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Full text of "Annuaire du Conseil héraldique de France .."

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ANNUAIRE 



DU 



CONSEIL HÉRALDIQUE 



DE FRANCE 



ANNUAIRE 



CONSEIL HÉRALDIQUE 



DE FRANCE 



TROISIEME ANNEE 




PARIS 

CONSEIL HERALDIQUE DE FRANCE 

21, Avenue Carnot, si 

1850 



k 



H. Agiout (Vicomte Alexandre Thomas d';, chevalier de 
i^e classe de l'O. R. de François l^"^ ; de la Soc. des Gens 
de lettres ; — à Sainte-Brigitte de Pausilippe, près Naples 
('Italie). 

H. Albiousse (Lionel d'), juge au tribunal d'Uzès ; du 
Comité de l'Art Chrétien ; ass. corresp. de l'Acad. de 
Nîmes ; de la Soc. Franc, d'archéol. ; — à Uzès (Gardj. 

H.' Albouy (l'Abbé Augustin), chanoine de Smyrne, che- 
valier de rO. du S. Sépulcre ; — rue des Saints-Pères, 30, 
Paris. 
. H. Alis (l'Abbé Louis), curé d*Agmé, lie. en théologie ; — 
à Agmé, p. Gontaud ^Lot-et-Garonnej. 

H. Amade (Adolphe d'), O. ^, O. I. P. 0, sous-inten- 
dant mil. de 1^^ classe en retraite, commandeur et cheva- 
lier des Ordres Pontificaux, etc. ; de plusieurs Soc. sa- 
vantes ; — hôtel de la Caisse d'épargne, Toulouse ('Haute- 
Garonne). 
H. Amphernet ('Vicomte d'), ^, de la Soc. des Ant. de 
Normandie ; — rue Royale, 92, Versailles, CSeine-ct-Oise). 
H. Anselme de Puisaye (Comte Jules d'), anc. officier 
aux zouaves pontificaux, Gr.-officier de l'Ordre imp. de 
la Rose, chevalier de i^e classe de l'O. R. militaire de 
François I^^^ chev. de l'O. de Pie, décoré de la niéd. d'or 
Pro Pétri Sede ; de l'Acad. des Quirites ('Rome) ; — rue 
Basse, à Lourdes, et chat, de Tostat, p. Rabastens (Hautes- 
Pyrénées). 
P. H, Arbaumont CJules Maulbon d'), O. I. P. <|>, cheva- 
lier des Ordres de S*^- Grégoire et d'Isabelle la Catholique ; 
vice-prés^ de l'Acad. des se, arts et b. 1. de Dijon ; prés^ 
delà Comm" des Antiquités de la Côte-d'Or ; corresp. 
honoraire du Ministère ; — rue Saumaise, 43, Dijon, et 
aux Argentières, près Dijon ('Côte-d'Or). 
H, Arbigny de Chalus (Hugues d'), de la Soc. des amis des 
Arts de Dijon; — place S* Michel, 11, Dijon (Côte-d'Orj. 



— 3 — 

S. G. ATbigny de Chalus (Henri d'j, anc. chef-de-cabinet 
de préfet, chevalier de l'O. de S. Grégoire, décoré de la 
croix Pro EccTesia et Pontifice ; — rue des Saints-Pères, 
63, Paris, et villa S*-Michel, à S^-Pair-sur-Mer (Manche). 

H. Auber (l'Abbé Charles^, iy>, chanoine titulaire de l'Eglise 
de Poitiers, historiographe du diocèse ; de la Soc. des ant. 
de l'Ouest ; corresp. du ministère de l'instr. publique ; de la 
Soc. des Ant. .de la Morinie ; de la Soc. des Ant. de 
France ; insp»" divisionnaire de la Soc. franc, d'arch. ; — à 
Poitiers (Vienne). 

H. Aubert (Emile) capitaine de cav. breveté démiss^*, dé- 
coré du Nicham-Iftikar ; de la Soc. d'émul. de l'Allier, 
etc. ; — La Palisse (Allier). 

H. Audiat (Louis), O. I. P.O, lauréat de l'Institut, biblio- 
thécaire-archiviste de la ville de Saintes, prés* de la Soc. 
des Archives hist. de la Saintonge et de l'Aunis ; — à 
Saintes (Charente-Inf.). 

H. Aupias de Blanat (Élie d'), anc. lieutenant d'inf. ; 
— chat, de Villegly. p. Castres (Tarn). 

H* Aussy (IJenys d'j, anc. conseiller gén^ de la Charente- 
Inf., vice-prés* de la Soc. des arch. hist de la Saintonge 
et de l'Aunis; — chat, de Crazannes, p. Port-d'Envaux 
(Char.-Inférieure) . 

H. Autans (Comte d') ; — rue Victoire, 6, Avignon (Vau- 
cluse). 

H* Barban (André), anc. Secrétaire-Général ; du conseil 
d'adm" de la Diana ; de la Soc. Franc, pour la conserv. 
des Monum. hist. ; de TAcad. des Arts, Soc. et B. L. de 
Savoie ; — rue de la Gare, Roanne i Loire). 

H, Barbier de Montault (Monseigneur), o. I. P. o, 
référendaire au Tribunal de la Signature Papale, Prélat de 
la Maison de Sa Sainteté, chanoine d'honneur des Cathédr. 
d'Anagni, Manfredonia, Tarentaisc et Langrcs ; grand-croix 
de rO. R. de François P^^ conim'" de l'Ordre du S. Sépul- 



'■.'rr»r--j 



— 4 — 

cre, etc. ; corresp. du ministère de l'Instr. publique pour 
les trav. hist. ; de TAcad. Pontificale d'archéol. ; des Acad. 
des Arcades et des Quirites ; de la Soc. des ant. de 
l'Ouest, etc. ; — rue Saint-Denis, 37, Poitiers (Vienne). 

H. Barghon de Fort-Rion (Baron François de), décoré 
de la médaille Pro Pétri Se de et de la croix Pro Eccîesia 
et Pontifice ; de l'Institut Royal et Grand-Ducal de 
Luxembourg ; corresp. de l'Acad. Royale de l'hist. d'Es- 
pagne, etc. , — chat, de Fort-Rion, p. Châteldon (Puy- 
de-Dôme). 

H. Barrai (l'Abbé Adrien de), curé de Villers ; de la 
Comm»^ hist. du Cher; du Comité d'hist. et d'arch. du 
dioc. de Bourges ; Vice-prés* de la Soc. acad. du Centre ; 
— à Villers, p. Châteauroux (Indre). 

A. Bazin (Louis), corresp. de l'Acad. de Mâcon ; — rue 
Debrousses, 5, Paris. 

H. Beauchamps de Monthéard (Baron de), de plusieurs 
Soc. savantes ; — chat, de Beauchamps, p. La Ferté-Bcr- 
nard (Sarthe), 

H. Beauchesne (Comte Adelstan de), licencié ès-lettres ; 
de la Soc. hist. et arch. du Maine ; de la Soc. hist. et arch. 
de rOrne; corresp. de la Comm" hist. et arch. de la 
Mayenne; — chat, de Torcé, p. Ambrières (Mayenne), et 
rue Boccador, 6, Paris. 

H. Bsauchet-Filleau (Paul) ; — à Chef-Boutonne (Deux- 
Sèvres). 

H, Beaumont (Comte Jacques de), chevalier de justice 
avec plaque de l'O. de S. Georges Constantinien, Comm»* 
de l'O. de S. Grégoire, cher de l'O. de S. Sylvestre ; — 
rue de l'Université, 57, Paris, et chat, de la Brosse, p. 
Château-Renault (Indre-et-Loire). 

H, Beaune (Joseph), anc. magistrat ; — chat, de Bistauzac, 
p. Goutaud ^Lotet-Garonne). 



H. Benoist de Ronat (Louis de) ; — chat, de Châteldon 

(Puy-de-Dôme). 
H. Beneyton (Comte), — décédé au chalet de la Saiissaye; 

près S^'Hippolyte, le y Sept, 1888, 
ISL. Berluc-Pérussis (Léon* de), anc. prés* de l'Acad. 

d*Aix et du ■ Congrès scientif. de France ; — au Plan de 

Porchères, près Marre, p. Forcalquier (Basses-Alpes). 
H. Bernet (l'Abbé du), curé de S. Pierre del Pech, p. 

Puymirol fLot-et-Garonne^. 
R. Bernos (Gaston), décoré de la croix Pro Ecclesia 

et Pontifice ; — rue Legendre, 191, Paris. 
H, Bersy de la Guérivière (Emmanuel de), anc. off. de 

cavalerie, officier de l'O. R. du Cambodge ; de la Soc. 

Bibliogr. ; — rue de Surène, 9, Paris. • 

H. Bessas de La Mégie (Comte de^ ; — décédé le ^ojaii" 

vier 1886 à Paris. 
H. Bieberstein-Krasitzki (Comte Jean de) ; — à Kiéff 

(Empire de Russie). 
H. Bigault de Boureuille (l'Abbé de), prof, au collège 

S. Joseph ; — rue du Faubourg Cérès, 86, Reims (Marnej. 
H. Blanchet (l'Abbé Jean), chanoine honoraire, supérieur 

de TEcole S. Paul ; de la Soc. hist. et arch. de la Cha- 
rente ; de la Soc. des Arch. hist. de Saintonge et d'Aunis ; 

— rue d'Epernon, 32, Angoulême (Charente). 

H. Blotterie (Comte de la), Jjj5, Q, anc. préfet; — rue 
Boissière, 53, Paris, et à Loudun (Vienne). 

H, Boceret (Emmanuel de), de la Soc. arch. de la Loire- 
Inférieure ; — à Guérandc (Loire-lnf.). 
P. H. Bois de la Villerabel (Vicomte Arthur du), prés* de 
la Soc. arch. et hist. des Côtes-du-Nord, corresp. du Comité 
des trav. hist., délégué de la Soc. des Biblioph. Bretons et 
de Thist. de Bretagne, etc. , — place S^ Pierre, 11, Saint- 
Brieuc (Côtes-du-Nord), 

H. Boisguéret de la Vallière (Henri de), directeur des 



— 6 — 

Assurances mut. de Loir-et-^'her ; des Soc. arch. du Ven- 
dôiuois, du Danois, de TOrléanais, des Antiq. du Centre ; 
de la Soc. Franc, pour Tavancement des sciences ; — me 
du Mail, i6, Blois (Loir-et-Cher). 

H. Boissieu (Maurice de), de la Soc. de la Diana ; — 
chat, de la Doue, p. Saint-Galmier (LcJire). 

H. Bonvallet (Adrien), anc. prés^ de la Soc. des ant. de 
rOaest ; — me da Petit-Bonnevaux, Poitiers (Vienne). 

H. Bonvarlet (Alexandre), consul de S. M. le Roi de 
Danemark, prés* du Comité Flamand de France, chevalier 
des O. de S. Grégoire, du Danebrog et de Léopold de 
Belgique ; — rue du Sud, ii, Dunkerque (Nord) 

H. Borel d'Hauterive (André), conservateur hon. à la 
Bibl. Sainte-Geneviève, directeur de V Annuaire de Li 
Noblesse^ anc. prof, suppléant à l'Ecole des chartes, che- 
valier de l'O. R. du Christ ; du comité de la Soc. des 
gens de lettres, etc. ; — rue Richer, 50, Paris. 

H, Hors (Auguste de) ; — chat, de la Brosse, p. Tournon 
(Indre). 

H, Boscq de Beaumont (Gaston du) ; — rue Guilbert, 
20, à Caen (Qalvados), et chat, du Mesnil-Vitey, p. Airel 
(Manche). 

H, Boiiard (Baron de), anc. zouave pontiQcal, chevalier 
de l'Ordre de S. Grégoire, décoré de la croix de Mentana ; 
— Bordeaux (Gironde). 

P. H. Boucher de Molandon (Remy), eJS*, O. I. P. Q, 

membre non résidant du Comité des trav. hist. au minis- 
tère de rinstr. publ. ; membre et anc. prés* de la Soc. arch. 
et hist. de l'Orléanais et del'Acad. de S*® Croix d'Orléans ; 
de la Soc. des ant. de France ; ass. corresp. de la Soc. 
des ant. de France, etc, ; — rue Pothier, 23, Orléans, et 
ciiât. de Reuilly, à Chécy (Loiret). 
H. Bouchet (Emile), membre titul. de l'Acad. de Sainte- 
Croix d'Orléans et du Comité Flamand de France ; corresp. 



- 7 - 

de la Soc. Dunkerqiioise et de la Soc. acad. de la Loire- 
Inf. ; — rue des Murlins, 14 bis, Orléans (Loiret). 

A, Boudard (Auguste de), conservateur-adjoint de la 
bibl. de la Cour de cassation, chevalier de l'O. de S. Syl- 
vestre ; — rue de Vintiniille, 14, Paris, et à Royas-Villars 
(Taucluse). 

H. Bourbon-Busset (Comte Charles de), ^, anc. com- 
mandant de la Mobile; — à Busset (Allier). 

H« Bourdeille (Marquis de) ; — rue de Grenelle, 174, 
Paris, et chat, de Bourdeille (Dordogne). 

H. Bourdeille (Comte Henri de) ; — mêmes adresses. 

C. Bourgeois CArmand), prés* de l'Acad. Champenoise ; 
de la Soc. des Gens de lettres ; corresp. de la Soc. Franc. 
d*Archéol. ; de la Soc. acad. de la Marne ; de l'Acad. N^® de 
Reims ; directeur de la Revue îitt. et art. de la Champagne ; 
— à Pierry, p. Epernay (Marne). 
P . H. Bourrousse de Laffore (Comte de), chevalier de l'O. 
R. de la Couronne d'Italie, membre et anc. prés<^ de la Soc. 
Mes se, b. 1. et arts d'Agen ; de la Soc. des arch. hist. de 
Gascogne ; — rue Lacépède, 3, Agen (Lot-et-Garonne). 

H. Brandt de Galametz (Comte de), de la Soc d'émul* 
d'Abbeville ; de la Soc. des ant. de la Morinie ; de TAcad. 
Royale herald. d'Italie ; — rue Saint-Gilles, 133, Abbeville 
(Somme). 

H, Braux (Baron Gabriel de), des Soc. d'arch. Lorraine, 
arch. et hist. de l'Orléanais, des se, lettres et arts de 
Bar-le-Duc, d'Emul. des Vosges ; — chat, de Boucq, p. 
Foug (Meurthe-et-Moselle). 
P. H. Bremond d'Ars, Marquis de Migré (Comte Ana- 
tole de), Jjjj, anc. sous-préfet, conseiller général du Finis- 
tère, membre et anc. président de la Soc. archéol. de 
Nantes et de la Loire-Inf. ; corr. de la Soc. N^^ des ant. de 
France, etc. ; — rue Harroiiys, 5, à Nantes (Loire-Inférieure), 
et chat, de la Porte-Neuve, p. Pont-Aven (Finistère). 



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— 8 - 

H. Bresc (Louis de), anc. maire d'Aups et de Moissac, 
conseiller géa} du Var ; de la Soc. d'études scientif. et 
arch. de Draguignan ; de la "Soc. d'agric. du Var ; de la 
Sjc. Fraaç. d'archéol. ; de l'Acad. du Var ;de l'Acad d'Aix; 
de la Soc, des agric. de France, etc., — à Aups(Var). 

H^ Breuil (Vicomte Charles de), ^^ anc. officier ; — chat, 
de Rosîiay, p. Jonchery-sur-Vesle ^Marne). 

H. Brotonne (Léonce de), secrétaire d'ambassade; — 
avenue de Messine, 17, Paris, 

H. Brugière (l'Abbé Hippolyte), curé de Coulounieix ; de 
la Soc hist. et arrh. du Périgord ; — à Coulounieix, p. 
Périgueux (Dordogne). 

C. Brunet (Victor), commis-greffier du tribunal de Vire ; 
de la Soc. de géogr. de Paris ; de TAcad. Royale Herald. 
d'Italie ; de la Soc, Acad. de Cherbourg, etc. — rue Gi- 
rard, 69, Vire (Calvados). 

H, Buet (Charles), chevalier des O. R. de la Couronne 
d'Italie et d'Isabelle la Catholique ; publiciste ; prés' de 
l'Acad. Chablaisienne ; des Acad. de Savoie, Romaine 
Pontificale de la Religion Catholique, Royale Herald. 
d'Italie, Salésienne, etc. ; — villa Flôret, Thonon (Haute- 
Savoie). 

H. Buisson de Courson de Cristot (Amédée du), anc. 
conseiller de préf. des Hautes-Pyrénées, de l'Hérault, de 
la Manche ; anc. vice-prés*- de conseil de préfecture ; anc. 
secrétaire général ; anc. sous-préfet de Valognes, Morlaix, 
etc. ; démiss, en déc. 1877 ; pendant la guerre (1870-71), 
officier attaché, comme aide-de-camp, à l'Etat-major de 
la 56 div" (Saussier) du 19e corps, 2^ armée de la Loire ; de 
la Soc. des Antiq. de Normandie, etc. ; — rue de l'Orange- 
rie, 26, Versailles (Seine-et-Oise), et chat, des Planches- 
sur-Amblie, p. CreuUy (Calvados). 

H, Burey (Vicomte Robert de) anc. membre corresp. de 
la Soc. Franc, de numism. et d'archéol. (section d'art hé- 



— 9 - 

raldique) ; — chat, de Nenon, p. Rochefort-sur-Nenon 
(Jura).- 

H, Caillon (Henri), ijjs, lieutenant-colonel de cavalerie de 
l'armée territoriale, comm»^ de l'O. de S. Sylvestre, che- 
valier de rOrdre de Pie, décoré de la croix Pro Ecclesia 
et Poniifice ; de la Soc. de topogr. de France ; — rue 
Meissonnier, 8, Paris. 

H, Cais de Pierlas (Comte Eugène), membre corresp. du 
Conseil Royal Herald. d'Italie ; — via délia Rocca, 15, 
Turin, et chat, de None, par Pignerol (Piémont). 

H. Caix de Saint-Aymour (Vicomte Amédée de) ; — 
rue Gounod, 4, Paris. 

H, Caix de Saint-Aymour (Comte Gabriel de), camé- 
rier secret de cape et d'épée de S. S. Léon XIII, chevalier 
grand-croix de l'Ordre Pontifical du Christ, chevalier de 
rO. de S. Jean de Jérusalem, comm"^ de plusieurs Ordres ; 
— rue du Ranelagh, 94, Paris. 

H, Cambourg (Baron de), anc. conseiller général, anc. 
off. supérieur de l'armée territ.; vice-prés* de la Soc. des 
études coloniales et maritimes ; secrétaire gén^ du syndi- 
cat de la presse économique et professionnelle ; —rue Lau- 
riston, 83, Paris. 

H. Cambourg (Paul de) ; — rue Marsollier, 5, Paris. 

H. Cantillon de Lacouture (Oscar), anc. magistrat, 

prés* de la Soc. d*agric. de Draguignan, secr. du Comité 

. de la Soc. de secours aux blessés militaires (Draguignan) 

et décoré de la croix de bronze de cette société (1871) ; — 

rue de l'Evêché, 23, Draguignan (Var). 

H. Capogrossi-Guarna ("Commandeur Comte Baldassare), 

camérier d'honneur de cape et d'épée de S. S. Léon XIII, 

président-fondateur de l'Institut Héraldique de Rome; — 

palazzo Balestra, piazza Santi-Apostoli, 47, Rome. 

H. Camé de Carnavalet (Gaston de), directeur de la 



— 10 — 

Revue historique de V Ouest ; de la Soc, des Biblioph. Bre- 
tons ; — rue Monsieur le Prince, 58, Paris. 

H. Cavrois (Louis), docteur en droit, anc. auditeur au Con- 
seil d'Etat, commandeur des Ordres de S. Grégoire et de 
Cliarles III, décoré de la croix Pro Eccîesia et Pontifice ; 
de l'Acad. d'Arras , de la Comm. des nionum. hist. du Pas- 
de-Calais ; — place de la Préfecture, 28, Arras, et chat, de 
Saternault, p. L'Arbret fPas-de-Calais). 

H. Chaix d'Est- Ange ^Gustave) ; — rue S*-Georges, 15 
bis, Paris, et chat, de Lascombes, p. Margaux (Gironde). 

H. Chansiergues-Ornano (Comte Albert de) ; — place 
Grillon, 17, Avignon (Vaucluse), et chat, de Vernay, p. 
Pont-de-Vaux (Ain). 

H. Chaumeil (Alfred), anc. percepteur ; — à la Cocardière, 
p. Granville (Manche). 

C. Ghauvet (Claude), anc, attaché aux archives départ, de 
Vaucluse, anc. archiviste de la ville d'Avignon, de l'Acad. 
de Vaucluse; — rue de la Tour, Monteux (Vaucluse). 

A. Chevalier (l'Abbé Alfred), curé de Tramery ; de la Soc. 
Française d'archéol. ; — à Tramery, p. Ville-en-Tardenois 
(Marne). 

H. Chevalier (l'Abbé Jules), chanoine hon. de Valence, 
prof. d*hist. au Gr. Séminaire de Romans, de l'Acad. del- 
phinale, de la Soc. d'arch. et de stat. de la Drôme ; — à 
Romans (Drôme). 

H. Choiseul-Gouffier (Comte de), lieutenant au 36^ de 
ligne ; — rue de Grenelle, 142, Paris. 

P. H. Ciccolini (S. Exe Monseigneur Stefano), Préfet de la 
Bibliothèque Vaticane, ex-Custode général de l'Acad. des 
Arcades ; — Palais du Vatican, Rome. 

H. Cléret de Langavant (Joseph), lieutenant au ii8e de 

ligne ; — rue Verdelet, 16, Quimper (Finistère). 
H. Cloch (Ulrich de), anc, zouave pontifical, chevalier de 



— II — 

rOrdre de Pie, décoré de la médaille Pro Pétri Sede ; — 
à Falaise (Calvados). 
p. H. Cocchia (S. Exe Monseigneur Roch), Archevêque et comte 
de Chieti, baron de Villemagne, d'Orni, d'Astignan, etc. 
administrateur de Vasto, anc. Internonce au Brésil, Grand, 
croix des O. du S. Sépulcre et du Christ (Brésil), Comm. 
de rOrdr-dde Bolivar (Venezuela) ; — Palais Archiépiscopal, 
à Chieti (Italie). 

H. Cochin (l'Abbé Ernest), curé de Bertoncourt ; de TAcad. 
Champenoise ; membre titul. de l'Acad. Lamartine, délé- 
gué pour le dép. des Ardennes ; — grande rue, 73, Rethel 
(Ardennes). 

H. Coligny (Raoul de Pillot, Comte de), ^^ anc. off. su- 
périeur, chambellan intime de S. S. Léon XIII, comm. de 
rOrdre de S. Sylvestre, officier de TO. de^ S. Marin, che- 
valier de VO. du S. Sépulcre ; anc. membre de la Soc. 
d'émul. de Montbéliard ; — rue Ch. Nodier, 9, Besançon, et 
rhât. de la Chaume, p. Arnay-le-Duc (Côte-d'Or). 

H. Combaud (l'Abbé Joseph de), chanoine hon. de S. Nico- 
las de Rome ; — Villecroze, p. Salernes (Var). 

H. Communay (Arnaud), attaché libre aux archives du 
dép. de la Gironde, prés, de la Soc. des archiv. hist. de la 
Gironde , corresp* de l'Acad. d'Agen ; membre résidant de 
la Soc. des biblioph. de Guyenne ; — passage Ducom, 4, 
Bordeaux (Gironde). 

H. Courcival (Marquis de), ^^, anc. capitaine de cavalerie, 
ex-lieut.-colonel comm* le 27Q territorial d'inf. ; maire de 
Courcival, conseiller d'arrond* du canton de Bonnétable ; 
des Soc. de Gépgr. commerciale, hist. et arch. du Maine, 
hist. Algérienne, Franc, d'archéol., de l'hist. de France, 
etc. ; — rue Marcadet, 112, Paris, et chat, de Courcival, 
p. Bonnétable (Sarthe). 

H. Couret (Alphonse), docteur en droit, docteur es lettres, 
anc, procureur de la rép., avocat à la cour d'appel d'Or- 



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— 12 — 



léans, comm» des O. de Pie et du S. Sépulcre, chevalier 
de rO. de S. Grégoire, décoré de la croix Pro Eccïesia et 
Pontifice ; corresp. 3e la Soc. des Antiq. de France ; — 
rue du Dévidet, 6, Orléans (Loiret). 

H. C ourson de la Villeneuve (Comte Aurélien de), Jgf, 
anc. conservateur sous-directeur de la Bibl. nationale ; — 
rue Royale, 13, Nantes (Loire-inf.). 

H. Courteaud (l'Abbé Charles), curé d'Adilly ; de la Soc. 
des Ant. de l'Ouest ; — à Adilly, p. Parthenay (Deux- 
Sèvres). 

H. Courtin de Neufbourg (Comte de), agriculteur ; dé- 
coré de la croix Pro Eccïesia et Pontifice ; de la Soc, de la 
Diana ; — chat, de Beauvoir, p. Boën (Loire). 

H. Courtin de Neufbourg (Vicomte de), de la Soc. Franc, 
d'archéol. ; — même adresse. 

H. Coustou-Coysevox (Comte Gabriel de), anc. sous- 
préfet, chevalier de l'O. de S. Jean de Jérusalem, officier 
de rO. R. de Charles III ; de plusieurs Soc. savantes ; — 
chat, des Eglantiers, p. S*-Etienne de Tulmont (Tarn-et- 
Garonne). 

C. Cousturier (Césaire) ; — rue du Collège, 15, Dôle (Jura). 

H. Coyecque (Ernest), anc. élève de TEcole des chartes, 
archiviste paléographe, attaché à la Bibl. de TArsenal ; de 
la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France ; — rue 
Michel-Bizot, 104, (Paris). 
P. H. CroUalanza (Chevalier J.-B. de), président-fondateur 
de l'Acad. Royale Herald. d'Italie, directeur du Giornale 
Araldico genealogico et de VAnnuario délia Nohiltà Ita~ 
liana ; comm^ et représentant de l'Ordre du S. Sépulcre, 
chevalier des Ordres des S.S. Maurice et Lazare, de la 
Couronne d'Italie et de S'-Marin : de l'I. et R. Soc. Héral- 
dique Adler (Autriche), etc. ; — Via Fibonacci, 6, Pise (Italie). 

C. Crollala.nza (Chevalier Godefroy de), consul de la Rép. 



— 13 — 

Argentine à Bari, secrétaire-archiviste cîe l'Acad. Royale 
Herald. d'Italie; — via Bressani, lySjBari (Italie). 

H. Crozet (Ernest de), de la Soc. scient, et litt. de Digne ; 
de la Soc. d'Etudes des Hautes- Alpes ; — à Oraison (Basses- 
Alpes), et rue de la Rotonde, 27, à Marseille (Bouches-du- 
Rhône). 

H. Cumoiicl (Comte de) ; — chat, de Cumond, p. S^-Privat 
des Prés (Dordogne). 

H. Curial (Comte), anc. zouave pontifical, anc. officier du 
Génie de l'armée auxiliaire (1870-71), décoré de la médaille 
Pro Pétri Sede ; — chat, de Chauvigny, p. Alençon(Orne). 

H. Damas d'Anlezy (Comte de) ; — rue de Courcellcs, 
73, Paris. 

H. Damourette (l'Abbé Louis), chanoine hon. de l'égl. 
patriarcale de Jérusalem (rit grec uni), chevalier de l'O. 
du S. Sépulcre ; de la Soc. Archéologique ; — avenue de 
Déols, 107, Châteauroux (Indre). 

H. Darrax (Emilio Jimenez de Molina de Aranda, Marquis 
de), comm'. de l'O. R. de Charles III, chevalier de l'O. R. 
du Christ, etc. ; — avenue Victor Hugo, 40, Paris. 

H. Déchelette (Joseph), corresp. du Comité des Soc. des 
B. Arts des départements au Ministère de l'Instr. publique ; 
— à Roanne (Loire). 

H. Delignières (Emile), avocat, anc. bâtonnier, anc. pre- 
mier adjoint au maire d'Abbeville ; prés, de la Soc. d'émul. 
et secrétaire de la Comm'* des Musées d'Abbeville ; de plu- 
sieurs Soc. savantes ; ~~ rue des Grandes Ecoles, 3, Abbe- 
ville (Somme). 

H. Depoin (Joseph), (Q^ sténographe de la chambre des 
députés ; président de la Soc. Franc, de sténogr. ; secré- 
taire géni de la Soc. hist du Vexin ; de la Comm". officielle 
des aat. et des arts de Seine-et-Oise ; — Palais Bourbon, 
à Paris, et à Pontoise (Seine-et-Oise). 

H. Dlenne (Comte de), docteur en droit, anc. olI. d*ordon- 



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-- 14 — 



nance au 7® secteur de Tenceinte fortifiée de Paris (1870- 
1871) sous le comm* de l'amiral marquis de Montaignac de 
Chauvance ; de la Soc. d'émul. d'Auvergne ; corresp. de 
TAcad. de Clermont-Ferrand, etc. ; — chat, de Cazidero- 
que, p. Tournon d'Agenais (Lot-et-Garonne). 

H. Digoine du Palais (Marquis de) ; — chat, de Lamar- 
tine, p. Pont-Saint-Esprit (Gaid). 

H, Digoine du Palais (Comte Gaétan de), cap. au iiSe 
rég. territorial ; — même adresse, et rue Baucasse, 27, 
Avignon (Vaucluse). 

H. DigOt (Baron Paul), grand officier et commandeur de 
plusieurs Ordres; de l'Acad. diplomatique de Faime ; de 
la Soc. franco-Espagnole de Toulouse ; de la Soc. Imp. et 
Roy, Herald. Adler^ etc. ; — rue des Ponts, 48, Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

H. Dissard (l'Abbé J.-P.), vicaire; — à Châteldon (Puy- 
de-Dôme), 

C. Donot (Prosper), publiciste ; de la Soc. franc, d'archéol. ; 
de la Soc. d'archéol. Lorraine et du Musée hist. Lorrain ; 
de la Soc. hist. et arch. du Forez (Dianaj ; — cours du 
midi, 40, Lyon (Rhône). 

H, Drolet (Gustave-Adolphe), J}{e, commandeur de l'Ordre 
militaire de S. Giégoire, décoré de la croix Pro Ecclesta et 
Pontificcy major au rég. de Verchères, anc. sous-ofi". aux 
zouaves pontificaux, anc. prés, de l'Union AUet (zouaves 
pontificaux Canadiens), anc. commissaire du Canada à 
l'Expos. univ. de Paris (1878) ; — avenue Marceau, 60, Pa- 
ris, et villa Pia, Montréal (Canada). 

H, Duhamel (L.), archiviste du dép. de Vaucluse ; — à 
Avignon (Vaucluse). 

H, Duval (Hippolyte), docteur en droit, avocat, anc. prof, 
à la faculté libre de droit à Marseille ; — à Draguignan 
(Var). 

H. Duvert (Auguste), architecte, chevalier de l'O. de S. 



— 15 — 

Grégoii'e, prés, du Comité d'instruction du Cercle des ma- 
çons et tailleurs de pierre ; anc. secrétaire et anc. censeur 
de la Soc. des Architectes ; de la Soc. Bibliographique ; 
— place du Havre, i6, Paris. 

H. Eglise de Ferrier de Félix (Comte de 1'), colonel 
d'Etat-major de réserve, C. :^, comm^ de l'Ordre de S. 
Sylvestre, officier de l'O. Imp. de N.-D. de Guadalupe, 
chevalier de l'O. R. des S. S. Maurice et Lazare, décoré de 
la croix Pro Ecclesia et Pontiftce ; — rue Logelbach, 14, 
. Paris, et à Courthézon (Vaucluse). 

A. Epinois (Charles de Buchère de 1'), de la Soc. de 
rhist. de Normandie ; de la Soc. hist. du Vexin ; — avenue 
de Neuilly, 168, à Neuilly (Seine), et au Masnau, p. Cas- 
trics (Hérault). 

H, Espiet du-Rey (Joseph d*), cap»o d'artillerie ; — rue 
Montlosier 57, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 
P, H. Espinay (Gustave d'), anc. conseiller à la cour d'appel 
d'Angers, docteur en droit, lauréat de l'Acad. des Inscr. ; 
président de la Soc. d'agric, sciences et arts d'Angers ; — 
rue Tarin, 28, Angers (Maine-et-Loire). 

H. Espivent de la Villesboisnet (Vicomte Achille), 
comm*" de l'O. de S. Grégoire, décoré de la croix Pro 
Ecclesia et Pontifice ; — rue de l'Université, 71, Paris. 

H. Estourbeillon (Comte Régis de T), ass. corresp. de la 
Soc. nationale des Ant. de France, insp»* de la Soc. franc, 
d'archéol., réd^" en chef de la Revue hist, de l'Ouesty secr, 
gén. de la Soc. arch. de Nantes et de la Soc. des Biblioph. 
Bretons ; de TAssoc. bretonne, etc. ; — rue du Drezen, 24, 
Vannes (Morbihan). 

H. Fargue (Comte Maurice de la), camérier d'honneur de 
cape et d'épée de S. S. Léon XHI, chevalier de l'O. de S. 
Grégoire, décoré de la croix Pro Ecclesia et Po?iti/îce ; de 
la Soc. Imp. et R. Héraldique Adîer ; — villa Gabrielle, 
Pougues-les-Eaux (Nièvre). 



1 



H. Faucher (Paul de), anc. lauave pontifical, duc. capi- 
taine de» Mobiles de Vauelusc CiSto-T') , àe la Soc. franc, 
d'arehéol. ; associé dos Acad. d'Aix et de Vaucluso, etc., 
— à BollÈne (Vaucluse). 

H. Faucompré (Edouard de), ingénieur ; — boni. Hauss- 
mann, <6, Paris. 

H. Flamare (Henri de), archiviste de la Nièvre, auc. ar- 
chiv. des Alpes-Maritimes ; corresp. du Comité des Soc. 
des B. Arts des dép. an ministère de l'Iustr. publ. ; des 
Soc. de l'Ecole des chartes, des Sciences hist. et natnr. de 
l'Yonne, de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, Niver- 
naisG des se. lettres et arts, Académique du Nivernais, Ar- 
chéol. de Sous ; — à Nevers (Nièvre). 
P. H. Foras (S. Exe. le Comte Aniédée de). Grand Maré- 
chal de la Cour de S. A. R. le Prince de Bulgarie, 
commandeur des O. E. des S.S. Manrice et Lazare et du 
Christ de Portugal; prés' hon. de i'Acad. Chablaisienne ; de 
l'Acad. des sciences, arts, et b. 1. de Savoie ; membre 
corresp. de laDéputation royale d'hist. nationale de Turin, 
etc. -. — chat, de Thuyset, p. Thonon (Haute Savoie), et 
au Palais de Soha [Bulgarie). 

Q. Fromont de BoualUa (Paul de), maire de Contilly, 
président du Coniiee agrjc. de Mamers ; des Soc. hist, et 
archéûl. du Maine, Hist. et arch. de l'Orne, d'Agric, se. et 
arts de la Sarthe, etc. : — à Marnera (Sarthe). 

H, GELlantino, Comte de Bardone (François); — décède 
Il !" ma, ifiSS, à Milan, 

B. Galeazzini (Baron) ; — i fiastia (Corse). 

H. Gargan (Barnn de), Jfis, de l'Institut hist. de Luxem- 
bourg ; — à Luxembourg (Grand-duclié). 

H. Gayfâer (Alphonse de), membre ass. de la Soc. hist. et 
acch. du Maiua ; — roe Bruyère, 5, Le Mans (Sarthe). 

B. Genesteix (François-Hmmaauel Fresne-), des Soc. de 
l'hisl. de France, des Arcb. hist. du Poitou, des Anl. de 





^ 1 




l'Ouest, Arch. et hUl, du Limousin ; — rue Miiolgautier, ■ 




8, Poiliers (Vienne). 


B 


Gérard du Barry (Vicomte Gaston de), de la Soc, 




hist. du Périgoi-d; — avenue d'Anliii, i6, ParU.- 


C 


Gilbert (Antoine), espert-géométre ; de la Soc. hist. et 




arch. de la Corrèie. — à AuHac, p. Saignes (Cantal), 


H 


Gillant (l'Abbé), curé d'AuiévilIe ; de la Soc. d'Archéo!. 




Lorraine; eorresp. de U Soc. Philoinatliique de Verdun eX 




de la Soc. des lettres, se. et atts de Bar-lc-Duc ; — a 




Auïéville, p. Clermopt-en-Argonne (Meuse). 


C 






bliciste, chevalier de TO, de S, Sylvestre, ofi. du Nicham- 




Iftihar, décoré de la cniiï Pro Ecclesia ât PoiiUfice ; des 




Soc, d'arch. Lorraine, d'Emu!, des Vosges, Philomntbique 




de Verdun. d'Êtudeî écon. de Paris, etc. ; — rue Inledji- 




Hendek, 87, Consta.ilinople-Galata (Turquie). 


B 


Gonnard (Henri), <|, anc directtur des musées de la 




riUe de S'-Elienno ; eorresp. national de la Soc. des antiq. 




de Fiance, de la Soc. franc, d'archéol. ; de la Soc. de la 




Diana ; de l'Acad. Royale Herald. d'Italie ; — rue Saint- 




Louis, 5=, Saiat-Elienne (Loire). 


H 


Gourcwff (Olivier de), directeur littér. de la «««< dx 




Bretagne, mombre et secrétaire de la Soc. des Biblioph. 




Bretons ; de la Soc. archéol. de la Loire-lnf. ; — rue 




Pergûlése, ^8 (Villa Dupont, ai), Paris. 


H 


Gourcy-Pagny (Comte de), comte dignitaire du Saint- 




Empire, consul et commissaire général aux Expositions ; 




commandeur de l'Ordre Inip. Ottoman du Nicha m ; off. 




de rO. R. de Charles Hl, etc. ; — rue des Malhurius, 19, 




Paris, 


H 


Gourdon de GeaouUlac (Henri), 0. 1. P. 0, oIT. du Ni- 




cham Iftikar, chevalier desO, R. du Christ et des SS. .Mau- 




rice et Laiare ; du comité de la Soc. des gens de lettres ; 


■ 


des Sac. des Âotiq. de Normandie, des antiq. de Picardie ; 



de l'Acad. Royale de Palerme, de TAcad 

Kome, etc. ; — rue des Dirnies, 6, Paris, et à Bnis-Coloiii- 

bes (Seine). 

:. Grandeffe (Arthnr de Cruilloteau, comte de), ^, ds- 
coré de la médaille militaire, anc. capitaine au j» Mobiles, 
anc. capitaine sergent aux Volontaires de la Seine (Com- 
pagnie des officiers) ; — boul. Victor-Hugo, <3, Nenilly 
(Seine). 

:. Grassot (rAbbé), vire-doyaii, curé de Choiseul; nieiiitre 
titnl. de la Soc. d'arch. Lorraine ; corresp. de la Soc. hist. 
et ari-h. de Langres ; — à Choiseul, p. Merrey (Haute- 
Marne). 

:. GrxTeau (Algar), juge honoraire ai 

Neyers ; de la Soc. Nivernaise des lettres, se. et arts : 
rue de l'Univeriité, 38, Paris, et placj de la république, 
Nevers (Nièvre). 

Groariez (Fernand Le Febvre dul, tjf. anc. recev 
des finances i — rue du Pont-de-Boulogne, Abbev 



vil de 



(So.i 



.e)- 



. Guerlin (Robert), de la Soc. des aut. de Picardie ; — 
rue Le Merchier, sj, Aiaienb (Somme). 

GuignoFd (Ludovic), vice-prés' de la Soc. d'hist. natur. 
de Loir-et-Cher, prés' de la section d'arehéoi. de laSoe. 
dos amis des arts de Loir-et-Cher. anc. prés' et vice-prés' 
de la section d'archéoL dans les Congrès de Grenoble et 
do fiancy, ex-secrélaire gén' du Congrès scient, de Blois 
(iB84li de l'Acad. de Vaucluse ; de l'Acad. anthropol. de 
BnuteUes ; des Soc. archéol. du Vendômois, d' Eure-et-Loir, 
de l'Orléanais ; — i Sans-Souci, Chouiy (Loir-et-Cher). 

Guyard de Léquaiziëre (Comte Eugène), comte du 
Saint Empire, chevalier de l'O. E. de Chsilea ITl, anc. prés' 
du Comice agr. de la Garnaahe -, de la Soc. des agric. do 
France ; — chat, de Léquaizière, p. la Garnache (Vendée). 

. Halles d'Arroa (Comte Olivier), Hff, anc o'S. snpù- 




I 



BeiUh, 3:, 

H. Hébrard (Fen 

châl. de Torcy, 11. FrugM (Pas-de-Calais). 

H. Hecquet de Roquemont (le Président), ^, ptéii- 
dAt de Chambre honoraiie prés Ja Cour d'appel d'Amiens, 
coLLiiuandeur de l'O. de S. Grégoire, décoré de la eraU 
Pro EccUsiii tt PoHii/ice; membre liwl. résidanl de la 
Soc. des Antiq. de Picardie; oorresp. d« la Soc, d'éinul. 
d'Abbeville ; — rue Vivien, t< Amiens (Somme). 

H. Heilmann (Albert), -diiecteur des Archives Imp. et 
R. de la Noblesse au Ministère de l'Intérieur ; corresp. 
de la Sur. Imp. et R. Ad!iv ; décoré de la Croix d'or du 
Mérite avec couronne ; — Vienne (Anlriehe). 

A. Hémart du Neutre (Henri) ;— Saint-Omer (Pas- 
de-Calais). 

H. Heibign; (Pierre d'), avocat, chevalier de l'O. de 
S, Grégoire ; ex-capitsine au 48° Mobiles ; mis ii l'ordre du 
jour de l'arméi! du Nord le a janv. iS-}i ; eï-capitaine- 
adjudant-major d'inf. lerrit. ; du Comice agr. de lille ; — 
rue d'Inkermann. ji, Lille (Kord). 

H, Biort-Lorenzea (Rodulpbe), anc. préfet, rédacteur eu 
chef du Naiiiinàllidcitde, directeur de VAnnuafrf de ht 
Nohltssr de Danemark ; chevalier des O. R. du Danebrog, 
de Wosa, du Christ, da S. Alexandre, officier desO.R. du 
Siaveor de Grèce et du Takow.i. conim' de l'O. R, de 
rK.D. de Villaviçosa ; de l'Acad. Royale Herald. d'Italie ; 

— Copenhague (Danemark). 
:. Huart (Baroo Gnisbert à'}. '^, anc. préfet ; des Sec. 
des antiq. de l'Ouest. d'Archiol. Lorraiue. hist. du Grand- 
Duché de Luxembourg, etc.; — rue Cbauveau-tagarde, 31. 
Chartres(Eare-et-Loir). 
:. Huguenot (l'Abbé Victor), turé de Brion, directeur du 
{ohrnal drs Re/igiiusis insUlutnccs rt frires imlilnltiifi 



20 

et du journal VEducation ; secrétaire de la Soc. Acad. du 
Centre ; — à Brion, p. Levroux (Indre). 
H. Huguet-Latour (Adolphe), O. major du régiment 
« Prince de Galles », maître es arts, comm"" de l'O. du S. 
Sépulcre, chevalier de PO. de S. Grégoire ; de l'Acad. 
Royale Herald. d*Italie, etc.; — avenue Mc-Gilles, 36, 
Montréal (Canada). 
H. Hulot de CoUart de Sainte Marthe (Baron), de la 
Soc. arch. de la Loire-Inf. etc.; — rue du Mont-Goguet, ii» 
Nantes (Loire-Inférieure). 
H, Humières (Comte Elie d'), ; — square de Messine, 2, 

Paris. 
H, Jaille (Baron Eugène de la) ; — avenue de Messine, 6, 

Paris. 
H, Joûbert (André), conseiller municipal d'Angers, prési- 
dent de la comm" du Musée des B.-Arts, membre de la 
comm» du Musée d'archéol. ; lauréat de l'Acad. des Inscr. 
et B. Lettres ; des Soc. de l'hist. de France, des Ane. textes 
Français, des Biblioph. Bretons ; des Soc. savantes de 
l'Anjou et du Maine, etc. ; — boulevard de Saumur, 49, 
Angers (Maine-et-Loire), et chat, des Lutz de Daon, p. 
Château-Gontier (Mayenne). 
H, Joufifroy d'Abbans (Marquis Francisque de) ; — rue 

Joubert, 23, Paris, 
H, iCanzler (Baron Rodolphe) ; — via San-Luigi dei Fran- 

cesi, 3, Rome (Italie). 

H. Kersauson de Pennendreff (Joseph de), lie en 

droit ; de la Soc. archéol. de la Loire-Inf. ; de la Soc. des 

biblioph. Bretons ; — rue d'Argentré, i, Nantes (Loire-Inf.)- 

H, Kervéguen (Comte Le Coat de), chevalier de l'Ordre 

de S. Grégoire, décoré de la croix Pro Ecclesiâ et Pontifice ; 

— rue Chauveau-Lagarde, 18, Paris. 

H. Kinon (Paul), avocat à la cour d'appel de Paris, anc. 

élève de l'Ecole des chartes, de l'Ecole des hautes étudcs 



— 21 — 

et de l'Ecole des langues orientales ; — avenue Duquesne, 
30, Paris, et chat, de Cailloiiel, p. Chauny (Aisne). 

A. Kolkman (Willem), chevalier de l'O. de S. Gré- 
goire, décoré de la Croix Pro Ecclesiâ et Poviifice ; — 
Dordrocht (Pays-Bas.) 

H, La Bédoyère (Laurent Huchet, comte de), attaché 
d'ambassade déniée ; — chat. d'Harfleur (Seine-Inférieure). 

H. Lambert (Baron Tristan), anc. député de Seine-et- 
Marne, anc. représentant de Monsieur le Comte de Cham- 
bord dans l'arr. de Fontainebleau, vice-prés* de la corpo- 
ration des publicistes catholiques, directeur du journal 
La Défense de Seine-et-Marne^ chevalier héréd. du S. Em- 
pire, chev. de TO. R. d'Isabelle la Catholique ; — boul. 
Malesherbes, 18, Paris, et à Fontainebleau (Seine-et-Marne). 

H. La Morandière (Fernand Potier de), O. I. P. O» 
anc. préfet, comm^ de l'O. de S. Grégoire et de l'O. R. de 
François le*", chevalier de l'O. de Pie, décoré de la croix 
Pro Ecclesiâ et Pontifice ; de la Soc. des se. et lettres de 
Loir-et-Cher ; — avenue de l'Aima, 69, Paris. 

H. La Morandière (Gabriel Potier de), des Soc. de 
l'hist. de France, des biblioph. Normands ; — rue Bayard, 
4, Paris. 

H. Lannois (l'Abbé), curé de Thugny-Trugny ; de l'Acad. 
de Reims, de la Soc. Franc, d'archéol. ; — à Thugny-Tru- 
gny, p. Relhel (Ardeunes). 

H, Lapeyrouse-Bonfils (Comte de), ^, anc préfet, 
comm^ de plusieurs Ordres étrangers ; — avenue du Prado» 
464, Marseille (Bouches-du-Rhône), et chût, de Farges, p. 
CoUonges-Fort-l'Ecluse (Ain). 
P. H. Lareinty (Baron de), ^, sénateur, président du Con- 
seil gén^ de la Loire-Inf. ; — boul. S.-(jermain, 191, 
Paris. 

H. La Salle (Nestor Perthuis de), anc lieutenant des mo- 
biles de la Charcnte-Inf. (1870-71), anc, ofif. de rarmée 



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territ. ; anc. membre de la Soc. des archiv. hist. de la 

la Saintonge et de l'Aunis ; ex-conseiller de préf., avocat, 

anc. bâtonnier ; comm^" de l'O. du Nicham-Iftikar ; — 

Màcon (Saône-et-LoireJ. 
P. H. Laubespin (C3mte Léonel de), ^^ sénateur; — rue 

de l'Université, 78, Paris, et chat, de Tracy, p. Pouilly 

(Nièvre). 
A. La Vaissière de Lavergne (Baron Emmanuel de) ; — 

rue Montlosier, 57, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 
C, Laval (Henri)> avocat, anc. juge-de-paix ; de la Soc. 

Linnéenne de Lyon ; — au Barret, Gleizé, p. Villefranche- 

sur-Saône (Rhône). 
H. • Lavigerie (Baron Olivier de), anc. officier ; — rue dé 

Clichy, 55, Paris. 
H. Le Chauff de Kerguenec (François), anc. zouave 

pontifical, avocat, maire de Saint-Molf ; de la Soc. arch. 

de la Loire-Inf. ; — Guérande (Loirelnf.). 
H. Lecler (Abbé André), curé doyen de Compreignac ; de 

la Soc. arch. et hist. du Limousin ; de la Soc. philotechni- 
que de Paris ; — Compreignac iHaute-Vienne). 
H* Le Clert (Louis), conservateur du Musée de Troyes 

(archéologie) ; Membre et archiviste de la Soc. acad. de 

Troyes ; — rue Saint- Martin, 2, Troyes (Aube). 
H. Le Conte (Jules), de la Soc. de la Diana ; — chat, de 

la Curée, p. La Pacaudière (Loire). 
C, L3 CDUTt (Henri), notaire, décoré de la croix de bronze 

do la Sjc. dj secours aux blessés militaires (1871) ; des Soc. 

des ant. de Normandie, historique de Lisieux, ^'Archéol. 

d'Avranches et Mortain ; — Deauville-sur mer (Calvados). 
H. Ledru (l'Abbé Ambroise) ; — allée de Cîteaux, à Issy 

(Seine'^. 
P. H. Lefebvre de Villers (Charles), président du conseil 

d'adm. des musées d'Abbeville ; prés' du Comice agric. 

d'Abbeville ; membre et anc. prés* de la Soc. d'émul. 



— 23 — 

d'Abbeville ; - chat, de Villers-sur-Mareuil, p. Abbeville 
(Somme), 

H. Le Gall de Kerlinou (Eugène), Sauveteur médaillé 
de Cognac ; des Soc. polymathique du Morbihan, d'Agric. 
de Vannes, des hospitaliers sauveteurs bretons ; — rue du 
Féty, 4, Vannes (Morbihan). 

H* Le Hardy (Gaston), anc. zouave pontifical, chevalier 
des O. de Pie et du S. Sépulcre, décoré de la croix de 
Mentana ; ex-capitaine des Mobiles du Calvados ; capi- 
taine de l'armée territ. ; vice-secrétaire de la Soc. des 
antiq. de Normandie; — àRotz,p.Breiteville-rOrgueilleuse 
(Calvados). 

H. Le Jeans (Vicomte Charles) ; — chat, de Ferrières, à 
Ferrières-sur-Sichon (Allier). 

H. Le Meignen (Henri), avocat,conseiller d'arrond*, prés^ de 
la Soc. arch. de Nantes, vice-prés* de la Soc. des biblioph. 
Bretons et de l'hist. de Bretagne ; — rue Bonne- Louise, 7, 
Nantes (Loire-Inférieure). 

H. Le Mire (Noël), de la Soc. civile des Facultés catholi- 
ques de Lyon, comm'" de l'O. de S. Grégoire, décoré de la 
croix Pro Ecclesiâ et Pontiftce ; etc. ; — rue S. Joseph, 

4, Lyon, et chat, de Dortan (Ain). 

H. Le Pays du Teilleul (René), ^, anc. capitaine com- 
mandant aux Dragons pontificaux, chevalier de l'O. de 

5. Grégoire, décoré de la croix de Mentana ; — Fougères 
(Ille-et- Vilaine). 

H« Le Roux (Alcide), avocat, prés* de la Soc. acad. de la 
Loire-Inf. ; secrétaire gén^ de la Soc. arch. de Nantes ; 
de la Soc. franc d'arch. ; — r. Suffren, i, Nantes (Loire-lnf.). 

H. Leroy de la Brière (Comte Nataly), 4?, anc rece- 
veur des finances ; — rue de Rennes, 93, Paris, et villa 
des Plantz, Imphy (Nièvre). 

H. Lespinasse (René de), 41^, chevalier de l'O. de S. Gré- 
goire ; de la Soc. de l'Ecole des chartes ; prés^ de la Soc» 



■P" 



— 24 — 

Nivernaise de la Porte du Croux ; — rue du Bac, 4^, Paris, 

et à Luanges, p. Guérigny (Nièvre). 
H. Lieutaud (Victor), anc. bibl^^e et archiviste de la ville 

de Marseille, Félibre majorai, chancelier du Félibrige ; de 

l'Acad. Real des Buenas-Letras de Barcelone, etc. ; cheva- 
lier de rO. R. de la Couronne de Roumanie ; — Volone 

(Basses- Alpes). 
H. Lisle du Dreneuc(P. de); directeur du Musée archéol. 

de Nantes; de la S^c. des ant. de France ; — cours 

S. Pierre, i-*, Nantes (Loire-Inf.). 
H. Lomas (Louis de), anc. magistrat, chevalier de VO. de 

S. Grégoire.; des Soc. des ant. de Normandie et d'archéol. 

d'Avranches ; — chat, de la Horie, p. Granville (Manche). 
H. Lombard de Buffières (Baron), ^ avocat ; de TAcad. 

de Mâcon et de plusieurs soc. savantes ; — chat, de 

Champgrenon, p. Mâcon (Saône-et-Loire). 
H. Longuemare (Paul de) ;— place Saint-Sauv.'ur, 19, 

Caen (Calvados), et chat, de Vendes, p. Tilly-sur-Seulles 

(Calvados). 
H. Lurion de l'Egouthail (Roger de) ; — rue du Perron, 

24, Besançon (Doubs). 
H. LiUr-Saluces (Comte Pierre de), ^(S, 0^ capitaine de 

cavalerie démiss^o ; — rue du Mont-Thabdr, 25, Paris, et 

chat, de Malle, p. Preignac (Gironde). 
H, Mac-Carthy (Comte de), ; — square du Roule, 2, 

Paris. 
H. Maggiolo (Vicomte Adrien) ; — rue Demours, 41, 

Paris. 
C, Mallat (Joseph), prof, .d'études commerciales ; des Soc. 

de S. Jean, bibliogr., hist. et arch. du Périgord, etc. ; — 

Fontafic, p. Roumazières (Charente). 
H. Manno (Baron Antoine), commissaire de S. M. le roi 

d'Italie en son Conseil Héraldique ; membre de l'Acad, 

Royale des sciences de Turin ; secrétaire du Comité Royal 



— 25 — 

de Turin pour l'hist. nationale : .— via del TOspedale, 19, 
Turin (d'Italie). 

H. Marguerye de Sorte val (Marquis de), ejjs, anc garde 
dup-corps de LL. MM. Louis XVIII et Charles X, anc. 
sous-préfet, conseiller de préf. honoraire de la Loire, anc. 
membre de TAcad. Ebroïcienne ; — à Aylré, p. La Ro- 
chelle (Charente-Inf.) 

H. Marin de Carranrais (François de), lie. en droite ar- 
chiviste auxil. des Bouches-du-Rhône ; — cours Pierre 
Puget, 4, Marseille (B.-du-Rhône). 

H. Martonne (Alfred de) archiviste de la Mayenne, secré- 
taire-adjt de la Comm"* hist. et arch. de la Mayenne ; de 
la Soc. hist. et arch. du Maine ; — rue d'Ernée, 120, Laval 
(Mayenne). 

H. Mas, Marquis de Paysac (Pierre-Eymeric du) ; — 

chat, de Boismartin, p. Saint-André-de-Cubzac (Gironde), 
H« Masson (l'Abbé Frédéric), curé de Bagnolet ; — rue de 

Montreuil, 15, Bagnolet (Seine). 
H. Mauroy (Albert de), anc. avocat à la cour d'appel de 

Paris ; corresp. de la Soc. académique de l'Aube ; — chat. 

de Thivet, p. Nogent (Haute-Marne). 

H* Maussabré (Comte Ferdinand de) ; — chat, de Puybar- 
beau, p. Sainte-Sévère (Indre). 

H. Meaudre de Sugny (Anatole), <j^, anc. conseiller gé- 
néral, maire de S^-Germain-Laval ; de la Soc. de la Diana ; 
— Saint-Germain-Laval (Loire). 

H. Meleniewski (Félix de), juge de paix honoraire et dé- 
puté à l'assemblée de la Noblesse de Kiéff, comm^' de l'O. 
de S. Grégoire, chevalier de l'O. de S. Jean de Jéiusalem 
et de l'Ordre Imp. de S. Stanislas, etc. ; — chat, de Na- 
raëwka, p. Granow, district de Gaissiu, Podolie (Russie). 

H. ^Mercier (Maurice), chevalier de l'Ordre de S. Grégoire, 
décoré de la croix Pro Eccîesia et Pont i fi ce ; — rue d'Al- 

% 



-TÇ-i. 



- 26 - 

bret, 32, Bordeaux (Gironde), et rue des Palais, 34, Bru- 
xelles (Belgique). 
H. Merlet (Lucien), ^f:, archiviste du dép. d'Eurc-et-l.oir ; 
Membre Conesp. de l'Institut ; — Chartres (Eure-et-Loir). 
C, Miauville (Maurice de) ; — chat, de Saint-Prest, p. 

Chartres (Eure-et-Loir). 

H. Millevoye (Lucien), anc. magistrat, député de la 

Somme; — chat, de Saint-Pardoux, p. Donzenac (Corrèze). 

H. Milly (Comte Léon de), anc, officier, anc. maire de Ca- 

nens ; de la Soc. des gens de lettres ; — chat de Canens, 

p. Mont-de-Marsan (Landes), et boul. de l'Eglise, 11, 

Bourg-la-Reine (Seine). 

H. Molans (Comte d'Amedor de) ; — rue .. Muet, Dijon 

(Côte-d'Or), et cbât. de Chaucenne, p. Audeux (Doubs). 
H. Molina (Ernest Anne de), docteur en droit; — Laurel 

villa, Beaumont, à Jersey. 
H. Molle (Charles^, anc. vice-prés* du Trib. civil d*Evreux; 

— rue de la Petite-Cité, 11, Evreux (Eure). 
H. Montagnac (Baron Elizé de), Jj^, lie. en droit , du Con- 
seil de la Soc. de secours aux blessés militaires, et de la 
Comm" permanente des Colonies ; chevalier de l'O. de S. 
Jean de Jérusalem ; comm»^ des O. du Christ et du Medji- 
dié ; off. de l'O. de la Maison Ernestine ; chevalier des O. 
de S. Grégoire, de Charles III, du Sauveur de Grèce, de 
la Couronne de chêne, de Léopold de Belgique ; de la 
Soc. des Gens de lettres; — avenue Kléber, 11 bis, Paris, 
et chat, de la Vigne-Mohimont, p Francheval (Ardennes). 
H. Monti de Rezé (Comte Alexandre de) ; — chat, de 

la Bretonnière, p, Vigneux (Loire-Inférieure) 
H. Monti de Rezé (Claude de), de la Soc. d'émul. de la 
Vendée ; du conseil de la Soc. des biblioph. Bretons et de 
l'Hist. de Bretagne ; de la Soc. litt. artist. et arch. de la 
Vendée ; de la Soc. des archiv. hist. de la Saintonge et de 
l'Aunis ; de la Soc. arch. de Nantes et du dép de la Loire- 



■ 




^^^ 


H 


Inf. ; _ qa=i Ceineray, j, à Ni-iitei ^re-Io 


êrieure), et 


^B 


ehât. du rief-Milon, p. le Boupére (Vendée), 




1 " 


. Mont» de Rgzô iCon.te Reué de), chev 


lier de l'O. 


H 


de Pie, dôcoré de 1» crois da MenUiia; attac 


lié à la per- 


^B 


sonne du Monteur lu Comte de Cbambjrd 


dHpuiî i8û8 


^1 


jusqu'il la mort du Prince ; — cbât. do Tlieil, p 


. Parthenay 


H 


(D«uï-Si-.vres). 




H ° 


Morel de Crély (Comte), #, Vice-Consul 


de Porta gai 


H 


à Lyon, chevalier Je l'O. R, de Luopold, co 


inj'' des O. 


H 


de S. Sylvestre et da N. D. de la Conception 


de Villavi- 


H 


çosa; des Soc. de géogr., d'êcon. politique ; 


- rue Du- 


H 


(juesiie, i.;, Lyun (Rlu'.ne). 




H ° 


Horeno del Christo Ile Chanoine Gabr 


el), ff. di- 


^B 


plomale, Auiu6mer d'Honneur de S. M, la rein 


d'Espagne, 


^B 


eomm'de l'O. R.d'lsjbeile la Catholique; -h 


olel Folkos- 


^H 


tone, rue de Castellane, Pana, et à Saini-Domi 


ngue, 


^M "^ 


Mossot (E.), prés'-fondr de TAcad. Laniarli 
nou. p, Vawy (Nièvre). 


e ; — Me- 


H *' 


Mûttin (.\i.i,é) ; — chat, de Launay-Guen 
(Cùtïs-dn-Nord|. 


p.Plémet. 


^M ' 


Hoy (Adolphe de Uoy de Sons, marquis 


de), décoré 


^^ 


de la croU Pz-o Eulfiia tl Ponlificf, médail] 


e d'or de la 


^1 


Commission proniotrice du Jubilé Sacerdotal d 


S. S. Léon 


^1 


XIU ; _ avenue Je l'Aima, =o, ParU. 




^B B. 


MicoUière-Teijeiro iSiéph.ine Praud de la), Q. | 


^p 


archiviste da la ville de Nantes; corresp.de 


la Soc. des 


^1 


aut. de France; — rue Deshoulières, i, Nan 


es (loii-e- 


^1 


laférieure). 




B °* 


Nos (Comte des), ile la So.-. hist. de arch 
— ehJt. de Ciivoy, p. ChaiUand (Mayenne)- 


dn Maine ; 


^1 ^' 


NoOe (Vicomte Charles de la), député et co 
lierai des Cotes-dn-Nord, anc. ïouave pontîScal 


nseiller-gé- 
, comoi' de 


^1 


rO de S. Grégoire, etc. ; — chat, des Aubiers 


p. Yffiniac 


1 


(Cûles-du-NordJ, et me du Faubourg Si-Hanoré 


.66, Paris. 


L 


» 


^ 



•wr^ 



~ 28 ~ 

H. Odet (Maurice d'), notaire-archiviste de la ville de 
S^-Maurice ; anc. membre du tribunal du district de cette 
ville ; membre -chevalier de l'Acad. helvétique do S. Mau- 
rice ; membre hon. de la Soc. Muritienne du Valois (Bota- 
nique) ; — Saint -Maurice, canton du Valais (Suisse). 
H. Orfeuille (Comte d'), anc. rédr de la Ga\ette de Francei 
des Soc. des Ant. de l'Ouest, des Arch. hist. du Poitou ; — 
impasse des Gendarmes, 6, Versailles (Seine-et-Oise). 
H» Padula (Antoine), commandeur des Ordres du S. Sé- 
pulcre, du Libérateur de Venezuela et du Nicham-Iftikar, 
etc. ; de l'Acad. des Arcades, de la Soc. ligurienne d'hist. 
(Gênes), de l'Acad. Dante Alighieri, prés* d'honneur de 
l'Acad. d'aérost. météorol. de Paris, etc. ; — via Principe 
Umberto, 179, Rome. 
H. Palluat de Besset (Comte), anc conseiller génl de la 
Loire, maire de Nervieux, comm^ de l'O. de Charles III, 
chevalier de l'O. de S. Grégoire, décoré de la croix Pro 
Ecclesia ei Pontifice ; de la Soc. de la Diana ; — chat, de 
la Selle, p. Balbigny (Loire). 
H. Palluat de Besset (Henri), lie. en droit ; — même 

adresse. 
H. Pantin de la Guè.e (Comte de), anc. zouave pontifi- 
cal, anc. officier au 6a« territ. (infanterie) ; chevalier de 
ro. de S. Jean de Jérusalem, commï" de l'O. R. de 
Charles III, etc. ; corresp. national de la Soc. des ant. de 
France ; du Comité diocésain d'hist. et d'arch. de Bourges ; 
des Soc. des Ant. du Centre, d'arch, de Nantes, de nu- 
mism. française ; — rue de la Grosse armée, i, Bourges 
(Cher), et chat, de Dames, p. S. Eloy-de-Gy (Cher). 
H. Pasdeloup (Comte de), Jjjf, anc. capitaine de cavalerie'» 

— rue Bernard Palissy, 78, Tours (Indre-et-Loirej. 
H* Pasini (F. Ferruccio, chevalier de), consul royal, con- 
servateur-adjoint de la Bibliothèque nationale de Buenos- 
Ayres, chevalier du S. Empire Romain, commandeur avec 



— 29 — 

plaque des Ordres du S. Sépulcre, du Christ de Portugal, 
et du Libérateur, etc. ; de l'I. et R. Académie Adler ; 
de TAcad, Royale Héraldique de Pise ; de la Soc. des 
sciences et lettres de Londres ; de l'Institut d'archéol. 
du Canada, etc. ; — rue de Cuyo, 451, à Buenos- Ayres 
(République Argentine). 

H. Pau (l*Abbé), chanoine hon. de Tulle et Saint-Flour, 
aumônier des manufactures de la Cascade ; — près Bort 
(Corrèze). 

H, Payan d'Augery (Charles), anc, serétaire-gén^, cheva- 
lier de l'O. de S. Grégoire ; — rue Paradis, 84, Marseille 
(B.-du-Rhône). 

H. Pellerin de Latouche (Gaston de) ; — rue de Téhé- 
ran, 21, Paris. 

A. Pellot (Paul), lie. en droit,, membre corr. de l'Acad. 
nation^e de Reims ; des Soc. franc, d'archéol., d'arch. Lor- 
raine et du Musée hist. de Lorraine, d'agric. se. et arts, 
de la Marne ; — rue Choffin, Rethel, (Ardennes). 
A, Peloux (Félix), lie. en droit, membre titul. de la 
Soc. d*études des |,Hautes -Alpes et de la Soc. scient, et 
litt. des Basses-Alpes ; — rue Consolât, 170, Marseille 
CB.-du-Rhône). 

P. H, Pettenegg (Comte Gaston Pottickh de), docteur en 
hilosophie ; chevalier-profès. et comm»" de l'Ordre Teuto- 
nique, Rathsgebietiger du Grand Magistère et Magistère 
d'Allemagne ; Chambellan impérial et royal, examinateur 
des preuves de Noblesse au Grand Chambellanat de Sa Ma- 
jesté Imp. et R. Apostolique ; chevalier de 3e classe de la 
Couronne de fer, grand-croix de l'O. de S. Grégoire ; vice- 
prés*^ de la Soc. Héraldique Imp. et Royale Adler) — 
Maison Teutonique, i. Singerstrasse, 7, Vienne (Autriche). 
H* Pimodan (Marquis de), duc de Rarécourt-Pimodan, 
anc. officier d'inf. ; de la Soc. des gens de lettres ; — rue 

2* 



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— 30 — 

de l'Université, 98, Paris, et chat. d'Echênay, p. Pancey 
(Haute-Marne). 
P. H. Piolin (Dom Paul), prieur de l'abbaye de Solesmes, prés, 
de la Soc. hist. et arch. du Maine ; de la Soc. d'agric. se. 
et arts de la Sarthe ; de la Soc, arch. de la Mayenne ; — 
Solesmes, p. Sablé (Sarthe). 

H. Planta de Wildenberg (Comte Louis de), ancien 
officier d'inf. ; — Montélimar (Drôme). 

C. Planté (Jules), notaire ; membre tilul. de la Soc. hist. et 
arch. du Maine, de la Comm. hist. et arch. de la Mayenne- 
etc. ; — Ballots (Mayenne). 

H. Poidebard(William) ; ancien zouave pontifical, cheva- 
lier do ro. de S. Grégoire ; membre du bureau de la Soc 
arch. de la Diana; — Oullins (Rhône). 

H. Poli (Comte de), comm»" de l'O. militaire de S. Grégoire, 
chevalier de i^e classe de TO. R. militaire de François Je 
décoré d« la croix Pro Eccïesia et Pontifice et des médailles, 
de Crimée et d'Italie ; de la Soc. géogr. ; de la Soc. de 
botanique ; — avenue Carnot, ai, Paris. 

P. Poli (Vicomte Oscar de), ^, ancien préfet, Grand-Offi- 
cier des O. de S. Grégoire (classe civile) et de Charles III ; 
chevalier de grâce de a^ classe de l'O. R. Constantinien, 
commandeur des Ordres de S. Sylvestre, du S. Sépulcre, 
de la Couronne de Chêne, chevalier de i^e classe de l'O. R. 
militaire de François I^r^ chevalier affilié de l'Ordre Teuto- 
nique de S*** Marie de Jérusalem ; chevalier des O. de S. 
Grégoire, (classe militaire) et de Pie, etc. ; de la Soc. des 
gens de lettres, etc. ; — même adresse, 
p. H. Poncins (Comte Léon de), président de la Soc. archéol. 
de la Diana ; — Feurs (Loire). 

H. Pontgibaud (César de Moré, vicomte de), de l'Acad 
des Arcades (Rome) ; — chat, de Pontgibaud (Puy-de- 
Dôme). 

H. Porte des Vaux (Comte Armand de la), JffJ. tp^. 



— 31 - 

méiledn-mojor des armées en retraile, comnif de l'O. if 
S. Sylvestre, chevalier d^s O. du S. Sépulcre, de N. D. Je 
la Conception, de U CniiroiiDi! d'Italk ,- décoré île la croix 
Pra Ecdrslti tl Pmtijhf ; dos Soc. des Ant. de l'Ouest, 
nri^bèol. du LimdUim, des Ac^id. de la Geligiun Catholique 
(Ronip). Royale Herald. d'Italia, etc. — Sainl-Julien-l'Ars 

(Vienne). 

I. Pottlet (le Chanoine Fsrnand), présideut de U Soc. 
arch. de Tarn-flt-Garonne, corr. du Ministire de l'instr. 
publique ; de l'Acad. royaliî héraldique d'Italie ; — rue du 
MonsHiT, à Montauban (Tsrn-et- Garonne). 

I. Promis ;(^minandpnr Vincent), d* l'Acad. Royale des 
scien^ei de Turin, bibliothécaire dn Roi ; — Tnrin (Italie). 

I. Puiseux (Cointp àe). aac. soui-off, aux Zouaves ponti- 
ficaux ; — rue de Grpnelle, H3, Paris, et chit, de Uszogh, 
Comital Baranya (Hongrie). 

I. Raffélis Soissan (Comte Louis de) ; — rue llaïo, 6, 
Marteillp (B.-du-Rhùnt). 

I. Ramione (Coimuandeur Vincr>nt Paliiiolo Grnvina, 
baron de), membre et président hon. de ]ilusiputs Soc. sa- 
vantes liitêi. pt artistiques ; eommandear et chevalier, de 
plusieurs Ordres;— place Castelnuovo, 6, Palerme(Sidie|. 

. Révérend (Albert) ; — cité Gaillard, i, Paris. 

[. RéTérend du Meaail (Vicomte Edmond), nnc. magle- 
trat ; des Soc. franc, d'archéol., littér. de Lyon et de l'Ain, 
d'agpjc. se, lettres et arts de Saint-Etionne, archéol. dp la 
Diana; de l'acad. Royale Herald. d'Italie ; de ]a Soc. des 
gens de lettres, etc ; directeur de la Revue hist. et ar- 
chéol. i'aBc/fn forff; — chât.daDarjii p. Si-Christoph.'- 
eo-BrionuaiB (Saone-et Loire). 

t. RibarOlleB (Henri de); — chitcan de BuUmn, p.Lpioax, 
(Puy-de-DiTime). 

[. RivoLre La Bâtie l^arquis de), cooini'' de l'O. R. des 
S. S. Maurice et Laiare, officier de. l'O. du Nicbam Ifti- 






e TréiC 



, Paris. 



* * ■ ' . ' 

— 39 - 

H. Robert (l'Abbé Alix), archiprêtre, curé doyen de S. Ni- 
colas deRethel, auc. directeur du collège N.-D. de Rethel; — 
grande rue, Rethel (Ardennes). 

H. Robinet (l'Abbé), chapelain de la cathédr. de Verdun ; 
de la Soc. d'archéol. Lorraine ; corresp. de la Soc. des let* 
très, se. et arts de Bar-le-Duc ; — place Magdeleine, 13^ 
Verdun (Meuse). 

H. Romanet de Beaune (Vicomte Olivier de), anc. élève 

de l'Ecole des chartes ; — chat, des Guillets, p. Mortagne 
(Orne). 

C. Romitelli (le chanoine Marcius-Lucien), docteur en 
droit civil, criminel et canonique ; chanoine de la cathédr. 
de Pérouse ; anc. membre du Comité de l'Exposition de 
rOmbrie (1879, section de l'art ancien) ; — loggie di San- 
Lorenzo, 8, Pérouse (Italie). 

H. Ronseray (Comte Arnold de), chevalier de l'O. R. 

de Charles III, décoré de la croix Pro Eccîesia et Pontifice ; 

de plusieurs soc. savantes ; — rue de Lille, 19, Paris. 

H* Roquefeuil (Comte Félix de), conseiller référendaire 
à la cour des comptes, commandeur de TOrdre de S. Gré- 
goire, chevalier de l'ordre de S. Sylvestre ;— rue S^An- 
toine, 4, Versailles (Seine- et-Oise). 

H. Roquefeuil (Vicomte Robert de) ; — même adresse. 

H. Rorthays (Comte Emmanuel de), ancien préfet, cheva- 
lier de I^e classe de l'O. R. de François !•'; de TAcad. 
Pontificale des Quirites ; de l'Assoc. Bretonne (section 
d'archéol.) ; — rue des Petites-Ecuries, 41, Paris, et àMané- 
Bourgerel, p. Vannes (Morbihan). 

H. Roserot (Alphonse), archiviste du dép, de la Haute- 
Marne ; de la Soc. acad. de l'Aube ; — rue du Palais, 3, 
Chaumont (Haute-Marne). 

H. Rostaing (Marquis de), C. $, capitaine de vaisseau 
en retraite, chevalier de l'O. de S. Grégoire, décoré des 
médailles de Grèce, de Crimée et du Mexique ; de la Soc. 



Roubet (Louis); — àitêdi au Gravier, U 16 avril 1 

B. Roure (Bacon du) ; — zae Goyrand, i Alx, et chat, da 
Barbegal, p. Arles (Bouches-dn-RhônH). 

H- Roziëre (£ciiest de), zac. BecréCairc d'ambassade; des 
Soc, arci:, de laLozère,du Dsuphiné, (le Loir-et-Cher; — 
ehât. de PimpeDpan, p. BlaiE [Loir-et-Clier), 

B. RufFo-BOnneval (Comte Roger de), anc. ofËcier au 
service du SaiiiUSiège ; — ïillaSinopûIi, p. Cùgoiiu |Vflr). 

H. Sainte-Agathe Qasepti. de), maire de Chev;gnej', lie. 
eu droit ; de la Soc. de l'Ecole des «hartes, de l'Acad. des 
Bp, , b.-l. et art? i<- Besançon, de la Soc. sh-iliaua pet la 

(Doabs), et ch^it. df Chevîgney, p. Audeujc (Doubs). 
H> Saint-Chéron (Alexandre de Guyard de;, chevalier 
de i'" classe de l'O. R. de Frauçois i"'', chevalier des O. 
d« S. Grégoire et de Charles UI ; — ruu da Bel-Hespiro, 

H. Sainte-Colombe (Ci>mte Rodolphe île), caniérier secret 
décape et d'épée de S. S. LéouXIII ; des Soc. d'hîat. el d'ar- 
chéol. de la Diana, du canton de Fribourg, de la Suisse 
Romande, Pro Aicn//to; chevalier delà Soc. helvétique 
d'hist. de S'-Maurice-en-Valais; dn Collegium ciiHariim 
MMiyrum (Rome); — aux Rappes, p. Fribciurg (Suisse). 

H. Salnte-Harîe (Henri Le Febvie de), 0, anc. inspec- 
teur g>l de l'agriculture ; — rue Laffite, i^, Paris. 

H. Saint-Pern (Baron René de), sous directeur du t.arai du 
Pin ; lUBUibre fondateui' de la Soc. des bibljoph, Bre- 
toni; — le Pin-au-Haras (Orne). 

H. Saint-Saud (Aymar d'Arlot, comte de), des Suc. hisl. 
et arch. du Périgord, des Archives hist. de la Saiuloiige el 
lie l'Aunis; de l'assoe. Pyrénéenne; — chat, lie la Va- 
leuie, p. La Rorhe-Chalais (Dordogne]. 



■T^WWra^" 



i - Il 1 .1; «^ ^.ijvr^^p^^^«^npi!iin|ppppp 



- 34 ~ 

H« Saint-SeFnin (Comte de), anc. Zouave Pontifical, anc* 
cap. des Mobiles (1870-71), anc. commandant territorial, 
commaadeur de l'Ordre de Charles III, chevalier des Or- 
dres de S. Grégoire et de Pie, décoré de la médaille d'or 
Pro Pétri Sede^ des croix de Mentana^ et Pro Ecclesia et 
Pontifice , de la Soc. bibliogr. ; — Verdun-sur-Garonne 
(Tarn-et-Garonne), et rue des Chapeliers, 16, Toulouse 
(Haute - Garonne) . 
H. Salles (Chevalier Félix de), avocat, anc. conseiller de 
légation, directeur délégué de la Revue antiesclavagisie à.e 
Vienne (Autriche), chevalier affilié de l'ordre Teutonique 
de Sainte-Marie de Jérusalem, grand-officier du Nicham-lf- 
tikar, commandeur des 0. de S' Grégoire, de Charles III 
et de Guillaume de Hesse, ofif. des O. de l'Étoile de Rou- 
manie, du Danilo 1°^ de Monténégro et du Takowo, décoré 
de la médaille d'orlmp, et Royale des sciences et arts ; — ï, 
Griinangergasse, 8, Vienne (Autriche). 

H. Salles (Henri des). Marquis de Rocheblanche, anc. 
volontaire de l'Ouest (1870-71) , — rue de l'Aima, 35, Cour- 
bevoie (Seine) 

H. Sarrefoourse d'Audeville (Gustave de), ejjj, O, anc 
sous-préfet, anc. capitaine adjudant-major aux volontaires 
Bretons (1870-71) ; de la Soc. de géogr. et d'archéol. du dép. 
d'Oran; — à Perrégaux, dép, d'Oran (Algérie). 

H. Sart (E. du), anc. ministre plénipotentiaire, grand-croix 
des O. de S. Grégoire, du Christ, du Lion et du Soleil de 
Perse, du Nicham Iftikar, du Libérateur de Venezuela, 
etc. ; — rue des Mathurins, 13 bis, Paris. 

H. Sauzey (Eugène du), de la Soc. de la Diana ; de la Soc. 
Eduenne ; — chat, de S' Vincent, p. le Coteau (Loire). 

H. Schedoni (Marquis de), jj^, anc. Podesta, commissaire 
général pour les Etats Pontificaux à l'Expos. univ. de Paris 
(1867^, délégué Pontifical en France à l'Exp. internat, d'ob- 
jets pour le culte (1870), comm^ et grand-croix de plusieurs 



— 35 — 

. Ordres ; des Acad. d'Elrurie, des Arcades, Tibérine, Herald. 
d'Italie, etc. ;• — rue de Monceau, 77, Paris. • 
. C. Schornbok (Charles), foncti:nnaire des Archives delà 
Noblesse au Ministère Imp. et Royal de l'Intérieur ; — 
Vienne (Autriche). 
P. H. Saguins-Vassieux (Marquis de), chevalier de 
l'Ordre royal du Lis, membre du comice agricole de l'arr. de 
Carpentras; — à Carpentras, etchât. duRocan, p.Carpentras 
(Vaucluse). 
H. Ségur (Comte Pierre de), anc. auditeur au Conseil d'é- 
tat : — avenue Montaigne, 53, Paris. 
H Sénigon de Roumefort (Baron Fernnnd de); — avenue 
d'Antin, 25, Paris, et chat, de Vervant, p. S* Jean-d'Angély 
(Charente-Inf.). 
H. Serène d'Acquéria (Louis de), lieutenant dans l'artille- 
rie de S. M. le Roi de Danemark ; — Korsor ^Danemark 
A. Serennes (Vicomte Henri de) ; — rue de Berne, 15, 
Paris. 
P. H. Séville (S. A, Monseigneur le Prince Don Henri de 
Bourbon, duc de), lieutenant-colonel de cavalerie 
Espagnole, Grand d'Espagne de l'e classe, grand-croix de 
rO. R. de S*- Hubert, etc. ; — rue S* Martin, 2, à Maisons- 
Laffitte (Seine-et-Oise). 
H. Sigaud de Lestang (François de) ; — Saint-Félicien 

(Ardèche), 
H Simon (l'Abbé Emile), curé d'Haudainville ; — décédé à 

Haudainviile, le ^ Juin iiSSS. 
C. Souëf (Charles), avocat, de la Soc. des ant. de Picar- 
die; — Presles, p. Laon (Aisne). 
A. SÛnko (Milan), peintre de la Soc. Imp. et Royale Hé- 
raldique Afl^/^r ;— III. Seidlgnsse, 7, Vienne (Aulriche). 
C. Tadolini (Chevalier Jules), sculplcur. professeur à 
l'Acad. du Panthéon, à Rome ; de l'Acad. des beaux-arts 
de Pérouse ; chevalier des O. de S. Grégoire, de la Cou- 



-36 - 

ronne d'Italie et de Charles III ; — rue du Corso, 18, Rome 
(Italie)- 
H. Tamizey de Larroque (Philippe), jjjs, 0> anc maire 
de Gontaud; corresp* de. l'Institut de France (Acad. des 
Inscr. et B. lettres) ; ass. corresp. de la Soc. nationale des 
ant. de France ; membre du (Comité des trav. hist. et scient., 
etc. ; — Gontaud (Lot-et-Garonne). 
H. Tanguay (Monseigneur Cyprien), prélat de la maison de 
S. S. Léon XI II ; docteur és-lettres de l'Université Laval, 
attaché du Bureau des statistiques du Canada ; de la Soc. 
Royale du Canada ; des Soc. hist. de Montréal et du Mis- 
souri; — Ottawa (Canada^. 
H. Tarade de Corfoeilles-Ménardeau (Comte de), anc 
membre du Comité de la Soc. dei amis des arts, etc.; — 
boul. Pereire, 188 bis, Paris. 
H. Tardieu (Ambroisej, historiographe d'Auvergne, offi- 
cier de l'O. du Nicham, chevalier des O. de S. Grégoire 
et de François-Joseph, etc. ; Vice-pres* hon. de l'Acad. 
de Naples ; corresp. de l'Acad. Royale d'hist. de Madrid ; 
de Tinstitut archéol. de Rome ; de l'Acad. Roy. herald. 
d'Italie ; de la Soc. franc, d'archéol., etc.; — Herment 
(Puy-de-Dôme). 
C. Tausin (Henri) ; — rue de Tunis, 3, Saint-Quentin 
(Aisne). 

H" Teissier (Octave), fj{S , O. I. P. 0> anc. archiviste de 

la ville de Marseille, bibliothécaire de la ville de Dragui- 

gnan. Membre non résidant du comité national des trav. 

hist. et des soc. Savantes, associé corr. de la Soc. des ant. 

de France, prés^ honoraire de la Soc. acad. du Var, 

etc. ; — rue de la république, 11, Draguignan (Var). 

H. Terris (Jules de), notaire, chevalier de PO. de S. 

Grégoire, décoré de la croix Pro Ecclesiâ et Pojitifice 

de la Soc. litt. d'Apt. des Acad, d'Aix, Avignon, etc. ; — 

de l'Institut des provinces ; de l'Acad. Royale Herald. 



— 37 — 

âluHe, rt=, ; — me fetJtB-i'uiierw, i, Avignon (Vauclnse), 

I. Tesson (Alfred de), O, capitaine de frégate en retraite, 
clieï«liei- de l'Ordre Imp. de N. D. île Guadalupe ; delà 
Soc. arcli. d'Ana-aches et de Mortain ; de la Soc. Acad. 
de Clterbnnrg ; — boni, du Sud, 51, Avrsticheî (M.inehe). 

I- TtiomasBon de Saint-Pierre (Ferdinand do), arctii* 
Visle-adjoint du dép' de la Dordogne, membre titol. et 
Irésoriei de ia Soc. hist. et areh. du Périgord ; — Maison 
Danmesiiil, Périgneux (Dordogne). 

(, Tinseau (Comte Léon de), ancien sou5-prif«t : — me 
devienne, 11, Paris. 

I. TouchebOBuf, cimta de Clermont (Guyandc), anc 
volontaire aux Guides PontiEcam (rS6o), chevalier de l'O. 
de S. Jeaii de Jérnsalem, comm' des Ordres de S, Sylves- 
tre et dn S. Sépulcre, chevalier de i" classe de l'O. R. 
militaire de François i", chevslier de l'O. de S. Grégoire, 
décoré de la médaille Pia Pclri Sedr- et de h croix Pr» 
Ec-lts!a <■( /"on/i/cf;— château de Monsec. p. Sainl-Cy- 

prien [Dordogne). 

I. TresTaux du Fraval (Charles) ,anc- zouave PontîËcal 
(1861)), ex-directeur dn journal VAnli-Radîcal de la Ma- 
ffxnt. Chevalier des O. de Pie, Conslantinien et de II, 
Caridfld : décoré de la médaiUe d'or Pra Pniri Sede : — 
rue du tycée, i6, Laval (Mayenne) et chat, du Varanadeuca 
en Pleven, p. Plancoêt (Cates-du-Nordl. 

a, Tricoire (l'Abbé;, curé de Monlidars ; de la Soc. arch, de 
la Charente ;de la Soc.desarchives hist. delà Ssintonge et 
de l'Annis; — Monlidars, p. Hjersac (Charente). 

H. TroDZ (Jules de), écayer, conseiller provincial de 
Biabanl, chevalier de l'O. de Pie, décoré de la croix Pr 
Eceitsii II Paaliflct ; de la Soc. d'aich. de Brusellesi de 
rinstiliit aich. Liégems ; — rue de Tirleniont, 46, Louvain 
(Belgique'. 

S- Van Robais (Armand), associé corresp. de U Soc. Na'' 
de» Ant. da France ; vice-préaid' de la Soc. û'ètqiù. SïiD^t- 



-38 - 

ville ; de la Soc. des ant. de Picardie, etc. ; — rue Mille- 
voye, 28, Abbe ville (Somme). 

H. Varax (Jules deRivérieulx de) ; — Chat, de Py- 
mont, p. Senaecey-le-Grand (Saône-et-Loire). 

H. Varax (Paul de Rivérieulx de) ; — cliât. de Roche- 
fort, p. Amplepuis (Rhône). 

H. Vaubercey (Jean le Gras de Marillao, comte de), 
agriculteur ; — chat, de Montgenost, p. Villenauxe (Aube). 

A. Vauloger de Beaupré (René de), avocat ; de la Soc. 
arch. scient, et litt. du Vendômois : — rue Jean Burguet, 
34, Bordeaux (Gironde). 

H. Vautheleret ("Baron de), 0, ingénieur civil, vice-prés* 
de la Soc. de topogr. de France; membre perpétuel de la 
Soc. des ingénieurs civils ; membre fondateur de la Soc. 
degéogr. commerciale; comm>^ des O. d'Isabelle la Ca- 
tholique, du S. Sépulcre, du Takowo, chevalier de l'O. de 
S. Grégoire, etc. ; — rue S<^-Georges, 50, Paris^ et villa 
S*-Louis, Menton (Alpes-Maritimes). 

H. Verpy (Albert;, ijjs, chef à la direction ga^e de TEnreg. 
et des Domaines ; de la Soc. de législ. comparée ; — rue 
St.-Honoré, 267, Paris, età Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). 

H» Verthamon (Comte de), de la Soc. de géographie ; — 
Chat. d'Hauterive, p. Saint-Germain-d'Esteuil (Gironde). 

H. Vian (Louis), avocat à la Cour d'appel, anc. référen- 
daire au sceau de France ; — décédé le 7 Octobre iS8^^ à 
Paris. 

"BL- Vidau CComte de^ 5j{5, capitaine d'inf.dém^e ; — avenue 
de la Grande- Armée, 36, Paris, et à Bastia (Corse). 

H. Viguerie (Auguste de), homme de lettres , — rue 
Jacob, 52, Paris. 

H. Villars-Brancas (Comte de Hibon de Frohen, duc 
de). Grand d'Espagne de i'« classe, chevalier grand-croix 
de l'ordre loyal du Christ, comm. de l'Ordre de S. Gré- 



— 39 — 

~g<rire, chevalier dE l'O. de S. Jean deJénisaleniT Je la Soc. 
desant. de Picardie : — me Jacob, (6, Paris. 

I. Tillenaut (Octave de) : — Nevers (Nièvre). 

:, Villermont (Comte Cliarlej de), grand-croli des Ordrci 
de S. Grégoire et dp Françuis-Joseph, comra. de l'ordre de 
Pie ; — cliàt, de Saint-Kocîi, p, Couvîn. prov. de Namur 
(Belgique). 

I. VUIers (ConileH. G. C. de), «ne. sons-préfet, grandor- 
fitiarde l'O. du Vénéiuèlâ, eoiiim' de l'O. R. du Christ d« 
Porlugal. etc. ; — ine Marbenf, 33, Paris (S^-ine), 

a. VillierB de l'Isle-Adam (Comte de) ; — JttéJé à 

Pari. 



r, Août rSSg. 
Vinoent (Docteur Henri), de l'Aca 



. de Reii 



e la 



Soc. d'fli 



I. Lorra 



s [et 



de Bar-le-Dnc 7 corresp, do la Soc, des éludes hiat. de 
Paris ; — Vouiiers (Atdeanes). 
I. Tisien (Cr-mte del. : — rue de l'Aima, js, Coiirbevuie 

1. Vorsterman van Oyen [Antoine), directeur des 
Archivis généal. tl hh-aldiq,u6, ebevaUer des O. du mé- 
rite de Waldecket Pyrmont et d'Adolphe de Nassau (mé- 
daille d'orjj etc. : secfélaire de la Soc. herald. ■■ Ncderlan- 
dïche Leeuw •, ctc, : — La Haye (Hollande). 

k. Waill]r du Rozelle (Julien de), membre hnc. du 
Nouveau Rambouillet de la Suc. scient, et litl. des Eas- 
ses-AIpis ; du Oiv.scW de l'Arsd. lilt. de Prûvence ; 
— nie Porrin ;, Marseille (D, Ju-Rhône). 



■^ ■$- $ % %• -$- -$■ -$■ ■$- ■$■ ■$- 




NOTES 



FAMILLE DE JEANNE D'ARC' 



Alors que « le beau pays des lis », ' conquis pres- 
que en entier par les Anglais, ruiné, découragé, sem- 
blait à l'agonie et que les envahisseurs se disposaient 
'à mettre le siège devant Orléans, son suprême rem- 
part, un souffle mystérieux vint tout à coup rendre la 
confiance au peuple très chrétien, aux champions du 
~)roit, aux défenseurs atterrés de la Royauté natio- 

lale. 
Se pouvait-ii que le Christ n'aimât plus ses Francst 

jDe la noble terre de Robert le Pieux et de saint Louis 
irrévocablement découronnée, ne fût plus doréna- 

Ces notes forment l'Iatro du ction à^Jchanne d'Arc, Cironiqiit 
rimi', par le baron F. de Barghon de Fort-Rion, niEnilire hono- 
rtiie du C. H. de France. Elles ont élé revues et augmentées. 

'. de Barghou de Fûrt-RiOQ, fehanne d'Arc, chant I, page i. 



— 42 — 

vant que la serve de l'Angleterre ? Non, pour la res- 
taurer dans sa gloire et son indépendance, Dieu ferait 
plutôt un miracle ! Et ce miracle, la patrie Patten- 
dait. 

D'antiques prédictions/ opportunément exhumées 
de la poussière des âges, ardemment propagées dans 
les manoirs et les chaumières, confortaient les cou- 
rages et ravivaient l'indomptable espérance. L'une 
annonçait que « la France, perdue par une femme, 
serait sauvée par une vierge des marches de Lorraine » ; 
l'autre, que « viendrait une vierge de la race du sa- 
gittaire (c'est-à-dire du lignage d'Arc) qui seconde- 
rait victorieusement les fleurs-de-lis ».^ Des oracles 
tenus pour infaillibles, la Sibylle, l'enchanteur Mer- 
lin, le vénérable Bède avaient pronostiqué l'avènement 
de la « Vierge-chevalier » ^ qui serait le Messie de la 
patrie française. 

Car Merlin, SebUle et Bède, 

Plus de cinq cents ans a, la virent 

En esperit et, pour remède 

A France, en leurs escripts la mirent 

Et leurs prophéties en firent. * 

On se souvenait que, peu de temps avant, Char- 
les VIT avait reçu d'une voyante d'Avignon, Marie 
Gasc, l'assurance que le royaume serait « sauvé par 
une autre vierge, qui viendrait après elle ». ^ — Gom- 
ment les fidèles du Roi national n'eussent-ils pas es- 

^ Jehanne d'Arc^chdcoX I, page 5. 

* Descendet Virgo dorsum Sagittarii et flores virgineos obscul- 
tabit. — Au lieu de dorsum, des textes portent deorsum ou de 
ortu, 

' Jehanne d^Arc^ ch. v, p. 60. 

* Christine de Pisan. 

* Procès de révision^ déposition de Jehan Barbin. 



péré. lorsque lant de prophétiques témoins leur pro- 
mettaient le salut P 

Du cœur de la France en péril l'angoisse patriotique 
se répercutait jusques à ses frontières, et surtout dans 
ces « marches » de Lorraiue, exposées aux incursions 
des Bourguignons, alliés des Anglais, et placées à 
l'avant-garde de la patrie. 

Pareille au hêtre légendaire de son village natal, 
l'enfance de la Vierge de Domremy poussa dans un 
sol plein de sève et fut, en somme, hantée par des fées 
bienfaisantes. Ntle sur un fertile et riant coin de terre, 
issue d'une honnête famille dont la médiocrité labo- 
rieuse était assez haute pour toucher a la noblesse 
en s'ennohlissant elle-même par l'aumône, et assez 
humble pour rester en contact avec toutes les misères, 
douée par la nature d'un corps robuste, d'une intelli- 
gence droite et d'une âme énergique, la petite Jehan- 
nette d'Arc devint sous cette douce influence toute 
bonté et tout amour. »' 

Et quoiqn'cUe n'eût point reçu de la clergie 
La leçon d'éloquence et de Ëeutil savoir, 
Son dira harmonieiix avait l'art d'émanvoir. * 

L'humble fille des champs n'a rien appris que de 
saintes oraisons ; elle n'a jamais lu dans un livre. 



Et soudainement, à l'appel de ses « voix », elle de- 
vient « cette vierge au cœur grand comme un cœur de 



I Simfon Lace, Jtanne d'An: i Domr/mj; p. ^7. 

* Jihanni d'Arc, ch, [i, p. 13. 

» Jtianne d'Arc, chant U, page 15. 



— 44 — 

Reine»,* ce «vivant et lumineux prodige »* si heu- 
reusement dépeint par Chapelain : . 

Le Ciel, pour la former, fit un rare mélange 

Des vertus d'une fille et d*un homme et d'un ange. 

« Messagère de gloire et de miséricorde », ^ elle vole 
au secours de« ce roy enclos de tous costez par ses 
ennemys ». * 

Les Français sont perdus, si pour les fleurs-de-lis 
Un miracle n*est fait par le Dieu de Clovis ! * 

Le miracle, le voici ! C'est elle, c'est Jehanne d'Arc 1 
Interrogée par les commissaires de Charles VII sur les 
moyens de sa généreuse « emprise », elle répond : 
« Les gens d'armes combattront, et Dieu donnera la 
victoire.» La victoire !... Un mot que ne connais- 
saient plus les Français I Elle revêt le harnois de 
guerre, et, dit un contemporain stupéfait, « elle le 
portoit aussi gentiment^ que s'y elle n'eust faict aultre 
chose de sa vie » ; elle 

Semblait un chérubin revêtu de l'armure. ^ 

Et la voilà, « l'épée au poing, l'éclair aux yeux, la 
France au cœur », ® Dieu dans l'âme, inaugurant par 
d'inespérables triomphes sa miraculeuse Iliade I La 

* Chant I, page 6. 

* Chant III, page 35. 
» Chant VI, p. 84. 

* Sala, Exemples de hardyesse de plusieurs roys et empereurs, 
Bibl. nat., fonds franc., no 180. 

* Jehanne d*Arc^ ch. vi, p. 77. 

« Gentil, gentiment, en vieux français, signifient noble, noble- 
ment ; de là, le mot « gentilhomme ». 
' Jehanne d'Arc^ ch. iv, p. 45. 

* R. de BorreUi, Alain Chartier^ comédie en un acte, 1889. 



— 45 — 
«vierge tendre», la^pucelle bien heurée n, comme 
l'appelle Christine de Pisan, s'improvise grand capi- 
taine, stratège admirable, embrase de sa foi patrioti- 
que les cœurs les plus altiédis, et dote les fastes de 
rhnmanité d'une épopée prodigieuse, grandioseentre 
toutes, éternellement incomparable. 

Jehanne d'Arc est l'âme de la patrie, l'épée de Dieu, 
le Messie de la France, et, comme le Messie divin, 
elle aura ses luttes, ses miracles, son sacrifice. Elle est 
la sublime poésie de notre histoire, le nouvel «agneau 
sans tache » qui va terrasser le léopard et « destruire 
l'Anglescherie». ' La paysanne transfigurée a le génie 
de sa mission et des mots de génie ; à ceux qui se la- 
mentent quand elle arrache de sa blessure la flèche 
anglaise : n Rassurez- vous, dit-elle, ce n'est pas du 
sang qui sort de cette plaie, c'est de la gloire ! » Elle 
féconde l'héroïsme autour d'elle, et les femmes d'Or- 
léans, à son exemple, se transforment en guerriers 
intrépides ; 

« Elles ne cessoient de porter très diligemment 
casses, huiles et gresse bouillants, chaux, cendres et 
chausses-trappes. Elles bailloient aux combattants vin, 
viandes, fruicts, vinaigres et touailles blanches, et 
aiissy leur portoient des pierres et tout ce qui pouvoit 
servira la deffence, dont aulcunes feurent veues qui, 
durant l'assault, repoussoient à coups de lance les 
Anglois des entrées du boulevart et les abattoient es 



Ah I quel bonocur 3U féminîa 
Sexe ! Que Dieu l'ayme il appert 1' 



I Christine de Piian. 
» Bibliothèque d'Orléans, 



_ 4'' - 

« La grandeur des actions humaines, a dît un très 
illustre savant, ' su mesure à l'inspiration qui les a fait 
naître. » C'est au nom dii Roi du Ciel que Jehanne 
d'Arc arrive au sommet des gloires humaines, et sa 
mission, irrécusablement divine, ne se révèle dans au" 
cun de ses gestes plus lucidementque dans l'émouvant 
épisode de la cession du royaume de France à Notre 
Seigneur Jésus-Christ. 

De vieilles chroniques, comme celle du trésorier de 
l'empereur Sigismond {1411-1437), relataient bien qu'à 
Chinon Jehanne avait exige de Charles Vil qu'il re- 
mît le royaume à Jésus-Christ, mais on ignorait la 
forme pittoresque et naïve dont elle avait usé. Un 
prince de l'érudition, M. Léopold Deljsle,' l'a fait 
connaître d'après un manuscrit du Vatican. 

Un clerc, vivant à Rome, avait lancé dans le public, 
sous le titre de lialionaîe iemportim, une chronique 
qui commençait à la création et finissait à l'année 1428. 
Jehanne d'Arc parut l'année suivante. Les exemplai- 
res manuscrits, imprimés dans la suite, ne pouvaient 
pas mentionner l'héroïne ; mais sur celui qu'il s'était 
réservé, l'auteur relate, à sa date, le « fait dont les 
annales du monde ne lui avaient pas révélé le pa- 
reil », 

« Un jour, raconte-t-il, Jehanne dit au prince : « Si 
je vous demandais un don, me l'accorderiez-vous ? — 
Oui, répondit Charles. — Eh bien ! je vous demande 
votre royaume. » Le Koi. surpris, hésita un moment, 
et répondit : « Je vous le donne. ^ Écrivez, repartit 
Jehanne, se tournant vers les secrétaires royaux: Le 
gentil Dauphin donne son royaume â Jehanne la Pu- 
ccUe ». Et, après un instant, regardant le Roi : «VoiJà 



■17 — 

le plus pauvre chevalier du royaume de France ! » 
— Puis, continuant : « Écrivez ; Jehanne donne le 
royaume à Jésus-Christ ; Jésus-Christ donne le 
royaume à Charles. » 

El ce n'est point là qu'une exquise anecdote imagi- 
née après coup ; le récit est de l'année 142g ; son 
authenticité n'est pas même discutable: il exprime 
avec une clarté saisissante l'idée capitale et dominante 
dejehanneetde son histoire; c'est lelumineux prélude 
du sacre de Reinis; Charles Vil est déjà sacré, par 
ainsi, lieutenant du Roi da Cieî, c'est-à-dire invinci- 
ble ; c'est le gage divin de la délivrance. 
Libre, le swi sacré ne boira pins nos pleurs ! 1 

Pour la Vierge de Domremy comme autrefois pour 
la Vierge de Nanterre, se vérifie le mot de saint Paul : 
« Dieu s'est servi de la faiblesse pour confondre la 
force ! »' Ceux qui, de nos jours, contestent le carac- 
tère surnaturel de la mission de Jehanne d'Arc sont 
les mêmes qui prétendent dater d'une misérable ré- 
volution l'éclosion du patriotisme français ; sectaires 
ignares, étrangers à toutes nos traditions, ne sachant 
rien de Bouvines,' rien même de ce quinzième siècle 
où le patriotisme enfanta des miracles que leurs for- 
fanteries, héias I ne renouvelèrent pas en 1870!,., Mais 



Déliclions DOS regards i 
Que le vautoar de Piu 



uillé de 






* /ihannc fArc, ch. vu, p. 89. 

> InErma mundi elegit Deus ut confnndat fortia. 

■ Dans nn banquet, S Versailles, M. Léon Gambetta put mettre 
la Enéaiorable vicloïie de Bonvines au nombre des grandes défaites 
d* U France, sans protestation d'aucun des mille rèpublicaios pré- 
sent* PiMitrB cette énorme hérésie historique. Le tribun connaissait 
Uleiix MDS doute l'histoue de Gènes. 

* JihaKne d'Arc, ch. vu, p. 87. 




« Une fille d'une âme admirable et française par le 
sang, par le cœur, par l'esprit, elle en avait et du plus 
vif et du plus fin, mais ne sachant rien de la politi- 
que ui de la guerre, entreprend de délivrer sa patrie du 
joug de l'étranger et de couronner son Roi. Elle n'avait 
jamais monté un cheval ni manié une épée ; elle trem- 
blait devant les obligations de sa mission divine, 
comme autrefois la Pythie devant l'oracle d'Apollon ; 
mais elle le veut, il le faut, et elle monte à cheval, elle 
tire l'épée, marche droit au Roi, qu'elle persuade d'un 
mot, elle s'impose aux chefs de l'armée, elle se fait 
de ces routiers farouches des amis dévoués et des lieu- 
tenants soumis, elle délivre Orléans, elle bat les An- 
glais, et Suffolk et Talbot et Falstail, à Jargeau, à 
Beaugency, à Meung, à Patay ; enfin, elle conduit son 
Roi triomphant jusqu'à la cathédrale de Reims, ne 
demandant pour son salaire que l'honneur de tenir 
l'oriflamme victorieuse à côté de l'autel ! »' 

Plaignons ceux qui ferment les yeux pour ne pas 
voir dans cette miraculeuse épopée la main divine qui 
exalte les humbles et renverse les puissants, pour ne 
pas voir que tout y est prodige, humainement inexpli- 
cable. Tout s'y enchaîne, dès les prodromes, avec 
une logique stupéfiante, et plus on l'étudié, plus on 
est confondu, plus on croit découvrir d'indications 
prophétiques. 

Une des saintes de Jehaone est Catherine, la royale 
martyre d'Alexandrie, et c'est à Sainte-Catherine de 
Fierbois qu'elle trouve son épée miraculeuse. — Entre 
le village de Dom-Remy ' et la basilique du sacrci 
c'est-à-dire entre le point de départ et le couronnement 

' A. Vitu, VEnfanei ât Jeanne ifAn, dans le Figaro du at 
juiUet iSSd. 

' I Dom-Eeuiy » est synonyme de ■ Saint-Rpuiy ». 



— ^9 - 

î mission de Jehanne, je ne peux me Jefendre de 

I sentir un lien mystérieux, de loogtemps voulu par la 

I Providence. Il n'est pjs douteux, en effet, que le vil- 

j lage natal de la Libératrice dut son vocable au saint 

I patron de Reims, car, dès lemilieu dutreizième siècle, 

l'Archevêque de Reims avait des droits à Gr«/.r, ' pa- 

[ roisse dont faisait partie te village de Domremy. ' 

Mais qu' est-il besoin de s'ingénier pour justiiîer le 

laraclére divin de la mission de Jehanne, lorsque les 

I faits le proclament, avec l'illustre Gerson ' et tant 

' d'autres esprits suréminents, comme Estienne Pasquier 

dont nous nous approprions volontiers la déclaration ; 

«Je répute l'histoire de la Pucelle un vray miracle de 

Dieu ». — Laissons ergoter les aveugles, rendons 

grâces au Roi du Ciel, et disons avec le poète ; * 



... Nulle' 






Si tous les Français dignes de ce nom sont unani- 
I mes à glorifier 

« Arehîvns da Conseil héraldique de France, 16S5 "s, 

» J'établirai ce fait dans une étnde spéciale. 

*Voy,Jf.inni J-Arc à Rtims, par Hedti Jadart, cSSy, page 4, 

ite I. — Voy. aussi Etudi jur Je.iiiiit d'Arc el les frimifaut srs- 
I ttmts qui contistent son inspiration iariialurillt il son orthodove, 
■ pir le Comte de Bourbon-Ugnièrcs, 1371, in-S. 

* Sully-Prudliomme, dans le suppl. du Figaro, 13 août 18S7. 



Jehaime. la bonne Lorraine 
Qu'Angloys bmalèrent k Rouen, ' 

par contre les historiens, les érudits sont en désaccord 
non seulement sur le caractère de sa mission, mais 
encore sur sa nationalité, sa province n.itate, l'origine 
et la position sociale de sa famille, l'orthographe de 
son nom et son nom même. Sur tous ces points on 
a dépensé des trésors d'érudition, ' et l'on compo- 
serait une vaste bibliothèque rien qu'avec les publi- 
cations relatives à la Pucelle. 

Vraiment, on sourit, pour ne pas s'indigner, lors- 
qu'on entend poser sérieusement cette question : 
/ekanttû d'Arc ^/ail-ciie française f'^yialshhsonsdecôlê 
le sentiment et ne nous occupons que des faits, — La 
Lorraine, en 1412, n'était pas terre française; si l'on 
établissait que la Pucelle eût vu le jour en terre 
lorraine, il faudrait encore, pour lui contester la 
nationalité française, établir qu'elle y était née d'un 
père lorrain. Or Jacques d'Arc, son père, était incontes- 
tablement français, et l'origine provinciale dejehaune 
est non moins incontestablement française, ' puis 
qu'elle était née dans le ressort de la baillie royale de 
Chaumont. Notons enfin que l'on s'accorde à dési- 
gner Ceffonds comme lieu natal de Jacques d'Arc ; or 
cette localité, aujourd'hui communedu canton de Mon- 



' François Villon. 

* Jeanne d'Arc èlail-tlU LorTahe ou Champenoise ? fS! V Wibi 
Georges, i88a, in S. —% Jeanne d'Arc Chsmpenoîst et non Lorraine, 
par A. Pernot, iB-,i, ia-S. — Jeiime d'Arc à Trains. Est-elle ri- 
ellimnl Chumpenoùe ? par Assîer, 187?, in-ii. 

> C'est le titre d'une étude de M. A, Kennrd. 18^3, io-S. 

^ Acad. des Inscr. et B, L., séance duiâ oct. iSSS, oicmoiTe lu far 
M. Simèon Lues. 



tiérender, arrondissement de Vassy, département de 
la Haute-Marne, faisait partie du comté deChampagne. 
— Ce qui parait avoir acclim.ilé l'opinion que l'bé- 
roïnefùt lorraine, c'est qu'elle était des o marches de 
Lorraine » ; mais cela signifie exactement qu'elle était 
de la région française sise sur la frontière de Lorraine, 
Leduché lorrain avait, lui, ses « marches de France», 
etleurs habitants n'étaient pas Français, mais Lorrains. 

Quant à la question de l'orthographe du nom, oui 
ne l'a plus savammeotembrouiliêeque feu M, Vallet 
de Viriville; ' il conclut qu'il faut écrire « Darc » 
et non « d'Arc », parce que dans les plus anciens do- 
cuments le nom est régulièrement écrit sans apostro- 
phe, et parce qu'au xvi= ou xvii= siècle on l'a traduit 
en latin sous cette forme .- Darcius. Argumentation 
absolument puérile, et d'aussi bonne foi de la part 
d'un savant que de prétendra que, si Jehanne eût été de 
race noble, on l'eût appelée dans les actes latins <iJo- 
hanna de Ami t, et non « Johanna Darc ». J'ai sous 
les yeux de nombreux titres de la très noble maison 
des sires d'Arc-sur -Tille et de ses différents rameaux ; 
dans les documents rédigés en français, et aussi dans 
quelques actes latins, le nom est invariablement écrit 
sans apostrophe DARC, DART, DARE, DARS, parla 
simple raison que l'apostrophe n'était pas encore in- 
ventée,* Une preuve irrécusable que le nom de fa- 
mille de la Pucelle comporte présentement l'apostro- 
phe, c'est son blason primitif, blason parlant, portant 
un arc et trois iiècbes. 

Mais ce nom était-il réellement « DARC»? Les 

I Woiro. Secherckes >ur U fimiUe et le nom de Jexnnt d'Arc, 

» Voy. De h véritable orthagr, du nom def. d'Art, par le ba- 
ron Goanlei de Dumiist ; Vancj, iSj6. 



lettres- patent es par lesquelles, au mois de décembre 
1429, à Mehun-sur-Yèvre, Charles Vil anoblit la 
Pucelle, son père, sa mère et ses frères, étaient bien 
faites pour autoriser le doute : 

« Ctiarles, par la grâce de Dieu roi de France, pour 
«perpétuelle mémoîredelachose, voulant magnifier 
« les très abondantes et très éclatantes grâces que ia- 
« divinemajesté nous a accordées par le célèbre min is- 
« tère de la Pucelle Jehanne DAY, de Doniremy, 
« notre chère et bien amée, de la baillie de Chau- 
« molli'.... Nous avons anobli ladite Pucelle, ac- 
« quesDAYjdu dit lieu de Domremy, son père, Isa- 
« belle, sa mère, Jacquemin, Jehan DAY, et Pierre 
« [dit] Perrel, ses frères...»' 

Sur ce point encore, les érudits ont entassé Pélion 
sur Ossa, fait assaut d'ingéniosité pourécliafauderune 
explication plausible; j'ai, lu quelque part que day 
était daly syncopé, et que daly était synonyme de du 
Lys. Passe pour le synonyme ; mais ii faut se rappe- 
ler qu'au bon viens temps les finales ac, arc, ard, art, 
ars, s'écrivaient fréquemment ay, ais, ou ei, et vice 
versa, probablement en conformité de leur pronon- 
ciation patoise, ainsi que l'indique Lenglet-Dufres- 
noy. ' Au xi" siècle, Geoffroy d'Arrablay est appelé 
Gaufi-idus Arrahlart. ' A Paris, l'ancienne rue Pierre 
Oïlard ou Olard était aussi appelée rue Pierre Oletou 



< Preuve éclatante de l'origine française de Jehanne d'Arc 

" G.-A. de la Roque, Traité dt la NobUssc, 1735, 10-40, eh. 
p. 145. — Cf. Boucher de Molaadon, Allératioa dfs noms 
et du Lis (Z.I Famille de J. d'An, ch. ctci). 

' Hist. dej. d'Arc, III, 380 : <■ Day poor Darc, c'est la m 
de prononcer du pays >, 

♦ Passier, Trésor geiié.il. de Dom ViUevinUe, 11, si^. 



au Lait.i Dans le procès de réhabilitation, l'oncle de 
JebAtine d'Arc est appelé tantôt « Durant Lassart ", 
taat>)t Durant Lassais », qui se prononçait Lassais. 
Dans des lettres de rémission de 1479, Jehan deSala- 
zar est appelé « Jehan de Salezay ». ' Dans la montre 
de la compagnie d'ordonnance de Jacques de Coli- 
gny, seigneur de Châtillon, en 1504, Artusde Salazar 
est appelé « Arthus de Sarrezay». ' En 1366, Gul- 
chard d'Ars, seigneur deTanay,estappelé « Guichard 
DAIS *>. ' — Le scribe royal de 1429, en donnant 
au nom « d'Arc* uaeformearcliaïqueoupopulaire,ne 
se doutait pas que sa fantaisie dût infliger des tor- 
tures aux Saumaise futurs. — En passant, notons que 
de ce qui précède découle, pour ceux qui voudront 
étudier la question des ascendants de Jacques d'Arc, 
l'obligation de porterleurs recherches non seulement 
sur le nom « d'Arc », mais aussi sur le nom DAY ou 
D A YS. Je leur signalerai notamment un « Jacques Days» 
écuyerdu comte de Ventadour en 13^5, ' et un «Jehan 
Day » mentionné parM.SiméonLuce* et par M, Auguste 
Longnon. ^ Il avait à Paris un « hoste! j> qui lui fut 
confisqué par le roi d'Angleterre ; ' c'était donc un 
bon Français, un patriote militant digne d'être du 
même estoc que la grande héroïne. 



' J. de la TyoDa, Dicl. des ruts dt Paris. iSli, p. 371. Cast an- 
jonrd'hai U rue Pierre au Lard. 

• Archives nationales, Trisar dts ciail/s, JJ 306. 

• Bibl. Nat.,Cab' des titres, Montns, t. XX, fonds franc. 35783, 
a> 69. 

• Claiiambaaîl, Titres sctlUs^ t, 39;, 

• IbiJ., d,, 8671. 
•J.d-AreàD««,remy, lïïxyif, p. 134. 

T /»«-,-. w«. U domin<tliBn a'.gl.use, cxsic, p. =65. 

• lèiJ. 



- 54 - 



m 



Quel était le rang social de la famille d'Arc, et 
qu'était Jehanne avant sa mission? 

Sortait-elle « des derniers rangs du peuple», comme 
a dit M. Quicherat, et après lui M. Jules Simon ? * 

Cétait, selon M. Walckenaër, 2 « une simple pay- 
sanne de Domremy », et ses parents « de bons culti- 
vateurs dans une situation voisine de la pauvreté». 

« Une simple fille de très basse condition », dit 
Lenglet-Dufresnoy. ^ « Une jeune fille qui faisait paî- 
tre les troupeaux », dit Henri de Gorckheim. ♦ « Fille 
d'un pauvre cultivateur, » dit JEneas Sylvius^. « Sor- 
tie de parents obscurs, ayant passé les premières an- 
nées de sa vie à faire paître les troupeaux », dit Phi- 
lippe de Bergame. ® « Une pauvre paysanne de Lor- 
raine », dit Pontus Heuterus. 

« Cestoit une fille de saincte et religieuse vie, dit 
la Chronique de la Pucelle^ "^ qui fut fille d'un pauvre 
laboureur de la contrée de l'eslection de Langres, près 
de Barrois, et d'une pauvre femme du mesme pays, 

1 FigarOy 13 août 1887. 

* Biographie universelle, notice sur J. d'Arc, 
s Hist, de J. d'Arc, I, 84. 

* De puella militari in Francia, 1439. 

• Comment, historiq., 1. II. 

• De claris mulierihus, cap. clvii. 
"7 Edition Buchon, p. 428, 431. 



qui vivoient de leur labeur ; elle... avoitesié paslou- 
relle au temps de son enfance. » 

« Une jeune fille du pays de Lorraine, — dît une 
autre Chronique de la Pucelle, ~ nommée Jehanne, 
fille d'un laboureur nommé Jacques d'Arc, et qui 
jamais n'avoit faict aultre chose que garder les bestes 
au champ... Une simple villageoise, qui avoit ac- 

■ coustumé aulcunes foys de garder les besles ; et quand 
elle oe les gardoit, elle apprenoit à couldre ou bien 

I filoit ». t 









dit Christine de Pîsan. 

« Une pauvre bergerette appellée Jehanne, de 
Lorraine, du lieu de Vaucouleurs », lisons-nous dans 
le Registre- Ddphinal de Mathieu Thomassin. ' Et 
Martial d'Auvergne, que j'allais oublier: 

Tost après cesta douleor, 

ViDt au Roy une bergerells 

Du ïilage dict Vaiicouleur, 

Qu'on nominoit Jehanne la Peucelle. 

C'estoit une povra bergère 

Qui gardoit les berbis es champs, 

D'une douke et humWe manière, 

De l'aage de dix huict ans ■. 

Au tour d'Enguerrand de Monstrelet, le chroni- 
I qoeur anglophile : 

« En l'an dessus dict (1429), vînt devers le ro/ 
I Charles de France, à Chinon, où il se tenoit, une pu- 



■«Bacbon, p. 41S, et p. 4^4, d'après i 

■ Oocbon, p. 5î6-si7. 

» Zu Vigilts de CharUi VU. 



i. de la BibI, d^Orléan 



- 56- 

celle, jeune fille aagée de vingt ans ou environ, nom- 
mée Jehanne... et étoit née des partyes entre Bourgon- 
gne et Lorraine, d'une ville nommée Droimyyâssés prez 
de Vaucoulour ; laquelle pucelle Jehanne fut grant 
espace de tems chambrière en une hostellerye, et es- 
toit hardye de chevaulcher chevaulx et les mener 
boire. » * 

« Une fille de 17 ans, élevée dans une auberge 
ou chez son père, jardinier», dit Thistorien Anquetil. 

Pour égayer mon sujet, je ne résiste pas au plaisir 
de citer cet extrait du humai d'un bourgeois de Paris., 
une des lumières sans doute de la fameuse rue du Sen- 
tier en 1429. Les Français viennent mettre le siège de- 
vant la capitale, et l'honneste parisien burine ce chef- 
d'œuvre sur ses tablettes : 

«... Une créature, qui estoit en forme de femmey 
avec eux, que on nommoit la Pucelle. Qui c'estoit, 
Dieu lescet » 1 

Le fait est qu'on ne le savait pas et que, depuis qua- 
tre cent soixante ans, nous avons tablé sur une légende, 
dans le genre de celle que le même bourgeois de 
Paris, mieux inspiré cette fois, a consignée dans son 
journal : 

« Quand elle estoit bien petite, elle gardoit les bre- 
bis, et les oyseaulx des boys et des champs, quant 
elle les appeloit, ils venoient manger son pain dans 
son giron, comme privés ». * 

Cest exquis de grâce naïve, et j'aurais voulu retrou- 

* Chronique àe Monstrelet, 1. JI, ch. lvii. — A rapprocher delà 
réponse de Jehanne à ses voix : « Je suis une pauvre fiUe ne sa- 
chant chevaucher ni guerroyer, » (J. Fabre, Procès de J, d^Arc^ 
p. 58.) 

* Buchon, p. 479, 481. 



■ ce ravissant épisode dans la Chronique rimee. 
puisque l'auteur, en ce qui touche l'adolescence de 
Jelianne, s'est fait le tenant de la légende. 



Uue enfant ie la glèbe, une linmble et panvre fille. 
Ja gardais les troupeaux, par la belle saison '. 

fai[-tl dire à son héroïne. En plus de la. légende, 
M de Barghon de Forl-Rion a pu s'inspirer de la fa- 
jse déclaration faite, suivant Dunois, par Jehanne à 
l'archevêque de Reims, après la cérémonie du sacre: 
« Ma mission est terminée. Plût à Dieu que j'eusse 

:■ La liberlé de renoncer aux armes, de me retirer auprès 

I de mes parents pour les servir et ganter leurs troii- 

\ pteux, avec ma sœur et mes frères 1 » ' 

Si ces paroles étaient authentiques, elles ne prouve- 

I raient rien, sinon que les parents de Jch.inne possé- 
daient des troupeaux, mais elles sont indéniablement 
apociypheaet cette fleur de rhétorique a poussé d'elle- 
même dans le champ de la légende. — Le sacre de 
Charles Vil s'accomplit le ly juillet 1429 ; or, la sœur 
unique de Jeiianne, Caliierine d'Arc, avait cessé de vi- 
vre* avant que la Pucelle partît de Domremy pour 
aller sauver la France; elle n'a donc pas pu parier 
d'aller garder les troupeaux avec sa sœur. Elle n'a 
méaie point parlé de les garder seule ou avec ses frères, 
et sur ce point nous invoquons ses propres déclarations 

I ao cours de son abominable procès. Le as février 1431, 

I quand l'interrogateur lui demande : 



I A*»» 



f d'A' 



iém. dt l.t y« 
e ID, p. 39g, — Procès, à 
?, /. ,rArc à Domr 
i, Lapnilli di J,A, 



l d'EJmiard UT, 



e 3. — Boucher de 



— Que faÎ3iez-vous dans k maison paternelle? 

— Quand j'étais chez mon père, répond-elle, je va- 
quais aux soins du ménage. Je n'allais guère aux 
champs avec les moutons et autres bêtes. 

Et dans l'interrogatoire du 24 du même mois : 

— Ne conduisiez-vous pas les animaux aux champs ? 

— J'ai ailleurs répondu à cela. Quand je fus un peu 
grande et que j'eus l'âge de raison, je ne gardais pas 
les animaux communément, mais j'aidais bien à les 
mener aux prés et à un château nommé l'Isle, par 
crainte des gens de guerre. Je ne me rappelle pas si je 
les gardais ou non dans mon lout jeune âge, ' 

Je n'ignore pas que je vais heurter un vieux parti 
pris, de tenaces préjugés fécondés surtout par la mé- 
connaissance des vicissitudes sociales dans l'ancienne 
France ; mais, en histoire comme en politique, je ne 
déteste pas de heurter de front le préjugé. 

La légende de la « pastourelle » et du ménage de 
« pauvres laboureurs » est certainement partie de l'en- 
tourage de Charles Vil, composé de princes et de 
grands seigneurs pour qui Jehanne, après tout, ne 
pouvait être qu'une humble villageoise, quelle que 
fût même l'aisance de sa famille. Notons d'abord que le 
terme de n laboureur» n'avait pas, en ce temps-là, le 
même sens qu'aujourd'hui, mais bien celui d'agricul- 
teur. Cent ans après la Pucelle, je trouve en Norman- 
die un « laboureur » seigneur de fief, et c'est la dé- 
monstration que le sens du mot s'est modifié. 
- « Une opinion, dit un docte Lorrain, ' qui n'est 
appuyée sur aucune preuve historique, parait aussi 
avoir prévalu chez bien des historiens, même parmi 

1 J. Fabre, Procès de condamnation lie/. d'Arc, p. 55, 73. 
* Journal de lu Soc. d'Archial. Lorraine, avril 1S8:, article ds 
M, Cliapellier, p.jy-So, 



- ^9 — 

les plas érudits, au sujet de la famille de Je: 
d*Arc : i Is la considèrentcom me uae famille de paysans 
vivantpéniblementde son travail, dans uns situation 
plus éloignée de la richesse que de l'indigence. Le 
père et la raère de Jeanne d'Arc, dit M. Wallon, 
étaient de aimpîcs laboureurs, n'ayant qu'une chau- 
mière et un bien petit patrimoine... mais soutenant 
avec honneur leur pauvreté. Peu s'en faut que ces 
historiens ne prennent dans son acception propre 
l'épithèle de bergère, donnée à Jehanne, qui cepen- 

t, comme ses compagnes du village de Domremy, 

iiivant la coutume d'alors, ne garda jamais qu'à 
son tour le iroupeau commun ou le bétail de ses pa- 
rents. » ' 

C'est parfaitement dit. Maintenant lisez ceci : 
• L'Abbé MandrCj curé de Damvillers (Meuse}, 
docteur ('« utroqne j'iirs, né en 1742, mort vers iKso, 
conservait précieusement des pièces et des tradi- 
tions de famille qu'il a communiquées à son neveu 
M. Villiaumé, et que celui-ci a transmises h son fils, le 
savant historien de Jeanne d'Arc. Voici ce qui était 
relatif il la fortune de la famille d'Arc : 

« Les biens que possédaient Jacques d'Arc et Isa- 
belle-Romée représentaient environ vingt hectares, 
dont douze en terre, quatre en prés et quatre en bois, 
dont le bois Chenu. Ils avaient de plus leur maison, 
leur mobilier et une réserve de deux àtrois cents francs, 
qu'ils entretenaient avec soin en prévision d'une fuite 

;as d'invasion, telle que celle qu'ils furent obligés 
défaire à Neufchâteau. (Le franc valait environ ij 
Trancs de notre monnaie.) Tout cela constituait une 
'aleur totale de 50,000 francs environ. (L'abbé Mandre 

t EnquJW de i.|)6. 



- 6o -- 

parlait en 1812 ; cela en ferait bien le double aujour- 
d'hui. ) En faisant valoir eux-mêmes ce bien, leur 
revenu, tant en nature qu'en argent, pouvait atteindre 
le chiffre de 4 à 5,000 francs, valeur de nos jours. 
Voilà ce qui explique la possibilité qu'ils avaient de 
faire la charité et de donner l'hospitalité aux moines 
mendiants et aux voyageurs qui passaient souvent 
dans ce pays. » * 

Aujourd'hui, 477 ans après la naissance de Jehanne 
d'Arc, alors que la révolution se targue d'avoir donné 
la terre aux paysans, ^ en connaissez-vous beaucoup 
qui soient à la tête d'un avoir de cent mille francs ? 

Le père de Jehanne, écrivait en 1612 Charles du 
Lis, était d'une « bonne, riche etancienne famille». ^11 
n'était pas de Doraremy, où l'avait fixé son mariage, 
mais de Celfonds (en Champagne), où il avait un 
bien patrimonial qui, après lui, passa à son filsjehan 
d'Arc, * prévôt de Vaucouleurs, capitaine de Chartres 
et bailli royal de Vermandois. 

Jacques d'Arc, père delà Pucelle, et Isabeau-Romée, 
sa femme, avaient de leur vivant fait une donation à 
l'église de Domremy « pour leurs obitz et anniversai- 
res, pour dire et célébrer, chascun an, deux messes. »^ 
Par acte du 2 avril 1420, Jacques d'Arc prit à bail la 
forteresse de Domremy, ® et M. Siméon Luce en con- 



^ E. de BouteiUer et G. de Braux, La famille de Jeanne (TArc 
p. 185. 

2 Voy. r Annuaire du Conseil Héraldique de France,iSSgf p. 88. 

3 Discours sommaire.., de la Pucelle d'Orléans^ P- 7- — Traité 
sommaire, 1628, p. 6-7. 

* E. de BouteiUer et G. de Braux, Nouv, recherches sur la fa^ 
mille de J. d'Arc, p. 10. 

* Mêmes auteurs, Recherches^ p. 182. 

6 Acad. des inscr. et b.-l., séance du 5 avril 1889, mémoire de 



dut très judicieusement qu'il devait être dans une 
posiiioii relativement élevée. En effet, en 1433, Jacques 
d'Arc est qualifié doyen de Domremy; ' il figurait 
donc au premier rang des notables du Heu, après le 
maire et l'échevin. ' Il avait, par ainsi, la charge de 
la justice locale et de la collection des tailles, le titre 
de procureur fondé de la Communauté des habitants 
et, comme le seigneur, était exempt d'impôts, — La 
même année, « Jacquot d'Ars » fut délégué par les 
habitants de Domremy poursoulenir leurs droits dans 
itige pendant par devant Robi rt de Baudricourt, 
capitaine de Vaucouleurs. '' 

On voit, dit avec grande raison M. Cliapellier, 
que cet habitant de Domremy, pour avoir été choisi 
en cette circonstance comme le représentant de ses 
compatriotes, ne devait pas être le premier venu, mais 
■ien l'un des principaux du village, sinon le plus no- 
table des habitants par la considération que lui avait 
attirée son intelligence, et même par ce qu'il possé- 
lait, par l'aisance dont il jouissait. » 

Nous voilà donc loin, bien loin, n'est-ce pas, du 
laysan indigent de la légende? La maison même de 
scques d'Arc, à Domremy, si modeste qu'elle nous 
iralsse, proteste contre la légende de la chaumière. 



t s. Lnce : Jacques tTArc, pire di la PuccUe, loi:alaire de Vile 

1 Archives de Mearthe-et-Mosella, layelle Enppes, II, n» 51. — 
Hpellier, Doil-on icrire I. d'Arc bu J. Darc > Quelques mots 
• Uphtde rkiroUe idaos \.e Journal de U Soc. d'urch. lorraine. 

iWj, p. 80-81. 
• S. Inee, /. dArc h Domrimy, p. 51, — Bibl. nat., Colh.twn 
iLvTT'ine, t. CXIX, u" 138. 

■ Clupellier, la;, cil.^ S. Luce, Preuves, p. }(>^. —Boucher de 
Jacques d'Arc, pire de U Pueelli, sj nouhtlîli fir- 



— 63 — 

Nous ne voyons l'ancienne Noblesse qu'à travers un 
prisme de convention, dans de superbes castels ou 
d'opulents manoirs ; tandis que la majeure partie des 
Nobles, héréditairement appauvris par les charge: 
leur état, par le service militaire, à peu près ruinés 
parles croisades et par l'interminable guerre contre les 
Anglais, babitaient des manoirs délabrés auprès deS' 
quels la maisonnette de Domremy n'eût pas fait mau- 
vaise figure. Combien de gentilshommes, alors, se 
fussent estimés heureux d'avoir le clair revenu de Jac- 
ques d'Arc ! 

Et quand il serait avéré que la Pucelle eût 
les moutons, comme le fils d'Isaïe, comme le fils de 
Jessé, comme plus tard Vincent de Paul, s'ensuivrait-iE 
qu'elle ne pût pas appartenir à quelque rameau déchu 
de quelque lignage ciievaleresque? 11 est certain qui 
dans tous les temps, avec cinq enfants â nourrir, 
élever, un revenu modique ne peut suffire que par di 
prodiges d'économie. Jacques d'.\rc n'était cependant 
pas, on l'a vu, dans cette pauvreté dure et oppressive, 
res avgiisla domi, qui étreînt le cœur et ravale l'in- 
telligence en resserrant l'horizon de la vie. Il était. 
« laboureur » comme la petite Jehannetle était' 
« pastourelle » ; chacun travaillait dans cette ruche de 
Domremy, paisible et bénie, sans autre ambition que 
celle du devoir accompli envers Dieu, le Roi. la famille, 

Dans toutes nos provinces, dans tous les pays et 
dans tous les temps, combien de rejetons appauvris 
de nobles races crurent ue pas dégénérer en s'adoi 
nant à la vie des rois pasteurs, en faisant, non sans 
dignité, du (er de leur épée le soc de leur charrue, 
en disant comme les d'Arc ; «i Vive labeur 



1 VieiUe i 






Q delà 



--- «{■ - 

ICombien d'amères et fières déchiîances de cette nature 

résultèrent Don seulement des croisades et des guerres 

batïoaaies, mais encore des guerres de religion ! 

Combien de nobles allèrent cacher leur décadence 

Bdam l'ombre de la vie pastorale, oubliant peu à peu, 

•dans le labeur de chaque jour, leur antique origine, 

Heur noblesse militaire, mais gardant avec leur nom 

^aieresqueiuurs saintes croyances, leurs généreuses 

Itraditions, la noblesse de l'âme, sans laquelle l'autre 

l-a'est rîenl ' Est-ce que, pour ne citer qu'un exemple, 

iFrançoise d'Aubigné, la marquise de Maintenon, ne 

pgarda pas les troupeaux dans son enfance ? Cela i'em- 

pêchait-il d'être d'un sang chevaleresque ? En 1885, 

un Poniatowski, réfugié dans le comté de Baltimore, 

a Amérique, gardait les troupeaux du docteur Patter- 

sn. Cela l'empéchait-il d'être de sang royal ? ' 

Les d'Arc de Domremy ne se considéraient pas 

domine des paysans, mais comme des bourgeois, et il 

h'y a guère de famille de chevalerie qui, du onzième 

j|0 seizième siècle, n'ait eu de ses membres agrégés 

b la bourgeoisie et faisant souche bourgeoise.' Q.uand 

^es bourreaux de Jehanne d'Arc vealent la contraindre 

h reprendre des vêtements de femme, sous peine d'è- 

e privée de la messe, quelle est sa réponse : 

- Faites-moi faire une robe longue jusques à terre, 



cellE, îi aamiemy, et qui était celle des ThiessBlin, alliés 

Id'Arc Bl portant : d'.i^iir à la molette d'or, Mcamf .ignée de j 

fteierrued-argii:!. 

» Voy. Rieher.kes sur la famille de 5" Vincent Je Paul. 

t)> da Poil. p. I, 9, lo, 41-43. 

I ' Ttuddeiu-Louïs Pûoiitowski, se diaaat petit-âls de Stanï 

û de Pologne. (Jonrnanï de la fin de février 1885.) 
I • Voy. mon Essai ftntrtdiulion à l'histoire ginialogique, j 



-64- 

sans queue, et me la donnez pour aller à la messe. 
Après mon retour, je reprendrai l'habit que j'ai. 

— Prenez l'habit de femme sans conditions. 

— Donnez- moi habit comme à une fille de bourgeois^ 
à savoir une houppelande longue, et moi je le pren- 
drai, et même le chaperon de femme, pour aller ouïr 
la messe. 

Et, sur de nouvelles obsessions de ses juges, Jehanne 
réplique : 

— Donnez-moi une robe de ÎQmmQpour aller che^ 
ma mère^ et je la prendrai. * 

Ainsi c'était en vêtement de bourgeoise que Jehanne 
voulait retourner à Domremy ; elle se disait « fille de 
bourgeois », et la sainte enfant savait 

Que le mentir n'est point fait pour un cœur chrétien. • 



IV 



Le lecteur a déjà pressenti que je ne suis pas éloigné 
de rattacher la famille de Jehanne d^Arc à quelque 
bon vieux tronc d'ancienne chevalerie, et, tout en 
adoptant la poétique légende de la « pastourelle », 
M. de Barghon de Fort-Rion a certainement eu l'in- 
tuition de la vérité, car voici ce qu'il fait dire par 
Dunois à l'héroïne : 

« J'implorais la pitié, j'avais raison, Jehanne : 
D'une race de preux descend la paysanne ; 
Ton sang est aussi noble et plus pur que le mien ; 
A tout venant tu dis : « Mon père est plébéïen ! » 

* J. Fabre, Procès^ p. 169, 195. 

* F. de Barghon de Fort-Rion, Jehanne d*Arc^ ch. 11, p. 16. 



I Mai3je saisie contraire, aj'ant entendu dire, ^^M 

I Un soir où noQS étions réunis chez h Hue, ^1 

I Panliunsieut le Doyen de Saint-Sauveur de BIois. 

I Que les pères étaient grands vassanï autrefois. 

I Ce prêtre nous prouva que, bien loin d'Jtre an nislre, 

I Tou père, Jacques d'Arc, sort d'un lignage illustre. » 

I Jehanne cul un sourire étrange et répondit : 

I 'Si nies ayeux itaienl puissants comme OQ l's dit, 

I Hoa père n'en a pas de l'orgueil, je t'assure ; 

I 11 conduit son hoyau d'une main ferme et sûre, 

I Sans penser auï lionncurs par le teaips abrogés, 

I Vénérant ses ayenï noblement déroges ; 

I Appauvris parla gloire, ils ont rompu la terre... <. 

Toute ma thèse tient dans ces beaux vers, et je me 
[ flatte que ma thèse deviendra tôt ou tard article de foi 
I historique, car tout ce que l'on découvre sur les d'Arc 
I y achemine, lentement mais sûrement, les érudits. 
L On ne manquera pas d'y opposer tout d'abord l'ano- 
I blissement de 1429 : si Charles VII anoblissait la fa- 
I mille d'Arc, c'est donc qu'elle n'était pas noble. — 
t Déduction erronée : la famille pouvait être de la plus 
[ noble origine, mais ne faisant plus le service de 
[guerre, ayant par suite dérogé, elle n'était plus en 
■ possession légale de I3 noblesse. C'est la ce qui explj- 
Ique tant de lettres d'anoblissement portant que l'ano- 
■bli est d'extraction noble. 

I — Mais, sera-t-il encore objecté, non seulement 
VCharles VII ne menlioiine pas que Jacques d'Arc et 
Kees enfants fussent de noble origine, mais il men- 
BtODDe expressément qu'ils n'en étaient pas, et même 
■qu'ils n'étaient peut-être pas de franche condition. 
I J'ai rencontré maintes fois celte objection, consi- 
Idérée comme irréfutable; elle se réfute cependant 

I I Chant IX, p. li'.. 



'4»9* V 



d'elle-même. Voici le texte latin des lettres de 
« ... Nobililammus et per prœsenies de gratia. speciali 
et ex iwstra cerla scienlia e! Jtlein/itiline poteslalis 
nobilitamus et nobiles facimtis... non obstanle quod 
ipsi,., ex nobili gcnere ortum non siimpscriiit et forsan 
alterius quamliberx conditionis existant». ' M. Wallon 
a victorieusement démontré que ce n'étaient là que 
des formules usuelles de chancellerie, destinées à 
épargner à Tanobli toute tracasserie quelconque, no- 
tamment de ia part des collecteurs des tailles, et 
enlever à ces derniers le moindre prétexte à recherclie 
etvexatiou ; le Roi déclare anoblir les d'Arc, même s'ils 
ne sont pas de race noble, mcme s'ils ne sont pas de 
franche condition. C'est une formule de bienveillante 
précaution, rien de plus ; comment voudrait-on que 
Charles VII ne sût pas que Jacques d'Arc, doyen et 
procureur fondé de la communauté de Domremy, 
quasi-gentilhomme déjà, puJsqu'en la qualité susdite 
il était exempt d'impositions, était de franche et libre 
condition? D'ailleurs, à cette époque, le droit distin- 
guait trois classes de personnes, les nobles, les francs 
ou libres, les non libres ou anciens serfs, et l'ano- 
blissement ne s'accordait qu'à des personnes de fran- 
che condition. 

M. Siméon Luce incline a admettre que la fa- 
mille de Jehanne ait pris son nom de son lieu d'ori- 
gine, Arc-en-Barrois, et il noteque cetteviUe a adopté 
pour son blason, « nous ne savons à quelle date, les 
armoiries mêmes de Jehanne d'Arc, nous voulons dire 
celles qui furent concédées à la Pucelle par Char- 
les Vil. »* C'est très certainement à une date récente, 
et probablement parce qu« M. de la Chenaye Desbois, 

' Archives nationales, K, 63, n" 5, 

■ /. iAri i D.mrm,, ,. j,, « .ou ,. 



- 67 - 
daas rarmorial qui termine le i" volume de la s'' 
édition de son Dictionnaire de la Noblesse (1770,) a 
inséré cette menlion : « Arc, en Barrois: d'azur à une 
couronne royale d'or, etc. » Mais c'est la familliî et 
non la ville d'Arc que vise le généalogiste, ce qui 
conste des autres mentions qui précèdent ou qui sui- 
vent:» Arbaut, en Provence... Arbon, en Franche- 
Comté... Archambault, en Bourbonnois, etc. » La 
prétention de la ville d'Arc-en-Barrois ne repose sur 
aucune donnée historique; M. Vallet de Viriville' 
a lucidement établi que les d'Arc n'étaient d'aucune 
localité de ce nom, car leur lieu d'origine n'eût pas 
manqué de réclamer du Roi les exemptions accordées 
"liage de Domremy; or, pas plus Arc-en- Barrois 
que Arc-su r-Til le, Arc-su r-Meurthe,* Arc (Haute- 
Saône), Arc. Arc-sous-Cicou, Arc-sous-.Montenot 
(Doubs), etc., aucune localité n'introduisit cette récla- 
mation. Les d'Arc étaient donc d'une famille de ce 
nom, laquelle l'avait très certainement pris d'un de 
ces fiefs homonymes, mais lequel? La mémoire en 
était perdue, non seulement dans ce fief, mais peut- 
être même dans la famille de la Pucelle. 

Ne serait-il plus possible d'arriver à préciser le dit 
fief et le tronc d'oii provigoa ce très illustre rameau ? 
Je sais bien que la « sainte de la patrie » n'a pas be- 
soin d'ancêtres. Je l'ai dît ailleurs'', des sommets 
'constellés de son gigantesque piédeslal elle domine 
Kiperbement tous les âges de la chevalerie de France, 
loftt elle personnifia jusqu'au sublime les vertus, 

1 Sami. rtchenhei, p. 36-18. 

ij^l^oard'hui Art-snr-Meurthe, de idcdib qu'à Paris l'EjjlfsB 
t>iidré des Ans est âeveaue 5' Aadré des Arts. 
»StaU ic la Terre-S.iiHtt, 15 janv. iSSij, Nobiliaire des Croi- 
notice sur la Maison d'Arc. 



J 



— 68 — 

l'ardente loyauté, le pieux patriotisme, l'esprit de sa- 
crifice, les viriles croyances : Mares hœcfœnnnû vincit ! 
Mais, pour une si moniinienlale figure, il n'y a pas, 
sur le terrain de l'histoire de «quantité négligeable», 
et tout ce qui la concerne a son prix. 

«La pauvreté fut l'état coutumier de la Noblesse 
française »;' c'est ce que l'on a bien vite constaté 
lorsque l'on étudie les fastes d'un lignage chevaleres- 
que. Combien d'amères vicissitudes dans son histoire ! 
« Combien de déboires, de brisements, d'écroule- 
ments, souvent irrémédiables, sont !e lamentable dé- 
nouement de la plupart de ces pages épiques ! La dé- 
cadence par l'appauvrissement, puis la déchéance, 
telle fut pour maintes races illustres, traditionnelle- 
ment prodigues de leur bien et de leur sang, la récom- 
pense ordinaire de l'héroïsme chevaleresque, du loya- 
lisme royaliste, de la piélé patriotique. Le bon sens 
populaire, — une autre ruine du passé, — avait tra- 
duit ces fatales alternatives de grandeur et de fléchis- 
sement dans un adage expressif et poignant: « Cent 
ans bannière, cent ans civière ! » Encore étaient-ce 
les plus heureux parmi les banuerets et les damoi- 
seaux, ceux qui, après un temps d'épreuves plus ou 
moins prolongé, parvenaient à reconquérir la foitune 
et la noblesse; mais combien ne se relevaient pas! 
Parfois les anciens titres s'adiraient, le souvenir même 
de l'extraction noble se perdait,' et c'était par les 
charges d'échevinage ou par l'exercice des professions 
libérales que se recouvrait d'abord la noblesse per- 
sonnelle, puis la noblesse héréditaire. 

Au xV siècle, dans les revues de l'arrière-ban, la 
moitié des Nobles se déclarent sans ressources, inca- 

' Voy. mon Eisai d'introït. A l'hisi. giniiiSegique, p. 107. 
* Ihid. p. 191-19J. 



I _ 6, - 

pallies de s'équiper et, par suite, de faire service au 
I Roi. ' Cet appauvrissement procédait, non seulement 
des charges militaires que comportait l^privïlège no- 
biliaire, mais du grand nombre d'enfants qu'il fallait 
élever, équiper, apaner ou doter à chaque géntiration; 
le patrimoine féodal se morcelait, s'en allait en miettes. 
Le précepte évangéîique, Cresciie et muJtipUcamini, 
n'étant pas encore lettre morte, telle famille comptait 
dix, quinze, vingt enfants. En 139a, Charles Vl octroie 
des lettres de rémission à un des glorieux volontaires 
de la croisade teutonique, « Guehedîn Chabot, che- 
valier, chargié de femme, de six iîlz et de troiz filles, 
povre et misérable personne». ^ Claude de Saint- 
Georges eut vingt enfants de Marie de Cremeaux. Les 
treize fils aînés de Gervais Auvé et de Guilleraette de 
Vendôme furent tués îi Azîncourt. 

« Une famille élevée vient-elle à décroître, dit M. le 
marquis de Belleval, elle roule sans s'arrêter jusqu'au 
bas de la pente. » Et il cite ; les d'Amerval, issus des 
comtes de Boulogne, et qui finirent dans la roture; 
les Gueschard, d'ancienne chevalerie, qui vivaient 
I « dans une chaumière du village dont leurs ancêtres 
[ avaient été les maîtres ». On n'ouvre pas un nobi- 
liaire consciencieux sans y rencontrer de ces déché- 
ances. Les Chambéry, antiques dynastes qui dès le 
commencement du si" siècle étaient seigneurs du 
château et du bourg de leur nom (plus tard capitale 
du duché de Savoie), étaient représentés en 1411 par 
[ N. de Chambéry, Jiâlelicr et syndic de la ville dont 
I ses aïeux avaient été les maîtres. ' Les cadets des 
[ princes de Mortagne et vicomtes de Tonoay, étant 

I t Jhid. p. 113. 

I 'Arcli. Nat., JJ. M', n" 90- ' 

I » Comte A. de Fgras, An«i>ri.il de SJtuiV, I, J47. 



— 70 — 

pauvres, se firent bourgeois et commerçants.' Les 
seigneurs de Bardonnenche, du xi^ au xiv^ siècle ne 
relevant que de Dieu et de leur épée, étaient à peu 
près souverains dans leurs domaines; leurs rejetons 
pullulaient, plus pauvres à chaque génération. Un 
d'eux, Pierre de Bardonnenche, émigra vers 1499 à 
Saint-Ktienne (ForezJ et se fit bravement ouvrier. *Ses 
petits-fils gagnèrent une grande fortune dans le com- 
merce des épiceries, ' et redorèrent brillamment leur 
vieux blason. Le savant nobiliaire dauphinois de 
M, le marquis de Rîvoîre la Bâtie fourmille de dé- 
chéances, trop souvent irréparables. 

J'espère avoir démontré par ces exemples, — que 
je pourrais multiplier à l'infini, — qu'aucun argu- 
ment valable ne peut être opposé à mes prémisses, 
que je résume ainsi : non seulement la condition so- 
ciale de la famille d'Arc n'exclut pas l'idée d'une ori- 
gine noble, mais elle pourrait plutôt autoriser à la 
présumer. 

En 1379, — soit vers le temps où naquit Jacques 
d'Arc, père de la Pucelle, — Eudes ou Odot d'Arc, de 
Dijon, était receveur du domaine de Chalon.* Pen- 
se-t-on qu'il y eût un écart social entre ce receveur et 
le doyen, le procureur fondé des habitants de Dom- 
remy ? Non. Eh bien ! Odot d'Arc était d'un rameau 
d'une des plus antiques et des plus illustres maisons 
de la chevalerie de Bourgogne. 

I Bore! d'Hauterive, Ânnaairt dt U UohUsst, XXX 19). 
* Essai d'introif. à l'Aist. giiiLi!., p. 177. Tsrrier dn S'-ÉKenae 
en 1515 r . Pelrus Bardotmenchi, faber », 

' M. delà Tour-Varan, Afwor/ii/ des fdiaUhs de S^'Elîeane, 

p. S<-5Ç). 

t Bibl. nat., Coll. di Bourgogne, C, ^7;. 



Sans doute, je le répète, Jehanne d'Arc n'a pas be- 
soin d'ancêtres, mais, comme tout le monde, elle en 
a eu, et de nombreux érudils ont tenté de les retrou- 
ver. De savantes publications, comme celles de M. Si- 
méon Luce, de MM. de Bouteîller et de Braux, de 
M. Boucher de Molandon, ' ont éclairé plus d'un point 
important, mais ia pleine lumière est bien loin d'être 
faite, et pour la produire il faudra très probablement 
beaucoup de temps et de patience. En attendant qu'elle 
se Tasse, que chacun apporte a l'édifice sa pierre, 
même minime, et le monument de vérité finira par 
surgir. 

Au rapport de Charles du Lis, le père de Jehanne 
avait deux frères, Nicolas et Jehan d'Arc. C'est tout 
ce que l'on a de certain sur les degrés antérieurs h la 

I On admettait que Charles du lis descendît de Pierre d'.Ajc, 
le plus jeune des ûères de la Pucelle ; M. Boucher de Molandon 
a ïolideuiont réfuté telle erreur el établi par des documents can- 
temporains, d'une indiscutable oathenticité, que Pierre d'Arc n'eut 
de son mariage avec Jeanne Baudot qu'un seul enfant, Jean du 
Lis, mort en noi sans postérité, et qu'ainsi les descendants coUalé- 

deux frères aines, soit Jacquemin, sait Jean, qui l'un el l'autre 
COOtractirent mariage et eurent postérité. (Boncher de Molandon, 
Zfl familli déJ^MT-r d'Arc dai-s rOrUnnais, cli. xiii, p, 8i-io7,et 
lecture faite j la Sorbonne le ij juin 1889 ; Jmrltal Ojfciel du 14 
jtiinj. 



Pucelle. Le dit Jehan d'Arc prêta serment en 1439 
comme arpenteur du Roi pour les bois et forêts au 
département de France. ' Peut-être est-ce le même 
«Jehan d'Arc» qui, en 140'i, servait contre les An- 
glais dans une compagnie d'arbalétriers et de«pique- 
naires *>.' 

M. Siméon Luce mentionne « divers individus de 
ce nom établis le long de la vallée de l'Aube ou de 
ses affluents ; en 1387, Huot d'Arc, à Arc-en-Barrois ;en 
1355, Simon d'Arc, chapelain de la chapelle Notre- 
Dame an château royal de Chaumont; en 1398, 
Guillaume d'Arc, dit de Longuay, à Courcel!es-sur- 
Aujon ; en 13921 Jehanin d'Arc, à Radonviliiers ; en 
1375 et 1390, le drapier J, d'Arc et le chanoine Pierre 
d'Arc, à Troyes ; en 1 404, le curé Michel d'Arc, à Bar- 
sur-Seine >f. ° 

Hugues, dit Huot, et Guillaume d'Arc,dit de Lon- 
guay, devaient être du lignage des seigneurs primitifs 
d'Arc-en-Barrois, ramage des sires d'Arc -sur-Tille, 
en Bourgogne; Simon d'Arc et Jehan, dit Jehanin 
d'Arc, pouvaient être le grand-oncle et l'oncle du 
père de la Pucelle, mais, en dehors de la proximité 
locale et de l'homonymie, rîen n'étaie la présomption 
de consanguinité. Quant à Jehan d'Arc, drapiers, 
Troyes en 1375, signalé par M. Vallet de Viriville, * à 
Pierre d'Arc, chanoine de Troyes en 1390, * et à Mi- 
chel d'Arc, curé de Bar-sur-Seine en 1404, on peut 

' S. Luce, f. d'Arc à Domremj. p. XLIV. — A.rch. nat-, aectioo 
adro., Tihîe des Mimoriaut. di U Ch. des comfUs, Mèm. I, Bour- 
ges, p. 5. 

' Archives du Conseil Héraldique de Fronça. 

s/. fArc à Domrimy, p. XXXVI I-X XXV UT. 

iNomilLnchir^kis. p. 45. 

> Garnier, la-ecnl. du archkts dép. de la Câle-J'ar, iv, (13. 



— 73 — 

présumer sans témérité qu'ils étaient d'une ancienne 
famille de grands bourgeois de Troyes, du nom de 
Dare, de laquelle étaient ; Guyot Dare, mort à l'âge 
de 90 ans le 17 janvier 1544; Guillaume Dare. son fils, 
jniTciiaaà drapier, aé sa 1497. mort le 35 octobre 1575, 
père de Nicolas Dare, drapier, échevin de Troyes, 
auteur d'intéressants mémoires que viennent de 
publier ' MM. Maurice Bailly de Barberey et le 
vicomte René de Saint-Mauris, ses arrière-petits-fils. 
Cette famille qui, comme tous les grands bourgeois 
des temps féodaux, devait être d'un «lignaige »,' avait 
des armoiries aux meubles purement chevaleresques : 
d'or à frocs anilhs de gueules, au franc-quartier 
chargé d'un lion ]éopardé de gueules, soutenu d'une 
fasce d'azur. Elle était certainement de ces «bourgeois 
nobles » qui tenaient à la Noblesse pnr l'origine, à 
la Bourgeoisie par l'adoption. Il se peut donc qu'elle 
fût un rameau d'un des lignages chevaleresques du 
nom d'Arc, nom qui affecte quelquefois, dans les 
Anciens actes, la forme DARE, qu'elle aurait conser- 
vée pour se distinguer de ses nombreux homonymes ; 
car, entre le xi^ et le xiv<^ siècles, les DARC fourmillent 
Champagne et en Bourgogne. On a vainement 
recberché le blason des seigneurs originels d'Arc-en- 
Barrois : qui sait si ce n'était pas le leur que portaient 
les riches drapiers troyens? 

Je ne serais pas autrement surpris si quelque heu- 
reux chercheur découvrait une ramification entre les 
Dare de Troyes et la famille de Jehanne d'Arc ; 
d'autant mieux que dans le premier acte du Procès de 



rAnbe, 1S86. 

* V. non EiiJÏ ifintroi. 



\ntdili publ. pat la Sor, ai 



- 74 - 

réhabilitation (manuscrit d'Urfé) ' la Pucelle est pré- 
cisément appelée « Johanna DARE » \ mais je m'em- 
presse de dire que mes présomptions s'orientent 
d'un autre côté, Je voudrais trouver pour ancêtres 
à la Vierge-chevalier nue race de sélection, douée 
de toutes les vertus de noblesse, une race de preux et 
pieus croisés, aumôniers et droituriers, héréditaire- 
ment généreux envers les églises, les monastères, les 
hôpitaux et les malheureux; hximainemeni , cette ex- 
quise ascendance expliquerait mieux, par la puissance 
de l'atavisme, l'épopée de la Pucelle que certaines 
thèses dont la savante ingéniosité ne parvient pas à 
nous l'expliquer en dehors de l'inspiration divine. 
Il semble que, sur cette donnée de l'atavisme, le 
chercheur n'aurait que l'embarras du choix entre les 
sires d'Arc-sur-Meurthe, les sires d'Arc en Barrois, 
les seigneurs d'Arc en Franche-Comté, et les sires 
d' Arc-su r-Ti lie, au duché de Bourgogne, Mais ces 
divers fiefs, je crois en aVoirles preuves, eurent initia- 
lement des seigneurs d'un seul et même estoc. 

Aux temps féodaux, le puiné, apané d'une terre plus 
ou moins éloignée du patrimoine de sa race, lui im- 
posait volontiers le nom de son berceau, de sa Maison ; 
par mariage ou autrement, s'il devenait seigneur d'un 
domaine, il n'était pas rare qu'il lui enlevât son voca_ 
bîe pour lui conférer son propre nom : c'est pour cette 
raison que, dans toutes nos provinces, on trouve, gé- 
néralement peu distantes les unes des autres, d'an- 
ciennes localités ayant la même dénomination. C'est 
ainsi que nous trouvons, dans un rayon relativement 
peu étendu, sept fiefs du nom d'Arc, dont le plus an- 
cien et le plus important, parrain des autres, était 



, F. lat-.SSjS, fol. 113 ri 



- 75 - 

Arc-sur-Tille, un des grands fiefs d'avant-garde de la 
capitale du duché de Bourgogne, 

Son nom se rencontre pour la première fois dans 
une charte de l'an 849, de laquelle il appert que le 
comte Hildrade avait donné au chapitre de Nevers des 
biens situés « dans la ville d'Arc, iii vill.i Arcus».' 
Vers 1073, Alfred d'Arc' est témoin d'une donation 
pie de Hugues 1", duc de Bourgogne. Ses descen- 
dants sont les bienfaiteurs de !a milice du Temple, de 
Saint-t'tienneet de Saint-Bénigne de Dijon, de N.-D. 
de Longuay, et de maint autre monastère. En n^j, 
Girard d'Arc, qualifié noble et puissant, est témoin 
de donations faites au prieuré de Saint-Donat par 
Olric d'Arc et Odouin, prêtre, frère de Thierry de 
Saint-Hilaire, croisé. Vers 1149, Arbert d'Arc et Im- 
bert de Bar sont en Palestine ; Sarr^isine, fille de 
madame Alix d'Arc-en-Barrois, bienfaitrice de l'ab- 
baye de Longuay, rappelai^t très probablement par 
son surnom la participation glorieuse d'Arbert d'Arc 
aux guerres saintes. En 116a, Guy d'Arc est moine à 
Saînt-Bénigae de Dijon. Vers 1171, Humbert, sire 
d'Arc-sur-Tille, et Hugues, son fils, font une dona- 
tion à l'abbaye d'Auberive ; ledit Humbert parait avoir, 
en la même année, accompagné !e duc de Bourgo- 
gne à la croisade. Anceline, « de la très noble fa- 
mille d'Arc-sur-Tille », est religieuse au xu!^ siècle. De 
I à 12^3, Jeban d'Arc est évèque de Verdun. 
Robert d'Arc est au siège d'Acre, en 1350 . Le testa- 
ment de Guilaume, dit Guillemin d'Arc, écuyer, 
neveu d'Hugues d'Arc, illustre abbé de Saint-Bénigne, 

Gall. Christ., xi:, 301. 

AUifredus Jt ArcH, qui, par une faute de typographie, est 
■pfeli Al*ifr'àia de Arin dans la savante Hiit. dn dius de 
Bourgogne de la race ctpftifnHt, àe W E. Polit, tome I, ç, ifp.. 



testament fait en 1374, peut impliquer qu'il avait pris 
part k la deuxième croisade de saint Louis, car il 
laisse « à la Saiocte terre d'oultre mer» toute son 
aroiure ; il fait, en outre, de généreux legs aux pau- 
vres, aux monastères, aux cinq hôpitaux de Dijon. En 
12790! 1287, Jehan et Henry d'Arc sont chanoines de 
la Sainte Chapelle de cette ville. Le 7 novembre 1306, y 
meurt* le beau chevalier Jehan d'Arc, milfs formosus, 
doux et viîritable ami des moines de Saint-Bénigne», 
ainsi que dit son épltapbe. Robert d'Arc est prieur 
de Cantuel, de l'Ordre de Saint-Benoit, au diocèse de 
Saint-Flour. En 1377, Thibaut d'Arc est écuyer du 
sire de Vergy. Le 16 octobre 1383, meurt à Dijon 
Jehanne d'Arc, veuve d'Eudes de Saulx, chevalier, 
seigneur de Ventoux, mère de Hugues de Saulx, qui, 
après avoir servi dans les armées de Bourgogne en 
1358, fut moine de Saint-Bénigne et mourut sous le 
ciiice en 1403. 

N'est-ce pas là une pieuse et chevaîeureuse race 
très digne, — toute bourguignonne qu'elle fut, — 
d'avoir produit, dans un de ses nombreux rameaux, 
celle que le peuple appelait « l'angélicque » et qui fut 
l'ange de la croisade nationale? Je ne fais qu'indi- 
quer, sans y attacher une importance probative, que, 
dans ce noble et vieux lignage, les prénoms de Jehan, 
Pierre, Nicolas se rencontrent assez fréquemment, et 
c'étaient ceux des oncles et des frères de la Pucelle. 
Vers 1150, Pierre d'Arc est témoin d'une donation 
faite à N.-D. de Longuay par Hellebaud de la Ferté. 
En 1249, Pierre d'Arc, clerc, est dit frère d'Ascheric 
d'Arc-sur-Tille, chevalier. En 1359, Pierre, dit Perrel 
ou Perreau DART ou DARE, est écuyer du seigneur 
de Blaisy ; et je note, en passant, que Pierre, frère 
de la Pucelle, était aussi appelé Perrel ou Penelot. 



- 77 - 

I Je n'hésite pas à considérer les d'Arc de Domremy 

I comme un rameau de cette illustre race chevaleresque. 
Pour expliquer leur migration de Bourgogne en Cham- 
pagne, il suffirait de rappeler que Dijon faisait partie 

I du diocèse de Langres, et qu'au xiv^ siècle les déli- 
mitations spirituelles avaient, dans l'espèce, une im- 
portance capitale; on s'y mouvait comme plus tard 
dans sa province, et le Bourguignon qui se trans- 
plantait en Champagne ne croyait pas changer de 
patrie, lorsqu'il ne changeait pas de diocèse et 
de pasteur. Or, en se transplantant à Ceffonds, 
les d'Arc étaient demeurés diocésains de Langres. 
On a véhémentement tasé la Royauté d'ingratitude 
envers les descendants des frères de la Pucelle, La 
Royauté fut loin d'être ingrate; Jehan d'Arc fut investi 
de hautes charges; Pierre, le puîné, fut créé cheva- 
lier; il était peu rente, dira-t-on, mais la pauvreté, à 
peu d'exceptions près, était le lot commun de la che- 
valerie de France ; y être agrégé constituait la plus 
grande somme d'honneur, et, dans ce temps-là, 
l'honneur était à cent coudées au-dessus de l'argent. 
Ce fut, au contraire, une tradition de la Royauté que 
de soutenir les d'Arc, et je la vois, dans un esprit de 
patriotique fevauche, les placer au plus haut rang 

( dans la capitale du duché de Normandie, dans la 
grande ville qui avait vu le martyre de l'héroïne. Sous 
Charles VIII, Louis XII et François I", qui tient la 
haute charge de lieutenant-général du bailli de Rouen? 
D'abord. Pierre DARE ou DARC, conseiller du Roi, 
et après lui Louis DARE ou DARC, écuyer, très pro- 
bablement fils du précédent. 

Les traditions chevaleresques furent l'apanage des 
descendants des frères de la Pucelle, comme elles l'a- 
vaient été de ia maison d'Arc-sur-Tille. On a noté 



-,8- 

qu'ils fournircDt un gentilhomme du duc de Guise, 
un écuyer du duc de Lorraine (t6i6), un commissaire 
générât de l'artilierie du Roi, un chevalier de Malte. 
J'ai trouvé maints témoins de l'hérédité de leur valeur 
et de leur patriotique dévouement: Louis du Lys est, 
en i")!?, homme d'armes des Ordonnaaces du Roi 
dans la compagnie du seigneur de la Fayette, et, ea 
i')S}, dans celle de M. du Biez, capitaine du Boulon- 
nois; en 1535, Joachim du Lys est archer dans la 
compagnie du seigneur de Rochebaron; Didier du 
Lis, archer sous le duc de Guise eu 1^48, est tué au 
siège d'Orléans ; ' en 1554, Pierre du Lys est maré- 
chal-des-logis de la compagnie d'ordonnance de M. de 
Bourdillon, lieutenant- général de Champagne et Brie; 
en 1^60, Michel du Lys est homme d'armes dans 
]a même compagnie ; en 1 564, François du Lys est ar- 
cher de la garnison du château de la Bastille; en 1664, 
Jehan d'Arc, écuyer, sieur de la Couture, est garde- 
du-corps du duc d'Orléans. 

« Les du Lys, — dit un fatras qui n'en est pas à une 
erreur près,:" — se sont éteints au milieu duxvii^ siè- 
cle». Alors qui est «le marquis du Lys » et «l'abbé du 
Lys, chanoine de Champeau en Brie », frères, « des- 
cendans des frères de Jeanne Date », qui en 1753 com- 
muniquèrent leur généalogie à Lenglet-Dufresnoy ?' 

Maintes familles ont tenu justement à très insigne 
honneur d'ajouter à leur patronymique le très glorieux 
nom d'Arc, comme représentant par les femmes 
les frères de la Pucelle. I! est représenté de même 
par un honorable brigadier des douanes et par 
son frère, M' E. Dulys, qui était il y a cinq ans et qui 

I Bibl. de Carpantras, mss, de Peiresc. X, 370. 
' Dictionnaire Laronsse, 
« Hist. Je T" 



— 79 — 
rS&ent encore emballeur, rue Richer, 51^ 
Paris. Ils ont bien voulu me communiquer leurs titres 
de famille, — peu de chose, mais probant : ce sont 
les représentants de la famille >Joël du Lys.-' 

Sic transit glorta mundi ! La France actuelle s'oc- 
cupe avec une généreuse ferveur de la grande héroïne 
nationale. Ne serait-ce pas un acte de justice et de 
piété palriotiques que de payer à ceux de son sang la 
dette inoubliable de la patrie française? Si tant est 
que !a Royauté ait élé ingrate, la démocratie l'est in- 
finiment plus. 

Mais les « Dulys » ont le cœur haut placé, et si 
d'amères vicissitudes les ont contraints à déroger, 
j'affirme, après les avoir entendus, que ce n'est pas à 
la noblesse de l'âme. 



Tout est vraiment singulier dans ce qui concerne 
les d'Arc de Domremy; leur nom patronymique 
même, on l'a vu, a pu prêter à la discussion ; leur 
ascendance, rigoureusement, est incertaine, et la gé- 
néalogie de leur descendance, M. Boucher de Molan- 
don l'a clairement établi, renferme une erreur capitale,' 
qui remet en question îe point de jonction d'une de 
.ses branches. Quant au surnom de « du Lys », est-il 
bien certain qu'un Jehan d'Arc ne l'ait pas porté dès 

l Voy. E. da Bouteiller er G, de Braui, Rf^h.. p. h;; Nohv. 

* Vny. ci-dessua, p. 71, Dùle. 



i^6a, c'est-à-dire 67 ans avant l'épopée de la Pucelle? ' 
Charles Vil n'aurait dooc- fait que confirmer aux d'Arc 
ce beau nom, qui devait symboliser désormais et per- 
pétuer le souvenir de l'héroïsme sauveur. Enfin, les 
surprises ne sont pas moins grandes en ce qui touche 
les armoiries de la famille d'Arc. Charles du Lys, 
avocat général à la cour des aides de Paris en 1613, 
avait gardé la tradition du blason primordial de ses 
aïeux, d'azur à un arc d'or, charge de j flèches, celle 
en pal eitcochée d'argent et empennée d'or, et les deux 
autres en sautoir empennées d'argent, ' armes parlan- 
tes, coname celles des Arc de la Marche Trévisaoe, 
d'argent à } arcs de subie, " et aussi de ce Jehan d'Arc, 
dont jeviensdeparleretqui vivait en 136a : de gueules 
au pat d'argent accompagné de 2 arcs d'or. 

Charles VII octroya à la Pucelle et aux d'Arc d'ad- 
mirables armoiries, témoignage impérissable du pro- 
digieux service rendu au royaume des lys et de sa 
souveraine gratitude; armes parlantes aussi, et très 
éloquemment expressives : d'azur à la couronne royale 
d'or, soutenue d'une c'pée en pal d'argent, croisée et 
pommelée d'or, et accostée de deux fleurs-de-lis d^ 
même. Certes c'est là un incomparable blason, et vous 
en concluez que tous leî d'Arc s'empressèrent de 
l'arborer et de le conserver précieusement avec un lé- 
gitime orgueil. Détrompez vous: les uns continuèrent 
à porter leur écu meublé d'un arc et de 3 flèches, les 
autres le portèrent parti des armoiries de concession 

' Je rappelle gne mes assertions, doat la source n'est pus indi- 
quée ici, seront justiSées dans une étude spéciale. 

• Ch, du Lys, Traiti sommaire. — La Chenaye, Did. de la 
NohI., éd. 1770, t. I, dans l'armoriai non paginé placi à la fia du 



royale, ou accru d'un chef de gueules chargé d'un 
lion d'or, en mémoire de leur résidence dans la ville 
de Lyon. Mjis voici bien plus fort ; deux cents ans 
juste après la naissance de Jehanne, en 1612, le susdit 
Charles du Lys et son frère, i.uc du Lys, seigneur de 
Rennemoulin, secrétaire du Roi, ou quelqu'un de 
leurs ascendants, avaient abandonné l'un et l'autre 
blasons, celui de la famille et celui de la Pucelle, 
pour adopter des armes parlantes, corrélatives au 
nom « du tys »: ils portaient ; d'azur à j lices coït' 
rantes l'une sur l'autre d'or, iurmontées d'une fleur- 
de-lys d'argent. Et cette fleur-de-lys était toute ré- 
cente : Louis X.111 la leur avait concédée par déclara- 
tion donnée à Paris le 25 octobre 161a, enregistrée le 
18 décembre suivant. Enfin tels autres membres de la 
famille du Lys, en vertu de je ne sais quelle incom- 
préhensible tradition, ' substituèrent dans leur écu 
aux deux fîeurs- de-lys concédées par Charles VU une 
croix de Lorraine et une croix alaisée. Ktonnez-vous, 
après cela, de la grand peine que les pauvres héral- 
distes ont souventes fois à déterminer le blason d'un 
lignage. 

Souvent blason varie, 
Bien fol est qui s'y Ce I 

Et dans la plupart des familles, au bon vieux temps, 
il en était de même; on changeait arbitrairement 
d'armoiries pour un motif plus ou moins plausible, 
— sans parler de la coutume des brisures, qui, en 
trois ou quatre générations, de juveigneur en cadet 
et de cadet en puîné, finissaient par rendre le primitif 
ëcn absolument méconnaissable. 

* Vmianmé, Eisi. dtj. d'Arc, p. yj. 



Dans le cercle d'intimes à qui j'ai fait part de mes 
présomptions sur les origines de la famille de Je- 
hanae d'Arc, deux objections, entre autres, m'ont été 
faites, précisément à propos de ses armoiries. Jehanne, 
m'a-t-on d'abord objecté, déclara à ses juges que sa 
famille n'avait jamais eu écu ni armes. Ainsi présen- 
tée, l'assertion est erronée. Voici le texte littéral des 
demandes et des réponses dans le premier interroga- 
toire secret ; ' 

L'interrogateur : N'aviez-vous point écu et armes ? 

Jehanne : Oiicques n'en eus . Mais le Roi donna à 
»j«/rèr« des armes, à savoir un écu d'azur où il y 
avait deux fleurs-de-lis d'or et une épée au milieu. 
Dans cette ville j'ai décrit à un peintre ces armes, vu 
qu'il m'avait demandé quelles armes je portais. 

L'interrogateur : Est-ce vous qui fîtes donner ces 
armes à vos frères l 

Jehannh: Elles furent données par mon Roi à mes 
frères sans requête de moi et sans révélation. 

« Oncqnes n'en eus. » Jehanne parle d'elle, d'elle 
seule, mais non de sa famille. Ses juges s'efforçaient de 
la convaincre d'un satanique orgueil ; elle sent le piège 
et les tient en échec par la subtilité de sa réponse. 
Elle pousse la prudence au point de ne parler pas de 
ia couronne royale placée parCharles VII dans l'écus- 
son en question. D'ailleurs, ii est clair qu'elle ne dit 
point que sa Famille n'eût pus d'armoiries ; elle dit seu- 
lement qu'elle-mÉme n'en porta jamais pendant qu'elle 
guerroyait. 

Deuxième objection. — Vous inclinez, m'a-t-on dît, 
à chercher dans la maison d'Arc-sur-TîlIe la souche 
des d'Arc de Domremy ; mais cette maison portait 

' J. Fabre, Procis de condamii.ilioii, p, iji. 



— 3"! — 

band^ d'or el de gueules de 6 pièces, écu qui n'a aucun 
rapport avec celui des d'Arc. 

Les d'Arc de Domremy avaient dérogé, le fait n'est 
pas douteux, mais ils étaient dès 1420 en voie de re- 
couvrer leur noblesse, puisque Jacques, père de la 
Pucelle, était déjà titulaire d'un office qui l'assimilait 
aux Nobles en le déchargeant de la taille. 

n Un autre fait, ai-je dit ailleurs, ' non moins frap- 
pant que l'abandon de la particule par les Nobles 
embourgeoisés, c'est l'abandon des armoiries de leur 
race, comme s'ils eussent appréhendé de les commet- 
tre en se déclassant, ou voulu peut-être affirmer ainsi 
aux yeux de leurs nouvea ux pairs la sincérité de leur 
abdication. J'ai recueilli de nombreux exemples de 
ce fait. Les néo-bourgeois prenaient généralement 
des armoiries en rapport avec leur transforma- 
tion sociale, le plus souvent allusives à la profession 
qu'ils embrassaient, ou partiellement empruntées de 
celles de la ville dont ils devenaient habit.ints, 
Beaucoup de ces blasons improvisés constituaient de 
véritables calembourgs héraldiques, armes parlantes 
que n'a pas épargnées l'éclat de rire de Rabelais, » • 

Un des ascendants de Jehanne, en abandonnant, 
pour cause d'appauvrissement ou d'infirmité, la car- 
rière militaire, c'est-à dire l'étal de gentilhomme, 
abandonna du même coup, en se fixant à Ceffonds, 
ses nobles armoiries et en adopta de bourgeoises, de 
parlantes, allusives à son nom patronymique: un arc 
et des flèches. 

Que si l'on me demande la source de ma présom- 
tion d'affinité entre les modestes bourgeois de Dom- 



' Essai ffinlrod. i l'Aiil. géiual., p. l8^■l8û. 
* Gargantua, 1. I, chap. 9. 



r 



-84- 

remy et les puissants seigneurs d'Arc- sur-Tille, je 
réponds que dès le xii= siècle ces derniers provi- 
gnaient dans la direction de la Champagne ; â l'aide 
de quatre ou cinq cents de leurs titres, je les suis, 
pendant trois siècles, d'Arc-sur-Tille jusqu'auprès de 
Ce/Tonds ; de 1360 à 1375, date approximative de la 
naissance de Jacques, père de la Pucelle, des rameaux 
de cette très noble maison étaient possessiontés aux 
environs de Ceffonds, où naquit le dit Jacques. 



Celle qui vint de Diea remontera vers Dieu ! ' 

Comme le Sauveur divin, Jehanne a pu dire au Sei- 
gneur en toute vérité: « J'ai accompli l'œuvre que 
vous m'avez imposée !... Et maintenant je ne suis plus 
au monde!.., »" 

Condamnée « par juges très suspectueux », comme 
dit Martial d'Auvergne, la vierge héroïque est con- 
duite au martyre, noble et séraphique victime de 
l'assassinat juridique le plus monstrueux après celui 
de ce doux Jésus, dont le nom divin fut sa suprême 
parole. L'apparition miraculeuse disparait sur un bû- 
cher entre le ciel et la terre, « éternel objet d'admira- 
tion, depitié et d'amour» '.Alors un secrétaire du roi 



I F. de Barghon de Fort-Rion, /Wi.ii, 
■ Ëvang. de S. Jean, ktii, 4, 11. 
* M. Juifs SinioD. 



• J'Ar^, cE. r, p, 6, 



I des Anglais, frappé de rîniquitê de l'abominable sen- 
t tence, de l'atrocité du supplice, de la surhumaine 
I sérénité de h martyre, s'enfuit plein d'épouvante, en 
I criant: « Nous sommes perdus, nous avons brûlé une 
I Sainte !... » Les lâches assassins ont peur encore de 
[ ces cendres, comme s'ils pensaient qu'elles dussent 
f faire aussi des miracles ; ils les jettent à la Seine, pour 
anéantir jusqu'à cette poussière angélîquc, et dans leur 
rage aveugle ils font à leur victime «une sépulture 
qu'envieraient les conquérants les plus illustres : les 
' flots de l'océan vont partout, et Jeanne a un tombeau 
grand comme le monde ! »' Ses juges, ses injus/i- 
ciers, ses bourreaux, condamnés à leur tour par la 
justice immanente de l'histoire, éternel objet de ma- 
lédiction, de mépris et de haine, sont marqués d'infa- 
mie jusques à la fin des aièi;les. 
I La Papauté réhabilita la pure mémoire de la vîrgi- 
I nale héroïne ; les huguenots brisèrent en 1561 la sta- 
tue qu'Orléans avait érigée 'a, sa libératrice. Atten- 
dez deux cents ans, et vous verrez mieux encore de la 
I partdes héritiers naturels de la huguenoterie. 

Comme tout doit être extraordinaire dans ce qui con- 
cerne Jehanne d'Arc, en 1^80, — notez que je parle 
très sérieusement, — moins de deux siècles après sa 
naissance, son histoire semblait si prodigieuse, si mi- 
1 raculeuse, si roraanesquement invraisemblable qu'elle 
passait en certains lieux pour une simple légende, une 
fable heureuse, comparable à ces chansons de geste 
qui célèbrent les prouesses surhumaines de héros ima- 
ginaires ; et pour convaincre les incrédules, Pontus 
I Heuterus dut leur faire serment qu'il avait vu, de ses 
I yeux vu, ce qui s'appelle vu, dans Orléans, le monu- 
I ment érigé à la Pucelle, et que la reconnaissance des 
» S. G. Mo.iscigneur Pefraad, Èvèqne d'Autua. 



_ S6 — 

Orléanais avait restauré après le passage des vandales 
huguenots. ' 

N'est-ce pas un comble ? 

Eli bien ! il est encore dépassé par le tour de force 
fantastique d'un historien du commencement du xviii* 
Siècle : dans les cent pages qu'il consacre au règne de 
Charles VII, ' le comte de Boula invil liera ne cite même 
pas le nom de la Pucelle et trouve moyen de ne faire 
aucune allusion à un seu] de ses actes. 



1 



Par exemple il en va tout autrement de la dame de 
Beauté, que ce phénoménal historien coiffe délibéré- 
ment des lauriers de Jeha nne d'Arc : Charles VII, dit- 
il,* s'attacha à la belle Agnès Sorei, aux sentiments 
de laquelle rhisioire rend de si glorieux témoignages 
de courage et d'élévation qu'elle nous persuade qu'on 
lui doit en partie le recouvrement de la France, » 
Dhisloire... pour rire, n'est-ce pas ? La belle Agnès, 
née en 1409, avait vingt ans lors de l'arrivée de 
Jehanne à Chinon, où la dame de Beauté était alors 
inconnue ; elle ne vint à la cour qu'en 1431 et ne fut 
en faveur qu'en 1435, assez longtemps après les vic- 
toires et le martyre de la Pucelle, — Le prodigieux 
silence de M. de Boulainvilliers sur les gestes de la 
libératrice du royaume ne peut s'expliquer que de 
cette manière : il croyait, lui aussi, que Jehanne 
n'était qu'une superbe légende, et, pénétré du respect 
de l'histoire, il pensa de son devoir et de sa dignité 
d'écrivain sérieux de laisser dans l'ombre cette fiction 

i Joatinae Darc hislùria, p, laa. 

» SéJIniens sur Thisl. de France, 1707. 



patriotique, en compagnie du roman des Quatre fils 

AytMon et de la Chronique du petit [cliati de Saintrc. 

Shakespeare, — ^ de qui Voltaire traitait l'œuvre de 

« fumier», — a indignement outragé la mémoire de la 

1 grande Française. 



Winchester ei 
D'être Aaglah 



Mais le misérable Aroiiet, quelle est son excuse? 
Anglomane, prussomane, pornomane, c'est dans le 
fumier shakespearien que ce porc épique est allé vau- 
trer son dégoûtant cynisme et ramasser à pleines 
i mains l'ordure pour infliger à la pure victime des 
Anglais un second supplice, un martyre posthume ! 
Le sens moral manquait autant que le sens patriotique 
à l'infâme qui félicitait le roi prussien d'avoir battu 
l'armée française ; c'est le même iiomme qui, avant 
d'évacuer sa goujaterie sadique, écrivait qu' « en d'au- 
tres temps cette héroïne aurait eu des autels »I 

La révolution devait couronner l'œuvre de Voltaire 
et compléter celle des huguenots: le 27 septembre 
ijja, leconseil général de la commune à l'unanimité 
de ses membres, ordonna la destruction du monument 
de la libératrice « comme insultant à la liberté du 
peuple français ». 

Notez qu'il s'agît du conseil général de la com- 
mune d'OrléanSj et non pas de la commune de Cha- 
renton. 



« JthanHc d'Arc, cli. XVI p. ito. 



t 



1 



« Nous sommes perdus, nous avons brûlé une 
sainieX » s'écria, dans la révolte de sa conscience, ua 
officier du roi d'Angleterre, an pied du bûcher de la 
Martyre. 

Une Sainte I.,. Oui, car ses exploits miraculeux ]u 
nimbeut d'une auréole où resplendissent toutes les 
vertus, — vertus viriles et vertus célestes. Et le peuple, 
comme dans les vieux siècles préjugeant l'arrêt de la 
Cliaire suprême, était unanime à proclamer la sainteté 
de cette martyre de la patrie. 



,. Jehan 



elle a fait u 



Ses juges infâmes attestent eux-mêmes cette unani- 
mité : « La dite Jehanne a séduit le peuple catholique ; 
beaucoup Vont adon'e comme sainte, commandant en 
son honneur messes et collectes dans les églises ;bien 
plus, ils la déclarent la plus grande parmi les saintes 
après la Sainte Vierge ; ils disent parfois que c'est 
l'envoyée de Dieu et qu'elle est plutôt ange que 
femme u,' 



On la vénère ainsi qu'un envoyé du Ciel. ' 

Pour celle que le peuple appelait « l'angélicque » 



- /r*«« 



! d-Arc. ch. XIV, 



p. 191. 



' Qjiicherat, Procès, 1, 191, art. 5a de Tac 

* JtAanne d'Arc, chaut V, p. 65. 

* Bibl. de Lille, ois. n" 16. — Bull, dt lu Soc, de l'hùt, i* 
•ranci, .857-58, p, iQî. 



après la délivrance d'Orléans, la victoire de Patay et 
le Sacre de Reims, l'entliousiame devint un culte na- 
tional ; on hii proiigua les marques "le reconnais- 
I sance et de vénération; son image fut mise sur les 
I autels, on porta des médailles à son effig'e, on rédigea 
des prières et des hymnes en son honneur. 



Sa glorieuse mémoire demeura dans l'âme du peu- 
ple comme un article de foi nationale et chrétienne; 
partout où se voyait une statue de femme tenant une 
épée ou ce qui paraissait être une épée, principale- 
ment dans les églises, ' — le peuple disait que c'était 
sainte Jehanne d'Arc. Le clergé sanctionnait la véné- 
ration populaire en accueillant dans le saint lieu des 
portraits de l'héroïne, auréolée de la couronne des 
Bienheureux ; telle, Jehanne apparaît dans ce tableau 
du XV' siècle conservé dans l'église Saint-Louis en 
risie, à Pans ; telle encore, dans un autre tableau 
peint de son temps même pour une chapelle et dé- 
couvert lécemment par M. Auvray : il représente la 
Sainte Vierge avec l'Enfant Jésus ; à leur droite, saint 
Michel porte la balance avec laquelle il pèse les âmes ; 
à leur gauche, Jehanne d'Arc tient d'une main son 
étendard, de l'autre son écu armorié, et de même que 
la Vierge, le divin enfant et l'archange, elle est cou- 
ronnée du nimbe de sainteté.' La plus ancienne des 
xylographies qui représentent la Pucelle, datant de 
1538, nous la montre avec la couronne du martyre et 

t Ftçaie de l'église de Saint-Riquier, près Abbevilte. 
» 1b Wallon illustré, iSjù, p. 558. — Lanéry d'Arc, Lf mllt de 
I ^cnn» d'Arc, p. n. 



limbe 



— 90 — 

les attributs de la sainteté. ' On la voit avec le nimbe 
et les palmes sur les anciennes poteries populaires, 
comme dans ce curieux plat vernisse découvert par 
M. Charles Wignier, et dans lequel, par surcroît, le 
nimbe est surmonté d'une couronne que soutiennent 
deux anges. ' L'ignoble siècle de Voltaire interrompit 
uninstant la tradition, mais de nos jours mêmes ellea 
refleuri vivace ; en 183a, après le sac deSaint-Germaîn- 
l'Auxerrois, on peignit à fresque tout le narthex, et 
le peintre Mottezy plaça la figure de Jehanne d'Arc, 
avec le nimbe traditionnel. 

Au mois de février 18S9, S. S. le Pape Léon XIII a 
daigné envoyer à M. le curé de Domremy, pour son 
église paroissiale, un des beaux calices offerts au Sou- 
verain Pontife à l'occasion de Son Jubilé sacerdotal, 
et la France catholique a voulu voir dans cette auguste 
munificence un prélude de la décision du suprême 
Pasteur. Pour elle, le jugement solennel de réhabili- 
tation du 7 juillet 1456, prononcé par les délégués de 
CalixtelII, n'a été que la préface de la vénérabilisation; 
elle constate que la piété exemplaire, la foi héroïque, 
le renom vertueux de Jehanne ont sufQ pour détruire 
la calomnie de ses bourreaux, et c'est avec saint Pie V 
qu'elle s'écrie : « Ce vice horrible et exécrable a fait 
plus de honte à ses auteurs qu'il n'a fait de mal à cette 
illustre Pucelle, dont l'innocence faussement attaquée 
a été de la nature de la palme qui l'a couronnée, la- 
quelle se relève à mesure qu'on l'abaisse ». ' La Pa- 

t Ch. de GrasseiUes, Regalium Franciae Uhri duo, lyan, ]<i;8. 

* Ch. Wigniar, Poteries vernissies de l'anc. Ponihieii, 1887, 
n^ 90. — Annuaire du Conieii Héraldique, a" année, 1889, p. si^< 

• G.-A. de la Roque, Traité de la Noblesse, xi.111, i;î. — Cf. 
Doe. relatifs à J. d'Are eopiis en ijSj sur les mss. du Valiciui, 
Dibl. ont., fonds Utin, n" QJpOi 



— 91 — 

pauté qui réhabilita devant les hommes la mémoire de 
Jehanne d'Arc voudra, nous en avons le ferme et doux 
espoir, la glorifier devant Dieuet faire de* l'angélique» 
qui incarna si splendidement la foi religieuse, la foi 
monarchique et la foi patriotique, la céleste patronne 
de la France très chrétienne. 

Comme pour atténuer l'amertume de nos tristesses 
nationales, nous voyons s'épanouir et grandir le culte 
patriotique de la virginale libératrice. L'histoire, la 
poésie, l'éloquence, la statuaire, lapetuiure, la gra- 
vure, tous les arts célèbrent h l'envi ses sublimes 
vertus, ses exploits merveilleux. Qui ne connaît cette 
Jeanne tfArc aux écoules, un des morceaux les plus 
touchants de la statuaire moderne, et cette œuvre ex- 
quise de S. A. R. la princesse Marie d'Orléans, que 
M. de Barghon de Fort-Rîon a voulu reproduire en 
tête de son poème, comme un modèle de foi pure et 
vive, de grâce chaste et rêveuse, comme une sainte 
égide? Ingres, Paul Delaroche, Dévéria, Rude, Foya- 
tier, Chapu, Frémiet, tous les princes de l'art ont ri- 
valisé de génie pour répondre au sentiment national, 
dont les manifestations se multiplient sous toutes les 
formes. Une église va s'élever dans Orléans en souve- 
nir de Jehanne d'Arc; Paris s'apprête à lui ériger une 
deuxième statue ; Reims en veut une sous le porche 
de sa royale basilique; avant cinquante ans, la plus 
humble bourgade de France aura sa slalue de la Pu- 
celle, et, comme l'Académie Champenoise, toutes les 
sociétés savantes ouvriront des concours littéraires en 
son honneur. Déjà une intéressante revue, Jeanne 
d'Arc, a pour programme de réunir tous les documents 
relatifs à l'héroïne. Le Musée-panorama de Jeanne 
I d'Arc, à l'Bxposition, a été bien moins un objet de 
I vulgaire curiosité qu'un lieu de pèlerinage; les huit 



admirables tableaux de Pierre Carrier-Belleuse im- 
pressionnaient jusqu'aux larmes, et ce n'est pas seu- 
lement un acts artistique de la p^rt de M, Motteroz, 
c'est encore un acte souverainement patriotique que 
d'avoir reproduit ces grandes pages d'histoire dans 
une somptueuse publication.' Dans le Panthéon dé- 
christianisé pour un temps, de belles fresques de 
M. Lenepveu, découvertes depuis quelques semaines, 
représentent les principaux épisodes de la vie de Je- 
banne. 

« Oncques n'a esté nation tant mal apprise qui ne 
se soyt efforcée par tous moyens de rendre tesmoin- 
gnage à ses bienfaicteurs, honorant leurs prouesse et 
vertu de monumens, trophées et statues, pour encou- 
rager à l'advenir les successeurs à faire de raesme, »' 

La martyre de la patrie a été à la peine de par ce 
drôle d'Aroiiet ; il est juste que de par la France elle 
soit à jamais à l'honneur. Le jour anniversaire de son 
supplice, — le trentième jour du mois de la Vierge, — 
deviendra notre grande fête nationale, et, des Pyré- 
nées aux collines de la Lorraine, des grèves de la 
Bretagne aux montagnes de la Savoie, nous honore- 
rons d'un msme cceur la Vierge-mère de la patrie, la 
victorieuse d'Orléans et de Patay, — « préludes 
éblouissants » des mémorables victoires de Form'gny 
et de Castillon, qui parachevèrent son a œuvre pro- 
digieux »' et la délivrance du « sol sacré ». * Jamais 

I la Mission pairiollqiii âij. d'Are, Panotapia de P. Canier- 
BeUeuse (8 tableauit), Paris, Mottsroi, Libr. des imprimeries réu- 
nies, nie Bonaparte, 13. 

• N. Eouiseau, Hisl. et Mscmin au ^ray du iiigi d'Otli.mi, 1576, 
ln-^^ 

• /'*'""" 'l'-A'-c, cb XVni.p.a47. 
^Jihaniit d'Arc, ch. Vil, p. B9. 



— 13 — 

pourelle nous n'aurons assez de trophées, assez d'iiym- 
nes et de fleurs, manibus filia ph-nis, et nous dirons 
comme le Charles VU de Shakespeare : ' «Ce n'est plus 
saint Denys qui nous servira de cri de guerre, maîsje- 
hanne la Pucelle sera désormais notre patronne ! » 



Ah ! î'i! fut 



int, saprim. 



: immortels si 
é pat l'Anglelerro ! 



Ce fut le jo 

HelevsriB i 

Bénissons h 

PréluJa éblouissant d'un iiuniense avea 

Gravons-en dans nos cœuis VéclaUai s 

Bt q^na co joui sacré, buriné par l'Iiistoï 



Au mois de mai 1860, à l'appel de Pie IX, sur les 
pas de Lanioricière, cinq cents Français, sous un hé- 
ros, ' allèrent défendre un saint. Nous étions de ceux 
là, François de Barghon de Fort- Rion et moi, et notre 
amitié de trente ans date de la Ville éternelle. Com- 
ment ne nous serions-nous pas liés d'une affection 
vive et durable, lorsque nous avions les mêmes 
croyances, les mêmes regrets, les mêmes espérances, 
les mêmes adorations, les mêmes goûts ? 11 aimait les 
arts, les lettres, et déjà s'était fait connaître par quel- 
ques écrits. Je n'étais encore qu'un aspirant littéraire, 



' Shakespeare, Henri VL 
1/thaaf.t é-Arc. ch. V, p.67. 
^ Parole de S, A. R. Madame la Duc 
ir le Comte de Cbambotd. 



et je l'écoatais comme le conscrit écoute le troupier 
qui a fait ses preuves. 

Un jour, nous étions au Colisée, foulaat d'un pas 
ému l'arèae qui but le sang des martyrs, et, je m'en 
souviens comme si c'était hier, mon cher et docte 
compagnon d'armes, descendant le cours des âges, 
après avoir glorifié l'héroïsrae des premiers chrétiens, 
évoqua le souvenir du martyre de Jehanne d'Arc, 
comme eux stoïque, héroïque, inspirée, sainte. La 
sublime réminiscence avait un cadre grandiose, digne 
du sujet, et maintenant que je viens de lire eu primeur 
la « chronique rimée » de M. de Barghon, c'est elle 
qui me semble une réminiscence du Colisée. Certai- 
nement elle était en germe dè]à dans la pensée du 
poète, et, comme pourm'en convaincre mieux, à pré- 
sent qu'elle est bellement éclose, c'est moi qu'il 
charge de la présenter au public. Je lui rends grâces de 
ce « doux honneur », coniuie dit Horace, et je lui de- 
mande pardon de ma prolixité; je me proposais d'é- 
crire quelques pages pour paranympher /^/(iiww^if '4 rc, 
et je n'ai pas su me borner; au lieu d'un léger fron- 
tispice, j'ai fait un mémoire de savantasse: meâciilpS ! 

Chapelain mitvingt annéesà composer sa Pucelle;^ 
il est vrai qu'elle compte vingt-quatre chants de douze 
cents vers chacun, pas un de plus, pas un de moins. 
Boileau a médit de ce poème tiré au cordeau, et 
Madame la Marquise de Sévigné n'a pas été moins 
sévère ni moins véridique que l'aristarque du Par- 
nasse . « Cela est souveraiaemenl beau, dît-elle, mais 
souverainement ennuyeux ! » La postérité n'a guère 
retenu que la seconde partie de la sentence, et les 
contemporains de Chapelain, en dépit des libéralités de 



1 Z>1 Plicdh OH la Frj 



; 165Û, in-f. 



i seigneur du duc de Longueville, ne connurent 
I que les douze premiers chants de celte œuvre pétrî- 
I fiante, ' 

Cy gist puceUe inforhinéa 
Qoi mourut avant d'estre aée ! 

Avec ses a8,8oo vers, Chapelain s'était, je crois 
■ bien, proposé de dépasser, tout au moins nuraérique- 
I ment, l'auteur du Mis/ère du Siège d'Orléans ; il se 
I rattrapait sur la quantité. Ce mistère écrit par Jacques 
I Millet sur l'invitation et aux frais du maréchal Gilles 

r de Rais, ne contient en effet que 25,000 vers. Le 

trop fameux mécène le fit représenter avec le plus 
grand luxe par i^o acteurs, sans compter les figurants, 
et la dépense s'éleva s. la somme colossale de près de 
I cent mille écus d'or. Le manuscrit en fut transcrit, 
I il y a seulement une quarantaine d'années, à la Biblio- 
Ithèque Vaticane' par MM. Guessard et de Certain, 
Iqui le publièrent en 1862 dans les Documents inédits 
\de l'hisloire de France. Yai eu la curiosité de parcourir 
"I ces 900 pages in-quarto, et Je n'en ai rien retenu, pas 
f même deux vers, — comme ceux que j'ai cités de la 
[ Pucelh de Chapelain. 

Une autre œuvre du xv^ siècle, la Chronique de la 
L PuceUe, publié par .M. Vallet de Viriville, atteste eu 
I quel honneur était tenue par ses contemporains la 
I mémoire de Jehanne d'Arc. Un de ces contemporains 
I était Martin Franc, qui dans son poème Le champion 



Plus dî dsuï siècles apràs l'apparilion dis donie premiera 
ch>nl6, M. René Kerviler a publié les douie derniers [Orléans, 
H. Heiluison, éditeur, 111-16, ;io pa^es}. HuDUeur au courage ta;il- 
Iteureox I 

H» lu du fonds de la reine de Suide, 



des daines n'a pas manqué de célébrer la g 
grande héroïne : 



RcDom perpéluellcment ! 

Ces proses rimées étaient pleines de bonnes inten- 
tions, à ce point qu'il 0'/ avait plus de place pour la 
poésie. J'en excepte la chronique métrique de Martial 
d'Auvergne, dont la coupe est si alerte et l'expression, 
parfois, si heureuse. — Le sujet est à la fois si simple 
et si grand qu'il déconcerte, qu'il écrase « la muse » 
la plus aguerrie, et, depuis Jean Chapelain, il ne fut 
abordé que par Pierre Duménil, dont l'œuvre', n'était 
pas tout-à-fait dépourvue de mérite, mais n'avait pas 
assez d'envergure pour atteindre à la postérité. Alexan- 
dre Soumet tira du sujet une tragédie', puis une tri- 
logie'. Casimir Delavigne n'en tira qu'un épisode et- 
qu'une ode. Lamartine lui-même n'y a puisé qu'une 
sorte de rapsodie en prose sonore, où foisonnent les 
erreurs historiques. En résumé, l'Homère de cette mi- 
raculeuse iliade couronnée par le martyre est encore à 
naître. C'est à croire que la France n'a pas le tempéra- 
ment épique! 

Cet Homère attendu, M. de Barghon de Fort-Rion 
a trop la modestie du vrai talent pour prétendre en 
doter son pays ; il se défend même d'avoir voulu faire 
un poème épique, et c'est ce qu'il a tenu à spécifier 
par le sous-titre de son œuvre : Chronique ritnée. 

^Jeanne d'Art: au It France saticêe, poème en t: chants, 1818. 

ijâanni iTArc, tragédie, 1815. 

1 Jeunnr d'Arc, trilogie naticnalc, 1846 (posthume). 



— 97 — 

i, rien du compassé de Chapelain, solennel 
I jusque dans les vétilles ; il va tout simplement en 
croupe de l'histoire, avec son bagage de rimes scrupu- 
leuses et de généreuses pensées, fort insouciant des 
hypallages et des hypotyposes. L'amitié ne m'aveugle 
pas sur certaines inégalités de son œuvre; il est, 
d'ailleurs, le premier à les reconnaître ; mais il règne 
à travers ces six mille alexandrins un souffle pénétrant 
de patriotisme et de foi. Dans maints passages, elle 
touche involontairement, par la force du sujet, aux 
sommets de l'épopée. Les beaux vers, harmonieuse- 
ment et mâlement frappés, y abondent, comme ceux-ci : 

Martyre de la foE, sainte de la pslrie. 
Bout le Ciel inspira l'œuvre picdigieui. 
Son âme plane encor sur la France meurtrie 
Qui dit avec amour sou cum prestigieux ! > 



Ça et là, comme des fleurs dans le champ de la 
chronique, M. de Barghon a semé de poétiques in- 
I terme des, comme cette exquise viilanelle' que je 
I veux vous faire relire ici : 

• Flauretto au dom parfum, violette des prés, 
Que les soupirs d'avril caressent sous les brauches. 
Combien as-tu de fils en chaperons puurprés 
Et de filles en coiffes blanches ? 



— Mes enfants sont nooibren: 

Autour de moi groupés, ma t: 

Pcn ai mille qui sont à river 

Et cent près de !' 



quii 



' Chant XVUI, p. a. 
■ Chant IX, p. ti^. 



Cent SUT les bords du lac : 
Cent près du roche; 



K flots d'il 



Ma belle jouvencelle aux yeux noirs, situ veuï, 
Le jour on tu seras £aiicée au beau page, 
Je t'en donnwai cent pour orner tes cheveux 
Et cent pour pmer Ion corsage! i. 

Une œuvre comme celle-ci représente une somme 
énorme de lectures et de labeur. Si je ne me trompe, 
Je poète û conçu la louable ambition d'écrire sous 
forme de «chronique rimée » un drame patriotique 
et très chrétien, dans lequel il a condensé tout ce qui 
lui a paru caractériser une des époques les plus viriles 
de notre histoire ; à la lumière de son érudition, de 
son patriotisme et de sa foi, il a vu les personnages et 
les faits ; les personnages, à commencer par l'héroïne 
et ses compagnons de gloire, il les a ponrtraits d'après 
nature ; les faits, il les a narrés comme il les voj-ait ; 
et c'est pourquoi son poèine, sans travestir l'histoire, 
sans l'enjoHver,sans fausser la chronologie, garde son 
merveilleux naturel, tout en restant exact comme une 
chronique vérîdîque. 

C'est donc ici « ung livre de bonne foy », mais 
c'est encore et surtout un livre de foi, franchement 
imprégné du sentiment religieux, et c'est à ce senti- 
ment qu'il a dû la plupart de ses pages les plus capti- 
vantes, de ses vers les plus beaux, comme celui-ci, 
d'empreinte cornélienne, qui marque le terme des 
allégresses de Jehanne et l'aube de ses douleurs: 

Comme l'épisode rav'ssant du miracle de Jehanne 
ressuscitant un pauvre petit être,' comme le récit de 

t Chant XIV, p, i8o. 
s Chaut XIV, p. 190-193. 



— (cg — 

a céleste ascension de la Martyre, qui semble une 
réminiscence dantesque. ' — Trois anges figurent dans 
le poème: saint Micliel, le vcnér-5 protecteur delà 
France très chrétienne, l'ange de la Mission et des 
élans belliqucLix; saint Gabriel, l'ange de la miséri- 
corde, qui vient conforter Jehanne dans sa prison ; 
Ithurie!, qui transporte son âme dans la Jérusalem 
céleste. C'est la vie de Jehanne d'Arc que résument 
ces trois angéliques interventions, et elles résument 
aussi le poème, — œuvre qui mérite l'applaudissc- 
tnentde tous les lettrés, de tous les catholiques et de 
tous les patriotes. 

Le poète a voulu pour elle un patronage insigne ; 
courtisan de l'infortune, il est allé le demander sur la 
terre d'exil à la digne compagne du Prince qui, 1625 
octobre 1S88, écrivait au curé de Domremy comme 
sait écrire le Roi Très Chrétien. Cet auguste et gra- 
cieux patronage est la juste récompense du talent, du 
patriotisme et de la lidélîté. J'en félicite avec joie mon 
ancien compagnon d'armes, mon zélé collègue du 
Conseil Héraldique de France, mon ami le meilleur, 
comme aussi d'avoir terminé sa Jehanne d'Arc par 
l'affirmation de sa vieillp foi monarchique ; 

Là-haut, le souvenir de Ea chère espérance 
Lnît iterneltemeot dans son cœur Iranslormé : 
I^lle est l'Aage qui veille ï. jamais fur \& France 
Et sur les successeurs ta son Roi bien-niiiié I 



Vicomte Oscar de Poli. 



1 Cliant XVir, p. 343-349. 



5 




DOCUMENT IN'EDIT RELATIF 



UNE FILLE DE HENRI IV 



Un grave et savant historien, qui appartient par un 
double lien à l'Institut de France (car il est à la fois 
membre de l'Académie française et de l'Académie des 
Inscriptions et Belles-Lettres), M. Victor Duruy, a 
plaisamment cité, au sujet des fécondes amours du 
bon roi Henri IV, le vers fameux delà HenriaJe; 

■ Il fut de ses sujets le vainqueur et le pÈre, » 

avec ce spirituel complément : « Surtout le père. » 
Parmi toutes les femmes ai mées par le Béarnais, et qui 
furent presque aussi nombreuses que les astres du fir- 
mament, on n'a pas mentionné la mère d'une Marthe 
de Béarn, laquelle Marthe se maria, en l'année 1597, 
avec Daniel de Saint-Martin du Pouy, fils de Philippe 



et de b bordelaise Guillane de Maillet i. Qui nous 
dira le nom de la jeune fille ou jeune femme que l'on 
ne trouve inscrit dans aucuoe des chroniques galan- 
tes du xvi= siècle ? J'ai vainement demandé ce nom 
aux livres et aux manuscrits, notamment, en ce qui 
regarde les livres, aux Historiettes de Tallemant des 
Réaux, aux ouvrages célèbres, je dirais presque c/usjj- 
j««, si je l'osais, de M. de Lescure* et de M. G. B. de 
Lagrèze", et, en ce qui concerne les manuscrits, aux 
dossiers du Cabinet des Titres et des Archives des 
Basses- Pyrénées'. S'il faut renoncer à tout jamais, 
comme il le semble bien, à éclaircir le mystère qui 
entoure la personnalité de la mère de Marthe ", j'ai 
voulu, du moins, faire un peu connaître Marthe elle- 
même, en publiant un document officiel, du i4juillet 
1603, qui confirme et complète les renseignements, 



t Voit le mhiliaite unhcrsii dt France, tome XIII, psge ïjo. 
Saiat-ÂUais, probablement d'après nue trop complaisante tradition, 
domestique, ajoute que le roi de Kevarrc assista aux fâtes du ma- 
riage. 

» Us Amours d'Hinri IV. Paiis, Achille Faure, 1864. in-n. 

* Henri IV. Vie frirfi. Dél.iHi înidils. Paris, Firmin-Didot 
iSSj, in-ii. Puisqu'un aussi habile et lélé chercheur que mon sa- 
vant confrère et ami l'ancien conseiller doyen de la cour de Pan 
n'a rien trouvé dans des papierii qn'îl connaît si bien, pouvons- 
nous espérer qu'an autre chercheur soit plus heureux I 

* De même qu'en ces archives M, de lagrèie atout fouillé, de 
même k la Bibliothèque Nationale M., le comte Amédée de Sour- 

coriosité touls son obligeance et toute son eipèrieoce. 

' Je portais un intÉcSt de famille dans ces recherches, car ma tri- 
saïeule paternelle était one du Pouy, Elle d'André du Poujf, aei- 
gneor de Boanegarde, et de Marguerite de Matvin de Montaiet. 
Voir d'Hoiïer, Cénialagie de la famille de Mahin (Armoriai 
giniral, rct^istre Y, seconde paitie ; Saînt-Allais, Nobiliaire déjà 
dté, tome XllI, p 571), 



I fournis par Sainf-Allais sur la pension allouée â Ma- 
dame de Saint-Martin, et qui, de plus, prouve for- 
mellement que le Vcrl-galitiit ne fut pas autant qu'un 
l'a prétendu un père indifférent, oublieux. On par- 
donne au plus aimable des rois d'avoir beaucoup 
aîin('; on lui pardonnerait difficilement de n'avoir pas 
noblement accepté les devoirs et les charges de la 
paternité. 

Ph. Tamizev de Lahroope. 



Lettres patentes par lesquelles le Roi établit la pension 
de 600 livres tournois, précédemment accordée à 
Marthe de Béarn, sur le fonds provenant des amendes 
infligées par le parlement de Bordeaux cl chambre 
de l'Edit de Nérac*. 

Henry, par la grâce de Dieu, Roi de France et de 
Navarre, à noz araez et féauls conseillers les gens de 
nos comptes à Paris et trésoriers généraulx de France 
establis à Bourdeaulx, Salut. 

Nous avons cy devant accordé h nostre bien amée 
Marthe de Béarn la somme de six centslivres tournois 
de pension, par chascun an, pour Iny donner moyen 
de nourir et eslever ses enfants et les rendre capables 
de nous continuer les services qui nous ont esté ren- 
dus par leurs prédécesseurs, et icelle avoir et prendre 
surladixme deBelloc' h nous appartenante; mais 

1 Archives départe me Etalée de la Gironde, registres des trésoriers 
C. 3814, f iirj. 

' Aujourd'hui Bcllocq, commune des Basses-Pyrénées, arroa- 
piuement d'Orthex, canton de Salles, lui la rive gauche du gave 



ï d'auliant que ladicte dixme est de nostre domaine, 

[ elle craint d'estre cy après troublée en la jouissance 

I d'icelie pension, noussuppliant et requérant très hum- 

I blement a ceste occasion U luy vouloir changer et 

t commuer sur les deniers provenant des amandes et 

I confiscations qui nous seront adjugées, tant en nostre 

court de parlement de Bourdeaulx que Chambre de 

l'édict establye à Nérac, et 1 uy en octroyer noz lettres 

sur ce nécessaires ; 

Nous, désirant sur ce luy subvenir et la gratifier 

pour les mesmes considérations qui nous auroient 

nieils accorder la pencion sur les dixmes de Belloc, 

avons, au lieu d'iceile, accordé, donné et octroyé, et 

[ cez présentes signées de nostre main, accordons, 

I donnons, et octroyons à la dicte Marthe de Béarn, 

I pareille somme de six cents livres de pencion par cbas- 

I cun an, et icelle avoir et prendre sur les deniers pro- 

venans des amandes qui nous sont et seront en après 

adjugées, tant en noslre court de parlement de Bour- 

deaulx que Chambre de l'Edict estabiye à Nerac, les 

charges ordinaires sur icelle préalablement payées. 

I Si vous mandons et ordonnons quepar celluy des re- 

cepveurs de nos dictes amandes qu'il appartiendra 

I vous faicfes païer, bailler et delHvrer comptant à 

I ladicte de Béarn, les dictes charges ordinaires préala- 

[ blemetit acquittées, la dicte somme de six cens livres 

t tournois doresnavant par chascun an, aux termes et 

I ainsy qu'il est accoustumé, à commencer du jour et 

I datte des présentes, rapportant icelles avec quittance 

[ de la dicte de Béarn sur ce s uffisante seulement : nous 

I voulons la dicte somme de Vl^ livres tournois qui pour 

I ce païée et délivrée luy aura esté, estre passée et 

[ allouée en la despence des comptes du dict recepveur 

I par vous gens de nos comptes ; et vous mandons 



— [04 — 

fie faire sans difficulté, car tel est nostre plaisir. 
Jjné à Fontainebleaa le XIIII" jour dejuillet, 
Se grâce Mil VI": neuf et de nostre règne le XX". 
Signé par le Roj Pot'ek et scellé du grand sceau de 
cire jaulne, à simple queue '. 

' A ta suite de te dornment, an trouve un arrêt de la rhaïubre 
des comptes, du ii aoùl 1609, Et UD arrêt des Trésoriers de Franee 
geDéraux des Ënances eu Guïeoiie, du ij oelabre 1609, pour ea- 
térinei les lettres patentes du 4 juillet. 





LE DROIT D'AINESSE 

EN ANJOU 



Le droit d'aînesse ne remonte pas en France au- 
delà de l'époque léodale. Il est étranger à la législa- 
tion romaine '.On peut induire d'un passage de la 
Germa/lia de Tacite qu'il existait dans l'origine chez 
les peuples du nord de la Germanie ", mais on n'en 
trouve pas de traces chez les Francs à l'époque de 
leur établissement en Gaule. Les leges Burbaronnn, 
toutes rédigées entre le règne de Clovis et celui de 
Charlemagne, ne le mentionnent pas. 

Les rois francs partageaient les états de leurs pères 
sans égard à la primogêoiture. C'est au ix* siècle 
seulement qu'on voit invoquer pour la première fois 



■ Noaa n'entendons parler ki que du droit d' 
coutuiuier et non des majorât! établis par la volo 
par disposition testamentaire du contractnelle, e 
contraire très tisitès dans les pays de droit écrit. 

1 Dt merib. Gerin. C. 39. 



: légal 



S^f^*^ 



— 10(î — 

le droit d'aînesse au profit du premier-né des héritiers 
présomptifs. Louis le Pieux voulut laisser k Lothaire, 
en qualité d'aîné, la plus grande partie de son empire ' 
et l'on sait quelle terrible guerre civile amena ce mode 
de succession nouveau parmi les Francs. Un demi 
siècle plus tard Louis et Carloraan se partagèrent en- 
corda Gauie sans droit d^ainesse. Mais au 5^ siècle 
Lothaire, fils aîné de Louis d'Outre-Mer, succéda seul 
à son père, h l'exclusion de ses frères. Sous la troi- 
sième dynastie seulement le droit d'aînesse devient la 
règle absolue pour la succession à la Couronne. 

Pendant toute la période franque et même au-delà 
les alieux se partageaient soit par parts égales entre 
les enfants mâles, suivant le droit germanique, soit 
entre tous les enfants sans distinction de sexe, con- 
formément au droit romain, Il est probable qu'à cette 
époque la succession clait dévolue aux héritiers d'a- 
près le principe de la personnalité des lois. On de- 
vait suivre le droit romain quand le défunt était d'ori- 
gine gallo-romaine et le ilroit germanique quand 
il était d'origine barbare. On voit même dans une 
formule de Marcuif, du vii^ siècle, un chef de famille 
appeler par testament à la succession de ses immeu- 
bles sa fille que la loi salique eîit exclue'. Avec la 
fusion des races, le privilège de masculinité, d'origine 
germanique, disparut à peu près dans les provinces 
du Centre pour la succession des alleux et ne persista 
que dans certaines coutumes locales du Nord, Mais 
durant toute l'époque franque il n'est point question 
du droit d'aînesse pour la succession des alleux; on 
ne le voit paraître qu'avec l'hérédité des fiefs. 

' Ciarta dishionis imptrii, ann. S17, Proleg. 
» Eugène de Eoiière. Rccuiil giniral da formules inHies Haus 
l'tBipire fraiiç.a' lj6 bis. 



- 107 — 

Le bénéfice était dans Torigine non seulement via- 
ger mais amovible. Le capitulaire de Kîersy-sur-Oise, 
en 877, affermit l'hérédité des bénéfices, mais sans 
l'établir cependant d'une manière générale et défini- 
tive; longtemps encore après le ix" siècle on trouve 
des fiefs viagers '. 

Le droit d'aînesse est venu de la nécessité d'assurer 
l'indivisibilité des iiefs héréditaires qui étaient dans 
l'origine ou de grandes charges publiques, des gou- 
"vernements importants, tels que les dQchi's,les comtés, 
les vigueries, les justices de divers degrés, ou des ter- 
res concédées à charge du service militaire, comme 
les fiefs de haubert. H importait que la fonction fût 
remplie par un seul homme, afin que le seigneur 
sapérieur siit a qui il devait s'adresser pour se faire 
rendre ses devoirs. La lenure féodale au xi'^ et au xu" 
siècles était encore, jusqu'à un certiin point, pré- 
.caire et le vassal propriétaire du fief servant ne pouvait 
se mettre en possession avant d'avoir reçu l'investiture 
de son seigneur suzerain. Celui-ci ne la donnait gé- 
néralement qu'à un seul enfant du vassal décédé ; 
quelquefois à plusieurs collectivement, mais sans 
démembrement du fief, ce qui eût été contraire à 
ses intérêts ', 

Lorsque la succession était opulente les cadets pou- 
vaient recevoir soit des alleux soit même des fîefs 
si le défunt en laissait plusieurs, mais s'il ne possé- 
dait qu'un seul fief pour tout domaine les cadets se 
trouvaient complètement exclus '. Pour leur laisser 

' G. d'Espinay : Cirtulaires angevins^ p. ;W). 

• Liber JtHiiornm, Lib. I, t. 6 ; t. 8, c, j. Db. H, t. : ; l. 3 ; l. 
t; t. 30. 

* D'apri» les XiiNTï dt Jirusalim, rainéu'avail qu'un droit d'op- 
toa ; lorsqu'il y uvait plusieurs fiefs, Ici cadets choisissaient aprËs 



une part on imigina le système du parage, grâce 
auquel on tourna la loi sans la violer ouvertement, 
L'ainé retint la part la plus considérable du fief; on 
accorda le surplus aux cadets, mais au regard du 
seigneur dominant ils furent réputés non existants. 
L'aîné seul rendait hommage au suzerain et restait res- 
ponsable du service du fief dont il s'acquittait avec 
le concours de ses cadets ; il les garantissait vis-à-vis 
du seigneur dominant et ceux-ci l'aidaient de leur 
lance et de leur bourse. On appelait Miroir de ftef 
le chef de famille, l'aîné de la branche aînée, parce 
que lui seul était considéré par le suzerain. Après' la 
septième génération le parage cessait, les cadets deve- 
naient les vassaux du chef de nom et d'armes de leur 
maison et les arrière- vassaux du suzerain. La parenté 
canonique ayant été réduite à la quatrième généra- 
tion (huitième degré du droit civil), par le concile de 
Latran, en 1215, la même règle s'appliqua auxparage s 
et à partir du x[[i= siècle, la parenté chevaleresque 
s'arrêta aussi à la quatrième génération (du quart au 
quint degré canonique). 

Il faut remarquer du reste qu'entre filles nobles il 
n'y avait point de parage quand un fief, entier était 
donné aux cadettes '. En Touraine pas de parage non 
plus si les fils puînés reçoivent un fief entier. Le pa- 
rage n'était pas en effet un privilège pour l'aîné, ni 
un droit patriarchal, mais un moyen de couvrir vis-à 
vis du suzerain la division du Cef. 

Ini par rang d'âge ; mais s'ii n'y avait qu'un seul fief il le prenait 
entier. — Les Coulumes di l'Echiquier de Normandii avaient 
sacré au xiiis siècle un système analogue, 11 devait étro 
serve par les rédactions postérieures de la coutume de celte 
vince (Coat. de Normandie, ait. 336-339. 
Coul. d'AnJDU de H!i, an. 15S. 



Le droii d'aînesse féodal se retrouve dans toutes nos 
coutumes du moyen âge, mais il s'y applique d'une 
façon diiîérente suivant les provinces. 

A Paris, il était Tég]é par la condition du domaine ; 
les fiefs et les alleux nobles (assimilés aux fiefs au 
xvi^ siècle) étaient seuls soumis au droit d'aînesse, 
sans égard à la qualitédes personnes ; les autres biens 
de la success:on se partageaient sans aînesse tant en- 
tre nobles qu'entre roturiers. D'après cette coutume, 
le droit d'aînesse s'appliquait non plus à chaque fief, 
pris individuellement comme en Normandie et dans 
le royaume latin de Jérusalem, mais à l'ensemble des 
iîefs '. 

En Anjou, Maine, Touraine et Loudunais, on sui- 
vait un système contraire. Dans nos provinces de 
l'Ouest on n'avait égard qu'à la condition des per- 
sonnes et non à celle des terres. Le droit d'aînesse 
n'avait lieu qu'entre nobles, mais il s'appliquait i 
l'ensemble de la succession et frappait fous les biens. 
'L'alné noble exerçait son privilège sur les alleux, les 
■fiefs et les censives, sans distinction. De plus en Anjou 
et au Maine les cadets nobles ne prenaient leur part 
qu'en usufruit seulement, ce qui était fort rigoureux, 
car cette règle leur était appliquée lors même que 
leur lot consistait en alleux ou en biens roturiers '. En 
Touraine et en Loudunais ils recevaient au contraire 
leur modeste part en pleine propriété et pouvaient la 
transmettre à leurs descendants '. 

Cette transformation du droit d'aînesse en Anjou a 
eu pour motif évident la conservation des fortunes 

I Coût, de Paris, art. S et ëuïv. 

* Coût. d'Anjou de 1411, art. 1^3. 

3 Coût, de Touraine, art. :6o et siiiv, — Coût, de Loudunais, 



des maisons nobles. Dans l'origiEe on voulait seule- 
ment assurer !e service du fief, et si cette tenure était 
indivisible les autres ne l'étaient pas. La coutume de 
Paris conserve quelque souvenir de cet ancien sys- 
tèmes Mais celle d'Anjou vise un autre but ; ce n'est 
plus l'intérêt du suzerain qu'elle se propose de sauve- 
garder, le service du fiel qu'elle veut garantir, c'est 
l'intérêt du fils aitié du vassal propriétaire et celui de 
la branche aînée que cette coutume cherche à protéger. 
On tend à concentrer les fortunes dans un petitnom- 
bre de mains et à donner une grande situation aux 
chefs de maison en sacrifiant les cadets et leur pos- 
térité. De militaire qu'il était à l'origine le droit d'aî- 
nesse est devenu nobiliaire. 

Je suis très porté à attribuer cette interversion du 
principe primitif du droit féodal à l'influence anglaise 
et à la domination des Plantagenets en Anjou. C'est 
en effet le but qu'a atteint la législation anglaise. Une 
transformation analogue s'est opérée vers la fin du 
xii^ siècle en Bretagne, sous le comte Geoffroy, fils 
d'Henri II Pîantagenet d'Angleterre, et rédacteur de 
l'Assise qui porte son nom. Cette loi changea com- 
plètement les vieux usages bretons en matière de suc- 
cession et donna au droit d'aînesse une extecsion 
considérable qu'il n'avait jamais eue encore dans cette 
province. Le système introduit eu Bretagne par l'As- 
sise de Geoffroy et conservé plus tard par les rédac- 
teurs de la coutume présente avec le système successo- 
ral angevin d'assez grandes analogies '. 

Ces généralités exposées, passons aux détails des 
dispositions coutumières de l'Anjou. 

Pour les fiefs dedignité, tels que les baronnies, la 






e de Bretagne, 



te de 1 indivisibilité du Gef est presque absolue . 
dans notre province:* baronnie ne se départ point 
entre frères » disent les anciens textes. L'aîné la 
prend en entier, mais il doit faire avenant à ses frères 
cadets et doter ses sœurs : «et si doit les filles marier ». 
Ces dots sont prises sur les autres biens de la succes- 
sion s'il y en a ; mais s'il n'y a que la baronnie on les 
prélève alors sur ce domaine féodal, par un adoucis- 
sement à la rigueur de la règle, sauf les dignités et 
prérogatives attachées à la baronnie qui restent à 
l'aîné sans se dépaitir '. Ce système me semble con- 
forme aux principes primitifs du droit féodal. La ba- 
ronnie est en effet un petit gouvernement; le baron 
exerce une part sérieuse de la puissance publique 
comme capitaine et comme justicier. Sa dignité ne 
peut donc se diviser et si, faute d'autres domaines ,on 
admet les puinés et les tilles à prendre une portion 
des biens de la baronnie, la seigneurie elle-même 
reste toujours indivisible ; c'est un domaine abstrait, 
un office, une fonction publique. 

On admit toutefois, aussi par dérogation à la règle 
féodale, que le père peut par donation faire la part de 
fils cadets; mais cetteparlest restreinte, elle ne peut 
excéder le tiers et n'atteint pas les dignités et pré- 
rogatives de la baronnie ', 

La règle étaitmoins sévère pour les fiefs inférieurs, 
les vavassories, comme on les appelait au Moyen âge; 
indivisibilité n'était pas aussi absolue. L'aîné prenait 
les deux tiers de la succession, et, s'il n'y avait qu'un 
«eal fief, les deux tiers de ce fief, avec le principal 
lUnoir et ses cours, jardins et dépendances immédia- 

-« Cont. d'Aojon de I4tl. art. 188. 

» «■(ai/.-jjfwenfî rfï 5' i™ri, Liv. I, eh. 16; édition do M. P. 
rioHet. 



.tes (ce que l'on appelait alors /e riî/ (f« chapon). Les 
Etablissements ne paraissent pas avoir prévu le cas où 
la succession comprenait soit des biens de diverse 
nature, fiefs, aUeux et censives, soit atout le moins plu- 
sieurs fiefs, Ils semblent ne s'occuper que de celui oii 
elle ne se composait que d'un seul fief, et permettent 
au père de disposer en faveur de ses puînés du tiers 
decefief. La tenure féodale étant en principe indivisible 
aurait dû passer tout entière à l'aîné, héritier principal, 
et c'est par un adoucissement apporté à la sévérité pri- 
mitive de la règle que le père fut autorisé à donner le 
tiers de son fief à ses fils cadets. S'il ne l'avait pas fait 
le fils aîné devait le faire. Les termes même du texte 
semblent indiquer cette origine à la part faite aux 
cadets '. 11 est fort à croire que cette décision, admise 
d'abord pour le partage du fief unique, fut étendue 
ensuite par l'usage à l'ensemble de la succession 
noble, contrairement au système encore en vigueur 
au xir siècle. 

Les cadets recevaient leur tiers en usufruit seule- 
ment,comme nous l'avons déjà dit, tant en Anjou qu'au 
Maine *. Quelques coutumes locales faisaient toute- 
fois exception. Dans le Vendômois et dans la partie 
du Maine située au-delà de la rivière de Braye, les puî- 
nés succédaient en pleine propriété comme en Tou- 
raine *. 

On n'est pas d'accord sur l'époque à laquelle les 



1 Etab!issimc«h de S' Louis. L. 1, ch 
' Coût. d'Anjou de I4ii,art. 153. 
3 Dans le Mirebalai5, pays angovinanc 
es nobles, d'après la coutume locale, su 
le prenait ï titre de prèciput que lo ic 



au centre du Poitou, 
laieat par télé, l'alni 
ir et le vol du chupan. 
irenu en Poitou qu'en 



— 113 — 

cadets ftireot réduits à un simple usufruit. Quelques 
liistoriens pensent que dans l'origine le fils aîné, seul 
héritier, prenait toute la succession ; ce serait seule- 
ment par dérogation à la règle primitive que les puinés 
auraient été admis à recueillir une part en usufruit ; 
c'eût été une amélioration, apportée à leur situation, 
La coutume de Touraine fit un pas de plus en leur 
accordant leur part en pleine propriété. M. P. Viollet 
enseigne au contraire que le système angevin ne date- 
rait que du \iv' siècle, et que la coutume de Tou- 
raine serait restée fidèle à des usages plus anciens. 
Cet auteur fait observer en effet que tous les Sefs 
n'étaient pas des concessions seigneuriales, que beau- 
coup d'entre eux n'étaient que des alleux transformés 
en fiefs par le consentement tacite des propriétaires 
et par voie d'assimilation, ce qui expliquerait le peu 
d'importance qu'avait primitivement le droit d'aînesse 
en Anjou et en Touraine. Les rigueurs envers les 
cadets seraient venues plus tard pour relever la no- 
blesse épuisée par l'ancien système du partage égal 
des alleux et des petits fiefs '. 

Je suis pour ma part très porté à adopter le système 
de M. Viollet. Il n'est pas exact qu'aux xi^ et xii' 
siècles l'aîné recueillît toute la succession. On voit 
quelquefois, il est vrai, dans les chartes de cette épo- 
que l'aîné agir seul en qualité d'héritier principal et 
se qualifier « primogenilns ei hœres », mais ces docu- 
ments nous apprennent aussi que les alleux se parta- 
geaient par parts égales et que les cadets pouvaient 
hériter en pleine propriété^. 



* EtablUsemettls de S. Leitts, par M. P. Viollet Inlrod. p. ii*. 

* G. d'Eipinay ; Cattnlaitts angevins, p. ajo el suiv. — Je doîi 
i l'obligeance de M. le V» de Poli la conuaissanae de quelques 



* . « ■ i "Il • 1 



— 114 — 

Les textes du xiii^ siècle n'indiquent pas d'une 
manière précise le mode de succession pour les puînés. 
Ils se bornent à dire que Taîné doit faire à ses frères 
avenant bien fait, ou, d'après certains manuscrits, en 
bienfait. Les mots en bienfait signifient-ils que ce don 
ne sera qu'un simple usufruit ? Rien ne prouve qu'au 
temps des Etablissements de S. Louis ils eussent un 
sens aussi restrictif. Ces termes veulent dire simple- 
ment que le cadet n'est pas héritier de droit pour les 
fiefs et qu'il tient sa part de la libéralité de son père 
ou de son frère aîné. Un document fort ancien et 
peut-être contemporain des Etablissements prévoit le 
cas où, le cadet mourant sans enfants, sa succession 
retournera à son frère aîné ; c'est dire que le cadet 
peut succéder en pleine propriété *. 

Au cours du xiv^ siècle le système contraire pré- 
valut complètement. La coutume glosée de 1390 dé- 
cide en effet que le mot bienfait veut dire usufruit et 
que les cadets auront leur part en viager seulement, 
à moins que le père n'ait formellement décidé le 
contraire*. 

Le droit d'aînesse était d'autre part fort peu rigou- 
reux dans l'origine pour les successions dévolues aux 
filles nobles. Au xiii« siècle, lorsque des sœurs con- 
couraient seules à une succession, à défaut de fils, 
elles partageaient par parts égales ; l'aînée prenait 
seulement, à titre de préciput, le manoir principal et 
le vol du chapon ; elle rendait hommage au suzerain et 
garantissait ses sœurs vis-à-vis de lui ^, Au xiv^ siè- 

chartes fort intéressantes concernant d'anciennes maisons de l'An- 
jou et du Maine. 

1 Compiîatio de usibus Andeg. C. 69. 

* Beaulemps-Beaupré ; Coutumes et institutions de rAnjou;iexte C. 

s CompiL de usibus^ c. 68. 



RIRn^fflmê, si favorable aux filles cadettes, fut 

I modifié et, sur l'autorité de précédents fort douteux, 
on décida que la fille aînée noble prendrait, comme 
le Cls l'eût fait, les deux tiers de la succession outre 
le manoir principal et le vol du chapon. Mais les ca- 
dettes conservèrent le droit de recueillir leur part en 
pleine propriété'. 

A celte époque on aggrava donc en Anjou les ri- 
gueurs du droit d'aînesse au préjudice des fils puînés 
et des filles cadettes. Si celles-ci furent mieux traitées 

, que les fils, c'était pour ae pas mettre un obstacle 
absolu à leur mariage, 

La coutume de Touraine resta fidèle k l'ancien 
système et ne donna à la fille aînée succédant à dé- 
faut de fils que le manoir paternel et le vol du cha- 
pon, pour préciput. Celle de Loudun adopta un sys- 
tème mixte ; elle accorde aux fils cadets le tiers de la 
succession en pleine propriété, comme en Touraine, 
et, en cas de succession dévolue aux filles, les deux 
tiers à la fille aînée et l'autre tiers aux cadettes en 
pleine propriété, comme en Anjou '. 

En ligne collatérale le droit d'aînesse était encore 
plus absolu qu'en ligne directe. 

L'aîné noble, d'après l'ancienne coutume d'Anjou, 
succède seul à ses frères puînés, à moins que le cadet 
prédécédé ne soit mort avant partage opéré entre lui 
et SCS copuînés, cas où il y a lieu à accroissement 
entre eux. L'alné prend les acquêts des puînés s'ils 

I proviennent de son bienfait, c'est-à-dire d'économies 

< Contume d'Anjou glosée de 1390; — Coût, de 1411 et Cont. 
' de i5oS, 3rt. 3=1. — Voir aussi la N»lici publiée par M. Beau- 
t«mpB-Beauprc pour servir d'ialroduction i son vnste et eavanl 
travail sur les coutumes d'Anjou. 

' Coût, de Touraine, art, ajj ; — da Loudunais, xxvii, 4. 



— ii6 — 

faites sur la part héréditaire qui leur a été donnée eu 

usufruit; mais les acquêts provenant de l'industrie 
ou du travail du cadet passent à ses descendants '. 

L'ancienne coutume donne au fils aîné dans les 
successions nobles tous les biens provenant des pa- 
rents collatéraux. Les puînés mâles n'y succèdent pas, 
les filles puînées reçoivent au contraire un tiers en 
propriété. S'il n'y a pas de fils la fille aînée recueille 
les deux tiers comme l'eût fait le fiis aîné concourant 
avec ses sœurs *. 

La part du fils religieux ou de la fille religieuse 
passe aussi à l'aîné oUj à défaut de fils, à la fille 
aînée'. 

L'aîné, outre sou préciput immobilier, prenait tous 
les meubles, tant en succession directe qu'en succes- 
sion collatérale, à la charge de payer les dettes*. Ce 
privilège exorbitant n'a rien de féodal, il est tout no- 
biliaire. 

Lors de la réforme de la coutume d'Anjou en 1508, 
quelques améliorations furent apportées au sort des 
cadets. On admit qu'à l'avenir ils seraient saisis de 
plein droit de leur part et sans être tenus de faire 
sommation à leur aîné". 11 fut décidé aussi que les 
enfants ou descendants de puînés succéderaient aux 
acquêts faits par leurs auteurs sans distinction, que 
ces acquêts provinssent des revenus de la part hérédi- 
taire laissée à ceux-ci ou de toute autre source. Il fut 
établi en outre que les cadets et leurs descendants 
succéderaient aux lignes collatérales en pleine pro- 



< Coût. d'Anjou de I4it, 

• IJcm, art. 169. 

' Wrm,'art. i5o, t6i, 

> Coût. d'Anjou de i5oB. 



art. 136. 



aînés sur la 
propres 



- 117 - 

, comme les filles. Le droit des 
. de leurs cadets fut réduit 
échus par succession directe'. Oa décida enfin que 
si l'aîné venait a mourir sans enfants, ou sa descen- 
dance à faire défaut, l'aîné des puinés ou son repré- 
sentant prendrait les deux tiers seulement des biens 
de la branche aînée défaillie, au lieu de la totalité, et 
laisserait le dernier tiers aux autres cadets en pleine 
propriété. Même disposition admise quand la succes- 
sion échoit il une fille qui vient prendre la place de 
la fille aînée'. 

Il fut proposé en outre de donner aux cadets leur 
tiers en pleine propriété comme en Touraine, mais 
l'assemblée n'osa pas accorder cette proposition ; 
l'examen en fut renvoyé devant le Parlement qui ne 
statua jamais '. Les choses restèrent en cet état jusqu'à 
l'abolition du droit d'aînesse. 

Au Maine, comme en Anjou, en cas de décès d'un 
puîné, il a son frère aine pour héritier. La coutume du 
Maine, rédigée en 1508, ne distingue même pas, 
ainsi que celle d'Anjou, réformée à la même époque, 
entre les biens de famille laissés par le puîné et les 
acquêts provenant de ses économies. La question de 
donner au:c puînés leur part en pleine propriété fut 
soulevée à l'assemblée des Etats provinciaux du Maine 
comme à celle d'Anjou ; elle resta également indécise 
et fut aussi renvoyée devant la Cour, où elle n'obtint 
pas non plus de solution. Dans les deux provinct 
provisoire devait durer trois siècles '. 

' Coût, de i;o3, art. lai, ïj6. — Procèa-verbal de la rêJa 
de la coutume. 

* Idtm, art. ajo, — Proeès-ïerbal da la rédaction. 

* Idtm, Pioeès-Terbal de la rédaction, sur l'art. aJS. 

* Cout. du Maine, art. ay), la fine. 



f Des principes absolument différents régissaient les 
I successions des roturiers. 

I On trouve quelquefois, il est vrai, dans ^es chartes 
I des XI' et xu' siècles des concessions emphytéotiques 
[ qui oe devaient passer qu'à un seul des héritiers du 
I concessionnaire. Elles n'étaient pas le plus souvent 
[ perpétuelles et après la seconde ou la troisième géné- 
ration, la terre concédée revenait au seigneur primi- 
I tif. Mais ce mode de succession contractuelle est tout- 
à-fait exceptionnel pour les tenures roturières'. Lors- 
que les paysans, issus des colons et des serfs affranchis 
au XII' etau xiri^ siècles, devinrent propriétaires des 
terres qu'ils cultivaient et passèrent à la condition de 
cemiers. la règle de l'égalité absolue prévalut parmi 
eux. D'après les plus anciens textes des coutumes d'An- 
jou, la succession se partage par parts égales entre les 
enfants du roturier sans distinction d'âge ou de sexe, 
sans préférence même pour les enfants restés sous le 
toit paternel. Le fîls qui l'a quitté pour aller gagner 
ailleurs, celui qui est devenu fol et iavernerei, la fîlle 
qui a déserté le foyer de la famille pour aller en mes- 
chinage reviennent partager avec les enfants sagis et 
bien gagnants, tant le principe de la co-propnété fa- 
miliale était alors rigoureusement appliqué dans nos 
provinces de l'Ouest ' I 

L'obligation de rapporter les dots et avancements 
d'hoirie était absolue ; il était interdit au père de fa- 
mille roturier de faire le moindre avantage à l'un de 
ses enfants'. Ces règles sévères furent peu modifiées, 

I Carlulaire lit Stinl Pierre de Ckartrts, publié par Guérard, 
p. 390, 391. 

• Elitblisseoienh de Siu'hI-LonU, Uv, l ch. 136, l4^. 

* EUbliaemeHtt. LÎY. I. /oe. cU. — Comfilatia dt usiius 
Andig, c. lal. 



KilQiqiie divers remaniements aient été apportés à la 
Icoulume d'Anjou sous le roi René, en 1463, et lors de 
ha réforme de 1508. Du xiu'^ siècle jusqu'au xix^ elle 
F est restée bien plus égalilaire et bien plus contraire à 
' la liberté testamentaire que le Code civil '. Observons 

■ enfin que cette règle de l'égalité absolue s'appliquait 

■ aux successions mobilières comme aux héritages 
I immobiliers. Le commerçant et l'industriel ne pou- 
I valent pas plus que le cultivateur favoriser un de leurs 
F enfants au préjudice des autres, 

La coutume d'Anjou, comme celle de Touraine, 
admettait toutefois une exception au principe de 
I l'égalité absolue entre les héritiers roturiers. Lorsqu'il 
I se trouvait dans la succession d'un non-noble des 
biens hommages tombés en tierce foi, il y avait lieu 
[ k l'application du droit d'aînesse. On entendait par 
biens tombés en tierce foi les fiefs qui, après avoir été 
acquis par un roturier, étaient restés dans la même 
[ famille pendant trois générations, avaient été trans- 
[ mis trois fois et pour lesquels par conséquent il avait 
I été rendu trois fois hommage au suzerain. Les deux 
[ premiers partages s'opéraient roturièrement et sans 
F droit d'aînesse, mais le troisième partage se faisait 
[ noblement, c'est-à-dire av«c droit d'aînesse. Il faut 
[ dire que dar.s ce cas la famille, d'après les anciens 
I usages féodaux, avait conquis la noblesse. L'ordon- 
[ Dance de Blois devait abolir ce mode d'anoblisse- 
t ment par la possession d'un fief pendant trois généra- 
t rations et faire de la noblesse une classe fermée ; mais 
[ elle ne changea pas le mode de succession. Les rotu- 
I riers ne purent devenir nobles que par les charges ou 
I par l'obtention de lettres du roi ; ils continuèrent 
I ' CoBiparei Conl, d'Anjou d8 1508, art. 360, 337, et Code eÎTil, 
LMt.84J,9U. 9M- 



sux aé~ 



toutefois à partager roturièrement pendant deux gé- 
nérations et noblement à la troisième les fîefs par eux 
acquis. 

Il n'y avait point lieu au partage pour la succession 
des roturiers possesseurs de fiefs, même tombés en 
tierce foi et partagés noblement. L'aîné garantissait 
ses frères puînés et rendait hommage au suzerain, 
mais ceux-ci lui fournissaient devoir féodal et te- 
naient de lui leur part en arrière-fief dès la première 
génération. Si l'aîné ne retenait devoir les puînés 
rendaient directement hommage au suzerain. I! était 
à leur choix de relever de leur aîné ou du chef sei- 
gneur. Ils doivent rendre directement hommage au 
suzerain quand ils ont un fief entier'. La vieille règle 
du droit féodal reprend sa force lorsque le fief n'est 
pas divisé et que l'intérêt du suzerain, qui était d'en 
maintenir l'unité au moins fictive, n'est plus en jeu. 

Quelques mots maintenant sur l'application du 
droit d'aînesse en cas de mariage entre personnes de 
condition différente. Si une femme noble épouse un 
roturier les enfants issus de ce mariage succèdent à 
leur mère tant pour les immeubles propres que pour 
les meubles et les acquêts, avec droit d'aînesse, bien 
qu'ils soient nés roturiers. Si au contraire un gentil- 
homme a épousé une roturière le partage des biens 
delà mère s'opère roturièrement, bien que les enfants 
soient nobles ; mais les partages subséquents pour les 
générations suivantes se font noblement. Dans les 
deux cas c'est la condition du de cujus qui règle le 
mode de succession'. 
En résumé, le droit d'aînesse en France est une 



[ du Moyen 



il est venu des institui 
féodales et, dans les premiers temps, il fut purement 
militaire. Vers le xiii' siècle il subit une transforma- 
tion complète et tandis que le principe de l'indivisi- 
bilité du fief recevait divers adoucissements, on éten- 
dit le privilège derainéà l'ensemble de la succession, 
ce qui n'existait point dans l'origine. La Féodalité 
militaire s'était affaiblie, elle avait perdu de sa rudesse 
primitive et tendait à devenir une aristocratie nobi- 
liaire ; elle avait besoin de se protéger par des privilè- 
ges et par un système successoral qui la distinguât 
du reste de la nation. Cette transformation produisit 
ses effets surtout dans les coutumes de l'Ouest, et no- 
tamment dans celles d'Anjou, du Maine et de Breta- 
gne ; elle s'accuse aussi dans celles de Touraine et 
de Louduoais. En Normandie on étendit le droit d'aî- 
nesse même aux successions roturières ; on voulut 
dans cette province concentrer les fortunes entre un 
petit nombre de mains, sans distinction déclasses', 
tandis qu'en Anjou et en Touraine on ne songea qu'à 
la noblesse. A Paris la coutume respecta mieux le ca- 
ractère purement féodal du droit d'aînesse primitif en 
ne l'étendant qu'aux fiefs et aux alleux nobles. 

Pendant les phases diverses de son existence le 
droit d'ainesse eut sa raison d'être au Moyen âge, soit 
comme institution militaire sous le régime féodal pur, 
soit comme institution aristocratique sous le régime 
monarchique qui lui succéda. li devait tomber avec 
l'abolition des fiefs et des privilèges nobiliaires. 

G. d'Espinay. 

' Coût, de Normandie, art. 237, 1^9,570, 195. 
^■$''i|''$''$''$''$'1^'^'^'$'^^f'^'t 



I BIBLIOTHEQUE HÉRALDIQUE 

DE LA SAINTONGE ET DR L'AUNIS 



La Biblioihègue /i&aldique d'une province doit coin- 
[ prendre tous les ouvrages, petits ou grands, qui con- 
cernent la noblesse de celte province, depuis les fac- 
tums et mémoires jusqu'aux monographies de famille, 
> Cette Domenclature est difficile; que de volumes, que 
"e plaquettes échapperont toujours au chercheur! D'au- 
tre part, une foule d'ouvrages, sansctre spécialement 
consacrés à la noblesse, lui accordent cependant 
' une place, quelquefois importante; faut-il les né- 
liger? Enfin les grandes collections généalogiques 
traitent aussi çà et là de la province dont vous vous 
occupez ; devez-vous les énumérer ? 

Il nous semble inutile, pour une bibliographie hé- 
raldique provinciale, d'indiquer les grands ouvrages 
généraux qui sont dans toutes les mains : Anselme 
{Histoire des grands o/Jîcicrs), à'HoiÀ&r (Armoriai), 



— 12) - 

Lachenaye-Desbùis (Dictionnaire), Coureelles {His- 
toire des pairs), Saint-Allais (Nobiliaire universel de 
trance), \À\né {Archiva généalogiques et Jiisioriques 
delà nùhUssc de France) 1828-1856. ou Borel d'Haute- 
rive {Annuaire delà noblesse), et bien d'autres. 

Mais il nous parait indîspensablede rappeler au moins 
les ouvrages spéciaux qui concernent les provinces 
environnantes. Citons pour nous: Beauchet-Filleau, 
Dictionnaire des familles de l'ancien Poitou, 2 vol. in- 
8°, dont une réimpression complète est annoncée et 
attendue depuis longtemps; 

O'Gilvy et Bourrousse de Laffore, Nobiliaire de 
Guyenne et de Gascogne, 4 vol. in-4''. 

Nadaud et Leclerc, Nobiliaire dit Limousin, 4 vo- 
lumes in-S". 

Matagrin, La noblesse dtt P/rigord en 1789, i vol. 

ÎD-S". 

Voici ce qui concerne plus spécialement les pro- 
vinces d'Aunis-Saintonge : il y aura dans cette liste 
bien des lacunes ;mais au moins l'indispensable ysera. 

Facium concernant le Dr oict de Commune ou le Droict 
de mairie cl d'eschevinage de la ville de La Ltochelle, 
... contre maître Paul Vacher, sieur de la Casse, aduo- 
cat, et autres qui se disent Nobles à causes des Maires 
et Eschevins de la mesme ville. Par M. Pierre Groyer 
de Boiseraud, advocat en Parlement, (s. i.)i662, in 4° 
(Guigard, Bibliothèque héraldique, a" 3007.) 

Défense de la Noblesse des Maires et Eschevins de 

la Ville de la Rochelle contre les prétentions et le Li- 

, hèlli ou Factum de Thomas Bousseau sur le droit dt 

"■ Commune, Mairie, et Eschevinnage de la mesme 

Ville, par maistre Gabriel Bernardeau, advocat au 

Parlement (s.l.) 1663, 4". (Idem, n*> 3008.) 

Roolles des Bans et Arrière-bans de la iirovince de 



- 324 - 

Polcltro,Xaintonge el Angoumois ieniis et convoquessous 
h Régne du Roi Louis Xf en /^ô'/par Yuon Du-Fou, 
Chevalier, chambellan dudit Seigneur Roi. Celui de 
1491, sous le règne de Charles Vlll, par Jacques de 
Beaumont, seigneur de Bressuire, Grand Senechal de 
Poictou, Ensemble celuy de l'an 1 533 sous le Règne du 
Roi François !. Extraits des originaux estans par de- 
vers Pierre de Savzay, escuyer, sieurde Bois Ferrand. 
Poitiers, Jean Flevriau, 16^7, 4°. 

Réimpression en 1883 par les soins de M. le comte 
Claude de Monti de Rezé. 

« Achevé de réimprimer à Nantes par Vincent 
Forest et Emile Grimaud, le XIV' jour de mars MDC- 
CCLXXXUI », in-4'', 95 pages. 

Eiat du Ban de Sainlonge ienu et convoqué sous le 
règne de Louis XV,le 15 Juin mil sept cent cinquante- 
huit. Saintes, Pierre Toussaints, 1758, in-is. 

L'opuscule a été reproduit en feuilleton dans V/ii- 
dépendant de la Charente Inférieure du mercredi 37 
juillet 1849, n° 134. 

Extrait du procès-verbal de î'AssembU'e des trois or- 
dres de la province de Saintonge réunis au Palais- 
Royal de Saintes, les cinq, six et sept février mil sept- 
cent quatre vingt-neuf, en vertu des lettres de convo- 
cation à eux adressées par les commissaires des dits 
Ordres de la Ville de Saintes, rassemblés à l'Hôtel de 
Ville, le trente-un décembre dernier, en conséquence 
de l'autorisation de M. le Comte de la Tour-du-Pin, 
Commandant en Chef de la Province. Saintes, impr. 
de P. Toussaints, 178g, 4", 15 pages. 

Contient la liste des membres des trois ordres pré- 
sents à ces assemblées qui ont précédé les réunions 
par les états généraux. 

Etal nominatif de Messieurs les Gentilshommes de 



la Sénéchauss/e de Sainionge présents effectivement, ou 
bar Procuration, à l'Assemblée tenue à Saintes, le sei^e 
mars mil sept-cent quatre-vingt neuf en vertu des let- 
tres du Roi pour la coavocation des Etats Généraux. 
Saintes, Tovissaints, lySy, S", (Guigard, n° ^012). 

Pouvoirs de la Noblesse de la Sénéchaussée de Sain- 
ionge à ses députés aux futurs Etais Généraux, remis à 
MM. le comte de la Toar-du-Pin, de Rîcher, Saintes 
et Paris, 1789, in-8 [Idem, n", 3013.) 

Laine. Nobiliaire de la généralité de la Rochelle, 8*, 
37 pages. Extrait du t. XI des Archives généalogiques 
ât historiques de la noblesse en France, 1850. 

Généalogie de la famille de La Porte en Perigord, 
Attgoumois, Saintonge, Guienne, Poitou, etc., [par 
M, Frédéric de ChergéJ. Angouléme, 18^7, 4" 46 p. 

Annales historiques des anciennes provinces d'Annis, 
Saintonge, Poitou, Angortmois, Perigord, Marche, 
Limousin et Guienne, par Marc-André Barbot de La 
Trésorière, zélé partisan de la réforme de tous abus, 
Paris, typ. d'Km. Allard, 1858, 4°, 168 pages. 

Il y 3, pages 85-168, Dénombrement de la noblesse de 
nos anciennes provinces, en 1850. Première liste. L'ou- 
vrage n'a pas été achevé, 

Za Noblesse de Saintonge et d\Aunis convoquée 
par les Etais Généraux de lyS^ [par M. de La Mori- 
nerie]. Paris, Dumoulin 1861, 8°, .\xx[x-343 pages. 

Cet ouvrage contient par ordre alphabétique les 
noms des gentilshommes par sénéchaussée qui ont 
voté à la Rochelle, à Saintes, à Saint-Jean-d'Angély. 
Chaque nom est accompagné des notes sur la per- 
sonne, la famille, les descendants, qui en font un vé- 
ritable ouvrage historique. 

Pièces pour servir d l'histoire de Saintonge et d'Au- 
nis. Procès-verbal de l'Assemblée des trois Ordres de 



LE CHRIST 



En vain des insensés, armés pour tout détruir 
S'efforcent d'arracher un peuple de les bras, 
O Christ 1 Ta Croix sublime est la croix du martyre : 
Ils n'y parviendront pas I 

Du haut de celte Croix tu domines les âges, 
Du haut de cette Croix, signe du dévoùment, 
Ton sourire céleste au dessus des orages 
Plane éternellement. 

Ce n'est point de ton bras que te vint la victoire, 
Ton triomphe n'est dû qu'à ta seule bonté, 
Et c'est là ce qui fait, 6 Christ, avec ta gloire, 
Ton immortalité! 



— iî9 — 

omme n'est vraiment grand que par le sacrifice, 
Et cette vérité, désespoir des pervers, 
Depuis dix-huit cents ans ton sang, de son calice, 
Le crie à l'univers ! 

Oui, l'iinmolation, c'est la vertu féconde. 
C'est l'insondable amour d'où découle tout miel, 
C'est le tien ! Vaste mer oii se retrempe un monde. 
Où se reflète un ciel. 

Cet amour, dans ton temple 11 apparaît sans voiles ; 
Il jaspire le faible, il inspire le fort ; 
I 11 s'épanche à torrents de ce berceau d'étoiles 
Oii tu vis dans la mort ! 

I Aussi, quand nous sentons son effluve éthérée. 

Tout un monde nouveau semble surgir en nous : 
I La souffrance n'est plus qu'une amante adorée 
Que l'on sert à genoux. 

l L'humanité s'émeut et devient providence, 
I La passion se dompte et souffre un jour plus pur, 
I L'horizon teint de sang se revêt d'innocence 
Dans le limpide azur. 

Tout devoirs'embellit, toute douleur s'émousse; 
La vie a des reflets doux et mystérieux. 
L'homme est comme le cèdre : il sent tomber sa mousse 
En approchant des deux [ 



n 

■ O rayonnement pur, splendeur universelle, 
1 Feu brillant de l'esprit dans la cendre incarné, 
L Toi qu'Eve en fleur sentit frémir à sa mamelle 
Avec son premier-né ! 






— 130 — 

Christ, fils de Jéhovah, âme et flambeau de Têtre, 
Divin révélateur de l'éternel printemps, 
Qui voulus vivre, aimer, souffrir, mourir, renaître 
Dans l'espace et le temps. 

De l'instabilité l'homme est le tributaire, 
Tout s'efface avec lui, dans les jours emporté. 
Et, sur ses pas tremblants, le ciel verse à la terre 
Plus ou moins de clarté I 

Tl se peut que la nuit envahisse sa face, 
Il se peut que l'orgueil lui dérobe ton ciel. 
Il se peut que le doute aux doutes de sa race 
Joigne une autre Babel ; 

Mais quel que soit le sort que lui fasse son rêve, 
Vers quelque bord lointain qu'il porte son tourment. 
Qu'il s'atùrde sur l'ombre ou soudain se relève 
Dans l'éblouissement. 

Qu'il doute, affirme, nie, invoque, haïsse, adore, 
Toujours, toujours, là-bas dans l'azur des sommets, 
Toujours, comme une voix qui vibre et s'évapore 
Sans s'épuiser jamais. 

Sur le chemin poudreux, sur le sentier agreste. 
Sur ton sein qu'il caresse ou sur ton flanc qu'il mord, 
Jusques sur les débris de cette Croix céleste 
Q.ui le suit dans la mort, 

Des bords de son berceau jusqu'au seuil de sa tombe. 
Athlète sans espoir ou des néants vainqueur. 
Toujours il entendra la divine colombe 
Qui chantait dans ton cœur ! 

C^^ Alphonse de Visien. 
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LES ARMOIRIES 

DES ORDRES RELIGIEUX 



. — Dans les ordres religieux, les dignitaires seuls 
prennent des armoiries etencore, parmi ceux qui sont 
restés mendiants, ne se servent-ils généralement que 
des armoiries de l'ordre : alors, sur le sceau où elles 
sont gravées, la dignité de celui" qui les emploie se 
constate par le titre inscrit à !a légende. 

Autrement, l'écusson personnel ou de famille est 
toujours complété par celui de la religion à laquelle 
on appartient et â qui il est d'usage d'accorder la 
place la plus honorable, comme le chef, qui forme la 
partie supérieure de l'écu, ou le mi-parti, qui en oc- 
cupe la droite. Dans le premier cas, on dit que l'écu 
est abaissif sous le chef de la religion. 

a. — La dignité' ^sx caractérisée par !e plus ou moins 
de glands au chapeau, qui somme l'écu et qui est tou- 
jours noir : ainsi un gland de chaque côté pour les 
dignités ordinaires, deux rangs de houppes pour les 



sup&îfurs locaux et ceux qui leur sont assimilés, 

comme provinciaux, dZ/înifeiirs, etc.; trois rangs de 
houppes pour les généraux, 

y. — L'ordre luî-raênie, pour les chanoines réguliers 
et les moines, ajoute au chapeau noir à trois rangs de 
houppes, la mitre à l'angle dcxtre de l'écu et la crosse 
à l'angle semestre. 

4. — Parfois l'écu admet une couronne, un cimier, 
un support et même -ans, devise. 

5. — Je vais essayer de donner la nomenclature 
exacte des armoiries des dilTérents ordres religieux, 
d'après les divers monumenls que j'ai eus sous les 
yeux, surtout à Rome et en Italie, Mais je dois pré- 
venir d'avance que l'on semble ne tenir compte que 
des pièces de l'écu, sans prendre garde souvent aux 
couleurs qui doivent les distinguer, en sorte que, vu 
la multiplicité des variantes, il est souvent impossible 
de les blasooner correctement. 

Antonins : Une aigle, l'ployée de sable, essorante, 
diadémée et couronnée d'or, chargée d'un écussan 
d'or attaché à un collier de gueules, au Td'aiur.Le 
tau est l'attribut iconographique de Saint Antoine 
abbé, et il est resté chez les Antonins le signe distinc- 
tif de leurs abbés, qui n'ont pas d'autre crosse. 

AuGUSTiNS : D'or à un cœur enflammé de gueules, 
posé sur un livre, chargé obliquement d'une plume 
et d'une ceinture de sable. La plume et le livre font 
allusion au docteur, la ceinture à celle qu'il reçut 
des mains de la Sainte Vierge et qu'il a imposée à 
ceux qui suivent sa règle, et le cœur, qui est son attri- 
but ordinaire, rappelle un passage du livre des con- 
fessions, 

Barnahites 1 de gueules à une croix haute, plantée 
sur une montagne à trois coteaux et accostée des lettres 



— '33 — 

',■ les deux initiales, qui ïiignifient" 
^aiiius apostolus, indiquent que l'ordre a lapotre 
t Paul pour patron. 
Basiliens ; Une colonne enflammée, par allusion à 
lelle quel'on vit au-dessus de la tête de Saint Basile. 
Bénédictins : ifa^ur à une croix patriarcale d'or, 
'^osée sur une montagne de même et adossée à la devise 
nfasce. 

Bénédictins de la Congrégation de Saint Maur : 
6 mot Fax dans une couronne d^ épines, accompagné en 
< Jfointedes trois clous de la Passion. 

Bénédictins DE LA Congrégation de Saint Vannes: 
t pAx, accompagné en chef de trois larmes {clous 
e la Passion f j et enpointe d^un cœur, le tout dans une 
lUfottne d'épines. 

CaivairIennes : d'azur à une Vierge, debout, ayant 
les mains jointes, d'or, appujée contre une croix du 
Calvaire d'argent, le tout sur une terrasse de même. 
Camaldoles : d'azur à deux colombes d'argent bu- 
tant dans un calice d'or, pose' en pal et surmont/ d'une 
tamêie de même. Saint Roiuuald, leur fondateur, 
■rait eu une vision qui lui avait montré ses religieux 
tous la forme de deux colombes buvant dans un ca- 



Capucins : comme les Franciscains. 
Casmes: de sable chape d'argent, la pointe de sable 
erminée en croix pattée en chef, accompagnée de trois 
jpoiles à huit rais posées deux en chef et une en pointe, 
P« Vun en l'autre. Cimier: une couronne ducale de la- 
tulle sort un dextrochère brandissant un glaive en- 
(HW/. Devise; Zelo ^elatiis sum iro Domino Deo 
tercituum (111 Reg., xix, lo). Tenant : la Sainte 
Vierge, ayant au bras V Enfant fésus qui donne un sca~ 



,■.■■' ■^,T>-'-rrfyrw!Kt 



Célestins : d^a^ur à une croix de sahle^ enlacée d'un 
S d* argent et accostée de deux fleurs de lis d^or. 
La lettre S signifie la ville de Sulmone, où l'ordre prit 
naissance. 

Chanoines du Saint Sauveur de Latran : d^a:{ur 
au buste du Sauveur, la tête entourée d^un nimbe cru- 
cifère ; support, une aigle essorante vue de face. 

Chartreux : d* argent au monde d'azur cintré 
et croisé dor. Devise : Stat crux dum volvitur or- 
bis. 

Cisterciens : d'argent à trois bandes de gueules ^ à la 
bordure semée de France, Tenant : la Sainte Vierge, 
étendant son manteau autour de Vécu, 

Conventuels, comme les Franciscains. 

Dominicains : d argent à la chape de sable ^ V argent 
chargé d^un chien de même^ tenant dans la gueule une 
torche enflammée, la patte senestre sttr un globe d'azur 
et couché sur un livre de gueules^ accompagné d'une 
palme de sinopie et d^un lys au naturel passés en sau- 
toir dans une couronne dor^ et une étoile d'or en chef, 

Eudistes : un cœur contenant les images nimbées de 
Jésus et de Marie ; autour, deux branches de lis et de 
roses encadrant les mots Vive Jésus et Marie. 

Franciscains : de gueules (alias d^a^ur ou d'* argent) 
à une croix haute d^or (alias de gueules ou de sable), 
embrassée à dextre d'un bras vêtu de la grande man- 
che de la couleur de Tordre par -dessous, qui est le 
bras de Saint François ; à senestre, d^un bras nu au 
naturel, qui est de Jésus-Christ ; les deux bras passés 
en sautoir de carnation et stigmatisés de gueules, 

Génovéfains : d'or à un cœur enflammé de gueules, 
percé de deux flèches de sable, ferrées d^ argent, pas- 
sées en sautoir. 



I — '55 — 

I Hospitaliers de Saint Jeah de Dieu : une grenade 
miir'ouverle, surmonta' if'une croix. Cette grenade 
■ppelle que le fondateur cherchant sa voie. Dieu lui 
Ht: Grenade sera ia croix. Eq effet, ce fut dans la 
ville de Grenade qu'il parvint ii fonder son ordre 
feprès bien des épreuves. 

I JÉS01TES : d'a^nr, alias de gueules, à tin nom de Jé~ 
mks, IHS, la lettre centrais surmontée d'une croix haute 
^^.accompagnée en pointe des trois clous de la passion, 
Ki«i une auréole ovale, le iout d'or. 
■ Lazaristes : d'argent à l'image de Notre Seigneur 
Mfsus-Ckrist de carnaiion, les bras tendus en bas, v^u 
Wor et d'azur, la tête nue, 

W Mercédaires : Paie d'or et de gueules, au chef du 
Kicond, chargé d'une croix patiée et alésée d'argent. 
fee paie forme les armes d'Aragon, où l'ordre prit 
naissance. 

I Minimes : ./''^r au mot cha-ritas, coupé en trois syl- 
Mgècs, dans une auréole rayonnante. Cette devise fut 
■pporlée du ciel par un ange à Saint François de 
faille. 

I Ministres des infirmes: d'argent à une croix haute 
Mt rayonnante de gueules ; couronne ducale. 
% Missionnaires du précieux sAwr. : parti: au pre- 
mier, au nom de Jésus, semblable à celui des f/suiies : 
Kf second, au nom de Marie, surmonté d'une couronne 
W/toiles. 

H Olivétains : d'azur à une montagne à trois coteaux 
^argent, à deux branches d'olivier de sinople, partant 
R< milieu, et à la croix haute de gueules surmontant le 

nout. 

I Oratorieks : d'azur à ces deux mois écrits en lettres 




- ,36- 

/Tar : Jbsos Maria, l'un sur l'auire, ei enfermés lïaHi 
une couronne d\'pines de sable. 

Passionnistes : de sable à un coeur chargé de ces mots 
ritn sur r autre lïESVXn PASSIO, accompagnés en 
pointe des trois clous de la Passion et sommés d'une 
croix kaiiiey le tout d'argent. 

Prémontrés : Deux crosses d'or passées en sautoir 
sur un semé de France, par concession de Saint Louis, 

ScoLOPiEs : dans une auréole le nom de Marie, 
surmonté d'une croix, dans la hampe de laquelle est 
enfilée une couronne et accompagnée en pointe du mo- 
nogramme grec qui signifie mère de Dieu. 

Serviths dh Marie : d'azur à la lettre M dans la- 
quelle s'enlace la lettre S, surmontées d'une couronne à 
fleurs de lys au naturel, le tout d'argent ; alias, lit 
hampe de M prolongée en un lis Jleuri. 

SuLPlClENS : les lettres M et A superposées (pour 
former Maria), les deux jambages de M pointés (pour 
faire les initiales de Jésus et Joseph). 

Théatins: (/'or à une croix haute de sable, plantée 
sur une montagne à trois coteaux d'argent , couronm 
de marquis. Ces armes sont motivées par cette coïnci- 
dence que leur congrégation prit naissance le jour de 
l'Exaltation de la Croix. 

Trinitaises : d'argent aune croix pleine ale\ee da^^i 
et de gueules. 

Ursulines : da^ur à une tige de lys de jardi) 
fleurie de trois fleurs, le tout au naturel et mouvantes 
d'un buisson d'épines d'or. Devise : Sicut liliuin inler 
spinas {Canf. cant., ii, a). 

VisiTANDiNEs:(i'or au cœur de gueules, perce de deux 
flèches d'or empennées d'argent, passées en sautoir au 
travers du cœur, chargéd'un nom de Jésus et de Maris 



Jtor tnfirm^ d'une couronne d'épines de sinoph, les 
Wpinâs ensanglantées de gueules, une croix de sable 
fichée dans Coreille du cœur. 



X. Bakbier de Montault, 
Prélat de la Maison de Sa Sainteté. 





QUESTION FÉODALE 



DE L'IGNORANCE DES NOBLES 



AU TEMPS PASSE 



C'est une opinion de nos jours trop généralement 
adoptée que les nobles au moyen âge étaient tous d'une 
ignorance crasse : rien n'est pourtant moins exact. 

Les Abbayes ou Monastères — Dieu sait s'ils étaient 
nombreux alors ! — avaient des écoles publiques où 
l'on pouvait s'instruire gratuitement, et les recherches 
faites dans les titres d'autrefois nous indiquent pres- 
que partout de petites écoles municipales, où l'on 
apprenait au moins l'écriture et la grammaire. Nos 
ancêtres étaient loin d'être ces hommes cruels et bar- 
bares, guerroyant sans cesse l'un contre l'autre, qu'on 
se plait à nous dire ; cet antagonisme perpétuel n'au- 
rait pu durer si longtemps. Si quelques-uns aimaient 



les armes, d'autres éiudiaient, et beaucoup se qudi 
fièrent bacheliers eu l'un ou l'autre droit. Mais ce qui 
a donné lieu au préjugé, iuventé aux approches de la 
Révolution dans un but de dénigrement facile à com- 
prendre, c'est qu'avarit le 7ivi° siècle les chartes an- 
ciennes ne sont point signées des parties. Mais 
pourquoi ne l'étaient-elles pas ? Uniquement parce que 
CE n'était pas l'usage de CHS TEMPS-LA, et non pour 
cause d'ignorance crasse : c'est une vérité facile à dé- 
montrer, mais qui exige quelques explications que 
nous nous empressons de fournir, certain qu'elles 
convaincront ceux qui seraient encore tentés de croire 
à l'inculture de la noblesse. 

Que les Gaulois, après la conquête Romaine, aient 
connu l'écriture, nous le croyons pour beaucoup 
d'entre eux ; il est avéré qu'un siècle après, le pays 
était devenu Romain ', et qu'un immense mouvement 
littéraire avait été imprimé aux Gallo-romains par les 
grandes écoles d'Autun, de Bordeaux, Lyon, Poitiers, 
Toulouse, Narboune, Arles, Marseille, Besançon, 
Vienne, etc. Mais au v= siècle, les invasions étrangères 
amenèrent la barbarie, et par suite le dédain des 
lettres et des sciences. Dom .Mabillon, De re diplom. 
SOpp. p. 89, cite un acte de ce lemps, ou il est dit que 
la donatrice, ne sachant écrire, marque d'une croix 
pour tenir lieu de souscription et prie un ami de.îo»j- 
crire pour elle. Au siècle suivant, les grandes écoles 
municipales disparaissent et l'on ne forme plus que 
des clercs pour l'église : au point que Saint Grégoire 
de Tours ne peut s'empêcher de s'écrier : «Que nos 
jours sont malheureux! Le goût des lettres est perdu 
dans notre patrie'. » Les croix continuent à se placer 

. • Prcet tn hist. Greg. Turon. 



au bas des actes : on ne connaît, dit Dom de Vaines, 
d'autre diplôme, signe par des //moins, que celui du 
grand Clovis pour l'abbaye de Mici, donné vers 508'. 
Mais l'emploi de l'anneau à empreinte était jus- 
qu'alors presque général, et ce n'est que quand il dis- 
parut, que les Prélats se réduisirent à le porter au 
doigt comme symbole religieux de leur puissance et 
de leur autorité. 

Les diplômes royaux, au vu' siècle, sont quelque- 
fois avec signatures des témoins ; les Rois cependant 
commencent à user de monogrammes enclavés dans 
la souscription écrite de la. main du notaire. 

Au viii'= siècle, Cbarlemagne, malgré l'impulsion 
qu'il donna aux Lettres et aux Sciences, en présidant 
l'Académie Palatine, en rouvrant les antiques écoles, 
ens'entourant de savants tels que Alcuin, Leidrade, 
Riculfe, Eginbard, etc., introduisit définitivement 
l'usage du monogramme ; d'autre part, comme aux 
termes des Lois de Justinien, ia présence des témoins, 
sans leur signature, suffisait pour la validité des actes, 
les auteurs des chartes et les témoins continuent de 
faire des croix : le notaire rédacteur se contente d'in- 
diquer qu'ils ont souscrit. 

L'omission de tout seing manuel devient l'ordi- 
naire ; les croix mêmes sont supprimées, au ix° siècle. 
Le scribe signe seul, écrivant au bas des chartes les 
noms des témoins : on leur a vigoureusement tiré les 
oreiJles pour mieux graver dans leur mémoire leur 
présence à la convention .■ cette coutume, dit M. Gui- 
gne, était encore pratiquée dans le Pays de Dombes 
quatre cents ans plus tard. 

Les croix continuent au x^ siècle et ne sont pas 
toujours de la main du soussigné. 
< Dtct. raisonné de diplom. ll*;^I> 



— J4I — 

Le siècle suivant ramène le goût des lîtudes; les 
sarticuliers, dont nous nous occupons plus spéciale- 
nent, emploient plusieurs manières d'authentiquer 
eurs actes; ce sont, au dire de Dom de Vaines, 
H 1" en y écrivant leur nom ; ce qui est très rare ; 
a" en le faisant écrire avec ceux des témoins en y 
apposant ou faisant apposer des croix, ou le mot 
Sig^wn tout au long ou en sigle ; pratique qui est la 
[plus ordinaire ; 3" en marquant seulement le nom des 
témoins précédés de la formule Testes sunt ou autres 
^mblables ; 4" en les touchant des mains : ce que 
l'acte ne manque pas d'indiquer; 5" en attachant des 
bandes de cuir au bas des chartes, auxquelles tous les 
témoins font un nœud '. » 

C'est cependant en ce siècle que le roi Philippe 1", 
ïouscrivant une charte, trempe son doigt dans l'en- 
crier pour faire sa croix, et que le Duc GuiUaume-le- 
Cooquérant applique, sur un titre de fondation, la 
large paume de sa main qu'il a plongée dans l'encre. 

Croira-t-on vraiment que jusqu'à présent, c'est 
Vignorance crasse des souscripteurs qui a amené ces 
.appositions de croix, alors qu'on les trouve du fait 
des plus hauts dignitaires du Clergé ou de la Cour? 
Ceux-ci au moins savaient lire et écrire, on en con- 
viendra. C'était l'usage seul du temps qui le voulait 
aÎQsi. Est-il permis d'ignorer que la croix était, mise 

a pied d'un acte, considérée comme une déclaration 
■de bonnd foi àe la part du souscrivant? L'Empereur 
Justinien n'avait-il pas, par un décret, donné à ce 
signe la forme d'un véritable serment ^ 

Au milieu du xii* siècle, l'usage du iigillum, le 
Sceau, qui n'est que l'agrandissement de l'empreinte 



1 Dkt de dipiou 



'. 35'- 




CHATEAU DE CHANTELOUP 



Les sires d'Amboise avaient, non loin de leur cas- 
te], sur la lisière de leur forêt, un pavillon de chasse 
qui, auxvn^ siècle, se transforma en manoir et devint 
la propriété du marquis des Molins. 

Vers 1715, Chanteloup fut acquis en quelques heu- 
res, à beaux deniers comptants, par un personnage 
mystérieux qui substitua au modeste manoir un 
somptueux château, construit à grands frais avec une 
activité fiévreuse,décoré et meublé avec un luxe royal. 
Personne ne savait le nom de l'opulent possesseur de 
cette demeure splendide ; et les bons Tourangeaux, 
démesurément intrigués, ne parlaient que de lui et de 
son merveilleux palais, dont les vastes proportions 
contrastaient étrangement ave.c les étroites limites du 
domaine de Chanteloup, lorsque se produisit tout à 



— '45 — 

coup, par delà les Pyrénées, un événement politiq^ue 
le la plus grave importance, 

Anne-Marie de la Trémoïne, fille du duc de Noir- 
moutier, veuve du prince de Chalais, s'était remariée 
675 avec le prince Flavio Orsîni (ou des Ursins), 
duc de Bracciaoo etdeSan-Geraini, grand d'Espagne, 
chef d'une des plus illustres naaisonsde la première no- 
blesse de Rome. Devenue camarera mayor de la reine 
d'Espagne, la princesse des Ursins, douée d'unegrande 
beauté et d'un puissant esprit, devint l'oracle de la 
cour. Philippe V, dont elle était TÉgérie politique, 
ui conféra le titre d'Altesse et demanda pour elle, 
lU congrès d'Utrecht, une principauté souveraine. Ce- 
lait le rêve ambitieux de la princesse des Ursins; amie 
de Madame de Maintenon, elle avait cru pouvoir 
compter sur le concours efficace de la France pour 
la réalisation de son rêve. L* bruit avait un instant 
fiouru que Louis XIV érigerait en effet pour elle en 
principauté indépendante une province du centre du 
royaume ; mais le bruit tomba comme il avait 
;urgi, et l'on ne remarqua même pas qu'il avait 
coïncidé pleinement avec l'acquisition hâtive et la ra- 
lideetprincière reconstruction du château deChante- 
oup. 

Voulant conserver son pouvoir sur le roi d'Espagne, 
Anne des Ursins crut faire acte de politique consom- 
mée, lorsqu'il devint veuf, en lui donnant pour femme 
une princesse choisie par elle-même. Elle noua et con- 
clut ainsi les négociations du mariage de Philippe V 
avec la princesse de Parme. En sa qualité de caraa- 
mayor, elle alla iusques à Qradraqué, en grand 
jala, au-devant de la nouvelle reine, sa créature, Ar- 
rêtée aussitôt par ordre de la reine, sans lui donner 
eulement le temps de la réflexioUj elle fut conduite, 



- 146 - 

dans son habit de cour, au milieu de basses huées, saos 
autre suite qu'une feinrae-de-chambreJusqu'àBayonne, 
où son escorte de geôliers lui rendit la liberté. 

C'était au cœur de l'hiver de 1714. Une nuit qu'il 
faisait une affreuse tempête de neige, un humble car- 
rosse de louage suivait péniblement la route de Tours 
à Aniboise, A mi-chemin, les chevaux, aveuglés, re- 
fusent de marcher; sous les coups de fouet ils s'em- 
portent, et, après une course vertigineuse, s'abattent 
sur un monceau de neige. Au bruit accourent dans la 
nuit des paysans qui, du carrosse renversé, retirent 
une femme évanouie. Ils la portent au château voi- 
sin. Bientôt elle rouvre les yeux, et se croit dans une 
féerie, tant ce qui l'entoure est prodigieux de luxe 
charmant. 

— Où suis-je ? murmure la princesse des Ursins, 

— A Chanteloup, Madame, chez vous ! répond un 
gentilhomme qui se tient devant elle, le genou âéchi. 

C'était le constructeur mystérieux du magique 
château, Bouteroue d'Aubigny, le plus fidèle serviteur 
de la princesse, si fidèle que d'aucuns pensaieat 
qu'elle l'avait secrètement épousé après la mort ds 
prince des Ursins. 

Ainsi, dans ce palais où elle avait rêvé d'asseoir sa 
souveraineté et d'entrer en reine aux acclamations 
d'un peuple, elle venait de s'introduire furtivement, 
misérablement, par un triste jeu du hasard. Voilà ce 
que pèsent les calculs humains ! Le contraste était 
trop amer pour la châtelaine de Chanteloup ; l'écrou- 
lement de ses ambitions lui fit prendre en horreur le 
séjour qui lui en rappelait la grandeur et l'inanité, 
A la pointe du jour, elle partit pour Versailles. 

lîn lyo-j, les plus illustres familles étaient venues à 
sa rencontre jusqu'à six lieues de Paris; en 1715,4 



- M7 - 

peine fut-elle regardée. Louis XIV ne voulut la rec~ 
voir qu'en audience privée ; ce fut le coup de grâce. 
Alorselîe donna Chanteloup au iidèle d'Aubigoy et re- 
prit le chemin de Rome, où elle mourut, le ■; décembre 
1J23, dans la splendeur d'une royauté intellectuelle. 

Jean de Bouleroue, seigneur d'Aubigny et de Chan- 
teloup, secrétaire du Roi, grand maître des eaux et fo- 
rêts des provinces de Touraîne, du Maine et d'Anjou, 
descendait de Guillaume Bouteroue, nommé vicomte 
royal de Beau mon (-le-Rog«r en 1507. Il épousa Ma- 
rie-Françoise Le Moine de Rennemoulin, dont il eut 
une fille unique, Jeanne-Françoise, née en 1717, ma- 
riée en 175^ à Louis de Conflans, marquis d'Armen- 
tières, premier gentilhomme du duc d'Orléans, lieu- 
tenant-général des armées et chevalier des ordres du 
Roi, chef d'un rameau de l'illustre maison royale de 
B rien ne. 

M. d'Aubigny, et après lui sa fille et son gendre, 
donnèrent à Chanteloup un renom d'aimable hospi- 
talité. L'ancien secrétaire des commandements d'Anne 
des Ursins avait joué un rôle occulte et actif dans 
toutes les grandes affaires de l'Europe ; il avait la mé- 
moire remplie de curieux souvenirs et d'anecdotes iné- 
dites ; il contait avec esprit, ce qui ajoutait encore 
du charme à la courtoisie exquise avec laquelle il 
faisait les honneurs de sa magnifique résidence. Il 
mourut peu de mois après le mariage de sa fille. Bons, 
généreux, aimés, le marquis et la marquise d'Armen- 
tiêres firent de Chanteloup leur séjour favori, en- 
core qu'il fût presque ruineux. La marquise mourut 
en 1746, n'ayant pas trente ans, et, quatorze ans plus 
tard, le marquis vendit Chanteloup au duc de Choi- 
seul, qui était à l'apogée de sa puissance. 

Le château avait le style sévère du grand siècle ; le 



ministre de Louis XV voulut al 



Unt 



e de I 



;ons, d'architectes, de 



agrâce à la majesté. 



culptei 



de di^coralecrs, de peintres le métamorphosèrent en 
un temple de délices, oii les rayons de l'art firent 
épanouir les amours, les guirlandes fleuries, les attri- 
buts mythologiques, toutes les sensualités du siècle 
de la Pompadour. 

Le duc de Saint-Simon avait dit que « Chanteloup 
ne serait jamais qu'une guinguette, parce que c'était 
un château sans terre ». Quel démenti, monsieur le 
prophète ! A la voix de Choiseul, le sol se couvre de 
féeriques jardins, de marbres incomparables, d'adora- 
bles statues, de ravissantes cascades, et, en 1761, Am- 
boise est érigé par le roi bien-aimé en duché-pairie 
pour le châtelain de Chanteloup. La « guinguette » 
n'avait pas de parc ; elle en a un, maintenant, un im- 
mense, un parc de six mille arpents, et c'est d'elle 
que relève féodalement une des plus riches seigneu- 
ries du plus beau royaume de la terre. 

Jusqu'en 1765 le duc de Choiseul vint peu à Chan- 
teloup, mais, de cette année, la grille d'honneur — 
une des admirations de l'ancienne France — glissa 
plus souvent sur ses gonds. Le vent avait tourné à la 
cour ; le ministre exilé alla se consoler dans les splen- 
deurs de Chanteloup, qui devint un autre Versailles. 
Lorsqu'il quitta Paris, trois cents carrosses lui firent 
un cortège triomphal. Le peuple criait : 

— Vive Choiseul ! vive ies parlements ! 

Ce fut pour immortaliser ce souvenir qu'avec les 
débris du château de La Bourdaisière il fit construire 
la prodigieuse pagode à sept étages, de lao pieds de 
haut, couronnée d'une colossale boule d'or et du 
sommet de laquelle on jouit du panorama le plus 
éblouissant. 



[ — H9 — 

l M. de Voltaire, après avoir platement flagorné le 
ï ministre, tourna philosophiquement le dos au disgra- 
I clé. Ce fut pour perpétuer le souvenir de cette pali- 
k nodieque le spirituel grand seigneur fît placer, à la 
t claie du château, en girouette... le prolil du jhideu:: 
I Afoûet. 

La vie de Chanteloup était une véritable magie, une 
[ succession non interrompue de délices somptueuses. 
S'il advenait qu'un voyageur demandât ans paysans 
[ quelle fête on célébrait dans ce royal domaine : 

— Monsieur, répondaient-ils, ce n'est pas une fête, 
L c'est ainsi tous les jours à Cbanteloup depuis la dis- 
i grâce de Monseigneur le duc de Choiseul. 
1 Maisil n'estfortunequi tienneàcetrain somptueux. 
I Le gouffre s'élargit sous les pieds du prodigue. Un 
[ jour vint où il dut vendre ses ^tableaux, la plus riche 
[ collection de l'Europe, gravée en 1771 par Basan, et 
[ jusqu'aux diamants de la duchesse, sainte et gêné- 
I reuse femme qui aimait la gloire de son mari, et qui, 
[ sans une plainte, donna jusqu'au dernier écu de sa 
f dot princière. 

11 y avait quatre ans que duraient les féeries de 
Chanteloup lorsque Louis XV mourut. Le duc de 
I Choiseul revint à la cour, et le château devint une so- 
I litude ; l'herbe envahit les vastes cours, les belles 
[ statues se vêtirent de mousse, et les grands vases de 
Carrare, et les superbes bassins de marbre, les jar- 
dins incultes prirent un aspect de misère et de déso- 
[ lation; — puis la révolution vint et le château fut 
I rasé. La merveilleuse pagode subsiste au cœur de la 
[ forêt, mais la demeure magnifique de la princesse des 
I Ursins, du marquis d'Armentières et du duc de Choi- 
I seul a fait place... à une fabrique de sucre de bettera- 
1. ves. 



/x»u jijwnju" t ï^^f.u.iyjPML-wiJI 



— 150 — 

Du passé de Chanteloup il ne reste que deux cro- 
quis (dans la collection des châteaux, aux estampes 
de la Bibliothèque nationale) ; Tun représente le ma- 
noir du marquis des Molins, Chanteloup tel qu'il était 
avant Tarrivée de Jean de Bouteroue d'Aubigny ; — 
l'autre, Chanteloup tel qu'il était au temps du duc de 
Choiseul. Quant au splendide mobilier du château, il 
s'est éparpillé après la mort du duc, et nous n^en 
avons connu d'épaves authentiques que chez la véné- 
rée et très regrettée duchesse de Fitz-James, née Mar- 
mier, et de qui la mère était Choiseul *. 

V*® Oscar de Pou. 

* Amboisb : paie d'or et de gueules. — Des Molins : d'argent 
à la croix de sable chargée d'une coquille d'azur.— La Trbmoillb : ^ 
d'or au chevron de gueules ace. de 3 aigles d'azur becquées e 
membrées de gueules. — Orsini : bandé de gueules et d'argent, 
au chef d'argent chargé d'une rose de gueules et soutenu d'une 
devise d'or chargée d'une anguille ondoyante en fasce d*azur. — 
BouTBROuB : d'or à la bande vairée d'argent et de sable. — Con- 
FLANS ; d'azur semé de biUettes d'or, au lion de même brochant. 
— Choisbul-Stainville : d'azur à la croix d'or cantonnée de 
20 biUettes de même, 2-1-2 dans chaque canton, et en cœur un 
écusson d'or à la croix ancrée de gueules. 




SOURCES 

DU NOBILIAIRE DE BRETAGNE 



« Pour notre chevalerie de Bretagne, vous ne la 
« connoissez point, écrivait madame de Sévigné à son 
« cousin, l'orgueilleux comte de Bussy-Rabutin. Le 
« Bouchet ', qui connoit les maisons dont je vous ai 
« parlé, et qui vous paroissent barbares, vous diroit 
« qu'il faut baisser pavillon devant elles... Les pères 
« quelquefois considérables dans les guerres de Bre- 
« tagne et bien marqués dans l'histoire ; quelquefois 
« retirés chez sux comme des Bretons, quelquefois de 
« grands biens, quelquefois de médiocres, mais tou- 
« jours de bonnes et grandes alliances '. » C'était pein- 

' Le Bouchet, sovant généalogiste du xvii' siècle. 

* Lettres do M°" de Sévigné, de sa faioiUe et de se» amis, avec 
portraits et vues, etc. (i'-iris, t»iS. Edition dite île Mo«mirqué. 
T,I.p.z33'"0,.) 



dre au vi£ les vieilles races de cette province, « ad 
grand air», comme l'écrivait encore la marquise, 
aux jours solennels des /^«H« d'Etats, à ces Assises 
fameuses auxquelles accouraient Rohan, Beauma- 
noir, Avaugour, Château briant, Rieux, et nombre 
d'illustres noms, pêle-mêle avec leurs pairs, ces 
gentilshommes lièrement en sabots et l'épée au côtéj 
cette épée qu'ils venaient d'arracher à l'orée du 
champ noblement iabouré de leurs mains. 

C'est qu'en effet l'origine guerrière et patriarcale 
tout à la fois des peuples de Bretagne, l'immense 
étendue de son territoire, qui a formé cinq de nos dé- 
partements les plus populeux, devaient produire une 
aristocratie nombreuse, dont la richesse allait fatale- 
ment, dans la suite des âges, se réduire en raison de 
rexubéra»»edes co-partageants'. Sans nous arrêter à 
la discQs«J»n du vieil adage ; Point de terre sans sei~ 
£-«f«r, ni 4e cet autre: La. terre fait Vhomme, adages 
qui pourraient prêter à des interprétations peut-être 
contradictoires, nous remarquerons que le fait de la 
possession du sol a joué un grand rôle à l'aurore de 
nos institutions sociales, en Bretagne. 

I Ï.B noBibrs des familles nobles, anciennement si considérable 
en Bretagne, était encore à la B.n du yvi[= siècle de plus di 
mille ; il sembla réduit aujourd'hui i nu millier tout an plus 

Cependant la persistance des traditions dn Clan est impossible 
à nier. Nous retrouvons, parmi les plus vieilles races de l'aristo- 
cratie bretonne, des ramiGcations k l'inSni, tels les Canyon, Ker- 
sauson, Courson, Bois, Breit, etc. etc., de même que parmi le pea- 
ple, des cinlainis de familles du même nom. cantonnées, encore 
de nos jours, dans an même rayon : des Mcur, des Bilian, des 
Corbel, des Hamon, etc. etc. Or, presque toutes ces dernières 
familles ont des homonymes parmi Tarisl ocra lie. L'origine pre. 
niière a-t-ello été conimuce, ou bien la tribu a-t-elle pris le nom 
du chef du Clan ? 



L'étude des ûefs se lie donc intimement à l'étude 
des familles, ou mieux elle en est le point de départ, 
pour quiconque veut élucider nos origines nobiliai- 
res'. Nous remarquerons avec le savant Ruffeiet que 
les fiefs, « qui n'ont commencé en France qu'à la chute 
« de la maison de Charlemagne, c'est-à-dire vers le 
« commencement du x" siècle, sont beaucoup plus 
« anciens en Bretagne. C'est au passage des Bretons 
« dans l'Armorique, dans les iV et v' siècles, qu'on 
« en attribue l'origine. C'est à ces colonies et à ces 
« différentes migrations que les comtés, les baronuies 
« et autres seigneuries de Bretagne doivent leur ori- 
« gine. Les chefs de ces transmigrations et les com- 
« mandants des troupes devinrent seigneurs de fiefs, 
« les soldats et les réfugiés en devinrent les vassaux? 
« et ces fiefs n'étoient point amovibles comme l'étoient 
« ce qu'on appeloit bénéfices militaires, ils étoient hé- 
« réditaires et patrimoniaux. * » 

Naturellement il existe peu de monuments écrits de 
ces époques reculées, que nous font seulement entre- 
voir les Actes de nos vieux Saints, quelques Chroni- 
ques latines, anglaises ou françaises, jusqu'au moyeu- 
âge où les Cartulaires des abbayes et les Chartriers d3 
nos princes bretons, de nos villes et de nos grands 

' La terre semble avoir imposé, presque toujours, son nom â 
l'homme, Ainsi, au moyen 3ge, on disait U seigniur dn Piessix 
ou ii la Motti, enfin le aeigneur du fief habité et poss^^dè, comme 
on dit encore aujourd'hui, dans bob campagne» où lei traditions 
sont restées vivacei, le Monsieur rf« Pltssix ou If MonsUur de ia 
Motli, sans se préoccuper du nom patronymique de l'individu. 
Qu'on n'oublie pas d'ailleurs que Us noms ae sont devenus héré- 
ditiires qu'an xi* et principalement au xii° siècle. 

* Annales hrlochincs, ou abrégé chronologique Ae l'Histoire 
ecclésiastique, civile et littéraire du diocèse de Saint-Brieuc. etc., 
par l'obbé Ruffeiet. (S.-Brieuc, 17;!, — Iiup. Ma\iï^.> 




- 154 - 
fiefs nous êchirent enfin sur nos lointains féodaux. 
V Assise du comte Geoffroy, 1185, vient tout d'abord 
réglementer les partages, nobles ; puis se déroule une 
série de titres pleins de vieux noms : Actes des Croi- 
sades ^, Chansons A& gestes, Wsis des Osis du duc, 
monstres et revues des subjects aux armes, convoca- 
tions solennelles des Ordres de Bretagne, prélats» 
barons, baonerets et seigneurs de tous degrés, lors 
des Assises du Parlement ducal, ratification des grands 
actes nationaux par ces mêmes ordres, auxquels viea- 
nent se joindre quelquefois les bourgeois des bonnes 
villes, (telle la ratification du célèbre traité de Guer- 
randff, Ij8i), Serments de fidélité' jurée au prince, 
comptes des Trésoriers et autres actes vérifiés et 
enregistrés en la Cour des Comptes de Nantes, 
Arrêts des Grands-fours, enfin l'inépuisable série 
des actes privés ; testaments, transactions, échan- 
ges, etc., etc., et surtout ces patentes d'Anoblisse- 
ments délivrées par nos ducs, notamment par Jeaa V, 
Pierre H, François \" et François 11, puis par les rois 



l Aprèî les Chroniiiats des Croisades, qui donnent un certain 
nombre de noms des seigneurs bretons qui prirent la Croii, la 
source la pins authentique et la pins abondante reste ccrtainemect 
la CoUeclion Coiirloh, les "titres d'emprunts faits par nos Croisés 
aus juifs de Venise et de Gène», pour leur passage en Paleïtïne. 
. Ces ctiaites latines de la Collection Courtois furent communiquées 
auï palaograpliea du gouvernement de Louis-Philippe chargés 
de classer les armoiriea des Croisés dans les sstlea du palais de 
Versailles, ec admises comme authentiques, de concert avec 
M. Gazzara, le savant conservateur de la bibliothèque de Turin' 
(Voir L'Ouest aux Croisades, par M. de Fourmont. — Nantes. Ttnf. 
Vincent F ùresl it Grimaud. Paris, Augiisie Anbrj',rS64 ; — 'Etlo 
Nobiliaire des Croisades, en cours de publication dans la Revue 
de la Terre Sainte, par le V» de Poli. — P.iris, rue du Re- 
gard, H. ) 



— 15'! - 

de France, qui usèrent largement de ce droit réga- 
lien '. 

Telles sont les sources premières du Nobiliaire de 
Bretagne, que vont réglementer les Reformations 
des personnes et des terres, aux xV et xvi' siè- 
cles, A ces dates en effet des recherches officielles 
furent activement menées, dans chacune des pa- 
roisses des évêchés bretons , sur l'ordre .des ducs 
et du roi, pour réprimer les confusions et les abus qui 
s'étaient introduits avec le temps. A la faveur des 
guerres et des troubles, qui trop souvent agitèrent 
notre province, nombre de roturiers enrichis s'étaient 
substitués aux familles nobles ruinées ou éteintes, 
dont ils avaient acquis les domaines, s'exemptant 
ainsi du paiement des impôts qui frappaient tous ceux 
qui, par droit de naissance ou par privilège spécial du 
prince, n'avaient pas mission de payer au pays la dette 
du sang, 

La première i?^orwjii/(OH de la Noblesse de Breta- 
gne date de 143J ; entieprise par le duc Jean V, elle 
fut continuée, dans les neuf évêchés, pendant plusieurs 
années. Les ducs François I'^'' et Pierre 11 firent à leur 
tour une enquête de 1440 à 1483. Enfin, en 1513, la 
reine Anne de Bretagne et Louis XII ordonnèrent de 



< Ib plupart des actes inâiqDi^! 
trois volnmcs de Preu-ca annex 
les bénèdirtias Dom Lnbiseaii 
lièele damier sous le patronage > 
i leur cliarge les frais ds cette t 
plui, W la Oibliotti^que 
■ BUn, " 



Lsles 



i rUisloire t/t Brflagni, par 
Dom Morice, et impriuiéei au 
Etats de Bretagne, qui prirent 
ense publication. Il existe ils 
Jans la Collection dite des 
uonibre énorme de pièces justificatives, 



titres et chartes de toutes sorte», destinés par D01 
quatrième volanio de Preuves, qui ne fut pas édil* 
mine inépuisable à conanlteri 



Molli 



e>5t u 



- ,5(i_ 

nouvelles recherches, que poursuivit activemeat, de 
1 535-1 ^43, le roi François i""" '. 

Nous étudierons ultérieurement la dernière réfor- 
mation de la noblesse, en France, qui eut lieu pour la 
Bretagne aux années 1668-1671. Sonimportance et la 
façon dont elle fut menée méritent de s'y arrêter un 
peu plus longtemps. 

Les jalons officiels pour dresser le Nobiliaire bre- 
ton existaient donc désormais. 

Le P. Augustin du Paz, « ce vieux docteur Jacobin, 
consomméen l'antiquité et lecture des Chartes de Bre- 
tagne », suivant l'expression pittoresque de l'un de ses 
contemporains, semble avoir, le premier, débrouillé 
le chaos de nos annales nobiliaires *. Ouvrier de la 
première heure, car à la fin du xvi^ siècle nos tra- 
vailleurs bretons ne faisaient que de poindre, appelé 
de plus par son ministère de Frère- Prêcheur à par- 
courir la Bretagne, en missionnaire, l'infatigable Do- 



Les divers manuscrits de 

lès dans ]es principales b. 

■ Qnelques-uni ont été publii 

n ea semble de ces tmportai 

Les principales 



ces S.èfar\ 
iliothèqnes de nos villes de Bietagite. 
i, mats il serait i désirer qu'on éditât 
ts dacuments. 

r do moyen-Sge ont été re- 



i par les Bénédictins du xyiii< siècle, et, de 

nos jours, par ItU>l. de la Borderie, A. dâ Barthélémy, P. de 

Courcy, le V« de Poli et autres érudits. {V. Pnuvis Je Bretagne, 

Revue de Bfetugnf, el Vendée, mim. de la Soc. archèol. des Câlis- 

du-Nard. Revue h/ilorique de l'Oiiesl, etc. etc.) 

» 11 serait puérile eu effet d'évoquer ici le souvenir de Jean da 

surnommé Di^arsoi^ (Gaillard), auteur de la femease 

I Généalogie de trH kaulte, Iris puissanle, très excellente et ires 

estieaiie princesse el nostre souveraine Dame, Anne, Iris illus- 

Royne de France et Duchesse de Bretaigne, etc. etc., depuis la 

ilion d'Admn jusqu'à frètent, etc. Chronique riniëe. de 1950 

s, compowe en i;io, et depuis publiée par d'Hozier, à la 

e de VUMvire de Bretagne de Pierre le Baud. 



I — 1^7 — 

I minicaia ne craignant pas d'ajùiiter aux labeurs de 
I l'apostolat les veilles du fureteur passionoé d'archi- 
ves, ne pouvait manquer d'amasser des trésors. Avant 
[ lui, les Chroniques de Bouchard et de d'Argentré 
I étaient les seuls monuments imprimés de nos annales 
de Bretagne; celles de Le Baud n'étaient pas encore 
L publiées. Or ces ouvrages, malgré leur incontestable 
valeur, se ressentaient de leur époque inconsciente de 
toute critique historique. A du Paz l'honneur d'avoir 
écniiUre en mains, d'avoir inauguré la méthode des 
L généalogie^ historiques des maisons illustres, d'après 
les documents qu'il était ailé lui-même arracher à la 
I poussière des Cartulaires et des Chartriers de Breta- 
gne. A ce premier mérite du travail sur preuves^ le 
P. du Paz joignait encore la gloire d'avoir fait école. 
Suivant son exemple, maints travailleurs allaient se 
I passionner pour la recherche de nos antiquités natio- 
nales et devenir sectateurs de sa méthode historique, 
I commel'écrivait le vieux chapelain du Périer, Louis 
Turquest, un archéologue doublé d'un malin. Avec 
\ lui, Sébastien de Rosmadec, le baron du Vieux-Chas- 
} tel, Guy Le Borgne, le P. Toussaint de Saint Luc, le 
I Marquis du Reluge poseront les premières assises de 
I V Armoriai breton, pendant que le P. Albert Le Grand 
L et Guy Autret, Sieur de Missirien, révéleront les ri- 
I chesses de notre hagiographie, que René de Bruc, Jac- 
I quesGault, Martin Gaignard, Louis Turquest, le fa- 
I meux Hévin, et d'autres encore, resteront comme les 
I pionnjers de la savante campagne que nos grands Bé- 
I nédictins Audren, Gallois, Rougier, Briant, Lobineau, 
I Morice et Taillandier vont mener si victorieusement 
I au siècle suivant ■. 

I t V. Fragment! inédits de Dh PrtJ.|Revue hialorique del'Oueit, 
I liv. de navembre iSSj.) 



i 



Vn Nobiliaire impViq^c nécessairement un Arnia- 
rial. Que de labeurs allait demander cette recherche 
des blasons épars en milie lieux divers, au front des 
monuments comme dans le secret des archives pu- 
bliques et privées, pour en faire un recueil général ! 
Rien de plus difficile en effet que decolHger, puis de 
codifier en quelque sorte ces emblèmes au langage 
symbolique qui nous révèlent les origines, les mœurs, 
les passions, les traditions de la race, les affections, 
les habitudes du berceau, les paysages, les souve- 
nirs du foyer domestique, les gestes mémorables, 
îes dates de la patrie ou de la famille'. Essayons 
de soulever un instant le voile épais de ces adop- 
tions héraldiques. 

Et d'abord à tout seigneur, tout honneur : les chefs 
militaires s'approprièrent sansdoute les ^if«j honora- 
bles de l'écu, le chef, la fasce, la bande, le sautoir, le 
/a/, le chevron, etc., ou bien les emblèmes de la force 
de la puissance, l'aigle, le lion, le griffon, le donjon 
féodal ; alors que leurs cadets ou juvdgiieurs, brise- 
ront cet écu d'un lambel, d'une èii/rc, qu'ils agrémen- 
teront d'engins de guerre ou de chasse, anneleis, tno' 
Mies, heaumes, gantelets, cornets ou huchets, dards, 
flèches, etc. A l'homme d'église, prélat ou abbé, une 
crosse, ua^ mitre, ou bien mu pélican en sa piété ; aM 
bon Chrétien la croix, sous ses nombreuses formes hé- 

'. «Tout la moude sait que dès le xi' siède, en France, en 
Orient, l'usage des bouciiots peints était adopté dans les tournois, 
dans les combats singuliers. L'hérédité héraldique est gènéralo- 
Qient attribuée i l'époque des Croisade» ; les fils s'honorèrenl dra 
symboles portés par lears pères dans ces entreprises héroïques. » 
{Discours fronottcé p.ir le S"" S.mllar dt l'AUlri, Président dt 
U SoHUi trckiol. des Côles-dii-Nord, dans la siana du cOKOliis 
DB l'associaïiob bmtosne, à S.-BrïtM h ir eclabre zSjS. — 
S.-SrifHC. imp. Prad'hommt, i8;â.) 



^V — 159 — ^H 

raldîques; à l'abbesse, son missel ou son rosaire; à la 
veuve une cordelière avec cette devise : Plus deuil 
que j'oie I 

Le Croisa n'avait garde d'oublier ce même signe de 
la Croix qu'il cûntonnera des craissati/s ou destètesde 
maures abattus, des hesanis d'or qui payèrent sa ran- 
çon, des allerioKS et des merlettcs, sans pieds ni becs, 
en souvenir des exploits ou des meurtrissures du 
voyage. Le p'ieu^ pèlerin se contentera du bourdon ou 
de quelques croi^illss. 

A l'intrépide chasseur, les ccrs sonores, les san- 
gliers, les cerfs, les loups, les daims, les conils, sur- 
tout les lévriers, l&sfaucoTis ou gerfauis favoris, 

Au châtelain, ou gardsur hospitalier, une simple 
marmite on channe, enguirlandée de ces mots philo- 
sophiques : Asse:^ d'amysquand elle est pleine ! Comme 
aussi les clefs du manoir, les dogues vigilants, les^î- 
geons messagers, le coq qui cante clair et la cloche ou 
campane qui appellent le voyageur égaré ; à l'encon- 
tre du Hobereau farouche comme ces massacres de 
taureaux et de cerfs, cette hure de sanglier gar- 
nie de ses défenses et allumée de gueules, ces hi- 
boux et ces corneilles sinistres cloués sur sa porte et 
son écu. 

Nos hardis marins, les races gardiennes de nos ri- 
vages se reconnaîtront à ces nefs, à ces ancres, à ces 
rochers, à ces poissons, à ces ondes, à ces coquilles, 
de même que nos gentilshommes laboureurs ou pas- 
teurs, à leur b?che ou pale, à la herse, aux épis d'or, à 
ces bœufs, à ces moutons, h celte ruche d'abeilles, aux 
astres du jour et de la nuit qu'ils interrogent si fruc- 
tueusement, ou bien à cette sage devise : Le content 
est riche. 

Les vieux arbres qui abritent le manoir b.'itèi'iXavte., 






- i6o — 

chênes, pins oa cyprès, comme les roses, les marguf- 
rsfcs, les lys, les quinlefeiiUles et les ancoîUs, fleurs 
étincelantes et fruits vermeils des ponrpris, refléteront 
lenv siaaplg, le chaud coloris de leurs émaux sur l'or 
et l'argent des écus. Il n'y aura pas jusqu'aux carac- 
téristiques des anciens clans qui n'y seront religieu- 
sement remémorés : fibules, /ermaux an.i\i\aes, harpes 
vibrantes, cimiers fantastiques aux torses d'animaux, 
aux rameaux verdoyants, aux dexirochères armés de 
badelaires, ou fleurettes symboliques. Est-il besoin 
de signaler enfin l'Hermine bretonne semée à foison 
sur lesécus, tout autant que k Fleur-de-lysée France, 
en mémoire d'Anne, la bonne Duchesse et Royne ? 

Le Champ héraldique est ouvert à tous les caprices, 
à tous les symbolismes. Il arrivera souvent que les 
meubles de l'écu se chargeront d'apprendre le nom 
lui-même de celui qui le porte : les Sesmaisons mon- 
treront àssmaisons, les du Bois des arbres, les Monti 
des monts, etc. etc., armes parlan/ess'U en fût. Mais ce 
n'est pas un cours de blason' que nous avons à faire ici. 

Après cette digression un peu longue, revenons 
au Nobiliaire, k son développement, c'est-à-dire à la 
dernière Rifformation de la Noblesse, en Bretagne, 
1668-1671. 

Entreprise sur les instigations de Colhert, qui avait 
fort à faire pour entretenir les colTres souvent vides 
du Grand Roi, plus encore que pour réprimer des 
abus réels, cette réformation devait être avant tout 
une mesure fiscale, digne prélude de l'Armoriai gi'- 
tiéral àe France, ouvert, en i6i^6, non-seulement à la 
noblesse, mais à la bourgeoisie, aux corporations de 
toutes sortes, qui furent contraintes d'y figurer, bon 
gré mal gré, moyennant finance', «Cette 

1 II est de fait que de nombreux obus s'étiûent in' 



J 



- i6i - 

venant dans ootre province après une longue paix qui 
avait succédé aux troubles religieux du xvi« siècle, de- 
vait atteindre surtout deux classes de personnes : les 
pauvres gentilshommes ruinés par les guerres de la 
Ligue, et mis dans l'impuissance pécuniaire de faire h 
leurs frais les recherches nécessaires à la production 
de leurs titres dispersés, sinon détruits, et les bour- 
geois enrichis par le commerce et devenus possesseurs 
des fiefs des familles éteintes, auxquelles ils voulaient 
se substituer. Le roi nomma, pour la recherche des 
usurpateurs en Bretagne, une commission composée 
du premier Président au Parlement de cette province, 
d'un Président à mortier, du Procureur général et de 
seize conseillers... Mais d'abord, parmi ces commis- 
saires exclusivement pris dans la robe, plus de la 
moitié appartenaient à des familles anoblies par 
charge. De là la partialité qu'ils montrèrent contre îa 



i'une longue paix et, qu'en dépit des itilirts do 
[ Boileau, siiur des Prèanx, et des comédies de monsieur de Mo- 
I lièfe, la tage de la titulature menaçait de reprendre les errements 
1' siècle: on sVmmarjMiW/ comme on s'était *«*iiron»((. Qui 
souvient du hiron Saint Jean, de monseigneur Saint-Michel, 
car les Bïenlieureux du Paradis y passaient t0U9, de m^me que 

Saniaiie, mademaiselte de Capbarnauai, etc. etc. 

Toutefois, si la Kéformation de iâû8 avait une raison d'étte eu 
remplissant les coffres de Louis XIV, sous prétexte de répri- 
mer des abus réels, la création de VArraorial général de 1696 
devait dépasser absolument le but, et s'opérer d'une façon 
plu scandaleuse. Un traitant, le si^ar Vannier, bourgeois de 
Parii, soumissionna pour la somme de iept millions de livres, le 
90 livres imposées d'oftîce à tous ceux, nobles 
n noblej. qui furent appelés pour subir l'inscription d'un 
blason sur cet armoriai, et, eu cas de résistance, le paiement de 

o livres d'amendes. On imagine le tripotage et tes exactions de 



noblesse d'épée, de là aussi leur refus d'admettre les 
montres militaires comme preuves. Ils commencèrent 
par être juges et parties dans leur propre cause, et se 
donnèrent invariablement la qualité de chevalier, 
quoique cette qualité, regardée comme héréditaire en 
Bretagne, ne dût appartenir qu'aux plus anciennes 
maisons, à celles qui avaient partagé à bienfait et 
viage, c'est-à-dire suivant l'Assise du comte Geoffroy^ 
établie en l'an 1185 pour le règlement des partages 
nobles. Après s'être montrés pour eux-mêmes si gé- 
néreux, l'esprit de corps porta encore les commissaires 
à favoriser de la même manière tous les membres 
du parlement. Non-seulement ceux-ci furent déco- 
rés du titre de chevalier, mais on donna à la grande 
majorité d'entre eux la qualification d'aticieniis ex- 
traction, quoique plusieurs ne fussent pas encore à 
leur premier partage noble, le partage noble n'ayant 
lieu qu'après trois générations d'exercice de la charge 
qui conférait la noblesse. On lit plus encore, on ac- 
corda souvent à une branche d'une famille la qualité 
d'ancienne extraction en la refusant à une autre, 
quoique ces deux branches eussent une souche com- 
mune. Il est donc évident que les commissaires eu- 
rent moins égard à la vraie ancienneté des familles 
qu'à des raisons particulières d'alliances, de parenté et 
peut-être d'intérêt '. » 

Chose étrange, malgré le côté vénal et arbitraire 
avoué de cette réformation de 1668-1671, jusqu'à ces 
dernières années, durant lesquelles des révélations 
accablantes se sont fait jour sur les agissements des 
Commissaires départis par Sa Majesté pour la recher- 



t V. Introduction au Noiilia 
de Conrcy. (Edit. 1846-1863.) 



■( df Bretagne, etc., par M. Potior 



- I6j- 

che des iiohigs de la province de Bretagne, cette réfor- 
mation a fait autorité en Bretagne et a été servilement 
rééditée par nos auteurs nobiliaires bretons '. 11 a fallu 
la mise en lumière de martuscrits authentiques, confi- 
dences échappées aux Commissaires eux-mêmes^ pour 
ouvrir les yeux et faire toucher du doigt le flagrant 
délit du favoritisme, sinon de l'imposture, qui trop 
souvent a présidé à la rédaction d'un grand nombre 
d'arrêts de ce Code iwèiliatre. 

Tout récemment, l'un de nos confrères de la Revue 
hisiorique de POnest, M. le V"' P. du Breil de Pont- 
brîaat, publiait les confidences personnelles et origi- 
nales de M. de 1^ Bourdonnaye de Couëtîon, l'un des 
arbitres de cette Reformations. 

Voici, à titre d'échantillon, quelques-uns des aveux 
mis en regard de certains noms : 

« A passe acte suspect qui fait tout,.. 

« Transeai , sans vouloir éplucher... 

> Depuis Is P. Toussaint de Saint-Luc, le premier qui publia un 
Armoriai, «prèi la Réformatiou «Je 1668-1671, sou» es titre Himot- 
ra sur l'ilal de la nohUsu de BtcLigni, ngrémeoté de bUson* 
groBsièrenient gravés, plusieurs éradits bretons ont, ù son exemple, 
réédité cette réformation, en y ajoutant quelques recherches 
Parmi ces recueils les plus importants, noui citerons ceux de 
MM. du Plessix, Uriand de Lauhnèri', Guetta de la Grasseiie et 
Potier de Coarcy. Depuis que les études archéologiques sont en 
ftveur, les découvertes de titres et documents originaux et inédits 
ont donné une nouvelle direction aux recherches nobiliaires. 

Un infatigable cherchpur, M. René Kerviler, ponrsnit chaque 
jour, avec un nouveau succès sa gigantesque encyclopédie des 
ROMS de Bretagne, et ouvre de nouTeanK et lumineux horitona 
■ur les origines et le passé de nos familles, dans une osuvre béné- 
dictine qu'il publie sous le titre de Riperloire génirat de Bio-Bi- 
lUographie hteionne. (Rennes, Plihon et Hervé, édit.).Maiî l'éloge 
de notre savant collègue n'est plus k faire. 

» Un arnorUl brelan au xvii= siicir, par M. I* V" P. du Breil 
de Fonthriand. {ifniHeAiif>iri;N«i/r TOm»/, année 1SS6, p. 4(0-44;.) 



'hétifgotivernemmt. . , 

<i Fort léger... 

« Ecuyer Jort petit et gtieitx... 

« A passé à fleur de corde... 

« Noblesse usurpde... 

«.fe crois qu'il y a un peu de faveur... 

« // avait des parents dans la Chambre de la No- 
blesse... 

« Chevalier grâce à la dame... 

« Chevalier à la recommandation de M. de Bréqui- 
gny. 

« Grandes sollicitations, même auprès du Premier 
Président. 

« M. '" a bien contribuai le faire passer chevalier. 

« Doit l'honneur de sa Noblesse aux importunilés de 
sa femme auprès de M, de '" 

« N'étaient en aucune réfarmation iC étant pas même 
employés parmy les nobles de la Chambres des Comp- 
tes... 

« M. le premier président a dit qu'il a eu toutes les 
peines du monde à signer cet arrest... etc. etc. etc. 

Monsieur de la Bourdonnaye nous apprend enfin que 
Ja fabrication àssfaux était devenue une industrie, 
durant tout le cours de la Réforraation. « Le nommé 
v Motte, écrit-il, qui pour lors travailloit à la cham- 
« bre des Comptes de Nantes, fabriquoit des ex- 
« traits des anciennes Réformations. J'en cannois, 
« moj; qui en ont profité. » — « Il nous semblait en 
« le lisaotj ajoute M. de Pontbriand, que nous en- 
« tendions les commentaires par lesquels nos uiagis- 
« trats de 1668, au sortir du Palais parlementaire, 
« complétaient, s'ils ne les réformaient en partie, 
« les arrêts que tout à l'heure ils venaient de rendre. 



- ,6,- 

qui nous arrive aprûs deux siècles, 
« anime la froideur des sentences officielles consi- 
;s dans nos catalogues '. » Nous nous permettrons 
d'ajouter, à notre tour, que ces révélations, dépouUlces 
d^artifice, suffisent pour faire apprécier désormais îa 
valeur des arrêts de 1668-1671. 

Cette réformation devait avoir un autre côté défec 
tueux: elle fut absolument incomplète. Il n'y eut à 
produire que ceux qui furent mandas, or on n'appela 
ni les mineurs, ni les absents, ni ceux qui ne pre- 
naient à ce moment aucune qualification avantageuse, 
soit qu'ils exerçassent temporairement un emploi déro- 
geant, soit qu'ils fussent trop pauvres pour faire face à 
la dépense des preuves. Cependant leur qualité, leur 
situation nobiliaire restait la même, la Coutume de 
Bretagne spécifiant que pour celui qui déroge, la 
noblesse (forf mais ne meurt pas, dormit sednon exiiii- 
guitiir. D'où le grand nombre d'arrêts de réhabilita- 
tions et de maintenues de noblesse obtenus, depuis lors, 
devant le Parlement de Bretagne, les Intendants et le 
[ Conseil privé du roi '. 



' M. le V" de Pontbrîaiit, auiiueJ on doit la a 
ï documents, nous apprend que ces mémoires secrfh ont été 
I rtdigés, au jour le jonr, en une sorte de coUaboralion enlf 
Banrdonnnye de CouStion et de Lungle de KeniiorViiii> 
j toas deux Coini'iissalrfs de ht Siformation, qui se jctlent, pnrfois 
I plaisaïuinenl et huit soit peu cyniquement, le chcil iiiii. jainèrs^ 
811 sujet di leurs f.iiblïîscs mitluelles. • I! est curieux, .njoute-t-il, 
* de voir le demi-scrupule de noire auteur touchant sa participa- 
il Hon ï un arrêt qu'il bliuie. Fugil ad Saîûts. . En effet, lors- 
I «jue c'est grâce à lui qu'un individu véreux ae faufile, M. da la 
T- Bonrdonnaye ne s'imagine-t-il pas de dissimuler son nam de 
ronèïi'eK, en remplaçant les voyelles e, 1, 0, 11, par les chiffres 
I 3i ^1 5 correspondants à le ar ordre ! 
• Un grand nombre d'arrfts de m.iintniuis furent délivrai par 



i66 — 

Il y aurait un nobiliaire intéressant à iaire des oublies 
et des maltraités par la Réformation de 1668-1671, 
rééditée à satiété. Que d'oublis en effet, de classiU- 
cationa et qualifications arbitraires dans ce recueil, où 
maints de la plus illustre chevalerie bretonne, les 
Beauraanoir, les Rieux, les Coëtquen, les Rosmadec, 
les Coëtlogon, et luUi quanfi,ne figurent pas I où les 
rameaux d'une roème famille, presque des frères, 
sont qualifiés, les uns chevaliers, alors que les autres 
sont intêrîoqm's , ou maintenus tout juste I où des 
Montmorency sont déboutés^ côte à côte d'un petit com- 
pagnon, arrivé de la veille et bombardé d'ancienne 
extraction ' I 

le Parlement, rinlentlancp ou la cooseil privé du Roi, au leude- 
main de la Réformation de 1668, On parait da plas i ses effets 
IScheax, soit par t'acquisttÎDll de charges canféront la noblesse, 
soit par un relief Ae noblesse, c'est-à-dire par lîes liltrts recvgiti- 
teirta ou do surannalion obtenaes du roi, ce qui s'appelait encore 
VaHohlUsiiueiti en lanl que besoin. L'intendact da Nolntel a si- 
gné parti eu Lï Élément nn très grand nombre d'arrêts de maintenues, 
en Bretagne. Nous possédons un volumineux manuscrit provenant 
des Bureaux de cet Intendant, contenant 491 articles sous ce titre : 
« Extrait des jugemtnis de M. de NoinUl, intendant en la pn- 
vince de Bretagne et comminair^ Jionr la RJ/orinalion de la «»- 

' Il est vraiment curieus de voie un Montmorency, un descen- 
dant des premitrs barons chr/tiens de France, échouer en Bretagne 
et s'y faire débouter, le ao macs 1671, devant M. de Larlan, dé- 
cliré,lui, tout natiirellemtal, d'ancienne chevalerie l Et cependant, 
rien de pltis vrai, ce Montmoreucy n'était autre que Louis de Mont- 
more ncy-N eu viUe, devenn seigneur de la Rivière et autres liens, en 
la paroisse d'Abbaietï, an diocèse de Nantes, par suite d'alliance 
avec las La Roche-Saint- André, et qni paya 400 livres d'anien- 
des, de moitié avac son frère puîné, Charles de Maatmorency. (V- 
Eiliit des noms de ceux qui ont esli âiboultîs de la qaalïti de nobles tl 
d'escuiirs far arrest de la Chambre estahHe par le Ro_y pour la 
Rèfforniiilian de la noblesse de Bretaigne tt de Pamende de 400 livres 




- 167 - 

9 procédés défectueux et partant desrésuF 
I tats incomplets de la réformation de 1668, pour qui- 
I conque voudrait entreprendre une étude sérieuse de 
I l'extraction des familles, en Bretagne, se dresse un 
1 autre écueil, la confusion qu'engendre trop souvent 
le très grand nombre de maisons portant le même 
I nom patronymique; surtout, l'usage adopté par les 
cadets, par les branches, issues en Hgnagis et ramages^ 
d'abandonner le nom primordial de leur souche. Cet 
I inconvénient du reste n'est pas spécial à la Bretagne, 
et déjîi, de son temps, Montaigne le signalait en ces 
termes: « C'est un vilain usaige et de très mauvaises 
« conséquenses, en nostre France, d'appeler chacun 
«par le nom de sa terre et seigneurie, et la chose du 
« monde qui fait le plus mesler et mescognoistre les 
8 races... Aultant de partaiges, aultant de surnoms. 
I « Cependant l'originel de la tige nous est eschappé'.» 
Pénétré de ces dangers de s'égarer, que couraient les 
L auteurs nobiliaires de Bretagne, un de nos érudits, feu 
H's Raison du Cleuziou, ancien président de la 
f société archéologique et historique desCôtes-du-Nord, 
' qui connaissait à fond les généalogies de nos vieilles 
races bretonnes, avait entrepris de laborieuses recher- 
ches sur les lignages, ramages et Juveigneries de Bre- 
tagne, avec un Essai sur l'origine et extraclioti de 
plusieurs maisons, le tout sous le titre modeste de No- 
tes pour servir à l'histoire de- la noblesse de Bretagne^, 



chasqu'un à quoy ih ont estis condamnés ,-aiMHte usurpateurs du titre 
il Hohie. — Volume m jUMJeriV aux arch. de la ViUerabel, imprimi, 
en partie, dans presque toutei les Bibliothèques de la Bretagne}. 

I Michel de Moataigae, en ses Essais. 

» Note, four sertir à VHistoirc de la nobUsse de Brtlagnt, 
tirées de documents rares ou inédits, par H" Faisun du Oeuiion, 
président honoraire de la société archéologique et historique des 



— i6S — 

Malheureusement lu mort est venue interrompre la 
publication de ces notes recueillies sur pièces authen- 
tiques et dont l'importance n'échappera à aucun de 
ceux qui ont connu ce travailleur plein de science et 
le conscience. 

Désormais, le chercheur qui voudra donner, avec 
quelques chances d'être complet et sincère, un Nobi- 
liaire de Bretagne, devra s'inspirer, il nous semble, 
aux sources que nous allons indiquer ci-après. Loin 
de nous la prétention de tout dire, car la matière est 
aussi vaste que hérissée parfois d'obscurités et de 
réticences. 

II n'oubliera pas que, jusqu'à !a fin du xvi" siècle, 
la noblesse s'acquérait encore par la tierce-foi, c'est- 
les descendants d'un roturier, qui avait 
acheté un fief sur lequel ilsvivaient noblement, acqué- 
raient la noblesse au bout d'un certain temps, d'où 

l-Brleiic. L, Prud'homme, imp. z8So, 

C'ntentés de copier les arrêts de la RéformatioD de i6û3, 
[ coUr les famiUes, (au lien d'étudier de près les aocieunea 
réformations, lea montres et revues des xv' et nm" siècles, le« 
et de l'arricre-ban. au xi'ii' siècle, les états mlli- 
lairei des charges de magistrature, ou civiles, enfin 
archives paroissiales et départemental as, putiliés 
périodique m eut par les Sociétés savantes, etc. etc.), ua savant 
héraldisle, le comte Régis de l'EstourfieilIon, vient d'enfrepren- 
i nobilialri Brrlun Angtvin, 
Ainsi qu'il l'annouce dans une courte introduction, M. de l'Estom- 
beillon se montre particulièrement désireux o de mettre an joar 
bon nombre de documenls, qui en raison de leur séquestrstlan 
; maints dépôts d'archives on de circonstances patticnliir«s, 
t pu élre comius de nos devanciers. • Un réel succès attend 
vre nouvelle de l'auteur des Familles françaiscsi Jersey pendant 
la RhotHiion. fV, Reviit iîliisirée de BrUagne et d'Anjou.) 



f - ,69 - 

l'adage que nous citions plus haut : La terre fait 

l'homme. 11 est vrai qu'une ordonnance rendue à Blois 

par le roi Henri III, en 1579, révoquait cet ancien 

. privilège, mais qu'importe, l'effet était produit. Ce fut 

■ du reste ce même prince qui naguère avait donné, à 
I Poitiers, une autre ordonnance, datée de septembre 
f ï577j portant anoblissement d'un certain nombre de 

Bretons, « Contenu au RooJle et cahier à ce fa ici i^, 

« avec pouvoir, pour leurs enffans, en ligne directe, 

« introduire en leurs familks et maisons, sçavoir, de 

« partager leurs terres et maisons nobles au deux parts et 

«un tiers, suyvant l'Assise au comte Geffroy,avec 

« exemptions de nos deniers ordinairesprovenanttant 

« du droit de fouage, taillon que autres impositions, 

«etc'.» 

I Une ordonnance célèbre du roi François 1"', pu- 

1 bliée à Saint-Germain-en-Laye^ le 34 juillet 15^4, 

I avait déjà facilité l'accès dans le corps de la noblesse 

I auxfîdèles etaux vaillants : « Si aulcuo compaignon 

I «(soldat légionnaire) faict preuve de vertu de sa per- 

I « sonne, porte l'article 55 de cette Ordonnance, en ce 

i « cas le Capitaine lui fasse présent d'un anneau d'or, 

\ « lequel il portera à son doigt, pour mémoire de sa 

e preuve: et sellon qu'il s'exaltera delà en avant en 

l ■« vertu, il montera en offices de degré en degré jus- 

I « qu'à estre lieutenant, soubz les CoUonels et les Capi- 

I o taines, et, s'il n'est noble, estait! Lieutenant il sera 

I lia CoH/érenci du Onlonrnincf! ipF'"", etc., par Nicolas 
Vfi^rot et Gabriel Michel, avocats au Parlement. (A Paris, chez la 

■ Yeaye GuiU. Chaadrier, rue Saint-Jacques, i l'Enseigne du Tentas et 
E4« VHomme Sauvage. M.D.C.VTI.) 

II Voyeï aussi VAhrigi ckronoJagtqnf (féditi, déclarations, rigli- 
■wriifi, arrtst et lettres Patmies des Rais de France de la troi- 
mftim' race, concernant le fait dt nobltssf, par CWrin, généiilo- 
Kj^t* des Oriirsï du Roi, 1787. 

■ ^^ 



~ 170 - 

anoèli. '»Uo arrêtdelaCourdesAidesde Paris, rendu 
le lyjuillet i^8j cocifirmait ce privilège, en stipulant 
une nouvelle obligation, dixannées de services militai- 
res dans ce grade de lieutenant. Plus tard, des abus s'é- 
tant introduits dans la façon d'interpréter ces ordon- 
nances, Henri IV supprima, par Edit de mars 1600, 
le privilège de noblesse acquise au premier d^-gri' par 
le tait des armes ; cependant l'article 35 de cet Edit 
maintenait le titre d'ecuyer au fils et au petit-fils d'un 
père et d'un aïeul ayant fait profession des armes, 
dans les conditions ci-dessus. De nombreux arrêts 
devaient encore modifier, dans la suite, ces disposi- 
tions favorables et même en supprimer les effets, 
jusqu'à l'édit de novembre 1750. 

Cet Edit qui devait, suivant l'expression du président 
Hainault, éterniser le règne de Louis XV, rappelait 
du reste celui de François 1" et conférait la noblesse 
aux descendants d'un chevalier de Saint-I-ouis, après 
un certain nombre d'années de grade *. Les ordon- 
nances rigoureuses et impolitiques du comte de Saint- 
Germain, ministre de la guerre sous Louis XVI, eu- 
rent à peine le temps de modifier les généreuses 
dispositions de Louis XV. 

Nous' venons de voir que la carrière des armes pro- 
curait largement le recrutement nobiliaire; passons 

' la confcrtnot dei Ordan, rqyaux, etc. (p. loio). — les appeb 
du bat et arriéri-ban, nu xviia sitcle, et depuis l'Ëtat-jUBJor des 
Milices Garde-CoifeSyles Commissaires ordinaires Jiraviiuiaax des 
guerres, (édits de mars 1704 et d'octobre 1709), et leurs syndics, 
(déclaration du } mai 17(1), fournirent encore d'amples recrues S 

V. C\i.èna, Discours priliminaire, e\e.. e\, Abrégé ciron. — 
Le président Hainault, Hisloiri citonologifue, etc. 

* Dans la suite, on exigea trois générations de chevaliers d* 
Saint Louis, 



- 171 - 

à la magistrature, autre pépinière non moins féconde. 
Nombre d'Edits et Ordonnances impliquèrent le 
privilège de Noblesse aux charges du parlement des 
Grands Jours, as \^ Cour der l'arhmeni, de la Cour des 
Comptes et de la Chancellerie de Bretagne; aux offices 
i.B Sénéchaux des Pre'sidiaux et St'iiéchaussces royales, 
de Lieuienanls généraux des Amirautés, dej Trésoriers et 
Payeurs des Gages des officiers de Chancellerie, de 
Secrétairesdu Roi, Maison et Couronne de France,(Ae 
même qu'aux Officiers des Bureauxdesjinances et aux 
Docteurs re'gents et Professeurs en droit,) ûprès un 
temps voulu d'exercice '. Les magistratures munici- 
pales, elles-mêmes, anoblissaient dans certaines gran- 
des villes. C'était ce qu'on appelait la Noblesse decla- 
che : l'écheviuage de la ville de Nantes, par exemple, 
et même, d'après quelques auteurs, la charge de 
Maire de Brest, » 



I Voy. Edils, ordoKHanccs et déclarations dea anitèsi 14g], 1494. 
'W; 'M9- '554- '607- ifi^g. 16^9, 1Û69. 1651. 1704. 1717. 17S4. atc, 
L'édit du mois d'octobre ijo}, créant un office héréditaire de 
£iiHtennnl général d'épié en phaqua ktillag/ il sinichaussèe, portait 
qne le titulaire devait être noble et pouvait prendre la qualité de 
chnalier. Deux autres Ordonnances, de 1691 et 1703, portant 
création d'un Conieillir ekesaUir d'honneur, dans cliacun des 
Présidiaus du royanme, deux Chevnlîers d'honneur dans chacun 
des Parlements, Chamlre des Comptes et Cour des Aides du 
rojMme, un euEn dans chacun des Bureaux des fnani.es, stipu- 
laient que cci magistrats ne pouvaieut être pourvus des dits 
Ot&cei, avant d'avoir fait leurs preuves de Noblesse. 

I La Livre doré de la ville de Nantes, contenant les noms, 
'armes et devises des Maires et £chevins, recueillis sur les très 
curieux /Vf sni de ces magistrats municipaux, a été récemment 
publié par denx de nos collègues des Bihiiophiles bretons, MM. Per- 
thuis et de La Nicollière-Teijeiro. {Nantes. Imp. Forest et Gri- 



— 17a — 

Enfin l'entrée et séance, dans l'ordre de la ni 
aux Etats de Bretagne, impliquait « au moins cent ans 
« de N'oblesse et de Gouvernement noble non con- 
« testé, et dont l'ayeul et le père auront été en droit 
«de partager noblement, à peine, contre les contreve- 
« nants, d'être exclus de l'assemblée, et leurs noms 
« rayés sur les registres. » (Art. II de la Déclaration 
du 26 juin ii}S]. 

On le voit, la Noblesse n'était donc pas une caste 
fermée systématiquement, comme on a bien voulu le 
dire : la porte en était ouverte largement. 

En résumé, nous ajouterons que peuvent être con- 
sidérées comme nobles, les familles qui ont compté 
quelques-uns de leurs membres parmi : ' 

Les grands officiers de la Cour ducale de Bretagne 
et de la couronne de France. ' 

Les admis aux Honneurs de la Cour, présentations, 
carrosses du Roi et chasses royales, (4 degrés de no- 
blesse.) 

Les chevaliers de l'Epi et de l'Hermine. 

Les chevaliers de Rhodes. 

Les chevaliers de Malte, ou Saint Jean de Jérusalem. 
(Huit quartiers paternels et maternels.) 

Les chevaliers de Saint Miche!, ou del'Ordredu Roi. 
(Trois degrés de noblesse.) 

Les chevaliers du Saint-Esprit, (quatre degrés). 

■ Pour être admis aux hnaneurs st emplois désignés ci-dessaas, 
il fallait en effet faire ses freuvrs, c'est-à-dira jngtifier de sa. qua- 
lité noble devant les Commissaires départis par le Prince ; depuis 
le Xïii= siècle, ievaattes Juges d'Armes dt France et Gènialogis- 
tts des Ordres du Rot, les d'Hozier ou Chérin, ce dernier sur- 
nommé l'incorrufUble. 

• V. Le P. Anselme, Histoire des grands ofpien de U Couronne, 
etc. 



lëscnëvâlîers 



de Saint Laza 



{if degrés.) 

Les Pages et écuyers du Roi, de la Reine, de Mon- 
sieur, du Duc d'OrJéans et du prince de Condé, (sans 
anoblissement connu, ou 200 ans de noblesse). 

Les dames et demoiselles de Saint-Cyr, (140 ans de 
noblesse.) 

Les élèves de la Maison Royale de l'Enfant Jésus, 
(aoo ans). 

Les demoiselles de la Maison des Demoiselles de 
Rennes (5 degrés), 

Les élèves du Séminaire de Joyeuse, (4 degrés). 

Les abbesses et religieuses des Abbayes nobles de 
Bretagne etde France, (nombre variable de quartiers.) 

Les Chanoines et Chanoinesses des Chapitres nobles 
de France, de Bavière et Allemagne, (idem.) 

Les officiers des troupes réglées et les élèves de la 
Marine, (4 degrés). 

Les officiers des troupes coloniales, {} degrés). 

Les sous-lieutenants des Gardes du corps (sans ano- 
blissement connu). 

Lessous-lieutenantsauxGardesfrançaiseSj(5 degrés.) 

Les lieutenants des maréchaux de France, (4 degrés). 

Les cadets-gentilshomnies (extraction noble.) 

Les élèves de l'Ecole royale militaire, (4 degrés). 

Les élèves des Collèges Mazarin, de la Flèche et de 
Rennes (4 degrés) '. 



' Un grand Dombj 
mirés ci-deasns, oni 

les rccheTches de 1 
ditecteDT de la R. 



! de list. 



bretoKs dt Snial-Mickel, les Pagi 
Eofiu il convient d'ajouter aux 



îgnitaiies et privilégias, énu- 
nuées ea appendices aux divers nobi- 
s et français. Nous indiquerons aussi 
avant collègue, M. Gaston de Carné, 
itorique de l'Ourst, sur les Chtvalitrs 



lobiliai 






— 174 — 

Reste un point à toucher, la question des titres. 

Nous croyons devoir répondre ici à l'objection 
souvent faite contre l'emploi (abusif, dit-on), des 
titres de Marquis, Comte et Vicomte portés aujour- 
d'hui par des familles, en vertu d'une titulature 
écrite ou verbale donnée par le roi à quelqu'un 
de leurs ascendants. Il est vrai que dans le sens 
rigoureux du mot, ce titre de courtoisie royale 
n'était que personnel; mais si l'on se reporte vers les 
ûs et coutumes de l'ancien régime, vers la violente 
amour, nous n'osons pas dire le fétichisme des Fran- 
çais de la vieille France pour leurs souverains, on 
n'oubliera pas que toute parole tombée de la bouche 
ou de la plume du Roi devenait pour ceux qui en 
étaient honorés une sorte de consécration héréditaire ; 
(et la preuve, c'est que quelques familles ne doivent leur 
nom, leur noblesse, qu'à un mot, un bon mot du 
prince). D'ailleurs, qu'on le sache bien, ces titres 
donnés par le Roi lui-même ne sont pas déjà si nom- 
breux en France, et il faut bien se garder de les 
confondre avec un titre quelconque donné par un 
prince non souverain^ encore plus par un ministre, 
ou trop souvent par un simple commis de 'bureau 
de la guerre ou de la marine. Ce dernier titre na- 
turellement est et demeure sans valeur : le Roi seul 
ayant le droit àt faire des Nobles, * 

cèdent les nombreux anoblissements faits par l'empire et la 
royauté, depuis la Révolution. 

1 Inutile de parler ici des titres prodigués au xviii® siècle par les 
tabellions dans leurs actes^ et les curés sur les registres des naissant 
ces, mariages et sépultures, « Passés avec des personnes n'ayant 
« aucun intérêt à contredire les qualifications énoncées, écrit Po- 
« tier de Courcy, les actes notai iés et ceux de l'état civil ne doi- 
« vent donc être invoqués que comme justificatifs de nom et de 
« filiation, mais pas de titre nobiliaire. » (V, Recueils de Jurispru-^ 



— ly-i — 

1 tous cas, l'opinion publique semble avoir sanc- 
tionné ces titres, de même qu'il serait difficile de lui 
faire abandonner cette idée, absolument erronée, que 
la particule n'est pas une preuve de Noblesse : l'usage 
a prévalu, or, quoi de plus fort que la tradition ? 

Concluons. En étudiant attentivement, d'une part 
les sources nombreuses auxquelles la noblesse bre- 
tonne a puisé ses origines, et que nous venons d'es- 
quisser rapidement, de l'autre, l'état social, la situa- 
tion, la notoriété des familles, il est difficile de ne 
pas répéter, après l'un de nos héraldistes bretons les 
les plus autorisés : « Si l'on peut avec quelque certi- 
« tude dire que telle famille est noble, il est beaucoup 
« plus difficile d'alfirmer que telle autre ne l'est pas. » 
Il faut pour frapper juste, se reporter vers le passé afin 
d'y retrouver chacun à sa place ; car, après nos in- 
croyables bouleversements, le joli mot de la duchesse 
deDuras, à son retour d'émigration, est aujourd'hui, 
en notre pauvre France, plus vrai que jamais : « Q.ue 
«de ducs sans ducats! et que de princes sans... 
« principes 1 » 

■ lienct des deux derniers sfècles. — V. Pre/a.f au Nobiliaire de 

■ Bretagne, par P. de Courcy, p. sv). 

Vicomte Arthur du Bois de la Villerabel. 




SOURCES 

DU 

NOBILIAIRE DE BOURGOGNE 



Nous croyons rendre service à tous ceux qui s'occu- 
pent d'art héraldique et de recherches généalogiques, 
en leur fournissant, à l'exemple de ce qui a été fait 
pour le Poitou dans le premier volume de VAiinuaire, 
quelques indications précises sur les sources du Nobi- 
liaire de l'ancien duché de Bourgogne. 

Ce travail aura d'autant plus d'utilité qu'il n'existe 
point d'ouvrage d'ensemble sur les familles nobles 
de cette province, et qu'on en est réduit jusqu'ici à cet 
égard à un certain nombre de monographies bien 
faites pour la plupart mais d'une portée naturellement 
assez restreinte. 

11 est vrai que, pour quiconque aurait été tenté 
d'aborder un pareil sujet, la difficulté eût été grande 
d'en rassembler les éléments épars, en raison mêmejde 



— '77 — 

l'étendue des limites du duché «t du nombre cot^ 
dérable de familles qui y ont occupé successivement 
les premiers degrés de l'échelle sociale, depuis les mai- 
sons féodales qui s'en partageaient au moyen Age la 
dcmination terrienne et ont depuis entouré d'un si 
grand lustre la cour somptueuse de nos ducs, jusqu'à 
cette puissante noblesse parlementaire qui avait pris, 
aux deux derniers siècles, le haut rang dans la capi- 
tale de la province. 

Sans doute, pour beaucoup de ces familles, il ne 
reste plus aujourd'hui que l'éclat des souvenirs, mais 
il en subsiste encore un grand nombre dont les noms 
figureraient avec honneur dans le livre d'or de la 
Bourgogne. Celles-là nous sauront sans doute quelque 
gré de leur faciliter la recherche des documents qui 
peuvent les aider à vérifier ou à reconstituer leur état 
nobiliaire, et nous aurons en même temps mis à portée 
des généalogistes de l'avenir, un critérium sûr pour 
l'orientation de leurs travaux. 

Cette courte note se divisera en huit paragraphes ; 
Recherches et maintenues de noblesse ; — Preuves 
pour l'entrée aux Etats; — Preuvesdecour et autres ; — 
Lettres d'anoblissement, de conlirmation et de relief 
de noblesse ; — Anoblissements par charges ; — Docu- 
ments militaires et féodaux ; — Registres des paroisses 
et actes notariés ; — Bibliographie. 



Recherches et maintenues de noblesse. — Au pre- 
mierrangdes documents à consulter pour la rédaction 
d'uo nobiliaire, il convient de placer les procès-ver- 
baux des recherches qui furent entreprises à diverses 
époques, et le plus souvent dans un intérêt purement 
fiscal, contre les usurpateurs des titres de noblesse. 

Il n'y eut en Bourgogne qu'une seule recherche gé- 



. f%t'^ iF J mn-9 



— 178 — 

nérale de cette nature ; c'est celle qui, commencée avec 
beaucoup de rigueur dans tout le royaume en 1666, à 
l'instigation de Colbert, suspendue quelques années 
plus tard par suite des guerres, et reprise mais beaucoup 
plus mollement en 1696, ne fut définitivement close 
qu'en 1727. Elle se partage pour la Bourgogne en deux 
séries partielles de recherches, sous les intendants 
Bouchu, en 1666 et années suivantes, et Ferrand, de 
1697 à 1700. 

Les procès-verbaux de la recherche de Bouchu, 
anciennement conservés au greffe de la Chambre du 
trésor à Dijon, furent brûlés le 5 août 1792, avec 
plusieurs autres documents nobiliaires de provenances 
diverses, en vertu d'une loi du 24 juin précédent, 
mais il en existe deux copies, toutes deux en 3 vol. 
in-fol, l'une à la Bibliothèque publique de Troyes, m^^^ 
n^ 324, provenant du président Bouhier, l'autre à 
la Bibliothèque de la ville de Dijon, fonds Baudot, 13. 
Le Cabinet des titres, à la Bibliothèque nationale, 
possède en outre deux vol. in-fol. d'extraits de ces 
mêmes procès-verbaux, plus un vol. de tables généa- 
logiques avec armes sur velin des familles qui ont 
alors produit devant Bouchu. 

Quant aux procès-verbaux de la recherche de Fer- 
rand, également disparus, il ont servi à dresser les 
généalogies contenues dans 12 vol. in-fol. qui, d'après 
une indication de M. Louis Paris {Le cabinet histo- 
rique, t. i^^, 2^ partie, n^ 1854) sont conservés au Cabi- 
net des titres, comme les extraits ci*dessus men- 
tionnés, et qui fixent les dates extrêmes de la recher- 
che du mois de mars 1697 au mois d'avril 1700. 

Ni Tune ni l'autre de ces recherches n'ont été pu- 
bliées, mais Chevillard y a fait de nombreux renvois 
dans les légendes de son Armoriai de Bourgogne et de 



— "70 — 

Bresse, et elles ont largement contribué à la rédaction 
des deux vol. de généalogies manuscrites de l'abbé 
Boillleuiier dont il sera question plus loin. 

Il n'existe point de répertoire des sentences, juge- 
ments et arrêts qui ont pu être rendus sur le fait de 
noblesse parles commissaires délégués à la recherche 
des feux et dss francs fiefs, non plus que par la Cham- 
bre des comptes ou la cour du Parlement, 

Prhuves pour l'entrée aux ErATs. — La Bourgogne, 
pays d'Etats, a conservé jusqu'en 1789 cette antique 
institution qui était restée pendant longtemps le 
palladium de ses libertés provinciales. 

Tenues dans le principe 3 des intervalles inégaux, 
selon les nécessités politiques ou les besoins 
financiers du prince, les assemblées des Etats avaient 
fini par s'espacer très régulièrement de trois en trois 
ans. Le clergé, la noblesse et le tiers-état y avaient 
leurs Chambres séparées dont les conditions d'entrée 
étaient lixées par l'usage et les règlements. 

Pour !a Chambre de la noblesse, il s'en faut bien 
que ces conditions aient toujours été les mêmes. Ori- 
ginairement tout noble possédant fief dans les limi- 
tes du duché y était reçu de plein droit. Mais peui 
peu la Chambre se montra plus difficile. Dès 160S 
elle prenait délibération pour exiger de tout candidat 
la preuve que son père et son aïeul avaient véiiu no- 
blement. Toutefois l'inscription, même depuis cette 
époque, de fils de simples anoblis sur les listes 
d'admission, montre bien que la Chambre ne tenait 
pas très rigoureusement la main à l'exécution de cette 
ordonnance. 

En 1713, il fnt décidé qu'à l'avenir on ne recevrait 
aucune personne qui ne fût de sang noble ou dont 



l'aïeul n'eût acquis la noblesse par charge ou par 
lettres depuis 60 ans au moins. 

Un demi-siècle plus tard le formulaire publié dans 
les Catalogues et armoiries des gentilshommes en. 
très aux Etats (1760,) p. 62, conformément aux usa- 
ges et délibérations agréés par le roi, porte que nul 
ne pouvait être admis s'il ne prouvait 100 ans de no- 
blesse en quatre générations, y compris le présenté et 
l'anobli, pourvu que ce dernier eût acquis la no- 
blesse héréditaire et non pas seulement un premier 
degré pour la noblesse graduelle, et encore à cette 
double condition de faire profession des armes et 
non de la robe, et déposséder un fief, ou arrière-fief 
au moins en moyenne et basse justice, dans l'étendue 
du duché ou de ses annexes. 

Signalons enfin trois règlements, des 25 novembre 
1769, ao mai 1772, et 6 mai 1778, qui exagérèrent 
encore la rigueur des preuves en décidant que l'anobli 
et le présenté ne pourraient être comptés dans les 
quatre degrés à fournir (Archives de la Côle-d'or, C. 
^036 et 3046}. 

Les preuves étaient faites devant des gentils- 
hommes délégués à cet ellet par la Chambre, et con- 
signées dans des procès -verbaux dont les minutes nous 
ont été conservées depuis 1685. 

Préservées de la destruction en 1792 par le marquis 
de Courtivron, qui les avait emportées à Courtivron 
et les tint cachées pendant la tourmente dans une 
tourelle de son château, ces minutes furent depuis 
remises aux Archives du département où elles ont été 
reliées en a vol. în-fol. C'est assurément l'un des do- 
cuments originaux les plus précieux que nous possé- 
dions sur l'ancienne noblesse de Bourgogne. 11 en 



existe une copie partielle { 1685-1731) à la Bibliothèque 
de Dijon, fonds Baudot, 14, 

On peut aussi consulter sur les familles entrées aux 
Etats, les Carnots de la Chambre de la noblesse, 10 
registres in-fol. aux Archives de îa Côte-d'Or, série 
C, cliap, VI, et les deux ouvrages imprimés dont 
nous donnons ici les titres: 

1" Catalogues ei armoiries des gentilshomntes 
qui oui assisté à la tenue des Etats généraux du du- 
ché de Bourgogne depuis l'an MDXL VIII jusqu'à l'an 
MDCLXXXII. tirés des registres de la Chambre de 
la noblesse^ ouvrage suivi, p. 36 du catalogue des gen- 
tilshommes entrés aux Etats de 1682 à 1757. Un vol. 
grand in-fol. 1760, avec nombreuses planches de bla- 
sons et plusieurs supplémenls assez rares, pour les 
triennalités suivantes, de 1760 à 1784. 

2° La noblesse aux Etats de Bourgogne, par H. 
Beaune et J, d'Arbauraont. 10-4" 1864. Ouvrage com- 
prenant les listes d'entrée des gentilshommes de 1 150 
à 1787, avec notices sur la plupart des familles et bla- 
sons reproduits d'après les planches de l'ouvrage pré- 
cédent. On y trouvera aussi les noms des gentils- 
hommes de Bourgogne qui ont pris part ou envoyé 
leur procuration aux assemblées de la noblesse pour 
l'élection des députés aux Etats généraux de 1789 et la 
liste des personnes pourvues de charges nobles dans 
la province à la même époque. Ces deux dernières 
parlies'sont empruntées avec quelques variantes au Ca- 
talogue des gentilshommes de Bourgogne, etc., etc. 
publié en plaquette en 1S62 par MM. L. de îa Roque 
et E. de Barthélémy, d'après les procès-verbaux offi- 
ciels conser\'és aux Archives nationales. 

Preuves de cour et autres. — Nous n'avons rien 



r M. "ji f^^irtmj^ 



— 182 — 

à ajouter à ce qui a été dit dans V Annuaire, tome i^r, 
p. 62 et 63, touchant les preuves pour Tadmission 
aux honneurs de la cour, pour l'entrée à Saint-Cyr et 
aux pages, et pour le service militaire. Il faut recourir 
aux généalogies certifiées qui peuvent avoir été conser- 
vées dans les archives particulières des familles, et 
aux registres des juges d'armes dont il existe une im- 
portante collection au Cabinet des titres. U Annuaire 
a également indiqué qu'on trouve dans la Revue no- 
biliaire de Dumoulin, la liste des familles qui ont eu 
des filles à Saint-Cyr,et la table des registres de preu- 
ves pour la cour et les pages, et que, d'autre part, 
MM. de la Roque et de Barthélémy, ont publié en 
1864, comme un utile complément à leur grand travail 
sur les assemblées de la noblesse en 1789 le catalogue 
des certificats délivrés par Chérin de 1781 à 1789, pour 
le service militaire. 

Les preuves pour Malte étaient anciennement dé- 
posées aux archives du grand prieuré de Champagne, 
dont la Bourgogne dépendait. Elles ont été brûlées à 
la Révolution sans que nous sachions qu'on en ait ja- 
mais tiré ni extraits, ni copies, si ce n'est à titre indi- 
viduel. 

Les seuls chapitres nobles" de la province étaient 
ceux de Saint-Pierre de Mâcon, avec preuves de 4 
degrés de noblesse tant paternels que maternels, et de 
Marcigny-sur-Loire, prieuré de femmes, qui exigeait 
4 degrés paternels et la mère noble. Les archives de 
ces deux chapitres sont à Mâcon, nous ignorons si 
elles contiennent quelques documents nobiliaires. 

Le prieuré de Neuville-les-Dames (9 degrés pater- 
nels, femmes) était situé dans la petite province de 
Bresse, qui ne rentre pas directement dans le cadre de 
notre travail. 



Lettres d'anoblissement, de confirmation et de re- 
lief DE NOBLESSE. — Sous CG titre : Les anoblis de \ 
Bourgogne, la Revtie nobiliaire a publié en 1866 la 
liste chronologique de tous les anoblissements accor- 1 
dés en Bourgogne par les ducs et par les rois depuis.' 
1363 jusqu'à la Révolution, y compris les lettres por- 
tant confirmation ou relief de noblesse, lesquelles 
sont du reste en très petit nombre. Les relevésde l'au- 
teur ont tous été faits sur des documents authentiques 
qu'il est facile de consulter et dont voici l'indication 
sommaire : i" vidimus anciens d'anoblissements re- 
montant au xfv' siècle, aux Archives de la Côte-d'Or ; 
3" inventaire sommaire des anoblissements expédiés 
à la Chambre des comptes de Dijon pendant la période 
ducale, et dont les copies anciennes, conservées 
dans les archives de cette juridiction, ont été brûlées 
en 1792 avec les procès-verbaux de la recherche de 
Bouchu (Recueils de Bourgogne, T. XVI, p. 65;) 
^^ et enfin registres de transcription de la même 
Chambre des comptes et de la cour du Parlement de 
Bourgogne, où toutes lettres d'anoblissement, légiti- 
mation, naluralité, ou autres de même nature, de- 
vaient être simultanément entérinées pour sortir leur 
plein et entier effet (Archives de la Côte-d'Or et 
table des registres du Parlement, i vol, m" à la Bibl. 
de Dijon.) 

Pour la noblesse iropéciale on pourra consulter: 
Les anoblis de Bourgogne sous l'Empire (iSoô-iSi'i), 1 
travail de M. Albert Albrier, publié en 1868 et 1869 | 
dans La Bourgogne, publication périodique fondée 
par l'auteur et qui ne lui a pas survécu. 

Enlîn toutes lettres d'anoblissement ou deconcession 
de titres de 181 5 à nos jours sont faciles à trouver dans 
les registres de la chancellerie et du conseil du sceau, 



-r-^' Il , .4.- >^u>y!4V«^.fiy!.; -"WP»!^' - -. ■' i «Ml^VU^ 



— 184 — 

et aussi dans ceux des cours d'appel tant qu'il a été 
d^usage de les y faire entériner. 

Anoblissements par charges. — Le nombre des 
charges qui conféraient la noblesse avait tellement 
augmenté dans les derniers temps de l'ancienne mo- 
narchie qu'on a pu dire plaisamment, sans trop d'exa- 
gération, à la fin du siècle dernier, que toute la bour- 
geoisie y passerait. A ce débordement de privilèges la 
Révolution allait bientôt mettre un terme. 

Les preuves de l'anoblissement par charges étaient 
faciles à fournir. Pour toute charge procurant la no- 
blesse au premier degré ou de plein vol, comme on 
disait aussi, il suffisait de produire les provisions du 
titulaire et la constatation qu'il avait servi pendant 
vingt ans ou qu'il était mort revêtu de son office 
avant les vingt ans révolus, moyennant quoi la no- 
blesse était acquise à sa postérité. Mêmes constatations 
pour le père et l'aïeul quand la noblesse était à deux 
degrés ou à deux vies, pâtre et avo considihus^ comme 
avaient dit les jurisconsultes du xvi^ siècle pour légi- 
timer cet usage. 

En Bourgogne, au moment de la Révolution, la no- 
blesse graduelle ou au second degré n'était attachée 
qu'aux offices des Jeux cours souveraines et à ceux du 
Bureau des finances, qui leur étaient assimilés, savoir : 
présidents et conseillers au Parlement, présidents, 
conseillers maîtres, correcteurs, auditeurs et greffiers 
en chef de la Chambre des comptes, avocats et procu- 
reurs généraux près ces deux cours, et enfin présidents 
trésoriers généraux de France, avocats et procureurs 
du roi et greffiers en chef au Bureau des finances. Les 
chevaliers d'honneur près les mêmes cours et les 
baillis d'épée devaient être d'extraction noble. 

Les secrétaires du roi, audienciers, contrôleurs et 



scellenrs de la chancellerie du Parleroenl (le Bourgo- 
gne, jouissaient de la noblesse au premier degré. 

Il y avait eu suppression à diverses époques d'autres 
charges auxquelles le privilège de noblesse était éga ■ 
lement attaché soit au premier soit au second degré, 
ainsi celles des payeurs des gages des officiers du Par- 
lement et de la i,hancellerie et celles des secrétaires 
du Parlement et de la Chambre des comptes. 11 fau- 
drait naturellement tenir compte des provisions de ces 
charges, pour établir l'état nobiliaire des descendants 
des titulaires qui les ont remplies dans les conditions 
requises. 

Ajoutons enfin que les vîcomtes-mayeurs de Dijon 
étaient en possession de la noblesse héréditaire depuis 
les lettres patentes d'octobre 1491 qui la leur avaient 
accordée h eux et à leur postérité, à l'instar des mai- 
res de la Rochelle et de Poitiers, 

Les provisions de tous offices nobles sont faciles à 
rechercher aux Archives de la Côte-d'Oroù elles exis- 
tent en double copie dans les registres de la Chambre 
des comptes et dans ceux du Bureau des finances. 
Voir aussi ceux du Parlement au greffe de la cour 
d'appel. 

Lalistedes vicomtes may eu rsdeDijon a été plusieurs 
fois publiée, et l'on trouvera le catalogue complet de 
tous les officiers qui ont acquis la noblesse graduelle 
dans les ouvrages mentionnés au dernier paragraphe 
de cette note, sous les n"^ 3 et 4 des imprimés. 

Dans la série des anoblissements par charges, nous 
n'avons donc, au point de vue de la publicité acquise, 
qu'une lacune à signaler. C'est celle des officiers de 
chancellerie, dont la liste n'a jamais été publiée. 



Documents militaires et 



. — Nous ferons 



■-■-■. ..» -iT»--»--^";rr-^«j^'«f"«cf»TW.'ni3' 



— i86 ^ 

figurer tout d'abord dans ce paragraphe les rôles de 
convocation des nobles pour le service militaire et 
ceux des possesseurs de fiefs pour celui du ban et de 
Tarrière-ban. Les documents de ce genre, conservés 
aux Archives de la Côte-d'Or, y sont distribués en 
deux séries, la série B (Chambre des comptes), chap. 
XV, et la série C. (Section des Etats), chap. xxxi, 
avec les dates extrêmes de 1336 et 1697. 

Mais ils sont en somme assez clairsemés et datent 
pour la plupart du milieu du xvi^ siècle. Nous n'en 
connaissons qu'un seul qui ait été publié, c'est le rôle 
du ban et de Tarrière-ban du bailliage de Châtillon- 
sur-Seine ou de la Montagne, en 1 568 ; il a paru dans 
le premier vol. du Héraut d'armes^ 1863. Il y en a 
d'autres fort importants, des années 1503 et 1507, et 
l'on trouve en outre, en remontant un peu plus haut, 
la belle collection des états, dressés par bailliages en 
1473-1474, en vertu d'une ordonnance du duc Charles 
le Téméraire, de tous les tenanciers des fiefs, arrière- 
fiefs et francs -alleux du duché et des pays annexés, avec 
l'indication du revenu de leurs tenures, et des charges 
mises sur chacun d'eux pour le service de l'arrière-ban. 
La Bibliothèque nationale (sup. 368 et anc.-sup. 109) 
possède des copies de ces états qui présentent un ta- 
bleau complet de la noblesse militaire et féodale de la 
province à la fin de la période ducale. L'état des bail- 
liages d'Autun, Montcenis, Bourbon-Lancy et Semur- 
en-Brionnais, en 1474, a été publié par M. Gabriel 
Dumay, dans le tome XI des Mémoires de la Société 
Edîicnne, d^'après l'original conservé aux Archives de 
la Côte-d'Or. 

Les montres d'armes, qu'il ne faut pas confondre 
avec les rôles de convocation de l'arrière-ban, ne sont 
pas moins utiles à consulter que ceux-ci pour This- 



►• 



- ,S, - 

(oire des familles anciennes, en raison du grand nom- 
bre d'individus qui y figurent avec les titres de cheva- 
lier et d'écuyer. H en existe aux mêmes Archives une 
très importante série, toutes des xiv' et xv" siècles, dont 
on trouvera l'analyse très complète et dispensant le 
plus souvent de recourir aux originaux, au tome XXVI 
des Recueils de Bourgogne. 

Signalons aussi, dans le même ordre de recherches, 
les actes d'hommages, aveux et dénombrements pour 
tous les fiefs mouvants directement de !a couronne 
dans toute l'étendue de l'ancien duché de Bourgogne 
et des comtés et pays annexés. Ces documents, autre- 
fois déposés au trésor de la Chambre des comptes, 
forment aujourd'hui une partie importante et des plus 
précieuses de la série B. aux Archives de la COte-d'Or. 
L'analyse très détaillée, surtout au point de vue du 
nobiliaire, en a été faite au siècle dernier par l'archi- 
viste Peincedé, Elle comprend neuf vol. de ses Re- 
cueils de Bourgogne, soit cinq vol. pour les cinq 
grands bailliages du duché : Dijon, Châlon, Autun, 
Auxois et la Montagne, et les autres pour les comtés 
de Mâconais, CharoHais, Auxerrois et Bar-sur- Seine, 
et les pays de Bresse, Bugey et Gex. La connais- 
sance de ces documents est indispensable h quicon- 
que veut s'occuper sérieusement de l'histoire nobi- 
liaire de l'ancienne Bourgogne. 

A consulter aussi les pièces sur les fiefs et les francs 
fiefs comprises dans la série C. Etats, chap. xxx et Bu- 
I reau des finances, chap. xvii et xviii. 

Registres des paroisses et actes notariés. — Ce 
sont là encore deux sources d'informations très pré- 
cieuses mais d'un abord le plus souvent difficile par 
.suite du nranquc de classement et de répertoire. On 



Il \ti\^w I mitmw ^i.iiii! u.npnï^pnpipRpi| 



— i88 — 

sait que les doubles des registres des paroisses ou de 
TEtat civil, très rares malheureusement dès qu*on re- 
monte au-delà du xviiie siècle, sont conservés aux gref- 
fes des tribunaux d'arrondissement où il est plus facile 
de les consulter que da;^s les mairies des communes. 
Quant aux protocoles et actes des notaires, c'est dans 
leurs études ou dans les archives de leurs Chambres 
qu'on doit les rechercher. Les Archives de la Côte-d'Or 
possèdent, provenant de l'ancienne Chambre des 
Comptes, une importante série de protocoles des xiv^ 
et xv% siècles, qui sont analysés, mais d*une façon 
naturellement assez incomplète, dans l'inventaire mo- 
derne et dans le tome XXVII des Recueils de Bourgo- 
gne, de Peincedé. 

Bibliographie. — Outre les ouvrages cités dans les 
paragraphes précédents, il en existe un assez grand 
nombre qui contiennent des renseignements plus ou 
moins intéressants pour l'histoire des familles de Bour- 
gogne. Nous terminerons cette courte notice en en 
donnant la description sommaire. 

Imprimés ; 

1° Histoire générale et particulière du duché de 
Bourgogne^ par D. Plancher. Notes des tomes II et III 
contenant de nombreux documents intéressants pour 
le nobiliaire, et des notices généalogiques sur plusieurs 
des plus illustres familles féodales de la province. 
Celle de la maison de Saux au tome II est très déve- 
loppée. 

2^ Histoire des ducs de Bourgogne de la première race 
par Ernest Petit. Au tomeII,tableauxgénéalogiques de 
plusieurs familles féodales. 

3° Le parlement de Botirgogne^par P. Palliot. 1649, 



in-fo];avec deux continuations, par Petitot (1733) et 
Sauvage des Marches (1851). 

4" Armoriai de !a Ckamhre des comptes de Dijon, 
d'après le manuscrit inM'.f du P. Gautier, avec un cha- 
pitre suppîémmtairs pour les officiers du Bureau des 
finances de la même ville, ipar]. d'Arbaumont. 1881, 
gr. in-8°. 

5" Armoriai de Bourgogne et de Bresse^ par J. Che- 
villard. 1726, 7 feuilles grand in-fol., avec dates des 
maintenues et de quelques entrées aux Etats. 

ifi Armoriai ge'néral de France de Ck. d'Ho^ier (édit 
de \6i)()), généralité de Bourgogne, publié par H, Bou- 
chot. 1875, a vol. in-8. 

7" Etat des officiers des ducs de Bourgogne,paT La 
Barre. 1739, in-4°. 

8" Histoire généalogique de la maison de Cliasiellux, 
par le comte de Chastellux. 1869, in-4''. 

if Pièces concernant la maison de Bauffremoni. 1753, 
in-4', 

10'' La généalogie et ies alliances de la maison 
d' Amanite au comté de Mascontiois, par P. d'Hozier et 
P. Palliot. 1659, in-fol. 

11'^ histoire généalogique des comtes de Ckamilly, 
de la maison de Bouton, par P, Palliot. 1671, avec 
Preuves, 1665, in-fol. 

13" Généalogie de la maison de Clugny, par Etienne 
de Clugny, conseiller honoraire au Parlement de Ui- 
jon, 1737, in 4". Fait partie d'une suite d'ouvrages 
contradicloirej publiés à la même époque sur cette 
famille. Voir J. Guigard, Bibliothèque héraldique de 
la France^ p. 351, et Milsand, Bibliographie Bour- 
guignonne, p. 108 et 109. 

13° Histoire géuéalogique de la maison de Vergy, 
par André du Chesoe. 1635, in-fol. 



i . . . I'."' 'J-f ■'« 




l 



190 r— 

14° Généalogie de la famille Leclerc de Buffon^ par 
L.-P. Desvoyes, dans le Bull, de la Société des Sciences 
historiques et naturelles de Semur, 1874. 

15** Généalogie de la famille Le Prestre de Vauban, 
par le même. Même Bull., 1872. 

16° La famille de Jaucourt, Notice généalogique 
par le comte de Chastellux. 1878, in-8. 

170 Généalogie de la famille Nadault de Buffon^ par 
l'abbé Leclerc. 1879, in-8^. 
I i8<^ Généalogie de la maison de Nagent. 1864, in-40. 

190 La vérité sur les deux maisons de S aulx Courti- 
vron^ par J. d'Arbaumont. 1882, in-80. 

(20° Mémoire généalogique de la maison de M. M. de 
Fresne. 1769, in-40. 

21 Généalogie de la famille Jullien, originaire de 
Bourgogne, 1826, in -4°. 

22° Plusieurs généalogies et notices concernant les 
familles Chevignard, Daubenton, Nadault, de Brosses, 
Varenne de Feuille, par Albert Albrier. 

On conçoit que nous n'ayons rien à dire de spécial 
sur les recueils généraux tels que le P. Anselme, 
d'Hozier, La Chenale-des-Bois, Saint-Allais, Laine, 
D. Villevieille, (M^), etc., etc., dans lesquels la part 
contributive de la noblesse bourguignonne ne laisse 
pas que d^être assez considérable. Ces ouvrages sont à 
la portée de tout le monde. 

Manuscrits . 

i^ Recueils de Bourgogne, 33 vol. in-fol., plus 6 
vol. de tables dont 2 pour les noms de lieux et 4 pou^^ 
les noms de familles, Archives de la Côte-d'Or. Ce 
vaste recueil comprend l'inventaire détaillé des Archi- 
ves de l'ancienne Chambre des comptes, dressé à 
la tin du siècle dernier par J.-B. Peincedé, alors garde 



des livres de ladite Chambre et depuis premier archi- 
viste du département de la Côle-d'Or, plus l'analyse 
d'un grand nombre de pièces de diverses natures que 
Peincedé avait eues à sa disposition. Au seul point de 
vue du nobiliaire, on trouve dans ces 33 vol. le som- 
maire de tout ce que renferment les Archives, touchant 
l'histoire des familles : lettres de noblesse, provisions 
d'offices, érections de terres titrées, actes et contrats des 
ducs et de leur famille, reprises de fiefs, aveux et 
dénombrements, rôles de feux, protocoles, montres 
d'armes, pièces concernant les officiers des ducs, etc., 
etc. Les numéros de concordance de cet immense ré- 
pertoire avec ceux des articles de l'inventaire mo- 
derne y rendent les recherches aussi faciles que fruc- 
tueuses, 

a" Extraits de divers registres de la Chambre des 
comptes de Dijon, concernant les fiefs mouvants du 
duché de Bourgogne et particulièrement du bailliage 
de Dijon. In-fol-, Bibl. de Dijon, 46}. Recueil fort 
précieux pour les familles nobles et anciennes de 
Bourgogne. 

3" Extraits des registres des Etats, du Parlement, de 
la Chambre des comptes, des paroisses de Dijon, des 
recueils M''^ de Palliot, concernant les familles de 
Bourgogne depuis le xii'^^ siècle jusqu'en lyr^. 2 vol. 
in-fol., Bibl. de Dijon fonds Baudot, 12. 

4" Fiefs de Bourgogne, par M. le baron de Juigné. 
rovol. in-4'', Bibl. de Dijon, fonds Juîgné, ^i, 

5" Titres généalogiques. Même fonds, ao. 41 vol. 

6" Fatras généalogiques. Même fonds, 54, 16 vol. 

7" Recherches, mémoires et titres divers concernant 
les familles de Bourgogne, par ordre alphabétique. 5 
forts vol. in-fol., Collection de Bourgogne, àla Bible 
nationale. 



»x '*'Vifiy,ftBp 



— J92 — 

8^ Recueil de pièces généalogiques sur la Bourgo- 
gne. Un carton, Bibl. de Troyes, 2177. 

90 Recueil de généalogies dont plusieurs de Bour- 
gogne, 3 cartons, Bibl. de Troyes, 2310. 

10° Nobiliaire du comté de Bourgogne avec les gé- 
néalogies de quelques maisons du duché, par Th. Va- 
vin. In-fol. Bibl. de Troyes, 9. 

11° Mémoires généalogiques de diverses familles de 
Bourgogne, par P. Palliot. 2 vol. in-fol, Bibl. de Di- 
jon, 481. Copies, analyses ou extraits de pièces et do- 
cuments de diverses sortes concernant le nobiliaire de 
la province ; le 2^ vol. contient les dessins à la plume 
de nombreuses pierres tombales. 

12'^ Extrait tiré des trois vol. de mémoires généalo- 
giques de P. Palliot avec une table alphabétique des 
noms de familles. In-fol, Bibl. de Troyes, 337, 

i)^ Extraits des M^s de Palliot. In-fol., Bibl. de 
Troyes, 688. 

14° Mémoires généalogiques de diverses familles du 
duché de Bourgogne. In-fol., Bibl. de Dijon, 488. 

15® Notices généalogiques et armoiries de diverses 
familles nobles de Bourgogne. In-4°., Bibl. de Dijon, 
fonds Baudot, 137. 

16^ Noms et armes des chevaliers de Bourgogne. 
Fonds Duch. 10, Bibl. nationale. 

170 Table alphabétique des noms des personnes 
dont il est fait mention dans le Recueil de Pérard. In- 
fol., Collection de Bourgogne à la BibL nationale. 

18° Mémoires pour des maisons de Bourgogne et 
pour rhistoire de cette province, avec des extraits de 
cartulaires et de généalogies. Bibl. nationale, fonds 
Duch. 10. 

190 Généalogies de Bourgogne par l'abbé Boullemier. 
2 vol. in-40, Bibl. de Dijon, fonds Baudot, 140. Noti- 



ces succinctes mais consciencieuses faites générale- 
ment sur titres : contrats de mariages entrées aux Etats. 
maintenues, etc, etc. 

30" Généalogies de Bourgogne. Bibi. de l'Arsenal, 
747-748. Copie du n" précédent. 

î I" Recueil de notes généalogiques par l'abbé Boulle- 
mier. Bibl. de Dijon, fonds Baudot, 137. 

32" Etat de la maison de Charles, dernier duc de 
Bourgogne, info!., ancien F. 8430% à la Bibl. natio- 
nale. 

3^" Estât de la maison de Charles le Téméraire en 
1467. Bibl. de Bourgogne à Bruxelles, 1643". 

34" Rôles des gages des officiers du duc depuis le 10 
nov. 143V Bibl. nationale, sup. 861. 

25" Généalogies originales de diverses familles, dres- 
sées par P. Palliot Bibl. du Château deOrosbois-en- 
Monlagne, Côte-d'Or. 

a6° Mémoires de P. Palliot sur la vie et la famille de 
Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne. Fait partie 
d'un recueil petit in-fol., à la Bibl. de Troyes, 1070. 

37° Généalogie de la famille des Fyot, à Dijon, par 
P. Palliot. Bibl. de l'Arsenal, 733. 

38" Généalogie de la famille des Le Gouz à Dijon, et 
de celle de Morin, par le même. In-fol. Bibl. de l'Ar- 
senal, 728. 

39" Généalogie de la famille des Demassot, en Bour- 
gogne, par le même. Bibl. de l'Arsenal, 733. 

30" Généalogie de la famille des Pitois, originaire 
de Bourgogne, par le même. 1618, un vol, in-4. 

31" Généalogie de la famille de Bernard, à Dijon, 
par le même. Bibl. de Dijon, fonds Baudot, soi. 

33" Généalogie de la famille de Joly, à Dijon, par 
le même. Bibl. de Dijon, fonds Baudot, 129, 

33" Généalogie de la famille des Le Coussin, a Di- 



■ ^■^ T . "^" V-W" ' > ' '?? '- ' ! * ? ': ' "■»" ^' *^ : *"* * »-. ^' * yT!:iBfi^ 



— 194 - 

jon, par le même. Bibl. de Dijon, fonds Baudot, 209 

340 Généalogie de la famille de Rémond, au duché 
de Bourgogne, dans le bailliage de la Montagne, par le 
même. Bibl. de Dijon, fonds Baudot, 208. 

350 Histoire généalogique de la maison de Rabutin, 
par Roger Rabutin. In-8<^, Bibl. de Dijon, 48o. Pu- 
bliée en 1866 par M. H. Beaune. 

390 Généalogie de la famille Valon, à Dijon, par 
Pierre Valot. Bibl. de l'Arsenal,738. 

370 Mémoire généalogique de la famille des Bou- 
çhu, originaire de Montbard, par Daubanton. Bibl. de 
Dijon, fonds Baudot, 90. 

38° Généalogie de la famille de Lamarc. Bibl. de Di- 
jon, Mss [9719]. 

)6^ Généalogie de la maison deRiollet. Bibl. de Di- 
jon. 495. 

40° Généalogie de la famille de Mac-Mahon. Bibl. 
de Dijon, M^s [11800]. 

J. A. 




DEVISAIRE BRETON 



[Brfiagitf., Provence, Danphiné.Langjicdoc) 
D'or à trois bandes d'azur. 

1. Plus d'honneur que d'honneurs. II. Laucea sacra 
{Lance sacrée), 

La si belle devise : «Plus d'honneur que d'honneurs» 
a pour corps les trois bandes que nous remarquons 
dans les armoiries d'Adhémar. La bande, dans les 
pièces honorables de l'écu , symbolise l'echarpe 
du chevalier. Or à Rome, comme plus tard dans les 

i Eitr»it du Deaisaire que va publier notre érudit coUogne 
i M. Emmanuel de Boceret. et qui tuiiiprendra un précis hiatoriquo, 
essai sut les règles de la devise, les noms, armtiiries et devises 
j des Gtmîlleï bretouaes, des communautés religieuses, des prélats 
L bretons et des grdres de chevalerie. 



' -J-' — â — n- 



■ ."■.! ■■ ''^•■,i!^J'^,PWiïJ«/flli|ti 



— 196 — 

Gaules, le collier, là ceinture, l'écharpe et l'anneau 
étaient appelés honneurs. On en dépouillait les traîtres 
et les félons. 

Quant au cri Lancea sacra^ nous le croyons inspiré 
par un épisode de la V^ croisade. La lance qui perça le 
côté de Notre-Seigneur, retrouvée miraculeusement, 
fut portée au milieu d*une escorte choisie, à presque 
toutes les batailles, probablement par Adhémar, Fil- 
lustre évéque du Puy, qui fut enseveli dans l'église 
S^- Pierre d'Antioche, au lieu même où la sainte lance 
avait été découverte. 

Ancenis 

De gueules à trois quintefeuilles d'hermines. 

Devise: Folium ejus non dejluet, (Sa fleur ne tom- 
bera pas). 

Texte emprunté au Psaume i^''. Le roi prophète y 
compare l'homme de bien à un arbre planté sur le 
bord des eaux vives. Les feuilles ne tomberont pas, 
parce que ses racines sont toujours baignées par une 
source féconde. Les quintefeuilles ou roses des armoi- 
ries, sont le corps de cette devise. Elle a été portée par 
le cardinal de Bourbon. 

Andigné 

(Bretagne et Anjou) 

D'argent à trois aiglettes de gueules, becquées et 
membrées d''azur. 

Devise : Aquila non capii miiscas, (L'aigle ne prend 
pas les mouches). 

Cette devise a pour corps les aigles des armoiries. 



— '97 — 
ï savons si la maison d'Andigné, origtnafP 

r d'Anjou, l'apporta de cette province en Bretagne, lors- 
qu'elle y vint au xvi* siècle . L'aigle, oiseau royal, 
ne peut se contenter d'une proie infime; un grand 
seigneur regarde comme au-dessous de lui toute mes- 
quine vengeance, Dans une querelle célèbre du moyen 
âge, un docteur orgueilleux, auquel on posait une 

I question d'une simplicité primitive, s'en trouva froissé, 
etrépondit par ce proverbe:» ^iy»i7flno«£fl/>jVwKSi-(Js » 
Son interrogateur ajouta : a Ncc Ecclcsia superbos ! f/ 

BiTAOMOMT DU Repaire et d'Autier. 

[Bretagne et Vatiphim') 

De guiTules à !a fasce d'argent, chargée de trois 
tleurs de lys d'azur. 
Devise: Impaviduin /ericnt riiiux. (Les ruines le 
. frapperont sans qu'il tremble). 

Cet hémistiche d'Horace (ode^, livre 3) est tiré de 
l'ode magnifique dans laquelle le poêle latin fait 
le portrait de l'homme juste et énergique, Il a été pris 
comme devise par les Beaumont, par allusion à leur 
noDi. Une montagne élevée et bien assise sur sa base 
I défie la fureur des étéments et est l'emblème de la force. 
Les Beaumont ont une seconde devise qui n'est 
I à proprement parler qu'un dicton : Amitié de Beau- 
I mont. Heureuse la famille dont on peut vanter 
I l'amitié sûre et durable ; elle ne peut manquer elle- 
même d'amis. 



{Bretagne, Berry, OrUanaîs) 
De sable à trois tètes de léopards d'or. 



!"77^*;-»»"^p •■' J '■7.- '-■;7 ■••■«■•-^.^v ""'TTP' 



— 198 — 

Devise : Tout de par Dieu. 

Le mot Bigot est tiré des deux mots anglais : by god^ 
qui signifient par Dieu. Le nom de cette maison a 
donc amené tout naturellement sa devise. 

Brossart de Cléry 

[Bretagne^ Normandie^ Ile-de France^ AnjoUj etc) 

D'azur au chevron d'argent, accompagné de trois 
fleurs de lys d'or. 

Devise : Audenti sticcedit opus. (L'audace donne le 
succès). 

Cette devise est celle de Richard et d'Edmond Bros- 
sart, gentilshommes verriers à Arques, en Normandie, 
vers le commencement du xvi^ siècle. Portée aussi 
par Pépin de Sailly. 

Bruc 

D'argent à la rose de gueules, boutonnée d'or, une 
sainte Vierge en cimier. 

I : Flos florum^ eques equitum (fleur des fleurs, che- 
valier des chevaliers). II : Flos florum^ virgo Maria ^ 
in te confido ! (Fleur des fleurs, Vierge Marie, je mets 
ma confiance en vous). 

La rose des armoiries forme le corps de cette devise. 
Elle est célèbre. Onl'a quelquefois trouvée trop orgueil- 
leuse, et l'on a ri de voir des hommes se comparer 
à une fleur. Nous ne croyons pas que ce reproche soit 
fondé. Si la seconde partie : eques equitum^ s'adresse 
aux hommes et vante leurs vertus guerrières : la première 
s'adresse aux femmes de la maison de Bruc, et veut 
peindreleur beauté. On peut l'entendre autrement et 



— '99 - 

dire : De même que la rose est ia reine des fleurs, les 
gentilshommes de cette maison sont les chevaliers des 
chevaliers. C'est, croyons-nons, le sens primitif, mais, 
lorsque par suite d'une grâce éclatante reçue de la 
sainte Vierge, un de Bruc eut obtenu de placer son 
image en cimier, et changea equcs eqiiitum en virgo 
Maria in te confido, le sens devint clair et l'interpré- 
tation facile ; c'est un hommage rendu à Marie, Vierge 
des Vierges, fleur des fleurs, rose mystique, et un cri 
de confiance vers une patronne puissante et vénérée. 

Chabot 
(Breiagiu', Poitou) ^^H 

D'or à trois chabots de gueules en pal. ^^B 

Devise : Coticussus siirgo. (Quand on me frappe je 
bondis). 

On chercherait vainement le corps de la devise de la 
maison de Chabot dans ses armoiries ; c'est une balle 
de paume. Ce fut Philippe Chabot, amiral de France, 
en 1543. qui la choisit. On peut faire un rapproche- 
ment entre sa vie et cette devise. D'abord, comblé 
d'honneurs par François I^', il tomba ensuite en dis- 
grâce, et fut éloigné de la cour, mais bieniot il reprit 
son empire sur l'esprit du roi et devint plus puissant 
qu'auparavant. De même une balle de paume rebon- 
dit sur la raquette qui l'a frappée. 

Du Chastei.lier 

De gueuîes an destrochère mouvant du coté gauche, 
tenant une lleur de lys d'argent, accompagnée de 



' ■ -^ ■■. v 






— 200 — 

quatre besants de même, un en chef,deux en flancs et 
un en pointe. 

Devise : I^on inferiora secuius . (N'a pas fourni 
une carrière moins glorieuse). 

Cette devise, hémistiche du sixième livre del'Enéïde, 
a pour corps le dextrochère des armoiries. Dans Vir- 
gile : Non inferiora secuius^ signifient que Misène, 
après la mort d'Hector, s'est attaché à la fortune 
d^Enée, et que les vertus de son dernier compagnon 
ne sont pas moindres que celles du premier. Celui qui 
l'a portée le premier est vraisemblablement Olivier du 
Chastellier, président à mortier en 1594. Mais avant 
lui Marguerite d'Orléans, reine de Navarre, Tavait 
écrite au-dessous d'un souci, emblème du soleil, et qui 
dit- on se tourne vers lui et l'accompagne dans sa 
course. (C. Paradin, p. 46). C''était aussi la devise de 
Lancelot du Lac, auteur dramatique et capitaine, qui 
la portait surmontée d'un homme foulant un monde 
aux pieds, tenant d'une main une palme de l'autre 
une épée nue, entourée d'un rouleau de papier, sur 
lequel elle était répétée. Le comte de Sainte-Alde- 
gonde, pair de France et la famille d'Archamps, à Be- 
sançon, la portent aussi. 

L'ESTOURBEILLON 

D'argent au griffon de sable, armé et lampassé de 
gueules. 

Cri : Crains le tourbillon. 

Devise: Fidelis eiaudax. (Fidèle et audacieux). 

Cette devise a pour corps le griffon des armoiries. 
Cette devise et ce cri sont rapportés dans la Réfor- 
mation de 1669. Le cri est l'origine du nom de la 



. Au moyen âge on disait uil estùurbillon pour 
un tourbillon ; exemple: «Il s'éleva devant le roy 
ungrand estourbeillon de fou!dre».(FroLssartJ. D'après 
une tradition respectable, appuyée sur la concordance 
des noms, de lieux et des dates, le premier titulaire au- 
rait été un soldat de l'armée d'un con^te de Rennes. 
Ce dernier en le voyant s'élancer dans la mêlée à un 
combat contre les Normands, comme un estourbillon, 
lui aurait dès lors attribué ce nom, en attachant désor- 
mais le dit listourbeillon à sa personne. 



Gali 



r FoRI 



D'azur à trois noix de galle d'or, 

Devise : In fiie maneo. ■(Je reste dans ma foi). 

Cette devise date de 171)3. Le chevalier Pierre Gal- 
baud du Fort, officier d'artillerie, était en 1793 sous- 
lieutenant au régiment d'Aquitaine, à l'armée des 
princes Sa belle conduite à la prise d'une redoute si- 
tuée près de Belheim lui mérita les éloges du prince 
de Condé, et la lettre qui suit datée deGermersheim, 
37 juillet 1793; 

« Mon cher du Fort, A ia satisfaction que m'a fait 
éprouver votre belle conduite à l'aifaire de Belbeim, 
j'ajoute le plaisir de vous annoncer que Monsieur le 
Régent vous autorise à joindre à vos armes la devise 
IM fide maneo, qui apprendra à tous combien vous 
avez toujours été fidèle et dévoué à la cause du Roi. 
Recevez- etc. » 



Ha- 



DE GOI 



AU HT DE SlADë 



D'argent à trois écussons de gueules. 

Devise ; ReitovaU animas. {Renouvelez vos esprits). 



IFFV^P.4J",J,^Ç 



— 202 — 

Cri : Hay, Hay ! 

Vers 900, le laird écossais Hay était à la charrue, 
lorsqu'il vit ses compatriotes fuyant devant les Saxons. 
Il s'élança suivi des femmes de son clan en poussant 
le cri : Hay, Hay! La devise plus récente n'est que la 
traduction élégante du cri. 

» 

HeRSART de la ViLLEMARaUÉ ET DU BuRON 

D'or à la herse de salle. 

Devise : Evertit et œqiiat, (Il renverse et aplanit). 

« Guillaume de Hénaut, comte d'Ostrevant, fils 
aîné du duc Albert de Bavière, comte de Hénaut, 
Hollande et Zélande, portait,en l'an 1390, en devise la 
Herse figurée d'or, sur son étendart, lequel fut dé- 
ployé en l'armée chrétienne, contre les Sarrasins, de- 
vant la ville de Maroc,en Afrique, en Barbarie. » (Cl. 
Paradin). 

Cette devise, qui fait allusion au nom de Hersart, 
a pour corps la herse des armoiries. De même que cet 
instrument renverse la crête du sillon et aplanit la 
terre, ainsi le guerrier vaillant doit renverser ses en- 
nemis et faciliter le passage à ses compagnons d'ar- 
mes. 

Kersauson 

De gueules au fermail d'argent. 

Devise : Predew^ predaw, (Prêt, toujours prêt). 

Cette devise a pour corps le fermail, seul meuble 
de l'écu des Kersauson, signe distinctif de leur race 
dès avant la première croisade. Le fermail est quel- 
quefois un verrouil, mais ici c'est la bande du cein- 



, que l'homme de guerre doi 
I jours prêt a ceindre. 



JVlADEi 



D'azur à l'épée flamboyanle d'argent en fiisce, la 
I garde et la poignée d'or, accompagnée en chef d'une 
étoile d'argent, et en pointe d'un croissant d'or. 
Devise : Nnilis perifrrita monsiris. (Elle n'est ef- 
I frayée par aucuns monstres.} 

Celle devise a pour corps l'épée flamboyante des 

I armoiries. Il est possible que l'étoile et le croissant 

soient ici pour représenter les monstres ou prodiges, 

On sait quelle était la peur des anciens de tout ce qui 

était comète ou éclipse. Celte devise fut concédée 

à Nabad .Madec, gouverneur du Mogo!, puis colonel 

infanterie et chevalier de Saint-Louis, à l'occasion 

L de son anoblissement en 1780. Comparez avec la 

■ devise d'Acigné: Neque lerrenl moiistra. (Les mons- 

§tres eux-mêmes ne m'effraient pas). 



Mo LAC 

De gueules à sept macles d'argent. 

I : Gric da jWo/jc. (Silence à Moiac). II . Bonne vie, 
I W\ : Macula sine macula (Mâcle sans tache). 

Cette troisième devise a pour corps les mâcles des 
1 armoiries. On trouve, dit M. Kerviler. dans une grande 
I partie de la Bretagne, et surtout aux environs de Jos- 
l selin, un silicate d'alumine ayant la forme d'un lo- 
I sange, au milieu duquel est un losange plus petit et 
1 noir, formant tache par conséquent. On peut aussi dire 
I que la màcle est la maille de la cotte d'armes. En ce 



•-■rr ■:'i""»-" '^"■■^jÇ'T"' Ti«f-'r'-i»"ï^»ip^— w?" 




— 204 — 

cas, on pourrait traduire : Nom ou écu sans taches. — 
Rappelons ce vers classique : Si forte viriim queniy 
conspexcre silent arreciisqtie autibtis adstantj à propos 
de la première devise : Silence à Molac ! 

La Rochefoucauld 

Burelé d'argent et d'azur de dix pièces, à trois che- 
vrons de gueules brochant. 

I . Cest mon plaisir. II ,Eternum que manehit. (Il 
demeurera éternellement). III : Cheto fuor commoto 
dentro. (Le travail intérieur se trahit bien faiblement 
au dehors). Cri : La Roche. 

Le cri « La Roche » est équivoque au nom de La 
Rochefoucauld. Cette illustre maison a pour devise : 
C'est mon plaisir. Elle se rapproche beaucoup de celle 
d'Olivier de Clisson, et date probablement delà même 
époque. Eterniim que manebit n'est pas une devise de 
famille, malgré l'allusion qu'elle contient. Elle fut 
prise par le duc de La Rochefoucauld, à l'occasion 
d'un carrousel donné par Henri IV. Elle avait pour corps 
un rocher battu par les flots. Cheto fuor commoto den- 
tro^ est aussi une devise de tournoi. Elle fut prise par 
François VIII de La Rochefoucauld, prince de Mar- 
cillac, sous le règne de Louis XIV à Toccasion d'un 
tournoi. Elle avait pour corps une montre et faisait 
allusion à un amour violent et contenu. 

E. DE BOCERET. 




LA PRÉPOSITION DE 



Cher Président, 

J'ai lu avec plaisir dans l'Annuaire an C. H. de 
trance l'intéressant travail de M. A. de Martonne sur 
la proposition de. J'ai déjà fait profession publique des 
mêmes idées dans mon Dictionnaire du Blason, in 
verbo l'arlicnle. L'article de M, de Martonne m'ins- 
pire pourtant quelques observations que je vous 
adresse uniquement /ijr amour pour l'art. 

Les deux aphorismes — « la préposition de est seu- 
lement une probabilité de noblesse», — «l'absence 
de la préposition de est une faible présomption contre 
la noblesse », me semblent résumer inexactement la 
discussion. S'il faut des preuves pour confirmer la pre- 
mière et si des preuves peuvent détruire la seconde, ee 
qui est parfaitement vrai, la probabilité et la présomp- 
tion deviennent caduques. Ma conclusion (Dict. du 



-r-.fw -A^fc ■— %^» 



206 

Blason, p. 326) me paraît plus homogène : « Au point de 
« vue logique et même héraldique, il est nécessaire de 
« crier sur les toits que la particule dite nobiliaire est 
« une simple préposition, très inoffensive de sa nature. 
« Quel que soit le nom que l'on porte, on peut être 
« noble ou ne pas Tétre, avec ou sans particule. » 

Quand on sépare les noms « jadis agglutinés », et 
que Ton écrit du Bois, du Pont, je ne sais pas si Ton 
affiche « des prétentions à la noblesse». Ne serait-ce 
pas plutôt afficher des prétentions à la correction ? A 
quelle époque se reporte le mot jadis ? Si c'est très 
anciennement, on écrivait de Bosco et non debosco^ de 
Ponte et non deponte^ ce qui doit se traduire logique- 
ment en français par Du Pont et Du Bois avec une 
majuscule pour la préposition, ce qui exclut toute 
prétention à la noblesse, et avec une minuscule pour 
les noms nobles: Plus tard les bourgeois ont écrit 
en français Dubois et Dupont, mais à cette même 
époque les plus grands seigneurs unissaient dans leurs 
signatures la particule au nom. Les ^exemples four- 
millent. Ergo la particule estabsolument insignifiante. 
M. de Martonne cite l'opinion de Saint-Simon « un 
maître s'il en fût » qui aurait dit : « J'ai parlé au Buat ; 
cela vient du Theil ». Moi qui ne suis ni Saint-Simon 
ni Saint-Jude, j'aurais l'audace de trouver que le no- 
ble auteur des Mémoires aurait fort mal dit : il faut, à 
mon avis, écrire : j'ai parlé à Buat, cela me vient de 
Theil. M. de Martonne estime que le chanoine Le 
Paige dit parfaitement en donnant les armes de la 
maison du Bois de Maquillé: « Les Bois porte em- 
« manche d''argent et de sable, du chef à la pointe. » 

Cette perfection me rend rêveur. En parlant de la 
maison du Bois ne faudrait-il pas dire Le Bois .^^ Pour- 
quoi le pluriel Les Bois } Si ce pluriel, qui est très 



- 207 - 

îgSïîë^st motivé, il faudrait au moins l'accorder 
avec la description et dire : Les Baisporicni etaon Les 
Bois porie. 

Est-ce la description héraldique qui est parfaite ? Un 
emmanché du chef à la pointe ne me dit rien du tout. 
Est-ce un seul emmanchée Alors pourquoi ne pas dire 
chapé^ Est-ce un emmanché de plusieurs pièces ? Il 
est alnrs nécessaire d'énumérer le nombre des emman- 
chures. Qu'en pensez-vous, cher président ? J'enten- 
dais ce matin à la messe : Et si sensus difidi, soîa 
fides sufjicit. Cela est excelientissime en matière reli- 
gieuse, mais en héraldique, du diable si je puis avoir 
foi dans ce qui s'oppose au bon sens ! 

Tout ceci à propos et non contre l'article de M. de 
.Marlonne, qui est excellent au fond. 

Un vieil héraldiste, 

COMTIL A, DE F, 



La notice de M. de Martonne sur la manière 

d'écrire les noms nobiliaires est intéressante et niéri- 
-terait d'être lue par bien des gens qui commettent 
chaque jour de grossières béyues, même dans la signa- 
ture de leur nom ; mais il y a un point qui m'a tou- 
jours semblé douteux et que ne touche pas M, de Mar- 
tonne : ne doit-on pas faire une exception et conserver 
la particule lorsque le nom n'a qu'une syllabe et sur- 
tout ne se compose que de deux ou trois lettres \ 

De plus, malgré l'autorité de Saint-Simon, je crois 



•■'■y^T' "'-■.••^-77'* ^>*'n',TTr'-'T-->-^iE(iTi'^« •'»"'^-'"î^; 



— 208 — 



que les noms commençant par Du, Des, doivent res- 
ter entiers et que si nous pouvons dire ; Je vais au 
1 Mans : J'arrive au Havre^ on serait mal venu à dire 
aujourd'hui : J'ai vu le Val, j*ai parlé au Mont. Une au- 
tre question que M. de Martonne laisse de côté et que 
je tranche, habituellement, contrairement à l'opinion 
de l'Académie et des correcteurs d^imprimerie, c'est la 
manière d'écrire les noms de personnes et de lieux 
commençant par l'article et auxquels je crois qu'il faut 
appliquer la majuscule même à l'article. 

Mais, veuillez excuser, Monsieur le Vicomte, ces 
observations qui portent sur des pointes d'aiguilles et 
agréer, etc. 

Marsy*. 



En publiant une note sur la préposition de^ je ne me 
suis pas dissimulé que je rencontrerais des contradic- 
teurs. C'est ce qui est arrivé. Je me félicite toutefois 
que la contradiction soit très douce, qu'elle ait lieu par 
pur amour de l'art, qu'elle soit l''œuvre de personnes 
à la fois polies et habiles et qu'ainsi mon modeste tra- 
vail demeure à peu près dans son entier. 

M. le Comte de F... déclare inexactes mes deux 
propositions finales, résumé de tout l'article ; mais il 
semble approuver la première : « La préposition de est 
seulement une probabilité de noblesse. » Il espère 
détruire la seconde : « L'absence de la préposition de 
est une faible présomption contre la noblesse. » Il 
trouve la probabilité et la présomption également ^^^m- 

1 M. le comte de Marsy, président de la Société française d'ar- 
chéologie. 



!09 - 

çues. Il veut qu'on dise seulement : La particule dite 
nobiliaire est une simple préposition très înoffensive 
de sa nalnre ; on peut être noble ou non, avec ou sans 
la particule, qui est insigiiifianle. 

Il me parait que c'est pousser le sct-piicisme onomas- 
tique, si vous nie permettez ce mot, à ses dernières li- 
mites et nier toute espèce de corrélation entre la 
langueet les faits. Je crois qu'il faut tenir un peu compte 
des habitudes d'une nation, des usages publics et an- 
ciens, et ne pas jeter dans le même panier tous les 
noms sans exception, nobles ou roturiers, puisque tout 
le monde s'occupe de cette représentation des idées 
par le mot et y attache un grand prix. 

,M. de F... croit que séparer les noms agglutinés et 
écrire du Bois et du Pont n'est pas une prétention à 
la noblesse, mais à la correction, grammaticale sans 
doute. 

Malheureusement cette allégation est démentie par 
des faits positifs, et il estcertainque ceux qui ne veulent 
plus écrire Ditcamp, Dubais, Dupont tiennent à se 
faire passer pour nobles. 

M. de F,., blâme fort Saint-Simon qui aurait dû 
écrire : à Btiat, à T/ieil, et n on au Buat, au Theil ; mais 
il oublie là le rôie indiscutable de l'article le, dont il 
faut tenir compte ? 

M. de F... me reproche d'avoir avancé que Le Paige 
écrit parfaitement (/tTsi?ojs^or/iff«jmiiwc/((',f/c.C'est une 
erreuretle texte porte très nettement Z.fjBo(i. — Au- 
trement je me serais contredil moi-même. II faut aussi 
là tenir compte de l'article le, et on peut aussi raison- 
nablement écrire Zc£o/ï. Je laisse de côté la discussion 
du blason, et je m'incline devant la haute compétence 
de M. le Comte de F... en le remerciant de ses avi 
et de ses compliments. 



k'' ' ' ^ ■-'* '^if 'y. i'.^?^"»JF. ;■ ',j;T^.i"ffî""J .iv.'uwK. *jwi 



— 210 — 

M. de Ma rsy voudrait qu'on fît une exception et que 
Ton conservât la particule lorsque le nom n'a qu'une 
syllabe et surtout lorqu'il ne se compose que de 
deux ou trois lettres. 

Mais ce qui est juste ou bon l'est absolument. Il n'y 
a aucune raison plausible pour renoncer à une règle 
motivée. La préposition de sera toujours un petit mot 
destiné à relier ensemble deux verbes ou deux subs- 
tantifs, ou un verbe et un substantif; elle ne fait pas 
partie du nom de famille et n'en est que l'accessoire, 
indicatif de propriété ou de filiation, ainsi que je l'ai 
dit. 

Victor Cousin, en parlant du Cardinal de Retz, dit 
toujours i?^/;(. Qu'y a-t-il là d'offensant? Pourquoi 
dire de Ret^? de Pierres? C'est inutile pour la clarté. 
On peut accorder une dispense pour manque de lettres 
aux deux familles d'O et d'Y. Mais il n'y a pas de se- 
conde dispense à demander. 

M. de Marsy n'adopte pas non plus l'exemple de 
Saint-Simon ; je crois qu'il oublie ainsi le véritable ca- 
ractère de la préposition de^ ainsi que celui de l'ar- 
ticle le ou la^ qu'il veut toujours écrire avec une majus- 
cule sans cause alléguée et contre les usages, cette fois 
raisonnables, de la typographie. Je remercie encore 
M. de Marsy de ses bonnes grâces et saisis l'occasion 
de compléter mon article. 

J'ai reconnu la coexistence de la noblesse per- 
sonnelle ou nominale et de la noblesse territoriale. Il 
faudrait ajouter que la première paraît provenir, en 
grande partie du moins, de la possession des francs 
alleux, dont elle ne prit pas le nom. Là, comme ail- 
leurs, le nomen devint cognomen^ quoique le contraire 
paraisse le plus vraisemblable et quoique on ren- 
contre plus d'une fois des familles prenant tout sim- 



ilement le nom du lieu possédé, sans indiquer cette 
irovenance par aucune préposition, et à l'inverse, des 
amilles imposant leur nom privé à deî lieux ou in- 
lommés ou nommés autrement avant elles; mais rien 
l'est plus varié que l'histoire corrélative des noms et 
les choses territoriales. 

J*ai parlé de la noblesse d'Empire, qui a servi à em- 
brouiller toutes les notions générales sur la vraie no- 
blesse. Cette ombre avait été précédée par celle de la 
Révolution, qui a fait naître dans les esprits une 
sonfusion presque complète (déjà annoncée dés le 
:vi\' siècle) entre la bourgeoisie et la noblesse. On sait 
[u'après 179a beaucoup de gens, par peur ou par con- 
iction, estropièrent leurs noms, leur donnèrent une 
onmure anti-aristocralique en supprimant la prépo- 
îtion, tandis que d'autres, et des plus révolution- 
laires, paraissaient vouloir s'anoblir en ajoutant à 
eùr nom ceux de ville ou de département. 

Après la Révolution quelques familles n'ont pas res- 
auré leur ancienne appellation et sont restées osten- 
iblement, pour les ignorants, dans les rangs dii peuple. 
'andis qu'a l'étranger la noblesse demeurait résolu- 
aent, et en tout temps, patronymique, chez nous elle 
ï résignait difficilement à abdiquer son caractère Ur- 
itorial, si l'on me permet cette locution. 

Tout cela m'amène à parler (ce que j'avais omis) de 
i Savonnette â vilain, qui est précisément basée sur 
1 valeur attachée 3 -la fameuse préposition, sur son 
ïédit, plus ou moins absurde, mais incontestable. Je 
e puis mieux faire que de citer ce qu'eu dit M. Al- 
red Leroux dans l'Introduction à l'Inventaire desAc- 
hives de la Haute-Vienne (Supplément II) : « Au 

11^ siècle et surtout au xvhf, beaucoup de bour- 
eois enrichis sentirent le besoin d'une savonnette 






.«-,-»».« Tt.-^ ir: »--—.■— 1J- .-jr- r -^ •'^»-»'l«'7^ 



— 212 — 

et la prirent dans le coin déterre qu'ils possédaient. * 

« Je sais un paysan qui s'appelait gros Pierre * ». 

« Gros Pierre eut en Limousin des centaines d'imi- 
tateurs, qui voulurent, comme lui, se donner un air 
de condition. On se heurte dès lors à une nouvelle 
noblesse de nom, ' qui, ne se souvenant plus de son 
origine, se croit aujourd'hui de même antiquité que 
l'autre. Mais l'historien sait au juste à quoi s'en te- 
nir, » 

J'ai déjà parlé de la combinaison grammaticale de 
Tarticle et de la préposition De. Il y a lieu de remar-. 
quer à ce sujet que certains noms anciens jouent cette 
combinaison et y sont étrangers. Je citerai le mot 
Durant et Durand, du haut teutonique, vocable en- 
tier et non complexe. On rencontre en France/ dès le 
xii^ siècle ou au moins le xiii^ siècle, de bonnes fa- 
milles nobles, actuellement désolées de cette appella- 
tion, qui a l'odeur bourgeoise. 

Ces familles possèdent de saines généalogies, au- 
thentiques autant qu'antiques, et les échangeraient vo- 
lontiers contre des titres qui les autoriseraient à s'appe- 
ler MM. de la Villemombre ou autrement, et ne les 



* C'était rendre un hommage très clair à la noblesse territoriale, 
à celle d'origine et de possession, dont j'ai parlé et qui jouit des 
prérogatives d'un préjugé général. Trois noms célèbres portent 
encore la marque de ce préjugé : Boileau, d'une noble famille de 
croisade, prit le nom de «Despréaux » (qu'il aurait dû écrire «des 
Préaux » ) à cause d'un pré placé sous ses fenêtres. Pocquelin, 
frayant avec les grands, se fit appeler M. de Molière, puis M. Mo- 
lière. J.-M. Aroùet, vivant avec les princes, se fit toujours appe- 
ler M. de Voltaire. 

* L* Eco le des Femmes^ Acte I, Scène I. 

> Cette parole confirme ce que j'ai dit de la distinction de la 
noblesse de nom et de celle de terre. 



— 213 -- 

feraient remonter qu'au xvii^ ou au xviii^ siècle. 

Ce nom- de Durant se trouve sous la forme Duranti 
et Duranty dans le midi de la France. Il est devenu 
célèbre dans nos annales de guerre civile par le 
meurtre de la Saint-Barthélémy qui, comme on sait, 
atteignit un président de ce nom. En Italie on croit 
que le prénom du poète Alighieri, Dante^Qsi une con- 
traction de ce mot plutôt que du mot Diodanie^ 
Dieu donnant ou Dieu donne. 

Je ne sais si j'ai tout dit sxxxma bête noirelz préposi- 
tion De. En tout cas j'ai dit tout ce que je sais actuelle- 
ment. Si cette bête noire tombe encore sous ma plume, 
pourrai-je me tenir d'en régaler les lecteurs ? 

Alfred de Martonne. 







DOCUMENTS INÉDITS 



COMTÉ VENAISSIN 



Le document que nous publions a une véritabl 
importance historique ; il élucide pleinement la que! 
tion controversée des emprunts faits à diverses villa 
notamment à celle d'Avignon, par le roi François Is 

L'original de cette procuration vient d'être retroaVjl 
superbement intact, aux archives d'Avignon, par note 
distingué collègue le comte Jules d'Anselme de Puî 
saye , qu'elle intéresse plus particulièrement, puis 
qu'elle fut donnée par les représentants de la cité pS 
pale 3 magnifique Seigneur Louis d'Anselme, seigneU 
de Blauvac, viguier, puis premier consul d'Avigno) 
en I ^48- Le noble mandataire avait, comme on va voii 
pour mission de réclamer au roi-chevalier les 25 
francs que lui avait prêtés la ville. 

11 dtait fils de noble Dominique d'Anselme et d 



— 215 — 

Madeleine de Bisqueriis, et avait éj^ousé, le 12 août 
1537, Catherine de Cambis. 



Procuration donnée par la ville cP Avignon à Noble 
Louis d* Anselme (S^^ de Blauvac, fils de Domitiique 
et de Madeleine de Bisqueriis)^ Consul de la cite y 
pour aller réclamer les vingt-cinq mille livres prê- 
tées à François \^^ [12 Décembre 1^46), 

Sachent tous presentz et advenir que l'an a la Nati- 
vité Nostre Seigneur mil cinq cens quarante six, in- 
diction quatriesme et le douziesme jour du moys . de 
décembre, Pontificat de Nostre Sainct Père le Pape 
Pol troysiesme an douziesme fust assemble le conselh 
de la cyté d'Avignon, a son de cloche et voix de trompe, 
ainsi qu'est de coustume après midi, en la salle basse 
de la mayson consullayre de la dicté cité d'Avignon, du 
mandement et auctorité de magnifique seigneur César 
Gantelme, gentilhomme de la mayson du Roy, Viguyer 
de la dicte ville pour nostre Sainct Père le Pape et la 
Saincte Roumayne Esglise hou furent presens ceulx 
qui s'ensuibvent assavoyr : Magnifies nobles egrèges 
et honorables personnes Loys Anselme, Roudigue de 
Rappalle, Diegon Suarès, consulz, Manault Guilhem, 
assesseur, Pierre Gérard, Anthoine Parisii, Pierre Ri- 
cii, Manault Fogasse, Joachim Rollandi, Raymond 
Meilheuret, Thomas de Mende, Jehan Marie Anthoyne 
Feraud, docteur ez loiz et en médecine, Françoys Jau- 



■ ' ~ I . . 




— 2l6 

met, Jehan Rousset, Françoys seigneur des Essarts, 
Claude Grilhet, seigne.ir des Tailhades, Estienne 
Roubin , seigneur de Gravesons , Hierosme Pierre, 
Jehan Villelhes, Marc Fortia, Claude Bernard, Jehan 
Romyeu, Stéphane de Negron, Pierre Pebre, Gabriel 
Dron, Estienne Pellegrin, Martin Le Vany, Anthoyne 
Vallete, conseilhers de la dicte cyté d'Avignon, les 
quieulx entre autres traictes et conclusions honttraicté 
et conclud ainsi que s'ensuit. Et presmierement sur 
Paffere du prest faict au Roy pour ce que la ville en 
souffre grandz interestz et se treuve en grosse nécessité, 
furent nommés et depputez par toutes febves noyres 
dénotant l'affirmative, cinq exceptées, assavoir Messire 
Pierre Gérard, premissier, Messire Pierre Ricii, Fran- 
çoys Gallien, Seigneur dez Essarts, Claude Guilhen, 
Estienne Roubin, Seigneur de Gravesons ed Jean 
Romyeu aulx quelz a esté donnée puissance plenyere 
de entièrement traictered moyennerd'hy envoyer quel- 
que homme de bien, et à icelluy fere procuration et 
donner puyssance de recouvrer le dict argent et quicter 
ed fayre toutes aultres choses à ce necessayres comme 
melheur leur semblera, laquelle déclaration et con- 
clusion ensuibvant Tan, indiction et pontiffîcat susdict 
et le seziesme jour du moysde Décembre ez présences 
de moy notayre et secretayre et tesmoings soubz es- 
criptz personnellement establys en leurs personnes as- 
savoyr le sudict Roudigue de Rappalle et Diegon Sua- 
rès, consulz, messire Pierre Gérard et Pierre Ricii, doc- 
teurs, Claude Grilhet, Estienne Roubin, seigneur de 
Gravesons et Jehan Romyeu ainsi que dict estcommis et 
depputés, lesquieulx toutz ensemble, d'ung commum 
accord, aulx noms que dessus et de la dicte commu- 
naulté de la dicte cyté d'Avignon, de leur bon gré, 
pure et franche vollonté sans revocation de leurs procu- 



- SI7 - 

rêiirs par eulx autresfoys cy devant faictz et constituez 
de nouveau toutz ensemble, sans contradiction aul- 
culgne hont faict, créé, ordonné, constitué et depputté 
leur procureur spécial et général avecques ce que la 
généralité ne déroge h la spécialité, ne aucontraîre, 
Scavoir est, Magnifique Seigneur noble Loys Anselme, 
consul de îa dicte ville et cyté d'Avignon suscript, 
bsent comme présent, spécialement et exprès, pour 
et au nom des dictz consulz commis, manantz et habi- 
taniz delà dicte ville demander exiger et recouvrer du 
Roy, thesoriers ou aultres par luy a ce commis et 
depputtez, la somme de vingt cinq mil francz par 
eulx audict seigneur prestez avecques toutz les arrey- 
rages et changes jusques à présent deobz et encorus et 
de ce qu'il recouvrera quicter et fere quictances une 
hou plusieurs avec pasche de n'en jamays plus rien 
demander avec promissions, jurementz et aultres clau- 
sulles à ce nécessayres et généralement fere et procu- 
rer tout ce qu'ilz au nom que dessus feroyent et fere 
ponrroyent s'ilz hy estoyent présentz et en personne et 
tlont promis yceuîx constituans aulx noms que dessus 
soubï obligation de toutz et chescungs les biens de ia 
dicte communaulté prêsens et advenir, avoyr ferme et 
agréable tout ce que par leur dict procureur et actei^r 
sera faict, dict et procuré et iceulx rellever et garentir 
de toute charge de provision, payer lejuge avec toutes 
aultres clausulles à ce requises et nécessayres, de quoy 
lesditz messieurs les constituans hont demandé et re- 
quis, au nom que dessus, leur estre faict acte et ins- 
trument par raoy notayre soubzsigné. 

Faict en Avignon, en la salle basse de la Mayson 
consullayre ez présences de noble Marguîot Beau, 
Anthoyne Novarin et Claude Espinand, Cytoycns de 
la dicte ville lesmoings à ce appelles et requis. Et raoy 



^l^-tg^l^ 



■V > >•. «f ." w lu f(p. ■. i««^npm 




— 2l8 — 

Girard Henry, clerc de la diocèse de Senès, notayre 
public et secretayre de la mayson consulayré de la 
dicte citté d'Avignon qui ainsi que dessus avec les 
tesmoingz susnommés suis esté présent et requis pour 
acte duquel ay extraict ce présent instrument escript 
d'autre main, moy estans en aultres choses occupé, le- 
quel ay soubscript de ma main propre et signé de mon 
sceel accoustumé en tesmoing et foy des choses sus- 
dictes. 

{Archives Municipales (T Avignon, Botte ^5, cote HH^ 
original en parchemin). 



.-/• 




LA DESCENDANCE 

DE PIERRE DU LYS 

TROISIEME FRERE DE LA PUCELLE 

RECTIFICATIONS 

A M. le Président du Conseil H&ahiique de France. 



Monsieur le Président, 

L'Annuaire du Conseil Héraldique de France, pour 
l'année 1889, contenait (pages 133 à 146) une curieuse 
étude de M. de la Nicollière-Teijeiro, archivisle de 
Nantes, sur Les petits neveux de Jeanne d'Arc, au 
Comtif Nantais. 

Ce consciencieux travail offrait un vif intérêt, et 
l'on doit, tout d'abord, féliciter l'auteur, d'avoir, au 
prix d'érudites recherches, ravivé quelques rameaux 
oubliés d'une tige historique, justement chère à nos 
cœurs. L'amour de la vérité qui a soutenu M. de la Ni- 
collière dans ses patriotiques investigations nous fait 
toutefois espérer qu'il voudra bien nous pardonner 



H-V.i'v. "Ail. ' ••T'^^^^^rwrw^^fffji 




— 220 — 

quelques observations sur le point de départ de sa 
restitution généalogique. 

On lit dans sa notice (page 128) : 

Pierre d'ARc, troisième frère de la Pucelle, dit le chevalier 
du Lys, seigneur de l'Isle aux Bœufs, près d'Orléans, avait épousé 
Jeanne Baudot, de Domremy, qui le rendit père de ; 

Jean du Lys, l'aîné, dit de la Pucelle, seigneur de Villiers- 
Charbonneau et de Baignaux, mort, sans héritiers en 1501, et 
dont les biens, saisis après son décès, furent restitués à Marguerite 
du Lys, sa cousine germaine. 

D'après l'enquête de 155 1, * Pierre du Lys aurait épousé une seconde 
femme, qui serait, selon toute apparence, Jeanne de Prouville, 
d'où : 

i» Jean du Lys le jeune, écuyer, qui suit ; 

20 Helwide ou Hauvy du Lys qui épousa Etienne Hordal en 
.1467. 

30 Jeanne, alias, Catherine du Lys, qui épousa François de Vil- 

LEBRESMB. 

40 Catherine du Lys, la jeune, qui épousa Georges Haldat. 

Jean du Lys, dit le jeune, écuyer, ci-dessus mentionné no i*'"'', 
Echevin d*Arras... mort en 1492, avait épousé Anne de Villebresme .. 
dont il eut : 

Autre Jean du Lys, dit le Picard, que Tavocat général Char- 
les DU Lis, dit être son aïeul en son Traité^ sommaire tant du 
nom que de la parenté de la Pucelle (1610-1628). 

Cette prétendue descendance du troisième frère de 
la Pucelle ; ce double mariage et ces quatre enfants qui 
en seraient issus, sont l^'exacte reproduction, saul 
quelques légères modifications, de la thèse généalo- 
que que Tavocat général à la Cour des aides a mise en 
circulation dans l'intérêt de sa propre famille ; qu'il a 

< L'enquête de 1551, sur laquelle, après Tavocat général Charles 
du Lys s'appuient quelques auteurs, n'a réellement nulle valeur 
historique. C'est un tissu de racontars^ en lesquels, de l'aveu de 
M. de Bouteiller, sont perpétuellement altérés ou confondus, les 
noms, les personnes et les faits. 



formulé d'abord, sans nulle justification, 
irai/é sommaire, et que, par son crédit et celui de ses 
amis, il a obtenu de faire textuellement inscrire dans 
les lettres patentes, pour augmentation d'armoiries, a 
lui octroyées, sur sa demande, le 35 octobre i6ia. 

On ne saurait donc reprocher au loyal et savant 
M. de la Nicollière d'avoir reproduitces affirmations, 
protégées par une sorte de possession d'état, et accep- 
tées, jusqu'en ces derniers temps, par toute une pléiade 
d'écrivains dignes de confiance et de respect ; accep- 
tées, un peu facilement, il faut le reconnaître, et sans 
qu'on ait pris beaucoup de peine pour en vérifier 
l'exactitude. 

Toutefois, Monsieur le Président, si accréditée que 
soit une erreur, quel que soit le nombre de ceux qui 
consciemment ou inconscieraraent la propagent, et de 
quelque considération qu'ils soient d'ailleurs investis, 
la vérité a des droits imprescriptibles contre lesquels 
rien ne saurait prévaloir. 

Or, des titres authentiques et contemporains, ré- 
cemment découverts, ont mis aujourd'hui, en pleine 
lumière, que la thèse généalogique de l'avocat général 
Charles du Lis, tout homologuée qu'elle soit parles 
lettres patentes de 1612, est absolument contraire à îa 
vérité historique. 

Le long séjour à Orléans, et dans sa banlieue, de 
messire Pierre, 3'^ frire de Jeanne d'Arc, de sa 
femme, Jeanne Baudot, ou du pays de Bar, comme on 
l'appelle d'ordinaire, et de leur fils Jean, — depuis leur 
arrivée parmi nous en 1440, avec Isabelle Romée, mère 
de la Pucelle, jusqu'à la mort, en 1501, de ce Jean, 
fils de messire Pierre, — devait, nous semblait-il, 
les avoir associés les uns et les autres à des faits pu- 
blics et privés, dont quelques traces, échappées aux 




I 



ravages du temps et des hommes, pourraient se re- 
trouver dans les chartriers de notre Orléanais. 

Notre attente ne fut pas trompée. 

De persévérantes recherches entreprises, dès 1873, 
dans ces dépôts inexplorés, avec l'alTectueux con- 
cours de l'excellent M. Maupré, archiviste du Loiret, 
puis de M. J. Doinel, son éru dît successeur, et les in- 
telligentes investigations de M. J. Doinel lui-même, 
dans les vieilles minutes de quelques notaires de notre 
ville, nous révélèrent successivement toute une série 
d'actes contemporains, oubliés depuisquatresiècles : — 
manderaens de comptes de ville, — chartes de conces- 
sions domaniales, — baux emphytéotiques et reprise 
de bail de métairies — contrats de mariage, — dona- 
tions entre vifs, elc, dans lesquels messire Pierre com- 
parait jusqu'à sa mort, avec sa même épouse Jeanne du 
pays de Bar, et leur unique fils Jean, dit !a Pucelh, 
devenu seigneur de Villiers près d'Orléans, par son 
mariage avec Macée de Vejines. 

Les actes judiciaires relatifs à la succession de ce 
Jean du Lys, fils de messire Pierre, déclarée vacante 
en 1501, faute d'héritiers, parsentencedu prévôt d'Or- 
léans, et attribuée d'abord à une cousine-germaine, 
comme plus proche héritière, puis demeurée partielle- 
menl vacante, et à ce titre périodiquement publiée à 
la porte du Châtelet, durant quatre années, de 1501 à 
1 505, sont en pleine concordance avec les titres anté- 
rieurs. 

Enfin la solennelle information faite '& Domreray, 
le 16 août 1 50a, que nous eûmes l'heureuse fortune de 
retrouver en 1877, dans le dépôt de nos archives na- 
tionales ; en laquelle des neveux, des cousins, des amis 
de messire Pierre, déposent, sous la foi du serment, 
comme étant à leur parfaite connaissance, qu'il n'eut 



— 22^ — 

lïaîs qu'une seule épouse Jeanne Baudot, et qn" 
seu! fils Jean, ou petit Jean, apporte à tout ce qui 
précède une éclatante confirmation. 

De cet ensemble d'actes publics, d'une incontesta- 
ble authenticité, et d'une lumineuse concordance, 
ressort donc jusqu'à l'évidence, commeil est dît dans 
l'information de 150a, quemessire Pierre, troisième 
frère de la Pucelle, n'eut qu'une seule épouse, Jeanne 
Baudot ou i/u fiai's de Bar; qu'il n'eut d'elle qu'un 
seu! fils, Jean, seigneur de Villiers, mort sans posté- 
rité, et qu'ainsi au décès de ce fils en 1^01, cette bran- 
che collatérale, et en quelque sorte Orléanaise, de la 
famille de Jeanne d'Arc, s'éteignit, à toujours en sa 
personne. 

Les nobles familles qui tiennent à légitime honneur 
d'appartenir il la lignée de la Pucelle, nese rattachent 
pas moins à cette tige vénérée, par l'un ou l'autre 
des deux frères aînés de Jeanne d'Arc, soit Jacquemin, 
beau-père de noble homme Claude du Lys, soit Jean, 
Prévôt de Vaucouleurs, dont la descendance s'est 
continuée jusqu'à nous. 

La lumière qui jaillit de cette imposante série de 
documens, n'a pas été mise sous le boisseau. 

A deux reprises successives, en avril 1877, puis en 
juin 1889. nous soumîmes le résultat de nos recher- 
ches à la section d'histoire du comité des travaux his- 
toriques, dans ses réunions publiques de la Sorbonne. 

En 1878 nous publiâmes les textes, in exUiiso, dans 
notre étude sur La famille de Jeanne d'Arc, favorable- 
ment accueillie par la Société archéologique et histo 
rique de l'Orléanais, et insérée dans le xvn" volume 
de ses mémoires. 

De précieux appuis n'ont pas manqué, depuis lors, 
à nos rectifications. 



1?«- 



— 224 — 

Dans un excellent travail in iéré au xvii^ volume des 
Mémoires de la Société archéologique et historique de 
rOrléanais, M. J. D.oinet a solidement établi, à son 
tour, que l'alliance d'une Catherine du Lys, fille de 
Messire Pierre avec un François de Villebresme, affir- 
mée par Ta vocat général Charles du Lys, en son Traité 
sommaire, était inconciliable avec les titres de la fa- 
mille de Villebresme, conservés dans nos archives et 
dans les vieilles minutes de nos notaires. 

L^éminent auteur de Jeanne d'Arc à Domremy^ a 
bien voulu reconnaître la rigoureuse exactitude de nos 
déductions*. 

Enfin M. de Bouteiller, lui-même, si favorable 
d'ordinaire à Charles du Lys, dans son étude sur La 
famille de Jeanne d'ArCy publiée peu de mois après la 
nôtre, s'était, à l'origine, rangé avec quelqu'enthou- 
siasme sous la bannière de l'avocat général. Les affec- 
tueuses communications que nous dûmes lui faire 
dans un sentiment de respectueuse déférence, lui cau- 
sèrent naturellement quelqu^anxiété. Sa bienveillante 
courtoisie lui permettait difficilement de rétracter les 
chaleureux élpges par lui décernés au système généa- 
logique de Charles du Lis. Sa droiture d'historien lui 
défendait, plus encore, de trahir la vérité. Par une 
conciliante anomalie qu'on a quelque peine d'abord à 
s'expliquer, sans modifier son adhésion primitive à la 
thèse généalogique approuvée par lui, aux premières 
pages de son travail, il apprécia avec chaleur et talent, 
dans un chapitre intercallé, les conséquences néces- 
saires des documents récemment découverts, puis 
déclara loyalement qu'ils rendaient définitivement 

1 Siméon Luce (membre de l'Institut), Jeanne d*Arc à Domremy^ 
p. 35 et 46, notes. 



— 225 — 

inadmissible le système qu41 avait d'abord accepté*. 

Ce nonobstant, Monsieur le Président, Terreur sub- 
siste; elle se perpétue ; elle se reproduit dans les livres, 
dans les revues, dans les feuilles publiques, avec cette 
exubérance d'épanouissement et cette persistante té- 
nacité qui la caractérise d'ordinaire. La vérité, nous 
devons l'espérer, finira toutefois, par prévaloir. 
Veuillez donc permettre qu'un nouvel hommage lui 
soit rendu dans l'organe autorisé de la savante Com- 
pagnie, qui a pris pour devise : labor et probitas. 

Agréez, Monsieur le Président, Texpression de mon 
dévouement et de mon respect. 

Boucher de Molandon. 

Ancien Président de la Société archéologique et histo- 
rique de r Orléanais ; membre non résidant du Co- 
mité des travaux historiques, 

1 La famille de Jeanne d'Arc, par E. de BouteiUer et G. de Braux, 
1878, p. 78 à 82. 




13^ 



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CHRONIQUE 



Depuis la publication de notre a' annuaire ' (Mars 
1889), le Conseil Héraldique de France s'est accru de 
cinquante membres. C'est peu, dira-t-on ; mais si 
l'on réfléchit que nous ne nous recrutons que dans 
une élite, on jugera que le résultat de ces neuf mois 
est excellent. Que tous nos collègues veuillent bien 
redoubler de zèle et se dévouer à notre recrutement, 
comme font si fructueusement Messieurs le marquis 
de Seguins-Vassieux, Pli, Tamiiey de Larroque, le 
comte de Ruffo-Bonneva!, Paul Pellot, le comte R. de 
l'Estourbeillon. Albert de Mauroy, le baron Tris- 
tan Lambert, Alphonse Couret, le baron de Barghon 



' Cens de nos nouveaux Collègues qui désirent recevoir les 
AHnHairts de 18S8 et 18S9 doivent envoyer nu mandat postal de 
8 ti. 6^, i, M. Joseph Schmitt, avenue Carnot, si, Paris. 



— 228 — 

de Fort-Rion, Henri de Chalus, le marquis de Bour- 
deille, L. Guignard, le comte de Digoine, le comte 
de Gourcy-Pagny, Jules de Terris, le comte de Ron- 
seray, le comte de la Fargue, et nous serons tôt à 
même de réaliser les plans exposés dans notre 
annuaire de 1888 (pages i-ii). Notre œuvre a reçu, 
comme on verra ci-après, d'augustes encouragements ; 
ils doivent nous inciter à redoubler d'efforts. Qui 
hésiterait à s'agréger à une compagnie de laquelle 
font partie tant de loyaux gentilshommes, tant 
d'érudits consciencieux, de qui les seuls noms sont 
une éclatante affirmation d'honneur et de probe 
labeur ? 

Des avis et des propositions m'ont été adressés en 
grand nombre par mes honorables collègues. Je 
répète que, dès le début, je me suis fait une loi de 
réserver toute décision quelconque à l'Assemblée 
générale du Conseil Héraldique, notamment les ques- 
tions de publications généalogiques. Toutes les con- 
ceptions similaires ont échoué parce qu'on était parti 
à l'aveuglette. Que mes amis veuillent bien m'en 
croire : nous allons lentement mais sûrement. On 
m'avait prédit que, sur le terrain héraldique, je ne 
« raccolerais » pas dix noms. Notre liste en porte 
actuellement plus de 350 ; elle en portera 500 dans 
notre Annuaire de 1891, si chacun de nous veut bien 
être un peu à la peine. Encore un effort, et le succès 
couronnera notre loyale « emprise » ! 

P. 




En réponse à l'humble Hommage fait à S. S. le 
Pape Léon XIII du 2^ volume de notre Annuaire, 



— 229 

notre- Président a eu Phonneui de recevoir de TEm. 
Cardinal Secrétaire d'Etat une très bienveillante lettre, 
dont suit la traduction : 

« Très illustre Monsieur, 

« Selon le désir que m'a témoigné Votre Seigneurie 
Illustrissime par sa lettre du 6 courant, je me suis 
empressé de présenter au Saint Père le 2^ volume de 
l'Annuaire du Conseil Héraldique de France, que 
Vous présidez. 

« Je suis heureux de vous assurer que Sa Sainteté a 
reçu ce volume avec une satisfaction égale à celle 
que Votre Seigneurie même eut à constater quand 
elle offrit à Tauguste Pontife le premier volume 
de cette si intéressante publication, qui s'inspire aux 
droits et sains principes. Sa Sainteté vous exprime 
par mon entremise Sa gratitude pour cette filiale 
offrande, et rend à Votre Seigneurie et au Conseil les 
éloges qui leur sont dus pour l'esprit dont ils sont 
animés en se proposant de mettre en lumière Ja 
vérité historique. 

« En ajoutant que le Saint Père leur accorde du 
fond du cœur la Bénédiction Apostolique, je suis 
heureux de me confirmer, avec les sentiments de 
l'estime la plus distinguée, 

« De Votre Seigneurie Illustrissime, 
« Très affectionné à la servir, 

«M. Card. Rampolla. 

« Rome, 7 mai 1889. 

« Monsieur le Vicomte de Poli, 
« Président du Conseil Héraldique de l'rance, » 



'^ 230 — 

Le Conseil Héraldique est filialement fier de ces 
augustes encouragements, et la paternelle bénédiction 
du Souverain Pontife est le gage précieux d'un dura- 
ble succès pour ses travaux et ses publications. 



S. A. Monseigneur le Prince Henri de Bourbon, 
Duc de Séville, a daigné écrire à notre Président la 
lettre suivante : 

« Monsieur le Vicomte, 

« Alité depuis quelques jours, je n'ai pu répondre 
à Votre bonne et gracieuse lettre. Aujourd'hui déjà 
rétabli, je m'empresse de venir vous remercier, tout 
particulièrement, de la haute distinction dont je 
suis l'objet, en vous priant de faire part au Conseil 
Héraldique de France combien je suis touché et re- 
connaissant de Thonneur qu'il me fait en m'inscri- 
vant au rang de ses Présidents d'honneur. 

« Croyez, Monsieur le Vicomte, que je suis très 
heureux et très reconnaissant à Monsieur le Baron 
Tristan Lambert de m'avoir procuré Thonneur de me 
trouver en rapport avec vous, et je vous prie de vou- 
loir bien agréer avec ma plus vive gratitude l'assu- 
rance de Aies sentiments les plus distingués et de 
haute considération. 

« Henri de Bourbon, 
« Duc de Séville. 

« Maisons-Laffitte, 16 août 1889. » 



Œuvres d'Horace, Iraduhes en vers par Auguste de 
Bors '. — « Traduire Horace, disait Mercier, c'est 
transvaser du Champagne : la mousse fuit. » Quel fin 
humaniste, quel lettré sensilif il faut être, en effet, 
pour traduire « sans laisser fuir la mousse » l'ami de 
Mécène, l'hôte de Pollion, le bienvenu d' Agrippa, le 
moraliste aimable qui inspire si délicatement la pas- 
sion du beau, le justicier de qui la satire n'est pas 
sans clémence, le chantre impérissable de l'amitié, 
de la reconnaissance, de la piété filiale, du patrio- 
tisme, de la générosité envers les causes vaincues, le 
coloriste nerveux qui peint si brillamment sur le vif 
la comédie humaine du siècle d'Auguste, la comédie 
de tous les siècles ! C'est li qu'il faut le meus diviiiior 
qui est la flamme du vrai, qui confond deux âmes et 
dicte les paroles à placer sous la merveilleuse 
mélodie. Horace, «. ce savant poète, dit Saint Jérôme, 
dont les pensées sont si bel les et si délicates », a cette 
fortune d'avoir inspiré un véritable culte à une légion 
de grands esprits, 

M. Auguste de Bors est un dévot d'Horace, et l'on 
sait que la foi ne connaît pas d'obstacles. Si périlleuse 
que fût l'entreprise, il l'a très brillamment réussie. 
J'ai lu beaucoup de traductions en vers de l'admi- 
rable poète de Venusium : aucune ne m'a plus par- 
faitement satisfait, plus complètement charmé. Ces 
vers français ont l'alerte élégance et l'attrayante pré- 
cision de l'original ; rien n'y sent le labeur, la fatigue, 

1 libr. des imprimeries léunles, Molteraz, me lioiiaparle, i|, 
ilL-Jl, rv-450 p.nges, UlnstratioDs de Paul Avril, tïfi! à 5C10 et. QUmé- 
roWc, 3; francs. 



— 2)2 — 

et les difficultés sont résolues avec une exquise 
aisance. Et pour ajouter encore au prestige de l'œuvre, 
de ce vrai livre de bibliophile, M. Paul Avril l'a 
illustré de ravissantes eaux-fortes. 

Un autre dévot d'Horace, Louis XVIII, avait fait 
« son bréviaire » de Fédition latine de Couret de 
Villeneuve ; il déplorait qu'il n'y eût pas une bonne 
traduction en vers français de son poète favori ; grâce 
à M. Auguste de Bors, nous voilà plus heureux... 
qu^un Roi ! 

P. 

Nous recevons la douloureuse nouvelle de la mort 
de Madame Noël Le Mire, née Frécon, femme de 
notre cher et vaillant ami M. Noël Le Mire S au.^uel 
nous offrons nos cordiales condoléances, les adres- 
sant aussi à ses enfants et à sa famille. 

Madame Le Mire s*est toujours associée de grand 
cœur aux œuvres militantes de son mari ; elle a, elle- 
même, donné l'exemple d'une vie toute consacrée au 
bien. Fondatrice du Carmel de Saint-Chamond, elle 
a eu le précieux privilège, que lui donnait ce titre, 
d'être ensevelie dans la bure de l'Ordre de Sainte- 
Thérèse. Douce, aimable, bienveillante, insouciante 
des vanités du monde, ferme dans sa foi, ardente pour 
le service de Dieu, Madame Le Mire est morte à Tâge 
de 70 ans, comme elle a vécu, fortifiée par les divins 
sacrements, et gardant jusqu'aux dernières heures la 
connaissance qui rendait son sacrifice plus méritoire, 
répondant aux questions faites au nom de l'Eglise, et 

1 Membre honoraire du ConseU Héraldique de France. 



- V? — 

accentuant avec une remar.iuable énergie ces mots: 
« Je crois. » Son pieux mari lui mit sous les yeux la 
feuille signée de Pie IX, donnant à elle et à sa famille 
l'indulgence /m arliculo morlis. Il lui rappela l'au- 
dience oii elle fut présentée au grand Pontife, en 
compagnie de plusieurs Lyonnais, par le cardinal de 
Bonald, le lendemain de la proclamation de l'Imma- 
culée Conception. Elle sourit alors d'un sourire angé- 
lîque; l'évocation de ce souvenir a été la dernière 
consolation de son agonie. 

[L'Echo ile Foitrvicre, 27 juin 18S9.) 



L'Ordre de Malle Jcpuis la révohiiion française, par 
le baron Olivier de Lavigerie. — Cet élégant volume, 
ceuvre très étudiée d'un membre honoraire du C. H. 
de France, comble très heureusement une lacune his- 
torique. Les fastes de l'Ordre de Saint Jean de Jérusa- 
lem depuis son institution jusqu'à sa dispersion, sont 
bien connus de tous ; mais il n'en est pas de même 
de ses vicissitudes après son départ de Malte. Dans 
une excellente introduction, l'auteur expose les glo- 
K services rendus à la civilisation chrétienne par 
:cette milice chevaleresque, qui fut pendant six cents 
ans « le boulevard de la chrëiienté ». En perdant, le 
13 juillet 1797, son très digne grand- maître, Emma- 
nuel de Rohan, prince sage, ferme, éclairé, l'Ordre 
reçut un coup fatal : la faiblesse de son successeur 
j)ermit à la révolution de perpétrer un véritable crime 
contre le droit des gens, crime imbécile dont le résul- 
tat a été de livrer Malle à l'Angleterre. M. le baron 
de Lavigerie, après avoir retracé l'hialoire de l'Ordre 



^^^^'^^^^^^^^^'^^^^''Fm^mmçmit^Bmmipm^m^mmi^if^mtlt^ 



depuis 1798 jusqu'à nos jours, conclut en exprimant 
le vœu qu'il participe à la croisade anti-esclavagiste. 
L'œuvre se termine par l'état des membres qui com- 
posaient le Conseil ordinaire de Saint Jean de Jérusa- 
lem lorsque Malte perdit sa souveraineté ; puis vient 
un très curieux exposé des destinées individuelles de 
chacun des chevaliers après la dispersion de l'Ordre ; 
dans ces deux listes nous relevons les noms de Bel- 
mont, Auray-Saint-Pois, Cambis, Clugny, la Tour- 
du-Pin, Achard de Bonvouloir, Albon, Montazet, 
Andigné, Beaucorps, Bosredon, Buat, Castellane, la 
Châtre, Clermont, Damas, Dienne, Estourmel, Fabry, 
Fumel, la Garde-Saint-Angel, des Isnards, Raffélis, 
Rivoire, ^Rochebouët, Roquefeuil, Rosières, du Roure, 
Sainte-Colombe, Tramecourt, Villiers, etc. L'ouvrage 
est orné d'un portrait du grand-maître Emm. de Ro- 
han. Il sera lu non-seulement par tous les gentils- 
hommes que de glorieux souvenirs attachent à l'Or- 
dre de Malte, mais encore par tous ceux qui savent 
apprécier un livre d'histoire bien pensé et bien écrit. 
(Voy. la planche /.) 




»-.o.-< 



s. S. le Pape Léon XIII a daigné conférer la croix 
Pro Ecclesiâ et Pontijîce^ M. le vicomte Espivent de 
la Villesboisnet, commandeur de l'Ordre de S. Gré- 
goire, membre honoraire du C. H. de France. 



>-.o.-< 



Livre d'or dît Comité international Jubilaire des 
Ordres Equestres Pontificaux. — Il y a un an, à cette 
époque, une immense et respectueuse manifestation 



- 2^5 - 
mettait le monde catliolique aux pieds du Saint-Père, 
et les présents les plus rares et les plus précieux té- 
moignages de vénération affluaient au Vatican, à l'oc- 
casion du jubilé sacerdotal de Sa Sainteté Léon XIIl. 
D'innombrables pèlerins étaient venus de tous les 
points du globe demander au dépositaire de la grâce 
divine la céleste bénédiction ; et combien était rassu- 
rant pour un cœur chrétien le spectacle de cet extra- 
ordinaire concours de peuples, qui inspirait à M. de 
Poli ces admirables vers 1 

De tous les points de l'univers, 

pe riant de l'espace et bravant les leiiiptUes, 



Partout l'activité la plus grande présidait aux ap- 
prêts de cette fête unique, ettous, humbles et grands, 
riches et pauvres, unissaient leurs efforts pour olTrir 
au successeur de saint Pierre le tribut de leur filiale 
dévotion. C'est alors que de nombreuses sollicitations, 
émanant de membres des ordres pontificaux et de 
tous ceux qui font, à un titre quelconque, partie de 
cette héroïque phalange qu'on nomme les chevaliers 
du Pape, arrivèrent à M. le vicomte Oscar de Poli 
qui, cédant à d'aussi pressantes instances, prit l'ini- 
tiative d'une souscription spéciale. Le blessé de Cas- 
telfiardo, l'écrivain catholique, le président du Con- 
seil Héraldique de France, avait, suivant l'heureuse 
expression du baron de Barghon de Fort-Rion, trois 
fois qualité pour prendre la tête de ce mouvement, 
qui, sous un tel patronage, ne pouvait manquer de 
réussir. 

L'empressement fut général ; les adhésions arrivé- 



'■^■■j .. tm 



— 238 — 

et charges de cour à la tin du règne de Louis XIV, 
après le Catalogue des preuves faites pour Tentrée 
des Demoiselles nobles à la maison de Saint-Cyr^ le 
Bulletin a publié la liste àes Colonels propriétaires 
des régiments peadaiîf les guerres de Louis XIV et de 
Louis XV (iédo-1762), qui levèrent pour leur propre 
cotapfe ces glorieux bataillons dont la valeur guer- 
rière est restée célèbre dans les Annales militaires de 
la France. Parmi ces documents, qui forment une 
source précieuse d^informations pour les familles his- 
toriques, nous devons encore mentionner le Catalo- 
gue des Chevaliers de Malte^ publié comme supplé- 
ment au Bulletin^ et accompagné d'une notice de 
M. de La Roque sur l'organisation intérieure de cet 
ordre de chevalerie, un des plus célèbres de l'Europe, 
qui pendant plusieurs siècles forma l'héroïque milice 
de la civilisation chrétienne contre la barbarie mu- 
sulmane. 

Le Bulletin héraldique n'est pas seulement un re- 
cueil de documents originaux ; il publie, sous la 
forme généalogique, des notices dans lesquelles, à 
l'occasion des mariages ou décès^ sont mentionnés 
les faits historiques qui constituent le glorieux patri- 
moine de la Noblesse française, en rappelant ses ser- 
vices et ses alliances. (Administration, quai des Orfè- 
vres, 56, Paris. Un an, 12 fr. pour la France; i=i fr. 
pour l'étranger). 



M. Achille Millien, l'auteur de Roi^ Pontife et 
Père^ cette superbe poésie que nous avons tous ad- 
mirée dans notre Annuaire de 1889, a eu l'honneur 
de recevoir de la paternelle munificence du Souverain 



Pîtâtife U croix Pro Écdrsiâ cl Punlifice 
fet brillame récompense d'ua beau talent m 
kricedela Foi ! 



Le Maison ri Ht'brard, issue des comtes Hi'branls, 
I ducs de Frioul, marquis de Tre'visr, par le comte Jules 
] de Bourrousse de Laffore, l'un des Présidents d'hon- 
r du Conseil Héraldique de France. — C'est de ce 
l'-magnifique volume grand iii-4'', enrichi de blasons, 
I de tableaux filiatifs et d'un excellent index onomasti- 
I que que nous disions dans notre annuaire de 1889: 
K Nous avons eu en communication une épreuve pres- 
f que complète de l'histoire de la Maison d'Hébrard 
I par M, de Bourrousse de Laffore ; nous y avons re- 
l connu toutes ses qualités de science approfondie et 
r de parfaite conscience : c'est un véritable monument 
i d'érudition scrupuleuse. » Aujourd'hui que nous 
■ons sous les yeux l'ouvrage entier, nous ne pouvons 
Ique confirmer pleinement notre appréciation pre- 
Imière. Il est divisé en trois livres ; dans le livre I est 
■'«xposée l'origine de la Maison d'Hébrard d'après la 
ttrâdition ; le livre II donne i'hîstoire de la race ; le 
Ilivre III contient les preuves. 

En compulsant tout récemment le cartulaire de 

1.1'abbaye de Vigeois, nous yavons rencontré un Hé- 

ilsEardque M. de Laffore n'a pas mentionné : Adema- 

fxus Ebrardi, qui vers iio", fait don de deux mas à 

B-'cette abbaye. La charte de donation se trouve aussi 

s le tome 43 du fonds Moreau, fol. 59. 

Toujours est-il que les documents authentiques 

Binidîts, curieux et singulièrement instructifs abondent 

jians celte histoire généalogique, et l'auteur y fait 



■ nrmfPniHnifvWfVm 




.* ; 



brillamment preuve de cette connaissance approfondie 
du passé et de l'héraldique, et "de cette sévère pro- 
bité éruditionnelle qui sont la caractéristique de tous 
ses travaux. Heureux, a-t-on dit, les peuples qui n'ont 
pas d'histoire! Heureux, dirons nous, les lignages 
chevaleresques qui ont un tel historien ! 

La maison d'Hébrard est une des plus anciennes 
et des plus illustres du Haut-Quercy ; la tradition la 
fait descendre d'Eberhard, duc de Frioul, marquis de 
Trévise en 846, époux de la Princesse Gisèle, fille de 
Tempereur Louis le Débonnaire. D après d'anciens 
auteurs, saint Sulpice, archevêque de Bourges, serait 
de cette famille. 

La filiation authentique s'établit sur titres depuis 
Guillaume d'Hébrard, seigneur de Saint-Sulpice en 
1180, époux de N. de Cornil. Cette maison s'est divi- 
sée au xiii^ siècle en deux branches principales : 1° la 
branche dite des seigneurs barons et marquis de 
Saint-Sulpice, éteinte à la fin du xvii^ siècle ; 2° la 
branche dite des seigneurs du Rocal en Agénais, qui 
existe encore et qui hérita du dernier mâle de la bran- 
che de Saint-Sulpice. 

La maison d'Hébrard a donné un cardinal, un ar- 
chevêque de Bourges, deux évêques de Bible en Syrie, 
des évêques de Cahors, Digne, Uzès, Riez, plusieurs 
capitaines de 100 hommes d'armes des ordonnances 
du Roi, deux ambassadeurs, un chevalier du Saint 
Esprit, un Sénéchal du Quercy et du Rouergue, des 
conseillers du conseil privé et d'État du Roi, plusieurs 
gentilshommes de la chambre, un mestre de-camp, des 
colonels, un grand nombre de députés aux états delà 
Noblesse, des premiersconsuls^ plusieurs chevaliers de 
Malte, de nombreux chevaliers de Saint Louis, un 
commandeur et des chevaliers de la légion d'honneur. 




— 2^2 — 

blesse et la particule ; une belle pièce de vers de 
M. Millien, le poète connu, intitulée: Roi^ Pontife 
et Père y sans parler d'autres articles sur Peiresc gé- 
néalogiste j sur les Variantes dans les armoiries^ sur 
r Ordre de Maïie^ etc. 

yUUniverSy 26 avril 1889.) 

Le 31 mai 1889, à Besançon, Madame de Sainte- 
Agathe est heureusement accouchée d'un fils (Jean). 

^< 

Essai généalogique sur les Montferrand de 
Guyenne^ par A. Communay. — On ne peut étudier 
Thistoire de la province de Guyenne sans rencontrer 
à chaque page le nom des seigneurs de Montferrand, 
lignage illustre qui se qualifiait premier baron de 
Guyenne. Leurs actes sont si bien incorporés à tous 
les événements politiques de la contrée que tenter 
d'écrire la généalogie de cette Maison serait vouloir 
faire le récit des temps passés. L'auteur n^a donc visé 
qu'à établir la descendance, fixer les degrés, noter les 
alliances et retracer succinctement les gestes de 
chaque personnage. M. A. Communay y a conscien- 
cieusement réussi, et 55 pièces justifient son excel- 
lent travail, terminé par un bon index onom^astique. 
— Les Montferrand, comme toutes les vieilles races, 
avaient provigné hors de leur région natale, en Lan- 
guedoc, en Dauphiné, en Provence, en Franche- 
Comté où je trouve : en 1207, Jean de M., qui fonde 
l'hôpital du S. Esprit de Besançon; en 1257 Pierre de 



— 2i3 - 

M., damoiseau, consentant une vente faite par Robert 
de Choîseul, sire de Traves, à l'archevêque de Besan- 
çon (fonds Moreau, t. 863, fol, 554 v) ; en 1278 a no- 
ble dame Yole, épouse de Pierre de M., chevalier » 
(Ibid. f. 300 V"). Voici encore quelques Montferrand 
qui ne figurent pas dans l'Essai, sans doute parce qu'ils 
appartenaient à des rameaux ayant quitté la Guyenne : 
Hugues de M,, à la croisade en i35o{Bibl. nat,. fonds 
latin, 17803 B., N" 94) ; Jean de M,, chevalier, servant 
en 1387 dans la compagnie d'Assailly de Tourzel 
{Montres, 11, 164, 242} ; Renaud de M., chevalier, qni 
fait montre de sa compagnie à Saint-Jean-d'Angély le 
15 sept. 1386 [Ibid., 54) ; Bérard de M., chevalier, en 
1427 (Bibl. nat-. Quittances, LIX, 765). 



* 



Le 19 juin 1889, à Avignon, est décédé dans sa 58* 

I année M. Adrien-Charles-Marie-Victor de Blégier, 

I marquis de Taulignan, beau-frère de M. le comte 

f d'Anselme de Puîsaye, membre honoraire du C. H. 

de France, et cousin de M. le marquis de Seguins- 

VassieuK, l'un des présidents d'honneur de notre 

compagnie. 



■*■ 



Archives historiques de la Saintonge et de FAiinis. — 
I Cette société fondée en 1874 par M. Louis Audiat, 
I lauréat de l'Académie Française, bibliothécaire archi- 
F viste de Saintes, qui en est depuis lors le président, a 
I publié jusqu'à ce jour {18S9) dix sept volumes de 
I textes inédits relatifs à l'histoire de ces deux pro- 



ji.i 4.«PM""v<, jp Mfnjt J ("VP^fipvwppp 



vinces. Elle a dépensé plus de 60,000 francs d'impres- 
sion, compte 500 membres et s'accroît sans cesse. 
Outre un diplôme d'honneur à l'Exposition régionale 
de Rochefort en 1883 pour la beauté typographique 
de ses volumes, et une médaille d'argent à l'exposi- 
tion universelle de 1889, elle a obtenu une médaille 
de 1,000 francs au concours des sociétés savantes, et 
enfin un décret du 21 juin 1886 l'a reconnue comme 
établissement d'utilité publique. Depuis 1877, outre 
son volume annuel, elle publie un Bulletin^ Revue de 
Saintonge et d^AuniSy qui paraît tous les deux mois 
(10 francs par an) et forme le répertoire complet de 
tout ce qui se fait dans le domaine intellectuel de la 
province : histoire, archéologie, bibliographie, bio- 
graphie et nécrologie, arts et sciences, fouilles et dé- 
couvertes. Souvent citées* par les grandes revues de 
Paris, consultées par les érudits qui y trouvent 
d^amples renseignements, fort estimées et appréciées 
de tous ceux qui ont pu les lire, même à l'étranger, 
les publications de la Société des Archives sont dès 
maintenant la collection la plus importante et la plus 
sérieuse pour l'histoire locale. 

Nous devons à la courtoise libéralité de M. H. Her- 
luison, Tactif et intelligent éditeur Orléanais, Le 
culte de Jeanne d^ Arc jusqu^à nos jours et sa ca- 
nonisation projetée^ belle et savante conférence faite 
au cercle du Luxembourg par M. Lecoy de la 
Marche, le savant professeur honoraire à l'Institut 
Catholique de Paris. Tout est à lire et à méditer 
dans ces 50 pages où rivalisent brillamment l'éru- 
dition, le patriotisme et la foi. La brochure est 




ornée d'un fac-similé d'une estampe de Léonard 
Gaullier, représentant le monument élevé à la Pu- 
celle, en 1^71, par la piété orléanaise. 



Dans la liste des candidats nommés élèves à l'Ecole 
de Saint-Cyr, à lasuite du concours d'admission de 
1889, nous sommes heureux de relever trois noms 
inscrits aussi au livre d'or de notre Compagnie: 
N" 93, Hulot de Collart ; aor, de Tinseau; 366, de 
Buchère de l'fïpinois. 

M. Panneau di! la Horîe, d'une ancienne famille 
normande, admis avec le N" 41a, est l'arrière-petit- 
(ils du général Victor Panneau de la Horie, fusillé 
avec le général de Malet, et qui fut le parrain de 
Victor Hugo. 

Lettres de Saint Vincent de Paul, par un Prêtre de 
la congrégation de la Mission (Paris, D. Dumoulin, 
3 vol. in-tl de 550 p. avec portrait héliogravé). — ■ 
C'est la première fois qu'une édition des lettres du 
grand saint est offerte au public ; véritable monument 
élevé par la piété Gliale au Vémiré fondateur de tant 
d'œuvres dont une seule eût suffi pour immortaliser 
son nom, II a fallu aux enfants de saint Vincent de 
Paul de persévérants efforts pour réunir cette pré- 
cieuse collection, dont les éléments étaient épars, et 
qui serait encore plus splendide sans la barbarie et 
l'imbécillité révolutionnaires qui mirent à sac la mai- 
son de Saint-Lazare. L'ouvrage se compose surtout de 
lettres inédites, qui rendent plus admirable encore 
celui que la reconnaissance publique, au temps des 
14- 



misères de la Fronde, avait surnommé « le procureur 
général des pauvres ». 

Du même savant et laborieux éditeur est le livre 
soigneusement illustré qui a pour titre Saint Vincent 
de Paul dans ses rapports avec la Gascogne (Au ber- 
ceau de Saint Vincent de Paul, près Dax, in-8, 268 p.), 
et qui a pour but de faire connaître tout ce qu'il a été 
possible de recueillir sur les rapports du grand saint 
avec le pays où il reçut le jour. — Ces deux belles 
publications se recommandent à tous les bons 
chrétiens, à tous les lettrés soucieux de la vérité his- 
torique, à toutes les bibliothèques catholiques. 




Au mois de septembre 1889, fidèle aux pieuses tra- 
ditions de sa race, M. Louis le Gras de Marillac de 
Vaubercey, après avoir passé avec distinction ses deux 
baccalauréats, est entré en noviciat, à Troyes, chez 
les Oblats de saint François de Sales. 

Ce jeune gentilhomme est le 3^ fils de M. le Comte 
de Vaubercey, Membre Honoraire du C H. de France. 



Dictionnaire historique et généalogiqne des familles 
du Poitou, par H. Beauchet-Filleau et feu Ch. de 
Chergé. Seconde édition entièrement refondue, con- 
sidérablement augmentée et publiée par H. Beauchet- 
Filleau et Paul Beauchet-Filleau, avec le concours des 
Rév. PP. H. et G. Beauchet-Filleau et la collabora- 
tion, pour la partie héraldique, de M. Maurice de 
Gouttepagnon, i^^ fascicule, Aà AUB. (Poitiers, impr. 
PaulOudin, rue de TEperon, 4 octobre 1889). — Il n'est 
pas un héraldiste qui n'ait eu maintes fois à consulter 



avec grand fruit ce savant et scrupuleux dictionnaire, 
dont la 2' édition sera accueillie avec un redouble- 
ment de faveur méritée. Nous en avons sous les yeux 
le i" fascicule, et nous y constatons des additions 
considérables; il ne comprend pas toute la lettre A et 
pourtant il contient 1H4 articles, dont un très grand 
nombre de généalogies, dressées avec science el cons- 
cience. Les blasons, intercalés dans le texte, facilitent 
la lecture. Rien n'est livré au hasard, rien n'est 
avancé sans preuves, et ]'érudit sent là une œuvre 
foncièrement savante et rigoureusement impartiale. 
Les noms de ses auteurs suffisent amplement à la 
recommander, mais nous considérons comme un 
devoir d'insister auprès de nos amis pour qu'ils s'ins- 
crivent au nombre des souscripteurs. — Le Dîciion- 
naire formera 4 ou 5 volumes de 800 pages chacun, a 
raison de 16 fr, le volume sur papier mécanique, 
30 fr. sur papier teinté, î6 fr. sur papier vergé. On 
souscrit chez M. Paul Oudin, imprimeur, à Poitiers. 



François de Lorraine, ^uc de Ginsc, par Charles 
Buet. — L'érudit et laborieux auteur de ce beau livre, 
illustré de 50 gravures et reproductions d'après les 
maîtres et les documents anciens, et dédié à S. A. R. 
Monseigneur le Duc d'Aiimale, a eu l'honneur de re- 
cevoir cette élogieuse lettre deS. Em. Monseigneur le 
Cardinal Archevêque de Lyon. 

Lyon, le 5 novembre 1889. 



Je n'ai pas l'habïlude de docrner 1 
publiés ea dehors Je mon diocèse, 1 
fïliciler leurs auteurs lorsqu'ils oni 



uterfik<ki 



^^^^^9mtmmmmmwt^tllli, 



--^ 348 — 

approuvée. C'est le cas de la vôtre, que j'ai lue avec attention et 
intérêt, et qui mérite tout à fait les éloges qu'elle vous a déjà 
valus. Vous ne dites pas trop en assurant qu'elle est le firuit d'un 
long et patient travail. Après le Duc de Guise et l* Amiral de Co- 
ligny^ il faut que vous nous donniez Henry IV pour compléter le 
cycle. On ne parlera jamais assez de ce grand roi. Ceux qui l'ont 
raconté ont laissé encore bien des choses à dire après eux. Il est 
tout à fait digne de vous, je ne dis pas d'achever le portrait, mais 
d'y ajouter quelques traits de plus. 
Recevez, Monsieur, l'assurance de mes sentiments dévoués. 

•j- Joseph, Cardinal Foulon, 

Archevêque de Lyon, 



>-o»< 



Le chevalier de Sinceny et le commandeur de 
Chauny. — Aperçu sur les Ordres de Malte et du 
Saint-Esprit de Montpellier , par le comte de Brandt 
de Galametz. — Cette savante étude, relative à deux 
membres de la Maison du Passage, débute par une 
brève introduction dans laquelle notre érudit collègue 
critique avec beaucoup de raison l'antique coutume 
de laisser le nom patronymique pour porter un nom 
de fief. « L'admission du chevalier de Sinceny et de 
son frère dans les deux ordres célèbres de Malte et du 
Saint-Esprit de Montpellier, l'honneur pendant des 
siècles de la France catholique qui les avaif fondés, 
contribua à donner un plus grand relief à leur nom. 
Personnellement, ils s'en sont rendus dignes par un 
dévouement sans borne, et le chevalier de Sinceny 
(Louis du Passage) le cimenta par une mort glorieuse. 
M. le comte de Galametz donne ici de très intéres- 
santes notices sur l'Ordre du Saint-Esprit de Mont- 
pellier et sur Olivier de la Trau, premier général de 
l'Ordre vers 1619. — Il y avait jadis en France un 
certain nombre de ces ordres le plus souvent mili- 



— 049 — 

s et hospitaliers, comme l'Ordre de la Croix, à 
Avignon, dont M. de Seguins-Vassieux était recteur 
en 1624 et dont j'ai parlé dans la Revue de la Terre- 
Sainte (1" juillet 1886, Nobiliaire des Croisades, 
notice Seguios). On ferait sur ces Ordres tombés dans 
l'oubli un livre singulièrement intéressant; cette 
œuvre devrait tenter l'érud îtion d'un de 00s collègues. 
— M. le comte de Galametz a joint à sa luxueuse pu- 
blication une planche en chromo des sceau et contre- 
sceau du grand-maître Olivier de la Trauetdu cachet 
de Jacques du Passage, commandeur de Chauoy. 
Nous nous faisons un devoir de signaler à son atten- 
tion un recueil de pièces sur l'Ordre du Saint-Esprit 
de Montpellier, des 17^ et 18' siècles, N" 1128 du 
■ cabinet des titres de la Bibl. nationale. 



Un hommage à la sainte mémoire de la grande 
Française. 

M. Willem Kolkman, de Dordrecht, chevalier de 
Saint-Grégoire le Grand, ayant 'a nommer son nouveau 
bateau à vapeur (remorqueur à hélice), a voulu qu'il 
s'appelât yea«Kf d'Arc. 

Nous nous réjouissons d'autant plus de ce pieux 
hommage que le Conseil Héraldique de France 
compte M, Willem Kolkman au nombre de ses 
associés étrangers, 

La facture d'orgufs au x^i' siècle, par Jules Planté. 
-~ L'historique de l'orgue, depuis son origine assuré- 
ment très ancienne, est encore à faire. L'auteur, dans 



^^^ 



^^'^^'ft^rf^mmmifmmtmmmmm^^ 



— 250 — 



cette courte notice, s'est seulement proposé de dire 
quelques mots sur l'origine de l'orgue et les dévelop- 
pements successifs de la facture jusqu'au xvi® siècle, 
époque curieuse à laquelle il emprunte d'intéressants 
documents. Cette savante et attrayante étude, luxueu- 
sement éditée, enrichie de notes, est ornée de 15 
figures dans le texte, et d'une planche en photogra- 
vure de la fameuse tapisserie de M. de Rohan (Cathé- 
drale d'Angers, xvi^ siècle). 



Le 12 novembre 1889, à Marseille, a été célébré le 
mariage de M. de Wailly du Rozelle, Membre associé 
du C. H. de France, avec Mademoiselle RoseSimond. 



Annuaire du Conseil Héraldique de France j 2® 
année. — Uannuaire publié l'année dernière faisait 
naître de bonnes espérances pour l'avenir d'une jeune 
et vaillante Société, qui se propose de maintenir avec 
courage et dignité toutes les saines traditions qui ont 
fait la gloire et le salut de notre pays. Dès aujourd'hui, 
nous pouvons assurer que les espérances sont devenues 
des réalités. Ce nouveau volume consacre un progrès 
véritable non seulement dans le nombre des associés, 
mais aussi dans la valeur et l'intérêt des travaux. Il 
suffit de les indiquer rapidement dans l'ordre où ils 
se présentent. Après un état des membres du conseil 
héraldique de France, nous trouvons un savant et 
solide mémoire intitulé : « La noblesse de France 
(1789-1889), par le vicomte de Poli ; la préposition ^^, 
par A. de Martonne ; Peiresc généalogiste, par Ph. Ta- 



Imîzey de Larroque ; Petits- neveux de Jeanne d'Arc au 
' comté Nantais, par S. de La Nicollière-Teijeiro ; Roi, 
Pontife et Père, par A. Millien ; Observations sur la 
' généalogie des maisons de Berenger et de Sassenage, 
par le tnarquis de Rivoire : des variantes et modifica- 
tions introduites dans les armoiries, par le vicomte de 
Burey; documents provençaux, par le baron du 
Roure, et l'Ordre de Malte, par H. d'Arbigny de 
Chalus. Ces mémoires, qui se recommandent tous par 
leur mérite et les noms de leurs auteurs, sont suivis 
d'une chronique abondante et d'une bibliographie que 
l'on ne consultera pas sans fruit. 

En lisant chacun de ces mémoires, on est surpris 
de la quantité d'erreurs échappées à des historiens 
précédents et qui sont corrigées ici d'après des docu- 
lents authentiques. Il ne faut pas croire toutefois que 
i livre soit un ouvrage de controverse: ordinaire- 
, ment, la citation d'une charte nouvellement décou- 
I verte suffit pour rétablir la vérité, sans aucun pro- 
cédé qui sente, même de loin, l'esprit de contention. 

Dom Paul Piolin. 

{Ld Monde, 25 juin 1889). 

Ouvrages offerts au C. H. de France par les au- 
teurs ; 

Œuvres complètes de Monseigneur X, Bakbier de 
[ MoNTAULT, /iri'/j/ de la Maison de S. S. (Tomes letll). 
Poitiers, 1889, a vol. in-8, 

BrauxIB^-'G. de), /eaum- d'Arc û Sjint-Nkoldi. 
— Nancy, iSSy, in-8, 8 p. 



', ^ 



— 254 — 

zéphyr, ressemblant à une corde de sa lyre, est admi- 
rable d'harmonie et d'une mélodie ineffable. Sa 
muse 

S'élève aux pieds de TÉternel ! 
La nature est comme une église : 
Brume, parfums, lumière et brise ; 
Union de la terre au ciel I 

« Laprade se divinisait au pied des hautes cimes, au 
milieu des crêtes alpestres ; Peloux ne peut demeurer, 
lui, insensible devant le grandiose spectacle de la 
Mer^ 

Une dans ses beautés, simple, mais variée, 
Emblème de notre âme, image de nos jours. 

« Son cœur, à lui, a parfois Tamertume extrême du 
vaste océan : 

Cest le sel de sa force et celui de ses pleurs : 
Changeant comme la mer, il est toujours le même, 
Vaste dans ses désirs, vaste dans ses douleurs ! 

« Dans leur ensemble ces Hymnes et Idylles^ à côté 
des sentiments élevés, des impressions pleines de 
fraîcheur et de délicatesse qui les parent, laissent 
vibrer un cœur capable d^un pur et sincère enthou- 
siasme, et lorsqu'on sait ou que Ton devine que la 
muse est invoquée pour distraire et rasséréner une 
âme qui se dit ou se croit souffrante, comment refu- 
ser au jeune auteur une bienveillance sympathique, 
quand sa pensée surtout est comme un de ces tièdes et 
bienfaisants zéphirs du printemps qui font épanouir 
les fleurs des jardins et des champs ? » 



Jeanne d'Arc à Saint-Nicolas, par G. de Braux. — 
La présence de Jeanne d'Arc à Saint-Nicolas a attiré 
l'attention de ses divers hisioriens, et tous ont admis 
son pèlerinage au sanctuaire de Saînt-Nîcolas-du- 
Port. M, Athanase Renard avait repoussé cette inter- 
prétation pour admettre la présence de Jeanne à 
Saint-Nicolas-de-Séfonds, près de Vaucouleurs. M, Si- 
méon Luce a repoussé l'interprétation de M. Renard. 
M. le baron G. de Brans, avec son érudition accou- 
tumée, démontre que l'une et l'autre de ces opinions 
sont vraies, avec cette restriction que l'identification 
de chacun de ces savants vise une seule des deux dé- 
positions où il soit fait mention de Saint-Nicolas, 
dans le procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc. 



Notre érudit collègue M. le Vicomte E. Révérend 
du Mesnil continue dans VAncien Fore:{j revue men- 
suelle historique et archéologique qu'il rédige presque 
seul, à produire les documents les plus intéressants 
sur cet ancien pays de Forez, si petit et si glorieux 
au moyen âge. L'œuvre en est à la huitième année, 
toujours aussi variée, toujours aussi intéressante. Si- 
gnalons parmi les articles déjà parus depuis mars i88i), 
rEiat des familles nobles du Lyonnais, du Forc:{ et du 
Beaujolais, mémoire dressé par l'Intendant Trudaine 
en 1705 et 1706 ; Une assemblée de ville â Monibrison 
au KVii' siècle ; les comptes-rendus du Forej_ Pillo- 
resque ei monumental, œuvre de longue haleine et 

ignifiqueraent illustrée, que bien des provinces en- 






— 256 — 

vieront; Echo sur la Prinse de Charlteu en i$po^ 
réimpression d'une pièce rarissime, peut-être unique ; 
les Registres des sépultures de V église de Notre-Dame 
de Montbrison de l'j^i à i'].86 ; Jean de Chateaumo- 
rand et Amé de Viry ; la Liste des hrancs-Maçons delà 
Loge Saint Jean de la réunion des Elus de Montbrison 
en 1820, etc. etc. Nous faisons les vœux les plus sin- 
cères pour que cette revue s'étende encore et, grâce à 
de plus en plus nombreux souscripteurs, augmente 
ses matières et produise des illustrations, si prisées à 
notre époque. M. le Vicomte Révérend du Mesnil a, 
en outre, publié, cette année, dans la Revue de la 
Société littéraire^ historique et archéologique deVAin^ 
une étude curieuse sur les Familles consulaires de 
Botirg-en-Bresse de 1363 à 1790 2lwqc pièces justifica- 
tives^ et, dans la Revue du Ljyonnais, le Catalogue des 
prieurs, des chanoinesses-régulières et des chanoi- 
nesses-comtesses de Neuville-les-Dames de 1260 à 
1790 : ces deux travaux, d'une réelle importance, 
sont appelés à un légitime succès. 



Le 23 août 1889, au château de Lapouyade-Saint- 
Angel, est décédée à l'âge de 66 ans Madame la mar- 
quise de la Garde Saint- Angel, née Rochechouart, 
tante de M. le comte de Saint- Saud et cousine de 
M. le marquis de Bourdeille, membres honoraires du 
C. H. de France. 



>*ô»-< 



Un écolier de V université d* Orléans au xvii^ siècle y 
ZMr^s el rapports d'un correspondant ^ par le comte 



— S57 — 

Dienne. — En publiant ces curieuses lettres, l'au- 
teur nous initie à la vie d'un étudiant en droit du 
xvii'^ siècle, d'un «; écolier », comme on disait alors, 
pendant ses deux années de cours à l'université 
d'Orléans. L'écolier est Jean de Massac, cousin de 
Tanneguy de Massac, abbé de Nantua et chanoine de 
Sainte-Croix d'Orléans, qui lui sert de mentor et de 
correspondant. Cette étude abonde en détails inté- 
ressants; elle est annotée avec érudition et renferme 
de précieuses indications généalogiques. 



•^ 



M. Charles Buet, membre honoraire du C. H. de 
France, a été élu président de l'Académie Chablai- 
sîenne en remplacement de S. Exe. le comte Amédée 
de Foras, l'un de nos présidents d'honneur, grand- 
maréchal de la cour de S. A. R. le Prince de Bulgarie. 
L'Académie Chablaisienne a décerné à M, le comte 
de Foras le titre de Président d'honneur. 

# 

La légendi: merveilleuse de Monseigneur saint Yves, 
par le vicomte Arthur du Bois de la Villerabe], prêsi- 
dentd'honneurdu Conseil Héraldique de France. — 
L'érudition n'exclut pas l'aclualilé ; ce savant et beau 
livre en est la preuve : il parait à la veille de la res- 
tauration du célèbre tombeau du grand saint breton 
dans la cathédrale de Tréguier. Avec son talent ac- 
coutumé, l'auteur a su enguirlander merveilleuse- 
ment les angles un peu sévères de cette vie ascéitc^e.- 
Sans s'écarter de l'inflexibiUté des V.fcn.v.e's.^'ù.'Cîvs.ïi-'^'»'^*'^- 



^^^^^^^^ 




— 258 — 

il nous promène à travers les us et coutumes du xiii^ 
siècle, dans un délicieux pastiche des lointains de no- 
tre vieux langage français. 

Sous la forme la plus piquante, la plus couleur du 
temps et avec un naturel inimitable, il fait mouvoir 
son personnage, son entourage, toute une époque 
dont il nous crayonne les impressions. Il nous trans- 
porte enfin « comme en ung resve^ ainsi qu'il l'écrit dans 
sa préface, sur les ailes de nostre vieille et iolie langue 
françoise^ surprinse à son aurore et simples se princta- 
nière^ vers ung âge généreux et vraiment chrestien, » 
Or, cette simplesse princianiére de langage est tout 
simplement une savante et fort curieuse étude de lin- 
guistique qui décèle une lecture immense des vieux 
auteurs. 

Quant à la valeur historique du texte et des notes 
très nombreuses qui l'accompagnent, c'est ici que se 
révèlent la valeur, le talent d'investigation bien connu 
de ^archéologue. C'est ce que l'on appelle fouillé, et 
fouillé de main de maître. M. de la Villerabel ne s'est 
pas contenté de puiser aux sources originales, récem- 
ment mises en lumière, les éléments de la vie du 
grand justicier breton ; il a eu la fortune de retrou- 
ver dans les archives publiques et privées, entre au- 
tres dans celles de sa famille, qui a Thonneur d'être 
alliée de saint Yves, de nouvelles données, de pré- 
cieuses révélations. 

Le savant, l'amateur délicat de nos vieilles chroni- 
ques, autant que les dévots de saint Yves, trouveront 
une ample moisson dans ce livre, auquel un grand 
luxe typographique ajoute encore du prix. Quelles 
délicieuses compositions que celles de M. Chardin, 
le savant héraldiste dont l'habile crayon sait rendre 
avec tant de bonheur le sentimenl breton l 



— =59 - 

L'exécution très artistique de la légende merveUhuse 
de Monseigneur saint Yvrs fait le plus grand honneur 
h M. Caillière, un éditeur doublé d'un artiste â qui de 
récentes publications ont acquis une légitime réputa- 
tion, ainsi qu'aux presses de l'imprimeur Alphonse Le 
Roy, de Rennes. 



S. S. le Pape Léon Xlll a daigné conférer les di- 
gnités suivantes aux honorables membres de la délé- 
gation du Comité International des Ordres Equestres 
Pontificaux (Jubilé sacerdotal du Souverain Pontife) : 

A M. Noël le Mire, vice-président, la croix de 
commandeur de Saint-Grégoire; à M, Gustave Dro- 
let, trésorier, la croix de commandeur du même 
ordre (classe militaire) ; â M. le lieutenant-colonel 
Henri Caillon, secrétaire, la croix de commandeur 
de Saint-Sylvestre. 

A notre zélé sécréta ire- général M. Henrid'Arbigny 
de Chalus, collaborateur du Comité, la croix de che- 
valier de Saint-Grégoire. 

Nous adressons à nos dévoués collègues nos plus 
sympathiques félicitations ; ces glorieuses distinctions 
honorent aussi notre Compagnie. 



# 



Robert Assire, étude hist. etbiogr., par le vicomte 
Oscar de Poli, — Quand le présent s'écroule et que 
l'horizon est aux orages, il est bon de se retourner 
vers le passé : on y trouve de fortes leçons, de graves 
exemples, de consolantes espérances. Le cœur s'y re- 
trempe dans la source vive deVamoiM ift\*'4'sî«'>*-i 



i^^^TwwTrsr. 



— 260 

du respect et de la reconnaissance pour les grands 
rois et les bons citoyens qui ont fait la France^ — non 
telle qu'elle est — mais telle qu'elle a été et qu'elle 
sera un jour : c'est-à-dire « le plus beau royaume du 
monde après celui du ciel ». Voilà pourquoi nous sa- 
luons avec la plus vive sympathie le charmant petit 
volume que vient de faire paraître M. le vicomte de 
Poli. Cest l'histoire pleine de charme, d'intérêt, de 
vie et détalent d'un fidèle serviteur de la vieille mo- 
narchie française, d'un de ces intrépides et dévoués 
fonctionnaires qui aidèrent Charles V et Charles VI — 
avant sa folie — dans la « bataille pour la vie » con- 
tre l'Anglais. Après nos rois, c'est à ces hommes de 
cœur que nous devons d'être demeurés Français ! 

Issu d'une très ancienne famille de l'ancien pays 
d'Auge, Robert Assire comptait pour premier ancêtre 
un Guillaume Ascire ou Aspire qui, en 1180, fut 
frappé d'une amende par l'Echiquier de Normandie 
pour avoir courageusement soutenu les prérogatives 
judiciaires de l'évêque Arnoul de Lisieux contre le 
despotisme brutal de Henri II, roi d'Angleterre et 
duc de Normandie. Le père de Robert, Jean Assir&y 
est au nombre des héroïques défenseurs du mont 
Saint-Michel, notre grand sanctuaire national, contre 
les Anglais, lors du siège mémorable de 1423. Robert 
Assire se montra digne de tels devanciers : Charles 
V et Charles VI n'eurent peut-être pas de fonction- 
naire aussi dévoué. En 1359, nous le voyons nommé 
vicomte de Falaise par le Régent. On sait que, au 
xiv^ siècle, les vicomtes étaient simplement des re- 
ceveurs particuliers des finances royales, surveillants 
des châteaux royaux et juges du premier degré au- 
dessous des baillis royaux. En cette qualité, Robert 
Aj;sir^ est mêlé à toute la politique du règne de 



Charles V, à sa lutte contre l'horrible Charles-le- 
Mauvais;â l'interminable querelle des maisons de 
Montfort et de Blois en Bretagne ; aux enquêtes, 
missions et études qui, en 1570, précèdent et amènent 
la dénonciation par le roi d^; France du funeste traité 
de Brétigny avec l'Angleterre. 

Sans doute, cet inlégre et actif serviteur va être ré- 
compensé, il obtiendra un légitime avancement. Que 
vous connaissez peu les hommes et la vie!... 11 est 
révoqué, emprisonné et, le 3 octobre 1361J, le bailli 
royal de Beaumont-le-Roger fait procéder à l'inven- 
taire de ses biens pour les confisquer au profit du Roi. 
11 avait donc malversé? Au contraire, mais il avait 
fait rendre gorge à quelque maltôtier, à quelque trai- 
tant puissamment riche qui l'avait dénoncé au Roi, et 
le Roi, induit en erreur, avait révoqué l'honnête 
homme sur la plainte du coquin. Eo monarchie cela 
arrive quelquefois ; en république, tous les jours. 
Mais l'erreur royale dura peu : la réparation fut écla- 
tante et conduisit successivement Robert Assire du 
poste de vicomte d'Auge et de Pont-Authou à celui 
de maître enquêteur des eaux et forêts du duché de 
Normandie, et enfin à la charge, alors si considérable 
[il n'y en avait que trois en France), de Trésorier gé- 
néral de France. Il mourut en 1393, laissant k sa fa- 
mille un grand exemple et à son pays la mémoire, 
pieusement exhumée de nos jours, d'un digne, fidèle 
et courageux serviteur. Puisse cet honnête, intelligent 
et dévoué fonctionnaire trouver aujourd'hui de nom- 
breux imitateurs ! 

Il serait difficile d'exprimer tout l'intérêt qu'a su 
répandre sur cette courte biographie M. le vicomte 
Oscar de Poli. Les plus curieux renseiguem.etvt&^è'û.é.'a.- 
logiquesjlesplus précieux détaWs sut \3. cotv^i^^Ào■s^. i-e.^ 



familles dans l'ancienne France, leurs vicissitudes, 
leurs armoiries et changements de nom, de situation 
et de lortune, leur abaissement, leur relèvement ines- 
péré, leur naufrage trop souvent sans retour, abon-r 
dent dans ce remarquable ouvrage, véritable trésor 
d'érudition, et non seulement justifient la renommée 
de l'honorable et excellent auteur, mais dépassent 
même les plus légitimes espérances. Ajoutons que la 
seconde partie du volume est consacrée aux Preuves 
et contient plus de cent pièces ou documents, tous 
inédits ou extrêmement rares et rétablis d'après les 
manuscrits les plus corrects et les découvertes de la 
paléographie contemporaine. 

Nous ne saurions trop féliciter M. le vicomte de 
Poli de ce nouveau succès littéraire, ni trop engager 
nos lecteurs à se procurer, s'ils le peuvent, ce charmant 
et excellent livre, tiré à cent exemplaires numéro- 
tés. 

C. 

{Revue Catholique des Institutions et du Droite 

août 1889.J 



Le 4 avril 1889, à Arbois, est décédée dans sa jS® 
année Madame Marie-Roseline-Donatie de Prémorel, 
née Villeneuve-Esclapon, femme de M. de Prémorel, 
inspecteur des forêts, cousine de M. le comte et Ma- 
dame la comtesse Raoul de Coligny-Châtillon, de 
M. le baron et Madame la baronne Hippolyte d'Huart, 
et de M. le baron et Madame la baronne Fernand 
d'Huart. 



Le château de la QourbejoUière . Episodes des guer- 
res de la Ligue au pays de Clisson et de Moniagu, par 
le comteR.de l'EstourbeilIon. — C'est à la suite 
d'une excursion faite à l'a ncien manoir de la Courbe- 
joUière, en 1886, par les membres du Congrès de 
Nantes, que M. le comte de l'EstourbeilIon, sur les 
instances de ses confrères, a cru devoir publier cette 
très intéressante notice, ornée de gravures dans le 
texte et hors texte, et accompagnée de documents 
justificatifs dans lesquels nous relevons les noms sui- 
vants ; La TrémoïUe, Rohan, Scepeaux. Béthune- 
Sully, Baye, Goyon, Lisle, de Pierre, Régnon, Gou- 
laine, etc. 



S. S. le Pape Léon XIll a daigné conférer la croix 
ProEcclesiâ et Poniifice à M. Jules de Terris, l'un des 
zélés coopérateurs du Comité international jubilaire 
des Ordres équestres Pontificaux, auteur d'une His- 
toire des évêques de Carpeniras dont le Souverain 
Pontife avait daigné agréer le filial hommage, et 
membre honoraire du Conseil Héraldique de France. 



Nobles ou vivant noblement à Poni-l'Evesque, dans 
Vespace de 15 à 20 ans, depuis 1740. Manuscrit prove- 
nant de M"" Bicherel, dame des Enclos à Benerville, 
publié pour la première fois, avec des notes sur la 
généalogie des 39 familles qu'il renferme, leurs ar- 



^■i 'JJ^^ '.'-'«^««TClIPPIHpjp 



— 264 

moiries, les maisons qu'elles habitaient, et sur la ville 
de Pont-l'Evêque au milieu du xviii^ siècle, — par 
Henry Le Court. — Le titre de cette publication in- 
dique son importance et l'intérêt de premier ordre 
qu'elle comporte non-seulement pour l'histoire des 
familles en cause, mais encore pour Tétude des dé- 
tails de la vie privée des nobles ou vivant noblement 
au xviii^ siècle. Tels détails ne se trouvent nulle part 
ailleurs : « M. etM™^ de Saint-Sauveur, 4 domestiques 
de représentation, 2 femmes... M. etM'"^ du Mesnil, 
I domestique de représentation, i cheval... M. Ame- 
line de la Chappelle, ancien chevalier de Saint Louis, 
vivant noblement, i servante... M. et M'"^ de Prema- 
gny, vieillard. 2 domestiques, 2 chevaux, i chaise 
roulante et 1 chaise à porteur... M. et M*"^ de Neuville, 
4 enfants allant aux écoles, 2 servantes... M. et 
M^^ Le Court de Touraille. Leur fils, avocat, lequel 
après leur mort prit un train distingué, 2 domestiques 
hommes, i chaise roulante et des chevaux brillants 
pour la traîner, et tenant table ouverte à tout le 
monde... » Notre érudit collègue M. Henry Le Court 
a encore accru l'intérêt de ce curieux inventaire par 
d'excellentes notes généalogiques. — Nous lui de- 
vons aussi une belle et bonne généalogie de toutes 
les branches de l'illustre Maison du Buat (Lisieux, 
E. Lerebour, 1886, in-40), à laquelle il est directement 
apparenté. 




Le^24 °^^i 1889, à Paris, est décédé à l'âge de 62 ans 
M. Louis-François Guignard, père de M. Ludovic 
Gajgnard, membre honoraire du C. H. de France. 



- =65 - 



Revue bistoriqui de Provence, bulletin mensuel de 
documents originaux pour servir à l'histoire Je Pro- 
Ivence, publie sous !a direction de M. le baron du 
■Roure. — Se confinant strictement dans le champ 
Ides études historiques, cette revue sera avant tout 
l'Un recueil an documents authentiques, quelque 

■ chose d'analogue, dans une sphère plus restreinte, 

■ au Cabinet Historique dirigé jadis par M. Louis Pa- 
ion ambition est plutôt de préparer des ma- 

itériaux â la critique historique que d'en publier les 
I résultats. Transcrire et colUtîonner soigneusement, 
I traduire quelquefois les nombreux documents épars 
I dans les archives et les bibliothèques publiques et 
I privées ; faire une sélection de textes originaux depuis 
[ les chartes latines du xii" siècle jusqu'aux pièces im- 
I portantes ou curieuses du siècle dernier ; publier 
I aussi, à défaut des documents mêmes, de substantiels 
I inventaires, tel est l'objet principal de la Revue. 
I De plus en plus l'histoire tend à devenir une science 
f exacte, faite d'extrême précision, et ne se hasardant 
\ à des conclusions un peu générales qu'après une pa- 
I tiente accumulation de faits précis et une sévère criti- 
l que des textes. L'idée d'entreprendre, pour la Pro- 
vvence, la réunion et la mise au jour de ces sources 
Jvives de la critique historique ne pouvait donc que ren- 
Fcontrer l'accueil le plus favorable, et le plus brillant 
fsuccès couronnera certainement la très louable entre- 
Iprise de notre érudit collègue M. le baron du Roure. 



Le 7 mai 1889, en son hôtel, à Versailles, est dé- 
Icédé dans sa by année M. Ludo\\c-Cb.ai\e,a-%.e.^fe êie^ 



^ 266 — 

Caillebot, marquis de la Salle, grand-père de Madame 
la comtesse René de Chavagnac et de Madame la vi- 
comtesse de la Noue. 



L'art HÉRALDiauE, par H. Gourdon de Genouillac, 
I vol. de 300 pages orné de 280 bois dans le texte. 
(Paris, Quantin, éditeur). Il y a trente ans M. Gourdon 
de Genouillac publia une Grammaire héraldique des- 
tinée à enseigner les éléments de la science du blason, 
et plusieurs éditions furent la preuve du succès que 
ce petit ouvrage avait obtenu ; aujourd'hui le fécond 
écrivain, qui n'a jamais délaissé ses études héraldi- 
ques, tout en entassant des volumes d'histoire, a publié 
en 1889 dans la blibliothèque de l'enseignement des 
Beaux- Arts, collection couronnée par l'Académie 
française et par l'Académie des Beaux-Arts, un vo- 
lume sous le titre VArt héraldique^ qui est écrit spécia- 
lement pour les amateurs, les peintres, les graveurs, 
les artistes, et qu'il a su rendre d'une utilité qui s'im- 
pose ; dans ce livre, l'Art héraldique est traité au 
point de vue international ; les blasons français sont 
accolés à ceux de l'Angleterre et du Portugal, etc., et 
ce qu'on ne trouve nulle part que là, c'est pour ainsi 
dire l'histoire des transformations qu'ont subies les 
pièces et les figures héraldiques : l'auteur met en re- 
gard le lion de la Renaissance et celui du xviii^ siè- 
cle, la fleur de lis primitive et celle de la Restauration. 
Le chapitre du blason dans les arts est particulière- 
ment curieux. 

Notre honoré collègue M. Alfred de Tesson a eu la 



- .«7- 

perdre son vénéré père, M. Louis é 
Tesson, chrétien modèle par la foi et par les œuvres, 
gentilhomme accompli, ayant cumulé brillamment U 
peinture ei la littérature, moraliste éminent, écri- 
vain délicat, fin observateur, qui s'est éteint le 6 avril 
i88g, à l'âge de 8} ans. 

Sur la tombe de M. Louis de Tesson, M. Le Héri- 
cher, président de la Société d'archéologie d'Avran- 
ches et de Mortain, a prononcé l'éloge de ce vir pro~ 
hits, digne de tous les respects, de tous les regrets. 
Nous en extrayons ces passages : 

« .. . L'âge mur et avancé fut la période des œuvres 
littéraires, qui sont encore des œuvres de charité et 
de propagande des idées nobles et humaines. C'est sur 
cette phase de sa vie que doit insister le président 
d'une société dont il fut très longtemps (il n'avait pas 
la maladie moderne de la démission}, très longtemps 
vice-président, et dont il est mort président honoraire, 
un titre que lui devait bien une association qu'il a 
contribué, plus qu'aucun autre membre, à élever à un 
degré inespéré de prospérité. Ses livres ne sont pas 
d'un auteur qui vise à l'art, au succès, à l'applaudis- 
ment : un livre pour lui, c'est une action, c'est une 
leçon, c'est une propagande, un apostolat. Gentil- 
homme, et portant un des plus grands noms de la 
patrie normande, il est démocrate, de la démocratie 
de l'Evangile. Timide dans le monde, il est hardi par 
la pensée ; il respecte les personnes ; sa fine ironie 
glisse, elle n'appuie pas. L'idée dominante de ses nom- 
breux ouvrages, c'est l'araour des pauvres, des hum- 
tles, des oubliés, surfout des persécutés, c'est de 
rabaisser ceux qui ne sont qu'opulents et super- 
bes... 

« M. de Tesson lègue un \\éT\\.afee, ie. n«\.\s.% "■»■ ^"^^ 



x*V '«"vjp^w^SP 



— 268 — 

belle et nombreuse famille, qui fut la consolation de 
son veuvage, la couronne de ses cheveux blancs. Il 
laisse pour chef de cette famille M. Alfred de Tesson 
capitaine de frégate en retraite, notre précieux colla- 
borateur dans l'œuvre de notre compagnie, le vaillant 
défenseur de Tuspan, dans un victorieux combat de 
sang- froid et d'énergie dont la récompense fut les 
épaulettes de capitaine, la décoration de l'empereur 
Maximilien, et la croix d'honneur à l'évacuation du 
Mexique... » 

Dans la séance du 2 mai 1889, à la Société d'archéo- 
logie d'Avranches, M.Sosthène Mauduit a donné lec- 
ture d'une excellente notice sur M. Louis de Tesson, 
« tribut d'hommages à la mémoire de cet esprit d'élite 
qui a tenu, pendant un demi-siècle, une si grande 
place dans notre Société, et qui était digne, par son 
caractère comme par son talent, d'en occuper une 
grande dans le monde. » 



^1 



L. Duhamel, Table générale des minutes des notaires 
de V arrondissement d* Avignon. — On trouve dans ce 
précieux travail une première liste, par notariat, de 
toutes les minutes conservées jusqu'à ce jour avec les 
dates extrêmes des registres de chaque notaire, et une 
seconde liste comprenant les noms des anciens no- 
taires avec celui de leur successeur actuel et le lieu 
de sa résidence. Si chaque arrondissement était doté 
d'un travail de ce genre, combien les recherches 
seraient facilitées ! Nous félicitons bien vivement le 
savant archiviste de Vaucluse de l'avoir effectuée pour 
l'arrondissement d'Avignon. C'est un exemple qui 
mérite d'être suivi. 



La Société des Archives historiques delà Saintonge 
et de l'Aunis, présidée par notre savant collègue 
M. I.OQÏs Audiat, et dont le vice-président est 
M. Denys d'Aussy, également noire collègue, a pu- 
blié en 1889 son 17' volume, contenant le second vo- 
lume de ÏHisioire delà Rochelle (1199-1575)1 d'A. 
Barbot. 

Cette importante société, reconnue comme établis- 
;ement d'ntilité publique par décret du 21 juin 18K6, 
compte encore au nombre de ses Membres plusieurs 
de nos collègues : MM. l'Abbé Blanchet, le marquis 
de Bourdeille, le marquis de Bremond d'Ars-Migré, 
Claude de Monti de Rezé, le vicomte de Poli, le 
comte de Saint-Saud, Ph. Tamizey de Larroqiie et 
l'Abbé Tricoire. 



# 



Les arts et les mélirrs du vieil Arms. — Le Pttj 
académique d'Arras ou l'art de la méiieslrandie au 
mqyen-âge, par L. Cavrois, anc. auditeur au Conseil 
d'état, membre honoraire du C. H. de France. — 
Savante et charmante étude sur la plus ancienne, la 
is célèbre et le « modèle » des confréries poétiques 
du moyen âge. Beaucoup d'heureuses citations, entre 
natres cet extrait de la légende du sire de Créqui, que 
l'on croyait mort à la croisade, mais qui, un beau 
jour, reparut au milieu des siens stupéfait de son re- 
tour : 

Le sire de Créki aduac na feul occhi, 
Roprint !i chievalier, rar. dame, le veiicliy : 
Ravisier been, chey niy ' 



'.> mv^^mifmm'mmmmsi^ 




— 270 — 

Et ce portrait des jouvenceaux artésiens du bon 
vieux temps : 

Ils aimaient leur pays, leur Dieu, leur Roi, leur dame. 



Extrait d'une lettre de M. le vicomte Robert de 
Burey, du 9 mai 1889 : 

«... Je n'aurais garde, aussi, de laisser passer cette 
occasion de vous faire savoir le plaisir que j'ai éprouvé 
à la lecture de la seconde publication du Conseil 
Héraldique, et, particulièrement, de la belle étude 
que vous avez consacrée au rôle joué par la Noblesse 
de France en 1789. Cest là un noble et beau travail, 
digne de votre plume loyale et convaincue ; il sera 
médité avec fruit par tous ceux qui s'intéressent aux 
questions historiques, car il s'en dégage un enseigne- 
ment éminemment profitable qui ne saurait être perdu 
pour le penseur et le moraliste. » 



B 



Notre honoré collègue le baron Charles de Gargan 
a eu la douleur de perdre son père, M. le baron de 
Gargan, chevalier de la légion d'honneur, ancien 
membre du conseil général de la Moselle, maître de 
forges de Hayange, Moyeuvre, Styring-Wendel et 
Jœuf, décédé le 5 août 1889, dans sa 63^ année, en 
son château de Bétange (Lorraine). 



Les seigneurs ih Choiscitf. par l'Abbé Grassot, curé 
de Choiseul. — Cette savante étude est lin excellent 
modèle pour toute, monographie de fief. L'introduc- 
tion donne la notion sommaire et les armoiries des 
Maisons seigneuriales qui ont possédé Choiseul, 
d'abord l'illustre lignage qui en a tiré son nom, puis 
les Maisons d'Anglure, de Baudricourt, d'Amboise- 
Bussy, de Castelnau, de Lorraine, de Nettancourt. 
L'introduction mentionne ensuite les fiefs dont rele- 
vait la seigneurie de Choiseul et ceux qui relevaient 
d'elle. La 1'° partie contient un remarquable abrégé 
de la généalogie et de l'histoire de la Maison de Choi- 
seul, de 1060 à 1475, qui décèle de longues années 
de recherches ; la 2"^, un résumé de la généalogie des 
familles qui ont possédé Choiseul, de 1475 à 1608, et 
de leur administration seigneuriale; la 3% un som- 
maire généalogique et historique des seigneurs du 
nom de Nettancourt, Neuf pièces justificatives et une 
généalogie complète de celte maison féodale depuis 
le XI' siècle terminent l'Important travail de notre 
très érudit collègue, travail digne de tout éloge et 
qui nous fait désirer plus vivement encore que 
M. l'Abbé Grassot fasse paraître cette grande histoire 
généalogique de la Maison de Choiseul dont il a, non 
sans un immense labeur, recueilli tous les maté- 
riaux. 



S, S. le Pape Léon XIII a daigné élever à la dignité 
de Commandeur de l'Ordre de Sa,m'td^fe%ovt«i 'w- 



— 274 — 

de Joinville, actuellement au musée de Cluny, et de 
Tautographie d'une de ses lettres inédites à son fils 
François, duc de Guise, écrite pendant le fameux 
siège de Metz. Ces lettres inédites, que donne M. le 
marquis de Pimodan, sont au nombre de 28, et sont 
suivies d'un choix de 45 lettres également inédites et 
adressées à la mère des Guises. Des pièces justifica- 
tives et un excellent index des sources terminent le 
volume. 

P. 

•$• 

Le 7 août 1889, au Mans, a été célébré le mariage 
de M. le baron Edouard de Chabert avec mademoi- 
selle Pauline de Gayffier, fille de M. de Gayffier, 
membre honoraire du C. H. de France. 

Jacques Boucher^ Sieur de Guilleville et de Me\iè' 
reSy trésorier général du duc d^ Orléans en 142^, Sa fa- 
mille^ son monument funéraire^ son hôtel de VAnnon- 
ciade, — Souvenirs Orléanais du temps de Jeanne d'Arc^ 
par M. Boucher de Molandon. — Les travaux de notre 
honoré président d'honneur sont tous marqués au 
coin de l'érudition la plus consciencieuse, et chez lui 
l'érudition est très loin d'exclure le charme ; autant 
le fonds est sévère, autant la forme est pleine de 
grâce. Cette savante étude historique et biographique 
a suivi de près la restauration de la tombe de Jacques 
Boucher en l'église Saint-Paul d'Orléans ; ce n'est 
donc pas seulement un monument d'érudition, mais 



- 37^ - 

fe un monument de piété filiale. Nous voudrions 
que fous les gentilshommes, tous les représentants de 
ces grands bourgeois des bonnes villes qui rivalisè- 
rent jadis de patriotisme et de vertus avec la No- 
blesse, restaurassent, à l'exemple de M. Boucher de 
Molandon, la mémoire de leurs aïeux et les monu- 
ments de famille détruits par le vandalisme des hu- 
guenots, des révolutionnaires ou des ignorants. La 
place nous manque pour louer comme il convien- 
drait cette très remarquable publication ornée du 
sceau de Jacques Boucher, du fac-simile de sa signa- 
ture et de trois planches relatives à cet hôtel histori- 
que de la Porte-Renart ou de l'Annonciade, dans le- 
quel Jeanne d'Arc reçut l'hospitalité. Nous signale- 
rons particulièrement un chapitre sur le chancelier 
Guillaume Cousinot, dans lequel sont rectifiées quel- 
ques erreurs échappées à M. Vallct de Viriville. 



La i[ juin 1889, à Herment (Puy-de-Dôme), s'est 
éteint, 379 ans. M, Charles Tardieu, ingénieurdesmi- 
nes, licencié en droit, ancien maire d'Herment, père 
de notre érudit collègue M. Ambroise Tardieu, Agri- 
culteur, géologue, chimiste, M. Charles Tardieu était 
un savant des plus distingués. Sa bienfaisance était 
proverbiale. En politique, dit sa Notice biographi- 
que, il « n'eut toute sa vie qu'un idéal : le bien de 
tous et !e triomphe de la patrie. » Sa tombe porte cette 
épitaphe, écho des regrets qu'il a laissés dans la po- 
pulation d'Herment :« Père des pauvres, il aima le 
peupleet beaucoup le bien public ! a 



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'^pf^mmmmmwt 



— 276 — 



>-•«»•■< 



Les cahiers de i^jSp pour V ancien bailliage (T Orléans^ 
par A. Couret, anc. magistrat. — Ce remarquable dis- 
cours, prononcé le 4 mai 1889 à l'Assemblée provin- 
ciale de rOrléanais, expose clairement, d'abord l'his- 
toire, la formation des cahiers de 1789, en second lieu 
les vœux exprimés dans ces cahiers ; c'est, dans sa 
forme succincte, un travail approfondi, un véritable 
modèle du genre. Les historiens, les hommes politi- 
que, les économistes y trouveront de précieuses in- 
dications. Notre éminent collègue, à l'aide de docu- 
ments irrécusables, met pleinement en lumière l'ini- 
quité de la révolution et les maux dont elle a accablé, 
entres autres, « l'ouvrier français ». 

A ce propos, il ne se sera pas inopportun de rappe- 
ler que la Noblesse considérait comme un de ses de^ 
voir s d'aider la classe ouvrière et de lui fournir du 
travail. En 1540, Jean de Milly, d'une plus vieilles 
races chevaleresques du Beauvaisis, alléguait comme 
une des preuves de son ancienne et bonne noblesse, 
devant les élus de Beauvais, que ses ancêtres et lui 
avaient « tousjours vescu de leur bien et revenu 
noblement, faisans gagner mécanicques (ouvriers) 
leur vie en leur service. » (O. de Poli, Inventaire des 
titres de la maison de Milljy^ n^ 873, p. 250.) 



^ 



Histoire de la comtesse de Savoie^ par . la comtesse 
de Fontaines (réimpr. d'un roman du xvii^ siècle). — 
M. Charles Buet a écrit, pour encadrer cette œuvre 
délicate d'une grande dame qu'on a souvent compa- 



— =77 — 

ï M"^^ de La Fayette, uae introduction sur le rôle 
des femmes dans la littérature et sur les salons des 
deux siècles derniers, et une étude historique aussi 
curieuse que savante sur le comte Odon de Savoie, 

l qui devrait être le héros du roman de madame de 
Fontaines, mais qui ne l'est pas. Cet ouvrage est donc 

L à la fols une mise en lumière d'un roman honnête, 
très littéraire, peu connu, avec quelques pages de 
critique spirituelle et de discussion historique sans 
fatras. Tous les bibliophiles voudront avoir ce splen- 
dide grand in-S", imprimé en caractères elzéviriens et 
édité avec un luxe du meilleur goût. 

* 

Le 33 octobre 1889, au château de Cou verte- Fon- 
taine, a été célébré le mariage de M, le Comte Emma- 
nuel de Rivoire de la Bâtie, fils de notre érudit col- 
lègue le marquis de Rivoire de la Bâtie, avec made- 
moiselle Berthe Chanliaux. 



Historique thi S' n'gimeni de CAaij^ursf 1788-1888), 
extrait des archives du ministère de la guerre, par le 
comte de Margon, chef d'escadrons au dit régiment. 
(Verdun, impr. Renvé-Laliemant, 1889, gr. in-8, 
X-3a4 p.). Beau et bon livre, bien étudié, virilement 
écrit, véritable livre d'or d'un vaillant régiment oii se 
transmettent, comme un héritage sacré, l'amour de 
la patrie et du drapeau, le respect de la discipline, le 
mépris des dangers et de la mort. « Rien, dit M. le 
comte de Margon dans une excellente introduction. 



— 278 — 

rien n'est plus digne d*êtrç étudié que les annales de 
notre vieille armée. Elles ne seront jamais trop 
connues ; plus on les relit, plus on sent croître la con- 
fiance en l'avenir et mieux l'on comprend toute 
rétendue des devoirs qu'impose au soldat cette belle 
maxime de nos pères : Noblesse oblige ! On dit avec 
raison que les régiments sont de grandes et nobles 
familles : comme elles, les régiments ont leurs an** 
cétres, leurs souvenirs traditionnels et leurs titres 
généalogiques qu'on ne doit pas laisser oublier, car 
le temps, en s^écoulant sur les hommes et sur les 
choses, donne à chaque homme et à chaque chose sa 
véritable valeur historique, curieuse à rechercher, 
précieuse à conserver. » — On ne saurait mieux dire. 
Ajoutons que le livre est orné de nombreuses planches 
en chromo, représentant la série des uniformes des 
régiments de chasseurs depuis un siècle, et' des por- 
traits des Colonels du 8^ chasseurs. 

f 

M. le comte Guyard de Léquaizière, baron de 
Saint-Julien, comte de Walsée et du Saint-Empire, a 
eu la douleur de perdre sa tante, mademoiselle Zoë- 
Elise Guyard, née comtesse du Saint-Empire, décédée 
en sa maison de la Garnache, le 3 décembre 1889, 
dans sa 79^ année. 

Voyage de saint Hugues^ évêque de Lincoln^ à tra- 
vers V Anjou et le Maine en 1199, par Dom Paul Pio- 
lin. — C'est le récit aussi intéressant que savant d*un 
voyage rempli d'incidents que dut faire, il y a sept 



^ S79 — 

l^aint Hugues d'Avallon, chartreux français, 
devenu évêque de Lincoln, en Angleterre, pour tâcher 
de conjurer la terrible colère du roi Richard Cœur- 
de-Lion, portée au paroxysme par l'indomptable résis- 
tance du saint pasteur à ses volontés iniques, La flèche 
de l'archer Pierre Basile, au siège de Chalus, instru- 
ment de la colère du roi des rois, trancha la question 
alors que saint Hugues se disposait à quitter Angers 
pour aller fléchir le monarque. Dans la suite de 
l'évêque se trouvait un observateur avisé et studieux 
qui prit soin de noter les principaux incidents du 
voyage ; il y a dans ce récit beaucoup de particula- 
rités qu'aucun historien n'a signalées;* le récit très 
simple écrit par ce clerc ignoré donne une idée assez 
exacte de la société au commencement de l'année 
1199 dans le Maine et l'Anjou. » 

* 

M. îe vicomte de Poli se dispose à continuer la pu- 
blication de « Les Ri'gimenls d' autrefois », inaugurée 
par l'histoire de Royal- VirisseaHX. Il publiera succes- 
sivement celle du Régimctel delà Couronne et ceWe du 
R^giimnt de Piémont. H sera très reconnaissant de 
toute communication relative à ces deux régiments. 

■» 

Danmarks adeîs aarbog (Annuaire de la Noblesse 
de Danemark), par H. R. Hiort-Lorenzen et A. Thi- 
set. — Publié dans un format un peu plus grand que 
VAlmaiiach de Gotha, cet élégant annuaire est sans 
contredit une des publications généalogiques les plus 
importantes et les mieux réussies 4e VnuVfc 'Jta'îti-çft- 



- ^ ,'j« '«!-. I I jMiimpqfpqpipiippmiipp 




— 280 



Il est orné de nombreux blasons en chromo et portraits 
en photogravure, — Nous félicitons bien vivement no- 
tre érudit collègue M"^ H. R. Hiort-Lorenzen. 



f 



Beaupoil de Saint-Aulaire : note sur les branches de 
Brie et de la Dixmérie^ par le comte de Saint-Saud. — 
Excellente note généalogique sur deux branches de la 
maison de Beaupoil, dont l'une, celle de Brie, n'est pas 
exactement donnée dans les nobiliaires de Courcelles 
et de Saint- Allais, et dont l'autre, celle de la Dixme- 
rie, n'est même pas rapportée dans ces ouvrages. 



^ 



Les Français qui s'intéressent aux héroïques souve- 
nirs de Castelfidardo apprendront avec bonheur qu'un 
domaine, formant une partie du champ de bataille, 
vient d'être acheté par les deux fils du général mar- 
quis de Pimodan, que le Souverain-Pontife a faits 
ducs l'un et l'autre, après Castelfidardo. Sur cette 
terre fut versé le sang des nôtres pour la défense du 
Saint-Siège, et là s'élève, en face de Lorette, la villa 
où, dans la nuit, le glorieux général de Pimodan 
mourut de ses blessures. 

MM. de Pimodan ont ainsi assuré contre les profa- 
nations du temps le lieu qui fut témoin de si nobles 
sacrifices pour la foi, la justice et le droit. 



t 



Devises Héraldiques, par Louis de la Roque, direc- 
teur du Bulletin Héraldique de France, in-iS, 430p., 
francs (par la poste, 6 fr. ^o). — Ce savant et très 
intéressant devisaire se recommande à tous les héral- 
distes, à tous les gentilshommes ; il a droit à une 
place d'honneur dans les bibliothèques d'élite. (Aux 
bureaux du Bulletin Héraldique, quai des orfèvres, 
56, Paris). Nous y relevons les devises d'un grand 
nombre de familles inscrites au livre d'or du C. H. 
de France r Achard, Albiousse, Anselme, Arlot de 
Saint-Saud, Arros, Bremond d'Ars, Beaumont, Ber- 
luc-Pémssis, Beauchamps, Bouard, Bourdeille, du 
Buisson de CoursoniBurey, Caix, Carné, Chansiergues, 
Coligny, Courtin, Courson, Combault, le Court, 
Damas, Digoine, l'Estourbeiilon, la Fargue, Hébrard, 
Hibou de Frohen, Gourdon de GenouiHac, le Gras 
de Vaubercey. Huart, Huchet de La Bédoyère, Joly 
d'Aussy, Kersauson, Jouffroy d'Abbans, Lapeyrouse, 
l'Epiuois, Longuemare, le Mire, More! de Créty, 
Molans, Mac-Carthy, du Mas de Paysac, Marguerye, 
Mauroy, Maussabré, Milly, Mootaignac, Monti, Moy, 
la Noiie, des Nos, Palluat, Pantin de !a Guère, Pimo- 
dan, Poli, la Porte, Rivoire, Roquefeuil, Rorthays, du 
Roure, Sainte-Agathe, Saint-Cfiéron, Sainte-Colombe, 
Saint-Pern, Seguins, Serennes, Taveau de Lavigerie, 
Terris, Tesson, Tinseau, Vauloger, etc. 

Notre érudit et laborieux collègue M. le comte A. 
de la Porte poursuivit avec succès son importante 
publication Les Gens de qualité en Basse-Marche, 
études et documents géné-a logiques qui décèlent de 
longues et patientes recherches. Il est difficile d'ap- 



•— 282 -^ 

porter dans une publication généalogique plus de 
science et de scrupuleuse conscience. La 5® livraison 
intéresse les familles du Theil et de Brettes, et se ter- 
mine par leurs preuves de noblesse. 

Notice sur r intendance de Provence^ par F. de Ma- 
rin de Carranrais. — Excellente notice, qui débute 
par un exposé de l'origine de l'institution des in- 
tendants, ces agents directs du pouvoir royal, 
fonctionnaires plus dépendants et plus dociles que 
les gouverneurs, rouage centralisateur dont Ri- 
chelieu fit un puissant contrepoids à l'influence des 
grands seigneurs et à l'indépendance des parlements. 
M. de Marin de Carranrais définit ensuite les attri- 
butio-ns considérables des intendants, les pouvoirs de 
celui de Provence, et passe en revue l'administration 
des intendants de cette province, depuis le premier 
de ces hauts fonctionnaires, J.-J. de M^smes, sieur des 
Arches (1578). Après lui viennent], de Péricard, s. 
de Méridon, le président de Chevry, Dreux d'Aubray, 
Ch. Le Roy de la Potherie, Jacques Talon, J. de Lau- 
zon, Bochart de Champigny, Casset de Vautorte, de 
Sève, Rouillé de Meslay, de Morant, Le Bret, J.-B. des 
Gallois de la Tour, le baron de Montyon, Sénac de 
Meilhan, etc. — L'auteur n'a pas négligé les indica- 
tions généalogiques, et elles ajoutent encore du prix 
à son œuvre, que couronne une vingtaine de cu- 
rieuses pièces justificatives (i 578-1788). 

Notes historiques sur la terre et seigneurie de Fro- 



_ iSj _ 

meniUres (Marne), par Armand Bourgeois. — L'au- 
teur a dû à la courtoisie de M. le marquis de Mont- 
mort de pouvoir compulser les archives du château 
de Fromentières ; ces notes, très Intéressantes, résu- 
ment ses découvertes, qui embrassent une période de 
quatre siècles (1373-1778), et nous montrent comme 
ayant possédé la seigneurie de Fromentières les fa- 
milles suivantes : Chàteauvilain, Conflans, Voudenay, 
Béthune, Marillac, I.oynes, de Fays, Reilhac, Mouro, 
Louviers, du Rud, de Ponce, MilleviUe, la Croix- 
Chevrières, Montmort. 



Mémorial pour la Consul/e Héraldique [Législation 
nobiliaire). — Cet appendice contient les décrets 
royauï relatifs à l'organisation de la Consulte Héral- 
dique d'Italie, le Règlement pour les inscriptions 
d'office dans les registres de la Consulte, la Table des 
droits à acquitter, et l'extrait des articles du code 
pénal italien punissant de peines sévères les usurpa- 
tions de qualités nobiliaires. 



M. Paul Pellot a été élu membre correspondant de 
l'Académie nationale de Reims. 



Degli anh-tuiii dï Umberto Biancamano, par le 
Comm' F, Ferruccio Pasini. — L'auteur est le 
deuxième de nos collègues qui s'attache à l'élucida- 
tion des origines de la maison de Savoie. Cette im- 



— 284 — 

portante étude avait tenté déjà M. le marquis de Ri- 
voire la Bâtie. (Voy. notre Anntiaire de 1888, pages 
105-112). Comme lui, M. de Pasini incline à ratta- 
cher Humbert aux blanches mains au grand tronc 
Carlovingien ; son étude décèle de consciencieuses 
recherches, mais elle ne résout pas scientifiquement, 
probativement la question. Cette élégante publication 
est ornée d'un chromo très artistique représentant le 
blason primitif des comtes de Maurienne, et dédiée à 
l'un de nos illustres présidents d'honneur, le très sa- 
vant baron Antonio Manno. 

Châteaux et Châtelains : l^ Pontchartrain : 11° Jouy- 
en- J osas ^ par le baron Olivier Tnveau de Lavigerie. — 
Une série qui commence brillamment par deux élégan- 
tes plaquettes, finement écrites, très étudiées, très at- 
trayantes, ornées de vues de j châteaux, de blasons et 
de portraits des Phelypeaux. 



a. 



Annuaire du Conseil Héraldique de France, iSS^. — 
Charmant petit volume digne de son aîné. Il débute 
par une longue étude de M. le vicomte de Poli sur la 
Noblesse, de 1789 à 1889 : à l'approche du fameux 
centenaire, il est d'un vif intérêt de lire cette étude 
magistrale sur le mouvement de 1789. Nous avons ra- 
rement vu un aussi remarquable travail d'ensemble, 
mieux coordonné, plus modéré ou plus savant, et, 
chose curieuse, dont les éléments sont souvent em- 
pruntés à M. Renan. Puis viennent La Préposition 



. î85- 

De,ies Petits-neveux de /canne d^Arc au comlduaiiiais, 
les Maisons de B^retiger et de SassenagCj VOrdre de 
Malte, eWas Chronique nobiliaire, historique ou ar- 
chéologique des mieux fournies, etc., bien plus qu'il 
1 faut pour assurer aux annuaires du Conseil Hé- 
I raldique un succès certain et continu. 

[L'Ancien Fore^, avril 18S9.) 



Ëphémérides bas-Alpines (188H), par Ernest de 

Crozet. — Tous les actes et faits intéressant le dép. 

des Basses-Alpes, et qui se sont produits dans le 

I cours de l'année 1 888, sont soigneusement relatés dans 

I ce premier fascicule d'éphémérides, qui sera suivi de 

I beaucoup d'autres, nous l'espérons, puisque notre la- 

I borieux collègue nous en promet un par année « tant 

I que Dieu lui prêtera vie et santé ». Les chercheurs 

I des siècles à venir lui tresseront des couronnes, car ce 

précieux recueil leur épargnera des pertes de temps 

L et des erreurs. Et quelle fortune pour les travailleurs 

\ de l'avenir si l'excellent exemple de l'érudit bas-alpin 

I venait à se généraliser ! 



Julienne du GuescUn à Ponforsou, par Olivier de 
J-Gourcuff. (Poésie couronnée au concours de la Pomme 
■le 18 août 1889). — Ces beaux vers, mâlement frap- 
Ipés, méritaientbien.,, la pomme. Ils célèbrent l'hé- 
Broïsme de la digne sœur du grand connétable, sau- 
Ivaot Pontorson d'une surprise des Anglais. 



IJJ llllllll 



— 286 — 

On accourt, l'alarme est donnée et la bataille 
S*engage, Tassaillant est pris dans un étau ; 
L'héroïne, frappant et d'estoc et de taille, 
Délivre le château. 



Le 26 avril 1886, au Gravier (Cher), est décédé à 
l'âge de 79 ans M. Louis Roubet, notaire honoraire, 
ancien juge de paix de La Guerche, président de la 
Société académique du Centre, président honoraire 
de la Société Nivernaise des lettres, sciences et arts, 
membre honoraire du Conseil Héraldique de France. 

Notre président a eu l'honneur d'adresser à Ma- 
dame veuve Roubet les regrets et les condoléances de 
notre compagnie. 

Suivant le désir exprimé par le regretté défunt, sa 
dépouille mortelle a été transportée à Nevers ; avant 
que le cortège funèbre quittât le Gravier, M. Charles 
de Laugardière, de la Société des antiquaires du Cen- 
tre, a fait avec éloquence l'éloge du chrétien con- 
vaincu, de l'homme de bien, du magistrat intègre, du 
savant, et rappelé «les mérites et les persévérants la- 
beurs du savant archéologue, de l'érudit si curieuse- 
ment et si minutieusement renseigné sur tous les faits 
de l'histoire locale. Se conformant, en effet, à une 
tradition déjà ancienne dans la magistrature française, 
M. Louis Roubet avait su allier à l'étude et à la prati- 
que du droit, comme un utile délassement, la culture 
des lettres et les recherches historiques. On peut dire 
que du canton de La Guerche il n'est pas un endroit 
qu'il n'ait exploré, pas un gisement d'antiquités qui 
lui ait échappé, pas une charte ou une inscription 
qu*il n^ait déchiffrée ; que sur ce sujet favori, il n y a 



I — 387 — 

I pas un texte en vieux langage, pas un document qu'il 
I ne se soit avidement assimilé. Aussi sont-elles nom- 
[ breuses les brochures qu'il lui a consacrées, écrites 
I avec une verve humouristique sous laquelle il se com- 
I plaisait à dissimuler les aridités de l'érudition pure. 
I « ...Dans son hospitalière maison, si cordialement 
ouverte à tous, même aux visiteurs inattendus, et où 
tous recevaient un inoubliable accueil, M. Roubet, 
qui était aussi un artiste, avait su constituer un vrai 
musée, en sauvant de la destruction mille fragments 
antiques, mille objets d'un grand intérêt trouvés aux 
' alentours. La raort inexorable est venue frapper 
M. Roubet, lorsqu'il allait en mettre sous presse la 
I description, dans les Mémoires de îa SocU't^des anti- 
quaires du Centre. La publication qu'il ne lui apas été 
donnéde mener à bonne fin, aura Heu néanmoins. Ce 
sera la légitime consécration de son renom dans le 
monde savant, et comme une impérissable couronne 
déposée sur sa tombe... » 

là Masque de Fdr, par Oscar Ae,?Q\ï. — Le Mas- 
[ quede Fer !.,, Etait-ce Fotiquet, ou le duc de Beau- 
fort, ou le patriarche arménien Arvedick, ou le frère 
de Louis XIV, ou le duc deMontmouth, ou le comte 
de Vermandois, ou l'italien Marchiali, ou le chevalier 
de Rohan .''.,. M. Oscar de Poli tient pour ce dernier, 
n le beau Rohan », ami d'enfance, pu:s ennemi dé- 
claré de Louis XIV, et chef d'une conspiration fa- 
meuse qui fit tomber sa tête sur l'échafaud de la 
place de la Bastille. Sur cette donnée historique, l'au- 
'^■ijSXlX àG& Régicides, àii Capitaine Pliébus, i.a ïUut- 




— 288 — 

de-LiSy et de tant d'autres œuvres hors de pair, a 
écrit, dans un style plein de charme, le roman le plus 
dramatique, le plus poignant et le plus empoignant, 
qui rappelle les œuvres les plus célèbres d'Alfred de 
Vigny et d'Alexandre Dumas. La trame, puissante et 
variée, ne fléchit pas un seul instant pendant ces 520 
pages, où le lecteur ne perd rien à se sentir conquis 
par un écrivain qui se respecte et le respecte. Et com- 
bien d'épisodes exquis, de ravissantes figures, de ty- 
pes modelés de main de maître, dans ce superbe ca- 
dre historique, où les personnages de M. de Poli se 
meuvent avec une aisance et une vraisemblance par- 
faites, qui ajoutent encore à l'attrait de la lecture ! 

Si l'on ne savait que l'auteur est un homme de con- 
victions et de foi vives, le Masque de Fer suffirait à le 
faire deviner, tant il sait inspirer la sympathie ardente 
pour tels de ses personnages, la haine et le mépris 
pour tels autres. Quel admirable serviteur, dévoué 
jusqu'à l'héroïsme, simplement, comme de nature, 
que le brave Patruche î Quelle touchante et noble 
jeune fille que la jolie Renée d'O ! Je ne crois pas que 
l'on puisse lire sans larmes le récit des derniers ins- 
tants de la pauvre Marguerite de Savoie, une des hé- 
roïnes du Masque de Fer, Tous les sentiments déli- 
cats s'épanouissent dans ces pages passionnément cap- 
tivantes, avec une finesse de coloris, une richesse de 
grâce qui n'exclut pas la vigueur ; un roman comme 
celui-là, à notre époque, est mieux qu'un beau livre : 
c'est aussi une bonne et généreuse action. 

{L Ouvrier^ 15 mai 1889.) 
Pe/its mémoires inédits de Peiresc^ publiés etanno- 



Rir Ph. Tamizey de Larroque. — Notre savant côT- 
lègue est un dévot de Peiresc; c'est d'un véritable 
culte qu'il entoure la mémoire et l'œuvre du prince 
des savants provençaux, j'entends d'un culte d'érudit 
di primo carieîJo, doublé d'un gentilhomme d'esprit ; 
aussi n'e«t-on pas surpris, mais tout naturellement 
charmé de trouver en tète de ces « petits mémoires », 
catalogue forcément aride, une fine et savoureuse pré- 
face où font bellement assaut l'esprit et le cœur, pour 
demeurer ex crquo. — Les Petits mt'iiioircs ne sont au- 
tre chose que !e mémento quotidien de l'énorme cor- 
respondance de Peiresc, du 4 octobre (6î2 au 9 no- 
vembre 165s, avec Honoré d'Agut, le grand Rubens, 
Chifflet. MM. d'Oppède, de Lacépède, de Suffreu, 
d'Andilly, de Malherbe, Ch. du Lys. S. S. le Pape 
Urbain VllI, les cardinaux Barberini, Bentivoglio, de 
Sourdis, etc., MM. de Loménie, Bignon, Sauraaise, 
Chapelain, Scarron, de Thou, Fouquet, Grotius, Du 
Chesne, le P. Mersenne, de Verthamonje chancelier 
d'Aligre. de Forbin, Gassendi, d'Expilly, de Suarès, 
de Pérussis, le duc de Guise, d'Avaux, de Sainte- 
Marthe, du Puy, etc. Çà et là, des mentions d'événe- 
ments publics ou de famille rompent la monotonie de 
cette nomenclature épistolaire, à laquelle les nom- 
breuses et savantes notes de M. Ph. Tamizey de Larro- 
que ajoutent un charme exquis. 



Le 30 octobre 1S89, en son château de Vallery 
{Yonne), est décédée à l'âge de 77 ans madame la 
marquise de La Rochejaquelein, née Chartier de Cous- 
say, mère de M, le marquis de La Rochejaquelein, dé- 
puté des Deux-Sèvres, et gratvd-lan\« ie,"y\., \e. t^i'o^si 



"•▼^WTI 



290 

de Saint-Saud^ membre honoraire du C. H. de 
France. 



f 



Le xi^ siècle dans les Alpes-Maritimes ^Etudes généa- 
logiques^ par le comte E. Cais de Pierlas. — Nous ne 
saurions trop louer l'œuvre nouvelle de notre savant 
et laborieux collègue, car c'est bien vraiment une 
œuvre hors de pair, dans laquelle sont étudiées avec 
une impeccable érudition maintes questions d'his- 
toire, de droit féodal et de généalogie, notamment 
Torigine de la Maison de Castellane, que l'auteur in- 
cline à faire descendre du comte Grifon, vivant en 
950. De remarquables chapitres sont consacrés aussi 
aux seigneurs de Fos, de Thorame, de Glandèves, 
aux vicomtes de Nice, aux comtes d'Orange, à la Mai- 
son de Baux, aux seigneurs d'Apt, de Reillane, de 
Dromon, aux vicomtes de Gap. C'est là une œuvre 
considérable que devront désormais consulter tous 
ceux qui voudront écrire consciencieusement sur les 
grandes familles de la Provence. 



^ 



Notre honoré collègue M. le marquis de Moy, bien 
connu par son constant dévouement à toutes les œu- 
vres catholiques, a eu l'honneur de recevoir de S. S. 
Léon XIII la croix Pro Ecclesiâ et Pontifice. 

M. le marquis de Moy a reçu aussi la médaille d'or 
de la Commission promotrice du Jubilé Sacerdotal 
du Souverain Pontife et de l'Exposition Vaticane. 



La Revitf historit}ue de VOitesi, paraissant tous les 
deux mois par fascicules gr. in-8 vélin de ia8 pages, 
à Vannes, impr. Lafolye (12 fr. par an), Directeur ; 
Gaston de Carné. Réd. en chef; le comte R. de l'Es- 
tourbeillon. Trésorier: J. de Kersauson de Pennen- 
drelT. — Depuis cinq années déjà les travailleurs de 
nos provinces de l'Ouest ont pu apprécier les servi- 
ces rendus à notre histoire locale par ce vaillant re- 
cueil, et les travaux aussi intéressants que variés, 
publiés par lui. Plus de 100 Mémoires ou Monogra- 
phies locales ont été édités déjà par cette importante 
revue. Après les études si remarquables de MM. René 
Kerviler, sur les Di'fiiitcs bretons à PAsscmbUe Natio- 
nale Je iSSp, delà Nicollière-Teijeiro sur Cassard et 
la Marine de Louis Xl V ; de Dom de Coëtlosquet sur 
Duguesclin et le Drame du château de Mon/iel, etc., 
publiés en 188^: voici, en cours de publication, les 
travaux de MM. de Palys, sur les Thèses bretonnes 
illuslrces an xvii* siècle; Edouard Train, sur les Vi- 
frc'eits et le Commerce intcrnaliotial ; de Farcy, sur le 
Catalogue des familles nobles d'Anjou et de Touraine 
maintenues à la n'forma/ion de 1666; Dom Plaine, 
^ur les Oriffines littéraires de la Bretagne; i'Abbé 
Ricordel, sur la Restauration de l'Enseignement dans 
le diocèse de Nantes à Vissue de la Révolution, ttz., 
etc. — Cette Revue, qui voit s'augmenter chaque jour 
lenombrede ses coibborateurs et de ses adhérents, 
ne peut manquer d'être appréciée par les membres du 
Conseil Héraldique et nous ne saurions trop la leur 
recommander. 



— 292 — 

Le 28 mars 1889, à Avignon, au milieu d'une grande 
assistance, ont eu lieu les funérailles de M. le mar- 
quis de Baroncelli-Javon, ancien officier d'état-ma- 
jor, chevalier du Saint-Sépulcre, décédé à Tâge de 
82 ans. Il était le chef de cette maison ancienne et 
distinguée. Le deuil était conduit par le comte de 
Baroncelli-Javon, fils du défunt, par le baron de Ser- 
res -de -Monteil, son beau-frère, et par le comte de 
Chansiergues, son neveu. Les cordons du char étaient 
tenus par xMM. le marquis de Digoine, le marquis de 
L'Espine, le colonel de Rouvière et le comte de Bar- 
beyrac. Au cimetière, quelques paroles ont été pro- 
noncées par M. du Villard. 

{Chroniqîie de Vauclusè), 

Les gros volumes ne prouvent rien en faveur de la 
clarté des démonstrations qui doivent procurer la con- 
naissance d'une science ou d'un art ; jamais, avouons- 
le,cette pensée n'a été plus vraie qu'aujourd'hui.Et « en 
temps de littérature au mètre, au dire de V Univers, 
alors que l'éditeur soupèse tout d'abord un manuscrit, 
et que l'acheteur de livres regarde le numéro de la 
dernière page, et se demande : En aurai-je assez pour 
mon argent ? » il est rare de rencontrer un volume 
aussi peu compact que cet Anmiaire, mais il est plus 
rare d'en trouver un si bien rempli et dont les récits 
et les études seprésentent à nous avec des allures aussi 
franches et aussi séduisantes. Au reste, pourquoi 



- 293 — 

étonner de cette bonne fortune, quand nous voyons 
M. Oscar de Poli relever son tteuvre délicate par 
le précieux concours de collaborateurs aussi amis des 
lettres et des sciences que goûtés et appréciés du pu- 
blic, qui à une science sagement entendue et sagement 
démontrée joignent un intérêt toujours attrayant, 
un style et un langage aussi purs qu'élégants. 

Ce deuxième Annuaire, fier de la réputation et de 
la faveur acquises par son aîné, s'offre à nous avec la 
sûre garantie du même succès. Libre de toute préface, 
il nous énumère un Etat détaillé des Membres du 
Conseil Héraldique de France au i" mars 1889, s'éle- 
vant i 292, alors qu'au 15 juin 1888, il se chiffrait à 
aia. Avec une si puissante vitalité, l'institution est 
donc utile, et peu disposée à s'éteindre. 

Cette année a fait éclore bien des ouvrages et des 
éludes envisageant sous tous les points de vue le Cen- 
tenaire de 1789. M. de Poli, si familier du reste avec 
une semblable question, s'appuyant en outre sur les 
opinions de nos députés d'il y a un siècle, au sujet de 
cette noblesse, tant critiquée de nos jours, sur les ap- 
préciations approfondies et sérieuses de nos auteurs 
contemporains et de ceux de l'époque les plus autori- 
sés, en nous la dévoilant sous son propre jour, nous 
montre bien que La Noblesse de France, 1789-1889, 
n'a pas mérité l'arrêt de mort prononcé à la légère 
contre elle, et par mille assertions concluantes et clai- 
res, il arrive & nous prouver que « dépouillée bruta- 
lement, illégalement de ses prérogatives, la noblesse 
conserve encore un mystérieux prestige, comme ces 
splendeurs du soleil couchant qui ressemblent à des 
aurores. » A côté de ces bonnes pages, citons celles 
non moins savantes consacrées à des Documents iné- 
dit», xiv« siècle, sur la famille de Jeanne d'Arc dans le 



"'•'•^WP^^IHWSi 




— 294 — 

^zïii2i\s\^\z Généalogie des maisons de Bérenger et 
Sassenage ; aux Variantes et Modifications introdui- 
tes dans les Armoiries ; à la Préposition de que Ton 
regarde communément comme le signe caractéristi- 
que de la noblesse, et qui pourtant, d'après M. de 
Martonne, n''en demeure qu'une simple probabilité. 
Grâce à M. Tamizey de Larroque et au baron du 
Roure, la Provencene nous fausse pas compagnie. Nos 
amateurs savent de quel culte Térudit Agenais en- 
toure Peiresc. Quoi d'étonnant de retrouver Peiresc 
généalogiste donnant bien des éclaircissements sur 
l'illustre maison deSimiane ? Le baron du Roure, lui, 
puise à pleines mains dans les archives et la biblio- 
thèque d'Arles, et nous parsème le fruit de ses re- 
cherches de mille Documents Provençaux originaux 
relatifs aux Villeneuve, aux Caylar de Sabran, aux 
Pontevès, aux Castellane. 

Afin de mieux joindre l'agréable à l'utile, la poésie 
fraternise très avantageusement avec la prose. Ici, 
c'est Léon XIII que la muse chrétienne de M. A Mil- 
lien chante comme Roi, Pontife et Père. Plus loin, le 
marquis de Pimodan, s'inspirant de la mort de l'ar- 
chiduc d'Autriche et des honteuses exploitations qui 
dégradent la Croix d'honneur, nous donne de pa- 
triotiques et émouvants sixains. Ajoutons un court 
aperçu sur l'Ordre de Malte, aujourd'hui Ordre de 
Saint-Jean-de-Jérusalem, et nous aurons développé 
la table des matières de ce volume, en donnant une 
juste mention à la Chronique, fruit d'un travail inces- 
sant et continuel de M. de Poli qui, chaque jour, a 
réuni, avec une admirable patience, les renseigne- 
ments propres à l'alimenter ; l'ordre, la clarté, l'exac- 
titude président au précieux index bibliographique 
qui termine le volume. Cette partie n'est pas moins 



— =■»'> — 

r appréciable, car si la bibliographie n'est pas 
science, elle est la clef qui en ouvre le sanctuaire, 
qui, en épargnant bien des recherches fastidieuses, 
facilite les grandes œuvres liistoriques. 

Au point de vue matériel, cet Annuaire Ih'raldiqiie 
est édité avec un luxe aristocratique, beau papier, im- 
pression artistique, planches, au nombre de huit, vi- 
gnettes, blasons d'un fini achevé. Au point de vue lit- 
téraire et scientifique, il est publié avec la plus 
grande indépendance et l'autorité que lui donnent 
des écrivains consommés, qui par leur savoir, la- 
borieusement acquis, et par leurs judicieuses ob- 
servations, font de la science héraldique de nos jours 
une science positive. 

Ernest de Crozet, 

(Gabelle du Midi, i^ septembre 18S9,) 

*^. 

Mt'moires de la marquise de la RochejaqueJein, éd. 
originale, publ. par son pefit-fils. — «... Tout d'abord, 
en commençant ce récit, je remarque trois traits ca- 
ractéristiques, que j'ai déjà indiqués. L'initiative de 
cette guerre fut plus populaire qu'aristocratique. Cer- 
tes, les gentilshommes qui s'y rallièrent se montrè- 
rent dignes et capables de commandement. Mais telle 
est la puissance de ces glorieux souvenirs qu'ils ont 
placé un colporteur tel que Cathelineau, un garde- 
chasse tel que Stoftiet, au même rang que les d'Elbée, 
les Bonchamp, les Charelte, les d'Andigné, les La 
Rochejaquelein et les Lescure. Sous le feu de l'en- 
nemi, les plébéiens conquiceut VeMTs ^atl:.^\e.■wÀw^,^a■■Cl- 



IV^"~' "«Hrt'.W"lffl'."'lf.^J|,i"WV 




— 296 — 

dis que la noblesse complétait les siens. Ainsi, dans 
ce coin de terre française, la Révolution, inaugurée 
par le nivellement universel, par la destruction des 
titres, des particules, des blasons et des armoiries, ne 
réussissait qu'à inscrire des noms nouveaux sur le 
livre d'or de la noblesse. Les mauvais plaisants pré-, 
tendent que sous notre troisième République, la dé- 
mocratie égalitaire produit les mêmes résultats ; c'est 
possible, mais dans un autre cadre, et pas par les 
mêmes moyens. » 

A. DE PONTMARTIN. 

{Galette de France ^ 7 avril 1889.) 



^1. 



Documents inédits sur les familles de Blacas et de 
CastellanCy recueillis et annotés par le baron du 
Roure (avec une planche en photogravure). — Ayant 
découvert des documents inédits relatifs à ces deux 
grandes maisons, notre érudit collègue a justement 
pensé qu'il serait intéressant de faire connaître un 
certain nombre de ces pièces, qui fournissent des 
renseignements nouveaux pour leur généalogie. Ces 
documents sont les suivants : Contrat de mariage de 
Boniface de Castellane et Constance de Blacas, 1 5 fév. 
133 1 ; testament d'Iseude de Justas, 13 nov. 1340 ; do- 
nation par Alasacie de Blacas à Albert, son frère, 
seigneur de Beaudinar, 16 oct. 1363 ; contrat de ma- 
riage de Florent de Castellane et Alasacie de Blacas, 
même date, et leurs épousailles, 19 mai 1364 ; recon- 
naissance de dot de Cécile de Villeneuve, femme de 
G^ de Blacas, s. de Beaudinar, 15 déc. 1336; quitt- 



de cent florins faite par Mabille do Beaudinar à Elz^ar 
de Sabran, baron d'AnsoTiis, 14 sept. 1396; donation 
par le couvent de la Celle à Albert de Blacas, 1400; 
vente des fruits de la terre du Muy, 27 nov. ijaa; 
donations au commandeur de Rue par Boniface-le- 
Roux de Castellane, 1195, lao^ ; aux Hospitaliers de 
Saint-Gilles par Biacas et Laure de Castellane, sa 
femme, 12^3; au commandeur de Puimoisson par la 
même et ses fils, 1238 ; aux Templiers de Rue par 
Boniface de Castellane, 7 janv. is^i ; échange entre 
le commandeur de Rue et Bon. de Galbert, s, de 
Salernes, 5 fév. is^a (reprod. en phologr.) ; accord 
entre Ray moud -Geoffroy deC. et les dits hospitaliers, 
1283. — De savantes notes accompagnent ces pré- 
cieux documents et rectifient des erreurs généalo- 
giques. 

■$■ 

Le a avril 1889^ un incendie a détruit presque en 
entier le château des Planches-sur-Amblie, apparte- 
nant à notre érudit collège M. Amédée du Buisson 
de Courson ; une aile seulement a pu être préservée. 
Le châtelain étant absent, on dut enfoncer la plupart 
des portes intérieures pour le sauvetage des meubles, 
dont une portion importante put être mise en sûreté, 
La bibliothèque et les précieuses archives de famille 
ont été sauvées aussi, mais dans quel lamentable état, 
gâtées par l'eau de cinq pompes ! Nous nous asso- 
cions bien sympathiquement au vif chagrin de notre 
laborieux collègue et ami, et nous espérons que ce 
douloureux sinistre n'aura pas pour effet d'inter- 
rompre ses studieuses recherches et ses savatvtsa '^'^- 
blications. 



"'•Jw^i^immwM 



— 298 — 

Nobiliaire de Bretagne^ par le comte Régis de 
rEstourbeillon, membre honoraire du C. H. de 
France. — Cédant à des instances réitérées, et en 
raison des difficultés que l'on éprouve à se procurer 
les Nobiliaires ou Armoriaux bretons, M. le comte R. 
de rEstourbeillon a accepté de publier, avec le con- 
cours de nombreux savants et héraldistes, dans la 
Revue illustrée de Bretagne et d' Anjou y une série de 
Notices nobiliaires destinées, après leur réunion 
chaque année en volume, à former un vaste Nobiliaire 
de Bretagne, 

Sans vouloir se poser en correcteur ou en rectifica- 
teur de ses devanciers, M. de TEstourbeillon ambi- 
tionne seulement de mettre au jour maints documents 
. qui n'ont pu être connus d'eux ; il n'aspire qu'à être 
leur continuateur et à donner à chacune des familles 
nobles de Bretagne une idée exacte, un tableau d'en- 
semble, succinct, mais aussi juste que possible, de la 
situation de son lignage à travers les siècles. Après 
avoir examiné V Origine de chacune d'elles, donné 
leurs seigneuries^ leurs armoiries et devises^ et signalé 
les Réforpiations où elles ont figuré comme apparte- 
nant à la noblesse, il fait connaître la suite de leurs 
Alliances, N'est-ce pas là en effet le lien de vie, la 
chaîne impérissable qui permet à chaque lignée de 
reconnaître ses étapes à travers les âges et de remon- 
ter par chacun de ses anneaux à sa naissance ou à 
l'origine de sa notoriété ? 

Ennemi de toute flatterie, il considère comme le 

premier de ses devoirs de ne jamais accueillir le 

moindre renseignement qu'il n'ait préalablement 

vérifié aux sources. Puissent toutes les familles de 



— =99 — 

Bretagne, puissent tous ceux qu'intéressent nos sou- 
venirs nationnns et les traditions du passé, encoura- 
ger ses efforts et !e seconder dans son généreux la- 
beur, entrepris pour la gloire des ancêtres et l'hon- 
neur de la patrie bretonne ! 

Les notices publiées dans ia Revue iîlusln'e de Bre- 
tagne et d'Anjou, et donnant Wciissaii de chaque 
famille, seront tirées à part et formeront environ 
chaque année, jusqu'à l'achèvement du nobiliaire, un 
volume in-4" cavalier de 350 pages qui sera tiré à 400 
es. sur papier ordinaire et 100 ex. sur papier de 
Hollande. Le prix de chaque volume sera de jo francs 
pour les ex. sur papier ordinaire et 30 francs pour les 
ex, sur papier de Hollande, payables après réception 
du volume. Ces prix seront portés à 12 et à 25 francs 
après la mise en vente. Le premier volume compre- 
nant les notices d'environ 300 familles paraîtra le 
1=' mai 1890. 

On peut adresser les souscriptions à M. le comte 
Régis de l'EstouFbeillon, rue du Drezen, 34, à Vannes 
(Morbihan) ou à M, Léon Séché, dhscteur delà Revue 
illustrée de Bretagne ei d'Atijou, boulevard de Port- 
Royal, 9, à Paris. 

Les 10, II et la mai, à Besançon, à l'occasion du 
centenaire de 1789, s'est tenue, sous la présidence de 
M. le comte Werner de Mérode, une grande 
Assemblée provinciale, composée d'habitants du 
Doubs, du Jura et de la Haute-Saône. Son faut était 
de rechercher les justes réformes que réclament l'agri- 
culture, le commerce, l'industrie, les professions in- 
verses, et d'établir les « Cahiers 4e \%?i() i>. 



■■f-' i.L^ ii|.iin^jv.i^fii^^n«qiiHp^ppH 



— 300 — 

Sur la liste des membres du Comité d'organisation 
nous avons relevé plus d'un nom inscrit sur la liste 
des membres de notre compagnie : MM. E. Beneyton, 
le marquis, le comte et le général de Jouffroy d'Ab- 
bans, P.-N. le Mire. 

Notre collègue M. Joseph de Sainte-Agathe était un 
des deux secrétaires du Comité de l'Assemblée Pro- 
vinciale de Franche-Comté. 

Voyage de Jérusalem par F. -M, Turpetin^ de Beau- 
gency^ prestre du diocèse d'' Orléans ^ publié pour la 
première fois d'après les manuscrits, avec une intro- 
duction et des notes, par A. Couret, anc. magistrat, 
avocat à la Cour d'appel d'Orléans, docteur en droit 
et ès-lettres. (Orléans, H. Herluison, 1889, in-i6elzé- 
virien, XXII-206 pages). — A l'heure où se reforment 
les anciennes Confréries des pèlerins de Jérusalem, 
où la vieille question d'Orient se ranime comme un 
feu mal éteint, où l'axe de la dévotion chrétienne 
s^'incline de nouveau vers les Saints-Lieux, c'est faire 
de l'à-propos que de mettre en lumière ce curieux et 
pieux itinéraire accompli par un Orléanais, il y a près 
de 200 ans. François-Michel Turpetin, officier au gre- 
nier à sel royal de Beaugency, avait 35 ans lorsqu'en 
17 15 il résolut de faire le périlleux pèlerinage de la 
Terre-Sainte . 11 en écrivit le récit avec un soin 
minutieux, relatant avec une attrayante bonhomie les 
péripéties de ce long voyage, ses affres dans les 
tempêtes, à l'approche des corsaires barbaresques ou 
des pillards arabes, décrivant les lieux qu'il traverse, 
recueillant les saintes légendes, se fiant immuable- 
ment à Dieu dans cette succession de périls qui de- 
vaient être la. préface de son eultê^ d^tis les ordres 



sacrés. « Lisez le récit de son pèlerinage, dît M. Cou- 
re!, et vous n'aurez point, comme le sansonnet 
d'Horace, perdu votre temps ni votre peine. r> Lisez 
d'abord, dirai-je, la savante et charmante introduc- 
tiaa qu'a mise l'éminent historien de l'Ordre du 
Saint-Sépulcre à ce récit touchant, a ce joli volume 
elzévirien que vont se disputer les bibliophiles, et qui 
fait grand honneur aussi à cet éditeur d'élite qui 
s'appelle H. Herluison', , 



Le la avril 1889, en sa terre du Rein-du-Bois (Cher), 
est décédée àl'âge de 91 ans madame veuve Paulinier, 
née Le Barbier de Tinan, grand-mère de madame la 
comtesse N. Leroy de la Brière, 



Les Poètes Bretons, par Olivier de Gourcuff. — Ils 
sont légion, ces poètes, et leur poésie sonne clair et 
doux. Kn prenant ù chacun d'eux un de ses joyaux, — 
A. de Beauchesne, EHsa Mercceur, Brizeux, Chateau- 
briand, Achille du Clésieux, Paul FévaJ, Hippolyte 
Lucas, H. de la Morvonnaîs, R. du Pontavice de 
Heussey, Emile Souvestre, Constance de Théis, prin- 
cesse de Salm-Dyck, Ed. Turquety, etc., — M. Oli- 
vier de Gourcuff a composé un charmant écrin. Son 
introduction est une excellente étude sur la poésie 
bretonne. 

* 

S. M. l'Empereur du Brésil a daigné conférer la 

t Rue Jeanne d'Arc, 17, Orléans. — Tité i. Si ■!■!— ^ ^t ■S«S!- 
vergé, 10 ïur vergé Je Hollande, 11 smi veVw \.e\.W.e. 



-. r>iP -«"^tj j| n p^ «uBmf^HEVvqniipipfi 



— 302 — 

plaque de Son Ordre de )a Rose à M. le comte d'An- 
selme de Puisaye, membre Honoraire du C. H. de 
France. 



a. 



Le salon de Calotte à Pierry en 1784, par Ar- 
mand Bourgeois, avec une introduction par Al. Pie- 
dagnel.* — Charmante esquisse d'un salon célèbre du 
xviii^ siècle, hospitalier aux grands noms noblement 
portés, aux princes des lettres, des arts et des sciences. 
L'auteur évoque avec esprit la douce et rêveuse 
figure du bon Cazotte, et ses pages alertes, finement 
ciselées, ont en même temps de la couleur, du natu- 
rel et de la grâce. 




La distribution des prix de l'institution Saint-Jo- 
seph, dirigée par les frères maristes de Plaisance 
(Paris), a eu lieu cette année sous la présidence de 
M. le vicomte Oscar de Poli, ancien préfet, grand 
officier de Tordre pontifical de Saint-Grégoire le 
Grand. Dans la brillante assistance, composée d'en- 
viron quinze cents personnes, on remarquait M. le 
curé de Notre-Dame de Plaisance et les membres du 
clergé paroissial, ainsi que de nombreuses notabilités 
du XIV^ arrondissement. 

Après une charmante série de chants et de chœurs 

parfaitement exécutés par les élèves sous la direction 

de M. Langlane, officier d'académie, professeur de 

musique de l'institution Saint-Joseçh, M. le vicomte 



— ÎOJ — 

Poli a prononcé une allocution vibrante de foi et 

e patriotisme. 

Prenant pour thème de son discours l'épigraphe du 
palmarès : — A la plus grande gloire de Dieu, au pro- 
grès des sciences, à la prospérité de la patrie, — l'élo- 
quent orateur a rappelé la devise de Franklin : « Dieu 
,tt patrie! », et félicité les religieux et zélés éduca- 
ijeurs qui préparent à la France une génération 
croyante, éclairée, animée de l'esprit de respect, de 
.devoir et de sacrifice. 

Parlant de l'exposition actuelle, qui marque dans 
les sciences et l'industrie nationale un progrès dont 
les Français peuvent être fiers, M. de Poli a rappelé 
que, l'année dernière, une autre exposition, réelle- 
ment universelle celle-là, avait eu lieu à Rome; mani- 
festation grandiose, mondiale, inouïe dans les fastes 
l'humanité, à laquelle avaient pris part tous les 
«liefs des nations et tous les peuples. 

L'orateur a glorifié le pontificat de Léon XIII, dont 
la paternelle sollicitude, en dépit du poids des années 
et des labeurs du Souverain Pontificat, s'étend înces- 
r tous les membres de la grande famille 
catholique. Aux applaudissements de l'assemblée, il 
n a donné comme une preuve éclatante et bien tou- 
chante la bénédiction apostolique envoyée, dans ce 
jour solennel, aux élèves de l'Institution Saint-Joseph, 
■à leurs familles, à leurs dévoués professeurs. 

C'est par l'amour de Dieu et de la patrie, a conclu 
l'orateur, que se relèvera la France : elle souffre en 
même temps que la Papauté; c'est pour elle un con- 
fortant présage; ensemble elles verront le terme de 
leurs épreuves. Qui pourrait désespérer du relève- 
ment de la noble terre où resplendissent saint Louis, 
le génie de la foi chrétienne ; leanne i" K\t^\t ^t'îv\'& 



y-f-f 



. i^mm.imFm^f^f^^igfmm 



— 304 — 



de Tespérance patriotique ; Vincent de Paul, le génie 
de la charité catholique ? 

La proclamation des récompenses a .suivi cette 
émouvante allocution. 

{V Univers j 24 août 1889). 



La Célébrité contemporaine (avril .1889) a publié une 
remarquable étude biographique qui nous intéresse à 
double titre, parce qu'elle est l'œuvre de M. Alfred de 
•Martonne, et parce qu'elle concerne M. André Joû- 
bert, l'un et l'autre Membres honoraires du C. H. de 
France. Analysant les nombreux travaux de notre sa- 
vant collègue, M. de Martonne dit excellemment : 
« Ce qui caractérise la manière de M. Joubert, c'est 
une érudition patiente, soigneuse, sans négligence ni 
oubli, — une exactitude scrupuleuse, — une cons- 
cience sans remords, — une probité impeccable. Tout 
y est. On ne trouve ni une obscurité ni lacune. Vous 
avez les dates exactes des événements, les chiffres des 
pages, les origines des documents, les lieux des 
choses. Il y a aussi la nouveauté du travail. Rien n'est 
de seconde main, tout est neuf et frais. Tout est tiré 
de textes inédits, appuyé de preuves inconnues. Ce 
sont des découvertes autant que des récits. Rien n'y 
est vague et incertain. Il sort une lumière de ces 
annales topiques. Ces histoires de clocher sont 
éclairées par un fanal qui jette au loin ses rayons. » 






Le 10 àoùt 1889, à Saint-Thomas d'Aquin, a été 



305 — 

Icfflébtél^mariage de M. le vicomte Robert de MonTi 
de Rezé, deuxième lîls de M. Edouard de Monti, 
comte de Rezé, chef de nom et d'armes de cette illus- 
m, et de Marguerite de Faverney, avec made- 
moiselle Marie-Camille de Frédy, fille de M. le comte 
Maxime de Frédy et de Noécni Hèmery de Lazenay, 



La Revue historique et héraldique {tm^ Lafayette, 83, 
Paris), dirigée, depuis le i" janvier 1889, par M. A. 
de Boyer de Choisy, a cessé la publication de ses 
bulletins mensuels. Sous le même format, elle paraîtra, 
annuellement, en volume d'environ 300 pages. Le 
tome 1", outre diverses études héraldiques, renferme 
des documents inédits, intéressanis pour l'histoire des 
familles. Les certificats de noblesse, délivrés par Chc- 
rin de 1781 il 1789 pour le service de la marine, y for- 
ment une source précieuse de renseignements. 



Le 3 août 1889, à Marseille, madame Félix Peloux 
est heureusement accouchée d'un fils (Pierre-Auguste). 



La Bastille depuis ses origines jusqu'à sa chute{\}6^- 
1789), par Alphonse Couret, docteur ès-lettres. — Si 
l'on en croît la voix publique, le Conseil municipal 
de Paris, pour célébrer l'anniversaire sanglant du 
14 juillet 1789, aurait demandé à un savant de ses 
mis une histoire détaillée de la Ba^\\V\e,-, Wit^'wt'at^eNv- 



■ • "ï. - ,; T- T'^.r^rr 



306 

sèment les fonds manquaient pour solder la main- 
d^œuvre, et le savant se serait récusé. M. Alphonse 
Couret a voulu réaliser le vœu des municipaux sala- 
riés de Paris, et il l'a fait avec son talent, son savoir 
profond et sa verve accoutumés ; mais je doute que 
le susdit Conseil goûte beaucoup cette véridique his- 
toire, et notamment le souhait final de l'éminent écri- 
vain : « que le centenaire de 1789 et de la Bastille 
ramène la France dans les voies du libéralisme, de la 
concorde, de l'égalité vraie et des sages réformes 
ouvertes par le magnifique élan de 1789, demandées 
par les cahiers unanimes de la nation, et toujours 
éludées ou confisquées par les violences liberticides 
des partis politiques. » 



iMs 



Le 4 novembre 1889, ^ Bayonne, chez son fils 
M. le vicomte Robert de Courson, chef de bataillon 
au 1 12% a cessé de vivre^ dans sa 82^ année, M.. le comte 
Aurélien de Courson de la Villeneuve, membre hono- 
raire du Conseil Héraldique de France, ancien sous- 
directeur de la Bibliothèque nationale, chevalier de 
la Légion d'honneur. 

Le président du Conseil Héraldique a eu l'honneur 
d'exprimer à M. le vicomte de Courson les regrets de 
notre Compagnie par la lettre suivante : 

Paris, 8 novembre 1889. 

« Monsieur le Vicomte, 

« J^ai été pénétré de douleur en apprenant par votre 
affectueuse lettre votre deuil filial. J'avais, vous le 



— 3^7 — 
paur votre noble et savant père une respec- 
,euse et profonde affection, empreinte de la plus 
DcÈre gratitude, car il avait daigné me donner plus 
une marque de bienveillance et de sympathie. Je 
ssocie donc bien vraiment à vos larmes, à celles 
madame la comtesse de Courson, qui m'a fait 
honneur de penser à me faire partager sa douleur et 
vôtre, et à qui je vous prie, monsieur !e Vicomte, 
jtlVir l'humble hommage de mes vifs regrets et de 
les respectueuses condoléances. Veuillez être aussi 
ion interprète auprès de tous les vôtres, et leur 
imoigner que mon souvenir reconnaissant s'attache 
Dur toujours à la mémoire de l'aimable éruiiit, du 
ind historien, du preux catholique, du gentilhomme 
arfait que je pleure avec vous, 
« Les Membres du ConseiE Héraldique de France, 
ui s'honorait de compter dans ses rangs Monsieur le 
omte Aurélien de Courson, déploreront unanimement 
a perte; sa vie était un généreux exemple, comme ses 
iuvres étaientdes modèles; Dieu l'a déjà récompensé; 
ous tous, nous ne l'oublierons pas; il demeurera 
'ivant dans notre affection fidèle, comme ses œuvres 
t comme ses dignes fils. 

<x Veuillez agréer avec mes remerciments, Mon- 
teur le Vicomte, l'expression de mes sentiments de 
laute considération et de profonde sympathie. 
« Le Président du C. H. de France, 

■« Vicomte de Poli. » 

Nous espérons qu'un dts fils de notre savant et 
vénéré collègue voudra occuper dans nos rangs la 
qu'y laisse l'historien de la Bretagne, le noble 
défenseur de la foi de ses pères et de la liberté de 
'enseignement. 



T--nn»p-" 



-.,».!. ,^M .. ivH ■ I.II ^ K.^/WUHpiiVpippqpipil 



— 308 — 



# 



Alliances berrichonnes^ angevines et poitevines de la 
famille de Guilloteau de Grandeffé^ relevées sur docu- 
ments authentiques et publiées par le comte de Gran- 
defîe. — Nous avons déjà loué cette excellente étude 
généalogique dans l'Annuaire de 1888. Voici le préam- 
bule de la préface : 

« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, 
ceci est le testament d'une race féodale qui a servi, 
pendant plus de six siècles, loyalement Dieu, le Roi 
et la France. Dernier représentant de cette famille, 
j'ai voulu^ en publiant sa généalogie, rendre un pieux 
hommage à la mémoire de mon père et de mon grand- 
père, les comtes Raoul et André de Grandefïe. Cet 
ouvrage est le résultat de 30 ans de recherches et de 
vérifications. Je n^affîrme rien que je ne puisse prou- 
ver par des documents authentiques, et pour que cette 
œuvre me survive, je lègue mon riche chartrier à la 
ville d'Orléans, afin qu'il reste près de notre tombe : 
Nomen et arma locum servant. » 

Si cette vieille race doit finir avec notre honoré 
collègue, du moins finira-t-elle avec un vrai gentil- 
homme, ayant le cœur, la foi, la vaillance des cheva- 
liers des anciens âges, et qui, lui aussi, a servi loyale- 
ment Dieu, le Roi et la France. 

Vicomte Oscar de Poli : 1° Amvmo?îe, histoire d'une 
femme, in-12, 302 p. — 2° Livre d^or du Comité 
international des Ordres équestres pontificaux ^ in-4<^, 



356 p- — 3° Annuaire ifu Conseil HMiliiiijue de 
France, a^ année, in-ia, 264 p. 

Il y a quelques mois ft peine, dans son numéro du 
; octobre dernier, le Courrier du Midi annonçait la 
publication du premier volume de l'Annuaire du 
Conseil Hdraldiquede hrance^ de M, le vicomte Oscar 
de Poli. Depuis lors, notre distingué compatriote a 
publié trois nouveaux volumes qui font également 
à sa valeur littéraire et à sa prodigieuse fécon- 
dité. Il est difficile, en effet, de trouver chez un écrî- 
e souplesse de conception pareille à la sienne. 
Qu'il traite un sujet didactique ou qu'il écrive un 
roman, sa plume élégante et son érudition de bonne 
marque savent marcher de pair et captiver l'attention. 

Amymonc est l'histoire touchante d'une femme qui 
le vécut que dans les larmes. M. de Poli nous trans- 
porte, au début de son récit, dans cette ville de Kome, 
où les pierres parlent, où les ruines magnifiques ont 
,ne éloquence qui pénètre l'âme, où la terre superbe 
dédaigne de produire et vers laquelle nous attirent 
■d'inoubliables attraits. Sereine à son aurore, l'idéale 
beauté d'Amymone, meurtrie mortellement, dès ses 
premiers pas dans la vie, par les inconstances coupa- 
bles du marquis de Montarnay, ne tarda pas à se faner 
a féerie de Naples, derrière les grilles sévères, 
mais tranquilles, de Sauta Maria dclla Morte. Il est 
difficile de peindre avec dts couleurs plus vraies et 
plus attachantes, dans un langage plus émouvant la 
vie de cette jeune femme, noble et pure victime, qui 
ne connu! que les tristesses de la vie et qui sut gran- 

r au sein de la douleur. 

Le Livre d'or des Ordres pontificaux est une fort 
belle publication qui joint à Vm\étéX ■çîX-ç\\a.'aN- &*- 



■:'i- 



'■"T^T^ 



sujet un luxe artistique au-dessus de tout éloge. 
M. de Poli a eu Theureuse pensée de perpétuer ainsi 
le souvenir de la souscription spontanée des titulaires 
des différents ordres pontificaux, qui lui a permis 
d'offrir en leur nom, au Saint-Père, à l'occasion de 
son jubilé sacerdotal, une merveilleuse croix papale, 
comme témoignage de leur filiale fidélité. Cette sous- 
cription, due elle-même à l'initiative de M. de Poli, 
a trouvé écho non-seulement en France, mais dans 
les deux mondes, et c'est à conserver le souvenir de 
cette manifestation, les noms de ceux qui y ont con- 
couru, et enfin le récit des principales fêtes jubilaires, 
que M. de Poli a consacré son livre d'or. Il ne pouvait 
être mieux inspiré en élevant ce monument à la mé- 
moire de cette grande manifestation, unique dans 
l'histoire, de tous les peuples de l'univers venant 
affirmer leur foi et leur respect pour cet auguste 
vieillard qui, des hauteurs du Vatican, domine encore 
le monde et dont la majesté, prisonnière et désarmée, 
commande l'admiration de tous. 

Enfin, M. le vicomte de Poli, poursuivant avec 
ardeur la tâche qu'il s'est donnée, a publié le deuxième 
volume de son Annuaire du Conseil Héraldique de 
France, Ce second volume est, en tous points, digne 
de son aîné et vient confirmer pleinement nos pre- 
mières prévisions sur la vitalité de l'œuvre. Au milieu 
d'une série fort intéressante d'articles sur la science 
héraldique, et notamment d'une étude magistrale de 
M. de Poli sur l'ancienne Noblesse de France, nous 
aimons à signaler quelques pages de M. Tamizey 
de Larroque, sur notre illustre provençal Peyresc, et 
un chapitre sur des documents relatifs à notre Pro- 
vence, de M. le baron du Roure. Il faudrait tout citer 
pour être complet, et les limites éttovtes dvi Coiuricr 



— 3" — 

du Midi nous obligent, à notre très grand regret, à 
abréger ce résumé déjà bien long. Mais nous ne pou- 
vons terminer toutefois sans féliciter une fois encore 
M. de Poli de son étonnante activité, de sa verve 
toute méridionale et de sa brillante érudition. 

J. DE Terris. 
{Courrier du Midi, Avignon, a août 1889). 



Le 5 février 1889, à Arco (Tyrol), est décédée 
Madame la comtesse Marie Stadnicka, née comtesse 
Rzewuska, belle -sœur de M. le commandeur Félix de 
Meleniewski, membre Honoraire du C. H. de France. 



iS.. 



La Mission patriotique de Jeanne d'Arc, Huit ta- 
bleaux de P. Carrier-Belleuse. — Tous les admira- 
teurs de la grande Héroïne, tous les patriotes Français, 
tous les amis de la France voudront avoir ces mer- 
veilleuses compositions ; chacun les conservera comme 
un fécond exemple, comme un pieux espoir. (Voyez 
ci-dessus, page 92). — (Paris, librairie Motteroz, rue 
Bonaparte, 13. Edition in-40, reliée toile, 4 francs. 
Edition in-folio, planches en taille-douce, magnifique 
album de salon, relié, toile pleine, fers spéciaux, pre- 
mières épreuves, 10 francs). Un incomparable cadeau 
d'étrennes ! 



m.. 



Le 3 juin 1889, en sa villa de S2im\.^-^t\^\\.\.'^ ^^ 




r-r-i-- -.^ ... I I .i.^pg^iq^ 

■■■-.'.; 

I 

Pausilippe, à Naples, est décédé dans sa 54° année 
M. le comte d'Agiout, frère de M. le vicomte Alexan- 
dre d'Agiout, membre Honoraire du C. H. de France. 



^ 



Le vénéré prédécesseur de S. Exe. Monseigneur 
Piavi, Patriarche latin de Jérusalem, Grand-Maître de 
l'Ordre du Saint-Sépulcre, S. Exe. Monseigneur Bracco, 
de pieuse mémoire, avait daigné conférer la plaque 
de cet ordre chevaleresque à M. le chevalier Ferruccio 
de Pasini, membre Honoraire du C. H. de France, 
auteur de l'étude historique intitulée // Sacro Ordine 
gerosolimitano del S. Sepolcro, 

Livre de raison de la famille de Foniainemarie (1640- 
1774), publié par Ph. Tamizey de Larroque. — 
M. Charles de Ribbe a tout dit sur les livres de rai- 
son, sur leur utilité domestique et sociale. Elle appa- 
raît toute flagrante dans celui-ci, curieux entre tous, 
puisque de 1640 à 1774 quatre membres de la famille 
de Fontainemarie y ont successivement collaboré. 
Ces « livres de raison » n'ont pas seulement pour 
eflet de nous faire connaître les côtés les moins ex- 
plorés de la vie de nos pères, mais encore ils four- 
nissent de précieuses indications négligées par les his- 
toriens et les chroniqueurs d'antan. « J'aime à l'es- 
pérer, dit M. Ph. Tamizey de Larroque, le journal 
des Fontainemarie sera plus qu'une lecture intéres- 
sante : il sera une lecture salutaire. En un temps 011 
trop de publications égarent les esprits et les cœurs, 
puisse ce modeste recueil, où resplendissent les beaux 



pies, être fortifiàm 
bienfaisant pour tous ceux qui daigneront le par- 
courir ! Un proverbe indien glorifie l'homme qui a 
fait pousser un seul brin d'herbe; n'est-ce pas encou- 
rageant pour celui qui, s'occupant d'une culture 
mille fois plus précieuse, aurait fait éclore une seule 
vertu?» Lf mérite de cette saine publication est en- 
core et infiniment accru par les nombreuses notes 
que son savant éditeur y a semées avec une prodiga- 
lité de grand seigneur de l'érudition, et aussi par un 
remarquable £ssai de bibliographie des livres de 
raison {ç. 117-169), et pour lequel notre honoré col- 
lègue réclame le concours de tous ses amis, connus 
et inconnus, afin de réparer les péchés d'omission 
qu'il a pu commettre, « et d'apprécier une fois de 
plus les bienfaits de la fraternelle association formée 
de tous ceux qui portent le noble nom de tra- 
vailleurs». Pages 143-147, nous remarquons des 
extraits du Livre de raison de Jean-Pierre de Berlue, 
I" Consul de Forcaîquier (1723-1768}, et de Marie de 
Berlue, sa sœur, conservés dans les archives de notre 
honoré collègue M. Léon de Berlue- Pérussis. 



M. Charles Souëf, membre correspondant du C. H, 
de France, a entrepris de dresser les « Généalogies des 
familles anciennes, nobles ou de haute bourgeoisie» 
de la région de Laon. Ses premières notices manus- 
crites, qu'il a bien voulu offrir au Conseil Héraldique, 
sont relatives aux familles Aubert, Branche, Le Gros, 
Sérurier, et impliquent les plus consciencieuses re- 
cherches. 



J 



Le 7 août 1889, aa Mans, a été célébré le mariage 
de M. le baron de Chabert, fils unique de feu Ant.- 
Gabriel-Alfred, baron de Chabert, et de Jeanne- 
Etienne-Sidohie-Barbe Poncet du Maupas, — avec 
mademoiselle Pauline de Gayffier, fille de M. Al- 
phonse de Gayffier, membre Honnoraire du C. H. de 
France, et de madame de Gayffier, née Dionis. 



►•s 



La savante notice que contient le présent annuaire 
sur Les Armoiries des Ordres Religieux, est extraite 
du très remarquable Traité d^ iconographie chrétienne 
de notre éminent collègue Monseigneur X. Barbier de 
Montault, ouvrage destiné à l'enseignement des sémi- 
naires et édité par la librairie Vives en deux beaux 
volumes in-8 ornés de planches. 




Le 14 octobre 1889, ^ Roanne, a été célébré le ma- 
riage de M. Georges Magnin, lieutenant au i^"^ Hus- 
sards, avec mademoiselle Henriette du Sauzey, nièce 
de M. Eugène du Sauzey, membre Honoraire du C. H. 
de France. 



^\. 



Jugements et délibérations du Conseil sut>érieur de 
Québec, publié par le département du registraire de 
la province^ sous les auspices de la législature de 



t 



— 3'> — 

lec, Volume 5^, ^-4°, 11 10 pages. — On dit 
qu'il n'est pas un bon Canadien qui n'aime la vieille 
France; je dis qu'il n'est pas un bon Français qui 
n'aime la Nouvelle France, naagnifique preuve vivante 
■ qu'avant la révolution notre race avait le génie coloni- 
sateur. — Ce très important recueil fourmille de pré- 
cieux et curieux documents, et tout naturellement les 
vieux noms de France y abondent: Beauliarnois, 
Monseignat, Vigny, La Chenaye, Brissonnet, le Gar- 
deur, Aloigny. Pellerin, la Colombière, Amiot, Galli- 
fet, Juchereau, la Forest, Testu, Frontenac, Fleury, 
Montdion, d'Estienne, d'Agneaux, Jordy, Vachon de 
Belmont, etc. Nous adressons nos sincères félicita- 
tions aux inspirateurs et aux rédacteurs de cette pu- 
blication magistrale. 



Le 8 mars 1889, à Clermont-Ferrand, est décédée 
dans sa 74= année, madame veuve Bouchet, née Ge- 
nillier, beile-mère de .VI. Henry Gonnard, officier 
d'académie, ancien directeur des musées de la ville 
de Saint-Etienne, membre Honoraire du G. H. de 
France. 

.*• 

Jean de Clinchamp, prieur de Solesmcs et abbe de 
•Saini-Remi de Reims (1386-1297), P^"" '^ K- P- ^om 
Paul Piolin. — Savante biographie de Jean de Clin- 
champ, mort à Rome le ^o avril 1297, frère du cé- 
lèbre cardinal Gervais-Giancolet, et oncle de Robert 
de Clinchamp, évéque du Mans en 1198. « Nous avons 
fait connaître, conclut le Ivès digna Tjïc^\ii^'CvV >i.t. \-i 



<■ -.^T 



-316- 

Société historique et archéologique du Maine, un per- 
sonnage qui a droit aux hommages de la postérité ; 
nous avons vengé sa mémoire de soupçons injustes, et 
nous avons établi d'une manière définitive la date de 
sa mort, sur laquelle les savants n'étaient pas d'ac- 
cord. » 



Le 14 octobre 1889, à Lyons-la-Forêt (Eure), a été 
célébré le mariage de M. Maurice de Ronseray, sous- 
lieutenant au S^ régiment de Cuirassiers, avec Made- 
moiselle Marie-Thérèse Le Roux. 






Un miracle au musée de Troyes^ par Louis Le Clert. 
— Au moyen âge, à Troyes, le mot miracle était 
synonyme d'objet de piété ; il s'appliquait aux cha- 
pelets, bagues, médailles, « enseignes » d'or, d'argent 
ou de plomb qui se vendaient à la porte des églises 
lors des « pardons », et les fabricants de ces objets 
révérés étaient des miracliers. Après une érudite no- 
tice sur les miracles et les pardons^ M. Louis Le Clert 
décrit un « miracle » récemment découvert à Troyes 
dans les fouilles du nouveau pont, et il en donne le 
dessin avec son talent accoutumé. 



>*9-* 



Le 5 septembre 1889, a été célébré le mariage de 

M. le vicomte Achille Espivent de la Villesboisnet, 

commandeur de l'ordre de SaVnVGtè^oVx^, xwembre 



— 317 — 

honoraire du C. H. de France, — fils de M. le géné- 
ral de division comte Espivent de la Villesboisnet, sé- 
nateur, graud-croix de la légion d'honneur, de Saint- 
Grégoire, de Charles III, etc., — avec mademoiselle 
Anne Harscouet de Saint-George, 611e de M, le comte 
et de Madame la comtesse HarscouOtde Saint-George, 
et petite-fille de M. le marquis de la Bourdonnaye, 



# 



Les fêtes publiques en hranche- ConiU' avant la ré- 
Do/w/i'oH, par Joseph de Sainte-Agathe. — Cette très 
intéressante étude de mœurs et coutumes locales est 
le discours de réception de l'auteur à l'Académie de 
Besançon, Le5 antiques représentations des principa- 
les scènes de l'Evangile dans les églises, les proces- 
sions, les pèlerinages, les entrées des archevêques, 
des juges, des vicomtes, des capitaines, des haillis, 
les réceptions solennelles faites aux princes, les jou- 
tes sur le Doubs, les nohies jeux de l'arc, de l'arha- 
lète et de l'arquehuse, etc., tout est passé en revue à 
la lumièrede l'histoire. « Assez souvent on a décrit 
]es guerres et les autres fléaux que nos pères ont sup- 
portés ; pour compléter le tahleau, il fallait rappeler 
aussi leurs jours heureux et leurs fêtes publiques.» 



* 



M. le comte de Vidau, chevalier de la légion d'hon- 
neur, membre honoraire du C. H. de France, a eu la 
douleur de perdre sa femme, née Duquemoy, décédéa 
à Baslia dans sa 51* année. 






=i| -« :-.:-^. .... •■ w,i^!ii^pji|^«j 




-318 



Le service du ban et artière-ban dans le bailliage de 
Troyes au xvii^ siècle (1681^-1695), avec des documents 
inédits sur les bailliages de Troyes, Chaumont, Lan- 
gres, Provins et Sens, par Alphonse Roserot. — Ces 
précieux documents n'ont pas encore été imprimés, 
sauf un, mais sa très grande rareté lui donne tout l'at- 
trait de rinédit. Ils sont précédés de savantes notices 
sur les chefs militaires au gouvernement de Champa- 
gne et au baiUiage de Troyes (le duc d'Atry, M. de 
Vauréal, M. de Chavaudon), sur la confection des 
rôles, les difficultés que rencontrait Texécution des 
ordres du Roi, les exemptions, l'équipement, etc. 
Dans le rôle de 1689, nous relevons ces mentions : 
« Louis-Armand de Lespinasse, seigneur des Noues ; 
Jean de Lespinasse, S. de Monceaux; J.-J. le Mire, 
S. de la Courtille ; dans celui de 1690, Joseph le Mire, 
Claude et Jeanne de Mauroy, Claude-Gustave des 
Salles, Alexandre de Choiseul ; dans èelui de 1692, 
Antoine de Villiers l'Isle-Adam; dans celui de 1694, 
Philbert le Mire. — M. Alphonse Roserot se propo- 
sait de terminer le dépouillement des dossiers du ban 
et arrière-ban conservés aux archives de l'Aube, et 
de donner un travail d'ensemble. « Nous avons dû re- 
noncer à ce projet, dit-il: une décision du chef de ser- 
vice, décision que ne paraît justifier aucune instruc- 
tion ministérielle, a soustrait les documents de la sé- 
rie B aux investigations des travailleurs, en alléguant 
le danger qu'il y aurait à communiquer au public des 
papiers touchant à l'intérêt privé des familles. » — 
Décision d'autant plus bizarre qne la plupart des fa- 
rnllles Intéressées sont éteintes, et celles qui subsis- 



— 3^9 — 

tent ne pourraient que s*enorgueillir de la pauvreté de 
leurs ancêtres, mentionnée dans ces rôles. Uhonneur 
de la Noblesse française fut de se ruiner au service 
du Roi, c'est-à-dire de la patrie. Autres temps, autres 
mœurs ! 

Le 7 avril 1889, ®^ ^^ villa, à Compiègne, est décé- 
dée dans sa 79® année, Madame la marquise de Saint- 
Clou, née Curial, tante de M. le comte Curial, membre 
honoraire du C. H. de France. 



•t 



Notice sur le château de Dampierrc de V Aube y par 
Louis Le Clert. — Brève et excellente monographie 
d'un des châteaux-forts les plus considérables du 
comté de Champagne, ornée du fac-similé, finement 
exécuté, d'un dessin du xvii^ siècle. (Vue du château 
prise du côté de Téglise). 



^ 



Le i4 mai 1889, à Chambéry, est décédé dans sa 88^ 
année M. François-Charles-Henry Lefebvre du Gros- 
riez, oncle de M. Fernand du Grosriez, membre ho- 
naire du C. H. de France. 



f 



Les échos de Vâmey choix de poésies, par Julien de 
Wailly. — Jolie plaquette, ûeurve d^ N^t% \.^\v$i.'t^'b. 



^ > ■ u ..i^ii i^,>i..ii.u|yifppni|B^q| 




— 320 — 

chastes et charmants, tout embaumés de foi vive et de 
saint espoir ! 

■ 

Espoir, espoir en Dieu ! C'est Lui' seul qui fait vivre! 



Le 18 août 1889, à Paris, est décédé dans sa 51^ an- 
née M. le comte Auguste de Villiers de PIsle-Adam, 
membre honoraire du C. H. de France, fils unique de 
défunts Charles, marquis de Villiers de TIsle-Adam, 
chevalier de Malte, et Marie-Francine Le Nepvou de 
Carfort de Kerinou. 

La presse a été unanime à déplorer cette fin préma- 
turée d'un écrivain d'élite, et à rendre hommage à son 
talent hors de pair. 



>*&•< 



Notice sur Gtiillaume et A imar de la Voûte ^ évêques 
de Marseille^ par le baron du Roure. — La plupart 
des auteurs sont d'avis que ces deux prélats étaient 
frères, mais on n'avait aucun document probant. 
M. le baron du Roure a eu la bonne fortune d'en dé- 
couvrir un, en date du i^"^ mai 1374. Chemin faisant, 
au cours d'un excellent précis généalogique de la 
Maison d'Anduze (tige des seigneurs de la Voûte), il 
rectifie (p. 5, note 4 ; p. 8, n. 4) des erreurs de D. 
Vaissete et du P. Anselme. 



•M. 



Le 8 octobre 1889, au château de Saint-Jean-du- 
BoiSy est décédée dans sa 76^ année Madame la mar- 



quise douairière de Chamillart de la Suze, née Saint- 
Pol, cousine-germaine de M. le vicomte Charles de 
Breuil, membre honoraire du C. H. de France. 



Tournai (fun voyage archéologique dans le diocèse 
de Verdun. — C'est en 1884 que Monseigneur Barbier 
de Montault fit ce voyage en la compagnie de deux 
autres savants, MM. Palustre et Léon Germain. Si ra- 
pide que soit ce journal, écrit chaque soir, après les 
explorations de la journée, pour remémorer tout 
ce qui, au point de vue ecclésiologique, avait 
paru mériter une mention,' il est d'un grand inté- 
rêt et passe savamment en revue les trésors archéolo- 
giques des églises, notamment celles de Clermont- 
en-Argonne, Saint-Mihiel, Vaucouleurs, Verdun, 
etc. 



•xik-4 



Le II juillet 1889, en sa villa des Plants, à Imphy 
(Nièvre), Madame la Comtesse Nataly Leroy de la 
Brière est heureusement accouchée d'une fille (Marie). 



Histoire généalogique de la Maison Ruffà^ par F, 
Mîignos, trad. de l'italien par le comte Geoffroy de 
Montgrand de la Napoule, gentilhomme provençal, 
avec annotations et continuation jusqu'à ce jour pour 
les deux branches napolitaines des princes de Scilla 
et de Sant'Antimo-Bagnara, suivie de la descendance 
à partir de Sigerius Ruffo de Ca\abt^^ ^^ \^ X^^^xjv.^^ 



.11 -1. ■ nu mitui JLi.imjHVVïqvmpqg 




— 322 — 

aînée de cette famille, établie en Provence vers la 
fin du xiv^ siècle, le tout accompagné de pièces rela- 
tives à la famille Ruffo de Bonneval, marquis de la 
Fare. — Splendide publication, belle et savante his- 
toire généalogique d'une des plus illustres maisons de 
ritalie, dont ^origine se perd dans la nuit des temps, 
et dont les auteurs les plus accrédités célèbrent una- 
nimement Tantiquité, les mémorables actions et les 
grandes alliances. L'ouvrage est enrichi des portraits 
de M. le comte G. de Montgrand et du grand cardi- 
nal Fabrice Ruffo, vicaire général et libérateur du 
royaume de Naples, grand-prieur de l'Ordre de Saint- 
Jean de Jérusalem à Rome ; d'une planche d'armoi- 
ries en chromo, de sceaux et blasons dans le texte, de 
tableaux filiatifs, de nombreuses lettres de personna- 
ges historiques et d'un index onomastique. Une bran- 
che des Ruffo s'établit en Provence il y a cinq cents 
ans, et c'est d'elle qu'est issu M. le comte de Ruffo- 
Bonneval, ancien officier au service du Saint-Siège, 
Membre Honoraire du C. H. de France. 



Le 21 janvier 1889, à Fontainebleau, est décédé 
dans sa 74° année M. le baron Lambert, chef d'esca- 
dron de cavalerie en retraite, ancien commandant de 
la vénerie impériale, officier de la légion d'honneur, 
commandeur des ordres de François-Joseph, de la 
Couronne de chêne, etc., père de M. le baron Tris- 
tan Lambert, ancien député, membre honoraire du 
C. H. de France. 



PMotographies rétrospectives Lorraines^ ^7 ^9 y P^r 



- 323 — 

è 'baron Digot. — Cette éli^gante publication donne 
nne courte notice des Lorrains qui ont marqué pen- 
dant la révolution par leurs écrits, leur rang, leurs 

mplois, leurs talents, leurs malheurs, leurs vertus, 
crimes. Ce travail a été rédigé avec la plus 
grande irapartialité et puisé aux sources les plus au- 
thentiques. 



Le 9 juillet i88g, à la Ferté-Bernard, est décédée à 
'âge de 55 ans madame Blanche Bouchet, née Guer- 
rier, femme de M. Bouchet, inspecteur en chef de la 
■ '.arinc en retraite, et tante de M. Emile Bouchet, 
lemhre honoraire du C, H. de France. 



Annules de l'Ordrede Malie depuis son origine jus- 
l'ii nos jours, dit grand prieuré de Bohême-Autriche 
du service de santé volontaîrt, avec les listes o/Ji- 
dles des chevalier s-prujcs^ dt justice, d'honneur, 
c, par Félix de Salles, — L'auteur des Annales de 
Ordre Teuionique, et de tant d'autres remarquables 
uvres, était tout désigné pour écrire l'histoire de ces 
chevaleresques hospitaliers d« Jérusalem, de Rhodes 
.t de Malte qui furent, durant des siècles, le vivant et 
léroïque boulevard de la chrétienté. Ce beau livre est 
ligne de ses devanciers, et il tient brillamment tou- 
rs les promesses de son titre. Il est dédié â S. M. la 
[eine-Régente d'Espagne, née princesse impériale ei 
irchiduchesse d'Autriche, princesse royale de Hon- 
et de Bohême, veuve d'Alçhou^e ^W, i.Q^^- ^\^ 



^T!»I*J1T''W^ 




— 324 — 

décret (4 sept. 1885) a restauré en Espagne l'Ordre de 
Saint-Jean de Jérusalem. 



>••<»••< 



M. Alphonse Auger, un des maîtres de l'orfèvrerie 
parisienne (rue Etienne Marcel, 54, Paris), auteur de 
la grande croix papale offerte à S. S. Léon XIll par le 
Comité International jubilaire des Ordres Equestres 
Pontificaux, véritable chef-d'œuvre d'art, de richesse 
et de goût qui a obtenu la grande médaille d'or de 
l'Exposition Vaticane, a été élevé par le Souverain 
Pontife à la dignité de chevalier de l'ordre de Saint- 
Sylvestre et nommé en même temps orfèvre de Sa 
Sainteté. 

Nous nous réjouissons de ces justes distinctions, 
et nous en félicitons bien vivement l'éminent orfèvre- 
joaillier. 



Anne de Laval et Guy Turpin^ par l'abbé Am- 
broise Ledru. — Anne de Laval était fille de Guy XII 
et de la veuve de Bertrand du Guesclin. Elle épousa 
en 1405 Jean de Montfort, à qui elle porta avec son 
nom et ses armes les immenses biens de sa maison, 
et dont elle devint veuve en 14 14. Les historiens rap- 
portent qu'elle voulut épouser en secondes noces un 
de ses gentilshommes et alliés, Guy Turpin, chevalier, 
mais qu'elle en fut empêchée par Jeanne de Laval- 
Châtillon, sa mère. M. l'Abbé Ledru détruit cette lé- 
gende : en dépit de l'opposition maternelle, Anne de 
Lavaï épousa clandestinement Guy Turpin. Cette eu- 



rieuse étude historique est accompagnée de savantes 
notes, de documents justificatifs, et enrichie d'une 
planche de sceaux. L'érudit auteur rectifie, en pas- 
sant, une erreur de M. Demay qui a pris pour des 
étoiles les molettes de Técu de Turpin ; « La plupart 
des sceaux portent des molettes bien caractérisées 
par la perforation centrale. » 



^.. 



Le 4 juillet 1889, a été célébré le mariage de M. le 
vicomte de Capré de Mégève avec mademoiselle Ma- 
rie-Louise de La Garde de Saignes, petite fille de ma- 
dame la comtesse douairière de La Garde de Saignes 
et nièce de M. Meaudre de Sugny, membre honoraire 
du C. H. de France. 



>-»o«-< 



Dans sa séance du 17 juin 1889, TAcadémie Cha- 
blaisienne a admis au rang de ses membres d'hon- 
neur : M. le vicomte Oscar de Poli, président du 
Conseil Héraldique de France ; Monseigneur Charles 
Cartuywels, prélat de la maison de S. S. Léon XIII, 
vice- recteur de rUniversité de Louvain ; M. Alfred 
de Ridder, docteur en droit, avocat, vice-président de 
la société littéraire de Louvain. 

(Le Chablais, 23 juin 1889.) 






Catalogue des prieurs^ des cliatioincssts yc^uWcycs 



■ WT T' y.F ' . 11 . ^ ^T ^Ti^^^p^^^^^^T^W 




— )26 — 

et des chanoinesses -comtesses de Neuville-les-Dames 
(1260-1790), par le vicomte E. Révérend du Mesnil. 
— L'autodafé révolutionnaire des archives du noble 
prieuré de Neuville semblait devoir condamner à Tou- 
bli tout ce qui le concerne, et notamment faire la 
nuit sur les noms de ses Chanoinesses ; mais une éru- 
dition patiente sait faire la lumière sur les ruines du 
passé. Cette savante étude, outre le précis historique 
du prieuré, la bulle de sécularisation de 1751 et 
Tabrégé du Règlement Chapitrai, donne la liste de 
22 prieurs et de 341 chanoinesses, retrouvés à force 
de laborieuses recherches. Nous y relevons quatre 
noms représentés dans le C. H. de France : Choiseul, 
5 chanoinesses; Damas, 18; Gourcy, i ; Sainte-Co- 
lombe, 3. — L'érudit auteur ne cite que deux BéruUe, 
sœurs, mariées dans la suite, Tune au comte de la Tour- 
du-Pin-Chambly, colonel d'infanterie, assassiné en 
1794 par le soi-disant tribunal révolutionnaire ; l'au- 
tre, au marquis de Thuisy, maréchal des camps et ar- 
mées du Roi, sénéchal hérédital de Reims. Leurs 
deux autres sœurs, la marquise de Champigny et la 
marquise de Mauléon, avaient été aussi chanoines- 
ses- comtesses de Neuville (Courcelles, Dict, univ, 
de la Nobl. IV, 281 ; V, 440). 



Notre zélé correspondant, M. Claude Chauvet, vient 
d'être révoqué par M. Pourquery de Boisserin, maire 
d'Avignon, de la fonction d'archiviste municipal, 
qu'il occupait depuis 1884, après avoir été pendant de 
longues années archiviste-adjoint. Cette révocation 
non motivée a inspiré au Courrier du Midi un article 
dont nous extrayons ce passage : 



— îî? - 

«M. Chaiivet était un employé d'une modestie 
esemplaire ; son caractère avenant et sa parfaite obli- 
geance l'avaient rendu sympathique à tous ; il s'était 
toujours signalé par sa régularilé parfaite, par une 
probité qui aurait défié le plus effronté des calomnia- 
. leurs, par des aptitudes spéciales et l'expérience qu'il 
avait acquise dans une longue pratique de ses fonc- 
tions. Nous n'avons pas sous les yeux les états de ser- 
vice de M. Chauvet; mais nous savons qu'il avait fait 
le classement des archives communales et hospita- 
lières dans une vingtaine de communes au moins du 
département, notamment dans les communes impor- 
tantes de Carpentras, d'Orange, de Pertuis, de Cade- 
rousse, de Cadenet, etc. Ces divers travaux lui avaient 
valu, sous divers ministères, des lettres 1res flatteuses 
de félicitations, et, à une certaine époque, les inspec- 
teurs généraux, appréciant ses connaissances, l'avaient 
proposé pour la direction des archives dans un dépar- 
tement voisin. » 

Plaise au Dieu des sciences que son successeur, 
digne favori d'un édile radical, ne soit pas de la force 
de cet archiviste municipal de nouvelle couche, à qui 
nous avions écrit pour lui demander s'il n'avait pas 
dans ses collections une montre du xV siècle dans 
laquelle se Usait !e nom d'un Milly ! O mes chers 
collègues, savourez cette réponse abracadabrante : 

« Monsieur, je m'empresse de vous faire savoir qu'il 
« n'existe aucune montre dans nos collections, et 
«qu'il n'y a pas trace d'un horloger du nom de 
«Milly.,.»! 



•mpltifs de Monseigneur X. Barbier df 



— 328 — 

Montault, prélat de la Maison de S, S. — Un prélat 
de la maison de Pie IX disait à Monseigneur Barbier 
de Montault, en 1875, à Rome, à propos de ses nom- 
breuses et savantes publications : « Vous êtes un 
semeur d'idées. » Dès 1855, Didron, le brillant direc- 
teur des Annales archéologiques ^ disait: « M. l'abbé 
Barbier de Montault finira par connaître Rome beau- 
coup mieux que les plus savants Romains. » Le pro- 
nostic s'est splendidement réalisé. Le« semeur d'idées» 
s'est attaché à étudier avec soin aux sources les meilleu- , 
res et à mettre en circulation, au profit de tous, ses 
recherches et ses découvertes. Arrivé à cette période 
de la vie où le déclin s'annonce, l'éminent ecclésio- 
logue a voulu réunir tous ces épis dispersés, témoins 
de son immense labeur, afin qu'il en restât quelque 
chose pour les générations futures. — Les deux pre- 
miers volumes, les seuls parus à ce jour, traitent de 
Rome, où l'auteur a séjourné de longues années, «les 
meilleures de sa vie » ; le tome I reproduit d'anciens 
inventaires de personnes et d'églises ; le tome II se 
réfère exclusivement au Vatican, et comprend deux 
parties distinctes : le palais^ avec ses musées, sa biblio- 
thèque et ses jardins ; la basilique, avec ses inventaires 
et ses dévotions. Pour apprécier l'importance consi- 
dérable de Tceuvre, il suffit de noter qu'elle contient 
le catalogue du musée chrétien du Vatican, « entre- 
prise longue, mais d'autant plus utile que personne 
n'y avait encore songé, même parmi les Romains ». 
Chaque volume se termine par une excellente table 
alphabétique des noms propres et des matières. Heu- 
reux ceux à qui Monseigneur Barbier de Montault 
veut bien offrir les trésors de son érudition! Le 
Conseil Héraldique de France se réjouit d'être de 
ces privilégiés et s'honore grandement de compter 



- 3=9 — 
dans ses rangs ce catholinue « scmei 

Histoire gàh'alogique de la maison de Rabot, par 
Jean de Rabot, annotée et publiée par Jules Chevalier. 
— Jean de Rabot, avocat général au parlement de 
Daupbioé en 1645, conseiller d'État en 1662, mort le 
32 janvier 1664, avait écrit l'histoire de sa maison, 
remontant par litres à l'année 1349; œuvre d'un réel 
intérêt, puisque l'histoire des Rabot se confond pen- 
dant deux siècles avec l'histoire même du parlement 
de Grenoble, et qu'elle fait connaître un certain nom- 
bre de familles dauphinoises arrivées à la noblesse par 
l'exercice des hautes fonctions de la magistrature. 
L'œuvre était inédite, ignorée des bibliographes, et 
nous ne saurions trop louer M. l'abbé J. Chevalier de 
l'avoir mise en lumière. Dans une remarquable pré- 
face, notre érudit collègue s'élève avec beaucoup de 
force contre l'absurde préjugé qui représente la no- 
blesse comme une caste fermée ; c'est le contraire qui 
était la vérité : « La noblesse était offerte à tous comme 
la récompense suprême du travail et du mérite. » 



Amymone, par Oscar de Poli. — Ce livre est un 
poème, un doux poème d'amour; on le voudrait en 
vers d'un bout à l'autre. Quand on a connu Rome et 
Naples, on y retrouve toutes ses Impressions ; en 
quelques heures, on a revécu dans ces lieux bénis. 
Après la lecture, on reste amoureux fou de cette ado- 
rable marquise (Amymone), et on maudit son ignoble 
mari. Il y a dans ce cher livre de légères ombreo, dont 



-»■ ..-•.•MT--^ 




Fintérêt ne. souffre pas, qui en font ressortir les quali- 
tés, et on applaudit de tout cœur l'auteur, poète jus- 
que dans la moelle, et on reste, en fermant le livre, 
en pleine vibration. 

Qe F. DE S. S. 

{Messager de Toulouse^ 14 mai 1889). 



Un distingué compositeur du midi, M. Pascal Cos- 
tecal, professeur de musique, chevalier de Tordre de 
Saint-Sylvestre, a dédié à M. le vicomte de Poli une 
ravissante mélodie à laquelle il a eu la courtoise pen- 
sée de donner le titre à^Amynione, 



Tableau historique des pairs de France (1789 ; 1814- 
1848), par Léonce de Brotonne. — A l'heure même où 
s'écroulait le trône de Louis-Philippe, la Chambre des 
pairs ordonnait la publication de ses annales. Cette 
plaquette devenue très rare a été la base du travail de 
M. Léonce de Brotonne ; puis l'état-civil des pairs a 
été mis à sa disposition par la direction des Archives 
nationales ; enfin, il a complété son œuvre à l'aide de 
bienveillantes communications qu'il a reçues en grand 
nombre, notamment du prince de Bauffremont-Cour- 
tenay, duc d'Atrisco, qui a ouvert à l'auteur les riches 
archives de sa maison. Aussi ce « tableau historique» 
est-il absolument complet et fait-il honneur à notre 
distingué collègue. Nous y relevons des noms dont 
s'honore leC. H. de France: Bourbon-Busset, Villars- 



' Bràncas, Choiseul, Damas, Curial, Ségur, Pontgihaud, 
Lur-Sa!nces. 



* 



Armoriai de B<!arn (1696-1701), publié et annoté 
par A. de Dufau de Maluquer et J. B. E, de Jaurgain 
(Paris, H. Champion, 1889, in-8, xxi-^84 p,) — L'édit 
fiscal de novembre 1696, prescrivant l'enregistrement 
des armoiries avec taxe de 23 livres, fut très mal 
accueilli des Béarnais et des Basques, et les officiers 
du parlement de Navarre, eux-mêmes, refusèrent tout 
d'abord de déclarer leurs armoiries. Quand le parle- 
ment céda, rassuré par une lettre curieuse du ministre 
Pontchartrain, la résistance fut encore si générale et 
si vive que les États de Béarn, en 1698, se pronon- 
cèrent pour un système d'atténuations qui eût fait de 
l'édit royal presque une lettre morte. Ainsi s'explique 
le petit nombre de blasons enregistrés d'après la décla- 
ration des parties intéressées : 118 seulement sur 637 : 
tous les autres, au nombre de "ji^, furent imposés 
d'office. En érudits consciencieux, MM. de Dufau et 
de Jaurgain ne se sont pas contentés de reproduire 
servilement le texte de l'Armoriai général, dans lequel 
trop de noms sont outrageusement défigurés et trop 
de mentions incomplètes ; ils ont corrigé et complété, 
et leurs savantes rectifications sont toujours suivies de 
l'analyse d'actes authentiques et probatifs, parfois 
même de notes biographiques et généalogiques : c'est 
là ce qui donne à leur publication une valeur et une 
autorité supérieures même à l'original de l'Armoria! 
de Béarn. 



— ))!1 — 



>-»B«-< 



Livre d'or des élèves du pensionnai de Frihourg-en- 
Suisse (1827-1847), nouv. édition. — Un véritable 
monument, élevé pieusement à la mémoire des véné- 
rés professeurs et des élèves d'un pensionnat célèbre! 
Il représente trois années d'un persévérant labeur, et 
nous voudrions pouvoir être indiscret en soulevant le 
voile de l'anonyme sous lequel s'est abritée la modestie 
des auteurs : un de nos plus honorés collègues et un 
très distingué inspecteur général honoraire des postes 
et télégraphes. Ce beau livre est orné de planches 
dessinées par M. Noël le Mire et de 480 portraits des 
anciens élèves, dans la liste biographique desquels 
nous relevons bien des noms chers au C. H. de France: 
d'Abzac de la Douze, d'Anselme, Barban, Beneyton, 
Cambourg, Coligny, Damas, le Mire, Marin de Car- 
ranrais, Meaudre, d'Amedor de Molans, Montaignac, 
Monti, Moy, d'Odet, Payan d'Augery, Pimodan, Èoi- 
debard, Rivoire, Rozière, Ruffo-Bonneval, Tinseau, 

Mémoires des frères Gay, de Die, pour servir à 
Vhistoire des guerres de religion en Dauphiné et spé- 
cialement dans le Diois, publiés d'après les mss. ori- 
ginaux, avec un texte supplémentaire, des notes généa. 
logiques et des documents inédits, par Jules Chevalier. 
— Comment demeurer indifférents en face du spec- 
tacle que nous offre notre infortunée patrie, au cours 
des guerres religieuses qui la désolèrent dans la 2« 
moitié du xvi<^ siècle ? L'incendie et le pillage prome-- 
nés par tout le royaume, les tombeaux violés et 
dépouillés, les reliques des saints jetées aux vents, 
d'innombrables églises et abbayes vouées à la profa- 



— 335 — 

nation et à la ruine, des crimes horribles, des barbaries 
atroces qui seront k jamais la honte de l'humanité, 
voilà ce que découvrent de toutes parts les regards 
épouvantés et ce qui proclame la violence des passions 
qui étaient en jeu. — Dans une excellente introduc- 
tion, M. l'abbé Jules Chevalier étudie les motifs qui 
attirèrent à la prétendue Réforme ses premiers adeptes, 
notamment les gentilshommes appauvris qui convoi- 
taient les biens du clergé, Les frères Gay étaient 
huguenots ; leur récit n'a donc que plus de force pour 
démontrer que les Calvinistes furent des modèles de 
fanatisme et d'intolérance. Th. de Bèze est d'avis 
« qu'on exteriLÎne les prêtres »; Calvin écrit des jésui- 
tes qu' 1 il faut les tuer ou, si cela ne peut se faire 
commodément, les chasser, ou du moins les écraser 
sous les mensonges et les calomnies». Et Luther: 
« Frappez en bonne conscience sur ces infâmes tant 
qu'ils pourront remuer un membre », 



Le a6 novembre 1889, au château du Mesnil (Man- 
che), a été célébré le mariage de M. Joseph des Bouil- 
lons, petil-fils de notre honoré collègue M. Noël le 
Mire, avec mademoiselle Yvonne Lescaudey de Ma- 
neville, petite-fille de madame la douairière de Me- 
senge. 



Généalogie htsiorigtic de la maison de CornuUer, 
autrefois de CornilW, en Bretagne (Orléans, H. Herlui- 
ïon, 17, rue Jeanne d'Arc, 1889, gr, in-8, Lvi-350 p. 4» 
édition.) — En tête de cette savante histoire géuéalo- 



■^JT'ir^'lJiiwv*' ir ■ u-i: ^i-- ■.■«■» >r^.i*y 




— 334 -- 

gique, dont tous les points sont justifiés par des 
preuves authentiques, nous trouvons, comme un bon 
augure, l'admirable étude de M. le Comte de Cornu- 
lier-Lucinière, qui traite « des généalogies en géné- 
ral » et de « leur utilité domestique et sociale»; étude 
que nous nous sommes fait un devoir de louer gran- 
dement dans un de nos précédents annuaires. Les 
preuves en question ont été données dans 8 fascicules 
imprimés de 1847 à 1888, et elles consistent en plus de 
2,600 pièces, qui y sont analysées ou rapportées in ex- 
tenso, selon leur importance. M. le Comte de Corriu- 
lier est de ces bons prédicateurs qui prêchent surtout 
d'exemple. L'histoire de sa très noble race, issue très 
probablement de l'illustre Maison des Biards vers le 
milieu du onzième siècle, embrasse un laps de plus de 
huit cents ans, et représente un demi-siècle de cons- 
tant et pieux labeur. A toute époque, ce vieux lignage 
chevaleresque a donné de splendides exemples de 
toutes les vertus de noblesse ; de nos jours même il a 
brillé d'un vif éclat dans les assemblées politiques, 
dans l'armée, dans la marine. Ut patres Jîlii. 

L'ouvrage est orné de 12 portraits, dont le premier 
est celui de Pierre de Cornulier, évêque de Tréguier 
en 1617, et de Rennes en 1619, — et le dernier, celui 
de l'amiral de Cornulier-Lucinière. 



^ 



Le Conseil Héraldique de France a été cruellement 
éprouvé sur la fin de 1889 : le 26 novembre, à Mont- 
brison, s'est éteint à l'âge de 82 ans M. le marquis 
Edouard de Rostaing, capitaine de vaisseau en re- 
traite, commandeur de la légion d^honneur, chevalier 



Se l'Ordre militaire de Saint- Grégoire, décoré des 
miîdailics de Navarin, de Crimée, du Mexique, etc., 
membre honoraire du C. H, de France. 

A l'exemple de son père, M. de Rostaing, après une 
brillante carrière maritime, s'était consacré aux études 
d'histoire et d'archéologie. C'était un érudit conscien- 
cieux, et un parfait gentilhomme ; tous ses collègues 
s'associent bien sincèrement au deuil de sa noble fa- 
mille. 



Zcs Rois de Fra>icc à MScon, parJ.-L. Bazin. — Cette 
excellente étude historique, publiée sous le patronage 
de l'Aciidémie de Mâcon, nous montre saint Louis 
assistant, le 8 déc. 1S46, â la consécration de l'Eglise 
abbatiale de saint Pierre de Mâcon par le pape Inno- 
cent IV. Philippe III, Phihppe IV, Jean II viennent 
aussi dans cette ville. Très curieux, les détails docu- 
mentaires sur la réception faite à Charles VI le 14 oct. 
1189, le récit de l'entrée de Charles VIII en 1494, de 
Louis Xil en i^îoi, de François P' en 155^ et 153^, de 
Henri II etMarieSluarten 1548, de Charles IX en 1564, 
de Henri 111 en 1575 a son retour de Pologne, de 
Louis XIll en 16=9, 1630 et 1639, de Louis XIV en 
165S. Incidemment l'auteur relate les ruines accumu- 
lées à Mâcon par les Huguenots. — Les secrétaires de 
la ville consignaient dans leurs registres tous les dé- 
tails de ses fêtes ; c'est d'après ces anciens annalistes 
que M. J.-L. Bazin a écrit ses récits, fort bien étudiés 
et savamment annotés, et « essayé de faire n 
Maçonnais eti liesse au bon vieu.-î temps ». Son œuvre 
est digne d'éloge à tous les points de vue. 






^ '» .T^ -i-^-^nniTiwsf 




Madame la cqmtesse le Coat de Kervéguen, née 
Mahy, belle-sœur de M. le duc de Trévise, est décé- 
dée à Paris, le 24 décembre 1889, à Tâge de 49 ans. 

Nous renouvelons nos vives condoléances à notre 
honoré collègue le comte le Coat de Kervéguen. 

Nobiliaire dé Franche-Comté^ par R. de Lurion. — 
Si chacune de nos provinces était dotée d'^un pareil 
nobiliaire, quel admirable Nobiliaire de France il se- 
rait facile de composer, autrement « universel » et 
surtout autrement sérieux que celui des Saint- Allais 
et congénères ! Ce bel in-8 de près de 900 pages pour- 
rait porter la devise de notre compagnie, labor etprobi* 
tasy car il représente une somme énorme de labeur et 
réspire à chaque page une inviolable probité. Environ 
quinze cents familles ont là le compendium de leur 
histoire, leur origine, les vicissitudes de leur état so- 
cial ; et les notes d'un grand intérêt, les indications 
précises et précieuses, les documents curieux abon- 
dent dans ce livre qui est un véritable monument his- 
torico-généalogique. 

Pour chaque famille, une notice traite du nom pa- 
tronymique, des changements qu'il a subis et du lieu 
d'origine ; elle relate l'époque la plus reculée où il 
est fait mention de la famille, celle où commence la 
filiation, la date de l'anoblissement et des con- 
cessions de titres, la description des armoiries, les 
alliances, les honneurs et dignités. 

Une savante introduction initie le lecteur à tout ce 
qu'il lui importe de connaître avant d'aborder la lec- 
ture du Nobiliaire : la noblesse de race, très nom- 
breuse en Franche-Comté au moyen âge, n'est plus 



— 337 — 

F représentée que par quelques rares lignages; h tto- 
I blesse de collation compte encore de nombreux re- 
I présentants, et M. de Lurion indique soigneusement 
I les sources d'anoblissement, y compris la possession 
I d'état centenaire de la qualité de noble ; « plusieurs 
' familles d'ancienne bourgeoisie, ayant des armoiries, 
I habituées à contracter des alliances dans la noblesse, 
finirent par s'y introduire peu à peu ; c'est ce qu'on 
' appelait les nobles par prescription. » L'érudit héral- 
diste touche en passant à la question de la noblesse 
maternelle, au « préjugé de la particule » et mentionne 
les sources sûres auxquelles il a puisé. Enfin il donue 
en appendice un état complet de la noblesse de Fran- 
che-Comté à la fin de l'ancîen régime. Nous voudrions 
n'être pas forcé de nous borner, dans cette brève cri- 
tique qui ne peut-être que très élogieuse. « Il est cer- 
tain, dit M. de Lurion au Jébut de son Iniroduclion, 
qu'il y aura des lacunes dans ce travail, car nul ouvrage 
de ce genre ne peut être complet. » Je me permets de 
lui signaler l'omission d'un antique lignage chevale- 
resque ; les seigneurs d'Arc, ramage des sires d'Arc-sur- 
Tille (près Dijon), et que l'on suit au comté de Bour- 
gogne depuis Urric ou Werric d'Arc, vivant en 1 1^3 . 
En résumé, le Nobiliaire de Franche-ComW est une 
œuvre de premier ordre, et nous la louons avec une 
satisfaction d'autant plus vive que le C. H. de France 
compte M. de Lurion au nombre de ses membres ho- 
noraires. 



Le 13 décembre 1889, à Bruxelles, est décédé dans 
sa 46"^ année M. le Vicomte Raymond Hallez d'Arros, 
frère de M. le Comte Olivier Hallez d'Arros, Membre 
Honoraire du C. H. de France. 



- J ■ 1^ m t mm M , ^m 




-338 



# 



Le 14 décembre 1889, à Paris, est décédé dans sa 
79° année M. Jules Freslon, ancien chef de bureau 
au ministère des beaux-arts, chevalier de la légion 
d'honneur, beau-frère de M. Auguste Duvert, membre 
honoraire du C. H. de France. 

Lettres inédites de quelques membres de la famille 
de Montluc, publiées et annotées par Ph. Tamizey de 
Larroque. — Recueil de 22 lettres inédites du maré- 
chal de Montluc, d'Isabeau de Beauville, sa 2« femme, 
de Jean de Montluc, évêque de Valence, son frère ca- 
det, de Joachim de Montluc, prince de Chabanais, de 
Fabien, Jean et Marguerite de Montluc, enfants du 
maréchal, de Charles et Adrien, ses petits-fils. Les 
trois premières lettres (1563-65), écrites par Biaise de 
Montluc au cardinal de la Bourdaisière et aux consuls 
de Lectoure, sont d*autant plus intéressantes qu'elles 
ajoutent quelque chose à la biographie de l'illustre 
maréchal et à Thistoire civile et ecclésiastique de la 
Gascogne. — Par une coïncidence singulière, ce que 
l'on connaît le moins dans la vie de l'auteur des Com- 
mentaires, ce sont les deux extrémités de cette vie si 
mémorable : on ignore également le lieu et la date de 
sa naissance, le lieu et la date de sa mort. M. Ph. Ta- 
mizey de Larroque a consulté sur ces points obscurs 
plusieurs érudits, notamment M. Gardère, qui, non 
sans une sérieuse argumentation, adopte le dire de 
l'historien Scipion du Pleix, lequel affirme que Biaise 
de Montluc mourut à Condom et y fut inhumé dans 



— 339 — 

le chœur de la cathédrale. — Dire que ces lettres sont 
annotées par M. Tamîzey de Larroque, c'est dire 
qu'elles sont savamment annotées, avec une richesse 
d'érudition qui en décuple l'intérêt. 



Le 32 décembre 18S9, à Turin, est décédé M. le 
commandeur Vincent Promis, bibliotliécaire du Roi, 
membre de l'Académie royale des sciences de Turin, 
membre hocoraire du C. H. de France. 

Cette douloureuse nouvelle nous a profondément 
affecté; plus d'une fois, à Turin, nous avions eu l'oc- 
casion d'apprécier la haute érudition, la parfaite cour- 
toisie et la constante obligeance de notre très regretté 
collègue. Notre souvenir reconnaissant demeurera fi- 
dèle à sa mémoire. 



Le 31 décembre 18S9, à Savone, est décédé Madame 
la Comtesse Ersilia Gromo de Ternengo, née Tbaon 
de Revel et de Saint André, belle-mère de M. le Comte 
Eugène Gais de Pierlas, membre honoraire du C. H. 
de France. 

.^. 

L'an dernier, au moment de faire paraître l'Annuaire, 
nous apprenions la mort de M. le Pays du Teilleul, 
frère de notre cher et honoré collègue M. René le 
Pays du Teilleul, camérier d'honneur de S. S. le Pape, 
ancien capitaine commandant aux Dragons Pontifi- 
caux, chevalier des Ordres de Saint-Grégoire et de la 
Légion d'honneur. 




— 340 — 

Cette année, au moment même de clore notre chro- 
nique, nous avons la profonde douleur d'apprendre 
la mort de ce pieux serviteur de la Religion et de la 
Patrie, modèle d'honneur, de vaillance et de foi, 

Annus irœ, annus ille /... 




L'état des Membres du C. H. de France était im- 
primé, lorsqu'y ont été admis comme membres hono- 
raires : 

M. Robert de Cugnon d'Alincourt, présenté par 
MM. le comte de Caix de Saint- Aymour et Robert 
Guerlin ; rue Dufour, i6, Amiens (Somme). 

M. Faucher de Saint-Maurice, ^, député au Parle- 
ment Canadien, présenté par MM. le vicomte de Neu(- 
bourg et le vicomte de Poli ; palais législatif, à Qué- 
bec. 

M. Maurice de Jarnac de Gardépée, présenté par 
MM. l'abbé Tricoire et le vicomte de Poli ; rue de 
risle d'or. Cognac (Charente). 








BIBLIOGRAPHIE 



INDEX DES PRINCIPALES PUBLICATIONS DES ME 
CONSEIL HÉKALDlQ.tIE DE FRANCE 



I AuDUT (Louis). 

Revue de Saîiifougc et d'Aimis, 
archives hisl. (Voy. ci-dessus, p. 



Bull, de la Soc. dus 



' Barbier de Montault (Mk^ X.). 

Lit grande pancarte de la basilique de Lalran, iD-4" 
à a col., 37 p. (Estr. de la Heviie de l'Art chrétien). 

Traité d'' iconographie chrétienne. — Paris, Vives. 

1S89, a vol. in-S, planches. 

Journal d'un voyage archt'ol. dans ledioc. de Verdun, 

i Nancy, 1889, in 8, 42 p. (Extr. du Journal île la Soc. 

d'arch. Lorraine, sept.-oct. 1889). Voy. ci-dessus, 

?■ ,12l- 

Bibliographie, 1889, in-4'', 8 p. grav. dans le texte. 
(Extr. de la Revue de l'Art chrétien). 



.■-.*■. i ..■•-' I . li"' x^rvT^fm^nitifff. 




— ^42 — 

OEuvres complètes. Tome I, Rome: Inventaires 
ecclésiastiques; tome II, Rome: Le Vatican. — Poi- 
tiers, Biais et Roy, 1889, 2 vol. in-8, 578 et 532 p. 
Tables alphab. des matières. (Les vol. suivants, en 
cours d'impr.). Voy. ci-dessus, p. 327. 

Bazin (Louis). 

Charte d'affr^ des habitants de S^-Ambreuil en 1446, 

— Autun, Dejussieu, 1887, in-8, 14 p. 

Les Rois de France à Mâcon, 1889, in-8, 118 p. (Extr. 
des Annales de VAcad, de Mâcon), Voy. ci-dessus, 

P- 33'). 

Beauchet-Filleau (Paul). 

Dict, hist, et généal, des familles du Poitou^ 2^ éd. 

— Poitiers, P. Oudin. (Paraît par fascicules in-8). 
Voy. ci-dessus, p. 246. 

TiérS'État du Poitou en lySp, Procès-verbaux. 
Cahier des doléances et Liste des électeurs. — Fonte- 
nay-le-Comte, Gouraud, 1888, gr. in-8. (En collab. 
avec M. Beauchet-Filleau père). 

Le Clergé du Poitou en lySp. Procès-verbaux. 
Cahiers dés doléances et noms de tous les électeurs et 
de leurs mandataires. — Fontenay-le-Comte, Gou- 
raud, 1889, gr. in-8. (En collab. avec M. Beauchet- 
Filleau père). 

Berluc-Pérussis (L. de). 

Les quatre paroisses urbaines de Forcalquier, — 
Digne, 1889, in-8, 50 p. 

Bois de la Villerabel (Vicomte A. du). 

La Légende merveilleuse de Monseigneur Saint- Yves. 
Rennes, Caillière, 1889, in-8. (Voy. ci-dessus, p. 257.) 



»5 (A. de,) 

'« d'Horace, trad. en vers français, — Paris, 
r Motteroz, r. Bonaparte, i^, in-33, IV-450 p., illustra- 
' lions de Paul Avril, 25 francs, [Voy, ci-dessus, p. 231.) 

I BOREL d'HaUTERIVE. 

Annuaire de la Noblesse de France, 45' année. — 
Paris, rue Richer, 50, in-12, xii-^84 p., planches de 
1 blasons. (Voy. notre Annuaire de 1889, p. 181), 

Bouches de Molandon. 

La/atnille de [earmed'Arc, son S'ijour dans l'Orléa- 
nais, d'après des titres authentiques récemment décou- 
verts. — Orléans, Herluison, 1878, in-8, iv-166 p., 
3 tabl. liliatifs. 

Jacques d'Arc, père de la Pttcelle. Sa notabilité per- 
sonnelle, d'après les textes déjà connus et des doc. 
récemment découverts. — Orléans, Herluison, 1885, 
in-8, 38 p. 

Les comptes de ville d'Orléans des XIV' et XV'' 
siècles (1384-1460). Défense contre l'invasion anglaise. 
Jeanne d'Arc et sa famille. — OTléms, Herluison, 
:88o, in-8, a6 p. 

La délivrance d'Orléans et VinstitutUm delajcte du 
8 mai. Chronique anon. récemment retrouvée a%( Vati- 
can et à S^-Pctersbourg. — /. de Mascon, docteur et 
chanoine de l'égl. d'Orléans et MM. de Laverdy et 
/. QK/c/ifr^/. — Orléans, Herluison, 1883,10-8, 108 p. 
(Extr. des Mém. de la Soc. hist. etarch.de l'Orléa- 
nais). 

Inscriptions tuntttlaires des XI' et XII" siècles à 
S^-Beno'ii-sur-Loire . — Orléans, Herluison, in-8, 53 p. 
6 planches. 



■■/■■a<>'iJr*-.li'i.KiiiV«NW<K7^f!^P||p| 




~ 344 — 

Rapport à la Soc, archéol, et hist, de V Orléanais: 
Noîiv. tétnoign, relatif à la mission de Jeanne d'Arc^ 
Communie, faite à VAcad, des inscr, et b, ^lettres ^ le 
2^ oct, i88^, par M, Léopold Delisle^ membre de 
V Institut, — Orléans, Herluison, 1886, in-8, 11 p. 

Jacques Boucher^ S"^ de Guilleville et de Mé:^ièreSy 
trésorier général du duc d* Orléans en 142p. — Souve- 
nirs Orléanais du temps de Jeanne d'Arc, — Orléans, 
Herluison, 1889, in-8, 140 p., planche, sceau de Jacq. 
Boucher et fac-similé de sa signature. (Voy. ci-dessus, 
p. 274). 

Bourgeois (Armand). 

Notes hist, sur la terre et seign. de Fromentières 
(Marne). — Arcis-sur-Aube, Frémont, 1889, in-8, 
20 p. (Voy. ci-dessus, p. 282). 

Le salon de Calotte à Pierry en 1784, — Châlons, 
1890, in-8, 33 p. (Voy. ci-dessus, p. 302). 

BouRROussE DE Laffore (Comte J. de). 

La Maison d^Hébrardy issîie des comtes Hébr^rdSj 
ducs de Frioul^ marquis de Trévise. — Agen, Quillot, 
1888, gr. in-4°, 366 p. Tabl. filiatifs, blasons, index 
onom. (Voy. ci-dessus, p. 239). ^ 

Braux (Baron G. de). 

Jeanne d'Arc à Saint-Nicolas, — Nancy, Crépin- 
Leblond, 1889, in-8, 8 p. (Voy. ci-dessus, p. 255). 

Brotonne (Léonce de). 

Tableau hist. des pairs de France (1789, 1 814-1848). 
— Paris, Charavay, 1889, in-8, 163 p. (Voy. ci-dessus, 
p. 330). 



— 345 — 

BuET (Charles). 

Les Mensonges de V Histoire, — Lille, Lefort, 1888, 
3 vol. in-8. 

La Légende de saint Nicolas, — Lille, Lefort, 1888, 
in-4. Illustr. de G. Doyen. 

Thonon et ses environs, guide illustré. — Thonon, 
Dubouloz, 1888, in-i2. 

Evian-les 'bains et ses environs, — Evian, Munier, 

1888, in-i2. 

Hist» de la comtesse de Savoie y par la comtesse 
de Fontaines (réimpr. d'un roman du xvii^ siècle). — 
Moutiers, Ducloz, 1889, gr. in-8. (Ouvr. de luxe ; mé- 
daille de bronze à l'Expos. universelle), franco : 20 fr. 
(Voy. ci-dessus, p. 276). 

François de Lorraine , duc de Guise, — Lille, Desclée, 

1889, in-8, 330 p. 50 grav. Prix: 4 fr. (Voy. ci-dessus, 

P- 247)- 

La Légende de madame sainte Catherine, — Lille, 

Lefort, 1889, in-4. 

La princesse Gisèle^ roman. — Paris, C. Lévy, 1889, 
in-i2. 

Le Parnasse contemporain Savoyard ^ in-8, 300 p. 
franco, 6 francs. 

Cais de Pierlas (Comte E.). 

Le XI^ siècle dans les Alpes maritimes. Etudes généa- 
logiques, — Turin, Loescher, 1889, in-4, nop- 2 tabl. 
généal. (Voy. ci- dessus, p. 290). 

Cavrois (Louis). 

Mathias d^Arras^ architecte du XIV^ siècle. — Arras, 
1889, in 8, 20 p., avec fac-similé de son tombeau dans 
la cathédrale de Prague. 

Le Puy académique d' Arras ou Vart de la Ménes^ 



— 346 — 

trandie au moyen-âge. — Arras, 1888, in-8, 32 p. 
(Voy. ci-dessus, p. 269). 

Chevalier (l'Abbé Jules). 

Passage de la compagnie des Ecossais dans le Diois 
(xv^ siècle), doc. inédit et annoté. — Montbéliard, 
Hoffmann, 1882, in-8, 16 p. Tir. à 100 exempl. 

Hist, genéal. de la Maison de Rabot j par J, de Rabot ^ 
conseil, au Pari, de Grenoble^ annotée. — Valence, 
Céas, 1886, in-8, vi-iio p. (Voy. ci-dessus, p. 329). 

Mém, des frères Gajy, de Die^ pour servir à Phist» 
des guerres de religion en Daiiphiné et spécial, dans le 
Diois ^ publ. d'après les mss. orig. avec un texte suppl. 
des notes généal. et des doc. inédits. — Montbéliard, 
Hoffmann, 1888, in-8, 353 p. Tiré à 200 exempl. (Voy. 
ci-dessus, p. "^,"^2), 

Procès-verbal de la visite past, de Jacques de Tour- 
nony éveque de Valence et Die^ à Die et à Crest {2^ mars, 
4 avril 1551). — Montbéliard* 1882, in-8. 

Notes et doc, pour servir à V hist, des Evêques d^ Avi- 
gnon et de Valence dans la 2^ moitié du XIII^ siècle, 
— Valence, 1886, in-8. 

Mém, du P, Archange de Clermont^ de r Ordre des 
frères mineurs récollets y pour servir à Vhist, des hu- 
guenots à Romans (1547-70). — Romans, 1887, in-8. 

COMMUNAY (A.). 

Essai généal, sur les Montferrand de Guyenne^ suivi 
de pièces j'ustif, — Bordeaux, veuve Moquet, in-4, 
Lxxx-196 p. Sceau, tabl. filiatif, index onom. (Voy, 
ci- dessus, p. 242). 

COURET (A.). 

Les Cahiers de ijSp pourVanc, bailliage d'Orléans 



à l'assemblée prov'^ 
, in-8, 40 p. (Voy. 



(Discours prononcé îe 4 mai i) 
de l'Orléanais). — Orléans, i 
ci-dessus, p. 276), 

Les M&iJionaux compagnons d'armes de /eanne 
d'Arc au siège d' Orléans. [Dans la Revue des Pyrénées, 
Ijanv.-avril, 1889). 

La Bastille depuis ses orig. jusqu'à sa chute [1^69- 
fiySg), — Orléans, H. Herluison, in-8, 40 p. Tiré à 
[40 ex. rnim. (Voy. ci-dessas, p, 305). 

Voyage de Jérusalem, par F.-M. Turpetin, presire 

\du dioc. d'Orléans, publié pour la première fois 

■ d'après les mss. avec une introd. et des notes. — 

Orléans, H. Herluison, 1889, iQ-16, xxiv-ao6 p., tiré 

a ex. (Voy. ci-dessus, p. joo). 

Crozëi (Ernest de). 

Noces d'or de M. l'abbi/ Gabriel Fabre, curé du 
fCastellel. — Gap, Richard, 1888, in-8, 16 p. 

Ephémérides bas-alpines, 1S8S. — Forcalquier, 
1889, in-8, 47 p. Tiré à 100 exempt. (Voy. ci-dessus, 

p. =85). 

Critique littéraire : La vie et les œuvres de V. de La- 
'trade, par M. l'abbé lames Ccndamin. — Forcalquier, 
lU, 1887, in-8, :o p. 
Pèlerinage du dioc. de Digne à N.-D. du Laus. — 
Gap, Richaud, 1888, in-8, 12 p. 

Critique Hit. — Vie de Mgr de Belsunct, Ev. de 
iSarseille^par le R. P. Dom Th. Bérengier, — For- 
" ^r, Bruneau, in-8, 36 p. 
Préface à La Provence de Paul Peloux. — Forcal- 

Èr, Martin, 1889, in-8, 8 p. Tiré à aj ex. 
L'instruction chrétienne et ïa jeunesse. Mission de 
^ajeune fille. Discours prononcé à la distrib. des 



- M8- 

prix du pensionnat Saint-Joseph, aux Mées. — Avi- 
gnon, Aubanel, 1889, in-8, 24 p. Tiré à 125. 

Promenade litter, à travers Varrond. de Forcalquier 
(Dans \q Journal des B.-AlpeSy 17-24 nov. 1889.) 

Deligniéres (Emile). 

Rapport sur la Soc, d^émuL d^Abbeville (Lecture 
faite à la séance du 7 fév. 1889). (Dans le Bulletin de 
cette Soc. 1889, N^s 1-2.) 

Abbeville, cantate. Paroles d'Ernest Prarond. Musi- 
que d'Em. Deligniéres. — Abbeville, 1889, in-8, 
10 p. 

DiENNE (Comte de). 

Un écolier de Vu7iivcrsitc d'Orle'ans an xyii*^ siècle. 
Lettres et rapports d^un correspondant, Auxerre, G. 
Rouillé, 1888, in-8, IV-24 p. (Extr. du Bull, de la 
Soc, des sciences de V Yonne,) Voy. ci-dessus, p. 256. 

DiGOT (Baron). 

Photographies rétrospectives lorraines, de 1789 à 
1804, — Nancy, Nicolle, 1889, in-12, 110 p. (Voy. ci- 
dessus, p. 322.) 

DONOT (P.) 

La h ranc-maçonnerie en Fore:^ : Notice sur la loge 
de la Réunion des e'IuSy de Montbrison, — Lyon, H. 
Georg, 1889, in-8, 12 p. Sceau de la loge. Tiré à 35 
ex. 

Etude hist. sur les orig, de la fahric, des rubans^ 
etc,^ dans la ville de Saint- Chamond, — Paris, Picard, 
1889, in-8. 

Nouvelles lorraines. — Paris, Dentu, 1889, in-8. 



— 349 — 

Etude hist, sur /. Cavalier et les camisards. — Pa- 
ris, Dentu, 1889, in-8. 

Duhamel (L) 

Table générale des minutes des notaires de Parrond, 
d^ Avignon. — Avignon, Seguin, 1889, in-8, iio p. 
(Voy. ci-dessus, p. 268.) 

EsTouRBEiLLON (Comte R. de V) 

Nobiliaire de Bretagne, (Voy. ci-dessus p. 298.) 
Itinér. des moines de Landévennec fuyant les inva- 
sions normandes, (Notes lues au Congrès de TAssoc. 
bretonne). — Saint-Brieuc, Prud'homme, 1889, in-8, 
12 p. 

Le château de la Courbejollière, Episodes des guer- 
res de la Ligue au pays de Clisson et Montagu. — 
Vannes, Lafolye, 1889, in-12, 44 p. planches. (Extr. 
de la Revue illustrée de Bretagne et d^Anjoti), Voy. 
ci-dessus, p. 263. 

Galametz (Comte de Brandt de). 

Le chevalier de Sincenjy et le commandeur de Chauny, 
Aperçu sur les Ordres de Malte et du Saint-Esprit 
de Montpellier, — Arràs, P.-M. Laroche, 1888, gr. in- 
8, VIII-44 p., pi. .en chromo. Tiré à 8oex. (Voy. ci- 
dessus, p. 248). 

Les Variations des limites du Ponthieu et de V Artois 
au xiii^ siècle, (Dans les Mém, de la Soc. d'Emul. 
d'Abbeville). Tirage à part. 

Testament et funérailles de Charles Paschal^ vi- 
comte de la Queute^ anc. ambassadeur de S. M. T. C. 
et conseiller d^Etat,{Bulletin de la même société, 1889). 

Gérard du Barry (Vicomte G. de). 
Chroniques de Jean Tarde^ édition annotée. — Pa- 

20 




■ m ii jiw u.^iw — pim 



— 350 — 

ris, Oudin, 1887, in-4<> carré, 432 p. avec index ono- 
mastique. 

GouRCUFF (Olivier de). 

La Remonstrance au roi de Pierre de Cornulier, 
évêque de Rennes, — Nantes, 1889. 

Bibliographie des ouvrages du P. René de Ceriziers, 
jésuite nantais. — Vannes, 1889. 

Les Poètes Bretons, — Paris, H. Gautier, 1889. 
(Voy. ci-dessus, p. 301). 

Julienne Du Guesclin à Pontorson, poésie couron- 
née au concours de la Pomme (1889). — Paris, x\. Le- 
merre, 1890, in 12, 8 p. (Voy. ci-dessus, p. 285). 

Séjour du poète Saint -Amant à Belle-Ile, — Van- 
nes, Lafolye, 1889. 

Le Poète et V Autocraie à table^ traduit, pour la pre- 
mière fois, de l'anglais du D"^ Olivier Wendell Hol- 
mes, avec notice sur Fauteur. — Paris, H. Gautier, 
1889. 

GOURDON DE GeNOUILLAC (H.). 

UArt héraldique, — Paris, J. Quantin, ouvr. de 
luxe. (Voy. ci-dessus, p. 266). 

Grandeffe (Comte de). 

Alliances berrichonnes^ angevines et poitevines de la 
famille Guilloteau de Grandeffe^ relevées sur doc, au- 
thentiques, — Paris, Chaix, 1888, in-4, IV-259 p. bla- 
sons, tabl. filiatifs, index onom. (Voy. ci-dessus, 
p. 308). 

Grassot (Fabbé). 

Les seigneurs de Choiseul, — Arcis-sur-Aube, L. 
Frémont, 1889, in- 8, 178 p. (Voy. ci-dessus, p. 271). 



- 35Ï — 

HlORT-LoRENZEN (R.). 

Danmarks adels aarhog {Annuaire de la nobl, de 
Danemark). — Copenhague, 1890, in-24, XXII- 526 
p. Blasons en chromo, portraits. (Voy. ci-dessus, 
p. 279). 

JouBERT (André). 

Hist. de la haronnie de Craon de 1^82 à 1626 
d'après les archives inéd, du Char trier de Thouars 
(fonds Craon) — Paris, E. Lechevalier, quai des 
Grands-Augustins, 39, gr. in-8, 5 francs). 

KiNON (Paul). 

Eloge de Berryer. — Paris, 1880, in-8, 16 p. 

Discours prononcé sur la tombe de Af. Albert Mir^ 
leau de Neuville^ comte de Belle- Isle^ off. supérieur en 
retraite, — Vernon, 1880, in-12, 4 p. 

Lannois (rAbbéJ. 

Notice sur V abbaye de Chaumont-Porcien, 

Les principaux personnages descendant des familles 
seigneuriales de Thugny depuis ij20. 

Etude sur d^ anciens lieux de sépultures gauloises^ 
romaines^ gallo-romaines et franques^ à Annelles^ 
Thugny^ Seuil et Sévigny Waleppe (Ardennes), avec 
47 planches (ouvrage honoré d'une médaille d'or de 
r^ classe par l'Académie de Reims). 

Le sanglier des Ardennes, Sa vie^ ses victimes et sa 
mort, roman historique. 

Armoriai du pays rethélois (En préparation). 

Le Clert (Louis). 

Notice sur le château de Dampierre, de VAube. — 
Troyes, 1889, in-8, 5 p. planche gravée par l'auteur. 



f M.-li^,^J.lH. 




- 352 — 

(Extr. de VAnn, de lAube^ 1889). (Voy. ci-dessus, 
p. 319). 

Un miracle au musée de Troyes, — Troyes, 1889, 
in-8, 8 p., pi. gravée par Tauteur. (Voy. ci-dessus, 
p. 316). 

Le Court (Henri). 

Tour gcville-sur -mer ei ses fiefs, Glatigîty et ses 
seigneurs, — Caen, Delesques, in-8, 12 p. 

Lahhé de Roquette^ prieur de Saint-Himer et V édu- 
cation des deux Du Buat, le diplomate et Vingénieur, 
— Lisieux, 1880, in-8, 8 p. 

Nobles ou vivant noblement à Pont-VEvesque dans 
r espace de 75 à 20 ans depuis 1^42, — Caen, Deles- 
ques, 1888, in-8, X-70 p. Tiré à 300 ex. num. (Voy. 
ci-dessus, p. 263). 

Généalogie de toutes les branches de la Maison du 
Buat, 2« édit. revue et augm. — Lisieux, Lerebour, 
1886, in-4, VIII -106 p. Blasons. (Voy. ci-dessus, 
p. 264). 

Ledru (L*Abbé Ambroise). 

Anne de Laval et Guy Turpin, — Paris, E. Leche- 
valier, 1888, in-12, 95 p. planche de sceaux. (Voy. 
ci-dessus, p. 324). 

LuRiON (B de(. 

Nobiliaire de Franche-Comté, — Besançon, Paul 
Jaquin, grande rue, 14 ;i89o, in-8, XVIII-848 p. Voy, 
ci-dessus, p. 'i}(i,) 

Manno (Baron). 

Memoriale per la Consulta araldica (Legisla^ione 
nobiliare), appendice, — Rome, 1889, gr. in-8, 12 p. 
(Voy. ci-dessus, p. 283). 



— 353 ~ 

Marin de Carranrais (E. de). 

Notice sur Tintendance de Provence, — Marseille, 
1889, in-8, 94 p. (Voy. ci-dessus, p. 2^2), 

Martonne (Alfred de). 

Estampes-, Af. André Joûbert. (Dans la Célébrité 
contemporaine y avril 1889), 

MoY (Marquis de). 

Essai sur Vorig, hist, de la Croix de Lorraine, 
(Dans la Revue Jeanne d'Arc^ n^ 24). 

Padula (Comm^ Antoine). 

Nîima Pompilio il mis ter délia ninfa Egeria^ rac- 
conio storico cavato da una cronaca inedita di Turpino 
da messer Tuono da Napoli (anagr. d' « Antonio 
Padula »). — Rome, tipogr. elzeviriana, in- 12, xxiv- 
160 p. 

Pasini (Cher F, de). 

Notifie intorno alla vita e alla famiglia di Luigi 
Passega^ matematico ferrarese, — Pise, 1888, in-8, 
16 p. planche de blasons, tabl. généalogique. 

Degli antenati di Umberto Biancamano : ricérche e 
stîidi. — Rocca S. Casciano, L. Cappelli, 1889, in-fol. 
viii-28 p. blasons, tableau filiatif. (Voy. ci-dessus, 
p. 283). 

Pellot (Paul). 

Notes chronoL sur les seigneurs de Reuiletd^Oli^y. 
(Dans la Revue de Champagne y ]mll. 1888). 

Peloux (Félix). 

Hymnes et IdylUs suivis de V Orpheline, — Forcal- 
quier, impr. "E. Martin, 1889, in-8, 76 p. Prix : 2 fr. 

20* 




— 354 - 

chez l'auteur, r. Consolât, 170, Marseille. (Voy. ci- 
dessus, p. 253). 

PiMODAN (Marquis de). 

La Mère des Guises : Antoinette de Bourbon (1494- 
1583), avec un portrait, une autographie, des lettres 
inéd. et de norabr. documents. — Paris, H. Cham- 
pion, 1889, in-8, 474 p. (Voy. ci-dessus, p. 273). 

PiOLiN (Dom Paul). 

Jean de Clinchamp^ prieur de Solesmes et abbé de 
S^'Remi de Reims (1286-97). — Mamers, G. Fleury et 
A. Dangin, 1889, in-8, 24 p. (Voy. ci-dessus, p. 315.) 

Voyage de saint Hugues y évcque de Lincoln à travers 
l'Anjou et le Maine en 1109. — Angers, 1889, i^^"8| 
26 p. (Voy. ci-dessus, p. 278). 

Planté (Jules). 

La Facture d'orgues au XVI^ siècle, — Laval, 
L. Moreau, 1889, in-40, 50 p. planches dans le texte 
et hors texte. (Voy. ci-dessus, p. 249). 

Poli (Vicomte Oscar de). 

A nnuaire du Conseil Héraldique de France ^ 2® année. 
— Paris, 1889, in-i2, planches. 

Amymone^ Histoire d'une femme, — Paris, 1889, 
in-i2, médaillon en photogravure, 4 fr. (Voy. ci-des- 
sus, p. 309, 329). 

Nobiliaire des Croisades : Maison de Kersauson, 
Maison de Fumcl, Maison de Nettancourt. (Dans la 
Revue de la Terre-Sainte), 

Le Masque de fer y grand roman historique. — Paris, 
H. Gautier, quai des Grands-Augustins, 55, 1889, 
in-i2, 3 francs. (Voy. ci-dessus, p. 287). 



- 355 — 

La Farfadière^ nouvelle. (Dans VAlmanach catho- 
lique de France, Lille, Soc. de S. Augustin, 1888). 

Le Jubilé de Léon XILL, (Même recueil, 1889). 

Livre d''or dît Comité international jubilaire des 
Ordres Equestres Pontificaux, — Paris, 1888, in-4°, 
25 planches, eau forte, chromos, 20 francs. (Voy. ci- 
dessus, p. 234-236). 

Porte (Comte A. de la). 

Les Gens de qualité êti Basse-Marche^ 5® livr. 
(FamilJes du Theil et de Brettes). — Le Dorât, Sure- 
naud, 1889, in-8. (Voy. ci-dessus, p. 281). 

Révérend du Mesnil (Vicomte E.). 

CataL des prieurs^ des chanoinesses régulières et 
des chan.'Comtesses de Neuville-les-dames (1260-1770). 
— Lyon, Mougin-Rusand, 1889, gr. in-8, iv-74 p. (Voy. 
ci-dessus, p. 255). 

V Ancien Fore^, revue hist. et archéol. (Voy. ci- 
dessus, p. 256-325). 

RosEROT (Alphonse). 

Le service du ban et de Varr,-ban dans le bailliage 
de Troyes au X VLL° szV^/^? (1689-95), avec des doc. inéd. 
sur les bailliages de Troyes^ Chaumont, Langres^ Pro- 
vins et Sens, — Troyes, DufourBouquot, 1889, in-8, 
73 p. (Extr. àtVAnn, dePAube^ 1889). Voy. ci-dessus, 
p. 318. 

RouRE (Baron du). 

Revue historique de Provence (Bull, mensuel de doc. 
originaux pour servir à Vhist. de Provence). Abonne- 
ment, 20 fr. (Remondet, éditeur, cours Mirabeau, à 
Aix (B.-du- Rhône). — Voy. ci-dessus, p. 263. 



- .~VfJ 




— 356 — 

Notice sur GuilL et Aimar de la Voûte, évêques de 
Marseille, — Marseille, 1889, in-8, 15 p. in-8, blason. 
(Voy. ci-dessus, p. 320). 

Documents ined, sur les familles de Blacas et de 
Castellane, — Aix, 1889, ii^"^» ^^ P« planche en pho- 
togravure. (Voy, ci-dessus, p. 296). 

Sainte-Agathe (Joseph de). 

Les fêtes publiques en Franche^Comté avant la ré- 
volution. — Besançon, P. Jaquin, 1888, in-8, 20 p. 
(Voy. ci -dessus, p. 317). 

Saint-Saud ("Comte de). 

Ban et arr.-bande la Noblesse de Périgord en i6pOy 
avec notes. (En préparation. 

Beaupoil de Saint- A ulaire : Note sur les branches de 
Brie et de la Dixmerie 1889, in-8, 4 p. Extr. de la Re- 
vue de Saintonge et d^Aunis, (Voy. ci-dessus, p. 280). 

Salles (Chevalier Félix de). 

Annales de V ordre de Malte ou des hospitaliers de 
S^ Jean de Jérusalem^ chevaliers de Rhodes et de Malte ^ 
du Gr. prieuré de Bohême- Autriche et du service de 
santé V olojît air e^ avec les listes officielles des chevaliers-' 
prof es et de justices, des chevaliers d'honneur, etc, — 
Vienne (Autriche), S. Norbert, 1889, gr. in-8, XVI- 
196 p. (Voy. ci-dessus, p. 323). 

Revue antiesclavagiste, mensuelle. (Voy. ci-dessus, 
p. 272). 

SouHESMES (Ch^"^ des Godins de). 

Esquissés ethnologiques sur V Algérie^ 15 P« in-4** 
(Dans la Revue orientale,) 1885. 



— 357 — 

Quel art doit-on préférer /(Mention au concours de 
la Revue Litt. et art, de Tour aine.) 1886. 

Trois journées du Blocus de Met^ en i8yo : Bor- 
ny, — Gravelotte, — Saint-Privat. (Dans la Revue 
française de Constantinople^ dont l'Auteur fut Direc- 
teur et Fondateur) 1887. 

Eloge de Lamartine (Couronné par l'Académie La- 
martine), 1888. 

Che^ les Orientaux^ 52 p. in-8 ( Extr. des Annales 
de la Soc. d'Emul. des Vosges, 1888.) Tir. à part. 

Les étudiants allemands^ Etude de mœurs. (Cou- 
ronnée par l'acad. Litt. et Musicale de France), 1889. 

Tamizey de LARRoauE (Ph.) 

Petits mémoires inédits dePeiresCy publ. et annotés 
— Anvers, veuve De Baker, 1889, in-8, 112 p. (Voy. 
ci-dessus, p. 288). 

Lettres inédites de quelques membres de la famille de 
Monluc, — Auch, G. Foix, 1890, in-8, 52 p. (Voy ci- 
dessus, p. 338.) 

Livre de raison de la famille de Fontainemarie (1640- 
1774). — Agen, veuve Lamy, 1889, in-8, 175 p. (Voy. 
ci-dessus, p. 312). 

Tanguay (Mgr Cyprien). 

Dictionnaire généalogique des familles Canadien- 
nes, — Québec, 1871, 4 vol. gr. in-8 (en cours de pu- 
blication). 

Taveau de Lavigerie (Baron Olivier). 

V Ordre de Malte depuis la révoL française, — Pa- 
ris, Bourloton, 1889, in-i6, XII-224 p. Portrait du gr.- 
maître Emm. de Rohan, blason. (Voy. ci-dessus, p. 

233)- 

Châteaux et Châtelains : Le château de Pont-Char- 



I U i liiw n i n ini .t i 



-358 -^ 

irain, — Paris, Bourloton, 1889, in-12, 103 p. plan- 
ches, vue du château, blason, portraits. (Voy. ci-des- 
sus, p. 284). 

Le château de JouT^-en-Josas, — Paris, Bourloton, 
1889, iïi-i2, "^2 p., vue du château. (Voy. ci-dessus, 
p. 284). 

Teissier (Octave). 

Statistique du Var, — Draguignan, Garcin, 1855, 
gr. in 8. 

Biogr. de Louis d'Aguillon, — Draguignan, Gim- 
bert, 1858, in-8. 

Les hommes illustres du Var: Arnaud de Ville- 
neuve. — Toulon, Aurel, 1858, in-12. 

Hist, de la commune de Cotignac. — Marseille, 
Gueidon, 1860, in-12. 

Hist. d'une anc. famille de Provence. — Toulon, 
Aurel, 1861, in-8. 

Etude sur Vhist, de Toulon, — Marseille, Olive, 
1863, in-8. 

Notice sur les Archives communales de la Ville de 
Toulon, — Toulon, Aurel, 1863, in-8. 

Essai hist, sur les Criées publiques au moy engage, 

— Draguignan, Gimbert, 1864, gr. in-8. 

Notice hist, sur la ville de Draguignan, — Mar- 
seille, Olive, 1864, in-8'^. 

Lorgues et Toulon, — Marseille, Gueidon, 1864, 
in-i8. 

Notice hist, sur la Commune d^Aups, — Marseille, 
Gueidon, 1865, in-32. 

Marseille et ses monuments, — Paris, Hachette, 
1867, in-12. 

Invent, des Archives Comm, de la ville de Toulon, 

— Toulon, Aurel, 1867, 2 vol. in-4. 



- 359 - 

La Famille de Forbin et la Bourgeoisie de Solliès, 
— Paris, Dumoulin, 1868, gr. in 8^. 
Histoire de BandoL — Marseille, Gueidon, 1868, 

in.8. 

Etat de la Noblesse de Marseille en i6pj. — Mar- 
seille, Boy, 1868, in-32. 

Artignes Notice hist. — Oraguignan, Latil, 1868, 
in-32. 

Gonfaron, Notice hist, — Draguignan, Latil, 1868 

\\ in-8^ 

Anciennes Sépultures et Voie romaine à Toulon, — 
Toulon, Aurel, 1868, in-8. 
u[. Table générale des Bulletins du Comité des Travaux 

historiques. — Paris, Impr. Nationale, 1873, gr. in- 
8. 

Économie politique au moyen-âge, — Draguignan, 
Latil, 187'), gr. in-8. 

Invent, des archives hist, de la chambre de corn- 
; pierce de Marseille, — Marseille, Barlatier, 1878, 
i in-4. 

r Armoriai deséchevins de Marseille, gr. in-8, blasons, 

î La maison d'un bourgeois au xviii« siècle^ in-8. 

J Les anc, familles marseillaises ^ in-8. 

. TiNSEAu (Léon de). 

Robert d^Epirieu, — Paris, Calmann Lévy, 1882, 
.gr. in-i8, 276 p. 

Alain de Kerisel, — Ibid., 1883, gr. in-18, 290 p. 
La meilleure part. — Ibid., 1884, gr. in-18, 353 p. 
V attelage de la marquise^ 1885, gr. in-18, 398 p. 
Madame Villeféronjeune^ 1886, gr. in-18, 391 p. 
Montescourt^ 1887, gr. in-18, 342 p. 
Dernière campaf>ne^ 1887, gr. in-18, 336 p. 
Charme rompUy 1888, gr, in-18, 367 p. 



^ 



> é 




— )6o — 

Ma cousine Pot aujeu^ 1888, in-i8, 375 p. 
Bouche close, 1889, gr. in-i8, 392 p. 

Van Robais (Armand). 

Note sur un manuscrit du ix^ siècle^ aux arch. de 
S. Vulfran d^ Abbevilîe. (Lecture faite à la Soc. d'émul. 
d'Abb., 7 mars 1889.) — Dans le Bull, de cette Soc, 
1889, NOS i.a, 

VORSTERMAN VAN OyeN. 

Algemen Nederlandschfamilieblad (Revue généa- 
logique des Pays-Bas), 1889, in-4<^, 

Wailly (Julien de). 

Les échos de Vâmê, choix de poésies. — Marseille. 
Court-Payen, 1889, in-12, 36 p. (Voy. ci-dessus, p» 





Bl des Membres du Conseil Uéraldiq^ue de France, au i, □□- 
vorabro 1889 

U fninille do Jeanne d'Arc, par'la Vicojjtb de Pûlf. 

in*dit relatif à une fille de Henri IV, par Ph. Ta- 

E LA.BBOqUB 

droit d'siaeise en Anjon, par G. d'Esfinay ..... 
lliothèque hcraldique de U Saintonge et de l'Aunîs, par 

louis AUDIAT 

Christ, par !e Comik ALraoHss de Visie» 

Anoolries des Oïdtes religieux, par Monieigneur X. Bas- 
er DE MONTAULI - 

question féodale. — De l'igaorance des nobles au temps 

lassé, par le Vjcohib E. RÉviiEND Du Mesnii 

Château de Chanteloup, par le VicokTï de Pou . . . 
es du Nobiliaire de Bretagne, par le vitOMTa AiTHitH 

Bois de la Villerabel 

es du Nobiliaire de Bourgogne, par J. d'AkbaumoNt ■ 

:vi»iire breton, par E. uh BoCKHBr 

préposition di, par Alfiïd de Mabtonnë ...... 

inédits. — Comté venaîssln, par le comte o'An- 
E PciSAÏE 



2 




— )62 — 

Descendance de Pierre du Lys, 30 frère de la Pucelle. Recti- 
fications, par M. BoucHBR ds Mola.ndon 

Chronique 

Bibliographie 




Imprimerie DESTENAY, Saint- Amand (Cher). 



^m .1 1- ^ . Il ^ l . ff .jg n^ 



3 tins 010 183 "3J. 



DATE DUE 1 



































































































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STANFORD, CAUFORNIA 94305