  yis.tf  .Lemaistre, 
vétérinaire,  a  fait  venir  de  Caen  un  nouveau  pressoir  à 
vis  en  fer  et  à  levier ,  qu*il  préfère  de  beaucoup  aux  an^ 
tiennes  machines» 

M.  Girardin  dit  qu^'l  serait  convenable  d'abandonner  les 
gros  pressoirs  qui  pressent  mal  ,  dont  le  maniement  est 
pénible  et  lebt  ^  qui  exigent  beaucoup  de  force ,  sont 
Sujets  à  de  fréquentes  réparations  et  nécessitent  un  grand 
emplacement.  On  devrait  adopter  les  presses  à  vis  en  fer^ 
qui  fonctionnent  bien ,  avec  peu  de  frottement ,  dont  les 
frais  d*acbat  sont  bien  moins  dispendieux  ,  et  qu*on  em<* 

ploie  partout  dans  les  pays  vignobles.  Parmi  ces  sortes  de 
{tresses ,  il  cite  comme  une  des  plus  remarquables  la  pressé 
à  percussion  de  Révillon  ,  qui  est  borizontale  ou  verticale. 

La  figure  ci-après  représente  le  système  vertical ,  qui 


SilIlCI  A   SAlHT-PilUK-MJB-BtrBS. 


BNQUÉTB  SUR  LB  CIDRE^  703 

est  le  plus  commode  et  plus  conforme  aux  habitudes  de 
nos  pays  à  cidre. 

Cette  sorte  de  presse  ,  construite  par  M.  Beuzé  ,  ingé- 
nieur-mécanicien  à  Paris,  rue  des  Vieux- Augustins,  n*  6i, 
ne  coûte  que  6  à  700  francs  ,  de  moyenne  grandeur  ,  et 
présente  une  simplicité  Yraiment  remarquable.  Elle  a  une 
puissance  très-énergique  et  très-expéditive ,  et  offre ,  en 
outre ,  par  le  peu  de  place  qa*elle  exige  ,  une  économie 
notable  de  bâtiments,  si  importante  dans  les  exploitations 
rurales ,  où  ils  sont  toujours  accablants  pour  le  proprié- 
taire ,  par  les  réparations  indispensables  qu'ils  exigent. 

Dans  les  cidreries  un  peu  considérables ,  on  pourrait 
employer  avec  avantage  la  presse  hydraulique  ;  on  ob- 
tiendrait plus  de  jus  de  la  même  quantité  de  pommes ,  et 
la  main-d'<Buvre  serait  bien  diminuée. 

M.  Girardin  ajoute  qu'en  Angleterre  et  en  Amérique 
on  préfère  se  servir  de  tissus  de  crin  pour  séparer  les  cou- 
ches de  fruits  qu'on  soumet  à  la  presse,  parce  que  la  paille 
communique  souvent  un  léger  goût  désagréable  au  jus. 
Ces  tissus  durent  fort  long-temps  ;  on  les  lave  à  chaque 
fois  pour  les  conserver. 

Tout  le  monde  reconnaît  l'avantage  des  tissus  de  crin. 

8*  Que&i\on,'~C<mibienretire^'ongénér(ilementdeju8  d'un 
kectolitre  de  pommes  f 

En  moyenne  ,  de  30  à  35  litres. 

M.  Girardin  se  sert  de  ces  chiffres  pour  démontrer  com- 
IiieB  les  moyens  actuek  de  pression  sont  imparfaits.  Les 
pommes  et  les  p6ires  ne  renferment  pas  plus  de  3  pour  */« 
de  tissu  ligneux  ;  on  devrait  donc  théoriquement  pouvoir 
en  obtenir  97  pour  ^/o  de  jus.  En  ouvrant  toutes  les  cel- 
lules par  le  frottement  des  pommes  sur  une  meule ,  oa 


toi  $iÀ!fCS  A  SAI!fT<9lBBRB<>StJK-DlTES. 

arrive  à  en  extraire  9S  pour  ^/o  de  sac;  On  est  bien  loiA  ^ 
comme  on  voit ,  de  réaliser,  dans  la  pratiquiS  ordinaire,  ee 
qu'il  serait  possible  d'avoir  en  faisant  usage  d'appareils  plus 
parfaits  qae  ceux  que  Ton  emploie  ,  et  il  est  derttfin  qu'on 
laisse  dans  les  marcs  une  partie  dëâ  matériaux  sucrés  et 
utiles  de  la  pulpe.  Il  est  donc  de  la  plus  haute  importanoé 
d'introduire  dans  la  fabrication  des  cidres  tous  les  perfiec- 
iionnements  qii'on  a  apporiés,depuis  dix  ans^dans  l'iados^ 
trie  du  sucre  de  betteraves  ,  perfectionnements  tels  qu'on 
obtient  de  75  à  80  pour  ^/o  de  suc  d'une  racine  qui  ,  comme 
la  pomme  ,  contient  3  parties  sur  100  de  matière  solide. 

9*  Question. — A't-ùn  reconnu  l'influence  de  la  gtandeut^ 
des  vases  sur  la  fermentation  du  moût. 

Oui  •  la  fermentation  se  fait  mieux  dans  les  grandes 
ionnes  ;  cependant,  quand  on  est  pressé,  on  met  à  bûuillii' 
dans  de  petits  tonneaux  ,  parce  qu'on  à  remarqué  que  Ia 
iermentation  s'y  développe  et  marche  plus  rapidemenlt 

10*  Que&iîon. ^ Suit-an  qiielque  règle  dans  la  construction 
des  celliers  ?  Y  a-t-il  des  moyens  de  ventilation  ?  VetUe-t'Ori 
â  ce  qu'il  y  ait  uniformité  de  température  î 

Non.— On  a  tort ,  dit  M<  Girardin  ,  parce  que  les  varia-^ 
lions  dé  température  nuisent  k  la  régularité  et  à  la  con- 
iinùité  de  là  fermentation; 

1 1*  Question;— Qi^/atY-an  lorsquela  fermentation  marché 
mal  et  que  les  cidres  ne  se  clarifient  pas  f 

On  ajoute  quelquefois  des  cendres  de  pommier  ^  ou  roâ 
soutire;  M.  Leroi  blâme,  avec  raison ,  l'emploi  des  cendres, 
du  sable  i  ou.  autres  substances  qu'on  a  conseillées.  H. 
Girardin  dit  qu'il  n'y  a  qii'un  seul  bon  moyen  de  ranimer 
la  fermentation  et  de  clarifier  les  cidres  :  c'est  jd'y  ajouter 


^fÏQUÉTB  SUR  LB  CIDAE.  70^ 

nn  prinrif  e  Mcré  quelconque  y  avec  .un  peu  de  levure  de 
biôre. 

12®  Question. '^Soutire^^n  iês  eiàrês  ap/rèi  leur  fermmu- 
îàiUm ,  6f  em/lhUn  de  fùu  r^e*t-on  cette  opértaien  ? 

M.  Leroi  dit  qu'on  ne  soutire  le  cidre  ,  apnée  sa  ferment 
tation  ,  que  lorsqu'on  doit  le  vendre  ;  lorsqu'on  le  garde  ^ 
îl  estprëférable  de  le  laisser  sur  sa  lie* 

M.  Girardîn  dît  que  c'est  un  tort  de  croire  que  le  cidre  86 
Conserve  mieux  sttr  sa  lie  et  y  maintient  sa  force  pliis  long- 
teinps.L*usagedesfermier6anglais,qui  soutirent  leur^cidres 
jusqu^à  quatre  fois  et  ne  les  laissent  jamais  sur  la  lie^Ce  qui 
leur  procure  une  liqueur  excellente  et  qui  se  coBS^ve  très- 
irien^prouveque' nos  fermiers  obéissent  à  une  vieille  routine 
qui  n'a  Hen  de  raisonnable  et  de  fondë.Le  vin  est  tout«Vfait 
ftnalog^ie  au  cidre  ,  et  les  procédés  de  conservation  pour 
l'im  sont  toot«à*&it  applicables  à  laotre.  Or  leS'  vignerons 
se  galdent*  bien  de -laisser  le  vin  sur  sa  lié  ,  car  ils  ont 
appris  par  expérience  que  celle-ci  £iit  tourner  les  vins  et 
les  acidifie.  Pomrquoi  en  seraît-îi  autrement  du  cidre  t 

13*  Question.— Xorsi^t/^  les  fruité  ,  dont  Us  moMoaises 
aimées  ,  sont  peu  sucrés  et  donnent  des  jus  fades ,  emfloie't'^m 
quelque  moyen  pour  obtenir  une  bonne  fermentation  et ,  pwt 
suite  ,  un  cidre  de  bonne  qualité  ? 

Non;  Dans  ce  cas  ,  on  les  distille; 

M.  Girardin  apprend  que  ,  dans  ces  circonàtances  ,  il 
serait  trës'avantageux  d'ajouter  au  moût,  avant  la  ferment 
tàtion  ,  qitelques  kilogrammes  de  sucre  de  fécule  par  hec- 
tolitre^  Depuis  une  quinzaine  d'années  ,  on  se  sert  de  ce 
sucte  pour  améliorer  les  moûts  de  raisin  ,  et ,  en  Boura 
gogne ,  on  est  très-satisfait  de  cette  addition,  introduit 
dans  le  jus  des  pommes  fades  ^  le  sucre  de  fécule  fermente 

45 


706  SÉANCe   A   SA1NT-PIBRAB-SUII*0|V£S. 

•voc  le  sucre  natarel  de  la  pomme ,  et  dôme  un  liqmlè 
fipiritaeux  ,  susceptible  de  conservation  pendant  plusieurs 
années  ,  et  qui  ne  tourne  ni  au  gras ,  ni  à  Vaigre. 

Sur  l'observation  qui  lui  est  faite  que  ce  sucre  de  fd« 
cule  ,  à  raison  de  35  à  30  c.  le  kilog. ,  serait  trop  cher  pour 
améliorer  les  cidres  ,  M.  Girardin  dît  qo^on  peut  le  rem- 
placer, avec  tout  autant  d'avantages,  par  du  jus  de  poires^ 
rapproché  sur  le  feu  en  consistance  de  sirop^  Il  engage 
-beaucoup  les  cultivateurs  à  essajfer  de  Tun  ou  l'autre 
moyen  ^  dont  il  a  obtenu  d'excellents  résultats*  La  plupart 
des  eullivaleurs  présents  promettent  de  mettre  ces  procédés 
on  pratique. 

A  cette  occasion  f  lf«  Rochette  rend  compte  de  ce  qpl'il 
a  fait  avec  des  pommes  à  couteau  qu'il  ne  pouvait  con» 
server.  Ces  pommes  de  toute  nature ,  pigeon  ,  reinette  de 
Caux  ,  reinette  du  Canada,  etc. ,  furent  brassées  sans  eau  ) 
elles  rendirent  beaucottp  plus  de  jus  que  les  pommes  à 
cidre.  Le  quart  du  liquide  fut  mis  à  bouillir  pendant  un 
quart*d*heare  y  avec  100  à  125  grammes  de  fleurs  de 
coquelicot  y  puis  réuni  au  reste  du  liquide  ;  le  tout  fer- 
menta très-rapidement  et  donna  un  cidre  légèrement  co- 
loré en  rose  y  mousseux  ,  très-agréable  y  qui  se  conserve 
très-bien  depuis  un  an. 

MM.  de  Caumont ,  Girardin  et  Dubreuil  y  qui  ont  bu  de 
ce  cidre  chez  M.  Rochette  y  affirment  qu'il  est  fort  boa  et 
qu'il  leur  a  paru  supérieur  aux  cidres  do  boisson. 

i4<*  Question.*— CotNUZ»^-on  les  cidres  qtti  se  iumt ,  et  o- 
uoH  des  moyens  de  remédier  à  ceUe  maludie  ? 
'  On:  a  souvent  de  ces  sortes  de  cidres  «  mais  on  ne  sait 
pas  les  guérir. 

M.  Girardin  dit  que  cette  maladie  provient  de  l'eau  qu'on 


ENOI'KTB   suit   LE  CIDBE.  707 

emploie  ou  de  la  malpropreté  des  barriques.  Les  eaux  ded 
puits  creusés  dans  la  marne ,  celles  des  mares  reuSued 
ammoniacales  par  luriae  du  bétail  ou  lès  iofiltrattons  des 
fumiers  y  amènent  ce  résultat;  car  reaqpérieDCe  a  dém^ulrë 
qu^  Je  cidre  qui  M  tué  a  toujours  une  réaction  alcaline.  H 
lEaiut  donc  n*emplo^er  ^  pour  le  bràssag'e  des  fruité ,  que 
des  eaux  claires  et  limpides  ,  et  il  est  absurde  do  croire 
que  les  eaux  dé  Inares  pourries  sont  meilleures  que  les 
premières  pour  le  brasàage.  Il  faut  ensuite  veiller  à  la 
propreté  des  tonneaux  dans  lesquels  on  doit  placer  leà 
moûts.  Il  convient  de  les  laver  avec  un  lait  de  cbaiix  y 
puis  à  plusieurs  eaux  ,  dès  qu'ils  sont  restés  quelque 
temps  en  vidange  ;  lorsqu'ils  ont  «ontraoté  Todeur  de  moisi 
ou  de  pourri  ,  il  faut  les  laver  ,  à  plusieurs  reprises  ,  avec 
un  peu  de  cblorure  de  chaux  liquide  \  500  grammes  de 
ce  chlorure  solide  ,  délayés  dans  une  vingtaine  de  litres 
d'eau  ordinaire  ,  sufB^ut  pour  le  nettoyage  de  plusieurs 
tonneau^  :  on  rincée  ensuite  A  grande  eau. 

Le  soufrage  des  barriques  serait-  aussi  une  bonne  më^ 
thodé  à  adopter  pour  conserver  ces  vaéses  en  bon  ëtat,d*unë 
année  à  Tautre,  lorsqu'ils  sont  vides. 

Pour  rétablir  les  cidres  qui  se  tuent ,  il  y  a  un  moyen 
inen  simple ,  dû  à?  M.  Viâu  ,  d'Harfleur.  Il  consiste  à  y 
^jouter  BOh  32  grammes  d*adde  tartrique  par  hectolitre; 
(Cet  acide  fait  disparaître  l'alcalinité  du  liquide  et  empêcha* 
ie  retour  de  l'altératioa  première. 

M.  Doucet  dit  que  ,  pour  désinfecter  des  fûts  «  il  a  em- 
ployé avec  avantage  une  forte  infusioarie  tan,  avec  laquelle 
illes  a  lavés.  M.  Girardin  afSrme  que  le  lait  de  chaux ^st 
préférable. 

15^  Question. — Cabore-t'on  les  cidres  de  venie  î 


fOè  SBANGB  A.  SAU(T-PUftftB*8IIR4MV£S. 

Oui ,  et  on  a  beaucoup  de  recettes  pour  oel  ol^et.  Ce 
qu'il  y  a  de  mieux  ,  c'est ,  en  définiUve ,  le  caramd. 

i6*  Question.— (^  fait^am  de$  marcê  de  pommes  t 

La  plupart  du  temps ,  on  ne  les  emploie  pas  ,  et  fia 
deviennent  embarrassants.  Quelques  cultivateurs  les  con-> 
servent  dans  des  fosses  creusées  en  terre  i  et  s'en  servent 
poiir  la  nourriture  des  cochons*  M.  Leroi  est  le  seul  qui 
les  convertisse  en  engrais.  11  stratifié  des  couches  de  mare^ 
d^  terre  et  de  chaux  vive  en  petits  moroeaui  ;  il  emploie 
1  hectolitre  de  chaux  par  3  hectolitres  de  terre  et  de  marc 
de  pommes  pris  à  parties  égales.  Trois  joufs  après  la  stra** 
tification  ,  la  chaux  s'est  délitée  ;  il  recoupe  alors  &  la 
bêche;  trois  semaines  après,  il  opère  un  nouveau  mélange; 
trois  mois  après ,  on  récodpe  encore  ;  enfin ,  au  bout  d'un 
an,  le  compost  est  bon  à  employer.  A  cette  époque,le  marc 
est  éntièremeni  décomposé  ;  on  n'en  aperçoit  plus  de  ves^ 
tiges  dans  le  mélange  de  terre  et  de  chaux. 

M.  Girardin  dit  que  c'est  là  une  excellente  méthode 
qu'il  recommande  depuis  longtemps  dans  ses  cours ,  et  il 
félicile  M.  Leroi  de  l'avoir  mise  en  pratique  ;  il  invite  les 
autres  cultivateurs  à  l'imiter. 

11.  Leroi  n'agit  ainsi  que  pour  le  marc  de  pommes  ;  il  se 
sert  du  marc  de  poires  pour  brûler  sous  ses  chaudières  de 
distillation.  Ce  marc,  desséché  en  galettes,  brûle  très-bien 
et  sans  aucune  odeur. 

1 7*  Question.  ^Fait-on  beûiuetmp  de  poiré  dans  la  contrée  f 

Oui  ç  mais  on  le  soumet  presque  en  totalité  à  la  distiK 
lation. 

18*  Question. *^if4^«t-on  des  poires  ai)ec  tes  pommes  pour 
le  brassage  ? 

Cela  se  fait  quelquefois  dans  le  Pajs4'Auge  ;  mais  oH 


BIfQtJÂTB  Sim    LR  CIBRB.  709 

obtient  alors  un  cidre  plag  dur,  ou,  comme  on  dit  dans  le 
pays,  plus  ra§uain,  -^M.Doncet  dit  que  6  hectolitres  de 
poires  sur  100  hectolitres  de  pommes  suffisent  pour  pro^ 
duire  un  mauvais  effet. 


Dislillation  (tes  cidres. 

19*  Question.— Oue2<  sont  les  cidres  ^'an  soumet  à  la  disn, 

ttUation? 
Ce  sont  surtout  les  cidres  malades  et  les  cidres  médiocres, 
M.  de  Montbrun  dit ,  avec  raison ,  que  les  cidres  les 

plus  forts  donnent  les  meilleures  eaux-de-vie. 

20*  Question .  -^Les  poirés  ne  donnent-iU  jpcw  plt»  i^eattrâe^ 
vie  que  les  cidres  ? 

Non  ^  dit  M,  —  Leroi^Oui,  disent  MM.  Jamot  et  de 
Montbrun. 

H.  Girardin  dit  que  les  poires  étant  toujours  beaucoup 
plus  sucrées  que  les  pommes  ,  le  poiré  doit  fournir  plua 
d'eau-de-vie  que  le  cid^e^  et  il  pen^  que  M.  Lecoiest^ 
dans  l^erreur, 

Plusieurs  cultivateurs affirinent  que  TeaUiido-viede  cidre 
est  beaucoup  plus  agréable  et  plus  délicate  que  Veau-de-^ 
vie  4e  poiré. 

ai*  Question. -*-Qti«(s  appareOê  empUne^t-on  pour  la  dt»* 
tiUatumî 

l/alambic  ordinaire,  se  composant  d^ne  chaudière  en- 
castrée dans  un  fourneau  en  briques ,  et  d'un  serpentin. 
On  obtient,d'abord,  de  Teau-de-vie  à  ik  on  lOdegrés^dile. 
petite  eau;  puis,  par  une  rectification,  de  Teau-Hle^vieà  24^ 
100  litres  de  cidre  donnent  22  litres  1/2  de  petite  eau ,  qui 


7i0  SÉAlfCB  A    8AlllT*PIBRHB«SUft-DIVES. 

fouroiftent  à  leur  tour  1 1  litres  3/4  d*eau*do-Tie  à  24"*. 
Cette  dennère  se  veud  mainteftant  t  fr.  le  litre. 

M.  Girardia  dit  qu'il  a  vu  avec  plaisir  chez  M.  Leroi 
une  amélioration  apportée  à  l'appareil  ordinaire.  Elle  con- 
siste en  ce  que  le  serpentin  est  rafraîchi  avoc  du  cidre  , 
qui ,  après  la  distillation  et  l'écoulement  des  résidus,  passe 
danç  la  chaudière  pour  y  être  distillé  à  son  tour.  Il  y  a , 
de  cette  manière  ,  économie  de  combustible  ,  de  main- 
d'œuvre  et  de  temps  ,  et  l'eau-de-vie  est  meilleure. 

M.  Girardin  regrette  de  ne  pas  voir  adopter  pour  la  dis- 
tillation des  cidres  ^  les  appareils  perfectionnés  dont  on 
fait  usage,  dans  le  midi  de  la  France,  pour  li  fabrication  des 
eaux-de-vie  de  vin.  H  donne  la  description  des  deux  ap- 
pareils les  plus  employés.  Ce  sont  ceux  deDerosne  et  de 
Laugier  ,  qui  marchent  d'une  manière  continue.  H  en 
présente  les  figures  et  il  en  fait  ressortir  tous  les  avantages. 
Nous  en  donnons  ici  la  représentation.  Un  appareil  de 
Derosne  ,  construit  de  manière  à  pouvoir  distiller  en  12 
heures  trois  à  quatre  barriques  de  vin  ou  de  cidre  ,  coûte 
800  francs.  L'appareil  de  Laugier  est  encore  moins  dis- 
pendieux. 

L'appareil  de  Derosne  à  distittation  gontîntte  est  composé 
de  cinq  pièces  principales  : 

1®  De  devur  chaudières  à  dUtUter  ,  A  et  B  ,  placées  à  deux 
hauteurs  diflfërentes  sur  un  fourneau  ordinaire.  Ces  chau- 
dières communiquent  entre  elles  par  un  tuyau  supérieur  G 
courbé  j  destiné  à  porter  les  vapeurs  de  la  chaudière  infé- 
rieure dans  la  chaudière  supérieure  ;  puis  inférieurement 
par  UB  autre  tube  à  robinet  D,  destiné  à  laisser  écouler  les 
vinasses  de  la  chaudière  supérieure  dans  la  chaudière  infé- 
^ievre.  Ces  chaudières  sont  munies  d'indicateurs  en  verre 


BNQUiTB  SVB   LH  CIDBE. 


712  SËA9ÎCE   A   SAINT'PIEBRB-BCft-DlTES. 

b  et  f f  pour  faire  connailre  le  niveau  du  vin  dans  ces  vaseir. 
La  chaudière  inférieure  porte  un  reniflard  faisant  fonction 
de  soupape  de  sûreté ,  et  un  robinet  hydraulique  servapt 
à  donner  issue  aux  vapeurs  lorsqu'on  veut  éprouver  lear 
degré.     . 

2®  D'une  colonne  en  cuivre  placée  sur  la  chaudière  supé- 
rieure. Cette  colonne  ^  dans  la  première  moitié  de  sa  hau-. 
teur  E£ ,  est  garnie  de  plateaux /;' ,  placés  les  uns  sur  les 
autres,  et  destinés  à  recevoir  chacun  une  couche  de  via 
d'environ  27  millimètres  d'épaisseur.  Cette  prenaière  partie 
de  la  colonne  porte  le  nom  de  colonne  à  disUUer.  Dans  son 
autre  moitié  supérieure  FF  ,  qui  prend  le  nom  de  colonne 
à  rectifier  ,  il  n'y  a  point  de  plateaux. 

3°  D*un  condemateur  chauffe-vin  0  ,  qui  n'est  autre  chose 
qu'un  serpentin  SS,  placé  dans  un  réfrigérant  ou  seau  en 
cuivre  GG  ,  qu'on  tient  sans  cesse  rempli  de  vin.  Lo  ser- 
pentin est  muni  ,  dans  sa  longueur  ,  de  plusieurs  tubes 
inférieurs  d'écoulement  y  z  jr,  fermés  par  des  robinets,  et 
qui  donnent  dçs  produits  alcooliques  à  divers  degrés  de 
spirituosité. 

4°  D'un  réfrigéranl  R,  garni  intérieurement  d'un  serpen- 
tin,qui  conduit  le  liquide  alcoolique  distillé  dans  une  éprou- 
Tette  d'essai  Y  ,  et  de  là  dans  les  récipients  ou  barriques^ 
Le  réfrigérant  porte,  à  sa  partie  inférieure,  un  tuyau  N  qui 
remonte  perpendiculairement  bien  au-dessus  du  niveau  du 
chauffe-vin^ei  qui  se  termine  par  un  entonnoir  U.  Ce  tube- 
entonnoir  reçoit  Iç  liquide  à  distiller  d'un  réservoir  supé- 
rieur J.  Le  même  réfrigérant  porte,  à  son  centre  supérieur, 
un  autre  tube  droit  K,  qui  communique  avec  le  chauffe-vin , 
çt  qui  est  destiné  à  faire  passer  le  vin  du  réfrigérant  dans, 
^e  chauffe-vin. 


BKQGBTE  SUR   LB  CIDRE.  713 

b^  D*un  réiêrvoir  suffisamment  grand  J  ,  placé  sapé*, 
rieurenaent  au-dessus  dn  réfrigérant ,  et  destiné  à  alimen*; 
ter  Tappareil  da  liquide  à  distiller. 

Ceci  étant  conçu  ,  on  commence  par  remplir  de  vin  la 
ctiaudière  inférieure  jusqu'à  environ  les  3/4  de  sa  hauteur^ 
et  dans  la  chaudière  supérieure  on  ne  met  de  vin  que 
seulement  à  f6  centimètres  s^urdessus  4^  tuyau  de  dé*, 
charge. 

Avant  de  mettre  le  feu  ,  on  a  soin  de  remplir  de  vin  le 
réfrigérant,  le  condensateur  chauffe-vin,  puis  les  plateaux  de 
la  colonne  à  diitiller.Ou  c^iaufle  alors  la  chaudière  inférieure, 
qui  seule  est  placée  au-dessus  du  foyer.  Bientôt  Iç  viq 
entre  en  ébullition ,  et  la  chaudière  supérieure  commence 
à  s'échiiufler  par  le  courant  de  la  chaleur  qui  s'échappe  du 
foyer  de  Is^  première.  Les  vapeurs  qui  s'élèvent  de  celle-ci 
sont  transmises  dans  le  liquide  de  la  chaudière  supérieure, 
où  elles  se  condensent  en  abandonnant  toute  leur  chaleur 
latente  à  la  masse  de  vin  qu'elle  contient.  Le  liquide  qe 
tarde  pas  à  se  mettre  en  ébullition;  alors  toutes  les  vapeurs, 
aqueuses  et  alcooliques  passent  dans  la  colonne  à  plateaux 
où ,  rencontrant  le  liquide  qui  descend  du  réservoir  ,  elles 
lui  abandonnent  de  la  chaleur  ,  en  dégagent  une  quantité 
proportionnelle  d'alcool ,  tandis  que  les  vapeurs  aqueuses 
se  condensent  et  se  précipitent  dans  la  chaudière  avec  le 
vin  épuisé  des  plateaux.  Les  vapeurs,  de  plus  en  plusalcoo-, 
liques ,  s'élèvent  ensuite  dans  le  condenMteur  chauffe-vin  , 
où  elles  éprouvent  une  basse  température;  elles  y  dépo* 
sent  encore  ime  partie  de  leur  eau ,  et  elles  vont  enfin  se 
condenser  complètement  dans  le  réfrigérant  inférieur,  d'où 
elles  s'écoulent,  è  l'état  d'alcool  froid,  dans  un  tonneau  ou 


714  SÉA?(CB  A   SAINT-PIBREE-SUR-DIVBS. 

bassiot,  en  un  filet  dont  le  volume  égale  celui  du  vin  qui 
8* écoule  du  réservoir  supérieur.  De  cette  manière ,  la  dis- 
tillation une  fois  commencée  et  le  vin  dépouillé  d*esprit 
s'échappant  sans  interruption  de  la  chaudière  inférieure 
par  un  robinet ,  tandis  que  le  vin  nouveau  arrive  conti- 
nuellement du  réservoir  supérieur  ,  l'opération  pourrait 
être  continue  ,  dans  toute  Tacception  du  mot ,  si  Tinté- 
rieur  des  vases  ne  s*encrassait  pas. 

Ce  qu'on  fait  pour  le  vin  ,  on  conçoit  aisément  qu'on 
peut  le  faire  pour  le  cidre  et  le  poiré.  Dans  cet  appareil , 
la  chaleur  destinée  à  produire  la  distillation  n'étant  phis 
appliquée  directement  au  liquide  ,  et  l'alcool  de  ce  liquide 
étant  chassé  par  les  vapeurs  aqueuses  et  alcooliques  qui 
proviennent  d'une  petite  fraction  du  liquide  chauffé  immé- 
diatement ,  il  en  résulte  qu'on  obtient  un  alcool  plus  par- 
fait ,  sans  goût  d'empyrcume  ou  de  feu  ,  plus  rectifié  ou 
plus  fort ,  et  cela  avec  une  grande  économie  dans  la  main- 
d'œuvre  ,  le  combustible  et  le  temps. 

Si  Ton  compare  le  prix  de  revient  de  l'alcool  obtenu  au 
moyen  des  di  verses  espèces  d'appareils  dislillatoires  connus, 
en  tenant  compte  de  la  dépense  à  faire  tant  pour  leur  acqui- 
sition que  pour  leur  conduite ,  voici  à  quels  résultats  on 
arrive. 

Pour  obtenir  600  litres  d'eau-de-vie  à  22® ,  on  dépense  : 

Avec  ^^ppa^eil  simple 17  f.  16  c. 

—  à  chauffe-vin 11     »  » 

—  à  condensateur  d'Adam  et 

de  Bérard.     ....       8     70 

—  à  distillation  continue  de 

Derosao. 7     16 


KIQUBTB   SVIt   LE    UDRE.  713 

Quant  t  l'appai-eil  de  Laugicr  .  la  figure  ci-joinlu  et  les 


«iplications  sur  l'appareil  de  Derosne  nous  dispenseront 
d'en  donner  une  minulieuBe  dcscriptinn. 

On  voit  qu'il  se  compose  de  deux  chaudières  d'dvapQrsi 
tjon  A  I),  semblables  â  celles  de  l'appareil  précédent  ;  d'un 
vase  reclificateur  C  ,  et  d'un  condensateur  D.  Le  Io^im'  F 
conduit  le»  vapeurs  alcooliques  de  la  chaudière  A  dans  la 
seconde  chaudière  R  ,  et  les  vapeurs  q^ui  s'ëlèviint  de  rellu- 
ci  passent  ,  au  niojen  du  tube  II  ,  dans  le  serpentin  du 
rectificateur  C.  Le  serpentin  K  se  compose  du  ceiclcs  dont 
la  disposition  permet  facilement  aux  vapeurs  condensées 
de  retourner  dans  la  seconde  chaudière  B  par  le  tube  J. 
Les  vapeurs  non  condcnséeit  dans  le  reclificateur  soilent 


716  SBANCB   A  SAIllT-nBllV*8im^ITB9. 

par  le  tube  courbe  L ,  entrent  dans  le  tube  H  et  passent 
dans  le  serpentin  N  du  condensateur  D,  d'où  elles  coulent» 
sous  forme  d'alcool,  dans  Téprouvette  Q.  Le  vin  à  distillep 
coule  d'un  réservoir  supérieur  dans  Tentonnoir  P  ,  remplit 
le  condensateur  «  puis  le  rectificateur  G  ,  au  moyen  du 
tube  de  communication  0  ,  et  s'écbappe  du  dernier  vase 
par  le  tube  trop  plein  r  ,  qui  le  conduit  dans  la  cbaudièra 
B.  Les  vinasses  sortent  de  la  pren^iè^  cbaudière  A  par  le 
robinet  E. 

L'appareil  de  M.  Laugier  ^  beaucoup  plus  sfanple  , 
comme  on  le  voit,  que  celui  de  M.  Deroane»  donne  d'aussi 
bons  résultat». 

Après  avoir  fait  la  description  de  ces  appareils,  If. 
Girardio  distribue  les  figures  quMl  a  apportées  aux  culti- 
vateurs  ,  qui  ont  accueilli  ces  divers  renseignements  aveo 
beaucoup  de  curiosité  et  dHntérét. 

Avant  de  lever  la  séance  ,  M.  le  présidenl  disuibne  aux  prhicipaax 
calUvateara  et  aux  jardiniers ,  au  nom  du  Conseil  d'administration  de 
PAssociation»  des  eKeaplairea  da  TrûHé  de  N.  I.  Girardin  «tir  Us 
funUen  considérée  eomm»  $ngraU  ;  diverses  l^ochures  de  MM.  Bih 
breull  et  Girardin  sur  let  arbres  à  fruits  à  cidre  et  sf^r  la  fabneatùm 
des  cidres ,  ainsi  que  la  lettre  de  M.  de  Gaumont  sur  la  carte  agrono- 
mique eisur  Vin/hienee  exercée  par  lanahsre  dusoî  sur  les  productions. 
OQ/ricoUs, 


(NtlNtl  SVùVlSinilit 


L'ASILE  DES  ALIÉNÉS 

DE  LA  SEINË-INFÉRIÊIJRE 

(  inat0im  Tut  Simt-t)ùn  îre  ttourti), 

^olur  la  période  comprfse  entre  le  II  juillet  1825  et  le  ^l  décembre  184^; 


m.  L.  M  NDItimU  ET  I.  PilCHAm» 

ef  Médeek^  m  chef  ^  cet  BtobUuenwnt. 


CHAPITRE  PREMIER. 

bocuments  historiques  sur  la  m&ison  de  Saitit-Yon. 
1 1 .  Saint-Tcn  avant  la  création  de  tante  des  atiénéii 

L'emplacement  occupé  par  Basile  des  aliéDës  de  la  Seine- 
Infërienre  s'appelait  autrefois  le  itanoir^de'Haute'Vtlle  , 
et ,  pendant  plus  de  deux  cents  ans ,  il  a  passé  ,  sous  cette  | 
dénominatioil ,  entre  les  mains  de  plusieurs  seigneurs  de 
considération  ,  avant  d*appar tenir  à  M.  de  Saint- Von ,  qui 
le  posséda  jusqu'en  1615.  Une  petite  chapelle  ,  qu^il  y  fit 
Mtir  en  Fhonneur  de  son  patron  ,  lui  Valut  le  nom  sous 
lequel  il  continua  à  être  connu. 


718  NOTICE  sut   L  ASILE   DBS  Ai.|É9RS 

En  1 G70  ^  la  chapelle  de  Saiot-Yoo  fut  achetée  par  M"*« 
de  Ik)is-Dairphin  ,  et  mise  à  la  dispositioa  des  religieuses 
du  monastère  de  Saint-Amand  ,  à  Rouen. 

M.  de  I^  Salle,  chanoine  de  Reims ,  qui  avait ,  en  1680, 
jeté  tes  fondements  de  Tindlitut  des  Frères  des  Ecoles 
chriUicnncs,  avait,  en  1705  ,  envoyé  à  Rouen .  pour  y 
tenir  les  écoles  de  èliarité  ,  deux  de  ces  Frères.  Bientôt 
après  ,  sur  demacdes  successives  des  administrateurs  dii 
bureau  de  Thôpital  ^  qui  étaient  chargés  de  ces  écoles , 
d*autrcs  Frères,  jusqu'au  nombre  de  dix  à  douze  ,  vinrent 
seconder  les  premiers. 

Cependant  ,  l'institut ,  en  se  développant ,  dut  prendre 
une  forme  plus  régulière  ;  on  sentait  le  besoin  d'un  novi^ 
ciat.  La  mdison  de  Saint- Yon  parut  propre  à  le  recevoir. 
On  la  prit  d'abord  à  loyer  ;  puis  ,  avec  l'assistance  de  per- 
sonnes éminentcs  dé  la  ville  de  Rouen  ,  elle  fut  achetée , 
le  8  mars  1720 ,  des  héritiers  de  M"""  de  Louvois. 

Eniin  ,  les  Frères  dés  Ecoles  chrétiennes  ,  recevant  une 
existence  légale ,  obtinrent  ,  au  mois  de  septembre  1724  , 
des  lettres-patentes  portant  autorisation  et  confirmatîod 
de  la  maison  de  Si- Yon ,  non-seulement  pour  y  former  les 
instituteurs  qu*ils  devaient  envoyer  dans  différentes  villes 
du  royaume  ,  mais  encore  pour  y  tenir  «  les  écoles  dé 
charité  ,  où  ils  enseigneront  les  principes  de  la  foi  aux 
pauvres  enfants  qui  leur  seront  envoya  de  la  ville ,  fàu* 
bourgs  et  banlieue  de  Rouen  ,  et  montreront  aussi  à  lire  , 
à  écrire  et  l'arithmétique  gratuitement  ;  leur  permettons 
(ajoutent  les  lettres-patentes)  de  recevoir  des  pensionnaires 
de  bonne  volonté  ,  qui  leur  seront  présentés,  les  sujets  qui 
leur  seront  envoyés  de  notre  part ,  et  par  ordre  de  notre 
Cour  de  parlement  de  Rouen  ,  pour  mettre  à  la  correction,  » 


i>B  LA  SEIKB-INFÉRlBtJBE;  719 

l)eveDus#  propriétaires  stables  ,  les  Frères  ajoutèrent 
beaucoup  à  rîmportance  de  la  maison  par  les  bâtiments 
qu'ils  y  élevèrent.  En  1728  ,  l'église  actuelle  fut  fondée  ^ 
et  la  construction  ,  entièrement  <iingée  et  exécutée  par  les 
religieux  ,  en  fut  terminée  dans  le  cours  de  l'année  1750. 

Vers  la  fin  du  siècle  dernier  ,  la  maison  de  Saint- Yon  , 
constituée  comme  il  vient  d'èlre  dit ,  renfermait  une  cen- 
taine de  religieux  ,  dont  trente  ou  quarante  novices ,  et  liii 
grand  nombre  de  vieillards  de  l'ordre  ;  mais  ,  en  outre  , 
elle  réunissait  dans  son  enceiklte  des  pensionnaires  de 
classes  bien  différentes.  C'étaient ,  d'abord  ,  des  élèves 
libres  et  volontaires  ,  qui  venaient  y  cbercher  l'instruction 
et  l'éducation  chrétienne  ;  puis  des  jeunes  gens  dissipés  et 
indoéilés  ,  que  les  Frères  étaient  chargés  de  corriger  et  de 
ramener  à  ]a  vertu ,  et  des  personnes  renfermées  par  lettres 
de  cachet  oii  par  arrêt  du  Parlement.  —  Les  aliénés  et  les 
épileptiques  recevaient  aussi  des  soins  dans  une  partie  de 
rétablissement ,  qui  ,  plus  tard  ,  devait  être  consacré  en 
entier  au  traitement  de  ces  malades.  —  Les  fondations  du 
bâtiinent  qu'ils  occupaient  ont  été  rencontrées  lors  des 
fouilles  exécutées  pbut  la  construction  de  la  cour  St-Luc. 

Dans  une  maison  ,  rue  Saint- Julien  ,  attenant  à  l'établis- 
sement ,  et  n'en  faisant  plus  actuellement  partie  ,  étaient 
placées  les  écoles  gratuites. 

La  loi  du  18  août  1792 ,  qui  supprima  les  institutions 
monastiques,  déposséda  les  Frères  des  écoles  chrétiennes, 
et  mît  à  la  disposition  du  département  leur  maison  de 
Sainl-Yon. 

Pendant  le  cours  de  la  révolution  ,  elle  fut  successive* 
ment  destinée  6  servir  de  prison  révoliilionnaîrc,d'arsenal, 
de  maison  de  détention  pour  les  prisonniers  espagnols. 


T20  NOTICE  SUR  l'asile  des  aliénés 

Profilant  de  la  présence  de  Bonaparte  à  Rouen ,  le  Cbn- 
seil  municipal ,  par  déiibératioo  du  là  ivumalre  an  XI , 
arrêta  :  1^  «  que  le  premier  consul  Serait  sollicîté  d'or"^ 
donoer  la  construclion  d'une  place  (  elle  devait  porter  le 
nom  de  place  Bonaparte  ) ,  et  rétablissement  d'un  jardin 
public  sur  l'emplacement  de  rancieone  abbaye  de  Saint- 
Oueh  ; 

»  2"*  Que  la  maison  de  Saint- Yon  (  servant  alors  de 
qiiartier  provisoire  à  un  escadron  de  cavalerie),  et  ses  dé- 
pendances ,  seront  ^  dès  à  présent ,  affectées  à  l'établisse- 
ment d'un  dép6t  de  mendicité  et  d'un  atelier  d'instructioa 
pour  la  filature  et  la  tissure  «  dans  lequel  Seront  reçus 
gratuitement  tous  les  enfants  des  pauvres  ; 

»  3*"  Que  Tabbaye  de  Bonne-Nouvelle^  où  est  un  quartier 
de  cavalerie  ,  sera  convertie  et  dbposée  de  manière  à  re- 
cevoir deux  escadrons  ; 

*  A  la  charge ,  par  la  commune ,  de  iaire  les  construc- 
tions et  réparations  que  peuvent  occasionner  les  établisse* 
ments  ci-dessus  ,  et  d'acquitter  toutes  les  dépenses  qui  ea 
seront  la  suite.  > 

La  réponse  ne  se  fit  point  attendre,  et,dès  le  lendemain^ 
:un  arrêté  du  premier  consul ,  daté  de  Rouen  »  le  13  bru- 
maire an  XI ,  mit  à  la  disposition  de  la  ville  de  Rouen  les 
bâtiments  de  Fabbaye  de  Saint-Ouen  et  ses  dépendances  , 
aux  conditions  contenues  dans  la  délibération  de  la  muni- 
cipalité. 

Toutefois,  ces  demandes,  formulées  avec  tant  d'empres- 
sement, accordées  avec  tant  de  promptitudcj  ne  paraissent 
avoir  eu  aucune  suite ,  au  moins  immédiate. 

t^our  ce  qui  est  de  Saint- Yon ,  il  ne  reçut  la  nouvelle 
destination  à  laquelle  il  était  promis  ,  qu'après  les  décrets 


DB   LA   SEINB-IKFÊRIBURE.  721 

impériaux  des  5  juillet  et  29  décembre  1808 ,  portant 
înslitutioD  des  dépôts  de  mendicité  ,  et  lorsque  le  décret  de 
création  du  dépôt  de  Rouen,  en  date  du  5  novembre  1810^ 
eut  fait  des  fonds  d'appropriation  et  de  premier  établisse* 
ment ,  jusqu'à  la  concurrence  de  465,200  francs.— Les 
mendiants  y  furent  admis  le  1^^  décembre  1812. —Mais 
bientôt  il  devint  nécessaire  de  les  renvoyer  momentané- 
ment ,  pour  convertir  les  bâtiments  en  hôpital  militaire  , 
une  première  fois  en  1814,  une  seconde  pendant  les  Cent- 
Jours. 

Depuis  1818  ,  la  stabilité  du  dépôt  de  mendicité  cessa 
d'être  troublée  ,  jusqu'au  mois  de  janvier  1821  qu'il  fut 
définitivement  supprimé,  pour  être  remplacé  par  l'asile 
des  aliénés. 


§  2.  Créatum  de  VAHle  des  aliénés. 

A  l'époque  où  la  fondation  d'une  maison  consacrée  au 
traitement  des  maladies  mentales  fut  arrêtée  par  les  auto- 
rites  qui  administraient  le  département  de  la  Seine-Infé- 
rieure ,  il  existait  en  France  un  bien  petit  nombre  d'éta- 
blissements spécialement  destinés  aux  aliénés.  Le  rapport 
présenté  au  Roi  par  le  ministre  de  l'intérieur  ,  en  novem- 
bre 1818,  ne  fait  mention  que  de  huit  hospices  de  ce 
genre,  renfermant  douze  cent  vingt-deux  aliénés. 

Dans  le  département  de  la  Seine-Inférieure ,  ces  Infor* 
tunés  étaient  reçus  ,  ou  dans  les  hospices 'généraux,  ou 
dans  les  maisons  de  détention  ;  mais  on  ne  s'occupait 
guère  ,  en  général ,  de  leur  administrer  les  soins  réclamés 
par  leur  état.  La  plupart  restaient  au  sein  de  leurs  familles 

46     ' 


722  NOTICB  SVR  L*ASILB  DES  ALIKNBS 

et  étaient  également  privés  d*an  trailement  approprié  ;  les 
plus  riches  seulement ,  transportés  loin  de  leurs  parents  , 
pouvaient  trouver  des  secours  souvent  tardife  ,  parce  qu'il 
fallait  les  aller  chercher  dans  les  établissements  de  la 
capitale. 

Cependant  la  voix  de  plusieurs  personnes  généreuses 
autant  qu'éclairées  avait  réclamé  ,  en  faveur  des  aliénés  , 
des  secours  que  rencontrent  partout  des  malades  bien 
moins  ft  plaindre.  Pinel  et  Bsquirol  s'étaient  spécialemeot 
distingués  par  leurs  nobles  efforts  pour  l'amélioration  du 
sort  des  aliénés  ;  leur  parole  avait  fini  par  acquérir  l'au- 
torité que  donne  la  science  jointe  à  la  philantropie. 

M.  le  baron  Malouet ,  préfet  de  la  Seine-Inférieure  en 
1819  j  frappé  des  avantages  qu'offrirait  un  établissement 
dans  lequel  seraient  réunies  les  dispositions  les  plus  favo- 
rables pour  recevoir  les  malades  atteints  d'aliénation 
mentale,  méditait  sur  les  moyens  d'en  réaliser  la  création, 
lorsque  une  occasion  favorable  de  poun^oir  aux  dépenses 
considérables  qu'elle  devait  exiger  s'étant  présentée  ,  il 
s'empressa  de  la  saisir. 

Le  ministre  de  la  guerre  s'était  chargé ,  à  partir  du 
1**^  décembre  1815  ,  du  paiement  des  frais  de  nourriture 
et  d'entretien  des  troupes  alliées  ,  stationnées  en  France. 
Néanmoins,  le  département  de  la  Seine-Inférieure,  comrao 
il  arriva  presque  partout  ailleurs ,  se  trouva  dans  la  néces- 
sité de  fournir  à  la  subsistance  de  ces  troupes  jusqu'à  la 
fin  de  l'évacuation.  On  établit  ensuite  la  liquidation  des 
dépenses ,  et  il  fut  constaté  que  le  ministère  de  la  guerre 
se  trouvait  redevable  ,  pour  prix  des  fournitures  &ites , 
d'une  somme  de  547,800  fr.  Cette  somme  fut  remboursée 
en  numéraire  y  dans  le  courant  du  mois  de  mai  1819 ,  et 


DE   LA  SEINE-INFÉRIEURE.  273 

ce  fut  elle  que  M.  Malouet  proposa  au  Conseil  génëral,dans 
la  session  de  cette  même  année ,  d'aflTecter  à  la  création 
d'une  maison  d'aliénés. 

Le  Conseil  général  accueillit  très-favorablement  cette 
proposition  ,  et  prit ,  en  conséquence  ,  une  délibération 
dans  laquelle  il  exprimait  le  vœu  de  la  conversion  en  rentes 
sur  l'Etat  d'un  capital  de  350,000  fr. ,  pour  faire  un  com- 
mencement de  dotation  à  l'établissement  des  aliénés  Les 
197,000  fr.  restés  disponibles,  devaient  être  employés  aux 
constructions  que  nécessiterait  cette  maison. 

Le  12  janvier  1820 ,  fut  rendue  une  ordonnance  du  Roi, 
statuant  que  la  somme  de  547,000  fr.  dont  il  vient  d'être 
parié ,  sera  afiTectée  à  la  formation  et  à  la  dotation  d'une 
maison  pour  les  aliénés ,  dans  le  département  de  la  Seine- 
Inférieure  ,  conformément  au  vœu  émis  par  le  Conseil 
général. 

En  conséquence ,  le  1*^'  février  1820  ,  il  fut  £adt  emploi 
de  349,628  fr.  à  Tacbat  d'une  rente  de  23,780  fr.  ,  cinq 
pour  cent  consolidés ,  jouissance  du  22  septembre  1819. 
Depuis  cette  époque  ,  cette  dotation  fut  accrue  par  Tacqui- 
sition  ,  effectuée  cbaque  semestre ,  de  nouvelles  rentes , 
soldées  avec  les  arrérages  ,  jusqu'à  ce  que  le  montant  s'en 
fût  élevé  au  taux  de  29,996  fr. 

n  parait  que ,  d*après  le  premier  projet ,  l'on  devait 
laisser  subsister  le  dépôt  de  mendicité  ,  et  placer  l'établis* 
sèment  pour  les  aliénés  dans  une  partie  seulement  des  bâ- 
timents 4e  l'ancienne  maison  de  Saint-Yon,  Toutefois ,  ce 
plan  fut  bientôt  abandonné  ,  et  la  suppression  du  dépôt  de 
mendicité ,  votée  par  le  Conseil  général  »  dans  sa  session 
de  1820  ,  fut  autorisée  par  ordonnance  du  Roi  du  6  dé- 
cembre de  la  même  année. 


7M  NOTICB   SUR   L*A8ILB  DBS  ALIBlléS 

Ries  ne  fut  négligé  pour  assurer  au  nouvel  hospice  tous 
les  avantages  que  les  connaissances  acquises  sur  le  traite- 
ment de  la  folie  pouvaient  faire 'espérer.  Les  principaux 
établissements  analogues  de  la  France  furent  visités  ,  les 
écrits  des  médecins  et  des  administrateurs  lés  plus  versés 
dans  celte  spécialité  furent  consultés.  Enfin ,  l'adminis- 
tration invila  MM.  Desportes  et  Esquirol  à  se  transporter 
à  Rouen  ,  pour  prendre  connaissance  des  localités  et 
éclairer  de  leurs  lumières  Tarchitecte  chargé  de  diriger 
les  constnictions. 

Les  plans ,  dressés  et  rectifiés  d'après  leurs  observa- 
tiens  ,  furent  définitivement  arrêtés  et  approuvés  par  le 
ministre  ;  et ,  dans  le  cours  de  l'année  1821 ,  l'on  put  pro- 
céder à  l'adjudication  des  travaux  de  premier  établissemeat 
de  l'asile. 

Le  zèle  de  M.  le  baron  de  Yanssay  pour  le  projet 
conçu  par  son  prédécesseur  j  et  la  munificence  du  Conseil 
général  du  département ,  hâtèrent  l'avancement  des  con- 
structions nouvelles  et  la  réparation  des  anciens  bâtiments, 
qui  furent  ,  autant  que  possible ,  appropriés  à  leur  des- 
tination. 

Le  mobilier  de  l'ancien  dépôt  de  mendicité  fut  affecté  ft 
l'asile ,  et  accru  par  une  première  adjudication ,  passée  le 
3  décembre  1 82  i. 

Enfin,  les  travaux  de  premier  établissement  se  trouvant 
assez  avancés,  M.  le  préfet  fixa  au  11  juillet  1825  Ton- 
verture  de  l'établissement  :  57  aliénés  furent  évacués, 
dans  cette  journée  ,  sur  l'asile. 


DE  LA   SEINB-IXFÉRIEIJRE.  72^ 

§  3.  DiipoHtions  généraUi  de   V Asile  ;  tes  agrandissementi 

successifs. 

L'emplacement  de  la  maison  de  Saint- Yon  est  situé  à 
l'extrëmitë  d'un  quartier  peu  peuplé,  dans  un  terrain  seo 
et  sab1onneux,dont  la  contenance  primitive  était  de  70,400 
mètres  carrés  ;  soit  7  hectares  4  ares.  Par  des  acquisitions- 
faites  en  1829  et  1842  de  deux  terrains  contigus  ,  qui  ont 
été  réunis  à  l'enceinte  de  l'établissement  en  1841  et  1842, 
la  superficie  totale  de  la  maison  de  Saint- Yon  a  été  portée 
à  83,362  mètres  carrés ,  ou  environ  8  hectares  33  ares. 
Bien  aéré  et  sufliFaniment  vaste ,  Tasile  offre  toutes  les 
conditions  de  la  salubrité.  On  doit  seulement  regretter  que 
la  conservation  dos  anciens  bâtiments  ait  contraint  à  une 
répartition  très-inégale  du  terrain  autour  des  constructions. 
Dans  l'origioe ,  l'asile  fut  créé  pour  une  population 
présumée  de  400  à  450  aliénés  des  deux  sexes.  Les  bâti- 
ments anciens,  disposés  pour  la  plupart  à  Tentour  dedeu^ 
cours  contiguês ,  furent  destinés  aux  bureaux ,  aux  par- 
loirs ,  magasins  et  habitations  des  cmplojés  principaux  ; 
puis  à  de  vastes  dortoirs  pour  les  aliénés  paisibles  ,  à  la 
cuisine  et  à  la  buanderie.  On  construisit ,  à  gauche  de  ces 
bâtiments  centraux,  deux  cours  pour  les  hommes  aliénés,'^ 
qui ,  à  raison  de  leur  état  habituel  d'agitation  ,  ou  pour 
des  causes  particulières,  doivent  être  logés  isolément  dans^ 
des  cellules.  Trois  cours  analogues ,  placées  à  droite  des 
f  bâtiments  du  centre  ,  furent  destinées  aux  femmes  :  deux 
fêtaient  achevées  lors'de  l'ouverture  de  la  maison  ;  la  troi- 
sième  ,  fondée  seulement,  ne  fut  terminée  qu'en  1827. 
Sur  la  limite  des  deux  divisions  consacrées  à  chacun  dus 


IM  KoncB  SUE  l'asilb  des  aliénés 

sexes  ,  fut  édifié  le  pavilloD  des  baios ,  où  fut  installée  une 
machine  à  vapeur  qui  élëre  l'eau  d'un  puits  .voisin  dans  un 
réservoir  supérieur ,  d'où  elle  est  distribuée  dans  plusieurs 
parties  de  rétablissement. 

Ces  divers  travaux  j  terminés  en  1830  ,  eomplétaient  le 
plan  primitif  de  la  maison. 

De  1831  à  1834 ,  il  ne  se  fit  d*autre  travail  important 
que  l'installation  d'une  double  infirmerie  destinée  au  Irai* 
tement  des  maladies  accidentelles  chez  les  aliénés  des  deux 
sexes. 

De  1835  à  1844,  pour  satisfaire  aux  exigences  d'ac- 
croissement d'habitation  résultant  de  Taugmentatioa 
graduelle  de  la  population  ,  de  nombreuses  et  importantes 
constructions  ont  été  exécutées  ,  et ,  en  même  temps  que 
l'établissement  est  devenu  apte  à  recevoir  un  plus  grand 
nombre  d'habitants ,  les  conditions  d'habitation  et  de 
classification  pour  les  malades  ont  été  améliorées. 

Du  côté  des  hommes ,  le  quartier  des  gâteux  a  été 
agrandi  et  disposé  de  manière  à  ce  qu'une  cour  spéciale  y 
avec  galerie  couverte  ,  fut  consacrée  à  oes  malheureux  , 
dont  la  présence  au  milieu  des  autres  malades  avait  do 
graves  inconvénients. 

Des  latrines  insalubres  ont  été  déplacées  et  modifiées 
avantageusement. 

Un  quartier  a  été  créé  pour  les  hommes  pensionnaires 
de  première  et  de  deuxième  classe ,  et  le  local  abandonné 
par  ces  malades  a  été  affecté  aux  pensionnaires  de  troi» 
sième  classe  ,  ainsi  quune  portion  de  l'ancien  logement 
du  directeur ,  de  telle  sorte  que  les  conditions  d^habita- 
lion  pour  ces  trois  classes  de  pensionnaires  sont  ainsi 
devenues  on  ne  peut  plus  satisfaisantes. 


DB   LA  SBINB4NFBRIEUBE.  737 

Les  loges  de  force ,  qui ,  par  leur  disposition  ,  rappe« 
laient  les  cachots  autrefois  destinés  aux  fous ,  ont  été 
supprimées  et  remplacées  par  un  quartier  nouveau.  Ce 
quartier ,  constitué  par  cinq  cellules  chauflëes  au  moyen 
d*un  calorifère,  et  placées  entre  un  corridor  intérieur 
dans  lequel  s'ouvrent  les  portes  ,  et  une  galerie  couverte, 
extérieure  ,  qui  communique  avec  une  cour  plantée  d'ar« 
bres  ,  est  exclusivement  destiné  aux  malades  dont  l'agita- 
tion excessive  ou  les  mauvais  penchants  exigent  une  sé« 
questratîon  plus  étroite. 

Un  nouveau  dortoir  pour  quarante  malades  a  été  installé 
dans  une  portion  des  anciens  bâtiments  jusqueJà  inoc« 
cupée. 

Deux  réfectoires^hauflbirs  ont  été  agrandis. 

L'agrandissement  des  deux  cours  destinées  aux  hommes^ 
agités  a  été  exécuté ,.  et  le  plan  en  a  été  modifié  de  ma- 
nière à  assimiler  ces  cours  k  celle  qui  avait  été  construite 
en  dernier  lieu  du  c6té  des  femmes  ,  avec  le  double  avan« 
tage  d'augmenter  le  nombre  des, places,  et  de  mieux  pro- 
portionner à  la  quantité  des  malades  l'étendue  do  la  salle 
commune  qui  sert  de  réfectoire  ,  de  cbauflbir  et  d'atelier 
de  travail. 

Dans  l'état  actuel  des-  cours  ^  Teoceinte  de  bâtiments, 
qui  constitue  chacune  déciles  a  49  ni.  de  longueur  sur 
29  m.  25  c.  de  largeur.  Trois  des  côtés  du  quadrilatère 
sont  occupés  pour  le  logement  des  gardiens  et  lasalle^ 
commune ,  placés  de  côté  et  d'autre  de  la  porte  d'entrée  » 
et  par  les  cellules  dea  malades  au  nombre  de  trente^leux« 
Le  quatrième  cOté  est  fermé  d'une  grille  en  fonte  donnant 
vue  sur  les  jardins.  Une  galerie  couverte ,  de  2  m.  de 
largeur  ,  règne  au  pourtour  d'un  parterre  gazonaé  et 


728  IfOTIGB  SUR  l'asile  DBS   ALIÉNÉS 

planté  d'arbres.  On  accède  aux  cellules  par  un  corridor  de 
3  m.  sur  lequel  ouvrent  les  portes  d'entrée.  Chacune  de 
ces  cellules ,  large  de  â  m.  50  c. ,  profonde  de  3  m.  3  c. 
et  haute  de  3  m.  45  c. ,  contient  26  m.  cubes  d*air.  Toutes 
sont  planchéiées ,  à  Texceptlon  de  onze ,  qui ,  étant  des- 
tinées aux  malades  gâteux ,  sont  pavées  en  bitume  ou  en 
pierre* 

Do  côté  des  femmes ,  les  deux  premières  cours  construis 
tes  ont  également  été  agrandies  et  ramenées  à  ce  mémo 
plan. 

Le  quartier  des  pensionnaires  de  première  et  de 
deuxième  classe  a  été  doublé  en  étendue  et  perfec-' 
tionné.  Les  magasins  qui  le  réunissaient  à  la  buanderie  ont 
été  transportés  aux  deux  extrémités  de  celle-ci ,  de  sorte 
que  ce  quartier  est  aujourd'hui  entièrement  isolé. 

Un  vaste  dortoir  abandonné  par  les  hommes  qui  ont 
trouvé  place  dans  les  nouvelles  pièces  des  bâtiments  cen* 
traux  ,  a  reçu  une  partie  des  aliénées  paisibles. 

Un  quartier  de  pensionnaires  de  troisième  classe  a  été 
créé  dans  deux  pièces  dépendantes  de  Tancien  logement 
du  directeur. 

Un  vaste  réfectoire,  servant  de  chaufToir  en  hiver,  et  un 
second  atelier  de  travail  pour  les  femmes ,  ont  été  établis 
avec  grand  avantage  pour  cette  partie  de  la  population  de 
l'asile. 

Sur  la  limite  des  deux  grandes  divisions  de  l'établisse- 
ment en  côté  des  hommes  et  côté  des  femmes,  la  séparation 
a  été  rendue  plus  réelle  et  plus  complète  au  moyen  d'une 
seconde  clôture  à  cIaire<voie.  Les  deux  quartiers  se  Crou^^ 
vent  ainsi  séparés  par  deux  clôtures  comprenant ,  dans 
leur  intervalle,  un  jardin  où  les  malades  ne  sont  pas  admis, 


DB   LA  SEINB-IMFBRIBDBE.  729 

et  qui  a  toute  la  lar^ur  de  la  façade  de  rétablissement 
des  bains. 

Aux  deux  extrémités  opposées  du  bâtiment  des  bains  , 
deux  loges  de  force  j  malsaines ,  ont  été  supprimées  et 
remplacées  par  deux  vestiaires  chaufiës ,  où  les  malades 
déposent  et  reprennent  leurs  yétements  à  rentrée  et  à  la 
sortie  du  bain. 

Les  plantations ,  feites  en  premier  lieu  dans  les  cours , 
promenoirs  et  jardins  ,  ayant  en  général  mal  réussi ,  ont  j 
depuis  1830 ,  été  successivement  renouvelées  ou  complé- 
tées là  où  le  terrain  était  encore  nu.  Par  leur  belle  venue  » 
elles  donnent  à  l'ensemble  de  rétablissement  un  aspect 
moins  sévère  ,  en  même  temps  qu'elles  procurent  en  été 
un  ombrage  salutaire. 


CHAPITRE  DEUXIEME. 

Mouvement  do  la  population  au  point  de  vue  médical. 


SECTION  I''.— ADMISSIONS. 

§  1*'.  Nombre  des  <zdmi$sions. 

Le  nombre  total  des  admissions  ,  depuis  le  jour  de  l'ou- 
verture de  l'asile,  le  11  juillet  1825  ,  jusqu'au  31  dé- 
cembre 1843  ,  pendant  une  période  de  18  ans  et  6  mois , 
s'est  élevé  à  3,005  malades  des  deux  sexes:  1,536  bommes, 
1,469  femmes. 

Ces  faits  d'admission  se  décomposent  en  trois  catégories, 
appartenant  à  trois  périodes  successives. 

1^  Des  malades  ,  pour  la  plupart  depuis  long-temps  in- 
curables ,  ont  été  transférés ,  pendant  les  années  1825  et 


730  NOTICB  SCR  l'aSILB   MSS  ALf^BS 

1826  ,  des  hospices  et  des  prisons  du  département  où  ifs- 
résidaient ,  à  Tasile  où  leur  introduction  en  masse  a  été  un 
dit  exceptionnel,  f^e  chiffre  des  admissions  ,  du  1t  juillet 
1825  au  31  décembre  1826,  —  363  malades  :  145  hommes^ 
191  Temmes,— représentée  peu  près  exactement  le  nombre 
des  aliénés  transférés.  L'état  d*iDcurablIilé  et  le  défaut  de 
renseignements  interdisent  toute  assimilation  des  malade» 
de  cette  catégorie  avec  les  aliénés  ultérieurement  admis. 

2®  Pour  les  malades  admis  du  1^  janvier  1^7  au  31  dé-^ 
cembre  1843,  dont  le  nombre  a  été  de  956  :  504  hommes, 
452  femmes  ,  et  qui  forment  une  seconde  catégorie  ,  Ie& 
documents  recueillis  sont  incomplets  et  insuffisants  »  soit 
en  raison  du  défaut  de  définition  et  de  classement  des  fiiits^ 
soit  en  raison  de  Tomission  de  plusieurs  éléments  impor-^ 
tants. 

3*  Enfin  ,  une  troisième  catégorie  comprend  les  ad* 
missions  de  malades  depuis  le  l*"**  janvier  1835  jusqu'au 
31  décembre  1843  »  au  nombre  de  1,713  :  887  hommes  » 
826  femmes.  Ce  sont  les  faits  qui  ,  scrupuleusement  étu* 
diés  d'après  une  méthode  rigoureuse  ,  ont  été  principale- 
ment utilisés  dans  cette  Notice  pour  la  solution  des  ques* 
lions  relatives  à  l'aliénation  mentale  que  la  statistique  est 
apte  à  résoudre. 

S  2.  Proporiiûn  reltUive  des  diwermi  formes  de  l'aliénaiion 

mentide  chez  les  malades  admis. 

L'aliénation  mentale,  sous  Tune  ou  l'autre  de  ses  formes, 
folie  ,  imbécillité  ,  idiotie  ,  a  été  constamment ,  pendant 
les  périodes  de  1835  à  1843  ,  la  condition  exclusive  de 
l'admission  et  de  la  conservation  des  midades  à  Tasile.  Les 


DB  LA  SBlKB-IKFéBIKITRB.  731 

ëpileptiques  ,  hors  le  cas  de  oomplicalion  éTidente  avec 
la  folie  ,  ont  été  habituellemeDt  éloignés  ou  exclus  de 
l'asile.  Les  malades  admis  pendant  celte  période  peuvent 
donc  être  absolument  distribués  en  trois  catégories ,  et 
sont  des  fous  j  des  imbéciles  et  des  idiots  ,  dans  le  sens 
rigoureux  des  déGnilions  données. 

V  La  proportion  relative  de  ces  divers  éléments  de  la 
population  de  Fasile  a  été  fort  inégale  ,  ce  qui  tient  à  ce 
que  la  dénomination  d'imbéciles  a  été  exclusivement  ré- 
servée pour  les  malades  chez  lesquels  raffaiblissemcnt  de 
rinlelligence  était  évidemment  le  résultat  d'une  influence 
morbide  autre  que  la  folie ,  et  à  ce  que  l'idiotie  est  une 
maladie  rare  dans  le  département  de  la  Seine-Inférieure. 

Le  nombre  des  admissions  ,  pendant  la  période  de  1835 

à  1843 ,  s'est  réparti  entre  ces  trois  catégories  de  malades, 

ainsi  qu'il  suit  : 

Hommes.  Femmes.    Deux  sex. 

Folie  simple  ou  compliquée    850        802        1652 

Imbécillité 7  6  13 

Idiotie 30  18  48 


887  826  1713 
La  folie  a  donc  constitué  l'état  morbide  pour  l'immense 
majorité  des  malades  admis.  Et  c'est  ainsi  que  l'asile  do  la 
Seine-Inférieure  a  conservé ,  au  point  de  vue  de  la  nature 
de  sa  population  ,  le  caractère  qui  lui  avait  été  essentielle» 
ment  assigné  lors  de  sa  fondation  ,  et  qui  convient  gêné* 
ralement  aux  institutions  dé  ce  genre.  En  eflet ,  c'est  à  la 
folie  que  la  société  doit  surtout  des  maisons  spéciales  de 
traitement  et  de  refuge  ;  c'est  sur  les  fous  que  se  porte 
presque  exclusivement  l'intérêt  humanitaire  etscientifique 
qui  se  rattache  aux  asiles  d'aliénés. 


733  ROTICB  BUE  L'ASILR  DES  ALlélIBS 

2^  Le  nombre  des  cas  de  folie ,  considéré  par  rapport 
au  diverses  formes  de  cette  maladie ,  a  fourni  les  propor- 
tions siuTantes  : 

Homm.  Femm.  D.  sex.  Homm.  F«nm.  D.sez. 

sur  850    80i    1652  sur  1000 

Folie  simple 663    749    1412      780     933    855 

Folie  compUquée.  .  187      53      240      220      67    145 

Folie  simple  aiguë.  .  526     592     1118       619     738     677 
Folie  simple  chroniq»  137     157      29i       161     195     178 


Folie  maniaque.  .  • 

351 

353 

704 

413 

UO 

426 

mélancolique. 

175 

239 

414 

206 

298 

250 

chronique.  .  . 

137 

157 

294 

161 

195 

178 

oooTulsive.^  . 

17 

3 

20 

20 

4 

12 

paralytique.    . 

117 

35 

152 

138 

43 

92 

épileptique.  •  . 

53 

15 

• 

68  . 

62 

20 

42 

§  3.  Nombre  annud  dêi  admissions. 

Le  nombre  total  des  admissions  s*est  inégalement  réparti 
entre  chacune  des  années  de  la  période  de  dix-huit  ans  et 
demi ,  et ,  si  l'on  veut  arriver  à  une  détermination  appro- 
ximative du  nombre  annuel  des  admissions  ,  il  faut  dis- 
tinguer dans  cette  période  trois  époques. 

Les  admissions  esceptioonelles  de  la  première  époque  » 
de  1825  à  1826  ,  doivent  ôtre  laissées  de  côté. 

Les  dix-sept  autres  années  se  rapportent  à  deux  époques 
bien  distinctes  ,  pendant  lesquelles  le  nombre  des  admis- 
sions a  été  subordonné  à  des  conditions  différentes  :  Të- 
poque  antérieure  à  la  mise  à  exécution  de  la  loi  sur  les 
aliénés  du  30  juin  1838 ,  pendant  laquelle  les  placements 
d'office  étaient  peu  nombreux  ;  l'époque  postérieure ,  pen- 


OB  LA  SBWE-mPÉBIBITBB.  733 

dant  laquelle  ces  placements  sont  devenus ,  au  contraire  , 
très-considërables. 
Période  antérieure  à  la  mise  à  exécution  de  la  loi. 

Nombre  des  admimons. 

Hommes.      Femmes.    Deux  sexes. 


1827 

— 

80 

— 

72 

— 

152. 

1828 

— 

86 

— 

44 

— 

130. 

1829 

— 

74 

— 

61 

— 

135. 

1830 

— 

63 

— 

73 

^  — 

136. 

1831 

— 

80 

— 

71 

— 

151. 

1832 

— 

66 

— 

61 

— 

127. 

1833 

— 

62 

— 

62 

— 

124. 

1834 

— 

77 

— 

64 

— 

141. 

1835 

— 

59 

— 

58 

— 

117. 

1836 

— 

68 

— 

77 

— 

145. 

1837 

— 

87 

— 

75 

— 

162. 

11  années.  ..     802    —  718     —  1520. 
Moyennes.  ..       78    —    65     —     138. 

Période  postérieure  à  la  mise  à  exécution  de  la  loi. 

Nombre  des  admissions. 

Hommes.  Femmes.      Deux  sexes. 


1838 

—  98 

—  106 

—  204. 

1839 

—  109 

—  77 

—  186. 

1840 

—  103 

—  108 

—  211. 

1841 

—  113 

-.  104 

-  217. 

1842 

—  119 

—  118 

—  237. 

1843 

—  131 

—  103 

—  234. 

6  années.  • 

.  673 

—  616 

—  1289. 

Moyennes.  . 

.  112 

-  103 

-  216. 

734  NOTICE  SUE  L'aSILB  DBS  AtlKNÉS 


I  5.  Récidives. 

Les  observations  sur  les  récidives  ne  comprennent  qoe 
huit  années ,  et  il  n*a  été  fait  distinction  des  formes  de  la 
folle  que  pendant  les  trois  dernières  années. 

Rapport  de$  récidives  aux  admissions ,  de  1836  à  1845. 

Nombre  des  récidives.       Admissions. 
J)eax  sexes ,  264    —     1540    —     171  sur  1000. 
Hommes,      116     —      795    —     146 
Femmes,      148    —      745    —    198 
Les  récidives  ont  été  plus  nombreuses  chez  les  femmes 
que  chez  les  hommes. 


SECTION  II.— CAUSES  DE  L'ALIBHATION  MENTALE. 


L*étude  des  causes  de  Taliénation  meptale  intéresse  à 
la  fois  ,  et  an  plus  haut  degré ,  le  médecin ,  le  philosophe 
et  Téconomiste.  Il  appartient  à  la  statistique  de  fournir  à 
cette  étude  ses  principales  données  pour  la  solution  d'an 
certain  nombre  de  questions  aussi  importantes  que  eu* 
rieuses.  Hais  la  statistique,  qui  peut  si  puissamment  servir 
la  science,  peut  aussi  l'égarer  étrangement.  On  sait  que  les 
chiffres  se  laissent  assez  arbitrairement  gouverner.  Ainsi , 
en  ce  qui  concerne  Tétiologie  de  l'aliénation  mentale ,  les 
questions  les  plus  claires  se  sont  trouvées  embrouillées  , 
les  démonstrations  les  plus  évidentes  se  sont  trouvées  con- 
tredites ;  tantôt ,  parce  qu'on  avait  confondu  dans  uno 
même  étude  des  faits  hétérogènes  ,  des  faits  de  folie ,  par 
exemple,  avec  des  faits  d'idiotie,  d'imbécillité,  d'épilepsie; 


DE  LA  SEINE-INFÉKIBURB.  735 

tantôt , parce  qu*OD  n'avait  passa  distinguer  les  diverses 
natures  de  causes:  les  causes  déterminantes,  par  exemple, 
et  les  simples  prédispositions  ;  tantôt ,  parce  que  ayant 
négligé  de  définir  les  mots ,  on  appliquait  à  l'aliénation 
mentale ,  qui  est  un  genre  de  maladie ,  ce  qui  n'était  ap- 
plicable qu'à  la  folie ,  qui  est  une  espèce. 

Distinguer  rigoureusement  les  faits  et  les  causes,  d'après 
leur  nature  ,  c'est  la  première  condition  de  tout  travail 
utile  sur  l'éliologie  de  l'aliénation  mentale  (1). 

Quant  aux  faits  observes  à  l'asile  de  la  Seine-Inférieure, 
Ta  proportion  des  imbéciles  et  des  idiots ,  dans  le  nombre 
des  aliénés  admis ,  est  trop  faible  pour  que  l'étude  des 
faits  qui  se  rapportent  à  ces  deux  classes  de  l'aliénation 
mentale  puisse  offrir  quelque  intérêt.  Les  tableaux  con« 
tiennent ,  sur  eos  classes ,  des  documents  distincts  qui 
pourront  être  ,  au  besoin  ,  consultés.  Les  développements 
détaillés  seront  restreints  aux  faits  qui  se  rapportent  à  la 
folie  ^oprement  dite. 

A.   PRÉDISPOSITIONS. 

Les  prédispositions ,  comme  le  sens  du  mot  Tindique 
tout  d'abord ,  ne  sont  pas ,  à  proprement  parler ,  des 
causes.  Les  prédispositions  réalisent  des  conditions  favo- 
rables à  l'action  des  causes  qui  déterminent  les  maladies. 

Les  prédispositions  sont  générales  ou  particulières.  Les 
prédispositions  particulières  sont  très-nombreuses ,  très- 

(1)  Pour  de  plus  amples  déTeloppemcnts  ,  voir  les  Reckerehes  sta- 
tistiques sur  les  causes  de  Valiénation  mentale ,  1839 ,  et  les  Annales 
médico-psychologiques,  novembre  1843  :  De  la  prédominance  des  causes 
morales  dans  la  génération  de  la  folie;  par  M.  Parchappe. 


736 


IVOTICB   SVR   l'asile   DES  ALIENES 


▼ariées  ,  très-difficiles  à  constater ,  et  ëchappeot ,  Térita- 
Uement ,  anx  études  statistiques. 

Les  prédispositions  générales ,  qui  se  rapportent  à  l'âge, 
au  sexe  ,  aux  saisons .  aux  climats  ,  à  l'état  ciTÎl ,  aux 
professions  ,  à  la  culture  intellectuelle  ,  à  la  coustitutioa 
sociale  ,  ne  peuvent ,  au  contraire ,  être  étudiées  dans  leur 
influence  sur  la  génération  de  la  folie ,  gu'à  l'aide  de  la 
méthode  numérique. 

§  !•'.  Age. 


Il  suffit  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  le  tableau  n*  1,  pour 
reconnaître  que  c'est  l'âge  compris  entre  30  et  39  ans  qm 
a  fourni  le  plus  grand  nombre  d'admissions  d'aliénés. 

Si  l'on  examine  séparément  les  foits  de  folie  ,  on  est 
conduit  à  admettre  que  certaines  épocpies  de  la  vie  peuvent 
être  considérées  comme  prédisposant  plus  que  les  autres 
époques  à  la  folie  en  général ,  et  à  certaines  fermes  de  la 
folie  en  particulier. 

Les  admissions  de  folie  se  sont  réparties  entie  certaines 
périodes  d'âge  ,  de  la  manière  suivante  : 


Au-dessous  de  10  ans. 

De  10  à  19. 

De  20  à  29. 

De  30  à  39. 

De  40  à  49. 

De  50  à  59. 

De  60  et  au-dessus 


0. 

38. 
163. 
271. 
223. 
117. 

38. 


Fnnnies- 

0. 

23. 
134. 
222. 
218. 
128. 

77. 


Deax  Sens. 

0. 
61. 
297. 
493. 
441. 
245. 
115. 


850.       802.       1652. 


D. 

■or  1,000 

0. 

87. 
180. 
298. 
267. 
148. 

70. 

1000. 


Dl  LA  SBlUB-IlfFBRtEURK. 


737 


Le  maximum  des  admissions  tombe  entre  30  et  40  ans. 

Si  Ton  compare  ces  nombres  à  ceux  qui  représentent  la 
population  d*où  sortent  les  aliénés,  distinguée  par  périodes 
correspondantes  j  on  peut  arriver  à  un  résultat  plus  ri« 
goureux. 

La  population  totale  du  département  de  la  Seine-Infé- 
rieure ,  constatée  par  le  recensement  de  18(1  ,  s'élevait  à 
737,306  individus  des  deux  sexes,  qui,  classés  proportion- 
nellement par  âges  ,  d'après  la  table  n*^  3  de  Y  Annuaire 
du  Bureau  des  longiiudes,  fournissent,  pour  chaque  période , 
les  nombres  suivants  : 


De  0  à  9  ans  révolus.  • 
De  10  à  19.  .  .  . 
De  20  à  29.  •  .  . 
De  30  i  39.  .  •  . 
De  40  à  49.  .  .  . 
De  60  à  59.  .  .  . 
De  60  et  au-dessus.  . 


D.  Sexes.  Sur  iOOO 

160856 218. 

135365 184. 

120711 162. 

103531.     ....  141. 

85551.     ....  117. 

65754 99. 

65438 89. 


[737206 1000. 

Le  rapport  du  nombre  des  admissions  au  nombre  de  la 
population  pour  chaque  période  d'âges,  est  exprimé  par  les 
proportions  suivantes  : 


De  0  à  9  ans. 
De  10  À  19. 
De  20  à  29. 
De  30  à  39. 
De  40  à  49. 
De  50  à  59. 
De  60  et  au-dessus. 


Admissions. 

.  0,  0. 

.  0,  4. 

.  2,  4. 

.  4,  7. 

.  5,  1. 

.  3,  7. 

.  1,  7. 


sur  1000  habitants. 


47 


738  NOTICB  SUR  L'aSILB  DBS  AUBMÉS 

Ces  (kits  établissent  que  la  folie ,  rare  ai^dessous  de  20 
aos,  augmente  graduellement  de  fréquenee  de  âOà  45  ans , 
et  atteint  son  maiimum  de  fréquence  dans  la  période  de 
40  à  49  ans  ,  qui  peut ,  dès-lors ,  être  considérée  comme 
constituant  une  prédisposition  à  la  foHe. 

L'époque  de  la  vie  comprise  entre  30  et  49  ans  ,  prédis- 
pose d'une  manière  toute  particulière  à  la  folie  paralytique» 
ainsi  qu'il  résulte  des  chiflres  s  avants  : 
Folie  paralytique.  Hommco»         Femmes.        D.  sexes. 

Avant  30  ans.     ...         3.  4.  7. 

De  30  &  49  ans.  .     .     .       89.  22.  111. 

De  50  ans  et  au-dessus.  .      25.  9.  34. 

117.  35.  152. 

§  2.  Seaes. 

L'opinion  fort  ancienne  qui  attribue  au  sexe  féminin  nne 
plus  grande  part,  dans  le  nombre  des  victimes  de  la  folie  , 
semble  s'être  confirmée ,  pour  les  modernes ,  par  la  prë- 
domiùance  habituelle  du  nombre  des  femmes  dans  la  popu- 
lation des  asîies  d'aliénés.  Si  cette  opinion  était  fondée , 
le  sexe  féminin  devrait  être ,  jusqu'à  un  certain  point , 
considéré  comme  une  prédisposition  à  la  folie.  Mais  y  pour 
Juger  exactement  la  fréquence  relative  de  la  folie  dans  les 
deux  sexes ,  ce  ne  sont  pas  les  chiffres  exprimant  la  popu- 
lation actuelle  des  asiles  qu'il  faut  comparer  ,  mais  les 
chiflres  exprimant  les  admissions  annuelles  pendant  une 
période  de  temps  déterminée. 

La  prédominance  du  nombre  des  femmes  dans  la  popn- 
lation  des  asiles  dépend  de  causes  particulières  qui  seront 
plus  loin  appréciées. 


0B  LA  SBINB-iNIÉRIBUBS^  739 

Poor  le  départemeot  de  la  Seioe^InCérieare ,  la  folie  ett 
incontestablement  un  peu  plus  fréquente  chez  leshommes, 
ainsi  que  forcent  à  le  reconnaître,  contrairement  à  l'opinion 
commune  ,  les  faits  recueillis  à  Saint«Yon. 

Nombre  total  des  admissionê  d'aliénés  de  toute  espèce, 

de  1827  à  1845. 

Hommes.    Femmes.    D.  sexes.  Homm.    Femm. 

1475         1334         2809     —     525         475  sur  1000. 

Nombre  des  admissions  de  malades  atteints  de  folie , 

dpi^^à  1845. 

Hommes.    Femmes.    D.  sexes. 
850  802  1652     —     514         486  sur  1000. 

Si  Ton  compare  le  nombre  des  admissions  au  chiffre  de 
la  population  du  département  qui ,  d'après  le  recensement 
de  1841,  se  compose  de  358,337  hommes  et  de  379,164 
femmes  ,  on  obtient  des  résultats  qui  font  encore  mieux 
ressortir  l'influence  du  se&e  masculin  comme  prédisposi- , 
tion  à  l'aliénalion  mentale ,  car  on  arrive  aux  proportions 
suivantes  : 

Pour  les  admissions  d'aliénés  de  toute  espèce  pendant 
la  période  de  1827  à  1843; 

Admissions  sur  1 ,000  habitants  : 
•  Sexe  masculin  4, 11;  sexe  féminin  3,  51;  d.  sexes  3,  81. 

Pour  les  admissions  de  malades  atteintsMe  folie  pendant 
la  période  de  1835  à  1843; 

Admissions  sur  1 ,000  habitants  : 

Sexe  masculin  2,  37;  sexe  féminin  2,  11;  d.  sexes  2,  24. 

Si  l'on  peut  légitimement  refuser  au  sexe  une  valeur  de 

quelque  importance  ,  comme  prédisposition  à  la  folie  en 

^^déral ,  il  n'en  est  plus  de  même  lorsqu'il^&'agttde  l'onè 


740  NOTICB  SDl  l'ASAB  DB0  ALliNBS 

des  formes  de  la  folie ,  celle  qui  est  désignée  sous  le  nom 
de  folie  paralytique.  La  folie  paralytique  est  beaucoup 
plus  fréquente  chex  les  hommes  que  chez  les  femmes ,  et 
le  sexe  masculin  est  Téritablement  une  prédisposition  à 
cette  forme  de  la  folie. 

Nombre  des  ea$  de  folie  paralytique  dam  le$  admierimu 

de  1835  à  1843. 

Hommes.    Femmes.    D.  sexes. 
117  35  152. 

S  3.  Saisons, 

La  statistique  a  établi  sur  un  grand  nombre  de  faits  la 
vérité  de  cette  loi ,  que  la  fréquence  de  la  folie  est ,  pour 
les  climats  tempérés ,  en  raison  directe  de  la  température 
atmosphérique.  Les  saisons  chaudes  peuvent  donc  être 
considérées  comme  constituant  une  prédisposition  à  la 
folie. 

Le  nombre  des  admissions  a  été  beaucoup  plus  considë- 
!  rable  dans  les  saisons  chaudes  que  dans  les  saisons  froides. 
^;Pour  les  aliénés  de  toute  espèce. 

PeDdant  les  six  mois       Pendaot  les  six  mois 

les  plus  ctiauds  :  les  plus  froids  : 

Nombre       Proportion    Nombre     Proportion 
desobsezY.      sur  1000.  desobserv.    surlOOO. 

Hommes 779  —  560.  .  .  612  —  440 

Femmes 668  —  615.  ..     610  —  485 

Deux  sexes.  ...  1447  —  542.  .  .  1222  —  458 

Pour  les  malades  atteints  de  folie ,  de  1835  à  1843. 

Hommes 473  —  556.  .  .  377  —  444 

Femmes 432  —  539.  .  .  370  —  461 

Deux  sexes.  ...  905  -  548.  .  •  747  -  452 


DB  LA  SBINB-nfPBRIBURIS.  741 

Si  l'on  ne  fait  porter  les  observations  que  sur  les  espèces 
de  la  folie  dont  le  dëveloppement  peut  être  considéré 
comme  ayant  été  réellement  influencé  par  la  saison  y  en 
ce  que  l'époque  de  l'invasion  aurait  été  généralement  voi- 
sine de  l'époque  de  l'admission ,  on  obtient  un  résultat 
qui  est  l'expression  plus  exacte  de  l'influence  réeBe  des 
saisons. 

Le  nombre  des  admissions  pour  la  folie  aiguë  et  para- 
ly tique  a  été: 

Nombre        Proportion        Nombre    Proportion 

desubserv.       sur  1000.     desobserv.    sur  1000. 

Hommes.    ...     375    —    583.  ...     268    —    417 

Femmes.    ...     358    —     671.  ..  .     ^69     —     429 

Deux  sexes.  .  .     733    —     677.  ...     637    —     423 

Enfin  ,  si  l'on  cherche  à  distinguer  ,  par  rapport  à  l'in- 
fluence des  saisons  ,  les  trois  formes  symptomatiques  les 
plus  tranchées  de  la  folie  ,  les  formes  maniaque ,  mélan- 
colique et  paralytique ,  on  trouve  les  résultats  suivants  : 

Six  mois  plus  chauds.         Six  mois  plus  froids. 

Nombre      Proportion       Nombre    Proportion 
Chez  les  deux  sexes,  desobserv.    sur  1000.      desobserv.  suri  000. 
Folie  maniaque.    .412     —     585.   ...   292     —     415 
Folie  mélancolique  238     —     575.  ...  176     —  *  425 
Folie  paralytique    .    83    —    546.  ...     69     —    454 

§  4.  Etat  civil. 

La  population  générale  du  département  de  la  Seine- 
Inférieurp,  constatée  par  le  recensement  de  .1841 ,  se 
compose  comme  suit  : 


M2  NOTICti   Sim   L'aSILC  DBS  ALTBlfBS 

Sexe  masculin. 

Garçons.         Hommes  mariés.       Veufs.  Total. 

199265  143790  15282  358337 

Sexe  féminin. 

Mies.         Femmes  mariées.     Veaves.  Toul. 

198308  142586  38270  379164 

Les  malades  admis  à  l'asile  de  1825  à  1843  ,  dont  Tétat 
civil  a  pu  être  constaté  ,  se  répartissent  ainsi  : 

Sexe  masculin. 

Garçons.       Hpmmes  mariés.    VeaCs.  Total. 

403  506  34  943 

Proportion  sur  1000. 
427  537  36  1000 

Sexe  féminin. 

Filles.       Femmes  mariées.  Veuves.  Total. 

533  529  150  1212 

iVe^porrtotifur  1000. 
440  436  124  1000 

En  rapprochant  les  nombres  qui  appartiennent  à  la 
population  générale  du  département  de  ceux  qui  expri- 
ment les  admissions  à  l'asile  ,  on  obtient  les  résultats  que 
voici  : 

Admissions  sur  1000  habitants. 

Célibataires.  Mariés.  Veufs. 

Sexe  masculin.  .     2, 02  3,  52  2,  22 

Sexe  féminin. .  .     2,  68  3,  71  3,  91 

Deux  sexes.  ...     2,  23  3,  62  3,  43 


DE  LA  8EIK12-INf£rIEVBC.  743 

§  5.  Hérédité. 

L'importance  de  la  prédisposilion  héréditaire  à  l'alié- 
nation mentale  a  été  dès  long-temps  compris.  Hadamy 
dans  son  Traité  de  la  folie ,  a  réuni  sur  ce  sujet  des  obser- 
vations curieuses. 

La  part  que  prend  l'hérédité  à  titre  de  prédbposilioa 
dans  la  génération  de  l'aliénation  mentale ,  est  dii&oile  à 
déterminer  rigoureusement  par  les  faits.  Il  n'est  poflsîtde 
au  médecin  de  la  constater  que  dans  un  nombre  de  eas 
certainement  inférieur  à  la  réalité  ;  ce  qui  ne  Ueot  pas 
seulement  à  l'insuffisance  si  commune  des  renseignements 
pbtenus ,  mais  encore,  et  surtout  ^  au  silence  des  ùmiiBes 
sur  une  circonstance  fâcheuse  qu'elles  ont  intérêt  à  cacher. 

Dans  les  observations  recueillies  à  l'asile  de  la  Seine- 
Infêrieure  ,  la  prédisposition  héréditaire  a  été  admise 
toutes  les  fois  qu'il  a  été  possible  de  reconnaître  l'existence 
antérieure  de  l'aliénation  mentale  chez  un  ou  plusieurs 
ascendants  du  malade  ,  soit  en  ligne  directe ,  soit  en  ligne 
collatérale. 

Le  rapport  de  la  prédisposition  hérjéditaire  au  nombre 
des  admissions  a  été  le  suivant  : 


PrédisposUiou           Nombre 
f           hérédiuire                 des 

ooDslatée.         observations. 

• 

Proportion 
sur  1000. 

Chez  les  aliénés  en  général  : 

* 

Hommes 99 

692 

143 

Femmes 106 

678 

156 

Deitxsetes.  .  .  .  205 

1370 

150 

Chez  tes  fous  en  partieulier  : 

Hovmes 96 

655 

147 

Femmes 100 

654 

153 

Deux  sexes. ...  196 

1319 

149 

744  KOTICB  SUE   L'aSILB   DBS  ALIBHBS 

J  6.  Profeuiom. 

Poor  tirer  quelque  enseignement  de  l'étude  des  profes- 
sioDs  antérieures  des  aliénés  ,  considérées  comme  cause 
prédisposante  de  la  folie  ,  il  serait  indispensable  de  con- 
naître le  nombre  correspondant  des  personnes  adonnées 
aux  diverses  professions  parmi  la  population  de  la  contrée 
qui  enroie  ses  malades  dans  Tasile  dont  on  dresse  la  sta- 
tistique. A  défaut  de  renseignements  semblables  pour  le 
département  delà  Seine-Inférieure,  on  se  borne  à  produire 
îd  le  relevé  des  tableaux  des  professions  des  aliénés  ,  qui 
sont  établis  annuellement ,  pour  être  adressés  au  ministre 
de  rintérieur. 

Nombre  Proportion 

des  obserrations.       sur  iOOO. 

Btmmm.    Wrmmm.    D.  «anf.    D.  mus. 

Culte ,  droit,  médecine,  belles- 
lettres ,  employés 143  10  153  79 

Rentiers,  propriétaires.  ...  47  63  110  57 

Militaires  ,  marins 94  »  94  48 

Artistes 11  »  11  6 

Négociants,  commerçants.  .  .  41  »  41  21 

Marchands  en   détail 85  38  123  63 

Artisans .' 382  306  688  355 

Gens  occupés  de  travaux  ara- 

toires ,  jardiniers 98  19  117  60 

Gens  de  peine  Journaliers.  .  .  122  74  196  101 

Domestiques 93  .81  104  54 

Sans  profession.  . 88  214  302  156 

Total  général.  .  .  1134    805       1939     1000 


DE  LA  SEINB-INFS&IBVRE.  745 

§  7.  Habitation. 

Le  département  de  la  SeiDe-Inférieure  a  fourni  à  Tasile 
2,146  malades,  reçus  une  ou  plusieurs  fois  dans  rétablisse- 
ment. En  comparant  la  population  des  arrondissements  au 
nombre  d'aliénés  qu'ils  ont  envoyé  à  Saint-Yon  ,  de  1835 
à  1843  ,  on  observe  une  inégalité  très-prononcée  dans  la 
fréquence  de  l'aliénation  mentale  ,  pour  chacune  des 
grandes  divisions  du  département. 

Pop«taUM    Ifoaibi»  dM  aUtete    Àliénte 
«■184t.         tdatoiSI-To».    fwlOOOh. 


Arrondissement  de  Rouen  .  2i8115 

1371 

5,5 

du  Havre.  .  149427 

279 

1,8 

d'Yvetot.  •  .  142349 

201 

1.4 

de  Dieppe.  .  112374 

187 

i,6 

deNeufchât.     852  i6 

108 

i,2 

Totaux ,  pour  le  département 

entier 737501 

2146 

2,9 

En  classant  les  admissions  suivant  le  nombre  des  habi- 
tants des  centres  de  population  auxquels  appartiennent  les 
aliénés  ,  on  arrive  à  des  différences  encore  plus  grandes 
et ,  en  même  temps  ,  plus  significatives. 

AUéoés  admit  ÀUéaés  tnr 

PopttlaUon.  ASt-Ton.  1000  baMC 

Yille  de  Rouen.»  •  96002\  965>  10,05' 

duHavre..  .  27254r^.^.^  iOe/    ^^     3,901^  ^^ 
j     T^..  .-...J*S*245     ^Jl203     .   oJ7, 79 

de  Dieppe.  .  164431  791  4, 80( 

d'Eibeuf.  .  .  14646;  53;  3,61 

Yilles  et  commu- 
nes renfermant 
de  3  à  10000  h 102375  358  2,  52 

A  reporter.  .  .  256620        1561 


746  NOTICB  sta  l'asile  des  aliénés 

Repart  :  .  .  256620        1561 
Gommuoes  renfer* 
HMiDt  moioB  de 
3000  habitants. 
Arroad.  de  Rouen  107573\  1 56\  2,  il 

du  Havre    78692J  85J  1,  Ogi 

d'Yveta.  124208^80881  156|  685     1,  25>1,  42 
deDieppe    91954]  i02\  1,  lol 

deNeufe.    78454/  82/  1,04^ 


Totaux  pour  le  dé- 
partement en- 
tier   737601  2246 


Il  convient  de  noter  que  ,  depuis  plusieurs  années  ,  il  a 
été  établi ,  dans  l'hospice  du  Havre  ,  un  quartier  spécial 
pour  les  aliénés  indigents  de  la  ville  ,  et  que  ,  depuis  lors , 
ces  malades  ont  cessé  d'être  dirigés  sur  Saint-Yon.  Cette 
circonstance  exceptionnelle  explique  pourquoi  notre  relevé 
annonce  une  aussi  faible  proportion  d'aliénés  pour  la  se- 
conde ville  du  département. 

Cette  remarqua  faite  ,  il  semble  que  l'on  peut  légitime- 
ment conclure  des  faits  recueillis  à  l'asile  ,  que  les  circon- 
stances au  milieu  desquelles  vivent  aujourd'hui ,  dans  la 
Seine-Inférieure  ,  Ifs  habitants  des  grancU  centres  de  po- 
pulation 9  eonstitueat  pour  eux  une  pnédisposition  à  l'alié- 
nation mentale. 

§  8.  Culture  inteUectueîle, 

Bien  que  l'état  de  la  culture  intellectuelle  ^  chez  les  ha- 
bitants de  la  Seine-Inférieure  ,  ne  soit  pas  connu  de  ma- 
nière à  fournir  à  la  statistique  des  données  susceptibles 


DE   LA   SEINE-INFÊRIEURC.  717 

d^étre  utilisées  ,  il  n'est  pas  sans  intérêt  de  rrcneillir  et  de 
constater  Tétat  de  la  culture  intelièctuelle  chez  les  aliénés, 
à  la  manière  de  ce  qui  se  pratique  d^à ,  et  pour  les  jeunes 
gens  soumis  au  recrutement ,  et  pour  les  accusés. 

Un  recensement  de  la  population  de  Tasile  ,  en  1842  , 
a  fourni  ,  sur  cette  question ,  les  données  suivantes  : 
Nombre  des  malades  :  Hommes.    Femmes.    Deux  sexes. 

Sachant  lire  et  écrire.   .  .  !42     —     129     — •     271 

Sacliantlire 21     —       70    —      91 

Ne  sachant  ni  lire  ni  écrire    97    —     lOi    —    201 


260     —     303     —     663 


§  9.  Climat  et  constitution  sociale. 

L'ensemble  des  conditions  générales  au  milieu  desquelle3 
irit  une  société  d'hommes  peut  constituer  une  prédisposi^ 
lion  à  un  genre  déterminé  de  maladie  ,  et  par  conséquent 
aussi  une  prédisposition  à  l'aliénation  mentale.  Celles  de 
ces  conditions  générales  qui  ne  se  rapportent  à  aucun  des 
éléments  précédemment  étudiés  ,  peuvent  être  conçues 
comme  représentant  l'influence  combinée  du  climat  et  de 
la  constitution  sociale.  Il  est  certaines  contrées  où  l'idiotie 
est  en  quelque  sorte  endémique  ,  et  les  résultats  encore  si 
incomplets  de  la  statistique  ,  comparée  d'un  pays  à  un 
autre,  établissent  des  différences  considérables  de  nombre 
dans  la  proportion  des  aliénés  à  la  population.. 

On  ne  pourra  apprécier  les  causes  véritables  de  ces  diffé- 
rences que  quand  l'étiologie  de  laliénalion  mentale  aura 
atteint  un  degré  de  perfectionnement  dont  elle  est  encore 
fort  ébignée.  En  attendant  la  possibilité  d'une  interpré- 


748  NOTICB   SUm  l'aSILB  DBS  ALIBNBS 

tation  sdeotifique,  il  serait  important  que  les  faits  à  inter- 
préter fussent  exactement  déterminés  dans  leur  yaleur 
numérique.  On  pourrait  arriver  assez  vite  à  ce  résultat 
désirable ,  si  Ton  adoptait  un  peu  généralement  un  bonne 
méthode  d'observations. 

Jusqu'alors  ,  quand  il  s'est  agi  de  déterminer  le  rapport 
du  nombre  des  fous  à  la  population  ,  on  a  pris  pour  point 
de  départ  le  résultat  plus  ou  moins  exact  d'un  recensement 
comprenant  les  aliénés  séquestrés  et  présumés  libres ,  et 
Ton  a  comparé  le  nombre  obtenu  au  chiffre  officiel  de  la 
population. 

Le  nombre  actuel  des  aliénés  dans  un  pays  donné,  même 
après  l'élimination  des  malades  étrangers  ,  n'est  pas  dans 
un  rapport  absolu  avec  le  chiffre  de  la  population  actuelle 
de  ce  pays. 

Le  nombre  actuel  des  malades  est  le  résultat  complexe 
de  plusieurs  influences  ,  et  peut  varier  con^dérablement , 
indépendamment  du  chiffre  qui  exprime  le  nombre  des 
habitants  d'un  pays. 

Il  y  aurait  un  élément  de  comparaison  plus  fixe  ,  et  par 
conséquent  plus  propre  à  fournir  une  relation  constante  : 
c'est  le  nombre  des  admissions  annuelles  dans  un  asile 
qui  y  exclusivement  ouvert  aux  malades  provenant  d'ua 
même  pays  ,  recevrait  habituellement  tous  les  malades 
fournis  par  ce  pays. 

L'asile  des  aliénés  de  la  Seine-Inférieure  ne  s'éloigne 
pas  beaucoup,  depuis  quelques  années ,  de  ces  conditions; 
le  rapport  des  admissions  annuelles  dans  cet  asile  à  la  popu- 
lation du  département  fournirait  un  moyen  d'évaluation 
plus  approximatif,  plus  exact  et  plus  comparable ,  pour 
juger  la  question  de  l'influence  du  climat  et  de  la  consti* 


DB  LA  SBIHB^INFBtlBITEE.  749 

lation  sociale  sur  le  nombre  des  aliénés  ,  et  pour  estimer, 
dès-lors,  la  valeur  qui  peut  être  assignée  à  cette  influence, 
comme  prédisposition  à  la  folie. 

Rapport  du  nombre  actuel  des  aliénés  existant  dans  le  dé- 
partement de  la  Seine-Inférieure,  avec  le  chiffre  de  la 
population. 

Fin  décembre  1843  ,  Fasile  renfermait.  •  63d  aliénés. 
A  déduire ,  étrangers  au  département.  .    .      43 

Aliénés  domiciliés  dans  le  département  et 

renfermés  à  Saint-Yon •  ^^^ 

A  la  même  époque,  il  se  trouvait  à  l'hospice 

général  de  Rouen *  *3  aliénés. 

AThospiceduHavre •     •  ^^ 

A  l'hospice  de  Monlivilliers.     .....  2 

Total  des  aliénés  traités  dans  les  hospices.    603 
On  estime  les  aliénés  vivant  en  liberté  dans 
les  communes ,  à *^^ 

Total  général 763 

Ce  nombre  donne  la  proportion  de  1,  03  aliénés  sur 
1 ,000  habitants. 

Rapport  du  nombre  annuel  des  admissions  avec  le  chiffre  de 

la  population. 

Nombre  annuel  des  admissions ,  215. 
Population  du  département ,  737,206. 
Rapport  des  admissions  annuelles  à  la  population  totale, 
0,29  sur  1,000. 


750  «       NOTICB  5UB  l'aSILB  DES   AUEXÊfl 

B.  ^  Causes. 

Les  distinctions  que  la  pathologie  a  établies  entre  les 
causes  des  maladies  sont  parfaitement  appKcables  à  Talië* 
nation  mentale.  Il  serait  fort  à  souhaiter  que  cette  vérité 
n'eût  jamais  été  méconnue  dans  les  recherches  statistiques 
qui  eut  été  entreprises  sur  l'étiologie  de  TaliéDation  mea^ 
taie.  Déjà ,  conformément  aux.  principes  de  la  £eience,  les 
prédisposiUoru  ont  été  ,  dans  cette  Notice  ,  séparées  des 
causes  proprement  dites.  Il  n'est  pas  moins  important, 
dans  l'étude  statistique  des  faits  ,  de  distinguer  les  causes 
qui  provoquent  immédiatement ,  qui  déterminent  la  ma- 
ladie j  c'est-Â-dire  les  causes  déterminantes ,  de  certaines 
conditions  essentielles  à  l'état  morbide  qui  ne  peuvent  être 
assimilées  à  des  causes  que  parce  qu'elles  ont  précédé  la 
maladie  ,  ou  parce  qu'elles  en  ont  marqué  le  début. 

C'est  ainsi  que  ,  quand  il  s'agit  de  l'aliénation  mentale 
en  général ,  il  faut  se  garder  de  confondre  les  causes  dé* 
terminantes  ^  telles  que  l'amour  contrarié ,  la  frayeur  , 
l'abus  des  boissdns  alcooliques  ,  avec  les  causes  essen- 
tielles ,  telles  que  les  altérations  organiques  et  l'atrophie 
sénile  du  cerveau ,  qui  amènent  l'imbécillité,  et  les  défec- 
tuosités d'organisation  cérébrale  ,  qui  entraînent  Tidiotie. 
Be  même  ,ien  discutant  les  causes  de  la  folie  ea  particu- 
lier, il  est  indispensable  de  ne  pas  mettre  au  rang  des 
causes  déterminantes  certaines  conditions  qui ,  liées  à  la 
maladie ,  ou  comni^e  complication  ,  ou  comme  élément,  ne 
jouent  véritablement  pas  le  rôle  de  causes.  C'est  parce  que 
cette  distinction  importante  a  été  fréquemment  négligée , 
qu'on  trouve  dans  les  relevés  statistiques ,  au  nombre  des 


BB  LA  SElICE-INFBBIBtJIIE.  751 

causes  de  la  folie  ,  pour  des  proportions  souvent  considé- 
rables, Tépiiepsie,  qui  est  un  des  éléments  de  la  folie 
épileptique ,  maladie  dont  les  causes  déterminantes  sont 
fort  variées  ;  la  paralysie ,  qui  est  un  effet  d'une  maladie 
cérébrale  et  un  des  symptômes  de  la  folie  paralytique  ; 
l'apoplexie  ou  la  conjection  apoplectiforme ,  qui  est  un 
des  accidents  par  lesquels  débute  fréquemment  la  folie 
paralytique. 

Les  faits  relatifs  à  l'aliénation  mentale ,  recueillis  à 
Tasile  de  la  Seine-Inférieure ,  ont  été  étudiés  et  classés 
de  manière  à  éviter,  autant  que  possible,  toutes  ces  causes 
d'erreurs. 

Le  tableau  synoptique  dans  lequel  ils  ont  été  réunis  y  et 
qui  comprend  tous  les  cas  d'aliénation  mentale  qui  se  sont 
présentés  à  l'asile,  de  1835  à  1843  ,  contient  des  éléments 
dénature  différente ,  et  ressemble  en  cela  à  tous  les  ta-^ 
bleaux  qui  représentent  la  somme  des  observations  faites 
dans  les  divers  établissements  dont  la  statistique  a  été 
publiée  ;  mais  il  en  diffère  en  ce  que  ces  éléments  y  sont 
distingués  de  manière  à  ne  pas  permettre  la  confusion  et 
les  erreurs  dans  lesquelles  sont  trop  souvent  tombés  des 
statisticiens  inattentifs  ou  inexpérimentés* 

Les  faits  relatifs  à  l'imbécillité  et  à  l'idiotie  se  sont 
trouvés  trop  peu  nombreux  pour  qu'il  fût  utile  de  les  sou- 
mettre à  une  étude  détaillée.  L'étiologie  de  ces  espèces  de  ) 
l'aliénation  mentale  offre  beaucoup  moins  d'intérêt  et  a 
beaucoup  moins  d'importance  que  eeUe  delà  folie. 

C'est  à  la  folie  proprement  dite  que  s'appliquent  exclusi- 
vement les  résultats  de  la  discussion  numérique  à  laquelle 
TiMit  être  soumis  les  faits  recueillis  à  l'asile  de  la  Seine- 
Inférieure. 


753  NOTICE  SUB  l'asile  DBS  ALlBNiS 

Voici  les  bases  priocipales  de  la  classification  des  causes 
déterminantes  de  la  folie  que  le  médecin  de  Fasile  a 
adoptée  dès  1635 ,  et  que  les  perfectionnements  successi- 
vement introduits  par  lui  dans  ses  études  statistiques  n'ont 
pas  essentiellement  modifiée  (1). 

Une  première  classe  comprend  les  causes  généralement 
désignées  sous  le  nom  de  causes  morales ,  celles  qui , 
corrélatives  aux  facultés  intellectuelles  ,  affectives  et 
morales  de  Thomme ,  représentent  ses  besoins  dans  la  vie 
et  ses  intérêts  dans  la  société. 

Une  seconde  classe  comprend  les  causes  qui  consistent 
dans  Fabus  que  Thomme  peut  &ire  de  ses  fiicultés  ,  en  re- 
cberchant  les  jouissances  intellectuelles  ou  sensuelles. 

Une  troisième  classe  comprend  les  causes  qui ,  consis- 
tant dans  un  état  morbide  actuel  des  organes  de  rhomme, 
provoquent  la  maladie  désignée  sous  le  nom  de  folie. 
f  Une  quatrième  classe  comprend  les  causes  externes  qui , 
physiquement  ,  chimiquement  ou  physiologiquement  , 
troublent  les  fonctions  cérébrales  et  déterminent  la  folie. 

La  première  classe  ,  celle  des  causes  morales ,  a  été 
subdivisée  en  groupes ,  représentant  les  principaux  inté- 
rêts de  l'homme  dans  l'état  de  société  :  religion  ,  amour  , 
famille  et  affections  ,  fortune ,  réputation  ,  conservation , 
patrie. 

La  seconde  classe  se  subdivise  naturellement  en  excès 
intellectuels  et  excès  sensuels. 

Dans  la  troisième  classe,  ont  été  distingués  les  états  mor- 


(I)  Cette  classificaUoD  a  été  adoptée  par  MM.  AobaneletThoié, 
dans  leurs  Recherches statistiquei  sur  l'aliénation  mentale,  fûiU»à 
VhospieedeBieétre.  1841. 


M  LA  siniB*i2fFBammB«  7SS 

bidiaf  commiinB  aps  dei^x  sexes»  de  ceuf  qui  sont  propres 
à  la  femme. 

Le  nombre  des  aliènes  compris  dans  les  rechercbes  étio 
logiques  s*efl!t  élevé  ji.  «    ,     .    887  b.  836  f,  1713  mal. 

le  nombre  des  malades  .pour  lesquels  il  y  a  en  défaut 
defeuseignements  sur  fanrs  antécédents  ,  a  été 
de.  .     .    .  ;.     .     ^    .    ...     195      148        343 

Le  nombre  des.  malades  smr  lesquels  portent  les  ohsenwr 
tions  s*esl  trouvé  ainçi  réduit  à    602      678      1370. 

Le  nombre  des  cas  dans  jesquels  la  cause  déterminante 
estdemeurée  inconnue,  a  été  de    169      177        346 

Le  nombre  des  causes  essentielles ,  représentant  le  nom* 
bre  des  cas  de  folie  épileptique  ,  d*imbéciliité  et  d*idiotie , 
a  été  de.   ....     •      90        39        129 

•  •         •         .  • 

Le  nombre  des  cas  où  la  cause  déterminante  de  la  folie 

•  «         •  * 

a  été  reconnue  .  s*est  élevé  à    433      462        895 

Les  causes  déterminantes  de  la  folie  se  sont  réparties 
ainsi  qu'il  soit  :  ,     .  nom^  4«  cm.  hop^nk»  m  i«m. 

Hom.       Fen.     D.  m^m.    Bom.       Fem.  D.  «eng. 

Causes  morales.    .    .    248-353-601     572-764-ë71 
Excès  intellectuels  et    '         ' 

sensuels.  .  .  .  160—  52-212  370-113—2^7 
Causes  organiques.  .  16—  56—  72  37— 121—  8t 
Causes  externes.*.     .9—1—  10      21—  12—  li 

Les  groupes  secondaires  des  causes  déterminantes  de  la 
folie  se  classent ,  pour  la  fréquence  relative ,  dans  l'onlre 
suivant  :  .... 

Gha  les  deux  soses.  Sur  605.  8m  4600. 

t.  Excès  sensuels.     .......    284  ^  228 

2.  Famine  et  affections 202 —-  296 

3.  Fortune 159  ^  178 

4.  Conservation.  -,    *•  ••      81  «^    91 

48 


754  1I0T1€1  SUB  L*Asac  VëS  Àut^is 

•  K.  Amour 7«  —    87 

6.  Religion. 46  --     51 

V»  Causes   orfatiîqttes  propre»   à  k- 

iemine.     ..»<••'••  45—50 

8.  Réputatioû M  —     3f 

9.  Causes  organiques  non  cérëbrdes  18  —    2§ 
10.  (îauses  externes.    .•••.••••  10 —    il 

'11.  Causés  organiques  cëréfcrales  *    •  9  —    iO 

12-  Excèis  întellectueb.     .     .     .    *    •  8  —      9 

14.  Patrie -.»•••  î  —      ^ 

Chei  rhommè.  Sur  43^.  Sur  1000. 

"   1.  Excès  sensuels 153  —  353 

'  2.  Fortune •     •  91  ^  ^t<> 

3.  Famille  et  affections 63  —  148 

4.  Conservation ^®  —    ^^ 

5.  Amour •    •  93—63 

6   Religion.     ......••  i«  —    M 

7.  RépuUtion 15—35 

•  8.  Causes  organiques  non  cérébrales.  .  9  —    21  . 
9.  Causes  externes 9—21 

10.  Excès  intellectuels.     .....  7  —    16 

Jl,  Causes  organiques  cérébrales.   .    •  7  —     16    . 

12.  Patrie.    .     . •  5—11 

•  ,      Chez  la  femme.  .    Surieî.  Sarieoo. 

i.  Famille  et  affections.  •    #.    <.    •    .  139  —  303 

2.  Fortune •    •  68  —  147 

^  Amowr. 55-119 

4«  Excès 'sensueU.      •    •    •  51  —  119 

4^.  Consenftttion .•    •    •    •  45  —    98 

«.  Causes  organiques  propres   >   la 

femme .•    .  .•    •    ?  ♦?  —    ^' 


31 

— . 

67 

13 

.-. 

29 

9 

.-r. 

20 

S 

— 

•  ♦  >. 

» 

•*- 

A 

i 

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0,B 

i 

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DI  L4.iBRIB«nt«ilIBIZIB.  755 

•    T*  Religion»     •#.•..•'.» 

8.  Réputation..    • 

'    9.  Cause»  otfmiqQes  non  eërëhrale'»  • 

10.  Caiwes  organiques  cérébrales.    .    • 

■  '  *'*  •  *  atri8«     •   .  k   •  •    .    ♦.  .  •    •    •    •. 

12.  Cansea  exlemes.    «    «    •  ...    •,    » 

13.  Excès  intelleetads 

Ces  dtf  ersés  données  relatives  aux  causes  déterminanties 
ée  là  (bHe  con  tiebnênt  les  conclusions  principales  suivantes^ 
condusibns  €fii  ne  manquent  si  d'intérêt  ni  d'itnpof- 
tance  ,  el  qui  se  trouTent  appuyées  par  lài  nombre  de 
laits  assez  considérable  pour  qu'on  paisse  les  considérer 
comme  définitivement  acquises  à  la  sciences. 

Les  causes  morales  sont ,  dans  leur  ensemble ,  les  omisc^ 
déterminanies  les  plus  fnéquentes  de  lafolie.Cette  iafluâkice 
prédominante  des  causes  morales  est  plus  grande  dans  le 
sexe  féminin.  Elle  se  manifeste  à  son  plus  balit  d^gré  daj|0 
-la  forme  mélancolique  d&  la  folie  ;  elle  est  encore  très  pro- 
noncée  dans  la  forme  maniaque  ;  elle  s*e0iiice  dans  la  ibirme 
paralytique. 

Les  catégories  de  capses  dont  Tactivité  pour  produire  la 
folie  est  la  plus  grande  ,  sont ,  dans  la  folie  en  général , 
les  excès  sensuels ,  les  intérêts  de  famille  et  de  fortune. 

Les  catégories  de  causes  se  classent  »  ponr  Tordre  d&iré* 
quence ,  ainsi  quMI  suit': 

Suivant  le  sexe ,  cfaes llieaMne  :  i^  excès sensttds;  2? 
ibrtnne  ;  3»  famille  ;  -^  chez  la  femme  :  i"^  lEunille  ;  2<'  Cwf 
tuhé;  3*  amorti. 

iSuivaot  la  forine  de  la  folié ,  dans  U  foUe  jManitfque!S 

i^  excès  sensnels  ;  ^  Malle  ;.  ^  fortune;  dans  .la  forme 

,  mélancolique:  1^  famUle  }  2^  fortune;  3f*  conservation; 


7SC  mnoi  mm  l'asm  bbi  AKiàcBS 

dans  la  firiM  paraljtkpie  z  It  excès  ieasoda  ;  9*  ferCine  ; 

Les  canses  partîeidières  ke  plus  fréquenles  da  la  firfie 

soat: 

Dans  la  foSe  i-en  gëaëral  v  i*  abos  des  boimas  aleoo- 
Uques  ;  S*  leven  de  forlnii»  ;  3o  ckagftes  dmaeidques  ; 
4*  perte  d*ane  penenne  aimée  ;  eidve  qui  est ,  à  peu  de 
ebote  près  «  le  oième  cbes  l' bonfiie  »  et  qui ,  cbea  la  femane» 
diSèie  netablemaiit ,  et  ainsi  qu'il  suit  :  V  ebag rins  do- 
mestiques ;  ^  perte  d'une  personne  aimée  ;  9^  reTers  de 
fortune  ;  V  abus  des  boissons  akooliques  ; 

Dans  k  Ibrme  maniaque  :  i*  abus  des  boissons  alcoo- 
liques ;  S«  reyers  de  fortime  ;  3*  ebagrins  domestiques  ;  4i* 
ferle  d*une  personne  aimée  ; 

Dans  la  forme  mélancdique  :  i^  cbagrins  domestiques  ; 
S*  revers  de  fortune  ;  3«  perte  d'une  penonne  aimée  ;  4"* 
détotion  exaltée  t 

*  Dans  la  forme  paralytique  !  1*  abus  des  boissons  alcoo- 
liques ;  9*  refurs  de  fortune  ;  8^  chagrina  domestiques  ; 
4^  libertinage. 

SKCnoN  m.— soiTiis, 

•   I  i.  Sorêieê  avec gtiériêon. 

^  Asseï  généralement ,  l'appréciation  du  nombre  rehlif 
des  guérisons  obtenues  dans  les  établissements  d'aliénés 
s*est  foite  par  la  eomp<iraison4u  nombre  total  des  guérisons 
au  nombre  létal  des  admissions.  On  obtiendrait  des  élé- 
ments d'appréciation  plus  exacts  et  plus  utiles ,  si  l'on 
tenait  eample  «  dans  l'étude  dès  fliits ,  de  bi  nature  essen- 
tiellement dilërente  des  maladîss  désignées  sous  le  nom 
commun  d'aliénation  mentale.  Il  n^j  a  de  traitement  danf 


Di  LA  ssniMiirABiKimt.  YftT 

les  asiles  d'aliénée  etil  n'y  a  de  gnérisoii  possible  qtte  peur 
les  malades  atteints  de  folie  proprement  dile.  N*est«oe  pas 
iolroduire  Tolootairement  uo  élément  d'erreur  danç  les 
appréciations  ,  que  d*adinettre ,  dans  les  termes  du  rapport 
des  guérisons  aux  admissions  »  des  cbif&res  appartenant  à 
des  maladies  aussi  différentes  que  la  folie  ,  rimbéciUité 
consécutive  et  Tidiotîe  ?  Cet  usage  ayant  prévalu  ,  il  est 
encore  utile  d'indiquer  le  rapport  général  des  guérisons 
aux  admissions ,  sans  acception  de  la  nature  de  raliénatioil 
mentale. 

Le  nombre  des  guérisons  ,.  dans  la  période  antérieure  à 
183a  y  n'a  été  cooalatd  que  pour  le»  années  1833  et  1834» 
et  il  a  été  le  suivant  : 

Gnérisons*     Admissions. 
Deux  sexes.      72    sur    265      —      271      sur      1000. 
Hommes.         32  139       -^      231 

Femmes.         40  iûtL     -^      317 

Les  fidts  de  guérîson  ,  dans  ta  période  de  18311  à  1843  , 
fournissent  les  résultats  suivants  : 

B^nUtaU  totam. 

Proportion  des  guérisons  aux  admirions  totales. . 

DeU'X  sexes.  747    sur  1713  —  436.     sii»      IMOk 

Hommes.        374  867  -*  421 

Femmes.        37^  826.  —  441 

Proportion  des  guérisons.aiix  admisaiofis  danalei.çaa  dflK 
folie  proprement  dite. 

Dans  la  folie^ea  général  ^ 

^ux  sexes.  747    sur   1652  —  452^^     sur     lOOOi. 

Hommes.       374  850  —  410 

Fenunes.       373  820  ^  465 


758  HOTKi>Mi  l'asimi  DB$  AUinÈ$ 


Dans  les  dUenes  foraiei  d»  la  folie. 

» 

Folie  aigttè  : 

• 

Deux  sexes.    €48     sur 

itfS 



580 

Hommes.        318 

526 

^ 

605 

Femmes.         332 

5» 



56t 

Folie  maniaque  : 

t 

Deux  sexes.    416 

704 

— 

591 

Hommea.        212 

351 

• 

6ai 

Femmes.         204 

353 

— 

577 

Folie  asélaacoli^tte  t 

Deux  sexes.    28d 

M4 

.— 

560 

Hommes.        104 

175 

— . 

894 

Femmes.         128 

299 



84a 

Folie  chronique  : 

■ 

Deux  sexes.      66 

29^ 



224 

Hommes.          29 

137 



212 

Femmes.          37 

157 

■ 



242: 

Folie  convulsive  & 

Deux  sexes.       14 

20. 



70O 

Hommes.       -    t4^ 

47 

-*- 

«23: 

.  Folie  pavai jtiqaei 

. 

Deux  sexes.        8 

IK» 

— 

H^ 

Hommes.           ■  8 

117 



5^ 

Femnes.           S  • 

8S 

..1.. 

57 

sur      fOOO. 


BésuliaU  annueb^ 

La  proportion  des  guérisons  aux  admissions»,  considérée 
annuellement  depuis  1834  jusqu'à  1843  ^  a  fourni  les  rér 
sultats  suivants  : 


M  4A  SBIll£-lllFàllB(ttB.  T59 


KoBibe» 

■Mkr* 

aimbre  total      des  «daiMioiit 

P^porUoB  vu  IMf . 

ém  f  uérlMBa.    au  admlMioM. 

4 

dafolif. 

t 

( 

A 

1833. 

1 

35 

—    U* 

m 

1 

262 

1834. 



37 

—    141 

— 

• 

262 

• 

1835. 

_ 

50 

-,     117    — 

112 

— 

423 

-    444 

1836. 

-î- 

56 

^  ,  145  •  — 

187 

— 

386 

^    408 

1837. 



5S 

—     162    — 

157 

— 

339 

—     350 

1838. 



69 

—     204     -i. 

197 

— 

338 

—     350 

t83». 

•        * 

92 

—     186     — 

182 

— 

494 

—     605 

(840. 



96 

—        211         T- 

201 

— 

455 

-     478 

1841 , 



114 

-.     217     w, 

• 

21? 

-T. 

525 

—     537 

1842. 



117 

—     23T    T- 

23a 

-. 

498 

—     509 

1843. 

« 

98 

-r       234      -T 

223 

— 

422 

—     440 

Oo  pçut  y  ju9^'à  uo  cerl^n  point ,  .iippréoer  la  solidité 
4^  gu4rison%«]^tenufi3»  ei^»compa)C9Atla  proportion  des 
récidives  aux  admissions  dan^  chaque,  année. 

C<Mt  d»  fiditu 

1836.-^2^rëcidiTes  sur  i37  admissions^  i6%  sttP  iOOih. 

18a7K--3a  ^  157  --  191          .      .    . 

*838.-.34  ^  497  —  173 

♦839.— 3^  ^  182  -^  181     ' 

1840.— 35  -^  2©t  —  174 

i841.--'30  -^  2ia  ^  .    142 

M42.— 39  — .  25(^  —  no 

4843.-4Q  ^  223  —  179 

Influence  des  taisons. 

Guérfsonscomparéea  aux  admissions. 
Pendant  les  six  mois  les  plus  chauda  : 


9M  HOTicB  mm  L'jUitt  ms  àuiniM 

HoBunef.  FeraiMS.  D.  aeies.       Proportk»  sur  1000. 

Hommes.  Femmes.  D.  sa. 

Gaérisons,    217        199        416 

▲dmiMioDS,  473        432        905       *^^        *^*        *^ 

Péodant  ks  six  mois  les  plus  froids  : 

Quérisoos,   157        174        331  \ 

Aànn^.^1        370        747  I    **«        «^        "^ 

Inflmnee  des  égm. 

Pe<g  ietes. 

Proport 
Ages.  Gnérlsons.       Admissions,     sviooa 

Au-dessous  de  20  ans.  .  .    39  —  61  —  639 

—  de  20  à  29.  .  157  —  297  —  528 
^        de  30  A  39.  .  244  —  493  —  49S 

—  de  40"à  49.  .175  —  441  —  897 

—  de  50  A  59.  •     94  --'  215  —  383 
— -       deGOetau-des.    98  ~  115  —  330 

Durée  du  traîtemeni. 

GuériSQiM  obtenues.         I¥oport.  sur  f  000. 
H.      F.  D.ses.  H.      F.  D.sex. 

,PnidiDtlal«niois  ,       29    43    49    —      78    35    56 

Pend,  le  1*' trimestre,    177  136  313    —    473  365  419 
Pend,  le  2*  trimestre,      94  101  195    —    251  271  261 

Pend,  le  1*'  semestre,    271  297  508    ^    724  636  680 
Pend.  le  2«  semestre  ,      55    76  131    —    147  204  176 


Pend,  la  prem.  année,   326  313  639  —    871  840  855 

Pend,  la  deux,  année ,     29    25     54  —      78    67    72 

Pend,  les  2  pr.  années»  355  338  693  —     949  907  927 

Aprè&  deux  années ,         19    85    54  —      51     93    75 

Total.            374  S73  747  —  1000 1000 1000 


M  LA  «BlWl'IKfÉlliraB.  761 

Les  priBci|Mles  ooMéquenees  conteniieft  âattt  le§  frilt 
obsenrës  à  Tasile  relativement  à  la  guérison  de  la  UHie  , 
sont  les  suivantes  : 

Le  nombre  des  guërisons ,  qui  a  été ,  en  moyenne ,  de 
452  sur  1 ,000  admissions  ,  s*est  notablement  aiccru  d^ns 
la  période  de  1855  à  1843  y  comparativement  aux  résu^ 
tats  constatés  pour  les  années  précédentes. 

La  proportion  plus  considérable  des  guérisons  «  dans  les 
dernières  années  de  la  période  de  1855  à  1845,  n*a  pas 
été  obtenue  aux  dépens  de  leur  solidité. 

La  proportion  des  guérisons ,  pour  les  malades  admis 
avant  le  passage  de  la  folie  à  l'état  chronique ,  s'es)  élevée 
à  580  sur  1 ,000. 

Les  chances  de  guérison  ,  en  ce  qui  dépend  de  la  forme 
de  la  maladie ,  vont  en  diminuant  dans  Tordre  suivant  : 

Forme  convukive  ,      700  sur  1000. 
maniaque ,        590 
mélancolique,  500* 
chronique ,   ■    224 
paralytique  y       52 

Le  nombre  des  guérisons  est  proportionnellement  plus 
considérable  diez  les  hommes. 

Les  saisons  ne  paraissent  pas  avoir  d'inflncnce  sensible 
sur  la  guérison»  L*âge  a  ,  au  contraire^  une  influence  très- 
notable  sur  les  ebances  de  guérison  qui  décroissent ,  en 
raison  do  Télévation  de  l'âge  »  de  manière  à  ce  qu*à  partir 
de  00  ans^ellessoient  de  moitié  moindres  qu'avant  20  ans« 

La  durée  du  traitement  prouve  que  les  chances  de  gué* 
EÎson  diminuent  rapidement  en  raison  de  la  durée  de  Ja 
maladie.  Afrès  un  an  de  durée  >  la  proportion  des  gué* 


7M  HOTICB  mm  L'iilUK  M^        .B1IB8 

/ 

Honmet.  PemoMs.  D.r        ;  après  deax  annëis  , 

GoériaoDs,    217        199 

Admissions,  473        435>      j^ns  guérisan. 

Pendant  las  six  mo* 
GiiérisonSy   I S7        ^des  non  encore  guéris  ou  incura^Ies^ 
Admissions»  177  cément  des  asiles  d'aliénés  par  la  volonté 

^par  suite  de  mesures  d'administration  pu- 

^ntiellemeat  variable  à  propos  du  même 

-yyat  j  et  surtout  d'un'  établissement  à  l'autre^ 

A     •  ^^>(istiqué  «  tout  en  constatant  cet  ordre  de  faits  » 

*     /^à  en  attendre  aocun  enseigiiement  important. 

^^bre  des  malades  sortis  sans  guérison  de  L'asile  de  la. 
^-Inférieure  ^  pendant  la  période  de  1835  à  18.43  ;^ 

Smums     rmaeft.    Dmim 

1835.  —  23  ^32 

1836.  ^  1«  18  14 

1837.  —  14  9  Sia 

1838.  —  »  17  Z% 

1839.  —  19  19  31 
18i0.  —  »  9  1^ 
4841.  -^  17  il  3& 

1842.  ~       18        6        24 

1843.  —      20      2a       4a 


Totani.    151     118      26ir 

ftmii  ces  aliènes  sôKis  sans  éftre  gQéri8,1es  uns  n'àraîent 
pas  encore'  subi  un  traitement  cotnpiet  ;  d^àuties  étaient 
considérés  comme  incurables  ;  enfin  ,  il  en  ëtait  un  certain 
Bomère  qui  avaient  éprouvé  une  amélioFaHon  ffi»ez  no- 
table pour  qu'on  pût  lés  oonsièérer  comme  sun  le  peint  de 


BB  LA  SElllB4NPiBKimB*  HSS 

<%  nombre  des  malades  appartottânt  à  celte  der- 
rie  s*est  élevé  à  M  pour  les  deux  seies  :  37- 
>mined.  ■■ 

SBCTiolf  •  ir,'^pécÈ&^ 

I  1.  Nombre  de$  décès. 

Le  nombre  des  décès  s'est  élevé  : 

Du  li   juillet  1825  au  31   dé-  "<«"«.  »-«^    i>««~* 

cembre  1834  »  à ....  168  133        SOI 

Du  l^»"  janvier  1855  au  51  dé- 
cembre 1845  »  à 515  207        520 

Depuis  la  fondation  de  Tasilè  jus-  ^ 

qu'au  51  décembre  1845  ,  à  ...  481  540        82t 

Prcfortion  amiuMede$  d4cè^*^ 

La  proportion  des  décès  a  été  déterminée  en  comparant 
le  chiffre  des  décès  annuels  au  cbiQre  de  la  population  ^ 
représenté  parla  somme  du  nombre  des  malades  existants, 
au  1^' janvier  de  chaque  année  et  du  nombre  des  admis- 
sions annuelles.  (Voir  le  tableau  n^  4«) 

Rapport  du nmbre du dieU au ckifpr$ ioUpopuiUUkak., 


h 

HiNniiies. 

Feromee.     1 

Deux  sexes. 

1825. 

— 

47     — 

61     — 

55    surlOOO. 

1826. 

— 

55    — 

27     — 

59 

1827. 

— 

99     — 

52     — 

74 

1828. 

— 

102     — 

22    — 

62 

1829. 

— 

81     — 

M.  - 

65 

1830. 

.-. 

81.  - 

22     ^ 

49 

7<i  NOTICB  WK  Î/JOUM  »BS  AUilIBS 


1831. 

r- 

64 

-*. 

67 

0 

60  sur  1000. 

1832. 

— 

92 

— 

112 

103 

4833. 

— 

66 

— 

87 

— 

77 

1834. 

— 

76 

— 

48 

— 

62 

1835. 

— 

85 

— 

68 

— 

77 

1836. 

— 

86 

— 

41 

— 

62 

1837. 

— 

92 

— 

101 

— 

95 

1838. 

— 

110 

— 

49 

— 

7a 

1839. 

— 

94 

... 

50 

; 

68 

1840. 

— 

96 

— 

92 

— 

94 

1841. 

— 

109 

— 

61 

*«iBV 

84 

1842. 

— r 

116 

— 

48 

— 

80 

1848. 

ii. 

132 

.M 

49 

1.. 

87 

moyenne  des  décèê. 


Pouf  obtenir  une  proportion  moyenne  exacte  des  décès 
à  la  population  y  il  faut  retrancher  les  faits  qui  se  rappor-^ 
tent  aux  années  exeeptionnelles  1825  et  182S^  pendant 
lesquelles  a  été  effectuée  la  translation  h  l'asile  des  malades 
résidant  dai:s  divers  établissements. 

Période  de  1^7  à  1843 ,  comprenant  17  années. 
Nombre  des  décès*         GbiOre  total  de  la  pofiulatiofl. 

Hommes.      Fenllroes.      D.  sexes.    Homnes.    Femmes.     9.  sexes. 
471  332  803        4972        55 1»        10490. 

Proportion  mojenoe  des  décès  anmids. 

Hommes.        Femmes.        I>.  sexes. 

91  60  76      sur  1000. 


MorliAité  wwant  l'espèce  de  Valiénatwn  meniah. 

Période  de  1835  à  I8i3. 

Hommes.   Femmes,    b.  sexes. 


FoKe  maniaqae. 

S9 

96 

65 

mëlanooliqiie. 

19 

13  . 

9ft 

chroDii|iie* 

IM 

129 

990 

eonvulsive. 

1 

1 

a 

paralytique. 

198 

31 

15» 

épilepi 

tique. 

19 

9 

91 

Folie. 

909 

202 

66* 

Imbécillité. 

4 

1 

S 

• 

Idiotie.^ 

7 

4 

11 

Morl 

513 

207 

• 

520 

'  . 

alité  <t(t«anf  lei  taisom. 

Période  de  1837  à  1834. 

- 

SbMli 

MiMli 

CkN*. 

iraMi. 

TôW. 

ProportfoB  Ml 

JOM, 

Blommes 

71 

-    87 

—     158 

449     — 

551 

Femmes. 

59 

—     66 

—     125 

472     — 

528 

D.  sexes. 

430 

—  153  . 

—     283 

460    — 

540 

Périodede  1835  i  18(3. 

« 

Hommes. 

137 

—  176 

—    513 

438     -. 

S62 

Femmes. 

89 

—  118 

—     907 

430'    — 

570 

D.  sexes. 

926 

—  S94 

—    590 

435    — 

565 

i  2.  Cartes  de  la  mort. 

La  cause  de  la  mort,  considérée  chez  les  malades  atteints 
de  folie ,  pendant  ja  période  do  1835  à  1843 ,  a  été  : 


f ». 


7M  noTiOK  0im  Và&ttt  tBS  alikhes 


I<»  Une  lésion  organique  : 

^/cérébro^pinal-    .  .  161-65-214  533-261-423 

lldigestif. 61-71—132  .202—562—264 

Ijeirculatoire 14-16-  30  46-  79-  GO 

g  [respiratoire  ....  29-4^^  71  96^-268-140 

J  V^nito-urlnaire.  .  i  2— '3—    6  7-*-  46—  10 

Divers  appareils  •  .  i  12—  7^  19  40—  36—  38 

2"*  Un  accident  : 

Asphyxie  par  le  froid. .  »— 5—    3  ._  15—    • 

Asphyxie  par  engoue^ 

ment  d'aliments.  .  4  4—4-5  13—5—10 

Asphyxie   dans    accès 

épilepliqiies.  ....  5—  *—    5  17—     »— '  10 

Brûlures. 1—1—2^3—6—4 

3<^  Le  résultat  de  la  volonté  des  malades  : 

Marasme  par  inanition 

▼olontaire 3—3—6  10—  15—12 

Asph.    par  suspension 

Tolontaire 4 —  1 —    5  13—    5 —  10 

Blessure  volontaire  du 

cœur. 1—  «^    1  3 —     » —    2 

k^  Le  résultat  d'un  état  morbide  dont  fa  nature  est  de- 

inéuréeinoonliue: 

'Mort  subite  de  cause 

:    inconnue,  i .  .  .  .  i.  3-^  4 —    4  -    10 —    6—    È 

Marasme  de  caoçe  in- 
connue.   ......  2 —  » —    2  7 —    » —    4 

502  202—504 


Les- causes  particnlières'de  mort,  coneSdërées  diaprés 
leur  fréquence  dans  la  folie  en  général ,  se  classeal  ainà 
qu'il  suit  : 

Deux«exes.  .    «.     Sur    504 

Congestion  cérébrale.  «    1.11  *-*  220  sur  1000». 

Gastrite  ;.  entérite.      • 

Marasme  cérébral.   . ..  • 

Phtisie  pulmonaire.  .    • 

Maladies  du  cœur.  «.    i^ 

Fneunionie  y  pleurésie  . 

Méningite   aiguë.    .    . 

Péritonite 

Rémorrhagie  cérébrale. 

Cancer  de  Pestomac.     . 

Ramollissement  partiel 
du  cerveau,  ou  du  cer- 
velet.     ......      iO  —    50 

La  considération  de  Tespèce  de  la  folie  modifie  notable* 
ment  ces  résultats  généraux ,  ainsi  qu^îl  résulte  de  la  tam^ 
paraison  des  principales  causes  de  la  mort  dans  la  folia 
aiguë  y  la  folie  chronique  et  la  folie  paralytique. 


*.0i. 

• 

200 

60 

•     • 

- — 

119 

42 

— 

83 

.30 

y-_ 

60 

29 

— . 

58 

12 

— 

24 

12 

— 

2i 

11 

— 

2à 

11 

.^ 

22 

-*■        ^*      '^      ■»•■<>»«  Ftlie 

XifiC  CkTMlqm.  '         pêniyiqM.1 

*^^^^^^^*^^^^^^  ^^^^^*^^^^^^^^        ^^^■•fc^^*^^^™*^^ 

Ûiei  1m  àêfa  seket.  tur  M.  «or  1000.  wu  tisltur  1000.  rar  ltl.sar  lOOé. 

Lésions  organiques. 

«/cérébro-spinal.    .  .  19—504  46—501     1^5--848 

«Uigestlf. 51—533  89—588  9--  M 

™rculatoîre. .' .  .  .  >      8-  86  20—  8^  '     i—  13 

Z  [respiratoire.     ...  14—150  50—218  é—  38 

pg  ^génito-urinaire.  .  .  1 —  11  4—17  »—    i 

Divers  appareils.  .  .  ;  t—  75  9 —  40  5—19 


768  KOTICB  «m  CaSIIA  BSS  ALlélIBS 

Chmembai  4e5  eaqaei  partfciditres  ïm  ^m  (réqtmâeê 
it  la  mort. 


HuisIaMieftlinpto, 

iigaë. 

chroalfrte. 

!•  Gastrite  ^  entérite.  •  •  • 

95  —  266 

I«  65  —  284 

^  Ceni^stion  cérébrale.  • 

9—97 

2«  39  —  440 

S""  Maladies  du  Odeur.  .  .  • 

B  —    U 

3<»  96  --  il3 

4*  Phtisie  pultnonaire.  .  . 

7—75 

4*  90  —    87 

S**  PoeomoDie^  pleurésie.  . 

7—75 

5»  18  —     78 

6^  Suppurations 

5—54 

— -    »  ^^       » 

Cancer  de  Festomac.  •  . 

»  —      » 

6«  10  —     43 

tlins  la  folie  paralytique, 

1*  Congestion  cérébrale»  • 

66  —  414 

Sl^  Marasme  cérébral. .  ,  . 

55  —  33S 

5®  Gastrite,  entérite.  •  •  . 

9—57 

4^  Méningite  aiguë 

5  —    3i 

5®  RamoUissemeoi   partiel 

du  cerveau.  .  •  •  .  •    5  —    31 
6*  Hjdrop.  de  Tarachnoide 

et  des  ventricules.  .  •    3  —    i9 

Le  nombre  des  décès ,  en  somme  et  en  mojenne  ,  a  été 
plus  considérable  chez  les  hommes  que  chez  les  femmes. 
La  mortalité  ,  plus  grande  chez  les  hommes  »  explique  le 
fiiird*une  populatton  actuelle  plus  grande  pour  les  femmes, 
bien  que  le  chiffre  des  admissions  d'hommes  remporte  sur 
celui  des  admissions  de  femmes.  Cette,  mortalité ,  plue 
grande  chez  l'homme  «  est  principalement  due  à  ce  que  , 
diez  lui  y  la  folie  revêt ,  beaucoup  plus  fréquemment  que 
dans  Vautre  sexe ,  la  forme  paralytique  »  et  est  alors 
presque  constamment  iecurable  et  mortelle. 

La  mortaUlé  ,  plus  considérable  dans  les  mois  les  plus 


DB  LA  SEINE-1?fFÊIIIEtJllB.  769 

froids  j  prouve  qae  les  aliénés  subissent ,  à  la  manière  des 
autres  hommes  ,  l'influence  délétère  du  froid» 

La  cause  de  la  mort  a  été  une  lésion  organique  de  Tap* 
pareil  cérébro-spinal ,  4â3  fois  sur  1,000. 

Cette  proportion  exprime  à  peu  près  exactement  la  part 
d'influence  qu'on  peut  attribuer  à  la  folie  elle-même  dans 
la  D(u>rtalité  ,  la  lésion  organique  de  l'appareil  cérébro- 
spinal qui  a  causé  la  mort  ,  ayant  été  habituellement  liée 
d'une  manière  plus  ou  moins  étroite  à  l'état  d'aliénation 
mentale. 

Cette  proportion  ,  beaucoup  plus  considérable  chez  les 
hommes  ,  523  sur  1,000  ,  est  expliquée  par  la  fréquence 
plus  grande  des  altérations  inflammatoires  de  l'encéphale , 
qui  sont  un  des  caractères'essentiels  de  la  forme  paralytique. 
Parmi  les  accidents  qui  ont  causé  la  mort  de  15  indivi- 
dus ,  15  se  rattachent  à  Tétat  d'aliénation  mentale  ,  et 
expriment ,  pour  l'asile  de  la  Seine-Inférieure ,  le  nombre 
des  accidents  fâcheux  qui  ne  peuvent  être  complètement 
prévenus  dans  ces  sortes  d^établissements.  L'asphyxie  par 
engouement  d'aliments  est  un  des  accidents  propres  à  la 
folie  paralytique  ;  l'asphyxie ,  dans  les  accès  d'épilepsie  ^ 
exprime  plutôt  une  terminaison  assez  fréquente  de  cette 
maladie  ,  qu'un  accident  réel  ;  l'asphyxie  par  le  froid  ne 
pourrait  être  prévenue  absolument  qu'à  la  condition  de 
l'établissement  général  de  calorifères. 
.  Le  nombre  des  suicides ,  déplorables  malheurs  que  toutes 
les  précautions  imaginables  ne  peuvent  prévenir  d'une 
manière  absolue  ,  s'est  élevé  à  6  en  9  ans. 

Tous  les  moyens  que  possède  la  science  pour  empêcher 
que  les  malades  ne  réussissent  à  se  laisser  mourir  de  faim, 
ont  échoué  dans  six  cas  pendant  la  même  période» 

49 


77#  KOTICB  SUR   L*ikSILB  DBS  ALlBNÉâ 

Il  serait  fort  à  souhaiter  que  toutes  les  statistiques  fissent^ 
comme  celle-ci ,  une  mention  scrupuleusement  exacte  de 
ees  événements  malheureux  ,  plus  faciles  à  dissimuler  qu'à 
éviter. 

j  5.  Réiukatêdeê  recherches  d'anatomie  pathologique. 

L'autopsie  cadavérique  de  tous  les  malades  qui  ont  suc<* 
combé  dans  la  période  de  1835  à  1845  a  été  £iite  par  le 
médecin  en  chef ,  et  le  résultat  des  recherches  d'anatomie 
pathologique,  relatives  à  l'encéphale,  a  été  consigné  dans 
des  observations  individuelles  égales  en  nombre  à  celui  des 

décès. 

Dès  1835  ,  un  élément  nouveau  d'appréciation  de  l'état 
pathologique  de  l'encéphale ,  la  détermination  du  poids 
absolu  de  cet  organe  ,  a  été  introduit  dans  ces  recherches 
par  le  médecin  de  l'asile.  La  comparaison  du  poids  dcl'encé- 
phale  dans  l'état  d'aliénation  mentale,  au  poids  de  cet  or- 
gane dansl'état  normal,  scientifiquement  déterminé  d'après 
des  recherches  spéciales  (i) ,  paraissait  devoir  jeter  quelque 
lumière  sur  les  rapports  qui  existent  dans  l'aliénation 
mentale  entre  le  trouble  morbide  des  manifestations  psy- 
chiques et  les  altérations  de  l'organe ,  par  le  moyen  duquel 
se  réalisent  ces  manifestations. 

Sur  les  50i  observations  individuelles  ,  S29  ,  c*est-à<>dire 
toutes  celles  qui  se  rapportent  à  la  période  écoulée  depuis 
le  1*"  janvier  1855  jusqu'au  i''  mars  1841 ,  ont  été  publiées 
et  disculées  dans  le  Traité  théorique  et  pratique  de  la  folie. 


(1)  Becherchet  sur  Veneéphàle  ;  du  volume  dH  la  tête  et  de  Venciphale 
chez  Vh&mme ,  par  M.  Parchappe ,  1836. 


DB  LA  SflniE-IIIFÉftlBt7lUS.  771 

dont  le  médecio  de  Tasile  a  entrepris  la  publication.  C'est 
dans  cet  ouvrage  que  doivent  être  cherchés  les  développe* 
.ments  scientifiques  qui  se  rapportent  à  ces  faits  (1).  Il 
suffira  d'indiquer  ici  les  résultats  les  plus  généraux  et  les 
conclusions  principale^. 

Altérations  cérébrales  constatées,  après  la  mort,  chez  313  tna* 
Iodes  des  deux  sexes  atteints  d»  fiAie ,  clcusées  é^ après  leur 
fréquence* 

Sur  313. 

1 .  Epaississement  et  opadté  de  l'arachnoïde  et 

de  la  pie-mère.  .  .  • 192  fois* 

2.  Hypérémie  générale  de  la  pionnière  et  des 

deux  substances  cérébrales.  .«..**•  110 

3.  Ramollissement  profond  et  étendu  de  la 

couche  corticale ^08 

4.  Adhérence  de  la  pie^mère  à  la  sur&oe  cor- 

ticale  , *  .  •  .  102 

5.  Atrophie  des  circonvolutions ®6 

6.  Décoloration  de  la  couche  corticale 92 

7.  Induration  générale  de  la  substance  blanche    79 

8.  Hypérémîe  générale  de  la  couche  corticale    72 

9.  Infiltration  sous'arachnoïdienne 70 

10.  Induration  générale  des  deux  substances.  .    49 

1 1 .  Hypérémîe  générale  de  la  substance  blanche    47 

12.  Ecchymoses  sous-arachnoïdiennes ,  associées 

an  ramollissement  superficiel  de  la  couche 
corticale ^ 

(i)  Traité  théorique  et  pratique  de  la  folie  ;  obser^^tiODS  partien- 
lières  et  documents  néeroscopiqaes  ;  par  M.  Parchappe^  I84i« 


7T2  NOTICE  sut   L*ASILB  DES  AlIÉ?fAS 

13.  If  jpérémie  générale  de  la  pie-mère 43 

14*  IlTpéréniîé  partielle  de  Tarachnoîde  et  de  la 

pie^mère 32 

15*  Induration  étendue  de  la  surface  corticale  , 

sous  forme  de  pellicule 29 

i6.  Mollesse  de  la  couche  corticale 24 

47.  Mollesse  des  deux  substances 23 

i8.  Granulations  à  la  surface  des  veniricules.  .  2i 

19.  £cchyiQosessous*arachnoîdiennes,  associées 

à  rinjection  pointillée  de  la  surface  corti-    13 
cale 13 

20.  Mollesse.de  la. substance  blanche 8 

21.  Anémie  de  l'encéphale • 7 

22.  Atrophie  de  la  couche  corticale 5 

Condusionê  générales  des  recherches  d'anatomie  pathologique. 

Presque  constamment  on  trouve  des  altérations  patho- 
logiques dans  le  cerveau  des  aliénés. 

Par  leur  ensemble ,  et  souvent  aussi  par  leur  caractère, 
ces  lésions  diffèrent  de  celles  que  peut  présenter  le  cerveau 
hors  de  Tétat  d'aliénation  mentale. 

A  chacune  des  grandes  classes  de  Taliénatioii  mentale  , 
folie ,  imbécilUlé  ,  idiotie  y  correspondent  des  altérations 
différentes  dans  l'encéphale. 

Dans  l'idtolfe,  il  y  a  généralement  défaut  de  volume 
et  imperfection  de  conformation  de  Tencéphale. 

Dans  rirobécillité  consécutive  ,  il  y  a  atrophie  de  l'encé- 
phale pourl*ixnbécillilé  s^njle  ;.  altération  de  structure  de 
l'encéphale  pour  l'imbécillité  paralytique. 

Il  n'y  a  pas  d'altération  constante  et  spéciale  de  l'encé- 
phale -qui  puisse  être  considérée  comme  une  des  condi- 


BB   LA  SBINBMNFBRIBVIIIS.  77S 

fions  essenrielles  &  Tétat  morbide  désigné  sous  le  nom  de 
folie. 

La  folie  simple  peut  exister  sans  qu'à  la  moi-t  on  trouve 
aucune  lésion  de  l'encéphale  ;  néanmoins  ,  il  j  a  ,  en 
général ,  et  pour  le  plus  grand  nombre  des  cas,  congestion 
sanguine  subinflammatoire  à  la  périphérie  du  èerveau 
(couche  corticale  et  membranes) ,  dans  la  folie  simple 
aiguë  ;  épaississementdes  membranes  et  atrophie  des  cir- 
convolutions cérébrales  ,  dans  la  folie  simple  chronique. 

Il  y  a  un  décroissement  graduel  du  volume  du  cerveau 
en  raison  de  la  dégradation  successive  de  l'intelligence 
dans  la  folie  simple,  ainsi  que  l'établissent  les  faits  suivants: 

Poids  comparé  de  V encéphale  dans  diverses  catégories  de 
malades  atteints  de  folie  simple  (i). 

Moyenne  du  poids  de  Tencéphaîd. 
Hommes.  Femmes. 

Folie  aiguë 1^.449    —     1^295 

Folie  chronique 1,  363    —     1,  186 

Folie  chronique  divisée  en  4 
classes ,  suivant  le  degré  de  dé- 
gradation intellectuelle. 

1" classe 1,  402     —     i,  216 

2» 1,  595     —     1,  231 

3- 1,  374     —     1,  202 

4«.      .     .     . 1,  297     —     i.  152 

La  folie  compliquée  offre  plus  constamment  des  lésions 
pathologiques  de  l'encéphale ,  qui  sont  aussi  plus  carac- 
téristiques et  plus  profondes. 

(1)  Voir  le  Trûité  théoriq^  «f  pretêique  d»  la  folié. 


774  HOTICI  mm  L*ASILB  DB8  ALIKIIBS 

Dans  la  folie  paralytique  \raie ,  il  j  a  constamment  des 
lésions  da  la  périphérie  du  cerveau  qui  révèlent  un  travail 
inflammatoire ,  et  qui  consistent  en  épaississement  et 
U^eetioa  des  mem}Nraiies  ,  adhérence  de  la  pie-mère  à  la 
sorCice  cérébrale  ,  ramollissement  cm  induration  da  la 
coucha  corticale  cérébrale. 

Sians  la  folie  épileptique ,  les  altérations  du  cerveau 
sont  plus  variables  ;  la  plus  fréquente  consiste  en  indor^i- 
tioiÉs  générales  qu  partielles  de  1^  substance  blanche 
cérébrale^ 


«*•■ 


CHAPITRE  TROISIÈME. 

Organisation  et  diseipline  de  TAsile. 


SECTION  1"^.  -r-  CLASSEMENT  DBS  MAUlOBS. 

Le  classement  des  malades  dans  l'asile  des  aliénés  de  la 
Seine-Inférieure  est  subordonné  à  plusieurs  principes  , 
relatib  an  sei^e,  à  la  condition  et  à  la  maladie  des  aliénés. 

4®  En  raisqn  du  sexe  des  malades ,  l'établissement  est 
divisé  en  deux  quartiers  convenablement  séparés  ,  sur  la 
limite  desquels  se  trouvent  placés  les  bâtiments  consacrés 
aux  services  généraux.  Des  mesures  dWdre  efficaces  sont 
prises  pour  que ,  dans  la  fréquentation  des  localités  com-^ 
munes ,  l'église ,  la  dépense ,  etc. ,  et,  dans  le  cours  des 
travaux  de  culture,  il  n'y  ait  aucun  point  de  contact  entre 
les  malades  des  deux  sexes, 

2®  En  raison  de  la  condition  des  malades ,  les  quartiers 
d*bommes  et  de  femmes  sont  subdivisés  en  trais  seclioQs  i 


DB   LA   SEINB-INFÉRIEUHB.  775 

i^  les  pensionnaires  de  première  et  deuxième  dasscs  , 
qui  ,   de   chaque  côté  ,  ont  un  quartier  complètement 
i^olé  ;  2*  les  pensionnaires  de  troisième  classe  ,  qui ,  du 
côté  des  hommes ,  ont  un  quartier  distinct  ;  qui ,  du  côté 
des  femmes  ,  ont  un  quartier  commun  avec  les  pension^ 
naires  do  quatrième  classe  ;  3»  les  malades  placés  d'office 
aux  frais  des  communes  ou  du  déparlement,  et  de  plus  , 
du  côté  des  hommes,  les  pensionnaires  de  quatrième  classe. 
50  En  raison  de  la  maladie  ,  chaque  quailier  offre  les 
subdivisions  suivantes  ; 

Infirmeries  chauffées  et  surveillées  de  jour  et  de  nuit , 
pour  les  aliénés  atteints  de  maladies  accidentelles,  et 
pour  les  malades  chez  qui  on  a  reconnu  la  disposition  an 

suicide  ; 

Cours  avec  cellules  et  closes  ,  pour  les  malades  agités  ; 

Quartiers  spédaux  pour  les  malades  chez  qui  la  volonté 
ne  gouverne  pi  us  les  excrétions  ; 

Dortoirs  pour  les  malades  tranquilles. 
.   A  chacune  de  ces  subdivisions  sont  affectés  des  chauf- 
foirs ,  réfectoires  et  ateliers  spéciaux. 

Dans  les  cours  et  les  dortoirs  ,  qui  sont  multiples  de 
chaque  côté,  les  malades  sont  répartis  en  raison  composée 
de  la  forme  de  la  maladie  ,  du  degré  de  tranquilhtô  et 
de  Vaplilude  au  travail,  ^ 

Il  y  a  du  côté  des  hommes ,  pour  les  malades  furieux  , 
un  quartier  de  force  ,  contenant  cinq  loges  chauffées. 

SBCTION  II.    -  ORGANISATION   DES    SERVICES  DE    SECOURS 
MEDICAUX  ET  DE   SURVEILLANCE. 

Le  médecin  en  chef  fait  tous  les  jours  la  visite  des  ma. , 
lades  dans  tous  les  quartiers  de  F étabUsse  ment ,  et  com^ 


776  KOTICE  SIH  L'aSILB  DES  ALIENES 

««ice  cette  visUe  à  7  hoareslet  demie  da  maria  en  été , 
*  8  heares  en  h.rer.  Il  fait ,  en  o„ire  ,  le»  visites  indivi. 
duello.  que  réclame  l'état  des  malades.  Il  séjourne  à  l'asile 
tous  les  jours  jusqu'à  on„  heure,  du  matin,  tous  les 
jeudis  jusqu'à  midi. 

Le  chirurgien  de  l'asile  est  appelé  toutes  les  fois  que  les 
opérations  de  la  grande  chirurgie  sont  nécessaires. 

Quatre  médecins  internes,  résidant  à  l'éUblissement 
sont  chargés  du  service  de  garde  à  tour  de  rôle ,  des  pan! 
sements    de  la  tenue  des  cahiers  et  des  observations     et 
assistent  le  médecin  en  chef  dans  sa  visite  du  matin      ' 

Une  pharn.acie  est  confiée .  sous  la  surveUIance  du 
médecn  en  chef,  à  «ne  sœur  hospitalière.  On  y  préfZ 
les  tisanes,  les  sirops  et  les  prescription,  magistrale 

qui  sont  fourmes ,  sur  un  hon  du  médecin  ,  par  un  nW 
macien  de  la  ville.  '^      ^'^' 

fiéf*  r"i"T  "'  '"  "^^  '^'P""'  •*•»  "«"«<•««  «»»»  conT 
liés  .  du  Côté  des  femmes,  aux  sœurs  de  Saint-Joseph  de 

les  ordres  d  un  infirmier  major. 

A  chaque  cour ,  con.enant  terme  moyen  3S  malades 
2*  P-^ÎPosés ,  du  côté  des  hommes  .  deux  infirmiez     di 
CÔW  des  femmes ,  trois  sœurs  hospitalières.  ' 

Bans  chacun  des  autres  quartiers ,  les  malades ,  suivant 

L«  infirmiers  couchent  dans  les  dortoim  mêmes  des 
malades  ;  les  sœurs  hospitalières  couchent  dans  des^iéZ 

rs:;rm^.r^'^'^^'----^--«^- 


DE   LA  SBIME-lXFfiRtEURE.  777 

Une  sœur  hospitalière  et  un  surveillant  sont  de  service 
pour  veiller  chaque  nuit  dans  les  deux  infirmeries. 

Les  chambres  des  médecins  internes  sont  réparties  dans 
les  divers  quartiers  du  côté  des  hommes  ,  de  manière  A 
favoriser  une  surveillance  simultanée  et  permanente  sur 
toutes  les  parties  du  service. 

(La  section  3  ,  sous  le  titre  de  règle  et  dmîpline  hygié* 
fiique$t  traite  du  régime  alimentaire  de  la  maison  de  St« 
Yon  •  des  vêtements  et  des  heures  assignées  aux  divers 
exercices.  Nous  renvoyons  à  la  Notice  elle-même  pour  ces 
renseignements  ,  d'une  nature  trop  spéciale  pour  trouver 
place  dans  l'Annuaire.  ) 

SECTIOn  IV.  —  TRilTBHEirr. 

Le  traitement  d'une  maladie  qui  naf t  le  plus  ordinaire- 
ment sous  l'influence  du  mal  moral ,  soit  qu'il  consiste  en 
chagrins  que  la  raison  n'a  pu  éviter  ni  soutenir ,  soit  qu'il 
consiste  en  excès  dans  lesquels  la  raison  a  cédé  ù  Tentrai- 
nement  des  passions  y  et  qui  consiste  en  un  trouble  per- 
manent des  facultés  de  l'ame  ,  ne  peut  être  assimilé  au 
traitement  des  maladies  ordinaires.  On  conçoit  que  les 
moyens  qui  agissent  principalement  sur  l'ame  ,  ceux  qui 
constituent  par  leur  ensemble  ce  qu'on  appelle  le  traite- 
ment moral ,  déjà  si  puissants  comme  ressource  acces^ 
soire  toutes  les  fois  qu'il  s'agit  de  porter  remède  à  une 
maladie  humaine,  doivent  se  présenter  à  la  pensée  comme 
les  premiers  en  puissance  et  en  efficacité  dans  le  traite- 
ment de  la  folie. 

Cette  vérité  a  été  connue  dès  la  plus  haute  antiquité. 


778  KOTICB  SUR  l'asile  DBS  ALlélVBS 

Le»  règles  à  suivre  dans  le  trailement  moral  individuel  de 
la  folie  ont  été  tracées  par  Cœlios  Aurelianus  avec  une 
netteté  et  une  portée  de  vues ,  et  avec  une  fécondité  de 
ressources  qui  ont  laissé  peu  de  chose  à  faire  à  la  science 
moderne  dans  cette  direction. 

Hais  l'institution  des  hôpitaux ,  en  réunissant  dans  une 
même  enceinte  un  nombre  considérable  d'insensés  ,  a 
fait  naître  un  problème  inconnu  aux  anciens,  le  traitement 
moral  général  de  la  folie.  C'est  à  notre  époque  exclusive- 
ment ,  à  la  Franoe  principalement ,  et  surtout  à  Tinitia- 
tive  et  aux  travaux  de  noire  Pinel  et  de  notre  Ësqoirol  , 
qu'est  due  la  gloire  impérissable  d'avoir  (ait  tourner  ,  au 
profit  des  malheureux  insensés  ,  les  mesures  mêmes  que 
la  société  s'était  vue  forcée  do  prendre  contre  eux;  d'avoir 
substitué ,  pour  les  fous  ,  à  rhabîtation  et  au  régime  des 
prisonniers  l'habi talion  et  le  régime  des  malades;  d'à- 
Yoir ,  en  un  mot ,  posé  le  principe  et  réalisé  en  grande 
partie  l'application  du  traitement  moral  général  de  la  folie. 

g  1^.  --  TraUemeni  fnorai  générale 

Une  grave  erreur  a  long^temps  dominé  les  vues  de  la 
thérapeutique  et  la  pratique  ,  en  ce  qui  concerne  les  fous. 
Elle  eonsiste  à  croire  que  l'isolement  des  malades ,.  si  fré- 
quemment conseillé  comme  la  condition  première  d'un 
traitement  efficace ,  doit  être  entendu  comme  s'il  s'agissait 
de  soustraire  le  nnlade  à  tout  contact  humain ,  à  tout 
acte  de  vie  sociale.  Cette  erreur  avait  conduit  à  ajouter , 
pour  les  fous ,  sous  prétexte  de  laisser  dans  le  lepos  le 
plus  absolu  l'organe  malade  de  la  pensée  ,  à  la  peine  de 
l'incarcération  solitaire  Taggratation  de  l'obscurité. 


DE   LA   SEINB-INFBHiEUftE.  779 

On  a  eofia  compris  que,  s'il  est  de  première  importance, 
pour  In  guérison  de  la  folie ,  de  soustraire  le  malade  ai|]L 
conditions  ordinaires  de  la  vie  sociale  ,  à  celles  dans  les- 
quelles il  a  puisé  sa  maladie  et  A  celles  qu*il  a  réalisées 
par  suite  de  son  délire ,  il  n'est  pas  moins  important,  pour 
ramener  le  calme  et  la  raison  dans  son  ame  ,  et  pour  le 
préparer  à  reprendre  un  jour  le  rôle  qui  lui  appartient 
dans  la  vie  commune  ,  de  lui  créer  ,  dans  Tordre  et  sous 
une  discipline  &  la  fois  douce  et  sévère ,  des  conditions 
d'existence  préférables  à  celles  qu'on  lui  a  fait  abandonner, 
Vnais  pourtant  analoguea  à  criie»  qu'il  doit  reprendre  u(i 
jour ,  et  qui  entrent  nécesaairement  dans  la  destination 
humaine. 

C'est  en  ce  sens  que  l'organisation  bien  entendue  de 
l'asile  même  où  sont  reçus  les  aliénés  est  un  premier 
moyen  de  traitement  moral  dont  la  puissante  influence  se 
traduit ,  à  propos  des  malades  qu'on  y  introduit,  quelque- 
fois par  une  guérison  presque  immédiate ,  ordinairement 
par  la  prompte  cessation  de  leurs  manifestations  les  plus 
désordonnées. 

Les  habitudes  d'ordre  ,  de  régularité  ,  de  propreté  ,  de 
soumission  ,  de  sobriété ,  jointes  aux  conditions  favora^ 
blés  d'un  régime  alimentaire  et  d'une  habitation  salubre  , 
qui  résultent  pour  les  malades  du  fait  de  leur  introduc- 
tlon  dans  un  asile  d'aliénés  bien  tenu  ,  constituent  déjà , 
au  point  de  vue  du  traitement  moral ,  de  grandes  et  eiB- 
caces  ressources. 

On  en  peut  réaliser  de  plus  puissantes  enoore,  et  c'est 
en  les  créant  que  les.  médecins  de  la  génération  actuelle  se 
sont  montrés  les  dignes  émules  de  leurs  illustres  devanciers. 

Yoîci  en  quoi  consistent  aujourd'hui  j  à  l'i^sile  de  la 


780  NOTICB  SUR  L'ASILR  DBS  ALIBNBS 

Setae-Infërieure  ,  les  principaux  de  ce^  moyens  dont  Fen- 
semble  constitue  le  traitement  moral  général  de  la  folie. 

i.Secminâelardigion. 

Les  secours  de  la  religion  ,  si  on  les  restreint  dans  ce 
qu'en  peuvent  soutenir  ou  comprendre  de  pauvres  intel- 
ligences malades ,  sont  d*une  utilité  et  d'une  importance 
incontestables  dans  un  asile  d'aliénés.  Adoucissement  des 
peines  ,  résignation  ,  satisfaction  du  cœur ,  occupation  de 
Tesprit  j  moralisalion  ,  Toilà  les  principaux  effets  qu'on  en 
peut  attendre ,  même  pour  des  insensés. 

La  prière  du  matin  et  du  soir  est  faite  à  haute  voix  dans 
les  divers  emplois. 

Des  livres  choisis  de  piété  font  partie  de  ceux  qui  soot 
livrés  aux  malades  pour  les  lectures  communes  et  privées. 

Des  chants  religieux  entrent  pour  moitié  dans  les  exer- 
cices musicaux. 

Les  offices ,  le  dimanche  et  les  jours  de  grandes  fêtes  » 
sont  suivis  par  les  malades  tranquilles,  dans  l'église  que 
possède  l'asile. 

2.  Travail 

Dès  le  moment  de  la  création  de  l'asile ,  on  avait  pensé 
que  les  aBénés  pourraient  y  élro  employés  à  divers  travaux, 
puisque  ,  dans  les  rapports  du  directeur ,  qui  réunit  les 
documents  premiers  sur  l'organisation  de  l'établissement 
à  la  fondation  duquel  il  présida  ,  les  pavillons  des  angles 
des  constructions  nouveles^désignées  sous  le  nom  de  cours, 
sont  indiqués  comme  devant  servir  d'ouvroirs.  Et  en  effet, 


bB  LA  SEIIfE-lMFÉBIECBt.  781 

aussitôt  les  premiers  malades  reçus  dans  la  maison  ,  quel* 
queS'Uns  d'entre  eux  furent  utilisés.  Des  femmes  furent 
appliquées  à  des  travaux  de  coulure  ;  quelques  aliénés  des 
deux  sexes  furent  occupés  dans  leurs  emplois  respectifs  à 
des  travaux  de  ménage ,  ou  trouvèrent  accidentellement , 
et  en  petit  nombre  ,  quelques  occupations  dans  divers  ser- 
vices de  l'établissement. 

Cependant  plusieurs  années  s'écoulèrent  sans  que  l'on 
eût  tiré  toutes  les  conséquences  du  principe  que  l'on  avait 
posé.  On  panit  redouter  de  placer  aux  mains  d'individus 
dont  la  raison  était  altérée ,  des  instruments  de  travail 
dont  ils  auraient  pu  abuser ,  ou  bien  ce  ne  fut  qu'occasion* 
nellement ,  et  par  exception  ,  que  Ton  osa  réclamer  d'eux 
un  travail  qui  parût  demander  quelque  dose  d'intelligence 
et  de  soumission. 

La  coulure  seule  prit  de  suite  un  développement  en  rap* 
port  avec  les  besoins  de  la  maison:  c'est  là  un  immense 
avantage  du  travail  qui  tend  ainsi  à  faciliter  le  rétablisse* 
ment  des  aliénés  curables,  et  à  porter  le  calme  dans  l'esprit 
de  ceux  dont  la  guérison  ne  doit  plus  être  espérée.  Mais 
il  a  encore  cette  autre  utilité  inappréciable  de  bannir  des 
maisons  d'aliénés  où  il  est  en  vigueur,  en  même  temps  que 
l'oisiveté  ,  les  vices  honteux  qui  en  sont  la  conséquence 
inséparable  dans  les  grandes  réunions  d'hommes  voués  au 
désœuvrement. 

Les  habitudes  d'ordre  et  de  soumission  que  réclament 
des  aliénés  les  occupations  auxquelles  ils  sont  soumis,  con* 
tribuent  considérablement,  concurremment  avec  les  autres 
moyens  dont  le  médecin  sait  disposer  dans  les  étaUisse- 
ments  bien  administrés,  à  répandre  et  à  entretenir ,  de  nos' 
jours  y  dans  les  maisons  de  fous ,  la  tranquillité  et  la  régu- 


792  IVOTICB  StR  L*A8ILB  DES  ILlÉKÉâ 

larité  d'existence  que  les  vkiteors  de  l'asile  de  la  Seiae^ 
loférieure  y  femarquenl  toujours  a\et  surprise.  Ce  calme 
n'est  pas  seulement ,  on  le  comprend  ,  dans  Tintërét  dil 
bon  ordre  de  l'établissement.,  il  est  une  condition  essen*" 
tielle  du  bien-être  de  la  population  ,  en  même  temps  qu'il 
en  est  un  témoignage  irrécusable* 

L'état  suivant  constate  les  développements  successif 
qu'a  pris  &  Saint-Yon  l'institution  du  travail ,  depuis  1830 
jusqu'à  1845. 

WtBAca  é»  JtfvrnéM  et  InraD.  Proportioa  4m  |o«ni<M]îa 

tnvafl  Mm  j«sHiéM  d«  té- 
•idenoe  eoBptéet  p'  1000. 
Arain.  BommM.        Ponmeé.        D.  teiM.     flriMiiiii  rn—in  H  ■mrn 

1830  (lluit mois.)    5461—12763  —  18224  »    _     »    _    » 

1831  8162  —  25761  —  31923  128  —  284  —  211 
4832  9150  —  25275  ^  3442S  128  —  296  —  220 
4835  9413  —  22709  —  32122  127  —  272  —  204 
1834  9896  —  ^3684  —  33580  131—280  —  210 
1855  8948  —  24959  —  33907  113  —  290  —  205 

1836  1889  —  26737  —  34626        100  -^  297  —  205 

1837  8115  —  27051  --  35166  97  -»  295  — >  200 

1838  7611  —  25657  —  33268  87  —  258  —  180 

1839  12762  —  27219  —  39981  141  —  259  —  204 

1840  16320  —  28861  —  4518<  171  —  255  —  216 

1841  ^746  —  30254  — ^  510ÔO  221—266  —  245 

1842  25434  —  34281  —  59715  269  —  28S  —  276 

1843  31085  —  40268  —  ^1399  318  —  509  —  512 

Les  hommes  sont  exclusivement  employés  aux  travaux 
de  jardinage  et  de  terrassement ,  qui ,  dans  les  dernières 
années,  ont  pris  une  grande  extension.  Us  sont  aussi  exclu* 
sivement  employés  au  bûcher,  pour  scier,  fendre  et  trans- 
porter le  bois  de  chauffage ,  emmagasiner  et  livrer  le 
charbon  de  terre  aux  divers  emplois. 

Quelques-uns  peuvent  être  utilisés  aux  travaux  de  me- 


DB  LA  SElNE-INFBftIEUHfi.  783 

nuiserîe  ,  serrurerie  ,  tour  ,  peinture  en  bâtiments ,  et , 
au  besoin,  employés  comme  manouvriers  près  des  maçons. 
D'autres  sont  encore  aujourd'liui  occupés  à  confectioniiei* 
des  paillassons ,  des  chapeaux  de  paille  et  des  chaussons  en 
coton.  Les  deux  premières  de  ces  industries  sont  déjà  assez 
développées  pour  suffire  aux  besoins  de  Ja  maison  ;  la  der« 
nière  arrivera  prochainement  au  même  résultat. 

Un  petit  nombre  d*hommes ,  en  raison  de  leur  industrie 
antérieure  »  sont  appliqués  à  la  couture  des  habillements  ; 
mais  cette  occupation  est  surtout  celle  des  femmes ,  dont 
le  travail  a  toujours  suffi  à  confectionner  et  raccommoder 
la  totalité  du  linge  et  des  vêtements  de  la  maison. 

Les  soins  du  ménage  et  de  propreté ,  les  lits  à  faire  , 
les  dortoirs  et  réfectoires  à  laver ,  balayer  ;  la  vaisselle  à 
nétoyer  ,  écurer ,  etc. ,  fournissent  de  nombreuses  occa- 
sions d'utiliser ,  sous  la  direction  et  avec  Tassistance  des 
gens  de  service ,  des  aliénés  quelquefois  peu  aptes  à  tout 
autre  travail. — Cette  sorte  d'occupation  est  d'ailleurs  com* 
mune  aux  deux  sexes. — Les  sœurs,  comme  les  infirmiers, 
dans  leurs  emplois  respectifs  «  trouvent  assistance  dans 
les  aliénés  confiés  à  leurs  soins. 

Aux  femmes  sont  exclusivement  dévolus  les  travaux  de 
blanchissage.  Tout  le  linge  de  l'établissement  est  blanchi 
par  leurs  mains ,  et  sous  la  direction  des  religieuses. 

Quelques  malades  moins  adroites  sont  empbyées  à 
ouvrir  ,  à  la  main ,  la  laine  à  matelas  ,  de  manière  à  rem- 
placer utilement  le  cardage. 

Le  rapport  qu'on  a  établi  dans  les  dernières  colonnes  du 
tableau  dont  il  vient  d*ôtre  parlé ,  entre  les  journées  de 
travail  et  les  journées  de  résidence,  donne  par  induction, 
et  avec  quelque  approximation  ,  le  nombre  habituel  desi 


781  NOTICE  SLR   l'asile  DES  ALIÉNÉ.^ 

travailleurs.  Toutefois  ,  il  est  bon  d'observer  que  ce  docn* 
ment ,  relevé  sur  les  étals  de  solde  du  travail ,  ne  tient 
aucun  compte  des  pensionnaires  de  l'établissement ,  qui 
n*y  figurent  pas  ,  lors  même  qu'ils  s'adonnent  à  quelques 
travaux  manuels ,  et  que  le  nombre  des  jours  fériés  et  de 
maladie  accidentelle  diminue  nécessairement  la  proporlioa 
des  journées  de  travail  rapprocbées  des  journées  de  réd- 
dence. 

Pour  donner  une  idée  plus  précise  du  nombre  des  alié- 
nés que  Ton  trouve  moyen  d'appHquer  utilement  au 
travail  dans  la  maison  de  Saint- Yon ,  il  paraît  à  propos 
de  présenter ,  d'après  les  états  de  solde  dont  il  vient  d'être 
question  ,  le  chiffre  des  travailleurs  de  chaque  sexe  peu* 
dant  Tannée  1843 ,  la  dernière  de  la  période  qu'embrasse 
cette  Notice. 

Janvier.  Travailleurs  2i4  Hommes  92  Femmes  i52 


Février. 

— 

244 

— 

91 

— 

153 

Mars. 

— 

246 

— 

90 

— 

156 

Avril. 

— 

263 

— 

97 

— 

166 

Mai. 

— 

271 

— 

116 

— 

155 

Juin. 

— 

272 

— 

115 

— 

157 

JuilleU      ~ 

— 

280 

— 

119 

— 

161 

Août. 

IMHV 

282 

*— 

120 

— 

162 

Septembre. 

— 

303 

-— 

132 

— 

171 

Octobre. 



500 

— 

132 

— 

168 

Novembre. 

-J. 

306 

— 

129 

— 

177 

Décembre. 

._« 

304 

—• 

141 

»-. 

163 

Le  terme  moyen  pour  l'aunée  1843  est  de  276  travail- 
leurs.  La  population  moyenne  de  Tasile ,  pendant  cette 
môme  année,  est  de  625  aliénés.  La  proportion  destrar 


M  LA  SEDIB-IKrÉlIEUU.  785 

▼ailleurs  aux  malades  est  d'un  pea  plus  de  3  sur  7  ;  autre- 
ment, de  44t  sur  i  »000. 

II  est  intéressant  de  rechercher  la  valear  des  traYanx 
exécutés  par  les  aliénés ,  afin  de  connaître  jusqu'à  quel 
point  ils  peuvent  être  profitables  aux  établissements  qui 
sionl  chargés  de  leur  entretien.  On  donne  ici  l'évaluation 
qui  a  été  essayée  y  à  la  demande  de  M.  le  ministre  de 
l'intérieur  ^  des  travaux  ainsi  eflectués  en  1845,  dans  la 
maison  de  Saint-Yon. 

Pour  arriver  à  une  appréciation ,  on  est  parti  de  bétÊS 
différentes  suivant  la  nature  des  travaux  et  la  possibilité 
de  trouver  des  termes  de  comparaison  dans  des  ouvrages 
exécutés  dans  les  conditions  ordinaires. 

Tontes  les  estimations  ont  été  lailes  avec  beauoeiip<|e 
modération. 

Couture.  —  D'après  les  notes  tenues  à  la  lingerie  de  la 
maison ,  7,059  pièces  de  lingerie  de  toute  nature  ,  y  <om« 
pris  les  vestes  et  pantalons  des  aliénés  aussi  bien  que  les 
robes  des  femmes  ,  ont  été  confectionnées  dans  Tasile. 
Multipliant  le  nombre  de  chacun  de|  articles  par  les  prix 
les  plus  ordinaires  d^ouvrages^semjlilabies  eséciités  en 
ville ,  on  trouve  un  total  de  2,837  fr. ,  pour  oonfeclpon 
d'objets  neu&  de  lingerie  ;  c'est  envinm  fr.  0|40  */'^  par 
pièce.  56,604  articles  de  vestiaire  et  de  lingerie  ont  -été 
raccommodés  dans  la  même  année  ;  en  ^estimant  chaque 
raccommodage  à  10  c. ,  on  obtient  un  total  de  6,56^  tt. 
pour  cet  objet  ,  et  une  somme  de  8,497  fir.  pour  valeur 
de  l'ensemble  des  travaux  de  couture; 

Bîanchisêage.  —  En  1829,  dernière  année  où  le  liage  dé 
rétablissement  ait  été  Manchi  par  des  ouvrières  dttdelMM, 
il  a  été  payé ,  pour  prix  de  journées'  employées  an  lavage 

50 


786  NOTICR    SI7M   l'asile  PBS  AUÉITÉS 

^tt  linge  de  365  malades ,  taux  moyea  de  la  populalkio 
de  cette  année,  5,212  fr.  71  c.  ;  d'après  lemtoie  mode 
d'opérer  -,  le  bkaehissage  »  en  1845 ,  pour  une  population 
moyenne  de  825  aliénée ,  eût  occasionné  une  dépense  de 
8,920  francs. 

Matd<u9eriê. — Quelques  femmes  ont  été  employées  à  ou- 
vrir à  la  main  la  laine  de  164  matelas^pour  chacun  desquels 
il  eût  falln  payer  0^75  ;  c'est  donc  un  produit  de  125  fr-. 
Traiûaux  diveri.  —  Les  aliénés  des   deux  sexes  sont 
'^utilisés  dans  les  différente  emplois  aux  travaux  du  ménage, 
à  la  cuisine ,  aa  service  des  bains  et  à  d'autres  besognes  ; 
Taide  qu'ils  prêtent  diminue  le  nombre  des  gens  de  ser« 
vice ,  mais  est  pea  susceptible  d*one  évaluation  directe  et 
précise.  On  estime  là  journée  d'une  femme  employée  de 
la  sorte  .  à  0,25  ;  celle  d'un  homme ,  à  0,50.  D'après  cette 
'base ,  la  valear  de  cette  nature  de  travaux  s'élève  ,  en 
totalité  ,  à  4,746  francsv 

/artftiMi^è.— La  principale  occupation  pour  les  hommos 
jest  celle  du  travail  de  la  terre  ,  soit  comme  terrassement  » 
soit  comme  cnlture  proprement  dite  des  jardins. 

D'énormes  travaux  de  terrassement  ont  été  exécutés 
depuis  dnq  à  six  ans  dans  l'établissement ,  pour  défoncer 
et  renouveler  «  en  grande  partie  ,  le  sel  cultivable.  Ces 
travaux  ^  qu'il  a  surtout  été  posâble  d'établir  sur  une 
grande  échelle  et  avec  beaucoup  d'utilité ,  depuis  l'adjonc^ 
tîon  des  nouveaux  terrains  acquis  pour  le  département  » 
augmenteront ,  dans  une  proportion  extrêmement  consi- 
dérable ,  la  faculté  productive  d'un  sol  naturellement  très- 
ingiiat.  La  belle  végétation  des  légumes  et  des  arbres 
fruitiers  ,  dana  la  portion  déjà  amendée ,  promet ,  dans 
quelques  années ,  un  ample  dédommagement  ù  des  travaux 


BB  LJL  SBIlfB-Il«FBEIEUBB»  787 

tpii  oiil  ',  en  outre ,  Tavàntage  d*ètre  îmmëdiatemeDt  utiles 
aux  aliéniez  dont  ils  octmpent  les  bras. 

Les  mouyemenls  de  terres  ont  donné ,  en  1843  ,  ee 
résultat  :  déblai ,  4,825  mètres  cubes  ;  remblai  ,  2,737 
mètres  cubes.  Le  déblai  nécesdte  le  passage  au  crible  de 
la  plus  grande  partie  du  terrain ,  et  le  remblai ,  le  mélange 
préalable  des  terres  qui  y  sont  employées.  En  estimant 
ce  travail  à  1  fr.  à5  c.  le  mètre  cube  ,  prix  extrêmement 
modéré  ,  on  obtient ,  pour  valè^ir  totale  de  ces  terrasse- 
ments ,  9,441  francs. 

La  culture  proprement  dite  des  jardins' ,  dans  leur  état 
actuel ,  exigerait ,  au  minimum ,  l'emploi  additionnel  de 
six  ouvriers  à  la  journée  ;  soit  une  dépense  de  6,050  francs. 

Bûcher. — En  tenant  compte  du  nombre  de  stères  de  bois 
emmagasiné ,  scié  ,  cassé  par  les  aliénés  ,  de  la  quantité 
de  charbon  de  terre  emmagasiné  par  eux ,  du  prix  courant 
payé  pour  ces  travaux  ;  en  tenant  compte  également  du 
nouveau  travail  de^mesurage  et  de  distribution  aux  divers 
emplois  de  la  maison  ,  on  est  autorisé  à  estimer  à  507  fr. 
la  valenr  des  travaux  de  b^her  exécutés  par  les  aliénés. 

Fabrication  de  ehauMons,  paiUassans  et  chapeaux  de  paille. 
—  La  main-d'œuvre  employée  à  la  confection  de  109  cha- 
peaux de  paille  ,  de  2158  paires  de  chaussons  en  coton  ,  et 
de  61  grands  paillassons  ,  paraît  pouvoir  être  estimée  à 
561  francs. 

BdtimenIs.—'La  plupart  des  inâladês'employés  aux  tra- 
vaux de  serrurerie  ,  menuiserie  ,  tour  ,  peinture  ou  ma- 
çonnerie ,  avaient  pratiqué  ces  travaux  ou  des  travaux 
analogues ,  ce  qui  rend  leur  travail  généralement  bon  et 
■  profitable.  Le  prix  réel  de  la  journée  doit  être  porté  plus 
baut  peureux  que  pour  les  aliénés  qui  sont  utilisés  comme 


Mi  KOTICS  SOL  t*ASILB  1>ffi   AtlilCBS 

^éiM  àe  pdoe  ;  on  croit  être  au-dessous  do  la  réalité  m 
évaluant ,  en  moyenne ,  ee  prix  de  journée  à  ^  fir.  60  e. 
A  ce  taun  on  obtient ,  pour  2,178  joutnéar .  une  valeur 
totale  de  i,tM>6(ranes. 

En  récapitulant  la  valcor  approximative  des  travaux 
exécutés  dans  l'asile  par  les  aliénés ,  pendant  tannée  1843, 
on  trouve  ce  qui  suit  : 

Travaux  de  jardinage;  terrassements  9UI  )  ^^^^  ^ 
culture.  .  •  .  4050  / 

Bûcber 507 

Bâtiments ^306 

Chapeaux  ,  chaussons  et  paillassons.  •  •  •  36 1 

Travaux  de  couture 114 

—      divers. ••  3738 


Total 18617  f. 


JFciIMMf. 


—  raccommodage.    5660 

Blanchissage 89S0 

Matelasserie 123 

Travaux  divers S008 


19434  f. 


Travaux  de  couture;  objets  neufs.  .    2723  \    .^^^  ^ 

I     <I385  I.      • 


Le  total  y  pour  les  hommes ,  est  de.  .     18517        > 
pour  les  femmes,  de.  •  •  •     19434        » 

Total  général.  ♦  •  .  f  .  ,     37951 1    » 


DB  LA  SElNfrlNFÉElBCRB*  780 

Si  l'on  cherche  à  teahr  compte  des  dépenses  eflbctive-^ 
asedl  faites  pour  ohtenir  ces  travaux ,  oa  trouve  qoe , 
pour  surveiller  et  diriger  les  travaux  du  côté  des  Assîmes , 
3  est  employé  quatre  sœurs  ,  deux  à  la  buanderie  et  deux 
dans  les  ateliers  de  couture ,  lesquelles  ,^à  600  fr.  Tune  , 
occasionnent  une  dépense  de  2,400  francs 

Pour  la  surveillance  et  la  érection  du  travail  chez,  les 
hommes,  il  est  employé  deux  infirmiers,  lesquels,  à  700  fr. 
l'un ,  occasionnent  une  dépense  de  1 ,400  francs. 

Retranohaot  ces  deux  sommes  du  produit  donoé  par  le 
tiavail  des  aliénés ,  on  a  : 

Pour  les  hommes^  .......     17tt7  f.    » 

Pour  les  femmes.  .......      17034        » 

■  Il  ■■  m  ^^^^^m^^ 

Ensemble.  ....      34151 L     » 

La  dépense  en  argent  que  s'impose  l'asile 
pour  rétribution  du  tcayail  fait  par  les  alié- 
nés .  s*est  élevée ,  suivant  le  compte  de 
1843  ,  à.   ........  ,, 7135£30c. 

Par  conséquent,  le  boni  de  Tasile  est  de. .    ^701 5  f.  70  e. 

£n  résumé  ,  depuis,  le  jour  ait  les  mors  des  cachots  des 
aliénés  aécroulèrent  sous  les  généreux  efforts  da  docteur 
Pînel ,.  et  où  leurs  chaînes  forent  brisées  à  sa  voix  ,  rien 
n'a  été  fait  qui  ait  autant  amélioré  la  condition  de  ces  in* 
fortunés,  et  les  ait  autant  rapprochés  de  la  position  des 
hommes  raisonnables  ,  que  l*habitudc  prise  d^appliquer  à 
des  travaux  utiles  ce  qui  leur  leste  d'énergie  physique  et 
de  facultés  morales.  ^  Cette  belle  institution ,  qtnconciUe 
admirablement  les  intérêts  des  aliénés  et  ceux  des  asiles 
qui  les  secourent ,  a  fiDÛt ,  à  Saint* Yon ,  de  grands  progi^ 


790  ifOTici  sum  i.*a8ii.b  des  amârkés 

eî  s'y  développe  tous  les  joan  davaolage  ;  c  est  un  de& 
ùAtB  qui  témoignent  en  taxeut  de  U  bonté  de  rocgaoisatioa 
de  réIriJiwment. 

3«  Distractionjf.. 

RéeréatiùM. — Au  moment  des  rëcréetions ,  les  malade» 
se  promènent  dans  le»  cours  et  jardins  ,  ou  sons  les  gale- 
ries eoihrertes.  Ifautres  se  réunissent  pour  jouer  aux- 
dames ,  aux  domfnos ,  athx  cartes ,  S  la  raquette  ,  an  ton^ 
neau.  Les  penstonnaires  de  premières  classe,  ixk côté  de& 
hommes  ,  ont  à  leur  disposition  un  billard. 

Les  pensionnaires  à  la  personne  desqaels  un  sunreiHaDt 
spécial  est  attaché  ,  font  de  tempaà  aulrede^  promenadeft 
dans  la  campagne  ,  en  compagnie  de  leurs  surveiflants. 

Ite&  promenades  en  commun  ont  été  queIq4iefoîs  accor^ 
dées  à  un  certain  nombre  de  femmes  non  pensionnaires ,. 
maïs  elles  leur  ont  été  refusées  depuis  révasio0  d'une  mia% 
lade  pendant  une  de  ces  promenades. 

Eiterciees  inteUeetueU.  -—  Pendant  le  cours  de  l'année 
18(1 ,  le  médecin  de  l'asile  a  réalisé  le  projet  qu'il  avait 
formé  dlajouter  aux  moyens  destinés  à  discipliner ,  mora^ 
liser  et  distraire  les  aKénés ,  des  exercices  kiteHectuels 
consistant  enleotnres  privées  et  ccmmimes^et  ea  e^erdoea 
de  ehant« 

Les  succès  obtenus  dès  les  premiers  essais  eot  eon-i 
vaincu  radminiatsation  sopésieure  de  l*iitilité  d'une  telle 
institution» 

Une  sotmme  annuelle  de  tOO  fr.  a  étédlouée  pour  la 
formation  d'une  bibliothèque  à  l'usage  des  aliénés ,  et  des» 
fonds  ont  été  consacrés  à  rémunérer  un  professeur  dict 
chant  et  &  iair^  les  fraia  de  deux  conoert^  annuels^ 


W  LA  SBIN&tlNFBRIBURB:.  7^1 

leeiurei.  —  Des  lectures  en  commun  se  font  à  haute. 
YaÎ¥  parles  aliénés  dans  chaque  emploi.  Pour  les  femmes, 
ces  lectures  se  font  dans  les  ateliers  de  travail ,  chaque 
jour ,  pendant  une  heure.  Pour  les  hommes ,  elles  se  font 
dans  les  cbaiofloirs-réfectoires .  chaque  soir  ^  pendant  une 
heure ,  après  la  cessation  du  travail. 

Plusieurs  aliénés  lisent  tr^-bien  ;  quelques«uns  donnent 
à  rintonalion  et  à  l'expressiop  beaucoup  de  justesse  ;  tous 
observent  un  silence  parfait  ;  beaucoup  prélent  une  atten- 
tion soutenue ,  et  psennent  un  véritable  intérêt  au  sujet 
de  la  lecture. 

Les  livres  sont  choisifLparmi  les  chefs-d'œuvre  de  la  lit- 
térature française  et  étrangère ,  et  parmi  les  ouvrages  des-, 
tinés  à  Tédacation.  Aux  livres  de  religion ,  de  morale  ^ 
d'histoire  ,  de  voyages  ,  on  jçint  un  choix  de  poésies ,  de 
tragédies  y  de  comédies  ,  de^  eontofr  ^t  de  romans.  Des 
livrcfi  soat  confiés  aux  malades  tn^nquilles  qui  désirent 
lire  en  particulier  dans  leurs  nioments  de  iQÎsi^t  £n  gé< 
néral ,  les  malades  prennent  beaucoup  de  soin  des  livres 
qu-'oa  leur  préte^et  très-rareinentil  s'çn.Uouvç  de  perdus 
oiida  déehirést. 

Ckani,  meêêeê  en  musique  et  €OMert$.  -r-  Les  exercices  de 
chant  ont  parfaitement  réussi  ;  ils  constituent  ,  pour  ui^ 
ceclain  nombre  de  malades ,  une  occupation  intellectuelle 
et  une» distraction  agréable  qui  se  reproduisent  uoe  fois  pas 
semaine.  Hs  deviennent,  deux  fois  par  an,  pour  Timmense 
majorité  des  malades  ,  l'occasion  d'une  vériiable  fête  dont 
ib  se  préoccupent  agréablement  à  t'avance  ,  çt  dont  ils 
gardent  un  doux  souvenir. 

Le  professeur  de  chant  donne  chaque  semaine  deux 
leçons  de  musique  vocale  ,  iinç  pour  les  hommes ,  unç 


793  NOTICB  SUH   l'asile  DBS  ALISK» 

poai^  les  femmes.  30  malades  environ  de  diaque  côté 
sistent  à  la  leçon  ,  et  20  prennent  aux  exercices  de  chant 
nne  part  soutenue. 

Le  professeur  enseigne  aux  malades  les  principes  élé» 
mentaires  de  la  musique  ,  et  leur  fait  apprendre ,  surtout 
empiriquement ,  divers  morceaux  de  chant.  Une  part 
égale  est  assignée  ,  dans  te  choix  des  morceaux ,  à  la 
musique  religieuse  et  A  la  musique  profane. 

On  enseigne  aux  malades  des  morceaux  concertants 
à  deux  ou  trois  voix  r  les  hommes  sont  chargés  de  deux 
parties ,  et  les  femmes  de  la  troisième.  On  leur  enseigne 
séparément  ces  parties  ;  pub ,  quand  elle»  sont  isolément 
sues  r  on  réunit  les  malades  des  deux  sexes  dans  une  salle 
commune  y  pour  répéter  et  exécuter  Tensemble  des  mor> 
ceaux. 

C'est  ainsi  que ,  pendant  chaque  moitié  de  Tannée ,  on 
prépare  Texécution  d*ime  messe  en  musique  qui  est  célé- 
brée dans  la  chapelle  de  TétaMissement  vers  Pâques  ,  et 
d'un  concert  qui  est  exécuté  dans  une  des  salies  de  l'asile 
A  la  §n  de  Tété.  Un  orchestre  d'instrumentistes  payés  ^ 
auxquels  s'adjoignent,  avec  un  louahle empressement,  dee 
amateurs  distingués ,  accompagne  le  chant  et  exécute 
des  symphonies  et  des  ouvertures. 

DéjA  trois  concerts  ont  eu  lieu  et  deux  meases  ont  été 
exécutées.  L'exécution  des  morceaux  de  diant  a  été  réel* 
lement  satisfaisante  ,  et  on  a  pu  constater  un  progrès 
sensible  d'une  année  A  l'autre.  Pendant  toute  la  durée  de 
cessolennités  musicales  ,1e  calme  et  l'ordre  le  plus  parfait^ 
le  silence  le  plus  absolu  ont  régné  dans  une  assemblée  de 
plus  de  trois  cents  aliénés  des  deux  sexes  ;  et ,  chaque  îws , 
on  a  pu  saisir  sur  tous  ces  visages  si  attenti6  ,  si 


BB  LA  SElNE^ITCFÉHIBimB.  793 

* 

OU  si  recueillis,  Texpression  franche  et  vive  des  plus  douces 
émotions  ,  au  moment  où  elles  se  produisaient ,  et  re- 
cueillir ensuite,  de  la  bouche  même  des  malades,  la  preuve 
qu'aux  manifestations  extérieures  correspondaient  des 
sentiments  intérieurs  réels  et  vrais  ,  dont  le  souyenir  est 
gardé  par  eux  avec  honheur* 

Ces  résultats  ,  qui  attestent  hautement  Texcellenee  des 
nouvelles  méthodes  ,  en  ce  qui  concerne  Fart  de  gouverner 
les  aliénés  ,  ne  sont  pas  moins  dédsib  en  faveur  desavai^ 
tages  qu'on  peut  attendre  de  la  musique  ,  employée  comme 
moyen  de  moralisation  et  de  récréation. 

4.  Vîntes  de$  parents  et  amis. 

Les  visites  des  parents  et  amis  ne  sont  permises  que  sur 
un  ordre  écrit  du  médecin  ou  dé  Tinterne  de  service  , 
soumis  au  visa  du  directeur.  Généralement  les  visites  ne 
sont  permises  ,  pour  les  malades  en  traitement ,  qu'à  une 
époque  voisine  de  la  convalescence.  Toujours  elles  sont 
surveilléea  dans  leurs  eiïliBts.  Les  consolations  que  ks  ma- 
lades peuvent  retirer  des  rdations  de  famille  ou  d^amitié 
sont  une  source  précieuse  comme  moyen  de  traitement , 
mais  exigent  ,  dans  leur  emploi  ,  beaucoup  de  circon- 
'  spection  et  de  discernement. 

Quant  aux  malades  incurables  ,  les  visites  sont  permises 
toutes  les  fois  qu'un  état  actuel  d'agitation  chez  le  malade 
n'y  apporte  pas  obstacle. 

Les  parents  des  pensionnaires  de  première  et  de  deu- 
-xième  classe  sont  admis  à  les  visiter  dans  leurs  chambres. 
Des  parloirs  sont  destinés  pour  les  autres  catégories  de 
malades. 


Un  jardin  ,  qui  occupe  te  centre  du  corps  prioeipal  de& 
bàiimenU,  est  destiné  k  servir  de  promenade  aux  visitourft 
et  aux  malades ,  dans  les  beaux  jours. 

Le  jeudi  est  le  jour  consacré  aux  ytutes  pour  les  per«t. 
sonnes  qui  ont  leur  résidenee  à  Rouen.  Les  parents  et 
amis  ,  étrangers  à  la  ville  ,  sont  reçus  les  autresc  jours  de 
la-senwne ,  les  dimanches  exceptés. 

Tous  les  mois  ,  pour  les  pensionnaires  de  première  ,  de 
deuxième  et  de  troisième  classe  ^  tous  les  trois  mois ,  pour 
les  pensionnaires  de  quatrième  classe  ,  des  bulletins  con-i 
statant  l'état  des  malades  sont  adressa  par  le  voédeda  4 
leurs  familles. 

5.  Discipline  tnaralSB. 

On  a  ,  dan»  ces  derniers  temps ,  préconisé  •  avec  raison^  ^ 
les  bien&its  du  traitement  moral  dans  la  folie  *  et  on  a 
cherché  à  mettre  en  honneur  une  méthode  dans  laquelle 
l'intimidation  joue  le  rôle  principal.  Il  est  inconteslable 
que  l'intimidation  a  une  grande  importance  comme  moyen 
de  discipliner  et  d^amender  les  aliénés.  Il  est  cestain  qu'elle 
peut  faire  cesser  ,  chez  les  malades  ,  les  manifestations 
eitérieures  du  délire ,  et  préparer  atnsi  le  retour  à  la 
raison.  Mais  il  n'est  pas  moin»  vrai  qn'elle  est  impuissante 
à  supprimer  directement  le  délire  ,  et  à  faire  renoncer 
réellement  les  mabdes  à  leurs  conceptions  extravagante&. 

L'intimidation  doit  entrer  comme  moyen  dans  le  gou- 
vernement des  aliénés  ;  mais  là  ,  plus  encore  que  dans  les 
sociétés  ordinaires  ,  elle  doit  être  tempérée  par  la  bien- 
veillance et  appuyée  sur  la  justice^  On  c^e  saurait  croire  , 
à  moins  que  de  l'avoir  éprouvé  »  jusqu'à  quel  point  de 


0B  LA  ftllNB^tlIFiBiinmB.  791^ 

pauvres  insensés  sont  capables  de  reoonnattre  ,  dans  ceux 
qui  les  gouvernent ,  les  sentiments  de  bienveillance  el 
d'équité  qui  les  animent  ,  et  combien  l'obéissance  et  la 
souQwsioQt  leur  sont  £iciles  quand  elles  leur  sont  impo- 
sées par  un  bomme  qu'ils  savent  dévoué  à  leurs  intérêts. 

L'ordre  et  la  régularité  dans  tous  les  actes  de  la  vie 
commune  et  privée,  la  répression  immédiate  et  incessante 
des  &utes  de  toute  espèce  et  du  désordre  sous  toutes  ses 
foroies ,  V^ss^iéUaaement  au  silence  et  au  repos  pendant 
certains  temps  déterminés ,  l'imposition  du  travail  à  tous 
les  individus  qui  en  sont  capables ,  la  communauté  des 
repas  ,  les  récréations  à  beure  fixe  et  à  durée  déterminée , 
l'interdiction  des  jeux  qui  excitent  les  passions  et  entre<^ 
tiennent  la  paresse  ,  et  ,  par-dessus  tout ,  l'action  du  mé-t 
decin  imposant  la  soumission  ,  l'affection  et  le  respect , 
par  son  intervention  dans  tout  ce  qiû  toucbe  h  la  vie  ma« 
raie  des  aliénés  :  tels  sont  les  moyens  de  traitement  moral 
qui  ne  peuvent  être  employés  que  dans  les  maisons  spé- 
ciales destinées  au  traitement  de  la  folie  ,  qui  donnent  au 
traitement  appliqué  dans  ces  maisons  une  supériorité 
incontestable  relativenient  an  traitement  appliqué  à  do« 
micile« 

Yoîcî  quelques-uns  des  Mts  généraux  les  plus  propres 
Il  donner  une  idée  des  effets  de  discipline  morale  qui  ont 
été  olitenus  à  l'asile  de  la  Seinç-Inférienre  par  l'emploi 
de  cette  métbode  ; 

Tous  les  malades  prennent  leurs  repas  en  commun. 

T pus  viennent ,  à  la  voix  des  surveillants ,  se  mettre  en 
rang  pour  être  passés  eo  visite  ,  les  bommes  debout ,  les 
femmes  assises  ,  et  tous  gardent ,  pendant  toute  la  durée 
4e  la  yisi(e ,  le  repos  et  le  silence^ 


796  llOnCl  81»  L*A$IftB  DBS  ALfÊMÉS 


Les  vêlements  sont  maintenus  propres  et  en  bon  ordre  ^ 
depuis  laceiffore  jusqu'aux  chaussures  »  dont  les  eordons 
doivent  être  noués  et  les  quartiers  rdevés.  Point  de  déoo* 
ration  y  point  de  eostumes  excentriques  y  ni  d'aocMitre^ 
ments  bizarres. 

On  exige  que  leurs  cheveux  soient  peignés,  leurs  mains 
et  leur  visage  lavés. 

Un  grand  nombre  de  malades  commencent  leur  Journée- 
par  faire  leur  lit«  Bientôt  ce  travail  sera  obtenu  de  tous, 
les  malades  qui  en  soot  capables. 

Les  malades  ,  pendant  la  visite  ,  quels  que  soient  le 
nombre  et  la  qualité  des  personnes  qui  accompagnent  le 
médecin  y  s^abstiennent  de  toutes  réclamations  et  de  toute 
importunitë. 

.  n  leur  est  également  interdit  d^aborder ,  dans  les  cours, 
le  médecin  >  les  employés  et  les  visiteurs. 
Il  leur  est  défendu  d^écrire  sur  les  murailles. 
Du  côté  des  hommes,  des  baquets  y  placés  dans  des  lieux 
convenables  ,  assurent  la  propreté  et  k  décence. 

L'emploi  delà  camisole  devient  de  jour  en  jour  plus  rare. 
Du  côlé  des  hommes  ,  elle  n'est  employée  qu'accidentelle- 
ment comme  punition  »  et  comme  moyen  de  prévenir  le 
suicide  ou  de  mettre  obstacle  aux  habitudes  dépravées. 
Du  cOté  des  femmes  y  eDe  est  employée  pour  les  forcer  à 
garder  leurs  vêtements  »  pour  mettre  obstacle  aux  actes 
de  violence  ou  aux  habitudes  immorales  ,  et  aussi  comme 
punition.  La  moyenne  du  nombre  des  camisole  s'est 
abaissée  an  chiffre  8  sur  640  malades  :  1  sur  â60  hommes, 
7  sur  380  femmes. 

Jusqu'alors  il  a  été  impossible  de  renoncer  à  enfermer 
temporairement  dans  des  cellules  de  force  et  à  coucher 


.     DK  Là  SnnlE«I!IFBtTBUH«.  7^7 

ntis  dans  Ja  paSle  ,  certains  hommes  qui ,  dans  leurs  accès 
de  manie  furieuse ,  déchirent  tout  :  vêtement  ,  liteifie  ^ 
camisoles.  Les  cinq  loges  de  force,  chauffées pendisiit 
rhirer,  ont  constamment  suffi  pour  le  placement  de  ces 
malades  ;  le  plus  souvent  elles  n'ont  pas  été  toutes  occu- 
pées f  et  assez  sonv^it  ettes  sont  demeurées  toutes  inoc** 
cupées. 

Les  rixes  soitf  rares  et  sévèrement  réprimées. 

Rarement  quelques  malades  s'abandonnent  an  penchant 
delà  destruction  ,  si  exalté  chc&s  les  Ibus.  Il  est  rare  qu'ils 
salissait  leurs  loges. 

II  est  très-rare  que  Ton  soit  forcé  de  recourir  à  Femplpi 
de  la  sonde  c^ophagienne  pour  nourrir  les  .aliénés  ;  on 
triomphe  habituellement  de  leur  obstination  par  la  per* 
suasion  et  le  traitement. 

Les  moyens  de  punition  et  de  répression. sont  les  sui- 
vants : 

1*  La  réprimande  ; 

9^  La  privation  de  la  promenade  libre  dans  les  jardins^, 
et  des  autres  récréations  ; 

3^  La  privation  des  visites  des  parents  et  amis  ; 

4^  La  privation  du  travail  ; 

5^  La  privation  de  certaines  douceurs  de  régime  alimen» 
taire; 

6^  La  camisole  : 

7®  La  réclusion  pour  nn  ou  plusieurs  jours  dans  une 
cellule  ; 

8^  Le  bain  avec  épongé  ; 

9^  Le  bain  d'affusion  ; 

10^  La  douche;  •     ' 

ii*Lemoxa. 


798  HOTICB  SUE  l'asilb  MB  àuinis 

La  réprimande  ,  k  bain  avec  éponge  ,  le  baiad'aOuriim 
et  les  prirations  sont  les  moyens  de  répression  le  plos 
fréquemment  eibployés  contre  les  Csutes ,  et  ont  en  même 
temps  l'avantage  d'èlie  dés  mdyens  de  traitement  contre 
la  maladie. 

Le  bain  avec  éponge  n'est  employé  commb  moyen  de 
répression  que  pour  les  malades  qui  ne  sont  plu*  en  trai- 
tement. La  durée  du  bain  avefc  éponge  est  généralenlcnt 
dé  dcut  bcuites  dans  la  saison  cbaudè  ,  d'une  heure  et 
demie  dans  la  saison  froide.  Le  bain  d'affusion  ,  dont  la 
température  est  rendue  variable  de  24  à  le*  centigrades , 
est  employé  beaucoup  ^lus  fréquemment  dans  les  mois 
thaûds  que  danS  les  tools  froids ,  et  est  plus  souvent  un 
moyen  de  répression  et  de  pimition  qu^un  moyen  de  trai- 
tement. La  douche ,  qui  est  toujours  administrée  avec 
beaucoup  de  précautions  et  de  toodération  ,  et  qui,  depuis 
rentrée  en  fonctions  du  médecin  actuel ,  n'a  donné  lieu 
à  aucun  accident  fâcheux  ,  est  exclusivement  employée 
comme  moyen  de  punition  pour  les  fautes  graves  ,  notam- 
ment pour  les  actes  de  violence. 

La  quantité  des  bains  avec  éponge  ,  des  bains  d'affusion 
et  des  douches,  a  été  évaluée ,  terme  moyen,  en  1841 ,  sur 
'  550  malades ,  aux  chiffres  suivants  : 

HoBunes.    Femmes.       D.  s. 
Bains  avec  éponge  ,  par  jour. .  .      26  35  60 

par  mois.    .    750        1050        1800 
BainSk'd'affusion.    .  par  mois.    .      20  30  50 

Douches.  .....  par  mois.    .3  2  5 

Le  moxa  n'est  employé  que  dans  quelques  circonstances 
exceptionnelles,  où  il  est  à  la  fois  un  moyen  de  traitement 


bB  LA  SEINB-IN^BRIBURK-.  79^ 

et  de  coactioD  ;  dans  les  cas,  par  exemple,  de  tentative  de 
suicide  par  inanition  volontaire. 

Les  malades  sont  constamment  traités  avec  bienveil- 
lance  et  doucenr.  Toat  écart  des  surveillants ,  à  propos  dé 
cette  règle  ,  est  sévèrement  réprimé* 

Toutes  les  fois  qu'un  malade  en  faute  témoigne  du  re- 
pentir et  s'engage  à  mieux  se  conduire  à  l'avenir  ,  la  pu^ 
idtion  est  adoucie  ou  même  entièrement  remise.  Les  actes 
de  violence  entre  malades  sont  les  seules  £iutes  ^ur  les^ 
ifUelles  il  n'y  a  jamais  de  pardon. 

§  S.  Draitement  moral  inditidùeL 

Le  traitement  moral  individuel  consiste  dans  l'emploi 
ie  toutes  les  ressources  que  rexpérience  et  là  science  ont 
£eiit  reconnaître  comiàe  propres  à  poirtér  soulagement  ant 
peines  des  insensés ,  et  à  pof  ter  remède  au  trouble  dé 
leur  esprit.  Ce  n^est  pas  dans  une  Notice  statistique  qu'il 
est  possible  d'exposer  ,  avec  qùell}ué  détail ,  ni  les  res*- 
spurces  que  le  médecin  peut  trouve^  dans  là  science  et 
aussi  dans  son  cœur  aussi  bien  que  dans  son  esprit ,  ni  les 
règles  générales  qu'il  doit  suivï'é  dànS  cette  misiSion  aussi 
difficile  que  délicate,  tl  suffira  de  remarquer  ici ,  dNme  mas 
nière  générale ,  que  les  ressources  du  traitement  moral 
général  doivent  être ,  dans  \eut  applièation  aux  individus , 
appropriées  et  à  leur  caractère  et  à  là  nature  dé  leur 
délire.  Quant  aux  réglés  ,  elles  peuvent  se  résumer  de  là 
manière  la  plus  générale  en  celléà  qui  sont  à  l'usage  des 
pères  et  des  tuteurs ,  pour  la  direction  morale  dés  enfants 
et  des  mineurs.  La  principale  source  de  l'influence  morale 
qui  peut  être  exercée  sur  les  aliénés  ,  est  dans  l'amour  in- 
telligent qu'on  leur  porte  et  qu'on  leur  témoigne. 


800  NOTKB  Mm  L*AMUE  DES 


§  S.  Traiiement  médical» 

Moins  encore  que  le  traitement  moral  iiidi?iduel ,  le 
traitement  médical  ne  peut  être  le  sujet  de  développemeBttf 
dans  un  ouvrage  de  cette  nature.  On  se  bornera  donc  à  in- 
diquer  ici  quelques-uns  des  principes  qui  dirigent  la  pra* 
tique  du  médecin  ,  à  Tasile  de  la  Seîne*Infikieure« 

A  propos  de  chacun  des  malades  y  la  détermination  d« 
traitement  médical  à  appliquer  est  un  problème  complexe 
pour  la  solution  duquel  il  ne  suffit  pas  de  tenir  compte  de 
la  forme  et  de  l'époque  de  la  maladie.  La  considération  de 
Tâge  y  du  sexe^  de  la  constitution  ^  et  surtout  des  prédispo- 
sitions et  des  causes  y  est  d'une  grande  importance  dans  le 
choix  des  méthodes  et  des  remèdes ,  et  introduit  de  nom- 
breuses variétés  dans  le  traitemeot. 

En  ce  qui  concerne  ces  indications  particulières  et  îndi- 
vidiielles  du  traitement  médical ,  il  est  absolument  impos- 
sible d'entrer  ici  dans  aucuns  détails. 

Quant  aux  indications  générales  et  communes ,  celles 
qui  se  rapportent  à  la  nature  même  de  la  folie ,  de  ses 
lormes  et  de  ses  complications  ,  une  idée  générale  de  ce 
qui  se  pratique  A  Vasile  peut  être  donnée  en  peu  de  mots. 

liCB  bains  tièdes  a^vec  application  d'eau  froide  sur  la 
iél# ,  et  les  baios  d'affusion ,  répétés  une ,  deux  et  trois 
filis  par  jour  ,  pendant  un  plus  ou  moins  grand  nombre  de 
jours ,  constituent  la  principale  ressource  du  traitement 
«W'dtif  de  la  fioilie  aiguë  et  du  traitement  palliatif  de  la 
folie  ebronique.  Les  bains  tièdes  avec  applications  froides 
jréti^iîssent  mieuK  dans  I9  Iblie  maniaque  ;  les  bains  d*affu- 
sion  sont  surtout  utiles  dans  la  folie  mélancolique. 

La  folie  maniaque  revêt  assez  fréquemment  une  forme 


qui  ta  rapproche  des  affiectionB  lÉÉMinatoim  àà  cerveaii 
tt  4e  tes  êBrébppes.  La  méâiode  antipMogiiftiqëe  est  , 
4an»  oes  cas  ,  indiquée.  Les-évacualioos  sanfaioes  par  la 
saignée  ,  parles  sangsues ,  'par  les  ireAtontises  seaiMées  ^ 
ont  alors  une  ineoniestable  utilité. 

Les  évaeualîoBS  sangutnes  seiH  ^eneore  soutent  trèft' 
propres  à  calmer  les  accès  d^igitation  qui  se  renooutrent 
dans  les  autres  formes  de  la  folie  aigué  et  dans  la  folie 
elHroDÎquie.  Lès  rivacuaûons  sanguines,  è  la  condition  d'être 
appropriées  ,  pour  leur  quantité  et  pour  leur  fréquente, 
à  ta  constUtttiein  et  uux  forées  des  malades  ,  n'ont  pas  Vith 
couTénient  qu'on  leur  reproche  trop  généralemettt  de  &•' 
Toriser  le  passage  à  la  démence. 

9i\  est ,  en  général ,  fort  important  de  régler  le  régime 
des  maTades  en  triritement  ,  et  pour  la  quantité  et  pour  la 
qualité  des  aliments  ,  il  est  fort  rare  que  l'ribsthieiioe  Sêfk 
utile.  L'abstinence  entretient  Texcitatlon  nCTvewso  et 
favorise  Tépuisement.  Souvent  Fétat  des  malades  qtt^cMl 
amène  dans  les  asiles  a  été  évidemment  aggravé  par  les 
pertes  de  sang  evcessivgs  et  par  Jl*alisttlience  prolongée 
auxquels  ils  ont  été  soumis* 

L'emploi  judicieux  et  opportun  dés  purgatiCs ,  des  cal- 
mants et  des  exutoires ,  est  d'une  grande  ressource  dans 
le  traitement  de  la  folie.  Pour  satisfaire  à  ces  indications  , 
les  remèdes  les  plus  ordinaires  sont  parfaitement  suffisants. 

La  longue  liste  des  médicaments^  4ont  ruaageâêté 
préconisé  ,  à  diverses  épocpies  ,  contre  la  fUlë  en  géttév'rfl 
et  quelques-uns  de  ses  symptômes  en  particulier  ,  pourraiî 
bien  n*étre  qu'un  luxe  à  peu- près  inutile.         .... 

Lorsque  la  folie^  menace  de  se  compliquer  de  paralysie 
générale  ,  et  lorsque  cette  Complication  existe  ,  le  traite^ 

51 


80S  KOTICI  SUR  L*ASIbl  mS  ALIÎlfBS 

meut ,  qw  laitte  d'aiUeart  peu  de  chances  de  guérison  » 
doit  élre  ^doi  des  ioflammaiions  chroniques  »  car  la  ma- 
ludie  consiste  alors  en  uoe  inflammatioa  chronique  de  la 
conehe  cerlioale  et  des  enveloppes  du  cerveau. 

Somme  toute  ,  le  traitement  médical ,  plus  simple  et 
moins  paissant  qu'on  ne  Ta  souvent  admis ,  n'a  générale' 
ment  toute  son  eflicacil^  qu  Â  la  condition  du  concours  du 
traitement  moral  individuel  et  i  plus  encore  peut*èlre  > 
du  concours  du  traitement  moral  général.  L'impuissance 
|i  (réqoenfe  du  médecin  dans  les  traitements  entrepris  à 
domicile  >  même  lorsque  les  conditions  les  plus  favorables 
et  les  mieux  entendues  se  trouvent  réalisées  ^  atteste  hau- 
tement ce  lait ,  et  est  un  motif  puissant  d'encouragement 
pour  les  gouvernements  ,  pour  les  administrations ,  pour 
les  associations  charitables  et  pour  les  médecins  d'aliénés  ^ 
fui  font  concourir  leurs  efforts  à  fonder  et  à  perfectionner 
des  maisons  q^ialement  destinées  au  traitement  de  la 
folie. 

GHAnTRE  QUATRIÈME. 

Recettes  et  dépenses. 


§  !•'.  Frais  de  premier  éteMissemenf. 

Les  dépeoisqs  de  premier  établissement  de  Tasile  de  la 
flfMin  înfi^ritTurr  se  «ont  élevées ,  pour  les  bâtiments , 
à •      958S91fci4c* 

Pour  le  mobilier  y  à 1373ti    22 

Total.     .     •    .    1096202  f.B6c. 


M  LA  SBIllB4NFBRIS17ftB. 


Sus 


§  S.  Défenses  annueUes  pour  un  Aliéné  et  prix  de  journées. 


NOMBRE 

DÉPENSE 

PRIX 

DÉPENSE       1 

MOYEN 

■OTEKKB 

AKHÉBS. 

des  Aliénés 

annuelle , 

des 

TOTALE. 

entretenus 

pour 

• 

dnnsFAsile. 

un  Aliéné. 

r                                         ■ 

journées. 

1825 

42669  fr 

.71 

70 

'1218  fr.  78 

3f.33 

1826 

131847 

98 

186 

708      8S 

1     94 

182T 

175184 

82 

308 

562       28 

1     54 

iS2S 

189793 

92 

342 

555      80 

1     59 

1829 

195582 

80 

565 

535       84 

1     46 

1830 

192468 

38 

'  S85 

503       22 

1     37 

1831 

190897 

91 

413 

465       24 

1     25 

18dâ 

199110 

M 

428 

465       30 

1     26 

1833 

. 1 90879 

22 

430 

445       39 

1     21 

1834 

193522 

30 

437 

435       36 

1     18 

1835 

203002 

11 

451 

452       31 

1     23 

1856 

205289 

16 

461 

U7       86 

1     22 

1837 

213352 

05 

479 

447       04 

i     <^ 

1838 

236957 

79 

505 

472       01 

1     28 

1839 

257926 

07 

535 

484       22 

1     32 

1840 

265202 

88 

671 

464      45 

1     27 

1841 

256849 

51 

568 

452       19 

1     2$ 

1842 

279668 

81 

591 

473       21 

1     29 

1843 

288448 

54 

625 

461       51 

1     26 

.  Las  ressources  au  moyen  desquelles  il  est  pourvu  aux 
dépenses  annuelles,  proviennent  du  prix  des  peosiouf 
payées  par  les  fiuaiîlles ,  des  allo^tious  du  département 
pour  entpelien  des  aUénés  indigents,  du  concours  des 
communes  ^et  des  bosipices  dans  les  frais  de  traitement 
4es  aliénés  de  leur  ressort ,  et.en^  d^une  dotation /de 
Tasile  en  rentes  sur  l'Etat. 


iH  RonoB  nm  l'mkm  vm  àXÂinis 


Al^PËNDICE, 


N  L'ITOOI  M  L'iSiU  R  M  SES  IESOIS& 

Ha1||rë  les  efibrb  peraëvëcanto  i  .Faide  desquels  l*asile 
des  alténéB  de  la  Seioe-Iofitrieure  a  été  ooaduît ,  par  des 
IMifeclioanemenli  aucoenift  y  à  uo  élat  d'organisatioo  qui 
|e  jfiaet  à  côté  des  ihëilleurs  élablissements  ,  le  but  vers 
leqad  une  admioUtralioa  éclairée  doit  ïocesaauuaeat 
tendre  n'est  pas  «acore  eottplèteaaent  atteint  peor  le 
toiësent  «  cft  Taveirir  de  l'asite  sortent  n*e$t  fès  faranti 
tcsitre  un  déclin  de  prespërïU  qiie  raccroissemeat  inces- 
sant de  sa  papulalion  rend  ioMniiteBL 

L*asfle ,  ^i  atait  été  olrigtnatreaient^créë  dans  la  pré» 
Vision  d'une  population  de  400  à  450  malades ,  a  pu ,  aa 
knqjen  d'agrandissfments  en  constructions  et  terrains, 
%fÊtiè  pehdu  propi^  à  servir  de  maison  deMftige  et  de  tjtéi* 
teimenf  poUr  600  ntalades  des  deut  sexes  :  ^0  hommes» 
320  femtnes.  En  deçà  de  ces  limites  extrêmes,  Fasile 
peut  conserver  tous  les  caractères  et  tous  les  avantages 
d^Un  étlMissemeîit  mixte ,  exeellent  kespiee  d'incurables , 
bdline  maison  de  trattement. 

Banis  ces^xmditions ,  l'asile  serait  enoere  susoqitilile  d^  j 

phisiéuri  jterfeotîooneineats  qui  onk  été  eifnsîlés  à  l'adm^  \ 

tiiittratlion  supérieure ,  et  qu*il  «t^  im  d'émmërer. 

Gréufk>n  de  quattiers  spéakwK  pour  les  riiénés  épilep^ 
tiques. 


€rëaUoa  d'ua  quartier  ap^Ul  ppur  let  fowam  pen^ 
aionnaires  de  IroÎMème  elasse^ 

StjbfiUtytioa  d'un  quartier  nouveau  a»  quartier-  deâ 
femmes  dites  gâteuses 

SabsiitHiiou  graduelle  da  .eoO0truciiona  aanvellet  et 
appropriées  aiix  coastructieui  ancieane^  ;.  d'aptéa  un  fké 
f  teéra)  doDtles  bai^et  ont  été  ooaeerlées  antre  ledîreeteMffV 
Je  raédem  et  rardûteete..  ^ 

Ijss  effets  de  la  la*  da  l*tkecreîasemaat  graduel  de  la  pur 
pulation  d»na  les  asiles  ouverts  aux  aliénés  ^  tendent 
ineessawioent  A  diminuer  les  quatilée  de  l'asile  da  là 
Séiae^Iaférieure  ^  en  allérant  rFéquilibre  qui  doit  accstei^ 
entre  la  constkttlion  naroHde  de  réteUissement  et  le 
chiilre  de  sa  population. 

Le  tere&e-  couine  peut  ôire  dépassé  sans  tes  plus  gnuref 
ineanvénienta  e»t  aujourd'hui  atteint  L'adminiBiaratiMi 
supérieure  a  dû  être  avertie  de  la  néeessité  de  prendre 
des  mesurée  efficaces  panr  maintenir  l'asile  de  la  Seîné-^In- 
férieure  au  rang  qui  lui  a  été  donné,  au  pHx  de  tiort  dV^ 
forts  et  de  sacrifices*  Saisis  de  cette  grai»  question  par  « 
un  Mémaire  spécial  du  médecin  de  l'asile,  M.'le  baroa 
Diipont^Delperle  ,  préfet  de  la  Setaie<^Infiértettre  ,  et  MM; 
les  memlMTs  du  Conseil  général  oe  manqueront  pas  de  lai 
donner  une  solutioa  conforme  aux  véritables  intérêts  d^ua 
étaMissein^At ,  objet  constant  de  leur  sollicitude  éoiaîréeû 

Dans  sa  session  de  18  ii  y  le  Canseil  géaéral  a  fii^mulé 
"la  question  en  ces  termes  i  savoir  si- ,  dans  i'aYenir ,  il  con- 
^ndraît  mieux  de  créer  un  étubKssttoiebt  sp'édal  d*incur 
râbles  ,  que  d'agrandir  Pasîle  actuel;.'  i 

Le  médecin  de  l'asile  s'est  trouvé  conduit ,  par  une  dîs- 
cusaiofi  approfondie,  à  résumer  son  opinion  en  ces  tprmes  : 


806  HOTICB  SUR   L'âSILB  DBS  ALIÉNÉS 


«  le  ne  erains  pa»  d'attmMv  qu'un  agnindissefDenf  qui 
satisferait  aux  exigences  deTavenir ,  en  élevant  la  popu- 
lation de  l'asile  jusqu'à  800  malades  ,  aurait  pour  effet 
inévitable  de  dénaturer  eomplètement  l'institution,  et  d*eA 
fidre ,  an  décriaoent  de  l'art  et  de  la  société ,  nn  véritable 
bospiee  d'meuraUes  ^fr).  »  Il  peut  anjourd'hni ,  en  insis- 
taat  snr  la  néœssitéde  prévenir  à  tout  prnc  une  telle  trans»- 
formation  ,  invoquer  Tautorité  imposante  dès  hommes  les 
plus  compétent!  de  la  Grande-Bretagne.  Dans  un  rapport 
iail  au  lord  tbancelier  et  présenté  aux  deux  Chambres  à 
k  saite  d'one  enquête  sur  l'état  des  aliénés  en  Angleterrov 
les  commissaires  expriment  le  regret  d'avoir-  trouvé  les 
asiles  enoansbrés  dlocurabies  et  rendus  par4à  impropres 
à  recevoir  les  malades  susceptibles  de  guértsoa ,  et  s'affli- 
feot  doee  qne  la  transformation  d'hôpitaux  de  traitement 
en  maisons  de  rifugn  a,  en  grande  partie,  annihilé  l'utilité 
des  asiles  publias  d'aliénés. 

Les  perfectioaneDumts  qui  ont  été  introduits  dans 
l'organisation  da  travail  &  Tasile  de  la  Seine*  Inférienre-, 
ne  laissent  actuellement  ri«i  à  dMrer  au  point  de  vue  de 
l'intérêt  des  malades.  Maifr  les  ressourQefrdii  travail  qu'on 
a  acddenlettement  obtenoes  pour  lea  hommes  ,.en  remar 
niant  prefondément  ^  pour  les  bonifier  ,  les  terrains  de 
culture ,  viendront  hîentêi  A  manquer».  U  deviendra  alors 
indispensable  de  créer  quelque  nouvelle  industrie  pour 
ocoi^er  ks  bras  des  hoounes. 

Aprèaairoir  Atteint  pa  rForganisalion  da  travail  le  but 
principal  qof'on  devait  se  proposer  ,  c'est-à-dire ,  occuper 
les  aliénés  dans  l'intérêt  de  leur  bonheur  et  de  leur  santé^ 

(f)  Rapport  sur  le  service  médlcsl'en  iS4S.,  fu  M.  Parciappe^ 


BB  LA  snmMKFBiHnmE^  807 

•B  n'a  pas  encore  obtenu  tout  ce  qu*il  est  permis  d'espérer 
d'me  bonne  direction  imprimée  au  tittvait  par  les  alij^aA. 

n  serait  fort  important  et  iln*estpas  impqssible  de 
vendre  le  travail  plus  productif  »  et  de  (aire  ainsi  tourner 
au  profit  des  asil^  d'aliénés  les  ressources  ménies  du. 
traitement. 

C'est  dans  une  evploitatioa  rurale  seulement  que  pe»L 
vent  se  trouver  réunies  les  conditions  économiqueset hygié- 
niques propres  ji  rendre  le  travail  des  aliénés  productif  ^^ 
sans  lui  faite  perdre  son  caractère  essentiel  de  secours  çon^ 
sol^teur  et  cur^tif  pour  les  malades. 

Depuis  les.  heureux  résultats  obtenus  à  la  ferme  Sainte-. 

m 

Aone,^sous  l'influepçe  dç  l'impulsion. donnée  par  M.  le  doo 
teiir  Ferrus  ,  les  essais  dai^  cette  diftection  se  sqnt  multh* 
plies,  et  auJQurd'bui,  en  France  copnme  à  l'étranger ,  une- 
exploitation  rurale  est  généi:a1ement  considérée  comme 
l'annexQ  en  quelque  sorte  obligée  de  tout  asile  d'aliéqés 
dont  la  populatiop  est  un  peu  considérable.^ 

Si  l'adniinistration  supérieure  était  conduite  à  créer  uno 
succursale  de  Fasile  de  la  Seine-Infërieure ,  ce  serait  une 
excellente  ocqasioi^  pouc  compléter  l'organisation  des  se- 
cours publics  donnés  dans  ce  département  aux  aliénés  , 
par  la  création  d'une  .exploitation  rurale  dont  la  main** 
4,*l]euvre  serait  confiée  4  ce$  msila^jBS.. 


H©1!JY1!L!L1S 

yMNCDlTDIi  N  THMISIIIIt  IIS  AKS,  K»  801»», 
R  L'USEK^nSf  ET  DE  Ll  UTItEATDB. 


SESSION  DES    CONSEILS    GBNBEACl    DE    L'AGtiCirLTIlMi  y    MT 

MmSKE  ET  DBS  màMtrMmmMB. 

Les  trois  Conseils  ,  qui  Q*^aT&ient  pas  été  réunis  depuis 
1842 ,  ont  été  convoqués  le  15  décembre  1845  ,  et  sont  en 
session  au  moment  où  nous  imprimons  l'Annuaire.  Il  nous 
sera  donc  impossible  ,  cette  année ,  de  rendre  compte  des 
travauK  importants  auxquels  ils  se  seront  livrés  à  la  fin 
de  cette  session  ,  qui  sera  ctose  le  15  janvier;  maïs  nous 
prenons  l'engagement  de  le  faire  amplement  dans  TAn- 
Duairc  de  1847  ,  dont  rimpressîon  commencera  immédia- 
tement apr4s  la  puUicalionde  celui-ci. 

Nous  pouvons  annoncer  pourtant  que  la  session  sera 
plus  fiieonde  encore  que  celle  de  1842;  de  nombreux  rap- 
ports se  préparent ,  les  séances  ont  été  jusqu'ici  très- 
importanter. 

Plusieurs  vacances  existaient  dans  le  sein  du  Conseil 
général  de  Tagriçulture  ;  la  mort  avait  frappé  H.  de  Dom« 
basle ,  M.  le  comte  de  Bonne  val ,  ftf .  Oscar  Leclerc  ,  M.  le 
mardchsl  Clauzel  et  M.  le  duc  de  Marmier  (Haute  Saône}^ 
M.  Piscatorj  ^  ambassadeur  à  Athènes ,  et  H.  Soulange^ 
Bodin  ,  avaient  donné  leur  démission. 

Les  nouveaux  membres  appelés  à  remplacer  des  vides 
si  regrettables  sont  : 

MM.  Dupreuil  de  Pouy  (Aube)  ;  MoU ,  professeur  d'a- 
griculture ;  le  duc  de  Caumcnt  La  Force  (Orne)  ;  le  baron 
de  Bernon  (Drùme)  ;  Royer  ,  inspecteur  de  Fagriculture  ; 


le  vicomte  d'Assailly  (Deux-Sèms)  ;  I  ecomte  de  JoufTroy, 
(ladre). 

Le  CoQseil  gioéral  de  ragrusiiUiire  a'esl  di^ud  M  one 
Commiwioiis ,  composées  ainsi  qu'il  suit  : 

Irrigatiant. 

*  «        • 

MH .  le  ccHDte  de  Gasparin  ,  fvùidint  ;  de  Maufij  dc( 
Mornay  ,  ucritax^e  ;  Auguste  "de  Gas^ria  ;  le  marqiris  d« 
Cambis;  le  vicomte  Héricart  de  Thur;  ;  de  Tracy  ;  le  baros 
de  Tocqueville  ;  Puvis  ;  le  comte  d'ÀDgeville. 

Crédit  agricole* 

HM.  Darblay  ,  prétideni  ;  Pommier  ,  teerélain;  li 
baron  Charles  Dupin;  Beaumonl  (de  la  Somme);  Oaill^y  ; 
Royer  ;  de  Béhague  ;  MoU  ;  Tourret* 

Améiiarûtiamd€êbe$it«uTm 

MM.  Vuitry,  frAid^ni  •  Tourret,  vice-président  ;  le  mar- 
quis do  ToPfy,  iwre/ciire;  Yvart;  le  vicomte  Perrault  de 
Jotems  ;  Lefèvre  SainteMarie  ;  duc  dci  Liancourt  ;  conilo 
de  Jouffroy-Gouaans  ;  le  comte  Aaglès;  de  Béhagoe;  le 
comte  de  Morny^  le  due  de  La  Force  ;  Desjob^t. . 

ParcùWTê  et  vaine.pdturt. 
MM.  le  baron  Busche  ,  présidenti  le  baron  de  Bernon  » 
eêcrétuire  ;  Sauoac  ;  Readu. 

Inêtrvttwn  apicole.  ' 
MM«  Tourret ,  prétident  ;   Vullry  et  de  Caumont ,  eceré^ 
tairee;  MHà;  RiefTel  ;  Nivitee;  Moll  ;   MîrM  ;  Aagiista 
de  Gasparin  ;  Royer. 

Caiêêeê  de  prévoyance. 
MM.  Dupin ,  prétOini  ;  d'Assailly  y  merétairê  ;  Darblay; 
G.  Beauvais  ;  Saunac. 


9t0  NOUVBLLBS 

Que$$Um  ûmeoU. 

MM.  le  duc  de  Liancourt,  président';  Rendu,  secret 
tAn  ;  Saunac  ;  le  baron  de  Bernoa  ;  Aug^te  de  Gasparin.. 

Quêitûm  des  làineê^ 

MM.  Lemaire ,  préùdènt  ;   Pommier ,   iecrélaire  ;  Du- 
Fentt  de  Pouy  ;   le  baron  de  TOoqaeyiQe  ;  Ytart  ;  le  yU 
«HQle  Perrault  de  Jetems  ; 'le  Tkomte  Romanet;  Beau^ 
iiu>nt(delaSoBune], 

Question  de$  Uns. 

MM.  Leroy  de  Béthune ,  président  ;  Reqdu  ^  seerdlair^i: 
Pommier;  Julien  Lefethre. 

Ââinièsion  des  fers  en  franchise  pour  ta  construction  des, 

bdHments  de  mer. 

MM.  le  baron  Giiarleft  Dupio  ,  président  ;  le  baron  Buftv 
ebe ,  Secrétaire  ;  Rendu  ;  le  comte  de  Gasparià;  le  Yicomte 
Héricact  de  Xhujry  ;.  comte  de  Joudroy^CROosan»  ;  DarUay ^ 

VmêsS'et  objets  di^ers^ 

MM.  Saunac ,  prAidimt  ;  De  Caumont ,  secrétaire  ;  le 
baron  Sylrestre  ;  Tilmorin  ;  Mirbel;  Busche;  C.  Beauvafe; 
d*Assailly;  Julien- Lefehvre  y  Leroy  de  ^thune;  de  Maupy 
deMomay';  Tonrrel  ;  Bella  (t>. 

La  Commission  des  vœux  a  considéré  que- son  premier 
soin  devait  être  de  rechercher  les  moyjens  d'améliorer  le& 
condklona  dans  ksquelles  se  trouvent  les  45m911on»de 
Français  oœiqiés  d^  la  cultuce  du  sol  9  d'écoutet  les  pro^ 
positions  qui  lui  seraient  soumises  par  legagriculteucs  el 
les  Associations  agricoles  y.  d'accueillir  j^vec  faveur  les  faits 

(I)  CeUe  année,  comoie  les.  anoées  pr^oédeates,  M.  le  dnc  de  Gazes 
a  clé  D«iuiiif3  président  du  Conseil  gcucnàl  d^  ragriculturç.  Les  irice« 
présidents  étaient  :  MM.  le  comte  de  Gasparin,  Darblay  et  Tonrret. 


qui  lui  seront  signalés  ,  de  rempMr  ,  dans  k  sein  do  Gon* 
seil ,  les  mêmes  fendions  que  la  Commission  des  pétitions 
à  la  Chambre. 

La  Commission  a  pensé  que  sa  mission ,  ainsi  comprise  ^ 
était  importante  ,  et  qu'il  était  de  son  devoir.d*examiner  | 
areè  «ne  sérieuse  attention  ,  toutes  les  questions  qui  a^ 
laient  lui  être  soumises.  Elle  s*est  réunie  presque  tous  lef 
jours  pour  examiner  les  lettres  adressées  au  Conseil  gé- 
néral par  les  Sociétés  d'agriculture  des  départements. 
Parmi  les  Sociétés  de  la  Normandie  ,  la  Société  royale 
d'agrieulture  et  de  commerce  deCaen  et  la  Société  centrale 
de  Rouen  avaiiaBC  »  ainsi  que  TAssoeialion  normande , 
adressé  ,  par  Hotermédiaire  de  leurs  bureaux  »  des  Tœux 
d'une  haute  portée ,  dont  plusieurs  ont  été  accueillis  par 
le  Conseil  généraL 

M.  de  CauQKfint  ^  persuadé  qu^il  importe  que  le  Conseil 
général  »  seule  représentation  légale  de  l'agriculture  ,  soit 
mia ,  parla  suite  y  en  rapport  plus  direct  avec  les  Sociétés 
d'agriculture  du  royaume ,  a  ,  dans  la  séance  du  16  ^ 
demandé  que  les.  procès.- verbaux  des  séances  des  Conseib 
généraux  de  l'agriculture  ,des  manufactures  etdu.com^ 
merce,  soient  imprimés  en  asse?  graod  nombre  pour  qu'il  en 
puisse  étredéposé  des  exemplaires  dans  chaque  cbef-lieu  de 
préfecture,  et  dans  les  bibliothèques  des  principales  Socié*> 
tés  d'agriculture.  On  se  plaint  généralement ,  a4-il  dit  y 
de  ceqœ  les  tr^j^vaux  de  ces  Conseils  sont ,  pour  ainsi  dire  » 
inconnus  des  Associations  agricoles  et  des  Conseils  géné- 
raux dea  départemeata.  U  Êiut  satis&ire  à  ces  plaintes  , 
qui  ne  sont  que  trop  fondées. 

Le  ministre  ,  toi^oiirs  enpres^  d'accueillir  Iqs  récla- 
mations du  Conseil ,  a  fait ,  cette  année  ,  imprimer  ka 


tii 

yraeèi*TarlMiu&  à  f  92OO  exeospUres  »  afia  de  Mti»fiiii*e  à 
là  dtmtde  éaoBoëe  dam  k  séance  da  i€  (I). 

Bans  le  Coaseil  général  du  commerce,  qui  s'eat  occupé» 
de  son  côté ,  des  qoeslîoos  étudiées  an  saîads  Camafl  d*a«^ 
gricttllore ,  M.  Gerraia ,  délégué  delà  'Gbaaybre  de  'eom«> 
merse  de  Caen  «  a  fait  accueillir  dea  peopositiona  d'im 
grand  intérêt  pour  notre  agricultare  normande. 


mmm 


CONCOVBâ  BE  POISSr. 

a  « 

Le  concours  dé  Poissj  a  eu  lieu  ,  en  iDf  5  ,  le  19  mar»^ 
devant  une  nombreuse  réunioa  de  notabilités  et  iTagrt^ 
eulteurs. 

On  j  Tojait  :  H.  le  ministre  de  l'agricolfirre  ;  MM.  Pa^ 
ganel;  Dilmer;  de  Benac  ;  Aubemon  ,  préftt  ée  Seine^t^ 
Oise  ;  le  comte  Dam  ;  Dupii»  âtfné^ 

Le  Conseil  général  d*agrtcQltufe ,  le  Congrès  central 
d'agricoiture ,  les  Associations  normande  ,  bretonne  et  da 
Nord  »  j  étaient  représentés  par  tu  grand  nombre  de> 
membres  ;  notamment  par  r 

MBI^  te  duc  de  Gazes  ;  Lemah^  ;  Darbhj  ;  le  baron  d» 
Tocquevilfe  ;  le  vicomte  de  Romanet;  (tendu  ;  de  Mornaj^ 
de  Sainte-Marie  ;  Tvart;  de  Béhagne;  Pommier  ;  le  comte 
de  Tracj  ;  de  Caumont  ;  Tbouret  ;  le  marquis  de  Torcy  ; 
Lebarillier  ;  Fotiquer-d*IIérouët  ;  le  vicomte  de  Madrid  ; 
de  Tillancourt  ;  Bazin ,  directeur  du  Mesoil^int<Firmin  ^ 
le  baron  Rostchild  ;  le  général  kaymônd;Delacoan  KguetK 

(t)  Ces  procès-verbaox  a'élatat  précéèraiMat  tiféaqv^aûaexem^ 


4e  Sl^Lo  ;  Bandrain  ;  d'Angettl  ;  Gorftet  ptet  ;  Cotnet  fils; 
BuCrone  ;  Lemoiae  ^  praoner  préside»!  de  k  Cour  rojale 
deFeitier»  ;  llofer  ,  et.  eiiwoii  3M  «nlii»  agoiciiUeiurs 

notables»       .. 

Après reianen le plos  atlttnttr  du  jopjr  (1) et  «tdfliM* 
ràtîoa  ,  M.  le  mifïistre  a  présiâé ,  dâm  vue  knmèiu^  tçiiAe 
âevée  à  rextrënrité  âe  la  placé  de  l^eissy ,  la  séane  se» 
lènnelle  '  dans  laquelle  les  primes  ont  été  diàtrîiliéeiJ 
Après  un  discoure  ,  vivetnent  app1a«di  d»  MJ  Cii«ii'fi»> 
daine  ;  M.  Trart  a  hi  le  Ilappopt  d<i  $ntj  ,  tet  tes  lanré^to 
ont  4té  snccessirement  appelés^  Leuvs  aéms  «ymâ-dté 
insérés  dans  tons  les  Journaux  ,  noùslM  les  reppodwinûa 
pas  ici  ';  nous  rappeirerons  toutefois  qiie  Ifll,  ite  Torqr^ 
Goupil ,  Cornet  ,  Boscber ,  âeveurs  nonnaiids  y  ont>étéait 
nombre  des  primés. 

La  séance  s*est  terminée  par  deux  allocutions  !  rutie 
de  M.  le  duc  de  Cazes ,  président  du  Conseil  général  dé 
Tagricnlture  et  du  Congrès,  central  ;  rautre  ,  de  M.  dupiit 
9ini  r  député  de  la  Nièvre. 

LemèBie  jour:,  h  ville  de  Poiasj  a  offert  un  banquet 
avxiburéat^ ,  au  jurj  et  aux  principalios  notabilités  agri'^ 
CQieSk 

Une  Commission  a  été  nommée  par  M-  Je  minîPtre.  de 
PégrlMiltnre  et  dn^cotaiiieroe  peiit  ûonsMefr  |e,pe»de«|fDt 
des  adibîaut  iHnméaaucaBOMradeBeîssjtefi  t»k^.ÇMe 
Commission  aytfnt  terttinlé  sesieavmnt^  m^iiifé  oli^de 
résuitoer  daiiB  les  septtalileeux  M  daomieeUiqujèUe  arpa 
recueillir.  Ces  tableMX  liiil  été  imprimés  ei  diatribi#i  à 

(1)  M.  Lebarlîîiep,  de  Caen ,  fembrc  de  TAssoclaUba  ncJrmsnde , 
faisait  partie  da  jory. 


814  naovmiMS 

fûDies  let  Soefëtés  4*agrictitQro  ^  par  ordl^  da  iiii«i$tre« 
On  a  d'abord  classé  les.aniàHNii^daas  l'ordre  de  leurs 
primeft  el  sniTanl  leurs  catégories  ;  ^on  a  elsaite  noSé  pour 
chacun  d'eux  le  rendement  en  viande ,  en  qualités  de 
Tiande  j  en  suif ,  en  cuir.  D'un  autre  c<tté ,  on  a  recberché 
ks  proportions  de  ces  diveiises  substances ,  1"  a?ec  le  p(Ads, 
de  rasnmal  vivaul,  con3taté  à  Pois^f ,  sur  la  bascule  de 
radfliiiiistratîoD  ;  â^avec  cetui  de  Tanimalpesé  k  l'abattoir 
ajurès  son  abattage  ;  Z^  enfin  avec  cdui  de  Tanimal  débité 
et  pesé  en  détail  à  l'élal  du  boucher»  On  a  indiqué  ,  autant 
qu'on  pouvait  la  savoir ,  le  mode  de  voyage  employé  pour 
ameÉeir  cea  bestiaux,  au  concours.  Les  qualités  de  viande 
ont  été  éppk^ée»!  cha,  les  divers  bouchers,  par  M. 
Purget ,  syndic  de  la  boucherie  de  Paris  et  membre  du 
jury  de  Poissy. 

Les  trois  premiers  tableaux  (  n®'  1 ,  2  et  3  ]  comprennent 
les  renseignements  recueillis  sur  les  bœufs  primés  dans  les 
f  ,  S*  et  3^  classes  du  concours  de  Poissy. 

Le  quatrième  tableau  (n®  4]  fournit  les  mêmes  docu- 
ments sur  quatre  animaux  de  Durham  ,  dont  trois  ont  été 
exposés  en  vente  et  vendus  à  Poissy  le  jour  duéoneours. 
On  a  cru  devoir  annexer  ce  tableau  aux  trois  autres , 
pour  donner  aux  éleveurs  des  éléments  de  comparaison  , 
dans  Hntiérét  de  leur  élevage.  . 
-Bmis  un*  cinquième  tableau  général  »  on  a  réuni  tons  les 
animaux  du  coaccNirs  ,  sans  distinction  d'âge  ni  de  poids , 
et  on  les  a  dassés  dans  l'ordre  de  leur  rendement  : 

1»  8ous>  le  rapport  de  h  proportion  do  poids  vif  auix 
quatre  quartiers,  cuir  et  suif  compris  ; 
,   2*^  S0113  le  rapport  de  la  proportiop  du  poids  vif  aux 
quatre  quartiers  seuls  ; 


3^  Sous  le  rapport  de  I4  proportion  du  miifin  poids  vif 
cft  au  poids  des  <|iia(re  quartiers; 

4*  Sous  le  rapport  de  la  proportion  des  diverses  qualités 
d«  viande  ehes  ehaqm  animal ,  o^esHk-dire  de  ht  1>onne 
rëpartitioD  de  la  viande  sur  le  corps  de  chacun  d'eux. 

Dans  un  sixième  tableau,  on  a  établi  le  tendement  eii 
argent  ides  animaux^  suivant  leurs  qualités  de  viande,  pour 
feîre  mieux  apprécier  ainsi  l'importance  d'une  conforma- 
tion riciie  en  .botis  morceaux. 

Enfin  ,  dans  un  scptièn»  tableau ,  on  a  établi  le  rende-» 
fnent  général  en  argent  des  animaux  du  concours  ,  en  y 
comprenant  le»  îf rix  de  la  viande  ,  du  ^uîf ,  du  cuir  et  dea 
déchete. 

Sans  ces  différents  tableaux^  l'oidre  dès  aniteavix  priméi 
fletfouve  fréquemment  interverti.  Les  élevtBura  apprécie*^ 
iront  les  mojtifs.de ces  déc}a3sementa^,  et,  guidés  par  leà 
renseignements  qu'on  a  mis  sous  leurs  yeux,  ila  pourront 
conserver  et  aukéllorér  encore  les  qualités  de  certaines 
races,  et  réformer  ies  liants  graves  qui  se  rencontrent 
dans  quelques-unes-. 

Si  l'on  n'a  établi  aucune  ^comparaison  entre  tesdivèr^ 
races  d'animaux  ,  c'est  que  les  résultais  d'un  seul  cou» 
cours  sont  trop  ipsuffisants  pour  qu'en  pu^se  en  tirer  des 
conclusions  absolues.  U  faut  encore  quelques  années  d';é* 
preuves  pour  qu^on  ait  lé  droit  d'assigner  la  prééminence 
à  certaines  races  sur  certaines,  autres.  Jusquei'Ui  on  doit 
s'abf  tenir  >  et  seulement  prendre  notedpa.iaito  du  ron^r- 
quable  concours  de  1845, 

Nous  allons  reproduire  seulement  les  deux  derniers 
tableaux  publiés  par  le  ministre. 


m  argent  3m  màmavx  du  ei 
Uwt  qual^éi  ie  t)iani$. 


Kai.,  vache  Dnrhun. 

Deuiu,  varhe  Dortiaiii. 
t*CharaUi,dcH.ChMM« 
»D*rtam,dtM.itW«Kj. 

(Hjapu,  bar  Durtiaa. 
l*l)wta«'l«i»Miid,deN.  BO» 


■Il  H  isa  35 
156  SS 


Miniu,  vachiB  DmteB. 
i*GtiieDUa  Tlenx,deH.  Gonpil. 
i>8dtr(,  de  H.  Ouirigao*. 
«>ColaiiihijMiw,deH.GoBpfl.b)4  «5 
ii>CbiraUta,de«.IIU8«. 
B«C(ltentln, 
&•  AnRio-Cbarolai! 


I8B  00 

S30  00 


IM  40 


ita,de«.'llU8«.  .  .  .2W  Sï 
In.deM.GodIeboD.    .jsgS  30 
'Cbarolais,  de  M.  Her-j 
x.t«pim ha»^ 


I7S  40 


W1416b'! 


«14  H 


1  m 


Ï4IM 

SS9  SO  ISl  ID 


MS  Ml 


1W  « 

m  «SI  M 


WT  S0I3I  90^^  05 
(58  75 


.«4t  OoW  M 


m» 
ns  M 


B4»T0 


ll*Llinoiuia,dell.  Damu. 
lïKliolïtib,  doV.  Orieui.. 


.l!94  50  IM  S3  ses  SD'TSS  95 


1   » 

I  1! 


BB  l'âÛMCCLTDRE. 


817 


Tabkau  général  du  rendement  en  argent  des  animaux  du 
concours  de  Poissy ,  comprenant  les  prix  de  la  viande-,  du 
cuùr ,  du  suif,  les  déchets  supposés  égaux  pour  tous. 


nuk,  va^he  DnrhMD. 
1*  Cotentin  yieux.de  M.  GÔu- 

pir 

3»  Charolaift»  deM.  CSiaiDard. 

Bettina,  vache  DurhaïQ.  . 

3»ChaT0lais,(leM.Massé.  . 

Olympus,  bœuf  Durham  . 

Minna,  vache  Ûurham. .  . 

4»  CotentiD  Je«De,deM.  Goo- 

pil 

S'Durfaam-Normand,  de  M. 

Boscher «^  ,„. 

6oCholétais,deM.0rieux.  .563  95 
7*Darhain,  de  M .  de  Torcy,  623  65 


674  80 

936  55 
503  «7 
704  00 
599  iO 
884  90 
591  05 

757  05 
668  70 


8»  Saiers ,  de  M.  Chaleif^er. 

9«  Limousin,  de  M.  Dumas.  . 

tOQAiiRlO'CharoUis  ,  de  M. 

•   HervieuXy  lr«  prime. .  . 

•l</rftfm.  .  .  .  2«  prime..  . 

120  QoteBtio.  de  M.  Godiehmi. 

Anglo-Charolais  ,  de    M. 

Massé 


779  50 
758  95 


134  64 

35  20 

67  76 

68  64 
84  92 
63  36 

81  84 

60  72 
70  84 

36  96 
58  52 
65  12 


56 
37 
34 
34 
56 
29 


0016 
0416 
0416 


24 

81 


879  80 
849  70 
714  80. 


16 
16 


43  6616 


42  18 
32  19 
42  18 
45  51 
52  54 


16 
16 
16 
16 
16 


75  68  44  0316 
65  12'42  18  16 


1143 
501 

821 

717 

1042 


431 


37i 
801 


78 
06 


44  00.57  37;i6l  812  17 


700  22 

898  55 

787  60 
119  03 
718  69 

899  53 
892  61 

1015  51 
973  00 


47 
44 
43 
48 
43 
43 


1  4î 


1 
1 
1 
1 

1 
1 


•)! 


Les  renseignements  manquent. 


^ 


SÎH  NOCVBLLBS 


CONCOl'RS   AGRICOLE   DE  MÉZIOON. 

Ce    concours  a  eu  lieu  le  dimanche   21  septembre, 
par  les  soins  de  MM.  CouUbœuf ,  maire ,  et  Jonquoj  , 
propriétaire  ,  tout  avait  ë(é  disposé  pour  donner  de  la 
solennité  à  cetlc  intéressante  cérémonie.  Un  vaste  champ, 
non  loin  du  bourg  de  Mézidon  ,  avait  été  préparé  pour 
fexposition  des  bestiaux  et  des  instruments  perfectionnés, 
ainsi  que  pour  servir  aux  exerciœs  de  labourage.  Vers  le 
oailieu  ,  une  tente  avait  été  dressée  pour  recevoir  la  dépu- 
tation  de  la  Société  d'émulation  ,  les  autorités  et   nota- 
bilités ,  et  les  membres  des  différents  juryi  insUtaés  pour 
apprécier  le  mérite  des  divers  concurrents.    En  avant 
de  cette  tente ,  des  jalons  avaient  été  plantés  de  distance 
en  distance  dans  toute  la  longueur  du  champ  ,  pour  indi* 
quer  ,  au  point  de  départ  et  à  celui  d'arrivée  ,  l'espace  ré- 
servé à  chacun  des  vingt-un  laboureurs  qui  s'étaient  fidt 
inscrire.  En  arriére  de  la  tente,  des  espaces  enclos  étaient 
réservés  pour  chacune  des  espèces  d'animaux  admis  au 
concours.  M.  Jonquoy  ,  propriétaire  du  champ  ,  avait  eu 
la  générosité  de  Caire  les  frais  de  ces  dispositions.  La  tente, 
élégamment  décorée  ,  présentait ,  au  nombre  de  ses  oi^ 
aements  ,  les  plus  beaux  produits  de  l'agriculture  locale  ; 
sur  le  haut  on  lisait  :  Société  d'émulation  de  lisibcx. 

Dès  onze  heures  ,  le  bourg  de  Mézidon  présentait  une 
animation  inaccoutumée  ;  les  habitants  des  conuaunes  voi« 


DE  l'agiiicvlture.  819 

àaes  y  affluaient ,  et  de  magoifiques  besliaax  y  étaient 
ameoéa  de  toutes  parts.  Une  fort  belle  compagnie  de  sa- 
peurs^pompiers  et  une  brigade  de  gendarmerie  étaient 
rangées  sur  la  place  de  la  Mairie  ,  attendant  le  signal  des 
.épreuves  ^ur  j  aller. maintenir  Tordre  li  nécessaire  en 
pareille  eiroodstanee; 

À  midi ,  le  ctofrtège  se  mit  en  marébe  potir  se  réildré  au 
champ  dit  concours.  Sut*  les  vingt-nn  concurrents  inscrits 
poar  le  Taboil^age ,  quatorze  seulenlent  ^e  {présentèrent  ; 
les  plates  fuh^nt  tii^és  au  sort  ;  le  jury  délerrinina  lés 
conditions  du  concours  ,  puis  se  retira  dans  iln  enclos 
voisin  ;  et ,  tandis  quiê  les  fôboiirenrs  entraient  en  lice  , 
tm  grand  nombre  de  taureaux ,  vacbes  laitières  et  gë- 
nisses,  étaient  soumis  à  l'examen  d'ifn  JTiry  prtrtictrHer-, 

Cependant  on  se  pressait  auloUr  de  quelques  instruments 
aratoires  perfectionnés  ,  que  M.  de  Caumont ,  président  de 
l'Association  normande  ,  avait  envoyés  pour  être  exposés , 
et  qui  consistaient  en  une  cbarrue  à  biner ,  une  autre 
cbarrue  ,  une  berse  en  losange  ,  une  fourche  en  bois  à 
trois  dents  et  autres  instruments. 

Lorsque  les  diverses  opérations  du  concours  furent  ter- 
mmées  ,  les  différents  jurys  vinrent  rendre  compte  de  leur 
mission  au  bureau  présidé  par  M.  d*Hacque ville,  délégué  à 
cet  effet  par  M.  le  président  de  la  Société  d'émulatioil. 

Avant  de  proclamer  les  primes  et  les  encouragements 
qui  allaient  être  décernés  ,  M.  d'Hacqueville  prononça  un 
discours  dans  lequel  il  s'efforça  de  faire  ressortir  toute 
l'importance  de  l'agriculture  et  des  travaux  propres  &  en 
favoriser  le  développement  selon  les  meilleures  méthodes, 
n  se  plut  à  faire  remarquer  que  le  canton  de  Mézidon  , 


MO  HOirYBLLBS 

bien  qu'il  ne  fikt  pas  encore  fort  avancé  dan9  la  nAe  an 
progrès,  n'en  présentait  pas  moins  une  tendance  marqnëe, 
par  les  travaax  de  plusieurs  de  ses  agricnlteurs,  à  se  placer 
en  tète  des  cantons  de  l'arrondissensent. 

Les  primes  furent  ensnite  décernées ,  aux  applaudisse- 
ments des  nombreux  spectateurs  de  cette  cérémonie. 

D'abord  on  remit  une  médailled'argentetdeux  médailles 
de  bronze  à  tr<MS  laboureurs  anxquds  elles  avaient  été  ac- 
cordées il  y  a  deux  ans  ,  au  concours  de  Saint-Pîerre«ur- 
Dives.  Le  retard  apporté  dans  la  remise  de  ces  médailles 
s'explique  par  Timpossibilité  où  se  trouve  la  Société  d'ému- 
lation de  iaire  graver  à  l'avance ,  sur  la  ùkce  à  ce  destinée , 
le  nom  du  vainqueur  et  l'indication  de  la  prime  obtenue. 
Ces  trois  laboureurs  étaient  : 

Désiré  Tiger  ,  de  Percy  ; 

Binet ,  de  Thiéville  ; 

Eugène  Olivier  ,  de  Percy. 

Ensuite  on  distribua  les  récompenses  de  la  journée,  dans 
Tordre  suivant  : 

Coneoun  de  Uhourofe* 

V^  Prime  :  80  fr.  et  une  médaille  de  bronze  ;  Désiré 
Tiger ,  domestique  chez  M.  Bence  ,  cultivateur  à  Percy , 
et  le  même  qui  avait  obtenu  la  médaille  d'argent  au  con* 
cours  de  Saint-Pierre-sur-Dives. 

2^  Prime  :  50  fr.  et  une  médaille  de  bronze  ;  Jacques 
Julien  y  domestique  chez  H.  Desmares  ,  cultivateur  à  Que* 
tiéville. 

3*  Prime  :  30  fr.  et  une  médaille  de  bronze  ;  Jean-Bap- 
tiste Leboulanger  ,  domestique  chez  M.  Marie  ,  cultivateur 
iMézidon. 


BB  l'^gbiculturb.  8SK 

i^  MeDtioB  honorable  :  Louis  Dionis. 
S*  Mention  honorable  :  Constant  Gaesnon» 

Coneùuri  de  begfPÊmXm 

t^  Taureau. 

f»  Prime  :  t20  fr.  ;  M.  Allais ,  cultivateur  à  Quetiëville^ 
2*  Prime:  80  fr.  ;  M.  Fosse  ,  cultivateur  à  Mouteille. 

20  Vaches  laitières. 

i'*  Prime  :  i^  fr,  ;  M.  Jamot  aine ,  cultivateur  à  Bié- 
ville, 

â«  Prime  :  80  fr.  ;  H.  Guesnon ,  caltivateur  à  llétidon.. 

3<>  Génisses. 

!'•  Prime  :  120  fr.  ;  M.  Ledëzert ,  coltlratear  à  Pcrcy. 
^  Prime  :  8a  fr.  ;  M.  Marie  »  cdtivateur  à  Mézîdoo. 

Progrèê  dans  la  cuUure  et  t*eapl0iiatia»  da  ferma. 

\^  Prime;  une  médjùlle  d^argenl  et  un  exemplaire  de 
la  MaUomrustifuc  au  xjx*  siècle,  en  cinq  v(d.  in  4® ,  reliés  ; 
M.  Micbel-Auguste  Lainé  y  cultivateur  à  Magnj-le-Freule. 

2*  Prime  :  une  médaille  de  bronze  et  un  exemi>Iâtre  de 
la  Maison  rustique  ^  semblable  au  précédent  ;  M.  Ambroise 
Gmmoo  ,  cultivateur  à  Méiidott. 

i'*  Mention  honorable ,  avee  un  exeflapiaire  du  Cams 
d^agrieuUure  de  M*  dé  Gasparvii  ;  M.  Alpbonse  Ledézert , 
propriétaire  et  euhivaÉenr  à  Peray. 

S*  Mealîon  bonoraye,  avec  un  exemplaire  du  Memàrier 
ia  tviiisatswr ,  ifmt  JUatUi^  de  Dooabasie  ^  et  un  exenir 


92i  KOUVBLLM 

plaire  de  Y  Eleveur  ie$  Mes  à  cernée  »  par  YillerQy  ;  H.  Ca- 
pelle,  cultivateur  à  fiiéville. 

3*  Mention  honorable,  avec  un  exemplaire  du  Calendrier 
du  cultivateur  ;  M.  Bence ,  euliivateur  à  Percy. 

4*  Mention  honorable  ,  avec  un  exemplaire  de  YEUveur 
des  béteê  à  cornes  ;  M.  Eugène  Lebret ,  cultivateur  à  Que? 

Eneouragemenii  aux  domestiquée  des  fermes. 

l'*  Prime  :  60  fr,  ;  Jacques  Pavée  ,  âgé  de  Si  ans  ,  do^* 
mesiique  ,  depuis  42  ans ,  ebez  M.  Deshayeâ  ,  propriéUiire 
à  Fervaques. 

È^  Prime  ;  40  fr.  ;  Louis  RaonU  ,  dit  Bourot ,  âgé  de  54 
ans  ,  domestique ,  depuis  39  ans  ,  chez  M'"^  veuve  Montr 
pellier  ,  propriétaire  à  Magnj-Ie-Freule. 

1"  Mention  honorable  :  François  Marie  ,  domestique  , 
depuis  23  ans ,  chez  M***  veuve  Boucherot  ,  propriétaire  à 
St-Pair-du-Mont. 

2«  Mention  honorable  :   Ivan  Mikaela  ,  domestique  , 
depuis  31  ans  ,  chez  M.  Bouteiller  ,  ^  Percy. 

3*  Mention  honorable  :  Pierre  Salé ,  domestique  ,  depuis 
23  ans  ,  chez  M.  Leneveii ,  propriétaire  à  Ecajeul. 

Récompenses  en  dehors  des  prévisions  du  concours. 

Au  nom  de  TAssociatioa  normande  ,  M.  de  Gaumont  a 
bien  voulu  mettre  à  la  disposition  de  la  Société  une  mé- 
daille d'argent ,  une  médaille  de  bronze  et  uae  somme  de 
25  francs  ,  dont  il  a  été  fait  l'emiploî  suivant  : 

La  médaille  d'argent  a  été  décernée  à  M"*^  Lebrel ,  fer- 
inière  à  Mézidon  ,  en  récompense  des  succès  qu'elle  aobte^ 


DE  L*AGB1CULTURE.  S23 

nils  dans  la  fabrication  de  fromages  ,  façon  Camembert  , 
£ibrication  qui  s*élève  annaellement  à  plus  de  13,000. 

ha  médaille  de  bronze  et  les  25  francs  ont  servi  à  récom- 
penser les  bons  services  de  Sophie  Létard  ,  domestique  , 
depuis  34  ans  ,  chez  M"«  Larivière ,  propriétaire  à  Ecajeul. 

Après  la  distribution  des  récompenses ,  M.  d'Hacqueville 
a  annoncé ,  au  nom  de  M.  de  €aumonC,  que ,  l'année 
prochaine  ^  une  prime  serait  accordée  à  la  propagation  des 
plus  belles  espèces  de  volailles. 

Pour  donner  une  idée  de  Timpartialité  qui  a  présidé  sifxji 
opérations  des  jurj's  ,  il  nous  suffit  d'en  faire  connaîtrez  ici 
la  composition. 

i»  Jurj  pour  le  coocoars  de'  labourage  : 

MM.  Lailler ,  maire  de  l'Hôtellerie  ;  Foulon ,  régisseur, 
du  domaine  de  Roques  ;  Capelle  ,  propriétaire  et  cnUiva: 
tour  ft  Biéville  ;  Laine  ,  cultivateur  k  Magiiy4e«Freule  ) 
Ledézert ,  cultivateur  à  Perey  ;  Simon ,  cultivateur  &  Méry- 
Cor  bon.  ' 

^uppléaots: 

MM.  Allais,  propriétaire  et  cultivateur  à  Biéville  ;  Le- 
neveu,  y  propriétaire  et  cultivateur  à  Ecajeul . 

■"'■'. 
20  Jury  pour  le  concours  de  bestiaux  : 

MM.  Louis  Gordier  ,  membre  du^  Gonseil  général  ;  Du» 
rand  ,  vétérinaire  ;  de  Montbrun  j  niembre  du  Conseil 
d'arnMidi^Minent  ;  Porin,  tnaiwde  Méry^Corbon  ;  Armand 
Bovrsîii ,  proprîélaire  et  cuhûvateur  à  Mesnii-M«ager<{ 
Goesami ,  propriétaire  et  €ulti valeur  à  Méii^n. 


RM  KOOVftLLBS 


Suppléants  : 


MM.  Descoulures-I^cberpin  ,  propriétaire  et  cultivateur 
i  Hesnil-Mauger  ;  Eugène  Lebret  ,Y''^P"^^û-e  et  culti» 
yateur  ft  Quetiéville. 

y  Jjiry  pov  la  visite  des  fenaes  : 
IIH.  Coulibœuf^  Sevestre ,  Lailler  ,  Leterrîer ,  Haasej. 

La  cérémonie  a  été  honorée  de  la  présence  de  MH.  Elîe 
àe  Beaumont  ,  membre  de  l'Institut  ;  de  Caamont ,  prësi- 
dent  de  TAssociation  normande;  lecbevaller  de  BonafousV 
directeur  du  jardin  botanique  de  Turin  ;  Lebrun,  homme 
de  lettres.  Phisieurs  dames  ,  élégamment  parées  ^  sont 
aussi  venues  rembellir»  MM.  Nasse  ,  soas'préfet ,  et  For- 
me ville  ,  maire  de  Lisieux  ;le  comte  d'Isoo ,  membre  du 
Conseil  général  ;  plusieurs  autres  nola&îlités  y  et  plua  de 
vingt  membres  de  la  Société  d'émriatioD  de  Lisieux  ,  ont 
voulu  ,  en  y  prenant  part  ,  témoigner  de  leurs  sympathie» 
pour  l'objet  et  le  but  de  la  réunios  ,  quis'est  terminée  par 
un  banqupt  de  80  couverts  j  où  Ton  a  vu  réunis  »  dans  ua 
même  sentiment  d^amour  pour  ragricnlture  ,  de  haut» 
représentants  de  la  littérature  et  de  la  science  ^  de  grands 
propriétaires  ,.  des  magistrats  ,  des  fonctionnaires  »  et  ces 
hommes  aussi  nM)desteft  qu'utiles  qui  foot  de  constants 
eflerts  pour  améliorer  et  muttipUer  les  prodeils  de  la  terre^ 
cette  source  iftépiiîaable  de  fiNiuoe  et  de  richesses.  Vers 
hi  fin  de  banquet  ^lote  quête  a  été  faite  y  an  profit  des 
pauvres  de  la  oonunone  j.  par  M'^  Jonqoey.  Cette  quéle  » 
que  M*"*  Jooquoy  a  contîauéfi  près  des  dametf  réuaieB  dieK 


DB  L'AGRICULTUIUS.  825 

elle  I  ooBtribuera  à  graver  cette  belle  joamëe  dajM  le  sou* 
venir  du  pauvre  eomme  du  riche. 

M.  le  maire  de  Hëzidon  a  prononcé  ensuite  une  alloo»» 
lion  y  à  laquelle  M.  Daufresne  ,  président  de  la  Société 
d'émulation  ,  se  rendant  l'interprète  des  senlimenta  de  la 
Compagnie  ,  a  répondu  par  quelques  mots  bien  pensés. 


PRIMES  AUX  JUMENTS  POULINIÈBES  A  ARGBNCBd. 

Le  concours  de  la  St-Luc  a  été  très-remarquable  ,  el  le 
jury  j  en  supposant  que ,  dès  cette  année ,  il  eût  eu  à  pri- 
mer ,  comme  ce  sera  en  i  847 ,  21  juments ,  n^aurait  eu  que 
rembarras  du  choix.  Une  partie  des  poulains  ,  issus  des 
juments  présentées  ,  étaient  vendus  sans  leur  mère  ,  et 
la  plupart  à  des  prix  élevés  ,  de  1,500  ,  1,800  et  même 
2,000  francs. 

'  Ainsi  on  peut  dire  que  non-seulement  les  eflbrts  des 
éleveurs  se  soutiennent ,  mais  qu'il  j  a  progrès  d'année 
en  année ,  el  l'on  est  convaincu  que  le  système  des  primes 
annuelles  ,  en  multipliant  les  chances  de  succès  ,  secoo-* 
dera  puissamment  les  bonnes  intentions  du  Conseil  général 
en  faveur  de  l'industrie  chevaline. 

Yoict  comment  les  primes  ont  été  décernées  cette  année: 

Primes  de  400  fr.-^l'«  à  M.  Cornet  fils  ,  propriétaire  4 
Victot.-*2*  à  M.  Lehoguais ,  propriétaire  à  Argences. 

Primes  de  39^  fr.  •*- 1'«  à  M  «  David  ,  à  Grîcqoevlle.  ^ 
5!«  à  M.  Bourget  ,  à  BeuvrOB-— 3""  à  IL  Bedoges,  à  Butes* 
—  4«  &  M.  Auguste  Londe  ,>  Patot*eD*Aiige. 


ââ6  N0UTBLLB9 

Prime  ipëeiale  de  300  fr. ,  fondée  par  H.  DutrOne , 
propriétaire  à  Trousseauville  ^  poor  le  meilleur  poulaia  de 
demi-sang ,  à  M.  Goupil ,  de  Pontfol ,  poiir  une  pouliche, 
fille  de  Bjron, 

G0NC0i7BS  AiPAaTBlIBlfTât  D^AGRfCULTIjmE.  -*  GONCOUBS  US 
10M8flT8  FOCJLHIIÊBBS  A  BAVEUX. 

Le  2  novembre  ,  un  grand  nombre  de  notables  agricul- 
teurs  assistait  à  ce  concours  départemental.  Nous  citerons 
M.  de  Sainle*Marie ,  inspecteur  général  de  l'agriculture  ; 
MM.  de  Caumont ,  de  Meckflet ,  Lailler ,  Lebàrillier  , 
Paisant-Descoutures  ,  Massieu  de  Clervat ,  comte  d'Ecqué- 
villy ,  Le  Breton  ,  de  Lignerollçs^et  un  très^rand  nombre 
de  membres  de  l'Association  normande  ;  M,  Pezet ,  pré* 
sident  de  la  Société  d'agriculture  de  Bayçux  ;  MM.  Castçl, 
6.  Villers  ,  de  la  Boire  ,  Lambert,  membres  du  bureau  de 
la  même  Compagnie  ;  MM.  Seminel,  de  Sallen,  Dumanoir, 
de  Juaye ,  et  environ  100  membres  de  I9  même  Société. 

Le  temps  a  été  très-favorable  aux  concours  de  Bajeux  ; 
aussi  l'affluence  des  cultivateurs  et  des  curieux  a-t-elle  été 
grande  pour  examiner  les  animaux  de  la  double  exUbitioQ, 
et  suivre  les  opérations  du  jury. 

Voici  les  résultats  du  concoure  : 

Jameuts  poulinières^ 

!'•  Prime  de  400  fr.  à  M.  Barbey  ,  cultivateur  à  En^ 
granville  ;— Prime  de  300  fr.  à  M.  Jules  d'Arthenay  ,  pra- 
priétaire  à  Cardonvllle. 

8«  Prime  à  M.  Arsène  Lecoq  ,  cuhi^tèur  à  Greully. 

8«  Prime  à  M.  Adeline  ,  maire  de  Blay. 

Ces  primes  sont  annuelles. 


DB   1^*A6MGUL1URK.  S^T 

Concours  départementale 

Un  assez  grand  nombre  de  bétesà  cornes  étaient  inscrites; 
la  plupart  ont  été  amenées  à  l'exposhion.  Sans  rendre 
compte  du  mérite  de  cette  exhibition ,  nqus  npus  bornons 
à  en  fJE^ire  connaître  le  résultat. 

Tanrofluqt,— 26  nifcrtli.  t*-  90  amea^, 

l'*  Prime  de  250  fr.  à  H.  Barbey  ,  cultivateur  à  En- 
granville. 
2*  Prime  de  200  fr.  à  M.  Henri  Léfrançoi$,de  Saoïuiet. 
3*  Prime  de  150  fr.  à  M.  Blaize  ,  de  Bricqueville. 

Vaches  laitières  deZà^  ans, — 18  inscriies, — 15 présentées. 

V^  Prime  de  200  fr*  à  M.  Simon  Aubin  ,  de  Saonnet^ 
2*  Prime  de  iOO  fr.  à  M.  Henri  Le  François,de  Saonnet. 

Vaches  de  5  ans  et  aihdessus — 17  inscrites  et  présentées. 

V  Prime  de  150  fr,  h  M.  Beslongcbamps  «  dé  St-Loup- 
Hors. 

2"  Prime  de  100  fr.  à  M.  J.-L.  Ylmard  ,  de  Mandeville. 

Mentions  honorables  :  MM.  Simon  Aubin  ,  de  Saonnet  ; 
Lahausse ,  de  Saint-Gabrie), 

Géoisses  d'un  an, — 14  inscrites  et  préservées, 

Pl'ime  unique  de  150  fr.  :  M.  Simon  Aubin ,  de  Sâonnet, 
Mention  honorable  :  M.  Durand ,  de  Vaux-sur-Aure. 

Génisses  de  3  ans.  —  M  mserUss.  ^  \^présentéee. 

Prime  unique  de  160  fr.  :  M.  YautiertBuhourg,  de  Mon- 
cei^ux. 
Mention  hpnoraUe  :  M,  Adelîne  ,  maire  de  Blaj« 


9S$  MOCmLLS» 

BâieH.— 5  hueriti  et  présentés^ 

f  >•  Prime  de  100  fr.  à  M.  GtriDot ,  de  Sally. 
S*  Prime  de  7S  fr.  à  H.  Richer,  deGonvîx. 

Brebis  (lût  dé  iO)  ,  de  ions  et  au-dètsut, 

1'*  Prime  de  tOO  fr.  à  M.  Dumanoir  »  maire  deJuaye.. 
2*  Prime  de  60 fr.  à  M.  Langlois  ,  de  Vendes. 

Yemtsâe  6  moie  et  au-âessut.  ^^  présentés. 

f*  Prime  de  100  fr.  à  M.  Lebojteux  ,  de  Toarmëres^ 
S"  Prime  de  50  fr.  à  M.  GuiUot ,  de  Sully. 

Truies  de  6  mois  et  aip-deesue. 

l'* Prime  de  100  fr.  à  M.  Barbey  ,  d'EngranvilIe. 
2^  Prime  de  50  fr.  à  M.  Vimard  ,  de  MandeYÎUe. 

lî^Btrvmentê  aratoires* 

Prix  de  100  fr. ,  avec  une  médaille  de  brome  ,  à  M. 
Boquet  y  de  Montchamp-le-Grand  ,  près  Vire  ,  pour  deux 
charrues  :  Tuoe ,  charrue  ordinaire  ;  Tautre  ^  diamio 
Dombasie. 

â«  Prix  à  M.  Désiré  Lubiu  y  deluaye  y  pour  une  baratta 
de  cuivre. 

3*  Prix  à  M.  Louis  Carpentier ,  une  médaille  de  bronze j. 
pour  rintroductioo  dans  la  culture  de  divers  ittstroffienU 
couyeaux  ou  perfeclionnés» 

Btmne  imime  des  expUntatume. 

Médaille  d'or  A  M.  Skuon  Aubin ,  de  Saonneh 
Id.      d'argent  à  M.  Armand  Lecfaartier ,  de  YouiHy. 
Id.  id.      à  M.  Bence  ,  de  Vaucelles. 


DE  L'aGMGULTIIRE.  829 

Mentions  bonoraUes  :  MM.  J.-L  Vîmard  ,  de  Mande- 
TÎUe  ;  VoÎMD  ,  de  Maizy  ;  Chesnel ,  de  Sommervieu  ; 
Jacques  Lefran^is  y  de  Campigny  ;  Martin  frères  j  da 
Quesnaj-GuesBoiu 

Nota.  Celle  partie  da  concours  était  spéciale  à  Pairoadisseme&t  de 
Bayenz. 


ASSOaATION  BRETOmCE. 

fZ^  Session). 

En  1845  )  le  Congrès  breton  s'est  ouvert  le  2  août ,  à 
Nantes,  par  deux  discours  remarquables  :  l'on  de  M.  Rîet 
SA ,  direclenr  ;  l'antre  de  M.  Duchastellier ,  de  Quimper, 
secrétaire- général.  Le  bureau  général  a  été  ainsi  constitué: 
M.  de  la  Haye-Joussdio  ,  président  ;  —  vice-présidents  t 
MM.  Ghaper  ,  préfet  de  la  Loire-Inférieure  ;  de  Caumont, 
diredevr  de  l'Association  normande  ;  de  8ainte*Marie  , 
ittspecteur*général  de  Tagriculture  ;  comte  Olivier  de  Se»- 
maisons  ;  Ferdinand  Fabre ,  maire  de  Nantes. 

M.  Ditmer  ,  conseiller  d'Etat ,  directeur  générd  de  Ta» 
griedture  et  des  haras ,  a  passé  plustenrs  jours  à  Nantes 
pendant  la  session. 

Parmi  ceux  qui  ont  pris  la  parole  nous  citerons  : 

Quatre  membres  du  Conseil  général  de  Tagriculture , 
MM.  de  Caumont ,  de  Sainte-Marie ,  Rieffel  et  Pommier  ; 
la  plupart  des  inspecteurs  de  rAssociation  bretonne  ;  M.  le 
marquis  d'Argentré ,  de  Vitré  ;  M.  Bom*el-Roneiéres,  des 
C6tes-du-Nord  ;  M.  Houel ,  du  Morirfhan;  M.  Tasié,  maire 
de  Vannes  ;  M.  Galles ,  conseiller  de  préfecture  à  Vannes; 
M*  le  baron  du  Taya ,  de  St«Brieux  ,  qui  a  traité  la  ques- 


63Q  IfOUTRLL^ 

lioo  des  linff  ;  M.  Querret ,  de  Morlaix;  H.  Bizeid  ,•  de 
Blaio  ;  H*  de  Keridcc^  el  ud  grand  aonibre  d^antres  meu- 
lires. 

Une  exposition  de  fleurs  ,  un  concours  de  diarroes  et 
une  exhibition  d'instruments  aratoires  perfectionnés  a  eu 
lieu  pendant  la  session. 

Le  concours  provincial  de  bestiaux  s'est  tenu  sur  la 
prairie  de  Mauves ,  où  avaient  eu  lieu  les  courses  de 
chevaux. 

La  distribution  des  primes  a  été  faite  avec  solennité  en 
présence  des  autorités  civiles  et  militaires  du  département. 
M.  de  la  Haje-Joinselin  a  ouvert  la  séance  pal*  une  afilo- 
cntion  et  a  successivement  appelé  les  rapporteurs  :  le  prilL 
prt^sé  pfÈf  M.  de  Caumônt  peur  l'exécution  de  carte» 
agronomiques  en  Bretagne  ,  a  prodifît  le  résultat  qu'on  eh 
espérait  ;  une  carte  du  Finistère ,  dressée  sur  ufie  grande 
ëdielle ,  a  été  présentée,  et  la  Commission  en  a  été  assez 
satiMînte  peur  donner  immédlaimnent  à  l'auteur  la  moitié 
du  prix  ,  en  lui  indiquant  les  additions  et  modifications 
qui  doivent  rendre  ,  pour  Tan  prochain  ,  son  travail 
eomplet. 

Cette  séance ,  dans  laquelle  M.  Dochastelfier.  secrétaire- 
général  ,  a  résumé  les  travaux  de  la  session,  avait  attiré 
un  grand  nombre  de  spectateurs  et  de  dames.  Le  Comice 
de  Ndntes  j  a  distribué  ^ès  prix  «  sous  le  patronage  de 
TAssociatioa  bretonne. 

La  classe  d'histoire  de  TAsséciatiofei  a  tenu  ses  réonioiis 
à  la  préfecture ,  soils  la  présidence  de  M^  de  Blois  ;  H.  de 
Kerdrel  remplissait  les  fonctions  de  secrétaite. 

La  4*>  session  du  Congrès  de  T  Association  bretonne  s'ou- 
vrira à  St-Brieux  ,  dans  les  premiers  jours  d'août  1846* 


DE   t*AUKlC\iVTVVitf  83 1 

CQNOkES  AGIKOLB  DU  IfOÙ  T>E  LA  FRAIICB* 

/ï«  SeêsimJ. 

Le  Congrès  agricole  du  Nord  de  la  l^rance^réuni  à  CaoH 
lirai  ,  le  5  novembre  1845 ,  vient  de  clore  la  session.  â59 
membres  y  ont  siégé.  Le  bureau  des  séances  générales  a 
été  composé  de  M.  le  B^.  de  Conleacin  ,  président  ;  MM^ 
de  Caumont,  Fouquer-d'Hérouâ ,  Wilbert ,  vîoe*prési« 
dents  ;  MM.  Bochart^de  TiUancoort  et  Evrard,  secrétaires. 
L'année  dernière  ^  le  Congtès  du  Nord ,  ténni  à  Saint- 
Quentin  ,  avait  adopté  en  principe  qu'il  serait  formé  une 
Association  permanente  ,  fondée  sur  des  bases  adakignes 
à  celles  de  rAssoctfltîon  normande  et  de  l'Association  bre<» 
tonne  ;  une  Commission  avait  été  nommée  pour  rédiger  les 
statuts  :  cette  Commission  a  présenté  son  travail  à  Touver* 
ture  de  la  session.  Mais  il  était  facile  de  reconnaître  que  le 
projet  n'était  applicable  qu'à  la  tenued'uli  Congrès  annuel  ^ 
et  nullement  à  une  Association  pei^nanente,  ayailt  une  vie 
continue  et  exerçant  son  action  sur  plusieurs  départements* 
M»  de  Caumont  a  d'abord  attaqué  plusieurs  dispositions  de 
ce  projet  ;  et  après  une  diseussidh  assez  longue ,  dans  la- 
quelle ont  été  entendus  MM.  Corne  ,  député  ;  le  manfuis 
d'Havrinconrt  ;  Royer,  inspecteur<>général  de  l'agriciil* 
ture  ;  Baucbard ,  de  Saint^Quentin  ;  le  Y ^'  de  Madrid  «  de 
Vervitts  ;  de  Tillancottrt  »  de  Chàteau*Tbierry  ;  ce  projet  ^ 
adopté  en  partie»  a  été  renvoyé  à  la  1'*  section  du  Congrès, 
pour  être  complété. 

M.  de  Caumont  a  soumis  à  ce  bureau  quelques  disposi«* 
tions  concernant  l'organisation  du  Conseil  général  admiips* 


832  mUTBLLBd 

tnitir  et  la  nominalion  des  officiers  de  rAssociation  :  ces 
dispogitiaof  tlangaernentexaniinéeSt  ont  été  adoptées.  M. 
Bauchard  a  été  chargé  de  les  présenter  à  Tadoption  de  l'as- 
teoiblée  générale. 

Après  les  développements  de  M.  Banchard  ,  M.  d*Her- 
■ngny  a  Yivemeot  combattu  le  principe  de  rAssoeîatîoii  ; 
Mais  rimawnsD  najorité  du  Congrès  a  adoplé  le  projet 
aprèft  tme  discussion  très-animée,dans  lafuelle  Vk^à.  Gome^ 
le  marqua  d'Havriacourt  ^  Pdlean^  Mouton^  de  Douai»  de 
lillancourt ,  de  CaumonI ,  Fooqaer*d'Héroiiâ  ,  le  B^**  de 
TocqoeviHo  »  ont  été  entendus.  Ce  règlement  constitua 
TAssoeiation  du  Nord  sur  des  hases  excellentes  ;  son  adop« 
tion  est  un  événement  considérable  sot  raccompUssemenC 
doqud  la  présence  de  M*  de  Gaumont  n'a  pas  été  sans  in* 
fluence.  Il  est  probable  même  que  ,  sans  ses  rédamationa 
et  les  renseignemeais  qu'il  a  donnés ,  on  aurait  adopté  le 
projet  de  la  Commission  qui  ne  créait  point  d'Associatîont 
el  régularisait  seulement  les  mesures  tendant  à  assurer  la 
tenue  d'un  Congrès  provincial  annuel. 

Après  l'adoption  du  règlement ,  le  Congrès  a  procédé  à 
l^électien  des  membres  du  Conseil  général  adarintstratif. 

Le  7 ,  une  Aiscnsrion  s'est  ouverte  sur  l'organisation  de 
Tagrioulture  :  MM.  CoriA  et  Rojer  ont  exposé  ,  avec  un 
tdept  remarquable ,  un  projet  d'oiiganisation  qui  a  été 
approuvé  après  une  discussion  trèfrjntéressaole  dans  Ia« 
quelle  MM.  d'ilermigoy  ,  d'Havriocourt  ^  le  Bf*^  de  Toc- 
qneville ,  de  Caomont ,  Pelleau  »  de  Tiliancourt ,  le  V^  de 
Tureone ,  Mouton  ,  etc. ,  ont  été  entendus. 

Le  8,  des  rapports  pleins  d'intérêt  ont  été  discutés. --Les 
habitants  de  Cambrai ,  qui  ont  reçu  les  étrangers  avec  un 
empressement  tout  cordial ,  ont  ofEert  un  bal  au  Congrès 


DE  L'AGRICCLTUBtt.  833 

le  8  et  le  9;  ils  les  ont  invités  à  un  banquet.  Précédemment, 
M.  de  Contencin  ,  sons-préfet  et  président  du  Congrès , 
avait  réuni  chez  lui  les  membres  de  l'assemblée.  Ainsi 
cette  session,  qui  a  consacré  définitivement  et  assuré  son 
avenir  ^  a  été  ,  pour  l'Association  du  Nord  de  la  France  , 
féconde  et  intéressante. 

L'Association  tiendra,  l'an  prochain ,  son  Congrès  à 
Amiens;  cette  ville  a  été  désignée  sur  la  demande  de  MM. 
de  Turenne  et  de  Caumont» 


ASSOCIATION  DE  l'OUBST* 

(^2®  SeesionJ. 

La  seconde  session  dn  Congrès  agricole  de  l'Ouest  s'est 
ouverte  à  La  Rochelle ,  le  29  juillet ,  et  a  duré  plusieurs 
Jours. 

La  réunion  a  discuté  des  questions  intéressantes  ,  insé- 
rées au  programme  très*bien  fait,  qui  avait  été  distribué 
d'avance;  elle  s'est  recrutée  d'un  grand  nombre  de  nou- 
veaux membres,  et  a  nommé  une  Commission  pour  préparer 
le  programme  du  Congrès  de  1846 ,  qui  sera  le  3^  de 
l'Association. 

Le  ministre  de  l'agriculture  avait  envoyé  près  du  Con- 
grès de  l'Ouest  M.  Rendu ,  inspecteur  général  de  l'agri* 
culture. 

Voici  quelques-ans  des  vœux  émis  par  le  Congrès  : 

Enseignement  agricoie.  —  Qu'il  soit  créé  un  institut  agri- 
cole dans  chaque  département,  et  que  dans  le  cas  où  l'exé- 
cution de  cette  mesure  entraînerait  trop  de  kntenr ,  il 

53 


§34  NOUVBLLFS 

soit  immédiatement  attaché  une  chaire  spéciale  d*agri« 
culture  à  toutes  les  écoles  normales. 
*  Embrigadement  det  gardcê'Champélres.-^Que,  dans  l'inté- 
rêt de  la  police  rurale,  il  y  ait  un  embrigadement  général 
des  gardes-champétrcs. 

Parcours  et  vaine  pdture.  —  Que  le  Gouvernement  soit 
appelé  Â  provoquer  les  mesures  législatives  nécessaires 
pour  empêcher  la  vaine  pâture  dans  les  prés ,  et  généra* 
liscr  Tusage  qui  existe  dans  le  Poitou  et  une  partie  de  U 
Saintonge ,  de  pouvoir  se  préserver  de  ce  droit  dans  les 
plaines ,  en  traçant  autour  des  champs  un  sillon  ou  tout 
autre  signe. 

Organiiaihn  de  Vagriculiure.  —  Que  les  services  publics 
ci*désignés  soient  attribués  au  ministère  de  l'agriculture 
et  du  commerce  ;  savoir  : 

Le  dessèchement  des  marais ,  le  reboisement  des  mon- 
tagnes ,  la  plantation  des  dunes ,  la  construction  des  di- 
gues, les  irrigations ,  le  défrichement  des  terres  incultes , 
le  curage  des  petits  cours  d'eau  ,  les  (oréts  ,  la  conserva- 
tion des  dunes ,  les  écoles  forestières. 

C'est  è  Poitiers  que  se  tiendra ,  en  1846  ,  la  3*  session 
du  Congrès  de  l'Ouest. 


INSTITUT   DES  PROVINCES  DE  FRANCE. 

La  création  d'un  Institut  pour  les  provinces  de  France 
était  le  complément  nécessaire  des  Congrès ,  car  les  Con- 
grès ne  se  réunissent  qu'une  fois  par  an  »  dans  des  lieux 
éloignés  les  uns  des  autres,  et  leur  action ,  toute  puissante 
qu'elle  soit,  ne  sera  jamais  que  momentanée. 


I>B  L'ÀtmiCULTtlRS.  838 

Il  âilIdU  donc,  côromo  régulatrice  du  tongrès ,  une 
Compagnie  dont  les  éléments  moins  variables  permissent 
de  poursuivre  constamment  l'exécutibn  des  mesurés  rëcla<^ 
mées  par  lai  ;  une  société  composée  d'hommes  choisiâ  > 
Capables  de  diriger  les  travaux  scientifiques  de  tout  genre, 
et  de  coordonner  les  matériaux  déj&  produits  par  le$ 
Académie?. 

L'Institut  des  Provinces ,  pai^  son  organisation  »  est 
appelé  à  résoudre  ce  problème.  Lié  aux  Congrès  par  ded 
rapports  constants  et  ititimës ,  il  a  une  vie  distincte  et 
indépendante  j  une  vie  continue  ;  car  son  Conseil  adminis-^ 
tratif  tient  rëgulièi^ment  des  séances  mensuelles  dans  la 
ville  chef-lieu. 

L'Institut  devait  limitei"  le  nctnbre  de  ses  memi)i1;s  :  ce 
nombre  est  fixé  à  300  pour  toute  la  France  ;  mais\  duns 
chaque  division ,  il  y  a  iln  sous-dirécteui* ,  qui  peut  con^ 
voquer  des  Réunions  dans  lesquelles  tous  lek  hommes  labo- 
rieux sont  appelés  à  fiiire  dès  lectures ,  et  ces  Mémoire^ 
poui'ront  être  imprimés  dans  les  'volumes  que  l'Institut 
fera  paraître.  Le  directeur  de  1  Institut  peut ,  d'ailleurs  ^ 
pfovoqueir  des  séances  sur  tous  les  points  du  royaume  et 
les  présidef . 

L'Institut  publie  deut  séries  de  Mémoires  dans  le  format 
in'l*^  :  la  première  ,  consacrée  aux  sciences  physiques  et 
naturelles;  la  seconde ,  aux  sciences  morales,  historiques, 
littéraires ,  etc.  Indépendamment  de  ses  publications  ordi* 
naires ,  l'Institut  a  entrepris  une  grande  centre ,  celle  de 
classer  tous  les  travaux  de  quelque  portée  épàrs  dans  les 
Recueils  de  provinces  ;  il  a  pris  la  tâche  de  répertorier 
toutes  les  publications  départementales  ,  d'en  extraire  ce 
qui  mérite  le  plus  d'attention ,  et  de  le  réimprimer  dans 


836  ifOfrnuxBS 

un  ordre  systëmaiiqae.  Déjà  le  premier  yolume  de  ses 
Mémoires  a  paru  Tannée  dernière  ;  deux  autres  volumes 
sont  sous  presse.  L'Institut  se  propose  encore  de  publier  , 
tous  les  trois  ans ,  un  Rapport  sur  les  travaux  oomparéa 
des  Sociétés  savantes  de  France.  Si  Ton  ajoute  qu'il  tracera 
le  programme  des  travaux  d'ensemble  les  plus  importants 
à  entreprendre  et  qu'il  en  dirigera  l'exécution ,  qu*î\ 
décernera  des  médailles  aux  auteurs  des  meilleurs  Mémoi- 
res sur  des  questions  nombreuses  qui  seront  mises  immé- 
diatement an  concours,  on  comprendra  combien  la  missioa 
qu'il  s'est  imposée  a  d'importance  et  d'utilité. 

Le  premier  siège  de  l'Institut  fut  établi  au  Mans ,  sous 
la  présidence  d'un  homme  vénérable  autant  par  son  savoir 
que  par  ses  80  ans ,  dernier  reste  peut-être  de  la  célèbre 
Société  des  Oratoriens ,  M.  Cauvin ,  que  la  mort  vient 
d'enlever  à  la  science  et  à  ses  nombreux  amis.  Il  y  a  tenu^ 
chaque  année  depuis  1839 ,  ses  réunions  générales;  chaque 
année  aussi  »  il  s'est  réuni  dans  la  ville  où  siégeait  le  Con- 
grès scientifique  :  ainsi,  en  1840  à  Besançon ,  en  1841  à 
Lyon  y  en  1842  k  Strasbourg ,  en  1813  à  Angers ,  en  1844 
à  Nîmes ,  et  en  Î845  k  Reims.  Ces  réunions  ont  eu  de 
l'importance  ;  des  médailles  ont  été ,  dans  plusieurs  de  ces 
séances ,  décernées  aux  hommes  qui  avaient  bien  mérké 
de  la  science  par  leurs  ouvrages. 

Après  avoir  accompli  six  années  de  résidence  au  Mans  , 
rinatitutdes  Provinces  a  pris  pour  nouveau  cheMîeu  la  ville 
de  Gaeuy  où  une  réunion  générale  a  eu  lieu  le  30  septembre 
dernier.  Le  bureau  de  cette  Compagnie  a  été  renouvelé  : 
M.  de  Caumoot  a  été  élu  directeur  ;  MM.  Girardin ,  de 
Rouen ,  et  Eudes-Deslongchamps,  de  Gaan ,  ont  été  nom* 
mes  secrétaires  généraux* 


DB  l'agriculture*  837 

L'IfistiCnt  des  Provinces  compte  aujeard'hui  lOt  mem- 
bres tUoIaires  et  41  membres  étrangers.  Parmi  les  mem- 
bres titulaires,  18  appaHîeoneat  A  la  Normandie  :  ce  sont 
MM.  de  Caiimont ,  Eudes-Deslongchamps ,  Lesaiivage, 
P.-A.Lair,  de  Magnevîlle ,  de  Caen  ;  J.  Girardin,de 
Rouen  ;  le  baron  d'Haussez,  de  Saînt-Saëns;  Feret ,  de 
Dfeppe  ;  de  Jumelles ,  d'Honfleur  ;  Lcgrand  ,  maire  de 
Saint-Pierre  sur  Dives  ;  le  vicomte  de  Cossy ,  du  Calvados; 
Lambert ,  de  Bajeux  ;  le  baron  de  la  Frenaye  ,  de  Fa- 
laise ;  L.  de  La  Sicolière  et  Godard  ,  d*Alençon  ;  Ollivier  , 
d'Avranches  ;  Tabbé  Desroches ,  dlsigny  ;  le  comte  de 
Tocqueville  ,  député  de  la  Mandie. 

«  L'Institut  des  Provinces ,  -^  disait  >  dans  une  des 
dernières  assemblées ,  M.  de  Caumont,  qui  s  occupe  sans 
relâche  de  compléter  l'organisation  de  cette  Compagnie  , 
—  rinstitut  a  accepté  une  grande  et  honorable  mission  , 
celle  de  tracer  vn  plan  de  travail  ralionel  et  uniforme  pour 
toutes  les  Académies  de»  départements  ,  de  rechercher  partout 
les  hommes  de  mérite ,  de  les  distiftguer ,  de  les  encourager  »  de 
les  honorer. 

»  L'illustre  Compagnie  saura  remplir  celte  tâche  y  qui 
est  immense^  comme  on  a  dû  le  comprendre;  les  membres 
de  rinstitut  des  Provinces,  armés  d'une  volonté  pergistanfe 
et  inébranlable ,  marcheront  avec  confiance  dans  la  voie 
qu'ils  ont  mesurée ,  sans  s'embarrasser  des  obstacles  ;  ils 
sauront  réussir ,  parce  qu'ils  ont  foi  dans  leur  œuvre  ,  et 
que  les  entraves  ne  peuvent  rien  contre  la  foi. 

»  Ils  réussiront ,  parce  que  leur  mission  est  gratuite , 
parce  qu'ils  n'ont  point  de  popularité  à  acquérir  ,  et  que 
le  zèle  désintéressé  dont  ils  font  preuve  est,  dans  nos  mœurs 
publiques,  une  belle  et  noble  exception ,  qui  leur  méritera 
toutes  les  sympathies.  »  • 


$29  ROUTBL&.BS  »B  L-A6BICUUimB, 

LlnsUtut  des  Pro>ioGes  de  France  tiendra  vnesëance 
générale  h  Qrléans ,  dans  la  huitaine  de  Pâques  1846. 

(ExlraU  de  la  Retup  de  Rouen.J 

KOTA.  Un  irè^-grai^d  nomlre  d'çrtù^ê  étaient  réunis  pour, 
cette parlie  de  l'Annuaire;  mais  l'imporianee  et  l'étendue  de^ 
cewc  qui  entv/ent  dans  la  premier^  partie  du  tolume,  nous 
forcent  à  abréger  ce  chapitre.  L'Annuaire  aura  cette  animée  plus, 
de  900  page^  U  On  voit  far-là  quelle  ajbondance  de  maté' 
riaux  la  Commission  de  rédaction  a  eue  à  sa  disposition  :  eU^ 
regrette  vivement  de  ne  pouvoir  les  employer  tous. 


NOTICES  BIOGRAPHIQUES 


Sur  M»  Plerre-Franfoiii  JTAJflET ,  emeien  Reeteup 
de  V Académie  de  Cam  ,  Supérieur  du  Bon-Sauveur  , 
Chanoine  hùnoraire  de  Bayeuœ  ^  d'AUn  et  de  Coutanees^  ; 
ChewUier  de  la  Légion  d'honneur ,  Memhre  de  VAjuoeiaiion 
normande ,  etc.  ,  etc. ,  etc.  ; 

Par  M.  J.-B.  JAMET.sod  neveu  >  Gbapelain  du  Bon-Sauveuri 

Pierre-François  Jamet  naquit ,  le  12  septembre  4762  , 
dans  la  paroisse  de  Fresnes  ,  département  de  TOrne.  Son 
père  ,  simple  oiiUîvateur  ,  ne  peuvant ,  à  caose  de  la  mo- 
dicité de  ses  ressources,  procurer  une  éducation  supérieure 
à  chacun  des  neuf  enfiints  que  le  Ciel  lui  avait  donné»-, 
voulut  au  moins  que  deux  d^entre  eux  fissent  leurs  études, 
et  qu'à  Tavenîr ,  aussi  bien  que  par  le  passé  ,  sa  faknllle 
ftt  comme  partagée  entre  tes  lettres  et  ragricuUure. 

Pierre-François  commença  ses  études  à  Tâge  de  15  ans  ^ 
il  reçut  les  premières  leçons  de  son  frère  aîné  ,  qui  se 
destinait  au  sacerdoce  ,  et  ensuite  d'un  de  ses  oncles , 
vicaire  dans  une  paroisse  voisine.  A  t6  ans  ,  i^  flit  .placé; 
comme  externe,  au  collège  de  Vire,  où  il  se  di^ngua  par 
«ne  prodigieuse  facilité  et  des  succès  constants.  A  âOans  , 
il  vint  faire  sa  philosophie  à  l'Université  do  Gaen  ;  deux 
ans  après  ,  il  entra  au  séminaire ,  et ,  en  1787  ,  étant  âgé 
de  26  ans  ,  il  alla  recevoir  à  Rouen  Tordinalion  sacer- 
dotale. Il  n'entra  point  alors  dans  l'exercice  ordinaire  dut 
t^mi  ministère  ;  mais  il  accepta  une  place  de  précepteur  » 


8i0  NOTICE» 

etcoDliDua  ses  éludes  Ihéologiques  pour  prendre  ses  grades. 
Bienlôl  il  fut  reçu  bachelier ,  el  il  travaillait  activement 
pour  la  licence  en  1 790 ,  lorsqu'il  fut  choisi ,  à  cause  de 
sa  grande  piété  ,  pour  être  chapelain  de  la  petite  Comma« 
navlé  du  Boo^Sauveur. 

A  cette  époqae ,  la  France  commençait  à  raasenbr  les 
violentes  secoumes  qui  annonçaient  Témption  frodkaiDe 
el  tenritde  do  volean  révolutionnaire.  La  catastrophe  ne 
tarda  pas  à  éclater  ;  et  non<«euIement  la  France  politi^iie , 
mais  surtout  la  France  religieuse  fut  lioniblenient  dé* 
chirée. 

En  1791  •  le  chapelain  du  Bon-Sauveur  s'asaoda  gêné» 
reusement  à  la  célèbre  protestation  de  rUniversitédeGneQ 
contre  la  Constitution  civile  du  clergé.  La  même  année,  3 
fiit  arrêté  ,  et  il  làililt  être  viotime  de  son  refus  de  prêter 
serment  de  fidélité  à  cette  Constitution  toute  sckismatique, 
contre  laquelle  il  avait  protesté.  Toutefois ,  il  recouvra  la 
liberté ,  naais  ce  n'était  que  la  liberté  de  fuir  et  de  se  ca« 
«ber  ;  car  j  à  partir  de  ce  moment ,  il  lui  fallut  se  dérober 
à  presque  tous  les  regards  ,  dans  une  patrie  au  sein  de 
laquelle  la  foi  catholique  était  désormais  un  crime  digne 
de  Téchabud.  L'abbé  Jamet ,  sans  prendre  ,  oomsae  tant 
d  autres  ,  le  parti  d*éuigrer ,  réussit  à  (aire  croire  qu*îl 
avait  quitté  la  France  ,  et  sut  détourner  une  partie  des 
soupçons  qui  ne  pouvaient  manquer  de  planer  sur  lui.  Il 
denMura  caché  dans  les  environs  de  Caen.  Oi^isé  sous 
toutes  les  formes,  il  exerça  •  dans  ces  temps  de  douloureuse 
et  sanglante  mémoire  ,  un  ministère  d*a«tant  plus  prédeux 
que  les  prêtres  demeurés  «n  France  étaient  pins  rares  ,  €(i 
que  bfc  persécution  multipliait  les  besoins  et  ks  dangers 
pour  les  fidèles.  Sous  le  titre  de  médecin  >  et  avec  le  nom 


BIOGRAPHIQCES.  841 

emprunté  de  Deêchampê ,  Tabbé  Jamet ,  d'ailleurs  reinpli 
d'adresse  et  de  sang*fro;d  ,  put  souvent  pénétrer  jusqu'au- 
près des  mourants  ,  qu'aucun  prêtre  ne  semblait  pouvoir 
aborder  sans  tomber  entre  les  mains  des  bourreaux. 

L'abbé  Jamet  s'était  attaché  d'une  manière  toute  parti- 
culière à  la  Communauté  du  Bon-Sauveur ,  et  il  lui  avait 
en  quelque  sorte  voué  son  existence.  Cette  Communauté 
fut  dissoute  en  1792 ,  ainsi  que  tous  les  ordres  religieux  en 
France.  Mais  son  chapelain ,  qui  sans  doute  se  sentait 
appelé  par  la  divine  Providence  à  la  reconstituer  un  jour , 
n'en  abandonna  pas  les  débris  épars.  Il  sut  ce  qu^étaient 
devenues  toutes  les  religieuses:  souvent  il  les  visita,  même 
au  plus  fort  de  la  persécution  et  au  péril  de  ses  jours ,  dans 
les  maisons  particulières  où  elles  s'étaient  retirées ,  et  il 
entretint  toujours  dans  leur  cœur  l'espoir  d'une  réunion 
future  en  communauté. 

La  tourmente  révolutionnaire  s'apaisa'peuà  peu  ;  le  sang 
oessa  de  couler.  Mais  que  de  ruines  couvraient  le  sol  de  la 
France  I  que  de  plaies  restaient  à  cicatriser!  La  religion 
surtout  avait  vu  presque  toutes  ses  institutions  profanées 
et  renversées.  Alors  durent  apparaître  les  honnnes  pro- 
videntiels destinés  de  Dieu  à  les  réparer  et  à  les  relever. 
L'abbé  Jamet  fut  un  des  premiers  à  l'œuvre.  Sa  principale 
occupation,  sa  mission  sacrée  fiit  de  reconslitaer  la  Com- 
munauté du  Bon-Sauveur.  En  4804  ,  il  acheta  pour  elle 
l'ancien  couvent  des  Capucins,  situé  dans  l'un  des  faubourgs 
de  Caen.  L'année  suivante  ,  il  y  réunit  le  petit  nombre  de 
ses  religieuses  qui  avaient  survécu  à  la  révolutioo.  Il  n'a- 
vait point  de  capitaux  :  des  amis  lui  en  prêtèrent ,  des 
âmes  pieuses  lui  en  donnèrent  ;  son  activité  pourvut  à  tout. 
Bientôt  de  nouvelles  acquisitions  s'ajoutèrent  à  lajpremière; 


842  KOTKE» 

àeê  répantionB  fiirent  faites,  des  constructions  s^élevèrenf, 
et  Ton  vit  s'accroître  peo  à  pe^  la  population  du  renaissant 
a»iie. 

En  1816 ,  Tabbé  Jamet  enireprit  d'instruire  des  sourds- 
muets.  Il  fut  conduit  à  s'essayer  dans  cette  carrière  ,  où 
bien  pea  de  personnes  se  rencontraient  alors  ,  par  le  désir 
d'être  utile  à  une  sourde-muette  alliée  à  sa  famille.  Quoi- 
qu'il n'eût  pris  de  leçons  d'aucun  maître,  et  qu'il  manquât 
même  des  livres  encore  bien  rares  qui  traftaient  de  la  ma- 
nière d'instruire  les  sourds-muets  ,  il  ne  laissait  pas  d^ob- 
tenir  des  snocAs  qui  l^ncouragearent.   Bientôt  d*autre9 
iOttrda>muets  lui  furent  proposés  ;  il  le»  accueillit.  Mai» 
avant  de  se  fixer  entièreaEftent  sur  la  méthode  qu'il  devait 
suivre  ,  il  voulut  visiter  l'institution  de  Paris ,  dirigée  par 
le  célèbre  abbé  Sicard,  qui  vivait  encore.  Il  n'en  rapporta 
ni  encouragements  ni  conseils  ;  maïs  il  avait  assisté  à  une 
leçon  donnée  aux  élèves ,  et  il  s'était  enrichi  des  ouvrages 
des  abbés  de  TËpée  et  Sicard,  dont  il  sut  tirer  un  très-utile 
parti ,  sans  cependant  les  suivre  pas  à  pas  dans  les  route» 
qu'ils  avaient  ouvertes. 

Comme  presque  tous  les  instituteurs  de  sourds-muet» , 
l'abbé  Jamet  employait  tantôt  la  pantoùiime ,  tantôt  le 
dessin  ,  tantôt  l'intuition  directe  des  objets  en  nature  lors-, 
qu'elle  était  possible  ,  pour  (aire  comprendre  à  ses  élèves 
le  sens  de»  mots  ;  comme  quelques-uns  ,  il  attachait  à 
chaque  mot  un  signe  simple  et  facile,  qui  était  pour  le  sourd^ 
muet  ce  qu'est  la  proooncîationpour ceux  qui  parlent  etqui 
entendcAt.  Dans  la  formation  de  ces  signes^auxquelsil  atta- 
chait une  grande  importance, comme  véhicule  rapide  de  la 
pensée ,  comme  moyen  précis  do  conversation  avec  ses  élè- 
ves, le  fopdateurdc  l'école  de  Caen.  suivait  un  système  mé^ 


BIOGRAVHI0t'E9. 


643 


tbodique  et  ralionel ,  dont  il  a  rendu  compte  dans  un  Mé- 
moireclair  et  concis, In  devant  ^académie  en  1821.  Maisce 
qui  dislingue  surtout  l'école  du  Bon-Sauveur  des  autres  éco- 
les ,  c'est  la  manière  de  procéder  dans  la  tâche  si  difficile 
d'apprendre  aux  sourds-muets  à  rendre  correctement  leurs 
pensées  dans  la  langue  de  leur  pays.  L'abbé  Jamet  voulait 
que  tout  fût  mis  en  action  sous  les  joux  des  élôves.  11  eon- 
seillait  d'employer  plusieurs  années  de  suite  à  leur  faire 
écrire  des  actions  multipliées  ,  faites  devant  eux  ,  ou  par 
eux-mêmes ,  et  dans  Ténoncé  desquelles  devaient  entrev 
successivement  les  mots  dont'  on  voulait  leur  faire  com- 
prendre la  valeur  ,  les  temps  des  verbes  avec  lesquels  on 
voulait  les  familiariser,  les  tournures  de  phrases ,  les  Iocut 
tiens  auxquelles  on  voulait  les  habituer. 

Cependant  le  nouvel  instituteur  ne  tarda  pas  à  voir  aug- 
menter le  nombre  de  ses  élèves  ,  au  point  que ,  ne  pouvant 
suffire  seul  à  les  instruire  ,  il  fut  obligé  de  réclamer  la 
bienveillante  intervention  des  religieuses  du  Bon-Sauveur. 
Il  forma  parmi  elles  des  institutrices  pour  cette  sorte  d'en- 
seignement ;  sur  sa  proposition  ,  la  Communauté  adopta 
racole  des  sourds<«muet8 ,  qui  continua  néanmoins  d'être 
dirigée  par  son  fondateur ,  et ,  en  son  absence ,  par  un  ou 
deux  des  chapelains  de  l'établissement.  Deux  grands  locaux 
furent  successivement  bâtis  pour  ces  nouveaux  enfants 
adoptifs  du  Bon-Sauveur  !  l'un,  destiné  aux  filles,  en  1823; 
l'autre ,  destiné  aux  garçons  ,  en  183S. 

Le  zèle  avec  l^nel  l'abbé  Jamet  s'occupait  de  son  école 
des  sourds-muets  ne  lui  faisait  pas  perdre  de  vue  les  pau- 
vres aliénés  dont  le  sort  malheureux  feisait  une  si  vive 
impression  sur  son  cœur.  En  1818  ,  il  trouva  et  saisit  avec 
çmpressemenl  l'occasipu  d^xécuter  un  dessein  qu'il  médl- 


84*  HOTKES 

tait  depuU  long-temps,  et  doat  il  tvait  habilement  préparé 
le  soooës  auprès  des  religieuses  de  sa  Gommouau  té.  Le  Bon- 
Sauveur  avait ,  presque  dès  son  origine ,  oflert  un  asile 
aux  femmes  atteintes  d'aliénation  mentale  :  mais  les  liorn* 
mes  frappés  de  la  même  maladie  ne  ponvaient  j  élie  reçus. 
Grâce  au  charitable  chapelain ,  il  fut  alors  arrêté ,  de 
concert  avec  Tautorité  épiscopale ,  que  Ton  y  en  recevrait 
désormais.  Le  département ,  qui  se  trouvait  dans  la  néces- 
sité de  pourvoir  à  ce  qu'une  maison  spéciale  fikt  aiEectée  à 
ces  malheureux  ,  fit ,  par  Torfane  de  M.  de  MontUvaidt , 
son  préfet ,  un  traité  avec  les  religieuses  du  Bon-Sauveur, 
et  leur  prêta ,  en  denx  ans ,  90,000  francs ,  avec  stipala- 
tion  de  l'emploi ,  ainsi  que  de  l'époque  et  du  mode  de  reai- 
bourseroent.  Alors  le  chapelain  du  Bon-Sauveur ,  qui ,  â 
cette  époque  ,  en  fut  nommé  supérieur ,  fit  élever  de 
vastes  constructions  et  disposer  un  local  pour  les  nouveaux 
botes  dont  la  charité  des  religieuses  allait  s'entourer.  Ce 
fut  en  18â0  que  les  hommes  idiénâs  firent  leur  entrée  ao 
Bon-Sauveur. 

Il  ialhit  en  même  temps  pourvoir  à  l'agrandissement  du 
local  destiné  aux  femmes  ;  ear  leur  nomhre  angmentaîl 
sans  cesse.  Le  supérieur  eonçiit  alors  le  plan  de  cet  im- 
mense édifice  ,  désigné  au  Bon-Sanveiir  sous  le  nom  de 
Sainte-Uariâ ,  et  pouvant  contenir  plus  de  3M  femmes 
aliénées*  Commencée  en  1^4 ,  cette  construction  ,  dont  la 
façade  se  déploie  sur  une  ligne  de  âOO  mètres,  fut  acbevée 
en  4830  ,  et  n'a  pas  coOté  moins  de  600,000  francs. 

Le  prodigieux  développement  que  l'abbé  Jamet  a  sa 
donner  au  Bon-Sauveur  en  fait  un  des  étaMissemenls  les 
plus  curieux  et  les  plus  intéressants  de  la  ville  de  Caen. 
Formée  de  plus  de  trente-cinq  acquisitions  successives  ^ 


qui  se  sont  ajoutées  à  Tancien  couvent  des  Capucins ,  cette 
grande  création  a  dû  nécessairement  porter  l'empreinte  de 
tout  ce  qui  se  compose  par  une  suite  d'agrégations.  EUe 
offre,  dans  son  ensemble,  des  irrégularités  que  Ton  regrette 
d*7  trouver,  mais  qui  ne  laissent  pas  d'avoir  leur  compen* 
sation  dans  les  beautés  de  détail  de  certaines  parties. 

L'abbé  Jamet  fut  appelé  aux  fonctions  de  recteur  de 
l'académie  de  Caen  en  182^.  Les  circonstances  étaient  as- 
surément trèS'diiBciles.  Le  nouveau  recteur  sut  allier  une 
juste  fermeté  à  beaucoup  de  modération  et  de  prudence. 
Froidement  accueilli  d'abord,  il  ne  tarda  pas  à  convaincre 
ses  adversaires  qu'ils  s'étaient  mépris  sur  ses  véritables 
intentions.  Faire  fleurir  les  bonnes  études  et  les  bonnes 
mœurs ,  contribuer  à  l'honneur  de  la  religion  et  de  la 
patrie,  tel  fut  le  but  constantde  ses  efforts.  Pour  l'atteindre, 
il  n'épargna  ni  peines ,  ni  démarches ,  ni  sacrifices.  C'est 
dans  ce  dessein  qu'il  visita  par  lui-même  presque  tous  les 
collèges  de  son  ressort  académiqoe^sur  lesquels  les  premiers 
inspecteurs  qu'il  trouva  en  exercice  ne  lui  communiquaient 
que  des  renseignements  trop  incomplets.  La  plupart  de 
ses  choix  furent  heureux  ;  et  s'il  était  besoin  d'en  donner 
la  preuve  ,  il  nous  suffirait  de  dire  quels  postes  éminents 
occupent  aujourd'hui  des  fonctionnaires  qui  furent  l'objet 
de  sa  prédilection.  Dès  le  début  de  son  administration ,  il 
proposa  de  renouveler  les  demandes  faites  précédemment 
pour  obtenir  l'érection  d'une  fiiculté  de  théologie  ,  et  Té- 
rection  de  l'école  secondaire  de  médecine  en  Êiculté.  Les 
chaires  de  droit  commercial  et  de  droit  administratif  à  la 
faculté  de  droit  sont  principalement  dues  à  ses  instances 
réitérées.  Il  poursuivait  avec  une  douce  persévérance  ses 
desseins  de  réformes  et  d'améliorations ,  lorsqu'on  1828 


8^6,  KOTICES 

il  fut  sur  le  point  d«  se  retirer  devant  tes  trop  célèbres 
ordonnances  qui  portaient  le  trouble  et  la  désolation  dans 
le  champ  de  l'église^  Cependant  il  conserva  encore  son 
poste  y  et  ne  l'abandonna  qti*en  face  des  événements  de 
1630.  Il  est  des  retraites  glorieuses:  celle  deTabbë  Jaraetne 
le  déshonora  pas; die  n'était  qoe  la  conséquence^' an  passé 
dont  il  n'avait  pas  à  rougir.  Personne  ne  niera  qu*îl  laissait 
l'académie  beaucoup  plus  florissante  qu'il  ne  l'avait  trouvée 
huit  ans  auparavant^ 

Rentré  dans  la  vie  privée  ,  l'abbé  Jamet  n'eut  plus  à 
s'occuper  que  de  sa  Communauté  ,  dont  les  soins  du  rec-< 
torat  ne  l'avaient  pas  empêché  de  poursuivre  toujours  les 
intérêts.  A  l'extérieur,  il  fonda  deux  maisons  succursales: 
l^jne  à  AIbi ,  département  du  Tarn  ,  en  1832;  l'autre  à 
Pont-l'Abbé ,  petit  bourg  du  département  de  la  Manche  « 
entre  Coulances  et  Valognes,  en  1836.  La  première  de  ces 
succursales  a  pris  un  accroissement  raptde«et  parait  devoir 
nn  jour  égaler  presque  la  maisod^mère  ;  la  seconde,  moins 
avantageusement  située ,  ne  laisse  pas  néamnoins  d'avoir 
déjà  une  remarquable  importance.  A  Tintérieur  ,  il  Ira- 
iraillait  toujours  à  agrandir  et  à  compléter  le  Bon«Sauveur, 
soit  par  des  acquisitions  de  terrains ,  soit  par  des  cons- 
tructions que  l'affluence  des  pensionnaires  rendait  indis- 
pensables. Ainsi  le  'quartier  destiné  aux  hommes  aliénéa 
s'est  enrichi ,  de  1834  à  1842  /d'un  local  séparé  pour  les 
épîleptiques  ;  de  deux  habitations  isolées  appropriées  aux 
besoins  des  pensionnaires  riches  ;  d'une  chapelle  élégante  ; 
enfin  d'une  construction  sur  un  plan  nouveau ,  plus  parti- 
culièrement destinée  aux    malades  placés  d'office  à  la 
charge  du  département.  Le  quartier  des  femmes  s'est  aug« 
mente  auisi  ^  malgré  l'imaisnio  développement  qu'il  pré« 


biogaàphiques.  847 

• 

sentait  déjà  ,  d'une  aile  presque  entièrement  habitée  par 
ies  indigentes  que  le  département  y  entretient  d*office.  Les 
sourds-muets  ont  vu  joindre  des  ateliers  aux  constructions 
dont  nous  avons  parlé  précédemment.  Le  service  commun 
a  été  rendu  plus  facile  et  plus  économique  par  Tadoption 
d'une  cuisine  nouvelle  ;  par  l'érection  de  deux  grands  ré- 
servoirsen  granit,  de  chacun  190,000  litres,  pour  laconscr* 
vation  du  cidre  ;  par  la  construction  d'un  vaste  séchoir  et 
d'une  buanderie  ù  la  vapeur  ;  par  des  basses-cours  ,  des 
murs  d'enceinte,  des  ateliers  pour  les  divers  ouvriers  habi- 
tuellement employés  dans  la  maison;  enGn  par  des  distri- 
butions régulières  dans  les  jardins  qui  séparent  les  diverses 
parties  de  l'établissement. 

Ainsi  »  par  les  soins  et  sous  les  yeux  de  l'abbé  Jamet  ^ 
s'est  successivement  formé  ,  développé  ,  organisé  le  Bon- 
Sauveur.  Ainsi  l'activité  d'un  seul  homme  a  suffi  pour  doter 
la  ville  et  le  département  d'un  établissement  qui  ,  à  la 
mort  de  son  fondateur  ,  couvrait  une  étendue  de  16  hec- 
tares environ,  renfermait  1,269  personnes,  et  représentait 
une  valeur  de  plus  de  trois  millions. 

C'est  au  milieu  de  cette  riche  et  florissante  cité  de  la 
charité  chrétienne  ,  due  à  son  dévouement  et  à  son  zèle  , 
que  l'abbé  Jamet  est  mort  presque  pauvre  ,  le  12  janvier 
1845  ,  laissant  pour  principal  héritage  à  sa  famille ,  dont 
il  n'augmenta  ni  n'entama  le  patrimoine ,  un  nom  béni  et 
le  souvenir  d'éminentes  vertus  ;  au  clergé  ,  les  plus  beaux 
exemples  de  zèle  éclairé  ,  de  charité  ingénieuse  ,  d'abné- 
gation sacerdotale  ;  aux  malheureux  frappés  de  la  plus 
affreuse  des  infirmités  ,  un  asile  où  les  attendent  un  dé- 
vouement et  des  soins  empressés  ;  aux  sourds-muets  ,  la 
plus  grande  institution  privée  que  la  France  possède. 


818  ICOTlCfiS 

Décoré  de  la  croix  de  la  Légion*d*honoear ,  et  jugé  di8:ne 
d*occuper  one  place  plus  élevée  dans  TEglise  ^  son  humi- 
lité lui  fit  refluer  an  siège  épiscopal  qui  lui  était  offert , 
se  contentant  du  titre  modeste  de  chanoine  honoraire  dans 
les  trois  diocèses  où  le  Bon-Sauveur  a  des  établissements. 

L'abbé  Jamet  $  presqu*enlièrement  occupé  de  son  œuvre 
principale  y  a  néanmoins  su  trouver  mojen  de  laisser  en* 
core  à  la  littérature  un  petit  contingent  ^  qui  se  compose  : 
l'^  de  deux  Hénmret  sur  Tinstroction  des  sourds^muets  ; 
9^  de  Méditationi  sur  le  mystère  de  la  sainte  Trinité  ;  3* 
des  traductions  de  MUténo  où  VBtmitne  heuteux ,  traduit 
de  Tcspagnol  ;  -^  du  Trésor  de  patience ,  —  et  de  la  Pratique 
de  la  dévotion  à  la  $ainte  Vierge  »  traduits  du  portugais  ;  — 
des  Mémoires  du  cardinal  Paeca  »  traduits  de  Titalien. 


Stir  Ht.  nearl  lIAlIttItME  ,  Membre  de  l'Association 

normande; 

Par  M.  iouEN  TRAVERS,  Professeur  à  U  FoctiUé  des  toures  de  Caca. 

Né  à  Saint'-Lo  le  18  septembre  1776  ,  mort  à  Caen  le 
7  mars  1845  »  Benri  Damemme  fut  confié  de  bonne  heure 
à  Tun  de  ses  parents  y  feu  Néel  »  habile  ouvrier  ,  qui  con- 
tribua, pour  une  part  notable,  à  faire  citer  la  ville  de  St-Lo 
pour  la  supériorité  de  sa  coutellerie.  L*apprentî  étonnait 
souvent  son  maître  par  ses  questions,  et  révélait  prématu- 
rément un  observateur.  Déjà  son  attention  était  6xée  sur 
la  trempe  de  Facier.  Chaque  jour  ,  il  notait  dans  sa  mé- 
moire ce  que  lui  offrait  la  pratique  ;  il  établissait  déjà  des 
comparaisons  ,  et  croyait  parfois  découvrir  des  choses 
qu'on  n'avait  point  encore  aperçues  ,  ou  que  du  moins  on 
n*avait  pas  suifisamment  remarquées.  Une  fois  établi  &  son 


BIOGBAPtilQVES.  ï^ïd 

compte ,  plus  libre  dans  ses  expériences  ,  plus  maître  de 
son  temps ,  il  consigna  sur  le  papier   une  partie  de  sei 
remarques ,  et  ,  dès  1810  ,  il  en  avait  rédigé  un  volume 
qu*il  présenta  manuscrit  à  la  Société  d'agriculture  de  Caen. 
Cette  Société  ne  se  contenta  point  de  faire  un  Rapport 
sur  Fouvrage  de  Henri  Damemme  ;   elle  adressa  le  manu^ 
scrit  à  la  Société  d'encouragement  pour  Tindustric  natio- 
nale ,  en  juillet  1812 ,  avec  le  Rapport  de  M.  Prudhomme, 
professeur  d'hydrographie ,  et  ,1e  23  juin  1813  ,  la  Société 
d'encouragement  fit  à  son  tour  un  Rapport  des  plus  hono- 
rables sur  le  ttavuii  du  coutelier  Saint-Lois.  On  parla  ,  en 
haut  lieu  ,  du  mérite  de  cet  ouvrier  observateur;  on  décida 
qu'une  place  serait  créée  pour  lui  ;  on  en  portait  le  traite- 
ment à  un  chiffre  élevé  ,  10,000  fr.  au  moins.  Damemme 
était  moins  heureux  de  cette  fortune  prochaine  que  de 
Tespérance  de  se  livrer  ,  sans  arrière-pensée  ,  sans  souci 
dé  famille ,  à  ses  goûts  d'observation  ,  à  des  expériences 
de  chaque  jour ,  et  ft  la  propagation  de  ses  découvertes  et 
de  ses  idées  ,  car  il  devait  être  professeur. 

Mais  l'Empire  avait  alors  des  préoccupations  qui  lui  firent 
t>ublier  Damemme, et  la  Restauration  trouva  bien  d'autres 
dettes*  à  payer.  Il  est  vrai  qu'«*n  1821  ,  le  directeur  de 
l'Ecole  des  arts  et  métiers  de  Versailles  écrivit  à  notre 
savant  praticien  pour  lui  proposer  une  place  de  maître  à 
4,000  fr.,  ou  de  sons-maître  î^  2,000  fr.  ;  mais,  en  réalité  , 
cette  proposition  se  réduisait  à  une  invitation  de  venir  à 
Versailles  subir  les  chances  d'un  concours.   Damemmô 
était  marié  à  Caen  depuis  181 1  ;  il  avait  45  ans  ,  il  refusa. 
Cependant  ,  plus  il  avançait  dans  sa  carrière  ,  plus  il 
jBivait  à  cœur  de  mettre  au  jour  le  résultat  d'expériences 
tant  de  fois  répétées.  Il  se  décida  enfin  à  faire  imprimci' 

54 


i50  NOTICES 

è  ses  frai»  ud  volume  in-8^  de  près  de  500  paires ,  et  VEsêcti 
pratique  tur  l'emploi  ou  la  tnanière  de  travailler  l'acier  parut 
en  1835. 

H.  Le  Play,  ingénieur  des  mines  ,  consacra  tout  un  nu- 
méro des  Annaleê  du  mines  (  3*  série  ,  t.  10  )  A  un  extrait 
de  l'ouvrage  de  Damemme. 

«  VEêsai pratique  sur  l'emploi  de  l'acier,  dit  M.  Le  Play, 
est  un  ouvrage  complet  sur  la  matière  ,  puisqu'il  traite 
successivement ,  en  neuf  chapitres  ,  de  la  préparation  et 
de  la  nature  des  diverses  qualités  d'acier,  du  forgeage,  da 
recuit  après  le  forgeage  ,  du  récrouit ,  de  la  trempe ,  da 
recuit  après  la  trempe,  des  épreuves  de  l'acier,  de  la  trempe 
en  paquet  ,  et  de  la  résistance  de  l'acier,  fces  deux  cir- 
constances principales  du  travail  de  l'acier  ,  la  trempe  et 
le  recuit  après  la  trempe  ,  ont  été  particulièrement  l'objet 
des  recherches  de  l'auteur.  Ces  deux  chapitres  ,  composés 
de  nombreuses  expériences  ,  fruit  des  recherches  de  M. 
Damemme  ,  se  recommandent  d'eux-mêmes  à  l'attention 
des  savants  ,  et  sont  tout-à-fait  au-dessus  du  jugement 
qu'en  pourrait  porter  un  critique  ,  qui  ne  connaît  de  la 
pratique  que  les  résultats  généraux.  Si  plusieurs  conclu- 
sions ,  auxquelles  l'auteur  est  conduit ,  paraissent  contraires 
à  certains  principes  établis  aujourd'hui ,  il  faut  se  rappeler 
que  ces  principes  ne  peuvent  avoir  d'autorité  exclusive  , 
puisqu'ils  sont  insuffisants  pour  expliquer  les  phénomènes 
connus.  D'ailleurs  ,  dans  une  matière  aussi  délicate  ,  on 
doit  méditer  avec  attention  les  théories  qui  semblent  in- 
complètes ou  inexactes  au  premier  aperçu  ,  lorsqu'dles 
viennent  d'un  praticien  qui  n'y  a  été  conduit  qu  après  nne 
longue  et  minutieuse  observation  des  faits.  Cet  examen 
attentif  importe  au  progrès  des  sciences  ,  d'abord  parce 


BIOGRAPHIQUES .  851 

que  Terreur  peut  être  du  c6té  de  ropinion  établie  ,  et  en- 
suite parce  que  ces  sortes  d*erreurs  y  en  les  supposant 
réelles  ,  renferment  souvent  de  profondes  leçons  et  beau- 
coup plus  d'avenir  que  nombre  de  vérités  stériles.  » 

Un  article  de  M.  Girardin  ,  professeur  de  cbimie  indus- 
trielle ,  publié  dans  la  Revue  de  Rouen  du  6  juin  1836  , 
apprécie  avec  plus  de  détails  Touvrage  de  Damemrae. 

Après  des  considérations  générales  et  des  éloges  mérités, 
M.  Girardin  cite  la  partie  de  la  préface  de  Pauteur  où  ce 
dernier  établit  la  division  de  son  livre  ;  il  rend  hommage  à 
Térudition  du  praticien  ,  puis  il  ajoute  : 

«  Notre  compatriote  se  plaint  y  à  plusieurs  reprises  ,  du 
peu  de  sympathie  qu'il  a  trouvé  chez  les  savants  ,  lorsqu'il 
leur  communiquait  les  résultats  de  ses  découvertes  ,  et  il 
parait  attristé  de  l'indifférence  avec  laquelle  ils  ont  reçu 
ses  observations.  L'un  des  premiers,  il  imita  cet  acier  da- 
massé dont  la  surface  est  ornée  de  dessins  si  variés  et  si 
bizarrement  conformés  ,  acier  que  les  Orientaux  ont  su 
préparer  depuis  l'époque  la  plus  reculée ,  et  avec  leqpiel  ils 
fabriquent  ces  lames  si  légères  et  si  tranchantes  ,  qu'ils 
coupent  avec  elles  une  tète  de  coton  mouiUéaussi  facilement 
qu'un  pain  de  beurre.  «  Lorsque  j'envoyai  mon  Mémoire 
»  à  la  Société  d'encouragement  ,  en  1811  ,  ce  moyen  (de 
»  faire  l'acier  damassé  )  y  était  consigné  ;  on  avait  jus- 
V  qu'alors  porté  peu  d'attention  à  Tacier-damas  ,  et  cette 
9  Notice  inspira  peu  d'intérêt.  En  1820  »  à  l'ouverture  de 
»  l'exposition  ,  je  vis  ,  par  les  papiers-nouvelles ,  que  M. 
»  Bréant  ,  employé  à  la  Monnaie  de  Paris  »  proposait  un 
»  nouveau  procédé  pour  la  fabrication  de  l'acier-dainai; 
«  Je  proposai  le  mien ,  et, sur  le  Rapport  de  l'ingénieur 
»  des  mines  ,  qui  certifia  que  ce  moyen  que  j'indiquais 


852  MTICBS 

faisait  partie  de  mon  Mémoire  ,  M.  le  comte  de  Moot* 
iivault ,  préfet  da  Calvados  ,  voulut  bien  envoyer  ma 
Notice  au  jury  central  pour  IVxposition.  Elle  fut  reo-» 
vojée  aussitôt  ;  je  l'avais ,  dît^on  ,  adressée  trop  tard  , 
et  M.  Bréant  fut  mentionné  honorablement  pour  la  môme 
découverte  ,  bien  que  je  fusse  antérieur  de  onze  ans  : 
j'étais  ouvrier  !  » 
»  Il  reconnut  également  le  premier  que  l'argent  com- 
munique à  l'acier  ordinaire  la  propriété  de  Tacier  damassé. 
Mais  cette  découverte  ,  qu'il  communiqua  en  1810  ,  fut 
reçue  avec  indifférence  ,  et  cependant ,  dix  ans  plus  tard, 
plusieurs  chimistes  annoncèrent  le  même  rés^ultat ,  qui  fit 
alors  une  grande  sensation  dans  le  monde  savant. 

»  Beaucoup  d'autres  fails  ,  qui  ont  été  publiés  par 
d'autres  ,  ont  été  trouvés  par  M.  Damemme  ,  dans  le  cours 
de  sa  longue  carrière  ,  et  cela  n'a  rien  de  surprenant ,  car 
nous  savons  que  ce  ne  sont  pas  toujours  les  premiers  in- 
venteurs qui  jouissent  du  bénéGce  de  leurs  découvertes. 
Ainsi,  dès  1811  ,  il  reconnaît  que  l'huile  de  baleine  donne 
à  l'acier  qu'on  y  trempe  un  grain  plus  fin  ,  et  permet ,  par 
des  trempes  successives  ,  de  réparer  et  même  d  améb'orer 
l'acier  qui  a  été  surchauffé  en  le  forgeant  En  182i  ,  un 
maréchal  de  Mantes  se  fait  breveter  pour  le  même  objet* 
Il  est  arrivé  à  notre  ouvrier  de  Caen  d'être  dépouillé  de 
rhonneur  d«  ses  découvertes  par  des  gens  plus  habiles  et 
peu  scrupuleux  ,  ce  qui  s'observe  fréquemment  dans  la 
science.  Enchanté  d'avoir  obtenu  un  résultat  nouveau , 
il  en  fait  ingénument  part  à  quelque  confrère  ,  qui  en 
garde  bon  souvenir  et  le  publie  à  quelque  temps  de  là  , 
sans  nommer  celui  qui  le  lui  a  fait  connaître.  C'est  toujours 
l'éternel  sic  vos  non  vobiê  de  Virgile  f  Cela  donne  parfois  de 


BIOGRAPHIQUES.  SM 

l'humeur  à  notre  bon  coutelier  ,  lout  bénin  qu*il  soit ,  car 
personne  n'aime  à  ùire  pris  pour  dupe.  Aussi  y  dans  une 
occasion  ,  il  se  pcnnet  d*accuser  directement  un  de  ceux 
qui  ont  joué  ,  à  son  égard  ,  le  rôle  du  geai  de  la  fabte. 
«  Comme  je  faisais  part  de  mon  Mémoire  ,  ditiil ,  à  ca 
»  M.  Landrin  (  auteur  du  Manuel  du  coutelier ,  publié  en 
»  1835  )  •  il  me  prévint  cependant  ,  en  me  disant  :  -— 
«  Prenez  bien  garde  !  car  ,  4  Paris  ,  on  est  bien  voleur  !  9 
»  Je  ne  sais  pas  s* il  s*e»t  compris.  »  . 

»  J'espère ,  quoique  n'ayant  pas  donné  une  analyse 
raisonnée  du  livre  de  M.  Damcmme  ,  en  avoir  assez  dit 
pour  inspirer  à  tous  une  haute  idée  du  savoir  de  cet  hono- 
rable praticien  «  et  recommandé  suffisamment  son  œuvre 
à  Tattention  de  tous  ceux  qui  travaillent  Tacicr  et  les 
métaux.  Les  ouvriers  y  trouveront  de  bons  préceptes  et 
d'excellentes  leçons  ;  les  gens  de  science  y  puiseront  d'ex* 
cellents  renseigaemonts.  C'est  donc  un  ouvrage  vraiment 
utile  et  riche  de  faits  nouveaux.  C'est  cnGn  ,  ce  qui  n'est 
pas  commun  de  nos  jouis  ,  un  ouvrage  de  science  et  non 
de  spéculation.  Dieu  veuille  ,  pour  l'avantage  des  rciences, 
que  l'exemple  de  M.  Damemme  soit  suivi  par  quelques- 
uns  de  ces  praticiens  vieillis  dans  les  ateliers  ,  et  que  sa 
publication  donne  à  d'autres  le  désir  -de  l'imiler  !  Je  serai 
satisfait ,  pour  ma  part  ,  si  ces  lignes  ,  écrites  dans  l'in- 
tention de  faire  connallre  au  monde  savant  et  industriel 
le  livre  instructif  de  notre  compatriote  ,  lui  font  obtenir 
la  laveur  qu'il  mérite  à  tant  d'égards.  » 

Un  Rapport  de  MM.  Arago  et  Gay-Lussac  à  M.  le  mi- 
nistre des  travaux  publics  ,  en  mars  1839  y  présente  sous 
un  jour  non  moins  favorable  le  méiite  éminent  de  Y  Essai 
iur  l'emploi  de  Vader  ;  mais  nous,  n'e^^  pouvons  extraire  ^ 


854  IfOTlCBS 

en  ce  moment ,  aucune  citation  ,  parce  que  nous  ne  l'avons 
pas  sous  nos  jeux.  Qu'il  nous  suffise  d'ajouter  qu'en  1839 
le  ministre  du  commerce  souscrivit  à  cent  exemplaires  du 
précieux  ouvrage  de  Damemme ,  et  que ,  Jusqu'à  sa  mort, 
l'auteur  n'a  cessé  d'ajouter  à  ses  expériences  et  d'améliorer 
son  livre  par  de  nouvelles  découvertes.  Il  a  laissé  tous  les 
matériaux  d'une  seconde  édition  ,  dont  la  publication  est 
plus  désirable  que  probable.  Les  manuscrits  sont  entre  les 
mains  de  H.  Mauger ,  coutelier  à  Caen ,  place  St-Pierre , 
gendre  et  successeur  du  vénérable  Damemme  (f). 


Sur  H*  JFean-BApilate  DUDOU YT, ancien />^pti/0'. 

M.  Dudouyt  (Jean- Baptiste) ,  dont  je  vais  essayer  d' es- 
quisser les  traits,  était  né  à  Prétot ,  eo  1778.  Son  père  , 
bomme  d'esprit  et  de  probité,  fut  l'un  des  notaires  les 
plus  estimés  du  pays.  Ainsi  le  jeune  Dudouyt  trouva  dans 
la  maison  paternelle  les  premiers  exemples  et  les  premières 
leçons.  Après  avoir  fait  au  collège  de  Coutances  d'excel- 
lentes études  ,  M.  Dudouyt  partit  ,à  19  ans  ,  pour  aller 
étudier  la  médecine  à  Paris.  C'était  à  l'époque  où  la  Révo- 
lution avait  tourné  toutes  les  têtes  ,  où  la  politique  était 
la  seule  occupation  de  tous  les  jeunes  gens  ;  alors  s'impro- 
visaient ,  chaque  soir ,  dans  les  clubs  de  chaque  quartier , 
les  Brutus  et  les  Scevola  ,  qui  presque  tous  ont  payé  si 
chèrement  l'entrainemeot  si  naturel  à  leur  âge.  Le  jeune 

(i)  Quelqaes-unes  de  ses  découvertes  Douvelles  sont  consignées 
dans  le  Bulletin  de  Vlrutrwtion  publique  et  des  Sociétés  savantes  de 
V Académie  de  Caen  ,  n«  de  jm»  1843. 


BIOGRAPHIQUES.  85$ 

étudiant ,  dans  sa  petite  chambre  d'un  petit  hOtel  de  ta 
rue  de  la  Harpe  ,  ne  perdit  même  pas  son  temps  à  toutes 
ces  chimères.  Déjà  doué  d^un  esprit  sérieux  et  méthodique, 
comme  il  était  venu  pour  étudier  la  médecine  ,  il  étudia 
la  médecine  ;  c'est  à  peine  s'il  prenait  quelques  instants , 
chaque  jour,  pour  aller ,  sous  les  arbres  du  Luxembourg, 
promener  ses  idées  si  paisibles  au  milieu  de  Torage  qui 
souflfiait  de  toutes  parts ,  et  d'avance  sourire  à  Tespoir 
d'un  temps  plus  heureux. 

Cependant  son  assiduité  à  l'école  et  le  succès  de  ses 
examens  l'avaient  fait  remarquer.  Le  célèbre  Dessault , 
qui  l'avait  rencontré  bien  des  fois  au  lit  de  ses  malades  , 
lui  proposa  de  rester  à  Paris.  M.  Dudouyt  aimait  son  pays; 
il  aimait  surtout  sa  mère  ,  à  laquelle  nous  lui  avons  tous 
vu  rendre  ,  pendant  de  si  longues  années ,  des  soins  si 
dévoués  et  si  touchants  ,  et  il  revint  à  Coutances. 
.  La  médecine  avait ,  à  cette  époqne,  comme  toute  chose 
du  reste,  laissé  quelques  dépouilles  dans  le  naufrage  révo- 
lutionnaire. C'étaient  ces  longues  ordonnances  qui  inspi- 
rèrent à  Molière  de  si  délicieuses  plaisanteries ,  et  ces  for- 
mules sacramentelles  hormis  lesquelles  on  ne  pouvait 
espérer  ni  salut  ni  guérison.  Le  docteur  Sangrado  ,  dont 
Lesage  traçait  alors  le  portrait  d'une  façon  si  piquante  , 
n'en  faisait  pas  moins  école  ,  et  M.  Dudouyt  appartenait  à 
cette  écoIe-Ià.  Aussi  à  peine  eut-il  vu  quelques  malades  à 
Coutances ,  qu'il  devint  la  béte  noire  de  tous  les  médecins» 
un  seul  excepté.  Le  bon  et  sagace  M.  Quenault  ne  se 
trompa  jamais  ni  sur  le  talent  de  son  jeune  confrère  ,  ni 
sur  le  bel  avenir  qui  lui  était  réservé.  M.  Dudouyt  aimait 
à  revenir  sur  ces  luttes  de  son  jeune  âge  ;  il  n'avait  con- 
servé y  et  c'est  une  justice  à  lui  rendre ,  ni  animosité  ni 


S56  KOTICBS 

raocune  de  la  vive  oppositioa  dont  il  fut  alors  Tobjet  ;  il 
rendait  même ,  ot  cela  tontes  les  fois  qu*il  en  trouvait  l'oc- 
casion ,  hommage  aux  connaissances  de  quelqaes-uns  ; 
mais  il  ajoutait  on  souriant  :  <  Les  malheureux  avaient 
•  beau  faire ,  avec  quelques  feuilles  de  sauge  et  de  bons 
»  conseils  ,  je  guérissais  plutôt  mes  malades  qu*ils  ne  g^é^ 
»  rissaient  les  leurs  avec  tous  leurs  juleps  et  tous  lenrs 
»  sirops.  » 

M.  Pndouyt  n'était  pas  né  pour  ôtre  un  homme  poli- 
tiquo.  Persuadé  •  comme  beaucoup  d'autres ,  que  la  Res- 
tauration avait  jeté  de  profondes  racines  dans- le  sol ,  s'il 
fronda  parfois  qoelqncs-unes  de  ses  tendances  ,  il  ne  lai 
avait  jamais  été  hostile.  L'avènement  do  ministère  Poli- 
gnac  le  lança  dans  Topposition.  Il  éLiit  riche,  il  était 
indépendant ,  il  était  capable ,  il  était  sft$?e  ;  ces  qualités 
réunies  le  désignèrent ,  en  1830  ,  an  choix  des  électeurs  , 
et  il  fut  élu  député  de  Tarrondissement  de  Coulances. 

M.  Dudouyt ,  qui  ne  recula  jamais  devant  un  devoir  , 
prit  une  part  assidne  aux  travaux  de  la  Chambre  ,  et  son 
nom  est  resté  en  mémoire  au  Palais-Bourbon,  comme  celui 
d'un  homme  probe ,  spirituel  et  capable. 

Toutefois  ,  sous  le  frac  du  député  ,  la  robe  de  médecin 
passait  toujours  un  peu  ,  non  point  à  Téfat  de  spéculation, 
mais  comme  objet  d'étude.  A  l'époque  du  choléra  ,  un 
jeune  professeur  de  l'école  de  médecine  de  Paris ,  qu*il 
avait  eu  foccasion  de  connaître  à  Coutances  ,  l'illustre  et 
malheureux  M.  Dance  ,  enlevé  sitôt  à  la  science  dont  il 
avait  à  trente-quatre  ans  reculé  les  limites,  le  prenait  tous 
les  matins  ,  en  passant ,  pour  se  rendre  à  son  hôpital ,  et 
le  vieux  praticien  aidait  puissamment  son  jeune  confrère 
dans  les  soins  qu'il  donnait  aux  cholériques  ,  alors  entassés; 
4aQs  les  salles  de  l'hôpital  Cochin. 


BIOGBAPQIQUES.  857 

Après  Tcxpiration  de  trois  législatures  ,  M.  Dudouyt , 
pensant  que,  pour  lui ,  Theure  de  la  retraite  était  sonnée  , 
revint  vivre  au  milieu  de  nous.  Sa  maison ,  ouverte  à  tou( 
venant ,  était  devenue  le  dispensaire  des  pauvres  ;  là  , 
entouré  de  quelques  amis  ,  il  donnait  à  ses  confrères,  qu*il 
protégea  toute  sa  vie  ,  les  avis  qu'une  longue  expérience 
et  sa  grande  habitude  des  malades  rendaient  si  précieux  , 
et  je  n^ai  jamais  entendu  dire  qu'il  ait  refusé  de  se  trans- 
porter gratuitement  au  chevet  du  mourant  qui  rappelait. 
Les  rides  qui  viennent ,   djt-on ,  plutôt  à  Tesprit  qu'au 
visage  ,  l'avaient  respecté  ;  il  était  toujours  aussi  aimahle, 
toujours  aussi  spirituel  que  dans  la  force  de  Tàge  ;  qo 
délicieux  t^lillonnage  succédait  souvent  chez  lui  aux  af* 
laires  les  plus  sérieuses ,  et  quand  quelqucsruns  s'en  éton* 
naient  ,  il  avait  coutume  de  dire  qu'il  ne  connaissait  pas  de 
petites  choses,  et   que  c'était  Vun  de  ses  privilèges  de  vieux 
garçon. 

Tel  était  l'homme  qu'une  atteinte  d'apoplexie   fou- 
droyante vient  de  nous  ravir  en  quelques  heures!... 

(Extrait  du  Journal  de  Couimnees,  du  26  octobn  i  845^, 


Sur  mt.  lifi  jraiiis  ni:  vii^iiiEiis , 

Ancien  Député; 

Par  M.  JuuEN  TRAVERS,  professeur  à  la  Paciihé  des  lettres  de  Gacn. 

François-Alexandre-Léonor  Le  Jolis  de  Yilliers  ,  né  A 
Yilliers-Fossard  ,  près  de  Saint-Lo,  le  13  juillet  1760, 
d'une  famille  ancienne  du  Cotentin  ,  fut  mis  ,  enfant ,  au 
f  Q]lé^e  de  la  Flèche ,  d'où  il  sortit ,  à  i  6  ans ,  pour  entrer» 


858  noticbS 

en  qualité  de  cadet ,  dans  le  régiment  de  YerniandoU 
(infanterie).  L'ancien  colonel  de  ce  régiment ,  le  marquis 
de  Timbrune ,  alors  gouverneur  de  l'école  militaire  ,  avait 
distingué  le  jeune  de  Tilliers  ;  il  lui  aplajftit  les  premiers 
pas  dans  la  carrière  ,  et  son  protégé  fut  reçu ,  après  un  an 
de  service,  officier  dans  le  même  régiment,  avecleqnd 
il  alla  en  Corse  >  et  qu'il  ne  quitta  qu'après  son  mariage  » 
en  1787. 

A  cette  époque  de  pais  ,  dé  Villiers  occupa  ses  loisira 
par  des  études  aussi  solides  que  variées.  Son  empressement 
à  s*inslruîre  le  portait  tour-à-tour  vers  les  divers  rameaux 
de  Tarbre  encyclopédique.  Les  sciences  et  les  beaux-arts 
avaient  surtout  pour  lui  un  charme  inexprimable.  Il  s'a- 
bandonnait à  ses  nobles  penchants  :  le  matin  ,  occupé  de 
physique  et  de  chimie;  le  soir,  de  peinture  ou  de  musique» 
Une  étude  dominait  toutes  les  autres,  étude  immense  qu'il 
n'est  donné  à  personne  de  pousser  à  ses  dernières  limites , 
étude  qui  a  fait  le  bonheur  et  la  sécurité  de  sa  vie  »  et  à 
laquelle  il  dut  cette  expérience  prématurée  qui  fut  son 
guide  ,  à  travers  tant  d'écueiis  :  l'étude  de  Thomme  et  de 
la  morale.  Quelque  voyage  qu'il  entreprit ,  quelque  com- 
pagnie qu'il  fréquentât ,  il  était  grave  et  réservé  ;  il  obser- 
vait et  réfléchissait  ;  il  amassait  des  idées  ,  recueillait  des 
principes  ,  en  éprouvait  la  justesse  de  mille  façons  avant  de 
les  admettre  au  rang  des  vérités ,  s'exerçait  enfin  ,  lui 
homme  robuste ,  tempérament  de  Ceu  ,  à  soumettre  aux 
autres  ses  veloutées  turbulentes ,  à  dompter  ses  passions 
impérieuses  ,  à  fléchir  tout  son  être  aux  règles  sévères  du 
devoir.  Il  avait  trouvé  en  lui  des  germes  funestes  ;  mais  il 
les  étouffa  ,  comme  Socrate  ,  et  se  montra  toute  sa  vie  un 
philosophe  pratique  ,  plus  soigneux  d'achever  sa  victoire 


DIOGMAPHIQUES.  850 

surlui*inéiDe  que  de  s*arro^r8ur  autrui  la  moindre  action. 
De  là  cette  espèce  de  dureté  pour  sa  personne  et  cette 
inépuisable  indulgence  pour  les  antres,  qui  furent  le  carac- 
tère le  plus  distinctif  de  Le  Jolis  ;  de  là  cette  douceur  dans 
les  relations  ,  cette  modestie  et  cet  éloignement  pour  la 
médisance ,  qui  lui  concilièrent  les  esprits  et  firent  de 
lui ,  dans  toutes  les  circonstances,  un  homme  entièrement' 
inoffensif;  de  là  sans  doute  encore  cette  défiance  de  sol  qui 
le  détermina  trop  souvent  à  se  tenir  à  l'écart  ;  de  là  même 
celte  sorte  de  passivité  dans  des  circonstances  solennelles, 
où  l'indifférence  a  pu  ressembler  à  de  Tégoïsme,  où  Talten- 
tion  à  suivre  sa  ligne  de  conduite  personnelle  a  paru  un 
oubli  des  devoirs  du  citoyen  ;  de  là  les  grandes  qualités  et 
les  légers  déCauts  d'un  des  anciens  maires  de  Saint-Lo  , 
d'un  des  anciens  députés  de  son  département. 

Pendant  qu'il  était  en  Corse  ,  de  Yilliers  eut  une  sorte 
de  pressentiment  de  l'élévation  prochaine  de  la  famille 
Bonaparte.  Il  lui  fit  de  fréquentes  visites  ,  comme  s'il  eût 
dû  s'attacher  un  jour  à  sa  fortune  ,  et  par  prudence  il  ne 
se  rapprocha  jamais  de  ces  illustres  parvenus  ,  jamais  il 
ne  voulut  qu'on  leur  rappelât  ces  liaisons.  Il  désira  vivre  ' 
obscur ,  et  trouva  plus  sûrement ,  à  l'ombre  ,  un  bonheur 
qui  fuit  toujours  l'éclat  de  la  célébrité. 

Cependant  sa  vie  militaire  et  pacifique  l'ennuyait  :  il 
épousa  ,  en  1787  ,  la  fille  aînée  du  marquis  de  Geraldin 
(Fitz  Gerald),  brigadier  des  armées  du  Roi.  Un  tel  mariage 
comblait  ses  Tceux  ,  en  paraissant  lui  assurer  un  brillant 
avenir.  Les  droits  qu'il  devait  exercer  ,  par  suite  de  cette 
union ,  ne  valaient  pas  moins  de  cent  mille  livres  de  rente 
à  cette  époque  ,  et  rien  n'était  plus  facile  que  d'accroître 
de  moitié  ces  retenus.  C'était  y  comme  nous  venons  de  le 


960  1I0TICB9 

dire ,  en  1787  y  i  U  v^lle  d'une  révolution  qui  devait  boiH 
leverser  bien  d*autres  existences. De VilKers  l'avait  prévue^ 
l'avait  m^me  désirée  ,non  furieuse  ,  cflrénëe,  implacabJe 
dans  ses  réactions ,  mais  telle  qu'il  lui  a  été  donné  de  la 
voir  dans  ses  résultats  ,  fondant  l'ère  constitutionnelle  ,  et 
soumeltjiat  ^u  joug  salutaire  des  chartes  les  peuples  et  les 
rois. 

Quand  les  décrets  de  la  Constituante  ruinèrent  les  espé- 
f  ranoea  de  Le  Joib  ,  il  acheva  de  se  dépouiller  de  ses  pré- 
jugés de  famille  ,  et  le  pbilosc^he ,  oubliant  ses  parche- 
mins ,  s'empressa  de  montrer  que  le  ci-devant  noMe  était 
un  excellent  citoyen.  Vainement  cfaercha-t-on  à  l'entraîner 
hors  de  son  pays  :  pour  lui  la  France  ne  pouvait  être  à 
l'étranger.  Resté  dans  sa  commune  ,  dont  il  fut  maire ,  i! 
j  répartît  l'impôt  foncier  d*après  le  cadastre ,  ainsi  qu'il 
l'avait  vu  pratiquer  par  les  Elats  du  Languedoc. 

«  Lorsqu'un  décret,  dit  le  Nouvellisie  de  la  Mnnehe  du  ^7 
mai  184b  ,  le  priva  ,  attendu  qu'il  appartenait  à  !a  no- 
blesse ,  de  ses  fonctions  de  maire  ,  l'antorité  du  temps  ^ 
connaissant  tout  son  patriotisme  ei  ses  connaissances  en 
chimie  ,  lui  confîa  la  direction  de  la  fabrique  de  salpêtre 
de  Saint-Clair.  IL  fut  ensuite  appelé  à  fiiire  partie  du  dis^^ 
trict  et  chargé,pendant  quelque  temps,  d'organiser  en  ba- 
taillon les  jeunes  volontaires  qui  se  présenteraient  pour  vo- 
ler à  la  défense  de  la  pairie.  Lorsque  legénéral  Bonaparte, 
saisissant  d'^ne  main  ferme  les  rênes  de  l'Etat ,  fut  pro- 
clamé premier  consul ,  Le  Jolis  de  Villiers  manifesta  hau- 
tement toute  la  joie  qu'il  éprouvait  de  cet  é^'énesKut,  et, 
comme  si  le  grand  homme  l'eût  entendu  ,  Le  }o\îs  de  ViK 
liers  fut,  quelques  jours  après,  nommé  maire  de  Saint-Lo. 
Cette  ville  lui  dut  la  faveur  de  conserver  le  chef-lieu  de  la 


BlOGRAPnODES;  861 

préfecture.  £q  effet ,  le  préfet  dealers ,  éprouvant  peu  de 
sympathie  pour  SaiotLo  y  conçut  l'idée  de  faire  tranféfer 
le  chef-lieu  à  Coutances.  Il  en  adressa  la  demande  par  esta- 
fette au  chef  du  Gouvernement!  mais  le  maire  fit  aussi 
partir  y  de  son  côté ,  un  courrier  qui  arriva  seulement 
quelques  heures  avant  celui  de  son  adversaire^  Le  che^- 
lîeu  fut  conservé  à  Saint*Loi 

1»  M.  de  Villiers  trouva  la  ville  endettée  ;  il  fit  de  noni^ 
breuses  réformes  ,  paya  toutes  les  dettes  et  rétablit  en  peu 
de  temps  les  finances  municipales.  Il  travaillait  toute  la 
Journée  à  la  mairie ,  surveillant  ses  employés,  et  leur  don^ 
nant  ainsi  Texemple  de  Texaclitude  et  de  TactivitéXe  Con- 
seil municipal ,  reconnaissant  d*un  aèle  aussi  soutenu,  vota 
des  fonds  destinés  &  disposer  convenablement  un  cabinet 
de  travail  pour  son  maire  ;  mais  celui-ci  demanda  la  per* 
mission  d'employer  cet  argent  à  faire  paver  l'emplacement 
de  la  poissonnerie  ,  chose ,  selon  lui  ,  beaucoup  plus  pro^ 
fitable  pour  la  ville ,  que  d'avoir  un  appartement  bien 
décoré  dans  la  mairie.  • 

Une  maladie  grave  le  détermina ,  en  1803  ,  à  donner  sa 
démission  pour  se  retirer  à  la  campagne;  mais  M.  de  ftlon^ 
talivet,  ancien  préfet  de  la  Manche ,  qui  avait  personnelle* 
ment  apprécié  le  mérite  de  Le  Jolis ,  lui  écrivit  et  le  déter^» 
mina  à  venir  remplir  à  Saint-^Lo  les  fonctions  de  conseiller 
de  préfecture.  Une  place  pour  notre  philosophe  n'était  ni 
une  sinécure ,  ni  un  moyen  de  se  mettre  en  évidence  ;  il 
regardait  toute  fonction  publique  comme  un  impôt  levé 
sur  son  temps  et  sur  ses  facultés ,  comme  un  ensemble  de 
devoirs  impérieux.  Aussi  se  distingua- t-il  parmi  ses  col* 
lègues ,  en  consacrant  chaque  jour  plusieurs  heures  aux 
affaires  du  département. 


862  ROTtci» 

«  CbacuB  se  rappelle ,  a  dit  encore  l'anteur  de  rarlicle 
précité ,  son  administration  temporaire ,  lorsque  la  TÎHe 
fut  envahie  par  les  Prussiens  ,  et  avec  quel  bonheur  il  or- 
ganisa ,  aidé  de  MM.  le  commandant  Dangas  et  Froger  , 
deux  citoyens  recommandables  ,  les  diverses  Commissions 
chargées  de  faire  marcher  le  service  public.  L'ordre  ,  la 
tranquillité  ne  furent  pas  troublés  un  seul  instant ,  et  ce 
jrésullat  fut  surtout  dû  à  la  grande  énergie  dont  était  doué 
H.  de  Viniers.  » 

Aux  élections  de  1817 ,  le  PouToir  choisit  pour  candidat 
un  homme  si  justement  estimé  de  ses  concitoyens.  Les 
boules  paciCques  du  nouveau  député  furent  acquises  à  la 
plupart  des  mesures  ministérielles.  Avec  la  trempe  de  son 
caractère  •  nulle  opposition  de  sa  part  n'était  possible.  Il 
a  toujours  applaudi  au  bien  qui  résultait  d'une  crise  gou- 
vernementale ;  mais  il  n*a  contribué  personnellement  à 
aucun  mouvement  révolutionnaire.  Du  reste ,  ces  esprits 
sages  ,  organisateurs  du  lendemain ,  ne  sont  pas  moins 
utiles  que  les  héroïques  turbulents  de  la  veille. 
.  Une  chose  à  remarquer  sur  la  manière  dont  Le  Jolis 
remplit  son  mandat  de  1817  à  1824  ,  c'est  qu'il  donna 
constamment  l'exemple  de  l'exactitude  ,  en  arrivant  dans 
la  salle  des  séances  aux  heures  indiquées  par  les  convoca- 
tions ,  et  en  ne  quittant  sa  place  qu'après  avoir  entendu 
proclamer  la  clôture  parle  président.  Dès  ce  temps-là  une 
telle  ponctualité  était  rare. 

En  1824,  une  maladie  le  détermina  au  repos.  Nommé 
chevalier  de  la  légion  d'honneur,iI  rentra  dans  la  vie  privée, 
et  ne  garda  que  quelques  places  honorifiques ,  où  il  fit 
encore  quelque  bien.  Au  sein  du  Conseil  général ,  par 
exemple ,  il  apportait  annuellement  le  fruit  de  ses  ré- 


BI06BAPHIQCBS.  863 

fleuonfi  I  de  sa  raison  pratique  ,  et  contribuait ,  sans  se 
mettre  en  avant,  à  toutes  les  améliorations  dont  nous 
avons  tant  à  nous  applaudir  aujourd'hui.  Membre  de  la 
Commission  de  Thospice  et  du  bureau  d'administration 
du  collège  ,  il  payait  son  tribut  en  zèle  assidu  et  en  idées 
saines.  Partout  il  prêchait  une  sage  économie  qu'il  prati- 
quait Iui*méme  dans  son  intérieur.  Rien  de  plus  simple  , 
en  effet ,  que  ses  vêtements  ,  que  ses  meubles  ,  que  ses 
manières.  Et  parce  que  les  vertus  dont  il  donnait  l'exemple 
sont  d'un  autre  âge  ,  parce  qu'il  proscrivait  un  luxe  fri- 
vole et  qu'il  amassait  lentement ,  laborieusement ,  une 
fortune  honnête  à  chacun  de  ses  enfants  ,  des  gens  peu 
sensés  traitaient  de  parcimonie  la  prudence  du  père  de  fa- 
mille. Quelle  libéralité  cependant  là  où  les  prodigues  mon- 
trent tant  de  convoitise  !  Ainsi  les  loyers  de  ses  ferres  res- 
taient les  mêmes  ;  il  ne  les  augmentait  qu'à  proportion  des 
avances  qu'il  faisait  à  ses  fermiers  pour  entrer  dans  les 
voies  nouvelles ,  mais  éprouvées  de  l'agriculture.  Répu- 
gnaient-ils à  faire  d'utiles  tentatives  ,  il  leur  donnait  un 
millier  de  francs  pour  les  déterminer  à  s'enrichir.  Pas  un 
de  ses  censeurs  ne  l'eût  imité. 

Ses  parents  ,  ses  amis  diraient  encore  avec  quel  plaisir 
il  faisait  fréquemment  les  honneurs  d'une  table  splendide. 
Ces  jours-là ,  le  stoïcien  empruntait  quelques  principes  à 
l'école  d'£picure,et  la  liberté  s'asseyait  parmi  les  convives. 
De  Yilliers  alors  parlait  beaucoup  et  laissait  encore  plus 
parler  les  autres ,  toujours  prêt  à  noter  un  mot  heureux  y 
à  recueillir  une  pensée  féconde. 

Comme  les  sages  de  l'antiquité  ,  il  joignait  la  gymnasti- 
que du  corps  à  celle  de  l'ame ,  et  dut  à  cette  pratique  une 
yieillesse  des  plus  robustes,  A  84  ans ,  il  faisait  encore  de 


B64  Notices 

longues  promenades  à  pied.  Depuis  quelques  nidis  il  sortait 
peu  ,  lorsqu*il  s*est  éteint  le  21  mai  1845; 

De  Yilliers ,  qui  avait  tant  tu  ,  tant  lu  ,  tant  réfléchi  i 
n'a  rien  publié ,  si  ce  n'est  peut-être  quelques  articles  sur 
ra^ricultuiHî.  Il  en  a  donné  deux  ou  trob  à  VEthà  de  lé 
Manche ,  1829--50i 

Nous  mentionnerons ,  en  finissant ,  un  de  ses  actes  de 
bienfaisance.  Dès  l'origine  de  la  Société  d'agricuUwre,  d'ar-' 
rhéologie  et  d'histoire  naturelle  du  département  de  la  Manche, 
établie  à  Saiqt'Lo  en  1 833  ,  autorisée  en  1836 ,  de  Villiers 
prit  part  à  ses  travaux  et  ne'  tarda  pas  à  fonder  un  prix  de 
cent  francs ,  décerné  chaque  année ,  par  la  voie  du  sort  ^ 
à  un  domestique  dit  grand-valet,  sachant  lire  et  écrire , 
ayant  demeuré  cinq  ans  au  moins  chez  le  même  maître,  et 
s'étant  distingué  par  son  intelligence  ,  son  zèle  et  sa  pro- 
bité. Cette  donation,  qui  est  dite  perpétuelle ,  aux  termes 
de  Tacte  qui  la  constitue  ,  caractérise  bien  les  dernières 
années  de  Le  Jolis*  L'utilité  était  son  but  ;  il  avait  con- 
servé le  goût  du  beau;  mais  il  lui  préferait  l'utile,  et  Tutilé 
pour  lui  était  inséparable  du  progrès  et  de  la  verla« 


Sur  H.  Ii^ift-Vi«ior  R^C^&EIiIHr  HE  FORHt-i 

CillîY  9  membre  du  Conseil  admimsttatif  de  l'Association: 

Ptr  un  Membre  de  l'Association  normande. 

La  mort  a  enlevé  ,  Tannée  dernière ,  à  rÂssociatioil 
normande ,  un  membre  qui ,  quoique  pe  lui  ajanl  laissé 
aucun  monument  de  son  érudition ,  n'en  a  pas  moins  droit 
h  Une  distinction  toute  spéciale* 


BIOGRAPHIQUES.  865 

M.  Léon -Victor  Rouxelin  de  Formîgny  oaquit  à  St-Lo, 
le  12  mars  1794  ;  dès  ses  plus  jeunes  années  .  il  annonça 
un  esprit  vif  et  singulièrement  apte  à  Télude  des  sciences 
exactes.  Il  termina  ses  études  au  collège  de  Caen  ,  à  une 
époque  où  la  jeunesse  ,  livrée  à  des  préoccupations  toutes 
guerrières  ^  était  distraite  ,  par  les  pompes  de  l'Empire , 
du  recueillement  si  nécessaire  aux  lettres  ;  ses  études  s'en 
ressentirent. 

Cependant  il  révéla  déjà  cette  facilité  de  travail ,  cette 
rectitude  de  jugement  et  cette  finesse  d'observation  qui 
le  distinguèrent  dans  la  suite. 

S'il  fût  né  quelques  années  plus  t6t  ,  il  est  certain 
qu'emporté  par  les  circonstances  dans  le  tourbillon  de  la 
gloire  ,  il  eût  fourni  une  brillante  carrière ,  à  côté  de  nos 
meilleurs  officiers  de  génie  y  près  de  son  frère ,  qui ,  tout 
couvert  de  lauriers  ,  mourut  des  suites  des  blessures  qu'il 
avait  reçues  au  champ  d'honneur. 

Mais  la  Restauration  arriva^et  imprima  une  autre  direc- 
tion aux  idées.  M.  de  Formigny  en  profita  pour  achever 
son  éducation ,  et  s'appliquer  ,  d'une  manière  toute  spé- 
ciale ,  aux  études  vers  lesquelles  l'entraînaient  ses  goûts  et 
la  pente  de  son  esprit  ;  il  se  livra  aux  mathématiques  j 
surtout  à  la  géométrie  et  au  lever  des  plans ,  où  il  excella. 

Il  s'occupa  avec  succès  de  physique  et  d'histoire  natu- 
relle; une  remarquable  dexlérilé  secondait*son  aptitude 
pour  la  mécanique.  Il  exécuta  ,  avec  un  rare  bonheur , 
les  ouvrages  qui  exigent  le  plus  de  calcul ,  d'habitude  ,  et 
la  main  la  mieux  exercée  ;  tels  qu'une  machine  électrique 
et  divers  instruments  de  mathématique  et  de  physique 
d'une  admirable  préci8io%:  plus  tard  ,  ilorna  quelques  ap- 
partemdots  de  son  château  de  la  Londe  d'un  cabinet  d*hi»* 

55 


SêS  NOTICES 

toire  naturelle  ;  il  y  réunit  non-sciilement  beaucoup  d'oi- 
seaux étrangers  assez  rares  ,  mais  aussi  une  collection  de 
tous  les  oiseaux  du  pays  ,  préparée  par  lui ,  et  une  foole 
d'objets  curieux. 

Sa  place  était  naturellement  marquée  dans  toutes  les 
Sociétés  savantes  ;  c'est  ainsi  qu'il  fit  partie  de  l'Associa- 
tion  normande  ,  des  Sociétés  linnéenne  et  d'horticulture , 
et  de  la  Société  des  antiquaires  de  Normandie. 

n  s'y  fit  remarquer  par  une  élocnlion  facile ,  un  langage 
précis ,  et  cette  netteté  d'esprit  qui  fait  que  l'on  exprime 
toujours  clairement  ce  que  Ton  conçoit  bien. 

Dans  la  vie  privée  ,  M.  de  Formigny  ,  par  la  bonté  de 
son  cœur  ,  la  droiture  et  la  générosité  de  ses  sentiments  , 
la  noble  indépendance  de  son  caractère  ,  était  vraiment 
le  modèle  du  père ,  de  l'époux  ,  du  citoyen  ;  homme  de 
principe  et  de  courage ,  il  n'eût  jamais,  dans  quelque  cir- 
constance que  ce  fût,  transigé  avec  ses  convictions  ni  avec 
ses  devoirs. 

n  est  mort  au  cbAteau  de  la  Londe ,  le  18  avril  1845  , 
à  l'âge  de  51  ans ,  emportant  les  regrets  de  sa  famille  ,  de 
ses  amis ,  et  de  tous  ceux  qui  avaient  pu  le  connaître  eC 
l'apprécier. 


Sur  Bt.  Moliii  SPEUCER  SMITH ^  Membre  de 

V Association  normande  ; 

Psr  M.  A. -G.  BALLiN,  inspecteur  honoraire  de  TAssociation  normtiide. 

Un  étranger ,  un  Anglais ,  poiiant  un  nom  honoré  dans 
son  pays,  et  qui ,  sans  motifs  d'îniérét  ni  de  bonUo  ^  avait 


BIOGRAPlirQUES.  867 

adopté ,  depuis  une  trentaine  d'années,  la  France ,  la  Nor- 
mandie ,  pour  sa  seconde  patrie  ,  k  laquelle  il  a  rendu* 
hommage  par  la  publication  de  plusieurs  ouvrages  éerita 
en  notre  langue,  s'est  acquis  des  droits  à  nos  sympathies. 
Nous  voulons  parler  de  M.  John  Spencer  Smith. 

La  famille  Smith  ,  dont  le  nom  s'écrivait  anciennement 
Smyffiê  j  est  originaire  du  comté  de  Wiits ,  à  l'ouest  de 
TAngleterre,  et  vint  ensuite  s'établir  dans  le  comté  de 
Kent ,  à  Douvres. 

Le  chef  de  celte  &mille  fut  ministre  des  finances  d'Eli- 
sabeth ,  sons  le  litre  modeste  de  Qmtumter ,  c'est-à-dire 
Receveur  général  des  douanes ,  cette  branche  des  revenus 
publics  ayant  alors  en  Angleterre  le  nom  de  Oustoms  ; 
aussi  rhOtel  des  douanes ,  à  Londres ,  est-il  encore  inti- 
tulé aujourd'hui  Cueiom^house ,  qui  signifie  littéralement 
rhaison  de  la  Coutume.  Le  chef  actuel  de  la même  famille 
est  pair  du  royaume  ,  et  porte  le  titre  de  lord^vkomte  de 
Sfrangford  ;  il  se  nomme  Perey*Clinron  Sidney  Smythe. 

Au  XVT*  siècle  ,  sir  Thomas  Smith  habitait  son  château 
fortifié  de  Westenhan^rer ,  à  deux  lieues  de  Folkstone  / 
dans  le  canton  de  Kent  ;  on  aperçoit  encore  ses  créneatix 
en  ruines  ,  à  peu  de  distance  du  chemin  de  fer. 

Il  eut  plusieurs  fils  ,  dont  le  troisième  ,  Edward  ,  né  à 
Douvres,  étant  parvenu  au  grade  de  capitaine  de  vaisseau, 
fut  morteHement  blessé,  à  l'attaque,  par  l'amiral  Kno^es, 
de  la  Guira  ,  dans  les  Indes  orientales. 

Son  fils ,  John  ,  né  aussi  à  Douvres  ,  fut  aide-de-camp  / 
BOUS  Georges  II ,  du  général  commandant  la  cavalerie 
anglaise  à  la  bataille  de  Mfndën  ',  et  devint ,  sous  George^- 
III ,  écuyer  de  la  reine  Charlotte.  Il  épousa  Mctry  ,  filfe  de 
Pinkeney-Wilkinson,  l'un  des  plus  riches  commerçants  de 


868  notîCU 

là  GrandeBretagoe ,  dont  une  antre  fille  fut  mariée  i 
lord  Camelford  »  qui  était  de  Ja  famille  dn  ministre  Pttt* 
John  eut  troia  fils  :  c'est  du  dernier  que  nous  nous  occu- 
pons principalement. 

John  Spencer  Smith  ,  né  à  Londres  le  1 1  septembre 
1769 ,  avait  passé  quelque  temps  à  l'Universilé  d*Oxford , 
lorsque ,  encore  enfant ,  il  entra  dans  les  pages  de  la  reine 
Charlotte.  Sa  première  jeunesse  fut  partagée  entre  les 
rivages  de  Douvres  ,  où  il  était  presque  devenu  marin  ; 
rUniversité ,  où  commencèrent  ses  études,  et  la  Cour  ,  où 
il  fil  son  entrée  dans  le  monde  et  où  il  sut  se  concilier 
la  faveur  de  la  reine,  qui  le  fit  nommer,  très-jeune, 
lieutenant  en  second  dans  le  3*  régiment  des  gardes  à 
pied.  Son  zèle  et  son  intelligence  lui  valurent  bientôt  le 
grade  d'adjudant  de  son  bataillon.  Jeune  homme  de  grand 
talent  et  de  grande  espérance ,  il  n'eut  pas  assez  de  raison 
pour  mettre  des  bornes  à  ses  prodigalités  ;  trois  ou  quatre 
années  s'étaient  à  peine  écoulées ,  qu'il  se  vit  forcé ,  par 
de«  embarras  pécuniaires  ,  dépasser  dans  un  régiment  de 
ligne ,  et  il  ne  larda  même  pas  à  quitter  l'état  militaire  , 
avec  le  projet ,  qu'il  n'accomplit  jamais  ,  d'y  rentrer  par 
la  suite. 

Bientôt,  &  l'exemple  de  beaucoup  de  ses  jeunes  compa- 
triotes, il  vint,  avec  son  frère  Sidney,  passer  quelque 
temps  an  collège  militaire  de  Caeo ,  auquel  était  annexée 
alors  une  célèbre  école  d'éqiiitation.  Les  deux  frères 
voyagèrent  ensuite  dans  l'Est ,  s'embarquèrent  sur  la  mer 
Noire  ,  et  se  rendirent  en  Turquie  ;  mais  la  guerre 
ayant  éclaté  entre  la  France  et  l'Angleterre ,  Sidney  s'em- 
pressa de  rentier  dans  sa  pairie  ,  tandis  que  Spencer, 
resté  à  Constanlinople ,  s'occupait  de  faire  une  espèce  de 


BI0GBAPH1QUBS.  869 

Bévue  militaire  de  Tempire  Ottoniao  ,  loTflqae ,  dans  le 
dessein  de  profiter  des  connnssances  qu'il  avait  acquises 
sur  ce  pays ,  sir  Robert  Liston,  ambassadeur  d'Angleterre, 
le  choisit  pour  son  aitathé.  C'est  ainsi  qu'il  entra  dans  la 
carrière  diplomatique.  Bientôt ,  et  précisément  à  l'époque 
de  l'invasion  de  l'Egjpte  par  l'armée  française  »  soua  les 
ordres  de  général  Bonaparte  y  sir  Robert  Liston  sollicita 
sa  retraite  pour  caoi«  de  santé ,  et  laissa  Spencer  Smitb 
à  la  tète  de  l'ambassade  anglaise  à  Coostantinople, 

Cependant  Sidney  avait  été  nommé  capitaine  du  Ti^ , 
vaisseau  de  guerre  de  80  canons  ,  et  le  Gouvernement^  sur 
la  réputation  qu'ils  s'étaient  acquise  en  Orient ,  voulant 
utiliser  les  talents  des  deux  frères ,  les  nomma  ensemble 
ministres  plénipotentiaires  près  la  Porte  Ottomane  ;  ils 
furent  autorisés  à  agir ,  conjointement  ou  séparément , 
aux  termes  des  pleins  pouvoirs  qui  leur  furent  délivrés 
par  S.  M.  Britannique  ,*sous  la  date  du  30  septembre 
i79S  ,  faveur  inouïe  ,  eu  égard  à  leur  position  présente. 

Peu  de  temps  après  son  arrivée  à  Constantinople , 
Spencer  Smith  épousa  la  fille  de  Tintemonce  impérial  près 
la  Porte  Ottomane ,  le  baron  de  Herbert-Rathkeale  ,  un 
des  hommes  d'État  les  plus  distingués  de  T Autriche. 

«  Par  son  noble  caractère  (1)  et  son  esprit ,  M'^^  Smith 
avait  excité  l'admiration  du  prince  de  Ligne ,  et ,  par  sa 
beauté  ,  celle  de  lord  Byron  ,  qui  lui  adressa  une  pièce  de 
vers  (  V.  la  traduction  de  Benjamin  Laroche ,  1. 1  ^  p.  d3t 
et  597  ,  édition  in-8<^),  et  lui  consacra  quatre  strophes  de 
Child*Harold  (  chap.  II ,  30*33). 

(i)  Ce  passage  est  extrait  d'une  Notice  nécrolojj;iqua  rédigée  par 
M.  Trébuticn.  —  Gaen  ,  1829. 


870  fiOTfCBfl 

•  Elle-méne  âvah  im  lâiciit  irè»4isiiDguë  pour  la.poé- 
sia ,  et  â  laissé  des  vers  français  dont  le  charme  et  Vélér- 
fatteereuplissent  de  surprise,  lorsqu'on  songe  qu'ils  sont 
rcB&vre  d'une  étrangère ,  qui  avait  à  peine  passé  quelques 
semaines  en  France.  » 

Née  sur  les  rives  du  Bosphore,  elle  avait  toujours  coar 
serve  pour  la  mer  un  amour  plein  d'enthousiasme  ,  et , 
sentant  Approcher  le  terme  de  sa  vie  (1) ,  elle  voulut  revoir 
encore  une  fois  l'élément  qui  lui  était  si  cher  ;  inspirée 
par  sa  présence ,  elle  retraça  les  émotions  de  son  ame 
dans  un  poème  en  trois  chants  ,  intitulé  :  Dermen  adieux 
à  lamer.  Cette  production ,  éminemment  remarquable  et 
empreinte  partout  d'une  vraie  sensibilité ,  assure  à  son 
anteor  le  premier  rang  parmi  les  femmes  étrangères  qui 
ont  cultivé  notre  poésie.  Le  passage  suivant  nous  semble 
propre  à  justifier  cet  éloge  : 

c  II  iSrat  donc ,  sans  espoir ,  que  je  te  quitte  encore, 
O  mer  qae  jHdoHlre ,  6  miroir  de  l'Aerore  l 
Et  ces  tristes  regards  que  t'adressent  mes  yeux 
Sont  leur  dernier  hommage  et  mes  derniers  adieux  ! 
Le  premier  de  mes  jours  naqiiil  sur  ton  rivage; 
Tu  vis  mes  premiers  pas  s'essayer  sur  la  plage , 
Et  ces  jeux  innocents ,  et  ces  petits  courroux. 
Et  ce  rire  enfentln  dont  le  charme  est  si  doux, 
^inaimes  jeoBes  ans  près  de  toi  s*écou)ërent! 
Ainsi  mes  premiers  pleurs  à  tes  flots  se  mêlèrent! 
Si  le  sort  sur  ta  rive  a  tressé  mon  berceau , 
Pourquoi  reftise-t-il  d'y  creuser  mon  tombeau?  » 

C^est  pendant  son  séjour  à  Constantinople  que  Spencer 

{i)  MiM  Spencer  Smitli  est  morte  à  Vienne  le  21  octobre  18â9. 


BlOQRAPaïQUBS.  671 

se  lia  av€G  k  baron  de  Hammer,  le  priaee  des  Orieatafistei 
de  TEiiropo  ,  depuis  la  raort  de  Silvestre  de  Sacy.  M.  de 
Hammer  remplissait  alors  ,  auprès  de  Fioteroonce  iinpé> 
rial ,  les  fonctions  d'interprète  -,  et  fit  ensuite  la  campagne 
d'Egypte  avec  Sidney ,  comme  secrétaire  et  interprète. 

Le  5  janvier  1799 ,  les  deux  frères  signèrent  ,  en  leurs 
qualités  de  plénipotentiaires ,  le  premier  et  môme  le  seul 
traité  d'alliance  de  TAngleterre  avec  la  Porte. 

Nous  avons  sous  les  yeux  un  cahier  de  Y  Ambigu  •  espèce 
de  Revue  publiée  à  Londres*  en  langue  française  (n®89  du 
20  septembre  1805  )  ;  nous  y  trouvons  quelques  documents 
d'où  il  semble  résulter  que  le  docteur  Pouquevilte ,  dans 
son  Voyage  en  Morée ,  à  Cotistantinople ,  etc.,  pendant  le$ 
années  4798  à  1801  ,  a  calomnié  la  conduite  des  frères 
Smith  envers  les  malheureux  Français  faits  prisonniers  par 
les  Anglais  à  la  bataille  d'Aboukir ,  et  que  les  hasards  de 
la  guerre  avaient  entassés  dans  rhorrible  bagne  de  Cens- 
tantinople  ;  tandis  qu'ils  se  sont  efforcés  ,  au  contraire  , 
conjointement  avec  le  baron  de  Herbert  ,  non -seulement 
d*adoucir  leur  position  ,  mais  encore  de  les  faire  rendre  à 
la  liberté  ;  qu'ils  les  accueillirent  honorablement  au  palais 
d'Angleterre,  et  s'occupèrent  de  les  faire  transporter  à  Tou- 
lon ,  sur  un  navire  impérial  parlementaire  ,\g  San-Nicoio , 
sous  la  conduite  d'un  officier  anglais  du  bord  de  sir  Sidney, 
M.  Beecroft.  Ces  prisonniers  en  ont  témoigné  leur  recon- 
naissance aux  deux  frères,  avant  leur  départ  et  depuis  leur 
retour  en  France ,  par  diverses  lettres  qu'il  serait  trop 
long  de  rapporter  ;  mais  nous  citerons  quelques  strophes 
d'une  jolie  pièce  de  vers  adressée  en  son  nom  et  en  celui 
de  quarante  six  autres  prisonniers  français  sortis  du  bagne 
de  Constantinople  le  15  janvier  1799,  par  le  colonel  du 


S7â  1I0TICB9 

géoie  Pascal  Vallonfue  ,  à  madame  Spencer  Smith  ,qui , 
elle  auMi ,  avait  contribue  à  leur  délivrance  et  leur  avait 
témoiglié  un  généreux  intérêt. 


Sortis  d*un  noir  cachot  »  ou  plutôt  des  eufers , 
Quel  Jour  heureux  succède  à  cette  nuit  ftineste  ! 

Gr&ce  \  cette  heureuse  Journée , 
Ce  qu'en  parlant  de  vous  el  de  tant  de  beauté , 
De  Terios,  de  talenls ,  de  sensibiiité , 
Noos  avons  dit  an  Jour  d'après  la  renommée, 
{fous  le  disons  enfln  d*après  la  vérité. 
Notre  existence  était  affreuse ,  insupportable  ; 
Hais  hier  ,  près  de  tqus  ,  comment  s'en  souvenir  ? 

Un  jour ,  chacun  de  nous  ,  racontant  ses  malheurs, 
A  ses  en  fonts ,  sa  mère  ou  son  amie , 
Fera  bénir  à  tous  les  cours 
Le  Sidney  ,  de  iS^pmcer-,  la  mémoire  chérie. 

Souvent  il  parlera  de  vous , 
Et  dira  :  c  Mes  malheurs  surent  toucher  CofwlonM.  a 

A  la  voix  des  Anglais ,  la  sainte  humanité 

Doit  reprendre  en  ces  lieux  ses  droits  et  sa  puissance. 

Partout  alors  il  sera  répété  , 
Par  la  voix  de  la  gloire  et  de  Thumanité  , 
Cet  hommage  inspiré  par  la  reconnalssauce  : 
Dei  Français  dans  les  fers  gémissaient  à  Byxanee  ; 
Spencer  Us  entendit ,  accueillit  leur  malheur  ; 
Leur  sort  toucha  la  belle  et  sensible  Constance , 
Sidney  vjnr ,  ei  Siduey  fut  leur  Ubéraiew, 


BI06RAPBIQUBS,  §79 

€'est  ici  le  tiea  de  dire  que  M.  Fauve!  ,  qui ,  pendant 
trés-long-temps  ,  fut  employé  à  Athènes  à  recueillir  des 
matériaux  do  toute  espèce  pour  Touvrag^  de  M.  le  eomte 
de  Choiseul-Gouffier  sur  le  Levantjeté  en  prison,craignant 
d'être  dépouillé  de  son  immense  oolSeolion  do  dessins  et 
d'objets  précieux  ,  fruit  do  dix-huit  années  de  vojafes , 
^e  travaux  et  de  peines  infinies  ,  eut  recours  ,  dans  ce 
pressant  danger  ,  à  la  puissante-  protection  de  Spencer  , 
qui  s'empressa  de  faire  rendre  à  la  liberté  cet  artiste  disi- 
tingué ,  bien  connu  des  antiquaires  ,  qui  sauva  tous  ses 
papiers  ainsi  que  tous  les  matériaux  qu'il  avait  si  laborieu- 
sement recueillis ,  et  dont  le  docteur  PouqueviUc  a  été 
heureux  de  profiler  ensuite  ,  pour  la  description  des  Fesr 
liges  éTOlympie  et  la  topographie  des  Thermopyla ,  que  lui  a 
donnés  M.  Fauvel ,  et  qui  font  la  meilleure  partie  de  son 
ouvrage. 

D'autres  Français ,  gémissant  dans  les  fers  à  Constanti- 
nople  ,  notamment  l'artiste  Binet ,  éprouvèrent  aussi  les 
effets  de  la  protection  de  l'ambassadeur  d'Angleterre. 

A  celte  époque  ,  sir  Sidney  ,  promu  au  grade  de  com- 
modore  ,  fut  chaîné  de  porter  Tordre  de  rappel  à  Nelson , 
qu'il  remplaça  ,  et  se  rendit  célèbre  par  la  défefise  de  St- 
Jean-d'Acre.  C'est  à  cette  occasion  que  le  roi  d*Angleterre, 
pour  Ini  témoigner  sa  satisfiiction ,  lui  appliqua  le  glorieux 
surnom  du  premier  vainqueur  d'Acre ,  Richard  Cctur^d^ 
Lion ,  et  c'est  lui  que  M"*  Cottin  a  voulu  peindre ,  dit-on , 
sous  le  nom  de  Malek^Adhel ,  dans  son  roman  de  MatkUde. 

En  1805  ,  il  fut  chargé  de  protéger  la  Sicile,  pendaqt 
l'occupation  du  royaume  de  Naples ,  et ,  deux  ans  après  , 
il  accompagna  le  roi  de  Portugal  au  Brésil.  Ce  fut  sa  der- 
nière mission  ;  depuis ,  il  ne  s'occupa  plus  que  d*œiivres 


874  NOTICBS 

philaotropiques  ,  et ,  vers  1816  ,  il  alla  résider  à  Paris , 
où  il  fonda  la  société  anti-piraU  dêê  UbéraUwrt  du  etelavet 
hUmcê ,  en  Afrique. 

Homne  d'on  physique  agréable,  il  portait  dans  le  monde 
cet  esprit  aTentureas  auquel  il  dot  en  partie  sa  brillante 
réputation  ,  et  nous  nous  trouTÎons ,  en  1814  ,  dans  une 
maison  de  Vienne ,  où  ,  par  suite  d'un  rendez* vous  de  bal 
masqué  ,  il  s'était  laissé  conduire ,  seul ,  la  naît ,  les  jeux 
bandés  ,  dans  une  voiture  qui  lui  fit  faire  de  longs  circuits 
an  milieu  des  bubourgs  ,  pour  l'amener  enfin  au  Léo- 
poisladt ,  cbex  la  comtesse  ZUioska  ,  qui  lui  avait  pré- 
paré une  charmante  réception.  Entouré  d'abord  de  per- 
sonnes masquées ,  on  lui  découvrit  successivement  d'ai- 
mables visages ,  el  la  fille  de  la  maison ,  jeune  personne 
de  quinze  à  seiae  ans ,  remarquablement  jolie ,  lui  adressa 
un  compliment  dont  il  parut  Irès-flallé. 

Mais  revenons  4  Spencer  :  au  départ  de  son  frère  y  il 
resta  seul  ambassadeur  en  titre  dans  le  Levant ,  jusqu'à 
ce  qu'il  tài  remplacé  par  le  comte  d'Elgin  ,  et  envoyé ,  en 
la  même  qualité  ,  au  mois  de  février  1804  ,  à  Stuttgard  , 
qu'il  quitta  précipitamment ,  le  3  avril ,  après  avoir  brûlé 
tous  ses  papiers  par  suite  de  l'arrivée  de  l'armée  française. 
Le  gouvernement  consulaire  l'acousa  d  avoir  reçu  alors 
tme  mission  relative  A  la  conspiration  de  Greorges ,  et  M« 
Thiers  en  dit  quelques  mots  en  passant ,  dans  son  Hisioire 
du  Consukit  »  t.  rv  ,  liv.  18.  (  Voir  les  Mémoires  tirés  des 
papiers  d'un  homme  d'Etat ,  t.  vi ,  p.  296-310,  et  t.  vin , 
p.  344. ) 

Spencer  Smith  ne  Ait  pas  plus  U>t  de  retour  dans  sa 
patrie  ,  que  la  ville  de  Douvres  l'tiut  membre  du  Parle- 
ment ,  et  ce  fut  sa  dernière  fonction  publique^ 


BIOCEAPfllÇUBS.  675 

Msiraat  jouir  enfin  d'une  douce  (ranqoiUilé  ,  U  se  ra|i« 
pela  le  beau  pays  de  France  ,  et  vînt ,  en  1817  ,  après  la 
seoonde  ReGHauralion  ,  se  fixer  à  Caen  ,  où  il  consacra  to 
Teste  de  sa  carrière  à  ses  goftis  pour  le»  éludes  liUéraired , 
aoxqneUes  il  se  iîvra  avec  un  xèle  coasiont ,  et  publia 
divers  ouvrages  qui ,  sans  être  dépourvus  d*un  mérite  réel, 
sont  cependant  loin  de  donner  une  juste  idée  de  la  valeur 
de  son  esprit.  Il  avait  beaucoup  vu  ,  beaucoup  observé  et 
beaucoup  retenu.  Sa  conversation  était  fort  intéressante  , 
et  parfois  captivait  vivement.  i 

Spencer, quoique  dans  une  situation  nooins  émioemoie^t 
remarquable  que  son  frère  ,  ne  se  fit  pas  moins  aimer  et 
distinguer  par  les  qualités  du  cœur  et  de  Tesprit ,  par  sa 
fidélité  à  remplir  ses  devoirs  et  à  veiller  aux  intérôls  par^ 
ticuliers  de^oo  pays  ,  sans  négliger  les  intérêts  généraux 
de  Vtaumanîté  ;  par  son  babilelé  k  discerner  lea  kommesde 
mérite  ;  enfin  y  par  sa  constance  à  semer  des  bienfaits , 
avec  la  presque  certitude  de  n'obliger  que  des  ingrats  ,  et , 
dans  ses  derniers  temps  ,  il  encourageait  les  amateurs  des 
lettres ,  avec  une  rare  libéralité  ,  en  souscrivant  à  la  plu- 
part des  publications  normandes. 

C'est  le  5  juin  dernier  qu'il  a  terminé  une  longue  car- 
rière ,  bonorablement  remplie  ,  emportant  dans  la  tombe 
les  regrets  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu.  Il  laisse  deux  fils 
également  recommandables  :  le  capitaine  de  vaisseau 
William  Sidney  ,  et  le  révérend  Edward  Herbert ,  un  de 
ces  bommes  qui  allient  la  plus  haute  intelligence  aux  plus 
nobles  sentiments  de  l'ame. 

M.  Spencer  Smith  était  docteur  en  droit  civil  et  membre 
de  l'Vnivernité  d'Oxford,  de  la  Société  Royale ,  de  la  Société 
des  jéntiqitairei  et  de  la  Société  pour  l'Encouragement  de$ 


876  HOTICM  MOMAPHIQUBfl, 

ArU ,  Mmimfaeturêi  et  Comneree  de  Umireê  ;  ié  la  Société 
iê$  As^Hquairm  de  France;  de  la  Société  géologifue  e$  delà 
SoeiM  atiatipie  de  Parti  ;  de  la  Société  de$  AtUiçwnreê  et 
de  la  Société  linnée$me  de  Normand/ie  ;  de  la  Société  pkHkar^ 
fmmiquede  Caen,et dee  Académim  royaki  de  Caenet  deRouem^ 


HOTA.  Plasieura  autres  Notices  nécrologiques  dcTaient 
paraître  dans  l'Annuaire  de  1846  ;  nous  sommes  forcés 
d'en  remettre  l'impression  &  Tannée  1847.  Parmi  ces  No^ 
tices  figureront  celles  de  MM,  oe  VAoauBLnr  db  Sasst  ; 
Dàcdibeet  de  la  Yillasse  ,  doyen  du  chapitre  de  Bajeux  ; 
EifODF  ,  ancien  député  ;  Cauvih  ,  de  Caen  ,  ancien  direc* 
tevr  de  rinstitnt  des  provinces  ;  db  la  Rbitaddibbe  ,  de 

Vire  ,  ancien  secrétaire  de  la  Société  de  géographie  de 
Paris. 


.V?W^ 


^§^ 


COMPTE 

ktniu  par  le  Trésorier  de  V Association  normande , 
des  Recettes  et  Dépenses  de  l'année  1845. 

HBCETTES* 

Excédant  du  compte  de  i 844 236  2ll 

Subvention  accordée  par  M.  le  Ministre  de  Ta- 

gricuUure  et  du  commerce 3450  >< 

Cotisations  perçues  (i} 2034  85 

Annuaires  vendus 10»» 

Reçu  de  M.  Godefroy  fils  pour  solde  de   son 

compte.     . 670  »» 


Total.     ....     6401     12 


DÉPENSES. 

A  rimprimeur,  à  valoir 1665     »» 

Affranchissements  d'Annuaires  et  factages.     .       149     »• 
8,000  mandats  de  l'Association  lithographies        75     »» 
Gravure  de  médailles  (  Il  reste  encore  à  graver 
la  plupart  des  médailles).     .     .    •    •     . 

IVaitement  du  concierge 

Frais  d'administration  et  de  corre^^ndance 
Frais  de  séances  à  Neufchâtel 

A.  reporter* 

(i)  Par  stdte  du  nouveau  mode  de  recouvrement  adopté  celte  année 
par  rAssociaUon ,  et  qui  n*«  pu  être  employé  que  très-tard ,  toutes  les 
cotisations ,  moins  celles  de  la  ville  de  Gaen  et  des  villes  d*Elbeuf  et 
de  Louviers ,  sont  encore  à  percevoir.  Les  mandats  actuellement  en 
circulation  pour  ce  recouvrement,  ainsi  que  pour  celui  de  l'arriéré  et 
de  la  vente  d'Annuaires ,  s*élèvent  k  la  somme  de  4,496  francs. 


63 

»» 

100 

»» 

100 

»» 

997 

M 

3139 

40 

878       COMPTE  BBNDi;  PAt  LB  tEBSORIBI. 

Jbporl.     .     •     .  3139  40 
Prime  payée  à  Méiidon  à  uae  aocieoDe  àome^ 

tique »...  25  >• 

100  exemplaires  de  l'ouvrage  de  M.  Girardin 

sur  les  fumiers iOO  »» 

Frais  de  séance  à  Saint-Pierre-sur-Dives.  •     .  40  »  » 

3  médailles  décernées  à  Mézidon 28  »  > 

Vignettes  pour  TEnquéte  des  cidres.     •     «     .  20  »  » 

Primes  payéei  au  concours  de  NcufchdteL 

Primes  décernées  aux  vaches  lailières,      .    ..  2^  p» 

Frim»  décernées  aux  taureaux 2050  >« 

PriiBM  déoernéês  aux  béliers 500  »• 

Primes  décernées  aux  verrats 320  »» 

Achat  de  médailles  pour  le  concours  de  Neuf- 

châtel 420  •» 


Total 6892    40 


BALANCE. 


La  Dépense  est  do. 6892    40 

La  Recelte  effMîtyiëe  est  de.    ....    6401    12 


La  t)épensé  excède  là  Recette  de.  .     .     •      491     28 
SMif  le  recouvrement  des  primes  de  1845. 

Le  Trésorier, 
DOMIN. 

■ 

te  prisent  compte  a  été  examiné  et  approuvé  par  une' 
Commission  composée  de  MM.  Tabbé  Daniel  ,  Lair  et 

AUBERT. 


ASSOCIATION  NORMANDE. 


COMPOSITION  BU   BUREAU. 

Directeur: 

M.  DB  Câumont  y  correspoDdant  de  rinstitut  de  France  , 
membre  du  Conseil  général  d'agriculture  ,  à  Caen. 

Secrétaire  général  : 

M  Tabbë  Daniel  ,  recteur  de  l'Académie  ,  à  Caen* 
M.  Pbllebin  ,  professeur  en  médecine ,  secrétaire-général 
adjoint. 

Archiviste  : 

M.  Lb  Cbbf  y  professeur  en  droit  honoraire  ,  à  Caen. 

Trésoriers  : 

M.  DoMUi  y  trésorier ,  à  Caen. 

M.  GoDBFBOY  fils  j  trésorier  honoraire,  à  Caen. 

CALVADOS. 

Inspecteurs  divisionnaires  : 
HH.  DB  Maombville  y  P.-A.  Laib. 

Inspecteurs  d'arrondissement  : 

MM.  DE  La  Gbocqdais, Caen; 

Lambert  , Bayeux  ; 

Mdry,   — — — Vire; 

DbBrbbisson,  — — Falaise; 

Nasse  ,  sous-préfet , Lisieui  ; 

Lbgrand  , Sl-Pierre  ; 

Le  Mbtaybr  dbsPlancbbs,-^—  Pont-rEvéque. 


880  LISTB   GBIISRALB 

MAHCHE; 

Inâpecieurs  divisionnaires  : 

Ira.  Rbnaclt  ,  juge  d'instruclion  ,  à  Coutances; 
Uarquîs  de  Bkllefont  ,  à  Cavîgny. 

Inspeeîeurê  d^ctrrondissemeni  : 

Mil.  Nobl-Aghbs, Cherbourg; 

GiLLBS, Valognes; 

Bloubt, Coutances; 

Clbmbnt \ Saint-Lo  ; 

Bon VALTiBR , A vranches  ; 

L'abbé  YiBL  ,   — '— Sourdeval. 

ORNE. 

Inspecteurs  divisionnaires: 

]IH«  LanglOis  d*AsAlly  ,  aocieD  préfet  du  département  i 
Db  La  Sicotièbb  ,  insp'  des  moouments  historiques. 

Inspecteurs  d'arrondissement  : 

MH.  Sfvestre, »— « Alençoa  ; 

Lbvéqub  , Domfront  ; 

Laittour  , Ar^eotan  ; 

Bb  BioRCFn  , *— i-^  Mortagoe. 

EURE. 

Inspecteurs  dwmiownaires  : 

MM.  Marquis  dbChahbray,  à  Dam  ville; 
Aug.  Lb  Prbyost  y  député. 


DBS  MBIIBMS;  ^  ^ï 

ImpeotewTê  d'arrondissement  : 

MM.  Cbâssart  , ^•^— ,  Evreux- 

BocRDON,  ~ ^^ .  Beri^y^ 

Canbl  ,  -p— . M-, ,^^  Popt-Audemer  ; 

P.  DiBON, Louviers; 

Passj, ._,  L^  Aaddjg. 

SBlNE-INFBRIBnRB.     ' 

InspecteuTê  dioimnnaires  : 

MM.  J.  GiRARDiPr ,  correspondant  de  rinstitat  ; 
Ballin  ,  inspecteur  honoraire. 

m 

*      '  ^  m 

Inspecteurs  d'arrondissement  : 

MM.  Ch.  Richard, . Rouen; 

NicoLLR, ^^ —  Dieppe; 

I^BMARiB , Yvetot  ; 

Poulain  , 1 :^^  Havre  ;  '    ^ 

N.  Desjobbrt  , Neufchâtel  ; 

Capplet  , _  Elbeuf. 

CONSEIL    PERMANENT    d'aDMINISTRATION. 

MM.  DE  Caumont  ,  directeur  de  rAssocration  ; 
Daniel  ,  recteur  de  TAcadémie  ; 
RoussBLiN ,  premier  président ,  pair  de  France  ; 
Ed.  Rocher  ,  préfet  du  Calvadps; 
Bertauld  ,  premier  président  honoraire  ; 
Deslongchamps,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences; 
Pellerin  ,  professeur  en  médecine  ; 
Lafosse  ,  médecin  en  chef  des  hospices  ; 
AuBBRT ,  propriétaire  ; 

56 


1^  unis  iéwtoàw 

MM.  PiOACBi ,  pbannacien  ; 
Di  Mbcflr,  propriétaire  ; 
BiLOt ,  imprimear  ; 
Ta«iixt  ,  profetiear  ; 
Btuim ,  coMcffler  à  la  Coar  royale  ; 
DoMiH ,  anden  avoué  ; 
StMitâKPi ,  anden  inspectear  des  forêU  ; 
Moaitas ,  membre  de  ^urieiurt  Sodétés  savantes  ; 
GoDBFaoT ,  trésorier  honoraire  ; 
Di  BBaHSK ,  adjoint  an  maire  de  Caen  ; 
BoEDVAn ,  avocat  *  la  Cour  royale  ; 
Lbgiahb  ,  de  Saint-Pierre-^ur-Dives  ; 
Castbl  ,  secrétaire  général  de  U  Sodété  d  agncnl. 

ture  de  Bayeox  ; 
De  y  iiMas ,  id. 
pAamr ,  de  Médères. 

COMMISSION  FOUR  LA  PUBLICATIOHOT  LAKOTAMB- 

MM.  Ml  Câi«0!iT .  DAWtt .  GiiAawH  ,  Dttos. 

ctaMer  les  «tkles  destiné,  k  pwrtlre  dm  l' Am«i«ire ,  tprès  qalb 
ont  été  agréé*  par  le  Cons^  adminislnUf. 

COMinMIOll  DBt  VOHM* 

Ceoe  Ca««i«U<m  seconde  le  Trésorier  dsns  l*»^"^^"^  *^ 
ciSTSe  ta  société,  ta  percepUoadescoitottlon.,  etc.  EBeest»- 

DOttTélée  chtqae  «anée. 


lilSTS  «ÉBlBRAIiS  DBS  lOBHBRES. 

KM.  AjmA-M ART ,  piopriéuire ,  à  Cou- 

AcHARD  DB  Vâcogkbs»  propriétaire,  Unces. 

à  Bajeux.  AiCEiiTON(baroii  d*) ,  propriétaire  » 

AciAiD  DE  Vacocubs,  propriétaire,  à  St-Marcouf  ^Calvados). 

à  St-Jean-des-Esaartiera  (Cal-  Auiaodtizoii  (Oaudiiu) ,  fkbricanl 

y^àoê  ).  d'indiennes ,  à  Rouen. 

Adam  (baron) ,  manabctuiier ,  à  Auiootillb  (d') ,  propriétaire ,  à 

Rouen.  Caen. 

AniLiNE,  propriétaire ,  à  Blay  (Cal-  Assilin  (Justin) ,  président  du  tri« 

vados).  bunal  civil,  k  Cherbourg. 

Agnaux  (d*),  propriétaire,  i  Lille-  Astood,  directeur  des  domaines, 

Marie.  à  Alençon. 

Agkaux  (Frédéric  d*),  propriétaire,  Aubert  ,  ancien  pharmacien  ,  à 

à  Bayeux.  Caen* 

AcoH  (d'),  propriétaire  ,  à  Cou-  Aobert  (d*),  ancien  préfet,  che* 

tances.  palier  delà  légion  d'honneur, 

AizT(d')y  propriétaire,  à  Vaux-  membre  du  Conseil-général  du 

sur-Aure  (Calvados).  Pas-de-Calais,  à  Yandin  (Pas-de* 

ALBXA!fDRE ,  directeur  adjoint  de  Calais  ). 

l'Union  générale ,  à  Rouen.  Aubin  de  BLAKCPaé ,  propriétaire , 

Allaire  ,  professeur  à  l'école  des  à  Prulay  (Orne). 

haras ,  au  Haras  du  Pin.  Aubir  (Jules-César) ,  propriétaire , 

Allard  ,    ancien    négociant  ,   à  à  St-Pierre. 

Dieppe.  Auger  (C.-A.),  négociant,  à  Rouen* 

Allard-Isabells ,  propriétaire ,  à  Adger,  notaire,  à  St-Hllaire-du- 

Caen.  Harcouel  (Manche). 

Allcauhe-Deshottes  ,    proprié-  Aciiokt,  avocat,  à Pont-l*Evéque. 

taire ,  à  Pont-I^Evéque.  Aunonr-TmÉviLLE,  député,  à  Paris. 

Ahelirb,  curé  de  Notre-Dame ,  à  Auhet  ,  notaire ,  à  Elbeuf. 

Caen.  Acvrat  (  Alphonse  ) ,  directeur  de 

Angb-Petit,  Juge  au  tribunal  dvfl,  Fassurance  la  Clémentine  ,  k 

h  Evreux.  Rouen. 

AiiGERviLLE (Arsène),  propriétaire,  Avannes  (d*) ,  Tice-présldent  du 

à  SV^erre-sor-Dives.  tribunal,,  à  Evreux. 


9» 


USTB  eÈKÈÊàLE 


Atoibl,  docteur  en  médecine,  à 

ROQM/ 

Atml,  propriétaire,  Si  GouUnces. 

Avril,  ancien  député,  à  Pérîers 
(Manche). 

BACBELiEm  (LoDis-Marin) ,  proprié- 
taire, à  St«-S€olasse  (Orne). 

Bàco?v  ,  propriétaire ,  à  Caon. 

BAa,ex-notaire,à  Mortagnc  (Orne). 

Eallin,  directeur  du  Mont-de- 
piété  ,  à  Rouen. 

Bance  (Louis)  ,  cultivateur  ^  à 
Somuiery. 

Ba^rievillc  (tnarquls  de) ,  propri  5* 
taire ,  à  Gaen. 

BARVU.LE  (vicomte ^de) ,  proprié- 
taire ,  à  Gaen. 

Banville  (de),  propriétaire  ,  au 
Fresne  (Orne). 

BAitissLf ,  profurtêlaire ,  k  Argen- 
tan (Orne). 

Barbet  (Henri) ,  maire  de  Rouen^ 

Barbier  (Victor)  ^  fabricant  de 
drap ,  à  Eibeuf. 

Barbot  ,  propriétaire,  au  Fresne , 
(Orne). 

Bard  (Loms-Philippe),.  à  Gueures. 

Barrois  ,  propriétaire    W  Dieppe. 

Baslt  (Augustin)^  éleveur  de  cher 
vaux  et  maire  ^  à  St-Goutest 
(Galvados). 

Batah^le  ,  fabricant  do  produits 
chimiques  ,  à  Blangy  (Sei^e- 
Inférieurc). 

Bataille  de  Bellegarde  ,  membre 
du  Conseil  gépéral  de  la  Seine- 


Inférieure  ,  à  GremonviUe. 

Basdouoi  (Auguste) ,  propriétaire- 
cultivateur  ,  aux  Vieux  ,  près 
Duclair  (Seine-Inférieure). 

Baudribos  (Pierre-Jacques) ,  con- 
seiller municipal ,  à  Dieppe. 

Bateux  aîné ,  professeur  en  droit, 
à  Gaen. 

Bazille  I  négociant ,  à  Rouen. 

Beah  ,  receveur  d'enregistrement, 
à  Lisleux. 

BEADjrER  ,  administrateur  de  TAs- 
sociation  poitevine ,  à  Niort. 

BEADLiEo(de),  président  du  tri- 
bunal civil ,  à  NeufclUktel. 

Beaumont  (Elie  de),  membre  de 
l'Institut ,  à  Paris. 

Beadmo.nt  (Ferdinand  de),  proprié- 
taire ,  à  Perc  j. 

Beaurepaire  (Gt«  de) ,  ex-ministre 
plénipotentiaire,  à  Falaise. 

Beaussier,  inspecteur  d'assuran- 
ces ,  à  NcufchIkteL 

Béchevel  (de) ,  membre  du  Gon- 
seil général,  à  GelTosses ( Gal- 
vados ). 

BÉGOUEx(Paul),  receveur  géné- 
ral ,  ik  Privas  (Ardèche). 

Bellais,  docteur-médecin,  à  Str 
Pierre-sur  Dives. 

Belleco(]r„  maire  dlfs-sur-Laison, 
(Galvados). 

BelletÉtoile-dc-Mottet,  ancien 
maire ,  à  Avranches. 

Belfond  {O^  de),  licencié  en  droit, 
à  Gaen. 


.9BS  HIVBKBS.  886 

BiLLra6n,propriéUife«àÂleDçoii.  Bi60T,docieiir^iiiédeciii»àMaiiTefl 

BiLLBT  (Louis)     propriétaire,  à  .  (Orne). 

OuTîUe-la-Bieo-Tournée.  Biixs  (  Alexandre)  »  propfiâtaire^ 

Bellefohd  (  Burquis  de  ),  proprié-  cultirateur,au Bourg-Don  (Seine- 

taire,àGaen.  Inférteiure}. 

Bblutct,  ancien  notaire ,  àCaen.  Biixon  ,  doctcuMnédedn  ,  Ji.Ii- 

Bslloir,  docteur-médecin,  à  Si-  sieux. 

James  (Manche).  Boiet  ,  agent  d'afiaires ,  à  Gaen. 

Belot  ,  membre  de  la  Société  dV  BiTOuzÊ-DAUxiEmL ,  ingénieur ,  à 

griculture ,  à  Rouen.  SaintrLo. 

BEacAssE  (Antoine-Alphonse)  ,  Bivillb (de) , propmétaire, à Neof- 

avocat ,  à  Rouen.  chÂteL 

BERKAna,  propriétaire,  au  Neuf-  BiTU.Ls(de),Alphonae,proprîétaiie 

bourg  (Manche).  à  Iseugremer. 

Beeiietz  (  de) ,  adjoint  au  maire  de  Blakche  ,  médecin  en  chefde  Pho»- 

Gaen.  pice  de  Rouen. 

Bertauld  ,  premier  président  ho-  Bunche  iUs  ,  avocat-général ,  à 

noraire  ,à  Gaen.  Rouen. 

Bbetot  ,  pharmacien  ,à  Bayeux.  Blangt  (  C<«  de  ) ,  propriéuire ,  à 

Bebtran,  juge  de  paix  du  canton  Canteloop  (Calvados). 

de  Boo8(Seine-Infôneure).  Blakgt  (de) ,  propriétaire ,  à  St- 

Bertrand  ,  doyen  de  la  Faculté  des  Pierre-Eglise  (Manche). 

lettres  de  Caen.  Blanquet  ,  maître  de  poste ,  à 

Bertrakd  (  Gabriel  ) ,  fabricant,  à  Moult  (Calvados). 

.    Elbeuf.  Blaro,  ivoirier,  à  Dieppe. 

Bertra:! D  (  Louis-Trauquillc  ) ,  fa-  Blik-Barojc  Juge  de  paix ,  àMoult 

bricant  de  drap  ,  à  Elbeuf.  Blin  flU,  pharmacien ,  à  Gaen. 

Besmoo,  adjoint  au  maire  ,  à  Ville-  Buvet  ,  propriétaire  ,  à  Mittois. 

dieu.  Bloche  ,  avocat ,  à  Lisienx. 

Bessi.i   (  Philibert)  ,  avoué  ,   à  Blo:c  (  Emilien  de)  , propriétaire  , 

Bayeox.  au  Mesnil- Bœuf  (Manche). 

BÉzuEL  DE  PAvUiLT ,  propriétaire ,  à  Blocet  ,  procureur  du  Roi ,  àCou- 

Pavilly  (Seine-Inférieure).  tances. 

BiDARD  (Anatole).^  fabricantde  pro-  Bocage  ,  juge  de  paix ,  à  Brionze 

duit^  chimiques  ,  à  Maromme  ,  (Orne). 

près  Rouen.  jBociuSR«préfetdttGalvado8,SiGien. 


Mt  ufn  «ÉRiiAU 


UkB ,  à  SUaémeal  (Miaelie).  llovmT»pf«eweur  du  Roi,  à  Câeii. 

.^itsileptlKylTiMlMènj  BoucàUL  ,  docceur  en  médeetiie  » 

(C^m).  à  Erreu. 

iaMii(Loiiftaeph)»Mel6n6oii-  HouiLUfl^cuié  de  8l-Piefre,kSén» 

dadev  det  pmM»  ec  ehaotséei,  Bouillon  ,  notaire,  à  Gostsaces. 

à  Dieppe.  BooLEiiein ,  a?oeé ,  à  NenfthiCel. 

BoHani(de),  prepriteirOy  fcSI-  Boollae»  ,propfffélÉire,à1loiieii. 

Aifcii  ioma  Boillettg  (  Setee*  Boooocul,  tAdea  aotalre,  k  Bi6- 

bféileore  ).  TUle  (CilTtdos). 

Bemai  Diaaiaii ,  négociant ,  k  Booqobibl  (de),  propriétaire,  à 

Tire.  PialnTille  (Undos). 

iMwann  yimpriwenf ,  k  Yalognes.  Bouarna  (François-nrédéric) ,  pro- 

Benmu,  négociant,  IGherixNtrg.  priétaire  ,  k  Rouen. 

Boamcmaa  (de) ,  propriétaire ,  k  Booaooii  tb,  propriétaire, k Near» 

Monceaux  (Calvadoa).  cliàtel. 

lonMWAnia  (laoqnea-Louis) ,  ina-  BooaMm  ,  ndwtitnt  do  procnreiir 

Utnteur  primaire  »  k  CoariHe  do  Roi ,  à  Bemay. 

•(Manclie).  BooaDOii ,  avoué  k  la  Conr  royale 

Boi«znss8nT(Attg«ste),  aneien  sons-  de  Caen. 

préfet, k  CherlMMirg.  Booaooa  fils  (Kallileo)  ,  maire  ,  k 

BoifTÂLTm ,  maire,  k  Arranclies.  Elbeof. 

BoNTOuLom  (O*  de) ,  propriétaire ,  Bouacon  (Pierre) ,  propriétaire ,  k 

k  Mortaia.  Roaen. 

BoiitdbRéct,  directeur  de  Pen*  BooawiciB,  propriétaire,  an  tfesail» 

registrement ,  k  Gien.  Patry  (Galtados). 

BoncAuz  ,  liceocié  en  droit,  k  BooaLrr  db  la  Vallée  (Adrien),  d^ 

Caen.  recteur  d'assurances ,  k  Rouen. 

BoaaBc6TK ,  arocat ,  k  Pont- Aude-  Bouaao!iT(Ode)  »,  propriétaire  ,  k 

mer.  Gaen. 

BoaDBR  (  Gharies) ,  négociant ,  k  BooasT  (Giiaries) ,  a^oint  au  maire 

Elbeuf.  de  Pont-Audemer. 

BotcAm ,  graTeur ,  à  Caen.  BooTBiLLKa  (  Edmond  ) ,  ptiarm»» 

BoaTBRAT  (  de  ) ,  k  La  Sauasaye  cien ,  k  Rouen* 

(Seine-Inférieure).  BoomLLEa  (Hippolyte),  huissier, 

DoiiBvjurr,  |4iannacieD|  au  fiivre*  k  Rooeo* 


DM  minut.  887 

BooTOWAKT  (de).  copietUeriiMiffie,  Bkvcam  (de  ) ,  tieê-pirdsident  da 

gentilhomme  de  la  duunbre  de  bureau  deliieiiftiiaiieeȈ  Cber- 

S.  M.  l'Eropereiir  de  tootea  les  bouTg. 

Ruasies ,  à  Paria.  BaucB-WmrB  ,  propriétaire^   I 

9oTBa,  maire ,  à  Utarot  Pont-Vendœntre. 

BoTRB  (de) ,  propriétaire ,  à  BeUft>  BaoLUEHAiL  (  Alfred  de)  »  proprié* 

TUIIen  (One).  taire ,  à  Alençon. 

BaAQQKHAia  (Loiia)»  séfodaAl ,  à  BainwT,  conaeiller à  la  cour ro|ale 

IHeppe«  de  Gaeii* 

BaAT  (de),  aux  Bordeaux»  prte  Bamnr,  président  du  trftuaalci^ 

Buchy.  ril,k  Falaise. 

Bata8soii(de)9menbre  de  plu-  Bonn,  fila  (Louis),  négociant»  à 

aieuffa  Sociétés  savantes ,  à  Fa*  Dieppe. 

Ittiie*  BoEOT,  marohand  de  rins,  k  Orbee. 

Bnta»,  avoué  >  à  Neufehâlel.  CAiN>o-TAn.Lipn  ,   ancien  iMui- 

BacsaoR  (Frauda),  ingénieur dril,  quier  »  à  Laigle. 

à  Rouen.  Gaoubox  ,  vétérinaire ,  k  Gmu. 

BuuTOCQ  aîné  »  propriétaire ,  ISt-  Ckit  (A.  de),  profesaeur  d'équité* 

Etienne-la-Tillaye  (Calvados).  tlon  au,  Haras  du  Pin. 

BuAHD,  propriétaire ,  à  Paris.  Galou  (Waning),  propriétaire ,  à 

BaiCHiT ,  avoué ,  à  Neufchâtd.  Gaule-S^^-Beuve. 

BWBis  ,  propriétaire  ,  au  Mesnil-  Gaumou  (Alfred),  avocat ,  à  U- 

Amand  (Manche).  sîoux. 
BairPAa»  ,  adjoint  au  maire  de  Gamiaiiz  (Oiaries-Edouard) ,  doc- 
Dieppe,  teur  en  médecine ,  k  Rouen. 
Bboxart  ,  vétérinaire ,  à  Sl-Pierro*  Ganel  ,  avocat ,  k  Pont-Audemer. 

sur-Dives.  Canist  (leOPaul de),  proprié* 

BnoGLR  (princede),kRânes(Ome).  taire ,  k  SMames  (Manche). 

Bioneir  (  baron  de  ) ,  maire,  k  Bré-  Gakllb,  propriétaire ,  k  Magny^la- 

hal.  Campagne. 

BaouARD-DuMAin ,  négociant ,  k  Gapplet  ,  ancien  fabricant ,  k  El- 

Tire.  beuf. 

BnoTxa  (Frédéric) ,  propriétaire ,  Caair*  (Auguste),  agent  d^birea, 

k  Goutancea.  au  BreuU ,  près  Bayenx. 

BnoTm,  Juge  de  paix  ,  k  Cou-  C&inamL(de),propriétaire,kSt» 

tances.  Sauveur4e-Vicointe  (Mandie). 


S88 


LI»R  ÇàKÛMàMM 


GAwnnB(J«eqiiet-Lo«is)»  pio- 

-  ptiéuife ,  à  BftyMX. 

Gaatiluc  (  Gtatliier  de  ) ,  proprfé- 

Uire»  à  BaisyroD  (Mancbe). 
Gambv  »  propritelie ,  à  EYreoi. 
GàmL  >    agem^foyer  chef  ,  ft 

Bayeox. 

QunUM  MB  8Alllt*VlCT0ft  ,  fVO- 

piiéU're ,  à  Aynnches. 
Omom  âto,  mille  de  forges,  à 

ItàDee(Onie). 
CArMcoeTi(Vt*de),  membre  du 

Conseil  général,  à  Laigkw 
ÇàUMORT-LAf owa  (le  dnc  de),  pair 
.   deFrsDCe«àClisiida7(0nie). 
GACaoïrr  (de) ,  pèrc^  propiiéuire, 

àGaen. 
GAinoiiT(de),fiU)  fondsieurde 

rAssociation  Dorm«Dde,corres- 

poodanideriDSlUal,  àCaen. 
(Uussni  DE  Pcaocf AL ,  procurev- 

génénlà  ls€oi«  royale  deCaea. 
Cadtet  ,   docteur  en  droil ,    4 

Caen. 

Gauynhit  (baron  Aitàv  de)  t  pro- 
.  priélaive  •  k  Caen. 
Cadvight  (Paukde),  propriétaire, 

à  VierviUe  (Calvados). 
CàVALiEB  (le  général),  à  Alen^on. . 
Catàuer  ,  propriétaire ,  k  Pont- 
.    Audemer. 

Cebbe,  notaire  à  Mauves  (Orne). 
Ceixieb,  cultivateur  et  maire,  k 

St  Germain-Langot  (Calvados). 
CE3nvAL(Hellouinde),  maire.de 
.  Fleuré  (Orne)» 


CuLOT-AcàtD  ,    négociant  ,     k 
Dieppe. 

CkAaMuiT  (le comte  de),  anden 
maire  d^Alençon ,  an  Haos. 

Ghàhbiat',  dOGteor-médecin  ,  k 
Alençon. 

Chambbat  (  marquis  de) ,  proprié- 
taire ,  I  DamviHe  (Evr^, 

Cbafdelbiiii(G>*  de),  propriétaire, 
à  Falaise. 

Chàpror  ,  docteur  en  médecine,  à 
Baroonri  (Calvados). 

GtisPBirrtBB  (Ch«de  b),  pro- 
priétaire ,  ft  Alençon  (Orne). 

CiuRVBf  (Pierre) ,  mannfccrnrier  « 
àElbettf. 

CEkSBXKTf  bibliothécai'«,bEvteux. 

Oueuu(banmRnoolde),  pio* 
priétaife ,  ^  Vire. 

CiiAinru.,Jugedepaiz,  àVjmoii- 
tiers  (Orne). 

GHAinttT .,  prepriétaiie  ,  à  Gon- 
tances. 

CtaAovKT  (Louis)  ,  propriétaire ,  à. 
Coutances. 

CoAimii,  professeur  d^hialdire  na- 
turelle ,  à  Caen. 

CnAZELT(E.),  secfétaire de rad*- 

.   ministiation  an  Haras  du  Pin. 

Chàzot  (de),  administrateur  des 
hospices ,  à  Hortagae. 

Chàzot,  sons-inspecteur  des  doua- 
nes ,  à  Cberbouig. 

Chewn,  ancien  juge ,  à  Vire. 

Gbeiowière  (Théodore),  fabricant 
de  drap ,  à  Elbeuf. 


DES  MEVBItBS.  889 

CHéaADAME,  conseiller  à  la  cour  Cocbet,  aarnôoier  da  collège  royal 

royale,  à  Caen.  de  Rooen. 

CHÉR03((Alfred),  négociant  et  ban-  Cofpy  ,    professeur   d'économie 

quier ,  à  Mortagne.  commerciale ,  rue  du  Faubourg* 

Cheruel  ,  professeur  d'Iiistoire  au  St-Marlln  ,  38 ,  à  Paris. 

collège  royal  de  Rouen.  Coiurdo:«  (de),  propriétaire,  à 

GHESiXEÀU,  licHtenantrcolond  de  Mortagne. 

la  garde  nationale  de  Rouen.  Cohu  (  Ferdinaiid) ,  pharmacien  , 

Chesnel  fils ,  avocat ,  à  Alonçon.  à  MorUgne. 

Gheveraux aîné ,  propriétaire,  à  Gcllàrd des CHERREs,coimnandant 

Conches  (Eure).  la  garde  nationale ,  à  Lisieux. 

CiiEVERAnx(Tliéobald),  avocat,  à  Collas  (  L.  ) ,  manufiicturier  ,  à 

Rouen.  Elbeuf. 

CuEVRKL,  receveur  de  Tenrogis-  Collen-Castaigne  ,  fabricant  dMn- 

trement,  à  Briquebac  (Manche) .  diennes ,  à  Bolbec.                  ' 

Ghevrel  ,  avoué,  à  Cherbourg.  Collibeaox  ,  secréuîré  de  la  80- 

Choisy  ,  professeur ,  à  Falaise.  ciélé  d'agriculture  de  Mortein. 

Choppin,  docteur  en  médecine,  Gollin  (André),  docteur  en  mé^ 

au  Neubourg  (Eure).  doclne  ,  à  Saint-Pierre-EgHse 

Christen  (de),  propriéuire ,  à  (Manche). 

Goutances.  Gollombclles  ,  propriétaire  ,   à 

Christophe  ,  avocat ,  à  Domfiront.  Cristot. 

Cléheiit  ,  ancien  maire  de  St-Lo.  Goudes-Sibtbs  ,   sous-préfet ,   à 

Clément,  maire ,  à  St-Germain  de  Neufcliâtel. 

Varreville  (Manche).  Gonaro  ,  docteur-médecin  ,  à  Lî- 

Glerct  (de) përc,  propriétaire,  à  sieux. 

Derchigny  (Seine- Inférieure).  Goqdart  ,  propriétaire ,  à  Vire. 

CLERCT(de),  fils  ,  planétaire  à  Coquatrix  (Emile),  homme  de 

Derchigny  (Seine-Inférieure).  lettres ,  à  Rouen. 

GuNCHAMPS  (de) ,  président  de  la  Gorbii^rb,  propriétaire,  à  Alcnçon. 

Société  archéoh)gi<iue  d'Avran-  Gorbin,  mairede  Villebadîn  (Orne). 

<^*^e.s.  CoRcELLEs  (dc)  ,  mcmbrc  de  la 

GLmcHAHPs  (de) ,  propriétaire ,  au  Chambre  des  Députés ,  àEssay 

Manoir  (Calvados).  (  Orne  ). 

Clozets  ,   propriétaire  ,   à  Cou-  Gordey  (  de  )  ,  propriétaire  ,  à 

tances.  Bayeux. 

57 


CôKB^MMB ,  avoué,  k  Alençoa.  Orow ,  (O  de ) ,  propriétaire  ,  à 

GoRXEiixe,  tBspecienr  de  l'Aca-  Le8Mrt,prèsLharot(CalTados). 

dteie  luiTersiUlre  de  Rouen.  Grsrr  (  V«*  de  ) ,  propriéuire  ,  à 

CounnLtfi  BB  Haohomt  ,  menbre  Paris. 

do  Cosaeil  général  de  r£are  ,  Gvrbsiib  (de) ,  propriétaire,  à  M ar- 

k  Evreux.  tragtiy. 

Coa.^BT ,  propriétaire ,  à  Caen.  ©aïowiioirr  du  Vicel, propriélaîrc. 

Coma  »  QOUire ,  à  Mortagne.  à  Lttteao  (  Gelvadoe  ). 

GocErriH  ,  Joge  de  paix ,  k  Rj«8 ,  DAVUMa^oftTUi  ,  propriétaire  ,  à 

(Galvadoa).  Ha«drieoon. 

Cûouaaair,  maire»  à  liézidoB«  DAMPiBaaB  (de) ,  propriétaire,  à 

GooppBT ,  jage ,  à  Cherbourg.  Uray-la-Campagne  (  Calvados  ). 

CouaDEHAifcaE  (  de  )  ex*pharaia-  Daribl  »  recteur  de  l*Acadéoiie  , 

«ien ,  Il  Cten.  aeeiétaire-général  de  l*Associa- 

CooaHEaiB,  direotear  d*tine  uaioe  lion ,  A  Caen. 

de  prodaiCa  cliioiiquas,  à  Glier*  DAo:r  (  Alexandre) ,  propriétaire , 

jyowg.  A  Bricqaerille  (  Cal^dos). 

OooaaAiiiiB  (  de  ) ,  meesbre  de  la  Daboent,  propriétaire-coltiTateiir, 

Sodété  d'agricvltiffe ,  à  Caea.  k  Saint-Léoaard ,  pr^  Fécamp 

GooasBAtix  a'HATBKTot  (Jides),  (Seiae-InlénBare). 

propriétaire  à  Féeaoïp  (  Seiae»  Dabbacox  ,  inatitateor ,  A  Cher- 

laférienre  ).  tMiirg. 

CoDRTT,  avoeat,  à  Caen.  iKLvaBR-MBsaiL ,  propriétaire  ,  & 

CaassBirr  ,  doctear-médeein  ,  à  NeoTcliAtél. 

4)ieppe.  DAuraBSTOE  (  Loais  ),  notaire  ,   k 

GaoïBiLLBS  (de) ,  propriétaire  ,  k  Lialeax. 

Caen.  DAuraBsiiE ,  notaire ,  k  Caen. 

Chox  (de)  maire  de  Salljr  (Cal<  Daoge  ,  filateur,  k  CroissauTlOe 

▼ados).  (Caltados). 

GoiT  Ûls  ( Jean-'Bapilste-AdelJ ,  né-  Baobat  bb  SAiTr-Pors  (  Baimond  ), 

gociant,  k  Ronen.  propriétaire ,  k  Saint-Pois  (Bfan- 

GoBAr»  propriétaire ,  k  Cherbourg.  che  ). 

X]oaiAL'(le  O*  )  f  pair  de  Fnmoe ,  DAOsar  ,  arocat,  k  Dieppe. 

k  Alcnçon.  Dautin  ,  avocat ,  k  Goutances. 

CoBBEB,  membre  da Conseil géaé-  IkuaEL,  docteur  en  médecine ,  k 

rai  de  la  Sein  s-Iof^ ,  k  Rouen.  la  Ferrière-snr-Riiie  (  Bore  ) . 


DES  NBXBRBS.  g^f 

Dataus  ,  docteiîT  en  médecînc  ,    Becboutellb  (  Emmanvel) ,  bpo- 

à  Isfgny  (  Manche  ).  priélaire-cuUivateur  ,  h  Saiiil. 

David,  député  de  rarrondissemenl       Pierre-des-Jcrn/ioièfes  (  Seijic- 

^«  ^^^'^'  Inférieure  ). 

Datid .  ÎKinciitfcr,  àCacn.  DrCourvai.  .  commûDdant  dq  gé- 

David  ,  avoué  ,  au  Haw.  nie ,  à  Caen. 

Daviel  ,  ingénieur  de  la  uurii»,  Œ  CooavAi..  propriétoire,  à  Mor- 

à  Cherbourg.  tagn^ 

Debaopte  ,  officier  supérieur  eu  DEDACE,arChîlccle  du  déparlemeot 

relraite  ,  à  Isîguy.  de  TOrne ,  à  Alençon. 

Deboisla»bert  ,  profesr  en  droit ,  BtecmAiicouR  pore  ,  à  VaUervUIc. 

_  ^  ^^*'  Decwakcour  nis ,  à  VaUervUle. 

DEBo«u.BE«T(Charles).  avocat,  De  Labobd.  (Oe),menibre de  ilns. 

^*^^"-  lilut,àP«ris, 

r  [^"""lll'  P-'^Pri^^re  >  ^  DELACHAPEU.E  (E.) ,  p«>fesBe^r , 

Sourdeval  (  Manche  ).  ^  Cherbourg. 

Debo,»( Victor),  pH,priétairc  ,  à  Delaclcse  (Jean-EUeene-Pascal) , 

Sounleval(Manchc).  pemux) ,  à  Rouen. 

Deboxne  (Charles), propriétaire,  Delacodbe, propriétaire,  à Caep. 

^"®"-  Dblacoodbb  ,  à  Neufchâtel. 

Deboos  ,  ma  graiiiier  ,  h  Rouen.  Delacoodre  (  Fiéd.c),à  NeofchiUel. 

Deboutte ville  (  Alexandre  ) ,  pro-  Delafove  ,  professeur  à  la  Faculté 

priétaire ,.  à  Rouen.  des  sciences  de  Caen. 

DEBouTTEviLLE^^directeurderasUe  DBLACowiviftiB  ^  propriétaire  ^   à 

des  aliénés ,  à  Rouen.  SainUEny  (Manche). 

Deboctteville  père  ,.propriélaiBe^  Delaistrb^  propriétaire ,.  à  Rouoi. 

à  NoufdiûlcU  D«LAttE,capiuinedegendarnieriM, 

Debouttev«.lb  fils  ,  notaire  ,  à  à  Escures ,   près  SaiuirPierrfr. 

Netifcliâlel.  «or-Dives  (Calvados). 

Dbbaux  ( Isidore  )  manufacturier,  Del ala!! de  ,.  avocat ,.  À  Vatogncs . 

àElbeuf.                                ,  DBLALAin>E( Arsène),  avocat,  à 

Decaux  ,.  maire  k  Forges-les-Eaux.  Valognes. 

Decoedb  ,  juge  de  paix ,  à  Neuf-  Delala.^ob  (Constant),  fabricant, 

châtel.  à  Elbeuf. 

Degoub,  cultivateur,  à  Mittois.  Delalotoe  du  Th  l  fils^  ps^prié- 

Decrou  ,  pharmacien ,  à  Rouen.  xalse ,  k  Rouen. 


891  LISTE  GRXBaÀLft 

DcLALOitDC  00  TiftL ,  propriétaire ,  Deliiohel  ,  pharmacien ,  à  Elbeuf. 

k  QaviUo-MottcvfHc  (  Scine-ln>  Deligmmare  ,  propriétaire-cullî- 

Krieiire  ).  vatnir ,  à  Smermesnil. 

DsLAHÀRE  (François) ,  négociant  4  Dblisle  (Georges),  doyen  delà 

à  Rouen.  Facullé  de  droit  de  Caen. 

Duuuuu ,  propriétatre,  à  St-Lo.  Delos,  imprimeur-libraire^  à  Caen. 

DsLAXAiie,  Ticaire-général ,  à  Cou-  Demiau-Csouzillac  ,  conseiller  à 

tances.  la  cour  royale ,  k  Caen. 

BcLAMAiTtiaÈRC ,  pr^posô  en  cher  Démons  ,  propriétaire  »  k  SaTigny, 

de  l'octroi ,  à  Cherbourg.  (Manche). 

DELAMOitnviÈRE  ,  propriétaire  ,  à  Deivis  (Guillaume) ,  propriétaire,  à 

Gontances.  Bauneyille-snr-Ajon  (Calvados). 

Hblahottc  ,  notaire ,  à  ïTvrenx.  Dbxis  ,  négociant ,  rue  de  Ber- 

DiLAHOs ,  chirurgien  de  l%»pice^  nières ,  à  Caen. 

à  Elbeuf.  Desos  ,  estimateur,,  rue  Basse  ^  à 

DiLAFLACE,  géomètre,  à  BoueBe  Caen. 

(Seine-loférienrc).  De50telle  ,  maire ,  à  Neufch&tel. 

DELArOKTB  (  Françofs  )  ,  mànufoc-  Deroueti  ,  pharmacien ,  )i  Dieppe*. 

turier,  à  Elbeuf.  Desalleurs,  médecin  de  l'Hôtel- 

Delaporte  ,  directeur  des  postes  ^  Dieu,  à  Rouen. 

h  ÎÀSionx.  Des  Bordeaux  ,  ancien  magistrat  ^ 

DsLAQOSRiÊRE ,  mcmbrc  de  FAca-  à  Càen. 

demie ,  à  Rouen.  Desbuttes  ^  propriétaire,  à  Sainic- 

Dblarue  (Edouard) ,  propricUire,  Pierre, 

à  Elbeuf.  Dbschamps,.  propriétaire,  à  Caen^ 


»re 


Delaroe,  Juge  de  paix  ,  à  Breteuil  Desch.vmps  de  Vadbtille  flls,.ppi 

(Eure).  à  Monthuchon  (Manche). 

Bblautcat  ,  priûcipaT  du  collège  Deschamps  (Samson)  »  ancien  ius- 

d^ATranches.  pecteur  des  eaux  et  forêts  ,  à 

Dblaunat  (François),  fiitbricant,  Caen. 

à  Flerff  (Orne).  Desclosières  ,  avocat ,  membre 

Dblaunay  ,  cultivateur,  I  (àen.  du  conseit  général ,  à  Bayeux. 

DELAVALAi!fERiE ,  propriétaire ,  à  Descoloxbiers  ,  propriétaire  ,  à 

Minières  (Manche).  Moulins  (Allier). 

DiLéRue ,  chef  de  divîsîon  à  ta  Desegremoitt  »  membre  du  Conseil 

préfecture  de  Rouen.  général, à  Bény-Bocage(Calvad.). 


■ 

BfiS  MEMBRES,  803 

DEsmiMS,  propriétaire,  k  Man-  Desrotovrs,  membre  du  conseil 

UDy  (Oroe).  général ,  à  la  GraTerie  (Cal- 

IhttiuTBs,  doeleur-médecin,  mem'-*  vados  ). 

bre  du  conseil  général,  à  Rema-  Dbstiq^y,  directeur  des  abattoirs, 

lard  (Orn«}.  à  Rouen. 

Des  Iixcs  ,  propriétaire  ,  à  Caen.  Détertillb  aîné  ,  négociant  ,  à 

Bbsiobert  ,  dépvté  de  la  Sefne-  Caen. 

Inférieure ,  k  Aieux  (Seine-Inré-  Detruissard  ,   homme  de  lettres , 

rieure)*  à  €aen. 

Deslandes  (Elle)  ,  directeur  du  Devillb,  receveur  des  contrlbu- 

eanal ,  à  Coutanoes.  tiens  et  correspondant  de  llns- 

Deslandes  ,  directeur  du  Mont-de-  titut ,  à  Rouen. 

piété ,  à  Dieppe;  DiBOit  (Paul),   propriétaire,    à 

Deslardes  ,  maire  de  Dieppe.  Louviers  (Eure). 

Desmaeis,  propriétaire,  à  Alençon.  Diel  (losepb) ,  à  GonnevîQe. 

Desvazures,  propriétaire,  à  Cussy  Ducbt  (  Alfred  ) ,  directeur  de  la 

(Calvados).  caisse  d'épargnes  ^  à  Rouen, 

Desmichbls  ,  recteur  de  TAcadé-  Dnozr  fils  (Pierre) ,  ségoeisnt ,  H 

nie ,  à  Roues,  Rouen. 

Desxos,  pharmacien ,  à  Alençon.  Di«abb,  propriétaire  ,  h  Touria- 

Db8koter$  Ma ,  arocat ,  à  Caen .  ville  (Manche) . 

Despallièbes,  BMire,  à  Bayeui.  DomrABB ,  architecte  du  départe- 

DsBpaMiEs  jeune,  négociant ,  ft  ment  de  la  Manche,  à  St-Lo. 

Alençon.  Dollet  ,  médecin,  à  Périers  (Man- 

Desponts  ,  curé  de  8aint»Nioolas ,  ehe). 

k  Coutance».  Douiif ,  ancien  avoué,  à  Caen. 

Després  ,  ancien  professeur  de  Donkey  ,  maire  de  Caen. 

l»ellefl^Ur0s»  àEH>enf.  Dornakt  ,  ancien    magistrat,  à 

Desproyotièbe  ,  juge ,  à  Alençon.  Alençon. 

DBSounEMAREyancienpharmacieD,  D'Osseville  (  comte  Louis  ) ,  pro- 

Il  Neufebàtel.  priétaire ,  k  Caen. 
Desbahé-Dubom  ,  prapriéuire,  à    Dossier  (Louis-Jeau) ,  juge    au 

Bayeu.  tribunal  de  première  instance 

Desrivièbes,  professeur  au  collège  à  Rouen. 

royal  de  Caeq.  Dobkbkei^  ,  ancien  procureur  dti 

DEsaocHES^QUré,  à  JUigny  (Manche).  Roi^àBayeux. 


894 


aiNBBAU 


PovwxB.ppr*,  àCoutances, 
Drstkt  y  inspectovr  des  forÊU  du 

domaine  privé  ,  à  Aamale. 
Diorr  BK8  Vaux  ,  Juge  de  pais  »  à 

GuTOuget  (Orne). 
ItaiDTAL  (de)  »  propriétaire ,  4  Gaen. 
Dubois  ,  juge  de  paix ,  à  Harcoart 

(Ulvadot). 
DvaosQ  »  architecte  du  départe^ 

ment ,  h  Salat-U>. 
DuBOSQQET  p  maire  de  Vieux-Pôot 

(Calvados). 
SuaouuxoKNiT  ^  propriétaire  »  à 

Saint-Pferre-Axif  (Calvados)* 
DuBouaa  ^négodaiit  »à  Oen. 
DuawuiL  (Alphonse) ,  profèasear 

de  culunre ,  à  Ronen. 
Burasuiv  fils  ^docteur  en  médectoe^ 

à  Ronen. 
Uuaoc  »  propriétaire  ^  an  Bois-Nor- 
mand (Eure); 
DocASTSL  f  propriétaire ,  àRooen. 
DucHcsRF  ^propriétaire,  hQuevrue 

(Calvados). 
DucBcvREOiL,  chirurgien  de  la  ma* 

rlne,  il  Cherbourg, 
DuDouiT ,  avocat ,  k  Coutances^ 
DuFOOB»  huissier,  h  Caeo. 
Duhamel  ,  ancien  jnge  de  paix ,  h 

Troam  (Calvados). 
DuHAHBL ,  propriétaire ,.  à  Snrville. 
DuBAMEL^procnreur  du  ttoi,à  St-U>. 
DoBAaEL-WAiLLT  (Edouard),  pro- 
priétaire ,  à  Caen. 
DoHonn  (Alexandre),propriétairey 

à  R  jes  (Calvados). 


IkMABHS  alaé  ,  tmekn  agréé  ,  h 

Rouen. 
DuJÀBDM  (Vital)  y  ia0éme«r  do» 

ponts  et  chaussées  ,  àNeulbhl- 

teL 
DujooM»AU,.aTOcac  ,  à  Bu  jeux. 
Eki  Lbsiioxt  ,  maire  de  MeUeval 

(Seine-lofériaure). 
DuxAnoiRDciuATE^piopiiélaife,  ^ 

Juaye  (Calvados). 
DusERii.,  propriétaire  »,  h  Manelel 

(Caivadoa). 
DuuESNiL  ,  doctevr-médeeitt  ,  à 

Rouen. 
Dmmsiot  (H.-V:) ,  propriétaire ,  1 

Monliguy  (Manche). 
Ddmesibl  nu  Buisson,  propriétaire ,. 

àCaen« 
DunoNceL  (Thé6dîM(^,propriélahDe,, 

àCherlKNirg. 
DunonccL  (le  0«  ) ,  géaérat  dn  gé- 
nie ,  il  GheriMMfg. 
DuBoacEL ,  propriétaire ,  h  GaiHk 
DuxEPVBU ,  ancien  sous^réfct  dfr 

Pool-rBvéque. 
Dupeurojc   ,.  maixe  de-  T4>rigB9: 

(Manche).. 
DupLEix,  soBSr4hlendhttimiRtairc* 

en  retraite,  àt^eft, 
Bsponr, propriétaire  ,.h  Goutancesi. 
Dupo!fT  ,  membre  de  la  Société- 

d'émulation ,  ii  Rouen. 
Dupont  ,  instituteur ,  k  Sainte-Cé- 

ronne  (Orne). 
DupoifT-IiOHGRAis  ^  président  à  la 

cour  royale  deCaen. 


BB8  HIKim^S.  895 

Dof«ET-LE  Uakbois  ,  Jage  j  à  Coq-  Du  Teuthc  ,  maire  de  CUochamps, 

tances.  (Calvados). 

Doquesxàt  ,  propriétaire  ,  k  Ck)u-  Do  Tkociiet,  ex-iDspecleur  des  fo- 

tances.  tels ,  au  Mans. 

DuQUESiUT ,  caf^taine  d'artillerie  ,  Dutrosne  ,  ancien  magistrat ,  à 

officier  d'ordon«  da  Roi,  à  Paris.  Trousseau  ville  (Calvados). 

Durakd  ,  membre  da  ConseQ  'gé-  Dutuit  (Eugène) ,  propriétaire ,  à 

néral  du  Calvados ,  à  Gaen.  Bouen. 

Durand  .,  médecin  ,  à  Caen.  Ecqoevillt  (le  comte  d^ ,  proprié- 

DuMKD  (  François- Adel-Marie  )  ,  taire ,  à  Caen. 

président  du  tribunal  de  corn-  Edoh  ,  inspecteur  de  TAcadémie 

merce  de  Vire.  de  Caen. 

DuRAifD  ,  propriétaire  ,  à  Isigny  Eviévillb  (Frédéric  d^) ,   proprié- 

(Calvados).  taire ,  k  Caen. 

Durand  Juge ,  à  Domfront.  Enouf  ,  ancien  avoué ,  à  St-Lo. 

DuRAifD 9 'professeur  à  Técole  de  Enout,  architecte,  )i  Caen. 

médecine  de  Caen.  Epiïœ ville  (d*),  propriétaire,  à 

Durand  ,  vétérinaire,  k  Orbec.  Ticheville  (Orne). 

DuRÉcu  (Armand) ,  manufacturier,  Espinosb  (d*) ,  propriétaire,  à  Gos- 

à  Elbeuf.  qoeville  (Manche). 

DuRsos  •  propriétaire ,  )i  Caen.  Etienne,  médecin  ,  à  Caen. 

DuRT  (Frédéric) ,  propriétaire ,  à  Etienne  ,  négociant ,  à  Caen. 

Dieppe.  Scdb  ,  propriétaire ,  li  Hortain. 

Dosaussàt  (IdOuts) ,  avocat ,  à  Cou-  Eudes-Deslongchamps  ,  professeur 

tances.  à  la  Faculté  des  sciences  de 

DusAOssAT  (Constant),  juge,  à  Caen. 

Goutances.  Etssautibr  (d*) ,  propriétaire  ,  à 

DusoiR«  médecin,  à  Argenees  (Cal-  Avranches. 

vados).  Fabre  ,  médecin  ,   à  Envermeu 

DussEAux,  vétérinaire,  à  Dieppe.  (Seine-Inférieure). 

DussEAux  (Florimond) ,  médecin  Fargin-Fatolle ,  propriétaire,  à 

adjoint  des  hôpitaux,  à  Rouen.  Rouen. 

DussEAux,  ancien  maître  depen-  FAUCAiiBERGE(de),  négociant,  à 

sion ,  à  Rouen.  Caen. 

DussBAux  (Victor),  manufaetarîer,  Taucbet  ,  maître  de  poste,   ii 

à  Elbeuf.  Rouen. 


896 


LISTS  C^milALB 


Faik:oii-Ddque8]UT  »  médecin  ,  à 

Cacn. 
JTAOMif ,  sabstUat,  à  AlençoB. 
Facques,  inspecteur  des  poids  et 

mesures,  à  Caen. 
FicvEL,  professeur  d*écrilnre,  à 

Caen. 
FéRET ,  bibliothécaire,  à  Dieppe. 
Feruox  (de) ,  médecin  k  Atençon. 
Fesiœl  f  avocat,  à  Neufchâtel. 
Fj&rouel,  négociant,  âiCaen. 
Femund  de  La  Cosité,  proprié- 
taire, à  St-Sauvenr-Landidin , 

près  Périers. 
FÉuaLST  »  secrétaire  général  de  la 

préfecture,  àSt-U>, 
FmDE  (  Louis  ) ,  propriétaire-eulti- 

Tateur ,  à  St^Valery-sous^ures. 
FaiOLET  »  docteur  en  médecine  » 

à  Elbeuf. 
FuviGN Y  (Charles),  manufacturier, 

a  Elbeuf. 
FtEUftT  (Louis) ,  ancien  député ,  I 

Laigle  (Orne). 
FtEURT ,  inspecteur  de  Tenregis- 

trement ,  à  Caen. 
Flbulibl  (Alexis-Louis),  institur 

leur ,  à  Mortagnc. 
.Flotte,  professeur  à  Técole  des 

haras ,  au  Haras  du  Pin. 
FoACHE  (le  baron) ,  payeur  géné- 
ral, à  Caen. 
FoiLEBÀRBE,  maire,  àBeanmani 

(CaWados). 
FoNTEiUT  (de),  propriétaire,  à 

Lonvicrs. 


FogrrCTTB  (de) ,  député ,  à  Caen. 
FoirrBTTE  (le  baron  Louis  de) ,  ca- 
pitaine d*éiai4najor,  à  Caen. 
PmrrETTB  (le  baron  Xavier  de) ,  of- 

fleier  d*infanterie ,  ^  Caen. 
F#nrBiT ,  propriétaire ,  à  Toorla- 

vitte  (Manche). 
FoacBi  (Charles) ,  propriéiaiie ,  k 

Parfonds-de-Val  (Orne). 
FomviLLB  (  de) ,  père ,  maire  de 

Lisieux. 
FotHEviLLE  (de) ,  fils ,  conseiller  à 

la  oour  royale  de  Caen. 
FouBEET-DESPALLiiRES  (Charles)  , 

snbslitat,  à  Neufchitei. 
FooCAO»*DBsiieealné,  fabricant,  à 

Fiers  (Orne). 
FoDcni  ,   agent    d*aflaites  ,     k 

Laes. 
FouLONCifE  (Louis-Xavier),  fiabrî- 

cani  d^indienaes ,  à  Rouen. 
Focai (Charles),  manoCactorier, à 

Elbeuf. 
FoDMiEAinc ,  proiHTiétaire ,  à  Fa- 
laise. 
FomuiBAux,  membre  du  conseil 

municipal ,  à  Caen. 
FoeRHET^PBTrr  ^  pharmacien  ,    à 
Lisieux. 

FoiTRtnET-BnocHATE ,  négociant ,  à 
Lisieux. 

FootufEUBT ,  rue  de  la  Ferme  des 
Mathurlas  ,  98 ,  I  Paris. 

FocRmER,  ancien  principal  du  col- 
lège de  Dieppe,  à  Châtîilon-sur- 
Seine. 


DlSS  SlBMfinESé  897 

l^ouRODEium,  agenl-voyer,  à  St-  sieurs  Académies,  àEvreux. 

Pierre-sur-6ives.  ÙE^EBRiks ,  propriétaire ,  k  Cher- 

Frère  père ,  ancien  libraire  ,    à  bourg. 

^^^^^-  Ceret  ,  ancien  notaire ,  à  Ste-Seo- 

Frère  fils  ,  ancien  libraire  ,   à  lasse-sui^Sarthe  (Orne). 

^°"®°*  Oertais,  avocat,  à  Caen. 

Fret,  curé ,  à  Champs  (Orne).  Ger?ais  ,  membre  du  conseil  gé- 

PRILBUZE  (de) ,  avocat ,  à  AÏençon.  néral  du  commerce .  h  Caen. 

Gaalon  (le  chevalier  de) ,  proprié-  GervaisProtais  ,   fabricant,    à 

taire ,  à  Avrancbes.  Elbeuf.                               '    ' 

G vALox  (Octave  de) ,  propriétaire ,  Gigon  de  L\  Bertérie  ,  député ,  à 

à  Moutiers-en-Cinglais  (Caiva-  Vimoutiers  (Orne), 

^^*  )•  ÔitBÉRf ,  médecin,  à  Avranches . 

Gady,  juge ,  à  Versailles.  Gilles  aîné ,  propriétaire ,  à  Va- 

Gahârt,  directeur  de  récole  pri-  logiios. 

maire  supérieure,  à  Lisienx.  Gillotin  fïls ,  ni'ijjocsant,  îi  Lîsieux. 

Gaillard,  avoué,  à  Neufchatel.  Girird  (Fulgence),  avocat  ,    à 

Gallehakd,  secrétaire  de  la  Socle?  '  Avrancheà. 

té  d'agriculture ,  à  Vaîognes.  Girard  ,  manufacturier ,  à  Dévîlle- 

Gallet,  membre  de  plusieurs  So-  lès-Rouen  (Seine-Inférieure). 

cîétés  savantes ,  au  Havre.  Girard  ( Eugène) ,  propriétaire,  à 

Garmér',  négociant ,  à  St-Lo.  Laigle. 

Gaskier,  directeur  des  postes,  à  Girardin  (J.)  ,  correspondant  de 

Orbec.  l'Institut  royal  de  France  ,  à 

Gaudik  de  Saint-Brice  ,  sous-pré-  Bouen. 

fet,  à  Avranches.  Girardih  (Antoine) ,  receveur  des 

Gaugain  ,  secrétaire  de  Tévèché  ,  finances ,  à  Mortagne. 

àBayeux.  Girardville  (de),  curé,  à  St-Lo. 

Gaultier  (Alexandre-Félix-René),  Gislot  ,  médecin,  à  Carentan. 

conseiller  à  la  cour  de  cassaUon,  Glanville  (  de  ) ,   propriétaire ,  à 

à  Paris.                  .  Houen. 

Gauthier,  aumônier  du  collège  de  Godard  ,  graveur  ,  à  AÏençon. 

Lisieux.  Godefroy  fils ,  ancien  négociant, 

Gazan  (de) ,   ancien  député  ,  h  h  Caen. 

Hnest  (Eure).  Gosse  ,  propriéuire-cultivateur,  à 

Gazan  (de)  fils ,  membre  de  plu-  .Boissay  (Seine-Inférieure). 

58 


B98  LISTB  CfoÉBÀLS 

GossELW  ,    j^rceptear  ,  à  Coa-    GtooÀLLB  »  avocat ,  à  Sjint-Lo. 

tances.  Gioiilt  (  Isaac  ]  ,  propriétaire  ,  à 

GoDBBAUx  ,  pharroacien,  à  Cau-       Cherbourg. 

inoDt  (Calvados).  Gboolt ,  négociant,  k  Lîsienx. 

CiOiiBBRviLLE  (de)f  propriétaire,    Goéraro,  maître  de  pension  ,  i 

à  Contrit'Tos  (Manche).  Avi.se  (Marne). 

Goujon  db  Saikt-Thohas  ,  proprié-    Gu£rabd  db  La  QcESNiiKiB  ,  pfo^ 
taire ,  ^  Caen.  priétaire  ,  à  Saint-André-sur- 

GoQUUY  (de) ,  conseiller  à  la  cour        Cailly  (  Seiue-lnrt'rii'nre  ). 

royale  de  Caen.  Goiam  ,  horonic  de  lettres  ,  à 

GiuFrBY, maire  deForroigny  (Calv.)        Caen. 

Gbaihmiigb-Dbsdevxinbs,  juge  de    Guérix-Le  Goubt  ,  propriétaire  ,  à 

paix,  à  Valroont  (Soine-lufé-       Avranches. 

rieure).  Gdebpel  (  de  )  ,  propriéuire  ,  à 

Gbainvillb  (de),  ancien  magistrat»       S le-Marie-Launiont  (  Calvados  ). 

à  Mortain.  Guebrier  ,  directeur  de  l'école  de 

Granduc  (Auguste) ,  propriétaire^        chant ,  à  Caen. 

à  Coutances.  Gcilbert  ,  banquier ,  ^  Caen. 

Grandin  (Jacques-Louis),  négo-    GuiLLENARD,pharniacien,ik YveloL 
ciant,  à  Elbeuf.  Guillehotead  ,    propriétaire  ,    à 

GiAifDm  (Victor) ,  député ,  mem-       Goigny  (  Manche). 
bre  du  conseil  général  des  ma-    GoaLor  (  Paul  ) ,  secrétaire  de  la 
nufactures ,  ik  Elbeuf.  Société  d^agricoUure ,  \  St-Lo. 

GBAnDVAL(de)  Ûls,  propriétaire,    Guillot,  ancien  notaire^  â  Cou- 

à  Valognes.  tances. 

GftANDVAL  (de),  propriétaire ,  à    Guillooet  ,  propriétaire  ,  à  Caen. 
Saint-Lo.  Goillout  ,  noUire ,  k  Neufcb&tel. 

Graveixb'Desv ALLÉES,  notaire ,  à    Goito?(-Villeberge  (Vt^de  ) ,  pro- 
Falaise.  priétaire,  à  Montanel  (Manche). 

GnéGOiRB ,  architecte ,  à  Bouen.       GuijToif ,  receveur  de  Penrcgfstre- 
Grellet  (Jules),  manufaclurîer ,        ment,  à  Gavray  (Manche). 

à  Elbeuf.  GuizoT,  ministre  des  affaires  étran- 

Grehont  fils ,  propriétaire  ,  à  El-        gères ,  à  Paris. 

bcuf.  Guy,  archîlocle ,  h  Caen. 

Greïiier  ,  propriétaire ,  à  Gray  ,    Guton  (  Alfred  de  ) ,  propriétaire 
(Calvados}.  à  Argentan. 


DES  MEMBRES.  899 

Halaines  (comte   d')  ,  proprié-  Hellouin ,  juge  de  paix ,  à  SainU 

taire ,  à  Domfront.  Sever  (  Calvados  ). 

Hamard  ,  avocat ,  à  Don]fh)ot.  Héloois  ,  vétérinaire  ,  à  Goutan- 

Hamel  ,  avoué  ,  à  Alençon.  ces. 

Hanel  ,  greffier  du  Conseil  des  Henri»  docteur-médecin, h Lisieux. 

prud*horames ,  à  Caen.  Henry  ,  instituteur ,  à  St-Contest 

Hahkun  ,  pharmacien  ^  à  Saint-  (  Calvados  )• 

Hilaire-du-Harcouet  (  Manclie  ).  Henry  ,  membre  du  Conseil  mu- 

'  Hahelin  ,  notaire ,  à  Saint-Sylvain  nicipal ,  à  Cherbourg. 

(Calvados).  HAricy  (  Mq>»  d* )  propriétaire,  k 

Harasse I  négociant,  à  Grauville.  Caen. 

Hardbl,  imprimeur  ,  h  Caen.  Herpe  ^  employé  à  la  mairie  ,  à 

HAiu)i^i.A.Y,.(Edo4ard)4>ropriétaire,  Rouen. 

à  Rouen.  Herpin  ,  médecin ,  ^  Coutances. 

Hardt  (Cbarie^-Augustin)»notaire,  Hervieu,  avocat,  à  Coutances. 

à  Rouen.  Hervieit,  commandant  de  la  garde 

IIaroy  (Jean-Vincoat},  manufac-  nationale,  ^  Ryes  (Calvados). 

turier,  à  Elbeuf.  Hettier  ,  directeur  de  l'assurance 

Haodoc,  propriétaire ,  à  Equilly  ^  mutuelle.,,  à  Caen. 

(Manche).  Heudron  (Pierre) ,  propriétaire  ,, 

HAOtoa  (  François  ),  commission-  h  Rouen. 

naire  on  rouennerie ,  à  Rouen.  Heuzé  ,  juge  de  paix  ,.  à  Isigny 

Hauzey,  médecin ,  à  Croissan ville  (  Manche). 

(  Calvados  ).  Hiaumet  (Pierre-Xean-Karin)  ,'pro- 

Havin,  député,  à  Torigny(Manche).  priétaire  ,    à  Saint-JuUen-sUr- 

Hébert  «  docteur-médecin  ,  à  St-  Sarthe. 

Nicolas-d^AIiermoni  (  Seine-In-  HiLAms  de  Néville  (Auguste-Lan- 

férieure).  rent),  propriétaire,  à  Rouen. 

HÉBERT ,  ancien  notaire ,  à  Roucq.  Holzmann  ,  négociant ,  à  Caen. 

Hébert  ,  jjige  de  paix  ,  à  Gravi-  Hommey  père  ,  ancien  notaire  ,.  à 

gny(Eure).  Alençon. 

HÉBERT  ,  notaire  ,  à  Offrauville  Hommey-Margautier  ,  avoué  à  la 

(  Seine-Inférieure  ).  cour ,  à  Caen. 

Hegtot  (leMq^*d') ,  propriétaire  ,  Houdelliére  ,  ingénieur  civil  aux 

À  Aubry-en-£xmes  (  Orne  ).  Genèles,   près  Moulin&4a-Mar- 

HtoARD ,  aégociant  „  à  Caen.  che  (  Orne). 


900  USTB   Gi!«BRALB 

HooDEviLUc  (  A.  )  ,  propriétaire-  Jàmot  ,  curé  ,  à  Alcnçou. 

CvUiyatenr,  à  OuvUlc-la-Riviëre  Ieak  Dclahare  (  Cliarlemagne  )  , 

(  Scine-lDférieure).  propriéialre  ,  à  Baycnx. 

HocDEvaLB  (Louis),  négociant ,  JEBA^rrtE,  avocat ,  à  Coatances. 

à  Rouen.  Jobert  (Saiol-j^dme) ,  négociant  , 

HooEL  père,  propriétaire,  à  St-Lo.  à  Caen. 

HouEL,  directeur  du  haras,  à  Lan-  Jolt-Coquet  ,  propriétaire,  klïeaf- 

gounay  (Morbihan).  châtcL 

Hqcllier  ( Charles ]f  banquier,  à  Jolt  (  Hubert  )  ,  propriétaire  ,  à 

Elbeuf.  Neufcbâtel. 

Hqcssard  ,  médecin  des  hospices,  Jolt  (Lou!s-Stan!s1as) ,  à  Epinay , 

à  Avranchcs.   *  commune  de  Londlnlères. 

Huard-Maiixe  ,  manufacturier ,  à  Jonquot  ,  propriétaire ,  à  Monde- 

Elbeuf.  Tii|e, 

Hti9ARD  ,  avocat ,  à  Neufcbâtel.  Johel  (Adolphe) ,  propriétaire  ,  k 

HoBERT  (  Eugène  -Julien  ),  notaire,  St-Plerre-sur-DiTes. 

k  Alençon*  Jumillac  (Cm  de) ,  à  Gavriis. 

Hue  (Louis -Charles),  à  Mortagne.  Kergorlat  (  O*  Alain  de  )  ,  pro« 

HoGCES  DE (^HAULiEc ,  propriétaire,  prlétalre  ,  à  CasUIlj  (Calvados). 

aux  lles-Bardel  (Calvados).  Kergorlat  (  C^*  Hervé  de  )  ,  pro- 

HqiLLARD-DAicifEADi;  .ancien  maire,  priélairc  ,  ï  Canisy  (Manche). 

à  Vire.  La  Barthe  (D«  de  ) ,  propriétaire , 

HcRAULT  DE  LicNT  (  Alexandre-  à  Caen. 

Daniel  ),  propriétaire,  à  Rouen.  Labbet  (Antoine) ,  propriétaire  ,  à 

HcREL ,  curé  de  Monsort ,  à  Alcn-  I^isieux. 

çon.  Labbey  (Théodore) ,  doclewr-mé^ 

Horel-Masson,  négociant,  mem-  decin , &  Bayeux. 

bre  du  conseil  général ,  h  Laigle.  La  Besjiaroière  (de)  ,'propriétalre , 

Irert,  maire ,  &Gou ville  (Manche).  à  Caen. 

Isoif  (0«d') ,  membre  du  Conseil  Labotre  (de) ,  propriétaire,  à  Cas- 

général  du  Caltados ,  à  Caen.  tillon  (Calvados). 

Iver-Lagnistre  ,  médecin-vétéri-  Labdtte  (A),  avocat,  à  Honfleur. 

naire  ,  à  Rouen.  Lach ambre,  pharmacien,  k  Dieppe. 

James  ,  pépiniérisle-propriéUire  ,  Lacroix  ,  maire ,  à  Orbec. 

à  Ussy  (Calvados).  La  Charpekterib  (de) ,  Chartes- 

Jamet  (Pabbé) ,  à  Caen.  Lionel,  propriéuire,  à  Mortagne, 


DBS  HBHBR89.  901 

LacrAvre  ,  jBge ,  à  Evrcax.  Lambert  ,  con^iratcnr  de  la  bi» 

Lafortikiére  ,  juge  d'iostraclion  ,  bliothèque  publique  de  Bayent. 

à  Mortagne.  Lambert  ,  propriétaire  ,  à  Gonne- 

La  FOSSE ,  médecin  des  hospices ,  à  ville ,  près  Cherbourg. 

Caen.  Lascelevée  fils ,  à  Rouen. 

La  Fresnate  (  Frédéric  de } ,  pro-  Landel  ,  propriétaire  ,  à  Rétoni al 

priétaire ,  à  Falaise.  (8eine-lnférieure). 

Lacatirrrie  (  de  ) ,  commissaire-  Langlois  d'Amillt  ,  ancien  préfet 

général  de  la  marine ,  au  Havre.  de  TOrne ,  à  Alençon. 

Lagerrevrat  (le  Gi>de) ,  membre  Larglois  d'Est airtot  ,  avocat ,  à 

du  conseil  général  de  l'Orne  ,  à  Rouen. 

Mortagne.  Lanseig:ce  atné  (Jean) ,  négociant, 

Lahate  (Paul),  négociant,  k  Gaen.  à  Elbeuf. 

Lahoussate  (de) ,  élève  diplômé  de  Laferblle,  ancien  notaire,  &  Saint> 

Féeole  des  haras ,  au  ch&teau  de  Pierre-sur-Di ves  (Calvados). 

Gomeville,  près  Pont-Andemer.  Lapierrr  ,  notaire  ,  à  Dieppe. 

LaIré  ,  professeur  de  mathéma*  Lapostolle  ,  négociant ,  à  Dieppe. 

tiques  au  collège  RoUin,  à  Paris.  La  Prévotière  (  de) ,  membre  du 

Lair  ,  conseiller  de  préfeeture  ,  à  conseil  municipal ,  fi  Rouen. 

Gaen.  LariviAre  ,  propriétaire ,  à  Ecajeul. 

Lkïk  DE  Beauvais  ,  architecte  ,  à  Larocqtie  (  C^  Léopold  de  ) ,  pro* 

'  Bîryenx.  priélaioe ,  à  Caen. 

Lalax DE ,  pharmacien ,  ^  Falaise.  La  Rooellerie  (B«n  de) ,  préfet  de 

Lallevard  ,  prêtre ,  k  Sainl-Lo.  l'Anège ,  à  Fois. 

Lallier  ,  propriétaire ,  à  raôtelle-  La  Sicotièrb  (  4e  )  père ,  proprié^ 

xie  (Galtndoft).  taire  ,  ài  Alençon. 

LUOQSL  (  Emile) ,  propriétaire ,  à  La  Sicotière  (  de  )  fils ,  avocat ,  à 

.    Tinebebray  (Orne).  Alençon. 

Lavarche  ,  capitaine  de  vaisseau ,  LastiO'-St-Jal  (  V^  de  ) ,  adminis- 

à  Saint-Lo.  trateur  de  TAssociation  poite- 

LAMARE-PicoooT,médin,à  Roufleur.  vinc ,  à  Niort. 

Lambert  (  Eugène  ) ,  propriétaire  ,  Lautoub  ,  notaire ,  à  Argentan. 

à  Saint-Pierre-sur-Dives.  Lavalley  ,.aumônier  de  l'hospice, 

Lambert,  ancien  sous-directeur  de  à  Saint-Lo. 

la  maison  centrale  de  détention  Lavalley  du  Perrou  ,  propriétaire , 

de  BeauUeu ,  à  Caen.  à  Baycux. 


90S  LISTB  6BNKRALB 

La  VAftRWEBM  (  de  ) ,  propriéiaira  ,  LuaBruoa ,  propriéuire ,  à  Urvflle 

à  SainuliO.  (Galvadosy. 

Uthab  (de) ,  ooMseilltr  à  la  cour  LeBasmon,  maire,  à  Evrecy  (Cal- 
royale  de  Oicn.  vados). 

La  VILLE  (de),  procureardu  Boi,  à  Lebretok  ,  notaire  boooraire  ,  à 

AfMBes.  liouviera. 

Ledaillt  ,  secrôtatra  de  la  mairie ,  Le  Brumckt  ,  iibcatrc  »  ^  Boaen. 

à  Gaep.  Le  B«m(l8idore),hoinme  de  lettres. 

Le  BAiBATCGfla^  ,  maire  ,  à  GoiUiD  à  Paris. 

(Calvados).  Us  Bwr  ,  docteur  anédeciD  ,    à 

Lebarillibr  ,  propriétaire ,  k  Lé/hi-  QneitréTlile  (Manehe). 

aey,  |)rèa  Caeii.  Lecarboxhbl  ,  maire  de  StrL». 

LCB.VRT,  propriétaire,  à  Gaoo.  LaOâVisLiRR  ,     propriétaîre  ,    à 


Lbbbc  -Cratel  ,  propriéiaire  ,  à  St-Lo. 

Alençon.  Lbcaveubr  (Qusiave) ,  aéfsoeiattt , 

Le  B4BOU ,  propriétaire ,.k  Vinoal  à  (kieii. 

(Galradoa).  Lbcbr^,  professeur  en  droit  ,  à 

Lkbla7(C«,  hôtelier  ,  à  GtierliOttig.  Caen. 

Le  Blond,  ancien  notaire,  à  Laigle.  LtcnAiienni ,  horlogisr ,  à  Gaen. 

Le  Blond  (  Bogène  ) ,  à  Nesle-Ho-  Lechaxtbux  ,  maire  de  la  Hajre-du- 

deng.  Puits  (Manche). 

Le  BtofiD ,  propriétahe ,  à  Eewii.  Lrcoai^tier  ,,  propriétaire  »  à  Mes^ 

LEBOncmiR. ,  nToeat ,  i  Gaen.  urj  (Cal  vados)<, 

Leboinicje;oii&,  avocat,  à  Dieppe  LEcmivALiE^  orGmioicia*»»  pro* 

Le  Botm<^aoi8  ,  propriéuhv    «1  priélaive ,,  à  Avrançhes. 

maire,,  à  BlosseviUe^^onsecomrs  LEcnsyALiER  djd  GLOS-Fonn»  prcK 

(Seine-Inféiieura),  prtélairo  ,  à  Talleveode  (Cal- 

Le  D0URC&016,  propriétaire,aa  cëâ-.  vados). 

leaudc  Long  pré,  près  Ralaise.  Ljbblbrg  (Constanliu)  »  proprié-^ 

LcttOOTEiLLEft  ,   sous -inspecteur  taire ,  à  Avranches. 

des  écoles  primaires  ,  à  StrLo.  Leclerc,  ancien  député,  à  Falaise* 

Lebrbt,  phannacieu ,  à  Kooen.  Lcglerc  ,  propriétaire,  à  Mont^ 

Lbbrethon  ,  ancien  maire,  à  Vieux-  sur-Veni  (Manclie). 

Fumé  (Calvados).  Leclbrc ,  médecin,  i  Caen. 

Lboretron  (Jean-Charles  ) ,  uégo«  liEOomTS  (  Amédée ) ,  fabricant ,  à 

ciant,  à  Rouen.  Rouen. 


Lbcoixtk  ,  directeur  grataît  de  la  LerEBvnE ,  h  Neafchàtel. 

maison   correctionnelle  ,    anx  Lefebvbe  ,  dlrecteurdes  constnic* 

Oiarlreux ,  près  Rouen.  lions  natales ,  à  Cherbourg. 

Lecointre  fils,  propriétaire,  à  Lepebvre, négociant, îi Cherbourg. 

Alençon.  Lefebvre  ,   professeur  de  l'uni* 

Lecojite,  maire  de  ChanU  (Orne).  versité ,  à  Dieppe. 

Leconte,  pharmacien ,  à  Dieppe.  Lepebvre-Doruplé  (Nocl-Jacques), 

Lecoq  (Emmanuel) ,  propriéuiire  ,  membre  du  conseil  général  et 

à  Martragny  (Calvados).  maire  ,  à  Ponl-Autou  (Eure). 

Lecoo-Gcibâ,  négociant ,  21  Ateû-  Lefevre  ,  maire ,  à  Héranguertille 

çott.  (Manche). 

Le  GoRDiER  ,  membre  du  conseil  Lefevre  ,  médecin  des  prisons ,  à 

général  du  Calvados,  à  LisieUx.  CouUnces. 

Le  Cordieç  (Adolphe),  auditeur  au  Leflacoais  fils  aine  ,   conserva* 

conseil  d'Etat,  k  Paris.  leur  de  la  bibliothèque  publi- 

Lecoopeor  ,  docteur-médecin  ,  à  que  ,  à  Caen. 

Rouen.  Le  Forestier  de  Mobec  ,  proprié- 

Lecoort,  avoué,  à  Pont-l'Evôque.  taire,  à  la  H aye-Picnot (Manche). 

LECREPs(Abel),  propriétaire,  à  Lefort  (Henri) ,  président  du  tri- 

Gaen.  bunal  de  commerce ,  à  Elbeuf. 

Lechir  ,  vicaire  do  N.-D.,à  St-Lo.  Lefoye  ,  épicier  ,  à  Caen. 

Ledart,  juge  de  paix,  à  Evrecy  Le  François  (Victor),  proprié* 

(Calvados).  taire,  à  Caen. 

LeDené  ,  médecin ,  inspecteur  des  Légal,  docteur-médecin,  h  Dieppe. 

eaux  de  Bagnoles,  à Domfront.  Legendre  atné ,   avocat,  à  Saint- 

Le  Déïert  ,  propriétaire,  k  Percy,  Michel-des-Préaux  (Eure). 

près  St-Pierre-sur-Dives.  Legentil,  membre  du  conseil  gé- 

Lédier  ,  membre  du  conseil  gêné-  néral  des  manufactures,  à  Paris. 

rai ,  à  Bacqueville  (  Seine-ln-  Legràrd  ,  maire  de  Saint-Pierre- 

férieure).  sur-Dives  (Calvados). 

Ledoox-Wood  ,  propriétaire,    à  Legras  (Michel),  propriétaire,  à 

Forges-les-Eaux.  Neuville  •Ferri6re. 

Lefaucoecx  ,  propriétaire,  ^  Ga-  Legras  (Narcisse) ,  propriétaire ,  à 

-vray.  Neuville-Ferrière. 
Lefébore  ,  géomètre  en  chef  du    Leguerîiay  ,  principal  du  collège 

cadastre ,  à  Evreux.  d'Argentan. 


9M  LUTB  tttWBMi  K 

LccoiLLON,  avoué,  à  Cherbourg.  Li  MAUcaiEft  «  Juge  do  paix,  à 

LBWirETiEE  f  propriétaire ,  à  Neuf-  Laigle. 

ch&tel.  Lemari^iel  ,  juge  de  paix ,  à  Ca^ 

Leuodct  ,   notaire  ,    à  Torigoj  reotao. 

(Blancbe).  LeMa.ne,  directeur  de  la  dimion 

Lejolys  de  ViLLiERS ,  coDseiUer  à  des  bestiaux ,  au  Haras  du  Pin. 

la  cour  royale  de  Caen.  Levari^.  (Louis),  proprit^taire-cuf- 

Lejcmel,  proprÎL'lairc»  à  Honfleur.  ti  valeur   à   Touffrévillc-la-Cor- 

Lelau>ieb  (Auguste),  négociant  «  ^  beline  (Scine-IafiTieure). 

Valognes.  Lehasquerier  ,  notaire ,  à  Chana 

Lelokg  ,  membre  du  conseil  gêné-  (Orne). 

ni,  ï  Rouen.  Ijeieilledr atné ,  propriétaire  ,  à 

Leloxg  (Emmanuel) ,  à  Rouviaj-  Rouen. 

CaUUon.  LEyERcaieR-D^tUcssEz  (baron),  an- 
UxosG  ,  avocat ,  à  Mortagne  cien  ministre,  à  Saint-Saëns 
Leloup  (Richard) ,  avocat ,  k  Cou-  (Seine-Inférieure). 

tances.  Lembsle  ,  curé ,  à  dauteville-suf- 

LcLOUP ,  vicaire  de  Saint-Pierre ,  Mer  (Manche). 

à  Coutances.  Le  Hétater  ,  avocat ,   à  Pont*- 

Le  Magiun  ûis,  négociant ,  à  Cher^  l^vêque, 

bourg.  Le  Moine  (Louis-Jean) ,  contrôleur 

Ljsmaistre  ,  sous-préfet  de  Tar-  de  l'octroi ,  à  Elbeuf. 

rondissement  de  Cherbourg.  LEMOi:<fE-DESMAREs,  ancien  député, 

Lemaistre  ,  conservateur  du  mu-  à  Avranches. 

séc ,  à  Avranches.  Le  M oirvE ,  négociant ,  À  Caen. 

Le  MaItre,  banquier,  à  Fécamp.  Le  Moxnier  ,  principal  du  collège 

Le  11 aItre  (  Michel-François  ) ,  à  de  St-Lo. 

St-^uveur-Laudelin  (Manche).  Le  Normand  ,  maire,  à  Quilly  (Cal- 

Leharchard  ,  avocat ,  à  Vire.  vados). 

Leharéchal  (  Alfred  )  ,   proprié-  Le  NormaM)  ,  notaire  honoraire ,  à 

taire ,  à  St-Jacques-d'AUermont  Bosc-le-Hard. 

(Seine-Inférieure).  Lenôrmahd  ,  maître  de  pension ,  à 

Le  Mare  aîné,  banquier,  à  Cou-  Pont-Audcmcr. 

tances.  Le  Page  ,  pharmacien  ,  à  Ci  sors. 

Le  Mare-Lefcdvre  ,  négociant  et  Lepaulmier  ,  nc^gociant,  à  Caen. 

cultivateur ,  à  Coutances.  Llpée  ,  docteur-médecin,  à  Caen. 


bËS  MBMbRBà. 


905 


Le  pÈm,  cùr^  de  Tîlly  (  Calvados  ).       à  CouUnces. 

Le  Pktsaîit  ,  membre  du  conseil    Lesage  ,  propriétaire,  à  Rouen. 


général  >  à  Goutanôcs. 
Lépesse  (  (le)  I  propriétaire ,  à 

Vierville  (Calvados). 
Lépine  ,  docteur-médecin  ,  à  La 

Bonncville  (  Eure  ]. 
I«EiK>RT,  négociant»  à  Cherï)OUrg. 


Lesaovage  ,  chirurgien  en  chef 

des  hôpitaux  ,  h  Caen. 
Lescaudev-Manneville  ,  proprié^ 

taire ,  à  Périers  (Manche)       ^ 
LEsiNÉCAL  (  Adrien  ) ,  marchand 

de  chevaux  >  à  Bayevx. 


Lepaestre  ,  docteur-médecin  ,  à  L'Espinasse  (  de  )  >  directeur  du 

Caen.  Haras  du  Pin.. 

Leprètre  f  propriétaire  ,  à  Saint-  Lesplu-Doprez  fils  ,  avocat  ,  à 

PaiMn-Mont  (Calvados).  Âvranches. 

Le  PREvost  (Auguste)  député,  Lesseré-Gr^ozit,  manufacturier, 

à  Bemay.  à  Elbeuf. 

Lbprevost  ,  'régisseur  du  domaine  Lesdbur  ,  propriétaire ,  à  Huppain 

de  Tancarville ,  à  la  Cerlangue ,  (  Calvados  ). 

(  Seine-Inférieure  ).  Lesueur  ,  propriétaire  >  à  Esqoay 


Lepriedr  ,  docteur- médecin  ,  à 

Pônt-Audemer. 
Leprircb  ,  pharmacien  ,  k  Sain^ 

Saëns  (Seine-Inférieure). 
LeproVost  ,  négociant,  à  Dieppe. 
Leprovost  ,  négociant ,  à  Caen. 
Leqdiic,  huissier,  à  Dieppe. 


(Calvados). 
Letailleor  »  chirurgien,  àAlei^- 

çon» 
Letbllier  ,  inspecteur  des  écoles 

primaires ,  à  Caen. 
Letbllier  ,   maître   d*hôtel  ,  à 

Dieppe. 


Lerefait  (  Nicolas  ),  propriétaire,    Le  Terrier  ,  propriétaire ,  à  U- 

à  Pont-Audemer.  sieux. 

Lerendu,  notaire,  à  Bricquebec    Le  Tertre  ,  prop'" ,  à  CouUnces. 


(Manche). 
Le  Rot  ,  avocat ,  à  Lisienx. 
Lerot  ,  sous-préfet  de  ^arrondi»- 

sèment  de  Pont-Audemer. 
Lerot,  propriétaire,  à  St-Georges- 


Lrtbrtrb  ,  conservateur  de  la  bi  • 
bliothèque   publique  de  Cou- 
t  nces. 
Lrtoret  ,  docteur-médecin    ,  à 
Pont-Andemer* 

en-Auge,  près  Saint-Pierre-sur-    Létot  ,  propriétaire  ,  k  Bayeux. 
Dires.  Lbtovrirvr  (Victor),  offleiercomp« 

Lerot,  avocat,  àMortagne.  table  des  subsistances  milHai- 

Lerot  ,  professeur  au  séminaire  ,       res  ,  à  Oran  (  Algérie). 

59 


906                           LISTE  cbhAbalb  ^ 

LspftBT ,  pharmftcieii ,  au  Havre.  à  Sourdeyad  (Manche). 

LEVAtLLAirr  ,  ancien  notaire,  à  Lodvel  (Jacques-Léonard),  iiisti- 

Blangy  (Seine-lnféricure).  tuteur ,  à  Rémalard. 

LEVAVAssEDR^arcbilecle,  à  Falaise.  Loverdo  (de),  procureur  du  roi ,  à 

Levavasseur  (  Charles  ) ,  membre  Nenfchâtcl. 

du  conseil  général ,  à  Rouen.  Lucette  (  Jean-Charlcs) ,  inspec- 

LévEiLLÉ  père ,  négociant,  à  Mor-  teur  des  domaiues,  à  tfoitagoe. 

iagne.  Mabire,  à  St-Gennain^*Eubles. 

L£veill£  (Eug6ne  ),  négociant,  Madrid  (V^  de ),  fondateur  de 

^  Morlagne.  TÂssociation  du  Nord ,  à  Ver- 

Leveneur  (Tabbé)  ,  directeur  de  vins. 

Fétablissement  des  orphelins ,  Magneville  (de) ,  membre  de  plu- 

à  Caen.  sieurs   Sociétés  savantes  ,   à 

LÊvÊooE,  maire  de  Saint-Mars-  Caen. 

d'Egrenne  (Orne).  Magkt  (Benjamin  de),p  ropriétaire» 

Leverdats  ,  maire  de  Mortain.  à  Rapilly,  près  Falaise. 

Letisse,  conseillera  la  cour  royale  Maillard  (Alphonse),  juge  de 

de  Rotien.  paix ,  h  Sartilly  (Manche). 

Levt,  chef  d'Institution,  à  Rouen.  Maille  (Parfait-Grandin),  propiié- 

LHoavE  (de) ,  membre  du  conseil  taire  ,  à  Elbeuf. 

général  de  l'Eure ,  ^  Evreux.  Malcourotoi e  ,   propriétaire  ,    à 

L*HopiTAL  (  de  ) ,  mafre  d'^Evrenx.  Noyers  (  Calvados  ). 

Liais  (  Eugène  ) ,  négociant ,  à  Malhorhe  (  de  ) ,  propriétaire ,  à 

Cherbourg.  Campigny  (Eure). 

LiaoGEs  (  Vie  de  ) ,  sous-intendant  Malleî  ,  avoué  près  la  cour  royale 

militaire ,  à  Evreux.  de  Caen. 

Lue  (Ch.-U.) ,  négociant ,  2i  El-  Mallbville  (de),  propriétaire  ,  li 

beuf.  Douvreud  (Seine-Inférieure). 

LoRDE  (  Constant  ) ,  propriétaire  ,  Mallevoce  (Louis-Emestde), avo- 

à  Putot-en-Auge  (Calvados).  cat ,  à  Mortagne. 

Long  ,  propriétaire-cultivateur  ,  à  Malo  ,  administrateur  du  domaine 

Croix-Dalle.  du  haras  du  Pin. 

LoNGCHAHP  ,  docteur-médecin,  à  Maltëre  (Mq» de), propriétaire. 

Eu.  à  Tubeuf  (Mayenne). 

LoziGiEif ,  propriétaire ,  à  StrLo.  Marcel  fils ,  conservateur  de  U 

LoRiE»  (Théophile) ,  propriétaire ,  bibliothèque  de  Caen. 


DKS  MEMBRES.  907 

MANNOiTkT  (Phffippe),  propriélaire,  Mas  (de)  ,  propriétaire ,  à  Farcy* 

à  Caen.  les-Lys ,  près  Melan. 

Uàkodry  (  Paul  ),  conservateur  du  HASQUERAT^ageut-TOyer ,  à  Rouen. 

jardin  des  plantes ,  à  Caen.  Massé  (Alexandre) ,  propriétaire , 

Marc  (Louis-Edmond),  à  Neuf-  )iGuer\111e. 

cbâtel.  Massieo  de  Clerval  ,  négt,  à  Caen. 

Marchand  ,  docteur-médecin  ,   à  MAssQN,ppro»à  Montchevrel(Orne}. 

Alençon.  Masson  ,  notaire  ,  I  Fiers  (Omo). 

Marchand  (Eugène) ,  pha  rmaclen ,  Masst-Desmaison s,  commande  de  la 

k  Fécamp.  gai  de  nationale  ,  à  Goutances. 

Marchand  (Auguste) ,  membre  du  Mathan  (Bon  de) ,  capitaine  au  l«c 

conseil  général ,  à  Laigle.  de  lanciers. 

Marguerit  (  Léonee  de  ) ,  proprié-  Maubec  ,  pharmacien ,  à  Elbeuf;. 

taire ,  h  Vlerville  (Calvados).  Mauddit  ,  curé  ,  à  Granville. 

MARGOERrr  DE  CLonAY,propriétaire,  Maudoit  (  Victor  ) ,  secrétaire-gé^ 

à  Savigny  (Manche).  néral  de  la  mairie  de  Ronen^ 

Marguerte  (de) ,  propriétaire,  à  Maurice  de  Saint-Léger  (A.) ,  in- 

Lorient.  génieur  en  chef  des  mines  ,  à 

Marguerte  (&•  Louis  de)»  proprié-  Rouen. 

taire ,  à  Bayeux.  Maussion  (  0«  de  ) ,  propriétaire ,  h 

Marie  (Auguste) ,  chef  de  bataillon  -  Falaise. 

de  la  garde  nationale,  k  Caen.  MAziER,docteur-médecin,li Laigle. 

Marie  ,  dfarectcur  de  l'école  pri-  Mecflet  (de),  propriétaire,  à  Caen. 

maire  supérieure  ,  à  Garentan.  Médine  (  Ci«  de  ) ,  maire  de  Bois- 

Marie  ,  juge  de  paix  ,   à  Isigny  Robert  (Seine-Inférieure). 

(Calvados).  MELAT8,docteur-médecin,h  Rouen. 

Marie  (de  Rots) ,  chef  de  bataillon  Ménage,  propriétaire ,  à  Neufch&<* 

de  la  garde  nationale ,  à  Caen.  tel. 

Marie  ,  professeur  au  collège  ,  k  Ménage  (Jules-Victor),  agent  d'ïis- 

Cherbourg.  surances ,  à  Elbeuf. 

Martainville  (  Mqi«  de  ) ,  ancien  Ménage  (Albert)  ,  manufacturier  » 

maire  de  Rouen.  à  Elbeuf. 

Martin  ,  docteur  -  médecin  ,  à  M énard  (François),  employé  à  la 

Caen.  mairie  ,  à  Rouen. 

Martin  de  Vilu»s  ,  propriétaire  ,  Menard  ,  prêtre ,  principal  du  ço)- 

à  Rouen.  lége ,  à  Gberbouj^. 


90$  U$TB  GiMlALB 

MBRCiBft  (B<»),  dépoté ,  à  Aleoçou.    Moirmim  (  de)  , 
Meebadx  (Aroédée) ,  professeur  de       Qaetiéville  (Calvados). 

musique  ,  à  Rouen.  lIourcinT  (  de  ) ,  propriétaire  »  I 

MtocL  ,  commissaire -priseur ,  à       Moutcuit  (Manche). 
'  Cien.  MoHTÉcoT  (M q(«  de) ,  propriétaire  » 

MuÀin  ,  maire  de  St-Martin-de-        à  Vergoncey  (Hanche). 

Boscherville  (Seine-Inférieure).    MoinTLEniT  (dé) ,  propriétaire  ,  à 
Mesril-Borakd  (D«b  de) ,  ï  Mesnll-       Karigny  (Calvados). 

Durand.  Monthugbor  (dé) ,  propriétaire  ,  à 

IIkzaize,  propriétaire  ,  k  CoIooh       Monthuchon  (Manche). 

blers-sur-SeuUes  (Calvados).        Moquet  ,  propriétaire ,  à  Sîoiivine 
MicHAun  (Eugène),  maire  ,  à  Hen-       (Manche). 

gueviile  (Manche).  Morand-Lafeiullb,  pharmacien , 

MiCHD ,  propriétaire ,  it  Neufchàtei .       à  St-Pierre-«ir«Dives . 
MiGROT  ,  maire  du  Mesnil-Bacley    Morel  ,  Ihbrlcant ,  à  SaintrPlerfe- 

(Calvados).  Eglise  (Manche). 

Millet-St-Pibrre  (J.-D.) ,  courtier    Morel  (de),propriétûre,kÀlençoii . 

d*assurances  ,  au  Havre.  Morel  ,  agent  d'affaires ,  hBayeux. 

MiLLEviLLE  (  de) ,  Archambaud ,  à    MoREL-FRAiiQDEviLLB,propriétaire» 

Nesle-Normandenz.  à  Coutances. 

MiLLT  (de) ,  propriétaire  »  i  Milty    Morel  ,  secrétaire  de  la  sou^-pfé^ 

(Manche).  fectnre  ,  à  Nenfchfttel. 

MiQUELOT  ,  vicaire  de  la  paroisse    Morige  ,  notaire ,  à  Creally. 

de  Ste-Croix  ,  à  St-Lo.  Morière,  professeur  de  mathéma- 

MoiNBT  ,  greffier ,  à  NeutbhMeL  tiques  au  collège  royal  de  Gaea. 

MolAor  (de) ,  chevalier  de  la  légion    MoRiN^membre  du  consdl  g^éral, 

d*honneur  »  rueCanmartin  »  t6 ,       à  Aunay  (Calvados). 

à  Paris.  Mqrim  (  François  ) ,  tadpteiir ,  k 

Molbt-Lbjecre  ,  négociant ,  k  El-       Vire. 

beuf.  MoRissE  ,  armateur ,  à  Dieppe. 

MoifDESiR  (  de  )  ,  commandant  du    Morlauccocrt  (de),  colonel  coift* 

génie  ,  à  Cherbourg.  mandant  la  place ,  à  Gherbonrg. 

Moricadlt  (  de  )  »  maître  des  re»    Motet  ,  conservateur  de  la  bibUo^ 

quêtes  ,   préfet  de    Seine<ot-       thèque  publique  d'Avrandies. 

Marne  ,  k.  Melun.  Motte  (  Charles  ) ,  propriétaire  »  à 

Mo2«sAiNT  ,  pharmacien  ,  à  Eibeuf.       Garnetot  (Calvados). 


DBS  MBMlilHS,  909 

MooQUET  ,  ancien  sons-préfet  de  Olivier  père  »  Yétérinaire  »  à  Moiw 

rarrondisseineiit  de  Dieppe.  tagne. 

MouQUET  (  Adolphe) ,  négociant ,  Olivier  (Edmond) ,  avocat ,  à  Hor* 

à  Dieppe,  tagne. 

MoDSSARD  fils  ,  propriétaire  ,  à  Oshond  ,  propriétaire ,  à  Gaen. 

Mauves  (Orne).  Ossbville  (Ludovic  d*),  à  Caen. 

MouTiER ,  propriétaire ,  à  Lisieux.  Oursel  ,  à  Bertrevllle-St-Onen. 

IfoT  (de)  ,  propriétaire ,  à  Bosc-  Pagmt ,  notaire,  à  Maizières  (Gal< 

Guerard  -  Saint- Adrien'.  (  Seine-  yados). 

Inférie^ire).  Paisaht  (  Panl  ) ,  propriétaire  ,  I 

MuRT ,  médecin ,  à  Vire.  Mondeville. 

Mctel^Cavelak,  maire,  à  la  Ferté^  Parchappe  (Jean*Baptiste-Max{rai- 

Saint-Samson.  lien) ,  médecin  en  chef  de  l^asile 

Nasse  ,  sous-préfet  de  l^arrondiss^  des  aliénés ,  à  Rouen. 

ment  de  Lisieux.  Parfait-Groult  ,  docteur  en  mé- 

Nasse  (  Frédéric  ) ,  banquier ,  k  decine,  à  Rouen. 

Lisieux.  Parfait-Qoesn  at,  avocat,  à  RoueUt 

Néel  (de) ,  propriétaire ,  à  Mesnil-  Paru  ,  propriétaire ,  à  VUlers-sur- 

Hubert  (Orne).  Mer  (CalvadoA). 

Néel  (Gustave) ,  à  Saint-Martin-la-  Parhentucr  ,  curé  de  Saint-Remy  , 

Gorneili e  (Eure) .  à  Dieppe. 

Neuville  (  Mqt«  de  ) ,  propriétaire  ,  PARnEirriER  atné ,  propriétaire ,  à 

à  Livarot  (Calvados).  Argneil. 

NiGOLLE  ,  ancien  pharmacien  ,  à  Passt  ,  député  de  l*Eure,  à  Paris. 

Dieppe.  Patron  (Charles-Alphonse),  avoné 

NiGREux  ,  propriétaire  ,  k  Saint-  honoraire  à  La  Bretèque ,  conH 

Saêns.  mune  de  Bois-Gniilauroe. 

NoEL-AoNès  ,  maire  de  Cherbourg.  Pattat  (S.-L.)  ,  négt. ,  à  Elbeuf. 
Normand  ,  cultivateur ,  à  Bradian*    Pattu  de  SAiirr-VmcEivT ,  propriè- 

court  taire,  au  Pin-la-Garenne  (Orne). 

NouFFLARD  (HIppolyle) ,  à  Elbeuf.  Paulmier  ,  avocat  à  la  cour  royale, 

Qbet  ,  médecin  ,  à  Cherbourg.  à  Paris. 
Olive  ,  docteur  en  médecine ,  à    Paulmier  père  ,  propriétaire ,  à 

Bayeux.  St-Gernialn'Langot. 
Olivier,  ingénieur  des  ponts  et    Payen  (Félix),  agréé  au  tribunal 

chaussées ,  à  Pont-Audemer.  de  çomaierce ,  à  RoneO' 


910  M9TE  QBlfiRALÈ 

PAffAKT  »  agem^voyer ,  è  Gms.  Pnxoif ,  docteur-médecin ,  k  Sainl- 

pATtA2iT-Diici.m»  propriôulre,  à  Pierre-sur-Dives. 

Qmb.  PmtLAirr,  professeur,  à  Goulanccs. 

PELLnm  »  docteor-médedn  ,    à  Pivoxr  (  Alfred  )  »  négociant ,  à 

Gmo.  Ronen. 

Pkuwl  (YioUv)  ,  pffopriélftire,  à  Piaoïrr  jeune,  febricant dlndfeo- 

Cm».  nés  ,    membre  de  VAcadèmlo 

PûuAnz  (?Iîctet) ,  dfrecleur  de  h  royale  des  sciences  de  Rouen , 

JlBViit  ée  Rimm  »  à  Rouen.  I  Bolbee. 

PâuAOX  (Eatte),  Imprimeur,!  Pmcnox  (Louis),  propriétaire  eC 

Rouen.  maire,  k  St-Yalery-sous-Bures. 

Pfgu(iafqDes4ternard^uguste),  Piiiel  (  Eugène  ) ,  horticulteur  ,  à 

leœiunr  des  hospices,  à  Rouen.  Rouen. 

PODiELLE  (iules) ,  avoeut ,  à  Mer-  Piori  (Léon) ,  fabricant  de  drap  ,  à 

Ugpie.  Elbeuf. 

Pbbuieb  (Eléonore),  négociant,  à  Pion,  Iteutcuanl-colonel  d'artllle- 

Uaieiix.  rie  en  retraite ,  à  Alençon. 

Psuor ,  Ingénieur  civil ,  à  Paris.  Pipbuat  (Amédée  de),  propriétaire, 

PctET ,  président  du  trOiunal  civil  à  Rouen. 

de  Bayeux.  Piquet  ,  avocat ,  &  Mortagoc. 

Petrokt  (de) ,  propriétaire ,  à  La-  Pirch  (baron  de) ,  propriétaire  »  à 

hode-^f Ayron  (IfaudM).  Avrancbes. 

Pblippc  ,    docteuTHnédeeta  ,  à  Pittoti-Despku  ,  prêtre ,  &  GoiH 

Mortagoe.  tances. 

Pmau»,  médecin ,  à  Louviers.  Pl46rlat  ,  greffier  do  tribunal  do 

PiGQvoT  iUs ,  ftlatenr ,  à  Rouen.  commerce  ,  ^  Etbeuf. 

PiiL  fils ,  solaire ,  à  Orbec.  Plduer  fils ,  propriétaire ,  à  Pont- 

PiGAULT  DE  Beaupré  ,  Ingénieur  Audemer. 

des  ponu  et  chaussées ,  à  Eta-  Pldocrt  ,  pharmacien ,  à  Gaen. 

pies  (Pafr-de-^lais).  Poedevin  ,  ancien  élève  de  Técole 

PiBBUE  (Louis) ,  maire  de  StrMar*  polytechnique ,  à  Caen. 

tin-le-Gaillard  (Seine-lnf^*).  Poisson ,  propriétaire ,  à  Barenton 

PiGACHB ,  pharmacien ,  à  Caen.  (Manche). 

Puah  ,  capitaine  au  long-cours,  à  Poisso:« ,  président  du  tribunal  de 

Gaen.  commerce  ,  à  Goutances. 

PuAK,  propriétahre,  hAknçon.  Polikièrb  (de) ,  prop>«. ,  i  Vbe. 


DBS  MEMOBESi.  91 1 

PoLLET  (Paul) ,  propriétaire  et  PrAfiui  (Charles  de) ,  aTocat  gé* 

maire ,  à  Hâudricourt.  nérai ,  à  Caen. 

PoMEREu  (vicomte  de) ,  au  château  PaâFELN   (de)  »  propriétaire  ,  i 

do  Héron-PomereUyprès  Croisj-  Argentan. 

la-Haye.  Preisser  ,  professeur  de  physique, 

PoNTAUMO^iT  (Louis  de) ,  proprié-  à  Rouen. 

taire ,  à  Cherbourg.  Prel  ,  homme  de  lettres  ,  à  Caen. 

PoRET  DE  MoRVAif ,  soos-préfet  de  Prévallée  ,  docteur  en  médecine, 

l'arrondissement  de  Mortain.  à  Périers  (Manche). 

PoRQUET  DE  LAFERROKmÈRE  (Aima-  Prévost  (Nicolas-Joscph  ) ,  horti- 

ble-Augustc),  propriétaire,  à  culteur  et  pépiniériste  au  Bois- 

Caen.  Guillaume  (Seiae>lnférieore). 

Portes  (marquis  de),   pair  de  Primois-Baragoat ^ à Laigle. 

France ,  à  Fervaques.  Puchot  ,  médecin  ai^oint  de  Fhos* 

PosTEL  (Alphonse  de) ,  proprié-  pice  général ,  à  Rouen. 

taire,  à Martainville-du-Cormier  Putsatb  (marquis  de) ,  à  la  Pny- 

(Eure).  saye ,  près  Mortagne. 

Potier-Lavardb  ,  propriétaire^  à  Qdeiuolt,  atocal,  siahre  de  Cou* 

Coutances.  tances. 

Pottier  (André), bibliothécaire  en  Quenaclt  ,   avocat-général  à  la 

chef  delà  ville ,  président  de  la  cour  de  cassation  ,  k  Paris. 

Société  des  amis  des  arts  ,   à  Qoehocille  aîné,  ppr«,  à  Dieppe. 

Rouen.  Quenouille,  greifier,à  NeufchâteL 

Pouettre  ,  ingénieur  en  chef  des  Quesun  ,  avocat ,  à  Cherbourg. 

ponts  et  chaussées  ,  -à  Alençon.  Quesnel  ,  président  de  la  Société 

Poulain  ,  pasteur,  au  Havre.  d^agricullurc,  à  Coutances. 

Poulet  ,  avocat ,  ^  Dieppe.  Quesset  (Jacques-Arsène),  mann- 

Poulet-Malassis  ,  Imprimeur,  à  facturier ,  à  Rouen. 

Alençon.  Queské-Prieur  (Victor),  banquier. 
Poussin  (Alexandre),  Ikbricant,  à       à  Elbeuf. 

Elbeuf.  Quevremont  (Bruno),  banquier, 

Pouyer-Hellouin  ,  propriétaire ,  à  à  Rouen. 

Saini-Waiidrflle-Rançon  (Seine-    Rabasse  ,  ancien  notaire ,  À  Mont- 
Inférieure).  fort-sur-Rille  (Eure). 
Pracontal  (de) ,  à  SlrSyphoricn  ,    Racaine,  docteur-médecin,  àMor- 

aiTondissement  de  Mortain.  tagne. 


918 


liAts  rtntiÀti 


lUiun-OoHiiiiL ,  Jage  de  pêlx ,  I 

Flen  (Orne). 
BAiiDoiMim(Ce«llle) ,  niàaiiflKtv* 

rier,  àElbenf. 
IUux»earé,à  Liigte. 
Bathord  (le  géoéni  ),  k  Ptris. 
Rbpotiillk  ,  ei-pbanuaeieD  ,  à 

Elbevf. 
HtCHÊE,  conieHtorktocof  royrie 

deCaen. 
Kbuhd  (Gbftflet),  prhicipel  derc 

denoUire,  liGien. 
RE2IA0LT ,  avocat ,  à  LOQTlen. 
Rbuult  ,  Jage  d'instnicUoD  ,  à 

Coutanoea. 
BtRoop ,  garde  da  génie  ,  à  Cher- 
bourg. 
Bbvillb,  Médecin  de  l'hospice ,  k 

Elbeuf. 
RtnLLC ,  ministre ,  I  Dieppe. 
RicRARi»  (  A.  ) ,  prfncipal  de  l'école 

des  haras  ,  an  Haras  du  Pin. 
RiCRAnn,  conscrvatenr  des  archi- 
ves mnniclpales ,  à  Rouen. 
RicHER-L^EvÊQtns  ,  négociant  4  à 

Alençon. 
RiHODET  ,  propriétaire  ,  à  Cher* 

bourg. 
Roberge  ,  homme  de  lettres  ,  à 

Caen. 
RoBiLLARD ,  ingénieur  en  chef ,  à 

Evreux. 
Robin  ,  évèque  de  Bayeux. 
RocHEFORT  ,  docteur- médecin  ,  k 

OuTine  (Hanche). 
RocHEFORT  (de)  ,  propriétaire ,  à 


SirJean-de-SavIgny  (Manche). 
RoCBET ,  capitaine  en  retraite ,  â 
HiesTine  ,  près  Sl-Pierre-sur- 
Dlves. 
RoiHER ,  propriétaire ,  à  Paris. 
Roger  (Armand),  propriétaire ,  à 

St-Sever  (Calvados). 
Roger,  professeur  lia  Faculté  des 

lettres ,  k  Caen. 
Roger  de  la  Grouqoais  fils  ,  pro- 

priétaire ,  à  Caen. 
Roger  re  la  Chouquais,  président 

à  la  cour  royale  de  Caen. 
Roger  de  la  Todrxerie,  procureur 

du  roi ,  k  Domfront. 
Roger-Desge!tettes  ,  à  Séez. 
Roque  ,  curé  au  Mesnil-Patry. 
RoissT  (de),  propriétaire,  kVîUerS' 

sur-Mer  (Calvados). 
RoLET  (Victor)  ,  négociant,   à 

Rouen. 
RoLLm  (Martin),  président  du  con- 
sistoire, à  Caen. 
RoLLiif  (  E.  )  ,  manufacturier  ,  à 

Elbeuf. 
RossET ,  ancien  conseiller  de  pré- 
fecture ,  à  Gisors  (Eure). 
Rossignol  ,  avocat ,  à  Cherbourg. 
Rossignol,  ancien  maire,  membre 

du  conseil  général,  à  Laigle* 
RosT  (  Norbert  de  ) ,  propriétaire , 

à  Bayeux. 
RoDLAND  ,  procureur  général ,  à 

Douay. 
RoDLAND  (Emmanuel  ) ,  à  Fieftou- 
bert  (Seine-Inférieure). 


bBs  UBiifiitfif;/ 


9lS 


ttooLLtit  i  dociear  en  môdednc  , 
maire  de  Saint-Hilaire-du-Har- 
couct  (Manche). 
Rousseau  »  vice-conservatear  du 

musée ,  ^  Saint-Lo. 
RoussELiN  (Marcel)  ^  premier  pré- 
.    sident,  pair  de  France. 
RouviK  (François) ,  négociant ,  à 

Elbeuf. 
tloTviLLB  (de),  propriélaire,à  Hies- 

ville  i  près  S»«-Mère-Eglîse. 
ISaffràt  ,(Mq»»  de) ,  propriétaire, 

k  EngrauTilIe  (Calvados). 
Gaillard  ,  Instituteur  primaire  ,  à 

Granville. 
^AiTTr-CLOUD  (Mqi*  de),  au  château 

de  Fiervii1e-la-<}ampagne. 
Saimt-Edhe  (de),  receveur-géné- 
ral ,  à  Saint-Lo. 
SAinr^jEiuiAiif  (de) ,  propriétaire , 

à  Evreux. 
SAiirr-GEBMAM  (de) ,  propriétaire , 

à  Versailles. 
SAiKT-GERMAiif  (dc) ,  propriétaire , 

à  Avranches. 
Saint-Germain  ,  ancien  jvoué  ,  à 

Caen. 
Sainte- Marie  (de) ,  inspecteur  de 

Pagriculture ,  à  Paris. 
Sainte-Marie  (Albert  de),  proprié- 
taire, Si  Allemagne. 
Saint-Quentin  (  Ct«  de  ) ,  proprié- 
taire ,  à  Garcelles  (Calvados). 
Saint-Quentin  (  Cm>  de  )  ,  proprié- 
taire, à  Saint -Quentin  (Man- 
che). 


Salen  (de),  propriétaire,  à  Pierre- 
pont  (Calvados). 
Saiéson  i  propriétaire ,  à  Hycsvillc 

(Calvados). 
Sahson  (Antoine),  cultivateur  ,  à 

OnVan ville  (Seine -Inférieure). 
Saon  (de) ,  propriétaire  ,  à  Sully  ^ 

près  Baycux. 
Sarrans  ,  agent  spécial ,  au  haras 

du  Pin. 
Sartre  (  le  comte  de  ) ,  directeur 
des  contributions  indirectes ,  à 
Cou  tances. 
Saulct    (  de  )  ,  propriétaire  ,  à 

Rouen. 
Sauvage  (Alphonse),  négociant, 

k  Elbeuf. 
Savarv  ,  substitut  du  procureur 

général,  à  Ciaeii. 
ScHNETz  ,   propriétaire ,  à  Flerd 

(Orne). 
Seigneurie  fils ,  notaire ,  à  Caen. 
Sellier,  manufacturier,  à  Gonne* 

ville  (Manche). 
Semicron  (Ernest),  avocat,  à  Neuf- 

châtel. 
SÉMiNEL ,  directeur  d'assurances , 

à  Caen. 
Senival  (  de  ) ,  propriétaire  ,   à 

Fleuré  (Orne). 
Senot  (  Marin  )  ,  propriétaire ,  à 

Caen. 
Seran  (Cm  de),  maréchal-de-camp, 

propriétaire ,  à  Caen. 
Serrt  (  de) ,  ingénieur  des  ponts 
et  chaussées ,  à  Valognes. 

60 


014  LISTB  GBHÙUU 

Seivis  ,  maire  ei  membre  da  cob-  Tasml  jeiiue,  proprièuire ,  à  Ott- 

seil  géoéral  de  POnic ,  à  Loq-  viUe-la  -  Rivière  (  Seine  -  Isfé- 

gny(Ome).  rieure). 

Seshaisons  (O  de) ,  propriétaire ,  Tassillt  ,  proresseor,  à  Gaen. 

à  Flamanville  (Manche).  Tessel  ,  pharmacieD ,  à  Goursenl- 

Sevaistee  (Paul),  président  do  les-sur-Mer(Galfados). 

tribunal  de  coiumerce ,  à  Elbeuf.  Tessier  (  Basile  )  »  propriétaire  ,  à 

Sevestre  ,  aucien  avoué ,  k  Caeu.  Viday  (Orne). 

Sevestre  ,  nouire  honoraire  ,  à  TEsso.^f ,  propriétaire  ,  à  Gaen. 

St-Julien-le-Faucon.  Thu&radt  ,  propriétaire ,  à  Aamale. 

SiGNARD  D^OoFFiÈRES ,  propriétaire,  Thierry  ,  dojen  de  la  Faculté  des 

à  Gaen.  sciences  de  Caen. 

Sinon ,  membre  de  la  Société  dV  Thillayb  d'Hbodreyillb  père,  juge 

gricuUure,&Caen.  au  tribunal  de  commerce   de 

SiMO!f ,  professeur  de  philosopiiie,  Lisieux. 

àMortain.  TniRioiiJnspecteurdesforètsdeM"»* 

Sorbier  ,  avocat-général ,  k  Caen.  de  M ortemart,ii  Forges-les-Eaur. 

Sote-Soribat  ,  négociant ,  à  Caen.  Tbohas  ,  ivoirier ,  à  Dieppe. 

Sozeao  ,  propriétaire-agriculteur  ,  Tbomike  aîné ,  avocat ,  à  Caen. 

à  Beanvaîs  ,  près  Niort.  Tillt  (Vi«  de),  propr«  ,  à  Caen. 

SuRVAL  (  Bon  de  )  y  propriétaire ,  à  Tillt  (  G^  Ad|utor  de  )  ,  pair  de 

Quesnay.  France,  à  Villy  (Galvados). 

Sozehoict  ,  propriétaire  et  percep-  Titer  de  Glatigrt  (  Gt«  de) ,  pro- 

teur  ,  à  Lucy.  priétaire ,  à  Gaen. 

Tabodclle  (H.) ,  agréé  et  premier  Tocqueville  (Gt« de) , propriétaire, 

suppléant  de  la  justice  de  paix  ,  à  Tocqueville  (Manche). 

à  Elbeuf.  Tocqueville  (V^  de) ,  propriétaire, 

Tabdr  ,  notaire ,  k  Neufchâtel.  à  NaqueviUe  (Manche). 

Taillefer  ,  docteur-médecin  ,  à  Tocqueville  (B<«  de),propriétaire, 

Paris.  à  Gompiègne. 

Taillefer  ,  banquier ,  à  Laigle.  Torcy  (  Mq>«  de  ) ,  propriétaire  ,  à 

Tanqueray  (Paul),  négociant  ,  à  Paris. 

Agon  (Manche).  Tostain  (Edmond) ,  propriétaire , 

Tardif  de  Peti ville  (Gharle^,  pro-  à  Caen. 

priétaire  ,  à  Fontenermont (Cal-  Tostain  ( Pierre) ,  propriétaire ,  à 

vados).  Caen. 


DES  MEMBRES.  913 

TosTAin  ,  propriétaire  ,  à  EcoviUc  Va^issat  (Augaste- Alexandre  de) , 

(Calvados).  propriétaire  »  à  St-Denis  ,  près 

ToucHET  (Didier  de) ,  propriétaire ,       Moriagne. 

à  Caen.  Vai^ssay  (de) ,  ancien  préfet. 

TouaARD ,  président  de  la  Société  Vantillabd  (Victor) ,  manufactu-r 

d'horiicnlUire ,  à  Rouen.  rier  ,  à  Laigle. 

ToussAii^T  (  Louis)  ,  négociai^>, ,  à  Vastel  ,  professeur  à  l'école  de 

Flejr8(0me).  médecine  de  Gaen. 

ToDSTAiif  (Cte  de) ,  propriétaire  ,  Vadbbzok  (Jean-^Lonts) ,  proprié* 

k  Vaux-sur-Aure.  taire,  ancien  notaire,  à  Bazoches- 

Tragin  ,  propriétaire ,  à  Caen.  sur^Hoesue. 

Travers  ,  professeur  à  la  Faculté  Vaucacelles  (de) ,  propriétaii e  ,  à 

des  lettres  de  Caen.  Campandré  (CaWados). 

TRéeuTiEN  ,  avocat ,  à  Caen.  Vadcellbs  (  de  ) ,  propriétaire  ,  à 
TrIforêt  (de) ,  projHlétaire  ,  à       Lignou (Orne). 

Tréforêt,  près  Neufchàlel  (Seine-  Vaugeois  (Georges-François) ,  no- 
Inférieure),  taire ,  à  ElJieuf. 

Trillais  ,  pbarmacien  ,  à  Saint-  Vaugeois  (Hippolyte) ,  avocat ,  k 

Pierre-.sur-Divcs.  Laigle. 

Trolley  ,  professeur  en  droit ,  à  Vauqceliiv  (B^n  de) ,  propriétaire , 

Caen,  à  Ailly  (Calvados). 

TROUARn-RiOLLE,médecin,à  Dieppe  Vahooelin  (E.)  ,  membre  du  tribu- 
TuLoqp  DE  LA  Becqpetièrb  ,  pro-       nal  de  commerce  de  Bouen, 

priélaire  ,  à  Fumichon  (  Calv.  ).  Vautier  (  Abel  ) ,  membre  du  cour 
ToRGis  (Pierre) ,  propriétaire ,  an-       seil  général  du  Calvados  ,  pré-^ 

cien  fabricant,  h  Elbeuf.  sident  du  tribunal  de  commerce 

TuRcoT  (0«) ,  pair  de  France  ,  à       de  Caen. 

Lantlieuil  (Calvados).  Vehdoeovre  (Ct<^de)yancien  préfet^ 
TcRGOT  ,  ex-inspoclcur  d'acadé-        îf  VcndcMivre  (Calvados). 

mie  ,  à  A\Tanches.  Verdun  delà  Crenne,  propriétaire, 
Valmont  ,  notaire  ,  à  Cherbourg.         à  Aucey  (Manche). 

Valory  (de) ,  propriétaire ,  ^  Gaen.  Véret  (  Louis -Charles  )  ,  juge  ,  à 
VAprçANO  ,   docteur- médecin  ,  à       Elbeuf. 

Yvctot.  VéRoif ,  avocat  et  membre  du  con- 
Vanssay  (Alfred  de),  propriétaire,       seil  de  l'arrondissement  de Lput 

à  Moriagne.  vlers ,  au  Neufbourg  (Eure). 


916  LISTE  GBNBftALB  DBS  MEMBRES. 

ViBBiT  (  Chartes  ) ,  propriéuire ,  à  Vivbpot  ,  doctâtir  en  médecine ,  à 

Coutances.  '  Rouen. 

ViBRATE  (  Mqi*  de)  ,  membre  de  Vivrr  (Léon) ,  professeur  de  bel? 

FlnsUlui  des  prov««  de  France.  les-lellres ,  à  Rouen. 

ViEL.curé  de  Sonrdeval (Manche).  Voism  (Maurice),  docteur  en  më- 

ViGiiERAL  (comte  de),  propriétaire,  decine ,  à  DeTîlle  (  Seine-Infd« 

à  Ry,  près  Argentan.  riem«). 

VicoT,  médecin  ,  à  GonUnces.  Vt  (Alfred) ,  docteur  en  médecine, 

ViLLBis  (Georgesde),  propriétaire,  à  Elbeuf . 

àBayeux.  Walrjis,  professeur  de  philoso? 

Vwoirr  (Philippe) ,  fondeoMnéca-  phie ,  à  Gaen. 

nicien ,  à  Vire.  Warheci  ,  négociant ,  à  Paris. 

ViHowT  ,  Juge,  k  Coutances.  Wattemarb,  homme  de  lettres  , 

VniGBirr ,  juge  de  paix ,  à  Dieppe.  à  Marly-le-Roy. 

VmcBTiT-CTftiLLE  ,    médcciu  ,    à  WmWBH  (de) ,  substitut  du  procfc 

Dieppe.  ronr  du  roi ,  à  MorUgne. 

VmcTiiiif  iBR ,  médecin  en  chef  des  Wodiez  ,  imprimeur ,  \  Caen. 

prisons ,  h  Rouen. 

ToUl  des  membres  :  1,399. 


Nota.  Le  Conseil  administratif  a  dû  procéder  à  la  radia-! 
tîon  de  plusieurs  membres  qui  n'ont  point  acquitté  leur 
cotisation ,  peut-être  parce  qu'ils  étaient  absents  quand 
on  s'est  présenté  à  leur  domicile.  Les  noms  de  ces  mem- 
bres seront  réintégrés  sur  la  liste,  dès  qu'ils  auront  envoyé 
au  Trésorier  la  rétribution  dont  ils  sont  redevables. 


MM.  les  Membres  de  l'Association  dont  les  noms 
seraient  mal  orthographiés  ou  omis  sur  la  présente  liste , 
sont  priés  d'en  donner  avis  franco  à  M.  Domin  ,  Trésorier 
de  l'Association. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

Calendrier.  _ 

Pagei. 

StatÎ8liqueroutièredeNorinandie,parM«  deCaumont.        1 

Définition  élémentaire  de  quelques  termes  d'archi- 
tecture ,  par  le  même 3"^ 

De  répeaqtre  ,  de  sa  culture  et  de  ses  produits ,  ar- 
ticle tiré  de  l'ouvrage  de  Schwerz iS* 

|!^e  sésame  considéré  sous  les  points  de  vue  maritime, 
commercial ,  agricole  et  industriel ,  par  M,  te  vi- 

pomte  de  Romanet •     •    ^18 

^^^^"^^^^^ 

Mélanges  d'agriculture. 

Emploi  du  guano.  ••..•• 233 

Qualités  fertilisantes  des  eauK 236 

Formation  des  tangues.    • 241 

Dangers  de  l'endigage  des  rivières 243 

Fertilisation  par  les  sels  ammoniacaux.   ^     .     .     .  247 

Alternance  des  essences  forestières.      .     .     •     •     •  257 

Maladie  des  pommes  de  terre.    ,     .     ^     .     .    •     •  265 

Congrès  agricole  de  la  Normandie ,  session  générale 
annuelle  de  TAssocialion  normande  ,  tenue  dans 
la  ville  de  Neufchâtel  en  Bray  ,  en  1845.       .     .    273 

Travaux  des  sections. 

i'^<^^»on.— Enquête  agricole 294 

2*  eection  —Enquête  industrielle.  —  Résumé  des  sé-^ 
ances  des  24  ,  25  ,  26  et  27  juillet ,  par  M.  Bouv- 

let  de  la  Vallée 326 

3^  «ec/ton.— Enquête  morale.  — Etat  de  Tinstruction 
dans  l'arrondissement  de  Neufchâtel 339 


9  ■  fl  1  J 


»  î  ^  1 


TABLB  DBS  HATrJEBKS, 

Pageê^ 

EUhliwenients  de  bienfaisance 346 

NoCede  M .  de  Loverdo  sur  la  législation  de  la  pèche, 
comparée  i  ta  législation  de  la  chasse  ,  telle  que 
Ta  établie  la  dernière  loi 364 

Rapport  de  M.  le  comte  de  Beaurepaire  sur  le  Mé- 
moire de  M.  Lucien  de  Boutteville ,  intitulé  :  Des 
Sodétét  de  prétoyance  ou  de  secours  mutnels,     .     .     373 

Notice  sm*  les  eaux  minérales  de  Forges ,  par  M.  le 
docteur  Cisse^nlle 382 

Rapport  de  M.  Drevet  sur  les  forêts  et  bois  de  Tar- 
rondissement  de  Neufchâtel 416 

Rapport  de  M.  Villain  sur  la  péripneumonie  des  bêles 
boyines  du  pays  de  Bray.  ........    456 

Rapport  de  M.  Leiong  sur  Fengraissement  des  bœufs 
et  des  vaches  dans  Tarrondissenient  deNeufcbâlel.     474 

Rapport  de  M.  Normand  sur  Téducalion  des  mou-? 
tons  dans  l'arrondissement  de  Ncufcbâtel.  .     .    c    487 

Rapport  de  M.  G.  Lecointe  sur  rétablissement  des 
jeunes  détenus  de  Rouen 507 

Rapport  de  M.  Hubard  sur  l'état  de  l'instructioa 
primaire  dans  l'arrondissement  de  Neufcbâtel.     .    BJi 

Rapport  de  M.  Mabire  fils  sur  Tétat  de  l'agriculture 
dans  l'arrondissement  de  Neufcbâtel  ,  en  1845  , 
comparé  à  la  culture  ancienne 546 

Mémoire  de  M.  de  Loverdo  sur  la  statistique  cri- 
minelle de  l'arrondissement  de  Neufbhâtel ,  pen- 
dant les  années  1810, 1841,  1842,  1843  et  1844.     566 

Quelques  considérations  géologiques  concernant  la 
recherche  de  la  houille  dans  le  département  de  la 
Seine-Inférieure ,  par  M.  le  docteur  Cisseville  , 
de  Forges.     ••.••«•«••••    590 


TABLE  DBS  MATIÈftËJ. 

Page$. 

Séance  publique  de  clôture.  •     •    • 635 

Rapport  du  jury  pour  le  concours  provincial  de  bes- 
tiaux. —  Prix  Â  décerner 646 

Rapport  de  M.  Lebarillier  sur  les  procédés  de  M. 

Guesnon '•-.•••••«    653 

Rapport  du  jury  pour  les  instruments  aratoires ,  par 

M.  Houdelière 656 

Rapport  du  jury  pour  les  améliorations  accoles , 

par  M«  de  Moy 661 

Discours  de  clôture ,  par  M.  le  comte  de  Beaure- 

paire 667 

Rapport  de  M.  PoUet  sur  l'état  des  irrigations  dans 

l'arrondissement  de  Neufohâtel..     •     .     .     .     «    674 
Séance  de  l'Association  normande  à  St-Pierre-sur" 

Dives. 680 

Discours  de  M.  Legrand 681 

Questions  sur  la  culture  des  arbres  à  fruits  à  cidre 
dans  la  contrée.  —  Procédés  employés  pour  la  fa- 
brication des  cidres  et  poirés,  et  la  distillation  des 

eaux-de-vie 685 

Notice  statistique  sur  l'asile  des  aliénés  de  la  Seine- 
Inférieure  ,  maison  de  Saint- Yon  de  Rouen  ,  par 
MM.  L.  de  Boutteville  et  Parchappe 717 

NOUVELLES 

De  l'agriculiure ,    de  l'industrie ,  des  arts ,  des 
sciences,  de  l'enseignement  et  delà  littérature. 

Session  des  Conseils  généraux  de  l'agriculture ,  du 
commerce  et  des  manu&ctures 808